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University of Ottawa
http://www.archive.org/details/granddictionnair16laro
SUPPLÉMENT
AU GRAND
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL
h
DU XIX* SIECLE
ŒUVRES DE <PIERRE LAROUSSE
NOUVEAU DICTIONNAIRE, ILLUSTRÉ, comprenant : 1° la Langue
française; 2° des développements encyclopédiques sur les Lettres,
les Sciences et les Arts; 3» la Géographie, l'Histoire et la Mytho-
logie; 4° les Locutions étrangères '• latines, anglaises, etc. Quatre
Dictionnaires en un seul. 1,500 grav.
DICTIONNAIRE COMPLET. ILLUSTRÉ, comprenant toutes les
matières du Nouveau Dictionnaire ci-dessus, avec de plus longs dé-
veloppements encyclopédiques; des notices sur les principales œuvres
d'art (peinture, sculpture, architecture et musique); les types si per-
sonnages littéraires; la bibliographie. Quatre Dictionnaires en un
seul. 1,500 grav.
L'ÉCOLE NORMALE, journal d'éducation et d'instruction, collec-
tion complète formant treize volumes qui peuvent être considérés
C mine la bibliothèque de l'enseignement pratique dans l'école et
dans la famille.
MÉTHODE LEXICOLOGIQUE DE LECTURE, avec 31 vignettes ca-
ractéristiques.
PETITE ENCYCLOPÉDIE DU JEUNE AGE, comprenant : 1° Cent
cinquante Exercices de lecture et de mémoire; 2° Premières notions
de lan-ue française (20 devoirs); 3° Exercices lexicologiques (34 de-
voirs propres a développer L'intelligence et à former le raisonnement);
4 Exercices de calcul mental (800 problèmes variés qui donnent au
jugement de l'enfant cette rectitude que les chiffres seuls font ac-
quérir).
PETITE GRAMMAIRE LEXICOLOGIQUE DU PREMIER AGE,
comprenant : 1° la Théorie complète d'une grammaire élémentaire,
avec '1rs Remarquée syntaxiques; 2" un recueil de plus de 200 Devoirs
orthographiques sur les dix parties du discours; 3° des Exercices
à' Analyse grammaticale; 4» un grand nombre de Devoirs lexicolo-
yiquet, c'est-à-dire d'invention, réduits a la taille d'une intelligence
de huit ans.
GRAMMAIRE ÉLÉMENTAIRE LEXICOLOGIQUE (Cours de 1» an-
née . Cet ouvrage, dont la Grammaire du premier âge n'est qu'un
extrait, renferme, outre une théorie complète: 1° 130 Exercices or-
Ihograpbiques et syntaxiques; 2° 150 Devoirs lexicologiques et in-
tellectuels.
GRAMMAIRE COMPLÈTE, SYNTAXIQUE ET LITTÉRAIRE (Cours
de 2» année).
GRAMMAIRE SUPÉRIEURE (Cours de 3« année). Résumé et com-
plément de toutes les études grammaticales, comprenant :
Introduction : Histoire de la langue française, depuis sa formation
jusqu'à nos jours.
Première partie : Lexicologie, ou étude du Nom, de l'Article, de
1 Adjectif, du Pronom, du Verbe, etc.
Deuxième partie : Remarqua particulières, où l'on trouve des no-
uons étendues et précises sur l'Orthographe d'usage, l'emploi de la
Uajnscule, le Trait d'union, l'Apostrophe, les Préfixes, les Suffixes
I Etymologie, les Locutions vicieuses, les Paronymes, les Syno-
nymes, la Ponctuation, la Versification, l'Analyse grammaticale,
I Analyse logique et la Rhétorique.
Troisième partie ; Syntaxe complète (Participes, Verbes irrégu-
i. suivie d'une Table alphabétique très détaillée, offrant le
m >>'-n .le trouver instantanément la solution de tous les cas qui peu-
vent présenter quelque difficulté.
EXERCICES D'ORTHOGRAPHE ET DE SYNTAXE appliqués nu-
"'I'"' ""'""'■" » la Grammaire complète et à la Grammaire suné-
rteure. r
LE LIVRE DES PERMUTATIONS, petits Exercices d'orthographe
ni texte BUlvi, sans le secours de la méthode can.grai pie (Permu-
tations de genre, de nombre, déforme, de personne et de voix).
DICTÉES SUR L'HISTOIRE DE FRANCE. (Des Gaulois à la
guerre des albigeois.)
TRAITÉ COMPLET D'ANALYSE GRAMMATICALE.
TRAITÉ COMPLET D'ANALYSE ET DE SYNTHÈSE LOGIQUES.
A B C DU STYLE ET DE LA COMPOSITION. 167 petits Exercices
en texte suivi, sur la synonymie et la propriété des mots, pour amener
insensiblement les élèves à rendre leurs pensées et à faire une nar-
ration française.
MIETTES LEXICOLOGIQUES. 100 Exercices pratiques sur les rap-
ports et la propriété des mots.
COURS LEXICOLOGIQUE DE STYLE, renfermant une rhétorique
pratique, c'est-a-dire une série de devoirs sur les Synonymes, les
Acceptions, la Construction, la Gradation dans les idées, l'Inversion,
l'Ellipse, le Pléonasme, la Périphrase, le Syllogisme, le Sens propre
et le Sens figuré, les Proverbes, l'Allégorie, l'Emblème et le Sym-
bole, la Comparaison, etc., et 50 sujets gradués de narration fran-
çaise.
ART D'ÉCRIRE enseigné aux élèves des deux sexes par des exem-
ples tirés de nos grands écrivains, depuis Pascal jusqu'à Victor
Hugo; Gymnastique intellectuelle, cours d'Études classiques, divisé
en trois degrés : 1° les Boutons; 2° les Bourgeons; 3° les Fleurs et
les Fruits.
JARDIN DES RACINES LATINES. Étude raisonnée des rapports
de filiation qui existent entre la langue latine et la langue française,
suivie d'un Dictionnaire des étymologies curieuses.
JARDIN DES RACINES GRECQUES. Étude raisonnée de plus de
4,000 mots que les sciences, les arts, l'industrie, ont empruntés à la
langue grecque.
NOUVEAU TRAITÉ DE VERSIFICATION FRANÇAISE, accompagné
de nombreux exercices d'application, et divisé en quatre parties :
1° Règles de la versification, 30 Exercices ; — 2° Mécanisme de la
versification, 28 Exercices; — 3° Invention, 25 Exercices; — 4° Vers
à mettre en prose, 47 Exercices.
GRAMMAIRE LITTÉRAIRE. Explications, suivies d'exercices, sur
les phrases, les allusions, les pensées heureuses empruntées à nos
meilleurs écrivains et qui font aujourd'hui partie du domaine public
de notre littérature, à laquelle elles servent en quelque sorte de con-
diment.
PETITE FLORE LATINE. Clef des citations latines que l'on ren-
contre dans les ouvrages des écrivains français.
FLEURS HISTORIQUES DES DAMES ET DES GENS DU MONDE.
Ouvrage où sont rappelées l'origine et l'explication de tous ces mots,
de tous ces faits célèbres auxquels les écrivains font sans cesse
allusion, et qui restent bien souvent une énigme pour le lecteur, tels
que : l'Abîme de Pascal.— A demain les affaires sérieuses. — Ahl le
bon billet qu'a La Châtre ! — Ai-je dit quelque sottise ? — A moi I Au-
vergne, voilà les ennemis! — Anch' io son' piltorel — L'Ane de Bu-
ridan. — L'Anneau de Gygès. — Après moi le déluge. — Après vous,
messieurs les Anglais, etc.
FLEURS LATINES DES DAMES ET DES GENS DU MONDE; avec
une préface de Jules Janin; ouvrage donnant l'explication des prin-
cipales locutions latines tirées de Virgile, Horace, Cicéron, Térence,
Ovide, Tacite, Lucain, Lucrèce, etc., qui ont passé dans le domaine
de toutes les littératures, telles que : Ab Jove principium. — Ab uno
disce omnes. — Adhuc sub judice lis est. — Aleajacta est, etc.
LA FEMME SOUS TOUS SES ASPECTS.
MONOGRAPHIE DU CHIEN, illustrée de 10 jolies vignettes.
LES JEUDIS DE L'INSTITUTRICE. Livre de lecture courante à
l'usage des pensionnats de jeunes filles et des familles; par P. La-
rousse et A. Deberle.
LES JEUDIS DE L'INSTITUTEUR. Livre de lecture courante à
l'usage des pensionnats de jeunes gens et des familles; par P. La-
rousse et a. Deberle.
TRÉSOR POÉTIQUE. 300 morceaux de poésie empruntés pour la
plupart aux poètes du xix* siècle, par Larousse et Boyer.
DICTIONNAIRE DES OPÉRAS, contenant la nomenclature et l'ana-
lyse de tous les opéras et opéras-comiques représentés en France
et à l'étranger depuis l'origine de ce genre d'ouvrages jusqu'à nos
jours; par Félix Clément et Pierre Larousse.
P»ns. — Imp, V" P. Larousse si Cl", rue Montparnasse, 1».
GRAND
DICTIONNAIRE
U N I V E R S E L
DU XIX SIÈCLE
FRANÇAIS, HISTORIQUE, GÉOGRAPHIQUE, BIOGRAPHIQUE, MYTHOLOGIQUE
BIBLIOGRAPHIQUE, LITTÉRAIRE, ARTISTIQUE, SCIENTIFIQUE, ETC.
comprenan l
LA LANGUE FRANÇAISE; LA PRONONCIATION; LES ÉTYMOLOGIES ; LA CONJUGAISON DE Tors LES VI RBES IRRÉGULIERS;
LES RÈGLES DE GRAMMAIRE; LES INNOMBRABLES ACCEPTIONS ET LES LOCUTIONS FAMILIÈRES ET PROVERBIALES; L'HISTOIRE;
LA GÉOGRAPHIE; LA SOLUTION DES PROBLÈMES HISTORIQUES ; LA BIOGRAPHIE DE TOUS LES HOMMES REMARQUABLES, MORTS OU VIVANTS;
LA MYTHOLOGIE; LES SCIENCES PHYSIQUES, MATHEMATIQUES ET NATURELLES; LES SCIENI ES MORA] ES ET POLITIQUES;
LES PSEUDO-SCIENCES; LES INVENTIONS ET DÉCOUVERTES; ETC., M :
PARTIES NEUVES :
LES TYPES ET LES PERSONNAGES LITTÉRAIRES; LES HÉROS D'ÉPOPÉES ET DE ROMANS; LES I MïKVIi RES
POLITIQUES ET SOCIALES; LA BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE; UNE ANTHOLOGIE DES ALLUSIONS FRANÇAISES, ÉTRANGÈRES, LATINES
ET MYTHOLOGIQUES; LES BEAUX-ARTS ET L'ANALYSE DE TOUTES LES ŒUVRES D'ART.
PAU PIERRE LAUOUSSE
■ Le dictionnaire ai à la littérature d'une nation ce que le fondement,
avec se fortes a si :e , e: i I Dupai !
■ Fais ce 'i ie cl s, advii nne que pourra. « Dbvisij i rançaisb.
« La vérité, toute la vérité, rion que ta vérité. • Droii - riminbl.
« Ccey est un livre de bonne foy. ■ uONii.
« Voilà l'os de mes os et la chair de ma chair. ■ Adam.
TOME SEIZIEME
S U P P L E M E N T
PARIS
ADMINISTRATION DU GRAND DICTIONNAIRE UNIVERSEL
1 9, nui: montparna ssi . I 9
'l'un- dro - rvés.
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AYANT-PROPOS
C'est en 1865 que fut publié le premier fascicule du Grand Dictionnaire universel du XIX' siècle, et le
dernier volume de celte œuvre colossale, la plus complète encyclopédie qui ait paru jusqu'à ce jour, n'a
pu être mis en vente qu'en 1876.
Il n'a pas fallu moins de onze années pour classer, imprimer et réunir en un ouvrage sans précédent
les immenses matériaux recueillis par Pierre Larousse; il n'a pas fallu moins de onze années pourmettre
en œuvre et réaliser la vaste et noble entreprise que cet esprit audacieux avait conçue et qui restera si m
éternel honneur.
Durant ce long intervalle., des événements importants se sont accomplis qui ont modifié profondeur 1 1
la situation politique de plusieurs États; des découvertes ont été faites dans les sciences et dans les arts;
des explorations récentes ont agrandi le domaine de nos connaissances en géographie; des œuvres litté-
raires et artistiques ont vu le jour; quelques hommes sont arrivés à la notoriété ; d'autres, qui l'avaient
déjà conquise, sont morts, et les exigences alphabétiques mettaient souvent le Grand Diction nain*
dans l'impossibilité d'enregistrer tous ces faits au fur et à mesure qu'ils se produisaient.
Nous venons aujourd'hui réparer ces omissions forcées, et aussi rectifier les quelques erreurs qui peu-
vent s'être glissées dans un ouvrage d'une aussi grande étendue.
Le Supplément que nous allons publiern'estdonc pas une œuvre nouvelle. C'est une simple mise àj'our,
que nous nous efforcerons de rendre digne du Grand Dictionnaire et de son auteur, en nous inspiranl
de l'esprit qui animait Pierre Larousse.
Nous nous demanderons sans cesse et nous tâcherons de réaliser ce que le maître regretté aurait fait
lui-même, s'il lui avait été donné de voir la fin de son gigantesque travail et de présider à la rédaction de
ce Supplément dont il avait, dès le premier jour, compris la nécessité, et en vue duquel il avait d'ailleurs
réuni de nombreux documents. Les principaux collaborateurs dont il s'était entouré pour la publication
du Grand Dictionnaire nous ont continué leur concours.
Dans ses vastes développements, que cette annexe ne fait que compléter, l'œuvre de Pierre Larousse
restera donc UNE et conservera jusqu'à la fin l'harmonie de son ensemble.
Les Éditeurs :
Vv* P. LAROUSSE rrr 0
AVIS AU LECTEUR
L'astérisque (*) placé au commencement d'un article inclique que cet article
est déjà traité dans le Grand Dictionnaire, et le lecteur devra s'y reporter.
Il ne trouvera dans ce volume qu'un complément ou une rectification. -
L'absence d'astérisque, au contraire, signale les articles qui ne figurent pas
dans le Grand Dictionnaire et constituent de véritables additions.
a\ (Pierre van der), jurisconsulte hol-
landais, né à Louvain vers 1535, mort en
1594 k Luxembourg, où il était alors prési-
dent de la haute cour de justice. Il avait
professé le droit à Louvain et avait ensuite
été appelé k Luxembourg comme assesseur
du conseil souverain de Brabant. Il a publié :
Comment arium de primtegiis creditorum (An-
vers. 1560, in-8°) ; Prochiron sive enchiridion
judiciarium (Louvain, 1558, m-8°).
AA (Pierre van der), libraire-éditeur, né
dans la seconde moitié du xvne siècle, mort
vers 1750. Van der Aa a rendu de grands
services à la science, particulièrement à la
géographie, par les travaux importants qu'il
a publiés, avec l'aide de son frère le graveur.
Parmi ces grandes publicatiuns, nous cite-
rons : Collection de voyages dans les deux
Indes (Leyde, 1706, 8 vol. in-fol.); Recueil
de voyages en France, en Italie, en Angle-
terre, en Hollande et en Moscovie (Leyde,
1706, 30 vol. in- 12) ; la Galerie agréable du
monde, où l'on voit un grand nombre de car-
tes, de figures, les principaux empires, royau-
mes, républiques, provinces, villes, etc., des
quatre parties du monde (Leyde, 66 vol. in-fol.),
ouvrage sans texte, mais d'un très-grand in-
térêt au point de vue de l'histoire de la géo-
graphie; Recueil de divers voyages curieux
faits en Tar tarie, en Perse et ailleurs (Leyde,
1729, S vol. in-4°); Rotanicum parisiense, de
Le Vaillant, avec des figures par Aubriet
(Leyde, 1723, in-fol.); le Trésor des antiqui-
tés grecques, de Gronovius (Leyde, 1702,
13 vol. in-fol.); le Trésor des antiquités ro-
moines, de Grsevius {Utrecht, 1699, 12 vol.
in-fol.); le Trésor des antiquités de l'Italie,
de Grœvius (Leyde, 1723, 30 vol. in-fol.); lo
Trésor des antiquités de la Sicile, de Grœvius
(Leyde, 1725, 15 vol. in-fol.); les Œuvres
d'Erasme (Leyde, 1706, 11 vol. in-fol.).
AA (Hildebrand van dkr), graveur hollan-
dais, frère du précédent, ne vers la fin du
xvne siècle. Il a gravé, dans un style rude
et lourd, la statue d'Erasme, des portraits
de U famille Visconti, et surtout un grand
nom i re de planches destinées aux œuvres de
son frère Pierre.
AACS (Michel), théologien hongrois, fils d'un
autre théologien du même nom et du mé ne
prénom, né a Kaab, où son père exerçait le
ministère, en 1672, mort à Bartfeld en 1711.
Après avoir étudié la théologie a Wittemberg
et à Tubingue, il fut nommé aumônier d'un
régiment hongrois. Il a publié : Diwertatio
/'istorico-theohgica de catechumenis (Stras-
bourg, 1700, in-S<>); Currus mortis ex pesti-
lentia (Strasbourg, 1702, in-12).
AADJOUNAHS ou AZOLNAS, tribu maure
du Sénégal.
AAGARD (Nicolas), littérateur danois, né k
\\ '.;. - en 1 6 12, mort en 1657. Après les voya-
ges qui suivirent et complétèrent ses études,
il entra dans l'état ecclésiastique et dirigea
en même temps une école et une paroisse.
Il devint, en 1647, professeur d'éloquence
k l'Académie de Soroe et conservateur de la
bibliothèque de la même ville. Voici la liste
abrégée des ouvi âges latins qu'il a laissés : De
optimo génère oratorum: De usu $ylla<jis»u in
tkeologxa; De mdo phanicis; De ignïbut suo*
terraneis ; Prolusiones in Tacitum-, etc.
AAGARD (Christian), poète danois, frère
du précédent, né k Wiborg en 1616, mort en
1664. 11 étudia k Copenhague, où il devint en
1647 professeur de poésie latine, et fut en-
suite nommé recteur du collège de Ripen. [1
a composé des poésies latines dont on vante
l'élégance, recueillies dans les Delicix quo-
rumdam poetarum danorum, de Rostgaanl ;
on y distingue particulièrement : Thr-
perborzi, élégie mit la mort de Christian IV.
On lui doit aussi un éloge, en latin, de Fré-
déric III.
AAGF.SEN (Svend), en latin Sneno, Ag*nli
ni us, historien danois du xnc et du xn
cp, Son histoire du Danemark, la plus an-
i a t été e.'i it;> , fut réd gée par
ordre d Absalon, archevêque de Lund, dont
; ait avoir été l 8. Cette
histoire va de l'an 300 à l'an 1187. Elle est
lée: Compendinsn kistorta regum Danix
a Sfcioldu ad Canutum Y/. Aa^-esen a
. . une traduction latin-' de la -"i
therlag, sous c^ titre : Bistoria tegum cas-
trensium régis Canuti Magni.
AAIM-MARUM , c'est-a-dtre Fontaine de
Marie, fontaine située à environ 200 mètres
de la source de Siloé, dans l'ancienne i
tine ; elle coule du t.
s luterraîn. La tradition ra| .
Marie y \ lisait de l'eau, lors de son
h Jérusalem. De leur côté, i"s COUSU
l'ont en on et se livrai
ses eaux k leurs ablutions
AAL1-PACUA ( Mehémet-Kmin ), homme
d'Etat turc, né k Constantinople en 1815,
mort en 1871. Il obtint, fort jeune, un emploi
dans le bureau de traduction de la Porte, s'y
fit remarquer par sa vive intelligence et fut
nommé, à dix-neuf ans, second Bec*
d'ambassade k Vienne. En 1836, il quitta
cette ville, fit uu voyage k Saint-Pétersbourg
»-t, de retour k ConsUintinople, il fut nomme
premier drogman de la Porte (1837). Aali
devint taire d'ambassade (1838),
puis chargé d' iffatrea à Londres (1839), sous-
secrétaire d'Etat des affaires étrangères en
1840 et ambassadeur k Londres de 1841 k
1844. De retour k Constantinople, il fut nomme
membre du grand conseil, ministre par inté-
rim de SS (1844), chancelier
iinistre
fi 1res étrangères. Eu 1848, il reçut la
il, reprit .jiielquo temps
après le portefeuille trangèreset
montra dans .-es fonctions une attitude pleine
de fermeté, en refusant nettement de rendre
a l'Ami hongroisqul avalent
ehereh Turquie. Vers cette épo-
que, Aali reçut le titre de pacha et la dignité
Ht u:>2, il rem]
Reschid-Pai-ha cour: lîr: mais, au
mois de uovembre suivant, il tomba en dis-
grâce et quiti Le gouvernement
1 peu après, lui fut
I
■ Brousse et
revint bientôt 1 il f"t
de pre-
nne-, dont il avait uté constant
partisan. En même temps, il reçut !■
s
AARO
portefeuille des affaires étrangères (1854). Au
commencement de l'année suivante, il alla
assister aux conférences de Vienne et, au
mois de juillet, il revint occuper le poste de
grand vizir. Envoyé comme ministre pléni-
potentiaire au congrès de Paris, il y défendit
avec beaucoup de talent les intérêts de son
pays et signa le traité de paix du 30 mars
1856. Au mois de novembre suivant, Aali-
Pacha fut remplacé au grand vizirat par
Reschid-Pacha et devint peu après ministre
sans portefeuille et membre du conseil d'Etat.
Rappelé au ministère des affaires étrangères
en juillet 1857, au grand vizirat en janvier
1858, il fut remplacé en 1860 dans ces der-
nières fonctions par Méhémet-Ruchdi-Pacha,
mais il garda la présidence du tanzimat. De
nouveau grand vizir en 1861, il fut remplacé
au bout de quelques mois par Fuad-Pacha,
qui lui donna le portefeuille des affaires
étrangères, et, à ce titre, il négocia des trai-
tés de commerce avec la France et l'Angle-
terre. Ce remarquable homme d'Etat conserva
dans les conseils du sultan Abd-ul-Aziz la
même influence que dans ceux de son pré-
décesseur. Au mois de mars 1864, il présida
la conférence diplomatique dans laquelle les
représentants des puissances signataires du
traité de Paris réglèrent la situation des
Principautés -Unies. Pendant l'insurrection
Cretoise, Aali-Pacha reprit les fonctions de
grand vizir (février 1867), et, pendant le
voyage qu'Abd-ul-Aziz rit à Paris et à Lon-
dres cette même année, il fut investi de la
régence. Pour mettre un terme à l'insurrec-
tion crétoise, il accorda une amnistie; mais
voyant l'inefficacité de cette mesure, il em-
ploya des moyens de rigueur envers les in-
surgés, puis se rendit lui-même en Crète
(1868), dans l'espoir de pacifier le pays.
Nommé encore une fois grand vizir, il rem-
plissait ces fonctions lorsqu'il mourut au
mois de septembre 1871. C'était un homme
à l'esprit très-ouvert, très- favorable au pro-
grès, un homme d'Etat très-laborieux, qui
dans ses loisirs s'adonnait à la poésie. Maigre
tous ses efforts, il fut impuissant à réaliser
les réformes dont il comprenait la nécessité
et ne put arrêter la Turquie dans la voie de
la décadence et de la ruine.
* AAKAIJ, ville de Suisse, ch.-l. du cant.
d'Argovie, à 53 kilom. de Bàle, sur la rive
droite de l'Aar; 5,450 hab. On y remarque
l'église paroissiale, qui sert aux deux confes-
sions ; l'hôtel de ville, dans lequel se trouve en-
castrée une tour du château féodal des comtes
deRohr. La bibliothèque renferme 60, 000 vo-
lumes, parmi lesquels environ 1,500 ma-
nuscrits relatifs a l'histoire de la Suisse.
L'ancien pont, enlevé par des inondations, a
été remplacé en 1851 par un pont suspendu.
Cette ville a vu naître le célèbre historien
et romancier suisse Henri Zschokke. Jusqu'en
1415, Aarau appartint tour à tour aux comtes
de Habsbourg et aux ducs d'Autriche , puis
passa sous la domination des Bernois. A l'é-
poque de la Révolution française, elle devint
un instant le siège du gouvernement central
de la nouvelle république helvétique.
AAIillI S OU AU1I1IIS (STIFT OU DIOCÈSE
D'), division administrative du Danemark,
ayant pour capitale la ville qui lui donne son
nom ; 4,483 kilom. carrés et 203,628 hub.
AAKOE, petite île de Prusse (Slesvig), dans
le petit fcielt, amt d'Hadersleben, par 550 16'
de lutit. N. ; 3 kilom. de longueur sur 1 kilom.
de largeur. Village contenant environ 200 ha-
bitants, presque tous pêcheurs.
AARON (saint), martyrisé sous Domitien.
On Conserve BOB corps dans une église de
Caerléon, métropole du pays de Galles. 11 Un
autre saint de même nom naquit en Bretagne
au commencement du vie siècle et mourut en
580. Quand saint Malo vinl évangéliser le
pays, Aaron s'associa a lui. Ils fondèrent en-
semble lu monastère autour duquel s'est
groupée la ville de Saint-Malo.
AARON OU AI1RON D'ALEXANDRIE, prê-
tre, médecin et philosophe de la première
moitié du vue siècle. Il a laissé, sous le titre
de Pandectes, une compilation médicale des
s des auteurs grecs. Cette compilation,
divisée en trente livres, a été écrite en sy-
et traduite en arabe, en 683, par Ma-
.'..uImis, juif syrien. Aaron est le pre-
mier écrivain qui ait décrit la petite vérole.
AARON (Isaac), juif êrudit de la fin du
Xti° siècle, interprète pour les langues occi-
dentales a la cour de l'empereur Manuel
Comnène. H trahit ce prince et fut condamné
a avoir tes yeux crevés. Lorsque Andronic
Comne ne fut monte sur le trône, le juif aveu-
gle, inspiré par sa propre expérience, lui
conseilla de ne pas su content
les yeux a ses ennemis, mais de leur c
lu tangue, qui est, disait-il, bien plus malfai-
sante que lus yeux. tSft&C l'Ange, successeur
d'Andronic Comnène, coni . I donné
u son prédécesseur et le mit en pratique sur
celui qui lavait donné*
AARON (l'i<'rre), écrivain musical italien, né
B Klorenco vers lu tin du xv" siècle* Il était
moine d« l'ordre des Porte-Croix , ei il
pliqua partil l l'étude de !'!,
me. Il a publié en italien : Compêfldiolo di
molti dubbi segretiet sentenze, intorno a
ft'rmo et firjurato (in-8<>) ; il TOteanello in mu-
iica (Venise, 1623, in-fol.); Traitât" délia
natura et délia cognizione di tutti gti tuoni
ABAB
net canto figurato (Venise, 1525, in-fol.); Lu-
cxdario in musica di alcune opinione antiche
et moderne (Venise, 1545, ii.-4°).
AARON-ARISCON, médecin et rabbin caraïte
de la fin du xme siècle. Il s'était acquis une
grande réputation comme théologien , et il a
été, pendant longtemps, considéré comme un
écrivain inspiré. Il avait écrit en hébreu ou en
arabe un grand nombre d'ouvrages dont quel-
ques-uns nous sont parvenus : Y Elu, com-
mentaire sur le Pentateuque, qui n'a jamais
été imprimé, mais dont il existe à la Biblio-
thèque nationale un manuscrit portant la date
de 1294 ; Commentaire sur les premiers pro-
phètes, traduit de l'arabe en hébreu, resté
manuscrit; Commentaire sur Job; Commen-
taire sur Isaïe et sur les Psaumes, manuscrit
à la Bibliothèque nationale ; Ordre des prières
(Venise, 1528-1529, 2 vol. in-4°); Perfection
de la beauté, petit ouvrage de critique gram-
maticale (Constantînople, 1581).
AARON-BEN-ASER, docteur juif du xe ou
du x.e siècle. Il a travaillé avec Ben-Neph-
tali à la collection des variantes de la Bible,
que Nephtali recueillit en Orient et Aaron en
Occident. Il en est résulté deux sectes jui-
ves : les occidentaux, qui ont suivi Aaron,
et les orientaux, qui ont adopté les textes de
Nephtali. Les variantes sont, du reste, peu
graves et se bornent le plus souvent à de
pures questions grammaticales sur lesquelles
les rabbins des deux partis ont argumenté à
l'infini. On a aussi attribué à ces deux érudits
l'invention des points - voyelles ou points
massorétiques ; c'est du moins dans leurs
exemplaires de la Bible que ces points se
montrent pour la première fois.
AARON -BEN -CHA1M, rabbin, né à Fez vers
le milieu du xvio siècle, mort a Venise vers
1610. Après avoir dirigé les synagogues de
Fez et de Maroc, il fit un voyage a Venise
pour y faire imprimer ses ouvrages (1609) et
y mourut peu de temps après, 11 a laissé : le
Cœur d' Aaron, commentaire sur Josuê et les
Juges (Venise, 1609, in-fol.); l'Offrande
a" Aaron, commentaire sur le Lëvitique, con-
tenant les Manières d Aaron ou dissertation
sur les treize façons d'interpréter le Lëviti-
que (Venise, 1609, in-fol. ).
AARON-BEN-JOSEPH SOSON , rabbin du
xvie et du xvnc siècle. Il vivait à Thessalo-
nique, où il composa les ouvrages suivants :
la Loi de la vérité, recueil de décisions juri-
diques (Venise, 1610, in-fol.); le Livre de la
vérité (Amsterdam, 1706, in-8°).
AARSCHOT ou AERSCHOT (Philippe Dfl
CroÏ, duc d'), diplomate belge, mort k Ve-
nise en 1595. C'était un homme d'un esprit
indépendant , chose rare et dangereuse pour
les diplomates de son temps et de son pays.
Après avoir représenté Philippe II à la diète
de Francfort, convoquée pour l'élection d'un
empereur, il entra dans la ligue de Mansfeld
et des princes d'Orange. Ne pouvant suppor-
ter l'intolérance religieuse des chefs espa-
gnols, il se résigna à s expatrier et alla mou-
rir à Venise.
AARTSDERGEN (Alexandre van der Ca-
pellkn, seigneur d'), homme d'Etat hollan-
dais, né vers la fin du xvie siècle, mort à
Dordrecht en 1656. Il étudia avec un grand
succès à l'université de Leyde, où il apprit
l'arabe en quatre mois, dans ses heures per-
dues. Après ses études, il fit un voyage en
France, puis se maria avec la fille d'un gen-
tilhomme, qui lui apporta en dot le titre
d'Aartsbergen. Il devint ensuite le conseiller
intime du prince Guillaume II, qu'il poussa
dans La voie de la résistance k l'opinion pu-
blique. Il a essayé inutilement dans ses mé-
moires, publiés par son petit-fils Robert-
Gaspard van der Capellen (Utrecht, 1777,
2 vol. in-80), de se justifier des accusations
portées contre lui comme conseiller du prince
Guillaume.
AARTSEN (Pierre). V. Aertsen, dans ce
Supplément*
AASEN (Iwar-André), philologue norvé-
gien, né à Œrsten en 1813. Fils d'un pauvre
paysan, il ne reçut qu'une instruction élé-
mentaire ; mais, passionné pour l'étude, il par-
vint k s'instruire lui-même. Il se rendit, a
de trente-quatre ans, k Christiania, où
il se fit bientôt connaître par des travaux de
philologie et de grammaire. En 1800, il de-
vint mombre de 1 Académie des sciences de
cette ville, et, cette même année, l'assemblée
dos états lui vota une pension, qu'il reçut (ten-
dant quelques années. Parmi ses ouvrages,
nous citerons : Grammaire populaire de la
langue norvégienne (1848); Dictionnaire de la
langue populaire norvégienne (1850) ; Echan-
tillons des dialectes norvégiens (1853); Pro-
verbes norvégiens (1856), etc.
ABA ou ABiE, ville de la Phocide, dans l'an-
cienne Grèce. Elle fut bâtie par les Abantes
et tira son nom de leur chef, A bas, fils de
Lyneée et d'Hypermnestre. Elle fut, dit-on,
ruinée par Xerxes.
ABA ou Aii.l., ancienne ville de Lyolef où
so trouvait un temple consacré à Apollon.
ABA, nymphe, mère d'Ergiscus, qu'elle eut
de Neptune.
ABAB1L ou ABABILO, oiseau fabuleux que
DI u, suivant la mythologie arabe, envoya,
l'am même de la naissance de Mahomet,
centre les Abyssins, prêts k faire le siège d-'
La Mecque.
ABAD
ABACCO (Antonio), architecte et graveur
italien, élève d'Antonio di San-Gallo. Il vi-
vait dans la seconde moitié du xvie siècle, et
il a gravé les plans de l'église de Saint-Pierre,
d'après les dessins de San-Gallo, et les plan-
ches de son propre ouvrage, les Antiquités
de Borne (Venise, 1558).
ABACO (île), une des Iles Bahama, archipel
de l'océan Atlantique; sa population réunie
à celle de la Grande - Bahama s'élève à
2,000 hab. Elle produit des ananas et des
oranges et fait partie des possessions an-
glaises.
ABADEHS ou ABADÈS, tribu nomade qui
habite les contrées montagneuses de l'est de
l'Afrique et étend ses incursions jusqu'aux
frontières de la Nubie. Les Abadehs sont de
couleur noire, mais se rapprochent, parleurs
traits, du type européen. Ils professent le
mahométisme. Très-utiles pour guider les
caravanes qui ont accepté leurs services, ils
se montrent redoutables pour les autres et
vivent de rapine autant que de commerce.
Les matières qu'ils exportent sont : le séné,
la gomme, l'alun et les esclaves. Leur prin-
cipal entrepôt est à Reden, qui sert de rési-
dence à leur cheik. Les Abadehs sont peu
nombreux et peuvent à peine lever un effec-
tif de 2,000 hommes; mais, protégés par les
montagnes presque inaccessibles qui leur
servent de retraite, ils ont réussi à s y main-
tenir depuis un temps immémorial,
ABADIA (François-Xavier), général espa-
gnol, né k Valence en 1774, mort vers 1830.
Pendant l'insurrection contre la domination
française, Abadia fut successivement chef
d'état-major de l'armée de la Manche, minis-
tre de la guerre, maréchal de camp à l'ar-
mée de Cadix, général en chef de l'armée de
Galice (1812). Ferdinand VII le nomma lieu-
tenant général.
ABAD1ANO, bourg d'Espagne, dans l'an-
cienne province de Biscaye, à 29 kilom. de
Villareal ; 1,156 hab. On voit aux environs et
sur les montagnes qui dominent le bourg une
vingtaine d'ermitages; c'est dans l'un de
ceux-ci, l'ermitage de San-Antolin, qu'Es-
partero et Maroto se rencontrèrent en 1839
pour concerter la convention de Vergara, qui
mit fin à la guerre civile.
ABAD1E (Paul), architecte français, né à
Bordeaux en 17S3, mort dans la même ville
en 186S. Il commença l'étude de son art sous
la direction de Bonfin, puis se rendit à Paris
(1806) et suivit jusqu'en 1811 les cours de
l'Ecole des beaux-arts, tout en prenant des
leçons de Percier. Quelque temps après, il
fut attaché aux travaux de l'Etat et devint,
en 1818, architecte de la Charente. Abadie
exécuta dans ce département un grand nom-
bre de monuments, parmi lesquels nous Cite-
rons : à Angoulème, le palais de justice, la
préfecture, le lycée, la prison, l'abattoir, le
portail de l'église Saint-André, la halle au
blé, etc.; à Confolens, la sous-préfecture; à
lUifiec, le palais de justice, la sous-préfec-
ture, la prison, le marché. Mentionnons en-
core les temples protestants de Cognac et de
Jarnao. Paul Abadie fut nomme membre
correspondant de l'Institut en 1833, et reçut
en 1836 la croix de la Légion d'honneur.
ABADIE (Paul), architecte, fils du précé-
dent, ne à Paris en 1812. Il fit ses études aux
collèges d'Angouléme et de Bordeaux, puis,
à vingt ans, il revint à Paris, où il devint
lele\e d'Achille Leclère et de l'Ecole des
beaux-arts. Grand travailleur, M. Paul Abadie
fit des progrès rapides et se livra à une
élude toute particulière de l'architecture du
moyen âge. Nommé, en 1841, surnuméraire
aux travaux de construction du palais des
archives, puis auditeur au conseil des bâti-
ments civils, il fut attaché, en 1844, aux tra-
vaux de Notre-Dame de Paris. En 1848,
M. Abadie devint architecte de la com-
mission des monuments historiques et, en
1849, architecte des édifices diocésains. A
partir de ce moment, il a construit ou res-
tauré un grand nombre d'édifices religieux
et 'l ■ monuments dans la Charente, la Gi-
ronde et la Dordogne. En 1869, M. Paul
Abadie, qui avait alors fondé sa réputation,
fut nommé conseiller des bâtiments civils et
officier de la Légion d'honneur, dont il était
chevalier depuis 1856. Cette même année, il
fit partie des candidats qui se disputèrent le
grand prix d'architecture de 100,000 francs,
décerné a M. Duc. Devenu inspecteur gé-
néral des édifices diocésains en 1872, il a été
nommé, en juillet 1874, architecte diocésain
do Paris, et, au mois de janvier 1875, il a
succédé k M. Gilbert comme membre de
l'Académie des beaux-arts. Parmi les plus
remarquables travaux de M. Abadie, nous
citerons : l'église Saint-Ferdinand, à Bor-
deaux; les églises de Langoiran et de Va-
teyrac, dans la Gironde; l'église Saint-
Georges, à Périgueux ; les églises de Ber-
gerac et de Faux, dans la Dordogne. A An-
gouli me, M. Abadie a construit les églises
Saint-Martial, Saint-Ausone, la chapelle du
lycée et le tres-bel hôtel de ville qui s'élève
sur remplacement de l'ancien château, dont
le donjon a été conservé et restauré. Dans la
plupart des édifices qu'il a élevés, M. Abadie
a adopté le style romuno-byzantiu, pour le-
quel il u un goût tout particulier. Archéologue
de beaucoup do science et de goût, il a res-
taura de lu façon la plus intelligente de
nombreux édifices religieux, parmi lesquols
ABAI
nous mentionnerons : la tour Saint-Miche',
et l'église Sainte-Croix, à Bordeaux; la ca-
thédrale de Périgueux, la cathédrale d'An-
gouléme , etc. Lors du concours ouvert à
Paris, au mois d'août 1874, pour l'érection
d'une église du Sacré-Cœur, à Montmartre,
le projet présenté par M. Abadie fut jugé le
plus remarquable et adopté, sauf quelques
modifications de détails. En conséquence,
l'éminent architecte a été chargé d'ériger ce
monument , dont la construction présente
d'énormes difficultés, et dont, à la fin de 1876,
on n'était pas encore parvenu à pouvoir jeter
les fondations. A l'Exposition universelle
de 1855, M. Ababie a envoyé des dessins re-
présentant la Façade de l'ancienne ég'ise
d'Aubeterre, YEg'lise Saint- Michel d'En-
traigue (Charente), l'Eglise de Montmoreau
et l'Eglise de Rioux-Martin (Charente). 11
obtint alors une mention honorable.
ABADIE (Louis), compositeur français, né
vers 1814, mort k Paris en 1858. Doué d'une
imagination vive et d'une grande facilité
d'improvisation, il s'adonna au genre de la
romance, et, pendant plusieurs années, il pu-
blia sous forme d'albums des recueils de com-
positions légères et gracieuses qui obtinrent
un vif succès dans les salons. Parmi ses
meilleures romances, nous citerons : le Bra-
connier, les Feuilles mortes, Jeanne, Jeannette
et Jeanneton, les Jolis pantins, etc. On lui doit,
en outre, une pièce, Jeune poule et vieux coq,
qui fut jouée au Palais-Royal. Abadie mena
longtemps la vie nomade des chanteurs de
province. Ayant été frappé d'une attaque
d'apoplexie, il fut transporté à l'hôpital de
La Riboisiëre, où il mourut.
ABAD Y QUEYPEO (Manuel), né dans les
Asturies vers 1775. Il entra dans les ordres
en Espagne et passa ensuite au Mexique, où
il devint juge des testaments, à Valladolid de
Méchoacan. En 1808, il vint solliciter en Es-
pagne la suppression d'un impôt ecclésiasti-
que, et l'année suivante il était de retour à
Méchoacan, dont il fut nommé évêque. L'in-
surrection l'obligea ii fuir à Mexico, et quand
le rétablissement de l'ordre lui permit de re-
venir dans son diocèse, il refusa de servir les
haines des monarchistes. Après la restaura-
tion de Ferdinand VII, il osa se prononcer
contre l'inquisition, et pour ce fait il fut en-
voyé prisonnier à Madrid. Un instant il réussit
si bien à gagner l'esprit du roi qu'il fut nommé
ministre de la justice; mais le grand inquisi-
teur, plus puissant que le roi lui-même, fit
saisir Abad dans la nuit même qui suivit sa
nomination et l'enferma dans un couvent.
Pendant qu'on instruisait son affaire survint
la révolution de 1820, qui ouvrit les portes de
sa prison. Il fut aiors élu membre de la junte
provisoire du gouvernement, puis nommé
évêque de Tortose. En 1823, il fut mis de
nouveau entre les mains de l'inquisition et
condamné à six ans de réclusion. Il mourut
en prison.
ABJïUS, surnom d'Apollon, qui avait un
temple à Aba ou Abœ, en Phocide.
ABAGA-KMAN ou ABAKA KHAN, deuxième
empereur mogol de Perse, de la race de
Gengis-Khan, monté sur le trône en 1265,
mort à Ramadan en 1282. Après avoir soumis
les dernières provinces de la Perse échappées
k la domination de son père Holakou-Khan,
il mourut, empoisonné, dit-on, à cause des
tendances qu'il avait montrées à favoriser
les chrétiens, et laissa le trône à son frère
Ahmed-Khan.
• ABAISSEMENT s.m. — Encyct. Mathém.
Abaissement des équations. Abaisser une
équation, c'est ramener la détermination de
ses racines à la détermination des racines
d'une ou de plusieurs autres équations d'un
degré moindre. Lorsque le premier membre
d'une équation peut se décomposer en deux
facteurs commensurables, elle se trouve par
là même abaissée, puisqu'il suffit alors de
résoudre les équations formées en égalant
ces facteurs à 0. Une équation peut encore
être abaissée lorsqu'il existe entre ses ra-
cines une relntiou quelconque pouvant être
exprimée par une équation. Supposons qu'où
ait l'équation
Xk + ;-xs + qx* + rx + s = 0,
dont les racines soient représentées para, b,
c et d, et supposons de plus qu'on sache
qu'entre les deux premières racines il existe
une relation indiquée par l'équation
ma -+■ nb = k;
on pourra trouver a et b d'une manière fort
simple, car a et 0 étant les racines de l'e-
quation proposée, on aura
a + pu* -r g a* ■+■ ra + s = 0
6'H-pô1 + qb'1 + rô -f s = 0.
Mais si de cette dernière équation on élimine
ô au moyen de l'équation ma + nb = fc, l'é-
quation résultante devra nécessairement s'ac-
corder avec l'équation
a' -f- pa' + qa* -f- ra + a' = 0 ;
et puisque l'une et l'autre seront satisfaites
par la même valeur de a, elles auront un
facteur commun qu'on obtiendra en cher-
chant leur plus grand commun diviseur, et ce
commun diviseur, nécessairement d'un degré
inférieur au degré do l'équation, pourra ser-
vir à trouver a. On trouverait b de la môme
manière.
ABAN
Prenons encore pour exemple une éqiii-
lion réciproque. On appelle réciproques les
équations dans lesquel es les coefficients &
égale distance «les extrêmes sont égaux entre
eux. Soit donc l'équation
x*+px* -f ?x* + rx» -f fx1 -fnr+1 = 0.
Si l'on y satisfait en posant x = a, on y sa-
tisfera encore en posant x — - , etplusgéné-
ralement si l'on représente les trois premières
racines par a, b, c, les trois autres seront
1 1 1
a' 0' c'
Divisons l'équation proposée par x* (3 étnnt
li moitié du degré de 1 équation) ; elle pren-
dra la forme
*,+?+'>(*'+?)+?0+î)+r=o-
Posons maintenant x -\- - = t; il en résulte
1 x
i1 — zx + 1 =0,
équation qui donnera deux valeurs de X cor-
respondantes à une même valeur de s; ainsi
l'on pourra obtenir les valeurs de x dès que
s sera connu.
Or, on déduit successivement de l'équation
x + - = z,
X
10 en élevant au carré et transposant,
*■ + £ -"•-«!
8° en multipliant ces deux nouvelles équa-
litiiiij entre elles.
** + x +
+ 1
-s*;
J'uù
i' 4- -, = s' — 3J.
X*
Substituons ces expressions de
« + ■
i' + -, «• + -
1 .t1 :,
dans l'équation ci-dessus; il vient
i' — 3s -M*1— 2) + ?s + r= 0,
ou, réduisant,
s» + »*» + (q-3)z fr-2p = 0,
équation du troisième degré, tandis que la
proposée est du sixième.
La marche qui vient d'èire indiquée a be-
soin d'être un peu modifiée quand l'équation
sur laquelle on opère est de degré impair.
Suit, par exemple, l'équation
x' + px* + qx* + qx1 + px + 1 = 0.
Il est évident que — 1 est racine de cette
équation ; car si l'on y remplace x par — 1,
on obt eut
— l-\-p—q + q — p -ï- 1,
expression qui est nécessairement égale à 0,
puisque tous les termes s'entre-dètruisenl.
Le premier membre de l'équation est donc
divisible parx + 1, et, en effectuant cette di-
vision, on obtient
+ P
'+1
— p
+ 9
x1 — l I x + l = 0,
équation réciproque de degré pair, sur la-
quelle on peut opérer comme il a été dit ci-
dessus.
ABAKAN, rivière de la Russie d'Asie, dans
le gouvernement de Iénisseisk. Elle prend sa
source dans l'Altaï, coule du sud au nord et
se jette dans l'Iénisséi (rive gauche) à Ou-
lianova, après un cours de 320 kilom.
ABALIGETH, ville de Hongrie, comitat de
Baranya. Elle possède une grotte qu'on vient
visiter à cause de ses belles stalactites.
ABALCS, nom d'une île de la mer Germa-
nique, citée par Pline. On y célébrait des
cérémonies funèbres en l'honneur de ceux
qui avaient péri sur ses côtes et dont le corps
n'avait pu être retrouvé.
ABAMONT1 (Joseph), homme d'Etat napo-
litain, ne vers 1759, mort en 1818. Abamonli,
qui était avocat, prit une part active au mou-
vement révolutionnaire du siècle dernier, ef,
lors de 1 établissement de la république' Ci-
salpine, il fut nommé, en 179*, secrétaire gé-
néral et membre de la commission executive.
L'année suivante, au retour du roi, il l'ut
condamné à être pendu, mais amnistié avec
onze autres personnes. Il alla alors à Mi-
lan reprendre se» fonctions, dunt il se démit
en 1805.
ABAN, Kénie persan qui donne son nom k
un mois de l'année et qui préside aux mines
de fer.
ABANCOl HT (Charles Frbrot d'), ingé-
nieur français, né k Paris vers le milieu du
xvme siècle, mort à Munich en I8ui. Après
un long sejuur en Turquie, il revint à Paris,
obtint, sons l'Assemblée constituante, la di-
rection du dépôt des cartes et plans de la
commission des travaux publics et devint
ensuite chef du bureau topographique de
i l'armée du Danube. Il leva, en collaboration
i avec Dupain-Triel, une carte de la 5
On lui doit aussi : Recherches géographiques
sur les hauteurs et plaines du royaume, sur
tes mers, etc. (Paris, 1791, in-4°).
HrjPPLKM KXT.
ABAQ
" ABANDON s. m. — Encycl. Législ. Aban-
don d'enfants. L'abandon d'un enfant est juste-
ment considéré par la loi comme un crime
et il entraîne des peines qui varient selon la
gravité des cas. Toute personne qui a aban-
donné dans un lieu solitaire ou donné ordre,
suivi d'exécution, d'abandonner un enfant
au-dessous de sept ans accomplis est con-
damnée à un emprisonnement de six mois à
deux ans et k une amende de 16 à 200 fr.La
peine est de deux à cinq ans de prison et de
50 à 400 fr. d'amende si la personne qui a
abandonné ou ordonné d'abandonner l'enfant
est son tuteur ou sa tutrice, son instituteur
ou son institutrice. Si, par suite de l'aban-
don, l'enfant est demeuré mutilé ou estro-
pié, celui qui l'a abandonné est poursuivi
comme coupable de blessures volontaires;
si la mort s'en est suivie, l'action est con-
sidérée comme meurtre. Si un enfant au-
dessous de sept ans accomplis est aban-
donne dans un lieu non solitaire, l'auteur de
l'abandon est puni d'un emprisonnement de
trois mois k un an et d'une amende de 16 k
100 fr. La peine est de six mois à deux ans
de prison et de 25 à 200 fr. d'amende si le
délit a été commis par le tuteur ou la tu-
trice, l'instituteur ou l'institutrice de l'en-
fant (art. 349-353 du code pénal). L'indi-
vidu U qui a été confié un enfant au-dessous
de sept ans accomplis et qui s'est obligé k le
nourrir et à l'entretenir gratuitement est
Considéré comme l'ayant abandonne s'il l'a
porté dans un hospice. Il est alors passible
d'un emprisonnement de six semaines à six
mois et d'une amende de 16 à 50 fr. (art.
348).
Toute personne qui trouve en un lieu quel
qu'il soit un enfant nouveau-né abandonné
doit se rendre auprès de l'officier de l'état ci-
vil de la commune où l'enfant aété trouvé, lui
remettre l'enfant ainsi que les vêtements et
autres effets trouvés avec lui, et lui déclarer
toutes les circonstances du temps et du lieu
où il l'a rencontré, afin d'aider à faire re-
connaître son identité. S'il est réclamé, l'of-
ficier de l'état civil dresse un procès-verbal
détaillé qui énonce, en outre, I âge apparent
de l'enfant, son sexe, les noms qui lui seront
donnés , l'autorité civile à laquelle il sera
remis (art. 58 du code civil). Si la personne
déclare vouloir se charger de l'enfant et
pourvoir k sa subsistance, mention en est
faite au procès-verbal. Toute personne qui,
ayant trouvé un enfant nouveau -né, ne
l'aura pas rerais k l'officier de l'état civil
sera punie d'un emprisonnement de six jours
à six mois et d'une amende de 16 à 300 fr.
Cette peine n'est point applicable k celui qui
n'aurait point remis l'enfant à l'officier de
l'état civil, mais qui aurait consenti à se
charger de l'enfant et fait sa déclaration k
cet égard devant la municipalité (art. 347
du code pénal). En ce qui concerne la situa-
tion des enfants abandonnés, nous renvoyons
le lecteur k ce que nous avons dit k l'article
enfant, dans le Grand Dictionnaire (t. VII).
— Abandon des biens. V. cession et délais-
sement, dans le Grand Dictionnaire.
ABANDONNEUR, EUSE s. (a-ban-do-neur,
eu-ze — rad. abandonner ). Personne qui
abandonne. Il Vieux mot qu'il serait faculta-
tif de reprendre au besoin.
ABANNIR v. a. (a-ba-nir — du préf. a, et
de ban). Prohiber, proscrire. Il Vieux mot.
* ABANO.— Bains dAbano (Aqux Aponi des
Romains), k 10 kilom. de Padoue, par le che-
min de fer de Padoue a Ferrare. Ces bains,
dont les eaux thermales, excitantes et toni-
ques, ont de 25° k 86«, 56 centigrades, Sont
j ordonnés pour la goutte, les paralysies et les
rhumatismes; ils étaient fréquentes dan
tiquité, et Cassiodore en fait mention.
ABAMES ou ABANTÉENS, peuple origi-
naire de Thrace , qui se répandit, k diverses
époques, dans le Peloponèse, dans la Pho-
c.de et dans d'autres parties de la Grèce. V.
Abas, dans ce Supplément.
ABAN.T1ADB ou AUA.NT1 AS, surnom de Da-
naê et d'Atatante, petites-filles d'Aba^, roi
des Argiens et fondateur de la dynastie des
Abamiades.
ABANT1DB, ancien nom de l'Eubée, qui
fut habitée par les Abantes.
ABAPTISTE adj, (a-ba-ti-ste — du préf. at
et du gr. baptizein, plonger). Ane. chir. Se
disait d'un trépan que sa forme conique em-
pêchait de pénétrer dans la cavité crânienne.
ABAQ l A , mère de l'empereur Maxiiuin.
Elle appartenait k la nation des Alains et
avait épousé le Goth Mecca. Elle donna le
jour k Maximin dans un village de la Thrace.
* ABAQUE s. m. — EncycL Archit. L'aba-
que joue un grand rôle dans les monuments
du moyen âge. Il est généralement biseauté
dans les chapiteaux de l'époque romane pri-
mitive et affecte en projection horizontale la
forme carrée, suivant le lit inférieur du som-
mier de l'arc qu'il supporte. Dans les con-
structions du xne siècle, on le trouve sou-
vent décoré d'ornements et de moulures sim-
ples, surtout duns l'Ile-de-France, la Nor-
mandie, la Champagne, la Bourgogne et les
provinces méridionales. Son plan reste en-
core cairu pendant la première moi.,
xiii* siècle, mais il ne porte plus pour déco-
ration que des profils qui débor-i
les feuillage •
ABAT
Vers te milieu du xme siècle, lorsque les arcs
sont refouillés de moulures accentuées qui
présentent en coupe des saillies comprises
dans des polygones, ces formes nouvelles
sont inscrites dans les abaques, et les
luges des chapiteaux débordent la saillie des
tailloirs, comme on le remarque dans l'église
de Semur-en-Auxois et dans la cathédrale de
Nevers.
Dans les édifices de la Normandie, on ren-
contre souvent des abaques circulaires; ils
commencent k apparaître vers le milieu du
xme siècle, k la cathédrale de Coutances, &
Bayeux, k Eu, au Mont-Saint-Michel. Vers
la fin du même siècle, ce membre d'architec-
ture perdit de son importance et disparut k
peu près complètement pendant le xv" siècle,
pour renaître au commencement du XVI8.
Pendant toute la période romane et la pre-
mière moitié du xme siècle, les abaques ne
forment pas un tout avec les chapiteaux ; ils
sont tirés d'une autre assise de pierre; niais,
depuis le milieu de ce même siècle jusqu'à la
Renaissance, ils sont pris le plus souvent
duns l'assise même du chapiteau.
«Le rapport, dit M. Yiollet-le-Due, auquel
nous empruntons les éléments de cet article
{Dictionnaire raisonné de l'architecture fran-
çaise du xi« au xvte siècle), le rapport entre
la hauteur du profil de Vabaque et le chapi-
teau, entre la saillie et le galbe de ses mou-
lures et la disposition des feuillages ou or-
nements, est fort important k observer; car
ces rapports et le caractère de ces moulures
se modifient, non-seulement suivant les pro-
grès de l'architecture du moyen âge, mais
aussi selon la place qu'occupent les chapi-
teaux. Au xm8 siècle, principalement, les
abaques sont plus ou moins épais et leurs pro-
fils sont plus ou moins compliques, suivant
que les chapiteaux sont places plus ou moins
près du sol. Dans les parties élevées des édi-
fices, les abaques sont très-épais, largement
profilés, tandis que dans les parties basses ils
sont plus minces et finement moulurés. •
ABARBARÉE, naïade, épouse de Bucolion,
fils de Laomedon, roi d'Ilion, et mère de Pé-
dase et d Esepe.
ABARCA (Pierre), jésuite et théologien es-
pagnol, ne k Jaca eu 1619, mort k Valencia
en 1693. Il était professeur de théologie et
maître de la corporation à l'université de
Salamanque. Outre quelques traités de théo-
logie, il a écrit : Los reyes de Aragon en an-
nales historicos distribuidos (Madrid, 1682,
2 vol. in-fol.).
ABAH1CEDI, dans la mythologie indoue,
un des noms de Brahraa, l'Etre suprême.
ABAR1MON, contrée de la Scythie citée
par Pune. Elle était située près du mont
Ima&s, et ses habitants, suivant l'historien
latin, présentaient une conformation dul'e-
rente de celle de la race humaine.
ABAR1S, compagnon de Phinée. Ce der-
nier, ayant voulu enlever Andromède, pro-
mise k Persée, le héros le changea en pierre,
ainsi qu'Abaris et ses autres compagnons, en
leur montrant la tête de Méduse, il Guerrier
rutule tué par Euryale, dans l'attaque noc-
turne faite par ce dernier avec son ami Ni-
sus contre l'armée des Rutules. fl Person-
nage changé en oiseau {Métam. d'Ovide).
ABAS, fils de Neptune et d'Aréthuse. D'a-
près la tradition mythique des Grecs, il
fonda une ville du nom d'Aba, en Phoeide,
et devint le chef d'un peuple qui reçut le
nom d'Abantes.
ABAS, fils de Méganite ou Métanire et d'Hip-
pothoon, certains auteurs disent de Méganire
et de Céiéus. S'étant moqué de Cérès, "parce
qu'il la voyait boire et manger avec avidité
lorsque cette déesse se reposa chez une vieille
femme, dans son voyage a la recherche de sa
fille Proserpine, il fut changé par elle en lé-
zard. Ce fait, attribué aussi a Stellé ou Steliio
{Afetam., liv. V), ferait supposer que les deux
personnages n'en font qu'un.
ABAS, fils de Lyncée et d'Hypermnestre,
de Belus suivant quelques auteurs, et petit-
fils de DanaÙs. 11 se livrait k la guerre avec
passion, fut roi des Argiens, père de Prcetus
et d'Acrise et aïeul de Persee. C'est de lui
qu'est issue la dynastie argienue des Aban-
tiades.
ABAS, nom d'un centaure.
ABAS, nom d'un compagnon d'Enée.
ABAS, un des principaux Grecs qui furent
tués la nuit de la prise de Troie.
ABAS, compagnon de Persée, qui tua Pe-
lâtes aux noces de ce héros.
ABAS, fils de Mélampe et père de L\
que, épouse de Taluiis.
ABAS, devin célèbre, qui avait une statue
dans le temple de Delph'-s.
ABAS. compagnon de Diomède, changé en
cygne p;ir Venus.
ABATE (André), peintre d'histoire natu-
relle, ne k Naples, mort eu 1732. Il a laissé
des œuvres estimées, qu'il exécuta, pour la
plupart, pour le compte du roi d'Kspagne.
ABATI (Antoine), poète italien, ne a Qub-
bio, morl * Si) guglia en 1667. Attaché à
iuc Leopold I
!
tour en Italie, I
neur de de I mu, uns.
ABAT
9
On a de lui : liagguaglio di Parnasso contra
poetnstn et parltgiani délie nnxi-ni (Milan,
1638, in-so); Le Frascherie, faschi tre (Mi-
lan, 1638, in-8o) ■ Poésie postume (Bologne,
1671 m-8°); // Consigtio degli dei (Bologne,
167 1).
ABAT1A ou ABBATIA. médecin et astrolo-
gue français, ne k Toulouse vers 1530, mort
a Paris vers 1590. Renommé pour sa science,
il vint a Paris professer le droit, la médecine,
les mathématiques et l'astrologie. Il se fit sur-
tout connaître par une Pronostication sur le
mariage de Henri, roi de Navarre, et de
Marguerite de France , son épouse (Paris,
1572), ouvrage entièrement perdu. Il avait
également publié un Grand herbier, qui n'a
pas été imprime et qui a disparu.
ABATOS , Ile d'Egypte, située dans le pa-
lus de Memphis. ou y conservait le sépulcre
• ABATTANT s. m. — Pièce du mé
bas qui fait descendre les platines k ,
'ABATTOIR-, m. — Encycl. Nous emprun-
tons au Journal officiel d« ta République
çaise des détails intéressants sur .
dans les abattoirs pour l'abatat
bœufs.
■ Dans une des dernières séances de la
Société centrale d'agriculture, M. Barrai a
-te, de la part de M. Bruneau, .
dent de la commission de l'abattoir $é
de la Villette, un appareil pour l'abatage ra-
des bœufs de bouchi ■• k di-
minuer la durée des souffi ■ m .1 et
à laisser la viande et les issues en meilleur
état Pour mieux faire comprendre en quoi
consiste ce nouveau système et les nom-
breux avantages qu'il présente, M. Barrai
croit devoir décrire tes procèdes suivis aux
abattoirs,
• on emploie souvent, pour l'abatage, la
ma se de fer; mais c'est une opération asseï
dangereuse et qui occasionne fréquemment
des accidents. Du reste, pour pouvoir abat-
tre un bœuf du premier coup, il faut un
homme très-fort et très-adroit, et encore le
bœuf n'est-il qu'étourdi par le coup.
dans la plupart des cas, l'on voit des gar-
çons bouchers frapper jusqu'à quinze et
vingt coups de masse Sans que pour
bœuf soit abattu. 11 est aisé de penser que,
pendant ce temps, les g* un* inces de l'ani-
mal doivent être terribles. U i n'es! pas
tout; une fois que le bœuf a rendu le der-
nier soupir, les inconvénients de ce mode
d'abatage ne sont pas teru- :
» Ainsi, il arrive trèS-SQUVent (pie le bœuf,
violemment étourdi, tombe les jambes de
derrière écartées, et alors, -m\ ,■
sion consacrée dans la boucherie, il s'equa-
sille, c'est-k-dire que les tendons et les mus-
cles se déchirent par la violence de la ihute
et causent, dans l'intérieur des cuisses, de
graves désordres qui font que la viande est
bonne. Il arrive encore souvent que
le bœuf tombe sur la hanche, et, comme
celle-ci est très-saillante, ia chute cause en-
core une perte et un piéjudice. Parfois aussi,
la cervelle, entièrement écrasée, n'est plus
qu'un informe amas de débris d'os et de sang
caillé et se trouve, par conséquent, perdue.
Enfin, comme l'abaiage avec la masse attire
le sang dans la tête et que les coups ne sont
pas toujours appliqués tres-justa, par suite
des mouvements que fait l'animal, les joues
et les premiers morceaux du collier
quelquefois tres-defeciueux et três-diftieiles
k vendre, k cause de leur aspect noir et san*
guiuolent; ils se conservent, en outre, très-
peu de temps, surtout dans la saison chaude.
• On emploie également, ajoute M. Barrai,
le me ri in anglais; mais, tout eu étant un
progrès sur le mode ancien, il ne présente
acurité voulue et a de grands incon-
vénients. Ce merlin, terminé par une sorte
de couteau circulaire, peut tuer L'an
d'un coup si le garçon boucher <'st adroit;
mais u arrive souvent que le couteau reste
dans la tète et qu'on est obligé de le retirer
avec une corde. S'il peut être utilise avec
succès en Angleterre, k cause du peu de du-
reté qu'otl'ient les tôles des races anglaises,
qui sont livrées k la boucherie k deux ou
trois ans, le merlin ne peut remplir le même
but avec nos races si fortes et si rustiques
du Charolais, du Nivernais, de l'Auvergne,
de la Vendée, etc.
• C'est donc pour éviter les souffrances
des animaux et les dangers que courent les
ouvriers, que M. Bruneau a inventé le nou-
vel appareil dont il s'agit et qui parait de-
voir supprimer d'uu seul coup tous Les incon-
vénients de l'ancien système, il consiste en
un masque en cuir que l'on met devant les
voi x du bœuf et qu on maintient par deux
courroies , l'une qui passe par - dessus la
tête et l'autre sous la gorge. Au milieu de ce
masque et sur l'emplacement du frout,
M. Bruneau a fait eiK'adret dans le cuir une
plaque de fer, dont le dessous s'applique j ;tr-
faiieineut sur le front. Au milieu de cette
plaque est un trou cylindrique, dans lequel
on introduit un boulon. Aussitôt le bœuf ar-
rivé ii l on lui met le musqué, on
introduit le boulon duns le trou de la plaque,
i. frappe avec un maillet de bols sur i i
tête du boulon, qui pénètre de ûm,o&kom,uâ
■
I resqui < o boulon était du-
M. Bruneau, ayant rc-
10
ABBA
ABBA
\
connu ensuite que la mort aurait lieu plus
promptement si l'air pénétrait, lit usage d'un
boulon percé ou termine k sa partie inté-
rieure par un emporte-pièce.
■ Aussitôt que l'animal est tombé, on in-
troduit un jonc ou une petite baguette très-
flexible dans le trou que le boulon vient de
faire ; la baguette suit l'axe de la moelle
épinière et alors le mouvement des membres
est totalement arrêté. Tout ceci est exécuté
en bien moins de temps qu'il ne faut pour le
dire, car il faut à peine de trente a quarante
secondes pour l'opération. On pratique immé-
diatement la saignée, et le sang sort à flots
noirs et précipités , indice certain «le la
mort complète de l'animal. Ce système, dit
en terminant M. Barrai, a de" nombreux
avantages; il permet à un homme de très-
moyenne force, même à un jeune homme de
quatorze à quinze ans , d'assommer , d'un
seul coup de maillet et sans aucun danger,
le bœuf ou le taureau à la tête la plus épaisse
et la plus dure, et il sera d'une précieuse
utilité pour la boucherie de campagne, où il
arrive souvent des accidents causés par l'in-
suffisance des moyens d'abatage ; il abrège
les tortures de ces malheureux animaux et
supprime tous les inconvénients résultant de
l'ancien mode. •
" ABATTRE v. n. — Faire effort de haut
en bas sur un levier, pour mettre un appa-
reil en mouvement.
ABA-UJTORNA, connut de Hongrie, dans
le cercle de Kaschau, entre les coraîtats de
Saros au N-, de Gœmceret de Borschod à l'O-,
de Zempleiu au S. et à l'E.; 3,500 kilom.
carrés; 240,000 hab. Ch.-l., Kaschau. Cette
contrée possède des mines de fer, de cuivre,
d'opales et produit les vins dits de Tokuy.
ABAYTE, rivière du Brésil. Elle prend sa
source dans la serra da Marcello (Etat de
Minas-Geraes), coule du S.-O. au N.-O. et
se jette dans le San-Franeisco , après un
cours d'envirun 200 kilom.
ABBA, nom de l'Etre suprême chez les in-
digènes de l'archipel des Philippines.
ABBACII, bourg de Bavière, dans le cercle
de la baise Bavière, à 12 kilom. S.-S.-E. de
Ratïsboiine, sur la rive droite du Danube;
1,500 hab. Sources minérales. Patrie de
l'empereur Henri III.
ABBADIE (Vincent), médecin fiançais, né
k Pujo (Lîigorre) en 1737, mort k Paris vers
1800. Il était chirurgien du duc de Penthiè-
vre et médecin de l'hôpital de Bu être. Il a
traduit de l'anglais les Essais de Macbride
(Paris, 1766, in-12).
ABBADIE (Antoiue-Thomson d'), voyageur
français, né à Dublin (Irlande) en 1810. Il
avait huit ans lorsque son père, qui était ori-
ginaire des Basses - Pyrénées , l'amena en
France. M. d'Abbadie montra de bonne heure
un goût très-vif pour les sciences et pour les
voyages. Eu 1835, il obtint de l'Académie
iences une mission pour le Brésil. S'é-
tant rendu en Egypte k la fin de 1836, il y
Dira Sou frère et partit avec lui pour
l'Ethiopie, qu'il explura de 18H à 1845; de
là, il passa dans le pays des Gai'iS, où
il resta jusqu'en 1848. Il re\ rit aloj
France, rapportant une foule d'-^ôur valions
et de renseignements pfcTSs d'intérêt, par-
ticulièrement ~Z point de vue de la linguis-
! i... l'ethnographie dos peuples qu'il a
■ En 1851, M. Antoine d'Abbadie alla
examiner une éclipse de soleil en Norvège.
L'année suivante, il fit un nouveau voyage
De retour en France en 1853, il
fixé dans les Busses-Pyrénées. Ce sa-
vant voyageur est chevalier de la Légion
d'honneur (1850), correspondant do l'Acadé-
mie des M-'ences, membre de la Société de
ipbio, <-t.r-. Outre de nombreux articles
publié dans le Bulletin de la >
graphie^ on lui doit: Notes sur le haut fleuve
/Hum: (1849); Heaume geude^que des posi-
déterminées en Ethiopie [1859, ïd-8°);
\gue raisonné de manuscrit» éthiopiens
'nant a M. A. d'Abbadie [1859, in-40);
Oéodésie d'Ethiopie ou Triangulation d'une
de la haute Ethiopie, \>nr A ni d'Ab-
(1880 et suiv., in-4°), ouvrage rédigé
pai M. Kadan; {'Arabie (isdg, in*8°J; I
Douze ans dans la haute Ethio
uvrage fort remarqo. ible ,
Observations sur lu physique du globe (1873,
m i ■), etc. — Son frère, M. Arnaud -Michel
ihk, né a Dublin (Irlande) en 1815, lit,
. ;, un voyage en Algérie, k la suite du
[. 1 plus tard, il se
i Alexandrie, y trouva son frère An-
toine ■ .i\ <■<■ lui l'Ethiopie ei 1 1
- I8;i7 à 1845. Il a publié
ir ta le Bulletin
'le ''" ■■■■ dm ,
!■: . i ; ...
la langue basque. Nous
CI ter un : Sur le tonnerre
en Ethiopie (1859, in-40); Travaux récents
sur in langue basque (1859, in-40); Douze ans
dans la haute EU D Hi>). Il a ete
m >mmi ch 1 le la Légion d'honni
■
ABDAS III, dernier bah do Perse de la
■ ibma p 11 , et il lut 1 ■
on berceau, h 1 âge de h 1
luly-Iihan , I' 1
, 'i devait 1 éguei tuu 1 1 ".un de
Nadir - Scbah. Thahmasp - Kouly - Khan prit
d'abord la régence et ensuite le titre de
schah, à la mort d'Abbas, mort qui ne fut
peut-être pas naturelle, bien qu'il soit re-
connu que l'enfant était d'une constitution
maladive.
ABBAS-PACHA, vice-roi d'Egypte, né à
Djeddah en 1816, mort en 1854. Il était
petit -fils de Méhémet-Ali et fils de Tos-
soun-Pacha. Elevé au Caire, il reçut une
éducation toute musulmane, devint un ar-
dent sectateur de l'islamisme et fit k diverses
reprises le pèlerinage de La Mecque. A la
mort d'Ibrahim - Pacha (1848) , qui venait
d'être chargé du pouvoir, Abbas devint vice-
roi d'Egypte. S'étant rendu à Constantinople
pour y recevoir l'investiture d'Abd-ul-Med-
jid, il manifesta son antipathie contre les ré-
formes inspirées par les idées européennes,
en refusant de mettre en vigueur en Egypte
le hatti-chérif de Gulhanè et le tanzimat. II
finit néanmoins par s'exécuter, après avoir
obtenu de la Porte l'abandon du droit de
grâce relativement aux sujets égyptiens.
Un de ses premiers actes, en revenant en
Egypte, fut de renvoyer les Français que
Méhemet-Ali avait pris à son service et d é-
carter l'élément européen, qui lui inspirait
une vive répugnance. Il réduisit ensuite l'ef-
fectif des troupes de terre et de mer et le
nombre des fonctionnaires, ce qui lui permit
de diminuer les impôts, et employa des som-
mes importantes en fondations musulmanes
et eu établissements hospitaliers. Il rejeta le
projet de barrage du Nil, accepté par son
prédécesseur, mais consentit à laisser éta-
blir une ligne télégraphique entre Suez et
Le Caire et concéda à une compagnie an-
glaise le droit de construire un chemin de
fer entre Le Caire et Suez. Lors de la guerre
d'Orient, il envoya à Abd-ul-Medjid un corps
de 25,000 hommes, qui combattit contre les
Russes. Peu de temps après, Abbas-Pacha
fut étranglé par deux mameluks. C'était un
prince cupide, violent, intempérant, qui pré-
ferait au séjour des villes la vie du désert.
L'acte le plus méritoire de son règne est la
suppression de la chasse aux nègres que Mé-
hemet-Ali faisait faire chaque année sur les
confins de la partie méridionale de ses Etats.
ABBASSA ou ABASSA, sœur d'Haroun-al-
Raschiid, qui la donna pour épouse kDjafar,
l'un des Barmécides. V. ce dernier mot.
ABBATE {Niccolo dell'), peintre italien,
né à Modene en 1509, mort en 1571. Il eut
pour maître Ruggiero Ruggieri, qui aida le
Pnmatice à orner de peintures lu château de
Fontainebleau. Il a laissé à Bologne, dans
les salles et sur les plafonds de l'Institut,
plusieurs fresques qui rappellent la manière
du Primatice et qui représentent des sujets
empruntés à YOdyssée. Il les peignit de con-
cert avec Pellegnno Pellegrini, et elles ont
été gravées par Buratti. Un tableau de Nic-
colo dell* Abbate, représentant le Mariage de
sainte Catherine, se trouve au Musée fran-
çais.
ABBATB ou ABBATI (Balde - Angelo d').
médecin italien, ne à Gubbio au xvie siècle.
Il exerça. !h iiiedecine k Gubbio, puis à Pe-
,'•';,:, oii il devint premier médecin du duc
d'Urbin. On a de lui : Opus prxclarum con-
certalionum (Pesaro, 1594, in-40); De admi-
rabiti viperx natura (Raguse, 1589, in-40).
Abbaie dell' Épée (i/), opéra italien, musi-
que de J. Mosca; représenté à Naples en
1826. Ce fut le dernier opéra écrit par le fé-
cond compositeur napolitain dont les ouvra-
ges, fiirt médiocres pour la plupart, défrayè-
rent pendant vingt ans les principales scè-
nes de l'Italie. A l'apparition du Ùarbier de
Rossinî, Mosca prétendit, et prouva presque,
que le jeune maestro s'était approprié le pro-
cédé du crescendo appliqué au rliythrne dont
il avait le premier fait usage dans un de ses
opéras joue en 1811, et ayant pour titre :
/ Pretendenti delusi. Rossini a fait comme
Molière; il a pris son bien où il l'a trouvé.
ABBA MM 111, chef de l'île de Courou-
raa, «Luis l'archipel des îles Pelew, ne vers
1740. Ce chef, qui ne fut connu des Euro-
l éens qu'à l'occasion du naufrage de V Anti-
lope sur les côtes de l'ile qu'il gouvernail,
• 'ait, s'il faut en croire les relations, doué
de toutes les vertus que peut posséder le
chef 'I une nation et se faisait adorer de sou
. Il reçut très-affectueusement le ca-
pitaine lient 1 WiUon et L'équipage naufragé
de Y Antilope (1783). Quand ils partirent, il
leur confia l'un de ses iils, pour le faire éle-
ver a l'européenne; mais celui-ci mourut k
Londres do la petite vérole (1784).
AHBATIA (Antoine n'), poète et avocat au
parlement de Toulouse, né dans celte ville
au xviio siècle. 11 remporta plusieurs prix
aux Jeux floraux et publia plusieurs recueils
de poésies : lo Triomphe de l'églantine (Tou-
louse, igô2, in-40) ; le Triomphe de la violette
(Toulouse, l(J84, in-4°) ; le Triomphe du SOUCÎ
(Toulouse, 1689, in-40).
ABBATIN1 (Antonio-Maria), compositeur
de musique italien, né vers 1605, morl -'n
1675. IL «'tait directeur «le la mu ;ique de
Saint-Jean -de-La tran, a Rome, ci. il a laissé
1 'lo morceaux d'église pu-
1 u.uu à 1070.
Alllivn (XI (Jacques -Pierre -Charl.-.s) ,
■ 1 .it et homme politique fi unçais , né a
Zi ivo(C ') en 1792, mort à Pans en ibct.
ABBA
En sortant du prytanée Napoléon , il alla
étudier le droit à Pise (1808). Apres la chute
de Napoléon (1815), il sollicita du nouveau
gouvernement une sous - préfecture. Dans
une lettre qu'il écrivit à ce sujet au marquis
de Rivière, commissaire de Louis XVIII en
Corse, il disait : ■ Mon grand-père est mort
il y a deux ans, après avoir perdu au champ
d'honneur trois fils, dont l'un général de bri-
gade, émule et ennemi de Bonaparte, mou-
rut à lage de vingt-cinq ans et laissa à sa
famille pour héritage la haine implacable de
cet homme. ■ En 1816, il fut nommé procu-
reur du roi près le tribunal de Sartene et,
trois ans plus tard, il devint conseiller à la
cour d'appel de Bastia. Magistrat désormais
inamovible, M. Abbatucci se jeta dans l'op-
position libérale avancée , applaudit chaleu-
reusement à la révolution de Juillet et fut
nommé, en septembre 1830, par Dupont de
l'Eure, président de chambre à la cour d'Or-
léans. Cette même année, il fut élu député
en Corse et il alla siéger à la Chambre au-
près de La Fayette et de Lafritte. En 1831,
son mandat ne lui fut pas renouvelé; mais,
en 1839, le collège électoral d'Orléans l'en-
voya k la Chambre des députés. M. Abba-
tucci soutint le cabinet de M. Thiers (1840),
puis il fit une opposition des plus acharnées
au ministère Guizot. Lors de la campagne
réformiste (1847), il présida, à Orléans, un
banquet, dans lequel il prononça un discours
qui lui mérita les applaudissements de l'op-
position la plus avancée. En février 1848, il
fut de ceux qui se prononcèrent pour qu'on
fit, maigre les ordres du pouvoir, le banquet
du Xlle arrondissement. • Ne pas aller au
banquet après l'avoir provoqué, dit-il, c'est
manquer à un rendez - vous d'honneur et
commettre une insigne lâcheté; » et, le
22 février, il signa la mise en accusation du
ministère Guizot. Après la révolution de
1848, M. Crémieux, ministre de la justice, le
nomma conseiller à la cour d'appel de Paris
(2 mars), puis conseiller k la cour de cassa-
tion (22 mars). Aux élections pour la Con-
stituante, il obtint, comme candidat républi-
cain, une double élection en Corse et dans
le Loiret. M. Abbatucci opta pour ce dernier
département. Membre du comité de législa-
tion, dont il devint président, il vota d'abord
avec les républicains modérés, se prononça
contre le droit au travail, contre les deux
Chambres, et, après le vote de la constitu-
tion , qui déclarait toute fonction publique
rétribuée incompatible avec le mandat de
représentant, il se démit de ses fonctions de
conseiller pour rester député. Après la no-
mination de Louis Bonaparte comme prési-
dent de la République, il devint un de ses
partisans déclarés et ne tarda pas k oublier
complètement qu'il avait été libéral pour
s'inféodera la politique de réaction suivie
par l'Elysée. Réélu à l'Assemblée législative
dans le Loiret (13 mai 1849), il vota d'abord
avec la majorité réactionnaire, puis il s'en
sépara pour soutenir les projets ambitieux
du chef de l'Etat. Après l'attentat du 2 dé-
cembre 1851, M. Abbatucci rit partie de la
commission consultative. Le 22 janvier 1852,
M. Rouher s'étant démis du portefeuille de
la justice k la suite de la publication du dé-
cret qui confisquait les biens de la famille
d'Orléans, M. Abbatucci fut désigné pour lui
succéder, et, le 2 décembre suivant, il reçut
un siège au Sénat. Cet ancien libéral, de-
venu un des agents les plus actifs d'un ré-
gime de compression odieuse, conserva le
ministère de la justice jusqu'à sa mort.
ABBATUCCI (Charles), homme politique,
fils du précédent, né k Paris en 1816. Jl étu-
dia le droit, se Ht recevoir avocat et fut
nommé, en 1848, par le gouvernement pro-
visoire, substitut du procureur de la Répu-
blique k Paris. Lors des élections pour l'As-
semblée législative (mai 1849), il fut élu re-
présentant du peuple eu Corse, et, comme
Mm père, il se montra dévoué k la politique
réactionnaire de Louis Bonaparte. Après le
coup d'Etat de 1851, il devint maître des re-
quêtes (1852), puis il siégea au conseil d'Etat
de 1857 jusqu'à la lin de l'Empire. 11 rentra
alors dans la vie privée. Le 9 juin 1872, les
électeurs de la Corse l'envoyèrent siéger k
l'Assemblée nationale en remplacement de
M. Conti, qui venait de mourir. Il alla siéger
dans le petit groupe des bonapartistes et
vota constamment avec la majorité réaction-
naire. Le 24 mai 1873, il contribua au ren-
versement de M. Thiers, puis il appuya la
politique de combat, s'abstint lors do la con-
stitution du septennat (19 novembre 1873),
vota pour le cabinet de Broglie, le 16 mai
1874, contre la proposition Perier relative à
L'organisation des pouvoirs publics, pour la
proposition Maleville demandant la dissolu-
tion de l'Assemblée, contre la constitution
républicaine du 25 février 1875, etc. Pendant
l'exercice de sou mandat, il ne se fit guère
remarquer que par ses interruptions fré-
quentes et bruyantes. Lors des élections du
20 février 1876 pour la Chambre des dépu-
tes, il posa sa candidature dans l'arrondisse-
ment «le Sartene (Corso), mais ii échoua rmi
ir le docteur Bartoli, candidat républicain.
ABBATUCCI (Soverin) , homme politique
fiançais, ne k Zicavo (Corse) en 1821. Il <le-
buta dans la vie politique en 1852 et fut élu
comme candidat officiel au Corps législatif,
puis fut successivement reelu aux élections
de 1857, de 1863 et do lS'i'J. M. fceverm Ab-
ABBA
batiiL-ei fit partie, comme secrétaire, du bu-
reau de la Chambre. Il vota toutes les mesu-
res de réaction et de compression présentée:!
par un pouvoir qui devait être si fatal k la
1 France, ne jouant, du reste, dans les rangs
; de la majorité qu'un rôle très -effacé. Eu
S 1867, il s associa aux efforts de M. Gavini
I pour faire abroger la l&i qui interdisait le
port d'armes aux Corses et a-t'tirma sur l'hon-
I neur qu'il n'y avait plus de buudits dans
' l'île. Rendu k la vie privée par la chute de
l'Empire, il reparut sur la scène politique
aux élections pour l'Assemblée nationale
(8 février 1871). Dans la profession de foi
qu'il adressa alors aux Corses, il déclara
qu'il était « plus que jamais dévoué k la dy-
nastie impériale, dont les malheurs donnaient
une nouvelle force k ses sentiments. ■ Elu
député, il vota les préliminaires de paix, l'a-
brogation des lois d'exil, la loi municipale,
se prononça contre la loi départementale, etc.
Le 17 août 1871, il donna sa démission de dé-
puté. Dans une lettre écrite à ses électeurs,
il annonça que sa démission était un acte
d'abnégation, ayant pour but de permettre
aux Corses d'envoyer à l'Assemblée « l'élo-
quent orateur dont la voix puissante fera re-
luire enfin la vérité. » Par cette métaphore,
M. Abbatucci désignait M. Rouher, qui fut,
en effet , clu député en Corse en janvier
1872.
* ABBAYE s. f. — Encycl. On sait que le
monaehisme nous vient de l'Orient. Le long
retard que cette plaie sociale mit k envahir
l'Europe occidentale pouvait faire penser
que le caractère général des peuples occi-
dentaux, aussi bien que la nature particu-
lière du climat, mettait un obstacle invinci-
ble k cet envahissement. Toutefois, lorsque
l'iustitut monastique se fut implanté chez
nous, il y fit, grâce peut-être k des circon-
stances politiques qui le favorisaient, des
progrès si rapides, si effrayants, qu'on put
croire que les Occidentaux, rebelles jusque-
là à la vie contemplative, avaient méconnu
leur véritable instinct, et que l'Occident était
fait pour être transformé en un immense
monastère. A un moment, la vie monastique
devint si honorée, la vie du siècle dédaignée,
méprisée k un tel point, qu'il parut que le
monde chrétien, voué au célibat religieux,
était prochainement destiné k s'éteindre dans
le silence des cloîtres.
Dans cette prodigieuse invasion de cou-
vents, de monastères, d'abbayes qui couvrit
si rapidement le sol de l'Europe, il n'est pas
bien facile d'établir une démarcation certaine
entre le monastère et l'abbaye etde délimiter
ainsi le sujet dans lequel doit se renfermer
cet article. Il ne parait pas qu'à l'origine une
distinction réelle ait existé entre des mai-
sons désignées cependant par des noms dif-
férents. Ce qui semble établi, c'est que les
monastères qui portèrent plus tard le titre
d'abbayes furent d'abord appelés domeriest
comme qui dirait maisons seigneuriales dans
l'ordre spirituel. Ceci fait soupçonner, en fa-
veur de l'abbaye, une sorte de prééminence
sur les autres maisons religieuses, préémi-
nence que les faits ne justifient pas toujours.
Plus tard, le titre d'aobaye semble plus par-
ticulièrement attribue à des monastères plus
riches, plus puissauts que les autres mouas-
teres. Un trait qui peut passer pour caracté-
ristique, c'est que la plupart des abbayes, à
peu près toutes, possèdent des maisons se-
condaires portant le nom de prieurés et ad-
ministrées par des prieurs sous la dépendance
du l'abbe. En somme, la différence du nom
est la principale distinction entre une ab-
baye et un monastère, de même que le nom
seul distingue un royaume d'un empire, un
duché d'un comté, etc. Il faut remarquer, du
reste, que l'immense majorité des abbayes
appartient aux divers ordres de la grande
famille de Saint-Benoît. Il paraît donc qu'on
a, dans ces ordres, adopté le titre d'abbe,
qui veut dire pèrey pour désigner le supé-
rieur hiérarchique, sans avoir eu tout d'a-
bord l'intention d'établir une différence d'at-
tributions avec les supérieurs, prieurs, rec-
teurs, etc., des autres ordres monastiques.
Plus tard, les richesses et la puissance ex-
ceptionnelles acquises par les maisons de
Saint-Benoit, les privilèges surtout que leur
prodiguèrent les princes, établirent cette su-
périorité qui distingua les abbes des autres
chefs monastiques.
Les premiers moines, avons-nous dit, nous
arrivèrent d'Orient, et naturellement ils nous
en apportèrent toutes faites les règles con-
ventuelles, car, au moment où le mon a-
chisme naissait chez nous, il avait déjà pris,
dans son lieu d'origine, toute sou exten-
sion. Ceci explique en partie le rapide dé-
veloppement des communautés religieuses
d'Occident; elles furent mises en possession
n édiate d'une organisation qui avaitexigê,
en Orient, de longs làtounements. Les mo-
nastères furent d'abord des communautés
exclusivement laïques, complètement dépen-
dantes de l'evêque diocésain. Le service di-
vin y était fait [par un prêtre choisi par 1 e-
vèque et représentant naturel de ses droits,
ministre de ses volontés, surveillant dont le
Bêle ne larda pas k devenir gênant. Pour se
soustraire k cette sujétion, quelques commu-
nautés demandèrent :-< l'evêque de conférer
la prêtrise k un de leurs moines, qui devint
naturelle nt leur chef. Cet exompie fut
imité et finit par s'étendre k tous les monns-
ABBÀ
tères. Bientôt les simples membres de la
communauté aspirèrent au mémo honneur,
le nombre des préires se multiplia dans les
couvents. On les appelait alors iàeromona-
ehi. Telle est l'origine du clergé régulier et
celle des abbayes. Or, comme Tes princes et
les peuples attachaient alors à la vie mo-
nastique une haute idée de supériorité reli-
gieuse, le nouveau clergé profita largement
de cet engouement, et la considération du
clergé séculier en fut diminuée d'autant. De
là les querelles entre les deux cierges, uni
remplissent en grande partie l'histoire ecclé-
siastique du moyen âge. Quelques historiens
ont relevé ce tait que ces dissensions ne s'é-
levèrent que rarement jusqu'aux évèques ;
que l'uecord, si violemment troublé entre les
moines et les piètres, continua à subsister
entre les évéques et les abbés; et ces histo-
riens, naïfs en ont pris texte pour vanter le
bon esprit des uns et des autres. Le fait ne
peut guère être contesté; mais il admet une
explication plus naturelle et plus simple :
c'est que l'élection des évêques fut dévolue
d'abord au peuple, puis au prince ; et comme
les moines rencontraient chez l'un et l'autre
une e^'ule sympathie, on s'habitua à prendre
les évéques presque toujours dans les cou-
vents. C'est ainsi que, des les premières an-
nées du XK siècle, les seules abbayes de l'or-
dre des beuédiclins avaient fourni : 24 papes,
200 eardiuaux, 400 archevêques, 7,000 évé-
ques 1 Quoi de surprenant â ce que le clergé
séculier et les niuines en général trouvas-
sent des sympathies dans 1 episeopat, qui leur
appartenait presque tout entier?
Il y a, du reste, de la faveur universelle
dont jouissaient les abbayes, une explication
tout à fait honorable pour elles. La base des
in.stitutions monastiques avait été jusque-la
la contemplation perpétuelle et l'oisiveté
qu'elle entraîne ; la règle de saint Benoît in-
troduisit dans les monastères le travail ma-
nuel et l'étude. Nous n'avons pas besoin d'in-
sister ici sur les services rendus par cette
idée nouvelle à l'agriculture et à la science.
Malheureusement , la faveur s'accroissant
hors de toute proportion avec les services
rendus, et rien, dans les règles monastiques,
ne limitant le droit d'acquérir, ne mettant
obstacle à l'avidité, ces institutions accru-
rent rapidement leurs richesses d'une façon
scandaleuse, dangereuse pour la prospérité
nationale et plus dangereuse encore pour les
mœurs des moines et des abbés. Nous n'en-
treprendrons pas la tâche impossible d'énu-
merer les biens immenses des abbayes; l'é-
numéraiion seule de* possessions de l'abbaye
de Saint- Denis découragerait un chroni-
queur. L'abbaye de Cîteaux, moins riche ce-
pendant, possédait à elle seule de 8,000 à
10,000 fermes. L'histoire n'offre peut-être
pas, en dehors des ordres monastiques, un
*utre exemple de propriété territoriale aussi
scandaleusement étendue. Il est vrai qu'on
allègue, comme une excuse, les pauvres que
ces puissantes maisons entretenaient , les
voyageurs qu'elles hébergeaient ; ces libéra-
lités, capables d'augmenter leur considéra-
tion et leur influence, ne pouvaient ni les
appauvrir ni même ralentir 1'eflïoyable ac-
croissement de leurs richesses ; l'aumône
qu'elles accordaient à ceux qu'elles avaient
appauvris en héritant à leur place ne sau-
rait excuser ce gigantesque accaparement ;
la véritable excuse, c'est l'impossibilité mo-
rale où s'est toujours trouve tout individu
ou toute institution de repousser le bien qui
lui arrive. L'avidité des corps est un vice ex-
cusable, parce qu'il est irrésistible ; la loi seule
peut y apporter un obstacle, et la loi était
alors complice de l'avidité monastique.
Cependant, le nombre des abbayes s'accrut
d'une façon effrayante avec les richesses des
ordres monastiques. Au commencement du
xie siècle, les bénédictins ne comptaient pas
moins de dix mille soixante -dix abbayes ,
toutes très-richement dotées. Leur décadence
était en germe dans cet excès même de pros-
périté. Cette invasion irrésistible des ordres
religieux dans le domaine temporel devait
nécessairement les conduire à leur perte. Et
d'abord, malgré la résistance de quelques
abbés intelligents, les abbayes étaient deve-
nues trop puissantes pour ne pas être entraî-
nées dans le courant politique dont leurs
fondateurs avaient voulu les détourner. Le
royaume de Jesus-Christ ne fut pas de ce
monde tant que ses disciples ne possédèrent
rien ; mais il est impossible de rester indiffé-
rent a l'ordre politique quand on est en voie
de devenir l'unique détenteur des sources du
revenu public. On ne concevait pas alors la
propriété en dehors de la forme féodale ;
quand les abbayes possédèrent de grands do-
maines, les abbes devinrent nécessairement
des seigneurs féodaux. Ils obtinrent tous les
privilèges et contractèrent toutes les obliga-
tions de leur nouvel état social. Ils eurent
des vassaux et des serfs, mais ils durent
le service militaire, sinon personnellement,
au moins par des représentants. Un grand
nombre, du reste, n'éprouvaient aucune ré-
pugnance à endosser la cuirasse. En em-
brassant l'état de soldat, les abbes ne pou-
vaient manquer de contracter les habitu-
des soldatesques. Les abbayes devinrent des
camps, les moines des soluats. ■ Les monas-
tères, dit un pieux écrivain, témoin de celle
abomination, retentissent plus souvent des
chansons guerrières et des aboiements des
chiens que du chant des psaumes. ■ Il dit
ABBA
« des aboiements des chiens, » parce que,
avec le iront de la guerre, les abbes et les
moines avaient contracté celui de ia chasse,
d'autant mieux qu'ils possédaient d'immenses
parcs giboyeux. Ces goûts en amenèrent
d'autres moins évangéliques encore. Les ab-
bes avaient sous leur autorité non-seulement
des monastères d'hommes, mais des cou-
vents de religieuses de leur ordre, dont la
règle leur réservait la visite. Les ancien-
nes chroniques sont pleines d'éloquentes pro-
testations, et les fabliaux de traits satiriques
contre les mœurs des abbés et des religieux
des deux sexes. Quoi de plus naturel d'ail-
leurs? L'immense majorité des abbayes, sous-
traite à l'autorité des évoques, dont les
mœurs n'étaient pas non plus bien exem-
plaires, était uniquement soumise à l'in-
dulgente censure d'abbés indépendants, ri-
ches, puissants et dissolus.
Il ne faut pas croire, du reste, que cette
corruption des abbayes fut lentement pro-
gressive, et que le mal, au point ou nous l'a-
vons vu arriver, était longtemps resté à
l'état latent. La corruption ne s établit que
lentement dans les monastères pauvres ,
mais on la constate dans les abbayes presque
à leur début, parce qu'elles furent immédia-
tement enrichies par la piété des fidèles. Les
premières abbayes signalées par l'histoire,
Marmoutier, Lerins, Samt-Victor de Mar-
seille, Luxeuil, sont déjà de riches et puis-
santes maisons. Dès le vin» siècle, les ab-
bages sont devenues de véritables seigneu-
ries féodales, et la plupart d'entre elles, en
butte, comme toutes les autres seigneuries,
aux entreprises de leurs voisins, sont rédui-
tes à se transformer en véritables forteres-
ses ; celles d'entre elles que les règles de
leur ordre n'obligent pas à s'établir le long
des rivières, au fond des vallons, s'installent
sur des hauteurs isolées, dans des positions
formidables. Une des plus curieuses, sous ce
rapport, est, sans contredit, celle du Mont-
Saint-MicheL établie en pleine mer. Parmi
les innombrables abbayes fortifiées, nous nous
contenterons de citer, outre celles que nous
venons de mentionner : Cluny , Cîteaux ,
Clairvaux , Saint-Germain-des-Prés, à Paris;
Saint-Denis, Saint-Etienne de Caen, Saiut-
Allyre de Clermont, etc.
Il faut dire, cependant, que toutes ces ab-
bayes que nous venons de citer, pour ne pas
y revenir, n'appartiennent pas , à beaucoup
près, au vin© siècle. Beaucoup furent con-
struites après les grandes réformes que nous
allons mentionner, et ce fait suffirait à dé-
montrer, si c'était nécessaire, l'inefficacité
de ces réformes, dont la première fut celle
de Cluny (x« siècle). Nous n'avons pas à
faire ici l'histoire de cette réforme qui fut,
comme toutes les autres, efficace à son dé-
but seulement; disons, toutefois, que, si elle
n'apporta pas de grands changements aux
mœurs monastiques, elle eut, au moins, un
immense succès d'engouement, et qu'il se
fonda une innombrable quantité de maisons,
dites filles de Cluny, qui adoptèrent sa règle ;
un grand nombre d anciennes aussi se ré-
formèrent sur son exemple.
La reforme de Cîteaux (xne siècle), s'opéra
sur un immense plan d envahissementsenibla-
ble à celui qui paraitavoir inspiré le fondateur
de la Société de Jésus. Les auteurs de cette
reforme avaient conçu un vaste projet de fé-
dération monastique, qui n'eût, s il se fût réa-
lisé l'omplétenient, laissé aucun pouvoir pos-
sible à côté de celui de l'ordre de Cîteaux.
La charte de charité (1119), adoptée par les
monastères fédérés, portait que chaque an-
née auraient lieu des chapitres généraux où
tous les abbés seraient tenus d'assister, et
qui régleraient d'une façon définitive les in-
térêts généraux de l'ordre. En cinquante
ans, plus de cinq cents maisons adhérèrent
à cette règle. Heureusement pour la civili-
sation, la corruption eut raison encore une
fois de cette organisation habile* et redou-
table.
La réforme de Saint-Maur , qui eut lieu
de 1613 à 1621 et à laquelle adhérèrent Saint-
Germain-des-Prés, Saint-Denis, Kécamp, Mar-
moutier, Corbie, a jeté quelque éclat par les
travaux des moines savants qu'elle a produits,
mais n'a pas eu de graves conséquences socia-
les. Sous ce rapport, on ne peut plus désormais
accorder d'importance réelle qu'à l'institut
de Loyola, qui, grâce à la souplesse de sa
règle, reste en état de lutter contre L'éman-
cipation de la société civile. Mais les jésuites
ne possédèrent jamais d'abbayes ; il nous est
donc interdit de nous occuper d'eux dans cet
article. D'autre part, les abbayes qui ont sur-
vécu à la Révolution sont si rares et si peu
importantes, qu'il serait superflu de les men-
liouner. Plusieurs sont aujourd'hui réduites,
pour vivre, à se livrer au commerce des li-
queurs et sont, par conséquent, dep
de loin, dans l'ordre moral, par les sociétés
de teropéi ance.
Il nous resterait à dire quelques mots des
suivies dans l'architecture de
bayes, si nous ne savions combien sont dé-
pourvues d'intérêt des descriptions <■
ques non accompagnées de dessins graphi-
ques. Toutefois , nous ne pouvons nous
dispenser de remuiquer que l'architecture
monastique, pauvre d'abord comme les moi-
nes eux-mêmes, s'enrichit rapidement comme
les moines et atteignit un luxe auquel il se-
rait difficile de croire, s'il ne restau encore
des débris de ces somptueuses retraites. On
ABBA
possède, du reste, un monument très-curieux
et d'autant plus intéressant qu'il remonte au
commencement du ix« siècle (820 euviron);
c'est le plan de Yabbaye de Saint-Gall, dresse,
dit-on, par l'abbé Eu'inhard, architecte de la
cour, et envoyé par lui à l'abbé Gozbert, avec
une lettre qui subsiste. Malgré l'époque re-
culée de ce document et l'incomplet déve-
loppement qu'avait pris alors la puissance
des abbayes, on trouve dans ce plan, d ail-
leurs très-remarquable au point de vue tech-
nique, une vaste église à deux absides op-
posées, avec deux ambons, deux chœurs et
des fonts baptismaux ; une grande école, un
vaste cellier, une boulangerie, des cuisines,
une salle pour les scribes, une bibliothèque,
une sal a de bains, un jardin et un verger;
des bâtiments isoles pour les novices et les
infirmes, avec cloîtres et chaufloirs; un jar-
din particulier pour la culture des plantes
médicinales, une pharmacie, une basse-i-oi,r,
un logement pour l'abbé, une cuisine, bains,
cellier, chambres de domestiques; des loge-
ments pour les hôtes , avec écurie, réfec-
toire, chaufloir; des habitations pour les ou-
vriers, des étables, un magasin de grains,
des bâtiments pour la fabrication de la bière,
un logement pour les serfs, un autre loge-
ment pour les pauvres et les pèlerins, qu'il
ne faut pas confondre avec les hôtes. On n'y
remarque pas de prison; est-ce un oubli do
l'architecte? Plus iard,du moins, les prisons
occupèrent une large place dans le plan des
abbayes.
Nous pensons que cette description suffit
pour donner une idée du confort qui existait
déjà dans les abbayes au IX© siècle; s'il nous
fallait dépeindre le luxe qu'elles atteignirent
au xiie et au xmc, nous ne pourrions mieux
faire que d'emprunter la description de l'ab-
baye de Théième, qu'a donnée Rabelais. Nous
la hasardons ici, certain qu'à côté de quelques
exagérations que le lecteur saura démêler,
elle contient des traits d'une grande justesse,
et qu'il lui sera tout aussi facile de découvrir.
• Pour le bastiment et assortiment de l'ub-
baye, Gargantua feit livrer de content vingt
et sept cens mille huict cens trente et ung
moutons à la grande laine, et, par chascun
an, jusques à ce que le tout feust parfaîct,
assigna , sur la recepte de la Dive, seize
cens soixante et neuf mille escuz au soleil et
autant k l'estoille poussiniere. Pour la fon-
dation et entretenement d'icelle , donna à
perpétuité vingt et trois cens soixante neuf
mille cinq cens quatorze nobles à la rose, de
rente foncière, indemnez, amortys, et solua-
bles par chascun an à la porte de Yabbaye.
Et de ce leur passa belles lettres. Le basti-
ment feut en figure exagone, en telle façon
que à chascun angle estoyt bastie une grosse
tour ronde, à la capacité de soixante pas en
diamètre. Et estoyent toutes pareilles en
grosseur et portraict. La rivière de la Loire
decouloit sus l'aspect du septentrion. Au pied
d'icelle estoyt une des tours assise nommée
Artice. En tirant vers l'orient estoyt une au-
tre nommée Calaer. L'autre ensuivant Ana-
tole; l'autre après Mesembrine ; l'autre après
Hesperîe; la dernière, Cry ère. Entre chascune
tour estoyt espace de trois cens douze pas. Le
tout basty à. six estaiges, comprenez t les caves
soubz terre pour ung. Le second estoyt voulté
a la forme d'une anse de penier. Le reste es-
toyt embranché de guy de Flandres à forme
deculzde lampes. Le dessus couvert d ardoise
fine, avec l'endoussure de plomb à figures de
petitz manequins et amraaulx bien assortiz
et dorés, avec les goutieres qui issoyent hors
la muraille entre les croysees, painctes en
figure diagonale d'or et azur, iusques en
terre, ou finissoyent en graudz eschenaulx,
qui tous conduisoyent en la rivière par des-
soubz le logis.
• Ledict bastiment estoyt cent foys plus ma-
gnifique que n'est Bonivet, ne Chambourg,
ne Chantilly, car en icelluy estoyent neuf
mille troys cens trente et deux cham
chascune guarnie de arrière chambre,
net, guarderobe, chapelle et issuo en une
grande salle. Entre chascune tour, au my-
lieu dudict corps de logis, estoyt une vis
brisée dedans icelluy mesine corps. De la-
quelle les marches estoyent part de por-
phyre, part de pierre numidicque, part de
inarbre serpentin, longues de vingt et deux
piedz ; l'espoisseur estoyt de troys doigtz ,
l'asseize par nombre de douze entre chascun
repous. Entre chascun repous estoyent deux
beaulx arceaulx d'anticque, par lesquels es-
tovt receue la clairté; et par iceulx on en-
troyt en ung cabinet faiet a claire-voye do
largeur de ladicte vis, et montoit jusques
au-dessus de la couverture, et là finoit en
pavillon. Par icelle vis on entroyt de chas-
cun coustè en une grande salle et des salles
en chambre. De la tour Artice jusques à
Cryere estoyent les belles grandes librairies
en grec, latm, liebneu, fiançois, toscan et
hespaignol, départies par les divers exiges,
Selon iceulx languaiges. Au milieu B
une merveilleuse vis, de laquelle IV
estoyt par le dehors du logis en ung arceau
large de six toises. Icelle estoyt taicte en
telle symétrie et capacité que six hum nés
d'armes, la lance sus la cuisse, pouvoyent
de front ensemble monter jusque
de t tut le bastiment,
embrine estoyent belles gran-
des galleries, Loiue.s paii i iticques
proesses , 1
terre. An m\ : montée
ABP.E
11
et porte, comme avons dict du cousté de !»
rivière...
» Au mylieu do la basse court estoyt une
fontaine magnifique de bel alabastre. Au-
dessus, les troys Grâces, avecques cornes
d'abundance, et iectoyent l'eau par les ma-
melles, bouche, aureilles, yeulx, et aultres
ouvertures du corps. Le dedans du logis sus
la dicte basse court estoyt sus gros pilliers
de cassidoine et porphyre , a beaulx ans
d'anticque, au dedans desqnelz estoyent bel-
les gualleries longues et amples, ornées de
painctures, de cornes de cerfs, licornes, rhi-
nocerotz, hippopotames, dens d'elephaus et
aultres choses spectables. Le logys des da-
mes comprenoyt depuis la tour Artice jus-
ques à la porte Mesembrine. Les hommes
occupoyent le reste. Devant le d et logys des
dames, affin qu'elles eussent l'esbatement,
entre les deux premières tours uu dehors,
estoyent les lices, l'hippodrome, le théâtre et
natatoires, avecques les bains mirinYques à
triple solier, bien guarniz de tous les a
timens et foison d eau de myrriio. Jouxte la
rivière estoyt le beau jardin de plai
Au milieu d'icelluy le beau labyrinthe. En-
tre les deux aultres tours estoyent les jeux
de paultne et de grosse balle. Du cousté do
la tour Cryere estoyt le vergier, plein de
tous arbres fructiers, tous ordonnes en ordre
quincunce. Au bout estoit le grand parc, foi-
zonuaut en toute saulvaigine. Entre les tier-
ces tours estoyont les butes pour l'arque-
bouse, l'arc et l'arbaleste I. offl es hors
la tour Hespet ie, à a. L'escurie
au delà des offices. La faulconnerie au de-
vant d icelles, gouvernée par astur riers bien
expertz en l'art. Et estoyt annuellement
fournie par les Candiens, Vénitiens et Sar-
mates, de toutes sortes d'oyseaulx paragons,
aigles, gerfaulx, autours, sacres, ta
faulcons, esparviers, esmerillons et aultrev,
tous bien faietz et donn-slicques, que, par-
tans du chasteau pour s'esbatre es cfa i
prenoyent tout ce que rencontroyent. La vé-
nerie estoyt ung peu plus loing, tirang vers
le parc...
* Toutes les salles, chambres et cabinets
estoyent tapissez en diverses sortes, selon
les saisons de l'année. Tout le pavé estoyt
couvert de drap verd. Les lietz estoyent de
broderie...
* En chascune arrière chambre estoit ung
mirouer de crystallin enchâsse en or fin, au-
tour guarny de perles, et estoyt d" telle gran-
deur qu'il povoit véritablement repre
toute la personne... »
* Abbaye (prison de). — Lorsque l'abbé
de Saint-Germain-des-Prés eut fait con-
struire, comme dépendance de son monas-
tère, les cachots destines à ses vassaux ré-
calcitrants, il eut soin de faire élever devant
la porte de ta nouvelle prison, sur le carre-
four qui précédait la rue Sainte-Marguerite,
un pilori et un gibet, marques signifie
de son autorité. Nous avons du >■
tions successives que reçut la prison abba-
tiale jusqu'à la Révolution. La Restauration
en fit de nouveau une prison d'Etat. Parmi
les prisonniers politiques qui y furent alois
détenus , il faut compter particulier
plusieurs généraux de l'Empire et de la Ré-
publique, Bonnaire notamment, qui y mourut
de désespoir, après avoir ete dégrad
démolition fut ordonnée (1854) après le trans-
fert des prisonniers militaires à U rue du
Cherche-Midi. Le boulevard Saint-Germain
doit passer en partie sur remplacement
qu'occupait la prison militaire.
* ABBÉ s. m. — Encyct. L'histoire des ab-
bés est en grande partie faite avec celle des
abbayes; mais nous avons à ajouter ici, sur
la personnalité de ces dignitaires et sur celle
des abbés sans abb <ye, ou petits co
ques détails qui no seront pas sans inl
Au début, chaque maison de moines ava i
son chef particulier, son abbé1 lorsqu'il s'a-
gissait d'une abbaye. Fins tard,
maisons importantes fondèrent d'autres mai-
sons dont elles retinrent le gouvernement;
la maison mère conserva seule alors le titre
d'abbaye, son chef eut seul le titre d'abbé,
et les succursales furent ad min
des prieurs, sous l'autorité de l'abbé* Le pre-
mier exemple de cette organisation est fourni
par l'histoire de l'abbaye de Cluny.
La puissance des abbés se dév-
ies richesses et lea privilèges des ni I
L'abbé, véritable seigneur féodal, obtint le
droit de lever des troupes, de faire ta guerre,
de battre monnaie, de lever des impôts. Il
eut, dans le ressort de son abbaye, c'est-à-
dire sur un territoire souvent tres-elendu et
contenant ordinairement de nombreux vil!»
ges, parfois de grandes villes, dro.t de bassw.
moyenne et haute justice. Il eut son tribunal
spécial, ses prisons, presque toujours éta-
blies sous le clocher do son église. Plusieurs
abbés , devenus de véritables prélats , des
évéques au petit pied, se fiient conférer le
droit oe porter la crosse et la mitre, par-
nt même les pr.\ ilé >paux
jusqu'à donner la tonsure rea mi-
neurs. Ces abbés, crosses et mitres, qui sont
s les
noms de prxsules, antistites prmtati,
rent d ab rd i et honneur à tui
du leur
capa :ité: \ lua lurd,
tendit à leurs successeurs, et telle
put plus ■■ 'i>>e par un
E
12 ABBÉ
crosse et mitre. Tant d'honneurs ne suffirent
pas à certains abbés ambitieux : trois d'entre
eux, les abbés de Mont-Cassin, de Marinou-
tier et de Cluny, se disputèrent longtemps le
titre d'abbé des abbés. Un concile, tenu à
Rome en 1126, décida la question en faveur
de Moot-Cassin, dont le chef eut dès lors le
droit exclusif de s'intituler abbé des abbés;
mais Cluny ne se tint pas pour battu et, ne
pouvant usurper un titre définitivement ac-
cordé k son adversaire, tourna la difficulté en
donnant a son chef le titre d'archi-abbé.
Mais les abbés, dont l'ambition grandissait
avec leur puissance, ne limitèrent pas leur
influence à l'étendue de leur cloître et de
leurs domaines. Ils briguèrent les plus hau-
tes fonctions civiles, et le titre d'abbé condui-
sit bientôt aux premières dignités de l'Etat.
Suger, abbé de Saint -Denis, gouverna la
France sous Louis VII; Mathieu de Ven-
dôme, également abbé de Saint-Denis, fut
ministre d'Etat sous Louis IX et Philippe le
Bel. Les abbés de Saint-Denis siégeaient au
parlement de Paris, celui de Cluny au par-
lement de Dijon.
Tant d'honneurs rendirent la dignité d'abbé
enviable à tous, d'autant plus que, arrives à
ce point de puissance, les abbés, absolument
indépendants, ne se regardaient plus guère
comme tenus k l'observation des règles mo-
nastiques, peu faites pour obliger d'aussi
hauts personnages. Les immenses richesses
dont ils disposaient sans contrôle, le luxe de
leur maison et de leurs équipages ne pou-
vaient manquer de séduire des seigneurs
hors d'état bien souvent de trouver dans leur
fief de quoi mener un pareil train. Plusieurs
d'entre eux réussirent à se faire élire abbés;
quelques-uns même administrèrent a la fois
plusieurs abbayes, c'est-à-dire s'en appro-
prièrent les revenus. C'est ainsi que Hugues
e Grand, surnommé aussi Hugues 'l'Aôôe,
administra le* abbayes de Saint-Denis, de
Saint-Martin de Tours, de Saint-Germain-
des-Pres et de Saint-Riquier. C'est peut-être
en souvenir de ce fait curieux que les rois de
Fiance, descendants de Hugues Y Abbé, s'in-
titulaient a 66e* de Saint-Martin de Tours.
A côté de cet abus des «66e* laïques ou
comtes-û66e*, comme on les appelait, il en
existait un'autre, presque aussi grave que le
premier, et qui lui survécut, c'était celui des
abbes conimeudataires. On sait comment l'a-
bus des eoinmendes s'introduisit dans l'admi-
nistration ecclésiastique; on voulut d'abord
pourvoir, par une administration provisoire,
a une vacance; on fut ensuite empêche de
pourvoir k la vacance par les troubles poli-
tiques, ou plus souvent on fit durer la va-
cance pour favoriser le commendataire, si
bien que les abbayes en vinrent à n'être plus
administrées que par des abbés provisoires
par leur titre, mais perpétuels par le fait et
par l'usage désormais établi. Ces commenda-
taires furent souvent des laïques, jusqu'au
moment où Hugues Capet supprima les abbés
laïques. Les papes auraient voulu aller plus
luiu et supprimer les commendataires eux-
mêmes; mais les rois, qui avaient d'abord
nommé les commendataires à titre provisoire
et continuaient à les nommer à titre défini-
tif, ne voulurent jamais se dessaisir de ce
droit important. 11 fut même réglé par le
concordat de François 1« que le roi pour-
rait nommer des notes commendataires luï-
ques , à charge de se faire ordonner dans
1 année de la provision , sauf dispense de
Rome de non promovendo.
Les commendataires considérèrent de bonne
heure leur charge comme une sinécure. Dis-
penses de la résidence, mais astreints à des
visites, Ils se firent bientôt remplacer dans
ces faciles fonctions par des cuslodinos. Ils
auraient accepté plus aisément la visite des
abbayes de femmes; mais les constitutions
les excluaient, et pour cause, de ces Jonc-
tions délicates. Cette sage exclusion était
amplement justifiée par les moeurs des
abbes coinnieudataires et par la légèreté que
mettaient les rois a distribuer autour d'eux
le titre d'abbé, Bans autre vue que de doter
des courtisans de bénéfices ecclésiastiques.
On créait alors des abbes plus aisément qu'on
n'Accorde aujourd'hui une pension. Ronsard
était abbé de Bellozaoe; Philippe Desportes,
abbé de Bon port, etc. On sait a quels singu-
liers noms on vit plus tard accolé ce titre
d'a66e; qu'il nous suffise de rappeler les ab-
bés Lattaiguant, Chauheu, Prévost, Voise-
non, de Bernis, Delille, etc. Toutefois, le ti-
tre d'abbé, si peu sérieux qu'il fut devenu,
imposât le célibat ecclésiastique, et c'était
un autre grave inconvénient, car il favorisait
ainsi les plus scandaleux déréglementa de
mœurs. On ne peut songer aux petits collets,
comme on les appelait alors, sans se rappe-
ler lea vers égrillards, les propos licencieux,
débités par eux et autour d'eux dans des
ruelles de femmes galantes.
Cette chute profonde des abbés commenda-
taires donne un certain lustro d'austérité
aux abbés titulaires. Lu gravite relative du
caractère de ces derniers est moins due à la
résidence, qu'ils ne gardèrent pas toujours,
luon qu'elle fût pour eux obligatoire, qu'au
mode de nomination qui les portait à la pre-
mière dignité monastique. Ce no fut, eu effet,
,<i par exception qu'ils furent, pendant un
i artain temps, nommés par l'autorité civile*
Au début, ils sont élus par leurs moines,
dana des formel variables, suivant la corn*
ABBE
munauté. Sous la première race, les maires du
palais s'attribuèrent la nomination des abbés;
mais Charlemagne mit fin à cet abus et ren-
dit aux moines le droit d'élire leur chef. Les
papes, de leur côté, s'occupèrent de régler le
mode des élections des abbés, et l'on trouve
pour la première fois, dans les décrétales, des
détails plus ou moins précis sur la procédure
à suivre dans ces élections. C'est ainsi que
le chapitre Quia propter reconnaît trois mo-
des différents d'élection des abbés : 1° par
scrutin. Trois scrutateurs demanderont se-
crètement à chaque moine le nom de celui
qu'il entend choisir pour abbé et recueille-
ront les votes. On devine sans peine les abus
auxquels pouvait donner lieu ce singulier
scrutin. 2° Par compromis. Un ou plusieurs
délégués, nommés par la communauté, se-
ront chargés de choisir l'abbé; le délégué
pourra se choisir lui-même. C'est le vote à
deux degrés. 3° Par inspiration. L'abbé, en
ce cas, est nommé par acclamation, par la
voix publique, lorsqu'elle se manifeste nullo
reclamante. Il n'est pas difficile de découvrir
les imperfections grossières de ces trois mo-
des d élection ; mais, tels qu'ils sont, ils
avaient l'avantage d'exclure toute ingérence
extérieure, tout en laissant la plus large part
à la pression intérieure. Les abbés ainsi élus
furent d'abord élus à vie, puis pour trois
ans; mais ils ne pouvaient, dans les deux
cas, être déposés msi manifesta et rationa-
bili causa. Ils étaient chargés de la discipline
de la communauté, disposaient librement de
ses revenus, pouvaient déposer le doyen et
le prieur dans des cas prévus, ou même ad
nutum, selon les constitutions de Citeaux.
Le concordat de François I«r porta une
grave atteinte à l'élection des abbés titulai-
res. Leur nomination fut, en principe, ac-
cordée à l'autorité royale, mais avec les
nombreuses exceptions qui suivent : les ab-
bayes chefs d'ordre, savoir: Cluny, Cîteaux,
Preiuontré, Grammont, Val -des- Ecoliers,
Saint-Antoine-en-Viennois , la Trinité ou les
Mathurins, Val - des - Choux ; les filles de
Cluny : Saint-Edme de Pontigny, La Ferté,
Clairvaux , Marimont , et quelques autres
communautés : Chazal -Benoît- en - Berry ,
Saint-Sulpice de Bourges , Saint-Allyre de
Clermont, Saint-Vincent du Mans, Saint-
Martin de Séez. Toutes ces communautés con-
servèrent le droit d'élire leur abbé. Il faut y
ajouter Saint-Honorat de Lérins, les Feuil-
lants de Toulouse et Sainte-Geneviève de
Paris, à qui le même droit fut reconnu en
1599, 1600 et 1626.
Nous n'avons rien dit jusqu'ici des abbes-
ses, et nous avons peu de chose à en dire.
Elles partagèrent, dans une certaine me-
sure, la puissance, les richesses, le luxe et,
hélas! les dérèglements des abbés. Quelques-
unes même, comme les abbés, obtinrent un
privilège incompatible, en apparence, avec
leur sexe : le privilège de la mitre et de la
crosse.Les premiers siècles de l'Eglise avaient
connu les diaconesses, le moyen âge inventa
les prélatesses (prxlatz). Il ne paraît pas,
cependant, que ces abbesses raitrées aient
jamais conféré aucun ordre, même mineur.
Les abbesses, comme les abbés, furent, de-
puis le concordat de 1516, à la nomination
du roi, sauf les abbayes de femmes de la
première règle de Saint-François, du tiers
ordre de Sainte-Elisabeth et des religieuses
de l'Annonciade, qui conservèrent le droit
d'élire leur abbesse.
Le sens du mot abbé fut parfois dénaturé
d'une façon assez bizarre; c'est ainsi que
certains magistrats de la république de Gê-
ne» portaient le titre d'abbés du peuple. D'au-
tre part, l'esprit satirique du moyen âge ne
manqua pas de s'exercer sur les mœurs des
abbés et abusa souvent de leur nom en l'ap-
pliquant à des personnages burlesques. Les
cérémonies et les processions grotesques
qu'on faisait dans certaines villes comptaient
presque toujours un «66e pour rire. Les jeux
de la Fête-Dieu, à Aix-en-Provence, avaient
leur abbé de la jeunesse; la confrérie des
Cornards ou Conards, à Rouen, était gou-
vernée par un abbé qui figurait, mitre en tête
et crosse en main, dans une procession de
carnaval: k Arras, les magistrats munici-
paux, les juges et le peuple nommaient, chaque
année, un a66é de liesse, qui portait, appen-
due k son chapeau, une crosse d'argent de
4 onces pesant; enfin, les étudiants novices
choisissaient, chaque année, k Paris, un abbé
décoré du titre d'abbé des béjaunes.
Toutes ces tentatives pour ridiculiser les
abbés contribuèrent sans doute à les déconsi-
dérer ; maïs ce qui les perdit surtout dans
l'esprit public, ce fut , comme nous l'avons
dit, la vie oisive, les habitudes efféminées et
les mœurs licencieuses des petits «66e* de
cour et de ruelles , qui eurent une si grande
part dans la dépravation du dernier siècle.
Aujourd'hui, il existe encore des abbés , tous
titulaires, mais le monde les ignore et ils vi-
vent renfermés dans leurs abbayes. Le t
abbé est pourtant encore d'un usage assez
fréquent dans la pratique ordinaire de la vie,
niais il a changé de sens et il n'est plus qu'un
tonne do politesse employé pour désigner un
prêtre quelconque , ou môme tout individu
portant l'habit ecclésiastique, comme les élè-
ve-, des séminaires, diacres, sous-diacres, ou
simples tonsures.
AMIES (Guillaume), théologien frunçuis,
Dé a Bézlers (Hérault) k la lin du xvie siè-
ABBO
cle. Il était chanoine à Narbonne et il publia
le Parfait orateur (1648, in-8°).
ABBES DE CABREROLLES (d'), écrivain
français, parent du précédent, né à Béda-
rieux (Hérault), mort dans la même ville
vers 1785. Il a publié une lielation des inon-
dations arrivées à la ville de Bédarieux en
1745 (brochure in-8°J et un Voyage dans les
espaces imaginaires.
* ABBEV1LLE, ville de France (Somme),
ch.-l. d'arrond.; pop. aggl., 16,753 hab. —
pop. tôt., 18,208 hab. Trop étendue pour la
population qui l'habite, cette ville a un as-
pect un peu triste; elle est traversée dans
toute sa longueur par la Somme, qui s'y di-
vise en deux branches; en outre, un canal
la contourne au S. et k l'O. Depuis 1866, elle
a cessé d'être classée comme place de guerre;
ses remparts, percés de six portes, doivent
être démolis. Au centre de la ville, on trouve
quelques rues étroites, bordées de curieuses
maisons du xve et du xvie siècle.
Outre l'église Saint- Vulfran , que nous
avons mentionnée au Grand Dictionnaire
(v. Abbevillk), et qui est classée au nombre
des monuments historiques, on compte en-
core dans cette ville l'église Saint-Gilles, re-
bâtie en 1485; l'église du Saint - Sépulcre
(xve siècle); l'église Saint-Jacques, avec un
clocher gros et court, complètement isolé et
éloigné de l'édifice principal de plus de
10 mètres; l'abbaye, récemment reconstruite.
Parmi les édifices civils, citons l'hôtel de
ville, qui a conservé des constructions pri-
mitives, élevées en 1209, la tour du beffroi;
le palais de justice, la halle aux toiles, etc.
La plus remarquable des maisons anciennes
est celle qui porte le nom de maison Fran-
çois /er. La bibliothèque communale, fondée
en 1690, renferme 16,000 volumes. Le port
maritime est situé dans le quartier de la
Pointe; il peut recevoir des navires de
300 tonneaux et forme la tête du canal d'Ab-
beville k la mer.
Au ixe siècle, Abbeville (Abbatis Villa)
était une ferme appartenant à l'abbaye de
Saint-Riquier; k la tin du Xe, elle est ceinte
de remparts; en 1184, elle obtient une charte
de commune, et elle passe, en 1272, sous la
domination anglaise, puis sous celle des ducs
de Bourgogne (1466). Elle redevient fran-
çaise en 1477, et Louis XII y épouse Marie
d'Angleterre en 1514. La Reforme y causa
des luttes sanglantes. En 1776, elle passe,
avec le Ponthieu, dont elle était devenue la
capitale au xn« siècle, dans l'apanage du
comte d'Artois.
ABBOT (Robert), théologien anglais, frère
aine de George Abbot, ne k Guildford eu
1560, mort en 1617. Il était chapelain du roi
Jacques et il devint, en 1609, principal du col-
lège de Baliol, k Oxford, puis, en 1611, mem-
bre du collège royal de Chelsea et enfin, en
1615, évêque de Salisbury. Ses ouvrages,
fort estimés de son temps, et qui lui tirent
une très-grande réputation, sont complète-
ment oubliés aujourd'hui. Il faut distinguer
rependant : le Miroir des subtilités papales
(Londres, 1594, in-4°), en anglais ; Démon-
stration de l'Antéchrist (Londres, 1603, in -4"),
en latin ; Du pouvoir supi'ême (Londres, 1619,
iii-4°), également en latin.
ABBOT (Charles), baron de Colchkster,
homme d'Etat anglais, ne k Abingdon, dans
le Berkshire, en 1757, mort k Londres en
1829. Sa mère , devenue veuve en 1760,
épousa en secondes noces Jéremie Bentham.
Le jeune Abbot fut éLevé k Westminster,
puis au collège d'Oxford, où une composition
en vers latins sur Pierre 1er lui valut une
médaille d'or, envoyée par l'impératrice de
Russie. Il alla, en 1781, faire des études ju-
ridiques k Genève et fut élu membre de la
Chambre des communes en 1795. S'etant
montré, dès le début, un violent ennemi du
parti aristocratique, il devint le favori de
Pitt, qui le fit nommer président de son co-
mité des finances. Abbot était uu travailleur
infatigable et il rendit, a ce poîut de vue, de
grands services au Parlement, soit comme
premier secrétaire du lord lieutenant d'Ir-
lande (1801), soit Comme conseiller privé,
soit enhn comme speaker de la Chambre des
communes (1802). Il garda cette présidence
jusqu'en 1817, époque où il fut nommé pair
du royaume, avec le titre de baron de Col-
chester.
ABBOT (Charles), lord Tenterdkn, juris-
consulte anglais, né en 1762, mort en 1832.
L'amitié de lord Ellenborough lui fit obtenir
dans la magistrature un rapide avancement.
Il fut nommé, eu 1818, lord chief justice k
la cour du banc du roi. En 1827, il entra k
la Chambre des lords, avec le titre de lord
Tenterden. Il a publie un remarquable Traité
sur les lots relatives à la marine marchande
(Londres, 1802, in -8°).
ABBOTT (Jacob), écrivain américain, né à
Hallowell (Maine) en 1803. Lorsqu'il eut ter-
miné ses études, il entra au séminaire pro-
testant d'Andover, où il prit le grade de
docteur en théologie et se rit recevoir mi-
nistre congregatioualiste. A partir de 1825,
M. Abboit s'est mis a écrire des ouvrages
destines presque tous a l'enfance et a lajeu-
nesse, et qui ont eu un grand succès. Il dé-
buta par le Jeune chrétien (Boston, 1825), ou-
vrage qui a oie traduit plusieurs fuis en
français; puis, il publia successivement : la
Voie a suivre pour faire le bien, traduit en
ABDE
français sous le titre de Comment faire U
bien (1861, in-12); lu Pierre angulaire; une
série de 16 volumes, intimlés Livres de Rol-
lon, et comprenant : Rot Ion sur l'Atlantique,
Rollon à Paris, Voyage de Rollon en Eu-
rope, etc.; les Livres de Lucy (6 vol.); les
Livres de Jonas (4 vol.); les Histoires de
Franconie (10 vol.); Voyages et excursions de
Marc-Paul à la poursuite des connaissances
(6 vol.); Un été en Ecosse, etc. Enfin, il a
publié, en collaboration avec son frère, John,
de longues séries de volumes, sous les titres
généraux d'Bistoires illustrées et de Livres
d'histoire de Harper. — Son frère, John
Abbott, né à Hallowell vers 1805, a suivi
comme lui la carrière du ministère évangè-
lique et a publié plusieurs ouvrages soit his-
toriques, soît destinés à l'éducation inorale
et religieuse. Outre les séries qu'il a écrites
en collaboration avec son frère, nous cite-
rons de lui : Rois et reines, série de biogra-
phies; Vie de Napoléon (1855, 8 vol. in-&°),
ouvrage dans lequel il montre une admira-
tion aveugle pour ce despote; l'Enfant dans
la maison paternelle; la Mère de famille; la
Fille du pasteur; le Lecteur des écoles, etc.
Ces quatre derniers livres ont été traduits
en français.
ABDA, idole des Madianites.
ABDALLAH, dernier chérif des wahabites,
fils aîné de Sehoud, qui, en 1805, le déclara
son successeur. Il eut le commandement des
troupes qui devaient lutter contre Towsoun,
fils du vice -roi d'Egypte Mohammed- Ali,
n'éprouva d'abord que des revers, et eut en-
suite quelques succès, qui forcèrent Moham-
med-Ali k conduire lui-même de nouvelles
troupes en Arabie. La guerre se prolongea
plusieurs années et huit malheureusement
pour Abdallah, qui se vit oblige de se livrer
lui-même entre les mains d'Ibrahim-Pacha,
chef de l'armée du vice-roi. Celui-ci l'envoya
en Egypte sous une escorte de 400 hommes,
et le vice-roi, après l'avoir d'abord accueilli
avec honneur, le rît partir pour Constanti-
nople, où le sultan Mahmoud le fît charger
de chaînes et ordonna qu'il lut décapité,
après avoir été mis k la torture.
ABDALLAH EBN-BALKIÏS , quatrième et
dernier souverain de Grenade (1073-1090),
mort à Aghmat, en Afrique. Il avait suc-
cédé k son grand-père, Badis. Il se montra
protecteur éclairé des lettres et des arts et
écrivit des commentaires sur le Coran. En
1090, il fut détrôné par Youssouf-Tachefyn,
roi de Maroc.
ÀBD-EL-AZYZ, second vice-roi arabe d'Es-
pagne. En 713, il s'empara des provinces de
Jaën, de Murcie et de Grenade, puis il défit
Théodomir, prince goth , près de Cartha-
gene, et prit Tarragone. Jusque-là, il avait
reconnu 1 autorité du calife Soliman ; mais il
voulut alors se rendre indépendant, et le ca-
life le fit assassiner dans une mosquée, au
milieu de la prière.
ADD-EL-AZYZ ou ABD-ELAZVZ, chef des
wahabites , fils de Mohainmed-ibn-Sehoud.
Il soumit plusieurs tribus , qui jusque - là
avaient repoussé le wahabisme , et devint
tellement puissant, que le pacha de Bagdad
en prit ombrage et marcha contre lui; mais
Abd-el-Azyz, ayant obtenu une trêve, réunit
une nombreuse armée, avec laquelle il s'em-
para d'Iman-Hussaïu et bientôt de La Mec-
que. Un Persan fanatique le poignarda, en
1803, au milieu de ses triomphes.
ABD-EL-MÉLEK 1", cinquième prince de
la dynastie des Samanides. Il régna sur le
Khoraçan depuis l'an 954 jusqu'en 961. Pen-
dant ce temps, il eut k combattre le prince
bouide Rokn-Eddaulah, qu'il sut tenir en
échec et k qui il imposa une paix tout k l'a-
vantage du Khoraçan.
ABD - EL • Mil IK BEN - OMAR , général
arabe, ne en 718, mort en 788. 11 servit sous
les ordres d'Abderaine 1er, lorsque ce prince
s'empara de Cordoue et d'une partie de l'Es-
pagne (755), fut nommé par lui gouverneur
de Seville , puis reçut l'ordre n'enlever k
l'ancien émir Youssouf les places fortes qu'il
possédait encore. Youssouf ayant trouve la
mort dans un combat, il lui Ht trancher la
tête, qu'il ordonna de suspendre k une des
portes de Séville (759). Abd-el-Melik battit
ensuite des partisans du fils de Youssouf,
contribua k la défaite d'une armée venue
d'Afrique pour renverser Abdérame, et con-
tinua a rendre u'énuuents services à ce
prince par la vigueur avec laquelle il com-
prima diverses tentatives de soulèvement.
Le gouverneur de Mequiuez, Abd-el-Ghafy,
ayant marche sur Seville pour s'en emparer,
Abd-el-Mèlik envoya contre lui son fils, Kho-
sym. Ce jeune homme, se voyant eu face
d'un ennemi trop nombreux, jugea prudent
de se replier sans engager le combat. A sa
vue, Abd-el-Mélik, croyant qu'il avait fui
lâchement, fut transporte de colère et le tua
d un coup de lance. Désespéré d'avoir tué
sou n ■■■: . il marcha k l'ennemi en cherchant la
mort. Apres deux jours d'un combat acharné,
il fut grièvement blesse, et l'ennemi pénétra
dans la ville, d'où il fut expulsé la nuit sui-
vante. Abdérame nomma Abd-el-Melik gou-
verneur de Saragosse et de l'Espagne orien-
tale , fonctions qu'il conserva jusqu'à sa
mort. Ce vaillant homme de guerre ligure,
BOUS le nom de Mur«ille, dans les chroniques
et les romans de chevalerie du moyeu âge.
ABDU
ABD-EL-MOTTALIB, grand-père et tuteur
de Mahomet, né vers 497. mort à La Mecque
vers 579. Il porta d'abord le nom d'Amer;
mais Mottalib, son oncle paternel^ qui rési-
dait à La Mecque.se chargea de 1 élever, en
le présentant comme son esclave, d'où il fut
appelé Abd-el-Mottalib. Vers l'âge de vingt-
trois ans, il succéda à son oncle dans les
charges qu'il occupait à La Mecque, ce qui
lui offrit l'occasion de rendre d importants
services aux koréischites. Lorsque La Mec-
que et son temple furent menacés d'une
complète destruction par l'approche du roi
abyssin Abraha et de son armée, Abd-el-
Bfluttalib se rendit auprès d'Abraha, mais ne
put obtenir qu'il renonçât à ses projets. Ce-
pendant, une épidémie s'étant déclarée dans
l'armée abyssine, La Mecque fut sauvée, et
les musulmans regardent ce fait comme un
miracle. Abdallah, fils d'Abd-el-Moltalib, qui
lui avait fait épouser Amina, mourut h
après, et Amina, qui était enceinte, ne tar.ia
pas a mettre au monde un fils, qui fut appelé
Mohammed ou Mahomet par la volonté ex-
presse de son grand-père. Six ans plus tard,
Amina mourut, et Mahomet, devenu orphe-
lin, fut recueilli par son aïeul, qui avait pour
lui une affection très- vive, et qui disait atout
le monde que cet enfant serait glorifié par
Dieu dans le ciel et par les créatures de Dieu
sur la terre, comme l'indiquait le nom qu/il
lui avait fait donner; car Mohammed signifie
le Glorifié. Lorsque Abd-el-Mottalib mou-
rut, à plus de quatre-vingts ans, il av. ut eu
de cinq femmes treize fils et six filles, dont
les descendants jouèrent un rôle éclatant
dans l'histoire de l'Orient.
ABD-EL-KE2ZA&, fondateur de la dynastie
des Sarbedariens, mort vers 1340. Il fut d'a-
bord huissier du sultan Abou-Saîd-Khan et
charge <*9 percevoir les impôts dans Je Bir-
man. S'etaut ensuite mis à la têie d'un parti,
il attacha a une potence des bonnets, contre
lesquels tous ceux, qui se dêclat aient pour lui
devaient lancer des pierres; c'est de la que
vint le nom de Sarbédar, qui signifie tête sur
une potence* Bientôt il se rendit maître de
Sebbuzzar et fut proclamé souverain; mais,
peu de temps après, il se tua en sautant par
une fenêtre, pour échapper à la colère de
son frère Maçoud, qui lui succéda.
ABD-EL-WAHAB, fondateur de la secte des
wahabis ou wahabit«s, né dans les environs
de Hillah, sur les bords de l'Euphrate, en
1692, mort en 1787. Après avoir étudie à Is-
pahan sous des maîtres habiles, il se rendit à
Bagdad et à Bassora et se mit k enseigner
une nouvelle doctrine religieuse. Il ne re-
connaissait pas le Coran comme un livre in-
spire; il disait qu'il est permis de tuer celui
par qui on est attaque, sans recourir a la jus-
tice numame ; il regardait comme un crime
de se lier par des vœux; il voulait qu'on n'a-
dressât de prières qu k Dieu, sans recourir à
l'intercession des créatures, quelque saintes
qu'elles fussent, etc. Arar, cheik d'Al-Absa,
vint bientôt attaquer les nouveaux sectaires
à la tête d une armée ; mais il fut vaincu par
Abd-el-Wahab, aux forces duquel vint bien-
tôt joindre les siennes Mekhramy, cheik de
Nedjei an, et les wahabis se rendirent redou-
tables par leur intolérance et leurs brigan-
dages.
ABDÈRE ou ABDERUS, ami et compagnon
d'armes d Hercule. Il tut dévoré par les ca-
vales enlevées par Hercule au roi Diomede,
et dont le héros lui avait confié la garde au
moment de partir en expédition contre les
Bistouieiis. Hercule bâtit en son honneur une
ville, qu'il nomma Abdere. Suivant quelques
auteurs, Abderus était écuyer de Diomede et
fut lue par Hercule, avec sou maître, ainsi
que les chevaux de ce dernier, qui se nour-
rissaient de chair humaine.
ABDERHAMAN (Muley), empereur de Ma-
roc. V. Mulky ABDhRHAMAN , uu Grand Dic-
tionnaire (t. XI).
ABDIAS-BEN-SCHALOM, un des rabbins
qui se rendirent, dit-on, en Arabie pour dis-
cuter a\ec Mahomet sur les livres ue Moïse,
II est question de cette discussion et on en
/ait connaître le résultat a la fin du Coran
imprimé à Zurich en 1543.
ABDJADJA, un des noms de Brahma.
ABDJAVAHA.NA, un des noms de Siva.
ABDJAYOM, un des noms de Brahma.
'ABDOMEN s. m. — Encycl. L'article un
peu court consacré a ce moi dans le Grand
hictwiinnire se trouve complété au mot ven-
tre (t. XV).
ABD-UL-AZIZ, sultan de l'empire ottoman,
né le 9 février 1830, mort k Constantinople
le 4 juin 1876. Il était le second fils uu sultan
Mahmoud et frère d'Abd-ul-Medjid. Elevé au
sérail, il apprit le français et l'anglais, acquit
des connaissances assez étendues, surtout
pour un prince musulman, et se montra dans
sa jeunesse sobre, économe, actif. Beaucoup
moins efféminé que son frère alnè, il ne se-
tait pas débilité de bonne heure par les ex-
cès des plaisirs voluptueux et il s'était borné,
dit-on, a avo<r une seule femme. Le vieux
parti musulman, irrité de la facilité avec la-
3uelle Abd-ul-Medjid était entré dans la voie
es réformes inspirées par la civilisation oc-
cidentale, crut qu'Abd-ul-Aziz saurait lesi s ter
k ces tendances, vit en lui son chei naturel
et essaya de le porter au pouvoir pur une
ABDU
conjuration qui eut lieu en 1859, mais qui
avorta. Le sultan, convaincu que son frère
n'était pour rien dans ce complot, lui conserva
son affection jusqu k sa mort (25 juin 1861),
et rien ne prouve en effet qu'il ait pris nurt
à la conjuration. D'après l'ordre de suc-
cession établi par l'usage, Abd-ul-Medjid, en
mourant, laissa le troue de Turquie k son
frère Abd-ul-Aziz, en même temps que son
fils aîné, Mourad, devenait l'héritier pré-
somptif de la couronne, dans le cas où son
oncle viendrait à mourir.
Le 25 juin 1861, le nouveau sultan prit pos-
session du pouvoir suprême et s'installa au
palais de Dolma-Baktché. Si ses premiers actes
trompèrent les espérances du vieux parti
turc, ils donnèrent de lui l'idée la plus favo-
rable k l'Europe el firent bien augurer d'un
règne qui devait finir misérablement. Le
1er juillet, Abd-ul-Aziz déclara solennelle-
ment qu'il maintenait le haiti-chérif de Gul-
hané, le hatti-houmayoun de 1856, promit
l'égalité à tods les sujets de l'empire sans
distinction de religion, prescrivit l'ordre et l'é-
conomie dans les finances et réduisit sponta-
nément sa liste civile de 70 millions de pias-
tres k 12 millions. Il maintint au pouvoir les
ministres en exercice, k l'exception de Riza-
Pacha, qui fut emprisonné comme coupable
de dilapidation ; ordonna d'épurer le person-
nel des fonctionnaires administratifs et judi-
ciaires, fit arrêter le premier chambellan,
dont les malversations étaient notoires, et
s'attacha k établir une économie sévère a la
cour, dont il diminua considérablement les
dépenses. Il renvoya les deux cents femmes
qui composaient le harem, ne garda au palais
Sue sa femme, sa mère et les sultanes mères
e princes, et rît vendre la plupart des dia-
mants, les bijoux, les parures et une foule
d'objets précieux pour payer les dettes de son
prédécesseur. Dans une visite qu'il fit k di-
vers établissements publics, il affirma hau-
tement son intention d'introduire le plus vite
possible les perfectionnements européens, et
dans une entrevue qu'il eut avec l'ambassa-
deur de France, M. de La Valette, il lui as-
sura qu'il avait le plus vif désir d'accrolire
le bien-être de tous ses sujets et de faire
marcher la Turquie dans la voie du progrès
inaugurée par les concessions faites par son
père et par son frère. A l'occasion de la cé-
rémonie solennelle pendant laquelle il alla
ceindre k la mosquée d'Eyoub le sabre d'Oth-
man, Abd-uUAziz amnistia les conjurés de
1859, qui avaient été emprisonnés ou exilés.
Contrairement à un usage depuis longtemps
établi, il garda auprès de lui son neveu Mou-
rad, au lieu de le tenir enferme, rît suivre k
ses autres neveux les cours de l'Kcole mili-
taire de Constantinople. Kn outre, par ses
ordres, son fils Youssouf Selah-Eddin, né en
1857, fut inscrit comme faisant partie de la
garde impériale.
Un des premiers aetes d'Abd-ul-Aziz fut de
reconnaître le royaume d'Italie, de conclure
des traités de commerce avec la France et
l'Angleterre et d'accorder k la Moldavie et k
la Valachie le droit de former une assemblée
législative unique et de n'avoir qu'un seul
ministère. Le Monténégro s'etant soulevé
contre la Turquie, Abd-ul-Aziz envoya contre
les insurgés Orner-Pacha, qui les vainquit et
leur imposa la paix (22 septembre 1862). Cette
même année, le sultan fit un voyage en Asie.
A Brousse, il donna une forte somme pour
la reconstruction de l'église grecque et, pour
encourager la sériciculture, il exempta d'im-
pôts pendant trois ans tous ceux qui feraient
de nouvelles plantations dans le pays. Vou-
lant que la Turquie fût représentée k l'Ex-
Sosition universelle de Londres en 1862, il
onna de larges subventions pour subvenir
aux frais occasionnés par l'envoi des produits
turcs. L'année suivante, il fit d'énormes lar-
gesses k l'armée, dont il voulait s'assurer le
dévouement. Dès cette époque, on put remar-
quer qu'il avait rompu avec le système de
sages économies, inauguré k son arrivée au
pouvoir, et on le vit bientôt s'enfoncer de
plus en plus dans cette voie déplorable. Pour
rétablir le crédit de l'Etat et taire un appel
fructueux aux capitaux de L'Europe, le sul-
tan, de concert avec Fuad-Pacha, devenu
grand vizir en 1862, publia pour la première
fois le budget présumé Ue 1 empire, ordonna
le retrait du papier-monnaie (22 octobre 1862),
la création d'une cour des comptes (1863) et
l'établissement de la banque de Constanti-
nople. En même temps, on concéda des che-
mins de fer, un accorda des privilèges k l'in-
dustrie, on annonça qu'on voulait définitive-
ment transformer l'empire et on contracta
presque annuellement des emprunts, dont le
montant fut employé eu dépenses presque
toutes improductives. En 1863, Ismaïl-Pacha,
deveuu vice-roi d'Egypte, se rendit a Con-
stantinople pour demander l'investiture du
sultan, et quelque temps après celui-ci fit uu
voyage en Egypte. En 1864, Abd-ul-Azu
favorisa l'emigiation des Cucassiens qui ,
vaincus par la Russie, demandèrent un asile
k la Turquie et allèrent, en grand nombre,
s'établir en Bulgarie. A diverses reprises,
notamment eu 1864, 1865 et 1866, le sultan
eut k reprimer des troubles qui éclatèrent
dans la Turquie d'Asie. Au mois de mai 1866,
il consentit, sur la demande du vice-roi
d'K; vpte, a iv ijiie, contrairement k la loi
d'het édite musulmane , la transmission du
trône d Egypte se fit en ligne directe du père
au fila, au lieu de se faire eu ligne collatérale.
ABDU
L'année suivante, il accorda k ce prince le
titre de khédive et le droit de dicter, sans en
référer k la Porte, les règlements relatifs k
l'administration de l'Egypte, au transit, & la
douane, k la poste, etc., le tout moyennant
certaines compensations en argent et en en-
vois de troupes. Ces troupes étaient deve-
nues nécessaires au sultan pour comprimer
l'insurrection nationale qui avait éclaté en
Crète en 1866 et qui était favorisée par les
Grecs. Cette insurrection, dont nous
parlé ailleurs ( v. Crktk , tome V) occupa
vivement l'Europe et ne put être étouffe
qu'au prix des plus grands efforts en 1SGS.
En 1867, le gouvernement d'Abd - ul - Aziz
se signala par plusieurs réformes impor-
tantes. Il promulgua la loi qui permettait aux
étranges de posséder des propriétés fon-
cières, la loi qui donnait le droit de suc-
cession sur les terres domaniales, la loi sur
les vakoufs ( biens possèdes par le clergé
musulman), laquelle restreignait les privi-
lèges des masquées; enfin, il remania les
subdivisions administratives de l'empire, qui
fut partagé en vingt -sept vilayets. Cette
même année, à l'occasion de l'Exp
universelle, le sultan fit un voyage k Paris,
avec une suite nombreuse, puis alla vis
Londres la reine d'Angleterre. A la suite de
ce voyage, pendant lequel il dépensa des
sommes considérables, Abd-ul-Az.z créa un
conseil d'Etat, qu'il inaugura en mai 1868, en
prononçant un discours sur la nécessité pour
la Turquie de se régénérer en adoptant les
progrès de la civilisation et de l'industrie
européennes. Le vieux parti turc, de plus en
plus irrité contre lui, ourdit eu 1868, pour le
renverser, une conspiration qui fut décou-
verte. Celle même année, la misère, l'oppres-
sion des Turcs et les vexations dont ils étaient
l'objet de la part des Cucassiens poussèrent
les Bulgares k une insurrection qui fut répri-
mée avec la plus grande cruauté. Pendant
ce temps, le sultan fondait â Galata un lycée
sur le type des lycées français, et un obser-
vatoire météorologique. En 1869, la cour
suprême de l'empire faisait paraître la pre-
mière partie d'un projet de code civil inspiré
par l'esprit moderne. Les défaites de la France
pendant les années 1870-1871 permirent k la
Russie d'exiger, par le traité de Londres du
13 mars 1871, la suppression des clauses les
plus importantes du traité de Paris. Ne
trouvant plus d'appui dans la France et dans
l'Angleterre, Abd-ul-Az z chercha k m -
la Russie, dont il subit l'influence. En 1373,
il reconnut l'indépendance de l'Egypte, qui
n'eut plus qu'un tribut k lui payer et dont le
khédive fut investi du droit de gouverner le
pays à sa guise, de conclure des traités avec
les puissances étrangères, de contracter des
emprunts sans l'autorisation de la Porte, etc.
Celte même année, le sultan eut l'idée de faire
en Turquie ce qu'il avait autorisé en Egypte,
de modifier la loi de succession au trône et
d'y appeler son fils au détriment de Mourad,
son neveu; mais il trouva la plus vive ré-
sistance chez le cheik-ul-islain ei n'osa pas
serouire.Cependautles finances de la Turquie
étaient dans l'état le plus pitoyable. Grâce k
une succession d'emprunts contractes en
186Î, 1S63, 1864, 1865, 1866, 1867, 1»09, 1870,
1871, 1872, le sultan était parvenu a payer
L'intérêt de la dette. Un nouvel emprunt fait
en 1873 ne put être couvert. On put consta-
ter alors combien émit grande l'illusion de
ceux qui, sur la foi da reformes ani.
et promises, avaient «tu que l'empire se ré-
générait. Aucune des réformes n'avait été
sérieusement appliquée. Le personnel admi-
nistratif avait laisse intacts tous les abus;
l'impôt continuait k être aussi mal assis que
mal reparti, et les mesures vexatoiies aux-
quelles étaient en butte les administrés con-
tinuaient k maintenir une irritation perma-
nente dans la population. Quantk l'argentdes
emprunts, il avait été dilapidé. Le sultan,
qui, k ses débuts, avait fait une réforme ra-
dicale dans les dépenses du palais, n'avait pas
tardé k revenir sur cette sage mesure. Il
avait rétabli le harem, puisé k pleines mains
dans le trésor pour ses dépenses personnelles
de plus en plus immodérées, et il en était
arrive k ne plus s'occuper que de satisfaire
ses goûts et ses passions. En 1875, son uu-
DÏst e des finances dut réduire de moitié le
payement des coupons de la dette intérieure
et extérieure et paya l'autre moitié en bons
produisant 5 pour 100 d'intérêt, avec l'illusoire
promesse d'un remboursement en cinq ans.
Cette mesure produisit la plus vive in
sion en Europe, où elle atteignait une foule
de créanciers de la Turquie. Quant k Abd-
ul-Aziz, il s'en émut si peu, qu'au moment
même ou le trésor était complètement vide il
commandait au célèbre fondeur allemand
Krupp trois canons monstres, coûtant chacun
un demi-million. Pour pourvoir au déficit, le
gouvernement augmenta les impôts, déjà
vexatoires. lien résulta, en Herzég viueei en
Bosnie, uue insurrection qui eclaia en 1875 et
que le gouvernement fut impuissant a com-
primer. Abd-ul-Aziz, daDs l'espoir de calmer
la révolte, promit des reformes dans des rir-
mans du 1" septembre et du S octobre 1875,
annonça que le quart supplémentaire de la
diine ne serait pas perçu, que tes arriéres
d'impôts seraient abandonnés aux contribua-
bles, etc.i mus ces promesses n'eurent aucun
effet. Les grandes puissances, par uue note
rédigée par le ministre Andrassy (30 décem-
bre 1875), ayant exigé des réformes sérieuses.
ABDU
13
le sultan déclara dans un iradé solennel, en
février 1876, qu'il ferait les reformes deman-
dées pour la Bosn • el l'Herzégovine et qu'il
les étendrait k toutes les parties de l'empire.
Mais, comme toujours, ce n'étaient là que de
vaines promesses. Cependant, k Constantino-
ple, le mécontentement était k son corn
Les softas s'agitèrent, se réunirent pour ré-
clamer des réformes, exigèrent et obtinrent
du sultan qu'il destituât le cheik-ul-islam.
Abd-ul-Aziz, effrayé, consentit en outre k nom-
oïstre sans portefeuille Midhat-Pacha,
chef du parti de la jeune Turquie et adver-
saire déclaré du pouvoir absolu (mai 1876).
En ce moment, la Bulgarie s'était sou!
et les bachi-bouzouks et les Circassiens y
mettaient tout k feu et k sang ; mais, en Bos-
uie et en Herzégovine, l'insurrection persis-
tait. Le traitement des fonctionnaires turcs,
la solde de l'armée, les comptes des fournis-
seurs militaires restaient en souffrance; les
corps de troupes eu campagne étaient dans
le déiiûmenl le plus complet. Qu.mt à Abd-
ul-Az z, il absorbait pour ses fantaisies pres-
que toutes les ressources disponibles et refu-
sait absolument de rien donner des sommes
qu'il avait entre les mains. Le 27 mai, le
grand viz:r Mébémet Rudchi-Pacha, le mi-
nistre de la guerre Hussein Avni-Pacha et
Midhat-Pacha se reunirent et décidèrent qu'il
était temps d'eu finir avec le sult.in en exi-
geant son abdication ; toutefois, voulant que
cet acte eût une apparence lé:: i
sulterent le cheik-ul-islam Haïrulhah, qui se
l prêt k signer un fetva, déclarant, au
nom de la religion, que le sultan
indigne du troue et devait être dépose. Hus-
sein Avni-Paeha fut chargé de prendre toutes
les dispositions nécessaires pour l'entre|
Le 30 mai, les ministres se rendirent auprès
d'Ati i-ui-Azizet, à la suite d'un entretien
lequel ils lui exposèrent la situation, ils exi-
gèrent qu'il signât son abdication. Celui-ci,
après être entré dans une violente colère,
finit par céder et fut envoyé au palais «le
Top-Capou , avec sa mère et ses femmes,
t que son neveu était proclame sultan
des Turcs, sous le nom de Mourad V. A partir
de ce moment, l'ex-sultan entra souvent dans
de grands accès de colère, suivis d'une grande
prostration. Le 4 juin, ayant vu sur le Bos-
phore les stationuaires étrangers se couvrir
de pavois, il crut voir dans cette manifesta-
tion la preuve de la reconnaissance de son
iseur comme empereur des Ottomans.
Il effraya alors son entourage par les éclats
de sa colère, puis redevint calme, demanda
un miroir et des ciseaux pour faire sa barbe
et pria sa mère de faire chauffer un bain.
Elle était à j eue sortie, qu'il ferma k clef la
porte du salon dans lequel il se trouvait. Une
de ses femmes, ayant frappé et n'ayan I
obtenu de réponse, rit enfoncer la porte. On
trouva Abd-ul-Asts étendu sans c
sur un sofa inonde de sang; près de lin gi-
saient des ciseaux avec lesquels il
coupe les veines et l'artère cubitale. Presque
aussitôt après, il expira. Selon l'usage, sou
cadavre fut transporte dans le corps de garde
voisin et soumis k 1 examen de dix-neut mé-
decins, dont plusieurs européens, qui conclu-
rent k l'unanimité, dans leur proces-verbal, k
la mort par un suicide. Le jour même, le corps
d'Abd-ul-Aziz fut dépose dans le tombeau de
son père, le sultan M hnioud. Nous de
dire que le proces-verbal, dresse par les dix-
neuf médecins, n'a pas détruit complète-
ment, dans beaucoup d'esprits, les soupçons
qui se sont élevés contre la mort volontaire
d'Abd-ul-Aziz.
ABD-L'L-UAMID I«r, sultan ottoman, né
en 1725, mort eu 1789. Dernier fils d'Ach-
met 111, il vivait enfermé dans le ser lil lors-
que, en 1774, k la mort de son frère Musta-
pha 111, il fut proclan
Ce prince, faible et sans talent, arn\
pouvoir dans les circonstances les plus gra-
ves. L'empire, affaibli par des rè\
rie et en Egypte, avait en outre a soutenir la
guerre contre la Russie, qui venait de lui
essuyer de graves défaites. Le mm venu
parvint k réunir une armée de 400,000 hommes,
mal uisciplinés, commandés par de-* géné-
raux incapables et ayant k leur tête le grand
vizir Huuchsin - Zad - Mohamood. Celu
bloqué dans son camp de Schumla p
général russe Romansoffel
sou armée anéantie, se vit contraint de
la paix de Kout houklvaïnardji (lu i
1774), qui assura l'influence russe eu i
et l'indépendance des Tartares de » i
Malgré les clauses du traite, le gouvernement
russe continua ses empiétements et pré
une flotte k Kh rson pour s emparer de la
Crimée. Sur les conseils de la Prusse et de
l'Angleterre, Abd-ul-H.iuud reconnue) ,
guerre et mil a la tête de ses troupes H
Pacha, qui venait de soumettre en E
les beys révoltés. La campagne comn
par le bioeus du Dniester (1788). Les 1
battus par Souvarov a Kinburn, non-seule-
ment ne reçu roui pas de secours de la Pn
mais encore se virent ait h Autri-
chiens, qui entrèrent en Moldavie. Le grand
Vizir Youssouf repoussa Joseph 11 ; mai
après, les Turcs essuyèrent uue écr i
bakof (6 re-
prirent celte ville et Choczïm. Abd-
ul-Hamid, écrasé par ces revers, mourut
f>ei après, laissant le trône k sou neve
ira III.
14
ABDU
ÀBD-PL-HAMID II, sultan de Turquie, ne
le 22 septembre 1842. Il est le second fils
d'Abd-ul-Medjid, qui l'eut d'une esclave cir-
ca-ssienne. La seconde femme de son père
l'adopta, l'éleva au harem et lui laissa en
mourant tous ses biens. Le jeune prince re-
çut une éducation qui laissait beaucoup à
désirer, et son oncle Abd-ul-Aziz, devenu
sultan, refusa de l'envoyer à Paris pour y
suivre les cours des écoles militaires; toute-
fois, il l'emmena avec lui, ainsi que son frère
Mourad, en France, puis à Londres, lors de
l'Exposition universelle de Paris en 1867.
D'un tempérament robuste, Abd-ul-Hamid
se passionna pour 1 equitation, l'escrime et
les exercices du corps. Ce prince semblait
destiné à vivre obscurément, lorsque l'im-
prévu des événements le porta au pouvoir.
Le 30 mai 1876, son oncle Abd-ul-Aziz, forcé
d'abdiquer, était remplacé, comme sultan, par
le fils aîné d'Abd-ul-Medjid, Mourad V. Muis
ce prince, épuisé par les excès, ne ^ tarda pas
à donner des preuves manifestes d'une alié-
nation mentale incurable, au moment même
où la Turquie, en guerre avec la Serbie et le
Monténégro, sans finances, sans crédit, en
pleine décomposition, avait besoin d'avoir a
sa tête un homme d'une haute capacité. Le
ministère recula quelque temps devant une
nouvelle révolution de palais, et Abd-ul-Ha-
mid, frère de Mourad, fut appelé à faire par-
tie d'une sorte de conseil de régence. Les
ouvertures faites a la Porte par les grandes
puissances en faveur de la conclusion d un
armistice avec la Serbie rendant l'interven-
tion directe du sultan absolument nécessaire,
le conseil des ministres s'adressa, selon l'u-
sage, au cheik-ul-islam pour obtenir un fetya
déclarant que Mourad, étant dans l'incapacité
radicale de régner, pouvait être remplacé par
son successeur légitime. Le cheik-ul-islam
s'empressa de signer le fetva, et, le 31 août
1876, la déchéance du sultan ayant été pro-
noncée, son frère Abd-ul-Ha:nid fut proclamé
comme son successeur.
Le nouveau souverain maintint à peu près
intégralement au pouvoir le ministère en
exercice, présidé par le grand vizir Méhémet-
Ruschi-Pacha, et ceignit solennellement le
sabre d'Othmau le 7 septembre 1876, dans la
mosquée d'Eyoub, afin de montrer qu'il est
un fervent adepte de l'islamisme. Les premiers
actes de ce prince, arrivé au souverain pou-
voir à l'époque la plus critique peut-être
qu'ait jamais traversée l'empire ottoman, ont
montre qu'il était doué d'une volonté énergi-
que, du désir de remplacer par des économies
sévères le système de folles dépenses adopté
par Abd-ul-Aziz, qu'il comprenait la nécessite
d'intruduire des réformes sérieuses et qu'il
voulait enfin la paix. Il a commencé par ré-
duire, dans des proportions considérables, les
dépenses du palais et par réformer une foule
d'abus dans l organisation impériale. Ne vou-
lant pas être un souverain inerte, il a exigé
qu'on lui rendit compte de tout ce qui se pas-
sait et déclaré qu'il tenait à ce que tous ses
iradés fussent appliqués strictement et exé-
cutés conformément à l'esprit et à la lettre
de ses décisions. Rompant avec les traditions
de ses prédécesseurs, on le vit visiter des
casernes et prendre part au repas commun,
ce qui ne s était jamais vu jusque-là. Le
10 septembre, il adressa à son grand vizir un
hait ou message, dans lequel il n'hésita pas à
déclarer hautemeni que l'empire était dans
une situation critique et à exposer les causes
réelles de sa décadence, à savoir le désordre
dans l'administration, le manque de confiance
dans les finances de l'Etat, l'insuffisance des
tribunaux, la négligence qu'on a apportée
dans le développement de l'agriculture, du
commerce et de lindustrie. Signalant la sté-
rilité des efforts tentes pour assurer la li-
berté individuelle et la sécurité de tous, il
attribua cet insuccès à l'inobservation des
lois et règlements. Pour mettre un terme a
ce déplorable état de choses, il annonça la
création d un conseil général, sorte de par-
lement chargé d'ast>urer l'exécution des lois,
de surveiller le b'Mget, l'encaissement des
recettes, la régularité des dépenses. Il si-
gnala la nécessité de ne donner des em-
plois publics qu'à des fonctionnaires ca-
fiables de les remplir et responsables a tous
OS degrés de U hieran hie. citant l'exemple
de l'Europe, dont le^ progrès accomplis sont
dus au développement de l'instruction, à la
ditTusion des lumières et à l'application des
édés scientifiques, il prescrivit aux mi-
nistres d'apporter a cet objet les soins les
plus vigilants. Il ordonna, en outre, qu'on
proceiliU Immédiatement .i lu reforme admi-
nistrative, financière et judiciaire des pro-
Quanl i ta guerre, le sultan déclara
au'elle lui causait une vive affliction, et il or-
onna a ses ministres de prendre des mesures
pour qu'elle prit lin.
Comme on le voit, dans ce hatt, Abd-ul-
Hamid manifi itait les plus louubles inten-
tion .. Désireux de faire la paix, il consentit
u une suspension d'armes de trois semaine ,
t,i - les succès remportes par son armée sur
lei serbes, et BS montra <li iposé a accepter
les coi' I Lui propose aient tes gran-
des puissances poui mettre i.n a une guerre
dont ie» > "ii <"| ien< I pouvaient être Ue la
plus terrible gravité* Pendant que de» nége
dations avaient lieu entre le» gouvernements
anglais, autrichien Ht russe, les Serbes re-
connue ne erent les honuliiex. Le gouverne-
ment russe, proposu alors à l'Autriche une
ABEG
intervention armée commune dans les pro-
vinces du Nord de l'empire ottoman ; mais
le cabinet de Vienne, par l'organe du comte
Andrassy, repoussa ces ouvertures. Pendant
que la Russie faisait des préparatifs de guerre,
la diplomatie proposa de nouveau à la Tur-
quie de signer une suspension d'armes de six
semaines. Abd-ul-Hamid répondit par une
contre-proposition demandant qu'on étendît
ce délai à six mois, pendant lesquels on aurait
le temps de négocier la paix. L'empereur de
Russie, d'accord avec la Serbie, repoussa
formellement cette contre-proposition et prit
en main la direction des négociations, que
le cabinet anglais avait eue jusque-là. Son
ambassadeur, le général Ignatieff, revint a
Constantinople pour remettre ses lettres de
créance au nouveau sultan et pour lui faire
connaître les intentions de son gouvernement.
En recevant l'ambassadeur en audience pu-
blique le 28 octobre, Abd-nl-Hamid luidéclara
qu'il déplorait les événements qui empêchaient
1 exécution de ses projets de réformes, qu'il
comptait sur l'appui de la Providence pour
inaugurer une nouvelle ère de paix et de
prospérité pour ses Etats et qu'il espérait que
le czar contribuerait à lui faciliter cette ta-
che. Quelques jours auparavant, le sultan
avait fait publier un projet de firman, réglant
la formation et la constitution du nouveau
parlement turc.
ABD-LL-HAMID-BEY, voyageur français.
V. Do Couret dans ce Supplément.
ABD- CL-RERYM , écrivain persan du
xviii'- siècle; originaire du pays de Cache-
mire. Il habitait Delhi quand cette ville fut
occupée par Nadir-Schah, et il s'attacha au
service du vainqueur. 11 obtint ensuite la
permission de faire le pèlerinage de La Mec-
que et, à son retour, visita Mascate et Pon-
diebéry. Il a écrit en persan des mémoires,
sous le titre d'Eclaircissement nécessaire; on
y trouve des détails intéressants sur la vie
de Nadir-Schah et sur les événements poli-
tiques de ce temps. Ces mémoires ont été
traduits en anglais par Gladwin (Calcutta,
1788, 1 vol. in-8u).
A'BECKETT (sir William), magistrat et
écrivain anglais, né à Londres en 1806. 11 fit
ses éludes de droit à Lincoln's-Inn, fut reçu
avocat à vingt-trois ans et exerça sa profes-
sion avec succès. Attaché au parti des whigs,
il fut nommé, en 1834, après l'arrivée de ses
amis politiques au pouvoir, attorney général
dans la Nouvelle-Galles du Sud. Depuis lors,
il a rempli les fonctions de procureur géné-
ral, de juge à Port-Philip et de président du
tribunal de Victoria. M. A'Beckett s'est fait
connaître, comme écrivain, par deux ouvra-
ges utiles à consulter : une Biographie géné-
rale (3 vol. in-8») et Y Ere des George (in-8<>),
sur les hommes les plus remarquables de
l'Angleterre depuis le règne de la reine Anne
jusqu'à celui de Guillaume IV.
A'BECKETT (Gilbert-Abbott), littérateur
anglais, ne à Londres en 1810, mort à Bou-
logne en 1857. Fils d'un soliciter, il fut élevé
à l'école de Westminster, puis il étudia le
droit et fut reçu avocat en 1841. Doué d'un
esprit très-vif et tourné vers la plaisanterie
burlesque, il composa, dès l'âge de quinze
ans, des pièces comiques en prose et en vers,
dont plusieurs parurent dans divers recueils,
puis il créa diverses feuilles périodiques en
collaboration avec M. H. Mayhew, notam-
ment le Figaro à Londres (1830J. Par la suite,
il écrivit des articles dans le Times et fut
jusqu'à sa mort un des collaborateurs les plus
;i tifs du Punch. Comme il était un juriste de
talent, M. Ch. Buller le chargea, en 1846, de
faire une enquête sur les abus criants qui
s'étaient produits dans l'Andover-Union. 11
s'acquitta de sa tâche d'une façon si satisfai-
sante et son rapport fut tellement remarqué,
qu'on le nomma, en 1849, juge du tribunal de
police de Greenwich, d'où il passa, l'année sui-
vante, au tribunal de Soulhwark. Parmi les
productions de cet écrivain humoristique, nous
citerons : Comic Btackstone (1844-1846); The
Quizziology of the lintish Drama (1846), pi-
quante satire du théâtre anglais ; Histoire
comique de l'Angleterre (1848); Histoire co~
mique de Home (1830); Commentaires drola-
tiques sur la loi anglaise , publiés dans le
Punch, etc.
ABEGti (Jules-Frédéric-Henri), juriscon-
sulte allemand, né à Erlangen en 1796, mort
à Breslau en 1868. Il étudia le droit dans
plusieurs universités allemandes et prit lo
de docteur en 1818. Deux ans plus
tard, il fit des cours à Kœnigsberg, où il fut
successivement professeur adjoint (l 82 i) et
professeur en titre (1824). En 1826, M. Abegg
alla occuper une chaire de droit à BteMaii.
L'université de cette ville le nomma, en 1846,
son député à la diète de Prusse. Il reçut en-
suilo le titre de conseiller intime de justice.
M. Abegg fut un savant jurisconsulte, à qui
l'on doit de nombreux ouvrages. Outre des
articles pubhos dans les Nouvelles archives
de droit criminel, la Bévue hebdomadaire de
junsfirudence , etc., nous citerons de lui:
Afanuel d>- procédure criminelle (Kœnigsberg,
1825, m k"), Système de ta science au droit
criminel ( 1826, in-8°); Becherches sur ta scient ■■
du droit pénal (Breslau, 1830, in-8°); Essai
hiitoriçue sur lu législation pénale de J'russe
(Berlin. 1835, m-8«); Des théories du droit
pennl dans leurs rapports réciproques et avec
t droit positif (Neustadt, l835,|m-8o); Traité
ABEI
de la science du droit pénal (1836, m-8°); De
la législation en malière pénale {1841, in-S°);
Essai historique sur la législation civile en
Prusse (Breslau, 1848, in-8°); Des rapports de
la législation pénale en Prusse et de la litté-
rature judiciaire (Berlin, 1854, in-8û); la De-
mande (Leipzig, 1864, in-8°), etc.
* ABEILLE s. f. — Encycl. L'abeille qu'on
élève avec tant de soin pour obtenir du miel
est appelée par Linné apis mellifica. Parmi
les autres espèces, les plus remarquables
sont :
L'abeille ligurienne (apis ligustica de Spi-
nola), qui est cultivée dans toute l'Italie et
qui habite peut-être aussi la Moree, l'Archi-
pel, etc.
L'abeille unicolore {apis unicolor de La-
treille), qui habite les lies de France, de
Madagascar et de la Réunion, et qui fournit
un miel très-estimé, le miel vert.
L'abeille indienne {apis indica de Fabri-
cius), que l'on rencontre au Bengale et à
Pondichéry.
L'abeille fasciee(apis fasciata de Latreille),
qui est domestique en Egypte et que l'on
faisait voyager sur le Nil, de la basse Egypte
dans la haute, pour qu'elle fît une double
récolte de miel.
L'abeille d'Adanson {apis Adansonii de La-
treille), qui a été trouvée au Sénégal.
Enfin \' abeille de Péron (apis Peronii de
Latreille), qui se trouve à Timor, d'où elle a
été rapportée par Péron.
Des insectes tres-analogues aux abeilles, et
qui habitent le nouveau continent à l'état
sauvage, construisent des alvéoles, y dépo-
sent du miel et font de la cire, que 1 on em-
ploie aux mêmes usages que la nôtre. Ces
abeilles présentent cependant quelques dif-
férences, qui les ont fait distinguer en deux
genres, le^ mellipones et les trigones. Sui-
vant M. Latreille, les espèces appartenant à
ces deux groupes ont les jambes postérieu-
res proportionnellement plus larges que les
abeilles; le bout inférieur de ces jambes pa-
raît concave ou échancrê et offre à son an-
gle interne un faisceau oblique de cils ou de
petits crins très-nombreux et très-serrés. La
tranche intérieure de ces mêmes jambes a
un sillon ou enfoncement longitudinal qui
reçoit une partie du côté inférieur de la
cuisse; ces insectes ont ainsi plus de facilité
pour contracter leurs pattes de derrière. Ces
espèces sont toutes sauvages; leurs mœurs
sont peu connues; mais il est possible d'en
tirer un jour un grand profit, et c'est par ce
motif que nous insistons sur les caractères
qui les distinguent.
Les mêlipones ont pour caractères essen-
tiels : division intermédiaire de la lèvre flé-
chie et filiforme; les latérales très-petites;
palpes labiales très-comprimées, en forme
d'écaillé allongée; pattes postérieures à jam-
bes mutiques; premier article des tarses ré-
tréci à sa base; mandibules sans dentelures
apparentes. A ce genre appartiennent :
îo L'abeille ruchaire. Noirâtre; corselet
couvert d'un duvet roussàtre ; une bande
jaune ou d'un jaunâtre roussàtre sur le bord
postérieur des cinq premiers anneaux de
l'abdomen ; mandibules entièrement^ d'un
brun foncé; chaperon d'un jaune pâle ou
blanchâtre, avec deux taches brunes trian-
gulaires au milieu; ecusson de la couleur
du corselet; poils des pattes d'un gris rous-
sàtre. Elle habite Cayenne.
2° L'abeille scutellawe. Noirâtre; corselet
couvert d'un duvet roussàtre ; abdomen pres-
que noir, une bande blanchâtre ou livide sur
le bord postérieur des cinq premiers anneaux ;
des poils noirs ou très-obscurs sur les der-
niers et sur les bords des jambes postérieu-
res ; antennes presque entièrement roussà-
tres; grande partie des mandibules jaunâtre;
écusson d'un jaunâtre uu peu roux. On lu
trouve au Brésil.
30 L'abeille à bandes. Antennes et corps
noirâtres; chaperon sans taches; abdomen
obscur, avec le bord postérieur et supérieur
des anneaux jaunâtre. Elle se trouve dans
l'Amérique méridionale.
40 L'abeille interrompue* Noirâtre; corse-
let couvert d'un duvet roussàtre; une raie
blanchâtre sur le bord postérieur ues cinq
premiers segments de l'abdomen, la seconde
et les suivantes interrompues dans leur mi-
lieu; écusson de la couleur du corselet; cha-
peron presque entièrement noirâtre. Elle u
éié recueillie à Cayenne par le docteur Le-
blond.
" 50 L'abeille cul jaune. Noire; devant de la
tête, premier article des antennes, pattes
antérieures et une gra»de partie des autres
roussàties ; corselet pubescent ; abdomen
aussi large que long, avec l'extrémité posté-
rieure soyeuse et jaunâtre. Habite le Brésil.
Les caractères essentiels des trigones sont
les suivants : division intermédiaire de la
lèvre fléchie et filiforme; les latérales trè>-
petites; palpes labiales très-compriniees, en
forme il écaille allongée; pattes postérieures
a jambes mutiques; premier article des tarses
rétréci a sa base; mandibules dentelées. Ou
connuli diverses espèces .
10 Abeille à jambes rousses. Abdomen dé-
primé; corps très-noir: pattes postérieures
a jambes et tarses d'un brun clair. Se trouve
au Bie il.
2° Abeille pâle. Abdomen déprimé; corps
entièrement roussàtre. Elle est plus petite
ABEL
que la précédente. Recueillie k Cayenne | ar
Uichurd.
3° Abeille amalthée. Abdomen déprimé;
corps et pattes noirs; ailes noirâtres. A
Cayenne et à Surinam.
40 Abeille comprimée. Abdomen comprimé,
presque caréné en dessus; oorps et pattes
noirs ; base des ailes obscure. Habite le
Brésil.
50 Abeille fluette. Abdomen comprimé,
oblong ; corps noir ; chaperon , tubercules
scapulaires, bord latéral et supérieur du cor-
selet, écusson, jaunâtres ; premier article des
antennes, majeure partie des pattes et du
ventre d'un brun jaunâtre et clair.
V. aussi les articles : apuire, apiculture
etARRÊNOTOKiii, au tome Ier; essaim, tome Vil,
et ruche, tome XIII.
ABEILLE (Scipion), chirurgien français, né
vers le milieu du xvue siècle, mort à Paris
en 1697. Il fut nommé chirurgien-major du
régiment de Picardie et fit eu cette qualité
deux campagnes en Allemagne. Il voulut
être poète, comme l'abbe Gaspard Abeille,
dont il était le frère, et il mit en vers des
traités d'anatomie et de chirurgie sous les
titres suivants : Nouvelle histoire des ost &e~
Ion les anciens et les modernes (Paris, 1685,
iu-12); Traité des plaies d'arquebusade (1696,
in-12); le Parfait chirurgien d'armée (1696,
iu- 12), etc.
ABEILLE (Jonas), chirurgien français, né
à Saint-Tropez (Var) en 1809. 11 étudia la
médecine à Montpellier, où il passa son doc-
torat en 1837. 1 'eux uns plus tard, il fut
nommé au concours médecin adjoint, puis il
lut attaché aux hôpitaux militaires de Paris
comme médecin en titre jusqu'en 1857, épo-
que où il donna sa démission. Depuis lors, il
s est adonné librement à la pratique de son
art. Le docteur Abeille s est fait connaître
par des ouvrages estimes et par la méthode
curative consistant dans 1 emploi de la
strychnine, qu'il a prônée contre le choléra.
Il est membre de la Société de médecine pra-
tique, des Sociétés de médecine de Lyon,
Bordeaux, Toulouse, etc. Outre des articles
publiés dans des feuilles médicales, le Moni-
teur des hôpitaux, la Gazette des hôpitaux, on
lui doit divers ouvrages, entre autres : Des
variations des parties constituantes du sang
(1849, in- 80); Mémoire sur les injections io-
dées (L849, m-8°), couronne par la Société de
médecine de Toulouse ; Traité des hydropisies
et des kystes (1852, iu-8u); Sepulcretum ou
Collection de mémoires (1853, 111-8°); Etudes
cliniques sur la paraplégie indépendante de la
myélite (1854, m-S°), livre qui a obtenu un
prix de l'Académie de médecine; Des injec-
tions iodées dans le traitement des abcès symp-
lomatigues des lésions osseuses (1854, 111-8");
Du sulfate de strychnine dans le traitement
du choiera (1854, 111-80); Traité des maladies
a urines atbumineuses et sucrées (1862, in-8°);
Traitement du croup (1867, in- 8°); Corps fi-
breux de l'utérus (1868, in-8°); l'Electricité
appliquée à la thérapeutique chirurgicale
(1870, m-8°); Traitement des maladies chro- \
niques de ta matrice (1875, in-S°), etc.
ABEKEN (Bernard-Rodolphe), littérateur
allemand, né a Osnabruck. (Hanovre) en 17S0,
mort dans la même ville eu 1866. Apres avoir
étudié la théologie à Berlin, il donna dans
cette ville des leçons particulières, tout en
suivant les cours de Schleiennacher, Fichte
et Schlegel. Par la suite, il fut précepteur
des enfants de Schiller, professeur au col-
lège de Rudolstadt, et enfin professeur (1815),
puis directeur du collège de sa ville natale.
On lui doit quelques ouvrages intéressants :
Eludes sur la Divine Comédie de Dante (Ber-
lin, 1826, 111-8°); Ciceron d'après ses lettres
(Hanovre, 1835, in-s°); Un épisode de la vie
de Gœthe (Berlin, 1848, in-8°); Gœthe pen-
dant ies années 1771-1775 (Hanovre, 1861,
in-89), etc. On lui doit aussi une édition des
Œuvres complètes de Justus Mœser (Berlin,
1842-1843, 10 vol. in-80). — Son fils, Guillaume-
Louis-Albert-Rodolphe Abeken, ne en 1819,
mort en 1848, est l'auteur d'un ouvrage inti-
tulé : i'Jtalte centrale avant la domination
romaine (Stuttgard, 1843).
Abei (la mort d'), poème héroïque, par
Gessner (1758). Nous n'exposerons pas en
détail le sujet de cette interminable idylle en
cinq chants; le lecteur en connaît le fond, et
les inventions poétiques, les imaginations
pastorales de 1 auteur n'ajouteraient aucun
intérêt au sévère récit de la Genèse. La Afûi t
d'AOel est, au fond, moins un poème heioïque
qu'un euJre choisi par ijessuer pour y placer
Ues descriptions infinies de près, de bois, de
cours d'eau, de mœurs pastorales plus ou
moins primitives, et ces déclamations fades
sur la vertu, ces exagérations sentimentales
qu'affectionnaient les contemporains de Mar-
nuontel et de Florian. Toutes ces berquinades
nous paraissent aujourd'hui parfaitement in-
sipides. Nos aïeux n'en jugeaient pas de
même, puisque le poème de (àessner excita
dans son temps une admiration universelle
et eut l'honneur singulier d'être traduit dans
tomes les langues de l'Europe, y compris le
BUedoia, le russe, le danois et le hongrois.
Les traductions françaises sont innombra-
bles ; on compte même plusieurs traductions
eu vers, notamment cède de M1"1' du Boc-
cage, celle de Gilbert (le 4« chaut seulement) .
et, eu dernier lieu, celle d'Aimé Uuillou. Il
v:i sans dire que tous ces malheureux essais
ABEL
de traduction ou d'imitation exagèrent en-
core, s'il se peut, la fadeur de l'original. Et
ce qu'il y a de plaisant en tout cala, c est
que l'auteur avait la conviction très-sincére
d'avoir imité avec un certain bonheur le
style de la Bible et celui de Milton! IL fut
cru sur parole, et, pour comble de bonheur,
pour achever le succès du poème, des théo-
logiens allemands s'avisèrent de l'accuser
d'here.sie. Le bonhomme Gessner fut con-
oianisme; de sortequà
l'attrait que donnait à son livre le goût de
ue vint s'ajouter l'attrait du fruit dé-
fendu. Peu de livres ont été aussi souvent
imprimés, que celui de Gessner; aucun peut-
être n'est moins lu par nos contemporains.
ABEL (Charles-Frédéric), musicien alle-
mand, né à Cœthen en 1725, mort à Londres
en 1782. Il fut élevé de Sebastien Bach et
joua admirablement de la basse de viole. Il
passa en Angleterre en 1738, devint musicien
de la chambr- de la reine, et ensuite direc-
teur de la chapelle de la cour. Les excès
auxquels il se livra abrégèrent sa vie.
ABEL (Jacques - Frédéric d'), philosophe
allemand, né dans le Wurtemberg en 1751,
mort à SehorndoîT en 1829. Il fut nommé
professeur de philosophie à l'université^ de
Tubmgue et surintendant général de l'E-
glise protestante de Wurtemberg. Nous ci-
terons, parmi ses écrits, celui qui a pour
titre : Recueit et explication des événements
remarquables de la vie (3 vol. in-so).
ABEL (Clarke), chirurgien et naturaliste
anglais, né vers 1780, mort en 1826. Ayant
accompagné lord Aniherst dans son ambas-
sade en Chine, il publia une relation de son
voyage, suivie de remarques sur quelques
plantes de la Chine. On y trouve aussi la des-
cription du boa de Java, de l'orang-outang de
Bornéo, etc. Abel fut ensuite nomme chirur-
gien en chef de la Compagnie des Indes, et
il mourut à Calcutta dans un âge peu avancé.
C'est en son honneur que Robert lirown a
donné le nom tYaoélia a un genre de la fa-
mille des caprifoliacees.
ABEL (Charles d'), homme d'Etat bavarois,
né à Wetzlar eu 1788, mort à Munich en
1859. 11 fit son droit a Giessen et entra dans
les emplois publics en 1827, connue conseil-
ler du ministre de l'intérieur à Munich*
e, en 1831, commissaire près la diète,
il afiiima dès cette époque son esprit réac-
tionnaire, en défendant avec ardeur les me-
sures de coercition contre la presse et la
censure. Le jeune prince Othon ayant ele
nomme roi de Grèce en 1832, M. d'Abel fut
nommé membre du conseil de régence et le
suivit dans ce pays; mais, a la suite de di-
vergences d'opinion avec M. 'l'Arniansperg,
il dut revenir en Bavière (1834). Quatre ans
plus tard, il succéda, comme ministre de l'in-
térieur, au prince d'Œitingen-Wallerstein,
avec qui il eut un duel en 1840. Inféodé au
Karli rétrograde et ultramontain, il montra
i plus grande intolérance envers les pro-
testants et menaça de poursuites les signa-
taires d'une adresse dans laquelle les mem-
bres du synode d Anspach exposaient au roi
leurs justes griefs. En 1846, il se montra le
défenseur ardent des couvents et des con-
tes, dont l'accroissement
ml avait été signalé à la Chambre des
députes. Battu en brèche par Lola Montés,
maîtresse du roi, il refusa de signer son bre-
vet de comtesse de Laudsfeldt, et celle-ci le
força de quitter le ministère (13 février 1847).
M. d'Abel alla occuper aloi s le poste de mi-
nistre plénipotentiaire a Turin; mais, à la
suite, «les événements de 1848, il revint en
Bavière. L'année suivante, il alla siégera
la seconde Chambre, ou il devint un des
chefs du parti de la reaction et un des hom-
mes les plus justement impopulaires de son
paya. M. d'Ane) s'éteignit à la suite d'une
longue maladie.
*nr.l. (Charles), écrivain et archéologue
français, né a Thionville en 1824. Il
le dr rade de docteur, puis se fit
avocat a UeU. M. Abel se livra bientôt pres-
que ex lusivcment a des travaux historiqu.-s
et arch . M est devenu membre,
puis président de l'Académie de Metz. M. Abel
a continue a habiter celte ville depuis qu'elle
est tombée an pouvoir de la Piusse (1870),
et il a été nommé, en is:*. députe au Reich-
Ltre un grand nombre d'ar-
publiés dans des recueils d'archéi
et d'histoire , dans la Revue historique du
droit français et étranger , on lui doit un
certain nombre d'ouvrages, parmi lesquels
nous l'itérons. : bu passé, du présent et de
l'avenir de la législation militaire en France
(1857, in-8°); Des institutions communales
dans ie département de la Moselle {l&ùv, in-8°);
le M ■■, -. 8 de saint Clément, publie
un manuscrit (Metz, 1861, in-4°]
ine dans te département de la M
(1862, in-8«); César dans le nord-est des
Gaules (1863, in-8<>); Un chapitre itu
l'histoire de la comtesse Mathitde (1863, in-8°);
Séjour de Charles IX a Metz (186G, in-8<>);
fle<:/,<>rches historiques sur les premiers essais
de uni ; de la
France (1866, m v) , /;.. herches sur d'à
ta cathédrale de Metz (1869,
in-8°) ; Rabelais, médecin stipendié ^e ta cité
de Metz (Mets, 1870, in-S°)j Deux bas-reliefs
gaulois du musée de Meiz (Nancy, ISTi, in-8°);
ta Dalle d'or à Metz (Nancy, i , iu-8°);
ABEL
les Vignobles de la Moselle et les nuages ar-
tificiels (Nancy, 1875, in-8°), etc.
* ABEL DE PUJOL. — Il était fils naturel
de M. Pujol de Moriry, baron de La Grave,
qui émigra au commencement de la Révolu-
tion. Le jeune Abel fut élevé à la campagne,
près de Valenciennes, par sa mère et par sa
grand'mére, qui lui donna sa première in-
struction. En 1800, il fut ramené à Valen-
ciennes, où il continua ses études. Comme il
montrait de remarquables dispositions pour
les arts, le directeur de l'école des beaux-
arts de cette ville 1 admit au nombre de ses
élèves. Au bout de quelques années, son
père, revenu depuis peu en France, l'envoya
à Paris, avec une pension de 600 francs, pour
y étudier la peinture sous la direction de
Louis David. Tout en étudiant sous cet il-
lustre maître, il se mit à peindre des tableaux
d'enseignes pour suppléer à l'insuffisance de
ses ressources, puis il envoya & la municipa-
lité de sa ville natale un tableau, Philopœ-
men, qui lui fit donner par ses compatriotes
une pension de 1,200 francs. A partir de ce
moment, il se livra sans entraves à ses études.
En 1810, il envoya au Salon Jacob bénissant
les enfants de Joseph, tableau qui lui valut
une médaille. Cette même année, il obtint
le second grand prix de peinture à l'Ecole des
beaux-arts, et il remporta, en 18U, le i^rand
prix de Rome. Son père, fier de ce succès,
t'appela auprès de lui, le reconnut légale-
ment et lui donna son nom. Il partit ensuite
pom Rome, d'où il revint en 18M. A partir
de ce moment jusque dan ; s an-
nées de sa vie, Abel de Pujol produisit un
grand nombre d'œuvres. En 1835, il succéda
à Gros comme membre de l'Académie des
beaux-arts. Malgré son grand âge, il épousa
en secondes noces, en 1856, une de ses élevés,
M"e Grandpierre, puis il s'occupa de repro-
duire, dans la grande salle de la bibliothèque
du nouveau Louvre, le plafond représentant
la Renaissance des arts, qu'il avait peint dans
le grand escalier du Louvre. Il venait d'a-
chever ce travail, lorsqu'il fut atteint d'une
paralysie qui titi ' par l'emporter. Il avait ob-
tenu une médaille de 2e classe en 1810, une
de lre classe en 1814, et avait été nommé
chevalier (1822), puis officier de la Légion
d'honneur. Abel de Pujol était un peintre
de talent. Son dessin était correct, son co-
loris harmonieux. Il peignait facilement et
composait avec goût; mais ses œuvres sont
généralement un peu froides, et ses der-
nières toiles attestent, par leur faiblesse ou
par leur insignifiance , un affaiblissement
sensible dans son talent, Parmi les nombreu-
ses toiles qu'il a exposées, uous citerons:
la Mort de Britannicus (1814); Saint Etienne
prêchant l'Evangile (1817), une de ses meil-
leures œuvres, qmoi m.- leylUe Sain t-Ktienne-
du-Mont, à Pans; la Vierge au tombeau (1819),
à Notre-Dame de Paris; Jules César se ren-
dant au sénat (l8ly) , toile qui fut brûlée
lors de l'incendie du Palais-Royal en 1848;
Joseph expliquant les songes du panetîer et
de Ûéchanson (1822), au musée de Lille; la
Prise du Trocadéro, le Baptême de Clovis, a
la cathédrale de Reims; Oermanicus sur le
champ de bataille où ont été massacrées les
légions de Varus (1824); Saint Pierre ressus-
citant Tabita (1827), à Douai ; Buth et Noémi
(1833), à Rennes; Achille de Harluy dans la
journée des Bai-rtcades (1843), ii Versailles;
Philippe baptisant l eunuque de la reine
d'Ethiopie (1848); Saint Pierre, la Fin du
monde (1852), tableaux très-faibles, A 1 Expo-
sition universelle de 1855, Abel de Pujol ex-
posa, outre Saint Etienne et la Vierge au
tombeau, ses meilleures toiles, une allégo-
rie, la Vi7/e de Valenciennes encourageant les
arts, et une grisaille, les Danaïdes. Enfin, cet
artiste avait exécuté, dans divers monu-
ments, un grand nombre d'œuvres dont quel-
ques-unes comptent paroi ses meilleures. Nous
citerons part culièrement les belles grisailles
de la Bourse, à Paris; la Renaissance des
arts, plafond du grand escalier du Louvre,
démoli en 1857; l Egypte sauvée par Joseph,
plafond de la Salle des antiquités égyptiennes
au musée du Louvre; vingt-deux tableaux
dans la Galerie de Diane ebleau;
le plafond du grand escalier de l'Ecole des
mines; quatorze tableaux dans la chapelle
des Dumes-dn-Sacré-Cœur, a Paris; ta Bien-
faisance, â l'hospice Boulard, a Saint-Mandé ;
des peintures murales a la Madeleine; la
chapelle Saint-Roch, a Saint-Sulpice, etc.
— Sa femme et son élève, M1'*' Adnenne-
Mane-Louise Gk.v VttRZT, née à
Tonnerre (Yonne) eu 1798, a expose quelques
tableaux et de nombreux portraits et a ob-
tenu une médaille de 3« classe eu 183'). Noua
citerons, parmi ses tableaux : M
lonne et le chevalier de Grammont (1833); la
Confidence (1834) ; Intérieur de l'aie lie
bel de Pujol (1836); Scène du roman de Gil
Blas. L'année qui suivit son muriuge avec
Abel de Pujol, elle exposa un portrait en
pied smiis son nom de dame (lsl>7). Ce fut
son dernier envoi.
ABELA (lean-Krançois), archéologue ita-
lien, ne à Malte en 1582, mort en 1655. 11 fut
vice-chancelier et commandeur des cheva-
liers de Malte. Il était en coi p
avec les sav , qu'il a\ ait
eu l'occasion de connaître dans ses nom-
breux voyages. Il doit sa célébrité à un ou-
vrage curieux, aujourd'hui rare et qui a pour
titre : Maita illustrata, ovvero délia descri-
AÊER
sione di Malta, con le sue antichità ed altre
notizie. Cet ouvrage a été traduit en latin
par Semer.
ABÉL1CÉA s. m. (a-bé-li-sé-a). Bot. Arbre
de l'île de Crète, nommé aussi faux sandat
ou sondai bâtard.
ABELIOS, nom du soleil chez les Cretois.
ABEI.L (Jean), chanteur anglais, né vers
le milieu du xvue siècle. On raconte qu'ayant
refusé de chanter à Varsovie devaut le roi
d Pologne, il fut placé dans un fauteuil et
hisse dans cette position jusqu'au plafond
d'une grande salle. On y lâcha ensuite des
ours et on lui donna le choix de chanter ou
d'être livré à ces animaux. Il chanta, et l'on
dit même qu'il n'avait jmnaîs mieux i I
de sa vie. 11 revint en Angleterre en 1701 et
y publia un recueil de chan
ABBLLION, dieu des Gaulois, qui était le
dieu du jour suivant les uns, le dieu de la
guerre selon les autres.
ABEN-BEÏTHAR ou EBN BEÏTHAR, bota-
niste et médecin arabe, né vers la tin du
xu« siècle, mort à Damas en 1248. Il rit de
longs voyages pout étudier les plantes, et fut
nommé intendant gênerai des jardins de Da-
mas. 11 publia en arabe un Recueil de médi-
caments simples, où il traite des plantes, des
pierres, des métaux et des animaux qui four-
nissent des produits propres à compo>er des
médicaments. Une partie de cet ouvrage a
été traduite en latin et publiée à Paris en 1602.
ABENHUMEYA, dernier roi de Grenade,
ne vers 1520, mort en 1568. II était «l'origine
espagnole et s'appelait Ferdinand du Vai.uk ;
mais il changea de nom en se faisant musul-
man. Les Maures, révoltés contre Philippe II,
l'élurent roi de Grenade et de Cordoue et
trouvèrent en lui un chef habile et plein d'é-
nergie. Trahi par un des siens, il fut étran-
glé ; mais les Maures continuèrent encore
après lui la lutte qu'ils avaient entreprise.
Martine* de La Rosa a fait jouer en 1830, au
théâtre de la Purte-Saint-Marlin, une
dont Aben-Humeya était le principal person-
nage.
ABENDROTïHAmédée-AugusieJ.ma^trMt
allemand, ué à Hambourg eu 1767, mort en
1842. Il fut maire de sa ville natale pendant
l'occupation française, en 1810, et montra un
grand dévouement dans ces circonstances
dit'riciles. Le premier établissement de bains
de mer fut fondé par lui a Cuxhaven, sur la
mer du Nord.
ABENEZZA s. m. (a-be-nez-za). Astr. Au-
tre nom de l'étoile Aldéboran.
ABENSPERG ET TRAl N, maison comtale
d'Autriche, dont descendait Othon-Ferdinand,
comte de Traun, dont nous avons donne la
biographie (v. Traun, au Grand Dictionnaire),
Le premier membre connu de celte famille
rigure a la bataille de Ciécy. La maison de
Traun fut érigée en comte par Ferdinand III,
en 1653.
ABEONA, déesse romaine qu'on invoquait
eu se mettant eu roule (de abire, partir). Une
autre déesse, Adeona (de adiré, venir), pré-
sidait au retour des voya-eurs. V. Adluna,
au Grand Dictionnaire (tome 1").
ABÉPITHYMIE s. f. (a bé-pi-ti-ml — du
prêt". aé, ei du gr. epithumia, passion). Pa-
thol. Paralysie du plexus solaire.
ABERCROMBY (David), médecin écossais,
né vers i620,morteu 1695. 11 soutenait qu'on
pouvait juger de la vertu des médicaments
par leur seule saveur, et il a laisse les ou-
vrages suivants : Tuta ac efficax luis vene-
rex sxpe absque mercurio et semper absque
salwationema cm iali curandx methodus (Lon-
dres, 1684, in-12); De variatione et varietate
pulsus observationes (Londres, 1685); ATotUJ
medicinsî tum speculativa tum praetica
(Londres. 1685); Fur academicus, sive salira
de insignioribus inter eruditos furtts (Amster-
dam, 1689).
ABERCROMBY (Patrick), historien
sais, né .i Forfar en 1656, mort vers i"
lui doit une bonne histoire militaire de l'E-
cosse, intitulée : Martial achievements of the
Scotch Nation (Edimbourg, 1711, iu-fol.).
ABERCROMBY (John), horlicu I
nome écossais, ne en 1726, mort en 1806. Il
était, fila >l un jardinier, et il chercha toute
sa vie à perfectionner les methoues u'un art
qu'il pratiquait avec amour. Le premii
vrage qu'il publia avait pour titre : Que cha~
cun soit son propre jardinier ou Almanach
du jardinage ; le succès en fut si grand que
litious successives furent épuisées en
tes années. M nt encore paraître, sur
.no sujet, d'autres ouvrages, qui furent
traduits en plusieurs tangues.
ABERDAl GIJ sse, dans le
comte de 1'- I un. S.-<>. du ch.-L,
sur l'Earn ; 5ou hab. Grand commerce de
: :aoùt 1332, le '-■■ itt, ré-
gent d E osse, tut vaincu aux environs tl'A-
■ard Baliol et les Ai
Celle sang. aine affaire est connue sous lo
nom de bataille de Dupplin.
ABERDARB, ville de la Grande-Bretagne
ues), dans le comte de Glaïuor-
gan, au milieu d'une vallée a:i
Cynon, affluent du Tutr, a 6 kilom S.-O. do
M'eriyr-ly.ii , a J.'i ki oui. de .
un embranchement du South VV -
ÂL5IA
15
36,112 I r ainsi dire d'hier, Aber-
dare est déjà ues-imt ortante au point de vue
de l'industrie; elle doit cette importance à
l'exploitation des mines de charbon de terre
et à la fabrication du fer, qui y répandent
une activité immense. E^;li>e iiroissiale;
chapelles pour les baplistes et les indépen-
dants ; • > de houille, hauts four-
neaux et fonderies.
ABER<;aye>NY (l'ancienne Gabannium ),
ville d'Angleterre, dans le comté d- '
month, au confluent du Gavenny et de l Usk,
à 26 kilom. S utouth', à 223 kilom.
O. de Londres; 4,230 hab. Forges et manu-
factures de laine,
ABERGELE, ville et portd'Anb'le erre (pays
l les), dans le corn'
15 kilom. N.-O. de Denbigh; 3.194 hab.
res de
l.t \i ie se trouve la reiuarquafa
- le nom de Gwrych Casti- ,
Hce moderne à créneaux ; aux environs, sites
grotte â stalactites dans laquelle
ha Richard II; campa romains et bre-
tons.
ABÉR1DE, fils de Cœlus et de YesU, dans
la mythologie grecque. On le confond quel-
quefois avec Saturne.
A!»ER>ETHV (Je.in), théologien irlandais,
né en I680, mort en 1740. Fils d'un minisire
presl<\ voua à la carrière ecclé-
r« ses études en t.
A sou retour en Irlande, il prit une par: ac-
tive aux discussions religieuses i) m agitaient
alors les esprits ei publia un grand nombre
d'e.-rits polémi |ues, dont l'importance avait
Ut pour cause les j, issionset tes intérêts
j du moment.
ABERNETHY (Jean), chirurgien anglais,
: né à l)erby (Irlande) vers 1763, mon en
1831. Elevé de Hunier, il se lit recevoir doc-
teur et devint chirurgien eu chef de l'hôpital
Saint*BartheIemy. C était un savant profes-
| seur, un operateur fort habile et un homme
de beaucoup d'esprit. Il tut le premier qui
exécuta l'opération de !.. . lirtere
iliaque externe dans cerU v usine.
D'après lui, les mauvaises fonctions de l'es-
nt la cause du plus grand nom-
bre de : i ne fort riche
lui ayant demande un jour le moyen «Je se
guénr de la goutte, dont elle souffrait cruel-
lement, Abernethy lut lit cette réponse:
■ Vives avec un demi-shilling par jour et
/-le. . < >:i lu doit : Traité dtphyi
(Londres, 1821, in-8<>) ; Traité théorique et
pratique de chirurgie (1830, in-8°); '/
jtcales et physiologiques (1831, 4
in-8°), recueil de mémoires intéressants.
ABERTINELL1 (Mariotto). peintre de l'é-
cole llorenuue, mort vers l'an 1512. Fi<rme
I ;ir les leçons de ( . 1 acquit la
réputation d'un je.ntre habile, et il forma
quelques bon m |>eut
Citer Innocent d'Iinolaet Vis.no de Florence.
ABERYSTWITII, ville et port d'An-leterre
(pays ue Galles), dans le comte de Cai
sur la côle occidentale de la baie de ce nom,
au confluent de TYsiwuh et ue la K:,
48 kilom. N.-O. de Cardigan et à 332 kilom.
de Londres; 6,898 hab. Bains de mer ires-fre-
quetités; port de pèche et de cabotage. Coin-
1 de piomb.
Bâtie sur une emmenée qui domine la vue
de la mer, cette ville etail autrefois entourée
de murail.es; les ruines d au se
ut majestueusement au sommet d'un
promontoire d'ardoise. l.es nombreux bal-
le rendeut durant lu belle saison
a Aberysiwith font de cette petite vil
sorle de linghton du pays de Galles; ils y
trouvent tous les avani^-cs dune ville de
bains, sans le bruit et l'éclat fastueux des
sa par le grand monde.
unes de plomb qui se troui
voisinage, et qui • ■ xploitees du
ie Charles l*r,on( conservé une grande
importance et fourn une quantité
mt asses coi
arque le pont du Diable, jeté sur la
Khculol au M
ABBSTA,ln
ABEUVRAGE s. m. (a-beuv
abeuvrer, qui s'est dit pour abreuver), Kéod.
Droit seigneurial,
en sus Ou prix d un marché.
ABGAR1DE s. m. (a-bu'a-t i-de). llist. Mem-
bre de la d\ oa ' m.
abhal s. m. (a-bal). Fruit d'une espèce
de cjppi
lent emménagogue, et auquel on attribuait
1 l vertu de taire sortir du sein des i<
tus morts.
ABIIIDJA£. Y. Acvins.
ABlllM kNTOI logie indoue,
. vi a ArtHouu ■
sa ir de i 1 ichna. il fort
et des
KttUI 'Vus.
ABMROTTHA s. m. {u-l.ro-t .). I
dra, dans la mythologie indoue.
abia, ancienne ville de
Altu 1 roule ot nourrice de son
OÙ en
*ciu( le ce.ebre lui •'tait consucie. Kilo dunnu
16
ARIN
son nom à la ville dira, une des sept villes
promises à Achille par Agamemnon {Iliade).
AB1CH (Guiltaume-Hermann), naturaliste
allemand, né à Berlin en 1806. Il prit le
grade de docteur dans sa ville natale en
1831, s'adonna particulièrement à l'étude de
la géologie et partit en 1833 pour l'Italie, où
il resta deux ans. Il venait de faire une ex-
ploration scientifique dans l'Arménie et le
Caucase, lorsqu'il fut nommé professeur à
Dorpat en 1842. Depuis lors, il s'est fixé en
Russie, tout en faisant de temps à autre de
nouveaux voyages scientifiques, dont il a con-
signé les résultats il an s ses ouvrages. En
1853, l'Académie de Saint-Pétersbourg l'a
appelé à faire partie de ses membres. In-
dépendamment de notes et d'articles parus
dans les Mémoires et les Bulletins de cette
société savante, M. Abïch a publié un assez
grand nombre d'ouvrages, dont les principaux
sont : Observations géologiques sur le Vésuve
et l'Etna (Berlin, 1837); Géologie de la haute
Arménie (Dorpat, 1843); Etude comparée des
eaux de la mer Cflsp/e»»e (Saint-Pétersbourg,
1856); Recherches sur la paléontologie de la
fiussie d'Asie (1858); Etude géologique com-
parée des montagnes du Caucase, de t Arménie
et de la Perse septentrionale (1858); Sur la
structure et la géologie du Daghestan (1862) ;
Observations géologiques (1867), etc.
ABICHÉGAM s. m. (a-bi-ché-gamra). Re-
lig. ind. Cérémonie religieuse des Indous.
— Encycl. Vabichégam fait partie du pout-
ché , cérémonie journalière que les Indous
accomplissent en l'honneur de leurs divini-
tés. Dans Vabichégam, les ofliciants versent
du lait sur le iîugara. Cette liqueur est en-
suite précieusement conservée, et on en
donne quelques gouttes aux mourants pour
leur faciliter l'entrée du paradis. C'est comme
l'extréme-onction des Indous, et rien ne dit
qu'elle ne soit pas aussi efricace que celle des
chrétiens.
AB1CIIT (Jean-Georges), orientaliste alle-
mand, ne a Kœnigsèe en 1672, mort k Wit-
temberg en 1740. Professeur à l'université de
Witieitiberg, il collabora aux Acta erudito-
rum de Leipzig. Il eut avec Jean Franke une
vive polémique sur l'usage grammatical,
prosodique et musical des accents hébreux.
Nous citerons, parmi ses ouvrages : Selecta
rabbino-philologica ; Accensus JJebrxorum ex
antiquissimo u&u lectori explicati ; De îimiti-
bus humani intellectus, etc.
ABILA ancienne ville de Syrie, à 100 kilom.
S.-S.-O. de Damas, sur un affluent gauche
du Jourdain. C'est aujourd'hui le village de
Souk-Wadi- Barada. Quarante ans avant
J.-C., Abila devint la capitale du petit Etat
de Lysanias, l'Abilène des Romains; elle fut
ensuite gouvernée par le tétrarque Philippe,
par Agrippa et par Herode Agrippa; plus
lard, elle devint le siège d'un evèché et fut
prise par les Sarrasins en 634. De nombreux
vestiges de l'antique cité syrienne se ren-
ut dans le vidage même de Souk-Wadi-
Barada, et principalement a 1 kilom. en
amont.
ABILÉ, AB1LIX, montagne d'Afrique. V.
Abyla, au Grand Dictionnaire.
ABlLÈiNE, nom d'une neti'; cuuuee ue ja
Syrie ancienne, quj aV2.it pour capitale Abila.
ABIMA, bourg de France (Indre-et-Loire),
lui. et a 5 kilom. de La Haye-Descarles,
^rrond. et à 37 kilom. de Loches, sur la Claise ;
1,259 hab. Etablissements métallurgiques im-
portants. L'église date du xne siècle.
AB1MURGA>, nom d'une fontaine merveil-
leuse uont parle la mythologie persane et au-
tour de laquelle on voyait voler des oiseaux
appelés Seleucides. Lorsqu'une contrée était
infestée de sauterelles, ou y transportait de
l'eau prise dans cette fontaine ; les oiseaux
.suivaient cette eau et détruisaient les saute-
relles.
ABIXÏTON (Thomas), historien anglais, né
a Tnorpe, Uans le Surrey, en 1560, mort en
1647. Accusé d'avoir pris part a une conspi-
ration tendant à délivrer Marie, reine d'E-
il fut enfermé pendant six ans à la
Tour de Londres. Plus tari, il fut condamné
à mort pour avoir donné asile à deux jésuites
accuses de complicité dans la conjuration
des poudres; mais sa peine fut commuée en
un simple exil de Londres. On a d'Abingtoo
une Histoire d'Edouard l V et une traduction
anglaise de l'historien Gildas, Il laissa aussi
en m. h Hecherches sur les antigui*
tés de ta province de Woreester et ['Histoire
de la cathédrale de Woreester. — Son lils,
Guillaume Abington, mort en 1659, a publie
d<:s Obieroalioni sur l'histoire et un livre de
, bous le litre de Castora (Londres,
1635).
ABINGTON [Françoise), actrice anglaise,
née eu 1731, morte en 181?». Elle débuta au
théâtre do Huymarket en 1759 et se fit ap-
Lua de trente ans sur les
théâtres <le Dublin et a>a Londres.
ABLNTZIS, peuplade tartare de la Russie
d'Asie (gouvernement de Tomsk). Les Abîm-
ais, dont le DOin '• lût tartare qui
(m pèret habitaient autrefois sur I
la la Toina ; refouléa par l--s Teleoutes,
ils vinrent s'établir h l'endroit ou les i
unt bàu depuis lu ville de Kouznetzk. 1mm-
ses en plusieurs tribus, ils cultivent a
0 oupent de chasse et se livrent à
ABOR
l'exploitation du minerai de fer, qu'ils puri-
fient et qu'ils vendent sans l'avoir façonné ;
ils font aussi le commerce des fourrures.
ABIOC, fils du grand prêtre Aaron. Il fut
dévoré par les flammes avec son frère Na-
dab, l'an 1490 av. J.-C.
ABISTA. V. Avesta, au Grand Dictionnaire.
AB1STEK, livre sacré des Parses, qui au-
rait été envoyé du ciel au patriarche Abra-
ham.
AB1ZENDEGAN1 (fontaine de vie), fontaine
fabuleuse, située dans une région inconnue,
et dont l'eau, suivant les Orientaux, donne
l'immortalité.
ABLABIOS ou ABLAB1US, poète grec, qui
ïivail vers la fin du ivc siècle de notre ère.
{/Anthologie grecque nous a conservé de lu»
quelques épigrammes, qui ne sont pas même
complètes.
ABLANA, nom d'une puissance céleste, sui-
vant les basilidiens, sectaires du commence-
ment du iic siècle.
ABLAVIUS ou ABLAB1US, préfet du pré-
toire sous Constantin, mort en 350.11 avait
été désigné par Constantin pour servir de
conseil à Constance ; mais celui-ci le contrai-
gnit à quitter la cour et à se retirer en Bithy-
nie. Peu de temps après, Constance, qui
redoutait l'influence d Ablavius, le fit mettre
à mort pendant qu'il lisait une lettre dans la-
quelle ce prince feignait de vouloir l'associer
à l'empire.
ABLÉC1HOF (Alexandre), écrivain russe,
né à Moscou en 1784. Il suivit d'abord la
carrière militaire et devint officier d'état-
major. Ensuite il se mit à écrire un assez
grand nombre d'ouvrages qui n'eurent qu'un
succès peu éclatant. Mais il est connu par
une pièce de théâtre intitulée le Meunier,
opera-coraique ou vaudeville vraiment natio-
nal, qu'on joue encore et qui attire toujours de
nombreux applaudissements.
AlU.FHl S, nom d'un Troyen tué par Anti-
loque, fils de Nestor et d'Eurydice.
ABUS, bourg et comm. de France (Seine-
et-Oise), canton de Dourdan, arrond. et à
14 kilom.de Rambouillet; 930 hab. Dans la
nuit du 7 au 8 octobre 1870, un escadron du
16e régiment de hussards prussiens ayant été
surpris à Ablis et presque détruit" par des
francs-tireurs de Paris , le 9 octobre les
Prussiens revinrent en force et brûlèrent le
village, qui fut presque anéanti.
ABNELECTEN s. m. (a-bné-lè-ktènn). Nom
donne à l'alun par les alchimistes.
A li NE R, rabbin espagnol qui, après avoir
exercé la profession médicale à Valladolid,
se convertit au christianisme et prit le nom
d Alphooie d« BurCoi. Après sa conversion,
il écrivit en hébreu une réfutation du Mil-
chamotk Basem du rabbin Quinchi, livre qui
était dirigé contre les chrétiens. Abner mou-
rut en 1346.
ABML, nom d'un dieu adoré à Nisibe, an-
cienne ville de la Mésopotamie.
AB.NOBA, nom ancien de lamontasne de la
foréî ^ "'"* ' '-- Romains y élevèrent un
LÏuple à Diane Abnoba, et Tacite y plaçait
la source du Danube.
* ABO, ville de la Russie d'Europe.— La po-
population de cette ville est aujourd'hui de
20,000 hab. Elle a longtemps possédé une uni-
versité, fondée en 1640; mais depuis le grand
incendie de 1827, l'université d'Abo a été
transférée à Helsingfors. On y remarque une
belle cathédrale, bâtie au xvie siècle; plu-
sieurs gymnases ou collèges, une cour d'ap-
pel, un chantier de construction et un port
de commerce assez important. On désigne
sous le nom de paix d'Abo le traité qui fut
conclu dans cette ville, en 1743, entre la
Russie et la Suéde.
ABOBAS, nom que les anciens Persans,
suivant Hesychius, donnaient k Adonis. Abo-
bas est un mot qui paraît appartenir à la
langue des Assyriens.
ABOBBA s. f. (a-bo-bra). Bot. Plante grim-
pante, de la famille des cucurbitacées, dont
une espèce, Vabobra viridi flore, est une plante
d'ornement qui atteint jusqu'à 5 mètres de
hauteur.
* ABORDAGE s. m. — Encycl. Mar. Les
abordages ou collisions figurent au nombre
des sinistres maritimes les plus fréquents. De
1859 à 1868, le chiffre des abordages relevés
uniquement sur les côtes d'Angleterre est de
8,759, et le chiffre des navires perdus à la
suite de ces abordages, de 7,454, c'est-à-dire
que dans la plupart dea cas les deux navires
avaient sombré. De isg7 à 187 1, on acompte,
en pleine mer, 11,021 abordages qui ont causé
de. avaries a 5,412 navires et la perte totale
de 854 autres. Les causes ordinaires de ces
sinistres sont : un \ irement de bord manque,
lu manque d'espace, la brume, l'absence de
signaux de nuit, le manque d'expérience ma-
i itime, le manque de prévoyance, une erreur
du pilote ou du capitaine, l'inobservation ou
l'interprétation inexacte des règlements, la
ence de la veille au bossoir; un grand
nombre Sont considères comme étant le ré-
sultat d'accidents inévitables.
Dana le but d'éviter ces sinistres, autant
qu'il est po sible, divers règlements on l été
adoptés en France et en Angleterre. 1
résumé* dans la loi internationale de 1862,
ABOR
mise en vigueur le 1er juin 1863, et d'a-
près laquelle tout navire à vapeur en mar-
che doit porter au mât de misaine un feu
blanc, visible par une nuit sombre a 5 milles
de distance, ayant un rayonnement uniforme
et non interrompu. Ce feu doit éclairer à
partir de l'avant jusqu'à deux quarts sur
l'arrière du travers de chaque bord. Les na-
vires doivent, en outre, avoir un feu vert à
tiibord et un feu rouge à bâbord. Les bâti-
ments à voiles doivent porter les mêmes feux,
moins le feu blanc du mât de misaine ; les
bâtiments mouillés surune rade et les bateaux
pilotes n'ont qu'un feu blanc au grand mât.
Par un temps de brume, de jour comme de
nuit, les navires à vapeur doivent faire en-
tendre un coup de sifflet de cinq minutes en
cinq minutes, les bâtiments à voiles le son
d'un cor, quand ils courent tribord amures,
et le son d une cloche, quand ils courent bâ-
bord amures; en outre, diverses manœuvres
sont prescrites dans le cas où deux vaisseaux,
naviguant sous des amures différentes, font
des routes telles qu'en les continuant, ils ris-
queraient un abordage. La règle générale
imposée aux navires ou steamers faisant
même route est de se laisser réciproquement
à bâbord, c'est-à-dire à gauche. Mais telle
est la difficulté des règlements que, sur
71 cas d'abordage examinés soigneusement
en 1863 par l'amirauté anglaise, on en a trouvé
54 dus à l'application de cette règle, et, dans
27 de ces cas, il n'y avait avant la manœuvre
aucun danger de collision. L'amirauté obtint
alors du Parlement un act aux termes du-
quel, dans certains cas prévus, 1 un des deux
navires ne doit pas changer sa route ; cette
seconde règle, admise seulement depuis 1863,
a ete aussi féconde en désastres que la pre-
mière, et l'on a trouvé qu'il y avait souvent
autant de profit à lui desobéir qu'à s'y sou-
mettre.
Parmi les abordages les plus récents, il en
est qui ont pris les proportions d'une vérita-
ble catastrophe, par le nombre des victimes.
Nous nous contenterons de rappeler : l'abor-
dage de i'Arti, steamer américain, et de la
Yesta, steamer français, dans les parages du
cap Race ; l'un des navires sombra et plus de
six cents personnes perdirent la vie (iS54);
l'abordage de V Amazon et de l'Osprey, deux
magnifiques steamers anglais, dans la Manche
(1866); la rencontre eut lieu par une nuit
très-claire, et les causes du sinistre n'ont ja-
mais été bien déterminées; enfin, l'abordage
du paquebot transatlantique français \a.Ville-
du-Haore et du Lock-Earn, dans la nuit du
22 novembre 1873; la Vil te-du- Havre, paque-
bot de 5,000 tonneaux, fut prise en travers
parle navire anglais, bâtiment à voiles con-
struit en fer, et sombra dix minutes après le
choc ; deux cent vingt-six personnes périrent.
L'enquête ne révéla, de part ni d'autre, au-
cune contravention aux règlements, aucun
manque de prudence ou d'habileté, et l'on fut
unanime, en France et en Angleterre, pour
attribuer l'abordage au trop peu de puissance
des feux ; quoique la Vilte-du-Havre eût tous
ses fanaux réglementaires allumés, le Lock-
Earn ne l'avait pas aperçue. Il est constant,
en effet, qu'en ce qui concerne les feux ce
qui existe aujourd'hui est insuffisant. S'il fait
du brouillard, les navires, des qu'ils s'aper-
çoivent, n'ont plus le temps de s'éviter, et si
les fausses manœuvres peuvent être quelque-
fois attribuées à l'inhabileté des pilotes, elles
proviennent plus souvent encore de ce que
les feux n'ont pas été vus d'assez loin pour
que les navires eussent le temps de manœu-
vrer de façon à se tenir à distance l'un de
l'autre. La difficulté sera moindre lorsque les
fanaux pourront être éclairés à la lumière
électrique, car alors les navires s'apercevront
d'assez loin pour qu'il soit possible de pres-
crire, dans le code maritime international,
certaines manœuvres obligatoires qui abou-
tiraient d'une manière sûre à un évitement
mutuel, mais le problème de la production
de la lumière électrique à bord de tous les
navires n'est pas encore résolu d'une façon
satisfaisante. Il y a encore autre chose à
faire: le nombre toujours croissant de bâti-
ments qui suivent la înèiue ligne obligera un
jour ou l'autre à faire varier 1 angle de route.
La question des dommages-intérêts à ré-
clamer, en cas d'abordage, était réglée, avant
la loi votée en 1874 par l'Assemblée nationale,
par l'article 1383 du code civil et par l'arti-
cle 407 du code de commerce, qui déclare que,
si l'abordage est du à la faute d'un des capi-
taines, le dommage est payé par celui qui l'a
cause. Si l'événement est fortuit, si 1 abor-
dage ne peut être attribue ni à l'intention, ni
à la maladresse, ni à la négligence, ni à l'im-
prudence de personne, le dommage causé
aux navires et aux marchandises est considéré
coininu avarie simple et reste a la charge des
piopnétaires ou des assureurs. On présume
toujours le cas fortuit ou la force majeure ;
c'est à celui qui prétend le contraire a établir
que le choc des navires ne provient point de
fui tune de mer. Si la cause de V abordage
reste douteuse, la réparation du dommage a
lieu à frais communs et par égales portions
par les navires qui l'ont fait et souffert (C. de
comm,, art. 407). On forme un total par l'es-
timation du tort causé à chaque navire et on
le divine île manière k en faire supporter une
I art égale a chacuu des navires heurtes.
I e dispositions ont été en partie modifiées
par li loi de 1874. qui a surtout comblé une
Importante lacune. Le ode et les règlements
ABOR
se taisaient, en effet, sur un point capital : l'o-
bligation, pour le navire qui a le moins souf-
fert et qui peut continuer sa route, de re-
cueillir les naufragés de l'autre navire. Le
ministre de la marine pouvait, il est vrai,
après enquête et sur l'avis de là commission
des nautrages, prononcer diverses peines,
telles que le blâme infligé au capitaine, le
retrait temporaire ou définitif de son brevet ;
restait en outre l'action du parquet et l'ar-
ticle 319 du code pénal, qui punit de trois mois
à deux ans de prison l'homicide involontaire;
mais tout cela était bien insuffisant. Des faUs
dénotant une inhumanité incroyable demeu-
raient forcément impunis. Ainsi, le navire
espagnol le Murillo, abordant la nuit, dans la>
Manche, le navire anglais le North-Fleetyau
lieu de secourir le bâtiment qu'il a heurté, se
dégage et fuit honteusement à toute vapeur,
tandis que les signaux de détresse du navire
abordé lui indiquent que des centaines d'êtres
humains sont en péril de mort. Il fuit, pour
éviter une responsabilité pécuniaire, espérant
que son nom ne sera pas connu, et laisse der-
nere lui plus de trois cents victimes se dé-
battre et disparaître dans la mer. En 1869, le
paquebot français Général Abbatucci est coupé
en deux par le brick norvégien l'Ediverd-
Hwid ; sans s'inquiéter des suites de V abor-
dage, le brick continue sa route. Le paquebot,
quoique ayant une large ouverture au flanc,
put faire route sur le brick, l'accoster en lui
criant de mettre en panne et d'envoyer du
secours. Celui-ci n'en fit rien ; toutefois, cette
manœuvre permit à quelques personnes de
sauter d'un bord à l'autre ; elles furent sau-
vées; les autres périrent tEvec le paquebot,
qui sombra quelques minutes après. Ainsi,
non-seulement le capitaine norvégien savait
que le paquebot qu'il avait abordé était gra-
vement avarié, mais une partie de l'équipage
et des passagers réfugiés à son bord le sup-
pliaient de secourir les malheureux restés
sur le paquebot près de couler, et il s'éloi-
gna, condamnant volontairement à une mort
certaine ceux qu'il avait lui-même mis en
péril. L'Angleterre et la France sont les
seules nations qui, jusqu'à présent, se soient
préoccupées d'atteindre ces véritables crimes
de lèse-humanité. Un acte du Parlement an-
glais, promulgué le 5 août 1873, en addition
et explication des actes précédents, contient
la disposition suivante : « Dans tous les cas
de collision entre deux navires, il sera du
devoir de chaque patron ou personne chargée
du commandement, s'il peut le faire et autant
que possible sans danger pour son propre na-
vire, son équipage et ses passagers, de rester
près de l'autre navire jusqu'à ce qu'il soit
certain que ce navire n'a plus besoin d'as-
sistance, et de prêter secours au patron, à l'é-
quipage et aux passagers de ce navire autant
que cela sera praticable et nécessaire pour
les mettre à l'abri de tout danger résultant de
la collision ; il devra donner le nom de son
propre navire, du port d'immatriculation ou
du port ou place auquel il appartient, aiosi
que les noms des ports et places de son dé-
part et de sa destination. Tout patron ou toute
personne chargée du commandement d'un
navire britannique, qui, sans motifs raison-
nables, manquera de porter secours ou de
donner les renseignements indiqués ci-dessus,
sera considéré comme coupable d'un misde-
meanor, et si le commandant est un officier
à brevet, une enquête pourra être ouverte
sur sa conduite et son brevet pourra lui être
retire définitivement ou temporairement. »
Afisdemeanor est un mot qui n'a pas d'équi-
valent dans notre langue et qui s'applique à
tout délit ou crime qui n'a ni sa définition
absolue ni sa pénalité propre dans la loi an-
glaise. Pour se rendre compte de la sévérité
de la modification introduite par les Anglais
dans leur législation maritime, il suffira de
dire que lorsqu'il y a misdemeanor la peine
prononcée peut aller jusqu'à la réclusion per-
pétuelle. '
Une disposition analogue a été introduite
dans la loi de 1874, présentée par l'unirai
Jaurès, sur la proposition de M. Farcy, et
votée par l'Assemblée nationale. Ko voici les
principaux articles :
« Art. l«r. Tout capitaine, maître ou pa-
tron qui n'aura pas eu, entre le coucher et le
lever du soleil, ses feux réglementaires allu-
mes, qui n'aura pas, en temps de brume, fait
les signaux prescrits, sera puni d'une amende
de 200 à 2,000 francs et d'un emprisonnement
de quinze jours à six mois, ou de lune de ces
deux peines seulement. S'il y a eu abordaye
et mort d'homme, la peiue de l'emprisonne-
ment pourra être portée à trois ans. L'inter-
diction du commandement, peudaut un inter-
valle de six mois k trois ans, pourra être en
outre prononcée. ■
L'innovation introduite par cet article con-
siste seulement dans la pénalité; jusqu'alors
l'inobservation d'un règlement n'était qu'une
contravention, passible seulement de & franc*
d'amende, d'apresl'article 471, g 13 du code pé-
nal, ainsi conçu : «Seront punis d'une amende
de 1 à 5 francs ceux qui auront contrevenu
aux règlements légalement faits par l'auto-
rité administrative. » Grâce à cette législation
débonnaire, on avait vu, en 1866, le lougre
les Quatre- Evangélistes négliger d'allumer
ses feux, couler un bateau de pèche, le
Jeune-Saint ■ i'ierre, et son patron ne pouvoir
être condamne qu'à 5 francs d'amende par le
tribunal de simple police de Dieppe.
1. article î de la loi établit la responsabilité
ABOU
de l'armateur; l'article 3, les conditions de
l'expertise,
■ Art. 4. Tout capitaine, maître ou patron
qui, dans le cas de naufrage ou d'abordage,
sera convaincu d'impéritie ou d'incapacité,
sans toutefois avoir contrevenu à 1 observa-
tion des lois et règlements, sera puni du re-
trait temporaire ou définitif de son brevet. ■»
. Art. 5. Tout capitaine, maître ou patron,
en cas d'abordage, est tenu d'envoyer si le
temps et sa propre situation le permettent,
une embarcation avec un ofncier, ou, à dé-
faut, un maître, à bord du bâtiment aborde,
pour s'assurer si les secours sont encore né-
cessaires, et, en cas de danger, il est tenu de
faire tout ce qui est en son pouvoir pour ve-
nir en aide au bâtiment en péril, à son équi-
page et à ses passagers. Il échange avec le
capitaine de l'autre navire les noms des bâti-
ments et des ports d'armement. Si le temps
ne permet pas de mettre une embarcation à
la mer, les deux navires doivent se te:
tant que possible l'un près de l'autre jusqu^à
ce qu'il y ait certitude qu'aucun des deux n'a
besoin d assistance. En cas d'abordage, si l'un
des navires vient à sombrer, le capitaine de
l'autre navire, après avoir fait tous ses efforts
pour recueillir tous les naufragés, doit en
outre, si Yubordage a eu lieu de nuit, sauf le
cas d'impossibilité absolue.se tenir jusqu'au
jour sur le lieu du sinistre et ne s éloigner
qu'après s'être assuré qu'il ne reste aucun
sauvetage à opérer. Tout capitaine, maître
ou patron qui, sans motifs valables, aura
manqué aux prescriptions qui précèdent sera
puni d'une amende de 300 à 3,000 francs et
d'un emprisonnement de six mois à cinq ans,
ou de l'une de ces deux peines seulement. Le
retraittemporaireoudefimtifdu brevet pourra
en outre être prononcé. Dans le cas où un
abordage aura causé la mort d'une ou de plu-
sieurs personnes, le capitaine qui sera reconnu
coupable d'avoir pris la fuite, au lieu de se
conformer aux prescriptions du présent arti-
cle, sera puni de la réclusion. »
Les articles suivants établissent dans les
arrondissements maritimes des tribunaux spé-
ciaux, composés d'un juge du tribunal de
ire instance, d'un juge du tribunal de com-
merce, du commissaire de l'inscription mari-
time, de deux capitaines au long cours et
d'un maître au cabotage, destinés à connaître
en dernier ressort de tous les délits et con-
traventions prévus par la loi. Il serait à sou-
haiter que toutes les nations maritimes adop-
tassent une législation analogue.
ABORRAS, rivière de la Mésopotamie, au-
jourd'hui Kuabour.
ABOUDAD, taureau créé par Ormuzd et les
Amschuspands. Aboudad, formé à l'origine
des êtres, contenait en lui, d'après le Zend-
Avesta, les germes de tous les êtres animés.
ABOUDJED s. m. Nom que les Arabes
donnent à leur ancien alphabet.
Abou-Ha»»an , opéra- bouffe en un acte,
paroles le MM. Nuitter et Beaumont, d'après
le livret allemand, musique de Charles-Mai ie
de Weber; représente au Théâtre-Lyrique le
11 mai 1859. Cet opéra, l'un des premiers
ouvrages dramatiques du célèbre musicien,
fut écrit à Darmstadt, en 1810, pour le théâ-
tre du grand-duc. Il est toujours fort inté-
ressant de suivre un homme de génie dans
les phases successives que parcourt son es-
prit, mais on doit constater les inégalités
étranges de cette œuvre originale. Le chœur
des créanciers d'Abou- Hassan, le duo qu'il
chante avec Fatime, la polonaise en ut ma-
jeur que celle-ci exécute, l'air d'Hassan et
l'ouverture sont des morceaux dans lesquels
on pressent l'auteur de Freischûlz et d'Oôe-
ron, à travers les harmonies confuses, non
encore assouplies, et un style heuité, qui
semblent au premier abord offrir plus de dé-
fauts que de qualités. Cette pièce a eu pour
interprètes Meillet, Wartel et M*1* Manmon.
ABOU-JAH1A, ange de la mort, chez les
musulmans.
Altni'KIR, village d'Algérie, département
d'Oran, à 12 kilom. S.-E. de Mostoganem et
à 79 kilom. O. d'Oran; 1,857 hab. , dont
1,462 Arabes de la tribu des Oulad-Malef, en
y comprenant l'annexe d'Aïn-Sidi-Cherif.
Colonie agricole établie en 1848 au lieu dit
les Trois-Marabouls, Aboukir a été constitué
en centre en 1851 et en commune à la fin de
1856; il est situé dans un bas-fond, en vue
de la plaine de l'Haïra, et dominé par le
Trek-el -Touirès. Source abondante. Dans
une colline voisine, on trouve une belle grotte,
remarquable par ses stalactites, et dont la
profondeur n'a pas encore été sondée.
ABODL-CACEM, général turc qui s'empara
de Nicée, après la bataille où périt Soliman 1*^
et lit trembler Alexis Comnêne, empereur
de Constant. nople. Mais bientôt le schah de
Perse, Melik, l'attaqua, ce qui permit a Alexis
Comnene de prendre a son tour une attitude
menaçante, et Aboul-Cacem fut mis à mort
par Melik.
ABOUL-HAÇAN-KHAN (Mirza), diplomate
et voyageur persan, né à Schiraz vers 1774,
mort à Téhéran en 1828. Après avoir sé-
journé plusieurs années dans l'Inde, il fut
rappelé en 1809 par le schah de Perse, qui
le nomma son envoyé extraordinaire près la
Porte Ottomane et l'Angleterre. Il lut en-
suite chargé de diverses missions en Russie
et en Autriche, vint à Paris en 1819 et, de
SUPPLEMENT.
ABOU
retour à Téhéran l'année suivante, fut nommé
ministre des affaires étrangères.
ABOUL-MAHACEN ( Ben-Taghry-Berdy),
historien arabe, né à Alep (Syrie); il
au xve siècle de notre ère. C'était un homme
fort instruit, qui reçut d'un sultan cire
le titre d'émir. Pendant un assez long séjour
qu'il fit au Caire, il écrivit, sous le titre de
Y mm elzahereh (les Etoiles brillantes),
une histoire de l'Egypte depuis la conquête
musulmane jusqu'en 1453. Ce grand et im-
portant ouvrage, dont on trouve un exem-
plaire manuscrit à la Bibliothèque nationale,
à Paris, a été édité et traduit en latin par
Juynboll, de Leyde. Aboul-Mahacen en avait
fait un abrégé, intitulé Maured allethafeh,
qui a été publié par Carlyle (Cambridge,
1792). Enfin, Aboul-Mahacen est l'auteur de
Menhel-el-Safy , dictionnaire biographique
qui va jusqu'à la fin de la lettre M et qui
contient de précieux renseignements, La
Bibliothèque nationale en possède aussi un
manuscrit en 5 volumes.
ABOULIOUN {Apolloniatis lacus des an-
ciens), lac de la Turquie d'Asie, dans l'Ana-
tolie, au pied du mont Olympe, au S.-O. de
Brousse. Ce lac contient plusieurs iles; dans
la plus grande se trouve une petite ville, qui
porte le même nom que le lac, et qui passe
pour être l'Apollonia des anciens.
ABOULOMRI -. m. (a-bou-lo-mri ). Nom
donné ^ar les Arabes au vautour fabuleux
que les Turcs appellent ak-baba. L'aboulo-
mri ne se nourrit que de cadavres et vit
jusqu'à mille ans.
ABOUL WEFA-AL-BOUZDJAM, astronome
arabe, né à Bouzdjan en 939, mort à Bagdad
en 998. Il est auteur d'un Almageste, qu'il ne
faut pas confondre avec celui de Ptolémée,
et où il fait usage des tangentes pour les
calculs trigonométriques.
ABor-MANSOl'R, surnommé Mouoeddje m,
astronome arabe, né en 855. Il remplit, sous
le calife Mamoun, les fonctions de i résident
du collège des astronomes et de directeur
des observatoires de Bagdad et de Damas. Il
est l'auteur de la Table vérifiée, où sont con-
signées les observations faites dans ces deux
établissements. Il composa aussi un Recueil
des vies des poêles arabes.
ABOU-OBAÏD-AL-BEK.RI , géographe et
historien arabe, né à Oroba (Espagne) en
1040, mort en 1094. Il fut vizir du roi d'Al-
meria, et il composa un ouvrage, intitulé :
les Boutes et les royaumes, où le monde est
décrit dans ses quatre parties alors connues.
ABOU-OBAID-AL-CACEM-BEîN-SALLAM,
écrivain arabe, né à Hérat, mort à La Mec-
que vers 838. Il remplit les fonctions de cadi
à Tarse et composa plusieurs ouvrages, dont
les principaux sont un Recueil de proverbes
ou d'apologuest où Scaliger a puisé ses Cen-
turies de proverbes arabes, et un Traité des
traditions prophétiques , auquel il travailla,
dit-on, près de quarante ans. La bibliothèque
de Leyde possède un manuscrit de ce traité.
ABOU OSAÏBAH, médecin arabe, né vers
la fin du xne siècle, mort en 1269. La Biblio-
thèque nationale de la iue Richelieu possède
un manuscrit de son Histoire des médecins,
où l'on trouve de curieux traits historiques
sur les médecins arabes, et des détails inté-
ressants sur leur pratique.
ABOU-RYHAN ( Mohammed-ben- Ahmed),
astronome et philosophe arabe, né à Byroun
en 971, mort en 1039. Il étudia l'astronomie
dans l'Inde pendant quarante ans et il publia
ensuite un Traité de chronologie , qui se
trouve manuscrit à la bibliothèque de l'Ar-
senal; une Géographie, une Table astronomi-
que, une Introduction à l'astrologie judiciaire.
ABOU-SAÏD MIRZA, dernier souverain de
l'empire de Tamerlan, dont il était l'arrière-
petit-fils, né en 1427, mort en 1469. Après
avoir conquis la Transoxiane, le Turkestan
et le Khoraçan, il voulut s'emparer aussi de
l'Irak et de ('Azerbaïdjan ; mais il tomba
entre les mains d'Ussun-Cassan, qui le fit
mettre à mort. II avait régné vingt ans.
ABOU TACHEFYN, roi de Tlemcen. Il ap-
partenait à la dynastie des Zyany et il com-
mença à régner en 1318. Il voulut étendre
ses possessions en s'emparant de plusieurs
provinces appartenant au roi de Tunis; mais
celui-ci appela à ;on secours le roi de Fez,
et bientôt Abou-Tuchefyn se vit assiège dans
sa capitale. Après trois ans de siège, Tlemcen
fut i^rise, et les vainqueurs d'Abou-Tachefjn
lui firent trancher la tète.
ABOU-THALEB, oncle de Mahomet, au
vie siècle de notre ère. Après la mort d'Abd-
al-Motballeb, aîeul de Mahomet, ce fut Abou-
Thalefa qui se chargea de la tutelle du futur
prophète. Il l'emmena en Syrie à l'âge de
treze ans. Plus tard, Abou-Thaleb étant
tombé dans l'indigence, Mahomet lui procura
des secours, et il recueillit sa famille après
sa mort.
ABOUSIR ou ABOU SYR, bourg de la basse
Egypte, a 40 kilom. S.-O. d'Alexandrie, sur
les bords de la Méditerranée. On y trouve
les ruines d'un temple d'Isis et une citadelle
dont la tour centrale s'aperçoit de très- loin
en mer.
* ABOUT (Edmond). — Depuis la Question
romaine, le dernier de ses ouvrages signalés
par le Grand Dictionnaire, M. E. About a
ABOU
publié : le Cas de M. Guérin (1862, in-12);
l'homme à l'oreille cassée (1862, in-12); le
Nez d'un notaire (1862, in-12), trois romans
ultra-fantaisistes ; Dernières lettres d'un bon
jeune homme à sa cousine Madeleine (1863,
;n-l2), recueil d'articles hebdomaduin-
rus dans YOpinion nationale; divers -
romans : Madeton (1863, in-8<>); la Vieil e
roche, titre général d'une série d'ouv
parus séparément et qui ite : le
Mari imprévu, les Vacances de la comtesse, le
Marquis de Lanrose (1865, 3 vol. in-8°); le
Progrès, étude de réformes sociales (1864,
in-8°); les Questions d'argent; Y Assurance
(1865, in-8°); Causeries (1865, in-12); le Turco,
{'Infâme (1S67, in-S<>); les
Mariages de province (1868, in-12); l'A b c
du travailleur (1868, in-12); Ahmet le fellah
(1869, in-S°); le Bal des artistes, le Poivre,
Y Ouverture au château, recueil de nouvelles
(1870, in-12); Y Alsace 0872, in-12). Il a, de
plus, donné au théâtre : le Capitaine Bitter-
îïn, comédie en un acte (Gymnase, 1860);
Un mariage de Pari*, comédie en trois actes
(Vaudeville, 1861); Une vente au profit des
pauvres (Odéon, 1862); Nos gens (Gymnase,
1866); Histoire ancienne (Théâtre-Frai
1868); Y Education d'un prince, proverbe tire
de son théâtre impossible (théâtre de l'Union
artistique, 1869); Retiré des affaires (Vaude-
ville, 1869). Tomes es pièces ont été écrites
en collaboration avec M. de Najac.
En 1861, lorsque le Constitutionnel passa
de nouveau sous la direction du docteur Vé-
ron, M. Edmond About fut un moment atta-
ché à la rédaction de ce journal. Il n'j él il
entré, a-t-il dit, qu'à la condition de garder
toute sa liberté; mais cette attache officielle
ne lui déplaisait pas absolument. Deux bro-
chures politiques, la Nouvelle carte de l'Eu-
rope (1860, in-8u) et la Prusse en 1860 (1S60,
in-8°), écrites par lui l'année précédente, se
rapprochaient des brochures inspirées alors
par le gouvernement. Quelques années plus
tard, il fut proposé à Napoléon III comme con-
seiller intime. Il ne s'agissait de rien moins
que d'adresser quotidiennement, ou tout au
moins hebdomadairement, au souverain de
petits rapports confidentiels sur les mouve-
ments de l'opinion publique et sur tout ce
qu'ignore généralement l'entourage des rois et
des empereurs. L'idée, renouvelée d'Haroun-
al-Raschid, qui allait, sous des déguisements,
écouter ce que disaient de lui ses sujets, n'é-
tait peut-être pas mauvaise pour Napoléon III ;
mais était-ce bien à M. About de se charger
de son exécution? Il ne voulut pas être seul
et il essaya de déterminer Prévosl-Paradol à
partager sa tâche. Prévost-Paradol refusa;
il a, plus tard, écrit à ce sujet une petite
page fort spirituelle : « M. Abuut, dit-il, a été
longtemps et était naguère encore imbu de
la doctrine de la souveraineté du but, et plus
que bienveillant pour le gouvernement per-
sonnel. Démocrate ardent et convaincu, quoi-
que brouillé dès ses premiers pas avec le parti
démocratique, plein de confiance dans la puis-
sance et la bonne volonté d'un seul, admet-
tant volontiers l'existence d'une sorte de gé-
rant qui exercerait pendant la minorité intel-
lectuelle du peuple français une dictature
bienfaisante, M. About portait dans ce genre
de chimères une bonne foi dont ses amis pou-
vaient seuls connaître la mesure, car ses ad-
versaires et tout le public lui trouvaient trop
d'esprit pour croire une telle erreur très-sin-
cère. Pour moi, je n'ai pas oublié (il me par-
donnera, je l'espère, cette indiscrétion inof-
fensive et tout à sa louange) le jour, déjà
bien éloigné, où il me proposa, avec une ami-
cale candeur, de venir travailler à huis clos,
avec lui et une troisième personne, au bon-
heur public. Mais l'esprit a ses droits, quoi
qu'on en dise; il réveille tôt ou tard le juge-
ment, et cette bizarre erreur de M. About ne
pouvait durer toujours. » Ses fonctions oc-
cultes de conseiller intime furent, en effet,
très-éphémères; après quelques rapports, il
s'en tint là. Entré a YOpinion nationale, qui
faisait une sorte d'opposition dynastique à
Napoléon III en prenant son point d'appui
au Palais-Royal, il attira au journal un aver-
tissement par un simple article d'art, à pro-
pos du porkrait du prince Jérôme-Napoléon
par Flandrin, article où, tout en appelant ce
prince un • César déclasse,» et peut-êire
même parce qu'il le désignait ainsi, il posait
en réalité la candidature du cousin à la suc-
cession de l'empereur. Nous avons reproduit
cette page, qui méritait d'être conservée, dans
la biogiaphie du prince Napoléon. M. 11-
! mond About n'en continuait pas moins d'être
bien en cour. Décoré en 1858, il fut fait offi-
cier de la Légion d'honneur en 1867.
Au moment de la déclaration de guerre, il
était en Alsace, à Saverne, et collaborait
activement au journal ie Soir, auquel il en-
voya de visu les plus pathétiques récits de
l'invasion» Tout homme d'esprit qu'il est,
M. About avait pu se méprendre tant que
dura l'Empire; mais, en Voyant l'Alsace
■ noire de Prussiens, > le libéral et le pa-
triote ant en lui. Il pouvait alors
se rail:er franchement a la Republique,
comme il l'a fait depuis; il hésita, et, après
avoir eu une foi si confiante en la durée de
l'Empire , il commit la faute de croire à.
l'avenir de l'ortéanisme. Son erreur fut heu-
reusement de peu de durée; elle n'attend. t
même pas pour se dissiper que les m<
de l'Assemblée réaction nuire de Ver
eussent ete entamées. Il faut rendre cette
ABOU
17
ue, si tant d'autres ont
ndemaîn du 21 mai 1ST3,
3ues-ut
ouverts à la \ ■■■ •- ant ces deux
à jamais mémorables. C'est l'a
ir du principe républicain d'ara
peu à peu à lui tout ce qu'il y a de
s, et ce ne fut pas pour lui un mince
profit, b . î la réaction allait, par
deux fois, entrer si violemment en cani; a
que d'avoir acquis cette plume si alerte. Il
suffirait d'en prendre pour juges ses adver-
saires et de s'en rapporter a leurs r
i as. M. About fut des lors l'objet d- s
plus pei aques, surtout de la part
de la faction orléaniste , qui avait cru un
moment pouvoir compter sur lui, et dont
le désai l'être un
ible. En août 1S73, le directeur du
Journal de Paris, M. Hervé, ayant reporté
certains propos qu'il affirmait avoir été tenus
par M. About chez un prince de la m
d'Orléans et que son adversaire niait 6n
?uemeut, il s'ensuivit un duel, où M. About
ut blessé légèrement. C'est qu'on lui rappelait
là, en les exagérant encore, des opinions avec
lesquelles il n'avait plus rien de commun.
Dès te mois de mai 1872, abandonnant le
Soir, qui était passé au bonapartisme , et
doublement êda ré, sur l'Empire ptr le
sastres de l'invasion comme sur la possibilité
d'une restauration monarchique par La
nion et les querelles byzantines de l'As
blée nationale, il avait pris la direct!
A7A*e siècte, journal qui se déclarait franche-
ment républicain et qui est resté fermement
fidèle à sa devise.
Quelque temps auparavant, M. Edmond
About s'était vu en butte aux lracasser.es du
prince de Bismarck, à propos d'article:
triottques parus autrefois dans le Soir, un
peu après la guerre. En septembre 1872,
comme il était allé à Saverne, où il possède
tprlété, il fut tout à coup arrêté et in-
carcèréàStrasbourg. l'n m Lavait
été dëcernécontreluidèsle mois de novembre
1871, pour a'.oir revendique en faveur de la
France le droit de reprendre l'Alsace et la Lor-
raine. Aux termes de l'article SI du code ;
de l'empire allemand, est, en effet, réputé
pable de haute trahison et puni de la réclusion
à perpétuité ou de la détention à perpétuité
dans une forteresse tout individu • qui aura
entrepris d'incorporer par violence le terri-
toire ae la Confédération, en tout ou en partie,
à un Etat étranger ou d'en détacher par vio-
lence une partie. » M. About fut néanmoins
relâché, après huit jours de détention. Le juge
d'instruction de Strasbourg décida que, pour
qu'il y eût ciiine.il fallait une tentative sépara-
tiste et non un simple vœu; mais
persistant dans son interprétation, ne la
proie qu'a regret. Cela peut servir d'avertis-
sement à quiconque, après avoir émis un vœu
pour le retour de l'Alsace à la France, i t
tenté de s'aventurer sur le territoire allemand.
M. About a consigné tous les détails de cette
affaire dans son livre YAlsace, en y joignant
les observations qu'il avait faites durant son
:>.- et de patriotiques tableaux des popu-
lations, allemandes malgré elles.
M. Edmond About n'écrivit d'abord qu'asseï
rarement et seulement sur des questions de
politique générale dans le journal d<
était le directeur, et qui tout d'un coup, après
le ii mai 1873, devint une des feuilles répu-
blicaines lues avec le plus de ferveur. Un des
actes qui lui font honneur fut de prov quer
une souscripiion pour l'érection d un monu-
ment à Paul-Louis Courier, sur la pli
blique de Véretz. M. About nrOQi
casion de l'inauguration de «••• moi
(juillet 1876), un excellent dis ours dirigé
surtout contre l'envahissement du clergé; en
cela, il ne faisait qu'affirmer un- fois de plus
les opinions de toute sa vie, car s'il est un
mérite qu'on ne puisse enlever à l'auteur de
Rome contemporaine et de la Question romaine,
c'est d'être resté obst némenl nxo sur le ter-
rain anticlérical. Après le 16 mai 1877 et la
prorogation, puis la dissolution de la Cham-
bre, M. Edmond About entreprit contre le
cabinet de Bro0*lie et en faveur des 363 une
campagne qui sera l'honneur de sa cai
de journaliste. Pas un de ces articles si bril-
lants,, iolides de fond, d une sin-
cérité si entraînante et si communicative, qui
n'ait fait sensation. Ce fut un régal pour ceux
qui 3e Lettres d'un
ton jeune homme de voir cette fois ta malice
et la verve railleuse mises au service du bon
droit et de la vérité. M. Edmond a
cruel, m d ■ il ex si a b -
rences inoffeo Ivea, à Le g er -iur.tuelle-
meut sous un éloge ironique; quelque
de ses mots, s'ils ont été compris, ont dû étrt
bien amers à ceux qu'il contraignait de les
avaler. Un des succès de la politique du
16 mai et de la chasse aux journaux i ■
cuinsaélé de forcer lo* écrivains à sur^
leur plume, ;v r*p rendre une CnOSfl
avuient presque oubliée depuis L'Empire
de tOUl
entendre finement ce qui serait périlleux a
dire. M. Edmond Abuut est depuis longtemps
maître en cet art, mua il n«j I avait
jamais mieux prouvé. Cette
l'a placé au premier rang des polemUt-
ptiques.
ABOCT1Q {Abotis des anciens), ville do la
i8 ABRA
haute Egypte, à 20 kilom. S.-E. de Syout,
à 350 kilom, S. du Caire. Evêobé copte ; cul-
ture importante de pavots, pour ht prépara-
tion de l'opium.
ABOCZAEARIA, nom de Hakem, divinité
des Druses, dans sa septième incarnation.
A80VILLE (Auguste-Ernest, vicomte d),
homme politique, ne à Paris en 1819. Il est
fils d'un général d'artillerie qui fut pair de
France. Lorsqu'il eut terminé ses études au
collège Rollin, il se prépara pour l'Ecole po-
lytechnique, où il entra à vingt ans, passa
ensuite à l'Ecole d'application de Metz, d'où
il sortit le premier de sa promotion (1841), et
fut alors nommé lieutenant d'artillerie, tj'é-
tant marié, il donna sa démission d'officier,
alla habiter sa terre de Rouville, dans le
Loiret, s'occupa d'économie agricole et pu-
blia des articles dans les Annales fores-
tières, dans l'Annuaire des agriculteurs de
France, etc. M. d'Aboville était depuis 1858
maire de Glux, dans la Nièvre, lorsquen
1861 il donna sa démission, dans le but de
protester contre l'attitude du gouvernement
dans la question italienne, et il s'associa, à
la inème époque, aux plaintes des cléricaux
au sujet de la circulaire de M. de Persiguy
sur la société de Saint-Vincent-de-Paul. Eu
1869, il fut nommé président du comice agri-
cole de Pilhiviers. Lors des élections du
8 février 1871, M. d'Aboville fut élu par
32,309 voix députe du Loiret à l'Assemblée
..aie. Il alla siéger dans le groupe des
légitimistes et des cléricaux, vota pour la
paix, fut un des signataires de la proposition
d'abrogation des lois d'exil, se prononça pour
Ja loi sur les conseils généraux, contre le re-
tour de l'Assemblée à Paris, pour la pétition
des évêques, et vota fréquemment contre le
gouvernement de M. Thiers, qu'il contribua
à renverser le 24 mai 1873. M. d'Aboville ap-
puya toutes les mesures réactionnaires pro-
posées par le gouvernement de combat, dans
ir d'une restauration prochaine de la
monarchie de droit divin. Cet espoir ayant
été déçu, il refusa de voter pour le septen-
nat (19 novembre 1873), contribua au renver
sèment de M. de Broglie (16 mai 1874), mais
n'en continua pas moins k donner son adhé-
sion a tous les projets du gouvernement hos-
tiles à la liberté, et repoussa la demande de
dissolution faite par M. de Maleville. Le
25 février 1875, il vota contre la constitution
républicaine, puis il appuya la loi sur l'ensei-
gnement supérieur demandée par le clergé.
A diverses reprises, il prit la parole, notam-
ment sur le travail des enfants dans les ma-
nufactures, sur sa proposition relative au
compte rendu des séances, sur l'organisation
de l'armée, sur les nouveaux impôts, sur l'a-
mélioration du sort des sous-officiers, sur le
volontariat d'un an. Après la dissolution de
l'Assemblée, M. d'Aboville a pose sa candi-
dature au Sénat dans le Loiret(20 fev. 1876),
n'a point été élu.
ABRACAX ou ABRAXAS, nom que les basi-
, secte hérétique du ne siècle, don-
naient a l'Etre suprême. Les lettres de ce
nom en caractères grecs , prises chacune
pour un chiffre, formaient le nombre 365,
égal au nombre de jours de l'année, d'où l'at-
tribution par les basilidiens de trois cent
soixante-cinq vertus à des dieux inférieurs
dépendant d'Abracax et présidant aux trois
cent soixante-cinq cieux. Ce nom inspirait
un grand respect; c'est de lui qn'ont été for-
més les mots abracadabra et abracalan, ter-
mes mystiques auxquels on attribuait des
propriétés merveilleuses. V. abracadabra et
abhacalan, mi Grand Dictionnaire,
Selon Suumaîse, Abracax ou Abraxas était
un dieu égyptien, représenté sous la ligure
d'un roi ayant des serpents pour pieds, re-
■■, un bouclier d'une main,
un fouet de l'autre; quelquefois aussi sous la
figure d'Anubifl ou sous celle d'un lion. Il
existe dans les cabinets de médailles beau-
coup de plaques ou pierres graves , sur lès-
es t ligure Harpocrate, lils d'Isis et
: sur un lotus et armé d'un fouet,
. inscription Abraxas, d'où ces médailles
ont reçu 1 1 dénomination commune d 'abraxas.
V. ce dernier mot, au Grand Dictionnaire.
D'apri ùnt Ji &me et beaucoup d'autres,
Abracuxe&t le même que le Mithraues Perses.
ABRACHALEUS s. m. { a- bra-ka-lé-uss ).
Asiron. quelques astronomes
■ ! toile Poilux, dans la constella-
I aux.
ABRADATE, gouverneur de la Susiane vers
550ii'- I ' tué dans un eombat con-
mné dans a
' . ■ t il eut i ■ feu ■!■■ i i
>ire se trouve dans le même ou-
vrage.
ABRAHAfl, roi d'Yémen et d'Ethiopie au
vio sièi le< D aprè ; une Mirate du Coran, m-
■ surate de VJSléphant, Abrahab forma
■
<iit ii La Mecque, monté sur un éléphant;
rer dans lu vil
i a terre et «'endormi
■ : ■
i c fondement d'une èi e parti-
■
respond ■ l'an ^vi de l'ère vuïg ■
Miruhuin cl le* Irola jvunea l< • ■ lie- -
■ ■ i ■ i \ atic m), B
■ i présenté Abraham prosterné de*
ABRA
trois jeunes hommes à qui il a donné l'hospi"
talité et qui, d'après la Bible, sont trois an-
ges ayant pris la figure humaine. Ils annon-
cent au patriarche la destruction de Sodome
et de Gomorrhe, et, sur la prière de celui-ci,
ils lui promettent que ces villes seront épar-
gnées si on y trouve dix justes. Par la porte
entrouverte de la cabane en bois devant la-
quelle se trouve Abraham, on aperçoit Sara
qui se cache et paraît écouter. Au fond du
tableau se déroule un paysage montagneux.
Abraham (vision d'), fresque par Raphaël
(Loges du Vatican). Dans le haut de la com-
position, l'artiste a représenté, au milieu d'un
nuage et appuyé sur deux anges, Jéhovah
montrant de la main gauche les étoiles et di-
sant a Abraham agenouillé : ■ Tu auras un
fils; compte les étoiles si tu peux; ta posté-
rité sera plus nombreuse encore. • Abraham,
les bras écartés, avec un geste qui indique
la surprise, suit du regard le coin du ciel où
l'on voit briller les étoiles. La puissante tête
de Jéhovah, avec sa vigoureuse chevelure
et sa longue barbe, est d'un grand caractère.
La figure du patriarche, vue de profil, ex-
prime bien l'etonnement. A droite, on voit
une sorte d'autel en rocher, d'où s'échuppeut
des flammes; à gauche, on aperçoit la ca-
bane en planches d'Abraham.
Alirabam renvoyaut Agar, tableau du Guer-
chin ; au musée de Milan. Excite par sa
.femme Sara, le patriarche prit la détermina-
tion de chasser de chez lui son esclave Agar
et le fils qu'il avait eu d'elle, et de les envoyer
errer dans le désert, après leur avoir donné
du pain et une outre d'eau. Le Guerchin a re-
présente le vieillard coifife d'un turban, re-
poussant d'une main Agar et lui indiquant
de l'autre le chemin qu'elle doit suivre. Agar
saisit le jeune Ismaël, qui appuie la tête sur
sa poitrine en pleurant. Derrière Abraham,
vue de profil, se trouve Sara, qui montre une
joie cruelle à la vue des infortunés qu'elle
vient de faire chasser odieusement. Ce ta-
bleau aux tètes expressives, aux belles dra-
peries, est exécuté avec beaucoup de soin
et passe pour un des chefs-d'œuvre de l'ar-
tiste.
Abrabaiu (sacrifice d'), tableau de Rem-
brandt; au musée de l'Ermitage, à Saint-Pé-
tersbourg. Sur des morceaux de bois amon-
celés eu forme de bûcher, Abraham tient par
la tête, qu'il couvre de sa main, son fils
Isaac, lié et nu. De l'autre main, il va l'é-
gorger avec un couteau tiré de. sa gaîne,
lorsque le couteau lui échappe. Il détourne
la tè;e et aperçoit un ange qui lui serre for-
tement le bras et lui ordonne, au nom de
Dieu, de ne pas tuer son fils. Tout est remar-
quable dans ce tableau, le saisissement causé
par l'ange dans l'âme du patriarche, l'adresse
avec laquelle, pour éviter une expression
trop difficile à rendre, le peintre a caché le
visage d'isaac, enfin la magie de la couleur
et ces puissants effets de lumière dont Rem-
brandt avait le secret.
Abrabam (sacrifice d'), tableau de Teniers;
au musée de Vienne. Le célèbre peintre fla-
mand a pris pour sujet de sa toile le moment
où Abraham, après avoir reçu de l'ange l'or-
dre de ne pas immoler son fils, a déposé sur le
bûcher dressé un bélier, que ses cornes rete-
naient attaché par des épines. Le patriarche
agenouillé tient par les épaules son jeune fils,
qui lui-même se tient agenouillé devant le bû-
cher, dont la forme est celle d'un autel en
pierre, au bord duquel on remarque un encen-
soir. Teniers a donné à Abraham une sorte de
robe de moine, et Isaac est vêtu d'une che-
mise de toile, d'une culotte à crevés et de
bottes à retroussis. Malgré ce qu'il y a de
choquant dans cet anachronisme des costu-
mes, ce tableau, dont les figures sont de
grandeur demi- nature, est fort remarquable
par l'éclat du coloris, l'entente du clair-ob-
scur, le fini des détails et la naïveté des
tètes.
ABRAHAM, hérésiarque du ix(1 siècle. Il est
l'auteur de la secte des abrahamites , qui
niaient la divinité de Jésus-Christ.
ABUAHAM, empereur des Maures d'Afri-
que, au xne siècle. Un maître d'école nommé
Abdalla Bébrébère entreprit de le détrôner;
une bataille fut livrée et Abraham lut vaincu,
prit la fuite et se précipita avec sa femme
dans la mer. Mais ce fut Abdelmoumen, gé-
néral «l'Abdalla, qui recueillit le fruit de la
victoire et s'empara de l'empire.
ABRAHAM, juif portugais du xvi« siècle,
joignit à Tobie Atliias pour traduire la
Bible en espagnol. Cette version, aujourd'hui
très-rare at très-recherchée, avait pour ti-
tre : Biblia en lengua espa/iola, traducida de
ad ra origen hebrnica, por muy exce-
lentes letrados (Ferrura, 1553, in-fol.).
ABKAHAM , patriarche arménien , né en
Cilicie an 1673, mort dans le Liban en 1749.
du patriarcat de 6is, il fut nommé
évéoue de rrébizonde et alla prêcher le ca-
tholicisme à Alep. La persécu t'obligea
■ mi dans le Liban, où il fonda, avec
le di i ipias qui l'avaient accompagné, un
monaatère( En 1742, il fit un vovage a Rome
et fut nomme patriarche de Cilicie.
ABRAHAM (Emile), auteur dramatique, né
i Paria en [833. Il a collaboré à diverses
feuilli ,!/■'. .,,'(•, nu Petit
journal, où 1 a été chargé de la oi
théâtrale, puis il ust devenu secrétaire gêné-
ABRA
rai du théâtre de la Porte-Saint-Martin.
M. Abraham s'est fait connaître par un assez
grand nombre de petites pièces de théâtre,
qu'il a composées soit seul, soit en collabo-
ration avec Jules Prével, Adrien Marx, Hu-
got, Joltrais, Potier, Guillemot, Grange,
Monnier, Lucas, etc. Nous citerons, parmi
ces pièces : Y Somme entre deux âges (1362),
opérette; le Lorgnon de l'amour (1864), co-
médie; Chapitre V (1863), vaudeville ; Cette
bonne Af"ie Cracovert (1864), vaudeville; la
Nuit de la mi-carême (1864), opérette; Un
drame en l'air (1865), bouffonnerie musicale;
les Parents de province (1865), vaudeville;
l'Amour d'une ingénue (1866), vaudeville;
Y Avenue des Soupirs (1S66), vaudeville; Ni'
caise (1867), pièce en un acte; le Prince Toto
(186&), vaudeville; le Train des maris (1868),
opérette ; Tn l'as voulu, opérette en un acte,
avec Prével (1869); les Petits crevés (1867),
avec Flan ; les Croqueuses de pommes, avec
Grange; la Cruche cassée, avec Lucas, etc.
Citons encore de lui : les Acteurs et les ac-
trices de Paris, biographie complète (1861,
in-12).
ABRAHAM A SANCTA-CLARA , prédicateur
allemand, né en Souabe en 1642, mort en
1709. Son vrai nom était Ulric Megcrie- Il
entra dans l'ordre des Augustins déchaussés
et fut appelé à Vienne en 1669, comme pré-
dicateur de la cour. Outre ses sermons, où, à
travers de nombreuses bizarreries, on trouve
beaucoup d'imagination et de verve, on lui
doit divers écrits publiés sous des titres bur-
lesques, tels que : Cave bien remplie où l'âme
peut boire des bénédictions; Epicerie spiri-
tuelle; Chapelle de mort bienmeublée, etc.
ABRAHAM-BEN-DIOR ou DAUD le Lé-
vite , sut nomme llariiou (l'uiné) , rabbin ,
né à Tolède, mort vers 1180. Il était prévôt
de la synagogue de Pesquera. Il composa un
livre intitule Sepher Makkabbala, qui con-
tient la chronologie et la généalogie des pa-
triarches, princes et docteurs de la nation
juive depuis Adam jusqu'au rabbin Ben-
Megas-Hallevi, mort en 1141.
ABRAHAM -BEN -DIOR ou DAUD le Lé-
Tiie, surnommé Haaclienî (le jeune), rabbin
qui mourut à Pesqueia en 1199. Il composa
des Hassagolh (Animadversiones) contre Eb-
byra et Maimonide.il a, en outre, laissé le Li-
vre des âmes aériennes, recueil de décisions
juridiques; un Commentaire sur le livre Jet-
zira, ouvrage cabalistique, imprimé à Man-
toue (1540, in-4°); une Explication de quel-
ques livres du Talmud, qui se trouve dans le
Talmud babylonien imprimé à Venise en
1530.
ABRAHAMS (Nicolas-Christian), archéolo-
gue danois, né à Copenhague en 1798. Lors-
qu'il eut terminé ses classes, il étudia le
droit et les langues vivantes, puis se mita
voyager. Apres avoir parcouru l'Allemagne,
la Puisse, l'Italie, il se rendit en France et
resta longtemps à Paris, où il apprit ii fond
notre langue et fit des recherches littéraires.
De retour à Copenhague en 1828, M. Abra-
hams se fit recevoir maître es arts, puis il
fut nommé successivement dans cette ville
lecteur (1829), professeur de langue et de
littérature française (1832) et professeur
d'allemand (1839). Il abandonna ensuite l'en-
seignement pour devenir notaire à Copenha-
gue. Nous citerons, parmi ses ouvrages : De
Èoberli Waei carminé quod inscrièitur Bru-
tus (Copenhague, 1828, in-12); Description
des manuscrits français du moyen âge, de la
bibliothèque royale de Copenhague (Copenha-
gue, 1844, in-4°), ouvrage écrit en français
et qui lui a valu, en 1847, la croix de la Lé-
gion d'honneur; Grammaire française (1845);
Ba/thasari Castilionei aulici liber tertius
secundum veterem versionem gallicam (1848,
in-40), etc.
ABRAHAMSON (Werner - Jean - Frédéric),
écrivain danois, né en 1744, mort en 1812. On
lui doit un Becueil de chants danois du moyen
àye (Copenhague, 1812, 5 vol. in-4°), publié
en collaboration avec Nyerup et Rahbek.
ABRA1ACHE, nom d'une puissance céleste,
suivant les basilidiens, sectaires du commen-
cement du ne siècle.
ABRAM (Nicolas), jésuite, né à Xaronva), en
Lorraine, en 1589, moi t à Pont-à- Mousson eu
1655. Il était professeur de théologie dans
cette dernière ville. Ou a de lui des commen-
taires sur Y Enéide et sur le troisième livre
des Oraisons de Cicéron. On lui doit aussi :
Pharus Veteris Testamenti , sive sacrarum
quiBstionum libri X V (Paris, 1648, in-fol.),et
quelques autres ouvruges.
* ABRANCHES. — Encycl. L'ordre des
abranches Comprend les espèces qui n'ont au-
cun organe de la respiration apparent à l'ex-
térieur et qui paraissent respirer, les unes,
comme les lombrics, par la surface entière
do leur peau ; les autres, comme Les sangsues,
par des cavités intérieures. La plupart des
annôlides abranches vivent dans l'eau ou
dans la vase, d autres dans la terre humide;
les uns sont pourvus de suies servant au
mouvement ; Us forment tu ftuuillo des abratt-
étigéres; les autres en sont dépourvus
et constituent la famille des abranches sans
soies.
La famille des flôrancAes sétigères, ou pour-
vu . de Boie , renferme doux genres : i« les
lombrics t connus do tout le motide sous le
nom de vers de terre. Ces animaux soin ca-
ABRE
ractérisés par un corps long, cylindrique, di-
visé par des rides en un grand nombre d'an-
neaux, et par une bouche sans dents. Us man-
quent d'yeux, de tentacules, de branchies et
de cirrhos ; un bourrelet sensible, surtout au
temps de 1 amour, leur sert à se fixer l'un à
l'autre pendant la copulation. A l'intérieur,
on leur voit un intestin droit, ridé, et quel-
ques glandes blanchâtres vers le devant
du corps, qui servent à la génération. 11 est
certain qu'ils sont hermaphrodites ; mais il se
pourrait que le rapprochement servît à les
exciter à se féconder eux-mêmes; 2° les
naides ou naîs, second genre de la famille des
abranches sétigères, qui ont le corps allongé
et les anneaux moins marqués que les lom-
brics. Ces espèces vivent dans des trous
qu'elles creusent dans la vase, au fond de
1 eau, et d'où elles font sortir la partie anté-
rieure de leur corps, qu'elles remuent sans
cesse. Quelques-unes portent à la tète des
points noirs que Ton peut prendre pour des
yeux (Cuvier).
La seconde famille de la classe des abran-
ches, c'est-à-dire celle des abranches sans
soies , comprend des annélides dépourvus
d'appendices locomoteurs. Elle se divise en
deux grands genres : les sangsues, le genre
dragonneau. V. ces mots, au Grand Diction-
naire.
ABRANT (Jean-Alexandre), écrivain fran-
çais, né à Colombier (Haute-Saône) le 27 dé-
cembre 1825. Destiné par sa famille à la car-
rière ecclésiastique, il fit ses études au sé-
minaire, où il acquit peu à peu la conviction
que la soutane et le chapeau à trois cornes
satisferaient médiocrement ses goûts. Il vou-
lut néanmoins tenter la vocation jusqu'à la
fin et ne s'arrêta dans cette voie qu'après
deux mois de théologie. Pendant tout son
cours de philosophie.il avait déjà trouvé
fort bizarre, nous mettons les doctrines à l'é-
cart, qu'on lui eût fait passer sept années à
s'assimiler tant bien que mal la langue de
Virgile et de Cicéron, pour le faire tomber
ensuite brusquement dans l'idiome burlesque
des scolastiques du moyen âge. On emploie-
rait exactement le même procédé en en-
voyant un jeune homme, qui aurait appris son
français dans les salons les plus académiques
de la capitale, perfectionner cette connais-
sance dans un hameau de la basse Bretagne
bretonnante. Ce n'est qu'une question de
forme, sans doute, mais qui a bien son im-
portance. En théologie, ce fut bien autre
chose : quand, dès les premières leçons,
M. Abrant se fut rendu compte d'une doctrine
religieuse qui ne présentait d'autre caution
que celle d'un apôtre ou d'un saint quelcon-
que, fût-ce Thomas l'incrédule, il renonça à
l'espoir, à l'ambition de porter un jour des
bas violets, ce rêve caressé de tant d'ima-
ginations ecclésiastiques, se fit recevoir ba-
chelier à Besançon et entra dans l'enseigne-
ment de province. Deux ans après, il vint à
Paris, donna des leçons et fut mis par le ha-
sard en rapport avec M. Larousse (1852),
qu'il n'a pas quitté jusqu'à la mort prématu-
rée de cet intrépide travailleur.
M. Abrant n'a pas cessé de fournir au
Grand Dictionnaire une collaboration des
plus actives, depuis le commencement de la
lettre A jusqu'à la fin de la lettre Z. C'est lui
qui a rédigé tous les articles sièges, batailles,
traités, ainsi qu'un assez grand nombre d'ar-
ticles importants de littérature ou d'histoire.
On lui doit de plus quelques publications du
domaine de l'enseignement : Cours de style
épistolaire (2 vol. in-12, Boyer et Cie); le
Panthéon de la Fable (i vol. in-12 de 400 pa-
ges, Boyer et Ci''), ouvrage où se trouvent
réunis les chefs-d'œuvre de l'apologue dans
tuus les temps et dans tous les pays, etc.
Alt R A MES (don José, marquis d'), seigneur
portugais, ne en 1784, mort à Londres en 1827.
Apres avoir servi dans un régiment de la
garde, il fut envoyé eri France, eu 18U7, pour
y remplir une mission diplomatique, et fut
retenu comme otage jusqu'en 1814. En 1824,
il se trouva mélo aux intrigues qui eurent
pour résultat l'assassinat du marquis de
'Loule, et il l'ut envoyé en exil. Une amnistie
proclamée par doin Pedro lui fit croire quÀl
pouvait rentrer dans son pays; mais les mi-
nistres ne voulurent pas le laisser débarquer,
et il se retira en Angleterre, où il mourut peu
de temps après.
ABRAX ou 1. AURAS., nom donné par quel-
ques mythqgrapb.es à l'un des chevaux de
1 Aurore.
* ABRÉGÉ s. m. — Corps des délégués de
l'assemblée politique qui, en vertu de Ledit
de Nantes, continuaient â se réunir après la
dissolution de cette assemblée et veillaient
à l'exécution de ses décisions.
A.BRBLLENUS, surnom de Jupiter, d'après
V Anthologie espptiquée.
ABRESCH (Frédéric-Louis), philologue al-
temand, ne en 1099, mort en 1782. Après
avoir fait ses études à l'université d'Utrccat,
il devint recteur du collège de Middelbeurg,
puis de celui de Zwollu. Il passait pour un
des meilleurs hellénistes do son temps, Du
lui doit, outre des Observations sur Eschyle,
une nouvelle édition des Lettres d'Aristottt
(Zwollr, 1744) ; dos Eclaircissements sur Thu-
cydide (Utreehl); une nouvelle édition du
Gazophylaaum <i>mcorum de Philippe Qat-
tier, etc.
ABRO
ABBET1A ou ABRÉTIE, nymphe qui donna
son nom à une contrée de lu Mysie nommée
Abrettene, et uu Jupiter avait un temple.
ÀBRETTANLS, surnom de Jupiteren Mysie.
ABRETTENE, contrée de Mysie (Anatolie),
ainsi nommée de la nymphe Aurélia ou Abre-
tie, suivant Suidas, qui nomme Abrettani les
habitants de cette contré.'.
ABREl (Jean-Manoeï de), géomètre por-
*ug;u<, ne en 17B4* mort aux lies Açores
en 1815. Il fut persécuté pour ses opinions
tœné a une réclusion tem-
poraire. Ensuite il se consacra tout entier a
renseignement des mathématiques. 11 publia
eu français la traduction des Principes ma-
tfiéinatiquesded'AcunhtiyBoràeSinXi 1806} ; un
Essai sur la théorie des parallèles (1S0S), etc.
ABRIAM (Paul), littérateur italien, né à
Vicence en 1607, mort a Venise en 1699.
Entré fort jeune dans l'ordre des Carmes, il
remplit les fonctions de prédicateur et de
professeur à Gènes, à Vérone, à Padoue et à
Vicence, puis il quitta l'habit religieux. On
lui doit des discours académiques, qu'il inti-
tula I Fungki; Jl Yaglio (le Crible), réponse
aux observations île Veglia sur le Goffredo
du Tasse ; Arte poetica di Orazio, tradolta
inverti sciolti (Venise, 1663 et 1664); Ode
di Orasio traduite (Venise, 1680); la Guerra
civile, ovvero la Farsaglia di M. Annxo Lu-
cano, (rtidotta in versi sciolti (Venise, 1668).
" ABRICOT. — Encycl. Econ. domest. On
fait avec les abricots d'excellents beignets,
de la compote, des confitures, de la marme-
lade. Ou prépare aussi des abricots k l'eau-
de-vîe et une liqueur d'abricots.
Pour faire la compote on choisît de beaux
abricots, dont on ôte les noyaux et qu'on
pèle, à moins qu'ils ne soient très-tendres.
On les fait cuire dans un sirop préparé à
l'avance, et lorsqu'ils cèdent facilement sous
le doigt, on les dresse dans le compotier, puis
on les recouvre du même sirop un peu réduit.
Pour faire une marmelade, les abricots
doivent être pelés, puis coupés en tranches.
On ôte les noyaux, mais on en réserve en-
viron la huitième partie, que l'on casse afin de
retirer les amandes; on fait jeter à celles-ci
quelques bouillons dans de l'eau sucrée et
on les laisse sécher. On prépare ensuite un
sirop et l'on y met les abricots; puis on fait
cuire en remuant avec une spatule ou une
écumoire, jusqu'à ce que la marmelade ait
acquis une certaine consistance. On y ajoute
alors les amandes bien sechées; puis, après
avoir fait cuire le tout pendant' un temps
assez court, on verse dans les pots. On peut
encore procéder de la manière suivante : on
coupe en deux les abricots sans les peler; on
les met sur le feu, avec un peu d eau pour
les empêcher de s'attacher au fond de la
bassine. Quand les abricots sont bien cuits,
on les passe dans un tamis de crin eu les
pressant avec un pilon, ou y ajoute un poids
égal de sucre pilé; on laisse reposer le mé-
lange pendant uue heure ou deux, en le re-
muant de temps en temps; on le remet sur
le feu, et, après qu'il a bouilli un quart
d'heure, la marmelade est faite.
La confiture d'abricots s'obtient en prenant
une quantité de sucre un peu supérieure k
celle des abricots, et faisant cuire le sucre au
grand boule, pour y mettre ensuite les abri-
cots. Lorsque ceux-ci sont cuits, on les range
dans les pots; puis on fait cuire de nouveau
le sirop au grand boulé, et on le verse bouil-
lant dans les pots, en le passant à travers uu
tamis de crin.
Pour préparer des abricots à l'eau-de-vie,
on les pique çk et là, avec une aiguille, jus-
?u'a i noyau et on les met dans de l'eau
ralche. Ou les met ensuite sut- le feu dans
un sirop bouillant; il faut avoir soin de les
enfoncer avec l'ecumoîre jusqu'à ce qu'ils ne
montent plus. On les retire ensuite pour les
faire égoutter; on les range dans une ter-
rine et on verse dessus du sirop, qu'on a cla-
rine avec un peu de blanc d'œuf. On les
laissa ainsi pendant vingt- quatre heures,
puis on les pose doucement dans des bocaux
et on y verse du sirop mélangé avec une
quantité suffisante d'esprît-de-vin.
La liqueur à' abricots s'obtient en faisant
cuire les fruits dans du vin blanc, auquel on
ajoute, dès que l'ébullition commence, du
sucre concassé, de l'esp; it-de-vin et un peu
de cannelle. On laisse infuser pendant quatre
ou cinq jours, on passe ou on filtre, et on
met en bout
On fait aussi de la gelée et de la pâte
d'abricots.
ABRLNCATUENS, en latin Aortncfi[Ui,peaple
de la Gauie, dans la lie Lyonnaise, dont la
capitale était Avranches {In gêna Abrincx).
ABRITANT, ANTE aJj. (a-bri-tan, an-te—
rad. abriter). But. Se dit des feuilles qui,
pendant le sommeil de la plante, se penchent
sur les fleurs comme pour les abriter.
• ABR1VENT s. m. — Paillasson dont le bri-
quetier couvre son fourneau pour empêcher
la déperdition du calorique.
ABRIZAN s. m. (a-bri-zan). Fête que les
Perses célébraient le treizième jour du mois
de tir.
ABRO C H ETES. V. Haurocuaites , dans ce
Supplément.
ABUOCUMÈS. V. Habrocomes , dans ce
Suppu
ABST
ABROLIIOS OU SANTA BARBARA, groupe
d'îlots et d'écueils, sur la côte du Brésil, à
48 kilom. du cap du même nom. On y trouve
beaucoup de tortues.
ABROTA, épouse de Nisus, roi de M
frère d'Egée, et mère de Scylla. A sa mort,
pour perpétuer le souvenir de ses vertus,
Nisus ordonna aux femmes de Mégi
porter des vêtements semblables à ceux dont
eile avait coutume de se vêtir. Les Méga-
riennes ayant refusé de se soumettre k cette
prescription, elles y furent contraintes par
un oracle, dit Plutarque.
ABROTON1TE adj. (a-bro-to-ni-te — gr.
abrotonilés ; de abrotonon, aurone). Antiq. Se
disait d'un vin dans lequel on avait fait in-
fuser de i'aurone,
ABS1E (l'), bourg et commune de France
(Deux-Sevres), cant. et k 12 kilom. de Mon-
coutant, arrond. et à 27 kilom. de Parthe-
nay; 1,396 hab. Source ferrugineuse froide;
carrières de pierre; étoffes de laine; tan-
neries. Commerce de boissellerie et de
bestiaux.
ABROTOS (immortel; de a privatif, et de
brotos, mortel), épithete d'Apollon.
ABSCHATZ (Jean, baron d'), poète alle-
mand, ne à Wurbitz en 1646, en Siiésie, mort
en 1699. Après avoir étudié la jurisprudence
à Leyde et à Strasbourg, il fit plusieurs
voyages, et, à son retour, fut nommé gou-
verneur de la principauté de Liegnitz. Ses
œuvres poétiques ont été publiées api es sa
mort, en deux volumes in-8°; elles contien-
nent, entre autres morceaux, des hymnes qui
se chantent encore aujourd'hui dans les tem-
ples protestants.
ABSÉE, géant, fils du Tartare et de la
Terre, dans la mythologie grecque.
ABS1MARDS, chef de légion qui devint em-
pereur de Constantinople en 698. Envoyé
contre les Sarrasins, il éprouva un échec, et,
craignant que l'empereur Léonce ne voulût
l'en punir, il souleva l'armée et se rît pro-
clamer empereur. Léonce fut enfermé dans
un couvent, après qu'on lui eut coupé le nez
et les oreilles. Mais, en 705, Justinien II vain-
quit Absimarus, et, après l'avoir réduit à lui
servir de marchepied quand il montait sur
son trône, il lui fit trancher la tête.
* ABSOLUTISME s. m. — Encycl. Ce court
article se trouve complété au mot despotisme,
tome VI du Grand Dictionnaire.
* ABSORBANT adj. — Phys. Pouvoir absor-
bant d'un corps, faculté qu'il possède d'absor-
ber du calorique.
ABSORBATION s. f. (ab-sor-ba-si-on — rad.
absorber). Etat d'un esprit absorbé. N'est em-
ployé que par les mystiques, qui disent aussi
ÀBSORDEMENT.
* ABSTRACTION s. f. - Encycl. Philos. Si
l'homme u'etau pas doué de la double faculté
d'abstraire, c'est-à-dire de séparer, puis de
former ensuite de nouveaux composes avec
ce qu'il a séparé, et si cet homme vivait
isole, le nombre de ses idées ne pourrait ja-
mais dépasser celui des objets naturels qu'il
lui serait donné d'observer directement au-
tour de lui. Mais la faculté d'abstraire, puis
de rassembler de nouveau en variant de
mille manières le nombre et la proportion
des parties ainsi rassemblées , lui offre le
moyen de multiplier prodigieusement ses
idées. 11 existe aujourd'hui dans tous les es-
prits, tels qu'ils se trouvent constitués par
suite de cette puissance merveilleuse de
l'abstraction^ un très-grand nombre d'idées
qui ne correspondent à aucun être réel et
distinct dans le monde matériel; ainsi tout
homme, quelque borné qu'on le suppose, pos-
sède en lui les idées de blanc, de jaune, de
rouge, de santé, de maladie, de manger, de
boire, de chanter, etc., et il n'existe dans la
nature aucun être réel et distinct qui cor*
responde à 1 un quelconque de ces mots. Il
est vrai que nous voyons tous les jours des
objets blancs, jaunes, rouges; des hommes
en bonne saute ou malades , d'autres qui
mangent, boivent et chantent; mais une fleur
blanche est une fleur et n'est pas la blan-
cheur ; un homme bien portant est un homme
et n'est pas la santé; celui qui mange est un
homme aussi et n'est pas l'action même de
manger. Voilà donc beaucoup d'êtres qui
n'existent pas distinctement au dehors des
esprits et qui existent au dedans : c'est l'abs-
traction qui les a engendrés. La blancheur
existait dans la fleur ; on l'en a séparée, tirée
au dehors, abstrait'-, et on a formé l'idée
distincte de blancheur. Ou a vu la, santé dans
l'homme bien portant, on l'a abstraite, sé-
parée de cet homme, et on a eu l'idée dis-
tincte de la santé, etc. Pour se rendre compte
du grand nombre d'idées abstraites qui exis-
tent distinctement dans les esprits, on n'a
qu'à jeter les yeux sur un dictionnaire de la
langue : tous les adjectifs contenus dans ce
dictionnaire représentent des idées abstraites,
ainsi que les verbes, les participes, les ad-
verbes, tes conjonctions et les prépositions;
c'est seulement dans la classe des substan-
tifs et dans celle des pronoms que se trou-
vent les mois représentant des êtres doués
d'une existence re<' te; et encore,
parmi les substantifs mêmes, le plus grand
nombre représente des abstractions t comme
heur, vie, saute, etc. Ainsi, l'homme
arrive a posséder en lui-même un monde
ABUS
plus riche que le monde extérieur, que celui ,
. observation
ment ou | or l'extrên
. si elle est avantageuse !
sous certain , est nuisible sous
d'autres; car elle est souvent la source des
erreurs que l'homme veut
deviner ce qui se passe loin de ses reg
ou ce qui se passe a dans l'avenir. Pour que
es fu-
tures ou lointaines fussent toujours exacts,
il fauih lût la
de l'ensemble des
objets naturels, et il n'en est pas ainsi, puis-
qu'il n'existe d'objets. 11
à quelque chose de réel, si l'on veut consi-
dérer comme réelles des qualités qui n'exis-
tent que dans les choses; mais il y a toujours
quelque inexactitude à représenter par un
distinct ce qui n'est pas distinct en réa-
lité, et cette inexactitude suffit souvent pour
conduire à de faux jugements. Reconna
toutefois que, d'un autre côté, cela peut, dans
ins cas, faciliter des jugements utiles,
qui autrement seraient impossibles.
Quand on considère l'abstraction comme
acte, on en parle toujours comme si cet acte
était fait par un esprit, qu'on s-mble se re-
présenter comme existant en dehors des
idées et ayant le pouvoir de soumettre cel-
1 ■ - b toutes les opérations qu il Lui pi
faire sur elles. Ainsi, pour expliquer la for-
• de l'idée de blancheur, on suppose
d'abord que des sensations matérielles ont
produit les idées d'un lis blanc, d'une poule
blanche, d'une mousseline blanche, d'une
feuille de papier blanc ; puis on montre l'es-
prit lui-même qui vient passer en revue ces
idées et qui en extrait la partie commune à
toutes, pour en former l'idée distincte de blanc
ou de blancheur. Chacun de nous possède-t-il
réellement un esprit à part de ses idées, ou
bien notre esprit u est-il autre chose que
l'ensemble de nos idées ? Nous ne chercherons
pas ici à approfondir cette question ; nous
nous bornerons à faire remarquer que, mèine
en admettant l'existence d'un es, rit a part,
il y a certaines abstractions qui ont dû se
faire d'elles-mêmes et qui ne peuvent pas
lui être attribuées : ce sont les premières en
date, celles qui ont eu Lieu quand l'esprit,
n'ayant encore vu ni possédé aucune abs-
traction, ne pouvait en connaître l'utilité, ne
pouvait apercevoir aucun motif qui le portât
a abstraire. Mais si tes premières abstractions
se sont faites d'elles-mêmes, sans aucune
intervention d'un esprit voulant qu'ell
sent faites et les faisant lui-même, on ne
voit aucune raison pour penser que les abs-
tractions qui ont suivi ne se soient pas faites
de la même manière. Par exemple, on pour-
rait expliquer la formation de l'idée abstraite-
de blancheur sans donner à l'esprit aucun
rôle actif; les idées du lis blanc, de la poule
blanche, de la mousseline et de la feuille de
papier, en se rapprochant, donneraient à la
qualité commune de blancheur une intensité
et une force capables d'engendrer une idée
nouvelle représentative de cette qualité. Dans
d'autres circonstances, il pourrait arriver que
l'abstraction s'opérât sans le concours de
tant d'idées ; si , par exemple, une cause
quelconque rapprochait la ileur blanche d'un
objet noir, ce contraste seul pourrait donner
à ,1a blancheur du lis assez d intensité et de
force pour qu'elle engendrât sa propre re-
présentation. Ce n'est pas que la volonté ne
puisse quelquefois jouer uu certain î Ole dans
l'abstraction; mais la volonté d'abstraire est
elle-même le résultat des circonstances exté-
rieures ou intérieures : tel homme pourra
voir des objets blancs en assez grand nombre
sans qu'il songe à abstraire l'idée de blan-
cheur ; tel autre ne verra qu'un objet blanc,
et une disposition particulière, une pensée
qui lui sera communiquée le portera à vou-
loir que l'abstraction se fasse. Quant aux
idées abstraites qui se foi meut suis une vo-
lonté s] , par le simple rap-
prochement ou par I opposition de certaines
idées, ce qui, nous le croyons, est le cas le
plus ordinaire, comme le cerveau joue un
rôle très-actif dans la formation des idées,
on peut admettre que cette formation d'idées
abstraites est grandement fa ilitée par une
tend ince i cerveau à la favo-
riser. Ainsi, depuis dix-huit cents ans, la re-
ligion chrétienne a jeté dans le courant gé-
néral des idées beaucoup d'abstractions que
les générations successives se sont poui
dire transmises *-t les cerveaux des pères et
des fils se sont moulés en quelque sorte
d'apiès ces idées. Depuis plu i
aussi, la marche constante 'le la civilisation
en Europe a fait admettre d'autres abstrac-
tions plus nombreuses encore, sur lesquelles
les cerveaux se sont moulés, et comme les
cerveaux des enfants ressemblent à ceux de
leurs pères, par une loi naturelle ton
blable a celle qui rend semblable l'organi-
sation de tous les êtres descendant d'une
même souche, nous avons tous uue tendance
Daturi ; abstractions
qui se sont opérées chez nos ancêtres.
ABSYRTIDES, nom ancien d'un groupe
■
S sœur.
* ABUS s. m. — Encycl. Législ. Appel
comme d'abus* On a quelquefois attribue la
ou des appeis comme d'abus à Pierre
abï:s
19
de Cugnieres, avocat général au parle;
de Paris; mais cette opinion est contes
le chose certaine, c'est que, dans une
rence tenue en 1329, au cl
Vincennes, Pierre de Cognièrea
vivement des empiétements du cl<
juges e s, t.-t qu'à partir de ce
ut» s'attachèrent a d
tenir plus fermement leurs droits et
stives .contre l'esprit enva]
On pourrait citer, dans le xiv« et
dansle xv« siècle, un assez .rand nombre
d'arrêts rendus contre les evéques ou contre
leurs agents, et. dans une affaire jugée
1449, l'avocat du roi, Barbin, déclara formel-
lement qu'on pouvait appeler comme d'abus
de la juridiction ecclesiustique à la iuridic-
ulière. Ce droit reçut ensuite la
tion de l'autorité royale; il fut hautement
proclamé et réglé par divers édits : celui de
François 1er, date de Villers-Cottereta, du
mois d'août 1539; celui de Charles IX, du
16 avril 1571; l'ordonnance de Blois, signée
par Henri III en 1579; ledit de Melun, du
; rince, en 1580; ceux de Henri IV et
de Louis XI11. en 1606 et 1610;
tion de Louis XIV, du mois de mars 166-
Sous l'ancien régime, lorsque les s
comme à' abus étaient formés par des ecclé-
siastiques qui croyaient avoir k se plaindre
êques, ils n'avaient pas d'effet suspen-
sif, mus seulement dévolutif. S'ils venaient
du procureur général, ils étaient suspei
même en matière , parce qu'il
agissait au nom du roi, qui était toujours
censé n'avoir en vue que l'intérêt gênerai.
Les appels comme d'abus portes devant les
parlements étaient toujours défères à la
grand'chambre, formée do conseillers clercs
eu nombre égal aux conseillers laïques. Si la
grand'chambre reconnaissait l'abus, elle dé-
clarait i qu il avait été mal, nullement et
abusivement | Bt ordonné,»
renvoyait la cause a L'évéque dont i
avait piis la décision déclarée abusive, afin
qu'il nommât un autre officiai; ou, si li
cause rentrait dans les attributions de l'au-
torité civile, elle était renvoyée devant la
juridiction compétente.
Aujourd'hui, c'est le conseil d'Etat qui est
appelé k juger les appels comme û'abui
affaires sont instruites sous les formes ad-
ministratives, et non pas sous les formes ju-
diciaires. Suivant l'article 6 de la loi du
18 germinal au X. les cas d'abus sont : 1° l'u-
surpation ou l'excès de pouvoir; 2"> la con-
travention aux lois ou règlements de l'Etat;
3° l'infraction des règles consa :
canons reçus en France; 4° l'attentat aux
libertés, franchises et coutumes de 1 1
gallicane ; 5° tout ce qui , dans l'exercice du
culte, peut compromettre l'honneur ou la li-
berté des citoyens et devenir l'occasion d'un
scandale public. D'après L'article 7 de la
même loi, si un fonctionnaire civil ou
taire porte atteinte à L'exercice public du
culte et k la liberté que les lois el les règle-
ments garantissent a ses ministres, il y a
lieu également k un recours devant le con-
seil d'Etat. Si l'atteinte provenait d'un
tieulier laïque, elle constituerait on
prévu par les lois pénales, et IV
lésé pourrait la déférer directement aux tri-
bunaux.
L'article 8 a pour objet de régler le mode
de procéder dans les appels comme d'abus ; il
est ainsi conçu :
■ Le recours compétera k toute personne
intéressée. A défaut de plainte particulière,
il sera exercé d'office par le préfet. Le fonc-
tionnaire public, l'ecclésiastique ou la per-
sonne qui voudra exercer ce recours adres-
sera un mémoire détaillé et signé au conseil-
ler d'Etat chargé de toutes les affaires con-
cernant les cultes, lequel sera tenu de
dre dans le plus court uelai tous les r
SOU rapport,
1 affaire sera suivie
née dans la forme administrative, ou ren-
voyée, selon l'exigence des cas, aux autori-
tés compétentes. •
Aujourd hui, c'est au ministre des cultes
que les mémoires doivent être ailn
prend ensuite tous les renseignement
lui para demande l'avis
du préfet dans le département duquel les
faits se sont passes, lait rédiger un rapport
et transmet le tout au consei
ne de nouveau l*afl
y a ou s'il n'y a pas abu lécision
doit ensuite être approuvée par le chef du
gouvernement, qui la publie sous forme de
t ou d'ordonnance; puis le ministre des
cultes en envoie deux an - une à
. i autre au préfet, qui la
fait parvenir au plaignant.
Depuis que I omme d'abus sont
jugés dans les formes administrâmes. Us ne
peuvent être intenté pré-
fets. Lorsqu'un fait de n er un
recours pour abus vîeni a la
des procureurs généraux,
recueillir des mettre
le résultat au ministre de la justice , qui lui-
même renvoie les pièces au ministre des
cultes.
On s'est souvent deman mme
d'abus était un moyen suffi
pour prévenir ou ré]
min il-
l
fonctions. Quand le conseil d'Eta'
20
ABYS
la déclaration d'abus, lors même qu'il aor-
donné la suppression de l'écrit abusif, s'il y
a un écrit, comme cette décision, purement
administrative, reste absolument privée de
sanction , il est permis de douter qu'elle
puisse produire sur l'esprit du condamné une
crainte assez grande pour l'empêcher de se
rendre coupable de nouveaux abus s'il y est
porté par les circonstances. C'est ordinaire-
ment sur des évëques que tombent les décla-
rations d'abus prononcées par le conseil d'E-
tat, et les évêques, qui croient tenir leur
mission et leurs lumières de Dieu, ne peu-
vent guère regarder les conseillers d'Etat,
qui se permettent de juger leur conduite,
que comme des aveugles ayant la prétention
de juger sur les couleurs; dans leur for in-
térieur, ils répondent à la déclaration d'abus
par une contre-déclaration d'abus, qui signi-
fie tout simplement : « Vous n'êtes (jue des
hommes sujets à l'erreur, tandis que 1 Esprit-
Saint nous éclaire ; quand vous attaquez les
décisions qui nous sont inspirées par le ciel,
c'est de votre part une audace sacrilège, et
notre devoir d'évêques nous commande de
n'en tenir aucun compte; c'est a Dieu que
nous devons obéir, ce n'est pas aux bom- i
mes. » Ils pensent tout cela, sans aucun I
doute ; mais, le plus souvent, ils s'abstiennent
de le dire, parce que, après tout, c'est l'Etat |
qui les paye, et ils ne sont pas assez détachés
de tout intérêt terrestre pour ne pas sentir
la nécessité de ménager celui qui tient les
cordons de la bourse.
Nous ne raconterons pas l'histoire de tou-
tes les déclarations d'abus qui ont été pro-
noncées contre les évéques de France. Nous
nous bornerons à en rappeler deux des plus
récentes. En 1861, M. Pie, évéque de Poi-
tiers, voulant réfuter une brochure de M. de
La Guéronnière, publia un mandement très-
violent, où il comparait Napoléon III à Pi-
late. « Lave tes mains, ô Pilule! lui disait-il,
la postérité repousse ta juridiction ; un
homme figure, cloué au pilori du symbole
catholique, marqué du stigmate déicide ; c'est
Ponce-Pilate, et cela est justice. Hèrode,
Caïphe, Judas ont eu leur part dans le crime;
mais, enfin, rien n'eût abouti sans Pilate ;
Pilute pouvait sauver le Christ, et sans Pi-
late on ne pouvait pas mettre le Christ à
mort. » M. de Persigny, alors ministre de
l'intérieur, crut devoir provoquer une sen-
tence d'abus contre l'auteur de ce mande-
ment, qui ne renonça, pour cela, à aucune de
ses idées. Plus récemment, en 1865, une au-
tre déclaration d'abus fut prononcée par le
conseil d'Etat contre M. Mathieu, archevê-
que de Besançon, qui, malgré la défense du
gouvernement, avait fait publier dans son
diocèse la fameuse encyclique du pape du
8 décembre 186*. Cela n'a pas empêché l'en-
cyclique d'être connue de tout le monde ,
ainsi que le Syllabus, qui en était le complé-
ment, et il est même permis de penser que,
si l'archevêque de Besançon s'était nbstenu
de la faire publier officiellement, elle n'en
aurait pas moins attiré l'attention publique.
Il y a peut-être quelque puérilité a vouloir
restreindre la publicité de documents de
cette Dature. Mais il est probable que le gou-
vernement, en appelant comme d'abus contre
l'archevêque de Besançon, n'a, voulu que don-
ner un témoignage public de sa désapproba-
tion.
ABUTTO , dans la mythologie japonaise,
nom d'une idole à laquelle les fidèles adres-
sent des prière> pour la guenson de leurs
maladies, et les matelots pour ia réussite de
leurs voyages en mer. Pour écarter les tem-
pêtes et avoir des vents favorables, on lui
offre de petites pièces de monnaie attachées
à un bâton, et qui, au dire des prêtres du
dieu, lui parviennent indubitablement. Dans
les temps calmes, il apparaît lui-même,
monté sur un bateau, et exige le tribut qui
lui est dû.
ABYDENUS, surnom de Léandre, qui était
de la ville d'Abydos.
ABYSSAL, ALE adj. (a-biss-sal, a-le — du
\&i. abyssust abîme). yui tient de l'abîme, qui
et ou parait être sans fond: L'amour abyssal
des mystiques.
* ABYSS1ME. — Cette contrée renferme,
vers le sud, un grand lac connu sous les noms
de Tzana et de Dembea. Les deux principa-
vières sont le Tucazzé ou Atùarah, et
l'Abat, qui r< ÇQÎt en Nubie le Dom de fleuve
Bleu. Au nord du TacaZZÔ, le pays porte le
nom de Tigré, capitale autrefois Axuum, au-
jourd'hui Adouu. Au sud se trouve l'Amhara,
capitale Qondar, résidence du souverain, et
le Chou ou Sclma, capitale Ankober. Gondar
compte environ 15,0110 habitants.
La populution abyssine, qui atteint le chif-
fre de 4,500,000, •> emprunté un de ses élé-
ments1 aux Ethiopiens, habitants de l'un-
ii<\ 'in croit que le premier roi
abyssin fut Menilek, fils de Salomon et de la
reine de Baba. Las de ■ en I i de Menilek
régnèrent, dit-on, sans interruption ju
xi» siècle après J.-C. Le» demi
bus avalent fini par ambra aer le christia-
nisme. Mais alori ils furent ch i
[élément ju»
étaient testé i fldel Mol ie.
Cependant, trois siècles ftprè , les de a
des premiers rois furet
Les missionnaires qui , au iv-
avaient fait pénétrer le christianisme en
ACAC
Abyssinie y introduisirent en même temps
l'usage de la langue grecque, qui était sinon
fiarlée, du moins employée pour écrire parmi
es hautes classes. On l'employait aussi dans
les inscriptions publiques, quelquefois seule,
quelquefois concurremment avec le gheez.
Les chrétiens d'Abyssinie ne sont pas ca-
tholiques, ils sont nestoriens et monophysi-
tes, c'est-à-dire qu'ils n'admettent en Jésus-
Christ qu'une seule nature. Au xvi« siècle,
.une expédition portugaise traversa l'Abyssi-
nie, et des missionnaires jésuites qui s'étaient
joints à cette expédition entreprirent de prê-
cher dans ce pays les dogmes du catholi-
cisme. Ils étaient, dit-on, parvenus à faire
adopter ces dogmes par environ 300,000 ha-
bitants; mais bientôt les persécutions dont
ils furent victimes firent disparaître cet es-
sai de réforme religieuse.
Nous ne raconterons pas l'histoire des né-
gous abyssiniens ni celle des chefs de pro-
vinces qui souvent se sont révoltés con-
tre l'autorité de ces souverains ou empereurs.
Elle serait sans intérêt pour nous, et elle est
d'ailleurs peu connue. On a beaucoup parlé,
dans ces derniers temps, du négous Théodo-
ras qui, après avoir été longtemps l'ami des
Anglais, leur a donné des sujets de mécon-
tentement tels que, en 1867, ils envoyèrent
contre lui une armée de 15,000 hommes com-
mandée par sir Robert Napier, et Théodoros,
vaincu, forcé de se réfugier dans une forte-
resse, se tua dès qu'il vit les Anglais dispo-
sés à lui donner l'assaut.
Tout le commerce entre l'Abvssinie et l'ex-
térieur se fait par Massouah, l'un des meil-
leurs ports de la mer Rouge, où la France,
l'Angleterre et l'Autriche ont chacune un
consul. Un document publié par le ministère
de l'agriculture et du commerce porte à
14 millions de francs le mouvement général
de ce port en 1859, dont 12 millions pour les
marchandises importées et 2 millions pour
les exportations. Le pays manque, d'ailleurs,
de voies de communication ; il n'y a ni routes
ni rivières navigables. Les transports se font
par caravanes, comme à travers les déserts
du Soudan. Ces caravanes apportent prin-
cipalement de la gomme, du café, de l'ivoire,
de la myrrhe, de la cire, du miel, des plu-
mes d'autruche, des pelleteries, de l'or, du
musc, des mules et des esclaves, pour les
échanger contre les marchandises venues du
dehors.
La France s 'est fait céder deux points du
territoire dé l'Abyssinie : Adulis, en 1859, et
Obhok, en 1860. Mais jusqu'à présent les ef-
fets de cette cession sont restés presque
nuls.
ABZAC, bourg et comm. de France (Cha-
rente), cant., arrond. et à 11 kilom. de Con-
folens, à 74 kilom. d'Angouléme, sur la rive
droite de la Vienne; 1,165 hab. Sources froi-
des chlorurées sodiques, qui portent à tort le
nom de sources d'Availles et qu'on emploie
en boisson. Aux environs se trouve le châ-
teau de Serre, où naquit Mme de Montespan
en 1641.
ACA s. m. (a-ka). Boisson fermentée, en
usage dans l'Inde.
AÇA s. m. (a-sa). Relig. Bâton pastoral
qu'on porte devant l'officiant, dans certaines
cérémonies accomplies dans le temple de La
Mecque.
ACACALLIS ou ACAGALIS s. m. (a-ka-
kal-liss ou a-ka-ka-liss). Bot. Nom d'un ar-
brisseau d'Egypte, cité par Dioscoride.
— Encycl. h'acacallis, suivant le médecin
précité, qui vivait au i" siècle de l'ère chré-
tienne, serait un arbrisseau de la famille des
papilionacées , portait des fruits couverts
d'une cosse, et dont les graines ressemble-
raient à celles du tamarin. L'infusion de ses
fleurs servait de collyre.
ACACALLIS ou ACACAL1S , nymphe aimée
d'Apollon, dont elle eut un fils, Phylandre,
et une fille, Phvlacis. Selon certains mytho-
logues, Phylacis était aussi un garçon. Tous
deux furent allaités par une chèvre, dont on
voyait l'image dans le temple de Delphes.
ACACALLIS , femme de Minos ee mère
d'Oaxus, fondateur de la ville d'Oaxe, en
Crète, auquel certains auteurs donnent pour
père Apollon.
ACACALLIS, fille de Minos, roi de Crète,
aimée d'Apollon, dont elle eut un fils, Miletus,
que, pour le soustraire à la vengeance de Mi-
nus, elle exposa dans une forêt, où il fut
nourri par des loups. Elle eut aussi d'Apollon
uu autre fils, Amphitémis ou Guramas.
ACACALLIS, épouse ou, suivant certains
mythologues, mère de Milet, roi de Carie.
ACACB ou ACAC1US, dit te Borgne, évéque
de Césarée, chef de la secte des acaciens,
mort en 865. Disciple d'Eusebe de Césarée,
dont il a écrit la vie, il fit déposer saint Cy-
rille et contribua au bannissement du pape
Libère.
ACACE ou ACACICS , évéque de Pérée, en
Syrie, ne vers 322, mort en 432. Il écrivit à
saint Bpiphane une lettre pour l'exhorter à
combattre les doctrines des hérétiques; cette
lettre se trouve dans les œuvres de ce saint.
Acace mourut à l âge de cent dix ans et fut
un de Ceux qui persécutèrent saint Chrysos-
tome.
acace, palrTarche de Constant! nopie, mort
en 489. Il succéda, sur le siège patriarcal de
ACAD
Constantinople, à saint Gennade (471). Fa-
vorable aux idées des euiychiens, il provo-
qua la publication de VHénolicon par Léon
1 Isaurien, et fut excommunié par Félix III, à
qui Acace rendit an ithëme pour anathème. Il
est resté de lui deux lettres, dont l'une, adres-
sée au pape Simplieius, offre quelque intérêt
pour l'histoire de l'Eglise.
ACACESIUM, dans la géographie ancienne,
ville d'Arcadie, ainsi nommée de son fonda-
teur, Acacus. On prétendait que Mercure y
avait été élevé. Il y avait une statue de ce
dieu, ainsi qu'un temple en l'honneur de Pro-
serpine, divinité fort en honneur dans cette
contrée. On y voyait aussi un temple où se
célébraient les mystères de Cérès Eleusine;
un autre consacré à Pan, et les statues d'une
foule de dieux inférieurs.
ACACES1CS, surnom de Mercure, tiré du
nom de la ville d'Acacesium, où il avait été
élevé. Pausanias le fait venir d'Acacus, fils de
Lycaon, père nourricier de Mercure et fonda-
teur d'Acacesium, deux versions qui se valent.
ACACETOS ou ACACETDS (qui ne fait rien
de mal, c'est-à-dire bienfaisant), épithète
donnée à Mercure par Homère, à Promethée
par Hésiode.
ACACUS, filsde Lycaon, roi des Arcadiens,
et fondateur de la ville d'Acacesium.
* Académie, école philosophique fondée par
Platon. Cette école est une de celles qui ont
duré le plus longtemps et qui ont exercé
la plus grande influence en morale, en reli-
gion et en politique. Socrate avait borné son
ambition à exercer l'intelligence de ses élè-
ves; il ne leur enseignait pas la vérité, il la
leur faisait trouver, et les questions qu'il leur
proposait se rattachaient presque uniquement
a la morale. Platon, quoiqu'il ait emprunté
beaucoup de ses idées à Socrate, étendit
considérablement la doctrine de son maître
et l'exposa d'une manière toute nouvelle,
dans un langage si pur, si élevé qu'il vit ac-
courir à ses leçons les hommes les plus dis-
tingués de toutes les parties de la Grèce.
On vit même des femmes emprunter un cos-
tume étranger à leur sexe pour pouvoir se
mêler parmi ses élèves. Le fond de sa doc-
trine était un idéalisme qu'on pourrait appe-
ler transcendant. « Les choses, telles qu'elles
nous sont manifestées par les sens, disait le
chef de l'Académie, ne sont que des apparen-
ces, des images qui durent quelques instants
et qui disparaissent. Il n'y a de réel que les
idées, types éternels de ces choses passagè-
res, et ce ne sont pas les sens qui peuvent
atteindre les idées, c'est l'intelligence seule.
Elle les atteint en vertu de son existence an-
térieure dans un monde intelligible où elle
les possédait dans toute leur pureté, et dans
ce monde inférieur où nous vivons, les objets
sensibles, qui sont la copie grossière des
idées, servent seulement a en éveiller chez
elle le souvenir. Pour former le monde sen-
sible, le Créateur n'a trouve qu'une matière
grossière, désordonnée ; de là viennent tou-
tes les imperfections qui chaque jour blessent
nos regards. L'homme, véritable microcosme,
c'est-à-dire monde en petit, est lui-même un
être mal ordonné. Son âme raisonnable, pri-
mitivement destinée à vivre dans le monde
des idées pures, est descendue des régions
célestes pour expier des fautes qu'elle avait
commises, et elle a été associée à une âme
irrationnelle, foyer de toutes les passions.
Ces deux âmes sont entre elles dans une lutte
continuelle ; si la seconde est la plus forte, la
première passe d'une organisation déjà gros-
sière dans une organisation plus grossière
encore; si, au contraire, l'âme venue du
monde intelligible sait dominer l'âme irra-
tionnelle, elle s'attache a la poursuite du
beau, du divin, du bon, et elle finit par re-
tourner de son exil terrestre à sa première
condition de bonheur et de réalité. » Nous n'en
dirons pas davantage ici sur les doctrines
enseignées dans l'Académie ; nous renvoyons,
sur ce point, à l'article Platon, tome Xïl;
notre objet actuel est uniquement d'exposer
en quelques mots 1 histoire de l'école célèbre
fondée par cet illustre philosophe.
Apres la mort de Platon, Aristote,quî avait
suivi ses leçons pendant vingt ans, fonda au
Lycée une école nouvelle (le péripatetisme),
ou les objets matériels, loin a être regardés
comme des images sans réalité, étaient étu-
diés avec une sagacité merveilleuse et décrits
avec une exactitude qu'on ne saurait trop
admirer. Mais Platon eut un successeur qui
continua les enseignements de l'Académie :
ce fut Speusippe, un de ses parents, à qui
deux femmes, Lasthéme de Mantiuee et Axio-
thée de Phlionte, avaient enseigné la doctrine
du maître. Après lui, Xenocraie, Polemon,
Crantor, Crates , Héraclide et Sosicrate se
chargèrent de professer et de défendre les
principes de la secte ; aucun d'eux ne jeta un
grand éclat; on doit seulement leur savoir
gré d'avoir établi plus nettement la division
de ia philosophie eu logique ou dialectique,
Fbysique et morale. Cependant , tandis que
Académie continuait toujours d'affirmer
hautement ses principes idéalistes et son spi-
ritualisme transcendant, tout s'ébranlait au-
tour d'elle; Epicure professait le matéria-
lisme, Théodore niait hautement l'existence
des dieux, Pyirhon doutait de tout et niait
que l'homme put atteindre eu rien la certi-
tude. Ces doctrines, si différentes de celle de
Platou, unirent par attirer a elles la plupart
ACAD
des esprits, et l'Académie se vit presque en-
tièrement délaissée. Mais Arcésilas de Pi-
tane, en Eolie, entreprit de la relever en la
modifiant. Il était poète et enthousiaste comme
Platon, et de nombreux auditeurs se pres-
saient pour entendre sa parole éloquente ;
cependant, au lieu de restaurer le plato-
nisme, il n'en ressuscita que la forme; en
un langage élégant et pur, il substitua au
dogmatisme transcendant du maître un pro-
babilisme qui se rapprochait beaucoup du
scepticisme de Pyrrhon. Il soutint que nous
n'avons dans notre raison aucun moyen de
connaître la vérité avec une certitude abso-
lue, et en cela il n'était que l'écho de Pyr-
rhon ; mais il reconnaissait pourtant que
l'homme peut quelquefois connaître ce qu'il
appelait la probabilité, et que, dans ce cas,
il peut affirmer avec un certain degré de
confiance. Ce probabilisme, présenté avec
tous les charmes de l'éloquence, eut un cer-
tain succès, dû en partie à ce que c'était
une chose toute nouvelle au sein de l'Acadé-
mie et à ce qu'il flattait les tendances secrè-
tes de ceux mêmes qui ne voulaient pas rom-
pre avec les doctrines académiques. Après
Arcésilas, on vit la même doctrine probabi-
liste enseignée par Lacyde, Evandre, Télé-
clés et HegésiivLe successeur d'Hégésin fut
Carnéade, qui se rapprocha tellement du
scepticisme, qu'on ne voyait presque plus de
différence entre la secte académique et le
pyrrhonisme. A certains égards, Carnéade
peut être regardé comme le précurseur de
Kant ; il enseignait qu il y a dans nos idées
deux éléments, l'un subjectif, l'autre objec-
tif; que nous n'avons aucun moyen de con-
naître avec certitude l'élément objectif, et
qu'ainsi toute notre connaissance se réduit
au subjectif, c'est-à-dire à ce que nous sen-
tons en nous-mêmes, d'où il résulte évi-
demment que les choses extérieures nous
sont et nous seront toujours complètement
inconnues. Ce même Carnéade, charge par
les Athéniens d'une mission de confiance au-
près des Romains, profita de cette occasion
pour donner des leçons publiques de philoso-
phie à Rome ; il eut le tort de parler pour et
contre la justice, et de montrer la même cha
leur et la même éloquence pour le mal que
pour le bien. Il croyait ainsi donner une
preuve éclatante de son habileté et de son
talent, mais il ne réussit qu à se faire mépri-
ser, ainsi que sa philosophie, par uq peuple
aussi positif que le peuple romain.
Neuf ans après 1 ambassade de Carnéade
à Rome, la Grèce perdit son indépendance et
devint province romaine. Cependant l'Acadé-
mie ne fut pas fermée; à Carnéade succéda
Clitomaque, dont l'enseignement, s'ecartant
de plus en plus des doctrines de Platon, ne
respirait qu'un scepticisme décourageant.
Apres lui, Philon de Larisse essaya de réta-
blir l'ancienne philosophie; il affirma que
l'homme peut atteindre la certitude et pré-
tendit même que ce point de doctrine n'avait
jamais été sérieusement contesté dans le sein
de l'Académie, ce qui n'était guère d'accord
avec les faits. Antiochus d'Ascalon, disciple
de Philon, s attacha plus encore à combattre
les tendances sceptiques qui avaient envahi
l'Académie; il reconnut pourtant qu'aucune
école ne devait se vanter de posséder seule
la vérité, qu'une part de vérité se trouvait
dans chacune délies, et qu'il fallait fonder
une philosophie nouvelle en formant un fais-
ceau de tout ce qu'il y avait de meilleur dans
les divers systèmes. C'était une sorte d'éclec-
tisme, comme celui qui plus tard fut professé
plus ouvertement par Poumon. A partir de
cette époque, il n'y a plus d'Académie pro-
prement due; on en peut seulement suivre
la trace, de moins eu moins distincte, dans
les doctrines de Philon le Juif, des premiers
Pères de l'Eglise jusqu'à saint Augustin et
enfin dans celles des gnostiques et des néo-
platoniciens.
A l'époque de la renaissance des lettres,
vers 146o, Cosine de Medicis eut l'idée de
fonder à Florence une nouvelle Académie
platonicienne; mais cette institution ne jeta
pas de profondes raciues, et elle disparut pour
faire place à d'autres systèmes plus origi-
naux, plus étroitement lies aux découvertes
de la science moderne.
* Académie française- — L'Académie fran-
çaise a pour origine une.simple réunion d amis,
Gtodeau, G ombault. Chapelain, Desniurets, Ha-
bert, l'ubue de Censy (frère de Hubert), Con-
rart, Cérïsay, Malleville et Giry, auxquels la
maison de Conrart sei vatt do heu do rendez-
vous et qui venaient la s'entretenir de toutes
choses, u'affu ires, de nouvelles, de littérature,
se communiquer leurs projets et leurs œu-
vres, se donner des conseils. Ces réunions
durèrent plusieurs années sans sortir de ce
cercle intime. Richelieu en ayant eu connais-
sance y trouva les éléments d'une société
lettrée, propre à constituer un corps, et fit
pressentir à ce sujet les futurs académiciens
(1034). Le projet fut d'abord accueilli s,ms
beaucoup d'enthousiasme ; mais le cardinal
savait avoir raison des résistances, et on
céda surtout par peur de se von défendre les
réunions accoutumées. Dès co jour (13 in.nsj,
il fut tenu registre de ce qui se fui sait à la
société, et quoique l'Académie no lût pas
encore constituée, les membres présents
nommèrent un directeur, nu chancelier et un
secrétaire perpétuel; ce furent Censay, Des-
marets et Conrart. Les lettre* patentes de
ACAD
Louis XIII, qui fondèrent défin.tivement l'A-
cadémie, sont du mois de janvier 1635 ; elles
ne furent enregistrées, avec beaucoup de
peine, par le parlement que trois ans plus
tard, le 10 juillet 1637. Il fallut, pour vain-
cre la résistance des conseillers, de nombreu-
ses négociations, l'intervention personnelle
de Richelieu et trois lettres de cachet distri-
buées aux plus récalcitrants. Le parlement
voyait, en effet, d'un mauvais œil cette in-
stitution nouvelle, qui pouvait tôt ou tard
empiéter sur ses privilèges. La crainte était
bien chimérique. ■ La plupart de ses mem-
bres, dit Pellisson, appréhendaient, aussi bien
que 'le vulgaire, cette dangereuse consé-
quence de cette institution. J'en ai deux
preuves presque convaincantes. La première,
une lettre du cardinal, où il assure le premier
président Le Jay que les académiciens ont
un dessein tout autre que celui qu'on avait pu
lui faire croire; la seconde, cette clause de
l'arrêt de vérification : que l'Académie ne
pourra connaître que de la langue française
et des livres qu'elle aura faits ou qu'on ex-
posera a son jugement. Comme s'il y eût eu
quelque danger qu'e.le s'attribuât d'autres
fonctions et qu'elle entreprit de plus grandes
choses ! Et c est là, comme je pense, la cause
des obstacles qu'on apporta pendant plus de
deux ans a la vérification de ces lettres. »
En 1634, les académiciens n'étaient qu'un
peu plus de trente; le nombre de quarante,
qui est resté fondamental, ne fut atteint que
successivement en 1635 et 1636; encore ad-
joignit-on aux littérateurs qui avaient servi
de noyau à la compagnie un grand nombre
d'hommes médiocres et même d'inconnus :
Bourzeys,Méziriae, Baudoin, Colomby, d'Ar-
baud, Baro, Boissat, Grauier, etc., qui néan-
moins sont, à ce qu'il paraît, immortels.
Richelieu avait surtout voulu faire de l'A-
cadémie la régulatrice de la langue. Le but
de cette compagnie était, dit PellissoD, • de
nettoyer la langue des ordures qu'elle avait
contractées ou dans la bouche du peuple ou
dans la foule du palais et dans les impuretés
de la chicane, ou par les mauvais usages
des courtisans ignorants, ou par l'abus de
ceux qui la corrompent en l'écrivant et de
ceux qui disent bien dans les chaires ce qu'il
faut dire, mais autrement qu'il ne faut. 11
était, en outre, utile de rendre la langue ca-
pable de la plus haute éloquence; et, à cet
effet, premièrement d'en régler les termes et
les phrases par un ample dictionnaire et une
grammaire tort exacte, qui lui donneraient
une partie desornements qui lui manquaient,
et ensuite de lui faire acquérir le reste par
une rhétorique et une poétique que l'on com-
poserait pour servir de règle à ceux qui vou-
draient écrire en vers et en prose. » Le dic-
tionnaire seul a été entrepris ; la grammaire,
la poétique et la rhétorique sont restées à l'é-
tat de projet.
Les statuts furent rédigés en commun en
1635 et aussitôt approuvés par Richelieu,
sauf un article qui obligeait chaque acadé-
micien à «révérer la vertu du fondateur. «Ri-
chelieu biffa cette obligation, mais les aca-
démiciens la conservèrent, sans qu'elle fût
écrite expressément, et l'éloge du cardinal
était en quelque sorte un morceau de rhéto-
rique obligé, qui trouva longtemps sa place
dans tout discours de réception. Ces statuts
n'ont plus aujourd'hui qu'un intérêt rétro-
spectif, car ils ont été en grande partie abro-
gés ; mais ils servent à faire comprendre
1 organisation primitive de l'Académie, et, à
ce titre, nuus en donnerons les principaux
articles :
■ Article 1er- Personne ne sera reçu à l'A-
cadémie qui ne soit agréable à Monseigneur
le protecteur et qui ne soit de bonnes mœurs,
de bonne réputation, de bon esprit et propre
aux fonctions académiques.
■ Art. 2. L'Académie aura un sceau duquel
seront scellés en cire bleue tous les actes
qui s'expédieront par son ordre, dans lequel
la figure de Monseigneur le cardinal duc de
Richelieu sera gravée avec ces mots alentour :
Armand, cardinal duc de llichelieu, protec-
teur de l'Académie française, établie l'an
1635, et un contre-sceau ou sera représentée
une couronne de laurier avec ce mot À. l'im-
mortalité ; desquels sceaux l'empreinte ne
pourra jamais être changée pour quelque
cause que ce soit. ■
Les articles 3 à 7 sont relatifs à l'élection
et aux fonctions du directeur, du chancelier
et du secrétaire.
Les articles 8 et 9, à la tenue des rôles où
sont inscrits les académiciens.
■ Art. 10. La compagnie ne pourra rece-
voir ni destituer un académicien si elle n'est
assemblée au nombre de vingt pour le moins,
lesquels donneront leur avis par les ballottes
(boules), dont chacun des académiciens a r i
une blanche et une noire. Lorsqu'il s'agira de
la réception, il faudra que le nombre des
blanches passe de quatre celui des o
mais pour la destitution, il faudra au con-
traire que les noires l'emportentdequatre sur
les blanches.
» Art. 11. En toutes les autres affaires, on
opinera tout haut et de rang, sans interrup-
tion ni jalousie, sans reprendre avec eh leur
ou mépris les avis de personne, sans rien
dire que de nécessaire et sans répéter ce qui
aura eie dit.
■ Art. 12. Quand les avis se trouveront
égaux, l'affaire sera remise en délibération
dans une autre assemblée.
ACAD
» Art. 13. Si un des académiciens fait une
action indigne d'un homme d'honneur, Usera
interdit ou destitué, selon l'importance de la
faute. ■
Les articles suivants concernent la tenue
des assemblées, qui avaient lieu tous les lun-
dis, à deux heures de l'après-midi ; le bon ordre
que le président doit faire tenir; l'interdiction
pour les académiciens d'aborder aucune ma-
tière religieuse et l'obligation de se soumet-
tre toujours aux lois de 1 Eglise ; de ne traiter
de matières politiques ou morales que • con-
formément a l'autorité du prince, a l'état du
gouvernement et aux lois du royaume; » de
n'employer aucun terme libertin ou licen-
cieux dans un livre signé de la quai ité
cadémicien ; de plus, un des académ
devait chaque jour d'assemblée ordinaire
et selon l'ordre du tableau, ■ faire un dis-
cours en prose, dont le récit par cœur ou
la lecture à son choix durera un quart
d'heure ou une demi-heure au plus, sur tel
sujet qu'il voudra prendre. ■ Cet exercice
oratoire était pour le moins inutile, et il n'y
eut qu'une vingtaine de discours de ce
genre.
Un autre article également abrogé des an-
ciens statuts est le 40e, qui porte qu'aucun
académicien ne peut mettre sur un de ses
livres la mention : par..., de l'Académie fran-
çaise, si le livre n'a été soumis à l'Académie
et approuvé par elle.
Les derniers articles sont relatifs k l'ordre
des travaux, à l'examen ;des discours pro-
noncés devant l'Académie et des ouvrages
soumis à son approbation, enfin à la confec-
tion du dictionnaire.
Peu de choses subsistent aujourd'hui de
cette organisation primitive. Le protectorat,
déféré d'abord à Richelieu, comme c'était
justice, puis, à la mort du cardinal, au chan-
celier Séguier, qui remplit ces fonctions de
1642 à 1672, fut à cette dernière date aboli.
Louis XIV s'arrogea, pour le présent et pour
l'avenir, pour lui et ses successeurs, le droit
de protection sur l'Académie. Depuis ce
temps, les rois de France ont été appelés les
protecteurs-nés de l'Académie. Il ne reste de
cette antique protection qu'un vestige : la
visite que chaque nouvel élu, accompagné
du bureau, est tenu de faire au chef de 1 E-
tat. Encore a-t-on vu quelques académiciens
s'en dispenser, entre autres Berryer, peu dé-
sireux de se faire présenter à Napoléon III.
L'élection du directeur et du chancelier
avait lieu, d'après les statuts, de deux mois
en deux mois et les noms étaient tirés au
sort; on mettait dans une boîte autant de
boules blanches qu'il y avait d'académiciens
présents, et deux de ces boules portaient
l'une un point, l'autre deux points noirs;
l'académicien qui amenait la boule marquée
de deux points était nommé chancelier ; celui
qui amenait l'autre était directeur. Depuis
longtemps, c'est au vote pur et simple qu'on
a recours; le directeur et le chancelier sont
élus à la pluralité des voix, de trimestre en
trimestre; c'est ce que l'Académie appelle
renouveler son bureau. Le secrétaire perpé-
tuel seul est élu & vie, aujourd'hui comme
autrefois. Depuis la fondation de l'Académie,
il n'y a encore eu que dix-huit secrétaires per-
pétuels ; ce sont, par ordre de date : Conrart,
Mézeray, Régnier Desmarais, Dacier, Dubos,
Houtteville, Mirabaud , Duclos, d'Alembert,
Marmontel, Suard, Raynouard, Auger, An-
drieux, Arnault, Villemain, Patin et M. Ca-
mille Doucet, actuellement en charge.
■ Cette fonction assujettissante, dit M. Tyr-
tée Tastet (Histoire des quarante fauteuils
de l'Académie française), fut d'abord gra-
tuite; le titre d'académicien ne comportait
non plus aucun traitement. Mais quand
Louis XIV devint protecteur, il établii qu'il
y aurait par chaque séance quarante jetons
d'argent à partager entre les académiciens
présents, quoique, au dire de l'abbé d'OIivet,
l'assiduité, purement gratuite jusqu'alors, ne
se lut jamais ralentie. Cette sorte d'indemnité
pour les membres de l'Académie amenaitnatu-
rellementà rétribuer le secrétaire; aussi, à par-
tir de Dacier inclusivement (1713), ce fonc-
tionnaire eut-il un double jeton de présence, et
de plus, à partir de Mirabaud (1742), un loge-
ment au Louvre, di>nt les secrétaires ont tou-
jours joui depuis lors jusqu'à la suppression
des Académies. L'assiduité aux séances pou-
vait (iroduire un revenu de 80(i francs envi-
ron dans le xvne siècle et la première moitié
du siècle suivant. Depuis lors jusqu'à la Ré-
volution, la place d'un académicien exact
pouvait lui valoir 1,200 francs. Depuis la
i ndation de l'Institut, le traitement de cha-
que membre est de 1,500 francs par an ; mais,
par suite d'un règlement intérieur, chaque
micien ne perçoit net que 1,000 francs,
laissant les Eutres 500 francs a une masse com-
mune. Ces 500 francs quarante fois répètes
composent une somme de 20,000 francs, dont
8,000 sont attribués, par portious égales, aux
embrea les plus âges. Les 12,000 francs
restants sont répartis en autant de sommes
égales qu'il y a de séances dans l'année et
1 ii'-.le est partagée entre
tous lea a :adémieiens présents à la séance. Le
secrétaire perpétuel a un traitement fixe de
6,000 francs et un logement a l'Institut. 1
Les élections d'académicien n'ont [lus
lieu non plus d'après le [i-OLédé prescrit par
les statuts de 1633. On \otait alors sur un
nom proposé, et il fallait que le nombre des
boules blanches passât de quatre celui des
ACAD
boules noires. A partir de 1729, on adopta un
autre système ; chaque académicien écrivit
sur un billet le nom de celui qu'il jugeait à
propos d'élire, et l'on mettait aux voix le nom
auquel appartenait la majorité; les autres
étaient tenus secrets. Un second scrutin
avait lieu alors, par boules blanches et par
boules noires, et il suffisait d'avoir un nom-
bre de boules noires égal au tiers des votants
pour être exclu, non-seulement de l'élection
présente, mais à perpétuité ; c'était lu une
clause bien rigoureuse. Pas un académicien
ne passa sans boules noires, car il se trouvait
toujours quelqu'un dans l'assemblée pour
faire cette petite malice au candidat, et quel-
ques-uns faillirent sombrer tout à fait. Fé-
nelon eut deux boules noires, La Bruyère
trois, La Fontaine sept, sur vingt-trois vo-
tants ; une de plus ou ueux votants de moins,
il était banni à jamais des élections; le
clergé était venu en force pour battre en
brèche l'auteur des Contes. Maintenant l'é-
lection a lieu a la majorité absolue des suf-
frages et l'on fait autant de tours de scrutin
qu'il est nécessaire pour.arriver à un résultat.
L'Académie a fort peu usé du droit de des-
titutioD dont elle est investie et qui s'exer-
çait, au xvne et au XVIII* siècle, de lu même
manière que l'élection. Elle a exclu de son
sein seulement trois de ses membres : Auger
de Mauléon de Granier, ecclésiastique assez
obscur, éditeur des Mémoires de la reine
Marguerite et des Lettres du cardinal d'Os-
sat; il fut convaincu d'avoir refusé de resti-
tuer de l'argent mis en dépôt chez lui par un
ami et exclu en 1636; Furetière, exclu en
1685, pour avoir marché sur les brisées de
l'Académie en éditant son Dictionnaire, dont
les principaux éléments étaient empruntés
aux travaux mêmes de ses collègues; enfin
l'abbé de Saint-Pierre, exclu en 1718, pour
avoir, dans sa Polysynodie, « insulté aux mâ-
nes du roi défunt» (Louis XIV) ; toutefois,
son fauteuil resta vacant; on ne lui élut un
successeur qu'à sa mort. D'autres exclusions
ont été prononcées en 1815 et 1816, mais non
par l'Académie, et elles eurent un caractère
tout politique.
Un des premiers travaux de l'Académie fut
d'avoir à donner un avis motivé sur le Cid,
grosse affaire, que l'animosité de Richelieu
contre Corneille l'obligea d'entreprendre et
dont elle se tira tant bien que mal. Les Sen-
timents de l'Académie française sur te Cid
(1637) furent dél.bérés en commun et rédigés
par Chapelain. Quoique Corneille n'y soit pas
jugé, tant s'en faut, k sa véritable valeur,
cet ouvrage n'en reste pas moins le premier
bon morceau de critique littéraire qui eût
paru en France ; le style en est d'un ton
élevé, soutenu, et quoique les jugements
soient trop sévères, ils dénotent encore une
certaine impartialité, autant du moins qu'on
pouvait en attendre d'un corps travaillant
sur l'ordre du ministre qui l'a fondé. Riche-
lieu ne fut pas content du verdict rendu par
l'Académie, ce qui témoigne du moins du
peu d'enthousiasme qu'elle aiit a satisfaire
ses rancunes. Le dictionnaire fut ensuite la
principale occupation de la compagnie, et la
lenteur avec laquelle il fut élabore a été as-
sez de fuis raillée pour que nous n'y reve-
nions pas. Il est, d'ailleurs, l'objet d'une no-
tice spéciale dans la préface du Grand Dic-
tionnaire. C'est Vaugelas qui était chargé de
la dernière réunion des cahiers et, à sa mort,
en 1650, tous ses papiers, y compris ceux de
ses collègues qu'il avait en sa possession, fu-
rent saisis par ses créanciers. Il fallut un ju-
gement du Châtelet pour les faire rendre. Ce
premier retard surmonté, il en vint d'auti es;
puis on eut l'affaire de Furetière, qui mit en-
core les académiciens dans l'embarras. Enfin
la première édition parut en 1694.
Durant tout ce laps de temps, l'Académie
n'avait, pour ainsi dire, pas eu de domicile
fixe. Au sortir du logis de Conrart, où elle
était née, elle fut réunie successivement rue
Cloche-Perce, chez uu autre de ses membres,
Desmarets ; rue des Cinq - Diamants, chez
Chapelain; rue Sainte- Avoie, chez Mont-
mort; après quoi elle revint chez Chapelain,
puis chez Desmarets; les séances eurent lieu
ensuite chez Gomberville, près de l'église
Saint-Gervais ; chez Conrart, rue Saint-Mar-
tin ; à 1 hôtel Séguier, occupe alors par M. de
Cérisy et situe me de Orenelle-Sain (-Ho-
noré; c'est aujourd'hui l'hôtel des Fermes; a
l'hôtel Melusine, chez l'abbe de Botsrobert,
A la mort de Richelieu, le chanceler Sé-
guier, un des académiciens, désira que la
compagnie s'assemblât chez lui, et elle revint
à l'hôtel Séguier pour y faire un long séjour.
■ Quant à la forme des assemblées, elle est
telle, dit Pellisson : elles se font, en
dans la salle haute, et, en été, dans la salle
basse de l'hôtel Séguier, et sans beaucoup de
cérémonie. On s'assied autour d une table ;
le directeur est du côté de lu cheminée; le
elier et le secrétaire sont k ses
et tous les autres comme le hasard ou la
simple civilité les range. Le directe ur
side, le secrétaire tient le registre. Ce re-
gistre se tenait autrefois fuit •
jour par jour ; mais aujourd'hui que le Dic-
tionnaire est la seule occupation de l'A
1. 1 , on n'en tient qu
arrive quelque chose d'exlraord.:
portant. » En 1671, les séances <ie réception
devini .Mous ai 1 d ■■ d inné au
mot fauteuil l'origine des célè!
académiques. lis ne furent en usage q
ACAD
21
fin du xvii* siècle. Après la mort du chan-
celier Séguier, Louis XIV assigua aux séan-
l' Académie une des salles du Louvre,
là qu'elles se tinrent jusqu'au 6 ther-
midor an II, date k laquelle l'Académie fran-
çaise et l'Académie des inscriptions furent
déclarées dissoutes par la Conventioi
médaille frappée par l'ordre de Lo lis XIV,
avec cette légende : Apollo Palatinus, a con-
servé le souvenir du don fait par le roi d'un
logis au Louvre; la légende est une allusion
au temple d'Apollon bat; dans l'enceinte du
palais a'A 1 outre, le roi fit présent
aux académiciens de six cent soixante volu-
mes, qui furent le commencement de la bi-
bliothèque de l'Institut.
L'Académie française fut reconstituée,
comme une des quatre classes de l'Institut, en
18ù3;elle n'avait pas trouvé lapre-
rganisation de l'Institut en
Dans cette seconde organisation, elle eut le
nom de classe de la langue et de la littéra-
ture française. On ne voulait pas avoii
de revenir à l'ancien régime, mais on y re-
venait insensiblement. La Restauration lui
rendit le titre d'Académie française et en
même temps la mutila sous prétexte d 'épura-
lion. L'Académie y perdit, sans grand pré-
judice pour les lettres, Cambacéies, Lucien
Bonaparte, K>-naultdeSaint-Jean-d'Ai
M net, duc de Basaano; mats, en revanche,
elle eut a regretter lies nommes tels que
Sieyès, Garât, Rœderer, Etienne, Arnault
et le cardinal Maury. Ce dernier eut, comme
académicien, une destinée singulière; élu en
1785, il ne fut pas admis & l'Institut lors de
la réorganisation de 1796. fut réélu en 1807,
le nouveau éliminé en 1816; deux fois
immortel, il mourut sans être se
Etienne et Arnault rentrèrent en possession
de leurs fauteuils en 1829.
• Une remarque est à faire, dit S
Beuve, sur le rôle général de l'Académie
pendant les vingt ou vingt-cinq premières
années de ce siècle. Sou autorité n'est pas
contestée; tous les nouveaux venus, les jeu-
nes talents s'adressent d'abord k elle et com-
paraissent devant son tribunal pour d
les encouragements et les récompenses. Ils
aspirent à prendre leurs grades dans ses
concours. Aussi dans les rapports de v
et de Raynouard (les deux secrétaires per-
pétuels en exercice durant cecte période), il
n'y a pas trace de polémique. Mais les cho-
ses n'en restèrent pas longtemps à ce point;
elle en était venue tout naturellement à se
croire un sanctuaire de l'orthodoxie litté-
raire, et dès le moment où Raynouard se dé-
mit de ses fonctions de secrétaire perpétuel
et qu'il eut été remplacé par Auger, I
demie en corps devint ou parut tout
hostile au mouvement nouveau qui, depuis
quelque années, se dessinait sous le nom un
peu vague de romantisme. iLft lutte contre ce
mouvement littéraire, comparé par l'A
mie k une nouvelle invasion des barbares, rem-
plit presque tout le règne de Louis-Philip] e,
et quoique Lamartine et \ 1 ri lu
réussi à faire brèche et a pénétrer dans la
place, longtemps encore après leur récep-
tion on fulmina, au nom du goût, des ana-
thèmes contre l'école dont ils étaient les re-
présentants attitrés. L'avènement de Ville-
main comme secrétaire perpétuel (1835) mo-
déra toutefois cette querelle, et un peu de
courtoisie pour les novateurs remplaça l'a-
crimonie hargneuse des Auger, des Anurieux
et des Picard. Le secrétaire perpétuel de
l'Académie est, en effet, te principal moteur
de ce corps; son influence est dé
heureux qu'un monarque constitutionnel, il
règne et gouverne ; rien ne se fait que par
lui.
En dehors ou à côté de cette histoire que
l'on pourrait appeler officielle, l'Académie
française a une histoire auecdotique qui
n'est pas sans intérêt, mais qui nous mène-
rait peut-être un peu loin. Nous nous borne
rons à noter les principaux incidents. Pom
reprendre les choses de haut, mentionnons
d'abord la visite de la reine Christ,:
le 1 1 mai 1658. Une bonne partie de la séance
se passa à discuter lo cérémonial : serait-on
assis ou debout devant la reine? Grave ques-
tion, qui fut ainsi résolue devant elle : on
s'assît, mais à une distance respectueuse de
la table, • pour ne pas avoir l'air de ban
ter. » Apres quoi, on pas^a k divers •
mou d'un mot du Diction-
naire, lecture d'un morceau de prose, lecture
d'une pièce de vers, et la reine se relira
charmée, pas autant | eut-être que si on fût
lebout. Cette séance royale eut pour
pendant la visita d-- l'empereur du Brésil, le
23 janvier 1872; celte fois, il ne fut plus
Mentionnons encore
l en 1694 i -ir 1 arche\ éque
yon, un Clermont-Tonnerre, s'il vous
ai, succédant k un simple érudit, Bar-
bier d Aucour, refusa de'faire, suivant l'u-
sage, l'éloge de son prédécesseur. 11 avait
fait serment, dit-il, de ne jamais louer k
haute voix un roturier. L'usage était con-
. et il fallait, bon gré,
mettre. L 'ecclésiastique trouva uu b.
auteurs des cas de con-
science : écrire 1 éloge et le faire lire par uo
autre; de cette manière, il restait ndtîe k
son sei roturiei • de
vive voix. » Le discour d fut,
quel-
ques ! , en 1812, <
22
ACAD
refusa de prendre possession du fauteuil au-
quel il vemiit d'être élu, parce qu'il lui au-
rait fallu faire l'éloge du révolutionnaire
J.-M. Chénier, auquel il succédait, et subir
une présentation à Napoléon ; il resta acadé-
micien sans avoir prononcé de discours.
C'est encore le cas de M. Emile Ollivier, mais
dans des circonstances différentes. L'usage
veut encore que le discours du récipiendaire
soit approuvé par le bureau de l'Académie ;
or, M. Emile Ollivier, nommé quelque temps
avant la guerre, au moment où le ministère
du 2 janvier était acclamé avec enthousiasme
ACAE
par les doctrinaires à courte vue dont il cha-
touillait la vanité, ne put être reçu qu'après
nos désastres , auxquels il avait eu une si
grande part ; l'éloge indécent da Napo-
léon III dont il avait jugé à propos de faire
le morceau capital de son discours ne fut
pas du goût de l'Académie ; M. E. Ollivier
refusa de le modifier, et sa réception fut
indéfiniment ajournée. Entin, signalons l'alga-
rade de l'évêque d'Orléans, M. Dupanloup,
qui le premier a donné le spectacle d'un aca-
démicien démissionnaire. Une première fois,
en 1863, il avait réussi à faire échouer l'é-
ACAL
lection de M. Littré, qui paraissait assurée ;
il fut moins heureux en 1871. L'Académie
a}'aut jugé bon de réparer l'injure qu'elle s'é-
tait faite à elle-même en éloignant d'elle cet
homme éminent, M. Dupanloup déclara qu'il
ne pouvait siéger à côté d'un individu qui
définit l'homme * un animal mammifère de
l'ordre des primates, » et l'àme un « ensemble
de facultés résultant des fonctions encéphali-
ques » ; il se retira gravement et n'en resta pas
moins académicien malgré lui, comme le mé-
decin de Molière, le règlement n'ayant pas
prévu ce cas singulier de démission. Ce que
ACAL
M. Dupanloup n'a pas expliqué, c'est que
cette répugnance à siéger, dans l'enceinte
de l'Académie, à côté d'un tel homme ne
l'ait pas empêché de siéger à l'Assemblée
nationale, dont M. Littré faisait partie, et au
Sénat, où il a été fort heureux d'accepter,
après lui, un fauteuil d'inamovible.
Ces divers incidents nous ont conduit jus-
qu'à l'époque actuelle; il ne nous reste plus
qu'à reproduire le tableau des académiciens
?ui ont successivement occupé les quarante
auteuils en y faisant les additions nécessi-
tées par les élections nouvelles.
HISTORIQUE DES QUARANTE FAUTEUILS
DEPUIS 1634 JUSQU'EN 1876.
1634
1637
16U
1670
1689
1717
1743
1783
1795
1820
18V
1855
1871
I.
P. Bardin.
Nicolas Bourdon.
Salomon.
Ph. Quinault.
Fr. de Caîltères.
Card- de Fleury.
Card. de Luyoes.
Florian.
Volney.
Pas tore t.
Comtede Satnte-Aulaire
Duc de Broelie.
Duvergier de Hauranne.
II.
163* P- Bay du Chastelet.
1637 Perrut d'Ablancourt.
:~sv-Rabutin.
1693 Paul Bi^non.
1743 Jérôme Bignon.
1772 Q-F. de Bréquigny.
1795 Ecoiichard Lebrun.
1807 F.-J.-M. Eaynouard.
1836 Mignet.
III.
1634 Ph. Habert.
1637 S. Esprit.
1678 J.-N. Colbert, arche*.
1707 Frasuier.
bê Rothelin.
1744 G. Girard.
iZ',% Paulmy d'Argenson.
1787 J.-B. d Aguesseau.
1826 BnfauL
1858 J. Sandeau.
1634
1639
1672
1699
1730
1731
1762
1776
1803
1807
1829
1834
1661
IV.
Bâcher de Mâziflac.
La Mothe L* Voyer.
Valîncour.
Crébillon.
Voisenon.
Boisgelio, archev.
le La Malle.
] '
Arnault.
Scribe.
O. Feuillet.
1635
1639
1662
169?
1714
1736
17" .
1787
'
1816
1824
1840
1856
V.
M Luleoii!
Daniel de i
■
I M-ivil,
J. Rolanl
Boyer, ■ ■
Uoismont.
Buiaiftres.
Card. de Bâtisse t.
De Quélen, arche».
MoM.
OUI.
VI.
! dfl Porchères.
Olivier Pat ru.
■ 'ivîon.
i:»ia.
■<--iu.
Gaspard A
N -H M
loi.
J.-J. Barthélémy.
I 'Ma,
■
E. Legouve".
163.
1640
1681
It.'fj
1694
1704
1718
17 W7
1772
1789
1795
1816
ItUI
1854
VII.
■ ■
Besons.
■ ■■-préaux.
1711 J. d'Estrres, archer.
171* René d Ar^enson.
1721 Lan^uet de Gergy.
1753 Buff'ôn.
1788 J.-J. Vicq d'Azyr.
1795 Cabanis.
1808 Destutt de Tracy.
1836 Guizot.
1875 Dumas [J.-B.).
1634
1646
1658
1715
1738
1741
1757
1788
1815
1855
1868
VIII.
Faret.
P. du Ryer.
Card. d'Estrées.
Maréch. d Entrées.
La TrémoiUe.
Card. de Rohan-Sonbîse.
Uontazet, archev.
Eoufflers.
Bauur-Lorm tan .
Ponsard.
Autran.
IX.
1634 Fr. Mavnard.
1647 P. Corneille.
1685 Th. Corneille.
1710 Houdard de La Motte.
1731 Bussy-Rabutin, ôvéq.
1737 Foncemagne.
1780 Chabanon.
Î795 Naigeon.
1810 Nép. Lemercier.
1841 Victor Hugo.
1634
1648
1675
1683
1695
17*3
1759
1785
179S
1816
1 BS3
im;,
1870
1875
X.
Cl. de Malreville.
J. Ballesdens.
Cordemoy.
Bergeret.
C. de Saint-Pierre.
Haupertuis.
Le Franc de Pompisnan.
Matiry.
MerliD.
Ferrand.
Casiinir DeLavigne.
Sainte-Beuve.
Janin.
Lemoinne (John).
1634
1649
1655
1665
1687
1724
1736
175*
1 763
1793
1825
1826
1847
1865
1871
XI.
Cauvigny-Colomby.
Tristan J'Hermite'.
rdière.
De - ûnt-Aignan (F.)
F. T. de i hfiay.
Ant. Portail.
La Cha . -
Bougainville.
Mannontel.
Bigot de Préameneu.
Duc de Montmorency.
Guiraud.
Ampère.
Pré\ost-Paradol.
Rousset.
1634
[6*8
1683
1691
1701
1727
1747
Il I
1816
1828
1873
XII.
Voilure.
Mézeray
i r d'Aucour.
Cler mont-Ton lierre, ê*v.
N Mali
J. Bout
■
Duolt.
Di ezi
■-
Gratry.
Saint -René Taillandier.
XIII.
1635 J. Birnond.
1649 .'
mant.
I ■
I7S9 Cl. Sallier.
1761 J G. CoÊtlosquet.
J78* P. de Mantesqtiiou.
1795 SieTès.
1816 Lally-Tollendal.
1830 Pongerville.
1S70 Marinier.
1634
1619
1668
1720
1789
1795
1841
1859
1863
XIV.
Vaugelaa.
Scudery.
P. Danireau.
Maréch. de Richelieu.
D'Harcourt.
Lacuée de Cessac.
De Tocqueville.
Lacordaire (le père).
Alb. de Broglie (prince).
XV.
1634 B. Baro.
1650 J. Doujat.
1689 £. Renaudot.
1720 E. de Roquette.
1725 Gondrin d'Antin, évéq.
1733 Dupré de Saînt-Maur.
1774 Malesherbes.
179i Rœderer.
1816 Duc de Lévis.
1830 Ph. de Ségur.
1873 Viel-Castel.
XVI.
1634 J. Baudoin.
1650 Charpentier.
1702 Charnillart, évêq.
1714 Maréch. de Villart.
1734 Duc de Villars.
1770 Loménie de Brienne.
1795 Andiieux.
1833 Thiers.
1634
1652
1704
1710
1733
1754
1784
[803
1807
1811
1817
1833
18**
1871
XVII.
Cl. L'Estoile.
A. Coîslin.
P. Coislin.
R.-C. Coislin, évéq.
Surian, éveq.
D'Alembert.
Choiseul-Goufner.
Portaiis.
Lan j ou.
Etienne.
Laya.
Ch. Nodier.
Mérimée.
De Loménie.
1634
1653
1693
1715
1754
1771
177 ■
17 '.'5
1826
1850
XVIII.
De Serizay.
Pellisson.
Féneloo.
De Boze.
De Clermont.
Du Belloy.
De Duras.
Abbé ViUar.
De FéleLz.
Nisard.
XIX.
1634 Balzac.
1654 H. -P. de Beaumont, nrch.
1671 Fr. de H&rlay, EU
1695 André Dacier.
I7SS Card. Dubois.
1724 Hénault.
i"7i D.- Beauvan.
i ■
1810 Saint-Ange.
IMll Pars- val-Grandmaisod.
Ivandy,
' Augier.
XX.
1634 Laugier Porchère».
1654 De Chaumont.
acvihm tonl ..ne célèbre l
dan» la \\\ con-
sacrée aux frères Pnfiques, les Dioacures de
priété
■
i l'eau ; m '■!.>
fond, lait qu'elles da n
que aes parjures*
M VOIRA ou ACADRA, dans la géographie
ancieni deaLes-
■ i
Btte ville données par l'to-
: ■ ■
elle était située dans le Cambodge(Indo-Cbine>
u vi in d'une île habitée par la raagl-
1697 Cousin.
1707 Valoo de Mimeure.
1719 N. Gédoyn.
rd. de Bernis.
1797 F. de Neufchâteau.
1828 P.-A. Lebrun.
1874 Dumas (Alesandre).
1634
1655
1682
172:1
1732
1750
1810
1811
1856
1863
1876
XXI.
Germain Habert.
Cotin.
L. Dan^eau.
Merville
Terrasson.
De Bissy.
Esménard.
Ch. Lacretelle.
J.-B. Bixrt.
De Carné.
Ch. Blanc.
XXII.
1634 Servieo.
1659 Villayer.
1691 Fontenelle.
1757 A.-L. Ségjuler.
1765 Bern. de Saint-Pierre.
1814 Aignan.
1824 SoumeL
1845 Vitet.
1874 Caro.
1634
1659
1670
1671
1704
1749
1760
177.
1813
1844
1874
XXIII.
Colletet.
Gilles Boileau.
J. de Montigny.
Ch Perrault.
Card. de Rohan (A.-G.).
Vauréal.
La Condamine.
J. Delille.
Campenon.
Saint- M arc Girard in.
Mézières.
XXIV.
163i
Saint- Amant.
1661
J.-C. Cassagne.
1679
De Crecv.
1710
Ânt. de Mesmes.
1723
J. Alarv
1771
Gaillard.
1796
J.-F. Cailhava.
1813
Michnud.
1810
Flonrens.
1868
Cl. Bernard.
xxv.
163*
Boissat.
16G2
r'uretière.
1688
La Chapelle.
1723
DOliret.
1768
Condillac.
1780
Tressan.
178'.
Bailly.
1795
Sicard.
1822
Fravssmous, évéq.
IMS
Pasquier.
1863
Dufaure.
xxvi.
1634
Bois-Robert.
1662
Segrais.
1701
Campistron.
1723
Destouches.
1731
Boissy.
1758
Samte-Palaye.
1781
Chamfort.
1795
M-.i 1 hénier.
1S11
Chateaubriand.
18i9
De Noailles.
XXVII.
II,",.
ru île Séran.
1665
J. Testu.
1706 M. de Sainte-Aulaire.-
17i3 Mairan.
1771 François Arnaud.
1795 Collin d'Harleïille
1806 Daru.
1829 Lamartine.
1870 Ollivier (Emile).
XXVIII.
163* Louis Giry.
1665 Cl. Boyer.
1698 Cl. Genest.
1720 Abbé Dubos.
1742 Du Resnel.
1761 Saurin.
1782 Condorcet.
1796 Legouve.
1812 Alel. Duïal.
1S42 Ballanehe.
18.8 Vatout,
1349 De Saint-Priest.
1852 P.-A. Berryer.
1869 De Champagny.
XXIX.
1634
Gombauld.
1666
P. Tallemant
ma
Danchet.
1748
Gresset.
177S
Mi Ilot.
17S5
MoreJIet.
1810
Lemontey.
1HU6
Fourier.
1830
Cousin.
1867
J. Favre.
XXX.
1634
J. de Silhon.
1660
J.-B. Colbert.
1684
La Fontaine.
1695
Clairembault.
1714
Cl. Massieu.
1723
C.-F. Houteville.
1743
Marivaux.
1763
Radonvilliers.
1798
Arnauit.
1816
De Richelieu.
1822
B.-J. Dacier.
1833
Tissot.
1854
Dupanloup, évêq.
XXXI.
1635
M.-C. de La Chambre.
1670
Régnier Desmarais.
1713
La Monnoye.
1727
La Rivière.
1730
Uardion.
1766
Thomas.
1786
Guilbert.
1795
Fontanes.
1821
Villemain.
1871
Littré.
XXXII.
1634
Racan.
1670
P.-C. de La Chambre.
1693
La Bruvèie.
1696
Abbé Fleury.
1720
J. Adam.
1786
Seguy.
Ronan-Guémené.
1761
I79S
Target.
Card. Maury.
1806
1815
F.-X. Montesquiou.
1831
Jay.
1854
S. de Sacy.
XXXIII.
1635
D. Hay du Chastelet.
1671
Bossuet.
i n.
Card. de Polignac.
17*8
Giry de Saint-Cyr.
17SI
1780
Lemierre.
1803
Lucien Bonaparte.
1816
V'i . . :
1839
Etienne.
1845 Alfred de Vigny.
1855 Doucet.
1634
1673
1710
1727
1749
1761
1770
1803
1816
1816
1852
1858
xxxrv.
Godeau.
Fléchier.
Nesmond, archev.
Amelot.
Maréch. de Belle-Isle.
Trublet.
Saint-Lambert.
Maret, duc de Bassano.
Laine.
E. Dupaty.
A. de Musset
De Laprade.
XXXV.
1634 De Bourzeya.
1673 Gallois.
1708 MongiD.
17.6 De La Ville.
177 ; Suard.
1817 Roger.
1842 Patin.
1876 Boissier ^G.'.ston).
XXXVI.
1634 Gomberville.
1674 Huet.
1721 J. Boivin.
1727 P.-H. Saiot-Aignan.
1776 Colardeau.
1776 Laharpe.
1803 Lacretelle aine.
!^:> Droz.
1851 De Montalembert.
1872 Duc d'Aumale.
XXXVII.
1634
Chapelain.
1674
Benserade.
1691
E. Pavillon.
1705
Sillery.
l/ïti
Mirabaud.
1761
Watelet.
1786
Sedaine.
1803
Devaines.
1803
Parnv.
1815
De Jouy.
1847
Empis.
1869
Barbier (Auguste)
1634
1675
1701
1728
1755
1775
1789
1803
1830
1869
XXXVIII.
Conrart.
Rose.
Louis de Sacy.
Montesquieu.
Châteaubrun.
Chastellux.
Nicolaï.
De Ségur.
Viennet.
D'Haussonville.
XXXIX.
J. Desmarets.
.' . de Mesme«.
Mauroy.
Abbé de Louvois.
Massillon.
De Nivern"i>.
Repnault de Saint-Jean»
d'Angely.
Laplace.
Royer-Collard.
Rémusat.
1634
tl 16
1688
1706
1719
1743
1803
1816
1827
1847
1875 Simon (Jules).
ACALANTHIS.une des neuf Piérides, selon
Ant. Liboi'ûlis. On sait *jue les Piérides,
ayant disputé le prix de la musique aux Mu-
ses, fur -s en pies.
ACALE, neveu de Dédale. Il portail é
i do Perdix, qui était aussi Le
nom de sa mère. V. Perdix, au Grand Die-
tionnaire.
XL.
1635 Montmor.
1679 Lavait.
umartin, évéq.
1733 Moncrif.
1771 Roiiuelaure, évèq.
18 s i tivler.
1832 Dupin aîné.
1866 Cuvilliei Fleury.
ACALI s. m. (a-ka-li). Nom donné aux
préires chargés de la garde des livres do
NaneJE et de Gourou Govind-Singhi, législa-
teurs des Sikhs, peuplade de rindoustan sep-
tentrional. V. Sikus, au Grand Dictionnaire,
ACALLB, fille de Mtnos, épouse d'Apollon,
dont elle eut deux enfants. C'est la luémt',
pense*t-on, qu'Aeacallis.
AÇÂR
ÀCAMANTIDES, nom patronymique des
descendants d'Acamas.
ÀCAMAP1XTL1, roi des Aztèques, mort vers
l'an 1389. Il eut à soutenir des luttes san-
glantes contre Azafalco, roi de Tépéacan.
Mais il put néanmoins fonder des institutions
pleines de sagesse, et il embelli! Ténotehi-
tlaii, sa capitale. On admire encore aujour-
d'hui les vestiges des aqueducs et des chaus-
sées qu'il Ht construire.
ACAMAS ou ACAMANTIS, promontoire de
l'Ile de Chypre, situé à l'extrémité N.-O. de
cette lie.
ACAMAS, tils d'Aïuénor, époux de Théano,
et l'un dès plus vaillants défenseurs de
ACAMAS, fils d'Eussorus et chef des Thra-
e*;s. Il fut tué par Ajax.
ACAMAS, nom que Valerius Flaccus donne
ii un Cyclope,
AÇANI s. f. fa- sa -ni). Foudre d'Indra,
dans la mythologie indoue.
ACANTHE, fils d'AutonoÙs et d'Hippoda-
mie. Il fut dévoré par les chevaux de son
père et métamorphosé en un oiseau nommé
acanthide.
ACANTHE, nymphe qui, suivant quelques
mythologues, ayant été aimée d'Apollon, fut
changée en la plante qui porte son nom.
ACANTHIDE s. f. (a-kan-ti-de — gr. akan-
this; de akantha, épine). Nom grec d'un oi-
seau qu'on croit être le chardonneret.
ACANTHIDE, fils d'Ajax le Télaraonien et
de Glauca.
ACANTHINE s. f. (n-kan-ti-ne) — du gr.
akanthiné, épineuse). Entom. Genre d'insectes
diptères braehocères, de la famille des nota-
canthes, tribu des stratiomydes, ayant pour
type Yacanthine allongée de l'Amérique du
Sud".
ACANTHIS, fille d'Autonoùs et d'Hippo-
damie et sœur d'Acanlhe. Inconsolable de la
mort de son frère dévoré par les chevaux
de son père, elle fut changée en oiseau par
les dieux.
ACANTHODÈRE s. m. (a-kan-to-dè-re —
du gr. acaniha, épine; derê, cou). Syn. de
raphidère.
ACANTHOLOG1E s. f. (a-kan-to-lo-jî —
du gr. acantha, épine; logos, discours). Bî-
bliogr. Recueil d'épigrammes : X'acantho-
logie de Fayolle. il Peu usité.
ACABA, dans la mythologie arabe, nom
d'une tour construite par Ismaël, suivant
Banier, et qui était en grande vénération
parmi les Homérites, ancienne tribu arabe.
ACARIE, nom d'une fontaine de Corinthe,
non loin de laquelle, suivant certains au-
teurs, Iolas fit périr Eurysthée, roi de
Myeenes.
ACARIE (Jean-Pierre), conseiller maître
de la chambre des comptes de Paris, mort à
Ivry en 1613. Il fut un membre zélé du con-
seil des Seize, et reçut le surnom de Laquais
de la Ligue. Quand Henri IV fut parvenu k
vaincre tous ses ennemis, Acarie fut révoqué
de sa charge et exilé de Paris, Il se retira
d'abord chez les chartreux de Bourg-Fon-
taine; mais il demanda, plus tard, et obtint
la permission de se rapprocher de Paris.
ACARIENS S. m. Syn. d'ACARIDES.
AC Alt IRA. Un des noms de Kâma-Déva,
dieu de l'amour dans la mythologie indoue.
ACARNAN ou ACARNAS, frère d'Ampho-
lérus et fils d'Alcmeon et de Callirrhoé, fille
du fleuve Achéloùs. Alcméon ayant été tué
par les fils de Pnégée, roi d'Arcadie. dont il
avait répudié la fille, Alphésibée, qu il avait
d'abord épousée, Callirrhoé obtint de Jupiter
eue ses deux fils, encore au berceau, devien*
a raient grands tout k coup, afin de pouvoir ven-
ger la mort de leur père. Les deux frères, en
effet, immolèrent k leur vengeance la famille
entière de Phégée, puis allèrent au temple
de Deipht-s, d'après les prescriptions d'Aché-
loùs, consacrer la robe et le collier d'Eri-
phyle, la mère d'Alcmeon qui avait été tuée
par son fils, en exécution des ordres d'Am-
pbîaraQs, son mari, qu'elle avait trahi pour
l'envoyer au siège de Tbèbes, Les deux frères
passèrent de lk en Epire et y fondèrent le
royaume d'Acarnanie. V. AmphiaraOs, Alc-
méon, au Grand Dictionnaire.
ACAROIDE adj. (a-ka-ro-i-de — de acarus,
et du gr. eidos, aspect). Chim. Se dil
te-résine jaune rougeâtre, très-friable,
d'une odeur balsamique, qui coule d'une es-
pèce de xanthorrh ■■■•.
AÇAKQ {i)'). grammairien français, né dans
l'Ai lois vers 1720, mort k Saint-Omer en 1796.
Protégé par Preron, il vint à Paris dans
l'espoir d'y faire fortune ; mais il se vit
bientôt obligé de retourner en province, où
ses leçons de grammaire étaient mieux goû-
tées. Cependant il n'y lit pas fortune, car,
en 1793, on trouve son nom parmi ceux des
gens de lettres auxquels la Convention ac-
corda des secours. Il a laissé un assez grand
nombre d'écrits, parmi lesquels nous cite-
rons : Grammaire française philosophique
(Genève et Paris, 1762,2 vol. in-12); Vies
des /tommes et des femmes célèbres de t Italie,
traduites de San-Scverino (1767, 2 vol. in-12) ;
Observations sur fioileau, sur Racine^ sur
ACCE
Crébillon, sur Voltaire (La Haye, 1770, in-8°);
le Portefeuille hebdomadaire, sorte de journal
^ui forme 3 vol. in-s°-, Remarques sur la
dixième édition de la Grammaire française
de Wailiy (Sàint-Oraer, 1787).
ACARTUM s. m. (a-kar-tomm). Nom par
lequel les alchimistes désignaient le minium.
ACASIS, fille de Minos, qui fut aimée par
Apollon. On croit que c'est la même qu'Aca-
c al lis.
ACASTE, roi de Thessalie, l'un des Argo-
nautes. A son retour de la Colchide, il institua
des jeux funèbres en l'honneur de Pelias,
son père, dont ses sœurs, après l'avoir tué,
avaient fait bouillir les membres pour le ra-
jeunir, suivant le conseil de Médèe ; les Ar-
gonautes furent invités k ces jeux. L'un
d'eux, Pélee, inspira de l'amour à Astydamie,
nommée par certains mythologues Créthéis
ou Hippolyte, femme d'Acaste, et comme il
ne répondait pas k ses désirs, celle-ci l'ac-
cusa faussement auprès d'Acaste d'avoir at-
tenté k son honneur. Acaste, qui avait purifié
Pétée du meurtre de sou beau-pere, tué in-
volontairement par lui lorsqu'il poursuivait le
sanglier de Caly don, ne voulut pas tremper ses
mains dans son sang; mais, pour s'en débar-
rasser, il le conduisit sur le mont Pélion,
sous prétexte de chasse, et l'abandonna aux
bêtes féroces. Pelée fut sauvé par le cen-
taure Chiron, puis, aidé des Argonautes, il
retourna k Iolcos, capitale de la Thessalie,
ravagea la contrée, détrôna Acaste et sa
femme et massacra cette dernière; suivant
Pindaie, Acaste fut également tué par lui.
ACASTE, nom d'une des Océanides, filles
de l'Océan et de Tethys.
ACAZD1R s. m. (a-ka-zdir). Alchim. Nom
donné à l'étain pur par les alchimistes.
A ix A, sœur de Camille, reine des Volsques,
d'après V Enéide.
ACCAD1ENS, peuple ancien qui habitait la
partie méridionaJe de la Mésopotamie et une
partie de la Babylonie. Ce peuple, d'après
certains assyriologues, appartenait k la race
touranienne et parlait une langue qui se rat-
tache au groupe hongro-finnois-turc. C'est lui
qui aurait initié les tribus sémitiques encore
barbares aux arts les plus indispensables de
la vie civilisée. Il résulte de Ikque la grande
civilisation assyro-babylonienne provient de
la fusion de deux races et de deux génies
distincts, que les Accadiens sont identiques
aux Chaldéens des auteurs , et, qu'ayant
formé une caste sacerdotale parmi les peu-
I pies des bords du Tigre et de l'Euphrate, ils
ont employé leur idiome national, devenu
ainsi langue sacrée, k formuler les conju-
rations magiques et k accomplir les rites les
plus importants de la religion assyro-babj'lo-
nienne.
Ces affirmations sont déduites d'un certain
nombre de documents découvorts dans les
grandes ruines de la Mésopotamie, documents
que l'on croit être rédigés en aceadien et
qui sont parfois accompagnés d'une tra-
duction interlinéaire en langue assyrienne.
Mais d'autres soutiennent, au contraire, que
le déchiffrement de ces prétendus textes
accadiens prouve que, loin d'être rédigés
dans une langue touranienne, ce sont des
textes assyriens écrits dans un système par-
ticulier d'idéographisme.
ACCA-LAURE>T1A ou ACCA-TARUNTIA ,
fameuse courtisane romaine du temps du
roi Ancus Martius. Ayant passé la nuit dans
un temple dédié k Hercule, ce dieu, charmé
de ses attraits, lui dit que la première per-
sonne qu'elle rencontrerait au sortir du temple
la rendrait extrêmement heureuse. En effet,
un riche Toscan, nommé Taruntius, fut le
premier qui s'offrit k sa. vue; il devint subi-
tement amoureux d'elle, l'épousa, et, étant
venu k mourir, lui laissa d'immenses ri-
chesses. A sa mort, Acca-Laurentia institua
le peuple romain héritier de tous ses biens,
quelle avait accrus en continuant son mé-
tier : on perdit le souvenir de leur origine
en faveur du don, et, sous le nom de Flore,
on établit des fêtes en son honneur.
ACCAMA (Bernard et Mathias), peintres
hollandais dont le premier est mort en 1756,
et le second en 1783. Ils étaient frères, et ils
s'appli |uèrent surtout, l'un et l'autre à faire
des portraits, [b se tirent, dans ce genre,
une réputation méritée, et plusieurs de leurs
portraiu ont été graves par Houbraken.
ACCAR1SI (Jacques), prélat italien, né k
Bologne, mort a Vesta en 1654. 11 professa la
rhétorique à Mantoue, et fut ensuite nommé
i de Veste. Il fut un de ceux qui se
prononcèrent contre les idées que soutenait
Galilée, et composa une dissertation inti-
tulée : Terne quies, solisque motus démon-
stratifs prtmum theohgis tum pluribus ratio-
nibus philosophicis (Rome, 1736, in- 4°). On
lui doit aussi des Discours sur divers sujets
de piété et une traduction latine de l'Histoire
des troubles des Pays-Bas, par le cardinal
Bentiv<
ACCENSUS s. m. (a-ksain-suss— mot lat.).
Antiq. rom. Appariteur, officier subalterne
attaché k un dignitaire civil ou militaire, n
Soldat attache k la personne d'un décurion
ou d'un centurion. H Soldat surnuméraire. U
l'I. ACCENSI.
' ACCENTUATION s. f. — Action d'accen-
tuer, de marquer fortement, de faire res-
ACCE
sortir : Ce n'est pas par une description
de son costume et de ses traits qu'un person-
nage de roman et reste dans Ui mé-
moire des lecteurs ; c est par /'accent
de ses actions et le développement de son
moral dans le drame. (Champfieury.)
* ACCEPTATION s. f. — Encycl. .1
Pour qu'une donation faite pai acte LUlhenti-
que devienne définitive et lie le donateur, il
taut qu'elle soit acceptée soit dans l'acte
même, soit par acte spécial passé devant no-
taire. Si la donation est faite à un majeur, il
doit l'accepter lui-même ou la faire accepter
par un fondé de pouvoir, et, dans ce dernier
cas, la procuration notariée doit rester an-
nexée kl'original de l'acte de donation ou a ce-
lui de l'acte d'acceptation. Pour accepter une
donation, la femme mariée doit avoir le con-
sentement de son mari, ou, si celui-ci refuse,
elle doit se faire autoriser judiciairement.
Les donations faites k un mineur ou à un in-
terdit doivent être acceptées par le tuteur,
avec l'autorisation du conseil de famille ; mais
si l'acceptation était faite par le mineur lui-
même, la nullité n'en pourrait jamais être
demandée que par le tuteur ou par le mineur
devenu majeur; le donateur ne pourrait s'en
prévaloir. Les père et mère d'un mineur ou
ses autres ascendants, même du vivant des
père et mère, pourvu que ceux-ci n'y fassent
pas opposition, peuvent accepter pour lui, lors
même qu'ils ne sont ni tuteurs ni curateurs,
et leur acceptation suffit pour lier le dona-
teur; la mère peut, de même, accepter pour
ses enfants mineurs sans le consentement du
mari. La loi a tellement voulu se montrer fa-
vorable aux donations faites à des enfants,
qu'elle reconnaît aux père et mère le droit
d'accepter une donation en faveur d'un en-
fant non encore né, mais seulement'
cet. enfant est considéré comme vivant quand
il s'agit de ses intérêts. Nous devons cepen-
dant remarquer que la donation acceptée
dans de telles circonstances ne recevrait pas
son exécution si l'enfant venait au monde
dans des conditions telles qu'il ne pourrait
pas être reconnu viable. Un sourd-muet qui
sait écrire peut accepter lui-même une do-
nation ou donner procuration à cet effet;
celui qui ne sait pas écrire n'est point ca-
pable d'accepter; il faut que l'acceptation
soit faite par un curateur spécial. Les admi-
nistrateurs des communes ou des établisse-
ments publics, tels que hôpitaux, hospices, etc.,
doivent se faire autoriser par l'autorité su-
périeure avant d'accepter les dons d'une na-
ture quelconque, et ils ne doivent mettre
aucune négligence dans les démarches né-
cessaires pour obtenir l'autorisation: car si
l'acceptation n'était autorisée et donnée qu'a-
près la mort du donateur, elle serait sans
effet.
A partir du jour où une donation est ac-
ceptée , la propriété de l'objet donné est
transférée aux mains du donataire, qui ne
peut plus, en renonçant à la donatioi
rentrer cet objet dans la propriété du dona-
teur; il faut pour cela un nouvel acte de do-
nation qui, k son tour, exige la formalité de
l'acceptai ion. Lorsque le donataire renonce
à une donation qui lui semble onéreu
droits des tiers ne sont pas déti
fait de cette renonciation, au moins ceux'
qu'ils pouvaient avoir acquis avant qu'elle
fût connue.
L'acceptation d'un legs peut se faire par
écrit ou dune manière tacite; on accepte le
legs tacitement quand ou en demande la dé-
livrance aux héritiers ou quand on agit
comme propriétaire de la chose léguée. Quand
l'acceptation formelle ou tacite a eu Lieu, il
n'est plus possible de la retirer. Si le testateur
a fait à la même personne plusieurs le
tincts, celle-ci est libre d'accepter les uns et
de répudier les autres; mais il n'est jamais
permis de diviser un legs pour en accepter
seulement une partie.
Pour ce qui regarde l'acceptation des
cessions proprement dites, nous transcrirons
ici les articles du ^code civil qui règlent la
matière :
Article 774. Une suc-cession peut être ac-
purement et .simplement, o-u sous
bénétice d'inventaire.
Art. 775. Nul n'est tenu d'accepter une
succession qui lui est échue.
Art. 776. Les femmes mariées ne peuvent
pas valablement accepter une succession sans
l'autorisation de leur mari ou de la justice,
conformément aux dispositions du chapitre vi
du litre Du mariage. Les SUCCeS
aux mineurs et aux interdits ne pourront être
: nient acceptéesque conformément aux
dispositions du titre De la minorité, de la tu-
telle et de l'émancipation.
Art. 777. L'effet de l'accepiatien remonte
au jour de l'ouverture de la succe
Art. 778. L'acceptation peut être *-\\
ou tacite : elle est expresse quand on ;
le titre ou la qualité d'héritier dans un acte
.i jque ou privé , el e e: i tacite quand
l'héritier fait un acte qui suppose née
renient son intention d'accepter,
n'aurait droit de faire qu'en sa ,
ritier.
Art. 779. Les actes purement conserve |
de surveillance et d'admînistral
soire ne sont nos des actes d'adil
i l'on n'y a pas pris le titre ou l i
lue d béritier.
Art. 780. La donation, vente ou transport
ACCE
23
que fait «le ses droits successifs un des cohé-
ritiers, soit à un étn
;x, emporte
m t acceptation de 1- .lien
même : l« de la renonciation, même
gratuite, que fait un . - au profil
d'un ou plusieurs de ses cohéritiers ; 20 de la
" qn'H fuit même au profit de tous
ses cohéritiers indistinctement, lorsqu'il reçoit
le prix <!■■ sa renonciation.
Art. 78t. Loi «sinn
est échue est s l'avoir repu
ou sans l'avoir acceptée expressénv-h'
tacitement, ses hérî i i l'accepter
ou la répnoier de son chef.
Art. 78*. Si c ra ne sont pas d'ac-
cord pour accepter ou pour répudier la suc-
ee-sion, elle doit être acceptée sous bénéfice
il lire.
An. 783. Le majeur ne peut attaquer l'ac-
ou tacite qu'il a faite
d'une succession que dans le cas où cette
acceptation aurait été la suite d'un dol pra-
tiqué envers lui; il ne peut jamais réclamer
sous prétexte de lésion, excepté seulement
dans le cas <ù la succès! serait
absorbée ou diminuée de plus de moitié par
la découverte d'un testament inconnu au
moment de l'acceptation.
Art. 789. La faculté d'accepter ou de ré-
pudier une succession se prescrit par le laps
de temps requis pour la prescription la plus
longue des droits immobiliers.
Art. 790. Tant que la prescription du droit
d'accepter n'est pas acquise contre les héri-
tiers qui ont renoncé, ils ont la faculté d'ac-
cepter encore la succession si elle n'a pas
été déjà acceptée par d'aui! ; sans
préjudice, néanmoins, des droits
être acquis k des tiers sur les biens de la
succession, soit par prescription, soit par
acte valablement fait avec le curateur k la
succession vacante.
On peut aussi se reporter à l'article soc-
cession, au tome XIV, et k l'article bénéfice
d inventaire, tome II, page 537.
Knfin, nous allons donner les articles du
code civil qui règlent l'acceptai ton do la com-
munauté après la mort de l'un des conjoints.
Article 1453. Apres la dissolution de la
communauté, la femme ou ses héritiers et
ayants cause ont la faculté de l'accepter ou
dy renoncer: toute convention contraire est
nulle.
Art. 1454. La femme qui s'est immiscée
dans les biens de la communauté ne \
renoncer. Les actes purement administratifs
ou conservatoires n'emportent point im-
mixtion.
Art. 1455. La femme majeure qui a pris,
dans un acte, la qualité de commune, ne peut
plus y renoncer ni se faire restituer contre
cette qualité, quand même elle l'aurait p?tvc*
avant d'avoir fait inventaire, s'il n'y a eu
dol de la part des héritiers du mari.
Art. 1456. La femme survivante qui veut
conserver la faculté de renoncer k la com-
munauté doit, dans les trois mois du jour du
décès du mari, faire faire un inventaire fi lèle
et exact de tous les biens de la communauté
: '-mentavee les héritiers du mari,
ou eux dûment appelés. Cet inventaire doit
être par elle affirmi le, lors
de sa clôture, devant l'officier public qui
l'a reçu.
Art. 14^7. Dans les trois mois et quarante
jours après le décès du mari, elle doit faire
sa renonciation au greffe du tribunal de pre-
mière instance dans l'arrondissement duquel
le mari avait son domicile : cet acte doit être
inscrit sur le registre établi pour recevoir
les renonciations k succession.
Art. 1458. La veuve peut, suivant les cir-
constances, demander au tribunal de pre-
instance une i rorogation du délai
it par l'art n. , a re-
nonciation; cette prorogation est, s'il y a
■
héritiers du mari, ou eux dûment appelés.
Art. 1459. La veuve qm n'a peint I il
renonciation
n'est pas déchue de la faculté -■■■
\ et qu'elle ait l'ait
I être pour-
suivie comme commune jusqu'à ce qu'elle
ait renoncé, -'t elle doit les frais faits contra
elle jusqu'à sa renonciation. Klle
ment être pi cpiratîoo de
quarante jours, depuis la clôture de I inven-
taire, s'il » <-is.
Art. 1460. La veuve qui a diverti ou recelé
quelques effets de la i om
clarée commune, nonobstant sa : ■■
il en est de même à l'égard de
Art. i46i. S la veuve meurt avant l'expi-
ration des trois mois sans avoir fait ou ter-
miné l'inventaire, les héritiers auront, pour
OU pour terminer l'inventaire, ui
i compter du
de la veuve, et de quarante jours pour déli-
a Clôture de l'inventaire. Si la
meurl syanl terminé l'inventaire, ses
rs auront, pour de.il
délai lé quai le son
, au surplus, renonci
commu i-des-
articles 1458 et 1459 leur sont
■
Art. 1 168. Les dispositions des articles 1450
tes des
individu i r du mo-
ment ou la mort civile a commencé.
24
ACCI
Art. 1463. La femme divorcée ou séparée
de corps qui n'a point, dans les trois mois et
quarante jours après le divorce ou la sépa-
ration définitivement prononcée, accepté la
communauté est censée y avoir renoncé, à
moins que, étant encore dans le délai, elle
n'en ait obtenu la prorogation en justice,
contradictoirement avec le mari, ou lui dû-
ment appelé.
Art. 1464. Les créanciers de la femme peu-
vent attaquer la renonciation qui aurait été
faite par elle ou par ses héritiers en fraude
de leurs créances, et accepter la communauté
de leur chef.
Art. 1465. La veuve, soit qu'elle accepte,
soit qu'elle renonce, a droit, pendant les
trois mois et quarante jours qui lui sont ac-
cordés pour faire inventaire et délibérer, de
prendre sa nourriture et celle de ses domes-
tiques sur les provisions existantes; et, à
défaut, par emprunt au compte de la masse
commune, à la charge d'en user modérément.
Elle ne doit aucun loyer à raison de l'habi-
tation qu'elle a pu faire, pendaut ces délais,
dans une maison dépendante de la commu-
nauté ou appartenant aux héritiers du mari;
et, si la maison qu'habitaient les époux à
l'époque de la dissolution de la communauté
était tenue par eux à titre de loyer, la femme
ne contribuera point, pendant les mêmes dé-
lais, au payement dudit loyer, lequel sera
pris sur la masse.
Art. 1466. Dans le cas de dissolution de la
communauté par la mort de la femme, ses
héritiers peuvent renoncer à la communauté
dans les délais et dans les formes que la loi
prescrit à la femme survivante.
Art. 1475. Si les héritiers de la femme sont
divises, en sorte que l'un ait accepté la com-
munauté k laquelle l'autre a renoncé, celui
qui a accepté ne peut prendre que sa portion
virile et héréditaire dans les biens qui échoient
au lot de la femme. Le surplus reste au mari,
qui demeure chargé, envers l'héritier re-
nonçant, des droits que la femme aurait pu
exercer en cas de renonciation, mais jusqu'à
concurrence seulement de la portion virile
héréditaire du renonçant.
Art. 1515. La clause par laquelle l'époux
survivant est autorisé à prélever, avant tout
partage, une certaine somme ou une certaine
quantité d'effets mobiliers en nature , ne
donne droit à ce prélèvement, au profit de la
femme survivante, que lorsqu'elle accepte la
communauté, à moins que le contrat de ma-
riage ne lui ait réservé ce droit, même en
renonçant. Hors le cas de cette réserve, le
préciput ne s'exerce que sur la masse parta-
geable, et non sur les biens personnels de
l'époux prédécéde.
ACCI ou ACC1TUM, ancienne ville d'Es-
pagne, dans la betique, à l'E. Elle eut une
grande importance sous les Romains. C'est
aujourd'hui Guadix.
ah.iajioii (Donato), érudit italien, né à
Florence en 1428, mort en 1478. Il fut à la
fois renomme comme homme politique, comme
orateur, comme philosophe et comme mathé-
maticien. On lui doit : des traductions latines
des Vies de Plutarque; les Vies d'Annibal,
de Scipion et de Cnartemagne, imprimées à
la suite des précédentes; des Notes sur la
-norale et la politique d'Aristote (Paris, 1555,
in-t'ol.), travail dans lequel il a utilisé les
études d'un de ses maîtres , Argyropile ;
Storia fiorenttna, tradotta in uutyare (Ve-
nise, 1476, in-fol.), traduction de ['Histoire
de Florence de Léonard Arètin, écrite en
langue latine. Corning homme politique, il a
rempli, à diverses reprises, des fonctions
publiques et il fut même élu gonfalonier de
Florence. La republique dota ses tilles en re-
connaissance des services qu'il avait rendus.
ACCIAJUOLI (Zanobio), érudît italien, né
à Florence en 1451, mort à Rome en 1519. Sa
famille était alliée à celle des Medicis. Lau-
rent le Magnifique lui confia l'éducation de
Pierre de Méditas, son fils. Acciajuoli entra,
vers cette époque , dans l'ordre des domi-
nicains, et se livra surtout à l'étude des lan-
gues de l'antiquité; il l'ut l'ami de Politien
et de Marsile Fiein, qui l'encouragèrent à
suivie cette voie, et il entreprit des traduc-
tions latines d'Kusebe de Césarée, d'Olym-
fiiodore, de Theodoret; il écrivit aussi, en
atin, quelques opuscules, tels qu'un Discours
à la louange de llomet et un Discours à la
louange de Naples. En 1495» il édita les epi-
gramines grecques de Politien, qui l'avait
chargé de ce travail avant de mourir. En
1518, Léon X le nomma bibliothécaire du
Vatican. Il fut chargé de transporter les ma-
nuscrits de cette bibliothèque au château
Saint-Ange et d'en dresser le catalogue. Ce
catalogue , très -estimé , a été publié par
Uontfaucon dans le premier volume de sa
Bibliuthnca bibliulhecurum.
ACCUJiOLl (Philippe), compositeur ita-
lien, no a Rome en 1637, mort en 1700. Il
passa la première moitié de sa vie à courir
le monde, puis se livra tout entier a l'art
dramatique. Compositeur, poète, directeur
de théâtre, décorateur, il écrivait ses pièces
et les montait lui-même; il no lui aurait
plus manqué que de Les jouer. Ses meilleures
sont: Il Girello, opéra-bouffe (Modene, 167">J;
ta Dumtna plaçât a, opéra en cinq actes (Ve-
nise, 1680); Chi é cota del suo tnat, pianga
de $tes$o , opéra; L'iisse in Feacia, opéra
(Veuisc, iomi). Piiiliipo Acciajuoli fut élu
ACCL
membre de l'Académie degli Arcadi illustri,
sous le nom d'Irenio Araasiano.
ACCI EN (Baghy-Syan), émir d'Antioche
au xi« siècle. Il gouvernait cette ville lorsque
les croisés vinrent l'assiéger en 1097. Accien
tenait bon depuis près d'une année et allait
être sauve par l'émir de Mossoul,Korboughan,
qui approchait avec une armée, lorsque les
croisés réussirent à avoir des intelligences
dans la place, et se firent livrer une porte
par trahison. Accien s'enfuit et fut reconnu
par un bûcheron, qui lui coupa la tête et la
porta aux croisés.
ACCIOL1 (J. de Cbrqueira e Sylva), his-
torien et géographe brésilien, né dans les
dernières années du xvme siècle. Un de ses
ancêtres, Miguel Accioli da Fonseca Leitam,
émigra du Portugal et vint occuper une
charge importante dans l'Amérique du Sud;
il mourut à Rio-Janeiro en 1634, laissant
quelques travaux historiques et généalogi-
ques estimés. On doit à M. de Cerqueira e
Sylva Accioli deux grands ouvrages d'un
certain intérêt pour la connaissance exacte
de l'Amérique portugaise. Ce sont : Alemoiias
historicas e politicas da provincia da Bahia
(Bahia, 1835, 6 vol. in-8°), et Corografia Pa-
raense; Descripçâo fisica, historica e politica
da provincia do Gra/n Para (Bahia, 1833,
in-8°J; on y trouve des renseignements très-
exacts sur le vaste territoire baigné par
l'Amazone.
ACCITAIN, AINE adj. (a-ksi-tain, è-ne).
Géogr. anc. Habitant d'Acci ; qui appartient
à cette ville ou à ses habitants : Les Acci-
tains adoraient l'idole appelée Néton. (Compl.
de l'Acud,) il On dit aussi accitanien.
ACC1TANIEN, IENNE adj. V. ACCITAIN.
ACCITUM. V. Acci, dans ce Supplément.
ACC1US NAVIUS, augure romain qui vivait
sous le règne de Tarquin l'Ancien. Selon Tite-
Live, le roi, irrité de l'opposition que lui fai-
sait Accius Navius, et voulant rabaisser son
prétendu savoir augurai, lui dit : a Ce que
je pense en ce moment peut-il être exécuté?
— Cela se peut, répondit l 'augure. — Eh bien !
je pense que vous pouvez couper une pierre
avec un rasoir. » Aussitôt Accius Navius
coupe la pierre avec le rasoir. Le peuple,
enthousiasmé par ce prodige, lui éleva une
statue et sentit croître son respect pour les
augures.
* ACCLIMATEMENT s. m. — Encycl. Hist.
nat. Dans le premier volume du Grand Dic~
tionnaire, page 53, nous avons défini le mot
acclimatement et indiqué en quoi il se distin-
gue des mots acclimatation et naturalisation.
Les travaux récents publiés sur ce sujet
nous fournissent des données nouvelles qui
intéresseront certainement nos lecteurs.
L'acclimatement indique la révolution spon-
tanée par laquelle l'organisme, transporté
dans un milieu nouveau, se met en harmo-
nie avec ce milieu. L'acclimatement n'est, à
vrai dire, qu'un cas particulier de la mésolo-
gie ou science de l'influence des milieux, et
c'est à tort que l'on confond souvent les
deux expressions acclimatement et acclima-
taliont cette dernière supposant que l'adapta-
tion s'accomplit, au moins en partie, sous
l'effort de l'industrie humaine.
Dans l'état actuel de la science, il est très-
difficile de formuler la mesure de l'aptitude
de chaque espèce à s'adapter à de nouveaux
climats. Si cette notion était acquise, des
lois générales s'en dégageraient sans doute,
et, plus heureux, nous pourrions en quel-
ques lignes en formuler la substance. Mais il
n'en est pas ainsi. Trop peu de faits sont
connus, et pourtant ils sont encore trop nom-
breux pour pouvoir être énoncés ici un à un.
Nous allons donc les résumer rapidement
pour ce qui concerne les végétaux et les
animaux, sauf à nous étendre davantage
pour ce qui regarde l'homme.
Chaque espèce végétale a besoin, pour ef-
fectuer sa nutrition et parcourir toutes les
phases de son évolution, depuis la germina-
tion jusqu'à la maturation de son fruit, d'un
certain minimum de rayons solaires et de
chaleur. Si cette chaleur lui manque trop tôt,
les derniers actes de la végétation ne s'ac-
complissent pas. Ce sont là deux vérités con-
nues de tous. L'observation nous montre ce-
pendant que certains végétaux, quand ils
sont transportés dans un climat où l'été est
plus court, parviennent soit spontanément,
soit par l'art de l'agriculteur, à précipiter
leur végétation de manière à parcourir tou-
tes les phases de leur vie dans un temps
beaucoup moindre. C'est ainsi que le froment
qui, en France, met neuf ou dix mois à se
développer n'en emploie que cinq ou six dans
le nord (Je la Suéde, où on peut le cultiver jus-
qu'au G5C degré de latitude. Il est juste d'ajou-
ter que cette rapide croissance s'effectue au
détriment du l'ampleur générale de la plante,
qui devient, relativement k elle-même, de
plus en jdus grêle et misérable au fur et à
mesure qu'on avance vers le nord.. Au con-
traire, nos gramens do la zone tempérée,
transportés dans la cône tropicale, s'ils ne
périssent pas de sécheresse , prennent un
feuillage luxuriant aux dépens des llcurs et
des fruits. Dans un autre ordre d'idées, ci-
i ocore un fait digue de remarque. La
vigne, originaire de Syrie, prend très-bien k
M.idere (;j2u) et eu Franeejusqu'uu 49° degra.
Que l'on transporte cette méine vigne a la
ACCL
Martinique (14<>), vient-elle de France, elle
dégénère vite et cesse bientôt de donner des
fruits ; si, au contraire, elle vient de Madère,
elle s'y développe à souhait.
Les faits que nous venons de citer relati-
vement aux végétaux nous montrent qu'ils
supportent avec facilité le passage de la zone
tempérée aux régions chaudes. Pour les ani-
maux, c'est le contraire qui a lieu. A Pari-;,
par exemple, l'ours blanc, le renne sont dé-
biles et succombent vite, tandis que les her-
bivores de l'Inde se maintiennent ici dans un
état relatif bien meilleur. L'énorme rat pa-
risien vient de l'Inde. On ne peut pas dire de
celui-là qu'il n'est pas acclimaté.
Des modifications remarquables se produi-
sent dans le pelage des animaux soumis à ['ac-
climatement. Ceux des régions t-haudes, trans-
portés dans les pays froids, voient ordinaire-
ment leur toison s'épaissir et souvent devenir
plus fine et plus chaude. Inversement, le pe-
lage de ueux qui sont transportés dans un cli-
mat plus chaud s'éclaire it et quelque t'ois même
disparaît. Les espèce.- dont les organismes ont
été assouplis par une longue domesticité, sous
l'influence de laquelle de nombreuses varié-
tés se sont développées, sont celles qui sup-
portent le plus facilement les changements
considérables de climat. Ainsi le porc, le plus
remarquablement doué sous ce rapport, pros-
père aux Antilles et encore, mais avec beau-
coup de soins, en Islande.
Jusqu'à ce jour, le hasard seul avait pré-
sidé aux acclimatements obtenus dans le rè-
gne végétal comme dans le règne animal.
Tirer des résultats que ce hasard a donnés
la science et l'art de Vacclimateriient est une
idée toute récente, et l'on est en droit d'at-
tendre beaucoup de sa mise en pratique. La
voie est maintenant ouverte, et comme les
difficultés qu'on peut rencontrer seront cer-
tainement moindres que celles dont les accli-
matements connus ont triomphé par un sim-
ple hasard, nous pouvons prévoir le jour où,
l'art et la science aidant, nous soumettrons
la matière vivante comme nous avons sou-
mis la matière brute.
Cela dit sur les végétaux et les animaux,
passons à l'homme. Ici le sujet se complique,
car l'homme, si bien doué pour l'observation
de ce qui est en dehors demi, se trouble dès
qu'il s'étudie lui-même. Ce n'est plus alors la
pure observation qui sert de base k ses juge-
ments; ce sont ses craintes, ses espérances,
avec les préjugés et les légendes qu'elles
ont enfantés, détestables mirages qui l'abu-
sent depuis tant de siècles et le promènent de
déception en déception. IJ est temps de met-
tre de côté toute fausse sentimentalité. Pour
étudier l'acclimatement de 1 homme, l'instru-
ment le meilleur est celui qui sert pour étu-
dier le reste de la nature : c'est l'observation.
Observons donc, sans nous inquiéter de sa-
voir si le genre homme constitue une ou
plusieurs espèces et encore si son origine est
une ou multiple. Peu nous importe 1 une ou
l'autre de ces deux thèses. Il s'agit seule-
ment de savoir si, aujourd'hui, le Lapon, le
Groenlandais peut vivre, travailler et se re-
produire indéfiniment au Sénégal, et inver-
sement si les nègres de la Guinée peuvent
vivre en Islande, ou, simplement, si les
Français peuvent se flatter de faire souche
en Egypte, au Sénégal ou au moins en Al-
gérie.
Un volume suffirait à peine pour traiter
la question d'une façon complète. Ici, nous
nous contenterons d'indiquer successivement
les nombreuses pérégrinations des peuples
sur le globe, et, à vrai dire, l'histoire n'est
guère que le récit des émigrations et des
immigrations des peuples, du succès ou de
l'insuccès de leur acclimatement. ,
En première ligne vient la longue et triom-
phante émigration aryenne, qui part de l'Oxus
et, pendant des siècles, s'écoule peu à peu,
d'un côté, vers l'Occident, et remplit l'Eu-
rope, dont elle absorbe et fait oublier les pre-
miers habitants; d'un autre côté, vers l'Inde,
où avec un temps très-long, une habile ex-
ploitation des races vaincues, des mélanges
sobres, mais manifestes au sang des abori-
gènes, les Aryas parviennent à s'adapter à
l'un des climats les plus rebelles à 1 accli-
matement.
Viennent ensuite les nombreuses colonies
grecques et romaines sur le littoral méditer-
ranéen, et leur longue prospérité s'est con-
tinuée jusqu'à nos jours sur les côtes de
l'Europe, leur vie éphémère n'a nulle part
laissé trace quand elles ont établi leurs tentes
sur le littoral africain, où seuls ont pu se
maintenir les Sémites (Tyrieus, Carthaginois,
Arabes, Juifs, etc.).
Puis viennent encore ces inondations des
hommes du Nord (Goths, Wisigoths, Ostro-
golhs, Vandales, etc.), quittant leurs glaciers
et se précipitant aussi rapides, aussi terri-
bles, aussi dévastateurs que les avalanches,
mais fondant, s'aneun tissant comme elles
sous le chaud soleil d'Italie, d'Espagne ou
d'Afrique.
Suivons maintenant les nouveaux colons
qui ne cessent de fuir l'ancien continent
pour le nouveau depuis que Vuseo et l'im-
mortel Génois ont ouvert des mondes incon-
nus. Si nous examinons les Anglais, nous les
trouvons aussi forts, aus.3' lauorieux, mais
encore plus pioliliques au Canada et aux
Etats-Unis que dans leur patrie. Ils salau-
guissent, au contraire, et B'éliolent aux An-
tilles et dans l'Inde; ils meurent vite ot sans
ACCL
Sostérité k la Guyane. Singulier contraste!
'ans ces climats qui nous domptent et nous
tuent aussi bien que les Anglais, nous voyons
prospérer et réussir l'indolent Espagnol, Et,
fait plus étrange encore, étant donné sa na-
ture paresseuse, il se fait remarquer par son
amour du travail, par sa vigueur et sa fé-
condité, sur les terres du Mexique et dans
les régions tropicales des républiques du
Sud.
Combien il y aurait k dire sur la race nè-
gre et les habitants de l'Océaniel mais, sur
ce point, des renseignements positifs man-
quent encore.
Quant à l'Algérie, que nous avons tout in-
térêt à connaît! e et qui nous intéresse autant
que la métropole, cette terre a dévoré jus-
qu'ici tous les Européens qui ont voulu s'y
fixer, et, si les choses restent ce qu'elles
sont, il n'est guère permis d'espérer un meil-
leur sort pour l'avenir. En étudiant les mou-
vements de population des colons de chaque
nationalité et en tenant compte de la morta-
lité enfantine, nous voyons que, malgré une
certaine atténuation dans la mortalité géné-
rale, les familles d'origine française ou alle-
mande sont principalement atteintes, tandis
que les Maltais et les Espagnols s'acclima-
tent aisément. Que conclure? Si la science
avait quelque crédit, nous conseillerions au
gouvernement d'essayer de la colonisation
maltaise ou espagnole, et nous demanderions
d'encourager le mélange de ces deux peu-
ples avec les Français. Comme l'a dit Dar-
win, on ne peut rien attendre que des croi-
sements. Par le croisement, on aura des ty-
pes nouveaux et mieux doués que ceux qui
existent.
Ce qui est vrai des autres animaux est
vrai de l'homme.
Pourquoi donc l'homme, qui applique si
victorieusement les données scientifiques
pour adapter àson profit tout ce qui est hors
de lui, abandonne-t-il cette triomphante mé-
thode pour obéir à la routine ou se confier
aux douloureuses voies des chances fortuites
quand il s'agit de sa propre personnalité et
de la création de ses destinées futures?
* Acclimatation (JARDIN ZOOLOGIQUE D'). — Le
Jardin d'acclimatation était à ses débuts lors
de l'impression du premier volume du Grand
Dictionnaire^ et nous n'avons pu en parler
que sommairement. Il a pris dans ces derniè-
res années un accroissement considérable,
grâce à la faveur du public et à l'activité de
ses fondateurs et de ses actionnaires, recru-
tés, pour la plupart, parmi les membres de la
Société d'acclimatation. «Le jardin que noua
voulons créer, disait Isid. Geoffroy Saint-
Hilaire, est le jardin zoologique d applica-
tion, la réunion, jusqu'à ce jour sans modèle,
ni en France ni ailleurs, des espèces animales
qui peuvent nous donner avec avantage leur
force, leur chair, leur laine, leur soie; enri-
chir l'agriculture, l'industrie, le commerce,
ou encore, utilité très-secondaire, mais digne
aussi qu'on s'y attache, qui peuvent servir à
nos délassements, à nos plaisirs, comme ani-
maux d'ornement, de chasse ou d'agrément,
à quelque titre que ce soit. Voilà les animaux
qui devront peupler le nouveau jardin et s'y
mêler aux espèces végétales les plus dignes
de culture aux mêmes points de vue : utiles
et bienfaisantes, ou belles et d'ornement;
nouvelles richesses pour nos champs, nos
forêts, nos vergers, ou nouvelles parures
pour nos jardins et nos parcs... Lieu d'expé-
rimentation et d'étude, mais au&si lieu de
promenade et de délassement, tel doit être
notre Jardin d'acclimatation, utile sous une
forme qui plaise, ou, pour le définir en deux
mots, l'utile paré. Ce qu'on exclut, ce qu'on
éloigne des parcs de pur agrément, nous l'a-
vons résolument admis dans notre jardin.
C'était l'orner que d'y placer des antilopes,
des gazelles, des cerfs, des alpagas, des hé-
mioues et tant d'espèces dont les formes élé-
gantes ou majestueuses attirent et captivent
le regard. C'était donner au jardin un attrait
d'un autre genre que d'y mettre sous les yeux
du public l'yak à queue de cheval, ramené
enfin de l'extrême Asie par M. de Montigny ;
le tapir des forêts de l'Amérique ,. bizarre et
ténébreux animal, comme l'appelle un peu
singulièrement Buffon ; les kanguroos, aux
allures inégales, venusde l'Australie; d'au-
tres encore, que l'étrangeté de leurs for-
mes, à défaut de beauté, et leur rareté re-
commandent à la curiosité publique. Mais
tous ces hôtes d'élite auront des compagnons
plus vulgaires, choisis parmi nos meilleures
races domestiques, et près des parcs des pre-
miers seront des écuries, des étables et môme
une porcherie. Dans les mêmes vues, nous
destinons aux gallinacés, non-seulement d'e-
legautes volières, mais aussi une vaste basse -
cour, avec ses couvoirset toutes ses annexes.
Dans les unes seront, avec les ornements
habituels de nos faisanderies, de brillantes
espèces encore inconnues en France ; ou élè-
vera dans les outres les principales races gal-
lines et colombines, lu pintade, trop négligée
dans le nord de la Frau. e, et '-et oiseau M
magnifique dans sou pays natal, dont nous
avons fait le lourd , le disgracieux , mais 1 u-
tile dindon. De même, sur nos eaux, les élé-
gantes sarcelles de lu Chine et do la Caro-
l,n,-, 1rs brnia.-hes indigènes et étrangères
et, entre les cygnes blancs d'Europe et les
cygnes noirs d'Australie, \>- cygne demi-blanc
et demi-noir do l'Amérique du Sud, préteu-
ACCL
dant nouveau a la royauté de nos rivières et
de nos lacs, auront pour commensaux, dût
leur majesté s'en trouver humiliée, les hôtes
plébéiens de la basse -cbur : le canard, que
nous devons aux Romains; le lourd et mus-
qué palmipède américain, qu'une vieille er-
reur fait croire batbare-que, et cet oiseau
auquel nous avons à la fois infligé une injure
et un supplice, en méconnaissant ses instincts
jusqu'à en faire le type de la stupidité et le
torturant jusqu'à ce que, malade et près de
mourir, il livre à la sensualité de nos gour-
mets ses organes endoloris et tuméfiés. A nos
êtables et à nos volières s'ajoute, dans notre
jardin, un vaste aquarium où, comme à Lon-
dres, mais sur une plus large échelle, chacun
pourra pénétrer dans les mystères de la vie
sous-marine d'êtres dont les noms mêmes sont
inconnus au public. Cet aquarium aura pour
compléments des bassins et des appareils de
pisciculture et d'hirudiculture , ou chacun
pourra étudier les procédés de deux arts nou-
veaux, si importants, l'un pour l'alimentation
de 1 homme, l'autre pour la thérapeutique.
Enfin, à la classe industrieuse des insectes
seront attribuées des ruches et une magna-
nerie. Quelques parties seront consacrées à
la culture des plantes économiques, indus-
trielles et médicinales. ■
Ce programme a été si scrupuleusement
suivi et si ponctuellement réalisé, qu'il nous
a suffi de le transcrire pour indiquer ce qu'est
aujourd'hui le Jardin d'acclimatation. Nous
nous bornerons à donner quelques renseigne-
ments topographiques sur ce petit parc, de-
venu un des lieux de promenade les plus fré-
quentés.
Une grande allée carrossable fait le tour
du jardin et sert d'artère principale à tout un
réseau d'allées et de sentiers qui, contournant
les parcs, mènent aux différentes construc-
tions et fabriques de l'établissement. A gau-
che, presque à l'entrée, se trouve la grande
serre, remarquable par ses riches collections
d'arbres et de plantes exotiques : camellias,
azalées, bruyères, eucalyptes, etc., et au
fond de laquelle sont situes le cabinet de lec-
ture et la librairie. On trouve dans cette li-
brairie spéciale toutes les publications con-
cernant l'agriculture, la zootechnie, l'histoire
naturelle, 1 économie industrielle et domesti-
que. En face de la serre sont les bureaux de
1 administration et les bureaux de vente, ou
l'qn peut s'adresser sans passer par le jardin,
pour les achats d'animaux, de volatiles, a œufs,
de plantes, etc. Dans une partie de ces bâti-
ments est installée la magnanerie. Immédia-
tement après viennent un petit pavillon, où
sont continuellement en fonction divers ap-
pareils pour l'engraissement mécanique de la
volaille, et quatre vastes hangars destinés à
une exposition permanente d'objets rustiques
et de machines agricoles. En suivautla grande
allée, on trouve ensuite d'un côté la singerie,
de l'autre le parquet des ôchassiers, le chalet
des cigognes et des grues, les paies des ca-
soars, des autruches, des nandous, puis les
faisanderies, qui occupent un espace consi-
dérable. En face du bâtiment spécial se
dresse la statue en marbre b.ane de Dauben-
ton. Les faisanderies ont en face d'elles les
parcs de mérinos et de chèvres exotiques,
dominés par un grand rocher, d'où, a certai-
nes heures, on lâche les cormorans pour les
exercer à la pêche. La poulerie , où sont
classées toutes les races françaises et étran-
gères de coqs et de poules, le^ types de luxe
comme les types de produit, est la plus com-
plète qui ait été organisée; les œufs qui en
proviennent sont l'objet d'un commerce im-
portant et sont recherchés par les éleveurs,
qui ne pourraient se procurer qu'à grand
peine et à grand prix les reproducteurs de
premier choix. Une admirable collection de
pigeons de ferme et de volière sert d'annexé
à la poulerie et rend aux éleveurs ou aux
amateurs les mêmes services. Le pigeonnier
central s'élève sur les bords de la rivière,
qui occupe le centre du jardin. La rivière
passe sous la grande allée, et l'on trouve im-
médiatement après le chalet des kanguroos,
puis l'écurie des poneys et des chevaux de
race naine, dont un certain nombre sont mis
à la disposition des enfants, moyennant ré-
tribution. La promenade des bébés, montés
soit sur les petits chevaux de Siam, de Java,
d'Ecosse, d'Irlande, des Landes, soit sur les
éléphants et les dromadaires, soit dans une
voiture légère, qu'une autruche a été dressée
à traîner, est une des grandes attractions du
jardin. La sellerie contient des harnache-
ments pour quatre-vingts chevaux. Dans les
écuries sont, outre les chevaux de service,
de remarquables produits obtenus par le croi-
sement de différentes espèces de solipèdes,
comme de la mule avec le cheval et l'àne,
les croisements du zèbre, de l'àne, de l'hé-
mione. La partie droite de la grande écurie
est occupée par une troupe de girafes rame-
nées d'Abyssinie en 1872. Tout autour, dans
des enclos distincts, sont parqués les yaks,
les tapirs, les zèbres, les hemiones, les alpa-
gas, les lamas, les rennes. Un petit troupeau
de vaches bretonnes, de petite taille,
excellentes laitières, a son etable derrière
l'écurie. Les rennes sont parqués dans un
vaste enclos, qui a pour annexe un bois de
sapins, derrière lequel on a recueilli la belle
collection de vignes provenant de la pépi-
nière du Luxembourg, et qui offre tout
variétés de cépages cultives en France. En
face du parc des rennes se trouve le rocher
SUPPLEMENT
ACCO
artificiel, habité p3r les mouflons, les chamois
et les bouquetins des Alpes; on a établi là un
vaste bassin pour les phoques et les lions de
mer ou otaries. Revenant dans le grand che-
min de ronde, on rencontre, à droite, le buf-
fet, la laiterie et l'aquarium. L'aquarium
compte dix grandes cuves d'eau de mer, où
vivent des poulpes, des h:ppocampes, des
êpinoches, des macropodes et aussi des soles,
des plies, des turbots, des anguilles, et quatre
cuves d'eau douce , où se trouvent les princi-
paux spécimens des poissons de tous les
pays. En face de l'aquarium sont situés les
parcs des antilopes et des cerfs. Un peu pius
loin est le chenil, où l'on a rassemble les re-
producteurs des plus belles races canines. Au
nord du chenil est l'entrée de la rivière, qui
partage le jardin en deux sections égales et
qui est peuplée de tous les palmipèdes ou oi-
seaux d'eau proprement dits : canards de la
Chine et de la Caroline, cygnes blancs et
noirs, canards domestiques et sauvages, oies,
tadornes, milouins, sarcelles, etc. Sur la rive
gauche est le kiosque des concerts, très-fré-
quentés dans la belle saison. A l'entrée de
la rivière est ia volière, occupée par plusieurs
milliers d'oiseaux de toute taille, depuis les
perroquets et les kakatoès jusqu'aux bengalis
et aux oiseaux diamants. En sortant, on est
revenu près de la serre qui a servi de \ oint
de départ.
ACCO s. m. (ak-ko). Antiq. gr. Espèce de
loup-garou, que les nourrices grecques nom-
maient pour faire peur aux enfants. Syn. de
MORMO et d'ALPHITO.
ACCO, ancienne ville de Phénicie, depuis
Plolemaïs, aujourd'hui Saint-Jean-d'Acre. Il
en est question dans le livre des Juges.
ACCOLTI (François), célèbre jurisconsulte
italien , également connu sous le nom de
François d Areito et d'Arélio, né k ArezZO
en 1418, mort a Sienne en 1483. Il se livra
avec un éclatant succès à l'enseignement du
droit, et fut pendant quelques années secré-
taire du duc de Milan François Sforza. Sous
le pontificat de Sixte IV, il fut sur le point
d'être promu au cardinalat. Accolti reçut le
surnom de Prince des jurisconsultes de son
temps. Il amassa de grandes richesses et se
montra d'une extrême avarice. Ayant, dans
une de ses leçons, développé les avantages
d'une bonne réputation et les inconvénients
d'une mauvaise, il eut l'idée d'appuyer sa
théorie par un exemple. Pendant la nuit, il
entra avec un domestique chez des bouchers
à qui il déroba de la viande. Le lendemain,
le vol fut signalé à la police, qui arrêta deux
étudiants mal famés. Accolti se rendit alors
auprès du juge, à qui il expliqua l'objet de
son prétendu larcin, et fit remettre les étu-
diants en liberté. Ses principaux ouvrages
sont : Concilia seuresponsa (Pise, 14S1); Com-
mentaria super tïb.lf decretalium (Bologne,
1481); Commentaria (Pavie, 1493) , De Balneis
Puteolanis (14T5). On lui doit, en outre, quel-
ques traductions.
ACCOLTI (Bernard), poète italien, sur-
nommé L'nieo Aretino, neveu du précédent.
Il vivait au xvie siècle et était fils du juris-
consulte et historien Benoît Acoulti. Par ses
poésies, il acquit de son temps une grande
célébrité, et l'on accourait en foule lorsqu'il
devait réciter ou improviser des vers en pu-
blic, car il fut un des meilleurs improvisa-
teurs de son temps. Le cardinal Bembo fait
le plus grand éloge de ce poète, dont les
écrits nous semblent inférieurs à sa réputa-
tion. Accolti avait beaucoup de verve et
d'imagination : maïs son style, tourmenté et
bizarre, manque d'élégance et de goût. Il fut
nommé par Léon X écrivain et abreviateur
apostolique, et il vécut quelque temps à la
cour d'Urbin, où, d'après l'Anoste, il jouit
d'une grande considération. Ses œuvres poé-
tiques ont été publiées sous le titre de Vir-
ginia comediaycapitoli e strambolti (Florence,
1513, in-8°), et sous celui à.'0pera nuova (Ve-
nise, 1519, in-8°). Elles ont été souvent réé-
ditées.
ACCOLTI (Pierre), prélat italien, né à Flo-
rence en H97 , mort dans la même ville en
1549. Il remplit près de Léon X la charge
d'abréviateur apostolique et rédigea la bulle
de 1549, qui condamnait quarante et une pro-
positions du réformateur. Secrétaire de Clé-
ment VII, il fut nommé cardinal en 1527 et
envoyé comme légat dans la Marche d'An-
cône (1532). Sa faveur déclina sous Paul III,
qui le fit enfermer au château Saint-Ange,
sous l'accusation de péculat. Pierre Accolti
n'obtint la liberté qu en payant une amende
de 59,000 écus d'or. Il n'en laissa pas moins
à sa mort une fortune considérable à ses en-
fants, car, quoique cardinal et titulaire de
plusieurs évéelies, il avait deux fils et une
fille. On a de lui des poésies latines qui ont
ete recueillies dans les Carmina illustrium
poetarum italorum (Florence, 1562, in-8°,
t. 1"), Il avait aussi composé un Traité des
droits du pape sur le royaume de Naples, qui
est reste manuscrit.
ACCORAMBONA (Vittoria) , duchesse de
Braceiano, née vers 1540, morte assassinée
à Padoue en 1585. Elle avait d'abord <
Francesco Peretti, neveu de Sixte V. Son
mari mourut presque aussitôt, et elle fut soup-
çonnée de l'avoir l'ait assassiner, de c
cite avec Paolo-Girolamo Ursiui , duc d'Ar-
cenno. Le pape la fit enfermer au château
Saint-Ange; elle eu sortit pour épouser Or-
ACCO
sini. Celui-ci, voulant purger les soupçons
n avait sur lui, demanda une audience à
Sixte V, ut fort bien, mais q
dit de prendre garde; qu'il
! nbre de scélérats, el
saurait en faire prompte justice. Orsini sortit
aussitôt des Etats de l'Eglise et se retira sur
le territoire vénitien. Après sa mort, surve-
nue en 1583, des difficultés s'élevèrent entre
un de ses n- . Orsini, et Vi
Accorambona, au sujet du partage des biens.
Pour en finir plus vite, Louis Orsini fit assas-
siner sa tante.
On a de Vittoria Accorambona des poésies
imprimées sous le nom de Virginia X..., avec
celles de Bovarini et de La Selva. La biblio-
thèque Ambrosienne, de Milan, possède d'elle
un manuscrit eun--ux ; c'est un poëme en
terza rima, signé également Virginia N...,
où elle déplore la mort de son premier mari
et faitdesnnprécations contre sesmeurtners.
La destinée tragique et pleine de nnstere
de cette femme a inspiré à Stendhal une des
plus remarquables nouvelles insérées dai
Chroniques italiennes. Fr. de Rosset en a fait
également l'heroîne d'une de ses Éistoires
tragiques (Lyon, 1621, iu-so).
ACCORAMBOM (Félix), médecin et philo-
sophe italien, ne dans la première moi
xvie siècle. 11 épousa une nièce de Sixte V et
i ce pape le recueil de ses œuvres
(Rome, 1590, in-4°). Elles se composent de :
Commentarium obscuriorum locorum et senten-
tiarum in omnibus Aristote'ias scriptis et con-
troversiarum inter Plalonicos , Galenum et
Aristotelem , examinatio; Annotationes m ii-
brum Oaleni de Temperamentis ; Sententia-
rum difficilium Theopnrasii in Ubro de Plan-
tis expticatio; De fluxu et refluxu mai
notes sur Théophraste ont été publiées sépa-
rément : Annotationes in Theophrastum de
Plantis (Rome, 1603, in-4<>).
' ACCOUCHEMENT s. m. — Encycl.
I. Aperçu historique. Les spécialistes ont gra-
vement discuté la question de savoir si l'ac-
couchement est une fonction naturelle, ce qui
ne peut guère être contesté; et, cela étant,
si le rôle de la médecine opératoire ne doit
pas être absolument nul; s'il ne convient pas,
en un mot, d'abandonner, pour cette fonc-
tion spéciale, la nature à ses propres forces.
Nous ne pensons pas que le problème puisse
être posé d'une façon aussi simple. L'accou-
chement, sans nul doute, est une fonction
naturelle ; mais toute évolution morbide ,
toute lésion organique, quels qu'en soient le
siège et la nature, est aussi une fonction na-
turelle, et nous croyons cependant qu'il se-
rait téméraire d'affirmer que les malades
doivent en tout cas renoncer à l'assistance
du médecin et du chirurgien. Ce fait évident,
que la pariurition est une fonction naturelle,
doit seulement inspirer a l'accoucheur une
extrême réserve dans l'emploi des manœu-
vres opératoires. Il doit demeurer convaincu
que la nature, en ce point comme en bien
d'autres, se suffit à elle-même dans les cas
ordinaires, et que même bien des cas témé-
rairement déclares anomaux ne sortent réel-
lement pas des limites de la nature et admet-
tent, par son seul secours, une solution re-
lativement facile, que l'aide prétendue du
chirurgien ne ferait qu'entraver. On a cer-
tainement abusé du forceps et des tractions
manuelles ; les accoucheurs se montrent ,
avec raison, de plus en plus réservés dans
leur emploi; mais {'accouchement est un phé-
nomène si délicat, si complique, entravé sou-
vent par un si grand nombre de causes, qu'il
serait absurde de vouloir proscrire les pro-
cédés artificiels, lorsqu'il devient évident que
la nature est sans ressource contre un obsta-
cle exceptionnel.
De là ce fait incontestablement établi pour
toutes les époques de l'histoire, que des per-
sonnes spéciales, des femmes presque tou-
jours, ont été chargées de surveiller et de
faciliter {'accouchement. Il serait plus diffi-
cile de dire quelles étaient les règles de l'ob-
stétrique des anciens, si tant est qu'ils aient
possède, au moins dans les temps les plus re-
culés, des règles sur ce sujet difficile. Quant
à l'existence des sages-femmes chez les Hé-
breux et les Egyptiens, elle est établie par
de nombreux passages de la Bible. Un des
pius curieux est celui où il est fait mention
de la chaise sur laquelle les sages-femmes
pte accouchaient les femmes des Hé-
breux (cette circonstance remarquable est
omise dans la traduction de saint Jérôme).
Cette pratique, qui ne laisse pas d'offrir quel-
ques avantages, a ete longtemps générale et
est encore aujourd'hui suivie en Allemagne.
Les sages-femmes dont il s'agit^ étaient, du
reste, des personnes tres-esumables, qui >e
refusèrent a exécuter les ordres du pharaon
condamnant a mort tous les enfants maies
Hébreux.
Les Grecs et les Romains avaient aussi des
sages-femmes; mais comme la religion était,
chez eux, mêlée à tous les actes de la vie,
ils avaient confie à des déesses, a Lucine,
entre autres, le soin d'aider les I
les accouchements laborieux. Cela n empê-
chait [
de cette importante matière. Hippocrate
avait déjà tente un classement plus ou moins
rationnel des accouchements et ne reconi
sait comme naturel que la présentation par
la tête. Ou conçoit que l'absence de connais-
sances auatoiiiique* lui longtemps un ubsta-
ACCO
cle absolu aux progrès de l'obstétrique, qui
ie com i pré
iutérus. Les Ro-
mains constatèrent le fait de la présentation
des pieds; mais ce fait leur parut s; exception-
nel qu'ils donnèrent un nom spécial,
d'Agrippa, aux produits de cette pariurition
anomale. Ils pratiquèrent de tout temj
pération césarienne, mais sur la femme morte
seulement aralt tenir son nom de
cette circonstance que l'un de ses ancêtres,
vait l'existence à
ce procédé opérateur-. V. ces ARIEN, au Grand
Dictionnaire (tome III).
L'art de l'accoucheur, connu de toute an-
u'a fait, comme .titres bran-
ches de la chirurgie, de notables progrès
que dans les tel faut arriver
à Guillemeau et à Ambroise Paré pour pou-
voir signaler une importante découverte, la
version, qui, en ramenant à la présentation
pelvienne , considérée aujourd'hui comme
naturelle, une multitude de cas où l'accou-
t naturellement impossible , a
sauve la vie k un si grand nombre de fem-
mes et d'enfants, La version et l'opération
césarienne sur la femme vivante peuvent
ion, considérées comme
les tentatives les plus hardies qui aient en-
richi l'art de l'accoucheur. Nous disons cela
sans intention d'établir un parallèle entre
les mérites des deux opérations, car la der-
nière , toujours extrêmement dangereuse ,
mortelle dans l'immense majorité des cas, ne
paraît guère susceptible de passer dans la
pratique journalière et ne saurait être re-
commandée que lorsque les jours de la mère
seraient évidemment s ici ifies par tout autre
procédé. Les pre ■ ■■■■ d opération cé-
sarienne sur la femme vivante paraissent re-
monter au xvie siècle.
L'emploi du forceps inventé par Palfyn,
perfectionné par Levret, fit faire ensuite à
l'obstétrique un au'r<- pas décisif. On en a
abusé depuis; mais, entre des mains habiles
et discrètes, il rend tous les jours d'iin i
ses services. Nous n'en dirons pas autant de
la symphyséotomie, opération due â Sigaud
(1777). Cette opération cruelle, qui compro-
met presque toujours l'existence de la inere
et sauve rarement celle de l'enfant, devait
être et est complètement abandonnée.
Le céplialotribe de Baudeloque est le seul
perfectionnement sérieux apporté ensuite à
l'obstétrique opératoire. Les services qu'il I
rend dans les cas où la i ephalotomie est ju-
gée indispensable ne sauraient être niés.
— IL Considérations générales. On sait que
le terme généralement assigné à la grossesse
est de neuf mois, ou plus exactement de
deux cent soixante-dix jours. Mais ce chiffre
ne doit être accepté qu'avec des réserves;
la loi française, qui porte à deux cent qua-
tre-vingts jours le maximum de la durée de
la gestation, semble a plusieurs spécialistes
avoir serré de trop près le terme normal, et
des observations données comme très-cer-
taines tendraient â faire établir que l'accou-
chement peut être retarde jusqu'à trois cent
dix-huit jours; mais la question reste extrê-
mement obscure. D'autre part, tout accouche-
ment est considéré comme prématuré lors-
que le fœtus n'a pas eu le temps de se d
lopper suffisamment dans l'utérus pour naître
viable.
Outre {'accouchement prématuré et l'accou-
chement tardif, les chirurgiens ont encore
distingué l'accouchement naturel, qui se pro-
duit par les seu.es forces de la nature, et
l'accouchement artificiel, dans lequel on fait
intervenir le secours de l'art. Nous avons
déjà signalé la nécessité de se confier ei
rement à la nature dans tous les cas qui no
hu présentent pas des obstacles insurmonta-
bles, ou qui ne font pas courir à la mère ou à
l'enfant des dangers particuliers. Mais l'ac-
couchement artificiel ne nous occupera pus
plus longtemps dans cet article; nous lui re-
servons uneîp dans ce Supplé-
ment (v. dystocik, au Supplément et au Dic-
tionnaire). Tout ce que nous avons a dire
ici se rapporte donc à l'accouchement natu-
rel.
Notons d'abord un détail statistique qui
n'est pas dépourvu d'intérêt au point de vue
physiologique. On a dit, par plaisanterie, que
ce'qui distingue l'espèce humaine du reste
des animaux, c'est que l'homme fait l'amour
eu tout temps. Toutefois, le tableau mei
des accouchements â terme, d'où nous dédui-
rons celui des conceptions, nous paraît mon-
trer d'une façon tr- -évidente que l'h
issi complètement qu'on
t le croire à la loi qui fixe, pour cha-
que espèce, une saison pour les amours.
le tableau du nombre moyen des ac-
couchements par 100, d'après un très-grand
nombre d'observations :
CONCEPTIONS.
Avril. . . .
Mai
Juin ....
Juillet. . .
Août .
ACCOUCHEMENTS.
Janvier 9,610
Février y, "77
Mai - 8,972
Avril 8,780
Mai s,7*o
Septembre. . . . Juin 7.j«a
Octobre Juillet 7,2*7
obre .... Septi ... 7,372
Janvier Octobre 7,920
Février Novembre .... 8.3S6
Mars Décembre .... 8,778
I
25
ACCO
On remarquera, à la première inspection
de ce tableau, que le maximum des naissan-
ces se produit en février, et que, sauf quel-
ques oscillations peu importantes, elles dé-
croissent régulièrement jusqu'en juillet, où
elles tombent à leur minimum, pour se rele-
ver ensuite progressivement, ce qui reporte
le minimum des conceptions en octobre et
leur maximum en mai, époque du réveil gé-
néral de la nature. Dans une matière qui ne
comporte pas une rigueur mathématique, on
ne peut manquer d'être frappé d'une si re-
marquable régularité.
Cette excursion dans le domaine de la sta-
tistique nous amène à dire un mot sur un
sujet d'un intérêt bien autrement palpitant.
Les femmes, en général, éprouvent des crain-
tes fort naturelles au sujet des suites possi-
bles de Y accouchement ; on affirme même que
cette crainte .suffit pour expliquer la vertu
de plusieurs d'entre elles. En ramenant les
faits à leur véritable proportion, nous avons
quelque droit d'espérer que nous recomman-
derons le devoir, qui a ses dangers, sans
doute , mais singulièrement exagérés par
l'imagination des femmes. Il est parfaite-
ment établi par des chiffres que les cas
mortels ne dépassent pas, pour les fem-
mes, la proportion de 1 pour 100. Il est vrai
3ue cette proportion s'accroît d'une façon
ésolante dans les établissements publics où
l'on réunit un grand nombre de femmes en
couche et s'y élève encore aujourd'hui ,
malgré les progrès de l'hygiène, a plus de
8 pour 100. Cette effrayante mortalité est
particulièrement due aux épidémies de mé-
trite et de péritonite, si fréquentes dans ces
établissement;. Toutefois, de notables amé-
lioration-, ont été déjà réalisées, et l'on peut
se promettre une prochaine et radicale solu-
tion de ce poignant problème, soit par le
traitement des femmes en couche à domi-
cile, dans tous les cas où cela sera possible,
Soit par la substitution des pavillons isolés
aux salles nécessairement malsaines où l'on
a jusqu'ici entasse ces malheureuses femmes,
— [II. Mécanisme de L'accouchement. Quand
l'accoucheur mandé auprès d'une femme qui
se déclare en mal d'enfant aura reconnu,
aux signes que nous indiquerons plus loin,
qu'il a affure aux symptômes d'un véritable
accouchement, et non a de fausses douleurs,
à ces coliques qui font si souvent illusion
aux primipares et à quelques autres, il de-
vra prai ies dispositions nécessai-
res. Nous ne parlons pas des préparatifs
pour la section du cordon et le premier pan-
sement du nouveau-né , auxquels il sera
temps de songer plu., tard. Mais il s'agit de
quelques précautions hygiéniques. Il faudra
assurer le renouvellement de l'air, s'efforcer
d'obtenir une température tiède sans être
chaude, car, i I état de nudité auquel seront
■ un certain temps ta mère
et l'enfant doit faire craindre les impres-
sions du froid, il ne faut pas oublier non plus
que les efforts du travail mettent toujours
la mère sous le coup possible d'une conges-
tion. D'autre part, il faut se dire que la sai-
, nécessaire parfois , mais dont quel-
iina abusent, pourrait bien avoir pour
resuitat d'aggraver les effets d'une héraor-
ardra toujours assez de
; Ire qu'elle ne soit exposée
: irdra trop. On s'occupera ensuite de dis-
poser le lit A toutes les inven-
dus ou inuins ingénieuses imaginées
ips et en divers pays, on
firéfère généralement en France un simple
.it de sangle, de médiocre largeur, et dis-
tinct, autant que possible, de celui où la
femme passera ses suites -le couche, mais
établi, si cala se peut, dans la même pièce
ACCO
ou dans une pièce contiguS. Ce lit doit être
placé la tète contre le mur, les trois autres
côtés libres, de façon qu'on puisse circu-
ler autour. Sur le lit de sangle, on dispose
un simple matelas peu épais et assez dur.
Un autre matelas, plié en deux, un des bords
débordant l'autre, est placé à la tête du lit,
de façon à relever la partie supérieure du
corps de la patiente et à faire saillir l'épi-
f astre. On arrive au même résultat au moyen
e coussins convenablement disposés sur le
matelas. Il est superflu d'indiquer les précau-
tions de propreté à prendre pour préserver
la literie.
Il ne faut pas, du reste, se hâter d'instal-
ler la femme sur ce lit, où elle aurait dix
fois le temps de se fatiguer. La première
chose à faire est de s'assurer si l'on a affaire
aux symptômes d'un véritable accouchement.
Si la femme peut se tromper à. cet égard,
l'accoucheur ne saurait s'y méprendre. Huit
jours environ avant l'accouchement, des sym-
ptômes très-appréciables ont annoncé l'ap-
proche du moment décisif. L'enfant est ,
comme on dit vulgairement , sensiblement
tombé. L'effet naturel de cet affaissement de
l'utérus est un état de bien-être que la femme
ne connaissait plus depuis longtemps. La
respiration est redevenue libre ; l'estomac
n'étant plus comprime, la digestion est
plus facile ; la constipation cesse ou diminue ;
les envies d'uriner sont plus fréquentes et
plus faciles à satisfaire. D'autre part, il s'é-
tabiit dans le vagin des sécrétions muqueu-
ses qui deviennent de plus en plus abondan-
tes, et que quelques-uns, contre toute appa-
rence, ont attribuées à une transsudation de
l'amnios à travers les membranes. Il est plus
probable ou même certain que cet accrois-
sement d'excrétions reconnaît pour cause
une irritation particulière de la muqueuse.
La nature visqueuse de l'excrétion empêche
de la confondre avec un liquide tres-fluide
par lui-même et qui le deviendrait encore
davantage par sa filtration à travers un tissu
très-serré. Quoi qu'il en soit, tous ces sym-
ptômes révèlent un accouchement, sinon im-
minent, au moins prochain. Mais nous allons
nous trouver en présence des signes immé-
diats de la parturition.
Le vrai travail s'annonce par des douleurs
légères, courtes, éloignées, importunes, mais
qui sont encore loin d'être insupportables.
Ce sont les mouches. Lu primipare peut con-
fondre ces premières douleurs avec des co-
liques; mais il est rare qu'une femme in-
struite par l'expérience se méprenne sur leur
véritable nature. Elle distingue très-bien que
ces douleurs ont leur siège dans l'utérus,
non dans l'intestin. Les véritables douleurs
ont le caractère d'un spasme qui débute à
peu près au niveau de l'ombilic et s'irradie
ensuite vers le bassin. Elles coïncident avec
une coarctation de l'utérus, qui est déjà le
commencement de l'expulsion du fœtus, et
qui donne à l'organe une forme globulaire
très-remarquable. Elles sont d'ailleurs abso-
lument intermittentes, laissant, dans l'inter-
valle de deux accès, un repos absolu à la
patiente. Ce caractère suffirait à les distin-
guer des coliques, qui sont, non pas inter-
mittentes, mais seulement rémittentes. Le
moment va, du reste, arriver ou l'on pourra
percevoir un signe absolument certain du
travail commencé : la dilatation progressive
de l'orifice du col de l'utérus, qui était resté
fermé pendant toute la durée de la grossesse,
fait déjà constaté par les anciens.
Les douleurs coïncident avec un phéno-
mène qu'on a décrit avec beaucoup de pré-
cision, mais qu'il a été jusqu'ici impossible
d'expliquer d'une manière satisfaisante. On
a longtemps cherché la cause déterminante
de l'expulsion du foetus; on croyait pouvoir
ACCO
l'expliquer par les efforts mêmes que ferait
L'enfant, parvenu au terme de son dévelop-
pement intra-utérin, pour sortir de sa prison.
Il a fallu renoncer à cette idée, séduisaiite
par certains côtés. Les efforts de l'enfant,
extrêmement gênés, du reste, par la position
qu'il occupe dans ses enveloppes, seraient
loin de pouvoir expliquer la déchirure vio-
lente et brusque de ces enveloppes et sur-
tout la marche si difficile à travers le canal
du bassin. Il y a, du reste, une preuve plus
frappante que la sortie de l'enfant doit être
due à une autre cause; cette preuve, on la
tire de l'avortement, c'est-à-dire de l'ex-
pulsion, par le mécanisme ordinaire de Y ac-
couchement, d'un fœtus absolument incapable
d'aucun effort, et surtout de l'expulsion, tou-
jours par le même mécanisme , de fœtus
morts. Une seule cause suffit pour expliquer
très-simplement l'expulsion du fœtus, ce sont
les contractions de l'utérus. Il est vrai que
l'on objecte contre cette explication des ac-
couchements naturels qui se sont produits
après la mort de la mère; mais on n'oubliera
pas que certains tissus conservent leur con-
tractilité après la mort du sujet; que cette
contractilité posthume est établie expérimen-
talement pour l'utérus, et qu'ainsi Yaccouche-
ment n'est pas plus difficile à admettre et à
expliquer que les évacuations de matières
fécales, si fréquentes après le décès.
Resterait à expliquer les contractions mê-
mes de l'utérus. Ici, nous devons avouer que
toutes les tentatives faites pour donner une
raison satisfaisante du phénomène ont tour à
tour échoué. L'utérus n'est pas un muscle
comme le cœur; loin d'être de cette nature
fibreuse qui caractérise tous les tissus con-
tractiles, il est vasculaire et spongieux, ce
qui ne paraît laisser aucune explication pos-
sible de ses contractions. Il est vrai qu'on a
voulu attribuer l'accouchement à la contrac-
tion des muscles de l'abdomen; mais, même
en admettant cette cause, il faudrait encore
expliquer les contractions de l'utérus, qu'on
ne saurait nier, et, puisque ces contractions,
inexpliquées d'ailleurs , existent certaine-
ment, pas n'est besoin de recourir a aucune
autre cause pour expliquer l'accouchement ;
son mécanisme , qui comporte des détails
dans lesquels nous entrerons bientôt, est, en
gros, des plus faciles à expliquer. Les con-
tractions de l'organe ont particulièrement
lieu dans sa partie supérieure; elles coïnci-
dent avec les douleurs, dont elles sont la
cause déterminante, et sont, par conséquent,
intermittentes comme elles; à chaque inter-
mittence, l'organe se distend, mais partielle-
ment seulement, de façon à se rétrécir de
plus en plus. Mais, si l'on réfléchit que la
cavité de l'utérus est entièrement occupée
par le fœtus, ses enveloppes et le liquide qui
les baigne, il sera facile de pressentir ce qui
va arriver : le fœtus, poussé de haut en bas
par la rétraction progressive de l'organe,
presse de plus en plus fortement sur la par-
tie inférieure; dans cette situation, la paroi
de l'utérus, fortement tiraillée vers le haut,
remonte de plus en plus, entr'ouvrant d'abord
légèrement, puis plus largement, à chaque
douleur, l'orifice du canal du vagin. Ce tra-
vail, de plus en plus énergique, suffit pour
expliquer la marche progressive du fœtus,
que nous allons maintenant suivre en détail.
Les douleurs mouches, que nous avons dé-
crites , se rapprochent de plus en plus et
croissent en durée; l'orifice de l'utérus, pro-
gressivement en tr ouvert , laisse échapper
des glaires abondantes, striées de sang, sou-
vent entièrement sanguinolentes, ce qui est
généralement considéré comme un pronostic
favorable; les bords de l'orifice s'amincissent
à mesure qu'ils s'écartent; le col lui-même
remonte progressivement et finit/par s'effa-
ACCO
cer complètement. Nous sommes arrivés aux
douleurs dites préparantes ou dilatantes ;
leur siège est variable : d'ordinaire, ellef>
s'irradient de l'ombilic aux lombes et au sa-
crum ; plus rarement, elles se limitent aux
lombes et au sacrum, auquel cas elles reçoi-
vent le nom vulgaire de douleurs de reins et
présagent, dit-on, un accouchement plus labo-
rieux. Le? progrès de l'accouchement sont dès
lors physiquement appréciables. L'index, in-
troduit dans le vagin, perçoit très-nettement
une surface molle, arrondie, qui s'avance a
chaque douleur dans le canal, se retire in-
complètement à chaque rémittence. Nous
disons rémittence, car un caractère particu-
lier des nouvelles douleurs, c'est de ne ja
mais laisser à la femme un repos complet.
Cette poche, qui se développe et s'arrondit
de plus en plus, n'est, on le devine, que l'en
veloppe fœtale progressivement poussée eu
dehors par le travail; sa forme, du reste,
varie légèrement, suivant le mode de pre
sentation, et il serait encore en ce moment
très-difficile, sinon impossible, de pronosti-
quer comment le fœtus va s'engager dans le
canal. Mais bientôt l'orifice a atteint son
maximum de dilatation (O^os environ). Le fœ-
tus, retenu par ses épaisses enveloppes, est ar-
rête dans sa marche. Sous l'effet d'une vio-
lente poussée, un craquement se produit; la
femme pousse un cri d'effroi; la poche s est
rompue et se vide partiellement; la tète du
fœtus se précipite brusquement vers la sor-
tie. Il ne faut pas tarder plus longtemps à
placer la femme sur son lit, car l accouche-
ment peut être imminent, et l'on a même vu,
chez quelques personnes constituées d'une
façon spéciale, l'enfant tomber brusquement
à terre après l'ouverture de la poche; mais
ce cas est extrêmement rare; c'est pourquoi
il convient de laisser la femme se promener
librement jusqu'au moment indiqué, soit pour
tromper ses douleurs autant que possible, soit
pour les provoquer lorsqu'elles tendraient à
se suspendre.
Le liquide amniotique, en grande parti*
retenu par le fœtus, qui obture déjà le pas-
sage, est ensuite progressivement expulsé U
chaque douleur et facilite la marche de l'en-
fant en lubrifiant les parois. Quelquefois, la
poche se vide entièrement longtemps avant
le moment indiqué plus haut, et l'accouche-
ment se fait à sec, ce qui est toujours uv
sérieux inconvénient; d'autres fois, la poche
ne se déchire pas sous l'effort, mais est en-
traînée avec l'enfant, qui naît coiffé, comme
on dit, après un accouchement laborieux, si
l'on abandonne la nature à elle-même. Outra
le surcroît de difficulté que cette circon-
stance ajouterait au travail, elle apporterait
à la femme, par un décollement prématuré,
de graves dangers d'hémorragie. Mais un
accoucheur expérimenté sait ouvrir la poche
au moment convenable, soit avec les ciseaux,
soit, ce qui vaut mieux, avec l'index, en évi-
tant, toutefois, deux inconvénients : celui de
donner prématurément passage aux eaux, ce
qui donnerait lieu à un accouchement à sec,
et celui, plus grave encore, d'ouvrir la peau
du crâne de l'enfant au lieu de la poche des
eaux, si par hasard cette poche se trouvait
déjà ouverte, comme il est arrivé quelque-
fois. A cet égard, la consistance osseuse du
crâne, comparée à la résistance molle et fluc-
tuante de la poche, mettra l'opérateur à l'abri
d'une déplorable erreur.
Nous avons annoncé l'arrivée de la tête
du fœtus dans le détroit; mais il convient de
noter ici que ce n'est pas toujours elle qui se
présente et que, dans les cas même ou elle
arrive la première au passage, elle a diverses
manières de s'y présenter. Les cas naturels
de présentation et de position sont résumés
dans le tableau qui suit :
ACCOUCHEMENT
PRÉSENTATION DE LA TÊTE.
IATION DE L'OCCIPUT PR] [STATION DE LA FACE
NATUREL.
pi to-ao teneur.
Gauche. . Droite.
occipito-posterieur.
G niche.
Ces 08 se produi-
ouc près, ''il proportions
'., on observe
dont 909 occi-
Qt. ] ''autre part,
les pi
un B99 i et 10 occipitale i
droite pience de la
io du rectum
. tuche du b
■
■■
ei tel n'offi soi
aous 1- , i
h la mère i courit
b> 1 fut , i,i 1,000 'iCCOU-
(/ . me ' ■
fa face,
lift pou
.
oordoo ,
■ qui produit freq lera Dt l'as-
phvxli
■ i. i lonj uement lo
est k tu
frontale -antérieure.
Gauche. Droite.
frontale-postérieure.
Gauche. Droite.
fois le plus fréquent et le plus favorable,
nous réservant (rajouter seulement quelques
Dots pouf expliquer les particularités des
autres présentations.
A partir de la rupture de la poche, les dou-
leurs, de plus eu plus fortes et rapp]
ut encore de nature; elles redc.ii
n-iii intermittentes, de rémittentes qu'elles
i dans la période précédente. Ces nou-
douleurs, dites expulsives, durent tout
le temps que met le fœtus à parcourir la ca-
vité du bassin. L'intermittence est ici si net-
tement marque-, que la femme, après chaque
douleur, éprouve un sentiment de soulage-
mei t i rèa - fort et parfois un besoin In ê •
i illble de sommeil. Quelque personnes pen-
ommeil s de i dangei a '-t tour-
ntent maladroitement pour la
tenir i i I dûment
n i ml i ompter But Le pro-
chain retour de la douleur pour arracher la
et la 11 ■ profiter des
m que lo nature lui
ftccoi de Les ipasraes i m . dan
i fiode, quelque chose d'effrayant, La
PRÉSENTATION DE L'tXTUÉMITt PELVIENNE
Fesses.
sacro-antérieure.
Genoux.
Pieds.
femme, forcément passive jusque-là, tra-
vaille maintenant à l'expulsion du fœtus de
toute la force de ses muscles; elle s'attache
avec une sorte de fureur u tout ce que ses
mains peuvent rencontrer et pousse, comme
on dit, avec une énergie désespérée; il est
même nécessaire quelquefois de modérer ses
efforts par des conseils, des menaces au bo-
soin, car des accidenta graves peuvent se
produire , et la congestion , eu ce moment,
prend un caractère redoutable. Le tenesme
anal se montre et s'accroît. Si le rectum n'a
pas été préalablement \ Idé, il so produit une
ion de matières focales. Le chirurgien
a dû provoquer, au commencement du tra-
vail, 1 expulsion des urines, car la tension de
la vessiu pourrait donner lieu à la rupture
de cette membrane. La femme pousse des
cris déchirants, tombe parfois dans un délire
furieux, puis retrouve subitement Le calme
■ i» douleur est suspendue.
La marche du fœtus dans le détroit du bas-
- ni ■■ i i .i ■■ curieuse àob erver et aujourd'hui
parfaitement expliquée. Dans [e cas que nous
étudions spécialement ici , la tête s'engage
Fesses.
sac ro- postérieure.
Genoux.
Pieds.
par le vertex, l'occiput tourné a gauche et
en avant, de sorte que la projection du dia-
mètre maximum du eiune (oceipito-menton-
nier) correspond précisément à l'un des plus
grands diamètres supérieurs du bassin. Mais
il y a mieux : comme la pression du fœtus
s'exerce du corps sur la tète, que ceIlehCi
occupe une position notablement antérieure
par rapport au thorax, il en résulte que la
résistance éprouvée pat la tête au passage
do 1 "orifice do l'utérus oblige le menton ft se
relever sur la poitrine, de façon que le grand
diumètro du ciàne, d'abord placé presque
horizontalement, finit par se trouver exacte-
ment dans l'axe du détroit, tandis que les
diamètres latéraux continuent il corre>poii-
dre aux moindres diamètres de l'orifice du
bassin. Ce mouvement, si favorable a l'accou-
chement, a reçu le nom de mouvement do
flexion.
La tète est complètement engagée. Alors
commencent les douleurs terribles lui ont
reçu la dénomination significative île dou-
leurs conquassantes. Les cris de la femme
d. -\ iennent déchirants; ses efforts sont déses-
ACCO
pires. La forme inclinée des parois du bassin
force la tète à dévier de gauche à droite et à
progresser a la manière d'une vis dans le
canal. Dans ce mouvement, dit mouv
de rotation, la faiblesse relative du cou l'em-
pêche d'entraîner complètement le corps, de
sorte qu'il se troui ment tordu, ce
qui achève de justilier la comparaison de
cette partie avec une vis. Le résultat naturel
de ce remarquable phénomène, c'est de dimi-
nuer la vitesse de la marche, mais d'accrol-
tre l'énergie de la progression. Quand la tête
vient s'appuyer sur le plancher inférieur, elle
se trouve avoir exécute une demi-révolution,
de façon que le diamètre maximum du crâne
se trouve de nouveau correspondre avec le
diamètre maximum de l'orifice inférieur du
bassin, qui est ici le di. .mètre antéro-posté-
neur ou coccy - pubien. Sous la symphyse
pubienne, l'occiput se relève (mouvement
d'extension), de façon que le diamètre occi-
Pito -moutonnier finit par se trouver dans
axe de l'orifice de sortie, comme il s'était
mis, au début, dans l'axe de l'orifice d'entrée.
La position relative des deux orifices, dont
les plans sont fortement inclinés en avant
l'un par rapport à l'autre, force le corps à se
ployer en arc concave.
Cependant les douleurs se multipliant ; la
face du fœtus se dégage de la vulve; l'occi-
put suit bientôt et le cou se détord brusque-
ment, de façon que l'occiput revient vers
l'aine gauche et la face vers la partie posté-
rieure de la cuisse droue, accomplissant ainsi
son mouvement de restitution. Après un
temps de repos plus ou moins long, le corps
continue dans le canal le mouvement de ro-
tation opéré par la tète; l'épaule droite se
.. ■ vers le haut de la vulve, l'épaule
gauche suit du côté du périnée, et le reste
du corps est expu.sé plus ou moins brusque-
ment.
sont les phénomènes réguliers de l'ac-
couchement naturel, ceux qui se produisent-*
dans la première position. Les autres présen-
tations occipitales, un peu moins favorables
que celles-ci, n'en différent, du reste, qu'en
ce qu'elles renversent les positions 1
ci-dessus. La vis s'engage toujours par la
même extrémité, mais par divers points de
son axe. La présentation de la face, que l'o-
pérateur peut aisément pronostiquer à l'aide
du tact, offre quelques particularités et une
difficulté un peu plus grande, surtout au
moment de l'entrée dans le détroit supérieur,
bans ce mode de présentation, la face s'en-
gage transversalement, soit de gauche à
droite, soit de dro'Te à gauche. La rotation
amène le menton sous le pubis; il se relevé
en avant; le front et l'occiput se dégagent
successivement du côte du périnée, de façon
que le diamètre occipito-mentonmer se trouve
encore dans l'axe du détroit.
La présentation pelvienne, c'est-à-dire par
l'extrémité opposée a la tête, ne complique
guère le travail de la mère, mais offre, c
nous l'avons déjà dit, de sérieux dangers pour
l'enfant. Elle peut d'ailleurs avoir heu, sans
différences notables, par les fesses, par les
IX ou par les pieds, et peut être sacro-
•ure ou saci o - postérieure. Dans la
présentation sacro-antérieure des fesses, le
dos du fœtus est tourné en avant vers le
côté. 1 <-e l'utérus, se communi-
quant de la tête au corps, pousse celui-ci
vers le détroit. Dans la plupart des cas, les
jambes, arrêtées par les bords de l'orifice, se
le ventre et in poitrine. Le mou-
vement de rotation s'accomplit comme pré-
cédemment, un peu moins facilement, à cause
de la plus grande résistance que Les reins
opposent à la flexion. L'une des hanches
arrive sous le pubis et l'autre dans la cavité
sacro-périneale. La première se relève au
devant de la pubienne, l'abdomen
se dégage, les jambes s'étendent bru
inent. Bientôt les coudes se présentent au
'-, les bras se déploient à leur tour et
les épaules occupent la place abandonnée par
ncb.es ; celle qui est placée sous le pu-
preiniëre, et le poids du corps
aire pour dégager l'autre. La
à ia flexion du cou, se pr<
obliquement ; le menton apparaît du
côte du périnée, puis toute la face, I
et l'occiput. Quelquefois les bras, au lieu
replies sur la poitrine, se relèvent au-
dessus de la tète et rendent plus difficile la
sortie de celle-ci.
La position sacro -postérieure, rare heu-
reusement, présente d'assez graves difficultés,
-ibe Uecrite par la marche du fœtus
étant inverse, en ce cas, de celle du u
Quant à la présentation par les pieds ou
les genoux, elle ne présente pas de particu-
et diffère à peine de la
présentation des fe
La femme est accouchée, mais non com-
plètement délivrée; il lui reste à expulser
les membranes qui ont servi d'enveloppe au
fœtus durant tout le temps de la gros!
le secours du médecin peut encore lui être
utile dans cette fonction, infini
pénible cependant que l'accouchement. V. DB-
I.iYKANCE.
— Médecine légale. Nous n'insisterons pas
longuement sur ce chapitre, qui se borne, du
reste, à une seule question : la constatation de
Vac'uchement, qui [
us ou moins éloignée. L'accouchement,
t, peut être simule, dans l'intention d'une
ACCU
supposition de part, ou dissimulé pour des
raisons touchant à 1 honneur. Aucun des si-
gnes d'un accouchement précèdent n'est ab-
solument certain, mais leur ensemble ne peut
laisser subsister aucun doute. En tout cas,
l'absence de tous les signes que nous allons
énumérer est une preuve irréfragable contre
l'accouchement simulé. En gêné
du bas-ventre, chez les
marquées 'le rides plus ou moins profondes,
colorées de bleu dai ars j"urs, de
blanc plus tard. Ces taches blanches
tent la forme de cicatrices, qui subsistent
quelquefois durant toute la
vie de la femme. Les muscles droits,
tes premiers temps qui suivent l "rcottche-
ment, sont très-sensiblement écartes dans la
direction de la ligne blanche. L'utérus, tombé
vers le bassin pendant le travail, ne se relève
que progressivement; mais ce si
certaine u'un accouchement récent, uisparalt
après que. iues jours. Il en est de même de
l'état des organes génitaux, dans lesque s le
passage du t > ortè de notabl
ordres, et qui restent assez longtemps con-
fus, enflammes, déchirés. Enfin, la sécrétion
du lait se supprime de même après quelques
jours et quelquefois même, mais dans des cas
tout à fait exceptionnels, se produit en de-
hors de toute grossesse.
Nous repetons donc qu'aucun des signes
de l'accouchement, si l'on excepte peut-être
les rides du bas-ventre, n'est complètement
s que leur ensemble est absolu-
ment probant.
* ACCOUCHEUR. — Adjectiv. Crapaud
accoucheur. Nom vulgaire de L'alyte ou aly-
tès, genre de batraciens, voisin des cra
le mâle met autour de ses cuisses les
œufs de la femelle, à mesure que celle-ci les
pond. Y. alytes, dans ce Supplément.
ACCOUPLAGE s. m. (a-kou-pla-je — rad.
accoupler). Se dit quelquefois pour accou-
plement.
ACCOURTILLAGE s. m. (a-kour-ti-lla-je;
// mil. — rad. courlil). Feod. Droit dû au
iir, dans le Hainaut, quand le pi
taire d une terre sujette a terrage y intro-
une culture par laquelle le droit de
terrage était supprime.
ACCHl.NGTON, ville d'Angleterre (comté
de Lancastre), à 9 kilom. E. de Blackburnj
21,788 hab. Importante exploitation de bouille ;
filatures de coton.
ACCU USE (Marie-Ange Accorso), en latin
Accurtim, erudit italien, né à Aquila en 1490,
- ers 1550. Il s'est surtout signalé comme
un infatigable collectionneur de manuscrits
s. Verse dans les langues grecque,
latine, espagnole et française, il fut recoin-
mandé a Charles-Quint, qui lui confia diver-
ses missions littéraires en Allemagne. Ac-
curse en rapporta un grand nombre de ma-
nuscrits, dont il enrichit la bibliothèque du
-n. Ou lui doit : une Diatribe contre Au-
sone, le Polyhistor de Jules Solin et les Méta-
morphoses d Ovide (Rome, 1524, in-fol.) ; une
édition d'Ammien Marcellin (1533, in-4<>), des
Lettres de Cassiodore et de son Traité de
etc.; plus un dialogue intitulé : Osca,
\oUca, Homonaque eloguentia, où il se moqn-
des écrivains archai
■ ACCUSATION. — Encycl. Législ. Mise en
accu&atiun. * L un des plus graves intérêts
de la justice, dit M. Faustîn Helie, est que les
poursuites quelle commence n'aboutissent
pas à des acquittements qui ne peuvent
faiblir son autorité, soit qu'ils soient motivés
sur l'insuffisance des preuves ou sur la con-
viction de l'innocence des inculpés, si elle
ne peut les fonder sur une certitude qu'elle
n'acquiert que dans le débat qui précède le
jugement, chacun de ses actes doit du moins
porter d'un mûr examen, d'une
recherche consciencieuse; elle ne doit auto-
riser une accusation que lorsqu'elle peut pré-
voir qu'il y a lieu de punir. C'est la l'une
des conditions de sa force, puis
des présomptions qu'elle . i nettre,
une prévention ne fait qi la pru-
dence de ses délibérations, puisque chacune
réparent ses jugements la
fail approcher plus près de la vent'-. I
l.i aussi lune des conditions de la liberté ci-
vile; car l'un des plus grands intérêts des
citoyens est qu'ils ne puissent être inquiétés
poursuites legèrementexereéev
■liera un recours contre les premiers actes
dune instruction que des apparences trora-
ju'iis ne soient mis
en jugement qu'avec des formes qui I
litre les erreurs ou
les officiers de la police juui
pavé que la mise en accu-
sation d'un citoyen : eue le frappe dans sa
réputation, dans sa fortune, j resque tou
elle lui inflige en que-que
sorte un bâtiment avant qu'il soit
n qu u mente un châtiment h a donc,
ia de cette accusation, le même droit
que \ i _; . ■ droit
de se défendre, le droit de faire valoir toutes
ses ex fins ^e non-n
contre la poursuite, le droit de n'étr-
pour être juge qu'après
qu un premier jugement a examiné les char-
ges qu,
graves pour mériter un débat public. En lin,
cet examen préliminaire est l'uniqu-
de l'instruction, L'unique limite de la pus-
ACCU
sance presque illimitée que la loi a attribuée
au droit de poursuivre et au droit d'insl
. pour qu'aucune infraction n'é-
ebappe a l'action judiciaire, que sa vigilance
ne rencontre aucu
ment utile qu'un pouvoir modérateur con-
trôle ses actes et les arrête s'ils enfreignent
les bornes et les règles de sa mission. »
Chez les Grec* is, où il
n'v avait pas d'instruction préparatoire, tout
citoyen avait le droit d'accusation. Sous la
Iqne, à Rome, c'ét i i ir qui
faisait toutes les recherches et produisait
les preuves; sous l'empire, le juge put, en
outre, poursuivre d'office. En
les deux premières races, le plaignant pour-
suivait devant les juges celui qu'il accusait.
Sous saint Louis, on substitua à l'instruction
orale, faite à l'audience, l'enquête faite par
des commissaires spéciaux, chargés de re-
cueillir sur les lieux les i des té-
moins. Au xrv« siècle, on institua le minis-
, iblic, L'instruction écrite et secrète et
toute- qui protégeaient L'a
A partir du xvie siècle, l'accusé dut répondre
• sans délai, par sa bouche et sans mi
de conseil. » D'après l'ordonnance de 1670,
■ si ['accusation mérite d'être instruite, le
juge ordonnera que les témoins ouîs
formations, et autres qui pourront être ouïs
de nouveau, seront recolés en leurs .
tions et si besoin est confrontes
L'accusation méritait d'être instruite lorsque
le délit entraînait une peine afflictive et m-
nte. La procédure employée alors con-
stituait ce qu on appelait le règlement à l'ex-
traordinaire. En ce cas, la mission des juges,
réunis en chambre du conseil, se bornait à
examiner la nature des faits incriminés pour
déterminer quelle était la juridiction com-
pétente, mas nullement pour examiner la
gravite des charges sur lesquelles reposait
l'accusation.
La Révolution, qui réforma tant d'odieux
abus introduits par le système monarchique,
n'eut garde d'oublier ceux qui abondaient
dans nos institutions judiciaires. L'Assem-
blée constituante ne se borna pas a
un jury de jugement en matière criminelle;
elle emprunta à l'Angleterre son jury d'ac-
cusation. Elle décida, conformément au rap-
port fait par Duport, le 20 décembre
que la justice criminelle s'exercerait par un
jury d'accusation qui se réunirait dais cha-
que district, pour décider si le prévei
vait ou] non être accusé, et par un jury de
jugement qui aurait pour mission de décider
si l'accuse était coupable ou non du crime
qu'on lui imputait. Le jury d'accusation, in-
stitué par la loi du 16-29 septembre 1791, fut
maintenu dans le code du 3 brumaire an IV;
mais il fut profondement modifié par la loi
du 7 pluviôse an IX, qui réduisit le jurj
cusation à chercher ies éléments de ses dé-
cisions dans la procédure écrite; toute in-
struction en dehors de cette procédure, tous
débats lui furent interdit-. x pro-
portions d'une chambre du conseil et statuant
sous la direction d'un juge qui se bornait a
lui donner lecture des pièces de l'instruction,
s'il exerçait encore ies mêmes pouvoir
les exerçait plus avec la même
la même indépendance. Le code d'instruction
criminelle de 1808 supprima c
le jury d'accusation. A ce slateur
substitua, lorsque l'accusation était e
sence d'un fait qualifie crime, un double de-
gré de juridiction, en premier lieu la chambre
uu conseil du tribunal de lre instance, et en
second heu une des chambres de la cour
d'appel statuant en qualité de chambre d'ac-
cusation. Cet état de choses subsista jusqu'à
la promulgation de la loi du 17 juillet 1856.
Kn vertu de cette loi, les chambres du con-
seil furent supprimées et les jug
ribuiîons, de
sorte que depuis lors la juridiction c
des mises en accusation se compose du juge
d'instruction et de la chambre d'accusation.
ts avons dit ailleurs quelles étaient les
tions du juge d'instruction ( v. IN-
STRUCTION, t. IX). Bornons-nous à rappeler
trac instruit et statue sur l'in-
struction, qu'il est à la f >is ts fonc-
n et de la juridiction char-
gée d'apprécier les résultats de cette ,
qu'il procède aux actes
et qu il les apprécie; qu'enfin il constitue à
lui seul te premier degré de la juridiction
préalable. ■ La libei
. réeà sa discrétion, dit fil. Faus-
ilie; une série de facultés énormes ont
été déposées entre ses mains, qui le font
maître souverain de la détention ou
-ment provisoire de 1. peut
à son gre, et suivant qu'il le pense
nable, décerner le mandat de comparution
ou le mandat d'amener, convenir ce m
de dépôt ou laisser l'inculpé en
liberté, donner ou refuser la mainlevée de
ce dernier mandat, admettre l'inculp
liberté provisoire sans caution i
tion. La loi du 17 juillet 1856, en lui tra
rant toutes les attributions de la
conseil, a agrandi outre mesure le cercle de
ses pouvoirs : il ap|
il prononce sur l'instruction qu'il a é
il décide si elle est ou non fondée, s il
raison d'instruire ou s'il s'i il sta-
tue sur les fins de non-recevoir, sur lo-
tions préjudicielles, sur les questions de com-
■ ; il pèse les indices et les préj
ACCU
27
tions, il préjuge la culpabilité. Et pour
accomplir un j| n'&
- contrôle du
nion de ses collègue i dé-
gage la vérité ; qu'a
■
mains qu'ils s
un frein quelconque. Ce n'esi point avec
;ie se fonde la -. »
■ ure, il doit la communi-
quer au procu blique, qui, de
son coté, doit lui adresser ses réquisitions
es trois jours au plus tard. Si le
d instruction est d'avis que le fait n
sente ni crime, ni délit, m conti
qu'il n'existe aucune charge cou:
il déclare par une ordonnance q<:'il n'y a pas
lieu à poursuivre, et, si l'inculj
rêté, il est mis en li ;a que
le fait n'e:>t qu'une simple contravention de
police, il env ibunal
de police et le met en l.b rrété.
Si le délit est reconnu de nature a être puni
ctionnelles, le jug
struction renvoie le prévenu au tribunal de
police correctionnelle. Si dans ce
peut enl sine de l'empri
le j r venu, s'il est en arrestation, v demeu-
rera provisoirement. Si, au contraire, le délit
n'entraîne pas la peine de l'emprisonnement,
le prévenu doit être mis en liberté, a la con-
dition de se présenter à jour fixe -levant le
tribunal com, ,.as de
renvoi soit à la poli , t & la
correctionnelle, le procureur de la Re-
publique est tenu d'envoyer, dans les qua-
rante-huit heures au plus tard, au greffe du
tribunal qui doit prononcer, toutes les pièces
renvoi
«levant la police correctionnelle, il est tenu,
la même delà lonner assi-
ii au prévenu pour l'une des plus pro-
chaines audiences, en observant toutefois les
délais présents par la loi. Si le juge d'in-
struction estime que iture à
être puni de peines afflictives ou infamantes
et que la pre\ B3| .suf-
fisamment établie, il ordonne que les pièces
d'instruction, le procès-verbal i
corps de délit et un état des pièces servant
à conviction soient transmis -ans délai, par le
pro ureur de la République, au procureur gé-
néral près la cour d'appel, pour être soumis
le la chambre d'accusation. Le
mandat d'arrêt ou de dej contre
le prévenu conserve, en > force
exécutoire jusqu'à ce qu'il ait été statué par
la cour d'appel. Les ordonnances rendues
par le juge d'instruction sont
suite du réquisitoire du procureur de la Ré-
publique. Elles doivent contenir les nom,
prénoms, âge, lieu d , domicile et
professi .. ., lire et
la quai aie du fait qui lui est im-
pute et la dé [n'il existe ou qu'il
n'existe pas de ch ( code
d'instruction criminelle, art. 127- 134,). Lors-
que le juge d'iustruction a rendu son ordon-
nance, il est complètement de
luxe; sa juridiction . u ne
peut, postérieurement à sou ordonnance, pro-
céder a aucun acte d'instruction, à
qu'il n'ait reçu une délégation ex| ;
Toutes les ordonnances du juge d'instruc-
tion qui déclarent, en . j,que
■
soumise degré
de juridiction, qui est la chambre d'accusa-
tion. Lorsque , au ace du
■ qu'il y a heu de mettre I i
venu en liberté, soit parce que la préven on
n'est p i ,•- que
le fait i, nts d'un aé-
■
iccum*
tion cesse 'l'être saisie
elle peut l'être toutefois par \
ai tion.
Cette opposition aux ordonnances du
d'instruction peut être formée, •
cas, par le procureur de la République, et,
dans -
que ces .
Le ] .ne peut former Oj
tion qu'en m . ibei te provisoire,
moyennant eau .s prévu par
5 ■
1 levra être
- "ires,
qui courra : contre le procureur de la I.
buque, a compter du jour de l'ordonn
contre
non détenu, à compter de la signification qui
leur est faite de l'ordonuan o au don
par eux élu dans le
le pi e\ enu tripler de la
communication qui lui es le l'or-
nce par le gi ■■■-. aincation et
la communication dont nous venons de par-
ler doivent être faite |Uatr#j
heures ne la date de
tion e»t port- nambre d a ce ui<i-
fion de ia cour d'appel, qu. r t-mte
lie. Comme le procureur de la
Reput. .
■
positiou. 11 doi
ies dix jours qui a a du
juge d'instruction. Jusqu'à t été
statué sur l'o ' prévenu détenu
i an prison, de même que le prévenu
28
ACCU
mis en liberté par ordonnance du juge con-
servera sa liberté. Quant à la partie civile
qui fait opposition, si cette opposition est re-
jetée, elle sera condamnée à des dommages
et intérêts envers le prévenu (art. 136). La
chambre d'accusation a l'appréciation souve-
raine des dommages et intérêts, et son arrêt
n'est soumis sous ce rapport à aucun recours.
Ainsi que nous l'avons dit plus haut, lors-
que la juridiction du juge d instruction est
épuisée, c'est-à-dire lorsque le magistrat a
rendu son ordonnance motivée sur l'affaire
et conclu aux poursuites, le procureur de la
République dresse son réquisitoire, qu'il en-
voie sans délai au procureur général près la
cour d'appel, avec les pièces d'instruction,
le procès-verbal constatant le corps du délit
et un état des pièces servant à conviction.
A partir de ce moment, toutes les questions
qui se rattachent à l'instruction viennent
aboutir à la chambre d'accusation, juge d'ap-
pel de la juridiction du juge d'instruction, et
qui rend une solution définitive. Le procu-
reur général est tenu de mettre en état l'af-
faire dans les cinq jours de la réception des
pièces qui lui ont été transmises et de faire
son rapport dans les cinq jours suivants au
plus tard. Pendant ce temps, la partie civile
et le prévenu peuvent fournir des mémoires
sans que le rapport puisse être retarde.
La chambre d'accusation ou des mises en
accusation est formée par une section de la
cour d'appel et doit comprendre cinq mem-
bres au moins, désignés et renouvelés par le
roulement. D'après l'article 218 du code d'in-
struction criminelle, cette chambre doit se
reunir sur la convocation de son président et
sur la demande du procureur général, toutes
les fois qu'il sera nécessaire pour entendre
le rapport de ce magistrat et statuer sur ses
conclusions. A défaut de demande expresse
du procureur général, elle se réunit au moins
une fois par semaine. Cette chambre déli-
bère et juge à huis clos; elle ne statue que
sur l'instruction écrite. D'après l'article 219,
elle doit prononcer immédiatement après le
rapport du procureur général, et, en cas
d'impossibilité, au plus tard dans les trois
jours. L'examen des pièces, l'appréciation
des faits et la détermination de leur qualifi-
cation, dans les affaires compliquées ou figu-
rent de nombreux prévenus, exigent le plus
souvent ce dernier délai, qui ne doit courir
que du jour où le procureur général a ter-
miné son rapport et déposé ses réquisitions
écrites. Si l'affaire est de la nature de celles
qui sont réservées à la haute cour et à la
cour de cassation, le procureur général doit
requérir la suspension *tt .z .envoi , et la
chambre l'ordonne- »-iors ce cas, les juges
examinent s'i' xiste contre le prévenu des
preuves o» des indices d'un fait qualifie
er>\::\ \r~ la loi, et si ces preuves ou ces in-
dices sont assez graves pour qu'il y ait lieu
a la mise en accusation. Le greffier donne
aux juges, en présence du procureur géné-
ral, lecture de toutes les pièces du procès;
elles sont ensuite laissées sur le bureau,
ainsi que les mémoires que le prévenu et la
partie civile ont fournis. La chambre, ne
statuant, comme nous l'avons dit, que sur
l'instruction écrite, ne fait appeler devant
elle ni le prévenu, ni les témoins, ni la partie
civile. Apres avoir déposé sur le bureau sa
réquisition écrite et signée, le procureur gé-
néral se retire, ainsi que les greffiers, et les
juges, sans communiquer avec personne, se
mettent a délibérer entre eux sans désem-
parer, c'est-à-dire que,;lorsque la délibéra-
tion est commencée, ils ne peuvent s'occuper
d'une autre affaire avant d'avoir rendu leur
arrêt sur la première. Cet arrêt de la cham-
bre est prononcé à la majorité des voix. En
cas de partage, l'avis le plus favorable à
l'accusé doit prévaloir. La chambre d'accu-
sation, en même temps qu'elle statue sur le
fait principal, doit, par un seul et même ar-
rêt, statuer sur les délits connexes dont les
pièces se trouveront en même temps pro-
duites devant elle. Far délits connexes, on
entend ceux qui ont été commis en même
temps par différentes personnes réunies, ou
bien encoro par différentes personnes en dif-
férents temps et en divers lieux, mais par
suite d'un concert formé à l'avance entre
elles; enfin ceux qui ont été commis par les
coupables pour se procurer les moyens d'en
commettre d'autres, pour en faciliter, pour
en consommer l'exécution et pour en assurer
l'impunité (art. 220-227 du code d'instruction
criminelle),
Lorsqu'elle le juge nécessaire, la chambre
des mises en accusation peut ordonner des
informations nouvelles. Elle peut aussi or-
dotiner l'apport des pièces à conviction qui
sont restées déposées au greffe du tribunal
de iro Instance. Si elle n aperçoit aucune
trace d'un délit prévu par la loi ou si elle
ne trouve pas des indice» suffisants de cul-
pabilité, elle ordonne la mise en liberté du
prévenu , ce QUI doit être exécuté sur-lo-
champ, s'il n est retenu pour une autre
cause. Dans le môme cas, si <Uo statue sur
une opposition ml I6 B la liberté du prévenu
prononcée pet ordonnance du juge d instruc-
tion, elle confirme cette ordonnance. Si la
chambre d'accusation estime que I" pi
doit être renvoyé à un tribunal (le simple
police ou à un tribunal correctionnel) elle
prononce lu renvoi devant la tribunal com-
pétent Dans le cas do renvoi a un tribunal
M impie police, le provenu est mis Immé-
ACCU
diatement en liberté. Si le fait est qualifié
crime par la loi et si la chambre des mises
en accusation trouve des charges suffisantes
pour motiver la mise en accusation, elle or-
donne le renvoi du prévenu devant la cour
d'assises. Dans tous les cas, quelle que soit
l'ordonnance du juge d'instruction, la cham-
bre est tenue, sur les réquisitions du procu-
reur général, de statuer à l'égard de chacun
des prévenus renvoyés devant elle sur tous
les chefs de crimes, de délits ou de contra-
ventions résultant de la procédure (art. 228-
231).
Lorsque la chambre des mises en accusa-
tion prononce une mise en accusation, elle
décerne contre l'accusé une ordonnance de
prise de corps. Cette ordonnance doit conte-
nir les nom, prénoms, âge, domicile, lieu de
naissance et profession de l'accusé, puis,
sous peine de nullité, l'exposé sommaire et
la qualification légale du fait qui est l'objet
de l'accusation. Cette ordonnance de prise
de corps doit être insérée dans l'arrêt de
mise en accusation, lequel contiendra l'ordre
de conduire l'accusé dans la maison de jus-
tice établie près de la cour ou il sera ren-
voyé. Les arrêts sont signés par chacun des
juges qui les ont rendus; il y est fait men-
tion, à peine de nullité, tant de la réquisition
du ministère public que du nom de chacun
des juges (art. 232-234).
Outre les attributions dont nous venons de
parler, la chambre d'accusation a encore
celles de pouvoir ordonner des informations
nouvelles ou d'évoquer des procédures cri-
minelles. D'après l'article 235 du code d'in-
struction criminelle , ■ dans toutes les af-
faires, les cours d'appel, tant qu'elles n'au-
ront pas décidé s'il y a lieu de prononcer la
mise en accusation , pourront d'office, soit
qu'il y ait ou non une instruction commencée
par les premiers juges, ordonner des pour-
suites, se faire apporter les pièces, informer
ou faire informer et statuer ensuite ce qu'il
appartiendra. » Dans ce cas, un des membres
de la chambre d'accusation est désigné pour
remplir les fonctions de juge instructeur. Ce
juge entendra les témoins ou commettra pour
recevoir leurs dépositions un des juges du
tribunal de ire instance dans le ressort du-
quel ils demeurent, interrogera le prévenu,
îera constater par écrit toutes les preuves
ou indices qui pourront être recueillis et
décernera , suivant les circonstances , les
mandats d'amener, de dépôt ou d'arrêt. Le
procureur général fera son rapport dans les
cinq jours de la remise que le juge instruc-
teur lui aura faite des pièces, et, d'après
l'examen de ces pièces, la chambre d'accu-
sation renverra le prévenu, s'il y a lieu, soit
devant la cour d'assises, soit devant la po-
lice correctionnelle, conformément aux rè-
gles dont nous avons parlé précédemment
(art. 336-340). L'article 250 spécifie dans les
termes suivants un autre cas dans lequel la
chambre d'accusation peut évoquer des pro-
cédures criminelles : • Lorsque, dans la no-
tice des causes de police correctionnelle ou
de simple police (que le procureur de la Ré-
publique doit lui envoyer tous les huit jours),
le procureur général trouvera qu'elles pré-
sentent des caractères plus graves, il pourra
ordonner l'apport des pièces dans la quin-
zaine seulement de la réception de la no-
tice, pour ensuite être par lui fait, dans un
autre délai de quinze jours de la réception
des pièces, telles réquisitions qu'il estimera
convenables, et par la cour être ordonné
dans le délai de trois jours ce qu'il appar-
tiendra. ■
Ainsi, comme le fait très-bien remarquer
M. Kaustin Hélîe, la chambre d'accusation
peut compléter les poursuites dont elle est
saisie et les étendre à tous les faits qui peu-
vent s'y rattacher, à toutes les personnes
qui peuvent y être impliquées; elle peut or-
donner une information lorsque, dans l'exer-
cice de ses fonctions, c'est-a-dire en exami-
nant quelque procédure dont elle est saisie,
elle découvre les traces d'un crime ou d'un
délit; enfin, elle peut évoquer, soit d'office
lorsqu'elle se trouve déjà saisie, soit par les
réquisitions du ministère public, l'instruction
des affaires qui sont poursuivies devant les
juges inférieurs. Mais, pour qu'elle puisse
exercer ces importantes attributions, il faut,
en premier lieu, que les faits qui provoquent
ces mesures d'instruction soient punissables
pur la loi; en second lieu, que la chambre
soit saisie de l'affaire dans laquelle ces faits
se révèlent ou en acquière la connaissance
dans l'exercice de ses fonctions. Il est né-
cessaire, eu outre, que la chambre d'accusa-
tion soit valablement saisie, ce qui n'aurait
pas lieu si elle avait épuisé sa juridiction en
statuant sur ta mise en accusation, ou si les
faits dont elle évoque la poursuite étaient
couverts par une ordonnance de non-lieu
ayant acquis force de chose jugée.
Parmi les autres attributions de la cham-
bre d'accusation se trouvent celle qui a pour
objet de régler la compétence, c'est-à-dire
do qualifier lo fait incriminé et d'indiquer le
tribunal compétent pour juger l'accusé, se-
lon qu'il a commis une contravention, un dé-
lit ou un crime ; le droit de statuer sur la li-
berté provisoire du prévenu; enfin, le droit,
s'il y a arrêt de non-lieu, de donner main-
levée des saisies et ordonner la restitution
des objets et des pièces qui ont été nus sous
la main de lu justice.
Lorsque lu chambre d'accuiation a rendu
ACCU
dans les formes légales son arrêt, soit qu'elle
ait fait une déclaration de non -lieu, soit
qu'elle ait prononcé le renvoi du prévenu
devant la cour d'assises, l'instruction écrite
se trouve terminée, et la chambre _ se trouve
entièrement dessaisie. Si son arrêt est une
déclaration de non-lieu, elle ne peut plus
reprendre l'affaire qu'en cas de charges nou-
velles; si elle a prononcé le renvoi devant
la cour d'assises, c'est cette nouvelle juri-
diction qui se trouve saisie. Dans ce dernier
cas, s'il se produit des charges et des preu-
ves nouvelles, c'est au président de la cour
d'assises que revient le droit de faire procé-
der aux nouveaux actes d'instruction jugés
nécessaires.
Lorsque l'arrêt de renvoi d'un prévenu
devant la cour d'assises a été signe, le mi-
nistère public est chargé de prucéder aux
actes préliminaires qui ont pour objet de
préparer le débat et de mettre l'accusé en
mesure de se défendre. Dès qu'il a reçu les
pièces, le procureur général ou son substitut
doit s'occuper de faire exécuter l'arrêt de
renvoi. Il commence par transmettre les
pièces de la procédure au greffe de la juri-
diction désignée par l'arrêt. « Quand l'accu-
sation aura été prononcée, dit l'article 291,
si l'affaire ne doit pas être jugée dans le lieu
où siège la cour d'appel, le procès sera, par
les ordres du procureur général, envoyé,
dans les vingt-quatre heures, au greffe du
tribunal de l*e instance du chef-lieu du dé-
partement ou au greffe du tribunal qui pour-
rait avoir été désigné. » Ces vingt-quatre
heures courront du moment de la significa-
tion faite à l'accusé de l'arrêt de renvoi ; les
pièces servant à conviction, qui sont restées
au greffe du tribunal d'instruction ou qui au-
ront été apportées à celui de la cour d'appel,
seront réunies dans le même délai au greffe
où doivent être remises les pièces du procès.
Le second acte d'exécution de l'arrêt de
renvoi est la translation de l'accusé, qui sera
envoyé dans la maison de justice du lieu où
doivent se tenir les assises. En troisième
lieu, le procureur général doit donner avis
de l'arrêt de renvoi à la cour d'assises tant
au maire du lieu du domicile de l'accusé, s'il
est connu, qu'à celui du lieu où le délit a été
commis (art. 245).
Le premier acte de procédure qui suit l'ar-
rêt de renvoi devant une cour d'assises est
l'acte d'accusation, que le procureur général
est chargé de rédiger. D'après l'article 241,
cet acte doit exposer la nature du délit qui
forme la base de l'accusation, le fait et toutes
les circonstances qui peuvent aggraver ou
diminuer la peine ; le prévenu y est dénommé
et clairement désigné. Enfin, cet acte est ter-
miné par le résume suivant :« En conséquence,
N... est accusé d'avoir commis tel meurtre,
tel vol ou tel autre crime avec telle ou telle
circonstance. ■ Cet acte d'accusation ne fait
que développer les faits admis dans l'arrêt
de renvoi, qui est le point de départ et la
source unique de toute la procédure ulté-
rieure. C'est un expose simple et précis, de-
vant contenir tous les détails, toutes les cir-
constances qui ont précédé, accompagné ou
suivi le délit ou le crime. Il doit également
relater les circonstances qui tendent a éta-
blir la culpabilité de l'inculpé et celles qui
tendraient à prouver son innocence; il ne
doit présenter les faits qu'à titre d'indices
ou de présomptions, les preuves ne devant
se former qu'aux débats; il ne doit pas in-
culper des personnes qui n'ont pas été com-
prises dans les poursuites. Quant au résumé,
il doit se borner à reproduire exactement le
dispositif de l'arrêt de renvoi. Du reste,
quelles que soient les irrégularités de l'ex-
posé do 1 acte d'accusation, elles ne peuvent
devenir la base d'aucun grief. Si l'erreur
commise dans le résumé de l'acte d'accusa-
tion a pour résultat de modifier l'accusation
et si elle a servi de base à la position de
questions au jury en dehors de l'arrêt de
renvoi, il y a nullité dans la procédure; mais
il n'en est plus de même si cette erreur a été
rectifiée par le président des assises, qui s'est
référé à l'arrêt de renvoi et a puisé dans le
dispositif de cet arrêt la formule des ques-
tions qu'il pose au jury. L'acte d'accusation
doit, sauf sa signification à l'accusé, demeu-
rer secret jusqu'à l'ouverture des débats. Sa
publication, même partielle, est interdite par
l'article 10 de la loi du 27 juillet 1849.
Lorsque le procureur général ou l'un de
ses substituts a rédigé l'acte d'accusation, il
doit le signifier avec l'arrêt de renvoi à l'ac-
cusé et lui laisser copie du tout (art. 242).
Cette notification est des plus importantes,
car elle permet à l'inculpé de préparer sa
défense et de conuaître les charges que fuit
peser sur lui l'accusation, La jurisprudence
admet que l'omission de la notification à l'ac-
cuse de l'arrêt de renvoi et de l'acte d'accu-
sation entraîne la nullité de toute la procédure
et notamment dos débats qui ont eu lieu etde
la condamnation qui a suivi. La notification
se trouve ainsi prescrite à peine de nullité.
Toutefois, en ordonnant que l'arrêt de renvoi
et l'acte d'accusation seront signifiés à l'ac-
cuse, l'article 242 ne parle que de l'inculpe
2ui est l'objet de l'accusation portée par ces
eux actes; aucun texte do loi ne prescrit de
notifier à un accusé l'arrêt et l'acte d'accusa-
tion relatifs h uu coaccusé. D'après l'arti-
cle 243, cette signification doit précéder le
transfert de l'accuse de la maison d'arrêt
dans la prison située près de la cour d'assises où
ACCU
il doit être jugé. Toutefois, le retard que la
signification peut éprouver n'entraîne aucune
nullité si la défense de l'accusé n'en ressent
aucun préjudice. Ce que veut la loi, c'est que
l'accusé jouisse de 1 intégralité du délai qui
lui est accordé par l'article 296, pour conférer
avec son avocat et préparer sa défense. Il
n'y aurait nullité que si l'accusé était traduit
devant la cour d'assises avant l'expiration du
délai de cinq jours francs que lui donne cet
article pour se pourvoir en cassation contre
la mise en accusation. La signification de
l'arrêt de renvoi et de l'acte d'accusation, dont
on doit laisser copie à l'inculpé, se fait dans
les formes ordinaires. Elle doit être faite à la
personne même et au domicile de l'accusé,
c'est-à-dire à la prison où il est enfermé. Si
l'inculpé est fugitif, la signification doit être
faite à son dernier domicile. Lorsque l'huis-
sier n'y trouve aucun parent ou serviteur de
l'inculpé, il remet la copie à un voisin qui si-
gne l'original, et, sur le refus de ce dernier,
au maire qui appose sa signature. Si l'inculpe
n'a aucun domicile connu, la copie de l'ex-
ploit est remise au parquet du procureur de
la République, et l'on affiche une seconde co-
pie à la porte principale de l'auditoire du
tribunal ou la demande est portée.
Vingt-quatre heures au plus tard après la
remise des pièces au greffe et l'arrivée de
l'accusé dans la maison de justice, le prési-
dent de ta cour d'assises ou un juge par lui
délégué doit l'interroger (art. 266). Cet inter-
rogatoire a pour objet de donner uu président
des assises les notions qui lui sont nécessaires
pour la direction du débat, d'assurer à l'ac-
cusé les mesures que réclame sa défense et
de faire connaître a celui-ci les voies de droit
qui lui sont ouvertes, i Le juge avertira l'ac-
cusé, dit l'article 296, que, dans le cas où il
se croirait fondé à former une demande eu
nullité, il doit faire sa déclaration dans les
cinq jours suivants, et qu'après l'expiration de
ce délai il n'y sera plus reoevable. L'exécu-
tion de cet article sera constatée par un pro-
cès-verbal que signeront l'accusé, le juge et
le greffier. Si l'accusé ne veut ou ne sait si-
gner, le procès-verbal en fera mention. »
La demande en nullité contre l'arrêt de la
chambre d'accusation se fait par la voie du
recours en cassation. Cette demande, qui
peut être également fuite par l'accusé et par
le procureur général, doit énoncer le motif
de la nullité de l'arrêt. D'après l'article 299
du code d'instruction criminelle, modifié par
la loi du 10 juin 1S53, la demande en nullité
peut être formée contre l'arrêt dans les quatre
cas suivants : 1° pour incompétence ; 2° si le
fait n'est pas qualifié crime par la loi ; 3° si
le ministère public n'a pas été entendu ; 4° si
l'arrêt n'a pas été rendu par le nombre de
juges fixé par la loi. Toutefois, les causes de
nullité ne sont pas bornées à ces quatre cas.
Toutes les fois, en effet, que les arrêts de la.
chambre d'accusation renferment quelque dis-
position qui pourrait constituer une violation
de la loi et porter grief soit à l'action publi-
que, soit à la défense, ces arrêts sont soumis
au recours des parties. D'après M. Eaustin
Hélîe, le pourvoi est ouvert contre les arrêts
de la chambre d'accusation ; 1° à raison de
la fausse qualification des faits; 2" k raison
de la violation des formes prescrites par la
loi; 3° à raison de l'incompétence; 4<> à rai-
son de la fausse interprétation de la loi ; 5° à
raison du rejet ou de l'admission des excep-
tions préjudicielles ou des fins de non-rece-
voir; 6° à raisou du refus ou omission de
statuer sur les demandes des parties ou les
réquisitions du ministère public; 7» enfin, à
raison des vices de leur rédaction résultant
de l'omission des énonciations qu'ils doivent
nécessairement contenir. La voie de la cas-
sation n'est ouverte que contre les arrêts de
la chambre d'accusation ayant uu caractère
définitif.
Les parties recevablesà se pourvoir sont ;
le ministère public, l'accusé et la partie civile.
Le procureur général peut exercer ce
droit contre tous les arrêts susceptibles d être
attaqués par la voie de cassation et faire va-
loir tous les genres de nullité admis par la
loi; il n'en saurait être de même du procu-
reur de la Republique près la cour d'assises
qui ne se trouve pas dans le chef-lieu de la
cour d'appel.
Le prévenu a absolument le même droit
que le procureur général; seulement, il est
essentiel que l'arrêt lui porte préjudice. Il ne
saurait, par exemple, se pourvoir contre un
arrêt de non-lieu en se fondant sur les motifs
du renvoi. Le prévenu fugitif n'est pas admis
naturellement a se pourvoir contre l'arrêt qui
le renvoie devant la cour d'assises.
Quant à la partie civile, son pourvoi n'est
pas reoevable contre les arrêts de non-lieu
en matière criminelle, contre les arrêts qui
ont rejeté son opposition, contre les arrêts
décidant qu'il n'y a pas lieu, quant à pré-
sent, de prononcer à raison d'une ex. -option
préjudicielle. Mais elle est reoevable à se
pourvoir contre les arrêts de compétence et
en matière correctionnelle et de police. C'est
ainsi que l'article 413 dit : < Les voies d'an-
nulation exprimées en l'article 408 sont, eu
matière correctionnelle et de police, respec-
tivement ouvertes à lu partie poursuivie pour
un délit ou nu" contravention, au ministère
public et à la partie civile. • Enfin, la partie
civile peut se pourvoir contre l'arrêt de la
chambre d'accusation toutes les fois que cet
ACEP
arrêt a statué, soit par excès de pouvoir, soit
légalement, sur son action civile; lorsqu'il a
prononcé, par exemple, des dommages et in-
térêts contre cette partie, lorsqu'il a déclaré
sa plainte calomnieuse ou décidé que son ac-
tion est non recevable.
La loi admet deux sortes de délai pour se
pourvoir contre les arrêts de la chambre d ac-
cusation: l'un général, Rappliquant à tous
les arrêts définitifs, excepté les renvois en
cour d'assises; l'autre spécial, qui concerne
les arrêts de renvoi devant cette cour. Le
premier délai, établi par l'article 373, accorde
a toutes les parties trois jours francs, après
celui uu l'arrêt a éié prononcé, pour déclarer
au "reffe leur pourvoi en cassation. Dans ce
délai ne se trouvent compris ni le jour où l'ar-
rêt est prononcé ni le dernier des trois jours
qui ont suivi cette prononciation. En consé-
quence, une déclaration faite le 5 du mois
contre un arrêt rendu le 1er est faite dans le
délai utile. Le second délai, établi par les ar-
ticles 296 et 298, est de cinq jours. Ainsi,
l'accusé traduit en cour d'assises doit former
sa demande en nullité dans les cinq jouis qui
suivent l'interrogatoire; le délai expire avec
le cinquième d- ces jours. Le procureur gé-
néral est tenu de faire sa déclaration dans le
même délai. Les pourvois formés après l'expi-
ration de ces délais sont frappés de déchéance.
La déclaration de pourvoi doit être faite au
greffe sur un registre à ce destiné. Lorsque
ce pourvoi est tonné soit par le ministère
public, soit par la partie civile, la notification
doit en être faite au prévenu dans le délai de
trois jours. Tout pourvoi régulièrement formé
a pour effet de suspendre 1 ouverture des dé-
bats, et la cour d'assises doit surseoir jusqu'à
ce que la cour de cassation ait statué. No-
nobstant la demande en nullité, l'instruction
est continuée jusqu'aux débats exclusivement.
Mais si la demande est faite après l'accom-
plissement des formalités et l'expiration du
délai qui sont prescrits par l'article 296, il est
procédé à l'ouverture des débats et au juge-
ment. La demande en nullité et les moyens
sur lesquels elle est fondée ne sont soumis à
la cour de cassation qu'après l'arrêt définitif
de la cour d'assises. Il en est de même à l'é-
gard de tout pourvoi forme, soit après l'ex-
piration du délai légal, soit pendant le cours
du délai, après le tirage du jury pour quelque
cause que ce soit (art. 301).
Le prévenu à l'égard duquel la cour d'appel
aura décidé qu'il n'y a pas lieu au renvoi à
la cour d'assises ne pourra plus y être traduit
à raison du même fait, a moins qu'il ne sur-
vienne de nouvelles charges. La loi considère
comme charges nouvelles les déclarations
des témoins, les pièces et procès-verbaux qui
n'ayant pas été soumis à l'examen de la
chambre d'accusation sont cependant de na-
ture soit à fortifier les preuves que cette
chambre aurait trouvées trop faibles, soit à
donneraux faits de nouveaux développements
utiles à la manifestation de la vérité. En ce
cas, l'officier de police judiciaire ou le juge
d'instruction doit adresser sans délai copie
des pièces et charges au procureur général
près la cour d'appel, et, sur la réquisition du
procureur général, le président de la section
criminelle indiquera le juge devant lequel, à
la poursuite de l'officier du ministère public,
il sera procédé k une nouvelle instruction.
S'il y a lieu, le juge d'instruction pourra dé-
cerner, sur les nouvelles charges et avant
leur envoi au procureur gênerai, un mandat
de dépôt contre le prévenu qui aurait été
déjà mis en liberté (art. 246-248).
ACDESTIS. V. Agmstis, au Grand Dic-
tionnaire (tome Ier).
ACÉ (guèrison), nom d'une colline située
près de Mégalopolis, en Areadie, où les Fu-
ries avaient un temple. La tradition rapporte
au'Oreste en proie au délire, après le meurtre
e sa mère, accompli pour venger son père,
vit apparaîtie sur cette colline les Erinnyes
aous des formes effrayantes; qu'ensuite, s'é-
laut. dévoré un doigt dans ses transports fu-
rieux, il les vit apparaître de nouveau, mais
avec une figure moins terrible, et qu'alors il
fut guéri. De là le nom d'Acé attribue à la col-
line.
ACEBEDO (Manuel), peintre espagnol, né
à Madrid en 1744, mort dans la même ville
en 1800. Il était êieve de Joseph Lopez. Ou
ne connaît de lui qu'un Saint Jean-Baptiste
et un Saint François.
ACÉDIE s. f. (a-sè-dl — du gr. akédiat in-
différence). Pathol. Apathie, affaissement de
la volonté.
ACÈLE ou ACELUS, fils d'Hercule et de
Malis, suivante d'Omphale. Il donna sou nom
à une ville de Lycie.
'ACÉPHALES et ACÉPHAL1ENS s. m. pi.
— Encycl. Nous empruntons à un article de
M. Martin Saint-Ange les détails que nous
allons donner sur les caractères extérieurs et
sur les modifications principales de l'organi-
sation interne des acéphaliens.
L'extrémité supérieure du corps est, en
général, arrondie et recouverte de téguments
et ne présente point, au moins pour le plus
grand nombre de cas, les traces de destruc-
tion et les cicatrices que quelques auteurs,
voulant expliquer les monstruosités aeépha-
liques par les effets d'une hydrujusie, men-
tionnent à l'appui de leurs systèmes. Au
contraire, il n'est pas rare, même chez des
acéphaliens que la brièveté extrême de leur
ACEP
corps ferait croire, au premier aspect, réduits
à la région sous-ombilicale, d'apercevoir à la
face extérieure du tronc quelques poils ou
cheveux placés vers l'extrémité supérieure
du corps, mais quelquefois presque aussi rap-
prochés de l'ombilic que de cette extrémité.
Lors même qu'Us ont cette dernière position,
ces poils doivent être considérés comme de
véritables cheveux et par conséquent comme
des portions vraiment céphaliques. En effet,
outre que ces poils correspondent souvent à
quelques os, rudiments sous-cutanés, vestiges
informes, mais évidents, du crâne, ils sont
dans les autres cas en rapport avec l'extré-
mité du rachîs. presque toujours recourbé
chez les acéphaliens d'arrière en avant, et se
terminant ainsi dans un point qui corres-
pond, non à la sommité du corps, mais à un
point plus ou moins haut placé de la face an-
térieure.
Les membres thoraciques, ou au moins l'un
d'eux, existent dans un tiers environ des cas
connus de monstruosités acéphaliques; quel-
quefois complètement rudimentaires, ils sont
dans d'autres cas assez développés, mais en
partie contournés et difformes, ou même ca-
chés jusqu'aux mains sous les téguments
communs.
Les membres abdominaux, dont un au moins
existe très-constamment, présentent, comme
les membres thoraciques, des imperfections
diverses. Rarement rudimentaires, ils sont le
plus souvent mal proportionnés, inégaux, con-
tournés et surtout terminés par des pieds bots.
Le renversement du pied en dedans est, chez
les acéphaliens, comme chez les êtres non
monstrueux, le cas le plus commun; mais les
autres genres de pied bot, et surtout le ren-
versement en dehors, s'observent aussi chez
ces monstres. Il n'est pas rare même que les
deux pieds soient renversés en sens inverse.
Les doigts des membres, soit supérieurs, soit
inférieurs, sont presque toujours mal con-
formés et courts, quelquefois privés d'on-
gles , et même réunis deux ou plusieurs
ensemble. Leur nombre est ordinairement
différent, soit d'une paire de membres k l'au-
tre, soit même du côté droit au côté gauche.
Les organes de la génération existent
presque toujours, mais souvent avec une
conformation plus ou moins vicieuse et quel-
quefois même assez imparfaite pour que le
sexe ne puisse être déterminé.
L'anus est le plus souvent perforé, quoi
qu'eu ;iient dit Elben et d'autres auteurs.
L'ombilic se voit toujours, même chez les
sujets dont le corps est le plus court et le
plus incomplet, séparé par un intervalle assez
graud du bord supérieur du corps; le corps
est donc toujours dans la réalité divisé en
régions sus - ombilicale et sous - ombilicale.
Enfin, il est à remarquer que dans un assez
grand nombre de cas l'intestin, arrêté comme
tous les autres organes dans sou développe-
ment, est logé en partie dans la base du cor-
don ombilical.
Les acéphaliens manquent de véritable dia-
phragme, et, lorsqu'il existe, ce n'est qu'une
cloison membraneuse ou celluleuse. La cavité
thoracique, si l'on peut employer ce terme à
l'égard des acéphaliens, n'est souvent rem-
plie, outre quelques vaisseaux et nerfs, que
par du tissu cellulaire sans plèvre ni péri-
carde distincts; et, lorsqu'elle renferme en-
'core quelques viscères, ils sont ou rudimen-
taires ou tout au moins très-imparfaits.
La question de l'existence du cœur chez
les acéphaliens a souvent occupé les physio-
logistes, et surtout ceux qui admettaient la
formation du cœur avant tout autre organe.
Imbus de ce principe, ils en concluaient na-
turellement que le cœur devait exister dans
tous les cas et que c'était faute d'avoir ob-
servé avec attention qu'on ne l'avait pas
toujours découvert; mais cette opinion de-
vient insoutenable quand on sait que la cir-
culation chez le fœtus commence à s'effectuer
dans des vaisseaux capillaires avant même
qu'on remarque le moindre vestige de cœur.
Elle devait tomber d'ailleurs devant cette
simple considération que ces mêmes vais-
seaux capillaires de première formation suf-
fisent à nourrir les organes auxquels ils se
distribuent, et que c'est par eux seuls que se
font la circulation et la nutrition des organes
chez un grand nombre d'animaux inférieurs
entièrement dépourvus de cœur.
La plupart des auteurs modernes ne se
bornent pas à dire que le cœur peut manquer
et manque ordinairement, ce qui est vrai et
incontestable; mais ils donnent même son
absence comme un fait constant. Cependant,
il résulte d'un grand nombre d'observations
faites sur les acéphaliens, que, si l'absence
du cœur est le cas le plus ordinaire, il n'est
pas le seul possible, et qu'il n'y a aucune
corrélation constante entre l'existence de
cet organe central de la circulation et celle
du la tête.
Il en est, chez .es acéphaliens, du foie, de
la rate et des poumons, comme du cœur lui-
même ; car, pour eux aussi, l'absence est le
cas ordinaire, et l'existence le cas excep-
tionnel.
Le canal alimentaire existe au contraire
constamment, mais incomplet, et offrant même
dans les parties qui existent des traces évi-
dentesd'un développement imparfait. Le gros
Intestin est la portion de cm canal que l'on
trouve dans tous les cas ; et c'est, avec la tin
de l'ileum, la seule qui existe chez les acé-
phaliens dont le corps est presque réduit au
ACES
segment sous-ombilical. Chez ceux qui sont
moins incomplets, on trouve souvent, mais
non toujours, une portion plus considérable
de l'intestin grêle, quelquefois aussi un petit
estomac, et même, ce qui est plus rare en-
core, l'extrémité inférieure de l'œsophage.
Les organes urinaires sont, après le canal
intestinal, les parties abdominales les plus
constantes chez les acéphaliens. Les reins
surtout, au moins l'un d'eux, ne manquent
presque jamais, et souvent leur volume est
plus considérable que dans l'état normal.
M.i 9 ils présentent d'ailleurs, même dans ces
derniers cas, une structure imparfaite et qui
montre évidemment qu'ils ont aussi participé
à l'arrêt général de développement qui a
h . | l'organisation.
Quant aux antres systèmes organiques des
acéphaliens, on doit remarquer d'abord, en
général, que le squelette est toujours très-
incomplet. Outre l'absence du crâne, repré-
senté tout au plus par quelques rudiments
informes, on voit presque toujours manquer
quelques-uns des membres; la colonne ver-
tébrale se compose d'un nombre moind
vertèbres, et le [dus souvent les côtes sont
mal conformées, surtout quand le sternum
manque ou n'existe que très-imparfait.
La moelle épinière se trouve quelquefois
réduite à un segment très-court et offre une
structure très-anoinale. Dans d'autres a ,
au contraire, elle occupe toute l'étendue du
canal raohidieu et se termine même par un
renflement bien marqué. Les nerfs, quoique
pour l'ordinaire très-imparfaits, sont pour-
tant distincts, au moins dans quelques par-
ties du corps, et cela est vrai en particulier
du grand sympathique, dont l'absence n'est
indiquée, et peut-être à tort, que par deux
auteurs.
Le système musculaire, dont les condi-
tions sont liées intimement à celles du sys-
tème nerveux, est toujours comme lui tres-
imparfait. Les fibres musculaires sont peu
distinctes, comme chez l'embryon. Enfin, le
système vasculaire n'est pas plus régulier.
Le plus souvent, les branches artérielles et
veineuses, dont le nombre est considérable-
ment diminué, en raison de l'absence de la
plupart des viscères, vont s'insérer médiate-
ment ou immédiatement sur une artère et une
veine cave étendues parallèlement au devant
de la colonne vertébrale. Ces deux troncs
centraux communiquent entre eux; leurs
deux extrémités se partagent supérieurement
en deux ou plusieurs rameaux et se conti-
nuent intérieurement avec les artères ombi-
licales ou l'artère ombilicale unique; car il
n'en existe souvent qu'une seule, avec la
veine du même nom.
Les acéphaliens naissent le plus souvent de
femmes qui ont été déjà mères; presque tou-
jours ils sont doubles, quelquefois même ils
sont trijumeaux. Leur organisation est telle-
ment imparfaite qu'elle ne peut se suffire à
elle-même un seul instant; des que la vie
d'un monstre acéphale cesse d'être entretenue
par la mère, elle s'éteint sans retour.
ACEHBAS ou AKHERBAS, le même que Si-
chée, mari de Didon. V. Didon, au Grand Dic-
tionnaire (tome VI).
ACERB1 (Joseph), voyageur italien , né à
Castel-tioffredo, pies de Mantoue, en 1773,
mort en 1846. De bonne heure, il se prit de
goût pour les sciences naturelles, puis se mit
à voyager. Après avoir traversé la Suéde et
la Kinlande, il visita, avec le colonel suédois
Skiôldebrand, la Laponie jusqu'au cap Nord
(1799). S'éunt ensuite rendu en Angleterre,
il y rédigea, dans la langue de ce pays, la
relation de son voyage en Laponie, qu'il pu-
blia à Londres (1802, 2 vol. in-8'J). Acerbi
alla ensuite à Pai is, ou il rit traduire eu fran-
çais, par Vallée, son ouvrage sous le titre de
Voyage au cap Nuril, par ta Suède, ta Fin-
lande et la Laponie (i804, 3 vol. in-8°, fcvec
atlas). Par la suite, il fonda à Milan la Biblio-
teca italiana, recueil littéraire qu'il dirigea
de 1816 à 1826. A cette époque, il se rendit
en Egypte en qualité de consul général d'Au-
triche , et il y resta dix ans. Pendant ce
temps, il explora le pays et y collectionna
une foule d'objets antiques et curieux, dont il
fit don aux musées de Milan, de Pavie, de
Padoue et de Vienne. De retour en Italie, il
y passa les dernières années de sa vie à s'oc-
cuper d'histoire naturelle.
ACEKNIJS, pseudonyme latin du poète po-
lonais Klonowicz. V. ce nom, au tome IX du
Grand Dictionnaire.
ACEK1U, l'antique Acerrse, ville d'Italie,
dans l'ancien royaume de Naples,
Terre de Labour, à 14 kilom. N.-E. de Na-
p|es,a 12 kilom. O.-N.-O. deNola,à247 kilom.
de Rome, par le chemin île fer, qui tir
flusieurs canaux favorisant 1 écoulerae
eau des marais; 10,000 hab. C'est une ville
t .-s ancienne, qui | a se pour avoir eie con-
struite par les Etrusques. Annibal la prit .et
LÀ brûla; les Romains la reconstruisirent aux
fiais de l'Etat. Territoire marécageux et
malsain.
ACERSECOMES (qui H« se fait pas couper
les cheveux, qui a une longue chevelure)f epî-
tbèl ■■ atti ibuée par les G k A pollon, dans
le môme sens que les Latins l'appelaient In-
tonsus. Le même surnom aete applique aussi
à Baeehus.
ACE3AMBN09 ou ACESSAMÈNB, père de la
ACÈT
29
nymphe Péribée, épouse du fleuve Axius,
dont elle eut Pélégon, père d'Astei
\» BSBUS ou ACESAS, artisan grec, né à
■ i . ignore le siècle i u il vivait. Il
se rendît célèbre par son art à broder les
athénée et Zonobius on
son souvenir. Il y avait dans le temple d'A-
pollon Pythien, à Delphes, divers ouvrages
de lui et de son fils, rïel con, S m chi i-l'oeu-
vre était >au de Minerve PoHaà\e,
conservé dans l'Acropole d'Athènes.
ACESIDAS.un des dactyles idéens. Il avait
un temple à Olympie.
ACES1NES, fleuve de l'Inde ancienne, qui
se jetait dans l'Indus. C'est aujourd'hui le
Chenab.
ACESIOS ou ACESIUS (qui guérit ; gr. akes-
tai, guérir), épithète d'Apollon, comme
de la médecine, n Nom sous lequel Télesphore
était adoré à Epidaure.
ACÉSIUS, évéque de Constantinople. Il vi-
vait dans la première moitié du iv© e
assista au concile de Nieee (325) et s'y t\t
même remarquer par son zèle. H soutenait
que l'on devait exclure de la pénitence ceux
oui avaient péché après le b ptême i onstan-
tin lui dit à cette occasion : o Acésius, faites
une échelle pour vous et montez tout seul au
ciel, d Acésius fut un des disciples de No-
vatius.
ACÉSO, fille d'Esculape et d'Epione. On lui
attribuait une connaissance approfondie de
tous les secrets de la médecine.
' ACESTE, roi de Ségeste, en Sicile. Il était
fils du fleuve Criinisus ou Crin sus et d*E-
geste, tille d'Hippotès. Lorsque l.ami ■■
roi d'il ion, eut refusé de payer le salaire con-
venu a Neptune et à Apollon, qui l'avaient
aidé dans la construction de la ville de Troie,
Ces dieux, pour se venger, inondèrent la con-
trée et la firent ravager par des monstres.
Pour apaiser le courroux des dieux, on dut
exposer chaque année de jeunes Troj
destinées à servir de pâture à ce
Le père d'Egeste, voulant soustraire sa fille
à ce danger, l'envoya en Sicile, oùelle épousa
le fleuve Criraisus et on eut A ces te . qui
fonda la ville d'Egeste ou Ségeste. Selon
d'autres, Egeste , dont Laoraedon avait tué
le père, fut envoyée en Sicile, où son amant
Crimisus, Troyen qui l'avait suivie, la rendit
mère d'Aceste.
ACESTOR (sauveur) t surnom grec d'Apol-
lon considéré comme dieu de la médecine. Il
Eils d'Ephippe ; il fut tue par Achille.
ACESTOR, sculpteur grec di' ve siècle av.
J.-C. 11 était natif de Cnossus. Pausaum
de lui une statue, celle d'Alexibius érigée à
Altis, en Arcadie.
ACESTOR1DÈS, mythographe grec, Nui vi-
vait au icr siècle av. J.-C. Il parait avoir '"ait
des extraits des mythographes qui l'avaient
précédé, Apollodore, I onon, l'vtliagoras et
autres, et dont les ouvra- perdu i
sien, qui était intitulé Ta *aià r.ùUv jiuOixà, n'a
lui-même été conservé que par fragments.
Photius et Tzetzès lui ont consacré de cour-
tes mentions.
ACÉTANILIDE s. f. (a-sé-ta-ni-li-de — de
acétate, et de anilide). Chim. Compose i
sentant de l'ammoniaque, dans lequel deux
atomes d'hydrogène sont remplacés par uu
de phényle et uu d'acétyle.
— Encycl. L'acélanilide
C«H« ;
(C8H9AzO = C»H»0 JAz)
est un corps blanc, qui cristallise en lames.
Elle fond à 112» et se volatilise à 295«. Elle
est soluble dans l'eau bouillante, l'a
l'éther, la benzine et les huiles essentielles.
On a indiqué quatre manières de la préparer :
10 en chauffant ensemble, pendant plusieurs
heures, quantités égales, en équivalents, d'a-
cétate de phényle et de phénylamioe el fai-
sant refluer les vapeurs; 2° en faisant réagir
le chlorure d'acétyle ou l'acide acétique an-
hydre sur la phenylamiue ; 3° en !
bouillir, pendant plusieurs heures, quantités
égales, en équivalents, do phenylamine et
q acide acétique ci 'istallisable, et distillant le
rroduit de la reaction; 4° en faisant reagir
aniline sur l'acide thiaectique.
ACÈTE s. m. (a-sè-te). Chim. Ancien nom
des acétates.
ACÊTB ou ACOETES, pilote tyrrhénien. Ses
ignons, ayant trouvé sur le bord de la
mer bacchus endormi, sous les traits d'un
enfant, sans le reconnaître, voulurent s'en
emparer, afin d'en tirer une riche rai
Acete les en empêcha, et le dieu, reprenant
sa forme naturelle, changea les mata
dauphins, à l'exception d'Acete, qui devint
son grand sacrificateur. Ovide ajoute que le
roi Pentliee, auquel Acete raconta ce prodige,
et qui ne voulait pas y croire , le fit ch
de chaînes et ordonna son supplice, m li
fut sauve par 1 intervention de Bacchus. Il
Père de Laocoon. tl Compagnon d'Evandre, le
civilisateur du Latium, qui offrit ses secours
à Enee contre Turnus , d'après VEnéide.
ACÉTO BENZO TARTRIQUE adj. (a-sé-to
bain-so-tar-tri-ke — to ace tique, de benxotqut,
et de tartrique). Chim. Se dit d'un 6U)
n'est autre que le lartrato neutre diéthyllque,
dont les deux atomes d'hydrogène typique
30
ACET
Don basique sont remplacés, l'un par de l'a-
cètyle et l'autre par du benzoyle.
ACÉTOPARATARTRIQUE adj. (a-sé-to-
i-tar-tri-ka —de acétique, et de paratar-
trique), Chim. Se dit d'un ether qui dérive
do paratartrate neutre d'éthyle, par la sub-
r ration d'un acétyle à un atome d'hydro-
lypique non basique.
ACÉTOTARTRIQUE adj. (a-sé-to-tar-tri-ke
— de acétique, et de tartrique). Chim. Se dit
d'un éther , qui n'est autre que du tartrate
neutre d'éthyle, dans lequel un atome d'hy-
drogène a élé remplacé par le radical acé-
tyle.
ACÉTOXYLIDE s. f. (a-sé-to-ksi-li-de).
Chim. Amide acétique préparée au moyen de
la xylidine et renfermant, p;ir conséquent,
un groupe xylique, en remplacement d'un
atome d'byd<-a£ène dans l'acétamide.
— Encycl V. xtlidine, au Grand Diction-
naire (tome XV).
* ACÉTYLE s. m. — Encycl. La formate
que nous avons donnée à ce radical dans le
Grand Dictionnaire n'est plus admise aujour-
d'hui. M. Wurtz le représente par CsH*0 et
y voit un dérivé de l'ethyle C2H5, par substi-
tution de l'atome d'oxygène à 2 atomes d'hy-
drogène. L'acétyle ne peut être isole et n'a
même pu être obtenu jusqu'ici à l'état d'acé-
tylure d'acétyle. Parmi les composés acétyli-
ques , on connaît: l'oxyde et le peroxyde
d'acétyle, l'anhydride acétique, l'acide aeéti-
l'azoture d'acétyle ou aeétamide, cinq
bromures (bromure d'acétyle broinochloré, de
bromacélyle, de bibromacetyle, de tribroma-
eetyle et de cy an acétyle) , quatre chlorures
(chlorure d'acétyle, de chloracétyle, de bro-
i -r yle et de triehloracétyle) , deux cyanu-
res (cyanure d'acétyle et de bromaeétyle), ua
hyirure et un iodure.
ACÉTYLÈNE s. m. (a-sé-ti-lè-ne — de acé-
tyle. Ht de éthylène). Chim. Hydrocarbure qui
est a l'acétyle de Berzélius (C2H3) ce que 1 é-
thylène est à l'ethyle.
— Encycl. L'acétylène (C*H2) , découvert
par Ed. Jjavy en 1836, est un gaz incolore,
inflammable, donnatit une flamme fuligineuse
tiès-e Jairante, et exhalant une odeur dés-
agréable. Sa densité est 0.92. 11 est soluble,
en proportions variables, dans l'eau, le sul-
fure de carbone, l'hydrure d'amyle, l'essence
de térébenthine, la benzine, l'acide acétique,
l'alcool absolu, etc. Uucttylène a résistéjus-
qii'iei ii tous tes moyens connus de liquéfac-
tion et doit être classé provisoirement parmi
les gaz permanents.
M. Bertuetot, qui a particulièrement étudié
ce gaz, t essaye de chauffer a une haute
tempera ■ un mélange à volumes égaux d'à-
tétylinr/ét d'éthylène, Ii a ainsi obtenu un
„^ ■ - t. (f mF>), isomère du crotonylene, et qui
m -le 2 volumes à'at i
(C-'HJj et de 2 volumes d'ethylene (C*H*).
L'action de l'hydrogène naissant sur Yacé-
tylène me en éthylène, lorsqu'on a
soin d'opérer dans un liquide alcalin. On a
pu a', oce du noir de platine com-
fnbioei directement l'hydrogène à
et l'on a ainsi obtenu l'iivdrure
d'etity i • h -II-l
Le cbl ■'!••, mélangé a l'acétylène, détone à
la lumière diffuse et donne de l'acide chlor-
hydrique et du charbon.
1 luffé a i .m'->. pendant vingt ou
vingi ■- [' acétylène i donne
des cristaux d'iodure à' acétylène. ]_.' acétylène,
d'une Lutïon ' oneentrée d'a-
iod hydrique, donne un compose liquide
■ que avec l'iodure d'éthy-
lène. Kntln, en agitant lacetylure d'argent
dan ' ethèrée d'iode, on a obtenu
un tètraiodure (C^H^I4) sous forme de cris-
taux jaunâtres.
Ou connai rand nombre de bro-
mure
■ . .
1 a été obtenu
; , en faisant passer un cou-
. ii . du bromure placé sous
; tetrabromure
lu -me les gaz
■
S tim
■
odium
1 ni obtient Va
ombre.
On pi de pots
f . . 1 1 ■ i .
e de cuivre e ,
roi i du vase ■■ p un courant
il aeé
cl*- cui i
■ ■ pli i'- bio ■. ;> de de cuivre par
du i'
■
il i •) que L'ace-
tire d'argent
i itit trop long
poser Ici.
.
cétyiéttty ii . 10m ■ u No 1 1 non i
. i/o
.
i s d'alcool i i un tube
. ■
• t du carbone »<i produit lu» lu ii tu
ACH^
donnant uniquement de Yacétylène, qui est en-
traîne par l'excès d'hydrogène et qu'on peut
recueillir dans une solution ammoniacale de
protochlorure de cuivre.
Dans la nature, la production de Yacéty-
lène est un cas extrêmement fréquent. M. Ber-
thelot a même démontré que la production de
ce gaz est une circonstance obligée de toute
combustion incomplète.
ACÉTYL SALICINE s.f. (a-sé-til-sa-li-si-ne
— de acétyle, er de salicine). Chim. Nom donné
àdes composés qui dérivent de la salicine par
la substitution de l'acétyle à l'hydrogène, et
dont un seul est connu, la tétracétasalicine.
ACEVEDO (Cnstoval de), peintre espagnol
du xvie siècle. Il était né k Murcie, et il eut
pour maître Barthélémy Carducho. Ses ta-
bleaux sont tous tirés de l'histoire sainte et
traites avec beaucoup de goût. Il s'en trouve
encore un certain nombre dans les églises et
couvents de l'Espagne.
ACEVEDO {Alonso-Maria de), jurisconsulte
espagnol du xviue siècle. Il était avocat au
conseil royal de Madrid. On a de lui, outre
divers opuscules insérés dans les Mémoires
de l'Académie d'histoire, de Madrid, et les
Mémoires de l'Académie des belles -lettres, de
Séville, un Traite de l'abolition de la torture
(Madrid, 1770, in-S°).
ACEVEDO (Félix-Alvarez), patriote espa-
gnol, né à Olero, pi ovince de Léon, mort en
1820. Lorsque Napoléon entreprit d'imposer
de force son frère aux Espagnols, Acevedo
combattit vaillamment contre le despotisme
étranger et devint colonel d'un régiment.
Partisan des idées libérales, il n'eut aucun
avancement après la restauration de Ferdi-
nand VII. A la nouvelle de l'insurrection de
Riégo, il se prononça en faveur du mouve-
ment, fut nommé parle peuple de La Corogne
commandant général de la Galice, et, k la
tête des insurges, il s'empara de Santiago,
ou il lit proclamer la constitution et rendre
k la liberté les individus enfermés dans les
cachots de l'inquisition. Apres avoir repoussé
les partisans de l'absolutisme royal, il mar-
cha contre le comte de Torrejon, k qui Fer-
dinand VII venait de donner le commande-
ment de la Galice. En arrivant au village de
Zaboruelo, Acevedo aperçut un groupe de
soldats royalistes. Il s'avança seul au-devant
d'eux, les harangua et les conjura de se ral-
lier k la cause de la liberté, qui est celle du
peuple. Mais au même moment, il tomba
frappé â mort de trois coups de mousquet,
partis des rangs des soldats. La junte révo-
lutionnaire, k la nouvelle de la mort d'Ace-
vedo, décréta qu'il avait bien mérite de la
patrie.
ACHABYTOS, colline de la ville de Rhodes,
sur laquelle un temple était consacré k Jupi-
ter.
AGHÂDHA s. m. (a-châ-da). Mois indou,
correspondant k juin-juillet de notre année,
il On dit aussi acâdba.
\i n l.\ surnom de Cérès , k cause de la
douleur que lui causa l'enlèvement de sa fille
Pioserpine par Pluton (gr. achos, affliction).
Il Surnom de Pallas, qui avait un temple en
Apulie, où elle était appelée Pallas la Grec-
que ou Aehéenne. Ce temple, où étaient con-
servées, selon la tradition, les armes de Dio-
mède et de ses compagnons, était gardé par
des chiens qui aboyaient après les étran-
gers et reconnaissaient les Grecs.
ACH J£US ou AC11ECS, frère d'Ion et lils de
Xuthus et de Creuse, tille d'Eiecbthée, roi
d Athènes. Par son père Xuthus, lils d Hellen,
il était arrière-petit-fils de Deucalion. Ayant
commis un meurtre involontaire, il dut quit-
ter le Peloponese, où régnait son père, et se
retira, suivi de ses compagnons, en Argolide,
où ils fondèrent une colonie, dont les habi-
tants prirent de lui le nom d'Achéeus.
vi n i i - ou ACHEUS, rils de Neptune et
de Larissa, frère '.u second Pelasgua et de
Phthius. Il était renommé pour sa simplicité.
Ainsi un jour, comme il se servait d'un pot
de terre pour reposer sa tête et qu'il trouvait
cri oreiller trop dur, il le remplit de paille,
afin dp- le rendre plus doux. C'était, comme
on voit, le Calino et le Gribouille de l'an-
tiquité.
ACHJBDS ou lCHEUS,roi de Lydie, dont
parle Ovide. Ayant voulu augmenter les im-
■ I il nu . :. moi i. pat son . euple, près des
d i Pactole.
ACH.l'.cs, ji. .-•:-- trafique grec, né à Eré-
trie, en Eubee, [1 vivait au v« siècle avant
un poôme al ■
intitule Alcm$3ont des drames satiriques et
une ti D après Athénée,
il écrh ail <i le i m. ■ ,■., ? mais fré-
quemme bscur. I le lui que quel-
. [ul ont été insérés
il ■ , notamment dans les
I ijrxco-
rum >\ qug des
auleu- i
AGQJEU8 roi de Syrie, né vers B70av.J.-C-,
morl en ■ i ... Lieutenant de leleucus *.'erau-
nua, il i... asiati-
de Perga étalent era-
■ "•, u ht
6
i tri
ne. Ce
uense eu Lui conférant le
ACHA
gouvernement de toute l'Asie Mineure. Pres-
que indépendant dans ce gouvernement, jl
fut accusé par ses ennemis d'aspirer à détrô-
ner Antiochus et, se voyant perdu, ne crut
pouvoir échapper k la vengeance du prince
qu'en se faisant roi k sa place. Antiochus
était alors en Medie, occupé k guerroyer
contre Artabazane. Achseus se déclara roi de
Syrie (219 av. J.-C.) et voulut faire marcher
les troupes contre leur souverain. L'armée
était indécise; beaucoup de chefs refusèrent
de le suivre. Achaeus ramena alors en deçà
du Taurus ceux qui crurent en sa fortune,
s'installa à Sardes et rit même frapper des
monnaies en son nom, comme roi de Syrie.
Sa royauté dura environ trois ans. Antiochus,
délivré d'Artabazane et de Ptolémee Philo-
pator, son compétiteur au trône, avec lequel
il conclut, après la bataille de Raphia, une
trêve d'un an, accourut \ers Sardes avec
toutes ses forces et contraignit Achœus de
s'y enfermer. Le siège dura une année en-
tière (216-215). Au moment où la ville allait
être emportée d'assaut, Acliœus, qui s'était
enferme dans la citadelle, eut confiance en
deux traîtres, qui lui promirent de le faire
évader en toute sécurité. A peine les eut-il
suivis quelques pas, qu'ils se jetèrent sur lui,
lui coupereut la tête et allèrent déposer ce
trophée aux pieds d'Antiochus.
ACHAINE ou ACHÈNE. Autres orthogra-
phes du mot AKBNK.
ACHAINTRE (Nicolas-Louis), philologue,
né k Paris eu 1771, mort vers 1830. Il s'adon-
nait k l'enseignement, lorsqu'il dut s'enrôler
en 1793. Actiaiutre servit dans les armées
du Nord et du Rhin jusqu'en 1795. Etaut
tombé, k Landrecies, entre les mains de l'en-
nemi, il fut envoyé prisonnier en Hongrie,
où il resta près d'un an. Rendu k la liberté,
il revint k Pans et devint de nouveau pro-
fesseur. Comme il connaissait très-bien le la-
tin et le grec, il donna des éditions et des
traductions estimées. Vers la tin de sa vie,
il s'adonna k l'ivrognerie et tomba dans la
misère. Achamire est l'auteur d un Cours
d'humanités depuis la sixième jusqu'à la rhé-
torique (13 vol. in-12). Comme traducteur,
on lui doit : YHistoire de la guerre de Troie
(1813, 2 vol. in-12), attribuée a JLMetys de Crète
et qui n'avait pas encore été traduite en
français; des traites ue Cicerou, insères
dans l'édition de Fournier ; la traduction
d'un écrit de saint Jean Damascène sur la
musique, etc. Comme éditeur, il a publie,
avec ues notes : Horace (1806, in-80); Ju-
vénal (1810, 2 vol. in-8°); Perse (1812,
in-8<>); Phèdre (in-12); des fragments de Ta-
cite (in-12), etc.
ACHAMANTiS, une des filles de Danaùs,
épouse d Echojuiuus, suivant quelques my-
thographes.
ai: H AMas, nom d'un des Cyclopes.
ACHAMOTH, nom d'un des éons de la théo-
gonie des valentiniens.
ACHANAMASI s. m. (a-ka-na-ma-si). Re-
lig. mahomet. Prière du soir, chez les maho-
mètans. C'est la quatrième des cinq prières
ordonnées par la loi du Prophète.
* ACHANT1S. — Les Achautis ont eu k sou-
tenir, en 1873 et 1874, une guerre contre
L'Angleterre, et l'expédition an^lai^e a jeté
quelques lumières nouvelles :>ur l'immense
pays, fort peu connu, qu'ils habitent. Le
royaume des Achautis occupe, sur la côte de
Guinée, une superficie d'en\ non 250,000 ki-
lomètres carres et a pour frontières, au S-,
des possessions anglaises qui s'étendent du
point d'iutersectiou du 6e degré de latit. N.
et du 1" degré de longit. E. au 31-' degré de
longit. O., point ou elles touchent aux éta-
blissements français d'Assinie et du Grand
Bassani. Le pays se compose de 1 A'.lianti
proprement dit, situe k l'intérieur des terres,
eu arrière de la côte d'Or, et de plusieurs
Etats tributaires, tels que les royaumes de
Moisan, Takima et Caranza au N. , Uankara
et Saouï a l'E. ; Amina, Achim, Assin k l'Û.
On porte k vingt-deux le nombre de ces Etats
tributaires des Achautis. La plupart sont mal
connus. La population totale était évaluée eu
1873 k 3,000,000 d'hab., et l'on comptait que
lesAchantis pouvaient mettre S0,ouo hommes
sous les armes. Ce sont des populations guer-
rières, toujours eu armes et dune férocité
redoutable. Les fêtes populaires ne sont, en
général, que des massacres, et ces jours-la,
qui sont fréquents, les deux principales villes,
Ûouraassie et Lagouma, se transforment eu
véritables charniers. Cependant, les Achautis
sont assez industrieuxj ils tissent et teignent
le coton, bâtissent leurs maisons avec uu
certain art, se fabriquent des armes et pos-
sèdent même une industrie métallurgique
assez avancée. Le territoire sot lies riche en
or. Les mines et laveries de ÏSoko, a elles seu-
les, produisent par mois plu- de 200 onces
d'or. La poudre d'or joue le plus g. and rdle
dans les échanges; mais les lingots et les
objeu fabriques eu or ne sont pas rares.
1 1 n ■■ Le butin i apporté par la petite armée
anglaise figurèrent toutes sottes de bijoux,
des bracelets énormes, des colliers, des chaî-
ii' I, dei pendants d'oreilles, des anneaux,
m"1 !' nioignent de l'esprit d'imitation de ce
peuple, •ai lu plupart ue o ont co-
mr d'anciens bijoux
européens, ; i maie i des àxhanUs
par i interm« il di mdaia. Il y avait
ACHA
aussi de grandes pièces, telles qu'une tête
d'homme en or massif, représentant grossiè-
rement le chef bâillonné d'une victime des-
tinée au sacrifice; des griffons enlevés au
trône du roi , des lames d'épée ornées de
boules d'or, des coupes, des tètes de sceptre
et, de plus, des crânes, des fémurs, des mâ-
choires d'or, témoignant des goûts féroces
de ces peuples, et en même temps d'un art
parvenu à un certain degré.
Depuis longtemps les Achantis et les An-
glais faisaient mauvais voisinage, sans qu'au-
cun cas d'hostilité flagrante eût été dénoncé
de part ou d'autre, lorsque, tout à coup, en
mars 1873, les Achantis envahirent le terri-
toire anglais. Les causes de cette agression
ne sont pas bien connues. Les Achantis se
plaignaient de ce que les autorites anglaises
voulaient enlever aux tribus de l'intérieur
l'accès de la mer, nécessaire a leur com-
merce, et ces plaintes étaient assurément
mal fondées. On présume que les Hollandais,
cessionnaires des territoires actuellement oc-
cupés par l'Angleterre, avaient provoqué
cette attaque subite. Pour y faire face, le
gouverneur fournit d'abord des armes et des
munitions aux Fantees, peuplade sur le ter-
ritoire de laquelle les Achantis s'étaient avan-
cés ; mais ce moyen fut insuffisant, et il fal-
lut recourir à la lutte directe. L'Angleterre,
quoique peu décidée à prendre les armes et
à soutenir une guerre dans ces pays lointains,
ne pouvait reculer, et des secours furent ex-
pédiés au gouverneur sir Garnet Wolseley,
nommé général en chef de l'expédition. Le
corps expéditionnaire montait à un peu moins
de 3,000 hommes, presque tous empruntés à
l'armée des Indes, c'est-à-dire déjà éprouvés
par les climats tropicaux, et son objectif était
la capitale des Achautis, Coumassie, distante
d'environ 500 kilom. de Cape-Coast-Castle,
base d'opération de l'armée. Celle-ci se mit
en marche vers le milieu d'octobre 1873 et, à
la lin du mois, elle avait déjà repoussé du
territoire des Fantees, à la suite de deux en-
gagements successifs, 12,000 Achantis, postés
sur ce territoire. La marche dans ces con-,
trées marécageuses, sur des routes à peine
frayées, de 3 ou 4 pieds de largeur, fut tres-
penible; il fallut aussi s'enfoncer dans des
forêts immenses et faire de longs détours
pour éviter des fourrés inextricables. On
avait compté sur le concours de quelques
tribus alliées; elles tirent à peu près défaut;
mais le corps expéditionnaire ue s'en trouva
peut-être que mieux. Ou avait réuni, en effet,
eu vue de ces allies possibles, des approvi-
sionnements pour lo,uoo hommes, et l'armée
profita de ce surcroît. Une bataille sérieuse
fut livrée le 31 janvier à Aeromboo, sur le
côté nord des monts Adansi. La lutte fut
acharnée et dura de six heures du matin à
trois heures ou soir. Elle se termina par la
défaite des Achantis, qui abandonnèrent leur
camp. Leur roi, Koli'ee Kalkali, était à leur
tête, ainsi qu'un certain nombre de rois tri-
butaires, commandant leurs contingents. Le
2 février, les Anglais se remirent en marche,
se dirigeant sur Coumassie, distante d'envi-
ron 40 kilomètres; ils s'attendaient k uue
nouvelle bataille ; mais les Achantis s'étaient
retirés en arrière de leur capitale, ou sir
Garnet Wolseley lit son entrée le 5 février.
Apres avoir attendu quelques jours que le roi
fît sa soumission, le général anglais livra la
ville au pillage et, eu la quittant, la lit in-
cendier par ses troupes. Tout fusait présager
que Kotlee Kalkali essayerait de barrer le
chemin à l'armée anglaise, qui aurait pu se
retrouver, au retour, dans une situation fâ-
cheuse; mais le roi nègre, effraye par l'in-
cendie de sa capitale, se décida a traiter. La
convention stipula qu'il payerait 50,000 onces
d'or (environ r. millions ue franc-), a titre
d indemnité de guerre, qu'il eenait une di-
zaine de villages situes sur les frontières an-
glaises, renonçait â toute prétention sur les
territoires d'AdanSi, d'Assin et de Uaukara,
s'engageait à tenir ouverte une route entre
Coumassie et le fleuve Prab, i[Ui traverse les
possessions anglaises, et euriu qu'il abolirait
les sacrifices humains. 1,000 oncesd or furent
immédiatement payées par lui, comme arrhes
du traite, que consentirent avec lui la plupart
des rois tributaires.
ACHÀNTO, mère du Soleil rhod.cn, suivant
Ciceron. Ce soleil était le quatrième des cinq
admis par les païens.
ACUAlt, dans la mythologie indoue, nom
de l'Etre suprême, immuable, éternel, qui,
suivant la doctrine des pandects ou pandits,
docteurs indiens, a tiré tous Us ôi res de aa
propre substance, tant les êtres matériels que
les esprits et les âmes. La tin du monde aura
lieu par le retrait du cette émanation. L'\u la
croyance des pandects que tout ce .pu frappe
nos sens n'est qu'illusion, qu'il n'y u rien de
réel, que rien n'existe en dehors d'Achar,
c'est-à-dire de Dieu.
AC il A iti), prélat français, né vers îuo.
moi t eu 1171. En 11S3, il fut nommé second
abbé de Saint- Victor, a pans, ai succéda en
cette qualité il Guiidin. Lu roi d'Angleterre,
Henri 11, Le nomma ôvéque d'Avranehes
(1161). On a do lui divers ouvrages restes
manuscrits : De tentatione t 'hrisit (manus,
do la bild. de Saint-Victor) ; De divisions un uns
et spiritus (manus. de la bibl. de Suint-Vio-
tor) ; la bibliothèque de Cambridge eu possède
une copie, On lui a attribué à tort une Vie
de saint Gezelin, imprimée à Douai (1636*
ACHA
in-80)' elle est d'un de ses homonymes,
Achard, moine de Clairvaux, qui vivait à peu
près à la même époque.
ACHARD (Alexis-Jean), peintre français,
né à Voreppe (Isère) en 1807. Il avait vingt-
huit ans lorsqu'il vint étudier la peinture à
Paris Quelques années après, il fit une ex-
cursion en Egypte, puis revint en France,
où il s'est adonné au passage. Observateur
attentif de la nature, il U traduite avec
bonheur, sans recherche du style. Ses toiles,
bien composées, sont exécutées avec soin
et le coloris en est harmonieux. Il a ob-
tenu une médaille de 3C classe en 1844, des
médailles de 2e classe eu 1845 et 184S, et une
médaille de 3« classe à l'Exposition univer-
selle de 1S55. Parmi les toiles qu'il a expo-
lux Salons de |
paysage (1839); Vue de la vallée de
Vue prise à Saint-Egrève. Vue prise au Mu-
ro> (1844) ; Environs de Grenoble, Environs de
mdeChartret
Saint- And; . f Sas-
senage, Vue près de Neuoille-sur-Aint etc.
(1846) ; Paysage dans le parc du Itaincy j
Vue prise aux environ» de Grenoble, ai
près de CrémieUj Vue Je in gorge de la
Fusa, etc. (184S); Vallée de l'Jsêre, S
dans les roc/tes du Dauphiné (1853); Une ma-
tinée (1855) ; Une ferme abandonnée, B
l'Oise, Vue prise a Anvers (1857); Chaumière
sous des arbres. Vue prise a H on fleur, Un mur
de clôture « Hou/leur, Vue prise aux environs
de Lyon (1859); Borda de la mer, Une chau-
mière (1861); Vallée de Chevreuse, Un ravin,
Dessous de bois (1Siî3) ; Arbres au bord d'un
étang (1864); Un étang, Chemin sous bois
(1865); la Cascade du ravin de Cernay (1866) ;
Vue prise aux environs de Bonfleur, Dessous
de bois à Cernay-la- Ville (1870). Depuis cette
époque, il n'a plus rien exposé.
* ACHARD (Louis-Amédée-Eugène). — Il
avait été employé dans une maison de com-
merce de sa ville natale, lorsqu'il fut attaché
à une entreprise agricole en Algérie. Ame-
dée Achard quitta peu après la colonie pour
aller remplir les fonctions de chef du cabinet
du préfet de l'Hérault. Il avait alors vingt et
un ans. Au bout de quelque temps, il revint
à Marseille, où il débuta dans le journalisme
en envoyant des articles au Sémaphore. En
1S38, il alla chercher a Paris un plus vaste
e. An ténor Joly lui confia la rédaction
du feuilleton dramatique du Courrier fran-
çais, et il collabora au Vert-Vert, a l'En-
tr'acle, au Charivari. Bientôt il sut, par l'a-
grément de son commerce, se concilier de
vives sympathies, en même temps qu'il se
faisait îemarquer, comme journaliste, par
la souplesse, la légèreté d'esprit et l'ironie
d'un Parisien de race. Les Lettres pari-
siennes , qu'il publia dans l'Epoque k par-
tir lie i8<5, sous le pseudonyme de Urimm,
brillaient par le naturel du style, par la. fi-
nesse et 1 originalité de 1' bservation. Aussi
eurent-elles un vif succès. Kn 1846, il suivit
en Espagne le duc de M ; tp msier et fut
l'historiographe des têtes données a l'occa-
sion du mariage de ce prince. Deux romans
qu'il avait publiés jusqu'alors avaient passé
presque inaperçus. Il n'en fut pas de même
de Belle-Rose (1847, 5 vol. in-8o), roman de
cape et d'epée, inspiré par les Trois mous-
quetaires de Dumas, et qui parut d'abord
dans l'Esprit public. Ce roman, irès-intéres-
santet plein de verve, obtint un succès écla-
tant et décida de sa vocation de romancier.
Ii fut nomme, dans cette même année 1847,
chevalier de la Légion d'honneur. Ses at-
taches à la famille d'Orléans le rendirent
très -antipathique à la révolution de 1848.
Il la vit par le petit côté, en homme du monde
froissé dans js et dans ses ha-
bitudes; il se jeta aussitôt dans la réaction
et fonda, en mai 1848, le Pamphlet, qui fut
supprimé lors des journées de Juin. Pendant
l'insurrection, il combattit comme capitaine
d'état-major dans la garde nationale, vit son
tomber mortellement blessé à ses cô-
tés, ' Minier par les insurgés et
parviu per. En 1849, il collaboia
au journal monarchiste V Assemblée nationale,
où il donna, sous le pseudonyme u Alce«t«, une
nouvelle série de Lettres parisiennes. L'an-
née suivante, il eut, au sujet d'un article pu-
blié dans le Corsaire, un duel qui fit grand
bruit. Frappé en pleine poitrine d'un coup
d'epee, il échappa non sans peine k la mon,
et, depuis lors, n ne cessa de souffrir du coup
terrible dont il avait ete atteint. Toutefois,
il n'en continua pas moins a écrire et fit preuve
d'une extrême fécondité. Il est mort a Paris
en 1875. Il a écrit un grand nombre de ro-
. des pièces île théâtre et des revues
littéraires, publiées dans le Journal <
bats. J ipirituel, écrivain él<
critique plein de courtoisie, il réussit peu au
théâtre. Il lin manquait le don dramatique,
le* qualités qui émeuvent fortement la foule,
l'art de trouver et de dénouer les ait
fortes. C est surtout comme romanci
a pris une place distinguée dans notre litté-
rature. Dans ce genre, où il apporta se
lites ordinaires de grâce et de bon goût, il fut
toujours heureux., il excellait dans les pein-
tures du monde et de la vie intime. Da
romans, on trouve parfois des observations
d'une vérité saisissante et des pages exquises.
1. 'Histoire d'un homme, son chef-d'œuvre;
Maurice de Treuil, récit tres-etudié et dont
l exécution est excellente en tous points; la
ACHA
Robe de Nessus, son œuvre de prédilection ;
les Misères d'un millionnaire, etc., sont des
œuvres fines, élevées et charmantes , qu'on
lira toujours avec plaisir. Amédèe Achard
avait ete nommé officier de la Légion d'hon-
neur en 1866. On lui do;t les œuvres suivan-
tes : Une rtraôes0ne(lS4O,m-8*>); AW/y(l842,
2 vol. in-8°) ; Un mois en Espagne (1847, in-12) ;
la Chasse royale (1850. 7 vol. in-8°) ; Une sai-
son à Aix-les-Bains (ISoO, in-S°); Hoche Blan~
che (1852, 2 vol. m-80); Chien et chat (1853,
2 vol, in-8°); Itinéraire du chemin de fer
d'Orléans à Tours (1S53, in-12); Itinéraire du
chemin de fer du Centre (1S54, in-12); les
Châteaux en Espagne (1854, ho-12), reçu
nouvelles; les Petits-fils de Love lace (1854,
3 vol. in -80); la Bube de A 3 vol.
in-8°); Parisiennes et Provinciales (1856,
in-12); Maurice de Treuil (1857, in-16)
nés et blondes (1857, in-12); .V11"' Rose (1857,
in-16); les Dernières marquises (1858, in- 12) ;
les Femme* Ï58, in-12); le Clos
Pommier (1858, in-12); l'Ombre de L
(1859, in-12); Montebello, Magenta, Mari-
gnan, le*l : I die (1S59, in-1 1
itère (1859, iu-12) ; les Vocations, \e Musicien
de Blois, etc. (1859, in-12) ; la Famille Guille-
mot (iS6u, in-12); ;es Rêveurs <i i
in-l2j ; les Séductions (issi, in-12) ; les Filles
de Jephté, etc. (îsdi, iu-i2j ; les Misères d'un
millionnaire (1861, 2 vol. in-12); .Voir et
blanc (1862); le Roman du mari (1862, in-12) ;
Histoire d'un homme (1863, in-12) ; la Traite
des blondes (1863, in-12) ; le Duc de Carlepont
(1364, in -18); les Coups d'epée de M. de La
Guerche (1S63. in-12); -Vm'- de Sarens (1865,
in-12); Album de voyage (1865, in-lS
Fourches Caudines (1866, in-12); la Chasse à
l'idéal (1S67, in-12) ; les Chaînes de fer (1867,
in-12); Marcelle (1868, in-12); le Journal
d'une héritière (1868, in-12); la Vie errante
(1868, m- 12); le Serment d'Edwige (1869,
in-12); les Trois Grâces (1870, in-12); Olympe
de Mezit-res,\e Mari de Delphine (1871, in-12);
Histoire d'un soldat (1871, in-12); Sur la
guerre de 1S70, Droit au but (1874, in-12) ; En-
vers et contre tous (1S74, in-12); Histoire de
mes amis (1874, in-12); la 1 74,'m-lt);
Mme de Vilterxel (1874, in-S°) ; la Cnpe et
l'épée (1875); la Toison d'or (1876, in-12), etc.
Enfin, M. Amédée Achard a fait jouer au
théâtre : Donnant donnant, comédie eu deux
actes et en prose (1852); Par les fétiches
(1852), comédie en un acte; le Duel de mon
oncle (1852), eu un acte ; Souvenir* de voyage,
en un acte et en prose (1853) ; Souvent femme
varie, en un un acte et en prose (1854); le
Jeu de Sylvia, en un acte (1S59) ; le Clos Pom-
mier, drame en cinq actes (1865), avec Ch.
Deslys; Albertine de Miems, comédie en
trois actes, jouée au Gymnase en 1867 ; les
Tyrannies du colonel, comédie en trois ac-
tes (1872); le Sanglier des Ardennes, en un
acte (1875).
ACHARD (Léon), chanteur français, né à
Lyon en 1831. Il est fils du célèbre comique
-Frédéric Achard. Tout en lui faisant
cultiver ses dispositions pour la musique, sou
père lui fit faire ses études dans un lycée de
Paris. Reçu bachelier, M. Léon Achard prit
Ses inscriptions à l'Ecole de droit, dont il
suivit les cours, et obtint en 1852 le grade de
licencié. Il entra alors comme clerc dans une
étude d'avoué; mais, doué d'une charmante
voix de ténor et poussé par son goût vers le
théâtre, il se fit admettre comme élève au
Conservatoire de musique et obtînt en 1S54 le
premier prix d'opéra-comique. El gagé cette
même année au Théâtre-Lyrique, M. Léon
Achard y rit ses débuts dans le rôle de Tobias
du Billet de Marguerite. Son pli;
ble,son franc sourire, son geste élégant, son
jeu plein de chaleur et sa voix sympathique
lui acquirent aussitôt les suffrages du public.
Le jeune chanteur joua avec un vif succès
les rôles de ténor dans les Charmeurs, le Mu-
letier de Tolède, les Compagnons de la Mar-
jolaine, le Barbier de Séville, etc. A ta mort
de sou père (1856), M. Léon Achard quitta le
théâtre. Toutefois, il ne tarda pas à y rentrer
et signa un engagement avec le directeur de
l'Opéra de Lyon, où son succès fut complet.
En 1862, il quitta cette ville pour re>
Pans, a l'appel de M. Pernn, devenu direc-
teur de Tupéra-Comique. Le partagea
les premiers rôles avec Montaubry et régna
sans partage après le départ de ce dën
reprit les principaux rôles de l'ancien réper-
toire, joua dans Haydée, la Dame blanche, le
Songe d'une nuit d'été et créa, avec un suc-
ces constant, les rôles de ténor dans les pie-
ces nouvelles. En 1873, il quitta I Opéra-Co-
mique pour entrer au Grand-Opéra, débuta
dans la Coupe du roi de Thulc, puis joua
les Buguenots, {'Africaine) ou il interpréta
brillamment le rôle oe Vasco de Gaina, etc.
Excellent dans les morceaux qui demandent
de la grâce et du charme , il réussit moins
dans ceux qui exigent une grande puissance
et le sentiment draina ique. a
de mars 1876, il est revenu a 10
que, sa vraie place, et il a illum-
ment sa rentrée dans le rôle de Ge<
la Dame blanche.
H n LROS i - isar-Frai go m I t
DES), [ lis, ne B A v;, a
mort en Cochinchine en 1741, En i
■ i . . Clé-
ment XII lu. confia uue mission en Chine,
iill'eiends s'étaient élevés entre divers
ordres religieux. Pes Achards s'embarqua
ACHE
aussitôt. A son arrivée, il essaya vainement
de mettre la paix entre les missionnaires ita-
liens et les missionnaires français, les re-
collets et les jésuites, les capucins et les
franciscains, qui étaient r, ux ti-
res. • La paixl la paix! lui dit un des plus
influents, le Père Martial!; j'aimerais mieux
la faire avec le diable qu'avec les Français l ■
Des Achards s'épuisa en efforts inutiles et
mourut à la peine. Son successeur, l'abbé
Fabre, a publié une intéressante Relation de
la mission de Véiêque d'Halicarnasse (Ve-
nise, 1753, 3 vol. in-12).
ICHAREUS, atl ète renommé qui lutta con-
-ii. les jeux célé-
Le héros en méinoii
AC1IAIU , docteur musulman, chef de la
ns, no vers 884, mort à
Bagdad en 936. Achari avait sui !
l pe h la doctrine
catholique actuelle. Il enseignait que Dieu
est le véritable auteur des actions de l'homme,
n; celui-ci garde cependant une liberté
suffisante pour i ériter et démériter. I
comme on voit, le système de la gr&ce affi-
né pour concilier la toute-puis-
sance divine avec la liberté humaine. Les
■ onsidérés comme des hô-
tes par les orthodoxes musulmans, par-
dé terminés du fatalisme.
ACHARIEN s. m. (a-cha-ri-ain). Membre
de la secte fondée par Achari.
ACHARNAR s. m. (a-char-nar). Astron.
deur , qui fait partie
de la constellation de l'Eridan. On l'appelle
aussi Acharnahak et ACHERNBR.
ACHE
31
ACHARNAHAR. V. ACHARNAR.
acharya ■ . m. (a h i-n-a ■ Relig
ind.
Nom ^onne aux prêtres qui sont chu
dans l'Inde, de l'instruction de ceux qui se
destinent au culte de Brahma, et qui leur
expliquent les Védas.
ACHÉ (N., comte d'), marin français, né
vers 1700, mort en 1775. Il parvint, en 1757,
au grade de vice -amiral ec fut investi du
commandement des forces françaises d
mer de l'Inde. C'est sous lui que les Anglais
ruinèrent complètement notre domination
dans l'Inde, et le nom du comte d'Ache est
resté attaché k ces désastres , sans qu'on
sache pourtant s'il y eut, de sa Part, incapa-
cité complète, ou si ce fut l'insufhsance
ressources qui ne lui permît pas de mieux agir;
nous perdîmes tous nus établissements de la
côte de Malabar et du Coromandel , sans
qu ii pût ou sût s'y opposer. — On autre
membre de la même famille joua un triste
rôle sous la Révolution. Apres avoir long-
temps et impunément commandé des i
de chouans en Bretagne, il fut condamné
à mort en 1799, pour vols et attaques <ie
diligences sur les grands chemins. Ii par-
vint néanmoins ù fuir et se réfugia en An-
gleterre. Eu 1S09. il revint en Bretagne re-
commencer ses exploits, et périt dans une
rencontre avec les gendarmes gardes-côtes.
ACHÉLOÉ, nom d une des Ha;
ACHELOÏA, la même que Callirrhoé, fille
d'Achéloûs.
ACllÉLOÏS, une des sept Muses, qu
charme nommait dans sa comédie des A oc es
d'Hébé.
* ACHEM. AC1I1N ou àTCHIN. — Avant la
guerre qui, dans ces derniers temps, a éclaté
entre les Hollandais et Le royaume d'Acheiu
ou d'Atchiu, certaines relatiuiis présentaient
du même nom comme ayant 30,000 hab.,
chiffre probablement fort exagéré. V. Achk-
mois, ci-après,
ACHEM, divinité des Druses. V. Haklm,
du e S | plément*
ACHÉMÉMDE, originaire d'Ithaque et l'un
des compagnons d'Ulysse. Lorsque Ulysse,
après avoir crevé l'csil de Polyphème,
fuit sur son navire avec les compagnons qui
lui restaient. Achéménîde manqua l'embar-
quement et fut abandonné dans l'ile. Plus
tard, il fut recueilli par Enée et s'attacha à
sa foi tune.
ACHÈMÉNïS s. f. (a-fcé-mé-niss). fiante à
laque. le les anciens attribuaient la vertu de
répandre la terreur dans les an»
* ACHÉMOIS. — L'origine des Achémois, ou
is, uu Achimois, est difficile a déter-
miner. Suivant les uns, ils sont d'origine chi-
ine siamoise ;
d'autres, au contra., ut voir en eux
des bohémiens venus soit de la côte de Mala-
bai , ' elèbes. L'opinion ■
■t que ce sonl
de Junghuhn) qui se sont mélan-
gés, dans de fortes propoi | les peu-
ples de I sée sur te continent indien ,
j serait pas nou plus reste
entièrement •■tranger.
Ce qui autorise celte dernière supposition,
l'on ren-
contra dans la langue puis la
■ ■■ ...
sous le rapport st au punit de
vue du type physique. Leur na
et sanguinaire parait eue un h
BattaS. Cependant il ne conviendrait |
■
I ie fortement mélanges uveo d'autres
cléments dans le cours Ai | ''es fé-
roces anthropophages de l'archipel Indien.
Les Achémois se divisent en trois peuples ;
hémois proprement dits; 2" le j e
■ ■■•
Les premiers, c'est-à-dire les Achén
sont répandus sur toute l'étendue du i
se divisent en trois groupes ou tribus,
- deux premières habitent u
le peuple plus particulièrement
.
de Pédir, les plus pauvre
tous, résident principalement sur la
nord, appelée cote d'Areka ou des Noix de
bétel.
Leurs principaux établissements sont :
Enfin i ■ être venus
des côtes méridional ra, ont en-
vahi la partie ouest d'Acn prin-
cipales stations sont : A; . .i.pat,
Touwan, Asahan et Bakou i
Les Achémois, proprement dits, p
pour des guerriers sanguinaires, des i
ciateurs infidèles k la parole donnée el
marchands peu sûrs.
De son temps d-p, Beaulien les dé| i :
comme insolents, utiers, perfides et de
utre les chrétiens. «Ce
sont, dit-il, des traîtres, des vob tirs el
onneurs. ■ Leurs qualités se ré
raient donc à une bravoure inco
à un sentiment d'indépendance qu'ils rai-
sonnent souvent asses mal.
Leur manière de vivre ne diffère pas es-
sentiellement de celle des autres habitants
de l'archipel. Ils se contentent, pour leur
nourriture, d'un peu de riz, de légumes et de
i. Avec cet ordinaire
fatigues et supportent les plus rudes labeurs.
Ils sont donc assez sobres pour le boire et
le manger, au moins dans la vie ordinaire ;
mais, dans les occasions solennelles, leur
rance ne soutient pas L'épreuve
i lis sont adonnés à 1 opium; les hommes
aiment les combats de coqs [menjaboung) et
le jeu des dés, et, en général, le far mente
leur plaît, et ils s'y livrent le plus possible en
it du bétel.
Pendant ce temps, les femmes vaquent aux
soins domestiques et font les travaux de jar-
dinage. Leurs demeures, au reste, présentent
si peu de confortable.
qu ils ne veuillent pas y rester. Ce sont des
habitations en planches couvertes de feuilles
de palmier (atap), formant un carré long et
ne contenant, en gênerai, que les ustensiles
indïs| ensables pour faire la cuisine, quelques
pots et marmites, des nattes pour s'y reposer
le jour et une couche séparée du reste par
un rideau de toile ou de coton toujours sale,
qu'on appelle tubir.
Ces - ut toujours armes. Ils aï-
. porter le kriss, j . us, ou
le kle\v.io_, couteau-sabre, plu
et uu bouclier de bois, lis ont de I ar-
tillerie, mais ils ne savenl rie des
■
Leui Qt consiste, pour les hom-
■ i,-. talon (setuha--afjtb), vêtement
nation. i. adopté dans l'Ile entière, et qui se
porte de très-bonne heure. Par-dess
attache un surtout de toile ou de soie dit
sarvng.
Lu haut du corps reste habituellement nu;
ce n'est que dans des cas v
le couvre d'un badjou. à court'
qui descend jusqu'aux hanches, ou U ui
de jetée négligemment
sur l'épaule. Ce costume masculin re-
up à celui de
I ent la tête
lu de toile blanche, tandis que
les hommes i • ttour duquel
ils enroulent un lambeau d'étoffe plus ou
précieuse, en forme de turban.
Les Achémois reconnaissent, au moins de
nom, l'islamisme, qu ils ont introduit à Su-
matra; mais, en realité, ils en prennent à
leur aise avec la religion qu n
et ce sont de détestables sectateurs du Pro-
phète, ne montranl ipect pour le
Coran et pour ses prescriptions , eu revenons,
assez tolérants pour ceux qui suivent uu autre
culte.
Au mois de mars 1S73, Les H illandaîa dé-
clarèrent la guerre au sultan d'Achem ; mais
ils rencontrèrent une résistance sérieuse qui
se prolongea plus d La mort du
sultan esi venue, de] :•• ré-
sistance, et tout annonce que les Chefs de
tribus devenus indépendants finiront succes-
sivement par se soumettre.
vi ni «ON ou Ai BHON, ire de Basalas
, tous doux Qeroopes, »t que l'on
jurer dans le mythe d'Hefcul
CerCOpes étaient, > onuue on sait,
eux , querélleuj .
■
leur mère de prendre garde de lombei
■
. du gr. me tas, noir; pughé. I
ntré Hercule endormi sous un a. I
rent et le tourmentèrent. Le dîi
leur liu les pieds, les at' ■
m massue et les porta au
comme font les chasseurs de leur
C est i
lumpyge que notre lit u é-
■ , qui
leur donna la ubei U
le proverbe grec : • Prends garde
au Melainpyge I i
32
ACHE
D'autres mythographes disent que le dieu
les amena k Oraphale, qui leur pardonna;
d'autres, enfin, qu'ils se noyèrent dans des
tonneaux, où ils tombèrent victimes de leurs
malices envers Hercule , qu'ils accompa-
gnaient dans son voyage à l'Ile du Soleil.
ACHEN (Jean van). V. Van Achen, au
tome XV.
ACHENBACH (André), peintre allemand,
né a Cassel en 1815. 11 alla étudier son art à
Dusseldorf, où il prit des leçons de Schirmer
»t suivit les cours de l'Académie de peinture
M. Achenbach s'est adonné k peu près ex-
clusivement au paysage, et il est devenu,
dans ce genre, un des artistes les plus re-
marquables de l'Allemagne. Ses marines sont
particulièrement estimées, et un grand nom-
bre de ses tableaux font aujourd'hui partie
des principaux musées d'outre-Rhin. Ce re-
marquable artiste est membre des Académies
de Berlin, d'Amsterdam, d'Anvers, de Phi-
ladelphie, etc., chevalier de l'ordre de Léo-
pold et de la Légion d*honneur_ (1S64). Il a
remporté la grande médaille d'or dans des
expositions en Prusse et k Bruxelles. A
Pans, où il a faitde fréquents envois knos Sa-
lons de peinture, M. Achenbach a obtenu une
médaille de 3e classe en 1839, une de ire classe
a. l'Exposition UDiverseile de 1855, et une de
3« classe k 1 Exposition universelle de 1867.
Cet art^te jouit également, comme carica-
turale, d'une réputation méritée. Parmi les
tableaux de lui qui ont figuré k nos Expo-
sitions, nous citerons : Paysage suédois (1838);
Bateaux de pêcheurs jetant l'ancre à la marée
haute (1853) ; Marée haute à Ostende, Vue de
Corleone en Sicile, Mer orageuse, Kermesse
en Hollande, Paysage (1855) ; Plage de Sche-
vening, en Hollande (1861); Paysage dans les
Pays-Bas (1863); Quai d'Ostende a la marée
haute (1864); Marine (1805); Environs dOs-
tende par un temps pluvieux (1866); Vue
d'Amsterdam, Port d'Ostende (1867). Depuis
cette époque, M. Achenbach n'a plus rien
envoyé aux Expositions de Paris.
ACHENBACH (Oswald), peintre allemand,
frère du précèdent, né k Dusseldorf en 1827.
Elève de son frère André et de l'Académie
de sa ville natale, comme lui il s'est adonné
au paysage; mais, pendant que son fi ère
cherchait la plupart des motifs de ses com-
posa.ons dans les Pays-Bas, c'est en Italie
que M. Oswald a trouve presque tous les su-
jets de ses tableaux. Dans ses toiles, animées
de personnages, il a fait preuve de beaucoup
de talent, et il n'est pas moins connu en
France qu'en Allemagne, grâce k ses nom-
breux envois k nos Salons de peinture. Il a
obtenu, chez nous, une médaille de 3e classe
en 1859 , des médailles de 2« classe en 1861 et
en 1863, et la croix de la Légion d'honneur
en 1863. M. Oswald a expose, k Paris:
Soirée d'automne, Pèlerins se rendant â Rome
(1855); le Môle de Naptes (1859); Fête reli-
gieuse et convoi funèbre à Patestrina, Pèle-
rins des Abruzzes surpris par l'orage (1861) ;
Ruines du palais de ta reine Jeanne, a Na-
ples, Bords de la mer à Naples, le Môle de
Naples au soleil couchant (1863); Vigne dans
lu campagne romaine. Monument de Cxcilia
Metetlaa /tome (1S64) ; Cascade a Tivoli, Fête
à Genazauo (1865); Villa Torlonia, près de
Frascati (1866); R«cca-di-Papa (1867); Une
Hue de Torre-det-Oreco, Campagne de Borne
(1868).
ACHENEAU, rivière de France. Elle prend
uis le lac de Grand- Lieu (Loire-
Infétieure) et se jette dans la Loire, au-des-
le Nantes. Cette petite rivière, au-
jourd hm canalisée dans tuut son parcours
(Slkiloin.500inèt.), constitue une voie de com-
munication assez importante. On la désigne
souvent sous le nom d'étier de Buzny.
ACHERNER- V. Acuaknar, dans ce Sup-
plément,
'ACIIÉHON.— outre les deux fleuves de ce
ûom cité pat le Grand /actionnaire, l'un en
Italie, dans le Iirutium, descendant des Apen-
nins dans la M'.literranée, l'autre en Gi
prenant sa ^-ource au marais d'Achéruse, tra-
versant 1.1 Thesprotie ci. se jetant dans la
mer Ionienne . les géographes anciens en
compl 1 lira autres du même nom,
■1 niant il an s l'Elide^afâuentdts l'Alphée ;
un autre dans la Bithynie; enfin un troisième
qui .••(.ut un bras du Nil, arrosant la plaine
Ues Pyram; -
ACilÉKON, nom d'une divinité gauloise,
une Inscription mentionnée par
ICBÉBU8E, AUll.Hi SI A ou ACHÉBUS1E,
nom donné par les a . <»uver-
luire aux en-
int ces
erturea et au territoire ou elles se trou-
1 lit : le
marais d'Achéruse, ou l< fleuve Achéron
pi .-i. 1 il - oui 1 •■, dans l'Epi 1 ■
■ h, ■■m. 1 nom, [mi laquelle Hercule
tira Cerbère des enfers; uu lac dit lac des
BnferSi dans lequel, suivant certains au-
dans lo Pont, où quelques-uns plaçaient la
Mm d'Achéruse qui communiquait aux
enfer 1 , " ■•'■■ as ine d'Hei mione ,
1 olide , un promontoire de la Oam-
panie, nti 1 urne st Misé .a peu do dis-
lanci 11 ne , un promontoire do la
voisinage d'IIeraclee ; en lin
ACHI
un lac d'Egypte, qui paraît être le même que
le lac Mœris, prés de Memphis, au delà du-
quel on transpurtait les morts jugés dignes
de la sépulture. La barque qui les trans-
portait se nommait baris, et le nautonier
Charon. Avant de les passer, on examinait
leur vie, et, suivant leurs bonnes ou leurs
mauvaises actions, ils étaient reçus dans la
barque ou privés de sépulture. Suivant la
croyance des habitants de Memphis, lésâmes
de ceux qui n'avaient eu ni vices ni vertus
erraient sur les bords du lac; puis, au bout
d'un certain temps, purifiées par ses eaux,
elles étaient enfin reçues dans le lieu du
repos éternel.
ACHÉCS. V. Acb^us, dans ce Supplément.
ACHGUAYA-XERAC (le plus suhlime), dieu
suprême des indigènes de l'île de Teneriffe
et de l'archipel des Canaries. C'est le prin-
cipe du bieû , par opposition à Guayotta,
principe du mal. V. ce dernier mot, dans ce
Supplément.
ACHILLÊE, nom d'une fontaine près de
Milet, en Ionie, ainsi appelée parce qu'Achille
y avait pris un bain.
ACHILLÊE, Ile de la mer Noire, qui tirait
son nom d'Achille, dont on y voyait le tom-
beau, au-dessus duquel, dit Pline, les oiseaux
ne volaient jamais. Ce lieu, où l'on rendait
les honneurs divins au héros, fut, suivant la
tradition, témoin de plusieurs prodiges. Ou
raconte, entre autres, qu'Homère, qui avait
invoqué lame d'Achille, ne put supporter
l'éclat de la lumière qui environnait le héros
lorsqu'il lui apparut, et qu'il en devint aveugle.
ACH1LLEOS DKOMOS (course d'Achille),
île de la mer Noire, dans la géographie an-
cienne. Ce nom lui venait, suivant Pompo-
nius Mêla, de ce qu'Achille, étant entré avec
une flotte dans Iv. mer Noire, aborda dans
cette île et y célébra sa victoire par des
courses auxquelles il prit part.
vin 1 1 il S (Estaço), érudit portugais, né k
Vidigueira vers 1510, mort en 1581. Il fut
secrétaire du pape Pie V, puis professeur du
collège de la Sapience, k Rome. Ou a de lui
un grand nombre de Discours, d'Eloges écrits
en latin, et des Commentaires sur Ciceron,
Ovide, Catulle, Tibulle , les Phénomènes d'A-
ratus, etc.
ACUILLES (Alexandre), érudit allemand,
né en Prusse en 1584 , mort k Stockholm
en 1675. Il fut attaché k la cour du roi de
Pologne, Vladislas, qui lui confia une mission
en Perse ; puis k celle de l'électeur de Bran-
debourg, qui l'envoya le représenter en Rus-
sie. On a de lui deux ouvrages : Philosophia
physica et Traité sur les causes des tremble-
ments de terre et de l'agitation de la mer.
" ACHILLE TATIUS. — Ce poète grec est
né k Alexandrie dans la seconde moitié du
ive siècle de notre ère, selon les uns, au
ve siècle, selon d'autres. Vers la fin de sa
vie, il se fit chrétien et devint évéque. On lui
doit un roman erotique en huit livres, inti-
tule : les Amours de Leucippe et de Clitophon.
Ce livre De manque pas d'intérêt; certaines
parties sont tres-habileinent traitées, et le
stylî en serait agréable s'il n'était surchargé
d'ornements de rhétorique. Enfin on y trouve
des peintures lascives qui choquent ,1e bon
goût. Ce roman a été très-souvent édité.
Les éditions les plus estimées sont celles
de Leyde (1640, in-12) et de Leipzig (1821,
2 vol. in-8°). Parmi ies nombreuses traduc-
tions françaises qu'on a faites de ce roman,
nous citerons celles de Rochemaure (1556),
de Baudoin (1635), de Du Perron de Cas-
téra (1734), de Clément (lSôo). Achille Ta-
tms est, en outre, l'auteur d'une Introduction
aux Phénomènes d'Aratus, dissertation sur
les sphères, dont il reste un fragment qui a
été publie dans 1' ' Uranologia de Petau.
ACHILL1DE s. m. (a-chi-li-de). Nom pa-
tronymique des descendants d'Achille.
ACH1LL1NI (Jean-Philothée), poète italien,
né k Bologne eu 1466, mort eu 1538. Ses ou-
vrages les plus remarquables sont ; Il Viri-
dario (.le Verger), poeine qui renferme l'éloge
des littérateurs italiens, ses contemporains
(Uologne, 1513, in-4°); Il Fidèle, autre poeine
irès-rare ; Annotazioni delta lingua volgare
(Bologne, 15i0. 111-8°).
ACU1MÉLECH, grand prêtre des Juifs, qui
vivait au xio siècle avant notre ère, du
temps de Saiil. Ayant donné au jeune David
du Goliath et les pains de proposition,
il excita contre lui la haine de SaUl, qui le fit
mettre à mort avec quatre-vingt-cinq hom-
mes de sa tribu.
ACHIMENCEY s. m. (a-chi-inênu-sè). Nom
des nobies chez les Guauclies des Canaries.
AClllOH, général des Ammonites vers 620
av. J.-c. Il est question do lui dans Le Livre
</<■ Judith (v,vi et &iv). Lorsque Holopherne
envahit la Judée a la tête de l'an as \-
rienne, Burpris de la ré i tance qu'il ren-
tit et do ce que les Hébreux avaient
barré tous les défiles, il voulut savo 1 a quel
1 il avait affaire , et Achior lui m mtra
toute lu dm Lté de son entreprise en Lui
■ut 1 histoire antérieure d>- . Juif.. ll>,-
lopherneord a qu'il fût livré aux Juifs dans
Bethulie. Li ie claves chargés de ce soin e
''■nieront d« l'attacher a un arbre , on le
' ! ' i , api que Judith eut assassiné
ACHO
Holopherne et fait ainsi lever le siège de
Bethulie, il embrassa le judaïsme.
ACH1ROÉ ou ACH1RRHOÉ, petite-fille de
Mars. Elle eut de Sithon , roi de Thrace,
deux filles : Pallëne, qui donna son nom k
une presqu'île au sud de la Chaleidique, nom-
mée auparavant Phlegra, et Khœtée, qui
donna son nom au cap Rbretium, sur l'Helles-
pont. Achiroé est quelquefois confondue avec
Anchiroé.
ACH1TOPHEL, Israélite, né k Gilo, mort
vers 1023 avant notre ère. Il jouissait de la
faveur du roi David, qui le comptait au
nombre de ses conseillers, lorsqu'il entra
dans la conspiration d'Absalon, k qui il con-
seilla d'abuser des femmes de son père et
de poursuivre David, qui avait dû fuir. Achi-
tophel, voyant ses mauvais desseins déjoués
par la mort d'Absalon, se pendit.
Ai III F, monogramme du nom d'Achille,
sur les anciens monuments de la Grande
Grèce.
ACHLYS, déesse de l'obscurité éludes té-
nèbres. Hésiode en fait un portrait affreux.
Selon d'autres, ce nom était celui du premier
être, qui existait de toute éternité, avant le
inonde, avant le chaos, et dont descendaient
les autres dieux.
ACHMATITE s. f. (a-kma-ti-te). Miner.
Variété d'epidote verte, riche en oxyde fer-
rique.
Achme, nom du livre qui contient les lois
et la religion des Druses, suivant MM. Noël
et Boiste.
ACHMET ou AHMET, dey d'Alger, mort
en 1808. Nommé dey au mois d'août 1805, il
se rendit odieux par sa tyrannie, ses exac-
tions et ses crimes, excita contre lui l'indi-
gnation générale et fut mis k mort par ses
soldats, qui, mêles k la multitude, traînèrent
son cadavre k travers les rues.
ACHMET-BESMI-EFFE.ND1, homme d'Etat
ottoman, né vers 1720, mort en 1788. Il fut
envoyé, en 1757, k Vienne en qualité d'am-
bassadeur extraordinaire , pour notifier k
l'empereur d'Autriche l'avènement de Mus-
tapha III, puis occupa le poste d'ambas-
sadeur k Berlin. On a de lui uhe Relation de
ces deux ambassades, plus une Histoire de
la guerre entre les Ottomans et les Busses, de
1768 à 1774, qui a été traduite en allemand
par Dietz (Halle, 1813, in-8°). J. de Hammer
a donne une traduction allemande des deux
relations précédentes. Achme t fut encore
envoyé comme plénipotentiaire de la Turquie
k Kaïnardji, pour .y signer la paix de ce nom.
Peu de temps après, il tomba en disgrâce et
mourut aveugle.
ACUMET-C.EDUC ou ACOMAT, célèbre gé-
néral ottoman, ne en i430, mort en 1483. Il
était Albanais d'origine et il se signala par
de grands faits d'armes, tels que la prise
d'Otrante en 1480. Deux ans après, k la mort
de Mahomet II, il se déclara pour Bajazet II
contre Zizim, son frère, 1 héritier légitime de
la couronne, qui fut force de s'exilera Rhodes.
Bajazet, une fois en possession du pouvoir,
oublia ce qu'il devait k Achmet ou plutôt le
craignit trop pour lui garder de la recon-
naissance. Il le rit assassiner, ou, suivant une
autre version , le poignarda lui-même au
milieu d'un festin.
ACHMET-PACHA, général ottoman, né
vers 1490, mort eu 1524. 11 commandait, sous
Mustapha, une des divisions avec lesquelles
Soliman II entreprit le siège de Rhodes.
Mustapha ayant échoué en divers assauts et
ayant été tué par les ordres du sultan, ce fut
Achmet-Pachaqui fut appelé k le remplacer.
Ce fut donc sous son commandement que
l'armée turque parvint a s'emparer de la
ville. Il fut charge de lédiger les conditions
de la capitulation conclue avec Villiers de
l'Isle-Adam. A la suite de cette affaire, So-
liman lui confia le gouvernement de l'Egypte
(1524). Achmet-Pacha se tira avec habileté
des difficultés de la situation et fit rentrer
dans l'obéissance divers princes révoltés
contre l'autorité du sultau ; mais l'occasion
lui parut bonne de se rendre lui-méine indé-
pendant et de séparer l'Egypte du gouver-
nement central. Soliman envoya aussitôt
contre lui Ibrahim, qui parvint k détacher
de sa cause les chefs militaires les plus in-
fluents. Abandonné par l'armée, Achmet se
rendit et fut étoufi'é dans un bain.
ACHMOGU , dans la mythologie parse, uu
des princes des dévas. Au pluriel, ce nom
s'applique quelquefois k tous les devas supé-
rieurs ou subalternes.
ACI1MON. V. AcukiiOîifdikQS te Supplément,
ACHOLOÉ, une des Harpies, suivant quel-
ques auteurs.
ACHOU, dans la géographie de !a Bible,
vallée de la Palestine, an nord de Jéricho.
C'est dans cet endroit que fut lapidé un Juif
nomme Achau, qui avait commis un vol.
ACIIOR , dieu destructeur des mouches,
adore des habitants do Cyreno. Pline raconte
que les su en lices offerts k cetto divinité
amenaient lu mort do ces insectes, qui cau-
saient parfois de grands ravages dans Le
pays, par suite des maladies épidémiques
qu ils occasionnaient. C'est le menu? qui était
adore en Grèce sous le nom de Myiagius,
My iodes, Apomyios. V. ces mots, dans ce
Supplément.
ACID
ACHOR1S, roi d'Egypte, appartenant à la
26e dynastie. Il succéda k; Psammiticua II
et régna de 389 k 377 av. J.-C. Vers l'an 386,
il se ligua avec les Arabes, les Tynens et
Evagoras, roi de Chypre, contre Artaxerce-
Memnon, roi de Perse. La coalition fut vain-
cue, et Achoris prépara une nouvelle expé-
dition pour laquelle il enrôla, k grands frais,
des mercenaires grecs commandés par Cha-
brias. La Perse était alors en paix avec les
Athéniens, et Artaxerce contraignit ceux-ci
k désavouer et k rappeler Chabrias. Celui-ci
revint en Grèce, et Achoris continuait ses
préparatifs de guerre, lorsque la mort le sur-
prit. Il eut pour successeur Psamiuuthis.
ACHOLRERS, dans la mythologie indoue,
nom donné k la première famille de géants
ou de génies malfaisants.
Achradine, nom d'un des quatre quartiers
de Syracuse. Il renfermait,, dit Ciceron, un
forum, un prytanée, un palais du sénat, de
très-vastes portiques et un temple consacré
k Jupiter Olympien. Les autres quartiers sa
nommaient Ile (Ortyirie), Neapolis et Tycha
V. Ile, Neapolis, Tycha, dans ce Supplément,
ACHRÉL1US (Eric-Daniel), physicien sué-
dois, né kRoslagen 1604, mort k Aboen 1770.
Il fut longtemps professeur de physique à
l'université d'Abo. On a de lui un traité sur
l'homme considéré dans ses rapports aveo
l'univers : Oratio de microcosmi structura,
algue harmonica ejusdem cum prxcipuis mundi
partibus convenientia (Upsal, 1627, in-4oj. —
Son fils ou son petit-fils, Daniel Achrélius,
fut égalementprofesseur k l'université d'Abo.
II a publié une histoire de l'univers sous le
titre de : Contemplationum ynundi libri très
(Abo, 1682, in-40).
ACHROÏTE s. f. (a-kro-i-te — du gr. a pri-
vatif, et de chroa, couleur). Miner. Variété
incolore de tourmaline.
ACHTAD, dans la mythologie persane, nom
de l'ized qui préside k l'auondance et au
vingt-sixième jour du mois.
ACHTARAGDITE s. f. (a-chta-ra-gdi-te).
Miner. Nom dunné k des cristaux tétraédri-
ques, pyramides, d'un blanc grisâtre terreux,
qu'on a trouves dans la rivière d'Achtaragda,
en Sibérie, et dont l'espèce minérale n'est
pas encore déterminée.
ACHTAVACRA , nom d'un pieux et savant
solitaire, dont l'histoire est racontée dans le
Mahabharata.
ACHTEQUEDJAMS S. m. pi. Mythol. ind.
Les huit éléphants qui, selon les Iudous,
soutiennent le monde (littéral, huit éléphants).
Ce mot est une corruption tamuule des mots
sanscrits achtâ gadjâs.
ACHTHEIA (gr. achthos, douleur), surnom
de Cérès, k Eleusis. Ce nom lui avait été
donné k cause de l'affliction qu'elle avait
éprouvée de l'enlèvement de sa fille Proser-
pine.
ACHTORET, divinité phénicienne, plus
connue sous le nom d'Astarte.
ACHTSCHELLING (Lucas), peintre flamand
de la seconde moitié du xvue siècle. Il s'est
surtout adonné au paysage et il était élève
de Louis de Wadder. Ses tableaux se recom-
mandent par une fidèle imitation île la na-
ture, la riche transparence des feuillages et
la largeur du style. Il y en a trois dans l'é-
glise de Sainte-Gudule, k Bruxelles, un k
l'hôpital Saint-Jean, de Bruges : c'est un
grand paysage au milieu duquel la Vierge
apparaît k saint François; les arbres sont
admirablement traites ; un autre paysage
d'Achtschelling figure au musée de Grand,
c'est la Rencontre de Jésus avec les pèlerins
d'Emmaûs, remarquable par les mêmes quali-
tés de composition.
AC1 , fleuve de la Sicile. Il sort des flancs
de l'Etna et tombe dans le Symèlhe.
ACICOLE adj. (a-si-ko-le — du lat. acus,
aiguille; colo, j habite). Hist. nat. Cjui vit ou
croît sur les feuilles aciculaires de certaines
conifères.
■ ACIDE s. m. — Encycl. Chiin. Avant
d'être ce qu'elle est aujourd'hui, la théorie
des acides a passé par bien des phases. Avant
Lavoisier, on désignait sous le nom d'acide
tout corps présentant une saveur aigre et
piquante. L'illustre chimiste, auquel la science
doit de si importantes découvertes et qui fut
en realite le fondateur do la chimie, compre-
nait sous le nom d'acides les composes bi-
naires oxygènes; l'eau qu'ils contenaient ne
jouait k ses yeux que le rôle de dissolvant.
Etait considéré comme acide tout corps qui
rougissait la teinture de tournesol, et comme
base toute substance qui ramenait au bleu
celte teinture rougio par les acides. Berze-
lius compléta celte théorie; il admit que cer-
tains oxydes, capables de se combiner entre
eux pour former des composes ternaires ,
pouvuient être sépares par l'électrolyse en
leurs deux oxydes primitifs et désigna sous
le nom d'acides les oxydes qui se rendaient
au pôie positif, et sous le nom de bases ceux
qui se rendaient au pôle négatif.
Cette théorie ne tenait aucun compte de la
présence de l'eau dans les acides ; de plus,
elle laissait de côté les acides clilurhydrique,
iûdhvdrique et bromliydnque et ne donnait
aucune idée des rapports qui existent entre
ces hydracides et les oxuoides ou acides oxy-
génés. Davy tenta de trouver une théorie
ACID
plus complète et proposa de ne plus com--
prendre sous le nom à' acides que les acides
hydratés; il soutint que tous ces composés
sont analogues aux bydraeides et forment
des sels par la substitution d'un métal à l'hy-
drogène. Les composés oxygénés anhydres
étaient par lui rejetés du groupe acide. Du-
long, peu satisfait de l'hypothèse émise par
Davv, lit dériver les acides de l'union de
l'hydrogène avec un métal composé. Cette
théorie fut combattue en 1836 par Dumas,
qui la considérait alors comme beaucoup
trop en avance sur les données fournies par
l'expérience; il lui reprochait notamment de
ne pouvoir être soutenue qu'à la condition
de supposer qu'il existait une foule de radi-
caux dont, à cette époque, on ne pouvait dé-
montrer l'existence.
La question n'avaitpoint fait un pas, lors-
que Gerhardt fut amené par ses travaux sur
la chimie organique à reconnaître que les
acides monoatomiques ne renferment point
les éléments d'une molécule d'eau. Cette dé-
couverte conduisait nécessairement à admet-
tre que ces corps ont ceci de caractéristi-
que qu'ils contiennent de l'hydrogène auquel
peuvent se substituer les métaux. La théorie
de Gerhardt est celle qu'on adopte aujour-
d'hui, et l'on admet que les acides résultent
de l'union de l'hydrogène avec un radical
puissamment électro-négatif. De là des con-
ditions diverses dans la production des act-
des. Si les éléments que contiennent les aci-
des sont fortement négatifs, leursimple union
avec l'hydrogène peut donner à ce dernier
des propriétés acides. Si les éléments n'ont
point la puissance électro-négative néces-
saire, il faut, pour qu'un acide se produise,
l'intervention de l'oxygène ou d'un de ses
congénères , l'acide silicique, par exemple.
Enfin, dans certains cas, il faut, pour don-
ner à l'hydrogène des propriétés acides, que
la molécule du composé renferme plus d'oxy-
gène, ou d'un de ses congénères, qu'elle ne
contient d'hydrogène basique.
Le premier cas se présente dans la forma-
tion des acides chlorhydrique, bromhydrique
et iodhydrique ; le second, dans la constitu-
tion de Vacide silicique; le troisième, dans
celle de l'acide phosphonque PH304, qui peut
être considéré comme du phosphure d'hy-
drogène FH3, auquel on aurait ajouté 4 ato-
mes d'oxygène, ce phosphure ne donnant
qu'un acide bibasique si on se contente d'y
ajouter 3 atomes d'oxygène.
La théorie de la formation des acides or-
ganiques a été donnée par M. Wurtz, qui a
reconnu que les propriétés basiques de 1 hy-
drogène des acides croissaient avec l'oxy-
gène renfermé dans leur radical.
— Héactions gui caractérisent les acides.
On reconnaît surtout les acides à l'action
qu'ils exercent sur les hydrates basiques,
action qui consiste en une double décompo-
sition avec production d'eau et substitution
d'un métal a l'hydrogène. Toutefois, cette
réaction ne saurait donner une indication
absolument certaine, car elle peut être ob-
tenue avec les phénols et quelques autres
corps; aussi, doit-on compléter cette pre-
mière indication en ajoutant que les acides
présentent ce caractère ue pouvoir fournir,
par la substitution de Cl a OH, uu chlorure
qui en dérive et qui peut, quand on le traite
par l'eau, reproduire Vacide primitif, tan-
dis que de Vacide chlorhydrique se dégage :
AzOCl + H«Ù
Chlorure Eau.
de nitrosyle.
«= H,C1 -+- AzO,OH
Acide Acide
Chlorhydrique. azoteux.
« Cette propriété qu'ont les acides d'échan-
ger leur hydrogène contre un métal par voie
de double décomposition s'explique , dit
M. Wurtz, par les propriétés électro-négati-
ves de leur radical et par les propriétés élec-
tro-positives du radical contenu dans l'hy-
drate, propriétés qui communiquent à ces
radicaux une puissante atiinite l'un pour
l'autre. •
Ii est établi, d'ailleurs, par des expériences
de M. Dumas, que, dans un mélange quel-
te, il se fait tout d'abord, entre les pro-
duits mélanges, une réaction que détermi-
nent les plus puissantes affinités. Ces aluni-
tes satisfaites, et lorsque les corps qui ont
le plus de tendance a se combiner ont opéré
combinaison, ceux dont l'affinité est
plus faible se combinent comme ils peuvent.
On a un exemple frappant de ce fait dans
une foule de reactions où un acide faible est
déplacé par un acide plus fort.
Il est établi également que c'est le carac-
tère électro-négatif du radical qui communi-
que à l'hydrogène des acides ses \ roprieit-s
particulières. En effet, si l'on ajoute a l'by-
ne sulfure H*S, qui est légèrement
acide, 3 atomes d 'oxygène, ou obtient Vacide
sulfureux H^SuS, dont l'acidité est bien plus
forte; en ajoutant a ce dernier un nouvel
atome d'oxygène, ou obtient H*SO* ou l'a-
cide sulfurique, qui est un des acides les plus
énergiques.
Si Ion prend l'hydrogène phosphore PHS,
corps basique et dont l hydrogène ne saurait
pur suite être remplace par un métal, et
qu'on y ajoute 02, un de ses atomes d'hydro-
gène devient remplaçable, et l'on a l'acide
hypophosphoreux. fcu l'on ajoute un troi-
KUPPLEMENT.
ACID
sième, puis un quatrième atome d'ox}gène,
on a 2, puis 3 atomes d'hydrogène remplaça-
blés, et l'on a constitué les acides phospho-
reux PH3<>3 et phosphoreux PH3OV
On donne le nom de basicité à cette pro-
priété qu'ont les acides de renfermer des
atomes d'hydrogène remplaçables par des
métaux, et ces acides sont dits mono, bi ,
tri, tétra... basiques suivant qu'ils renfer-
ment 1, 2, 3, 4,..., atomes d'hydrogène rem-
plaçables. Les acides pouvant contenir, ou-
tre cet hydrogène remplaçable par les mé-
taux, un ou plusieurs atomes d'hydrogène
remplaçables seulement par des radicaux
négatifs ou faiblement positifs, et c'est le
cas de Vacide phosphoreux, on désigne cet
hydrogène sous le nom d'hydrogène typique
non basique des acides, et les acides qui ren-
ferment cet hydrogène sont dits mono, bi,
tri, tétra. ..-atomiques, suivant qu'ils contien-
nent 1, 2, 3, 4,..., atomes.
Tout acide qui renferme plusieurs atomes
d'hydrogène basique est dit polybasique. On
nomme polyatomique tout acide qui contient
plusieurs atomes d hydrogène typique. Quand
un acide renferme un même nombre d'ato-
mes d'hydrogène typique et basique, on dit
que son atomicité égale sa basicité; enfin, on
dit que l'atomicité d'un acide dépasse sa ba-
sicité lorsqu'il est, comme l'acide phospho-
reux PH303, triatomique et bibasique, c'est-
à-dire qu'il renferme 3 atomes d'hydrogène
typique ou remplaçables par les radicaux né-
gatifs et 2 atomes seulement d'hydrogène
basique ou remplaçables par les métaux. L'a-
tomicité d'un acide peut être égale à sa ba-
sicité. Elle ne lui est jamais supérieure.
Certains acides qui renferment les élé-
ments de l'eau peuvent donner, par la dés-
hydratation, des acides composés connus sous
le nom d'anhydrides. Ces anhydrides fonc-
tionnent encore comme des acides s'ils ren-
ferment de l'hydrogène typique, mais leur
atomicité diffère de celle de Vacide primitif
par 2n , n étant le nombre des molécules
d'eau perdues par Vacide déshydraté. Il
existe quelques exceptions à cette règle.
Lorsque les acides organiques perdent ,
sous l'influence de telle ou telle circonstance,
de l'anhydride carbonique CO*, on remarque
qu'ils perdent du même coup une atomicité
basique; c'est le cas de Vacide aconitique,
qui est triatomique et tribasique. Si on lui
enlève CO2 , on obtient Vaciae itaconique
CBH60*, qui est diatomique et bibasique.
Nous allons donner quelques indications
rapides sur le classement, d'après la méthode
Gerhardt et Wurtz, des acides aujourd'hui
connus. Nous ajouterons à cela quelques
mots sur les réactions qui caractérisent cha-
cun de ces groupes.
On possède aujourd'hui des acides monoa-
tomiques , des acides diatomiques, les uns
mono, les autres bibasiques; des acides tria-
tomiques mono, bi ou tribasiques; des acides
tétraatomiques de diverse basicité et enfin
certains acides dont l'atomicité dépasse 4.
— Acides monoatomiques. Ces acides, ainsi
qu'il résulte de la définition de la basicité et
de l'atomicité, sont nécessairement monoba-
siques, car on sait que l'atomicité peut dé-
passer la basicité sans que le contraire puisse
se produire, lis ont pour caractère : 1° de
former une seule série do vrais sels; 2° de
posséder un chlorure correspondant qui peut,
sous l'influence de l'eau, régénérer 1 acide et
qui ne contient que 1 atome de chlore; 30 de
ne donner qu'une seule amide et de ne for-
mer, avec les radicaux alcooliques, qu'une
classe d'éthers ; 40 de ne pouvoir former
d'anhydrides qu'en se doublant; de plus, les
anhydrides ne peuvent être obtenus directe-
ment, mais seulement par des réactions de-
tournées; 50 enfin, de donner un hydrocar-
bure lorsqu'on leur enlève CO2, c'est-à-dire
l'anhydride carbonique.
Parmi les acides monoatomiques aujour-
d'hui connus en chimie inorganique, ou re-
marque les acides chlorhydrique, bromhydri-
que, iodhydrique, cy an hydrique ou prussi-
que , hypochloreux , chloreux , chlorique ,
perchlonque, hypobroraeux, bromique, per-
bromique , iodique , périodique , azoteux ,
azotique, metaphosphorique , metarsenique
et antuiionique.
— Acides diatomiques. Ces acides peuvent
être mono ou bibasiques.
Les acides diatomiques et monobasiques
ont pour caracleies : 10 de former, en qualité
de inonobasiques, une seule série de sels ;
20 de pouvoir donner, par substitution de
2C1 a 20H, un chlorure qui, traité par l'eau,
échange an seul atome de chlore contre OH
et donne un acide monoatomique chloré ;
ju de posséder deux monamides qui leur cor-
respondent, l'une acide, l'autre neutre ; 4° de
fournir trois ôthers, l'un dialcoolique, l'autre
monoalcoolique acide, le troisième m
coolique neutre; 50 de donner un seul anhy-
dride no renfermant point d'hydrogène typi-
que et qui, contrairement à ce qui se passe
pour les acides monoatomiques dont il a été
question précédemment, peut être obtenu
directement par les agents ordinaires de
déshydratation; 60 de donner, par élimina-
tion de CU2, quand cette élimination est pos-
sible, des corps qui ne contiennent plu
drogene basique, mais retiennent encore de
l'hydrogène typique; T<> do pouvoir donner,
en s'unissant entre eux et en éliminant de
l'eau, des acides condensés.
ACIE
Cette catégorie ne renferme point d'acides
minéraux et comprend, dans la chimie orga-
nique, les acides qui dérivent des glycols par
substitution de O à H2 et ceux qui dérivent
de corps moitié phénols, moitié alcools.
— Acides diatomiques et bibasiques. Ces
acides ont pour caractères : 1° de donner,
avec les métaux monoatomiques, deux séries
de sels, les uns neutres et qui peuvent ren-
fermer deux métaux différents, ce qui donne
les sels doubles, les autres acides ; 20 d'é-
changer 2 atomes de chlore contre 2 atomes
d'hydrogène; ils donnent ainsi des chlorures
régenérables par l'eau; 3° de donner une
monoamide neutre et une diamide acide ;
4° de fournir deux éthers avec chaque alcool
monoatomique, l'un acide, qui dérive de la
substitution d'un radical alcoolique à H ; l'au-
tre neutre, provenant de la substitution de
deux radicaux alcooliques à 2H; 50 de don-
ner directement, et dans la plupart des cas,
un anhydride par l'action des agents de dés-
hydratation. Lorsque ces acides appartien-
nent à la série organique, s'ils perdent CO2,
ils se transforment en acides monoatomiques
et monobasiques. La perte de2C02 les trans-
forme en hydrocarbures; 60 enfin, de pou-
voir donner, avec les acides du inéme groupe
ou de groupes différents, des acides conden-
sés obtenus par la perte de H20 .
Cette catégorie renferme les acides sulfu-
rique, sulfureux, hyposulfureux, dithionique,
trilhionique, tétrathionique, sélénieux, sélé-
nique, teilureux, tellurique, dimétapfa
rique, chromique, stannique et, enfin, tous
les acides qui, en chimie organique, provien-
nent des glycols par substitution de O* à H*.
— Acides triatomiques. Ces acides, qui
peuvent être mono, bi ou tribasiques, ont,
en général, pour caractères : 1° de pouvoir,
lorsqu'ils sont assez stables, donner un chlo-
rure par la substitution de 3 atomes de chlore
à 3 atomes d'oxhydryle (OH). Quand on traite
ce chlorure par l'eau, il régénère Vacide pri-
mitif, mais seulement lorsque cet acide est
tribasique. Celte règle souffre cependant
quelques exceptions; 20 de donner trois sé-
ries d'éthers par substitution à 1, 2 ou 3 ato-
mes d'hydrogène typique de l, 2 ou 3 radi-
caux alcooliques; 3° de fournir trois amides,
dont une neutre et deux acides ; 4° de former
deux anhydrides, dont l'un peut être obtenu
directement, tandis que l'autre ne s'obtient
que par doublement de leur molécule; 5° de
donner, par l'union de plusieurs de leurs mo-
lécules et avec élimination d'eau, des acide*
condensés.
Cette catégorie comprend les acides phos-
phoreux, phosphorique, borique et, dans la
chimie organique, tous ceux que donnent les
glycérines par substitutiou de 1, 2 ou 3 ato-
mes d'oxygène à 2, 4 ou 6 atomes d'hydro-
gène.
— Acides tétratomiques. Cette catégorie
contient des acides mono, bi, tri et tétraba-
siques, notamment les acides gallique, tar-
trique, citrique et silicique; mais ces acides
donnant, de l'avis de M. Wurtz, des réac-
tions moins nettes, nous ne nous eu occupe-
rons point ici.
Terminons cet article eu mentionnant sim-
plement ici une catégorie d'acides dont l'a-
tomicité est supérieure à 4. Les seuls qui
soient aujourd'hui connus dans cette sé-
rie, les acides saccharique et malique, sont
hexatomiques. On ne connaît point d'acide
pentatomique.
Quant aux acides condensés dont il a été
pane dans cet article, ils résultent de l'u-
nion, avec élimination d'eau, de deux
cules d'un acide monoatomique ou polyato-
mique. Si l'union a lieu entre deux molécules
d'acfde nionoatomique, le produit étant un
anhydride qui ne renferme plus d'hydrogèue
typique, la condensation ne peut avoir lieu
qu'une fois. Si, au contraire, l'union a lieu
avec les molécules d'un adds pulyuloiiiique,
le produit, renfermant encore, après première
condensation, de l'hydrogène typique, peut
faire fonction d'acide, et la condensation peut
continuer sans autre limite que la stabilité
du composé formé.
ACIDIMÉTRIE s. f. (a-si-di-mé-tri — de
acide, et du gr. metron, mesure). Chim. Mé-
thode ayant pour but de faire connaître le
degré de concentration a
* ACIER s. m. — Encycl. L'acier est ,
comme la fonte, un compose de fer et de car-
bone ; il est moins carbure qu I la fonte, mais
l'est plus que le fer ei contient de 1,9 à 0,6
pour 100 de carbone, suivant qu'il
l'aciérie plus fusible ou le plus doux. L'a-
cier se présente le plus 80 le com-
merce sous forme de barres Fû
marteau ; sa cassure offre un grain giUutre
beaucoup plus fin que cri ,.
lentement, il est malléable s
refroidit brusquement après L'avoir porté uu
rouge vif, il devient dur et cassant; il perd
si on le chauffe a nouveau à
une température assez élevée. L'acier ren-
ferme souvent quelques corps étrange!
, du phosphore, de 1
de l'arsenic, du maii. ED. Il est
àreinarquerque toutes ces substances m
ai donner, en l'absence du
ne peuvent
que modifier ses propriétés, c'est ainsi que
la présence du SOui
l'asote en petite quantité dans lo fer
ACIE
33
un arirr dur et cassant; il en est de même
pour l'arsenic. La trempe et le recuit ne mo-
difient point un acier où figurent de pareils
I .e fer riche en silicium donne un acier
maiieable que la trempe ne peut durcir. En-
fin, lu présence du manganèse donne au fer
les qualités du fer doux le plus recherche.
On a utilisé dans la préparation des meil-
leurs aciers les propriétés du manganèse,
qui, par sa grande affinité pour le carbone,
ixe dans le fer qu .1
s agit de transformer. lie plus, l'emploi des
minerais de f.-r qui renferment du manga-
nèse se recommande par la propriété que
possède ce mél d ter dans ses scories
le silicium et le soufre, qu'on a tout inté
séparer des minerais et de la fonte quand on
veut obtenir de bons aciers. Si le silicium et
le soufre donnent par leur présence des
aciers cassants et peuvent déplacer, à chaud,
le carbone, les corps qui se combinera
ce dernier et le fer peuvent exister même
dans des aciers de qualité supérieure.
Quand on traite des aciers de diverses 1 ro-
venances par les acides, on observe que tan-
tôt ils dissolvent également le fer et 1
bone , et que tantôt ils laissent un
charbonneux complètement insoluble,
premiers de ces aciers sont de qualité supé-
rieure; les seconds ne les valent point, et on
peut dire que l'acier est d'autant meilleur
que la proportion de carbone combine et so-
luble dans les acides est plus grau
martelage et la trempe favorisent singuliè-
rement, l'intime combinaison des éléments de
l'acier; leurs effets dépendent de la carbu-
ration du métal. Un acier trempé, qui est as-
sez dur pour donner des étincelles sous le
briquet, renferme 0,006 de son poids de car-
bone; lorsque la trempe communique a l'a-
cier sou maximum de dureté, la proportion
de carbone varie de 0,010 à 0,015; avec 0,018
on peut encore travailler et marteler l'acier,
mais il ne peut se souder. Si la carburation
augmente encore, le inétal n'est plus malléa-
ble à chaud.
La trempe de l'acier est une opération
très-simple ; il n'en est pas de même du re-
cuit, qui doit être pratique avec le plus grand
soin et pousse plus ou moins loin, su
la nature des objets à la fabrication de
l'acier sera employé. Disons d'abord que la
meilleur acier est celui qui ne perd sa dureté
que par un recuit très* énergique. Pour ob-
tenir un recuit con\enable, étant donné que
l'on connaît l'acier sur lequel on opère
usages auxquels il est destiné, ou ut,
iétê que possède ce métal de prendre
telle ou telle coloration, suivant que le re-
cuit est plus ou moins intense. L'eue eoiora-
est due à une oxydation partielle et
1 résente divers changements; le métal
trempe, puis poli, si ou ie chauffe, on
essivement par le jaune |
le jaune doré, le pourpre, le violet, le bleu
clair, Je bleu foncé et .'1,11:1 le bleu noir.
On pousse le recuit jusqu'au bleu noir pour
les scies fines et les forets, au violet et au
bleu pour les ressorts de montre, au pourpro
pour les couteaux, etc.
La densité de l'acier varie entre 7,S
Elle diminue d'une façon sensible j ar une
série de trempes; ce phénomène a été con-
staté par les expériences de M. 1
Nous al, 0:1s m un tenant passer en revue
les divers modes de fabrication de Vac
tuellement eu 1.
— Acier 7iaturel. L'acier dit naturel s'ob-
tient par trois procèdes, qui sont ;
10 L'affinage de la foute au charbon de
bois.
20 L'extraction directe de l'aciVr d'un mi-
nerai ue fer par la méthode catalane.
30 Enfin, 1 affinage de la fonte par la mé-
thode Rivoise.
Les fontes que l'on affine au chat i
bois sont blam : , gren les et ti è
1 i lise également celle
en feuillets minces ei brillants. Ces d
■
L'affinai e . e fail r <-t le vent do
la tuyère circule sur une couche de s
peu riches en oxyde de fer >-i d'une
seur de 0m,03 à O^.IO environ. La ;
métallique ne doit subir ge et
: ,i que 'iure l'opération, . 1
lilil .1
l'état de plaque, la loupe extraite du four,
puis on lu divise en huit morceaux et
as le four, tandis qu'où y pratî-
l 1 L'une nouvelle quantité de
-■s industi 1 I p"ur
cette •
en barres et
livres au commerce sous cette forme.
l'our obtenir directement l'acier d'un mi-
nerai ue fer pur la méthode catalane, il fuit
d'abor ! 1 carburation du fer, puis,
ce résultat ol tenu, l'oppo .ixbu-
ration. On y arrive en employant une forte
proportion de charbon de bois tres-dense, eu
expulsa 'ies basiques
1 1 tout au fond du foyer et
■ muni peu do vont 1 la fin d
ganeux se prêtent très-
bien à ' lion; en effet
fluide qui flotte
à la stui 1 m tal -'t prol
■
d'acier obtenues pai
pees, 1 uia triées et méthode Ki-
34
ACIE
voise, employée dans les forces de l'Isère,
donne des aciers qui doivent être réservés à
la fabrication des instruments de labourage.
Elle se pratique en décarburant une masse
de fonte liquide contenue dans un creuset
intérieurement garni de charbon. Le vent
d'une tuyère à axe mobile arrive sur le mé-
tal, auque. on ajoute des scories riches en
oxyde de fer. On retire de ce bain des mas-
ses de 20 à £5 kilogrammes d'acier plus ou
moins bon et qui se solidifie sous forme de
boules. Ce procédé, comme nous l'avons dit
plus haut , ne donne que des aciers infé-
rieurs.
— Acier puddlé. La fonte dont on veut
tirer de l'acier par la méthode du pud
doit être riche en carbone et en manganèse.
L'opération se pratique dans un four dont la
sole est formée de scories riches en oxyde
de fer. Les parois du four sont en fonte et
doivent être refroidies par un eouraDt d'eau
qui circule autour de la sole, afin d'empêcher
la fusion des scories qui la constituent. Pour
obtenir ce résultat, on amincit la partie du
four qui est en contact avec la sole, sans
toutefois réduire son épaisseur outre mesure.
On commence à charger lorsque la sole ré-
siste sous lej ringard et constitue une sorte
de plancher solide. Quand la fonte est en fu-
sion , on y projette des scories riches en
oxyde de fer, du bioxyde de manganèse, du
chlorure de sodium ou du spath fluor; puis,
a travers une petite ouverture ménagée à
cet effet dans fa porte de travail, on intro-
duit un crochet a raide duquel on brasse le
métal en fusion. La fonte perd une partie de
son carbone sous cette couche de scories ;
on reconnaît que l'opération avance lorsque
le crochet du puddleur se meut difficilement
dans la masse et que les scories qui s'atta-
chent à ce crochet sont devenues jaunes et
présentent à l'air des points brillants; on
commence alors la formation des loupes dans
une atmosphère réductrice plutôt qu'oxy-
dante, puis ou cingle tout de suite le métal di-
vise, suivant la charge du four, en six ou huit
morceaux, on le réchauffe dans un four spé-
cial et on l'étiré en barres. Les outils en
acier puddlej sont assez faciles à égrener ou
k émousser; toutefois, on en obtient qui peu-
vent tourner la fonte et le fer. Cet acier est
employé pour la fabrication des rails etdonne
d'excellents résultats. Dans l'opération que
nous venons de décrire, il se présente quel-
quefois qu'on dépasse le point de dècarbura-
tion. On obtient alors, non pas de l'acier,
mais un fer à grain assez fin pour que la
cassure ne puisse fournir une indication pré-
cise sur la nature du métal obtenu. La trempe
fournit, en ce cas, une indication précise,
car elle durcit le véritable acier et n a qu'un
effet à peine sensible sur le fer.
— Acier cémenté. Le cément employé dans
la cémentation de l'acier varie avec les
naines uu s'exécute cette opération. Toute-
fois, on emploie le plus ordinairement du
charbon de bois réduit en poudre grossière.
Le charbou le plus dense est celui qui donne
le meilleur résultat. On utilise également la
suie, le cuir, le carbonate de baryte, qui, as-
socies au charbon, donnent un cément excel-
lent. Enfin, dans certaines usines, on em-
ploie avec succès le noir animal. La cémen-
tation du fer s'exécute dans des caisses en
brique, installées dans un four spécial. Les
barres sont disposées de telle sorte qu'elles
alternent avec une couche de cément; elles
ne doivent avoir que 0m,05 à 0m,06 de lar-
geur et on»,ol d'épaisseur environ. Le fer
yé doit être tres-pur et bien corroyé.
Lorsque l'opération a été conduite pendant
une dizaine de jours environ, on retire le
métal, qui présente de petites ampoules dues
à la présence de scories. Cet acier ne peut
être utilisé qu'après fusion et corroyage.
Lorsque l'on opère sur des objets confec-
tionnes en fer, on a tout intérêt à employer
pour cernent soit des matières animales,
soit des cyanures. L'azote de ces cyanure?
agit comme véhicule de carbone, et non
comme agent direct de cémentation. Ce der-
nier fait a été mis en lumière par les expe-
1131. Prônjy et Caruu, le premier
ayant démontre que l'hydrogène pur et sec
chasse l'azote du fer, de la fonte et de l'a-
cier k l'état d'ammoniaque; le second ayant
établi que le fer prive d'uzote se cémente
dans uu courant de protocarbure d'hydro-
gène. Des expériences de M. Caron sur l'a-
que la nature des cya-
nure:. Ile influence sur ta
profondeur de la cémentation et sur le temps
nécessaire k exécn |
Hun le ey un hydrate d'ammonia-
rapid ment, n'agit, que peu
pi oion métal , taudis que te
cyanure de potassium, qui agit plus lente-
ate li i ptèi es Jusqu'au coeur*
i . '■'■ i ment s utiliser
■ment'* dont I rapide ; c'est
ainsi , in cément foi
100 krbon et 1 pour 100 de car-
■
profondément. 1
présen e
■
— A i btlent
i ;
i I .. On le
i ,.
■ i ■ ,
ACIE
tés remarquables à une petite quantité de
chrome et de tungstène contenue dans sa
masse. On obtient un acier analogue et ca-
pable de se damasquiner avec les acides ,
comme le métal indou, en fondant 100 par-
ties de fer doux avec 2 parties de noir de
fumée.
— Acier Bessemer. La méthode d'affinage
Bessemer, qui est relativement récente, per-
met d'obtenir directement et en grandes
masses de l'acier fondu. L'opération s'exécute
au moyen d'un appareil spécial qui a reçu
le nom de convertisseur Bessemer. Cet ap-
pareil, qui a la forme d'un broc de dimension
gigantesque , est en tôle de fer garnie inté-
rieurement d'un lut réfraetaire. La partie
inférieure est occupée par une sorte de bou-
chon mobile, k l'intérieur duquel se trouvent
des canaux en terre réfraetaire de 0m,01 de
diamètre , par lesquels passe le vent d'une
tuyère. Ce vent arrive dans la masse sous la
pression d'une atmosphère environ. L'ap-
pareil est mobile sur uu axe qui passe par
son centre de gravité. Cette disposition in-
génieuse permet d'exécuter facilement toutes
les manœuvres nécessaires au chargement
et à la coulée.
Avant de charger l'appareil, on le porte
au blanc, puis on le remplit de fonte liquide,
après quoi on engage, sous le manteau d'une
cheminée ad hoc, le bec de l'appareil. On
fait ensuite arriver l'air, qui traverse la masse
et la decarbure en quelques minutes. Le
bain de fonte fait d'abord entendre uu petit
clapotement sec , puis un bouillonnement
sourd qui indique que l'opération avance. La
flamme qui se dégage doune à un œil exercé
tous les renseignements désirables sur les
progrès de la décarburation.
Quand le bain est au point voulu, on ar-
rête le courant d'air, puis on ajoute k la
masse 7 pour 100 de fonte manganésifère
préalablement fondue. Cette addition produit
une réaction tumultueuse qui s'apaise au
bout de quelques secondes, et l'on coule aus-
sitôt le métal dans une poche de fonderie
qui Je distribue comme il convient. Pour évi-
ter le danger que présente la première par-
tie de cette opération et les explosions qui
peuvent résulter de l'addition de la fonte
manganésifère, il faut que la fonte du bain
ne contienne pas plus de 1 pour 100 de man-
ganèse. Pour obtenir un bon acier par le
procédé que nous venons de décrire, il con-
vient, en outre, que les fontes grises à affi-
ner renferment 5 pour 100 de carbone, 2 pour
100 de silicium et au maximum 0,04 pour 100
de soufre. La fonte qu'on ajoute au bain dé-
carburé doit renfermer 5 pour 100 de car-
bone, 0,5 pour 100 de silicium et une propor-
tion de manganèse qui va de 5 à 10 pour 100.
La méthode Bessemer permet d'obtenir en
quelques instants de grandes masses de mé-
tal ; grâce k elle, on peut couler, en travail
courant, des pièces de l mètre cube, h'acier
obtenu est exempt de soufflures, parfaite-
ment homogène et se soude mieux que les
autres.
— Procédé Martin - Siemens. Ce procédé
permet d'obtenir 4,000 à 5,000 kilogrammes
d'acier en douze heures. Le four k acier établi
chez M. Martin, kSireuil, est un fourkpuddler,
chauffé par le système Siemens à une tem-
pérature voisine de l,800O. On y introduit de
la fonte portée au blanc; quand la fusion
est complète dans le four k acier, on ajoute
200 kilogrammes de fer pour 1,000 kilogram-
mes de fonte. Cette addition doit être faite
par petites portions. Le fer se dissout dans
la fonte à cette haute température ; on brasse
énergiquement la masse, puis on ajoute une
nouvelle charge de 200 kilogrammes de fer.
On continue ainsi jusqu'à ce qu'on ait intro-
duit dans le four 2,000 kilogrammes de fer,
soit dix charges. Cela fait, on peut essayer
le métal en en laissant couler une petite por-
tion dans une poche spéciale, d'où on le re-
tire pour le refroidir et le soumettre au mar-
telage. Si l'échantillon est au point voulu,
on arrête l'opération et l'on coule en lingo-
tière. Ce procédé a l'avantage de permettre
d'obtenir un produit bien défini et tel qu'on
le désire, puisqu'il est facile d'arrêter 1 opé-
ration au moment ou la masse en fusion ar-
rive au point de décarburation.
L'opération doit marcher lentement, ce qui
donnait, avant l'adoption du four Pernot, une
certaine supériorité au procédé Bessemer,
dont le grand mérite est de produire rapide-
ment. Ce four possède une solo incline e et
mobile autour d'un axe perpendiculaim h
■n. Par le fait de la rotation, le
fer et la fonte en fusion subissent un bras-
[iie, qui favorise les réactions
aire i ■< l'affinage et permet do traiter
10,000 kilogrammes de métal en cinq 0
Par le procédé Martin, on peu
'tes les fontes indistini tementel
four soit k la houille, soil su col
'iu charbon de tourbe, La facilité avec
• •n obtient, par le proi
ns, une [coulée de 4,000 à 5,000 kilo-
i ' . de l'utiliser pour la
ru >n - i . m Ine Krupp, dans
mployait tout récemment i
■ | i i kilo
■ mi ti couler
■" ""' n ' île nombreux
li fo il u u tic 5iem< u ■ et
i .
ACIL
pie a été suivi par les usines allemandes de
Dortmund et Borsig.
— Fusion de l'acier. On emploie pour la
fonte de l'acier deux méthodes, soit la fonte
au creuset, soit la fonte au four k réver-
bère.
Dans la fonte au creuset, il convient de
tenir compte surtout de la fabrication des
creusets, qui doivent sécher pendant six se-
mâmes au moins avant d'être recuits. On
donne aux creusets employés 0ra,20 de dia-
mètre et O^-SO de hauteur environ. On les
chauffe soit k la houille, soit au coke ; dans
le premier cas, ils peuvent servir cinq k six
fois; dans le second, ils doivent être rejetés
après une troisième coulée. On les charge
de 20 kilogrammes d'acier concasse au mo-
ment où ils atteignent le blanc éclatant, et
l'on reconnaît que l'acier est arrivé au point
de fusion désirable lorsqu'une tige d'acier,
plongée rapidement dans la masse, en sort
sans donner des étincelles. Lorsqu'on a re-
connu que la masse est amenée au point con-
venable, on la coule dans des lingotières
huilées ou, mieux encore, passées k la flamme
de goudron. Si le poids de la masse k couler
dépasse 350 kilogrammes, on emploie un ap-
pareil spécial usité dans les fonderies de
fonte. Quand on utilise des lingotières, on
prend la précaution de couvrir le métal
fondu d'une plaque de fonte qui s'adapte
exactement à la lingotière, presse de tout
son poids sur la coulée et empêche la sortie
des gaz contenus dans la niasse et par suite
la formation d'un acier bulleux. Les fours
chauffés au coke donnent, avec trois ou qua-
tre creusets, trois coulées en vingt-quatre
heures ; |ceux qu'alimente la houille peuvent
donner, avec neuf creusets, cinq coulées en
vingt-quatre heures.
Dans les fours k réverbère, on emploie,
pour préserver l'acier de toute oxydation,
des laitiers formés de verre k bouteilles ou
de scories de hauts fourneaux chauffes au
bois. Sous cette couche protectrice, on peut
fondre des tonnes d'acier sans compromettre
les qualités du métal. Ou procède d'ailleurs
pour cette fonte comme pour toutes celles
qui s'exécutent dans les fourneaux de ce mo-
dèle.
L'acier fondu présente sur les autres cet
avantage d'être plus homogène, plus dur et
de posséder un grain plus fin. Toutefois, il
ne peut être travaillé que par des ouvriers
habiles, sous peine de perdre ses qualités ;
aussi son prix est-il relativement élevé.
Tous les aciers préparés par les méthodes
ACIN
que nous venons d'exposer sommairement
peuvent être fondus et acquérir par deux
étirages successifs toutes les qualités dési-
rables.
— Usages de l'acier. Les usages de l'a-
cier sont multiples, et tous les produits fabri-
qués qui doivent présenter une grande ré-
sistance k l'usure sont aujourd'hui en acier,
surtout depuis que le procédé Bessemer a
permis d'obtenir cette matière très-rapide-
ment et en grand. Outre les menus objets,
limes, scies, outils de toutes sortes, forets,
ressorts de montre, etc., on emploie l'acier
pour la fabrication des rails, des grandes
pièces de machines k vapeur et des canons.
Les rails en acier ou fer recouvert d'une
couche d'acier résistent pour un travail égal
six k huit fois plus que le fer. Des expérien-
ces comparatives nombreuses faites en An-
gleterre, en France et ailleurs ont démontré
que, tout en tenant compte du prix relative-
ment élevé de V acier, on fait une notable éco-
nomie en employant ce métal pour les rails.
Cette économie est plus importante encore
si l'on utilise le fer recouvert sur la surface
de frottement d'une couche d'acier de om,oi
k 0m,015 d'épaisseur environ. Le fait est as-
ses bien établi pour que les chemins de fer
en Europe comme en Amérique ne songent
plus qu'k employer l'acier ou le fer aciéré.
Depuis une quinzaine d'années on construit
également des canons en acier. Les premiers
ont été fondus k l'usine Krupp, k Essen. On
en a fondu tout récemment en France, au
Creuzot. Ces canons, d'une très-grande ré-
sistance, peuvent, sous un volume relative-
ment peu considérable, supporter une charge
énorme. Ils se détériorent moins rapidement
que les pièces de bronze et coûtent, k poids
égal, moins cher que ces dernières. Nous
bornerons là ce que nous voulons dire des
usages de l'acier, car cette matière est telle-
ment employée aujourd'hui qu'il serait trop
long de donner une simple énumération. 11
nous suffira de repéter que tous les outils, ap-
pareils ou pièces qui doivent présenter une
grande résistance à l'usure sont aujourd'hui
fabriqués en acier, dont la provenance et le
mode de préparation sont choisis suivant la
nature de l'objet à fabriquer et le service
qu'il doit rendre.
Nous terminerons en donnant un tableau
de la marche de la production de l'acier en
France. Le progrès ressortira de la compa-
raison des chiffres fournis par les années
1835, 1869, 1873.
NATURE DES ACIERS FABRIQUES.
Acier de cémentation
Acier de forge ,
Acier puddle ,
Acier Bessemer et Martin
Acier fondu ,
Total.
1835
TONNES.
1669
TONNES.
1873
TONNES.
3,307
2,637
323
6,309
305
22,730
68,012
7,610
3,615
255
16,596
135,105
9.201
6,267
105,026
164,772
ACIER (Michel-Victor), sculpteur français,
né k Versailles en 1736, mort en 1799. Il tra-
vailla surtout pour les princes allemands et
exécuta de beaux groupes pour la manufac-
ture de porcelaine de Saxe établie en Misnie.
Le groupe représentant la Mort du général
Schwerin passe pour son chef-d'œuvre.
ACIÉRAGE s. m. (a-sié-ra-je). Action d'a-
cierer un métal, de lui donner les qualités
de l'acier : Z'aciérage de la fonte.
ACIL s. m. (a-sil). Zooph. Genre d'acalè-
phes, voisin des béroes.
VClI.lt S, AC1THIUS ou AGIS, dans la géo-
graphie ancienne, fleuve de Sicile,- coulant
de l'Etna dans la mer de Sicile, au N. de
Catane. Il tirait son nom d'Acis, tue par
Polypheme et changé en fleuve par Neptune,
k la prière de Galalée, amante d'Acis.
ami n s GLABRIO (Manius), homme poli-
tique et général romain du n° siècle av. J.-C
C'est un des membres les plus célèbres de la
famille Acilia. Après avoir étouffé en Etrurie
une révolte d'esclaves, il fut élu consul avec
P. Cornélius Scipio Naaica (an de Rome, 563;
191 av. J.-C.) et désigne pour prendre le com-
mandement de l'armée d'Orient. Antiochus III,
roi de Syrie, venait de se soulever contre la
domination romaine. Acilius fit traverser la
mer Ionienne k 20,000 hommes d'infanterie,
2,000 cavaliers, 15 éléphants et, rejoint par
le contingent de Philippe, roi île Macédoine,
alors allie des Humains, il soumit de vive force
la Thessalie et la Phtlnotide. Antiochus lui
barra le passage des Tliermopyles ; Acilius
et Caton, son lieutenant, parvinrent k eu dé-
loger les Syriens, et toute la Beotie se sou-
mit. La plupart des villes furent traitées as-
sez humainement; Coronée, qui avait élevé
une statue à Antiochus, fut livrée au pillage,
Eféraclée et Lamia ouvrirent leurs p
mais les Etoliens, qui avaient envoyé des
ambassadeurs au consul romain, reçurent
des conditions do paix si dures, qu'ils préfè-
chances de la lutte. Leur
vigouri ' ■ tanoe arrêta Acilius durant
pi ■■■ qu ■ une .unir,' entière , et l 'hilij
. àne en profita pour préparer su ■ i
tion. Averti par Flaminius, qui résidait à
Chalcis, Acilius se bâta de lever le siège de
Naupacte, d'accorder une trêve aux Etoliens
et de ramener son armée en Phocide. Lamia
s'était de nouveau soulevée; Acilius l'em-
porta d'assaut, puis revint k Naupacte, dont
il voulait continuer le siège. Son commande-
ment était expire, et il apprit que L. Corn.
Scipio, récemment débarqué k Apollonie
avec 13,000 légionnaires, lui succédait à la
tète de l'armée. Il revint alors k Rome, où
on lui décerna les honneurs du triomphe.
Quelque temps après, il disputa la censure à
Caton, puis s'écarta volontairement devant
son illustre compétiteur.
Acilius Glabrio avait fait construire à Rome
le temple de la Piété, érigé sur l'emplace-
ment de la prison où, suivant une tradition
ancienne, une jeune femme, Terentia, avait
sauvé la vie à son père, condamné k mourir
de faim, en le nourrissant de son luit. La
consécration de ce temple ne fut faite que
par le fils d'Acilius, qui y fit placer une sta-
tue en or de son père.
ACILIUS GLABRIO, homme d'Etat romain,
de la même famille que le précédent. Il fut
élevé k la dignité consulaire en 91 après J.-C,
avec M. Ulpius Trajan, le futur empereur.
Comme il était douA d'une force prodigieuse,
Domitien le força de descendre dans l'arène
et d'y combattre un lion énorme. Acilius Gla-
brio se tira k son honneur de cette périlleuse
aventure et abattit le lion sans recevoir lui-
même une égratignure. Domitien le bannit
peu de temps après, puis le fit coudamuer k
mort, comme suspect d'avoir voulu troubler
l'Etat (95 après J.-C).
ACIM1NCUM, ville ancienne de la Panno-
nie, au confluent du Danube et du TibissuA
(la Theisa).
ACINACE ou AC.1NAX, nom d'une divinité
scythe. C'était une lame de sabre, élevée sur
une quille de bois, devant laquelle avait lieu,
tous les ans, le sacrifice appelé hippobole.
Le nom de cette divinité a eie donue par la
suite a un poignard particulier aux Perses,
aux Mèdes «a aux Scythes. V. acinacœ, s. m.,
au Grand Dictionnaire (tome [or]
ACKN
ACINDYNOS(Septimius), consul romain ilu
ive siècle de notre ère. Il n'est connu que par
une anecdote rapportée dans la Cité de Iheu,
de saint Augustin. Comme i! était gouverneur
d'Antioehe, un habitant fut mis en prison pour
n'avoir pu acquitter l'impôt. 11 avait une jolie
femme, et un vieux libertin s'engagea a paver
pour lui s'il lui permettait de passer une nuit
elle, Le prisonnier y consentit; mais la
femme, «avant reçu pour salaire, au lieu du
prix convenu, qu'un sac plein de terre, alla
se plaindre au gouverneur. Acindynus or-
donna que le mauvais plaisant payât au fisc
la somme due par le prisonnier, et, de plus,
il fit adjuger à la plaignante le champ d'où
le vieil avare avait tiré la terre qui remplis-
sait le sac. Saint Augustin trouve aue le
gouverneur avait très-bien jugé. On 1
cusé d'avoir approuvé ainsi indirectement
l'action de la femme, poussée par un mari
complaisant; mais il a voulu seulement pré-
senter celle-ci comme moins coupable que si
elle avait agi par débauche.
ACINETOS ou ACl>ETUS, fils d'Hercule et
Il fut tue par le héros dans un
àe fureur, ainsi que sa mère et ses
frères.
ACIPENSÉRIDESs. m. pi. (a-si-pain-sé-ri-de
— rad. acipenser). [chlhy 1. Nom donne aux
sturiouieiis par quelques auteurs.
ACI-REALE, ville du royaume d'Italie (Si-
cile), province de Catane, à M kilom. N.-K.
de cette ville, station de la ligne de Catane
i Messine, sur la Méditerranée, au pied de
; 35,787 haï). Cette ville, qui passe pour
être l'ancienne Xiphomat possède des eaux
minérales, des fabriques de toiles et d'étoffes
de soie, un port commode, et elle fait un com-
merce important de vins, de fruits, de soufre
et de cire. Elle est défendue par une cita-
delle, dont la construction est attribuée à
iquihus. Oo montre, dans ses environs, la
caverne où les anciens plaçaient, dit-on, la
demeure de Polyphème et la grotte qui ser-
vait de retraite à Galatée.
ACITH1US. V. ACILIUS.
ACK {pays d'), ancien pays de la Bretagne,
compris dans l'arrondissement actuel de
Brest. Sa capitale était Lesneven.
ACK (Jean ou Johann), artiste flamand du
xvic siècle. Il peignait admirablement sur
verre, et on connaît de lui de magnifiques
vitraux, entre autres ceux de Sainte-Guaule,
à Bruxelles; ils représentent Charles-Quint
famille; on les a attribués à un certain
Jean de Bruxelles, qui n'est autre que lui.
<f kEKMANN (Conrad), artiste dramatique
and, ne à Scbwerin en 1710, mort a
Hambourg en 1771. Il excellait dans la comé-
il contribua beaucoup à perfectionner
le théâtre allemand. Vers le milieu de sa car-
rière, il prit la direction d'une troupe, à la
tête de laquelle il alla jouer des pièces alle-
en Russie (a Moscou et à Saint-Pé-
tersbourg), puis il revint prendre la direction
du théâtre de Kœnigsberg et enfin celle du
e de Hambourg. Il y connut Lessing,
qui s'intéressait vivement à ses succès et qui
contribua à la fortune du théâtre.
ACKEHMANN (Rodolphe), industriel, né à
Schneebery (tsaxej en 1764, mort en 1834. Il
apprit l'état de sellier, qu'exerçait son père,
puis se mit à voyager en travaillant de son
métier. Après avoir parcouru une partie de
l'Allemagne, il se rendit successivement à
Paris, à Bruxelles, à Londres. Dans cette
dernière ville, il entra en relation avec un
compatriote, nommé Kacius, qui publiait le
Journal de modes, Ackerm:inn dessinait avec
beaucoup de goût. Il eut l'idée de faire pa-
raître dans ce journal des dessins coloriés
par lui et représentant des voitures. Ces des-
sins eurent un tel succès, que de tous côtés
on en demanda a. Ackermann. Il renonça
alors à son premier état, et, quelque temps
après, il se uni a faire le commerce d'objets
d art. Un plein succès couronna ses intelli-
gents efforts. Au bout de quelques années,
■a sellier, qui s'était marié à une An-
glaise, devenait citoyen de Loudres et créait
dans cette ville un vaste établissement, connu
le nom de liepository of arts. Doué d'un
esprit ingénieux et inventif, il s'occupa avec
succès de rendre imperméables les toiles de
fil et de laine et en fit l'objet d'un grand com-
merce. En outre, il inventa des essieux mo-
biles, pour empêcher les voitures de verser,
contribua a 1 introduction de l'éclairage au
gaz, etc. Pendant un voyage qu'il fit en Al-
lemagne en 1818, il se rendit auprès de Se-
i'.*r, qui lui apprit les procèdes de la
iphie, et, de ret< ui Londres, il éta-
blit une uni' lithographi-
que. Depuis 1814, il ht paraître, sous le titre
de liepository of arts^ literature and fashionsy
un journal dont chaque numéro contenait
plusieurs planches coloriées. En outre , il
publia, de bibliothèque de poche,
une suite d'opuscules topographiques d'une
belle ex»-, utiou, renferraani de
i-tinta d'une rare perfection. Ce fut lui
qui publia, a partir de 1823, les jolis alma-
IKiehs II.' poi 11UIL1 >ie 1
gei »t* no t. Enfin, il publia un grand nombre
d'ouvrages traduits en espagnol, pour être
vendus dans I Amérique du Sud, particulie-
rement au Mexique.
ACKNFH (N...), archéologue autrichien, né
à Sebassburg (Transylvanie) en 1782. Il fit
ACLO
ses études dans les universités de Wittem-
• ettingue, puis visita i;» France
et l'Italie. Spécialement adonné a L'archéo-
niOIits
thes et recueillit des observations mi-
néralogiq les intéressantes. Il entra ensuite
dans l'enseignement et professa la philoso-
phie et l'archéologie au gymnase d'Herman-
stadt. Au bout de treize années d'exercice,
il fut nommé premier pasteur protestant de
cette ville. On lui doit, entre autres ouvra-
ges : Antiqua musei Parisiorum (1809, in-8°);
Minéralogie de la Transylvanie (Herman-
Sta It, 1S47) et un grand nombre d'articles
insérés dans les Archives de Schœller (1833-
1S*1).
ACLOCQUE (Paul -Léon), industriel et
homme politique français, ne a Montdidier
(Somme) eu 1834. Admis à l'Ecole de Saint-
Cyr en 1S53, il passa, en 1855, a l'Ecole d'ap-
pfication d'etat-major, fut promu lieutenant
en 1857 et donna sa démission l'année sui-
vante. M. Aclocque se tourna alors vers l'in-
dustrie et prit part k la fondation d'un grand
établissement métallurgique dans l'Ariége.
l.ieuteuant-colonel d'etat-major de la garde
nationale de la Seine en 1869, il fut charge,
au début de la guerre de 1870, d'organiser
un bataillon de mobiles de l'Ariége, puis il
devint colonel du 69e régiment de mobiles, à
duquel il fut envove a l'armée de la
Loire et ensuite a celle des Vosges. La bra-
voure qu'il montra à la bataille de Coulmiers
lui valut la croix de la Légion d'honneur
Lors des élections du 8 février 1871, il fut
nommé dans l'Ariége député k l'Assemblée
nationale. M. Aclocque alla siéger, k l'As-
semblée, dans le groupe Keray, faisant par-
tie du centre droit. Il vota pour la paix, pour
l'abrogation des lois d'exil, pour la loi des
conseils généraux, pour la proposition Rivet
et le pouvoir constituant de l'Assemblée,
contre le retour de la Chambre k Paris, pour
la suppression des gardes nationales, contre
l'impôt sur les matières premières, etc. Le
24 mai 1873, M. Aclocque se sépara du
groupe Feray pour passer entièrement du
cote de la réaction. Il contribua k la chute
de M. Thiers, appuya le détestable ministère
de combat, vota pour le septennat, contre les
propositions l'erier et Maleville, pour toutes
les mesures de répression; mais il finit par
comprendre les dangers d'une pareille poli-
tique et vota la constitution républicaine du
25 février 1S75. Aux élections du 20 février
1876, il se porta candidat constitutionnel
dans la circonscription de Foix et fut élu
député par 9,333 voix. Tout en s'occupant
d industrie et de politique, M. Aclocque s'est
adonne a la peinture, sous la direction de
Picot et de M. Biuhm. Il a exposé, en 1875,
un portrait de M. Yandier, député, et, en
1876, i-- Fumoir de l'Assembl r nationale, à
Versailles, où il a représenté plusieurs de
ses collègues dans des attitudes diverses.
ACLOCQUE (Charles - Paul), littérateur
français. V. Amhzeuil, dans ce Supplément.
ACLOQUE (André - Arnoult), personnage
qui se trouva mêlé à quelques scènes de la
Révolution française, né k Paris vers 1750,
mort k Sens en 1810, 11 émit, comme San-
terre , brasseur de bière dans le faubourg
Saint-Antoine et il fut nommé, le jour même
de la prise de la Bastille (14 juillet 1789), re-
présentant de la Commune, puis successive-
ment président de son district et chef de
bataillon de la garde nationale. Il tij
l'invasion des Tuileries, dans la journée du
20 juin 1792 ; il était de garde au château et
se trouvait près de Louis XVI lorsque celui-
ci prit le bonnet rouge pour s'en couvrir la
tète ; ce fut, appuyé sur Acloque, que le mo-
narque essaya de haranguer le peuple. Depuis
ce jour, on n'entendit plus parler du bras-
seur.— Son fils, Acloque de Saint-André, né
vers 1775, a mérite une place marquée dans
le Dictionnaire des girouettes. Il exerçait k
Paris un commerce de vinaigre et de mou-
tarde et fut, en janvier 1814, nommé chef de
la 11e légion de la garde nationale. Il signa,
le 23 janvier de la même année, une adresse
a Napi léon, où il était dit : « Partez, sire,
avec sécurité; que nulle inquiétude sur le
sort de ce que vous avez, de ce que nous
avons de plus cher ne trouble vos grandes
pensées. Allez, avec nos enfants et nos frè-
res, repousser le féroce ennemi qui ravage
nos provinces. Fiers du dépôt sacré que vous
remettez k notre foi, nous détendrons votre
capitale et votre trône contre tous les genres
d'ennemis. » Deux mois après, Acloque en-
voyait son adhésion k la déchéance de Na-
poléon et signait cette adresse a Louis XVIII:
■ Le Sénat et le gouvernement provisoire
ut de couronner leur généreuse entre-
prise en proclamant ce prince dont l'antique
r ice fut pendant 'ox-huit cents ans l'honneur
de notri l peu tgnanime, que
des malheurs inouïs n'ont pu abattre, va re-
couvrei [Ue i -usine du ty-
ran n'avait pu lui (aire oublier. La garde
nationale est appelée k donner k la France
entière l'exemple du dévouement à son prince
et k sou pays. J'adhère don n| resse-
1 tend le trône
k Louî Xavier et a son auguste
De. » Acloque fut aussitôt décoré
Légion d'honneur et crée par Louis XVIII
chevalier de Saint-André, sans doute du nom
de la rue uù il vendait de la moutarde. On
ignore l'époque de sa mort.
ACOL
ACMi>v nie de Scythes qui
s'étab. : t en Phenieie. Il mourut
pour s'être U
■ ■
dans l'Ile de Crète. 11 Un des
h Fils de Clytius et frère de Mnesthée.
{Enéide.)
ACHONIA, dans la géographie ancienne,
f ndee par Acmon, sur les
bords du Thermodon.
ACMONIDE, nom patronymique des des-
i(s d'Acmon. 11 Nom d'un des cyclopes,
d'après Ovide.
ACMONIEN. IENNE adj. ( a-kmo-ni-ain,
i-e-ne). Mythol. gr. .Se dit «l'un b»;s ou Mars
s'unit à la nymphe Harmonie, qu'il rendit
wè 1 des Amazones.
ACÛETÈS. V. Acète, dans ce Supplément,
ACOLIUlAi ANS, peuple qui habitait une
partie du Mexique avant l'invasion des Az-
tèques.
ACOLLAS (Emile), jurisconsulte et publï-
•■ ■<■ La ' Ihfttre en 1826. Il est rils d'un
démocrate qui prit part, sous Louis-Philippe,
ur de l'Indre. Lors-
qu'il eut termine de brilla..:
lége de Bourges, il se rendit à Paris (1844),
où il suivit les cours de l'Ecole
prit le grade de docteur. En i?A9, M. Acol-
las, k l'o :ca ton >i'' ■ électi assem-
blée législative, fut secrétaire du comité
démocratique socialiste de l'Indre forme k
Paris. A partir de 1850, il donna k Paris des
l^ç^ns de droit, comme professeur libre, et
fit peu parler de lui jusqu'en isG6. A cette
époque, d pro1 o |Ua la formation d'un comité
d'études ayant pour but la refonte de notre
législation civile. L'année suivante, ce fut
chez M. Acoilas que fut décidé et organisé
le congrès de Genève, auquel il voulut don-
ner le nom de congrès de la Révolution, mais
qui reçut celui de congrès de la l'aix. Dans
un discours qu'il prononça k la première
séance de ce congres, il s'exprima ainsi :
sommes venus attester l'idée répu-
blicaine, la discuter et chercher k la faire
triompher. Pour nous, la Republique est la
première des conditions sociales ; c'est le
fondement indispensable de la paix, c'est la
base sans laquelle il n'y a pas de nation li-
bre, d De retour k Paris, il essaya avec quel-
ques amis de provoquer un mouvement, fut
arrêté et condamné, le 29 décembre 1867, à
un an de prison, sous l'inculpa tt n de m l-
nœuvres k l'intérieur et de participation k une
société secrète ayant pour objet de renver-
ser le gouvernement. En sortant de prison,
il entreprit de fonder un journal, l'Ouvrier,
dont le programme ultra-radical a seul paru.
Lors des élections législatives de 1S69, il se
prononça hautement pour la coalition des
partis hostiles k l'Empire. L'année suivante,
il alla occuper k l'université de Berne une
chaire de droit qui lui avait été offerte. Pen-
dant la guerre, il resta dans cette ville, d'où
il écrivit k M. Gambetta pour lui offrir ses
services, puis aux conseils municipaux des
grandes villes de France, pour les engager à
prendre des mesures révolutionnaires. A; re^
l'insurrection du 1S mars 1871, à Paris, il fut
nomme par la Commune doyen de la 1-
de droit, k la place de fit. Colim-t d
(20 mars), mais, bien que, dans une lettre k
M. Valentin, préfet du Rhône, il eût déclaré
qu'il était un adhèrent de la cause de l'auto-
nomie communale et un complice moral de
l'insurrection, il continua k habiter Berne.
Au mois d'août 1871, il adressa a l'Indépen-
dant de Savoie une série d'articles destinés à
discréditer M. Gambetta, et, le mois suivant,
il revint k Paris. Il y reprit ses leçons | arti-
culier.s de droit, après avoir vainement sol-
licite de faire un cours de droit politique pour
les ouvriers. Lors des élections pour la Cham-
bre des députés en février 1876, M. Acollas
a posé sa candidature dans le Vie arrondis-
sement de Paris. Exposant ses idées dans une
réunion publique, il déclara qu'il était pour le
gouvernement direct par le peuple; qu'il ré-
pudiait l'idée de la République une et indivisi-
ble ; il demanda la suppression du
presentatif, attendu que le mandat impératif
de sanction; l'abolition du budget des
cultes; le remplacement des arméea perma-
par des milices nationales; enfin, il
développa ses th'-ories sur le droit de l'en-
fant naturel, sur l'émancipation de la femme,
qui doit être aussi libre que l'homun
Bien qu'au dei ot il eût invoqué ''n
sa faveur la recommandation de Garibaldi, il
n'obtint au scrutin du 20 février qu'une petite
minorité, et son concurrent républicain, le
colonel Denfert, fut élu. M. Acollas professe
les idées les [.lus uvancees eu matière de
droit comme au point de vue p
lui, • le socialisme a été le soull!
tiques... La politiqu
à des lois aussi sûres que celles du monde
physique, et nos biai 'le ces
lois ue sont que pué]
cien pur, il ne tient compte ni des faits, ni
des en eut, au
nom des principes! qu'on »uive inl
la Ligne tracé mpte des
1 faire pru-
demment le tour pou river
but. On lui d Lots : Droit et
liberté, l'enfant né hors mariage (1865, in-S°);
Héponse à AI. J/iien, la Question italienne
ACON
35
et la question religieuse (1S65, in-12); A
site de refondre l'ensemble de nos r.
in-8°), critique tres-vlve du code civil
nuel de droit civil (1SG9-1S73, 3
■ très-remarquable, où l'on trouve
■;
diques et un commentaire critique plein de
sse du code civil ; les Enfants naturels
(1871, in-32); Pages d'histoire contemporaine
(1872, in-8<>), au sujet de la loi sur l'Inte
tionale; Lui générale de l'évolution de l'hu-
manité (1876, in-8°).
ACOLUTH (André), orientaliste allemand,
M" a Bernstadt eu 1654, mort k Bresl -
L7 14. Ses principaux ouvrages sont : une
édition du Coran en quai
une traduction, intitulée : Tetrapta xlcora-
«ico, sive spécimen Alcorani guadritin
arabici, pertici, turcici, latini ^Berlin, 1701,
in-fol.); Abadias armenus et latinus, cum
notationibus (Leipzig, 1680, in-40); De aquis
amoris zelolypix (Leipzig, 1682, in-8°).
ACONATE s. m. (a-ko-na-te). Chim. Sel de
l'acide aconique.
ACONCAGUA, volcan du Chili, provinco
d'Aconcagua. C'est la plus haute mon;
de l'Amérique i elle n'a que 500 met:
moins que le sommet le plus élevé de l'Hi-
malaya; par conséquent, ■ onde
_'ne du globe pour l'altituue. Elle a
7,295 lu
* ACONCAGUA, petit fleuve du Chili, pro-
vince d'Aconcagua. Il preu i sa source dans
les Andes et se jette dans l'océan Pacifique,
après avoir arrosé Aeonca^ua, Quii:
La Conception.
•ACONCÀGUA (PROVINCE d"), division ad-
ministrative du Chili, bornée au N. i
province de Quillotn, à 1 !
au S. par le Santi igo par l'océan
Pacifique; ch.-l., San-Pelipe-d'Acon
Agricole et pastorale, cette province ren-
ferme des mines de cuivre, qui alimentent
trente-sept fourneaux de
ACONCE ou ACONTIUS, jeune borome de
l'île de Cee, d'une rare beauté, mais peu fa-
vorise de lu fortune. Ayant aperçu dans le
temple de Diane une jeune personne nommée
Cydippe, il en devint subitement amoureux ;
mais, sachant qu'e,. lit à une fa-
mille beaucoup plus riche que la sienne, il
imagina un singulier stratagème pour vain-
cre les obstacles que cette circonstance pou-
va 1 mettre à son bonheu ir une
pomme ces mots : • Aconce, je jure par Diane
île n'être jamais qu'a vous, • et fit rouler la
pomme aux pieds de i la ra-
1 ar simple curiosité et lut machinale-
II:. -n; les mois qui y étaient gravés; elle se
trouva ainsi avoir prononcé un serment qui
la liait pour toujours, car une loi obli
d exécuter tout ce qu'on promettait dans le
temple de la déesse. Cependant Cydippe
déjà promise en mariage
quand on voulut célébrer son maria
lut saisie d'une fièvre violente, et se
rents, pour ne pas la perdre, furent ob
de la donner à Aconce.
ACONIQUE adj. (a-ko-ni-ke — rad. aconit).
Chim. Se dit d'un acme (CSH*0*J obtenu en
UrUtraLi^ant par la soude une solution d
bibromopyrotar trique.
• ACONIT1NE s. f. — Encycl. Les divers
produits extr pèces d'aco-
nit, et particulièrement de l'acoml
s nt pas encore suffi m:. ment étudiés pour
qu'il soit possible de ma-
nière définitive sur leur nomenclature. Le
nom d'acomrt'Htf, particulièrement, a été donné
à plusieurs alcaloïdes, qui n'ont guère d
port entre eux que leur emmunauté dVi
et leurs propriétés toxiques. Il serait superflu
d'entr- 1 rade de tous Ci
nous laisserons, en attendant une définition
plus précise de la science, le nom û'aconitine
a deux alcaloïdes, d 'ai Heu
10 Aconitine amorphe. C , au-
quel M. Wurt;
appelle napelline Yaconitine en
été découvert par M- Hep dans l'aconit na-
pel et étudie depuis par M
theraot, Stahlschmidu H ttot, Grave,
l'état hydrate, i'aconitÙU aspect
d'une poudre blanche, très-légère. Si ou la
cbautfe à 85°, elle perd les 20 pour 100 d'eau
qu'elle contenait et prend l'aspect d'un
sine de couleur ambrée. Cette
laquelle M. Wurti attribue de
toxiques plus è
nitine cristali; i(l il
Lubie dans B0 pari
et dans l'acl le « elle forme avi
des sels incri
Le mode le plus usité pour 1 > ;
de V aconitine amorphe est celu
tôt. Apres avoir réduit eu poudre la r
d'aconit, il la I pendant hun
dans l'alcool à 85°, filtre la teinture, la dis-
.
n
excès d'acide su) fui
oia fois
son poids 1 sr; il se forma
alors ii la
enlQVd a l'ai.)
ajoute' 1 uqueur de l'ainiiioi.
on porte kl'ebullitioi
sur un filtre le pr-- , on le
sèche, ou le traite iur L'éther pur, qui dis-
36
ACOS
sout Yaconitine, mais avec elle quelques sub-
stances étrangères dont on se débarrasse en
évaporant le liquide filtré et dissolvant le
produit obtenu dans l'acide sulfurique étendu,
faisant bouillir, recueillant le précipite, le
lavant, le séchant, le reprenant par l'éther
et recommençant à plusieurs reprises ces
opérations. On obtient ainsi de 0B*,004 à
0ffr,006 A'aconitine amorphe par kilogramme
de racine.
S© Aconitine cristallisée. Ce produit, nous
l'avons dit, est différent du précédent; il a
pour formule C^HWazÛ'SO. M. Duquesnel a
fait connaître un bon moyen de préparation,
trop compliqué, malheureusement, pour qu'il
nous soit possible de l'exposer ici. Le remar-
quable produit obtenu par M. Duquesnel se
présente en tables rhombiques ou hexago-
nales, quelquefois sous forme de prismes;
eu soluble dans l'eau, il est insoluble
dans la glycérine et les huiles de pétrole,
mais se dissout parfaitement dans l'alcool,
1 ether et le chloroforme. M. Duquesnel pré-
tend, par son procédé, obtenir 3 grammes
et même 4 grammes à'aconitine par kilo-
gramme de racine d'aconit napel , ce qui
peut paraître énorme.
M. Duquesnel affirme que Vaconitine cris-
tallisée est de beaucoup plus active que Ya-
conitine amorphe : un dixième et même un
centième de milligramme de cette substance
suffit, dit-il, pour tuer un petit oiseau; un
dixième de milligramme fait périr un petit
. Dans les cas d'empoisonnement, on
peut reconnaître la présence de Yaconitine
.organisme au moyen de plusieurs réac-
tifs, notamment l'acide phosphorique, le ta-
nin, l'iodure de potassium, etc.; mais un ca-
ractère physiologique plus certain est une
sensation de foui mi lement sur la langue, qui
suit de près l'ingestion de toutes les prépa-
rations u'aconit.
-une agent thérapeutique , Yaconitine
impose les plus grandes précautions, et les
incertitudes nombreuses qui entourent en-
| réj aration peuvent constituer un
grive danger.
Employée dans des conditions convenables,
Yaconitine, amorphe ou cristallisée, est un
int sédatif, particulièrement précieux
Le traitement du rhumatisme articulaire
et de certaines otites. On l'emploie générale-
ment en granules contenant deux dixièmes
de milligramme à'aconitine , et l'on recom-
mande, en tout cas, de ne jamais dépasser la
dose de 3 milligramme:-, eu vingt-quatre heu-
res. Le plus sur est de rester largement en
cette limite.
ACONTE, un des cinquante fils de Lycaon.
ACOîSTKE, compagnon de Persée. Aux no-
ces du héros, il fut converti en pierre, à la
vue de la téLe de Méduse.
ACOISTÉE, guerrier latin, tué dans un
combat. (Enéide.)
* ACONTIAS s. m.— Bot. Genre de plantes,
de la famille des aroïdees, tribu des caladiées,
ies espèces, qui croissent
au Brésil.
AC0NT1US. V. Aconce, dans ce Supplé'
ment.
ACOTsZIO (Jacques), en latin Aconitiu»,
philologue italien, ne k Trente en 1492, mort
. ,res en 1566. A la fois philologue, phi-
losophe, jurisconsulte et théologien, il s'ac-
quit une grande célébrité par son savoir. 11
, où il fit imprimer
.me De ntethodo, sive recta investigan-
darum tr-id>ndarumt/rtt urtium ac scientiarum
ratione libellas (1558, in-8©). Ayai.* abjuré le
licisme pour se faire prolestant, sans
lant admettre tous les principes de Cal-
vin, il se vit accuser de toleraniisme par les
celui-ci et fut contraint de quit-
ter Dûle. Il se retira alors en Angleterre et
son ouvrage le plus
considérable : De atratagematibus Saianx in
r munegottOipei Buperstitionemferroremt
umniam, schisma, etc., li-
bri \ i!l (Bftle, 1565, ui-S°); cet ouvra-e a
..;■ '■ H. 10 et 1674 et traduit plu-
ous le titre de Stra-
tagêmes d , , 1505, in-8« ; Delà,
i). Le but de L'auteur était
■ i par des conces-
récipi rédu -saut k un tres-pe-
lam mtaux, a uni-
i i iutea les sectes dérivées du christia-
i, Selden lui a appliqué ce qu'on a dit
itij ; ubi maie, nemo
pcj Osai h i. a Aconzio un ou-
intitule Ar i lorum oppidorum,
i .i '.-t eu itali 1 5S5, in-4»).
* àÇOHBS — i qui composent
Sainte-Marie et Saint-Mi-
i . , I i, S uni-Georges, Gra-
! rvo et
I , ftu V <>. Q lurent décou-
■
l| ■
le là que \it;nl lo
Don
Angt 111e de
port ,
malt vil!
de Sais 18,000 hab.;
' ■
J do Pico, Lu-
i vlna.
ACOàTA (Christophe), médecin et n
ACOT
liste portugais, né à Mozambique vers 1515,
mort en 1580. Il avait le goût des voyages et
il se rendit dans les Indes pour en étudier les
plantes médicinales. Après diverses aventu-
res, il se fixa à Goa, puis revint en Espagne,
où il acquit, k Burgos, une grande réputa-
tion comme médecin. On a de lui : Tratado
de las drogas y medicïnas de las Jndias orien-
tales, con sus plantas (Burgos, 1578, in-4<>),
ouvrage remarquable pour le temps et que
l'on consulte encore ; il a été traduit en ita-
lien par Guilandi (Venise, 1585, in-4t>),en la-
tin.par L'Ecluse (Anvers, 1585, in-8<>) et en
français par Monardez (Lyon, 1619, in-S°).
Acosia a de plus donné une Relation de ses
voyages et écrit un livre k la louange des
femmes (Venise, 1592, in-s°).
ACOSTA (Joaehim), officier et savant amé-
ricain, ne dans l'Amérique centrale vers la
fin du siècle dernier. Il entra de bonne heure
dans 1 année colombienne, où il servit dans
l'arme du génie, et resta dans la Nouvelle-
Grenade après la dissolution de la républi-
que de Colombie (1831)- Trois ans plus tard,
en compagnie du botaniste Cespedes, il fit
un voyage scientifique dans la vallée delSo-
corro. Devenu colonel, il fut mis, en 1841, à
la tête d'un corps de troupes qu'il conduisit
d'Antioquia à Anserma, et s'occupa en même
temps d'étudier les mœurs des indigènes de
cette région. C'est alors qu'il conçut l'idée
d'écrire l'histoire de la Nouvelle-Grenade.
Pour amasser des matériaux, il so rendit en
1S45 en Espagne, puis passa en France, où
il resta plusieurs années. Pendant son long
séjour k Paris, il fit paraître une carte de la
Nouvelle-Grenade et publia un ouvrage très-
intéressant intitulé : L'ompendio historico del
describimiento y colonizucion de la Nueva-
Grenada en el siglo decimo sexto (Paris, 1848,
in-S°). En outre, il donna uue édition corri-
gée et augmentée de l'ouvrage de J. de Cal-
das, intitulé : Semenario de la Nueva-Gre-
nada, vnscellanea de ciencias, literatura, ar~
tes y industria (Paris, 1849, in-8°). De retour
en Amérique, le colonel Acosta s'est fixé à
Santa-Fé-de-Bogota, d'où il a adiessé à di-
verses reprises, k la Société de géographie de
Paris, des documents pleins d'intérêt qui ont
paru dans le bulletin de cette Société.
ACOTER v. a. Entourer d'un acot : Aco-
ter une couche.
* ACOTYLÉDON, ACOTYLÉDONE ou ACO"
TYLÉDONÉ adj, — Encycl. La classification
botanique de Laurent de Jussieu, classifica-
tion qui paraît tout d'abord purement artifi-
cielle quand on la juge superficiellement,
mais qui devient extrêmement naturelle pour
ceux qui l'etudient avec le soin qu'elle mé-
rite, cette classification, disons-nous, admet
trois grandes classes : les acotytédones, les
monocotylédones et les dicotylédones.
Ce caractère, tiré de l'absence ou du nom-
bre des feuilles cotylédonaires, pourrait, en
effet, paraître tout a fait secondaire et par-
tant impropre à servir de base à la nomen-
clature botanique tout entière; mais l'étude
révèle bientôt chez les trois ordres de végé-
taux des différences de structure tout k fait
capitales, et qui semblent désormais appelées
à jouer le rôle principal dans les classifica-
tions, quelques noms nouveaux qu'on puisse
d'ailleurs inventer pour les substituer k ceux
qu'avait créés Jussieu. Quoi de plus frap-
pant, en effet, que la structure spéciale des
organismes qui nous occupent ici, c'est-à-dire
ceux des végétaux dépourvus de cotylédons?
Ce tissu, purement cellulaire dans les végé-
taux les plus élémentaires de la série (algues,
champignons et lichens), est à peine traversé,
dans le second degré de l'échelle (mousses et
hépatiques), de quelques nervures ou cellules
allongées, qui n'ont encore aucun des caractè-
res propres des vaisseaux, et possède, dans les
genres les plus rapprochés des monocotylé-
dones (fougères, equisetaeecs), des vaisseaux
élémentaires, d'une structure particulière qui
leur a fait donner le nom de vaisseaux rayés
ou sculanformes. Du reste, les vaisseaux
spiraux ou trachées sont à peu près absents,
au moins dans l'âge adulte du végétal. Un
fut non moins remarquable et qui suffirait
largement pour caractériser l'ordre des mo-
nocotylédones, c'est l'absence d'organes de
fructification proprement dits, si l'on refuse
ce nom aux spores. Le mode de développe-
ment de ces spores varie, du reste, dans les
trois classes de l'ordre des monocotylédones.
Le végétal se reproduit, dans la première
classe, par des turgescences irrégulières qui
se montrent sur la surface des spores. Nulle
trace, jusqu'ici, de radicule ni de pluraule.
Dana les mousses et les hépatiques, le cor-
puscule reproducteur émet un ou deux fila-
dont l'extrémité libre donne naissance
. i qu rap| '-lient la
plumul'- et la les monocotylédones.
Chez les végétaux de m quatrième classe,
les spores se développent en un prolonge-
ment luteral celluleux, qui s'allonge pi
sivement '-n donnant naissance à des véhicu-
les ajoutées les unes aux autres et k une plu-
i adicule bien caractéi i sées. c--s
phénomènes, bien distincts assurément de
ceux qu'on observe dan -, la reproduction
ne ■, >\ aient paru suffi (an ta
pOUr rejeter 1rs vi
deriiK-i L'ordre de monocotylé-
dones, où ils formatent la classe des umnoeoty-
ledones cryptog imes; maïs cet Ignation
nous nantit doublement mauvaise; i
ACQU
végétaux sont manifestement dépourvus de
cotylédons et leur fructification les rapproche
sensiblement des phanérogames, de sorte
que, s'il était permis de forcer un peu le sens
des mots, on pourrait les appeler acotylédones
phanérogames, juste l'opposé de la désigna-
tion adoptée par Jussieu.
Chacun sait que, dans l'histoire du globe,
les organismes, tout k fait élémentaires au
début de la vie terrestre, se sont progressive-
ment compliqués. Aussi les monocotylédones
forment-ils la base de la population botani-
que des terrains les plus anciens. On a cal-
culé qu'ils représentent les six septièmes de
la flore du grès bigarré, au lieu qu'ils repré-
sentent k peine un sixième de la flore con-
temporaine.
* ACOUSTIQUE s. m. — Encycl. On trou-
vera de nouveaux développements k l'article
son, au tome XIV du Grand Dictionnaire,
page 869.
ACOZ, village de Belgique, province de
Hainaut, à 12 kdom. de Charleroi, sur le
chemin de fer Grand-Central belge ; S00 hab.
Hauts fourneaux et laminoir.
ACQTJAPENDENTE, ville du royaume d'Ita-
lie, dans les anciens Etats de l'Eglise, k
20 kilom. O. d'Orvieto ; 3,000 hab. Située sur
une hauteur, cette ville tire son nom des cas-
cades qui s'en précipitent. Siège d'un évêché.
ACQUAV1VA (André-Mathieu), duc d'Atri
et de Teramo, homme politique et érudit ita-
lien, né vers U66, mort vers 1520. Il appar-
tenait k l'une des premières familles de Na-
ples, et il partagea sa vie entre la guerre et la
littérature. Quand Charles VIII envahit l'I-
talie, il prit parti pour les Français contre
les Espagnols et servit glorieusement dans
les rangs de notre armée. Un peu plus tard,
il tomba entre les mains de Gonsalve de Cor-
doue et fut envoyé prisonnier en Espagne;
il ne sortit de captivité que moyennant une
très-forte rançon. Revenu en Italie, il con-
sacra une parue de son immense fortune k
encourager les lettrés et les savants; il éta-
blit dans son palais une imprimerie, d'où
sortirent, entre autres, les poésies de Sanna-
zar. On lui doit k lui-même un traité sur les
Aforalia de Plutarque. Beaucoup de ses con-
temporains ont loue, dans des panégyriques,
des dédicaces, des pièces de vers, la géné-
rosité d'Acquaviva et son goût pour les
lettres.
ACQUIOY, village et commune de France
(Eure), cant., urroiid. et à 5 kilom. de Lou-
viers ; $43 hab. Dans l'église, belles boiser.es et
riches reliquaires ; dans le cimetière, chapelle
bâtie sur les tombeaux de saint Venérand et
de saint Maur; aux environs, vestiges d'un
camp romain et débris d'une forteresse du
moyen âge.
ACQUINO (Juvénal d), chroniqueur pié-
montais du xvio siècle. Les éditeurs des Mo-
numenla historix patrix (Sardinix) scnptorum
(1839, t. III) ont insère de lui tians leur re-
cueil une Chronique du Piémont, écrite en
latin et qui va de 1475 k 1515.
* ACQUISITION s. f. — Encycl. Il existe
plusieurs modes ({'acquisition de la propriété :
les modes primitifs et les modes dérivés ou
secondaires. Les premiers se rapportent ex-
clusivement aux objets qui se trouvent sans
maître au moment de la prise de possession
et qui sont saisis par droit de premier occu-
pant. Les seconds se rapportent aux muta-
tions qui résultent de ventes k titre gratuit
ou onéreux, cession par voie testamentaire
ou tout autre moyen de transmission indi-
quant que la chose cédée était possédée avant
le moment de la cession. Les modes secon-
daires d'acquisition ayant été traités dans le
Grand Dictionnaire aux mots vente, testa-
ment, succession, nous nous contenterons de
traiter dans le présent article des modes pri-
mitifs.
Le premier de ces modes est l'occupation.
Dans des pays comme ceux d'Europe, où le
sol tout entier est possédé par des propriétai-
res établis depuis plus ou moins de temps, le
droit de premier occupant ne s'exerce pas
pour le sol, par cette excellente raison que
tout est pris. Mais supposez, même à l'époque
présente, la découverte d'un nouveau terri-
toire dans une des nombreuses régions en-
core inconnues ou inoccupées. Il va de soi
que le premier qui mettra le pied sur ce sol
vierge pourra , sans léser personne, prendre
possession de la terre par lui découverte.
Nul ne pourra la lui disputer, et son droit de
propriété sera également manifeste si, le pre-
mier, il installe un établissement quelconque
sur le sol jusqu'alors inoccupé.
Le droil moderne, qui repose si souvent
encore de nos jours sur la force, admet même
trcs-bien que celui qui le premier met le
pied sur une terre où n'a point pénétré la ci-
vilisation moderne peut s'en déclarer légi-
time propriétaire, sauf a se recommander du
gouvernement auquel il appartient par sa
nationalité ou par le sei \ ice dont il est
charge. C est ainsi qu'on trouve parfaitement
normal et légitime qu'une nation européenne
B'insialle en véritable propriétaire sur un
point quelconque du globe ou n'a point péné-
tré la civilisation qu'elle représente. Nul
ut lui contester le titre de proprié-
inème que cette nation aurait dû,
pour s'établir, exterminer ou réduire a l'obôis-
an ah | ..'■:■■ sauvages (jul avant elle
ACQU
occupaient le territoire en question et y vi-
vaient de temps immémorial.
Quelques philanthropes chagrins , et qui
n'ont point compris que les races inférieures,
incapables de se transformer, doivent tôt ou
tard disparaître, déclament vivement contre
des occupations de cette nature, qui leur pa-
raissent souverainement injustes. Mais lors-
que l'existence de certaines races est incom-
patible avec le progrès de la civilisation,
entre deux maux il faut choisir le moindre, et
le moindre est de beaucoup la disparition des
peuplades sauvages, qui, ne pouvant s'assi-
miler la civilisation moderne, se révoltent
contre elle et en entravent la marche. Ajou-
tons, d'ailleurs, que, le voulussions-nous, il
nous serait impossible d'empêcher l'extinction
de ces races, parce que la loi de la lutte pour
vivre les condamne fatalement k succomber.
Mais il ne résulte pas de lk qu'il ne faille pas
réprouver toute mesure barbare prise contre
des peuples faibles et que leur ignorance,
leur état d'abaissement mettent k la merci de
l'homme civilisé. Nous croyons que le droit
de la civilisation moderne ne saurait dépas-
ser l'occupation des territoires qu'elle juge
utile d'exploiter, et qu'elle doit, après avoir
pris pied sur ces terres nouvelles, faire bé-
néficier du progrès qu'elle y apporte les na-
turels eux-mêmes. Elle ne peut les traiter en
ennemis que le jour où il est manifeste que
les colons établis par eile sont menacés de
succomber s'ils ne triomphent des naturels.
Telles sont, à nos yeux, les bases du droit de
premier occupant lorsque ce droit s'applique
a des terres habitées par des peuples sau-
vages.
Mais ce droit reçoit, en outre, de fréquen-
tes applications dans des circonstances bien
moins solennelles et qui se rattachent k
la vie commune. C'est en vertu de ce droit
que le gibier appartient au chasseur qui l'a
tué, que le poisson est la propriété de celui
qui l'a pris. On remarquera qu'ici gibier et
poisson n'étaient la propriété de personne et
que le premier qui les a saisis s'en peut dé-
clarer le légitime propriétaire.
Il ne faudrait pas confondre ces objets qui
par nature sont essentiellement sans maître
avec ceux qui, trouvés sur la voie publique
par exemple, ont nécessairement un proprié-
taire, dont le droit de possession n'a pu dis-
paraître par le fait seul qu'ils ont été perdus.
Ces objets, chacun le sait, doivent être dé-
posés uans les bureaux des commissaires de
police, et nul, sous aucun prétexte, au moins
pendant une certaine durée, ne peut se ies
approprier. Si, au bout d'un certain temps
fixé par l'usage ou par la loi, ces objets ne
sont point reclamés, ils deviennent la pro-
priété de celui qui les a trouves et sont con-
sidérés comme ayant été abandonnés par
leur propriétaire.
Au nombre des modes primitifs d'aoquisi-
tion de la propriété, on compte encore l'ac-
cession ou droit d'accession. C'est, en effet,
une acquisition directe et primitive, en ce
sens du moins qu'elle s'opère sans que la vo-
lonté d'un propriétaire antérieur y soit pour
rien.
On peut diviser tous les genres d'acces-
sion en deux groupes principaux, suivant
que l'accession s'opère par voie d'incorpora-
tion d'une chose k une autre ou par voie de
spécification, c'est-k-dire par la transforma-
tion qu'un travail de main d'homme fait su-
bir k une matière première ou brute appar-
tenant k une autre personne.
L'accession par incorporation résulte de
l'installalion sur un sol possède d'immeubles
ou de plantations faisant corps avec le sol.
En effet, la propriété du sol emporte la pos-
session du dessous et du dessus. Si donc un
individu veut, avec des matériaux k lui.
construire sur un sol possède, il va de soi
que l'immeuble construit appartiendra au
propriétaire du sol, k la condition par celui-ci
de payer la main-d'œuvre et le prix des
matériaux. Il va de soi aussi que celui qui
aurait construit sans l'aveu du propriétaire
peut être tenu de remettre les choses en l'é-
tat, de démolir la maison et d'enlever les
matériaux si le propriétaire du sol ne con-
sent pas k les acquérir. En effet, le sol est
le principal, les bâtiments en sont l'acces-
soire, et l'accessoire suit juridiquement la con-
dition du principal. Quelques jurisconsultes
ont même pousse les choses plus loin et ont
vu dans le droit d'accession, non pas une
acquisition nouvelle, mais une continuation,
une simple persistance du droit du proprié-
taire du fonds. Ils ont soutenu que le pro-
priétaire possédait avant la construction une
propriété non bâtie, et qu'après il possédait
une propriété bâtie. Suivant eux, la qualité
et la modalité de la chose avaient seules
changé. Son identité et sa substance n'a-
vaient subi aucune modification.
Il existe un autre moyen d'acquisition par
accession et qui ne manque pas d importance,
nous voulons parler du droit d'accession par
ulluvion. Ou sait qu'un fieuve, par exemple,
entraîne avec lui des masses de détritus et
de terres arrachées aux rives contre les-
quelles il se heurte, et qu'il dépose ces détri-
tus et ces terres sur certains points de soo
parcours, accroissant ainsi tel ou tel point de
Ki rive. Or, ces détritus charries, comme
aussi les parcelles de terre enlevées sur les
rives et portées souvent k de grandes dis-
tances, ne sauraient être réclames par po>-
sonue. Si donc ils viennent s'ajouter au ter-
ACRA
rain d'un propriétaire riverain, ils devien-
dront sa propriété et lui appartiendront, pour
ainsi dire, pur droit de premier occupant.
Le droit d'accession s'applique également
aux objets mobiliers, et ce cas constitue la
spécification, c'est-à-dire le fait d'un artiste
qui, prenant une matière première apparte-
nant à un autre, la transforme par son tra-
vail et en fait un objet en quelque sorte nou-
veau. On a beaucoup discuté sur la question
de savoir à qui appartient l'objet ainsi trans-
formé. Constilue-t-il la propriété de celui qui
a fourni la matière première, par la raison
qu'on peut soutenir qu'elle était indispensa-
ble à la création de l'objet? L'artiste, au
contraire, peut-il réclamer l'objet comme sa
propriété, parce qu'il a transformé la ma-
tière première et lui a donné une valeur
quelle ne possédait point? Les jurisconsultes
ancien:-* disputèrent longuement sur ce point,
les uns tenant pour l'artiste, les autres te-
nant pour celui à qui appartenait la matière.
Justinien mit tin à ces controverses en dé-
cidant que l'on examinerait s'il était possible
de ramener l'objet ouvragé à l'état de ma-
tière brute. Si oui, l'objet confectionné ap-
partenait au propriétaire de la matière pre-
mière; dans ie cas contraire, il appartenait
k l'artiste. Mais cette disposition ridicule n'a
point passe dans le droit moderne, et le code
civil dit que les juges trancheront la ques-
tion de propriété d'après les règles de l'é-
quité. La partie qui sera dépossédée sera iu-
demmsee par la partie à laquelle la chose
aura été adjugée. Si le travail qui sera venu
s'ajouter à la matière n'a qu'une valeur qui
ne dépasse pas celle de la matière elle-même,
la propriété de cette dernière sera considé-
rée comme emportant de droit celle du tra-
vail ajoute. Mais s'il s'agit d'un travail ar-
tistique, dont la valeur dépasse manifeste-
ment et de beaucoup celle de la matière em-
ployée, celui qui aura fourni son talent ou
son travail sera considéré comme proprié-
taire de l'objet. Dans les deux cas, le pro-
priétaire de l'objet sera tenu d'indemniser
celui qui aura fourni soit le travail, soit la
matière.
ACÇjl'ISTl (Luigi), sculpteur italien, né k
Forli en 1744, mort en 1824. Il a exécuté di-
vers grands morceaux de sculpture k Bolo-
gne, à Rome et k Milan. Le beau groupe de
Vé/tus apaisant Mars (villa Sommariva, sur
le lac de Côme) passe pour son chef-d'œuvre.
* ACQUIT s. m. — Encycl. Législ. L'acquit
à caution est une quittance imprimée et tim-
brée, qui est délivrée par les employés de la
régie aux personnes qui envoient d'un lieu à
un autre des marchandises, des denrées sou-
mises au régime des droits ou de l'examen.
11 existe deux sortes d'acquit k caution : ['ac-
quit à caution de payement et l'acquit à cau-
tion de transit. L'acquit k caution de paye-
ment est pris par toute personne qui, voulant
faire transporter un objet soumis k des droits
de régie, ne paye pas ce droit au moment du
départ. 11 a pour objet de légitimer le trans-
port de cet objet et en même temps de ga-
rantir le payement des droits. L'expéditeur
doit faire sa déclaration au bureau d'octroi
le plus voisin du lieu d'où il fait l'envoi. Cette
déclaration contient la soumission de faire
décharger, dans un délai déterminé, l'acquit
a caution par les employés du bureau d oc-
troi le plus rapproche du lieu de destination.
Elle doit être signée par l'expéditeur et par
la caution qui répond du payement des
droits. L'acquit k caution de transit a pour
double objet ue légitimer le transport ues
objets soumis aux droits et de garantir que le
transport sera etfectué. Il est délivre parles
bureaux de douane pour le transport par ca-
botage ou pur terre. Au bureau ou l'on déli-
vre l'acquit t on met les marchandises sous
balle cordée et plombée, et lorsqu'elles arri-
vent soit a la frontière, soit a l'entrepôt,
elles subissent une vérification de la part
des agents. Ainsi que nous l'avons dit plus
haut, l'expéditeur doit faire décharger 1 ac-
quit a caution. Les délais accordés pour le
i i] port de l'acte de décharge varient selon la
distance des lieux a parcourir. Ils sont d'un
jour par 20 kilom.,eny ajoutant le temps juge
- lire [ our les stations, soit du roulage,
ta navigation intérieure. Entin l'ex-
péditeur a, un outre, un délai de vingt jours,
qui, dans certains cas, peut être augmenté,
pour faire les démarches nécessaires k la ré-
iaation de la d bonne forme.
Si cet acte de décharge ne se fait pas au bu-
reau de douane , ii doit porter l'indication
du nom, du domicile et de la profession de
celui qui l'a remis, et, lorsqu'on
validité, les soumissions faites par l'expédi-
teur ou la caution sont annulées eu leur
présence et les sommes qu'ils ont pu consi-
gner leur sont rendues. Y. PASSAVANT, au
Grand Dictionnaire (tome XII).
ACRA {hauty élevé), nom donné, dans l'an-
tiquité, à plusieurs villes ou citadelles bâties
sur des heu\ élevés. Les principales étaient :
ACRA ou IIYDKI'SE, ville de la Grande
Grèce, dans lu lapygie, a l'extrémité du cap
lapygium, aujourd'hui cap Leuca, dans le
royaume de Naples.
ACRA, ancienne v^le de l'Italie, renfer-
mant le port de Blindes.
ACRA, ancienne ville de Sicile, située à l'O.
de Syracuse, non loin de Noto. Elle fut bâtie
par une colonie syracusaine 70 ans après la
ACRA
fondation de Syracuse. (I Ancienne ville de
Scythie, qu'on croit la même que celle que j
Ptôlémée place dans la Sarmatie européenne,
sur le Palus-Méotide. Pline parle d'Acra Tau-
rorum; mais ce dernier nom doit s'appliquer
à une ville qui était située dans la Sarmatie
asiatique. Il Ancienne ville de l'Acarnanie,
province de la Grèce. H Ancienne ville de la
Syrie, près de l'Oronte, au-dessus d'Antioche,
aux environs de Daphné. Ortélius dit qu'elle
portait aussi le nom d'Aspasium, h Ancienne
ville d'Asie, située au delà du Tigre.
ACRA, nom d'une des collines sur lesquel-
les Jérusalem était bâtie, avant qu'on y eût
joint la ville de David, qui était sur le mont
Sion. Son nom lui vint de la citadelle qu'An-
tiochus y fit construire et qui fut détruite par
Simon Macchabée, d'après l'historien Josè-
phe. Ce heu était appelé par quelques-uns
Acaron ; la Yulgate dit la Citadelle. Plus
tard, on construisit sur cet emplacement le
palais d'Hélène, reine des Adiabèniens, celui
d'Agrippa, ainsi que la salle des archives et
celle où s'assemblaient les magistrats de Jé-
rusalem. Les chevaliers de Saint-Jean y eu-
rent un hôpital pour loger les pèlerins qui
venaient visiter les lieux saints ; de la, dit-on,
leur vint le nom de chevaliers de Saint-
Jean- d'Acre, nom qui fut donne également à
la ville de Piolémaïs.
ACRA, ville d'Afrique. V. Inkran, au Grand
Dictionnaire (t. IX).
ACRABATA, dans la géographie de la Bible,
ville de la demi-tribu de Manassé, en deçà
du Jourdain, confinant à la tribu d Issachar.
Elle donna son nom à l'Acrabatène, une des
onze toparchies de la Judée.
ACRABATANE,danslagéograpbie ancienne,
nom d'un lac d'Ethiopie, près de la rivière
d'Astaboras, aujourd'hui Tacazzé. La contrée
était nommée le pays des scorpions, à cause
du grand nombre de ces animaux qui l'infes-
taient. Acrab signifie un scorpion en hébreu,
en syrien, en chaldéen, eu éthiopien.
ACRABATENE, la troisième des onze topar-
chies de la Judée, selon quelques auteurs, la
cinquième selon d'autres. Elle s'étendait vers
1 orient, entre Sichem et Jéricho, dans la demi-
tribu de Manassé, à l'O. du Jourdain. Josèphe
parle d'un grand combat qui fut livre sur
les frontières de l'Acrabatène, entre les Juifs
et les Samaritains, à l'occasion du meurtre
d'un Galileen, et dans lequel les Samaritains
furent complètement défaits. Il Canton de Ju-
dée, dans la tribu de Siméon, situé sur îles
frontières de l'Idumée, vers l'extrémité de la
mer Morte.
ACRAB1M, dans la géographie de la Bible,
ville ou bourg de l'Acrabatène, sur la route
de Sichem k Jéricho, près et a l'E. de la pre-
mière de ces deux villes. Son nom signifiait
ta Montée du scorpion, d'après la Vulgate.
ACR3ÎA, tille d'Astéi ion, fleuve de l'Eubée,
et sœur de Prosymna et d'Eubée. Le
sœurs furent les nourrices de Junon. il Une
des nén ;
ACR^EPHEUS, fils d'Apollon, qui donna son
nom a la ville d'Acrœpbta, en Beotie, d'après
Strabon.
ACRAGAS, dans la géographie ancienne,
nom d'un fleuve et d'une montagne, avoisi-
nant Agrigeute.
ACRAGAS, nom grec d'Agrigente , ville de
Sicile, il Ancienne ville deTnrace. il Ancienne
ville de l'île de Chypre. Il Ancienne ville de
l'Eubee. Il Ancienne ville de l'Etolie. Il An-
cienne ville de la Lydie, qui parait avoir été
depuis la ville épiscopale d'Acrassus, dont
l'évéque Patrice lit partie du concile de Chal-
cédoine.
ACRAGAS, fils de Jupiter et d'Astéiope, une
des tilles de l'Océan. Il fonda, en Sicile, la
ville d'Agrigente , iLout le nom grec est
Acragas.
ACRAGAS, sculpteur grec. Pline raconte
qu'il a vu dans le temple de bacchus, à Kho-
ues, des coupes où cet artiste avait gi ivé
des chasses, des bacchantes et des cen-
taures.
ÂCRAMA s. m. (â-kra-ma). Mythol. ind.
Ermitage, habitation d'un solitaire. Il Cha-
cune des quatre périodes de la vie religieuse.
ACRAS, ancienne montagne de la Syrie,
près de Laodicee. Par suite d'un tremble-
ment de terre, en 856, cette montagne tomba
dans la mer. Son nom, qui signifie chauve,
lui l'ut donné parce qu'elle ne portait aucun
arbre.
ACRAT ou ACRATH, dans la géographie
ancienne, ville de la Mauritanie Tingitane.
C'est aujourd'hui VBLBZ ou Bklis, uaos le
roj aume de Fea (Maroc).
ACHATOPOTE (qui boit du vin pur), sur-
nom de Bacchus.
ACRATOPOTE, héros honoré à Munychie.un
de* bourgs de l'Attique, selon Poleinon , eue
par Athénée,
ACRATOS ou ACRATUS, génie de la suite
de Bacchus, dont on voj ésenta-
tion, selon l temple de ce
dieu situé entre le Céramique et la porte du
Piree.
ACRAUX s. m. pi. (a-krô). Angles d'un
harpon. Buffon a employé ce mol en parlant
ACRO
des harpons avec lesquels on assaille l'hippo"
potame.
ACRÉEN, ENNE adj. (a-kré-ain, è-ne —
gr. akraios ; de akra, sommet, citadelle). My-
thol. gr. Epithète dun grand nombre
adorées sur des lieu x élevés ou pro-
itadelles ou de villes : Minerve
Acreknne. Jupiter Â.CRBBH.
ACREL (Olof), dm lois, lié près
de Stockholm en 1717, mort à Stockholm en
1807. Il fit ses etud ■- ra< d i ■ en Suède et
vint se perfectionner à Paris ; il servit même
dans l'armée française en qualité de chirur-
gien, puis, de retour dans sa patrie, se fit
recevoir membre de l'Académie de chirurgie
suédoise et agrégé de l'Académie des scien-
ces de Stockholm. Il fut nommé ensuite pré-
sident de cette société savante et devint pro-
fesseur de chirurgie et premier chirurgien du
lazaret. Il était aussi associé étranger de l'A-
cadémie de chirurgie de Paris. A la fin de sa
carrière, il eut la direction générale des hô-
fiitaux de Suède. On lui ioit : un Traité sur
es ptaies récentes (Stockholm, 1715, in-8°);
des Observations de chirurgie (Stockholm ,
1750, in-8°); une Dissertation sur l'opération
de la cataracte (Stockholm, 1766, in-S°); un
Discours sur la réforme nécessaire dans les
opérations chirurgicales (Stockholm, 1767,
in-8o).
ACRIA, ancienne ville de Grèce, dans la
Laconie, fondée par Acrias. Elle était située
à l'embouchure de l'Eurotas. Il Ancienne ville
d'Espagne.
ACRIAS, fondateur de la ville d'Acria, en
Laconie. Il fut un des prétendants d'Hippo-
damie et perdit la vie en disputant le prix de
]a course contre le père de cette princesse.
ACR1SIONÉIS, nom patronymique de Da-
naé, tille d'Acrisius.
ACR1S10MADES, nom patronymique des
descendants d'Acrisius. IL désigne particuliè-
rement Persée.
* ACRiSIL'S, roi d'Argos, arrière-petit-fils
de DanaUS et père de Danae. IL était fils
d'Abas, roi des Argiens, et d'Ocalée, fille de
Mantinée, et frère jumeau do Prœlus. Selon
la Fable, les deux frères se haïssaient des le
ventre de leur mère ; aussi se disputèrent-ils
longtemps le sceptre d'Argos. Ils finirent par
se partager le royaume. Prœtus eutTirynthe
et Acrisius régna sur Argos. D'après Ovide,
ce serait Persée qui, avant l'accident dont
Acrisius, son grand-pere, fut victime, l'au-
rait retabii sur le trône d'Argos, dont il ve-
nait d'être chassé par Prœtus. Quoi qu'il en
soit, Acrisius épousa Eurydice, rUle de Lacé-
démon, et eut d'elle Danae, qu'il renferma
dans une tour , afin d'éviter les funestes
elfets de la prédiction qui lui avait été faite,
qu'il mourrait de la main de son petit-fils.
Malgré ces précautions, l'oracle dut s'ac-
complir. Acrisius, étant allé à Larisse, où
le roi de cette contrée, Teutamius, célébrait
des jeux funèbres en l'honneur de son père,
y rencontra Persée, fils de Danaé, qui était
venu pour concourir. Tous deux se d
saient à retournera Argos, lorsque le héros,
voulant faire preuve de son adresse à lancer
le disque , atteignit malheureusement son
grand-pei e, qui tut tué sur le coup. D'autres
disent que ce tut la vue de la tête de M
qui changea Acrisius en pierre. Acrisius
pour avoir institue un second conseil de
phictyons, qui s'assemblait, comme l'autre,
deux fois l'an, dans le temple de Delphes.
ACRITAS. ancien nom d'un cap de la Mes-
sénie, d'après Ptolémee et Strabon. C'est au-
jourd'hui le cap de Gatlo, dans la Turquie
a Europe.
ACROATHON ou ACROAT1IOS. dans la géo-
graphie ancienne, ville Ue la Thiaee, sur le
mont Athos, dont les habitants passaient pour
vivre une fois plus longtemps que les autres
peuples, il Nom d'un promontoire forme par
la partie la plus orientale du mont Athos.
ACROB, dans la mythologie persane, chef
des anges qui sont répandus dans l'univers.
Il est charge de veiller sur leur conduite.
ACROCOR1NTHE, citadelle de la ville de
Corinthe.
ACRODONTE adj. (a-kro-don-te — du gr.
akros, haut; odous, odontos,dcul), Erpet. Se
dit 'les reptiles ophidiens et sauriens, <i
dents, implantées sur le bord supérieur de la
ire, semblent de simples expansions de
celle-ci*
ACRON, un des compagnons d'Enée. Il fut
tue par Mézence, tyran u'Euurie. (Enéide.)
ACRON, roi de Couina, petite ville du La-
tiuin,dont le territoire fut envahi par Komu-
lus, D après Tite-Live, ce dernier tua Acron
et consacra ses dépouilles à Jupiter i
trien.
ACROTATl'S, fils de Cléomèno II, roi de
. Il succéda à son j imence-
meut du ivg siècle av. J.-C. Sol
■ours k
Sparte conti>- . Lès, il partit avecquel-
ques vaisseaux, sans I
éuhores, fut jeté par la tei
sur les bord
qiiu cel ôe par G
u'Illyi ie. Il se dil'j i ■
dont il ourir les
li aloi s à Agri
V
ACTE
37
lieu de seconder les préparatifs de guerre, il
se plongea dans la débauche et souleva lepeu-
intre lui en fa iner un réfu-
. i... Sosistrate. e rem-
r nuitamment, il revint a Sparte et la
;aman-
dement d'une armée envoyée contre A:
dème, tyran
valut aux Lacèdéruoniens une sanglante dé-
faite, durant laquelle il perdit la vie.
ACROTATUS, petit-fils du précédent, qui
monta sur le trône de Sparte vers !
J.-C. En l'absence de son père A-
fendit vaillamment la ville, , ur Pvr-
rhus, et donna le temps à l'armée do secouas
de forcer Pyrrhus à se retirer.
• ACROTÈRE s. m. — Proue de navire qui
■-. sur les médailles, soit une victoire
navale, soit une ville maritime.
ACSENCAR-AI.-ROl lîshV nnuaussisous
les noms de B«r.r4uin, BarcoMu, Boi>c«l,
liur.o . li
e^a t j ... ntossoul au :
les croisés assié te ville, en 11 If, et
il se fit remarquer par sa br rvoure. Le
M.'starched 1 employa ensuite, en 1121 et
1122, à reprendre Bagdad, occupée par un
rebelle, Dobaïs. Il fut assassiné par les Is-
maéliens en 1124.
ACTÉE, ACTÉA ou ACT.EA, surnom d'Ori-
thyie, tille u'Eiechthèe.roi d'Athènes. « Une
des néré
ACTÉON, nom d'un des chevaux du Soleil,
selon Fulgence.
Actes et paroles, par Victor Hugo (1875-
1876, 3 vol. in-8°). Ces trois volumes era-
ite la vie publique du i;raud écri-
vain, de 1S41 k 1875, ou, mieux,
de -.li réception a l'Académie française kson
entrée au Sénat. Le recueil de ses dis
le montre successivement à l'Académie, à la
Chambre des pairs, dans les reunions électo-
rales de 1848, à l'Assemblée constituante, k
l'Assemblée législative, en exil après le 2 dé-
cembre et continuant son rôle politique soit
par des manifestes, soit par d'éloquent
cours prononces sur les tombes des proscrits.
Enfin, rentré en France k la chute de l'Em-
pire, il prei i 1 i parole en mai nu
graves, à Paris, à Bordeaux et k Bruxelles.
L'ouvrage entier se divise nature
trois séries : Avant l'exily Pendant l'exil, De*
puis l'exil, qui sont les sous-titres de chacun
des trois volumes.
Avant l'exil est précédé d'une introduction
intitulée : le Droit et la toi. C'est un mor-
ceau capital, et qui sert bien de frontispice
k ces discours prononcés dans
orageuses de la Constituante in de la 1
lative, k ces plaidoyers pour l'abolition
peine de mort, k ces pi- pour la
Pologne, pour la liberté de contre
la proscription, contre la déportation, qui
remplissent tout le volume, et dans I
V. Hugo se montre si ardent défenseur du
droit contre la loi. Cette formule, qui au
raier abord pourrait sembler obscure, avait
besoin d'être expliquée, commentée. V,
l'a fait en termes magnifiques : « 1
quence humaine, dans toutes les assemblées
de tous les peuples et de tous les temps, peut
se résumer en ceci : la querelle du droit con-
tre la loi. Cette querelle, et c'est la I
phénomène du progrès, tend de plus eu
a décroître. Le jour ou elle cessera, la civi-
lisation touchera k son apogée, la jonction
sera faite entre ce qui doit être et ce qui est..
Le droit et la loi, telles sont les deux forces;
de leur accoid naît l'ordre, de leur antago-
nisme naissent les catastrophes. Le droit
parle et commande du sommet des véi
la lui réplique du fond des réalités; le droit
se meut dans le juste, la loi se meut dans le
possible; le droit es.t divin, la loi est terres-
tre. Ainsi la liberté, c'est le droit; la société,
c'est la loi.
» L'inviolabilité de la vie humaine, :
beite. la paix, nen d'indissoluble, rien d'ir-
révocable, rien d'irréparable: tel est le droit.
■ L'écnafau laive et le sceptre, la
guerre, tout
■e sans le di\
qu'à l'état de siège dans la cite : telle es
la loi.
» Le droit : alleret venir, vendre, échanger.
» La loi : du lane, octroi, li ..ii : .
• Le droit: liii^truction gratuite et obliga-
toire, sans empiétement sur la coiiscieuco da
-, embryonnaire dans l'eufam, c est-
a-dire l'instruction laïque.
• La loi : les ignorautins.
• Le droit : la croyance libre.
» La loi : les religions d Lut.
» Le suffrage universel, le jury universel »
restreiut, le jury
trie, c'est la I
• La chose jugée, c'est la loi ; la justice,
c'est le droit.
» Ues die. ■
Cet( Pro jure contra l> gem, a
dicté à V.Hugo, non-seulement ses ]
. ses plus belles oeuvres lil
-
;
et de si bile donne une sort? d'u-
n œuvre, si colossal
. ' .il'.; elle éclaire au même jour toutes
les phases de sa ci tu". uialn-ie
. Lt;>'iis, i lu>. apparentes que i
te qui a passe du royalisme de sei
38
ACTE
Odes et Ballades au républicanisme des Châ-
timent ■ I lue' aa
plus fort Ai la réa.'tio:» dirigée en 1S50 par
les conspirateurs à-, la rue de Poitiers on lui
hait de se donner comme républicain,
après avoir i hanté la Vendée, le sacre,
Louis XVIII, Charles X et Napoléon, Victor
Hugo s'écriait : ■ Je vous livre à tous, à tous
mes adversaires, soit dans cette Assemblée,
soit hors de cette Assemblée, je vous livre
depuis l'année 1827, époque où j'ai eu âge
d'homme, je vous livre tout ce que j'ai écrit,
vous livre tout ce que j'ai
dit à toutes les tribunes, non-seulement à l'As-
semblée législative, mais à l'Assemblée con-
stituante, mais aux réunions électorales, mais
à la tribune de l'Institut, mais à la tribune
de la Chambre des pairs. Je vous livre de-
puis cette époque tout ce que j'ai écrit par-
tout où j'ai écrit, tout ce que j'ai dit partout où
j'ai parlé; je vous livre tout, sans rien retenir,
sans rien réserver, et je vous porte à tous,
du haut de cette tribune, le défi de trouver
dans tout cela, dans ces vingt-trois années
de l'âme, de la vie et de la conscience d'un
homme, toutes grandes ouvertes devant vous,
une page, une ligne, un mot qui, sur quelque
principe que ce soit, me mette en contradic-
tion avec ce que je dis, avec ce que je suis
mi], urd'hui. Explorez, fouillez, cherchez, je
vous ouvre tout, je vous livre tout. Impri-
mez mes anciennes opinions en face de mes
nouvei.es. je vous en défie. »
Ce que l'orateur proposait à ses adversai-
res, il l'a fait lui-même en composant ce re-
niai. d'Actes et paroles. Tous ses discours y
sont réuni.-, et bien loin Je trouver entre eux
la moindre contradiction, on est surpris de la
puissante unité qui les domine. Pair de France
comme représentant, V. Hugo na cesse de
combattre le même combat, de réclamer les
s libertés, de protester contre les me-
ions, d'être le champion du droit
contre la loi.
Le vol ime Avant (Vzif, quoique se rappor-
tant seulement aux commencements ne la
carrière politique du grand écrivain, est peut-
être le plus intéressant des trois. Il retrace
ces grandes luttes oratoires de 1850 et 1851,
qui sont restées dans la mémoire de la géné-
ration actuelle, au moment décisif où il s'a-
"issait pour la République de vivre ou de
mourir. On ne peut relire sans admiration
pour l'orateur, sans indignation pour l'audi-
toire qui le conspuait, les magnifiques discours
qu'il prononça sur l'expédition de Rome, sur
la liberté de l'enseignement, sur le suffrage
universel, à propos de la loi du 31 mai, et sur
la revision de la constitution. Ces discours
sont réimprimés avec les interruptions ora-
geuses dont chacune de leurs phrases était
le prétexte, et ce n'est pas sans quelque stu-
peur qu'on v voit tous les futurs ministres ou
sénateurs ue l'Empire traiter V. Hugo de vil
calomniateur, de pamphlétaire, dinsulteur à
gages, parce qu'il dénonce les intrigues de
ceux qui étaient en train de faire l'Empire.
Pendant l'exil a pour introduction une
vingtaine de pages, intitulées : Ce que c'est
que l'exil, et que l'on cent compter parmi les
plus pénétrantes qu'ait écrites l'auteur. Le
reste au lit re i Bt expliqué par ces titres, qui
mmaire: les Exils, les Tombeaux,
il, les Guerres des peuples, les
des roi*. Luttes pour la liberté et pour
.. Il renferme les discours du poète sur
.es lombes des proscrits, ses protestations
■outre la tyrannie et l'esclavage; ses appels
,i la justice et a la pitié en faveur des victi-
mes de la guerre et de .a potitiqne; la lettre
a l'Amérique, pour la supplier en
laveur de John Brown ; la lettre dans la-
. - en 1867 , à Juarez, la
île M.iximilien ; des lettres adressées
aux Crétoi . . . Italie, a la Grèce, k l'Espa-
gne: di écrits a l'occasion
■les centenaires de Dante et de Shakspeare ;
.iH.u virulente contre Napo-
.eoii 111,. i l'occasion d'un voyage que celui-ci
se proposait de fui.- a Londres en 1855.
Le troisième volume, Dejntia l'exil, contient
ii é :i Paris par \ ictor Hugo
l 'innée, au lendemain du 4 sep-
:.in:i lions aux Français, aux
page lur les
belle i lèee étaient
S, BUT les théâtres ;
1 Bol aux contre le
de paix, coût re la di . dépo-
rt Paris capi-
tale; les motifs il'- . .le député à
Lations ecri-
o i :.\ ail appelé la mort
. h. , 'u. 1 1 les excès de la
Cornu.' et en même
:i ..n.ili.ili.iii , le récit
lui à Bruxelles,
heZ lui Uli asile au parti
par Un
■ i ..s.
ou-, '■ i mu dans laquelle il
m
De lfl l'tig" du re-
uei] .,,
.i, tau i ■ ■ ireu emenl ,
tout ce que renfern n im
boires la homme puliti-
out île celui vu s'ob .un
; it do tout, iluii . la pure région
ACTI
* ACTEUR s. m. — Dr. rom. Accusateur
public.
— Encycl. Voir, p>.>ur de nouveaux détails,
les articles o>ml.dien et tragédien, aux to-
mes IV ec XIV.
ACTÉCS ou ACTJîCS, fondateur et premier
roi d'Athènes (Pausanias). Il donna sa tille
Agraule en mariage k l'Egyptien Cécrops,
qui lui succéda, il Epoux, de Glaucé, tille de
Cenchrée, et frère de Telamon, suivant quel-
ques auteurs, il Surnom de Jupiter, il Un des
dieux Telchines.
ACTIACUS, ACT1US ou ACTIOS , surnom
1 d'Apollon, qui avait un temple superbe sur
! le promontoire d'Actium. Une statue colos-
1 sale de ce dieu servait de point de recon-
1 naissance aux marins, il Surnom de Pan, dans
' Théocrite.
ACTINOMANCIE s. f. (a-kti-no-man-sî —
1 du gr. aktin, rayon ; maJiteia, divination).
Divination qu'on pratiquait par l'observation
des étoiles.
ACTINOMÈTRE s. m. (a-kti-no-me-tre —
1 du gr. aktin, rayon ; metron, mesure). Physiq.
Instrument servant k mesurer l'intensité des
- solaires. V. radiomethe, dans ce Su/>-
ptément.
ACTINOMÉTRIE s. f. (a-kti-no-mé-trî —
du gr. a/ctin, ravon ; metron, mesure) Physiq.
Mesuie de l'intensité des rayons solaires.
V. RADIOMETRIE.
ACTINOMÉTRIQUE adj. (a-kti-no-mé-
tn-ke). Physiq. Qui a rapport à l'actino-
mètrie : Observations àctinométriques. Ap-
pareil ACTINOMETRIQUE.
* ACTION s. t. — Encycl. Droit. Les ac-
tions, au sens juridique, ont été traitées
avec de plus grands développements au mot
droit, tome VI, page 1227, et plus loin,
page 1239.
* ACTIONNER v. a. — Mettre en mouve-
ment, eu parlant d'une machine par rapport
à son moteur : Un canal gui actionne des
scieries mécaniques.
ACTIS ou ACTINDS, fils du Soleil, qui passa
de Rhodes eu Egypte, où il rit bâtir la ville
d Heliopolis eu l'huimeur de son père. Dio-
dore de Sicile dit qu'il enseigna 1 astrologie
aux Egyptiens.
* ACTIVITÉ s. f. — Encycl. Philos. Nous ne
voulons point considérer ici l'activité à ce
point de vue général qui fait qu'on la trouve
dans tous les êtres, sans distinction, depuis
le grain de poussière jusqu'à l'homme, sous
le nom spécial de force dans la matière brute,
sous le nom de vie dans les êtres organisés;
nous ne parlerons que de l'activité propre à
l'âme et qu'on appelle ordinairement activité
intellectuelle ou morale. Mais comme ce que
nous avons à dire s'écarte un peu des doc-
trines généralement admises , nous allons
d'abord citer un passage où ces doctrines
nous paraissent avoir été bien exposées.
« C est dans ses opérations sur les idées
qu'il faut surtout observer l'activité àe l'âme.
Mais pour analyser avec exactitude cette
activité, commençons par déterminer la na-
ture et l'état du sujet sur lequel elle s'exerce.
Qu'est-ce qu'une idée? Qu'est-ce qu'avoir
une idée? N'est-ce pas savoir qu'un objet est
tel ou tel, l'apercevoir sous quelque point de
vue, juger qu'il a certaines qualités? L'idée
n'est donc qu'un jugement. J'entends l'idée
complète et totale, telle qu'elle nous est
donnée primitivement par la nature ; car
celle que nous devons à l'art d'abstraire et
de parler, et qui n'embrasse pas en même
temps l'objet et ses qualités, le sujet et l'at-
tribut, mais se rapporte seulement à l'un ou
à l'autre, n'est pas un jugement, parce qu'elle
n'est pas totale : partielle, elle n'est qu'un
élément, qu'une fraction de jugement. .Mais
l'idée naturelle, qui est toujours concrète,
est un vrai jugement.
» Lorsque l'esprit porle pour la première
fois sur ses idées un regard attentif, il les
trouve obscures. Elles sont obscures parce
qu'elles sont légères et fugitives, et que,
dans leur continuelle instabilité , elles ne
cessent d'apparaître et de disparaître sans
faire sur la vue aucune impression précise
et durable; elles le sont parce que, au mi-
lieu du mouvement rapide et irrégulier qui
les emporte, elles se mêlent entre elles et
forment mille groupes mobiles, variables,
souvent bizarres et toujours confus ; elles le
sont encore parce qu'une exacte analyse n'a
pas parcouru et séparé avec ordre leurs
points de vue partiels, et répandu successi-
vement la lumière sur toutes les faces qu'elles
présentent; elles le sont, entin, parce que
chacune d'elles eu particulier n offre aux
yeux qu'un ensemble vague, un tout mal
composé.
« Impatient des ténèbres répandues devant
ses yeux, l'esprit, qui a besoin do
.s'agite et chercha a s'éclairer. Sou activité
se dirige sur les idées obscures, et, par une
combinaison heureusement variée do mou-
vements di\ ei , ii pai ïiem pi duire à
la lumière, il s'attai ne d abord i sai ûr, d'une
Ive et ferme, celle qui parmi toutes
itres doit devenir L'objet spécial de sa
réflexion, i. la retire de I espèce de tour-
biilon o e, la retient sou - ses re-
1 pré tente pendant mu cer-
imps. Quand ii a déployé cette pui isance
d Hpplicution, il fuit un nouvel effort pour
ACTI
dégager l'idée du milieu de cette foule d'ob-
jets avec lesquels il la voit toujours prête à
se confondre, lui donne une place a part et
la détermiue par d'exactes distinctions. Ce-
pendant il n'aperçoit pas encore les éléments
qui s'y trouvent compris; pour les recon-
naître, il les analyse et les dispose dans un
ordre successif. Mais en terminant cette dé-
composition l'esprit seni que, parti de Tunité,
il n'est parvenu dans sa marche qu'à une
pluralité désunie ; et cependant c'est à l'unité
qu'il a besoin de revenir pour la retrouver,
non pas telle qu'elle était au point de départ,
mais telle que doit la faire le travail de la
pensée. Il quitte alors la forme de l'analyse
pour prendre celle de la synthèse; il com-
pose ou plutôt il recompose l'idée qu'il a dé-
composée; il recueille les idées partielles
qu'il en a successivement abstraites, les
réunit dans un point de vue commun et re-
produit l'unité un instant détruite. Cette
unité reproduite est un jugement clair dans
son ensemble et dans ses parties.
n C'est ainsi que l'activité intellectuelle
opère, par des actes d'application, de dis-
tinction, d'analyse et de synthèse, l'admirable
phénomène de l'éclaircissement. Tant que
les idées n'ont pas été eclaircies, l'esprit ne
peut saisir ni leurs ressemblances ni leurs
différences; mais dès qu'il les a fait passer
de l'obscurité à la lumière, il lui est facile
de remarquer les rapports qui les unissent,
parce qu'il peut les comparer l'une à l'autre.
La comparaison est l'attention dirigée à la
fois sur deux termes, se partageant entre
eux, se doublant en quelque sorte pour les
rapprocher et rendre sensibles, dans le rap-
prochement, les points par lesquels ils se
conviennent ou se repoussent. C'est une nou-
velle forme que prend l'activité pour disposer
en ordre les jugements éclaireis, et rem-
placer par un arrangement régulier l'asso-
ciation informe qu'ils composaient dans leur
confusion première.
» Après avoir comparé les idées, l'esprit
généralise celles qui, par leur nature, sont
susceptibles de cette opération. Généraliser,
c'est représenter par une idée abstraite une
collection d'idées particulières eclaircies,
comparées et trouvées semblables; c'est faire
de cette idée un type qui réunisse en lui les
caractères communs k chacune d'elles. Pour
généraliser, l'esprit prend, dans la collection
des idées particulières auxquelles il destine
une généralité, celle qui peut le mieux servir
à les représenter, la dégage de tous les traits
qui lui sont propres, la réduit à ceux qui se
retrouvent dans toutes les autres et la rend
ainsi leur image fidèle en tout ce qu'elles ont
de semblable. Quand, par ce travail plu-
sieurs fois répété, l'esprit s'est mis en pos-
session de plusieurs idées générales, il peut,
à leur tour, les comparer entre elles et, s'il
les juge semblables, s'élever à une géné-
ralité supérieure qui les représente de la
même manière que chacune d'elles représente
une collection d'idées particulières; et rien
ne l'empêche, en continuant la même marche,
d'arriver enfin à une généralité suprême qui
soit la grande unité, le premier principe de
telle ou telle science.
« Quand l'intelligence est pourvue de prin-
cipes qu'elle doit à la généralisation, comme
il vient d'être dit, le raisonnement est pos-
sible et l'activité intellectuelle reparaît sous
une nouvelle forme pour le réaliser. Elle le
realise en montrant qu'une proposition par-
ticulière contenue dans un principe est vraie
de la vérité de ce principe, ou que d'un
principe posé se déduit une conclusion dont
la certitude est la même que celle du juge-
ment qui la renferme. »
Tel est le tableau qu'on se plaît à tracer
de l'activité de l'âme, et quand ou l'a mon-
trée faisant de si belles choses, il semble
qu'on n'a plus même besoin de démontrer
qu'elle existe comme une substance distincte,
n'ayant rien de commun avec le corps; car
quel est celui qui oserait attribuer à une vile
matière la puissance d'analyMer et de recom-
poser, d'éclaircir les idées, de les comparer et
de les généraliser, pour les faire servir en-
suite à des raisonnements propres à décou-
vrir les vérités inconnues?
Mais est-il bien vrai que toutes ces opé-
rations merveilleuses soient faites par une
âme qui, d'après le tableau qu'on a fait de ses
merveilleuses facultés, devrait être distincte,
nou-seulement du corps , mais encore des
idées elles-mêmes, sur lesquelles elle exerce
son empire? Si l'âme est distincte des idées,
celles-ci sont en dehors d'elle , et elle n'en a
pas qui soient proprement à elle. Si ell« u'a
pas d'idée6 a elle, il est bien difficile de com-
prendre qu'elle puisse s'appliquer aeclaireir,
a comparer, à généraliser des idées dont elle
ne peut connaître la valeur ni l'utilité, puisque
connaître cette valeur, cette utilité, ce serait
déjà posséder des idées. Lorsque l'esprit porte
pour la première fois sur sesnJees un regard
attentif, il les trouve obscures, dit-on; mais
comment peut-il les trouver obscures, puisque
l'obscurité même est une idée qu'il n'a pas
encore eu le temps de démêler au mifi iu
de toutes les autres? On dit ensuite qu'im-
patient des ténèbres répandues devant ses
L'e prit, qui tl besoin de clarté, s'agite
et cherche a sVrlait'cr : comment cela est-il
possible quand il ne peut pas même savoil c i
que c'est que d'être cclaue V n'ayant encore
connu que les ténèbres, il no peut avoir au-
cune idée ni par conséquent aucun désir de
ACUN
la clarté. On représente ensuite l'esprit comme
cherchant à saisir les ressemblances ou les
différences qui existent entre les idées, puis
les généralisant afin que cette généralisation
puisse lui servir à faire des raisonnements :
qu'un esprit qui a déjà comparé, généralisé
et raisonné le fasse encore, cela pourrait, à
la rigueur, se comprendre; mais la première
fois qu'il a compare, généralise ou raisonné,
fiourquoi le faisait-il? N'ayant encore jamais
ait rien de tout cela, il n'en pouvait con-
naître l'utilité, et rien ne pouvait le porter
à le faire.
C'est pourtant un fait incontestable qu'il
s'opère dans l'homme de-^ analyses et des
synthèses, des comparaisons, des générali-
sations, des raisonnements. Mus il s'agit de
savoir si tout cela doit être attribué à un
esprit distinct des idées et ayant autorité sur
elles, ou si ce n'est pas là plutôt le travail
des idées elles-mêmes : elles se décomposent
et se recomposent; elles s eciaireissetit, c'est-
à-dire qu'elles deviennent claires après avoir
été obscures ; elles se rapprochent et mettent
en évidence ce qu'elles ont de semblable ou
de différent; elles deviennent générales, de
particulières qu'elles étaient; elles forment
entre elles des combinaisons auxquelles on a
donné le nom de raisonnements; tout cela,
c'est l'activité des idées elles-mêmes, et c'est
seulement par métonymie ou en prenant le
tout pour la partie, et considérant l'esprit
comme l'ensemble des idées, qu'on peut appe-
ler cela activité de l'esprit ou de lame. Mais
que devient alors l'unité de lame? Elle n'est
point détruite, elle n'est que mieux comprise.
Toutes les idées sont unies entre elles et dé-
pendent beaucoup les unes des autres, ce
qui produit déjà une sorte d'unité; mais
1 unité résulte surtout de ce que l'ensemble
des idées que possède chaque être pensaut
constitue une personne morale dont le ca-
ractère est détermine précisément par le
nombre et par la nature de toutes les idées
qui sont en elle.
Il resterait maintenant à déterminer la na-
ture intime et propre des idées elles-mêmes,
et il est aisé de comprendre que pour les spi-
ritualistes elles seront nécessairement imma-
térielles, tandis qu'elles seront matérielles
pour les matérialistes. Mais ce n'est point ici
le lieu d'examiner à fond cette question dif-
ficile.
ACTORIDES, nom patronymique des des-
cendants d'Actor, et particulièrement de
Patrocle.
ACTORION, un des Argonautes, fils d'Irus.
ACTORIS, dans l'Odyssée, maîtresse d'U-
lysse.
ACTUATION s. f. (a-ktu-a-si-on— du lat.
acttis, acte). Philos. Réduction à l'acte :
X'actuation de la volonté.
ACTYLE, fils de Zétès, un des Argonautes,
et de Philomèle. Il fut tué par sa mère, qui
le soupçonnait de se prêter aux intrigues de
son père avec une hamadryade.
AÇUMAN s. m. (a-su-mann). Vingt-cin-
quième jour du mois dans le calendrier per-
san, il Ange qui préside à ce jour.
ACCNA (don Pedro Bravo d'), général
espagnol, mort en 1606. Il se signala par sa
bravoure, notamment à la bataille de Lé-
pante (1572), devint capitaine général de la
province de Cartbagène en 1593 et eut, à
diverses reprises, à combattre les Anglais,
qu'il repoussa. Nommé, eu 1601, gouverneur
des îles Philippines, il résolut, après avoir
pris possession de son gouvernement, d'en-
lever les îles Moluques aux Hollandais, qui
3'. avaient fondé uu établissement. Dans ce
but, il prépara une expédition qui fut prête
au commencement de 1606. Avant de quitter
Manille, il eut à comprimer une insurrection
des Chinois qui se trouvaient dans cette ville.
Cela fait, il fit voile pour les Moluques et
arriva au mois d'avril devant Ternate, ca-
pitale de ces îles. Après s'être emparé de
cette ville, il fit la guerre aux chefs indi-
gènes, qu'il soumit et qu'il força à payer un
tribut à l'Espagne, et devint complètement
maître de l'archipel. Il était depuis un mois
de retour à Manille, lorsqu'il mourut subi-
tement, empoisonné, dit-on.
ACCNHA (Cristoval d), missionnaire es-
pagnol, ne à Burgos en 1597, mort à Lima
en 16-17. Entre à quinze ans dans l'ordre des
jésuites, il fit partie d'une des mis&ioiis en-
voyées par cet ordre en Amérique, et t'van-
geiisa les populations du Chili et du Pérou.
11 était recteur de Cuença lorsque le collège
des jésuites de Quito fut invité par le vice-
roi du Pérou, D. Pedro de Toleilo y Leiva,
a envoyer des missionnaires explorer les
vastes contrées baignées par le fieuve des
Amazones. Texeira venait de remonter ce
fleuve en grande partie, mais sa reconnais-
sance avait été plutôt militaire que scienti-
fique, et il s'agissait do compléter ses obser-
vations. Cristoval d'Acunha fut choisi pour
cette exploration avec le Père Andres de
Artieda, professeur à l'université de San-
tiregorio. Tous deux s'embarquèrent, avec
TeNeira, chargé de leur servir de guide, le
16 février 163a; ils avaient sous leurs ordres
une nombreuse do tli Ile, et, durant un an envi-
ron, le Père d'Acunlia put amasser une foule
de renseignements hydrographiques et ethno-
logiques sur l'immense fleuve des Amazones,
les contrées qu'il baigne et les populations
ADAL
qui les habitent. L'expédition arriva au Para
à la tin de décembre de la même année. Les
missionnaires y mirent en ordre leurs docu-
ments et commencèrent la rédaction du
grand ouvrage qu'ils se proposaient d'en
tirer, en attendant qu'un bâtiment les trans-
portât en Europe, car ils voulaient rendre
compte, a Madrid, du succès de leur explo-
ration. Lorsqu'ils arrivèrent en Espagne, au
milieu de l'année 1640, l'Espagne était en lutte
avec le Portugal, qui secouait sa domination.
Le conseil général des Indes n'accorda qu'un
médiocre intérêt k leur relation, et, après
plus u'un an de démarches infructueuses, le
Père Artieda se rembarqua pour Quito. Cris-
toval d'Acunha l'y suivit deux ans après,
sans avoir pu se taire entendre, et mourut
peu de temps après son arrivée à Lima. Sa
relation, JVuevo descubrimiento del gran rio
de las Amazonas, et cual fue y se hizo por
ûrden de Su Majestad, al aiio de 1639, por la
proviîicia de Quito en lus reynos del Peru
(.M .lirai, imprimerie du roi, 1641, iu-4°), est
an livre extrêmement lemarquable et qui est
devenu rare. Il a été traduit en anglais
(Londres, 1698, in-so), et en français par
l i ber ville, sous le titre de : Relation de ta
des Amazones (Paris, 1682, 4 vol.
in-12); le premier volume traite des explo-
rations antérieures à celle de Cristoval
d'Acunha. Le Père Manuel Rodriguez , dans
l'ouvrage intitulé El Maraiion y Amazonas
(Madrid, lOUi, in -fol.), a presque entièrement
Copié, sans en rien dire, la relation du savant
jésuite.
ACCS, fils de Vulcain et d'Aglaé ou Aglaia,
la plu.-, jeune des trois Grâces.
ACITO (Jean), OU Jean de l'Aiguille,
condottiere anglais, dont le vrai nom était
II.wvuwood. V. ce dernier nom au tome IX
du Grand Dictionnaire.
AÇVAMEDHA s. m. (a-sva-mé-da). My-
thol. indoue. Sacrifice réel ou emblématique
d'un cheval.
AÇVATARA, dans la mythologie indoue, un
des chefs des Nàgas.
AÇVATTHA s. m. (a-sva-ta). Figuier sa-
cré des Indous.
AÇVINA s. m. (a-svi-na). Mois de l'année
indoue correspondant à septembre-octobre.
AÇVINI, dans la mythologie indoue, femme
de iSourya et inère des Açvins.
ÀÇVINS ou ABH1DJAS, dans la mythologie
indoue, fils jumeaux du (lieu Sourya, méde-
cins célestes, qui ont pris les noms de Cas-
tor et Pollux dans la mythologie grecque.
ACYSIE s. f. (a-si-zî — du gr. a priv., et
de kusis, grossesse). Pathol. Stérilité, impuis-
sance de la femme.
ADA, reine de Carie, au ive siècle av. J.-C.
Elle était la sœur et la femme d'Hydriée, et
lorsque Alexandre s'approcha de son royaume,
elle alla à sa rencontre, lui donna les clefs
d'Alinde, sa capiiale, et lui proposa de l'a-
dopter pour son fils. Alexandre lui laissa son
trône et agrandit même ses Etats.
ADAD, roi d'Idumée, au temps des rois
d'Israël. Il descendait d'Esaii et avait suc-
cédé a Husam. Il défit les Madianites dans
la plaine appelée Champ de Moab et, eu
souvenir de sa victoire, bâtit la ville d'Avith,
mot qui veut dire monceau, et qui était une
allusion au grand nombre de cadavres en-
tasses en cet endroit. — Divers autres per-
sonnages portent le nom d'Adad dans la
Bible, entre autres un Adad, roi d'Idumée au
temps de David. Il dut fuir devant Joab, qui
extermina presque tous ses sujets, et il se
retira en Egypte, où le roi régnant lui as-
signa des terres et lui donna pour femme
une des sœurs de la reine.
ADAGOUS, le même que Agdistis, au Grand
Dictionnaire. Suivant Pausanias, ce monstre
naquit de Jupiter et de la Terre, que ce dieu
féconda en rêvant.
AI) AIR (James-Makittrik), médecin écos-
B&is, né en 1728, mort k Harrowgate (comté
d York) en 1802. Il exerça longtemps la mé-
decine à Bain, y eut de longues et retentis-
santes querelles avec un de ses confrères,
Philippe Thickness, puis obtint le titre de
médecin des troupes coloniales d Autigoa et
revint mourir en Angleterre. Ses principaux
ouvrages sont : Médical cautions for the con-
sidération oflnvatids, those especially who
resort to Buth (Bath, 1780, in-S<>) ; Ûjians-
werabte arguments against the abolition of
the slave-trade (1789. in-8"); Essai sur tes
maladies à la mode (1789, in-8°) ; Anecdotes
of a physicien metapnorically defunct (1790,
in-8°j, oua le ps udonyme de Bei
sequil; A phiîosophieal and médical sketch
of the natural history of the human body
and mind (Bath, 1787, ui-8<>).
ADAL, dans la mythologie Scandinave, qua-
trième fils du dieu larl.
ADALBÉKOÎS, archevêque de Reims, né
vers 910, mort en 988. Fils de Geoffroi, comte
d'Ardenue, il fut ministre de Louis V, de Lo-
thaire et de Hugues Capet; il présida plu-
sieurs conciles et fit richement doter l'Eg ti b
et le chapitre de Reims. Plusieurs de ses
lettres ont été recueillies dans la Gallia
chnstiana de Sainte-Marthe, et deux de ses
lu Chronique de Moi! ac.
ADALBERT 1er, marquis de Lucques et
duc de Toscane, ne vers 820, mort entre 884
ADAL
et 890. Son père, Boniface IL avait été dé-
pouillé de sa souveraineté par Lothaire l,r.
Adalbert parvint a :
Toscane eu $47 e( soutînt Carloman, i<
contre Charles le Chauve. 11 fut à cette oc-
casion excommunié par le pape Jean VIII.
ADALBERT II, duc de Toscane, fils du
précédent, ne vers 850, mort en 917. Il hérita
de la souverain' ■ ■■ et eut de
longues luttes avec Louis le Débonnaire, le
duc de Spolète, Gutdo, et Arnolphe. roi d'Al-
lemagne. On le regarde comme la tige de la
maison d'Esté.
ADALBLItT, marquis d'Ivrée, né vers 8G0,
mort eu 925. Son marquisat, qui comprenait
la plus grande partie du Piémont actuel,
était fort important au point de vue mili-
taire, pui |U il était la clef de l'Italie. Allié
d'abord avec Bérenger le, roi d'Italie, qui
lui donna sa fille Gisèle en mariage, Adal-
bert essaya ensuite de le détrôner et appela
deux fois les Français en Italie, en 899 et
en 921. Ses tentatives échouèrent et il ren-
tra en faveur auprès de Bérenger 1er. Ce-
lui-ci étant mort sans enfant mâle, le titre
de roi d'Italie échut au fils d 'Adalbert et de
Gisèle, qui fut couronné sous le nom de Bé-
renger IL
ADALBERT, roi d'Italie, né vers 930, mort
vers 96S. Il fut, en 950, associé au trône par
son père, Bérenger II, puis envoyé contre
l'empereur Othon I"} qUi envahissait l'Italie.
Ses troupes l'abandonnèrent, et il fut obligé
de se réfugier à Constantinople auprès de
l'empereur Phocas. La fin de sa vie est peu
connue.
ADALBERT ou ADELBERT, archevêque de
Brème et, de Hambourg, né vers 1010, mort
en 1072.11 appartenait a la maison palatine
de Saxe et fut fait archevêque en 1043 par
l'empereur Henri III. Celui-ci l'emmena k
Rome en 1046 et fit tout son possible pour en
faire un pape. Léon IX le prit pour son pro-
pre avocat au conseil de Mayence et l'envoya
en qualité de légat dans les royaumes du
Nord (1050); une sorte de suprématie lui
était attribuée sur les diocèses de Suéde, de
Danemark et de Norvège. Il en profita pour
essayer d'étendre sa domination religieuse
sur le nord de l'Allemagne et intrigua pour
se faire donner le titre de patriarche. Il ne
visait k rien moins qu'à constituer une sorte
de papauté indépendante de celle de Rome.
N'ayant pas réussi dans ses projets, il revint
sur le continent et se fit conférer, conjoin-
tement avec Hannon, archevêque de Cologne,
la tutelle de l'empereur Henri IV. Durant
cette minorité, il s'arrogea le pouvoir le plus
absolu et, afin d'en profiter plus longtemps,
il éloignait le jeune empereur des affaires et
le plongeait dans la débauche. Son arrogance
dérida les princes allemands à se soulever
(1066), et ils parvinrent à le faire éloigner
momentanément de la cour; ils ravagèrent
ses domaines et mirent tout en œuvre pour
le ruiner en même temps dans ses richesses
et dans son influence. Mais Henri IV regret-
tait un conseiller si commode, si tolérant, et
des 1069 Adalbert fut rappelé. Il allait inau-
gurer une autre période de pouvoir absolu,
lorsque la mort le surprit à Goslar. Quelques
historiens ont voulu voir en lui un des plus
grands ministres qu'aient eus les empereurs
d'Allemagne.
ADALBERT (Henri-Guillaume), prince de
Prusse, ne à Berlin en 1811, mort en 1873.
Il était fils du prince Frédéric-Guillaume-
Charles, mort en 1851, et cousin germain de
Guillaume 1er, empereur d'Allemagne. Tout
jeune, il reçut le grade d'officier d'artillerie.
Le prince Adalbert fut élevé avec soin. A
l'âge de quinze ans, il visita la Hollande et
prit alors le goût des voyages. En 1832, il
alla parcourir la Grande-Bretagne, puis il
se rendit à Saint-Pétersbourg et k Moscou
(1834) et rit en 1837 un voyage dans la par-
tie méridionale de la Russie, en Turquie, en
Grèce, dans l'Archipel. Dans une visite qu'il
rit au roi de Saidaigne eu 1842, Charles-Al-
bert mit à sa disposition une frégate avec
laquelle il se rendit successivement à Gi-
braltar, k Tanger, à Madère et au Brésil.
Lers des événements de 1848, il reçut le
grade d'amiral et fut désigné pour organiser
la marine nationale allemande. L'idée de
créer un empire d'Allemagne ayant avorté,
le prinee Adalbert conserva son grade et fut
mis k la tète de la petite marine prussienne.
En 1851, il fit un voyage en Suède. Cette
D année, il épousa inorgauatiqucment la
danseuse Thérèse Elssler, qui prit alors le
ii'iin '!-■ M11"- de Barnïra et dont il avait eu,
en 184L, un fils, mort on 1860. Pendant un
qu'il fit dans la Méditerranée en 1856,
ace Adalbert fut attaqué par les pirates
• lu Riff, k qui il livra un sanglant combat
in( lequel il fut blessé, puis il revint en
en passant par l'Angleterre. En 1858,
il alla visiter le port de Brest, et, trois uns
plus tard, il alla inspecter des navires de
prussiens k Hambourg et dans d'au-
tres ports. Depuis cette époque, il s'occupa
beaucoup de la marine prussienne; mais il
n'a pas jouéderôleimportanl uerres
que la Prusse a eues avec le Danemark et avec
la France. On lui doit deux ouvrages : Rela-
tion de vu»! voyage en is-12-1843 (Berlin, 1847)
et Mémoire sur ta formation d'une flotte al-
lemande (Potsdam, 1848).
ADALOALD, roi des Lombards, né eu 603,
ADAM
mort en 629. Il fut assoie an trône, dès son
bas âge, par t la mort
la tutelle de
samère/fhéodelinde. Geii- - i mourut e
Bile était c ttholique et elle avait
on influence les moines, tes couvents et
les églises catholiques, au grand méconten-
tement des principaux chefs lombards, qui
professa h.- a t L'arïanisme. A sa mort, ils su
révoltèrent contre Adaloald, qui voulut sui-
vre la même rè^le, avec moins de mé
menis encore. Le supplice de uouze d
eux acheva d'ex ispérer les autres et ils dé-
posèrent solennellement leur souvera :
était, du reste, dans un état de démence
avère. Le patnee Isaac, exarque de Ravenne,
prit les armes pour lui rend] le [ voir qui
avait ete confère k Arivald, beau* frère d'A-
daloald et arien. La mon de celui-ci, surve-
nue fort k propos, mit lin a la guerre, et
Arivald resta roi des Lombards.
* A DAM, premier homme. — Traditions rab-
biniques. A la première heuredu jour où Adam
fut crée, Dieu réunit de la po issière et com-
mença à le former; à l'heure suivante, Adam
se tenait debout; a la quatrième heure, Adam
donna leur nom aux animaux : a la septième,
il épousa Eve, pécha kla dixième, fut mis en
jugement a l'heure suivante et, à la douzième,
commença à sentir les conséquences de sa
faute, c'est-à-dire la douleur, la peine résul-
tant de L'obligation du travail, etc. Adam avait
d'abord ete crée d'une grandeur prodigieuse ;
sa tète touchait au firmament. Les anges mur-
murèrent, disant qu'il v avait deux --très su-
prêmes, l'un au ciel, l'autre sur la terre, et
Dieu, qui vit la faute qu'il avait faite en le
créant si grand, réduisit la taille d'Adam k
celle qu'ont les hommes aujourd'hui.
Plusieurs auteurs racontant qu'Adam et
Eve avaient été créés ensemble, colles par
les épaules, ayant quatre pieds, quatre bras
et deux têtes, et que Dieu leur envoya un
sommeil profond, pendant lequel il les sépara
et en fit deux personnes ; suivant d'autres, un
coup de hache opéra la séparation ; d'autres,
enfin, veulent qu ils aient été unis seulement
par les côtés, en sorte que Dieu tira Eve du
côté d'Adam. C'est tout cela qui a fait dire
qu'Adam était hermaphrodite. Le corps d'A-
dam était subtil, et sa nature participait de
celle des anges. Il avait été créé parfait,
ayant la science infuse, car personne ne
pouvait lui donner de leçons; il avait la vue
des objets incorporels, celle de Dieu et con-
naissait son nom, Jehovah.
— Traditions mahométanes. Dieu, voulant
créer l'homme, envoya Gabriel chercher une
poignée de chacun des sept lits dont la terre
est composée. Sur les représentations de cette
dernière, que Dieu pourrait un jour avoir à
se repentir d'avoir donné l'être k une créa-
ture qui se révolterait contre son auteur, ce
qui lui attirerait à elle-même une foule de
calamités, et qu'il ferait plus sagement de
s'abstenir de créer l'homme, Gabriel présenta
cette supplique au Seigneur qui ne l'ecouta
pas et envoya deux autres anges k sa place ;
mais ceux-ci, cédant également aux plaintes
de la terre, s'en .revinrent les mains vides.
C'est alors que Dieu envoya le terrible Az-
raël, qui, sans écouter les lamentations de
la terre, prit les sept poignées demandées et
les porta k l'Eternel. Celui-ci, pour récom-
penser Azrael, lui donna la fonction de sé-
parer les âmes des corps des humains; d'où
son nom d'ange de la mort.
Les anges ayant pétri la terre, Dieu forma
lui-même le moule d'Adam, le laissa sécher,
puis l'anima et le couvrit de vêtements somp-
tueux. Il commanda ensuite aux anges de se
prosterner devant lui, ce qu'ils firent, à l'ex-
ception d'Eblis (Lucifer), qui, pour ce refus,
fut chasse du paradis terrestre, où Adam fut
mis k sa place, avec défense de manger d un
certain fruit. Eblis, avec l'aide du paon et du
serpent, parvint k pousser Adam et Eve, que
Dieu avait donnée k celui-ci pour femme, à dé-
sobéir aux ordres du Seigneur. A peine eurent-
ils mangé du fruit défendu , que leurs habits
tombèrent, et, se voyant tout nus, ils couru-
rent se cacher derrière un figuier. Mai I
les découvrit, les condamna au travail et a
la mort et les précipita du paradis, ainsi qu'E-
blis, le paon et le serpent. Au. un tomba sur
une montagne de l'Ile do Serendib (Ceylan),
où se voit encore un mont appelé le pic d'A-
dam ; Eve tomba eu Arabie, près de 1 endroit
ou fut bâtie plus tard la ville de La Mecque ;
Eblis également en Arabie, le paon dans i In-
doustan, le serpent en Perse.
Adam, en proie à et k la misère,
implora La clémence du Seigneur. Alors il vit
descendre du ciel une sorte de taie i..
que, par les ordres de Gabriel, il plaça
le lieu où, plus tard, Àbrafa Le tem-
ple de La Mecque. L'ange lui enseigna les
cérémonies qu'il devait accomplir pour effa-
cer son péché, puis il le transporta sur la
montagne d'Araïah, où il fut réuni a Eve,
dont il était sépare depuis deux cents ans.
— Tradition parse. Longtemps avant lu
création du monde, Dieu créa Adam dans lo
quatrième ciel. 11 le plaça dans le paradis,
lui permit do manger de tous les fruits qui s'y
trouvaient, ajoutant que son estomac digé-
rerait les fruits de a: lue, avec une I ■
telle, que les pai I moins pures set
éliminées pal eau ; mais qu'il
n'en serait pa il mangeait du fro-
ment; il devrait donc s'en abstenir; autre-
A1)AM
39
ment, il se formerait dans ses intestins un
résidu qui ne po
manière ; (pie cependant ce :, aé-
: I
: ■■ ■ .
qu'on l'en eha serait. Adam pi
abstenir ; mais Eve , pous
.
•. , sentant I
i virei . ..i | m . Mais
accourut et, les chassa du i
peur qu'ils no le souillassent.
— Tradition madècasse. Adam, formé par
le boue terres)
radis, qui était rempli de fruits succulents et
de liqueurs dèli ieu 1s il lui était
interdit de toucher; défen [| assez
■ puisqu'il n'él i |a lé-
gende, à aucune des ne la vie.
Cependant le diable vint le tenter, lui repré-
sentant qu'il avait tort de se priver des jouis-
sances que lui procureraient toutes ces mer-
veilles dont il était entoure; Adam l'ut sourd
à toutes ces sugge avintà
la charge ; il dit a Adam que Dieu l'envoyait
pour lui annoncer que la probil il i n était le-
vée, qu'il pouvait sans contrainte user de
tout ce qui lui me par
ses appétits, crut trop légèrement Le
et se mit k manger et a boire de tout ce
trouva a su convenance. Mais bientôt il
éprouva le be ; et souilla le
sol divin. Dieu, averti par le diable, chassa
Adam du paradis. Peu de tem]
chute, Adam sentit une enfl o jambe,
et au bout de six mois d en sortit une jeune
fille. Sur l'ordre de Dieu , i! i êlai a , en fit sa
femme lorsqu'elle fut en ■ ■ nomma
Rahonna. Il eut d'elle Caïu et Abel.
Adam, statue en marbre, par Perraud
(Exposition universelle d
teur a représente le premier h >n
sur un rucher, sa charrue entre
et méditant ces paroles sinisti Pu man-
geras ton pain a la sueur de ton front. » La
tête est furie et surmontée d'une puissante
et inculte chevelure; le visage exprime ra-
battement moral et une sorte de morne dés-
espoir; le corps est d'une vigueur athléti-
que et le torse puissamment modelé. i
frappe dans cette statue, c'est le caractère
mâle et héroïque, la force huma ;
et idéalisée , la vi
la recherche du style. Perraud a mis daus
cette œuvre austère une grande science
dexecutiun et une graude une
dele.
ADAM (Melchior), écrivain allemai
en Sdesie au milieu du xvi1* siècle, mort en
1622. Il tut recteur du col....- d'Heidelberg.
Parmi ses travaux littéraire.-., nuus cite
Xitœ germanorum philosophorum {HeaJel-
berg, 1615-1620, 4 vol. m-gw) et Décades dus
continentes uttas t/ieotogorum exlerorum prin-
cipum (Francfort, I618J.
ADAM (Albert), peintre allemand,
Nordlingeu eu 1*86, mort k Munich' eu 1862.
Il était rils d'un confiseur qui voulait lui
suivre sa profession. Albert Adam ayant
montré de vives dispositions pour les arts
du dessin, son père consentit a lui laisser
apprendre la peinture u'alj.ui a Nuremberg
(I8u3), puis k Munich (1807). En ist>9, il prit
part a la guerre contre les Autrichien
qui lui fournit l'occasion ter des
scènes militaires et des combats qui eurent
du succès. Le prince Eugène de Beauhar-
nais, ayant remarqué le talent du jeune ar-
tiste, 1 emmena en Italie et l'attacha a sa
1 ersonne. Adam fit avec lui la campagne de
Russie, puis revint en Ita.ie, ou il resta jus-
qu'en 1815. 11 se fixa al< où :I
trouva un protecteur dans le roi Maxnm-
lien Itr. Albert Adam a exécute un
grand nombre de tableaux, notamment uuo
Bataille de la Moskooai exécutée pour le roi
Louis de Bavière. Ou lui doit, en outre, un
grand nombre de dessins remarquables et
des albums estimes : \>>yage pittoresque mi~
litairet dont les sujets lui ont ete inspires
pour la plupart par Les mira de la cam-
pagne de Rus <r,ï de la campagne
de l'armée autrichienne eu 'Jtniw dans tes an-
nées 1848, 1849, album publie a Munich en
1850.
ADAM (Ambroise), h mime politique fran-
çais, né k Pan en 18 IQ. 1. a été pendant do
longues annéi lantun
certain temps, maire de Clichy-la-Garenne.
En 1871, M. Adam lut i. i ■■ can-
didat républicain, membre du conseil général
de Seine-el Marne , surs au can-
ton de Rozoy. La grande ératîon qu'il
s'était acquise rient lui valut
d'être i ■ , candidat au
t-Marne. l 'ans la circu-
laire qu'il adrei J.
La forme republi
est la forme de gou • peut
condun m trtels prin-
cipes de 17»*.'. ous les con-
naisses: t Liberté I » c'est-. I
jouissant, dam, toute leur plénitude, de leurs
droits do citoyen; la liberté des cultes, la
tolérance religieuse, la pei ..edes
persécutions odieuses qui i tnt, lo
commerce et L'industrie délivrés ue toute en-
tmv . i Kgalité! » c'est-à-dire plus do <;.
plus de droits seigneuriaux , une répartition
égale de l'impôt, les fonctions publiques ac-
40
ADAM
cessibles au citoyen le plus obscur et, dès
lors, une instruction populaire gratuite et
obligatoire. ■ Fraternité 1 • c'est-à-dire plus
d'égoïsme, les Français conviés à s'aimer et k
se secourir les uns les autres, la justice so-
ciale. Si vos suffrages m'appellentà l'honneur
de vous représenter au Sénat, soyez certains
que les grands principes que je viens de rap-
peler me seront toujours présents. » M. Adam
fut élu sénateur par 321 voix le 30 janvier
1876. Il est allé siéger à l'extrême gauche,
et il a constamment voté avec les républi-
cains.
ADAM (Jean-Victor), peintre et lithographe,
né à Paris en 1801 , mort en IS66. Son père,
le graveur Jean Adam, lui donna succes-
sivement pour maîtres Sleynier et Regnault
et lui fit suivre l'Ecole des beaux-arts de
l8Mà 1818. Pour ses débuts, V.Adam envoya
Hermione secourant Tancrède au Salon de
1819. Bien qu'il fût encore un peintre inexpé-
rimenté, il obtint de la liste civile plusieurs
commandes, puis fut chargé par Louis-Phi-
lipped'exécuterptusieurs tableaux de bataille
pour le musée de Versailles. Doué dune
grande facilité, V. Adam n'apportait pas
assez de soin et d'étude dans l'exécution de
ses peintures, qui manquent de style et sen-
tent trop l'improvisation. Parmi ses tableaux,
qui lui valurent des médailles en 1824 et 1836,
nous citerons : Henri IV après la bataille
de Coutrcs, Trait de bonté du duc de Berry,
la Vivandière, le Postillon, li Route de Poissy,
le Jie'.our de la chasse, la Foire aux chevaux
à Caen , les Chartreux en prière, le Marché
au poisson à Marseille , Trait de courage
d'Urbain Fardeau (1838), etc. Parmi les ta-
bleaux qu'il a exécutés pour le musée de
Versailles, nous mentionnerons : la Bataille
de Castiglione, la Bataille de Neuwied, la
Capitulation de Nordlwqen (1836); la Prise
de Menin, le Combat de Werdt (1S37) ; le
Combat de Varoux, Entrée de l'armée fran-
çaise à Mayence (1838), et, en collaboration
avec M. Alaux : la Bataille de Montebello,
-âge de la Cluse, la Capitulation de
Meiningen. V. Adam finit par abandonnera
peu près entièrement la peinture, pour com-
poser des dessins et s'occuper de lithographie.
Dans ce genre, qui lui acquit une assez
frande popularité, nous citerons : les dessins
u Sacre de Charles X (1827); les dessins
pour une édition de Buffon , dont quelques-
uns furent exposes au Salon de 1835; les
Promenades de Paris, les Environs de Paris,
des Eludes d'animaux, une Suite d'animaux
domestiques, un Album lithographique, de
nombreux dessins pour des ouvrages illus-
trés, une lithographie représentant la Vie-
toire du général polonais Dwernicki, exposée
au Salon de 1846, etc.
ADAM (Edmond) , homme politique fran-
çais, né au Bec-Helloin (Eure) en 1816. Son
père, riche cultivateur, le fit élever au col-
lège de Rouen, puis l'envoya à Paris, "ù il
étudia le droit et fut reçu licencié. A vingt-
quatre ans, M. Edmond Adam entra comme
rédacteur dans un journal libéral d'Angers,
qu'il quitta en 1846 pour passer au National.
11 entra alors en relation avec les sommités
du parti républicain. Après la révolution de
février 1848, Armand Marrast, avec qui il
était très-lié, étant devenu maire de Paris,
le lit nommer un de ses adjoints, puis secré-
l] ;t la préfecture de la Seine. Le
15 mai 1848, M. Adam montra une grande
énergie contre les émeutiers, qui voulaient
chasser la représentation nationale. L'As-
semblée constituante le nomma conseiller
d'Etat, mais il ne fut pas réélu par la Légis-
lative. Rentré alors dans la vie privée, il
> avec M. Pinard le Comptoir d'escomn te,
dont il devint secrétaire général en 1853, et
il remplil ces fonctions jusqu'en 1866. Bien
qu'il iut un républicain éprouvé, il se tint à
- 1. Je la politique active tant que dura
l'Empire. La révolution de septembre 1870 le
rappela de nouveau k la vie publique. Le
U octobre suivant, il remplaça comme pré-
i lice M. de Kératry, qui venait de
donner »a démission! A la smto du mouve-
insurrecdonnel du 31 du même mois,
M. Edmond Adam se démit de ses fonctions.
,.; la'Seine le 8 février 1871, il
alla siéger a l'Assemblée nationale dans le
è] ubli aine, avec lequel il
imment, sans ['rendre part aux dé*
. l. Be prononça contre les
■ dérogation des
mille des
ontre le pouvoir constituant de
l'A.. ien la pi opa i ion R\\ et, ] our
le retour de la Chambre a Paris, contre la
irdi • nationales ; appuya
M. Th era le 24 mai, vota contre le septen-
nat et contre toutes les mesures du ;
'*•• . » février 1875,
conti leur, et
6 1875.
I Ch tmbre , I
■ ■
adam 1 1 j, ii ère du | :
dent, né au B - 1 [ellofn (Kui e] an 1818, mort
a Pari i en mil. Il était o<
ie date au pai 'i i épub
d fut élu adj t au maire du I i
ment ! 7 no* sm n a 1870 i
. .
ue Paris après l'insurrection du is mars itm.
ADAM
Nommé, le 26 du même mois, membre de la
Commune de Paris, il donna sa démission
dès le 2 avril. Le 23 juillet 1871, M. Adam
fut élu membre du conseil municipal de Pa-
ris dans le quartier des Halles. Il en était un
des vice-présidents au moment de sa mort.
ADAM (Hercule-Charles-Achille), homme
politique français, né à Boulogne-sur-Mer
en 1829. Associé à une grande maison de
banque de sa ville natale, il devint juge au
tribunal de commerce, consul de Belgique k
Boulogne, membre du conseil général du
Pas-de-Calais. Accusé après la chute de
l'Empire de pencher vers le bonapartisme, il
publia, le 27 septembre 1S70, une lettre dans
laquelle il disait : « Loin de souhaiter le re-
tour d'un pareil régime, je donnerais k l'in-
stant ma démission de conseiller général si
le malheur voulait qu'une telle humiliation
fût infligée k notre malheureux pays. » Elu
députe du Pas-de-Calais à l'Assemblée natio-
nale le 8 février 1871, M. Adam alla siéger
au centre droit, parmi les adversaires décla-
rés de la Re publique. Il vota pour la paix, pour
les prières publiques, pour la validation de
l'élection des princes d'Orléans et l'abroga-
tion des lois d'exil, contre le retour de l'As-
semblée à Paris, etc., contribua au renver-
sement de M. Thiers (24 mai 1873) et appuya
toutes les mesures de réaction présentées
par le gouvernement de combat, qui voulait
étouffer toutes les libertés et la République et
rétablir la monarchie. Il approuva la fameuse
circulaire Pascal, vota contre la liberté des
enterrements civils, contre les propositions
Peiier et Maleville (juillet 1874) et ht partie
de ceux qui repoussèrent la constitution ré-
publicaine du 25 février 1875 et votèrent la
loi sur l'enseignement supérieur. Du reste,
M. Adam ne joua qu'un rôle insignifiant dans
l'Assemblée. Aux élections du 20 février 1876,
il posa sa candidature à la dèputation dans
la ire circonscription de Boulogne. • Je n'ai
pas voté la République, dit-il dans sa profes-
sion de foi, mais je suis et je resterai tou
jours fidèle observateur de la loi de mon pays.
Je ne suis l'homme d'aucun parti. » Malgré
cette affirmation, il ne fit pas moins appel,
quelques jours après, aux partisans de 1 Em-
pire, pour réclamer leur appui contre les ré-
publicains, ■' vos ennemis et les miens, ■ di-
sait-il. Il obtint environ 1,000 voix de majo-
rité sur son concurrent et fut élu. Il est allé
siéger à la Chambre daus le groupe des réac-
tionnaires, comme par le passé.
* ADAM DE LA HALE ou DE LA HALLE. —
Ce trouvère, qui était fils d'un bourgeois d'Ar-
ras, fut surnommé le Boçu ou le Bossu d'Ar-
rai. On l'envoya faire ses études dans l'ab-
baye de Vauxcelles, près de Cambray, et on
le destinait à l'état ecclésiastique. En 1263,
Adam était k Arras. et il eut l'occasion d'y
voir les trouvères et les jongleurs les plus
célèbres du temps. En 1282, il suivit Robert II,
comte d'Artois, k Naples, et ce fut là qu'il
composa Li jeu de Robin et de Marion, co-
médie pastorale. On a encore de lui : Li jeu
d'Adan ou du mariage, Li congiè d'Adan
d' Arras, C'est du roi de Sézile, poème pu-
blié dans les Chroniques nationales françaises,
et des Chansons, liondeaux, etc., dont il com-
posait lui-même la musique.
ADAMMUREMATHENSIS, chroniqueur an-
glais du xive siècle. Il était chanoine de l'é-
glise Suint-Paul de Londres, et il a écrit
une histoire intitulée : Chronicon sive res
gestas sui lempoi'is quibus ipse interfuit , res
romanas etga/licas anglicanis intertexens, ab
anno 1302 ad 1342.
ADAM DU PETIT-PONT, prélat d'origine
française, ainsi nommé parce qu'il avait tenu
une école k Paris, dans le voisinage du Pe-
tit-Pont. Il fut ensuite chanoine de Notre-
Dame vers 1 145, et, étant allé en Angleterre,
il devint évéque de Saint-Asaph. En 1179, il
assista au concile de Latran et refusa de cen-
surer quelques propositions' soutenues par
Pierre Lombard, dont il avait ete le disciple.
ADAM-SALOMON (Antony-Samuel), sculp-
teur français, né k La Ferté-sous-Jouarre
(Seine-et-Marne) en 1818. Il passa ses jeunes
is à Versailles, ou son père, qui était
Israélite , l'employa dans son commerce. Un
Italien, nomme Vercelli, qu'il connut dans
cetto ville, lui inspira le goût des arts, lui
donna des leçons, et, vers 1 âge de vingt ans,
M. Adam Salomon entra comme modeleur
I i manufacture de M. Jacob Petit. Ce
lui. vera cette époque qu'il exécuta son mé-
•ranger, La physionomie du célè-
bre chansonnier était rendue avec tant do
bonheur, -j'"" îulpteur devint aus-
itôl | i tire. Grâce a une pension que lui
tir s lépartement, M. Adam-Salomon put
a Puri ■ s'adonner entière nt a l'étude
Sous !'■ nom d'Aiium», il débuta
: -u d-' 1844, par un médaillon de Nie dai
Copernic, et il envoya ii celui do 18i<:
autres médaillons, dont l'un représentait Jac*
\ myot, Depui
on nom véritable, un grand nombre du
i1 ■■ h ■. ou \ «-ni
avec bonheur, a traduire le caractère intime
11 i' rti ulier du i léje. Parmi Les b
qu'il u exposé , n<
Bermann (lS5û); i/. Hector de Laborde, en
brooi ideenmarbi
VAmii i , .]/""■ Detp
rfi'n, .U. Lou\
Jutia (1859); Léon Faucher (1861); Alexis de
ADAM
Tocqucville et deux autres bustes également
en marbre (1863) ; Halévy (1865) ; Eté. Hiver,
bustes en marbre (1S68) ; Alexandre Bixiu de
Serres, de l'Académie française (1SG9); Or-
fila, M. de Saint-Paul, député (1870); Jules
Janin, Garmer-Payès (1872); M. Ferdinand
de Lesseps, M. de La Germonière (1873) ; Da-
niel Stem, François Ponsard, Augustin Co-
chin (1874), Tho'uvenel, le P. Royer de l'A-
cadémie des sciences, M. J. Pereire (1875);
la Princesse B... (1876). Outre ces œuvres, on
doit k M. Adam-Salomon le beau médaillon
de Charlotte Corday, qui a été reproduit k
l'infini et qui est la plus célèbre de ses œu-
vres; les bustes de Lamartine, de Rossini,
du docteur Amussat, k l'Académie de méde-
cine; de Léopuld Robert, au Louvre ; de Ma-
rie-Antoinette, acheté par Mme de Rothschild.
Citons encore de lui : l'Etude et le Génie de
la 7>iusique, au nouveau Louvre; le Tombeau
du duc de Pudoue, aux Invalides. Lors de la
mort de Lamartine, il a moulé en plâtre les
traits du célèbre poète. En 1870, M. Adam-
Salomon a été décore de la Légion d'honneur.
En dehors de la sculpture, il s'est beaucoup
occupé de photographie artistique, et il a
exécuté une galerie de notabilités contem-
poraines. En 1850, il a épousé MDe Georgïne-
C'ornélie Couteluer, son élève, qui s'est
adonnée également k la sculpture. Mme Adam-
Salomon a exposé au Salon de 1853 les por-
traits médaillons du Comte de Bubnow, du Ba-
ron de Schonen et de M^o Blanche de Païoa.
Depuis, elle a abandonné en partie la sculp-
ture pour les lettres. On lui doit un ouvrage
intitulé : De l'éducation , d'après Pan-Hoti-
Pan (1856, in-32), avec une préface de La-
martine.
ADAM DE WELASW1NA (Daniel), historien
bohème, né k Prague en 154$, mort en 1599.
Il fut professeur k l'université de Prague et
dirigea la typographie de son gendre, G. Me-
lantrich, surnomme Ab Aventino. On lui doit
un assez grand nombre d'ouvrages, tous re-
latifs k l'histoire politique ou littéraire de la
Bohême. Les principaux sont : Journal de
tout ce qui s'est passé de mémorable à Prague
(Prague, 1577, m-4°) ; Kronyka swieta (Pra-
gue, 1581); Herbarz aneb Bylinarz ; Nomen-
clator omnium rerum, propria nomina tribus
linguis latina, bojemica et germanica (Prague,
1586, in-4o).
ADAMA, dans la géographie de la Bible,
ville de la Palestine, de la tribu de Neph-
tali. Cette ville, qui est différente de celle du
même nom qui fut détruite par le feu du ciel
en même temps que Gomorrhe et Sodome, est
nommée Edema par la Vulgate, Armai th par
la version des Septante. Le livre de Josué ea
fait également mention.
ADAMAS,Troyen,filsd'Asius. Il fut tué par
Mérion au siège de Troie.
ADAMASTE, citoyen d'Ithaque, père d'A-
chèinenide.
ADAMASTOS {indomptable), surnom de
Mars, d'Hercule, de Pluton et de Minerve.
ADAMBERGER (Marie-Anne), actrice alle-
mande, née k Vienne en 1752, morte en 1804.
Elle se fit applaudir longtemps sur les théâ-
tres de Vienne, surtout dans les tôles d'ingé-
nue. — Sa fille Antonie épousa le poète
Kcerner.
ADAM1 (Adam), bénédictin, né vers 1590,
mort vers 1670. Devenu évêque d'Hiéropoliset
suffragaut d'Hildesheim, il fut chargé de re-
présenter les prélats de Wurtemberg dans le
congres de Westphalie. Il a donné des détails
curieux sur ce congrès dans un ouvrage in-
titule : Arcana pacis Westphalicx, imprimé
k Francfort en 1698.
ADAM1 (Leonardo), philologue italien, né
k Bolscna (Toscane) en 1691, mort k Rome
eu 1719. Ayant pris part k une petite émeute
dans le séminaire où il était élevé, il s'en-
fuit, arriva k Livourne et s'y embarqua sur
un corsaire français. A la suite de diverses
aventures sur mer, Adami tomba entre les
mains des Hollandais, parvint k s'échapper,
passa en France et revint enfin en Italie, ou
il rentra dans sa famille. Envoyé ensuite k
Rome, il y étudia le grec, l'hébreu, l'arabe,
le syriaque, qu'il apprit avec une rapidité
extraordinaire, fut nommé conservateur de la
bibliothèque du cardinal Temperiali en 1717
et fut enlevé par une mort prématurée. Outre
divers ouvrages restés manuscrits, on lui doit
un livre très-savant et tres-estime sur l'his-
toire de l'Arcadie jusqu'au règne d'Aristo-
crate (Rome, 1716, in-4°).
ADAMINB s. f. (a-da-mi-ne). Miner. Arsé-
niate de zinc hydraté, contenant un peu de
fer, qu'on trouve k Chaflarcillo, dans le Chili.
ADAMNAN (saint), né eu 625, mort en 705.
11 tut élu abbé d'un monastère que saint Co-
lombat avait fonde k Hu, île située entre l'Ir-
lande et l'Ecosse. 11 a Laissé un ouvrage in-
téressant sur la gi'iigraphie de la terre sainte
et une Vie de saint Coiombat. Ces deux ou-
vrages sont écrits eu latin.
ADAMULI (Pierre), antiquaire français, né
a Lyon un no7, mort en 1769. Il légua â l'A-
cadémie des • ciences et arts de Lyon une
collecl on pi ■ ■■ ieuse de manuscrits, de li\ res
■ i de médailles et voulut que cette co lection
i1 ouverte au public. 11 fonda aussi deux
prix qui devaient être donnes au concours
ADAM
pour des mémoires sur dest sujets d'histoire
naturelle et d'agriculture.
ADAMS (sir Thomas), lord maire de Lon-
dres en 1645, mort en 1667. Il montra un
grand attachement pour Charles I", fut soup-
çonné de lui avoir donné asile dans sa
maison et fut enfermé k la Tour de Lon-
dres. Quand Charles 1er fut obligé de quitter
l'Angleterre, sir Thomas Adams lui fit parve-
nir 11,000 livres sterling. Charles II, rétabli
sur le trône, le créa baronnet en 1661.
* ADAMS (John). — Il appartenait à une fa-
mille anglaise qui, fuj'ant la persécution sous
Jacques 1er, était venue s'établir dans l'Amé-
rique du Nord. John Adams étudia le droit,
se rit avocat et acquit rapidement une grande
réputation. Lorsque commença entre 1 Angle-
terre et la colonie américaine ce grand con-
flit qui devait amener un complète séparation,
Adams défendit la juste cause de ses compa-
triotes dans deux écrits intitulés : Sur les
lois économiques et féodales et Sur la querelle
de l'Amérique et de ta métropole. Elu en 1774,
dans le Massachusetts, membre du congres
qui se réunit k Philadelphie, il eut une part
importante aux décisions de cette assemblée,
qui continua k résister aux injustes exigences
du gouvernement anglais. Partisan de la lé-
galité, il fit tous ses efforts pour empêcher
une rupture violente; mais lorsque l'Angle-
terre envoya une armée pour réduire par la
force ceux qu'elle regardait comme des re-
belles, il n'hésita plus k se prononcer pour la
résistance par les armes. Après la défaite des
Anglais k Lexington, il fit partie du second con*
grès (1775), où il se prononça pour qu'on don-
nât kWashington le commandement en chef
de l'armée et qu'on organisât au plus vite la
résistance. Le 8 juin 1776, il demanda, dans
un éloquent discours, que le congrès procla-
mât l'indépendance des colonies, et il fut un
des trois membres chargés de rédiger le
préambule de cette proclamation, en vertu
de laquelle, le 4 juillet suivant, les colonies
d'Amérique se constituèrent en Etats-Unis.
Peu après, k la suite de revers, la cause de
la liberté sembla perdue. John Adams fut en-
voyé, avec Franklin et Rutlege, auprès du
général Howe pour traiter; mais les confé-
rences furent ptesqueaussitôtrompues, et les
Américains résolurent de continuer la lutte k
outrance. Adams prit une grande part aux dé-
bats du congres qui vota la constitution du
4 octobre 1776, puis il partit pour l'Europe,
afin de chercher des alliés k la république
naissante. Après avoir séjourné k Paris avec
Franklin, il alla k Amsterdam, où il négocia
le traité d'alliance et de commerce de 1782.
Lorsque l'Angleterre, forcée d'abandonner la
lutte, dut se résigner k reconnaître les évé-
nements accomplis, John Adams fut un des
négociateurs qui signèrent le traite de paix
du 30 novembre 1782. Il retourna alors aux
Etats-Unis, où ii reprit sa place au congrès,
puis partit pour l'Angleterre, dans le but
d'obtenir un traité de commerce avec cette
puissance. Il ne réussit point; mais il fut plus
heureux avec la Prusse, avec laquelle il si-
gna le traité du 10 juin 1785. Quelque temps
après, il publia un livre intitule : Défense de
ta constitution des Etats-Unis d'Ainérique ou
De la nécessité d'une balance dans les pouvoirs
d'un gouvernement libre. Daus cet ouvrage,
qui produisit une vive impression, il deman-
dait qu'on introduisît des réformes dans la
constitution. Ces reformes, il les exposa de
nouveau devant le congres qui se réuni tk Phi-
ladelphie en 1787. Malgré la vive opposition
de Jefferson, il parvint a les faire adopter, et
onze Etats sur treize se prononcèrent pour la
constitution nou\ elle. Le 4 mars 1789, sou ami
Washington devint président de la republique
des Etats-Unis, et lui-même fut élu vice-
président. Joliu Adams eut une influence
considérable dans la direction des affaires.
Malgré sa sympathie pour la France, il
poussa Washington k proclamer la neutralité
des Etats-Unis lorsque la République fran-
çaise entra en lutte avec la plus grande par-
tie de l'Europe monarchique. Les démocrates
américains accusèrent John Adams d'incliner
vers l'Augleterre et lui reprochèrent d'avoir
des tendances aristocratiques. Aussi ne fut-ce
que par une faible majorité qu'il fut réélu
vice- président le 4 mars 1792, lors de la se-
conde présidence de Washingtou. Adams con-
tinua la même ligne politique, malgré les
plaintes de l'agent diplomatique de la Conven-
tion, et une rupture lut sur le point de se pro-
duire enti e les deux republiques. Lorsque, en
1797, Washington refusa de se laisser porter
une troisième fois k la présidence de la ré-
publique, ce fut John Adams qui l'ut désigné
pour le remplacer dans la première magis-
trature, malgré les attaques passionnées de
Jefferson, appelé en môme temps k la vice-
présidence. Le choix de son ennemi déclaré
pour remplir ces fonctions causa kj. Adams
un vif chagrin. Le chef des démocrates se
trouvait au cœur de la place et n'allait pas
tarder à eu rester maître. Peu après, le Di-
rectoire exécutif français, dont les rapports
avec Adams étaient ires-tendus, refusa de
recevoir l'umbassadeur américain Piuckuey,
et la guerre oclataentre les deux républiques;
mais presque aussitôt le Directoire demanda
a entrer ou négociations de paix. Lorsque les
commissaires américains arrivèrent k Paris,
Bonaparte avait renversé le Directoire el s'é
lut emparé de force du pouvoir. 11 fil le meil-
leur accueil aux envoyés de Jobu AUuins et
ADAM
signa avec eux un traité de paix (octobre
1800). Pendant ce temps, Washington mou-
rait aux Etats-Unis et le gouvernement fé-
déral s'installait dans la ville oui avait reçu
le nom du premier président de la république.
Des impôts nouveaux, établis pour combler
le déficit du trésor, des lois pour l'expulsion
des étrangers turbulents, contre les excès de
la presse, pour la répression des rassemble-
ments séditieux et diverses autres disposi-
tions adoptées de concert par le congrès et
par J. Adams n'avaient pas peu contribué à
faire disparaître le reste de popularité dont
jouissait encore le président de la république.
Aux élections présidentielles de 1801, il ne
fut pas réélu et dut céder le pouvoir à Jeffer-
son, appelé à lui succéder. A partir de ce
moment, J. Adams vécut dans la retraite jus-
qu'à l'époque de sa mort, c'est-à-dire jusqu'à
l'âge de quatre-vingt-onze ans. Son petit-fils
a publié un recueil de ses lettres à sa femme,
John Adams's letters to his wife (Boston, 1842,
S vol.)» et divers autres écrits, Works of John
Adams (Boston, 1851-1853, 8 vol.).
ADAMS (John-Quincy), président de la ré-
publique des Etats-Unis, fils du précédent,
né dans le Massachusetts en 1767, mort à
Washington en 1848. Il suivit à Paria et eu
Hollande son père, qui allait chercher des al-
liés pour les Etats-Unis. Nommé en 1800 mi-
nistre plénipotentiaire à Berlin, il employa
ses loisirs â visiter la Silésie et envoya à
Philadelphie une série de lettres qui paru-
rent dans le Porto-Folio, et dans lesquelles
il donne des: renseignements pleins d'inté-
rêt sur l'état des manufactures, de l'ensei-
gnement public , etc. , dans cette province.
Jefferson , devenu président des Etats-Unis
en 1801, destitua le fils de son prédécesseur.
John-Quincy retourna alors aux Etats-Unis
(1802), devint professeur au collège de Har-
vard, puis fut nommé membre du Sénat par
le Massachusetts. Sous la présidence de Ja-
mes Madison, Adams reçut le poste de minis-
tre plénipotentiaire en Russie, puis fut en-
voyé auprès des puissances à Vienne (1814),
qu il quitta pour aller occuper le poste d'am-
bassadeur à Londres (1815J. Rappelé en 1817,
il remplit à Washington les fonctions de se-
crétaire d'Etat de l'intéi ieur. Le 4 mars 1825,
il remplaça James Monroe comme président
de la république des Etats-Unis, et il eut
pour vice -président John Calhouu. Sous sa
présidence fut votée la loi des tarifs (182S),
basée sur le principe de la protection et qui
eut pour résultat d'amener par la suite de
sérieuses complications politiques. Cette loi
fut vivement attaquée, et Adams se vit ac-
cusé de montrer trop de déférence envers la
diplomatie européenne. Lors des élections
présidentielles de 1829, il ne fut point réélu
et Jackson le remplaça à la présidence. IL
se relira alors dans une terre qu'il possédait
près de Boston. Devenu membre du con-
gres eu 1830, il s'y lit remarquer constam-
ment comme un des plus ardents adversaires
de l'esclavage. Le recueil des lettres qu'il
écrivit de Prusse a été réuni et publie en
1804 (in-80).
ADAMS (Charles-Francis), diplomate amé-
ricain, tils du précédent, né a Boston en 1807.
Tout enfant, il suivit sou père à Saint-Péters-
bourg, puis a Paris, apprit plusieurs langues
de l'Europe, puis revint aux Etats-Unis. En
1823, il suivit les cours de l'université d'Har-
vard, où, deux ans plus tard, il prit ses gra-
des. M. Adams se rendit ensuite auprès de
scn père, devenu président de la république,
puis il alla étudier le droit a Boston, sous la
direction de Daniel Webster. A vingt et un
ans, il se fit inscrire comme avocat dans cette
ville; mais il n'exerça poiut, et il épousa,
quelque temps après, la lille de M. Brucks,
qui lui apporta en dot une fortune considé-
rable. En 1831, il deviut membre de la cham-
bre du Massachusetts et, trois ans plus tard,
sénateur de cet Etat. En 1848, le parti répu-
blicain et abolitioniste, auquel il appartenait,
posa sa candidature à la vice-presideuce de
fa république, mais il échoua. En 1859, il de-
vint membre du congrès de Washington, ou
il se fit remarquer parmi les adversaires décla-
rés de l'esclavage. Lincoln, dont il avait vi-
vement appuyé l'élection a la présidence de
la république, le nomma, le 16 ni ni 1861, mi-
nistre plénipotentiaire des Etats-Unis a Lon-
dres. Ce poste devint particulièrement diffi-
cile lorsque le gouvernement anglais eut re-
connu comme belligérants les Etats du Sud,
qui avaient brisé l'union américaine et dé-
chaîné sur la république la guerre civile. A
plusieurs reprises M. Adams protesta, mais
en vain, contre la conduite du cabinet bri-
tannique, qui laissait s'armer dans les ports
anglais, pour le compte des sudistes, des cor-
saires, i'Attibamciy la Fiorida, etc., destines à
détruire les navires marchands américains.
Il fit preuve, dans ces circonstances, de beau-
coup de fermeté et d'habileté. Quelque temps
âpre-* la tin de la guerre civile, M. Adams,
ayant échoué de nouveau dans ses réclama-
tions relatives à l'affaire des corsaires, de-
manda son rappel et revint aux Etats-Unis.
Lorsque, en vertu de l'article icr du. traite île
Washington (8 mai I87i), il fut décide qu'une
commission d'arbitrage réglerait définitive-
ment l'affaire de ÏAtabama, M. Adams fut
désigné par les Etats-Unis jour faire partie
de celte commission, qui se réunit à Genève
le 15 décembre 1871 et ne rendit sa sentence
que le 14 septembre 1872. M. Adams retourna
bUfKJUlKKT.
ADDI
alors en Amérique, où il a vécu depuis dans
la retraite. C'est un homme fort instruit, qui
a publié des travaux littéraires intéressants
dans le North American Beview et dans le
Christian Examiner, On lui doit la publica-
tion des Lettres de John Adams à sa femme
(Boston, 1842, 2 vol.) et des Œuvres de John
Adams (Boston, 1851-1853, 8 vol.), avec une
biographie fort remarquable de son grand-
père.
ADAMS (John), matelot anglais, né vers
1764, mort à Pitcairn en 1829, après y avoir
fondé une petite colonie. Embarqué sur le
navire Bounty en 1789, il se mit à la tête
d'une révolte, à la suite de laquelle le capi-
taine fut forcé d'abandonner ce navire dans
les parages d'Otaïti. Les matelots révoltés se
dirigèrent ensuite vers l'Ile de Pitcairn et ré-
solurent de s'y fixer. 11 y menèrent une vie
misérable, jusqu'à ce qu'enfin Adams et le
petit nombre de ceux qui avaient pu résister
à leurs misères résolurent de renoncer à
leurs désordres et de vivre sobrement en
cultivant le sol. Dès lors la petite colonie
commença à prospérer, et, lorsqu'elle fut vi-
sitée en 1825 par le capitaine Beechey, elle
comptait 70 habitants. Adams était appelé le
patriarche de l'Ile de Pitcairn.
ADAMS (John-Couch), astronome anglais,
né à Laneast (comté de Cornouailles) vers
1817. Son père, qui était fermier, lui fit faire
ses études au collège de Saint-Jean, à Cam-
bridge, où il se passionna pour les sciences
mathématiques et prit ses grades en 1843.
Vers cette époque, il se mit à rechercher la
Cause des irrégularités observées duns le
mouvement de rotation de la planète Ura-
nus. Des le mois de septembre 1845, il fit
connaître le résultat de ses calculs et, au
mois de novembre de l'année suivante, il
adressa à la Société astronomique un mé-
moire intitulé: Explication des irrégularités
observées dans les mouvements d'Uranus, où
il démontrait mathématiquement l'existence
d'une planète (la planète Neptune), restée in-
visible. Toutefois, l'honneur de cette décou-
verte ne devait point lui revenir. M. Le Ver-
rier, qui avait commencé à se livrer en 1345
à un travail du même genre, annonça à l'In-
stitut, à la date du 1er juin 1846, qu'il avait
découvert, par ses calculs, la planète Nep-
tune et désigna la région du ciel qu'elle oc-
cuperait le premier jour de l'année suivante.
Le retentissement qu'eut cette découverte fit
oublier que M. Adams était arrivé avant lui
au même résultat. Pour être juste, il faut re-
connaître que les deux savants furent ame-
nés, chacun par ses propres calculs, à con-
stater le même fait et que leur mérite est
égal. C'est ce que pensa avec raison la So-
ciété astronomique de Londres, en partageant
son prix annuel entre MM. Adams et Le Ver-
rier. En novembre 1845, le savant anglais fut
nommé membre de la Société astronomique,
dont il devint vice- président en 1848 et prési-
dent en 1851. En 1848, la Société royale de
Londres lui décerna sa plus haute récompense,
la médaille Copley, et, l'année suivante, il fut
appelé à faire partie de cette Société. Enfin,
en 1860, il a été nommé professeur d'astro-
nomie a Cambridge. On doit à M. Adams plu-
sieurs savants Mémoires publiés dans le re-
cueil de la Société astronomique. Citons en-
core de lui un remarquable écrit Sur la va-
riation séculaire du mouvement moyen de la
lune (1853).
ADAMS1TE s. f. (a-damm-si-te — de
Adams, n. pr.). Miner. Variété de mica à
deux axes écartés, qu'on trouve à Derby,
dans l'Etat de Vermont, aux Etats-Unis.
ADAMSTHAL, bourg de Moravie, près de
la Zwittawa, cercle et à 12 kilom. de Briinn ;
450 hab. Hauts fourneaux, forges, martinets.
Grotte remarquable. Château des princes de
Lichlenstein.
ADARGAT1S ou ATERtiATlS, femme d'Adad,
roi de Syrie, mise au rang des divinités,
comme son mari, après sa mort. V. Ater-
gatis, au Grand Dictionnaire, tome 1er,
ADASCHEFF ou ADASCIIEU (Alexis),
homme d'Etat russe au xvi« siècle. Il fut
ministre d'Iwan IV et fit venir à Moscou
beaucoup d'artistes et de savants allemands.
Il accompagna Iwan dans l'expédition de
Kazan et ne cessa de consacrer tous ses
soins à la bonne administration et à l'agran-
dissement de l'empire. Cependant il finit par
tomber en disgrâce, et il mourut dans une
prison de Dorpat.
AD-DEMIItl (Mohammed-ibn-Moura), sur-
nommé Krinninu dtlin , écrivain arabe, né à
Démir, en Egypte, mort en 1406. Son prin-
cipal ouvrage est un dictionnaire intitulé
Unyatoul-hayouan (Vies des créatures ani-
mées). Cet ouvrage contient, outre des no-
tions d'histoire naturelle, beaucoup de no-
tices historiques et biographiques qui four-
nissent des renseignements précieux.
ADDIMiTOIN (Antoine), médecin anglais,
né vers 1718, mort en 1790. Reçu maître es
arts (1740), puis docteur à Oxford (1744), il
devint, en 1756, membre du collège des mé-
decins de Londres et acquit de la réputation.
Comme il était l'ami intime de lord Chatham,
il se trouva indirectement mêlé aux affaires
politiques du temps. Ce fut lui que lord Bute
chargea d'amener Chatham à revenir au mi-
nistère, qu'il avait quitté en 1762. Lorsque
George III fut atteint de folie, il fut appelé
ADEL
à donner son avis sur l'état mental du sou-
verain devant la Chambre des lords et dé-
clara que le roi recouvrerait bientôt la i lé-
nitude de ses facultés, ce qu- l'événement
fut loin de confirmer. Par ses relations, il
contribua puissamment à la fortune p
de son fils, Henri Addington, qui devint lord
Sidmouth. On lui doit : Essai sur le scorbut,
suivi d'une méthode pour conserver l eau douce
en mer (1735, in-8<>); Essai sur la mort des
bestiaux (in-8") et Sur une négociation entre
lord Chatham et lord Bute (in-S°).
ADDINGTON (Henri), vicomte Sidmouth,
homme d'Etat anglais. V. SinMOUrii , au
tome XIV.
ADDIRDAG, ADDIRDAGA. V. Ati:kûATIS,
au Grand Dictionnaire (tome 1er).
ADDISON (Lancelot), écrivain anglais, né
à Crosby-Ravensworth (Westmoreland) en
1632, mort à Lichtfield en 1703. Il entra dans
l'état ecclésiastique, et, ayant emhr-.iv
passion le parti de Charles 1er, i| soutint
contre les républicains une thèse violente,
qu'on l'obligea à rétracter publiquement à
genoux. La Restauration te fit chapelain de
la garnison de Dunkerojue, puis de celle de
Tanger. En 1670, il fut nomme chapelain or-
dinaire de Charles II, puis doyen de Licht-
field (1683). Il a publie : Description de la
Barbarie occidentale (Oxford, 1671, in-8°);
Essai sur l'état présent des juifs (Londres,
1675, in-8°); Modeste apologie pour le clergé.
ADDUS, dans la géographie de la Bible,
ville de La Palestine, de la tribu d'Ëphralm,
de celle de Juda suivant quelques auteurs.
C'est dans ce lieu que campa Simon Mac-
chabée pour disputer l'entrée du pays à
Tryphon.
ADÉLAÏDE DE FRANCE, femme de Louis
le Bègue. Ce prince avait répudie sa femme,
Ansgarde, dont il avait eu deux enfants, pour
épouser Adélaïde. Ce divorce et ce mariage
ne turent pas reconnus par le pape. En 879,
Louis le Be^'ue mourut, et quelques mois
après Adélaïde accoucha d'un fils qui devait
régner sous le nom de Charles III.
ADÉLAÏDE ou ALIX DE SAVOIE, fille de
Huinbert II, comte de Maurienne, morte
en 1154. Elle épousa, en 1114, Louis le Gros,
roi de France, en eut six fils et une fille, et,
après la mort de ce prince, se maria en se-
condes noces au connétable Matthieu de Mont-
morency. Do ce second mariage elle eut une
fille, qui fut mariée à Gaucher de Châtillon.
Après avoir vécu quinze ans avec son se-
cond époux, elle entra, du vivant de celui-ci
(1153), dans l'abbaye qu'elle avait fondée à
Montmartre et y mourut.
ADELBERT ou ADLABERT , archidiacre
de la cathédrale d'LUre -ht, mort à Egmont
vers 725. Il prêcha l'Evangile aux Frisons
vers la fin du vue siècle. Thierry I**, comte
de Hollande, fit élever une abbaye, devenue
très-célebre depuis , à l'endroit mémo où
l'apôtre des Frisons avait été enseveli.
ADELBOLD, évêque frison, né vers 960,
mort en 1628. Il avait fait de sérieuses etu<Jes
sous Notger, évéque de Reims, et il s'acquit
bientôt une grande réputation de science,
si bien que l'empereur Henri II, désireux de
le posséder, l'appela auprès de lui, le nomma
son chancelier et le fit nommer evèque
d'Utrecht. En cette qualité il disputa, les ar-
mes à la main, au comte Dldéric la petite lie.
de Merwe, entre la Meuse et le Wahall, en-
vahit la Hollande et la ravagea. Riais vaincu
sur les champs de bataille et ayant échoué
dans ses intrigues pour perdre son rival, il
appliqua à dos œuvres plus ecclésiastiques
son zèle exubérant. Il reconstruisit la cathé-
drale d'Utrecht, fonda la collégiale de Riel,
écrivit la Vie de Henri V/, dont une partie
seulement nous est parvenue; une Vie de
saint Walburg,ûes Eloges de divers saints, etc.
Il avait même écrit un ouvrage sur le vo-
lume de la s, hère : De ratione inveniendi
crassitudtnem sphxrx*
aih i m km u (Michel), médecin et ma-
thématicien allemand, né à Nuremberg en
1702, mort en 1779. Il étudia les sciences à
Altdorf , où il fut nommé professeur de lo-
gique eu 1761, et publia une sorte d'annuaire
astronomique : Commercium liierariwn ad
astronomrx incrementum inter hujus scientim
amatores communi consilio institution (Nu-
remberg, 1735, in-4°), ouvrage qui a été con-
tinué. On a aussi d'AdelIjuruer quelques mé-
moires de mathématique et do phvsique et
une publication mensuelle d astronomie :
Phénomènes célestes remarquables.
ADELGISB (Théodore), prince de Béné-
veut, m'jrt vers 878. Il succéda à son t'rero,
Radegaire, en 854. Unissant ses troupes à
celles du prince de Salerne, il essaya <i«
s'opposer aux incursions de ■-, mais
fut vaincu par eux et oblige de s'engager à
leur payer un tribut. Les N:iri ssins repa-
rurent en 863. 1, 'empereur Louis H accourut
alors au secours d'Adelgise; deux princes
chrétiens lui envoyèrent aussi des troupes,
k l'aide desqui para do Bari après
quatre uns de éj e (871). Mai > Louis II con-
tinuait a occuper le pays, et .-«a tj rannie, les
désordres causés par ses troupes finirent par
obliger Adelgise a se révolter. I
reste, par le sultan de Bari, qui était resté
prisonnier entre ses minus, il organisa un
guel-apeus contre les Francs, Ht tomber
ADEN
41
brusquement sur eux ses troupes préparée!
en secret, et le* désarma (871). Il assiégea
en même temps l'empereur et sa femme, An-
i palais el les fit prisonniers.
Mais bientôt, embarrassé de sa capture, il
donna i .ouïs et à sa famille, après
lui avoir fait faire toute sorte de sein.
notamment celui-ci, d'emmener ses troupe»
hors du duché et de ne plus 1-s y ramener.
Il les y fit conduire par sa femme et se fit
sas serments par le pape
Adrien IL Bientôt Adelgise se vit attaquer
à la fors par deux armées franques et par
une année sarrasine (873). Il tint bravement
et b.entôt l'intervention du pape ré-
tablit la paix entre les deux princes chré-
tiens, qui repoussèrent ensemble les Sar-
rasins. Ceux-ci revinrent plusieurs fois à la
charge et battirent Adelgise en 875 et 876.
Il mourut empoisonné par ses gendres et ses
j neveux.
ADÊl.lE (terre), une des terres an'arcti-
qnes, située par 63» 30' de lat. S. et 138<> de
long. ]•;., sous le cercle polaire antarctique.
Celte terre découverte le 3 février 1840 par
l'amiral Dumont-Durville, est formée de ro-
ches de gneiss et de granit de teintes variées ;
sa hauteur au-dessus du niveau de l'Océan
varie entre 350 et 600 mètres; couverte de
glaces et de neiges, elle est inhabitée et fré-
quentée seulement par des bandes de morses
et de phoques. C'est au sud de la terre Adélie
et kl ouest de la terre Victoria que se trouve
le pôle magnétique austral.
ADELINE, i* Jongiereiie, jeune fille née
à Caen dans le xio siècle. Voici ce que ra-
content sur cette jeune fille les chroniques
du temps. Un jour, Guillaume la Bâtard
chassait dans la forêt de Brotonne, et il
poursuivait un cerf qu'il avait blessé d'une
flèche. Le cerf se réfugia dans une cabane
qu'habitait la charmeressc. Alors Guillaume
se jette à bas de son palefroi et court & la
porte do la cabane. Une femme jeune et
belle se présente et lui ferme le passage en
criant d'une voix inspirée : ■ Arrière I gentil
duc, point ne faut occire le cerf qui moult
pleure; mais, si vous m'en croyez, beau sire,
achevai, à cheval l Et si avez moult appétit
d'un royaume, chevauchez avant avec votre
chevalerie pour guerroyer à l'encontre dea
Anglais. Or, courez sus à cette rîbaudaUle,
et, par madame la sainte Vierge et monsieur
saint Denis, n'oubliez mie que Dieu lo veut I ■
On dit que Guillaume lo Bâtard, plein do
confiance dans cette prophétie, renonça à la
poursuite du cerf et prit, dès lors, la réso-
lution d'aller conquérir un royaume en An-
gleterre. La Jongleresse fut au--si de l'expé-
dition, et chaque jour on la voyait chevaucher
en croupe d un des chevaliers qui accom-
pagnèrent Guillaume.
ADELSWARD (Renaud-Oscar d), homme
politique français, né à Longwy (Moselle)
en 1811. Son père, d'origine suédoise, se fixa
en France, ou il se maria. M. Oscar Adels-
ward fit ses études à Paris, pins il entra a
l'Ecole de Saint-Cyr, d'où il passa à l'Ecole
d'état-major. Envoyé en Afrique, il devint,
au bout de quelque temps, aide de camp du
général Baraguey d H lli TS , se distingti i
particulièrement dans une affaire où il fut
blessé et reçut la croix (1841)* M* Adelsw .r i
avait trente-trois ans lorsqu'il se démit do
son grade de capitaine. S'otant fixé à N
il devint, peu de temps après, commandant
de la garde nationale de cette ville. Aux
élections de 1848 pour l'Assemblée consti-
tuante, il fut élu deputo de la Meurthe par
43,123 voix. U fit partie du comité de l'Al-
gérie et des colonies, se rangea parmi les ad-
versaires do la République, devint membre
de la réunion réactionnaire de la rue de Poi-
tiers, rota pour \<-~- deux Chambres, pour la
proposition Râteau et appuya la politique de
Louis Bonaparte. Reelu à la Législative par
4(3,4-»:* voix , il suivit la même ligne de con-
duite et vota constamment avec la majorité
monarchique. Le coup d'Etat du 2 décembre
1851 lo rendit à la \ ie privée. On lui doit les
écrits suivants : Du système pénitentiaire et de
ses conséquences (1800, in-8°); la Liberté de
conscience en Suède (1861, in-8°) ; Considé-
rations sur la Déformation et les lois de 18*0
en Suède (1862, in-S°); Concession de mine de
fer dite d Herserauge (1870, iu-8°).
* ADEN, ville fortifiée de l'Arabie, à l'en-
trée de la mer Rouge; 40,000 hab. L'ouver-
ture du canal do Suez a donné à celle place
une importance considérable ; les travaux
exécutes pur les Angluis, auxquels cotte sta-
tion appartient, ont rendu le port excellent,
70 à 80 navires viennent chaque mois s'y
approvisionner de charbon. Le manque d'eau
contraint à boire de l'eau do mer distillée.
Aucune végétation. Commerce avec l'Arabie
et L'AbysSÎnte, dont elle est l'entrepôt.
ADEMS (Jules), auteur dramatique, né a
Paris en 1823. IL a écrit pour le théâtre un
assez grand nombre de pièces, soit seul, soit
en collaboration avec Chnpelle, Dartois, de
Courcelle, Gastineau, Kostaing, etc. No
citerons parti I : Philanthropie et
repentir (1855), vaudeville, l B ini pour
tout faire (I86u), vaudeville: Sylvie ( i ^ 0 ■* j ,
opera-comique , [s i (dos (1865),
-■.; quatre art- ni/>(i867J,
opéra-comique; U Jolie fiîie de Perth (1807),
opéra, la Czarine (IS6S), drame en cinq
actes; lor- Trois souhaits (1874), orn»ra-co-
6
42
ADHE
,), draine en
mique; Y Officier de fortune (187
cinq actes, qui a eu un vif suce*
• ADÉPHAG1E, déesse de la voracité, de ta
gourmandise. Les Siciliens lui avaient eleve
ud temple.
ADEB ou AZEIÏ, dans la mythologie parse,
un des Ezeds, celui qui préside au feu.
V. AZER, au Grand Dictionnaire (tome 1er).
ADERNE s. f. (adèr-ne). Compaitiment
qui termine la série des chauffoirs dans un
marais Balant.
ADÈS ou nADÈS, Pluton ou les enfers.
V. Hadés, au tome IX.
ADET (Pierre-Auguste), homme politique
et savant, né à Paris en 1763, mort vers 1832.
Il s'adonna dans sa jeunesse à l'étude des
sciences, et particulièrement à celle de la
chimie. Attaché comme secrétaire à la pre-
mière commission envoyée à Saint-Domingue,
il devint successivement chef de l'adminis-
tration des colonies, adjoint au ministère de
la marine, membre du conseil des mines
(1794) et résident à Genève. En 1795, le Di-
rectoire l'envoya comme ministre plénipo-
tentiaire aux Etats-Unis. Adet remit au
congrès et au président Je la répub.ique
américaine une noce dans laquelle le Direc-
toire se plaignait de ce que la neutralité
proclamée par les Etats-Unis était violée.
N'ayant point obtenu les satisfactions qui
demandait, il revint en Fiance. En 1799. il
refusa les fonctions de commissaire à Saint-
Domingue. Nommé, après le coup d'Etat de
brumaire, membre du Tribunat, Adet s'occupa
principalement des questions relatives aux
colonies, à la course et au droit maritime.
En 1803, il devint préfet de la Nièvre, qu il
quitta en 1809 pour entrer au Sénat, où son
rôle fut des plus effacés. En 18H, il signa
l'acte de déchéance de Bonaparte et ht
partie, cette même année, de la Chambre
des députés. Après la seconde rentrée d"S
Bourbons, il rentra dans la vie privée. Comme
savant, on a de lui un nouveau système de
caractères chimiques qui ne fut point adopté,
des articles publiés dans les Annales de phy-
sique et de chimie, et des Leçons élémentaires
de chimie (1804, in-8°).
ADGANDESTRIUS, chef des Cattes. Pen-
■!aiu la guerre que les Romains soutenaient
contre les Chérusques, Adgandestrius écrivit
ii Tibère et au sénat que, si l'on voulait lui
envoyer du poison, il se chargerait de les
débarrasser u'Arminius. Le sénat lui fit ré-
pondre que les Romains n'employaient contre
leurs ennemis d'autres armes que le fer.
ADHAB-AL-GABR (Peine du tombeau), dans
la religion mahomelane, nom du premier
purgatoire des musulmans, où les méchants
sont tourmentés par les anges Moukir et
Nekir.
ADHAD-EDDACLAH (Fana-Khosrou, connu
BOUfl le surnom de), souverain d'une partie de
la Perse, de la dynastie des Bouides, né à
Ispahan en 936, mort en 983. A treize ans, il
succéda à son oncle, Imad-Eddaulah, et ré-
gna, conjointement avec son père, Rnkn-
lulah, sur le Faièset le Kerman. Adhad-
Eddaulah fit une campagne heureuse contre
Mansour I«, de !a dynastie des Samanides,
qui était venu l'attaquer, le força à demander
la paix et lui donna sa fille en mariage.
-.' i -Ique temps après son cousin, Azz Ed-
daulah, qui régnait a Bagdad, ayant été ren-
versé par une émeute, l'appela à son se-
cours. Il marcha sur Bagdad, qu'il reprit aux
révoltés; mais, désireux de s'emparer de cette
ville, résidence des califes, il mît tout en
œuvre pour forcer son cousin à. abdiquer et
ne lui rendit la liberté que sur l'ordre exprès
de son père. A la mort de ce dernier (976),
i Ki Mail la h s- (ru va seul en possession
au Farès, du Kerman et de l'Ahwiiz et de-
vint le chef Voulant à tout prix
'■■in; arer de B igdad, il marcha contre Azz-
ESddauIah, qui appela à son secours Abou-
Taghlab, souverain de Mossoul. Les deux
i encontrôrent à Takry (30 mai 994).
Adfa -1-lvHaulah battit complètement ses en-
et fil mettre à mort son cousin, qui
tomba en son pouvoir. Cette victoire le ren-
dit possesseur de presque tout l'Irak-Arabi,
et, quelques années [lus tard, grâce a des
< lux , il joignit à ses
Etats le Djordjan et le Tabaristan. D<
i '. ■■! illiance
; eur de Constamino-
ple, le i t'xéinen, le calife Thavi,
■ ■ ■ Bile, «Son nom
rut |i premier, après celui du ca-
ères publiques. Sa cour de-
vint le reedej - voua •>■ I des sa-
vait ' .
rotité. Eiiiiu il i attacha a .-
■
.
l 'luimii <\<- t'i.ri Lii.'i Médina, fond i
une rille pi è de 8 biraa et fli i lai si
sa appelée Bend-Emir, Ce prince
DB] ii te par une mite d'attaque ■ d i
ire. Ses
quau ' Ktats*
ADHAVAHA s. m. (a-da va-ru). M
i un sacrifice offert par Les
impa,
uiiiimui on IDZJ M kB (G
I : l I '''
Il vivait au xil° siècle et appartenait a LlOfl fa
ADIIÉ
mille noble, mais pauvre, et, selon les mœurs
des poètes du temps, il alla de château en
château, pavant l'hospitalité qu'on lui don-
nait en célébrant la beauté ou les vertus des
châtelaines. Après avoir longtemps mené
cette existence, il alla terminer sa vie dans
un monastère. On a de lui dix-huit pièces de
vers sur des sujets de galanterie, qu'on trouve
dans le manuscrit de Sainte-Palaye, à la bi-
bliothèque de l'Arsenal, à Paris.
ADHÉMAR (Alphonse-Joseph), mathémati-
cien, ne à Pans en 1797, mort en 1862._ Pen-
dant de longues années, il s'adonna à l'étude
des mathématiques et se rit connaître par un
assez grand nombre d'ouvrages dont plusieurs
ont été souvent réédités. Adhémar avait beau-
coup d'imagination et un esprit fort ingé-
nieux. Il fut le premier qui eut l'idée d établir
à Paris un chemin de fer de ceinture. Il est
également l'auteur d'une hypothèse très-in-
génieuse et qui a fait du bruit , sur la pério-
dicité des déluges. Nous avons expose lon-
guement sa théorie à l'article déluge (t. VI,
pages 382-383). Outre divers traites élé-
mentaires publiés dans la Bibliothèque po-
pulaire, on lui doit, sous le titre de Cours
de mathématiques à l'usage de Vingémeur ci-
vil, une série de traités fort remarquables,
notamment : Traité de perspective linéaire
(1838, in-8<>, avec atlas); Traité de la coupe
des pierres (1837, in 8°, avec atlas), dont la
5e édition a paru en 1860; Traité des ombres
(1840, in-8o); Traité d'arithmétique (1840,
in-8o); Traité d'algèbre (1840, in-8û)", Traité
de géométrie plane (1844, in-8°); Traité de
géométrie de l espace (1844, in-8°) ; Traité de
géométrie descriptive (1S60, in-8°, 4* êdît.) ;
Traité de charpente (1849, in-8°) ; Nouvelles
études de coupe des pierres , traité théorique
et pratique des ponts biais (1856, in-8») ; Nou-
velles études de charpente, ponts biais en bois
(1858, m-8°). Citons encore d'Adhémar :
Questions diverses (1841, in 8») ; Révolutions de
la mer (1842, in-8°; 2e édit., 1860, 2 vol. in-8<»),
ouvrage dans lequel il expose sa théorie
des déluges périodiques ; Beaux-arts et artistes
(1861, in-12).
ADHÉMAR DE MONTE1L (Lambert d'),
prince d'Orange au vm° et au ixe siècle. Il
aida Charlemagne dans ses guerres contre
les Sarrasins, fut créé par lui duc de Gênes,
chassa les Sarrasins de l'île de Corse et s'em-
para de leur fiotte.
ADHÉMAR DE MONTEIL, évêque de Metz,
né en Languedoc vers la fin du xne siècle,
mort en 1361. Elu évêque souverain de Metz
en 1327, il fit la guerre coutre Raoul, due de
Lorraine, puis contre la régente de Lorraine
et Robert, duc de Bar. Il brûla le château
de Satins, prit Conflans et massacra un grand
nombre d'habitants. Pour soutenir la guerre,
îl dut faire de nombreux emprunts et enga-
ger ses terres ainsi que plusieurs des villes de
son diocèse.
* ADHÉRENCE s. f. — Encycl. Méd. Punni
les parties extérieures qui peuvent présenter
le phénomène de Y adhérence se trouvent les
paupières. Les enfants viennent quelquefois
au monde avec des paupières entièrement
confondues on réunies par une membrane in-
termédiaire. 11 arrive aussi souvent que les
paupières, et principalement la paupière su-
périeure, sont adhérentes avec la face anté-
rieure de l'œil ; mais celte difformité est
rarement congénitale ; elle résulte ordinaire-
ment d'une plaie ou d'une affection par la-
quelle se trouvent atteintes en même temps
la conjonctive palpebrale et la conjonctive
oculaire. Dans ce cas, la guérison n'est pos-
sible que si les brides sont peu étendues et
n'atteignent pas la cornée transparente. Parmi
les méthodes conseillées par divers méde-
cins, la meilleure est celle qui consiste à faire
usage de L'instrument tranchant. Apres l'in-
cision, il faut avoir soin de pratiquer de temps
en temps des injections dans le but de pro-
venir la réagglutination deo surfaces. Mais
de toutes les adhérences relatives aux pau-
pières, la plus commune et la moins grave
est celle qui se produit entre les bords de ces
organes. On y remédie aus,si par l'incision de
la membrane, ordinairement très-mince, qui
les réunit.
Les doigts peuvent devenir adhérents après
de graves brûlures qui ont profondément al-
tère le derme et qui ont été suivies d'une
cicatrisation vicieuse. Il n'est pas rare de
leux, trois ou quatre doigts ainsi colles
ensemble et privés de tout mouvement dis-
tinct. On peut facilement éviter cet accid ni
après une brùbure en entourant d'un linge
cei até ■ atteints. Mais si la
etcati isation i icieuse existe, le ohin
dent pratiquer la section des parties réunies
et suivre ensuite le pansement usité après
Les brûlures. L'adhérence des doigts se pré-
sente aussi quelquefois comme un vice de
mil il , dans ce cas, les
ont ordinairement réunis entre eux
par une membrane, c me chea Les palmi-
1 ■ Ufl membrane qu'il faut inciser
poux rei Ire la ■ loîgts libres,
Il y il ipport entre Yadhérence et
i ihyle; Oelle-ol ne se dit que des os
ils se trouvent
■
i .i . i r rave. La lymph pubis t*
ns, et
l' i oui si ■' I u le dél dis qui lu concei -
aeni bu im i haphi kotomiï (tome X.IV),
ADJU
— Phys. V. cohésion, au tome IV du Grand
Dictionnaire.
AD1ANTE, une des Danaïdes, épouse de
Dalphron.
ADIBOCDDHA, dans la mythologie indoue,
nom de l'Etre suprême, d'après le système
des bouddhistes. Le Bouddha n'est qu une
manifestation d'Adibouddha.
ÀD1CÉCHA, un des noms du serpent Çécha
ou Sécha, le même que Ananden. V. ce der-
nier mot, au Grand Dictionnaire (tome 1er).
AD1DÉVA, un des noms de Vichnou, dans
la mythologie indoue.
Adieux (les), bas-relief de Perraud (Salon
de 1855). A Rome, cet artiste travailla beau-
coup, et ses envois réglementaires, entre
autres le Saint Sébastien et Y Adam, figures
d'une noble et grande allure, furent tout par-
ticulièrement remarqués. Mais il surpassa
ces deux ouvrages dans le bas-relief des
Adieux, qui emporta tous les suffrages et
plaça d'emblée Je jeune artiste au premier
rang. Ces trois figures, de grandeur natu-
relle, qui forment un ensemble si bien com-
posé et si parfaitement pondéré, si émouvant
dans sa simplicité, sont dessinées de main de
maître. La facture, ferme et large, précise
et accentuée, sans recherche et sans détails
inutiles, est à la hauteur de la composition.
Ce bel ouvrage frappa vivement par son ca-
ractère èlégiaque et pathétique, par la puis-
sance avec laquelle l'auteur a su exprimer
des sentiments intéressants et vrais, par une
chaleur, un accent personnel que ne possè-
dent pas au même degré la plupart des sta-
tues qu'il a exécutées plus tard.
AD1KARA (premier créateur), un des noms
de Brahma, dans la mythologie indoue.
AD1KOS (injuste), surnom de la Vénus Ly-
dienne.
ADIMANTE, roi des Phliasiens, peuple du
Péloponese. D'après Ovide, comme il refu-
sait d'offrir des sacrifices aux dieux, dont il
ne voulait pas reconnaiire la puissance, Ju-
piter le frappa de sa foudre.
ADIMANTOS, général athénien du v« siècle
av. J.-C. Pendant la guerre du Péloponese,
Philooies ayant proposé de couper le pouce
aux prisonniers lacédemonîeos, pour les mettie
hors d'état de manier la lance, cette propo-
sition fut adoptée par les Athéniens, et Adî-
inantos eut seul le courage d'exprimer un avis
contraire. Apres leur victoire d'^Egos-Pota-
mos, les Lacédeinoniens se souvinrent de
cette conduite d'Adimantos et l'épargnèrent
seul parmi les prisonniers, qui furent tous
mis à mort.
ADINOLE s. f. (a-di-no-le). Miner. Pétro-
silex rouge de chair et translucide.
AD1SSÈCHEN , un des noms du serpent
Ananden. V. ce mot, au tome 1er,
ADITHIPOGIA s. m. (a-di-ti-pu-ji-a). Relig.
ind. Sacrifice en usage chez les lndous.
— Encycl. L'adithipugia est un sacrifice,
une cérémonie qui a pour but de resserrer
les liens de l'hospitalité entre l'hôte et celui
qu'il reçoit. Ou expose, dans ta première cour
de la maison ou il a lieu, l'image d'une divi-
nité honorée également par tous tes deux ;
puis on se met en prière, on fait des offran-
des de Meurs; ensuite le maître de la maison
lave les pieds de celui qu'il a reçu. Cette cé-
rémonie, qui est très-ancienne, est décrite
dans le Bhàgavata.
AD1T1, dans la mythologie indoue, fille de
Dakeha, épouse favorite de Kaçyapa et mère
des dieux. Elle a douze fils, dont les noms
ont été donnés aux mois de l'année; ce sont
les Adityas.
ADITTA s. m. (a-di-t'i-a). Mythol. ind.
Chacun des douze fils d'Aditi, qui représen-
tent les douze formes du soleil et président
aux mois de l'année.
ADJA ou ASRA, dans la mythologie in-
doue, père de Daçaratha, roi de la race so-
laire. V. Daçaratha, au Grand Dictionnaire
(tome VI).
ADJAÎliAPÀDA ou ADJÉÇAPÂDA, un des
onze roudras, dans la mythologie indoue.
* ADJOINT adj. — Dieux adjoints. Les Ro-
mains nommaient ainsi des divinités subal-
ternes qu'on associait aux dieux principaux.
Ainsi, a Mars ils adjoignaient Bellone; à
Neptune, Salacia; à Vulcain, les Cabiresj
au bon Génie, les Lares, etc.
• ADJUDICATION s. f. — Encycl. Dans
l'article adjudication, que nous avons publié
dans le tome 1' r, nous avons indiqué som-
mairement les différentes sortes et les dif-
férentes formes d'adjudication. Nous allons
compléter ces données par l'examen détailla
des divers cas dans lesquels on a recours à
cet acte administratif et judiciaire.
A un point de vue général, on distingue
les adjudication» eu volontaires, judiciaires
et administratives.
— I. L'adjudication volontaire est la vente
qu'un individu fait volontairement, -sans y
être contraint par les poursuites de ses Créan-
ciers , de bien i meuo es ou in ubies, et
,ii moyen de ['adjudication* Toutes !<*s
i ,u il y a lieu de procéder h une rente
volontaire de meubles, cette vente est Faite
pai l ■■ ministère d'un officier public, aux en-
chères et après affiches et annonces. La loi
ADJU
du 15 juin 1841, pour les marchandises neuves,
et la loi du 5 juin 1851, pour les récoltes sur
pied et les fonds de commerce ont réglé les
ai tribut ions respectives des commissaires
priseurs, notaires, huissiers et courtiers de
commerce en matière de ventes de meu-
bles. Lorsqu'il s'agit d'immeubles, la vente
a lieu par le ministère d'un notaire , qui
procède à l'adjudication par voie d'extinc-
tion des feux, après avoir fait antérieure-
ment connaître, par voie d'affiches ou d'an-
nonces, les biens à vendre, le lieu et le jour
fixés pour Yadjudication. Dans cette sorte
a adjudication, la durée de l'enchère est li-
mitée au moyen de petites bougies, ordinai-
rement au nombre de trois, qu'on fait brûler
l'une après l'autre et qui ne durent pas plus
d'une minute. L'adjudication n'est close que
lorsque trois bougies ont bi ù'é sans qu'il se
produise de nouvelles offres. Lorsque la der-
nière bougie s'éteint, celui qui a porté la
dernière enchère est proclamé adjudicataire.
Cet usage a pour but d'empêcher que l'on ne
favorise l'un des enchérisseurs au détriment
des autres et de laisser aux indécis le temps
de prendre une résolution, ou de permettre
à des associés de se concerter. En dehors du
ressort de Paris, dans quelques juridictions, il
existait un mode d'adjudication connu sous le
nom d'adjudication à la baguette. L'officier
chargé de procéder à la vente frappait un
certain nombre de coups, qu'il avait soin de
distancer les uns des aulres. L'adjudication
s'accomplissait au profit de celui dont l'en-
chère avait été annoncée au moment où le der-
nier coup de baguette venait d'être frappé.
— II. L'adjudication judiciaire ou forcée
est celle qui a lieu par une décision de la
justice. Elle se produit dans l'intérêt des mi-
neurs, des interdits, des absents, des tiers
saisissants, etc., et elle doit être entourée
de formes plus sévères que Yadjudication
volontaire.
Nous allons passer en revue divers cas
d'adjudication.
L'adjudication de meubles doit être précé-
dée d'apposition d'affiches et d'annonces dans
les journaux. Elle se fait dans un lieu indi-
qué par la justice, soit un dimanche, soit un
jour de marché ou tout autre jour regardé
comme le plus convenable, par le ministère
d'un huissier. Elle est faite en présence du
propriétaire, à la criée, au plus offrant et
au comptant. U est interdit à l'huissier, sous
peine de concussion , de rien recevoir au-
dessus de l'enchère. Si l'adjudicataire ne
paye pas, l'objet mobilier est revendu à la
folle enchère, et il est tenu de verser la dif-
férence en moins, sans pouvoir profiter de
l'excédant s'il y en a. Lorsque, parmi les ob-
jets mis en vente, il se trouve de la vais-
selle d'argent et des bijoux valant au moins
300 francs, ils ne peuvent être vendus qu'a-
près trois expositions et jamais au-dessous
de l'estimation qui en a été faite.
L'adjudication des fruits pendants par bran-
ches et par racines doit être précédée d'affi-
ches et d'annonces désignant la nature des
fruits à vendre et la commune où ils sont si-
tués. L'adjudication peut être faite soit sur les
lieux mêmes, soit sur la place de la commune
ou sur le marché le plus voisin, par le minis-
tère d'un huissier, un dimanche ou un jour de
marche. L'adjudicataire doit payer les frais,
consigner le prix ou donner soit une caution,
soit une hypothèque. S'il n'exécute pas ces
conditions dans le délai fixé, une nouvelle
vente a lieu à la folle enchère.
I /adjudication des rentes, créances, ac-
tions, etc., est faite par un avoué, chargé
de dresser un cahier des charges contenant
les conditions de Yadjudication. Des pla-
cards, des annonces dans les journaux font
connaître la date de Yadjudication. En outre,
le cahier des charges doit être publié trois
fois de huitaine en huitaine. L'avoué dernier
enchérisseur doit, dans les trois jours, indi-
quer le nom de 1 adjudicataire et présenter
son accepiation, sinon il est considéré comme
le véritable adjudicataire. Si, dans les vingt
jours qui suivent Yadjudication, l'adjudica-
taire na pas rempli les conditions imposées
par le cahier des charges, il est procédé à
une nouvelle adjudication, mais cette fois à
la folle enchère.
L'adjudication des navires, chaloupes, bar-
ques, etc., saisis et vendus par autorité de
justice, donne lieu à des formalités asseï
compliquées qui ont été réglées par les ar-
ticles 202 à 209 du code de commerce. Si la
saisie a pour objet un bâtiment dont le ton-
nage est au-dessus de 10 tonneaux, il est fait
trois criées et publications des objets de
vente, consécutivement Je huit jours en huit
jours, à la bourse et dans la principale place
publique du lieu où le bâtiment est amarré.
L'avis est inséré dans un des journaux du
lieu où siège le tribunal devant lequel la sai-
sie se poursuit, et, s'il n'y en a pas, dans un
des journaux du département. Dans les deux
jours qui suivent chaque criée et chaque pu-
blication, il est appose des at'l'iches au grand
mât du bâtiment saisi, a la porte principale
du tribunal devant lequel on procède, dans
la place publique et sur 1-- quai du port où
lu bâtiment est amarré, ainsi qu'a la bourse
du commerce. Les criées, publications et
affiches doivent désigner les nom, prénoms,
profession et demeure. du poursuivant, les
titres en vertu desquels il ngit, le montant
de la somme qui lui est due, l'élection de do
ADJU
micile par lui faite dans le lieu du siège du
tribunal et dans le lieu ou le bâtiment est
amarré, les nom et domicile du propriétaire
du navire saisi, le nom du bâtiment et, s'il
est armé ou en armement, celui du capi-
taine, le tonnage du navire, le lieu où il est
gisant et flottant, le nom de l'avoué du pour-
suivant, la première mise à prix, tes jours
des audiences auxquelles les enchères se-
ront reçues. Apres la première criée, les en-
chères seront reçues le jour indiqué par l'af-
fiche. Le juge commis d'office pour la vente
continue de recevoir les enchères après cha-
que criée de huitaine en huitaine, k jour
certain fixé par son ordonnance. Après la
troisième criée, l'adjudication est faite au
plus offrant et dernier enchérisseur, à l'ex-
tinction des feux, sans autre formalité. Le
juge commis | eut accorder une ou deux re-
mises de huitaine chacune. Elles sont pu-
bliées et affichées. Si la saisie porte sur des
barques, chaloupes ou autres bâtiments du
port de 10 tonneaux et au-dessous, \adjudi~
cation sera faite k l'audience après la publi-
cation sur le quai, pendant trois jours con-
sécutifs, avec «friche au mât, ou, à défaut,
en un autre lieu apparent du bâtiment et à la
porte du tribunal. Il sera observé un délai
de huit jours francs entre la signification de
la saisie et la vente. L'adjudication du na-
vire fait cesser les fonctions du capitaine,
sauf k lui k se pourvoir en dédommagement
contre qui de droit. Les adjudicataires des
navires de tout tonnage seront tenus de payer
le prix de leur adjudication dans le délai de
vingt-quatre heures ou de le consigner sans
frais au greffe du tribunal de commerce, à
peine d'y être contraints car corps. A défaut
de payement ou de consignation, le bâtiment
sera remis en vente et adjugé, trois jours
après une nouvelle publication et une affiche
unique, à la folle enchère des adjudicataires,
qui seront également contraints par corps
Sour le payement du déficit, des dommages,
es intérêts et des frais.
Un incident de nature à, se présenter sou-
vent a été prévu par la loi: c'est celui où des
objets ou effets mobiliers appartenant k au-
trui auraient été compris dans la vente. Les
propriétaires de ces objets peuvent en de-
mander la distraction. Mais, s'ils désirent
rentrer en possession de leur bien, ils doi-
vent se hâter; sinon, s'ils attendent que l'ad-
judication suit faite, toute revendication de-
vient impossible et la seule compensation
que leur offre la loi , c'est de leur permettre
d'exercer leurs droits sur le prix provenant
de la vente. Les propriétaires doivent donc,
s'ils veulent que leur droit reste entier et
être réintégrés dans la propriété des biens
compris dans la vente du navire, former et
notifier leur demande au greffe du tribunal
avant l'adjudication.
Le code de commerce a, dans l'article 211,
trace avec raison une procédure très-expé-
ditive. Après l'adjudication, les créanciers
qui prétendent avoir droit au prix doivent
former opposition dans les trois jours. Faute
par eux d'exercer leurs droits, ils sont dé-
chus de toute participation k la distribution.
La loi va plus loin : elle les exclut, alors
même que leur opposition se serait produite
en temps utile, si, nus en demeure de pro-
duire leurs titres, ils ne les ont pas remis au
greffe dans les trois jours de la sommation.
Ces délais expires, on procède k la distri-
bution des deniers entre créanciers, en te-
nant compte du rang de chacun, sans que le
saisissant, à raison de cette qualité, puisse
firétendre à aucun droit de préférence sur
es autres. Si, la distribution laite, il reste un
excédant, il revient naturellement au débi-
teur saisi.
Quant à l'adjudication des biens immeubles
appartenant a des mineurs, à des interdits
et à des absents, la loi, en imposant la vente
aux enchères, a voulu redoubler de préeau-
pour assurer un prix de vente avanta-
geux aux mineurs ou autres personnes inca-
Sables, toutes les fois qu'il y a lieu de vendre
es immeubles.
Autrefois, le3 règles sur cette matière
étaient fort nombreuses; mais la loi du 2juin
1841 les a grandement simplifiées. On peut
les ramener aux suivantes !
l*> Lavis du conseil de famille. Il va de soi
que cet avis n'est point nécessaire si les
biens appartiennent en même temps à des
majeurs et que la vente suit poursuivie par
eux.
20 Le jugement d'homologation. Ce juge-
ment est rendu sur une requête présentée
par L'avoué de i incapable, en la chambre du
conseil et après avoir entendu le procureur
de la 1 Le tribunal décidera si la
vente doit se faire à l'audience des criées ou
bien devant un notaire commis à cet effet.
3° L'expertise, s'il y a lieu. Autrefois, l'ex-
pertise était dans tous les cas nécessaire.
Cette nécessite avait le tort grave u'aug-
menter outre mesure les frais de la vente
qui, suivant les circonstances et lorsque la
valeur de L'immeuble était peu considérable,
pouvaient absorbée la plus grande partie du
prix. Aujourd'hui, elle est ordonnée suivant
les cas.
4° Le dépôt du cahier des charges. Les en-
chères seront ouvertes sur un cahier de
charges déposé par l'avoué au greffe du tri*
bunal ou diessé par le notaire commis et dé-
posé dans son étude si la vente doit avoir
lieu devant notaire. Ce cahier contiendra :
ADJU
10 renonciation du jugement qui a autorisé 1
la vente; 20 celle des titres qui établissent I
la propriété; 30 l'indication de la nature,
ainsi que la situation des biens à vendre,
celie des corps d'héritage, de leur conte-
nance approximative et de deux des tenants
et aboutissants; 40 renonciation du prix au-
quel les euehères seront ouvertes et les con-
ditions de la vente.
50 Placards et annonces. Après le dépôt du
cahier des charges, il sera rédigé et imprimé
des placards qui contiendront : 1° renoncia-
tion du jugement qui a autorisé la vente;
20 les noms, prénoms et domiciles de l'inca-
pable, de son tuteur, de son subrogé tuteur;
30 la désignation des biens telle qu'elle a été
insérée dans le cahier des charges ; 4° le
prix auquel seront ouvertes les enchères sur
chacun des biens a vendre; 5° les jour, lieu
et heure de l'adjudication, ainsi que L'indica-
tion soit du notaire et de sa demeure, soit du
tribunal devant lequel l'adjudication aura
lieu et, dans tous les cas, de l'avoue du ven-
deur. Les placards seront affichés quinze
jours au moins, trente jours au plus avant
[adjudication, aux lieux désignés par l'arti-
cle 699 du code de procédure civile et, en
outre, à la porte du notaire qui procédera k
la vente. Une copie de ces placards sera in-
sérée dans un journal du département et
dans celui qui aura été desigue pour l'arron-
dissement où se poursuit la vente , si ce
n'est pas l'arrondissement de la situation des
biens.
Il est indifférent que les placards précè-
dent les annonces ou vice versa, car les dé-
lais qui doivent précéder les placards ou les
annonces de la vente aux enchères étant
francs, il suffit que ces actes soient égale-
ment faits dans ces délais.
6° Sommation au subrogé tuteur. Le su-
brogé tuteur sera appelé k la vente par une
notification, adressée un mois à l'avance, l'a-
vertissant qu'on procédera à la vente tant
en sa présence qu'en son absence.
7"> Adjudication. 11 peut arriver qu'au jour
fixé aucun enchérisseur ne se présente, parce
que la mise à prix aura paru trop élevée. Le
tribunal décide que les biens seront adjugés
au-dessous de l'estimation, et l'adjudication,
remise à un délai qui ne peut être moindre
de quinze jours, est annoncée, par de nou-
veaux placards et annonces, huit jours au
moins avant l'adjudication. La vente se fait
dans les mêmes formes qu'en matière de sai-
sie immobilière. Il suffira donc de s'en réfé-
rer à ce qui sera dit ci-dessous de l'adjudi-
cation sur saisie immobilière
Toute personne pourra, dans les huit jours
qui suivront l'adjudication , faire, par le mi-
nistère d'un avoué, une surenchère, pourvu
qu'elle soit du sixième au moins du prix princi-
pal de la vente. Cette surenchère sera faite au
greffe du tribunal qui a prononcé l'adjudica-
tion; elle contiendra constitution d'avoué et
ne pourra être rétractée i elle devra être
dénoncée, sous peine de nullité, par le sur-
enchérisseur, dans les trois jours, k l'avoué
de l'adjudicataire. Au jour indiqué, il sera
ouvert de nouvelles enchères auxquelles
toute personne pourra concourir. S'il ne se
présente pas d'enchérisseur, le surenchéris-
seur du sixième sera déclaré adjudicataire.
En cas de folle enchère, il sera tenu par corps
de la différence entre son prix et celui de la
vente. Lorsqu'une seconde adjudication aura
eu lieu, après la surenchère ci-dessus, au-
cune autre surenchère des mêmes biens ne
pourra être reçue. La vente des immeubles
àes mineurs émancipes doit être faite dans
les mêmes formes que celle des immeubles
des non-emancipés. Il sera régulier 'que le
mineur qui fait la vente soit assisté de son
curateur.
L'adjudication des immeubles a lieu encore
lorsqu'un héritage commun k plusieurs per-
sonnes ne peut être partage commodément
et sans perte. Chacun des copropriétaires
est maître de demander que les étrangers
soient appelés à la licitation ; ils sont néces-
sairement appelés quand l'un des coproprié-
taires est mineur.
On su cod forme pour la vente aux forma-
lités prescrites pour la vente des biens im-
meubles appartenant à des mineurs en y
ajoutant : les noms, demeure et profession
du poursuivant, les noms et demeure de son
avoue; les noms, demeures et professions des
colictants et de leurs avoués.
Dans la huitaine du dépôt du cahier des
charges au greffe ou ches le notaire, la som-
11 sera faite, par un simple acte, aux
colicitants, en l'étude de leurs avoués, d'en
thra,
S'il s'eleve des difficultés sur le cahier des
charges, elles seiont Levées à l'audience,
sans aucune requête, et sur un simple acte
d avoué à avoue.
Si, au jour indiqué, les enchères ne cou-
vrent pas la mise k prix, le tribunal pourra
ordonner que les biens seront
dessous de l'estimation.
Uans les huit jours de [adjudication, toute
personne pourra surenchérir d'un sixième du
:
L'adjudication des immeubles par suite dû
saisie immobilière donne lieu à une procédure
et à des formalités très-compliquées. Dans
les vingt jours au plus tard après La I
cription de La sai ie, le poursuivant doit dé-
ni greffe du tribunal le cahier des
es contenant renonciation du titre exe-
ADJU
cutoire en vertu duquel la saisie a été faite,
du commandement, du procès-verbal de s ii-
sie, ainsi que des autres actes et jugements
intervenus postérieurement; la désignation
des immeubles, les conditions de la vente et
une mise k prix de la part du poursuivant.
Dans les huit jours au plus tard après le dé-
pôt au greffe, sommation de prendre commu-
nication du cahier des charges sera faite au
aux créanciers inscrits sur les biens
saisis, k la femme du saisi, au subrogé tu-
teur des mineurs ou interdits, etc. Au jour
indiqué par cette sommation, le tribunal doit
donner acte au poursuivant des lecture et
publication du cahier des charges qui ont
été faites à l'audience, statuer sur les dires
et observations qui y ont été în
poursuivant, le saisi et les créanciers in-
scrits, et fixer le jour et l'heure ou il procé-
dera k l'adjudication. Le délai entre la 1 u-
blication et l'adjudication est de trente jours
au moins et de soixante au plus. Quarante
jours au plus tôt et vingt jours au plus tard
avant l'adjudication, l'avoué du poursuivant
doit faire insérer, dans un journal du dépar-
tement, un extrait signé, contenant la date
de la saisie et de sa transcription, les noms,
professions, demeures du saisi,
et de l'avoué de ce dernier; la désignation
des immeubles, la mise à prix, l'indication
du tribunal où la saisie se poursuit, et des
jours, lieu et heure de l'adjudication. Il doit,
en outre, déclarer que tous ceux du chef
desquels il pourrait être pris inscription pour
raison d'hypothèques légales devront requé-
rir cette inscription avant la transcription
du jugement d'adjudication. Un extrait pa-
reil k celui dont nous venons de parler sera
imprimé en forme de placard et affiché dans
le même délai dans divers lieux, notamment
à la porte du domicile du saisi, à la place
principale de la commune où se trouvent le
domicile du saisi et les biens saisis, à la porte
extérieure des mairies du domicile du saisi
et de la situation des biens, à la porte de
l'auditoire du juge de paix et aux portes ex-
térieures des tribunaux du domicile du saisi,
de la situation des biens et de la vente. Au
jour indiqué pour l'adjudication , il y sera
procède, sur la demande du poursuivant, et,
à son défaut, sur celle de l'un des créanciers
inscrits; néanmoins, l'adjudication pourra
être remise pour cause grave. Le jugement
qui prononcera la remise fixera de nouveau
le jour de l'adjudication, qui ne pourra être
éloigné de moins de quinze jours et de plus
de soixante. Dans ce cas, l'adjudication sera
annoncée huit jours au moins k l'avance par
des insertions et des placards. Les enchères
sont faites par le ministère d'avoué et k
l'audience. Dès que les enchères sont ou-
vertes, il est allumé successivement des bou-
gies préparées de manière que eba une
d'elles ait une durée d'environ une minute.
L'enchérisseur cesse d'être obligé dès que
son enchère est couverte par une autre, lors
même que cette dernière serait déclarée
nulle. L'adjudication ne peut être faite qu'a-
près l'extinction de trois bougies allumées
successivement. S'il ne survient pas d'en-
chère pendant la durée de ces bougies, le
Poursuivant est déclaré adjudicataire pour
1 mise à prix. Si, pendant la durée d une
des trois premières bougies, il survient des
enchères, l'adjudication ne peut être faite
qu'après l'extinction de deux bougies sans
nouvelle enchère survenue pend ait leur du-
rée. L'avoué dernier enchérisseur est tenu,
dans les trois jours de l'adjudication, de dé-
clarer l'adjudicataire et de fournir son ac-
ceptation, sinon de représenter son pouvoir,
lequel demeurera annexe a La minute de sa
déclaration; faute de ce faire, il sera
adjudicataire en son nom. Toute personne
peut, dans les huit jours nui suivent l'adju-
dication, faire, par le ministère d'un avoué,
une surenchère , pourvu qu'elle soit du
sixième au moins du prix principal de la
vente. La surenchère sera faite au greffe du
tribunal qui a prononcé l'adjudication. Elle
contiendra constitution d'avoué et ne p 11 ra
être retractée; elle devra être dénoncée par
te surenchérisseur, dans les trois jours, aux
avoués de l'adjudicataire, du poursuit
de la partie saisie, si elle a constitué avoué,
sans néanmoins qu'il soit nécessaire de fane
cette dénonciation a la personne ou au do-
micile de la partie saisie qui n'aurait pas
d'avoué. Si le sur> 11 ne dénonce
pas la surenchère dans le délai fixé, le pour-
suivant, OU tout créancier inscrit ou le
pourra le faire dans les trois jours qui sui-
vront l'expiration de ce délai; faute de quoi,
la surenchère sera nulle de droit. Au jour
indiqué, il sera ouvert de nouvelles en
auxque.les toute personne pourra concourir;
s'il ne se présente pas d'enchérisseur, le
surenchérisseur sera déclaré adjudicataire;
en cas de folle enchère, il sera leuu par-
corps de la différence entre son prix et celui
de la vente. Lorsqu'une seconde adjudica-
tion aura lieu aptes la surenchère, aucune
autre surench
être reçue, i j dication dé-
finitif consistera dans la copie du ■
des charges, revêtu de l'intitulé des juge-
ie, avec
injonction k la p
possession aussitôt >non du
.l. 1 <■") ne
sera délivre a 1 adjudicataire qu'a la charge
par lui de rapporter a ; refn ,
ADJU
-13
des frais ordinaires de poursuite et la preuve
u'il a satisfait au cahier des charges qui
oivent ê:re exécutées a ■, . déli-
vrance. I aute par L'adjudicataire de faire
us dans les vingt jours de V ad-
judication t il j dot par la voie de
a folle ■ : jugement d'adjudication
dûment transcrit purge toutes les hypothè-
ques, et les créanciers n'ont plus d'action
que sur le prix.
— III. Les adjudications administratives
sont faites, selon leur objet, de deux faç
t de vente ou de
ets meubles et immeubles pos-
.
munes, les établissements publics et de bien-
faisance, on a recours au moyen de ['adjudi-
cation aux enchères, dais offres
obte-
nir la somme d'argent La plus forte, Lorsqu'il
s'agit, au contraire, de fournitures, de tra-
vaux exécutes pour L'Etat, les communes et
les établisse m mta publics, comme on veut
faire exécuter ces travaux ou obtenir ces
fournitures au meilleur marché possible, on
a recours k l'adjudication au rabais,
laquelle les offres vont en s'abaissant. Dans
les deux cas, on donne la préférence k la
dernière offre.
Toute adjudication doit être annoncée un
mois d'avance par voie d'à f fi :hes. Ces affiches
indiquent les objets k vendre, la mise k prix
ou la nature des travaux k exécuter, le lieu
où est déposé le cahier des charges pour
qu'on en prenne con les autorités
es de procéder à l'adjudication et le
lieu, le jour et l'heure fixés pour cette adju-
dication. L'autorité peut écarter de l'adjudi-
cation les personnes qui n de ga-
ranties suffisantes de solvabilité ou de capa-
cité, s'il s'agit de travaux k exécuter.
Lorsqu'il s'agit de la vente de biens ap-
partenant à l'Etat, aux communes, aux éta-
blissements publics, l'adjudication a Heu pu-
bliquement, d'après le cahier des charges
contenant les conditions de la vente. L'admi-
nistrateur qui préside a l'adjudication rixe, k
l'ouverture de la séance, le nombre des feux
nécessaires k l'adjudication, Leur durée et la
quotité miniina de chaque enchère. L'adju-
dication commence alors. Elle a lieu aux en-
chères, au plus offrant et dernier enchéris-
seur, et à l'extinction des feux, comme nous
l'avons indiqué plus haut. Lorsque l'adjudica-
taire ne paye pas au jour fixé par le cahier
des charges et après la sommation qui lui est
faite, l'immeuble est adjugé de nouveau k la
folle enchère.
L'adjudication de baux de biens apparte-
nant a l'Etat, aux communes, à des établis-
sements publics, se fait également sur un
cahier des charges, déposé au secrétariat de
la préfecture ou de la sous-préfecture ou de
la mairie dès le jour de la première publi-
cation annonçant un mois d'avance l'adjudi-
cation. Cette adjudication a lieu par enchère
publique et k l'extinction des feux. L'adjudi-
cataire doit donner caution dans la huitaine,
sinon on procède à un nouveau bail k 1 1
folle enchère.
L'adjudication des forêts de l'Etat se fait
par un mode particulier d'adjudication au ra-
bais, dont nous avons parlé à l'article yoKÊr.
L'adjudication de fournitures et de travaux
publics Le d'adjudication au
rabais. Préalablement, l'administration com-
pétente doit faire dresser soit un état indi-
catif de la nature et de l'importance des
fournitures a faire et un cahier des charges,
soit, s'il s'agit de constructions, un devis
■j!', le métré des travaux, un 1
timatii appuyé des sous-details des différents
prix , enfin un cahier des charges , clauses
et conditions de l'adjudication. Un mois à
l'avance, il doit être apposé dans les princi-
pales villes du département et des départe-
ments voisins des affiches indiquant l'objet et
la nature de l'adjudication, le dépôt du pro-
jet, devis et cahier des charges, enfin le lieu,
le jour et l'heure auxquels doit être effectué
6l des soumissions, puis le prononcé de
l'adjudication.
Les concurrents pourront prendre connais-
sance d ■ - et devis Cou
jours non fériés de huit heures k dix heures
du matin et de deux heures k quatre heures
du .soir.
Chaque candidat devra produire à l'appui
de sa demande L'inscription :
n acte de naissance, s'il est Français
e r étranger, mais légalement domi-
en France, une autorisation de concou-
rir dé) vrée par le ministre compétent.
2° Un certificat du maire de la commune
où il est domcdie, justifiant de sa moi
30 Un cert.i. é par le gref
tribunal de commerce do sa résidence,
statant que ni lui ni sa caution n'ont jamais
été eu état de faillite, ou que, s'ils l'ont été,
ils ont ete réhabilités*
4° Une patente de l»c classe ou une patente
s'appliquent k la profession spéciale aux tia-
vaux soumissionnes.
50 Un engagement conforme au modèle
■ ■
île. qui devra
céée p.u La - ' adjudication.
ao t ..inune
de la
moralité de cel
7« l icité délivréau cao-
ueur en chef des ponts et
44
ADJD
chaussées, ou par un directeur d artillerie
ou du génie, pour lequel il aura déjà fait des
travaux, ou, à défaut, par un architecte
avantageusement connu pour sa capacité
dans l'art de bâtir.
Tous ces certificats, ainsi que 1 engage-
ment de la caution, seront remis avant le
jour ûnét lorsque l'entrepreneur et sa caution
se présenteront pour se faire inscrire sur la
liste des concurrents déposée au bureau des
travaux a entreprendre.
Dans les adjudications, les soumissionnai-
res pour divers lots ne pourront se caution-
ner mutuellement. Les concurrents ne seront
admis à soumissionner qu'après avoir rempli
les conditions qui précèdent. La commission
se réunira au jour fixé pour l'examen des
pièces produites par les entrepreneurs et par
les cautions.
La veille de Y adjudication , chacun des
candidats recevra un certificat d'admission
ou retirera les pièces produites s'il n'a pas
été admis à concourir.
Le jour de l'adjudication, chacun des con-
currents, a l'appel de son nom, déposera sur
le bureau de la commission un pli cacheté
portant son nom sur l'enveloppe et contenant
le certificat d'admission et la soumission sur
papier timbré, libellé conformément au mo-
dèle annexé au cahier des charges.
Les soumissions seront ouvertes et lues
publiquement à haute voix. Seront considé-
rées comme nulles celles qui contiendraient
des clauses restrictives ou exceptionnelles.
La quotité des rabais ou la surenchère de-
vra porter sur la totalité du prix et être ex-
primée en toutes lettres en francs, décimes
et centimes, à raison de tant pour 100, à peine
de nullité.
Dans le cas où plusieurs soumissionnaires
auraient fait les mêmes offres et où elles se-
raient les plus avantageuses, il sera procédé
séance tenante à une réadjndication sur de
nouvelles soumissions, àl'extinction des feux,
entre ces soumissionnaires seulement. Si les
soumissionnaires se refusaient k faire de nou-
velles offres ou si les prix demandés ne dif-
féraient pas, le sort en déciderait.
Dans les adjudications faites au nom de
l'Etat, le cahier des charges peut fixer un
délai pour la réception d'offres de rabais sur
le prix de l'adjudication. Si, pendant ce dé-
lai, qui ne doit pas dépasser trente jours, il
est fait des offres de rabais d'au moins 10 pour
100 chacune, il est procédé à une réadjudi-
cation entre le premier adjudicataire et les
auteurs de ces offres. Cette faculté n'est pas
accordée aux communes. Le ministre ou le
fonctionnaire par lui délégué a le droit de
déterminer à 1 avance le prix le plus élevé k
paver par l'Etat ou le rabais le plus faible
qui puisse être accepté sur la mise k prix. Ce
maximum de prix ou ce minimum de rabais
doit être déposé cacheté sur le bureau à l'ou-
verture de la séance. Cette fixation d'un mi-
nimum ou d'un maximum est purement fa-
cultative pour les adjudications faites au
nom de l'Etat; mais elle est obligatoire pour
toutes celles qui intéressent les communes
et les établissements de bienfaisance. Dans
quelques cas, les adjudications ne deviennent
définitives qu'après approbation par l'auto-
rité supérieure. Les publications de l'autorité
qui procède aux enchères doivent indiquer
si cette approbation est nécessaire.
S'il s'agit de la construction d'un canal,
d'un pont, le prix de l'adjudication est re-
présente parfois par la concession au profit
de l'entrepreneur d'un péage k établir pour
la navigation du canal el le passage du pont.
Dans ce cas, le rabais porte sur le taux ou
la durée du péage, soit sur l'un et sur l'autre.
Chaque adjudication est suivie d'un pro-
cès-verbal relatant toutes Les circonstances
de l'opération. L'adjudicataire qui a agi pour
le compte d'un autre doit en taire la décla-
ration dans les vingt-quatre heures. Pendant
le même temps, 1 adjudicataire peut faire
une déclaration de désistement; mus, dans
ce cas, il est tenu de payer la différence
de son enchère avec celle qui la pré
Les actes d'adjudication de l'Etat i
dé parte m mt emportent hypothèque et exé-
cution forcée comme les actes authenl
— IV. Le législateur a pri
nures | our empêcher de troubler la
des t*. les adjudication* . D'après
l'article 412 du code pénal, ceux qui]
les adjudications do lu . • l'usu-
fruit 0 r,
"t uni d'une four-
nituie, d'une exploitation ou d'un
quelconque, auront entravé ou troufa
berlé dus enchères ou dos soumissions, par
voies de fait, violences ou menaces, soit
avant, soit pendant les enchères ou 1"
missions, seront puni-, d'un em]
de quinte jours au moins et de :
plus, et d'une umeude de 100 fra
et de r.,ooo an pi
i
auront
la loi
à peine de nullité de l'adjudication et de
domo
taire l , les personne
ignt, juges su] |
! ItUtl des pro-
■
lier i
Tente (art. 713 du c< du du procédure cinle).
ADMI
L'article 1596 du même code déclare : • Ne
peuvent se rendre adjudicataires, sous peine
de nullité, ni par eux-mèm-s, ni par per-
sonnes interposées, les mandataires, des biens
qu'ils sont chargés de vendre; les adminis-
trateurs, de ceux des communes ou des éta-
blissements publics confiés à leurs soins; es
officiers publics, des biens de l'Etat dont les
ventes se font par leur ministère. ■
ADLER (Philippe), graveur allemand, sur-
nommé Patricia-, et par corruption Pairl-
ciaa, né à Nuremberg en 1484. C'est un des
premiers graveurs à l'eau-forte. Son chef-
d'œuvre, dans ce genre, est une Vierge a
l'Enfant Jésus, gravée en 1518. Il a exécute
de nombreuses eaux -fortes d'après Albert
Durer.
ADLER (Jacques-George-Chrétien), orien-
taliste danois, né à Amis (Slesvig) en 1755,
mort en 1805. Envoyé tout jeune à Rome, il
y étudia les langues de l'Orient, puis revint
dans son pays. Après avoir professe le sy-
riaque pendant cinq ans à Altona, il devint
professeur de théologie à Copenhague (1788),
puis prédicateur du château de Gottorp. Ses
principaux ouvrages sont : Recueil de formu-
les et contrats en hébreu rabb'miaue et en al-
lemand (Hambourg, 1773); Codicis sacn recte
scribendi leges (1779, in-4*»); Descriptxo codi-
cum quorumdam euficorum (1780) ; Musxum
euficum Borgianum {1782-1792, 2 vol.) ; Ob-
servations faites pendant un voyage à Rome
(1784) ; Novi Testamenti versiones syriacx il-
lustrais (1789), etc.
ADLER-MESNARD (Edouard -Henri -Em-
manuel), écrivain et grammairien français,
né k Berlin en 1807, mort à Paris en 1868.
Il se fixa à Paris, devint professeur d'alle-
mand aux lycées Charlemagne et Napoléon
et fut nommé maître de conférences à l'E-
cole normale supérieure. M. Adler-Mesnard
a composé pour l'enseignement un certain
nombre d'ouvrages qui ont eu du succès, et
parmi lesquels nous citerons : Traité de la
formation des mots (1839, in-8°); Nouveau
dictionnaire français-allemand et allemand-
français (1844, in-32), souvent réédité; His-
toire des temps héroïques de la Grèce (1S46,
in-12); Premières lectures allemandes (1847,
in-12 ; 8e édit. en 1865); la Littérature alle-
mande au xixe siècle. Morceaux choisis (1851,
1853, 2 vol. in-12); Grammaire allemande
(1854, in-12); Guide to english-french-yerman-
itatian conversation (1855, iu-32), avec Smith
et Ronna; Guide of english and german con-
versation ( 1856, in-32 ) ; Dialogues classiques
français et allemands (1757, in-12}; Versions
et thèmes écrits et parlés (1859-1861, 2 par-
ties in-12); Guide de la conversation fran-
çais-allemand (1862, in-32) ; Corrigé des ver-
sions et thèmes écrits et parlés (in-12), etc.
* ADLU MI E s. f. — Ce genre de plantes ap-
partient à la famille des fumariacées, tribu
des fumariées.
ADLZREITER (Jean), homme d'Etat alle-
mand, ne k Rosenheim (Bavière) en 1596,
mort en 1662. Il étudia la littérature an-
cienne et la jurisprudence et fut nommé ar-
chiviste, vice-chancelier, puis premier mi-
nistre de Maximilien 1er. On a publié sous
son nom : Annales boxes gentis ( Munich ,
1662, iu-fol.); mais il parait prouvé que ces
Annales oui été rédigées par le jésuite lorrain
Fer vaux , sur les documents tournis par
Adlzreiter.
ADMA, nom d'une nymphe.
ADMÈTE, fil e d'Eurysthée, qui, ayant fui
d'Argus k Samoa, se consacra au service du
temple de Junon. Mais la statue de cette
déesse ayant été enlevée par des corsaires
tyrrhéniens et ceux-ci, effrayés ensuite par
des prodiges qu'ils attribuèrent à la coière
de Junon, ayant déposé la statue sur le ri-
vage, les Samiens la lièrent avec des bran-
ches d'arbre pour l'empêcher de fuir une
seconde fuis , car ils s'imaginaient qu'elle
avait voulu quitter leur pays. Admète délia
la statue et la remit & sa place ordinaire dans
le temple.
ADMÈTE, une des Océanides, dans la Théo-
gonie d Hésiode.
* ADMINISTRATION S. f. — Encycl. Nous
allons compléter ici, au moyen de quelques
détails, ce que nous avons déjà dit û ce sujet
au même mot dans le Grand Dictionnaire, et
surtout à notre article droit (t. VI, p. 1251).
On peut définir l'administration d'une ma-
■ 8 : l'ensemble des services pu-
blica destinés à concourir à l'exécution de la
[ ouvernement et h ■
des loi générai. Cette impie défi-
i .ne des
'le l'administration. Tout i
luit assujettie à la haute direction du gou-
ment, il n'y a pas un acte public dans
| lée k contrôler et k
. trer. Elle reçoit L'enfant eu nais ant,
I inscrire sur les registres de l'état ci-
vil; s'il est orphelin, elle prend soin de 9a
de sa santé, de son Instruction ;
hoinrii"! fuit, elle s'en empare COI
i son union avec la femme , après
la mort, elle enregistre son
bilité mbeau.
Et ici, comnîe on lo voit, il ne s'agit que des
Uration
s'étend elle
ment ! le l'Etat] y* i
AUX ; elle les défend contre
ADMI
toute agression, quelle qu'en soit l'origine.
Pour mieux en faire juger, nous allons rap-
peler ici, d'après M. Maurice Block (Diction-
naire de l'administration française), les prin-
cipales attributions de l'administration:
■ Elle établit les règlements généraux ou
spéciaux considérés comme complément né-
cessaire de la loi, et dont la préparation lui
a été déléguée implicitement (règlement ad-
ministratif) ou explicitement (règlement
d'administration publique).
» Elle prescrit des mesures générales obli-
gatoires, soit pour la totalité des citoyens,
soit seulement pour une classe d'entre eux,
et en surveille l'exécution.
» Elle autorise la création de certains éta-
blissements publics ou privés et exerce une
tutelle légale sur les uns et un contrôle d'or-
dre public sur les autres.
■ Elle accorde la concession de choses ou
de droits mis k sa disposition par les lois.
■ Elle demande les renseignements qui lui
sont nécessaires, fait les recensements, pré-
pare les listes de recrutement, des électeurs,
des jurés, etc.
a Elle fait cesser tout ce qui est contraire
aux lois, aux règlements, aux intérêts géné-
raux ou particuliers, k la morale ou k la sé-
curité publique,
» Elle réprime certaines contraventions et
provoque la punition des autres, ainsi que
des crimes et des délits.
a Elle gère la fortune publique, dirige la
répartition des impôts, recouvre les contri-
butions, fait les dépenses nécessaires pour
le bien de l'Etat et en rend compte.
a Elle fait exécuter les travaux publics,
soit directement par ses agents, soit sous
leur surveillance, et procède k l'expropria-
tion pour cause d utilité publique.
a Elle examine les réclamations qui lui
sont adressées, y fait droit s'il y a lieu et
juge les contestations qui s'élèvent sur ses
actes.
a Elle est chargée de l'assistance publique
et de la protection de ceux qui sont hors d'é-
tat de se protéger eux-mêmes.
a Enfin, en tant que le gouvernement ne
s'est pas réservé lui-même cette attribution,
elle nomme et révoque ses propres agents,
ainsi que divers officiers publics , leur trace
leurs devoirs, les éclaire, les surveille, les
encourage et les punit. »
Comme on le voit par cette énumératîon,
l'administration embrasse dans son ensemble
la force publique, la sécurité, l'assistance,
la fortune, la morale et la richesse publiques.
Nous n'avons pas à entrer ici dans les détails
de ces divers services, auxquels des articles
particuliers sont consacrés dans le Grand
Dictionnaire. Nous n'avons pas à nous éten-
dre davantage sur les attributions des agents
de l'administration: ministres, préfets, sous-
préfets , maires , commissaires de police ,
agents financiers, intendants militaires, pré-
fets maritimes, ingénieurs des ponts et chaus-
sées et des mines, recteurs, inspecteurs, etc.;
tous les fonctionnaires publics, à quelque
degré de la hiérarchie qu'ils appartiennent,
sont également l'objet d'articles spéciaux.
Nous en dirons autant des diverses juridic-
tions administratives, soit personnelles, soit
collectives : conseil de préfecture, conseil
d'Etat, cour des comptes, etc.
i Eu résumé, {'administration est compo-
sée de plusieurs rangs de fonctionnaires hié-
rarchiquement subordonnés les uns aux au-
tres et répondant aux administrations com-
munales, d'arrondissement, départementales
et générales. Chacun de ces fonctionnaires,
quoique investi directement d'une partie de
1 autorité et de la puissance gouvernementale,
s'appuie sur des conseils dont l'avis est sou-
vent facultatif, quelquefois nécessaire, mais
rarement décisif. Il y a enfin plusieurs de-
grés de juridiction administrative qui ne sont
nullement, comme l'ont dit quelques auteurs,
des tribunaux d'exception, ou un démem-
brement des tribunaux judiciaires, mais qui
ont une autorité qui leur est propre, quoique
d'un ordre différent, et dont les arrêts em-
portent exécution parée, a (Maurice Block.)
M) M lit AL (Henri L'), fanatique politique,
né k Aujolet (Puy-de-Dôme) en 1744, mort
en 1791. Il commença par être domestique du
ministre Bertin, par la protection duquel il
devint directeur de la loterie de Bruxelles.
Ayant perdu cet emploi lors de l'invasion de
la Belgique par les troupes de la Republi-
que, il en conçut une hume profonde contre
la Révolution et il résolut de tuer Robes-
pierre, regardé alors par les royalistes comme
leur plus dangereux adver.-.aire. Longtemps
il épia ce dernier; mais, n'ayant pas trouvé
l'occasion de mettre k exécution son projet,
il se décida k tuer Colloi d Horboîs. Dans la
nuit du 22 mai 1794, il lui lira deux coups de
pistolet sans pouvoir le toucher. Poursuivi,
il blessa d'un autio coup la personne qui l'ar-
rêta et fut conduit en prison. L'Admirai dé-
clara qu'il n'avait pas de complices. Toute-
fois, on rattacha sou affaire k celle de Cé-
cile Renaud, qui venait d'être arrêtée: ou y
vit un complot organisé, dans lequel fureut
impliq ute-deux autres personnes,
et 1. Allumai lut condamné k la peiue capi-
tale avec ses coa< cusés,
' ADMISSION s. f. — Encycl. Douane.
Admission temporaire. Aux termes de l'arti-
cle 5 de la lui du 5 juillet 18311, le gouverne-
ment peut autoriser, sauf révocation en cas
ADMI
d'abus, l'importation en franchise temporaire
des produits étrangers destinés k être fabri-
qués ou k recevoir en France un complément
de main-d'œuvre, sous la condition de réex-
porter ou de rétablir en entrepôt, dans un
délai qui ne peut excéder six mois, le pro-
duit fabrique et de remplir les conditions et
formalités déterminées par les règlements.
S'il n'existait aucun droit de douane, il ne
serait pas nécessaire de maintenir les admis-
sions temporaires, on n'aurait pas même eu
besoin de les inventer ; mais les droits de
douane existent en dehors de toute idée pro-
hibitive et protectrice ; ils peuvent n'avoir
et ils n'ont, en réalité, chez nous aujour-
d'hui, qu'un but purement fiscal; dans l'hy-
pothèse où le libre échange absolu régnerait
entre les nations, il y aurait encore ou il
pourrait y avoir des droits de douane ; d'où
il résulte que ['admission en franchise de
produits étrangers destinés k la réexporta-
tion est un procédé de tous les temps et de
tous les régimes économiques. Pourquoi ef-
fectivement priverait - on l'industrie fran-
çaise d'une commande de machines ou de
toiles peintes, parce que cette commande,
venue de l'étranger, serait subordonnée k la
mise en œuvre de matières premières four-
nies du dehors? Or, une telle commande de-
viendrait en réalité impraticable si la ma-
tière première ne pouvait traverser notre
frontière sans acquitter des droits. Pour ob-
vier k cette difficulté, on a imaginé la com-
binaison appelée admission temporaire; et le
lecteur voit clairement que celte combinai-
son reste justifiable et utile, que les droits
de douane soient prohibitifs, protecteurs ou
purement fiscaux.
Malgré la précaution de réduire k six mois
le laps de temps compris entre l'entrée et la
réex poitation obligatoire , l'administration
éprouve de grandes difficultés k s'assurer que
les produits introduits en franchise sont bien
les mêmes qui sont ensuite réexportes, après
avoir passé par le travail de nos ouvriers.
Quand elle a affaire k des toiles de coton, la
douane peut estampiller les pièces, et alors
rien de plus aisé que de les reconnaître ;
mais on ne saurait estampiller des fers et
des fontes qui, demain, changeront de forme
et de disposition. Et pourtant, l'identité de la
matière introduite et de la matière reexpor-
tée est une condition essentielle de l'admis-
sion temporaire; c'est même son excuse uni-
que. Nous disons identité, nous ne disons
pas équivalence : le système de l'équivalence
a précisément engendré tous les abus dont
on se plaint.
Remarquons que le principe de l'identité
s'impose aussi bien quand l'industrie fran-
çaise exécute une commande étrangère, en
travaillant sur des produits étrangers fournis
par les auteurs de la commande, que lorsque,
sans agir en vue d'une commande particu-
lière et déterminée, les industriels nationaux
travaillent pour la réexportation sur des ma-
tières premières qui ne se trouvent pas en
France dans le moment.
Ce fut surtout après la réforme commer-
ciale de 1860 que le régime des admissions
temporaires prît d'énormes développements,
et, presque aussitôt, il donna naissance à
des pratiques déplorables, dont nous rencon-
trons actuellement un dernier vestige dans
l'industrie des fontes.
Le 13 février 1861, un décret autorisa l'en-
trée en franchise de droits de tous les tissus
de coton ecru, pourvu qu'ils fussent destinés
k être imprimés dans les fabriques françaises
et ensuite réexportés.
Ce privilège, concédé sous la condition des
six mois de délai, soumettait, en outre, les
toiles k l'estampillage, assurant ainsi l'appli-
cation du principe d'identité k la réexporta-
tion. Donc, aucune difficulté pour cette caté-
gorie de marchandises. Un second décret, du
15 février 1862, autorisa également l'entrée
en franchise de droits pour six mois des
fontes, des fers, des aciers, des cuivres et au-
tres métaux destinés k être réexportés après
avoir été convertis, dans les ateliers français,
en navires et bateaux en fer, en machines,
appareils, ouvrages quelconques faits de mé-
tal, ou tûen en produits d'un degré de fabri-
cation plus avance que les produits importés.
L'estainp liage n'étant pas possible, ici nais-
saient les difficultés.
Le décret prit diverses précautions pour
assurer que l'exportation serait égale en
quantité et en nature k l'importation. Mais,
par cela seul qu'il était impraticable de con-
trôler d'uue manière absolue l'identité des
objets importes et exportés, ta fraude ne
tarda pus k se faire jour. Ou importa les mé-
taux désignés dans le décret eu franchise de
droits; puis, au lieu de travailler ces métaux,
les importateurs firent trafic des aCQuits-à-
caution délivrés par la douane, ne reexpor-
tant a lu place des produits étrangers que
des objets équivalents fabriques avec des
produits nationaux.
Voici comment les choses se pussent :
L'importation des métaux bruts étrangers se
fait par le Nord, parce qu ils tiennent d'An-
gleterre et do Belgique; au contraire, l'ex-
■ oii de nos métaux fabriques se fait par
le Midi. Ceci posé, un constructeur méridio-
nal, de Lyon ou de Marseille, par exemple,
reçoit en franchise de droits a Duukerque
une cargaison de fonte étrangère, sous pré-
texte do la travailler dans son usine pour La
réexporter ensuite.
ADMI
Au fond, il ne songe à rien de pareil; et,
en effet, il vend l'acquit-à-caution à Dunker-
que, par conséquent il laisse la fonte sur-
cette place ; puis, avec le prix de l'acquit, il
achète, dans son voisinage, un lot de même
importance qu'il emploie réellement à sa fa-
brication. Grâce à ce procédé, il économise
les frais de transport de Dunkerque à Lyon
ou à Marseille et, du même coup, se procure,
sur ses concurrents de l'Est, l'avantage ré-
sultant de cette économie. Les fers belges
payent pour transport de la frontière à Lyon
36 fr. 60 par tonne, les fers anglais 40 tr. 40;
telle est l'avance considérable que les fabri-
cants du Midi obtiennent sur les fabricants
de l'Est Cette première conséquence est des
plus graves : déjà, en 1868, on pouvait dire,
en plein Corps législatif, que le trafic des
acquits- à-caution bouleversait les prix du
fer entre Lyon et Paris. La tonne valait
252 fr. 50 à Paris et 226 fr. 20 à Lyon en
1860. Kn 1868, elle se trouvait^ en égalité
complète sur les deux places, coûtant 180 fr.
aux deux bouts de la ligne. C'était la dis-
tance supprimée au profit d'un groupe indus-
triel, au détriment d'un autre groupe et aux
frais du Trésor, c'est-à-dire du public. Comme
«econde conséquence des acquits-à-cauiion,
la fonte étrangère introduite dans l'Est, où
l'on n'en a nul besoin et où on en fabrique,
au contraire, écrase nos produits similaires,
puisqu'elle y arrive sans payer le droitqni
est de 20 francs par tonne, ainsi que l'ont
stipulé les traités de commerce; d'où il suit
qu une partie de nos fabricants touchent in-
directement une prime à l'exportation.
Lorsque la loi de 1836 a permis à l'indus-
trie d'exportation, pour vendre certains de
ses produits au dehors, concurremment avec
l'industrie étrangère, d'introduire en fran-
chise temporaire des droits de douane les ma-
tières qu'elle transforme, nous étions persua-
dés en France que le régime protecteur, s'il
n'était pas la sagesse même, était du moins
conforme à notre tempérament et lié aux
intérêts généraux du pays. C'était une er-
reur ; mais la preuve de fuit manquait ou pa-
raissait manquer aux partisans de la li-
berté, et comme on avait vécu tant bien que
mal sans faire de gros ouvrages pour l'ex-
portation, ou se contentait d'envoyer au de-
hors des produits légers. La marine se plai-
gnait bien de n'avoir pas de lourds frets de
sortie pour naviguer avec avantage, mais
on n'y voyait pas de remède.
Les admissions temporaires et, plus tard,
les traités de commerce en ont autrement
décidé. Grâce à leur secours, nous avons
créé cette exportation métallurgique et ce
fret de sortie dont nous n'avions pas l'idée,
et qu'il dépend de nous d'augmenter chaque
année , parce que nos gros ouvrages de
fonte, de fer et d'acier ont fini par jouir, à
l'étranger, de la même faveur que nos pro-
duits délicats. Même avant que les traités de
commerce eussent uni leur influence à la
leur, les admissions nous procuraient par là
une quarantaine de millions par an de salai-
res et de profits. De 1860 à 1870, la moyenne
de ce gain si utile s'est élevée à plus du
double, comme en font foi les tableaux des
douanes; depuis 1870, nous sommes retom-
bés aux ehiifïes d'avant 1860 et même plus
bas.
Les décrets restrictifs de 1870, dus au mi-
nistère 011i\ ier-BniFet, en sont la cause uni-
que. Ils ont interdit l'entrée en franchise
temporaire du blanc de coton à imprimer;
ils ont supprimé, par le fait, l'entrée des
fers, en exigeant qu'ils n'entrent plus que
sous escorte de douane pour aller à grands
frais assurer dans nos usines la réalite de ce
qu'on appelle le travail et la livraison à l'i-
dentique; ils ont interdit la compensation de
la fonte moulée par la sortie d'ouvrages en
fer; depuis, les blés eux-mêmes ont été con-
damnés à reprendre, sous la forme de la fa-
rine, le chemin qu'ils avaient suivi en arri-
vant sous la forme du grain; et le résultat
est que la France a perdu tout net 40 mil-
lions au moins de main-d'œuvre et de béné-
m , chaque année, au moment où elle s'é-
tait outillée, instruite et approvisionnée de
relations au dehors, de façon à arriver à un
gain de 100 mil
100,000 tonnes de fer n'entrent plus depuis
que M. Buflei, traitant lo fer comme un mal-
faiteur, a ordonné que la gendarmerie doua-
nière le conduirait de la frontière a l'atelier
de construction, en payant des frais de trans-
port dépassant tout le bénéfice possible des
opérations que l'admission à l'équivalent
avait suscitées. Les producteurs de ter fran-
çaiî n'ont pour cela ni fabriqué ni vendu
une tonne de fer de plus. L'exportation s'est
réduite d'autant, et c'est tout! Ce sont les
salaires qui y ont le plus perdu, car la ma-
tière en transformation représente cinq ou
six fois la quantité de main-d'œuvre de la
production première; et, pour citer un exem-
ple, il y a 15,000 fr. de salaires dans une lo-
comotive de 47,000 fr. Mais les 100,000 ton-
nes qui se sont refusées à voyager comme lo
voulait le décret de 1870 n'ont pas été rem-
placées par 100,000 tonnes de fer fra
Les constructeurs ne travaillaient, quelque-
fois même à prix coûtant et sans bénéfice,
pour ne pas interrompre le travail et sus-
pendre les relations, qu'a, la condition de
proliter d'une partie de la infime qu'ils tou-
chaient en revendant leur droit de faire en-
trer des matières en équivalent décolles qu'ils
ADNE
achetaient en France et qu'ils exportaient.
Ils n'ont pu rieu faire entrer, ils n'ont rien
fait sortir et ils n'ont rien acheté.
Pour obtenir le droit d'admission, le trans-
formateur ou le constructeur doit préalable-
ment justifier d'une commande extérieure.
Le ministre prend l'avis du comité des arts
et manufactures , qui examine si la com-
mande est dans les moyens de l'usine et si
elle donne lieu à une main-d'œuvre impor-
tante. L'avis donné, le ministre des finances
juge si le Trésor peut permettre l'introduc-
tion, comme s'il ne devait pas toujours la
permettre. La douane intervient ensuite et
commence ses procès-verbaux. Cependant,
le temps passe. Si l'industriel devait atten-
dre dans cette incertiiude, il n'y aurait au-
cun marché qui y tiendrait. Aussi, n'attend-
il pas. Il achète à sa convenance, le plus
près possible de chez lui, les matières dont
il a besoin; il marche pour arriver à jour
fixe, et il cède, directement ou par intermé-
diaire , son pouvoir d'introduction à quel-
qu'un qui s'en servira plus commodément.
Les matières qui entrent sortent toujours;
c'est là l'essentiel, et si l'exportation n'a pas
lieu dans le délai convenu, les droits sont
payés.
Il n'y a qu'une chose à faire, en présence
de la solidarité qui s'est, à la longue, révélée
entre les intérêts des producteurs de matiè-
res, des transformateurs et des construc-
ADOL
teurs, ce n'est pas d'adopter la proposition
de loi qui réserverait au législateur le droit
de décider les admissions (il n'a pas a s'im-
miscer dans les détails de l'existence des
opérations commerciales et industrielles, et
il lui suffit d'en régler les grands principes
et les directions) , c'est de reprendre la loi
de 1836 elle-même pour l'améliorer. Elle a
cessé d'être d'accord avec nos nouvelles
mœurs économiques. Elle considère comme
une faveur ce qui est un droit; elle laisse
l'autorité libre de restreindre cette faveur
prétendue et de l'annuler; elle autorise à
qualifier de fraude l'acte .j'échange qui donne
seul aux acquits-à-caution et à l'équivalent
leur puissance créatrice. Notre influence au
dehors, nos bénéfices les plus légitimes, le
surcroît nécessaire des salaires que nous
paye l'étranger n'ont plus à dépendre d'elle.
Plusieurs de nos chambres de commerce,
et celle de Lyon à leur tête, se sont déjà
prononcées dans le sens de lu liberté entière.
Que la loi soit refaite une fois pour toutes et
qu'elle déclare de droit ce qui n'a été jus-
qu'ici que de tolérance. Après quoi, le tra-
vail de la France fera le reste. 11 n'a jamais
manqué à ses destinées, du moment qu'il a
été libre de les remplir.
Nous terminerons cet article par le tableau
de> produits qui, aujourd'hui, jouissent de la
faculté de l'admission temporaire :
ADON
45
PRODUIT
AUTORISÉ A ÊTRE IMPORTÉ.
Blé
Cacao
Châles en crêpe de Chine unis
Chapeaux de paille
Cylindres en cuivre
Etain brut
Foulards de soie écrue
Garance en racines sèches
Graines oléagineuses
Huiles de graine brutes
Iode brut
Liège brut
Métaux (fonte, fer, acier, tôle)
Plomb brut
Potasse
Riz en grains
Sucre brut
Suif brut
Tartre brut
Tissus écrus en pièces (de coton, de laine
pure ou mélangée, de soie ou de poil, de
fil de lin, etc.)
Tôles cornières et autres pièces en fer. . . .
Zinc brut
AD.NET (Eugène), homme politique fran-
çais, né en 1827. Il étudia le droit, se fit re-
cevoir licencié et, après avoir exercé pen-
dant quelque temps la profession d'avocat, il
entra dans la magistrature. M. Adnet était
procureur impérial à Tai bes lors de la révo-
lution du 4 septembre 1870. Révoqué peu
après, il rentra dans la vie privée. Lors des
élections pour l'Assemblée nationale, il posa
sa candidature en faisant une profession de
foi républicaine, fut porté sur une liste où
figurait M. Thiers et fut élu député des Hau-
tes-Pyrénées, le 8 février 1871, par 3 1,530 voix.
M. Adnet alla siéger au centre droit, dans
les rmigs ces réactionnaires. Il vota pour la
paix, contre le retour de l'Assemblée à Pa-
ris et commença à se faire connaître en at-
taquant M. Bordone, chef d'état-major de
Gaiibaldi. Lorsque, le 12 août 1871, M. Rivet
ftresenta à la Chambre une proposition dans
aquelle il demandait que l'on conférât a
M. Thiers, chef du pouvoir exécutif, le titre
de président de la Republique et qu'on pro-
rogeât ses pouvoirs de trois ans, M. Adnet
monta à la tribune et déposa une contre-
proposition ayant pour objet de continuer
purement et simplement à M. Thiers les pou-
voirs que l'Assemblée lui avait confies à,
Bordeaux et éliminant le titre de président
de la République. Cette contre -proposition ne
fut point adoptée (31 août). M. Adnet vota
pour le pouvoir constituant de la Chambre,
pour la suppression des gardes nationales,
pour la pétition des évéques, contre l'impôt
sur le chiffre des affaires, etc. Le 2-i mai
1873, il contribua à la chute de M. Thiers,
puis il appuya toutes les mesures de réac-
ii ii i ou' rince présentées par le gouverne-
ment de combat, vota pour le septennat, con-
tre la proposition Péner et Maleville (juillet
1874) et devint un des membres du groupe
de Clercij, composé d'orléanistes et de bona-
par listes. Le 25 février 1875, M. Adnet se
: ça contre la constitution républicaine,
puis il vota la loi sur l'enseignement supé-
rieur. Lors des élections du 30 janvier 1876
pour le Sénat, M. Adnet posa sa candidature
en i isant appel a • l'union de toutes les for-
ces conseï vatriceS • et en s'engageant à
t respecter toutes les lois constitutionnelles,
ni notre meilleure sauvegarde contre
la démagogie.! Elu sénateur, il est allé siéger
à droite, dans le groupe qui a poui
M. Bu lie t et dont le trait caractéristique est
la haine de toutes les libertés nouvelles.
FORME
SOUS LAQUELLE LE PRODUIT EST RÉEXPORTÉ.
Farines.
Chocolat.
Châles brodés.
Chapeaux garnis.
Cylindres gravée
Etain en lingots.
Foulards imprimés.
Garance moulue.
Huiles de graine.
Huiles énurées.
Iode raffiné.
Liège façonné.
Ouvrages en métaux.
Plomb raffiné.
Minium.
Liiharge.
Prussiate de potasse jaune.
Riz décortiqués ou nettoyés.
Sucre raffiué ou chocolat.
Chandelles et bougies stéariques.
Crème de tartre.
Acide tartrique.
Tissus teints ou imprimés.
Appareils complets autres qu'à vapeur.
Zinc laminé.
ADOD, le même qu'Adad. V. ce dernier
mot, au Grand Dictionnaire (tome 1er).
ADOLPHE le*, comte de Clèves, prélat al-
lemand du xive siècle. Elu évêque de Mun-
ster, il rétablit l'ordre des fous, exclusive-
ment composé de gentilshommes, qui por-
taient sur leur manteau un fou brodé.
ADOLPHE 11, comte de Clèves et de la
Marck, né en 1371, mort en U48. Il succéda
dans le comte de la Mai vit à son frère
Thierry et fut élu comte de Clèves par l'em-
pereur Sigismond en 1417. Il se battit contre
son frère GéiarJ, qu'il voulait exclure de su
succes-ion, et contre plusieurs de ses voi-
sins, aux dépens de qui il agrandit ses
Etats.
ADOLPHE, duc de Gueldre, né en M3S,
mort en H77. Il fit déposer et mettre ei
son son propre père (1464) et l'ut retenu lui-
même prisonnier par sou beau- frère, Char-
les de Bourgogne, au château do Vilvorden.
Délivre a la mort de son père, il fut tué
une escarmouche, à Dournick.
ADOLPHE (Jean), duc de Saxe, néen 1685,
mort en 1744. Apres avoir servi dans les
troupes hessoises tu qualité de gêné
au service d'Auguste II, roi do Polo-
gne (1710), fit avec distinction la guerre con-
tre les Turcs (17 1 S) et devint en 1736, à la
mort do son père Christian, souverain du
pays de Weissenfels.
ADOLPH1 (Christian-Michel), médecin al-
lemand, ne à Hirschberg (Silesie) en 1676,
mort en 1703. Il tit ses études à Breslau, à
Leipzig et à Halle, sous Stahl et Hoffmann.
Apre-- <!•; longs voyages dans diverses par-
ties de l'Europe, il se nt recevoir docteur à
l'université ûutrecht, enseigna la médecine
. _ et y publia de nombreuses disser-
tation^ : Trias disserlationum medico-physi-
cariiin (1725, in-4°) , T
dicarum (1726, in*40)j Trias disserlationum
medicarumpathologico-thtrapeuticaru.
in-4" ) ; De cquilationis usa medico (1729,
in-4°); Tractatus de fontibus quibusdam jo-
teriis (1738, lu-4<>); Ùissertationes physico-
medicx sélect X (1747, in*4°).
ADOLPHI (Giacomo), peintre italien, né »
■ me en 1682, mort en 1741. Il était tils
et eleve d'un peintre. <>
meilleures œuvres, une Adoration des mages,
qui se trouve dans l'église de Suint-Alexan-
dre-de-la-Croix, à Bergame.
ADOLPHCS 'John), écrivain anglais, né en
1770, mort en 1845. Il suivit la profession du
barreau et acquit la réputation d'un excel-
lent avocat et d'un bon légiste. Adolphus se
lia particulièrement dans les affaires
criminelles, notamment dans la défense de
Thistlewood, mi | ,i |ué dans la conspiration de
1820. On lui doil pi isieurs ouvrages, tous
écrits en anglais : l'Etat politique de la
Grande-Bretagne (Londres, 1818, 4 vol. in-8<>) ;
le Cabinet an g luis, contenant les portraits des
personnages célèbres, avec des mémoires bio-
graphiques (179», i vol. in-4o); Histoire de
l'Angleterre depuis l'a\ énement il-' George III
jusqu'à la paix de 1780 (Londres, 1805, 3 vol.
in-8°) ; Mémoires biographiques
lution française (1799, 4 vol. in B°); Réflexion»
Sur la rupture présente avec la France (1802,
in-8°); Histoire de France depuis 1790 jusqu'à
de 1802 (1803, 2 vol. m-8°); Mémoires
de John B<inuister,de$ pamphlets, des pièces
fugitives, etc.
ADOMADE, surnom de Vénus, dans la my-
thologie grecque, à cause de son amour pour
Adonis.
ADOMDE/EC, roi de Bezec, dans la terre
de Chanaan. I.a Bible raconte qu'ayant fait
prisonniers soixante et dix rois, il leur fit cou-
per les extrémités des pieds et des mains.
Plus tard, il fit la guerre aux Hébreux, fut
vaincu et fait prisonnier. On le traita comme
il avait traité les rois ses captifs, et il mou-
rut à Jérusalem peu de temps a|
* ADONIES s. f. pi, — Encycl. Les ado*
nies, fêtes en l'honneur d'Adonis, très -célè-
bres dans l'antiquité, duraient huit jours. Les
commencements du culte d'Adonis eurent
Heu en Phénicie ; delà, il se répandit en
Egypte, en Assyrie, à Chypre, en Grèce, etc.
Dans la ville d'Alexandrie, les premières da-
mes de la cité, portant des vases remplis de
parfums, des tapis somptueux, des corbeilles
de fleurs et de fruits, formaient une procession
qu'accompagnaient toutes sortes d'instru-
ments de musique. La statue d'Adonis, repré-
senté avec la pâleur de la mort, mais con-
servant toute sa beauté, était portée \ ar la
dame qui occupait le plus haut rang dans la
ville.
La célébration de la fête d'Adonis à By-
blos, ville de Phénicie, qui, suivant Strabon,
était le centre principal du culte d'Adonis,
est ainsi rapportée par Lucien, qui y avait
assisté : • Le jour de la fête venu, tous les
habitants se couvrent de vêtements funèbres
et manifestent leur douleur; partout écla-
tent les lamentations. Les prétresses du culte,
les cheveux coupés et se meurtrissant le sein,
courent par les rues. Quant aux femmes qui
ne veulent pas participer à la cérémonie, on
les force a se livrer aux hommes pendant un
jour, pour consacrer au culte du dieu l'ar-
gent que leur rapporte cette prostitution. Le
dernier jour, la ti istesse fait place à la joie,
et l'on acclame la résurrection d'Adonis. Les
mêmes cérémonies ont lieu au même moment
dans la busse Egypte. Les habitants de ce
pays confient aux îlots de la mer une nacelle
d'osier, que des vents prospères poussent
vers les rivages de Phénicie, où les femmes
de Byblos, qui épient son arrivée, s'en em-
parent et courent la porter, dans la ville;
elle y est reçue ave .. mons joyeu-
ses, succédant à l'affliction générale. •
Suivant saint Cyrille, dans cette nacelle
se trouvaient des tablettes sur lesquelles les
habitants de 1 Bgyi t.- éci i\ aient aux Phéni-
t a se livrer à tous les
transports Je joie, le dieu qu'ils avaient
perdu étant retrouvé. D'un autre côté, M--ur-
sius prétend que les fêtes de deuil et celles
de la résurrection avaient lieu h six mois d'in-
tervalle les unes des autre
é par Adonis alter-
nativement avec Venus et avec Proserpine.
ADONIS, fleuve de Phénicie, qui se jetait
dans la mer | i lans ce
fleuve la plaie d'Adonis, et
dans c irtaines saisons de
rougies par des sables qui 0 issait
du mont Liban, on s imaginait que cette cou-
leur des eaux provenait du sang d'Adonis.
* ADONIS. — Sui . Adonis était
fils de Myrrhaetdu père de celle-ci, Ouvre,
l'ai bos et de Chypre, que sa fille
avait trompé
S (v. MyiïIîih, au Grand
Dictionnaire). C'est en Arabie que sa mère le
mit au aliaa By-
blos, en Phénicie, et se livre à le
dans les forêts du mont Liban. C'est là quo
on extrême beuut--,
çut pour lui un violent amour. Le sanglier
qui mit en pièces Adonis était, suivant les
uns, Mars lui-même, jaloux de l'amour de
pour le bel adolescent et qui avait
pris la forme de l'animal sauvage ; suivant
res, c'était un sanglier rendu furieux
par Diane, soit pour servir la vengeance do
Mir , suit pour se venger elle-n
ii avait été cause de la inurt d I
lyte. Certains auteurs prétendent qu'
fut tué par Apollon, vengeant ainsi sou fils
, que Vénus, surprise par lui avec
rtlrdU bain, av.. it n-n u aveugle.
I1X enfers, Adonis Inspira de l'a-
mour à Proserpin loi |
: sa de Venus, eut consenti a rei
vie à Adonis, la reine des enfers refusa de
le laisser partir. U fut alors convenu qu'Ado*
46
ADOP
nis passerait six mois de l'année avec Pro-
serpine et les six autres avec Vénus. ^
Suivant d'autres mythographes, Adonis était
fils de Mvrrha et d'Ammon, fils de Cinyre. Sa
mère aïant grossièrement insulté Cinyre
[T. Ammon, dans ce Supplément), il fut oblige
de s'éloigner et se réfugia avec son père en
Egypte, où il enseigna l'agriculture aux habi-
tants. Par la suite, il passa en Syrie, et, dans
une de ses chasses sur le mont Liban , il fut
grièvement blessé par un sanglier. Sa femme,
Astarté ou Isis (v. Astarté, au Grand Diction-
naire), le crut atteint mortellement, et le bruit
de sa mort, répandu en Phénicie et en Egypte,
y causa une affliction profonde. Il guérit ce-
pendant, et des transports de joie, des cris
d'allégresse saluèrent son retour. Il périt
plus tard dans un combat et fut mis au rang
des dieux.
Pour en finir avec la fable d'Adonis, nous
rapporterons deux traits qui sont loin d'a-
voir de la concordance entre eux. D'après
l'un, Hercule fut épris d'Adonis; c'est alors
que Vénus, jalouse, aurait appris au cen-
taure N'essus le moyen de tirer vengeance
du héros. D'après l'autre, le fils d'Alemène,
passant devant un temple, en Grèce, d'où la
foule sortait, voulut y entrer pour rendre
hommage à la divinité du lieu; mais, appre-
nant que ce dieu était Adonis, il s'éloigna,
en ne lui épargnant pas les railleries.
On a souvent considéré Adonis comme le
Soleil, et on lui en a accordé les attributs.
Du reste, les mythes que nous avons rap-
portés, avant trait k la mort d'Adonis et à sa
réapparition, viennent corroborer l'opinion
de ceux qui voient dans la Fable, en géné-
ral, la représentation mythique des phéno-
mènes célestes et terrestres; la fable d'Ado-
nis, en particulier, représenterait la succes-
sion des saisons. En été, Adonis est avec
Vénus, c'est-à-dire le soleil avec la terre,
proche de la terre; en hiver, le soleil est
éloigné de nous, ses rayons sont affaiblis;
les charmes de la nature ont disparu, la fé-
condation est arrêtée par le froid ; le froid
est le sanglier qui a tué Adonis ; mais Adonis,
ou le soleil, reparaîtra plus tard. Consulter,
à ce sujet, le savant ouvrage de Dupuis, De
l'origine de tous les cultes.
'ADOPTION. — Encycl. Législ. Il n'est
pas douteux que les nécessités de la vie so-
ciale ont imposé, dès les origines de la civi-
lisation, l'adoption des enfants. De tout
teni, s. il a existé des orphelins, et de tout
temps, sans doute, les sentiments d'humanité
qui sont dans la nature ont inspiré à certaines
personnes l'idée d'introduire les malheureux
abandonnés dans leur propre famille. Mais
la loi ne paraît être intervenue que tardive-
ment pour detiuir les rapports de l'adopté et
de l'adoptant et fixer leurs droits et leurs
devoirs réciproques. Aucune trace de légis-
lation sur cet intéressant sujet n'apparaît
dans ce que nous connaissons de l'histoire
des Perses et des Egyptiens. Les Hébreux,
dont la législation nous est mieux connue, ne
fiaraissent pas non plus avoir donné de forme
égale à l'adoption; au moins ne trouvons-
nous sur ce sujet, dans leurs livres, que des
rions vagues et difficiles k interpréter
en iiveur de I existence d'un système régu-
lier d'adoption. En Grèce, les documents pro-
bants font également Jéfaut, sauf pour Athè-
nes, où l'adoption fut établie d'une manière
certaine.
L'adoption, chez les Athéniens, pouvait se
faire do deux manières : par testament ou
vfs. Le premier procédé n'est pas l'a-
doption telle que nous l'entendons aujour-
c'est-à-dire un acte qui fait entrer un
us une famille, mais bien une sim-
i rulte de tester en faveur d'un élran-
?er, qui obtenait par cet acte, sur les biens
u défunt, des droits égaux à ceux des pro-
pres entants du testateur. L'adoption par
entre vifs s'opérait par l'inscription de
l'adopte dans la phratiie de l'adoptant. L'a-
doptant devait avoir quatorze ans au moins
de plu , té. C'est déjà l'indication
du principe qui dominera toutes les législa-
r . , ■ , savoir que la
est une image de la fllia-
|U6 la première ne peut éire
dans les cas ou l'autre serait
ble. Or, ou admettait k Athènes qu'ira
jeune homme ne pouvait procréer avant qua-
torze ans. L'adoptant devait de plus avoir
la lu <:i de ses biens et ne pas
avi.i: le au moment de i'adopttOM,
de ce sexe qui pouvaient surve-
nir n< de l'adoptant
et celui-ci conservait des
droits égaux a ceux de ses frères par adop-
tion. En revanche. L'adopté perdait tous
droit* sur les biens de son rel, mais
- ts sur les bis
sa mère. Cette di \\ ■■ ut ion, qvi
■
, et l'un
< -ns de
deux ■
.
■
ir les-
I . dt ses d
plUS double SI
■ ■
le^ois'* ou l'adoptant. L'adopté n'avait, en
ADOP
réalité, ce qui nous semble tout a fait juste,
qu'un père et une mère : un père adoptif et
une mère naturelle. Quand l'adopté venait k
avoir un fils, il lui était permis de rentrer
dans sa famille naturelle, mais ses propres
fils restaient dans la famille de l'adoptant.
Jamais aucun peuple n'a pratiqué l'adop-
tion sur une aussi large échelle que les Ro-
mains. Les lois qui frappaient d'une sorte de
défaveur lescitoyens sans enfants décidaient
un grand nombre d'entre eux à se créer une
famille légale. L'adoption, du reste, avait
heu de deux manières, dont l'une, qui nous
occupera seule ici, était l'adoption propremen t
dite, et l'autre l'adrogation, qui ne s'appliquait
qu'aux personnes sui jwis, c'est-à-dire pou-
vant disposer d'elles-mêmes. L'effet naturel
de l'adoption était de faire passer complète-
ment les enfants sous la puissance du père
adoptif, et cette transmission de puissance
était symbolisée par une cérémonie très-so-
lennelle, très -compliquée, très -énergique,
la mancipation, véritable vente par xs et li-
bram. L adopté prenait les noms, prénoms
et surnoms de sa famille d'adoption, mais
en y ajoutant, sous forme d'adjectif, le nom
de sa famille naturelle. Ainsi, un jEmi-
Uus, en passant dans la famille des Scipio,
s'appelait Scipio JEmilianus, ce qui pourrait
se traduire par Scipio autrefois iSinilius. Par
application du principe énoncé plus haut,
l'adoption ne pouvait avoir lieu qu'entre per-
sonnes entre lesquelles les liens de paternité
et de filiation auraient pu naturellement
exister. Ainsi, l'adoptant devait avoir quinze
ans au moins de plus que l'adopté, et le pre-
mier ne devait pas être parent de la mère du
second k un degré prohibé pour le mariage.
Toutefois, par dérogation au même principe,
il n'était pas nécessaire que l'adoptant eût
é;é marié. L'adopté acquérait droit d'agna-
tion dans sa nouvelle famille, mais ne succé-
dait pas aux agnats de sa famille naturelle.
Par une disposition dangereuse de la loi,
et qui devait finir par la déconsidérer en-
tièrement, l'adoptant conservait le droit de
rompre à son gré les liens de l'adoption soit
en émancipant l'adopté, soit eu transférant à
une autre personne le titre de père adoptif.
Or, comme certaines charges fort briguées
ne pouvaient être confiées qu'à un citoyen
pourvu d'une famille, les ambitieux se bâ-
taient de se faire, par l'adoption, une famille
légale, qu'ils dissolvaient dès qu'elle avait
cessé de leur être nécessaire.
Les a"bus, à cet égard, finirent par devenir
si criants que l'adoption, si largement prati-
quée à Rome de tout temps, en fut complè-
tement décriée, et que Justinien, pour la
remettre en honneur, crut devoir bouleverser
complètement l'ancienne législation qui la
régissait. C'est ainsi que, dans le nouveau
code, il régla que l'adopté, en entrant dans
une nouvelle famille, conservait cependant
ses droits dans sa famille naturelle. C'était
presque la suppression de l'adoption. Une
première conséquence du nouveau principe,
ce fut la suppression de la cérémonie de la
mancipation, qui avait pour but de transférer
au père adoptif tous les droits du père natu-
rel. A cette grave cérémonie Justinien sub-
stitua une simple déclaration devant le ma-
gistrat compétent, en présence des deux pères
et de l'adopté. Il facilitait ainsi l'adoption,
mais en amoindrissait singulièrement le sens.
Un autre effet du nouveau principe, ce fut
que le fils adoptif, qui conservait tous ses
droits de succession dans sa famille, n'en eut
plus aucun sur les biens des agnats de sa
famille adoptive. Les liens de l'adoption
étant relâchés à ce point, l'importance de cet
acte disparut complètement, et il tomba dans
un complet discrédit. Les abus l'avaient en-
tamé, la réforme l'acheva.
Et cette sorte de désuétude fut si com-
plète, l'oubli de l'adoption fut tel, que les
nations barbares, qui se hâtèrent d'adopter
les lois romaines des qu'elles commencèrent
à s'organiser, ne parurent pas même se dou-
ter que l'adoption eût jamais existé. Les
efforts tentés pur quelques légistes pour re-
trouver des traces de 1 adoption sont demeu-
rés stériles. Les institutions d'héritier, qu'on
s'est efforcé de rapprocher de l'adoption
romaine, ne peuvent pas même être sérieuse-
ment comparées à l'adoption athénienue par
testament.
En réalité, l'adoption ne fut légalement re-
connue en France qu'a l'époque de la Révo-
lution. Un décret du 7 mars 1793 établit en
principe l'adoption et mit le comité de légis-
lation en demeure de préparer une loi sur cet
objet. En réalite, cette loi ne fut pas votée, et
dans cette situation, où le principe était re-
connu sans aucune loi organique pour le met-
tre en pratique, un grand nombre d'adoptions
eurent lieu en dehors de toute règ e ; on adopta
ses propres enfants naturels ou adultérin*, de
nombreux procès commencèrent, et U fallut
qu'une toi provisoire, celle du 25 germinal
an II, mit lin k ces cODte tatiotlS, OD légiti-
mant en bloc les adoptions faites depuis le
le 1793.
i ",< ption n'a été définitivement i
menu-.- que par l" eo'lo civil. Nous n'avons
à entn iu un d< lall sur la !•■;■ I
.du code, que nous
■ llemetit, sont assez clairs
par eu>. i i in . | n'exiger aucun<
■
« lu lh- l'adoption et de ses effets. Ar-
1 | i in se qu'aux
ADOP
personnes de l'un ou de l'autre sexe, âgées
de plus de cinquante ans, qui n'auront, k l'é-
poque de l'adoption, ni enfants ni descendants
légitimes, et qui auront au moins quinze ans
de plus que les individus qu'elles se proposent
d'adopter.
Art. 344. Nul ne peut être adopté par plu-
sieurs, si ce n'est par deux époux. Hors le cas
de l'article 366, nul époux ne peut adopter
qu'avec le consentement de l'autre conjoint.
Art. 345. La faculté d'adopter ne pourra
être exercée qu'envers l'individu à qui l'on
aura, dans sa minorité, et pendant six ans au
moins, fourni d^s secours et donné des soins
non interrompus, ou envers celui qui aurait
sauvé la vie à l'adoptant soit dans un combat,
soit en le retirant des flammes ou des flots.
Il suffira, dans ce deuxième cas, que l'adop-
tant soit majeur, plus à-<j que l'adopté, sans
enfants ni descendants légitimes; et, s'il est
marié, que son conjoint consente à l'adoption.
Art. 346. L'adoption ne pourra, en aucun
cas, avoir lieu avant la majorité de l'adopté.
Si l'adopté, ayant encore ses père et mère ou
l'un des deux, n'a point accompli sa vingt-
cinquième année, il sera tenu de rapporter
le consentement donné à l'adoption par ses
père et rnere ou par le survivant ; et, s'il est
majeur de vingt-cinq ans, de requérir leur
conseil.
Art. 347. L'adoption conférera le nom de
l'adoptant à l'adopté en l'ajoutant au nom
propre de ce dernier.
Art. 348. L'adopté restera dans sa famille
naturelle et y conservera tous ses droits ;
néanmoins le mariage est prohibé : entre l'a-
doptant, l'adopté et ses descendants; entre
les enfants adoptifs du même individu ; entre
l'adopté et les enfants qui pourraient survenir
à l'adoptant; entre l'adopté et le conjoint de
l'adoptant, et réciproquement entre l'adoptant
et le conjoint de l'adopté.
Art. 349. L'obligation naturelle, qui conti-
nuera d'exister entre l'adopté et ses père et
mère, de se fournir des aliments dans les cas
déterminés par la loi sera considérée comme
commune à l'adoptant et à l'adopté, l'un en-
vers l'autre.
Art. 350. L'adopté n'acquerra aucun droit
de successibilitè sur les biens des parents de
l'adoptant; mais il aura sur la succession de
l'adoptant les mêmes droits que ceux qu'y
aurait l'enfant né en mariage, même quand
il y aurait d'autres enfants de cette dernière
qualité nés depuis l'adoption.
Art. 331. Si l'adopté meurt sans descen-
dants légitimes, les choses données par l'a-
doptant, ou recueillies dans sa succession, et
qui existeront eu nature lors du décès de
l'adopté, retourneront à l'adoptant ou à ses
descendants, k la charge de contribuer aux
dettes, et sans préjudice des droits des tiers.
Le surplus des biens de l'adopté appartiendra
à ses propres parents, et ceux-ci excluront
toujours, pour les objets même spécifiés au
présent article, tous héritiers de l'adoptant
autres que ses descendants.
Art. 352. Si, du vivant de l'adoptant, et
après le décès de l'adopté, les enfants ou
descendants laissés par celui-ci mouraient
eux-mêmes sans postérité, l'adoptant succé-
dera aux choses par lui données, comme il
est dit en l'article précédent, mais ce droit
sera inhérent à la personne de l'adoptant, et
non transinissible a ses héritiers, même en
ligne descendante.
20 Des formes de l'adoption. Article 353.
La personne qui se proposera d'adopter et
celle qui voudra être adoptée se présenteront
devant le juge de paix du domicile de l'adop-
tant, pour y passer acte de leurs consente-
ments respectifs.
Art. 354. Une expédition de cet acte sera
remise, dans les dix jours suivants, par la
partie la plus diligente, au procureur de la
Republique près le tribunal de première in-
stance dans le ressort duquel se trouvera le
domicile de l'adoptant, pour être soumise à
l'homologation de ce tribunal.
Art. 355. Le tribunal, réuni en la chambre
du conseil, et après s'être procuré les rensei-
gnements convenables, vérifiera ; 1° si toutes
les conditions de la loi sont remplies; 2° si la
personne qui se propose d'adopter jouit d'une
bonne réputation.
Art. 356. Après avoir entendu le procureur
de la République, et sans aucune autre forme
de procédure, le tribunal prononcera, sans
énoncer de motifs, eu ces termes: ■ U y a
lieu ou IL n'y a pas lieu à l'adoption. •
Art. 357. Dans le mois qui suivra le juge-
ment du tribunal de première instance, ce ju-
gement sera, sur les poursuites de la partie
la plus diligente, soumis à la cour d'appel,
qui instruira dans les mêmes formes que le
tribunal de première instance et prononcera
sans énoncer du moûts : « Le jugement est
confirmé,» ou « Le jugement est reformé;
en conséquence il y a lieu ou il n'y a pas lieu
à l'adoption. »
Art. 358. Tout arrôl de la ûout d'appel qui
admettra une adoption sera prononcé a l'au-
dience h affiché en tels lieux et en tel nom-
bre d'exemplaires que la cour jugera conve-
nables.
Art. 359. Dans les trois mois qui suivront
ce jugement, l'adoption sera inscrite, a la rê-
outsiti le l'une et "le l'autre des parties,
■ registres do l'état civil du hou ou l'a-
doptant scia domicilie. Cette inscription
n'aura lieu que sur le vu d'une expédition en
AD0R
forme du jugement de la cour d'appel, et
l'adoption restera sans effet si elle n'a été in-
scrite dans ce délai.
Art. 360. Si l'adoptant venait k mourir
après que l'acte constatant la volonté de
former le contrat d'adoption a été reçu par
le juge de paix et porté devant les tribunaux,
et avant que ceux-ci eussent définitivement
prononcé, l'instruction sera continuée et l'a-
doption admise s'il y a lieu. Les héritiers de
l'adoptant pourront, s'ils croient l'adoption
inadmissible, remettre au procureur de la
République tous mémoires et observations a
ce sujet.
3° De l'adoption par le tuteur officieux.
Article 366. Si le tuteur officieux, après
cinq ans révolus depuis la tutelle, et dans la
prévoyance de son décès avant la majorité
du pupille, lui confère l'adoption par acte
testamentaire, cette disposition sera valable,
pourvu que le tuteur officieux ne laisse point
d'enfants légitimes.
Art. 368. Si, k la majorité du pupille, son
tuteur officieux veut l'adopter, et que le pre-
mier y consente, il sera procédé à. l'adoption
selon les formes prescrites au chapitre pré-
cédeut, et les effets en seront, eu tous points,
les mêmes. »
Quant aux empêchements canoniques au
mariage résultant de l'adoption, l'Eglise, par
une sage réserve dont le droit canonique
offre peu d'autres exemples, a admis en prin-
cipe qu'elle se conformerait aux règles du
droit civil de chaque uation.
— Mœurs et coût. Adoption par tes armes.
Ceux qui veulent absolument retrouver l'a-
doption dans le droit du moyen âge allèguent,
en jouant sur les mots, une cérémonie qui
figure assez fréquemment dans les anciennes
chroniques, et qui est, non pas une adoption
véritable, mais une sorte d'investiture des
nouveaux chevaliers. Le lien ainsi créé entre
le chevalier et l'aspirant n'est qu'une sorte
de confraternité d'armes, ne créant aucun
droit ni aucun devoir légaux en faveur de
l'un ni de l'autre. La formule de l'adoption
par les armes est parvenue jusqu'à nous, si
tant est que les paroles que nous allons citer
fussent une véritable formule. Lorsque Gon-
tran, roi de Bourgogne, adopta son neveu
Childebert II, roi d'Austrasie, il lui livra le
bouclier et la lance en disant : « Que le même
bouclier nous défende, que la même lance
nous protège. • Mais rien ne prouve que la
cérémonie se pratiquât toujours de la même
façon et que les paroles prononcées fussent
toujours les mêmes.
• ADORATION s. f. — Encycl. Liturg. L'a-
doratwn, comme la prière, mais à un plus
haut degré que celle-ci, est une des manifes-
tations solennelles du culte religieux; elle se
traduit d'ordinaire par le prosternement, la
posture de l'homme courbé vers la terre sem-
blant exprimer plus clairement qu'une autre
les deux sentiments qui sont au fond de toute
adoration : la vénération et l'humilité ; la vé-
nération pour l'objet devant lequel on se
prosterne, l'humilité de l'homme qui se sent
comme écrasé en sa présence. Dans l'anti-
quité et principalement chez les Orientaux,
1 adoration se traduisait parfois autrement,
pur un baisement de main, soit qu'on portât,
à sa bouche sa propre main devant 1 objet,
le simulacre ou le personnage que l'on vou-
lait adurer, soit que l'on baisât la main du
personnage ou de l'idole. Les textes justi-
fient l'une et l'autre de ces conjectures, et
certains étymologistes prétendent les retrou-
ver dans le mot même d'adoration qui, ori-
ginairement, aurait voulu dire ■ porter la
main à sa bouche (ad orem), ■ Dans le
Me Livre des Itois, on trouve ces paroles :
t Je me réserverai sept mille hommes qui n'ont
pas fléchi le genou devant Baal et toutes les
bouches qui n'ont pas baisé leur main pour
l'adorer; » dans le Livre de Job (ch. xxxij :
« J'ai regardé le soleil et la lune dans leur
éclat en baisant ma main à leur aspect. >
Dans la Genèse, Pharaon dit à Joseph : » Tout
mon peuple baisera la main k votre comman-
dement. ■ Mais le prosternement n'en était
pas inoins, dès ces temps recules, le signe de
l'fldoraiion, témoin Abraham se prosternait
devant les anges, à Mambré; les prosterne-
ments des juifs devant l'arche, etc. Les Ro-
mains conservèrent aussi le prosternement
ou le baisement de main ; on se proster-
nait devant les statues des dieux et des em-
pereurs, ou bien on leur baisait la main en
signe de profonde vénération.
Dans l'Eglise catholique, le mot adoration
s'entend spécialement du culte de la croix ou
du saint sacrement; les fidèles se prosternent
devant ces symboles, qui sont pour eux les
plus augustes; ils se prosternent aussi, sans
doute, devant les reliques des saints ; mais
Bossuet {Exposition de la doctrine catholi-
que) a parfaitement explique quo dans un
cas c'est adoration et dans 1 autre vénération
simple.
L«(io7*a/iori a naturellement la même ori-
gine que les dieux auxquels elle s'adresse, si
Ion envisage la question au point do vue
polythéiste, ou que l'idée de Dieu, si l'on se
place au point do vue du monothéisme. Pfi-
mus in orbe deos timor fecit. a dit le poète
latin ; • C'est la peur qui a fait l is dîeuxj «c'est
lussî la peur qui aurait fait l' udoratiou,
ftion n'est [«ai tout à fait exacte, q\
Keiatiy a très-bien montré que la reconnais-
sance y fut aussi pour quelque chose. < Otttli
ADOR
sa gratitu.le, dit-il, l'homme versa sur ce qui
l'entourait une portion de la douce émotion
qui débordait de son coeur. Heureux de ren-
contrer dans sa fatigue le toit hospitalier d un
chêne, le voyageur en s'eioignant renterma
sous l'écorce une drvade chargée de protéger
cet ombrage. Enrichi par le ruisseau qui
abreuvait sa prairie, le villageois crut voir à
travers les roseaux une nymphe épancher son
urne bienfaisante. Le sauvage lui-même atta-
che aux meubles utiles des esprits amis de
celui qui les possède. Tant nous sentons la
nécessité de taire intervenir une puissance
surnaturelle dans les accidents dont se com-
pose la vie humaine! On a dit que la crainte
avait fuit les premiers dieux ; il y a là quel-
que chose de vrai, mais non dans un sens
absolu. Le culte des deux principes a elé ren-
contré jusque chez les insulaires de 1*0
nie. Partout ou la révélation n'avait pas parlé,
il était présuuiable que l'homme se croirait
dominé par un bras invisible au milieu des
. circonstances lu sa vie était mena-
cée. Les fléaux imprévus qui fondent sur une
contrée, les contagions, le bruit solennel et
imposant du tonnerre et les signes précur-
seurs des tempêtes conduisirent à chercher
des moteurs daus une sphère plus élevée que
la notre, car on sentait bien que la nature
était soumise à des lois qu'elle ne s'était
pas données; on reconnaissait même son état
de dépendance, manifeste jusque par les
itions d'un ordre général et primitif.
Guidées d'abord par un avis plus qu'instinc-
tif, bientôt entrées par les surprises d'une
raison qui prétendait se rendre compte de
tout sans moyens d'y parvenir, les premières
■us des hommes ont pu sacrifier sur deux
autels. Arimane et Oromaze ont eu leurs
fêtes, tour à tour terribles et joyeuses. Plus
tard, la société ne se sera pas moins effrayée
de ses propres vices que des plus redouta-
bles phénomènes; il aura fallu apaiser Teu-
tatès ; la peur et les furies vengeresses auront
eu un culte, et le temple de Mars sanguinaire
se sera élevé à Rome auprès de celui de la
Paix et de la Concorde. Ainsi, de deux im-
pressions diverses sont sorties deux ado-
rations, qu'un sentiment mieux éclaire a
ramenées à une seule. ■
— Adoration perpétuelle. Ce terme ascéti-
que désigne une pratique particulière à quel-
ques couvents de femmes et qui consiste à
adresser, soit au saint sacrement, soit au
sacré-cœur, des prières non interrompues.
A tour de rôle, chaque sœur de la congréga-
tion, à genoux devant l'autel, récite des
prières; elle est relevée au bout d'une heure
par une autre sœur, qu'on relevé à son tour
lorsque sa station est accomplie. Victor Hugo
a donné sur les origines de l'adoration per-
pétuelle, dans les Misérables, de curieux
renseignements qui trouvent naturellement
leur place ici. ■ En 1619, le saint sacrement
fut profane deux fuis, a quelques jours de
distance, dans deux églises de Paris, a Saint-
e et à Saint-Jean-en-Giève, sacrilège
etl"ra)ant et rare qui émut toute la ville.
M. le prieur grand vicaire de Saint-Germain-
des-Prés ordonna une procession solennelle
de tout son clergé, où oflicia le nonce du pape.
Mais 1 expiation ne suint pus à deux digues
femmes, Mmcs Courtin, marquise de Boucs,
et la comtesse de Chàteauvieux. Cet outrage
fait au ■ très-auguste sacrement de l'autel, •
quoique passager, ne sortait pas de ces deux
saintes âmes et leur parut ne pouvoir être
réparé que par une adoration perpétuelle dans
quelques monastères de filles. Toutes deux,
1 une en 1652, l'autre en 1653, firent donation
de sommes notables à la mère Catherine de
Bar, dite du Saint-Sacrement, religieuse bé-
nédictine, pour fonder dans ce but pieux un
monastère de l'ordre de Saint-Benoît. La pre-
mière permission pour cette fondation fut
donnée à la mère Catherine de Bar par M. de
Metz, abbé de Saint-Germain, « à la charge
qu'aucune fille ne pourrait être reçue qu'elle
300 livres de pension, qui font
6,000 livres au principal. ■ Après l'abbé de
Saint-Germain , le roi accorda des lettres
patentes, et le tout, charte abbatiale et lettres
royales, fut homologué en 1654 à la chambre
des comptes et au parlement. Telle est l'ori-
gine et la consécration légale de l'établisse-
ment des bénédictines de l'Adoration perpé-
tuelle du Saint-Sacrement, à Paris. Leur
premier couvent fut b&ti à neuf, rue Cassette,
des deniers de M™*» de Boucs et de Chà-
teauvieux. ■
La pratique de Yadoration perpétuelle fut
ensuite admise par divers autres couvents de
femmes, notamment par les bernarù
nedictiues de l'obédience de Martin Verga,
oui avaient deux maisons à Pans, l'une rue
du Temple, l'autre rue Neuve-Sainte -Gène-
-, et par les bernardines-bénédictines du
petit Picpus; les premières portaient le nom
de dames ou Saint- Sacrement, les autres
celui de bénédictines de l'Adoration perpé-
tuelle. Ces dernières seules ont survécu a 1789.
t Les bernardines- bénédictines de cette
obédience, dit V. Hugo, font maigre toute
l'année, jeûnent le carême et beaucoup d'au-
tres jours qui leur sont spéciaux, se relèvent
dans leur premier sommeil, depuis une heure
du matin jusqu'à trois, pour lire le bré\ iaire
et chanter matines, eouclient dans des draps
de serge en tO ite sai: on et sur la paille, n'u-
sent point de bains, n'allument jamais de feu,
»e donnent la discipliue tous les vendredis,
ADOR
observent la règle du silence, ne parlent
| qu'aux récréations , lesquelles sont très-
courtes, et portent des chemises de bure pen-
dant six mois, du U septembre, qui est
aion de la sainte croix, jusqu'à Pâ-
ques; ces six mois sont une modération, la
règle dit toute l'année; mais cette ehemise
de bure, insupportable dans les chaleurs de
l'été, produisait des fièvre* et des spasmes
nerveux. Il a fallu en restreindre l'usage.
Même avec cet adoucissement, le 14 septem-
bre, quand les religieuses mettent cette che-
mise , elles ont trois ou quatre jours de
lièvre. Obéissance, pauvreté, chasteté, sta-
bilité sous clôture, voilà leurs vœux, fort
aggraves par la règle.
■ Elles ne voient jamais le prêtre officiant,
qui leur est toujours caché par une serge ten-
due à9 pieds de hauteur. Au s-rmon, quand le
prédicateur est dans la chapelle, elles bais-
sent leur voile sur leur visage. Elles doivent
toujours parler bas, marcher les yeux à terre
et la tête inclinée. Un seul homme peut en-
trer dans le couvent , .'archevêque dio-
césain.
> Elles sont soumises à la prieure, d'une
soumission absolue et passive. C'est la suje-
ts n canonique dans toute son abnégation :
comme à la voix du Christ, ut voci Christi;
au geste, au premier signe, ad nutum, ad
printum signum; tout de suite, avec bonheur,
avec persévérance, avec une certaine obéis-
aveugle, prompte, ftilariter, perseve-
ranter et cxca quadam obedientia; comme la
lime dans la main de l'ouvrier, quasi limam
■■'.us fabri; ne pouvant lue ou écrire
quoi que ce soit sans une permission expresse,
légère vel scribere non addiscerit sine expressa
■■ris licentia.
■ A tour de rôle, chacune d'elles fait ce
qu'elles appellent la réparation. La répara-
tion, c'est la prière pour tous les péchés, pour
toutes les fautes, pour tous les désordres,
pour toutes les violations, pour toutes les
iniquités, pour tous les crimes qui se com-
mettent sur la terre. Pendant douze heures
consécutives, de quatre heures du soir à quatre
heures du matin ou de quatre heures du ma-
tin à quatre heures du soir, la sœur qui fait
la réparation reste à genoux sur la pierre
devant le saint sacrement, les mains jointes,
la corde au cou. Quand la fatigue devient in-
supportable, elle se prosterne à plat ventre,
la face contre terre, les bras en croix ; c'est
là tout son soulagement. Dans cette attitude,
elle prie pour tous les coupables de l'univers.
Ceci est grand jusqu'au sublime. Comme cet
acte s'accomplit devant un poteau au haut
duquel brûle un cierge, on dit indistinctement
t fane la réparation » ou ■ être au poteau; ■
les religieuses préfèrent même, par humilité,
cette dernière expression, qui contient une
idée de supplice et d'abaissement. Faire la
réparation est une fonction où toute l'âme
s'ab-orbe ; la sœur au poteau ne se détourne-
rait pas pour le tonnerre tombant derrière
elle. En outre, il y a toujours une religieuse
à genoux devant le saint sacrement ; celte
station dure une heure ; elles se relèvent
comme les soldats en faction : c'est là l'ado-
ration perpétuelle.
• La règle de Y Adoration perpétuelle est
d'une telle rigidité qu'elle épouvante : les
vocations reculent, l'ordre ne se recrute pas.
En 1845, il se faisait encore çâ et la quelques
sœurs converses; e.igieuses de
chœur, point. Il y a quarante ans, )ss reli-
gieuses étaient près de cent ; il y a quinze
ans, elles n'étaient plus que vingt-huit. Com-
bien sont-elles aujourd'hui ? En 1847 , la
prieure était jeune, signe que le cercle du
choix se restreint ; elle n'avait pas quarante
ans. A mesure que le nombre diminue, la fa-
tigue augmente; le service de chacune de-
vient plus pénible ; on voyait dès lors qu'elles
ne seraient bientôt plus qu'une douzaine d'é-
paules douloureuses et courbées pour porter
la lourde règle de saint Benoît. Le fardeau
est implacable et reste le même à peu comme
à beaucoup; il pesait, il écrase. ■
Le grand écrivain auquel nous avons em-
prunté ces lignes n'y laisse pas percerla moin-
dre ironie, le moindre blâme ; il n'a voulu voir
que le côte touchant de ces pratiques rigou-
reuses de dévotion ; mais pour en faire la
les sont poussées si loin, il
suffit de les exposer.
ADORNE DE TSCHARNER, médecin fran-
çais, ne a Strasbourg en 17S4. U fut reçu
docteur à Strasbourg (1805), entra dans l'in-
tendance militaire et devint chirurgien-ma-
jor dans la garde du roi Murât (1808), chirur-
gien principal des hôpitaux de la lie division
militaire (1823), et prit sa retraite en 1836.
Il a pub. lé une Topographie de Vile d'/s-
chia, avec une analyse des eaux minérales
(Nuples, 1809, in-8°).
ADORNI (Catherine FlBSCHI, dame), femme
auteur italienne, née à Gènes en 1447, morte
en 1510. L'tnconduite de son mari l'obligea
à se retirer à 1 hôpital de Genève, où elle se
consa e des pauvres et où elle
contraca des habitudes d'une pieté exa.tee
qui a inspire toutes ses œuvres. Elle a corn-
elîgieuses, un Traité sur te
purgatoire et un Dialogue de l'âme et du
corps.
ADOKSES, nom d'une ancienne nation des
Scythes, dont parle C. Tacite. Ce sont les
s que les Aorses. V. ce mot, au Grand
Dictionnaire (tome Ier).
ADRA
" ADOl 8, fleuve de France. — Il prend sa
source dans le mont Tourmalet, canton de
Campan (Hautes-Pyréiieesj. trav.-rse les dé-
partements du Gers et des Landes, sépare ce
dernier «le celui des Basses -l'y renées pen-
dant 30 kilom. etsejeit- in At-
lantique et et Le Bon
.
■
1578. Ce ■■■■., Cap-
Breton (Landes). Voici à ce sujet les inté-
ressants renseignements que nous donne
M. A. Joanne dans son Itinéraire général de
ta France (Pyrénées) : « A diverses reprises,
l'embouchure de l'Adour a changé du place.
Il est presque certain que ce fleuve avait,
au xme siècle, son embouchure à Cap-Breton.
Plus tard, il fil irruption vers le nord. La
même tempête qui, sur les côtes de Nor-
mandie, détruisit la flotte d'Edouard III
combla le lit de l'Adour; d'autres repor-
tent ce fait à l'année 1437 et même à 1500.
Bayonne et les campagnes voisines furent
inondées; enfin les eaux trouvèrent une
issue, et le fleuve, se creusant un nouveau
lit, alla se jeter dans la mer au Vieux-Boucau,
à 18 kiloin. au N. de Cap-Breton. Pendant
deux siècles, il suivit celte direction. Le long
détour que les eaux de l'Adour étaient obli-
gées de faire pour se rendre de Bayonne à
la mer avait rendu la navigation de ce fleuve
difficile, puis impossible; les barques de 25 à
30 tonneaux pouvaient seules arriver dans
le port de cette ville qui, avant le change-
ment d'embouchure, recevait des navires de
400 à 500 tonneaux. De grands et coûteux
travaux entrepris sous Henri II et sous ses
successeurs, pour remédier à cet état de
choses, n'eurent aucun résultat; enfin, vers
157S , on chargea Louis de Foix de corriger
le cours de l'Adour et de lui creuser un lit à
travers l'isthme de sable qui le séparait de
la mer à l'ouest. Cet ingénieur-architecte re-
venait d'Espagne, on Philippe II l'avait ap-
pelé pour élever le palais et le monastère de
l'Escurial. Peut-être n'eûl-il pas réussi sans
le secours d'un violent orage. « Il tomba
i tout d'un coup des Pyrénées, qui sont dans
■ le voisinage, une si affreuse quantité d'eau,
• dit de Thou, que la ville pensa être sub-
• mergée, et cette eau, en s 'écoulant vers la
■ mer avec beaucoup de violence, jeta les sa-
» blés à droite et à gauche, ouvrit le port et
> boucha le canal sur la droite, qui depuis ce
• temps-là s'est rempli de sable. Cette chute
r d'eau arriva le 28 octobre 1579. » Depuis
cette époque, l'Adour s'est jeté dans le golfe
de Gascogne, par l'embouchure du Boucau-
N'euf ; mais, s'il n'était contenu au nord par
les digues, il reprendrait probablement son
ancien cours vers Cap-Breton. »
ADOLSE, rivière d'Algérie qui sort de
l'Atlas et va se perdre dans la Méditerranée,
près de Bougie, après un cours de 200 kilom.
ADPOR1NE. V. Aspoelne, dans ce Supplé-
ment.
ADR aman, aventurier français, suri
le 01» tle la bouchère de M*t-»«-ille , ne dans
cette ville, mort a Rhodes en l"
tout enfant lorsque les Turcs le tirent pri-
sonnier et remmenèrent à Constata.
Là il entra en grande laveur, devînt
de Rhodes, grand amiral et parvint à étouffer
une révolte de janissaires. Mais, accu
des ennemis personnels d'avoir voulu in-
cendier Conslantinople, il tut él
reconnut son innocence plus tard, et ses dé-
nonciateurs furent mis à mort. Il laissa
deux enfants.
ADRAMÉLECH. divinité syrienne. Les ha-
bitants de Sépharvaïm, ville de la Sai
faisaient, en son honneur, passer leurs en-
fants par le feu. On le représentait sous la
figure d'un mulet ou sous celle d'un paon.
Cette dernière circonstance a fait que quel-
ques auteurs l'ont pris pour Junon.
mélech et Anamelech étaient les principales
divinités des Sépharvaïtes, qui les imploraient
pour la conservation de leurs troupeaux.
Y. AnâUÉI bch, au Grand Dictionnaire (t. 1©').
ADRAMBLECH, fils de Sennachénb, roi
d'Assyrie. U conspira, avec son frère Sai
contre r,on père. A son ret ir de expédition
contie Jérusalem, les deux fils de Sonna-
cherib l'assassinèrent dans le temple d
roch (737 av. J -C.); mais ils ne profilèrent
pas de leur crime : leur jeune frère, Assar-
haddon, s'empara du tronc, et les parricides
furent contraints de ^e réfugier en Arménie.
ADRAM1TI, ville de lu Turquie d'Asie (Ana-
tolie), sur le golfe du même nom, en face de
Mételin. Son principal commerce est celui
du duvet de chèvre, appelé ttflic, et du poil
de chameau; 5,000 hab.
ADRAMLM ou ADBAK1 H
plue ancienne, ville de ia Sicile, au pied de
l'Etna. Ce serait la ville moderne d'A
où l'on remarque les ruines d'un tem| -
à AdraniUS ou Adranus, divinité ancienue-
. dorée en Sicile et qui présidait aux
fontaines et aux fleuves.
ADRA.ML'S ou ADR OtS, d eu adoré, sui-
vant Plutarque, en Sicile, où il donna son
nom à la Ville il' A Uranium ou Adranum, Bi-
lans celte Ile. Une centaine do chiens
gardaient les abord- de son temple, ayant
, de .servir dl i nuit,
aux hommes ivres, et de mettre en pièces les
méchants qui Rapprochaient du lieu sacre.
ADRI
47
Certains auteurs le font père des frères Pa-
liques, qu'Eschyle dit fils de Jupiter. Son
avoir été apporté dt- |
ADRKMVTTUM OU ADRAM YTTEl M. ville
s du golfe de son nom, sur le
Cnicus, dénient une colonie ly-
: au moins la fondation en est-elle at-
à un prince lydien. Quelques-uns,
ut, la considèrent comme une colonie
enne.
ADRAMVTTl *• :Vère de Crésus, roi de
Lydie. On lui attribue Ia fondation de la ville
d'Adramyttium. Hérodote dit qu'il a eu le
premier l'idée de la castration des femmes
■mplir des fonctions analogues
à celles des eunuques.
ADRAB, oasis au nord du Sénégal. On y
.V>rge et des lattes. On
. .Iles ou bourgades, dont
la prlnci iadan.
ADRASTE, fils de U le Phrygie,
J.-C. Il se rél i cour
de Crésus, roi de Lj te de la mort
de son frère, qu'il avait tue
et ce prince lui contia l'éducation de s<
Atys. Mais Adraste, dans une rhas^e contre
un sanglier qui ravageait la Mysie, eut en-
core le malheur de percer le jeune priace
d'un trait qu'il destinait au monstre. 1
peré, et quoique Cresus lui eût pardonné, il
se tua sur le tombeau d'A:
ADRASTE. fils du devin Mérops. Il 1 ...'.
ville d'Adiastee, en Troade, qui devint cé-
lèbre par son temple de Nemesis et par celui
d'Apollon. Il périt des mains de Patrocle au
siège de Troie, où il était allé malgré la
volonté de son père.
ADRASTE, père d'Eurydice, femme d'Uus
et mère de I.aomedon. il Fils de Polyn ce. Ar-
gos possédait sa statue, u Troyen fait prison-
nier par Menélas, et qu'Agauiemnon tua au
moment où il allait recouvrer la liberté en
échange d'une rançon. D Roi des Dauniens,
dont la peifidie arma contre lui Tèlêmaque,
qui le tua. u Fils d'Hercule, selon Hygm, et
frère d'Hipponoûs. Sur l'ordre de l'oracle, les
deux frères se précipitèrent dans les flammes
et y périrent.
ADRASTE. la même qu'Audaté, déesse de
re chez les Celtes.
ADRASTÉB, ancienne ville de l'Asie Mi-
neure, dans la Troade, bâtie par Adraste, fils
du devin Mérops. On y voyait un temple
consacré à Apollon et un autre
Certains auteurs tirent le nom de cette ville
d'Adrastée, ride de ttétissus et ;œur d'Ida.
ADRASTÉE, fille de Jupiter et de la Néces-
sité, suivant Plutarque, et, selon Hésiode, de
la Nmt. c'était la déesse vengeresse des
La plupart des auteurs regardent le
nom de cette déesse coiuiii«
pliquee àNémé B dérivée d'Adrasta,
■ un temple à cette
dern ère pour qu'ele vengeât la mort de son
fils Egialee, tue devant Thebes; c'est dans
ce sens que nous ; >gé le mot
aijRastêk au Grand h. > lire; d'autres
veulent que ce soit le premier nom qu'ait
porté Nemesis quand elle n'avait pas encore
: ar Jupiter de tous les emplois
qu'il lui confia plus tard.
Les Egyptiens l'avaient placée dans la
sphère de la lune, d'où elle observait ce qu:
se passait sur terre afin de découvrir le
coupables. On la re|
une roue, emblème de ses courses autour du
monde; parfois elle tenait un gouvernail ; on
;.ait aussi des ailes. A Athènes, Phi-
dias l avait represei. ouronnée de
Victoires et de li_ tires de cerf, vuàn, le Ca-
pitole, à Rome, renfermait sa statue.
ADRASTÉE, fille de MélîsSUS, roi de I
et sœur d'Ida. Jupiter, enfant, fut confié à
ses soins, ainsi qu'a ceux de sa sœur. Quel-
ques auteurs veulent qu'elle ait donné son
nom à la ville d'Adrastée, eu Troade.
ADRASTÉE, nom d'une nymphe et d'une
des suivantes d'Hélène, dans VOdyssée.
ADHASTIDE.surnomd'Kgialeu* ou Egalée,
fils d'Adraste. Il fut le seul des Rpigonoa qui
périt devant Thebes.
ADRASTIS. tille d'Adraste, roi d'Argos, et
plus connue sous le D
LDRÉE ou ADREIS. V. Hàdréh, dans ce
Supplément,
* ADRIA, ville du royaume d'Italie, pro-
et a 18 k:lom. E. de Rovigo, sur le
li.anco, ch.-l. de l'arrond. d'Adria-eon-
lo-Reo. L'arrond. a 2 cant., 9 coram. et
3t'>,98l hab.
ADRIA (Jean-Jacques), médecin et his-
torien sicilien, ne .i Uasara, mort dans la
IL reçut le titre de doc-
i Salerne (1510), et devint médecin de
Charles-Quint. Il a écrit une topographie de
sa ville natale et divers opuscules médicaux.
ADRUN il Valentin). littérateur alle-
mand, né à Kingenberg-sur-le-Mein en 1793,
mort àGiessenen 1864. Il venait de terminer
ses éludes, lorsqu'il s'engagea comme volon-
taire et fit les campagnes de 1813 et 1814
i. Il s-a rendit ensuite en
i sa ville natale et finit par
. livra
.re moderne
| et devint, en 1830. conservateur de la 1ÙU&0*
48
ADRU
thèque de l*o Diversité. Nous citerons de lui :
les Prétresses de la Grèce (Francfort, 1822,
in-80); Grammaire et chrestomathie proven-
çales (1825, in-8o); Tableaux de la vie an-
glaise {1827-1828, 2 vol. in-8°) ; Esquisses an-
glaises (1830-1833, 2 vol. in-8o); Catatogus
codicum manuseriptorum bibliothecx acad.
Gissensis (1840, in-8°); Mélanges d'histoire
et de littérature (1846, in-8°), etc. On lui doit
encore une traduction en allemand des Œu-
vres de Byron (1837, 12 vol. in-80).
ADR1AM (Marcel-Virgile), littérateur et
homme d Etat italien, ne en 1464, mort en
1521. 11 était professeur de belles-lettres et
chancelier de la république de Florence.
Quand il mourut, des suites d'une chute de
cheval, il préparait un traité : De mensuris,
ponderibus et coloribus, qui n'a jamais été
publié. On lui doit une traduction latine de
Dioscoride, intitulée De materia medica.
ADRIANO, peintre espagnol, né à Cordoue,
mort dans la même ville en 1650. Il apparte-
nait à l'ordre des cannes déchaussés. Tou-
jours mécontent de ses œuvres, il les retou-
chait sans cesse et souvent même les effaçait
complètement, après les avoir achevées. Aussi
ne reste-t-il de lui qu'un très-petit nombre de
tableaux, parmi lesquels on cite un beau Cru-
cifiement.
ADRIAN0P0L1S, ancien nom d'ANDBi-
NOPLB.
'ADRIATIQUE (mer), YAdrianum ou Adria-
ticum mare des anciens. Par suite de l'endi-
guement du Pô, de l'Adige et de presque tous
leurs tributaires, endiguement qui a amené
un exhaussement considérable du lit de ces
cours d'eau, la mer Adriatique présente l'as-
semblage des circonstances les plus favora-
bles à la formation rapide d'un delta; aussi
les accroissements de terre ferme se sont-ils
beaucoup étendus. Adria, qui a donné son
nom à la mer Adriatique, et Ravenne étaient
jadis des ports. La première de ces villes est
aujourd'hui à 20 kilomètres de la mer et la
seconde à 8 kilomètres. La plus grande pro-
fondeur de l'Adriatique, entre la Dalmatie et
les bouches du Pô, est aujourd'hui de 36 mè-
tres environ ; mais, en face de Venise, elle
est seulement de 19°*, 50. Vers le S., sa pro-
fondeur augmente. Le littoral présente peu
d echancrures et de sinuosités.
ADRIÇA, nom indou de I Himalaya.
ADRIÇA {roi des montagnes), un des noms
de Siva, dans la mythologie indoue.
ADRICHOM1US (Christian), écrivain ecclé-
siastique hollandais, né à Delft en 1533, mort
à Cologne en 1585. Il était prêtre et directeur
d'un couvent de religieuses, lorsque les guer-
res religieuses le contraignirent a fuir ; il se
réfugia à Cologne. Il a publié : Vita Jesu-
Christi ex quatuor evangelistis brevtter con-
texta (Anvers, 1578, iu-12), sous le nom de
Christianus Crucius; une Chronique de l'An-
cien et du Nouveau Testament {Cologne, 1682,
in-fol.); Theutrum terras «mc/as (1590, in-fol.}.
ADRIEN, sophiste grec, né à Tyr vers le
milieu du lie siècle. Il étudia et professa la
théologie à Athènes. Marc-Aurèle l'y connut
et l'emmena à Home, où il devint secrétaire
de l'empereur Commode. Il nous reste de lui
quelques fragments de discours, imprimés
dans les Excerpta varia grxcorum sophista-
rum ac rhetorum (Rome, 1641, in-8°).
ADRIEN, prélat russe, mort en 1702. Il fut
d'abord métropolitain de Kazan et ensuite
pal rian he de toutes les Russies. Quand
Pierre le Grand, implacable dans sa ven-
geance, ordonna de décimer les strelitz, le
patriarche se rendit processionnellement au-
près du czar pour implorer sa clémence.
Cette audace enraya le souverain. Redoutant
l'influence que le patriarche pourrait prendre
sur le peuple, il résolut de supprimer le pa-
triarcat et de reserver au czar le pouvoir ec-
clésiastique, ce qu'il tit k la mort d'Adrien.
ADRIS, dans la mythologie rabbinique, nom
du Tt lût des Egyptiens, de l' H tonnes des Grecs,
duTeutatês des Gaulois. V. Edhis, Enoch, au
Grand Dictionnaire (tome VII).
' ADROGATION s. f. — Encycl. Cette sorte
de contrat, particulier a la législation romaine,
estgei -H sidérée comme une forme
dière de l'adoption. Elle diffère, par
quelques points importants, de l'adoption pro-
prement dite. Ainsi, l'adoption n'avait lieu
qu'en faveur de mineurs en puissance de père;
', au contraire, ne se pratiquait
ÛUS | ' -a tuijurii. Celui qui vou-
1 ait, par Vadrogationt passer sous la puissance
d un citoyen devait eu faire la demande (ro-
fatio) devant rassemblée des comices. Sous
empire, l'empereur se substitua aux comices
pOUi i . h donner. Si la demande
•tait if leillie, les deux citoyens qui vou-
laient établii outre eux le lieu do i abroga-
tion devaient • ■• présenter devant un magis-
trat avec deux licteurs, chargea de repi ssen-
ter le peuple. Le magistrat demandait suc-
i u l'un des citoyens
\'adrogation , a l'autre s'il L'acceptait, aux
lictom - t. Sur les trois i
pon ■ ■ ■ afrirmati vas , la tran d
droits t'opérait pai
cipation , véritable vent ,
■ El lit (OUI 803 droit.
propre personne.
ADRUMÈTB, ancienne ville d'Afrique. V.
llAoiaML.ru, au tome IX.
ADVI
ADSCRIT adj. m. (add-skri — lat. adscrip-
tus; de ad, auprès, et de scriptus , écrit).
Graram. Se dit, par opposition à souscrit,
d'un iota placé à la suite d'une autre voyelle.
ADSON (Héméric ou Henri), hagiographe
français, né près de Saint-Claude (Jura),
mort en 992. Il était abbé de Luxeuil. Il en-
treprit en 992 un voyage en terre sainte et
mourut en route. Il a laissé quelques écrits:
Vie de saint Mausuet, premier évéque de Tours,
imprimée dans les collections de dom Caîmet
et de dom Martène; Vie de saint Valbert,
troisième abbé de Luxeuil, imprimée par Ma-
nillon, avec YBistoire de l'abbaye de Luxeuil,
due également à Adson. On attribue aussi à
Adson un Traité de l'Antéchrist, publié dans
les œuvres d'Alcuin et de Raban Maur.
ADUÉITAM s. m. (a-du-é-i-tamm). Philos.
Système oppose au duéitam, ou dualisme, dans
la" philosophie indoustanique.
— Encycl. Les partisans de Yaduéitam ou
non-dualisme, les aduéitamistes, soutiennent
que Dieu seul existe, que le monde n'est
qu'une illusion. Ils ont pour adversaires les
duéitamistes, partisans du duéitam ou dua-
lisme, qui admettent l'existence séparée de
Dieu et du monde.
ADUEITAMISTE s. m. (a-du-é-i-ta-mi-ste).
Philos. Partisan de l'adueitam, ou non-dua-
lisme, dans la philosophie indoustanique.
* ADULTÉRIN adj . — Encycl. Enfants adul-
térins. Les enfants adultérins ne peuvent être
ni légitimés par le mariage subséquent de
leurs parents, ni reconnus par eux {art. 331 et
335 du code civil). Ils u'ont aucun droit sur
la succession de leurs père et mère. La loi
ne leur accorde que des aliments propor-
tionnés a la fortune du père ou de la mère,
au nombre et à la qualité des héritiers légi-
times. Us ne peuvent rien réclamer si leur
père ou leur mère leur ont fait apprendre un
art mécanique ou si l'un d'eux leur a assuré
des aliments de son vivant (art. 762, 763 et
764 du code civil). Comme la paternité et la
maternité des enfants adultérins ne peuvent
être ni avouées ni recherchées, leur filiation
ne peut être établie que par les énonciations
non contredites de leur acte de mariage
ou bien encore par un jugement dans lequel
un père a désavoué un enfant qui lui était
attribué. Lorsqu'un enfant adultérin veut se
marier, s'il est encore dans l'âge où il a be-
soin d'un consentement, comme il n'a pas de
famille légale, il doit faire constituer un con-
seil de famille, qui lui donne le consentement
nécessaire.
ADULTÉRINITÉ s. f. (a-dul-té-ri-ni-té).
Caractère de celui qui est adultérin : Z'adtjl-
térénité d'un enfant, il Peu usité.
ADUNER v.a.(a-du-né — lat. adunare ; de
ad, à, et de unus, un seul). Réunir, joindre
ensemble. Il Vieux mot.
ADURER v. n. (a-du-ré — lat. adurere,
même sens). Brûler, se consumer. Il Vieux
mot.
ADVEMER-FONTEN1LLE (Hippolyte-An-
toine), vaudevilliste, né à Paris en 1773, mort
en 1827. Il entra à l'Ecole des ponts et chaus-
sées, fut nomme en 1794 capitaine du génie,
devint aide de camp de Marescot, fit partie du
comité des fortifications, puis fut nommé réfé-
rendaire à la cour des comptes (1812), charge
qu'il conserva jusqu'à sa mort. Ses fonctions
lui laissèrent le temps d'écrire un grand nom-
bre de vaudevilles : Y Aînée et la cadette
(1796), avec Desfougerais; l'Aveu supposé
(1797), avec le même; Panard, clerc de pro-
cureur (1802), avec Boutard et Desfougerais ;
Gresset (1804), avec Boutard; les Epoux do-
tés, avec le même. Il écrivit aussi les paroles
du Jeune oncle, opéra-comique en un acte,
par Blanzini 1821). Advenier n'était pas, du
reste, embarrassé par ses convictions politi-
ques. Apres avoir célébré le 18 brumaire par
un pot pourri, il célébra en 1816 le retour de
Louis XVIII par une pièce intitulée : le Trois
mai.
ADVENTIUS, prélat lorrain, mort à Saultz
en 875. Elu évéque de Metz en 855, Adveu-
tius, en véritable évéque de cour, favorisa
les projets de divorce de Lothaire, marié
avec Teutberge, et son mariage avec Wal-
drade, après que l'épouse légitime eut été re-
léguée dans un cloître. Pour cette conduite,
Adventius fut condamné et déposé dans un
concile tenu à Metz par ordre de Nicolas lof
(863). Toutefois, la protection de Charles le
Chauve lui fit obtenir son pardon, et il fut
réintégré sur son siège épiscopal, dont, du
reste, il ne se montra pas plus digne. Quand
Lothaire fut mort et que Charles le Chauve
se fut emparé do la Lorraine, Adventius de-
vint sou conseiller intime. Il présida même
U cérémonie du couronnement de Charles,
qui eut lieu a Mets en 869. Il avait composé
quelques poésies légères, qui sont perdues.
ADVIELLE (Victor), littérateur français, né
h Ai i us en 1823. Il est entré dans l'adminis-
tration départementale et est devenu sous-
chef de division a la préfecture de Rodez.
M. Advielle a consacre ses loisirs à des tra-
vaux historiques, biographiques, etc. Nous
irmi ses écrits : Souvenir d'une ni-
lit* d Saint- Antoine, en Dauphini
. v) ; Souvenirs historiques
de l'Artois (1B60. in- 16) ; Notice sur Thomat
< (lsou, m-8o), Notice sur Hugues
Merle (ISOO, m-iz); le Chevalier Dayurd
iELÀN
(1860, in-18) ; l'Empereur Napoléon 111 à Gre-
noble (1860, in-8«); Livret de poche du voya-
geur français à l'Exposition universelle de
Londres en 1862 (1862, in-12) ; Y Abbé J.B. R.
Prornpsault (1862, in-8<>) ; le Dauphiné à l'Ex-
position de Londres (1863, in 8°) ; les Artistes
dauphinois au Salon de 1863 (1863, in-8°);
Causeries dauphinoises (1864, in-s°) ; les Ecos-
sais en Rouer gue (1865, in-4«); Christophe
Plantin a-t-il connu le clichage typographique?
(1870, in-fol.); les Droits et les devoirs des
conservateurs et des administrateurs des bi-
bliothèques communales (1874, in-8»); Du bé-
néfice-cure en Savoie, sous les régimes sarde
et français (1874, in-8°) ; Questions de droit
relatives aux bureaux de bienfaisance (1875,
in-8°), etc.
ADYTÉ, une des Danaïdes, épouse de Mé-
nalcès ou Métalcès, suivant Apollodore.
J3A, nom que portaient, dans l'antiquité,
plusieurs villes, îles et promontoires. Nous
citerons :
JSA, ville d'Afrique, habitée par une colo-
nie de Siciliens, qui s'étaient mélangés avec
les Africains. Elle est citée par Ortélius.
JE\, ville de la Colchide, fondée par ^Etès
ou Eetès, à 300 stades du Pont-Euxin (mer
Noire), à l'embouchure du Phase. Elle paraît
être la même que YJEapolis de Ptolémée. Elle
était arrosée par deux rivières, qui en fai-
saient comme une presqu'île. La Fable place
dans ce lieu les incidents relatifs au mythe
de Médée, de Circé et des Argonautes; la
toison d'or était suspendue dans un bois sa-
cré, qui en était voisin.
JSA, île de la Colchide, à l'embouchure du
Phase, suivant le géographe Baudrand, qui
rapporte que les Turcs y bâtirent en 1578 une
forteresse, détruite depuis. Ortélius nomme
cette île ^Ese. Homère en fait mention et la
donne pour demeure à la magicienne Circé;
mais il doit entendre, selon toute probabilité,
1 île de Circé.
JSA, ville de la Thessalie, citée par Etienne
de Byzance.
JSA, nom d une île située vers le détroit de
Sicile, séjour, suivant la Fable, de la magi-
cienne Circé. Elle a été jointe depuis au con-
tinent. C'est aujourd'hui Circeo ou Circello
(Circxum Promontorium) , montagne des an-
ciens Etats de l'Eglise, qui forme promon-
toire sur la mer Tyrrhénienne.
JSA, nom d'une nymphe qui, suivant la Fa-
ble, obtint des dieux d'être changée en île,
pour éviter les poursuites du fleuve Phasis.
JSJSA, surnom de Circé, tiré de l'île d'iEa
ou île de Circé, dans la mer Tyrrhénienne,
résidence de la magicienne, suivant la Fable.
i:am:i.M, nom d'un bois sacré, situé dans
la Locride, et ainsi nommé en mémoire d'^Ea-
nes, qui y fut tué par Patrocle. li y avait
aussi dans cette contrée une fontaine nom-
mée ^Eanea.
JSANT1UM ou AJACll M , dans la géogra-
phie ancienne, ville de la Troade, sur le Bos-
phore de Thrace, près du cap Sigée. Elle ti-
rait son nom du tombeau d'Ajax, élevé à
40 stades de celui d'Achille. Cette ville fut
bâtie par les Rhodiens, à l'endroit même où
la Motte d'Ajax s'arrêta.
JSAPOL1S, ville de la Colchide. V. JE\ ci-
dessus.
AÉDÉ, une des trois Muses dont les Aloïdes
fondèrent le culte. Elle figure aussi dans la
nomenclature d'Ara tus.
JEDELFORSE s. f. (é-dèl-for-se — de Mdel-
/or*, mine de Suéde). Miner. Silicate de chaux
contenant un peu de magnésie, d'alumine et
d'oxyde de fer. Il On l'a quelquefois appelée
^EDELFORSITE.
JÎDELFORSITE s. f. (é-dèl-for-si-te — de
sEdelfors, mine de Suéde). Miner. Substance
rouge, trouvée à iEdelfois, et qu'on croit
être une variété de stilbite ou de laumonite.
JSÉTÈS. Y. Eêta, au tome VII.
.l.i. III s, surnom latin de Jupiter Egiéen.
Les uns font dériver ce mot de la chèvre (en
gr. a';, al;-i;) qui nourrit le maître des dieux
dans son enfance; d'autres de la ville d'.L-
gium, où ce fait s'accomplit selon quelques-
uns, malgré l'opinion contraire qui veut que
ce soit 1 île de Crète; d'autres m lin de la
nymphe Ega, qui fut nourrice de Jupiter,
transportée plus tard au ciel, où elle devint
la constellation appelée la Chèvre.
.1.(111 M ou EG1UM, ancienne ville de la
Grèce, dans l'Aohald, sur le golfe de Corîn-
the. C'est là qu'Agamemnon réunit les chefs
grecs avant la guerre de Troie. C'est aussi
dans les environ», dans un bois nomme JEna-
num, consacré à Jupiter, que se tenaient les
assemblées de la ligue acheenne. Enfin, se-
lon quelques mythographes, ce lieu est aussi
l'endroit ou Jupiter aurait été nourri pur une
chèvre, Contrairement à l'opinion générale-
ment admise qui désigne l'Ile de Crète comme
théâtre de ce mythe.
Sur les ruines dVEgium s'est élevée la pe-
tite ville de Vostitia. V. ce mot, au Grand
Dictionnaire (tome XV).
JSLAINA, dans lu géographie ancienne, ville
de l'Arabie Pétrée, sur la mer Rouge, nu
N.-K., au fond d'un golfe nommé de son nom
sEUutitiru.i Sinus, à environ 80 kiloui. K. du
mont SinaX. Ou l'a uppelee depuis Alla, au
temps où elle était une ville épiscopale; on
de ses évêques, Pierre d'Aîla, assista au pre-
mier concile de Nicée. La ville arabe mo-
derne d'Akabah, au fond du golfe de son
nom , l'ancien JElaniticus Sinus, doit occuper
l'emplacement où s'élevait iElana.
JSLAMTICUS SINUS, ancien nom du golfe
Akabah, le plus oriental des deux golfes for-
més par la mer Rouge au N., et au fond du-
quel s'élevait la ville d'JLIana, aujourd'hui
Akabah.
JSiiu* Pon», pont sur le Tibre, à Rome,
ainsi nommé d'^Elius Adrien, qui le fit con-
struire. Le tombeau de cet empereur était
renfermé dans le môle auquel communiquait
ce pont, qui est aujourd'hui le pont Saint-
Ange, comme le môle est devenu le château
Saint-Ange.
AELLA, une des Amazones, la première
qui se présenta pour combattre Hercule lors-
qu'il voulut enlever la ceinture d'Hippolyte.
AELLOPOS {au pied rapide comme l'oura-
gan; gr. aetlô, tempête; pous, pied), surnom
d'Iris, la messagère de l'Olympe.
AELLOPOS, une des Harpies, nommée aussi
AELLO. Lorsque Zêthès et Calaïs délivrèrent
Phinée, roi de Thrace, des persécutions des
Harpies, Aellopos, poursuivie par les deux
frères, tomba, d'après Apollodore, dans un
fleuve du Péloponèse , le Tigres, qui prît
d'elle le nom de Harpis; sa sœur continua sa
fuite jusqu'aux îles Strophades (aujourd'hui
Strivali), dans la mer Ionienne; selon d'au-
tres auteurs, les deux sœurs arrivèrent dans
ces îles et y établirent leur demeure. V. Har-
pies, au tome IX.
JSLST (Everart van), peintre hollandais, né
à Delft en 1602, mort en 1658. lia peint sur-
tout des natures mortes, notamment des ar-
mures et du gibier. Ses tableaux, d'ailleurs
fort rares, sont tres-recherchés pour la finesse
de l'exécution.
JSLST (Guillaume van), peintre hollandais,
neveu et élève du précédent, né à Delft en
1620, mort en 1679. Il se perfectionna par un
voyage en France et en Italie, revint ensuite
en Hollande et s'établit à Amsterdam, où il
peignit, avec un très-grand succès, des fleurs
et des fruits.
JSMONIA, ancienne ville de ITstrie, détruite
par les Hongrois. C'est sur ses ruines qu'a
été construite la ville moderne de Citta-
Nuova.
JSMON1A ou HJSMON1A, ancien nom de la
Thessalie.
JSNARIA, dans la géographie ancienne,
île de la mer Tyrrhénienne, près des côtes de
la campagne de Rome, dans le golfe de
Pouzzoles (golfe deNaples). Selon Tite-Live,
elle reçut son nom d'Enée, qui y aborda eu
allant dans le Latium. Elle porta aussi les
nomsd'Inarime etde Pithecusa. C'est aujour-
d'hui Ischia.
JSNARIUM, bois de l'Achaïe, sur le terri-
toire d'iEgiura, consacré à Jupiter. C'est
dans ce bois que les députés de la ligue
acheenne tenaient leurs assemblées.
JSNESIUS et JSNESIOS, surnoms latin et
grec de Jupiter Enësien, qui avait un tem-
ple sur le mont ^Ënos, en Céphalouie.
JSNETÉ, fille d'Eusorus, épouse d'^Eneus
ou i&nus et mère de Cyzicos.
i.M 1 s ou JSNUS, époux d'^Eneté et père
de Cyzicos. Les uns le font fils d'Apollon et
de Stilbe; les autres en font un Argonaute,
fils de Ceneus, autre Argonaute; enfin, cer-
tains le.confoudeut avec Enêe.
JSMA, dans la géographie ancienne, ville
de la Macédoine, sur le bord oriental du golfe
Thermaïque (aujourd'hui Thessalonique), fai-
sant face k Pydna. Elle passe pour avoir été
fondée par Enee; tous les ans, on y faisait
des sacrifices solennels en l'honneur du héros
troyen, qui avait des statues à Olympia et k
Argos.
JSMA, ancienne ville de Thessalie, dans le
pays des Perrhèbes. Elle confinait à l'Etolie
JSNIA, ancienne ville de la Grèce, dans
l'Acarnanie, sur le fleuve Achéloiis. Elle était
déjà détruite du temps de Strabou.
JSMANA, ancienne ville d'Asie, près de la
mer Caspienne. Elle fut fondée par une co-
lonie d'iEnianes, peuple de la Thessalie; on
y voyait des armes k la manière îles Crées,
ainsi que des vases et des tombeaux empreints
de leur génie artistique.
JSNIANES, ancien peuple de la Thessalie,
dans la Thessalioltde. Il habitait près des ri-
ves du Sperchius, entre les monts Pinde,
OtnrysetŒta. Héliodore représente les .Ema-
nes comme étant de la race grecque la plus
pure, tirant leur origine directement de Deu-
ealion. ■ Ils s'étendent, dit-il, jusqu'au golfe
M iliaque (aujourd'hui golfe de Zeitoun) et
vantent leur capitale, llypata, ainsi inuu-
îuée, disent-ils, parce qu'elle commande aux
autres, ou u cause de sa situation nu pied
de l'Œta. > Hérodote les distingue parfaite-
ment dos Perrhèbes et des Dolopes, autres
peuples do la Thessalie, et Pline dit qu'ils
s'unirent et se confondirent avec les fcto-
hens.
JSNIUS, Péonien, tué par Achiue sur les
bords du Scumandre. (Iliade»)
AERO
fNOn, ancienne ville de la Palestine, sur
.e Joard in, à environ 12 kilom. au S. de
Scythopolis.
JENONA, ancienne ville de la Liburnie.que
Pline nomme Civitas Paaini. C'est aujourd'hui
Noua, dans la Palmatie.
£;NOS, ancienne ville de Thrace, fondée
pur Enêe, à l'embouchure de l'Hèbre.
jENOS, ancien nom d'une montagne de la
Céphalonie, où Jupiter avait un temple cé-
lèbre.
jEON, nom d'un des chiens d'Actéon.
JîON ou ÉON, la première femme qui ait
existé, d'après les Phéniciens. Elle apprit à
ses enfants à se nourrir des fruits des arbres.
JiPINUS (Jean Hoch, dit), théologien pro-
testant, né à Brandebourg en 1499, mort à
Hambourg en 1553. Il avait, suivant la mode
du temps, grécisé son nom allemand, qui si-
en fie haut, en AVctivôf, élevé. Disciple de Lu-
ther, qui lui avait enseigné la théologie à
Wittemberg, il embrassa la Réforme avec un
zèle qui le lit chasser de son pays. Réfugié
à Hambourg, il y devint pasteur de l'église
de Saint-Pierre (1529), signa les articles de
Sinalkalde (1537) et s'opposa vigoureusement
à l'intérim de Charles-Quint. Il est auteur de
plusieurs ouvrages très-violents contre l'E-
glise romaine : Pinacidion de Roman & Eccle-
six imposturis et papisticis autelis adversus
impudent em Hamburgensium canonicorum au-
toitomiam (Hambourg, 1536, in-8°) ; P.
t innés contra fanaticas et sacrilegas opinioncs
papistienrum dogmatum demissa (Hambourg,
1536, in-80).
* jEPIN€S(François-Ulric-Théodore Hoch,
dit), physicien allemand, de la famille <Ju
précédent, né à Rostock en 1724, mort à Dor-
fiat en 1802. Il étudia d'abord la médecine, à
aquelle il ne tarda pas à renoncer, pour
s'appliquer à l'étude des mathématiques et de
la physique. Il y fit de rapides progrès et fut
bientôt en état de publier de savants mémoi-
res, qui lui periniient d'entrer à l'Académie
de Berlin. Il devint ensuite membre de l'A-
cadémie des sciences de Saint-Pétersbourg
et s'établit, comme professeur de physique,
dans la même ville. Il y devint directeur du
corps des cadets et inspecteur général des
finies normales. Il publia un Essai de théo-
rie de l'électricité et du magnétisme (1759);
des Réflexions sur la distribution de la cha-
leur à la surface de la terre, traduites en fran-
çais par Raoul (1762), et un grand nombre de
mémoires publiés dans les recueils des Aca-
démies de Berlin et de Saint-Pétersbourg. On
lui attribue la première idée de l'électro-
scope et du condensateur électrique.
•/EPIORNIS ou mieux JEPYORNIS s. m.
— Encycl. Les premiers récits des voyageurs
sur les œufs d'xpyomis, observés à Madagas-
car, trouvèrent de nombreux incrédules parmi
les naturalistes. Mais l'existence de ces œufs
gigantesques fut nettement affirmée par Isi-
dore Geoffroy Saint-Hilaire en 1851 , et l'on
a pu se procurer depuis, non-seulement des
œufs semblables à ceux qu'Abadie avait si-
gnalas en 1850, mais encore des débris de
squelette et particulièrement des fémurs dont
la dimension est en rapport parfait avec celle
des œufs, et qui ont enfin permis de fixer la
famille à laquelle doivent être rapportes ces
géants de la classe des oiseaux. Le volume
ces œufs de Yxpyornis et des parties connues
de son squelette autorisent a lui assigner une
taille voisine de 4 mètres, c'est-à-dire supé-
rieure de 1 mètre au moins à celle des plus
grands éléphants. La coquille des œuts a
0m,003 d'épaisseur, et l'on a calculé que leur
lé, qui atteint jusqu'à 10 décimètres
cubes, équivaut à cinq et six fois celle des
œufs d'autruche, à cent cinquante ou cent
soixante et dix fuis celle des œufs de poule.
I pas probable, malgré l'affirmation des
naturels, que Yxpyornis existe encore de nos
jours; mais il serait, d'autre part, difficile
d'admettre que sa disparition soit ancienne,
et, en tout cas, il semble impossible de sup-
poser, avec quelques ornithologistes, que les
ossements et les œufs qu'on a pu étudier
soient des débris fossiles. Ce fait, parfaite-
ment prouve, que les Malgaches se servaient,
en guise de vases, des œufs û'xpyornis, nous
semble exclure toute hypothèse de fossili-
sation.
iEREA, surnom de Diane, tiré d'une mon-
tagne de l'Argolide, où on lui rendait un
culte particulier.
j£RES, divinité présidant à la monnaie de
cuivre, chez les Romains. Elle était repré-
sentée la main gauche appuyée sur une lance,
la droite tenant une balance. Peut-être est-ce
la même que J-Eïculanus. V. ce dernier mot,
dans ce Supplément.
AERIAS, roi de Chypre. Il éleva à Paphos
un temple consacre a Vénus, pour lequel,
d'après Tacite, les habitants de l'Ile de Chy-
pre demandèrent eu 775, au sénat romain,
le droit d'asile.
AÉRONAVAL, ALE adj. (a-é-ro-na-val,
a-le — du lat. aer% air, et navis, navire). Qui
se rapporte à la navigation dans l'air, a l'ae-
cona i tique.
AÉROSCOPIQUE adj. (a-é-ro-sko-pi -ke).
Qui a rapport a l'aeroscopie : Observations
ilbltOSCOPKjUttS,
BQPPIBUBHT.
AÊRO
* AÉROSTAT s. m. — Encycl. Nous sui-
vrons, pour compléter l'article aérostat du
Grand Dictionnaire, la division qui y a été
adoptée.
— Ascensions aérostatiques. Les ascensions
aêrostatiques les plus importantes de ces der-
nières années sont celles de MM. Glaisher et
Coxwell en 1862; de MM. Crocé-Spinelli et
Sivel, sur Y Etoile polaire, en 1874, et les
deux ascensions de MM. Crocé-Spinelli, Si-
vel et Gaston Tissandier, en mars et avril
1875, sur le Zénith, la dernière marquée par
la mort de deux des aeronaules. L'ascension
de MM. Glaisher et Coxwell eut lieu à Wol-
verhampton ; les deux savants météorolo-
gistes avaient pour but de s'aventurer le
plus haut possible dans les régions supérieu-
res de l'atmosphère et de déterminer jus-
qu'où on pouvait aller impunément pour la
vie humaine. Ils étaient parvenus à 7,000 mè-
tres lorsque l'un d'eux, M. Giaisher, s'aper-
çut qu'il ne pouvait déjà plus remuer son
bras droit. ■ J'essayai, dit-il, de me servir de
mon bras gauche et je vis qu'il était égale-
ment paralysé; alors je cherchai à remuer
le corps, je ne le sentais plus, ma tète tomba
sur mon épaule, je pensai que j'étais as-
phyxie et que la mort allait me saisir si nous
ne descendions rapidement. Tout porte à
croire que je m'endormis d'un sommeil qui
pouvait être éternel. Il me sembla benlôt
entendre M. Coxwell; il essayait de me se-
couer et de me reveiller. Je vis vaguement
les instruments et je regardai autour de moi
comme un homme qui reprend connaissance.
■ Je me suis évanoui, dis-je à M. Coxwell.
■ — Certainement, me répondit-il, et il s'en
* est fallu de peu que je ne m'évanouisse
» aussi. • M. Coxwell avait peidu l'usage de
ses mains, qui étaient devenues noires et
sur lesquelles je versai de l'eau-de-vie ; il
était monté sur le cercle et le froid l'avait
saisi. Autour de l'orifice du ballon des gla-
çons dessinaient une gigantesque girandole.
En essayant de descendre dans la nacelle,
il s'aperçut que ses mains refusaient de le
servir; il se laissa glisser sur les genoux.
L'insensibilité le gagnait aussi; il ne serait
pas parvenu à modérer notre course s'il n'a-
vait eu l'idée de saisir la corde de la soupape
avec les dents. » M. Glaisher resta évanoui
dix minutes; pendant ce temps, Yaérostat
continua de s'élever et monta environ jus-
qu'à 11,000 mètres, soit une hauteur égale à
celle du plus haut pic des Pyrénées, ajoutée
à celle du plus haut pic de l'Himalaya. Si
la soupape avait refusé de jouer, il est pro-
bable que les deux aéronautes au; aient payé
de leur vie leur amour pour la science.
Quoique l'exemple des deux savants an-
glais lut peu tentant, MM. Crocé-Spinelli et
Su el renouvelèrent l'expérience; mais ils
avaient un moyen de lutter contre la rare-
faction de l'air. Quelle est, en effet, la cause
des troubles qui se produisent dans l'orga-
nisme a de grandes hauteurs ? Il faut, comme
on sait, pour le bon fonctionnement de la
machine humaine, que la quantité d'oxygène
et d'hydrogène qui pénètre dans les poumons
et ilans le sang suit invariablement constante.
Quand la pression de l'air varie, la propor-
tion d'oxygeue qui tend à passer dans le
sang varie elle-même; pression plus forte,
excès d'oxygène; pression moins forte, pé-
nurie d'oxygène. Dans le premier cas, l'oxy-
gène eu trop grande quantité produit, d'a-
près les reclierches de M. Paul Bert, une
véritable intoxication; dans le second cas,
le manque d'oxygène conduit à l'asphyxie.
Le mal des montagnes et le mal des aérostats
n'ont pas d'autre cause que le manque d'oxy-
gène par diminution de pression. La cause
connue, le remède se devine. Pour maintenir
l'économie dans son état normal, il faut res-
pirer un air dont la richesse en oxygène
varie avec la pression barométrique et croisse
à mesure que la pression diminue. M. Paul
Bert, qui le premier formula aussi nette-
ment la solution du problème, le premier
aussi l'a soumise au contrôle de l'expérience.
Il s'est enfermé, à la Surbonne, dans une
grande chambre métallique parfaitement étan-
cbe ; des pompes enlevaient l'air progressi-
vement, et il est ainsi arrivé à éprouver, à
mesure que l'air se raréfiait, tous les symp-
tômes éprouvés par les aéronautes. Quand
la pression correspondit à celle que marque
le baromètre à des hauteurs de 4,100 à
5,100 mètres, il commença à ressentir des
vertiges; peu de temps après, la pression
diminuant encore, le malaise augmenta, ses
jambes furent prises de tremblement, le pouls
monta de 62 pulsations a 84. Il eut alors re-
cours à un ballonnet d'oxygène dont il s'était
muni, et tout malaise disparut. Avec un mé-
lange d'oxygène à 45 pour 100 (l'oxygène
pur étant trop énergique et amenant des
etourdissements), il put supporter, dans des
expériences successives, des pressions de
0B,,338, ce qui correspond à 5,600 mètres,
hauteur du Chiinbora2o, et avec un mélange
a 63 pour 100, il descendit jusqu'à om,250.
« Si les aéronautes, dit-il comme conclusion
de ces intéressantes expériences , arrêtes
dans leur course verticale par l'impossibilité
de vivre, veulent monter plus haut qu'ils
n'ont fait jusqu'ici, ils le pourront à la con-
dition d'emporter avec eux un ballonnet plein
d'oxygène, auquel ils auront recours lors-
qu'ils souffriront trop de rari fa< Lion de
1 uir. • MM. Crocé-Spinelli et Sivel, après
s'être préalablement enfarinés dans la chaiu-
AERO
bre métallique de M. Paul Bert et avoir subi
une expérience concluante, résolurent de
tenter 1 aventure en ballon, munis de deux
ballonnets d'oxygène, l'un à 40 pou:
l'autre à 75 pour 100. Le départ de Yl
polaire eut lieu à La Vï.lette le 22
1874. Le ballon monta régulièrement jusqu'à
4,800 mètres; au delà, le rayonnement so-
laire donna à l'ascension une grande irrégu-
larité. Les voyageurs restèrent 1 heure 45 mi-
nutes au-dessus de 5,000 mètres. 20 minutes
au-dessus de 7,000 mètres, et finirent par at-
teindre 7,400 mètres. La descente s'opéra
sans accident, à peu de distance de Bar-sur-
Seine, à 180 kilom. du point de départ; le
voyage avait duré 2 heures 15 minutes. Le
malaise ordinaire, qui s'était montré dès que
l'aérostat avait franchi 4,000 mètres de hau-
teur, se dissipa à volonté | our les expéri-
mentateurs par l'inhalation de l'air suroxy-
géné.
Les deux aéronautes, accompagnés de
M. G. Tissaudier , renouvelèrent avec le
même succès l'expérience sur le Zénith, parti
de Paris le 23 mars 1875, à la tombée de la
nuit, et qui atterrit le 24 à Arcaehon,
une traversée de 22 heures 40 minutes. Cette
fois, MM. Crocé-Spinelli et Sivel avaient
surtout pour but d'expérimenter les
tions d'un voyage de nuit et de faire dr.
observations météorologiques et astro
ques. La seconde ex[ édition du Zénith
(16 avril 1875) fut marquée par une terrible
catastrophe. MM. Crocé-Spinelli, Sivel et
G. Tissandier résolurent de monter
plus haut que les deux premiers ne l'a\
fait sur Y Etoile polaire, en recourant c
précédemment aux bal lu n
M. Paul Bert. Le départ s'effectua d&l
meilleures conditions, à l'usine à gaz
Villette. Dès le départ, la vitesse en hauteur
fut considérable. Favorisés par le temps, les
hardis explorateurs voulurent accomplir im-
médiatement leurs expériences dans les cou-
ches les plus élevées de l'atmosphère. Paiti
à il heures du matin, le Zénith se trouvait
à 2 heures à une altitude de 8,000 mètres, et
en ce moment, maigre les inhalations d'oxy-
gène auxquelles ils avaient recours, les trois
aéronautes se trouvaient dans un état com-
plet d'anéantissement. Il est probable que la
vitesse d'ascension avait été trop grande
pour permettre à l'organisme humain de s'a-
dapter à la pression des couches supérieures.
M. Crocé-Spinelli eut cependant la force de
faire jouer la soupape, et le ballon descendit
alors avec une effrayante rapidité; la chute
pouvait être mortelle; il jeta alors tout le
lest el un énorme instrument pesant 40 ki-
logr., emporté par M. G. Tissandier; ce der-
nier et M. Sivel étaient toujours évanouis.
Le ballon, remontant alors avec une \ itesse
prodigieuse, dépassa l'altitude précédemment
atteinte et dans des conditions dé p loi
puisque aucun des aéronautes n'avait la force
de recourir au ballonnet d'oxygène, t
ce moment que l'asphyxie dut être complète
pour deux d'entre eux, MM. Crocé-Spinelli
et Sivel ; M. G. Tissandier, revenu d'un long
évanouissement, vit ses deux amis étendus
sans mouvement au fond de la nacelle et le
ballon, la soupape ouverte, flottant d
plusieurs heures sans d"Ute dans les couches
moyennes. 11 était 3 heures 15 minutes et les
dernières observations avaient été faites a
une heure par M. Crocé-Spinelli. M. G. Tis-
sandier, recouvrant peu a peu ses forces,
ne s'occupa plus que d'atterrir et parvint a
jeter l'ancre dans un pré, près du \
du Blanc (Indre), avec l'aide des ge
pays; il eu fut quitte pour quelques contu-
sions. Quant a MM. Crocé-Spinelli et Sivel,
l'un était déjà contracté par la rigidité ca-
davérique, l'autre ne donnait plus aucun
signe de vie. «De cette catastrophe, qui jeta
le deuil dans le monde savant, il ne i
pas conclure, dit judicieusement M. II. île
Parville, qu'il est absolument impossible de
dépasser, sous peine de mort, l'altitude de
8,000 mètres. On peut monter plus
mais à la condition expresse de respirer de
l'oxygène en proportion voulue. Ces i
tions n'ont pas été réalisées celte t
faudrait que l'expérimentateur fût lié en quel-
que sorte à son ballonnet d'oxygène et ne
pût puiser que là son air vital; autrement,
à la plus petite défaillan
tuyau d'aspiration et avec lui tout moyen de
revenir à la vie. ■ L'expérience peut donc
encore être tentée avec des chances de suc-
cès; mais la catastrophe du Zénith a montre
combien elle est périlleuse.
— Application des aérostats. Une applica-
tion des aérostats à l'art militaire a et'- ten-
tée durant le siège de Pans. Du 23 septembre
1870 au 13 janvier 1871, cinqu inte- leux bal-
lons lurent lances de Pans, franchirent les
postes occupés par les Allemands et parvin-
rent pour la plupart à destination. Quelques-
uns furent captures par l'ennemi, d'autres se
perdirent en mer; il y en eut un qui lut
poussé jusqu'en Norvège. Les résultats, quoi-
que la plupart heureux, n'ont été dus qu'au
hasard, aucun moyeu de direction d'-
Ions n'ayant encore éto trouvé
cette époque les états-majors des dn
puissances, surtout en ri
et en Russie, oui fait ou fa expé-
I
militaire une plus grande certitu
municipal de Paris, sur la proposil
AEUO
49
M. de Heredia.a voté, en novembre 1S"
création d'une médaille co
. -u ibuee aux ...
union des officiers a
avril 18
une revu
fesseur à l'Ecole de guerre de Haï
divers problèmes relatifs a la navigation
aérienne sont loin d'y être résolus, et li
grès le plus remarquable jusque pré
semble avoir par l'expérience
de M. Dupuy de Lôine, dont nous uous occu-
pons ci-ai ree.
— Navigation aérienne. Nons avons dit un
mot, à l'article akrostàt, dans le tome 1«, de
l'expérience de navigation aérienne tentée en
■
prise en 1S72, aux Irais du gouvernement, eu
ajoutant aux données de son pi e e :esseur ce
que lui
structeur nai
ceilence avait ete démontrée par I
(riflard avait fait construire un ballon
allongé ou ovoïde de 44 mètres de longueur
sur 12 mètres de diamètre, muni d'une n
propulsive, mise en mouvement par une petite
machine à vapeur de la force de 3 chevaux,
et d'une voile triangulaire faisant office de
gouvernail. L'essai réussit à mei veille. L'ex-
| ir, qui s'était aventure seul
ce hardi voyage, parvint à opérer facilement
toutes les manœuvres de mouvement circu-
laire et de déviation lat raie. Le gouv
fonctionnait très-bien, et l'hélice perm<
de suivie la direction voulue. Cette b
Léinontra expérimentalement que l'on
pouvait progresser dans l'air et s'y diriger,
dans des limites dépendant de la \
vent et de la force motrice dont dis|
Yaérostat. lin reprenant cette expérience a
la demande du gouvernement de la Défense
nationale, qui lui alloua 4u,uuU francs, M. Du-
■ Lôme songea moi
profiler de tous les résultats déjà acquis et
à leur donner une sanction pratique. « Presse
par le désir d'arriver dans les circonstance*
présentes, disait-il alors, à une application
aussi prochaine que possible en évitant trop
d'expériences préliminaires, je me suis atta-
ché à n'adopter pour tous les détails que des
solutions iep
dés déjà connus, de façon que l'ensemble de
l'apj areil ne soit que la résultante de coin-
binatsons déjà pratiquées avec succès par
les aéronautes. » Il ne put ce] i
prêt avant la levée du siège, et sou aérostat
n'accomplit son ascension que le 2 février
1S72. M. L'upuy de Lôme eu emprunta la forme
générale, la voile-gouvernail et J'heliid à
celui de M. Giffard,
détails, toon aérostat mesurait 36m,18 u une
pointe a l'autre, au lieu de 44 mètres ; son dia-
mètre à la maltresse section ètaiide nm,84, au
lieu de 12 mètres, et son volume ue 3,454 mè-
tres cubes; l'hélice était mue, non par une
machine a vapeur, mais par huit hoiiun
relayant, quatre par quatre, de demi-heure
en demi-heure. La [ nncipale inodiricaliun
cousistait dans l'adjonction d'un ventilateur
place daus la nacelle et mis en communica-
tion avec un ballonnet di-puse a la partie
ure du ballon; l'aéronaute parvenait
ainsi à obtenir la permanence du gonflement,
malgré ja dépression baroinéti ique. En outre,
au lieu mme support a La i
une barre rigide, ainsi que l avait lait M. Gif-
fard, M. Dupuy ue Lomé obtint uue plus
grande stabilité en imaginant une disposition
•lie du tilet. Les résultats de l'ascension
réalisèrent les espérances un constructeur.
U aérostat t paru de la cour du Port- N
Viiiceunes, par un veut assez violent, su
comporta admirablement au milieu de l'air.
L'influence du gouvernail se faisait sentir au
mdement, et la vitesse on
un peu cel.e qui avait ete annoncée, s kilom.
a, l'heure. • M. Zédé, ingénieur ue la i
ii, m collaborateur, dit M. Dupuy de I
traça sur la carte d'ctal-inajor notre point
do départ; je lui di tant Les
\ itesses et les directions que je relevais. Au
je lui demandai quel était
pas-
ser, li ine repondit: ■ Ce doit être Mondé-
» court, sur I des déparlenn .
• I Oise et de 1 A, ne. ■ Lu UlStanl
as auxquels nous adressions la même
it sur leur tête : t Ou soin-
, nousl » nous repondirent : t A Mon-
.rt. • Pour la première fois, des aero-
nt pu suivie un itinéraire
fies lixe a l'avance et préciser leur i
l est lant que cette ascension
n'est en définitive qu'une tentative ration*
nelle et méthodiquement cotnpi
galion aérienne. 11 reste encore bien des pro-
btèmes a résoudre.
— Statistique des catastrophes aéorostati-
ques. Il uou-> a semblé intéressant de grou-
per sous ce titre les principaux a*
survenus aux aéronautes; la liste a
d'être complet , et cependant elle est dej»
bien noml i eu
Le 16 juin 1785, Pilàtre de K
i périrent a la . uito de
l'explosion do leur b i
Olivari se montgolfière,
I vembre 1802.
le suu ballon à Lille !•
7 avru
50
iESYE
Bittorf périt à Manheim le 17 juillet 1S12.
Umo Blanchard périt à Paris eu 1819, par
l'explosion de sod ballon , allume par des
pièces d'artifice qu'elle tirait en l'air.
Le comte Zambeccari mourut dans une
montgolfière.
Arban alla se perdre en Espagne.
Harris, officier de la marine anglaise, se
tua dans une descente trop précipitée, en
mai 1824, à Londres.
Sadler se tua dans une descente en ballon
ta, en Angleterre, le 29 septembre 1824.
Cockiog se tua le 27 septembre 1836, à
>, dans une descente en parachute
de forme renversée, de son invention, qui, au
lieu de ralentir la chute, la précipita.
Comaschi partit de Constantinople en 1845,
et ou n'en a plus eu de nou .
Ledet s'éleva en ballon à Saint-Péters-
bourg en 1847 et h disparu.
Gale se tua le 8 septembre 1850, près de
Bordeaux.
Tardini partit de Copenhague en 1831 pour
mourir dans l'île de Seeland.
Merle mourut asphyxie dans les airs en
1851, près de Ch&ious- sur- Marne.
GoulstOD mourut à Manchester en juin 1852.
Mlle Emma Verdier mourut en 1S53, à
MoQtesquiou, près de Montre-Marsan.
Emile Descxtainps mourut le 25 novembre
1853, dans une ascension a Nîmes.
Latour mourut en 1854, a la suite d'une
descente en parachute, à Londres.
Tliurston se perdit en 1858, dans le Mi-
chîgan.
Hall périt a Newcastle.
Chambers périt en 1863, près de Nottingham.
Pendant le siège de Pans, le 30 novembre
1870, M. Prince, marin, sortit de Paris sur
le Jacquard et se perdit en mer, après avoir
sus de Plymouth.
Louis de Montchamp sortit de Paris peu
de jours après sur V aérostat {'Armée de l'Est,
tomba près de Saumur, eut les côtes brisées,
•les dépèches à Tours et mourut quel-
ques semaines plus tard de ses blessures.
Lacaze, soldat, montant le Bichard-Wal-
luce le 27 janvier 1871, se perdit en mer.
MM. Croeé-Spiiielh et Sivel furent as-
phyxies lors de la catastrophe du Zénith,
dont nous avons parlé plus haut (avril 1S75).
L'aerouaute Donaldson trouva la mort dans
une ascension le 15 juillet de la même année.
Triquet ti.ï. a également péri à Paris dans
une ascension tentée le 13 août 1S76, suu
père, qui L'accompagnait, a pu être sauve.
àEBSCHOT, ville de Belgique (province
du Brabant), sur le Denier, à 16 kilom. de
un, a 41 kilom. de Bruxelles; 4,539 hab.
Bel!? église paroissiale de style ogival, bâtie
vers 1331; on y remarque un jubé sculpté
avec beaucoup de délicatesse, niais malheu-
reusement défigure par le badigeon dont
l'ont recouvert d'ignares marguilliers. Située
au pied des collines où commencent les basses
plaines de la Campine, cette ville, aujour-
d'hui ch.-l. de cant. du district de Louvain,
fut entourée de murailles au xm« siècle. Elle
fut érigée en marquisat par Charles-QuÏQt
en faveur de Guillaume de Croy, et plua tard
eu duché. Elle passa ensuite a la famille
d'Arenberg. Prise par les Français en 1746
et eu 1793.
AEltTSEN ou AAHTSEN (Pierre), dit Long
Pierre, à cause de sa haute taille, peintre
hollandais, né à Amsterdam en 1519, mort
►78. 11 peignît d'abord, dans un genre
tout a fait réaliste, des intérieurs de cuisine.
Ses tableaux d'histoire achevèrent ensuite
sa réputation, qui devint tics-grande. On
ut surtout sa Mort de ta Vierge, peinte
m, et qui ,i péri dans
ivile».
jDHUMNÀ, déesse qui n'était que la per-
I ution de l'Inquiétude ou du Chagrin.
Elle était fille de la Nuit, qui la conçut sans
eu aucun commerce charnel.
JiS. V. .EsculaiNus, dans ce Supplément.
jESAR s. m. (é-xar). Mot qui signifie dieu
âge de
OÙ cet historien raconte que la
t te- le C du mot L'xsar,
il 'l'une statue d'Au-
tre] eut qu'Auguste
lur la terre et deviendrait
que la portion du mot conservée
c dieu en èiru
jeschynite s. i. (ess-chi-ni-te). M
., , I >.,i ;il, et
qui couiioiitdes oxydes do titane, de DÎobium,
■
petite quantité d'eau et de
£S CU LAN 08 on simplement J£8, dieu delà
no do cuivre,
yentinus, dieu de la i urgent.
i VOS, V. I . ifepa, dans ce
iV.su: k, ancienm ville
ment,
.1 s|
i £81 UM, ■ h nom d'Isai, ville
i u, au (h and Dictionnaire.
&6YÀTKS
■'«levait Uau flll de Pnuin,
AFFA
monta sur ce monument, d'après Homère,
pour découvrir les mouvements de la flotte
des Grecs. Il était père d'Alcathoûs.
-ST.*, filles de Jupiter, les Prières person-
nifiées (gr. ai rein, supplier), nommées aussi
Lites.
AETÉE s. f. (a-é-té). Zooph. Genre de po-
lypiers à cellules solitaires, tubuleuses ou en
• arquée, dont on connaît une seule
espèce, appelée aussi àkguinaire.
* JETHALION s. m. — Bot. Genre de cryp-
togames. V. fuligo, dans ce Supplément.
AETHL1US, fils de Jupiter et de Protogé-
nie, mari de Calyce et père d'Endymion.
Selon d'autres, il était fils d'Eole.
iEVCM, personnification de l'éternité, de
l'immutabilité du temps, chez les Romains du
temps de l'empire. Vo'ci quelle en était la
représentation : un homme nu, la figure cou-
verte d'un masque de lion {signifiant la puis-
sance de destruction du temps), debout sut-
une sphère (le monde), le corps enveloppé
par un serpent (indiquant son mouvement
circulaire), quatre ailes aux épaules, tour-
nées deux par deux en sens inverse (rapi-
dité); dans la main droite, une clef (pour ou-
vrir et fermer les portes du soleil) ; dans la
main gauche, une mesure (divisions du
temps) ; les signes du zodiaque apparaissant
parfois à travers les replis du reptile.
JiXONE, ancien bourg de l'Attique, dans la
tribu Cecropide. Les habitants passaient
pour être tellement enclins à la médisance et
à la calomnie, qu'on disait proverbialement
aixone&thai pour signifier • parler mal d'au-
trui, » comme chez nous on dit « pindariser »
pour ■ avoir un style ampoulé. ■
AFER. fils d'Hercule Libyen et de la naïade
Melita, tille du fleuve Egée. Certains auteurs
voient dans ce nom l'origine du mot Afrique.
D'autres donnent à Afer le nom d'Hyllus.
* AFFAIRE s. f. — Encycl. Ministère des
affaires étrangères. Sous l'ancienne monar-
chie, ce département était administré par un
simple secrétaire d'Etat des affaires exté-
rieures, et ce fut seulement en 1588 que les
services qui en dépendent furent centralisés ;
jusqu'alors ils étaient partagésentrelesdivers
secrétaires d'Etat. A cette époque, on com-
prit l'avantage qu'il y aurait à réunir sous
une seule main tout ce qui concernait la po-
litique extérieure de la France et les rela-
tions avec les souverains et les Etats étran-
gers. Le premier titulaire du département
fut Louis Revol, secrétaire d'Etat.
Le ministère des affaires étrangères ne fut
réellement organisé qu en 1795. Sous Henri IV,
Louis XIII et Louis XIV, il fut géré, comme
nous venons de le dire, par des secrétaires
d'Etat, qui souvent le réunirent à un autre
département et qui n'étaient en réalité que
les commis du premier ministre, lorsque ce
premier ministre s'appelait Richelieu ou Ma-
zarin. En 1661, Louis XIV ayant déclaré
vouloir gouverner par lui-même, les secré-
taires d'Etat devinrent après lui les premiers
personnages du royaume, et le premier des
secrétaires fut charge du département des
affaires extérieures; Loménie de Brienne,
Hugues de Lionne, Colbert et son fils occu-
pèrent successivement cette charge jusqu'en
1715. A cette époque, les ministères furent
remplacés par des conseils, et ce fut le prési-
dent du conseil des affaires étrangères qui
remplit l'office de ministre; puis les charges
de secrétaires d'Etat furent rétablies et du-
rèrent jusqu'à la Révolution, qui les rem-
pl i par des charges de simples commissai-
res délégués à chaque département. En 1795,
on rétablit, sous le nom de ministres, les an-
ciens secrétaires d'Etat, et le département
dont nous nous occupons eut pour titre, jus-
qu'à la Restauration, celui de ministère des
relation extérieures; la Restauration chan-
gea ce titre en celui de ministère des affaires
étrangères, sans rien changer, du reste, à ses
attributions.
Tel qu'il est constitué depuis 1795, ce mi-
a pour mission de faire les traités et
les conventions d'alliance et de commerce
avec les nations étrangères, d'entretenir avec
el e les relations internationales au moyen
nbassadeura et autres agents diplomati-
de rédiger les instructions dont ceux-ci
sont chargés, de conserver les traités et do-
is diplomatiques de tout genre, ainsi
les dépots de cartes géographiques où
si. in indiquées avec la plus ^ruude précision
iites de la France. Il protège, dans, les
(rangers, les intérêts inoraux et mate-
Lea nationaux . ; relal on . o un
men taies avec les pays voisins, eu un mot
veille à ce que la France cuuserve sou rang
■ mee en ] lurope.
I ■■ personnel actif du ministère des affaires
étrangères se compose, pour le service politi-
bassadeurs, de ministres plénipoten-
, de secrétaires divisés en -
itbroa non payés; pour le a<
le consul énéraux, d
t de -'' cl ■ te, de vice tonsulset
es consuls; il entretient en p]
■ legti tion .-i <!«■ ■
aux rô-
Dt et do l'exti
i ineti
ia d< a but eaux compren neni .
iw Le Cabinet du ministre et /<
dans lus attributions desquels sont place-*
AFFA
l'ouverture des dépêches, la correspondance
personnelle du ministre, les audiences , les
travaux réservés; le chiffre, le départ et
l'arrivée des dépêches et des courriers; la
centralisation des états relatifs au person-
nel; la statistique, la traduction et la cor-
respondance télégraphique.
2"> Le Bureau du protocole, chargé de 1 ex-
pédition des traités et conventions, des pleins
pouvoirs, des commissions, provisions, exe-
çuatur, des ratifications, des lettres de noti-
fication, de créance, de rappel, etc.
30 La Direction des affaires politiques et du
contentieux, divisée en quatre sous-direc-
tions : Sous-direction du Nord, chargée de
la correspondance et des travaux concer-
nant la Grande-Bretagne, la Russie, l'Alle-
magne, l'Autriche, les Pays-Bas, la Suède
et le Danemark; Sous-direction du AJah,
chargée de la correspondance et des travaux
concernant l'Espagne, le Portugal, l'Italie,
la Grèce, l'empire ottoman, les régences bar-
baresques, la Perse et le Maroc; Sous-direc-
tion de l'Amérique et de l' Indo-Chine ; Sous-
direction du contentieux ; cette dernière sous-
direction s'occupe spécialement des questions
de droit public et international, de droit ma-
ritime et des réclamations diplomatiques des
Fiançais contre les gouvernements étran-
gers, ou réciproquement ; des traités de poste,
d'extradition, etc.
40 La Direction des consulats, qui a dans
son ressort Mes affaires commerciales, les
traités de commerce et de navigation ; la
protection du commerce français dans les
pays étrangers; les réclamations du com-
merce étranger envers le gouvernement
français; le règlement de la comptabilité des
chancelleries consulaires; le personnel des
agents consulaires et des dro^mans de con-
sulat. Elle est divisée en trois sous-direc-
tions : Saus~direclion du Nord, Sous-direc-
tion de l'Orient et de V Indo-Chine, Sous-di-
rection du Midi et de l'Amérique,
50 La Direction des archives et de la chan-
cellerie, qui a dans sou ressort : le dépôt des
correspondances et documents diplomatiques,
des traités et conventions, des décrets et
arrêtés concernant l'organisation et le per-
sonnel du ministère; le classement des cor-
respondances ; la rédaction des notes, mémoi-
res, tables analytiques pour le service du
département; le dépôt des plans et docu-
ments relatifs aux limites de l'Etat; la col-
lection des cartes géographiques pour l'usage
du ministère. Cette direction n'a pour subdi-
vision que le Bureau de la chancellerie,
chargé des passe-ports, des légalisations, des
visas, de la transmission des actes judiciai-
res, etc.
0» La Direction des fonds et de la compta-
bilité, à laquelle appartiennent les travaux
généraux et particuliers relatifs aux dépen-
ses du ministère, la comptabilité, les écritu-
res, la liquidation des frais de servicedes
agents, des indemnités de voyage, des frais
de courriers, etc.
Voici la liste des secrétaires d'Etat et des
ministres des affaires étrangères depuis la
constitution de ce département :
15S8. Louis Revol.
17 septembre 159-1. Villeroi.
12 novembre 1617. Pierre Brulart de Pui-
sieux.
1622. Nicolas Potier d'Oquerre.
1626. Raymond Phélippeaux de La Vril-
lière.
1629. Claude Bouthillier de Pont-sur-Seine.
1632. Bouthillier de Chavigny, fils du pré-
cédent.
1643. Loménie de Brienne.
1651. Louis de Loménie de Brienne, fils du
précèdent.
Avril 1663. Hugues de Lionne.
1er septembre 1671. Armand de Pomponne.
Novembre 1679. Colbert de Croissy.
28 juillet 1695. Marquis de Torcy, fils du
précèdent.
1715. Maréchal d'Uxelles, président du
conseil des affaires étrangères.
Septembre 1718. Cardinal Dubois.
Août 1723. Comte Fleunau de Morville.
Août 1727. Cl.iuvelin.
21 février 1737. Amelot de Cbaillou.
Novembre 1744. De Voyer de Pauliny, mar-
quis d'Argenson.
Janvier 1747. Marquis de Puisieux.
Septembre 175l. Dominique de Barberie,
marquis de Saint-Contest.
24 juillet 1754. Ant. -Louis Rouillé.
Juillet 1757. Abbé '!'• lîernis.
1er novembre 1758. Duc de Choîseul.
13octobre 1761. Comte deChoiseul-Praslm.
Octobre 1766. Duc de Chuiseul.
Décembre 1770. Duc de La Vrillière.
ù juin 1771. Duc d'Aiguillon.
1774. Comte de Vcrgeuues (par intérim,
Berlin).
Février 1787. Comte de Montmorin.
1701. V..liit-c de Lossart.
17 mai» 17ti2. Général Dumouriez.
17 juin 1792. De Chambonas.
IM août 1792. Bigot de Sainte-Croix.
m août L798. Lebrun.
21 juin 1793. DeforguM.
8 avril 1794. Herman, commissaire.
9 avril 1794. Buchot, commissaire.
S novembre 1 ~ y 4 . Mangourît, commissaire.
21 novembre 1794. Miot de Mellito, com-
missaire.
19 février 1793. Colchen, commissaire.
AKFA
7 novembre 1795. Delacroix, ministre des
relations extérieures, titre qui ne subît plus
de changement jusqu'à la Restauration.
19 juillet 1797. Talleyrand.
20 juillet 1799. Reinhard.
9 novembre 1799 (18 brumaire). Talley-
rand.
18 juin 1801. Caillard (par intérim, Talley-
rand restant toujours titulaire).
25 décembre 1802, 25 octobre 1804, 30 sep-
tembre 1806. D'Hautenve (par intérim).
8 août 1807. Champagny, duc de Cadore.
17 avril 1811. Maret, duc de Bassano.
20 novembre 1813. Caulaincourt, duc de Vi-
cence.
3 avril 1814. De Laforêt.
13 mai 1814. Prince de Talleyrand.
19 mars 1815. De Jaucourt.
20 mars 1815. D'Hauterive (par intérim).
21 mars 1815. Caulaincourt.
23 juin 1815. Bignon.
19 juillet 1815. Prince de Talleyrand.
26 septembre 1815. Duc de Richelieu.
29 décembre 1818. Desolles.
19 novembre 1819. Pasquier.
14 décembre 1821. Matthieu de Montmo-
rency.
28 décembre 1822. Chateaubriand.
4 août 1824. Baron de Damas.
4 janvier 1828, D? La Eerronnays.
14 mai 1829. Portails.
8 août 1S29. Prince de Polignac.
31 juillet 1830. Bignon.
1er aoùt 1S30. Comte Jourdan.
11 août 1830. Comte Mole.
2 novembre 1830. Maréchal Maison.
17 novembre 1830. Maréchal Sébastiani.
11 octobre 1832. Duc de Broglie.
4 avril 1834. De Riguy.
10 novembre 1834. Bresson.
18 novembre 1834. De Rigny.
12 mars 1835. Duc de Broglie,
22 février 1836. A. Thîers.
6 septembre 1836. Comte Mole.
31 mars 1839. Duc de Moniebello.
12 mai 1839. Maréchal Soult.
1er mars 1840. A. Thîers.
29 octobre 1840. Guizot.
24 février 1848. Lamartine.
H mai 1848. Bastide.
20 décembre 1S4S. Drouyn de Lhuis
2 juin 1849. De Tocqueville.
31 octobre 1849. De Rayneval.
17 novembre 1849. De Lahitte.
9 janvier 1851. Drouyn de Lhuis.
24 janvier 1S51. Baron Breuier.
10 avril 1S51. Baroche.
26 octobre 1851. Turgot.
28 juillet 1852. Drouyn de Lhuis.
7 mai 1855. Walewski.
4 janvier 1860. Thouvenel.
5 octobre 1862. Drouyn de Lhuis.
1er septembre 1866. Marquis de Mou1.ti.5r
18 décembre 1868. La Valette.
17 juillet 1869. La Tour d'Auvergne.
2 janvier 1870. Comte Napoléon Daru.
15 mai 1870. Due de Gramont.
10 août 1870. La Tour d'Auvergne.
4 septembre 1870. Jules Favre.
2 aoùt 1871. De Rémusat.
25 mai 1873. Duc de Broglie.
28 novembre 1S73. Duc Decazes.
— Archives du ministère des affaires étrange
res. Ces archives, qui constituent aujourd'hui
un dépôt des plus précieux, sont de fonda-
tion relativement récente ; elles ne remon-
tent qu'au règne de Louis XIV. Quoiqu'il
paraisse d'une utilité évidente que, dans tout
Etat bien réglé, les actes diplomatiques, té-
moignages de la politique suivie à travers
les siècles par son gouvernement, soient re-
cueillis avec soin, l'idée si simple de les con-
centrer sous la main du secrétaire d'Etat
chargé des affaires étrangères ne prévalut
pas avant la seconde moitié du xviie siècle.
Jusque-là, ministres et ambassadeurs avaient
gardé par devers eux toute la correspon-
dance diplomatique, et ces papiers si inté-
ressants pour les historiens et les hommes
politiques, pour le gouvernement lui-même,
se trouvaient dispersés à la mort de leurs
possesseurs. Tous ne furent pas perdus pour-
tant, car il se trouva des curieux qui les re-
cherchèrent pour leurs bibliothèques, et c'est
ainsi que se formèrent les collections Dupuy,
Be thune, Brienne, Gaignières, aujourd'hui
déposées à la Bibliothèque nationale. Jean
Du Tillet, sous Henri II, et un peu plus tard
Sully, Richelieu et Muzarin essayèrent d'e-
tablir un dépôt d'archives diplomatiques sans
y réussir. « Les instructions, missives et au-
tres lettres concernant les affaires^ écrivait
Du Tillet, communément se perdent, sans
être gardées pour le service des princes,
comme il appartiendrait. Mais les héritiers,
amis ou serviteurs de ceux qui eu ont charge
s'emparent après le décès de ce qu'ils peu-
\eiit, combien que la moindre pièce en son
temps serviroit. ■ Sully prescrivit qu'il se-
rait teuu un Livre secret du roi où seraient
enregistrés des extraits précis des instruc-
tions et des dépêches. Richelieu fit faire in-
ventaire de tous les papiers d'Etat trouvés
dans la succession du maréchal de Villeroy,
lit tenir minute de tout ce qui s'expédiait et
commença une collection des « traités, let-
tres, accords et actes de paix, trêves, maria-
ges, alliances, négociations, etc., uqu'Aruauld
a Audilly reçut I ordre de classer. Muz.iriu
garda aussi les documents de sou adminis-
tration et lus légua pur lusumeut à Colbert,
AFFI
qui les transmit lui-même & son flts, le mar-
?uis de Seîgnelay. Lorsque, en 168S, Louis XIV
on du le dépôt des archives des affaires
étrangères et institua un garde spé* in
furent ces papiers qui formèrent le premier
noyau de la collection. Cette même année, il
ordonnançait une somme de 17,535 livres
pour la reliure des volumes de négocie
depuis 1660, et. à la mort des secrétaires d'E-
tat Colbert de Croissy, Hugues de Lionne et
Pomponne, tous leurs tripiers ayant été re-
lis, on en forma 433 volumes. Chaque
année ajouta à la collection; beaucoup de
documents antérieurs, tardés jusque-là par
les familles, furent offerts au roi, et le
prit des accroissements rapides. En 1763, il
it déjà 8,000 volumes; en 1792, on ar-
riva au chiffre de 11,000; il est mamteuant
de plus de 40,000.
Les noms des gardes de ces archives méri-
tent d'être conservés, r;ir ils ont tous dé-
pensé la plus louable activité à classer ces
précieux documents de notre histoire diplo-
matique. Ce sont : le sieur de Suint-Prez,
sous Colbert; Le Dran, qui exerça ces fonc-
tions pendant près d'un demi-siecle; l'abbé
La Ville ; La Porte du Theil ; Durand de Dis-
doff; Sémomn (1772-1792); Geoffroy, qui réus-
sit à faire traverser au dépôt la période ré-
volutionnaire (1792-1807); le comte d'Haute-
nve (1807-1830); M. Mignet (1830-1848);
M. Cintrât (1849-1866) et M. Faugere, titu-
laire actuel.
Les archives du ministère des affaires
étrangères ne sout pas publiques; il a été et
il sera probablement toujours très - difii -
cile d'y pénétrer. M. Mignet, grâce à sa si-
tuation exceptionnelle, a pu y puiser les élé-
ments de quelques beaux livres, tels que son
Histoire des négociations d'Espagne ; û.' autres
encore ont obtenu, sous les derniers gouver-
nements, d'y faire des recherches sur des
points spéciaux ; mais depuis longtemps les
lettrés demandaient que l'accès de ce dépôt
fut rendu plus facile. Un commencement de
satisfaction leur a été donne, sous le minis-
tère Decazes (1874). Une commission a été
chargée d'étudier la question, et depuis le
20 juillet de la même année, il existe un rè-
glement aux termes duquel on peut obtenir
de faire des recherches dans certaines par-
ties des archives, en en faisant la demande
au ministre. Les archives ont été à cet effet
classées en trois périodes : des plus ancien-
nes correspondances diplomatiques au traité
d'Utrecht; du traité d'Utrecht à la tin du
règne de Loui^ X\ ; de Louis XVI à l'époque
actuelle. Pour la première, ies recherches
sont libres; on peut copier toutes les pièces et
les publier; pour la seconde, il faut obtenir
rtnission de copier et de publier ; pour
la troisième, les documents ne sont commu-
niques qu'a titre exceptionnel et sous des
' mis spéciale: es par le mi-
nistre pour chaque cas, suivant la nature des
documents. H y a la bien des çestricti us,
enfin c'est un acheminement à la publi-
cité relative des archives, telle qu'el.-
en Angleterre et eu Italie, où l'on ne réserve
que la période tout à fait contemporaine.
AFFAIREMENT s. ni. (a-fè-re-man — rad.
affairé). Etat d'une personne affairée. Néol.
AFFELMAN (Jean), théologien allemand,
né a Soert (We-tphahe) en 1588, mort a Ros-
tock, ou il professait la théologie, i n 1624. Il
a publie, entre au : es : Syntagma
de articulis fidei ; De omnipotentia Chrtsti;
De ferendis hxreticis, non auferendis.
AFFENOIR s. m. (a-fe-noir — rad. affener).
Ouverture par laquelle on jette le fourrage
du grenier dans l'écurie.
AFF1CHARD (Thomas L'), écrivain fran-
çais, ne à Pont-Floh, dans le diocèse de
S tint- Pol-de-Léon, en 1698, mort à Paris en
1753. Il a écrit un grand nombre de mau-
vaises pièces de théâtre, dont quelque
réunies sous le titre rie Théâtre de
L'Affichard (1746 et 1768, m-12). La d<
édition contient : le Fleuve Scamandi
Effets du hasard, la Nymphe des Tuileries, le
Jielour imprévu, la Fautilley la Béquille, Il a
ecril au si ! raans, qui valent ses pièces
Voyage à Cythère, Voyagi
ronipuy Caprices romanesques. On avait fait
contre L'Affichard une sorte d'épigramme
qui n'eût pas été indigne de lui :
Quand l'afficheur afficha L'Affichard,
L'afficheur afficha le poOte flan» art.
* AFFICHE s. f. — Encyct. L'affiche est la
plus ancienne l'orm elle a
i ii de iio: y m , i omme celle-ci, des exten-
. Dans les dernières années
du second Empire, le seul affichage mural
étalait aux yeux, annuellem
minces, en 1867, lors de l'Exposition
selle, le chiffi 3 millions. 11 est au-
j in d huî plus restreint et ne s'est élevé, en
1875, qu'à 1,250,000.
Il y a trois genres d'affichage : les feuilles
3; les peintures sur muraille ou sur
toile, encadrées; les peintures sur vitre,
nuit. Dans un des derniers re-
nient* de l'industrie puis .Mine, on a
compte 358 > '1... mural
déslg nés par l'autorité, 300 kiosques, 332 uri-
noirs et 150 colonnes destinées aux affiches
des théâtres. Les pans de mur se la
dos conditions tres-dilferentes, suivant leur
emplacement au centre de la ville, dans les
AFFI
e^iartiers fréquentés ou dans les régions ex-
centriques : rue de Rambuteau, un beau pan
de mur, bien exposé aux regards, se loue
jusqu'à 2,000 francs par an; rue des Graviï-
liers, on l'offrirait pour 0 fr. 50, et on ne
trouverait pas toujours d'acquéreui .
tes et les colonnes sont loués par la
ville 50 francs chacun; la taxe des ut.
7 fr. 50 à 50 francs, et le tout donne
sette d'environ 35,ooo francs. M
ville ne loue pas directement aux particu-
liers; elle fait marche avec des compagnies,
qui rétrocèdent leurs droits en détail, au
mètre ou au centimètre, et qui vendent la
publicité dont elles disposent à des prix au-
trement élevés.
L'affichage mural proprement dit, qui
comprend l'affichage des actes du goiu
ment et des avis administratifs, se fait de
deux manières : par la simple pose de t
qui, en temps ordinaire, se placent su h
pans de muratll &r la ville ou sur les
edilices publics et, en t<mps d'élections, en-
vahissent a peu près toutes les maisons ; ou
par la mise en cadres ouverts ou fei
Dans ce cas, la conservation de Va f fiche est
beaucoup plus grande; elle peut être d'un
ou plusieurs mois; ['affiche simplement i
au mur ne dure pas plus de huit ou dix jours.
Les kiosques sont exploités, au point de
vue de l'affichage, par une compagnie de
publicité qui s'intitule « diurne et nocturne; ■
ceux des marchands de journaux sont très-
recherchés dans certains quartiers, sur les
boulevards, et la compagnie paye aux litu-
; usqu'à 30 francs par mois le dt
des annonces; dans les mauvais en-
droits, elle ne le paye guère que 5 ou 6 francs.
L'aflichage sur ces kiosques , dits ■ I
neux, » rapporte, en moyenne, à la compa-
gnie 170,000 francs de produit brut; les co-
lonnes, semi-lumineuses, semi-opaque>, puis-
qu'elles ne sont éclairées que par en haut,
lui t apportent environ 15,000 francs pour
1,200 carreaux ou cases.
AFFILE, nom d'une ancienne ville d'Italie,
dans le territoire des Hernîctens, non loin
d'Anagnia. Elle a fait place depuis à vin
bourg du même nom, qui dépendait des an-
ciens Etats de l'Eglise.
* AFFILIATION s. f. — Encycl. Sous tous
les gouvernements despotiques , ou même
durant des périodes d'agitation politique, il
se forme des associations plus ou moins lici-
tes, suivant les lois existantes, et qui tendent
à se grouper, à l'effet d'atteindre le but que
poursuivent leurs membres. Cette réunion
de diverses sociétés en un seul gron,
ce qu'on appelle une affiliation. Dans d au-
tres cas, il arrive que des hommes, désireux
de concourir au but poursuivi par une so-
s'affilient & cette société sans être
comptés parmi ses membres proprement dits ;
c'esl encore là une sorte d'affiliation,
i re l'histoire des affiliations, ce serait
refaire l'histoire des sociétés secrètes, ce qui
ne peut entrer dans le cadre de cet ai
11 nous suffira de donner une idée g'
du rôle important qu'ont joué dans "histoire
les affiliations.
Dès la plus haute antiquité, on avait com-
pris que l'union fait la force et que les ef-
forts de mille individus isolés ne valent point
ceux dont est capable une association de cent
personnes. Aussi, soit qu'ils voulussent se
protéger contre le despotisme des petites re-
lies ou contre celui des tyrans, les phi-
losophes de l'antiquité s'affiliaient pour se
soutenir les uns les autres. Souvent aussi, ils
se faisaient admettre dans certaines
afin u'en étudier les doctrines ou les u
et de pénétrer les mystères dont ces
s'entouraient avec tant de soin.
Au moyen âge, les nobles s'affiliaient a tel
ou tel ordre de chevalerie, s'enrôlaient sous
telle ou telle bannière pour prendre part aux
croisades ou à ces guerres intérieures qui
étaient le fléau du ten ;
&té de ces affiliations formées par les
chevaliers, on en voyait d'autres dont le but
était mille fois plus louable; nous voulons
parler , m ies, moi-
tié secrètes, que formatent entre eux les dé-
quelques connaissances. | ;
m. .mis seneuses qui constituaient , en ces
temps barbares, le savoir de l'hun
Parmi ces affiliés figurèrent des alchin
des médecins, des
qui avaient rompu a l'i s offi-
cielle, alors assea puissante pour fane brûler
les malheureux qui osaient élever
sur la vérité des dogmes enseignés par elle.
Ces affil ■■ . I imi le , mais m te ■■■ i ré i
de la science moderne, se soutenaient et se
I i t geaient en cas de besoin. Un
' eux etail-il oblige de quitter sa ville
sous la menace du bûcher, ;i Se
fh'-z un de ses anus, ii l'étranger, et là trou-
| vait un asile jusqu'au jour où il lui d
r son foyer.
Au xvue siècle, on s'aftilie aux <
i maçonniques. Les affiliés ou quelques-uns
d entre eux, tout au moins, uni pour but le
renversement de la monarchie et la ■
lion d'un pouvoir plus libéral a un
dont le de ipoti me est devenu in
"[filiations se
léraems de toute nature: le prince y
I homme d'affairi a ou le bou
yenne des affiliés ne va pas jus ,
mander des reformes bien importantes. On
AFFI
s'affilie parce que c'est la mode, et surtout
ce qui se passe dans les
réunions mystérieuses des inities. Les
li t su
>s pratiques de
On ex:i
çonnerie. La peur et l'attrait du myst
font d'abord tout le succès de cette affilia-
tion fameuse.
Durant la grande période révolutionnaire
qui a clos le siècle dernier, on s'est beaucoup
affilié. Sous le premier Empire, il se forma
quelques groupes d'affiliés, dont le bu
etnent qui avait es-
camoté la Rép i
en hommes fit en argent par ses guerres san-
glantes. Sous la Restauration et sous le gou-
ment de Juillet, de nombreux co
ui iis par des hommes affiliés a des
s dont les noms sont dans la méi
. Il y eut aussi des affiliations
second Empire; il y en a encore, .-t il y eu
aura toujours.
Avant d'en finir avec Vaf filiation, il nous
faut mentionner, à e ietés qui ont
pour but le progrès, ces affiliations puissan-
tes dont tous les efforts tendent à maintenir
l'homme SOUS le joug de la superstition : nous
voulons parler des jésuites et de ces ordres
innombrables qui enserrent aujourd'hui en-
core l'humanité tout entière et possèdent .sur
les masses, en tant de i »s, une
puissance considérable. Les affilies di
sociétés plus ou moins reconnues, ma;
rées et même subventionnées par les Etats,
constituent un véritable danger par leur
nombre comme par j'influence dont ils
sent. C'est contre ces affiliations qui
lutter le progrès moderne, car elles repré-
sentent le passé et n'ont qu'un but: rai
l'espèce humaine aux temps où elles l'es
taient, de concert avec les rois et les n
* AFFINAGE s. m. — Encycl. L'affinage,
dans l'acception la plus large qu'on ;
donner à ce mot, constitue une opération
[our but d'amener un métal quelcon-
que a 1 état d'absolue pure
Restreint au sens qu'on lui donne plus par-
ticulièrement aujourd'hui, l'affinage est une
ion qui a pour but d'amener l'or et
l'argent à t état de pureté, en les isolai
l'un de l'autre, soit des métaux, cuivre, plomb
prïncipa iment, avec lesquels ils peuvent se
trouver allies.
Nous nous occuperons ici de Vaffinage des
matières d'or et il argent.
D sons d'abord que Vaffinage de ces ma-
tières constitue une industrie très-impoi
surtout depuis une cinquantaine d'année
viron. Quelques maisons françaises etÔtn
ffi nent pour des quantités cons dérabïes
de matières d'or et d'argent en un ■ am
les procédés actuellement empl ■
outre qu'ils sont d'une précision remarquable,
occasionnent assez peu de dépenses pour que
Vaffinage se puisse faire dans de réelles con-
s de bon marche.
L'affinage se fait ou plutôt se faisait par
deux procédés distincts. Dans le premier, on
employait l'ac | e, qui, comra
sait, dissout l'argent a froid sans atts
l'or. Ce procé trd'hui presque corn-
□né et remplace par Vaffi-
t l'acide sulfurique. Ce nouveau
de réels avantages sur le
premier. Toutefois, et bien que le pi
qui repose sur l'emploi de l'acide nitriq
soit plus en usage aujourd'hui, nous allons le
décrue eu quelques |
Pour pratiquer cet affinage, il convenait de
d en choisir i acide employé, doni
concentration n'est poi
lisait de préférence l'acide correspon I
1,320 de densité, puis on l'essayait au inoj en
du nitrate d'argent pour s'assurer qu'il* ne
contenait pas d'acide chlorhy trique. I
sait, pour cela, d'observer si l'acide m
se troublait au contact de quel iu
de solution de nnrate d'argent. Si oui,
azotique n'était pas pur; il suffisait alo
continuer de verser quelques gouttes
solution argentique, jus. i, ut l'a-
cide chlorhydrique lût précipité a l'état >ie
1 ■ I
ployer l'acide puiifie. Il n'était pas ul
aer à précipiter la petite ,
cide sulfurique que pouvait contenir l'acide
m.-, car le prem er ne nuisait en i
ne marche do l'opération.
L'affinage à l'acide nitrique repose, comme
nous l'avons dit plus haut, sur la propriété
que possède cet acide de dissoudre l'argent
i aquer l'or. Toutefois, il esi important
de remarquer que tous les alliages d'or et
ut ne sont point égalemen
I est ainsi que ùr avec l a-
cide nitrique convenablement i
part de I argent tout entier, il
. précieux se dans la
proportion de -i pa
artie d'or. Il faut également q ■
alliage ne leulerm -
■ ■■
bles la (pian itriqu >
Pour trau < aines d'ar-
. il faut 38 ■■ oes
I
t de i on, il en faut in kilo-
■ ■
I ... !
■
AFFI
51
d'employer une quantité d'acide
ns de 30 a <o kilog
que nou- venons de TÎNer. I
rtout de In mauvaise disposition des
, et notamment des con-
int point touv
On a construit, pour obvier à cet inconvé-
. ■ nédia-
■ après la cornue où avait lieu l'atr
' refroidis pur un courant co:
rieurs ne communi-
er que par de
x humectés
i d' ï le hvpoaio-
gent de la ma :omplit
e rendent da
réservoir dont nous avons par,
eue de l'air,
acide nitrique,
reil est bien construit et l'opération
conduite, on peut arriver à ne dé
la quantité d'acide nécessaire à la dissolution
du sel d'argent forme durant i i
ISO kilogrammes d'acide, on peu
effet, détruire un alliage d'argent et d'or
niant 100 kilogrammes du premiei
tal et 2j kilogrammes du second.
Voici comment marche ou, pour être plus
exact.
de tres-rares exceptions près, le pr
d'affinage fondé sur l'emploi de l'acide nitri-
■
On introduit dans une cornue de platine
30 kilogrammes ri'un alliage d'or et d'.<
qui doit renfermer à peu près 22 ou 23 kilo-
imes de ce dernier métal ; puis on
dans la cornu-', et par une tubul n
4o kilogramme l'acide nitriq
snable. L'alliage d'oi
réduit à l'état de grenaille avant
luit dans la cornue, afin de faciliter
i opération est terminée lorsque le
■ment de vapeurs nitreuses a complè-
tement cessé. On retire alors du fi
lir, et, l'appi lémonté, on
n traite par l'acide
nitrique pur et bouillant >a poudre d'or qui
est restée au fond d
soudre complètement le i .
qui pourraient s'y trouver ous la
couche d'or. On lave ensuite le résidu avec
soin et on décante; puis, quand la ma
on la fond dans un creuset avec un
peu de borax et de mtre et on la coule dans
des lingotières : c'est de l'or pur.
Il reste à ramener l'argent à l'état métal-
lique. 1 Ire ce but, voie) comment
on procède. On commence par réunir les
eaux de lavage et la dissolution nîtriqui
l'on étend d eau puis on |" ■
l'argent au moyen de lames de cuivre
forme de l'azotate de cuivre, qui colore la
dissolution en bleu, et l'argent se dépose a
l'état métallique. On
tique avec de l'eau distillée bouillante, ce qui
enlève tout le nitrate de cuivre, puis ou le
foule dans des tubes en fonte au moyen do
la presse hydraulique; ensuite, on fond les
culots avec un peu de borax et de nitre, et
îitat de coite dernière opération d
de l'argent tin.
On peut, au moyen d'un appareil très-sim-
ple et sans autre dépense que celle qn
sionne un peu e, révivifier
nitrique : il suffit d'évaporer le nitrate
de chauffer g i
jusqu'à ce qu il se dépose une poudre i
qui, traitée par une quantité suffisante d'a-
■ transforme in
. i ar précipiter d
solution nitrée l'argent à affiner, il faut etu-
I -.") pour 100 de cuivre eir.
L'affinage au moyen de l'acide nitrique ne
donne pas des résul -ut irrepro-
s, et l'or obtenu renferme des i
d'argent, cou. tient,
lui aussi, quelque peu d'or. On peut
\ présence d'une petite qu
ml dans l'or obtenu en traitant)
qui le dissout, cm i
sait. Or, en abandonnant la solution u elle-
même, après l'avoir étendue d'eau, on oe
tarde pas a const iter que lu liqueur se trou-
i bout de qui
heures, un précipité opalin de chl
d'argent.
Le procédé dans lequel on substitue l'em-
ploi de lacide sulfurique à celui de .
| 1 1
sente
traité par |ue tout l'or
i : .'. i ui ai rive,
uiétho le, s
■ i i résultat tiè t. On
peut, en sfl it, del ■
lie, extraire i
1 1 ■ I
irgent
par la méthode qu re, il
nt que la masse met Ul q ;
m et Ti de
I
soit point plus foi te q ■
■
■ ■
i s point
I KCOJ de
■
52
AFFI
: le protégerait con-
tre l'action de l'acide. S'il arrivait que l'al-
liage contint quelques métaux, tels que le
filomb, L'étaio, le bismuth, il conviendrait de
es en séparer par la coupellation. Toutefois,
s'ils ne figurent qu'en proportions peu sensi-
bles, ils se trouveront séparés de l'alliage
riche au moment de l'élimination du cuivre;
il conviendra donc de ne point tenir compte
de leur présence.
Le procédé basé sur l'emploi de l'acide
sulfurique, et ayant pour but d'enlever à
l'argent contenant peu d'or le métal précieux
qu'ii contient, comporte cinq opérations, que
nous allons décrire succinctement.
La première a pour but d'amener l'argent
à l'état de sulfate. Pour obtenir ce résultat,
on emploie plusieurs fourneaux, de 0m,32 de
diamètre, sur lesquels on place des cornues
de platine de forme ovoïde. Ces cornues sont
munies de chapiteaux coniques, que termi-
nent des tubes recourbés, destinés à con-
duire les vapeurs acides dans des tuyaux de
plomb, qui fonctionnent comme condenseurs.
Dans chaque cornue, on introduit 3 kilo-
grammes d'argent aurifère réduit en gre-
naille, et sur cette masse on verse 6 kilo-
grammes d'acide sulfurique. La réaction ne
commençant point à froid, on chauffe jusqu'à
22Q.O environ et la décomposition de l'alliage
commence : l'acide sulfurique abandonne une
partie de son oxygène et se transforme en
acide sulfureux; l'oxygène mis en liberté se
porte sur l'argent et sur le cuivre métalli-
ques; une partie de l'acide sulfurique non
: ;'Ose dissout les sels formés et donne
des sulfates, qui se précipitent sous forme
cristalline, en raison de leur peu de solubi-
lité dans l'acide sulfurique concentré. Au
moment où le mélange arrive a une tempé-
rature voisne de 22û° environ, la réaction
marche avec une certaine violence; mais
bientôt elle se calme, e[ ce n'est qu'au bout
d'une douzaine d'heures environ que l'argent
et le cuivre sont complètement attaqués et
transformés en sulfates. Pendant la période
durant laquelle la réaction est très-vive, il se
vaporise une quantité appréciable d'acide
sulfurique, que l'on reçoit dans un vase en
plomb convenablement refroidi par un filet
d'eau courante; l'acide se condense dans ce
récipient et peut en être retiré pour servira
nouveau. Quant à l'acide sulfureux, on a
songé à le fixer en le faisant arriver dans de
gramles cuves contenant du lait de chaux,
mais on y a presque complètement renoncé.
La seconde opération a pour but de préci-
piter l'argent a l'état métallique. Pour ce
faire, quand tout l'argent est converti en
sulfate, on le transvase dans un réservoir en
plomb, on ajoute de l'eau pure jusqu'à ce que
la dissolution marque 15° ou 20° à l'aréo-
mètre Baume. La poudre d'or, restée inso-
luble, est lavée à l'eau pure et bouillante,
puis mise à part. Les eaux provenant de ce
dernier lavage sont mises avec la solution.
L'argent est ensuite précipité au moyen de
lames de cuivre, comme dans le procède basé
sur l'emploi de l'aciue nitrique; puis le pré-
cipite, après un lavage soigné, est soumis,
encore humide, à une forte pression.
La troisième opération consiste en la fonte
de l'argent. Le précipité est placé dans un
creuset et mis au feu ; l'argent se fond et est
coulé en lingots.
La quatrième opération consiste en la des-
siccation de la poudre d'or, qui est, elle aussi,
ivec un peu de nitre et de
borax, pour y être fondue. Le nitre et le bo-
rax servent a éliminer les quelques parties de
cuivre qui pourraient avoir échappe à la dis-
solution.
Lutin, la cinquième opération a pour but
de neutraliser la dissolution acide de sulfate
de cuivre. Ce point est d'une certaine impor-
tance, car ce sel de cuivre est très-employé,
koit dans le commerce, soit par les agricul-
teurs. Apre.-, neutralisation par un alcali, on
évapore la dissolution et on laisse cristalliser.
On se rappelle que le traitement de l'alliage
métallique par l'acide sulfurique a lieu dans
des cornues de platine; or, lorsque l'acide
sulfurv i décomposé une partie
de cet alliage, l'or, qui se dépose en poudre
■fine au fond de la cornue, tend, sous
l'influence do lu température élevée qui se
. tree qu'il est à l'état
lut, a m: souder avec le platine. Il se
I cornue une croûte
|Ui peut du m a la solidité du creuset et
en tout cas, constitue une perte pour
parer à ce double mcon-
véuieot, ans iiôt que la cornue est débarras-
sée de la m i qu'elle conte-
nait, ou y verse un peu d'eau recale, qui
I ! l'or et n'attaque pas le
f.xnger
it temps strictement né-
cessaire. Un sfflneur habile ne se trompe ja-
mais en pai forme à
la paru-* infei leurs du creuseï augmente d'é-
n'étani pas bien conduit,
; de vivacité et de
ls s'accroît encore si la quantité
ur la pi opoi i ■
1 ■ . ' ■ l <|Uun-
1 'mener
i u. mi ,n «i.- . coi nui ■
i uue | > I
revenant a un prix trés-elevé, I \a
■ i ion da L'appareil su
iiiiiit soin d'i séparor par la coupellation,
AFFI
comme nous l'avons dit plus haut, le plomb
et l'etain que pourrait renfermer l'alliage sur
lequel on veut opérer.
Tels sont les procédés employés aujour-
d'hui par les affineurs. Cette étude serait in-
complète si nous ne donnions pas ici la des-
cription d'un des plus importants ateliers
d'affinage qui soit au inonde. On verra par
cette description, que nous empruntons en
partie au remarquable Dictionnaire des arts
et manufactures de M. Laboulaye, combien
cet art a fait de progrès depuis quelques
années.
Les ateliers dont il s'agit sont ceux de
MM. Poisat, Saint-André et de, à Paris, lis
se composent d'une chambre principale ayant
80 mètres de longueur, 13 mètres de largeur
et environ 20 inetres de hauteur. Cette salle
contient trois cheminées, une grande au mi-
lieu et deux autres plus petites à chacune
des extrémités. L'une des moitiés de l'atelier
sert aux premières opérations, comprenant le
traitement de l'alliage par l'acide; l'autre
contient les chaudières et les cuves em-
ployées soit à faire cristalliser le sulfate de
cuivre, soit à concentrer l'acide sulfurique
condensé à la sortie des appareils, soit en-
core à faire évaporer les dissolutions. L ar-
gent est fondu dans des creusets en fer forgé ;
ces creusets ont d'énormes dimensions et
peuvent contenir plusieurs quintaux de métal.
Pour amener le métal à l'état de grenailles,
on le coule dans des cuves métalliques pleines
d'eau, puis ces grenaiiles étant desséchées,
on les transporte dans un local spécial ou
on les pèse pour en faire des paquets d'un
poids détermine. Chacune de ces portions est
introduite dans une chaudière hémisphérique
et légèreineui aplatie. Ces chaudières sont
en foute; elles ont 0™,65 de diamètre et sont
munies d'un chapiteau en fonte qui porte, à
sa partie supérieure, un tube de dégagement
communiquant avec un récipient en plomb
place au-dessous du plancher. Ces chaudières
sont placées par couple sur chaque fourneau
paialièlement au petit axe de l'atelier. Les
fourneaux sont disposés symétriquement, de
façon à permettre la libre circulation autour
de chacun d'eux.
Le traitement de l'alliage par l'acide se
fait dans les conditions suivantes : on ajoute
deux parties en poids d'acide sulfurique con-
centré pour une partie d'argent, on chaulfe
lentement et on maintient une température
constante jusqu'à ce que tout l'argent soit
transformé en sulfate pâteux. L'acide sul-
fureux qui se dégage en mémo temps que la
vapeur d'acide sulfurique se rend dans le
récipient place sous le plancher. Ce réservoir
communique, par un tube de 0m,10 de dia-
mètre, avec une grande chambre de plomb
située à la hauteur d'un premier étage au-
dessus du sol. L'acide sulfureux qui se dégage
des cornues passe par le récipient, où se
condense l'acide sulfurique, puis s'élève par
le tube de ûm,10 de diamètre et arrive dans
la chambre supérieure. La, ce gaz est soumis
à l'action simultanée de vapeurs nitreuses, de
vapeur d'eau et d'air, se transforme en acide
sulfurique qui se condense et est recueilli
dans une rigole de plomb, qui le conduit à
un récipient spécial. Les produits non con-
densés se rendent, par une disposition très-
ingénieuse , dans la cheminée centrale et
sont expulsés avec les gaz provenant de la
combustion.
Dans tes ateliers de la maison Poisat ,
Saint-André et C*e, on traite dans des cor-
nues en fonte les alliages de cuivre et d'ar-
gent qm ne renferment que des quantités
d'or insignifiantes. Le travail des alliages peut
même se faire dans des cornues en platine.
Lorsque la réaction est terminée et que
l'argent est passé à l'état de sulfate pâteux,
on le transvase dans de grandes cuves en
plomb contiguès aux cornues, puis ou l'étend
d'eau jusqu a ce qu'il marque 36° à l'aréo-
mètre Baume. La cuve est munie de tubes
de plomb qui plongent jusqu'à la partie infé-
rieure; par ces tubes on fait arriver de la
vapeur d'eau, qui bientôt réchauffe la masse
et amène la liqueur à l'ébullitiou. On laisse
arriver la vapeur jusqu'au moment où la
dissolution ne marque plus que 22u Baume.
On transvase alors la liqueur et on précipite
l'argent au moyen de lames de cuivre très-
minces, puis on laisse reposer le sulfate de
cuivre.
Cette opération terminée, on égoutte le pré-
cipité, puis on le comprime, à l'aide d une
presse hydraulique, dans des moules en foute
à section carrée. Ces moules contiennent
30 kilogrammes; lorsque le contenu en est
parfaitement sec, on met le précipité dans
des creusets de graphite, ou on le fait fondre.
Le sulfate de cuivre, qui résulte de la préci-
pitation de l'argent, est traité par des cris-
tallisations successives qui ont pour but de
l'amener à l'état de pureté. Dans les ateliers
de MM. Saint-André, on peut affiner pour
■ francs par jour avec dix ouvriers, <-t
il suffoque l'argent traité renferme 0,0004 u'or
pour compenser les frais de manipulation.
Voici comment se soldent, à moin de COD
vention contraire, les frais ^'affinage. Pour
un lingot d'argent contenant moins d'un
dixiémi neur garde un millième de
l'or et le cuivre, rond l'argent et tout lu reste
de l'or et paye en plus une prime qm :
imme. ;si in propi ii
ilUS tout l'or c[. tOUt
afûneur 2 IV. es pur kilo-
AFFI
gramme, et ce dernier garde tout le cuivre.
S'il s'agit de traiter un lingot d'argent à bas
titre, l'affioeur se paye en gardant tout le
cuivre.
1,'affinage des matières d'or et d'argent
constitue une industrie classée parmi celles
qui, étant insalubres, sont soumises à une ré-
glementation particulière. On sait qu'une or-
donnance du 12 février 1806, encore en vi-
gueur, interdit d'installer dans la capitale
les laboratoires ou manufactures dans les-
quels se manipulent des produits dangereux
ou nuisibles, soit par leur manipulation même,
soit par les gaz qui se dégagent dans l'at-
mosphère en sortant des appareils employés.
De nombreuses ordonnances ont prescrit,
outre une enquête de commodo et incom-
modo, des précautions particulières à prendre
par les industriels, au cas où leurs ateliers
sont autorisés. La nature de ces précautions
varie naturellement avec les produits fabri-
qués. En tout état, les ateliers où se mani-
pulent les substances dangereuses ou nui-
sibles par elles-mêmes ou par les gaz que
dé^a^e leur préparation , doivent présenter
certaines conditions qui font précisément
l'objet des règlements auxquels ils sont
soumis.
Dans le cas qui nous occupe, il convenait
de prendre de grandes précautions contre les
dégagements d'acide sulfureux chargé de
vapeurs d'acide sulfurique. On comprend ai-
sément que, soit dans les ateliers, soit à la
sortie des cheminées de dégagement, pour
les ouvriers comme pour les voisins, il im-
portait que cet acide sulfureux, chargé de
vapeurs corrosives, ne pût être respiré et ne
pût agir sur les matériaux des maisons voi-
sines, qu'il eût très-rapidement desagrégés.
La seule précaution réellement eflicace con-
sistait à s'opposer complètement au déga-
gement de ce gaz, à fixer les vapeurs d'acide
sulfurique et à transformer l'acide sulfureux.
Les dispositions qui pouvaient permettre
d'atteindre ce double but ont été imaginées
par M. Darcet, et c'est d'après les indications
de ce dernier qu'ont été construits les ateliers
modèles dont nous avons eu l'occasion de
parler dans cet article.
Les principales dispositions mises en œuvre
pour obtenir l'assainissement des ateliers et
ne pas incommoder les voisins reposent en-
tièrement sur les deux points suivants : pla-
cer les cornues, qu'on peut ouvrir de temps
à autre, sous une cheminée d'un tirage assez
fort pour que les vapeurs acides qui s'en
échappent ne puissent se répandre dans
lVelier, et fixer, transformer ou condenser
les vapeurs acides qui se dégagent des deux
cornues. Le système imaginé par Darcet
pour obtenir ce dernier résultat consiste a
faire passer les vapeurs que dégagent les
cornues dans de gros tubes de plomb re-
froidis par une eau courante, et à les con-
duire dans des réservoirs en plomb, où l'acide
sulfurique en vapeurs , arrivant sur une
nappe d'eau froide, se condense et acidulé
cette eau dans des proportions assez grandes
pour qu'elle puisse être employée à la fabri-
cation du sulfate de cuivre. L'acide sulfu-
reux, dans le système de M. Darcet, est fixé
sur de l'hydrate de chaux. Dans les ateliers
de MM. Poisat, Saint-André et Cie, cet acide
sulfureux arrive dans des chambres de plomb
après avoir été débarrassé des vapeurs d'acide
sulfurique qu'il contient, et est transformé
en acide sulfurique. Dans les deux cas, te
dégagement de vapeurs acides est nul ou
excessivement faible. Le tirage de la che-
minée est, dans cette industrie, d'une im-
portance exceptionnelle- c'est de sou plus
ou moins d'activité que dépend l'assainisse-
ment de l'atelier. Pour obtenir un tirage
maximum, les affineurs dont nous avons parlé
ci-dessus ont monte, au pied même de leur
cheminée, les chaudières d'évaporatiun du
sulfate de cuivre ; cette disposition active
le tirage, qui serait déjà 1res -intense s'il
n'était prodmtque par le nombre considérable
des fourneaux installés et par l'élévation de
la cheminée, qui dépasse une hauteur de
50 mètres. Le fourneau où se placent les
cornues est, d'ailleurs, presque complètement
isolé de l'atelier par des trappes en tôle qui
peuvent se baisser à volonté; de plus, le feu
n'est allumé que lorsque, les cornues étant
pleines et installées, on a baissé les plaques
en tôle et qu'on s'est assuré, par une visite
minutieuse, que tous les appareils étaient
en état.
'AFFINITÉ s. f. — Encycl. Chim. Après
avoir eu la principale part et même l'unique
rôle dans les réactions chimiques, l'affinité a
successivement perdu de son importance. Il
n'est pas a croire, cependant, qu'on en vienne
à la nier absolument, et il parait impossible
qu'on renonce à admettre, sous un nom ou
sous un autre, un mode d'attraction molécu-
laire qui expliquerait les combinaisons et qui
varierait d'intensité avec la nature chimique
des corps. L'existence de cet agent est ren-
due évidente par toutes les réactions chi-
miques; mais quelle est sa nature? La ques-
tion, toujours débattue, reste encore à ré-
soudre, et les chimUles qui ont substitué ce
qu'ils appellent la force chimique à l'affinité
n'ont guère fait que substituer un mot à un
autre mot. Nous ne sommes donc, sur eue
que tion , pas plus avances qu on l'était
au début de la discussion; tout au plus
avons-nous mieux saisi les raisons do lu dit-
AFFI
Acuité du problème. Nous avons fait un pas
dans la critique des systèmes, nous n'avons
pas réussi à leur substituer un système plus
ce -tain.
Newton voyait dans l'affinité moléculaire
un cas particulier de l'attraction universelle,
et cette idée n'est pas encore complètement
abandonnée. Bergman modifia le système de
Newton en admettant que la forme des mo-
lécules modifie les effets de l'attraction . ce
qui est mécaniquement irréprochable. Ber-
thollet distingua d'une manière absolue l'at-
traction particulaire de l'attraction univer-
selle. Plus récemment, on a essayé d'ex-
pliquer r<ï/"/îm"/èparla chaleur et l'électricité.
Il est certain que si ces deux agents ne peu-
vent se substituer complètement à l'affinité,
ils sont du moins aptes, dans une large me-
sure, à en modifier les effets (v. élkctro-
chimik et thermochimie), et que les recher-
ches tentées dans cette direction ne sau-
raient demeurer stériles, d'autant plus que
l'affinité, si elle a une existence spécifique,
ne sera probablement jamais saisie directe-
ment, au lieu que la chaleur et l'électricité,
à cause de leurs manifestations variées, peu-
vent être étudiées par des expéiiences di-
rectes. D'ailleurs, que l'affinité doive être
totalement abandonnée, ou qu'elle doive con-
server dans les théories chimiques un rôle
quelconque, il n'est pas moins intéressant et
instructif de jeter un coup d'oeil sur son
histoire.
Dans le Grand Dictionnaire^ nous avons
poussé cette histoire jusqu'à Berthollet. Ber-
thollet, déjà, avait réduit le rôle de l'affinité
et avait tenté de lui substituer la cohésion.
Il se sert, il est vrai, du mot affinité, mais en
en changeant totalemeut le sens : l'affinité
n'est plus pour lui que la faculté de saturer,
c'est-à-dire de neutraliser. Pour Berthollet,
l'action chimique est en raison composée des
quantités en poids (lisez des équivalents) et
des affinités comprises comme nous venocs
de le dire. Une conséquence nécessaire de
ce système et qui en démontre évidemment
la fausseté, c'est que les combinaisons sont,
dans les limites de la saturation, possibles en
proportions indéfinies.
Berthollet avait vu naître et avait dé-
daigné le système qui devait plus tard se
substituer au sien, la théorie atomique. Il
trouva, du reste, ses premiers contradicteurs
dans ses propres disciples. Thenard nia ré-
solument la proportionnalité de l'affinité et
de la faculté de saturation, et par conséquent
affirma l'une et l'autre. Dumas, rompant
définitivement avec le principe d'affinité élec-
tive tel qu'il avait été adopté jusqu'à lui, for-
mula et démontra le principe suivant : dans
un mélange de deux sels, il y a partage de
chaque acide entre les deux bases et de
chaque base entre les deux acides. Il en ré-
sulte la formation nécessaire de quatre sels.
Le théorème, dans toute sa simplicité, est
démontré expérimentalement par la réaction
suivante. Si l'on dissout ensemble de l'azotate
de potasse et de l'acétate de plomb, l'acide
azotique se combine en partie avec le plomb,
l'acide acétique se combine en partie avec la
potasse, et l'on trouve dans la dissolution
quatre sels au lieu de deux : azotate de po-
tasse, azotate de plomb, acétate de plomb et
acétate de potasse. Dans l'exemple choisi,
les quatre sels produits étant également so-
lubles, l'expérience est d'une frappante sim-
plicité. Si l'un des sets est insoluble ou vo-
latil, il se précipite et s'élimine à mesure qu'il
se forme; dans les deux cas, il ne reste que
trois sels dans la dissolution. Si les deux
nouveaux sels étaient insolubles ou volatils,
les deux premiers sels seulement* resteraient
en dissolution, la nature de celle-ci ne serait
pas changée par la double décomposition
produite, son titre serait seulement abaissé.
Dans ces expériences si simples et si re-
marquables, nous avons à dessein éliminé les
détails qui les auraient compliquées. Ainsi,
il est à noter, d'abord, que le partage des
acides et des bases sera, non pas égal, mais
proportionnel à leurs forces. Il faut encore
remarquer que la même réaction se produit
lorsqu'on agit sur des corps incomplètement
solubles, mais que l'action réciproque est
alors beaucoup moins intense. Enfin, la ra-
pidité de la réaction est elle-même très-va-
riable et dépend, dans une certaine mesure,
de la quantité des acides et des bases. Ma-
laguti a mémo pu dresser, à ce sujet, un ta-
bleau interes-.ant, que M. Wurlz a reproduit
sous ce titre :
Coefficients de décomposition.
Azotate de plomb et acétate de potasse. 0,92
Sulfate de zinc et chlorure de potas-
sium o,8t
Azotate de plomb et acétate de baryum. 0.77
Sulfate de zinc et chlorure de sodium. o,72
Azotate de strontium et acétate de po-
tassium o,67
Azotate de plomb et acétate de stron-
tium o,C6
Sulfate de sodium et acétate de potas-
sium 0,62
Sulfate de manganèse et chlorure de
potassium o,5S
Sulfate de magnésium et chlorure de
potassium o,56
Sulfate de magnésium et chlorure de
sodium 0 54
Cette table de doubles décompositions, se
AFFR
substitue très - avantageusement aux an-
ciennes tables d'affinité.
Il est essentiel de noter ici les curieuses
expériences de Bunsen, qui ont conduit le
savant chimiste k cette conclusion que, dans
les limites qu'il assigne, les quantités intro-
duites dans une réaction ne sont d'aucune
influence sur ses résultats. Ainsi, si l'on lait
agir le corps A sur les corps B et B , on ob-
tiendra le même équivalent de AB et de AB ,
quelles que soient, dans une certaine limite,
les quantités respectives de B et de B'. Si l'on
dépasse cette limite dans l'écart entre les
deux corps, on n'aura plus l'égalité en équi-
valents de AB et de AB', mais les rapports
entre les deux composés resteront simples,
c'est-à-dire que l'on aura AB = 2AB', ou
AB — 3AB', etc. Si l'on augmente de nouveau
la quantité du corps mis en excès, on chan-
gera encore les rapports des composés, mais
les rapports resteront simples. La même
règle s'applique inversement à l'action ré-
ductrice des corps sur les composes.
AFFIXAL, ALE adj. (a-fi-ksal, a-le — rad.
affile). Grain m. Qui a rapport aux affixes.
AFFL1TTO (Matteo d'), jurisconsulte ita-
lien, ne k Naples vers 1450, mort en 1524.
Professeur de droit civil et président de la
chambre royale de Naples, il publia en latin
un grand nombre d'ouvrages juridiques :
Sinyularis iectura de omnibus sacris consii-
tutwnibus regnorum utriusque Sicilix (Mi-
lan, 1523); Commentaria super tribus libris
feudorum (Venise, 1534); De usurpatioue le-
gum principis (Bâle, 1550), etc.
* AFFOUILLEMENT s. m. — Artill. Perte
de matière qui se produit dans l'âme des
bouches à feu, en arrière des projectiles.
Affranchi (l'), journal des hommes libres,
publie à Paris du 2 au 25 avril 1871. L'Affran-
chi, qui remplaçait la République nouvelle, eut
pour rédacteur en chef Paschal G rousse e,
membre de la Commune, et pour principaux
rédacteurs A. Arnoult, Raoul Rigault, Char-
les et Gaston Daeosta, O. Pain, Simon De-
reure et Vesinier. Ce journal parut au mo-
ment où échouaient les dernières tentatives
laites pour empêcher la guerre civile d'é-
clater. Dans le numéro 2, Paschal Grousset
déclara que toute transaction était impos-
sible : ■ On ne transige pas, dit-il, avec les
Thiers, les Troehu et les Jules Favre, avec
les traîtres, les meurtriers et les faussaires;
pas plus qu'on ne transige avec le coupe-
jarret qui vous arrête sur la grand'route. La
Commune de Paris est menacée. La Commune
de Pans est en droit de légitime aefense. La
bataille va se livrer. Kh bieul soit; que le
sang versé retombe sur la tête des provoca-
teurs. Nous relevons le gant ; nous acceptons
la lutte. » La lutte engagée, l'Affranchi, duos
son numéro 5, réclama un décret sur les
otages et la terreur. Dans cette feuille, d'une
violence extrême, Vesinier publia le Aiariuye
d'une Espagnole et une série d'articles inti-
tules le Venin réactionnaire. Ce fut dans un
de ces articles que, au sujet des élections
partielles d'avril, il attaqua Henri Rochefort
avec une extrême violence. Paschal Grous-
set, étant devenu membre de la commission
executive de la Commune, cessa de prendre
part à la rédaction du journal, dont Vesinier
uevint le principal rédacteur. Le 25 avril,
sur la demande de Grousset, l'Affranchi sus-
pendit sa publication.
* AFFRANCHIR v, a. — Jeux. Affranchir
une carte, La rendre imprenable, en faisant
jouer toutes les cartes qui lui sont supé-
rieures.
* AFFRE (Denis -Auguste). — Outre le
Traité de C administration temporelle des pa-
roisses , un doit à M. A tire les ouvrages sui-
vants : Traité des écoles primaires uu Ma-
nuel des instituteurs et des institutrices (l'a-
ris, 1826); Essai critique et historique sur
l'origine, le progrès et ta décadence de ta su-
prématie temporelle des papes (Amiens, 182y);
Traité des appels comme d'abus; Traite de
la propriété des biens ecclésiastiques (T. m-.,
1837) ; Introduction philosophique a l'étude
du christianisme ; Nouvel essai sur les hiéro-
glyphes égyptiens , d'après la critique de
M. Ktaproth sur tes travaux de M. Chant'
pol lion jeune (Paris, 1834).
AFFKEVILLE, village et comin. d'Algérie,
départ, et k 120 kilom. d'Alger, arrond. de
Mili mah ; pop. aggl., 653 hab. — pop. tôt.,
1,320 hab. Créée en 1848, AffreviUe est si-
tuée k l'entrée de la vallée de l'oued Bou-
tan, qui l'arrose abondamment, sur la ligne
d'Alger à Oran, au milieu de terres extruor-
dinaireinent fertiles; elle parait destinée k
prendre une grande importance. Sous les
Romains, Colonia Augusta flonssait en cet
endroit.
AFFBY (Louis- Augustin- Philippe, comte
d'), militaire et magistrat suisse, né a Pri-
bourg en 1743, mort en 1810. Il servit u'a-
bord dans les gardes-suisses et commanda
l'armée du Haut-Rhin jusqu'au 10 août 1792.
Apies le licenciement des troupes suisses,
il se retira dans sa patrie et fut nomme coin •
mandant des forces militaires. Lorsque Kri-
bourg fut occupe par les troupes françaises,
il fut quelque temps membre du gouverne-
ment provisoire! lt resta étranger aux insur-
rections de 1801 et 1802 et lut au nombre
des députes que l'Helvetie envoya a Pans
près du premier consul, qui prenait le titre
AFRA
de médiateur. Le 19 février 1303, il reçut
des mains du premier consul l'acte de mé-
diation, qui le nommait landamman et lui
confiait des pouvoirs extraordinaires jusqu'à
la réunion de la diète. Il remplit ensuite plu-
sieurs missions importantes près J<- N
léon, soit pour lui recommander les in té
de la neutralité suisse, soit pour le compli-
menter k l'occasion de son mariage
Marie-Louise. Il mourut d'une attaque d'a-
poplexie au moment où il se disposait k ren-
dre compte de cette dernière mission a la
diète de Berne. — Un de ses fils, Charles-
Philippe, comte D'AFFRY, né en 1772, mort
en 1848, fit la campagne de Russie (1812),
comme colonel d'un régiment suisse. Lors-
que Louis XVIII se donna une garde royale,
le comte d'Affiy fut nommé colonel d'un des
régiments suisses qui en firent partie.
* AFGHANISTAN. — Il est presque impos-
sible de déterminer avec précision les limi-
tes de ce grand pays, dont les tribus noma-
des sont continuellement en guerre entre
elles, et qui a, depuis un temps immémorial,
appartenu k plusieurs sultans ou princes
toujours disposés à se dépouiller les uns les
autres de leurs possessions. Dans sa Géogra-
phie générale, M. L. Grégoire indique, les
limites suivantes : les montagnes de l'Hin-
dou-Kousch au N., les monts Soliman à l'K.,
le Leloutchistan au S., la Perse et le Hérat
à l'O. La population serait, d'après le même
auteur, supérieure à 4,000,000 d'habitants;
la superficie, de 400,000 k 500,000 kilomètres
carrés.
En 1747, Ahmed-Schah se rit couronner à
Kandahar et réunit sous sa puissance toutes
bus de l'Afghanistan. Un autre sultan
afghan, Mahmoud, fut détrôné en 1803 et
rétabli en 1809 ; mais, en 1816, il dut se con-
tenter de la possession de l'Hérat, et le reste
du pays fut partagé entre trois lïeres de la
famille des Baiaksis, Dost- Mohammed, Ko-
han-Dil et Mohammed. Dans l'article bi
phique consacré a Dust-Mohammed, le Grand
Dictionnaire a raconté les querelles qui s'é-
levèrent entre ce prince et les Anglais et
l'alliance qu'il contracta ensuite avec eux.
Les Afghans , Assaceni des anciens , se
composent en grande partie de tribus de
pasteurs campagnards, appartenant k la race
aryenne. Parmi ces tribus, nous citerons les
Douranis, au centre; les Ghildjis, au N.; les
Kakers, au S.-E-; puis, k l'O., les Tadjeks,
d'origine persane; les Eimaks et les liaza-
reh, de race turque.
AFICIONADO s. m. (a-fi-si-o-na-do). Nom
que l'on donne aux dilettanti espagnols, par-
ticulièrement aux amateurs de combats de
taureaux : Nous n'eûmes rien de pins pressé
que d'envoyer Manuel, notre domestique de
place, aficionado et tauramaquisle consommé,
jtous prendre des billets pour la prochaine
course aux taureaux. (Th. Gaut.)
AF1NGER (Bernard), sculpteur allemand,
né k Nuremberg en 1813. Son père, qui était
ouvrier, lui rit apprendre l'état de ferblan-
tier. Tout en travaillant dans une importante
maison de sa ville natale, M. Aringer se mit
à étudier le dessin pour le modelage, et il
montra de telles dispositions qu'on l'admit au
nombre des élèves de l'Kcole des beaux-arts.
Le sculpteur Rauch , ayant vu quelque,- -uns
de ses essais, l'engagea k persévérer et le lit
venir k Berlin, ou il lui donna des conseils.
Le jeune statuaire exécuta pendant asses
longtemps des œuvres sur des sujets reli-
gieux, dont il trou\ait assez facilement le
placement dans des églises, et dont le carac-
tère archaïque rappelle l'art du moyen âge.
En 1850, il parut entrer dans une autre voie
en abordant les sujets modernes. Sa statue
de la tragédienne Hache.1, qu'il exécuta k
cette époque, fut très - remarquée. Depuis
lors, il a produit un grand nombre de statues,
de bustes et de médaillons représentant soit
des princes, soit des hommes remarquables
de l'Allemagne. Nous citerons particulière-
ment, parmi ses œuvres : Cornélius, Rauch t
Kaulbavh, Humboldt, le philologue Hïlscht,
Kuglee, Dahlmann, etc. Son œuvre la plus
importante est le monument qu'il a exécuté
dans la ville de Greifswalde et qui est orné
de quatre belles statues représentant Bugen-
hagen, Mevius, Berndt et Arndt.
AFRAN1A, dame romaine, qui vivait au
ier siècle avant notre ère, du temps de Jules
César. Elle avait épouse le sénateur Licini .s
Buccio. De même que Calpurnia, e.le étudiu le
droit romain et eut l'idée de se faire avocat.
A une grande faillite de parole, elle joignait
une extrême véhémence et ne craignait pas
de recourir envers ses adversaires aux plu*
grossières injures. Ce fut k cause d'elle que
i on rit la loi Afrania, par laquelle il était in-
terdit aux femmes de plaider.
AFRANIUS NEPOS (Lucius), général ro-
main, mort l'an 40 avant notre ère. Pompée,
dont il était l'ami et sous les ordres duquel
il avait servi, le fit nommer consul l an 60.
Apres la rupture qui éclata entre César et
Pompée, Alïanms, alors en Espagne, joignit
se* troupes k celles de Petreius et atieudit
César, qui venait de franchir les P_) ■! ai
Ce dernier vint attaquer les deux pai un
de Pompée près d'Lerda, éprouva un grave
échec et se vit bloque dans son camp .
grâce k l'habileté de ses manoeuvre , ■ ..
seulement il parvint a se dégager, mais en-
core il contraignit Afranius et Petreius k
AFRI
mettre bas les armes. Afranius revint alors
en Italie. Quelque temps après, il rejoignit
a de Pompée et reçut !•■
ment de l'aile droite k Pharsale. Apre
ii nient de l'année de Pompée, il entre-
prit, avec un faible corps de troupes, de lon-
ger les côtes d'Afrique et de gagner L'Espa-
gne. Mais, dans sa marche, il rencontra un
lieutenant de César, Sitius, qui le battit et le
rit prisonnier avec Kaustus Sylla. Les sol-
dats de Sitius le mirent alors k mort.
Africaine (l'), opéra en cinq actes, paroles
Mie, musique de G. Meyerbeer; repré-
senté k l'Opéra le vendredi 28 avril l-
livret de l'Africaine fut proposé an célèbre
compositeur en môme temps que celui du Pro-
phète, c'est-à-dire en 1840. Ce dernier eut la
préférence; néanmoins, Meyerbeer travai la
simultanément a la musique des deux
ges, et, en 1849, peu de jours après la pre-
mière représentation de 1 opéra du Prophète,
la partition de l'Africaine était entièrement
écrite, d'après l'assertion de M. Fétis, qui
jouissait de l'intimité et de l'entière confiance
du maître. Le livret Laissait beaucoup a dé-
sirer , et Scrïbs fut invite k le ret>".
Qu'était-il donc alors, puisque les am<
lions l'ont laisse aussi pitoj Etble que nous le
connaissons? Ce fut en 1852 que le nouveau
manuscrit fut livré à Meyerbeer. Il y con-
forma sa partition, et son travail fut entière-
ment achevé en 1860. Tout compte fait, la
gestation de {Africaine dura vingt ans, et
son éclosion sembla coûter la vie k son au-
teur, car le grand compositeur mourut au
milieu des préparatifs de l'exécution, le lundi
2 mai 1864, le lendemain du jour où la copie
de sa partition venait d'être achevée dans sa
maison même de la rue Montaigne et sous ses
yeux.
Vasco de Gaina est le héros du livret; triste
h<T<is! Depuis deux ans qu'il est parti i our
explorer le nouveau monde, lues, sa i
lui garde un tldèle souvenir. Elle espère le
revoir ; mais don Diego, son père, cédant aux
ordres du roi, lui ordonne de renoncer k son
amour et d'accepter pour époux le pré
du conseil, l'ambitieux et traître don Pedro.
D'ailleurs, celui-ci montre sur une liste fu-
nèbre le nom de Vasco de Gaina parmi ceux
des marins engloutis dans un récent nau-
frage. Le conseil s'assembb-, et qui voit-il pa-
raître devant lui? Vasco lui-même, échappe k
la tempête. Cependant, plein de confiance dans
le succès d'une nouvelle entreprise, il expose
ses projets, et, pour convaincre les membres
du conseil, il demande qu'on introduise deux
esclaves qu'il a amenés.
Il n'y a qu'un instant, Scribe nous disait
que Vasco était le seul survivant du nau-
frage; maintenant voilk deux esclaves qui,
au lieu de proh'ter de la circonstance pour
reconquérir leur liberté, suivent docilement
leur maître k la nage, et jusque dans la salle
du conseil.
Deux esclaves, qui sont d'une race inconnue,
Sur le marché des noirs avaient frappé ma vue
En Afrique, ils sont la.
Des peuples ignorés ils prouvent l'existence.
Sous le soleil d'Afrique Us n'ont pas pris naissance.
Ni dons ce nouveau inonde aux Espagnols soumis
Voyez-les.
Ainsi s'exprime le navigateur, sans penser
qu'il se met eu contradiction avec le titre
même de la [née,-. Comment! Sélika, cette
belle esclave qui s'appelle l'Africaine, n'est
pas née en Atnquel Le genre dramatique
comporte bien des licences, mais celle-là passe
la mesure.
'l'ont en appartenant k une race inconnue,
Selika et Nélusko ne parlent pas moins cou-
ramment la même langue que les membres
du conseil, et Selika serait assez disposée à
revendiquer son utre de tille d'Eve, i son
farouche compagnon ne L'invitait au il n -,
en lui rappelaut qu'elle est reine, quoique es-
clave :
Puur être dans les fer», n'es-tu plus souveraine?
l'..r l.s dieux que notre lie adore, par Brahms,
Ne trahit pas ton peuple, d i ei
Don Pedro use de son influence pour faire
repousser par le conseil la demande de \
Celui-ci s'emporte, cite l'exemple de Chris-
tophe Colomb, insulte le tribunal et s'écrie :
Si la gloire de rna patrie
Par vous est lâchement trahie,
Tribunal aveuyle et jaloux,
La honte un jour retombera sur vous
Des vers si plats, proposés a la musique de
Meverbeer, mentent la prison. Aussi le
grand inquisiteur y fait conduire imm
lemenl l'orgueilleux et peu poétique Va^eo de
i. Malgré les fautes du livret, et grâce
à la musique, ce premier acte a ue la gran-
deur et do i'intôrêt. C'est le meilleur de l'o-
péra.
Au second acte, Vasco est endormi dans sa
prison. Selika veille auprès de son maître,
puur lequel elle a conçu uuo violente ( b
Nélusko, cédant à ui sie, veut
ttrder Vasco. Selika arrête sou bras et
s'acquitte ainsi envers sou bienfaiteui
tant [Kir amour que par re :e. Elle
ne fait pas mystère ne -ses sentiments ;
De sa souffrance
sens mourir.
Puisse le calmfl rev nir
Dans ton cœur agité, loi qui, voyant mes larmes,
Pour m'acheier vendif tout, jusque» a Ul ■ I
AFRI
53
Voilà qui est bien mal écrit en français.
Quand on est académicien, on devrait avoir
plus de souci de sa g]
me carte de géographie accrochée au
mur d- la prison, et la sau \ .
ratt l'avoir étudiée k fond. Elle démont
rant, qu'il doit suivre telle route et arriver
. asco, touché de la 1
■ ■ que
: tutrice, jure k Sélika un amour
nel. Il i eu de sa décl
tîon par [nés qui, pour le sauver,
enti à épouser le président du cou
ce qui est d'une invraisemblance choquante.
aperçoit qu'Inès est jalouse de Sélika.
Que fait-il pour calmer ses soupçons? Il a la
bassesse de La lui céder k titre d escl ive, ainsi
.u héros d'opéra à la fa-
M. Scribe.
ne acte se passe sur le fameux
■ n dont la construction a retardé
Purs mois la première repréi
ouvrage. Don Pedro, accompagné ù
unie l'expédition ; m lis, en
suit les conseils de Nélusko qui, poui
virsa soif de \ lui f.iue de fa
manœuvres et envoie le navire se b
contre les écueils. Vasco a frète un bâtiment
a ■ ' trais ; il a suivi don Pedro ; effrayé du
péril qui menace son rival, il l'aborde et l'en
informe. Don Pedro méconnaît le sentiment
qui le fait agir et ordonne que Vasco soit
attaché au grand mât et fusillé. Au
où il donne cet ordre, le vaisseau se brise sur
des rochers, et une troupe de sauvages l'en-
vahit aussitôt. D'où viennent ces sauvages?
ne a ont-ils pu arriver jusqu'au bâti-
ment sans qu'on se soit doute de leur pré-
sence ? C'est ce qu'on ne s'est pas mis en
! d'expliquer.
.Selika a repris, dans le quatrième acte, les
! attributs de sa royauté insulaire. Tous les
prisonniers, au nombre desquels se trouve
Vasco de Gama, vont être égorgés. Pour
s lu\ er un :tiu u. t au ssi làcl le, Se-
lika imagine de déclarer qu'il est son époux.
Pour le pi ouver, tous deux accomplissent les
cérémonies en usage chez ces peuplades bar-
bares. Non-seulement Vasco s'y soumet: il
renchérit encore sur ses protestations d a-
mour du second acte :
Vers toi, mon idole,
!<>ut mon cœur s'envola
Et pour loi j'immole
Ma gloire a venir.
D'amour frémissante.
Mon ame est brûlante ;
L'espoir .'l 1 atl
Me font tressaillir.
Les vers ne sont pas me les ser-
plus sincères. La voix dînes se l'ait
entendre, et I < haugent de
in pour la quatrième
Q , int a la pauvi ne lui reste
plus qu'a mourir. Comme Didon, une vraie
Africaine au moins
pis le sein d'un glaive sur un bûcher, en mau-
dissant, le pertido Troyen qui l'abandonne;
hoisit un genre de mort plus bizarre et
impossible que rco istunces qui
oui amené ce u agique di Ile or-
donne a Nélusko de favoriser le dépari -
et de Vasco. Des qu'elle voit le navire gagner
la pleine mer, elle se couche sous un mauce-
nillier , et, s'abandon nam espoir
UX, elle meurt. Le' ucoin-
pris N. rt pour recueillir le der-
A sou
tour, il aspire a longs traits les effluves du
maiiceuillier et subit .1. ombrage
arbre est-il d U. Scribe a
dit <>ui, les naturali; tea disent non. Si L'ana-
lyse que non ret <ie
[Africaine uemuntre les défauts les plus sail-
le la conception littéraire de tu |
que serait-ce dune si on relevait les pei
ridicules émises par chaque personnage, et
les expressions grotesques, et les fautes ue
français ?
Meyerbeer plus qu'un autre intervenait
dans la composition du livret. Il donna
indications, deinandi chan-
gements, des mois mémo appropries k ses
pensées musicales. [1 n'était pas toujours heu*
reux ; car le sens littéraire n était i as »
tres-exerce ; cependant, c'est a cette vululito
indépendante et ferme que nous devons lama-
■ • M.'eiio de la conjuration des Hugue-
nots, le duo du quatrième acte. Compose» sur
inde du mus, cou | J Des-
chamj s au défaut ue Scribe, lin geie
solaiante du poôie et du musicien ne saurait
iclïnee par ce dernier. C'était l'avis do
i, qui s'expnuiiil ainsi dans une de
ues : • Un compo
b,e du sujet qu il traite , \ OUI ne VOU
ginez peut-être pas qu'un met ■ uu librello
dans la main d'un compositeur, comn
Un entant Ion m !l UII« | Oinme. •
Une l'ois ces reserves i lites, il nenou i
. a admii er i e me rveil ■ ■ ux - H
torces do l'art: le rbythine et l'Iurmo-
nie mélodieuse. La nat n nous
reporte plus voIom i Hu-
guenots qu'à celle du Prophète; mais le style
est oevenu d'une Clarté suprême sous la
|
marque
entre les Huguenots et l'Africain
i>, n Juan de Mozuit et sa blute ench^
54 AFK1
Dans les premiers uu vraies, p-us de force
dramatique, plus de souffle inspiré; dans
ceux de la dernière heure, un exercice plus
magistral de la faculté d'écrire, une expres-
sion immédiate et limpide de la pensée, la
perfection de la forme en un mot. Les preu-
ves de cette thèse nous entraîneraient trop
loin. Le lecteur voudra bien suppléer par l'é-
lude de la partition à ce que nous ne pou-
vons qu'indiquer ici.
Personne n'a gardé plus constamment que
M. Fetis une foi robuste dans le génie de
Meyerbeer et n'a plus contribué que lui à
consolider sa gloire. Ce fut à lui que lu fa-
mille du compositeur s'adressa pour diriger
l'étude du chef-d'œuvre et présider à son
exécution. Le vieil athlète musical se voua
pendant de longs mois à cette tâche ardue
avec une activité que son amitié pour l'il-
lustre maître et ses quatre-vingts ans ren-
daient admirable et touchante. Le principal
interprète choisi par Meyerbeer, le ténor
Naudin, a failli compromettre le succès de
l'Africaine par son jeu insuffisant, son accent
étranger, sa déclamation ridicule.
Voici la première distribution de la pièce :
Vasco de Gama .... MM. Naudin.
Don Alvar Warot.
Nélusko Faure.
Don Pedro Belval.
Don Diego Castelmary.
Le grand inquisiteur. . David.
Le grand prêtre de
Brahina Obin.
Sélika Mme Marie Sasse.
Inès Mlle Marie Battu.
Le ténor Villaret remplaça Naudin vers la
fin de 1866, et le rôle de Vasco y gagna.
Si nous voulions sigualer les beautés musi-
que renferme cette belle partition, il
nous faudrait presque tout citer. Nous de-
nous borner a rappeler les morceaux
l»i incipaux. Dans le premier acte, la romance
d'Inès : Adieu, mon doux rivage, gracieuse-
ment accompagnée par la flûte et le haut-
bois; le grand finale, qui renferme cinq scè-
;ees, et dont l'effet puissant peut
être compare à celui de la bénédiction des
poignarda dans les Huguenots. L'air du som-
meil, qui ouvre le second acte : Sur mes ge-
noux, fils du Soleil, est ravissant. C est une
berceuse originale, pleine d'abandon, et ce-
pendant entrecoupée d'accents très-drama-
tiques. L'air de Faure : Fille des rois, à loi
l'hummage, a bien le caractère sombre qui
convient à ce sauvage fanatique. Le finale
de ce second acte est sans exemple au théâ-
tre. C'est un septuor vocal sans accompagne-
ment, dont l'effet est aussi neuf qu'imprévu.
Dans l'acte du vaisseau, on ne remarque que
trois morceaux : le gracieux chœur ue fem-
mes : Le rapide et léger navire; la prière :
i) grand saint Dominique, et la ballade chan-
tée par Faure : Adamnstor, roi des vagues
profondes* qui est bien supérieure au Piff
l>n[ des Huguenots et au chant analogue
dans le Prophète : Aussi nombreux que les
étoiles.
La grande marche indienne, qui accompa-
gne la cérémonie du couronnement de Sé-
lika, ouvre le quatrième acte. Pur l'origina-
lité du rhythme, la disposition des niasses
instrumentales , le goût avec lequel sont
groupées les diverses sonorités de l'orches-
tre, ceite marche indienne est le chef-d'œu-
vi île Meyerbeer et ne le cède en rien à
I effet de 1 ouverture si admirable de Strin-n-
tée. >i"ns [lisons rapidement sur l'air de
Vasco : Paradis sorti du sein de l'onde ; les
is mélodiques en sont ravissantes ;
mais la situation du héros au milieu des sau-
va es, les paroles qu'il leur adresse: • Eh 1
par pitié pour ma mémoire, laissez-moi la
vie ; me priver de la gloire d'avoir découvert
votre Ile! Vous ne ie voudrez pas! » tout
est ridicule. L'oreille est charmée, mais
le sourire est sur les lèvres. Nous arrivons
i and duo: mi, tout est admirable, eni-
vrant, suave. La passion tenure, l'extase de
ir ont rarement été exprimés avec
force. On a eu tort de le comparer au
duo -lu Qju itrïeme acte des Huguenots. Il n'y
a d'analogie que dans les phrases : Pfuit il'l-
vresse et Tu t'as dit : oui, tu m'aimes/ Tout
dramatique que le duo de
" ",,)'• iV t pou. Au début du cinquième
acte, l'arioso chante par Mll« Battu : Fleurs
■îles, arbres nouveaux, a ete Supprimé,
ainsi qu'un tiers de la partition originale,
no sont pas moins
. m moins intéressantes que les
ibilité du faire
durer une représentation sept ou huit heu-
■ fait cou lommei ce lai - 'in-.:. La grande
t du mancenillier est ai par le
■
I ■ ■ ■
.
i, i.a nature ne i effet produit tient
inorité et à |
uu'a l'invention mélodi |u< tte mm
ition plutôt ■
Sélika chante, pend
■ i tour suave
pa >:i. L'or-
.....
ml mourir, iimi do
I Uetl situation ima-
par les auteur, est i forcée que le
.spectateur est peu emu. Pourquoi n'avoir
p.» , un, lement donné1 h
AFRI
les sentiments de douleur, d'égarement, de
passion désespérée des Didon, des Sapho,
des Ariane? Meyerbeer n'aurait pas été moins
puissant, moins inspiré, et cette dernière
scène, traitée par lui, aurait certainement
fait pâlir les quinze ou vingt opéras consa-
crés à peindre une douleur toujours sym-
pathique, parce qu'elle est naturelle et légi-
time.
Le public préférera probablement Bobevt
et les Huguenots, peut-être même le Pro-
phète à l'Africaine; mais cette dernière par-
tition offre aux musiciens une telle abondance
de richesses rhythmiques, de combinaisons
harmoniques et instrumentales, qu'elle sera
à leurs yeux le monument le plus impérissa-
ble de la gloire de Meyerbeer.
Africain (l'), opéra en cinq actes, paroles et
musique d'André Simiot ; représenté sur le
théâtre de Tivoli en février 1872. On a re-
marqué un air chanté par Badiali et quelques
scènes traitées avec intelligence. L 'Africain
a été joué plus tard au théâtre des Nou-
veautés.
AFRICAIN (Sexte-Jules) , en latin Suit»
J.iliMBAfric«nn«, historien grec, né à Emm;ius
(Palestine), mort vers 233 de notre ère. Il
appartenait à une famille d'origine africaine
et il fut élevé dans le paganisme. Sa ville na-
tale ayant été ruinée, il fut envoyé auprès
de l'empereur Héliogabale en 218, pour obte-
nir qu'elle pût être reconstruite. Africain
réussit dans sa mission, et vers 222 s'éleva
sur l'emplacement d'Einmaus une cité nou-
velle, qui prit le nom de Nicopolis. Quelques
années plus tard, il se rendit à Alexandrie,
où il suivit les leçons d'Hèraclas. Il avait em-
brassé le christianisme, et il reçut, dit-on, la
prêtrise. C'était un homme très-instruit et
très-versé dans les sciences. Il composa deux
ouvragesjadis estimés et dont il ne reste que
des fragments. Le premier, intitulé Cestes,
traitait de matières relatives à la médecine,
la physique, l'agriculture et l'art militaire.
Selon certains auteurs, cet ouvrage, dédié à
Alexandre Sévère, comprenait neuf livres;
selon d'autres, douze. Les fragments qui nous
restent ont été publiés dans les Geoponica de
Cassianus Bassus, dans les Mathematid ve-
teres de Thévenot (1694) et autres recueils.
Guichard, dans ses Mémoires historiques et
critiques sur plusieurs points d'antiquités mi-
litaires (1774), a traduit un fragment des Ces-
tes sur l'art militaire. Le second ouvrage
d'Africain était une Chronologie en cinq li-
vres, qui commençait à la création du monde,
placée par lui en l'an 5499 avant notre ère, et
se terminait à l'an 221 de J.-C. Eusèbe, dans
son Epitome, a abrégé la Chronologie d'A-
fricain, dont les fragments que nous connais-
sons nous ont été transmis par Eusèbe, Cé-
drene, Syncelle, Thèophane, etc. Enfin, on
possède de lui deux lettres, dont l'une, rela-
tive à l'histoire de la chaste Suzanne, fut en-
voyée par lui à Origène. Elle a été publiée
par Weltsein (Bâle, 1674, in-4»). On lui a at-
tribué, mais sans preuve, une traduction de
l'ouvrage d'Abdias de Babylone, qui a été
publié en 1566 sous le titre d'Historia certa-
minis apostolici.
AFR1ET s. m. V. afritk, au Grand Dic-
tionnaire.
* AFRIQUE. — Alexandre Polyhistor, cité
par Etienne de Byzance, rapporte treize dé-
nominations du continent que nous connais-
sons sous le nom d'Afrique ; parmi ces déno-
minations, les Grecs adoptèrent celle de Li-
bye, en lui donnant le même sens que plus
tard les Romains au mot Africa. Libye pa-
raît dériver du Lehbym de la Genèse ou du
Loubym des Paralipomènes et des Prophètes,
servant à désigner les habitants du pays si-
tué à 1*0. de l'Egypte. Afrique vient peut-
être de Afer; mais Suidas dit que c'était le
nom antique de Carthago (Afryqah signifiait
colonie, en tyrien). Les Romains retendirent
à tout ce qu'ils connurent de cette vaste por-
tion de l'ancien monde.
— Situation, limites, étendue, divisions. Un
des trois continents du monde ancien, une
des cinq parties du monde moderne depuis
la découverte de l'Amérique et de l'Océame,
l'Afrique est comprise entre 37<> 19' 40*' (cap
Blanc) de latit. N. et 34<> 38' 40" de latit. S.
(cap des Aiguilles); 19" 53' 7" (cap Vert) de
longit. O- et 49« 1' 36" (cap Guardaf'uiJ de
longit. E. Elle est par conséquent coupée par
l'équateur en deux parties à peu près égales,
dont la plus considérable est située dans l'hé-
misphère boréal. L'Afrique est bornée : au
N., par la Méditerranée et par le détroit de
Gibraltar; a l'O., par l'océan Atlantique; au
S., par l'océan Austral; a l'E., par l'océan
Indien, le golfe d'Aden, le détroit de Bab-el-
Mandeb, le golfe Arabique ou mer Rouge, le
golfe de Suez et le canal du même nom, qui
la sépare de l'Asie. Avant le percement de
l'isthme de Suez, l'Afrique était une immense
presqu'île; aujourd'hui, c'est une île vérita-
ble, Ile gigantesque, qui affecte a peu près la
forme d'un immense cerf- volant dont la queue
serait située au cap de Bonne-Espèraino '-t
Limitée par les contours de la Mediter-
L>le de l'Europe eu étendue, mais
plus petite d'un tiers que l'Asie, dont la sé-
parait, naguère l'isthme de Suez, long de
luu kilom., elle mesure 7,500 kilom. de lon-
gueur depuis le cap Blanc jusqu'au cap des
Aiguil i i |i largeur depuis le
cap Vert jusqu'au *ap Guardufui. Sa superil-
AFRI
cie est de 30,000,000 de kilom. carrés en-
viron.
D une manière générale, on peut diviser le
continent africain en deux portions, situées
de chaque côté de l'équateur : Afrique aus-
trale et Afrique boréale. Chacune d'elles ren-
ferme, sous la zone torride, des régions im-
menses encore mal connues. Depuis un quart
de siècle, de hardis explorateurs ont coura-
geusement attaqué ces régions; leur persé-
vérance, leurs efforts inouïs et les périlleux
voyages qu'ils ont accomplis, au milieu de
difficultés sans nombre, n'ont pas été sans
résultats. Nous parlerons brièvement, au pa-
ragraphe intitulé Découvertes et explorations
des conquêtes géographiques qu'ils ont faites,
conquètessouvent acquises, hélas l par le sa-
crifice de la vie de ceux qui les ont entreprises.
L'Afrique australe comprend : la colonie
du Cap et le pays des Cafres au S. ; la répu-
blique de la rivière Orange, Natal, le pays
des Zoitlous, la république de Transvaal et
le Mozambique au S.-E.; le pays des Bet-
jouanas, le désert de Kalahari et le pays des
Hottentots au S.-O.; le bassin du lac N garai,
le bassin du haut Zambèze, le bassin du haut
Congo, le bassin du lac Tanganyika au cen-
tre ; la côte de Zanguebar à l'E.; la région
des grands lacs au N.-E. ; le Congo et la Gui-
née inférieure à l'O.
L'Afrique boréale comprend : le Maghreb
au N., renfermant Je Maroc, l'Algérie et la
Tunisie; au S. du Maghreb, le Sahara ou
grand Désert, vaste région, presque entière-
ment dépourvue d'eau, qui s'étend de l'océan
Atlantique a la mer Rouge, interrompue seu-
lement par la vallée du Nil (le pays de Tri-
poli en est la portion méditerranéenne et ina-
i itime) ; le Soudan ou pays des Nègres, au S.
du Sahara, qui s'étend depuis le Kordofan à
l'E. jusqu'à la Sénégambie à l'O. et la Guinée
au S.-O. ; la vallée du Nil à l'E., qui s étend
de la région des grands lacs à la Méditerra-
née, comprenant le plateau du haut Nil Blanc;
le pays des Adels, le pays des Somalie , au
N. de la côte de Zanguebar, le pays des Gai-
las, l'Abyssinie, la Nubie et l'Egypte ; le Kor-
dofan, le Darfour, le bassin du lac Tchad et
d'immenses contrées inexplorées au centre; le
Dahomey, la Guinée et la Sénégambie à l'O.,
avec la côte des Esclaves, la côte d'Or, la
côte d'Ivoire, la côte des Graines et la côte
de Siena-l.eone.
— Mers, golfes, caps, détroits , îles. Nous
avons dit que l'Afrique était naguère encore
une presqu'île; ainsi, plusieurs mers l'enve-
loppent; ce sont : au N., la Méditerranée;
à l'O. et au S., l'océan Atlantique ; à l'E.,
l'océan Indien, qui forme la mer d'Oman et la
mer Rouge. A l'exception de la Méditerra-
née, ces mers sont orageuses et fécondes en
sinistres naufrages. ■ Les mers qui baignent
ces immenses rivages, dit M. d'Avezac, cir-
culent autour d'eux en courants rapides, dé-
rivation du grand courant équatorial que la
rotation terrestre imprime aux mobiles eaux
de l'océan. Dans la mer des Indes, le mouve-
ment normal, modifie par la disposition des
côtes, coule au N.-O., le long des rivages,
jusqu'au fond du golfe du Bengale, d'où il
se réfléchit au S.-O., pour aller frapper les
berges de Madagascar, pendant que la même
impulsion, propagée en deçà de la chaîne des
Maldives, entraîne les eaux de la mer d'O-
man le long des plages orientales du conti-
nent africain et les précipite dans le canal
de Mozambique. Au sortir de cette Manche,
elles se reunissent à la fois au courant par-
ticulier du Bengale et au grand courant équa-
torial , pour continuer avec une nouvelle
puissance de glisser le long des côtes jus-
qu'au banc des Aiguilles, le traverser eu le
contournant et lu, se combinant avec les eaux
venues du pôle, s'avancer, d'une part, au N.
dans la mer de Guinée, et s'aller perdre, d'au-
tre part, au N.-O. dans le courant équatorial
de 1 Atlantique. Ici encore les mers d Afrique
se refusent à l'influence directe du mouve-
ment normal; elles ne reçoivent que son im-
pulsion refléchie, alors qu'après avoir glis;vé
le long des côtes brésiliennes, contourne le
golfe du Mexique et longe les Etats-Unis, il
revient sur lui-même porter, d'une part, les
eaux de l'Océan dans la Méditerranée, ou
elles courent à l'E. contre le littoral barba-
resque, et, d'autre part, se diriger en biai-
sant vers la côte occidentale, imprimer au
banc d'Arguin la triste célébrité d'un fameux
naufrage (celui de la Méduse) et poursuivre
sa marche fatale jusque dans le golfe de Gui-
née, où sa rencontre avec le courant du S.
se révèle par des courants moins renommes
et plus à craindre que Chaiybde et Scylla,
tant chantes par la poétique antiquité. ■ Le
développement du littoral de l'Atrique est,
d'après M. Dussieux, de 26,000 kilom., dont
4,4oo sur la Méditerranée, 10,900 sur l'o-
céan Atlantique, 8,200 sur l'océan Indien et
2,500 sur la mer Rouge.
Les mers ambiantes ne tracent point de
profondes déchirures dans le massif du con-
tinent al'i ieain ; en sorte que celui-ci a peu de
golfes véritables. Au N., la Méditerranée
dessine, entre le cap Bon et le Djebel-Akdhar
de la Cyreiiaïque (Baikah),uue lurge rentrée
ou plutôt deux rentrées jumelle^ que les
anciens nommaient la Grande et la Petite
Syrie, et que la géographie moderne a dé-
nommées golfe de la Sidre et golfe de Ca-
bes. Au S.-O., l'océan Atlantique élargi
forme, entre le cap des Palmes et le cap Lu-
AFRI
pes, le golfe ou plutôt la mer de Guinée, la-
quelle reçoit, en s'approchant des terres, à
gauche le nom de golfe de Bénin, a droito
celui de golfe de Biafra, séparés par la pointe
basse et arrondie qu'on appelle cap Formose.
Le littoral s'épanouit ensuite vers l'O. en un
vaste demi-cercle et n'éprouve que des de-
pressions peu sensibles; vers le S., les ren-
trées et les saillies, quoique peu nombreuses
encore, se prononcent davantage; au N. du
pays des Hottentots se creuse la baie de
Wulwieh, et les côtes de la colonie du Cap
offrent les baies de Sainte-Hélène, de Sal-
danha, de la Table, False et Algoa. Les on-
dulations de la plage orientale correspon-
dent avec une singulière symétrie à celles
du rivage occidental; à l'enfoncement de la
mer de Guinée correspond, dans l'océan In-
dien, la longue saillie du cap Guardafui, et
ainsi tout le long de la côte jusqu'au cap des
Aiguilles. Sur cet immense espace, pas de
golfes, si ce n'est le golfe d'Aden, qui donne
entrée à la mer Rouge ou golfe Arabique par
le détroit de Bab-el-Mandeb (Porte de la
mort) ; à proprement parler, le golfe Arabi-
que n'est plus un golfe : depuis le percement
de l'isthme de Suez, c'est un long détroit,
passage difficile entre la Méditerranée et la
mer des Indes; la longue dépression de la
côte de Zanguebar, la baie de Sofala, dans
le canal de Mozambique, et la baie de Dela-
goa, sur la côte du pays des Cafres, sont les
seul3 enfoncements remarquables de cette
plage.
En passant en revue les golfes et les baies,
nous avons nommé quelques caps; repre-
nons-en la nomenclature ■ les flots de la Mé-
diterranée viennent battre le promontoire ne
Ceuta , les caps Bon et Blanc au N. ; ceux de
l'Atlantique, le cap Spartel, au N.-O., à l'en-
trée du détroit de Gibraltar; les caps Cautin
et Noun, sur la côte occidentale du Maroc;
les caps Bojador et Blanc, sur la côte du
Sahara ; le cap Vert, a l'O. ; le cap Palmas
ou des Palmes, à l'entrée du golfe de Guinée ;
le cap Formose; le cap Lopez, a l'extrémité
méridionale du même golfe; le cap Negro et
le cap Frio, au S. de la Guinée inférieure; le
cap de Bonne-Espérance, nomme d'abord
cap des Tempêtes; puis, a l'extrémité S. du
continent africain, le cap des Aiguilles. Les
eaux de l'océan Indien baignent le cap Cor-
rientes, à l'entrée méridionale du canal de
Mozambique ; le cap Delgado, à l'entrée sep-
tentrionale du même canal; enfin le cap Guar-
dafui (promontoire des Aromates des an-
ciens), qui domine le golfe d'Aden.
Nous avons nomme incidemment les dé-
troits qui font communiquer entre elles les
diverses mers qui entourent l'Afrique; ce
sont : le détroit de Gibraltar, qui unit l'At-
lantique à la Méditerranée; le canal de Mo-
zambique, entre l'Afrique et l'île de Mada-
gascar; le detroitdeBab-el-Mandeb, qui joint
l'océan Indien à la mer Rouge. Celle mer est
aujourd'hui elle-même, connue nous l'avons
déjà dit, un long et daiigereux détroit.
Autour de sesnvages inhospitaliers, l'Afri-
que n'a pas de ceinture dîles, qui l'eussent
rendue plus facilement abordable. Dans la
Méditerranée, nous n'avons à citer que Djerba,
Kerkeuah, Tabarque, lies sans importance
sur la côte de Tunis, et les Zarîàriues, sur
celle du Maroc. Dans l'océan Atlantique, ènu-
ni e ion s : les Açores, qui appartiennent plu-
tôt à l'Europe; Madère, fan.euse par ses vins;
l'archipel des Canaiies, auquel se rattache le
souvenir des îles Fortunées et des Hespendes
de l'antiquité; les Iles du Cap- Vert, l'îlot de
Goree , les îles Bissugos; au fond do la mer
de Guinée, les Iles Feruando-Po, du Prince,
Saint-Thomas et Annobon ; au large, et jalon-
nant la route vers l'océan Indien, ie rocher
de l'Ascension, celui de Sainte-Hélène, où
l'Europe dut confiner Napoléon l^r, et Tris-
tan-d'Acunha. Dans l'océan Indien, sur la
côte orientale, on rencontre Madagascar, la
plus grande des lies africaines; puis, rangées
auiourd'elle,les Coiuores,Nossibe, Mayotte,
Sainte-Marie; à l'E., les Masearei^nes, au
nombre Uesquehes .ut la Réunion (île Bour-
bon), Maurice (île de France) et Rodrigue ;
plus au N., 1 île Farquhar, les Amirautés et
les Seycheiles ; près ue la côte de Zanguebar,
les lies de Montia et de Zanzibar; dais l'E.
et a 371 kilom. du cap de Guardufui, l'îie
bocotora; dans la mer Rouge, Dhalac, Dessi
et quelques tlots auxquels leur position seule
donne quelque intérêt.
— Hydrographie et orographie. L'Afrique
offre trois versants pnucipaux , correspon-
dant aux trois grandes mers qui baignent ses
rivages : versant septentrional ou Ue la Mé-
diterranée, versant occidental ou de 1 oeeau
Atlantique, versant oriental ou de l'océan lu-
ni. -n ; mais, au point Ue vue de la distributiou
des eaux et de la disposition des montagnes,
le continent africain n'est comparable a au-
cun autre. Voici comment s'exprime à ce su-
jet le capitaine Joliu llauniug Speke , dans
la préface de son intéressant Journal de
voyage aux sources du Nil (1865) : ■ Le con-
tinent nfricaiu se présente assez bien à l'es-
prit sous limage d'une assiette renversée.
Au centre, un plateau eleve que forment des
plaines immenses et autour duquel se dessina
en relief une bordure ue montagnes. De leur
base extérieure, et par une pente brusque, ce
continent va rejoinure les grèves plates qui
continent à la mer. Une assiette cependant
est d'une forme a peu près régulière; l'Ain*
E
AFRI
oue, sous ce rapport, échappe à la comparai-
son. C'est ainsi qu'au milieu du plateau cen-
tral nous rencontrons, entourant la partie
supérieure du lac Tangr.nyika, un groupe de
hautes montagnes, principalement formées
de graviers argileux, que je suppose être les
Lunx montes de Ptolémée ou les Soma Gin
des anciens géographes indiens. De plus, au
lieu d'offrir à sou extrémité N. le relief dont
nous parlions, ce vaste pays va s'abaissant
i urs graduellement de l'équateur à la
Méditerranée. Enfin, dispersés à la surface
du plateau intérieur se trouvent des bassins
remplis d'eau (les lacs), que les pluies fout
déborder et d'où sorteut alors des fleuves as-
sez puissants pour percer leur enveloppe de
montagnes, rompre ainsi la digue qui leur
était opposée et prendre leur course vers la
mer. • Le fleuve par excellence du versant
septentrional est le Nil (5,000 kilom.), qui
rend sa source, si l'on en croit Samuel Ba-
_er, dans le lac qu'il a appelé Albert-Nyanza et
se jette dans la Méditerranée, après avoir par-
couru plus de 30" de latitude (Bruce a décou-
vert la source du Nil Bleu; Speke et Grant
ont cru trouver la source du Nil Blanc dans
le lac Victoria-Nyanza; Baker prétend avoir
complété cette découverte par celle du lac
Albert-Nyanza, qui serait le grand réservoir
des régions équatoriales d'où sort, d'après ce
voyageur, le fleuve tout entier). AKhartoum,
le Nd Bleu se confond avec le Nil Blanc. Parmi
les affluents du Nil, contentons-nous de nom-
mer, sur la rive droite, l'Atbara, qui des-
cend comme un torrent des montagnes d'A-
byssinie, et la Sobat; sur la rive gauche, le
Bahr-el-Ghazal et le Djour. Les autres prin-
cipaux cours d'eau qui se jettent dans la Mé-
diterranée sont : la Medjerdah, dans la ré-
gence de Tunis; le Chélif, en Algérie, et la
Moulouia, dans le Maroc.
Le cours d'eau le plus important du ver-
sant occidental est le Niger (3,700 kilom.). Le
docteur Barth a exploré en 1855 le pays qu'il
arrose entre Tombouctou et Sokoto. Les au-
tres fleuves ou rivières dont les eaux se dé-
versent dans l'Atlantique sont : le Gariep ou
Onm^e, dans l'Afrique australe ; le Couanza,
dans la Guinée inférieure et dont les sources
sont encore inconnues ; le Zaïre ou Con-io; le
Gabon, dans la Guinée; l'Ogoway, qui afflue
dans l'Océan aux environs du c;ip Lopez et
dont le cours n'a été reconnu que dans sa
partie inférieure; le Sénégal, la Gambie et
le Rio-Grande, à 10.
Le versant oriental ou de l'océan Indien
possède, lui aussi, un fleuve principal; c'est
le Zatnbèze (2,500 kilom.), dont le docteur Li-
vingstone a reconnu les affluents supérieurs.
Les autres cours d'eau de ce versant sont :
le Limpopo, dont on n'a pu encore détermi-
ner exactement l'embouchure, dans la répu-
bl que de Transvaal; le Djoub, dans le Zan-
guebur, et le l)enok, dans le pays des So-
maulis.
• Tous ces cours d'eau, fleuves ou rivières,
dit M. L. Grégoire, ont cela de commun qu'ils
sont soumis à des crues périodiques causées
par les pluies abondantes qui tombent, à des
époques déterminées, dans l'intérieur des ter-
res. Ces pluies donnent à la plupart des fleu-
ves le caractère de torrents; tantôt, pendant
la sécheresse, les eaux sont trop basses ; tan-
tôt, après les pluies, l'inondation couvre une
grande étendue de terre, et le limon entraîné
par les eaux forme des îles dans le courant
ou des deltas marécageux à 1 embouchure. •
Ajoutons que l'embouchure dd quelques-uns
d'entre eux, principalement sur l'océan At-
lantique , est défendue par le phénomène
connu sons le nom de barre, qui ne permet
d'y pénétrer qu'avec de grandes difficultés.
Des lacs sont répandus en assez grand
nombre sur le sol africain. Voici le nom et
la situation des principaux : le chott El-
K arbi, le chott El-Chergui , la sebkha Zah-
rez, le chott de la Hodua, la sebkha Meir'ir,
en Algérie; la sebkha Gharnis, le chott El-
Kebir, le chott El-Fejej, dans la régence de
Tunis; le lac Cayar et le lac Guier, dans la
vallée inférieure du Sénégal; le lac Dibbie et
le Tchad, visité en 1855 par le docteur Barth,
dans le Soudan; le lac Atquilonda, dans la
Guinée inférieure; le lac N garni, découvert
ar le docteur Livingstone ; le lac Dilolo, le
acNyassa,le lacSchirwa, le lac Tanganyika,
exploré par Burton, Speke et Grant; trois
lacs, communiquant entre eux, découverts
par Livingstone à l'O. et au N.-O. du Tui-
ganyika; le lac Victoria-Nyanza, d'où sort
une des branches du Nil, et le lac Albert-
Nyanza, découvert par Baker, qui le cousidere
comme le réservoir principal du Nil, sur le
plateau de la haute Afrique ; le lac Nou, tra-
verse par le haut Nil Blanc ; le lac K'-k, tra-
versé par le Bahr-el-Ghazal, un des affluents
gauches du Nil Blanc; le lac Tsana ou de
Derabéa, dans 1 Abyssinie; le lac Buket-el-
Keroun, en Egypte, et le lac Assal, dans le
pays des Adeis.
En Afrique, les chaînes de montagnes sont
peu nombreuses; nous devons faire remar-
quer que, sur certains points où l'on pensait
qu'il existait des massifs d'où devaient sor-
tir les grands fleuves, on a le plus souvent
rencontre des lacs, entoures d'éminences
plus ou moins considérables, comme le lac
Tatiganyîka. Les chaînes sont généralement
I ar.«.lel«s a la côte et peu e.u.^nees du la
n er. Au N., l'Atlas traverse le Maghreb du
. L. a i Û., projetant se* rameaux, ci une part,
jusqu'au cujji iSouu ci dam Un Canaries, de
AFRI
l'autre jusqu'au fond de la Grande Syrt",
s'abaissât) t par degrés pour se per ire da
sables de Barkah; les montagnes de Séué-
gambie et de Kong suivent à peu près le
contour du golfe de Guinée; celles de Bain-
barra se dressent dans le Soudan occidental ;
la Guinée orientale présente le mont Came-
roun (4,195 met.) ; les monts du Congo, ceux
du pays des Da inaras et des Namaquas com-
plètent l'orographie de cette parue «i
tment africain. Au S., la principale chaîne
des montagnes constituant le talus méridio-
nal de la haute Afrique porte le nom de monts
Nieuveldt. A l'E., les montagnes formant le
talus oriental du plateau de la haute Afrique
s'étendent dans la Cafrene et dans la colo-
nie de Natal sous le nom de Draken-Berg,
dans le Mozambique sous celui de monts Lu-
pata, dont l'altitude aux sommets les plus
élevés ne dépasse guère 2,000 mètres, sui-
vent la côte de Zanguebar et se retrouvent
dans le pays des Som uilis et dans le pays
des Adels. En continuant de remonter vers
le N.-E., le plateau montagneux de l'Abyssi-
nie se rattache aux chaînes Arabique et Lîby-
que, qui encaissent la vallée du Nil.
• Malgré les récentes découvertes, écrit
M. L. Grégoire, il y a encore une partie de l'A-
frique centrale qui nous est inconnue, des deux
côtes de l'équateur. Y a-t-il là de hautes
montagnes, comme plusieurs l'ont soutenu,
dans la direction du mont Cameroun, vers le
bassin du Nil supérieur, au S. du Soudan?
ou, comme nous le pensons, cette partie oc-
cidentale de l'Afrique n'est-elle qu'un plateau,
plus ou moins accidenté, reliant l'Afrique
boréale, qui a la forme d'un trapèze, k l'Afri-
que australe, qui est une sorte de triangle?
Ce plateau renferrae-t-il des lacs, comme ce-
lui de la région orientale, ou laisse-t-il échap-
per ses eaux vers le Nil à l'E., vers l'Ogo-
way à l'O., vers le Zaïre au S., vers le Binoué,
affluent du Kouarra (Niger), auN.? C'est ce
qu'il ne nous est pas encore permis de dé-
cider. •
Les volcans sont peu nombreux en Afri-
que; voici leurs noms : le pic de l'île Fogo,
aans les lies du Cap-Vert; le piton de la
Fournaise, dans l'île de la Réunion ; le Mongo-
Ma-Lobah, dans le massif du mont Came-
roun ; le Dofané, dans le Choa ou Ankober,
AFRI
à l'extrémité S. da l'Abyssinie. Le nombre
des volcans éteints est plus considérable;
parmi ceux-ci est le pic de Ténérifle.
Plus qu'aucune antre partie du globe, le con-
tinent africain renferme des régions désertes,
inhabitables et parfois même infranchissa-
bles : au N., on trouve le Sahara, dont la su-
i l totale est d'environ 7,500,00(1 !>
carrés; au S., les Karrous du pays des Hot-
tentots et de la coli , entre la ri-
vière Orange et le lac N'g.nni, le désert de
Kalahari.
— Ctimat. « Les deux tropiques, dit M. d'A-
vezac dans VUnivers pittoresque , enferment
dans la zone lorride la majeure part des ter-
res africaines; les portions comprises dans
les zones tempérées se réduisent k moins d'un
quart de la superficie totale; cependant la
température n'est point aussi généralement
brûlante que cette distribution climatérique
pourrait le faire supposer; l'élévation des
terrasses qui se succèdent par étages jusqu'à
des hauteurs considérables procure, jusque
sous l'équateur, un air frais et doux, quel-
quefois même un froid vif et piquant; mais
les plaines inférieures et les plages maritimes
subissent toute l'ardeur du soleil zénithal, k
laquelle viennent seulement faire diversion
les vents constants si les brises réglées. Des
pluies diluviales reviennent chaque année
grossir toutes les rivières intertropicales ,
dont les débordements couvrent et fe
les terres riveraines : les crues du Nil sont
fameuses depuis les temps les plus reculés.
L'époque qui succède immédiatement à la sai-
son des pluies est un moment critique où l'hu-
mide chaleur de l'air occasionne de dange-
reuses maladies, jusqu'à ce que les vents
aient assaini l'atmosphère. C'est dans le Sa-
hara et les plaines limitrophes que la chaleur
est le plus intense. Elle seleve au Bournou
jusqu'à plus de 45° du thermomètre octogé-
siuial ; ede atteint même 50° dans les b
terres de Bénin; mais elle est tort modérée
dans la Barbarie, et, dans la région du Cap, elle
est aussi fraîche, aussi douce et moins varia-
ble qu'en notre beau pays de Erauce. »
Le tableau suivant, extrait de la Géographie
générale de M. Dussieux, doune les tempéra-
tures moyennes de l'Afrique, observées eu
d flerents lieux :
AFRI
55
Alger. . . .
Tunis . . . .
Le Caire . .
Sierra- Leum
Le Cap. . .
TEMPERATURE
moyenne
de l'année.
18«
20O.5
220
16»
TEMPERATURE
moyenne
de Vêlé
230
280,3
290,5
28°
190,5
TEMPERATURE
moyenne
de Ihiver.
120
13o.3
140,5
25°
12"
Le lecteur nous saura gré de mettre sous
ses yeux ce que dit de son côté, sur le sujet
que nous traitons en ce moment, le voyageur
anglais Speke, dans la préface de l'ouvrage
où il raconte ses pérégrinations de Zanzibar
à Gondokoro : ■ Sur la côte orientale, près
de Zanzibar, les pluies marchent pour ainsi
dire sur la piste du soleil et ne durent pas
plus de quarante jours, en quelque lieu que se
fasse la traversée de 1 astre. Les vents, ce-
pendant, soufflent du S.-O. ou du N.-K. vers
les régions échauffées par son rayonnement
vertical; mais, au centre du continent, ans
une zone qui comprend les 10° les plus rap-
prochés de l'équateur, la saison pluvieuse se
prolonge beaucoup plus. Au 5e degré de la-
titude S., par exemple, pendant six mois en-
tiers où le soleil se trouve de ce côté de l'é-
quateur, les pluies continuent à tomber, et
j | ai ouï dire que ce phénomène avait lieu jus-
qu'au 5e degré de latitude N., tandis que
sous l'équateur même, ou plutôt un peu au
N. de l'équateur, il pleut avec plus ou moins
d'abondance pendant toute l'année, mais plus
particulièrement aux équinoxes. Moins fixe
que la direction des pluies, celle des vents
peut cependant se déterminer avec assez
d'exactitude. Leur tendance générale est a
l'E., niais ils inclinent alternativement au N.
et au S., suivant, eux aussi, la marche du
soleil. Au temps des sécheresses, ils fraîchis-
sent assez pour rendre moins inconnu
chaleur solaire; il suit de là et de l'altitude
moyenne du plateau que la température
nérale de l'atmosphère est fort agréable ,
ainsi que j'ai pu en faire l'expérience per-
sonnelle : j'ai porté, en effet, tout le temps
de mon voyage, un épais vêtement de laine,
et j'ai dormi toutes les nuits entre deux cou-
vertures. ■
— Géologie, productions minérales. Les ren-
seignements que nous pouvons donner sur
la constitution du sol de l'Afrique se bornent
aux suivants : dans toutes les chaînes de
montagnes qui ont été visitées, la base gra-
nitique est apparue, avec les porphyres, la
syénite, le gneiss, le micaschiste, le s.-histe
argileux, le quartz, le calcaire primitif. Les
grès abondent a peu près partout. Les cal-
caires secondaires prédominent dans la ré-
gion moyenne de l'Atlas; dans le S., ils se
montrent sur les hautes terrasses du Gariep.
Le .-el, soit en couches, sou dissous, se trouve
en diverses parties du continent, mais parti-
culièrement dans celles du N. ; la plaine de
bel de l'Abyssinie est fkUi«U»6 par son «ton-
due. Quant aux sables du Sahara, on se de-
mande encore s'ils sont un transport allu-
vionnaire ou le résultat d'une décompostiun
spontanée des roches antérieures. Four ce
qui regarde la distribution des diverses espè-
ces minérales au sein du sol afr.cain, voici
les indications que nous fournit M. L. Dus-
sieux :
Or (peu abondant) : Bambarra, bassin de
la Kaleiné, Guinée, republique de la rivière
Orange, Mozambique. — Argent : Congo. —
Cuivre : Atlas, Libéria, Congo, colonie du
Cap, Darfour, Madagascar. — Plomb .-Allas,
Madagascar. — Fer : Atlas, Bournou, Darfour,
Senégambie, Libéria, Congo, république de
la rivière Orange, Mozambique, Uunyainquézï,
Abyssinie, Madagascar. — Houille: Libéria,
republique de la rivière Oi ange, Madagascar.
— Emeri : Mayotte. — Sel ; lacs sales de
l'Algérie, l'Vzzui. Sénégainbie, Congo, lac
Assal, Abyssinie, Fayomn, î.es du Cap-Vert,
Madagascar. — Kaolin : Madagascar. — Sou-
fre : Congo. — ■ Quartz : en grandes masses a
Madagascar. — Marbre blanc statuaire : Al-
gérie. — Albâtre antique ou onyx translu-
cide : Algérie. — Salpêtre : Algérie , Congo,
côtes des Grands-Namaquas. — Emeraudes :
Kfc-ypte.
— Flore. Sous l'influence de températures
diverses, la végétation offre, en Afrique
comme ailleurs, des aspects pareillement di-
I toutefois, dea caractères aisément sai-
les permettent do distribuer la flore
générale ue ce continent eu trois flores spé-
ciales, ayant chacune un vaste domaine. On
peut assigner à ces trois zones photographi-
ques les dénominations respectives de sep-
tentrionale, equinoxiale et austr.ile. Une li-
gne tirée de l'E. à l'O., du Caire aux Canaries,
détermine la première de tes trois zones,
étendue presque eu entier sur la Méditerra-
née et produisant le chêne, le pin, le cyprès,
le myrte, le laurier, l'arbousier, la bruyère
arborescente, l'olivier, L'oranger, le jujubier,
le dattier, le raisin, la tiouei 'u pèche, l'a-
bricot, les melons, l'orge, le maïs, le froment,
le riz, le tabac, le lin, le coton, l'indigo, la
• à sucre. Comme ou le voit, la zone
septentrionale offre, au point de vue des
plantes qui y croissent, une grau
avec les contrées situées sur les rives oppo-
sées de la Méditerraoéea
Une ligne tirée du S.-O. au N.-E., de l'em-
bouchure de la rivière Orunge a l'entrée du
go fe Persique, détermine lu limite et
rue lion de U tio.sieine région phytogruphi-
que, développée sur l'océan Indien en une
zone prolongée, qu'il serait plus exact d'ap-
■ ustro-orîentale et que c
d'une manière remarquable l'abondance des
plantes gnsses. On y rencontre en nombreu-
ses trib utoès
|, .
!.. ■
ixiasjes br lyeres, sans parler de la
vigne, qui donne au Cap des vins i
is de toutes sortes, des céréal
LUX que la main de l'homme y
cultive pour ses besoins. El
lies voisines établissent une sorte de liaison
entre cette flore et colle de l'archipel Indien,
offrant, en outre, quelques plantes qui leur
sont propres, principalement des orchidées
et des fougères.
La deuxième zone ou zone equinoxiale est
comprise dans tout l'espace qui n'appartient
pas aux ns que nous venons de
considérer. Cette division intermédiaire i.
un immense triangle dont le sommet est au
golfe Persique et dont la côte ondul-u
l'océan Atlantique forme la base. Cett
pourrait être subdivisée en plusieurs bai
suivant la prédominance de certaines
IS. Ainsi le désert a des buissons
iminiers, l'agoul ou herbe du pèlerin,
quelques poacées et panicées, une capp;iri-
un petit nombre d'autres plmites ché-
el glauques. La bande la p us voisine
du désert fournit le palmier doum et le bala-
nite ; puis viennent le baobab, les fromagers,
le palmier élaïs, les arbres à beurre, 1»-
les cypéracées, etc. Outre les fruits et les
autres produits que le nègre retire de ces ar-
bres, tels que le vin et 1 huile de palme, le
végétal, etc., il cultive pour sa nour-
riture le maïs, le manioc , les ignames, le
dourah, divers genres de millet; il recueille la
banane, la goyave, l'orange, le
fruits du papayer, du tamarin el
autres. Il cultive aussi le coton, l'indigo et le
tabac Le Soudan et la Guinée donnent le
poivre; la canne à sucre croît sponian
partout entre les tropiques; le cale est cul-
tivé dans la Guinée inférieure et dans l'Etat
de Libéria, à l'E. du cap des Palmes el
sur quelques points de la zone australe.
Par une faveur particulière de la nature,
la vallée du Nil appartient aux |
régions que nous venons de passer en revue ;
elle conduit, pour ainsi dire, de l'une à l'au-
tre par un passage insens ble ; la
Egypte se lie, par la Cyreuaîque, à la I
barbaresque; à Thebes se montrent le pal-
mier doum et le balanite; en Nubie parait le
baobab; en Abyssinie se trouve le sou.-het
papyrier, comme dans le Soudan. La flore
d'Abvssiuie se rapproche aussi de celles de
M . mbique et du Cap.
Aux considérations générales qui précèdent
sur la flore africaine et dont nous
puisé les principaux éléments dans L'ouï
de M. d'Avéré, nous ajouterons, poui
compléter , quelques lignes concei nant la
flore de l'Afrique centrale, emprunt
voyage de Speke : « Les régions afn
dont je parle ne sont pas, à beaucoup près,
aussi mal partagées qu'on l'avait cru jus-
qu'ici; en effet, des que les rayons du
t d'aplomb sur une terre pénétréed'hu-
midité, toute vie végétale doit se dèveli
presque spontanément. C'est ce qui arrive
■quiteur avec une profusion ext
dinaire; mais, à 50 plus bas vers le S*,
iicent les sécheresses de six mois par
an, il n'eu est pas tout à fait de m
populations risqueraient de périr par la fa-
mine si elles ne tiraient parti des Bai
pluvieuses pour faire d'avance leurs appro-
visionnements eu vue de celles ou le soleil
brille avec une incomparable continuité..* De
ce que, nous avons pu voyager au centre du
continent africain sur une étendue de 10° de
latitude (de 5° S. à 5° N.} resuite la
Btatation d'un fut positif : ces: qu'il exislo
une gradation normale dans la fertilité du
fertilité d'une opul-;
réquate .r. n ibit uno
décroi: if qui limite
au\ régions équatoriales celle grande zone
d'abondance est le mém : qui en fait le site do
ces grands réservoirs d'eau, de ces laça iné-
pui aides d'où sortent les principaux il
do l'Afrique. »
— Faune. 11 ne peut plus s'agir ici de dé-
terminer par la pensée de grandes zones
d'habitat pour les diverses espèces animales
û ti Vl\ eut en Alrique, leur faculté de le
tion ou de déplacement rendant Le plus sou-
vent une pareille détermination mexacte. Une
autre méthode ires-simple se présente tout
i i i esprit : animaux sauvages, ani-
uomestiques; mais une pareille classi-
le scientifique et ne peut
iuer qu'aux mammifères et aux oi-
se.uix. Kn usure, le lecteur peut presque tOU-
D ■
laquelle de ces deux catégories doit être
range l'animal en question. Nous ullous donc
ssiveincnt en revue les n.
tes oiseaux, les r<-,
naUX inférieurs du COntÛl
Toutefois, nous ne pouvons noua ll.>uar do
ne commettre aucune omission dans cotte
et succincte euumeration.
antilope e-*t
particulièrement rèj du >.ap et
le gnou de Guinée eu sout !«-. espèces lu
56
AFRI
!
Elus remarquables. I.e mouflon, le bœuf à
ossc, en Nigritie; le bœuf galla, aux cornes
immenses; le buffle sauvage du C;ip; la gi-
rafe, oui habite depuis l'Kgypte jusqu'aux
rives du Ganep , font partie de la même
classe, avec le dromadaire ou chameau a une
. poétiquement nommé le navire du dé-
sert. Les chèvres sont nombreuses dans le
M i-hreb, le Sahara, le Soudan, laSénégam-
Cafrerie, l'Ounyamouézi, les bords des
3 lacs, le pays des Somaulis, l'Abyssi-
ne, la Nubie et l'Egypte. Entre les pachy-
dennes, le premier rang appartient à l'èlé-
ifrirain, différent de l'éléphant d'Asie
par ses molaires losangées, son front con-
vexe, sa tête ronde et ses immenses oreilles ;
on le rencontre depuis la limite du Sahara
jusqu'au Cap de Bonne-Espérance; le rhino-
céros n'est pas rare dans les contrées voi-
sines du lac Victoria«Nyanzaeten Abyssïnie;
l'hippopotame se rencontre dans le haut Nil
Blanc et dans tous les grands fleuves de la
région centrale. Dans le S. vit le sanglier à
masque, différent du sanglier du Sénégal;
les porcs se voient en Algérie et dans quel-
ques parties du Soudan. Le zèbre et le
couagga habitent les parties centrales et
méridionales; le cheval est répandu prin-
cipalement dans le N. C'est d;ms le Magh-
reb, l'Egypte et laNubieque sont élevées les
>lus belles races de chevaux barbes et ara-
jes ; des races issues des précédentes et [lus
ou moins dégénérées se trouvent dans e
Bournou, la Sénégambie, le S.-O. du Sahara,
chez les Gallas, les Somaulis et les Cafres ;
la colonie du Cap et la république de Trans-
vaal possèdent des races chevalines issues
de nos races européennes; l'Egypte et le
Maghreb ont des àoes et des mulets.
L'oryctérope du Cap, le pangolin à longue
queue,' qui habite au Sénégal et en Guinée;
plusieurs espèces d'écureuils a riche foui ruie,
. boises du désert, le rat-taupe et le rat
sauteur du Cap, la souris du Caire armée de
fiiquants, le porc-épic à crête, quantité de
ievres et de lapins représentent les quadru-
pèdes édentes et les rongeurs.
Le continent africain est surtout riche en
carnassiers : le lion, que les Arabes appellent
le seigneur du désert; la panthère, le léopard,
le lynx,Iecaracal, le serval, eic, y sont l'effroi
des autres espèces d'anun.iux et de l'homme ;
l'byëne, le loup et le chacal abondent; le re-
nard a été vu dans le N. et dans le S. Le
chien, dédaigné de l'Arabe, est redevenu
tout à fait iauvage au Congo; la civette se
rencontre à peu près partout, et l'ichneumon,
jadis adore en Egypte, continue son inces-
sante guerre aux reptiles; l'ours est rare.
Diverses espèces de chéiroptères, la roussettej
les nycteres et les rhinolophes méritent une
mention. L'Afrique possède,» elle seule, plus
d'un quart de la totalité des espèces de qua-
drumanes qui existent sur le globe : 1 1 mi ri
Ècia] à Madagascar; les galagos et les
nuikis a longue queue sont nombreux dans la
Nigritie. Les cynocéphales, les guenons et
enlin l'intelligent chimpanzé, placés auprès
du stupide Buschiman, semblent rattacher la
brute à l'espèce humaine.
Sur environ six cents espèces d'oiseaux
qui se trouvent en Afrique, près de cinq
cents lui appartiennent en propre. Ou y
trouve : les passereaux, les troupiules, les
pique-bœuf, les souï-mangas, les guêpiers;
put nu les oiseaux de proie, les vautours, les
i les pygargues, les eperviers; parmi
les grimpeurs, un grand nombre de perro-
quets et de perruches; parmi les gallinacés,
une grande variété de pigeons, la tourterelle
il, la pintade de Numi-
, vanneaux, des grues, des fla-
mants, l'ibis d'Egypte; parmi les palmipèdes,
le canard, l'oie, ie pélican, etc. Mais le plus
de tous lus oiseaux propies a
du monde, c'est l'autruche, ha-
du tlé iert, compagne ou zèbre et de
la girafe.
Les reptiles sont tiès-multipliés en Afri-
que. Les ci ocodiles, caïmans uu alligators, qui
i ida Meuves; les iguanes de
■ kos 'lu Cane etde Madagascar,
iquesdub'ezzanetduhautNil, ii-seuraé-
ileura changeantes représentent
dignement l'ordre des sauriens. Les batraciens
elles i mpteiitdes crapauds énor-
mes et des sa l&ra tudres, beaucoup de tortues
il- mei , 'i euu douce ou terrestres. Parmi les
lerp m inons plusieurs espèces du
•unes sont ado-
de lu Guinée et du Daho-
mey ; li ises foui nîssent le
Le, la vipère du Sénégal, laspie et le
M. Ui les pois-
hir, ues situ-
.
élu i ■■( i .... v ; au Cou ■ I
lit loin m des s les, des
gymnarques, '■te. , m aus-
i us, le silure à tète
De nombreux soophytea végètent autour du
des COI
ps , etc. Mon loi inimités,
■
le, a te.
., pour le i uni : I I . iua du
, |
■ u du i A>friqu
Urnbl udio, qui s'abat on In
AFRI
ses essaims, semblables à des nuages opa-
ques, sur la contrée qu'elle visite et, anéan-
tissant en un instant les récoltes, amène
d'horribles famines; nommons encore la mou-
che venimeuse de l'Afrique australe appelée
tsetsé ; par compensation, n'oublions pas les
i.beilles, qui sont très-nombreuses partout,
mais principalement dans la Guinée infé-
ri -lire, dans les bassins du haut Congo et du
haut Zambèze et à Madagascar.
— Population, langues, religions. Nous ne
pouvons mieux faire que d'emprunter à M. L.
Dussieux le paragraphe qu'il consacre, dans
sa Géographie générale, aux races africaines:
■ La population de l'Afrique appartient à six
races principales : la race sémitique, la race
éthiopienne, la race nègre, la race hotte n-
tote, la race cafre, la race négro-malaie de
Madagascar, auxquelles il faut ajouter : les
Turcs de l'Egypte et de Tripoli, les Kou-
louglis du Maghreb, les Grecs de l'Egypte,
les Malais du Cap, les Béloutchis de Zanzi-
bar, les Européens des colonies, les mulâtres
issus dans les colonies du mélange des Eu-
ropéens et des noirs.
■ La race sémitique comprend : les Arabes,
établis comme conquérants dans l'Afrique
septentrionale et orientale au vue et sur-
tout au Xl« siècle, et dont les tribus sont dis-
séminées dans le Maroc, l'Algérie, la Tunisie,
la régence de Tripoli, le Pezzan.le Sahara oc-
cidental, le Soudan central et oriental, leKor-
dofan, l'Egypte, le désert de Libye, la Nubie,
le Zanguebar, l'île de Zanzibar, le pays des
Somaulis et les îles Coinores ; — les juifs, éta-
blis dans quelques villes du Maroc, de la Tu-
nisie et de l'Egypte, et dans quelques parties
de l'Abyssinie.
• La race éthiopienne se divise en cinq fa-
milles de peuples noirs, bruns ou brun rouge,
savoir:
■ io Les peuples indigènes de l'Egypte et
de la Nubie, comprenant Jes Coptes et une
partie des Kellahs égyptiens; les Barabras
ou Kenous, appelés Noubas par les Arabes
(dans la vallée du Nil, dans la haute Egypte
et la basse Nubie) ; les Bicharis uii Bedjaouis,
les Kababich.les tribus de la Bahiouda.dans
la Nubie, et les Ababdeh de l'Egypte orien-
tale.
> 2° Les Berbères (anciens Libyens, Numi-
des, Gélules, Garamantes et Mauritaniens),
comprenant: les Amazighesdu inassit de l'At-
las marocain; les Schellouks du Sahara ma-
rocain; les Ritrins du Maroc; les Kabyles et
les Chaouïas de l'Algérie; les habitants des
oasis des Beni-Mzab (Mozabites), du Souf et
des Ouled-R'ir, dans le Sahara algérien ; les
Zouaves de la Tunisie; les Adems de la ré-
gence de Tripoli; les habitants des oasis de
Ghadamès, d Audjilah, de Ghàt, de Touât et
du Fezzan; les Touaregs ou Imohaghs, dans
le Sahara central; les Tibbous du Sahara
oriental, tres-mélês d'éléments nègres; les
habitants de l'oasis de Siouah, de celle de
Gaïah et probablement des autres oasis d'E-
gypte; les Foulbés du Soudan etde la Séne-
gambie, appelés aussi Peuls et Fellatahs, et
mêles a des élémeuts étrangers, dont une
partie est peut-être d'origine raalaie ( les
Foulbés se prétendent issus de pères ara-
bes et de femmes noires); les Maures du
M. «roc, de l'Algérie, de la Tunisie, du Séné-
gal et du Sahara occidental, mêles d'éléments
arabes et nègres; les Guanches des Canaites,
aujourd'hui uétruits, mais dont les débris se
sont mêlés aux Espagnols pour former la po-
pulation actuelle des Canaries.
a 30 Les Ethiopiens noirs (plus ou moins
mêlés à la race nègre) de la région du haut
Nil Blanc, du Takale, du Kordofan, du Ber-
tat et du Fazokl.
■ 4° Les Abyssins ou Ethiopiens (Abyssi-
iin*, lûiffa, Euaréa).
» 50 Les Gallas ou Ormas (pays des Gallas,
quelques parties de l'Abyssinie, du Kafi'a ec
ue l'Enaréa, parties occidentales du Zangue-
bar, Djaga). — Les Vouahouraas de la région
des grands lacs et du bassin du Tanganyika
sont de race galla.
• Ou rattache a la race éthiopienne les
Adels ou Danakils et les Somaulis ou Soumal,
mélange de Gallas et d'Arabes; les Souahilis du
Zanguebar, métis issus d'Arabes et de Cafres ;
les Fougn ou Foungi du Seunaar, mélange
d'Ethiopiens et d'Arabes ; les Noubas du Kor-
dofan et les Barisde la vabéo du haut Nil, ra-
Ce ■ métisses issues probablement du mé-
lange des Ethiopiens et des nègres.
• l.a rare negie peuple le Souuan, une par-
tie de la Sénégambie, lu Guinée, le Congo ou
Guiuée inférieure, le pays des Damaras, une
grande parue du plateau de la haute Afrique,
Muant les bassins du haut Zauibeze, du
haut Congo et du Tanganyika, la région des
grands lues, une partie de la vallée du haut
Mie, le Zanguebar, la vallée du Tioge,
ai'iluuut du lue N garni, et la capitainerie de
nbiuue, au N. du Zambèze. Le Maroc,
1 . ii , l'i i, ili, l'hgypto, la Nubie et les oa-
Suhara renieraient un grand nombre
■ laves.
• Lu raco hottentote habite L'Afrique mé-
onie du Cap, république de la
, 1 Hottentotie] ei ci mprend :
l 'etlts Namaqu
uin 1 In rattache a la 1 ace
1 ■ ■ iqu 1 , mulâtres i>,si)s du iné-
1 Lottentota et dos 11 I int] li .lu
Cap, qui habitent diverses parties du bassin
de la rivieie Urunge. et le Nomun s Lund.
AFRI
■ La race c;ifre peuple la Cafrerîe anglaise,
la Cat'rerie, la colonie de Natal, le pays des
Zoulous, la capitainerie de Mozambique au S.
du Zambèze, le pays des Betjouanas, le pays
des Makalolos et des Matébèlé (dans le bas-
sin du haut Zambèze) et le bassin du lac
N 'garni. On rattache à la race cafre les Mal-
gaches de Madagascar, noirs mêlés de Malais
et d'Arabes. Les Sakalaves de Madagascar
paraissent appartenir à la race des nègres
océaniens.
» La race négro-roalaie de Madagascar
comprend les Hovos; leurs nobles ont con-
servé le type malai assez pur, mais les clas-
ses inférieures sont fortement mêlées aux
noirs indigènes de l'île.
» Les populations européennes sont : les
Hollandais (Boers) de la colonie du Cap, des
républiques de la rivière Orange et de Trans-
vaal, et de la colonie de Natal; — les Por-
tugais, dans les Açores, les îles Madère, les
îles du Cap-Vert, l'île du Prince, l'île Saint-
Thomas, la Sénégambie, l'Angola, le Ben-
guela et la capitainerie de Mozambique; —
les Espagnols, dans l'Algérie et les Canaries ;
— les Français, dans l'Algérie, au Sénégal,
au Gabon , à Mayotte, à Nossibé , à Sainte-
Marie, dans l'Ile de la Réunion, à Maurice,
dans l'île Rodrigue, les Seychelles et les Ami-
rautés; — les Anglais, dans la Sénégambie,
la Guinée, à l'Ascension, à Sainte-Hélène,
au Cap, dans la Cafrerîe anglaise, la colonie
de Natal et à Maurice. *
On comprend eombien une classification ou
même une simple énumération des langues
africaines est difficile, pour ne pas dire im-
possible. Nous nous contenterons donc de
quelques vues générales; les principales lan-
gues de l'Afrique sont : l'arabe, parlé sur
toute la côte septentrionale, depuis la mer
Rouge jusqu'à l'océan Atlantique, dans le
Soudan, les oasis du Sahara, sur la cô'e
orientale de Madagascar, à Zanzibar, au
Zanguebar, aux îles Comores, etc. Différents
dudectes du berbère sout employés dans les
ramifications de l'Atlas, dans la ligne d'oasis
qui s'étend derrière ces montagnes; en un
mot, dans la plus grande partie du Maghreb,
yuam aux idiomes nègres, ils constituent une
famille immense, sur laquelle les renseigne-
ments font presque eûtièrementdéfaut. Voici,
à titre de curiosité, un échantillon, dû au
voyageur anglais Baker, de trois dialectes
parles sur les boroSs du haut Nil Blanc, à sa
sortie du lac Albert-Nyanza, dans le pays de
Madi :
OBBO. LATOU&A- BAR1.
Eau . . . Fee. . . . Cari. . . Feeum,
Feu . . . Mile. . . Nycmé. . Keemang.
Le soleil. Tcedn . . ISarlong. Karlong.
Vache. . Dieang. . Nyten. . Kiltân.
Chèvre . Decan . . Nyene . . Fddeen.
Lait . . . Tsarck.. Nulle . . Lé.
Volaille. Gwéno. . Nakomé . C/iôknré.
Dans la langue des tribus de la côte de
Zanguebar et dans les idiomes qui s'y ratta-
chent, le nom éveillant une idée principale ne
s'emploie qu'avec un préfixe qui en modifie
l'acception : Ou signifie région, contrée : Ou-
zaramo, région de Zaromo; M indique l'in-
dividu : Mzaramo, un habitant de l'Ouzaramo.
Pour former le pluriel, M est remplacé par
Oua (racine de ouatou, qui signifie peuple) :
Otiazaramo, tribu du Zaramo ; enfin la syllabe
ki annonce quelque chose appartenant à la
coniréeou a la peuplade qui l'habite et désigne
principalement l'idiome : Kizaramo , langage
parlé dans l'Ouzaramo.
Les idiomes cafres forment, comme ceux
des nègres, une grande famille et se parta-
gent avec la langue hottentote les popula-
tions de l'Afrique australe.
Le groupe des langues éthiopiennes com-
prend ie copte et les langues parlées dans le
Soudan, dans la Nubie, l'Abyssinie, le pays
des Adels, ceux des Gallas et des Somaulis.
Terminons cet aperçu bien incomplet des
langues africaines par une citation emprun-
tée à M. d'Avezac et relative aux écritures
africaines : « Les monuments lapidaires epars
dans le N. de l'Afrique nous ont transmis, ou-
tre les alphabets des dominateurs phéniciens,
grecs et romains, le triple alphabet des Egyp-
tiens, ingénieusement déchiffre par l'heureux
effort de L'érudition moderne (par Champol-
liuu); ils nous ont aussi révélé un alphabet de
caractères inconnus, accolés à des inscriptions
puniques et qu'il semble plausible d'attribuer
aux peuples berbères, bien qu'ils les aient ou-
blie-, ['oui' l'écriture arabe, comme ont fait
les Coptes de leur ancien alphabet, relégué
aujourd'hui dans des livres qu'ils ne lisent
plus. Les Abyssins ont gardé leurs vieux ca-
ractères éthiopiens, moins vieux peut-être
que ne l'admet l'opinion commune; certaines
tribus galias les leur ont empruntés, en les
modifiant à leur guise; quelques juifs barba*
resques griffonnent encore récriture chaldaï-
que. Partout ailleurs l'alphabet arabe, natif
chez les uns, importe chez les autres, reserve
aux docteurs chez quelques peuples nègrts,
tout a fait inconnu au delà d une certaine li-
mite, est à peu près le seul employé aujour-
-1 : 'n par les Africains indigènes. ■
Les religions qui se pal tarent les habitants
aillent africain sont moins nombreuses
qu'on pourrait s'y attendre, quand on songe
a la diversité des races, à l'étendue du ter-
1 itoîre et au chiffre de lu population. Les nè-
gres de l'Afrique centrale n'ont aucune es-
pèce de croyance dans l'existence d'un Etre
AFRI
suprême; ils ont confiance aux magiciens
et aux sorciers ; ils craignent les maléfices,
mais ils n'ont nulle idée d'une vie future ni
d'un Dieu créateur. Les missionnaires alle-
mands et anglais n'ont obtenu aucun succès,
et, après de longs et pénibles essais, ils ont
dû renoncer à toute idée de conversion. La
conversation suivante, entre Commoro, chef
d'une tribu nègre du haut Nil Blanc, et le
voyageur anglais Baker , démontre ce que
nous venons d'avancer. Nous citons textuel-
lement :
■ Moi. Ne croyez-vous pas à une autre
existence après la mort?...
» Commoro. Existence après la mort! Est-
ce possible? Un homme tué peut-il sortir de
son tombeau, si nous ne le déterrons cas
nous-mêmes?
• Moi. Croyez-vous qu'un homme est comme
une bête brute, pour laquelle tout est fini
après la mort?
» Commoro. Sans doute l Un bœuf est plus
fort qu'un homme, mais il meurt et ses os
durent plus longtemps : ils sont plus gros.
Les os d'un homme se brisent promptement ;
il est faible.
» Moi. Un homme n'est-il pas supérieur en
intelligence à un bœuf? N'a-t-il pas une rai-
son pour guider ses actions?
» Commoro. Beaucoup d'hommes ne sont
pas aussi intelligents qu'un bœuf. L'homme
est obligé de semer du blé pour se procurer
de la nourriture ; le bœuf et les bêtes sauva-
ges l'obtiennent sans semer.
» Moi. Ne savez-vous pas qu'il y a en vous
un principe spirituel différent de votre corps?
Pendant votre sommeil, ne rêvez-vous pas?
Ne voyagvz-vous pas par la pensée dans des
lieux éloignés? Cependant votre corps est
toujours au même lieu. Comment expliquez-
vous cela?
■ Commoro, riant. Eh bîenl comment ex-
pliquez-vous cela, vous? C'est une chose que
je ne comprends pas, quoiqu'elle m'arrive cha-
que nuit.
» Moi. L'esprit est indépendant du corps ;
le corps peut être garrotté, non l'esprit; le
corps mourra et sera réduit en poussière ou
mangé par les vautours; l'esprit vivra tou-
jours.
■ Commoro. Où?
■ Moi. Où le feu vit-il?... L'esprit est l'élé-
ment qui existe dans le corps... L'élément est
supérieur à la substance où il se trouve...
N'avez-vous aucune idée d'esprits supérieurs
à l'homme ou aux animaux? Ne craignez-
vous aucun mal hors celui qui provient de
causes physiques?
■ Commoro. Je crains les éléphants et les
autres animaux quand je me trouve la nuit
dans un fourré; mais voilà tout.
» Moi. Alors vous ne croyez à rien ; ni à un
bon ni à un mauvais esprit ! Vous croyez qu'à
la mort l'esprit périt de même que le corps;
que vous êtes comme les autres animaux et
qu'il n'y a aucune distinctiou entre l'homme
et la bête. Tous deux disparaissent et la mort
les anéantit également?
« Commoro. Sans doute. •
L'entretien se poursuit sur le même sujet
sans plus de succès pour l'interlocuteur an-
glais. 1 Je fus obligé, ajoute Baker, de chan-
ger le sujet de la conversation. Ce sauvage
n'avait pas même une seule idée supersti-
tieuse sur laquelle je pusse enter un senti-
ment religieux. Il croyait à la matière, et son
esprit ne concevait rien qui ne fut matériel.
Il était extraordinaire de voir une perception
uussi claire unie à tant d'incapacité pour sai-
sir l'idéal. ■
Aucune croyance ou le féliehisrae le plus
stupide, tel est l'état religieux de presque
toutes les peuplades nègres, des Cafres, des
Hottentots, des Madéeasses et des Gallas.
Pourtant, Livingstone dit avoir rencontre,
sur les rives du Zambèze et du lue Nyassa,
des peuplades qui avaient l'idée d'une vie
future et qui croyaient à l'existence des es-
prits.
Le christianisme grossier des Coptes et
des Abyssins, celui que le zèle des mission-
naires evungéltques tente d'implanter, n'est
qu'un culte sans intelligence des préceptes,
et par conséquent inerte.
Le judaïsme est traditionnellement con-
servé, non-seulement chez les Hébreux ré-
fugies de la Palestine, mais aussi chez ceux
que la persécution musulmane a chassés
de l'Arabie.
L'islamisme est la religion la plus répan-
due; elle est professée par les Arabes et les
Berbères du Maroc, de l'Algérie, de la Tuni-
sie, de la régence de Tripoli , par les habi-
tants de l'Egypte et de la Nubie, par les tri-
bus du Sahara, une partie de la population
du Soudan égyptien et de la Sénégambie,
parles Adels, les Somaulis, les Arabes de Zan-
zibar et des Coinoros ; mais cette croyance,
pratiquée sans ferveur, n'opère qu'un bien
faible progrès, dans la mesure déjà si res-
treinte de son utilité sociale, tout en fomen-
tant l'intolérance et le fanatisme de ses sec-
tateurs.
Le sabéisme, qui se trouvait jadis parmi
quelques tribus de L'Atlas, et qui se retrou-
verait sans doute encore dans certains can-
tons recules de L'Abyssinie, compte aussi des
adhérents dans le Mozambique.
Le protestantisme est professé dans les
culouies anglaises, à Libéria, dans les rép<
bliqnes de la rivière Orange et de Transvaal,
chez les Gnquas, dans les missions chez le?
AFRI
Cafres, les Betjouanas ei les HotU-ntots; le
catholicisme, dans les colonies françaises, es-
pagnoles et portugaises.
— Histoire^ explorations et découvertes. Les
mytties grecs, les récits d'Hérodote, de Stra-
bon, de Diodore et d'Ammien sont tellement
confus qu'il n'y a pas lieu de s'y arrête! i
qu':i L'époque moderne, les races «fricaines
'du N. oui seules une histoire, et 1 1
étale sur ses monuments des fastes qui sem-
blent remonter aux siècles les plus reculés.
Des invasions de nomades étrangers et de
conquérants éthiopiens avaient déjà inter-
rompu plus d'une fois dans ce pays la suc-
cession des monarques indigènes, quand les
rea de Cambyse l'annexèrent à l'em-
i rr.ven. Alexandre fut à son tour maître
de l'Kgypte qui, dans la répartition de son
héritage, échut aux Ptolémees. A l'occident,
Cannage étendit au loin sa puissance; les
tribus de l'Afrique propre lui étaient directe-
ment soumises: la Numidie et la Mauritanie
lui formaient à l'O. deux royaumes alliés;
mais Rome, après une lutte acharnée de cent
vingt ans, abattit sa rivale et réduisit plus
tard ces deux Ktats en provinces de l*ettl| ire,
ainsi que l'Eg) pte. Alors toute l'Afrique sep-
tentrionale fut romaine, et le christianisme
vint s'y implanter. Lors du partage de l'em-
pire, L'Kgypte et Cyrano échurent a Byzance.
Route garda le surplus; puis, quand les Van-
dales vinrent chercher des établissements en
Afnque, les indigènes se joignirent à eux
contre les Romains, qui furent dépossédés
sans retour, et contre les Byzantins. Les Van-
dales furent vaincus à leur tour et disper-
sés, sans que l'esprit d'indépendance des Afri-
cains pût être dompté, et l'appellation de Bar-
bares,qui leur était donnée par opposition à
leurs frères soumis, devint bientôt une déno-
mination nationale qui a persisté dans le nom
de Berbères. Les Goths d'Espagne s'étaient,
ht ce temps, emparés des régions voi-
sines du détroit de Gibraltar.
Le grand mouvementîslainiquetpour lequel
s'ébranlaient dans les déserts du Hedjaz les
Arabes qui reconnaissent pour aïeul Isinaêl,
vint peser de tout le poids du prosélytisme et
de la persécution sur les Arabes, sou juifs,
soit chrétiens, possesseurs de l'Yeinen et frè-
res des tribus qui s'étaient antérieurement
établies en Afrique. Ceux qui ne voulurent
pas subir la conversion se réfugièrent en
Abyssinie, se répandirent au S. le long de la
côte orientale ou s'infiltrèrent à l'O. Se pré-
cipitant par l'isthme de Suez sur l'Egypte, le
Mut musulman roula jusqu'aux extrémités oc-
cidentales du littoral barbaresque, traversa le
détroit de Gibraltar et fondit sur l'Espagne,
qui n'en fut délivrée qu'en 1492. Depuis l'épo-
que de l'invasion, une suite ininterrompue de
;es se succéda rapidement sur le sol
conquis jusqu'au moment où l'association des
avides, formée au désert qu'elle avait
euvulu jusqu'aux Etats nègres du S., absorba
tour à tour toutes les monarchies établies de
Barkah à Kez. Les Almobades viurentensuite
tout englober dans une seule monarchie ho-
mogène.
L'Egypte, alors encore aux mains des Fa-
illîmes, leur fut enlevée par les Ayoubites,
qui se la virent arracher eux-mêmes par les
Mameluks, jusqu'à ce que les Turcs Ottomans
missent fiu a la souveraineté de ces derniers.
Le reste de l'Afrique musulmane forma, à
la chute des Almobades, trois Etats princi-
paux : Maroc ; royaume de Tlemcen, qui de-
vint plus tard la régence d'Alger; enfin le
royaume de Tunis, qui forma les régences de
Tunis et de Tripoli, sous la suzeraineté de la
Porte Ottomane. Les régences barbaresques
étaient devenues un repaire de forbans dont
les pirateries fatiguaient depuis longtemps les
puissances chrétiennes. La France, vengeant
son injure personnelle, a délivre l'Europe des
nielles déprédations de ces bandits et
tonde en Algérie une importante colonie.
N us devons nous bornera ce court aperçu
des vicissitudes politiques de l'Afrique duN.,
sans songer à taire l'histoire, même abré-
gée, des autres contrées de cet immense con-
tinent. Cette histoire se confond pour nous
elle des découvertes et des informations
géographiques successivement acquises sur
l'Afrique par les natious policées.
Les Hébreux, dans leurs livres sacrés, ne
a sot guère que l'Egypte et ses d
es; au delà, Us indiquant seulement l'E-
thiopie et le paya '.es Libyens. Les commer-
çants de Tyr et de Siùou, ainsi que leurs frê-
le Carth.ige, maîtres du commerce de la
'•iranee et de la mer Rouge, durent
avoir sur l'Afrique des connaissances beau-
coup plus étendues. 11 n'est reste d'eux que
le souvenir d'un voyage de circumnavigation
n; u par des marins phéniciens et ie ré-
cit ue l'expédition maritime entreprise par le
Carthaginois Hannon, uaus le but de :
des colonies sur les côtes occidentales. |
Bidon i us et CurneuUi Nepos afriuiieut qu'Eu-
doxe de Cvzique était parvenu a elfectuer Je
tour entier de l'Afrique. A l'intérieur du con-
tinent, les explorations étaient plus difti
et les Giecs ne dépassèrent pas dans leurs
s l'oasis u Ammon, colonie de i i
bes u Egypte. Les Romains, vainqueurs de
Cannage, contribuèrent aussi, par quelques
expéditions, aux progrès do la géographie
africaine; mais ce fut surtout après la con-
quête arabe que les vuvages a l'intérieur du
contineut africain devinrent plus fréquents
■UPPLBMBHT.
AFRI
et plus étendus. Il suffît de mentionner Abnnl-
ui reproduit dHns son ouvrage le> no-
tions recueillies par ses devanciers, et Mi-
Hassan, de Grenade, connu sous le nom de
Jean-Léon, qui visita deux fuis Toml.
et nous a laissé une description eten
l'Afrique.
■ Pendant que les géographes arabes, dit
M. d'Avexac, consignaient dans leurs livres
les lumières par eux recueillies sur l'intérieur
du continent africain, les marins de IL
en côtoyaient les rivages. A en croire les
récits de quelques auteurs normanls du
xvne siècle, des marchands de Dieppe et de
Rouen auraient, des 1364, envoyé «les expé-
ditions jusqu'au delà de Sierra-Leone, où ils
auraient établi dès lors le comptoir du Petit-
Dieppe; l'année suivante, ils auraient \
jusqu'à la côte d'Or et ultérieurement
lutine leurs comptoirs le long de la côte de-
[ uis le cap Vert. > Quoi qu il en soit de ces
faits dont la vérité est contestée, il est éta-
bli que les navigateurs portugais atteignirent
les Canaries en 1336; le cap Noua dera
jusqu'en 1415 la limite des connai
S ilotes espagnols sur cette côte. Gril
oubla le cap Bojador en 1434 ; Antonio Gon-
Çalvez parvint a la rivière d'Or en 1442. Denis
Fernandez arriva au Sénégal en U46. Le Vé-
nitien Cadamosto et le Génois Antonio Usodi-
mare visitèrent les îles du Cap-Vert en 1455;
Pedro de Cintra s'avança en 1462 jusqu'à la
côte de Guinée et Joâode Santarem,eu 1471,
jusqu'à la côte d'Or. Eu 1484 JoUo A
d'Aveiro abordait au Benui, et Diego Cam au
Congo. Barthélémy Diaz atteignit en 1483 le
cap desTempél'-s, que le roi Jean de Portu-
gal aima mieux appeler cap de Bonne-Espé-
rance. Vasco de Gaina le doubla en 1497, tou-
cha à la côte de Natal, visita Mozambique.
En 1500, Pedro Alvarez Cabrai vint à Quiloa,
Albuquerque à Zanzibar en 1503, et Pedro da
Nh iva à Sofala en 1506. D'un autre côte, les
cuuunerçants arabes avaient déjà visite la
côte orientale depuis le golt'e d'Aden jusqu'au
Mozambique.
Apres ce résumé des circumnavigations de
l'Afrique, il nous reste à parler brièvement
des expéditions des voyageurs modernes
dans l'intérieur du mystérieux continent.
Défendue à l'E. et à l'O. par une côte aux
effluves mortels et par une population que
démoralise un commerce infâme, la traite,
l'Afrique était restée jusqu'à ces derniers
temps ce qu'elle était pour les anciens : une
terre inconnue, dont les tribus centrales
étaient encore retranchées de la grande fa-
mille humaine. Eu vain la civilisation antique
s'est épanouie dans une de ses vallées ferti-
les; en vaiu Carthage et Rome y oui établi
leur puissauee, l'Arabe ses mosquées, le trai-
tant ses comptoirs, cet isolement s'était main-
tenu jusqu'à nos jours. Au delà du littoral
conquis, le vainqueur ou le négociant a trouvé
le Sahara, le colon du Sud les Karruus, et les
chasseurs de la Cafrene se sont arrêtes aux
abords du Kalahari. A ces obstacles physi-
ques s'en ajoutaient d'autres u une :
différente. » Ce qui rend, dit Baker, les i
ges d'exploration en Afrique si difficiles, c'est
la rapacité des chefs des différentes tribus.
Chaque tribu cherche à accaparer tous les
objets de prix que vous avez et sans lesquels
vous ne saunez rien faire. La difficulté ue se
procurer des porteurs vous oblige à réduire
votre bagage; ainsi une quantité donnée de
provisions doit forcément vous servir pen-
dant un certain espace de temps; si ces pro-
visions font défaut, votre expédition est par
cela même terminée. Il est donc très-diffi île
de régler sa dépense de manière à satisfaire
tout le inonde et à se ménager une réser\e
pour les cas urgents. Sevra ue toute commu-
nication avec le inonde civilisé, n'eu atten-
dant aucun secours, le voyageur ne
compter que sur lui-même, n'a d'espoii
dans la Providence et, de corps et daine,
doit être prépare à tout événement. . Êh
bienl si le ni) stère resté jusqu'n ;
n'est pas encore entièrement perce, du moins
peut-on dire qu'il est aujourd'hui eut. une, et
il est permis de prévoir un avenir que l'on
peut croire peu éloigné où les voiles impéné-
trables qui nous cachaient la vieille Afrique
seront enfin soulevés.
Dans ce siècle, de hardis pionniers de la
science géographique ont accompli dans l'in-
térieur jusqu'alors inabordable du con
des voyages d'exploration qui ont ete féconds
en lésultals. Dans ces dernières aune
tumment, les Richardson, les Livingstone, les
Bailli , Durtun , Speke , Gr.mt , Baker, Ca-
ineron, etc., avec des périls sans nombre et
des fu ligues inouïes, ont réussi a Ue.
les source-, du Zambêze, les grands lacs, etc.
Voici le résume rapide, suivant l'ordre chro-
nologique, des principaux voyages d'explo-
ration laits en Afrique dans le courant du
xt.\L siècle et dans les dernières années du
xviue .
1768-1772. Bruce découvre les sources du
N . Bleu ou Bahr-el-Azreck, déjà découver-
tes au xvii« sieclo par le P. Pai i
naire espagnol.
1785. Grrgoiio Mendez parcourt l'intérieur
nés au S. ue Beuguela jusqu'à
Negro.
1791. Houghton, envoyé à la recherche
r, est massacre dans le
K iarta.
1795-1805. Mungo-Park, suivant la même
route que Houghtou, échappe aux périls qui
AFRI
ont arrêté ce dernier et atteint le Niger, qu'il
remonte jusqu'à Sîllu. Dans une
voyageur atteint B
où il p ■ r
1796. Pereira.Portugais.se rend à la
du prince Cambézé, sur le Zambêze supé-
rieur.
1797-1798. John Barrow explore toute la
colonie du Cap, au delà du pays des C
179S. Le colonel La Cerda part de Teté
pour une exploration à l'intérieur; il j
1799. Horneman part pour le Kezzan, ar-
rive à Mourzouck, s'enfonce dans le Bour-
nou en 1800. Depuis cette époque, on n'a plus
eu de ses nouvelles.
1801-1S02. Truter et Soraerville s'avancent
jusqu'à Lattakou, capitale des Betjouanas,
dans l'Afrique australe.
1816. Tuekey remonte le Zaïre jusqu'à
240 kilom. environ de son embouchure, sur la
côte occidentale.
1820. Cailliaud remonte le cours du Nil
beaucoup plus haut que ses devanciers et
s'avance sur le Bahr-el-Azreck ou Nil Bleu.
1822. Denham, Clapperton et Oudne
nètrent au delà du Fezzan, traversent le di-
sert, atteignent le Bournon et découvrent le
lac Tchad.
1825. Rùppell visite le Kordofan.
1827. ■ tu du costume musulman,
s'avance à l'E. jusqu'à Timé, alors inconnue,
reprend sa mute au N., descend le Niger jus-
que Tombouctou et, traversant le désert, re-
gagne la côtedei'AtiantiqueàRal
le premier Européen dont on puisse du e a -• •
certitude qu'il est allé à Tombouctou et qu'il
en est revenu, bien que l'on conte que Paul
Imbert, des Subles-d'Olonne, avait, des 1770,
visite deux fois cette ville fameuse.
1832. Douville visite le Congo et se rend de
Benguela à Bomba.
1840. Méhéinet- Ali- Pacha organise un
voyage de recherches pour découvrir les
sources du Nil. L'expédition s'avance jusqu'à
5° de latit. N. sans avoir atteint son but.
1849. Le docteur Krapft découvre les mon-
tagnes neigeuses du Kenia,sur la côte orien-
tale.
1849-1852. Hecquard visite le Gabon, la
Grund-Bassam et le Fouta-Djalon.
1849-1852. Livingstone parcourt et
presque toute la partie supérieure du Zam-
bêze. Il découvre le lac N'gami (1er août
1849).
1849-1855. Henry Barth arrive à Tunis le
15 décembre 1849 et part de Tripoli le 24 mars
1850. Il explore le Bournou, l'A
Ba^hirmi, où aucun Européen n'était jamais
entre. Non-seulement il avait visité, s. .
largeur de 1,000 kilom., la région qui s'étend
de Katchéna entre lô lac Tchad et Tombouc-
tou, et qui, même pour les Arabes, est ta
partie la moins connue du Soudan, mais il
avail noué des relations avec les princes les
plus puissants des bords du Niger, depuis
Sokoto jusqu'à la ville interditeaux chrétiens
De retour a Tripoli à la fin d'août 1855, Bai th
rentre a Londres le 6 septembre de la même
année.
1852-1856. Livingstone traverse d'une mer a
l'autre la portion iutertropicalo du con
afi icain,de l'embouchure du Zambêze à Saii t-
Paul-de-Loanda,et revient par le même che-
min à la côte de l'océan Indien. Il explore le
lac N'gami et les affluents supérieurs du
grand fleuve de la côte orientale.
1835. Vogel visite le Bournou; il est mi i
mort, le l«r février 1856, à Wara, capitale du
Ouadaï, grande oasis du Sahara oriental, en-
tre le lac Tchad et le Bournou.
1857. M"" Ida Pfeifer visite Madagascar.
1858. Speke et Burton, partis de Zanzibar,
s'enfoncent dans l'intérieur et, après
rils et des souffrances sans nombre, arrivent
sur les bords du lac Tanganyika, dont .
lence était inconnue avant leur expé
— Speke se sépare de Burton et découvre le
i i \ ictoria-Nyanza.
1858-18G4. Livingstone, continuantses ex-
tons du Zambêze, reconnaît pour la
première fois un uffluent de ce
neuve, le Chiré, découvre les lacs Chu
Nyassa, qui déversent leurs eaux dans le bas
Zambêze.
1859-1863. Speke et Grant reprennent le
chi min suivi en 1858 par Speke et Burton,
traversant tous les pays situes à l'intérieur
depuis Zanzibar jusqu'au lacVictoria>Nyanza;
ils rencontrent Baker àGondokoro et i
cendent le Nil jusqu'à Alexandrie, g
après avoir échappe aux périls iunoinluaoles
de son existence agitée, meurt près du Bath
d'un accident de chasse.
1860. Do Heugliu part a la recherche de
. 11 revient sans avoir obteuu ue re-
18G0. Guillaume Lejean explore le Kordo-
fan, puis plus tard l'Atbara, affluent abyssi-
nien du Nil.
1860. Le lieutenant de marine Vallon et le
docteur Ré pin se rendent do Widdah àAbo-
mey, capitale du Dahomey, où ils séjournent
quelques seina
1S6U. Lambert, lieutenant de marin-',
ordres du colonel Fald herbe, io
! i ii , il reconnaît la haute F
nul lent du Sénégal, il est tue queup.
nées plus tard uans une exploration sur les
bords i ige.
1860-1862. M. de Decken entreprend do re-
tire les montagnes neigeuses au-dessus
de la côte de Zauauebar. Il se propose dj
AFRÎ
57
suivre leur chaîne depuis son origine (le
Kilimandjaro) jusqu'au mont Kén a, u-
i equateur. Il
imandjaro, dont il ne
tnt; il est contraint b
r pu pousser plus loin son ex-
ploration.
1861. Henri Duveyrier explore le pays dej
Touare
1861-1866. Sîr Samuel White B iker,
nieur angl us et chasseur i éléphants, entre-
prend d'aller, accompagné de sa femme, en
remontant le Nil, à la rencontre de Grant et
de Speke, partis de Zanzibar avec le p
de reconnaître le lac Tanganyika et de dé-
couvrir, en suivant cette r es du
iker, avant de réaliser le programme
qu'il s'était tracé, consacre un -
ton des divers afflue ts du
Nil, notamment de l'Atbara; puis, en dé
bre 1862, il part de Khartoum et, rem
le Nil Blanc, arrive à Gondokoro, ou il ren-
. en effet, Speke et Grant. Ces deux
les voyageurs avaient reconnu le lac
Victoria - Nyanz i. Les laissant poursuivre
leur chemin vers l'Egypte, après les avoir
ravitaillés, Baker continue son exploration
dans l'espoir de compléter la découverte de
ses compatriotes. Après des difficultés inouïes,
son espoir se réalise, et il parvient en tin au
■ les naturels connaissent
de M'wout ui-N'z géou Louta-N'zigé et qu'il
appelle le lac Albert-Nyanza. Ce lac cominu-
oria-Nyanza par une ri-
vière impraticable a cause des rapides et des
cataractes, rivière à laquelle Speke avait
donné le nom de Somerset. A peine entrée
dans l'Aili srt-Nj anza, la rivière Somerset en
ressort pour constituer le Nil Blanc. Voici en
qu ds t i apprécie sa découverte :
■ filon exploration confirme tout ce qu; acte
révélé par Speke et Grant ; ils ont parcouru
le pays depuis Zanzibar jusqu'au bassin d'é-
coulement septentrional de l'Afrique, com-
mençant à peu près au 3* degré de latit. S.,
a l'extrémité méridionale du Victorïa-Nyaoxa.
Ex iminant ensuite la rivière aux cataractes
de Kipon lorsqu'elle sort du lac, ils ont re-
connu en cet endroit la source la plus élevée
du Nil. Celte conclusion était parfaitement
juste, eu égard aux données qu'ils avaient
alors. Ayant suivi le cours du fleuve pendant
une distance considérable, jusqu aux catarac-
tes de K anima (?■» 15" de latit. N.), ils ren-
contrèrent ensuite leNd par3û32" de latit. N.
Ils avaient appris que le il il dans
le Louta-N'zigé pour en déboucher un peu
plus bas. Ainsi, toutes leurs investi^ i
étaient scrupuleusement exactes, et m
près découvertes ont prouve combien leurs
conclusions étaient fondées... Les lacs '•
ria et Albert sont les récipients de t
afduents nés au S. de la ligue, et le lac Al
bert reçoit, de plus, le tribut de tous ceux
qui, au N.de L'équateur, lui sont envoy é
mtagnes Bleues. L'Albert- Nyansa est
donc le grand réservoir du Nil... On peut
dire qu ne devient lui-même qu'à
sa sortie du lac Albert... Ainsi, le lac Victo-
ria est la source première du fleuve, qui, en
sortant du lac Albert, devient tout à coup le
grand Nil Blanc... » Mais la véritable source
du Nil n'est-elle pas située plus au S., au lac
Tanganyika, par exemple ? c'est ce que feront
tns doute, des recherches ulté-
rieures. Livingstone, connu * on le i ei i i plus
loin, a découvert une série de lacs h l'O. du
l '. ika. D'où viennent ces laczi
Quelle source les alimente? Ne eoiuuMin-
iria-Nyanzal
voit, le problème des vraies sources du Nil
n'est p ' ïolu.
L863. M "*<- s Tin ie, avec le docteur S. eud ner,
explorent le haut Nil Blanc et la contl
tuée à l'O.
1803. Guillaume Lejean visite l'Abyssinie.
lèùi. Le lieutenant Mage et le u
Quintui, part, s de la cote orientale, visitent
Segou, capitale du Bamb.ira,à 1,440 kilom. lu.
de Suint-Louis (Sénèga ).
1863-1865. L Italien Carlo Piaggia fait une
excursion dans la zone équatonale et sé-
journe chez les Niainz-N
1S64- Du Chaillu essaye d'arriver par l'O.
au plateau supérieur de l'Afrique et au lac
Tanganyika. 11 échoue.
1864. Guillaume Lejean visite la haute Nu-
bie.
1865. M. de Decken, partr de Zanzibar le
i, tente d'explorer le Djoub, dans Je but
rendra au mont itunia, il est tué k
| ir les Somaulis, ainsi que le doc-
teur Liuk.
1866. Gerhard Rohlf, qui était alors au Bour-
ir les bords du lac Tchad, la Caspienne
africain, ne peut pénétrer dans
le Ouadaï ; il revient a la cote de Gui
1866-1873. David Livingstone entreprend
une trois euie expédition, dans 1 iq
piopose tout a la fois de compléter ses pro-
pres découvertes eu reprenant l'exploration
inachevée de la moitié supérieure iiu N
OU lac Maravi, qui se déverse, par la i
Chue, uans le Zambêze inférieur, et .
relier avec codes du Burton et Speke,
I . irant l intervalle de 5 a 6 dejj
; i lac L'angan .
r ition, il découvre |
Uj kilom. sur 60), qui verse ses eaux dan» le
. lacs Bangouélo, le plus
grand des luCS de cette région Ue l'O., MoUÔrO
ut Uuleiioh.', qui communiquent les uns avec
58
AGALL
les autres. Le docteur LhinL-stone meurt le
4 mai 1873, sans avoir pu accomplir jusqu au
bout la tâche périlleuse qu'il s'était imposée.
1867. Karl Mauch, naturaliste allemand,
sillonne en divers sens l'Etat libre du Tr ins-
vnal (Afrique australe), qu'aucun Européen
n'avait visité avant lui.
186: . L S int, officier français, explore la
région du Bahr-el-Ghazal; il meurt le 27 jan-
! -68, a trente-trois jours de marche de
Khirtoum.
1867-1868. M. Brenner pénètre au cœur
même du pays des Somaulis, entre la rivière
Dana et le Djoub supérieur.
1868-1871. Le docteur Schweinfur:!.
le bassin du Bahr-el-Ghazal, affluent
Blanc.
1871. Expédition anglaise en Abyssinïe
contre Théodoros.
1871-1872. L'Américain Stanley, reporter
du New-York Herald, se met à la recherche
de Livingstone et le rencontre le 3 noi
de la même année à Oudjidji, sur le Tanga-
nyika.
1871-1873. Samuel Biker, à la tête d'une
expédition armée et au nom du khêdiv
gypte, établit l'autorité du vice-roi ju
10 45' au N. de l'equateur, terme extrême au-
il parvient; mais il ne peut atteindre
rt-Nyanza, qu'il avait reconnu dans
son exploration de 1861 à 1866.
1873. Le docteur Nachtigal visite le Kanem
et le Baghirmi, au N.-E. et au S.-E. du lac
i :, pénètre jusqu'au Ouadaï, traverse la
: t inconnue avant lui, si-
tuée entre le Ouadaï ex le Nil, atteint, le
17 mars 1874, la capitale du Darfour.
1873-1876. Le lieutenant Cameron, de la
marine anglaise, est envoyé à la recherche
de Livingstone; il rencontre l'escorte qui
rapporte le corps de ce dernier, poursuit sou
lore la rive méridionale du lac
ivre la rivière Loui
lu Tanganyika, qui le conduit au
lequel n'est autre que le Zaïre ou
i : mine la position des lacs
Lli et Kowamba et le point de partage
Congo et du Zambeze, ar-
rive à Saint-Philippe-de-Benguéla à ta fin
de 1875, après avoir traversé le continent
d de l'E. à PO.
1874. M. Paul Soleillet explore le Sahara
central, dans son voyage d'Alger à L'oasis
d'Inçalah.
1874. Gerhard R"hlf tente d'explorer les
parties orientales du Sahara, au N. du Dar-
four et du Ouadaï. Arrivé a six journées de
be à PO. do Dakhel, il est forcé de ré-
trograder.
— Possessions des Européens en Afrique.
Voici la nomenclature des possessions des
européens sur le continent africain ou
dans les lies qui en dépendent. :
A l'Espagne : Ceuta, les Presidios, dans le
Maroc; dans l'Atlantique, les îles Canaries;
sur la côte de Guinée, 1 île Fernando-Po,
!0, Blobey, ta Terre de San-Juan, Au-
nobon.
A la France : l'Algérie; sur la côte occi-
dentale, la Sénégambie. les comptoirs de Gui-
née et le Gabon; dans l océan Indien, la ften-
nion, Mayotte, Nossibé et <iej en
Sainte-Marie, sur la côte de Madagascar. En
outre, la France u le protectorat de cette
dernière lie.
A la Grande-Bretagne : dans l'Afrique aus-
trale , Natal, ta colonie du Cap, comprenant :
le gouvernement du Cap, la Cai'reno britan-
nique, Bu outoland, Griqua LandWest, Gri-
quu Lan i I ■■> > haboe , la baie
■i m; .s ir ia cote occidentale ,
l-L one. lu Gam-
bie, A q te- Hélène , Tt i tau- d'A-
cunba; dans l'océan Indien, Plie Maurice,
i eychelles, les lies
Aniir..;. i N. de M ida-
gaseur, Coelivy, Agalega, les Ile
i is, Six Islands, Saint-Paul, Nou-
VlllStl; d IM.
Au Portugal : les lies Açores, M idère, les
lies «lu Cap \ i, etc.;
sur la tôt'- Saint-
ci i l'iinr,-, Ajllda, Angola ec Ain-
sur la cote
Aux i nptoîrs sur la
•-■oie d< est ] llmina.
ai; \ i
- île 11,
, y trouva un lefugo
momentané ; qu'il eut à
:.:i contre li i Kora mis.
AGAIIKM,
MUBI l OU tOABI r, vil i Ifrique, dans
\a gn Bahara et d
I 'Ht.
AOACI i.k, no de i pi in
AltM»
tribu i ût lil uëe au i
mont tloi
VI. VI i \. i
il,
■
Ja . plus tard, 1 1
Utti nier, la i ■■
il
ArUtobulo.
AGAR
AGAMÈDE, nom d'un ancien bourg de l'île
de Lesbos, près de Pyrrha. Il était déjà dé-
truit du temps de Pline.
AGAMÈDE, fils de Stymphalus et frère de
Gorns et de Parthénope.
AGAMÈDE, fille de l'Hér : '• File
donna son nom au bourg d'Agamede, dans l'île
de Lesbos. Il Fille d'Augias, roi des Epéens.
C'était une princesse dune grande beauté;
elle fut la femme de Mulius, chef épéen, tue
par Nestor au siège de Troie. (I/iade).
AGAMEMNONIDE s. m. (a-ga-mè-mno-
ni-de). Nom patronymique des descendants
; imnon,
AGAMÉTOR, athlète célèbre de Mantinée.
AGANAKHBA , une des puissances des
gnostiques.
AGANDURO (Roderic-Mauriee), mission-
et historien espagnol, né dans la se-
conde moitié du xvie siècle. Il entra dans la
congrégation des augustins déchaussés et
se rendit, avec des religieux de son ordre,
dans l'extrême Orient, au Japon et à l'île de
Luçon, où ils parvinrent a convertir au
christianisme un assez grand nombre d'indi-
gènes. Avec l'autorisation de Philippe IV, il
quitta l'île de Luçon en 1640 et se rendit à
Rome, pour rendre compte à Urbain VIII des
résultats obtenus p;ir les missionnaires. Ce
fut pendant son séjour à Rome qu'il fit pa-
raître dans cette ville son Histoire des con-
versions faites au Japon et aux iies Philip-
pines (1645). On lui doit, en outre, une His-
toire des (les Moluques et Philippines (2 vol.).
i m ignore où et quand il termina sa vie.
AGANICE ou AGLAON1CE, Thessalienne
qui avait quelques connaissances en astro-
nomie; elle avait découvert la cause et cal-
culé le temps des éclipses. Elle voulut faire
croire qu'elle pouvait faire descendre la lune
à son gré ; on s'aperçut alors de sa super-
cherie et on se moqua d'elle.
AGANIDE s. f. (a-ga-ni-de— du gr. aganos,
gracieux). Moll. Coqudle fossile, trouvée dans
les calcaires de transition des environs de
Namur, et qu'on a rapportée, avec doute, au
genre goniaiite.
AGAMPPE, épouse d'Acrisius et mère de
Danaé. Certains auteurs la nomment Eu-
rydice.
AGANUS, fils de Paris et d'Hélène.
AGAPÉNOR, fils d'Ancée et roi de Tégée.
Il alla au siège de Troie et se joignit a la
flotte grecque avec 60 vaisseaux. Jeté par
une tempête dans l'île de Chypre , après la
prise de Troie, il y bâtit la ville de Paphos.
AGAPET , écrivain grec , qui vivait au
vie siècle de notre ère. Il était diacre à
Constantinople lorsque Juslinien parvint au
trône (527); il lui adressa un ouvrage in-
titulé Schedé basilikê, dans lequel il exposait
la règle de conduite que devait suivre un
prince pour régner sagement. Cet ouvrage
a été publié pour la première fois en grec et
en latm (Venise, 1509, in-8°) et souvent réé-
dité depuis. Une mauvaise traduction fran-
çaise, faite par Louis XIII sur le latin, a élé
publiée a Pans (1618, in-8").
AGAPTOLÈME, un des cinquante fils d'E-
gyptus et époux de la Danaïde Pirène.
AGAR (Florence-Léonide Charvin, dite),
actrice française, née à Saint-Claude (Jura)
le 18 septembre 1836. Après avoir reçu une
bonne éducation de famille, elle vint à Paris
vers 1853, légère de fortune, mais forte de
courage et de volonté. Elle commença par
donner des leçons de piano, puis, sachant
qu'elle avait de la voix, elle la travailla et
chanta dans les cafés- concerts (cat'o du
Gt ont et café du Cheval- Blanc), où elle ga-
gna :> fr. par soirée d'abord, puis 15 fr.
Lors de la guerre d'Italie, le théâtre Beau-
marchais, voulant célébrer Solferino, com-
manda une cantate que la France, person-
nage allégorique, devait interpréter. Cette
France, on alla la chercher au calé du Cheval-
iy/a>ie, etlajeuno Franc-Comtoise, un drapeau
tricolore a la main, parut sur un théâtre pour
la pi entière fois.
Son regard plein d'expression, son teint
mat, ses traits réguliers et fortement accen-
tués, ses narines oien dilatées, sa taille bien
on maintien sculptural, sa majestueuse
té, tout cela formait un ensemble étrange
qui appelait la sympathie. On parla d'elle;
on L'encouragea a déserter le chant pour La
déclamation; le Théâtre-Français valail bien
randi >p ru. Elle alla trouver le profes-
. qui, après l'avoir toisée de ■
lui dit : t C'est bien Loi la
tienne que j'u rai èvôe 1 Mai ■■,
u seulement qu'il y a trois cents mu-
le pi r le mot oui?.,. Tu ne i fi-
p isî 1 ii fai i bien , cela ■
Le; je me i i 1 1 al I,
■ hei i iom 'i i I :'■ de ' !uar\ in;
'■'i t'ai l i i, ichel, toutes
ânes doivent i'! en It leurs noms
dan i.i; de, »
■ ■ i >fl Ri urt l'essayait à
ytïq ie de la To ir d' Vu' i
.
■ .
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AGAR
et créa le Afijnsntis, un acte du poète Ba-
rillot. Une vocation et Doute et croyance,
et se fit applaudir.
A cette époque, Agar était devenue une
artiste de talent. L'CMéon la prit à l'Ecole
Ivrique, la Porte-Saint-Martin la prit a l'O-
déon, le Théâtre-Français la prit a la Porte-
Saint-Martin, qui la reprit nu Théâtre-Fran-
çais pour la prêter à. la Galté, à laquelle
l'Odéon l'a reprise. Jamais Belle Hélène ne
fut plus disputée que celle-là.
A l'Odéon, elle avait débuté dans Phèdre et
dans les Horaces; à la Porte-Saint-Martin,
elle brilla dans le rôle de Mindha, des Etran-
g leurs de l'Inde; au Théâtre-Français, où
elle ne réussit point, son début fut marqué
par une chute très-grave qu'elle fit dans la
coulisse. Elle suppléa ensuite Marie Laurent,
pendant quelques représentations, dans la
Sorcière, à l'Ambigu; puis elle revint à la
Porte-Saint-Martin créer brillamment Faus-
Une (1864). A la Gaîtè, elle joua avec succès
la Tour de Nesle et le Fils de la Nuit, rôle
de Ghebel; puis elle rentra à l'Odéon, où elle
joua dans le répertoire tragique. Le rôle de
la courtisa ne Sylvia/luPassmif (janvier 1869),
la mit t"ut a fait en évidence; elle y obtint
auprès de Mlle Sarah Bernhardt un éclatant
succès. Quelques mois plus tard, elle fut ad-
mise de nouveau au Théâtre-Français ; mais
elle trouva peu d'occasions de produire son
Vigoureux talent. Pendant le siège de Paris,
elle donna ses soins aux blessés dans une
ambulance. Sous la Commune, au mois de
mai 1871, sur une invitation de M. Edouard
Thierry , elle alla réciter des vers dans un
concert donné aux Tuileries, au bénéfice des
veuves et des orphelins. Cette simple parti-
cipation à un acte de charité lui fut, plus
tard, odieusement imputée à crime par les
journaux de la réaction. En 1872, elle quitta
le Théâtre-Français et se mit à parcourir les
principales villes de France, où elle se fit ap-
plaudir dans les chefs-d'œuvre de notre ré-
pertoire classique. Au mois de mars 1875, elle
interpréta avec beaucoup d'éclat le rôled'A-
grippine, dans Britannicus, à une matinée
littéraire de M. Ballande à la Porte-Saint-
Martin. Elle reprit ensuite le cours de ses
excursions, et on la vit de nouveau a Paris,
au théâtre de la Renaissance, en mars 1876,
dans le rôle de Phèdre. M"* Agar, dont la
voix profonde est essentiellement tragique,
excelle à rendre les emportements et les ex-
plosions de la passion.
Agnr dnni le désert, tableau de Baroccio,
dit Baroehe ; au musée de Dresde. L'artiste a
représenté Agar au moment où, épuisée de
fatigue et traînant son fils mourant de soif,
elle vient de trouver une source et de puiser
de l'eau dans une écuelle. La jeune mère,
assise sur une pierre, approche des lèvres de
l'enfant, agenouille devant elle, l'eau qu'il
boit avidement. Dans un coin du ciel, quel-
ques têtes d'anges contemplent ce groupe
charmant. U y a de l'abandon, de ta con-
fiance, de la joie dans les traits de cette
mère, qui voit son fils échapper à la mort.
Tous les détails de ce tableau sont exécutés
avec une grande vérité, et le colons en est
fort agréable.
Agar (LE RENVOI OU L'EXPULSION D'), ta-
bleau de Rubens; au musée de l'Ermitage.
Sara, debout sur le seuil de la maison con-
jugale, chasse, d'un geste impérieux, l'esclave
qui l'a offensée. Le patriarche assiste à la
scène avec toute l'impassibilité d'un vieil
époux qui se laisse gouverner par sa femme.
■ Ce tableau, dit Waagen, est un prodige de
clair-obscur, à la fois plein de profondeur et
d'éclat. « Il y en a une esquisse dans la ga-
lerie Grosvenor, à Londres.
Ce même sujet a été traité par beaucoup
d'autres artistes, notamment par Remlrandt,
dans une eau-forte datée de 1637; par Phi-
lippe; van Dyek, dan* un tableau qui est au
Louvre et qui a été gravé par Porporati ; pur
Benozzo Gozzoli.dans une fresque du Campo-
Santo de Pise; par Pier Franeesco Mola et
par G. van Eeckhout, dans des tableaux qui
appartiennent à la pinacothèque de Munich.
La peinture de Van Eeckhout est exécutée
avec beaucoup de force dans la manière de
Rembrandt. Un autre tableau de Mola, qui
e^t au musée du Capitole, est des plus remar-
quables : le patriarche, en renvoyant son es-
clave, laisse percer l'émotion douloureuse
dont son cœur est rempli , Sara, au contraire,
montre une joie cruelle. Agar et son jeune
fils ont, dans la physionomie et l'attitude,
l'expression la plus humble et la plus tou-
chante. Citons encore les estampes de J. Mn-
thain (d'après Ab. Bloemaert, 1603), R. Bra-
k mburg, Jacob de Bray, Théodore do Bry,
J. G. Seuter (d'après Celesti), J. Leveuu
(d'après Dietrich), etc.
Apnr renvoyée pnr Alirabaiu, chef-d'œuvre
du Guerchin ; au musée Brera, à Milan. La
pauvre femme, éplorée et à demi affuissée
sous le poids de la douleur, tient par la main
le fils (pi «'Un a eu du patriarche et tourne
vers celui-ci un dernier regard plein de tris-
tesse et d'affection. Il semble qu'en s'Ôloi-
gnant elle n'ait d autre pensée que de té-
Ci lui qui la répudie .sa tendresse-,
pect, i m :. ion absolue. Abraham
parait inflexible; mais on sent qu'il cède .i
i influence de sa légitime épouse, la vieille
S ira, dont le profil, fortement accentué, n'an-
nen do bon. Cette composition ne
manque pas de pathétique; Ho) le nous ap-
AGAR
prend qu'elle excita l'enthousiasme de Byron.
L'exécution, toutefois, n'est pas a la hauteur
de l'idée. «Le dessin, dit M. Du Pays, manque
de caractère; dans les mains, il est mou et
empâté, La couleur, composée en général de
tons cendrés qui deviennent laqueux dans la
figure d'Agar, détonne d'une façon criarde
dans le manteau et le turban bleu d'Abraham.
Cette peinture ne nous semble pas mériter
sa haute réputation.» \.'Af/ar du Guerchin a
été gravée par Michèle Bîsi, dans la Pinaco-
teca di Alilano, et par S. Jesi, en 1821.
Agar dans le dc«cri , tableau de Mola; an
Louvre. Le jeune I^maël s'est affaissé, épuisé
par la fatigue et par la soif; sa mère, age-
nouillée devant lui, invoque le ciel et pleure ;
un ange apparaît et montre à Agar une source
cachée au milieu des rochers. ■ La défaillance
de l'enfant, la douleur de ta mère, dit Eme-
rîc David, ont été exprimées par Mola avec
beaucoup de sentiment et de vérité ; mais on
voit avec regret qu'au lieu de représenter un
vaste désert, il a peint un paysage boisé, une
grande habitation, un ruisseau ëcumant parmi
les rochers. Ce n'est pas là le désert sablon-
neux de Bersebée, ou Ismaël aurait péri sans
la protection particulière du ciel. Que si l'on
pardonne au peintre», cette licence, on ne
trouve plus dans son tableau que des objets
dignes d'éloge. La pose d'ismaël et l'action
de sa mère sont naturelles et expressives;
l'ange, en tournant une de ses mains vers le
ciel, tandis que l'autre se dirige vers le fils
d'Abraham, annonce évidemment les desti-
nées promises à la postérité du patriarche.
Ce tableau est principalement remarquable
par le mérite de l'exécution. La figure d Agar
est gracieuse et drapée avec élégance. Les
lumières sont bien ménagées; le ton général
est ferme; le paysage est bien composé; les
arbres sont peints avec esprit; la touche est
i'-gère et moelleuse. ■ Ce tableau a été gravé
par Dessaulx et Massard, par Pron, dans le
Musée français, et dans les recueils de Filhol
et de Landon.
Le même sujet a été peint par Lanfranc
(au Louvre et à la pinacothèque de Munich),
N. Poussin (ancienne galerie Giustîniani),
A.-L. Belle (musée de Tours), H. Delaborde
(musée de Dijon), le Baroehe (gravé par
G. Garavaglia), etc.
Apnr dans le déaeri, tableau de Corot. Au
premier plan d'une immense et sauvage so-
litude, Agar, en costume de Fellah, lève vers
le ciel des bras suppliants; près d'elle, son
fils est étendu à l'ombre d'un bouquet d'aloès.
Dans le ciel bleu, au-dessus de quelques ar-
bres plantés à travers des rochers, un ange
arrive k tire-d'aile pour porter secours au
fils d'Abraham.
Ce tableau, qui a paru au Salon de 1635,
et qui est par conséquent une des premières
productions de Corot, est exécuté avec une
fermeté de touche, une solidité de ton et une
précision de dessin tout à fait surprenantes.
Le frère d'un grand peintre, Alexandre De-
camps, dans un compte rendu du Salon de
1835, publié par la Bévue républicaine, a dit
de cet ouvrage : « Le sentiment d'une nature
ar.de et désolée, l'étendue du désert y sont
rendus avec un rare succès, et concourent
heureusement à l'expression de détresse dans
laquelle l'artiste a voulu peindre la malheu-
reuse Agar, implorant le ciel comme la der-
nière espérance laissée à son désespoir. Ici
la poésie est alliée à l'art du peintre, autant
que la palette et les ressources qu'elle pré-
sente pouvaient le permettre. »
AGARD (Antoine), antiquaire français, né
vers le milieu du xvie siècle. Il ni le métier
d'orfèvre à Arles et s'adonna avec ardeur à
la recherche des médailles, des gravures et
des objets d'antiquité, particulièrement dans
la partie de la Provence qu'il habitait. Agard
recueillit un grand nombre d'objets précieux,
dont il dressa le catalogue. Ce catalogue a
été publie par lui sous le titre de Discours et
roote des médailles et autres antiquités tant
en pierreries, graveures qu'en relief, etc., re-
cueillies et â présent rangées dans le cabinet
4u sieur Antoine Agard (Paris, U8l).
• AGARDH (Charles-Adolphe). — Il est
mon à Carlstad en 1858. Au sortir de l'uni-
versité de Lund, il s'adonna à l'enseignement
des mathématiques (1807), puis il se prit de
passion pour la botanique et fit une étude
toute particulière des plantes marines. Kn
1812, Agardh obtint de l'université de Lund
une chaire de botanique et d'économie pra-
tique. Tout ii coup il abandonna l'enseigne-
ment pour s'adonner k la théologie et se fit
ordonner pasteur en 1816. L'année suivante,
il fut élu député à la diète, où il siégea à di-
verses reprises, et, en 183<, il fut nommé
évâque de Carlstad. Aganlh continua a sié-
ger a la diète, s'y montra le partisan des ré-
formes libérales et réclama, en i83î>, la sup-
pression de la représentation par ordre. Il
était membre do l'Académie suédoise et de
l'Académie des sciences de Stockholm. Outre
des ouvrages sur la théologie, l'éducation,
le> mathématiques, ou lui doit: Dispositio et
synopsis algarum Scandinavie (isi7, in-4«);
Speaes algarum (Lund, 1820-1828, 2 vol.
in-s° ) ; /voues algarum ( Lund, 1880-1823,
iu-4°); Systema algarum (Lund, l8S4,in-S<>);
Icônes algarum Europm (Leipzig, 1888-1835,
in-8°); Essms sur tes principes fondamentaux
de ta physiologie végétale (Lund, l888,in-8°);
Essai sur le développement intérieur des plan-
AGAT
tes (18S9, in-8°); Traité de botanique (1830-
1831, 2 vol. in-8); Notice sur une méthode
élémentaire de résoudre tes équations numéri-
ques d'un degré quelconque par la som
degrés (1S47, in-8") ; Essai sir la métaphy-
sique du calcul différentiel (Stockholm, LS4S,
in-8<>); Essai de statistique économique de fa
Suède (1852-1858, 2 vol. in-8°); la Suède de-
puis son origine jusqu'à nos jours (1S55. in-16),
traduit en français par M"e Du Puget, etc.
AGAItÊENS, ancien peuple de l'Arabie Ball-
on nom d'Agar, mère d'Is-
mael.dontil prétendait descendre. L'Ecriture
donne aussi aux Agaréens le nom d'Ismaé-
lites. IN furent en guerre avec les tribus de
Ruban, de Gad et de Menasse, sous le règne
de Saùl. Ils luttèrent aussi contre l'empereur
Trajan, qu'ils contraignirent a lever le
de leur capitale, Agarena, après lui avoii fait
éprouver de grandes pertes.
AGARTI, autre nom d'ADARGATis.V. ce der-
nier mot, au tome 1er du Grand Dictionnaire.
AGAS1CLÈS ou HÉGÉSICI ES, roi de Lace-
démone. Il vivait au vie siècle av. J.-C. et
était fils d'Archidamus. Monté sur le trône
vers 580, il fit sans succès la guerre aux lo-
geâtes et eut pour successeur son rils Ariston.
Dans le recueil des Apophthegmes laconiens,
qu'on attribue à Piutarque, on cite de lui
plu -leurs paroles qui n'ont pas un caractère
suffisant d'authenticité. Quelqu'un lui ayant
demandé un jour comment un roî pouvait vi-
vre tranquille : « C'est, répondit-il, en se con-
duisant envers ses sujets comme un père doit
se conduire avec ses enfants. ■
* AGASS1Z (Louis). — Il est mort à New-
York au mois de décembre 1873. Il s'était
depuis longtemps fixé aux Etats-Unis, le
gouvernement américain lui ayant offert la
chaire de zoologie à l'université de Ntw-
Cambridge, près de Boston. En 1S59, le gou-
vernement français lui avait proposé de ve-
nir occuper la chaire de d'Orbigny, au
M iséum ; les mêmes offres lui furent renou-
velées en 1867, mais il préféra rester eu
Amérique. L'Institut de France lui décerna
le grand prix en 1859, et il fut à la même
époque promu au grade d'officier de la Lé-
gion d'honneur. • Agassiz, dît M. H. de Par-
ville, était aussi simple dans son accueil que
dans sa manière de vivre; il était très-bon
pour les commençants, trés-aff^ble pour les
savants. De taille moyenne, trapu et vigou-
reux, il supportait facilement la fatigue des
explorations. L'expression habituelle de son
visage était la cordialité et la bonne humeur.
Ses leçons et ses allocutions étaient tou-
jours improvisées; il parlait facilement et
maintenait souvent son auditoire sous le
charme de sa parole. Sa persévérance et sa
volonté étaient devenues proverbiales. 11
servait la science non-seulement en adepte
fervent, mais avec enthousiasme, et il en-
traînait ainsi les riches particuliers dont les
secours matériels lui étaient nécessaires pour
r à ses fins. On raconte qu'un jour un
iant cherchait à l'associer aune entre-
prise où ses connaissances spéciales devaient
être rémunérées largement. ■ Vous y gagne-
■ rez beaucoup d'argent, lui disait-on, pour
■ vaincre son indécision. — Je n'ai pas le
■ temps de gagner de l'argent, » répondit
l'homme de science, et il retourna à ses re-
cherches spéculatives. »
Aux ouvrages que nous avons cités de lui,
il faut ajouter : la Bibliographia zoologix et
geologig (Londres, 4 vol. in-8>°); Voyage au
Brésil, publié à la librairie Hachette par Fé-
lix Vogeli; Esquisses générales de zoologie
contenant la structure, le développement, ta
classification de tous les types d'animaux vi-
vants et détruits (en allemand); Etude sur les
éc/imodermes, mémoire adressé à l'Académie
des sciences en 1873.
AGASTHËNE, roi d'Elide, fils d'Augias et
père de Polyxene, un des capitaines grecs
qui allèrent au siège de Troie. (Iliade).
AGASTROPHOS, guerrier troyen tué par
Diomède.
AGASTYA, saint personnage de la mytho-
logie indienne, fils de la nymphe Ourvasi. Il
but la mer, pour donner aux dieux la facilité
de tuer deux géants qui s'y étaient réfugies.
AGATHANGB, historien arménien, qui vivait
le i\c siècle. Un lui doit une Histoire
de l'Arménie, dont une traduction grecque
existe dans la collection des bollandistes.
Les mékhitarisles de Venise en ont aussi pu-
blie une traduction italienne avec des notes.
AGATHAKQUE, peintre grec, né à Samos.
Il vivait au v« siècle avant notre ère et était
fils d'un nommé Eudemus. Agatharque se
rendit à Athènes, où il s'adonna avec un
grand succès a la peinture. Il peignait avec
jne extrême facilite et excellait surtout à
représenter des animaux. Alcibiade le char-
gea de décorer sa maison et lu retint pen-
dant quelque temps prisonnier, selon les uns
pour qull terminât plus prompteinent son
travail, selon d'autres parce qu'Aleibiado
avait acquis la preuve qu'il avait séduit sa
maltresse. — Un autre peintre du même nom,
qui vivait un peu antérieurement, était con-
temporain du poète Eschyle. Sur le conseil
de ce dernier, dit-on, il peignît des décora-
tions pour le théâtre, et, d après Vitruve, il
Composa unirait: sur celle parue de l'art
AGAZ
alors toute nouvelle, car il passe pour avoir
été le premier à s'en occuper.
AGATHEMr,RE, géographe grec, postérieur
à Ptolemee et qui probablement vivait dans
le me siècle de notre ère. On lui doit un
abrège de géographie intitulé : Hypotyposes
geographicx, publié pour la première fois, en
grec et en latin, par Tennulius (Ain s te i
1671).
AGATHOCLE, historien grec, néàCyzique.
Il vivait au lie siècle avant notre ère etécri-
vit 1 Histoire de Cyzique, dont il n'est arrivé
jusqu'à nous que de courts fragments et dont
il est question dans les œuvres de Pline et
d'Athénée. Les historiens de l'antiquité ci-
tent d'autres écrivains du même nom, no-
tamment Agathocle de Milet, qui avait fait
un ouvrage sur les cours d'eau, et Agatho-
cle de Chio, auteur de divers écrits sur l'a-
griculture.
AGATHOCLÉB, courtisane d'Alexandrie ,
morte en 204 avant notre ère. Douée d'une
grande beauté et possédant un art extrême
de séduction, elle inspira la plus violente
passion à Ptolémée Philopator, roi d'Egypte,
et résolut de monter sur le trône. Pour sa-
tisfaire ce désir, le roi n'hésita pas à faire
mettre à mort sa femme Cléopàtre et à épou-
ser Agathoclèe. Celle-ci profita de sa situa-
tion nouvelle pour acquérir de grandes ri-
chesses. Après la mort subite de Ptolèinée
Philopator, elle eut l'idée de s'emparer du
pouvoir après avoir fait assassiner Ptolémée
Epiphane, alors âgé de cinq ans; mais l'enfant
parvint a s'échapper, et le peuple, instruit de
l'attentat dont il était l'objet, se précipita
dans le palais royal et mit a mort Agathoclèe,
ainsi que sa mère Œnaïuhe.
AGATBON, un des fils de Priam.
AGATHYRNE, fils d'Eole, roi de Sicile, et
fondateur de l'ancienne ville à'Agathyrnum,
sur la côte ocoideutale de lîle.
AGATHYRSE s. m. (a-ga-tir-se — du gr.
agathos, bon, et de thyrse). Moll. Espèce de
vermet fossile.
AGATHYRSE, fils d'Hercule et père d'un
peuple de ce nom. V. l'article suivant.
AGATUYRSES, ancien nom d'un peuple de
la Sarmatîe européenne (Russie d'Europe),
qui habitait vers les sources du Borysthene
et passait pour descendre d'Agathyrse, fils
d'Hercule Libyen. Selon Ju vénal, ils étaient
>s et barbares; Virgile (Enéide) leur
donne l'épithète de Picti, probablement parce
qu'ils se peignaient à la manière des sauva-
ges ; enfin Hérodote raconte qu'ils s'habil-
laient magnifiquement et qu'ils vivaient sans
ambition, sans rivalité, ce qui tenait à ce
que, pour ne former qu'une même famille et
être tous parents, pour ainsi dire, les femmes
étaient communes entre eux.
AGAVE, nom d'une néréide, il Nom d'une
Danaîde, épouse de Lycus. Il Nom d'une Ama-
zone.
AGAY (François-Marie-Bruno, comte d'),
jurisconsulte et administrateur franc a
à Besançon en 1722, mort à Paris en 1805.
Avocat général au parlement de Franche-
Comte à vingt-cinq ans, il se fit remarquer
par son talent dans l'exercice de ces fonc-
tions, fut nommé maître des requêtes en 1759,
puis devint conseiller d'Etat, président au
grand conseil, intendant de Bretagne et in-
tendant de Picardie (1771). D'Agay s'attacha
à favoriser le commerce et l'industrie de
cette dernière province, y fit terminer le ca-
nal de la Somme, créer des manufactures, et,
sous son administration, Amiens vit s'élever
un nouveau théâtre, une halle et des fontai-
nes publiques. Ayant le goût des lettres, il se
lia avec Delille, alors professeur à Amiens,
et avec Gresset, qui laissa entre ses mains
ses dernières œuvres poétiques. Venant fré-
quemment à Paris, il finit par abandonner
en partie le soin de l'administration de la Pi
cardie à un subdélégué avide qui s'attira la
haine du peuple. Cette haine rejaillit en par-
tie sur d'Agay, qui, en 17S9, en présence de
manifestations hostiles, quitta Amiens et se
réfugia à Pan-. 11 vécut obscurément dans
cette ville pendant la Révolution et ne fit
plus parler de lui. Ou a de lui : Discours sur
l'utilité des sciences et des arts (Ani eus, 1774,
in-4°) ; Discours sur tes avantages de la naviga-
tion intérieure (1782, in-4°).
AGAZZARI (Agostino), compositeur il
né à Sienne en 1578, mort dans la même
ville en 1640. Lorsqu'il eut achevé ses
études musicales, il fut attaché au service
de l'empereur Mathias, puis il se rendit à
Rome, où il fut successivement maître de
chapelle du collège allemand et du séminaire
romain. S étant lié avec le compositeur Via-
dana, il se perfectionna sous sa direction et
adopta sa méthode de la basse chiffrée. Vers
1630, il revint à Sienne, où il remplit jusqu'à
sa mort les fonctions de maître do chs
de la cathédrale. L'Académie deslntronali le
comptait au nombre de ses membres. Agaz-
zan a composé un grand nombre de mor-
ceaux de musique religieuse, des psaumes,
ucs motets, des messes, des ch ■
crés, etc. Parmi ses recueils de m 1
nous citerons : Madrigali a cinque voa (Ve-
nise, ltwo, in-40) ; .1/
que e set voci (Venise, 1600, in-40); Afotteti
1604, in-4") , .
laudes (Uoinc, iCuj, in-4°) ; Sacra cuntioncs
AGEL
(Rome, 1606, in-40) ; Sextum roseum (Venise,
1612, in-4°), etc. Citons encore de lui un
opuscule intitulé : La Musica ecclesiastica
(Sienne, 163S, in-40), dans lequel il examine
quel doit être le caractère de la musique re-
ligieuse, d'après l'autorité des conciles.
' LGD15TIS ou AGUEST1S. — Le Grand
Dictionnaire a raconte avec plus de détails
la curieuse histoire de ce monstre au mot
Atys (tome lt>T, page 909).
AGDOS ou AGDIS
cienne, nom d'un rocher de l'Asie Mineure,
sur les frontières de la Phrygie, près de la
ville de Pessinus. Ce rocher a été célébré
par les poètes ; Deucalion et Pyrrha, suivant
l'ordre qu'ils en avaient reçu de la
Thémis, y arrachèrent et jetèrent derrière
eux des pierres, qui furent changées en hom-
mes, afin de repeupler la terre après le dé-
luge. Enfin, d'après Arnobe, c'est du rocher
d'Agdos, sur lequel Jupiter avait voulu faire
violence à Cybele, qu'il y avait trouvée en-
dormie, que ce dieu eut le monstre herma-
ite Agdistis.
* ÂGE s. m. — L'article encyclopédique,
qui se termine à la troisième etdonn i
page 130 du tome I«f, est complété par un
article spécial sur les quatre âges de )a my-
ie, a la première colonne de ..1
suivante. On peut aussi se reporter au mot
MOYiiN, tome XI, page 657, où l'on trouvera
un article sur le moyen âge.
— Espace de temps qui sépare une mue
d'une autre, chez le ver à soie.
Âge de pierre (l-), statue de M. Fremiet ;
Salon de 1875. La science s'occupe beaucoup
des époques antéhistoriques, et elle an
à ce sujet des données assez précises pour que
l'art commence à. en profiter et a .es traduire.
C'est ce qu'a essayé de faire avec talent
M. Fremiet. Il nous représente un de ces
préadamites, moitié singe et moitié homme,
au front bas, au 1 ictus épouvantable, la poi-
trine velue et ayant au lieu d'ongle
grtfes d'animal carnassier. Ce Peau-Rouge,
plus primitif encore que ses frères du nou-
veau monde, vient de lutter contre un ours,
sans autre arme qu'une mauvaise hache de
silex emmanchée dans un morceau de bois;
il a tué sou redoutable adversaire, lui a scié
la tête et célèbre son triomphe par une
danse échevelée. En même temps qu'il gam-
bade avec force contorsions, il rit le plus
agréablement qu'il peut et serre tendrement
sur son cœur la tête de l'ours. Nos ancêtres
n'étaient pas beaux, s'ils ressemblaient à ce
macaque; tels ils durent être pourtant, car
M. Fremiet a rassemblé uvec soin toutes les
données ethnologiques recueillies sur ces
races disparues.
AGEBAHEN ou AGUEBAREM, le dieu des
grains et des moissons, chez les Tchéré-
misses.
AGÉLADAS ou AGÉLAS, sculpteur de l'an-
Grèce, qui, suivant Pline, florissait
dans la lxxxvik olympiade, vers43i)av. J.-C.
Il était d'Argos et ses principaux ouvrages
sont : deux statues de bronze, pour la ville
d'Egium : un Jupiter enfant et un Hercule
sans barbe; des chevaux d'airain et des fem-
mes captives, pour la ville de Tarente. Del-
phes et d'autres villes grecques possédaient
aussi plusieurs statues d Ageladas.
AGÉLAS ou AGÉLALS, esclave de Priam,
qui le chargea d'exposer son fils Paris suit le
mont Ida. Quelques jours âpre 5,
trouva vivant l'enfant, qu'une ourse avait
nourri de son lait, l'emmena chez lui et l'e-
leva au milieu des bergers. V. Paris, au
tome XII. Il Fils d'Hercule et d Omphale,
nommé aussi Lamus. Apollodore et Di
l'appellent Agésilas et en font descendre Ci è-
sus. Il Un des fils d'Œnée et d'Althée. u l
de Phradmon, tue de Troie par
Diomède. Il Un des | de Pénélope,
tué par Uhsse. Il était fils de Damastor. Il
Fils de 1 Heraclide Témène, roi d'Argos. Son
père le frustra du trône, pour le don]
sa sœur Hynétho, épouse de Déiphon.
AGELET (Joseph Le Pacte d'), astronome
français, né à Thone-le-Long, près tir
. en it:>i, mort en 1780. il
tronomie sous la direction de Lalande et fut
attaché, a vingt-deux ans, comme astro-
nome, !
duisit dans les terres a . Iant ce
voj âge, il fit un grand nombre d'observations
sur les ; -es étoiles, adressa
retour a l'Académie des sciences, qui l'admit
au nombre de ses membres, le résultat de ses
travaux (1780) et écrivit en 1783 des mémoi-
res sur la longueur de l'année et sur l'aphé-
lie de Venus. Attache, en 1785, à l'expédition
de La Peyrouse, il y trouva la mort avec le
célèbre navigateur.
AGEL1.1 (Antoine), en latin Agelllaa, éru-
dit et prélat italien, né k Sorrenle en 1532,
mort en 1608. Entré dans l'ordre des tbea-
il s'adonna a des travaux d'érudition,
fut nommé par Grégi ire XIII membre
. sion chargée d'examiner la version
niante et devint, en outre, inspecteur
de l'imprimerie du Vatican. En t5tf5, il alla
V'eruo, ou il
lié eu latin :
ne ( Anvers.
1
mie (Roinc, 155», m-4°); <_
AGEN
j0
1 sur ces Psaumes et les Cantiques (Rome,
1606, in-fol.) ; Commentaire sur les Proverbes
de Salomon (1649, in-fol.), etc.
LGELNOTB , en latin Aciielnoiu».
anglais, qui vivait au xi«> siècle,
du con:'. El int entre
ievint arche .
1020, fit alors » de Et me et jouit
and crédit soùs le roi Canut. Apres la
mort de ce prince, Harold ayant profilé de
e de Canut le Hardi pour s'emparer
du trône, Agelnoth refusa de le couronner,
ina dans son refus,
mais il menaça d'excommunication tout evé-
que qui procéderait au couronnement. On a
de ce prélat un certain nombre de lettres et
un Panégyrique de ta Vierge.
kGELOCOH ou SEGELOCLM, ancienne
s Coritani, dans la Grand
uijourd'hui le village de Littlei
dans le comté de Lancastre.
AGEI.ON, ancienne ville de la tribu de Ru-
ben, à g kilom. du mont Abirim, sur les rives
du Jourdain. C'est aujourd'hui la petite ville
d'AGBLUN, dans la Turquie d'Asie.
* AGEN, ville de France (Lot-et Gam
ch.-lieu de départ.; pop. aggl., 13,752
■ tôt., 18,887 hab. L'ancienne e i|
de l'A.:enais est agréablement
une vaste plaine, sur la rive droite de la Ga-
ronne. Les rues de la ville, étroites et tor-
tueuses, conservent quelques rares hôtels du
Xvme siècle. Une longue et large a.
plantée d'ormes séculaires, nommée la pro-
menade du Gravier, a été conquise sur le
fleuve, qui l'envahit de temps à autre; on y
traverse la Garonne sur trois j
Is le pont-aqueduc du canal Latéral,
l'ouvrage le plus grand et le plus parfait de
ce genre qui existe en Europe.
Au nombre des quelques monuments re-
marquables d'Agen, nous mentionnerons en
première ligne la es bous le
le de saint Caprais. L édifice, com-
mencé au xje siècle et terminé seuleme
1624, a subi de nos jours des restaurations
que M. de Caumont juge sévèi
peintures murales, dues k M. Bézard, déco-
rent le chœur. La chapelle des 1.
façade romane, ornée de sculptures
chromes, contient de curieux chapiteaux et
deux sarcophages antiques remontant aux
premiers temps du christianisme. L église des
Jacobins, dédiée k Notre-Dame d'Agen, date
du Xiiiû siècle. L'église Samt-Hilaire, autre-
fois Saint-Georges; l'église Sainte-Koy, non
loin de laquelle s'ouvre une crypie
ou, complètent la nomenclature des
édifices religieux d'Agen. Les édifices
ne présentent qu'un intérêt très-mediocre.
— Histoire. A l'époque de la première ap-
parition des Romains dans les Gaules, Agen
(Âgedinum, Agennum, Aginnu/n) était la ca-
pitale des Nitiobrig -s, allies des Arvei 1
qui participèrent au suprême elfort tenté par
Veicingetorix pour délivrer la patrie com-
mune. A une date incertaine, au lergjè
l'ère chrétienne suivant les uns, au m° siè-
cle suivant d'autres, saint Martial, premier
évêque de Limoges, y prêcha l'Evangile. En
417, les Wisigolhs s'en emparèrent et en fu-
rent chassés par Ciovis. Les Normands la
détruisirent de fond eu comble en 848. Apres
avoir appartenu aux comtes de Périgi
roi de France, au roi d'Angleterre, à Ray-
mond IV de Toulouse, qui étendit les fran-
chises de sa commune, Agen subit la visite
du terrible Simon de Moutfort, passa sous
l'autorité de Philippe le Hardi, lut rei
l'Angleterre par le honteux traité de Bréti-
gny, en 1360, et ne redevint définitivement
irançaise qu'en 1453. La Réforme y trouva
d'abord un facile accès; Montluc s'y établit
en L569, et préserva la ville des mas
Elle embrassa le parti de la Ligue et ne se
soumit à Henri IV qu'après l'entrée do celui-
ci dans Paris, en 1594. En 1635, une él
occasionnée par la nouvelle gabelle, ensanr
glanta ses rues. Depuis cette époque jusqu'à
nos jours, l'histoire d'Agen ne relate aucun
événement digno d'être mentionne.
Parmi les hommes célèbres que cette ville
a vus naître, nommons les deux Lacé]
liory de Saint-Vincent et Jasn.
barbier, l'auteur populaire des Papili :
d'une foule de petiu poèmes écrits en |
Ageuais iiin«ir« (l) , par M. André de
nibe (Agen, 1846, 1 vol. iu-4°, avec
26 portraits). Cet ouvrage contient des noti-
-■ur Slascarv!!, Thé
de Viaud, les Scaliger, Mme Cotiiu, l;
Montluc, les amiraux 'le Baraîlh
rosse, le gênerai Valence,
, les députés du Lot-et-Garonne a la
Convention nationale, etc.
AGENCEUR. EUSB s. (a-jan-seur). Pcr-
qui agence, qui dispose les ur.
parues d'un ouvrage : Un vulgaire igk><.l\.u
de chapitres. (Ed. Texier.)
AGÈNOIS. V. Agirais, au tome I", p. 131.
LGÉNOR, fils de Phégée, roi d'Areadic, et
frère de Pronoùs. Les deux frer
-r sœur, Alphésibée ou Arsinoé, dé-
laissée par Alcmeon, tuèrent ce prince ; plus
tard, ils fuient eux-uiêines mis a mort par
. Alcmeun.
AGLNOll, un ces cinquante fiîs d'Egyptus,
mari u^ la Danaîde Cleopâtre. .
AGES
00 AGER
nbion et de Niobé. i Fils de fleuron et de
XaMhippe, frère de Calydon, dont il épousa
la fille, Ep caste ou Icarte et père de Par-
th.»n oi/por.haon et de De mod jce. • Inj-
chide, fils d'Iasus et père d Argus. o Fils de
Tiiooàs roi d'Argos, et frère d lasus et de
Messènê. ï Guerrilr étolien. I Roi dAmycles.
/GÉNOBIDE s. m. (a-jè-no-ri-de). Nom
patronym que des descendants de Cadmus
par Agénor.
*CÉ>ORIE, déesse de l'industrie et de
l'activité, h Rome. Son temple, suivant quel-
qnes auteurs, était situé sur le mont Aven-
tin. Elle portait aussi le nom de Slrenua (di-
1 -ente), par opposition à Murcia, déesse de
l'oisiveté, et à Vacuna. déesse du loisir.
• AGENT -. m. — Encycl. Agents de change.
D.ns les grandes villes, les agents de change
AGENT, DE OU»» SUR LES PL.CES POCEVCES OU PARQUETS PODR LA NÉOOCAT.ON
DES EFt'IITS PUBLICS.
ont une chambre syndicale, chargée d exer-
cer une police et une discipline intérieure
sur la compagnie, de la représenter près de
l'autorité et d'agir dans sou intérêt. Bile
connaît des contestations qui peuvent s éle-
ver entre les agents de change dans 1 exer-
cice de leurs fonctions, donne son avis et,
si les intéressés refusent de s y conformef,
renvoie l'affaire devant les tribunaux com-
Dét-nts. Elle a le droit de prendre connais-
sance de la sUuntion des membres de la com-
pagnie, de vérifier leurs livres, de tarp»
crire telle mesure de prudence quelle juge
nécessaire à la sûreté et à la régulante de
leurs 01 érulions. . ,
Les tableaux suivants feront connaître le
nombre A'agents de change qui exercent dans
les différentes villes de France, ainsi que
l'importance du cautionnement que chacun
d'eux doit fournir.
DÉPARTEMENTS.
Bouches-'lu-Rliône
Marseille.
Garonne [Haute-) Toulouse
Gironde.
Loire Inférieure.
Nonl
Rhône
Seine
bordeaux.
Nantes. .
Lille . . .
I.yon . . .
paris. . .
NOMBRE
de
CAUTIONNEMENT.
places.
20
30,000
8
12,000
20
30,000
10
10,000
10
12,000
30
40,000
60
250,000
AGENTS OE CHANGE EN TITBBS SPECI
DE L'AfiRICULTORK UT DU COMMERCE.
(LUX NOMMÉS SUR LA PRESENTATION DU MINISTRE
DÉPARTEMENTS.
Aube .
Aude.
Aveyron .
Troyes ....
i larcassonne.
\I. au ....
, >Sa ut-Genies.
' Rodez
Cantal I Aurillac.
\ A n-'h . .
Gers
Hérault
Nie et-Vilaine ,
Indre-et-Loire
Loire
Lot-et-Garonne. ...
Maine-et-Loire ....
Marne
Pas-de-Calais
Puy-de-Dôme
Seine-et-Oise
Seine-Inférieure. . . .
i Mirande
Béziers
Rennes
Tours
Saint-Etienne . . .
Orléans
Agen
> Angers
/ Sauraur
Reims
Amis
Clermont-Ferrand.
Versailles
Le Havre
Rouen
Sèvres (Deux-) | Niort
y (,'hâtellerauit.
Vienne / Poitiers . . .
de
CAUTIONNEMENT.
places.
2
6,000
2
6,000
1
6,000
2
6,000
3
6,000
2
6,000
6
6,000
2
6,000
2
6,000
2
6,000
8
6,000
2
6,000
10
6,000
G
6,000
3
6,000
9
6,000
4
6,000
4
6,000
4
6,000
<>
6,000
6
10,000
2
15.000
4
6,000
4
6 000
2
6,000
AGENTS DE CHANGE AOTORISES À EXERCER LEURS lONCTIONS AVEC CELLES DE COURTIER
D'ASSURANCES OU DE COURTIER INTERPRETE, CONDUCTEUR DE NAVIRES.
DÉPART E H SN Tft.
VILLES.
NOMBRE
de
places.
CAUTIONNEMENT.
Charente-Inférieure
6
2
8
13
8,000
6,000
12,000
6,000
AGKK, en lutin Atari», savant, né dans
la seconde moitié du xvie siècle. Il professa
la médecine et la botanique à Strasbourg et
rit preuve de connaissances tri
Ager était lié avec les frères Bauhin, à qui
il fit connaître un cei I 'ni nombre de p
■il son honneur, le
are
rota! dout il avait, i . ■ ■■ i le Ba-
vant ■' laii •■ Ù de toophytii \
ln-4°); De anima uegetatioa (1629, m 4
lui au . notain-
ulea et phy-
siques (lftM, in-4°).
AGER BOOZ (te champ de Doos), dans la
' ■
tint-, 1
que glanait Ruth, I
par
LQEB H il ONIfl I n du foulon),
d m ,<, d'un
dea l>
AQBR ROB0STOR0M
■
1
il que 1 ■> .
U«iij*iiutes du parti d'I bu-teih, IIU de SaÙl,
et douze partisans de David, et dans lequel
tous s'entre-luerent.
AGER M-i.i.i i.aiuhi m (le champ des sen-
tinelle* |, dans la géographie de la Bible,
igné de la Palestine, au pays des Moa-
■ la nomme Guérite du champ.
ir cette montagne que Balac voulut
a a maudire les tsraôl
AGÉRON1A, déesse tutéluire du berceau;
elle avait pour attribution spéciale de veil-
ler sur les mouvements de l'enfant.
AGESANDROS (qui emmène tes hommes),
BU) nom de Piuton.
AGB9ILA9, général athénien, qui vivait au
lu avant : . t fi
11 ■ contre
■
ayant pris un cosi
aux n- du roi de
i, qu'il avait pris pour X
inl le con lamué à
■ir l'autel du Soleil. ESn
vnnt 1 ilae pi
1 trahir
■ uvuit.
et, si
l'on ne me croit put, je suis pi éi pour le prou-
AGIT
ver à mettre également ma main gauche dans
le brasier. • Xerxès fut tellement impres-
sionné du mâle courage d'Agèsilas, que, d a-
près Plutarqne,Udéfeuditqu'unle mît a mort.
AGÉS1LAS (gr. ageirô. je rassemble), sur-
nom de Pluton, parce qu'il réunit les hommes
dans le trépas.
AGÉSINATES, ancien peuple de la Gaule,
dans la II« Aquitaine. Il était voisin des Pic-
tnns (anciens Poitevins) et se distinguait en
Cambolectri et Âllantici, les premiers occu-
pant tes pays qui formèrent plus tard 1 An-
goumois, et les seconds, plus à l'ouest, la
partie sud de la Vendée et le nord de la Cha-
rente-Inférieure.
AGES1POL1S 1er, roi de Sparte, mort en
3S0 avant notre ère. Il succéda à Pausanias
en 397 et régna conjointement avec Agési-
las. Ce prince battit près de Corinthe, «-n
394. les Argiens, bien qu'ils eussent reçu des
renforts des Athéniens et des Thébains, et il
mourut sans laisser de postérité. — Agési-
polis II, fils de Cléombroie, régna k Sparte
pendant une année, de 371 à 370, et ne laissa
aucune trace de son passage au pouvoir. —
Un troisième roi de Sparte, Agésipolis III,
succéda a Cléomène III en 219 avant notre
ère, se rendit à Rome et fut assassiné par
des pirates durant son voyage.
AGÉTÈS, fils d'Apollon et de Cyrène. Il
Surnom de Jupiter et de Pluton.
AGÉTOR, surnom de Jupiter et de Mercure.
AGETORIES s. f. pi. {a-jé-to-rî — rad. Agé-
tor). Fêtes en l'honneur de Jupiter Agétor.
AGGER s. in. (u-gjèr — mot Int. qui signïf.
monceau), Antiq. rom. Espèce de montagne
factice, toute en charpente, qu'on élevait
devant les murailles d'une ville assiégée.
Agger de Servîa», fortification colossale
construite par le roi Servius à l'est de Ruine.
C'était une muraille flanquée de tours, en
grosses pierres de tuf équarries, ayant près de
5,000 pieds de longueur, 15 à 16 pieds d'épais-
seur, sur environ 80 pieds de hauteur. On
l'appelait encore VAgger de Tarquin l'Ancien,
parce qu'elle fut continuée par ce roi.
AGGERSHUDS, province administrative ou
prélecture du royaume de Norvège, ayant
pour ch.-l. Christiania, capitale du royaume.
Elle tire son nom d'une citadelle située près
de Christiania. Elle est bornée au N. par le
diucèse de Drontheim, à l'E. par la Suède,
au S. par le Cattégat, à l'O. par les diocèses
do Christiansand et de Bergen. Elle renferme
20 villes et 296 paroisses.
* AGGLOMÉRÉ s. m. — Briquette combusti-
ble faite avec du poussier de houille et une
substance agglutinante.
* AGGRAVANT adj. — Encycl. Circonstan-
ces aggravantes. V. circonstance, au Grand
Dictionnaire (tome IV, page 326).
AGIIADÈS, ville d'Afrique. V. Agadës, au
Grand Dictionnaire (tome 1er).
AGHOGOK, nom donné à leur principale
divinité par les habitants des îles Àlêon tien-
nes. Ces peuples pensent que les hommes
tirent leur origine des chiens.
AGHORA, un des noms de Siva.
AGIAS, poète grec de Trézène, auteur des
Nostoi ou Retours , et postérieur d'un siècle
ou deux à Homère.
AG1LA, roi dps Wisigoths d'Espagne, mort
en 554. Le roi Théodisèle ayant été assassiné
par des conspirateurs en 549, ceux-ci placè-
rent Agila sur le trône. Le nouveau roi se
rendit odieux par ses exactions et par sa ty-
rannie. Un soulèvement éclata contre lui k
Cordoue. Il marcha contre cette ville, l'as-
siégea, mais éprouva un grave échec pen-
dant lequel son fils trouva la mort. A cette
nouvelle , l'Andalousie se prononça contre
lui. Les habitants proclamèrent roi Athana-
gilde, qui reçut des secours de Juslinien et
remporta près de Séville une victoire com-
plète sur son compétiteur. Les derniers par-
tisans d'Agila, voyant sa cause perdue et
las, du reste, de sa tyrannie, le poignar-
dèrent.
AGII.MAR ou mm vit. prélat français, qui
vivait au IXe siècl**. Il était évêquo de Cler-
mont lorsque les Normands vinrent ravager
l'Auvergne et le contraignirent à abandonner
ooèse. Agilniar se retira dans le pavs
d'Amaous, entre le Doubs et la Saône, et
0 les reliques de saint Illis et de saint
Vivent dans deux grottes autour dequelles
Se fondèrent deux villages importants. Il
assista ensuite au concile de Pontigny (87G),
à l'assemblée de Pavie (877), où il jura nie
lité k Charles le Chauve, et fut chargé, en
878, par le pape Jean VIL d'une mission au-
près de Louis le Bègue. Tout ce qu'on sait
des dernières années do sa vie, c'est qu'il
figura au concile de Mehun-sur-Loire en 891.
AG1SSEMENT s. m. (a-ji-se-man — rad.
agir). Façon d'agir, conduite : Surveiller 1rs
agissi conspirateur. J'ai p 0
comme je te devais, contre tes abominations
des vaincus; mais celte protestation ne signi~
■ tOUS les AGISSKMUM JS
des vainqueurs. (Ch. Beslay.)
' AGITATEUR s. in. — Antiq. rom. Cocher
du cirque, appelé encore aurioairb : Les
1 du cirque^ appelés aurigaires uu agi-
tateurs, sont habilles comme des soldats;
AONE
ils portent un casque et une espèce de cuirasse
composée de bandelettes pressées tes unes con-
tre tes autres. (Uezobry.)
AGLAE s. f. (a-gla-é — nom mythol.). Pla-
nète télescopique , découverte le 15 septem-
bre 1857 par Luther, et dont les éléments
sont :
Moyen mouvement diurne. . 725", 259
Durée de la révolution sidé-
rale 1786J.948
Distance moyenne au soleil. 2.S81S79
Excentricité 0.1316941
Longitude au périhélie. . . . 312<>39'34"
Longitude du nœud ascen-
dant 4°20'10"
Inclinaison 5oq'30"
AGLAE, épouse d'Hercule, dont elle eut
Antius et Onésippe. 1: Mère de Nirée, roi de
l'île de Naxos et l'un des capitaines grecs
qui assistèrent au siège de Troie.
kGLkOMQtLVHB (qui a une éclatante beauté),
surnom de Bacchus et d'Apollon.
AGLAON, peintre grec, qui vivait au ive siè-
cle avant notre ère. Il exei ça son art à Athè-
nes. Athénée rapporte que, chargé de re-
présenter la victoire d'Alcibiade aux jeux
Néméens, il peignit le célèbre Athénien ayant
sur ses genoux la déesse de la Victoire.
AGLAOPE (qui a de beaux yeux), une des
sirènes.
AGLAOPÈS, surnom d'Esculape, chez les
Spartiates.
AGI AOPHÈME, une des sirènes.
AGLAURE ou AGRAULE, fille d'Actêus, roi
d'Athènes, et épouse de Cécrops, dont elle
eut trois tilles, Aglaure, Hersé et Pandrose.
hSurnom de Mercure, il Une des trois Grâces.
Il Surnom de Minerve.
AGLÀURUS, fils d'Erechthée, que celui-ci
eut de sa fille Procris.
AGLAUS, le plus pauvre des Arcadiens,
qu'Apollon jugea plus heureux que Gygès,
parce que, content de son modeste héritage,
il 11e s'en était jamais éloigné et il vivait
modestement des produits qu'il en tirait.
AGLIBOLE, divinité des Palmyréniens, la
Lune selon Saumaise, le Soleil suivant Sel-
den.
AGMON, compagnon de Diomède. Il fut
métamorphosé en cygne parce qu'il voulut
s'opposer à ce qu'on, donnât du secours à
Turuus contre Euée.
AGNAN1 (Jean d'), jurisconsulte italien, né
k Ayiiani vers 1390, mort en 1457. On ignore
quel était son nom de famille. Il acquit la
réputation d'un savant juriste et fut appelé
à professer le droit k Bologne (1425). Le pape
Martin V le chargea de misions diplomati-
ques. Etant devenu veuf, il renonça au monde
et entra dans un couvent. 11 avait composé
un Jiecueil de conseils et des Commentaires
sur tes Décrétâtes.
AGNAR, fils de Geirrod, dans la mythologie
Scandinave. Il est regardé comme la person-
nification de l'été.
* AGNEAU s. m. — Salines. Base de sel sup
portant une gerbe.
— Encycl. Econ. rur. Il est rare que la
brebis produise plusieurs agneaux; cepen-
dant, lorsqu'elle en a deux, on peut les lui
laisser; si elle en avait trois, ce qui est beau-
coup plus rare encore, on devrait lui retirer
le troisième, parce que la mère ne pourrait le
nourrir sans danger pour elle-même et pour
ses petits.
1,'agneau tette pendant quatre mois; il est
délicat, et il faut quelquefois le garantir du
froid en l'enveloppant d'un linge chaud ou
en le plaçant près du feu. Pendant leur pre-
mier hivernage, les agneaux ne doivent con-
sommer à la bergerie que du foin de regain
et quelques racines coupées; le foin sec ne
leur convient pas.
On élève quelquefois au biberon les agneaux
qui perdent leur mère et qu'on ne peut pas
faire ndopter par une autre brebis ou par
une chèvre. Alors on se sert d'une éponge
ou d'un linge trempé dans du lait tiède de
brebis, de chèvre ou de vache; mais il faut
avoir soin que Yagneau soit tenu bien chau-
dem tnt.
Quand les agneaux ont atteint l'âge d'un
mois, on peut les vendre pour la boucherie;
passé deux mois, leur chair devient trop
dure et il faut les conserver. Ceux qui doi-
vent être châtres subissent cette opération
vers l'âge de cinq ou six mois.
L'agneau rôti est un mets fort délicat. On
prend ordinairement le quartier de devant;
ou le pare, on le pique de laid, on le couvre
de papier beurre et on le met à la broche
devant un feu modère. Quand Vagneau est
cuit k point, on le fend avec un couteau et
on y introduit d'excellent beurre manié avec
du persil et des fines herbes hachées l.'e-
nnùie à* agneau se fait cuira ordinairement
dans une braisière, et on la sert avec une
sauce ou avec des légumes. La poitrine d'rt-
gnetiu (-eut être cuite soit dans une brai-
sine, suit dans le pot-au-feu ; on la coupe
ensuite on morceaux qu'on pane et qu'on fait
frire, ou qu'on grille sans les paner. On sert
sur un bon jus, sur dea légumes ou sut- uo
macaroni. Ou prépare la blanquette ù' agneau
comme celle de veau, les croquettes tl' agneau
comme collas de volaille.
AGNÈ
AGNEL (Emile), écrivain, né a Paris en
18io. Il étudia le Jruit à Paris, fut reçu li-
cencié, puis se fit inscrire au barreau de
cette ville en 1831- M. Agnel s'est fait eon-
naltre par la publication d'ouvrages traitant
de matières très-di verses. Il a collaboré, en
outre, k divers journaux, au Journal général
de l'instruction publique, k Vlïcho agri-
cole, etc., et s'est adonné à la composition
musicale. Nous citerons de lui : Code-m muei
des propriétaires et locataires de maisons,
hôteliers, etc. (1845, in-12); Code-manuel des
propriétaires de biens ruraux et d'usine i, des
fermiers, des colons, etc. (1848, in-12), & de-
manuel des artistes dramatiques et des ar-
tistes musiciens (1851, in-12); Métamorphoses
d'Ovide, traduites en vers (18.".2-1854] i; Ob-
servations sur la prononciation et le langage
rustique des environs de Paris (1855, in-18);
Curiosités judiciaires et historiques du moyen
âge. Procès contre les animaux (1858, in-8«) ;
Manuel général des assurances ou Guide pra-
tique des assureurs et des assurés (1861, in-12);
Tableau synoptique des modification*
par les primitifs latins gui ont servi d'elé*
meuts à la formation de la langue franc use
(1864); De l'influence du langage populaire
sur la forme de certains mots de la langue
française (1870, in-S°), etc.
AGNELLO (André), historien italien, qui
vivait au ixe siècle. Il fut abbé du monastère
de Sainte-Marie-ad-Blachernas, du monas-
tère de Saint-Barthélémy, et chanoine de Ri-
venne. La conduite si souvent scandaleuse
des papes de son temps et la mort de son
père, que Paul Ier avait fait jeter en prison,
lui inspirèrent pour la cour de Rome des
sentiments naturellement peu sympathiques
qui se font jour dans un ouvrage de lui, in-
titulé : Liber pontificalis sive vit£ p"ntificnm
/lavcnnalum. Ce livre curieux, dans Lequel
Aguello a fait l'histoire des évoques et ar-
chevêques de Ravenne et relate des faits
intéressants et peu-connus, a été publié avec
des notes par le P. Bacchini (1708, 2 vol.
iu-8°), et Miiratorî l'a réédité dans sa col-
lection. Plusieurs écrivains l'ont confondu
à tort avec l'archevêque de Ravenne Agnel,
qui vivait au vie siècle.
AGNEM (Eugène), peintre italien, né à
Sutri, près de Rome, en 1819. Il eut pour
maître François Coghetti de Bergame, sous
la direction duquel il fit de rapides progrès.
Le jeune artiste s'adonna d'abord à la pein-
ture historique et religieuse. Agneni com-
mença k se faire connaître eu exécutant à
Rome deux grandes fresques, représentant
Apollon couronnant les œuvres de Métastase
et Minerve conduisant la Vertu sur la terre,
des peintures au théâtre Apollo et des ta-
bleaux religieux qui se trouvent dans des
églises de Rome, de Sutri, et dans l'église
de la Mission, à Savoue, où l'on voit plu-
sieurs tableaux de lui exécutés en collabo-
ration avec son maître. Chaud patriote,
Agneni prit une part active k la révolution
de 1848, puis k la défense de Rome contre
l'armée française en 1849, commanda un ba-
taillon etdut s'enfuir de cette ville lorsqu'elle
tomba au pouvoir de nos troupes et de la
sanglante réaction cléricale. Agneni alla
chercher un refuge k Gênes, où il reprit ses
pinceaux. Ce fut à cette époque qu'il peignit
Un souterrain de l'inquisition , Une scène de
ta vie intime, Abraham conduisant son fils
Jsaac vers le mont Moria, le Corps de Sapho
retiré de la mer, qui parurent à une exposi-
tion dans cette ville en 1851. Il exécuta eu-
suite pour le palais Rocca un grand nombre
de tableaux d'histoire, et dans l'hôtel du
marquis Fiana une grande fresque représen-
tant V Italie triomphante N evs 1853, M. Agneni
quitta Gênes et vint s'établir à Paris. A l'Ex-
position universelle de 1855, on vît de lui
une toile, Eve effrayée à la vue du serpent
qui lui rappelle sa première faute, et les Pha-
ses de la vie humaine, représentées en six
dessins. En 1857, il envoya au Salon : les
Ombres des grands hommes florentins ; Zam-
pieri, dit Dominichino, arrivant épuisé de fa-
tigue à Grotta- l'errata ; Sapho retirée de la
mer par les Néréides. Depuis cette époque,
il n'a plus rien exposé aux Suions de Pai is.
Arii«i de Hohensluuffcn , opéra en trois
actes, paroles de Raupach et du baron de
Lichtenstein, musique de Spontîni ; repré-
senté sur le Theàtre-Ro\ al de Berlin dans
le mois de janvier 1838. L'histoire s'est mon-
trée avare de détails en ce qui concerne l'u-
nion de Philippe-Auguste avec Agnès do Mé-
ranie. On sait seulement que ce prince après
avoir épousé Ingelburge, princesse «le Da-
nemark, aussi remarquable par sa I.
que par ses vertus, conçut contre elte une
si invincible aversion le jour même de son
mariage (août 1 193), qu'il divorça pour épou-
ser Agnès de Méranie, fille de Berchtold, et
qu'il encourut pour ce l'ait l'ex commun iea-
tion. Plusieurs auteurs dramatiques, avant
notre pofite Ponsard , s'emparèrent de ce
sujet et le développèrent avec toute liberté.
Dans le livret traité par Spontîni, liaubnch
et le baron de Lichtenstein mirent en scène
Henri le Lion, Henri, son fils, un archevêque,
Philippe, roi de France, Agnès et sa mère
Irmeugarde. Leur poëme outre de beaux ca-
ractères, des situations fortes et variées, en un
mot les éléments les plus propres à inspirer
le compositeur. Celui-ci n'esi pas reste au-
dessous de sa tâche. Son oeuvre a obtenu les
sull'rugea de tous les esprits cultivés de l'Ai-
AGNO
lemagne, et si le succès n'a pas été plus gé-
néral, il convient peut-être de l'attribuer aux
tendances de l'époque, qui éloignaient de
plus en plus le public des sujets héro
et des conceptions simples et grandioses. 11
est possible que l'opéra d'Aijnès suit infi
à ceux de la Vestale, de Femand Cortez et
à'Ohjmpie; dans tous les cas, c'est un beau
soleil couchant. L'ouverture se compose d'un
andante majestueux en re" majeur et d'un al-
legro appassionato en ré mineur. Dans le
premier acte, le duo des Amis en la rappelle
celui de la Vestale. Spontîni était seul capa-
ble de faire exprimer à la musique ce senti-
ment fort et simple de la sain te amitié. Le genre
héroïque lui était naturel. Un rapprochement
que nous croyons juste se présente à notre
pensée : quoique lès écoles nouvelles aient
déprécié, ridiculisé même le peintre David
sans produire aucun artiste qui le remplaçât
dans ce genre, ni même qui l'égalât, il reste
encore celui qui a su le mieux montrer au
spectateur le grand côté des sentiments et
des idées des vieux Romains; or, Spontini a
été le David de la musique.
La romance de Henri est ravissante. Comme
celle que le compositeur a écrite dans son
opéra de Milton, elle a la couleur qu'on sup-
pose aux lais des troubadours. Le quatuor
en si bémol et le finale du premier acte, avec
ses gammes chromatiques descendantes, sont
d'un effet saisissant. Nous citerons, dans les
autres parties de l'ouvrage, le magnifique
chœur des Nonnes, un autre quatuor, 1 air
d' irmeugarde, le chœur des Juges du combat,
l'imitation de l'orgue par les instruments k
vent, et enfin les airs de ballet. L'opéra
d'Agnès a été chanté par Fischer, ténor doué
de moyens extraordinaires, jouant le rôle
de Henri VI. Distribution : Eiehberger. Henri
le fil»; Bader, la plus belle voix de l'Alle-
magne, Philippe; Zichiesche, l'archevêque;
Bottioher,le roi de France ; Mlle de Fasinann,
belle tragédienne comme Mlle Falcon, Irmeu-
garde; et M"o Grnnbaum, dont la voix était
suave et le jeu plein de grâce, qui donnait
au personnage sympathique d'Agnès un
charme inexprimable. C'est surtout k notre
époque, où le public assiste bien plus nom-
breux qu'autrefois k ces fêtes de l'esprit et
du goût, qu'il serait utile de lui faire con-
naître ces grandes conceptions.
AGNL.s DE FRANCE, impératrice de Con-
staulinople, née en 1171. Ou ignore l'époque
de sa mort. Fille de Louis le Jeune et sœur
de Philippe-Auguste, Agnès avait k peine
neuf ans lorsque, en 1180, son père accorda sa
main k Alexis Comnène, dit le Jeune. La
jeune princesse partit alors pour Constanti-
nople. Deux ans plus tard, Andronic Comnène,
ayant l'ait mettre k mort Alexis et s'etant
emparé du trône, épousa Agnes et mourut
en 1185, n'ayant point eu déniant de cette
union. Agnès continua k habiter Constanti-
noj le. En I2t>5, eile épousa un gouverneur
d'Audriuople , Théodore Branas, dont elle
eut une fille, qui devait être la belle-mère
de Guillaume de Villehardouîn.
AGNES, comtesse d'Orlamùnde. Elle vivait
au xmc siècle et appartenait k la famille des
ducs de Méran. Agnès devint la femme d'O-
thon, comte d'Orlamùnde, qui la laissa veuve
avec deux enfants. D après les chroniqueurs,
elle conçut une violente passion pour le bur-
grave de Nuremberg, Albrecht le tt>\ , mais
celui-ci fut loin de partager son amour. Dans
un moment de desespoir, qui tenait de la fo-
lie, Agnès tua elle-même ses enfants et fut
jetée dans la prison de Hof, où elle termina
sa vie. C'est elle qui, d'après une tradition
populaire enfantine, est la fameuse dame
blanche, aux apparitions redoutées, car elle
annonce alors un malheur pour la famille
royale de Prusse.
AGNI, dieu du feu, le Vulcain des Indous.
C'est le second des dieux protecteurs des
huit coins du monde; il soutient la partie
sud-est de l'univers. On le représente avec
quatre bras, la tête entourée de flammes et
monté sur un bélier. V. fku, au Grand Dic-
tionnaire (tome VIII, page 294.)
AGMCUVÂTTA, nom des fils de Marichi,
aïeux des dé vas, dans la mythologie indoue.
AGMUS, un des noms que les mythogra-
phes donnent au père de Tiphys, pilote des
Argonautes.
AGNOD1CE, savante grecque, qui vivait à
Athènes au iv« siècle avant notre ère. S é-
tant prise de passion pour la médecine, .-lie
put un vêlement d'homme et suivit les le-
çons du célèbre Herophile. Agnodice s'a-
donna ensuite k la pratique de son art et
s'occupa particulièrement du traitement des
maladies des femmes. Elle obtint un tel suc-
ces et une telle réputation que des médecins
jaloux l'accusèrent de corrompre les fera
l\.ur se justifier, il suffit k Agnodice de faire
ire son sexe. Mais alors on la pour-
suivit comme ayant violé la loi qui interdi-
sait aux femmes de suivre les cours d h m
mes et d'étudier la inedecinej mais les prin-
cipaux citoyens d'Athènes intervinrent en
faveur d'A^nodiee et firent abroger cette
loi.
AGNOM s. ni. (a-gbnon — lat. agnomen ;
de ail, particule auditive, et de nomen, nom).
Anuq. rouit Sobriquet, nom ajouté aux vért-
labli -• m»i n- d'une personne ou d'une famille :
Les Jlomains ont d'abord un prénom , gui est
AGON
propre à la personne ; ensuite un nom, commun
à toute la race ; puis un surnom , désignant la
famille, et quelquefois un agnom , marquant
une branche de cette famille dont l'auteur s'est
v" par une particularité quelconque ,
relative soit à sa personne, soit à sa conduite.
(Dezobry.)
AGNONIDE, orateur grec, qui vivait au
m0 siècle avant notre ère. Ennemi de l
te, il porta contre lui une accu
té, et il s'en fallut de peu que le | a
q ù rejeta cette accusât on, ne i i
lui-même sous le coup de l'indignation exci-
tée par sa conduite. Après la mort d'Alexan-
dre, Antipater le chassa d'Athènes, où il put
revenir ensuite, grâce k la bienveillante pro-
tection de Phocion. Le làeli ■ \ n de paya
ce service en accusant Phocion devant Po-
lysperchon et en le faisant ton lamner à mort.
Mais cet acte odieux ne resta pas longtemps
impuni, car, peu après, les Athéniens con-
damnèrent Agnonide au dernier supplice.
AGNOS , ancien bourg de l'Attique , ainsi
m. mme de l'agnus-casius , qu'on trouvait eu
abondance sur son territoire.
AGNOSCIOLA (Sophronisbe) , femme pein-
tre italienne, née k Crémone, morte en 1620.
Elle s'adonna particulièrement au genre du
portrait et acquit une réputation qui I
lut d'être appelée k la cour de Madrid, où
elle exécuta un grand nombre d 'œuvres.
Dans les dernières années de sa vie, e
vint aveugle. Van Dyck, étant aile la voir,
fut vivement frappe des vues nouvelles
qu'elle émit sur l'art et déclara qu'il avait
beaucoup profité de ses conseils.
AGOBEL, ancienne ville du Maroc. On en
trouve les ruines entre Teja et Fez, et ce qui
reste de ses murs marque une origine romaine.
Elle fut détruite par Aboul-Hassun, roi de Fez,
au xivo siècle.
AGOGE s. m. (a-go-je). Relig. ind. Nom
donne aux temples des bisno'ws, une de
tes des banians, dans l'Indou^tan.
AGON, commune de France (Manche), à
12 kilom. de Coutances , canton de Saïut-
Mâlo-de-la-Lande; 1,602 hab. Petit port de
mer, où l'on fait des armements pour la pè-
che de la morue. Sémaphore.
* AGONIE s. f. — Encycl. Quand la mort
vient après une longue maladie, le malade
finit par tomber dans un état adynamique
tres-prononcé, et c'est alors que commence
Vayonie proprement dite. Le corps, pesam-
ment couche sur le dos, glisse vers le pied
du lit; la mâchoire inférieure est pendante
sur la poitrine; les traits présentent cet as-
pect décrit par Hippocrate et qui depui-> :i
reçu le nom de face hippocratique; les y-ux,
enfoncés dans leur orbite et contournes, ne
laissent voir à travers les paupières entr ou-
vertes que le blanc terne de la conjonctive;
le nez est effilé; les tempes sont allai
les oreilles froides et resserrées; les lèvres
livides, flétries et tremblotantes; le menton,
comme le front, est ridé et aride ; une sueur
glaciale couvre divers points de la face, spé-
cialement le tour des narines, le front et les
tempes ; la couleur île la face, pâle ou noire,
livide et plombée, complète ce iriste tableau.
Toutes les fonctions participent au trouble
général; la respiration difficile, stertoreuse,
fait entendre le râle; elle devient à chaque
instant plus petite et plus obscure; les mou-
vements d'inspiration sont lents et prolon-
gés; ceux d'expiration brusques, très
ou entrecoupes , et comme recommencés
avant de finir; elle est parfois suti'oeante,
avec bruit dans la gorge, mouvements éten-
dus du larynx et convuls:ons des lèvres et
du menton; la voix est éteinte; le pouls pe-
tit, k longues intermittences, se réfugie vers
le cœur; le froid s'empare des extrémités;
une sueur froide et visqueuse couvre le
corps. Les fonctions des sens et «lu cet veau
ne sont pas iimins lésées; le mûrit i e t
plongé dans la stupeur, dans un sommeil co-
mateux, ou dans un délire faible etobscur;
les mouvements se bornent aux convulsions
du globe oculaire, des paupières et de la peau
du menton qui se relève vers la bouche, au
tremblement et k quelques mouvements au-
tomatiques des membres; puis vient la pro
stration et la vie s'éteint. Cette ag<>
tranquille. Il eu est une autre marquée par
des phénomènes violents; elle se rencoi
chez les individus irritables, nerveux; chez
ceux qui succombent k une iuflamin
trè i Ufl, et surtout du cen eau
membranes. Le malade est agité de mouve-
ments convulsifs plus ou moins violent
peau est sèche, le pouls vif et petit , il
puise dans les aberrations d'un délire con-
tinu ou intermittent. Du reste, presque tou-
jours encore dans ce dernier cas, le i h
.i la terminaison est marqué par I i ce iti n
des douleurs, un calme trompeur qui s
tout k coup aux symptômes orageux. Cet
état de calme, dû à la détente générale, in*
économie épuisée a perdu la force
de souffrir.
— Uem. L'une des anecdotes rapportées
au mot ac.omi p dans ■/'..' mnaire,
attribue par erreur a Bossul un fait qui est
lu mathématicien Lagny.
AGONIEN, ENNE adj. (a-go-ni-ain, è-ne).
Antiq. rom. Qui a rapport aux fête ,
jeux publics, ii K| iih -te <:e Jupiter, de Nep-
tune, de Mercure, et un général de toutes les
AGOU
61
divinités qui présidaient aux luttes gymni-
AGONIES. Antiq. Syn. de libérales.
AGONYCLITE s. m. (a-JÇO-ni -kli -te — du
r'"- n prit "■; gonu, genou; klitos, înel
Membre d'une secte du coinmen
vinc siècle, qui condamnait la prière I
genoux.
AGORA, anc ■ !•• la Chersonèse de
Thrace, sur l'Hellespout. X"rxès la tr •
quand il entraîna k sa suite, po ir I i
ise arn
qui, pour se désaltérer, suivant la tradition,
tarit les. eaux du fleuve Mélaa (aujourd'hui
K ara -Sou).
AGORACR1TE DE PAROS , sculpteur
élève favori de Phidias. Il vivait d
LXXXine olympiade. Ayant concouru pour
une statue de Vénus avec Ai ■■ ■ ■.
I vit couronne:
en re: [le douleur qu'il ve.i
statue aux habitants de Rhamnus , en la
nommant Némésis. C'est pour cela que
anciens doi naient quelquefois le surn
Rhamnésîenne a la déesse de la venge i
AGORIUS, un dus Tantalides, petit-fils de
Penthile et arrière-petit-fils d'Oreste.
AGOSTINO, sculpteur et architecte ita-
lien, ne à Sienne en 1269, mort à une époque
inconnue. Il avait quinze ans lorsque
te Giovanni , s'etant ren ■
eu 1284, pour construire la cathédrale de
cette ville, fut frappé des précoces
du jeune artiste, lui donna des leçons et l'as-
■ ses travaux. Agostino avait un fi
Angolo ou Angklo, plus jeune que lui do
quelque el qu'il aimai' tendrement.
Il le mit a même de travailler avec lui, el les
deux frères suivirent leur protecteur Gio-
vanni ■ • i istoie, ■■• Pise el dans d'autres lieux,
où ils exécutèrent d'importants travaux sous
sa direction. De retour k Sienne eu 1317,
Agostino et Angolo furent nommés archi-
de cette ville. Ils achevèrent la ca-
thédrali irent la porte Romaine et
la porte Tufl, l'église et le couvent d i Sa nt-
Prançoîs, puis ils se rendirent a Orvieto, ou
ils ornèrent de sculptures la façade d
de Sainte-Marie. Frappé de la beauté
de ces sculptures, le peintre Giotto rit char-
ger les deux frères d'ex
dessins, le célèbre tombeau de Guido d'A-
rezzo, regardé comme un chef-d'œuvre.
tino et Angolo exécutèrent ensuite un grand
bas-relief pour le maître-autel de l'i
Saint-Franço t, k Bologne, puis
dans cette ville, par ordre de Jean XXII,
une citadelle et construisirent d s dig les
destinées k prévenir les : i
De retour a Sienne en 133S, les deux I
bâtirent une fontaine, l'église Sainte-Marie,
la tour et la grande salle
mourut subitement. Son frère, qui élevai i en
ce moment un tombeau a saint François
d'Assise , paraît lui avoir survécu pe i de
temps; car, à partir de ce moment, il n'e t
pins question de lui.
AGOUARACHAY s. m. ( u-goua-rn-chè ).
Mamm. Espèce de renard de l'Amérique.
AGOLFF1 ou AGLFF1, nom d'une divinité
«les Kalmouks. tille est i
figure d'un homme assis sur un trône, un li-
ns la main.
AGOUIAN ou AGI V \\, divinité qui i
sente le mauvais principe, dans la mytholo-
gie brésilienne. C'est un génie mal fa i
qui passe pour avoir le pouvoir de chai
les nommes en démons. Cette frayeur des
B liens est exploitée par des sorciers qui,
se prétendant en commerce avec lui, prédi-
sent l'avenir et guérissent les maladies.
' AGOCLT (Marie DB Im.wigny, comtesse
d'). — Elle est mono à Paris d'une fluxion
de poitrine le 5 mars 1876. M^o j.\
Célèbre sous le pseudonyme de Daniel Ster«,
fut, avec George Sand, la femme la plus re-
marquable de notre temps. Connaissant
que toutes les langues do l'Europe, elle avait
fait de son salon le rendez-vous des illustra-
européennes. « Avec un esprit
libre, irès-hardi et très-ferme, dit M. M
res, Mm d'Agoull comprenait k merveille
qu'on ne pensât pas comme elle niten reli-
gion, ni en philosophie, ni en littérature, ni
il ique. Bile ne ■ &< ba t i as ses préfé-
ui us elle ne les im.
Elle ne demandait k ses amis que d'être sin-
i . ■ opinion sincèrement ex, :
la trouvait indulgente; elle s\ intôi i l
n e croire obligée de ta pai
dès qu'elle y découvi ait un effoi t de l'esprit
il teindre la vérité. Elle aimait ceux qui
cherchent; elle-même av. ut beaucoup cher-
beaucoup souffert avant de se r-,
dans le calme de la pensée. ■ Elevée dans
des idées aristocratiques, elle était arrivée,
à l'exemple des plus grands esprits de
démocratique
plus foi I penseur et comme écri-
vain, elle avail des qualités essentiellement
\ irile ■■ On trouve
■ idé i sa maturi
. irai qui étonne, lu tout
une
femme du ; rand monde. Roman, art, ;
que, b iphie, elle a tout abordé
talent. O.ilre les ■ uvrugei que
nous avons cit i biographie, on lui
62
AGRE
doit : Hervé (184 1), Valentia (1S42), nouvel-
les qui parurent dans la Presse; les Salons
de 1842 et de 1843; Essai sur la liberté cnn-
gidërëe comme principe et fin de l'activité hu-
maine (1846, in-18); Florence et Turin (16«2,
in-12), études d'art et de politique; Dante et
Goethe (1866, in-s°), dialogues; Histoire des
commencements de la république des Pays-
Bas (1S72, in-8°).
AGBA. an :î mne ville de la Susiane (Perse),
sur la rive orientale du Tigre, d'après Pto-
lémée. ne ville d'Arabie, située à
l'entrée du golfe ^Elanite, suivant Pline.
AGRADATL'S, dans la géographie ancienne,
fleuve de Perse, aujourd'hui le Kur, qui se
jette dans la mer Caspienne, après avoir
mêlé ses eaux k l'Araxe (Aras).
AGRADJANMÂ, surnom de Brahmâ.
AGRjEA (chasseresse), surnom de Diane.
A G II /El ou AGRENSES, ancien peuple de
l'Arabie Heureuse, que Pline fait bons guer-
riers, h Peuple de I Arabie Déserte, d'après
Ptolémée. n Peuple de la Grèce, en Etolie,
sur les bords de l'Achélovis, au rapport de
Strabon.
AGR^OS (chasseur), surnom d'Apollon et
parfois de Jupiter.
* AGRAFE s. f. — Encycl. La fabrication
des agrafes a été singulièrement perfection-
née par M. Gingembre, inventeur d'une ma-
chine qui fait tout le travail avec une éton-
nante rapidité. « Cette ingénieuse machine,
dit M. Ch. Laboulaye, exécute, avec la ré-
gularité la plus parfaite et en une seule passe,
toutes les opérations qu'un til de cuivre doit
subir pour se transformer en agrafe; elle
saisit le fil, l'entraîne, le redresse, le coupe,
le double, forme les veux, replie le crochet,
le pousse sous le marteau qui doit l'aplatir,
le frappe et le chasse pour faire place à celui
qui le suit. MM. Gingembre et Damiron pos-
sèdent actuellement quatre-vingts machines
commandées par la vapeur et dont chacune
fait de quatre-vingts k deux cents agrafes
a la minute suivant ses dimensions. ■
AGIÏAÏ, Doin de l'un des Titans.
AGRAIES (Eustache d'), gentilhomme fran-
çais, ne vers le milieu du xi« siècle. Il était
neur du Vivarais lorsque, en 1096, il
suivit Raymond, comte de Toulouse, à la
première croisade. D'A grain se distingua par
de nombreux traits de valeur, et, après la
prise de Jérusalem, il fut nommé par le roi
Baudouin prince de Sidon et de Césarée, con-
nétable et vice-roi de Jérusalem. En outre,
il devint vice-roi d'Acre et dut aux succès
qu'il remporta sur le Soudan d'Egypte d'être
surnommé lEpée et le bouclier de la Pales-
tine. — Son petit-fils, Hugues d'Agrain, fut
envoyé, en 1182, en ambassade au Caire par
le roi de Jérusalem Ainaury. Il y fit preuve
d'une grande habileté et parvint à conclure
un traité de paix avec le calife. — Un de ses
descen lants, nommé Julien, épousa, eu 1255,
une fille du roi d'Arménie.
* Agraire» (lois). — Le Grand Diction-
naire a donné d'autres détails sur les lois
agraires au mot DROIT (t. VI, p. 1238).
AGRATE (Marco), sculpteur italien de la
seconde moitié du xve siècle. On sait peu de
Son chef-d'œuvre est la
statue de saint Barthélémy éeorché, qu'on
admire dans ta cathédrale de Milan. Mlle est
d'une exécution admirable et peut être com-
parée aux peintures de Ribera. Les formes
anatomiques y sont rigoureusement obser-
vées.
AGRAUI.E, nom d'un bois sacré, situé près
de la citadelle d'Athènes. Il tirait son nom
d'Agraulc ou Aglaure , fille de Cécrops, qui,
■ ht la tradition, pour procurer la victoire
Bleui i Jrei hthée, se 1 1 -•■ i| itu de la cita-
Avant il»; marcher à l'ennemi, les
rie fai lient dans ce bois le serment de se
dévouer pour la patrie.
AG II ALLE, nom de la femme et de la fille
de Cécrops. V. Aglauke, au tome 1er du
Grand Dictionnaire et dans ru Supplément.
AGRALI.ls, nom d'un ancien peuple de
l'Attique, de la tnbu Erechlhéide, qui avait
>u nom d'Agraule ou Aglaure, tille de
1
AGRAZ s. m. (a-graz). Espèce de boi son
■ hissante, donl se servent les Espa-
d . '-<■ du raisin vert :
■■■< i lulé de t'AQRAZ est des
plus agréables. (ï'b. I
AGRE, génie ègy\ d Osiris et d'I-
sis.
* AGRÉÉ s. m. — Encycl. Agréé au tribu-
nal de i
I
: ement du tribunal de commi 1 1 e
exercent leui
l.a loi Qcié on
i naît au-
i une ■
mand i
l'étude
.
u ii ibu-
ii. il et de le fuiri ■
Les Uf/réës se
d'in il ruin ol de pi ■ ires commer-
. . ^.lu-
dion de vaut las arbitre» juges, du diriger
aore
les opérations occasionnées par les faillites,
de rédiger les actes de société, les transac-
tions commerciales, etc.
A Paris, le conseil de l'ordre des avocats
se montre d'une grande sévérité à l'égard de
ces praticiens. Ainsi, tout avocat qui aurait
consenti à plaider devant le tribunal de com-
merce à titre d'agréé serait rayé du tableau
et ne pourrait obtenir sa réinscription, quand
bien même il voudrait reprendre sa profes-
sion d'avocat en abandonnant celle d'agréé.
Au reste, cette mesure sévère, mais préser-
vatrice de la dignité professionnelle, n'a été
prise que par le barreau de Paris.
Le ministère de l'agréé n'est pas obliga-
toire, c'est-à-dire qu'on peut confier un man-
dat à toute autre personne, ou défendre soi-
même ses propres intérêts. Si un agréé plaide
une cause, il ne peut le faire qu'en vertu
d'un pouvoir spécial à lui délégué par la per-
sonne intéressée, à moins que celle-ci ne
préfère l'autoriser k l'audience même. Le
26 juin 1846, le tribunal de commerce de Pa-
ris a rendu un arrêté fixant les rétributions
que les agréés ont le droit d'exiger de leurs
clients; lorsqu'il n'existe point d'arrêté du
tribunal près lequel ils exercent, ces rétri-
butions sont fixées de gré à gré entre eux et
les parties, sauf pour celles-ci, en cas de
contestation, à invoquer la décision des tri-
bunaux ordinaires.
* AGRÉGATION s. f. — Encycl. Les chan-
gements récemment apportés en ce qui re-
garde Yagrégation universitaire sont relatés
dans le décret et l'arrêté suivants, du 2 no-
vembre 1875 :
Le président de la République française,
Sur le rapport du ministre de l'instruction
publique, des cultes et des beaux-arts,
Vu les ordonnances du 24 et du 26 mars
1840;
Vu le décret du 22 août 1854 ;
Le conseil supérieur de l'instruction publi-
que entendu,
Décrète :
Article 1er. — i\ est institué trente - six
places d'agrégés près les Facultés des scien-
ces et trente-six près les Facultés des lettres.
Art. 2. Les places d'agrégé continuent
à être données au concours.
Art. 3. Les concours ont lieu tous les
trois ans pour le tiers au plus des places
créées par l'article 1er. Tous les docteurs
âgés de vingt-cinq ans sont admis , selon
l'ordre de Faculté auquel ils appartiennent,
à s'inscrire comme candidats. Un arrêté mi-
nistériel, délibéré en conseil supérieur, dé-
terminera le mode et le nombre des épreuves.
Art. 4. Les agrégés restent en exercice
durant neuf ans. Ils sont à la disposition du
ministre qui les délègue, suivant les besoins
du service, près les différentes Facultés des
sciences et des lettres. Ils reçoivent, à rai-
son de cette délégation, un traitement de
2,000 francs.
Art. 5. § 1er. Les agrégés sont membres
de la Faculté k laquelle ils sont attachés. Ils
prennent rang après les professeurs.
§ 2. En cas d'absence d'un professeur ou
de vacance d'une chaire, ils peuvent être
chargés du cours.
§ 3. Ils participent aux examens lorsque
leur concours est jugé nécessaire.
§ 4. Ils dirigent, sous l'autorité du doyen,
les conférences instituées par l'article 5 du
décret du 22 août 1854.
§ 5. Ils peuvent être chargés par le minis-
tre de cours annexes, ou autorisés à. ouvrir
en leur nom, dans le local de la Faculté, des
cours spéciaux. Un registre particulier est
ouvert pour recevoir les inscriptions à ces
cours. Les rétributions auxquelles ils peu-
vent donner lieu sont encaissées par le se-
crétaire de ia Faculté, lequel en tient compte
à l'agrégé qui fait le cours.
§ 6. Les cours spéciaux et les cours an-
nexes sont unnoncés k la suite des cours or-
dinaires de la Faculté.
Art. 6. Dans les cas prévus par les para-
graphes 2, 3 et 5 de l'article précédent, et
notamment en ce qui concerne les rétribu-
tions k percevoir pour les cours particu-
liers, la Faculté est nécessairement consul-
tée, et son avis est visé par la décision du
ministre.
Art. 7. Au bout de neuf ans, les agrégés
cessent d'être en exercice. Ils deviennent
agrèges libres sans traitement.
Ait. 8. Les agrégés libres peuvent, après
l'avis de la Faculté, être appelés, par déci-
sion ministérielle, a jouir des avantages ac-
cordés par les paragraphes 2, 3, 4, 5 et 6 de
l'article 5. Sur la demande spéciale et moti-
vée de la Faculté, le traitement de 2,000 fr.
peut leur être conservé.
Art. 9. Aptes avis de la Faculté, les doc-
teurs peuvent également être chargés de
cours, participer aux examens, diriger les
■ ■uces, être charges de cours annexes
ou autorises à ouvrir, eu leur nom, des cours
kUX dans les locaux de la Faculté, avec
roentio t lu suite des
it aux para-
graphes 2, 3, 4 et 5 de l'article 5.
Art. lo. Lu ministre de l'instruction oubli'
Sue, des eu beaux-arts est chargé
lu pré lont décret.
La mini ire de l'Instruction publique, des
cultes et dos beaux-arts,
Vu lo décret eu dmo du 2 novembre 1875,
AGRI
Le conseil supérieur de l'instruction pu-
blique entendu,
Arrête :
Article 1". Dans chaque concours pour
l'agrégation près les Facultés des sciences
et des lettres, le nombre des juges est de
cinq ; la décision du jury ne peut être vala-
blement rendue par moins de quatre juges.
En cas de partage, la voix du président est
prépondérante.
Art. 2. Dans ses premières séances, le jury
examine les travaux scientifiques ou litté-
raires des candidats. A la suite de cet exa-
men, il dresse la liste définitive des candi-
dats admis k subir les épreuves du concours ;
cette liste est rendue publique.
Art. 3. Dans les séances suivantes , les
candidats sont appelés : 1° à argumenter
sur une ou plusieurs questions tirées au sort
parmi celles qui auront été indiquées par le
ministre au moins six mois avant l'ouverture
du concours; 2° à faire deux leçons, la pre-
mière sur un sujet tiré au sort parmi ceux
que le jury aura proposés, la seconde sur
un sujet choisi par le jury entre trois sujets
désignés par le candidat. Chaque argumen-
tation et chaque leçon a lieu après vingt-
quatre heures de préparation. Elle dure au
moins une heure et au plus une heure et
demie.
Art. 4. Les sujets d'argumentation et de
leçon sont empruntés, selon l'ordre des étu-
des des candidats :
Dans la section des sciences mathémati-
ques, à l'analyse, k lu mécanique ou k l'as-
tronomie.
Dans la section des sciences physiques, k
la physique ou k la chimie.
Dans la section des sciences naturelles, k
la zoologie, k la botanique ou à la géologie.
Dans la section de littérature ancienne et
moderne, k la littérature grecque, latine ou
française, et, de plus, aux littératures étran-
gères, lorsque les candidats se destinent k
ce genre d'enseignement.
Dans la section de philosophie, k la philo-
sophie ou k l'histoire de la philosophie.
Dans la section d'histoire et de géogra-
phie, à l'histoire de l'antiquité, du moyen
âge et des temps modernes, ou k la géogra-
phie comparée.
Art. 5. Sont maintenues les dispositions
du statut du 19 août 1857, qui ne sont pas
contraires au présent arrêté.
H. Wallon.
ÀGRESKOUÉ ou AGR1SKOUÉ, le Grand
Esprit chez les Iroquois. Il est regardé comme
le dieu de la guerre.
AGREUS , fils de l'Héraclide Témèue. Il
Surnom d'Apollon, d'Aristée, de Pan.
AGHEYÎ, nom de la femme d'Agni, dans la
mythologie indoue.
AGR1ANES, nom donné dans l'antiquité k
un peuple qui habitait une partie de laThrace,
près des sources du Strymon.
AGR1ANOME, tille de Persée, épouse de
Leodacus et mère d'Oïlée, un des Argonau-
tes, suivant liygin. D'après Eustathe, c'est
Laonome qui est la mère d'Oïlee.
AGR1ASPES ou ARIASPES, ancien peuple
de l'Asie Mineure, dans la Drangiane. Les
Grecs leur donnaient le nom d'Evergetes.
Ils étaient voisins des Zarangéens, peuple de
l'empire perse.
*AGRlCOLA (Jean). — Son vrai nom était
Jean Scbueiuor OU Scbuîlter. et on le <!•■■■-
gnait souvent sous le nom de MagUter Isio-
bius, maître d'Eisleben. On l'a quelquefois
confondu avec Etienne Agricola, mort en
1547, et avec Jean Agricole de Spremberg,
tous deux théologiens protestants comme lui.
AGR1COLA (Michel), prélat suédois, né en
Finlande au commencement du xvic siècle,
mort en 1557. Il alla étudier la théologie k
"Wittemberg, où il eut pour maître Luther.
Par la suite, le roi de Suéde, Gustave I", lui
donna le siège episcopal d'Abo et le chargea
de s'occuper de la conversion des Lapons au
christianisme! Ou lui doit une traduction en
finnois du Nouveau Testament, publiée k
Stockholm en 1548.
AGR1COLA (François), théologien alle-
mand, ne k Luuen, dans le duché de Juliers,
vers le milieu du xvie siècle, mort k Sittard
en 1621. Il fut curé à Rodingen, puis chanoine
î à Sittard et écrivit de nombreux ouvrages
pour défendre les doctrines orthodoxes contre
les réformés. Nous citerons, painti ses ou-
vrages depuis longtemps oublies : De culluac
veneratione sanctorum (1580) ; De reliquiis
sanctorum (1581); De conjugio et cxlibatu
sacerdotam (1581); De verbo Dei scripto et
■ non scripto (1597) ; Tractatus de prima tu
j sancti Pétri; De vero Deo et falso (1605) ;
Propugnaculum fidei (1614), etc.
AGRICOLA (Georges-André), médecin alle-
mand, ne k Ratisboune en 1672, mort en
1738. Il so lit recevoir docteur en médecine
■et en philosophie. Désireux d'acquérir lu cé-
lébrité, il eut recours au charlatanisme, pré-
tendit avoir fait une découverte de la plus
haute importance, consistant k faire pousser
en une heure d'une feuille ou d'une petite
branche des arbres de grande dimension, et
se déclara prêt k révéler sa découverte a cent
| soixante personnes seulement qui lui paye-
raient chacune 25 llorins et s'engageraient k
J garder lo secret. Commo toujours, il trouva
AGRI
le nombre de dupes qui devaient lui fournit
la somme demandée. Pour opérer ce prétendu
prodige, qui naturellement ne se réalisa ja-
mais, Agncola avait recours a l'action du feu,
qu'il appelait la « momie végétale. « On lui
doit, entre autres écrits, un livre qui fit beau-
coup de bruit, bien qu'il n'eût aucune valeur
sérieuse, et qui parut en allemand sous le
titre de : Essai inouï et cependant fondé dans
la nature et sur la raison, concernant la mul-
tiplication des arbres, des arbrisseaux et plan-
tes (Ratisbonne, 1716-1717, 2 vol. in-fol.). Cet
ouvrage a été traduit en français sous le titre
de Agriculture parfaite ou Nouvelle décou-
verte (Amsterdam, 1720, 2 vol. in-8°).
AGRI COLA (Jean -Frédéric), compositeur
allemand, né k Dobitschen, duché de Gotha,
en 1720, mort en 1774. Tout en suivant k
l'université de Leipzig des cours de philoso-
phie et de jurisprudence, il étudia la musique
sous la direction de Sébastien Bach. S'étant
rendu k Berlin en 1741, il continua à appren-
dre la composition sous la direction de Quantz
et composa des morceaux de chant qui com-
mencèrent k le faire connaître. Sur la de-
mande de Frédéric II, il écrivit son premier
opéra, Il Filosofo convinto, représenté k Pots-
dam en 1750. A la suite d'un voyage qu'il fit
l'année suivante k Dresde et pendant lequel
il avait entendu un opéra de Basse, il adopta
la manière de ce maître. Peu après, il épousa
la cantatrice Molteni et, en 1759, il succéda
k Graun comme maître de chapelle du roi de
Prusse. Outre des cantates et des morceaux
de musique sacrée, on doit k ce compositeur
estimé les opéras suivants : La lîicamatrice
dicenuta dama (1751); // lie pastore (1752);
Cleofide (1754); Il Tempio d'Amore (1755) ;
Psiche (1756); Achille in Sciro (1758); /fige-
nia in Tauride (1765). En outre, il écrivit sur
la musique des articles, publiés dans les
Lettres critiques de Marpurg, dans la Biblio-
thèque générale de la littérature allemande ;
des lettres, etc. Agricola était un excellent
organiste, un musicien très-instruit, un com-
positeur au style correct, mais sans originalité.
"AGRICOLE adj. — Encycl. Comices agri-
coles. V. comice , au Grand Dictionnaire
(tome IV).
Agriculteur (DU TEMPS QUE J 'ÉTAIS,), Ut
mine stromtid, roman de Fritz Reuter. C'est
un roman à l'ancienne manière ; l'intérêt
n'est point dans l'enchevêtrement des aven-
tures ; il n'y a point d'action proprement dite ;
c'est un caractère principal qui se développe
au milieu d'autres caractères. Un agricul-
teur nommé Haweimann fait de mauvaises
affaires; il est ruiné, perd sa femme et, forcé
de vendre ses meubles, reste seul avec une
petite fille, Louise. Il se remet au travail,
confie sa fille successivement à sa sœur
et au pasteur Behrend, devient intendant
d'un grand seigneur, refait sa fortune et
se retire finalement dans la petite ville de
Rahnstadt, où il meurt entouré d'estime et
d'affection. Voilà toute la donnée du roman ;
tout l'intérêt est dans l.-s épisodes et dans les
caractères, L'épisode le plus curieux, c'est
la peinture de la révolution de 1S4S dans la
ville de Rahnstadt; cela est saisi eu pleine
réalité, et cette partie, la dernière du vo-
lume, forme un excellent roman de mœurs,
d'autant plus divertissant que la moquerie
est plus tranche et sans aucun appoint de
propagande politique. Le caractère principal,
qui a fait la popularité du roman et est déjà
passé en Allemagne k l'état de type, c'est
l'inspecteur Br&sig, modèle achevé de bonne
humeur, de finesse campagnarde et de dé-
vouement simple. Reuter s'est peint lui-même
tous beaucoup de traits de ce personnage. Le
grand charme de ces récits, c'est la vérité
poétique, qui manque k la plupart des ro-
mans allemands; c'est la vie, reflétée par
une imagination artiste , mais c'est la vie.
Il y a des tableaux tres-saisissauts de l'exis-
tence des junker, hobereaux mecklembour-
geois; ces silhouettes féodales sont tracées
de main de maître, sans rudesse de pinceau
et sans que le peintre puisse être accusé
d'avoir dissimulé un seul trait important.
L'existence du pasteur Behrend lui a fourni
le sujet d'un délicieux tableau de genre. On
pénètre d'abord avec Hawermann dans la
maison du pasteur ; tout y est simple, heu-
reux, souriant; la petite femme, rondelette
et fraîche, n'u d'autre souci au monde que
le bonheur de son mari. C'est le sanctuaire
du bonheur paisible, des vœux modestes et
satisfaits ; le calme et la gaieté sereine rayon-
nent autour du logis. Les années passent et
la mort arrive. Nous traduisons ces pages ;
elles donneront une idée exacte de la manière
de conter de Reuter: i Le médecin, un vieil
ami de la maison, a quitté le pasteur. » Main-
■ tenant, lui a-t-il dit, endors-toi ; tu dois être
» fatigue. ■ Il était fatigue, bien fatigué. Sa
Régine (sa femme) l'avait conduit au sofa
et assis de manière qu'il put regarder par la
fenêtre. La première neige tombait du ciel,
doucement, toujours plus doucement; tout
filait silencieux au dehors comme dans son
cœur, et il sentait les mains bénissantes du
Clti ist qui l'appelaient à lui. U se leva, ouvrit
lo tiroir du secrétaire de son père; il voulait
voir encore une fois tout ce qui lui avait
paru beau et gracieux sur cette terre. Tout
ce qui lui rappelait une joie pure était ren-
ferme lu; il ne l'avait jamais refermé sans
sentir sou Ame rafraîchie*.. « Il contempla ces
objets, puis 11 prit sa vieille Bible et lut le
AGRI
nrmon sur la montagne, puis sa tête s'inclina
el 11 s'endormit. S» femme et Louise, sa fille
d adoption, pleuraient; elles restèrent en-
semble jusqu'au soir à se consoler. Le len-
demain, on l'enterra; mais rien ne fut changé
à la uiiiison. La première douleur avait passé ;
m;iis les empreintes restaient, comme il arrive
toujours pour celles que l'ange de la mort
trace sur les figures humaines. La petite
femme ne vivait que pour garder le souvenir
de son pasteur. Dans son cabinet d'étude, le
fauteuil demeurait devant son bureau, avec
sa plume, le dernier sermon qu'il avait écrit
et la lîible. Tous les matins, Régine allait
tout mettre en ordre, tout essuyer dans cette
chambre; elle y restait longtemps à réfléchir ;
le regardait la porte comme m le pasteur
■utrer, avec sa robe de chambre, l'em-
r et lui dire : • Je te remercie, chère
• Régine. » Et pour le dîner, Louise mettait
in ia ^-ouverts, et la chaise du pasteur était
disposée à sa place d'autrefois. Il semblait
qu'il était encore présent, et ce que le pre-
inîer chagrin avait laisse de gaieté dans le
CCenrde I» petite feinme se réveillait alors....
Ce| end an t on remplaça le pasteur; il fallut
AGRI
quitter le village et se ^epn^er du tombeau.
Pour la dernière fois, elle vit fleurir les pom-
miers que son pasteur avait plantés; pour la
dernière fois, elle s'assit sous les lilas où ils
s'asseyaient ensemble; pour la demi-
le printemps para le toit de la maison de sa
couronne de fleurs; pour la dernier
l'été y répandit sa bénédiction. « 1
• dit elle, quand les fils de la Vierge s'en
» iront à l'automne, nous partirons aussi. »
Elle sentait qu'il s'agissait encore une fois de
lu mort. »
'AGRICULTURE s. f. — Encycl. Statist.
II a été publie, en 1875. deux tableaux statis-
tiques dont les renseignements font con-
naître les progrès de l'agriculture, en France,
depuis 1815. Le premier de ces tableaux in-
dique le nombre d'hectares ensemencés en
céréales et en pommes de terre duranr
période et le nombre d'hectolitres ré
par hectare; le second donne le rendement
comparatif par hectare du froment, du seigle
et des pommes de terre aux mêmes époques.
Nous extrayons de ces documents un état
comparatif des années 1820, 1835, 1345, 1855,
1869 et 1874.
ISSO
l 15
1855
i^:i
NOMBRE I.'OECTARES ENSEMENCÉS.
Pommes de terre.
13.857,563
14.838,335
15,558,069
1"., M".. 683
15,315,552
15,354,849
573,764
803,854
1,013,651
985.085
1,241,304
1,409,262
PRODUIT TOTAL EN nECTOLITRES.
Pommes de terre.
15S. 181,972
204,]ir.,l I
'.,174
I
289,764,524
40,670,683
71,982,811
77,921,788
94,813, S60
121,045,430
152,859,765
RENDEMENT MOYEN PAR HLTTARE.
ANNÉES.
FROMENT.
BBIOLB.
POMMES DE
TERRE.
1820.
9 hect. 47
6 hect.
42
70
h-c
88
13
12
—
43
53
12
10
—
50
68
89
76
—
1845.
87
1855,
11
—
36
10
—
08
96
—
25
1869.
15
—
34
13
—
33
99
—
93
19
36
15
16
■ 108
—
46
Il résulte de ce tableau que le rende-
ment du froment et du seigle a plus que
doublé de 182o à 1874. Le rendement de la
pomme de terre ne s'est pas accru dans les
mêmes proportions, ce qui montre que sa
uul me avait acquis depuis longtemps son
perfectionnement ; en revanche, la récolte
totale de ce tubercule a presque Quadruplé.
Pendant cette période de plus d un demi-
. les quantités consommées ont dépassé
les quantités produites à quatorze reprises
seulement : en 1820, 1822, 1827, 1830, 1S31,
1839, 1846, 1853, 1855, 1861, 1866, 1867, 1871
et 1S73. C est l'année 1874 qui a offert le plus
grand excédant de la production sur la
consommation; cet excédant s'est élevé à
38,256,225 hectolitres. Ces tableaux appren-
nent eu outre que, de 1820 à 1874, la consom-
mation en froment a presque dtiublé sans
que la population ait suivi une marche pa-
rallèle, ce qui indique nécessairement un
accroissement de l'aisance publique, car le
froment ne se substitue qu'à des aliments
d'un ordre inférieur. Le prix de l'hectolitre
de froment a naturellement augmenté, mais
sans atteindre, sauf en 1855, un trop haut
prix. Voici le tableau comparatif de la con-
sommation et du prix de l'hectolitre pour les
mêmes années que ci-dessus :
CONSOMMATION
PRIX
ANNEES.
TOTALE.
tiE L HECTOLITRE.
1820
53,941,409 hect.
19 fr. 13
18)5
: 10 —
15 — 25
1 ■ i
il", —
19 — 75
1855
. '9 —
29 — 32
1869
■Il —
20 — 33
1574
94,873,938 —
25—11
Les progrès de l'agriculture en France,
f<>rc remarquables surtout depuis 1848, ont
suivi i'iux de la science agricole e.le-mêine.
Jusqu'à la lin du xvme siècle, {'agriculture
était restée entièrement livrée a la routine;
la science agricole n'existait pa-. ; on était
purement empirique; pour l'asseoir sur des
bases solides il fallait, en effet, que la phy-
sique, la chimie, la physiologie animale et
végétale, la mécanique se fussent perfec-
tionnées. Tout progrès dans ces sciences a
eu, par contre-coup, son retentissement dans
Y agriculture; d'immenses territoires restés
jusqu'alors incultes om pu être rendus pro-
ductifs par des deinchements.des irrigations,
des drainages, par l'emploi d'engrais nou-
veaux <-'t d instruments ai itoires perfection-
nés. Des assolements plus rationnels ont ete
expérimentes, puis définitivement admis dans
li pratique; on a propage des cultures nou-
velles, tel.es que celle du sorgho, ou donné
plus d extension à d'anciennes cultures pres-
que tombées, telles que celles du colza et de
la garance, en même temps que l'industrie,
en se développant, donnait des débouches a
la production. Les machines ont pu remédier
à l'insuffisance de la main-d'œuvre, et toute
grande exploitation est aujourd'hui munie
non-seulement de charrues perfectionnées,
mais de batteuses mécaniques, de faucheuses,
de moissonneuses; des machines, mues soit
par la vapeur, soit par des chevaux, permet-
tent d'exécuter rapidement toutes les opé-
rations si longues de l'ensemencement, du
coupage des racines et de la paille pour la
nourriture des animaux, du vannage des
grains, etc.
— Econ. rur. La question des systèmes de
culture est, sans contredit, la plus importante
en économie rurale; au double point de vue
théorique et pratique, elle précède et domine
toutes les autres, même celle des assole-
ments, à laquelle, d'ailleurs, elle est étroite-
ment liée; elle a, en effet, avec celle-ci cer-
tains principes communs; mais elle est bien
plus large et doit être envisagée de plus haut.
Si elle e-st soumise à l'influence des causes
intrinsèques, telles que le sol et le climat,
.bit encore bien davantage celle des
conditions économiques. Aussi peut-on dire,
avec Schwerz, que l'histoire de la culture
s'unit à celle des peuples. Le tableau de l'agri-
culture aux diverses époques de la vie de
l'humanité nous présentera, en effet, la série
complète des systèmes de culture plus ou
moins perfectionnés, et si nous envisageons
son état actuel, nous verrons les différents
peuples arrêtes à un des degrés de cette
échelle, suivant que leur civilisation et leur
agriculture sont plus ou moins avancées. Les
auteurs, toutefois, ne sont pas d'accord sur
Je nombre de divisions que l'on doit établir
dans la ser.e des développements agricoles.
Kn combinant ce qu'ont dit Schwerz, ileuzé
et quelques autres, on arrive à établir jusqu'à
dix systèmes de culture distincts :
10 Le système forestier est le plus simple ;
on peut même dire, à la rigueur, que ce n'est
pas un système agricole; à défaut de l'his-
t ire, qui ne remonte pas jusque-là, les tra-
ditions légendaires et mythologiques, d'une
part, de l'autre l'observation des mœurs de
quelques peuplades sauvages restées •
a l'état primitif nous montrent L'hoir. n
nourrissant de glands, c'est-a-dire de fruits
sauvages et d'autres production i ■
tllure n'existe doue là qu'à l'état ru-
diinentaire; c'est un embryon qui va se de-
er peu & peu.
2° Le système semi-forestier prend nais-
sance lorsqu'une partie des forêts qui cou-
vi aient ia >urface du globe est défrichée et
livre a iaijncul titre un sol déjà
les détritus de la végét lion arbore:
Ce système e-l et. .'nie en vigueur dai:
tains pays et même dans quelques provinces
AGRI
de France, telles que la Bretagne, la Gas-
cogne, la Sologne, où le sol trop pauvre est
d'abord boisé pour pouvoir être livré, plus
tard, à d'autres cultures.
3° Le système pastoral pur a lieu quand,
les animaux domestiques était complètement
:i l'autorité de l'homme, la fortune,
l'existence même de celui-ci reposent surtout
sur ses troupeaux, et par conséquent sur la
pâture. Il ne tarde pas à être annexé, comme
il l'est encore aujourd'hui, à d'autres modes
d'exploitat on.
a Le s\ sterne pastoral mixte est celui dans
lequel on intercale , suivant le temps et les
circonstances, quelque culture de cér.
mais sai -..'s, .-t en accordant peu
ou point de s ire et à la culture.
5° Le système pastoral mixte perfect onné
ou alterne consiste en ce que la pâture et les
céréales se succèdent alternativement dans
un ordre constant et régulier, et où toutes
deux sont convenablement soignées.
6° Le système biennal réside dans l'asso-
lement le plus simple, dans lequel la terre ne
produit qu une année sur deux, et qui alterne
constamment entre la jachère et les céréales.
70 Le système triennal fait à la culture
des céréales une place entièrement distincte
de celle des herbages et assigne à chacune
d'elles une place particulière ; il ne peut donc
; sans un secours considérable en prai-
ries naturelles.
8° Le système triennal perfectionné nous
montre les plantes fourragères, entre autres
le trèfle, remplaçant une partie de la jachère,
li e-t bien reconnu aujourd'hui que, si cette
méthode ne peut se passer de prés natu-
rels, elle en a cependant un moindre besoin
que le système triennal primitif.
9° Le système de la culture alterne fait
succéder régulièrement la culture des cé-
réales et celle des plantes fourragères, de
manière à établir l'équilibre entre les ré
épuisantes et les récoltes améliorantes, et à
pouvoir au besoin se passer du secours des
prairies naturelles.
10° Le système des cultures industrielles
a lieu quand l'agriculture est arrivée à un
haut degré de perfection, que les terres sont
saines, profondes et riches, que les capitaux
abondent, enrtn qu'il existe des débouchés
suffisants pour des produits dont le prix de
revient est, d'ailleurs, très-élevé, Les princi-
pales cultures de ce genre sont : le chanvre,
le colza, la garance, le lin, le pavot, le sa-
fran, le tabac. On peut y rattacher la cul-
ture des arbres fruitiers, tels que la vigne,
l'olivier, le pommier, l'amandier, le mû-
rier, etc.
A un autre point de vue, les systèmes pré-
cédemment exposés peuvent se résumer en
deux, appelés culture extensive et culture
intensive. La première a lieu quand le do-
maine est très-vaste, le sol pauvre, les capi-
taux faibles, etc.; c'est la culture mintma, à
petites dépenses et à petites récoltes. La se-
conde s'observe dans les pays riches, les do-
maines peu étendus, les s. ils fertiles ; c'est la
culture maxima, aux grandes dépenses et aux
grosses récoltes. Eile correspond à la culture
industrielle. Il est à peine besoin de définir
ce qu'on doit entendre par petite, moyenne
et grande culture; par culture épuisante,
stationna. re ou améliorante; par culture fixe
ou invariable, et libre ou variable, etc. Au
reste, les systèmes de culture peuvent se
combiner et se modifier pour ainsi dire à
l'infini. Nous renverrons, pour plus amples
détails, à l'article assollment, tome I«r du
Grand Dictionnaire.
Quels que soient les progrès réalisés par
notre agriculture , nous sommes encore bien
loin des Anglais. « L'Angleterre, dit M. Victoi
de Tracy, voila pour nous la véritable école
pratique en fait d améliorations agi
Là, d'immenses espaces que lexces de l'hu-
midité rendait infertiles sont transfi
par le drainage, et il semble qu'une s.'
lois l'Angleterre sorte des eaux. La va] 'lu-
es t mise partout au service de la terre
comme force motrice, et elle accomplit une
multitude de travaux avec une admirable
économie. Une habileté nouvelle préside à la
construction de la charrue el fait découvrir
de nouveaux engins agricoles que L'imagi-
nation ose à peine concevoir. La terre est
ameublie et fouillée à des profondeurs inu-
sitées; les champs sont nettoyés et >
comme les planches d'un jardin, puis ma s-
sonnés à l'aide de ces mêmes chevaux qui
ont traîné la charrue. Plusieurs races de
bestiaux, déjà merveilleusement améliorées,
sont transformées par de nouveaux perfec-
tionnements tiona uu bétail sont
recueillies à l'état liquide et lancées, par des
pompes, dans des tuyaux qui se ramifient sur
toutes les parties du domaine, lie ces tuyaux
cachés dans le sol, le liquide fertilisant passe,
par d-s regards qui sont espacés de distance
en distance et ouverts successivement, dans
un tube flexible et semblable à nos tuyaux
d pompe a incendie. Ce tube, un homme le
dirige vers le ciel, el le liquide s'é
dans l'air, d'où il retombe en pluie i.
Sur les plant- >. Sans transport dispen-
dieux, aliment el frai eur parviennent aux
plantes tous
I s jours. L'engrais, ce sang de la ferme,
circule comme le sang des animaux. Ainsi,
soUn un ciel bruineux , les merveilles de la
ation in ter tropicale se réalisent. Une
piturie est fauchée dix fois; deux et jusqu'à
AGRI
63
trois têtes de gros bétail sont entretenues
par hectare.
» En Ang'eterro, l'aristocratie s'est at-
1 sol. La ville n'est pour le lor
glais qu'une réside ta la
i'il ■
et qu'il
miers et vivant surtout des revenus qu'il doit
à leurs travaux, il y prend un intérêt de tous
les jours, il dépense en améliorations une
partie de sa fortune; il tient â honneur
r son domaine couvert des plus riches
us, et d ne croit p ■ -« li-
vrant lui-même aux soins 1.
culture. Ainsi, le duc d'Ar
lord Townsend a propagé tt ptrfeetionné la
culture des turneps ; le duc de Bedfort, dont
la statue se voit dans un des ja
de Londres, appuyé contre une charrue, a
desséché d'immenses marais qu'il a lii
la culture. Leduc de Leicester, lord L
ham et tant d'autres sont au
parmi les meilleurs praticiens de Yagricultu e
anglaise. Les hommes qui se sont eni
par le commerce ou par l'indu
cet exemple, et ils achètent des terres où ils
aiment à se retirer et à dépenser le fruit de
leurs immenses opérations. Quant aux
pb-s cultivateurs, ils forment la eii
plus riche et la plus considérable âpre-,
des grands seigneurs et des capitalisa
profession agricole est généralement r<
chée. Les jeunes gens les plus instruits v
rent leurs capitaux et la plupart V
■nient leur fortune; il n'e
de voir un cultivateur, qui applique à i'ex
tation d'une ferme un capital de 100,000 fi
retirer de ce capital 10,000 à 12,000 fia:
revenu, tandis 4|u-'
de cette valeur qui serait mise en location
n'en retirerait que 2,000 à 3,000 francs. »
En France, le goût de Y agriculture
pas aussi prononce; on a déserté
pour l'industrie, et les capitaux ont dû s
nécessairement ce déplacement de l'aci
mais on commence à revenir aux exploit
agricoles qui sont, pour notre pays, la :
la plus certaine de revenu, la mine
puisable de production, et les encou
ments les plus efficaces leur sont dès à pré-
sent assurés. La loi du 30 juillet 1875 a reor-
ganisé l'enseignement élémentaire pratique
de l'agriculture et créé un nouvel établisse-
ment d'enseignement profession!
tion d une Ecole supérieure d'agriculture té-
moigne des sollicitudes du gouvernement ré-
publicain pour cette branche importante de
la prospérité nationale.
Agriculture (ÉCOLB BUPÊRII DRB 1»'). V. In-
stitut agronomique, dans ce Supplément.
AfxrlruKur* (l.K I.lVIïK X>V. ï. ), d'Ibn-.ll-
A\ -vain, traduit de l'arabe j nr M, <
Mullet (1864, 3 vol. in-81 ' I iction
u ete couronnée par la S :ulture
de Paris et est dédiée a M. i.
l'Institut. Le Livre de l'agriculture fut
posé environ au vie snvle de l'hi
(xiic siècle de notre ère). L'auteur, 1:
Avvam, était un Arabe Espagnol et ha
Séville. En tête de son livre il se donne la
qualification de cheik illustre :• Au nom du
Dieu élément et miséricordieux, en qui est
toute ma confiance, fauteur de. -e livi
cheik 1 Lfiia-lbn-Mo-
nammed-Abou Ahmed-Ibn-al-Awam,
Dieu f nie, dit : Lou
le maître des inondes. » On a peu de ma*
nuscrits de son livre ; celui que pos
Bibliothèque nationale ue va pas plus loin que
la première partie.
11 ne faut point chercher dans cet ou-
vrage l'art de la comj osition, qui est tout à
fait inconnu des Arabes. Il se divise en deux
parties, dont la première contieul
pitres, et la seconde dix-huit. L'aul
avait promis un dernier sur le chien, mais
ou il n a pas tenu sa promesse, ou le chi
a été perdu. Le Livre de l'agriculture
est précieux à plus d'un titre,
des nombreux renseignements qu'il renferme
K.rir a pratique de l'agriculture et poui
istoire, il nous a conserve une a
citations d'auteurs arabes, grecs et
touchant la partie dont il s'occupe. II est
vrai d'ajouter que les noms de ces derniers
sont tellement défigurés que la science
pas certaine de les avoir tous retrouvés. 11
y a même encore quelques noms qui sont
iiidéi hiffres. Les citations sont exces-
sivement multipliées dans cet ouvrage, qui
forme une sorte d'encyclopédie agricole. Ce
n'est point un traite suivi ni méthodique,
mais un recueil de préceptes extraits d
ite 1rs. M. Passv, qui en a fait, eu 1854,
l'objet d'un rapport Ires-remarquable
Société d'agriculture de Paris, I appelle in-
génieusement 1 rustique. Toutes
les matières agricoles y sont traitées : l'ou-
.
ture des engrais et sur les eaux , et du là il
passe t la disposition des vergers, a la cul-
ture et à la plantation des arbres, à leur
greffe, ■ la propagation et à la
11 dist ngue douze sortes de terre v.
scription qu'il donne de la charrue a
beaucoup de rapport avec l'araire latin ;
tantôt ede est armée d'une pointe de fer, et
tantôt d'un soc de fer. Bien qu'en gênerai on
reconnaisse aisément toutes les plantes dont
il parle, il y a cepeudaut quelques îoeer*
64
A G UI
titudes sur certains «rores et quelques cé-
réales, telles que le thoumaki et le houschakî,
qui semblent désigner deux espèces d'orge.
Comme on devait s'j a'tendre de la part d'un
Oriental, les plantes aromatiques sont parti-
culièrement étudiées dans cet ouvrage, et
l'auteur s'étend longuement sur les parfums
et sur la distillation. t >n y trouve de longues dis-
sertations sur les animaux et notamment sur
le cheval. L'administration des biens ruraux,
la vie intérieure de la maison, la tenue des
ouvriers, les soins qu'on doit leur donner, la
tion de la femme, à qui parait dévolu
le gouvernement de la maison, sont traites,
i i.n-al-Avvam, avec des détails et des
renseignements précieux pour les mœurs des
es et leur économie domestique. Il est
juste aussi de dire que les superstitions du
temps où écrivait l'auteur ne sont point
absentes de ce livre. Les arbres sont peu
fiquement divisés en arbres lunaires
et en arbres solaires, et 1' on retrouve là une
conception toute nabuthèenne, qui est venue
de l'immense influence exercée sur l'agricul-
ture par le célèbre truite de V Agriculture
nabatnéenne. V. nabathékn, au toine XI du
Grand Dictionnaire.
AGR1E ou AGRIA, fille d "Œdipe, roi de
Thebes, et de Joeaste, et sœur d'Antigone.
i plus souvent appelée Ismène.
AGR1ENS, nom sous lequel on honorait
les Titans*
AGR1GAN ou GR1GAN, une des îles formant
le groupe des Mariannes, dans la Polynésie,
par 190 delatit. N. et 148» 35' 50" de lougit. E,
Elle appartient aux Espagnols; mais les
Américains des Etats-Unis y ont fondé une
Colonie.
AGBIODOS (A la dent cruelle), nom d'un
chien d'Actéon.
AGR10M0S ou AGRIOMUS, surnom de
Bacchus.
AGR10PE, nom que quelques mythologues
donnent a Eurydice, femme d'Orphée, d'au-
tres à sa sœur, il Nymphe, lu même qu'Ar-
glope. V. ce dernier mot, dans ce Supplément.
Il femme d'Agénor.
AGRIPPA s. m. (a-gri-pa). Antiq. Nom
donne anciennement aux entants mâles venus
au monde les pieds devant.
— Encycl. D'après Pline, la dénomination
ù' agrippa (Int. xyre portas , mis au monde
difficilement) était appliquée aux enfants
sortis du ventre de leur mère les pieds de-
vant, parce que cet accouchement est très-
laborieux. On disait agiïippinl; pour les en-
fants du sexe féminin qui étaient dans le
mémo cas. Ces appellations sont devenues,
par la suite, de véritables noms propres.
AGRIPPA (Camille), savant italien, né à
Mil. n. 11 vivait au xvie siècle, et il s'adonna à
l'étude des sciences mathématiques et physi-
ques, de la philosophie, de l'architecture. Il
■!■ rendit a Rome sous le pontificat de Gré-
XIII. En ce moment, on s'occupait de
transporter et de dresser un obélisque sur
la place Saint-Pierre. Agrippa chercha le
inoj n ie plus sûr d'arriver u ce but et pu-
idées dans un ouvrage, intitulé Trat-
t i>> lii transporter lu guglia in su lu piazsa
> Pietro (Rome, 1583, in-4<>). un lui
doit plu ieui s autres ouvrages, devenus tiès-
iaies ; Nuove invensioni sopra il modo di
uavigare (Home, 1593, ni-*"); Trattato dt
lia d'aune (Ruine, 1553, in-4°)j Dialogi
Ui venti (Rome, 1584, iu-4°).
AGRIPPA DE NBTTB9HBIM (Henri-Cor-
aeille), ■ ' philosophe cabaliste, né
gne en i486, mort dans un hôpital de
Grenoble en ibï-s ou 1&34. 11 servît pendant
ans en Italie dans les années de Maxi-
niilien l«j en uite, il étudia le droit, la phi-
. [lie, la médecine et les langue i* rviuimné
iseur d'hebreu a Dole en 1509, il expli-
qua le livre de Reuchlin, De Verào mirifico;
mais ses querelles avec les cordeliers le tirent
bannir de celte ville, et il alla donner des
; k Londres, puis revint professer la
théologie à Cologne. Il alla ensuite a Paris
et y ouvrit des cours .sur Mercure Ti
,011 humeur inquiète et querel-
leuse le força bientôt encore a quitter cette
ville p r a Turin, a M
Kribourg, en .s m ise. En 1524, il vint a Lyon,
ou il m- nui a <-x>-< ci cioi au moyeu
de formule 1 empirique .. qu'il appliquait mi
..! ii se
faire une vi m te uour que
>l>3 Erançoia 1e', lo
no . 1 ■ , ice pour
avoir lions avec le 1
table , il entra au service de la
Quint, qui le lit nommer
biatoi cet empereur. Deux ou-
.
1 11 re sur la J'
t un un dam les priai
Bruxelles, De là, U sa rendit h l
'étanlir
1 1 ivenu ■*. Lyon ; mais la, il fut
pour avoii éci ■ «t se
>. ensuite k Qrenoble, où H finit 1 1
ment curi
ouvrages sont : />>■ ina rtttudi
tcientiarum deeiamatto U ■
par 1 dayi
lo ai>)\ De occulta phitoiophia libri tru (An-
AGUE
vers et Paris, 1531). traduit en français par
Le Vasseur; De nobilitate et prxcellentia fe-
minei sexus déclamât io (Anvers, 1529); Corn-
mentarîa in artem brevem Raymondi Lui h
e, 1533), etc.
AGR1PP1NA COLONIA, colonie établie à
Urbium, dans la Germanie Ile, par l'impéra-
trice Agrippine. C'est aujourd'hui Cologne.
AGRIPP1NE s. f. V. agrippa, dans ce Sup-
plément.
AGRIITS (champêtre), surnom d'Apollon, de
Pan, de Bacchus, d'Aristée, etc.
AGRICS, fils de Parthaon, roi de Pleuron
et de Calydon, et frère d'Œnée. Ses fils,
avant chassé du trône leur oncle Œnée, y
mirent leur père à sa place; mais ce dernier
en fut renverse à son tour par D'iomêde, qui
tua tous ses enfants, k l'exception de Ther-
sippe et d'Oneheste, et remit Œnée en pos-
session de la couronne. V. Œnék, au tome XI
du Grand Dictionnaire et dans ce Supplément.
Il Nom d'un des centaures mis en fuite par
Hercule, lorsque le héros, fatigué de la pour>
su te du sanglier d'Erymanthe, s'était arrêté
dans la caverne du centaure Pholus, qui lui
avait offert du vin. Il Fils d'Ulysse et de Circé
et frère de Latinus. {Théogonie d'Hésiode.)
Il Nom d'un des géants qui combattirent con-
tre le roi des dieux.
AGROLÉTÈRE, épithète de Diane, qui a la
même signification qu'Agrotère. V. ce der-
nier mot au tome I" du Grand Dictionnaire.
Dans la fête de Diane Agrolétère ou Agro-
tère, qu'on célébrait à Athènes, on sacrifiait
cinq cents chèvres en l'honneur de la déesse.
Cet usage, au rapport de Xénophon, était
venu de ce que, au temps de l'invasion de
Darius, les Athéniens s'étaient engagés à of-
frir en sacrifice à la déesse autant de chèvres
qu'ils auraient tué d'ennemis; mais le nom-
bre en fut si grand, que ce vœu ne put être
exécuté, et un décret fut rendu qui limita à
cinq cents le nombre qui serait immolé de
ces animaux.
AGRON, fils d'Eumélus et petit-fils de Mé-
rops, roi de l'île de Cos. Il était frère de
Byssa et de Meropis. Ses deux sœurs et lui
ayant refusé de s'associer au culte qu'on
rendait à Mercure, k Diane et à Minerve, et
leur prodiguant au contraire les injures, ap-
pelant Mercure un voleur, Diane une cou-
reuse de nuit, Minerve la déesse aux yeux
de hibou, ces divinités s'en vengèrent en les
changeant tous les trois en oiseaux.
AGRON, un des Héraclides, roi de Lydie.
AGROS, fils d'Osiris et d'Isis et frère de
Bubastis , dans la mythologie égyptienne.
C'était le dieu de l'agriculture. Quelques
mythologues le confondent avec Agrotès.
* AGROSTIDE s. f. — Encycl. Le genre
agrostis de Linné, qui comprenait environ
cent espèces, a été considérablement réduit
et caractérisé comme il suit par les bota-
nistes modernes : fleurs en panicules étalées
ou contractées; glumes carénées et dépour-
vues d'arêtes; deux écailles, dont une géné-
ralement armée d'une arête dorsale; une à
trois étamines; deux styles courts et plu-
meux. Parmi les espèces conservées dans ce
genre, nous citerons : Yagrostide commune,
appelée aussi agrostide blanche, agrostide de
chien, épi de vent, agrostide stolonifère,
ti aînasse, etc.; Yagrostide élégante, plante
annuelle du midi de la France, la seule qu'on
cultive quelquefois en bordure , dans les
jardins paysagers, à cause de la grâce de
son port. Plusieurs agrostides sont devenues
les types des genres mibure, villa, tricho-
dium, etc.
AGROTES (le laboureur), nom d'une divinité
phénicienne , qui présidait a l'agriculture.
Les uns confondent Agrotès avec Ai^ros ,
d'autres le font fils de ce dernier; enfin cer-
tains l'assimilent à Agruérus. U Surnom de
l'an et de Mercure.
AGRUÉRUS, divinité phénicienne. V. ci-des-
sus AGROTES.
AGRYPNIS s. f. (a-gri-pniss — gr. agru-
pnein, veiller). Antiq. gr. Nom donné k une
fête nocturne que l'on célébrait en Sicile,
en l'honneur de Bacchus.
AGUACÉRO s. m, (a-goua-sé-ro). Espèce
de mouche lumineuse, du genre pyroplmre,
qu "n trouve à La Havane, et qui ressemble
au cocuyo ou cucuyo, mais elle est deux fois
plus petite.
•AGUAS-CALIEINTES, Etat de la république
fédôrative du Mexique, borné au N. par l È-
tat de Zacateca>, a l'E. par l'Etat de San*
Luis-de-Potosi, au s. par le Guanajuaio, a
I U. par l'Etat de J.ilisro ch.-L, Aguas* (Ju-
lien tes. L'Etal h 'li. et 750,000 hec-
tares; la capitale compte £2,540 bat).
AGUKRAHEM. V. Agebarun, dans ce Sup-
AMT.lto (Bartholomeo dk), chirurgien es-
fagnol, no u Scville en 1531, mort en 1597.
■ parti ulièreraent du traitement
itea par les 1, ut il
acquit une telle réputation, que le peuple
1» 1 qu'il avait recours, pou
rir, ai.:. laturelle, < tu lui u ..t ;
■ ' . i
1 1:1 roi.), suivi 'l'un
■ uj ium générale ; fîespuestu a
gU6 l'rauoui eitsena contra
AGUS
unos avisos, etc., réfutation d'une critique du
premier traité que nous venons de citer.
AGUERO (Benoît-Emmanuel), peintre es-
pagnol, né à Madrid en 1626, mort en 1670.
Il prit des leçons de J.-B. d<*l Mazo et s'a-
donna avec un très-grand succès au paysage.
Ses toiles, ornées de figures, étaient tres-
recherchêes. On voit plusieurs tableaux de
cet artiste remarquable à Buen-Retiro et k
Aranjuez.
AGUESSEAU (Henri-Oardîn-Jean-Baptiste,
marquis d'), petit-fils du chancelier d'Agues-
seau, né au château de Kresnes en 1746, mort
en 1826. U entra dans la carrière de la ma-
gistrature, fut d'abord avocat général au
parlement de Paris, puis conseiller d'Etat et
prévôt-maître des cérémonies. En 1789, il
fut nommé député aux états généraux par
la noblesse du bailliage de Meaux. Bona-
parte , devenu premier consul , le nomma
président du tribunal d'appel de Paris. Trois
ans après, le marquis d'Aguesseau fut en-
voyé à Copenhague comme ministre pléni-
potentiaire. Après la seconde Restauration,
il entra à la Chambre des pairs. 11 avait été
reçu membre de l'Académie française dès
1787, plutôt comme grand seigneur que pour
son mérite littéraire, et, à, sa mort, M. Droz,
alors chancelier de l'Académie, prononça un
discours, dans lequel il appuyait beaucoup
plus sur les vertus de l'homme privé que .sur
les talents ou les services de l'homme public.
AGUEUSTIE s. f. (a-gheu-stî — du gr. a
priv.; geuô, je goûte). Patliol. Perte du sens
du goût, il On écrit aussi aghlustie et
AGBUSTIIi.
AGUFFI. V. Agouffi, dans ce Supplément.
AGU1AR (don Thomas de), peintre espa-
gnol, qui vivait au xvne siècle. Il reçut des
leçons de Velazquez et exerça son art à Ma-
drid, où il obtînt une grande vogue en s'a-
donnant au genre du portrait. Aguiar exé-
cutait des toiles de très-petite dimension,
aussi remarquables par la ressemblance que
par le fini de l'exécution.
AGUILAR (Gaspard d'), littérateur espa-
gnol, né dans la seconde moitié du xvie siè-
cle. On ne connaît ni la date de sa naissance
ni celle de sa mort. Tout ce qu'on sait de lui,
c'est qu'il vécut à Valence et qu'il fut atta-
ché au comte de Chelva en qualité de secré-
taire. Aguilar estreonnu par une relation des
fêtes qui eurent lieu à l'occasion du mariage
du roi don Philippe avec Marguerite d'Au-
triche, et qui a pour titre : Fiestas nuptiales
que la ciudad y reino de Vulencia hizie-
ron, etc. (Valence, 1599, in-80); par un
poème : Expulsion de los Aforïscos de Es-
pana par el rey Don Felipe lll (Valence,
1618, in-8°), et par douze comédies, qui fu-
rent publiées à Madrid en 1614. Les plus re-
marquables de ces pièces sont : la Nueva
Dumilde, la Gitana melancolica et les Amantes
de Cartago.
AGUILAR (Melehior-Louis de Bon de Mar-
SAR.it marquis d'), littérateur français, né à
Perpignan en 1755, mort à Toulouse en 1838.
U employa les loisirs que lui faisait sa for-
tune a cultiver les lettres et il alla se fixer à
Toulouse. Il devint muinteneur des jeux Elo-
raux, membre de l'Académie des belles-let-
tres de Toulouse et membre de la Société des
sciences de Montpellier. Outre des pièces de
vers publiées dans le recueil des jeux Flo-
raux, on lui doit : Recueil de vers (1788,
in-8°); Traduction en vers de quelques poésies
de Lape de Vega (in-8°), avec une introduc-
tion sur la littérature espagnole; Stances di-
thyrambiques (Toulouse, 1824, in-8°).
AGUILLON (François d'), savant jésuite
belge, ne à Bruxelles en 1567, mort en 1617.
Il s'adonna à l'étude des sciences, particuliè-
rement des mathématiques, et fut successi-
vement professeur de philosophie k Douai et
protésseurde théologie au collège des jésuites
d'Anvers, dont il devint recteur. D'Aguillon
s'occupait, au moment de sa mort, de tra-
vaux sur la dioptrique et la catoptrique. C'est
lui qui donna le nom de projection stéréo-
graphique à une projection qui n'avait
point encore reçu de nom particulier, bien
qu'elle fût connue depuis Hipparque. On lui
iluit un lYaité d'optique (Anvers, 1613, in-foL),
qui était jadis estimé.
AGU1RRE (Joseph-Saenz d'), cardinal es-
pagnol, né à Logroùo en 1630, mort à K nue
en 1699. Il entra dans l'ordre des bénédic-
tins, professa la théologie a, •Salamampie,
puis fut nommé successivement censeur, se-
crétaire du saint office et cardiuul (1686).
C'était un théologien instruit, mais qui Varia
assez souvent dans ses idées et a qui man-
quait l'esprit critique. Nous citerons de lui ;
Ludi salmantiences, sive theologia florulenia
(Salamanque, 1668, in-fol.), recueil de disser-
tations à l'usage de l'université, dans lequel,
ainsi qu'il l'avoua plus tard, il cite des h stu-
riens supposes; fJcfensio cuthedrx sancti l'e-
tri, adversus declaratwnes cleri galtici (fcJa-
lamanque, 1683), ouvrage dans lequel il at-
taque les déclarations du clergé de Franco
en 1682, ce qui lui valut le chapeau de car-
dinal; Sancti Ansflmi theologia(% vol. in-fol. J,
dont la meilleure édition* est celle de Rome
(1690); Colleciio conciliorum Uispaïux (liomts,
1803-1694, 4 vol. in-fol.), etc.
AGUSTI ou AGCSTIN (Miguel), écrivain
espagnol, ne ii Kuùolns (Catalogue) dans la
AIIAG
seconde moitié du xvio siècle. Il fut succe* -
sivement chapelain et prieur de l'ordre de
Saint-Jean et il résida longtemps à Perpi-
gnan. Agusti se fit connaître par un ouvrage,
intitulé Livre des secrets de l'agriculture
(Barcelone, 1617, in-fol.), réédité avec des
additions importantes à Perpignan en 1626.
Dans ce livre, longtemps estimé et consulté,
Agusti traite des signes du temps, des èpoquea
des semailles et ues plantations, des arbres
fruitiers, des engrais, des vins, des animaux
domestiques et de la chasse, le tout suivi
d'un petit vocabulaire lattn, espagnol, cata-
lan, italien, portugais et français.
AGUYAN. V. Agodian, dans ce Supplément.
AGYÉE s. m. (a-ji-é — gr. aguieus; de
aguia, rue). Antiq. gr. Colonne qu'on élevait
d.-vant les portes des maisons, en l'honneur
d'Apollon ou de Bacchus.
AGY1EUS (gr. aguia, rue), surnom d'Apol-
lon, protecteur des rues et des places à Ar-
gos, â Athènes et autres villes de la Grèce.
AGYNIENS s. m. pi. Syu. d AGioMTiis.
V. ce dernier mot, au tome 1er du Grand Dic-
tionnaire.
AGYRME s. m. (a-ghir-me — gr. agurmos,
rassemblement). Antiq. gr. Nom qu'on don-
nait au premier jour des grands mystères,
selon Hésychius.
AGYRRH1US, démocrate grec, qui vivait
à Athènes au ive siècle avant notre ère. Il
proposa qu'on donnât au peuple une indem-
nité pour le temps qu'il passerait dans les
assemblées politiques, ainsi que l'avait déjà
demandé Péricles, et qu'on établît une sorte
d'impôt pour payer ses spectacles. Ces deux
propositions ayant été votées en 395 et 394,
Agyrrhius devint très-populaire, et il reçut,
après la mort de Thrasybule, le commande-
ment de la flotte athénienne envoyée k Les-
bos (389). Depuis lors, on ne sait rien de sa vie.
AGYRTE s. m. (a-ghir-te — gr. agurtês,
mendiant, charlatan). Antiq. gr. Nom donne
aux prêtres de Cybele.
— Encycl. On donnait, en Grèce, le nom
d'ngyrtes aux prêtres de Cybèle, parce qu'ils
parcouraient les rues et les places publiques
en faisant des tours d'adresse, des jongle-
vies, débitant des charlataneries, pour atti-
rer le peuple et obtenir ses largesses. Ils ti-
raient aussi des horoscopes et disaient la
bonne aventure au moyen des vers d'Ho-
mère et d'autres poètes grecs.
AGYRTE, un des compagnons de Phinée,
qui fut tué aux noces de Persée.
AHAGGÀR, pays montagneux, plus grand
que la isuisse et placé k peu près au centre
du triangle formé par Alger, Tombouctou et
le Uc Tchad. Il occupe le point de partage îles
eaux tributaires de la Méditerranée et de
celles de l'Atlantique. Par ses versants nord,
il fait face k notre Algérie; par ses versants
sud, il rejoint la contrée immense et mal
connue que traverse le Niger.
Eu 1850, le docteur Burth, explorateur al-
lemand, longeait les contre-forts orientaux de
l'Ahnggàr, et, en 1859, notre compatriote ,
M. Duveyrier, longeait le massif par sou côte
nord. L'un et l'autre de ces voyageurs, le
dernier surtout, ont recueilli des indigènes
les seules indications que la géographie pos-
sède aujourd'hui sur ce grand ensemble de
montagnes et de vallées. En voici le résumé,
du k M. Henry Duveyrier :
L'Ahaggàr est un plateau de grès, k sur-
face très -inégale et déchirée; il est sur-
monté de loin en loin par des pics et des
montagnes, dont quelques-unes doivent être
des volcans éteints; les pics d'Uaiuân et de
Tatiàt paraissent être les points culminants
du massif entier. En hiver, leurs sommets
conservent les neiges pendant deux et quel-
quefois trois mois. Le plateau de l'Ahaggàr,
dont on e-time la largeur maximum a huit
marches dans tous les sens, projette sur ses
lianes, dans plusieurs directions, des chaînes
qui forment comme d'immenses avant-corps
de la masse générale.
La flore de l'Ahaggàr est intéressante, puis-
qu'elle commence â la zone saharienne, pour
se modifier rapidement jusqu'à se rapprocher
de celle de nus climats. Elle renferme, entre
autres, deux espèces d'acacia donnant de la
gomme dite arabique, deux espèces de vi-
gne, l'arbre k bois d'éhène, deux espèces de
se ne, enfin le figuier. Le blé, qui se cultive
autour des villages, réussit tres-uien.
On sait peu de chose de la faune ; elle pré-
sente deux carnassiers spéciaux, le tahoi'ui,
qui serait une espèce de loup, et l'adjoule,
qui ressemblerait a l'hyène. Parmi les ophi-
uieiis sont la vipère céraste, le python et un
autre serpent de grande taille. Dans les ra-
vins qui descendent du Tasîli, on trouverait
les restes de gros animaux fossiles.
L'Ahaggàr est la demeure de l'une des
quatre confédérations des Touaregs, lesTouu<
regs-Ahaggâr, qui comptent dos tribus noblea
et des tribus serves. La principale des pre-
mières est celle des Kêl-Rhula, qui habite a
la tête et au centre du plateau. Elle a le pri-
\ e do donner k la confédération son Àra-
y/nlr, ou chef des chefs. Les Touaregs-Aliag-
gàr pussent et se donnent pour irascibles,
batailleurs et emportés. Toutefois, avec du
temps et de la prudence, un explorateur
pourra pénétrer au milieu d'eux.
Les centres do population do l'Ahaggàr
AHLQ
sont: 1° Idelès, situé sur le haut Igharghar;
on y a créé des jardins, planté des dattiers,
et on y fait des labours ; 2° Tazerouk, situé
a une marche et demie au S.-E. d'Idelès,
entouré de cultures assez importantes pour
avoir donné, en 1861, une récolte de trois
cent cinquante charges de chameau (environ
52,000 kilogr.). On y fait deux récoltes par
année ; 3<> Sêlet, petit village entouré de cul-
tures, dans l'O. de l'Ahaggâr.
Il existe dans ce pays sauvage, isolé du
reste du monde, des-monuments anciens très-
intéressants : ainsi, dans une montagne du
S., on trouve des citernes taillées dans le
roc vif à l'aide d'instruments qui manquent
aux habitants actuels du pays. Dans un autre
endroit existe la tombe remarquable d'un
chef berbère, qui, poursuivi par les compa-
gnons du Prophète (tin du xne siècle), s'en-
fuit dans l'Ahaggâr, où il fut tué Enfin,
en plusieurs endroits, les roches présentent
des inscriptions.
AH Al. Y A, fille de Brahmàet femme du sage
Gotaina. Elle fut séduite par le dieu ludra,
qui avait pris les traits de Gotama.
AHASA, ancienne ville de l'Arabie Heu-
reuse, par 83° 30' de longit. et 24° de lat.it.
Elle renfermait des fontaines d'eau chaude,
et ses environs étaient couverts de palmiers.
AH A VA, dans la géographie de la Bible,
ancienne ville d'Assyrie, k proximité d'un
fleuve du même nom, probablement l'Adiaba.
C'est dans ce lieu qu'Esdras rassembla les
Israélites revenus d'exil avec lui et les fit se
reposer quelque temps, pour attendre le
reste de leurs compatriotes qui devaient les
suivre en Judée.
AHÉ, vache de Buto, dans la mythologie
égyptienne.
Ail 1 AS, prophète de Silo. La Bible rapporte
que, vers l'an 924 av. J.-C, il prédit à Jéro-
roboam le schisme des dix tribus et lui an-
nonça qu'elles le choisiraient pour roi. Plus
tard, il lui prédit encore qu'en punition du
crime d'idolâtrie il perdrait son fils Abïa.
AH I Itlt AIH1N A , un des unze Roudras, dans
la mythologie indoue.
AHLBOKN (Lea Lcndgrkn, dame), gra-
veur sur médailles, née a Stockholm (Suède)
vers 1822. Elle eut pour maître son père,
L. - P. Lundgren, graveur à la Monnaie
royale de Stockholm, et ne tarda pas a se
faire remarquer par des médailles qui attes-
tent un talent des plus distingués. Mme Ahl-
born, qui jouit dans son pays d'une réputa-
tion méritée, s'est fait connaître en France
en envoyant k l'Exposition universelle de
Pai is, en 1855, les morceaux suivants : Birget
Karl, régent de Suède, d'après la statue de
Fogelberg, médaille; Charles XIV, roi de
Suède, d'après la statue équestre de Fogel-
berg, jeton; Charles XI V Jean, médaille;
Berzelius, Jenny Lind, médailles; le mécani-
cien Triewald, jeton.
AULE (Jean-Rodolphe), compositeur alle-
mand, ne ii Mulhausen en 1625, mort en 1673.
Il suivit les cours des universités de Gcet-
tingue et d'Erfurt, devint, dans cette der-
nière ville, directeur de l'école musicale de
Saint-André (1646), puis il retourna dans .sa
ville natale, où il fut nommé organiste (1619),
puis conseiller et bourgmestre. On lui doit
un assez grand nombre de compositions mu-
sicales depuis longtemps oubliées et qu t
paru sous forme de recueils. Nous citerons,
notamment : Dialogues spirituels à deux,
trois, quutre voix (Erfurt, 1648); Trentesym-
phonies ( 1650 ); Thuringtscher Lustgarten
(1657); Pi entière dizaine d airs sjiirituels (1660
m fol.); Motets (1664, in-fol.) ; Dix chants re-
ligieux (1664, in-fol. j, etc. On lui doit, en
outre, une méthode de chant intitulée : Com-
pendium pro tenellis (in-8°), et divers petits
tr lités, entre autres : Brevis et perspicua in-
troductio in artem musicam (1673, in-8<>).
AH LE (Jean-Georges), musicien et écri-
vain allemand, fils du précèdent, né à Mul-
hausen en 1600, mort en 1706. Il succéda h
son père comme organiste dans sa ville na-
tale, et, tout en s 'adonnant k la musique, il
composa des vers ainsi qu'un assez grand
nombre d'ouvrages, qui turent en grande
partie détruits lors du grand incendie de
Mulhausen en 1689. Ahle devint sénateur
dans sa ville natale. Outre des compositions
musicales, telles que motets, choraux, prié"
res, chants, etc., nous citerons de lui ; Jar-
din des divertissements musicaux (1687,in-8°);
Dialogues du printemps, de l'été, de l'au-
tomne et de l'hiver (1695-1701, in-8»). ayant
pnur objet de donner des règles sur thaï rno-
nie et la composition, et une série de dis-
sertations sur la musique, accompagné
compositions instrumentales, qu'il publia de
1676 a 1681 (iu-4°), sous les titres de CHo,
Calltope, Erato , Euterpe, Thalie , Terpsi-
chote, Atelpomène , Polymnie , Uranie et
Apollon.
AHLQUIST (Auguste-Engelbert), écrivain
finnois, ne a Kuopio (disi net de Savolats) en
1826. Il lit ses étude.-» a Ilelsingfors, 56 pa -
sionna pour la philologie et s'occupa tout
particulier. -nient des anciens idiomes finnois,
dans le but de créer une littérature natio-
nale. A vingt et un ans, de concert avec de
jeunes lettres, il fonda un journal appelé
Suometar, dans lequel il publia de nombi eux
articles littéraires et philologiques. Quelques
BDPPLSMBNT.
AHME
années plus tard, il fut nommé professeur de
langue et de littérature lin noises à l'université
d'Helsingfors. Pour étudier les anciens dia-
lectes de cette langue, M. Ablquist ne se
borna pas à chercher dans les bibliothèques
tous les anciens documents qu'elles pou-
vaient contenir, il se mit à parcouru, de
1853 à 1858, la Russie septentrionale, la Si-
bérie orientale, apprit les dialectes locaux et
recueillit une foule de renseignements. Ou-
tre des traductions en finnois île quelques
poésies de Schiller, on lui doit un recueil de
poésies dans cette langue, sous le titre de
Sàkeitiâ {Etincelles) ; une relation de son
voyage dans le Nord, intitulée : Muistelmia
matkoilta wenâjallà ruosina { Helsingfors,
1860); Wotisk Grammatik (1855), essai de
grammaire sur l'idiome de Wots, dont il a
tait une étude toute particulière; Versuc/t
einer motscha - mordwinischen Grammatik
(Saint-Pétersbourg, 1862), etc.
AHMED, nom de plusieurs sultans turcs.
V. Achmkt, au tome I^r du Grand Diction-
naire.
AHMED-ABOU-MAZAIt, médecin arabe, qui
vivait dans les premières années du ix^' siè-
cle. Tout ce qu'on sait de lui, c'est qu'il s'é-
tait fait chrétien et qu'il vécut à la cour du
calife Al-Mamoun, k Babylone, en qualité
d'interprète des songes. On a de lui un ou-
vrage arabe, dont la Bibliothèque nationale
de Paris possède des manuscrits, et qui a été
traduit en latin sous le titre de Apotelesmata,
sive de significatione et evenlis insoinniorum
ex Indorum, Persarum, sEgyptiorumque dis-
ciplina (Francfort, 1577, in-so). Cet ouvrage
a été traduit, en outre, eu grec, eu italien et
en français.
AHMED-BEIX THOULOUN (Aboul-Abbas),
chef d'une dynastie qui régna en Egypte, ne
en 835, mort en 884. Son père était un es-
clave turc, qui avait été donne au calife
IWahmoun et qui en avait obtenu certaines
dignités. Le fils hérita de la faveur du père
et finit par occuper quelques postes impor-
tants. Il profita des rivalités des califes pour
s'élever au souverain pouvoir, mit le siège
devant Barkah,dont il s'empara, puis il con-
quit successivement Damas, Euiesse, Alep
et Antioehe et s'avança jusqu'à Tarse. Un
de ses esclaves, qu'il avait affranchi et au-
quel il avait confié la garde d'une partie de
ses conquêtes, se révolta, s'empara pour son
propre compte d'Alep, d'Emesse et de Dyar-
Moahar. Ahmed, que la guerre retenait en
Syrie, mourut avant d'avoir pu se diriger
sur les points qu'occupait son adversaire.
Lad} nastie fondée par ce prince esteonnue
sous le nom de Thoulon rudes ; elle compta
quatre princes et s'éteignit en 905 sous les
coups du calife Moklafy, qui rit mourir Ha-
roun, dernier descendant d'Ahmed.
AHMED-KHAN, également connu sous les
noms de Nicodar ou Ny-Goudar, empereur
mogol de la race de Gengis-Khan, mort en
1284. Il succéda en 1282 a sou frère Abaca-
Klian et fut le premier souverain mogol
qui embrassa l'islamisme. Cette réforme ex-
cita contre lui les partisans de L'ancien
culte, et il se vit plusieurs fois oblige de
prendre les armes pour se défendre contre
ses émirs. Il dut notamment faire arrêter son
frère Canghour-Paï, qui s'était mis k la tète
des rebelles, et le mit k mort. Sou neveu
prit les armes contre lui, fut d'abord vaincu,
puis prit sa revanche et s'empara d'Ahmed-
Khan, qu'il livra aux enfants de CaDghour-
Paï. Ses neveux le mirent k mort.
AHMED - RESMY - HADJY, homme d'Etat
turc, qui vivait au xvmo siècle. Il remplit
des fonctions administratives en Asie, puis de-
vint conseiller du divan et occupa le poste
de terky ou chancelier du sultan. Peu après
son avènement, Moustapha III, qui faisait
grand cas du talent d'Ahmed, l'envoya en
ambassade auprès de Marie-TJiérese d'Au-
triche. Après avoir rempli cette mission, qui
eut pour résultat de cimenter la paix entre
les deux Etats, Ahmed fut chargé de se ren-
dre k Berlin pour cimenter le traité conclu
entre la Porte et le gouvernement prussien
en 1744. En 1763, il arriva en Prusse, ou il
passa près d'une année. A son retour, il écri-
vit les relations de ses deux ambassades. On
y trouve de curieuses observations sur les
fiays et les hommes qu'il avait vus, bien qu'il
es juge trop souvent avec les préjuges d'un
musulman. Il y manifeste notamment une
grande admiration pour les talents de Frédé-
ric II, comme politique et comme homme de
guerre. Les relations d'Ahmeo-Resmy-Hadjy
ontete publiées dans les Annales de l'empire
ottoman d'Ahmed - Ouassyf - Elfendi ( 1804,
2 vol. in-fol.) et traduites en allemand (1809,
in-8o).
ADMET, dey d'Alger. V. Achmkt, dans ce
Supplément,
ADMIT- RIFAAT- PACHA, homme d'Etat
ii, né au Cane en 182.:., mort en 1858.
Kiis aine d'Ibrahim-Pacha, il suivit son père
lors de la campagne de Syrie, en 1838, et
dans divers voyages, puis" il fut envoyé à
Pans, ou il compléta son instruction et sui-
vit les cours de l'Ecole d'état-major. A la
mort de son père (1848), Ahmet retourna en
Egypte et B'atlacba a introduire dan -, ses im-
menses domaines des améliorations impor-
tantes, d'après ce qu'il avait vu en Er.ui. e,
Les capacités dont il lit preuve le désigne-
A1BE
rent comme pouvant être le chef de l'oppo-
sition qui s'était foi m e contre A P
mais il repou ■
faites en ce sens. Voyant qu'il é
et au vice-roi, il se ren lil ■ i !
nople (1851), où le : i lui
donna le grade de général de division et le
titre de pacha. Eu 1S54 , il retourna an
1 ■ (Jette môme ■ in oncle Saïd-
Pacha ayant succédé a Abbas, il fit partie
du gouvernement qui géra les affaires en at-
at l'envoi du firuian d'investiture, puis
il devint membre et président du >
d'Etat, Ahmet. était L'héritier présomptif de
la vice-royau et il avait acquis
une grande popularité. Le u mai 1 858, un
wagon dans lequel il se trouvait tomba acci-
dentellement dans le Nil, k Kafr-Lès, et il
se noya,
AHN (Jean-François), pédagogue alle-
mand, né k Aix-la-Chapelle en 1796, mort à
Neuss en 1865. Il s'adonna à l'enseign
de l'allemand et se tu connaître par un
ihode nouvelle qui facilite beaucoup I i
; ai ment des langues, et qu'il a exposée dans
!
tre bux ont ete traduits en fi ançais. Nous ci-
terons les suivants : Nouvelle méthode pra-
tique et facile pour apprendre In langue alle-
mande (1843, in-12), premier cours suivi de
deux autres publiés le premier en 184S
(in-12), le second en 1858 (in-12), et oui ont
été souvent réédites; Nouvelle méthode pour
apprendre la langue allemande,
des thèmes français (1854, in-S°); Ext
allemands pour les classes supérieures des
gymnases et des écoles réaies (1851, in-s°);
Nouvelle méthode pratique et facile pour ap-
prendre la langue anglaise (1859, in-l2);iVou-
velle méthode pratique et facile pour appren-
dre la langue italienne (isoo, in-12); VAlle-
magne poétique ou Choix des meillew es\
allemandes des deux derniers siècles (1860,
in-8<>); Grammaire allemande théorique et pra*
tique (1859, in-8<>); Petit livre de conversa-
tion anglais-français, à l'usage des institu-
tions de demoiselles (1865, iu-80), etc.
AHOUHAMAZDA.nom zeod d'Ormuzd, dans
la mythologie parse.
AHRENS (Henri), jurisconsulte allemand,
né k Kniestedt (Hanovre) en 1S08. Il termina
ses études k Gœttingue, où il se fit recevoir
docteur, avec une thèse intitulée De confede-
ratione germanica, dans laquelle il se pro-
nonça contre l'absolutisme e,,.iiverncmeiital
et pour l'adoption du gouvernement repré-
sentatif (1830). L'année suivante, M. Ahrens
se jeta avec ardeur dans le mouvement dé-
mocratique qui se produisit en Allemagne.
Forcé peu après de s'exiler, il se rendit à
Paris, se familiarisa rapidement avec notre
langue et fut bientôt en état de collaborer a
diverses revues, notamment k la Jlevue en-
cyclopédique. En 1836, il obtint l'autori
do faire un cours de philosophie. La publica-
tion de deux ouvrages remarquables lui rit
offrir une chaire de philosophie du droit k
l'université de Bruxelles. Il l'accepta et se
livra k renseignement dans cette ville jus-
qu'en 1848. A cette époque, il alla sii a
1 assemblée nationale de Francfort, comme
député de Kniestedt. Il devint membre du
comité de constitution, vota avee Les libé-
raux, se montra contraire à l'idée de donner
l'empire au roi de Prusse et combattit vive-
iiieui les partisans de l'exclusion de l'Autri-
che. Après la dissolution de cette assemblée,
il accepta une chaire de droit à L'université
de Gratz, en Autriche. Ses principaux ou-
vrages sont: Cours de psychologie (Paris,
1837-1838, 2 vol. in-8<>) ; Cours de droit natu-
rel ou de philosophie du droit, fait d'après
l'état actuel de cette science en Allemagne
(Paris, 1838, in-8<>), traduit en allemand et
i o plusieurs autres langues, et souvent réé-
dite ; Cours de philosophie de l'histoire fait à
l'université de Bruxelles (1840, in -8°); la
Science politique fondée sur la philosophie et
l'anthropologie (isjo, in-8°), en allemand;
Encyclopédie du droit et de la science politi-
que fondés sur la philosophie murale (Vienne,
1855 et suiv., in-8»), etc.
AIIKWEILER, ville des Etats prussiens
(province rhénane), a 40 kiloui. N.-O. de Co-
blentz, sur l'Ahr; 3.900 hab. On y remarque
l ancien couvent du Mont-Calvaire, trans-
en école supérieure pour les jeunes
filles.
AlALON, ancienne ville delà Palestine, de
la tribu de Dan. Elle était [très de la ville le-
VÎUque de Beth âmes et donnait son nom a
La vallée dans laquelle elle it. c'est
très-probablement L'endroit ou la Lnble ra-
conte que Josue arrêta le soleil dans son coin-
bai contre les roia de Chan ian [Josuè et l'a-
ratipomène). il Ancienne ville do la Palestine,
de la tribu de Zabulon.
AIANAK.UA, uno des puissances des gnos-
tiques.
A1I1EK (Azed-Eddyn), premier sultan d K-
Bab ir-
rites, mort en 1257. Ce prin Cure de
nu ince et il usurpa i pouvoir sur les des-
i partie de la
garde particulière de plusieurs descendante
■ le ce prince et av. ut reçu une brillant
i .u ini militaire. Loi te roi de i rance,
Loui ■ IX, débarqua a bamiette en 1250, Ai-
bek occupait un emploi tres-eievo dans l'ar-
AIDA
65
mée et prit part aux lut; tes qui
eurent lien entre les -lire musul-
: ■
li ah futassas >îné alasuîte
d'une révolte des Cabarytes. Porte nu
de généralissime des arm-
tour mari par la I 1
■ | ..
es qui venaîei
leur prince almiei oua les
ders, lorsqu ■ opposa et dé-
"■ lité ayanl .et une
1 de 200,000 livres 1 nise 1 c le
çon du roi, il fa laii n
lurent
-.ja-
loux de la situation prise par Aibek et ne
pou uit tolérer qu'il prit le tin
choi irent un enfant de la famille
nt sur le trône et confièrent La t
■ ■
Celui-ci accepta volontiers cette situation
et se mit en mesure de faire la gu
11 e Syrie, qui envahi
: lamortde Touran-S
Aibek fut battu tout d'abord, mais il rem-
poi t.i quelque temps après une
ton- a la suite de laquelle le sultan de Da-
mas l'ut oblige de traiter. Aibek obtint une
portion de territoire importante en s rie -t
■ ra la régence de 1 1
t'ait massacrer un mame 1 qu'il
savait son ennemi, il put bientôt détrôner
son pupille et monta sur le trô
la favorite de Touran-Schah, qui était de-
venue sa femme, ayant appri i qu'il
l'intention d'épouser la fille du sultan de
oui, le lit assassiner en 1257. .\li. fils
do Aibek, lui succéda, mais fut. dépo
un règne très-court par le ma eluk Kou-
thouz, qui le remplaça sur le trône.
AIÇA [destin), nom d'une des Parques.
AICARD (Jean), poôte et Littérateur fran-
çais, né à Toulon eu 1848. Il débuta en 1861
par un recueil •(<■ \ oésies intitulé : le 1
croyances (18G7, in-12), où l'on remarquait un
grand som de la foi me et le sentiment de
1 idéal. Depuis lors, il a acquis une place
distinguée parmi les poètes «Je la nouvelle
génération, et il est devenu membre de L'A-
cadémie du Var. Nous citerons de lui : Au
clair de ta lune (I87u, iti-8°), comédie eu un
acte et en vers; les Rébellions et les apaise-
ments (1871, in-12), 1 cueil de vers; l'ygma-
lion (1872. in-12), poème dramatique; Mas-
(1873, in-ioj, a-propos envers; la
Vénus de Md<> <is74, in-12), ouvrage in to-
re .Mit sur l'histoire de la découverte de
cetl statue célèbi t, d'api documenta
inédits; Poèmes de Provence (1874, 1
recueil de vers, couroune par L'Académie
française, etc.
AICARDO (Jean), architecte italien, né à
Cunéo (Piémont), mon en L625. Dan
premières années du xtiio siècle, il vint se
fixer à Gênes, ou il construisit, outre uo
grand nombre d'habitations parti. -i,
plusieurs édificea publics. On cite de lui lo
chœur d dnt-Dominiqu
publie, situé 1 rés de la ; orte Sa nu -Té
et le grand aqueduc qui alimente la ville
d'eau. &.■) uni lan é en mourant cei aqueduc
inachevé, son lils.Jaeques AiCAïtno.iut cl
de lo terminer. Ce dernier, mort en 1G50,
éleva d- 1 maga in 1 a sel, une belle fontaine,
une parti s di mui ■ te.
A.1CA.RTS DE FOSSAT, troubadour duxi
cle. Il est connu par un poème sur la que-
relle qui s'éleva entre le prince Edmond, fils
de Henri III, roi d'Angleterre, nomme roi de
Naples par le pape Innocent IV,etsoD ■ ■
petiteur Conrad IV. Dana
fait un sombre portrait des misères qu
la guerre et ne se prononce pour uucuu des
deux compétiteurs.
ÂIÇVAR1KA s. m. (aï-sva-ri-ka). Membre
acte bouddhiste qui reconnaît la toute-
i . 1 e comme un attribut de l'Être su-
1 ais'varika.
AïUa, opéra séria en quatre actes et sept
ix, livret de M. Gnislanzoni, musique
de M. Verdi la 1
fois sîii lire le 24 décembre
187 1. l.o khédh a 1 maïl . ., ;t de-
mois d'août
1 pour ■
lirai 1 . ou 1 en u
t 1871, I Lfl I, ■ ..mine
nou v< in té le
mois sui i .:.''. 1 une pompe exi ; u d inaire.
S'il faut en croire La pi roi uu-
i n a M. Verdi 150,000 francs d'hono-
poursi tirait fait ouvrir par
lit du
a en
m \ b ali,consei \ 1 a debouluk
aui ail fourni La dot ne et L'aurait
■ n j -. m . 1 ail e du Loi 1
t'aurait uns en ver-, et u. G 1 L'au-
1 m enfin u aduit en .
do M. Verdi. Quant a M. Mai i
t im-
portant. iSni i sant cette • ce tsion d'appli-
quer si--, conn 1 1. ,■ . 1 : , d a
1 ta de la vi ■
au le 11 l tons ; reeon truit l'an-
i bèb ■ , Uemj I Phtah,
■
nique. C'est au mil ïrcon stances
I me le nouvel opéra do
66
AIDA
M. Verdi s'est produit. En voici le sujet. Le
roi d'Egypte est en guerre avec son voisin
le roi d'Ethiopie, Amonasro. La fille de ce roi
a été faite prisonnière et est devenue l'es-
clave d'Amnéris, fille du pharaon. Toutes
deux brûlent de la même flamme pour
un capitaine des gardes nommé Radamës.
Lorsque le grand prêtre Ramfis annonce que
les Ethiopiens s'avancent sur Thebes, Rada-
mës est désigné par le roi pour marcher
contre eux. Il aime Aida, la fille d'Amonasro,
et H ignore que c'est son père qu'il va com-
battre. Les prêtresses de Phtah chantent des
hymnes religieux et on exécute des danses
pour le succès de la guerre sainte.
Amn-ris reçoit la confidence de l'amour
d'AIda et conçoit contre elle une haine que
la pauvre esclave est impuissante à conju-
rer. Radamès revient vainqueur, on lui dé-
cerne les honneurs du triomphe. Le roi Amo-
nasro fait partie des prisonniers éthiopiens.
Le pharaon a récompensé la valeur de
Radamès en lui accordant la main de sa fille.
Amonasro conjure Aïda d'obtenir de son
amant le secret des opérations militaires qui
se préparent encore contre leurs compatrio-
tes. Reconquérir ses Etats, délivrer sa fille
d'une odieuse captivité, lui faire épouser Ra-
damès, tel est son dessein. Le capitaine ar-
rive ; il se laisse séduire et révèle ce qu'A-
monasro veut savoir. Mais Amnéris qui veille
surprend Radamès, les prêtres l'arrêtent et
les gardes s'emparent d'Aîda et de son père.
Pendant le jugement des coupables, Amnéris,
qui s'est efforcée en vain de sauver Rada-
mès, s'abandonne au plus grand désespoir.
C'est ici que M. Verdi a dû, à notre avis, in-
tervenir dans la composition du scénario,
tant il semble préparé pour les effets de mu-
sique dramatique à outrance qu'il affectionne.
La scène est divisée en deux parties super-
posées : dans la partie supérieure, le temple ;
au-dessous, un souterrain où les deux amants
sont enfermés, et pendant que les hymnes
retentissent dans le temple, pendant que des
prêtres scellent la pierre qui ferme le sou-
terrain, Radamès et Aïda chantent le duo
final, l'affranchissement de la vie par la
mort et leur amour éternel dans les régions
célestes vers lesquelles s'élèvent leurs der-
niers regards. On ne peut nier qu'il n'y ait
une certaine grandeur dans les péripéties de
ce poème. Mais n'a-t-on pas abusé de la cou-
leur locale et de l'érudition archéologique?
et puis, n'a-t-on pas atteint les dernières li-
mites de l'invraisemblance en faisant chanter
un duo d'amour dans les entrailles de la
terre? Cet opéra a eu pour interprètes, au
. Meller, Costa, Medini, afongini,
Mrnes Possoni - Anastasi et Grossi. Il a été
accueilli avec enthousia-m*-. Lorsqu'il a été
représenté a la Scala de Milan, le 7 février
1872, M. Verdi a été rappelé trente-deux
m- la scène. Cédant à un entraînement
systématique et national, les familles mila-
naises ont chargé les artistes d'offrir au maî-
tre parmesan un sceptre en ivoire et une
étoile en diamants, avec le nom d'Aïda en
rubis et celui de Verdi en pierres précieuses.
Les interprètes étaient Faneelli, Pandolfini,
Maini, Mme» Teresina Stolz et Walduiaun.
eoni remplaça Pandolflui aux repré-
sentations suivantes.
Une petite symphonie fuguée et exécutée
pianissimo sert de prélude. Le travail har-
iii' h que en est aussi remarquable que l'effet
d'expression en est bien rendu. Cette forme
tique se trouve encore dans la scène
d'introduction, entre Ramfis et Radamès. La
romanxa de Radamès : Céleste Aïday est fort
gracieuse. Les accords plaqués a l'aigu qui
jpagnent produisent un joli eflî t.
Toute la musique écrite pour le deuxième
tableau de cet acte a un caractère incontes-
table d'originalité. M. Verdi a fait usage des
tonalités anciennes et introduit plu
progressions particulièresaux modes du chant
§On a prétendu qu'il avait repro-
lani les motifs des danses sacrées, des
' . Plu-
i frii ins, transmis par
la tradition* remontent a une liante antiquité
et par conséquent ont beaucoup d'an
ira de nos plains-chants. .M
les a accompagné* d'une har-
Llente et souvent d'un contre-point
i ■ [u'ila
i; lj p.mite
dans l'œuvre arti
■ temple de Vulcain a Memphis est ex-
:
i ■ cfaosui d b le deu i le
d'une tona-
lité m ■ i
■■, m'inebbria,
. ' ur et
m pour lu fête triomph
eiécui imposi-
teur •
li m-
pm*sng" d« tierce» et six)
I* soi pédale , qui rapi un du
moyen le mu-
. .
tolérafa
■ h por-
tant la couronnai et ou' Amnéris, pressentant
AIDA
en elle une rivale, va lui arracher par ia
ruse le secret fatal, l'orchestre fait entendre
le motif du prélude. Cette pensée est heu-
reuse, parce que, en effet, toute lu force du
drame est concentrée dans la scène qui va
suivre. Dans la première partie de ce beau
duo, entre l'esclave, fille du roi éthiopien, et
la tille du pharaon, chaque phrase mélodi-
que est parlante. Les accords qui en accoin
pagnent le début
Fu la sorte delV armi a' tuoi funesla,
Povtra Aida!
témoignent assez de la résolution qu'a prise
M. Verdi, d'en finir avec la réputation d'har-
moniste négligent que certains critiques ont
cherché à lui faire. Le cantabile d'Aranéris
est caressant et de nature à tromper la mal-
heureuse captive. La passion de celle-ci se
révèle malgré elle dans une phrase pleine
d'élau : Amore, amore I L'adagio : Ah! pietà
ti prenda del mio dolor, n'a qu'une phrase
de huit mesures; mais elle est pathétique.
Amnéris triomphe de sa rivale avec une su-
prême insolence et, sur les notes du chœur
qui demande, dans la coulisse, la mort du
roi vaincu, lance une phrase pleine de haine
et d'orgueil et abandonne Aïda à son dé-
sespoir. Dans la deuxième partie de ce duo,
M. Verdi a accumulé les modulations et les
altérations, de telle sorte qu'il n'y a plus de
tonalité principale ; l'effet dramatique seul est
produit; quant au discours musical, ses com-
plications font sans doute beaucoup d'honneur
à l'art d'écrire du maître, mais elles ne parvien-
nent pas à dissimuler la vulgarité des idées.
Les accents douloureux d'Aïda sur les mots :
J\'umi,pietd!qu\ se perdent derrière la scène,
rappellent l'effet vocal produit dans une si-
tuation toute différente par Gilda dans Rigo-
letto. Le finale du deuxième acte d'Aïda est
non-seulement le plus grand effort du com-
positeur, mais c'est une des conceptions les
plus grandioses de l'art musical contempo-
rain. L'importance de la mise en scène, la
niaLriiirtcence du spectacle, la diversité des
iotéréts des personnages, l'action forte du
drame, tout d'ailleurs contribuait à soutenir
à une hauteur inaccoutumée l'inspiration du
compositeur. Le chœur triomphal : Gloria
ail' Eyitto, est sonore et conduit magistra-
lement; la fanfare de la troupe égyptienne
est bien caractérisée et offre une modulation
d'un brillant effet de la bémol en si naturel,
ou plus correctement en ut bémol; car cette
fois l'auteur a bien voulu recourir à l'effet
enharmonique et ne pas charger sa musique
de bémols et de doubles bémols, ce qui rend
souvent difficile l'exécution de quelques pas-
sages qu'une notation moins prétentieuse sim-
plifierait beaucoup. La reconnaissance du roi
Amonasro par sa fille, les supplications des
captifs, la sympathie du peuple en leur fa-
veur, les imprécations des prêtres qui, au
nom des dieux de l'Egypte, sollicitent leur
mort; les passions diverses qui agiteut Ra-
damès, Aïda, Amnéris; la majesté du pha-
raon, l'espoir de la vengeance que nourrit
le roi captif, tout cela est peint avec force
et un grand effet d'ensemble. Au point de vue
technique, l'idée principale chantée pur Amo-
nasro : Ma tu, ret tu signore possente, est ex-
cellente. L'harmonie un peu compliquée et
modulante qui l'accompagne ajoute au ca-
ractère d'une simple prière des pensées se-
et exprime l'espérance non avouée
du chef éthiopien de reconquérir sa liberté
et ses Etats. Ce motif, en fa, sert de sujet à
de magnifiques développements. Lorsque le
roi a donne à son lieutenant la main de sa
fille Amnéris, le finale prend une autre
forme et rentre dans les données ordinaires.
Cette forme est certainement fort belle ; c'est
celle dont M. Verdi a fait usage dans la plu-
part de ses opéras, et avec un grand succès
dans Ernani. Cette mélopée large et drama-
tique, sur un rhythme formé de sixains ou
de doubles triolets, est due primitivement à
h, ne l'oublions jamais. Domzetti y a
ajouté un grand perfectionnement dans le
sextuor de Lucie. Mercadante l'a employée
souvent, et en lin M. Verdi l'a faite sienne, en
lui donnant encore plus d'accent et de nerf;
la dernière partie : Ah/ quai speme o?nai più
restûmi? termine dignement, par un en de
douleur, ce magnifique finale.
Dans les deux derniers actes, le sentiment
dramatique l'emporte de beaucoup sur l'in-
spiration musicalei On j remarque aussi des
efforts excessifs pour imaginer de nouveaux
effet <i i' 'i i lie, et ces tentatives n'ont pas
par le SU . L'introduc-
tion du 1 1 "i lième acte e ■' d'une monotonie
: 0 cieli axzurri% o
■ i fort mélancolique si ic
née avec »sse. On
I ■
ira . la plus wïo, mai più ti
i
rdar aï me. Le duo d'Aïda
etd'Ai un desbeaux duos
ues d i i
, elle est de
i M. Verdi a
nt. H était difficile d'à ner Aida a
lu d
chef égyptien i
rents mouvements du la musi-
puissa
■■ ai a i h
m ps presque ] isible la
souinisaion do la jeune fille aux injon
AIDA
et aux prières d'Amonasro. et excusable une
détermination dont elle ne prévoit pas les
conséquences; rendre la couronne à son père,
revoir sa patrie, échapper à un ignominieux
esclavage, empêcher son amant de devenir
l'époux d' Amnéris, sa rivale, telles sont les
pensées qui l'assaillent pendant ce duo, et
elles sont bien capables de troubler un mo-
ment sa raison. Amonasro chante avec ani-
mation et douceur ces phrases charmantes :
Btvedrai le foreste imbahnmate.
Le fresche valii, i nosiri templi d'or!
Sposa felice a lui che amasti tanto,
Tripudii immensî ivi potraigioir!...
La description du carnage de ses sujets, du
meurtre des membres de sa famille, l'évoca-
tion de l'ombre de la mère d'Aïda sont ren-
dues avec des procédés de rhythme et d'har-
monie très-remarquables ; le crescendo, pen-
dant lequel Aïda, domptée par la malédiction
paternelle, se traîne aux pieds d'Amonasro,
est puissamment conduit et s'arrête subite-
ment pour faire place à un pianissimo sur
ces paroles: O patria! quanta mi costi! Dans
le duetto et la scène finale du troisième acte,
le compositeur maintient le spectateur à la
hauteur de cette terrible situation. On y dis-
tingue trois mélodies de caractères différents,
peu originales cependant. Elles tirent leur
principal mérite de leur appropriation aux
paroles du livret. C'est d'abord le début du
duetto, lorsque Radamès accourt au rendez-
vous : Pur ti riceggo, mia dolce Aïda, phrase
répétée à l'unisson, à la fin ; ensuite la phrase
que chante Aïda, pour persuader à son amant
de fuir :
Fuqgiam ijli ardori inospitt
Di queste lande ignude,
et l'ensemble qui précède l'allégro. La pensée
exprimée par Radamès est fort belle : « Aban-
donner ma patrie, les autels de nos dieux I
Comment pourrais-je sans honte me rappeler
sur la terre étrangère le ciel sous lequel nos
amours ont pris naissance? »
Il ciel de' nostri amori.
Corne scordar potrem ?
Et cependant, ils se disposent tou3 trois à
fuir, lorsque Amnéris, guidée par sa jalousie,
se présente avec Ramfis et des gardes. La fin
de l'acte est amenée rapidement, et l'absence
de développement dans ce finale le rend plus
émouvant.
Le premier tableau du quatrième acte a
pour objet de représenter Amnéris faisant
des efforts désespérés pour sauver celui qu'elle
aime et qu'elle a livré à la justice des prê-
tres. Une mélodie pleine de charme, qu'on a
entendue dans le premier duo d'Amnéris et
de Radamès, revient à cet instant suprême
et contribue à bien caractériser le mobi le qui
fait agir cette femme et le ressentiment de
son amour méprisé qui précipite le dénoû-
ment. La catastrophe finale est l'objet du
dernier tableau, et le drame s'achève dans un
pianissimo, qui est une manière inaccoutu-
mée de terminer un opéra. Ce tableau est fort
court ; on comprend que, dans le souterrain où
les deux amants sont ensevelis tout vivants,
leurs adieux à la vie ne peuvent être longs.
Ils se prolongent même au delà de toute vrai-
semblance. La phrase plaintive : O terra,
addio, qu'ils redisent alternativement, est
belle, surtout lorsqu'à l'accompagnement
viennent s'ajouter des trémolos à l'aigu. Le
chœur chanté dans la partie supérieure du
temple par les prêtres et les prétresses a la
rudesse sauvage que cet étrange dénoùment
comporte. La mélodie n'en est rien moins
qu'harmonieuse. Pour exprimer ces paroles:
Immenso Fthà, noi t'tnvochiam, M. Verdi a
multiplié les inflexions enharmoniques sur
une quinte formant pédale. Nul doute que la
musique sacrée des anciens Egyptiens ne
fût loin de ressembler à la nôtre; mais il ne
faut pas, sous prétexte de rechercher la cou-
leur locale, le pittoresque, l'archaïsme des
formes, substituer des effets désordonnés
d'acoustique aux ressources de la composi-
tion idéale, telles que les maîtres les ont em-
ployées jusqu'à présent. D'ailleurs, ces frag-
ments, plutôt fantaisistes qu'archéologiques,
ne sont guère à leur place dans l'ensemble
d'un ouvrage dont toutes les parties, prises
en détail, accusent la civilisation la plus
avancée. Malgré ces observations, qui se
rapportent à plusieurs passages de l'Aida
de M. Verdi, il est certain que, grâce à
sou talent, à la force de sou imagination
et i vl science musicale, connue aussi à la
langue même technique dont les maîtres ses
devanciers lui ont, le^ue les secrets, il a pu
donner a ses personnages un caractère, des
pussions, une élévation de sentiments qu'on
ne pourrait leur attribuer si l'on s'en tenait à
la realite de lu légende égyptienne; absolu-
ment comme Racine a agrandi, pur ses beaux
vers et ses belles pensées, le personnage de
Phèdre en lui prêtant la noblesse des senti-
inenis, la délicatesse du langage, jusqu'à
i ette profonde horreur d'elle-memo qui lui
méritent un intérêt si puissant, auquel jn-
inuis la femme de Thésée n'aurait pu pré-
tendre.
a été représenté à Paris, au Thé&tre
Italien, lo 22 avril 1876. L'ioterprétutiou n
• aii fusante. l,e lenor Masini
■ i> u ticulièreraent conquis tous
l - tcellente . pleine
11 ■ •■ i i m .i ,i,- rude m d'effé
— Maie stolu (Aïda) u un organe
AIDE
remarquable, auquel il ne manque qu'un peu
de chaleur: mais si sûrement, si solidement
assis qu'à 1 inverse des autres sopranos , on
l'écoute sans éprouver jamais aucune in-
quiétude sur ta justesse de l'intonation.
Mme Waldinann est admirable de chaleur et
de passion, et déploie, dans le rôle d'Amné-
ris, toutes les ressources d'un superbe con-
tralto. Un très* franc succès est celui de
M. Pandolfini (Amonasro), qui conduit avec
beaucoup d'art et de chaleur dramatique, une
voix d'une grande beauté. Citons encore
MM. Medini , de Reszkè , etc. L'orchestre et
les chœurs ont très-bien fonctionné.
AIDAN, prélat anglais, né dans une des
îles Hébrides, mort en 651. U était moine
dans un couvent d'Yona, lorsque, sur la de-
mande du roi Oswald (634), il se rendit dans
le Nortbumberlund pour y convertir les popu-
lations au christianisme. Bède,dansson His-
toire eccle'siastique, ne manque pas de racon-
ter au sujet de ce missionnaire des légendes
miraculeuses, naturellement apocryphes. Il
dit notamment que, le roi du Northumberlund
ayant chargé un nommé Utta d'aller chercher
à Canterbury la princesse Eanfleda, dont il
avait obtenu la main, Utta avant son départ
se recommanda aux prières d'Aidan. Aidan
lui annonça qu'à son retour il serait assailli
par une tempête, mais qu'il allait lui donner
le moyen de calmer subitement les flots dé-
chaînes; ce moyen consistait à répandre dans
la mer une petite fiole d'huile qu'il lui donna.
D'après le vénérable, mais trop crédule Bède,
tout se passa comme Aidan l'avait annoncé.
Le vaisseau allait périr, lorsque les gouttes
d'huile jetées dans la mer firent évanouir
comme par enchantement la tempête. Ce
qu'il y a de plus curieux encore que la lé-
gende, c'est la crédulité de divers écrivains
qui se sont persuadé que l'huile avait cette
propriété fantastique. Quant à Aidan, il de-
vint évêque de Lindisfarne, dans le Northum-
berland.
AIDE-COMMISSAIRE s. m. Employé des
commissariats de la marine, d'un grade im-
médiatement inférieur à celui des commis-
saires.
— Encycl. Les conditions d'admission aux
fonctions d'aide-commissaire, réglées par un
décret du 7 octobre 1863, ont été foncière-
ment modifiées par un autre décret du 2 no-
vembre 1876. Aux termes du premier décret,
le grade d'aide -commissaire était conféré
par suite de concours aux élèves commissai-
res.
Toutefois, quatre places d'aide-commissaire
étaient réservées chaque année : deux pour
lesenseignes qui, sur leur demande, auraient
été choisis par le ministre de la marine et
des colonies; deux pour les élèves de l'Ecole
polytechnique reconnus admissibles dans les
services publics.
La part faite aux candidats de chaque ori-
gine était distincte et ne pouvait être repor-
tée d'une année sur l'autre.
On le voit, l'entrée du commissariat était
à peu près fermée aux commis de la marine,
puisque le diplôme de licencié en droit était
exigé pour l'obtention du titre d'élève com-
missaire, et qu'aucun titre universitaire n'é-
tait exigé des aspirants aux fonctions de
commis. M. l'amiral Fourichon, ministre de
la marine, pensa que, les services rendus par
le personnel des commis ayant permis de
constater qu'il existait dans ses rangs des
sujets assez capables pour se tirer avec hon-
neur des épreuves du concours exigé pour
l'accession au grade ù'aide-co7n7nissaire, il se-
rait contraire aux idées libérales de notre épo-
que de leur fermer plus longtemps une car-
rière vers laquelle les portent naturellement
la nature même de leurs travaux et leur con-
tact journalier avec les officiers du corps dont
ils sont les auxiliaires. U soumit donc à la si-
gnature du président de la République un dé-
cret qui a modifié, en faveur des commis de
la marine celui de 1863. Voici le texte de cet
important décret :
« Article 1er, Indépendamment des places
réservées par le deuxième paragraphe de
l'article 3 du décret du 7 octobre 1863, aux
enseignes de vaisseau et aux élèves de l'Ecole
polytechnique, quatre places d' aide-commis-
saire sont réservées chaque année aux com-
mis du commissariat de la marine.
Ces candidats devront réunir deux années
de service dans l'emploi de commis, être âgés
de vingt-cinq ans au moins et de trente-cinq
ans au plus, justifier de l'un des diplômes
de bachelier es lettres ou de bachelier es
sciences et avoir été déclarés admissibles au
grade d'aide-commissaire a la suite d'un con-
cours dont le programme est lo même que ce-
lui qui est impose au\ élèves commissaires.
Les commis du commissariat concourent
entre eux pour les places qui leur sout ré-
servées.
La part faite aux candidats de cette ori-
gine ne sera pas reportée d une auuee sur
1 autre.
La liste des commis à admettre au con-
cours pour le grade d'aide •commissaire est
arrêtée par le ministre de la marine et des
colonies, d'après les propositions formulées
par les préfets maritimes.
Dispositions transitoires.
Art. 2. Les conditions stipulées dansl'ar-
tiele précèdent, en ce qui concerne lu limite
et la production de l'un des diplôme*
de bachelier es lettres ou de bachelier e*
AIGR
sciences, ne seront applicables qu'aux com-
mis du commissariat qui seront entrés au ser-
vice postérieurement à la promulgation du
présent décret.
Art. 3. Le ministre de la marine et des co-
lonies est chargé de l'exécution du présent
décret. •
AÏliKS. V. Hadès, au tome IX du Grand
Dictionnaire.
AÏDONÉE, roi des Molosses, en Epire. Il
vivait cinquante ans avant la guerre de
Troie et était père de Proserpine, que Pîri-
thoùs, devenu amoureux de cette princesse
et aidé de son ami Thésée, voulut enlever.
Mais ils ne réussirent pas dans leur expé-
dition: Thésée fut emprisonné par ordre du
roi, et Pirithoùs périt dévoré par Cerbère,
*e cbien d'Aïdonée.
Telle est la version des évhéméristes tou-
chant le mythe de Thésée descendant aux
enfers avec son ami Pîrithoùs pour enlever
Proserpine. Du reste, la similitude du nom,
puisque Pluton était surnommé Aïdonée, dé-
rivé de Hadès, nom grec de Pluton, vient
corroborer cette interprétation. En outre,
L'Kpîre est une contrée fort basse par rap-
port au reste de la Grèce, et ce pays passait
dans l'antiquité pour le séjour des dieux in-
fernaux. Enfin, le roi des Molosses faisait
travailler aux mines. (Mémoires de l'Aca-
démie des Inscript.)
AÏDOISÉE, surnom de Pluton, dérivé de
Aïdes ou Hadès.
AIDUS . la Pudeur, dans la mythologie
grecque. C'est une des deux divinités que les
poètes placent près du trôûe de Jupiter.
L'autre est Dicé, la Justice.
Aïeule (l/), opéra-comique en un acte, pa-
roles de M. de Saint-Georges, musique d'A-
drien Boieldieu; représenté à l'Opéra-Comique
le 17 août 1841. Ou y remarque des mélodies
agréables, une harmonie élégante. Cette par-
tition, une des premières d'Adrien Boieldieu,
était déjà digne d'être signée d'un nom qui
rappelait de glorieux souvenirs. Roger chan-
tait en fausset une partie de son rôle; il re-
présentait tour à tour uu jeune homme et
une ingénue.
A1FFRE (Raymond-René), peintre fran-
çais, né a Rodez en 1806, mort en 1867. A
dix-neuf ans, il alla étudier la peinture à
Paris, où il prit des leçons de Guillon-Le-
thière et se rit admettre a l'Ecole des beaux-
arts. On doit à cet artiste des tableaux reli-
gieux, quelques tahleaux de genre et des
portraits. Parmi les œuvres qu'il a exposées
aux Salons de peinture, nous citerons : deux
portraits (1833); le Diable emporte l'amour,
portrait de M. Dubois d'Amiens (1834) ; Mar-
tyre de sainte Procule, portrait (IS35); por-
traits des Enfants de M. François Châtelain
(1836); portraits (1837); la Madeleine, Saint
Jean i Evungéliste, portraits (183S), portrait
de M. Affre (1841); portrait de .1/. de Pon-
gerville (IM2); la Mélancolie, portraits (1844);
Enfance de Poussin, portraits (1S45;; le Cal-
vaire, Il n'y a pas de roses sans épines (1846);
portraits (1847) ; portraits du Cardinal Giraud
et de M. de Beaufort (1848); portrait de
M. Affre, entouré de quatre médaillons re-
présentant les principaux épisodes de ses
derniers moments (1849) ; portrait (1850) ;
Jésus-Christ et les petits enfants (1857) ; les
Espiègles (1864); Christ apaisant la tempête
(1865), la Pieté (18C6) ; Christ chassant les
vendeurs du temple (1867).
AIGLER (Bernard), cardinal français, né à
Lyon, mort en 1282. Il entra dans l'ordre des
bénédictins à l'abbaye de Savigny , dans la
province de Lyon, puis devint abbe du Mont-
i , et il remplit ces fonctions pendant
Iirès de vingt ans. Aigler fut en bonnes re-
niions avec le roi de Naples, Charles d'Anjou,
et reçut du pape Clément IV le chapeau de
cardinal. On a de lui une Exposition de la
règle de saint Benoit et quelques livres trai-
sujets ascétiques, notamment le Mi-
roir des moines.
• AIGREFEl FILLE (marquis d'), magistrat
français, ne a Montpellier en 1745, mort
en 1818. Il était rils de Hyacinthe d Aigre-
premier président à la cour des aides,
qui s'occupa urtoul de tallurgie et «le nu-
mismatique , devint membre honoraire de
l'Académie des sciences, à Pans, et mourut
en 1771. Le marquis d'Aigrefeuille se Ht che-
valier de Malte, puis devint procureur gé-
néral a la cour des aides de Montpellier. Son
nom a survécu, grâce à sa passion pour la
bonne chère. Après avoir traversé sans en-
e la Révolution, il s.- rendit a Paris,
où il vécut dans l'intimité de Cawba
gourmet comme lui et qui avait gardé le sou-
venir des repas exquis qu'il lui dnunait jadis
k Montpellier. «D'Aigrefeuille, dit Durozoir,
devint en quelque sorte le maître d'hôtel et
des cereraouieB de la petite cour de Camba-
eérès, ou l'on se piquait de rappeler les ma-
nières de l'ancien régime et surtout de sa-
vourer, avec une savante recherche , les
plaisirs de la table. 11 aimait la bonne «hère,
mais il l'aimait en convive délicat; il décou-
pait â merveille et possédait surtout le ta-
lent de laisser tomber comme învolonl
ment, dans un coin du plat, le meilleur
morceau de la pièce qu'il s était chargé do
dépecer. 11 était rempli d'obligeance et ne
refusait ses services a, personne, surtout aux
gens de lettres; il avait de l'esprit, l'usage
AILH
du monde, une politesse exquise, des re-
parties heureuses et de l'instruction. • Ce
petit homme gros et rond, à la figure épa-
nouie, était le compagnon inséparable de
Cambacéres et du long, sec et mai
Ville vieille , pique-assiette entérite, a
il formait un piquant contraste. La presse
satirique et la caricature s'emparèrent de ce
trio de gourmets. Les traits les plus ma
i ent sur d'Aigrefeuille, qui était le pre-
mier à en rire. Sous la Restauration, il con-
tinua à vivre à la table et aux dépens de
Cambacéres; mais celui-ci rompit brusque-
ment avec lui. Il apprit que sou inséparable
commensal avait commis la lâcheté d'ac-
cepter de la police bourbonienne dix louis
par mois pour faire un rapport quotidien sur
ce qu'il entendait chez l'ancien archichan-
- Comme il était sans fortune, d'Aigre-
feuille se trouva tout à coup sans ressource
et mourut presque dans la misère. C'est a ce
>nnage que Grimod de La Kevniere dédia
son Almanach des gourmands, comme pos-
si tlant • l'ait -si difficile et si peu connu de
tuer le meilleur parti possible d'un excellent
repas. ■
AIGCEBELLE (Paul-Alexandre Nevkue d'),
marin français, né en 1831. Admis a 1 Ecole
de marine à quinze ans, il devint aspirant
en 1848, et dix ans plus tard lieutenant de
>u. Envoyé en Chine, il fut attaché,
en 1862, à un petit corps d'armée, composé
de Français et de Chinois, et envoyé pour
combattre les Talpings daus la province
du Tcbé-kiang. Le jeune officier se signala
par sa bravoure et reçut, au bout de quelque
temps, le commandement en chef de ces
troupes toujours prêtes à la révolte. Grâce
à son énergie, il parvint à forcer ses soldats
chinois k l'obéissance, battit les Taïpmgs et
leur enleva Hang-tchéou, dont ils s'étaient
emparés (,1864). Le gouvernement chinois
voulut prendre à son service l'intrépide offi-
cier, qu'il avait vu à l'œuvre, et lui pro-
posa <.i organiser sa marine à l'européenne.
M. d'Aiguebelle y consentit après avoir reçu
l'autorisation de ses chefs et le rang de
mandarin de première classe. Il s'occupa ac-
tivement alors de créer l'arsenal maritime
de Fou-chéou-Fou, le pourvut de l'outillage
nécessaire et y rit construire des navires de
guerre, dont le premier fut lancé au mois de
juin 1869. En recompense de ses services,
l'empereur Touug-tchi le nomma grand ami-
ral, grade qui fut créé pour lui.
AIGUILLAGE s. m. (e-guï-lla-je; Il mil.).
Manœuvre des aiguilles au moyen desquelles
on opère les changements de voie sur les
chemins de fer.
' AIGUILLE s. f. — Canal creusé le long
d'une table salante, et qui sert à la remplir
et à la vider.
— Fusil à aiguille, Fusil se chargeant par
la culasse, et dans lequel l'iutlammation de
la poudre est déterminée par le choc dune
rine tige métallique.
— Aiguille de Cybèie, Un des sept gages de
la durée de l'empire , religieusement conser-
ves à Rome.
AIJEKE ou T1ERMES, nom sous lequel les
Lapons invoquaient le dieu Thor. Ils lui
donnaient aussi le nom de Baiva.
AIJOUKKAL, un des quatre principaux
dieux des Mongols.
AIKINITE s. f. (è-ki-ni-te). Miner. Syn.
de NAOLLEKZ.
* A1LANTE s. m. — Encycl. V. le complé-
ment de cet article au mot vkrnis (tome XV,
page 920).
A1LEKES ou AILEKES-OLHAE (./eux des
jours saints), dans la mythologie lapplan-
daise, nom donne k Fnd ou Suakka, dieu
du vendredi; a Lava ou Etadien, dieu du sa-
medi, et a Sodnobeîve, dieu du dimanche.
AILHAUD (Jean), et non Aillaud, chirur-
gien, ne a Loiiunian (Provence) vers la lin
du \viic siècle, mort à Aix eu 1756. 11 doit sa
i ah brité à la poudre qui porte son nom et
dont il aurait obtenu la composition de la tille
d'un chirurgien-major, Ailhaud se rit i
docteur k Aix et se mit à exploiter l'igm
populaire en donnant sa pondre comi
panacée universelle. Pour augmenter La vo-
son spécifique, il publia en 1738 un
Traité de l'origine des maladies et des effets
de ta poudre purgative , en latin et en fran-
ç us. En peu de temps, il devint très-riche,
oui n'a rien d'étonnant, puisqu'il vendait
20 livres un paquet de poudre qui lui coûtait
bien i liard. I •• charlatan taisait imprimera
la suite de ses ouvrages la liste de ses gué-
risons et les Lettres de ceux qu'il avait guéris.
Ce procède, encore suivi de nos JOUI
un plein sucres. Ailhaud devint un des .
propriétaires de la Provence, et sou iils,
i ispard Ajlbaud-Castbllbt, put ache-
i i une en irge de secrétaire du roi el devint
■ i lollr-i. Il mourut en 1800,
plusieurs ouvrages sur les vertus
[dus ou moins étonnantes de la poudre qui
avuil enrichi s famille.
AILHAUD (Pierre -Toussaint), littérateur
, aé a Montpellier en 1759, mort k
Ûoitiauban en 1826. Il entra dans les ordres,
■ i re \ ille, où il
fui .su. il professeur et bibli
doit un certain nombre d'ou-
[Uels nous citerons : Apo-
AIMA
théose de Thérésine . poème en 5 chants
(Montauban, 1802, in-S°); i poème
en 12 chants sur la campa. (1802,
in-8<>) ; Clêapûtre à Auguste (1S02, in-s*»); le
A eau lutrin on les Banquettes, poème
héroï-comique en s chants (I8u3, m s*); le
Triomphe ae la révélation, poërae en i chanta
(1815, in-go); les Argonautes de l'humanité,
poème en 2 chants '); Jean-Jac-
ques Rousseau dévoilé (1817, in-8*); Tableau
politique, moral et littéraire de la France
depuis le règne de Louis le Grand (1823,
in- 8°) ; Nouvelle Henriade{\&%6, in-8°), poème
en L2 chants dont te pi il a paru. Les
_.-s en vers de 1 abbé Ailhaud, dépour-
vus de toute inspiration poétique, sont tom-
bés dans un profond oubli.
AILLAS (pays d'), nom par lequel on désî-
LMiait une partie de l'ancien Bazadais. Ce
petit pays avait pourchef-lieuAUlas-le-Vieux,
dans le canton d'Auros (Gironde).
* AIMANT s. m. — Encycl. L s études per-
sévérantes de M. Jamin ont fait faire de no-
tables progrès, sinon à la question théorique
du magnéti sme.quî reste entourée d'obsi
ins a la fabrication des aimants et à la
connaissance de leurs propriétés. M. Jamin,
à force de persévérance, a pu constater ce
fait important que la force des aimants est a
la fois proportionnelle, dans certaines limi-
tes, à leur longueur et à leur épaisseur. Nous
disons dans certaines limites, car les expé-
riences de M. Jamin ont démontré que la force
des aimants ne croît pas comme leur épais-
seur, que la raison de la progression diminue
à mesure que l'épaisseur augmente, si bien
que, si l'on adopte, comme il la fait, pour ex-
pression de la force magnétique, le quotient
de leur force réelle par leur poids, la pro-
gression de la force, d'abord supérieure a
celle du poids, ne tarde pas à être moindre,
et l'on finit par atteindre un maximum au delà
duquel la force relative diminue; on a alors
ce que M. Jamin appelle ingénieusement l'ai-
mant normal. M. Jamin a de plus observé que
les aimants massifs sont, à épaisseur égale,
moins énergiques que ceux qu'on forme avec
des lames superposées. Combinant les effets
de la longueur des aimants avec ceux de leur
épaisseur (la largeur paraît indifférente), il
est arrivé k cette conclusion qu'on obtient le
maximum d'effet avec 3 k 4 millimètres d'é-
paissenr pour lOOde longueur, ou 6à8d'épais-
seur pour 200 de longueur, ou 9 à M d'épais-
seur pour 300 de longueur, etc., c'est-à-dire
que le rapport de l'épaisseur à la longueur
doit être approximativement de 3/100 à 4/ 100.
Le meileur résultat obtenu par M. Jamin lui
a donné une force de 20, c est-à-dire qu'il a
pu produire un aimant qui supportait vingt
fois son propre poids. Un pareil succès est
extrêmement rare. Un aimant présenté par
M. Jamin à l'Académie des sciences, et pe-
sant 6 kilogrammes, soutenait un poids de
80 kilogrammes ; un autre, de 50 kilogrammes,
portait 495 kilogrammes; c'est le plus puis-
sant qu'on ait construit jusqu'ici.
On sait que la force des aimants, nulle dans
une ligne également distante des pôles, at-
teint son maximum au voisinage de ceux-ci.
M. Jamin a constate que la sphère d'action
des pôles est d'autant plus grande que Poi-
ntant est plus puissant, de sorte que la région
neutre, limitée par deux paraboles conca\ es,
se rétrécit k mesure que la force de l'aimant
augmente, et que les deux courbes se joignent
lorsque cette force atteint son maximum.
Les dimensions proportionnelles des at-
mants ne sont pas les seuls éléments de leur
force; la nature de l'acier employé joue un
rôle important a ce point de vue, et il faut
en tenir grand compte lorsqu'on vent obtenir
des aimants aussi puissants ,,ue possible.
M. Jamin, contre l'opinion reçue, pense que
les aciers les moins carbures conviennent le
mieux pour la fabrication des aimants. Ils
sont, sans nul doute, les plus faciles k ai-
manter; mais plusieurs leur contestent la
propriété de conserver Longtemps leur force
nque. Quoi qu'il eu soit, il faut, dans
la préparation des aciers k aimanter, tenir
compte de leur degré de carburation. Le-
aders riches en carbone doivent être trem-
pes au rouge et recuits k des températures
qui varient suivant la quantité de eai
qu'ils contiennent. Les aciers oi
sont peu carbures, doivent être également
trempés mais non recuits.
Lorsqu'un aimant a été convenablement
fabriqué et arme, il possède un maximum
. qu'il perdra
■n arrache] its. La force
qu'il aura ensuite sera seule permanente.
M. Jam n d'em-
péchei i'ener-
1 1 . . but, il fait d'abord
deux fai qu'il veut fai
ti bi dans la confection d'un aimant, interpose
entre les faisceaux deux armatures un peu
plus larges que les lames aimantées et appli-
que sur ces armatures un fort contact. Voici,
pour un
une. Les urmatures, larges a la base
de 0"».ll et ■; B"»,08, -ut dis-
. do façon qui polaires s'é-
,1 do 0i", 12 et que les extrem
, aillent en diver-
lans cette
cun i ■■. ' In met au
ibe de fer |
igi tmro i In fixe sur La fa ■■
AIME
67
rienre de l'armature, avec des vis, une lame
d'acier courbée de façon à raccorder les deux
armatures. On introduit en
nient dans l'intérieur de ce système des lames
aimanté. En employant 45 lames, on
obtient un appareil qui pèse 46 kil
armature comprise, et dont la force est de
Lad - proportions,
dente encore, mais moins rapi-
que le poids.
AIMAR, prélat français. V. Agilmar, dans
ce Supplément.
AIMARD (Gustave), romancier, né à Pa-
ns le 13 septembre 1818. Embarqué de bonne
heure en qualité de mousse, il passa en Amé-
rique, où il vécut pendant une dizaine d'an-
nées en contact avec quelques peu pi
tnhus sauvages et prenant part, a i
moins qu'il se plaît a 1" raconter, a leurs
luttes particulières. M. Aimard \
suite en Espagne, parcourut la Turquie, le
e, où il fit la guerre, et revint en
France. En 1847, il publia sous un pse
n\me son premier ouvrage, intitule L'n coin
du rideau. Apre, ta révolution de 1848, il fut
pommé officier de la garde mobile. Peu après,
il reprit le cours de ses voyages, séjoui
Mexique, prit part à l'aventureuse exp
de la Sonora et revint se lixer à Paris. Là,
M. Aimard entreprit de se créer des ressour-
ces en abordant la littérature. 11 éprouva
d'abord beaucoup de difficulté à m. -tire au
jour ses productions, qui, sous nue forme ro-
manesque, avaient pour but d'initier I
teur aux moeurs sauvages
de près. De nouvelles relations s'étanl
pour lui par son in, «nage, il
coup sur coup, chez I éditeur AmYOt, ses pre-
miers romans, qui eurent beaucoup de vogue.
rappeurs de l'Arkansas (1858, in-12), le
Grand chef des Aucas (1858, 2 vol. in-12), le
Chercheur de pistes (1858, in-12), d'abord pu-
blies en feuilleton dans le Moniteur U
sel, eurent plusieurs éditions SUC
tirant plus la
mém ■ nouveauté de détails, n'obtinrent pas
ie même succès. D'ailleurs dans ces ouvrages,
le lecteur a retrouvé trop visiblement k peu
pies le même sujet, raconte presque de la
même façon, yui a lu un roman de cet au-
teur les a tous lus. Dépourvu d'une forte
éducation littéraire, il ne fait nul cas de la
forme. Cependant son style a certaines allu-
res cavalières qui vont à merveille à ces
aventures que Feuimore Couper, le capitaine
Mayne-Reid et Gabriel Ferry ont si admira-
blement décrites avant lui. Sa manière, tout
inhabile qu'elle est, a parfois quelque chose
de sauvage qui fait oublier volontiers que
M. Gustave Aimard n'est qu'un reflet éloigné
écrivains qui l'ont précédé dans cette
carrière, où l'imprévu et le pittoresque offrent
tant de ressources au romancier. Au début
de lu guerre de 1870, M. Aimard organisa et
commanda le bataillon des francs-tireurs de
la presse; mais, au bout de quelques mois, il
tomba malade et se démît de son commande-
ment. Il est membre de la Société de gi
phie et de la Société des geus de lettres.
Parmi ses nombreux romans, nous citerons:
Les Pirates des prairies (1858, in-12); la Loi
de Lynch (1859, in-12); l'Eclaireur (1860,
m 12); la Fièvre d'or (1860, in- 1 :) ; Curumilla
n-12) ; la Grande Flibuste (1860, in-12);
/■VancAe(1860, in-12); les francs-tireurs
(1861, in-12); lei Rôdeurs o / i i (1861,
in-12); le M am- Ferme (is»\2, in-12); loi
Loyal (1862, in-12); Vaientin Guiltois (1862,
in-12) ; les Aventuriers (1863, in-12) ; \'Sau qui
court (1863» in-12); \&& Nuits mexicainei \
in-12) ; le Guaranis (1864. in-12); Le Lion du
(1864, in-12); VAraucau (1864, in -12);
r-de-Pterrc (1864, in-12): iesChasseun
es (1864, in-12); les Fil* de la Tortue
(lSd4, in-12); Les Bohèmes de la mer (1865,
m il-;, la Castille d'or (1865, in-12); le àtonto-
is65, in-12); Sacramenta (1865, in-12);
il -12); Le Désert (1867); les
Scatpeurs blancs; Fanny Daiton (1870, in-12);
le Vautour ! in-12); la Guerre
sainte en A u I wrea de
Michel Sari Les Titans de
1 1873, in-12] i^i, in-12);
illa fantôme (1874, in-12); la Belle ri-
vière; le Fort Duquesne (1874, in-12); le Ser-
pent de satin (1875, in-12) ; i7«e vendetta wicxi-
12); Ies2foù6r&7é«, comprenant
faine Keia, le Saut de VBlan% le Vola-
dera (is:i>, 3 vol. in-12), eu*. M. Aimard a
aussi abordé le théâtre. 11 a donné à la
. tembre 1884, avec
la collaboration de M. éJi >ud, un
drame intil uli i Uiers de la
Sonora, dont le héros principal, le comte Ho-
i litre que le co
Boulbon. Cette pièce, mal lifique
e, n'a pas tardé à disparaître de
1 atlii h .
Al Ml KM: 1>B M.VLKFAVK, patriarche d'An-
i, né à Saint-Viance, dans le bas Li-
in , au comme
n 1187. Il lit partie d
bliée par Le pape urbain H --i montra tant
de zèle, qu A fut élevé a la dignité de patriar-
1 142. On Lui don. histoire
de la priso de Jérusalem i ■ tra-
duction d'un ouvrage attribue à Jean do Jé-
rusalem et qui a pour titre : De vistitutwne
prtmorum monachorum in lege veteri exorto-
rum et in nova perseverantium.
68
AIN
AIMON (Pamphile-LéopoM-François), com-
positeur français, né a t/lsle (Vaucluse) en
1779. Il eut pour maître son père, violoncel-
liste distingué, et rit de tels progrès qu'à
dix-sept ans il était chef d'orchestre du théâ-
tre de Marseille. M. Aimon s'adonna alors à
l'étude de la composition en cherchant les
règles de l'art dans les chefs-d'œuvre des ]
maîtres, puis il composa vingt-quatre quatuors
pour violon bas e et altos, et deux quintettes.
Cet artiste avait trente-huit ans lorsqu'il se
rendit à Paris, où il fit représenter au Grand-
Opéra, en 1818, I"S Jeux floraux, ouvrage qui
n'eut point de succès. Il écrivit ensuite Velleda,
en cinq actes; Abufar, en trois actes; Alcide
et Omphale, les Ckérusques, les Deux Figaros ;
. : de ces opéras ne fut représente.
En 1821, il deviut chef d'orchestre au Gym-
nase, composa plusieurs jolis airs pour des
pièces de ce théâtre, puis passa au même titre
au Théâtre-Français, où il restaplusi
années. Il s'adonna ensuite à renseignement
Outre des quintettes, des quatuors, des duos,
des trios jour instruments à vent, etc., on
■ quelques ouvrages sur la musique :
' ïstances préliminaires de l'harmonte ou
■h-ide pour apprendre à connaître
tous les accordé (Paris, 1818, in-12); l
itaire de l'harmonie (1839, 2<= édit.);
Sphère harmonique, tableau des accords (1827) ;
■aire musical (1831, in-12), souvent
réédité.
AIMON OU AIME DE VABENNB,
français, qui vivait au xme siècle. On croit
qu'il était oé en Grèce. S'étant nus à voyager,
il visita Damiette, [psala, Andrinople, Phi-
ïippopolis, pois il Be rendit en France et alla
habiter le Lyonnais. Il 6t construire, dit-on,
à peu de distance de Châtillon le château de
la Varenne, depuis tombé en ruine et dont
s ont disparu. Aîmo
tant i rec notre langue composa
un po6me intitulé Roman de Florimont et de
Philippe de Macédoine. Cet ouvrage, qui n'a
iblié, niais dont on trouve des ma-
nuscrits dans diverses bibliothèques, notam-
ment à ta Bibliothèque nationale de Paris, a
été l'objet d'une assez longue analyse due à
M. Paulin Paris.
*AIN (D&PARTBMBNT ni; l'), division ad-
ministrative de la France, dans la région
orientale, formée de l'ancienne Bresse, du
Bug v, du Valromey, du pays de Gex et de
Lutéde Dombes. Il tire son
» de l'Ain, qui le traverse du
N. au S. Ce département, qui s'étend de l'E.
a l'< ». du Rhône h la Saône, et du S. au N.-O.
du Rhône à l'embouchure de la Seilie, a pour
au N. les départements du Jura et
de Saône efr-Loire, a 1*0. ceux de Saône-et-
, au S. le département de
, à l'E. le département de la Haute-
Savoie et la Suisse. De ce côté, il dépasse un
feu les limites naturelles de 1 1 France, et
arrondissement de Gex se trouve entière-
ment sur le versant E. du Jura. La frontière
entre c-- département et le canton de Genève
est une ligne conventionnelle, d'abord paral-
lèle au Rhô in.- t circulant de 1*0. à l'E.,
arallèle au lac de Genève. Superficie,
580,660 hect., dont 246,608 hect. en terres
labourables, 81, U 3 en prés, 16,869 en vignes,
157,950 en bûlS Ol forêts, 1,584 en marais
(dont 52 hect. à l'Etat, 772 aux commun s
et 760 aux particuliers), 34,970 en landes et
bruyères, 4,1 19 en rîvi ire el lies.
Le départ'-: Lin se divise eu 5 ar-
rondissem i , comprenant 86 cantons et
nnmunea; 363, 200 hab. Chef-lieu de
préfecture, I : ■
Qex, Nantua et Trévoux. Aux termes de Ta
DStïtuti innelle du 24 février 1875, il
nomme deux t, en vertu de la loi
i] 1 é :enté a l'As em
. il l'ait partie
de la 7p région militaire, dont. Bourg -.-t B< .1 ■ ■■.
des subdi 1 1 lion i, de la '■<"' in ipecti ■■ 1
. g] , 1 . . . ondissement i't
1 lion des mine 1, et de la {'*' cou 1
diocè ■'■ de l'-'-". êché de
Belle] iga 1 de Be-
sançon ; poui l*in itruction publique »^t les tri-
nettl s .1 plai 6 dans Le r
aort Ai de Lyon ei dans celui de
■ ville.
La i i'' du départe
de l'Ain 6>t 1 U S. On troui e
& . de I
exploi-
1 ». m.; le canton
d'Ambéi ieu, on s d
emeni •
■oui : ' pied des raontu-
int de la chaîne du Jura.
.
chaîne a ]
Von.. 1 ■
pciu
1,724 ]
onjat de 1 1,780 n
letde Retord (1,820 met (el Plan t-
ebat (1|I81 '
t les vu I lîlle.du
. ■ ,! l'Alfa é a delà du Séi ■
l Bresse mi
i il me i
AIN
guère couverts que de sapins et de bruyères ;
cependant la chaîne de Revermont, qui sil-
lonne le centre du département, est couverte
de vignobles.
Le climat est généralement peu salubre.
La température de ce département, placé
dans le voisinage des Alpes et sur la partie
la plus élevée du Jura, est très-variable; hu-
mide et malsaine dans l'arrondissement de
Trévoux et une partie de celui de Bourg, qui
sont presque constamment couverts de biouil-
lards épais et méphitiques, dus au voisinage
des marais, elle est meilleure dans les arron-
dissements de Nantua, de Belley et de Gex;
mais dans ceux-ci l'hiver se fait rudement
sentir. La neige y règne du commencement
d'octobre à la fin d'avril ; les gelées persistent
jusqu'en mai et nuisent beaucoup aux récol-
tes. Le Buirey est la région la plus salubre
du département ; le ciel y est presque tou-
jours découvert et sans nuages. Dans les
régions de marais, le scorbut et les fièvres
régnent à l'état endémique; dans les régions
de montagnes, la phthisie et le scorbut atta-
quent beaucoup d'habitants.
Un grand nombre de rivières sillonnent le
département. Le Rhône, à son entrée en
France, sert de séparation entre le dépar-
tement de l'Ain et celui de la Savoie, sur une
longueur d'environ 60 kilom., baigne le fort
de l'Ecluse, sur la rive droite, passe entre le
mont Credo et le mont Vouache, où il roule
entre des rochers si rapprochés qu'il paraît
s'y engloutir; c'est ce qu'on appelle la ■ perte
du Rhône;» des travaux considérables ont
agrandi son lit sur ce point et l'ont rendu
flottable, mais non encore navigable. Le
Rhône arrose ensuite Bellegarde , Seyssel,
Culoz,Yenne, se rétrécit près de Lhuis, entre
bers de Bugey et le> coteaux de Bois-
mont, jusqu'à n'avoir qu'une largeur de 36 mè-
tres, passe sous le pont du Saut, puis sous
celui de Villeneuve, près de la fameuse grotte
de la Balme, et sépare alors le département
de l'Ain du département de l'Isère. Les af-
fluents qu'il reçoit, dans le département de
l'Ain, sont : 1° la Valser in e, qui. grossie de la
Séraine et du Chalame, se jette dans le fleuve
entre le pont de Lucey et le moulin de Mus-
set; 20 leSéran,dont la source est au pied
des rochers de Valromey, dans l'arrondisse-
ment de Nantua; il se jette dans le Rhône
au-dessous de Roehefort, après un cours de
35 kilom.; 3» le Furand, né près de la Bar-
banche et qui se grossit de l'Arène et se jette
dans le Rhône, après un cours de 32 kilom. ;
40 l'Ain, qui prend sa source dans le Jura,
entre dans le département auquel il donne
son nom, se grossit, à droite, du Suran, à
gauche de l'Albarine et entre dans le dépar-
tement de l'Isère, où il se jette dans leRlione;
50 la Saône, qui sépare au-dessus de Tournus
le département de l'Ain de celui de Saône-
et-Loire, puis de celui du Rhône, et qui, dans
ce parcours, reçoit la Reyssouse, grossie elle-
même de la Leschée, de la Valliere, du Reys-
sousel, du bief d'Enfer et du bief de Pey-
rouse; la Veyle, l'Irance, grossie du Jone,
du Renom et du Menihon ; 6° enfin, la Cha-
Uroune, alimentée surtout par les étangs et
les marais de Dombes.
Le département de l'Ain est plus remar-
quable par sa situation géographique et par
ses sites pittoresques que par ses richesses,
quoique l'agriculture et l'industrie y soient
en progrès. Il ne possède pas de grandes
villes et est absorbé par le voisinage de Lyon
et de Besançon. Sa population rappelle les
mœurs simples et agrestes de la Suisse et de
la Savoie, ses voisines. Les vallées de l'E.,
profondes, bordées de rochers taillés à pic et
sillonnées par des torrents, abondent eu ex-
cellents pâturages; quelques pentes bien ex-
posées sont plantées de vignes; des forêts de
sapins couvrent en général la partie moyenne
et la cime des montagnes; la partie S.-E.,
délimitée de trois côtes par le Rhône, l'Ain
et des chaînes de collines, renferme les sites
les plus pittoresques, de beaux villages, des
sources abondantes, des prairies, des vigno-
ble | la végétation y est luxuriante ; la ré-
I « )., bi tuée entre le Rhône et l'Ain, est
une pi. une basse dont le sol argileux retient
les eaux et qui est couverte de marais ; peu
de bois, et en mauvais état; quelques hecta-
res de terre labourable , auxquels on fait
rapporter plus de seigle et d'avoine que de
ble, tel esl ['aspect de cette région, l'ancienne
principauté de Dombes, renommée aulrefoid
on ■ ■ l alnbrile, mais que les progrès de
allure ont en partie transformée. Les
fourni sent d'excellent poisson et sont
un t B6< toua les quatre ou cinq ans, pour
■11 cultivés en seigle ou eu avoine. La ré-
du N. comprend L'arrondissement de
Bourg et une partie du celui de Trévoux;
le plus fertile : on y récolte du ble, du
a, 'lu mais, du sarrasin, de l'orge et du
.n-. De grands lacs s'étendent dans ces
deux ai rondî 1 11 monta et dans celui do Nan-
tua ; te plus considérable est le lac de Nantua,
le El Mlle de .son nom, s lue au mil
montagne! et à 425 menés au-dessus du ni-
veau de la mer; sa superficie est de ses hect.
Nous nommi rona encore le lac de SU an,
qui >■ di 1 barge dans la Valsérine, et dont la
. de L80 hectares.
' le déj si tement est essentiellement
su fait a\ ec d< 1
1 récoltes en céi 6a L< iuI
.
trè 1 roductivea at \es
AIN
trois quarts de la récolte sont exportés. Le
chanvre et le lin sont cultivés dans beaucoup
de localités; l'engraissement des bêtes a
cornes et des porcs constitue aussi une source
de revenus, et les volailles de la Bresse ont
une renommée européenne. L'élevage des
chevaux, autrefois fort en faveur, a considé-
rablement décru; en revanche, l'apiculture
et la sériciculture ont pris quelque dévelop-
pement. Les gras pâturages du Bugey ont fa-
vorisé celui de l'industrie fromage re, qui
rivalise aujourd'hui avec celle de la Suisse ;
les fromages de Gex sont surtout renommés.
Dans la commune de Chevry, on élève une
race particulière de mérinos, connus sous le
nom de ■ moutons de Naz, » que distinguent
la finesse et le soyeux de la laine. Une école
régionale d'agriculture a été établie à La
Saussaye {arrond. de Trévoux), et une ferme
école à Pont-de-Veyle.
Outre toutes les espèces d'animaux domes-
tiques, parmi lesquels les bêtes à cornes et à
laine et la volaille sont seules de belle race,
le département de l'Ain renferme une grande
quantité d'animaux nuisibles ou sauvages :
l'ours, le loup, le renard y abondent. Ses fo-
rêts renferment peu de sangliers, point de
de cerfs, et généralement le gibier à poil est
rare; mais le gibier à plume est tres-abon-
dant, on y trouve surtout beaucoup de cygnes,
oies et canards sauvages, bécasses, grues,
hérons, cigognes. L'outarde s'y montre quel-
quefois. Les rivières sont excessivement
poissonneuses ; l'alose et la truite de l'Ain
jouissent d'une juste réputation; les saumons
remontent fréquemment la Saône; tous les
ruisseaux sont peuplés d'écrevisses.
L'industrie et le commerce, quoique moins
importants que l'agriculture, sont assez flo-
rissants depuis que l'établissement des che-
mins de fer a donné des débouchés faciles.
On trouve dans le département des fabriques
de toiles de chanvre, des filatures de laine,
des manufactures de peignes et de tablette-
rie. L'arrondissement de Gex a des scieries
importantes, où se débite le bois de ses riches
forêts; la soie est travaillée dans un grand
nombre de communes pour le compte de la
fabrique lyonnaise. Le fer et surtout l'asphalte
sont activement exploités ; Villebois-sous-
Belley possède en quantité le minerai de fer
qui alimente toutes les forges de l'Ain ; les
tourbières, les mines de lignite, les carrières
de marbre, de pierre de taille, de gypse, de
marne et d'argile à potier donnent également
lieu a une active exploitation. Les pierres li-
thographiques de Belley sont les plus belles
de France et rivalisent avec celles de Mu-
nich ; les asphaltes de Seyssel et de Pîrimont
sont exportés à Lyon et a Paris.
Le département est traversé par six routes
nationales offrant un parcours de 443 kilom.
et dont la principale est celle de Paris à
Genève; les routes départementales sont au
nombre de vingt-deux, avec un développe-
ment de 593 kilom. Il est, en outre, desservi
par la ligne de Pans à Lyon et à la Médi-
terranée, qui touche à Trévoux, et par quatre
embranchements: de Màcon à Genève, de
Lyon à Genève par Ouloz , de Lyon à Besan-
çon et à Vesoul, de Bourg à Chalon ; une
autre compagnie, celle des Dombes et des
chemins de fer du Sud-Est, exploite un cin-
quième embranchement de Bourj* à Lyon.
Le développement de ces voies terrées est
de 368 kilom.
Les vestiges d'antiquités que renferme le
département remontent à l'époque druidique ;
ce sont des pierres levées ou menhirs, ap-
pelés poipes dans le pays; des haches de
pierre, des tombeaux, des médailles celtiques.
On rencontre aussi des traces de voies ro-
maines, des débris de ponts, d'aqueducs, d'é-
gouts, de bains pavés, des ruines de tombeaux
et de temples. Les antiquités du moyen âge
consistent en quelques restes de châteaux
forts; les anciens monastères et quelques
églises offrent de beaux modèles de l'archi-
tecture ogivale. Parmi les curiosités natu-
relles, nous citerons: la vallée de Suran, qui
présente un grand nombre de grottes ornées
de stalactites; la vallée de Drom, que des
sources souterraines changent subitement en
lac à une certaine époque de l'année; la
grotte de la Balme, dans le Bugey, au pied
d'un rocher que surmontait jadis la char-
treuse de Pierre-Châtel ; elle est très-pro-
fonde, et l'on n'y pénètre qu'avec des flam-
beaux.
AÏN. Mot arabe qui signifie source, fon-
taine. Comme les lieux choisis par les po-
pulations pour se réunir sont ordinairement
ceux que favorise le voisinage d'une source,
d'une rivière, il en est résulté que le mot
aïn. au pluriel aïouny est entré dans la com-
position du nom d'un grand nombre de villes
et de villages arabes, souvent comme préfixe,
parfois ù lu fin uu mot.
AÏN, ancienne ville de la Judée, qui est
la même que Béthanie, selon Eusebe. Elle
appartint «l'abord à la tribu de Juda, puis à
celle de Siméou, et devint ensuite uuo ville
lévitique.
AÏNABESSA, village d'Algérie, province et
département du Constautine, arrond. de Sé-
tif, De fondation récente, situue sous un cli-
mat très-sain, près d'une source abondante,
Aïn-Abessa est peuplée de colons algériens
et d \ m iens-Lorrainsi
AÏN-ARNAT, villuge d'Algérie, province et
ATN
départ, de Constantine, arrond. et â R kilom. O
de Sétif. Il fut fondé en 1853 par une compa-
gnie genevoise, qui a ensuite construit quatre
autres villages sur le même plan, en recevant,
par décret du 26 avril 1853 , une concession
de 800 hectares pour chacun d'eux.
AIN-BEÏDA, commune d'Algérie, province,
département, arrond. et à 115 kilom. de Con-
stantine, ch.-l. d'un cercle militaire; 2,043 hab.,
avec l'annexe de Meskiana. Le cercle d'Aïn-
Beïda renferme la tribu des Haracta, qui
compte 28,000 âmes, autrefois turbulente, au-
jourd'hui adonnée à la culture.
AÏN-BOTJ-DINAB. commune d'Algérie, pro-
vince et département d'Oran , arrond. et à
13 kilom. de Mostaganem; 1,218 hab., dont
1,049 musulmans. Colonie agricole de 1849,
constituée en centre en 1855, annexée à Pé-
Hssier en 1856, Aïn-hou-Dinar est devenue
depuis une commune particulière; elle est
bâtie sur la rive gauche du Chélif, non loin
de l'embouchure de ce fleuve.
AÏN-EL-ABBÂ, commune d'Algérie, pro-
vince, département et arrondissement d'O-
ran; 743 hab.
AÏN-EL-BEY, village d'Algérie, province,
département, arrond. et a 15 kilom. de Con-
stantme. Pénitencier pour les indigènes. 0 Des
fouilles faites par l'infatigable M. Cherbon-
neau en 1860 et en 1862, dit M. L. Ptesse,
ont mis à jour de nombreux débris de con-
structions romaines et ont surtout enrichi la
géographie comparée d'une nouvelle syno-
nymie. On lit, sur les dix-septième et dix-hui-
tième lignes d'une assez longue inscription :
kësp. saddaritanorum. Aïn-el-Bey est donc
sur l'emplacement de Saddar, première étape
de la voie romaine de Cirta à Lambèse. ■
AÏN-EL-TUBK, commune d'Algérie, pro-
vince, département, arrond. et à 14 kilom.
d'Oran ; 407 hab.; créée par arrêté du 11 août
1850. ■ La plage d'Aïn-el-Turk , dit M. L.
Piesse, servait toujours de point de débar-
quement aux janissaires d'Alger, lorsqu'ils
venaient pour assiéger Oran. C'est également
sur cette plage que débarqua, le 30 juin 1732,
le comte de Montemar, parti d'Alicante le
15. Il culbuta les 40,000 Arabes qui voulaient
s'opposer à la descente de ses troupes et en-
tra le lendemain dans Oran, que les Espa-
gnols avaient été forcés d'abandonner vingt-
quatre ans auparavant. Aïn-el-Turk possède,
a l'endroit dit Aïn-Beîda (la Fontaine blan-
che), des eaux thermales très-efficaces, sur-
tout dans les affections rhumatismales et la
paralysie. ■
AÏN-FEKKAN, village d'Algérie, province,
département, arrond. et à 26 kilom. d'Oran;
250 hab. Créée en 1871, cette localité est peu-
plée d'Alsaciens et de Lorrains originaires
de Phalsboug. A 2 kilom., source abondante.
AÏN-MADI, ville d'Algérie, province et dé-
partement d'Alger, dans le territoire militaire
(subdivision de Médéah), à 60 kilom. O. de
Laghouat, à 268 kilom. S.-E. de Mascara;
2,000 hab. environ. Située sur les confins du
Sahara algérien, elle sert de passage aux ca-
ravanes qui se rendent dans l'intérieur de
l'Afrique ou qui en reviennent. Aïn-Madi « est,
dit Mac Cartby , une petite ville située sur
un mamelon, dans une plaiue légèrement on-
dulée. Son enceinte, qui a la forme d'une
ellipse, est une forte muraille dont les cré-
neaux, coiffés de petits chapiteaux, sont d'un
pittoresque effet. Une zone de jardins, d'une
largeur de 150 mètres environ, l'enveloppe
de toutes parts; mais ces jardins, impitoya-
blement ravagés par Abd-el-Kader, commen-
cent seulement a rendre moins triste ce ksar,
autour duquel tout est aride et pelé. » En
1838, Aïn-Madi fut assiégée et prise par
Abd-el-Kader; la ville fut rasée, sauf une
maison dans laquelle l'émir avait demeuré.
AÏN-MOKHBA, commune d'Algérie, pro-
vince et département de Constantiue, arrond.
et â 31 kilom. de Bône; 748 hab., avec son
annexe Oued-el-Aneb. Erigée en commune
le 10 décembre 1868. Aux environs, impor-
tante mine de fer de Mokta.
AÏN-NOU1S1, commune d'Algérie, province
et département d'Oran, arrond. et â 14 ki-
lom. de Mostaganem; 882 hab., dont 567 Ara-
bes. Située sur un coteau au-dessus de la
plaine marécageuse de la Makta, celte colo-
nie agricole de 1848 a été érigée en com-
mune le 27 octobre 1869.
AÏN-SF1SIFA (la Source du petit peuplier),
oasis d'Algérie, près de la frontière du Ma-
roc, province, département et à 383 kilom.
d'Oran; 1,100 hab.
AÏN-SMARA, commune d'Algérie, province,
département, arrond. et à 20 kilom. de Con-
stantine, sur le Rummel; avec son annexe
Oued-Seguin, 2,527 hab., presque tous Ara-
bes.
AÏN-SULTANi commune d'Algérie, proviuce
et département d'Alger, arrond.de Milianah;
522 hali.
AÏN-TAB, ville de la Turquie d'Asie, dans
le pacbalik de Marach, à 90 kilom. N.-E.
d'Alep. Elle fut prise eu 1400 par Tamerlan,
et elle est tombée au pouvoir îles Turcs dans
le xvio siècle. Les géographes anciens la dé-
signaient sous le nom d Antiochta ad Taurum,
Elle compte 20,000 hab.; on y voit cinq
mosquées, une église arménienne et de beaux
AINE
bazars. Elle a été souvent dévastée par les
tremblements de terre.
AÏN-TAYA, commune d'Algérie, formée de
plusieurs groupes, province, département,
arrond. et à 27 Kilom. d'Alger; 1,299 hab.
AÏN-TEBALEK, mine de marbre onyx ou
albâtre oriental, située en Algérie, près d'O-
ran. Elle fut retrouvée en 1850 par un mar-
brier d'Oran, qui acheta le terrain où elle se
trouve pour un prix très- modique. Peu
de temps après, la carrière était vendue
100,000 francs à un banquier, qui la céda en
1855 à une compagnie par qui elle est ex-
ploitée.
AÏN-TBDLES, commune d'Algérie, province
et département d'Oran, arrond. et a 20 kilom.
de Mostaganem ; 2,456 hab., avec Pont-du-
Chélif et Sourk-el-Mitou. Colonie agricole de
1848, constituée en centre en 1851 et en com-
mune à la fin de 1856. « Le village d'Aïn-
Tedlès s'élève, dit M. L. Piesse, sur un pla-
teau dominant le Chëlif, dont il est éloigné
de 2 kilom. Ce beau village possède une pé-
pinière que le gouvernement a fait planter
dans un frais ravin. ■
AÏN-TÉMOUCHENT, l'ancienne Timici des
Romains , le Ksar-ibn-Sénan des Arabes ,
commune d'Algérie, province, département,
arrond. et à 72 kilom. d'Oran ; 1,738 hab.,
avec les annexes d'Aïu-Kial et de Rio-Salado.
Etablie par l'initiative des colons au confluent
de l'oued Témouehent et de l'oued Sênan,
cette agglomération a été créée par décret
du 26 décembre 1851. Les ruines de Timt<:i
ont été explorées par divers archéologues.
Voici la description qu'en donne M. l'abbé
Barges : « De grandes pierres carrées, en-
tassées çà et là les unes sur les autres; des
pans de murailles encore debout, avoc des
portes et des seuils ; des dalles ayant servi
de pavé et restant encore fixées dans le sol •
des fragments de briques, de verres et de
vieux ustensiles gisant pêle-mêle au milieu
des décombres et des buissons, qui en disS1_
mulent une partie k la vue, sont les seuls
restes d'une ville fondée probablement par
les Romains. ■
A1MUY SOLIMAN ou SOLIMAN le Basé,
grand vizir, né en Bosnie dans la première
moitié du xvne siècle, mort vers 1688. De
grade en grade, il s'éleva à la dignité de
sérasquier et battit le général en chef des
troupes polonaises. Le grand vizir Cara-
Ibrahiin l'ayant envoyé en Hongrie combat-
tre les impériaux, il flaira un piège, vint à
Constantinople et, par ses intrigues, obtint
le titre de grand vizir, après quoi il partit
pour l'armée. 11 ne fut pas heureux durant
cette campague et il fut battu à plusieurs
reprises par Tes ducs de Lorraine et de Ba-
vure, qui écrasèrent son armée à la bataille
de Moha.'Z. A la suite de ce désastre, il se
retira sous Belgrade. Son armée se mutina,
et il fut obiige de fuir et de se réfugier à
Constantinople, où son maître lui promit de
le sauver. Mahomet IV refusa de livrer son
vizir tant que les rebelles furent loin de sa
capitale; mais, lorsqu'il les vit aux portes de
Constantinople, il fit décapiter son vizir et
envoya sa tête aux janissaires. Cette satis-
faction tardive donnée aux rebelles n'empê-
cha point la chute de Mahomet.
* AINE s. f. — Encycl. Anat. L'aine ou la
région inguinale comprend, outre la partie
supérieure et antérieure de la cuisse, le bord
intérieur de la paroi antérieure de l'abdo-
men. Du côté du tronc, cette région est limi-
tée par une légère saillie, d'autant plus dé-
veloppée que les individus ont plus d'embon-
point. En avant et en dehors, l'aine est
limitée par le muscle couturier, qui descend
de l'épine antérieure et supérieure de l'os
des iles sur la partie antérieure et interne
de la cuisse. En avant et en dedans, la por-
tion inguinale se termine par une saillie que
forment les muscles droit interne et premier
adducteur. L'aine a plus de largeur chez la
femme que chez l'homme, a cause de l'éten-
due transversale du bassin, mais elle a moins
de hauteur. Au-dessous de la saillie ilio-
pubienue, on remarque le pli inguinal, tres-
enfoncè chez les personnes grasses, mais
presque nul chea les personnes maigres; on
a vu des cas ou un amaigrissement extreme
transformait cet enfoncement en une véri-
table saillie. On peut souvent sentir au mi-
lieu du creux inguinal les pulsations de l'ar-
tère crurale; on y distingue aussi des veines
plus ou moins nombreuses, plus ou moins
volumineuses, entre autres l'extrémité supé-
rieure de la grande veine sapbene, et, en
outre, de petits corps durs, arrondis ou ova-
laires, qui sont les ganglions lymphatiques
superficiels de l'aine, généralement plus vo-
lumineux chez les personues d'un tempéra-
ment lymphatique.
La peau de laine renferme dans ses cou-
ches profondes un grand nombre de folli-
cules sébacés , qui sécrètent une matière
onctueuse dont l'odeur est quelquefois assez
forte; elle présente aussi des pores nom-
breux, par ou s écoule la sueur; ainsi, après
une marche forcée , dans les chaleurs de
l'été, ou même après une émotion vive, on
voit souvent cette partie se couvrir d'une
sueur abondante.
Au-dessous du fascia super fîcialis, la pre-
miers couche que l'on rencontre est une
lame aponévrotique , dépendance de l'apo-
névrose du grand oblique. La portion de
A1NS
cette lame qui se porte de l'épine antérieure
et supérieure de la hanche au pubis foi nie
l'arcade crurale. Avant d'arriverà l'épine du
pubis, cette bande fibreuse se divise en deux
faisceaux, qui forment les piliers du canal
inguinal et qui limitent l'ouverture inférieure
de ce conduit. Le bord inférieur de l'arcade
crurale se fléchit d'avant en arrière et de
bas en haut, et se convertit en une lame
mince, appelée fascia transversalis.
Le canal crural n'est que l'espace compris
entre deux feuillets de l'aponévrose de la
cuisse. Son ouverture supérieure es) limitée
en arrière par l'union de l'aponévrose iliaque
avec le feuillet profond de l'aponévrose de
la cuisse et par la crête du pubis; en avant,
par le bord inférieur de l'arcade crurale; en
dehors, par un faisceau falciforme, qui part
de l'éminence ilio-peetinée pour se diriger
vers l'arcade crurale ; en dedans, par le liga-
ment de Giiubernat.
Les muscles qu'on trouve dans la portion
crurale de l'aine sont : le couturier, le droit
antérieur de la misse, une portion du triceps
crural, la masse commune au psoas et à l ilia-
que, le pectine, le premier et le deuxième ad-
ducteur, le droit interne, l'obturateur externe
et le troisième adducteur. Les artères sont :
l'artère crurale, la petite artère cutanée ab-
dominale, l'artère musculaire profonde, l'ar-
tère circonflexe interne, les deux petites ar-
tères honteuses externes, l'artère obturatrice,
la musculaire superficielle et la circonflexe
interne. La principale veine est la veine fé-
morale, satellite de l'artère du même nom.
Les nerfs sont : le crural, séparé de l'artère
par le feuillet profond de l'aponévrose de la
cuisse; l'obturateur, l'inguino - cutané , le
génito-crural et l'ilio-scrotal; ils viennent
tous de la région lombaire.
— Pathol. La peau de l'aine, chez les en-
fants très-gras, est souvent le siège de rou-
geurs, accompagnées de cuissons et de dé-
mangeaisons; quelquefois la peau s'excorie,
et c'est cet état que les nourrices appellent
des coupures. Chez les adultes, il se forme,
dans les mêmes conditions, une inflammation
chronique de la peau, qu'Ahbert appelle dar-
tre squammeuse humide. Les pustules et les
tubercules rnuqueux syphilitiques sont fré-
quents, surtout a la portion interne de la ré-
gion inguinale; il s'y forme aussi des fistules
cutanées, a cause du peu d'épaisseur et du
peu d'adhérence de la peau aux parties sous-
jacentes. Les maladies du membre inférieur
et celles des organes génitaux sont souvent
suivies d'abcès dans l'aine, par suite de la
propagation de l'irritation le long des vais-
seaux lymphatiques dans les ganglions. Les
engorgements des vaisseaux lymphatiques
ou des ganglions, désignes communément
sous le nom de bubons, ont souvent ete pris
pour des hernies ou pour des anévrismes.
V. BUBON.
Nous ne parlerons point ici des hernies
dont l'aine est souvent le siège. Le Grand
Dictionnaire a traite ce sujet au mot ingui-
nal (tome IX, page 234).
Aiuii.it nom d'un poème arabe, dont tes
vers sont tous termines par la lettre ain, et
que possède la Bibliothèque nationale.
AINMULLEB ( Maximilieu -Emmanuel),
peintre allemand, né k Munich en 1807. Il
s'adonna, sous la direction de Gaertner, k
l'étude de la peinture architecturale. Son
maître l'ayant chargé d'exécuter des travaux
k la manufacture de porcelaine de Munich,
il eut l'occasion d'apprendre de nouveaux
Erocédés de couleur, employés dans cet éta-
lissement, et résolut de les appliquer à la
peinture sur verre, à laquelle il s'adonna
avec succès. Une école de peinture sur verre
ayant été fondée k Munich, M. Ainmuller en
fut nommé directeur, maigre son extrême
jeunesse (1826). Il s'attacha à perfectionner
cet art par l'emploi de procèdes nouveaux,
et il acquit rapidement une réputation qui
s'étendit en dehors de son pays. Ce fut k lui
que fut confiée la restauration des vitraux
des cathédrales de Cologne, de Ratisbonne et
de plusieurs autres églises de Bavière et de
l'Allemagne , et il reçut des commandes
même de l Angleterre, ou il se rendit en 1849.
En dehors de ses peintures sur verre, on lui
doit des peintures représentant des édifices,
notamment : Notre-Dame de Munich; la Ca-
thédrale d'Utm; Savit- Etienne de \
VEglise de Saint-Marc, à Venise; la Cham-
bre des prélats, k Strasbourg; V Abbaye de
Westminster; la Chapelle de Windsor, etc.
* AINOS , peuple du nord du Japon. — Les
A ni os habitent surtout la partie sud de l'Ile
Sakhalian ou Sakhalien. IN vivent des pro-
duits de la chasse et de la pêche; ils man-
gent aussi du riz et ils portent des vêtements
qui ressemblent beaucoup a ceux des Japo-
nais. Les villages n'ont, en général, qu'un
petit nombre do maisons, où l'on trouve tou-
jours une provision de poisson séché, qu
habitants ont beaucoup de peine a soustraire
a la voracité des souris. Un riche AIno pos-
i quelquefois, dans dill'erenls vi..
deux ou trois maisons habitées par ses fem-
mes et qu'il visite tour k tour.
* AINSWORTII (William -Harrison). —
Parmi les nombreux romans de ce remar-
quable et fécond écrivain, nous citerons :
S r John Chiverton (Ul'ô); il<>,,kwood (1834);
Crichton (1837), traduit en I w M.Ku-
let (1837, 2 vol. in-lti); Jack Sheppard (1839),
ATR
une de ses œuvre* qui ont eu le plus de vogue;
elle a été traduite en français par M. Le m al -
tr ■ (IS47, 2 vol. in-8°) et elle a fourni k
M. Dennery le sujet du drame intitul
Chevaliers du brouillard; Guy Fair les (isi0)t
dont le sujet est la célèbre consj
poudres; la Fille de l'avare (1843); la |
drale de Saint- Paul (184.1); h- '
Windsor (1843); Saint-Jnmrs nu la C""i
reine (1SJ4), la Tour de Lotldn
français par Scheffter (185S, in-lî); les Sor-
cières du Cancashire (1848); la Chambre ar-
dente (1854); la Flèche de lard (1854); Jac-
'/'"■s 1 1 ,y, ,,/, traduit en h.,
par Révoil (1857, in-12); le Gentilhomme des
grandes routes, traduit par le même (1*63,
2 vol. in 12), etc. Un recueil de nouvelles de
cet écrivain, les Contes de décembre, a ete
illustré par Cruikshank.
AÏOUN MUUÇA (les Sources de Moïse), sut
la Ôte occidentale de l'Arabie, sur la route
du Sinaï k Suez; à 6 heures 30 m du tes de
cette dernière localité. ■ C'est, dit M. Isam-
bert dans son Itinéraire de l'Orient, un des
lieux les ph. et les plus connus
de toute sttepla est un groupe de
ces ombragées d'une vin limiers
rabougris, k irente minutes de la côte. ■
' AIR s. m. — Encycl. Air chaud. Ou s'est
beaucoup occupé, dans ces dernières an
de remplacer les machines a vapeur par des
machines dites k air chaud; mais, j
présent, les inventeurs n'ont pas obtenu de
résultats bien remarquables, et les machines
à vapeur conservent une supériorité incon-
testable. La première machine a air chaud
qui :nt été sérieusement étudiée est celle de
Stirling; l'air y était d'abord chauffé sous un
volume constant, puis dilate a température
constante, ramené à sa température primi-
tive en conservant son nouveau volume, et
enfin ramené à son volume initial par com-
pression. Stirling avait joint à cette machine
un régénérateur de chaleur; c'était un corps
poreux, qui servait à. restituer la chaleur
dépensée a faire varier la température de
l'air sans produire de travail réel. Ce régé-
nérateur était compose de plaques métalli-
ques perforées, qui avaient I inconvénient de
se détruire rapidement. Dans la pratique, la
maehine Stirling n'a eu qu'un succès tres-
éphemère.
Deux machines à air chaud ont été suc-
cessiv ment inventées par Ericson. La pre-
mière attira vivement l'attention publique
en 1849, surtout chez les Américains. Voici
en quels termes le New- York Daily Tribune
l'annonçait à ses lecteurs : « Cette machine
se compose de quatre cylindres; deux, de
72 pouces de diamètre chacun, sont placés
1 uu à côté de l'autre et portent chacun aussi
un cylindre beaucoup plus petit, bans cha-
que cylindre court un piston qui le remplit
hermétiquement. Les quatre pistons sont
réunis deux à deux, de façon à se mouvoir
exactement ensemble dans chaque paire de
cylindres superposés. Sous chaque cylindre
inférieur existe un fourneau, mais il n'en
existe pas d'autres, parce qu'il n'est besoin
ni de chaudière ni d'eau. Le cylindre infé-
rieur, le pins grand, s'appelle 1- cyl
d'action (workimj cyliwler), et l'autre^ . cylin-
dre alimentaire (supply cylinder). Quai
piston descend dans le cylindre alimentaire,
des soupapes placées à son sommet s'ou-
vrent, et il se remplit d'air froid ; quand, au
contraire, le piston remonte, les soupapes se
ferment, et l'air, qui ne peut plus s'éch
par le chemin qu'il a suivi pour entrer, passe,
par une autre série de soupapes, dans un ré-
servoir, d'où il faut qu'il arrive au cylindre
d'action pour forcer le piston à remonter.
Lorsqu'il sort du réservoir pour remplir cette
fonction, il traverse uu appareil, nommé
regénérateur, où il est chauffé a environ
450» Fahrenheit (215° centigrades) et reçoit
encore, en entrant dans le cylindre d'action,
un supplément de chaleur du feu qui est en-
tretenu au-dessous de ce cylindre. Le régë
nèrateur, qui est la patt'o la [dus curieuse
de la machine, se compose d'une série de
disques en toile métallique, places l'un a i oie
de l'autre sur une épaisseur d'environ l pied.
L'air est dirigé a travers les innombrables
conduits formes par les intersections de tous
les fils qui composent les disques, avant d'ar-
river au cylindre d'action. Dans ce pa
il est divise en masses extrêmement petites;
les molécules elles-mêmes entrent Imites en
contact avec le métal qui forme
disques. Comme l'extrémité du régénérateur
qui louche au cylindre d'ael est cl
une température élevée, avant d'entrer dans
le cylindre l'air traverse cette sub
échauffés, et, dans ce passage, il prend en-
viron 150° de chaleur but les 480° qui sont
nécessaires pour doubler sou volume par la
dilatation. Les 30<* qui mai
par le feu que 1 on - ■ 1 1 1 1 ■ ■ n ■ Dt SOU lylin-
dre. L'air, étant dilaté, foi n à mon-
ter; puis, quand Ce résultat est obtenu,
soupapes s'ouvrent, et l'air sort du cylindre.
» Nuis avons dit que l'extrémité de l'ap-
pareil voisme du cylindr tunTée a une
certaine températUl e ; il faut ajouter que
l'autre extrémité reste froide sous L'action de
l'air que lui en cette direction cha-
que coup du i ■ nentaire. D'un autre
cote, k mesure que l'air qui arrive du cylin-
dre d'action tl
du tissu métallique absoiboutsi énergique-
AIRE
69
ment son calorique, qu'il en a été presque
! privé lorsqu'il aband
rateur. En d'au l'air, avant
le cylindre d'action, reçoit du
rateur une somme de calorique d'en
viron 450*, et il ne sort du cylindre que poui
aller restituer au régénérateur le calorique
9U'V ' indéfiniment,
les feus ia |,.s cylindr
■ .pdes qu'à rempla les perte pro-
j dunes par le , merveilleux
rendre le calo-
uverte très-reraar-
quable. Eric on ava , mips re-
. en tra-
itement
n vaii.- d'un ■ ■ je se-
•rature
j de plus de ioo°. Il a dateur
la dilatation 'obtenir avec une rapidité pres-
que électrique, et qu'il est, par conséquent,
éminemment capable d'imprimer la plus
le rapidité à toute espèce de machine. »
Cependant, la première machine à air
d'Ericson offri i pratique, de nom-
breux défauts, qu'il chercha inutilement à
corriger. Il renonça donc bientôt a ,
raière invention ei r une
nouvelle machine, qu'il ai ■ ie do-
mestique (domestic engine), et qui offre
convênieni grave d
tion de 4 kilogr. 19 d< pai cheval et par
heure, c'esi , con-
a vapeur.
Nous pouri la m ichine à
air chaud de Wilcox, qui fonctionne
irité, mais qui a, comme toutes les au-
tres, un volume exagéré par rapport au tra-
vail produit.
—Air comprimé. Les emplois de l'atr com-
primé comme force propre à produire de
merveilleux effet: ionl no nbreux. La fon-
taine de Héron, ches l>-s iif-es, fut un
un-. Plusieurs ma-
chines destinée! a élever l'eau, comme celle
de Schemnitz, par exemple, tirent leur
couipi an.'. Denis Pupin proposa l'em-
ploi d'une chute il'. -au pour compi imer de
■ linë a faire mouvoir dan- u.,e mine
le piston d'une pompe qui se trouva t à une
ass'-z grande distance de la chute, I'ans les
pompes élévatoires, dans le bélier hydrauli-
que, dans la plupart des appare 1
élever l .-au, on réserve une capacité leinplie
d'air comprimé, qui, par son élasticité,
tit les chocs brusques, et qui rend continu
l'écoulement du liquide amené à intervalles
périodiques par le jeu d'un piston. Le fusil à
vent nest autre chose qu me- ma. dm.- a air
comprime SOI er des balles ou du
plomb avec presque autant de force que le
t'usil ordinal! e. On s'est servi pour le pi
ment du mont Cen d'un tnach
a comprimer Pair e 1 isseur
hydraulique. Cette machine a rendu de très-
grands services. On a au pro-
duire la ventilation au moyen de l'air 1 a-
primé. M. Montdésir a pi 1 ■ but,
un système dont il a fait les pi
plîcations aux bâtiments de 1 Exposition uni
verselle de 1867 ; l'air comprimé circulait
dans des tuyaux, sur lesquels on plaçai! des
ajutages adaptes au centre d'un p
terminant un tuyau de 0^,20 de diam
L'air comprimé s'épanouit en sortant par
l'ajutage et forme une espèce de piston
zeux qui pousse de\ ant lui l'atr
le tuyau. Cet air est remplacé par île l'atr
nouveau entrant pur le pavillon, et il s éta-
blit un courant général pois ou moins rapide.
On a aussi construit des locomotives a air
comprimé, qui ont servi au percement du
tunnel du mont Saint-Gothard. 1
tive de même nature a ete fabriquée derniè-
rement au Creuxot; la distribution d'an
primé \ est réglée par un appareil automa-
tique invente par Si. Hibourt, ancien elèvo
de l'Ecole centrale.
Enfin, M. Alvaro Reynoso s'est servi de
l'air comprime pour conserver les matières
alimentaires, *-t pa g al la viande,
1 reste fr riche et saignante tant qu'où
la maintient dans l'ai> Comprimé; une fois
loi ve encore
plus longtemps que la viande commune de
boucherie.
Depuis quelques années, dans certaines
stances, on remplace la vapeur pur
imprimé pour faire mouvoir des ma-
chines dont le jeu présente alors avec celui
des moteurs 1 vapeur u analogie, que
nous ne en is pas devoir donner ici une
description détaillée qui ferait double em-
ploi avec celle des machines ordin
mues par la vapeur. Ou a de l'air
prime dans un v aste réseï von- en fer. Cet air
soi 1 par un roh ■■ ..t choquer altei
tivement les deux faces d'un piston mobile
dans un ci lindi •- ; il lui communique un mou*
vement altei nal if, qui est en tuile trs 0
par les moyens ordinaires à un bal
1ÏBAPADÀM, uu des hua éléphants qui
soutiennent la terre, dans la mythologie m--
ige est placée dans les temples
inoo.
ÂIHÀVATA, éléphant qui porte le dieu In-
dra a travers les nuages.
* AIRE s. f. — Encycl. Principe des aires.
On appelle ainsi, eu mécanique, une loi qui
70 AISN
peut être formulée de la manière suivante :
Lorsqu'un point matériel se meut en vertu
d'une impulsion primitive combinée avec
l'action continuelle d'une force quelconque,
variable ou non, mais toujours dirigée vers
un point fixe A, il ne peut se mouvoir que
dans le plan qui passe par le point A et par
la direction de la vitesse initiale. En outre,
l'aire décrite pendant un temps ï par le mo-
bile autour du point fixe est proportionnelle
k ce temps.
AIRE D'AREUNA, dans la géographie de
la Bible, lieu situe sur le mont de Sion, à
l'endroit où fut bâti plus tard le temple de
Salomoo. David l'acheta d'Areuna, nommé
« Irnan par les Paratipomènes, et y offrit au
eur en holocauste des bœufs, qui furent
brûlés, ainsi que leurs jougs et le bois des
chariots.
AIRE D'ATHOD, dans la géographie de la
Bible, lieu Bi m. 500 de Jéricho et
a 3 kilom. du Jourdain, nommé depuis Abel-
Mizraïm {deuil des Égyptiens), k cause des
funérailles du | atriarehe Jacob, qui y furent
faîtes par ses fils et les Egyptiens qui les
accompagnaient. Par la suite, on y bâtit
Beth-Agla, ville de la tribu de Juda,
AIRE DE > v» BON, i ma la géographie de
la B.ble, lieu ou périt Osa, frappé par la
main du Seigneur, pour avoir porté la main
sur l'arche, dans le but de la soutenir, au
moment où elle vacillait sur le chariot qui la
portait.
AIRY (George-Biddell), astronome anglais,
ne à Aiowick (Northumberland) en isoi. Il
fit ses premières études k Cokhester, puis il
entra, a dix-huit ans. au collège de la Trî-
. Cambridge, où il fut reçu agrégé en
1824 et où, trois ans plus tard, il obtint une
[■■.*, aiques. Après avoir
fait pendant un an un cours sur la théorie
u'iulations de la lumière, il fut nomme,
toujours à l'université de Cambridge, pro-
fesseur d'astronomie et chargé d'org
irvatoire de cette ville, qui venait d'être
créé. Il s'occupa de cette tache avec ardeur,
introduisit dans cet établissement d'impor-
tantes améliorations et se livra à une série
d'observations d'après mie méthode qui a été
adoptée depuis par plusieurs autres observa-
it ., En 1835, M. Pond, astronome
royal, ayant donne sa démission, M. Airy
fut appelé B lui BUCCéder, et depuis lors, a
ce titre, il a dirigé l'observatoire de Green-
wich, qui, sous son habile direction, est de-
mi établissement modèle. Il y a intro-
duit de nouvelles méthodes et des insiru-
és, y a fait faire, depuis
,i ignétîques et météo-
iques qui ont été l'objet de publications
Hères, de même que les observations
monoïques; il a mis au jour les obser-
ii sur la lune et sur les planètes qui
avaient été faites de 1750 à 1830, et qu'on
avait néglige de publier. En outre, il s'est
livré a d'intéressants travaux, parmi les-
quels non. citerons ceux qu'il a faits pour
déterminer la longitude an moyen du téle-
pour remédier a la dévia-
'■ sur les navires en
t i pour Calculer la densité de la terre, etc.
Membre, depuis 1828, de la Société d'astro-
Domie, dont il est devenu président en 1835,
il a reçu de cette société deux médailles,
l'une pour ses oh lions sur les planètes,
l'antre pour an travail sur les inégalités de
Vénus, La Société royale de Londres, dont
membre depuis 1836, lui a décerné la
ille Coplej et la médaille royale. Il a
reçu, en outre, de l'Académie des sciences
ris, dont il a été d'abord corres] ondant
iodé depuis 1872, le prix
par Lalande. Enfin, il fait partie de
1 Jirope
et d'Amérique «-t il a été décoré de la i
d'honneur en 18.">6. Indépendamment d'un
; nombre de mémoires, publiés dans les
, 7 '■-., dan., le rerijeil
rononiie, dans les Transac-
d ■ i,i BociéU ; |ue de Cam-
bridge, etc., "H im doit . " tuiro-
18,9 v..i. in-4<>);
;
>5), sur
la JMét anigue, ['Optique, etc., insérés dan la
■ t. in jkfetropotitan t yclo-
etc.
* \ism i i i.K t.), <n<
udlMIN*
! b | ■■ de \ '-ï -
■
l. min: b la fi il tire
son iioin de la rivière do l'Aisne, qui le tra-
verse d.- Il-,
lient a pour
limites : an ■'. du ;• | et
la Bi
irden
Seine-ot Mari aux de
■
&i r.77 aaturelles, 0,0
■
fii b ■ i
tari
Laon , n.nrry
ATSN
Saint-Quentin, Soissons et Vervins. Popula-
tion totale, 552,439 hab. La loi constitution-
nelle du 25 février 1S75 lui accorde ti i
nateurs; il est représenté à l'Assemblée na-
tionale par huit députes. Il fait partie de la
2« région militaire, dont le quartier gênerai
esta Amiens et dont Soissons, Laon et Saint-
Quentin sont des subdivisions; il ressortit à
la cour d'appel d'Amiens, à l'académie de
Douai, à la 2" inspection des ponts et chaus-
sées et k la 7e conservation des forêts. Le
diocèse de l'évêché de Soissons est dans le
ressort de l'archevêché de Cambrai. Depuis
1828 , l'évêque de Soissons est autorisé a
ajouter à son titre celui d'évêque de Laon.
Le diocèse est partagé entre deux archidia-
conés, celui de Soissons et celui de Laon.
La surface de ce département offre une
succession de plaines ondulées, entrecoupées
de collines et de vallons. Au N. de l'Aisne
s'étendent de grandes plaines; le pays est
généralement plat; au S., il est couvert
d'une suite de collines ou de montagnes qui
courent de l'E. à l'O. et dont l'altitude est de
100 à 200 mètres au-dessus du niveau de la
mer. Des sinuosités considérables se présen-
tent au S--E. de Laon. Le sol des collines est
argileux et calcaire; celui des plaines a été
formé par des alluvions fluviales. Les parties
les plus montagneuses du département s'é-
tendent sur les arrondissements de Château-
Thierry et de Soissons ; la montagne de Laon
forme un groupe à part, isolé au milieu d'une
vaste plaiue.
Le climat du département de l'Aisne est en
général froid, humide, susceptible de brus-
ques variations. L'air y est vif et sain, et l'on
n'y connaît pas de maladies ou d'infirmités
occasionnées par les mauvaises qualités de
l'air ou des eaux; cependant, il existe des
parties marécageuses d'où s'élèvent d'épais
brouillards et dont le défrichement serait
tres-desirable. La température des arrondis-
sements de Soissons et de Château-Thierry
est k peu près semblable à celle de Paris;
1 arrondissement de Laon a des étés moins
longs et des hivers plus froids; la région E.
qui confine aux Ardennes, de Vervins à Saiut-
Quentio, a surtout des hivers rigoureux.
L'hydrographie de ce département appar-
tient k quatre bassins, ceux de la Somme, de
1 Escaut, de la Sambre et de la Seine. La
Somme, qui prend sa source dans l'arrondis-
sement de Saint-Quentin, est reliée, près de
cette ville, par un canal avec l'Escaut. Ce
dernier fleuve, qui prend aussi sa source
dans le même arrondissement, à Saint-Mar-
tin, pénètre presque aussitôt dans le dépar-
tement du Nord. La Sambre prend sa source
dans l'arrondissement de Vervins et traverse
le département de l'Aisne sur une longueur
de 21 kilom. Le principal bassin est celui de
la Seine , dont les affluents , l'Oise et la
Marne, et les sous-affluents, l'Aisne, la Vesle,
l'Ourcq, etc., sillonnent tout le département.
L'Aisne, qui lui donne son nom, entre dans
le département un peu au-dessous de Neuf-
chatel, reçoit la Suippes, puis la Vesle, ar-
rose Soissons et Vie-sur-Aisne, puis entre
dans le département de l'Oise. La Marne en-
tre dans le département au delà du confluent
de la S>amoigne, reçoit le Surmelin, grossi
lui-même de la Dhuys, baigne Château-
Thierry et Charly et pénètre alors dans le
département de Seine-et-Marne. Ses princi-
paux atfiueuts, dans l'Aisne, sont : l'Ourcq,
qui a sa source dans le département, au S.
de la forêt de Ronehères , se grossit du
Coincy, de la Savières, de la Gnvette, du
Grignon, et ne se jette dans la Marne que
dans le département de Seine-et-Marne; le
Petit-Monn, qui, né dans le département de
l.i Marne, sert de limite entre le département
de Seine-et-Marne et celui de l'Aisne , se
jette daus la Marne près de La Ferlé-sous-
Jouarre. Il y a, en outre, environ 80 étangs,
dont le plus considérable est l'étang de Saint-
Laurent; sa superficie est de 102 hectares
dans les basses eaux.
L'agriculture a acquis dans l'Aisne un haut
point de développement. Les terres laboura-
bles forment les deux tiers de la surface pro-
ductive du département, et ce sont les céréa-
les qui tiennent le premier rang dans la cul-
ture. Les légumes sont aboudants et de bonne
qualité; les artichauts et les haricots sont
cultivés eu grand dans les environs de Laon,
de Chauny et de Soissons; le lin dans l'ar-
rondissement de Saint-Quentin, et le chan-
vie dans tous les aunes. Les bords de l'OÏSd,
de l'Aisne, de la Vesle et de l'Ourcq offrent
de belles prairies naturelles; les prairies ar-
tificielles jouisseni aussi d'uue grande faveur,
et la vigne est cultivée sur les deux tiers
irrondïs ements de < !bâi lu -
Thierry, de Laon et do Soissons: les vins
rai, d une quaiue médiocre, i In
■ i.u e dan i les nts de Ver-
vins et île Saint-Quentin quelques plauta-
I bouillon.
in [uiôme de ls iiperfloie du départa-
it couvert do forél os qui
\ dominent .ont ; le ohène, le
i t in bouleau. Le sanglier, l>- cerf, le
daim et, en lover, le loup y abondent . ou y
1 b id i ' ■ i ■ ■ renurd de blai-
I de putoi ■ , l'hei m ■
iucou| iltiptiée. Tout le dé] m tement
: i :■ Ibiei . Les oiseaux
.i ou-
.... i. i,, ■ . oureux.
Les poison» les plu» remarquabl
AISS
vières sont : l'esturgeon, le lamprillon, l'alose
et la truite saumonée. Les ecrevisses attei-
gnent une grosseur considérable.
L'industrie manufacturière est active et
variée. L'arrondissement de Saint-Quentin
possède d'importantes fabriques de batiste,
de linon, de toile claire, de gaze, de linge
damassé, de tissus de laine, de soie, de cali-
cot, de tulle et de châles; des blanchisseries,
des filatures, des fabriques d'huile et de sa-
von. L'arrondissement de Vervins a surtout
des fabriques de bonneterie, de tricot, de fil
à dentelles, des filatures de coton, des van-
neries. L'arrondissement de Laon compte
d'importantes manufactures de toile de chan-
vre, des savonneries, la manufacture de gla-
ces de Saint-Gobain et la verrerie de Folem-
bray. Des tanneries et des corroieries sont
établies dans l'arrondissement de Château-
Thierry. L'arrondissement de Soissons pos-
sède des fabriques de châles, de couvertures,
de bas de fil, de chaussons tricotés, de pei-
gnes et de tabletterie.
Ce département n'a point de mines en ex-
ploitation ; cependant on a reconnu dans l'ar-
rondissement de Vervins la présence de mine-
rais de fer. Le sol est généralement calcaire
et crayeux ; il renferme de belles carrières
de pierre à bâtir, de marbre, d'ardoise; une
de ses variétés de pierre de taille est renom-
mée pour|les tables à couler le plomb; l'ar-
gile à creuset, les terres pyriteuses et alumi-
neuses donnent également lieu à une active
exploitation ; l'alun et la couperose sont clas-
sés parmi les principaux articles du com-
merce de Saint-Quentin.
Douze routes nationales , dont deux de
ire classe et dix de 2e classe, traversent le
département de l'Aisne; elles ont un déve-
loppement de 612 kilom.; la principale est
celle de Paris à Maubeuge, par Villers-Cot-
terets, Soissons, Laon et Vervins. Trente
routes départementales ont un parcours de
672 kilom. Deux lignes principales des ré-
seaux du Nord et de l'Est desservent en ou-
tre le département. La compagnie du Nord
exploite les lignes de Paris à Erquelines, de
Saint-Quentin à Erquelines, de Terguier k
Laon et à Amiens, de Paris à Soissons et à
la frontière belge. La compagnie de l'Est ex-
ploite les embranchements de Laon à Reims,
de Paris à Nancy (qui traverse le S. du dé-
partement), de Reims à Soissons, de Charle-
ville à Hirson et de Saint-Quentin à Guise.
Une compagnie locale, celle des glaces de
Saint-Gobain, exploite en outre l'embranche-
ment de Saint-Gobain à Chauny, station du
chemin de fer du Nord de Paris a Erquelines.
En fait d'antiquités, le département de
l'Aisne ne possède guère que quelques tom-
beaux celtiques, gaulois ou gallo-romains;
des monuments de ce genre ont été explorés
à Arcy -Sainte -Restitue et à la butte de
Vouel. L'emplacement de la Bibrax des Com-
mentaires, que certains érudits veulent re-
trouver k Laon, d'autres à Bruy-en-Laonuais,
à Fismes et à Bièvre, a donne lieu à d'inter-
minables discussions. Des traces de camps
romains ont été relevées çk et là, ainsi que
des portions de routes militaires. Il ne reste
rien des palais des rois francs à Soissons et
à Laon; quelques restes de leurs villas de
plaisance ont été reconnus k Quierzy, à Cor-
beny, a Servais et à Samoussy. Parmi les
monuments qui ont un intérêt historique,
nous mentionnerons les abbayes de Prémon-
tré; de Saint-Vincent, à Laon; de Saint-Mé-
dard, à Soissons; les cathédrales de Soissons
et de Laon; la collégiale de Saint-Quentin;
les ruines de la tour de Coucy, et enfin le
château de Villers-Cotterets , résidence de
Henri II et de François 1er, transformé au-
jourd'hui en dépôt de mendicité.
Aisfté (mademoiselle), drame en cinq actes,
en prose, de MM. A. de Lavergne et Paul
Fouehé (Théâtre-Français, mai 1854). L'hé-
roïne de ce draine est cette petite Circas-
sieune achetée par M. de Ferriol, ambassa-
deur de France à Constantinople, et qui,
amenée k Paris et confiée par M. de Ferriol
à sa femme et à la sœur de celle-ci , Mme
de Tencin, eut son heure de célébrité dans
la société parisienne. Elle a obtenu de nos
jours un regard d'at'ention, par la publication
d'une partie de sa correspondance accompa-
gnée d'une notice de Sainte Beuve. Ce qui rend
le sujet intéressant au point de vue dramati-
que, .c'est que Mll« Aïssé mourut d'amour
pour le chevalier d'Aydie, dont elle eut un
enfant, mais qu'elle ne voulut jamais épou-
ser, se croyant indigne. M. de Ferriol l'avait
fa a élever, en effet, pour en faire sa maîtresse,
et il est probable qu'elle dut se soumettre
aux exigences du maître. Elle résista beau-
coup, et on peut eu trouver lu preuve dans
cette lettre k elle adressée par ce pacha
français: « Lorsque je vous retiray dos
m. mis des infidelles et que je vous acheptay,
mon intention nu toit pas de me préparer
des chagrins et de me rendre malheureux;
au contraire, je prétendis profiter de la
" du or:, nu sur i,- sort des hommes
pour disposer do vous a ma volonté et pour
en faire un jour ma tille ou ma mai s tresse,
l.e inesiin- ,|r un \eilt que vous soies l'une
et rautre,*ne mf estant pas possible de séparer
l'-'in t l'amitié et des désirs ardents d'une
tendre i e de père , et, tranquiltj conformes
111 ' u destin et ne séparé ■ ps ce qu'il
! emble |iii I.- ciel ayt pris plaisir de j Ire.
Vous uunesete lu maistresse d'un Turc, qui
AITE
auroit peut estre partagé sa tendresse avec
vingtautres, et je vous aime uniquement, au
point que je veux que tout soit commun entre
nous et que vous disposiés de ce quej'ay
comme moy mesme. Sur toutes choses, plus
de brouilleries; observés vous et ne donnés
aux mauvaises langues aucune prise sur
vous; soyés un peu circonspecte sur le choix
de vos amyes et ne vous livrés à elles que
de bonne sorte. Et quand je seray content,
vous trouvères en moy ce que vous ne trou-
veriès en nul autre, les nœuds à part qui nous
lient indissolublement. Je t'embrasse, ma chère
Aïssé, de tout mon cœur.» Cette indigne épî-
tre laisse voir le fond des choses: Ferriol
exigeant le prix de l'éducation qu'il a fait don-
ner à Mlle Aïssé, et la jolie Circassienne,
éprise de son côté d'un galant homme, ne sa-
chant comment sortir de la situation ; la
phthisie etle chagrin, deux maladies qui vont
souvent ensemble, la tirèrent d'embarras»
C'est daus cette lutte entre la soumission de
l'esclave, forcée d'obéir, et la révolte k la-
quelle la poussait son amour, qu'était le
draine; mais les auteurs ne s'en sont pas
aperçus. La pièce de MM. Fouehé et de
Lavergne roule sur la fantaisie que prit le
Régent de posséder Mlle Aïssé. De Rions,
cousin du chevalier d'Aydie et marié secrè-
tement à une tille du Régent, M1 le de Berry,
joue dans l'affaire un joli rôle d'entremetteur;
il est aidé par Mme de Tencin, dont c'était
le métier ordinaire, et contrarié par Mme Pa-
rabère, maîtresse du duc d'Orléans et qui,
moitié par jalousie, moitié par bonté d'âme,
aimerait mieux voir la jolie Circassienne
épouser le chevalier d'Aydie. Ils échouent
l'un et l'autre, et Aïssé meurt au cinquième
acte, comme la dame aux camellias.
A:Ȏ , drame en quatre actes et en vers,
de Louis Bouilhet (théâtre de l'Odéon, jan-
vier 1872). Ce drame, joue après la mort de
son auteur, n'ajoute que peu de chose k sa
renommée. Pas plus que MM. P. Fouehé et de
Lavergne, Louis Bouilhet n'a compris où était
le véritable intérêt dans le sujet qu'il a choisi
après eux, et, comme eux, il a mis en scène
la tentative du Régent d'avoir M11* Aïssé.
Dès le premier acte, on apprend que Aissé
est demeurée pure, ce qui est un vrai con-
tre-sens, puisque, à l'époque ou l'action est
censée se passer, elle avait eu un enfant du
chevalier d'Aydie ; mais ainsi l'a voulu Louis
Bouilhet, se privant volontairement de ce
qu'il y avait de sympathique dans la vie
réelle de la Circassienne. Elle rencontre le
chevalier d'Aydie et l'aime; elle est digne
de lui et peut 1 épouser ; elle refuse pourtant,
craignant qu'un jour il ne lui reproche d'avoir
été esclave. C'est assez invraisemblable ,
puisque d'abord ce n'est pas vrai, et puisque,
vendue à trois ou quatre ans , élevée en
France, comme si elle eût été la fille de M. de
Ferriol, avec ses neveux, les deux d'Argen-
tal, elle n'avait jamais en réalité été esclave.
L'action, ainsi mal commencée, continue par
les ténébreuses menées d'un certain Brécourt
qui, de concert avec Maie de Tencin, veut
livrer Mlle Aïssé au Régent. Le second acte
est tout entier rempli par ces tripotages qui
n'offrent aucun intérêt, quoique, par instant,
une scène ingénieuse ou un beau vers vien-
nent réveiller l'attention. Le troisième acte
se passe chez le Régent, au bal masque;
MU" Aïssé est présentée au duc d'Orléans,
qui lui accorde une grâce pour d'Argental;
le chevalier d'Aydie est la, qui se ronge sous
le masque, et le traître Brécourt lui souffle
k l'oreille toutes sortes de choses désagréa-
bles ; en somme, ce n'est que du mélodrame,
et pas du meilleur. Mais un nouveau person-
nage surgit, c'est le commandeur, oncle ou
protecteur du chevalier; il fait une grande
tirade sur la dépravation de ta cour, remon-
tre k son neveu les inconvénients qu'il yak
faire l'amour aux petites Circassiennes ,
quand elles sont aimées par le Régent, et
l'engage fortement k faire vœu de chasteté.
Le quatrième acte est encore plus faible que
les précédents. Aïssé s'est sauvée et réfu-
giée dans une auberge, où elle est en butte
aux quolibets grossiers du cabaretier; sur-
vient le chevalier d'Aydie, et les deux amou-
reux, qui s'expliquent enfin, tombent dans
les bras l'un de l'autre. Rien ne s'oppose plus
k leur bonheur, sauf les gendarmes qui sont
à leurs trousses, guidés par le commandeur.
Ils arrachent Aïsse des bras d'Aydie et l'em-
portent; Aydie est emmené de force par son
oncle, qui le crée chevalier de Malte; ce dé-
nouaient postiche laisse les choses k la tin
de la pièce juste au point où elles eu étaient
au commencement.
Ce faible drame a cependant eu quelque
suree , : i ;'i ■<• aux \ei's .pi), pour la plupart,
sont très bien faits, grâce aussi k quelques
scènes épîsodiques très-bien traitées, rumine,
au second acte, une réception de M11^ de
Tencin k sa toilette. Les bravos témoi-
gnaient surtout de la sympathie pour le
poète mort jeune et au moment où sa re-
nommée commençait à grandir,
* AISSELLE s. f. — Encycl. L'article ency-
clopédique est complète au mot axillairb
(t. l»'r du Grand Dictionnaire, p. 10U0).
aïs VAitiKA. Autre forme du mot àIç-va-
rika. X. ce mot, dans ce Supplément,
AÏT-KL-AUBÂ, grand viîlagé kabyle, situé
sur lus pics les plus inaccessibles du Juriura,
chez les Beni-Yenni. C'est là que se concea*
AIVA
trait l'industrie de la fausse monnaie, si ré-
pandue chez les Kabyles. Les habitants con-
trefaisaient les pièces d'or et d'argent de
toutes les puissances et particulièrement de
France et d'Espagne, puis, à l'aide d'inter-
médiaires connus d'eux seuls, ils les lan-
çaient dans la circulation. L'imitation était
assez parfaite pour que l'œil exercé d'un
changeur reconnût seul ta fraude. Ces piè-
ces étaient d'ailleurs mêlées à d'autres qui
étaient de bon aloi et n'en passaient que plus
facilement.
Cette singulière industrie était pratiquée a
Aït-el-Arbà depuis plus de deux cents ans,
et les Turcs n'avaient pu venir a bout de
l'extirper, bien qu'ils condamnassent à mort
tout individu suspect, lorsque, durant la
campagne dirigée par le maréchal Randon
contre les Kabyles, le gênerai Joussouf s'em-
para de ce village de faux-monnayeurs et
mit tin à leur industrie.
ÀÏT-EL-HASSEM , le plus grand et le plus
important ues villages de la Kabylie, dans la
prov. et à 135 kilom. d'Alger (cercle de Tizî-
Ouzou), à 10 kilom. S. du Port-National;
4,000 à 5,000 hab. , renommés comme fabri-
cants d'armes et de bijoux. Il tomba entre
les mains des Français le 25 juin 1857, en
même temps que le village U'Aït-el-Arbâ,
dont il n'est séparé que par quelques centai-
nes de mètres. C'était durant l'expédition du
maréchal Randon; le général de Mac-Mahon,
qui plus tard devait être président de la
République française, commandait une par-
lie de la colonne, de concert avec les géné-
raux Renault et Joussouf. Aït-el-Arbà fut
pris tout d'abord, puis Aït-el-Hassem fut at-
taqué sur quatre points différents par les
troupes françaises et enlevé en peu d'in-
stants. Les Kabyles s'enfuirent vers les ra-
vins des Beni-Boudrars, sans avoir presque
combattu.
AIT ON (Guillaume) , botaniste anglais, né
dans le comté de Lanack (Ecosse) en 1731,
mort en 1793. Issu d'une pauvre famille, il
commença par être jardinier , se rendit a
Londres, où il s'adonna avec passion à la
botanique et suppléa par l'étude à l'insuffi-
sance de son instruction première. Grâce à
la protection de Philippe Miller, Aïton fut
nommé, en 1759, surintendant du jardin bo-
tanique de Kew, où il parvint a acclimater
beaucoup de plantes nouvelles. On a donné
en son honneur le nom d'aîtoniakuue plante
de la famille des meliacées. Alton est l'au-
teur d'un ouvrage intitulé Horius Kewensîs
(1789,3 vol. iu-8°,avec planches). On y trouve
les caractères, le mode de culture, l'origine
et l'époque de l'introduction en Angleterre
des plantes cultivées dans le jardin royal
dont il avait la direction.
AlTZK.MA (Léon tan), historien hollandais,
né à Dockum (Frise) en 1600, mort a La Haye
en 1661. Il fut nomme agent diplomatique
des villes hanséatiques à La Haye, et il rem-
plit avec beaucoup d'habileté ces fonctions
diplomatiques, qu'il conserva jusqu'à la tin
de sa vie. Pendant ses loisirs, il écrivit
un ouvrage historique, où l'on trouve des
documents originaux pleins d'intérêt et qui
est justement estime. Outre un recueil de
vers latins qu'il publia fort jeune, sous le titre
de Poemata juvenilia (i6i7,in-4°), on lui doit:
Histoire des Provinces- Unies (La Haye, 1669-
1671,7 vol. in-fol.,et 1657-1669, 14 vol. in-4»);
plus tard parut un quinzième volume, taisant
suite à cette dernière édition et contenant
une Relation de Munster (1671). Cette his-
toire, écrite en hollandais, a ete traduite en
latin (Leyde, 1654, iu-4»), et on l'a conti-
nuée jusqu'eu 1692. L'auteur de l'Histoire
des Provinces-Unies (Pan*, 1757-1771, 8 vol,
in-8°) a énormément puisé dans l'ouvrage de
Van Aitzema.
AÏVAZOVSKI (Gabriel), historien et érudit
russe, ne à Theodosie (Crimée) en 1818. En
1826, il fut envoyé au couvent des mèchita-
risies de Suint-Lazare, près de Venise, où il
fil es études et compta au nombre de ses
maîtres le célèbre Aucher. Lorsqu'il eut ter-
ni instruction, il se lit admettre dans
l'ordre des meehitanstes. Apres avoir ensei-
: gne successivement les langues, la philoso-
, phie et la théologie au couvent de Saint-La-
1 zare, il fut nommé maître des proies,
taire général de son ordre, puis préfet des
t méni( n de Samuel Moo-
rat, à Paris (1848). A la suite de disseo
religieuses qui se produisirent dans son or-
dre, M. Aîvazovski se démit de ses fonctions
de pretet, des études, entra, eu 1854, chez
Artin-Bey, qui habitua alors Paris, ei
précepteur de ses enfants. Quelque temps
Hprès, il fonda avec quelques-uns de ses an-
ciens collègues, qai, connue lui, s'étaient (la-
cés sous la juridiction du patriarche armé-
nien de Coustantinople, un collège arm
à Grenelle. Ce remarquable erudil est mem-
bre de la Société asiatique et de diverses
sociétés savantes, notamment de l'Institut
des langues orientales de Moscou. Outre de
nombreux articles publies dans \ePaz"
revue arménienne qu'il a dirigée à \
pendant plusieurs années, et dans la Cfl
des Massts, revue arménienne qu'il a I
à Pans en 1855, on doit à M. Aîvazovski un
Abrégé de l'histoire de Russie (Venise, 1836,
în-lSJJi Histoire de l'empire ottoman (Venise,
1845, in-12); un Atlas arménien, en 10
ches, édite a Pans; des annotations aux
AIX
deux premiers volumes de la Coliana degli
storici Arment, etc. Enfin, il a pris part à la
rédaction du Grand Dictionnaire de la lan-
gue arménienne d'Aucher.
AÏVAZOVSKI (Jean), peintre russe, frère
du précédent, né à Theodosie (Crimée) en
1817. Les remarquables dispositions artisti-
ques qu'il montra tout enfant attirèrent sur
lui l'attention de l'empereur Nicolas, qui le
fit admettre, en 1833, comme pensionnaire, k
l'Académie des beaux-arts de Saint-l'
bourg. M. Aîvazovski, en quittant cet éta-
blissement, voyagea en Italie, puis il revint
en Russie. Doue d'un talent vigoureux et
original, il acquit en peu de temps une grande
réputation dans son pays par ses paj
ses tableaux de genre, ses marines, ses ba-
tailles navales. En 1848, l'Académie des
beaux-arts d'Amsterdam l'admit au nombre
de ses membres. Il est décoré de l'ordre de
Sainte-Anne de Russie, du Lion néerlandais
et de l'ordre de la Légion d'honneur (1S57).
M. Aîvazovski s'est fait connaître en France
en envoyant à nos Salons de peinture des
tableaux qui ont été très-remarques. Nous
citerons de lui : Barque de pirates etreas-
siens attaquée par un brick russe. Vue de
l'île de Capri, Calme sur la Méditerranée
(1844); l'Hiver dans la Grande-Russie, Champs
de blé de la Petite-Russie, les Steppes de ta
Nouvelle-Russie, Côte méridionale de la Cri-
mée, Une tempête au pied du mont Atkos,
Marine, Café turc, à l ile de Rhodes (1857),
Trébizonde au clair de lune, le Soleil couchant
à Soudac (1865); Côte de Crimée (1867); Cote
méridionale de Crimée, Tempête dans la mer
Noire , Coucher de soleil dans les steppes
(1874).
* AIX, ville de France (Bouches-du-Rhône),
VAquss Sextix des Romains, ch.-l. d'arroud.,
à 28 kilom. de Marseille et à 862 kilom. de
Paris, par le chemin de fer Paris-Lyon-Mé-
diterranée; pop. aggl., 18,905 hab. — pop.
tôt., 29,020 hab. L'arrondissement a 10 cant.,
59 comm., 114,038 hab. Archevêché, cour
d'appel, académie , faculté de théologie, de
droit et des lettres ; grand et petit séminaire,
lycée, écoles normales d'instituteurs et d'in-
stitutrices, école d'arts et métiers. Biblio-
thèque de 140,000 volumes et 2,000 manu-
scrits. Commerce considérable de vins, de
grains, de farines, de fruits confits, de bes-
tiaux, de sel, de laines, d'amandes, d'huih s
d'olive renommées dans le monde entier ;
calissons et biscotins appréciés des gour-
mets. Filatures de coton, imprimeries d'in-
diennes ou de toiles peintes, huileries, tanne-
ries, teintureries, chapelleries, minoteries,
savonneries; fabriques de dragées, de pâtes
de Gènes et de nougats. Dans les environs,
carrières de plâtre , de pierre de taille et de
marbre. Aix est située dans un bassin fermé
d'un côté par une chaîne de collines paral-
lèles à la Durance, et de l'autre par le revers
des arides montagnes qui séparent ce bassin
de celui de Marseille. La ville, qui se divise
en trois parties, la vieille ville, au nord du
Cours, la ville neuve et le Faubourg, pré-
sente à peu près la forme d'un carré ayant
plus de 3,000 mètres de côté. Elle était au-
trefois ceinte d'un rempart, flanqué de tours
et percé de dix portes. Ce rempart a été en
partie démoli. Les rues de la vieille ville,
quoique irrègulières, sont bordées de mai-
sons d'assez belle apparence; les rues de la
ville neuve sont tirées au cordeau. Outre
les places de l'Hôtel-de- Ville, de l'Univer-
sité, de Saint-Houoré et des Prêcheurs, on
remarque à Aix une promenade magnifique,
le Cours, plantée d'ormes et de platanes et
bordée de belles maisons.
Parmi les édifices religieux de cette ville,
citons: la cathédrale Saint-Laurent, clas-
sée au nombre des monuments historiques,
bâtie dans le xiie siècle sur l'emplacement
d'une basilique qui avait succédé elle-même
a un temple d'Apollon; l'église Saint- Jean -
de-Malte (monument historique), édifice du
xme siècle, de style ogival, construit par
Raymond - Bérenger IV; Saiute- Madeleine,
édifiée en 1703 ; Saint- Jérôme, Saint-Jean-
Baptiste, l'église des Missions-de-Provence ;
le palais archiépiscopal , un des plus grauds
de France.
Les principaux édifices civils sont les sui-
vants : l'hôtel de ville, qui renferme la bi-
bliothèque. C est un i liste édifice d'ordre do-
rique, construit île 1640 a 1068, auprès du-
quel se dresse laTourde l'horI< g
jue édifié en 1505 et qui domine toute
la ville; le palais de justice , bâti de 1S22 à
1831, sur l'emplacement de I incien palais
des comtes de Provence; l'école des arts et
métiers, qui compte environ 300 élèves. Bien -
tionnoi prisons, I abattoir, les
greniers publics, le petit ëminatre, l'uni-
versité, les casernes Saint-Louis et Saint-
Jean, et quelques hôtels de l'ancienne no-
blesse parlementaire ; le musée, placé dans
l'ancienne commanderie de Malte , plusieurs
fontaines et divers hôpitaux et hospices.
Aix possède, en outre, un établissement
thermal, bâti en 1705 près des anciens ther-
mes de Sextius, et qui a été récemment res-
taure. La découverte des eaux thermales
d'Aix, qui jouissent d'une assez grande répu-
tation, remonte à la plus haute antiquité.
Depuis longtemps ces eaux étaient dé
et oubliées, quaud, en 1600, des médecins
d'Aix, qui avaient été a même d'apprécier
leurs propriétés médicinales, les remirent eu
AIXL
honneur. C'est surtout aux travaux du doc-
leur Raynaud que fut dû ce résultat. La
source principale naît au pied des collines
de la chaîne de Saînt-Eutro md au
quartier du Baret, à 1 kilomètre de la ville.
Là, l'eau se rassemble dans un bassin, d'où
elle sort par un canal naturel pour se rendre
à la fontaine de Sextius. Les eaux d'Aix sont
, inodores, limpides et transparei
La température de la source de Sextius est
de 35° centigrades; cette source fournit
8,604 litres par heure. On emploie les eaux
lans les paralysies, les luxations, les
us cutanées, les douleurs rhun
maies, les affections scrofule use s, l'anémie,
la chlorose, etc. En n, on I
tre dans les leucorrhées, l'ictère, diverses
du foie, etc.
— Histoire. Aix fut la première colonie ro-
maine en d< Sa fondation est
due, dit Girault de Saint-Fargeau, au consul
Caïus Sextius Calvinus, proconsul romain,
qui, y ayant découvert ..les sources d
thermales j s'y établit 123 ans avant l'ère
chrétienne, après avoir vaincu les Saliens,
peuplade celto-ligurienne, dont le chef-lieu
était, dît-on, sur le plateau couvert de rui-
nes qui couvre la ville au nord. Marins rem-
porta sous les murs d'Aix la victoire qui
anéantit les Teutons; il embellit la ville de
mouumeuts , fit dessécher les marais qui
l'environnaient et y fit construire de beaux
aqueducs. Environ 50 ans av. J.-C, Jules
y établit une colonie. Devenue métro-
pole de la Narbonnaise Ile, Aix fut le
du prêteur qui gouvernait la province
430, les Wîsigoths et les Bourguignons dé-
vastèrent les environs, mais respectèrent la
cité. Après la bataille de Poitiers, Gonde-
baud assiégea la ville, que les Sarrasins sac-
cagèrent eu 731. Elle ne se releva de ses
ruines qu'en 790 et ne commença à acquérir
une nouvelle importance que sous le règne
d Alphonse II, roi d'Aragon, protecteur des
troubadours. A cette époque, et jusqu'après
la mort du roi René, la cour des comtes de
Provence s'y établit et Aix devint le séjour
de la galanterie, de l'esprit et de la politesse.
En 148], après la mort de Charles III, la
Provence ayant été réunie a la couronne,
Aix perdit les avantages que lui assurait la
résidence des souverains. Sous François Ier,
Aix fut pille par les Marseillais. En 1535,
Charles-Quint s'en empara et s'y rit couron-
ner roi d'Arles. Celte ville eut beaucoup à
souffrir des guerres de religion; elle fut le
siège d'un parlement de 1501 à 1790. Quoi
qu'il en soit des vicissitudes qu'elle a subies,
Aix est encore une des plus belles et des plus
importantes villes du ftlidi. Ses armes sont .
D'or, à cinq pals de gueules; au chef de Jé-
rusalem, de Sicile et d'Anjou : le premier
d'argent, à une croix potencée d'or, couronnée
de quatre croisettes de même; le deuxième
semé de France, au lambel de trois pendants
de gueules; le troisième de France, a la bor-
dure de gueules. Elle a pour devise : Gène-
ROSO sanguine farta. Parmi les hommes
célèbres qu'elle a vus naître, citons : Ad an-
son, Tournefort, le baron d'Oppéde, Vauve-
nargues, Bruyeis, Emerie David, Carapra,
Portails, Vanloo, Granet, Mignet.
* AIX-LA-CHAPELLE. — Il y a dans cette
ville six sources d'eaux minérales, qui atti-
rent chaque année plusieurs milliers de bai-
gneurs ; rétablissement des bains est fort
beau. Aux environs, le mont Louisbourg offre
un point de vue magnifique; on visite aussi
Frankenburg, ou se trouvent les restes d'un
château qu'aimait k habiter Charlemagne.
La population s'eleve aujourd'hui à 74,000 ha-
bitants.
* AIX-LES-BA1NS, ville de France (Sa-
voie), ch.-l. de cant. arrond. et à 14 kilom.
deCliambery,sur la rive orientale un |
Bourget, dans une vallée entourée de hautes
montagnes; pop. aggl., 2.619 hab.— pop.
tôt., 4,182 hab. Climat tort doux. Bains très-
fréquentes. Les eaux thermales d Aix furent
connues des Romains, qui y Laissèrent plu-
sieurs monuments dont il exist.
restes et dont nous parlons ci-des ..11s. De la
chute de l'empire romain au xviie siècle, les
eaux d'Aix perdirent la vogn
a\ aient joui jadis. A cette époque, la laveur
publique leur revint et n'a tait que s'accrol-
d lu 1859, lo chiffre des étrangers s'est
élevé à 5,315. « Les eaux thermales, dit
M. A. Joanne, sont administrée, a A;
deux établissements distincts - l'un
Etablissement royal ou Grand bâtiment, ou
■
Thermes Berthollet. Les étrangers visitent
■ 1, dans le premier , la tfou
■ I Enfer, la .1 iuche verti-
cale, le oaporariumj la oaumacb
«lans laquelle 00 peu) nager ; lo de ;
1 me, outre pi"
aux douches et aux ètuves gratuites,
le B Ùn roj il, grand bassin divise eu douches
| et piscines à 1 usage des indir
■ La galerie de captage de la source de
Saint-Paul, visible de huit heures du matin
a mx heure - lérite une roi
B l»,40 de largeur,
1">, 80 de hauteur « igueur.
A 80 mètres de se trouve la
large et profonde du rocher qui donne
ource. J 1 profoi nr de celle-ci est de
n êtres. Ce beau travail a eu pour ré-
sultat : l» de maintenir a la source une tem-
AJAC
71
p rature et une composition chimique plus
te, en s'opposant aux infiltrations
iviale; 2° d'augmenter conside;
ment le volume de la source.
» Les cavernes auxquelles aboutit cette
galerie forment deux étages distincts. Celles
constamment soumises
ai action des vapeurs thermales impreg
d'acide sulfureux, offrent au regard
siteuts un assemblage fantastique de formes
bizarres et d'un euneux irees
minérales d'Aix sont chaudes et sulfurer
elles ont une température moyenne de 45»
(source de soufre) et de 46°, 5 (source d'alun).
Ces deux sources sortent de ten
environ de distance l'une de l'autre,
de la ville. L'une, appelée fontaine de Saint'
Paul ou Eau d'alun, bien qu'elle ne contienne
pas d'alun, est employée en partie pour don-
douches aux animaux; l'autre, nom-
u de soufre, est moins abondant
s'en sert pour les douches, pour les bains
tr la hoisson... Ces eaux, excita;;
1 la circulation, toni-
ques et reconstituantes, agissent principal-'-
menl sur la peau et sur la muqueuse des ap-
pareils digestifs --t urinaires. »
Parmi les rr-st'^s de monuments antiques
que possède la ville d'Aix-lcs-Buins, nom-
mons: V Arc de Campanus, élevé dans le 11K ou
I-- i\'* siècle. Cet arc formait l'entrée prin-
cipale des thermes; le Temple de Diane ou
as, construit avec de gros blocs de
pierre superposés sans ciment; le Bain ro-
main, alimenté par la source de Saint-Paul
ou d'alun. Aux environs, excursions et pro-
menades pittoresques.
A1YEN , dieu tuteiaire des Indous du sud
de l'Inde.
A1ZEMN (Eugène), statuaire, né & Paris
en 1821. Il prit des leçons de Rainey et de
Dumont et suivit les cours de l'Ecole des
beaux-arts. Artiste instruit, sérieux, tra
leur, M. Aizelin a acquis un ran^- disti
parmi les sculpteurs de notre t mps par ses
œuvres savamment étudiées et ex*-
avec un soin scrupuleux. Il a débute au Sa-
lon de 1852 par une Sapho , statue en plâtre,
qui reparut en bronze au Salon de lî
qui lui valut une mention honorable. Depuis
lors, il -ment exposé : la Nuit,
statue en pjàtre (Exposition universelle de
1855); un Butte (1SS6) ; Xyssia au bain, sta-
tue en plâtre (1859), une de ses mei.
œuvres, reproduite en marbre en 1861; J'su-
ché , statue en plâtre (1861), exécutée en
•■ pour le Salon de 1863; VEnfam
sablier (1864); Une suppliante, statue qui fut
tres-remarquée, et Bébé, Statuette en mar-
bre (1865); l'Adolescence (1868) , bu I
marbre ; la Jeunesse (1869), statue en plâtre,
une de ses plus fines créations; Orphrr des-
cendant aux enfers (1870) ; Une veuve ( 1
Y Idylle, statue en marbre, d'un excellent
ictère, pour la cour du Louvre, et une
M eilleuse de 1796 (1874); Avril, statue ;
a et Sortie de l'église, bustes en raar-
-?5) ; Amazone vaincue, statue en mar-
bre (1876). Citons encore de M. Ai/
■le la Danse, pour le théâti e du Chàte-
let (IS63) ; Saint Cyrille et -ore de
! 1 inité(1865);
Geneviève et Saint Honoré, pour l'église Saint-
R
Ce remarquable artiste a obtenu une mé-
daille de 3e classe en 1859 , une de 2®
eu 1861, un rappel en 1863, et il a été décore
de la Légion d'honneur en 1867.
•AJACCIO, ville de France, ch.-l. du dé-
partement de la Corse, ch.-l. de larrond. de
son nom, par 41» 55' u" de latit. N. et
60 24' 18'' de longit. K., sur la côte occiden-
tale de l'île; pop. aggl., 14,224 hab. — pop.
tôt., 16,545 hab. L'arrondissement comprend
18 canton $71 hab. Evê-
ché, vice-rectorat, dépendant d
d'Aix ; tribunal de 1" instance ; tribunal de
commerce. Port lai nduux
feux fixes. Le mouvement du porta.
1861, de 112 navires, représentant 13,435 ton-
: à l'eu ■ lavïres, ,
13,425 tonneaux à la sorti.-. l,\l
peaux de chevreau tirs, de
bois de construction, de fromages, de c
ire de cigares, fa-
brique le pâtes d'Italie; chantiers de con-
struction de navires. Assise sur une lan-
011 golfe magnifique,
1 " du côte de la terre par une ceinture
de granit, ajacci -1 une ville
ouverte, aux rues larges, régulières, bien
idées de belles mai
■ ■
L |
ne, entourée d 1
où se voient de in.. 1 u0te]
de ville, 'pu 1
le 27,000 volumes; |() théâtre, l'J
militaire et les casi mes. i ,
'mu l'on jouit «l'une
très-belle vue sur la mer. Cours Napoléon,
le long du golfe.
— Histoire. S'il faut en croire lo chroui-
Della Grossa, la ville d'Ajaccio, qui
lait alors Uranium, aurait et-' I
par Ajax, sur une émineo I kilom.
au N.-E. de l'emplacement qu'elle occupe ac-
tueUement et ou se voient les ruiip-
forteresse de Castel-Veccbio. Alphonse d'A-
ragon et le» Genoi* y établirent leur domina-
72
AKER
tion au xv« siècle: en 1554, le général de
Thermes, commandant en Corse les troupes
françaises de Henri II, fit bâtir la citadelle
destinée à protéger le port C'est à Ajaccio
que naquit en 1769 Napoléon Bonaparte, dont
la fatale influence a été si néfaste pour les
destinées de la France.
AJASSON DE GRANDSAGNE (Jean-Bap-
tiste-Françoi -Etienne , vicomte) , écrivain
français, né à La Châtre en 1802, mort à Lyon
en 1845. Il s'est fait connaître par des publi-
cations populaires, notamment par la Biblio-
thèque populaire, composée d'un grand nom-
bre de petits traités et dont il fut le direc-
teur. Nous citerons de lui : Traité élémen-
taire de physique (1841, in-18), imité de l'an-
glais; YArt d'étudier avec fruit; Guide de
celui qui veut s'instruire et bien employer son
temps et sa mémoire (1842, in-18), avec
MM. Julien et Parisot; Traité élémentaire
sur les machines à vapeur (1844, 3 vol. in-18),
imité de l'anglais, etc.
* AJONC s. in. — Encycl. Ce genre a pour
caractères : calice bilabié, lèvre supérieure
a deux dents, inférieure a trois; étendard
oblong, échancré, égal aux ailes, qui dépas-
sent à peine le calice ; étamines en faisceau ;
gousse petite et renflée, Peu d'arbrisseaux
sont aussi redoutableinent armés que l'ajonc.
Chaque rameau est une épine longue et acé-
feuille est entièrement trans-
formée en une forte épine, portant à son
ille cinq ou six épines de longueur va-
riable, dont les plus grossesse ramifient en
trois, quatre, cinq épines plus petites. On ne
saurait donc imaginer de haie plus efficace
que celle qu'on l'ait avec Y ajonc, pourvu que
a s élève à une hauteur suffisante,
comme I'o/omc d'Europe, qui atteint et dépasse !
2 mètres de hauteur. Celte espèce, en Bretagne, :
a été ju( our être soumise à la
culture. Elle constitue un excellent fourrage,
mais on ne peut employer à cet usa-e que
les très-jeun On assure aussi que
Y ajonc incinéré fournit un excellent amen-
dement pour les terres. On l'emploie en quel-
ques pays comme bois de chauffage, mais il
r s-inediocre à ce point de vue, et la
•iiffi ulté que les épines opposent à sa ré-
colte restreint encore ce mode d'utilisation.
{J ajonc nain, très -abondant en Provence
dans les lieux arides, n'atteint que 0m,30 de
hauteur et n'est d'aucun usage. Ces deux
espèces se plaisent également dans les ter-
rains siliceux et redoutent les sols calcaires.
• AJUTAGE s. m. — Encycl. La pression
que rend difficile et douteuse la
théorie des ajutages dont on se sert pour les
jets d'eau. Comme la résistance de l'air
exerce sur la marche ascensionnelle du li-
quide une action retardatrice très- forte,
1 eau ne peut s'élever qu'à une hauteur beau-
moindre que celle du réservoir d'où elle
a ete amenée par des conduits bien fermes.
L'observation seule a pu déterminer la rela-
tion qui existe entre la hauteur du réservoir,
dimensions de Y ajutage.
D'après les expériences de Mariette, l'excès
de la hauteur du réservoir sur celle du jet
est '.gui au carré du dixième de cette hau-
teur du jet. Ainsi, un jet de 10 mètres de
hauteur suppose un réservoir de il mètres
d'élévation, parce que le carre de l (dixième
partie de 10) ajoute a 10 donne 11 ; si le jet
a 2u mètres, comme le carré de 2 est 4, le
leservoir a 24 mètres de hauteur. Mais cette
>se que Yajutage est légèrement
ié; car, s'il 'lui vertical, les gouttes
d'eau, en retombant sur celles qui s'élèvent,
i tient la forci anelle.
Quant aux i , , c'est
aussi la prat: . ût connaître les plus
avantageuses au peut de vue de la hauteur
du jet. on trouve ces dimen mus indiquées
nuviagos spéciaux.
AJUTANTE . f. (a-ju-tan-te — de l'ital.
BJUiQTê, aider) ■ Hist. ecclés. Supérieure en
i de la congrégation des Dimesaes, à
AKÀ1D i. m. (a-ka-idd). Commentaire dog-
matinn ■ le la loi musulmans : /,>■ />lu$ estime
des akâids est celui du célèbre docteur /Vas-
i. de l'Acad.)
AKANTH1TL l, 1. (a -kan-ti te - du gr.
pine). Miner. Sulfure d'argent
lu'on trouve sous forme de cristaux or-
■ I mb, implantés surle :
i ai .un m-.
ak baba s. m. (a-kba-ba). V. abou-
emtnt,
akbal .. m. (a kbal). Hist. Titre que le»
leurs rois indistine-
■
Akiii.il , général du c illfsj ' m, u , qui lui
fut i<
m [[ j
.
i les tribu i belliq
■
Ahuu , ma, roi ds Ceylan,
\ k i . 1 1 a ii a (impértuabtt), dam la mythe-
ii ... , ron nom d< '
boou.
kUÈni m on EIIVaNB, dun» lu mytnolo-
1 des | "inaas à
Oi muid.
AKRE
AKERSLOOT (Willem), peintre et graveur
hollandais de la première moitié du xvne siè-
cle. Il vivait à Harlem et il fut compté au
nombre des bons peintres de son temps. On
cite , parmi ses meilleurs tableaux , Saint
Pierre reniant le Christ.
AKHTAGHI s. m. (a-kta-ghi). Hist. or.
Terme mogol, qui signifie vassal : L'empe-
reur mogol Oklai offrit d'être Takhtaghi du
sultan seldjoucide Aladin Caicobad, pourvu
que ses Etats fussent affranchis de toute servi-
tude. (Complem. de l'Acad.)
AEEÀS, peuple nain de l'Afrique centrale,
dont l'existence a été révélée par divers ex-
plorateurs, entre autres, par Schweinfurt et
par le voyageur italien Miani. On croit que
c'est ce peuple nain qui a donné naissance à
la légende des Pygmées; Hérodote, Aristote,
Pomponius Mêla , à propos des Pygmées
d'Homère, affirmaient, en effet, l'existence
d'une race naine habitant la zone torride,
les marais du Nil, et c'est là que Schwein-
furt et Miani ont retrouvé les Akkàs. La
taille des Akkàs est néanmoins plus élevée
que celle que l'on attribuait aux Pygmées,
appelés ainsi parce qu'ils ne mesuraient pas
plus de 1 pyinne, c'est-à-dire environ om,34.
I/Akkà ramené par Schweinfurt, et qui
mourut en route, mesurait ini,25; deux in-
dividus de cette race amenés au Caire par
Miani en 1874 mesuraient l'un lm,ll et l'au-
tre 1 mètre; mais ils étaient encore dans
l'âge de croissance, et lorsqu'ils furent visi-
tés à Naples, ils avaient crû tous les deux
de 0m,02 ou 0m,03, et ils ne paraissaient pas
avoir plus d'une dizaine d'années. C'est donc
avec raisou que beaucoup de savants ont
voulu réserver leur jugement.
Les deux Akkàs de Miani sont originaires
de Momboutou, dans le Dokko, où le voya-
geur italien affirme que toute la population
est conforme à ces deux spécimens; mal-
heureusement Miani est mort à Karthoum,au
retour de son expédition, et il est douteux
que ses indications puissent être contrôlées
avant longtemps. Ils parlent une langue qui
se distingue de tous les idiomes africains
connus. Leur teint est celui des Abyssiniens
et présente une sorte de couleur chocolat
tirant sur le clair ; les cheveux sont laineux,
m irs chez l'un et châtain doré chez l'autre;
leurs traits dénotent de l'intelligence et sur-
tout une vive curiosité. Le thorax est très-
dèveloppé, le ventre énorme, bombé, très-
proéminent; les jambes sont minces, le pied
très-large, aplati, et le gros orteil extrême-
ment développé se détache du pied presque
entièrement. L'épine dorsale présente une
courbure générale à concavité antérieure.
L'angle facial n'est pas très-aigu et se rap-
proche de celui du type abyssinien. M. 1J.
Broea, l'éminent antbropologiste, a consacré
dans ia Revue d'anthropologie un article inté-
ressant sur l'importance de cette découverte.
Il discute avec une grande netteté la valeur
de cette courbure générale de la colonne
vertébrale et la compare à celle des grands
anthropoïdes, tels que le chimpanzé et l'o-
rang-outang. Mais il se garde bien de con-
clure ; moins facile à satisfaire que tant
d'autres, il se demande jusqu'à plus ample
informé si l'existence de ce peuple nain est
bien certaine.
AKOUAN , géant démon, dans la mytholo-
gie parse. Il lutta longtemps contre Roustem
et tut entin tué par ce héros.
AKOU1, général tartare et premier ministre
de l'empereur Kien-long, dans la seconde
moitié du xviuo siècle. Il parvint à soumet-
tre les Miao-tsé, peuples à demi sauvages
qui, depuis deux mille ans, résistaient aux
attaques des Chinois. L'empereur fut telle-
ment satisfait de cette conquête qu'il sortit
de Pékin pour aller k la rencontre d'Akoui
et le ramena en triomphe dans la capitale.
Ce n'était pas seulement sur les champs de
bataille qu'Akoui se montrait habile, et
comme le Hoang-ho, rompant toutes ses di-
gues, portait le ravage et la désolation dans
les campagnes, il entreprit de faire rentrer
le fleuve dans son ht. Sous sa direction, un
vaste canal fut creusé en quinze mois, et les
eaux qui inondaient le pays servirent à le
remplir, ce qui rendit a lu. culture une vaste
étendue de terres qui depuis longtemps ne
formaient qu'un immense lac.
AKOUTHOR, surnom de Thor, dans la my-
thologie scandinavei
AKRELL (Charles-Frédéric), savant sué-
dois, ne à Stockholm en 1779, mort dans la
même ville en L&68. il fut nomme à vingt
ans conducteur au bureau d'arpentage , puis
il devint géomètre (1805) et professeur de
oie militaire do Carlborg
(Uu7j. Tout en ie tant titulaire de .sa chaire,
conserva jusqu'en 1827, il entra dans
l armée active avec le grade d'adjudantona-
jor, se conduisit bravement au a batailles de
<<!'■■ beren, do benne WUZ, de Lnpzi^ (1813),
ièvement blessé a l'attaq
tobre), rrçait peu après le grade
■ le h' i olonei et l'ut anobli en L819.
Il, Akrell devint chef du corps topo-
graphique de l'état major < pui il fut (a. mm
rai, ii était membre de l'Ac i lém e de
de Stockholm <-t mbre
géogi apbie di i ,on«
; h. lui doit de carte i et des
ml : Co.rU du ■ «nul de
Ttuthstta (lttuu)i Carte de Stockholm et de
ALAH
ses environs (1805) ; Carte de Suède (1840) ;
Carte routière de Suède (1853); Leçons sur
les fortifications (1811, in-S<>) ; Essai sur les
reconnaissances (1813); Relation sur la ba-
taille de Leipzig (18.4), etc.
AKROUHA, oncle paternel et ami de
Crichna, dans la mythologie indoue.
ARSAROFF (Serge-Timofeievitch), littéra-
teur russe, né à Outaen 1791, mort à Moscou
en 1859. Lorsqu'il eut terminé ses études à
Kazan, il se rendit à Saint-Pétersbourg, où
il obtint un emploi à la commission législa-
tive. Au bout de quelque temps, il alla habi-
ter la propriété qu'il possédait dans l'Oren-
bourg et employa ses loisirs à l'étude des
lettres. En 1826, Aksakoff quitta la campagne
pour aller habiter Moscou. Il débuta dans la
littérature en publiant des articles dans di-
vers journaux de cette ville , notamment
dans le Messager de Moscou, et en traduisant
en russe quelques pièces de Molière et le
Philoctète de Laharpe, qui furent représen-
tés. Divers ouvrages qu'il fit paraître en-
suite lui ont acquis beaucoup de réputation
dans son pays. Nous citerons de lui : Obser-
vations sur la pêche (Moscou, 1847), livre in-
téressant, spirituel, qui abonde en descrip-
tions pittoresques; Mémoires d'un chasseur
dans le gouvernement d'Orenbourg (Moscou,
1852), ouvrage dont le succès fut tres-vif et
où l'on trouve une peinture saisissante de la
nature sauvage et pittoresque de cette par-
tie de la Russie; vie de Sayozkine (1853);
Contes et souvenirs d'un chasseur (Moscou,
1855); Chronique de la famille (Moscou,
1856), son chef-d'œuvre, également remar-
quable par la vérité des analyses psycholo-
giques, par la peinture des mœurs, par la
profondeur du sentiment et par l'inspiration
poétique ; Années de l'enfance de Bagroff
(Moscou, 1858), dont le succès fut aussi vif
que celui de l'ouvrage précédent. Citons enfin
de cet écrivain trop tôt enlevé aux lettres
un recueil décrits publié à Moscou en 1858.
* AI AU VU A. — La capitale de cet Etat,
qui a 996,992 hab. et 131,365 kilom. cariés,
est aujourd hui Montgomery. Mobile , bon
port sur la baie de Mobile et à l'embouchure
de la rivière du même nom, est dans une
situation malsaine; mais on en exporte beau-
coup de coton. L'Alabama du Sud est un
pays de plaines s'étendant à perte de vue et
où croissent en grande quantité des roseaux
appelés dans le pays cane breaks. L'Alabama
du Nord renferme des forêts où l'on trouve
le chêne dit chêne de vie et d'autres essences
précieuses ; on y trouve aussi quelques mines
d'or. Les émigrants européens ont de la
peine à supporter le climat de l'Alabama,
surtout depuis le mois de mai jusqu'au mois
d'octobre, et beaucoup d'entre eux périssent
avant d'avoir pu s'acclimater.
\i HUMUS, fils de Car, premier roi des
Cariens, suivant les uns; suivant d'autres,
fils d'Evippus et de Callirrhoé. Il fonda la
ville d'Alabanda, en Carie, où il était adoré
comme un dieu.
ALA-DAtiH , chaîne de montagnes de la
Turquie d'Asie, partie méridionale des rami-
fications du Taurus, se rattachant à l'E. au
mont Ararat. Elle se subdivise en diverses
branches, dont les unes arrivent jusqu'à la
Méditerranée, les autres jusqu'aux rivages
de l'Archipel. Le Mourad et quelques autres
rivières prennent leur source dans l'Ala-
Dagh.
ALA-ED-D1N, fils d'Osman, fondateur de
l'empire des Osinanlis. C'est à lui que les
Turcs durent leurs premières institutions ci-
viles et militaires. Il créa le corps des ja-
nissaires. En 1370, il remporta une grande
victoire sur l'empereur Androuic et prit
Nicée.
ALA-ED-D1N-KEYKOBAD, prince des Turcs
Seldjoueides en Asie Mineure. Il régna sur
ce pays pendant dix-sept ans et mourut eu
1237. En 1229, il soumit le roi de Iihiva, puis
il enleva une partie de l'Egypte au sultan
Melik-Kamil. Il s'occupa ensuite a élever des
couvents et des mosquées et a embellir les
principales villes de ses Etats, surtout Ico-
nium, ou il tenait sa cour, et qui devint le
centre des lumières de l'Orient.
ALAGON1B, fille de Jupiter et d'Europe.
Elle donna son nom à un bourg de l'Eleu-
théro-Laeonie.
ALAGON (Louis d'), conspirateur, né à
Merari-'ue.s, en Proveuce, vers le milieu du
xvic siècle. Il était proeureur-syudio de la
Provence et il entra dans une conspiration
tend an a introduire les Espagnols dans Mar-
seille, afin de faire passer la couronne de
France au roi d'Espagne. Le plan des con-
ll découvert aux autorités par un for-
çat qui avait entendu une conversation te-
nue par quelques-uns d'entre eux; Alagon
fut saiM, conduit à Paris et condamne à mort
par un arrêt du parlement. Il fut ecartole en
1 Grève et sa tête fut envoyée à Mar-
seille pour être exposoo à l'une dus portes
de lu ville.
ai .AHHAB (Ben-Mohamed), premier roi
mort en 1237. Nomme gouver-
neur d'Aielione, il résolut de se rendre in-
dépendant et se ut dire roi par les habitants
do cette ville; puis il se rendit maître de
plusieurs autres villes, entre autres de Gre-
nade, dont il fit sa capitule. Ce fut lui qui
ALAL
fit construire le beau palais connu sous le
nom d'Alhanibra.
ALAÏMO ou ALAYHO (Marc-Antoine), mé-
decin italien, né en 1590, mort à Paris en 1662.
Il étudia la médecine à Messine et vint en
1616 s'établir à Palerme, où il rendit de
grands services pendant la peste de 1624. On
lui doit les ouvrages suivants : Dialecticon^
seu de succéda- ?is medicamentis (1632, in-4°);
Consultatio ; j uteeris syriaci nnne viyentis
curatione (1632, in-4°); Discorso intorno alla
preservazione del morbo contagioso et mortale
che régna al présente in Palermo ed in altre
città e terre di Sicilia (1625) ; Consigli me-
dico-politici (1652).
ALAIN DE FLANDRE, évêque d'Auxerre,
né en Flandre au commencement du xne siè-
cle, mort en 1182. Il suivit les leçons de saint
Bernard à Clairvaux, fut élu abbé de Lari-
vour, près de Troyes, puis évêque d'Auxerre
en 1152. Il a écrit une Vie de saint Bernard,
et on trouve de lui, dans le Recueil des his-
toriens de France, cinq lettres adressées à
Louis le Jeune sur les contestations qui s'é-
taient élevées entre l'évéque et le comte de
Nevers. Quelques biographes le confondent
avec Alain de Lisle.
* ALA1S, ville de France (Gard), ch.-l. d'ar-
rond., à 675 kilom. de Paris par le chemin de
fer du Bourbonnais; pop. aggl., 15,348 hab.
— pop. tôt., 19,230 hab. L'arrondissement a
11 cantons, 99 communes, et 119,774 hab. Ville
triste, noire et mal pavée, Alais est situé sur
la rive gauche du Gardon, que deux ponts
relient à la rive droite. Alais est, avec Au-
benas, le principal marché de l'industrie sé-
ricicole. « Environnée dans tous les sens, dit
M. de La Farelle (Dictionnaire du commerce et
de la navigation), de collines et de vallées
presque exclusivement consacrées à la cul-
ture du mûrier, à l'élève du ver à soie et au
dévidage du cocon, elle renferme dans son
sein un grand nombre d'ateliers, les plus per-
fectionnes peut-être qui existent dans cette
iudustrie, et où le cocon se dévide sous la
main des plus habiles ouvrières du inonde
pour se transformer en ces fils si célèbres
dans le commerce des soieries sous le nom
de tramettes ou organsins d'Alais. ■ D'après
M. Adolphe Joanne, c le bassin minéralogi-
que dont Alais est le centre s'étend sur 250 ki-
lom. carres pour le seul bassin du Gardon,
et sur 400 kilom. carrés si l'on y joint celui
de la Cèze. U produitannuellement 14 millions
de quintaux métriques de houille; 6,000 ton-
nes de lignite, 15,000 tonnes de pyrite de
fer, 8,000 quintaux métriques d'asphalte,
375,000 quintaux métriques de fonte et
5,000 quintaux métriques de zinc. • On trouve,
en outre, à Alais plusieurs verreries, des tui-
leries ou briqueteries.
C'est seulement au x« siècie que le nom de
cette ville figure dans des titres authenti-
ques. En 1200, elle obtint de ses seigneurs
une charte de commune ; au moyen âge, elle
appartenait à l'évéque de Maguelonne. La Ré-
forme y rencontra un grand nombre de par-
tisans. Lous XIII s'en empara en 1629; en
1689, après la révocation de l'édit de Nantes,
Lou^XIV employa les eehafauds, l'exil et les
dragonnades pour convertir ses habitants; il
y rit construire une citadelle, au pied de la-
quelle est la belle promenade de la Maréchale,
ainsi nommée du maréchal de Muntrevel,
commandant des troupes envoyées contre les
camisards. En 1694, le pape Innocent XII fit
d'Alais le siège d'un évêché, supprimé depuis
la Révolution. Jean Cavalier battit, en 1702,
les troupes royales sous ses murs. Les ar-
mes d'Alais sont : D'azur, à un demi vol d'ar-
gent. Cette ville est la patrie du savant chi-
miste J.-B. Dumas.
A 1 kilom., on trouve des sources d'eaux
minérales froides, ferrugineuses, employées
dans les dyssenteries épidémiques, les mala-
dies bilieuses, la chlorose et en général dans
toutes lus maladies de l'estomac. Les bains
des Fumades et Euzet, à 12 kilom. d'Alais,
sont assez fréquentés durant la saison des
eaux. Aux environs de la ville, sur une
colline qui domine la rive droite du Gardon,
se trouvent les ruines d'un monastère fonde
pur Charlemagne, sous le vocable de saint
Germain d'Auxerie.
alm TCHAVOUCHE s. m. Hist ott. Titre
d'une sorte de maîtres des cérémonies qui
règlent l'ordonnance des marches publiques.
ALAKA, résidence de Kouvéra, le dieu de*
richesses, dans la mythologie indoue.
ALAKANANDA, rivière de l'Indoustan, qui
sort de l'Himalaya, se joint au Baghirati et
forme avec lui le Gange.
ALALA (gr. alalé, cri de guerre), surnom
de Bellone.
ALALCOMÉN1E, fille d'Ogygès, roi de Thè-
lies, et de Thebe, et sœur de Telxiné et d'Au-
lis. Les trois sœurs, qui avaient été les nour-
rîce de Minerve, devinrent après leur mort
les déesses praxidiennes,les Praxidices. Elles
avaient un temple à Haliarte, eu Beotie ; on les
honorait comme déesses de la tempérance et
de la modération, comme favorisant la réus-
site des projets et comme présidant aux ser-
ments. On les représentait en buste, pour
signifier que la tète seule est le siège de l'in-
telligence, et on ne leur offrait eu sacrifice
que les têtes des animaux.
ALALCONA (Joseph), jurisconsulte italien«
ALAO
né à Macerala en 1670, mort en 1749. Il fut
appelé, en 1721, à Padoue, pour enseigner le
droit civil dans l'université de cette ville, et
il remplit cette fonction jusqu'à sa mort. On
lui doit des Considérations sur l'art de pen °r
et un Traité des successions ab intestat.
ALAMAG s. m. (a-la-mak). Astron. Nom
arabe de l'étoile de deuxième grandeur dési-
gnée par Tdans le planisphère de Flamsteecl,
et située dans le pied austral d'Andromède.
On l'appelle aussi Amak.
ÀLAMAN (Sicard d'), ministre et favori de
Raymond VII, comte de Toulouse, mort en
1275. Quand le comte de Toulouse partit avec
les commissaires du roi pour se rendre à la
cour, afin d'y signer la paix, il chargea Si-
rard d'Alaman de gouverner en son nom le
Toulousain, l'Albigeois, le Rouergue, le
Quercy et l'Agenais. A la mort du comte,
Sicard fut son exécuteur testamentaire, avec
Bernard, comte de Comminges, et il resla
chargé de l'administration générale jusqu'à
ce que Jeanne, fille de Raymond, eût pris
possession de ses biens. Mais Jeanne épousa
le comte Alphonse, qui laissa l'administra-
tion entre les mains de Sicard d'Alaman. Ce-
pendant celui-ci passait pour avoir commis
de graves exactions, et quand les commis-
saires de Philippe le Hardi vinrent dans le
pays, ils crurent devoir citer Sicard devant
le tribunal consulaire; mais il mourut avant
d'avoir pu comparaître devant ce tribunal.
ALAMANM ou ALEMANNI (Nicolas), anti-
quaire italien, né à Ancône en 15S3, mort à
Rome en 1626. Il enseigna la rhétorique et
la langue grecque à Rome, fut nommé se-
crétaire du cardinal Borghèse, puis bibliothé-
caire du Vatican. On lui doit : une traduction
latine de l'Histoire secrète de Procope (Lyon,
1623, in-fol.) ; De lateranensibus parietinis a
Francisco Barberino restitutis disserta tio
historica, figuris xneis illustrata (Rome, 1625,
in-4°) ; Hogerii , comitis Calabris, donatio
Ecctesix melitensi (Rome, 1644, in-fol.).
* ALAMBIC s. m. — Encycl. Les détails
donnés dans le tome 1er SUr cet appareil sont
complétés dans le tome VI, au mot distil-
lation.
ALAMBUCHA, un des Rakchas, dans la
mythologie indoue.
ALAMBUCHA, une des Apsaras, dans la
mythologie iudoue.
vi vm 1 n. prince de Tarse qui, au ixe siè-
cle, prit le titre de calife. Il leva une armée
nombreuse de Sarrasins et ravagea plusieurs
provinces de l'empire grec. Mais André,
gouverneur du Levant, remporta sur lui une
victoire sanglante, le lit prisonnier et le fit
mettre à mort.
ALAMOS DE BARR1ENTOS (don Baltha-
sar), philologue espagnol, né à Medina-del-
Catnpo vers 1550, mort en 1640. Il devint l'ami
d'Antonio Perez, secrétaire de Philippe II,
et lorsque ce dernier tomba en disgrâce, de-
venu suspect, il fut mis en prison et y resta
douze ans. Il employa ces douze années à
faire un traduction de Tacite, qui parut sous
le titre : Et Tacito espatiot, illustrado con
aforismos (1614, in-4°). Lorsqu'il fut sorti de
prison, la protection du duc de Lerme et du
comte Olivarez lui fit obtenir plusieurs char-
ges importantes à la cour.
ALAMOUT, ville et forteresse de Perse,
aui servait de repaire aux Assassins. V. ce
ernier mot au tome Ier( page 769.
ALAND (John-Fortescue), jurisconsulte an-
glais, ne en 1670, mort en 1746. Son vrai nom
était Foriescue, car il était issu des Fortes -
cue du Devonshire ; mais il prit le nom d'A-
land, qui était celui de sa femme. En 1714,
il fut nommé avocat générai, puis baron
de l'Echiquier et l'un des juges de la cour
du banc du roi. Il fut crée pair d'Irlande en
1746. On lui doit la publication d'un traité
sur la Différence entre une monarchie abso-
lue et une monarchie constitutionnelle (Lon-
dres, l7M,in-8u), ouvrage qui avait été com-
posé par son aïeul sir John Fortescue. On a
publié après sa mort son Exposé des causes
dans toutes les cours de Westminster-Hall.
Alaon (ciiaktu d). Cette pièce, attribuée
à Charles le Chauve et découverte vers la
tin du xvno siècle, a joui jusqu'au milieu du
xix° siècle d'une autorité incontestée; elle
a été, depuis 1841, vivement attaquée et dé-
montrée apocryphe par M. Rabanis dans son
Essai sur la charte d' Alaon. Ce document,
publié sous le patronage des San lovai et
bâti de toutes pièces par des faussaires dont
on n'a pas eu peu de peine à prouver lu su*
percherie, est relatif à l'histoire d'Aquitaine
et comblait ou avait la prétention de combler
une lacune qui s'étendait du règne de Dago-
bert au règne de Charles le Chauve (613-817).
Sous prétexte de confirmer un legs fait par
un certain comte de Wandrégisile au mo-
nastère d'Alaon , diocèse d'Urgel , le roi
Charles le Chauve aurait dressé ia généalo-
gie de cette famille et donné pour dernier
rejeton de la branche cadette du duc d'A-
quitaine Caribert, frère de Dagobert, ledit
comte de Wandrégisile. Le but Ue cette pièce
était donc visiblement d'établir la descen-
dance mérovingienne des rois d'Aragon, dont
la généalogie était inconnue des auteurs es-
pagnols. Dans leur Histoire du Languedoc,
les bénédictins acceptèrent l'autorité de cette
charte, et le document suspect fut pris au - e-
ftCrri-EMKNT.
ALAR
rieux, comme nous l'avons dit, pendant près
de deux cents ans par de nombreux écrivains,
grâce à l'autorité dont jouissaient pr
ment lesdits bénédictins. La critique moderne,
plus sévère, a reconnu cette super,
toutefois, plusieurs historiens, au nombre
desquels on peut citer M. Fauriel, ont pro-
testé contre les assertions de M. Rab
tenu pour l'authenticité de la prétendue charte
de Charles le Chauve. Or, il paraît prouvé
aujourd'hui que cette pièce a été fabriquée
par don Juan de Tamayo, Quelques années
avant l'avènement de Charles-Quint, vers
1510, à une époque où les érudits espagnols
et français disputaient avec ardeur sur l'an-
tiquité relative des mnisons suzeraines de
France et d'Kspagne-Autriche.
ALAKCON (don Antonio-Suarez), historien
espagnol, né vers 1636, mort vers 1663. Il
servit d'abord en Afrique en qualité de ca-
pitaine; mais sa mauvaise santé ne lui per-
mit pas de continuer cette carrière. Il se mit
dès lors à préparer les matériaux de L'histoire
d'un de ses ancêtres, histoire qui comprenait
celle des événements contemporains. Mais il
mourut au moment où il en commençait l'im-
pression, et la publication dut être continuée
par un de ses cousins. Elle a pour titre : Co-
tnentarios de los hechos del seîior A larcotl, mar-
ques de la Valle Siciliana y de Renda, y de las
guerras en que se hallô par espaciode cinquenta
y ocho aiïos (Madrid, 1665, in-fol.).
* ALARCON Y MENDOZA. — La biographie
de ce poète est très-obscure, et l'on peut
dire de lui qu'il n'a joui que d'une renom-
mée posthume, car c'est environ deux cents
ans après sa mort qu'on a commencé de par-
ler de lui. Aucun biographe espagnol ne lui
a consacré de notice qui fût digne de lui
avant que Philarète Chasles, dans ses Etudes
sur l'Espagne, et M. de Puibusque, dan son
Histoire comparée des littératures espagnole
et française, eussent rendu pleine justice à
son génie. On a essayé alors de combler, à
force île recherches, cette singulière lacune ;
mais le manque de documents contemporains
empêchera toujours de connaître entière-
ment sa vie. Il est probable qu'il appartenait
à l'ancienne et noble famille des Alarcon, qui
quitta l'Espagne à la suite des Pizarre et des
Cortez. L'un se distingua comme navigateur
en relevant les côtes de la Californie ; un
autre, qui portait précisément les mêmes
noms que le poète, don Juan-Ruiz de Alar-
con, écrivit une Histoire des guerres du Chili,
mentionnée par Léon Pinello dans sa Biblio-
thèque orientale et occidentale ; un autre
Alarcon, capitaine célèbre, se distingua spé-
cialement dans les expéditions dirigées en
Araucanie. On peut admettre qu'Alarcon
fut le fils de l'un des trois, mais on ne sait
duquel. A la rare perfection de son style et
à ses connaissances étendues, on peut con-
jecturer aussi qu'il dut venir de bonne heure
en Espagne et étudier dans l'une de ses
universités ; car ce n'est pas au Mexique,
parmi des bandes d'aventuriers et de con-
quérants) qu'il aurait pu apprendre cette
langue si ferme et si pure dont il s'est servi.
Cependant, il y avait à Mexico une ébuurhe
d'université fondée par Esquilache, où l'on
apprenait l'espagnol aux fils des caciques, et
Alarcon put la fréquenter. La première men-
tion qui soit faîte de lui, en Europe, se trouve
sur les registres du conseil des Indes, à la
date de 1622 : Juan-Ruiz d'Alarcon y est
porté, avec le titre de relator del real consejo
(rapporteur du conseil royal), avec les ap-
pointements de 100,000 maravédis. Que cette
file de zéros n'éblouisse pas démesurément;
le maravédis valait à peu près un liard, et
les appointements du rapporteur ne dépas-
saient pas 2,400 fr.
Ce fut vers la même époque qu'il com-
mença à écrire pour le théâtre. Il débuta
par un grand divertissement dramatique ,
composé en collaboration avec Guillen de
Castro et neuf autres poôtes, VAraucn dv
mado, pour une fête de la cour; puis il fit re-
présenter seul une demi-douzaine de comé-
dies. La première partie de ces comédies pa-
rut en 1628 (Madrid, 1 vol. in-4°) ; elle est
dédiée à don Ramiro Felipe de Guzman, duc
de Médina de Las Torres, grand chancelier
du conseil des Indes; la seconde parut en
1031 (Haroelone, in-4°) ; mais aucun indice
ne fixe la date de la représentation des pièces
qui les composent l'une et l'autre, et, si l'on
excepte Montalvan, qui des 1G32 donnait à
Alarcon un brevet d'immortalité, aucun au-
tre contemporain ne paraît avoir été bien
-ii posé en faveur du poôte hispano-améri-
cani. La plupart, au contraire, et les plus
célèbres, Lope de Vegâ, Queved>*, Gongora,
Gabriel Telles, conçurent pour lui une haine
qu'on a peine à s'expliquer. En 1634, Alar-
con l'ayant emporte sur tous ses rivaux dans
un concours ouvert pour un divertissement
dramatique dont Philippe IV voulait réga-
ler sa cour, cette hame se fit jour avec
Il parut un petit recueil intitule; Di-
zains satiriques adressés à un poète contre-
fait qui se pare des œavres d autrui, tout en-
tier reinj h de plaisanteries cruelles sur Alar-
con, qui, en elfet, était horriblement b
na ■ 'i | ami i volé pe n te. Dana
ces di/. uns, Lope de Vega et Quevedo sur-
tout s'acharnent sur la bosse de co pauvre
homme et le raillent de mille manières; leur
meilleure plaisanterie consiste à lui deman-
der s'il ne porte pas derrière son dos une ci-
ALAR
trouille qu'il va vendre au marché. Voilà
a quoi ces hommes d'un si grand talent ra-
valaient leur <-s[»rit. Ils firent encore pis plus-
tard en organisant contre ce rival une sorte
de conspiration du silence; aucun d'eux ne
parla plus jamais d'Alarcon, et son nom ne
se rencontre plus une seule fois dans le%
écrits de ses contemporains. Alarcon aurait
pu être dédommagé de ce silence outrageant
par les applaudissements du public, n
□e paraît pas avoir fait beaucoup d'efforts
pour se concilier ses bonnes grâces. Il le trai-
tait, au contraire, avec une arrogance su-
perbe : « Voici encore quelques pièces que je
te livre, bête féroce, dit-il au public dans une
préface ; traite-les selon ta manière habituelle
d'agir, et non selon la justice. Elles te re-
gardent avec mépris, sans terreur aucune;
elles ont déjà passe par le péril de tes forêts,
et maintenant elles peuvent bien te relancer
dans les recoins secrets que tu habites. Si
elles te déplaisent, je me réjouirai; i
une preuve qu'elles sont bonnes; si tu en
fais cas, c'est signe qu'elles ne valent rien ;
mais je m'en consolerai, puisqu'elles t'auront
fuit perdre ton argent. •
Les principales comédies d'Alarcon sont :
Don Domingo de don Blas, Y Examen des ma-
ris, les Murs ont des oreilles, la Vérité sus~
pecte, dont Corneille a tire le Menteur, et 11
n'y a si grand mal qui ne tourne à bien {No hay
mal que bien non vengo); il a de plus écrit un
grand drame en deux parties, chacune en
trois actes, qui est un des chefs-d'œuvre de la
scène espagnole, le Tisserand de Ségovie. Nous
en avons rendu compte, ainsi que des pièces
intitulées : les Murs ont des oreilles et la
Vérité suspecte; cette dernière figure au mot
Menteur, pour faciliter la comparaison avec
la pièce de Corneille. Disons seulement que,
dès le temps de Corneille, il était si bien ou-
blié et ses œuvres si bien classées sous les
noms d'autres poètes dans les recueils dra-
matiques, que Corneille crut imiter une co-
médie de Lope de Vega. Il ne fut désabusé
que quelques années après, et il en restitua
la paternité à Alarcon ; mais ce nom sembla
si inconnu, pour un chef-d'œuvre, à Voltaire
et à Laharpe, qu'ils crurent bien faire en
attribuant la Verdad sospechosa, l'un à Lope
et l'autre à Rojas.
Alarcon est un des plus grands poètes de
l'Espagne et certainement le plus grand que
l'Amérique espagnole ait produit. Inférieur
à Lope de Vega en imagination, à Calderon
en poésie, il surpasse le premier et égale au
moins le second par la profondeur et la vé-
rité de ses caractères. Il a même, dans son
Tissei-and de Ségovie, une énergie dramati-
que à laquelle Calderon n'atteint pas tou-
jours. Ce qui le distingue, outre l'originalité
de ses conceptions, c'est la forme du langage,
l'habileté dans l'emploi du rhythme. t Aucun
auteur castillan, a dit un critique espagnol,
n'a possédé sa langue avec plus de correc-
tion, plus de propriété d'expression, plus de
pureté. C'est un modèle qu'il faut perpétuel-
lement étudier. Sa versification harmonieuse,
facile et sonore n'est pas si pittoresque que
celle de Tirso, ni si poétique que celle de
Lope et de Calderon, mais on n'y rencontre
jamais le mauvais goût introduit par Gon-
gora. ■
Sauf la Verdad sospechosa, imitée par Cor-
neille, et le Tisserand de Ségovie, imité par
M. H. Lucas, le théâtre d Alarcon était a
peu près ignoré en France ; il a ete traduit en
français par M.Alphonse Royer(18G4, in- 18).
ALARD ou ADALARD, vicomte de Elan. lie
au commencement du xie siècle. Sou nom
mérite d'être conservé à la postérité, parce
qu'il lut le fondateur d'un hospice qui a servi
de modèle à celui du mont Saint-Bernard.
Cet hospice reçut plus tard le nom de Do-
merie d'Aubrac. Alard l'éleva sur les mon-
tagnes qui marquent les limites du Rom
de l'Auvergne et du Gévaudan, dans un lieu
nommé Aubrac, et le vicomte Alard, renon-
çant au monde, y fixa sa résidence, avec
douze chevaliers qui, comme lui, avaient ré-
solu de consacrer leur vie au service des
malades et des pauvres voyageurs.
ALARD (Marie* Joseph - Louis), médecin
français, né à Toulouse en 1779, mort a l'a-
ris en 1850. Il servit d'abord connue chirur-
gien sous-aide dans l'année du Rhin, en 1794.
Apres s'être fait recevoir docteur, il fut
nommé médecin en chef de la maison de la
Légion d'honneur do Suint-Denis et de ses
succursule s ci, bientôt après, fut admis a i \
eu léraie de m deciue. N>>u.s eu.
les ouvrages <i" il a publiés : Essai
catarrhe de l'oreille (Paris, 1807, in-8°);
Histoire de t'étëphantiasis des a
m y) ; Du siège et de la natiire des ma
(1821, 2 v.l. in-SO); De l'inflammation des
vaisseaux absorbants (2<-- édit., 18241, m-su).
alary (Barthélémy), pharmacien français,
ne a Grasse vers le milieu du xvue siècle. Il
gagna beaucoup d'argi ni. en \. mdanl dos re-
mèdes dont il prétendait connaître seul le
secret et qui avaient surtout pour obj
guérir les fièvres intermittentes. Ver-. îcsi),
il vint à Paris, et bi tues guens.uis
I cour le mi-
rent en vogue
pour l'usage de l'arn el des hàpïi lux. un
1 un hvi " intil ; é : la (iuerison a
ercest en deux
de IL A liiry, fait ■
ir (bue par privilège du roi (Paris, 1635.
ALAU 73
ALARY (Pierre-Joseph), prieur Je Gour-
r Marne et membre de l'Acadénii
l 'iris en 1689, mort en 177"
"i 1718, d'avoir trempé dans la
ration de Cellainure, il prouva son inno
et eut ainsi l'occasion de voir le Régent,
«ont il gagna les bonnes grâces et qui le
pteur de Louis XV. En
ii l'Académie frai
quoiquil n'eut rien écrit; mais l'honneur de
donner des leçons à un roi, ne fut-ce que des
eçons de grammaire, pouvait alors tenir
lieu de tous les titres littéraires.
ALART (Jules-A.rahain-Eugène), compo-
siteur ne a Mantoue, de parents frança
1814. Elevé du conservatoire de Milan, il eu
-n 1831, fut attaché peu après a l'or-
ie la Scala, puisse rendit
a Paris, où il ,:a compositeur par
une complainte sur la mort de Bellini et par
des scènes lyriques qui furent jouées dans
.l.s valons. Pour vivre, il se fit professeur de
chant et accompagnateur, tantôt 1. ;
tantôt à Londres, lit jouer de sa musique
soit par l'orchestre Julien au boulevard du
Temple, soit dans dea concerts où il -
.1 1 v ers morceaux , notamment la barcai 1 1
titulée : le Lac de Cosme, et parvint à faire
représentera Florence, en 1840, uu op.
deux actes, Jiosamonda, qui eut peu de suc-
cès. La Rédemption, oratorio en cinq parties
qu il lit jouer au Théâtre-Italien, dans un
concert spirituel, en 1851, obtint les applau-
dissements du publie. L année suivante, il
fut nommé pianiste accompagnateur de la
chapelle impériale. Depuis cette é]
AI. Alary a fait jouer : Le Tre nozze (1851),
opéra boult'e en trois actes, plein de verve
et de gaieté; Sardanapale, grand opéra en
cinq actes, donné a Saint-Pétersbourg en 1852;
lOryue de Barbarie, opérette, aux Bouffes-
Parisiens (1856); la Beauté du diable, à l'O-
péra-Comique (isoi); la Voix humaine, eu
deux ac ra (1861) ; Locanda gratis,
en un acte, au Theàtre-lialien (1867), etc.
Citons encore de lui : des ariettes, Ninetta,
Sicilienne; une scène lyrique, Eleonora; des
morceaux de chant, des valses, des polkas, etc.
ALA-SCHÈIIR , ville do la Turquie d'Asie.
V. PHILADELPHIE, au t. XII, p. 800.
ALASCO (Jean), prélat, puis pasteur pro-
testant, mort en 1560. Il était oncle du roi
de Pologne et évêque, ce qui ne l'empêcha pas
d abjurer le catholicisme et d'embrasser lo
protestantisme. Il fut l'ami de Mélanehthon et
d'Erasme, et il alla remplir en Angleterre les
fonctions de pasteur et directeur des écoles
étrangères. Il retourna ensuite en P,.;
pour y passer les dernières années de sa
Nous citerons, parmi ses publications : De-
[ensio vers doclrtnx de Christi ûomini incar-
natiune (Londres, 1545); JJreviset dilucidade
sacramentis tractalio (Londres, 1552) ;
plex et fidelis narratio de Ecclesia peregrino-
rum in Anylia (1553).
ALASKA ou ALASCHKA. presqu'île de l'A-
mérique du Nord , par 54» 35' de latit. N. et
icr,« 7' de longit. O. Eile se lie aux lies Alou-
tiennes et a été cédée par la Uussie aux
Etais-Unis.
Le territoire d'Alaska mesure de l'E. à l'O.
580 lieues, et, du S. au N., 500 lieues ; il a, sui-
vant l'Almanach de Gotha (1877), 70,465 h. et
1,495,380 kiloni. carres. 11 est traversé .1
largeur par un fleuve navigable qui pr
source au S. du pays des Ustiaks. 11 y tombe,
par an, de 60 à 90 pouces d'eau (plus de 2 mè-
tres), bu grande production consiste en bois.
Ony trouve.n ,0 mètres de hauteur
sur 2 mètres de diamètre ; des cèdres jaunes
dent le bois exhale une odeur si pénétrante
qu'elle ehasso la vermine, est incorruptible
et excellent pour les constructions navales.
On a découvert, près de la baie de Cook, d'ex-
cellents charbons gras. La richesse .lu paya
consiste dans ses pêcheries . 12 millions do
saumons, 22,000 tonnes de harangs, etc., etc.,
plus 100,000 veaux marins qui payent un droit
de 12 fr. 50 par peau.
ALAUX (Jules-Emile), littérateur et philo-
sophe français, no à Lavaur (Tarn) en 1828.
Il s'est fait i sgé de philosophie,
docteur es lettres et s est adonne à l'ensei-
gnement, d'abord en province, puis aucollégo
Sainte-Barbe, a Paris, et enfin en Suisse, où
il est devenu professeur de philosophie à
hatel. .M. Aiauz s
aile ■■[iiie d'une .■.
indépei rit. Ou
dans la Bévue françai
, etc., on lui doit : l'.-lr!
ique (183:. , in-8») ; ia Religion nu
.\i\e liêele (1857, in-s"j , Visions d\
m 358, m 16), re. i .le petits poème
liaison (isoo, in-12), remarquabl
lav.-iiir.le .a j hilosophie; Laure (1861, in-12) ,
Pape •/ roi (isoi, in-s»); la Philosophie de
M. Cousin (1801, in-12); les Tendresses hu-
maines (1867, in-12), ii Religion
progre
Haphysique (1873, in-12);
' n 74, in-12).
ai ti 'il i ;ois-Isidore), publ i iste et
at français, né mont)
incié,
1831 a ministère
où ivisioD des
Les. M. Alauze loue-
10
74
ALBA
en 1870 [mur devenir juge au tribunal
Outre des articles publiés dans
urnaux de droit, on lui doit un certain
nombre d'ouvrages sur des questions de ju-
risprudence. Nous citerons fie lui : Essai sur
les peines et le système pénitentiaire (1342.
in-8°), ouvrage couronné par l'Académie des
sciences morales ; Traité général des assu-
rances (ls<3-1844, ! vol. in-go); Histoire de
la possession et des actions possessoires en
droit français iliVi, in-8»), ouvrage qui a été
couronné par l'Institut; De In qualité du Fran-
çais et de la naturalisation (1851, m-S") ; Com-
mentaire du code de commerce et de législa-
tion commerciale (1856 1857. 4 vol. in-8°);
Commentaire de la loi des faillites et des ban-
queroutes (1857, in-8»); Commentaire de la
loi du 14 juin 1845 concernant les chèques
(1865, in-8°").
ALAVA ( Miguel-Ricardo d'), général et
homme d'Etat espagnol, né a Vittoria en 1771,
mort à Baréges en 1843. Il servit d abord
la marine, puis dans l'armée de terre.
En 1807, nomme membre de l'Assemblée de
Bayonne, il signa la constitution donnée a
,'ne par la France, se rendit à Vittoria
au-devant du roi Joseph et l'accompagna a
I; mais, en 1811, il se tourna contre lui
et fut un des aides de camp de Wellington,
qui bientôt le fit nommer gênerai de brigade.
Quand Ferdinand Vil fut monté sur le trône,
AU', a fut d'abord mis en prison, mais pour quel.
ques jours seulement, et bientôt il sut gagner
grâces du roi, qui le nomma am-
ur dans les Pays-Bas. Il fut rappelé
en isi9, "t après la révolution de 1820 il tut
nomme député aux Cortès, qui le choisirent
pour président en 1882. Quand les certes eu-
rent lené ■ I *diï, Alava sy
dans les rangs de la milice et, en 1823,
Il fut chargé de négo ier la paix près du
noua dans cette
... Alors il se relira à Gibraltar, po r
ix poursuites dont il se voyait
après le triomphe du parti royaliste,
i Angleterre. Il ne ren-
tra en Espagne qu'a| rès la mort de Ferdi-
nand Vil. Le gouvernement de Marie-
Christine le nomma ambassadeur a Londres
a Paris. L'insurrection de la
nouveau de se réfugier en
Franco, on il molli ut.
ALAVA V NAVARETB (DON Ignacio-Mari»
PB), an ol, ne a Vittoria, mort à
m, près de Cadix, en 1817. Il entra
ma la marine et se distingua par
son courage. En na4. il lit un voyage de cir-
i m pour rectifier les cartes mari-
q le-lâ mal connues.
Il prit part au combat de Trafatgar, où il
une ■■ aiie .-t où il lut blessé.
•rd, il fut nomme grand amiral.
Al.AVIM, chef des Goths qui, vers la fin du
le, vinrent s'établir le long des rives
du lianube, avec l'autorisation de l'empereur
Valons.
AI.AWV, médecin persan, né à Schiraz en
. Delhi eu 1749. Il jouit de la fa-
veur n'A une, gZeybei de son successeur; puis,
la prise de Delhi par Nadir-Sehah, il
parvint a guérir le vainqueur d'une hydropi-
otiletaitaUaqué. AUwy voulut ensuite
pèlerinage de La Mecque, et Nadir-
b, qui voulait le garder près de lui, se
.le laisser partir. Alawy
revint plus tard à Delhi, pour y terminer ses
/ours.
AI.AÏA ou ALANIËII, ville de la Turquie
iMèditerranée, àliokilom. S.-E.
italien, sur un petit promontoire qui
, pre et L'Anatohe ;
bah. Elle est le ch.-lieu d'un livah de
de Karaman.
ALBA l.MiAUiSUHUM.noiu latin d 'Albehga,
ville d'Italie. C'est la pairie de Pfoculus,
qui d iputa l'empire à Probus.
ALBA JULIA, nom donne, sous l'empire
roiiiniii, en I lu'iui' i, i u-ii ti,mere
n-Aor- 1--, a rancienne colonie u'Apu-
luiii, eu Transylvanie. C'est aujourd'hui
Caki.suouhu.
au... dOrs, opéra italien, musique de
i
au lie ,,.l:i i 1369 .
orablement ac-
italien, le m u
no de l'ois au Pro-
tcemo.
VI lu POMPEli .i lionne ville d'Italie
(Piémont] l'empe-
I-ui I .ujo.ii.l'hui ALBA.
ALBAUE-TOBMLS, vllll i22ki-
ib. Elle
. .t i
les Espagnols eu 1809.
' Al.lUi III lled'l , eh.-l. ,1e |i,
provlo
' Ville,
t plus
non en
. .'il B r I
i ni , ri i que un., t.. m dont
. taille,
ILBACBT1 i.'), divuion
i ' . 1 1 , !
ALBA
prov. de Cuença, à l'E. par celles de Valence
et li'Alicante, au S. par celle de Mun
PO. parle* prov.de Ciudad-R<il et de Jaen;
ch.-i. Albacete. Elle compte 220,973 hab.,
dont la principale industrie es) 1 agriculture
ve des troupeaux, et 1,546,590 hec-
tares.
ALBACH (Joseph-Stanislas), savant et géo-
graj h- hongrois, né à Presbourg en 1795. Il
entra dans l'ordre de Saint-François d As-
sise et se livra d'abord à la prédication ; niais
sa mauvaise santé l'obligea bientôt a y re-
noncer et il se consacra des lors a l étude de
tique et de la géographie. On lui doit
■lue de la Hongrie, en allemand,
Géographie général? physico-malhé-
mutique et politique (1834).
* ALBAN (Tarn), ville de France, ch.-l.
de cant. arrond. d'Albi ; pop. aggl., 509 hab.
—pop. tôt., 786 hab.
ALBAN, aéronautequi vivait vers la fin du
siècle dernier. Il était directeur d'une usine
insta lêe à Javel, lorsque, de concert avec
sou ahurie Val le t, il résolut de s'occuper de
la direction des ballons. Ils préparèrent, dès
1784, le gaz nécessaire dans leur usine et
commencèrent leurs expériences. lis débu-
tèrent en construisant un appareil qui devait
leur pennertre de se diriger et qui prenait
son pomt d'appui sur le sol, puis ils tentè-
rent de diriger un ballon libre et cherchè-
rent à s'avancer de Javel sur Versailles le
24 août 1785; ils recommencèrent leurs ex-
périences durant les jours suivants. Leur
appareil consistait en quelques ailes qu'on
pouvait manœuvrer k la main et qui devaient
permettre de s'élever et de descendre à vo-
Fonté. En dépit des récits enthousiastes du
temps, il ne parait pas qu'ils aient fait faire
un pas à la direction des aérostats, problème
qui attend encore aujourd'hui une solution.
ALBANI (Jean StuàRT, duc d') , gentil-
homme écossais qui accompagna Louis XII à.
Gênes et fut nommé gouverneur du Bour-
bonnais et de l'Auvergne. François 1er l'em-
mena en Italie, mais il revint en France
après la bataille de Pavie, et il y mourut en
1536. yuand Catherine de Medicis vint en
France pour y épouser le duc d'Orléans, de-
puis roi sous le nom de Henri II, ce fut le
duc d'Alliant qui fut chargé de la conduire.
ALBANI (Emma La Jeunesse, connue sous
le nom d'), cantatrice, née k Albany (Etats-
Unis) vers 1853. Elle était arrivée depuis
quelque temps en Angleterre, où elle avait
obtenu de vifs applaudisseaients, lorsqu'elle
fut engagée au Théâtre-Italien de Paris par
M. Verger. Mlle Albani y débuta au mois
d'octobre 1872, dans la Sonnanbula de Bellini.
C'était alors une jeune fille grêle, à la figure
fteu expressive, a la voix manquant de moel-
eux, et qui semblait peu faite pour faire ou-
blier Adelina Patti, quelle remplaçait. Toute-
fois, on fut frappé de la pureté de sa méthode,
de la justesse de sa voix et de la sûreté de
ses vocalises. La jeune priraa-donna joua
pendant quelques mois à ce théâtre, où son
;-ucees alla grandissant, surtout dans le rôle
de Lucia. De retour à Londres, elle joua à Co-
Vent-Garden, où elle débuta dnusLiiidadi Cha-
mouni. Elle se fit entendre ensuite en Autriche,
en Russie, en Italie. Au mois d'avril 1874, elle
revint à (Jovent-Garden, ou elle obtint un bril-
lantengagement. Là, elle joua tout le réper-
toire italien et se fit particulièrement applau-
dir dans les Puritain, Hiyotetto et dans
Hanilet. Depuis ses débuts à Pans, M1'1-" Al-
bani a fait des progrès constants. Comme
femme, elle s'est transformée ; la mince jeune
fille d'autrefois est devenue une jeune femme
.pleine de charme, de grâce et de beauté.
Comme cantatrice, sa voix a gagné en vo-
lume, eu souplesse et en étendue. Au mois
de janvier 1877, M. Gye, directeur deCovent-
Garden, consentit^ prêter pour une vingtaine
de représentations Mllû Albani a M. Escu-
dier, directeur du Théâtre-Italien de Paris.
Au commencement de janvier, elle reparut
sur ce théâtre, dans le rôle de Lucia. Son
BUCCèa fut éclatant. M'Ie Albani se montra
également remarquable comme vocaliste et
connue artiste dramatique. Elle l'ut couverte
d'applaudissements après 1 air et le duo d'a-
hi premier acte, après la scène de la
malédiction, et lit preuve, dans la belle se -ne
de la folie, d'un talent qui la place au rang
des premières cantatrices. «Elle a filé des
vec une limpidité étonnante, dit M. de
Théminea: elle a fait des traits d'un goût
, elle a eu des sraorzando d'une té-
Bl toujours avec une ius-
'■ roch Le. Dans le défi que la flûte
ose Lui jeter aux phrases du délire, elle i
triomphé aisémenl >-i 6ci asé son altière ri-
vale.! Apres Lucia, Mlle Albani a joue dans
RigoltttOj la 8onnanbulas etc.
* ai li à ML). — Vers la fln du ivui« siècle,
l Liban la lubit le joug du foroe-i Ah, qui,
ii i 'loti pacha de Janina, trouva bientôt le
d ndi ■ ion i en me
a mort m, en b iiini .oit le i habit in i, chré-
■". m isulmans, qui ll" pw taient oin-
'i 'i >ni il voulait conri" iquer te \ biens.
v vu i"ai ha, au tome !•".
Pondant la guerre d'Orient, l'Alfa i
. . 1 1 ....
Spi-
tD. Griva I
IH54, Kartt d'Aria
1 ■■ u villa lui pi ,. quelque ■ joui
ALBE
Une vive agitation en faveur des Albanais
se répandit dans toute la Grèce; le général
Tzavellas se rendit au camp dArta et fut
proclamé généralissime. Le 1er avril, les in-
surgés, commandes par Tzavellas et Rangos,
furent défaits non loin de Peia par Chant -
Pacha. Cependant, l'Angleterre, la France
et l'Autriche, liées par leurs engagements
avec la Turquie, voulurent obliger le gou-
vernement grec à refuser tout concours à
l'insurrection, et la France menaça de débar-
quer un corps d'armée au Pirèe ; le 18 mai,
les côtes de la Grèce furent déclarées en
état de blocus et, le 25, des troupes an^Ui-
ses et françaises débarquèrent au Pirée. Un
nouveau ministère en Grèce prit des mesu-
res contre l'insurrection, qui, se trouvant
abandonnée à elle-même, s'éteignit bientôt
dans le feu et dans le sang.
•ALBANO, ville d'Italie, à 29 kilom. de
Rome par le chemin de fer ; 6,200 hab. La
situation de cette ville au-dessus delà plaine
en a fait un lieu rie villégiature durant la
belle saison. « Albano, dit M. A.-J. du Pays,
occupe en partie l'emplacement des villas de
Pompée et de Domitien. Ce pays était re-
nommé du temps d'Horace pour ses bons
vins ; il l'est de nos jours pour la beauté des
femmes.
* ALBANY, capitale de l'Etat de New-York,
sur la rive droite de l'Hudson; 69,452 hab.
— En 1851 , un observatoire fut construit
dans d'excellentes conditions au sommet d'un
monticule situé au nord-ouest d'Albany. L'ar-
gent nécessaire avait été réuni par voie de
souscription , dans le but unique de faire
avancer la science et de rendro possibles de
nouvelles découvertes. M™e veuve Dudley
souscrivit à elle seule pour 180,000 francs,
et, par un juste sentiment de reconnaissance,
l'observatoire a reçu le nom de cette géné-
reuse donatrice. Une grande lunette équato-
riale y fut installée eu 1856 ; elle est mue par
des rouages d'horlogerie, et six micromètres,
grossissant de cent a mille fois, y sont adap-
tes. D'autres instruments complètent le ma-
tériel de cet établissement, qui a déjà rendu
d'importants services à la science.
* ALBÂTRE s. m. — Encycl. Tout le monde
connaît cette substance blanche, translucide,
tendre, dont on fait divers ouvrages si élé-
gants, mais si peu durables : c'est l'albâtre
gypseux. Celui qu'on tire de Volterra, en
Toscane, est particulièrement remarquable
par sa blancheur et la finesse de son grain.
Les carrières de Lagny, près de Paris, en
fournissent une variété grise ou blauc jau-
nâtre. L'albâtre gypseux, quelle que soit sa
provenance, s'altère rapidement à l'air, perd
sa transparence et sa blancheur; on peut
lui rendre une partie de sou éclat en le lavant
à l'eau de savon et le polissant légèrement
avec la prèle.
L'albâtre calcaire est bien autrement dur
et solide que l'albâtre gypseux ; mais il est
aussi beaucoup plus rare. Les anciens, ce-
pendant, en faisaient des statues de grande
dimension, et le musée du Louvre possède
une statue égyptienne en albâtre calcaire
d'Egypte (marbre onyx des anciens), qui est
d'une belle conservation. L'albâtre calcaire
des anciens leur était particulièrement fourni
par les grottes d'Antiparos, et c'est en gê-
nerai à l'état de stalactites qu'il se rencon-
tre encore aujourd'hui. Un a trouvé quelques
fragments, malheureusement rares et peu
volumineux, àulbâtre oriental dans les car-
rières de Montmartre. Ils étaient d'un beau
jaune de miel un peu foncé.
ALBAYDA, ville d'Espagne, province et à
56 kilom. d'Alicante, a ll kilom. diAleoy ;
3,200 hab. Chef-lieu d'un ancien marquisat
créé au xvnc siècle par Philippe 111, cette
ville n'offre de remarquable qu'un vieux pa-
lais.
ALBE (pic d'), pic d'Espagne, à 1 O.-N.-O. de
la Maladetta; 3,280 mètres d'altitude.
ALBE ROYALE. V. STUitLWEissiiNBURû, au
tome XIV du Grand Dictionnaire.
ALBEGALA s. m. (al-bé-ga-la). Astron.
Nom arabe de la constellation de la Lyre.
ALBELADOKY (Aboul-Abbas-Ahmed) , his-
torien arabe et imaii de Bagdad, mort en 895.
U publia le Titre des conquêtes, ouvrage qui
contient le récit de; victoires des musuimaus
en Asie et en Afrique, avec des détails sur
les mœurs des pays subjugués.
* ALBENGA, ville d'Italie, k 80 kilom. de
Gênes par le chemin de fer; 4,189 hab. Les
alluvious de la rivière l'ont éloignée de la
mer; c'est un point insalubre de cette côte.
' u.lU'AS. ville de France (Savoie), anc.
Civitas Atbana, ch.-l. de cant., arrond. et k
•24 kilom. île Chainbery , au Confluent de la
Daisse et de l'Albonche; pop. aggl., 294 hab.
— pop. tôt., 1,651 hab.
ALBEH (Erasme), théologien allemand, né
vers la fin du xv" siècle, mort en L553. 11
fut disciple de Luther et il prêcha ensuite
la Réforme dans différentes parties de t'Ai lo-
in igné. Après avoir souffert quelques perse-
pour -'elle oppose a l'iulrr lu
t harles Quint, il fut nomme surintendant
i 'i a Neu-Brandebourg et il con iei \ a
cette pi. i jusqu'à sa mort, 11 oomposu,
oua Le voUo do l'anonyme, divers ouvrages
l "mi.' i,' catholiques, et il traduisit en alle-
mand un livre de Barthélémy Albizzl, sous le
ALBË
titre de : Miroir fantastique et Alcoran des
cordeliers déchaussés, avec une préface de
Martin Luther.
Al Kl lihiv.k THYM (Joseph-Antoine),
écrivain hollandais, né k Amsterdam en 1820.
U s'adonna d'abord au commerce, puis il se
tourna vers les lettres et fonda divers re-
cueils, notamment le Spectafor, qui parut de
1842 ii 1849; l'Annuaire catholique, créé en
1855 et qu'il publia pendant cinq ans. Outre
un grand nombre d'articles parus dans ces
recueils, M. Alberdingk a publié un certain
nombre d'ouvrages, parmi lesquels nous men-
tionnerons : Drie Gedichten (1844) ; Vioo^-
jens en graver gebloemte (1845) ; De Klok van
Del ft (1846); Legenden en fanlaizien (1847) ;
Palet en harp (1849) ; Set voorgeborchte en
andere gedichten (1853); VArt et l'archéolo-
gie en Hollande ( 1854 ) ; De la littérature
néerlandaise (1854), publiés en français, etc.
Enfin, on lui doit des romans, Madeleine t
Mademoiselle Leclerc, Gertrude d'Estt etc.
ALBERGAT1 (Nicolas), cardinal italien, né
k Bologne en 1375, mort k Sienne en 1443.
Martin V le nomma évèque de Bologne, puis
cardinal et nonce apostolique en France,
a"ec mission d'amener un accommodement
entre Charles VI et Henri V d'Angleterre.
En 1431, Eugène IV le chargea de présider
le concile de Bàle; mais, comme il voulait
faire admettre l'omnipotence du pape, les
évèques réunis k Bâle ne purent s'entendre
avec lui. En 1437, le concile fut transféré k
Ferrare par les conseils d'Albergati; mais
une peste qui vint k éclater dans cette ville
le dispersa avant qu'il *>ût pu aborder au-
cune question importante. Pendant ce temps,
Albergati fut nommé grand pénitencier, puis
trésorier du pape, et il mourut de la gra-
velle.
ALBERGOTT1 (François), jurisconsulte
italien, né à Arezzo au commencement du
xive siècle, mort k Florence en 1376. Il re-
çut de ses contemporains le titre de Docior
■olid» v«riiaiiB, et il publia des Commen-
taires sur le Digeste et le Code, qui excitèrent
l'admiration générale.
ALBEBGUE s. f. (al-bèr-ghe — V. aubëRQE).
Féod. Droit de logement chez les vassaux et
emphytéotes, que possédaient certains sei-
gneurs du midi de la France, pour eux-mê-
mes, leurs vassaux et même des personnes
étrangères.
ALBERI (Eugène), littérateur italien, né k
Padoue en 1817. Au sortir de l'université de
sa ville natale, il s'adonna k des travaux
historiques et littéraires. M. Alberi s'est fait
connaître par quelques ouvrages estimés ,
dont les principaux sont : Campagne du
prince Eugène de Savoie en Italie (1839) ; Vie
de Catherine de Medicis (1838), traduite en
français (1854, in-12) ; Des travaux de Gali-
lée (1843), ouvrage rais à l'index; Y Italie
d'aujourd'hui (1861), etc.
ALBÉRIC, religieux de l'ordre de Saint-
Benoît, ne k Beauvais en 1080, mort k Ver-
dun en 1147. Nommé cardinal évéque d'Os-
tie, il fut envoyé comme légat en Angle-
terre. 11 se rendit ensuite en Sicile, pour
apaiser la révolte des habitants de Bari con-
tre Roger II, mais il échoua. De là, il alla
en Orient et convoqua un concile k An-
tioche pour déposer le patriarche Rodolphe,
accusé d'hérésie. A peine était-il de retour k
Rome, après avoir visité les lieux saints,
qu'il fut envoyé en France pour y combattre
des hérétiques, rétablir sur son siège l'ar-
chevêque de Bordeaux et décider Louis le
Jeune k partir pour la terre sainte.
ALBÉRON ou ADALBÉRON le», prince-évê-
que de Liège, mort en janvier 1129. Liège
était depuis deux ans sans évèque, lorsque
l'empereur Henri V vint, en 1123, célébrer
dans cette ville les fêtes de Pâques, et Al-
beron fut élu pendant le séjour qu'il y fit.
Aussitôt le nouvel évéque s'occupa de pur-
ger.son diocèse des brigands qui l'infestaient
et de faire raser la citadelle de Fouquemont
qui leur servait de retraite. 11 fonda ensuite
deux monastères de prémontrés et conclut
avec l'archevêque de Reims une convention
par laquelle celui-ci lui cédait ses droits sur
la seigneurie de Bouillon.
ALBERON II, prince évéque de Liège,
mort en Italie en 1145. 11 était issu de la mai-
son des comtes de Namur, et ce fut avec le
secours de l'un de ces comtes qu'il parvint à
reprendre le château de Bouillon après un
SÎége qui menaçait de traîner en longueur.
Ou raconte même que, désespérant du suc-
cès, il fit apporter au camp les reliques de
saint Lambert et que ce fut l'intervention
miraculeuse de ce saint qui mit fin k la ré-
sistance des assiégés. La conduite de l'évé-
3 ne, dans l'administration de son diocèse,
onna souvent lieu k de graves scandales, et
il fut mande à Rome pour se justifier des
plaintes portées contre lui. On ignore ce qui
se passa entre lui et le pape ; mais, k son re-
tour, il fut attaqué d'une tievre violente et il
mourut k Otnde.
ALBERS (Jean- Abraham), médecin alle-
mand, né a Brème en 1772, mort eu 1821.
Apres avoir été reçu docteur k léna, il passa
doux, ans a visiter diverses universités alle-
mandes et celles de la Grande-Bretagne,
puis revint k Brème, où il se consacra k
l'exercice de la médecine. Mais, quoiqu'il
eût une nombreuse clientèle, il composa
ALBE
beaucoup d'ouvrages , parmi lesquels une
dissertation sur l'affection connue sous le
nom de croup partagea avec l'ouvrage de
Jurine le grand prix proposé en 1801 par le
gouvernement français. Il Ht aussi de savan-
tes recherches sur l'emploi de l'acide nitri-
que, du sulfure d'ammoniaque, de l'alcali
volatil, du nitrate d'argent, dans le traite-
ment de diverses maladies. Nous citerons,
parmi ses ouvrages : Dissertatio de ascide
(Iéna, 1795, in-4o)- Mémoire sur la maladie
appelée claudication spontanée des enfants
(Brème, 1817, in-4°) ; De tracheide infantum
vulgo croup vocata commentatio (Leipzig,
1815, in-8°) ; Icônes ad Ulustrandnm anato-
men comparatam (Leipzig, 1818, in-fol.).
ALBERS (Jean-Frédéric-Hermann), méde-
cin allemaud, né à, Darsten (Prusse) en 1805,
mort en 1867. Il prit à vingt-deux ans le grade
de docteur à l'université de Bonn, où il fit
un cours libre de pathologie jusqu'en 1831.
A cette époque, il obtint une chaire dans la
même ville et fut nommé peu après direc-
teur de l'hospice des aliénés. On lui doit un
grand nombre d'ouvrages, dont les princi-
paux sont : Pathologie et thérapeutique des
maladies du larynx (Leipzig, 1829); les En-
térelcoses (1831); De la connaissance et du
traitement des dermatoses syphilitiques
(Bonn, 1829); Atlas d'anatomie pathologique
(Bonn, 1832); Traité de séméiotique (Leip-
zig, 183-1) , Etudes d'anatomie pathologique
et de pathologie (Bonn, 1836-1840, 3 vol.);
Manuel de pathologie générale (Bonn, 1842-
1844, 2 vol.); Diagnostic des maladies de poi-
trine par des signes physiques (Bonn, 1850) ;
Manuel de pharmacologie générale (Bonn ,
1853), etc.
* ALBERT, ville de France (Somme), ch.-l.
de caut., arrond. et à 25 kiloin. de Peronne;
pop. aggl., 4. MO hab. — pop. tôt., 4,259 hab.
Papeterie, filature de coton, fonderies, dis-
tillerie, sucreries. Dans l'église, statue de
Notre-Dame- Brebières qui attire chaque an-
née, le 8 septembre, une grande affiuence de
pèlerins. Une curiosité d Albert est un sou-
terrain rempli de pétrifications, dont l'entrée
se trouve dans la cour d'une maisou du fau-
bourg d Amiens. Ce souterrain a été con-
struit dans un ancien marais rempli de plantes
aquatiques.
Albert s'appela d'abord Ancre, du nom de
la petite rivière qui la traverse; au XIIe siècle.
elle appartenait aux comtes de Saint-Pot;
en 1178, elle obtint de Hugues III une charte
de commune; en 1576, elle fut érigée en
marquisat, acquis par Conciui en 1610, puis
donné à Charles d'Albert, duc de Luynes,
en 1620. C'est â cette époque qu'elle prit
son nom actuel; elle fut brûlée en 1653 par
le prince de Condé.
ALBERT ou ALBERT-NYANZA , lac de l'A-
frique équinoxale, désigne par les ind
soua le nom de Louta-PTzighé, V. N'zighk
(Louta), au tome XI, page 1179.
ALBERT 1er ,,„ ALBRECHT, duc électeur
de Saxe, mort en 126D. Il succéda au duc
Bernard, son père, en 1212. Apres avoir fait
la guerre à \Vnldemar 11, roi de Danemark,
il accompagna en Orient l'empereur Frédé-
ric II et combattit vaillamment contre les
Sarrasins.
ALBERT 11 , duc électeur de Saxe, fils du
précèdent. Il eut d'abord en partage la li au te
Saxe ; mais, en 1288, après la mort de Henri
l'Illustre, l'empereur Kodolphe lui conféra,
le palatin <u de Saxe, qui resta longtemps
dans sa famille. Albert mourut, suivant plu-
sieurs historiens, a Aix-la-Chapelle, étouffé
par la foule le jour où avait lieu le couron-
nement de l'empereur Albert Ier, son beau-
frère.
ALBERT 111, duc électeur de Saxe , mort
en 1422, de la frayeur que lui causa un in-
cendie. Il fut le dernier électeur de Saxe de
la maison d'Ascanie. Apres lui, l'empereur
Sigismond conféra l'électoral a Frédéric le
Belliqueux, margrave de Misuie, qui lui avait
fourni des secours pour faire la guerre aux
hussites.
ALBERT (Casimir), duc de Saxe-Teschen,
né a Mar.tzhourg, près de Dresde, en 1738,
mort en 1822. Il était le second fils d'Au-
guste 111, roi de Pologne et électeur de Saxe,
et l'archiduchesse Marie-Christine , qu'il
épousa en 1766, lui apporta en dot la princi-
pauté de Teschen. Ku 1792, il prit part â la
guerre contre la France, et, après la bataille
de Jemmapes, il se retira à Vienne, où il
fiassa le reste de sa vie dans la culture des
ettres et des beaux-arts. 11 reunit une ri-
che collection de tableaux, qui passa ensuite
entre les mains de l'archiduc Charles.
ALBERT (Frédéric-Auguste), roi de Saxe,
né le 23 avril 1828. Il est fils du roi Jean et
de la reine Amélie-Auguste de Bavière. Le
18 juin 1853, il épousa la princesse Caroline
de Wasa. Colonel du 2e régiment de chas-
seurs russes et du il* régiment d'infanterie
autrichienne, il fut nomme lieutenant géné-
ral et commandant de l'infanterie saxonne.
\u début de la guerre qui éclata, en juillet
1870, entre la France et la Prusse, il reç>it
du roi Guillaume le commandement du
12e corps, faisant partie de l'armée du prince
Frédéric-Charles, et combattit a la tète des
Saxons dans les batailles qui eurent lieu de-
vant Metz au mois d'août. Apres l'investis-
sement de Metz, le prince Albert fut détaché
ALHE
de l'armée du prince Frédéric-Charles, et, k
la tête des 12»? et 4« corps, il reçut l'ordre de
marcher, de concert avec le prince royal de
Prusse, contre l'armée française, qui
gani ait à Châlons, sous les ordres du maré-
chal Mac-Mahon. A la nouvelle de la marche
de ce dernier vers le Nord, le prince Albert
se porta dans cette direction et alla camper
entre Sedan et la frontière belge, pour cou-
per la retraite aux Français s'ils cherchaient
à se jeter dans ce pays neutre. Le l« sep-
tembre, il soutint une vive attaque du corps
commandé par le général Ducrot. Après la
honteuse capitulation de Napoléon III, le
prince royal de Saxe conduisit son armée
devant Paris, établit son quartier général au
Grand-Tremblay, prit part à l'investissement
de la rive droite et se fit particulièrement
remarquer à la bataille de Champigny (2 dé-
cembre). Au mois de janvier 1871, il assista,
au palais de Versailles, à la proclamation du
roi Guillaume de Prusse comme empereur
d'Allemagne, Après la conclusion de l'armis-
tice, il retourna en Saxe, laissant ses trou-
pes sous les ordres du général Fabrice. Son
père étant mort le 20 octobre 1873, il fut
proclame roi de Saxe. Devenu souverain d'un
royaume complètement inféodé à la Prusse,
ce prince n'a tait jusqu'ici que suivre docile-
ment le programme politique trace par M. de
Bismarck, et aucun acte notable n'a marqué
sou règne.
ALBERT 1er 0u ALBRECHT, duc de Meek-
leinbourg, mort vers 1375. Le duc Henri de
Meekleinbourg avait laissé deux fils, Jean et
Albert, qui lui succédèrent ensemble; mais,
comme Albert était en bas âge, Jean exerça
d'abord toute l'autorité. Ce ne fut qu'en 1352
que les deux frères partagèrent leurs Etats
et que le duché de Meekleinbourg fut le lot
d'Albert, tandis que celui de Stargard fut
celui de Jean.
* ALBERT II, duc de Meekleinbourg, mort
en 1412. — Il porta quelque temps le titre de roi
de Suède ; mais sa mauvaise conduite amena
des soulèvements, dont Marguerite, reine de
Danemark, profita pour lui ravir cette cou-
ronne. Elle le vainquit uaus la plaine de Fal-
kôping, et, l'ayant fait prisonnier, elle le fit
enfermer avec son fils dans la citadelle de
Lindhola, d'où elle ne le laissa sortir qu'en
lui imposant une rançon de 60,000 marcs
d'argent. Les dames du Meekl embourg furent
obligées de vendre leurs bijoux pour l'aider
à fournir cette somme, et Albert leur ac-
corda, en retour, le droit de garder leur vie
durant les fiefs qui, par l'extinction des mâ-
les en ligne directe, devaient passera une li-
gne collatérale.
ALBERT III, duc de Meeklembourg, fils du
précèdent. 11 mourut eu 1421, après avoir
porté le litre de duc pendant peu d'années
sous la tutelle de son cousin Jean.
* ALBERT (François-Albert-Auguste-Char-
les-Euunanuel, dit prince). — Il visita pour
la première fois l'Angleterre en 1836 et eut
l'occasion de voir souvent la princesse Vic-
toria, qui était sa cousine; puis il se rendit
en Belgique, dont le roi Leopold était son
oncle, et y poursuivit le cours de ses études,
qu'il alla ensuite compléter il l'université de
Bonn. Lorsque la princesse Victoria fut de-
venue reine d'Angleterre et qu'il lui fallut
songer à prendre un époux, elle se ra] pel i
son cousin et annonça à son conseil, en 1839,
l'intention qu'elle avait de i'épouser. Ce pro-
jet ne plut pas au parti tory; la Chambre des
communes elle-même témoigna son nu
tentement lorsque, le gouvernement ayant
demandé pour le mari de la reine une dota-
tion de 50,000 livres sterling, elle réduisit
cette somme a 30,000 livres. Cependant, le
10 février 1840, le mariage fut célèbre avec
une grande pompe dans la cbapelle royale
de Saiut-Jiimes.
A l'occasion de son mariage, le prince Al-
bert, qui avait été naturalise Anglais, reçut
les titres d'Altesse royale, de feld-maréchal
et de conseiller privé. Il fut crée maréchal
de camp dans 1 armée en 1840, colonel en
le la brigade des carabiniers, colonel
des grenadiers de la garde en 1852, etc. La
reine lui conféra le titre de prmee-epoux
( prince consort ) par lettres patentes du
25 juin 1857, et ce titre lui donna la pré-
séance sur les autres altesses royales des
cours étrangères. Amateur passionne des
beaux -arts, le prince Albert consacra sa
haute influence à encourager les artistes, à.
enrichir les musées et les collections natio-
nales, à faire prospérer il avait
crée une fermo modèle dans le parc de
Windsor, et on le vit souvent remporter des
prix dans les concours de la Société royale
i uliure et dans les concours étrangers.
11 fut le promoteur de L'Exposition in
■ 'le 1851, à Londres, au palais île Cris-
tal. Eu 1855, il accompagna la reine dans le
- [u'elle lit a i ■
Qu< i i h à la cour ne lui donnât
aui mi droit uo se mêler politi-
ques, la reine le consultait toujours dans les
situations difficiles, et elle n'eut jamais qu i
se louer de ses conseils. Il avait sur tous 1rs
hommes politiques d'Angleterre l'aval
de n êl [ irti, et, dan I
us, il pouvait jouei média-
teur.
Ce prince Albert fut atteint, •■
1861 , d une fièvre gastrique, à laquelle il
ALBE
succomba au bout de quelques jours. La
ria fut extrêmement affectée de
mort si rapide, et depuis on l'entendit
r plusieurs fois que, pendant les \
deux ans qu'elle avait vécu avec le prince,
sa mort était le premier chagrin qu'il lui eût
. Elle avait eu de lui neuf enfants,
dont le Grand Dictionnaire a donné les noms
dans la biographie de la reine Victoria..
Le prince Albert était musicien, on cite,
parmi les morceaux qu'il a composes, une
Invocation à l' Harmonie, un Te Deum, un
Sanctus, un Choral en fa, une Hymne de
A \ des Ueder, des liomances avec accom-
pagnement de piano, etc.
ALBERT (Frédéric- Rodolphe), archiduc
d'Autriche, ne on 1817. Il est fils de l'archi-
duc Charles et oncle de l'empereur François-
Joseph. A vingt-sept ans, il épousa la tille
du roi Louis de Bavière, la princesse Hilde-
garde, dont il a eu deux filles. Eu sa qualité
de prince du sang, il reçut tout jeune le
grade de général. Lorsque la guerre éclata
entre l'Autriche et la Sardaigne, à la fin de
1848, l'archiduc Albert prit le commande-
ment d'une division et contribua à la défaite
du roi Charles- Albert â Novare (1849). Il
devint ensuite commandant du 3* corps d'ar-
mée, puis gouverneur général de la Hon-
grie, où, grâce k l'intervention russe, la
grande insurrection nationale dirigée par
Kossuth venait d'être écrasée. Il oc
encore ce poste lorsque Napoléon III prit
parti pour Victor-Emmanuel contre l'Autri-
che. Envoyé a Berlin pour y négocier une
alliance active (1859), l'archiduc Albert
échoua dans sa mission, revint en Autriche,
fut mis k la tête d'un corps d'année, mais ne
prit point part a la guerre, qui se termina ra-
pidement. En 1860, il fut remplacé comme
gouverneur de Hongrie. L'année suivante,
il remplaça le gêné ;, a ta tête de
l'armée autrichienne en Lombardie et en Vé-
netie; mais il ne remplit ces fonctions que
par intérim. Lorsque, en 1866, la guerre
éclata entre l'Autriche, d'une part, la Prusse
et l'Italie de l'autre, I archiduc Albert, qui
possède de remarquables ces mi-
litaires, reçut le commandement eu cl
l'armée chargée d'opérer contre les Italiens
(avril 1866). H rencontra ces derniers k Cus-
tozza (24 juin), leur fit essuyer une défaite
complète et les rejeta vers le Mincïo. Mais,
si les Italiens étaient battus, les Prussiens,
au contraire, faisaient éprouver aux Autri-
chiens plusieurs échecs et remportaient en-
fin la victoire de ^adowa, dont le résultat
fut décisif. L'ai Chi lue Albert dut alors quit-
ter le commandement de son armée pour al-
ler remplacer Benedek; mais les négocia-
tions de paix qui suivirent viureut terminer
la campagne. L'archiduc garda le titre de
commandant en chef de l'armée autrichienne
jusqu'en 186y. A cette époque, il fut nommé
inspecteur gênerai de l'armée. Depuis lors,
il n'a plus guère fait parler de lui qu'à l'oc-
casion de voyages faits en Russie et auxquels
on attribue un ont diplomatique,
ALBERT 1", archevêque de Magdebourg,
moi t eu 981. Il etan enirè dans le monastère
n.,-. d'où il avait passé dans celui de
Saint-Maximin de Trêves, lorsque l'empe-
reur othuu Ier le chargea d'aller prêcher
l'Evangile aux Russes. En 968, il fut nomme
archevêque de Magdebourg par le pape
Jean XIII. Il eut ensuite quelques U-*
avec 1 eiii) ereur Othon I*r, qui lui imposa
une amende pour le punir d'avoir dé|
une pompe trop ambitieuse lis la réception
du burgrave de M Mais n s'en-
tendit mieux avec Othon II, qui mi accorda
d'importants privilèges. Il tomba de cheval
eu allant visiter le dioci lebourg
et mourut de celte ebute.
ALBERT 11, comte de Hallermonde, cardi-
nal archevêque do Magdebourg, mort vers
1232. Nommé légat du saint-siege en Allema-
gne, il promulgua la sentence de déposition
prononcée par le pape contre othon IV, et
ensuite concoui lit a 1 élection de Frédéric IL
Alors Olhon entra a main armée dans le dio-
cèse 'i Albert et le lu deux fois prisonnier;
mais chaque fois il lut bientôt denvre par la
valeur de ses troupes, qui forcèrent ies pla-
i ii était enfermé. Mêlé a toutes les af-
faires importantes de son temps, Albert II
ne négligeait point ses devoirs episcopaux;
il commença en 1207 la reconstruction de sa
cathédrale, qui avait ete incendiée; mus il
mourut avant qu elle fût terni. i.
ALBERT III , comte de Sternberg, arche-
vêque ue Magdebourg, mort vers la fin du
xivl' sii lat aliéna plusieurs villes
et villages do si. n domaine; il céda même â
l'empereur Charles IV la basse Lu sa
avait ete acquise par l'archevêque son prô-
■ onduite le lit mépri
ses sujets, et il s'enimt en Bohême, en em-
portant le trésor de sou église. En 1371, il
permuta Bon i 'he de
LeutineriU , qu'occupait alors Pierre do
Bruma.
ALBERT IV, seigneur de Querfurt, arche-
irg, mon le 14 juin 1403.
Eu 1390, ÛS et
la ville de Rathenov, que -ses troupes
ut; mais il lui obligé de rendre Celle
ville en î^yo. Les habitants de Magdi
s h révoltèrent cou tu- l'archevêque quand ce-
lui-ci voulut altérer les monnaies ; et, se seu-
ALBE ::,
tant malade, il choisit pour coadjuteur Gun-
ther, fils du <• • .warzbourg. :
tôt après il mourut d
u TtERT V, cardinal archevêque de •
debourg et d . mort en 1545
fut lui qui, dans la diète de Worms,
pour que Luther fût mis au ban d
En 1525, il lit alliance ai lur de
:■
arrêter les progrès du j r
1 i debourg de
s'ailier, de son côté, aux .e Lu-
ther. En 1534, il expulsa de la vil- de Halle
un grand nombre de pr r parmi
eux plu i^trats. Luther décl
lui dans ses sermons et le rej r
tait comme l'ennemi le plus dangereux de la
nouvelle religion. Cependant, 1 archevêque
se vit bientôt obligé d'accorder aux pi
tants de Mag Halberstadt le li-
bre exercice de leur culte. Il mourut dans
son château d'Asehaffenbourg.
ALBERT 1er 0U ALBKECHT, archevêque
de Mayence, mort eu lu*. Ku uio,
compagna l'empereur Henri V en lt:> i
il lui conseilla de se saisir du pape, qui redi-
sait de restituer les fiefs et les droii>
liens, el ce fut à son retour en Allen
que cet empereur le fit é!
Mayence en 1111. I, 'année suivante, Al-
bert 1er se déclara contre l'empereur, qui
Vi naît d être excommunie par le concile de
Vienne. Henri V le lit alors arrêter et ■
mer dans une prison & Trufels, ou il le re-
tint pendant trois ans, â l'expiration des-
Ubert se rendit a Cologne pour y re-
cevoir le sacre êpiscopal. Lorsque le
Calixie II vint Tenir un cornu .• :i R
. 'y rendit a la tête 'le 500 ca\a-
I Calixfe lui ■ titre de légat
manie. Henri V étant mort en :
Albert convoqua la dote où devait S
on d'un nouvel empereur, et il rit élire
Lotbaire, selon le désir du pape Honorius 11
et du roi de France. Des 1, itèrent
bientôt entre Loihaire et Frédéric de II -
henstautfen, «jUÎ avait été son concurrent â
l'empire, et l'archevêque ne cessa d'y pren-
dre part jusqu'à sa mort.
ALBERT II, frère du précédent et, après
lui, arenevèque de Mayence, mort à Krlnrt
en 1141. li s unit aux seigneurs saxu
voulaient l'aire annuler l'élection de i
reur Conrad; mais ensuite il se réconcilia
avec ce prince et s'i âme aie suivre
dans la croisade qu'il avait résolu d'entre-
prendre. La mort 1 empêcha de tenir sa pro-
messe.
ALBERT ler^prince-évêque de Liège, mort
en 1192. 11 était fils de Gode f roi le Cour.,
duc de Brabant, et, comme il ne fut AI i
par une partie du chapitre, cette électi
contestée. Alors l'empereur Henri VI nomma
lui-même Lothaire , frère rlocfa
stsedt,qui vint à main armée prendre po
sion de son siège. Albert, déguise sous la livrée
d'un valet, prit le chemin de Rome et i
du pape Célestin II qu'il continuât son élec-
tion. Mais Henri VI, qui pers stau à soutenir
Loihaire par les moyens les plu
finit parfaire assassiner Albert, i
d'ailleurs, vengèrent crue Jlem eut Bamort; car,
s'etant emparés de Lothaire a Tong i
U94, ils l'ecorchèrent vif et le plongèrent
dans de la chaux vive.
ALBERT 11 DE CUVCK, princeévêque de
Liège, mort en 1200. 11 fut élu i Namur en
1194, après que le pape Célestin 111 eut dé-
clare nulle L'élection qu'on avait faite de Si-
mon de Liml ] on épiscopat,
Albert II se livra Salis pudeur a la simonie ;
1 argent ue tout. La découverte de la
houille dans le pays liège - cette
époque; Butkeus dit que les houilles l
trouvées en U9S par un prud'hon
Hullos do Plenevaux.
ALBERT, du te Bi«ab«ar*ttx, patriarche
latin u« Jérusalem, ne a Castello-di-Gaultieri,
près de Parme, vers 1150, mort eu 1214. Il
lut d'abord prieur d'une communauté de cha-
noines, puis il devint evêque de liobio et de
Verceil. L'empereur Frédë isse et
le pape Clément III le choisirent pour arbi-
tre, ec Henri VI, successeur de 1
nomma comte ue l'Empire. C'est en 1204
qu'Albert fut nomme patriarche de Jérusa-
lem ; mais, connue cette ville était au pouvoir
des musulmans, il résidait a Saint-Jean-d'A-
cre, ou il fut assassi lans une proce
le jour de la fête de l'Exaltation de la sainte
croix. Il est honore ont de l'or-
dre ues carmes, a qui il avait donné d
ges constitutions.
ALBERT, évoque de Livonie, né en 1160,
mort a Riga vers i23o. S'é
du la noblesse de Saxe et de w
vint en Livonie poui
ion catholique, et 1 eu fut le pi 1
évèque. Il fond. 1 en 1204 l'ordre mil i tain
chevaliers Porte-glaive (eu.
ALBERT, religieui
cle. il él le Stade en 1232. Ma
étaient tellement dissol ■
fini de faire un
Solliciter contre eux une bu
■
alors a abandonner
celui des franciscains, dont il devint gêné-
76
AI, RE
rai. On lui doit une Chronique qui commence
à la création et va jusqu'à l'année 1256. Mais
est surtout intéressante pour la connais-
sance des événements survenus dans l'Alle-
magne du Nord de la fin du XIe siècle an mi-
lieu du uti*. Cette Chronique a été continuée
par André Hoser jusqu'en 1326 et publiée par
Eeiner Reinek (Helmstaedt, 1587, in-4").
ALBERT (Erasme), théologien protestant,
né près de Francfort dans les dernières an-
nées du xve siècle, mort vers r560. Il était
prédicateur de la cour de l'électeur de Bran-
irg. Il composa VAlcoran des cordeliers,
où il signala les inCptie^ nombreuses que ren-
ferme le livre d'Albizzi, Des conformités de
taint François avec Jesus-Christ. Luther, qui
avait été son maître à l'université de Wit-
temberg , mit une préface à VAlcoran des
cordeliers, et Conrad Badius y ajouta un
second livre et le traduisit en français.
ALBERT ou ALBERT1 (Michel), médecin al-
lemand, ne à Nuremberg en 1682, mort k
Halle en 1757. Il étudia la médecine sous
Stahl et devint lui-même professeur à Halle,
membre de l'Académie royale de Berlin et de
celle des Curieux de la uature. Il a laissé de
nombreux écrits , parmi lesquels on doit no-
ter : Epistola qua thermarum idolum medicum
destruititr (Halle, 1713, in-*o),où il combat la
système des mécanistes; Introductio in uni-
versam medicinam (Halle, 1718, 3 vol. in-4»);
Tractatio medico-forensis de torturée subjectif
aptis et ineptis (1730, in-4») ; Systema juns-
prudentix medico-legalis (Halle, 1725, 6 vol.
w-4°).
ALBERT (Joseph-Françoïs-Ildefonse-Ray-
mond), conseiller au parlement de Paris, né
a Ille (Roussillon) en 1721, mort dans la même
ville en 1790. Après avoir fait ses études de
droit, il exerça avec distinction la profes-
sion d'avocat, et ses talents comme légiste
lui valurent d'être appelé, à vingt-trois ans,
à la chaire de droit de l'université de Perpi-
gnan. Kn 1759, il fut nommé président de la
chambre du domaine de la province de Rous-
sillon et, appelé k Paris en 1763, devint suc-
cessivement conseiller au parlement, maître
des requêtes et intendant du commerce. Dans
ce dernier poste, il reçut de Turgot la mis-
sion de veiller k l'approvisionnement de Pa-
ris et eut spécialement l'administration des
blés, détachée par lui des attributions du
lieutenant général de police, à qui elle avait
jusqu'alors appartenu. Turgot méditait de
grandes réformes dans cette administration,
dont les abus précipitèrent la royauté, et Al-
bert le seconda avec tant de zèle que le mi-
nistre profita de l'émeute suscitée à Paris, en
mai 1775, par la cherté des grains, pour faire
disgracier Lenoir et le faire remplacer par
Albert. Celui-ci entra aussitôt en fonction.
Une des réformes projetées par Turgot con-
sistait en la moralisation de la police et de
son personnel, œuvre d'une difficulté extrême
et qu'on peut dire incompatible, au moins
sous une monarchie, avec le rôle même que
cette institution est appelée & jouer. Albert,
sous l'influence de Turgot, voulut faire de la
police f honnête et loyale; ■ il voulut l'épu-
rer, la débarrasser des innombrables agents
secrets qu'elle avait sous ses ordres et qui
ut une plaie pour toutes les classes de
la société parisienne. ■ La police, surtout
vers la fin au règne de Louis XV, écrivait
Bachaumont à la date du 14 octobre 1775, ou-
tre ses suppôt : , ses e pions, sa séquelle or-
ire , pensionnait dans tous les rangs des
gens assez bas pour lui rendre compte de ce
qu'ils voyaient et entendaient. A mesure que
i lessieurs viennent aujourd'hui pour tou-
cher leurs émoluments, ils sont écouduits par
M. Albert, qui les fait payer et remercier de
leurs services, ce qui diminue les dépenses de
sa partie, car il y avait des espions prétendus
comme il faut qu'on soudoyait très-cher. • Ce
travail d'épuration était impossible; la po-
lie- , er,iMin ■■ l'.i il H 1 ;.'ii.-u,,i t tuant la gnulle
d'huile qui se glisse dans les rouages du
gouvernement, raréfier la goutta d'huile, c'é-
tait empêcher la machine d'aller, et Albert
succomba alat&uhe. Il fut disgracié, en même
temp , on 1776, et remplacé par
aéra) I enoir. Nommé
ti continua de résider a
Pari jusqu'en 1789, puis se retira, pour y
muni ii pi i ou i aussitôt, dans sa ville natale.
doit li Albert une Lettre ou Journal
rur un projet de traduction du
droit civil (Paris, no:», in-8oj et V Abrégé
■ - omaine% contenant
pondant <■ de l'année
julienne , in-
I i I i .
/» - '■ - (1 I , ■ roli in -8°). (J'e.ii un
irai il à lui
seul pr ' h gi und ouvrage.
Ai BBB i
tn> ■■ i ; Miç il 1805, rie
h Pa ris en ) n'avait qu
lorsqu'elle joua son pi e r ré
lu toi I ipprit -.'in raéi 1er en pi o-
v lues et Jou ■ ment a Montpellier,
Ntme
■ ■
avec "h 1 1
corn ■■
[ans Jo
, „<!'■■ la décidai '■
,,-> put ubtenii un
i ami ue, et, api t ai
ALBE
salle Chantereine, elle alla chanter k Bor-
deaux. En 1S25, M™* Albert tut engagée à
l'Odéon, qui èiait alors un théâtre lyrique.
Elle y parut successivement dans Robin des
bois. Biaise et Babet , Richard Cœur de
Lion, etc. Quelque temps après, elle renonça
k l'opéra pour le vaudeville, qu'elle interpré-
tait avec beaucoup de talent et qui lui four-
nissait l'occasion de se servir de sa jolie voix.
Attachée pendant plusieurs années au théâ-
tre des Nouveautés, Mme Albert y devint
une des actrices préférées du public, qui 1 ap-
plaudit surtout dans Caleb, la Poitrinaire, la
Fiancée du fleuve, etc. Elle parut ensuite nu
théâtre du Vaudeville, puis joua en province,
revint k Paris et parut dans divers théâtres
du boulevard, notamment k la Galté, où elle
interpréta en 1355 le rôle de la Carconte.
Quelque temps après, elle quitta le théâtre.
Elle s'était mariée deux fois, la première
fuis avec un nommé Rodrigue, la seconde
avec l'acteur Eugène Bignon, qui mourut
deux ans avant elle.
ALBERT (Auguste-François Tbiry, dit),
comédien et auteur dramatique, né k Reims
en 1811, mort en 1864. Son père, qui était ut-
ficier, obtint pour lui une bourse au collège
de Reims, d'où il fut expulsé pour avoir com-
pose une chanson contre les jésuites. Placé
à Pans dans une maison decommerce, le
jeune Thiry se passionna bientôt pour le théâ-
tre et résolut de se faire comédien. Frédéric
Soulié lui donna quelques conseils, Cartigny
quelques leçons, et, k dix-neuf ans, il dé-
buta k l'Odéon, dans les Comédiens de Dela-
vigne, sous le nom d'Alberi, qu'il porta de-
puis au théâtre. Il essuya un échec, se remit
avec ardeur a l'étude et obtint, l'année sui-
vante, un engagement au théâtre Molière,
où il débuta avec succès dans la Tireuse de
cartes. Quelque temps après, Albert entra k
la Porte-Satut-Martin, d'où il passa parla
suite k l'Ambigu, et il créa dans ces deux
théâtres un grand nombre de rôles, dans
lesquels il lit preuve d'un talent souple et vi-
goureux. En 1850, il fut attaché comme ré-
gisseur au théâtre du Cirque, puis il devint
successivement régisseur général de l'Odéon
en 1853 et directeur de la scène k l'Ambigu
(1858). Comme auieur dramatique, Thiry a
écrit un assez grand nombre de pièces, pres-
que toujours en collaboration. Nous citerons
de lui : Juliette (1834), drame eu trois actes,
avec Labrou^se et Brot; Prêtez-moi cinq
francs (1834), avec Labrousse j Tomotto ou le
Retour de Sibérie (1835), avec le même; le
Corsaire noir (1S37), avec le même; le Che-
valier du Temple (1838), avec le même; le
Mari de la reine (1840), en un acte; {'Orphe-
line de Waterloo (1847), drame en trois ac-
tes, avec B. Gastineau; Bonaparte, pièce
militaire (1850), avec Labrousse ; la Prise de
Caprée (1852), avec le même; Pougastchee/f
(1853); le Consulat et l'Empire (1853), avec
le même; la Guerre d'Orient, en vingt ta-
bleaux (1854), avec Lustieres ; le Drapeau
d'honneur, en cinq actes (1855), avec Lus-
tieres, etc.
ALBERT (Paul), littérateur français, né k
Thionville (Moselle) eu 1827. Admis a l'Ecole
normale en 1848, il se fit recevoir agrégé en
1851, professa la rhétorique à Augouléme et
dans u'autres lycée de province et passa son
doctorat es lettres en 1858. Deux ans plus
tard, M. Albert fut nomme professeur k la
Faculté de Poitiers. Rappelé a Paris en 1864,
il occupa la chaire de rhétorique au lycée
Charlemagne, devint, l'année suivante, maî-
tre de conférences k l'Ecole normale, puis
professeur k l'Ecole de Saint-Cyr (1863). En
1866, M. Paul Albert a pris une part, ac-
tive k la fondation de l'enseignement secon-
daire des jeunes tilles k la Soi bonne, et il a
fondé en 1873 un cours libre de littérature.
Ce brillant professeur est un écrivain des
plus distingués. On lui doit : Saint Jean Chry-
sostome considéré comme écrivain populaire,
thèse de doctorat; les Poêles et ta religion
en Grèce (1863, in-S»); la Poésie (1869, iu-so) ;
la Prose (1H70-1875, in-8» et in-12); Histoire
de la littérature romaine (1871, 2 vol. in-8° et
ln-12); la Littérature française des origines a
la (m du xvi« siècle (1872, ni-S1* et in-12); la
Littérature française au xvno siècle (1873,
in-12) ; la Littérature française au xvme siècle
(1875, in-12). De^ ouvrages de M. Albert ont
eto couronnes par l'Académie française en
1859 et en 1872.
AI.nF.RT DE RIOMS (comte), marin frnn-
l ■■ Dauphiné en 1738, mort en
1806. Il se distingua dans la guerre de l'In-
dépendance, assista comme commandant du
Sagittaire, &U combat de la Grenade (1779),
'empara, li Sme année, du vaisseau anglais
Expérimenta 'i111 portait une riche cai
i tir pan, sur l<- Pluton, h divers combats li-
vrés pa Grasse (itsi-itsl1), fut
n. aiiui'- ehei il escudre et liemeuunt général
a boulon. La Vigueur avec laquelle il s'ef-
I posai aux manifestations politi-
|)Ui eurent lion eu 1789 dans les ateliers
■ a une tôvolte qui se pi
u ville • l.o comte Albert fut jeté en
pria '", mail remis ensuite en liberté par oi -
nationale! H fui ei
la flotti au "u ai muil a Brej i
■ , mais lea équip iges, k;i-
gné i p la 1 i i [ue , i ■ I a si eut tî'o-
: il dut donnai u déinis-
I] gra bientôt uni ■ ■ i, rej >i| nit ù Co-
ûtants lea fi ei sa du rol( Ht lu camp .. ne avec
ALBE
les Prussiens et se retira en Dahnatie après
leur défaite. Il rentra en France après le
18 brumaire.
ALBERT1 (Cherubino), peintre et graveur
italien, né en 1552, mort en 1615. Elevé de
son père, Michel Alberti, il a peint des fres-
ques et quelques tableaux d'histoire , mais il
est surtout connu par ses gravures. On con-
naît de lui environ 180 pièces, dont 75 de sa
composition, et les autres d'après divers maî-
tres; elles sont signées A. B.
ALBERTI (Jean), philologue hollandais, né
k Assen en 1698, mort en 1762. Elève de
Lambert Bos, il devint pasteur k Harlem,
puis professeur k l'université de Leyde. 11
s'est particulièrement occupé de philologie
sacrée et s'est surtout efforcé de prouver la
pureté littéraire des livres bibliques écrits
en grec. Il a publié : Observationes philolo-
gicx in sacros Novi Fœderis tibros (Leyde,
1725, in-8°) ; Periculion criticum, in quo loca
quxdam cum Veteris «c Novi Fœderis, tum He-
sychii et aliorum illustrantur, vindicantur,
emendantur (Leyde, 1727, in-S°) ; Glossarium
grxcum in sacros Novi Fœderis libros (Leyde,
1735, in-8°). Il a publié aussi le premier vo-
lume d'une nouvelle édition d' Hesychius
(Leyde, 1746, in-fol.), qu'il n'eut pas le temps
d'achever, et dont le second volume, com-
plété par Ruhnkenius, parut en 1766.
ALBERTI (Louis), voyageur hollandais d'o-
rigine italienne, né vers le milieu duxvme siè-
cle. Il entra au service de la Hollande, devint
officier d'état-major, accompagna le général
Janssens au Cap de Bonne-Espérance et y
devint landdrost du district d'Uiteuhage,
commandant du fort Frédéric. Durant son
séjour dans l'Afrique méridionale, il étudia
les mœurs des Cafres et écrivit, en alle-
mand, une relation qu'il publia k son retour
en Europe, sous ce titre : Description physi-
que et historique des Cafres sur la côte méri-
dionale de l'Afrique (1810, in-8°). Il a paru
deux traductions, l'une en hollandais et l'au-
tre en français, de cet ouvrage important.
ALBERTI (Jean-Gustave-Guillaume), in-
dustriel allemand, né k Hambourg en 1757,
mort k Walden bourg eu 1837. Apres avoir
étudié sous Buch, k 1 Académie de commerce
de Hambourg, il alla établir k Neu- Weissen-
stein une importante rilature de lin (1783). 11
étudia dès lors avec une grande persévérance
la question des filatures mécaniques et par-
vint enfin en 1817 k produire une machine
qui, sans être encore satisfaisante , donnait
déjà des produits remarquables, et qui suffit
pour ouvrir la voie k une véritable révolu-
tion économique.
ALBERTINELLI (Mariotto), peintre italien,
né k Florence vers M75, mort vers 1520. Il
entra dans l'atelier de Cosimo Roselli et s'y
lia avec Fra Bartolommeo, dont il partagea
depuis les travaux et dont il imita le style au
point de se montrer parfois son émule. On
voit au musée de Berlin une Assomption qui
passe pour être l'œuvre commune des deux
artistes. La Visitation, de la galerie de Flo-
rence, la meilleure toile d'Albertinelli, est
celle aussi où il s'approche le plus de son
modèle; il n'eu a toutefois ni la correction
élégante ni l'ampleur. Le Louvre ne possède
qu'un tableau authentique de ce maître ; c'est
un Enfant Jésus dans tes bras de la Vierge,
adoré par saint Jérôme et saint Zénobe; il est
signé et daté de 1516, et fut peint, suivant
Vasari, pour l'église de la Sainte-Trinité, k
Florence.
ALBERT1N1 (Hippolyte-François), médecin
italien, né k Crevalcore en 1662, mort en
1738. Elevé de Malpighi, dont il suivit les
cours k Bologne, il s'établit lui-même comme
professeur dans cette ville. Albertini excel-
lait dans le diagnostic des maladies. Il a
publié divers opuscules, dont quelques-uns
fort importants , notamment un mémoire sur
l'emploi du quinquina : De cortice peruviano
commentationes quxdam, et un autre sur les
altérations de la respiration, dépendantes de
la conformation du cœur et de ses annexes :
Animadversiones super quibusdam difficilisrt s-
piratîonis vitiis a lassa cordis et prxcordio-
rum structura pendentibus.
ALBERT1M (Jean-Baptiste), savant et lit-
térateur allemand, ne k Neuwied en 1769,
mort k Berthelsdorf en 1831. Il connut pen-
dant ses études Sehleiermaeher, frore mu-
rave comme lui, et ils se lièrent d'amitié.
Albertini se consacra a l'enseignement et a
la prédication, tout en s'occupant d'études
très-variées, comme on peut le reconnaître
par le catalogue de ses œuvres : Cnnspectus
fungorum in Lusatis superioris agro niskiensi
crescentium (Leipzig, 1805); Recueil de ser-
mon», en allemand (Leipzig, 1805, in-S") ; au-
tre recueil dans la même langue (Guadau,
1832, iu-8"); Hymnes sacrées (Buuzlau, 1821,
in-8u).
ALBERT1MJS (/Egidius), poète allemand,
né k De venter, dans les Pays-Bas, en I5(iu,
limita Munich en 16ÎÛ. Il était sociétaire de
l'électeur de Bavière et il écrivit, dans une
langue rude, énergique, des œuvres remar
OUables, notamment : une traduction des
Aventures de Guzman aYAtfarache (Munich,
1616, 2 vol. in-8°); Règne de Lucifer et du
Christ (Munich, 1617, in-4»), etc.
'ALBERTRANDY. — Jean-Chrétien Alber-
trandy était fila d'un buucher, et il entra a
l'âge de seize ans chez lus jésuites. 11 coin-
ALBE
mença par enseigner dans quelque maisons
de son ordre, puis fut pris pour bibliothécaire
par Joseph Zaluski. Plus tard, il fut chargé
de l'éducation du neveu de l'archevêque
primat Lubienski et voyagea avec son élève
en Italie. Le maître et f élève ayant offert au
roi de Pologne Stanislas-Auguste une collec-
tion de médailles formée pendant leurs voya-
ges, ce prince l'accepta et admit Albertrandy
dans son intimité. (Je dernier en profita pour
proposer au roi de réunir les documents re-
latifs k l'histoire de la Pologne et qui se trou-
vaient dans les bibliothèques étrangères.
Stanislas-Auguste approuva ce projet et Al-
bertrandy partit en Italie (1782) pour com-
mencer ses recherches. Il y passa trois ans,
puis se rendit en Sicile. La collection des no-
tes ou copies prises par lui formait plus de
200 volumes in-folio. Le roi de Pologne ré-
compensa Albertrandy en lui donnant l'évê-
ché de Zenopolis.il lui confia le soin de met-
tre en ordre sa bibliothèque. Albertrandy fut
un travailleur infatigable, instruit et doué
d'unemémoire prodigieuse. Il mourut en 1808.
Parmi les nombreux, ouvrages qu'on lui
doit, nous citerons : les Annales de la répu-
blique romaine depuis la fondation de Rome
jusqu'au temps des Césars, d'après Macquer,
avec des additions qui ont rapport à l'histoire,
la géographie, etc., en polonais (Varsovie,
1768,in-8°) ; Annales du royaume de Pologne,
en polonais (Varsovie, 176S, ln-8°); Antiqui-
tés romaines éclaircies par les médailles frap-
pées dans les temps de la république et des
seize p)'e?niers césars et conservées dans le ca-
binet de Stanislas-Auguste, roi de Pologne
(1805, 1807, 1808, 3 vol.). On lui doit encore
de nombreux Mémoires, des articles publiés
dans le Moniteur de Pologne et entin quel-
ques dissertations. Albertrandy a de plus laissé
quelques ouvrages manuscrits.
ALBERTSEN (Hamilton-Henri), poète da-
nois, né k Copenhague en 1592, mort en
Egypte vers 1630. Dès l'âge de seize ans, il
prononça devant les professeurs de l'univer-
sité un panégyrique de saint Jean -Baptiste en
vers latins, U acheva ses études au collège
de Giessen. En 1619, il entreprit un voyage
en Europe, se rendit ensuite en Egypte et y
mourut. Il laissait : des poésies latines réu-
nies sous le titre de Delicim poetarum dano-
rum; Disputatio de principiis seu causis re-
rum naturalium (Giessen, 1609, in-4»); Musib
adolescentiae Venus (Giessen, 1610, in-8°).
Aibertua, poème, par Théophile Gautier
(1831, in-8°). Ce poôme appartient k la pé-
riode littéraire que l'on pourrait appeler celle
du romantisme exubérant, et qui eut sa flo-
raison de 1830 k 1840. Ecrit de nos jours, il
paraîtrait par trop bizarre; mais k côté des
excentricités des Jeune-France, de O' Neddy,
d'Aloysius Bertrand, de Mac-Keat (lisez A.
Maquet) et des étonnantes rêveries de Pe-
trus Borel le lycauthrope, il semble presque
sage. Le poète nage en plein fantastique,
comme c'était alors la mode, et ses scènes de
sabbat et de sorcières , ses nudités peu ga-
zées, ses descriptions de choses hideuses, ses
crudités de langage inconnues aux poètes ac-
tuels nous reportent en arrière k une grande
distance.
La scène se passe d'abord dans un vieux
bourg flamand, peint d'après Teniers. Th.
Gautier aimait mieux se souvenir que créer,
et dans ses vers, ou voit défiler tout un mu-
sée; k un paysage de Ruisdaôl succèdent un
intérieur de Miéris, une tabagie de Van Os-
tade, l'Alchimiste de Rembrandt et cent au-
tres tableaux; il peint une loque d'après
Goya ou Callot, des carnations d'après Ru-
bens ; chaque strophe est signée d'un maître.
Après nous avoir esquisse ce village fla-
mand :
Sur le bord d'un canal profond, où les eaux vertes
Dorment, de nénufars et de bateaux couvertes,
il nous introduit dans l'intérieur d'une ma-
sure aux murs moisis et vermoulus, où vit
une horrible vieille, daine Véronique, la sor-
cière, au milieu de cornues, d'alambics, de
crocodiles empaillés, de chauves-souris et de
fœtus mal conserves, qui saisissent l'odorat
d'une lieue. Elle est en train de faire une
opération magique, et elle remue dans son
chaudron un tas de choses puantes, en pronon-
çant l'abiacadabra sacramentel. La mixture
cuite k point, elle en prend deux ou trois
gouttes dans le creux de sa main crasseuse
et frotte soigneusement sa vieille carcasse, t)
prodige 1 un rajeunissement complet s'opère,
les chairs redeviennent souples et satinées,
l'œil reprend le feu du diamant, les cheveux
le noir du jais;
Cette mamelle flasque.
Qui s'en allait au vent comme s'en \u lu busqué
D'un vieil habit râpt\ miraculeiiseiiu'iit
Se gonlle et s'arrondit; le nua^e de haie
Se diuîpa; on dirait une boule d'opale
Coupée en deux
Ses guenilles aussi se transforment, ce qui
est plus miraculeux encore, et son chat, un
ntfreux matou pelé, devient un galant cava-
lier qui se présente, vêtu de soie, la dague
au cote, le chapeau h la main, prêt k escorter
respectueusement l'infante. Un laquais, la
torche au poing, la cunduit k sa voiture aux
larges panneaux armories, qui l'attend a la
porte. Lo fouot claque, le cocher jure, ot les
voila partis.
Véronique so rend k Leyde, où, métamor-
phosée en t'ringunte courtisane, elle accapare
ALBI
tous les maris, disloque les ménages et fait
la désolation des familles. Pourtant elle
s'ennuie beaucoup; il est viai que l'un se
ruine et que l'autre se fait sauter la cervelle ;
mais elle compte tout pour rien, tant qu'elle
n'aura pas amené le grand peintre Albertus à
lui donner son âme, dont elle veut faire ca-
deau à Satan. Eu vain elle lui fait des aga-
ceries à ressusciter un mort; Albertus, fort
blasé eu matière de femmes, feint de ne rien
voir. Enfin, elle réussit à laltirerchez elle,
et le pauvre garçon ne l'a pas plutôt aperçue
qu'il se sent pris; il s'écrie, croyant plaisan-
ter : • Je vendrais mon âme pour t'avoirl •
Véronique le prend au mot; mais il faut
qu'elle commence par se donner.
Ce que jVcns n'est pas pour les petites filles
Dont on coupe le pain en tartines,..
dit le poète. 11 n'a pas besoin de le dire. Suit,
en trois ou quatre strophes brûlantes, une
description qu'il n'a pu emprunter qu'aux
eaux-fortes libertines de Rembrandt ou aux
illustrations faites par Jules Romain pour les
fameux sonnets de l'Arélin. Mais le châti-
ment approche; minuit sonne, c'est l'heure
fatale; les chairs satinées de la courtisane
fondent entre les bras d'Albertus, qui s'aper-
çoit presser tendrement sur son cœur l'hor-
rible et fétide vieille, si bien décrite dans les
premiers vers du poème. Le boudoir rose s'est
aussi change en un sale taudis, et le lit doré
en un misérable grabat. On ne lui laisse pas
le temps de s'étonner. La vieille jette un cri ;
aussitôt descendent parla cheminée, sellés et
bridés, caracolant, deux manches à balai :
C'est ma jument anglaise et mon coureur arabe,
dit la sorcière; un crapaud tient l'étrier,
et ces montures étonnantes les emportent
dans les ténèbres avec une rapidité verti-
gineuse; elles ne s'arrêtent qu arrivées au
lieu où se tient le sabbat. On va dire la messe
noire, et tout le peuple de Satan est con-
voqué :
Les nécromants en robe et tes sorcières nues,
A cheval sur leurs boucs, par les quatre avenues
Des quatre points du vent débouchent à la fois.
Ceux qui sont morts même y viennent sous
forme de squelettes ; pendus tirant la langue,
guillotinés avec leur ruban rouge au cou, culs-
de-jatte, manchots, pieds bots « montes sur
des limaces ■ pour aller plus vite, toute la
cour des Miracles est là. La messe, du reste,
est splendide; elle s'ouvre par un concerto
diabolique et se termine par des danses telles
que la lune, la chaste Phébé, refuse de les
voir et se cache derrière un nuage. Au plus
beau moment, le diable éternue. ■ Dieu vous
bénisse, > dit Albertus poliment.
A peine eut-il lâché le saint nom, que fantômes.
Sorcières et sorciers, monstres, follets et gnomes,
Tout disparut en l'air comme un enchantement.
11 sentit, plein d'effroi, des griffes acérées,
Des dents qui se plongeaient dans ses chairs lacérées;
11 cria ; mais son en ne fut point entendu...
Et des contadini, le matin, près de Rome,
Sur la voie Appia, trouvèrent un corps d'homme,
Les reins cassés, le cou tordu.
Dans la dernière strophe, le poète affirme
que son œuvre • offre une allégorie admira-
ble et profonde;» nous ne l'y chercherons
Das; mais ce qu'elle contient certainement,
c'eat une foule de descriptions curieuses et
bizarres, très-réussies, du fantastique à ou-
trance traite spirituellement, une poésie qui
a l'éclat et le coloris de la peinture.
" ALBERTVILLE, \ille de France (Savoie),
ch.-l. d'arrond., au débouché des vallées de
l'Isère et de l'Ail \ ; pop. aggl., 2,866 hab. —
pop. tôt., 4,398 hab. L'arroud. a 4 cant.,
42 comm., 35,836 hab. Albertville se compose
de deux bourgs (L'Hôpital et Conâans) sépa-
rés par l'Arly et reunis depuis 1845 sous leur
nom actuel.
* ALBESTROFF, anc. ch.-l. de cant., du dé-
part, de la Meurthe. — Cédé a l'Allemagne par
!»• traité de Francfort du lu mai 1871, Albes-
trolf est aujourd'hui compris dans l'Alsace-
Lorraine.
* ALBI ou ALBY, ville de France (Tain),
ch.-l. du départ., sur une éminence de la
rive gauche du Tarn, à la rive droite duquel
elle est reunie par deux ponts; pop. aggl.,
13,698 hab. — pop. tôt., 17,469 hab. L'arroud.
a 8 cant., 93 comm., 94,564 hab. Outre les
édifices que nous avons cites à notre article
ALBI (t. 1er, p, 176), mentionnons encore : le
lycée, de construction récente ; quelques mai-
sons anciennes dans la rue Saint-Etienne et
dans la rue du Timbal ; la maison du bon-
Sauveur, ancienne maison de plaisance des
archevêques d'Albi, convertie aujourd'hui en
asile d'ahenes et en institution de sourds-
muets.
— Histoire. L'origine d'Albi se perd dans
la nuit des temps. Située dans la Celtique,
celte ville est mentionnée dans les notices de
l'empire sous le nom de Civitas Atbiensium ;
des voies militaires traversaient son terri-
toire ; des temples et des palais y furent éle-
vés par les conquérants romains. En 580, elle
fut prise par Muimnole ; en 730, les Sarrasins
s'en emparèrent, et Pépin le Bref la prit en
765. Du vmeuu xitio siècle, Albi fut gouvernée
par des vicomtes , jusqu'au moment où elle
lut donnée a Simon de Muntfort. Cette ville
eut beaucoup à souffrir de la révocation de
l'édit de Nantes, qui obligea la plus grande
partie de ses habitants à chercher un refuge
a l'étranger.
ALBI
ALB1CA>TE (Jean-Albert), poète milanais
du xvie siècle. Dans ses querelles littéraires
avec Doni et Pierre Arétin, il se livra a de
tels emportements qu'on le surnomma n Fa-
ribondo et II Bestiale. 11 se réconcilia, du
reste, avec ses deux adversaires. On a de lui
un grand nombre de poésies légères et, en ou-
tre : Storîa délia guerra del Piemonte (Venise,
1538, in-4o); Le Gloriose geste di Carlo V
(Rome, 1567, in-8°); Trattato del intrar in
Milano di Carlo V (Milan, 1541, in-40).
AI.BIGNAC (Louis-Alexandre, baron d'), gé-
néral français, né à Arrigas, près du Vigan,
en 1739, mort vers 1820. Il entra uu service
à l'âge de seize ans, avec le grade de lieute-
nant, dans le régiment de Hainaut. Il assista
au siège de Saint-Philippe, dans l'Ile de Mi-
norque, puis, son régiment ayant été dissous,
il alla rejoindre en Amérique celui du Bou-
lonais, où il obtint une compagnie. Il reçut
par la suite un commandement en Corse et
fut nommé en 1772 lieutenant-colonel du ré-
giment de Pondichéry, dont il prît le com-
mandement en l'absence de son chef. En
1778, il fut attaqué dans cette ville par une
armée anglaise furie de 20,000 hommes. Il se
défendit bravement et soutint le siège avec
une garnison qui comptait 700 hommes. Obligé
de capituler, il obtint des conditions honora-
bles. Sa conduite en cette circonstance lui
valut le grade de colonel (1780), le titre de
brigadier d'infanterie dans les colonies et
enfin une pension de 2,400 francs. D'Albi-
gnac se signala de nouveau dans une bataille,
et il se trouvait avec la brigade d'Austra-
sie quand le général Stuart , à la tête de
17,000 hommes, vint attaquer ce qui restait
de l'armée française, soit environ 10,000 hom-
mes. Au début de la bataille , une partie
des cipayes français lâcha pied et mit le
désordre dans nos rangs qui pliaient. La
division d'Albignac rétablit le combat et força
les Anglais à la retraite, ce qui sauva la
place menacée. Le général français fut coin-
blé de faveurs à la suite de ce brillant fait
d'armes et revint en France après la paix en
1784. Il fut nommé maréchal de camp en 1788.
En septembre 1791, il fut un des trois com-
missaires désignés pour faire exécuter le dé-
cret qui réunissait le Comtat- Venaissin à
la France; mais il donna bientôt sa démis-
sion. Au cummencemeut de 1792, il fut nommé
lieutenant général. Au début de la guerre
contre l'Europe coalisée , d'Albignac reçut
l'ordre de se rendre alarmée des Alpes, qu'il
commanda en l'absence du général en chef
Kelleriuann. De la, il passa à l'armée du
Rhïn , mais il n'y resta que jusqu'au mois de
juiu 1793 et dut rentrer dans la vie privée.
Le Directoire l'en tira pour lui confier le
commandement de la dixième division mili-
taire, à la tète de laquelle il resta dix-huit
mois. Il quitta l'urinée à cette date, pour n'y
plus rentrer.
ALBIGNAC (Philippe - François - Maurice,
comte d'J, lieutenant général, de la famille du
précédent, né à Millau, dans leRouergue,
en 1775, mort en 1824. Il fut élevé parmi tes
pages du roi et entra dans l'armée comme
lieutenant. En 1792, il émigra et ne rentra en
France qu'après le 18 brumaire. Il pril d'a-
bord du service dans les gendarmes de la
garde impériale, puis passa de là au service
du roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte, qui
le nomma successivement aide de camp,
grand écuyer, puis général de brigade et mi-
nistre de la guerre. Il le créa comte de Rted
et lui donna Je fief de ce nom. Un nuage s'é-
tant eleve entre le ministre et son souverain,
le comte d'Albignac eut une explication avec
Jérôme Bonaparte, qui, après avoir refusé la
démission que lui offrait son ministre, l'ac-
cepta et l'invita à rentrer en France. En
1813, le comte d'Albignac fut nommé com-
mandant du département du Gard. Au retour
des Bourbons, il fut mis en demi-solde ; mais
à la rentrée de Bonaparte, il se rangea du
côté des princes, arriva jusqu'au duc d'An-
goulême et obtint de lui une mission auprès
de Louis XVIII, alors à Gand. 11 rentra en
France avec le mi et fut nommé secrétaire
général au ministère de la guerre , sous les
ordres de Gouvion Saint-Cyr. Il devint, à la
chute de ce ministre, gouverneur de l'École
de Samt-Cyr, puis lieutenant général. Il prit
sa retraite en 1822.
ALBIGNAC (le baron d'), maréchal de camp,
ne a B.iyeux eu 1782, mort a M.idrid en 1823.
Il entra uu service comme simple soldat, de-
vint officier en 1805 et fut distingué par le
maréchal Ney, qui en fit son aide de camp.
Il suivit ce général en Espagne et y combat-
tit de 1808 a 1812, puis il alla eu Russie et
resta constamment auprès du maréchal pen-
dant la retraite désastreuse qui termina cette
campagne. 11 fut nomme colonel du l3Se ré-
giment d'infanterie, assista à la bataille de
Leipzig, puis a la campagne de France. Na-
poléon étant tombé, il fit sa soumission au
roi Louis XVIII et fut promu maréchul de
camp. Eu 1815, il fut désigne par le roi pour
uider les volontaires de Vincenncs ;
mais les événements furent trop rapides pour
quM pût organiser cette troupe, et le baron
d'Albignac se retira dans sa province, où
il fut nommé membre de la chambre des
représentants. Il se rendit à son poste, mais
ne s'y fil point remarquer. A la rentrée des
Bourbons, le roi récoiiip< ité en le
nommant inspecteur général d'infanterie
(1820), gentilhomme de sa chambre (1821) et
AI.DI
enfin en le désignant en 1823 pour comman-
der une brigade de Tannée qui se rendait en
Espagne. Il prit part au siège de Saint-Sé-
bastien , puis passa dans les Asturies et,
après divers succès, se dirigea sur Madrid,
ou il mourut d'une affection d'entrailles, cau-
sée par les fatigues qu'il avait endurées dans
cette campagne.
ALBIN (Eléazar), peintre anglais du
xvmâ siècle. Il excellait dans l'aquarelle et
il a peint surtout des figures d'histoire natu-
relle, notamment celles qui accompagnent
l'Histoire des araignées de T. Martyu (Lon-
dres, 1739) et l'Histoire des insectes de l'An-
gleterre, par Derham (Londres, 1751). Albin
était lui-même naturaliste et il a publié une
Histoire naturelle des oiseaux (Londres, 1737,
3 vol. in-4°), ainsi qu'une Histoire naturelle
des oiseaux chantants de l'Angleterre (Lon-
dres, 1737, in- 12), deux ouvrages qu'il a ornés
de gravures coloriées.
ALBI M (Alexandre), peintre italien, né à
Bologne en 1568, mort en 1646. Elève d'Au-
gustin Carrache, il exécuta pour les funé-
railles de son maître uu Promêlhée dérobant
le feu céleste.
ALBI M (François-Joseph, baron d'), homme
d'Etat allemand, né à Saint-Goar en 1748,
mort à Diesbourg en 1816. Il fui d'abord avo-
cat près le conseil aulique d'Autriche, puis
successivement conseiller du prince-évèque
de Wurtzbourg. assesseur a la cour impériale
de Wetzlar, référendaire intime de l'empire,
ministre des finances d'Autriche. A la mort
de l'empereur Joseph IL son protecteur, il
passa au service de l'électeur de Mayence,
qu'il fut chargé de représenter à la diète de
Francfort, avec le titre de chancelier aulique
et ministre d'Etat. Il se trouvait encore à
Mayence lorsque cette ville fut assiégée et
obligée de capituler (1792). Il assista, comme
ministre plénipotentiaire du prince Frédéric-
Charles, au congrès de Rasiadt (1797), pro-
testa contre la cession de Mayence aux Fran-
çais, fit conclure une alliance entre l'électeur
et l'Angleterre, leva des troupes, se mit à
leur tète et remporta d'abord quelques avan-
tages, qui restèrent sans résultat. Après la
mort de l'électeur, Albini eut toute la con-
fiance de son successeur et ne cessa de s'en
montrer digne. Il entra ensuite au service de
l'empereur d'Autriche, qui le nomma son mi-
nistre plénipotentiaire à la diète germanique ;
mais Albini mourut avant de pouvoir se ren-
dre à son poste.
ALB1NO (Jean), historien napolitain du
xv« siècle, né à Custellucio. Abbé de San-
Pietro-di-Piemonte-di-Casserta, bibliothécaire
d'Alphonse II, duc de Caserte, il fut prive île
ses charges à l'arrivée de Charles VIII et
réintégré après le départ des Français. Il ré-
digea un récit des événements de son temps,
Joamiis Albini Lucani de gestis regum Neapo-
litanorum ab Arragonia qui exstant libri qua-
tuor (Naples, 1589, in-4°), ouvrage publié
dans le recueil des historiens italiens qui
parut en 1789.
ALBIN LS, philosophe platonicien du ne siè-
cle. Il professait à Smyrne, ou Galien suivit
ses leçons. On connaît de lui une Introduc-
tion aux Dialogues de Platon, qui a été pu-
bliée dans la Bibliothèque grecque de Fa-
bricius.
ALBIMS (Pierre Weiss, dit), écrivain
allemand, né à Sehneeberg (Saxe), mort k
Dre-de en 1596. Il éludiaà Leipzig eta Franc-
fort, fut nommé professeur de poésie à Wit-
temberg, puis historiographe et secrétaire
intime de la maison de Saxe, dont l'histoire
l'a surtout occupé. Ses principaux ouvrages
sont: Chronique de la basse MisnieÇWntem~
berg, 1580, in-4°) ; Chronique de la haute
Mtsnie (Dresde, 1590, in-fol.); Histoire des
Thuringiens, dans les Antiquités du royaume
de Thuringe, par Sagittaire; Divers écrivains
qui ont truite de la religion des Busses (Spire,
1582, in-8°) ; Tablettes généalogiques de la
maison de Saxe (Leipzig, 1602, in-8°); Petit
commentaire sur la Valachie (Willem berg,
1587, in-40) ; Poésies latines (Francfort, 1612,
in-8°).
' ALB1S. — « La grande chaîne de t'Albis ,
dit M. Ad. Joanne, qui s'élève de la vallée de
Baar et court au N. le long de la rive g
de la Sihl, sur uu espace de 18 kilom., paral-
lèlement au lac de Zurich, jusqu'à Urdof-
DessuS, près du confluent de lu Lunuutt et du
Reppisch, sépare le lac de Zurich de la val-
lée de la Reuss. Elle offre des points de vue
magnifiques. Ses principales sommités étaient
autrefois couronnées de châteaux, tels que
ceux de Hùtliburg, Baldern, Schnabelburg et
Mauegg , dont la destruction remonte au
xivo siècle. Ses cantons boisés furent pen-
dant longtemps la retraite favorite «lu
•■r... t Ebel écrit de son côte : ■ Du
Signal situe sur le Schnabelberg, on jouit d'un
magnifique panorama, qui a rendu l'A. ois si
fameux, à 1 E. sur le lac et la plus grunde
fiartie du canton de Zurich, les territoires de
a March, d'Utznach et de Gaster et les mon-
ta du Toggenburg; au N., sur les mon-
tagnes coniques do Hoheniwiel et de liohen-
Btoffeln , le Randenberg et jusque sur les
montagnes lointaines de la forêt Noire; a
1*0. t sur les cimea du Jura, les cantons de
Soleure et de Bill", les montagnes de l'Em-
menthal et do l'Entiebuch, dont la chaîne se
termine par le Pilule, une grande partie des
ALBO
77
cantons de Lucerne, d'Argovie et de Zug,
ainsi que le lac de Zug tout entier, et le lac
nommé Tûrlersee, situe au pied de l'Ait
S., sur la chaîne imposante des Alpes, du
Ssentis à la Jungfrau. ■
ALBISSON (Jean), conseiller d'Etat fran-
çais, né à Montpellier en 1732, mort en 1810.
Il entra dans le barreau de sa ville natale et
il était archiviste et membre des états du
Languedoc lorsque la Révolution éclata. Il
en accepta les principes et fut chargé, à par-
tir de 1790, de fonctions judiciaires et admi-
nistratives. En 1800, il fut nommé commis-
saire près le tribunal d'appel de l'Hérault,
puis en 1802 membre du Tribunal. Enfin , en
1804, il fit partie de la commission chargée
par Bonaparte de proposer son élévation à
l'empire. Le despote récompensa ce servi-
lisme en nommant Albisson conseiller d'Etat
et chevalier de la Légion d'honneur Albisson
prit une part assez active à la rédaction du
code civil et fut, en qualité d'adjoint au pro-
cureur général impérial, chargé de présent r
certaines parties du code criminel. Il fut peu
après atteint d'une douloureuse maladie qui
l'emporta. On doit à ce jurisconsulte uue foule
d'ouvrages relatifs à la science du droit. Nous
citerons les plus importants : Lois municipa-
les et économiques du Languedoc ou Recueil
des ordonnances, éditst déclarations, arrêts
du parlement de Toulouse (Montpellier, 1780
et ann. suiv., 7 vol. in-4°) ; Parallèle de l'an-
cien code criminel avec le nouveau (Montpel-
lier, 1791, in-8°). On possède encore d'Albis-
son une quantité de discours prononcés au
Tribunat. Quelques-uns de ses rapports et
discours ont été publiés par Favard do Lan-
glade dans le Code civil des Français, suivi
de l'exposé des motifs, des rapports, opinions
et discours (Paris, 1806, 6 vol. iu-8°).
ALBIZZI (Barthélémy), également connu
sous le nom de Banhél«Mjr àm Plae» né en
Toscane durant le xivc siècle, mort à Pise en
1401. II entra dans l'ordre des franciscains
et il est connu surtout par un ouvrage intitulé:
Des conformités de saint François avec Jésus-
Christ, qu'il présenta en 1399 au chapitre gé-
néral de son ordre, lequel, pour le récompen-
ser de ce travail, lui fit cadeau de l'habit que
ledit saint avait porte. Dans ce livre assez
étrange, l'auteur fait un éloge hyperbolique
de son héros et s'efforce de prouver que les
actes de saint François sont plus méritoires
que ceux de tous ses collègues en sainteté.
Il va même jusqu'à prétendre que le mérite
du patron de son ordre balance celui du
Christ. Cet ouvrage, devenu très-rare, provo-
qua en son temps d'ardentes discussion. Il
contenait de telles énormités au point de vue
des catholiques orthodoxes que, dans les édi-
tions qui en furent faites par la suite, ou re-
trancha un bon tiers du livre. La dernière
édition parut à Liège eu 1658- Un disciple de
Luther, Albert (Erasme), a rassemble toutes
les puérilités qui fourmillent dans ce livre et
eu a composé un ouvrage satirique, auquel
il a donné le titre de YAlcoran des cor délier ê.
On attribue d'autres ouvrages à Albizzi ,
mais rien ne prouve qu'il en soit l'auteur.
ALBO (Joseph), rabbin espagnol, né à So-
na (Yieiile-Castille), mort eu 1428.11 composa
un grand ouvrage ïheologique, où il s'etforçait
d'etabiir la vérité de la révélation juive et
de battre en brèche les dogmes chrétiens, La
première édition de cet ouvrage, intitule Fon-
dements de la foi, a été publiée en 1486, et
c'est la seule qu'on doive consulter; dans tou-
tes les autres, par un procédé fort usité dans
les pays où ont régné la censure et l'inquisi-
tion, on a pris soin de retoucher toutes les
attaques contre le christianisme*
* ALBOIZE DB PLMOL. — Il est né en 1805,
et il est mort a Paris en 1854. Il s'est 1 ul
connaître par un grand nombre de pièces de
théâtre, pour la plupart consistant en dra-
mes et écrites en collaboration. Par
pièces de ce fécond écrivain, qui avait l'in-
stinct du théâtre et de la verve , noua
rons : le Château des sept tours, les Chevaux
du Carrousel , la Croix de Malte , Caravage,
eu cinq actes (1834), avec Desnoyers; la
Guerre de l'Indépendance, en cinq actes (1840),
avec Foucher; l'Enfant de ta pitié, eu trois
actes (1840;, avec Bouchery; Gabnna , en
actes (l841), avec Foucher; Jacques
Cœur, en quatre actes (1841), avec A
Bourgeois; la Salpétrière, en cinq actes (184 2),
avec boucher; la Voisin, en cinq actes <, 1
avec le même; HedgawUlet, en t
(1843), avec le même ; le Secret de famille, en
truis actes (1843), avec Masson; Lu> .
Cinq actes (1843), avec Foucher; Marguerite
Fortier, en quatre actes(1843), avec le 1
les Deux perles, comédie eu deux actes (1844),
avec le même; la Famille Grandval, en
actes (1844), avec Foucher ; Agnès Bernau,
en cinq actes (1845), avec Foucher; la Tour
de Ferrare,ea cinq actes (1845), avec I
et Sauvage; le Château des sept tours (]
en cinq actes, avec BCaUiau: les M< in
yrins, opéra-comique en trois actes 1 1
avec Gérard; les Beautés de la cour, v
ville en deux actes (1849), avec Lopes; la
Taverne du diable, en cinq actes (1848),
Lopez ; le Paysan, opera-coinique (1850);
Maurice Simon , en cinq actes, avec Saint-
Yves; Tabarin, opéra-comique en deux ac-
tes (1853), avec Andrel; l'Organiste, opéra-
comique en un acte (1853), etc. On a de lui
encore : Histoire de la B<\xtill? (1843- îsia.
7S
AT,P.R
8 vol. io-8°), avec Arnould et Marquet; les
Prisons de l'Europe (184-4-1846, 8 vol. în-go),
avec Marquet; Fastes des gardes nationales
de France (1849, in-8°; 2e edit.), avec Ch.
EHe.
ALBON (Claude-Camille-François d"), le
dernier roi ou seigneur d'Yvetot, né à Lyon
en 1753, mort à Paria en 1789. Il fit con-
struire à Yvetot, dont la seigneurie était
dans sa famille, des halles publiques
portant cette inscription : commodogentr'm.
François d'Albon parait avoir eu peu de goût
pour cette petite ville, qu'ii habita peu, pré-
férant voyager ou résider à Paris. C'était un
homme instruit, qui avait adopté les doctrines
des philosophes et les idées nouvelles. II com-
Eosa plusieurs écrits, dont le plus remarqua-
le est intitulé : Discours sur l'histoire, le gou-
vernement, les usages, la littérature de plu-
sieurs peuples de l'Europe. On y trouve, no-
tamment, un exposé de la constitution politi-
3ue de divers pays et une critique assez vive
e l'organisation gouvernementale de l'An-
gleterre.
ALBON (Jacques d'), seigneur de Saint-An-
dré, maréchal de France. V. Saint- André,
au tome XIV du Grand Dictionnaire.
ALBOSUS ou AILLEB0Ï1T (Jean), médecin
français, ne à Autun au xvi^ siècle. Il exerça
sa profession â Sens et devint méde
Henri III. Il publia un mémoire célèbr- dans
maies de la science : Portentosum htho-
pxdium, sive Embryon pétri ficatum urbis Se-
nonensis (1582). Il s'agit d'un fœtus qu'il avait
observé et qui était resté vingl-huit ans dans
l'utérus de la mère, où il avait pris la consis-
tance de la piene. C •'tait la première fois
que l'on constatait un fait de ce genre.
ALBOCIS (Joseph-Jean-Baptiste), dit d'A-
•tncourt ou Daiim-ourt. V. ce dernier mot au
; du Grand Dictionnaire.
ALBBECHT (Christian), missionnaire pro-
testant allemand, mort au Cap en 1815. Il ap-
partenait a la Société des missionnaires de
Londres, qui l'envoya au Cap en 1805. Il s'en-
fonça dans le pays des Namaquois, où il fonda
la mission de Warn-Bath, revint au Cap
en 1810, s'y maria et retourna dans sa mis-
(iii fut dévastée bientôt après par les
indigènes.
ALBBECHT (Jean-Frédéric-Ernest), éeri-
illemund.Dé a Stade (Hanovre) en 1752,
mort en 1816. Il fut successivement médecin,
libraire, directeur de théâtre, puis revint a
la pratique de la médecine, après l'avoir très-
longtemps négligée. Ces occupations si va-
liées ne l'empêchaient pas de produire d'as-
sez mauvais romans : Sophte Berg (Leipzig,
1782, 2 vol. in-8°); la Famille Eboli Dresde,
1791,4 vol.in-8°); la Famille Médicts (Leip-
zig, 1795, 2 vol. in-8°), etc
•ALBBECHT (Guillaume-Edouard). — Il
prit le grade de docteur à Gœttingue en 1822,
puis s'adonna à l'enseignement du droit, d'a-
i, i i Kœnigsberg, comme professeur sup-
imme titulaire (1830) , puis
n l'université de Goettiiigue. Le 1« novem-
bre 1837, la constitution de Hanovre ayant
reçu de profondes modifications dans un sens
réactionnaire, Albrecht protesta, et le gou-
vernement lui enleva s» chaire. Il alla se
fixer alors à Leipzig, où il donna des leçons
particulières jusqu'en i«4u. A cette époque,
il reçut une chaire a l'université de cette ville
et fut nommé conseiller honoraire de la Cuur.
Lors des événement* de 1848, Albrecht fut
charge 'Je préparer, avec Dahlmann, un pro-
jet de constitution. Peu api es, il fut élu dé-
pute a l'Assemblée nationale de Francfort;
mais au bout de quelques mois, il donna sa
démission et reprit le cours de sou enseigne-
ment. Albrecht s'était acquis la sympathie
ludmnts par SOI idée larges et libéra-
les. Il a peu écrit. Ses principaux ouvrages
sont : L'ommentatio juris germanict antigui
(KoBnigsberg, 1825, m-8°); Ue ta potsetsion
• source de l'ancien droit des choset en
nagne (Kœnigsberg* 1827, m-8*>), traité
: i U est mort en 1876.
ALBBECHT DE HALBEBSTADT, poète al-
i du iiommencemeut du xnr' siècle, il
vivait s la cour du landgrave de Thuiinge, et
i do ses ou\ rage i non , sont par-
ilanderf histoire du Suint-
Qraal , imitation d'un roman françai . ,
. un roman frai
traduction libre des Métamorphoses d'Ovide
(Mayem -, 1545, lu-fol.),
•ALBBBCBTfl BEBGEH (Jean-Georges).—
stniu lical dans
In Daaltrisfl natale, dirigea une
bbaye de Uœlî et pi it
Uono,
organ ■ ir. il devint lui-même un
mé , et, sprès avoir tenu
ises, U fui
i ita de la cour de Vienne (1772)
vmi, beaucoup pla tar I, Ui
■
démn (1793) st de
Stockholm (itjk).H ont de sa (•■ , B
dis m nix i.
forai i i nés, parmi les-
qu< i ■ d non . mfAi ■ ... iven. Il
était orgaoi ite et compo iHeui de pre i
moroeaui ai
qu'il a composes «ont konombl ■'■
suffira de «;it»r :
prêt, quatre Te Dtum. Kn Un dl musique
AL13U
profane, on compte parmi ses œuvres : un
opéra, quarante-deux sonates, six concertos,
dix-huit quatuors, etc. Il a écrit aussi de pré-
cieux ouvrages sur l'enseignement musical :
Méthode élémentaire de composition (Leipzig,
1790, in-80), traduite par Choron en 1814 ; Mé-
thodes d'harmonie et décomposition, augmen-
tées par Seyfried et également traduites par
Choron (1830) ; Méthode abrégée d'accompa-
gnement (Vienne, 1792); Ecole de clavecin
pour les commençants (Vienne, 1800); Pas-
sage des tons d'ui majeur et d'ut mineur dans
tous tes tons majeurs et mineurs, etc. Ses
Œuvres complètes ont été publiées par Sey-
fried, en 3 vol. in-8°.
ALBR1ZZ1 (Isabelle Theotoki, comtesse d'),
femme auteur italienne, née à Corfou en 1770,
morte k Venise en 1836. Son père, le comte
Theotoki, la conduisit en Italie, où elle épousa
un écrivain nomme Mari no. Devenue veuve,
elle se remaria en secondes noces avec un
noble Vénitien, le comte Joseph d'Albrizzi,
inquisiteur d'Ktat. C'était une femme de beau-
coup d'esprit, qui se prit de passion nour les
lettres, qu'elle cultiva avec succès. Byron,
entra en relation avec elle à Venise , où
elle avait fait de son salon le rendez-vous
de tout ce qu'il y avait de distingue dans
cette ville, et il l'a surnommée la Mme de
Staël de Venise. On lui doit : liitratti (Bres-
cia, 1807), surie de galerie de portraits, dans
lesquels elle esquisse les idées et le carac-
tère des Italiens les plus célèbres de son
temps, et les Opère di plastica di Canova
(Venise, 1822), sur les œuvres du célèbre sta-
tuaire.
ALBRCN (col de 1'), passage des Alpes, qui
forme la frontière entre le canton suisse du
Valais et l'Italie; 2,410 mètres d'altitude.
ALBUERA (la), village d'Espagne, pro-
vince et k 24 kilom. de Badajoz; 450 hab.
Les Français, sous les ordres du maréchal
Soult, y furent défaits le 16 mai 1811 par les
Anglo-Espagnols.
* ALBUFEBA, lac d'Espagne, province et à
16 kilom. de Valence; 44 kilom. de longueur
du N. au S., 5 kilom. de largeur. • Ce lac,
dit M. Germond de Lavigne, séparé de la mer
par une langue de terre en landes d'environ
4 kilom. de largeur, ne communique avec
celle-ci que par une espèce de coupure natu-
relle ou canal de décharge pratique k la par-
tie S., et que la mer ouvre ou ferme selon
les saisons. Sa forme est k peu près ellipti-
que ; il est coupé vers le tiers inférieur par
une espèce d'isthme qui se rattache à la lande
du côte de la mer. Il est complètement en-
toure du côté de terre d'une ceinture de
broussailles et de roseaux habités par une
multitude d'oiseaux d'eau, de canards, d'oies
sauvages, de coqs de mer, de râles, de bé-
casses, de halbrans et autre gibier de pas-
sage. Lorsque les bandes de ces oiseaux s'a-
battent sur le lac, elles y forment de longues
taches noires d'un quart de lieue et même
d'une demi-lieue d'étendue ; lorsqu'elles s'en-
volent, le ciel en est obscurci. La chasse y
est par conséquent productive; la pêche y
est également abondante, en anguilles sur»
tout ; toutes deux sont permises aux habitants
des alentours, deux jours de l'année, à la
Saint-Martinet à la Sainte-Catherine (u no-
vembre et 25 novembre). Ces jours-là, le lac
est parcouru par 500 ou 600 bateaux, portant
10,000 a 12,000 personnes. Les eaux du lac,
dont la hauteur varie en raison de la pluie,
des chaleurs ou de l'ouverture de la commu-
nication avec la mer, s'étendaient autrefois
sur les terres au delà de la ceinture de brous-
sailles et de roseaux et y formaient des ma-
récages nuisibles k la sauté publique. Les
riverains sont parvenus, a force d'activité et
d'industrie, a combler ces marécages à l'aide
des terres d'alluvion fournies par les ruis-
seaux et les torrents qui se jettent dans le
lac et k former ainsi une espèce de terrasse-
ment cultivé en rizières dans toute son éten-
due, sur une largeur de près de 3 kilom. Cette
zone, partagée en huit parties, appartient à
huit communes, dont les territoires, depuis
Valence jusqu'à Sueca, Bont limités par le lac.
L'Alhufera 'le Valence, dont les produits sont
con idérables, a longtemps appartenu aux
coi s de L:is Torres; au commencement de
ce siècle, il fut la propriété du prince de la
Faix. Napoléon le donna au gênerai Suchet,
on 1812, avec le titre do duc; il revint ensuite
au domaine de la couronne. U représente,
avec les terres qui on dépendent, un» valeur
i 10 millions de francs. Les bords de
l'Ai bu fera, pendant l'automne et en hiver,
offrent une des plus agréables promenades
dos onvirons de Valence ; mais , pendant
l'été, les nuées de moustiques qui s'y produi-
sent rendent ces parages inabordables. Les
habitations qui avoii Inent le lac sont a cette
époque complètement abandonnées. ■
albula (col de 1'), passage de i Alpes, dans
le canton de Soleure (Suisse); 2,313 mètres
d'altitude. La rivière du mémo nom prend sa
source dans tos environs.
ALBUM CASTBUH, nom latin do WlSflBM-
ALBCMAZÀR(DJafar-ben-Mohammed-ben-
noe arabe, oéa BaUth,dans
le Khoi : ;a, mort a Wasith en 885.
: tné ni au) d
1 : ni ■ ipl ! ■ ... ii entreprit, al <
I quaranto-Hupt uns, l'étude do» mathématiques
AI. BU
et y fit de très-grands progrès. Il s'occupa en
même temps d'astronomie et d'astrologie et
écrivit sur ces matières jusqu'à cent cin-
quante ouvrages, dont la liste nous a été
conservée. Malgré le mérite scientifique de
plusieurs de ses écrits, c'est aux plus futiles
d'entre eux, aux livres d'astrologie, qu'Albu-
mazar doit surtout sa réputation. Dans son
Otouf {Un Millier d'années), il soutient que
le monde a commencé quand les sept planè-
tes se sont trouvées en conjonction dans le
premier degré du Bélier, et qu'il finira quand
elles se retrouveront en conjonction dans le
dernier degré des Poissons. On lui doit d'in-
téressantes tables astronomiques, dressées
d'après le calendrier persan. On cite aussi,
parmi ses ouvrages : V Introduction à la science
de la législation des astresy le Livre de la
conjonction et un Traité des /leurs de l'astro-
logie, qui tous ont été traduits en latin et pu-
bliés à Au gs bourg en 1489.
"ALBOMINOÎDE adj.— Encycl. On désigne
sous le nom de composés atbuminoïdes un cer-
tain nombre de substances très-voisines du
principe immédiat du blanc d'œuf, et dont la
composition, les caractères physico-chimiques
et le rôle physiologique rappellent de très-
près ceux de ce principe. La ligne de dé-
marcation des substances atbuminoïdes est
assez difficile à fixer, car toutes les matières
azotées qui se rencontrent dans l'économie
animale eu font partie ou en dérivent par des
altérations progressives qui en rendent le
classement assez arbitraire. On s'accorde,
toutefois, à exclure de celte catégorie les
productions épidermiques et les parties con-
stituantes des tissus k chondrine et à géla-
tine, parce qu'ils contiennent plus d'azote et
moins de carbone que les congénères immé-
diats de l'albumine.
En dépit de cette exclusion, que ne pro-
noncent pas tous les chimistes, le nombre
des matières aibumiuoïdes est tres-considéra-
ble. Nous donnons, d'après M. "Wurtz, une
courte nomenclature de ces matières, en tai-
sant observer avec lui que les expériences
les plus récentes tendent k réduire le nom-
bre de ces substances et à établir l'identité
de certains composes considères autrefois
comme différents.
Les composés albuminoîdes comprennent:
l'albumine du blanc d'œuf, la serine ou al-
bumine du sérum, l'albumine des exsudations
hydropiques (paialbumine, métalbumine, hy-
dropisine),lea substances proteiques du jaune
d'œuf des oiseaux, des poissons cartil'magi-
neux et cyprinoïdes, des tortues (vitelliue,
îchthine, icinhuliue,ichtbidiue,em>dine), ca-
séine, gluten insoluble daus l'alcool, matiè-
res albuminoîdes jouant le rôle de ferments
solubles (panereatine, ptyuline, pepsine, en-
térine, dîustase , amandine ou eniulsine), ma-
tière azotée de la levure alcoolique, etc. ^ La
légumiue et la globuline du cristallin, qui figu-
raient autrefois comme substances particu-
lières, ont été reconnues identiques, la pre-
mière à la caséine, la seconde k l'albumine.
Les éléments constitutifs des matières al'
buminoïdes sont : le carbone, l'azote, l'hy-
drogène, l'oxygène et le soufre. Ces corps
semblent, d'ailleurs, assez voisins les uns des
autres pour que bon nombre de chimistes les
considèrent comme des modifications allotro-
piques d'un seul et même produit.
En prenant pour type la composition de
l'albumine du blanc d'œuf, on a, comme com-
position de cette substance, d'après MM. Du-
mas et Cabours :
Carbone 54,3
Hydrogène .
Azote . , . .
Soufre. . . ,
Oxygène. . .
7,1
15,8
1,8
21,i>
100,0
Si on les traite par la chaleur sèche, plu-
sieurs de ces substances se fondent, se bour-
souflent, puis se décomposent eu donnant de
l'eau, de l'acide caibonique, de l'hydrogène,
de l'ammoniaque, des carbures d'hydrogène,
un charbon riche en azote et plusieurs pro-
duits oxygènes encore mal étudies. Sous l'in-
fluence de certains réactifs, quelques-uns de
ces corps subissent une profonde modification
dans leur état moléculaire, et d'insolubles
deviennent solubles. Traités k chaud par les
alcalis caustiques concentres, ils donnent
de l'ammoniaque et des ammoniaques com-
posées, avec dégagement d'acide carbonique
et formation d'acide forinique, de glycocoîle,
de leucine et de tyrosme. L'acide sulfunque
étendu d'eau les attaque et donne par ebul-
lition de la leucine et de la ty rosi ne. Le moine
acide concentre les gonfle et les transforme
en produits uhniques. L'acide chlorhydrique
fumant les dissout k chaud et donne un liquide
qui, surtout au contact de l'air, prend une
teinte d'un bleu violacé tres-inteuse. L acide
azotique, coucentre ou non, donne, avec les
matières albuminoîdes, une teinte jaune, avec
formation d'acide xanthoprotuique. Sous l'in-
fluence- du suc gastrique, dans la cavité
stomacale comme au dehors, les substances
proteiques deviennent solubles et se trans-
forment «n peptone et en albummoNe.
Les oxydants énergiques donnent avec les
corps albuminoîdes des dérives multiples,
parmi lesquels ou peut citer : tous les acides
volatils do la série homologue des aoides
gras, depuis l'acide formiquu jusqu'à lucide
caproiquo, les hydrures al les nitnles corres-
ALBY
pondants, l'acide benzoïque et l'hydrure de
benzoïle, etc.
Enfin, au contact de l'air et en présence de
l'eau, les matières albuminoîdes qu'on main-
tient à une douce température s'altèrent pro-
fondément et donnent un dégagement de gaz
fétides. M. Pasteur attribue cette décompo-
sition lente k la présence d'infusoires dont
les germes, apportés par l'air, se développe-
raient lentement dans la masse. Cette expli-
cation est repoussée par plusieurs chimistes.
On admettait autrefois, avec Mulder, que
ces corps étaient formés par l'union de la
protéine avec une quantité variable d'hydro-
gène, de soufre et de phosphore; maison
croit aujourd'hui que les substances albumi-
noîdes sont des nitriles de la cellulose «u de
ses congénères. Cette manière de voir s'ap-
puie sur des expériences faites par plusieurs
chimistes français et allemands, qui, en trai-
tant en grand le sucre, la cellulose et autres
matières hydrocarbonées par l'ammoniaque
caustique, ont obtenu des substances voisines
des corps albuminoîdes.
Les corps qui appartiennent k cette classe
sont solides et, le plus ordinairement, incris-
tallîsables. Ils sont tous insolubles dans les
éthers et les alcools; quelques-uns se dissol-
vent dans l'eau, mais souvent grâce à la pré-
sence d'acides , d'alcalis ou de sels. Leur
odeur est nulle , leur saveur tres-faible. Us
s'altèrent fortement si on tente de les fondre,
et se décomposent si on tente de les volatili-
ser.Si on les dessèche, ils donnent une masse
blanche ou jaunâtre, élastique, friable ou
cornée et susceptible de se gonfler si on la
plonge dans l'eau.
ALBOQUEBQCE (Georges n'), homme de
guerre portugais, né vers la fin du xve siècle,
mort vers 1530. 11 succéda dans le gouver-
nement de Malacca k Roderic Brito, qui s'é-
tait retiré k Goa, et commença par indispo-
ser les Indiens contre lui en enlevant k un
de leurs chefs la garde des côtes de Malacca.
Ce chef, désespéré, se brûla sur un bûcher
aux yeux des siens, et sa mort causa chez les
naturels une violente haine contre l'étran-
ger. Toutefois, Albuquerque sut conjurer le
péril et fit demander par un de ses capitaines
au roi de Cambay la permission de bâtir une
citadelle k Diu. Il ne put obtenir cette au-
torisation que pour Surate. Mis k la tête de
13 vaisseaux en 1519, il aborda k Mozambi-
que; puis, ayant divise sa flotte en deux parts,
il fit ravager la côte de Cambay par un de ses
lieutenants; il prit ensuite fait et cause pour
un prince indigène qu'un compétiteur avait
chassé du trône. Il s'empara de Pacem, ca-
pitale du petit Etat en litige, et fit prêter
serment de fidélité au prince qu'il avait ré-
tabli. En 1523, il eut k lutter, dans Malacca,
contre un prince indigène, le roi de Bintam,
qui mit la colonie portugaise k deux doigts
de sa perte ; il triompha de cet adversaire et
se battit encore en 1525. Il mourut quelques
années plus tard.
ALBDQUEBQUE (Edouard Coelho d'),
homme d'Etat espagnol, mort k Madrid en
1658. Son oncle, Mathias d'Albuquerque , le
conduisit au Brésil, où il fit ses premières ai-
mes. Il défendit en 1638, contre les Hollandais,
la ville de San-Salvador , dont il était gou-
verneur, et quand le Brésil eut passé entiè-
rement sous la domination portugaise, il se
sépara de son oncle, resta dans le parti es-
pagnol et revint en Europe, où il devint gen-
tilhomme de la chambre de Philippe IV. Il h
écrit \' Histoire de la guerre du Brésil (I6ô4,
in-4*»).
AUMHMS, divinité adorée en Lucanîe, sur
une montagne de même nom.
ALBUS MONS, nom latin de Blamont, ville
de France (Meurthe).
ALBUS PAGUS, nom latin du Vivarais, an-
cien petit pays de France, qui faisait partie
du Languedoc.
ALBUTIO, nom latin d'AoBUSSON, ville de
France (Creuse).
ALBUTIUS (Titus), philosophe romain
du 1er siècle av. J.-C, mort k Athènes. Il
avait pour la philosophie, la langue et les
moeurs grecques un goût pousse jusqu'à la
manie. U était, du reste, d une vanité sans
pareille, et, étant propreteur, il demanda au
sénat des honneurs extraordinaires pour
quelques succès remportes sur des brigands.
Non-seulement il ne les obtint pas, mais il
fut quelque temps après accusé de concus-
sion et condamne au bannissement. U se re-
tira k Athènes, où il se livra tout entier à
l'étude de la philosophie épicurienne. Plu-
sieurs critiques le confondent avec Lucius
Albutius, podte satirique.
ALBUT1US SILUS (Titus Caius), orateur
fom un, ne a Novare, eu Louibardie, sous la
règne d'Auguste. U était édile de sa ville na-
tale, lorsque, insulte et maltraité daus une
émeute, il résolut de se réfugier k Home, où
il obtint de très-grands succès au Forum.
Atteint d'une maladie de poitrine, il revint
k Novare, fit assembler le peuple sur la place
publique et annonça k ses compatriotes qu'il
allait se donner la mort, ce qu'il fit en se pri-
vant de toute nourriture. Il avait écrit un
Traité de rhétorique, dont les anciens fai-
saient grand cas, mais qui ne nous est point
parvenu.
' ALBY, ville de France (Haute -Savoie),
ch.-l. de caut., arrond. et k 19 kilom. d'An-
ALCA
necy, sur le Chéran, qui forme la limite entre
le départ, de la Savoie et celui de la Haute-
Savoie ; pop. aggl., 591 hab. — pop. tôt.,
1,213 hab.
ALBY, ville de France, ch.-l. du départ, du
Tarn. V. Albi, dans ce Supplément et au
Grand Dictionnaire.
'ALBY (Ernest), littérateur fiançais, né à
Marseille en 1809, mort en 1868. Apres avoir
t'ait ses études à Paris et au collège de So-
rèze. ou il eut pour professeur de rhétori-
que Emile Barrault, il retourna k Paris et se
ht inscrire à l'Ecole de droit (IS2S). Peu après
il devenait un fervent adepte des doctrines
saint-simoniennes , se plaçait sous la direc-
tion du père Enfantin, pois se rendait en pro-
vince pour s'occuper de propager les idées
sociales et religieuses de la nouvelle secte
socialiste. Par la suite , il s'adonna à des tra-
vaux littéraires, publia dans les journaux de
nombreux romans, fut attaché a la Biblio-
thèque de la rue Richelieu pour y dépouiller
des manuscrits et reçut la croix de la Légion
d'honneur en 1S46. Parmi les ouvrages de
M. Alby, dont un certain nombre ont paru sous
le pseudonyme de A. de France, nous cite-
rons : les Prisonniers d'Abdet-Kader (1837),
in-8°); Catherine de Navarre (1838, in-8») ;
Des persécutions contre les juifs (1840, in-S°) ;
les Brodeuses de la reine (1843, 2 vol. in-S») ;
YOlympe à Paris (1845, in-8°) ; Histoire des
prisonniers français en Afrique depuis ta con-
quéte (1847, 2 vol. in- 12); la Captivité du
trompette Êscoffier (1848,2 vol. in-S°) ; les
Vêpres marocaines (1853, 2 vol. in-so) ; les
Camisards (1857, in-12); le Jugement de
Pans, opérette, musique de Laurent de Rillé
(1859, in-18), etc.
ALCAÇOBA ou ALCAZOVA SOTOMAYOR,
navigateur portugais, mort en 1535. Il entra
au service de Charles-Quint, prit part k une
expédition dans les Indes occidentales, fut
mis au nombre des arbitres qui tracèrent la
ligne de démarcation entre les possessions
espagnoles et portugaises du nouveau monde
(1524), mais se vit récuser par .e Portugal.
En 1534, il entreprit un voyage de découver-
tes avec deux navires, arriva au commence-
ment de 1535 dans le détroit de Magellan,
mais périt peu de temps après dans une ré-
volte de son équipage.
ALCAÇOVA (dom Pedro de), homme d'Etat
portugais de la deuxième moitié du x vie siècle.
Favori de Jean III, puis de Sebastien, ce sou-
ple et rusé courtisan se vit, sous ce dernier,
en butte aux attaques des hommes de cour
et finalement dépouillé de ses charges et ex-
pulse. Mais il manœuvra habilement pour se
glisser de nouveau auprès du prince, réussit
à mettre le nouveau favori dans ses intérêts,
s'allia k lui par un mariage et finit par le sup-
planter. Il devint alors tout-puissant sur l'es-
prit du roi en se pliant k tous ses désirs, en
favorisant toutes ses passions. Il négocia
avec une habileté parfaite et un complet
succès une eulrevue entre son maître et le
roi d'Espagne, Philippe II. Quand Sébastien
partit pour son expédition d'Afrique, il in-
stitua quatre régents, au nombre desquels se
trouva Alcaçova. Sébastien mourut sur le
continent africain en 1578. En apprenant cette
nouvelle, Alcaçova se hâta de négocier se-
crètement avec Philippe II . Le cardinal
Henri, arrive au pouvoir (l58i), dépouilla et
exila de nouveau Alcaçova ; mais Philippe II,
s étant empare du Portugal, se hâta de
rétablir Alcaçova dans les dignités qu'il
avait possédées et le fit même entrer dans
son conseil. Le courtisan mourut peu de
temps après.
Alcade (l'), opéra-comique en un acte,
paroles de MM. E. Thierry et Denizet, musi-
que de M. Uzepy; représente au Théâtre-Ly-
lique le 9 septembre 1864. Le poème n'est
pas fort et la musique esc faible. Il s'agit
d'un alcade ridicule, qui veut marier sa tille
k un certain nigaud nommé Fabien, et d'un
Lorenzo, amant préféra, qui se déguise en
eorregidor, intimide le père et emporte la
; ■ iissHut. Cette opérette est restée au
répertoire comme lever de rideau. Il est
regrettable qu'au Théâtre-Lyrique, ou l'on
exécute des œuvres d un caractère élevé et
généralement distingue , on tolère des
procèdes extra-musicaux, empruntés aux
cafés- concerts ou aux Variétés. A quoi
riment ces répétitions de syllabes dans la
chanson de Fabien : Sous la dentelle, telle,
telle ; Quelle prestance, tance, tance ; Qu'il
est bien, monsieur Fabien? S il était bègue
encore ; mais il vaudrait assurément mieux
qu'il fût muet. Il y a un petit boléro assez
bien touine. La pièce a obtenu un certain
nombre de représentations, mais elle n'a pas
été imprimée.
ALCAFORADO ou ALCOFORADO (Antonio),
gentilhomme portugais, mort k Villaviciosa
en 1512. Page de uom Jayme, duc de Hra-
gance, il était particulièrement attache au
service de la jeune et belle duchesse, doua
Lconor de Mendoça. On sait k quelles intri-
gues donnaient souvent lieu ces adolescents
imberbes uns au service des grandes dames.
boni Jayiue s'aperçrut ou crut .s'apeivevoir
qu'une intrigue criminelle était nouée entre
son page et sa femme. Il les surveilla, les sur-
prit un soir et lit devant lui couper la tête au
page avec uu couperet de boucher; un I
se chargea de cette exécution, yuaut a U
duchesse, dom Jayme l'egorgea lui-même k
ALCA
coups de poignard. Il appela ensuite deux
magistrats et, en présence des deux cada-
vres, fit dresser le procès-verbal de cet épou-
vantable événement. Quelques historiens,
peut-être pour rendre les victimes encore
plus intéressantes, les ont suppôt ïS inno-
centes et ont raconté que le tête-à-tête ou
le duc les avait surprises avait pour objet
de simples confidences du page au sujet de
l'amour qu'il éprouvait pour une dame de la
cour et que la reine favorisait. Quoi qu il en
soit, dom Jayme, après son crime, éprouva
d'épouvantables remords, qu'il essaya vai-
nement de chasser par les plus rudes peui-
t'.'ii. es.
AI. CALA (don Parafais- i»e Rivhra. duc d'),
vice-roi de Naples sous Philippe II, né en
1508, mort en 1571. Durant son administra-
tion , Alcala combattit, dit-on, avec un égal
succès, la famine, la peste, les Turcs et des
révoltés dont le chef prenait le titre de roi
Marcan. Alcala fit construire dans les Etats
qu'il gouvernait un grand nombre de ponts
et d'autres monuments utiles.
ALCALA-DE CHISVEHT, ville d'Espagne,
province et k 15 kilom. de Castellon-de-la-
Plana; 6,000 hab. Cette ville, dont les rues
sont tortueuses et les maisons de vilaine ap-
parence, est batte sur un terrain inégal.
L'église paroissiale, de construction moderne,
possède quelques tableaux anciens qui ont
du mérite.
ALCALA-DE-GLADAIRA ou ALCALA-DE-
LOS-PAMADEROS (Alcala des boulangers),
ville d'Espagne, province et à 11 kilom. de
Séville; 6,S00 hab. Assise sur les peines de
deux collines de la rive droite de la Guadaira,
dans une situation charmante, sous un doux
climat, rette ville est bien bâtie ; elle possède
une belle église paroissiale, un hôtel de ville
et un moulin considérable. Sur une colline k
l'O. de la ville, rumes d'un vieux château
dont l'origine est très-ancienne.
'ALCALA-DE HÉNARES, ville d'Espagne,
province et k il kilom. de Guadalajara, à
33 kilom. de Madrid par le chemin de fer, sur
le Hénarès; 5,000 hab. ■ La docte Alcali, dit
M. Quadrado (Recuerdos y Bellezas de Es-
pana), est la victime la plus illustre et la plus
récente de la toute-puissance de la capitale ,
les sciences avaient entouré son front de leur
auréole académique, l'esprit religieux de son
diadème de temples. Campée dans une vaste
plaine, sur la rive droite du H^nares, qui se
cache au milieu des plantations d'arbres, elle
montre fièrement ses coupoles et ses tours
aux voyageurs qui viennent vers elle de
l'Aragon et de la Catalogne et qui font le tour
de ses murailles; elle se présente comme une
digne sentinelle de la royale ville du Manza-
n très.... Mais lorsque que l'on pénètre dans son
enceinte, l'illusion s'évanouit : Alcala dépose
le splendide manteau qui cache ses misères ;
une vieillesse prématurée attaque ses édifi-
ces; ses églises n'osent plus reclamer une
place parmi les monuments de premier ordre ;
le palais épiscopal qui la couvrait de son
ombre, l'université qui répandait au milieu
de ses murs des flots d'étudiants sont main-
tenant k l'abandon sans un seul habitant ; la
solitude règne dans ses longues rues, sur ses
places où croît l'herbe, et le peu de mouve-
ment qui s'y fait se concentre dans la catle
Mayor, qui, bordée d'arcades, traverse la
ville k peu près d'une extrémité k l'autre.
Certaines rues, exclusivement bordées d'é-
glises et de couvents dont on aperçoit les
coupoles par-dessus les clôtures en brique,
rappellent la triste immobilité et la solitaire
grandeur de Rome, et laissent prévoir l'heure
peu <-loignéequi verra leur ruine complète. »
• ALCALAMIDE s. f. — Encycl. Chim. Les
alcalamides sont des corps qui dérivent de
l'ammoniaque par la substitution, k l'hydro-
gène de cet alcali, de plusieurs radicaux
dont les uns sont positifs et les autres néga-
tifs. On divise cette classe de composés eu
monaicalamides, dialcalamides, trialcalami-
des, etc., suivant qu'ils dérivent d'une, deux,
trois molécules d'ammoniaque.
— I. MoNALCALAMiDKS. Le groupe des mo-
naicalamides comprend simplement les mo-
naicalamides secondaires et les monalcala-
m.des tertiaires.
— Monaicalamides secondaires. Cette caté-
gorie comprend les monaicalamides métalli-
ques et les monaicalamides k radicaux al-
cuoliqueS.
Les premières résultent de la substitution
d'un atome de métal k un atome d'hydrogène
dans une monamide primaire. Ces corps s'ob-
' tiennent par l'action directe des oxydes mé-
talliques sur les nionamides primaires. En
présence des acides, ils se décomposent, ce-
dent leur métal k l'acide et s'emparent de
Son hulro^ène basique pour reconstituer l'a-
mide primaire. Les sels d'ainides primaire-, a
i agent donnent, sous l'action des chlo-
rures acides, du chlorure d'argent et des
amides secondaires.
Les secondes s'obtiennent : 1» par l'action
île ir sur un sol de inonamiiie pri-
ai lire i i 'i i ide niouobasique ; 2° en fr
réagir un chlorure d'aci.ie monoatomique
sur une monamine primai) e ; ■)•> en u i
un anhydride d'acid bâ mue par une
mue primaire ; <"eu traitant les éther;
, ies par des acid
6w eniiu eu uistillaut une monamine pi in
avec de l'acide oxalique.
ALCA
On voit que ces réactions, à part la sub-
stitution d'une monamine primaire k l 'am-
moniaque, sont semblables à celles au n
desquelles on obtient les amides prim
Les alcalamides secondaires sont cristoili-
Elles ne peuvent c avec
les acides et se dissolvent difficilement dans
l'eau. Soumises à l'action des acides ou à des
jin concentrées d'hydrates alcalins,
elles donnent par fixation d'eau des acides
monoatoiniques et des monamines primaires.
Les alcalamides secondaires qui contiennent
1<- radical cyanogène méritent une mention
taie; elles jouissent, en effet, de pro-
priétés particulières et peuvent former avec
les acides concentrés des sels décomposâmes
par l'eau; elles se décomposent sous l'in-
fluence de la chaleur en donnant une alcala-
mide tertiaire et une dialcalamide ne conte-
nant qu'un seul radical monoatomique.
— Monaicalamides tertiaires. Cette caté-
gorie comprend : 1« les monaicalamides qui
résultent du remplacement de II- p i
radicaux négatifs et de H par un radical po-
sitif; 2° celles qui résultent du
ment de H* par des radicaux positifs et de H
par un radical négatif.
îo Dans les monalealainides tertiaires ré-
sultant du remplacement de lis pur des ra-
dicaux négatifs et de II par un radical pi si-
tif, le radical positif peut être un métal ou
un hydrocarbure alcoolique.
a. Les alcalamides dont le radical positif
est un métal s'obtiennent en faisant ;
une amide secondaire sur un oxyde métal-
lique. Les acides régénèrent l'ami de primi-
tive en s'emparunt de son métal; soir l'in-
fluence des chlorures acides, elles donnent
du chlorure métallique et des amides ter-
tiaires.
a. Les alcalamides, dont le radical positif
est un hydrocarbure alcoolique, se prépa-
rent : îo eu faisant réagir les chlorures aci-
des sur les alcalamides secondaires; 2° en
traitant les ethers cyaniques par les anhy-
drides di s acides monobasiques. Ces compo-
sés dégagent de l'aniline et donnent, sous
l'influejiee de la potasse et de la soude, un
sel alcalin de l'acide dont ils contiennent le
radical.
Les éthers cyaniques font partie de cette
catégorie de composés. Ils se transforment
sous l'influence de l'ammoniaque en dialca-
lamides et donnent avec les alcalis une mo-
namine primaire et un carbonate alcalin.
2o Les monaicalamides tertiaires résultant
du remplacement de H2 par des radicaux po-
sitifs et de H par un radical négatif ont été
étudiées par Cahours et Cloez, qui les ont
obtenues par l'action du chlorure de cyano-
gène sur les monamines secondaires. Les
seuls composés connus de cette catégorie
sont des corps qui ont pour radical acide du
cyanogène. Ils sont liquides et se volatilisent
sans décomposition. Chauffés avec des alca-
lis ou des acides, ils régénèrent une anime
secondaire et donnent de l'acide cyauique
qui se décompose en anhydride carbonique
et eu ammoniaque.
— II. Dialcalamides. Cette classe de com-
posés dérive du type condensé Az2H6. Elle
comprend des dialcalamides dans lesquelles
3, 4, 5 ou 6H sont remplacés, et qui portent,
en suivant l'ordre énonce ci-dessus, les noms
d'alcalamides semi-secondaires, secondaires,
semi-tertiaires et tertiaires. Cette classe ne
comprend point de dialcalamides primaires.
Eu etfet, de tels corps devant résulter du
remplacement de H* dans Az2H6 par un ra-
dical acide et un radical basique, tous deux
monoatoiniques, il faudrait que ces deux ra-
dicaux pussent souder deux molécules d'am-
moniaque, ce qui est impossible.
— Dialcalamides senti - secondaires. Ces
corps résultent du remplacement de 11- par
un radical acide diatomique et de H par un
radical alcoolique. Presque tous les compo-
sés de ce groupe s'obtiennent par 1
de l'ammoniaque sur un ether cyauique. on
les prépare encore en faisant reagir l'acide
cyanique sur une monamine primaire.
— Dialcalamides secondaires. Ce groupe
renferme un grand nombre de composes,
dont quelques-uns, reconnus théoriquement
possibles, n'ont point encore ele préj
Nous nous contenterons ici de dire quelques
mots : 10 des dialcalamides secondaires ren-
fermant uu radical diatomique négatif et deux
radicaux monoatomiques positifs; 2» «fe . dial-
calamides contenant un radical diatomique ba-
sique et deux radicaux inonoatomiques acides.
Les premières se préparent, soit pai I
tion des monamines primaire-, sur les chlo-
rures des radicaux acides diatoiniques, soit
en faisant reagir des monaniines primaires
sur leN ethers alcooliques des acides basiques.
Elles se décomposent sous l'influence des al-
calis bouillants et dounent un sel de j
de l'acide dont elles dérivent et une amide
primaire.
Les secondes ne comprennent jusqu'ici que
des composes dont le radical positii -
met. il diatomique. On les obtient en faisant
réagir une monamide primaire sur i ■
>\ un m. 't. il diatoiniqui ri i e en \ i é en ■ d
m posent, donnent un sel
de l'acide, employé et régénèrent la mona-
mide primaire.
— Dialcalamides semi-tertiaires. On n'a en-
core prepaiM aucun corps de ce groupe.
— Uiaicalamides tertiaires. Ces composes,
ALCE
79
encore mal étudiés, représentent deux mo-
lécules d'ammoniaque dans lesquelles tout
■H, est remplucé par des
radicaux positifs ou négatifs dont un au
iue. On ne connaît qu'un
trcs-petit nombre Je corps appartenant k ce
groupe.
— III. TniALCALAMinES. Cette classe de
composés comprend les alcalamides qui dé-
rivent de trois molécules d'ammom
Comme
contient qu'un petit nombre de corp-.
nous contenterons de donner leur classifica-
tion. Les unes résultent du remplacement
de 2H3 et sont secondaires; les autres tien-
nent le milieu entre ces derniers et les tnal-
calamides tertiaires, et dérivent de Az'Hl
par le remplacement de H7; les tertiaires
enfin ne contiennent plus d'hydrogène ty-
pique, tout leur hydrogêne étant remplacé.
ALCAMËME, roi de Sparte en 747 av. .T.-C.
Ce fut lui qui termina la guerre d'Hé
commença celle de Messénie.On lui atti
quelques-unes des pensées réunies m
titre du Itecueil des upuptitkegmes lacon
* ALCAN (Michel), ingénieur et homme poli-
tique. 11 est mort à Paris le 26 janvier
1877. Outre L'ouvrage que nous avom
on lui doit : Instruction pour le peuple :
filature, tissaye (1847, in-S0/; Fabrication
des étoffes, traité complet de la filature du
coton (1864, in-8o); Traité du trav
lames (1866, iu-4o> ; Étude sur les arts utiles
a F Exposition universelle de 1867 |
in -8°) , Traité du travail des laines p-
de l'alpaga, du poil de chèvre, du cache-
mire, eiC. (1873, in-8o).
ALCàMARILLA, ville d'Espagne, province
kilom. de Murcie, à 452 kilom. de Ma-
drid parle chemin de fer; 4,000 hab. Ter-
ritoire fertile qui produit de beaux blés et
du vin estime; aloes, nopals, palmiers et
mûriers.
ALCARSINE s. f. (al-kar-si-ne). Chim
d'oXYDK DK CACODYLE. V. LACODYLE, au
tome III du Grand Dictionnaire.
*ÀLCAZAR-DE-SAN-Jl AN , ville d'J
gne, province et b 70 kilom. N.-E
Real, à 148 kilom. de Madrid par le chemin
de fer; 7,540 hab. Fabriques de sa\
chocolat; raffineries de salpêtre; sîéj
l'administration des salines de tout le
environnant. Ville très-ancienne, fond.
les Celtiberes, sur lesquels les Romains la
conquirent; prise par les Arabes, qui mi don-
nèrent le nom d'Alcazar (/a Carafe), elle
possède quelques édifices assez remarqua-
bles et forme le centre des grandes plaines
desséchées que le roman ue Cervantes a
rendues célèbres.
ALCEDA, village d'Espagne, à 43 kilom.
de Santauder, sur la rive gauche du P;>z,
dans la délicieuse vallée de Toranzo. Eta-
blissement d'eau thermale (26y,87) sulfureuse.
Aiceai« (lkttkks d'). Plusieurs écrii
ont pris, a diverses époques, le pseudonyme
re. Ku 1 s 4 y , par exemple, et pour ue
parler que des contemporains, M. Atu
Acbard publia sous ce nom, dans \Assemblee
nationale d'alors, quelques articles empi
d'un esprit complètement réactionnaire et
auxquels c'est faire trop a honneur que de les
mentionner.
Les véritables Lettres d'Alceste parurent,
pour la première fois, en 18t'.9, dans l'Univer-
sel, journal de M. Lïueuing. Faites en vue de
la campagne électorale qui allait s'ouvrir,
elles s'attachaient à traiter trois questions ;
îo les élections de 1869; 2« le gouvernement
personnel ; 3U la crise. U'une pureté de forme
que l'on rencontre rarement dans la presse
quotidienne, elles se recommandaient par une
véritable grandeur de vues. On y s.iiiait lo
désir de battre en brèche l'Empire; ma
coups étaient portes d'une main
la masse ne vit pis le but poursuivi, et, l'auto
d abonnes, l'Universel fut oblige de cesser sa
publication. Alceste disparut avec 1m. Il de-
vait reparaître bientôt.
Apres la >hute de l'Empire, M. Portails
fon la la k éritéj et son premier soin fut d'at-
tacher a m ré .ruai le colla-
borateur masq -e Ue l Universel, Alceste, dont
il avait apprécie non -seulement le talent d'é-
crivain, ma s encore l'élévation des ider
ceste. ne >e Sentant plus gém- par l'arb;
\ il': a ses Lettres une allure
tant plus remarquée que la forme continua a
rester exquise, bientôt, de toutes part-., on
voulut lire ses lettres quotidiennes. Aussi
bien les sujets ne lui manquaient pas. I \ .
- siégeait a Versailles, et les ducs
avaient commence leurs intrigues.
Kaviuel, maire de Nossoncourt; les om-
brages de Chantilly et les millions des d Or-
leausj les uucs illustres, les précieux jésuites
*-t .es cuistres non moins adorables; l'épais
Batbie, l'oblique Butl'et, etc., puis, au lu
mesure que l'on approche du 24 mai, l'audace
des de ttroglie, Ils taiblesses de AL Thiers et
inciennes relations lui font
\ Iceste trai-
tait de main de maître, non j cette
■ i aurait justifiée son pseu>
ne, mais avec de doux persiflages, comme
si les personnages pris a partie ue Valaient
pas qu'on se servit u leur égard d'au-
tres aunes.
Quand il pai le des ducs, des jésuites et des
80
ALCE
doctrinaires, on dirait qu'il évoque derrière
son fauteuil, l'ombre du petit Auteur Licinius,
chargé, on le sait, de modérer les emporte-
ments du dernier des Gracques. Alceste sem-
ble écouter, k travers les siècles, ce flageolet
qui, sll n'endort pas la justice, peut 1 accom-
pagner de quelque ritournelle moqueuse.
Même lorsqu'il combat M. Buffet, l'homme
politique le plus impopulaire de 1 époque, il
n'a pas ces haines vigoureuses qui justifie-
raient le nom d'Alceste, Il l'a dit, d ailleurs :
« Quand les adversaires de la République
triomphent, je fais comme le sauvage pri-
sonnier attaché au poteau du supplice. Je
me moque d'eux. Je les orne de toutes les
gibbosités que comporte leur caractère et
qu'indiquent des trahisons de leur nature.
Alors je les trouve si affreux qu'ils me font
rire, et'je suis k moitié désarmé. »
Mais ceux qu'il frappait ne désarmaient
pas. La Vérité fut supprimée. La Constitu-
tion la remplaça. Elle publia les lettres d Al-
ceste; elle eut le même sort que la \ ente, et
il en fut ainsi du Corsaire, de YÂ venir natio-
nal, de la Ville de Paris, chacun de ces chan-
gements de titre répondant à un ukase de
l'état de siège.
Aussi, en vovant de quelle façon les mi-
nistres de la République entendaient la li-
berté rie la presse, Alceste put s'écrier : ■ La
suppression des journaux, c'est la lettre de
cachet appliquée à la libre pensée. Que m im-
porte que cette lettre de cachet émane de
Mme de Pompadour, de M. de Goulardou de
Louis XIV ! C'est un abus de pouvoir, c est
un attentat à la liberté, a la propriété. C est
un retour malheureux vers les régimes anté-
rieurs à 1789 ou une imitation déplorable de
nos dictatures césariennes. C'est un crime de
lèse-Révolution. Qu'on ne dise pas que l'é-
tat de siège confère de tels droits. Il nv a
point de droit contre le droit. Qu'est-ce, d ail-
leurs, que l'état de siège dans une ville non
assiégée ? Où est l'ennemi ? Où sont les révol-
tés qui motivent cette suspension des lois?
Ne voit-on pas que nous glissons ainsi de
dictature en dictature, que le pouvoir se dé-
Prave et que l'esprit public s'abaisse sous
influence de ces expédients? Les lois tuté-
laires qui protègent la liberté de penser con-
tre les abus du pouvoir semblent effacées de
nos mœurs. L'histoire de quatre-vingts ans
de luttes est rayée par quatre lignes d un dé-
cret ou d'un simple arrêté ministériel. La so-
ciété est violemment rejetée dans l'ancien ré-
gime. 11 semble qu'on se retrouve à ces tristes
époques où le caprice d'un homme puissant
pouvait, sans souci des droits naturels et des
institutions, supprimer la liberté des citoyens
qui avaient encouru sa disgrâce, porter at-
teinte a la propriété, k la conscience elle-
même, en supprimant son organe. •
Mais qui était Alceste? Voila ce que cha-
cun se demandait. Le secret était bien garde.
Un clerc de notaire, M. Lequesne, apportait
chaque soir la copie au journal, et l'on ne
connaissait que M. Lequesne. Au bout de
quelques mois, cependant, à voir la façon
dont il traitait les ducs et les doctrinaires,
quelques-uns crurent reconnaître l'auteur de
I \ Histoire de soixante ans, et surtout du pam-
Jihlet resté célèbre : Hommes et choses sous
e régne de Louis-Phi lippe, c'est-a-àire M. Hip-
poljte Castille; mais nul ne s'avisa de sou-
lever publiquement le masque. Quant a Al-
ceste, cause de tout ce bruit, de toutes ces
recherches et de toutes les insomnies qu'il
causait, il continuait à écrire sans se soucier
autrement des mécontents et des sots.
Qui était-il? Ecoutez-le.
■ Rien ne me divertit plus, écrivait-il le
20 avril 1873, que la petite manœuvre des
feuilles réactionnaires contre mes pauvres
lettres. Chaque fois qu'elles deviennent me-
nantes pour un personnage ou pour une fac-
tion, la même comédie recommence. Sous
l'Empire, quand Alceste soutenait la candi-
dature de M. Tbiers, on attribuait les lettres
k tel ou tel républicain déguisé ou a quelque
libéral illustre que le malheur des temps
obligeait, comme Saint-Simon k la cour de
I XI V. de cacher ses sentiments secrets.
Aujourd'hui, pour me discréditer, les gens
dont je dérange la , obi liaisons me
font passer pour un bonapartiste n.-ive.ti,
qui poursuit le non I cbiror la Ré-
publique au protu de la restauration du re-
impérial, en l'efforçant d'exalter lu vile
multitude.
» J - pui , lur ce point, rassurer mes aima-
ou sont-ils un
jacobu I .
de la II
de lu , qu I
souhaiterait de voir un gou verni
1er en franco. Bel vœux no vont point au
.,
Bft il ajoute : • Qu'importe, au surplus, qui
, comme jo lui dit tunt do
fois, puisqu'il n'aspire à rien, i
sonne, ne sert personne et ne <i
à se* t Une seule
avoir de l'intérêt ; 8e lrompe-t-11? est
le chemin di n m l»
I espoir 1 J 'y
dboO : • l'onr, j m UlUohé I • J'ai tOUi
très ou doc u . clencuux; )
iù je poussai, à propos du suffrage
ALCE
universel menacé, ce cri qui réveilla les en-
dormis et qui me valut, en récompense, un
déluge d'épithètes sifflantes , mordantes et
bavantes, dont l'encre obscurcit encore ma
malencontreuse harangue. •
Mais ce déluge ne l'arrêtait pas. Il savait
bien d'où lui venaient ces êpithètes dont il
parle. La vipérine sifflait, et il savait que
cette vipérine appartenait k ce grand parti
des mandarins dont il dénonçait chaque jour
les intrigues. . .
Aussi voyez de quelles verges il fustige le
mandarinat.
■ Le mandarinat se compose des hautes
fonctions et des hauts grades dans toutes les
branches de la machine-Etat, de toutes les
grosses situations et même des plus grands
seigneurs de France, comme disait M. Thiers
avec une candeur qui trahit sa soumission au
mandarinat. M. Thiers paraît ignorer qu il
n'existe plus de grands seigneurs en France,
pour divers motits, dont le moindre est qu au-
cun individu titre n'est peut-être en état de
produire seize quartiers, et que les mésal-
liances, autant que la Révolution et la nuit
du 4 août, ont clos sa carrière sociale. Il
n'existe plus que des particuliers qui se font
des illusions à ce sujet, tâchent de les faire
partager par le public et se servent de leur
nom pour obtenir de grands postes dans l'E-
tat. Le parti des ducs n'est pas autre chose
que le mandarinat de première classe.
■ Tout gouvernement nouveau doit donc
compter avec les mandarins. Ils occupent
toutes les avenues de l'Etat. La personne qui
dirige les affaires publiques est mieux gardée
par eux que ne l'était jadis le Grand Turc
par les janissaires, ou le czar par les strelitz.
Nous ne demandons pas qu'un Pierre le Grand
ou un Mahmoud les traite comme ces deux
corps. Mais nous voudrions qu'un président
de la Republique résistât, d'une main ferme,
aux prétentions de ce groupe qui n'estméiiie
pas un parti. Nous voudrions qu'il fût dé-
montré que la République ne menace aucune
fortune, aucun droit acquis, mais qu'elle est
résolue à ouvrir la porte au peuple. Malgré
nos révolutions, le peuple fait encore anti-
chambre depuis 1789. L injustice est criante,
les griefs s'accumulent. Nos lois principales
ne supportent pas l'analyse d'une critique
impartiale. 11 semble que les classes qui se
disent dirigeantes aient pour objectif de re-
construire une Bastille nouvelle sur un mo-
dèle approprié au temps où nous vivons et
de réunir les matériaux d'une seconde et
terrible Révolution française. Il faudrait n'a-
voir pas le sens commun pour ne pas s'aper-
cevoir de ces choses, et n'aimer ni son pays
ni ses concitoyens pour ne pas les avertir du
danger.
• La République déplaît au mandarinat. Elle
ne flatte point sa vanité. Elle prétend répan-
dre l'instruction, répartir plus équitablement
les charges publiques, gouverner pour le
peuple et par le peuple, sans distinction de
classe. Le cri d'horreur poussé par certains
journaux et par quelques orateurs lorsque
M. Gambetta prononça le mot de nouvelles
couches sociales n'est que le cri des manda-
rins. ■
• La faction des ducs, des cuistres ou doc-
trinaires et des cléricaux, la commission des
Trente et M. Buffet ne forment que la délé-
gation spontanée du mandarinat et s'intitule
devant les badauds et les gobe-mouches le
grand parti conservateur. ■ Rien n'est plus
■ curieux, dit le Temps, que l'impuissance de
■ ce parti quand on la compare à ses preten-
i tions. C'est le parti de la mouche du co-
• che. ■
Et Alceste démontre k M. Thiers que de
1871 k ls73 il n'a pas gouverné ou n'a gou-
verné qu'au profit des mandarins, ce qui est
la marne chose.
■ Mandarin de première classe lui-même,
M. Thiers, dit Alceste, n'a pas eu le courage
de rompre avec cette petite compagnie qui
s'affuble du nom de parti conservateur et qui,
eu réalité, ne conserve qu'elle-même. ■
C'est rue de Poitiers, en 1849, que le man-
darinat s'était groupé. C'est dans la faction
des ducs, dans la reaction parlementaire si
bien personnifiée par les Trente qu'il s'idéa-
lisait en 1873.
Aussi Alceste jugeait-il exactement la si-
tuation lorsqu'il écrivait : ■ M. Thiers tenait
les cartes ; mais, on l'a vu dès Bordeaux, par
l'impertinence du duc de Broglie et de ses
indarinat gouvernail. C'est pour
lui que M. Tbiers a engagé ta France dans
la \o,t; protectionniste, c'est pour lui qu'il a
arraché tant ions k la gauche sur
la mauvaise lui militaire, par laquelle les pe-
tits des mandarins do toute classe échappe-
ront k l'égalité, qui a fuit la force uo la
l lu justice qui u fuit lu force du
fiarti républicain. C'est pour Lui qu'on a to-
inagea et mirai . , su pendu les
feuilles démocratiques, ôb
■ ". oqua les maires ('t poi
lu condition de deux ans de domicile, atteinte
au suffrage universel. •
universel, voilà ce que vou-
batlre en broche les ducs et les doc-
trinal]
uns vigueur loi iti uble. L i lettr i qu'il a
un ohef-d oeuvre
que nous voulons reproduire en entier. Kilo
u aujourd'hui la valeur d'un documuut bislo-
ALCE
rique, et nous sommes persuadé que cet ap-
pel éloquent à des citoyens menacés dans
leurs droits n'a pas peu contribué k faire ré-
fléchir ceux qui voulaient porter une main
sacrilège sur cette conquête dont chacun au-
jourd'hui connaît le prix :
« ÉLECTEURS,
» Ou plutôt amis et compagnons d'une pro-
chaine infortune, Gens de peu, Petites Gens,
Nomades du travail,
» Vous qui perchez, comme l'oiseau sur la
branche, où vous surprennent le travail et la
nuit,
» Etudiants qui peuplez les mansardes au
quartier Latin,
» Avocats stagiaires, Clercs , Employés,
Commis,
• Vous tous pour qui la vie s'ouvre comme
Yx de l'Inconnu sur le tableau du professeur
d'algèbre,
■ Bons maçons de la Creuse qui venez con-
struire nos palais, nos monuments et nos
bouges ,
> Compagnons du tour de France, gais pè-
lerins de la truelle et de la varlope ,
i Fins Savoyards qui sur nos toits pouvez
contempler la fumée de nos splendeurs et
celle de nos cheminées,
■ Vous tous qui ressemblez à la pierre qui
roule sur les grèves de l'Océan ,
■ Vous qui n'avez pas été bercés sur les ge-
noux d'une duchesse,
» Vous qui n'avez point pignon sur rue, qui
dormez sur un oreiller banal, grand Peuple
errant et laborieux, Légion de ceux qui cher-
chent, qui espèrent et qui n'ont point encore
trouvé,
• Je vous salue !
» Vous qui bientôt allez mourir à la vie pu-
blique, futurs proscrits des listes électorales,
> Citoyens passifs de la troisième République
française... provisoire,
■ Sainte Bohême du travail et de la pau-
vreté, grande horde des sables noirs de la
civilisation,
» Je vous salue!
■ Je vous salue, parce que vous serez nos
aînés dans la carrière du néant,
« Je vous salue, parce que vous marchez à
la tête du troupeau,
i Je vous salue, premier convoi des déshéri-
tés, parce que c est vous qui commencez
l'exode du suffrage universel sous le drapeau
de la pauvreté I
• A côté de vous marcheront les voleurs, les
escrocs, les assassins, les banqueroutiers, les
galériens en rupture de ban, les convicts de
toute espèce, celui qui a tué, qui a violé, qui
a incendié, qui a trompé, qui a fait des faux,
qui s'est enfui avec l'épargne de son voisin,
qui a trahi la société et l'humanité, insulté
la justice, méprisé le droit, abusé de la force
ou de la ruse, — sombre légion des monstres
qui s'agitent dans les ténèbres sociales.
■ Le crime et la pauvreté seront confondus
dans un même ostracisme du suffrage univer-
sel. Tel ne pourra voter parce qu'il est un
scélérat flétri par un jugement; tel autre
parce qu'il n'aura pu produire un certificat
de deux années de domicile.
■ Le parti des ducs ne recule pas devant
cette péréquation du crime et de la misère.
Le président de la République, qui entend
rendre un jour à la nation le dépôt qui lui a
été confié, ne recule pas k la pensée de res-
tituer le suffrage universel mutilé. La majo-
rité de l'Assemblée ne craint pas de faire su-
bir l'émaseulation politique k ces masses er-
rantes du prolétariat k qui je parle, k cette
heure où, pour la troisième fois, la Republi-
que penche sur un abîme.
■ Braves Citoyens, zéros de l'avenir, en
est-il parmi vous quelques-uns qui aient as-
sez vécu pour se souvenir de la nuit du 23 fé-
vrier 1848?
■ Quelques-uns ont-ils vu les lampions et les
drapeaux, symboles de joie et de concorde,
disparaître soudain et faire place aux ténè-
bres? Quelques-uns ont-ils entendu co cri
d horreur et d'épouvante qui retentit soudain
de la Madeleine k la Bastille? Quelques-uns
ont-ils vu ce chariot de cadavres qui s'avan-
çait lentement, k la lueur des torches et au-
dessus duquel planaient les Euménides?
Quelques-uns se sont-ils sentis soudain sai-
sis aux cheveux par les déesses et transportes,
éperdus, au plus épais des foules, criant :
■ Aux armes I aux armes l •
• Tout k coup les lumières s'éteignirent. Une
nuit profonde couvrit Paris. Mais, dans la pro-
fondeur des ténèbres, on entendait le four-
millement d'un Peuple. La terre soulevait ses
paves. Paris, en travail u'enfontement, allait
mettre au monde une idée. Elle se tordait, la
ville immense, dans une convulsion formida-
ble. Et quand le jour vint, à la clurte de la
noudre et dans un dernier combat, elle en-
fanta... la Reforme?
• — Non 1 la liepublique et le Suffrage uni-
versel 1
« Ha-c nox est..., dirai-je avec Camille Des-
■ moulins, parlant de la nuit du 4 août; c'est
• cette nuit, bien mieux que celle du samedi
> suint, que noua sommes sortis de la misérable
■ servitude «: I pte. * C est cette nuit, di-
rai-je, moi SU! i, qui a renoue lu chaîne bri-
o françaî: e.
» < est cette nuit qui a rem ersé la monar-
[ue qui esoarootait lu foi du
vieux temps et lu loi des temps nouveaux.
■ C'est cette nuit qui d'uu coup d'aile reu-
ALCE
versa un trône que l'on croyait solide parce
qu'il s'appuyait sur la force des baïonnettes
et sur les intérêts de la richesse.
• C'est cette nuit qui d'un mot fit évanouir
les conceptions chimériques du groupe doc-
trinaire..., vos ennemis d'alors, Français, et
vos ennemis triomphants d'aujourd'hui I
■ C'est cette nuit qui, d'un bond franchissant
l'étroit programme des banquets de la Ré-
forme, de l'admission des capacités, atteignit
jusqu'aux pécheurs de Nazareth et aux pau-
vres illettrés, compagnons éternels du sans-
culotte Jésus l
■ C'est cette nuit qui, pour la première fois,
donna k la France et au monde une vraie
formule d'égalité!
» C'est cette nuit qui fit rendre au peuple
ce que lui avait volé César I
• C'est cette nuit qui vit eclore au ciel une
étoile nouvelle, non pas pour guider les rois
k l'adoration du symbole de Bethléem, mais
ftour guider les peuples vers le principe de
a souveraineté légitime 1
■ C'est cette nuit qui vit naître l'idée réelle
de la démocratie, idée viciée, sophistiquée
depuis quarante années par les nouvelles
couches sociales qui se disputaient.au détri-
ment du prolétariat, les dépouilles opimes de
la Révolution !
i C'est cette nuit qui mérita à la ville de Pa-
ris celte glorieuse qualification de cœur et
de cerveau du monde I
» C'est cette nuit enfin qui prouva encore
une fois aux coalisés de Waterloo, à l'é-
goïsme anglais, au despotisme des monar-
ques du Nord, à la meute des rois, des prin-
ces allemands et des banquiers de la Cite que
la France, deux fois envahie, deux fois souil-
lée par le pied bestial de l'étranger, était tou-
jours la reine de l'esprit, la lumière du monde,
car elle portait au-dessus des nations cour-
bées dans l'esclavage le flambeau de la Jus-
tice et de la Liberté 1
« 0 vere beata nox! » dirai-je encore avec
le jeune tribun k la feuille verte du jardin
du Palais-Royal, célébrant, avant moi, une
autre nuit fameuse. Nuit charmante, en effet,
malgré les palpitations d'une veillée d'armes,
car ce fut une nuit d'espérance I Nuit égale
en grandeur à la nuit du 4 aoùtl
> L'une brisa les chaînes du passé, l'autre
ouvrit les portes de l'avenir.
■ Nuit heureuse, qui devait bientôt répandre
la joie dans les mansardes et les chaumières.
Heureuse pour le savant, le lettré, l'avocat,
le médecin, l'homme de lettres, exclus du
droit de vote parce qu'ils ne payaient pas
trois cents francs d'impôt. Heureuse pour
l'employé modeste, pour l'ouvrier dédaigné,
vil troupeau d'hier, souverain du lendemain.
Heureuse pour Je paysan étonné de se voir
tout d'un coup, devant l'urne, l'égal en puis-
sance du seigneur du village. Heureuse, en-
fin, pour quiconque portait dans son cœur la
haine de l'iniquité sociale, le sentiment du
droit et la fierté de l'homme libre I
» Pourquoi faut-il, hélas I couvrir de cendres
ce feu de joie? Pourquoi ces nuits étoilées
et ces jours lumineux qui les suivent ont-ils
des lendemains où tout s'éteint, où le silence
se fait, où le cœur cesse de battre, ou le
brouillard se répand sur la terre et dans le
cerveau, où le larron, ami des ombres, vient
ressaisir les fruits d'une victoire si chère-
ment achetée?
• Ce fut ton histoire, la nôtre, pauvre Peu-
ple. Quand Paris t'eut donné cette grande
arme du suffrage universel, tu la contemplas
avec un ravissement d'enfant, mais tu en
ignorais l'usage.
a Les conseillers ne te manquèrent pas. Tu
trouvas même des secrétaires pour écrire ton
bulletin de vote, des guides pour te conduire
aux urnes, des banquets où l'on te conviait
pour célébrer ta puissance. Toutes les séduc-
tions, tous les mensonges, toutes les flatte-
ries ont été épuisées pour l'égarer. Souve-
rain en sabots, tu as eu tes courtisans, comme
ces monarques dont on feint d'admirer la
grandeur et que l'on pervertit par l'adulation
et les viles complaisances.
■ Ton histoire, ô Peuple souverain, c'est
celle du Suffrage universel conquis dans
cette nuit immortelle. C'est celle de nos illu-
sions détruites par la perfidie de tes ennemis,
par ton ignorance involontaire, par ta légè-
reté coupable. C'est celle des grandes cala-
mités publiques qui ont marque les diverses
phases et clos les sombres aventures d'une
souveraineté inconsciente, avec laquelle les
reacteurs ont joué, comme le noir pédagogue
joue avec l'âme de l'écolier qu'il corrompt.
■ Les ducs se firent paternels avec les
pa}sans. On vit M. Vautour s'attendrir pour
ses locataires. On vit le propriétaire, le riche
rentier, le chef d'usine, le grand négociant,
le haut fonctionnaire, M. le préfet lui-même
et ses sous-préfets oublier leur importance,
leur richesse, leur puissance, leur morgue et
parler do leur dévouement k la cause du
Peuple. On vit MM. les maires sourire k leurs
administrés. Les gardes champêtres oubliè-
rent de verbaliser. Les gabelous, les commis
de l'exercice, les ambulants, tout ce qui gêne
le petit Peuple et le vexe k l'occasiou devint
d'humeur facile. Les gendarmes fermèrent
les yeux quand le Souverain attardé fêtait
un peu trop tard sa royauté nouvelle. Le
confessionnal lui-môme devint agent de cor-
ruption. La chaire servit k la propagande, et
l'oreiller conjugal reçut avec les baisers de
ALCE
la nuit le mot periide de Dalila : • Samson,
voici les Philistins! »
■ Les Philistins, pauvre Peuple, e étaient
les combattants de cette nuit fameuse. C'é-
tait le tribun des banquets réformistes. C'é-
tait le publiciste qui chaque jour, au péril de
sa liberté, revendiquait tes droits méconnus.
Celait l'avocat qui plaidait ta cause. C'étaient
les hommes de bonne volonté qui t'avaient
offert, l'un son bras, l'autre sa plume, l'autre
sa parole, l'autre son vœu, son âme, son cri
sur la place publique. Les Philistins, c'étaient
tes frères et compagnons illettrés OU savants,
les parias du cens, qui demain [.eut-être se-
ront les paria* du Suffrage universel!
• Alors armé de cette grande mâchoire
d'âne de? récits bibliques, plus âne «pu- cette
mâchoire elle-même, tu te mis à frapper tes
libérateurs, tes frères... Mais à quoi bon ces
figures? L'heure est venue de parler sans
Retour et de dire au peuple la vérité, toute la
vérité, car l'heure du perd approche.
» Le Suffrage universel a rempli les Par-
lements d'ennemis de la Démocratie. Il a
non-seulement prêté l'oreille à tous les men-
songes, mais il a absous les plus grands «les
crimes. Il a formé dans les Assemblées des
majorités qui sont venues continuer l'œuvre
des réacteurs ligués, depuis l'origine de la
Révolution elle-même, contre la unit du 4 août
et contre lanuitdu23 février. Trente milliards
perdus, trois cent mille hommes couchés dans
la poussière, la patrie envahie, la France
découronnée de sa gloire militaire, tel fut le
résultat de ces machinations infâmes contre
la sincérité du vote! On n'aurait jamais cru
que le mensonge pût coûter aussi cher!
» Enfin un jour d'hiver, jour a jamais fu-
neste, Paris, trompé par ses chefs, apprit
l'horrible secret de son impuissance et de sa
détresse, Paris capitula. Les Prussiens ont
passé sous son Arc de triomphe. Ne l'oubliez
pas quand nous ne serons plus, enfants a qui
notre impuissance lègue le trésor de nos hai-
nes et l'espoir de nos revendications] N'ou-
bliez jamais surtout que ces malheurs dont
le monde est encore consterne n'ont qu'une
seule origine : la trahison des classes diri-
geantes envers le Suffrage universel I...
■ Ici, il me semble que ma plume ne peut
aller plus loin, tant je me sens l'âme inondée
de douleur, tant les larmes qui coulent sur
ma barbe obscurcissent ma vue...
• Et nous ne sommes pas au bout de nos
maux cependant I 11 nous restait toujours ce
trésor sacré conquis dans la grande nuit que
j'ai vécue pendant vingt ans et que je vis
encore à cette heure. Nous l'avons conservé
à travers nos misères, comme ces peuples
fugitifs qui emportent leurs dieux en exil. On
nous en avait arraché un lambeau le 31 mai
1850. Le crime du 2 décembre nous le resti-
tua, espérant s'en faire un moyen d'absolu-
tion. Qu'il nous soit enlevé, et du prix de
tant de travaux, de tant de luttes, de tant
d'expiations, il ne restera rien peut-être, rien
qu'une épave méconnaissable, un fragment
mutilé de ce bas-relief du Parthénon, qui
bientôt se mêlera à la poussière des choses
disparues. Les tables Ue la grande loi d'un
Monde nouveau qui allait naître, la charte
de la Démocratie sera brisée, et ses carac-
tères sacrés .seront effacés 1
■ Une Assemblée uee d'une dernière erreur
et d'une dernière faute, une consulte créée
pour signer cette triste paix a ete nommée
dans un jour de peur. Deux ans et plus sont
écoulés depuis ce temps, et cette Assemblée
existe encore. Elle survit à cette œuvre uni-
que que l'on attendait d'elle. Elle s'est décla-
rée constituante. Elle a pris de sa propre au-
torité les pouvoirs souverains... Va gémir
maintenant, imprudent chasseur Ksaù, sur
les injustices de Jacob !... Elle reprend l'œu-
vre de 1850, celte loi fatale du 31 mai qui
servit de prétexte au 2 décembre.
» Delenda est Carthagol II faut détruire le
Suffrage universel! Telle est la pensée se-
crèie de cette faction qui mène le Parle-
ment.
i On commencera par le domicile, sous
couleur d'ideuti té. L'identité? Vous savez bien
la trouver quand il s'agit de service militaire.
L'identité? Est-elle «lune si difficile à con-
staiei ? Une carte, un signalement, un tim-
bre U chaque vote et le pouvoir d'user de Ses
droits électoraux partout ou l'on travaille et
où l'on pense, sont-ils donc des combinaisons
au-dessus du génie de nos législateurs ? Que
chacun, en guise de carte civique, dépasse-
partout, de livret, ait sa carte d'électeur. Il
Suffit. Et l'on ne verra pas, comme le pré-
tend M. Tbiers, quatre mille larrons du Suf-
frage apporter leur bulletin à l'urne,
» Mais il s'agit bien de chercher des moyens
de sauvegarder la bonne foi publique. I ■- t
au Suffrage universel que la faction en veut.
C'est lui qu'elle veut détruire au moment
même où la lumière commence a su faire, où
la France, repentante de ses fautes, où le
Peuple, éclaire par ses malheurs, compren-
nent enfin qu'un bulletin de vote vaut mieux
qu'un fusil j où le Peuple s'aperçoit qu'un l'a
trompe et affirme la République uvec une
conviction qui atteste enfin que L'expérience
est venue.
• Electeurs, prenez garde à vousl
■ Apres le certificat de domicile, une autre
Assemblée viendra peut-être qui exigera la
cote des contributions. Peu a peu le cens
sera rétabli, la matière triomphera de l'es-
prit. Les classes dirigeantes auront ressaisi
HtlPPLBBfBNT.
ALCE
l'arme de la Restauration et du règne. d«
Louis-Philippe. Quelques centaines de mille
censitaires recommenceront la curée de la
proie nationale. Le tlambeau de cette nuit
dont l'enthousiasme m'emporte encore sur
son aile se sera éteint, et, en dépit de nos
codes menteurs, l'inégalité, comme avant fé-
vrier, s'étendra sur le pays légal.
» Garde à vous, Electeurs)
• Serrez vos rangs I Des ce jour, qu'un
pacte plus sacré que celui de la Sainte-Al-
liance nous unisse à ceux qui, les premiers,
succomberont dans cette lutte inégale où
nous n'avons qu'un jour pour combatti d
adversaires qui ont des années pour nous
perdre, où nous n'avons qu'un bulletin de
vote contre des articles de loi. Jurons de
ne donner désormais nos pouvoirs qu'aux
amis sûrs, qu'aux mandataires fidèles qui re-
connaîtront au maître le droit de destituer
ceux qu'il a institués.
» Quand viendra le jour..., car il faudra
qu'il vienne, ce jour si longtemps attendu I...,
quand viendra le jour du vote pour l'Assem-
blée nouvelle, électeurs ruraux, paysans, ma-
nœuvres, ouvriers des villes et des champs,
timides rentiers, bonnes gens, vous tous qui
avez tant souffert que vos yeux commencent
à voir la vérité, n'écoutez plus le promesses
menteuses. N'écoutez plus les conseils perfi-
des. N'écoutez plus les craintes chimériques.
Chassez ces corrupteurs qui ont perdu leur
pays pour sauver leur préséance.
» A ceux qui viendront à vous sous le
masque des bonnes moeurs, du respect des
ancêtres et des vieilles coutumes, vous re-
pondrez : « Loin de moi! tu es la vieille aris-
n tocratie et ses vieux privilèges! »
» A ceux qui viendront sous le masque de
l'ordre : « Je te reconnais, tu es la réaction. ■
• A ceux qui viendront sous le masque de
la religion : ■ Arrière, Basile, tu es l'hypo-
» crisie et l'ignorance ! »
» A ceux qui viendrout sous le masque de
la gloire : a N'as-tu pas houte, infâme, tu es
» l'invasion ! •
■ Dès aujourd'hui, électeurs, concertez-
vous. Préparez-vous au combat du scrutin.
Fortifiez vos âmes dans le sentiment des re-
solutions viriles. Dites-vous bien que le Suf-
frage universel est le patrimoine de tous ou
n'est qu'une iniquité sociale. Défendez cette
citadelle de la Révolution I Des élections par-
tielles ont lieu le mois prochain. Qu'elles
soient le signal du triomphe qui vous attend
au grand jour des élections générales I En-
voyez à ceux qui méditent de porter la main
sur ce suffrage dont ils tiennent leur mandat
le premier avertissement, le premier veto du
peuple!
» Nous combattons pour la Justice et pour
la Liberté. Electeurs, à nous la victoire ! •
Nous pourrions citer au hasard toutes les
lettres écrites par Alceste. Toutes sont, non-
seulement des modèles de style, mais encore
des pages sérieuses, où les aperçu- politiques
sont empreints d'une indiscutable sagesse.
Alceste a beaucoup vécu. S'il n'a pas cette
rigidité extrême du misanthrope, il ne faut
pas lui en vouloir. Il ne voit que mieux les
travers et les ridicules, et il comprend que
le meilleur moyen de redresser les abus n est
pas de vivre à l'écart, en laissant ses adver-
saires maîtres du terrain. Il lutte, et ses
coups portent droit. Mais Alceste n'est pas
toujours persifleur. Parfois il s'eleve à des
hauteurs qui ne semblent guère accessibles
aux écrivains de la presse quut.idie.ime. l'mir
ne citer qu'uu exemple, la nouvelle de la li-
bération du territoire a été pour lui l'occa-
sion d'écrire une page véritablement in-
spirée.
« Il y a des jours, dit Alceste, où l'image
de la patrie apparaît. C'est Y aima mater dont
la présence se manifeste par le sentiment dé-
licieux et pur qu'épruu\e l'enfant en retrou-
vant sa mère. L'homme redevient bon. Dans
ce jour de détente, il oublie un moment ses
intérêts égoïstes, ses passions indomptables.
La tempête du crâne cesse de rouler ses va-
gues furieuses. Il semble qu'un battement
d'ailes venu du ciel ait rafraîchi les fronts.
Les mains se cherchent et se pressent. Les
regards se lèvent au-dessus du champ de
bataille de la vie. Les méchants eux-mêmes
ont un sourire; ils aiment une heure, une
minute. Le divin dans l'humanité apparaît
uu moment. C'est un rayon, un reflet ma; i-
que de l'inconnu mystérieux qui enveloppe le
inonde et le pénètre.
■ Ce jour-là, chacun vit hors de chez soi,
chacun vit dans la patrie. On comprend que
si le rayon de lumière se fixait, ;i l'âme res-
tait quelques jour;,, quelques mois dans cet
étal uo puissance et de pureté, bien d" pro-
blèmes qui semblent insolubles s'effar raient.
Le prince ne se souviendrait plus qu'il est
prince j il resterait homme et citoyen et ne
serait plus ce prétendant prêt k verseï le
du peuple pour saisir une couronne.
L'ambitieux perdrait la soif des mauvai es
i ■ pouvoir. Lea duc i deviendraient mo-
destes, les jésuites cesseraieni de tromper,
et M. de Broglie lui-même oublierait ses in-
trigues. La Republique naîtrait d elle-même,
sans effort et sans obstacle, comme Le gou-
\ SI Dément le plus conforme à la nature hu-
maine et le plus apte à rendre heu
et bon.
■ Nous venons de vivre une de ces jour-
nées bénies. L'annonce de cette délivrance a
AI.CE
causé, en France, un ravissement profond.
La patrie est bien réellement apparue. Notre
joie l'atteste et prouve que nous sommes en-
core dignes de la contempler. U y a encore
dans cette malheureuse nation quelques ver-
tus cardinales, qui peuvent suffire à sa ré-
demption : le patriotisme, l'amour du travail,
la prévoyance. S'il s'y joignait la connais-
et le sentiment de sa liberté, la con-
■ i mee des droits de l'homme et du citoyen,
la République serait, non-seulement formée,
mais indestructible en France.
■ Oui, ces heures de trêve patriotique sont
les heures des fortes résolutions. Puisque
aujourd'hui la date dujouroù l'ennemi chargé
de nos dépouilles quittera le territoire est
fixée, méditons sur ces années funestes qui
déjà appartiennent à L'histoire. Cherchons à
quelle source remonte l'origine de tant de
malheurs accumulés en un demi-siècle. De-
mandons-nous si tous n'ont pas une même
cause : la violation du droit, par des hommes
dont l'ambition furieuse a foulé aux pie
respect de la loi qui est l'unique lien des
agglomérations sociales. Trois fois la patrie
a é nvahie. Sur qui tombe la formidable
responsabilité l'un pareil désastre et d'une
si grande honte? Quel est le principe même
qui a détermine cette crise épouvantable
dans laquelle la France aurait pu être anéan-
tie ? Car les actions humaines ne sont pas des
faits détachés des causes morales. Les ges-
tes des nations sont le résultat d'un concept
juste ou faux, d'une détermination bonne ou
mauvaise du chef qui les mène ou par lequel
elles se laissent asservir.
» Si le droit n'avait pas été violé le jour où
les grenadiers de Bonaparte envahirent le
conseil des Cinq-Cents, les deux premières
invasions n'auraient pas eu lieu. Si le coup
d'Etat du 2 décembre et les meurtres inutiles
qui l'accompagnèrent n'avaient point terro-
rise ta nation et abaissé lésâmes au point de
sanctionner l'attentat, la troisième invasion
n'aurait pas eu lieu. Ce sont lit des vérités
banales que tout le monde comprend au-
jourd'hui.
• Eh bien I puisqu'il est démontré que les
malheurs de la France ont pour origine une
violation d'un principe moral; puisqu'il est
évident que nous devons ces violations aux
pnuces et prétendants qui depuis quatre-
vingts ans se disputent nos dépouilles; puis-
que l'heure des fortes résolutions apparaît
dans la délivrance, faisons, nous aussi, no-
tre serment du Jeu de paume et eu même
temps notre seimeiit d'Annibal. Prenons la
ferme résolution, magistrats, soldats ou sim-
ples citoyens, car tout citoyen est magistrat
ou soldat quand le pacte national est violé,
soyons déterminés a ne plus souffrir que, soit
par la force , soit par la ruse, la morale pu-
blique puisse être outrageusement insultée et
le ut oit brutalement foulé aux pieds. Si nous
étions bien pénètres de cette vérité, que tout
prince est un ennemi de la nation, un fo-
mentateur d'intrigues dans le parlement,
dans l'armée et dans le peuple, un ambitieux
prêt k violer la loi ou à la tourner à son pro-
fit, on ne trouverait pas dans une nation de
majorité assez lâche pour seconder de pa-
reilles entreprises.
■ Le départ du dernier Prussien marquera
notre délivrance de l'ennemi étranger. Mais
quand pourrons nous Saluer la délivrance de
1 ennemi intérieur par le départ du dernier
prétendant? •
Voilà le patriote auquel la faction ue par-
donnait pas. Tous les journaux qu'il honorait
de sa collaboration étaient successivement
supprimes. Il n'en restait pas moins coura-
geux, et lorsque, après le 24 mai 1873, l'or-
dre mural triomphant chercha à rappeler
Henri V et a lancer la France dans de nou-
velles aventures, il jeta à l'intrigue ce défi :
A bas Chambordl L'Avenir national, dans le-
quel la lettre était publiée, fut saisi sur la
presse même, et cette lettre est a peu près
introuvable aujourd'hui. A ce titre, nous
croyons devoir la publier tout entière :
■ A BAS CHAMBORDl
• A bas Chainbord !... .
» CJuei est ce cril... Eu venté, j'ai honte
de cette incivile apostrophe. Est-ce ainsi
qu'en France, terre de bénédiction ou fleuris-
sent les chamb dlans, ou les tilles d'honneur
croissent comme en un jardin les tulipes et
les roses, est-ce ainsi, dis- je, qu'un accueille
un monarque qui s'avance? Depuis quand,
dans ce où les lis qui ne (lient pas.
dit L'Ecriture, ont de tout temps trouve des
plates-bandes que les peuples se plaisent à
arroser de leurs sueurs; depuis quels dé cadis
lr.-. nueurs des Français ont-elles a ce punit
change'/ N aurions-nous plus d'aimables sei-
gneurs ! des de iselles propres à faire l'or-
nement des lieux publics, depuis la cour jus-
qu'à ta Courtille ? Manquerions-nous de vieux
galons et du vieux habits dans les triperies
du Garde-Meuble î L'art des par t'unis serait-il
en décadence? Le merlan aurait-il disparu de
cette patrie dis perruques a l'oiseau royal,?
■ A bas Charnbord t... »
• l' i i ; >ez-vous? Un roi , un roi
voua est promis. El quel roil un Bourbon,
- -dire un prince | rés duquel les
mou 'i quea que ^ tour à ton
■ u .. > ■ tpulsés avec tant
d'ivresse ne sont que des aventuriers,
canaille couronnée, propre à hanter la fa-
AT.CE
81
meuse hôtellerie de Ver i monar-
ques es al c 'ir 'Ment un ■
lier. Un roi, chers concitoye
a devrait vous apparaître
n nimbe d'or, signe de son droit
i '■-"■ de César, fils de Vénus, l'm-
tin pontife, le monarque
qui nous est promis est l'envoyé do 1m
môme,
■ a b u : i... »
» Eh quoi ! ne voj point apparaître
iux et notre saint-
■ i ■ Notre I ■
N'entendez-vous p le Te Deum
jusqu'au fond des , ionçant aux
populations qu'avec le roi Henri les bénédic-
tions du ciel vont se répai têtes î
Ne voyez-vous pas i
es ornées de capucins, Se
de chartreux, de b unies fleuries
de bernardines, de bénédictines, de vi
et de beaux jésuites? Quelle •
harmonie de chants d église va retentir? N'ai-
mez-vous plus le son des cloches... d: ,
diu don? le son des duchés qui,
du moyen âge à la Renaissance, de I
naissance jusqu'au jour OÙ TOUS av.
vous révolter, berça votre sommeil et votre
servitude... din don, din don? Av
oublié ces croix de missions qui
la rentrée des Bourbons et qui, après tant de
revers, apportant un symbole de paix, fai-
saient de la France entière un vaste champ
de repos, le cimetière de la Révolution?
t A bas Charnbord !... •
■ Révolutionnaires obstinés , n'êtes -vous
donc pas fatigues depuis [dus de quatre-
vingts ans de vous refuser au bonheur de
retrouver vos anciens maîtres, ces pères du
peuple qui, s'ils vous châtiaient biei
aimaient si fort, que, pour régner encore sur
vous, le dernier d'entre eux est tout prêta
■■ 'l-'\ ouer, à mareh'-i- .■m i> ■ mu dan i le .nu
des séditieux, et des niques ? Avez- vous oublié
que les fidèles amis de la monarchie s'infli-
gèrent le sacrifice de combattre leur patrie,
atin de mieux attester le grand amour de vos
rois pour leur peuple? Avez-vous oublie que
les princes rentrèrent deux fois dans la
compagnie des Anglais, des Autrichiens, des
Cosaques, tant cet amour du peuple élevait
le roi au-dessus des préjugés vulgaires I
Avez-vous oublié (pie Charles X, sentant bien
qu'une charte n'est qu'une barrière entre l'a
inour du roi et la nation, la déchira au
péril de sa couronne et de sa vie? De si no-
bles et de si touchants souvenirs ne t'éineu-
vent-ils pas, peuple de manants?
■ A bas Chambordl... >
■ Ingrats I Ne voyez-vous donc pas la peine
que se donnent, pour vous rendre un roi qui
vous adore, de nobles ducs, des marqii
comtes, des barons, des vicomtes et beau oup
d'autres dignes de l'être? Nommés dé
par hasard, avec quel énergique dévouemenl
au peu [île et à la patrie, n'écoutaut que leur
conscience, comme dit Target, ils ont pris
sur eux de travailler a réconcilier deux i
royales, a détruire tous les obstacles, à fer-
mer l'oreille à toutes les récriminations des
électeurs, à s'élever au-dessus de toutes les
cuiisidèrations vulgaires sur les devoirs du
mandataire et sur ses obligations envers le
mandant! Le premier devoir, le vrai mandat,
c'est de rendre le peuple heureux, de lui res-
tituer son antique auréole, de le ramener aux
bonnes mœurs j d'élever des églises au sacré-
cœur de Jésus jusqu'au sommet de la butte
Montmartre; de demander pardon à Dieu et
a l'univers d'avoil 0 é I lire la Révolution de
1789 et d'avoir deux fois renversé la monar-
chie Légitime. Le devoir, c'est d agir pour ce
peuple a\ eugle , de p m er pour ce peu]
sensé, de le ramener dans fa voie du saint,
de le pousser dans le chemin de l'ancienne
monarchie à l'aide d une majorité quelcon-
que et d'une bonne armée dévouée au sei-
gneur.
« A bas Charnbord 1... »
■ UN PRANÇAIS DANS LA E
d — Malheureuse, infoi tun ■ • iati m ! a quel
degré de honte el d'infortune es-tu descen-
due? Voilà do lit aboutir ce long
voyage de la R rvolutionà travers les < h
de bataille de 1 Europe et les champs de ba-
taille de nus places publiq te I Les pèlerins
du Gange n'ont rapporte que le ci. .
N u aurions rapporté la monarchie
Bourbons.
■ Quel siècle et quelle histoire I Vous sou-
vient-il. anus, du ruban vert du u juillel t
de nos jeunes osperanees? Comme nous par-
tîmes alertes, le ciel dans les yeux, pour
cette grande étape de quatre-vingts aosl
Api ■■ i cen( cinquanl once, la na-
tion bâillonnée retrouvait La voix. Le pauvre
et l'opprimé i eurs haillon.-, et re-
dressaient leu b«s depuis Hugues
Capet ju tqu'à ce derniei i .,■ nous
pensions alors en avoir fini avec cette race
di ■ B lurbont qui a coûté en Allemagne, eu
Espagne, eu Italie, on Krance plu de sang
qu'il n'en faudrait pour remplir le bassin
d'uno vaste mer.
> Nous arrivions, nos cahiers à la main, et
chacun de ces cahi ira contenait le récit des
. d'un peuple rongé pur l'Etat, dévoré
par une ttiable. Ils retraçaient le
tableau de ....,,- . Les gibets
qu'Arthur Young. épouvan m trait h
chaque pas, ju iqu a> ces cadavres trouvi
n
82 ALCE
bord des routes, l'herbe aux dents, faute de
pain, comme les animaux des champs. Le
long martyrologe des droits féodaux défilait,
ibre cortège de cette monarchie qu'on
veut nous ramener violemment, par latorre
d'un vote parlementaire aidé de la for-' ■ des
baïonn^Tt s !
» Voix dans la foule. A bas Chambordt...
* — Nous prîmes nos bastilles, nous brisâmes
nos chaînes. Nous avons chanté, dansé sur
les ruines de nos prisons, croyant le vieux
monde fini et l'humanité délivrée de ses ty-
rans. Princes, courtisans, monopoleurs, gens
de privilèges, spoliateurs de peuple fuyaient
:onime une volée de vautours disperses par
omb du chasseur. Les nobles s'assem-
blaient au dehors; ils ameutaient les rois con-
tre la France. Un Condé armait les émigrés
contre la patrie. Déjà, au temps de la Fronde,
un Condé servait contre la patrie sous le
drapeau espagnol. C'est l'héritage de cette
race de Condé, dont le dernier fut trouvé
pendu le jour même où il allait tester pour le
comte de Cb.um.bord; c'est cet héritage odieux
que les princes d'Orléans sont venus récla-
mer avec tant d'autres biens et que vos re-
présentants se sont empressés de rendre,
malgré nos dettes, malgré nos emprunts,
maigre nos ruines. S'unissant enfin au der-
nier des Bourbons de France, riches de vos
dépouilles, affermis dans le parlement, grou-
pant autour d'eux tout ce monde de noblesse
et d'église, qui regrette, qui voudrait recon-
quérir ses anciens privilèges, ces princes
chargeront peut-être demain, à la tête d'un
iron, les gens qui oseront crier, comme
je le fais aujourd'hui : A bas Chambord!
» La foule. A bas Chambord I
» — Innocents 1 vous vous imaginiez que,
parce que vous aviez jeté la tête d'un roi à
li face des coalisés de Pilnitz, vous étiez à
- délivrés de l'engeance monarchique
et de ces meutes de courtisans et de courti-
affamés que les rois traînent à leur
suite 1 Vous comptiez sans la congrégation
et sans Rome. Vous vous mettiez en tête
qu'après avoir proclame ces fumeux immor-
tels principes de 1789 que MM. les ducs et
les princes viennent de déposer à Frohsdorf
et a Salzbourg aux pieds du petit-fils de
Charles X, c'en était fait de l'ancien régime I
Ce n'est pas tout de couper la tête des rois.
Il faut savoir lire, écrire, penser, agir, ne
pas rester un ignorant que l'on berne par de
vaines promesses, qu'on exploite en flattant
ègoîsme, qu'on épouvante tour à tour
avec l'enfer ou avec les gendarmes. Il faut
être homme enfin. Etes-vous des hommes?
■ Oui, eu un temps, je le sais, vous fûtes des
hommes terribles. Vous aviez fait un pacte
avec la mort. Vous vous êtes immolés les uns
les autres dans les fureurs d'un patriotisme
qui dépassait les bornes de l'humaine nature ;
vous avez tenu tête a l'Europe... Où es-tu,
'•loulin de Valmy? où sont tes grandes ailes
trouées par le^ balles des conscrits de la Ré-
publique?
• Maudit soit le génie de la guerre ; c'est lui
qui perd la liberté I Dans ces batailles inces-
santeSi vous avez oublié la Révolution pour
Irapeau, vous l'avez promené par toute
ll,in npe avec la fanfare de ses joyeuses cou-
leurs. Elles semblaient apporter aux peuples
encore courbés sous le joug féodal la bonne
nouvelle venue de France. L'Empire a étouffé
la Republique. Et quand, de toutes les f [« i-
ves de cette grande Révolution qui croyait
avuir fondé la Genèse d'un monde nouveau,
il ne nous restait puisqu'un chiffon sanglant
et glorieux, un Bourbon est revenu, le frère de
i i !apet guillotine dont vous croyiez le prin-
cipe éteint plus encore que la race. Il reve-
nait derrière l'ennemi. C est l'ennemi qui vous
ramenait un Bourbon et qui vous l'infligeait
comme une honte et comme un châtiment.
On vous ôtuit tout ce que vous aviez conquis,
sauf à vous rendre, selon le bon plaisir du
roi, ce que Sa Majesté daignerait vous oc-
troyer. Telle est encore la doctrine de Frohs-
dorf et de Salzbourg ; la doctrine que la ma-
jorité du 24 mai espère, sons peu de jours,
. Louis XViil \ous octroya une
charte, et le comte de Chambord promet
d octroyer une constitution, afin, sans doute,
mot charte ne blesse point vos oreilles
■ n iques. Louis Wlll vu us prit tout pour le
roi, jusqu'à ce chiffon glorieux que les bri-
gands de la Loire cachaient dans leur pail-
la e; ce d] apeau tricolore que, par une hy-
lée de terreur, los conspirateurs
i itimi tes vous laisseront peut-être, parce
in de l'ai n pour B'impoi i i k
parce que, si l'on montrait, à l'armée
cette vieillerie de J i ■ Henri IV,
qui n'est plus que le drapeau du pape, l'ar-
lle-méme reculerait et crierait avec
nous : A bus Chamboi 'I !
■ Le peuple, mbord I
• — Apres Waterloo , Sedan ; après
Louis XVIII et Charles X, Henri VI four
de vos Infoi ti ■ mulet, il
fallait qu'après tant , tant d'exils,
il restai encore au loin, a I i ti mger, un der-
nier Bourbon inconnu des i ■ i , parti
enfant sur les pas de ce vieux Charles \ que
i olutioi li a
di le tuer. Nous no tuons plu □<
n ■■[■< .In.
i mpoi tes par le ouffle de la demoi
Mai . toujoui s ces ii alou ■ i <■ viennent d
ruche. Toujours ils nom entde i comp ■
Un veut dune rendra >'• peuple foui Déjà,
ALCE
dans ses fureurs, il incendie les palais de la
monarchie ; il s'en prend aux pierres elles-
mêmes. 11 arrache du sol ces masses de gra-
nit qui racontent aux générations nouvelles
les crimes et les douleurs du temps passe. Il
se jette au-devant des baïonnettes. Il s'é-
lance vers la mort et marche à flots épais
vers ces fosses communes de nos révolutions,
tonneau des Danaïdes où s'engloutit depuis
quatre-vingts ans ce prolétariat toujours
vaincu, toujours séditieux, mais toujours
trompé... Malheureux peuple I malheureuse
nation I
• Louis XVIII revint, et avec lui ces émigrés
grotesques que chansonnale poète; ces prê-
tres >i nombreux qui sortent de dessous terre
à certaines heures et qui par leur masse con-
sternent la société étonnée de receler dans
son sein tant de noires légions. Je ne vous
parlerai point de la Terreur blanche, lieu
commun dont le récit épouvanta notre en-
fance. Vous verrez bien d'autres crimes le
mois prochain, si, comme on nous le promet,
Henri V, escorté des princes d'Orléans, dé-
file sur vos boulevards. Entre la société
française et les Bourbons, ce n'est plus seu-
lement d'une querelle constitutionnelle de
peuple à roi qu'il s'agit, c'est d'un duel à
mort l Le comte de Chambord doit vous haïr
plus que vous ne le détestez. N'avez-vous
pas tué son ancêtre et chassé son grand-
pèreî Comment pourrait-il oublier le sang
des siens versé sur la place publique et la
honte du bannissement?
■ Comment oserait - il revenir sur cette
terre fatale à sa race, si à l'ambition de ré-
gner ne se joignait peut-être dans le profond
repli du cœur ce désir de vengeance, de tous
les sentiments humains le plus implacable?
S'il parvient à mettre sur vous la griffe
royale, vous saurez bientôt ce qu'est cette
poule au pot de Henri IV et ce libéralisme
dont on berne les imbéciles dans des brochu-
res gratuites. Il vous doit sa haine, Français I
S'il vous tient, il vous épurera, comme on
dit en style parlementaire. A l'ordre moral
succédera l'épuration. Il jettera vos armées
dans l'aventure de Rome et, s'il succombe,
si la France, une dernière fois envahie, par-
tagée enfin, perd le nom de nation, Henri V
sera le seul Français consolé. Rentré a Frohs-
dorf, au milieu des deux cents jésuites qu'il
nourrit, il pourra, en essuyant une larme,
s'écrier : • J'ai perdu ma couronne, mais
Louis XVI et Charles X sont vengés I •
• Elle me résistait, je l'ai assassinée.
C'est le mot d'Aniuny et c'est celui des rois.
La France résistait a Charles X, il a essayé
de l'assassiner. Don Carlos assassine l'Espa-
gne, parce que l'Espagne lui résiste. En fé-
vrier, nous résistâmes, on nous assassina
Assassinés au 2 décembre, parce que nous ré-
sistions, assassinés demain nous serons si
nous résistons à la majorité plus un qui nous
imposerait un roi.
■ La foule. A bas Chambord 1
i — Ah 1 vieux iJemo;», éternel objet de mo-
querie des aristocraties de tous les temps et
de tous les pays, vois-tu clair, enfin, et com-
prends-tu aujourd'hui ce que tu as fait le
lendemain de la guerre, quand, pressé parle
temps et plus encore par une lâche terreur,
tu portais aux urnes le vote de la défaillance 7
Etait-ce donc la peine qu'au 24 février bour-
geois et prolétaires de cette brave ville de
Fans vinssent essuyer la fusillade de la garde
municipale pour t'arracher tout sanglant des
mains du privilège ce droitsacré, le Suffrage
universel? Etait-ce donc la peine que cent
mille ouvriers tissent crédit de trois mois de
misère à la République et se fissent tuer et
transporter eu juin pour que le prix du sang
fût porté à Salzbourg par les marquis, les
due>, et les jêsuite's, pour lesquels tu votais,
tandis que les Prussiens passaient sous l'arc
de l'Etoile? Quand donc comprendras-tu,
Français, que ion vote est la meilleure car-
touche brûlée contre les ennemis de ta pa-
trie? Quand donc te souviendras-tu, homme
obscur, citoyen-multitude, qu'il est des heu-
res solennelles où la puissance des événe-
ments t'investit d'une magistrature anonyme?
Quand sauras-tu puiser dans la générosité
de ton âme et dans l'amour de la patrie des
resolutions dignes de la mission que te font
les punis dont nous sommes enveloppés?
■ 11 est bien temps, maintenant! Dans quel-
ques jours peut-être tes destinées dépendront
u'un régiment commande par un gênerai po-
litique. Le procès Bazaine te montre ce que
l'ambition peut faire d'un chef militaire. Si
les attentats des rois contre les peuples ont
quelquefois manqué de soldats, ils nont ja-
mais manque de chefs. 11 y a toujours des
maréchaux en herbe pour tous les coups
u 1 ■-i.it. Le coup d'Etal parlementaire et légal
a déjà les siens prêts. D'un chiffon de papier,
d'un vote de la nuit, là-bas, a Versailles, dans
le fond de co vieux palais, d'un chiffon de
I' ipier, d'un vote du plus ou de moins peut
dépendre la paix des villes ai de i campagues,
1 grandes cités laborieuses, Pans, Lyon,
Marseille, Bordeaux, Nanti , Lille >i tant
d'autres, et jusqu'au marché du villuge, où
aujourd'hui un peuple industrieux, ce
grand peuple en travail peut, toutd un coup,
sr sous les canons et les baïonnettes.
Quand don.: cela ûnira-t-il?
• Obi que l'injustice est amère I Obi sup-
plice de lu vie des peuples! Souffrir tant
d'insultes I Vovea comme on le traite de) i,
ALCE
ce Suffi*. ige universel, qui, dans la détresse
de nos institutions bâtardes, n'a pas le droit
de se tromper. Ecoutez, électeurs, ces dépu-
tés que vous interrogez. Ecoutez le chef de
la défection de la nuit du 24 mai, Target,
dont le regard fuit vers la terre. Il relève la
tête aujourd'hui : * Ne me demandez rien.
» Ma conscience n'a rien à répondre à vos
» questions. Je vous laisse votre drapeau et
» j'en ai trop dit. ■ Et Johnston : ■ Vous sau-
» rez ma réponse, après mon vote, au Jour-
» nul officiel. » Valets I vous croyez donc
votre maître bien près de la ruine, que vous
lui répondez ainsi le chapeau sur la tête l
■ A ces signes, je reconnais les résolutions
secrètes de ces conciliabules de Bordeaux,
qui, peu à peu, se révèlent et nous montrent
la trame du complot.
• S'ils triomphent, s'ils ramènent le dernier
des Bourbons, vous verrez la France qu'ils
vous feront : le Suffrage universel renversé ;
la représentation nationale pour longtemps
suspendue (j'en crois Target et Johnston) ;
les prisons gorgées; l'exil et la proscription
en permanence; le meurtre çà et là; l'in-
struction aux mains des prêtres; les soldats
à la procession, et le reste; vous les rever-
rez, fils de 1789 et de 1792, fils de juillet 1830
et de février 1848; vous les reverrez, ces
beaux carrosses blindés contre les balles ré-
gicides; vous rêver rez les grands laquais
rouges de la monarchie, et la garde royale, et
les mouchards hurlant : « Le roi l le roi l
». place 1 chapeau basl » Peuple souverain,
tu le sentiras encore sur tes épaules, le bâ-
ton des argousins de la monarchie. Va donc
danser tes carmagnoles, maintenant, sur les
ruines de la Bastille l
■ Mugissements de la foule. A bas, à bas
Chambord 1
• DANS UNE PLAINE.
» La terre tourne et roule, inclinant vers
la nuit l'hémisphère où depuis tant de siècles
nous gémissons, vieux Gaulois, vieux vain-
cus. Au septentrion s'allument les constella-
tions nocturnes. Au-dessus de la plaine, un
ciel enflammé marque la place où le soleil a d is-
paru. Dans l'or du couchant, une ombre trace
un geste puissant. C'est le semeur attardé qui
achève sa journée. En lançant dans l'espace
le grain des moissons à venir, il parle. La
plaine recueillie et les étoiles curieuses l'é-
coutent.
• Le Semeur. Au loin! au loin, graine lé-
gère! Encore une poignée; et cette autre, et
toujours! Seras-tu mangée par les oiseaux,
ou brisée par l'orage? Tomberas-tu l'août
prochain, épaisse, sous ma faux ? Qui engrais-
seras-tu, froment du laboureur? Ces grains
de blé, messieurs les bourgeois, sont l'espoir
de vos budgets. Ils peuvent nourrir la sagesse
ou la folie. C'est le pain d'une honnête fa-
mille ou l'habit doré d'un courtisan.
a Les courtisans... Elle revient, dit-on,
cette engeance de l'ancien monde. Le dernier
descendant de ces rois dont nos aïeux, misé-
rables serfs, payaient les débauches veut
revenir. Malheur à nous, paysans ! Empe-
reurs et rois, cela veut dire invasion. Puisses-
tu sécher et pourrir, graine maudite, si tu
dois défrayer une cour ou servir de provende
aux chevaux des cavaliers prussiens. Loin
de nous ces monarques, plus redoutables pour
mon champ qu'une nuée de ramiers pillards
et plus tristes que les corbeaux.
a A bas Chambord I
» Laboureurs cheminant sur la route au bord
du champ. A bas Chambord 1
» CE QUE DISENT LES FRANÇAIS
DES DIVERS ÉTATS.
■ Ce ne sont pas seulement nos opinions,
nos doctrines et l'idée républicaine que nous
devons défendre; ce ne sont pas seule-
ment les principes sur lesquels repose la so-
ciété française qu'il s'agit de protéger contre
une poignée de conspirateurs ; c'est pour la
patrie, c est pour nos foyers que nous com-
battons.
a Une fusion des deux branches de la fa-
mille des Bourbons a ete accomplie à Frohs-
dorf; elle a soulevé le dégoût de l'Europe
eutiere ; elle est, tout le monde le sait, le
moyen suprême à l'aide duquel un groupe
parlementaire essaye de se soustraire aux re-
doutables responsabilités qu'il a encourues
dans l'exercice de son mandat. Nommée pour
terminer la guerre et solder l'ennemi, l'As-
semblée s'est déclarée constituante, et, sur
cette déclaration, une imperceptible majorité
a entrepris de détruire la République.
a Les convictions d'une centaine de légiti-
mistes d'ancienne date ne sont pas douteu-
ses. Mais en peut- On dire autant des adhé-
rents qu'ils ont recrutes? Leur passé pro-
teste contre cette interprétation de leur con-
duite actuelle. Les princes d'Orléans ont-ils
ete conduits à Frohsdorf par une raison d'E-
tat? Personne ne le croira, Lorsqu'on se repor-
tera a la restitution <lcs 4u millions. Pour
aller à Frohsdorf, il fallait y aller avant le
décret de l'Assemblée nationale qui a fait
rentrer ces 4u millions dans les caisses de la
famille d'Orléans I
■ Jamais, sans un accord préalable, on
u'ud mettra que le parti légitimiste, dans l'As-
semblée, eût accorde son vote à une mesure
qui remettait le duc d'Aumale en possession
u l'héritage «m prince de Condé.
• La fusion n'est que la conséquence do la
ALCE
restitution des 40 millions accordés aux prin-
ces d'Orléans.
a Esaù, cette fois, n'aura pas livré son
droit pour un plat de lentilles!
a Des promesses de dignités et de hautes
fonctions sont faites pour obtenir des votes
en faveur des projets dont nous sommes me-
nacés.
» L'argent et les places jouent leur rôle
dans les affaires publiques. Le pays sonde les
plaies qui le dévorent. Son avenir et son
existence sont en jeu. Il scrute les motifs et
cherche jusque dans ces basses régions les
causes positives des événements qui s'accom-
plissent.
a Une conspiration lente, tenace, depuis
deux années mine la troisième République
française, comme d'autres conspirations ont
miné et détruit les deux premières. Trop en-
gagés pour reculer, les complices iroDt jus-
qu'au bout contre le pays. L'attentat sera
essayé, sinon consommé.
a Le prétendant lui-même se dispose à agir.
On avait pris le comte de Chambord pour le
représentant d'une loyauté antique. On le
croyait instruit par les malheurs de sa patrie
et par la tragédie dans laquelle ses ancêtres
ont subi la mort et l'exil. On se figurait qu'il
s'enfermait dans le Non possumus du droit
divin, non-seulement pour honorer les dé-
vouements qu'il a suscités, mais aussi pour
soustraire son pays et sa personne à une
destinée fatale.
• Nous nous trompions, nous, Français,
dans notre estime. Nous nous trompions sur
tous, maître et serviteurs. Les basses trans-
actions l'emportent. La couronne est trop
près de cette main qui paraissait la dédai-
gner. Cette main fiévreuse, incertaine s'y
porte par l'instinct irrésistible qui naît des
tentations trop fortes où succombe la fai-
blesse humaine.
a Le comte de Chambord négocie, c'est-à-
dire qu'il capitule; mais ses capitulations et
celles du groupe parlementaire qui risque à
la fois son avenir et celui de la France sur
un coup d'Etat parlementaire ne les aveuglent
pas au point de ne pas voir les conditions
possibles d'un tel règne et les dispositions
du pays.
■ Prétendants et conspirateurs savent que
le pays les repousse; qu'un vote de l'Assem-
blée actuelle ne suffit pas pour changer la
forme du gouvernement; qu'il faudra rendre
l'armée complice de cette usurpation de la
souveraineté nationale; qu'il faudra compri-
mer ce peuple dépossédé de son droit; que
l'acte d'investiture se fera sous le régime de
l'état de siège dans trente-neuf départements,
près de la moitié de la France; qu'il sera,
par conséquent, vicié dans son origine ; qu'un
Bourbon, avec la charie de 1S14 amendée, la
charte des ordonnances ou tout autre pacte
po.ssible pour un tel règne, ne pourra gouver-
ner avec les lois fondamentales existantes;
qu'il faudra les détruire, sous peine de suc-
comber dans un bref délai.
a Un Bourbon ne peut gouverner la France
avec le suffrage universel. 11 faudra détruire
le sut! rage universel.
a Un Bourbon ne peut gouverner avec la
liberté de la presse. Il faudra enchaîner la
presse.
a Un Bourbon ne peut gouverner avec la
loi actuelle sur le jury, même telle que l'a
faite M. Dufaure. Il faudra réduire, épurer
le jury,
a Un Bourbon ne peut gouverner avec la
loi actuelle sur l'armée, parce que cette ar-
mée, prise dans l'universalité du pays, ne le
protégerait pas contre la Révolution reven-
diquant les principes de la France moderne.
» II faudra donc qu'il fasse table rase de
nos institutions, qu'il nous ramène aux éta-
pes parcourues et marquées des ossements
de nos pères.
» Il ne se maintiendra pas sans verser en-
core, un jour ou l'autre, le sang du peuple,
toujours prêt à mourir pour la liberté; sans
abreuver cette terre fumante dont les en-
trailles sont gorgées de cadavres.
a II ne se maintiendra pas sans rouvrir l'ère
des proscriptions et sans envoyer encore aux
extrémités de l'Océan ces grands navires
charges de tant d'exilés, que le deuil est
partout au foyer du pauvre.
a Voilà les conditions de ce règne qu'on
veut nous imposer. Que nous apporte-Wl en
échange?
a L'idée des révolutions au dedans, et au
dehors les menaces d'une suprême et dernière
invasion.
a Si aveuglés que soient le comte de Cham-
bord et ses partisans, comment ne se ren-
draient-ils point compte de l'isolement de la
France et delà répulsion que soulève en Eu-
rope l'avènement d'une restauration bour-
bonienne? Oublieraient-ils le principe de ce
droit divin qui enchaîne la papauté aux des-
tinées de l'Eglise romaine? N ont-ils pas re-
connu Solennellement la solidarité des deux
restaurations royaliste et pontificale? N'est-
i e pas aujourd'hui un fait positivement avoué,
que ces pèlerinages où l'intervention divine
est invoquée ont pour but de fanatiser les
populations et d'attribuer à la depossessiou
du pape de sa loyauto temporelle les inal-
heura qui ont frappé la France? Cette pro-
; igande n a-t-elle point déjà fia ne lu nos fron-
tières? Ne iiuubU -t-ell« pas la Suisse? Ne
su suite -t-elle pas des embarras aux gouver-
nements de l'Allemagne du Nord? N a-t-elle
ALCE
pas tenté audacieusement de se propager
jusqu'en Italie, but réel de ces agitations
tortueuses ?
■ Quel est l'homme politique, en Europe,
qui douterait encore que la conspiration mo-
narchique en France vise Rome, qu'une res-
tauration pontificale ne peut être accomplie
aujourd'hui sans de vastes remaniements ter-
ritoriaux qui impliquent une nouvelle guerre
entre la France isolée et la Prusse et l'Italie,
assurées au moins de la neutralité de l'Au-
triche ? Quelle signification politique aurait
la restauration d'un Bourbon sur le trône de
France, si elle n'impliquait, au dehors comme
au dedans, l'anéantissement de tout ce qui a
été édifié au nom des principes que la Ré-
volution française a laissés partout où nos
armées ont passé?
i La contre-révolution au dedans implique
la contre-révolution au dehors. Elle menace
partout les droits acquis. Ces droits sauront
se défendre. Et de cette lutte naîtra la ré-
volte à l'intérieur et la guerre aux frontiè-
res. Nous savons aujourd'hui ce que sont ces
grands armements, ces préparations que l'on
déclare hautement faites au nom de la paix
et pour la mieux imposer. La langue de la
politique prussienne est connue. Les revues
de Berlin et les ovations à Victor-Emmanuel
ont un sens sur lequel la fierté nationale
nous oblige de nous taire, unis qui redouble
nos haines contre l'odieuse faction qui peut
ajouter de tels soucis aux maux que nous
endurons.
• Il n'y a pas un négociant français qui
puisse dire que la ruine et la faillite ne l'at-
tendent pas l'an prochain ; pas un paisible
rentier qui soit assure de son repos; pas un
artisan de son travail ; pas un laboureur cer-
tain de récolter le ble qu'il aura semé, si la
conspiration parlementaire réussissait dans
ses entreprises. Tout Français est menacé
dans ses biens, dans sa personne, dans sa
patrie et dans sa liberté, plus chère que la
vie elle-même. Ce qu'on nomme les princi-
pes de la Révolution française n'est pas une
vaine parole destinée à gonfler les phrases des
rhéteurs. C'est la base de notre droit public.
C'est l'égalité devant la loi.
• C'est ton champ libre de la dîme, labou-
reur, fils des serfs tes ancêtres; c'est ton li-
bre travail, ouvrier; c'est ta propriété poli-
tique, électeur; c'est ton drapeau, soldat;
c'est ta patrie régénérée et sortie des injus-
tices du vieux monde, citoyen 1
■ Eh bien I toutes ces choses si chères, que,
sans elles, la vie elle-même n'aurait pas de
but, sont menacées par une conspiration our-
die à la face du ciel, en invoquant le nom de
Dieu, par un prince qui ne connaît pas la
France, qui ne sait rien de ce que nous som-
mes, qui déteste cette mère auguste que nous
honorons et par laquelle nous vivons, la Ré-
volution française I
■ Une majorité parlementaire, et toutes les
forces dont disposent les gouvernements
peuvent se tourner contre la Révolution sur
un simple vote de cette majorité compromise
et suspecte. Que faire? Que devenir? Si nous
nous levons, nous sommes factieux. Et c'est
là, sans doute, que nous attendent les hommes
de ténèbres, habitués, de longue date, à cher-
cher dans le sang du peuple ces moyens de
terreur à l'aide desquels ou entraîne les reac-
tions jusqu'à Rome.
» Nous ne donnerons pas cette joie funèbre
aux ennemis de la Révolution. Sans perdre
une heure, partout, dans les villes et jusque
dans les plus humbles hameaux, organisons
la résistance légale par des protestations
écrites, par la presse, par la parole, et jus-
que dans les rencontres de voisinage et i'in-
umite du foyer.
• La France est menacée; la Révolution
française, qui nous fit ce que nous sommes,
est eu péril ; la patrie elle-même peutdi paraî-
tre dans les suites d'un complot abominable.
Unissons-nous tous 1 Serrons les rangs ! fran-
çais, il s'agit encore une fois de répondre
aux déclarations de Pilukz et aux menaces
des émigrés I
» Point de troubles, point d'armes. Un cri,
un <ri unanime, et c'est assez peut-être pour
sauver lu patrie:
■ A bas Cbambordl
» LE BÛCULKON 1£T LA FORKT.
» La forêt est profonde, épaisse, pleine
d'horreur et d'épouvantement; c'est la forêt
des préjugés gothiques, sans cesse abattue,
sans cesse renaissante. Si l'on cessait un mo-
ment de L'émonder, elle reviendrait. Elle ga-
gnerait nos champs, nos prairies, nos jardins
I leins de fruits délicieux. Les ronces sauva-
ges s'enlaceraient aux rameaux des arbres
de nos vergers. L'herbe gagnerait nos rues.
» Au sein des halliers épais, un bûcheron,
aux bras musculeux, de sa hache fra]
pied un chêne vermoulu. A chaque coup,
l'arbre tremble.
■ — Uni I tomberas-tu donc enfin, vieille
souche inutile 1
» Allons, voilà qu'il prend peut-être sou
arbre pour un roi ou pour un dictateur. Peu
s'en faut qu'il ne dise, comme lo bout bel
Legendre à Robespierre , le 9 thei h
t Dieu I qu'un tyran est dur a abat tre 1 »
■ Un dernier coup... Hanl... L'arbri
croule, et le bûcheron s'eciie d'une voix de
tonnerre :
• — A bas Chambord 1
ALCE
» La nymphe Echo répète en riant : A bas
Chambord ! A bas Chambord !... à bas...
■» LIBRBS PKNSEURS.
» Nous qui voyons loin, parce que nous
avons vécu les longs siècles de 1 histoire,
nous sommes pris d'une tristesse irnm
car nous sentons approcher les supréri
rils de la liberté politique et religieuse. A
l'indignation qui remplit notre cœur contre
les hommes '(in préparent nos ruines se mélo
une mélancolie profonde. Nous sentons bien
que l'Eglise romaine va soulever contre elle
le genre humain; mais nous voyons aussi la
France pencher peut-être vers son déclin.
Ce grand flambeau, qui pendant si longtemps
éclaira le monde, pourrait s'éteindre!... La
nouvelle Athènes ne serait bientôt plus qu'un
point stratégique et un lieu de plaisirs obs-
cènes...
» Si la monarchie était faite, les ombres des
misérables entassés dans les fosses commu-
nes pourraient errer la nuit dans les palais
incendiés et mêler au vent leurs malédictions.
Elles pourraient attester qu'elles avaient
pressenti l'avenir. Elles pourraient protester
et dire : ■ Dieu nous absout l car la monar-
■ chie est venue, et avec elle la mort de la
» France. Quand nous disions : Le drapeau
• blanc flotte sous les murs de Paris, mieux
• que vous, Français qui nous avez châties,
» nous lisions dans l'avenir. Le vote qui réta-
■ blirait le trône des Bourbons démoralise-
» rait notre supplice. »
■ Il y a des choses qu'on ne voit qu'aux
heures où les nations courent des périls su-
prêmes. Les anciens, dans les grandes ca-
tastropb.es où succomba la liberté, racontaient
d'étranges légendes. Des bêtes avaient parlé.
Une statue d'airain avait verse des larmes.
On voit aujourd'hui dans la patrie de Vol-
taire des hommes que leurs lumières et le
rang qu'ils occupent dans le monde mettent
k l'abri des superstitions des illettrés faire
froidement et résolument appel à ces croyan-
ces qui restent, comme une tradition païenne,
sous le chaume. Ce sont eux qui organisent
ces pèlerinages menteurs, où l'on voit des
hommes en habit noir lever les mains au ciel
et s'écrier au milieu des rues, parmi les po-
pulations étonnées : ■ O Dieu I sauvez la
■ France et donnez-nous un roi! ■
» Ecoutez, pèlerins, ce que dit l'écho de la
foret : « A bas... ! ■
■ VIEUX RENTIER AU COIN DU FEU.
■■_ — l,cs vivres augmentent. Les loyers
s'élèvent. Les impôts montent. La France
doit aujourd'hui 22 milliards, et je dois à mes
fournisseurs une note plus longue que l'allée
de mon jardin. Tout s'élève. Mon revenu seul,
comme un petit îlot enveloppé par une inon-
dation, reste immuable, ou plutôt il se rétré-
cit d'une manière effrayante. Je crois voir
en regardant ma rente et la dette qui monte)
le de luge de (xirudet. Un monarque diminuera-
t-il les impôts? Je le croyais au temps jadis.
Aujourd'hui, j'ai pour toujours perdu cette
illusion de 1830 et de I84y. J'ai lu, dans un
livre fort beau, le compte de ce que coule un
roi et ses conséquences. Liste civile, 20 ou
25 millions, ci : 25 millions. Frais de diverses
natures, grandes charges qu'il faudra créer,
ci — tant.
» Tant encore pour la bagatelle. Total ,
300 millions 1 300 millions qu'il faudra que je
paye. Au secours! au voleur! Point de roi!
je ne veux point de roi!...
■ {Regardant si la pur te est bien fermée). A
bas Chambord III
• UN TERRASSIER.
» La journée est finie. Ramassons les ou-
tils. Nous travaillons toute notre vie, nous
autres, sans mémo espérer que nous nous re-
poserons un jour. En République, la pioche
paraît moins pesaute et la vie moins lourde.
Sur le pave des rues, la journée lime, l'ou-
vrier na pas de maître. Nous autres, pau-
vres gens, nous ne voulons pas qu'un roi hu-
milie notre misère et nous oie. la pensée d'uu
avenir meilleur... A bas Chambord I
■ DANS LA HUNE.
» Comme un grand oiseau de passage, un
gabier» perche dans la hune, travaille et
chante :
• Les marins de la République
Montaient le vaisseau lu Vengeur!...
Dans le vent qui siffle, au bruit des flots mu-
gissants, il parle. 11 pense a la patrie, lui
aussi :
■ — Jadis, on m a conté l'histoire du nau-
frage de la Méduse. C'est un émigré qu'on lit
capitaine qui causa ce triste naufrage... La
France est eomine un beau n.i\ ire, dont l'é-
quipage a l'œil ouvert. Point d'émigrés, plus
de Bourbons, pour nous jeter tous k la cote.
Les marins de la République crient par ma
voix : ■ A bas Chambord I ■
• DANS LA CBAMBRBS.
■ Un )s camarades: «Soldats...»
» Mais ICI je me lais.
■ L'ete dernier, un voyageur, le bâton à la
main, suivait une route poudreuse. Des
chants, des cris joyaux, des éclats de rire
enfantins retentissent. Dans un verger de
Normandie, sous un vieux pommier tordu,
tournoyait uue ronde. Fillettes et marmots
ALCI
taîent le vieux refrain de notre en-
fance :
• Chers enfanta, ch.inter, dansez,
Votre âge
Echappe à l'orage!
• Le voyageur s'approche et dit :
■ — Vos pères ont eu bien des peines.
Comme eux ne soyez point trahis!
» Timide couvée de perdreaux, la bande
effarouchée s'envole, riant, criant, écho des
propos du foyer : « A bas Chambord! A bas
• Chambord ! ■
■ Du vaste Océan aux montagnes des Vos-
ges, du Jura et des Alpes; des noires Pyré-
lux Ardennes; de Marseille aux saules
de Dunkerque; dans Les villes, dans les ha-
meaux; parmi les plaines, les forêts et jus-
que sur le sein des mers; sous le chaume,
dans la mansarde, a l'atelier, à la caserne,
dans les cabarets, les salons; partout où bat
un cœur français, sous l'habit noir et sous
la blouse ; partout où vit encore l'amour de
la patrie et de la liberté; partout où la pen-
sée du repos, du travail, partout ou la rai-
son pénètre; partout où l'âme humaine se
dégage et déploie ses ailes ; partout eu France
où le malheur a porte sa rude leçon ; partout
où l'homme, devenu citoyen, comprend enfin
que ses droits, sa personne et ses bien-, sont
menacés, un cri, le cri national, a retenti
comme la diane de ce grand chasseur légen-
daire qui, depuis cent ans bientôt, sonne
l'hallali des rois :
■ A bas Chambord! •
Alcbstb.
Et maintenant, l'auteur nous en voudra-t-il
de déclarer que les chefs-d'œuvre publiés
daus V Universel j la Vëritét la Constitution,
le Corsaire et Y Avenir national^ sous le nom
d'Alceste , sont de M. Hippolyte Castillu?
ALGBTAS, roi d'Kpire vers la fin du ive siè-
cle avant J.-C. Il était frère de Perdiccas,
général d'Alexandre. Il eut à soutenir une
guerre contre Cassandre, fils d'Antipater, et
fut mis à mort par ses propres sujets. Pyr-
rhus lui succéda.
* ALCHIMIE s. f. — L'article donné à ce
mot dans le tome 1er du Grand Dictionnaire
trouve son complément naturel au mot trans-
mutation, daus le tome XV, page 420.
ALCIAT ou ALC1AT1 (Jean-Paul), théolo-
gien italien, né eu Piémont vers le commen-
cement du XVIe siècle, mort à Dantzig. Il
abjura le catholicisme, se fit protestant, mais
ne tarda pas à émettre sur la Trinité des
idées qui lui aliénèrent ses nouveaux core-
ligionnaires. Il passa à Genève, s'associa un
médecin, un avocat, et, de concert avec Gen-
tilis, ils travaillèrent à la propagation de
leurs doctrines. Les procédures exercées
contre Gentilis les décidèrent à s'éloigner de
la Suisse, et ils résolurent d'aller evangéliser
la Pologne, où ils obtinrent en effet quelque
succès. On prétend qu'ils allèrent ensuite en
Moravie, d'où Alciat se rendit à Dantzig, où
il embrassa, dit-on, les doctrines de Socinius.
Quelques- uns même affirment qu'il s'était
fait musulman; mais Le fait n'est nullement
prouvé.
ALC1DAMAS , père de Ctesylla, épouse
d'Hermochares.
ALC1DASI1E, mère de Buuus, qu'elle eut
de Mercure.
ALC1DE, surnom do Minerve chez les Ma-
cédoniens, au rapport de Tite-Live. il A
Sparte, nom de certaine.-, divinités subal-
ternes, suivant Hesychius.
ALCID1CE, fille d'Alèus, roi de Te-ée, et
épouse de Salmonée, roi de TbessaUe, dont
elle eut une fille uoinmee Tyro.
ALC1MH, père de Mentor, il Ami d'Achille.
H Surnom de Saturne et de Dacchus.
ALC1MÉUON, un des Tyrrhéniens qui firent
Bacchus prisonnier, et que ce dieu métamor-
phosa en dauphins, il Fils de Laerce et l'un
des chefs des Myrinidons, au siège de Troie.
ALC1NOÉ, fille de Stheuélus et de Nicippe.
Elle était sœur d'Kurysthee, roi de Mécènes,
qui imposa à Hercule ses douze travaux. Il
Nom d'une nymphe.
* ALCINOÏJS, roi des Pheaciens. — Il était
époux d'Arété et régnait dans 111e de Sché-
rie ou Dréj ane (* orfou). Lorsque les
Hautes, avec l'aide do Médée, eurent - i
la toison d'or, ils turent poursuivis par les
Colchidiens et chercheront un refuge
cette île. Le roi, à la demande que lui firent
les Colchidiens d'avoir a leur livrer M >
puni- la ramener a son père, répondit qu'il
était prêt k le faire si la princesse était en-
core libre, mais que, dans le cas où elle se-
rait déjà unie a Jason, il la défendrait contre
eux. Jason, averti eu secret par Arété, la
reine, épousa Medee la nuit même. N'osant
retourner sans elle auprès de leur roi, les
Colchidiens demandèrent a AleiuoUs do res-
ter dans sou île, ce qui leur fut accordé.
ALCIISOUS, un des (ils d'Hippocoon. Il aida
son père .i cb i t de Sparte loaiius etTyn-
dare et fut tue plus tard par Hercule.
ALCIPPL, Bile de Mai. et d'Açlaure. Elle
fut enlevée par Halii rhothius, qui lui fit vie-
Lence.V. Maures rairjs,d tn sce Supplément.
il Femme d'E venus, roi d'Etolie, et mère de
Marpesse. u Amazone tuée par Hercule. U
ALCO
83
Motion et mère d'Eupalam i
Suivante d'Hélène. {Odyssée.) n Une des vl-
evonides.
ALC1PPUS, Spartiate demeuré fameux par
la mort tragique de sa femme et de ses deux
;>ir les éphores, sous l'ac-
ii d'attentat aux lois de la république,
obtinrent même que sa femme
filles n'allassent point le rejoindre, et
ses biens furent confisques. Son épouse, Da-
mocreta. poussée par le desespoir, saisit l'oc-
casion d'une fête solennelle où les femmes
des princii aux habitants se réuni
célébrer des cérémonies religieuses. Elle en-
tra dans le temple avec ses filles, mit le feu
au bûcher sur lequel devaient brûler les vie
times et se précipita avec ses enfants dans
les 11, mimes.
Les Lacédémoniens prirent les corps de
ces infortunées et les jetèrent hors de leur
territoire.
"ALCIRA, ville d'Espagne, à 36 kil
Valence par le chemin de fer,et à (541
de Madrid; 13,000 hab. C'est une pi L.
construite dans une île entourée par le Ju-
car. Sou territoire est regarde comme ■
din de la campagne de Valence.
AIXIS, nom de deux diviuitéa en honneur
les Naliarvales, ancien peuple di
manie. Les Romains les assimilaient à Cas-
tor et Pollux.
ALCIS, un des Egyptides, époux de la Da-
naïde Glaucé. u Père de Tisis, devin célèbre
de Messène. il Fille d'Antipène et sœur d'An*
droclee.
ALCMAON, fils de Theslor, tué par Sarpe-
don sous les murs de Troie.
ALCMENE s. f. (al-kmè-ne — nom mythol.).
1 copique découverte par M* Lu-
ther.
* ALCMENE, femme d'Amphitryon et mère
d'Hercule. — Après la mort de son premier
époux, elle épousa le sage Uhadamam
de Jupiter et d'Europe et frère de Minos.
Elle Survécut a son fils Hercule; mais avant
de mourir elle eut la consolation d'apprendre
la mort du persécuteur de ce dernier, Eu-
rysthée, dont Hyllus, un des Héraclides, lui
apporta la tête, à laquelle elle arracha les
yeux. Lors des funérailles d'Ahmene, son
corps disparut, et on trouva a sa place une
pierre dans son ht. Au rapport d Anton ÎUS
Liberalis, c'était Jupiter qui avait donné
l'ordre à Mercure de transporter sou corps
daus les champs Elysées, ou elle devait s'u-
nir à Rhadamante. La pierre fut déposée
dans un i' ■ i ré, en un lieu dit depuis cha-
pelle d'Alcniene. Celte pi dont on
montrait encore la chambre à Thèbes du
temps de Pausanias, fut mise au rang dos
héroïnes et révérée à Thébes, a Haliarte et
à Athènes.
Winckelmann, dans son Histoire de l'art
chez les anciens, parle d'un vase étrusque
où sont représentées les amours de Jupiter et
d'Alcmène, composition très-savante et d'un
haut comique. « Il semble, dit l'auteur cite,
que le peintre ait voulu exprimer ici le
cipal acte d'une comédie semblable, a
I l u te a intitulée Y Amphitryon. Ah mené
regarde pjar une fenêtre, comme faisan p
anos qui mettaient leurs faveurs à
l'enchère. La fenêtre est élevée comme celle
d'un premier étage. Jupiter est travesti; il
un masque blanc, au bas duquel pend
une longue barbe. Il a comme Sérapis, pour
coiffure, un boisseau {modius), qui est d'une
seule pièce avec le masque; il porte une
échelle, comme pour monter chez sa mal-
tresse en entrant par la fenêtre. La tête du
dieu, qui passe entre deux barreaux de l'é-
chelle, fait une figure singulière. De l'autre
coté est Mercure, avec un gros ventre, asseï
ressemblant au Sosie de l'Iaute. Il tient de
la main gauche son caducée, qu'il baisse
comme pour lo cacher, afin de n'être pas re-
connu; de l'autre une lampe qu'il eleve vers
ia fenêtre, comme pour éclairer Jupiter. 11
porte à la ceinture un grand phallus. Les
deux ligures ont des culottes et des bas blan-
châtres d'une ■ êrne pièce, qui descendent
jusqu'aux cbei | ieds. Leur draperie
it d'Alcmène sont marques d'e-
toiles blanches. ■
ALCMENON, un des Egyptides, époux de
la DauuUle Hippoméduse.
AXCOCK [Ji q), prélat et homme d'Etat
B Beverlev (York), mort a Wis-
beach en 1500. Il étudia et prit
à Cambridge, devint sucée ivemenl éveque
de Rocheater, de Wbrcester et d'Ely, puis
lut envoyé comme ambassadeur à la cour de
Cas tille une chancelier et inten-
dant des bâtiments royaux. M foll !
lege de Jésus a i imbridge et l'établit dans
ud couvent di disso*
■ Leui m i: on une
«connu ■ use de filles publiques. ■
On a de ce prèle crits: afonsperfec-
tionis ci</ cartustanos (Londres, isoi, jn-4<->j;
SUO& curatos tn sy-
1res, 1498, in-4°J ;
Abbanti Spirttus Saneti m pure «mi ctentia
fundata 1531, in-4°); JSomttim vul-
gares; Ù illes d'une
(Lundi es,
i486, in-4°)j i >' de la pénitence,
traduits en vers anglais.
84
ALCO
ALCOCK (sir Rutherî : ftte au-
né à Londres en 1809. Il étudia la mêde-
, serendîten 1833 en Portugal, où H de-
irurgien de marine, puis il l'ut attaché,
de 1S35 à 1837, en qualité d'inspecteur général
des hôpitaux, à la légion étrangère, comman-
dée par sir Lacy Evans. En 1S4-1, M. Al-
coek entra dans la carrière des consulats et
fut envoyé dans l'extrême Orient. Nommé
successivement consul à Sang-Haï (1846), à
Canton, puis consul général au Japon (1858),
int, l'année suivante, roînîstr? plénipo-
ins ce pays. Il s'y signala par son
attitude pleine d'énergie, fut à diverses re-
attaqué par les indigènes (1860, 1861,
1862), échappa aux plus grands pénis et sut,
a sou indomptable fermeté, forcer les
Japonais à prendre une attitude moins hostile
tant envers lui qu'envers ses nationaux et les
autres Européens. Le gouvernement anglais
lui envoya la croix de commandeur de l'or-
dre du Bain en 1863. 11 a envoyé et fait pu-
blier en Angleterre divers écrits sur ses
voy-iges et son séjour au Japon, notamment :
The capiiol of the Tycon. or a narrative of a
three year's résidence in Japon.
ÀLCOLEA, bourg d'Espagne, sur la rive
gauche Guadalquivir, à 75 kilom. de Cor-
doue; 2,000 hab. On y remarque un beau
Eont en marbre. Les Espagnols y furent
attus p.ir le général Dupont en 1808.
ALCOMÉNÉE, surnom .l'Ulysse, tiré d'Al-
coxnènes, ville d Ithaque.
ALCON, dis d'Erechthée et père de l'Argo-
naute Phalère. Il Fils de Mars et l'un des
chasseurs de Calydon. Il Fils d'Amycus et
aussi un des chasseurs de Calydon.
* ALCOOL s. m, — Encycl. Classification
des alcools. On sait que l'on désigne aujour-
d'hui sous le nom générique d'alcools une
• de corps qui dérivent des hydrocar-
bures par la substitution d'un uxhydryle à
ne d'hydrogène. Le plus simple des al-
cools est l'alcool méthylique
CH*0 = CH3(OH)
qui dérive de cette manière du gaz des marais
Cil*. M. Kolbe désigne cet alcool sous le nom
de carbinol et le prend pour type de tous les
alcools, comme il prend l'ammoniaque Azil3
pour type des ammoniaques composées. De
! qu'en remplaçant l.ou 2, ou les 3 ato-
mes d'hydrogène de l'ammoniaque par des
radicaux d'alcool on obtient des aminés pri-
maires, secondaires et ternaires, répondant
aux formules générales AzRH2, AzK-11 et
AzK', de même en substituant l, 2 ou 3 ato-
mes d'hydrogène à l,ou aux 2, ou aux 3 ato-
mes qui, dans le carbinol, sont liés au car-
bone, on obtiendrait '.es alcools prin
secondaires et tertiaires. Ainsi le composé
(CH3
C M2
f OH
serait un alcool primaire, le corps
i (CH8;i
C II
|OH
serait un alcool secondaire, et le corps
serait un alcool tertiaire. Si nous examinons
les réactions que peuvent théoriquement
produire les agents d oxydation sur ces trois
classes d'alcools (elles ^e réalisent en prati-
que), nous reconnaîtrons que cette division
i à la réalité des faits et qu'elle est un
de ces cas nombreux où la théorie a été
féconde.
Dans Valcool méthylique, on peut par l'oxy-
dation enlever, à l'état d'eau, l'atome d'hy-
drogène qui tient à l'oxhydryle et l'atome
d'hydrogène le plus voisin. L'atome d'oxy-
i trait une de ses ato-
micités saturée pur l'hy di ogène a maintenant
un point d'attache libre. Il en est de même
du es leui atomicités libres du
carbone et de l'oxygène se saturent récipro-
ent et l'on obtient l'aldéhyde méthy-
lique
ciH*
u j O" *
Vient-on à oxyder plus fortement, 1 atome
d'oxygène s'empare d'un des 2 atomes d'hy-
drogei. et forme avec lui de l'oxhy-
dryle, puis, par son second centre <!'
attache au carbone à la place
lui. On
oblieu le formiquo
C 1<>IL
|o''
Comme on peut I
lo quatrième atome d'oxygène reste intact.
Un '
tait un
radical Quel |U
ne Valcool méthylique
i u lui, il donnei ait un
une aldéhyde. Seulement, i stte ald< b
cet acide serait ni •* l'a
formique i •• que le nou i mit au
; Lveraient de
... : ,
•lîtUt'OU d'un radical alcoolique à 1 atome
ALCO
d hydrogène. Les formules suivantes mon-
trent ces relations :
(H
1 H
IH
c"
C H
C OH
(OH
lo"
| 0"
Carbinol.
Aldéhyde
formique.
Acide formique
ICH3
[CH3
, CHS
c<5
C H
C OH
)H
)o"
(O"
(OH
Méthyl-carbinol
Aldéhyde
Acide méthyl*
ou alcool ordi-
niéthyl-for-
formique
naire {alcool
mique
ou acétique.
primaire).
ou acétique.
Les alcools primaires jouissent donc des
deux réactions principales que le carbinol
est susceptible de donner vis-à-vis des agents
d'oxydation, et, à ce titre, on peut considé-
rer le carbinol lui-même, le type, comme un
alcool primaire. On définit alors les alcools
primaires des corps qui renferment le groupe
(CH*,OH)
uni à un radical quelconque. Dans le carbi-
nol, ce radical quelconque est l'hydrogène;
dans les alcools primaires autres que le car-
est un radical alcoolique. Le groupe
(CH*OH) prend le nom d'élément alcoolique
primaire. C'est lui qui, par l'oxydation, se
forme d'abord en élément aldehydique
(CHC'J,
puis en élément acide (CO",OH), le radical
auquel il est uni ne prenant aucuue paît à
cette réaction.
Si nous passons des alcools primaires aux
alcools secondaires, nous nous apercevons
qu'ici le premier degré d'oxydation est en-
core possible, mais que le second ne l'est
plus. Prenons, par exemple, le diméthyl-car-
binol ou alcool isopropylique
( CH»
CH3
H *
OH
Nous pourrons encore y retrancher H2 et
attacher l'oxygène au carbone par ses deux
atomicités. Nous obtiendrons ainsi un corps
dout la formule sera
l C113
C CI P.
/ O"
Ce sera une aldéhyde qui dérivera de l'al-
déhyde méthylique par la substitution de
deux méthyles à 2H, une aldéhyde secon-
daire ou, comme on dit, une acétone. Cette
acétone, ne renfermant plus d'hydrogène uni
au même atome de carbone que son oxy-
gène, ne pourra point échanger contre de
l'oxhydryle un hydrogène absent, et, par
conséquent, il ne se formera aucun acide par
l'oxydation de ce produit, à moins qu'un des
méthyles ne s'élimine, auquel cas la molé-
cule sera détruite et I acide formé renfer-
mera moins de carbone que le corps généra-
teur. La cause qui fait que les alcools secon-
daires ne peuvent pas fournir d'acide est
dans ce fait qu'ils renferment un seul hydro-
gène à coté de l'oxhydryle. Aussi définit-on
encore ces corps : des composés qui renfer-
ment le groupe
uni à deux autres radicaux hydrocarbonés.
Ce groupe est susceptible de se transformer
par l'oxydation en élément acétonîque CO.
Lui-même a reçu le nom d'élément alcooli-
que secondaire.
Enfin, les alcools tertiaires ne renferment
qu'un seul atome d'hydrogène uni au car*
bone du type carbinol. C'est l'hydrogène qui
lui est uni par l'intermédiaire de l'oxhydryle.
Les trois autres centres d'attraction de cet
atome du carbone sont saturés par des radi-
caux hydrocarbonés, c'est-à-dire par du car-
boue. Il resuite de ce fait que, si les alcools
tertiaires peuvent échanger leur hydrogène
typique contre des radicaux acides ou alcoo-
liques pour donner des ethers, ils ne peu-
vent plus donner par oxydation ni aldéhydes,
ni acides, ni acétones. Ne renfermant qu'un
seul atome d'hydrogène daus le groupe al-
cuohque, ils ne peuvent pas, eu eflet, en
perdre deux ni en échanger deux contre un
d oxygène. Aussi, par l'oxydation, ces corps
se detruisent-ils. Leurs radicaux alcooliques
s'éliminent à l'état d'anhydride carbonique
et d'eau, et l'on obtient des dérivés qui ont
une formule moins compliquée que leurs gé-
nérateurs. Ce qui caractérise les alcools ter-
tiaires, c'est donc l'impossibilité de s'oxyder
san-. se détruire, sans perdre du carbone.
).'■ lément aie ique qui les constitue est
.■■ut alcooliqu .< (H.
Toutes les fois qu'un élément C.OII a ses
trois atomicités Libres saturées par du car-
bone, i, i enté par trois
i.\ monoatomiques ou par des radicaux
polyatomiques, Tatcoole i leri iaire.Toutefois,
"' no in d'al-
cools tertiaires à ci composés qui
) adicaux monoatoiniques,
comme la trimé Ihyl- carbinol
l il'
I 113
I u-J-
ull
Uuil il existe aussi des corps qui sont des
ALCO
alcools tertiaires d'une classe à part et aux-
quels on réserve le nom de phénols. Dans
ces corps, qui ont été étudiés au mot phé-
nol, chaque atome de carbone est uni k l'un
de ses voisins par deux centres d'attraction
et à l'autre par un. Il a donc trois de ses
atomicités saturées par du carbone. Il est
donc clair qu'ils doivent leurs propriétés al-
cooliques au groupe C,OH qu'ils renferment
et que, à ce titre, ils se rangent parmi les al-
cools tertiaires. Le type de cette clas.se est
le phénol ordinaire C6M60, dont la formule
de constitution est :
H II
_LL
i i i i
H— C— — C-H
I I
— c=c—
I I
OH H
On voit, dans cette formule décomposée, que
l'oxhydryle OH est uni à 1 atome de car-
bone, qui est attaché à du carbone par tous
ses autres points d'attache.
Ainti, les alcools primaires sont ceux qui
contiennent le groupe CH2,OH; les alcools
secondaires, ceux qui renferment le groupe
CH,OH, et les alcools tertiaires, ceux qui ren-
ferment le groupe C.OH. Cela posé, voyons
ce que va devenir cette triple division dans
les alcools d'une atomicité supérieure à I.
Un glycol ou alcool diatomique renferme
deux oxhydryles; mais ces deux oxhydryles
peuvent chacun appartenir, soit au groupe
CH*OH, soit au groupe CH,OH,ou au groupe
C,OH. De là, en combinant ces trois groupes
deux à deux dans tous les sens, les diverses
classes possibles d'alcools diatomiques :
îo Des glycols entièrement primaires, où
les dfux oxhydryles appartiennent tous deux
au groupe CH2,OH.
2° Des glycols entièrement secondaires, où
les deux oxhydryles appartiennent tous les
deux au groupe CH,OH.
3° Des glycols entièrement tertiaires, ren-
fermant leurs deux oxhydryles à l'état de
groupe C,HO.
4° Des glycols mi-primaires, mi-secondai-
res, renfermant un groupe G'H2,0H et un
groupe CH,0H.
50 Des glycols mi-primaires, mi-tertiaires ,
renfermant un groupe CH3,0H et un groupe
C,OH.
6° Des glycols mi-secondaires , mi-tertiai-
res, renfermant un groupe CH,OH et un
groupe C,OH.
Avec les alcools triatomiques, en opérant
de même toutes les combinaisons possibles
des groupes CH2,OH, CH.OH et C,OH, on
obtiendrait dix classes distinctes, et le nom-
bre de ces classes irait toujours en augmen-
tant avec l'atomicité de Valcool,
Pour se rendre compte des produits innom-
brables d'oxydation que fournissent ces al-
cools divers, il faut remarquer que chaque
groupe subit l'oxydation pour son propre
compte, s'il en est capable, et que l'ox\ da-
tion peut porter sur chacun d'eux successi-
vement ou sur un seul à la fois. Avec ces
données, il sera facile de construire les for-
mules de tous les produits d'oxydation qui
dérivent d'un alcool donné. Soit, pur exem-
ple, un cas compliqué, comme une glycérine
hypothétique mt-pnm lire, mi-secondaire, qui
aurait pour forn ulc
,, — > IIïOH
c = Lia
I
C_H
U — OH .
I
r-II
C-OH
C — C?H5
Cette glycérine renferme au haut de la
chaîne le groupe alcoolique primaire CH2,0H
et au milieu le groupe secondaire CH,OH
deux fois répété. Si nous l'oxydons, nous
pourrons d'abord porter l'oxydation au plus
haut degré possible pour les trois groupes à
la fois. Le premier se transformera ainsi en
élément acide C02H, et les deux autres en
deux éléments acétoniques CO. Nous aurons
ainsi le composé
CO»H
1
CO
lo '
C = H*
-C2H*
qui représentera un corps mixte, aux deux
tiers acétone et au tiers acide, corps auquel
les Allemands donnent le nom d'acide acéto-
nîque. Nous pourrons aussi nous arrêter au
premier degré d'oxydation, qui est le degré
d'oxydation unique pour les deux éléments
alcooliques secondaires. Nous aurons ainsi
u mposé aux deux tiers acétone, au tiers
aldéhyde, répondant à la même formule que
l'acide, à cela près que le groupe CO*,H y
est remplace par le groupe Ct>, IL Suppo-
sons maintenant que nous oxydions seule-
ment l'un des groupes secondaires (o); on les
deux groupes secondaires à la fois (p)-, ou le
groupe primaire seul, soit au premier (f)t
ALCO
soit au deuxième degré d'oxydation (4); ou le
groupe primaire et l'un des deux groupes
secondaires (« et Ç), nous obtiendrons la sé-
rie de composés suivants :
,,-CH2,HO r _CH«,OH n —
= H2 = H2 ^ =
— CH,0
I
C =0
l
C~H
u — OH
I
r = H*
s
c _ C0*H
I
C
C = 0
I
C = O
I
H*
-CW
u =OH
c~H2
c — C2H5
H*
, — H
r— CH,0 « — COîH
^ _ III *-* _ H?
= M'
I
C = O
— OH |
-H C —OU
G-OH |
H2 „ = H*
H2
C =0
,— H
— OH
c = H2
^ — C2H5
' — OH
-C2H5
On voit que le nombre des alcools que l'on
peut obtenir en combinant de diverses ma-
nières les groupes alcooliques primaires, se-
condaires et tertiaires dans un composé po-
lyatomique est immense, et que plus im-
mense encore est le nombre possible des
produits d'oxydation de ces corps complexes.
Ajoutons toutefois que, jusqu'à ce jour, les
alcools polyatomiques secondaires et tertiai-
res sont mal connus, et que les composés
dont nous parlons en ce moment seraient
presque complètement hypothétiques, si l'on
ne connaissait certains acides qui dérivent
manifestement de ces diverses espèces d'al-
cools.
Le groupe alcoolique primaire étant seul
susceptible de se transformer en groupe acide
C02H, tout acide bibasique dérive évidem-
ment d'un alcool au moins deux fois pri-
maire ; tout acide tribasique, d'un alcool au
moins trois fois primaire, etc. Or, on a donné
le nom d'hydrocarbures normaux saturés
aux hydrocarbures dans lesquels chaque
atome de carbone échange une atomicité
avec chacun de ses voisins et les deux ato-
micités restantes contre de l'hydrogène, à
l'exception des 2 atomes de carbone extrê-
me-, qui eux n'échangent qu'une atomicité
avec le carbone et ont leurs trois autres ato-
micités saturées par de l'hydrogène. On a
des exemples de ces hydrocarbures normaux
dans les formules de l'hydrure de butyle et
de l'hydrure d'amyle que nous donnons ci-
dessous :
H» H2 H2 H3 H» H* H* H2 H»
C— C— C— C C— C— C— C— C
Hydrure de butyle Hydrure d'amyle
normal* normal.
On voit qu'en substituant de l'oxhydryle à
l'hydrogène dans ces corps, on obtiendra des
groupes alcooliques primaires, susceptibles
d être convertis en groupes acides si la sub-
stitution a lieu dans les chaînons extrêmes ;
qu'elle donnera, au contraire, des groupes
alcooliques secondaires susceptibles d'être
convertis en éléments acetouiques si elle a
lieu dans l'un quelconque des chaînons in-
termédiaires; enfin que jamais elle ne pro-
duira d'éléments alcooliques tertiaires. Il
résulte de là qu'avec un hydrocarbure nor-
mal on ne pourra jamais obtenir des acides
d'une basicité supérieure à deux, et, puisque
nous connaissons des acides d'un basicité
égale à 3, 4, 6, il est évident que ces acides
ont pour carbure fondamental un carbure
anomal. On désigne sous ce dernier nom les
hydrogènes carbonés dans lesquels un cer-
tain nombre (supérieur à deux) d'atomes de
carbone sont unis au carbone par une seule
atomicité et à l'hydrogène par trois, tandis
que d'autres atomes de carbone sont unis au
curbone par trois atomicités et à l'hydrogène
par une. Ainsi, l'hydrocarbure
113 CH»,H CHS,CH8 H3
C — C-
-c-
(hydrure d'heptyle anomal) appartient à ce
groupe de carbures d'hydrogène. De même
que les hydrocarburessaturés anormauxsont
les seuls qui puissent fournir des acides d'une
basicité supérieure à deux, de même aussi
ce sont les seuls qui puisseut fournir des al-
cools tertiaires. Ainsi, avec l'hydrure d'hep-
tyle anomal, nous pourrons obtenir un acide
pentabasique et un alcool tertiaire, comme
on le voit par les formules ci-dessous :
0*11 CO>H,H (CO«H)« 0*H
C C C C
A' uK- pentabasique*
H3 CHS-UH (CH»)* H3
c— c c c
Alcool hcjitylique tertiaire.
Maintenant que nous avons suffisamment
généralisé les questions qui se rapportent aux
alcools secondaires et tertiaires, U uous reste
à voir comment on prépare ces corps, au
moins dans la classe des alcools monoatomi-
ques, où seulement ils sont bien connus.
— Préparation de* alcools secondaires et
ALCO
tertiaires. On a préparé les alcools secon-
'l.iires, jusqu'à ce jour, par deux moyens
principaux. L'un de ces moyens consiste à
soumettre les acétones à l'action de l'hy-
drogène naissant, l'autre à préparer les al-
■ unis en partant des homologues de l'éthy-
lène par l'action successive de l'acide iodhy-
drique, de l'acétate d'argent et de la potasse.
Les alcools secondaires de cette dernière
classe ont été pris par M. Wurtz pour une
classe particulière d'alcools auxquels il a
donné le nom de pseudo-alcools. On a pré-
paré au moyen (les acétones Yalcoot isopro-
pylique
4 (CM
c!H •
Mon '
( CH>
Valcool isoamilique C&H120 et le benzhydrol
Cl3H*20, qui tous trois sont des alcools se-
coniiaires. Les alcools secondaires ont été
découverts par M. Friedel. Souvent, pour
éviter une longue phrase, on les désigne
sous le nom d' isoalcools.
Les alcools tertiaires actuellement connus
sont : le triinethyl-carbinol
c j (CHV
u j OH '
le méthyl-diéthyl-carbinol
(CH3
chCïHS)»,
(oh
le propyl-diméthyl-carbinol
(C3H7
C (CH3)2,
(OH
le propyl-diéthyl-carbinol
I CW
C (f.'SHS)»
(OH
et l'éthyl-diméthyl-carbinol
[ C«H5
C (CHS)«.
( OH
On obtient ces corps en faisant agir le
zinc-mèthyle , le zinc-éthyle ou les corps
analogues sur les chlorures d'acétyle, de
propionyle , de butyryle, etc. Au chlorure
d'acétyle on peut facilement substituer l'oxy-
chlorure de carbone.
Les chlorures dérivés des acides monoato-
miques résultent de la substitution de Cl k
1 'II dans le groupe acide CO.OH. Us répon-
dent donc à la formule générale
IR'
c jo",
(Cl
R' étant de l'éthyle, du methyle, etc.
Supposons que sur un corps de ceLte con-
stitution on fasse agir du zinc-méthyle ou
un compose analogue que nous représente-
rons par la formule générale
Zn"jg;.
Le zinc s'emparera de l'oxygène du chlo-
rure acide pour former de l'oxyde de zinc, et
les deux radicaux alcooliques unis au métal
prendront la place de cet oxygène en don-
nant l'éther chlorhydrique d un alcool ter-
tiaire, comme l'indique l'équation suivante :
R'
IR'
+ Zn"
, = Zn"0 + C
JR'
(Cl
ir:,
C O"
CI
Chlorure Composé Oxyde Kther
acide. organe- de zidc. chlorhy-
zincique. drîque
d'an alcool
tertiaire.
L'éther chlorhydrique ainsi formé échange,
sous t'influence de l'eau, son chlore contre
de l'oxbydryle et fournit l'alcool tertiaire
cherché :
( r; (r;
C]5, + H20 = HCl + c][K
f c, Eau. Acide I ,),.
\ Cl Chlorhy- * 0li
Eiher drique. Alcool
chlorli\.ln- tertiaire,
que tl'nU'ool
tertiaire.
Nous avons dit que, quand on avait à pré-
parer un alcool tertiaire qui exigeait 1 em-
ploi du chlorure d'acétyle et du zinc-méthyle,
on pouvait substituer à ce dernier l'oxyehlo-
rure de carbone. La raison eu est que, dans
une première phase de la réaction, le ehlor-
oxyde de carbone échange un de ses atomes
de chlore contre du méthyle et fournit du
chlore d'acétyle, qui réagit ensuite comme
si l'on avait agi sur lui directement. La trans-
formation du chlorure de carbonyle en chlo-
rure d'acétyle est exprimée par l'équation
suivante :
CJ8Î+Z»"|S
CH3
CH3
I Cil'
: Zn"Cl» + C ! O
I Cl
Chlorure Chlorure
de une. d'acétyle.
Chlorure Zinc mé-
de thyle.
carbonyle.
Kn traitant le chlorure do carbonyle par
le «mc-eihyle, le zinc ainyie, etc., les resul-
ALCO
tats seraient probableme:-' unalogues. Ainsi,
il y a lien de supposer q.i :;\ « . le zinc-éthyle
il se produirait d abord du chlorure de pro-
pionyle et consécutivement du triéthyl-ear-
oinof.
— Fabrication de f alcool. Nous n'avons
pas a rappeler ici les avantages multi-
ples que 1 industrie a su tirer de Valcool vi-
nique ou hydrate d'éthyle. Contentons-nous
d'indiquer sommairement que l'avidité re-
marquable de Valcool pour l'eau le fait em-
ployer avec une grande efficacité pour la
conservation des substances organiques, par-
ticulièrement des fruits, des préparations
anatomiques, des sujets d'histoire naturelle
Sue leur constitution propre ne permet pas
'empailler ou de dessécher ; que la propriété
possédée par Valcool de dissoudre les resiues
et les huiles essentielles le fait employer, à
l'exclusion de tout autre liquide, dans la pré-
paration des vernis et des parfums, etc.
Notons en passant que l'apparence laiteuse
que prennent certaines préparations alcooli-
ques (absinthe, vernis, teintures, etc.) lors-
qu'on y verse une certaine quantité d'eau
provient de ce que Valcool, en s'hyd ratant,
abandonne une partie des résines ou des hui-
les qu'il avait dissoutes. Les usages multiples
de Valcool donnent un grand intérêt a sa fa-
brication; nous entrerons à ce sujet dans
quelques détails.
Valcool vinique étant, dans les cas les plus
ordinaires, un produit de la fermentation
sucrée, toute substance amylacée suscep-
tible d'être changée en glucose par l'action
des acides minéraux ou de la dmstase peut
donner de Valcool. Toutefois, le problème
se complique de nécessités économiques
qui réduisent le nombre des substances em-
ployées. C'est ainsi que le bois, le papier, le
chiffon, chimiquement propres à fournir de
l'alcool, ont été abandonnés après quelques
essais qui n'ont pas donné de résultats avanta-
geux. Les substances aujourd'hui employées
sur une grande échelle sont : les céréales, les
pommes de terre, les betteraves et les châtai-
gnes. Dans tous les cas, les opérations, varia-
bles en quelques points suivant les matières em-
ployées, peuvent toujours se classer comme
il suit : préparation de la liqueur fermentes-
cible, fermentation, distillation et rectifica-
tion.
Si l'on opère sur des céréales, froment,
seigle, orge, épeautre, maïs ou riz, on devra
d'abord les concasser, s'il s'agit de céréales
tendres comme les quatre premières, ou les
réduire en farine, si Ton travaille sur les cé-
réales dures, comme le maïs et le riz. On ad-
ditionne ensuite la matière ainsi préparée de
15 k 25 pour 100 d'orge maltée, on la mouille
d'eau chauffée k 50° ou 60», on brasse
dans la cuve matière, on laisse reposer une
demi-heure, on recommence k brasser en
ajoutant graduellement de l'eau bouillante,
jusqu'à ce que la masse ait pris une tempéra-
ture de 65» k 70°. On laisse alors en re-
pos pendant deux ou trois heures, et c'est
dans cet intervalle de temps que se produit
l'action de la dtastase, c'est-à-dire la trans-
formation de la matière amylacée en glucose.
Le moût doit ensuite être refroidi par une ad-
dition d'eau aussi froide que possible , ou
mieux par le contact de b;ics contenant, de
l'eau froide. Quand le moût est refroidi, il
s'est formé au fond de la cuve un dépôt con-
sidérable; souvent on décante le liquide, mais
il ne parait pas qu'il y ait aucun danger k sup-
primer cette opération. Il reste dans le liquide
une certaine quantité de dextrine, mais elle
sera transformée en glucose pendant la fer-
mentation. C'est le moment de la provoquer
en introduisant de la levure dans le moût. Si
la fermentation se ralentit avant le temps, on
ajoute encore une certaine quantité de levure.
Celte opération peut être répétée plusieurs
fois. Il y a tout avantage k ajouter k la ma-
tière, au début de la fermentation, les vinas-
ses fournies par des opérations précédentes.
Si l'on opère sur des tubercules, des pom-
mes de terre particulièrement, il faudra tout
d'abord exécuter un lavage énergique de la
matière, cuire les tubercules a la vapeur
dans des appareils appropriés, les écraser en-
core bouillants entre des cylindres, et repren-
dre la suite des opérations que nous avons indi-
quées pour les céréales. Les châtaignes se trai-
tent absolument de la même manière, mais
après avoir été écorcées, afin qu'elles se dé-
barrassent de l'énorme quantité de tanin que
contiennent les écorces.
Le traitement direct des sucres et glucoses
pour la préparation de Valcool, lorsqu on pos-
sède ces matières, par exemple îles sucres ava-
ries, est extrêmement simple. On dissout les
ou glucoses dans l'eau ou mieux dans
des vinasses, en quantité Suffi tante pour que
la dissolution marque de 8° k lo» Baume;
on ajoute 1/2 pour îoo d'acide sulfurique,
puis de 2 1/2 à 3 pour îoo de levure, et la fer-
mentation se déclare presque aussitôt.
Nous n'entrerons pas ici dans les détails
de la distillation et de la rectification des
produits de la fermentation (v. distillation).
Pour obtenir la concentration de V alcool t on
connaît plusieurs procédés; nous en indique
rons deux. Le premier, recommandable par sa
simplicité, consi te a n inplirincomplétement
du liquide à rectifier une vessie de bœuf, a la
fermer très-exacte nient et k la suspendre dans
un lieu chaud, une eluve par exemple. L'eau
seule iraussu.de a travers le tissu de la VOSSÏe,
ALCY
le titre de Valcool s'élève par conséquent, et
l'on peut, par ce procédé, porter Valcool jus-
qu'à 080, Tour {obtenir à 100°, il faut mé-
langer le liquide avec son poids de chlorure
de calcium récemment fondu et cou
I oucher, distiller lentement quand le liquide
est devenu clair, ajouter du carbonate de
potasse, et enfin soutirer le liquide avec un
siph 'ii.
Il nous reste à décrire un procédé de fabri-
cation de Valcool qui n'a pas donné jusqu'ici
de résultats économiques, mais qui offre un
ti t and intérêt scientifique; nous voulons
parler de la synthèse de Valcool au m
de l'éthylène, imaginée et réalisée par M. Ber-
thelot.qui a ainsi réussi à produire de Valcool
avec le gaz d'éclairage. Voici la suite des
opérations qu'il a dû faire pour atteindre cet
étonnant résultat. Il s'agit, connu ut,
d'ajouter k l'éthylène les deux équivalents
d'eau qui lui manquent pour être transformé
en alcool. Dans ce but, ou met une certaine
quantité d'ethylene dans un flacon qu'on
place sur la cuve k mercure ; on y introduit,
avec une pipette courbe, une petite quantité
d'acide sulfurique monohydraté concentré et
de mercure, on bouche tros-exactenieut et
l'on secoue vivement pendant trois quarts
d'heure. On verse ensuite lentement le liquide
dans une cornue contenant une quantité d'eau
égale k 8 ou 10 fois le volume de l'acide sul-
furique; on fait distiller sur un feu doux,
et l'on recueille une certaine quantité d'alcool
très-étendu, qu'il ne s'agit plus que de con-
centrer. Ce procédé, très-remarquable, puis-
qu'il est un des rares cas de synthèse réalisés
par la science, est d'autant moins économi-
que que l'éthylène n'est contenu qu'en très-
petite proportion dans l'hydrogène bicar-
ooné.
L'extrême facilité de Valcool k absorber
l'eau et à dissoudre les résines et les huiles
fournit un moyen commode de le dénaturer
et donne lieu k une question fiscale assez im-
portante. L'Etat et la ville de Paris perçoi-
vent des droits énormes (26G fr. par hectoli-
tre) sur les alcools de consommation ; il est
donc du plus haut inièrét pour le commerce
de déguiser l'entrée de ces alcools en les dé-
naturant d'abord par des mélanges, et les
isolant ensuite de nouveau, ce qui se fait eu
réalité sur une énorme échelle, puisque la
consommation de Paris est descendue, dans
ces dernières années, sans changement no-
table dans le chiffre et les habitudes de la
population, de 117,000 k 85,219 hectolitres.
II importerait donc k l'administration de trou-
ver un moyen pour connaître la présence de
Valcool dans les diverses substances qui le
dissimulent; un prix de 50,000 fr. a même été
offert k celui qui indiquerait un moyen prati-
que pour faire cette constatation ; mais le prix
reste encore k donner.
'ALCOOLIQUE adj.— Atteint d'alcoolisme :
Individu alcoolique.
— Substantiv. Personne atteinte d'alcoo-
lisme : Les alcooliques sont nombreux en
Angleterre.
ALCOR, nom d'une petite étoile située dans
la queue de la Grande Ourse.
* Alcoran. — Cet article a reçu de nou-
veaux et très-importants développements
dans le tome V du Grand Dictionnaire, au
mot Coran.
ALCOVER, ville d'Espagne, province et k
29 kiloin. de Tarragone, sur le versant occi-
dental des montagnes qui bornent le Campo
de Tarragoue; 2,800 hab.
* ALCOY, ville d'Espagne, province et k
39 kilom. d'Alicante, au pied de la sierra de
Mai iola, au fond d'une gorge où coule le rio
de Alcoy, ch.-l. de district; 15,500 hab.
i ise paroissiale de style gréco-romain,
promenades, nombreuses fontaines. « Apres
quatre ou cinq villes de Catalogne , dit
M. Germond de Lavigne, c'est assurément la
première ville manufacturière du midi de
['Espagne. Le mouvement qui s'y fait frappe
vivement l'attention du voyageur : d'immen-
ses quantités de laines teintes de toutes les
couleurs étendues dans les rues; un va-et-
vient continuel do bêtes de somme portant
les laines au foulon ou en revenant; les mé-
tiers qui marchent et frappent de tous cotés,
dans presque toutes les maisons; une popu-
I ition dont tous les individus sont occupes et
parmi laquelle on ne Voit nî un mendiant in
un vagabond. Il se fabrique par an a Alcoy
25,000 pièces de drap et de flanelle, 12,000 pie-
ces de couvertures, plus de 200, 0u0 raine de
papier, dont 180,000 rames employées en li-
vret a cigarettes.! Le 22, le 23 et Le 24 avril
b ique année, il se célèbre k Alcoy une
fête très-curieuse, en commémoration, d'une
prétendue apparition do ejûm Georg , pa-
tron de la ville, qui la protégea en 1257
contre une at'aque des Maures.
ALCYONE, fille d'Atlas et de Pleione. C'est
une des sept Atlantides qui formèrent la con-
stellation des Pléiades. Alcyone fut
do Neptune, qui la rendit mère d'une fille,
ImIiu e, et do deux fils, Hyriéus et llypé-
rénor, il Surnom do Cléopâtre, femme de Bné-
léagre. Il Epouse d'Anthodun et mère de
Glaucus.
ALCYOKÉB, nom d'un marais ancienne-
ment situé près deCorinthe, par lequel Bac-
chus descendit aux enfers pour en retirer
ALDE
85
Sémélé. Il s'y faisait tous les ans des sacri-
fices nocturnes en l'honneur du dieu.
ALCYONIDES, nom patronymique des sept
filles du géant Alcyonee qui se précipitèrent
1 mer. Ce sont : &lcîppe, Ai thé, As-
Drimo, Méthone, Pallene, Phthonie.
ALDBBERT ou ADALBERT. bérési rque du
vue' siècle. Il fut ord nné prêtre et devint
évê iue. Adversaire résolu de la suprématie
de l'évêque de Rome, il tenta eu Allemagne
une reforme religieuse qui n'est pas sans
analogie avec celle de Luther. Il prêchait
contre la confession auriculaire, contre les
lages, contre les abus du culte des
appuyai) ses I hardies
par d'indigne | ainsi qu'il
montrait une lettre que lui auratl adressée
JéSUS-GhriSt, livrait k la \ s fidè-
les les rognures de ses ongles et de ses che-
veux, finissait par se faire adorer comme
dieu. Condamne par les conciles de SoissonS
et de Home, il fut jeté en prison, réussit a
s'évader et fut, dit-on, assommé par des ber-
gers sur les rives do la Kulde.
Aldrgonde (MARNIX DE Sainte-), par
M. Edgar Quinet. v. Provinces-Unies (Fon-
de lu république des), au toine XI II
du Grand Dictionnaire, page 332.
" ALDÉHYDE s. f, — Encycl. Les aldé-
hydes sont des corps intermédiaires entre
les alcools et les acides correspondants ; ils
contiennent moins d'hydrogène que les pre-
miers, moins d'oxygène que les seconds :
C*H*0 = C*H«0 — H* = C*II*Oî — O
I fde Alcool,
acétique. acétique.
Les aldéhydes, dont la découverte est ce-
pendant récente, sont très-abondante
la nature; il en existe notamment dans les
essences de cumin, de cannelle, de CB
Elles se produisent aussi dans un grand nom-
bre de reactions chimiques, notamment dans
l'oxydation des matines albuminoides par lo
peroxyde de manganèse et l'acide sulfurique,
dans la distillation sèche de l'huile de ricin
ou de l'acide lactique, par l'action du chlore
sur l'alcool vinique hydraté, etc.
Il existe plusieurs modes de préparation
des aldéhydes, modes variables, du
avec la nature du corps que l'on veut pré-
parer. Un des exemples les plus connus est
la préparation de I aldéhyde butyrique par
la distillation d'un mélange de formiate de
chaux et d'acide butyrique :
(C*H?0*)*Ca + (CHO*)*Ua = 2CHIO -f 203Ca
Aldéhyde
butyrique. Date ds
chaux.
Ce procédé a cela de remarquable, qu'il est
k peu près général et qu'il suffit, pour obte-
nir une aldéhyde i de substituer son acide k
l'acide butyrique.
Les propriétés des aldéhydes sont nom-
breuses; il nous suffira do faire connaître
les principales. Leur nature même indique
que les oxydes doivent les transformer en
acides :
C»H*0 + O =. C»H*0«
Aldéhyde. Acide acétique.
Pour le cas de l'aldéhyde acétique, dont il
s'agit ici, cette transformation se produit au
seul contact de l'air.
En faisant agir, avec certaines précautions,
l'hydrogène naissant sur les aldéhydes, on
peut reproduire l'alcool dont elles dérivent :
C*H*0 + II» - C*H«0
Aldéhyde. Alcool.
Les aldéhydes possèdent toutes la faculté de
se Combiner avec les sulfites alcalins et pro-
duisent avec eux des cora|
blés. Les acides et les alcalis mettent les al-
déhydes en liberté. L'aniline donne avec elles
des comj osés isomères de diamines dérivées
des glyeols. Enfin, l'action du perchlorure
de phosphore sur les aldéhydes donne
sauce au chlorure d'ei li \ , I 1 -', 150-
raérique avec le chlorure d êthj
Voici la nomenclature des aldéhydes ac-
tuellement connues :
Aldéhyde acétique C9H*0
— propioniquo. . . I
— butyrique. ... I
— pyromucique. . C*H*0*
— valérique .... CsH'"i 1
— caprolque .... C&H**! >
— amsique C?II5(CU3)0*
l,,|,w !.. . cra«o
— salicyl que J ^
— œnanthylique. . C'HHO
— phtalique .... CWHl
— tolmque t
— caprylique. ... C*H1*0
— sycocérylique. . i'i»iix*o
ALDENHO) l n ■• (province
rhénane \ , a 20 kilom. d'Aix-le Chapi 1 ■
1,300 hab. lui 1793, les Français y battirent
les Aun ils y furent battus en 1795.
ALDBRETB (Diego Gracias db), ôcrivaio
Wlû siècle. li étudia a LoUVaÎD,
sous Loui 1 Vn es, et d< vint ••■■. r
culier de Charles-Quint et de Philippe II. Ou
lui doit des traductions espagnoles de Thu-
cydide, de Xénophon, d'Isocrate, de saint
Ambroise; d<-?,A>réts de ta cour d'amour et
I d'une expédition sur la cote d'Afrique.
ALDERNEY, lie de la Manche. V. Aukignï
au tome lot du Grand Dictionnaire»
86
ALDR
ALDBELM ou ADELM (saint), eveque an-
Klais, né dans le WiHsbire, mort a Dulting
In 709. Il était de race royale et il fur
en France et en Italie. De retour en Angle-
terre, il y fonda un monastère dont i fui le
prt-mier abbé, fut nomme également le pre-
mier évéque de Sherebran et se ht sacrer a
Rome par le pape Setgios 1=', dont il eut le
coura-e d-, desapprouver hautement 1 ineon-
duite. Aldhelm, dans un pays de mœurs en-
core grossières, avait l'esprit tres-cultive. Il
connaissait les auteurs anciens, faisait des
vers latins, composait des ballades en lan-
gue vul.-aire, savait jouer de toutes
d'instruments. Ce dernier talent était même
pour lui un moyen de propagande reli-
gieuse. Il faisait de la musique en plein
vent, arrêtait ainsi les passants et se met-
tait ensuite à les prêcher avec beaucoup
d'onction. Il poussait si loin l'amour de la
privation volontaire, il aimait tant a
pber de la tentation, qu'il faisail i oucher a
ses côtes une jeune et jolie femme, pour se
■ de vaincre les ap-
pétits de la chair. Cette d
i fait unique dans l'histoire
siastiuue, mais elle n'a pas toujours roussi.
Quant à Aldhelm, il sut sans douta en sortir
rieux, puisqu'il a été canonise. L bglise,
en effet, honore sa mémoire le 25 mai.
Aldhelm avait composé des ouvrages au-
,,jUrn nient oubliés. Il avait écrit
s,Jr : i que, la morale, lanthme-
ie. Se traites De lande
virgimm, De oirgutitate, De retebratione pas-
chatii ont seuls ete imprimes (Mayence, 1601).
ALDJAYHÀW (Ben-Ahmed-Abou-Abd-Al-
lah-Mobamm '"' arabe, ne aDjay-
Khoraçan, mort vers le milieu
du x« siècle. Il entra dans l'administration
int gouverneur de province (913). Il
aimait beaucoup la géographie, et, pour se
procurer des renseignements sur les pays
qu'il voulait connaître, il appelait auprès de
lui tous les étrangers arrives dans sa pro-
vince et les interrogeait sur ce qu'ils avaient
vu. Il mettait, du r.'Ste, assez de critique
dans la comparaison de ces récits souvent
I tdictoires. C'est ainsi qu'il parvint a re-
iiii Loire des voies pour connaître les
royaumes, qui contient une description de-
exacte de l'Afghanistan,
vallée de l'Indus et de llndouslan. Il a
soin d'indiquer avec précision les ressources
de ces pays, car, eu musulman zèle, il écrit,
surtout eu vue de la conquête des pays boud-
laleurs du Coran.
AL-DJÉZIBBH, nom donné par les Turcs
a la MbSOFOTamiB. V. ce mot, au Grand Dic-
tionnaire, tome XI.
aldol s. m. (al-dol — rad. aldéhyde).
Produit de condensation de l'aldéhyde, qu'on
ALDÉHVDB-ALCOOL.
ALUKED ou EAI.HED, prélat anglais né
dans les premières années du xie siècle,
en lu69. Il lui nommé évéque de W'or-
. eu 1046. Edouard le Confesseur le
chargea d'une mission importante auprès de
Henri II, et il obtint en 1060 l'ar-
thé u York, tout en conservant l'evê-
ché de Worcester en commende. Apres la
mort d'Edouard, il se déclara pour Harold ;
, après la rameuse journée d'Hastings,
lit aucune difficulté pour couronner
[uérant, lorsque l'arche-
, ■ de Canterburv eut refusé de prêter
e pour cette cérémonie.
ALUREWALU, moine de l'abbaye de Fleury,
i,„ vers -is, more en B90. II s'est fait con-
naîtra comme historien religieux en publiant
une Histoire des miracles opérés pur saint
Benoit depuis Qu'il avait été transfi
j/,,,, i lin , \l ■ ue de Fleury, et une \ ie
de Lérins et martyr,
,,,),■ tM ibillol dans ses ActasQuc-
torum ordinis saneti Benedicti.
ai.dkic (saint), prélal français, d'origine
tprè i voir été
de Chai lem igné, il
|,,i D " UU Mans. Il a - i la aux
i t,rt . et de i oui i, en M6 et 849.
un recueil de ca s, connu
sous ' , mais
itti lime l introduction
mais l'usage de
Il ■■ : plus un. non.
àLDHICH (Hi mi), théologien et mu
tl 1647, Inuil a
i ;io. Il fut professeur au i
du l ■
temps
il fournit le
■ la piu-
'.
uicm eompendium ,
Al IIHIIH.I
i, t -mi Polo ii" nu 1867.
il était Dis d'un , ;ri |u'ud
proie liant Unis, i er-
til au , li i i , i i" , B, !'
pllt loi I
a , ha
tôt II ao prit de pi
[ouei nui une
troupe tl'amateuri ■ Ni a > urk, il y obtint
ALDU
un succès éclatant. A la suite de scènes tu-
multueuses qui suivirent les représentations
dans lesquelles paraissait le jeune nègre, la
police empêcha de les continuer. Ira Aldndge,
ne pouvant plus jouer, voulut voir jouer les
autres, et, dans ce but, il se fit admettre
comme employé subalterne dans un théâtre.
Il avait environ vingt-huit ans lorsque son
père, qui n'avait pas renoncé k l'espoir de
faire de lui un pasteur, l'envoya en Ang e-
terre pour y continuer ses études de théolo-
gie; mais, arrive à Londres, le goût du théâ-
tre se réveilla en lui avec une nouvelle tou-
gue. Il se mit à apprendre des voles, ne se
rebuta par aucun obstacle et finit par obtenir
de paraître sur le théâtre de Covent-Garden
dans le rôle d'Othello. Véritable incarnation
du More de Venise, Aldridge obtint un suc-
cès éclatant et ne fut pas moins bien accueilli
eu interprétant les rôles du vieux roi Mac-
beth et du juif Shylock- Après avoir joue a
Londres, il donna des représentations dans
les principales villes de l'Angleterre, puis
dans celles du continent, k Bruxelles (1852),
k Cologne, k Berlin, k Pesth, k Vienne (1853),
k Saint-Pétersbourg, etc. En 1866, il se
rendit en France, mais ne parut sur au-
cun théâtre de Paris; il se borna k donner
quelques représentations k Versailles, ou i
joua avec des acteurs français pendant qu il
déclamait ses rôles en anglais. Théophile
Gautier, qui l'entendit k Saint-Pétersbourg,
a dit en parlant de lui : « Nous nous atten-
dions k une manière désordonnée, énergique,
fougueuse, un peu barbare et sauvage dans
le genre de Kean ; mais le grand tragédien
nègre, sans doute pour paraître aussi civilisé
qu'un blanc, a un jeu sage, classique, ma-
jestueux, rappelant beaucoup celui de Mac-
ready. Toutefois, il produisait un effet im-
mense et soulevait d'interminables applau-
dissements. ■ Cet acteur était bon, généreux,
et l'on cite de lui des traits qui lui font le
plus grand honneur.
ALDR1NGER (Jean), feld-inaréchal autri-
chien, mort en 1634. Après avoir ete quelque
temps domestique, car il appartenait k une
famille tres-pauvre du Luxembourg, il s'en-
gagea k Inspruck dans un régiment d'impé-
riaux. Il se rit bientôt remarquer par sa bra-
voure et par ses talents, et passa par tous
les grades jusqu'au plus élevé. Il remplit les
fonctions de commissaire général auprès de
l'armée de Walleuslein et prit part aux né-
gociations de Lubeck. Dans les guerres d'I-
talie, il prit Mautoue en 1629. Deux ans plus
tard, il fut envoie en Bavière et prit d'as-
saut les villes de Landsberg et Gunzbourg;
mais il ne put prendre Landshut et il se noya
dans l'Isar.
ALDROPHE (Alfred), architecte, né k Pa-
ris en 1834. Elevé de Bellangé et de l'Ecole
nationale de dessin de Paris, il se fit remar-
quer de bonne heure par sa vive intelligence
et fut attaché aux travaux d'architecture du
chemin de fer de l'Est. En 1855, M. Aldrophe
fut chargé du service de l'aménagement et
de l'installation de l'Exposition universelle de
Paris, sous la direction de M. Le Play. Cette
même année, il devint sous-inspecteur aux
bâtiments annexes de l'Hôtel de ville de Pa-
ns, et, en 1857, il fut attaché en qualité d'ex-
pert au tribunal civil de la Seine. Nommé
architecte inspecteur, M. Aldrophe fut chargé '
de la construction d'une des cinq grandes
divisions des nouvelles barrières et entrées
do la capitale, sous la direction supérieure
de M. Jay. En 1860, le service des travaux
d'architecture de Paris ayant été réorganise,
il devint inspecteur de ire classe. Les ser-
vices qu'il avait rendus lors de l'Exposition
universelle de 1855 lui valurent d'être nomme,
en 1862, architecte de la commission fran-
I res l'Exposition universelle de Lon-
dres et membre du jury. A la suite de cette
Exposition, il reçut la croix de la Légion
d'honneur (1863). Vers cette époque, l'admi-
nistration municipale le chargea d'étudier
les projets de deux temples israelites qu'elle
avait décide de construire k Paris. Lors de
l Exposition universelle de 1867, M. Aldrophe
fut nomme architecte de lu commission un-
Keriaie. membre du jury d'admission, metn-
i'<- du jury international des récompenses
et i résident du jury d'une des sections de
l'Exposition. Il dirigea alors les travaux
d'installation dans l'enceinte du palais 'lu
Champ*de-Mars. Ce fut également lui qui
aménagea et décora le palais de l'Industrie
bamps-Elysées pour la distribution des
réc penses. Les nouvelles preuves de haute
capacité qu'il donna dans ces cin 31 i
lui valurent la croix d'officier do laLi
d'honneur (1807), ainsi que plusiour
rations étrangères. Eu 1871, M. Aldrophe
■ u acte du XI"-' arrondis lement
de Paris, ou doit k cet habile architecte
us monuments ut un grand nombre
d'hôtel ■ particuliers. iN<>us nous bornei
in temple consiatorial Israélite de lu
-, olre, édifice corn i mit dan i le
rom&no- byzantin et qui fait le plus
I honneur au goût do M. Udrophe , le
i de i efuge pour le ■ « ieillard a et i '< ir-
■ fondés pu MM- de Rothschild , I hô-
i i econstruit en i*; i , ur la
; li iiâ hôte] de
■ ilisehlld, av. uni. i de Mai i-
g"y.
iLDUABIS nu ALDUAUUUIS, DOm latin .lu
bouns, rivière Un Kitineo.
ALEM
ALÉA, ancienne ville d'Arcadie, où il J
avait trois temples célèbres, consacrés à Mi-
nerve Aléa, k Bacchus et k Diane. Pausanias
rapporte que, le jour des fêtes de Bacchus,
les femmes étaient fouettées dans l'intérieur
du temple.
ALÉA, surnom de Jnnon, adorée k Sicyone.
Adraste, roi d'Argos, forcé de fuir sa patrie,
se réfugia auprès de son grand-père Polyoe,
roi de Sicyone, où il fonda les jeux Pythiens
et éleva un temple k Junon Aléa (gr. alein,
fuir). Il Surnom de Diane, adorée dans la ville
d'Aléa, en Arcadie. Il Surnom de Minerve.
V. Aléa, au Grand Dictionnaire (tome 1er).
ALEC ou halec s. m. (a-lèk —mot latin).
Mets composé de foies de rougets mêlés k
des substances aromatiques. Les Romains
trouvaient ce mets délicieux.
ALECTOR, fils d'Anaxagore, roi d'Argos,
et père d'Iphis et de Capanée. il Fils de Ma-
gnés, qui donna son nom k la Magnésie, et
de Nais, il Père de l'Argonaute Léitus. Il Hé-
ros aruien, qui assista au siège de Thébes. il
Fils d'Epéus, roi d'Elide. il Prince de Sparte,
dont la fille épousa Mégapenthès, fils de
Ménélas.
ALÉEN, ENNE adj. (a-lé-ain, è-ne). Géogr.
anc. Habitant d'Aléa; qui appartient k cette
ville ou k ses habitants : Les Aléens. La po-
pulation ALÉENNIi.
ALEGAMBE (Philippe), jésuite et écrivain
religieux, ne k Bruxelles en 1592, mort k
Rome en 1651. Il enseigna la philosophie au
collège de Gratz, puis fut chargé de faire
l'éducation du fils du prince d'Eggenberg,
avec lequel il visita la France, l'Italie et
l'Espagne. Il alla ensuite k Rome, où il fut
nomme supérieur de la maison des jésuites
et secrétaire du général de l'ordre. Il travailla
longtemps k la continuation de l'important
ouvrage connu sous le titre de Bibliotheca
scriptorum Societatis Jesu. Parmi les ouvra-
ges publiés sous son nom, nous citerons:
la Vie de Cardan (Rome, 1640); Mortes il-
lustres et gesta eorum qui in odîum fideî ab
Jwreticis vel aliis occisi sunt (Rome, 1657,
in -fol.) ; Heroes et victimx charitatis Socie-
tatis Jesu (Rome, 1658, in-4°).
ALÉ1EN (champ), plaine de Lycie où Bel-
lérophon, qui voulait s'élever au delà des
astres, avec l'aide du cheval Pégase, fut pré-
cipité par Jupiter, et où il erra longtemps,
boiteux de sa chute et aveugle par le feu du
ciel.
ALEMAGNAC (Giusto d'), peintre allemand
suivant quelques-uns, italien suivant d'au-
tres, et qui vivait au xve siècle. On lui doit
une fresque qui décote un des murs du cou-
vent de Santa-Maria-di-Castello, k Gènes, et
qui représente l'Annonciation. Les moines
de ce couvent ont fait couvrir ladite fresque
d'une glace épaisse qui la protège contre
les intempéries de l'air.
ALEMAND (Louis-Augustin), avocat et mé-
decin, né k Grenoble en 1653, mort vers 1728.
Il avait été élevé dans la religion protes-
tante, mais il abjura en 1676. Après avoir
exercé avec succès la profession d'avocat k
Grenoble, il quitta cette carrière et se fit
recevoir médecin k la Faculté d'Aix ; mais il
retourna à Grenoble plus tard et reprit sa
première profession. Cependant, soit en plai-
dant, soit en soignant les malades, il trou-
vait le temps d'écrire des livres de gram-
maire et d histoire. Ou lui doit : Nouvelles
observations ou Guerre ciuile des Français
sur la langue (Paris, 1688, in-12); Nouvelles
remarques de M, de Vaugelas sur la langue
française, ouvrage posthume, aver des obser-
vations de M..., avocat au parlement (Paris,
1690, in-12); Histoire monastique de l'Ir-
lande (Paris, 1690. in-12); Journal historique
(l';u i,, 1694, in-8»).
ALEMANNI ou ALEMANNO (Antonio), poète
florentin de la fin du xv« siècle et du com-
mencement du x.vi<\ Plusieurs de ses pièces,
en style burlesque, ont été imprimées avec
celles de Burchiello et dans divers recueils,
tels que le Parnassoilaliano. Alemanni a aussi
compose une comédie intitulée : Commcdta
laquale traita délia conversione di santa Ma-
ria Magdalena (1521).
ALEMANNI ou ALAMANN1 (Jean-Baptiste),
prélat d'origine italienne, né k Florence en
1519, mort en 1581. Venu en France avec
son père, il fut nommé aumônier de Cathe-
rine de Médicis. Le roi François Ier( dont il
sut gagner la faveur, le nomma bientôt sou
conseiller privé et lui donna l'abbaye de Bel-
leville. Eu 1555, Alemanni obtint l'evèehé de
Bazas, qu'il échangea, trois ans plus tard,
■ celui de Màcoii. Ou lui doit la publi-
cation d'un poôme itulien composé par sou
père et qui a pour titre : La Avarckide (Flo-
rence, 1570).
ALEMANNI (Nicolo), antiquairn italien, nu
ii .Vncone en 1583, mort à Rome en 1626. Il
vint a Rome en 1592, ou il fut élevé au col-
lège di- . jiMin, i , i , , , pins entra dans les
ordres et enseigna la rhétorique et la langue
grecque, Il devint, grAco a la protection
'un de ses anciens élevés, secrétaire du
cardinal Borghese, qui ne le garda près de
lui que peu ,|e temps et lui lit. obi «iiiir, en
*<>i i. place a la bibliothèque du Vatican,
ou a de cet êrudit le neuvième livre des
li ' l'iocope, avec notes (Lyon, 1623,
l vol, mi fol.); Description dr Stnnt-Jean-de-
ALÈS
Latran, ouvrage qui a été publié dans le
Thésaurus antiquitatunt latinarum Italix.
ALEMANS, peintre en miniature, qui vivait
k Bruxelles dans la première moitié du
xviii* siècle. Après avoir visité Rome et
Florence, il séjourna longtemps k la cour de
l'électeur de Bavière, qui était alors gouver-
neur des Pays-Bas. Ses portraits étaient fort
recherchés, et il les faisait payer très-cher.
ALEMON, un des géants, selon Hygin. Il
Père de Mycélus, le fondateur de Crotooe.
ALENAS s. m. (a-le-uâ). Epée fine et tran-
chante, un peu plus longue qu'une dugue.
* ALENÇON, ville de France (Orne), ch.-l.
du départ., dans une plaine va*te et fertile,
entourée de forêts-, pop. aggl., 13,434 hab. —
pop. tôt., 16,037 hab. Flauquée de cinq fau-
bourgs bâtis sur les diverses routes qui la
traversent, Alençon est une ville propre,
mais triste et inanimée. Outre l'église Notre-
Dame, monument historique que nous avons
mention ne au Grand Dictionnaire (t. I«r) k l'ar-
ticle Alençon, citons encore : l'église Saint-
Léonard , édifiée de 1489 k 1505; l'église de
Montsort, récemment reconstruite; l'hôtel de
ville, bâti en 1783 sur l'emplacement de l'an-
cien château; l'hôtel de la Préfecture, l'an-
cienne Intendance, d'un aspect imposant,
mais froid. Commerce de chevaux.
— Histoire. Alençon fut d'abord la capitale
des Aulerques, peuple de l'Armorique. Lorsque
les Romains eurent conquis la Gaule, cette
ville fut comprise dans la Il« Lyonnaise. Plus
tard elle fit partie d'une confédération formée
dans le but de se défendre contre les invasions
des barbares, puis elle passa sous la domination
des Francs et fut comprise dans le royaume
de Neustrie jusqu'à l'invasion des Normands
en 923. Henri II, roi d'Angleterre, s'en em-
para en 1136. Après la mort de ce roi, Alen-
çon eut des comtes particuliers, qui reconnais-
saient pour souverain tantôt le roi de France,
tantôt celui d'Angleterre. En 1525, le duché
d'Alençon fut définitivement réuni k la cou-
ronne de France. La ville eut beaucoup k
souffrir des guerres de religion. Lors de la
révocation de l'édit de Nantes, d'horribles
cruautés y furent commises. En 1793, le gé-
néral Marceau en chassa les Vendéens, qui
s'en étaient rendus maîtres. Dans la funeste
guerre de 1870-1871, les Prussiens s'empa-
rèrent d'Alençon le 16 janvier 1871, après
deux jours de combats soutenus par le gé-
néral Lipowski, qui avait sous ses ordres
2,000 francs-tireurs et 4,000 mobilisés de la
Mayenne et de l'Orne.
Alençon est la patrie de Thomas Cormia,
jurisconsulte et histoiien; du girondin Va-
lazé; de Hébert, piocureur de la Commune
et rédacteur du Père-Duchêae ; du médecin
Desgenettes, etc.
ALÉNUS, frère naturel de Diomède. Il fut
choisi pour arbitre dans le différend qui s'é-
leva entre le héros et Daunus, roi des Mes-
sapiens.
ALÉON, un des Dioscures, frère de Mé-
lumpe et d'Einolpe. Quelques savants veu-
lent qu'on lise Alcon.
ALEOTTl (Jean-Baptiste), ingénieur ita-
lien, ne en 1546, mort en 1636. Il apprit seul
toutes les sciences nécessaires pour former
un habile architecte, car il débuta dans la
vie comme apprenti maçon. Il travailla d'a-
bord pour Alphonse II, duc de Ferrare, puis
le pape Clément VII le chargea de construire
la citadelle de Ferrare, et le prince Ranuc-
cio lui confia l'érection du grand théâtre de
Parme. Aleotti a de plus fourni les dessins
de divers monuments k Mautoue, k Modene,
k Padoue et k Venise.
Alêne (l), comédie en un acte, en vers
libres, de M. Max Legros (théâtre de l'Odéon,
octobre 1876). L'auteur est un débutant dont
cette petite pièce est le coup d'essai. Ce
n'est d'ailleurs qu'uue bluette dont l'intrigue
est peu de chose. Il s'agit d'un mari qui a
donné pour prétexte k quelque fredaine ex-
traconjugale le désir d'assister k une pre-
mière représentation k l'Opéra. Madame at-
tend son retour, sans méfiance ; maïs une de
ses amies vient lui faire visite et lui apprend
que ce soir il y a relâche à l'Opéra ; grande
colère de la dame. Monsieur vient enfin et
s'étend avec complaisance sur la magnifique
représentation qu'il vient de voir; il la ra-
conte par le menu, il fredonne môme les
principaux airs. O est un peu trop fort; ma-
dame éclate ; elle va lui reprocher sa félonie,
lorsqu'une sérénade se fait entendre : ce
sont les musiciens de l'Opéra qui viennent
sous les fenêtres du compositeur, auteur do
l'opéra en question et voisin du couple qui
se chamaille, jouer les principaux morceaux
de la pièce. Il y a bien eu première repré-
sentation k l'Opéra; l'amie se trompait; c'esi
la veille qu'on avait fait relâche. Ku realite,
monsieur n'y a pas assiste ; il a passe sa soi-
rée chez une haute et puissante «lame il la-
quelle il est allé présenter ses hommages;
mais du moment que la représentation a eu
heu, l'honneur est sauf, et il eu est quitte
pour la pour, car il n'avait pas même pris la
peine do s'assurer si l'on avait joué la pièce.
Cette saynète ne ma&que pas d esprit; elle a
seulement le tort d'être en vers, et surtout
eu vers libres, forme aujourd'hui surannée.
ALÈS (Alexandre d'), eu latin Aleslu», théo-
logien protestant, ne k Edimbourg en 1500.
AI.EX
mort en ir.B5. Il écrivit d'abord contre Lu-
ther: niais ayant voulu convertir an catholi-
cisme nr. seigneur lutherie.,, il reconnut lui-
méine les points faibles de la doctrme qu il
voulait imposer et il fut forcé de se retirer
en Allemagne, où il adopta les principes de
la Réforme. On lui doit des Commentaires
sur saint Jean, Sur les psaumes, Sur l tput e
aux Romains, etc.
ALÉSA, ancienne ville le Sicile, sur la côte
septentrionale de l'Ile. La tradition rapporte
que, dans le voisinage de cette ville il y
avait une fontaine merveilleuse, dont les
eaux s'élevaient en bouillonnant quand on
jouait de la flùta sur ses bords.
AI ESIES ancien village de Laconie, ainsi
nomme, aa'rapport de Pausaijias, parce que
c'est dans cet endroit que Myles, tlls de L.e-
lex découvrit une meule et apprit aux hom-
me» à s'en servir (gr. alein, moudre).
• ALÉSOIR s. m. — Encycl. Indust. Les aie-
soin horizontaux ne sont^uère employés que
pour l'alésage des petites pièces. Quand on
doit aléser de grands cylindres, dont l'épais-
seur es: nécessairement très-faible relative-
ment au diamètre, le poids seul d'un alésoir
hoiizontal suffirait pour déformer la pièce, et
les copeaux enlevés par l'alésoir ne tardent
emplir le cylindre. Ces inconvénients
ne se présentent pas avec Yalésoir v.TH al,
qui est alors presque uniquement employé.
Quand les irous à aléser ne dépassent pas
Oi», 015 a Oia.OSO de diamètre et 0»,010 à
om]oi5 de profondeur, on se sert d'alésoirs
pleins en acier que l'on fait tourner à la
main, soit au moyen d'un vilebrequin, soit
au moyen d'un tourne-a-gauche. Les atêsoirs
se trempent au rouge cerise; on les fait en-
suite revenir plus ou moins, suivant la na-
ture de l'acier employé et la matière sur la-
quelle ils sont destinés à agir. Quand les
trous prennent de plus grandes dimensions,
on fait passer dans ces trous un arbre sur
lequel on tixe solidement un ou plusieurs
outils, qui n'attaquent la matière que sur une
le peu considérable. On imprime à l'ar-
bre uu mouvement circulaire plus ou moins
rapide, et on lui donne en même temps un
mouvement très-lent dans le sens de sa lon-
gueur. Si l'arbre est bien guidé dans ses
coussinets et s'il n'éprouve pas de vibration ,
on obtient un alésage aussi parlait que pos-
sible. Dans quelques grands alésoirs verti-
une vis placée dans l'intérieur de l'ar-
bre sert a l'aire descendre le porte-outil à
mesure que les parties du cylindre sont suf-
fisamn I travaillées; cette vis intérieure
est quelquefois remplacée par deux vis pla-
cées de chaque «Ole.
II. -- ■ o Sirodell», opéra en trois ac-
tes, musique de M. de Flotow; représenté
i en langue allemande à Hambon
IS<4, et en italien à Paris le 19 lévrier 1S63.
La parution est une des pius distinguées de
ir de Marlha. L'ouvrage a été chanté
laudin , Zucchini, Délie Sedie et
.Mlle Battu, i et opéra a aussi été représenté
avec succès au Theàtre-Royal de Munich,
le 29 septembre 1845.
ALESTAKIIR1 (A,bou - Ishac), géographe
arab , qui vivait dans le XÇ siècle et qui est
aussi connu sous le nom d'Alf«ro..i. Apres
avoir voyagé dans K- diverses provinces où
dominait la religion de Mahomet, il composa
un traite intitule : le Livre des climats, où il
a décrit tous les pays qu'il avait visites, en
commençant par l'Arabie. Chaque contrée
donne matière a un chapitre particulier, ac-
compagné d'une carte coloriée. L'ouvrage,
sans être parfait, surpassait dans sou ensem-
ble tous ceux du même genre qui avaient
paru jusqu'alors.
ALÉTÈS, tils d'Egisthe, l'usurpateur du
trône de Myci nés. n Lndes compagnons d E-
née eu Italie, il Fils d'icarius et de Péribee
et l'un des frères de Pénélope.
ALETSCHIKUIN (pied'). C'est le plus haut
Bernoises; il a 4,198 mètres
d'altitude et il a ete gravi pour la première
fois en isT.ti par M. E.-F. Tuckett. Du som-
met, on découvre toutes les montagnes de
and bernois, la grande plaine de la
Suis-e limitée par le Jura, le groupe du Ber-
nina, les montagne i eiduTyrol,
]e m. ni Rose, le ma il du mont Blanc. Au
premier plan, ou ape I ieds les gla-
ciers d'Aletsch, dont celui qui occupe le II. no
oriental du massif est uu des plus vastes de
Suisse.
AI.UTIIM (vicus Aletensis), ancienne ville de
la Gaule, dans L'Armorique, au N.-O. des
■li, >lnnes. Les Romains y avaient con
un forteresse, dont les ruines se voient en-
re près nu bourg de Saiut-Servan. à 4 ki-
om. de Saiul-M no. L'emplacement où s'e-
evait cette ville porte eu Bretagne le nom
e Guich-Aletb.
AI.EW1 (Alkasim-ben -Mohamed), astro-
îome arabe du vm« siècle. On lui doit des
blés astronomiques, de^ ignées sous le nom de
Nazm-nl-lkit, où l'on trouve des calculs sur
a précession et la retardation des corps cé-
estes.
ALEXANDER (sir James-Edouard), officier
t voyageur anglais, ne en 1803. Tout j
1 servit dans les Indes, puis il prit part aux
ruerres de Birmanie (1825), de Turquie (182'J),
e Portugal (1834) et ht ensuite un voyage
«tu»
ALEX
de déeotivprte dans L'intérieur de l'Afrique.
Envoyé au Cap de Bonne-Espérance, il y de-
vint aide de camp du gouverneur. Benjamin
d'Urban, épousa en 1837 la tille d'un inspec-
teur 0enéral du Cap et fut attache en 1849
à l'ètat-major du général Rovran, corn
dant en chef des troupes anglaises du Canada.
Pendant son long séjour dans l'Amérique du
Nord, M. Alexander explora les forêts du
Nouveau-Brunswick. Il était colonel lorsqu'il
fut envoyé, à la tête du 140 régiment d in-
fanterie, en Crimée (1854), et il prit une part
active au SÏége «le Sébastopol. Depuis lors,
il est parti dans la Nouvelle-Zélande, où il
fut chargé en 1862 de combattre les Maoris,
population indigi ne qui s'était soulevée con-
tre les Anglais. On lui doit plusieurs ouvra-
ges : Voyage de l'Inde en Angleterre (Lon-
dres, 1827); Voyages à travers la Russie et la
Crimée (Londres, IS30); Esquisses transatlan-
tiques (Philadelphie, 1833, 2 vol. in-so); Es-
quisses sur le Portugal (Londres, 1835, in-8°) ;
Expédition de découverte dans Vintérieur de
l'Afrique (Londre . 1838, S vol. in-8<>); Epi-
sodes de t" ■■ dat (Londres, 1857,
(2 vol, in-s") ; Incidents de la dernière guerre
contre les Maoris (Londres, 1863), etc.
ALEXaNDERSBAD, ville de Bavière, au
pied lies monts Kcesseine. Une source d'eau
minérale y fut découverte en 1731, et le mar-
grave Alexandre y fonda, en 1782, un éta-
blissement de bains devenu célèbre.
ALEXANDRA, planète télescopique décou-
verte par M. Goldscbmidt.
ALEXANDRE, fils de Prîam. V. PARIS.
'ALEXANDRE 11, empereur de Russie. —
Après avoir fait étouffer dans des flots de
sang L'insurrection polonaise ( 1862-1863), le
czar parut, pendant quelque temps, vouloir
adopter envers ce malheureux pays une po-
litique moins rigouieuse. Eu 1864, il auto-
1',. Ii n iai^ qui s'étaient réfugies à l'étran-
ger, et qui n'étaient pas frappes de la peine
capitale, à rentrer dans leur patrie, supprima
les châtiments corporels, permit l'usage de la
langue nationale, etc.; mais l'année suivante,
renonçant k l'espoir de voir les Polonais se
soumettre docilement au joug de tla Russie,
il commença k adopter un nouveau système,
consistant a faire passer peu à peu la posses-
sion du sol entre les mains des Russes. C'est
ainsi que, d'une part, il défendit aux Polo-
nais d acquérir dans leur pays des fiefs sei-
gneuriaux et que, de l'autre, il rit vendre à
des Russes les biens qui avaient été séques-
trés (1865), et, pour engager ces derniers à
s'établir en Pologne, il contera la noblesse à
tout bourgeois russe qui y achèterait un de
ces biens (1866). Toujours dans le même but,
il ordonna que la langue officielle serait la
langue russe. Cette même année 1866, il rit
comprimer une nouvelle révolte qui avait
éclaté en Sibérie, et à la tête de laquelle se
trouvaient les Polonais déportes. Le 16 avril,
un nomme Dîœitri Kora-Kosuw tira sur l'em-
pereur un coup de pistolet; mais il le man-
qua, grâce à un paysan, nommé Komissarow,
qui détourna à temps le bras du meurtrier.
Lors de la guerre qui eut lieu à la même épo-
que entre l'Autriche et la Prusse et qui se
termina par la bataille de Sadov/a, l'empe-
reur Alexandre conserva la neutralité, comme
il l'avait fait en 1859, pendant la guerre
entre l'Autriche, la France et l'Italie. Toute-
fois, il prit l'attitude d'une neutralité armée
et se servit d'une partie des armements qu'il
avait faits pour envoyer une expédition dans
le Turkestan, contre l'émir de Buukhara, qu'il
parvint à réduire deux ans plus tard.
Au commencement de 1867, l'empereur
de Russie céda aux Etats-Unis L'Amérique
russe moyennant 35 millions. Au mois de
février, il supprima le conseil d'Etat de Po-
logne et chargea le ministre de l'instruction
publique de Saint-Pétersbourg d'avoir la
haute main sur l'instruction dans ce pays.
Peu après, il se rendit à Paris pour visiter
l'Exposition universelle. Dans une visite qu'il
fit au Palais de justice, il fut accueilli par
des cris de« Vive la Pologne I «Le 9 juin 1867,
il traversait en voiture le bois de Boulogne
p.vec Napoléon III, lorsqu'un jeune Polonais,
Berezowski, tira sur lui un coup de pistolet
sans l'atteindre. Cette même année, il lit re-
cueillir par une flotte russe les insurgés
Cretois qui, poursuivis par Orner-Pacha, s'é-
taient réfugiés dans les cavernes do la côte,
et les rit conduire en Grèce (juillet). Quel-
que , mois auparavant, en avril, il avait pu-
blie un ukase par lequel il ordonnait d'élever
dansla religion grecque-russe les entants is-
sus d'un mariage russe. En outre, il supprima
le diocèse catholique de Kainieseh et inter-
dit aux évéques catholiques russes de com-
er a\ ec le pape.
Alexandre il, qui, en 1864, avait pris l'iui-
tattve des conférences de Oenove, ayant
pour objet d'amener une convention interna-
n. m. de relative aux secours a donner aux
en temps) de guerre, prit en 1868 l'i-
nitiative de nouvelles conférences diploma-
tiques, dont le but était d'obtenir l'interdic-
tion des balles explosibles dans les guerres
européennes. Au mois d'avril 1868, |il sup-
prima par un ukase le royaume de Pol
qu'il divisa en provinces incorporées s I em-
pire, puis il interdit aux Polonais et aux Po-
li.n. uses de porter certaines parties de leur
costume national. En 1869, le czar s'occupa
d'une façon toute particulière de mettre en
ALEX
état les places fortes frontières de l'ouest et
du sud. Il eut à comprimer les troubles qui
éclatèrent à l'université de Sa nt-Péters-
poursuivît son œuvre de russifii ition
des catholiques et des juifs et ordonna, au
printemps de 1869, de faire refouler dans l'tn-
térieui de l'empire tous les juifs qui s'éi
rixes le long du Pruth jusqu'à 50 kdom. de dis-
tance. A la même époque, il rit de louables
efforts pour propager l'instruction primaire.
Le 29 mai 1869, il sanctionna un arrête du
conseil de l'empire, ivant pour objet de ré-
pandre l'instruction primaire parmi les
ses agricoles dans les trente-trois gouverne-
ments auxquels avait été appliqué le règle-
ment du l« janvier 1864 sur les institutions
provinciales! En même temps, il s'occupa ac-
tivement de donner a l'armée un nouvel ar-
mement et d'accroître ses forces navales.
Au mois de novembre, il rit un brillant ac-
cueil au général Eleury, nommé ambassa-
deur de France k Saint-Pétersbourg, ce qui
lit croire aux gens prompts k s'illusionner k
une alliance franco-russe contre la Prusse,
dont les agrandissements considérables, par,
suite de la guerre de 1866, commençaient k
prendre un caractère menaçant; mais quel-
ques jours plus tard, le 8 décembre, k l'occa-
sion de l'anniversaire de la fondation de l'or-
dre de Saint- Georges, le czar lit une mani-
festation éclatante en faveur du roi de Prusse,
son oncle. Ce même mois, la police découvrit
un vaste complot qui devait éclater te 19 fé-
vrier 1870, jour anniversaire de la fête de l'em-
pereur et de l'abolition du servage. Cette vaste
conspiration, qui étendait ses ramifications
dans les principales villes de l'empire, était
dirigée par un comité occulte, k la tête du-
quel se trouvait, disait-on, Bakounine, rési-
dant alors en Suisse. D'après l'accusation,
les conjurés, profitant du mécontentement
des paysans, voulaient les faire soulever, dans
le but de massacrer l'empereur, les noble
partisans du régime autocratique et les Alle-
mands. De nombreuses arrestations furent
opérées parmi les étudiants, notamment parmi
ceux d'Odessa, qui avaient voulu, dit-on, faire
périr le czar k sou retour de Livadia, eu en-
levant les rails du chemin de fer. Ce procès,
dont l'instruction fut secrète, se termina eu
1870 par de nombreuses condamnations.
Autlebut du conflit diplomatique qui eutlieu
en juillet 1870 entre la France et la Prusse ,
à l'occasion de la candidature du prince de
Hohenzollern au trône d'Espagne, M. de Bis-
marck obtint du czar qu'il conserverait la neu-
tralité si la guerre éclatait, et, en éch lu e
de cette neutralité, il promit au pnnee Gorts-
chakotf de laisser la Russie libre de modifier
k Son avantage les conventions du traite de
Paris sur la question d'Orient. Après la chute
du gou\ erneinent aussi inepte que coupable
qui, sans alliance, venait de jeter la France
dans la plus terrible succession de désastres,
M. Thiers fut chargé par le gouvernement
de la Défense nationale d'une mission auprè
des grandes puissances, dans le but d'obtenir
une intervention utile en faveur de la [eux.
11 arriva en octobre 1870k Saint-Pétersbourg
etobtintune audience du czar. Alexandre 11,
tout eu lui affirmant qu'il n'interviendrait
pas par les armes en faveur de la France, se
déclara prêt k lui donner son appui dans les
négociations k entamer avec la Prusse, lui
promettant, en outre, de faire son possible
pour que la France lît en territoire et en ar-
gent les moindres pertes possibles. Enfin, l'em-
pereur Alexandre lit demander au roi Guil-
laume, k Versailles, la faculté pourM. Thiers
d'entrer k Paris pour se procurer le pouvoir
de signer un armistice, qu'il irait ensuite né-
gocier k Versailles même. Comme ou le sait,
cette tentative de négociation de paix échoua.
L'empereur Alexandre, jugeant le moment
Opportun pour mettre à néant les clauses du
traité de Paris qui lui étaient contraires, lit
adresser par son ministre Gortschakoff, le
31 octobre 1 87u, une circulaire diplomatique
dans laquelle il déclarait que la Russie ne se
regardait plus comme liée par les engage-
ments de 1856s. La France étant eu ce moment
écrasée, 1 Angleterre se trouvait dans l'im-
possibilité complète de s'opposer aux exigen-
ces du czar. Un congres fut tenu a Londres,
en l'absence du représentant de la France,
et Alexandre II obtint, par ta convention
du 23 mars 1871, tout ce qu'il demandait. Le
czar, qui «levait k la Prusse d'avoir pu dé-
chirer le traité de Pans, félicita chaleureu-
Sement son oncle, le roi Guillaume, de S<
toires et s'empressa de lui reconnaître le ti-
tre d'empereur d'Allemagne. Il
sion de la fête de l'ordre de Samt-Georges
pour porter un toast k l'empereur Guillaume.
• Je désire et j espère, dit-il, von- dure
les âges futurs l'amitié cordiale qui nous
unit, ainsi que lu fraternité gi
deux armées, fraternité qui a connue
puis de longues années ; j'y vois la m
la paix et de
en Europe. » Grâce a l'h
M. de Bismarck, une alli
tait faite entre les cours de Berlin et de
Saint-Pétersbourg, en vue du inoiiitii
avantages acquis par la guerre de 1870. Le
chancelier de voulut,
en outre, rallier l'Autriche a cette politique,
qui avait pour but le maintien de la paix et
1 annihilation de la France, réduite k une
impuissance définitive et menacée d'un écra-
Bement total si elle entreprenait jamais de
reconquérir ses provinces perdues. Ce fut
AI, EX
87
pour cimenter la triple alliance que le czar
, le 5 septembre 1872, k Berlin, où,
il plusieurs jours il eut de longs en-
tiens ave les empereurs d'Allemagne et
d'Autriche. Au mois de juin de l'année sui-
vante, fi fit un voyage k Vienne, OÙ il fut
l'objet d'attentions et d'égards tout a fait ex-
traordinaires. Cette même année 1873, Alexan-
dre II envoya une nouvelle expédition en
Asie, expédition dirigée contre le kan de
Khiva et qui eut pour résultat de rendre en-
core plus menaçant pour l'Angleterre le dé-
veloppement de la puissance russe en Asie.
Le 1er janvier 1874, il reorganisa par un
ukase l'armée russe et rendit le service mi-
litaire obligatoire pour toute la popn!
masculine, sans distinction de race. Quel-
ques jours après, il réorganisa l'administra-
tion et la surveillance des écoles populaires.
Au mois de juillet, il prit l'initiative d'un
congrès qui se réunit k Bruxelles, avec mis-
sion de chercher les moyens d'adoucir les
lerre. Cette même année, il se
rendu à Berlin et de ta passa en Angleterre
(mai I . i j j toury voir safille, qui ai
le duc d'Edimbourg, un des tils de la reine
Victoria. A son retour, il s'arrêta de nouveau
k Berlin, où il revint encore au moisde m
l'année suivante. A cette époque, les relations
diplomatiques étaient très-tendues entre les
îles et île Berlin, et l'on
put craindre uu instant une agression me-
naçante de la part de la Pi .. czar,
dit-on, intervint en faveur de la paix, et
k lui l'éventualité d'une nouvelle guerre fut
écartée. L'insurrection de l'Herzégovine et
de la Bosnie qui eut lieu en 1875 vint mettre de
nouveau k l'ordre du jour la question orien-
tal.-, qui devait bientôt [nendre un Caractère
in t. Le czar se joignit a l'Autriche et à
la Prusse pour demander k la Turquie des ré
formes nécessaires, toujours promises et tou-
jours ajournées. Au commencement de 1876,
le bruit courut que, la santé de l'empereur
s'étant depuis longtemps altérée, il avait
résolu d'abdiquer; mais il n'en fut rien. Alexan
dre II fit, au mois de mai 1876, un nouveau
voyage à Berlin. Au mois de juillet suivant,
il eut avec L'empereur d'Autriche une entre-
vue k Reichstadt, dans le but de s'ent
sur la conduite a tenir dans les affaires d'O-
rient, qui s'étaient singulièrement compliquées
par suite de la guerre de la Serbie et du
.Monténégro contre la Turque et des n,
i-res Je Bulgarie. Les deux empereurs déci-
dèrent d'adopter le principe de nou-interven-
tion pour le moment actuel, se réservant
d'agir après entente avec les grandes puis-
sances, si les circonstances en démontraient
la nécessite. L'empereur Alexandre se ren-
dit k Livadia pour y passer la saison. Tout
en protestant de ses intentions pacifiques, il
laissa des officiers et des soldats russes pren-
dre du service dans L'armée serbe et y exercer
une influence prépondérant-'. \ près I échec
subi par les Serbes devant Alexînatz (i,r sep-
tembre), il envoya le maréchal Manteutfelen
mission k Berlin, puis il dépêcha le général
Soumarokotf a Vienne pour demander k l'em-
pereur d'Autriche qu'il intervint par les ar-
mes, de concert ave.1 lut, en Turquie, afin
d'imposer la paix k la Porte et de la contrain-
dre k exécuter les reformes promises. Le
gouvernement autrichien refusa de prendre
part ii un-- intervention année et proposa la
ré inion d'un congres. Tout en continuant
d'affirmer son intention de concourir à la
paix sans compliquer la question de vues per-
sonnelles, le czar a mis son armée sur pied
de guerre et tout prépare pour qu'elle fût
prête k entrer immédiatement en campagne.
Dans une allocution qu'il prononça a Mos-
cou le 10 novembre, le czar déclara que, si ta
Porte ne la. sait pas droit ii ses demandes en
ce qui concernait le sort des chrétiens, il
en appellerait au sort des armes; ce dis-
cours produisit en Europe une sensation
d'autant plus vive qu'eu ce moment même
M, 1> si içait k Londres un dis-
coui non moins belliqueux. Un instant on
put craindre que la guerre n éclatât. Par
bonheur, les grandes \ uis: anc s avaient dé-
cide quelles enverraient a Constantinople
tires pour négo-
,'i-t un iii 'orte. Pendant les
conférée es, qui durèrent du 23 décembre
1876 au 20 janvier 1S77, le CZttr parut
un- ;i des sentiments plus pac tiques; l'effer-
vescence belliqueuse qui réguait en Russie
. pi è i calmée,
des négociati ma , L'em] lur \
iioini iser aux puissances, par
incelier, une circulaire qui permettait
i , pour un temps plus ou moins
, la question dûrient ne serait
I -r les armes.
L'empereur Alexandre H a épousé, le
iMaxii i ■ une- Wu-
h I» ine Aug uste S ipbîi -Mai ici
le 6 août 18J4 et fille du gn
Louis II. Eli noms
de Marie -Alex androvn a. De ce mariage, le
tsieara enfants : iu Alexandre,
i itier, né le 10 mai i B45, ma-
i novembre 1866 k la princes» Marie-
Sophie-Frédérique I I meiuark, née
• n 1847; 1° le grand duc Wladimir, ne en
1847, marie en 1874 k la primasse Marie de
M kleinhourg, née eu 1854 ; 3° le grand-duc
ALBX18, ne en 1850; 4° I
MaBJB, née en 1SJ3, mariée eu 1874 au prince
Alfred d'Angleterre, duc d'Edimbourg ; &o le
88
ALEX
grand-duc Serge, né en 1857, et le grand-doc
Paol, né en 1860.
ALEXANDRE, prélat anglais, né à Blois,
mort en IU7. Elevé par son oncle, Roger,
évêque de Salisbury, il devint évëque de
Lincoln en 1123. Il excita les défiances du
roi Etienne, qui confisqua ses propriétés et
vint même l'assiéger d'ans son château de
Newmark. En 1M2, Alexandre fit un voyage
à Rome et en revint avec le titre de légat
et la mission d'assembler un synode. Il ai-
mait beaucoup le faste, et saint Bernard lui
en fit des reproches publics. Il fit recon-
struire la cathédrale de Lincoln, qui avait
été détruite par la foudre.
* ALEXANDRE (Charles). — Il est mort à
Paris en 1871. En 1857, il avait succédé à
Boissonade comme membre de l'Académie
des inscriptions. Outre ses Diction/mires, si
connus, on lui doit une excellente édition des
Oracula sibyllina {1841-1856, 2 vol. in 8°, en
3 parties), et il a donné, dans la Bibliothèque
latine de Lemaire, la partie de l'Histoire na-
turelle de Pline qui a trait à la cosmologie.
ALEXANDRE (Constant-Adolphe), i
trat français, né à Amiens en 1797. Il étudia
le droit, se fit recevoir avocat, puis entra
dans la magistrature. Après avoir rempli di-
vers postes judiciaires, il est devenu succes-
sivement vice -président du tribunal de la
Seine, conseiller à la cour d'appel de Paris
et président de chambre. On lui doit quel-
ques travaux sur des matières historiques et
judiciaires; mais il est surtout connu par
deux traductions fort remarquables, celle du
Traité de la preuve en matière criminelle, par
Mittermaier, et la traduction de YHistoire
romaine de Mommsen (Paris, 1863-1872, 8 vol.
in-8o).
ALEXANDRE (Charles), écrivain et homme
politique français, né a Morlaix (Finistère)
tu 1821. Attaché de bonne heure aux idées
républicaines, il collabora en 1848 à {'Evéne-
ment de Victor Hugo, se lia avec Lamartine,
dont il fut le secrétaire de 1849 k 1852, et fut
à cette époque un des rédacteurs du Pays,
journal alors dirigé par l'illustre poète. Sous
l'Empire, M. Alexandre vécut dans la re-
traite, consacrant ses loisirs aux lettres et k
la poésie. Il publia, notamment, les Espéran-
ces (1852), recueil de vers; les Grands maî-
tres, poésies (1860, in-12): le Peuple martyr
(1863, in-12), en vers; des biographies de
Ch. Cornie, de Daumesnil, etc. Sa fidélité k
ses convictions républicaines lui valut d'être
nommé, le 8 févi ier 1871, député deSaône-et-
Loire k l'Assemblée nationale par 67,454 voix.
M. Alexandre alla siéger dans les rangs des
républicains modérés. Il vota pour la paix,
pour la loi sur les conseils généraux, pour le
retour de l'Assemblée k Pans, contre l'impôt
sur le chiffre des affaires, etc., appuya la
politique de M. Thiers, pour lequel il vota le
24 mai 1873. M. Alexandre fut un adversaire
constant du gouvernement de combat, «|ui se
proposait de rétablir la monarchie et de sup-
primer toutes les libertés. Il vota contre le
septennat {19 novembre 1873), contribua k la
chute de M. de Broglie (14 mai 1874), appuya
les propositions Périer et Maleville (juillet
1874), vota pour la constitution du 25 février
187:., contre la loi sur l'enseignement supé-
rieur, etc. M. Alexandre n'a pris que rare-
ment part aux discussions de la Chambre. Il
ne s'est pas représenté aux élections du 20 fé-
vrier 1876 et est rentré dans la vie privée.
ALEXANDRE (Edouard), fabricant d'inslru-
menl de musique, né à Taris en 1824. Il avait
vingt ans lorsque son père, après lui avoir
fait apprendre la fabrication des orgues, l'as-
socia a la direction du grand établissement
qu'il avait fonde en ls?9. M. Alexandre
père avuit précédemment invente le sonore
accordéon et un instrument k deux jeux.
M. Edouard Alexandre, de concert avec Son
. mm le piano-orgue, le piano Listz et
l'orgue inélodiiim ou orgue Alexandre (v. or-
t.UK ALi:XAM)KK),<|ui B3t répandu aujourd'hui
dans le monda e >r, -iùce k la modicité de
bod prix. Pour fabriquer en grand ses orgues
■ es et ses mélodiums k 100 francs,
MM. Al ixandre -mi fondé a h ry, en 1 858, un
établissement modèle qui compte un
nombre d'ouvriers. La maison Alexandre a
mention honorable en ÎS?1:1, une
kille de bronze en 1844, un** médaille
ut '-n isi9 et la médaille d'honneur a
l'Expo isr.r», et m. Edouard
Alexandre a été décoré de la Légion 'i hon-
neur eu IKMi. On possède, SOUS le lloin d'-
Aï. Alexandre . Méthode /"""■ l'accordéon
(m39j; Notice tur les orgues mêlodiums il'.i-
lexan iris, 1844, in-4<>).
ALEXANDRE JEAN l«r, prince de Moldavie
\e Grand
OU ■ V).
\\ \ \ LNDBB EABAfcfiOHGEVITCH |
■
i i|in pi ti. une
part à l'indépendance de la Serbie <-t périt
n iHi7. Alexandi e pa i l > plus
grande pari
puis en Valachie. Apres l'arrivée au \ voir
. bel Obren put
en Serbie et gugn u jeune
pi inoe. qui !■ np. Mi-
ovitoh ayant •
!
Serbie h> lils de Kura-George» (hoptembro
ALEX
1842). Le gouvernement tnre , très-hostile
aux Obrenovitch, s'empressa de le recon-
naître; mais le gouvernement russe protesta,
et ce ne fut qu'à la suite dune nouvelle élec-
tion, qui eut lieu le 15 juin 1843, en présence
de commissaires de la Porte et de la Russie,
qu'Alexandre fut définitivement reconnu. Le
prince de Serbie s'attacha k encourager l'in-
dustrie et le commerce, fit percer des routes
qui ouvrirent des débouchés aux produits du
pays , apporta d'importantes améliorations
dans l'instruction publique, créa une école
militaire, une école d'agriculture, une école
des arts et métiers, deux lycées, etc. Lors de
la guerre d'Orient en 1853, le parti national
poussa le prince Alexandre à se soulever
contre la Forte; mais celui-ci, qui avait
trouvé un appui constant k Constantinople,
refusa de se prononcer pour la Russie, garda
la neutralité et reçut du sultan Abd-ul-Med-
jid un firman qui confirmait tous les privi-
lèges accordés à la Serbie. Dans le traité de
Paris (30 mars 1856), les grandes puissances
garantirent l'existence de la Serbie et son
indépendance réelle. Cependant le vieux
prince Milocb avait profité du mécontente-
ment provoqué dans la population par l'atti-
tude du prince Alexandre k l'égard de la
Turquie, envoyé des agents en Serbie et pré-
paré un complot pour renverser ce dernier.
Ce complot fut découvert. Parmi les person-
nages les plus importants qui s'y trouvèrent
compromis, on comptait le président du sé-
nat, Stefanovitz, et le président de la cour
de cassation, Sveko Raïovitz. Ils furent l'un
et l'autre condamnés k la peine capitale, et
six autres accusés se virent frappés île la
peine des travaux forcés k perpétuité. L'opi-
nion publique, très-surexcitée, se prononça
contre l'excessive sévérité de ces peines, et,
sur la demande des consuls de Russie et de
France, il fut sursis à l'exécution. Un conflit
ne tarda pas à se produire entre le prince et
la Chambre des représentants, qui exigea
son abdication. Sa déchéance ayant été pro-
clamée le 22 décembre 1858, le prince Alexan-
dre se rendit en Autriche avec sa famille,
pendant que le vieux Miloch redevenait
prince de Serbie. Depuis dix ans, Alexandre
Karageorgevitch vivait dans l'exil, lorsque,
le 10 juin 1868, le fils et successeur de Mi-
loch, le prince Michel, fut assassiné dans le
parc de Topcbidere. Les assassins déclarè-
rent qu'ils avaient agi k l'instigation d'A-
lexandre Karageorgevitch, désireux de re-
monter sur le trône de Serbie. Mais les Cham-
bres, d'accord avec la population indignée,
renouvelèrent les décrets de déchéance qui
frappaient Karageorgevitch et appelèrent au
trône le jeune prince Milan, neveu du prince
Michel.
Pendant la guerre que la Serbie déclara k
la Turquie en juillet 1876, Karageorgevitch
a adressé aux Serbes une sorte de manifeste
qui est resté sans écho dans le pays.
ALEXANDRE DE L'ISLE, chroniqueur du
xme siècle. Il descendait d'une famille noble,
dont le domaine était dans le voisinage de
llildesheim, et il se fit moine dans l'abbaye
de Corbie ou Corvey, en Westphalie. Il con-
tinua le Breviarium rerum 7nemorabilium,
qu'avait commencé Isibord ab Amelungen,
moine de la même abbaye, et qui fut publié
par Paul lin i dans les Acta curiosorum nature
(1686, in-4°). Ce livre, qui peut être consi-
dère comme un curieux spécimen de l'état
des esprits pendant le moyen âge, est rempli
d'histoires merveilleuses, dans le genre de
celle que nous allons citer : t L'abbe de Cor-
bie, voulant un jour se laver les mains, tira
son anneau de ses doigts, et un corbeau ap-
privoisé, qui se trouvait Ik, déroba l'anneau.
L'abbe, après avoir fait d'inutiles recherches
pour découvrir celui qui avait volé l'anneau,
frappa d'excommunication le voleur inconnu.
A partir ne ce moment, le corbeau devint
iriste, languissant, et il dépérissait de jour
en jour. Un domestique eut alors l'idée que
lo coi beau était le voleur, et que i'exeoin-
municalion prononcée pur l'abbe était peut-
être 1 uniqu - cause de son dépérissement; il
chercha, et il trouva la bugue dans le nid de
l'oiseau. Alors l'abbé leva l'excommunica-
tion, et lo corbeau redevint vif et alerte
r n ■ auparavant. »
ALEXAM1KEA, dans la géographie an-
cienne, montagne de la Mysie, qui faisait
partie du mont Ma, en Asie Mineure. Elle
tuait sou nom d'Alexandre Paris, qui, sui-
vant la Kible, jugea eu cet endroit lu q le-
rello des trois déesses Junon, Pallas et Ve-
nus, qui se disputaient le prît de la beauté,
ALEXAM)ltl (Basile), pofiie roumain, ne
en 1821. H commença a Jassy <• . • ■■
qu'il alla continuer a Paris en isas. La, il se
lie recevoir bachelier, s'occupa de droit et de
lecine, puis voyagea en Italie et revint
en Moldavie en 1839. M. Alexandri s'adonna
alors a des travuux littéruires, écrivit des
ivelles, des poésies, collabora à la revue
intitulée la Daeie littéraire et rit parue d'un
groupe de jeunes gens qui résolut de ré
. lu littérature nationale en y introdui-
sant les idées et les forme:) nouvelles de la
littérature de l'occident de L'Europe. En 18-4-4,
il prit avec deUX «le ses aiuîs la il iiec tu. Il (1rs
deux théâtres de Jassy, où il lit représenter
des pi1, ■ de la oomposii ionj doni le >uccèa
lui éclatant, a la même époque, h fonda le
. .. littôi m e >-\ scientifique, dont
lus idées largos et hardies déplurent au prince
ALEX
Stourdza, qui la supprima au bout de quel-
ques mois. Quelque temps après, M. Alexan-
dri visita la Syrie, la Grèce, le nord de l'Ita-
lie, puis revint en Moldavie. Au mois d'avril
184S, il prit une part active au mouvement
( opulaire qui se produisit à Jassy. Force de
quiner cette ville, il retourna à Paris et pu-
blia dans les journaux plusieurs articles,
dans lesquels il défendit avec autant de vi-
fueur que de talent la cause des Principautés
amibiennes. De retour dans son pays,
M. Alexamlri reprit ses travaux littéraires
et fonda en 1855 la Roumanie, revue qui ne
tarda pas à être supprimée. Il était à cette
époque un des membres les plus actifs du
parti national, dont les efforts tendaient à
réunir les deux principautés de Valachie et
de Moldavie, et ce fut pour propager cette
idée qu'il composa, en 1856, son chant natio-
nal intitulé la Hora de l'union. Ayant hérité
de la fortune de son père, il fut le premier
qui donna l'exemple, bientôt suivi, d'affran-
chir tous les serfs de ses domaines. Lors des
événements de 1857, il fit partie du divan
ad hoc de Moldavie, chargé d'établir les
bases d'une nouvelle constitution du pays, et
contribua l'année suivante a l'élection de
Couza, qui parvint à réunir en un seul groupe
les deux principautés, sous le nom de Rou-
manie.
Indépendamment d'un grand nombre d'ar-
ticles politiques et littéraires , on doit à
M. Alexandri des pièces de théâtre, intitu-
lées : Jassy en carnaval, Georges de Sada-
goura, la Noce villageoise, la Pierre de la
maison, J/me Kiritza en province, J/me Ki-
ritza à Jassy, etc., pièces qui ont été réunies
sous le titre de Répertoire dramatique (1852,
in-s°); Ballades populaires de la Roumanie
(1S52-1853, in-S°), traduites en partie en fran-
çais par l'auteur (Paris, 1855); le Collier lit-
téraire (1857), recueil de poésies et d'études;
les Doïnas (1853, in-so), recueil de vers, qui
a été traduit en français par M. Voïnesco
(1853), etc.
AlexniHlri Arts, nom donné, dans l'anti-
quité, a des autels élevés sur les bords du
fleuve Hyphasis (aujourd'hui Beyah , dans
l'Indoustan) , en l'honneur d'Alexandre le
Grand, et qui marquaient l'endroit où finis-
saient ses conquêtes. Ce monument devait
être situé dans les environs de Fuozpoor.
Il y en avait un autre du même genre en
Caramauie, sur un promontoire s'a\ançant
dans le golfe Persique, près du port(Ao?x/ïH-
dri Portus) où séjourna pendant vingt-qua-
tre jouis Néarque, le commandant de la flotte
macédonienne. Ce port était sur le bord occi-
dental de l'indus, près de son embouchure,
dans la Gèdrosie, pays des Arabites, qui
forme aujourd'hui une petite province du
Béloutchistan.
Enfin, un troisième monument du même
genre s élevait dans la Marmanque (royaume
de Tripoli), non loin du temple de Jupiter
Aninion, que le héros macédonien était allé
visiter.
AI EXANDR1A, ville de l'Amérique, dans
l'Etat de Virginie; 10,000 hab. Elle a un bon
port sur le Potomac. A peu de distance se
trouve Mount-Veruon, qui fut la résidence
de Washington.
ALEXANDRY (baron d'Orknguni d'),
homme politique français , d'origine ita-
lienne, né en 1812. Il possède de grandes
propriétés dans la Savoie. Après l'annexion
de ce pays k la France en 1860, il fut nomme
maire de Chambéry et se signala, à partir de
ce moment, comme un enthousiaste admira-
teur de l'Empire. Lors du plébiscite de mai
1870, il adressa aux habitants de Chambéry
une proclamation pour les presser de voter
en faveur du détestable gouvernement que
subissait alors la France. On y lisait ces
mots, qui montrent combien M. d'Alexandry
manquait de perspicacité politique : « En
votant oui, dirait-il, on assure au pays le
calme dont il a besoin. Si, cédant à de fu-
nestes influences, on s'abstient ou si on laisse
tomber dans l'unie un vote négatif, on ex-
pose la France aux chances d'une révolution
ou d'une réaction... Vous prouverez par vo-
tre conduite que vous êtes les dignes fils de
L'antique Savoie, qui a toujours eu pour de-
vise l'honneur et le devoir.» Comme on le
voit, aux yeux de M. d'Alexandry, l'honneur
et le devoir consistaient à appuyer le pouvoir
issu du guet-apens du 2 décembre, des fusilla-
des et il. ^ proscriptions, le pouvoir qui avait
. démoralisation même, il était inaire de
ViJlanl-llery et. membre du conseil gênerai
de la Savoie lorsqu'il posa sa candidature
.1 ce département, lors des élections se-
natoriales du 30 janvier 1876. ■ Catholique
avOti l'Eglise, dit a dans sa profession de loi,
j<- la détendrai toujours comme gardienne
des principes immuables qui seuls elevui
I li mine, assurent la grandeur et la prospé-
rité dune nation, plu politique, je suis Frau-
dant tout; c'est vous dire que, dans la
ml e en pratique dt*S lois Constitution D* I le ,
je OUtiendrai le gouvernement du maréchal
de Mac-Mahon, qui, en satisfaisant les aspi-
rations légiti de la nation, garantit l'or-
dre, le respect de la religion, de la famille,
.le U propriété, tout en combattant énergi-
quement les principes révolutionnai)
M. d'Alexandry fut nommé sénateur. Chaud
cien, ,,i et bonapartiste, il est aile siéger au
Sénat parmi les membres de la réaction,
ALEX
avec qui il a voté pour le maintien des jurys
mixtes, contre la loi des maires, etc.
ALEMARE, fils d'Hercule et d'Ilebe, déesse
de la jeunesse, et frère d'Anicétus.
ALEXIEN s. m. (a-lè-ksi-ain). Hist. relig.
Religieux de l'ordre de Saint-Alexis.
— Encycl. La congrégation des alexiens,
fondée dans lo but de soigner les malades,
prit naissance au commencement du xivc siè-
cle, au moment où la peste noire ravageait
une partie de l'Europe. Les alexiens, qui ti-
raient leur nom de saint Alexis, leur patron,
se répandirent surtout en Belgique et dans
la basse Allemagne. On les nommait aussi
cellites (latin cetta, tombe) H quelquefois
lollards, nom attribué aussi aux wieléfisles. Il
y eut également des congrégations de sœurs
alexiennes ou cellites, fondées dans iq même
but. Toutes ces sociétés ont disparu pi^sque
entièrement; quelques traces seulement en
subsistent en Belgique, à Cologne et à Aix-
la-Chapelle.
ALEXÏNATZ, ville frontière de la princi-
pauté de Serbie (Turquie u'Europe), a 32 ki-
lom. de Nisch, sur la route de Belgrade à
Constantinople ; 3,950 hab. Lazaret ; der-
nieie station du télégraphe électrique (pro-
longation de la ligne autrichienne). Cette
ville assez importante, située dans une ré-
gion tres-ondulée, a vivement excité l'atten-
tion publique depuis que la Serbie, s'iosur-
geant contre la .suuverainetè de la Turquie,
a recouru aux armes pour se rendre indé-
pendante. C'est dans son voisinage que, après
plusieurs combats partiels, une bataille im-
portante fut livrée le ler septembre 1876
entre les troupes serbes, commandées par le
général Tehernaïef, et l'armée turque, ayant
pour général en chef Abd-ul-Kénm. Les Ser-
bes furent vaincus ; cependant Alexinatz
prolongea quelque temps encore la résis-
tance. Elle fut prise d'assaut par les Turcs
le 31 octobre 1876.
ALEX1NCS, philosophe grec de l'école de
Mégare, au ive siècle av. J.-C. Il était né en
Elide, et il avait eu pour maître Eubulidas.
Il attaqua Aristote et la doctrine des stoï*
ciens. Il eut la prétention de fonder une secte,
qui fut nommée secte des olympiques, parce
qu'il en enseignait les principes ùOlympie;
mais, comme cette ville était très-malsaine
et qu'il y régnait une maladie dangereuse, il
perdit bientôt tous ses élèves. En se baignant
dans l'Alcée, il fut blesse par la poiute d'un
roseau, et il en mourut.
ALEXIS, poète comique grec, mort vers
29u av. J.-C. Il était ne a Thurium, en Lu-
carne, et il vint dès sa jeunesse à Athènes,
ou ses comédies furent jouées avec succès.
Suidas dit qu'il fut le maître de Menandre
et qu'il composa deux cent quarante-cinq
pièces, dont il ne nous reste que de courts
fragments.
ALEXIS ou ALEX1US 1er COMNÈNE, em-
pereur de Trebizonde, né vers 1180, mort en
1222. Il échappa aux cruautés dlsaac II, qui
avait résolu de détruire toute la race des
Comnènes. A l'époque où les Latins prirent
Constantinople, en 1204, Alexis et son frère
David levèrent une armwe parmi les Grecs
mécontents. Alexis prit Trebizonde et d'au-
tres villes, pendant que son frère s'emparait
de Sinope et poussait ses conquêtes jusqu'à
Constantinople, et bientôt le premier prit le
titre d'autocrator ou d'empereur. Son règne
fut trouble par des guerres continuelles avec
le-, Turcs et avec Théodore Lascaris. Il fut
contraint de céder une partie de ses posses-
sions au sultan d'Iconium, et il ne régna
plus que sur les pays situes près des rivages
de la mer Noire.
ALEXIS ou ALEX1DS DRAGON COMNENB,
général, ne à Fera vers 1553, mort a Paris
en 1619. Il appartenait a la famille impériale
des Comnènes, et, après avoir servi le duc de
Savoie, la république de Venise et le pape,
il vint en France, où Catherine de Medicis
lui donna le commandement d'un corps de
cavalerie. Il fut ensuite nomme gouverneur
du Perche.
ALEXIS (le faux), imposteur qui, en 1191,
sous le règne d'Isaae l'Ange, se présenta
comme étant le fils d'Alexis II. Il réussit a
faire un assez grand nombre de dupes, puis-
qu'il put rassembler une armée de 8,000 nom*
mes et se faire proclamer empereur. Mais
comme ses soldats, qui étaient mahonielaus
pour la plupart, commirent beaucoup de pro-
fanations dans les églises, un prêtre l'assas-
sina pendant son sommeil.
ALEXIS (ukl Arco), peintre espagnol, né
k Madnd eu 1625, mort dans la même ville
en 1700. Il est également connu sous le nom
d'El Sortlillo d« Pered*, surnom qu'on lui
donna parce qu'il était sourd-muet et avait
eu pour maître Peivda. (Jet artiste se fil sur-
tout remarquer par les portraits qu'il exé-
cuta; il fut dessinateur habile et bon colo-
riste; il peignit quelques tableaux d'éguse
pour sa \ die natale, notamment une Atsomjh
tion et une Conception, dont ou fut le plus
grand eioge. L'egiise Sau-Salvador de Ma-
drid possède de lui une Sainte Thérèse,
Alexla ou l r.iTi'nr il mu bon n*'-»**. opéra-
comique en un acte, paroles de Mai'sollier,
musique de Dulayrac ; représenté aux lialiens
le 24 janvier 1798. Alexis, maltraite par une
belle-mere, a quitte fort jeune la maison pa-
ALFE
ternelle. Sept annéeB se sont écoulées. Il y
revient comme neveu du jardinier. Sa_ belle-
mère est morte ; son père, qui croit qu'Alexis
n'est plus de ce monde, a adopté une jeune
orpheline. Il s'intéresse k l'inconnu, lui fait
raconter son histoire et s'emploie pour le ré-
concilier avec sa famille. Il écrit même tine
lettre sous la dictée de son fils; quand il sa-
git d'y mettre l'adresse, tout se découvre :
Alexis tombe dans les bras de son père, qui
lui rend toute son affection et lui donne la
main de la jeune orpheline. Il n'en fallait pas
davantage pour émouvoir le parterre et in-
spirer au sensible Daluyrae de petits airs
gracieux et tendres.
* ALFA s. m. — Encycl. Le produit connu
sous le double nom de spart, qui nous vient
d'Espagne, et d'alfa% qu'on lui donne en Al-
gérie, n'est pas, comme on le croit assez
généralement, une plante d'une espèce dé-
terminée. Ces deux dénominations s'appli-
âuent l'une et l'autre à un certain nombre
e graminées ayant l'aspect extérieur des
joncs et possédant, comme qualité commune,
malgré leur forme très-grêle, une ténacité
sans exemple peut-être dans les tiges des
autres végétaux filiformes. L'alfa est depuis
très-longtemps exploité en Espagne, et bien
avant que le commerce général se préoc-
cupât des avantages que peut offrir ce produit,
Marseille et une grande partie du midi de la
France étaient inondées des envois de la Pé-
ninsule. On employait et l'on emploie encore
dans ces pays un grand nombre d'ouvrages
de sparterie, et notamment des paniers d'une
grande commodité et d'une durée tout à fait
exceptionnelle. L'Espagne, qui expédie au-
jourd'hui ses sparts dans presque toutes les
parties de l'Europe, a pour principaux cen-
tres de production et d'exploitation Alicante,
Santa-Pola, Carthagène, Las Aguilas et Al-
mérie. Ces villes ne se bornent pas, comme
autrefois, à expédier leurs produits bruts; ils
font subir au spart un rouissage complet et
le transforment en filets, en paniers, en cor-
dages, en chapeaux, en chaussures, en nattes
surtout avec lesquelles on confectionne des
ouvrages très-divers. Pour les ouvrages de
luxe, ou donne k la matière des teintes très-
variées et très-solides. La fabrication du pa-
pier de spart, qui paraît appelée k prendre
une très-grande extension, est à peine établie
en Espagne et n'y a pas encore donné de ré-
sultats importants. Le crin végétal, qu'on
fabrique avec le spart à Las Aguilas, est de
bonne qualité et d'un prix très-minime. Le
spart en nature, tous frais compris, vaut à
Bordeaux environ 14 fr. 50 les 100 kilogr.
Pour la fabrication du papier, qui deviendra
probablement la principale application de
l'alfa, des expériences sérieuses font espérer
un rendement supérieur k celui du chiffon
lui-même, puisque l'alfa donnerait 73,50 pour
100 de fibres k papier. La dureté relative du
papier d'alfa serait le seul obstacle k l'exten-
sion de cette intéressante fabrication-, mais
les spécialistes sunt généralement d'avis que
cet obstacle n'est pas invincible.
Si le développement prévu de la culture
de l'alfa se réalise, cette culture constituera
pour notre colonie d'Afrique une importante
ressource, car l'alfa occupe, en Algérie,
d'immenses étendues de terrain et y croît
avec une vigueur inouïe dans les lieux mêmes
où toute autre végétation est rendue impos-
sible par l'aridité du sol et l'élévation de la
température. Le Sahara et le Tell sont, par
endroits, couverts de véritables et immenses
rairies d'alfa. L'exploitation de ce produit,
ongtemps négligée en Afrique, a acquis une
véritable importance dans les environs d'Ar-
zew. Une fabrique de papier d'alfa a été éta-
blie dans la Mitidja. V. spart, au tome XIV.
ALFADER, le plus grand et le plus ancien
des dieux, dans la mythologie Scandinave.
ALFAM, nom patronymique de deux pein-
tres italiens du xvi«= siècle, Domenico di Pa-
ris Alfaui et Urazio di Domenico Alfani.
V. Paris-Alkaki, au tome XII.
ALFAQU1 s. m. (al-fa-ki). Nom que por-
tent les prêtres maures et les docteurs de la
loi musulmane.
ALFAR OU ALFS. V. ELFES, au tome VII.
AHnracbe (Guzman d'), roman. V. Guzman.
ALFAKO, ville d'Espagne, province et k
60 kilom. E.-S. de Logroùo; 5,200 hab. Cette
ville, très-ancienne, a joué dans le passe
un rôle important; c'était une des clefs du
royaume de Navarre. Quoique bien déchue,
il y reste eucore des témoignages de sa splen-
deur passée ; des rues larges, propres, bien
pavées et six places spacieuses.
ALFATAH OU ALFATH-IBN-KHAKA.N, his-
torien et biographe arabe , ne k Séville ,
mort k Maroc eu 1134. 11 séjourna quelque
temps k la cour d'Ali-ibn-Yousouf et fut mis
a mort par ordre du sultan de Maroc. Il
composa une biographie des musulmans cé-
lèbres et des poètes arabes de l'Espagne,
qu'il intitula: Lieu de récréation pour tes yeux ,
et dont il fit ensuite un abrégé sous le titre
de Kalayid.
ALFELD, ville d'Allemagne (Hanovre), sur
la Leine; 2,400 hab.
ai il. m s VARUS, jurisconsulte romain,
qui était célèbre vers l'an 754 de Rome.
11 naquit k Crémone, d'un père cordonnier.
Il quitta cette ville, jeune encore, et vint élu-
BflPPMtMBNT.
i
ALGA
dier k Rome sous la direction de Servius
Sulpicîus. Il se fit bientôt remarquer par son
assiduité au travail, la pureté de ses mœurs,
et devint le meilleur élève de Sulpicius. C'est
k lui qu'on doit les premières collections de
droit civil, auxquelles il donna le nom de
Digestes. Ses contemporains l'avaient en
grande estime et ses funérailles furent faites
aux frais de la république.
ALFEZ(Isaac-Berabbi-Jacob), rabbin juif, né
près de Fez en 1013, mort en Espagne en
1103. A l'âge de soixante-quinze ans, il com-
posa un ouvrage connu sous le titre de Petit
2'almud) dont on a fait un grand nombre d'é-
ditions.
ALFHElM.dans la mythologie Scandinave,
la ville céleste, séjour du dieu Frey. C'est là
qu'habitent les géuies lumineux, les lios-alfar
(esprits lumineux). V. elfes, au tome VIL
ALFIER1 (Benoit-Innocent, comte), archi-
tecte italien, né k Rome en 1700, mort k
Turin en 1767. Tout en exerçant la profes-
sion d'avocat k Asti, il se chargea de faire
construire un clocher pour l'église de Sainte-
Anne, puis il traça le plan d'un beau palais
qui fut élevé sur la place d'Alexandrie. En-
suite Charles-Emmanuel III le chargea de
construire l'Opéra de Turin. On lui doit en-
core plusieurs palais de Turin, la façade de
Saint-Pierre k Genève, l'église de Carignan,
la tour de Sainte-Anne k Asti, etc.
ALFIROIJZABADI, historien et lexicogra-
phe arabe, ne k Karezoun en 1328, mort k
Zebid en 1414. Sa famille était originaire de
Firouzabad, d'où vient le nom sous lequel il
est connu; mais il s'appelait en réalité Abou-
Tabcr-Mohamnied'ibn-Yaroub. 11 Composa
un dictionnaire arabe intitule le Kamous et
qui a servi k Antoine Giggei pour faire son
dictionnaire arabe-latin. On doit encore à
Altirouzabadi une Histoire d'Ispahan.
ALFONSE, orthographe donnée quelque-
fois au nom Alphonse, qui appartient k un
grand nombre de personnages. V. Alphonse,
au tome 1er et au Supplément.
ALFORD (Michel), jésuite et historien an-
glais, né k Londres en 1582, mort k Saint-
Oineren 1652. On le désigne quelquefois sous
les noms de Flood et de Grifyih. Après avoir
rempli les fonctions de pénitencier k Rome
et de recteur de la maison des jésuites k
Gand, il fut envoyé k Londres; mais on l'ar-
rêta au moment où il débarquait k Douvres
et on le retint quelques jours en prison. Il
alla ensuite remplir la mission dont on l'avait
chargé dans la province de Lancastre, puis
il retourna sur le continent. On lui doit les
ouvrages suivants : Vie de saint Winefrid,
traduite du latin, sous le nom de Jean Flood ;
Britunnia illustrata, sive Lucii, Helenas, Con-
stanlini patria et fides (Anvers, 1641); Anna-
les ecclesiastici et civiles Dritannorum, etc.
(Liège, 1663, 4 vol.).
ALFORD (Henry), poète et érudit anglais,
né k Londres en 1810. Il fit ses études k l'u-
niversité de Cambridge, puis s'occupa de
théologie, devint pasteur de l'Eglise angli-
cane et alla remplir des fonctions pastorales
dans le comté de Leicester (1835). Par la
suite, il est devenu successivement profes-
seur d'humanités k Cambridge, examinateur
de philosophie k l'université de Londres, pas-
teur de la chapelle de Quebec-Street, dans
cette ville (1853), et doyen de la cathédrale
de Canterbury (1S58). M. Alford s'est fait
connaître comme un prédicateur distingué et
comme un écrivain de talent. Outre un grand
nombre d'articles publiés dans divers re-
cueils, des mémoires et des sermons, on
lui doit : Poèmes et fragments poétiques (Cam-
bridge, 1831); l'Ecole du cœur (1835, 2 vol.),
poème souvent réédité ; les Poètes de la
Grèce (1841); des éditions du texte grec de
V Ancien Testament (1844) et du Nouveau Tes-
tament (1853), avec des notes, etc.
ALFRED II, roi d'Angleterre de la dynastie
saxonne, suivant quelques auteurs. Il descen-
dait d'Alfred le Grand et était fils du roi
Ethelred IL II vint en Angleterre vers 1042,
après la mort du fils et du petit-fils de Canut
le Grand. Parti de Normandie avec une flotte
de 50 voiles , il se prépara k faire va-
loir ses droits k la couronne; mais le comte
Godwin, ministre et beau-frère du monarque
qui venait de mourir, s'était fait proclamer
régent du royaume et avait désigné comme
roi Edouard, prince faible et débonnaire, sous
le nom duquel il comptait régner. Alfred fut
assassiné, et son compétiteur, soutenu par
Godwin, monta sur ie trône.
ALFR1C, ,i:ilith, ou ELFRIC, surnommé
Abi»a* et i.r,,ii.miiiini., écrivain anglo-saxon
de la seconde moitié du xe siècle. On croit
qu'il fut abbo de Saint-Albans et de Cerne,
dans le Dorsetshire, et qu'il fut pendant très-
peu de temps evèque de Viltac, aujourd'hui
Salisbury. 11 composa plusieurs ouvrages re-
ligieux en anglo-saxon, une grammaire et
un glossaire anglo-saxons, un manuel d'astro-
nomie, etc.
ALFRIDARIE s. f. (al-fri-da-rî). Astrol.
Science par luquelle on donne successivement
le gouvernement do la vie k chaque planète
pendant un certain nombre d'années.
ALGAZZAL1, philosophe arabe, né en l'erse,
où sou peru était marchand de toiles du
coton, d où lui vint aon nom, car gazzal
en arabe signifie coton. 11 fut chargé de
ALGE
diriger l'école de Bagdad, quitta cet emploi
pour faire le pèlerinage de La Mecque et
revint fonder un collège k Visapour. 11 fut
un des chefs de la secte des ascharites ou
orthodoxes, et il composa un grand nombre
d'ouvrages, dont les plus importants sont :
Afahassid al Falasifa ou la Tendance des phi-
losophes; il y traite de la logique, de la phy-
sique et de la métaphysique ; Tehafat al
Falasifa ou la Destruction des philosophes.
ALGÉBAR s. m. (al-jé-bar). Nom arabe de
la constellation d'Orion.
ALGECIRAS. V. Algesiras au Grand Dic-
tiounaire (t. 1er, page 200).
ALGÉDI s. m. (al-jé-di). Nom arabe d'une
étoile de la constellation du Capricorne.
ALGEMESI, ville d'Espagne, province et à
32 kilom. de Valence , k 458 kilom. de Ma-
drid par le chemin de fer, k 3 kilom. de la
rive gauche du Jucar; 4,500 hab.
ALGENIB s. m. (al-jé-nib). Nom arabe
d'une étoile de la constellation de Pégase.
* ALGER. — Le siège épiscopal d'Alger
(suffragant d'Aix), crée en 1838, a été
en archevêché le 9 janvier 1867. Les suifra-
gants de l'archevêque d'Alger sont les évê-
ques de Constantine et d'Orun. La popula-
tion d'Alger s'élève aujourd'hui k 52,706 hab.
Cette ville compte 18,210 citoyens français;
7,098 juifs naturalisés par le décret du
24 octobre 1870, 11,013 indigènes musulmans
sujets français et 16,379 étrangers. Son en-
ceinte bastionnée est protégée par les forts
Babazoun, de Vingt-Quatre- Heures, Matifou,
de l'Eau, des Anglais, de Pescade et surtout
par le fort National, ci-devant fort de l'Em-
pereur. V. Algérik, ci-après.
* ALGÉRIE. — Histoire. Nous avons dit, au
tome 1er du Grand Dictionnaire (v. Alger, Al-
gérie),comment la France, outragée dans la
personne de son représentant, fut, en 1830,
amenée k s'emparer des Etats barbaresques,
et nous avons, pas k pas, suivi l'armée fran-
çaise depuis son débarquement k Sidi-Fer-
ruch jusqu'en 1857, époque k laquelle le
maréchal Randon soumit définitivement la
Kabylie, ce dernier rempart de la résistance.
Depuis, et bien que notre conquête n'ait pas
été en péril, de nouvelles insurrections ont
éclaté sur divers points. En 1859, une expé-
dition au Maroc du général Martimprey nous
a coûté, sans résultats, plusieurs milliers
d'hommes. En 1864, une querelle avec les
tribus de marabouts de l'extrême sud a causé
un soulèvement sur le Tell oranais et darjs
la partie méridionale de la province d'Alger.
Plus heureux qu'habiles, nous sommes restés
maîtres d'une situation compromise par des
gouverneurs inexpérimentés, et, jusqu'en
1870, les Arabes, réduits k la famine par
suite de l'incurie et de l'ignorance de l'ad-
ministration, se sont contentés de mourir de
faim pour la plus grande gloire des bureaux
arabes et du régime militaire. Arrive 1870.
A l'annonce de nos désastres, des tribus
nomades, depuis longues années refoulées au
delà de nos frontières du Sud, s'enhardis-
sent jusqu'à faire irruption sur notre terri-
toire et cherchent k recommencer la lutte.
Elles sont repoussées. Mais ce mouvement a
pour résultat de montrer les faibles ressour-
ces dont nous disposons dans la colonie. Le
dernier régiment est appelé d'Afrique k l'ar-
mée de Chanzy. En face des indigènes, nous
n'avons plus, pour maintenir l'ordre, que des
mobiles et des mobilisés sans instruction et
sans armes, et ce sont les hommes sur les-
quels nous croyions pouvoir compter le plus
qui se révoltent.
L'insurrection débuta par une mutinerie
des spahis d'Aïn-Guettar, qui refusèrent de
partir pour la France et regagnèrent leurs
tribus. Ce fut le signal. Aussitôt diverses
tribus de l'Est se soulevèrent. Souk-Ahrras
et El-Miha furent bloqués. L'agitation gagna
même le cercle de Tebessa. Cette fois encore
nous réussissons k réprimer l'agitation, et
tout semble rentrer dans l'ordre; mais ce
n'était qu'une accalmie, et l'insurrection re-
commença bientôt, organisée, puissante.
Le 15 mars 1871, k la voix de Mokrani,
bach-aga de la Medjana, la révolte éclate
f,n même temps dans les deux provinces
d'Alger et de Constantine, et elle se répand
comme une traînée de poudre dans la Kaby-
lie tout entière. Le vieux marabout El-Had-
dah se range sous le drapeau do Mokrani, et
la lutte prend des lors un caractère essen-
tiellement religieux. A peine avait-on eu le
temps, k Alger, de réunir quelques bataillons,
que les Kabyles menaçaient déjà la plaine de
la Mitidja; mais un engagement qui eut
lieu le 22 avril nous donna l'avantage, et
2,000 hommes bien commandés mirent eu fuite
les indigènes. Ce succès inespéré donna au
général Lallemand le temps do réunir quel-
ques forces, avec lesquelles il débloqua suc-
cessivement Tizi-Ozou et Dcllys, pacifia la
vallée de l'Oued-Sibaouu et reconquit les hau-
teurs du Jurjura. En même temps, des co-
lonnes moins importantes, opérant sur le
flanc droit, délivraient Boiu-Mausour, li-
vraient k l'Oued-Souftlat un brillant combat
dans lequel fut tue lu bach-aga Mokrani,
promoteur et chef do l'insurrection, déga-
geaient Dra-cl-Mizau, amenaient la soumis-
sion complète de L'Oued-Sahel et du vet ant
sud des monti m , >i venaient, lo 21 juin,
se réunir k la colonne Lallemand pour dé-
ALGE
89
bloquer Fort-National et écraser l'Insurrec-
tion kabyle.
Apres ce combat, qui fut une véritable ba-
taille, on croyait la revoit»' vaincue, quaud
un soulèvement considérable éclata dans
l'ouest de la province d'Alger, chez les I
Menasser. Eu un seul jour, Cherchell était
bloqué, une partie de la plaine dévastée et
la ligne du chemin de fer comprise entre
Adelia et Bou-Medfa sérieusement menacée.
Grâce cependant k l'activité déployée par
deux colonnes envoyées contre les rebelles,
Cherchell et les villages furent débloqués en
quelques jours et presque sans engagement.
Mus on déposait k peine les armes qu'il fal-
lut les reprendre. Dans la province de Con-
stantine, Si-Aziz, fils du cheik El-Uaddah, et
le caïd d'Aïn-Tayrount levaient l'étendard de
la révolte. Dans quelques jours, elle s'éteu-
dit aux cercles de Bousaâda, Bou-Arreridj,
Bougie, Setif, Djidjelli et Batna. Six colonnes
mobiles, parties de points opposés, marchè-
rent contre les insurgés, les poussèrent de-
vant elles, les écrasèrent dans diverses ren-
contres et finirent par les acculer au Bou-
Taleb, où fut livré le dernier et le plus
sanglant combat de la campagne. La Kabylie
orientale était domptée ; mais, dans l'extrême
sud , Bou-Choucha s'était emparé de Tou-
gourth, et les Mokran, conduits par Bou-
Mezrag, frère et successeur du bach-aga
Mokrani, étaient allés l'y rejoindre. Le géné-
ral de Lacroix, envoyé a leur poursuite, ar-
rive k Tougourth k la tin de décembre, se
porte aussitôt k Ouargla, où les Oulad-Mo-
kran s'étaient réfugies, met en fuite le
cheik, disperse ses partisans et s'empare de
Buu-Mezrag. Ainsi s'éteignit cette insurrec-
tion dans laquelle plusieurs familles de co-
lons ont été assassinées, où Chassaing, le
tueur de lions, a péri, et qui laissera dans
les annales de l'Algérie un long et sanglant
souvenir.
Pour ne rien omettre, mentionnons une
tentative de révolte qui a éclaté en avril
1876 au sud de Biskra, k la suite des prédi-
cations d'un derviche du nom de Ben-Ayech.
Le général Carteret, loin d'imiter ses prédé-
cesseurs, s'est porte dès les premiers jours
sur les lieux, et, dans la matinée du 11 avril,
il a eu raison de cette velléité de soulève-
ment. Espérons que, grâce au nouveau ré-
gime inauguré par le décret du 24 octobre
1870, nous ne verrons plus se renouveler ces
prises d'armes, dont on n'a peut-être pas as-
sez cherché les causes. Les bureaux arabes
supprimés et la part de droits et do devoirs
également faite aux indigènes et aux Euro-
péens, la colonie, jusqu'ici si onéreuse pour
la métropole, pourra enfin vivre de sa propre
vie et jouir d'une prospérité qu'elle na pas
encore connue.
— A dministration. Jusqu'aux derniers temps
de l'Empire, et sauf une expérience de quel-
ques mois tentée en 1858, l'Algérie a été, de-
puis sa conquête, placée sous ladirectiond'un
gouverneur gênerai omnipotent. Bans chaque
province, l'admiuistration du territoire civil
et du territoire militaire était confiée k un
général de division, qui prenait le titre de
général commandant la province. C'était le
régime du sabre, et le préfet charge d'admi-
nistrer le territoire civil était le tres-hurable
subordonne, comme le vassal du gênerai
commandant, et s'il avait sous ses ordres les
ditiereuts services civils et financiers, il ne
surveillait ces services qu'en vertu d'une dé-
légation de l'autorité militaire. Cette subor-
dination des préfets aux généraux avait sou-
levé de vives réclamations, qui s'étaient ma-
nifestées k plusieurs reprises par des pétitions
collectives d abord, ensuite dans le cours de
l'enquête dirigée en 1867 par M. le comte
Le lion. Pour donner satisfaction à cet égard
à l'opinion publique, un décret du 31 mai
1870 décida que les préfets exerceraient dans
les départements la plénitude des pouvoirs
administratifs et correspondraient directe-
ment avec le gouverneur général sans rele-
ver d'aucune autorité. Les pouvoirs adminis-
tratifs des généraux commandant les provin-
ces étaient limités aux territoires militaires, ut
ces généraux devaient exercer désormais,
dans ces territoires, toutes les attributions
dévolues k l'autorité préfectorale. C'était
maintenir plus que jamais cette distinction
du territoire civil et du territoire militaire,
source de tant do conflits et cause première
de tous les abus révèles par l'enquête de
1867.
L'attention du gouvernement de la Dé-
fense nationale fut appelée sur celte situa-
tion ; le 24 octobre 1870, il fut décrète que les
trois départements do l'Algérie constitue-
raient a l'avenir un seul et même territoire,
mais il fut ajoute que • néanmoins, jusqu'à
co qu'il eu eût ete décide autrement, les po-
pulations européennes et indigènes établies
dans les territoires dits actuellement terri-
toires militaires continueraient k être admi-
nistrées par l'autorité militaire. ■ C'etuit une
reserve commandée peut-être par les circon-
stances, mais une reserve fâcheuse. Il fal-
lait une solution radicule. Ou ne sut pas ou
ou ne put pas la prendra. Cette indécision
donna de nouvelles audaces aux pai 'tisana de
l'ancien système, et, depuis ce décret du
24 octobre, leur iufluonco se retrouve dans
toutes les tentatives, qui toutes avortent. Eu
vain, un décret du 24 décembre 1870 d<
que dans toute l'étendue du Tell, o'est-k-dire
12
90
ALGE
dans la portion essentiellement cultivable du
territoire algérien, allant du plateau central
à la mer et comprenant 13.146,000 hectares,
tous les territoires de tribus continus aux
territoires civils actuellement existants se-
raient détachés des terr^oires dits militaires
et passeraient immédiatement sous l'autorité
civile; 1 absence de toute mesure efficace
pour assurer le fonctionnement de l'admi-
nistration civile a empêché l'exécution de ce
décret.
Aujourd'hui, l'administration de l'Algérie
est ainsi organisée : à sa tète, un gouver-
neur général civil, qui a la haute direction
du gouvernement et des divers services ci-
vils et militaires. Sous ses ordres sont pla-
cés, en vertu du décret du 7 juillet 1876,
trois directions : intérieur, travaux publics
■H finances.
L'intérieur comprend l'administration gé-
nérale, la colonisation, l'agriculture et le
commerce.
Les travaux publics sont chargés des ports,
des routes, des chemins de fer, des con-
structions civiles, des mines et des forages.
Les finances dirigent tous les services fi-
nanciers noû rattaches directement au mi-
nistère et préparent les mesures k prendre
pour assurer successivement, dans toutes les
tribus de l'Algérie, la perception individuelle
• je l'impôt par les comptables du trésor. Ce
travail aura pour résultat de faire disparaî-
tre la diversité des taxes qui pèsent sur les
Arabes et surtout les exactions commises
a ce jour. La création de la direction
lies finances est assurément une des meilleu-
res mesures adoptées.
L'administration départementale se com-
pose d'une prélecture, de SOUS- préfectures,
île commissariats civils, de circonscriptions
cantonales et de communes.
Depuis le décret du 24 octobre 1870, les
attributions du préfet et des sous-prefels eu
Algérie sont les mêmes que celles des préfets
SOUS-préfets en France.
Les commissariats civils sont une institu-
tion transitoire, destinée k disparaître par
l'organisation des territoires civils. Elle a
servi et sert encore à protéger les Euro-
péens établis sur le territoire militaire. La
création des commissariats civils remonte
â 1834, mais leur organisation ne date que
de 1842. Un arrêté ministériel du 18 décem-
bre de cette année leur eoufiait des attribu-
tions k la fois administratives et judiciaires.
Le décret du 7 juillet 1864 a maintenu les
premières en décidant que les commissaires
civils auraient, dans leur ressort, les mêmes
attributions que les sous-prefets. Ils relèvent
soit directement du préfet, soit du sous-pre-
fetà l'arrondissement duquel leur district est
rattache. Quant à leurs attributions judiciai-
res, ils les exercent sous le contrôle et la
surveillance du procureur général.
Ainsi que le dit tort bien l'ancien directeur
iffaires ue l'Algérie au ministère de l'in-
térieur, M. Casimir Fournier, le décret du
24 décembre 1870, en retirant à l'autorité
militaire l'administration d'une grande partie
des territoires qui lui avaient été exclusive-
ment soumis jusque-là, n'avait rien fait pour
instituer ilans ces territoires uue administra-
tion Civile. Le gouvernement de la Défense
nationale, qui, d'ailleurs, avait bien d'autres
préoccupations, s'était burue k inviter le
commissaire extraordinaire a prendre telles
mesures qu'il y aurait heu, au moyen des
autorités communales et départementales les
s. Comme ces autorités étaient
dépourvues de tout moyen d'action, l'invita-
tion ne pouvait que rester sans effet. Néan-
moins, le principe demeurait; pour le faire
passer dans l'application, le gouverneur gê-
nerai civil, compétent pour délimiter et or-
ganiser les territoires militaires ei Les popu-
lations indigènes, créa, par un arrêté du
24 novembre 1871, ce qui lut appelé d'abord
arrondissement, cercle et ensuite du nom
nouveau de circonscriptii .« L'ac-
tion administrative du préfet, dit l'article i©r
de cet arrête, sera étendui ment et
par décisions spéciales, sur (ou tes les popu-
lations indigènes de la région telhenne. ■
D'après l'article 2 du même arrêté, te
de cin □ cantonale sont, eu gêné-
upérieurs de l'armée, rele-
vant du préfet pour tout ce qui est du do-
maine du l'administration civile, correspon-
dant uvec le gouverneur général pour tout
ce qui intéresse Tordre et la sécurité publi-
que, mail coni iuuant a rester ■■
dres des généraux pour tout ce qui, dans la
France continentale, est du ressort du com-
mandement militaire territorial. Cette dispo-
D supposait do la part du uilui. i
la guerre uu concours qui n'a pas ete ob-
tenu. Nous retrouvons encore ici J.i
d'inertm et les influences dont i
h <>it.
Malgré cet influences et en dépit i
mauvais vouloir, sur quatre-vingts circou-
icripi ion i que po in ait I ion du
Tell, il en a été orgs m
viron, et un décret OU pi i & pu
blique, on date du 2u février 1873, tt □
-lllOII,
il a un plan
itif adopté pat Les t ou lei
iptions qu
I
L'uutort ■ tonnes
aux .' ■
ALGÈ
les auxiliaires indispensables du pouvoir ci-
vil, à savoir la justice et la force publique.
A défaut de ces organes essentiels, on ne
peut que réclamer l'appui de l'autorité mili-
taire et c'est là précisément ce que l'on veut
éviter. Cette insuffisance de moyens d'action
est une lacune qu'il importe de combler le
plus tôt possible. Si elle n'a pas fait renoncer
à l'institution des circonscriptions cantona-
les, elle en a du moins arrêté le développe-
ment, et nous le regrettons d'autant plus
que nous voyons dans la circonscription can-
tonale un des meilleurs instruments de l'as-
similation. Aujourd'hui, d'ailleurs, l'Algérie
peut faire entendre sa voix et hâter le jour de
la mise en pratique de bien des améliorations.
Indépendamment des conseils municipaux
et des conseils généraux élus, elle nomme,
par département, un député et un sénateur,
autorisés k porter k la tribune ses justes ré-
clamations, et nous devons reconnaître que,
sous ce rapport, il lui serait difficile de trou-
ver des hommes plus dévoués que ceux aux-
quels elle a, depuis 1871, confié le mandat lé-
gislatif.
— Justice. Le service de la justice en Al-
gérie est place exclusivement dans les attri-
butions du ministre de la justice. L'organi-
sation judiciaire comprend, comme en France,
des justices de paix, des tribunaux de ire in-
stance, une cour d'appel et des cours d'assises
jugeant avec assistance du jury. Tous les
magistrats sont amovibles.
Les juges de paix ont leur compétence et
leurs attributions réglées, comme eu France,
par la loi du 25 mai 1838 et celle du 2 mai
1855, avec cette différence qu'ils statuent en
dernier ressort jusqu'à concurrence de 500 fr.
et à charge d'appel jusqu'à concurrence de
1,000 francs. Ils remplissent, eu outre, les
fonctions de juges de référé et, en matière
correctionnelle, sur certains points où ne se
trouvent pas de tribunaux de ire instance,
connaissent des délits qui n'entraînent pas
plus de 500 francs d'amende et de six mois
d'emprisonnement. En territoire militaire et
lorsqu'il n'y a pas de justice de paix spécia-
lement créée pour le cercle, les comman-
dants de place connaissent des contraven-
tions punies des peines de simple police.
L'organisation des tribunaux de ire instance
est la même qu'en France. Toutefois, il est
attache k chacun d'eux un assesseur musul-
man, avec voix consultative, pour le juge-
ment des contestations entre musulmans. Les
tribunaux de ire instance sont au nombre de
onze : Alger, Bône, Oran, Philippeville, Bli-
dah, Constantine, Mostaganera, Tlemceu,Se-
tif, Bougie et Tizi-Ouzou.
La cour d'appel siège à Alger. Elle est
composée de quatre chambres. Par une ex-
ception qui est particulière k l'Algérie, le dé-
lai d'appel est d'un mois. Il s'augmente du
délai de distance si l'uue des parties est do-
miciliée eu France. Les arrêts de la cour
d'appel sont sujets au pourvoi en cassation
dans les conditions du droit commun.
Les indigènes sont juges, eu vertu de la loi
musulmane, par un cadi, dont les décisions
sont susceptibles d'appel devant les tribu-
naux de ire instance. Le décret du 13 dé-
cembre 1866 confère en outre aux indigènes
la taculte de porter, d'un commun accord,
leurs contestations devant la justice fran-
çaise. Partout où les juges de paix sont in-
stitués, les cadis perdent leurs attributions.
Us continuent seulement d'exercer les fonc-
tions de notaire, concurremment avec les no-
taires français, et a procéder k la liquidation
et au partage des successions musulmanes.
— Instruction publique. Lejouroù la France
prenait possession de la régence d'Alger,
i enseignement se bornait â ta lecture et k
1 écriture du Coran dans quelques rares éco-
le musulmanes. Pour les Israélites, la sub-
stitution de la Bible au Coran et des ca-
ractères hébraïques aux caractères arabes
constituait la seule différence. Examinons ra-
pidement les progrès accomplis depuis lors.
Les Jus deux premières années de la con-
quête, plusieurs institutions particulières,
fondées a Alger sous le patroqage et la sur-
veillance do 1 autorité locale, pourvurent aux
ins de la population européenne. En
1832, on comptait déjà trois écoles françaises
et une école Israélite, où quarante enfants
appartenant à ce culte apprenaient les élé-
ments de la langue française. Des maisons
d'éducation se tondaient aussi pour les jeu-
nes liiles. Au mois d'avril 1833, le service de
l'instruction pul ii [ue recevait une première
organisation dans la ville d'Alger : le gou-
vernement y instituait k ses trais une pre-
mière éoole d en leignemeut mutuel et une
chaire de langue arabe. Un inspecteur était
charge de la surveillance de cet établisse-
ment et 'les diverses maisons d'éducation
SOit publique--., suit privées. L'école mutuelle
compta bientôt deux cents élevés, dont plus
de cinquante Israélites. Quant aux musul-
mans, ils s'y uiuntroreut très-rares, éloi né
par ta présence des Israélites et par la
crainte qu éprouvaient les parents de voir
■ éloignes de l'islamisme au pro-
fit de la religion chrétienne. ■ Cette appré-
hension était poussée si loin, du la Correi
pondance algérienne^ qu'on u vu alors des
refuser de porter la de-
corat o qu'ils avaient méritée par
leur assiduité, de pour qu'on ne les soupçon*
nut de être fa il uni étions ■ En juin i
ALGE
une école d'enseignement mutuel fut ouverte
à Oran. En 1834, de nouvelles écoles étaient
créées k Bône, à Kouba, à Dély-Ibrahim, etc.
Dans toutes ces écoles, les musulmans étaient
admis.
En 1834, le service de l'instruction publi-
que en Algérie comprenait 24 établissements
ainsi répartis :
Instruction secondaire ; A Alger, un collège
fréquenté par 115 élèves, un cours d'arabe
en comptant 40.
Itistruction primaire : A Alger, 13 établis-
sements, tant publics que privés, comptant
860 élèves; à Dély-Ibrahim, une école; à
Kouba, une école; k Mustapha, un établis-
sement privé; k Oran, 2 écoles et un établis-
sement privé ; k Bône, 2 écoles, dont une d'Is-
raélites.
En 1848, le ministre de l'instruction pu-
blique est chargé de la haute direction, en Al-
gérie, de ce service, qui jusque-là avait ap-
partenu aux généraux. Un des premiers
actes du ministre fut d'élever le collège
d'Alger au rang de lycée. Le 14 juillet 1850,
trois écoles arabes-françaises de garçons
sont fondées à Oran, Blidah et Mostaganera ;
trois pour les filles, k Oran, Constantine et
Bône. Des cours d'adultes sont organisés
sur divers points.
Les créations se succèdent ensuite rapide-
ment. En 1857, Alger voit s'ouvrir une école
secondaire de médecine et un établissement
mixte d'instruction secondaire, sous le titre
de collège arabe-français; en 1858, un ob-
servatoire national est installé dans la même
ville. En 1859, création du collège commu-
nal de Bône; en 1S60, création des collèges
communaux d'Oran, de Constantine et de
Philippeville; en 1863, création de l'école
normale primaire d'Alger; en 1865, création
du collège mixte arabe-français de Constan-
tine ; en 1870, création du collège de Tlera-
cen ; en 1874, création de l'école normale des
filles k Milianah.
Aujourd'hui, la population scolaire dépasse
le chiffre de 55,000.
A la tête de l'enseignement se trouve placé
un recteur, ayant sous ses ordres trois in-
specteurs d'académie et trois inspecteurs
primaires. De plus, un décret du 15 août 1875,
en plaçant tous les établissements d'instruc-
tion, publics ou libres, eu Algérie, dans les
attributions du ministre de l'instruction pu-
blique, a institué k Alger un conseil acadé-
mique dont les attributions sont les mêmes
que celles des conseils académiques de
France.
— Culte, Le culte catholique compte un ar-
chevêque, k Alger, et deux évoques, l'un k
Oran, l'autre k Constantine. Un arrêté minis-
tériel en date du 2 août 1836 interdit auxevè-
ques de publier en Algérie aucune bulle cano-
nique, d y reconnaître de caractère officiel k
aucun ecclésiastique, d'y établir aucune con-
grégation religieuse, sans l'autorisation du
ministre de la guerre, dont le gouverneur
général exerce aujourd'hui les attributions.
La police des cultes appartient, comme en
France, aux préfets.
Les protestants sont assez peu nombreux
en Algérie, ou leurs églises, qui forment la
vingt et unième circonscription synodale,
sont administrées, dans chacune des trois
provinces, sous l'autorité du ministre des
cuites, par des couseils presby téraux, relevant
d'un consistoire provincial.
Il y a en Algérie, pour chacune des trois
provinces, un consistoire Israélite siégeant
l'un k Alger, l'autre k Oran, le troisième k
Constantine. Le consistoire central des Israé-
lites de France est l'intermédiaire entre le
gouvernement et les consistoires de l'Algérie.
Quant au culte musulman, dont les dépen-
ses font partie du budget de la colonie, il est
placé sous la surveillance du gouverneur
général, k l'exclusion du ministre qui a les
cultes dans ses attributions. Les muftis
sont nommes par le gouverneur général; les
agents inférieurs par les préfets.
— Travaux publics. Les voies de commu-
nication sont divisées, comme en France, en
roules nationales, routes départementales et
chemins viciuaux de grande et de petite com-
munication. Les routes nationales sont au
nombre de cinq. Trois parient des ports
d'Alger, de Mers-el-Kebir et de Stora pour
se diriger droit dans l'intérieur du pays.
Elles aboutissent, la première k Lagbouat, la
deuxième a Tlemceii, la troisième a Biskra.
Les deux autres, parallèles au littoral, relient
Alger avec Oran d'une part, Alger avec Con-
stantine de l'autre. L'étendue totale «le ces
grandes artères embrasse, en chiffre rond,
1,768 kilomètres.
Les routes départementales, au nombre de
vingt, s'embranchent sur les routes natio-
nales et ont une étendue de 1,445 kilomètres.
Les chemins vicinaux de grande commu-
nication sont au nombre de cinquante; leur
étendue est de 2,147 kilomètres.
Deux lignes de chemina de fer sont actuel-
lement en exploitation : celle d'Alger k Oran
et celle de Philippeville a Constantine. La
ire a une longueur de 4.26 kilomètres,
la seconde de 87. Trois ligues nouvelles ont
été concédées en 1874, savoir: i° le chemin
de fer d'intérêt Local de Bone k Guelina;
îo le chemin de fer d'intérêt général d'Ar-
zow âSaïda; 3« le chemin do fer d'intérêt
loe.il de iiainle-liarbe-du-Tlclal a Sidi-bel-
\ bbè: Quatre autres ligues sont k l'étude ;
A LOI']
ce sont : le chemin de fer de Constantine à
Sétif et à Batna; la ligne d'Affrevilla k Bo-
ghari; la ligne de Sidï-hel Abbes k Ras-el-
Ma; enfin la ligne de Rachgoun k Tlemcen
et aux plateaux de Sebdou.
L'Algérie possède des mines nombreuses.
Les gîtes de fer, de cuivre, de plomb et de
zinc abondent dans les trois provinces. On y
rencontre aussi quelques mines de mercure,
d'antimoine et d'argent; mais, k cause de la
cherté de la main-d'œuvre et de la difficulté
des transports, l'exploitation ne se fait en-
core que sur une petite échelle. Exceptons
cependant Aïn-Mokta, qui, en 1873, a pro-
duit 409,538 tonnes et dont les produits s'ex-
portent jusqu'en Amérique.
Il est certains travaux publics dont l'exé-
cution importe particulièrement au dévelop-
pement de la-colonie: tels sont le dessèchement
et l'assainissement des parties du pays les
plus malsaines, l'alimentation en eaux pota-
bles des centres de population, l'aménage-
ment et l'emploi des eaux pluviales ou des
ruisseaux et des rivières lk où le sol est ex-
posé à des sécheresses qui le rendent impro-
ductif. A l'aide de subventions accordées,
Plusieurs communes sont parvenues à éta-
lir ou k améliorer l'aménagement et la
distribution des eaux affectées k l'alimenta-
tion publique; mais pour les grandes opéra-
tions de dessèchement de marais, comme
pour la construction des grands barrages et
réservoirs projetés, le concours des grandes
compagnies financières est nécessaire, et
jusqu'ici il a fait défaut. L'Algérie a long-
temps excité des défiances. Aujourd'hui que
l'assimilation avec la métropole devient un
fait accompli, nous ne doutons plus de voir
les capitaux français se porter de ce côté. 11
leur serait difficile de trouver un meilleur
placement.
— Colonisation. Jusqu'en 1869, le manque
de sécurité, le régime militaire et ses abus,
la mauvaise organisation du service chargé
des concessions et aussi le défaut d'initia-
tive individuelle avaient été un obstacle au
peuplement etk la colonisation. M. le comte
Le Hon ne craignit pas de le proclamer bien
haut dans son enquête, et le gouvernement
impérial se vit oblige de tenir compte de l'o-
pinion publique et de lui donner satisfaction.
Il résolut, bieu tard, helas I de veuir en aide
aux cultivateurs et créa lui-même des cen-
tres de population. Onze villages ou hameaux
furent installés par les soins de l'adminis-
tration. Des villages forestiers allaient aussi
être crées, quand la guerre fit ajourner ces
projets. Us ont été exécutés depuis. Le traité
qui enlevé k la France deux de ses plus bel-
les provinces était a peine signé, que l'Assem-
blée nationale, par deux lois successives,
prit les mesures nécessaires pour que les ha-
bitants de l'Alsace et de la Lorraine qui vou-
draient quitter leur pays pour se rendre en
Afrique y trouvassent, non -seulement de
bonnes terres mises k leur disposition par
l'Etat, mais encore les moyens nécessaires
pour les faire valoir. De plus, le président
de la République rendit, le 16 octobre 1871,
un décret qui, complète par le décret du
15 juillet 1874, est aujourd'hui la base de la
colonisation.
Les principales dispositions du décret du
16 octobre 1871 ont pour but d'assurer le
peuplement par l'obligation de la résidence,
d'empêcher le retour aux indigènes de la
terre cédée, de favoriser l'élément d'origine
française pour laisser k la colonie la physio-
nomie nationale, de faciliter l'exploitation
des concessions en permettant aux conces-
sionnaires de transporter leurs droits k titre
de garantie des prêts qui pourraient leur être
faits, d'éviter enfin le gaspillage des ressour-
ces précieuses que la spéculation pourrait
accaparer sans profit pour l'intérêt gênerai.
Depuis le décret du 16 octobre, plus de
seize cents familles ont reçu des concessions, .
de uombreux centres ont été crées ou agrau-
dis, et vingt ceutres nouveaux sont en voie
de création eu 1877. Eu outre, les grandes
industries qui tendent à s'eiablir dans le
pays contribueront puissamment au déve-
loppement do la population et, pur suite, au
progrès delà colonisation.
— Population, Le dernier recensemeut of-
ficiel de la populatiou date de 187*. Il accuse
un chiffre de 2,414, 218 hab., qui se décom-
pose ainsi :
Musulmans 2,134,527
Israélites indigènes 34,574
Français 129,601
Autres nations européennes. 115,516
Par provinces, cette population se repartit
comme il suit: province d'Alger, 872,951 hab.,
dont 55,831 Français ; province d'Oran ,
513,492 hab., doui 37,111 Français ; pro-
vince de Constantine, 1,027,775 hab., dont
36,659 Français.
D'après un rapport du gouverneur gé-
néral en date du 15 avril 1S76, et par suite
de l'émigration des Alsaciens-Lorrains, lu
population de la colonie s'élèverait aujour-
d'hui k 2,465,407 hab., que leur condition ci-
vile divise de la façon suivaute :
Français d'origine 139,772
Etrangers européens naturalises. 3,654
Musulmans indigènes naturalises . 304
Israélites indigènes naturalises. . 33,238
Etrangers non naturalises .... 110,249
Indigènes non naturalises 8,171, (jUIC
ALGL
Nous ne terminerons pas cet article sans
dire un mot d'une question qui intéresse au
plus haut point la colonie et de la solution de
laquelle dépend son avenir. Nous voulons
parler de la constitution de la propriété en
Afrique.
L'insuffisance ou le défaut d'authenticité
des titres sur lesquels reposent, en général,
les droits de propriété des indigènes, la lé-
gislation spéciale qui régissait le statut réel,
enfin l'indivision poussée jusqu'aux plus ex-
trêmes limites, ont été de tout temps le vrai,
le grand obstacle au développement de la
colonisation. L'Européen, privé des garan-
ties que lui assure notre code civil, ne se
lançait qu'avec hésitation dans des transac-
tions immobilières d'autant plus aléatoires,
souvent, que les vendeurs se montraient vrai-
ment exigeants. Il fallait absolument remé-
dier à cette situation en donnant à la pro-
priété indigène une constitution légale qui en
facilitât la transmission et la dégageât des
entraves qui en forment une sorte de biens
de mainmorte. C'est là ce qu'a voulu la loi
du 26 juillet 1873, déclarant les lois françai-
ses, et notamment la loi du 23 mars 1855 sur
la transcription, applicables des le jour de la
promulgation aux transactions immobilières,
portant sur tous les territoires ou la pro-
priété peut être considérée comme suffisam-
ment constituée. Elle a déterminé, en outre,
les règles à suivre pour constater les droits
des occupants, lorsque la propriété est déte-
nue k titre privatif, et pour la constituer in-
dividuellement partout où le sol est détenu
collectivement par des tribus. De l'exécution
de cette loi dépend, nous le rappelons, l'a-
venir de la colonie. Nous espérons que les
sénateurs et les députés de l'Algérie ne per-
mettront pas qu'elle reste à l'état de lettre
close.
ALGÉRITE s. f. (al-jé-ri-te — d'Alger, nom
de ville). Miner. Silicate d'alumine et de po-
tasse, analogue à la wernérite.
ALGH1S1 ou ALG1SI (François), composi-
teur de musique italien, ne à Brescia en
1666, mort en 1733. IL fut organiste de la ca-
thédrale de Brescia et composa deux opéras,
qui (furent représentés avec succès sur le
théâtre de Venise, ils ont pour titre : l'A-
more di Curzio per la patria et 77 Trionfo
délia continenza.
ALGHISI (Thomas) , chirurgien italien, né
à Florence en 1669, mort en 1713. Il fut reçu
docteur k Padoue en 1703 et acquit la répu-
tation d un habile operateur. Le pape Clé-
ment IX l'appela pour faire sur un de ses
officiers une opération difficile, qui réussit
complètement. Alghisi fut obligé de subir
lui-même uue amputation k la suite d'une
blessure que lui avait faite une arme k l'eu
qui éclata entre ses mains. On a de lui : Li-
totomia ovoero del cavar ta pietra (Florence,
1707, iu-40), ouvrage d'autant plus intéres-
sant pour l'histoire de la chirurgie qu'on y
voit les instruments de l'époque représentés
par des figures.
ALG1DUM, ancienne ville du Latïum, dans
le pays des Eques, au ÎS.-E., de Rome. Les
Eques furent défaits par Cincinnatus dans
les environs de cette ville.
ALGIDCS, ancienne chaîne de montagnes
du Latïum, qui s'étendait depuis Tusculum
et Vélitres jusqu'à Préneste.
ALGLAVE (Emile), jurisconsulte et publi-
ciste français , né k Valenciennes le 27 avril
1842. Son père étuit notaire dans cette ville.
Il fit la plus grande partie de ses études au
collège de Valenciennes et les termina au
lycée Louis-le-Grand, k Paris, où il obtint
plusieurs nominations au concours général;
uuis il entra k l'Ecole de droit de Paris et y
tut reçu docteur en 1868. Il avait pris égale-
ment plusieurs grades à la Faculté de théo-
logie de Paris. Enfin, il était élevé pension-
naire de l'Ecole des chartes, où il soutint
une thèse intitulée : Etudes sur le droit mé-
rovingien d'après la loi des Francs Ripuaires,
qui lui valut le titre d'archiviste paléogra-
phe.
En 1864, il prit, de concert avec M. Yung,
la direction de la Revue des cours scientifi-
ques et de la Revue des cours littéraires , qui
venaient d'être fondées et qui ont adopté,
en 1871, les titres de Revue scientifique et Re-
vue politique et littéraire. Ces deux Revues
ont toujours soutenu des idées très-indépen-
dantes et tres-libérales en philosophie et en
religion, comme en politique. La Revue scien-
tifique, notamment, joue un rôle très-remar-
quable dans le mouvement philosophique et
scientifique contemporain , ce qui lui a valu
d'être dénoncée à la tribune de l'Assemblée
nationale par M. Dupanloup.
En 1870, M. Alglave fut nommé au con-
cours professeur agrégé k la Faculté de droit
de Douai. Il y enseigna d'abord le droit ro-
main, puis le droit administratif et le droit
criminel, avec l'histoire du droit. Outre ce
triple enseignement, il fut chargé, en 1873,
yar la municipalité de Lille, d'un cours d'é-
conomie politique k la F'acultè des sciences
de cette ville, cours qui attira beaucoup d'au-
diteurs. Mais, l'année suivante, M. Alglave
fut suspendu, puis révoqué par M. de Four-
tou, ministre de l'instruction publiqu-- dans
le cabinet de Broglie, pour avoir refusé d'a-
bandonner la direction de la Revue scientifi-
q ne et de la Revue politique, ou de modifier
leur llK'iH de direction dans un sens conforme
ALI
aux vues du ministère d'alors. Cette révo-
cation, qui était presque sans exemple dans
l'enseignement supérieur , fit beaucoup de
bruit à cette époque. La Faculté protesta
énergiquement et, peu de temps après, le
ministre modifia la composition de son con-
seil en y donnant droit de vote aux simples
agrégés, contrairement aux statuts organi-
ques des Facultés.
En 1874, de concert avec MM. Herbert
Spencer, Huxley et Tyndall, en Angleterre;
Youmans, en Amérique; Virrhow, Ozermak
et Rosenthal. en Allemagne; Kostomarnf, en
Russie, etc., il prit la direction de la Riblio-
thèque scientifique internationale , formée
d'ouvrages inspirés du même esprit que la
Revue scientifique, qui constituent une sorte
de publication périodique paraissant à la fois
en français, en anglais, en allemand, en ita-
lien et en russe.
A la fin de l'année 1874, M. Alglave joua
un rôle prépondérant dans la campagne élec-
torale du département de l'Oise, où il habi-
tait. Il soutint la candidature républicaine
conservatrice de M. Levavasseur contre la
candidature bonapartiste du duc de Mouchy
et la candidature de M. André Rousselle,
adoptée par les républicains radicaux et les
amis du prince Napoléon.
On a de M. Alglave une étude sur les Ju-
ridictions civiles chez les Romains (Germer-
Baillière, Paris, 1868, in-8°); Action du mi-
7iistère public et théorie des droits d'ordre
public (Marescq aîné, Paris, 1874-1876, 2 vol.
gr. in-S0, 2« édit.); Principes des constitutions
politiques (Germer-Baillière, Paris, in-8°), etc.
Il a collaboré à la publication du Cours de
droit civil de M. A. Valette (Marescq aîné,
Paris). On lui doit un grand nombre d'arti-
cles importants dans la Revue scientifique et
la Revue politique \ surtout sur les questions
économiques, financières et sociales. Il écrit
aussi dans le journal le Temps.
ALGOA (baie d'), sur la côte S.-E. de l'A-
frique, k 670 kilom. du Cap de Bonne-Espe-
rauce.
ALGODONITE s. f. (al-go-do-ni-te). Miner.
Arseniure de cuivre argentifère, trouvé k
Algodon, près de Coquimbo, dans le Chili.
ALGOMEIZA s. m. (al-go-mè-za). Astron.
Nom arabe de l'étoile Procyon, située dans
la constellation du Petit Chien.
ALHABOR s. m. (al-a-bor). Nom arabe de
l'étoile Sinus. On l'appelle aussi Aliemini.
ALHAIOTH s. m. (al-a-iott). Astron. Nom
arabe de l'étoile de première grandeur de la
constellation de la Chèvre. On écrit aussi
Alhatod.
ALHAZEN ( Abou-Ali-al-Haçan-ben-Alha-
çan), astronome arabe, né à Bassora vers le
milieu du x« siècle, mort au Caire en 1038.
Alhazen s'étant vanté de construire une ma-
chine au movenide laquelle il arrêterait les
inondations désastreuses du Nil et supplée-
rait aux inondations insuffisantes, le calife
fatimite Alhakem - Biamrillah fut instruit de
ce fait, le rit venir au Caire, le combla d'hon-
neurs et mit k sa disposition les hommes et
l'argent nécessaires pour exécuter cette ma-
chine. Mais Alhazen, en parcourant l'Egypte
et les rives du Nil, reconnut que son projet
était impossible et dut revenir au Caire, où,
pour éviter la colère du calife, il simula la
folie et continua de jouer ce rôle jusqu'à la
mort d'Alhakem. Il vivait en copiant des li-
vres qu'il vendait. Il a composé un grand
nombre d'ouvrages , dont Casimiri nous a
laisse la liste et dont une partie existe ma-
nuscrite dans la bibliothèque Bodleienne et
dans celle de Leyde. Son traité d'optique,
qui est considère comme son meilleur ou-
vrage, a été traduit, en 1270, par un erudit
polonais, nommé Vitellivet. 11 fut publié par
Risner sous ce litre : Alhazen ou Allaken
opticx thésaurus, libri VII, primum editi.
Ejusdem liber de crepnsculis et nubium as-
censionibus, cum commentariis Risneri, Basil,
episc. (1572, in-fol.). Le traité des crépuscu-
les avait été publié en 1542 par Gérard de
Crémone.
AL-HORR, quatrième émir de l'Espagne.
Il succéda en 717 à Ayoub, fit la guerre dans
le midi de la France, d'où il revint chargé
de dépouilles; mais, ayant subi un échec
lorsqu il voulut combattre Pelage, qui avait
levé l'étendard de la révolte, il fut révoqué
en 719.
ALIIOY (Louis), instituteur et littérateur
français, ne à Angers eu 1755, mort à Paris
en Is26. Après l'abbé Sicard, il fut appelé k
diriger l'institution des sourds-muets, et, en
1815, il fut nommé principal du collège de
Saini-Germain-en-Laye. Il a publia : Discours
sur l'éducation des sourds-muets (Paris, 1S00,
in-8°); les Hospices, poème (1804); Promena-
des poétiques dans les hospices et les hôpitaux
de Paris (1826).
ALI, surnommé Coumonrei, parce que son
père était marchand de charbon. L'empe-
reur Achmet II, 1 ayant rencontre aux envi-
rons d'Andrinople, fut frappé de sa beauté
et le rit conduire dans le sérail. Achmet III
lui continua la laveur de son pred-<
et l'eleva en 1714 k la dignité de grand VI-
zn. Parvenu a la toute-puissance, il se m i.
ira l'advei tiri décJr.re de Charles XII de
Suède et finit par l'obliger a quitter le terri-
toire ottoman. Il décida '-il i7is lu guerre
contre les Vénitiens. La pu erre ayant h. -laie
ALI
entre la Turquie et l'empire d'Allemagne,
Coumourgi fut mis à la tête d'une armée do
150,000 hommes et s'avança en Hongrie pour
combattre le prince Eugène. Il fut coi
tement baltu et mourut de ses blessures deux
jours après la bataille.
ALI, nabab d'Aoude et vizir de l'empereur
mogol Schah-Alem, né en 1781, mort en 1817.
Assef, nabab d'Aoude, adopta Ali encore en-
fant et lui fit donner une éducation brillante,
puis il le maria à treize ans et le reconnut
pour son successeur. La famille du nabab fit
une opposition très-vive à cette détermina-
tion ; toutefois, lorsque Assef mourut en 1797,
l'Angleterre soutint Ali et le fit placer sur
le trône. A peine Ali était-il au pouvoir, qu'il
se montra inquiet et impatient du joug qu'il
subissait et qu'il rompit le traité conclu avec
le gouvernement anglais, qui le déposa. Il fut
remplacé par le frère du vieux nabab et re-
çut une forte pension, à la condition de de-
meurer près de la présidence. Il vint k Bé-
nares, où Cherry, résident de la Compagnie
des Indes, avait tout préparé pour le rece-
voir; Cherry l'ayant invité k un repas, Ali
vint avec une suite nombreuse et, à un si-
gnal donné par lui, ses domestiques se jetè-
rent sur les Européens et les massacrèrent.
Ali se sauva sur le territoire du rajah de Be-
rar, chef puissant et indépendant, qui ne
consentit à le livrer aux Anglais que si on
lui promettait la vie sauve. Ali fut livre,
conduit a Calcutta et mis dans une cage de
fer, où il mourut après y être demeure du-
rant dix-sept ans.
ALI-ABOUL-HASSAN, roi de Grennde,mort
vers 1JS4. En 1469, il lit la guerre à Henri,
roi de Cas tille; mais il y perdit sans résultat
les meilleurs soldats de son armée. En 1481,
il s'empara de Zahara, mais il perdit la for-
teresse d'Alhuma. Sa femme, Zoraya, crai-
gnant que, pour favoriser les enfants qu'il
avait eus d'une Espagnole, il ne privât du
trône son fils Boabdil, trama une conspira-
tion contre lui. Boabdil fut pris par les chré-
tiens, mais relâché peu de temps après. Quel-
ques hommes influents, fatigués de ces dis-
sensions intestines, firent exclure du trône
tous les enfants d Ali, qui, devenu vieux et
infirme, n'eut pas la force de s'opposer k
cette resolution.
Al.I-BEN-RODHOCAN, médecin arabe, né
à Dpzeh, près du Caire, dans la première
moitié du xie siècle. Il était fils d'un porteur
d'eau et il gagna d'abord sa vie en donnant
des leçons et disant la bonne aventure dans
les rues et sur les places publiques. Vers
l'âge de trente-deux ans, il s'était déjà ac-
quis une réputation telle que le calife Kl-
Hakem le prit k son service comme arehiâ-
tre. Pendant une famine qui vint désoler
l'Egypte, il adopta une pauvre orpheline,
qui finit par lui voler tout l'argent qu'il avait
amassé ; il en perdit la raison et mourut dans
la misère. Il avait composé sur la médecine
et sur la philosophie un grand nombre d'ou-
vrages, dont deux ont été traduits en latin,
sous les titres de : Commentarius in artem
parvam Galeni (Venise, 1496, in-fol.) et Corn-
mentarii in Ptolemxi Quadripartitum.
ALI-BESTAMI, écrivain turc, surnommé
Muananifck OU le l'mil anteur, parce qu'il
écrivit son premier ouvrage a l'âge de quinze
ans, né en 1400, mort en 1470. Persan d'ori-
gine, il vint en 1443 en Turquie, où le grand
vizir Mahmoud le combla de bienfaits. Ce-
pendant, quelque temps après, pour com-
plaire au sultan, il rédigea un fetva qui in-
firmait une capitulation conclue par Mah-
moud et qui devait entraîner la disgrâce de
son bienfaiteur. Le principal ouvrage d Ali-
Bestarai est un traité de morale intitulé :
Présent à Mahmoud.
ALI MAKI1DUM OU ALI l'Eunuque, grand
vizir de Bajazet II, mort en 1512. Nommé
pacha de Semendria, il montra de grands ta-
lents militaires et s'illustra par des conquê-
tes. Pour le récompenser des services qu il
avait rendus, B&jazet II le nomma grand
vizir. Quelque temps après, Ali se mit a la tête
de l'armée qui allait combattre les Kurdes et
fut tué dans une bataille.
ALI-PACHA, capitan-pacha, né vers le
commencement du xvi« siècle, mort en 1571.
11 commandait, pour le compte du sultan
Sélim III , la flotte qui fit l'expédition de
Chypre en 1570 et qui tenait la mer pendant
que le grand vizir Mustapha assiégeait Nicosie
et Famagouste,que défendaient les Vénitiens.
L'île étant tombée au pouvoir des Turcs,
Ali-Pacha alla ravager tout le littoi
l'Italie, de la Dalmatie et de l'Istrie. Il était
dans ie golfe de Lepante, lorsqu il apprit que
la flotte armée par les Vénitiens, les E pa-
gnols et les princes d'Italie s'avançait contre
lui. Il voulut combattre, en dépit de L'ai is do
ses officiers et de l'infériorité de ses forces
et courut k la rencontre de don Juan d'Au-
triche, qui commandait la flotte chrétienne.
La lutte fut acharnée, et longtemps Ali tint
ses adversaires en é int atta-
qué au navire qui ; i rillon amiral
de la Soi te ■ fut tué et sa
placée au bout d une pique. Sa mort fut le
lu des siens, qui virent le
plus grand nombre do leurs vaisseaux pris,
coulés "u brûléi .
ALI SCIIIK (Emir-Nizam-el-Haqq
dm), poète persan du xv« siècle. Il se couci-
ALlli
01
lia de bonne heure les faveurs du s
Aboul - Ivassem-Babour-B
i l'aire les ver
Aires la mort de son protecteur, qui l'avait
investi de fonctious importantes. Ali
rentra dans la vie privée et se Uv]
tier à ses études favorites auprès de |
Allah, à Samarkand. Hosseïn - Mirza, b
avoir pacifié le Khoraçan, appela près de
lui Ali-Schir, dont la carrière politique com-
mença alors Sérieusement. Il finit par être
' lent du divan et premier vizir.
Il rendit de grands services en faisant con-
struire une foule d'établissements utiles ■ n
quéés, bains, caravansérails, etc. 11 profc
ment les arts et les lettres. I> i
Devolik-Schah chantèrent ses louanges. Ali-
■a volontairement s
grand vizir contre le gouvernement d'Astra-
bâd, qu'il ne larda pas aussi à abdiquer pour
se. livrer tout entier a ses travaux favoris.
Ali-Schir écrivait avec autant de
persan qu'en tnre. Quand il se servait de la
langue turque, il prenait le nom de Newalj,
et lorsqu'il écrivait en persan, celui de Faal.
Les plus remarquables de ses ouvrages, qui
sont très-nombreux, sent les suivants : M etf-
jalis ennefaïs ( les /(■■unions précieuses ) ;
Arouzi turki (Prosodie turque); quatre Ri-
vans de poésies turques : Guraïb essougr (les
Merveilles de V enfance) , Nawadir et
boub (les Singularités de la jeunesse)
■■' (les Particularités de Cït/je moyen),
l il kibr (les Fruits du grand
un Divan persan do six mille
Nazm edjdjanahir (le Collier de pierres pré-
cieuses); Mnhboub flqolonb (les Amants des
cœurs); différents Mesnevis ou poésies histo-
riques, tels que : Ferhad et Schirin, Medj-
7lonn et Leilu, les Sept planètes, etc.
ALI A, nom de Hakem, dans sa troisième
incarnation, d'après la théogonie des Druses.
AL1ACMON, petit-fils de Neptune et (Ils do
Palestinus , roi de Thrace. Il périt dans une
bataille, ce qui causa la mort de son père,
lequel, par desespoir, se jeta d
du fleuve Conozus, appelé depuis Palestinus
et plus tard Strymon (aujourd'hui Kara-Sou).
AL1AGA (fray Luiz), moine espagnol, con-
fesseur ne Philippe III, puis grand inquisi-
teur du royaume, né vers 1Ô60, mort *;n
1630. Né de parents pauvres, il entr
les dominicains, puis fut quelque temps at-
taché à la personne de François-Xaxier. Dès
l'époque où il devint confesseur 'in roi, vers
16i)0, son iufiue.il. e commença à se faire sen-
tir d'une manière redoutable. Ce fut sous son
inspiration que fut rendu le fameux édit de
1609, qui enjoignait aux Maures de se faire
baptiser ou de quitter le royaume, édit qui
eut encore plus de conséquences funestes
pour l'Espagne que la révocation de l'élude
Nantes pour la France; ces deux me
im politiques se valent d'ailleurs par I atrocité
qui présida a leur exécution. Fray Ali
faisait, en outre, grassement payer les ser-
vices qu'il était a même de rendre aux sei-
gneurs et aux ministres comme confesseur
du roi; Quevedo fait le compte, dan
Memoriaie , des grosses sommes d'argent,
des bijoux, joyaux, diamants, reliquaires,
autels, etc., qu il exigea du comte d 1 1
pour protéger ses intérêts et « bien achemi-
ner la conscience du roi. • Il est fortement
mné aussi d'avoir fait assassiner, peu
de temps après la moii de Philippe III, le
comte de Viilamediana, qui gênait ses
seins et qui périt frappé par une main in-
connue, sans que jamais on ait soulevé le
voile de e-; crime mystérieux.
Fray Luiz Aliaga se piquait de littérature ;
mais ses rapports avi
de son temps, i ervames et Quevedo, le on m
trent sous un jour assez défavorable. On lui
attribue la Seconde partie de don Quichotte
(1614, in-4<>), parue entre la première partie
de ce roman célèbre et la véritable seconde
partie due à Cervantes. Cette contin
était signée du pseudonyme d'Avclinnetin ,
sobriquet donne a la COUr au fameux confes-
seur (aveltanedo, sec, décharné, en espa-
gnol); fray Aliaga était, en effi I
greur restée proverbiale; par antiphrase On
l'appelait aussi Sanoho P«hç«, et peut-être sa
haine contre I ne lei t.t.-elle qu'àco
sobriquet emprunté au Don Quichotte. Eu
donnant une suite k ce chef-d'œuvre. L'ai)
teur eut surtout en vue d'en parodier le hé-
ros et l'aut'" es ) est bafoué et
- L âme ir e |
être aussi empêcher l'illustre écrivain
crire la seconde partie qu'il avait pi.
eu quoi il se trompait, car la colère que
a Cervantes cette parodie le décida, a
traire, à mettre aussitôt la plume a la main.
Nous avons rendu compte de cette Seconde
partie de don Quichotte , parue sous le pseu-
donyme cité plus haut, et qui a été ti
en français par M. G. de La vigne (is53,in-l6).
On attribue aussi a fray Lmz Aliaga deux
pamphlets dirigés contre Q levedo, l engansja
de la lengua espaiio/a et El tribunal de la
justa vengansa , qui conduisirent Q ■■
dans un cachot où il faillit mourir.
ALIATH s. m. (a-li-att). A k arabe
de la première < l Irando
* ALIBKR1 Bis d'un
■ ne, et il fut
«.•levé avec le plus grand
92
ALIC
Après avoir terminé ses études, il entra chez
les Pères de la doctrine chrétienne et y resta
jusqu'à la dissolution de cette congrégation
en 1792. Il se tint à l'écart du mouvement
révolutionnaire et s'occupa exclusivement de
littérature. Puis, ayant connu à l'Ecole nor-
male Cabanis et Roussel, il se lia avec eux
d'une étroite amitié, se mit à étudier la mé-
decine et se fit recevoir docteur en 1799. Il
fonda avec Bichat la Société d'émulation
et en devint le secrétaire général. Il com-
mença dès lors à publier quelques mémoires,
qui turent assez remarqués et lui valurent
un commencement de réputation. Sous le
Directoire, il fut nommé médecin de l'hôpi-
tal Saint-Louis et conserva ce poste sous
l'Empire. Il devint, plus tard, médecin de
Louis XVIII etensuite médecin deCharlesX.
La révolution de Juillet lui fit perdre ce
poste lucratif et ne lui laissa que sa chaire
de matière médicale à la Faculté de méde-
cine. Cette perte lui fut très-sensible; il
semblait cependant avoir pris son parti du
nouvel état de choses, lorsqu'il mourut su-
bitement, victime de quelque chagrin de fa-
mille. On a de lui : Dissertations sur les fiè-
vres pernicieuses , ataxiques , intermittentes
(Paris, 1779, in-8°) ; Traité des fièvres inter-
mittentes pernicieuses (Paris, 1801, in-8°) ;
Eléments de thérapeutique et de matière mé-
dicale (Paris, 1814, in-4°) ; Précis théorique
et pratique sur les maladies de la peau (Pa-
ris, 1818, 2 vol. in-8°) ; Physiologie des pas-
sions ou Nouvelle doctrine des sentiments mo-
raux (Paris, 1825, 2 vol. in-8°) ; Eloges de
Spallanzani , de Galvani et de Roussel, suivi
d'un Discours sur les rapports de la médecine
avec les sciences physiques et morales (Paris,
1806, în-8°); Nosologie naturelle ou les Ma-
ladies du corps humain disposées en familles
(Paris, 1827, in-4<>). Cet ouvrage, dans le-
quel l'auteur tente d'appliquer à la médecine
la nomenclature binaire adoptée par Linné,
fit quelque bruit lors de l'apparition de son
premier volume; mais l'auteu/, accablé des
justes critiques qu'il souleva, crut devoir re-
noncer à publier le second.
Alibi (l'), opéra-comique en trois actes,
livret de M. Jules Moinaux, musique de
M. Nibelle; représenté au théâtre de l'Athé-
née en octobre 1872. Cette pièce est beau-
coup trop chargée d'action : un va-et-vient
continuel, des entrées et des sorties, vraies et
fausses, une agitation bruyante sur la scène
fatiguent le spectateur. Gaston deMauperché
a escaladé les murs du couvent où Mlle Ga-
brielle, nièce du docteur Perrinet, est aussi
mal gardée que mal élevée : on pénètre de
tous les côtés dans cette maison. Gaston, con-
traint à la retraite, se réfugie dans une au-
berge fréquentée aussi irrégulièrement que
le couvent. Pour dissimuler son escapade,
de complicité avec une couturière compatis-
sante, il retarde l'horloge et pourra ainsi in-
voquer un alibi. En outre, il fait constater
sa présence par tous les hôtes de l'auberge
qu'il réveille et fait sortir de leurs chambres
en se livrant à un tapage effroyable. Il y a
aussi dans la pièce un bailli grotesque assez
réussi, avec sa harangue au roi et sa perru-
que traditionnelle. L'oncle Perrinet finit par
se laisser attendrir, et Gaston épouse Ga-
brielle. La partition est très-touffue et a été
écrite avec beaucoup de facilité; le sujet ne
comportait guère autre chose qu'une musi-
que scénique animée, pleine d'entrain et sans
prétention. 11 n'y a pas dans l'ouvrage une
seule scène de sentiment. Nous rappellerons
une fanfare et un air de soprano au premier
acte ; le chœur du deuxième acte : A demain,
monsieur le bailli ; il est bien traité et offre des
effets d'imitation intéressants ; et le triode
soprano, ténor et basse, au troisième. L'in-
strumentation est trop sonore; on aurait dé-
siré plus de sobriété et de variété. Les tutti
trop fréquents nuisent à l'effet vocal. Cet
opera-comique a été chante par Lary, Bon-
net, Geraizer, Vauthier, Varlet, Galabert;
Mlle» Girard et Manetti.
' AI.ICANTK, ville d'Espagne, a 455 kilom.
de Madrid par le chemin de fer; 30,000 hab.
La ville s'eleve en amphithéâtre depuis le
de la mer jusqu'aux murs du château de
Sauta-Barbara; l'air y est pur; les rues sont
droites et larges; elle ne possède que deux
l : Saint - Nicolas et Sainte - Marie.
Celait autrefois la place forte la plus im-
portante de tout le royaume de Valence.
Commerce animé ; son port est fréquenté
par loi navires de toutes les nations. En
1873, les inti nols, qui se-
talent soulevés contre le gouvernement de
publique, étaient devenus maître
Carthagène et d'une partie de la province de
Murci |u'i] . avaient
trouvéei duni 1" port de Carthagène, (es in-
surgé i tua chefs étaient le
■ t ». ilves, ■■■■■ mirent a
i littoral. Vers
h* 2u septembre, 3 frégates, la Numancia. le
âftndtx-NuHex et le Fernundo-el-Ca.iho.lico,
aous les ordres du commandant mirât.
Destrella, se préfl ut Aimante.
relia somma la ville de se rendre en la
menaçant, il elle ri fu ait, de procéder h un
bombardement. La munii : au gou-
vernement central, repoussa cette
tioa, et Destrella eut Irai
h, si les con-
sul» étrangers ne fussent Intervenus,
I «i poui donnei
ALID
nationaux le temps d'évacuer la ville. Le
délai stipulé devait expirer le 24 septembre.
Pendant ce temps, le général Martinez Cam-
pos, prévenu de la situation de la ville, ac-
courait à son secours avec une faible troupe.
En ce moment, le vice-amiral anglais Yel-
verton se trouvait avec deux frégates dans les
eaux d'Alicante. Il fut rejoint, le 23, par le vice-
amiral Touchard, commandant deux frégates
françaises et un aviso, et, le mêmejour, par
une frégate prussienne, le Frédéric-Charles.
Les amiraux anglais et français et le com-
mandant de la frégate allemande se réuni-
rent aussitôt en conférence. Us décidèrent
de ne point intervenir entre les combattants,
mais d'exiger des intransigeants un nouveau
délai de quatre jours. A cette nouvelle, le
général Martinez Campos déclara qu'il était
dans Alicante, que c'était son affaire à lui,
officier espagnol, de la défendre et qu'il était
prêt à repousser l'attaque des agresseurs;
mais la municipalité, dans l'intérêt des ha-
bitants, dont un grand nombre quittait la
ville, fut d'un avis contraire et se prononça
pour le délai demandé par les amiraux étran-
gers. Un conflit éclata entre elle et Campos.
Ou télégraphia à Madrid; et le gouverne-
ment, s étant montré favorable à l'avis de
l'autorité civile, le général donna sa démis-
sion. On envoya aussitôt de Madrid à Ali-
cante un nouveau général, Ceballas, et le
ministre de l'intérieur Maisonnave. Ils ve-
naient d'arriver dans la ville lorsque le com-
mandant intransigeant annonça qu'il bombar-
derait la ville le lendemain. En effet, le
2" septembre 1873, à six heures du matin, en
présence des escadres française et anglaise
et de il navires appartenant à d'autres na-
tions, Destrella ordonna à la Numancia et au
Alendez-Nunez d'ouvrir le feu contre Ali-
cante. Ces frégates lancèrent plus de 500 pro-
jectiles, tant sur le château que sur la ville,
où plusieurs édifices furent incendiés et mis
en ruine. Mais, au feu des insurgés les bat-
teries qui défendaient la ville répondirent
avec autant de précision que de succès. Dès
les premiers moments, le Fernando- Catho-
lico, qui s'était avancé, dut se retirer. Quel-
ques projectiles , lancés par les artilleurs
d'Alicante, tombèrent sur la Numancia et d'au-
tres détruisirent l'œuvre morte du Afendez-
Nunez, qui suspendit aussitôt son feu. A midi
et demi, la Numancia lança ses dernières
bordées et Destrella ordonna à ses frégates
de battre en retraite. Ce bombardement, sans
provocation, dans un but de pillage, d'une
ville espagnole industrielle et commerciale,
provoqua contre les intransigeants la plus
vive indignation et fut énergiquement flétri
par M. Castelar, alors chef du pouvoir exécu-
tif de la république.
AL1CON, le septième ciel, séjour des bien-
heureux, dans la religion musulmane.
AL1COT (Jean- Jacques -César- Eugène-
Michel), homme politique français, né à
Montpellier en 1842. Il étudia le droit et se
lit inscrire comme avocat au barreau de Pa-
ris. Pendant le siège, il servit dans la garde
nationale comme lieutenant d'état - major.
Sous le premier ministère de M. Thiers, de-
venu chef du pouvoir exécutif en février
1871, M. Alicot fut nommé par M. Picard
sous-préfet de Bagnères-de-Bigorre. Quel-
ques mois plus tard, M. Victor Lefrane ,
charge du portefeuille de l'intérieur, prit
M. Alicot pour sous-chef de son cabinet. Ce-
lui-ci dut quitter ces fonctions en même
temps que M. Lefrane quittait le ministère.
Il alla habiter alors Argeles-Vieuzac, dont il
était maire, lorsqu'une élection complémen-
taire pour l'Assemblée natiouale ayant eu
lieu le 3 janvier 1S75, il posa sa candidature.
■ Ennemi des révolutions et des coups d'E-
tat, dit-il dans sa profession de foi, je veux
un gouvernement inattaquable dans son ori-
gine, fondé sur le respect des lois et de l'As-
semblée nationale, et, par conséquent, assez
fort pour assurer la conciliation de ces deux
grands besoins sociaux : l'ordre et la li-
berté, t Le premier tour de scrutin ne donna
pas de résultat, et il échoua au second, qui
donna la majorité au candidat bonapartiste,
M. Cazeaux. Lors des élections du 20 février
1876 pour la Chambre des députés, M. Alicot
a pose sa candidature dans la circonscription
d'Argeles comme républicain conservateur,
adversaire détermine du despotisme et de la
démagogie. Il fut élu député contre le can-
didat bonapartiste M. Sassère, et il est allé
siéger à la Chambre dans le groupe des con-
stitutionnels.
ALIDOSIO, seigneur d'Imola, membre d'une
puissante famille italienne, qui vivait vers la
fin du xiuo siècle. Il était fils, suivant les
uns, et neveu, selon les autres, de Pmtro
Alidosio, surnommé Pagano. Il prit, perdit et
reprit Imola, qu'il finît par maintenir .sous
ttorite avec l'aide de Maynard Pagano
(1292). Ses descendants se maintinrent à la
le cette ville jusqu'en 1424. — Lippo et
Gui Alidosio, lils du précèdent, avaient été
■ au gouvernement par leur père; le
pape dûment VI leur donna l'investiture
', qu'Us conservèrent comme vicaires
lise. — Kobkrt, fils do Lippo, résista
aux Vtsconti do Milan et laissa deux fils. —
Aszo, leigneur d'Imola, se mêla
nt aux luttes do son temps et
en 1^:^. — Hhrtkand, frère du pré-
onnu par la hataille qu'il gagna
>uan , il iucci la a son
ALIÈ
frère en 1375 et mourut en 1399. — Louis,
fils unique du précédent, régna d'abord en
paix avec ses voisins. Il eut trois enfants et
maria sa fille Lucrèce à Georges Ordelaffi,
seigneur de Forli, qui mourut en laissant un
fils en bas âge (1*22). On craignit pour la
vie de cet enfant, placé sous la tutelle de
Philippe-Marie Visconti, duc de Milan; sa
mère renvoya auprès de Louis Alidosio. Le
duc de Milan, irrité, s'empara par trahison de
la ville d'Imola. fit prisonniers Alidosio et
son fils et les enferma au cbâteau de Monza,
d'où Louis ne put sortir que pour entrer dans
la congrégation des bénédictins, où il termina
ses jours. La seigneurie d'Imola sortit ainsi
de la famille d'Alidosio.
* ALIÉNATION s. f. — Encycl. Méd. V.
aliéné, au tome I«r du Grand Dictionnaire,
et ci-après dans ce Supplément.
* ALIÉNÉ s. m. — Encycl. On sait qu'au
moyen âge les malheureux atteints d'aliéna-
tion mentale étaient traités comme de vul-
gaires criminels. Soit qu'on eût trop peu de
respect de la vie humaine pour se soucier de
prolonger l'existence d'individus prives de
raison, soit que, et ceci nous paraît plus
vraisemblable, l'on considérât les aliénés, en
ces temps de superstition, comme des possé-
dés sur lesquels les plus puissants exorcis-
mes n'avaient aucun effet, on traitait les
fous, à quelque catégorie qu'ils appartins-
sent, comme on ne traile plus aujourd'hui
les plus furieux. On les jetait en prison, on
les parquait quelquefois dans les hospices,
et, sans se préoccuper en aucune sorte de
tenter de les guérir, on les laissait s'étein-
dre au milieu de tortures physiques, qui ve-
nant s'ajouter à leur maladie transformaient
les monomanes les plus paisibles en fous fu-
rieux. Rien de surprenant à cela d'ailleurs,
car le moyen âge, enfoncé dans sa psycholo-
gie scolastique, attribuait nécessairement le
dérangement des facultés mentales a l'inter-
vention de cet esprit malin qui joua, durant
cette période de ténèbres, un si lugubre rôle.
En un mot, pour les plus célèbres docteurs
du xive et du xve siècle, un fou n'était qu'un
possédé et devait être, après exorcisme
inefficace, plongé dans un cachot, chargé de
chaînes et soumis aux mille tortures d'une
séquestration sans fin.
Au début du xvnie siècle, bien que l'école
officielle conservât encore sur les fous une
bonne partie des opinions anciennes, quel-
ques monastères ouvrirent leurs portes à
des aliénés riches, qui, pouvant payer de
grosses pensions, constituèrent un certain
revenu pour ceux qui les recueillaient. Quel-
ques malheureux bien recommandés ou qui
pouvaient être utiles, bien qu'atteints de fo-
lie douce, furent également admis dans ces
asiles. La plus grande partie des aliénés pau-
vres restait soumise, d'ailleurs, dans les pri-
sons ou dans les hôpitaux ad hoc, aux plus
horribles tortures. Cette exception en faveur
de quelques fous riches, fut le seul progrès
qu'on put alors réaliser; encore ce résultat
ne fut-il atteint que grâce à l'initiative pri-
vée.
En 1793, c'est-à-dire après la chute de la
royauté, tout changea de face. Le célèbre
alieniste Pinel venait d'être nommé médecin
en chef de Bicêtre; il fit tomber les chaînes
des malheureux internés, et commença de
substituer un traitement rationnel aux tortu-
res dont les aliénés de son hospice étaient
victimes. La science voyait, grâce à lui, un
nouveau champ d'études s'ouvrir devant
elle. Le fou n'était plus un possédé, c'était
un malade que la science allait entreprendre
de ramener à la santé; opération difficile entre
toutes, mais qui n'était point, l'expérience
l'a démontré, au-dessus des forces d'hom-
mes intelligents et dévoués.
Depuis la tin du dernier siècle, on a fait
de grands progrès dans l'art de traiter les
maladies mentales. On a tenté bien des es-
sais, dont quelques-uns ont donné de bons
résultats, et nous pouvons dire que cette
partie si intéressante de la science a été étu-
diée dans notre pays avec un soin tout par-
ticulier. C'est k des savants français que l'on
doit l'indication des méthodes rationnelles
qui sont appliquées aujourd'hui pour le traite-
ment de la folie.
11 n'entre point dans le cadre de cet arti-
cle de suivre pas à pas les progrès accom-
plis sous la direction de nos médecins alie-
nistes; il ne nous appartient pas de décider
si le système suivi dans tel ou tel hospice
particulier ou public doit être préféré à tel
autre ; mais nous pouvons constater que cette
partie si intéressante de la science médicale,
en dépit des tâtonnements qui accompagnent
toute étude nouvelle, a déjà fait de réels pro-
grès.
A côté des établissements publics placés
sous la direction de l'Eiat et des départe-
ments, on compte eu France une foule d'è-
lablissemenls privés, qui reçoivent des pen-
sionnaires des deux sexes et sont aménages
de façon à pouvoir offrir aux internés tout le
confortable désirable. Malheureusement, quel-
ques-unes de ces maisons, dont Les frais d'in-
stallation, toujours considérables, ont été
finis par des actionnaires désireux d'eu tirer
de bons revenus, fixent leurs prix à des taux
tres-élevés et ne se soucient point de hâter
li : [uéi on, c'est-à-dire le départ de leurs
l m Militaires. Quoi qu'il en soit, d'ailleurs,
ut comme des règlements d'administration
ALIE
très-sévères garantissent dans de larges me-
sures les aliénés ou ceux qui sont traités
comme tels contre l'exploitation dont ils
fiourraîent être victimes, on ne peut que se
ouer de l'établissement de maisons de ce
genre, qui viennent en aide d'une façon si
efficace aux hospices publics, plus particu-
lièrement réservés aux pauvres.
Notre article du Grand Dictionnaire ayant
indiqué d'une façon sommaire, mais suffi-
sante, les conditions d'admission des aliénés
et les précautions prises par la loi de 1838,
qui protège en France les personnes et les
biens de ceux qu'atteint la folie, nous ne re-
viendrons pas sur ces différents points, et
nous terminerons ce qui, dans cet article,
est relatif à la Krance par quelques détails
statistiques qui, bien que concernant plus
particulièrement le département de la Seine,
ne sont point sans intérêt.
Depuis le commencement du siècle jusqu'à
présent, le service public des aliénés du dé-
partement de la Seine est bien près d'avoir
donné ses soins à 100,000 individus. Le nom-
bre des admissions est, en effet, de 93,766,
du 1er janvier 1801 au 31 décembre 1874.
Il n'existait que 946 aliénés dans les asiles
en 1801 ; il en existe 7,072 : la population a
donc sextuplé.
Dans les dix premières années, l'augmen-
tation annuelle des entrées sur les sorties et
décès était de 63; de 1811 à 1830, elle a été
do 81 ; de 1831 à 1830, de 23. De 1831 à 1840,
au contraire, on relevé une diminution de 23 ;
mais, à partir du moment où la loi de 1838
a eu fixé la situation des aliénés, l'augmen-
tation ne cesse de gagner du terrain. De
1841 à 1850, elle est de 44 par an; de 1851 à
1860, de 132; de 1861 à 1870, de 22:., et de-
puis 1870, de 157.
Sur les 93,766 aliénés reçus dans les éta-
blissements en 74 ans, il y a 44,640 hommes
et 49,126 femmes. Jusqu'en 1860, la propor-
tion des admissions des femmes était tou-
jours plus forte que celle des admissions des
hommes ; cette proportion s'est renversée, et
il entre maintenant un cinquième d'hommes
de plus que de femmes.
La population générale du département a
triplé, cela est vrai ; mais il n'en résulte pas
moins du chiffre des admissions, que Paris
et les deux arrondissements de Sceaux et de
Saint-Denis ont vu leur population propor-
tionnelle d'aliénés monter du simple au dou-
ble. L'augmentation est beaucoup moindre
pour la France entière. Depuis 1850, en ef-
fet, elle n'est guère que d'un cinquième pour
la France et elle se trouve être des deux
cinquièmes pour Paris, avec une tendance à
grandir encore. Le chiffre des admissions
le plus élevé qui ait été constaté, pour une
année, est celui de 1873 (2,748, dont 1,553 hom-
mes). A la tin de l'année dernière, la popu-
lation des asiles était de 7,072 aliénés, dont
4,184 femmes. Les asiles de la Seine en com-
prenaient 3,119; les 3,953 autres étaient trai-
tés dans des asiles situés dans d'autres dé-
partements. La durée moyenne du séjour est
actuellement de deux ans quatre mois sept
jours pour les hommes et de trois ans onze
mois neuf jours pour les femmes, ce qui jus-
tifie leur part prépondérante dans la popula-
tion des asiles.
Les 2,590 malades séquestrés en 1874 ont
tous passé par le bureau de réception et
de répartition de l'asile Sainte -Anne, où
2,556 admissions ont été opérées d'office, sur
l'ordre de M. le préfet de police. Les admis-
sions se subdivisent en trois classes: celles
des malades qui sont présentés ou recueillis
pour la première fois ; celles des maltdes qui,
entrés déjà dans les asiles, en étaient sortis
guéris, et celles des malades qui n'étaient pas
sortis dans un état de guerison paraissant
complète.
Sur 2,177 entrées de la première classe, il
y en a eu, en 1874, 148 d individus âgés de
moins de 20 ans, 308 d'individus âgés de 20
à 30 ans, 607 de l'âge de 30 à 40 ans, 471 de
l'âge de 40 à 50 ans, 311 de l'âge de 50 à
60 ans, 177 de 1 âge de 60 à 70 ans, 152 de
l'âge de 70 ans au moins, et 3 d'aliénés d'un
âge inconnu. Les célibataires fournissent
toujours le plus grand nombre d'aliénés, et
les excès alcooliques figurent au premier
rang parmi les causes de l'aliénation.
Quant à l'origine des aliénés, sur les
2,556 admis dans les asiles en 1874, 1,901 seu-
lement appartenaient à Paris et 207 aux com-
munes rurales du département de la Seine.
C'est un aliéné nouveau pour 946 habitants
dans Paris.
D'un rapport présenté en 1872 à l'Acadé-
mie des sciences morales et politiques par
M. Delorme, directeur de la statistique, il
resuite que la proportion des aliénés en
France est de 24,4 pour 10,000 habitants.
Nous terminerons cet article en disant
quelques mots de la législation qui fixe, dans
quelques-uns des principaux Ktats de l'Ku-
tope, le sort des aliénés.
En Angleterre, les lois relatives aux alié-
nés sont très-nombreuses; toutefois, les plus
importantes datent de 1853 et de 1862. La
plus récente a, pour ainsi dire, codifié toutes
les dispositions éparpillées dans les autres.
Kilo porte que les atiénés qui, de l'avis des
médecins, ont une folie douce pourront de-
meurer libres et résider chez leurs parents
ou amis, à la condition toutefois que ces pa-
rents ou amis se chargent de les surveiller
ot de les soigner. Ceux duut la folie prôseu-
ALIE
torait un caractère dangereux ou que nul ne
se chargerait de garder et de soigner doi-
vent être internés : 1<> dans les asiles des
comtés; 2° dans les workhouses ; 3° dans les
maisons de santé. Tous les aliénés dangereux
ou pauvres doivent être internés dans les
asiles du comté où ils résident. Si ces asi-
les ne peuvent les recevoir faute de place et
qu'il se trouve dans le voisinage un work-
house, pourvu d'un quartier spécial réservé
a ce genre de maladie, on y place Yatiéné,
qui peut y demeurer, soit jusqu'à ce qu'une
place devienne libre k l'asile, soit indéfini-
ment. Les maisons de santé sont exclusive-
ment créées par l'initiative privée. Elles
sont soumises à des règlements très-sévères
et ne sont autorisées que pour treize mois.
Tous les ans, les directeurs de ces maisons
doivent formuler une noHvelle demande
d'autorisation, sur laquelle statuent les juges
de paix, après avoir entendu le rapport fait
par les inspecteurs des maisons d'aliénés.
Tout agent de l'autorité qui apprend qu'un
aliéné, maintenu dans sa famille, n'y reçoit
pas les soins que réclame son état ou n'est
pas l'objet d'une sérieuse surveillance peut
provoquer l'internement du malade. S'il ap-
firend qu'un individu atteint de folie est en
iberté sans qu'il soit pris aucune précaution
à son égard, il avise le juge de paix du can-
ton dans le délai de trois jours. Celui-ci se
fait amener le malade, le questionne, puis le
fait examiner par un médecin, qui fait un
rapport écrit sur le cas. Si de cet examen il
semble résulter que la personne traduite de-
vant lui ne jouit point de son bon sens, il la
fait examiner par une commission composée
de deux juges et d'un médecin. Celte com-
mission statue et ordonne, s'il y a lieu, son
admission à l'asile ou dans une maison de
santé. L'internement ne peut avoir lieu,
comme on le voit, que sur le rapport de deux
médecins. Cette mesure éminemment protec-
trice met les personnes à l'abri d'un coup de
main, que rend possible la legislatiou fran-
çaise. Cette dernière, en effet, se contente pour
les internements volontaires, comme pour
ceux qui sont exécutés d'office par l'autorité,
du certificat d'un seul médecin. On sait quel
usage le gouvernement impérial a fait de
cette facilité et sans aucun doute le cas de
M. Sandon, qui fit tant de bruit autrefois,
n'est pas le seul qui se soit produit sous ce
gouvernement despotique. La législation
française de 1838, qu'on songeait k modifier
en 1870, quand éclata la funeste guerre que
l'on sait, rend également possibles les ven-
geances de famille, ou les internements in-
téressés. Mais revenons à la législation an-
glaise. Les établissements privés sont l'objet
d'une surveillance quotidienne; les portes
doivent en être ouvertes aux agents de l'au-
torité, jour et nuit, et des commissions spé-
ciales assistées de médecins doivent y faire
de fréquentes visites. Tout malade ou in-
terné comme tel peut appeler de la déci-
sion qui l'a séquestré, devant un jury ordi-
naire, et, dans certains cas graves, devant
les tribunaux supérieurs. L'interné est mis
en liberté dès que les médecins le jugent suf-
fisamment guéri. Les dépenses sont à la
charge de l'individu s'il peut les solder; elles
incombent, dans l'autre cas, soit à la com-
mune où il est né, soit au comté si l'on man-
que de renseignements sur le malade.
En Allemagne, il n'existe pas de législa-
tion spéciale sur cette question importante.
Des règlements administratifs régissent seuls
la matière (1876). L'admission d'un aliéné sur
la demande de la famille ne peut avoir lieu
lu'après décision du tribunal civil. Toute-
ois, dans certaines provinces de l'empire, on
se passe de cette garantie. En cas d'urgence,
le malade est admis sur l'avis d'un médecin.
L'administration possède le droit de faire en-
fermer d'office les fous dangereux, après avis
d'un homme de l'art. Les établissements pu-
blics ou privés sont sous la surveillance di-
recte du président supérieur de la province
où ils sont installés. Us possèdent des statuts
approuvés par le ministre compétent et s'ad-
ministrent conformément a ces statuts. Tels
sont les règlements généraux qui, k défaut
de loi spéciale, régissent les maisons d'alié-
nés. Il va de soi que ces règlements peuvent
subir quelques modifications de détail, sur-
tout en ce qui concerne la surveillance, que
le président supérieur d'une province assure
comme il le juge convenable.
La Belgique possède une législation qui
fixe le sort des aliénés. La loi actuellement
en vigueur date de 1873 et a modifié d'une
façon sensible celle de 1850, qui fut la pre-
mière loi d'ensemble ayant pour but de ré-
glementer cette matière. Aux termes de la
loi de 1873, Y aliéné ne peut être interné par
l'autorité et d'office que s'il constitue un
danger pour ceux qui 1 environnent. S'il s'a-
git d'un fou furieux, l'autorité municipale
peut ordonner la séquestration immédiate,
sauf à prévenir, dans le délai de trois jours,
le juge de paix ou le procureur du roi. Les
frais sont k la charge de la famille si elle
peut payer. Ils sont supportés par la com-
mune ou est domicilié le malade si celui-ci
figure parmi les indigents. Le bourgmestre
prévenu de la présence d'un aliène dans la
commune qu'il administre doit requérir l'as-
sistance d'un médecin, qui examine le malade
et conclut, dans un rapport écrit, à Sun in-
carcération ou à sou maintien en liberté.
Huns les paya que nous n'avons point mon-
ï
ALIG
tionnés ici, notamment en Autriche, en Rus-
sie et en Suisse, l'admission et le traitement
des aliénés sont réglés par des actes adminis-
tratifs. V. aliénation, au tome Ier du Grand
Dictionnaire.
ALIÉNISME s. m. (a-li-é-ni-sme — rad.
aliène). Neol. Folie : Néron appartient à I'k-
LIÉNI8HB historique, une science à créer, et
dont relèveraient la plupart des mauvais Cé-
sars. (P. de St-Victor.)
AL1FA, ancienne ville d'Italie, dans le pays
des Samnites, au N.-O. de Bénéveni. Elle passe
pour avoir été bâtie par les Osques. C'est
aujourd'hui Alifi, dans la Terre de Labour.
AL1GNAN (Benoit), bénédictin, né k Ali-
gnan-du-Vent, près de Pézénas, vers la fin
du xno siècle. Il fut élevé dans un couvent
de bénédictins, où il prit l'habit. Nommé abbé
de La Grane, il se fit remarquer par son fana-
tisme durant la guerre des albigeois et fut
fait évêque de Marseille en 1229. Il ne tarda
point k se brouiller avec les habitants de cette
ville, qui, au bout de quelques années, se ré-
voltèrent. Alignan partit alors (1239) pour la
croisade avec Thibaut, comte de Champagne,
resta en Syrie après le départ des croisés et
fit reconstruire le port de Saphet, dont il posa
la première pierre. Il revint à Marseille vers
1242, assista en 1245 au concile de Lyon et
fit la paix avec ses diocésains. Mais de nou-
velles querelles ayant surgi, l'evêque partit
en Palestine (1260), où il resta deux ans. En
1264, le pape Alexandre IV le pria de prêcher
une nouvelle croisade, ce qu'il fit avec succès.
Lorsque les croisés appelés par lui furent par-
tis pour l'Egypte, il se démit de ses fonctions
épiscopales et se retira dans un cloître de
frères mineurs, où, après avoir mené la vie
somptueuse et débauchée des évoques du
moyen âge, il se soumit par compensation
aux plus austères pénitences. On doit à ce
moine un traité de théologie dédié au pape
Alexandre IV, et qui a pour titre : Trac-
tatus fidei contra diversos errores super titu-
lum de summa Trinitate et fi.de catholica in
decretaliàus.
* ALIGNEMENT s. m. — Encycl. Il est in-
terdit à tout propriétaire dont le fonds joint
une voie publique quelconque d'établir le
long de cette voie des clôtures ou des plan-
tations d'arbres, d'élever des constructions
ou de reconstruire en tout ou en partie cel-
les qui existent sans avoir préalablement
demandé à l'autorité la ligne sur laquelle doi-
vent être exécutés ces travaux. L'alignement
a pour objet d'empêcher le propriétaire rive-
rain d'empiéter sur le domaine publie, de
nuire à la commodité de la circulation, et,
d'autre part, de laisser mettre à exécution
les plans nouveaux qui ont pu être adoptés
pour l'élargissement d'une voie.
L'alignement est obligatoire pour toutes
les constructions qui touchent immédiate-
ment à une route nationale ou départemen-
tale, à un chemin vicinal, à un chemin de
fer, à uu canal, à une rue, à une place. Les
réparations pour lesquelles Y alignement est
généralement obligatoire sont celles qui ont
puur objet des travaux confortatifs. Telles
sont la reconstruction de pignons en pierre
de taille ou en brique, celle de jambages en
moellon, la substitution de colonnes de fer k
des poteaux en bois, en un mot tout ce qui
peut servir à consolider la construction. Une
ouverture de croisée, la transformation de
la forme d'une ouverture, les peintures et
badigeons peuvent être faits librement. L'a-
lignement est également nécessaire pour les
plantations d'arbres le long des grandes rou-
tes et des chemins vicinaux. Pour les gran-
des routes, l'obligation d'obtenir l'alignement
existe jusqu'à 6 mètres du bord de la voie
publique; pour les chemins vicinaux, la dis-
tance entre la plantation et la limite du che-
min est réglée par le préfet.
Les autorités administratives chargées
d'arrêter et de délivrer Yalignement varient
suivant la nature des voies de communica-
tion.
En matière de grande voirie, ce sont les
préfets qui donnent les alignements d'après
les plans arrêtés par l'autorité supérieure.
A défaut de plans généraux, le préfet donne
Yalignement après avoir constate, d'après les
documents à sa disposition, les limites de la
voie publique, telles qu'elles résultent des
anciens règlements, des actes administratifs
ou de l'usage immémorial. Si cette constata-
tion n'est pas possible, le préfet peut donner
un alignement partiel, mais en quelque sorte
provisoire, eu attendant que le plan général
ait été soumis à l'autorité supérieure et ap-
prouvé par elle. En donnant cet alignement,
le préfet a le droit d'exiger que les particu-
liers laissent au devant de leur propriété
l'espace nécessaire pour établir des fossé ,
en sus de la largeur de la route. Le préfet
peut autoriser, dans les parties de la v.ue
publique qui dépendent de la grande voirie,
certaines constructions en saillie mobiles ou
autres. Il a aussi le pouvoir de donner les
alignements aux rues qui servent de grandes
routes dans les villes, les bourgs e( les vil-
lages; enfin il fixe ['alignement pour les plan-
tations que les particuliers veulent faire le
long dos grandes routes sur leur propriété, k
moins de 6 mètres de distance de la route.
En matière de voirie urbaine, Yalignement
est donné par les maires, conformément k uu
plan nrrdte pu consri! d'Etat, sur l'avis des
ALtô
préfets et le rapport du ministre de l'inté-
rieur. Les maires n'ont pas le droit de don-
ner des alignements dans les rues des villes
qui font partie des grandes routes. Dans les
places de guerre, l'autorité civile doit' con-
certer avec l'autorité militaire le plan d'ali-
gnement des rues qui servent de communica-
tion directe avec la place d'armes, les bâti-
ments ou établissements militaires et la rue
du rempart; des rues, carrefours et places
qui environnent les bâtiments ou établisse-
ments militaires ou qui sont consacrer parle
temps et l'usage aux exercices ou rassemble-
ments de troupes.
En ce qui concerne la voirie vicinale, les
préfets donnent Yalignement pour les con-
structions et clôtures qu'on veut élever le
long des chemins vicinaux de grande com-
munication; mais ils délèguent le droit de
délivrer les alignements relatifs auxehemius
vicinaux ordinaires.
Les alignements doivent être donnés , non
sous forme d'autorisation verbale, mais par
écrit. Ils sont délivrés sans frais dans les dé-
partements; toutefois, il peut être perçu au
profit des communes des droits de voirie, con-
formément k un tarif arrêté en conseil d Etat,
A Paris, les alignements donnent lieu k la
perception de droits réglés comme il suit par
chaque mètre de longueur de face : pour un bâ-
timent de moins de 8 mètres de largeur, 5 fr. ;
de 8 mètres jusqu'à 10, 6 francs; de 10 mètres
et au-dessus, 7 francs; d'un mur de clôture,
1 franc; pour une clôture provisoire en plan-
ches, 0 fr. 25. Ces droits sont perçus au mo-
ment même où l'on délivre les permis.
Les alignements donnés par les préfets
conformément à un plan général peuvent
être attaqués devant le ministre de l'inté-
rieur et devant le conseil d'Etat. Si, en l'ab-
sence de plan général, le préfet a donné un
alignement provisoire, la partie intéressée
peut réclamer dans une pétition adressée au
ministre. Le recours contre l'arrêté d'aligne-
ment d'un maire est porté devant le conseil
d'Etat, qui doit statuer sur le rapport du mi-
nistre de l'intérieur.
Les alignements peuvent être modifiés sur
les voies publiques de communication lors-
que les besoins du service public l'exigent.
Les autorités qui ont le droit d'arrêter et de
donner Yalignement ont celui de le modifier.
Ainsi les prefeis peuvent modifier les aligne-
ments de grande voirie par eux donnes en
l'absence d'un plan général; mais ils ne peu-
vent modifier les alignements arrêtés par
l'autorité supérieure.
Les particuliers peuvent construire sans
autorisation en arrière de Yalignement ; mais
l'administration peut les forcer à se clore
sur Yalignement, afin de faire disparaître les
angles et renfuucements contraires a la sa-
lubrité ou dangereux pour la sûreté publique.
Lorsque, d'après un nouvel alignement pro-
jeté, une maison ou construction quelconque
est sujette k reculement, le propriétaire,
ainsi que nous l'avons du plus haut, ne peut
y faire exécuter aucun travail de nuture k
en prolonger la durée. Lorsque la maison
est démolie, le propriétaire ne peut deman-
der d'indemnité que pour la valeur du ter-
rain que Yalignement le force à abandonner.
S'il ne peut s'entendre avec l'administration
sur ie montant de l'indemnité, un jury est
chargé de fixer le taux de cette indemnité.
Les formalités de l'expropriatiou pour cause
d'utilité publique ne sont pas nécessaires
lorsqu'il s'agit d'une affaire d'alignement. Si,
après s'être conformé k Yalignement donné,
le propriétaire est contraint de démolir k la
suite d'un uouvel alignement rectificatif, il a
droit k une indemnité. Dans Je cas où, par
suite d'un nouvel alignement arrêté, un pro-
priétaire reçoit la faculté de s'avancer sur
la voie publique, il est tenu de payer la va-
leur du terrain qui lui est cède. Dans la
fixation de celte valeur, les experts doivent
avoir égard k ce que le plus ou le moins de
profonUeur du terrain cédé, la nature de la
propriété, le reculement du reste du terrain
bâti ou non bâti loin de la nouvelle voie peu-
vent ajouter ou diminuer de valeur relative
pour le propriétaire. Au cas où le propriétaire
ne voudrait pas acquérir, l'administration pu-
blique est autorisée k le déposséder de l'en-
semble de la propriété en lui paj mil la va-
leur telle qu'elle était avant l'entreprise des
travaux. La cession et la revente seront
faites conformément à la loi. Lorsqu'il y a
lieu en même temps k payer uue indemnité
k un propriétaire pour terrains occupés et à
recevoir de lui une plus-value pour les avan-
tages acquis à ses propriétés restantes, il y
aura compensation jusqu'à concurrence, et
le surplus seulement, selon les résultats,
sera paye au propriétaire ou acquitte par lui
(art. 53, 54 de la loi du 16 sept. 1807).
Les 1 <■ I' s qui j ï i'i -■,[ . , ...,...,
la grande voirie et k la voirie urbaine. Quant
aux chemins vicinaux, l'arrête du préfet qui
a ordonné l'élargissement d'un chemin attri-
bue définitivement au chemin le sol compris
dans les limites qu'il détermine. Le droit des
propriétaires riverains se résout en une in-
demnité qui est réglée k l'amiable ou par le
juge de paix du canton, sur rapport d'ex-
perts. Lorsque l'élargissement porte sur des
terrains nus et découverts, leur incorpora-
tion immédiate ne souffre guère du difficulté,
car le prix de ces terrains est ordinairement
pou important ; il on est autrement lorsqu'il
s'agit do propriétés bâties; l'administration
ALIG
93
ne peut réaliser l'élargissement Immédiat
qu'en ordonnant la démolition des construc-
tions, et il faut alors payer, non-seulement
la valeur du sol, mais celle des construc-
tions démolies, ce qui peut entraîner une
charge considérable, surtout eu égard aux
ressources d'une commune rurale.
Les propriétaires qui, sans avoir demandé
Yalignement, exécutent des travaux pour les-
quels il était nécessaire sont passibles, lors-
que la contravention a eu lieu sur la grande
voirie, d'une amende qui varie de 16 k 500 fr.
En outre, l'administration ordonne la démo-
lition des constructions faites contrairement
à Yalignement et des bâtiments qui ont été
l'objet de travaux confortatifs. Dans les rues
et places des villes, bourgs et villages, qui ne
sont pas la continuation d'une route appar-
tenant à la grande voirie, les contraventions
à Yalignement sont frappées d'une amende
de 1 à 5 francs, prononcée par le tribunal de
simple police. Ce tribunal ordonnera la dé-
molition des travaux, même non confortatifs,
qui ont été faits sans autorisation à un mur
sujet à reculement. L'autorité administra-
tive est seule compétente pour juger si les
travaux faits sont ou non confortatifs, et
lorsqu'elle s'est prononcée dans le sens de
l'affirmative, le tribunal ordonne la démoli-
tion. Les propriétaires de biens situés le
long d'un chemin vicinal peuvent construire
sans alignement et sans être contraints k la
démolition, pourvu qu'ils n'aient pas anti-
cipé sur la largeur du chemin.
Les règles de Yalignement pour la ville de
Paris ont été déterminées par le décret du
26 mars 1852, lequel est rendu applicable k
toutes les villes qui en font la demande, et
cela en vertu d'un décret spécial. Les rues
de Paris sont soumises au régime de la
grande voirie. Dans tout projet d'expropria-
tion pour 1 élargissement, le redressement ou
la formation des rues de cette ville, l'admi-
nistration a la faculté de comprendre la to-
talité des immeubles atteints lorsqu'elle juge
que les parties restantes ne sont pas d'une
étendue ou d'une forme qui permette d'y éle-
ver des constructions salubres. Elle peut
également comprendre dans l'expropriation
des immeubles en dehors des alignements
lorsque leur acquisition sera nécessaire pour
la suppression d'auciennes voies publiques
jugées inutiles. Les parcelles de terrain ac-
quises en dehors de Yalignement et non sus-
ceptibles de recevoir des constructions sa-
lubres seront réunies aux propriétés eontiguôs
soit k l'amiable, soit par l'expropriation de
ces propriétés, conformément k l'article 53
de la loi du 16 septembre 1807, dont nous
avons parlé plus haut. La fixation du prix
de ces terrains sera faite suivant les mêmes
formes et devant la même juridiction que
celle des expropriations ordinaires.
A l'avenir, l'étude de tout plan d'aligne-
ment de rue devra comprendre nécessaire-
ment le nivellement. Celui-ci sera soumis à
toutes les formalités qui régissent Yaligne-
ment. Tout constructeur de maison, avant de
se mettre a l'œuvre, doit demander Yaligne-
ment et le nivellement de la voie publique
au devant de son terrain et s'y conformer. Il
doit pareillement adresser à l'administration
un plan et des coupes cotes des construc-
tions qu'il projette et se soumettre aux pres-
criptions qui lui seront faites dans l'intérêt
de la sûreté publique et de la salubrité.
Vingt jours après le dépôt de ces plans et
coupes au secrétariat de la préfecture de lu
Seine, le constructeur pourra commencer ses
travaux d'après sou plan, s'il ne lui a été no-
tifié aucune injonction. Une coupe géologi-
que des fouilles pour fondation de bâtiment
sera dressée par tout architecte construc-
teur et remise a la préfecture de la Seine.
La façade des maisons sera tenue constam-
ment en bon état de propreté. Elles seront
grattées, repeintes ou badigeonnées au moins
une fois tous les dix ans, sur l'injonction qui
sera faite au propriétaire par 1 autorite mu-
nicipale. Les contrevenants seront passibles
d'une amende qui ne pourra excéder 100 fr.
Toute construction nouvelle dans une rue
pourvue d'egouts devra être disposée de ma-
nière k y conduire ses eaux pluviales et mé-
nagères. La même disposition doit être prise
pour toute maison ancienne en cas de grosses
réparations, et, en tout cas, avant dix ans.
Les propriétaires riverains des voies publi-
ques empierrées supportent les frais de pre-
mier établissement des travaux d'après les
règles qui existent à l'égard des propriétai-
res riverums des rues pavées.
— Arpentt Pour prendre un alignement sur
un terrain, on se borne, s'il n'y a qu'un p
tit espace, it planter à chaque extrémité un
jalon uu à tendre un cordeau d'une extré-
mité h l'autre. Si l'espace est étendu, on
niante de 20 mètres on 20 mètres des j
bien d'aplomb et disposes de telle sorte qu eu
se plaçant à quelque distance du premier ja-
lon, ce jalon paraisse couvrir tous ceux qui
le suivent jusqu'au dernier. Sur une surface
découverte, il n'est rien de plus facile que
celte opération ; mais il n'en est pas de même
ai l'on veut prendre un alignement dans un
bois. On doit faire couper alors lus branches
et les arbres qui se trouvent sur la lign
jalons. Toutefoi , lorsque la
tendre h une Irèi faible distance au di
point où elle est rencontrée par un arbre, on
peut se dispenser de fnire rouper l'arbre en
94
ALI M
procédant, dit Bélèze, comme il suit: à côté
du dernier jalon, planté immédiatement de-
vant l'arbre, on en met un deuxième à une
distance convenable que l'on mesure au pied
et au sommet; on recule sur la ligne déjà
jalonnée jusqu'à l'avant-dernier jalon, à côté
duquel on en met ud double comme au pré-
cédent et du même côté. Alors, se reportant
au delà de l'arbre, on trace {'alignement en
l'établissant sur les doubles jalons, et si l'on
ne veut pas se contenter de ce nouvel aligne-
ment, on double encore les nouveaux jalons,
mais du côté opposé, pour se remettre sur la
première ligne. Pour effectuer de simples ar-
pentages dans les forêts, on donne aux lignes
la moindre largeur possible.
• ALIGNY (Claude-Félix-Théodore Ca-
rcelle d'), paysagiste français. — Il est mort
s Lyon en 1871. Parmi les dernières œuvres
qu'il a exposées, nous citerons : le Printemps,
Jardin et villa antiques, Ermitage sur les
bords du Rhône (18S3); la Chasse au soleil
couchant (1865); Souvenir de la campagne de
Rome, Bylas et les nymphes (1867); Vue prise
dans l'ile de Cnpri <1869). Aligny avait ob-
tenu une deuxième médaille au Salon de
1831, une première à celui de 1837 et la croix
de la Légion d'honneur en 1842.
* ALIMENT s. m. — Encycl. Jurispr. Les
époux, les descendants et les ascendants se
doivent mutuellement des moyens de subsis-
tance, c'est-à-dire la nourriture, le loge-
ment, les vêtements, que la loi désigne sous
le nom général d'aliments. Cette obligation
ressort, pour les époux, de l'article 212 du
code civil, d'après lequel ils se doivent mu-
tuellement secours et assistance. D'après les
articles 205-207, les enfants doivent des ali~
ments à leurs père et mère et autres ascen-
dants qui sont dans le besoin. Les gendres
et belles-filles doivent également et dans les
mêmes circonstances des aliments à leurs
beau-père et belle-mère; mais cette obliga-
tion cesse : 1° lorsque la belle-mère a con-
volé en secondes noces, car alors c'est son
nouveau mari qui lui doit les aliments ;
go lorsque celui des époux qui produisait
l'affinité et les enfants issus de son union
avec l'autre époux sont décédés. Les obliga-
tions résultant de ces dispositions sont réei-
firoques. Les aïeuls doivent des aliments à
eurs petits-enfants qui sont dans le besoin,
et réciproquement. L'obligation naturelle qui
continue d'exister entre un enfant adopté et
ses père et mère de se fournir des aliments
dans les cas déterminés par la loi est consi-
dérée comme commune à l'adoptant et à l'a-
dopté l'un envers l'autre. L'adopté et ses
descendants peuvent demander et doivent
des aliments à l'adoptant, mais ce droit et
cette charge ne s'étendent pas aux ascen-
dants de 1 adoptant (art. 349, 350). Les père
et mère d'enfants naturels leur doivent des
aliments, et réciproquement. Cette même
obligation existe pour les parents envers
leurs enfants incestueux et adultérins, bien
qu'ils ne puissent les reconnaître légalement.
Ces aliments sont réglés eu égard aux fa-
cultés du père et de la mère, au nombre et
a la qualité des héritiers légitimes (art. 762,
763).
La tutelle officieuse emporte avec elle
pour le tuteur, sans préjudice de toutes sti-
pulations particulières, l'obligation de nour-
rir le pupille, de l'élever et de le mettre en
état de gagner sa vie. Dans le cas où le tu-
teur officieux viendrait a mourir, soit avant
les cinq ans, soit après ce temps, sans avoir
adopte son pupille, il sera fourni à celui-ci,
durant su minorité, des moyens de subsister,
dont la quotité et l'espèce, s'il n'y a pas ete
antérieurement pourvu par une convention
formelle, Beront réglées suit amiablement en-
tre les représentants respectifs du tuteur et
du pupille, soit judiciairement en cas de
Contestation (art. 364-367).
Lorsqu'un mariage est dissous par la mort
du mari, la femme a le choix d'exiger les
intérêts de sa dot pendant l'année du deuil
ou de se faire fournir des alimenté pendant
ledit temps aux dépens de la succession du
mari ; mais, dans les deux cas, l'habitation
durant cette année et les habits de deuil doi-
vent lui être fournis sur la su* cession et
sans imputation sur les intérêts à elle dus
(art. 1570).
Lorsqu'on réclame des aliments, il faut
être dans L'impossibilité de pourvoir a sa
subsistance. On ne peut refuser des aliments
à la personne tombée dans le besàn sous
le prétexte qu'elle peut vivre de son tra-
vail , si le travail donc on prétend qu'elle
peu! - charg i --st contraire à sa position
i . Loi N)U lin individu est tombe dans
l'indigence par sa fume, il a toujours le droit
de réclamer des aliments; mais le tribunal
chargé d'apprécier peut n'accorder alors que
le strict nécessaire. D'après l'article 808, les
aliments ne lonl i la pro-
portion du besoin 1 une et
de la fortune de celui qui les doit. Les per-
sonne» qui doivent les atimentt ne "nt pas
forcées do les fourmi nt. < s
n'est "i le purent le plus rapproché
s i h i] d fournir que le parent au
degré qui \ mti aiot de rem-
plir cette i '
clami I in II idu s qui elle
I imandfl qui doit pi oi
qu'elle a des reSSOI <"•- , sauf an
uemaiWeur a prouver a ion tour
ALIM
dans l'impossibilité de subvenir à ses be-
soins.
Les aliments se payent ordinairement en
argent; toutefois, lorsque la personne qui
doit les fournir est dans l'impossibilité de
payer la pension alimentaire et en fournit la
preuve, le tribunal peut décider qu'elle re-
cevra dans sa demeure, qu'elle nourrira et
entretiendra celui auquel elle devra des ali-
ments. Le tribunal prononcera également si
le père ou la mère qui offrira de nourrir et
entretenir dans sa demeure l'enfant à qui il
devra des aliments devra dans ce cas être
dispensé de payer la pension alimentaire
(art. 210, 211). Lorsque celui qui fournit ou
qui reçoit des aliments est replacé dans un
état tel que l'un ne puisse plus en donner ou
que l'autre n'en ait plus besoin en tout ou en
partie, la décharge ou réduction peut être
demandée (art. 209). Par contre, si la for-
tune de celui qui doit des aliments s'est ac-
crue ou si les ressources de celui qui les re-
çoit ont sensiblement diminué, il y a lieu à
demander au tribunal un supplément d'ali-
ments.
Les pensions alimentaires doivent être
payées d'avance par termes que les tribu-
uanx peuvent fixer. En outre, les tribunaux
peuvent ordonner des mesures de précaution
qui assurent les payements. Les arrérages
des pensions alimentaires se prescrivent en
cinq ans (art. 1570). La justice accorde des
provisions alimentaires jusqu'au jugement
d'un procès élevé entre deux personnes qui
se doivent des aliments. En vertu des arti-
cles 581 et 582 du code de procédure civile,
les pensions alimentaires adjugées par jus-
tice sont insaisissables; toutefois, elles pour-
ront être saisies pour cause d'aliments.
* ALIMENTAIRE adj. — Enfants alimen-
taires, Nom donné, sous les empereurs ro-
mains, à des enfants pauvres qu'on élevait
aux frais du trésor public, et qui, devenus
grands, étaient enrôlés dans les légions. Tra-
jan en entretenait 5,000, et il avait fondé
cette institution dans le but de favoriser
l'accroissement de la population.
• ALIMENTATION s. f. — Encycl. L'ali-
mentation exerce sur l'économie une influence
non moins remarquable que le climat. Il n'est
pas difficile, par exemple, ne constater les
ressemblances ou les différences qui existent,
tant au physique qu'au moral, entre les po-
pulations de l'Asie et de l'Amérique qui vi-
vent de riz, les populations de l'Europe qui
vivent de blé et de viande de boucherie, les
habitants des côtes maritimes qui se nour-
rissent de poisson, et les pasteurs nomades
qui consomment surtout du laitage. Toutes
ces populations présentent des caractères
qui les distinguent les unes des autres, et
nous croyons être en droit d'affirmer que la
nourriture est un des principaux éléments
qui établissent ces différences. Les soins
qu'on doit apporter, en effet, dans le choix
et l'usage des divers aliments constituent
l'un des points les plus importants de la mé-
decine. ■ La science de la gueule, dit Mon-
taigne, est tellement dépendante de l'hy-
giène, que la plupart des médecins ont cru
trouver la source de toutes nos maladies
dans la diversité de nos aliments. Les an-
ciens rois d'Egypte ne mangeaient rien sans
l'ordonnance des médecins , et Galien est
persuadé qu'on peut donner aux hommes tou-
tes les vertus par le choix de telle ou telle
alimentation. ■
— Des différentes espèces d'alimentation
selon les climats. Si l'on examine le système
dentaire de l'homme, comparé à celui des
diverses espèces animales, on ne tarde pas
à se convaincre que ce roi de la création
était destiné à se nourrir principalement de
fruits et de végétaux. Il semble donc qu'il a
dû être placé, dès son origine, dans des con-
trées où le règne végétal peut fournir toute
l'année à son alimentation; telles sont quel-
ques parties de l'Inde et de l'Asie. C'est dans
ces c.imats que l'on trouve les palmiers et
quelques autres végétaux perpétuellement
charges de fruits ou de sucs propres à entre-
tenir la vie des peuples ou des animaux qui
les habitent. On rencontre dans l'Asie méri-
dionale, en Afrique et dans l'Amérique inter-
tropicale des hommes qui se nourrissent ex-
clusivernent de végétaux. Les Persans et les
Egyptiens ne mangent guère que des dattes,
les Arabes des figues de sycomore, et les
brahmanes, "depuis des siècles, ne vivent que
de i produits de la terre. Les Otahitiens et la
plupart des habitants de lamerduSud tirent
presque uniquement leur nourriture de l'ar-
pain. Dans d'autres contrées, ce sont
des figues, des ignames, des patates, des
graines ou des racines, du manioc, des poiu-
inesde terre ou du mais qui compose»' presque
exclusivement la nourriture des habitants. On
a calcule que 800 livres de millet suffisent pour
nourrir un esclave pendant un an. (Jette sub-
stance alimentaire ne coûte queo fr. 05 le kilo-
gramme; de sorte que la nourriture d'un es*
pendant un an ne coûte que 20 francs
au Sénégal, et| avec 2,000 francs, on nourrit
de bouillie de millet îou esclaves nègres, lui
outre, la terre produit spontanément beau-
ei de raci s nutritives ; aussi,
dan ces climats, les hommes peuvent se
multiplier bien plus que dans les régions
reSm où le loi , ingrat , est beaucoup plus
avare 06 BC ICI - us. Le sagou et l'ar-
bre a pain composent uniquement la nuur-
ALIM
riture des Malais; presque tous les habitants
de l'Amérique méridionale ne vivent que de
riz cuit dans un peu d'eau; les nègres de
l'Ethiopie se contentent de millet et de quel-
ques autres graminées. Le blé, qui fait la
principale nourriture des Européens, croît
naturellement dans quelques contrées de
l'Asie, et c'est pour cela qu'on avait placé
dans ces régions fortunées le berceau du
genre humain. Dans tous les climats où rè-
gne constamment une température élevée,
les organes digestifs sont affaiblis par l'ap-
pel des forces vitales à l'extérieur du corps;
c'est pourquoi les habitants préfèrent une
alimentation végétale, d'une digestion tou-
jours pins facile; et les nègres qui mangent
la chair des animaux ne répugnent pas d'em-
ployer celle qui commence à se corrompre,
f tarée qu'elle est plus facile à digérer pour
eurs estomacs débilités; par l'usage exclusif
de la viande, ils ne tarderaient pas à suc-
comber à la pléthore, aux indigestions, à la
dyssenterie ou aux fièvres adynamiques ; c'est
ce qui arrive à la plupart des Européens qui
veulent conserver l'usage des viandes dans
ces climats brûlants. La chaleur atténue sin-
gulièrement les forces digestives, et, dans
nos contrées même, on trouve peu de gens
qui, pendant les fortes chaleurs de l'été, con-
somment autant de nourriture qu'en hiver. La
physiologie nous rend parfaitement compte
de ce phénomène; en effet, la quantité de
chaleur animale indispensable à l'entretien
de la vie est produite par la combustion,
dans l'intérieur du corps, des substances ali-
mentaires que nous ingérons, et, comme no-
tre corps tend constamment à se mettre en
équilibre de température avec l'atmosphère
qui nous entoure, plus la chaleur atmosphé-
rique est grande, moins nous avons besoin
de consommer des aliments pour fabriquer
de la chaleur et élever le degré de tempéra-
ture de notre corps. Quiconque a parcouru
seulement la France a pu se convaincre fa-
cilement que les habrtants du Midi consom-
ment généralement bien moins de nourriture
que les habitants du Nord. Or, si cette dif-
lérence dans la quantité d'aliments néces-
saires à l'entretien de la vie est déjà remar-
quable dans les deux extrémités de la France,
combien ne sera-t-elle pas plus grande si l'on
compare, par exemple, les Anglais avec les
peuples des tropiques? Ceux-ci même, pour
exciter les forces vitales de la digestion, font
un grand usage de condiments aromatiques,
tels que poivre, girofle, cannelle, piment,
curcuma, gingembre, safran, etc., qui sont
pour le moins inutiles, sinon nuisibles, aux
peuples septentrionaux.
Dans les régions glaciales du Nord, la chair
des animaux et des poissons constitue la prin-
cipale nourriture des habitants; consumés
par le fruid, ils ont besoin, pour soutenir leur
existence, d'avoir recours à une alimentation
forte et substantielle, à un régime qui dé-
veloppe en eux assez de chaleur pour lutter
contre la température glaciale qui les entoure
constamment. Au rapport d'un grand nombre
de voyageurs, les Groenlandais, les Esqui-
maux, les habitants des îles Kouriles dévo-
rent les chairs crues des phoques, des wal-
ross, des ours marins et s'abreuveut à longs
traits de l'huile fétide de baleine; leur pain
se compose de poissons fumés et desséchés
ou même putréfiés dans des fosses. Toutes
ces peuplades, rudes et farouches, soutien-
nent sans feu, dans leurs demeures souter-
raines, l'épouvantable rigueur de leur climat;
vêtus de quelques peaux de quadrupèdes ou
d'oiseaux et de boyaux de poissons, ils ex-
posent plusieurs parties du corps dénudées à
un air glacial qui serait déchirant pour nous
et qui tuerait sur-le-champ un habitant des
tropiques. (Virey.) Les Tartares mangent le
plus souvent la chair crue de leurs chevaux
et, au besoin, ils n'hésitent pas à leur ouvrir
une veine pour se desaltérer de leur sang
tout chaud. Dans l'Amérique du Nord, les
sauvages se nourrissent également de vian-
des crues, parce que la cuisson et les ap-
prêts, disent-ils, leur ôtent leurs proprié-
tés réparatrices. D'ailleurs , les viandes et
les végétaux des pays froids forment une
alimentation bleu moins substantielle que
dans les pays chauds. Il en est de même de
la chair de poisson, qui est bien moins nutri-
tive que celle du bœuf ou du mouton; aussi
les soldats, les hommes de peine, les valétu-
dinaires ne pourraient point s'en contenter.
Par raison hygiénique, bien plutôt que par
opinion religieuse, l'usage de la chair de porc
était défendu chez les Israélites, et pendant
longtemps, en Orient, les législateurs prohi-
bèrent l'emploi des chairs molles et faciles a
se putréfier, ainsi que celles des poissons
cartilagineux. Ainsi, en jetant un coup d'œil
général sur la façon dont se nourrissent les
différentes populations du globe, on voit,
dans les pays très-froids, l'usage à peu près
exclusif de la viande; dans les zones tempé-
rées, le mélange de la viande avec les végé-
taux ; *'t enfin, dans les régions intertropi-
cales, l'usage presque exclusif des végétaux ;
partoul L'ait mental ion se trouve modifiée se-
lon ie climat. Il est doue très-important pour
BOUS, Si nous voulons nous conformer aux
lois de la nature, de varier notre nourriture
en hiver et eu été, et surtout d'entremêler,
autant que possible, les substances animales
et les substances végétales.
Les peuples du Nord ont les dents plus ni-
|îllés, plus fortes et plus ucurleus que celles
ALIM
des nègres; leurs molaires sont plus petites.
D'un autre côté* les nègres ont les mâchoires
plus proéminentes, étendant davantage l'ap-
pareil de la mastication ; ils présentent une
espèce de museau qui les rapproche des sin-
ges et des animaux frugivores. De sorte que
1 organisation humaine semble se modifier
selon les besoins : là où abondent les végé-
taux et où les chairs se putréfient rapide-
ment par la chaleur, l'homme est frugivore
et ne peut supporter une alimentation com-
posée de substances animales; là où la ri-
gueur du froid empêche la végétation, les
habitants sont contraints, par leur nature
même, de se nourrir de substances animales ;
dans les régions intermédiaires, il est néces-
saire de marier le régime végétal à la. chair
des animaux. Il résulte naturellement de ces
deux influences capitales, la température et
{'alimentation, des différences dans le carac-
tère et la constitution des individus qui y
sont soumis; aussi les peuples du Nord sont
plus robustes que ceux du Midi; les premiers
supportent facilement les travaux pénibles
et les fatigues de la guerre, tandis que les
seconds se livrent avec plus de succès à la
culture des arts et aux œuvres de la pensée.
Il en est à peu près des boissons comme
des aliments solides : les habitants des pays
froids recherchent avec passion les excitants
les plus énergiques, tandis que, sous les tro-
piques, ce sont les stupéfiants que l'on choi-
sit de préférence. Tous les peuples du Nord
sont avides d'eau-de-vie, et il en est qui en
consomment de telles quantités, qu'on est
étonné de les voir résister si longtemps à
l'ivresse. Celle-ci est, pour ainsi dire, en
honneur dans toute l'Allemagne, en Angle-
terre et en Russie ; en France même, on ren-
contre beaucoup d'ivrognes dans les dépar-
tements du Nord, et ils sont plus rares dans
le Midi, où cependant le vin est en très-
grande abondance et à un très-bas prix. En
Italie et en Espagne, l'ivrognerie est regar-
dée comme une infâme grossièreté. Dans les
pays très-chauds, l'usage du vin et des bois-
sons spiritueuses est plutôt nuisible qu'utile:
le système nerveux, déjà très-exalté par la
chaleur, l'est encore davantage par ces sor-
tes de boissons; c'est pourquoi Mahomet et
tous les législateurs orientaux en général
avaient proscrit les boissons alcooliques, en
recommandant l'usage des tempérants et des
rafraîchissants pour calmer la fougue des
sens ; c'est pour cela aussi que les stupéfiants
sont si employés dans ces climats brûlants.
L'opium sous toutes les formes, tel est le
puissant modificateur de l'extrême sensibilité
des Orientaux.
— Hist. Des aliments chez les anciens. Nous
croyons qu'il ne sera pas sans intérêt pour
le lecteur de donner un aperçu général sur
la façon dont se nourrissaient les Grecs et
les Romains. Ces peuples, qui ont poussé si
loin l'art culinaire et la gloutonnerie, ne con-
naissaient ni eau-de-vie, ni liqueurs, ni the,
ni café, ni chocolat, ni sucre, ni bien d'au-
tres substances, comme le girofle, la can-
nelle, la vanille, etc., dont on fait aujour-
d'hui un sî fréquent usage; d'un autre côté,
ils employaient certains aliments que non-
seulement on ne mange plus de nos jours,
mais qui seraient un objet de dégoût et qui
ne manqueraient pas d'exciter des nausées
et des vomissements. Le lecteur pourra en
juger par le résumé qui va suivre et que
nous rédigeons d'après un long article sur ce
sujet, par Virey, dans le Dictionnaire des
sciences médicales .
La pomme de terre, les haricots, le topi-
namhour, la patate, le sarrasin, les épinards,
le sagou, le salep, l'orange, le tamarin étaient
inconnus des anciens. En revanche, ils man-
geaient la fève des marais ou fève d'Egypte,
la mauve, les glands doux', la buglose, le
lupin, le fenugrec et les racines de papyrus;
ils aimaient la chair des jeunes chiens, des
ânes sauvages, des loirs, du renard et de
l'ours; ils mangeaient les perroquets et les
flamants ; ils ne dédaignaient point les lézards,
et surtout les lézards verts. Ils se passion-
naient pour les poissons et pour un certain
nombre de coquillages. Qui mangerait comme
eux, dit Virey, des chairs assaisonnées de rue
et de laser, qui est lassa fœtida? Qui avalerait
du garum, c'est-à-dire les intestins du maque-
reau putréfies et dissous dans de la saumure ?
Qui leur disputerait [a rumen de truie? Telles
étaient pourtant leurs délices. Ce n'est pas à
l'époque de leursimplieite primitive qu'on ren-
contre, chez ces peuples, ce luxe de table ; c'est
au moment de la décadence, alors qu'ils s'é-
taient enrichis des dépouilles de toute l'Asie.
Tout le monde connaît la frugalité des héros
d Homère et des guerriers de Rome sous la ré-
publique ; une purée de pois, un plat de navets
suffisaient a ces superbes vainqueurs de l'u-
nivers. En fait de viandes, ils ne mangeaient
guère que le cerf, le sanglier et le bœuf gros-
sièrement rôtis. Ils ne connaissaient point les
sauces et les ragoûts, avec tous les condi-
ments qui envahirent plus tard l'art culi-
naire. Ils usaient beaucoup de laitage et de
diverses espèces de fromages; les laits de
cavale, d ànesse, de chèvre, de brebis étaient
aussi fréquemment employés que le lait de
vache. On mangeait les jeunes chameaux,
dont les talons grilles étaient surtout esti-
mes des gourmets. On recherchait la chair
d ànesse et principalement celle d ânon sau-
vage, que 1 ou comparait à celle du cerf. L-y
ALIM
cochon et le sanglier furent les premiers
animaux immolés aux plaisirs de la table.
• La chair de porc, dit Galien, est tellement
analogue k la nôtre, que, des charcutiers
scélérats ayant préparé quelquefois de la
chair humaine, ceux qui en goûtèrent sans
le savoir crurent manger du porc; » d'où ce
célèbre médecin conclut, mais k tort, que
.■ette viande est la plus convenable pour no-
ire nourriture; c'est pourquoi les athlètes en
faisaient usage pour se rendre plus robustes.
La vulve de la truie était un morceau déli-
cieux pour les Romains; c'est ce qui leur
faisait dire : Vulva nil dutcius ampla. Lors-
que cette femelle était pleine, on lui foulait
vivante le ventre sous les pieds , afin de
broyer les petits ensemble et de mélanger le
sang, le lait et les humeurs de ces parties
pour en faire un mets, le plus recherché des
gourmets. Quelques - uns tuaient les porcs
avec des barres de fer rougies au feu, afin
de répandre le sang dans la chair et de la
rendre ainsi plus délicate. Apicius recom-
mande d'assaisonner la vulve stérile avec du
laser (assa fœiida) et du vinaigre. Un mets
recherche était le porcus trojanust un cochon
entier farci d'autres animaux. Oo engraissait
le loir dans des gliraria pendant son som-
meil d'hiver. Cet animal, si recherché dans
les festins, fut plusieurs fois proscrit par les
censeurs a Rome; on le vendait au poids, et
on le mangeait avec du miel et de la graine
de pavot Les chiens qu'on destinait à être
manges étaient soumis k la castration, afin
qu'ils fussent plus gras et eussent une odeur
moins forte. Les petits chiens passaient pour
un mets très-délicat. Le renard était fort
bon, mais on ne le mangeait qu'en automne,
alors qu'il avait pu s'engraisser avec des
raisins. Sur les tables les plus délicates de
Home, ou servait la chair des jeunes ours,
qu'on trouvait égale, pour le goût, à celle
des sangliers.
Les Romains aimaient passionnément les
oiseaux; ils les élevaient dans de grandes
volières en quantités si considérables, que
leur seule fiente suffisait pour fumer des
champs. Plusieurs familles patriciennes et
consulaires prenaient même des noms d'oi-
seau , comme Cornélius Merula, Fiscellius
Pavo, Minutius Piea, Petronîus Passer. On
noyait les poulardes dans le vin de Falerne,
pour attendrir leur chair. Le faisan, très-rare
d'abord, devint tellement commun, qu'Hélio-
gabale en nourrissait les lions elles léopards
qui le traînaient. Le paon, originaire de
l'Inde, fut d'abord élevé à Samos, puis k
Rome, où Aufidius Lurco en nourrissait des
troupeaux et en vendait pour plus de
60,000 francs par an; ou meurtrissait sa
chair sous des pierres, pour l'attendrir et la
rendre plus facile à digérer. Les Romains
aimaient beaucoup la poule de Guinée ou
pintade, que quelques auteurs ont confondue
avec le dindon, originaire de l'Inde et im-
porté par lei' jésuites dans le courant du
xvi« siècle. La perdrix grise était connue et
estimée , mais on lui préférait la perdrix
rouge, qu'on éduquait jusqu'à lui apprendre
à chanter et k combattre. L'autruche, quoi-
qu'elle ait la chair dure, était très-estimee;
selon Galien, l'aile est la partie la plus ten-
dre ; on servait ce plat sur la table des rois
de Perse. Heliogabale ne mangeait que la
cervelle de l'autruche, et un jour il en fit
composer un plat avec six cents, plat qui
coulait plusieurs centaines de mille francs.
Vitelhus et Heliogabale recherchaient la
langue du flamant comme un mets très-déli-
cat. La grue, quelque temps estimée, ne
tarda pas k passer de mode et fut bientôt
remplacée par la cigogne. Ce fut le consul
Metellus qui enseigna l'art d'engraisser le
foie des oies avec de la pâtée au lait et des
figues. On engraissait aussi le cygne, mais
on avait le soin auparavant, dit Plutarque,
de lui crever les yeux. L'oiseau le plus es-
timé des Romains était la litoriie ou tour-
delle (nil melius turdo), qu'ils élevaient en
grande quantité flans des oiselleries. Apres
la tourdelle venaient la draine, la grive et le
merle. L'alouette, le cochevis, la calandre et
la farlouse étaient réputes avoir la propriété
de prévenir les coliques après les repas. Le
becfigue était uu mets très-délicat, mais les
empereurs, en vrais gourmets, n'en man-
geaient que la cervelle. On n'aimait point
les grenouilles, mais on mangeait les lézards
verts. Les Grecs ne dédaignaient point les
tortues marines et terrestres.
Les Egyptiens et les Syriens s'abstenaient
en général de la chair de poisson; Pytha-
gore l'avait même recommandé à ses disci-
ples. Plus tard, les Grecs en firent leur prin-
cipale nourriture, et les Romains poussèrent
jusqu'à la folie l'usage de ce genre d'ali-
ments ; ils construisaient d'immenses viviers
et dépensaient des sommes fabuleuses k
nourrir des poissons. Lucullus fit percer une
montagne pour faire entrer une auSe de mer
dans son vivier; quelques poissons lui reve-
naient k plus de 100 louis chacun. On appre-
nait aux murènes à se présenter à la voix ou
au bruit d'une clochette. On vendait certains
poissons plus cher que les esclaves, et ceux-
ci étaient parfois jetés vivants dans les vi-
viers pour servir de pâture k ces animaux.
On croyait généralement que le poisson ex-
citait aux plaisirs vénérieus; c'est pourquoi
les Romains en faisaient un si graud usage;
car le poisson était devenu si commun, qu'où
dédaignait même |e brochet dans les tuyer-
ALIM
nés de Rome. (Ausone.) Apicius faisait périr
les poissons dans le garum, avant de les
cuire, pour leur donner un meilleur goût.
Les anciens ne connaissaient point le hareng,
ni la morue , ni plusieurs autres poissons
des mers du Nord, dont on fait aujourd'hui
un si grand usage. Les poissons les plus em-
ployés chez eux étaient : la lamproie d'eau
douce, qu'on vendait k un prix très-elevé ;
l'esturgeon, poisson noble, réserve pour la
table des grands et servi aux empereurs en
grande cérémonie; la fameuse murène, qui
n'était qu'une sorte d'anguille qu'on appri-
voisait et qu'on nourrissait en grande quan-
tité; Hirtius, qui en éleva le premier dans
ses viviers, eu céda six mille à César en une
seule fois; les meilleures venaient de Tar-
tesse et du détroit de Sicile; le cougre était
réputé délicieux; le merlus était placé im-
médiatement après l'esturgeon, et son foie,
jaune et huileux, était tres-estimé; l'aphye
et le boulereau servaient à faire le garum
commun; la dorée, selon Ovide, était l'un
des poissons les plus délicats, k cause de la
finesse de sa chair ; les pleurouectes de toute
espèce étaient servis sur les tables les plus
somptueuses; n'oublions pas, eu passant, le
grand turbot qui fut apporté d'Ancôue k
Ûontitien, et pour lequel celui-ci fit assem-
bler l'auguste sénat de Rome.
Le carrelet, la plie, le grand flétan, la li-
mande, la sole (surnommée la cervelle des
dieux), le fiez et quelques autres petites es-
pèces passaient pour des mets tres-délicats.
La dorade, consacrée k Vénus k cause de sa
beauté et de sa fécondité, se vendait un
très-haut prix ; les spares jouissaient, comme
elle, d'une grande estime. Le picurel était
très-recherche, parce qu'on en préparait le
garum. Cet assaisonnement s'obtenait en
laissant putréfier ce poisson dans de la sau-
mure, avec divers aromates; il en résultait
une liqueur noire, piquante, qui était, selon
Sénèque, une vraie pourriture et dont l'odeur
était détestable, quoique très-précieuse. Au
temps de Tibère et de Claude, on expédia
une flotte pour aller chercher le scare et
l'apporter sur les côtes de la Campanie, où
il fallut cinq ans pour l'acclimater. Les gour-
mands surnommaient sa chair « le cerveau
de Jupiter, ■ et Epicharme dit que les dieux
mêmes ne rejetleraient pas ses excréments.
Le corbeau de mer, le loup et le maquereau
étaient très - estimes , ce dernier surtout,
parce qu'il servait aussi k préparer le ga-
rum ; il suffisait, pour cela, d'exprimer son
sang et ses entrailles macérés et de les lais-
ser pourrir dans de la saumure; cet assai-
sonnement, auquel on mêlait du vin, du vi-
naigre, de l'eau, de l'huile, etc., ne se ven-
dait pas moins, selon Galien, de 2,000 pièces
d'argent le congé, o'est-k-dire les 3 litres
environ. Le garum était bon k tout, on s'en
servait pour tout, et, malgré son odeur in-
fecte, ou en portait, en manière de parfum,
dans des flacons d'onyx. Le thon se man-
geait ordinairement mariné, et la saumure
qui eu découlait servait d'assaisonnement.
Les œufs salés des poissons, le caviar d'au-
jourd'hui, se préparaient avec de la rue. Le
barbeau était regarde comme délicieux. Mais
le plus fameux de tous les poissons, pour les
Romains, était le surmulet, notre rouget ac-
tuel. Il tut impossible de l'élever dans les
rivières; aussi était-il très-rare et très-cher,
quoique fort petit. Trois de ces poissons fu-
rent payes 30,000 sesterces (6,000 francs);
les gourmands se délectaient surtout avec la
tête et le foie. On faisait périr ce poisson
dans la garum , pour lui donner meilleur
goût, et l'on jouissait en même temps du
plaisir de le voir mourir, parce qu'il change
de couleur, en devenant pâle et verdâtre.
Heliogabale se faisait servir de grands plats
composes uniquement de barbillons de ce
poisson si cher. Enfin, le mets le plus ex-
quis, le plus délicieux que put inventer Api-
cius, était Valec, composé de foies de rougets
mêles k des substances aromatiques.
Parmi les mollusques, les Grecs mangeaient
le poulpe commun et les seiches, dont on at-
tendrissait la chair en la battant. On croyait
que ce mets excitait k l'amour. Les Romains
possédaient l'art d'engraisser les escargots;
on se servait généralement de cruches, dans
lesquelles ou mettait du son avec du moÛC
cuit; on les fanait cuire et on les servait
ensuite sur des grils d'argent, pour exciter k
boire. On mangeait les huîtres glacées; on
les faisait venir de tort loin; Sergius Orata
enseigna le premier l'art de les parquer.
Celles du lac Lucriu étaient réputées les
uieilieures.
Parmi les insectes, on sait que les Athé-
niens mangeaient les cigales ordinaires, sur-
tout k l'état de larves; mais ils préféraient
ks mâles avant l'accouplement, et les fo-
i!i< ll'-s quand elles étaient pleines d'œufs.
En Eg\pte, en Syrie et en Arabie, on man-
geait les sauterelles, principalement celles
de passage, qui arrivaient en nuées et rava-
geaient le pays. Ainsi, saint Jeap, dans le
désert, en mangeant des sauterelles et du
miel sauvage, ne faisait rien d'extraordi-
naire : il se conformait aux usages du pays.
Le criquet de Tartane est encore un mets
assez commun en Orient, mais on lui attri-
bue le développement ue la maladie pédîcu
laire ; ou le pre, are en le faisant bouillir
dans l'eau avec l'huile de sésame En Grèce
et dans l'Asie Mineure, on mangeait les lar-
ves du charançon des palmiers, espèce, de
A LIS
ver blanc a tête brune, qui ronge le bois du
palmier.
On peut voir, par tous ces exemples, que
le goût des Romains différait considérable-
ment du nôtre. Le seul usage de l'assa fœ-
tîda , qu'ils employaient sans cesse connue
condiment dans la préparation de leurs vian-
des, prouve combien leur palais avait besoin
d'être stimulé; car l'ail et les oignons, que
quelques personnes mangent crus, ne sont
que du miel comparativement k l'assa fûetida.
Pour nous, l'odeur seule qui s'exhale du pois-
son nous écœure, alors même que le poisson
est frais; pour les Romains, l'odeur la plus
agréable était celle du garum, c'est-k-dire
du poisson pourri. Il nous semble logique
de conclure que ces peuples n'avaient pas
leurs organes de l'odorat et du goût disposés
comme nous avons les nôtres; mais il çst
facile de comprendre que les habitudes, se
formant peu k peu, puis s'enracinant et se
transmettant enfin des pères aux enfants,
suffisent pour modifier le système nerveux,
de manière qu'il soit flatté d'un goût et d'une
odeur qui lui paraîtraient, sans ces habi-
tudes, affreusement désagréables, insuppor-
tables même.
ALINARD ou HALYNARD, prélat français,
mort k Rome en 1052. Malgré ses parents, il
entra dans le monastère des bénédictins de
Saint- Bénigne, dont il devint abbé. Alinard
acquit une grande réputation d'éloquence et
d'austérité. L'archevêque de Lyon étant mort,
le clergé et le peuple de cette ville deman-
dèrent qu'on lui donnât pour successeur Ali-
nard. Celui-ci refusa d'abord ; mais, sur l'ordre
de Grégoire VII, il accepta. En lui donnant
l'investiture de ce siège, l'empereur Henri III
demanda qu'il lui prêtât serment de fidélité.
Alinard déclara que sa promesse devait suf-
fire, que si on exigeait de lui le serment il
resterait abbé, et l'empereur n'insista plus
(1046). L'année suivante, Henri III l'emmena
avec lui & Rome, où il acquit les sympathies
de la population par son extrême affabilité
et par la facilité extraordinaire avec laquelle
il parlait l'italien. Lors de la mort du pape
Clément III. il fut question de lui donner
pour successeur Alinard ; mais l'archevêque
de Lyon s'effaça complètement. Léon IX, qui
fut élu pape, fit appeler auprès de lui Ali-
nard, qui le suivit en France, a Rome, au
Mont-Cassin. Il le chargea de négociations
et l'appela à prendre part aux affaires pen-
dant un voyage qu'il fit auprès de l'empe-
reur. Alinard mourut empoisonné, dit-on,
dans un repas qu'il offrit k Hugues, évêque
de Langres. Il tut enterré à JRome dans l'é-
glise Saint-Paul.
Aline, reine de Golconde (Alina, regina di
Golconda), opéra italien, livret de Keliee Ro-
mani, musique de Donizetti; représenté pour
la première fois k Paris, au Théâtre-Italien,
le 10 mars 1870. L'administration du Théâtre-
Italien méritera toujours la sympathie et les
encouragements des amateurs et du public
dilettante qui s'intéresse si vivement k l'art
musical italien sous toutes ses formes, lors-
qu'elle fera connaître les ouvrages auciens ou
modernes qui ont fixé l'attention au delà des
monts. Dans l'espace de quarante-deux an-
nées, il y a eu dans le monde musical bien
des vicissitudes ; des théories nouvelles ont
surgi et même ont prévalu. C'est une raison
de plus pour rechercher l'occasion de faire
des comparaisons et de vérifier si, en réalité,
l'art dramatique a progressé, s'est élevé et
a exprimé avec plus de force, de vérité, de
grâce et de sensibilité les passions humâmes,
ou bien s'il a dégénéré; si les compositeurs
ont substitué k la sensibilité la Bensation, a
la force la dureté, k la clarté la confusion, à
l'art du chant la contorsion des muscles, la
grimace et le cri. Le librettiste italien a tiré
le sujet de cet opéra de la pièce française.
On y retrouve les aventures de cette pay-
sanne courant après un chevalier qui l'avait
épousée, enlevée par des corsaires, deve-
nue reine de Golconde, y recevant son mari
en qualité d'ambassadeur et reprenant ses
habits de paysanne provençale pour lui faire
croire que tout ce qui lui est arrivé n'est
qu'un rêve, etc. La partition à'Alina appar-
tient k la jeunesse du maître bergamasque;
et cependant quelle science des effets drama-
tiques 1 quelle entente de l'instrumentation I
Les idées abondent et l'art vocal y est traité
déjà avec cette swuplesseet cette grâce par-
ticulière qu'on a tant admirées depuis dans
la Luciay la Lucrezia, Don Pasguale, la Fa-
vorite, Don Sébastien, Vfilisire, Anna Bolena
et tant d'autres beaux ouvrages. On a en-
tendu avec beaucoup de charme le quatuor,
le duo (l'amour, le sextuor et uu air bouffe.
Cet opéra a ete chanté par Verger, Palermi,
Ciampi et M1'1' Sessi.
ALIPHÈRE, ancienne ville de l'Arcadie,
dans le Peioponose. Esculape et Minerve y
avaient un temple.
'ALISE ou SAlNTE-RBINE. —Napoléon III,
dans sa Vie de César, a examiné la question
du lieu où se trouvait l'Alesia citée par
Jules César. Il s'est prononcé en faveur
d'Alise. Une commission composée de MM. de
Saulcy, CrOUlv (gênerai), Alfred Jaeobs et
Alexandre Bertrand avait dirigé des fouilles
entreprises par ordre do l'autour couronné,
et voici quel fut le résultat de ces fouilles :
ou trouva des débris d'armes en bronze d'un
travail gaulois; ou recommt les trtues de
ALKE
93
certains ouvrages de fortification; on re-
cueillit des morceaux de fer ayant l'aspect
de clous garnis d'un crochet et paraissant
correspondre aux ferrei hami ou hameçons
de fer dont César se servit au siège d'Alesia,
usets et des objets en argent plaqué
semblables a ceux qui, d'après Pline, con-
stituaient l'industrie spéciale de cette ville,
enfin une monnaie de plomb sur laquelle
on lit en abrégé l'inscription Pagus Ali-
siemis. Mais, pendantque les partisans d'Alise
et d'Alaise font valoir chacun leurs raisons,
M. Gravot, dans une brochure publiée a
Nantua en 1862, soutient une troisième opi-
nion, qui consiste a placer l'Alesia de César
dans le lieu occupe aujourd'hui par le village
d'izermore, près de Nantua, département de
l'Ain. Selon lui, la topographie du pays con-
corde d'une manière frappante avec le texte
des Commentaires. Dans i état actuel des cho-
ses, la question reste indécise, et elle ne
pourra être résolue que par de nouvel!
couvertes.
ALISONITE s. f. (a-li-zo-ni-te). Mmér.
Corps composé de cuivre, de plomb et de
soufre, qu'on a trouvé k Nusia-Graude, dans
le Chili.
AL1STRA, amante do Neptune et mère
d'Ogygès.
ALlTERE adj. (a-li-tè-re — du lat. alittmt,
supin de alere, nourrir). Qui nourrit ; surnom
de Jupiter et de Cérès.
ALIX (Matthieu-François), médecin, né à
Paris en 1738, mort en 1782. Il devint pro-
fesseur d'anatomie et de chirurgie k l'univer-
sité de Kulde, où il dirigea en outre l'école
d'obstétrique, et fut nommé inspecteur des
eaux minérales de Schwarzenfeldt et de
Brùckenau. Ses principaux ouvrages sont :
Manuel de chirurgie (Riga, 1772, in-8°); De
7iocivis tnortnorum intra sucras xdes urbtum-
que muros sepulturis (Erfurt, 1773, in-8°),
livre dans lequel il se prononce, au nom de
l'hygiène publique, pour qu'on place les ci-
metières à une certaine distance des B
mérations d'habitants ; Quxsliones medico-
legales ex chirurgia declarandœ (Erfurt, 1774,
in-4o); Observala chirurgica (1774-1778, in-8°,
4 cahiers) , recueil d'observations curieu-
ses, etc.
Alix, opéra-comique en un acte, paroles de
MM. Nus et Follet, musique de M. Doche;
représenté k l'Opéra-Comique dans le mois
de mars 1847. La scène se passe en Hollande,
dans la ville de Harlem, et le sujet est des
plus simples. Le matelot Thomas revient pour
épouser sa fiancée et la trouve parée de ses
habits de noce et prête k s'unir k un jeune
Hollandais nommé Etienne. Il apprend que
ce rival préféré est criblé de dettes. Le gé-
néreux et sensible marin emploie l'argent
qu'il a rapporté de ses voyages k payer les
dettes d'Etienne et se rembarque héroïque-
ment. La musique renferme quelques mor-
ceaux assez agréables, particulièrement un
quintette qui n'est pas sans mérite. Mlle Ré-
villy a joué le rôle de la mariée, Chaix celui
de Thomas. Celui de l'heureux Etienne a été
chanté par Montaubry, alors jeune ténor à
peine connu et dont la jolie voix fut remar-
quée dans ce petit ouvrage.
ALIZABATE s. m. <a-li-za-ra-te). Chiin.
Sel produit par la combinaison de l'acide ali-
zarique ou de l'alizarine avec une base.
— Encycl. V. phtalatk, au tome XII du
Grand Dictionnaire.
ALIZARD (Adolphe-Joseph-Louis), chan-
teur, ne k Paris en 1814, mort en 1850. Il lit
ses études k Montdidier, puis k Beauvais, ou
sa mère dirigeait une pension de jeunes tilles.
Victor Magnien, qui lui donna des leçons de
musique, le décida k se rendre k Pans, où il
étudia le violon sous la direction d'Urlmn.
Celui-ci , frappé de la beauté de la voix
d'Alizard, le rit entrer en 1834 au Conserva-
toire, où il remporta en 1836 le premier prix
de chaut. Apres avoir ete attache comme
chantre aux églises des Missions et de Saiut-
Eustache, Alizard débuta, le 23 juin 1837, au
Grand-Opéra dans le rôle de Saint-Bris des
Jiuyuenots. Bien qu'il eût une fort belle voix
de basse, d'un timbre puissant et sonore, il
réussit peu et quitta l'Opéra en 1842. Alizard
s'attacha alors k transformer son organe et
se mit à chanter les rôles de baryton. Peu
après, sa santé s étant altérée, il partit pour
l'Italie, se rétablit, chanta avec succès sur
divers théâtres et revint au mois d'août 1846
k Paris. Engagé de nouveau à l'Opéra, il
parut avec un éclatant succès dans les lin-
guenuts, Hubert le Diable, le Prophète, la Fa-
vorite, etc. Mais, en 1848, il fut atteint d'une
maladie du larynx, et il alla mourir k Mar-
seille, k l'âge de trente-six ans.
■ ALIZAR1NE s. f. —Voir, pour de nou-
veaux développements, l'article phtaleink,
au tome XII du Grand Dictionnairr.
AL1ZÉEN, ÉENNE adj. (a-H-zé am , "-•<-
ne). Qui a rapport aux vents alizés: Phéno-
mènes AL1ZÉKNS.
ALIZITE s. f. (a-H-zi-te). Miner. Silicate
hydrate do nickel, contenant un peu de ma-
ie et de fer.
ALKAMELUZ s. m. (al-ka-mo-luz). Nom
arabe d'Arclurus, étoile de la constellation
du Bouvier.
AI KI:madp; (Cornélius van), arohéologuo
96
ALLA
hollandais, né en 1854, mort en 1737. Il rem-
plit les fonctions de premier commis des con-
vois et licences à Rotterdam. Pendant ses
loisirs, il s'occupa d'études archéologiques,
et il fit paraître plusieurs ouvrages curieux
qui attestent de longues recherches. Nous
citerons de lui: Verhandeling over Ket-Kam-
precht (1699), sur les anciens tournois;
Muntspiegel der graven van Holtand (1700,
ln-fol.), recueil chronologique des monnaies
frappées sous les comtes de Hollande jusqu'à
Philippe II, avec une indication des privilèges
monétaires; Inleiding tôt het ceremonieel der
Begraafnissen en der Wapenkunde (1713, in-8°) ,
sur les cérémonies pratiquées dans les inhu-
mations; Description de ta ville de Z7rt7J(l729,
in - fol. ) ; Nederlandsche Displechtingheden
(1732, 3 vol. in-8°), livre aussi intéressant
qu'instructif sur les usages des anciens Hol-
landais dans la vie civile; Jonker Fransen
Oorlog (in-8o), récit des luttes de deux partis
qui s'étaient formés à Rotterdam, les Hoeksen
et les Kabbeljauwsen.
ALLAIN - TARGÉ ( François-Henri-René ),
avocat, publiciste et homme politique fran-
çais, né à Angers en 1832. Lorsqu'il eut ter-
miné ses études dans sa ville natale, son père,
qui avait été procureur général sous Lou.s-
Philippe, l'envoya étudier le droit à Poitiers.
Reçu licencié, il retourna à Angers (1853),
où il exerça la profession d'avocat jusqu'en
1861. A cette époque, il entra dans la magis-
trature comme substitut du procureur impé-
rial de sa ville natale. N'ayant pu obtenir en
1863 le poste de substitut du procureur gé-
néral, il donna sa démission au commence-
ment de 1864 et alla habiter Paris. Peu après,
il y épousa une des tilles de M. Villemain,
secrétaire perpétuel de l'Académie française,
collabora au Courrier du dimanche, devint
ensuite un des rédacteurs de l'Avenir national,
fondé en 1865 par Peyrat, et prit part à la
fondation de la Bévue politique, que le gou-
vernement supprima en 1868. L'hostilité qu'il
n'avait cesse de manifester depuis 1864 contre
le régime impérial valut à M. Allain-Targé
d'être nomme, aprè-> le 4 septembre 1870, préfet
de Maine-et-Loire. Au mois d'octobre suivant,
il donna sa démission, puis il devint commis-
saire civil auprès du corps d armée du géné-
ral Jaurès et remplaça quelque temps après
M. Larrieu comme préfet de la Gironde. Par-
tageant les idées de M. Gambetta sur la dé-
fense à outrance, il donna sa démission en
même temps que lui en février 1871 et revint
à Paris. Lors des élections partielles du
2 juillet suivant, il fut porte candidat à l'As-
semblée sur la liste démocratique, mais il
échoua. Le 23 juillet suivant, il fut élu, dans
le XIXe arrondissement, membre du conseil
municipal de Paris. Au mois de novembre de
la même année, il prit part à la fondation de
la JUpublique française^ journal dirige par
M. Gambetta, et depuis lors il n'a cessé d'en
être un des collaborateurs. M. Allain-Targé
a été réélu membre du conseil municipal aux
élections de novembre 1874, et, aux élections
de ballottage du 5 mars 1876, il a été nommé
député du XIXe arrondissement de Paris par
6,320 voix contre 2,584 données au général
Cremer. M. Allain-Targé est allé siéger à
l'extrême gauche et a pris, en diverses occa-
sions, la parole, notamment eu faveur de l'am-
nistie (19 mai 1876) et contre l'emprunt de la
ville de Paris (20 juin suivant).
' ALLAIRE, bourg de France (Morbihan),
ch.-l. de cant., arrond. et à 60 kiloin. de Van-
ne ; \«>\<. a^-'gi., 245 hab. — pop. tôt., 2,300 hab.
Sur sou territoire, aux hameaux de Pendu, de
L»eil etdu Vuuiirequy,on trouve Je nombreux
débris de monuments celtiques.
ALLAN (L)avîd). peintre d'histoire écossais,
ne à Alloa, en 1744, mort à Edimbourg en
1796. Il passa quelque temps en Italie pour y
étudier tes * hefs-J'oauvre que contiennent
ses pnuci, aies villes. A son retour, il fut
Dominé directeur d'une académie fondée a
Edimbourg. On cite, parmi sei meilleurs ta-
bleaUX, l'Origine de la peinture, les Bergers
de Culabre, 1 Enfant prodigue, Hercule et
Omphule. David Allau a aussi produit des es-
lampes à laqua-tinta, dont plusieurs sont
Minées.
'Al.LANUIK, bourg de France (Cantal),
Ob**l. de caut., arrond. et à 25 kllom. de
Murai; pop. aggl., 905 hab. — pop. tôt.,
1,839 haij. Mtué au pied des montagnes du
Luguel, ce bourg u conserve .ses anciennes
port I 81 le ■ bateau de Cheyladez.
ALLavkakdf.c ( Hippoly te - Léon Dbni-
S&SD-RlVAlL.dilLéci ivam spinte. V. Kardec,
au tome IX du Grand Dictionnaire.
vil Wi (André'Je leph), sculpteur français,
loulou le 22 août 1845. 11 iiuiniL
bonne heure un gol pour les arts.
Envoyé a Parla, il étudia d'uboni dans l'ute-
■ l).uii m, puis il \iw K. les '■'■ 1 'i ■
1 pour maîtres
LUmu et Cavalier. Au concours de
M. A.lar remporta le grand prix de Home,
t..- lut .le cotte ville q il en ■■.■■ lu Salon
de 1873 deux morceaux qui remar-
ques 00 - -• nai eue , < Eufunt drtAtruMsei,
aiutue en bronze, et un bas-relief r- 1 .
Uni iiiruh>- ft Potydore. Dana la promit 10
de ces uju* re», qui «ni gracie u»a ut vivante,
il a représente un enfant penché et n 1
a graud'poiijo une cruche appUVi
cuisse droite. Son bas-relief était de beau*
COUD supérieur comme style. Hecubu soutient
ALLA
sur son genou, serre dans ses bras et baigne
de larmes son fils, qu'elle a ramassé sur le ri-
vage, inanimé et percé de coups. Cette œu-
vre, d'un sentiment très-êlevé, d'une grande
énergie d'expression, valut à son auteur une
médaille de 1« classe. Depuis lors, M. Allar
a exposé: Sainte Cécile, tête en marbre
(1874); le Bêve d'un poète, la Danse, bas-
reliefs en plâtre, d'un très-bon style (1875),
et la Tentation, groupe en marbre (1876).
Dans ce groupe, Eve, debout et nue, se re-
tourne vers un jeune homme accroupi derrière
elle et représentant le démon, qui lui tend
la pomme et cherche à la lui faire prendre.
C'est une œuvre intéressante, d'une facture
souple et large.
ALLARD (MH«), danseuse française, née
en 1738, morte en 1802. Elle débuta en 1762
à l'Académie royale de musique à Paris et y
dansa jusqu'en 1782, époque où elle prit sa
retraite. MUe Allard gagna la faveur du pu-
blic, et sa carrière fut des plus brillantes. De
moyenne taille, ayant une figure expressive
et mutine, elle était singulièrement gracieuse
et légère, bien qu'elle eût beaucoup d'embon-
point. Une de ses aventures galantes fit grand
bruit en 1763. Plus tard, elle se lia intime-
ment avec Vestris, dont elle eut un fils, Au-
guste Vestris, qui acquit, comme danseur,
autant de renommée que son père.
ALLARD (Nefzir), général et homme poli-
tique français, né à Parthenay (Deux-Sèvres)
en 1798. Admis en 1815 à l'Ecole polytechni-
que, il entra à l'Ecole d'application de Metz
en 1817, devint lieutenant du génie en 1820,
capitaine en 1825, et prit part en 1830 à l'ex-
pédition d'Alger. L'année suivante, M. Allard
revint à Paris, fut attaché, comme aide de
camp, au général Valazé et s'occupa à ce
titre des premiers plans relatifs aux fortifi-
cations de Paris. Elu député de Parthenay
en 1837, il alla siéger dans les rangs de la ma-
jorité et fut nommé maître des requêtes au
conseil d'Etat (1839). Membre de la commis-
sion chargée d'examiner le projet de loi sur
les fortifications de Paris (1840), M. Allard
prit à plusieurs fois la parole pour soutenir
ce projet. Cette même année, il fut nommé
chef de bataillon, et, tout en restant député,
il continua à recevoir de nouveaux grades.
C'est ainsi qu'il devint lieutenant-colonel en
1844, directeur par intérim des fortifications
de Paris (1846) et colonel (1847). Après la ré-'
volution de 1848, il reprit du service actif,
commanda le génie dans la ire division mi-
litaire, puis il alla prendre la direction du
génie à Nantes, en 1S49. Sa chaleureuse
adhésion à l'odieux coup d'Etat du 2 décem-
bre 1851 lui valut d'être nommé successive-
ment conseiller d'Etat, général de brigade
(1852), commandeur de la Légion d'honneur
(1855), général de division (1857) et grand
officier de la Légion d'honneur (1S60). Devenu
président de la section de la guerre, de la
marine et des colonies au conseil d'Etat, il
fut, comme commissaire du gouvernement,
chargé de soutenir, devant le Corps législa-
tif, les projets de loi relatifs aux questions
militaires. En 1858, il présida la commission
chargée de faire une enquête sur la situation
du Muséum d'histoire naturelle. Ce fut lui
qui fit, en 1867, l'exposé des motifs du projet
de loi .sur l'année et la garde mobile. Après
la révolution du 4 septembre 1870, le général
Allard reutra dans la vie privée. Il était mem-
bre et président du conseil général des Deux-
Sevres lorsqu'il posa, comme bonapartiste,
sa candidature h la Chambre des députés le
20 février 1876. Il obtint la majorité dans
l'arrondissement de Parthenay et alla siéger
parmi les membres du parti dit de • l'appel
au peuple. ■
ALLARD (Albérïc), jurisconsulte belge, né
à Tournai en 1834, mort à Gand en 1872. 11
étudia le droit, se fit recevoir docteur et fut
appelé à occuper une chaire a la Faculté de
droit oe Gand. Un doit à ce savant juriscon-
sulte, qui fut emporté par une mort préma-
turée , deux ouvrages remarquables : une
Histoire de la justice criminelle au xvie siè-
cle (1868, iu-8°), livre couronné par l'Institut
de France, et un Examen critique du code
de procédure civile du royaume d'Italie.
Etude de législation comparée (1870, in-s»),
ALLART (Mary Gay, dame), femme de let-
tre-, française, née k Lyon vers 1750, morte
a Paris eu 1821. Son père lui fit donner une
excellente instruction et apprendre plusieurs
langues vivantes. Un mariage qu'elle con-
tracta, toute jeune encore, fut loiu de lui don-
ner le bonheur domestique. Forcée de se
créer des ressources, elle se rendit à Paris ;
elle chercha a utiliser ses talents et se mit a
traduire des romans anglais. On cite, parmi
ces truductions ties-esumees : Eléonore de
Hosalba, d'Aune RadclitFe (Paris, 1797, 7 vol,
in-18), et les Secrets de famille, de miss
Peatt (1799, 5 vol. in-12). Un roman de sa
composition, Albrrtine di-'Sainte-Atbe (Paris,
1K1S, 2 VOl. in-12), eut beaucoup de BUCCès.
Mi"" Allait eut une liilo, Hurleuse Allait,
D u avons parle au tome I«r du Grand
Dictionnaire.
'ALLASSAC, connu, de France (Corrèze),
ai i>n. u. ci à 15 kilom. de Brive; pop. aggl.,
1,24a hab. — pop. tôt., 4,082 hab.
ALLA UC. Il , bourg et commune do Frauca
Rhône), caut., arrond. et à v» ki-
fom. d« Brfurseill . pop, agirl., 1, .-.. hab. —
pop. lot., 3,258 hab. Un croit quo c'est à Al-
ALLE
lauch que les Grecs fondèrent leur première
colonie dans la Gaule. Aux environs, dans le
bois de Pichaury, on trouve les ruines de
l'ancien château de Ners.
ALLÉGANY. V. AllÉghany, au tome 1er du
Grand Dictionnaire.
ALLÉGEAGE s. m. (al-lè-ja-je — rad. al-
léger). Action d'alléger :£' allégeage dun
navire.
ALLÉGBADOR s. m. (al-lé-gra-dor). Mor-
ceau de papier roulé en forme de cornet
très-allongé, dont on se sert en guise d'allu-
mette.
'ALLÈGRE, ville de France (Haute-Loire),
ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom. du Puy;
pop. aggl., 1,002 hab. — pop. tôt., 1,674 hab.
Grand commerce de dentelles et de chevaux.
Au moyen âge , cette ville , bâtie sur le ver-
sant oriental d'une montagne, fut le siège
d'une baronnie érigée en marquisat vers
1551. En 1593, le duc de Nemours l'assiégea
et mit garnison dans le château.
ALLÉGRET , mathématicien français, né à
Bologne (Italie), d'un père français, en 1829.
Elève de l'Ecole normale supérieure, il se fit
recevoir docteur es sciences avec une thèse
intitulée : Essai sur le calcul des quaternions
de M. W. Hamilton (1862, in-4°). M. Allégret
a été nommé depuis lors professeur de ma-
thématiques à la Faculté des sciences de
Clermont. Outre l'ouvrage précité, on lui
doit: Eloge de Vie*e(1867, in-S<>); la Liberté
du calcul et nos géomètres de l'Institut (1868.
in-8°) ; Mélanges scientifiques et littéraires
(1868, in-8°); Discours sur l'utilité des mathé-
matiques transcendantes (1875, in-S<>); Mé-
moire sur l'intégration des équations aux dé-
rivées partielles du premier ordre ( 1875 ,
in-8°), etc.
ALLEMAGNE, village et commune de France
(Basses- Alpes), canton et à 8 kilom. de Riez ;
604 hab. On récoltait naguère sur le territoire
de cette commune des vins qui jouissaient, à
juste titre, d'une grande réputation. L'oïdium,
envahissant les vignobles, a considérable-
ment diminué, sinon anéanti la production.
Bâti sur un plateau, sur la rive droite du
Colostre, Allemagne est dominé par les deux
tours en ruine d'un château féodal. ■ Dans
les environs, dit M. Adolphe Joanne, se trou-
vent les ruines d'un autre château, le Castel-
let, et, à 1 kilom. à l'O., un tumulus celtique. •
Lesdiguières y tailla en pièces l'armée des
ligueurs, en 1586.
Al I l ÏMAGNB, bourg et comra. de France
(Calvados), cant., arrond. et k 6 kilom. de
Caen, sur un coteau au pied duquel coule
l'Orne; 1,025 hab. Carrières de pierres de
taille, dites carreau d'Allemagne, au sein
desquelles on a découvert de nombreux fos-
siles.
* ALLEMAGNE. — Depuis que nous avons
écrit l'article Allemagne, au premier volume
du Grand Dictionnaire, de graves événements
se sont passes qui ont apporté des modifica-
tions profondes à la situation de ce pays.
Ces événements , nous les avons décrits aux
mots Prusse et surtout guerre de 1870,
Paris (siège de), et, quelque grandes que
fussent nos douleurs et nos angoisses patrio-
tiques, nous n'avons pas oublie que l'impar-
tialité était notre premier devoir. Aujour-
d'hui, nous n'avons pas a revenir sur ces
événements. Nous devons nous borner à étu-
dier la nouvelle Allemagne au point de vue
géographique , politique , administratif, mi-
litaire et économique.
L'empire d'Allemagne, restauré à Versail-
les le 18 janvier 1871 , par le couronnement,
comme empereur , de Guillaume , roi de
Prusse, est composé des Etats ci - après :
10 royaumes de Prusse, de Bavière, de Saxe,
de Wurtemberg; 2° des duchés de Bade, de
Hesse, de Meeklembourg-Schwerin, de Saxe-
Weimar, de Mecklembourg-Strelitz et d'Ol-
denbourg , de Brunswick , de Saxe - Mei-
ningen, de Saxe-Altenbourg, de Saxe-Co-
bour^-Gotha et d'Anhalt ; 3° des principautés
de Schwarzbourg-Rudolstadt, de Schwarz-
bourg-Sondershausen, de Waldeck, de Reuss
(hgne aînée), de Reuss (ligne cadette), de
Schaumbourg-Lippe et de Lippe-Detmold ;
4» des villes libres de Lubeck , Brème et
Hambourg; 5° enfin, de l'Alsace-Lorraine.
L'empire d'Allemagne a pour bornes : au
S., l'empire d'Autriche, dont il est séparé par
les monts Sudetes, le Riesen-Gebirge, l'Erz-
gebirge, le Bœhmer-'Wald ; les hautes terres
du Tyrol, le lac de Constance et la Suisse,
dont il est séparé par ce lac et par le Rhm
jusqu'à Bàle; à l'É., la Russie, dont il n'est
séparé que par une ligne conventionnelle ;
au V, la mer Baltique, le Jutland danois et
la mer du Nord; à l'O., le grand-duche de
Luxembourg, les Pays-Bas, la Belgique et la
France, dont la frontière est déterminée par
une ligne conventionnelle entre Belfurt et
Mulhouse, Nancy et Château-Salins, Pont-à-
Mousson et Metz, Briey et Thiouville.
L'empire d'Allemagne s'étend de 47<> 20' à
550 30' de latit. N. et de 3» 40* à 20»> 3o' de
longit. ".
La superficie de cet empire est do 540,301 ki-
lom. carré i.
La lifine générale du partage des eaux di-
vine l'empire d'Allemagne en deux versants
inégaux : le versant septentrional, dont les
eaux sont tributaires de la mer du Nord et
de la tuer Baltique, et le bassin inéhdioual,
ALLE
beaucoup moins considérable, dont les eaux
se jett nt dans le Danube.
La mer du Nord reçoit : le Rhin, l'Ems, le
Weser, l'Elbe et l'Eider.
Le Rhin, dont le cours est de 1,300 kilom.,
dont 1,120 navigables, est une des routes
principales du commerce vers la Hollande et
vers la mer. Ses affluents sont nombreux.
A gauche, sur le territoire de l'empire,
l'Ill , qui descend des collines de Belfort,
coule du S. au N. dans la plaine fertile de
l'Alsace et reçoit la Thur, la Lauch, le Fecht,
l'Andlau et la Breusch , qui viennent des
Vosges.
La Zorn, grossie de la Moder, qui descend
également des Vosges et arrose l'Alsace.
La Lauter, qui sépare l'Alsace de la Ba-
vière rhénane.
La Queich et le Speierbach, dans la Ba-
vière rhénane.
La Nahe, qui vient de l'Hunsriick, reçoit
le Glan, arrose la Prusse rhénane et se jette
dans le Rhin, à Bingen.
La Moselle, qui entre dans la Lorraine au-
dessous de Pont-à-Mousson, arrose Metz et
Thionville, passe k Trêves et finit à Coblentz.
Les affluents de la Moselle sont : la Sarre,
grossie de la Nied; la Seille, la Blies, l'Or-
nes, la Sure, le Kyll.
Enfin, le Rhin reçoit, à Dusseldorf, l'Erft,
qui arrose la Prusse rhénane.
A droite, le Rhin a pour affluents, sur le
territoire de l'empire : la Wiese, l'Elz, grossie
de laDreisam ; la Kinzig, la Reuch, la Murg ,
le Neckar, long de 260 kilom., qui reçoit lui-
même l'Enz, 1 Elsenz, la Fils, le Kocher et
le Jagst; le Main, qui a 400 kilom. de par-
cours et est le plus important des affluents
du Rhin; la Lahn, laWied, la Sieg, la Wiip-
per, la Ruhr et la Lippe.
Les fleuves qui traversent l'empire d'Alle-
magne et se jettent dans la mer Baltique
sont : la Trave, l'Oder, la Vistule, la Pas-
sarge, le Pregel et le Niémen.
Enfin, la portion méridionale de l'empire
d'Allemagne forme la plus grande partie du
bassin supérieur du Danube, qui prend sa
source au S. de la forêt Noire, coule d'abord
du S.-O. vers le N.-E. jusqu'à Ratisbonne,
arrose Tuttiingen, S'gmaringen, Ulm, où il
devient navigable ; Elchingen, Giinsbourg,
Donauwœrth, Ingolstadt et Ratisbonne. Dans
son parcours sur le territoire de l'empire
d'Allemagne, le Danube reçoit comme prin-
cipaux affluents : sur la rive droite, l'Ablach,
la Riss, l'Uler, le Lech, le Paar, l'Uni, l'A-
bens, la Gross-Laber, l'Isar et llnn. Sur la
rive gauche, les affluents du Danube sont :
la Wiœrnitz, Qui reçoit l'Eger; l'Altmuhl, le
Naab, grossi du Vils, et la Regen.
L'empire d'Allemagne est, en outre, tra-
versé par plusieurs canaux ;
Le canal de Bromberg, entre la Vistule et
la Netze.
Le canal Frédéric-Guillaume, entre l'Oder
et la Sprée.
Le canal Finow, entre l'Oder et le Havel.
Le canal de l'Eider, entre Kiel et l'Eider.
Ce canal unit directement la mer Baltique à
la mer du Nord.
Enfin, le canal Louis, exécuté en 1825,
long de 174 kilom., entre l'Altmuhl, affluent
du Danube, et la Regmtz, affluent du Main,
qui établit, au centre de l'Europe, une lon-
gue ligne de navigation entre la mer Noire
et la mer du Nord.
Au 1er décembre 1875, la population pré-
sente sur les lieux était de 42,757,812 hab.
L'augmentation sur le recensement précé-
dent est de 1,699,020; l'opération exécutée
le ii'r décembre 1871 avait fourni un total
de 41,058,792 habitants. L'augmentation a
donc été de 4,04 pour 100 pour les dernières
années, de 1871 à 1875. Pendant la précé-
dente période, c'est-à-dire de 1867 à 1871,
l'augmentation n'avait été que de 951,617,
soit 2,32 pour 100- De 1867 à 1871, l'augmen-
tation annuelle a été de 0,58 pour 100; de
1871 à 1875, elle a été de 1,01 pour 100. La der-
nière période de recensement constate donc
une augmentation d'environ 700,000 âmes sur
la précédente, ou un accroissement annuel
de 0,43 pour 100 en moyenne. La différence
des résultats entre les deux périodes doit
être attribuée aux causes suivantes : du
1er décembre 1871 nu 1er décembre 1875, on
a joui de la paix; du Ie* décembre 1867 au
1er décembre 1871, on ressentait les suites
de la guerre entre la Prusse et l'Autriche,
après laquelle sont venus les événements de
la guerre franco - germanique. La guerre,
avec ses conséquences directes et indirec-
tes, telle est la cause principale de la diffé-
rence dans l'accroissement de la population
pendant les deux périodes. Quelques auteurs
voient une autre cause du développement de
la population en Allemagne, pendant la der-
nière période, dans le mouvement ascension-
nel d'industrie qui a suivi la guerre de 1870-
1871. Ces auteurs nous semblent n'être pas
daus le vrai; car ce mouvement d'industrie
n été enrayé par une crise dont les effets
durent encore, et qui, vers la lia de la pé-
riode, se sont traduits pur une diminution
d 111s le nombre des mariages et, au moins
pour lu dernière aunèe , dans celui des nais-
sances. Il est plus exact d'attribuer le déve-
loppeitieut de la population à cette cause que
le nombre des eiuigrauts a considérablement
diminué depuis 1*71.
ALLE
Voici, d'après la dernière statistique, la
superficie et le chiffre de ta population de
ALLE
chacun des Etats composant l'empire d'Al-
lemagne :
ÉTATS. SUPERFICIE.
Prusse et Lauenbourg 348.051
Bavière 75,865
Gaxe 14,968
Wurtemberg 19>50S
Bade 15,311
Hesse . * 7,676
Mecklembourg-Sehwerhi 13, 300
Saxe-Weimar 3,636
Mecktembourg-Strelitz 2,725
Oldenbourg 6,399
Brunswick 3,690
Saxe-Meinîngen 2,476
Saxe-Altenbourg 1,321
Saxe-Cobourg-Gotba 1,970
Anhalt 2,323
Swarzbourg-RudoLiadt 968
Swarzbourg-Sonder-diai.scn 860
Waldeck 1,121
Reuss (ligné aînée) 275
Reuss (ligne cadette) 829
Schaumbourg-Lippe 443
Lippe-Detmold 1,134
Alsace-Lorraine 14,492
(Villes libres.)
Lubeck 287
Brème 257
Hambourg 410
POPULATION.
24,693,060
4,861,4 :
2,556 '-'M
] ,818,484
1,4 1,428
852,843
557,897
286,183
96,982
314,787
311,715
187,884
142,122
174,339
203,354
75,523
67,191
56.218
45,094
89,032
32,051
111,153
1,549,459
52,158
182,565
333,974
— Organisation politique. L'organisation t
fiolitique de l'empire allemand repose sur
a constitution sanctionnée par la loi du
IG avril 1871. Cette constitution contient 78
articles répartis en 14 divisions principales.
Dans la constitution actuelle de l'empire
d'Allemagne ,- rien ne ressemble et ne se
rattache à celle de l'ancien empire romnîn-
ullemand, auquel mit fin le traite de Pres-
bourg (26 décembre 1805), et que remplaça
la confédération du Rhin (12 juillet 1806).
11 est formé de la confédération des Etats do
l'Allemagne du Nord qui , fondée par la
Prusse, succéda, en 1866, à celle des Etais
allemands eréée au congrésde Vienne en 1815.
Le nouvel empire se compose : 1° de tous
les Etats et pays de l'ancienne confédération
des Etats de l'Allemagne du Nord, c'est &-
dire de tous les Etats confédérés de l'Alle-
magne situés au nord du Mein,a l'exception
du Luxembourg et duLirabourg; plus des
provinces prussiennes , Prusse de l'Est ,
Prusse de l'Ouest, Posen et Slesvig , qui
n'appartenaient pas à la confédération de
1815; 2« des quatre Etats de l'Allemagne du
Sud : la Bavière, le Wurtemberg, Bâcle et
la Hesse; 3° de l'Alsace et de la Lorraine.
Le roi de Prusse, président de la confédé-
ration, porte le titre d'empereur d'Allemagne,
en vertu de l'article il de la constitution. Il
fait préparer et promulguer les lois et veille
a leur exécution ; ses ordonnances et décrets
sont publiés au nom de l'empire et, pour être
valables, doivent être contre-signes par le
chancelier de l'empire, qui, par ce fait, en
fuend la responsabilité. L'empereur nomme
f*s fonctionnaires, leur fait prêter serment
et, le cas échéant, prononce leur démission.
Le pouvoir législatif de l'empire allemand
appartient en commun au conseil fédéral et
au Reichstag; chaque loi, y compris celle
du budget, doit avoir été approuvée à la
majorité des voix dans l'une et l'autre as-
semblée. Si, dans les discussions concernant
des projets de loi sur l'armée, la marine de
guerre et sur les impôts, dont le produit
tombe dans la caisse de l'empire , une majo-
rité ne se forme pas dans le conseil fédéral,
c'est la voix du président qui décide, dans le
cas où elle se prononce pour le maintien des
institutions existantes. La même mesure est
adoptée à l'égard des décisions concernant
les règlements administratifs, qui doivent
être observés dans l'exécution de la législa-
tion commune. Celte sorte de droit de veto
n'appartient, en aucun autre cas, a l'empe-
reur. Des modifications peuvent être intro-
duites dans la constitution par la législation
de l'empire. Elles ne sont pas admises si
14 voix, dans le conseil fédéral, se pronon-
cent contre. Quant aux articles de lu consti-
tution qui statuent sur des droits particu-
liers réservés aux différents Etats, Us ne
peuvent être modifiés qu'avec le consente-
ment de l'Etat affecté par ces modifications.
Le conseil fédéral se compose des repré-
sentants des Etats ou villes membres de la
confédération. Les voix sont réparties de lu
manière suivante : la Prusse en a 17, la Ba-
vière 6, la Saxe 4, le Wurtemberg 4, Bade 3,
la Hesse 3, le Meeklembourg-Sehwei in 2 et
le Brunswick 2. Les autres petits Etats et
les trois villes, Hambourg, Lubeck et Bn me,
ont chacun une voix. Chaque Etat ou ville
membre de la confédération a lo droit de
nommer autant de représentants qu'il a de
voix; mais, à la votation , les voix, quel
qu'en soit le nombre, qui appartiennent aux
différents Etais ne comptent que puur une.
Le conseil fédéral statue : l" sur les propo-
sitions à présenter au Reichstag et sur les
décisions prises par ce dernier; 20 sur les
règlements administratifs généraux et les
dispositions nécessaires à l'exécution des luis
Oe l'empire, si ces règlements et dispo
nt pas réglés par la constitution ; 3° sur
lus imperfections que révèle l'exécution des
lois do l'empire, des règlements administra-
tifs et dispositions indiquées ci-dessus. Tout
bUl'PLEMI.NT.
membre de la confédération a le droit de
faire des propositions et de les présenter au
conseil; le président est tenu de les mettre
eu discussion. La décision est prise à la majo-
rité d'une seule voix; en casd'égalité des voix,
celle du président est prépondérante. Dans
les discussions sur les affaires qui, d'après
la constitution, ne présentent pas un intérêt
commun, les voix des Etats intéressés sont
seules comptées. Le conseil fédéral nomme,
parmi ses membres, des comités permanents
pour l'armée de terre et les forteresses, la
marine, les douanes et impôts, l'industrie et
le commerce, les chemins de fer, les postes
et télégraphes , la justice et la comptabilité.
Il existe, en outre, un comité pour les affai-
res étrangères, composé des représentants
de la Bavière, de la Saxe et du Wurtemberg
et de deux représentants pour les autres
Etats. Cette dernière catégorie est choisie
annuellement par le conseil fédéral. La pré-
sidence du comité des affaires étrangères re-
vient de droit à la Bavière. Nul ne peut erre
à la fois membre du Reichstag et du conseil
fédéral; mais tout membre du conseil fédé-
ral aie droit de paraître au Reichstag et d'y
être entendu pour défendre les vues de son
gouvernement, quand même ces vues n'au-
raient pas été approuvées parla majorité du
conseil fédéral. L'empereur est tenu d'assu-
rer aux membres du conseil fédéral la pro-
tection accordée aux membres du corps di-
plomatique étranger. La présidence du con-
seil fédéral et la direction des affaires ap-
partiennent de droit au chancelier de l'em-
pire, lequel est nommé par l'empereur; le
chancelier de l'empire peut se faire rempla-
cer par tout autre membre du conseil fé .
rai, au moyen d'une substitution faite par
écrit. Les propositions qui ont été approu-
vées par le conseil fédéral sont présentées
au Reichstag au nom de l'empereur; elles y
sont soutenues par des membres du conseil
fédéral ou par des commissaires spéciaux
nommes par ce dernier.
Le Reichstag est nommé par des élections
générales et directes. Le vote est secret. On
compte dans chaque Etat un député sur une
population moyenne de 100,000 âmes. Le
nombre total des députés est de 307. Dans
ce chiffre, la Prusse entre pour 235, la Ba-
vière pour 48, la Saxe pour 23, le Wurtem-
berg pour 17, l'Alsace-Lorraine pour 15,
Baae pour m, la Hesse pour 9, le M.- klem-
bourg-Schwerin pour 6, la Saxe-Weiuiar
pour 3, la Saxe-Meiningen, l'Oldenbourg,
le Brunswick et la ville de Hambourg ég i-
lemeiit pour 3 chacun. Le reste des Etats,
savoir : la Saxe-Altenbourg , la Saxe-Co-
bourg-Gotha, L'Anhalt, le Sehwarzbourg-Ru-
dulstadt, le Schwarzbourg-Sondershausen, le
Waldeck, la principauté de Reuss (brandie
aînée), celle de Reuss (branche cadette), le
Schaumbourg-Lippe et les villes de Lubeck
et de Brème, envoient chacun un députe au
Reichstag. Une augmentation du nombre des
députés, par suite de l'accroissement de la
population, ne peut être décidée que par une
loi de l'empire. Les séances du Reichstag
sont publiques. Le Reichstag a le droit de
proposer des lois dans les limites de la com-
pétence de l'empire et de renvoyer au con-
i -'leral, par la voie du chancelier de
l empire, toutes les pétitions qui lui sont
•es. Le Reichstag est, élu pour trois
ans. Pour le dissoudre pendant la j <
Itive, une décision du conseil 1
prise avec le consentement de l'empereur
e-t nécessaire. En eus de dissolution, lacon-
n des électeurs doit avoir heu dans
un délai de soixante jours, celle du R
stag dans un délai de quatre-vingt-dix
a partir de la date de la dissolution. Le rleieh-
stag ne peut étro proroge sans sou propre
consentement au d du d'une péi i
joui s; une prorogation de cette durée m
se renouveler à ins la m m ■ •■ lion, i o
Reii ii tag vérifie les pouvoïrsde e tn
et décide de la validité de leur élection ; il
ALLE
règle la m ir< he de ses travaux et sa disci-
pline intéiieure ; il choisit ses président ,
vice- présidents et secrétaires. Il prend ses
dé i i ns à la majorité absolue des VOÎX ,
mais la présence de la moitié plus r,
membres est nécessaire pour que la décision
soit valable. Dans les discussions sur i ■
faires qui n'intéressent pas la totalité de
l'empire, mais qui ne représentent que des
intérêts particuliers à certains Etats, on ne
compte que les voix des députés qui a]
tiennent aux Etats intéressés dans
cussion. I.es membres du Reichstag sont les
représentants de la totalité de la nation ; ils
ne reçoivent pas île mandat impératif. Au-
cun membre du Reichstag ne peut, à une
ie quelconque, être poursuivi, ni judi-
ciairement ni disciplinaêrement, à l'occasion
de son vote ou pour des paroles prou-
dans l'exercice de son mandat; il n'a pas
non plus à en rendre compte en dehors de
l'assemblée. Aucun des membres du Reii
ne peut, sans le consentement de l'assemblée,
éire poursuivi ni arrêté pendant la |
de la session, excepté en cas de flagrant dé-
lit ou dans le courant de la journée qui suit
la perpétration du fait; il ne peut non plus
"être arrêté pour dettes sans ce consent'
Sur la demande du Reichstag, toute insti no-
tion criminelle contre un de ses mei
peut être suspendue pendant toute la
de la session. 11 en est de même de l'empri-
sonnement, qu'il soit criminel ou civil. Les
membres du Reichstag ne touchent ni traite-
ment ni indemnité.
L'empereur convoque, ouvre, pror
clôt la session du conseil fédéral et du i.
stag. La convocation a lieu annuell
et le conseil fédéral peut être convoque sans
que le Reichstag le soit en même temps; nais
le Reichstag ne peut être convoqué sans con-
. i du onseîl fédéral. La convocation
du conseil fédéral doit avoir lieu aussitôt
qu'elle est demandée par un tiers du nombre
des voix.
— Finances. Le budget de l'empire alle-
mand se compose de l'ensemble des budgets
parti uliers de chacun des Etats annexés.
Ces différents Etats ne sont pas encore sou-
mis à un régime uniforme d impôts. En Ba-
vière, par exemple, on ne paye pas de taxe
sur l'eau-de-vie, tandis qu'il en existe une
très-elevée dans le Wurtemberg et dans le
grand-duché de Bade. Dans tel pays, l'impôt
sur la bière est fixé à un certain chiffre,
qu'il est ailleurs plus élevé. De sernbl
différences existent pour un grand nombre
de contributions. Seules, les taxes générales
(taxe des postes ou des télégraphes, timbre
des effets de commerce, etc., etc.) sont pré-
levées partout d'après les mêmes tarifs.
Ce défaut d'uniformité dans le produit des
impôts complique singulièrement le budget
de l'empire. Il a fallu ouvrira chaque Etat
un compte particulier dans lequel on classe
son actif et son passif. Des règles adoptées
par le Parlement ont déterminé, pour cha-
cun d'eux, la proportion dans laquelle ils
doivent contribuer aux recettes ou aux dé-
penses économiques. A la tin de l'exercice,
on fait le compte, et le solde se règle, soit
par un boni paye par la caisse de l'ex. .
soit par un déficit que le budget de l'Etat
doit acquitter aussitôt.
La situation de l'empire ressemble assez
fidèlement, sur ce point, à celle du gérant
dune société dans laquelle les associes l'ont
des apports et exercent des prélèvements
inégaux. Ce gérant reçoit d'abord toutes les
mises afin de les appliquer aux besoins com-
muns de l'entreprise, puis il opère la répar-
tition des produits au prorata des intérêts
engagés. Pour bien connaître le budget al-
lemand, il faudrait, par conséquent, commen-
cer par connaître les recettes et les dépenses
spéciales de chaque Etat. Mais ce serait là
un travail très-compliqué pour lequel, d'ail-
leurs, les renseignements statistiques font dé-
faut. La seule chose que l'on puisse actuel-
lement déterminer, c'est le résultat général
de tous ces comptes particuliers confondus
dans le budget de l'exercice. Ans i bien est-
ce le point principal a connaître pour se faire
une idée des finances i t du crédit allemands.
Considéré dans cet ensemble, le budget al-
lemand pour lS76aeouse des prévisions de dé-
penses totales s'élevant a 044,3'j-i,855 marks.
Elles se répartissent ainsi :
Marks.
Douanes et impôts de consom-
mation 2ï,S7G,210
Timbre 353,550
Postes et téléj iphe .... i m, 339,380
Chemins de fer 44,953,884
Pensions ordinaires 23,403,041
Pensions des invalides
Affaires étrangères
R hsta
353.345,087
M ii ine 31,ogs,4Si
Dette 4,192,700
Ministère de Injustice 791,836
On voit que le militaires entrent
pour pies de 400 millions de marks dans lo
total du budget généi I le l'empire, c'est-û-
■ i Iei s des re \
Il n'esl | lous les autre
que le ]
■ ■ réellement sous le poids d'uue charge
au .1 lurdo.
Les recettes uu moyen desquelles les dé-
ALLE 97
i pri êdei
suivants :
Douanes et impôts do cor
u . .i
I
i i . '.
Chemins de fer
Banques 1,800,000
«3, s
Recettes arriérées 32,308,360
Mon avage 7,000,000
Supplément de l'indemnité fran-
„,îaiso 45,495,836
Placement de capitaux de :
P'r« 6,798,000
Brasserie 15,820,000
tellerîe 430, 047
Recettes diverses 28o]o9o
Ces produits réunis donnent un
total de 579,229,473
Les dépenses prévues s'élèvent
à 044,394 385
Il existe donc un déficit do. . . 65 1
Soit, en francs, 81,456,715.
n ' ticit serait porté à la dette
flottante ou consolidé au moyen d'un
U est douteux que le cré I
. ■
Les difficulté
il a fait des tentât;'.
terminé à recourir à un au
de la contribution mntriculaire —ce
pourrions appeler chez nous i
additionnels. — Quand un exerci a se
par un déficit, le gouvei nemeni
autorisé à le répartir sur tous les
nexés, d'aprè ; •
ommunes. Un
établit alors des rôles supplémentaires, qui
sont mis en re tetq
ut i " 1 1 1 1 i ôt ordinaire de eha
buable. En j tïncipe, la taxe matricul ii
devrait être 1
de l'exercice auquel elle sert de c
Mais, pour que les dépen
en souffrance, on l'établit au début d
exercice, d'après les prévisions du b
Si les prévisions des dépenses n'ont | i
atteintes, il y a au profit des Etats de
nion un boni qui doit leur être ri
née suivante. Seulement, ce boni n'est j
obtenu. Le budget allemand n'écbap]
plus que ceux des 1
gression constante du déficit. En
et malgré l'énorme indemnité de guerr
a été versée au Trésor allemand, ce uS fi
plus que doublé, et il en sera lonj
même.
Nous avons parlé plus liant de la o
bution niatricuhiire. ce système a cet incon-
vénient qu'il enlève à l'impôt tout carai
de fixité; mais il présente l'avantage con: -
dérablo d'éviter les emprunts. I
cit est immédiatement soldé au moyen de
recettes effectives. C'est, sous une f< ri
peu différente, le résultat qui se prodi
A 1 1 _■ letert e avec Vincome tax. Cet impôt,
étant essentiellement variable, augmente ou
diminue selon les besoins du bu
doute, on no peut pas s'en servir pour suffire
.
niais il permet de régler !
gets ordinaire 1 inter la det
Nous avons pi rs i
nous une institution
ans ,1 payaient les 50 ou
60 millions de déficit moyeu que l'exi
peut présenter, on n'en arriverait pus, au
bout d'une pério le assez courte, a des con-
soli lai iona qui au nentent la 1 à d
ttent la
ction.
On aura certainement remarqué que
S'eurs recettes ou dépenses de notre b
ne figurent pas dans le budget de l'ei
allemand. Nous cit'
les dépenses, le service des tn.\
ut, les cultes, etc.; d
, l'impôt pei 1 j
Cela lient a CO que ces pi
dépen 1 budget particu
de chaque Etal 1 ]
. du budget de
pire. Il est évident qu'à une époque plus ou
èe cette diversité clans les
tes devra disparaître. C'est à quoi s'apj
le ch incelier, qui i
l'empire la même unité quo dans sa publique.
— Instruction publique. L'empire allemand
me, ''u chiffres ronds, 60,000 1
. quelles 6 millions d'en-
I :
I
moyeun ée a Bruns-
wick, à Oldenbourg,
où, sur l,i on trouve I7fi
liers, tandis qu'elle esl 1
dans le M cklembourg (120 écoliei
1,000 b an Bai iere (126 | ur 1,000).
L'Allemagne possède 330 gyin
tnnuses, 14 g ]
;
Le noml
sèment de 177,370.
I.'. m ompte 20 uni-
pie ta d'en
■ ■ : ■
13
9S
ALLE
ordinaires, soit extraordinaires, soilpncfff-
docent, et 17,083 étti.jîants. L'énumération
de toutes ces universités et du chiffre de
leur personnel enseignant et écoutant est
longue; mais elle a, croyons-nous, Quelque
•_ Berlin qui tient la tête des uni-
es de l'empire. Jadis, avant le prodi-
gieux sucrés de la Prusse, Berlin ne venait
rès Leipzig. Aujourd'hui qu'elle est ca-
. son université compte
187 professeurs et 2.980 étudiants; celle «le
■ ■; a 140 professeurs et 2,800 étudiants,
m ensuite, par ordre d'ur.p ri
Halle, avec 95 professeurs et 1,055 ètu ■!.
.u, 107 professeurs et 1,036 étudi
Munich, lu professeurs et 1,031 étudiants ;
Tubingue, 84 professeurs et 921 étudiants;
W'.rtzbourg, 58 professeurs et 901 étu
Heidelberg, 104 prol - M étudiants;
Bonn, 98 professeurs et 858 étudiants; Stras-
-, SI professeurs et 667 étudiants; Kœ-
sseurs et 603 étudiants;
e, 58 professeurs'et 540 étudiants;
fesseûrs et 493 étudiants;
ter, 27 professeurs et 451 étudiants; Erlan-
gen, si professeurs et 442 étudiants;
bourg, 6! professeurs et 440 étudiants
58 professeurs et 342 étudiants; Frï-
. , 52 professeurs et 2j7 étudiants; Kiel,
62 professeurs et 210 étudiants; enfin Ros-
tOCK, 38 professeurs et 132 étudiants.
-il besoin de faire remarquer combi"n
ces organes scientifiques, régulièremen
tribués dans tout le pays, doivent avoir d'in-
■ sur l'éducation et l'intelligence ua-
s? C'est un vaste réseau ue centres
tuels dont chacun rayonne dans la
: scription d'alentour et y répand, aveu
le goût des études sérieuses, les saines habi-
tudes de l'esprit. H est tel petit pays, connue
Bade, à peine grand et peuplé comme deux
départements français, qui a deux univer-
sités, Heidelberg et Fribourg.
□ lions, dans l'organisation de ces uni-
versités allemandes, un point qui doit attirer
.l'ion. L>ans toutes ces villes, sauf Hei-
rg, il y a des garnisons militaires où les
étudiants viennent servir comme volontaires
ser de suivre un jour les
de l'université. On s'est imaginé, en
>■, qu'on pouvait sans péril arracher
pendant une année entière les jeunes
s écoles & toute occupation intellec-
ides de travail et
es ne devaie :
me perdues par cette
it pendant une an-
d ailleurs, les résul-
tats de cette organisi
11 serait, certes, utile de comparer le per-
sonnel de nos établissements d'enseignement
ur avec celui de l'empire d'Allemagne.
.1 peine si nous osons avouer que la
ce ne possède dans cette punie de l'en-
ni'-nt que 602 professeurs, agrégés ou
es de conférences. N'y a-t-il pas
isance de l'organisation de l'en-
supérieur en France une cause
d'infériorité sérieuse pour notre pays? -Mais
1 comparions le maté-
riel scolaire des deux peuples, c'est-à-dire
les bibliothèques, les laboratoires, les collec-
ta pas à une nation aussi
grande, aussi riche, aussi avancée en civili-
l 1 r un sei vice
important dans un tel état de pénurie.
ner peuple scienti-
l'heure actuelle encore,
1': domaine de la science,
ivaux, non des vainqueurs. Vou Irions-
nous décboii ' 1 \l ap-
[ ardent de ne pa
le développement intellectuel de
la nation doivent être le premier souci du
gouvernement.
— Organisation militaire. Aux termes de
le 57 de la consliiu
doit l< ' lî taire; le rei
pas admis. 0 ra partir de
La durée du service est : 1° de
1 ■
■1
■■■Il
I ensemble des pays alle-
Cl de la Cl D
le maintien de
■ l'ein-
a Etats avec
ne peut y avoir de
i' ni pour un El
le quel-
lie de la
■
■
I
e du prix
dur prochainement une somme
i do terre >■■ • f.,r-
. . .
1 mp
■ 1 .. 1 .
■
elles >io 1 ur-
Dl c; muit les •ouvi.ïnniii d
ALLE
's peuvent déterminer les emblèmes,
cocardes, etc. L'empereur a la surveillance
de l'armée. Il peut la faire inspecter e'
la main à ce que tout soit en bon état. Il fixe
le nombre des hommes qui doivent être pré-
sents sous les drapeaux, la répartit!
troupes, les garnisons, etc. Les dépenses
extraordinaires pour des rassemblements de
troupes prescrits par l'empereur sont sup-
par la caisse fédérale.
Toutes les troupes allemandes doivent
ance à l'empereur et lui prêtent ser-
ment. IL nomme les commandants su; érieurs
des contingents, ainsi que ceux des forte-
resses; les généraux doivent être agréés par
lu:. Il peut choisir les officiers dans n'importe
quel contingent. t
D'après l'article 65 de la constitution, 1 em-
pereur a le droit d'établir des forteresses sur
tout le territoire de l'empire.
Quant aux souverains des Etats qui four-
nissent des contingents, ils sont les chefs de
leurs troupes et jouissent des honneurs qui
se rattachent à cette position. Ils peuvent
requérir, dans un intérêt de police, les trou-
ftationnëes sur leur territoire, même
orsqu'eîles appartiennent à un autre Etat.
Enfin la nomination des officiers dans les
gents qu'ils fournissent leur appartient.
Les droits que s'est réservés le roi de Ba-
vière sont plus considérables que ceux dont
înt les autres souverains faisant parte
de la confédération allemande. La Bavière
s'engage à organiser son armée d'après le
modèle prussien et à lui consacrer les mêmes
dépenses normales. L'armée bavaroise fait
partie de l'armée allemande; elle est, en
t imps de guerre, sous les ordres de l'empe-
reur; mais, pendant la paix, elle reste com-
plètement sous les ordres du roi. L'empereur
a cependant le droit de s'assurer que l'armée
bavaroise suit en tout les règles tracées à
imble de l'armée allemande; il peut la
faire inspecter après s'être entendu avec le
roi de Bavière sur le choix des inspecteurs.
La mobilisation de l'armée bavaroise a lieu
d'ailleurs sur l'ordre de l'empereur.
Lorsque la sécurité publique d'un Etat quel-
! est menacée, l'empereur le déclare
en è at de guerre, ce qui correspond à notre
état de siège.
Le caractère particulier de l'organisation
militaire allemande, c'est qu'une partie seu-
tement de l'armée est sous les drapeaux, tan-
dis que l'autre est dans ses foyers. Le pays
possède ainsi, aux moindres frais, la plus
e force militaire possible. Ce système
excellent est né des circonstances, Dans le
conclu à Pans le 8 septembre 1808 en-
tre la France victorieuse et la Prusse vain-
cue à Tilsitt, nous lisons :
Article 1er. s. M. le roi de Prusse, voulant
éviter tout ce qui pourrait donner de l'om-
brage à la France, prend l'engagement de
n'entretenir pendant dix ans, à compter du
l«r janvier i809, que le nombre de troupes
ci-dessous spécifié, savoir :
10 régiments d'infanterie,
P mant au plus un effec-
tif de 22,000 hommes.
8 régiments de cavalerie ou
1 rang, formant au
plus nu effectif de. . . . s.ouo —
1 corps d'artilleurs , mi-
neurs, sapeurs, au plus. 6,000 —
'• m pris la garde du
roi évaluée, infanterie et
cavalerie, au plus à. . . 6,000 —
Total. . . 42,000 hommes.
Les termes du traité étaient formels :
42,000 hommes, tel était le maximum des
que la Prusse pouvait entretenir sous
1 ^ armes. La situation était difficile pour un
peuple d'humeur belliqueuse et qui, dès le
Eendem iin de sa défaite, songeait u préparer
sa revanche. Pour tourner cette difficulté,
ouvela toutes les six semaines le per-
sonnel des recrues, les exerçant et les ren-
voyant après leur avoir appris le maniement
mes et les manœuvres. Ce qui fut d'a-
u 1 expédient devint bientôt une orga-
on permanente, qu'une série de lois et
ts a améliorée dans ses détails
et perfectionnée dans son ensemble.
Aux termes de la loi de 1867, applicable
n rit dans toute l'Allemagne, tout
tnd doit le servi :e militaire dans l'ar-
■ odant douze ans, sur lesquels il .
. i tes drapeaux, quatre an
erve et cinq ans dans la landwehr, qui
1 lus, comme autrefois, divisée en deux
1 itre années passées dans la ré-
unie service, car lo
■^ , il peut être, en
en iq instant, et, quand il
. ..! H
itingue des autres
La lundv mi ire, forme des
i-nts et des dil isl
itenir la ligne. Lo ta rière-
■
, I ■ ■
s est di
■
La mai ine
Il pour la majeure partie
■ "h- spéciales ut de l'inscription ma-
ri il ma
ALLE
Le recrutement a lieu tous les ans. Le
nombre des conscrits appelés annuellement
sous les drapeaux répond à 1 sur 300 du
chiffie de la population du pays. Le nombre
des appelés est loin d'être égal à celui des
jeunes i:ensqui atteignent 1 âge de vingt ani.
Le chiffre de l'armée, fixé par la loi, ne peut
pas être dépassé, et on a dû fixer un contin-
gent annuel pris sur l'ensemble de la classe.
Il y a deux tirages au sort, et la commission
de recrutement procède par ordre de nu-
méro, s arrêtant au moment où le contingent
est complet. Ceux qui, par leur numéro,
se trouvent placés « après la grande barre ■
qui clôt la liste des appelés restent pendant
trois ans à la disposition de l'autorité; mais
ils ne servent réellement qu'en temps de
guerre. Ils forment la réserve de remplace-
ment; mais, à cause de la brièveté même des
guerres, cette réserve est rarement appelée
à entrer en ligne. Il y a enfin, dans l'armée
allemande, le volontariat d'un an, auquel on
est admis moyennant certaines conditions
déterminées et après examen. Néanmoins, la
faveur du volontariat est accordée à de jeu-
nes artistes distingués et à des ouvriers d'une
habileté exceptionnelle. Pour les artistes
comme pour les ouvriers, les frais d'entre-
tien et d'équipement auxquels sont assujettis
les volontaires peuvent être mis à la charge
de l'Etat sur l'avis du chef du corps d'armée.
— Organisation de l'armée en te?np$ de
paix. La loi du 2 mai 1874 a réglé connue il
suit l'organisation de l'année en temps de
paix : l'armée de l'empire d'Allemagne se
compose du corps d'armée de la garde, de
13 corps d'armée prussiens, du corps d'armée
saxon, du corps d'armée du Wurtemberg, de
2 corps d'armée bavarois, enfin de la division
du grand-duché -de Hesse. Total : 18 corps
d'armée. Plusieurs corps d'armée forment
une inspection d'armée. Le corps d'armée de
la garde et le corps d'armée saxon compren-
nent chacun 2 divisions d'infanterie et l di-
vision de cavalerie. Les autres corps d'ar-
mée ont chacun 2 divisions, à l'exception du
lie, qui comprend comme 3° division la di-
\ ision du grand-duche de Hesse. Chaque di-
vision d'infanterie de la garde et du corps
d'armée saxon comprend 2 brigades d'infan-
terie. La division de cavalerie de la garde a
3 brigades de cavalerie, celle du corps d'ar-
mée saxon n'en a que 2. Les divisions des
autres corps d'armée ont chacune 2 briga-
des d'infanterie et 1 brigade de cavalerie.
Chaque brigade d'infanterie comprend or-
dinairement 2 régiments d'infanterie de ligne
et 2 de landwehr; au lieu de ces derniers,
les brigades d'infanterie bavaroise n'ont qu'un
commandement territorial de la landwehr.
Chaque régiment d'infanterie se compose
de 3 bataillons. Chaque bataillon d'infanterie
et de chasseurs a 4 compagnies.
ALLE
Chaque régiment de cavalerie se compose
de 5 escadrons.
Chaque corps d'armée a, en dehors des di-
visions : 1° 1 bataillon de chasseurs ; 2° 1 bi i
gade ou l régiment d'artillerie de campagne ;
3° 1 régiment ou 1 bataillon d'artillerie à
pied; 4° 1 bataillon de pionniers; 5° enfin
1 bataillon du train.
En 1873, l'Allemagne, armée sur le pied
de paix, comptait 17,213 officiers, 401,659 sol-
dats et 96,942 chevaux.
L'empire est militairement divisé en 17 dis-
tricts de corps d'armée (la garde se recru-
tant de toutes les provinces de l'Etat prus-
sien ne fait pas partie de cette division).
Chaque district de corps d'année comprend
2 districts de division et 4 districts de bri-
gade d'infanterie, comprenant eux-mêmes
4 districts de bataillon de la landwehr di-
visés en districts de compagnie. C'est dans
les districts de bataillons de la landwehr que
se fait le recrutement et, en cas d'une mo-
bilisation, l'appel sous les drapeaux des per-
sonnes obligées au service.
— Organisation en temps de guerre. Sur le
pied de guerre, plusieurs corps d'armée sont
formés en armées. Pour atteindre le chiffre
élevé de l'effectif de gueire, on a recours à
la levée des recrues, au rappel des réserves
et des hommes de la landwehr et à l'achat
des chevaux.
L'armée entière se compose : 1° de l'armée
de campagne ; 2° des troupes de dépôt; 3° des
troupes de garnison.
Les troupes de campagne d'un corps d'ar-
mée comprennent :
1° 2 divisions d'infanterie, dont chacune a
un régiment de cavalerie de 4 escadrons et
l détachement d'artillerie (24 pièces).
2« L'artillerie de corps, comprenant 1 régi-
ment d'artillerie de campagne, 6 batteries
de campagne et 3 batteries à cheval.
3° 3 compagnies indépendantes de pion-
niers.
4° La section des colonnes : 10 colonnes de
munitions, 3 colonnes de pontons et le train,
5 colonnes de provisions, 3 détachements sa-
nitaires, 1 dépôt de chevaux, l colonne de
boulangerie de campagne, 6 colonnes du
train des équipages, 12 ambulances, les trou-
pes d'administration, l'intendance, la poste
de campagne, les télégraphes, les bureaux
des magasins, etc.
Les autres régiments de cavalerie, qui
n'appartiennent pas aux différentes divisions
d'infanterie, sont réunis à des divisions de
cavalerie de 2 ou de 3 brigades de cavalerie
et de 3 batteries à cheval. Ces divisions sont
subordonnées au général en chef de l'armée.
Voici l'effectif de l'armée allemande sur
pied de guerre :
Troupes de campagne 17,310 officiers, 687,594 hommes, 233,592 chevaux.
Troupes de dépôt 4,426 — 243,095 — 30,530 —
Troupes de garnison 10,107 — 353,102 — 37 .* 14 —
Total 3l,S43 officiers, 1,283,791 hommes, 301.536 chevaux.
— Flotte. La flotte allemande se compose
de : 7 vaisseaux' blindés, 1 corvette cuiras-
sée, 2 vaisseaux cuirassés, l vapeur de ligne,
5 corvettes à pont couvert, 6 corvettes a
pont ras, 4 avisos, 1 yacht, 18 canonnières,
2 transports. En tout, 47 navires de la force
de 77,130 chevaux, jaugeaut 64,198 tonneaux
et armés de 321 canons.
— Commerce. V. Zollverein.
— Chemins de fer. A l'exception de quel-
ques chemins de fer à chevaux et de quelques
chemins de fer industriels, qui n'ont qu une
importance locale, toutes les lignes de che-
mins de fer de l'Allemagne font partie de l'U-
nion des chemins de fer, fondée le 10 novem-
bre 1846 et ayant son siège a Berlin.
Au 1er juillet 1875, la longueur en exploi-
tation était de 26,944 kilom. V. chemin de
fer.
— Etat économique de l'Allemagne. Nous ne
saurions mieux terminer cet article sur l'Al-
lemagne qu'en examinant les résultats pro-
duits dans sa situation économique par la
guerre de 1870.
Lorsque le chiffre de l'énorme contribution
de guerre imposée à la France par son en-
nemi victorieux eut été, dans les premiers
mois de 1871, porté à la connaissance de 1 Eu-
rope, il provoqua partout une surprise qui
toucha de près à l'indignation. L'Allemagne
elle-même en fut étonnée, tant cette somme
de 5 milliards exigée d'un vaincu, qu'il était
pet uns de croire a peu pies épuisé, semblait
■ il desaccord avec les dépenses de guerre
supportées par le vainqueur, dépenses éva-
luées au maximum à i milliard et demi. Il
fallait , pour expliquer une disproportion
aussi monstrueuse entre la charge subie et
la réparation réclamée, attribuer à la con-
tribution lo caractère, non d'une indemnité
de guerre dans le sens rigoureux de ce mot,
mais d'un chftttroenl pour le pusse et d'une
précaution pour l'avenir. Ce d était pas assez
.i jam us douloureuse de l'Ai: ce
la Lorraine ->n\ rit sur nos fronl
une plaie i"' liait qu 1 non i fus
ii ce point écrasés du poids de notre
que n- ms nous acquitter de long-
. u fallait surtout que, notre dette
payée et le territoire iitlVaucln , nous nous
trouva l'Impossibilité absolue de
recommencer la lutte. Obligée de solder ses
propres dépenses, de relever ses ruines et
de panser ses blessures, la France, aux ter-
mes des préliminaires de paix signés à Ver-
sailles le 26 février 1871 et complétés par le
traité de Francfort le 10 mai suivant, devait
payer en trois ans 5 milliards, auxquels s'a-
jouteraient chaque année les intérêts à 5 pour
100 de la somme impayée. Les payements
avaient été aiu^i espacés : 1,500 millions eu
1871, 500 millions le 12 mai 1872, et les trois
derniers milliards le 2 mars 1S74. U était en
outre stipulé que ces payements ne pour-
raient être effectués qu eu numéraire ou en
valeurs allemandes.
Jamais charge aussi lourde n'avait pesé
sur un peuple. On put croire que c'en était
fait de la France et qu'elle allait cesser, si-
non pour toujours, du moins pour un temps
bien long, de figurer parmi les grandes na-
tions de l'Europe. L'Allemand s'était réservé,
comme garantie, d'occuper, jusqu'au solde
intégral de la contribution, nos départements
de 1 Est, qu'il se flattait de ne pas évacuer
de sitôt. Il croyait, en effet, qu'il nous serait
matériellement impossible de tenir nos enga-
gements aux époques convenues; aussi, par
un semblant de générosité, ne nous avait-il
pas contesté la faculté, qu'il jugeait vaine,
de nous acquitter par versements anticipés
en le prévenant trois mois d'avance. Il avait
habilement dresse ses calculs, mais il avait
oublié d'y faire entrer en ligne de compte le
patriotisme de la France et le crédit mérité
dont elle jouit sur les marchés de l'étranger.
Nous avons dit ailleurs (v. emprunt, dans ce
Supplément) ce qu'a été cette immense opé-
ration de change international à l'aide de
laquelle s'est opérée notre libération.
Un an avant l'époque fixée, nous avions
versé entre les mains de notre impitoyable
créancier 5,315,755,853 francs, intérêts com-
pris, et le dernier de ses soldats avait repassé
nos frontières, hélas I nos nouvelles frontiè-
La France n'oublie pas 1 homme d'Etat
a qui est dû en grande partie ce résultat ines-
péré, mais eiio n'oublie pas non plus qu'elle
doit au deuxième Empire les impôts qui l'é-
snt. Aujourd'hui encore, elle sue goutte
a goutte sa rançon; mais ses revers lui au-
ront servi de leçun, et, peu à peu, à force de
travail , d'nbnégution et do persévérance,
ATXB
elle regagne la place qui lui appartient dans
le monde. L'un de se laisser abattre, elle sent
son énergie redoubler. La vie recommence à
circuler en elle; son épargne se reconstitue,
et l'univers assiste, étonne, à ce relèvement
qu'aucun obstacle, ni du dedans, ni du de-
hors, ne saurait arrêter désormais.
Pendant que chez nous s'opère cette résur-
rection, examinons ce qui se passe en Alle-
magne.
Quand elle eut vu revenir ses lourds sol-
dats traînant nos milliards dans leurs cais-
sons, l'Allemagne crut qu'elle avait tout ga-
gné, et, de fait, jusqu'à un certain point, il
ne paraissait pas déraisonnable de penser
que cet amoncellement d'or, enlevé à tous les
marchés de l'Europe, allait exercer une in-
fluence considérable sur la prospérité de nos
vainqueurs. Il eût suffi, pour cela, qu'une
part sérieuse des richesses acquises par la
force eût été consacrée au développement
du travail et, comme conséquence, de la pro-
duction nationale. Or, tel ne pouvait être le
but des hommes d'action qui sont à celte
heure les arbitres de l'Allemagne Plus ils
avaient voulu que la Franco lut faible, plus
ils devaient vouloir que l'Allemagne fût forte ;
aussi la plus grande partie de la contribution
servit-elle à augmenter les armements et les
ap| révision nements militaires. Voici, d'ail-
leurs, sommairement quel a été son emploi :
798,984,980 tlialers (le thaler de 3 fr. 75) ont
été partagés entre l'ancienne confédération
du Nord, qui a reçu 643,000,000 de thalers,
et les Etats du Sud, dont la part a été de
155,500,000 thalers, ainsi répartis : 91,030,000
à la Bavière, 28,760,000 au Wurtemberg,
24,300,000 au grand - duché de Bade et
11,390,000 a la Hesse méridionale. Sur ces
sommes, chaque Etat a dû payer ses propres
frais de guerre. Les fiais faits pour rétablir
et compléter la puissance militaire de l'Alle-
magne ont absorbé 186,110,840 thalers, se
décomposant ainsi : 40,000,000 de thalers
versés au trésor de guerre, 40,550,559 tha-
lers consacrés aux forteresses de l'Àlsace-
Lorraine, 72, 000,000 de thalers à celles de
l'empire, 31,949,890 thalers à la marine,
235, 'JOO thalers au dépôt des cartes militai-
res, 1,175,000 à la commission des épreuves
de l'artillerie. Le chapitre des dotations,
pensions, réparations de dommages, secours
a emporté 246.389,774 thalers. Les frais de
guerre dits « frais d'empire » ont été fixés
à 73,132,407 thalers. Les dépenses généra es
et les frais d'administration figurent pour
36,062,719 thalers. Enfin l'achat des che-
mins de fer de l'Est pour une somme de
86,666,667 thalers, les dépenses d'aménage-
ment, de construction et de recousu
des chemins d'Alsace-Lorraine , évalués à
50,897,447 thaïe rs, et celles de réparation et
d'achèvement du chemin Guillaume-Luxem-
bourg, 638,440 thalers, soit en tout
143,872,554 thalers, constituent le seul pla-
cement productif que, dans celte nomem la-
tine, nous trouvions à l'actif de l'empire
allemand.
Dans cette distribution des richesses con-
quises, quelle part était attribuée au déve-
loppement de la production nationale? Au-
cune, et cependant l'imagination .surexcitée
de la nation victorieuse s'était peuplée de
chimères, auxquelles quelques largesses fai-
tes à l'armée n étaient point de nature a don-
ner satisfaction. Une sorte de vertige sem-
blait s'être emparé de toutes les cla
Pendant sept mois, en dépit des bulletins de
victoire, on avait passé les jours et les nuits
dans les transes et dans les angoisses. Cette
France, livrée, trahie, on redoutait à chaque
heure que, par un de ces retours qui lui sont
familiers, elle ne se relevât flamboyante; un
jour même, jour d'épouvante, on avait Appris
tout à coup que, là-bas, sur les rives de la
Loire, elle venait de retrouver son génie et
sa fortune, et il n'avait pas fallu moins que
la trahison de Bazaine pour la rejeter aux
abîmes. Maintenant que tout était fini et que
l'on pouvait re,j.;rer a l'aise, on voulait vi-
vre. C'était, depuis le bas jusqu'en haut,
comme une lièvre, comme une soit' ardente
de jouissances grossières. Le butin n'était-il
pas eu sûreté? Et quel butin I 5 milliards I
L'or allait couler à Ilots; chacun prétendit
en avoir sa part. On vit alors des milliers
d'individus, à qui la guerre avait dés tpprîs le
travail en développant leurs appétits, aban-
donner les champs et ! 6 porter en masse vers
les villes; de la, un abaissement de jour en
jour plus sensible de la production nationale,
déjà si profondément atteinte par le départ
de l'armée d'invasion, et une afduence fu-
neste sur le marché allemand des produits
étrangers, attires par la hausse soi
1 la ba i \e de la matiè; e
lique. Les relevés du bureau de statistique de
Berlin sur la balance du commerce allemand
ont révélé toute l'importance de ce trouble
e onomique. En 1872, l'importation allemande
dépassa l'exportation do 1,218,000,000 de
francs. < m chercha l'explication de >■< tte
énorme différence, et on la considéra comme
une conséquence île la guerre. ■ Le stock
des marchanda es étrangères accumulées en
Allemagne s'était épuise do 1870 à 1871, di-
sait le bureau do statistique; la valeur de
l'argent avait baissé par suite des événe-
ments; l'industrie allemande avait pris un
essor excessif en 1872 et avait nécessite une
importation extraordinaire des matières pre-
mières. ■ Cette explication fut d'abord ac-
ALLE
ceptée; mais la balance de 1873, qui devait,
prelendait-on, tout remettre en état, se char-
gea de démontrer, au contraire, que les mo-
tifs allégués péchaient par plus d'un point.
Le déficit, au lieu de diminuer, s'éleva dans
des proportions effrayantes; il atteignit la
Somme de 2,212,500,000 francs, c'est-à-dire
1,419,000,000 de thalers pour l'importation,
contre 829,000,000 de thali't-s puni-
tion. Ainsi, en t'espace d'une seule année,
les besoins de l'Allemagne avaient dé]
sa production de 590,000,000 de thalers ; et
nous empruntons ces chiffres à des publi-
cistes allemands, que l'on ne saurait accuser
de noircir à dessein le tableau.
Il n'est pas sans intérêt de rechercher, par
un examen minutieux des articles importes
ou exportés, quelles sont les causes d'une
situation économique dont l'Allemagne com-
prend toute la gravité, maintenant que s'est
dissipée la fumée de la première ivresse. Oc-
cupons-nous d'abord de la production agri-
cole, qui est la plus importante de toutes.
L'Allemagne exportait 14,564,000 quintaux
de froment en 18GS; en 1873, elle n'en a ex-
porté que 6,569,000 quintaux. Quant it l'im-
portation, elle avait, de 1868 à 1871, été tou-
jours inférieure à l'exportation. En 1872 seu-
lement, elle l'a dépassée, et, en 1873, elle lui
a été supérieure de 941,000 quintaux. Pour
le seigle, les résultais sont plus déplorables
encore : l'importation, qui n'était, en 1871,
que de 8,441,000 quintaux, a atteint, en 1872,
11,129,000 quintaux et est sautée d'un seul
coup, en 1873, a 15,751,000 quintaux, pendant
que l'exportation restait à peu près station-
naire entre 2 et 3 millions de quintaux; d'où
il résulte que l'Allemagne se trouve dans
l'impossibilité de subvenir aux besoins les
plus essentiels de sa population, et qu'elle a
dû p:iyer, en l'espace de deux années, aux
nations étrangères, pour sa consommation de
grains, un tribut d'environ 400 millions. Si
nous passons au bétail, nous trouvons, en
1873 , 14,590,309 thalers d'exportation et
I08:622,98.,i thalers d'importation, soit un dé-
tint de plus de 94 millions de thalers. Cette
situation ne s'est pas améliorée depuis, et
une statistique récente, que nous avons sous
les yeux, porte que, dans les six premiers
mois de l'année 1876, l'importation des che-
vaux donne un excédant de 21,100 têtes ; celle
des taureaux et des bœufs, de 17,101 têtes;
et celle des veaux, de 30,300 têtes. Ces chif-
fres sont trop éloquents dans leur détresse
pour que nous ayons rien à ajouter.
Parcourons maintenant les différents ta-
bleaux des statistiques officielles et rele-
vons-en les chitfres les plus importants.
L'importation des vins , dont l'excédant
n'avait été, en 1872, que de 494,000 quin-
taux, a, en 1873, dépasse l'exportation de
1,243,000 quintaux. L'exportation des bières
et des alcools suit une marche ascendante,
qu'il faut probablement attribuer en grande
partie' à la consommation qui se fait en
Fiance, en Belgique et en Suisse des bières
d'Alsace. Rien que pour la consommation du
tabac, l'Allemagne a payé à L'étranger, en
L873, 25 millions de thalers, déduction faite
de >on exportation. Le groupe de la métal-
lurgie donne des résultats défavorables, que
ne saurait compenser l'excédant d'exporta-
tion des houilles. L'importation des rails de
chemins de fer, qui n'avait pas dépassé
234,000 en 187?, est montée à 892,000 en 1873.
Quant à l'industrie textile , de l'aveu même
du docteur Stœpel , publiciste allemand ,
0 le chiffre de L'exportation pour l'année isos,
dans laquelle l'industrie allemande exporta
245,000 quintaux d'étoffes de coton, n'a ja-
mais oté atteint depuis lors; bien plus, l'ex-
portation, depuis L871, est restée au-dessous
uu chiffre de l'année 1870, lequel était déjà
notablement plus bas que celui de 1808, et
c'est surtout l'année 1873 qui donne des chif-
fres particulièrement fâcheux. » C'est le con-
traire qui aurait dû se produire, puisque l'an-
nexion de l'Alsace avait apporté a L'industrie
Cotonnière allemande un contingent équiva-
lant a plus de la moitié de la force productive
de tout l'empire, et cependant, en 1873, l'ex-
portation a été de plus de 40 pour 100 moins
forte qu'en 1868. Ce seul rapprochement suf-
lit pour donner une idée do la crise que les
filatures et tissages d'Alsace et d'Allemagne
ont eu à subir à la suite de la guerre de 1870.
Les industries lainière et Linière et l'indus-
trie de la soie sont également en décadence.
Le chiffre total de L'exportation pour l'indus-
trie textile en gênerai est reste, dans le cours
de l'année 1872, de 87 millions do thalers
au-dessous de celui de L'importation, et «le
lia millions île thalers dans le cours de l'an-
née 1873.
Ainsi, par mille canaux invisibles et sans
le voir, L'Allemagne rendait à l'Europe les
milliards empruntes par la France. Aujour-
d'hui, l'armement de l'empire est formidable,
mais la misère est aux portes de Berlin, d'un
■ rivait en 1K73 à M. Wolowski : t Chose
e, nous sommes exposés a une véril 1-
blo de ire se, comme si noua avi
6 milliards, uu lieu de les recevoir.» il y a
quelques jours encore, la Gazette nationale
jetait ce cri lamentable, qui résume la situa-
tion et la fait voir sous sou vrai jour : ■ Les
nouvelles que nous recevons sur l'activité
industrielle en Allemagno ne permettent plus
de doute; l'industrie languît plus ou UlOinS
dans presque toutes ses l>: , on réduit
les salaires, ou congédie un grand iioiubro
ALLE
d'ouvriers. Ce sont là des symptômes d'un
mouvement qui mérite d'être pris en consi-
dération. Pour juger de la portée de ce mou-
vement, il faut rechercher les causes
sor qui s'est produit immédiatement après la
». La lutte avait absorbé, en partie ou
■ ilité, une grande quantité de fonds et
une force de travail considérable. Après la
re, il fallait compléter tout 1" matériel
de l'armée; on entre; m Je nombr 'uses con-
structions d'ouvrages fortifiés ; les compa-
de chemins de fer furent obligées do
renouveler en partie leur matériel d'exploi-
tation. La demande d'objets de consomma-
tion qui se produisit subitement fut considé-
rable et dépassait de beaucoup la force de
production de l'Allemagne, de sorte qu'on se
vit dans la nécessité u'avoir recours a l'é-
tranger. L'indemnité de guerre frai
suffisait, non-seulement au payement de tous
ces travaux, mais encore au remboursement
des emprunts contractés par l'Allen
avant et pendant la guerre. Le capital, de-
venu libre de cette façon, chercha un autre
placement : on acheta du papier, dont la
spéculation avait fait monter le cours bien
au-dessus de sa valeur réelle. Ce mouvement
et la part prise par le public au jeu de la
Bourse créèrent des richesses Imaginaires
qui, influant sur la consommation, firent
augmenter aussi la production; il eu résulta
une hausse presque générale des prix et sa-
laires, au grand détriment de la production
nationale, qui, en effet, devint plus chère et
resta, tant sous le rapport 'le la quantité que
sous celui de la qualité, m férieure à la pro-
duction d'avant la guerre. Une réaction était
inévitable; elle amena la réduction des sa-
laires, les renvois d'ouvriers en masse; mal-
heureusement, elle se fait sentir encore,
grâce k des circonstances particulières qu'il
n'est pas facile d'écarter. Ce qui est incon-
testable, c'est que les capitaux ont été gas-
pillés; l'Allemagne se ressentira du contre-
coup pendant de longues années.»
Singulier retour des choses humaines 1
C'est le conquérant superbe, dont la fortune
inouïe semblait, il y a cinq ans, une menace
pour l'équilibre du marché universel, qui
frappe l'air aujourd'hui do ses lamentations
et se plaint de sa détresse, alors que sa \ ie-
time panse silencieusement ses plaies, tra-
vaille et se recueille I Ou se demande 00 qu'il
serait devenu si le sort des armes avait
tourné contre lui et si, au lieu de recevoir
5 milliards, il en avait eu un seul a payer.
Peut-être cette pensée influera-t-ellô plus
qu'on ne pense sur ses déterminations â ve-
nir. L'Allemagne, qui n'a vu disparaître au-
cun des anciens impôts et qui, depuis un an,
est menacée de taxes nouvelles, commence
à comprendre qu'il n'y a de prospérité réelle
pour un peuple que celle qui lui vient de son
propre fonds, et que la puissance politique
ne saurait suppléer la puissance de produc-
tion , surtout si elle n'a été acquise et ne
peut être conservée qu'aux dépens de celle-ci.
Après avoir rêvé qu'elle allait dominer 1 Eu-
rope par la force de l'or, elle a vu se
pagnes dépeuplées, ses usines abandonnées ;
la prostitution a pris des proportions ef-
frayantes, la folie du jeu s'est emparée de
touio la population, et, à mesure que la pro-
duction a diminué, le prix de chaque eh. .se
s'est élevé, au point que la vie est dei
impossible pour beaucoup. Le mal est
nOUS venons de le montrer tel qu'il [.
été dépeint par les Allemands eiix-n
qui ne se dissimulent pas que leur fortune
publique et privée est également compro-
mise.
La Prusse victorieuse a exigé de la France
la cession de l'Alsace et de la Lorraii
deux provinces n'ont pas été consultées;
elles n ont pu exprimer leurs voeux , lu force
seule les a démembrées de la France. Cette
annexion a ete une grande faute, ei, 1 é
tous ses efforts, le gouvernement de l'empire
allemand n'a pu gagner les symp ithifl
populations qu'il s est annexe. ; il , , a u
contraire, devant lui tous les ob
rems à une domination qui n'est pas 1
tee. D'autre part, le démembrement a fait
au cœur de lu Prance une ble isure que le
temps rend île plus en pins douloureuse. Le
rapprochement -■nt.ro la Prance et l'Allema-
gne sera impossible tant que ce sujel d
corde n'aura pas disparu, tant que I \
et la Lorraine 110 seront pus m\i.-\ eau es
françaises.
yu'il eût été plus habile de n'imposer à la
France aucun'» cession territoriale I
La contribution de guerre, quel qu'en eût
été le chiffre, n'eûl pas été un obstacle au
rétablissement rapide des relations u
entre les deux peuples. Les rapport
merciaux, si nécessaires a la i
L'Allemagne, se seraient promptement re-
noués, et la crise commerciale dont les Prus-
siens souffrent dep el dont ils
auront de plu-, en [nus ;i souffrir, no se sé-
rail j 1 l'ai enirî
Il serait difficile du ie- prévoir; mais,
■ i peu
naître l'étern ci I
rôle : ■ La guerre do conquête d
nourri que la guei 1 e ■
La langue el Is ttéi iture allemand
traitées au mot Al : ■ [81
P
mot PHILOSOPUIlt, »U U me XII,
ALLE
09
pri-'e 531, fin de la dernière colonne. Pour le
m >ts coHému el
aux tomes IV et XV. Pour ce qui com
■ en Allera (OURNAL, au
tome IX, page 1038.
* ALLEMAND, ANDE adj. et s. — Littéra-
ture allemande. Nou
tome I« du G
re des divei
ture allemande ; nous COI
n nous étendant un peu davantage sur
, qui part do la seconde
lu xvmo siècle, et en en poursuivant
l'histoire jusqu'à nos jours.
Les initiateurs du n , ire de
cette 1 éi 1 >■] ■ fure m ising, '■■'■
Heyne, les deux Stolberg, Herder, Wieland
el Voss; Goethe et Schiller en sont les deux
noms e: , le courant du xvmo siè-
cle, la littérature allemande s'était trop COI1*
formée au goù.1 français, ■
. cée de pi rdre son orig ii
native, de s'absorber dans l'imitation. H
dorn, Gellert et Wei
des reflets de nos chefs-d'œuvre du xvu ■
de, dans une langue claire, mais sans cou-
leur ni saveur, et qui était Loin
a Télé j ance de Racine, de 1 ,-., Ion .'i de La
Fontaine. Lessing (1729 nsi), comme dra-
maturge et surtout comme critique, la ra-
ne-na dan? ses voies naturelles. « La littéra-
ture allemande, dît Mm0 de Staël, est peut-
1 seule qui ait commencé par la cril
fiartout ailleurs, la critique est venue après
hefs-d'ceuvre, mais, en \.l nan ne, elle
les a produits; l'époque OU les lettres y ont
eu le plus d'éclat est cause de celte diffé-
rence. Diverses nations s'etant illustrées de-
puis plusieurs siècles dans l'art d'écrire
nds arrivèrent apr<*s toutes les autres
et crurent n'avoir rien de mieux a faire que
de suivre la route déjà tracée; il fallait dune
que la critique écartât d'abord L'imitation,
pour fore place à 1 Ce fut le
roi" de Lessing dans la ciiiique littéraire et
de Winckelmann dans la critique d'art. Les-
sing entreprît de détourner ses concitoyens
de l'imitation de Racine, en montrant avec
beaucoup de sagacité le côté faible de ses
tragédies : le respect exagéré des conve-
nances, la froideur glaciale des confidents,
la transformation eu galants chevaliers frau-
is héros grecs ou troyens, etc.; d indi-
3uaît l'étude de Shakspeare et de ses procé-
és dramatiques comme plus conformes au
allemand, et, prêchanj d'exemple lui-
même, il écrivit, non dos tragédies, mai
drames. Cependant, tout en admirant profon-
dément Shakspeare, il resta encore en quel-
que sorU fidèle au goût français, et, s'il faut
le comparer à quelqu'un, c'est moins au grand
dramaturge anglais qui Diderot et a Mer-
cier, .l/'ss Sara Sampson et Mina de Ba n-
helm offrent, à ce point de vue, d'in
sauts ■ iij.'Ls d'etud.-. 11 empiéta U p, , ■
nouvelle par son poème de Laocoon, par sa
iturgie de Hambourg et par ses Lettres
sur la nouvelle littérature. Lessii
tout, un novateur et un reinueur d'idées. ■ Il
renouvelle, dit M. Dezobry, tout ce qu il tou-
érudition et la critique, la théol 1
Le théâtre. Nul homme n'a plus vivement a 1
sur l'Ail 1; c'est Le grand promoteur de
l'esprit public au xviti1- Biècle. Soit qu'il en-
e ses lecteurs, suit qu'il les proi
à la lutte, il suscite les ta! lorent
eux-mêmes, Herder, dans sa première pé-
riode, no prendra la 1 lun e que pour refaire
ou compléter les manifestes philosophiques
de Les 111 g ; Gcetlie deviendra poëlo en lisant
ih.i Winckelmann ooncourul au même
résultat que Lessing en renouvelant la criti-
que d'arl, en rendant a ses coneitowns le
sens intime de l'art antique , sens qu'ils
avaient perdu à force de ne voir l'antiquité
qu'à travers le goût français; son influence
lut plus littéraire encore qu'artistique. Wie-
land (1733-1813) écrivit, il est vrai, 1
goût français, mais ce un furent ,
le qu'il s'attacha à suivre;
il introduisit > ■ ne no-
tre poésie légère du xvni1' impré-
gnant d une forte saveur allemande; par ses
poème ■ imi es de nos romans de
ffuon de Bordeaux et Obéron, il rnéril ■
I 1 rang de ■ pi omoteurs du 1 0 1 I
>ek (1729-1781) y tigure à plus juste
titre encore, lui môme ■ I tssine
1
i ■ Mil ton el de xoung, et, graoo
ii sa Messiade, l'Allema ne put 1 ppo er une
popée chi . 1 Par tais perdu.
.■ sette épo [Ui , la lit irai 1 e aile-
■.abandonnant définitivement l'imita-
....
. Lii térature an .. laise ; m ils
il y eut surtout uu réveil d
tioualo qui mente d être constate. Uhi t 1
Kwald Kleist, Aainlur, Sulser, Willamow,
Michaelis, Nicolaï ne fut
coud ord
;. rurer pai mi les il u
Herder (n-u-isusj
une nom elle imp 1 ion . ■
d ■ 1 Ltures primitives, il tu jaillir une
. 1
ment
en les ir t-
; lit de
■ ■ n
gcti el il de m-
100
ALLE
sèment d'une littérature qu
'.a
i abandonne
les formules vieillies pour se livrer à son ori-
ginalité naturelle. Tous les poètes accueilli-
rent ce réveil avec enthousiasme, et ce mo-
ment de l'histoire littéraire de l'Allemagne a
été a; pelé un peu bizarrement ■ la période
de l'assaut et de l'irruption (Sturm-und-drang
période). ■ Klïnger, auteur d'un drame qui
it ce titre, est celui dont les œuvres tra-
,t le mieux la fougue et l'esprit désor-
donné de cette époque, comparable, à cer-
points de vue, aux excentricités qui
erent chez nous, vers 1S28, l'aurore du
ne. Cette exaltation éclata princi-
Gœttingue, où il s'était formé un
petit cénacle de poètes enthousiastes, les
deux Stolberg, Hœlty, Woss, Huhn, Miller,
Burtrcr. etc. Les premiers drames de S hil-
•s Brigands, 1 1 Conjuration de Fiesque,
Intrigue et amour (1783-1784) sont comme le
nement de cette période.
De 1786 à J803, Gœlhe et Schiller se dis-
natie drama-
lique. On vil alterner Egmont, Iphigénie,
Torquato Tasso avec Wallenstein , Marie
■(, la Pucelle d'Orléans et Guillaume
Tell: et aux ballades de Goethe,
le Nouveau Pausias, Hermann et Do
les Epigrammes vénitiennes, le Roi de i
le Roi des aunes, Schiller répondait par Cas-
sandre et par la Cloche. Une inspiration plus
i ardeurs du premier
[a e littéraire. Le mou-
r ne s'accentuait pas moins
les ouvrages humoristiques ou poétiques
rhummel, de Claudius, de Musœus, de
I ml Richter, de L. Tieck,
d'Achiiii d'Arniin, de Brentano, de Wacken-
roder, de Schulze, de Frédéric Muller, de
Lamothe-Kouquê, et le patriotisme, surex-
cité par les guerres de 1 Empire, pro
toute une légion de poëtes guerriers : Théo-
L-. Max Schenkendorf, Stœge-
inann, Maurice Arndt. A cette liste, déjà
le, il faut ajouter Zacharîas Werner,
.rzer et Henri de Kleist, le premier
rendu célèbre par ses drames , empreints
d'une sombre terreur, le second par ses poé-
sies humoristiques et légères, le troisième
ss poèmes, empreints à la fois d i
tendre et de mysticisme exalté. Les deux
éminents critiques, Frédéric et Gui.
blegel; les mélancoliques poètes de la
Souabe, Uhlaud, Fr. liuekert, P. Hebel,
rlin, G. Schwab: les voyageurs et
pubiiuistei libéraux, G. fcorster et Gottfrîed
Seume; le grujid historien Jean de Muller;
Lichtenberg, le satirique; Jaeobi, î'éminent
Lavater, le t indu e ir d'une
science nouvelle; Varnhugen d'Encke, et
enfin Alex, de Humbuldt, complètent l'énu-
mération des grands hommes de cette pé-
riode. 11 faudrait encore citer les hommes
qui, à la i oque, donnaient à l'Alle-
magne une véritable suprématie dans les
études philosophiques, Kant, Fiehte, .s
ling et Hegel; mais leurs travaux ont été
part(V.PBÏLOSOPBIB ALLEMANDS,
tome XI! du Grand Dictionnaire). La théo-
logie était représentée dignement durant
riode, par Schleiermacher; ia juris-
. iut et Savîgny ; et enfin
la philologie ouvrait une voie nouvelle et
it la clef de problèmes historiques res-
■ cura, ^ràce aux travaux de Heyne,
de Wolf, de G. Hermann, de Creuzer, de
BœcUh, de Niebuhr, d'Ottfried Muller, de
nann, de Franz Bopp, de Jacob Grimin.
A cette légion de poètes et de pense i
■la une autre, meut date de
1830 environ, qui > Le de la jeune
Aller; remiers chefs :
terne. Le eut
de cette nouvelle période littéraire fui
S la période ;
conséquence
même des grandes idées propagées dans toute
Si les
l'Ai le -
l naturellement des
it tout nature]
une fois effacés par le
; liassent de DO
voyant en elle, non une
■■ q n ,i.
ment et par la volonté de Napoléoi .
■ -'H elle ce
i émancipatrîce
. ■
e toute
lu c i v i I
ions et
■ ont pas
1
■
.
i ■ Lui
Salon
■ ■
L. I , Henri
L . M U , Gu
dont
ALLE
cils de voyage, les romans, les nouvelles, les
drames sont conçus dans le même es
Parmi les poètes, Anastasius Grun, Platen,
Lenau, Failersleben, Frana Di
Robert Prutz, Ch. Beck, Alfred M
lier, Georges Herweck et Maurice Hartmann
exprimèrent avec beaucoup d'éclat les senti-
ments patriotiques de l'Allemagne et les as-
: uissamment surexcitées
dans toute l'Europe par notre révolution de
1830. Leurs œuvres marquent la période qui
est représentée chez nous par la durée de la
• de Juillet, de 1830 à 1848.
..s, c'est surtout dans l'histoire et dans
la philologie que l'Allemagne a conservé sa
su; rématie. Il suffit de citer, parmi les his-
toriens : Max Duncker, l'auteur de Y Histoire
de l'antiquité; Gustave Droysen, l'auteur de
Y Histoire d'Alexandre le Grand; Moramsen,
qui a renouvelé toute l'histoire romaine;
Curtius, qui a entrepris le même travail sur
ire grecque; Strauss, Baur et Eweld,
dont les profondes recherches sur les ori-
gines .i i me ont considérablement
enrichi l'histoire générale et donné une si
vive impulsion à la critique historique; parmi
ilologues, Lassen, Weber, Bunsen et
Max Mullei se sont fait une renommée euro-
■ par leurs immenses recherches et la
précision des résultats qu'ils ont obtenus
une carrière restée presque inexplorée
'i a eux; Gervinus, enfin, à la fois histo-
rien, philosophe et critique littéraire, s'est
fait une place à part à l'aide de son Histoire
du xixe siècle et de son Histoire de la litté-
rature poétique nationale des Allemands.
Ce n'est pas à dire, cependant, que l'Alle-
magne n'ait actuellement ni poètes, ni ro-
manciers, ni auteurs dramatiques; ils sont
seulement éclipsés par les philologues et les
■ iens, et il serait injuste de ne pas citer,
parmi les poètes, Freiligrath, Paul Heyse,
Kiiiiu. Geibel, IL Legg, Christian Grabbe;
parmi les auteurs dramatiques, Henri Laube,
Frédéric Hebbel, Otto Ludwig, Frédéric
et ïmmermann; parmi les romanciers
et les conteurs, Auerbaeh, G. Freytag, Jere-
mie Gotthelf, Wilibad Alexis et Th.Mugge;
parmi les critiques littéraires, Julien Schmidt,
IL Duntzer, Wiehoff, Palleske, et d'autres
encore, qui ont surtout pris à tâche de re-
mettre en honneur les grandes gloires du
passe, les Gœthe, les Schiller, les Les-
sing, et qui s'efforcent de faire sortir de fé-
tu ie assidue de ces modèles un fructueux
enseignement pour les nouvelles générations.
ALLEMAND (Georges), peintre français, né
i Nancy. 11 vivait au xvne siècle et il se rendit
à Paris, où il reçut des leçons de Vouet, et
s'adonna principalement à la peinture reli-
gieuse. Cet artiste exécuta notamment plu-
sieurs tableaux pour Notre-Dame de Paris.
— Un autre peintre du même nom, Philippe
Allemand, mort en 1716, vint également
habiter Paris, où il devint membre de l'Aca-
démie de peinture en 1672. — Enfin, un pein-
tre également français, Jean-Baptiste Alle-
mand, qui vivait au xvme siècle, prit des
leçons de Joseph Vernet, s'adonna avec suc-
ces au paysage et se fixa a Rome. Parmi les
travaux qu'il exécuta dans celte ville, on
cite quatre paysages à fresque fort remar-
quables, qu'on voit dans le palais Corsini.
ALLEMOM-EN OISANS, bourg de France
(Isère), cant. et à il kiloin. de Bourg-d'Oi-
sans; 1,275 habitants. Il y a sur sou terri-
toire des mines de plomb argentifère.
ALLEN ou ALLEYN (Thomas), mathémati-
cien anglais, né dans le comté de Strafibrd
12, mort eu 1632. Au sortir de l'uni-
versité d'Oxford, ou il s'était adonné avec
m à l'étude des mathématiques, il passa
ie temps chez le comte d\? Northum-
1 , l uni, puis il trouva un protecteur dans le
comte de Leicester. Celui-ci lui témoigna au-
tant d'estime que de confiance, le consulta
imment sur les affaires de l'Etat et
I lui donner un évêclié; mais, pour ne
pus êtr6 détourné de ses travaux favoris,
refusa ce poste. Il s'attacha a réu-
i grand nombre de manuscrits concer-
hilosophie, l'histoire,
l'archéologie, et qui formèrent la bibliothè-
n ne. Son vaste savoir lui tic dou-
i euple le renom de sorcier. Un a
été jusq avoir eu rei ours à la
Leicester à réaliser sua
projet d'épouser la reine Elisabeth. On n a
de Lui que lies ouvra ■ ■ restés raanus :rits :
ù& ae astrorum judiciis U-
Piolomei de astrorum judiciis
U i tiast cum expositione,
ALLEN ou ALLEYN (Jean), médecin nn-
■ n nu. il exei ■ , Bridge-
■: et devint membre de la Société royale
\ I ■ i i u ouvrage qui eut
le succès :
171 lira fois
.;■■:.
toute ta médecine p
In- 18). Cet abn
. b oses et le irai
, On lui
.
r, ,ai ittw llll r Ut itj and
i , 1730, in i
i
l'une ci d
.
ALLE
qui n'e^t pas sans avoir quelque analogie
avec la chaudière à vapeur.
* ALLEN (William). — William Allen est
né à Weymouth (Dorset) en 1792; il est mort
dans la même ville en 1864. Dès l'âge de
trei2e ans, il entra dans la marine. Allen
était lieutenant lorsque, en 1832, il prit part
à la périlleuse expédition de Richard Lan-
der au Kouara ou Niger inférieur. Il releva
la carte du fleuve jusqu'à Kabba et écrivit
un journal de l'expédition, dont quelques
parties ont paru dans le recueil de la So-
ciété de géographie de Londres en 1838. De-
venu capitaine de vaisseau, il reçut le com-
mandement du steamer le Wilberforce (l84o)
dans une nouvelle exploration du Niger, sous
les ordres du commandant Trotter. En col-
laboration avec le docteur Thompson , il
écrivit l'histoire de cette expédition, qui pa-
rut sous lo titre de Narrative of the expédi-
tion to the river Niger in 1841 (Londres,
1842, 2 vol. in-8°), et lut, en outre, sur le
même sujet, a la Société de géographie de
Londres, un mémoire qui a paru en 1843
dans le journal de cette société. Dans les
intervalles de son service actif, le capitaine
Allen fit plusieurs voyages en Europe et en
Orient. Pendant une excursion en Palestine,
il conçut l'idée de mettre en communication
l'Inde et lu Méditerranée par un canal qui
traverserait la mer Morte, et il exposa ses
vues dans un ouvrage intitulé: The Dead sea,
a new route to India (1855, 2 vol.). En 1862,
il fut promu contre-amiral. Ce marin fort in-
struit était, en outre, un habile dessinateur
et un excellent musicien. Outre les ouvrages
précités, on lui doit plusieurs mémoires pu-
bliés eu 1853 dans le journal de la Société
de géographie de Londres.
ALLEN OU, homme politique français, né
en 181S Possesseur de forges importantes,
il fut élu, le 8 février 1871, député des Côtes-
du-Nord à l'Assemblée nationale. Il alla d'a-
bord siéger au centre gauche, vota pour la
paix, pour les prières publiques, l'abroga-
tion des lois d'exil et la validation de l'élec-
tion des princes d'Orléans, pour le pouvoir
constituant de l'Assemblée, la proposition
Rivet, contre le retour de la Chambre à Pa-
ris, et soutint la politique de M. Thiers jus-
ques et y compris le 24 mai 1873. Apres le
renversement du président de la République,
M. Alienou quitta le centre gauche pour pas-
ser au centre droit et appuya la politique de
réaction du gouvernement de combat. Il se
prononça toutefois contre le septennat; mais
il continua à voter les mesures de réaction
présentées par M. de Broglie et ses succes-
seurs et devint un des membres de la réu-
nion de Clercq, fortement entachée de bo-
napartisme. M. Alienou vota contre les
propositions Périer et Malleville, contre l'a-
îneudement Wallon; toutefois, il se décida à
voter la constitution du 25 février 1875, et,
quelques mois plus tard, il aftirina ses ten-
dances cléricales en appuyant le projet de
loi sur l'enseignement supérieur. Lors des
élections pour le Sénat, le 30 janvier 1876,
M. Alienou posa sa candidature dans les Co-
tes-du-Nord. Dans sa profession de foi, il se
déclara conservateur et constitutionnel. «J'ai
un profond dévouement pour le maréchal de
Mac-Manon, dit-il, et j'ai voté la constitution
qu'il nous a demandée, constitution révisa-
ble, mais que j'aiderai de tout mon pouvoir à
appliquer jusqu'en 1880, laissant au pays
seul a décider de ses destinées. Catholique
convaincu, je veux la liberté de conscience
pour tous, niais protection et liberté aussi
pour la religion de nos pères, qui a tant con-
tribué à faire la France grande dans les siè-
cles passés. • Elu en même temps que trois
légitimistes, MM. de Kerjégu, Tréveneuc et
de Champagny, il est aile siéger au Sénat
sur les bancs de la droite antirépublicaine,
avec laquelle il a voté jusqu'ici.
ALLEK, rivière d'Allemagne. Elle prend sa
source en Prusse, près de Seehausen (Mag-
debourg), arrose Vorsfelde, Gifhorn, Celle,
Rethen, Verden et se jette dans le Weser,
par la rive droite. L'Aller devient navigable
à Celle.
ALLERSTAIN ou HAI.LEKSTAIN , jésuite
et missionnaire allemand, ne au commence-
ment du xvmc siècle, mort vers 1777. 11 ac-
quit des connaissances étendues en mathé-
matiques et en astronomie, se rendit en
Chine pour s'y livrer a l'œuvre des missions
et fut appelé à la cour de l'empereur Khien-
long, qui le nomma mandarin et président
du tribunal des mathématiques de Pékin.
Ayant obtenu du tribunal des fermes des do-
ts statistiques qu'il traduisit, il put en-
voyer en Europe le dénombrement de la
Chine par provinces pendant les années
1760 et 1761, correspondant a la vmgt-ciu-
eet a la vingt-sixième année du règne
de [Chien-long. Ce recensement, publié dans
la Description générale de la Chine, donne
191,887,977 habitants pour 1760 61198,214,624
pour l'année 1761.
ALLESTIIY (Richard), théologien anglais,
l Uppin ton (comté de Shrop) en 1619,
mort en 1684. Lorsque la guerre civile éclata
entre le Parlement et Charles I«rf Allestiy,
int u l'université d'Oxford, alla
i cause royale et assista à plu-
batailles. Quelque temps après, il re-
tourna a l'université pour y continuer se*
. fui atteint d'une maladie pustileu-
AT.T.I
tîelle qui faillit l'emporter, et, a peine ré-
tabli, il reprit les Brmes et combattit pour
défendre le despotisme jusqu'à la chute de
Chules 1er. Allestry termina alors ses étu-
des et entra dans le ministère évangéliqne.
Un des signataires de la protestation contre
le covenant, il fut chassé d'Oxford, puis il
joua un rôle des plus actifs dans les intri-
gues qui eurent pour objet d'amener la res-
tauration de Charles IL A cette époque, il
revint à l'université d'Oxford, se fit recevoir
docteur et fut nommé prévôt du collège d'IS-
ton. On lui doit un recueil de Sermons (Ox-
ford, 1684, In-foL).
* ALLETZ (Pons-Augustin). — Il commença
par être oratorien, puis il se fit avocat et fi-
nit par s'occuper entièrement de littérature.
On lui doit un grand nombre d'ouvrages, qui
pour la plupart consistent en compilations.
Nous citerons de lui : Précis de l'histoire sa-
crée (1747, in-12); les Ornements de la mé-
moire ou les Traits brillants des poètes fran-
çais les plus célèbres (1749, in-12), réédité
sous le titre de Petit cours de littérature
( 1 806, in-4°) ; Dictionnaire portatif des con-
ciles (1758, in-8°); Victoires mémorables des
Français (1754, 2 vol. in-12); Y Agronome ou
Dictionnaire portatif du cultivateur (1760,
2 vol. in-8°); Abrégé de l'histoire grecque
(1763, in-12) ; le Magasin des adolescents
(1764, in-18); Tableau de l'histoire de France
(1766,2 vol. in-12); l'A Ibert moderne (1768,
in-12); les Princes célèbres qui ont régné dans
le monde (1769, 4 vol. in-12); YEsprit des
journalistes de Trévoux (1771, 4 vol. in-12);
YEsprit des journalistes de Hollande les plus
célèbres (1777, 2 vol. in-12); Cérémonial du
sacre des rois de France (1775, in-so); His-
toire abrégée des papes jusqu'à Clément VI 11
(1776, 2 vol. in-12). Citons encore de lui :
Dictionnaire théologique (in-8°); Manuel de
l'homme du monde (in-8°); Encyclopédie des
pensées (in-8<>); Histoire des singes (in-12) ;
les Leçons de Thalie (3 vol. in-12); Con-
naissance des poètes français (2 vol. in-12);
Catéchisme de l'âge mûr (i'n-12j ; YEsprit des
hommes célèbres du siècle de Louis XI V (in-12);
Almanach parisien (1785, 2 vol. in-12), etc.
* ALLEVARD, ville de France (Isère), ch.-l.
de cant., arrond. et à 40 kilom. de Grenoble,
sur les deux rives du Bréda, à l'endroit où
cette rivière sort d'une gorge étroite pour ar-
roser une belle vallée; pop. aggl., 2,051hab.
— pop. tôt., 3,031 bab. t La valiee d'AUevard,
dit AI. Ad. Joanne, est la vallée des Alpes
dauphinoises qui ressemble le plus aux val-
lées les plus célèbres de la Suisse. Tout ce
qui peut charmer les yeux s'y trouve réuni :
eaux abondantes et pures, prairies touffues,
forêts variées, rochers escarpés, sauvages,
pittoresques, neiges éblouissantes, glaces
éternelles. De quelque côte que l'on tourne
ses regards, on découvre un charmant pay-
sage ou un grand tableau. *
ALLEYN (Edouard), célèbre acteur anglais,
né à Londres en 1566, mort en 1626. Il s'a-
donna au théâtre de bonne heure et, de*
1592, il avait gagné la faveur du public, il
occupait les principaux rôles dans les pièces
de Shakspeareet de Ben-Johnson. Son père,
en mourant, lui laissa une belle fortune, et il
était en même temps propriétaire de son théâ-
tre.cequi lui procuraitd'importants bénéfices.
Il se maria trois fois et n'eut point d'enfants.
Sa conscience religieuse lui ayant reproché
les excès qu'il avait pu commettre dans sa
vie de comédien, il quitta le théâtre et em-
ploya sa fortune à fonder le collège ou l'hô-
pital de Dulwich, ou il passa les dernières
années de sa vie, sans vouloir se distinguer
des pauvres vieillards qui y étaient admis.
* ALLIAGE s. m. — Encycl. Les alliages
métalliques ont été longtemps considérés
comme de simples mélanges; mais l'étude
plus attentive des phénomènes qui se pro-
duisent au moment où ils se forment, comme
aussi les propriétés qui caractérisent les
composés formés, leur densité notamment,
ont conduit à considérer les alliages comme
de véritables combinaisons chimiques. Au
point de vue industriel, et c'est celui que
nous nous proposons d'envisager plus parti-
culièrement ici, les alliages peuvent être re-
gardés comme de nouveaux métaux prenant
des propriétés particulières qui rappellent
plus ou moins celles de leurs composants.
Les métaux qu'en emploie isolément sont le
fer, le cuivre, le plomb, l'etain, le platine,
le zinc, le mercure et l'aluminium. Toutefois,
ees métaux sont employés également en al-
liages, à l'exception du fer, qui, plus ou moins
cat bure, donne la fonte et l'acier, lesquels
n'ont rien de commun avec les alliages. C'est
ainsi que le cuivre, qu'on utilise pur, est très-
fréquemment, dans l'industrie, employé soui
forme d'alliage avec le zinc. Ce composa con-
stitue le laiton. Les mouuaies sont, comme on
le sait, des ailiaget d'or et de cuivre, d'ar-
gent et de cuivre. Quelques métaux ne sont
jamais nu. Loyés seuls. Tel est le cas du bis-
muth, de 1 antimoine, du nickel, qui sont trop
cassants. IVaulres sont trop mous; c'est le
cas de l'argent et de l'or, qui, lancés dans
la circulation sous foi me de monnaies, ou
utilisés à lc.it de bijoux ou de pièces d'or-
févrerie, subiraient une rapide usure s'ils
n'étaient associes au cuivre. D'autres mé-
taux encore sont très-facilement oxydable!
et ne pourraient remplir le but auquel l'in-
ALLI
dustrie les destine si on ne le3 mélangeait
avec un métal moins attaquable soit à l oxy-
gène de l'air, soit aux divers réactifs, acides
gras, par exemple, qu'ils peuvent rencontrer
si on les utilise aux usages domestiques, par
exemple.
Le mercure donne, avec un très-grnnd
nombre de métaux, des alliages d'une nature
particulière. Ces alliages ont reçu le nom
d'amalgames; nous en dirons quelques mots
plus loin.
— Propriétés physiques. des alliages en
général. Densité. Les alliages n'ont point
encore été étudiés avec tout te soin désira-
ble ; aussi ne connalt-on point encore la loi
d'après laquelle la densité d'un alliage
pourrait se déduire des densités des divers
métaux qui les composent. On sait seu-
lement par expérience que la densité des
alliages est tantôt plus grande, tantôt moin-
dre que celle que pouvaient faire prévoiries
densités et les proportions des métaux com-
posants. Toutefois, certains alliages ont été
s avec assez de soin pour qu'on ait pu
déterminer dans quel sens marche la densité.
Si le chiffre qui exprime la densité de l'al-
liage est supérieur à celui que faisaient pré-
voir les densités des métaux composants et
les proportions dans lesquelles ils sont mé-
langés, on admet qu'il y a eu contraction de
la masse. Dans le cas contraire, il y a eu
dilatation. Si on se rappelle que les alliages
sont de véritables combinaisons chimiques, ce
qu'on peut reconnaître à la production de
chaleur, de lumière et d'électricité qui ac-
compagne leur formation, on ne sera point
surpris qu'il y ait en tel cas condensation,
en tel autre dilatation.
Parmi les alliages binaires dont la densité
est plus grande que la densité moyenne des
métaux composants, on compte les alliages
d'or et zinc, d'or et étain, d'or et bismuth;
d'argent et zinc, d'argent et plomb, d'argent
et étain, d'argent et bismuth, d'argent et
antimoine; de cuivre et zinc, de cuivre et
étain, de cuivre et bismuth, de cuivre et an-
timoine; de plomb et bismuth.
Les alliages dont la densité est moins
grande que la densité moyenne des métaux
composants sont ceux d'or et argent, d'or et
fer, d'or et plomb, d'or et cuivre; d'argent
et cuivre; d'etain et plomb, d'étain et anti-
moine ; de cuivre et plomb ; de zinc et anti-
moine ; de fer et bismuth, de fer et plomb,
de fer et antimoine ; de plomb et antimoine.
Des donirees que nous venons de fournir,
d'après M. Laboulaye, il semble résulter que
la condensation a lieu et que, par suite, Val-
liage est plus dense que la moyenne des
densités des métaux composants, lorsque la
combinaison effectuée est plus intime. Ce fait
n'a rien qui puisse surprendre; on doit re-
marquer de plus que toute combinaison s'ac-
coinpagne d un dégagement de chaleur et
d'électricité d'autant plus énergique que
cette combinaison est plus intime. C'est le
cas de l'alliage connu sous le nom de bi onze
d'aluminium et qui donne, au moment de la
combinaison, une élévation de température
de près de 1000°. Il est à remarquer, du
reste, que la loi indiquée ci-dessus n'est pas
encore suffisamment établie et qu'elle de-
vrait s'appliquer pour uu même métal si on
augmentait, au delà du point de saturation
du premier métal composant, la proportion
du second* La densité d'un alliage devrait
être soit plus grande, c'est le cas de eon-
densation, soit plus petite, c'est le cas de di-
latation, (pie la innyenne des densités îles
métaux composants, suivant que les métaux
mis en présence auraient plus ou moins d'af-
finité l'un pour l'autre. Que si on dépassait
le point de saturation de cette allumé en
augmentant la proportion d'un des deux mé-
taux, ou devrait ramener la combinaison a
une densité moindre; mais l'expérience n'est
pas toujours d'accord avec celte prévision.
— Elasticité des alliages. M. Wertheim a
particulièrement étudie celte question, l.e
but qu'il se proposait était de constater le
rapport qui peut exister entre les prit] rié-
lés mécaniques des métaux et celles des al-
liages, afin d'en déduire la connaissance de
l'état moléculaire de ces composés. L
liages étudies ont été préparés avec des mé-
taux chimiquement puis. M. Wertheim, n|>rès
avoir amené les métaux U l'état de fusu i
mélangeait et remuait la masse pendant un
lin temps, puis la coulait dans une lin-
gotière de o™,50 de longueur. Les alliages
ductiles étaient ensuite passés à la filière et
les alliages cassants calibrés à la lime.
Ces diverses opérations terminées, l'expé-
rimentateur a soumis les divers alliages ub-
tenus à l'analyse chimique et obseï \ ë
bieu qu'il eût pris la précaution de cou
les divers métaux dans le rapport di
atomiques ou des multiples le
simples de ces poids, il se trouvait que les
proportions avaient été nu lifièe d'ui
importante. Ce fait était à prévoir. En eflet,
les métaux les plus oxydables avaien
l'influence d'une haute température, vu une
Sartie de leur masse se transformer sous forme
'oxyde; d'autre part, les alliages dans le , n 1
entraient des métaux de poids spéi
très-différents offraient de grandes van au n .
de composition. M. Wertheim a élimine, fa fo
suite d'analyses sommaires, tous les alliages
qu'il croynil ne devoir point lui fournir do
bonnes conditions d'expérience et a ré 01 vé
ALLI
les vergettes qui lui paraissaient être d'une
homogénéité convenable.
Il a notamment étudié cinquante-quatre al-
liages binaires et neuf alliages ternaires de
composition simple et connue , parmi les-
quels figuraient la plupart des alliages utili-
sés dans les arts et obtenus par l'industrie
courante. De ces expériences M. Wevthcim
a conclu :
îo Que les coefficients d'élasticité dos al-
liages correspondent à peu près à la moyenne
des coefficients d'élasticité des métaux con-
stituants, et que les condensations ou dila-
tations qui accompagnent la formation de
l'alliage sont sans influence appréciable sur
ce coefficient. De là, il semble qu'on peut
fixer à l'avance la composition d un alliage
d'une élasticité donnée, pourvu toutefois que
cette élasticité soit comprise entre les va-
leurs extrêmes des mêmes quantités des mé-
taux connus.
2» Que ni la cohésion, ni la limite d'élasti-
cité, ni l'allongement maximum ne peuvent
être fixes à priori au moyen des quantités
connues pour les métaux simples qui les com-
posent.
30 Que les alliages se conduisent comme
les métaux «impies, quant aux vibrations et
quant à l'allongement.
4o Enfin, mais ce dernier point, de l'avis
même de l'expérimentateur, n est pas absolu-
ment établi, que si l'on admet que toutes les
molécules des alliages sont a la même dis-
tance les unes des autres, on trouve que plus
cette moyenne distance est petite, plus le
coefficient d'élasticité est grand.
— Dureté. Ductilité. Ténacité. A quelques
exceptions prés, les alliages sont plus durs
que celui des métaux constituants qui l'est le
plus; ils sont plus cassants et présentent
moins de ductilité et de ténacité que celui
des métaux constituants qui est le plus tenace
et le plus ductile.
— Chaleur spécifique. Il résulte des expé-
riences faites par M. Rognault que les cha-
leurs spécifiques des alliages représentent
exactement la moyenne des chaleurs spéci-
fiques des métaux alliés. IL convient toutefois
de remarquer que cette loi n'est exacte que
si on prend les alliages à un point suffisam-
ment éloigné de celui où ils fondent ou se
ramollissent.
— Fusibilité. Les alliages sont toujours
plus fusibles que le moins fusible des métaux
composants. Un a profité de ce fait pour com-
poser des alliages qui fondent au-dessous de
100°; tel est 1 alliage Darcet. On sait que
cette fusibilité a été utilisée dans les arts et
dans l'industrie pour la fabrication de menus
objets destinés aux usages domestiques. Le
point de fusion d'un alliage métallique varie
naturellement avec la nature des métaux al-
liés; il varie également avec la proportion
dans laquelle sont mélangés ces métaux. Si
l'on considère un alliage comme une vérita-
ble combinaison chimique faite dans des pro-
portions définies et que l'on ait affaire à une
combinaison de ce genre, la masse a un point
fixe de fusion. Si, au contraire, le composé
métallique défini est en dissolution dans un
excès de métal, ou en d'autres termes si les
proportions dans lesquelles l'alliage est formé
ne correspondent pas à l'alliage chimique, lo
point de fusion varie. M. Radberg, dans ses
récentes études sur les alliages, a constaté
que, lorsqu'on laisse refroidir un alliage fondu,
le thermomètre s'arrête en général deux fois
entre le point de fusion et le point de solidi-
fication. Or, un de ces points est commun à
tous les alliages de métaux donnés, et l'autre
varie avec la proportion dans laquelle ces
x sont alliés. Ce fait donne une très-
grande force à l'hypothèse qui considère les
métaux comme devant s'allier dans des pro-
portions définies et devant jouir en cet état
de propriétés que fait perdre k Vallinge or-
dinaire, la présence d'un excès de métal dans
lequel est dissous le composé métallique.
— Propriétés chimiques des alliages.
Oxydation. A quelques exceptions près, les
alliages sont moins attaquables aux agents
chimiques et notamment a l'oxygène du l'air
que les métaux qui les composent. Toutefois,
certains alliages s'oxydent plus rapidement
que chacun des métaux constituants; tel est
le cas de l'alliage de 3 parties de plomb et
de l d'étain. Los métaux alliés conservent
individuellement leurs propriétés particuliè-
res. Un alliage d'or et de cuivre, traite par
1 acide azotique, sera moins vivement attaqué
n lo serait le cuivre seul ; il le sert ce-
int, mais le cuivre seul sera dissous par
l'a de. Ainsi donc , quand un alliage est
forme de deux métaux inégalement oxyda-
bles, on peut les séparer au moyen de procé-
dés appropriés, en favorisant l oxydation du
plus oxydable.
Pour former des alliages qui soient <
sure de résister aux influences atmosphéri-
ques, à l'oxygène do l'air et a, l'acide carbo-
nique par exemple, on prend généralement
des métaux qui aient peu de tendu
s'oxyder, et l'on obtient ainsi un alliage moins
ible que celui des métaux constituants
qui l.st le moins. I le cas do l'alliage de
Sine et de cuivre (laiton), qui s'attaque
coup moins vivement que lu cuivre. Les
alliages formés d'un métal électro-positif et
d'un inétal électro-néj oxydab
on ne peut les conserver ii l'air, soit à une tem-
pérature élevée, soit même à la température
ALLI
ordinaire, tts peuvent même, s'ils sont a un
état de division suffisant, détoner au coi
de l'oxygène de l'air. Tel est le 1 as e l'aï-
liage de bismuth et d'antimoine. Cette 1
bilité est due à, la mise en présence de deux
métaux à tendances électriques contraires, et
par suite placés dans les meilleures conditions
pour qu'il se produise une action chû
dont le résultat est, en ce cas, i*ox> i
ou instantanée des métaux consti-
tuants.
— Mode de préparation. Pour préparer un
alliage, il faut fondre les métaux ensemble.
Quand on n'agit que sur une petite masse, un
creuset suffit. S'il s'agit de couler une masse
importante, on emploie un fourneau à ré-
verbère d'une construction spéciale. La m n-
che de l'opération a lieu généralement comme
suit: on introduit dans le creuset le métal
le moins fusible. Si toutefois il ne fond ut
qu'à une température très-élevée et s'il se dis-
solvait facilement dans le métal avec lequel
on veut l'allier, on aurait tout intérél a pro
céder d'une façon inverse. Si l'on opère avec
un inétal très-oxydable ou très-volatil, on fera
bien de ne l'ajouter qu'en dernier lieu, et
même au moment de la coulée. Nous aurons
I occasion d'insister particulièrement, dans
quelques instants, sur l'ordre dans lequel il
convient de mélanger les métaux; nous nous
contenterons de dire ici que cet ordre n'est
pas indifférent et que les mêmes métaux allies
dans des proportions constantes ont donné
des alliages présentant des propriétés diffé-
rentes, parce qu'ils avaient été mél
d;ms des ordres divers. On a également ob-
servé que pour certains alliages on av. ut in-
térêt à employer moitié métaux neufs et
moiiié alliages. Tous les fondeurs en brouzu
procèdent de la sorte et considèrent comme
une excellente pratique de mêler aux mé-
taux neufs la moitié de leur poids d'alliages
anciens.
Dans certains cas, et notamment quand un
des métaux à allier est volatil, ou quand la
réduction des oxydes de ces métaux est diffi-
cile à pratiquer isolément, on mélange les
oxydes avec une quantité de charbon conve-
nable et on opère la réduction des deux oxy-
des à la fois. Les métaux mis en liberté
s'allient. On peut encore opérer la réduction
des deux oxydes dans le bain métallique au-
quel on veut allier le métal à mettre en
liberté. Ce procédé donne des alliages très-
homogènes, mais il est presque exclusive-
ment confiné dans les laboratoires. Il est plus
coûteux que le procédé qui consiste à fondre
les métaux purs.
— Liquation. Lorsqu'un alliage est fondu
et suffisamment brasse, que les réactions tu-
multueuses qui ont pu se produire au moment
où s'opérait la combinaison se sont calmées,
on a une masse homogène et qui reste telle
tant que le métal est en fusion; mais au mo-
ment où la solidification commence, il s'y
forme des eouches de compositions dîfferen-
tes. Quand l'alliage est coulé, si le refroidis-
sement s'opère avec lenteur, son hum
se détruit dans des proportions qui varient
avec la nature des métaux alliés. Cette ho-
mogénéité se détruit si bien que, si l'on sou-
1 l'analyse chimique des portions de
Y alliage prises sur diUorents points de la
masse, on reconnaît que la constituûon de
ces diters morceaux accuse des différences
surprenantes.
Ce phénomène, connu sous le nom de ligua'
tion, est d'une importance capitale. Quelle
soit due soit k la séparation de {'alliage
nuque de l'excès de métal dans lequel il se-
rait en dissolution, soit à la formation d'une
série d'alliages distincts qui, solidiliables à
des températures différentes, eristalli- 1 . : 1
successivement dans la masse, il est 1
que la liquation est un sérieux obstacle a la
fonte de pièces importantes. L'emploi de
îuoulos mauvais conducteurs de la cl
et qui par suite s'opposent à. un refroi
ment rapide augmente encore les diffi
que nous venons de signaler. C'est a la li-
quation qu'on doit d'être obligé, dans les fon-
deries do canons, par exemple, de construire
des moules beaucoup plus longs que I
à obtenir. Du remplit ces moules d'à
pms ou coupe la partie supérieure qui, trop
riche en étain, ne pourrait être utilisée ; Val-
convenable occupe la partie inférieure.
La liquatmn amène également un trouble
appréciable dans la constitution des alliages
monétaires, à tel point que les pie,
5 francs en urgent doivent être essayées au
moyen de. h ui liions pris sur plusieurs ,
de leur masse, sans qmu l'i pierait
fort de ne point trouver entre L'argent et lo
cuivre le rapport t\\<- par la loi.
Ajoutons, avant de pa
que, si la liquation est un obsi :1e 1
ri eux a l'hom ■, énéité des al
parvenu à l'ul
I . ,.;,:.;
ppiit retirer des mi
irès-puuvres li âmes ou 30 cran
d'urgent qu'ils renferment par 100 fa
traitement est dû a M. Paltinson, d ou son
oom ne pattinsonagt . V. ce mut uu tome XII.
Lorsqu'o 1 lie un alliage a une 1
rature insuffisante pour le fondre en
dre quelques-uns «les ai-
formes dans sa masse par le refroidis-
sement loul dont nous uvous parle ci- Ii
on ob erve un phénomène très-curieux Bt 'pu
ALLI
101
est le suivant : les alliages dont on atteint
le point de fusion suintent lentement a tra-
métalliqne,qui prend alors
iige. Cette masse a perdu tonte
ite élasticité. Quand on n
un alliage à une température voisine
de son point de fusion, et cela pendant un
[peut se f terdans
alliages qui n'y existaient pas
et qui s'écoulent a mesure de leur formation.
enomene, bien qu'il soit différent de
celui que nous avons décrit plus haut, a reçu
également le nom de liquation, et l'o
d uu alliage métallique ainsi déti lit nid
s'est lîquaté. On utilise cette propriété dans
la métallurgie pour extraire l'argent des
masses de cuivre où il est :
Nous avons eu l'occasion de dire que l'or-
dre de préparation des alliaqes élém
res n'est pas indifférent et joue même en
certains cas un rôle très - important.
oxpencuce bien simple permet d'étal ,
fait, ou prend un alliage de 90 pari,.
tain et de 10 de cuivre, puis on y
10 parties d'antimoine. < in en \ ren 1 un
dans lequel figurent les mêmes métaux eu
même quantité; on les allie
vaut: 10 parins d'antimoine et 10 de cuivre
forment un premier alliage, auquel on ajoute
BO parties d'etain.
on aura évidemment deux <i/-
liages ehiiniquement identiques; mais
les étudie au point de vue de leur ténacité,
de leur fusibilité, de leur dureté, on consta-
te: a qu'ils présentent des diffél
appréciables. Ces phénomènes s'expliquent
ilement si l'on admet que les métaux
dons les alliages forment des combinaisons
définies.
Nous allons terminer cette étude en em-
pruntant à l'excellent ouvrage de M. Labou-
laye, Dictionnaire des arts et manufactures,
une partie des renseignera mplets
qu'il donno relativement aux alliages formes
par les métaux usuels.
M. Laboulaye divise les métaux en cinq
catégories.
Dans la première figurent les métaux cas-
sants, l'antimoine, l'arsenic, le bismuth ; dans
la seconde, le zinc, qui tient le milieu entre
a précédente et celle qui suit; dans la
troisième se rangent les métaux ductiles qui,
■ d lis l'or Ire de leur moindre : ■
litê, sont le fer, l'or, le cuivre, l'argent. La
quati mine compte les métaux mous, le plomb
et l'étain ; enfin, la cinquié end un
seul métal, liquide celui-là, c'est le mercure.
— Métaux cassants. Les alliages des mé-
taux e;issants entre eux ne sont d'aucune
utilité, car ils présentent les propriétés des
ix qui les composent et ne peuvent être
clans l'industrie. M. us l alliagede ces
métaux avec ceux que nous avons
autres séries donne d'excellents pro-
duits. En effet, s'ils n'entrent point eu trop
grande proportion dans les alliages, ils
iniquent leur dureté sans faire j
aux métaux tenaces, par exemple, leur lo-
ua e ite.
Les alliages d'arsenic et de zinc soif
sants et sans intérêt. Ceux d'arsenù
fer sont blanchâtre
die un beau poli, ce qui les au 1 fil utili-
ser dans la bijouterie. Ceux d'aï
cuivre vont du gris au blanc. L'alliage I
de 62 parties de cuivre et de 97 d
sunt; il est employé dans la fabrique
des boutons. Avec l'étain, l'arsenic donne
des a u.ts , gris , laraelleux et
moins fus, ides que l'étain. Ces produits ne
sont pomt utilises dans l'industrie. L'ai
donne, avec le plomb, un urséniure qui est
employé à la fabrication du plomb de cl
11 suffit d'ajouter au plomb fondu QUI
milligrammes d'arsenic pour obtenir l'alliage
, . . pe.
L'antimoine aigrit beaucoup les m<
avec lesquels il est combine. Avec le linc, il
d'il ■
et combustible. Avec le fer, si
lions :■ ,70 d'antimoiue et
fer, on obtient un alliage bl
fusible et très-dur. Si 1 ou a un alliage a ?u
de fer pour 3u d'à
plus dur encore et donne des étincelles 1
on lo lime rapidement. L'uni m
avec le cuivre uu alliage cassant. SI les
es en propOl
, {'alliage présente une belle couleur
ne avec
alliages qui sont aussi blancs que ce
1 métal. A vec u<
ils. L alliage forme
de 'Ji> parties d'etain et 10 d'antimoine
stitue ce . [uel on I 1:
1 héières et autres 0
de •■'■ ge
75 parties d'étain et de 25 d antimoine.
plus brillant, mais plus cassant que 1
cèdent.
L'antimoine uni au plomb, dans la pi
tion de 24 parties :>i de
plomb, donne un excellent m ■
. Cet
s.' gonfle par le refri
, te le plomb.
Le bismuth donne en général des alliages
1 ta que ceux I
: R
leineiit trovfusibles. Le | li 1 tient 111-
bismuth ai
102
ALL1
l'étain et de bismuth et de plomb. Les pre-
miers sont assez nombreux, car le bismuth
s'allie à l'étain en toutes proportions. Us
sont plus durs, plus brillants et plus sonores
ètain. Les objets domestiques fabriqués
avec l'étain, gobelets, théières ou autres de
même genre, sont obtenus avec un alliage
renfermant une petite quantité de bismuth
qui sufrit à leur communiquer un vit" éclat.
Avec 1" i loinb, le bismuth donne des allia-
ges moins :assants et plus ductiles que ceux
qu'il ft-rait avec l'antimoine. Ces alliages
sont moins durs que les précédents, bien que
dix fois plus durs que le plomb. L'alliage
formé de 66 parties de plomb et de 24 de bis-
muth fond à 166°. La grande fusibilité de
ces alliages, due à la présence du bismuth,
permettra , sans doute, de les employer fré-
quemment dans l'industrie quand on aura pu
préparer le bismuth à bas prix.
— Le zinc ou métal intermédiaire. Les al-
liages de zinc sont généralement difficiles à
obtenir en raison de la facilite avec laquelle
il s'oxyde et se volatilise. Sa présence dur-
cit les métaux. L'alliage de fer et de zinc est
difficile à obtenir en raison du point élevé
de fusion et de la grande volatilité du zinc.
Toutefois, on peut l'obtenir par une action
prolongée; témoin la préparation d'une es-
pèce de fer-blanc où l'étain est remplacé par
le zinc.
Avec l'or, le zinc donne un alliage cassant,
susceptible de prendre un beau poli et pré-
sentant une couleur jaune verdâtre.
Avec le cuivre, le zinc fournit des allia-
ges connus sous les noms de laiton ou cuivre
jaune. Ces alliages sont d'une importance ca-
pitale pour l'industrie. Si on mélange 20 par-
ties de cuivre et 80 de zinc, on obtient un
alliage présentant une belle couleur jaune
d'or et qui est très-employé dans la bijoute-
rie en faux. Si ou augmente la proportion
de zinc, on obtient des alliages de couleur
jaune verdâtre; enfin, si les deux métaux
sont alliés par parties égales, le produit est
gris bleuâtre. Ces alliages sont plus fusibles
et plus durs que le cuivre. Us s'oxydent
beaucoup moins et coûtent moins cher. Si
l'alliage renferme plus du tiers de son poids
de zinc, il est très-ductile et très-malléable à
la température ordinaire, mais il devient fra-
gile à une température quelque peu élevée.
Il s'adoucit par la trempe. L'alliage le plus
employé pour les ustensiles de ménage, les
tringles, tes fils, etc., renferme 66 parues de
cuivre et 34 parties de zinc.
Avec l'argent, le zinc donne des alliages
cassants si la proportion de ce dernier mé-
tal est très grande. Cet alliage présente une
teinte blanc bleuâtre; sa cassure est grenue.
L'atliage à un dixième de zinc et neuf dixiè-
mes d'argent est blauc jaunâtre et se frappe
très-bien.
Si un allie le zinc avec les métaux mous,
avec le plomb, par exemple, on obtient un
alliage assez dur et susceptible de prendre
un beau poli. Le composé est très-malléable,
plus tenace que le plomb et d'une pesanteur
spécifique supérieure à la moyenne de celle
des métaux combinés.
Avec l'étain, le zinc donne un alliage très-
dur et tres-tenace. Si ces deux métaux sont
mélangés en proportions égales, on obtient un
compose qui fond entre 460° et 500° ; si on a
mélangé l d'étain et 2 de zinc, le point de
fusion s'abaisse jusqu'à 3000. Il peut descen-
dre jusqu'à 250°, si le zinc entre pour les
trois quarts dans la combinaison.
Le mercure donne, avec le zinc, des com-
posés blancs, très-cassants. Si le mercure
est en grande proportion, l'alliage est pâ-
teux.
— Métaux ductiles. Les métaux ductiles,
l'or, le cuivre, l'argent, l'antimoine, forment
entre eux des alliages très-communs dans le
commerce, et particulièrement dans lu bijou-
terie eu vrai et en faux.
Le fer donne, avec l'or, une série (L'allia-
<!■■ qui ont pour caractère propre d'être très-
nt décomposables. Avec un dou-
fer, L'alliage est jaune pâle; avec
■ de ce métal, l'alliage est jaune
gris. Ce dernier composé est tres-fréquem-
dans la bijouterie de fan lai le.
■«s alliages durcissent par la trempe.
Le fer ne pas, à proprement puiler,
le cuivre. Toutefois, si l'on verso du
lu dans du fer en fusion, ce der-
■:<•. quelques traces de cuivre et
mnt. La fonte, combinée
vre dans les proportions de
dernier métal pour 9 du
mue un produit plus tenace que
i i fonte. I e produit n'est point encore utilisé
tfie.
I Die avec l'or en toutes pro-
portions. L'alliage est pins dur que l'or, mais
moins ductile. Le maximum de dur*
. w i "N m- suivre
et 7 huitième l'or. < , est plus fu li-
ble que l'or. Il est trèa utilisé dans lu fabri-
in des bijoux oi lires.
L'or et l'argent ■ a I I \>- m t, i , . . ; .,
m . paraître, toutefois, former, c
tre métaux, do véritable ion . H
d u |U inlité it pour
modifier le couleui
plu , tu Ible ■ que l'or, i lu - dui , plu
f plus sonores que l'or et que l'a i
u or rei t, qui
D'est qu'un alliage du 70 pour lUu dur et
ALLI
30 pour 100 d'argent. Ce composé est très-
employé dans la bijouterie de fantaisie.
L'argent et le cuivre s'allient très-facile-
ment et en toutes proportions. Ils restent
blancs, alors même que le cuivre représente-
rait près de 50 pour 100 de la masse. Ils sont
plus durs que l'argent et très-ductiles. Ces
alliages sont très-fréquemment employés. Le
plus dur d'entre eux est celui qui renferme
20 pour 100 de cuivre.
L'aluminium s'allie avec le fer, le cuivre,
l'or et l'argent. Avec le fer, il donne un al-
liage impossible à travailler. Il en est de
même avec le cuivre, lorsque ce dernier
n'entre dans l'alliage que pour 1 vingtième.
Si, au contraire, l'aluminium ne figure dans
L'alliage avec le cuivre que pour une faible
proportion, 1 vingtième, par exemple, on ob-
tient un composé présentant une belle cou-
leur d'or, une dureté qui ne nuit point à sa
ductilité. Ces alliages sont moins oxydables
que le cuivre. Si on élève au dixième la pro-
portion d'aluminium, on obtient un composé
bien connu sous le nom de bronze d'alumi-
nium. Ce produit présente une belle couleur
or, est inattaquable aux agents atmosphéri-
ques et peut subir sans s'altérer l'action des
acides gras, ce qui a permis de l'employer
pour faire des couverts et autres ustensiles
de ménage.
L'argent donne avec l'aluminium plusieurs
alliages. Celui qui renferme 5 pour 100 d'ar-
gent se travaille comme L'alliage des mon-
naies d'argent, à la condition toutefois que
l'argent allié soit pur.
— Alliages des métaux ductiles et des mé-
taux mous. Le plomb donne avec l'or des al-
liages cassants; il sufrit que la proportion de
plomb soit très-faible. Cet alliage est jaune
pâle et tres-peu stable. Le composé occupe
un volume supérieur à celui qu'occupaient
les métaux non alliés.
Le plomb ne forme point avec le cuivre
d'alliage proprement dit; il s'allie au laiton
et au bronze et présente dans ces conditions
une certaine dureté.
Le plomb s'unit avec l'argent en toutes
proportions. Il suffit d'une quantité très-fai-
ble de plomb pour diminuer la ductilité de
l'argent. Les alliages formés par ces deux
métaux sont très-peu ductiles; ils sont plus
fusibles et d'une plus grande densité que la
moyenne des métaux composants. C'est un
cas de condensation. L'argent se dissout eu
fortes proportions dans le plomb fondu.
L'étain donne avec le fer des alliages cas-
sants, mais très-durs. On les emploie fré-
quemment pour les caractères d'imprimerie,
et le meilleur pour cet usage est celui qui
renferme 6 parties d'étain et 1 de fer. Sa
densité est de 7,250.
Avec l'or, l'étain donne un alliage qui con-
serve une certaine ductilité, si le second de
ces deux métaux ne représente pas plus de
1 douzième de la masse. L'alliage est pâle
ou blanc. Il n'est pas utilisé dans le com-
merce.
L'étain donne avec le cuivre des alliages
très-employés. Il suffira de citer le bronze,
qui est composé de 90 parties de cuivre et de
10 d'étain. Cet alliage est plus fusible que le
cuivre et beaucoup plus dur. Il s'oxyde moins
à l'air, mais est plus malléable. Si l'on mé-
lange 76 parties de cuivre et 24 d'étain, on
obtient un alliage blanc avec une légère
teinte rose. Ce composé possède un éclat
métallique superbe.
— Mercure. Le mercure s'allie avec l'or,
le cuivre et l'argent. Il est sans action
sur le fer, ce qui permet de le transporter
dans des bouteilles de ce métal. Toutefois,
sous l'influence d'un courant électrique, on
parvient a obtenir un amalgame de fer. Ce
composé brillant et d'aspect butyreux se dé-
compose rapidement sous l'influence de l'oxy-
gène de l'air.
Le mercure dissout l'or en très-grandes
proporiions sans que l'amalgame cesse d'être
liquide. 2 parties d'or et 1 de mercure don-
nent un amalgame pâteux et eristallisable.
L'amalgame de cuivre ne peut être obtenu
qu'au moyen de lu pile; mais, à l'encontre
de ce qui se passe pour le fer, cet amalgame,
d'abord pâteux, se durcit rapidement et ré-
siste à l'uction de l'air.
L'argent se dissout dans le mercure avec
la plus grande facilité. L'amalgame est pâ-
teux, mais durcit au bout de quelques heu-
res. Cette dernière propriété a permis aux
dentistes d'utiliser l'amalgame d'argent pour
garnir les dents.
Les métaux mous, plomb et étain, forment
entre eux de nombreux alliages. 11 suffit de
les faire fondre ensemble. Ces alliages sont
moins blancs que l'étain , mais pms durs.
Le point de fusion varie avec la proportion
dans laquelle sont mélangés les deux métaux.
Le plu tenace est celui qui contient 25 par-
ti-' de plomb et 75 parties d'étain. L'alliage
que donnent 33 parties d'étain et 67 do plomb
brûle a La chaleur rougi*. Le plomb et l'étain
Ivenl u pi oportions diverses dans le
mercure, Si l'étain et le mercure sont mé-
lan i ■ '-u proportions égales, l'amalgame
■ ide. 10 parties de mercure et 1 d elain
donnent un amalgame liquide presque aussi
fluide que le mercure. Le plomb trituré à
froid dans le rcure s'y dissont lentement*
A chaud, In d - olmion est très-rapide. L'a-
une donné par un mélange uo parties
ALLI
égales des deux métaux cristallise assea. fa-
cilement.
Dans tout ce qui précède, nous nous som-
mes exclusivement occupé des alliages bi-
naires , c'est-à-dire de ceux qni sont tormés
par deux métaux seulement. Or, l'expérience
démontre que deux métaux déjà alliés peu-
vent s'allier à un troisième et agir ainsi
comme s'ils ne constituaient qu'un seul et
même métal. Hâtons-nous de dire, toutefois,
que ces nouveaux alliages n'ont pas l'impor-
tance industrielle des premiers.
L'intervention d'un troisième métal dans
un alliage a le plus souvent pour but de cor-
riger les résultats obtenus par la première
combinaison et d'approcher autant que pos-
sible du but qu'on veut atteindre. Nous alluns
dire quelques mots des résultats qu'on peut
obtenir en faisant intervenir dans des con-
ditions données tel ou tel métal.
Les métaux mous sont généralement em-
ployés pour augmenter la fusibilité et la té-
nacité de certains alliages. C'est ainsi que,
en ajoutant au métal des caractères d'impri-
merie, forme de 75 pour 100 de plomb et de
25 pour 100 d'antimoine, 8 ou 10 parties d'é-
tain, on obtient un alliage dont le grain est
plus fin. On augmente la fusibilité de Val'
liage de bismuth et de plomb, qui fond vers
165°, par l'addition d'une certaine proportion
d etain. Tout le monde connaît L'alliage Dar-
cet, qui fond à 94° et se compose de 8 par-
ties de plomb, 5 de bismuth et 3 d'étain; il
est donc inutile d'insister sur ce point.
Le plomb est utilisé pour faciliter le tra-
vail à la lime du laiton; 2 ou 3 pour 100 de
plomb empêchent L'alliage de cuivre et zinc
de graisser la lime et permettent de le percer
avec netteté et précision. Le zinc s'emploie
pour durcir tel ou tel alliage; la plus faibie
quantité suffit à produire ce résultat.
Les métaux ductiles peuvent également
être employés pour modifie i les propriétés d'un
alliage donné. L'or et l'argent ne sont point
utilises à cause de leur prix élevé. Le cuivre
est le plus employé de tous les métaux de
cette série. On l'utilise pour augmenter la
ténacité des alliages facilement fusibles. Le
fer donne, lui aussi, une plus grande téna-
cité aux alliages dans lesquels on le fait en-
trer, mais il est assez difficile de l'utiliser en
raison de la haute température nécessaire
pour le fondre. On l'emploie surtout pour les
alliages de plomb et d'étain, auxquels il com-
munique une grande dureté. On a également
tenté d'ajouter à un alliage de cuivre et nic-
kel une petite quantité de fer, dans le but
d'obtenir une composition capable d'être em-
ployée aux usages domestiques ; mais il ne
paraît pas que cette tentative ait abouti.
Les métaux cassants, tels que le bismuth,
l'antimoine et l'arsenic, sont également uti-
lisés. Le premier augmente dans de fortes
proportions la fusibilité des alliages où il
entre et peut leur donner, suivant les cas,
plus d'éclat ou plus de dureté. Les deux der-
niers sont exclusivement employés pour ren-
dre les alliages durs et cassants.
Beaucoup d'alliages ont reçu des noms
particuliers; nous allons donner ici la liste
des principaux, dont la plupart ont un arti-
cle spécial dans le Grand Dictionnaire : ai-
rain, al f en ide, amalgame (nom général des
alliages où il entre du mercure), argentan
ou aigenton , bronze , caracoli, chrysocale,
claire-soudure ou claire-étofl'e , cuivre de
Corinthe, laiton, maillechor ou inaillechort,
métal d'Alger, métal anglais, métal de Dar-
cet, métal de potier, métal du prince Robert,
or anglais, or gris, or vert, packfond, pein-
chebec, potin jaune ou gris, pyrope, alliage
de Reauinur , similor ou or de Maubeim ,
tombac, toutenague ou tintenague.
Alllauce Israélite universelle (î.'J, asso-
ciation juive, fondée à Paris en 1861 et qni a
pris depuis de grands développements* Elle
a eu pour présidents, depuis 1S63, M. Ad.
Crémieux , l'ancien membre du gouverne-
ment provisoire, et M. Salomon Muuk, l'il-
lustre --avant, mort en 1867. Son but a été,
des l'origine, ■ de travailler partout à l'é-
mancipation et aux pi ogres moraux des is-
raelites; de prêter un appui efficace à ceux
qui soutinrent pour leur qualité d'israelite;
d'encourager toute publication propre à ame-
ner ce résultat. ■ De tout temps, le peuple
juif a trouve moyen de relier entre eux ses
membres dispersés dans le monde entier et
a fait do l'assistance entre coreligionnaires
un devoir de stricte observation; il y a des
siècles que co peuple, naguère encore par-
tout proscrit ou tout au moins vu de mau-
vais œil, met en pratique ces généreuses
idées do fraternité et de solidarité qui n'ont
encore pénétré que superficiellement les na-
tions modernes ; mais la Soeiwia de l'Alliance
Israélite réalise sur une plus grande échelle
et avec des moyens d'action plus efficaces
ce que la bonne volonté individuelle ou les
efforts de petits groupes isoles ne pouvaient
essayer qu incomplètement. Elle est aujour-
d'hui assez puissante pour que partout où un
Israélite se trouve menacé, en cette qualité,
dans sa sécurité personnelle, dans sa reli-
gion ou dans ses intérêts, il n'ait qu'a s'a-
dresser à elle pour qu'au moins sa plainte
.soit entendue, sinon toujours écoutée. Les
correspondances dtt comité central avec les
gouvernements ou avec les représentants
des diverses puissances européennes en
tout pays, la publicité qu'il donne aux faits
ALLI
permettent ainsi aux juifs de toutes les par-
ties du monde d'espérer pour eux la protec-
tion que les gouvernements n'accordent d'or-
dinaire qu'aux chrétiens; en tout cas, si cette
protection fait encore défaut, la publicité
donnée aux faits ne peut manquer d'attirer
sur eux l'attention et de produire tôt ou tard
le résultat espéré. ■ La situation des Israé-
lites est-elle partout conforme aux grands
principes des sociétés modernes? Les faits
sont là pour répondre. Que sont les Israélites
dans un trop grand nombre de pays? Sont-
ils des citoyens ou bien des proscrits, des
opprimés, des parias? Jouissent-ils même du
libre exercice de leur culte? Ne s'obstine-
t-on pas avoir en eux une race qui veut
demeurer distincte , quand ils n'aspirent en
réalité qu'à partager avec les peuples qui
les ont adoptés tout ce qui peut être con-
fondu sans atteindre la conscience? Ne sont-
ce pas les lois et les mœurs qui nous isolent,
alors qu'on nous impute de chercher l'isole-
ment comme une condition de notre exis-
tence religieuse? Les ghettos ont-ils partout
disparu? Nous sommes Français en France,
Dieu merci; ne devons -nous pas vouloir
qu'en Allemagne nos coreligionnaires soient
Allemands, qu'ils soient Russes à Moscou,
Espagnols à Madrid, Italiens à Rome? Une
pareille situation non-seuleinent rend légi-
time, mais même impérieusement nécessaire
une société telle que la nôtre. Il ne faut pas
lui contester le droit de réclamer, avec un
calme qui ne se démentira pas, mais avec
une infatigable persévérance, contre des ini-
quités séculaires. 11 faut, au contraire, espé-
rer qu'-en présence de manifestations pu-
rement morales , mais secondées par une
publicité courageuse, avec l'appui des gou-
vernements les plus éclairés et l'assenti-
ment du judaïsme tout entier, la conscience
du droit pénétrera même dans les esprits les
plus prévenus. » Ainsi s'exprimaient les fon-
dateurs de l'Alliance israelite dans un des
premiers bulletns de la Société, et l'on ne
peut qu'approuver leurs revendications. Le
catholicisme victorieux a trop longtemps traité
avec la barbarie la plus inique les malheureux
restes de ce peuple; il a trop longtemps pesé
sur les gouvernements, poar le faire maltrai-
ter et proscrire, en entretenant toutes sortes
de supei stitions grossières et ineptes, dont on
n'aurait qu'à rire si elles n'avaient entraîné
la ruine et la mort de milliers de familles.
Les juifs ont vu luire une nouvelle ère, avec
le decliu du catholicisme et la proclamation
de la liberté de conscience; mais il s'en faut
qu'ils soient traités partout, eu Europe connue
en Angleterre et eu France. Eu Russie, on
croit encore qu'ils ne manquent pas de cé-
lébrer la pàque en mangeant de petits en-
fants; en 18(11, après un procès qui n'avait
pas dure moins de sept ans, vingt-trois mal-
heureux juifs de Saratotf furent déportes en
Sibérie, à la suite d'une accusation de ce
genre, et l'Alliance israelite protesta vaine-
ment contre les décisions de la justice mos-
covite, tant est grande la puissance des pré-
jugés enracinés. La situation des juifs est
encore pire en Espagne, au Maroc et dans
tout l'Orient, où le caprice du prince tient
lieu de loi ; aussi l'Alliance israelite s'est-
elle préoccupée de reunir des adhérents et
de les grouper en comités locaux jusque dans
les contrées les plus reculées. Elle comptait
à peine, en 1862, six cents membres répan-
dus en France, eu Algérie et dans le centre
de l'Europe ; elle en comptait, dès 1S65, plu-
sieurs milliers, et des comités locaux étaient
installes non-seulement daus la plupart des
chefs-lieux des départements français et de
l'Algérie, dans les principales villes de l'Eu-
rope, mais dans le Maroc, à Tanger, à Té-
tuan, en Egypte, en Grèce, à Constantino-
ple, dans toute l'Asie Mineure, eu Perse, jus-
qu'au Brésil et aux Antilles. Elle a obtenu
l'appui des puissances pour procurer aux
juifs des conditions meilleures au Maroc ,
en Roumaine, en Serbie, et partout ou cela
lui a été possible. De plus, grâce aux fonds
déjà considérables dont elle dispose, elle a pu
fonder des écoles à Tanger, à Tétuan, à
Smyrne, à Salonique, à Damas, à Constan-
tiuople, à Jafi'a, a Corfou, etc. Quelques-
unes de ces écoles étaient fréquentées, des
1865, par plus de quatre cents élevés.
* M .1.11 H (DÉPARTEMENT DE L'), division
administrative de lu France, dans la région
centrale, formée de l'ancienne province du
Bourbonnais et d'un petit territoire apparte-
nant à l'Auvergne. Il tire sou nom du tleuve
qui le traverse en entier, du S. au N., et le
divise longitudinalnnent par la moitié; il a
pour limites, au N., le département de la
Nièvre; au S., celui du Puy-de-Dôme ; à l'E.,
celui do Saôue-et-Loire , dont la Loire le sé-
pare; à l'O., celui de la Creuse; au N.-O.j
celui du Cher ; au S.-E., celui de la Loire;
superficie, 742,272 hect. , dont 481,300 en
terres labourables, 68,438 en prairies natu-
relles, 17,029 eu vignes, l'J.125 en bruyères
et laudes, 143,789 eu forêts, bois, étangs,
cours d'eau, routes et chemins.
Le département de l'Allier se divise en
4 urroiid., comprenant 2â cant. et 317 comin.
Ch.-l. île prélecture, Moulins; sous-préfec-
tures , Ûannat , Lapalisse et Montluçon.
La population totale du département est
de 390,819 hub. Il nomme 3 sénateurs et
est représenté à l'Assemblée nationale par
4 députes ; il appartient à la 13^ région mi-
ALL1
litaire, dont Montluçon est une subdivision,
et ressortit à la cour d'appel de Riom, k . *■
cndémie de Clermont , à la 15e inspection
des ponts et chaussées et à la 21e co
vatïon des forêts. Le diocèse de Moulins est
suffragant de l'archevêché de Sens.
La constitution géologique de ce départe-
ment comprend, par ordre de superposition,
le granit du plateau central, le gneiss, le
terrain houiller, le grès bigarré rouge, alter-
nant avec un grès blanc et recouvert d'ar-
giles panachées; le calcaire tertiaire, enfin
des couches d'alluvion plus ou moins pro-
fondes. Appendice de 1 Auvergne , il n'est
cependant montagneux que dans sa partie
méridionale. Sa charpente orographique se
compose, au nord-est, du prolongement des
monts du Forez, qui se bifurquent sur les
confins du département, entre la Bebre et
l'Allier, et forment des hauteurs de médiocre
élévation; des forêts de hêtres et de sapins
couvrent ici la charpente des roches primi-
tives ; du prolongement du mont de la Ma-
deleine , ramification des monts du Forez,
dont le point culminant (1,292 met.) est le
Puy-de-Montoncel, dans la partie sud du dé-
partement; ces montagnes font là une sorte
de petite Suisse très-pittoresque d'aspect.
La chaîne de séparation entre les bassins de
l'Allier et du Cher est un peu moins élevée ;
elle se développe successivement du sud au
nord, et les points culminants, situés dans le
: de Commentry, recèlent dans leurs
flancs d'immenses houillères; sa plus grande
hauteur est au Si gnal-de-1 a-Bosse (774 met.),
nné d'un massif très-boisé; près de la
forêt de Mesarge.s, on trouve des hauteurs
de 400 mètres; vers le nord, la chaîne s'a-
baisse en collines dénudées; le sol est cou-
vert d'étangs, de landes et de terres vagues.
L'arrondissement de Moulins, qui forme en-
viron le tiers du département, est une plaine
basse et unie, d'une assez grande fertilité.
Le département de l'Allier appartient au
bassin de la Loire et à ceux de deux de ses
ripaux affluents, l'Allier et le Cher; tous
les trois le traversent du sud au nord. La
Luire lui sert de limite à l'est, depuis Avrilly,
au sud, jusqu'au delà de Ganay, canton de
Chevagues, au iiurd; le fleuve, dans cette
partie de son cours, est peu navigable, à
cause de ses bas-fonds, et le canal latéral a
été construit pour lui suppléer; il a pour
principaux affluents, dans l'Allier, la Vou-
sance, la Ladde, la Bebre, l'Acolin et l'A-
bron. L'Allier entre dans le département
après avoir arrosé la Haute-Loire et, le Puy-
i:e, passe a Vichy, Monnetay, Moulins,
Villeneuve et, dms la dernière partie de son
sert de limite entre le déparlement
de l'Allier et celui de la Nièvre. Ses piinci-
paux affluents sont : le Stchon, le Mourgon,
le Vûlençon , la Queune , l'Andelot et la
Siou.e, grossie de la Sézanne, de la Veauce
et de ia Rouble. Le Cher, après avoir servi
de limite entre la Creuse et l'Allier, pénètre
dans ce dernier département au-dessous de
Lignerolles, baigne Montluçon, Vaux, Yassi-
| uis entre dans le département du Cher;
| our affluents l'Aumance , grossie de
l Œil et de la Quègne, qui, après avoir pris
ance dans le de, artement et s'être
te de la Bouteliière et du Bœuf, ne se
dans le Cher que dans le département
de ce nom.
L'aspect général du département de l'Al-
lier est très- varié; il offre une pittoresque
succession de plaines, de larges vallées, de
montagnes, de forêts. Le climat est généra-
lement sain, malgré les grandes variations
de température; l'hiver est quelquefois long
et rigoureux; les étés sont tres-chauds, mais
il y a de brusques variations d'un jour à l'au-
tre et quelquefois dans la même journée. La
lature est douce quand le vent vient
du nord ou du nord-ouest, et devient froide
i il saute au sud ; ce sont les montagnes
de l'Auvergne et du Forez qui sont cause de
cette anomalie; le vent du sud, en traver-
sant l'Auvergne, y rencontre de hauts pics
couverts de neige et s'y glace;aussi le prin-
temps, où ce vent règne presque d'une façon
inue, est-il particulièrement fruid dans
ce département.
Le département de l'Allier produit surtout
beaucoup d'avoine et de seigle, du ch .
du lin, des legnn.es et de beaux fruits; les
prairies naturelles et artificielles sont tres-
noiubreuses; on y élève beaucoup de bétail,
principalement de grands bœufs blancs de
ttarolaise; on y engraisse les m
res de la Creuse et du Cher, pour les
expédier sur les grands centres de popula-
lion. Les vignobles sont peu renommes; ceux
d.- Saint- Pourçain, de La Garenne, de La
Chaise.de Heriisson et de Souvigny,qui tien-
nent la tête, ne fournissent que des vins du
second ou troisième ordre. Les forêts occu-
pent un septième de la superficie totale; les
principales sont celles de Tronçais, de Mes-
sarges, de Moladier, de Gros-Bois, de Les-
e, de Mnnay ut de Mareenne; elles
fournissent do ues-bon bois pour la ehar-
et la marine. Les loups, les martres,
les blaireaux, les renards s y trouvent en
grande quantité; on y trouve aussi quelques
sangliers. Tuuies les espèces de gibier sont
abondantes dans ce département, fréquenté,
en outre, par les oiseaux de passage; la bé-
casse y est très-commune au printemps et à
1 automne. Les rivières sont poissonneuses;
on y pé Un ia uuiie, le saumon, lu carpe ei
ALLl
la perche; les étangs fournissent desbrochets
d'une grosseur monstrueu-e.
L'industrie du département, longtemps sta-
tiunnaire, doit son développement aux riches
bassins houiders qu'il possède. Deux de ses
\iues, Commentry et Montluçon, sont deve-
nues des cites industrielles importantes. L'ar-
roudissem ml 1 Moulins possède des fabri-
ques d'ébéniste rie, de coutellerie, de cordes
à instruments de musique, des forges et des
hauts fourneaux au Tronget, â Vaumas, a
Beauregard et à Saint-Yoir; des fabriques
de porcelaine à Lurcy-Lévy , de verre à
bouteilles a Souvigny , de sucre de bette-
rave à Veurdre ; l'arrondissement de Ghtnnat
[ ssède des exploitations de kaulin et d'anti-
moine, des brasseries; celui de Lapalisse,
des exploitations de houille et de beau mar-
bre bleu turquin; des fabriques de draps au
Donjon, des filatures et des fabriques de cou-
vertures de laine à Castel-Montagne et à
Cusset. Dans l'arrondissement de Montluçon
se trouvent d'importantes exploitations de
houille, la manufacture de glaces et les for-
ges de Tronçais. Ce département est un des
plus riches de la France en mines et carriè-
res; la houille se trouve en abondance dans
le bassin de Commentry, le fer à Ebreuil et
à Bourbon-l'Archambault, le manganèse à
Saligny, le sulfure d'antimoine à Brenay;
les marbres bleus, gris et blancs à Ferriè-
res, à Diou, à Vendelat; on trouve près de
Cusset un schiste porphyritique exploité en
ardoise: le granit, le grès, le kaolin, le pé-
lunse, 1 argile à potier, le gypse se rencon-
trent dans un grand nombre de localités. Les
eaux thermales de Vichy, de Cussel, de Né-
ris, de Bourbon-l'Archambault, de Chambon
constituent, en outre, une source importante
de revenus.
Le département est traversé par six routes
nationales ; Moulins est le point central où se
croisent les deux (dus importantes, celles de
Parts à Clermont-Ferrand et de Besançon à
Bordeaux; les routes nationales ont un déve-
loppement de 498 kilom.; les routes départe-
men taies, un développement de 239 kilom.
Le département est, en outre, desservi dans
tous les sens par onze voies ferrées, dont six
sont des embranchements de la ligne de Pa-
ris à Agen (réseau d'Orléans), et dont cinq
appartiennent à la ligne de Paris à Lyon et
à la Méditerranée. La ligne de Paris à Lyon
traverse le département du nord au sud sur
un parcours de 82 kilomètres; ses embran-
chements sont : de Saint-Germain-des-FuSsés
à Vichy, de la même station à Langeac et à
Nîmes, de Montchanîn a Moulins et de Dom-
pierre aux mines de Bert. Les embranche-
ments du reseau d'Orléans sont ceux de
Montluçon à Moulins, de Doyet-la-Presle à
Bezenet, de Saint-Sulpice-Laurîère à Mont-
luçon, de Montluçon à Gannat et de La Pey-
rouse à Saînt-Eloi; il y a, en outre, un petit
chemin de fer industriel qui relie Commentry
â Moulins. Deux canaux, le canal de Roanne
à Digoîu et le canal latéral à la Loire, com-
plètent cet ensemble de voies de communi-
cation.
Le territoire du département de l'Allier est
peu riche en antiquités druidiques; mais E. Tu-
dot y a relevé sur divers points des restes de
Vi'ie.i romaines, des cimetières gallo-romains,
et notamment, à Toulon -sur- Allier, d'in-
uites collections de figurines gauloises
ou gallo-romaines. Des vestiges de thermes,
de cirque, d'aqueducs sont encore visibles à
Néris, qui était une station balnéaire des
Romains. Les monuments du moyen âge et
de la Renaissance sont encore très-fréquents
dans cet ancien Bourbonnais, patrie de la
dernière dynastie des rois de France; notons
seulement l'ancien palais des Bourbons, â
M ,;,s, et leurs tombeaux à Souvigny ; l'é-
glise d Iseure (xie siècle) et le château de
Bourbon-l'Archambault, imposantes ruines
féodales.
* ALLIER (Antoine). — Le sculpteur Allier
est mort a Paris en 1870. Outre les morceaux
de sculpture mentionnés au tome ler( on lui
doit la statue de Via/a, qui a figuré au Salon
de 1836.
ALL1EY (Frédéric), érudit français, né vers
1790. 11 remplit des fonctions dans la m igis-
trature et employa ses loisirs k recueillir des
traites sur le jeu de dames et sur le jeu d'é-
checs, pour lesquels il avait une prédilection
toute particulière. Outre des articles publiés
dans le Palamède, on lui doit deux recueils
fort curieux et tres-estimes des amateurs :
Bibliographie complète, analytique, raisonnée
et par ordre alphabétique de tous tes ouvra-
ges connus en toutes tes langues sur te jeu de
dames, soit à ia française, sott à la polonaise
(Commercy, 1852, in-8°, 3« édit.) ; Poèmes
sur le jeu d'échecs (1851, in-8"), recueil de
poèmes traduits du latin, de l'anglais, de l'al-
lemand, du polonais, etc. Knlin, M. Alliey a
analyse de plus de 400 traités sur le
jeu d échecs, ouvrage resté manuscrit.
• ALLIGATOR s. m. — Encycl. V. caï-
han, au tome III du Gmvd Dictionnaire.
'ALLIGNY-BN-MORVAN, bourg et com-
mun»; de J et a 15 kilom.
de Monl rond, de Château-Chtnon,
dans la vallée de la Tarante , pop.
222 hab. — pop. tôt., 2, .'.31 hab. La I
Jean ni n, illustrée par Pierre Jeanmu, prési-
dent du parlement de Dijon nous Henri IV,
était originaire de ce bourg.
ALLl
• ALLIOLI (Joseph-François). — Ce savant
B C i est mort à Augsbourg en 1S73.
ALLIOT (Pierre), médecin français, né à
Bar-le-Duc. Il vivait au xvue s
tendait avoir découvert un secret pour guérir
le cancer, ce qui Lui lit une grande réputa-
tion. La reine mère, Anne d'Autriche, at-
teinte de ce mal, rit venir Allîot à !
(1635); mais celui-ci essaya sans succès sur
elle son procédé. Le remède qu'il em]
itait en sulfure d'arsenic, digéré
une solution alcaline concentrée et pri
tée par l'acétate de plomb. Le précipité,
lavé k l'eau tiède et k l'alcool, était pulvé-
risé et répandu sur les ulcères carcinoma-
teux. Le remède avait u:.e certaine effica-
rsque le mal attaquait une partie
petite el ex i ie, sur laquelle on
ùt extérieurement le caustique. Hors
, il pouvait déterminer do graves ac-
cidents par l'absorption, ; intact,
d'une certaine quantité d'arsenic. Pierre
prétendait q io le cancer est une hu-
meur acide qui obstrue les glandes et qu'on
doit neutraliser par un air
succès dans le traitement d'Aune d'Autriche,
il reçut le titre de médecin du roi. On lui
doit : Thèses medics demotu sanguinis circu-
lato et de morbis ex aère (Pont-a-M
1663, in-S°); Bpislota de cancro appuient?
(Bar-le-Duc, 1664, in-12); Nuntius profligati
sine ferro et igné carcinomatis (Bar-le-Duc,
1664, in-12), sur la nature du cancer. Il
laissa deux fils, Jean-Baptiste Allîot, qui
devint médecin de Louis XIV et fit paraître :
Traité du cancer, où l'on explique sa nature
et où l'on propose le moyen de le guérir (l'a-
ris, 1698, in-8o); Fauste Allîot, qui alla
exercer la médecine ique et pu-
blia un traité intitulé : An morbus antiquus
syphilis (Pans, 1717, in-4°).
ALLIOT (François), écrivain français, né
à Gibeaumeix (Meurthe) en 1798. 11 entra
dans les ordres, remplit pendant quelques
années les fonctions de curé, puis s'adonna
entièrement k son goût pour les sciences et
la philosophie. L'abbé Allîot est l'auteur d'un
système philosophique auquel il a donné le
nom de ratio -sens tttvisme. On lui doit un
assez grand nombre d'ouvrages, notait*:
Nouvelle doctrine philosophique (1833-1847,
3 vol. in-8y), rééditée en 1851; Pratique mé-
dicale des familles. Précis où l'on expose en
peu de mots des moyens de guérir plus puis-
sants que ceux qui ont été employés jusqu'ici
(1851, in-18); Une idée de la nouvelle doc-
trine philosophique désignée sous te nom de
ratio-sensitivisme (1852, in-8°j; le Progrès
ou Des destinées de l'humanité sur la terre
{1864-1865, 4 vol. in-12j; Quelques pages de
supplément à la quatrième partie du Progrès
et des destinées de l'humanité sur la terre
(1865, in-12); Lettres philosophiques de la
es lettres phi-
losophiques de ta montagne (1866-1SG7, 2 vol.
in-12); les Récentes provinciales (IS<37, in-12);
Itiscours sur les pscudo-philosophies (1868,
in-12); Discours sur la saine philosophie (1869,
in-12); Lettres supplémentaires nul Récentes
Provinciales (1871, in-12), etc.
ALLIOTH s. m. (al-li-ott). Astron. Nom
arabe d'une des sept principales étoiles de
la Grande Ourse.
ALLIX (Jules), membre de la Commune de
Pans, ne k Fontenay (Vendée) en 1818. Il
s'occupa d'enseignement et inventa une mé-
thode de lecture en quinze leçons. D'une ima-
n vive, mais d'un esprit mal équilibre,
Allix, qui s'était quelque peu occupé de scien-
ces, eut l'idée excentrique de créer un nou-
aphie au moyen des escar-
Pendant quelque temps, les esca
sympathiques et la boussole pasilalique sym-
pathique, dont il était li; i ayè-
ie.it la gaieté française. En 1848, Allix posa
indidature à la Constituante dans la
Vendée. On le vit alors se déclarer partisan
du droit au travail, du communisme,
en même temps le chaud partisan de la re-
Se tant rendu a Paris, il put part à
l'insurrectiou de Juin, mi < , a aux
poursuites. Au commencement do 1 Kmpire,
il eut l'idée de partager Paris
ayant chacune un système de défense parti-
culier en vue d'une insurrection. La |
ayant mis la main sur son projet, i'ei
L'affaire de III
eût pris aucune part, il fut condamné à huit
années de bannissement. Après l'amnistie de
1S60, il revint à Pans. Ses facultés seiant
de plus en plus dérangées, il dut être en-
. en 1867, dans uue maison d'ali
Toutefois, comme sa monomanie était des
plus inoffensives, il en sortit peu après. Lors
des élections législatives de 186S
des conférences politiques k Belleville, posa
sa candidature, puis ^e prononça pour les
candidatures insermentées el défendit la
candidature de M. d'Alton-Shée contre celle
de M. Thiers. Pendant le siège de Paris, il
continua à prononcer dans les clubs des dis-
cours excenti ,
insurr du 21 janvier is:i et I .
iSurrection du
18 mars suivant, 2, urs du VI Ho ar-
... nommèrent mem-
la Commune. H d vint, en outi
louel d'un.- légi m (S avi il) et maire de son
arrondissement. Il su signala dans ces triples
fonctions par les pli. s étranij excentricités
ALI.O
103
clexcîl i .les plaintes qui d
rent à deux reprises la Commune a le faire
de la création du comité de Salut pu-
blic (îcr mai), Allix déclarn
mmune détruira le
mité de Salut public quand elle
I entrée des troupes de Versailles
ris, il fut arrêté; mais, a la suite d'un
son état mental, on le transféra à
d'aliénés de Charenton.
• ALLOBROGES. — La première mention
que l'histoire tasse des Aliobroges nous les
révèle comme des hommes d'une rare éner-
gie et d'un caractère éminemment guerrier.
C'était au moment où Annibal, après avoir
franchi les Pyrénées et traversé le Rhône,
s'apprêtait à escalader les Alpes et à se je-
ter sur l'Italie. Les pe
un lien politique ne reliait malheureu-
sement entre elles, apprécièrent fort
sèment les prétentions de . ir. Les
unes virent en lui un ami capable de le
léger contre les projets ambitieux de B
les autres, plus défiantes on mo i
considérèrent l'arrivée des Carlha;
comme un attentat à leur indépendance. Cette
dernière manière de voir fut celle des
s. Résolus à empêcher le passage d'An*
nibal, ils se jetèrent au-devant de lui
les défilés de la haute Durance et lui infligè-
rent des pertes sérieuses, maïs ne purent ar-
- torrent (218 av. J.-C).
se souvinrent guère du
service que ces braves Gaulois avaient es-
:•- leur rendre. Quand l'impru
amitié les ouvrit aux arn
Rome l'intérieur de la Gaule, les Ail broges
i tuaient un peuple très-pui
ne incomparable et par L'étendue du
ire qu'il occupait, d e jus-
'. ienne, depuis le R: i delà
de l'Isère. Ils étaient, en outre, étroitement
alliés à un peuple \ lus puissant encore, ce-
lui des Arvernes. Malheureusement, une au-
tre peuplade gauloise, moins puissante, était
en guerre avec les Aliobroges, et, ne se sen-
tant pas de force à lutter contre ses redou-
tables ennemis, elle eut l'imprudence de s'u-
nir aux Romains. Justement, les Allol
venaient de donner au con
barbus un sujet de plainte, en accueillant sur
leur territoire Teutomal, chef des S
dont les Romains avaient détruit l'année et
ai le territoire. Domitius envoya l'ordre
aux Aliobroges de lui livrer le chef de
lyes et de faire la i .s, sa-
chant bien que ce brave peuple n'accueille-
rait ni l'une ni l'autre de ses demandes et
lui fournirait ainsi le prétexte d'envahir son
territoire. Les Aliobroges répondirent par
une levée en masse de tous leurs hommes va-
lides, et, sans attendre l'arrivée des se
que leur préparaient les Arvernes, ils mar-
chèrent droit à l'ennemi. Ils culbutèrent sans
peine les avant-postes romains et les chas-
sèrent devant aux jusqu'à lu con-
fluent de la Sorgue et du Rhône, où ils se
trouvèrent en présence du gros de l'année ro-
maine. Une terrible lutte mais la
discipline ûuit, comme presque toujoui
avoir raison de la bravoure aveugle; .
lobroges furent battus et perdirent 20,000 hom-
mes (122 av. J.-C).
Profitant de leur victoire, les consuls ro-
mains Domitius et Fabius Maximus envahi-
rent au pi intemps suivant le territoire des
Aliobroges. Ceux-ci avaient pu lever do
nouvelles troupes, et, aidés cette i
leurs alliés, ils soutinrent un sanglant
bu. Biiuit, chef des Arvernes, lit des prodi-
ges de valeur, mais ne réussit |
cher la défaite de l'armée gauloise (121 av.
J.-C.). Selon la coutume, les R<
tèrent assez doucement une partie au
de leurs vaincus. Les Arvernes ,
server leur autonomie et n'euri
i b à souffrir des ci tr dé-
faite. Mais, soit que l'occupation du terri-
toire des Aliobroges fût décidée d ■•■■
suit que les consuls jugeassent des lors né -
lire de se mettre eu garde contre le ca-
ractère indomptable de ce peuple, le pays
Ulobrogea fut entièrement soumi
domination romaine. Quant aux Edm
reçurent le prix momentané de leur impru-
dente alliance et, grâce a l'appui des Ro-
mains, acquirent dans la contrée uue vérita-
ble prépondérance.
Mais les Aliobroges étaient vaincus sans
être domptés. Les envahissements progres-
sifs des Romains exaspérèrent toutes les
vieilles tribus gauloises. Une ligue formida-
ble se forma entre les Voconc.-s, les H
les Arécomites, les Tectosages, et les Alio-
broges ne manquèrent pas cette occasion do
tuer une éclatante vengeance de leurs défai-
tes. Les années liguées se ruèrent sans trop
d'ordre sur Massalte et Narbonne. Les
broges brûlaient de se venger de cette M i -
détestée, cause première de
vissement. Ils débutèrent par d'éclatants
e accouru! au secours du
■ mteius et éci a i
; 75 av. J.-C ). Ponteius
ses défaites par d < |
qui laissèrent bien loin d< i les dé-
prédations de Verre--. Lue méthode fiscale
tout à l'ait particulière aux proconsuls ro-
mains consistait à percevoir par l'intermé-
diaire de banquiers les impôts écrasants que
104
ALLO
la population était hors d'état de payer, ce
qui donnait ensuite k ces banquiers le droit
de s'emparer des biens de leurs débiteurs et
de vendre leurs familles. Réduits à ces épou-
vantables extrêmes, les Allobroges se dé-
cidèrent k envoyer une députation au sénat
romain pour exposer la situation que leur
:ent les rapines de Fonteius. Le sénat
refusa de les entendre. Catilina, qui Iran ait
en ce moment même le renversement du sé-
nat, se hâta de faire des avances aux dépu-
tes, leur promettant une e
-i de leurs griefs s'ils consentaient
nser ses projets par une révolte dans
les Gaules. Soit par un point d'honneur exa-
géré, soit dans l'espérance d'obtenir ainsi du
sénat un accueil favorable à leurs demandes,
les députés dénoncèreut les projets du con-
spirateur et amenèrent ainsi la perte de Ca-
tilina. Cicéron fit, dans ses fameuses Catili-
naires, un éloge pompeux de la conduite des
députés allobroges; mais ils n'obtinrent au-
cune autre satisfaction et reprirent le che-
min de la Gaule avec le regret d'avoir man-
qué peut-être la dernière occasion de renne
l'indépendance à leur pays. Les Allobroges
firent plus tard (62 av. J,-<:.) une dernière et
suprême tentative pour reconquérir leur
liberté. Sous la conduite de leur chefCatu-
gnat, ils passèrent l'Isère, battirent deux fois
le préteur Pomptinus, mais furent battus par
lui dans une troisième bataille. A partir de
cette époque, leur nom n'apparaît plus dans
l'histoire.
Sous la Révolution, les patriotes savoi-
siens essayèrent de le re t fondè-
rent le club des Allobroges. Une légion ré-
îcaine porta également le nom de la
vaillante tribu gaul
ALLOCLASE s. m. (al-lo-kla-ze). Miner.
Nom donne à un minerai à base d'arsenic et
renfermant du cobalt, du zinc, du bismuth et
quelques traces de cuivre et d'or.
— Encycl. Ce minerai, découvert à Crawi-
cea par M. Tschermak, a été considéré tout
d'abord comme identique avec le glaucodot,
qui est un arsèniosulfure de cobalt et de fer,
avec traces de nickel; mais une analyse ré-
de M. Hein tend à ét;iblirque l'arsenic
du glaucodot e^t remplacé dans Yatloclase en
par du bismuth, et le cobalt par du fer,
du zinc, du nickel et une trace de cuivre.
Waltoelase est gris d'acier, bacillaire, et ses
,x sont engagés dans un calcaire sac-
i le. Sa densité est de 6,C5, sa dureté
4,5. 11 cristallise en prismes orthorhumbiques
et se clive avec une grande facilité, paral-
t aux faces.
Ce minerai est attaquable à l'acide azoti-
que, avec lequel il donne une solution rose,
qui dépose une poudre blanche quand on l'é-
tend d'eau. Il donne, si on le chauffe dans un
tube fermé, un sublimé arsénieux. Si on le
place sur des charbons ardents, il fond avec
' de fumées d'acide arsénieux et
laisse un enduit de bismuth.
* ALLONGES, bourg et commune de France
(Maine-et-Loire); pop. aggl., 631 hab. — pop.
lot., 2,320 hab.
ALLOMNES, bourg et commune de France
(Surthe), cunU,arrond. et à 3 kilom. du Mans,
sur la rive droite de la Sarthe; 857 hab. "On
y voit encore, dit M. Ilueher, les ruines d'une
va te et riche villa romaine et les débris de
1 1 1 our aux fées, édifice également antique,
au moyen âge et encore habité sous
Louis \ i i l. •
AI.LONVILLE, (Armand-Octave-Marie d'),
-i français, ne en 1809, mort en 1869.
■r de cavalerie, il servit longtemps en
;u ! a La bataille d'isly et
devint colonel du 5e hussards eu 18*7 et gé-
néral d- l. ii 1801. Se trouvant a Pa-
ris au 2 décembre, il coopéra au coup d'Etat
contre la représentation nationale et contri-
bua à l'a ement do la France. 12 n
i*:,*, il fut envoyé en Crii i géné-
ral de division en mars 1855, il prit le coin -
ement de la 2° division de cava
. . prise ■■■' ■•"'■■ i topol, Il battit I
d E ipatoria, tenta un coup
. . i Siinphéropol, puis vers EI-1 ii
va aux Russes 270 bœufs, 3,450 mou-
28 décembre 1855, il reçut la
. Fticier de la Légion d non-
i ; an ce, il commanda la
■ . iné< >i ■ Paris.
ALLOPUOSA1XOS [inconstant)t surnom do
d
* ALi' - i Basses -Alpes)*
ch.-l. de cttiit., ilom. de Bui -
,i hab. — pop. tOt.,
1,ÏU2 i< IK une haute
mont 'i • , « trouve le lac d'Allos.
ALLOTBIGE9, ancien peuple d'Espagne.
ALLOI
i i8i3. Élève
, i . ■ l i . ■ i | e, il de vin t ing<
en ' i' ■ ; ■•■ An-
■
■ ,1, : .
Il lit
paraître fies méllIQ res d nr. le I
I
Description eU
■■: dam Ir département de ta U
Vienne, avec un précis des annales de
(Limoges, 1821, in -4°), ouvrage RU
ALLU
demie des inscriptions donna un prix. On lui
doit, en outre : Essai sur l'universalité de la
langue française, etc. (Paris, 1828, in-8°).
ALLOU (Edouard), avocat français, né à
I _es en 1820. Son père, ingénieur des
mines, lui fit faire ses études à Paris. En
quittant le collège Bourbon, M. Allou suivit
les cours de l'Ecole de droit. Il reçut à
et un ans le diplôme de licencié, se fit in-
scrire au barreau de Paris en 1841. Bientôt
après, M. Allou débuta en plaidant diverses
causes à la cour d'assises , puis, voulant se
rompre à la pratique des affaires, il passa deux
ans flans une étude d'avoué, devint secrétaire
de Liouvîlle et ne tarda pas à occuper une
place importante au barreau de Paris. Mem-
bre de la commission de réforme du code
d'instruction criminelle (1849), avocat de
l'administration des hospices et de la direc-
tion générale des douanes, M. Allou fut élu
en 18S2 membre du conseil de son ordre, qui
le choisit pour bâtonnier en 1866 et en 1S67.
Appartenant auparti libéral, il manifesta une
antipathie marquée contre le despotisme de
l'Empire , revendiqua les libertés perdues
dans une lettre qui fut adressée, au mois
d'avril 1869, k l'Ouest d'Angers, et posa peu
nprès sa candidature au Corps législatif dans
la 4e circonscription de la Seine, non comme
démocrate, mais comme libéral, car il ne
voulait point de révolution. Il n'obtint qu'une
F minorité aux élections générales et à
élection partielle du mois de novembre sui-
vant, où il échoua devant M. Giais-Bizoin.
Au mois d'avril 1873, M. Allou a paru de
nouveau dans les réunions publiques pour
soutenir la candidature de M. de Réinusat
contre celle de M. Barodet. Comme avocat,
c'est un orateur à la parole abondante et fa-
cile, et qui plaide avec un égal succès les affai-
re-* civileset criminelles. Parmi les nombreux
ils il a figuré comme dé-
fenseur, nous citerons les affaires Pouimann,
Mereiitié,Dubouchage, Patterson, Mirés, Laf-
fitte, Banffremont, etc.En matière politique,
M. Allou a été l'avocat de Gieco, de Prou-
dhon . lors de son procès au sujet de son li-
vre l'Eglise et la Révolution; de la Liberté,
du Courrier français, etc.
ALLOUETTE (François de L'), en latin Ainu -
dumiB, historien et archéologue français, né
à Vertus (Champagne) en 1530, mort à Sedan
en 1608. Il devint bailli du comté de Vertus,
président de Sedan et maître des requêtes.
C'était un homme très-savant en histoire.
Parmi les ouvrages qu'il a laissés, citons :
Histoire et description généalogique de l'il-
lustre et ancienne maison de Coucy (Paris,
1577, in -4°); Généalogie de la très-illustre
maison de Lamarck (Paris, 1584, in -fol.).
ALLOUV1LLE BELLEFOSSE, bourg et com-
mune de France (Seine-Inférieure), cant.,
nrrond. et à 6 kilom. d'Yvetot; 1,187 hab.
Dans le cimetière s'élève un chêne qui jouit
d'une célébrité européenne sous le nom de
chêne d'Allouville. Il n'a que 13 mètres d'élé-
vation , tandis qu'il mesure 15 mètres de cir-
conférence à sa buse ; depuis 1696, une cha-
pelle et une cellule, restaurées en 1854, ont
été établies dans l'intérieur de cet arbre vé-
nérable, dont on fait remonter l'âge k 800 ou
900 ans.
A1.I.OY, pays de l'ancienne Picardie. V.
Halloy, au tome IX du Grand Dictionnaire.
ALLUO ou ALLUS, ancienne contrée de i'I-
dumée, placée par Eusèbe dans le voisinage
de Petra Deserti, ville des Moabites. C'est
là, suivant la tradition biblique, que les Is-
raélites firent leur dixième station après leur
sortie d'Egypte.
• ALLUMETTE s. f. — Encycl. Au lende-
main de la funeste guerre qui coûtait à la
France deux provinces et près de 10 mil-
liards, il fallut trouver des matières imposa-
bles, afin de faite face aux exigences a1 une
ion financière sans précédent dans l'his-
toire. Une loi du 4 septembre 1871 établit
une taxe de consommation intérieure sur les
allumettes chimiques. Cette loi donnait des
produits imposables la définition suivante :
« Sont considères comme allumettes chimi-
ques tous les objets quelconques amorcés ou
préparés de façon à s'enflammer ou produire
du feu par le frottement ou par tout autre
nii-ven que le contact direct avec une ma-
tière en combustion.
» Les allumettes disposées de manière à
pouvoir prendre feu ou s'enflammer plusieurs
l'ois seront taxées proportionnellement au
nombre de leurs amorces. •
Le tarif fut lixé comme suit : les boîtes
d'allumettes en bois, contenant 50 altumettes
et au-desssous, furent luxées à 0 fr. 015; les
de même contenance, mais garnies
d'allumettes eu cire, durent payer o IV. o:. ;
les boites do 50 à 100 allumettes en bois,
o fr. 03; les boites d' a llumettet -bougies ,
o fr. 10; les paquots ou boites d'une plus
i. nuice durent payer, pour les pro-
n bois, 0 fr. 03 par 100 en plus, et les
. o fr. 10 par 100. Cette
par la loi du 22 janvier
ia à o fr. 04 par centaine ou
ni une la taxe (pii frappait les
a
■i ■ le loi du * sept mbre L871,
l'indu trie pi Laitcharjj èe de 1 1 fabri-
. i ■ i fil kit lu x indivi-
du ■ qui ni es genre tl industi ie do
su munir d une licence, dont le prix etuit do
ALLU
20 francs pour les fabricants ou les marchands
en gros. Les détaillants n'avaient qu'a se
munir d'une commission, qui ne coûtait que
0 fr. 10, pour timbre. Tous les détenteurs
d'allumettes, fabricants ou détaillants, étaient
soumis à l'exercice des employés des contri-
butions indirectes. L'importation des allu-
mettes chimiques restait permise, et il suffisait
que les détenteurs des allumettes importées
garantissent le payement de la taxe en plus
du droit spécial de douane. Les produits ex-
portés par nos fabriques étaient exempts de
la taxe. Les allumettes destinées k la con-
sommation intérieure devaient être livrées
en boîtes ou en paquets de 50, 100, 200, 500
ou 1,000. Il était accordé une tolérance de
10 pour 100. Les produits déclarés pour l'ex-
portation étaient exempts de cette formalité.
Un règlement de L'administration détermina le
mode de perception de cet impôt. Il consis-
tait, chacun s'en souvient, en l'apposition sur
la boîte d'une vignette gommée et collée de
telle sorte qu'elle fermait la boîte assez exac-
tement. Cotte vignette portait la marque des
contributions indirectes.
La loi dont nous venons de parler ne fonc-
tionnait pas depuis un an, lorsque l'Assem-
blée nationale, espérant tirer du monopole de
la vente des allumettes un rendement plus
considérable que celui fourni par l'impôt de
1871, ordonna l'expropriation de toutes les
fabriques d'allumettes installées sur le terri-
toire et invita le ministre des finances à ex-
ploiter directement le monopole ou à le met-
tre en adjudication. Ce retour à un procédé
fiscal, absolumentcondamné parl'expèrience,
fut accueilli par l'opinion publique comme il
méritait de l'être. Le mécontentement fut
général, et chacun s'étonna qu'on choisît
précisément pour faire une expropriation
très-coûteuse le moment où les finances
étaient obérées. L'Assemblée ne tint aucun
compte de l'opinion publique, et, le 2 août
1872, la loi qu établissait un nouveau mono-
pole était votée. Le ministre des finances
d alors fit adjuger l'exploitation, et depuis le
18 janvier 1875 une compagnie possède le
privilège exclusif de fabriquer et vendre des
allumettes chimiques. L'expropriation par l'E-
ALLU
tnt de tous les industriels qui fabriquaient en
France ce produit à coûté 30 millions environ.
L'adjudication a été faite pour une période
de vingt ans, mais le marché est résiliable,
à la volonté de la Compagnie ou du gouver-
nement, après chaque période quinquennale.
Le cautionnement des adjudicataires est de
10 millions en argent ou en rentes sur l'Etat.
Le gouvernement a mis à la disposition des
concessionnaires tous les locaux expropriés
qui pouvaient être aménagés pour la fabri-
cation ; il leur a aussi cédé l'outillage et les a
autorisés k élever, jusqu'à concurrence d'une
somme de 700,000 francs à la charge de l'Etat,
deux fabriques nouvelles. A l'expiration do
la concession, la Compagnie devra rendre
immeubles, matériel et outillage en bon état,
et elle ne pourra réclamer de plus value que
pour les constructions élevées par elle avec
l'autorisation du gouvernement. Les mar-
chandises en magasin seront reprises k dire
d'experts.
Le cahier des charges du 5 septembre 1872
impose k la Compagnie une redevance an-
nuelle de 16 millions, quel que soit, d'ailleurs,
le chiffre des altumettes vendues.
Si la vente dépasse 40 milliards d'allumet-
tes, sans dépasser le chiffre de 42 milliards,
la Compagnie doit payer en plus une rede-
vance proportionnelle, calculée k raison de
0 fr. 0601125 par paquet de 100 allumettes.
Si la vente excède 42 milliards, elle doit
verser k l'Etat une plus value fixée suivant
la catégorie des allumettes vendues et variant
de 0 fr. 040075 k 0 fr. 0601125. Les ventes
pour l'exportation sont frappées d'une taxe
de 0 fr. 0008 par 1,000 altumettes en bois
et de 0 fr. 04 par 1,000 altumettes en cire.
D'après une convention du 11 décembre 1874,
il est stipulé que la Compagnie s'engage k
fournit- k tous les besoins de la consomma-
tion, en mettant en vente, k des prix fixés
de concert avec le ministre, divers types
d'allumettes, comprenant les types réglemen-
taires et ceux de luxe. Tous ces produits doi-
vent porter la marque de la Compagnie.
Voici le tableau qui était annexé a la con-
vention du 11 décembre 1874, approuvée, en
janvier 1875, par l'Assemblée :
DÉSIGNATION DES ALLUMETTES PAR TÏFES ET PAR ESPÈCES.
10 TYPES REGLEMENTAIRES.
ALLUMETTES EN BOIS.
Au phosphore ordinaire :
Paquet de 3,500 allumettes ,
Paquet de i kilogramme, comprenant au moins 3,500 allumettes
Paquet de 1,000 allumettes
Paquet de 500 allumettes
IJoite de 150 allumettes
Boîte de luo allumettes
Boîte de 60 allumettes
Au phosphore amorphe :
Boîte de 100 allumettes
LJuïte de 50 allumettes
ALLUMETTES EN CIRE.
Au phosphore ordinaire:
Boîte do 40 allumettes
Au phosphore amorphe :
Boîte de 30 allumettes
20 TYPES DITS DE LUXE.
ALLUMETTES EN BOIS.
I. Bois carré trempé en presse ;
A. Paquet de 500 allumettes
B. Paquet de 1,000 allumettes
C. Buite de 500 altumettes
D. Portefeuille, par 100 allumettes
E. Portefeuille, par 50 allumettes
II. Dois carré trempé en presse paraffiné :
Coulisse anglaise illustrée, par 75 allumettes
III. Buis rond trempé en presse :
A. Boîte de 500 allumettes
B. Portefeuille de 100 allumettes
C. Portefeillle de 50 allumettes
IV. Bois strié ou cannelé ;
Coulisse illustrée en couleur, par 500 allumettes
V. Allumettes suédoises paraffinées et au phosphore amorphe :
A. Paquet do 1,000 allumettes
B. Boîte de 1,000 allumettes, munie d'un frottoir
C. Bolie de 550 allumettes
1>. Boîte de 250 allumettes
E. Boîte de 50 allumettes
ALLUMETTliS EN Cl RU.
L Boites illustrées en trois couleurs et au-dessus :
A. Prie-Dieu, par 50 allumettes
B, Tiroir, par 5u altumettes
O. Coulisse, par 5U allumettes
l». Tabatière, par 50 allumettes
l'. Tabatière, double couvercle, pur 4o allumettes
P. Tabatière, double couvercle, par 2T> allumettes et IS pièces amadou chuniq
ti. Coulisse, 30 pi. tos amadou
IL Coulisse illustrés, par 250 allumettes
L Coulisse illu trée, par 500 altumettes
J. Coulisse illustrée, par 40 allumettes dites 5 minutes
11. l'etit prie- Dieu illustre, pur 33 allumettes
PRIX
de vente.
2
00
2
00
0
60
U
30
0
10
0
10
0
05
0
10
o
05
0 40
0 80
o -C
0 10
0 05
0 45
O 10
O 05
1 10
1 20
O 05
O 35
O 10
0
15
0
15
0
15
0
15
0
15
0
IS
0
15
0
70
1
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ALLU
La constitution du nouveau monopole, en
portant à un prix relativement élevé un objet
qui jusqu'alors était à très-bas prix, devait
nécessairement amener la création de petites
fabriques clandestines. De plus, la confec-
tion du produit monopolisé étant très-facile,
on pouvait prévoir que cette circonstance
rendrait la fraude très-commune. Le légis-
lateur, par des dispositions successives, tâ-
cha de mettre un terme à la fabrication
clandestine des allumettes. Une première
loi, en date du 15 mars 1873, faite surtout
pour régler quelques points dont on n'avait
point parlé dans les lois antérieures sur la
matière, tit revivre une des prérogatives des
anciennes fermes générales. Elle autorisa
l'organisation d'agents spéciaux destinés à
la répression de la fraude. Voici quels
étaient les termes de l'urticle 5, qui réglait
ce point important : • Les agents présentés
par le concessionnaire du monopole des allu-
mettes chimiques, s'ils sont agréés par l'ad-
ministration des contributions indirectes, se-
ront commissionnés par elle; ils seront asser-
mentés et pourront, dans les mêmes condi-
tions que les préposés des octrois, constater
par des procès-verbaux, qui feront foi jus-
qu'à preuve du contraire, les contraventions
aux lois et règlements concernant le mono-
Fole. Ces contraventions donneront lieu à
application des peines édictées par la loi du
4 septembre 1871, qui punit d'une amende de
100 francs à 1,000 francs les détenteurs et fa-
bricants d'allumettes chimiques. ■ Dans une
convention en date du 11 décembre 1874,
convention conclue entre l'Ktat et le conces-
sionnaire et approuvée par l'Assemblée, on
revenait sur la question de la répression de
la fraude et l'on disait dans l'article 3 : • Les
dispositions relatives à la répression de la
fraude en matière de tabacs, contenues dans
les articles 222 et 223 de la loi du 28 avril
1816, seront appliquées a l'avenir aux con-
traventions aux lois et règlements réglant
le monopole des allumettes. Cette disposition
ne dégage pas la Compagnie concessionnaire
de ses obligations relativement k la répres-
sion de la fraude et n'engage pas la respon-
sabilité de l'Etat. • Les articles cités ci-des-
sus portent que tout détenteur vendant en
fraude, ainsi que tout colporteur, sera arrêté,
emprisonné et condamné à une amende de
300 francs à 1,000 francs.
La loi du 28 juillet 1875 ratifia cette con-
vention, et son article 3 porte qu'en cas de
récidive le contrevenant sera condamné à un
emprisonnement de six jours à six mois.
Ces dispositions très-sévères n'empêchaient
point la fraude. En effet, la Compagnie con-
cessionnaire, qui, se basant sur la consom-
mation à'allumettes faite en 1862, avait
compté sur une vente moyenne de 40 mil-
liards par an, ne vendait en 1875 que 21 mil-
liards d'allumottes. La vente du premier tri-
mestre de 1876 fait prévoir pour total 22 mil-
liards au plus. On était loin, comme on voit,
des prévisions. Et cependant la Compagnie,
usant et même abusant, on peut le dire, du
droit de perquisition reconnu à certains de
ses agents, ne se contentait pas de faire des
visites chez les commerçants, débitants de
boissons, épiciers, cafetiers ou autres; elle
envahissait, sous prétexte de découvrir des
fabriques clandestines, le domicile de ci-
toyens notoirement counus pour exercer un
métier plus lucratif que celui de fabricant
d'allumettes.
Dans le premier trimestre de 1875, elle
dressait 185 procès-verbaux ; dans le second,
426; dans le troisième, 972 ; dans le quatrième,
985. En 1876, dans le premier trimestre, elle
dressait 2,112 procès-verbaux; dans le se-
cond, elle en dressait près de 3,000.
Tant de perquisitions n'avaient pu se faire
sans provoquer dans le pub ic une tempête de
réclamations. D'ailleurs, 3,000 procès- ver-
baux par trimestre représentent 9,000 visites
environ, et il devenait évident que la Compa-
gnie ne tarderait point à faire dans Paris,
sous prétexte de sauvegarder ses intérêts,
une visite domiciliaire en grand. De plus, les
concessionnaires, obliges pour suffire a tant
de perquisitions d'employer un personnel
qu'ils n'avaient pas le temps de mettre à l'é-
preuve, durent compter parmi leurs employés
des individus d'une urbanité douteuse et qui
traitaient le domicile des perquisitionnes et
même les personnes d'une fuçon réellement
scandaleuse. Le ministère s'en émut et dut
n li? rd ire les perquisitions aux agents de la
»,>■:; pagnie, les inspecteurs et agents des
contributions indirectes restant seuls autori-
sés à s'introduire dans le domicile des parti-
culiers. Encore ces agents furent-ils invités
à surveiller les débitants, cafetiers, mar-
chands de vin , etc., et à s'abstenir de se
présenter chez des particuliers sans avoir la
presque certitude que ces derniers se livraient
à la fabrication. La Compagnie dut s'incliner,
mais elle reclama et menaça de demander la
résiliation au bout de la première période
quinquennale.
Les abus scandaleux commis par les per-
quisitionneurs Jevaient amener une demande
d'abrogation de la loi du 28 juillet 1875. C'est
ce qui est ai rive, et en 1876 M. Berlet, dé-
pute à l'Assemblée, demanda l'abrogation de
cette loi. Sa proposition fut examinée par la
première commission d'initiative et, sur le
rapport de M. Wilson, prise en considéra-
tion.
De tout ce qui vient d'être dit relative-
BUITLI MLNT.
ALLU
ment à la création de ce nouveau monopole
et aux procédés mis en usage pour arriver à
empêcher la fraude, il resuite que l'Assem-
blée de 1871 a eu grand tort, au point de vue
financier : 1° de frapper un objet de consom-
mation dont la fabrication est trop facile
pour que la répression ne nécessite pas un
déploiement insensé d'agents et, pnr suite,
une forte dépense; 2° de créer, dans des
conditions onéreuses pour le pays et vexatoi-
res pour les particuliers, un nouveau mono-
pole dont il se trouvera que ni le Trésor ni la
Compagnie concessionnaire n'auront profité ;
en effet, celle-ci, ne vendant point les 40 mil-
liards prévus, demandera la résiliation de son
traité et laissera à la charge de l'Etat un ma-
tériel exproprié par lui 30 millions, et dont il
aura toutes les peines du monde à trouver le
placement.
A toutes ces pertes et vexations inutiles
viendra s'ajouter le déplacement de la fabri-
cation, qui était, avant la taxe et la conces-
sion du monopole, tres-florissante en France.
Il faut s'attendre en effet, lor-.qu'on voudra
remettre les choses en l'état ou elles étaient
au commencement de 1871, a entrer en lutte
avec l'industrie étrangère dans de mauvai-
ses conditions et à voir, à moins de taxes
prohibitives qui provoqueraient des repré-
sailles, notre industrie faire de lourds sacrifi-
ces avant d'en revenir au point où elle était
lors de l'expropriation.
Allumeur de réverbère» (l) [le LampUgh-
ter], roman anglais de miss Cummins (Boston,
1854, in-8°). Le titre cache un sens mystique ;
l'humble héros du roman est, en même temps,
un révélateur delà vérité morale et religieuse,
et tout, dans cette fiction, doit se prendre
dans un double sens. La scène se passe à
Boston entre trois personnages : True-Flint,
'allumeur de réverbères, et nnssGraham, une
sainte femme, élèvent et soignent Gerty,une
pauvre enfant abandonnée. D'action, il n'y
en a pour ainsi dire pas; tout l'intérêt se
concentre sur l'éducation de Gerty par ses
deux protecteurs. True-Elint ne lui t'ait pas
de morale; le brave homme n'est pas in-
struit; il ne fait que prêcher par ses actes,
et cet enseignement-lk se gravera dans l'es-
prit de la jeune file non moins profondément
que les leçons de miss Graham; c'est cette
uerniere, heureuse jeune fille jusqu'à seize
ans, privée de la vue par un affreux acci-
dent, aujourd'hui modèle de vertu résignée,
qui éclaire, instruit Gerirude et lui inculque
les sentiments élevés qu'elle-même met en
pratique. Il y a encore une intention symbo-
lique dans cette âme a demi fermée au inonde
extérieur, tout entière k ses bonnes œuvres
et a ses rêves célestes, choisie pour être le
guide spirituel de la jeune tille. Si Je monde
est absent pour elle, elle le fait lumineux
pour les autres. Tel est le secret de la mys-
térieuse harmonie de ce livre, qui se déve-
loppe en scènes pleines de sentiment, en
pages imprégnées de larmes. Ces personna-
ges, formant un petit monde à eux trois, sont
une création origiuale, qui donne à l'auteur
du Lamptighter une place parmi les moralis-
tes et les poètes. L'allumeur de réverbères
finit par mourir, mais Gerty conserve son
souvenir jusquau jour où elle confie son
sort a Willie, l'élu de son cœur. ■ Ce roman
n'est pas sans défauts, dit M. Martin; il con-
tient des longueurs, des détails multipliés à
fdaisir, des sermons même en forme de dia-
ogues. On voit que l'auteur est la tille d'un
homme rt'églUe. ■ Tel qu il est, il a obtenu
un grand succès; son charme principal repose
dans la fluidité du style et la délicatesse des
détails. Il a été traduit dans la collection Ha-
chette des ruinans étrangers (1856).
ALLUMI s. m. (a-lu-mi). Petit morceau de
bois allumé, dont on se sert pour éclairer
l'intérieur d un four.
ALLLT (Antoine), homme politique fran-
çais, ne k Montpellier en 1743, mort sur l'e-
chafaud le 25 juin 1794. Il lit ses éludes k
Paris, prit part à la rédaction de l'Encyclo-
pédie ue Diderot, puis il alla exercer la pro-
fession d'avocat k Uzes, où s'était mariée sa
sœur, M»* Verdier, auteur de poésies buco-
liques asse z estimées. Lors de la Révolution,
Ailut adopta avec chaleur les idées nouvel-
les, fut nommé procureur de la Commune à
Uzàs, puis il devint en 1791 députe du Gard
à l'Assemblée législative, où il joua un rôle
efface. N'ayant pas ete réélu k la Convention
(1792), il retourna prendre sa place au barreau
d Uzes. S'étant prononcé ouvertement en fa-
veur des girondins contre les montagnards,
il fut frappé de proscription comme fédéra-
liste. Vendant quelque temps il parvint a se
cacher, mais il finit par être arrêté et fut
traduit, devant le tribunal révolutionnaire,
qui le condamna à mort.
ALLLT (Scipion), cousin du précédent, né
k Montpellier, morten 1786. Il a publié, sans
nom d'auteur : Nouveaux mélanges de poésie
grecque (Paris, 1779, in-8°). Il faisait, lors-
qu'il mourut, une traduction des Lettres de
lord Chestertield.
ALLUT (Jean), pseudonyme adopté par un
fanatique, dont le vrai nom était Elle Marion.
V. ce nom, au t. X du Grand Dictionnaire,
ALLUVIONNEMENT s. m. (al-lu-\ i-o-ne-
man — rad. alluvton). Formation d'alluvions.
ALLUY , bourg et commune de France
(Nièvre;, cant. et à 3 kilom. de Chàtillou-eu-
ALLY
Bazols.arrond.deChâteau-Chinon; i,313hab.
C'est l'antique Alisineum. Des traces de voies
romaines, des débris de constructions et de
tombeaux couvrent le territoire de cette
localité.
• ALLYLE s. m. — Encycl. Les composés
d'allyle sont ti es nombreux; nous en citerons
quelques-uns , en donnant quelques détails
seulement pour les plus impoitant-s ou les
mieux connus.
— Hydrate d'allyle C»H«0. C'est un liquide
incolore, d'une saveur brûlante, d'une odeur
spiritueuse et piquante. On le prépare en fai-
sant passer un courant d'ammoniaque sèche
dans l'oxalate d'allyle, distillant au bain de
chlorure de calcium la masse solide qui en
résulte et rectifiant l'alcool sur du sulfate de
cuivre.
— Bromures d'allyle. On connaît le mono-
bromure, le bibromure et le tribromure d 'al-
lyte. Ce dernier s'obtient en faisant agir
l'iodure d'allyle sur une fois et demie son
poids de brome, lavant, déshydratant et dis-
tillant les cristaux d'iode qui en résultent,
lavant de nouveau à l'eau et à la potasse et
distillant. Entre 310° et 220°, on obtient un
liquide pourpre qui se prend en une masse de
cristaux ; on la maintient quelque temps a 0°,
on la fond et l'on distille de nouveau. Un i b-
tient ainsi un liquide incolore, neutre, qui,
au-dessous de 10°, cristallise en prismes tres-
brillants. En chauffant ce corps avec l'acide
acétique et l'acétate d'argent, on obtient de
la triacétine, qui peut être transformée en
glycérine. C'est un remarquable exemple de
synthèse.
— Chlorures d'allyle. On connaît le mono-
chlorure et le trichlorure. Le premier s'ob-
tient en opérant un mélange d'alcool allyli-
que et de perchlorure de phosphore; le se-
cond en faisant agir le chlore sur l'iodure
d'allyle.
— Cyanure d'allyle. On l'obtient en chauf-
fant au bain-marie un mélange de cyanure
d'argent et d'iodure d'allyle, et ajoutant de
l'alcool et de l'élher à la masse visqueuse
ainsi obtenue.
— lodures d'allyle. Le monoiodure se pro-
duit quand on distille un mélange d'alcool
allyltque et d'iodure de phosphore. Avec le
mercure, ce corps donne un iodure de mer-
cutallyle. Le biiodure s'obtient en mélan-
geant de l'iode et -le la diallyle, ajoutant de
la potasse, broyant le tout et faisant cristal-
liser dans l'éther bouillant,
— Sulfure d'allyle ou essence d'ail. Il se
trouve dans les bulbes d'ail et d'oignon et
dans les diverses parties des plantes de la
famille des asphodelées et de celle des cruci-
fères.
— Oxyde d'allyle. On le trouve en petite
quantité dans l'essence d'ail brute.
— Azotures d'allyle. Ces composés sont
très-nombreux : allylamine, diallylamine, di-
bromallylamine, ethyldibroinallylamine, tri -
allylamine, tètrallylammonium , tétiallylar-
sémum.
— Amides allyliques. Elles ne sont guère
moins nombreuses : allylcyanamide, allyl-
carbamide, diall\lurée, allylsulfocarbamide,
phénylthio^inamine,naphtyahiosinamine,etc.
L'allyle forme aussi des combinaisons avec
les radicaux acides : l'acétate, le benzoate,le
carbonate, le cyauate, le sulfocyanate, l'oxa-
late, le tartrate* et te valérianate d'allyle.
ALLYLENE s. m. (al-li-lè-ne — T&d.allyle),
Chim. Carbure d'bydrogen-» acétylénique,
différant de l'allyle par un atome d'hydro-
gène en moins.
— Encycl. Vallylène C31I*. découvert en
1861 par Sawitsch, est un gaz incolore, d'une
odeur désagréable, très-soluble dans l'alcool,
moins dans l'eau pure, brûlant avec une
flamme éclairante très-fuligineuse, et don-
nant, avec la solution ammoniacale de pro-
tochlorure de cuivre, un précipite jaune se-
rin. Sawitsch prépare comme il suit cet hy-
drocarbure. Dans un matras de verre vert il
introduit du propvlène brome C3H5Br et de
l'alcool sodé
t'*H*
ALMA
105
Ni
O.
Il soude le matras à la lampe en étirant
en pointe la partie soudée, puis attache
dans celte partie un tube en caoutchouc, dont
l'autre bout plonge dans une eau saturée de
chlorure de sodium, et casse la pointe de
U soudure; Vallylène se dégage aussitôt.
Quand la production se ralentit, on l'active
eu chauffant te matras à la température do
80°. La réaction qui se produit dans celte
opération est facile a représenter :
CWlir + CS[?5|0
Propylène brome.
= C3H* -f
Allylcne.
C*H» ]
Naj
Alcool sodé.
O
Brj
Nu
H
Alcool Bromure
\ inique, ds sodium.
Les principaux composés connus ti'aliylène
sont : le dibromuro d ultylènc, qu'on obtient
directement en faisant tomber goutte à goutte
du brome dans un II icou d'altytène; le tetra-
bromure,qui s-- produit par l'action du brome,
â l'ombre, sur le di bromure ; le diiodure d'aï-
lylène, qui se produit en met tant dans un fla-
con de Vallylène et de l'iode dissous dans 1 ■
sulfure de carbone et l'exposant au soleil ; te
dichlorureet le tétrachlorure d'allylêne, pro-
duits de l'action du chlore sur l'acétone ; l'nr-
gentaltylène (C'H'Ag), qu'on obtient en fai-
sant réagir Vallylène sur une solution ammo-
niacale de nitraie d'argent.
ALLYLSULFURÉE s. f. (al-lil-sulf-u-ré —
de allyle, de sulfure, et de urée). Chim. Syn. de
THIOSfNAHINB,
ALMA {l'J, ville d'Algérie, prov.. départ,
et k 37 kilom. d'Alger; 7,000 hab. , dont
1,200 Européens, y compris les annexes de
l'Oued -Korso, de Bellefontaine, de Blad-
Guitoun et de Souk-el-Hài. Située auprès
de l'oued Bondouaou, qui se jette dans la
mer à 6 kilom. de là, L'Aima s est augmen-
tée, après 1871, de nombreuses familles d'Al-
saciens et de Lorrains. Le climat n'y est pas
très-sain ; mais les terres qui l'ento'ireiitsont
fertiles.
Aima (LA BATAILLB DB L'),tablcau d'Isidore
Pils; au musée de Versailles. Y
les indications du catalogue, le moment de la
bataille choisi par l'artiste : • A onze heures,
la ■ieuxième division, commandée par le gé-
néral Bosquet, franchit l'Aima... Son artille-
rie , sous les ordres du commandant Birral,
accomplit des prodiges. Montant en colonnes,
par pièces, suivant des sentiers à peine tra-
cés et presque impraticables, elle avait es-
caladé, avec une rapidité extraordinaire, ces
hauteurs regardées comme inaccessibles...
Cette manœuvre hardie, exécutée par le gé-
néral Bosquet, a décide du succès de la jour-
née. » Ce n'est donc pas, a proprement par-
ler, une bataille que Pils a représentée ; c'est
une manœuvre de guerre, irrésistible et dé-
cisive, qu'il a retracée sur la toile. Sur le de-
vant du tableau, dans les eaux troublées de
l'Aima, le général Bosquet s'avance k che-
val, suivi de ses officiers et de son porte-fa-
nion. Des turcos, submergés jusquaux ge-
noux, le précèdent sur deux files, le fusil sur
l'épaule. Une partie des troupes a déjà tra-
versé le fleuve. Une pièce d'artillerie, enle-
vée par son puissant attelage et poussée à
bras d'hommes, franchit l'escarpement de la
rive. Un artilleur prévoyant s'est arrêté et
s'agenouille au bord de l'eau pour remplir sa
gourde. Les tambours des turcos, la caisse
sur l'épaule ou sur la hanche , gravissent la
pente, à côté de la pièce, que d autres atte-
lages précèdent sur le revers abrupt de la
colline, dont le sommet se garnit de troupes.
A divers points de la rivière, des trains d'ar-
tillerie passent à gué et remontent, avec un
victorieux effort, de l'autre coté de la rive.
Plus loin, dans la plaine, se dessinent des li-
gnes de troupes et blanchissent des fumées.
Ce vaste tableau est bien certainement un
des meilleurs morceaux de peinture militaire
que nous connaissions; il a été exposé au
Salon de 1861 et a obtenu les éloges de la
plupart des critiques. « M. Pils peint les sol-
dats avec une simplicité mâle, sans fanfaron-
nade et sans fausse ciânerie, a dit Th. Gau-
tier. Il met une âme sous leur uniforme et
donne à chacun un caractère. Ses têtes ne
sont pas, comme on dit, des tètes de chic;
elles représentent une individualité humaine,
tout en gardant le cachet militaire. Ce ne
sont pas de vagues comparses, ainsi qu'en
font trop souvent les peintres de batailles... 11
y a une extrême variété de mouvement dans
les groupes qui s'empressent autour des pie-
ces, escaladant la colline, tandis que le de-
vant du tableau repose l'œil par une tranquil-
lité relative. Ici, la pensée qui conçoit; là-bas,
la force dévouée qui exécute 1 L effet géné-
ral du tableau est i.arinomeux. Les premiers
plans, d'une couleur sobre et solide, repous-
sent les fonds, et la lumière détache au flanc
de la montagne la fourmillante ascension
d'une multitude de figurines, si justes de
mouvement, qu'il semble qu'on les voit uiar-
ch r... Les turcos, au teint bronzé, aux lem-
Fes rasées et bleuissantes, fournissaient à
artiste peintre d'excellentes occasions do
couleur dont il a tres-bieu profité. Leur pitto-
resque costume algérien, leur> physionomies
caractéristiques et leurs allures indolemment
farouches font un contraste heureux avec
l'uniforme sévère des artilleurs. Disons en-
core, k la louange de M. Pils, qu'il a su ren-
dre sans mensonge ce bleu réfractairo des
uniformes, que les uns font bleu de ciel, les
autro> indigo, ceux-ci noir, ceux-là gris, mais
personne de la nuance vraie. Les chevaux
ont une bonne allure; ils ne sont pas satinés
et moirés de luisant, comme s'ils sortaient
d'une boxe anglaise, mais ils déploient la vi-
gueur du cheval de guerre et tirent à plein
er. »
Pils a fait, pour ce grand tableau, plusieurs
es ut études qui ont figuré a l'exposi-
tion posthume de ses œuvres en 1876. Deux
de ces esquisse;", assez différentes de la com-
position définitive et fort spirituellement
enlevées d'ailleurs , appartiennent l'une a
M. Marmontel, l'autre a M. Jules Clairin.
Aima (pont diî L'). Voir Paris, ail tome XII
du Grand Dictionnaire, page 245.
ALMA (nourricière, qui donne la vie),
thete que les Romains donnaient a plusieurs
divinités, mais surtout à Cérè?, à Venus et
àCyb 1 .
AI MAI) V (dom Alvaro Vas db), comte d'A-
nes, chevalier portugais, mort en H49.
Il fut un des hommes de guerre les plus bril-
lants de son temps et visita une partie dj
14
106
ALMA
l'Europe, où il reçut partout de grands té-
moignages d'estime. Almada fit partie, dit-on,
des douze chevaliers qui allèrent venger l'hon-
neur outragé des dames anglaises, et le roi
i'Angieterre le nomma chevalier de l'ordre
de la Jarretière. L'empereur d'Allemagne lui
témoigna, de son côté, une faveur marquée,
et les services qu'il rendit au roï de France
lui tirent donner pur Charles VI le titre de
porate d'Avronches. Ami intime de dora Pe-
dro, duc de C"ïmbre, il lui montra un dé-
vouement absolu, le défendit constamment
contre les attaques dont il était l'objet depuis
qu'il était devenu régent du royaume pen-
dant la minorité d'Alphonse V, et jura solen-
nellement de ne pas lui survivre. Après avoir
fait une expédition contre les Maures de
Ceuta, il revint en Portugal et combattit
brillamment auprès de dom Pedro à la ba-
taille d'Alfarrobeira. Ce dernier ayant été
tué, Almada se jeta avec une nouvelle furie
dans li mêléa en y cherchant la mort. Brisé
de fatigue, ■ il s'étendit à terre dans son ar-
mure, dit M. F. Denis, en s'écriant avec mé-
pris : « Rassasiez-vous, garçons I • Il fut tué
a l'instant par ceux qui ne redoutaient plus
son bras, et un noble personnage, qui avait
été jadis son ami, coupa sa tête pour la por-
ter au jeune roi. ■
* ALHADEN , ville d'Espagne, à 375 kilom.
de Madrid par le chemin de fer , entre deux
hautes montagnes dépendant de la sierra
Morena; 9,000 hab. Voici les intéressants
renseignements que donne M. Germond de
Lavigne sur les mines de mercure d'Aimi-
den, les plus célèbres et les plus riches qui
soient en Europe :
■ Bowies a dit de la mine d'Almaden qu'elle
était « la plus riche pour l'Etat, la plus in-
• téressante pour les travaux qu'elle occa-
■ sionne, la plus curieuse pour l'histoire na-
» turdle et la plus ancienne que l'on con-
t naisse au inonde. ■ On peut dire aussi que
c'est le joyau le plus précieux que possède
la nation espagnole. Le princioal filon de
cinabre actuellement en exploitation occupe,
au milieu d'un sol composé de grauwacke,de
roches de quartz et de bancs de schiste, une
longueur de 166 mètres sur 10 à 11 mètres
de puissance; et, en profondeur, on a déjà
atteint 300 mètres, trouvant le minerai tou-
jours plus pur et plus riche à mesure qu'on
descend. Le puits principal atteint cette pro-
fondeur. Avec le puits communiquent de
nombreuses galeries d'exploitation soutenues
par des travaux considérables en maçonne-
rie, qui occupent en volume près de la moitié
du vide résultant de l'extraction. Ces tra-
vaux de soutien sont très-remarquables; ils
consistent en murailles qui se correspondent
d'un étage à l'autre, et en arcs soutenant la
voûte naturelle produite par l'excavation.
■ Le précieux métal se trouve sous diver-
ses formes, quelquefois à l'état de mercure
natif, niais surtout de cinabre ou sulfure de
mercure.
> Le traitement se fait immédiatement dans
les fours construits autour de la mine. Le
minerai donne en moyenne 10 pour 100 de mer-
cure, de sorte que, pour obtenir les 20, 000 quin-
taux que la mine produit, il faut extraire
200,000 quintaux de minerai. Au cours actuel
du mercure (1,200 réaux le quintal), ce ren-
dement annuel produit une recette de 24 mil-
lions de réaux, de laquelle il faut déduire,
pour frais d'extraction et de transport jus-
qu'aux magasins de Séville, 318 réaux envi-
ron par quintal, soit 6,360,000 réaux. Le bé-
néfice net s'élève à 17,640,000 réaux.
• La mine d'Almaden est actuellement dans
l'état le plus florissant, affermée à de riches
capitalistes et conduite selon les errements
Consacrés par l'expérience. Elle présente un
Dble Vraiment remarquable do travaux
de consolidation; la veine persiste en n-
ie et parait devoir produire longtemps
Te, de manière à mériter toujours le titre
de perle des mines espagnoles.
» Malheureusement, cette exploitation ne
se fuit pas sans porter un grand préjudice à
la population nombreuse qui y est employée.
Nous ne parlons pas seulement des accidents,
des chutes, des blessures qui sont la consé-
' de tout travail souterrain ; la nature
la mine, les émanations qui s'y
produi en) portent de graves atteintes à la
santé, malgré le soin qu'on prend de relever
en six heures, et raccour-
de la vie
M naden et d'Alma-
i ■ ■ un lentement d'humanité, dans Le
but de procurer aux ouvriers uu travail t
libre, qu'ils puissent opposer, pour ainsi
dire , comme conl i
le gouvernement leur a
ire assez étendu, apparte-
nant h tes da
l'ordi i ■ itra '-.» , mais le tra< ail do la
mine est plus lucratif, L'extension des tra-
vaux exige chaque anné un i a
aombi
concéd'- re ite inul ilisée. I n mi-
neurs d'Alin i len et 1 > ouvri
aux foi lei tigres et
d'une pfl li m cado vereu ■■■ , ; re que t ■
affecte i de t' etnbl
i mvuJsions ; à un i iu ven t
■
don . ,
od*'ur m iup| ortable.
ALMA
■ On a essuyé d'employer aux mines des
condamnés des présides, ce que faisaient les
Romains, qui n'y envoyaient que des prison-
niers et des esclaves ; mais le travail en
souffrait considérablement, et on a obtenu
du gouvernement, pour les travailleurs des
deux villes et pour ceux des environs qui
peuvent justifier d'un séjour d'au moins deux
années, certaines immunités, notamment
l'exemption du service militaire. Le mercure
était précédemment transporté à Séville à
dos de mulet, par un chemin qui descendait
à Cordoue par Santa-Euferaia. Aujourd'hui,
toutes les expéditions se font par chemin de
fer. Le précieux métal est enfermé pour ce
transport dans des vases de fer d'une conte-
nance de 3 arrobes. ■
ALMADENEJOS, bourg d'Espagne, prov.
et à 27 kilom. de Ciudad-Real, près de la rive
gauche du Valdeazogues ; 1.S0O hab., qui
presque tous travaillent aux mines d'Alma-
den.
ALMAHDI BILLAH, calife abbasside,mort
en 785 de notre ère. Il monta sur le trône à
la mort de son père, Abou-Djafar-al-Man-
sour, en 776, se signala par son extrême gé-
nérosité st fut le bienfaiteur des lettrés et
des poëtes. Ce prince aimait avec passion la
chasse. Poursuivant un jour une antilope
dans une forêt située entre Bagdad et Mos-
soul, il voulut pénétrer dans un étroit pas-
sage où l'animal s'était engagé; mais il fut
jeté à bas de son cheval et périt dans sa
chute. Son fils, Haroun-al-Rasehid, lui suc-
céda.
* ALMANZA, ville d'Espagne, prov. et à
20 kilom. d'Albacete, à 358 kilom. de Madrid
par le chemin de fer; 8,900 hab.
ALMA-TADÉMA (Lawrence), peintre hollan-
dais, né à Dronryp (Pays-Bas) en 1836. Il eut
pour maître Leys, dont il devint bientôt le
meilleur élève. A l'étude de son art M. Alma-
Tadéroa joignit celle de l'archéologie. Il se
familiarisa avec tous les détails de la vie
des anciens et se mit à exécuter des ta-
bleaux qui lui out acquis une grande ré-
putation. En même temps que, par le choix
de ses sujets, il se plaçait à la tète des artis-
tes de ce temps qui forment le petit groupe
des archéologues, le jeune artiste se mon-
trait le digne héritier des Hollandais de la
grande époque par son talent de coloriste,
par l'admirable rendu des détails les plus
minutieux et par une habileté consommée
comme dessinateur. On trouve dans ses œu-
vres un sentiment très-vif de l'histoire; sa
peinture donne une idée des civilisations
éteintes. Le plus souvent, lorsqu'on se trouve
en présence d'un tableau de M. Alma-Tadema,
on ne se rend pas bien compte du sujet qu'il
traite. « Les personnages se dissimulent der-
rière les colonnes, dit un critique; les mar-
bres, les mosaïques, les tapisseries se con-
fondent avec les vêtements; une quantité
d'accessoires et de détails distraient et trou-
blent la vue ; mais bientôt la confusion cesse,
la vision devient nette, les personnages sur-
gissent distinctement avec les mille recher-
ches de leurs costumes, les finesses de leurs
physionomies, la grâce de leurs attitudes;
seulement, lorsqu'on croit avoir tout vu, il
reste encore tout a voir : des bizarreries ar-
chaïques de la plus intéressante exactitude,
de savants détails d'architecture, des usten-
siles innombrables, dont chacun a été l'objet
d'études et d'ingénieuses recherches, retien-
nent l'œil indéfiniment. » Ceux-là même qui
n'ont que peu de goût pour cette manière
ultra-détaillée se sentent désarmés par la sé-
duction de cet archaïsme savant, par la fi-
nesse du pinceau, par l'harmonie délicate
et veloutée du coloris. Après avoir habité
Anvers et Bruxelles, M. Alina-Tadéma s'est
fixé depuis quelques années à Londres, où il
s'est marié avec une jeune femme qui cultive
elle-même la peinture. Ce remarquable artiste
s'est fait connaître en France en envoyant aux
Salons de peinture de Paris des tableaux de
petite dimension, qui lui ont valu une médaille
en 1864, une autre médaille à l'Exposition uni-
verselle de 1867 et la croix de la Légion d'hon-
neur en 1873. Nous citerons, parmi ses œuvres :
les Egyptiens de la xvme dynastie (1864), toile
étrange, uni attira vivement sur lui l'atten-
tion ; Frëaégonde et Prétextât , Femmes gallo-
romaines (1865) ; la Sieste (1868) ; Un empe-
reur romain (1872), tableau qui représente
Claude au moment où un soldat, découvrant
la tapisserie derrière laquelle il s'était caché
en apprenant la mort de Caligula, s'incline
profondément devant lui ; uu groupe de lé-
gionnaires et de gens du peuple salue et ac-
clame le nouvel empereur. Toutes les figures
sont dessinées avec beaucoup d'art et de
finesse, et l'exécution des accessoires atteste
un savoir un nu Lieux. Cette même année,
M. Alraa-Tadéina exposa Une fête intime, dans
laquelle il montra un jeune homme et une
joune fille qui dansent ou agitant leurs th>r-
>n les , pendant qu'un joueur
de cymbales les suit en gambadant et que
de ilùte mènent la danse.
Dans Les Vendangea a Home (1873), lesfl-
ont de L'élégance; mais on y admire
particulièrement la façon dont sont exécutés
les vases de terre cuite, les trépieds de 1.
U ■ tliteCtUrOj dont les lignes so-
i de fond au tables
au ; détail exquis;
la 0i i " ■ ■■ i I ne d Egypte (1874), repi é eu
ALME
tant un hypogée où les mères pleurent leurs
fireraiers-nés frappés par la vengeance divine;
a Sculpture, portraits commandés (1874) ; la
Peinture, portraits commandés (1875), une
des plus belles toiles de l'artiste. M. Alma-
Tadéma introduit le spectateur dans une ga-
lerie de tableaux romaine ; un peintre y mon-
tre une toile, exposée sur un chevalet, à un
jeune couple d'amateurs; la femme, en tu-
nique rose brodée de flears, est charmante;
le jeune homme, vêtu d'un péplum de laine,
est assis sur une chaise d'ivoire et se penche
vers le tableau pour l'étudier. Une lumière
doucement tamisée éclaire cet intérieur, où
tout est rendu avec un fini précieux. Citons
enfin Joseph, intendant des greniers de Pha-
raon (1876).
'ALMAZAN, ville d'Espagne, prov. et à
22 kilom. de Soria, dans une situation très-
pittoresque, sur le versant d'un coteau dont
elle occupe aussi le sommet et au pied du-
quel coule le Duero; 2,400 hab. « Almazun,
dit M. Germond de Lavigne, passait pour
une des places les mieux fortifiées de l'anti-
quité. On attribue aux Romains l'enceinte
dont une grande partie subsiste encore, et
cependant le caractère et la nature de la
construction laissent supposer qu'elle est
l'œuvre des Arabes. Tout le centre de la ville
est sillonné de voies souterraines parfaite-
ment voûtées, partant de la partie inférieure,
vers la porte de Soria, et se dirigeant par
plusieurs branches vers la partie supérieure.»
Aimée (l'), tableau de J.-L. Gérome. Dans
un bourg enfumé, au milieu d'un cercle formé
par cinq ou six soudards égyptiens ou alba-
nais, accroupis sur des nattes, une aimée
exécute la danse si fort appréciée des dilet-
tanti orientaux, dans laquelle le ventre, les
hanches, les reins, le torse, la tête ondu-
lent, roulent, se cambrent, frémissent, tan-
dis que les pieds restent à peu près immobi-
les. Nous ne pouvons mieux faire que de
laisser la parole à Théophile Gautier pour
décrire cette scène voluptueuse et bizarre.
« L'aimée de M. Gérome n'a rien de commun
avec la Terpsichore de l'Opéra... Sa veste de
satin jaune enferme sa gorge comme un ceste
antique et laisse son torse découvert jus-
qu'aux hanches. Des pantalons de taffetas
d'un pâle rose mauve, larges et plissés comme
des jupes, l'enveloppent du bassin au talon.
Elle avance par d'imperceptibles déplace-
ments de pieds, faisant onduler les lignes
serpentines de son corps, la tête couchée sur
le bras comme un derviche tourneur en ex-
tase, et rhythmant par le cliquetis nerveux
de ses crotales la caïuilène que nasillent en
s'aceuinpagnant du rebeb, du tarbouka et de
la flûte du derviche les musiciens assis dans
l'ombre. Les Albanais, à la ceinture hérissée
de tout un arsenal de pistolets, de kaudjars
et de yatagans, coiffés de caffichs dont les
cordons et les houppes leur cachent à moitié
le visage, la regardent avec une fixité im-
passible, comme des milans qui guettent une
colombe, tandis qu'un nègre, au rire bizarre-
ment épanoui, se laisse aller à son plaisir et
applaudit la danseuse en lui marquant la me-
sure. Au fond, l'on entrevoit le kawadji, oc-
cupe à son fourneau ; à gauche, par l'ouver-
ture de la porte, se dessine une échappée de
vue sur Le Caire, et le bleu du ciel luit large-
ment à travers les fines découpures des mou-
charabys. • L'éminent critique ajoute ; « On
sait à quel point le sens ethnographique est
développé chez M. Géminé. Aucun artiste ne
saisit mieux que lui l'accent typique des ra-
ces, le caractère local des costumes, la cu-
riosité exotique des accessoires. Il a, sous ce
rapport, une fidélité intime et pénétrante dont
on ne saurait douter, ne connùt-on pas le
pays que le peintre voyageur représente.
L'almee est une vérité étonnante, comme
type, pose et ajustement. Ses bracelets, ses
fils de sequins, ses anneaux, sa ceinture bos-
selée d'or ont bien la coquetterie sauvage de
l'orfèvrerie arabe. La parure est complète ;
rien n'y manque, pas même le carmin des
ongles, la ligne noire des yeux et le petit ta-
touage bleu du menton. •
L'Aimée a obtenu un succès énorme au Sa-
lon de 1804, ou elle a paru pour la première
fois. Le caractère lascif de la scène n'a
pas été étranger à celte vogue. Ce ta-
bleau, que les rapins ont baptise la Danse du
ventre, a figuré de nouveau à l'Exposition
universelle de 1867. Il a été grave a l'eau-
forle par Courtry.
Ai Mi m* (Brites d*), dite la J.-» Daro
portugaise, nue, croit-on, à Aljubarotta. Elle
vivait au xivo siècle et exerçait l'état de
boulangère du temps de Jean l*T, lorsqu'en
138ô l'armée du roi de Castille envahit le Por-
tugal. Des troupes espagnoles ayant l'ait sou-
dain irruption dans Aljubarotta, Brites ex-
cita la population à la résistance et s'élança
sur l'ennemi à la tête de ceux qu'avait excités
son courage. Armée d'une simple pelle à en-
fourner, la vaillante boulangère tua, it ello
seule, sept soldats espagnols. On ignore ce
que devint Brites d'Aimeida, surnommée <i*
l'ïM<|urîr», et dont CamoëllS a célèbre la va-
leur. Sa pelle, conservée à Aljubarotta, lut
cachée au temps do Philippe II, puis retirée
de i t'aeheUelorsde l'avènement de Jeun IV.
Une procession conimoniorative était faite
autretois, elu^ue année, dans cette bour-
gade, où l'un voyait encore au commence-
ment du xvuo siècle les ruines de su maison.
ALME
ALME1DA (LourençoD'), surnommé le Mce-
ebabce portugais, capitaine portugais, mort
en 1508. Il était fils d'un vice-roi des Indes,
qu'il suivit dans ce pays. Chargé d'explorer
les Maldives avec neuf vaisseaux, il fut jeté
sur les côtes de Ceylan et aborda dans la
rade appelée Calle par les Portugais. Doué
d'une force herculéenne et d'une valeur ex-
traordinaire, il inspira une telle crainte au
chef indigène qui gouvernait cette partie de
l'île, que celui-ci consentit à reconnaître la
suzeraineté du Portugal et à payer annuel-
lement un tribut en cannelle aux vaisseaux
portugais qui se présenteraient sur la côte.
Almeida emmena de Ceylan un éléphant, qu'il
envoya en Europe.
De retour auprès de son père, celui-ci lui
donna le commandement d une flotte, avec
laquelle il explora les côtes du Malabar, se
signala par de nombreux exploits et livra aux
musulmans indiens, devant Canaor, un terri-
ble combat naval, dans lequel périrent un
grand nombre d'ennemis. En 1508, Almeida,
qui d'un coup d'épée avait fendu un naïr
jusqu'à la ceinture devant Pauame, était de-
venu la terreur des musulmans. Il se trou-
vait dans le port de Choul lorsqu'il fut attaqué
par les flottes combinées de Melek-Iaz et de
l'émir Hossein, envoyé par le sultan de Perse.
Abandonné par la plupart de ses navires, il
se vit obligé de lutter, avec le vaisseau qu'il
montait, contre les forces de l'émir. Atteint
par un boulet à la cuisse, il se fit attacher à
son grand mât pour pouvoir continuer & com-
mander la manœuvre; mais un autre boulet
vint le frapper en pleine poitrine. Camoéns,
dans son poëme, a chanté les exploits de cet
héroïque jeune homme.
ALMEIDA (Nicolao-TolentinoD'), poôte por-
tugais, né à Lisbonne en|l745, mort en 1811. I!
acheva ses études à l'université de Coïmbre.
Sa première œuvre poétique fut une satire
contre le ministre Pombal ; elle eut beaucoup
de succès et lui valut une chaire de rhétori-
que. Il obtint ensuite une place dans les bu-
reaux du ministère de l'intérieur et composa
un grand nombre de pièces en stances de
cinq vers, dans lesquelles il traçait avec élé-
gance le tableau des mœurs contemporaines.
Il lui arrivait quelquefois de traiter des sujets
trivials, mais il savait le faire avec décence et
sans choquer le bon fjoût. Il ne faisait point
imprimer ses productions, mais il les répan-
dait en copies nombreuses parmi ses amis
et ses admirateurs. Quand elles furent impri-
mées plus tard, les mœurs avaient changé,
et l'effet produit sur le public fut beaucoup
moindre.
ALMEIDA (Antonio d'), chirurgien portu-
gais, né dans la province de Beira vers 1761,
mort en 1822. Sans avoir fait d'études classi-
ques, il se fit d'abord infirmier d'hôpital et
fixa l'attention du professeur Manoel Con-
stancio par ses progrès en anatomie. Alors, il
compléta lui-même son instruction à force de
travail et fut enfin nommé à la chaire d'opé-
rations chirurgicales dans le même hôpital où
il avait été infirmier. Il apprit ensuite la lan-
gue anglaise et se rendit à Londres pour voir
opérer les plus célèbres chirurgiens de cette
ville. A son retour de Londres, il publia un
traité sur la médecine opératoire, continua de
faire ses cours et forma de nombreux élèves.
En 1810, il fut déporté aux Açores avec plu-
sieurs autres personnes qu'on soupçonnait de
favoriser les Français; mais on lui permit
bientôt de passer à Londres, puis à Rio-Ja-
neiro, d'où il revint en Portugal. On lui doit.
Tratado compléta de medicina opérât oria
(Lisbonne, 1801, 4 vol. in-8°); Obras cirurgi-
cas (1813-1814,4 vol. in-8<>); Quadro elementar
da historia nalural dos animales (Londres,
1815, 2 vol. in-8°); c'est la traduction d'un
ouviage de Cuvier.
ALME1DA-GAKRETT (Jean-Baptiste d'),
poôte portugais, né à Oporto en 1799, mort
en 1854. Il compléta ses études à l'université
de Coïmbre, où, tout en suivant des cours de
droit, il composa des tragédies. En 1820, il
prit une part active au mouvement démocra-
tique qui se produisit alors, fut poursuivi
pour une de ses poésies, intitulée le Portrait
de Vénus, et se détendit lui-même de la fa-
çon lu plus brillante. Peu après, il fut chargé
de la direction de L'instruction publique au
ministère de l'intérieur. Exilé en 1823, lors du
triomphe de la réaction, il se rendit en An-
gleterre, puis a Paris, où il obtint un emploi
chez le banquier Laffitte. De retour en Por-
tugal après la mort de Jeau VI (1826), il col-
labora a divers journaux libéraux, au Portu-
guez,k la Chronista, fut emprisonné pendant
trois mois sous le gouvernement despotique
de dom Miguel et quitta encore une fois le
Portugal. De nouveau il se réfugia en An-
gleterre, où il resta jusqu'en 1832. A cette
époque, il se rendit à Terceire, où il se joi-
gnit a l'année de dom Pedro et s'engagea
dans une compagnie de chasseurs. Arrive a
Porto, Alineida-Uarrett fut désigne pour or-
ganiser le ministère de l'intérieur. Kn 1834,
la reine doua Maria l'envoya, comme charge
d'affaires, à Bruxelles, puis le nomma minis-
tre plénipotentiaire en Danematk; mais il
refusa ce dernier poste et revint dans son
pays, où il fut élu en 1836 membre des cor-
tus. Almeida se fit remarquer daus cette
Chambre comme un orateur éloquent et un
constant défenseur des idées libérales. La
politique, toutefois, fut loin de l'absorber en-
tièrement. Il revint a ses travaux litteianes
ALME
et s'occupa de créer un théâtre national en
s'inspirant des idées et des formes introduites
en France par le mouvement romantique.
Jusqu'à la tin de sa vie, Almeida produisit
des œuvres fort remarquables, qui lui assi-
gnent un des premiers rangs parmi les poè-
tes portugais de son temps. Parmi ses piè-
ces de théâtre, nous citerons : Xerxès, Me-
rope , dans le genre classique; Gil Vicente
(1838), regardé comme le premier drame na-
tional représenté en Portugal; Doiia Filippa
de Vilhena (1840) ; Alfageme de Santarem
(1841); Fret Luiz de Sousa (1844) , dont le
succès fut très-vif; Sobrinha do Marques, etc.
On lui doit encore : Magriço, poème cheva-
leresque ; Camoéns, poème en dix chants (Pa-
ris, 1825); Doiia Branca, poème épique (Pa-
ris, 1826), sur la conquête de l'Algarve;
Adozinda, poème; Lyrica de Joao Minimo
(Londres, 1829) ; Bomanceiro (Lisbonne, 1851-
1853, 3 vol.), recueil de romances et de lé-
gendes; Foihas cahidas (1852), recueil de
charmantes poésies lyriques. Enfin, il a pu-
blié en prose: un Traité d'éducation ; Viagens
na minha terra (Lisbonne, 1837), d'une grande
élégance de style, et un roman : l'Arc de
Sont' Anna (Lisbonne, 1846).
ALMELO, ville de Hollande, surnommée le
La Haye de l'Over- Yssel, sur le Vecht, à 35 kt-
lom. de Deventer; 4,000 hab. environ. Elle
est construite d'une manière régulière et pré-
sente un séjour très-agréable.
ALMENDINGEN (Louis Harscherd), juris-
consulte, d'une fa mille originaire de Suisse, né
à Paris en 1766, mort en 1827. Son père était
banquier et remplissait en même temps les
fonctions de ministre de Hesse-Darmstadt
près lacourdeFrance.il perdit bientôt toute
sa fortune dans de fausses spéculations com-
merciales et se retira à Lauenstein, dans le
Hanovre, où il s'occupa avec zèle d'instruire
le jeune Louis. Un membre de la famille four-
nit à celui-ci les moyens de passer deux an-
nées à l'université de Gœttingue. Un prix
qu'il remporta lui permit de prolonger en-
core son séjour d'une année. En 1794, on lui
confia une chaire de droit k l'Académie de
Herborn; en même temps, il prit une grande
part à la réduction de la Bibliothèque du droit
criminel, publiée par MM. FeuerbachetGroll-
mann. En 1802, Almendingen fut nommé con-
seiller à la cour d'appel de Hadamar; plus
tard, il passa avec le même titre à la cour
de Dusseldorf. En 1811, il assista aux confé-
rences qui avaient pour objet l'introduction
du code Napoléon dans la principauté d
sau, dans la Hesse et à Francfort; il parla
en faveur de l'introduction de ce code, mais
il soutint qu'il fallait le modifier pour le met-
tre en harmonie avec les mœurs de l'Alle-
magne. Longtemps auparavant, il avait plaidé
pour les mineurs d'Anhalt-Schaumbourg un
Procès qui dut être porté en appel devant
une des cours supérieures de la Prusse, et
cette cour, d après la loi prussienne, devait
être désignée par le ministre. Almendingen
publia uii mémoire où ce droit arbitraire était
critiqué avec aigreur. Le gouvernement or-
donna des poursuites contre l'auteur, qui fut
condamné k un an d'emprisonuemeut dans
une forteresse. La peine ne fut jamais su-
bie, mais la condamnation seule t'avait
frappé au cœur, et il ne tarda pas k mourir.
On a de lui une trentaine d'ouvrages, parmi
lesquels nous citerons : De l'origine de la
guerre et de son influence sur la civilisation
(1788); Becherches sur les droits et la forme
de la diète germanique pendant la vacance du
trône impérial ( (792) ; Essai philosophique sur
les lois pénales de la République française
(1798); Recherches sur la nature des crimes
et des peines; Métaphysique du procès civil
(1808); Mémoires sur la jurisprudence et l'é-
conomie politique (1809-1812, 9 vol in-8°).
ALME.NDRALEJO, ville d'Espagne, prov.
et k 45 kilom. de Badajoz; 5,800 hab. La
belle campagne au milieu de laquelle cette
ville est située est bien cultivée et plantée
de vignes et d'oliviers, dont les produits bout
ubondants et estimés.
• ALMERIA, ville d'Espagne, ch.-l. de la
prov. de même nom ; 27,000 hab. Port sur la
Méditerranée. Située k l'extrémité d'une belle
plaine, cette ville jouit d'un climat délicieux ;
l'hiver n'y existe pas, et le thermomètre ne
descend jamais au-dessous de 18°; presque
entièrement entourée de murailles construi-
tes par les Arabes, Almeria a des rues étroi-
tes et tortueuses, et, chose étonnante en Es-
pagne , d'une propreté excessive. On y
remarque la place de la Constitution, la
cathédrale, l'église Santo-Domingo, qui oc-
cupe l'emplacement d'une mosquée arabe.
Au N.-O. de la ville, sur une colline, existe
un fort arabe, l'Alcazaba, qui était autrefois
d'une grande étendue.
ALMERIA (province d'), division adminis-
trative de l'Espagne, bornée au N. par les
provinces de Grenade et de Murcie, k l'O.
par celle de Grenade, à l'E. par celle de
Murcie , au S. et au S.-E. par la Méili
née; ch.-l., Almeria; 315,450 hab.; 14,220 ki-
lom. carrés. Cette province, qui occupe l'ex-
trémité orientale de l'ancienne Andalousie et
qui dépend de i'audiencia et de la capitaine -
no générale de Grenade, jouit d'un climat
tempéré, doux et agréable comme un prin-
temps perpétuel dans la partie méridionale.
Dans l'intérieur des terres et dans les mon-
tagnes, qui occupent la plus grande partie
ALOI
de son territoire, l'hiver est souvent
reux, et il y neige quelquefois. Les produits
du sol sont abondants et estimés; on y ré-
colte des fruits excellents, oranges, citrons,
fiatates, canne k sucre; vins estimés, tous
es fruits d'Europe et un grand nombre d'au-
tres originaires d'Amérique. On y élève des
bestiaux, et on exploite des salines. L'indus-
trie minière est la plus importante; ensuite
vient la sparterie. On exporte du plomb, du
sparte brut pour le Portugal ; on y importe
des tissus de laine et de coton, des soieries de
Valence, de la lingerie de Marseille et de
Gibraltar. L'instruction publique est très-
arriérée.
ALMERZAMONNAGIED s. m. (al-mèr-za-
mo-na-ji-ed). Àstron. Nom arabe d'une étoile
de la constellation d'Onon.
ALMODOVAR (le duc d'), diplomate espa-
gnol, mort k Madrid en 1794. Il fut successi-
vement ambassadeur d'Espagne en Russie,
en Portugal et en Angleterre. De retour k
Madrid, ce diplomate, n'ayant plus de fonc-
tions actives, se livra, k des travaux littérai-
res. On lui doit : JJecada epislolar (1781),
sorte de journal dans lequel on trouve quel-
ques détails intéressants sur la littérature
française, et la traduction corrigée et singu-
lièrement mutilée de l'Histoire des Indes de
Ray nal, qui parut sous le titre d' Historia po-
litica de los establecimientos ultramarinos de
las naciones europeas (Madrid, 1784-1796,5 vol.
in-8<>).
"ALMODOVAR (comte D*). Général espagnol,
né k Grenade en 1777, mort k Valence en Ï846.
ALMON, ancienne ville lé vitique.de la tribu
de Benjamin. Les Paralipomènes la nom-
ment Almath. || Station des Israélites dans le
désert.
ALMON, ancienne petite rivière du Latium
(territoire de Rome), qui se jetait dans le Ti-
bre, au S.-O. de Rome. Les poètes en ont
fait un dieu-fleuve, père de la nymphe Lara.
Ovide en fait souvent mention dans ses Fas*
tes; il raconte que, Lara ayant commis l'in-
discrétion de divulguer les amours de Ju, iter
et de la naïade Juturue, Mercure eut ordre
de la conduire aux enfers, où elle devait être
condamnée k un silence éternel; mais qu'en
route le dieu la rendit mère de deux fils, qui
furent appelés par les Romains les dieux La-
res; quant k elle, elle fut nommée la déesse
muette.
C'est dans l'Almon que se purifiaient ceux
qui voulaient sacrifier k Cybèle, et les Ro-
mains y lavaient tous les ans le simulacre de
la déesse, le 6 ces calendes d'avril. Une
grande licence régnait dans cette fête, pour
laquelle on se parait de bijoux et de vête-
ments somptueux.
ALMON, guerrier latin, fils de Tyrrhus,tué
par Ascagne. Sa mort fut cause do la guerre
entre les Rutuleset lesTroyens. (Enéide.)
'ALMONTE (Juan-Népomucêne). — Le gé-
néral Aluionte est mort k Paris en 18G9.
N nimè lieutenant de l'empire par Maxiint-
lien (lo avril 1864), il déposa ce titre après
l'arrivée de ce prince au Mexique et devint
alors grand maréchal. Le 5 mars 1866, Al-
monte fut désigné pour all<-r remplir a 1' ris
les fonctions de ministre plénipotentiaire. Il
s'efforça vainement d'obtenir la prolongation
du séjour de nos troupes au Mexique pour y
maintenir l'empire qu'il avait contribué k im-
poser k son pays et qui, livré k lui-même, al-
lait être balaye par les patriotes mex.
Après la mort tragique de l'empereur Maxi-
imlien (16 juin 1867), Aluionte cessa de fait
ses fonctions diplomatiques. Il continua k
rester k Paris jusqu'à sa mort.
* ALMQU1ST(< harles-Jonas-Louis), poète et
romancier Scandinave. Il est mort k Brème en
1866.
ALMUS, père de Chrysogone, mère de Mi-
nyas. Il Surnom de Jupiter.
ALNOE, île de Suède, dans le golfe de Bot-
nie, comprime dans le la.ii d'Hernœsand. Elle
a 30 kilom. carrés, compte environ 700 hab.
et possède des mines de fer.
ALNPEKE (Ditleb von), chroniqueur alle-
mand. II vivait k Reval vers la fin du xnic siè-
cle. On lui doit une Chronique de la Livonie,
jusqu'en 1296. La bibliothèque de Heidelberg
possède un manuscrit de cet ouvrage, dont
Bergmann a publié un fragment k Riga
(1817, in-8°).
ALOÉIS, fils de Neptune et de Canace et
inan d'Iphunedie, dont il eut une fille, Pan-
Sa femme, séduite par Neptune, eut do
ce dieu deux enfants, Otnus et Ephialte, qui
furent surnommés U-s Aloïdes. V. ce dernier
mot, au tome 1«. il Fils du Soleil et de Cil
Antiope, frère d'Eétès et pered'Epopeu ,
.Marathon, donna sou nom k un bourg
de l'Attique. IL eut de son père en partage
l'Asopie, contrée du Pélopoueso.
ALOISI (Balthazar), d.t G*i...ino, peintre
[ta] 6 a Bologne en 1578, mort en 1638.
n tenait k la famille des Carrache, dont
il reçut des leçons et dont H adopta la ma-
nière. Bien qu'il composât ses tableauz
up d'habileté et que sa peinture at-
testât de vigoureusi tl ré
et se rendit .i Rome, où il s'adonna au genre
du portrait. On cite, comme sou teuvre capi-
tale, une Visitation, qu'on voit k la Char, te
togne.
ALOS
ALONCLE (Antoine-Félix), officier et écri-
vain militaire français, né en 1824. Admis k
vingt ans à l'Ecole polytechnique, il en sortit
en 1816 et servit dans l'artillerie de D
Lieutenant en 1849, il a été promu capitaine
en 1855, chef de bataillon en 1808 et lieute-
nant-colonel en 1874. M. Aloncle a publié,
sous le titre général de Etudes d'artillerie
navale de l'Angleterre et des Etats-Unis
(1SC5, in-8°),les trois ouvrages suivant
traits de documents officiels étrangers tia-
duits par lui : Etudes sur l'artillerie rayée de
marine, conditions indispensables au canon
destiné au service de la flotte (1864, in-so); le
Canon rayé de Woolwich (1865, in-8°); Ren-
seignements sur l'artillerie navale de l'Angle'
terre et des Etats-D &o), il a pu-
blié, en outre : Perforation des cuirasses en
fer par les projectiles massifs ou creux (1867,
in-s°), etc.
ALOPEUS (le baron Maximilien d'), diplo-
mate russe, né en Finlande en 1748, mort k
Franefort-sur-le-Mein en 1822. Le cime Pa-
nin, ambassadeur de Russie k Stockh
prit pour son secrétaire et l'emmena k Saint-
Pétersbourg, où il le fit nommer directeur de
la chancellerie. En 1790, l'impératrice Cathe-
rine nomma Alopeus ministre plénipotentiaire
près la cour de Berlin. En 1S07, l'empereur
de Russie lui confia une mission extraordi-
naire en Angleterre, et quelque temps après,
en récompense de ses services , il reçut le
titre de baron de la noblesse de Finlande.
Il quitta le service de la Russie en 1820 et
vint fixer sa résidence k Francfort-sur-le
Me, n. — Son frère, le comte David d'ALOPEUS,
remplit aussi diverses fonctions diplomati-
ques. Dans la campagne de Saxe, en 1813, il
fut nommé commissaire général des armées
alliées et, en 1815, gouverneur de la Lor-
raine, charge dans l'exercice de laquelle il
montra beaucoup de modération. 11 mourut
en 1831 a Berlin, où il était ministre plénipo-
tentiaire.
ALOPEX, nom d'uu des principaux citoyens
de Tbèbes, au temps où régnait Créon. Il
fut exilé par le roi, qui redoutait son esprit
as ucieux, rassembla des compagnons et se
réfugia avec eux sur une montagne voisine,
ravissant les jeunes Thébaines dans ses
courses.
Banier, dans sa Mythologie, présente ce
fait historique comme ayant donné naissance
k la fable d'Ovide, d'après laquelle la déesse
Thémis envoya un renard monstrueux (lat.
alopex , renard ) dévaster le territoire de
Thebes. Amphitryon, qui soutenait alors une
guerre contre les Téléboens étant venu de-
mander des secours k Créon, ce dernier les
lui promit, mais k la condition qu'on délivre-
rait d'abord le pays du monstre qui le rava-
geait. Le renard fut poursuivi et allait être
atteint par Lœlaps, le chien de Céphale, que
ce dernier avait prêté k Amphitryon pour
cette chasse, lorsque Jupiter changea en
pierre les deux animaux (Métamorph., VII).
Ce renard porte dans la Fable le nom de
renard de Teumésus ou Teuinesse, du nom
d'une forêt de la Beotie, dans laquelle il se
retirait. V. CÉPllALB, au tome III du Grand
Dictionnaire.
ALOPIL'S, fils d'Hercule et d' Antiope, une
des cinquante filles de Thespius.
ALOPONOTE. V. ANALOPONOTE, au tome U*
du Grand Dictionnaire, page 314.
ALORA , ville d'Espagne, prov. et k 37 ki-
lom. de Malaga, sur le penchant d'une col-
line au pied de laquelle coule le Guadalhorce ;
6,000 hab. La campagne qui l'entoure, plan-
tée d'orangers, de citronniers, de grenadiers
et d'arbres à fruit de toute espèce , est déli-
cieuse.
ALORUS, nom du premier roi des Chal-
déeus. Il prétendait, d'après Bérose, tenir
son sceptre de Dieu lui-même.
ALOS, servante d'Athamas, qui découvrit
que la reine lno séchait les grains pour les
empêcher de germer, et que de Ik venait la
stérilité qui util geait le pays. Elle donna son
nom a une ville de la Thessalie.
Alosie OU les Amour» de Mme de M. T. P.
Cette satire de Pierre Corneille Blés
(v. IiLKSStiBOis, au tome II) parut pour la
en 1658, sous le titre de Lupa-
uie ^la Louve), histoire amoureuse de ce i
C'était une œuvre de vengeance de l'auteur
contre une de ses maîtresses qui l'avait trahi,
En 1660, cet opuscule, qui avait obtenu un
succès de scandale, fut réimprimé k Cologne,
chez Jeau Le Bmiic, sous le titre dM tosie ou
les Amours de J/n" de M. T. P. Le Sous-titre
de ce second tirage fit croire, k cette à]
qu'il s'agissait d'une satire contre Mme do
Euontespafl. Celle-ci s'émut; elle usa de sou
crédit sur Louis XIV, et un edit royal or-
donna la suppression du pamphlet. C'était
beaucoup trop d'honneur, et la mesure était
uperflue, du moins en ce qui pouvait
regarder la fai and roi; il ne s'a-
ii effet, mais d'un petit
■ e très-bourgeois, dout Blessebois conte
lus aventures en termes par trop ga llards.
Telle a été l'opinion du tribunal de Lille qui,
en 1868, a ordonne la BU| pression à' Alosie,
tr l'éditeur Sacré-Duquesne; telle
ore l'opinion de la magistrature, qui
vient (1876) de faire saisir une quatrième édi-
tion de cet éoriL -Ne le regrettons pas. C'eit une
perte fort mince, aussi bien pour l'histoire
ALPA
107
que pour les lettres, et que seuls peuvent
déplorer quelques bibliomanes.
* ALOUETTE s. f. — Encycl. Le genre
alouette peut se diviser en deux grandes
sections : les alouettes grandes voilières et
non percheuses et les alouettes petites voi-
h eu ses. Dans la première sec-
tion, on trouve Yalouette des champs, la ca-
landre, V alouette hausse-col noir ou des
Alpes, la calandrelle. La seconde section
ne Yalouette cendrille de Buffon ou
petite alouette k tête rousse de Levai) lant,
Yalouette lulu, le eoehevis ou alouette hup-
pée, la calendule, l'isabelline, l'aiouerie fer-
mse, la calotte rousse, le mirafre, la
bateleuse, le sirly, la certhilande, la bifasciée,
Yalouette à manteau roux (rufo-palliata), la
mineuse, etc. A toutes ces espèces il faut
joindre encore l'anthe, le cochelivier ou
alouette des bois, le cujelier, la farlouse ou
alouette des prés, la girole, la guignette, la
locustelle ou alouette de buisson, la rousse-
line, la spipolette.
On peut élever Yalouette en cage; mais le
dessus de la cage doit être forme d'une sim-
ple toile tendue, pour que Yalouette, qui
cherche toujours à s'élever perpendiculaire-
ment, ne puisse se blesser; par la même rai-
son, aucun bâton ne doit être posé en tra-
vers, et le fond de la cage doit être garni de
dans une partie, de sable tin dans
"autre, parce que l'oiseau aime k se rouler
dans le sable.
* ALOUPKA, village de Crimée. — On y ad-
mire un magnifique château appartenant au
prince Wbronzoff. L'empereur Nicolas le vi-
sita en 1S37, et il en fut : lé, qu'il
déclara que, quand même il n'y aurait en
Crimée qu'Aloupka, celasuftirait pour donner
l'envie d'y faire uu voyage. Le palais est
d'architecture mauresque. L'entrée principale
regarde la mer; elle est évidemment copiée
sur celle de l'Alhainbra, et toute la façade
est du même style. On y trouve plus de deux
cents appartements richement meublés, les
uns dans le style oriental, les autres dans le
genre gothique. Le toit forme une immense
terrasse d'où l'on jouit d'une vue admirable.
On y admire aussi un magnifique parc, avec
de belles fontaines, des rochers couverts de
verdure, des ravins et des ruisseaux, des
étangs très-poissonneux, un bois de cyprès,
de lauriers et de magnolias.
ALOL'VRY (Guy), prélat français, né à Lon-
dres en 1801, mort à Paris eu 1873. Après
avoir fait de brillantes humanités dans un col-
lège de Paris, il entra au grand séminaire de
Saint-Sulpiceen 1819. Ordonné prêtre eu 1823,
li fut nomme vicaire de la paroisse de l'Assomp-
tion, aujourd'hui la Madeleine, dont l'abbé
Feutrier était curé; il fut successivement
chanoine de Beauvais en 1825, où l'abbé Feu-
trier, devenu évéque, l'avait emmené; vi-
caire général de Beauvnis et secrétaire par-
ticulier du ministre des affaires ecclésiastiques
en 1828, vicaire capitulaire du diocèse de
Beauvais en 1830, k la mort de l'évéque.
Nommé évéquede Pamïers le 8 février 184G,
il fut sacre k Paris au mois de juin suivant.
It donna sa démission eu 185G pour mettre tin
k des di incultes qu'il eut avec le sau.t-
siege ut se retira a Paris, sur la paroisse de
SaintrSulpice ; il y rendit de grands services
au diocèse pour les s et les con-
firmations. Ce fut lui qui officia aux obsèques
de l'archevêque Darboy a .Notre-Dame et du
curé Deguerry k la Madeleine.
11 est l'auteur des Tableaux synoptiques
raisonnes de chronologie et d'histoire univer-
selles. Chaque tableau renferme l'histoire de
chaque siècle jusqu'en 1840; il est, en outre,
le traducteur de la Démonstration évangeli-
que de Huet, évéque d'Avranches.
ALOLZ7.A, nom d'une des trois filles du
Dieu suprême, dans l'ancienne théologie des
Arabes. Elle était particulièrement udoree
hîies, une des tribus principales
de La Mecque.
ALOXE s. m. (a-lo-kse). Grand vin de
Bourgogne, qu'on récolte dans la petite com-
mune dAioxe.
'ALPAGE s. m. — Saison d'été passée
montagne par les troupeaux trans-
humants.
ALPAGER, ÈRE s. (al-pa-jé, è-re). Celui
qui fait | Lturer dans les montagnes.
ALPA IDE , concubine de Pépin d'Héris-
tal et mère de Charles-Martel (vur* i
Ou prétend qu'elle ht assassiner Lambert,
évéque »ie Liège, qui refusait do reconnaître
comme légitime son union avec Pépin. A la
mort de celui-ci, pour se soustraire au res-
sentiment de Plectrude, qui prit eu main
l'autorité, AJpaïde se retira dans un monastère
pics de Namur, et c'est 1k qu'elle passa les
dernières années de sa vie.
ALPAIX (sainte), née à Cudot (Yonne) en
1150, morte en 1210. La légende raconte
que, dans sa jeunesse « elle fut tout a
coup « couverte de plaies purulentes de
la plante des pieds au sommet de la tête,
ces plaies hideuses exhalant une odeur
si fétide que nul, père, mère, .-ceur,
plus s'approcher d'elle. ■ Mais Marie, re.ne
a irtyrs et des vierges, se présenta un
juin- a ses yeux, couronnée d'une lumière
plus brillante que celle du soleil; k l'instant,
ses maux horribles disparurent, et l'odeur af-
freuse de ses plaies fut remplacée p
108
ALPE
parfum céleste d'une grande suavité. A la
vérité, elle resta paralysée et dut demeurer
perpétuellement couchée, sans pouvoir re-
muer aucun membre, à l'exception de la main
droite et de la tête. La Vierge Marie lui avait
fait uu don, celui de n'avoir plus besoin d'a-
liment ni de breuvage d'aucune sorte. L^
légende ajoute que depuis l'an 1170 jusqu'à
sa mort sa -vie se passa dans une extase
presque continuelle. Elle eut le don de pro-
phétie; elle opéra des guérisons miraculeu-
ses. Pendant quarante ans, les grands et les
petits accouraient à Cudot pour voir la sainte
et se recommander à ses prières. Pie IX l'a
canonisée le 7 février 1874.
ALPEDR1NHA (le cardinal n'). V. Costa
(Georges da), au tome V du Grand Dictionnaire.
ALPÉNCS, ancienne ville de la Grèce, ca-
pitale des Locriens-Epicnémidiens, à l'entrée
du défilé des Theriuopyles.
ALPERA, ville d'Espagne, prov. et à 22 ki-
lom. d'Albucete; 2,432 hab.
* ALPES. — Les principaux sommets ou
les points culminants des Alpes sont: dans
les Alpes Maritimes, la cime du Diable
(2,687 met.), le mont Monnier (2,854 met.), les
cimes de Ciatancias et de Rabuons (3,029
et 3,008 met.), l'Enchastraye (2,971 met.), les
sommets du Longet (3,150 à 3,900 met.);
dans les Alpes Cottiennes , le mont Viso
(3,840 met.), le mont Genevre (3,680 met),
le mont Thabor (3,212 met.), le mont Cenis
(3,375 met.) ; dans les Alpes Grées, le mont
Iseran (4,045 met), le Petit Saint-Bernard
(2,778 met.), le mont Blanc (4,810 met.) avec
ses glaciers, sa mer de glace, etc.; dans les
Alpes Pennines, le mont Rose (4,626 met.),
le mont Cervin (4,522 met.), le mont Combin
(4,305 met.), l'aiguille du Géant (3,715 met.),
le mont Velan et le Grand Saint-Bernard
(3,371 met) ; dans un contre-fort des Alpes
Maritimes, le mont Font-Sancte (3,370 met);
dans les Alpes du Daupbiné, la pointe des
Arsines (4,103 met), le mont Pelvoux
(3,938 met), le mont Olan (3,883 met.), le
mont Obiou (2,793 met), le Grand Véhemont
ou Vaimont (2,346 met), la montagne de Lure
(1,827 met), le mont Yen toux (1,912 met.);
dans les Alpes de Maurienne, le Golèon de
la Grave (3,429 met.), la montagne des Trois-
Ellions (3,509 met); dans les monts de la
Vanoise, l'aiguille de laVanoise (3,863 met.);
dans les Alpes de Savoie, le massif de la
Grande-Chartreuse (2,000 met); dans les
Alpes Lépontiennes ou Helvétiques, le Finster-
Aarhorn (4,4 10 met), la Jungfrau (4,176 met),
le Monch et le Simplon (3,518met.); dans les
Alpes Noriques, le Gross-Glockner; dans les
Alpes Carniques, la Marmolata; dans les Al-
pes Juliennes, le Terglu ; dans les Alpes Di-
Bariqu.es, le mont Dinara et le mont Kleck.
Les Alpes se composent principalement de
roches grauitoïdes , schistoïdes , micacées,
talqueuses, amphibolïques, calcaires, etc. On
y trouve de beaux marbres, des mines de
cuivre, de fer, de plurob; des dépôts consi-
dérables d'anthracite; le feldspath transpa-
rent et nacré; du fer carbonate et sulfuré;
l'épidote, les tourmalines vertes, le corindon
rouge et bleu, etc.
Ou trouve dans les Alpes le chamois, la
marmotte, l'ours, le loup, le renard, le lynx,
le lièvre blanc, etc.
Aipe. (tunnkldbs). V.TUNNiiL, automeXV
du Grand Dictionnaire t p. 587.
'ALPES {département lus BASSES-).—
Ce département est une division administra-
tive de la France, dans la région méridionale,
formée de la haute Provence et d'une paitie
du Omtat-Venaissin ; il tire son nom de la
partie inférieure des Alpes, dont la chaîne le
traverse et s'abaisse graduellement sur les
départements de Vaueluse et du Var, et a
pour limites an N, ledépartemeutdes Hautes-
Alpes, à l'E. le département des Alpes-Mari-
times et les anciens Etats sardes, au S. les
départements du Var et des Bouehes-du-
Rhône, à l'O. les départements de Vaucluse
et de la Drôme. Superficie, 740,904 hect.,
dont 161,436 en terres labourables, 33,4f>6 en
prairies naturelles, 14,320 en vignes, 295,061
en pâturages, landes et bruyères, 18G,699 en
furets, bou, étangs, cours d eau, routes, che-
mins et terres incultes.
Le département des Basses-Alpes est divisé
en & arrondissements, comprenant 30 can-
tons et 251 communes. Chef-lieu de préfec-
ture, Digne ; chefs-lieux de sous-préfecture,
itellane, Forcalquier etSis-
toron. La population totale du département
133,332 hab. Il nomme l sénateur etest
l'A i lemblée nationale par 4 de-
, il fait partie de la L5« région militaire,
dont le quartier général est li Marseille ; de
1" 7° in . - pouls ot chaussées et de
la 26" ■ des forêt i; il est compri i
i et de
■■""'■ d'Ail . Digne est suf-
at de l'archevêché d'An.
Bous le rapport de . tution géolo-
gique, Le sol de ce département n'i
ou di-
luviens rralns dits primitifs et les
terrains d'alluvion ne s'v rencontrent ja-
peel généi al. trois
grandes divisions, le i ma vallées
plaines* Les monta i aitp
le I upei tiuifl totale . e
déploi< Dt surtout entre la Duran
Uère du royaume d'italio, l'anolen Piéi
ALPE
et forment de ce côté des chaînes continues,
dirigées généralement du N. au S., qui se
prolongent d'une part en s'abaissant jusqu'à
la m r et de l'autre se lient aux Alpes cen-
trales du Dauphiné et de la Savoie. Les pics
les plus élevés sont : le pic de Chainbeiron,
cime inaccessible estimée à 4,000 mètres de
hauteur ; le Lausanier (3,025 met), la Siolane
(2,955 met.), le mont Pelât (3,124 met), le
Laux, qui est couvert de pâturages. Tous ces
pics sont situés dans l'arrondissement de Bar-
celonnette; l'arrondissement de Cas tel lu ne
possède la Chamale, le Monnier (3,000 met)
et le Grand-Couyer (2,693 met.); l'arrondis-
sement de Digne, le Col-Bas, la Boule, le
Cousson, le Siron; l'arrondissement de For-
calquier, le pic de Lure (1,824 met); l'arron-
dissement de Sisteron, les montagnes de
Maraup, particulièrement arides, et le rocher
de la Baume. Les principales vallées sont
celles de l'Ubaye, au milieu de laquelle est
bâtie Barcelounette; du Verdon, peuplée de
riants villages; de la Bléoue, de la Blanche,
de la Sasse et du Jabron.
Le département des Basses-Alpes appar-
tient presque tout entier au bassin de la Du-
rance, affluent du Rhône; l'angle S.-E. seul
dépend du bassin du Var; qualre autres ri-
vières importantes l'arrosent : le Verdon,
l'Ubaye, la Bléone et l'Asse. La Durance
pénètre dans le département à Pontis, arron-
dissement de Barcelonnette, arrose Sisteron,
Volonne, Les Mées, Peyruis, Oraison, Man-
doque et en sort au-dessus de Corbière, après
un cours de 130 kilom. Elle a pour affluents,
dans le déparlement, le Buech, le Jabron, le
Lauson, le Largue, le Calavon, la Blanche,
la Sasse et le Vançon. Le Verdon prend sa
source dans le département à Allos, arrond.
de Barcelonnette, coule du N. au S. jusqu'à
Castellane, puis tourne à l'O. et sert alors de
limites entre le département des Basses-Alpes
et celui du Var, où il pénètre pour se jeter
dans la Durance. Ses principaux affluents
sont: le Chadurin, l'Issole, le Colostre et le
Vallonge. L'Ubaye prend sa source au revers
du mont Viso, arrose Maurin, Saint-Paul,
Barcelonnette et se jette dans la Durance un
peu au-dessous de La Bréole ; elle reçoit, dans
son cours de 72 kilom., l'Ubayette et le Ba-
chelard. La Bléone prend sa source près du
Verdon, mais sur un versant opposé, se dirige
du N.-E. au S.-O. jusqu'à Digne, puis un peu
plus à l'O. avant de se jeter dans la Durance ;
son cours est de 61 kilom., à travers les ter-
ritoires de Prads, de La Javie, du Brusquet,
de Digne et de Malijai ; elle a pour affluents
principaux : le Bouinenc, la Besse et l'Es-
duye. L'Asse, qui a sa source près de Blieux,
dans l'arrondissement de Castellane, arrose
Senez, Barème, Estoublon, Brunet et sejette
dans la Durance près d'Oraison ; son parcours
est de 60 kilom. du S.-E. au N., puis au
S.-O. ; elle n'a pour affluents que des ruisseaux
ou dp.s torrents. Le Var enfin a dans le dé-
partement uu cours de 20 kilom. , arrose
Sausses et Entrevaux et reçoit seulement le
Colomb, grossi lui-même de la Vaire. Le dé-
partement compte, en outre, un grand nombre
de lacs, dont les principaux sont : le lac
d'Allos, à 2,239 mètres au-dessus du niveau
de la mer; il a 6 kilom. de circonférence et
abonde surtout en excellentes truites; le lac
du Lauzannier, au-dessus de la vallée de ce
nom (2,631 met au-dessus du niveau de la
mer, 5 kilom. de circonférence); le lac du
Lauzet (2 kilom. de circuit); il abonde en
carpes qui atteignent souvent un poids de
6 ou 7 kilogr. Citons encore, parmi ceux qui
ont une importance moindre , les lacs du
Longet, de la Paroird ou de Maurin, des Cou-
leurs, de Legnin, de Pelouze et du Col-Bas.
Par sa situation à la fois méridionale et
montagneuse, le département des Basses-
Alpes présente une assez grande variété de
climats ; à l'E. et au S., on jouit de la tem-
pérature de la Provence; au N. et à 10., on
utteint par moments celle de la Laponie;
Quelques kilomètres séparent la région ou
1 olivier et le laurier-rose croissent en pleine
terre de celle où ne croissent que les lichens
et les mousses. Toute la région du N. est
couverte de neige des premiers jours de no-
vembre à la fin de mai et ne connaît que
deux saisons, marquées l'une par la chute,
l'autre par la fonte des neiges. ■ Le départe-
ment des Basses-Alpes, dit M. Kisquet, est
.surtout un département agricole : néanmoins
l'agriculture est loin encore d'y être en pro-
f;res. Il ne faut pas perdre de vue que, par
a variété de son climat, de ses sites, de ses
altitudes, il est un de ceux qui se refusent le
plus à l'application des principes généraux
de la science agricole. Chaque localité a be-
soin d'une culture différente, suivant son ex-
position et la nature de son sol. Ainsi, un
moissonne déjà l'avoine à Manosque, quand
on la sèmera a peine au hameau de La Ses-
trière, dans la commune d'Allos; le blé sera
déjà monte en herbe dans les vallées de Seyne
et de Barcelonnette, quand à peine le dépi-
quage Be fera à Digne et aux Mées. Le fro-
ni- périra en hiver au-dessus d'une certaine
ion, et le samf..iu, si précieux i online
fourrage, languira dans certains endroits et
ne produira rien. Un sol naturellement ingrat
et Stérile, tourmenté dans tous les sens et
partout corrodé par des torrents dévasta-
tours, n'a pas seulement besoin de la persé-
vérante activité de ses habitants: il lui faut
a de ■ engrais n breux et fécondants,
"t, en général, les engrais manquent, Malgré
ALrE
cela, l'agriculture n'est pas restée tout à fait
stationnaire. L'éducation des bestiaux, des
races ovine, porcine et mulassière occupe
principalement les habitants de la partie sep-
tentrionale; dans la partie du centre, c'est
la préparation des fruits secs, prunes, pru-
neaux, pistoles et tourteaux, qui constitue
une industrie. Dans toute la partie S., l'édu-
cation des vers à soie, des abeilles et de la
race porcine, la récolte des olives et la cul-
ture de la vigne sont au nombre des occupa-
tions importantes des cultivateurs. ■
La flore bas-alpine est extrêmement riche ;
les plantes des montagnes, la plupart re-
belles à la culture et qui ne pourraient s'ha-
bituer à des climats moins rudes, ont autant
de beauté que de variété; les plantes aro-
matiques sont très-nombreuses. La partie N.
ne produit que du blé, de l'avoine, du sarra-
sin et des pommes de terre, mais ses pâtu-
rages nourrissent les plus beaux troupeaux;
dans la partie S., le mûner, l'olivier, l'aman-
dier et le figuier sont cultivés avec succès;
les arbres fruitiers de toute espèce prospè-
rent également bien dans l'E. et dans le S.
La vigne produit des vins de bonne qualité,
dont les plu-; renommés sont ceux des Mées,
des Chabneres et de Manosque. La truffe
noire et blanche, les champignons et les mo-
rilles abondent sur plusieurs points. Les es-
sences dominantes dans les forets sont le
chêne vert, le hêtre, le sapin, le pin et le
mélèze.
Les animaux domestiques, chevaux, ânes,
mulets, sont généralement de petite taille,
mais fort vigoureux. Les moutons mérinos
sont l'objet d'une culture soignée. Les cha-
mois se trouvent en grand nombre sur les
montagnes de Seyne et de Barcelonnette,
ainsi que sur le mont Pelât, le Laux, le
Monnier, le Grand-Couyer. Le gibier con-
siste principalement en lièvres, lapins, per-
drix blanches et bartavelles, coqs de bruyère,
grives et cailles. L'ours se montre rarement
dans ces parages , mais le loup est tres-
fréquent. Les lacs fournissent d'excellents
poissons, surtout des truites, des carpes et
des tanches.
L'industrie manufacturière consiste prin-
cipalement dans le filage de la laine, la fa-
brication des cuirs tannés, de la coutellerie,
de la toile de ménage; il y a dans la com-
mune de Beauverger une fabrique de draps;
daus la vallée du Verdon, des tilatures de
lin, des magnaneries à Sainte-Tube, des fila-
tures de soie â Manosque et à Sisteron.
Le département ne possède aucune mine
importante ; cependant il y a des exploita-
tions de lignite dans l'arrondissement de
Forcalquier, de gypse et de marbre a Mau-
rin, d'ardoises à Jausiers, de calcaire litho-
graphique , d'anthracite et de tourbe sur
différents points du département. Le minerai
de fer hydraté et la mine de plomb sulfuré
sont exploités aux enviions d'Ongles, de Gi-
gnac et de Saint-Génies ; des mines de bitume
et de grès bitumineux à Dauphin, Villemu.s,
Cèreste et Saint- Mar tin-de-Renacas ; des
schistes marneux k Manosque et à Forcal-
quier; de l'argile à foulon dans les environs
de Digne et de Castellane; les .carrières de
pierre de taille abondent, mais ne sont ex-
ploitées que près des centres de population.
Cinq routes nationales traversent le dé-
partement Elles sont toutes de 3e classe; ce
sont les routes de Lyon à Amibes, de Valence
à Sisteron, de Toulon à Sisteron, de Mont-
pellier à Coni et d'Avignon à Nice ; leur dé-
veloppement est de 460 kilom. Les routes
départementales, au nombre de seize, ont uu
développement de 518 kilom. Un seul chemin
de fer, la ligne de Marseille à Gap, dessert
le département; dans sa partie O., sur un
parcours de 70 kilom., uu embranchement de
Digne à Peyruis, l'une des stations de cette
ligne, est eu construction.
Kn fait d'antiquités, ce département pos-
sède quelques peulvausou menhirs et d'assez
nombreuses ruines romaines, telles que tom-
beaux, colonnes, restes de temples et de
villas; un sarcophage antique sert de fonts
à l'église Notre-Dame de Manosque. Mais ses
principales curiosités sont les curiosités na-
turelles, les sources salées de Castellane, de
Mories, de Lambert; la source intermittente
située près de Colmars, sur la i vo droite du
Verdon; les eaux thermales de Digne, de
Gréoux , de Castellane, de Turriers et des
Lardiers; les grottes de Saint-Benoît, de
Meailles (canton d'Annoi) et de Melan (can-
ton de Digne). Les fossiles abondent telle-
ment dans les Basses-Alpes qu'il faudrait
citer à peu près toutes les Communes pour
indiquer leurs gîtes.
' ALPES (nkPA.RTBMJ£NT DBS HAUTES-), divi-
siou administrative de la France, daus la ré-
gion méridionale, formé du haut Dauphiné
et d'une partie de la Provence. 11 tire son
nom de la chaîne des Alpes, dont les plus
hautes sommités se trouvent sur son terri-
toire, et a pour limites, au N. et à l'E., les
Alpes, qui le séparent de l'Italie; au S. le
département des Basses - Alpes , au N.-O.
celui de l'Isère et à L'O. celui de la Drôme.
Su pertlcie, 558,418 hect., dont 92, lu» enterres
labourables, 63,900 en prairies naturelles,
h, i;-.s en vignes, 196,646 eu pâturages, lau-
des et bruyères, 199,121 en forêts, bois,
étungs, cours d'eau et terres incultes.
Le département des Hautes-Alpes su di-
vise en 3 arrond., comprenant 24 cant. et
ALrE
189 comm. ; ch.-l. de préfecture, Gap; ch.-L
de sous-préfecture, Briançon et Embrun ;
118,898 hab. I.a loi constitutionnelle lui attri-
bue 2 sénateurs, et il est représenté à l'Assem-
blée nationnle par 2 députés. Il fait partie de
la 146 région militaire, de la 6e inspection des
ponts et chaussées, de la 14e conservation
des forêts et ressortit à la cour d'appel et à
l'académie de Grenoble; le diocèse de Gap
est suffragant de l'archevêché d'Aix.
La constitution géologique de ce départe-
ment est tout entière granitique dans les
montagnes, argileuse et calcaire dans les
plaines et les vallées. Le sol est en général
tres-accidenté, couvert de montagnes qui cou-
rent du S. au N. et de l'E. à l'O. jusqu'à la
grande chaîne des Alpes, creusé en tous sens
par des vallées ou des gorges où les torrents
se sont frayé leur cours. Sur les pentes qui
s'élèvent en amphithéâtre s'étendent quel-
ques vignobles ou des pâturages, plus sou-
vent des forêts de sapins et de mélèzes ou
des terrains arides parsemés de rudes cre-
vasses; sur les plateaux, de vastes plaines
d'une certaine fertilité; au sommet des mon-
tagnes, des pics couverts de neige et des
glaciers. La région la plus désolée est celle
du Devoluy, qui appartient au département
des Basses-Alpes et à ceux de l'Isère et de la
Drôme; elle présente près de 50,000 hect. de
landes nues, recouvrant des rochers déchar-
nés, que l'eau des torrents et des orages a
complètement dépouillés de terre végétale.
La vallée de Champsaur, dévastée par le
Drac, a été mise à peu près dans le même
état par des déboisements inconsidérés.
Des anciennes divisions des Alpes, dont la
dénomination a survécu à l'époque romaine et
est encore en usage, Alpes Maritimes, Cottien-
nes, Grées, Helvétiques, etc., deux font partie
du département des Hautes-Alpes; ce sont une
fraction des Alpes Maritimes et les versants
occidentaux des Alpes Cottiennes. La section
de celles- ci qui appartient au département
part du mont Thabor et a pour points culmi-
nant : le mont Genèvre (3,592 m.); le Gondran
(2,634 m.) ; les cois des Thures, de Randouril
et d Abnes; le mont Viso (3,844 m.), sur le
flanc méridional duquel est pratiqué le col
d'Aguello (3,245 m.), et la montagne de Saint-
Véran (2,071 m.) ; les contre-forts de ces mon-
tagnes, qui appartiennent également au dé-
partement, renferment les plus hautes som-
mités de laFrance ; ce sont les Alpes du Dau-
phiné, ou se trouvent l'Aiguille-Noire de Ne-
vache (3,200 in.), l'Aiguille du Galibier et le
col de ce nom (2,658m.), la montagne du Lau-
taret (2,070 m.), i'Arsine (4,105 m.), le Galéon
(3,429 m.), le Pelvoux (3,937 m.), le Bonvoisin
(3, 109 m.) et le pic Mm (3,618 111.). Les Alpes
du Dauphiné diminuent progressivement de
hauteur au S. du Bonvoisiu et se continuent
par le mont Chira.: (2,097 m.), le Mourefred
(2,998 m.), la Diablée (2,911 m.), lacréte des
Bartes, le col du Noyer (1,653 m.), le mont
Obiou (2,912 m.) et le mont Tou^siere ; l'un de
ses contre forts, dirigé vers Mont-Dauphin,
la montagne de Roehebrune, atteint une plus
haute élévation (3,324 m.); deux autres contre-
forts partent l'un au col des Thures, avec le
mont Souliers, les cols d'Isoard (2,435 m.) et
des Huyes (2,540 m.) et la montagne de Pur-
fande pour points culminants ; l'autre du
mont Viso et il sert de séparation entre
le département des Basses-Alpes et celui
des Hautes-Alpes; il a pour points culmi-
nants : la montagne de Vars (2,588 m.), celle
du Crochet, le mont Parpaillon (2,722 in.), le
Joug-de-1'Aigle (2,449 m,), point le plus eleve
de la montagne de Poutis qui forme son ex-
trémité.
Les lieux habités les plus élevés du dépar-
tement sont: le fort de l'Internet (2,400 in.),
le bourg de Genèvre (2,074 in.), Château-de-
Queyras (l,37ô m.), Bnauç.on (1,321 m.), Ein-
bruu (930 111.}, Gap (782 m.).
Ce département peut se diviser en cinq
bassins : ceux de la Durance, du Guil, du
Buëch , de l'Aigues et du Drac. Le bassin de
la Durance court d'abord du N. au S., puis du
N.-O. au S.-O., sa longueur est d'envirou 120 ki-
lom. Le fleuve s'est creusé son lit à travers
de hautes montagnes, sillonnées de gorges pro-
fondes. On compte dans ce bassin : la vallée
du mont Genevre, un des passages des Alpes;
la vallée de la Clairèe, au bas de l'Aiguille-
Noire; la vallée de Briançon; la vallée du
Monètier ; la vallée de la Romanche ; la val-
lée de Cervières ; la vallée de la Vallouise,
au N.-O. de laquelle est le mont Pelvoux ; la
vallée d Embrun ; la vallée de la Vachère ;
les vallées moins importantes de Savines, do
Boscodon, de l Ubaye, de la Blache, de Clu-
phouse, de la l.uye, des Résines et de la
Deoulle ; la vallée de Chorges, qui a une lon-
gueur de 20 kilom. Le bassin du Guil com-
mença uu mont Viso et se termine à la Du-
rance, près de Mont-Dauphin ; sa longueur
est de 52 kilom. Il compte douze vallées prin-
cipales : celles du Guil, de Kisiolas, d'Abries,
d'Aiguilles, de Souliers, de Peas, d'Arbieux,
de Moliues, d'Aigue-lilanehe, de Ceillae, de
Uioubel et de Chugue. Le bassin du Buech
comprend quinze vallées : celles du Buecli,
do la Béons, de la Malaise, d'Aspre, d'Aiguiel-
les, de la Cliauranue , d'Aiguebelle , de Ser-
iez, de la Blême, de Chaune, de Veragne, de
la lilaisance, d'Orpierres, du Meouge et de
K biers. Le bassin de l'Aigues ne renferme
que trois vallées : celles de l'Aigues, du Ri-
berret etdel'Oulle, une des plus pittoresques
dos Alpos. Le bassin du Drac n'en reuforiue
ALPE
que deux, celle du Drac ou de Champsaur
et celle du Devoluy.
Outre ces rivières, le département est en-
core sillonné p:i r un grand nombre de tor-
rents ou de ruisseaux, dont les principaux
sont : la Clarée, la Guisanne, la Gironde, le
Fournel, la Biaisse, le Coulaud, le Rabioux,
le Réaland, le Rioubourdoux, le Saint-Mi-
chel, les Moulettes, la Vance, la Luye, les
Rosmes, la Dêoulle, le Beynon, les Cervières,
le Boscodon, affluents de la Durance; le
Bouchier, l'Aigue-Blaoche, le Melesen et la
Chagne, affluents du Guil; l'Aiguebelle, la
Chauranne, la Blême, la Blaisance, le Céans,
le Méouge, la Beaurianne, affluents du
Buech; la Sévenussette et la Séveraisse, la
Rouanne et la Bonne, affluents du Drac;
l'Oulle et la Romanche, affluents de l'Ai-
gues. Il n'y a qu'un lac un peu important,
celui de La Roche-sous-Brîançon, d'une su-
perride de 2 hectares.
L'infertilité du sol de ce département ar-
rête tout progrés agricole. Dans certaines
régions, on est obligé de semer en juillet
Pour ne récolter qu'au mois de septembre de
année suivante ce que les neiges et les
pluies n'ont pas emporté. Cependant les ré-
coltes en céréales, fruits et légumes suffi-
sent à la population, qui d'ailleurs est clair-
semée. La région du S. rapporte des blés de
bonne qualité, des vins, des noix, des aman-
des et des châtaignes. Les pâturages sont
partout abondants, et l'on y élevé de belles
races de bêtes à cornes et de moutons. A
Ventavon a été établie en 1849 une ferme
école qui a donné de bons résultats.
Parmi les bètes fauves ou sauvages qui se
trouvent dans ce département, ou remarque
surtout l'ours, le loup, le loup-cervier; le
chamois est activement chassé; les chèvres
des Hautes- Alpes ont sous leur:» longs poils
un duvet aussi soyeux que les chèvres de Ca-
chemire et se croisent avec le chamois. Le
gibier est aussi très-abondant; il consiste
principalement en lièvres blancs et perdrix
blanches, en faisans et coqs de bruyère.
L'industrie n'est pas beaucoup plus déve-
loppée que l'agriculture. Pendant l'hiver,
une partie de la population émigré et va de-
mander sa subsistance aux industries des
départements du centre. Cependant le dé-
partement des Hautes-Alpes possède quel-
ques fabriques de serges, de cadis et de
draps communs; la laine filée à la main, le
tissage de la toile, la bonneterie, la chapel-
lerie, la chamuiserie, la mégisserie occupent
un assez grand nombre d'ouvriers. Il y a, en
outre, quelques forges et hauts fourneaux,
B des scieries et quelques distilleries. L'indus-
I trie minière n'est représentée que par l'ex-
pluitation de quelques carrières de pierre
> calcaire, de gypse, d'ardoise, de marbres
rongea à Guiïlestre, de marbres veines à
i Samt-Véran-en-Queyras et d'anthracite dans
I le bassin houiller du Briançonnais.
Le département est traversé par 5 rou-
I tes natiunales, d'un développement de 373 kt-
I lom.; ce sont les routes ue Chalon-sur-Saône
a biberon, de Lyon à Amibes, de Grenoble
r a Briançon, de Valence a Sisteron et de
f Punt-Samt-Esprit à Briançon ; les routes dé-
I purtementales, au nombre de 6, n'ont qu'uu
I pai cours de 84 kiloin. Une seule ligne de
t chemin de fer, celle de Marseille à Gap, ein-
I branchement du reseau de Paris à Lyon et
: a la Méditerranée, dessert le département;
| n longueur, de Misoii à Gap, est de 65 ki-
I lom.; un autre embranchement est en cours
! d'exécution, de Gap à la frontière d'Italie,
t par Embrun et Briançon.
Beaucoup de communes, dans tes longs et
1 rigoureux hivers, sont privées de communi-
I cation entre elles par les neiges ; nou-seu-
I lement les passages et les sentiers, mais les
I grands chemins eux-mêmes deviennent iin-
| praticables. Pour remédier à ce fâcheux état
| de choses, un a etabh sur les principaux cols,
(déjà ouverte par des chemins viciuaux ou de
grande communication, des refuses destinés
a servir d'abri aux voyageurs en détresse.
Ces refuges sont au nombre de six et com-
prennent tous une salle commune, une cham-
bre a coucher et le logement d'un gardien et
de sa famille; ils s'eieveut sur le col d'I-
soard, ruute de Briançon au Queyras; sur le
col Lacroix, toute de Rigolas a Bub> (Ita-
lie) ; sur le col du Noyer, route de Saint-
Bonnet à Saint-Etienne-en-Devoluy ; sur le
col de Manse, route de Gap a Orcieres; sur
le col de Vars, route de Gutllestre a Saint-
Paul; sur le col Aguel, route de Molines à
La Chanel (Italie). Us ont été construits au
moyen des 50,000 francs pour lesquels le
département des Hautes-Aipes était inscrit
dans le testament de Napoléon !**•
■ ALPES-MARITIMES (dkpaktemlnt dks),
division administrative de la France, dans
la partie méridionale, formé du comté [de
Nice, annexe a la France par le traité du
24 mars 1860, et d'une portion détachée du
département du Var, l'arrondissement de
Grasse. Il tire son nom de la section ne
la chaîne des Alpes qui sépare de ce côté
la France de l'Italie, et il a pour limites
au N. et à l'E. les Alpes Maritimes t a
l'O. les départements des Basses- Alpes et du
Var, au 6. la Méditerranée. Superficie,
383,900 hectares.
Ce département se divise en 3 arrondis-
sements,comprenant 25 cantons et 150 com-
munes. Ch.-l. de Préfecture, Nice; ch.-l. de
ALPE
sous-préfecture, Grasse et Puget-Théniers »
pop. tôt., 199,037 hab. Aux termes de la loi
constitutionnelle, il élit deux sénateurs, et il
est représenté à l'Assemblée nationale par
quatre députes. Il fait partie de la 15e ré-
gion militaire, dont Villefranche est une des
subdivisions, de la 6e inspection des ponts et
chaussées et de la 34e conservation des fo-
rêts. Il ressortit à la cour d'appel et à l'a-
cadémie d'Aix; le diocèse de Nice, autrefois
suffragant de l'archevêché de Gênes, l'est
aujourd'hui de l'archevêché d'Aix, et l'ar-
rondissement de Grasse dépend du diocèse
de Fréjus, suffragant d'Aix.
La constitution géologique de ce départe-
ment varie suivant la région ; le calcaire,
souvent recouvert de couches de sable ou de
bancs de grès, domine dans la chaîne des
Alpes Maritimes; le porphyre et le granit
dans la chaîne de l'Esterel, qu'il a en com-
mun avec le département du Var. Il est sil-
lonné par deux ramifications des Alpes, qui
courent l'une de l'E. à l'O. et l'autre de 1 E.
au N. La première, commençant à Monaco
et remontant du S. au N. jusqu'aux grauds
massifs du Clapier et du Gelas, sépare les
vallées du Paillou et de la Vésubie de celle
de la Roya et ne présente que deux passa-
ges praticables, les cols de Braus et de la
Turbie; l'autre suit la direction du N.-E., en-
tre le Clapier et l'Enchastraie, et n'offre que
quelques passages praticables seulement aux
piétous et aux mulets, a Fenestres et à Val-
dieri. La région du S.-E. (arrond. de Nice)
fotme un admirable bassin, entouré d'une tri-
ple chaîne de montagnes. Au N. s'élève le
mont Chauve (867 m. d'altitude), auquel suc-
cèdent le col de Revel, le mont de la Cime,
le col de Toart (682 m.), le mont Gros, la
montagne de Vinaigrier et la colline de
Mont-Alban, qui se termine par le promon-
toire de Mont-Boron, dont les assises sont
mouillées par la Méditerranée. Du mont
Chauve se détache une chaîne de collines
circulaires, dont les points culminants sont :
la Sereine, le Saint-Brancai, le col de Bast,
le Ferriek, le Pessicart, le Saint-Philippe,
laGinestieie, le Fabron et la Lanterne ; leur
hauteur varie entre 200 mètres du côte du
S. et 660 mètres du côté du N. Au-dessus de
cette première enceinte s'en élevé une se-
conde, dout le point le plus élevé est le Fer-
rion (1,400 in.), qui se lie au cul de Toart par
le promontoire de Châteauneuf, puis une
troisième, qui enveloppe la région N.-O. (ar-
rond. de Puget-Théniers) et dont les points
culminants sont :1e Cheiron (1,777 in.), le col
de Braus (1,006 m.), le mont Téinbres
(3,115 m.), l'Euchastraie ou Bonnet des-
Trois-Evéques (2,971 ni,), et le col de Pou-
nac (2,548 m.).
Les principales rivières qui arrosent le
département des Alpes-Maritimes sont : la
Roya, le Rio-Fredo, la Levenza, la Miniera,
le Cairos, la Bendola, la Muïta, Lu Bevera, le
Paillon, grossi de la Peille et du Laghet; la
Siagne, le Biançon, le Loup, la Cagne, gros-
sie de la Caguette, de la Lubiane et du Mal-
vans, et la Brugne; le Var traverse l'ar-
rondissement de Puget-Theniers et y reçoit
laTinee, la Vesubie et l'Esterou.
Le climat de ce departemeut, froid sur les
montagues, tempère dans la région moyenne,
est très-doux sur les bords de la Méditerra-
née; Cannes, Nice, Menton, Antibes, Grasse
et leurs territoires sont renommes pour leur
salubrité exceptionnelle. La légion S.-E.
(arrond. de Nice) et la région S. (arrond. de
Grasse) voient cultiver l'oranger, le citron-
nier, l'olivier et le caroubier ; la région
N.-E. (arroud. de Puget-Theniers) est moins
fertile, quoique auasi salubre. Séparée du
littoral par de hautes montagnes, ou les tor-
rents ont creusé des gorges profondes et
des ravins, elle est aussi plus pittoresque
avec ses chutes d'eau bruyantes et ses bel-
les vallées toujours vertes.
Dans son ensemble, le département des
Alpes-Maritimes n'est pas agricole ; les pâ-
turages sont assez nombreux, mais les terres
arables sont tout à fait insuffisantes ; la ré-
colte en céreules est inférieure à la consom-
mation du pays, et on est forcé d'y suppléer
par des importations de Marseille et de Gènes.
Le chanvre est cultive dans quelques val-
lées; la vigne donne de bons produits dans
les cantons de Bellet et de Vallette ; l'arron-
dissement de Grasse a des cultures de tabac.
La principale richesse agricole du pays con-
siste dans la recuite des olives, des oranges,
des citrons, des figues et des fleurs expé-
diées soit en bouquets, soit pour être utilisées
par la parfumerie.
L'iudustrie manufacturière est représentée
pur de nombreuses fabriques d'huile d'olive
et de savon, de cire, de pâtes d'Italie, de
conserves de fruits secs, et quelques manu-
factures de drap. Le mouvement des ports
de Cannes, Antibes, Nice, Menton, Villefran-
che, golfe Juan et Saint-Ospice est assez ac-
tif, et la pêche du thon, de l'anchois et de la
sardine aumeute de nombreux établissements
de salaisons.
Outre les animaux domestiques, parmi les-
quels l'élevage de la mule et du mulet tient
un bon rang, le département des Alpes-Ma-
ritimes renferme des loups, des renards, des
putois, des belettes. Le gibier consiste prin-
cipalement eu sangliers, chevreuils, lapins,
lièvres, perdrix rouges, bécasses et bécassi-
nes, pigeons ramiers, becfigues, ortolans et
sarcelles. Le vautour, l'aigle, l'épervier, le
ALPH
milan et la buse y sont communs. Les riviè-
res et les côtes sont très-poissonneuses.
Le département est traversé par six routes
nationales ayant un développement de 375 ki-
lom. Ce sont : les routes de Paris en Italie,
de Lyon à Antibes, de Toulon à Antibes, de
Nice à Turin, de Nice a Barcelonnette et
d'Avignon a Nice; une septième route, qui
appartient plus à l'Italie qu'à la France, est
■ elle de Nice à Gênes, nommée route de
la Corniche; elle côtoie le littoral et passe
pour une des plus pittoresques du monde,
surtout dans la section française, de Nice à
Menton. Dix routes départementales, avec
un parcours de 208 kilom., complètent ce ré-
seau. Le département est, en outre, desservi
par une fraction de la ligne de Paris à Lyon
et à la Méditerranée sur une longueur de
55 kilom., avec embranchement de Can-
nes, l'une de ses stations, a Grasse.
' ALPHA s. m.— -S'emploie aussi dans cer-
taines enumérations, avec le sens de premier
ou premièrement. Dans ce cas, l'énuméralion
se continue au moyen des lettres suivantes :
bêta, gamma, delta, etc. Les astronomes, en
particulier, désignent souvent sous le nom
d'alpha la première étoile d'une constella-
tion.
ALPHABÉTISME s. m. (al-fa-bé-ti-sme —
rad. alphabet). Système d'écriture qui admet
un alphabet.
ALPHAND (Jean-Charles-Adolphe), ingé-
nieur français, né à Grenoble en 1817. Admis
à l'Ecole polytechnique en 1835, il entra deux
ans plus tard à l'Ecole des ponts et chaus-
sées. En 1839, M. Alphand fut envoyé dans
la Gironde et chargé de la construction de
ponts, de routes, de canaux, etc. Nommé in-
génieur ordinaire en 1843, il remplissait ces
fonctions à Bordeaux, lorsqu'il y connut le
préfet Haussmann . Celui-ci, étant devenu
préfet de la Seine en 1853, se souvint de
M. Alphand lorsqu'il conçut le projet de
transformer Paris, et le fit appeler dans cette
ville (1854) avec le titre d'ingénieur en chef
des embellissements. M. Alphand dirigea
successivement les services des promenades,
des parcs, des plantations, des concessions
sur la voie publique. Ce fut lui qui fut chargé
de créer les squares, de transformer en parcs
le bois de Boulogne, le bois de Vincennes,
les buttes Chaumont, de dessiner les parter-
res des Champs-Elysées et du parc Mon-
ceaux,d'établir les pépinières et serres de la
ville, etc. Dans ces travaux d'embellisse-
ment, il a lait preuve de beaucoup de goût
et s'est acquis une réputation méritée.
Nomme ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées eu 1857, il devint en 1869 inspecteur gé-
néral de 2'~ classe et reçut, cette même an-
née, la croix de la Légion d'honneur. U était,
en outre, depuis 1856, membre du conseil
généial de la Gironde. Au mois d'août 1870,
après les premières défaites de notre armée,
lorsqu'on songea à mettre Pans en état de
défense, M. Alphand fut nommé colonel de
la légion auxiliaire du génie et directeur des
travaux de l'enceinte des fortifications. Dans
ces fonctious, il montra beaucoup de zèle du-
rant le siège. Pendant la Commune, il se re-
tira a Versailles et fut remplacé par M. Ca-
valier. Réintégré dans ses fonctions après
l'entrée des troupes de Versailles à Paris, il
les a conservées depuis lors, Comme direc-
teur de la voirie et des travaux de Pans, et
a été nomme inspecteur général de l ' ■■■ classe
le 3 mai 1875. On doit a M. Alphaud deux
ouvrages édités avec un grand luxe : les Pro-
menades de Paris (1867-1872, in-fol.), avec
gravures et chromolithographies, et Arbo-
retum et fleuriste de ta ville de Paris (1874,
in-fol.), livre dans lequel ou trouve des ren-
seignements sur les arbres, plantes et arbus-
tes qu'on cultive dans les serres et les jar-
dins de la capitale.
ALPHÉE, ancien fleuve du Péloponèse,qui
arrosait Pise, en Elide. C'est aujourd'hui le
Jloufia ou Houphia.
* ALPUÉE. — Suivant une autre tradition
que celle rapportée au Grand Dictionnaire,
Alphée était fils de l'Océan et de létbys, et
c'est de Diane elle-même qu'il fut épris. Pour
échapper a ses poursuites, la déesse s'enfuit
à Letrines, en Elide, ou elle se barbouilla la
figure de fange, ainsi que ses compagnes, de
sorte qu'Alphee ne put la reconnaître. Les
habitants de Letrines lui élevèrent un tem-
ple sous le nom de Diane Alpheia. Selon d'au-
tres, elle s'enfuit jusque dans l'Ile d'Orlygie
(quartier de Syracuse), où on lui éleva aussi
un temple. Enfin, d'autres auteursfont Ajphée
fils du Soleil et frère de Cercaphus. Ayant tué
ce dernier, il en éprouva de tels remords
qu'il se précipita dans un fleuve du l'élu-
ponese, qui prit de lui sua nom.
ALPHÉIA, surnom de Diane, adorée à Lé-
triues, en Aulide, à Syracuse et a Olyinpie.
AI .PIIEN (Daniel VAN), jurisconsulte hol-
landais, né en 1713, mort en 1797. Il occupa
une chaire de droit civil et de droit canon a
Leyde. Van Alpheu a publie en hollandais
un livre Sur tes prérogatives de la magistra-
ture (Leyde, 1755, in- 80) et ta continuation de
la Description de la ville de Leyde, dont Van
Miens avait publié le premier volume en
1762. Alpheu fit paraître le second et le troi-
sième volume (1770-1784, in-fol.) et laissâtes
matériaux d'un quatrième volume qui n'a
pas ete mit au jour.
ALPH
109
ALPIIEM (Jérôme van), poète et adminis-
trateur hollandais, né à Gouda en 1746, mort
eu 1803. Après s'être fait recevoir docteur
en droit à l'université de Leyde, il fut d'a-
bord procureur général à la cour d'Uirecht,
puis pensionnaire de la ville de Leyde, et
enfin conseiller et trésorier général de l'U-
nion. Après l'invasion des Français en 1795,
il se retira à La Haye et ne s'occupa plus
que de littérature. Nous citerons, parmi ses
principales productions : Essai de poésies
édifiantes (1771 et 1772); Poésies pour les
enfants, souvent réimprimées; Essai d'Aym-
ties et de cantiques pour le culte public (1801
et 1802) ; Moïse considéré sous le rapport de
sa législation comme supérieur à Soton et à
Lycurgue.
ALPHERY (Nicéphore), théologien russe,
né dans la seconde moitié du xvi« siècle.
Membre de la famille des czars, il fut en-
voyé en Angleterre avec deux de ses frères,
à la suite de violentes dissensions qui e
rent en Russie. Ses frères étant morts, il étu-
dia la théologie protestante et fut nomme,
en 1618, curé de Warlen, dans le comté
d'Huntingdon. Il remplit avec zèle ces fonc-
tions modestes et refusa à deux reprises de
revenir dans son pays natal, où de nouveaux
troubles ayant éclaté, il avait des partisans
disposés à le mettre sur le trône. Pendant la
révolution d'Angleterre qui aboutit à la dé-
capitation de Charles 1er, Alphery fut ex-
pulsé de son presbytère avec sa femme et
ses enfants. Après la restauration de Char-
les II, il fut réintégré dans sa cure, puis il
termina sa vie chez un de ses fils à llam-
merstnith.
ALPHÉS1BÉE, fille de Phégée, roi d'Area-
die. Elle devint l'épouse d'Alcméon, qui,
après le meurtre d'Eriphyle (v. Erii'Hyle,
au tome III) et poursuivi par les runes,
s'était réfugie à la cour de son père , pour
y être admis aux expiations , et avait of-
fert à Alphèsibee le collier qui avait été si
fatal à sa mère. Mais ces expiations n'ayant
pas délivre Alcméon, il délaissa Alphèsibee
et alla en tenter d'autres auprès d'Acné
dont il épousa la rille Callirrhoé, au mépris
de ses premiers engagements. Par la suite,
les frères d'Alphésibee vengèrent l'abandon
de leur sœur par la mort d'Alcméon. Plus
tard, enfin, les fils de celui-ci mirent à mort
Phegee, ses fils, et Alphèsibee. Suivant Pro-
perce, ce fut Alphèsibee elle-même qui tua
ses frères pour venger la mort de son époux,
bien qu il lui eût été infidèle. Alphèsibee est
appelée aussi Arsinoé.
ALPHÈSIBEE, femme de Phénix et mère
d'Adonis, suivant Hésiode. U Enle de Bias et
de Péro.
ALPBETA s. m, (al-fé-ta). Astron. Nom
arabe d'une étoile de la Couronne septentrio-
nale.
ALPUITO s. m. (al-fi-to). Autiq. gr. Es-
pèce d épouvantai!, de loup-garou, dont on
faisait peur, en Grèce, aux enfants, pour les
rendre tranquilles, u Syu.d'ACCoet de MORMO.
ALPHONSE 111 (François d'Assise-Fer-
nand-Pie Jeau-Marie-Gregoire-Pèlage), roi
u' Espagne, ne a Madrid le 28 novembre
1S57. Il est fils de l'ex-reiue Isabelle et de
François d'Assise. Don Alphonse avait près
de onze ans lorsque, au mois de septembre
1868, sa mère fut renversée du trône. 11 la
su. vit à Paris avec sou père, la sœur Patro-
cinio et M. Marfori, subit i influença de ce
parti mystique et absolutiste qui avait fini
par rendre Isabelle odieuse aux Espagnols
et fut témoin des orages domestiques qui fi-
nirent par amener, au mois d'avril 1870, une
séparation définitive entre cette princesse et
François d'Assise. Le 25 juin de cette même
année, dans l'hôtel Basilewski, aux Champs-
Elysées, sa mère ubdiqua solennellement en
sa faveur, et il se vit acclamer roi in parti-
bus par quelques notabilités de son parti,
sous le nom d'Alphonse XII. Le jeune pré-
tendant alla continuer ses éludes a Vienne,
en Autriche, ou il suivit les cours de l'Ecole
militaire, puis se rendit en Angleterre, ou il
devint le camarade d 'école du fils de Napo-
léon 111. Au mois de novembre 1874, il alla
visiter à Chisletiurst lex-imperatrice Eugé-
nie et lui souhaita sa fête. Le 28 du même
mois, a l'occasion de l'anniversaire de sa
naissance, il reçut des adresses de félicita-
tioD d'un certain nombre de ses parti nu.-,
d Espagne et leur répondit par uu manifeste
date du 1er décembre. Dans ce manifeste, il
se proclama ■ l'unique représentant du droit
monarchique en Espagne ■ et ajouta : • Je
n'omettrai neu pour me rendre digue de la
difficile mission de rétablir dans notre noble
nation, en même temps que la concorde,
l'ordre légal et la liberté publique, si Dieu,
dans ses secrets desseins, vient à me les cou*
fier. ■ Eu ce moment, don Alphonse était
parvenu a se soustraire à l'influence du paru
absolutiste et avait chargé de préparer son
aveueiueiit au trône des hommes apparte-
nant au parti constitutionnel. Un certain nom-
bre de journaux étaient achetés, et le duc
de Sesto avait ete charge de distribuer ha-
bilement deux millions. Le moment semblait
singulièrement propice pour un coup da
main. L'Espagne était lasse, épuisée, déchi-
rée pur la guerre civile. La révolution de
septembre 18(38, qui avait été acclamée
comme l'aurore de la liberté, avait avorté
entre les mains d'ambitieux et d intrigants
110
ALPH
f>oliliques, qui n'avaient trouvé d'autre so-
ution que l'établissement d'une monarchie
étrangère. Sacs point d'appui dans le pays,
Amédee avait abdiqué. La république eût pu
tout sauver si, après avoir lutté contre les
intransigeants du Sud et l'insurrection car-
liste du Nord, elle n'avait été étouffée parle
coup d'Etat de Pavia. L'Espagne était re-
tombée entre les mains de MM. Serrano et
consorts, qui lui avaient donné un gouver-
nement sans nom et s'étaient montrés im-
puissants à comprimer la guerre déchaînée
par don Carlos, décidé à ruiner et à dévas-
ter son pays sous l'ingénieux prétexte de
faire son bonheur. Ce t'ut au milieu de l'af-
faissement général des esprits qu'éclata le
complot militaire, habilement préparé, du
30 décembre 1874. Le tils d'Isabelle était
proclamé roi le jour même, sous le nom
d'Alphonse XII, à Madrid, sans la moindre
résistance. M. Canovas del Castillo, qui
avait tout dirigé, prit la présidence du gou-
vernement et de la régence en attendant
l'arrivée du jeune prince; le duc de Sesto
devint gouverneur de Madrid, et un nouveau
ministère fut constitué. Contre ce coup de
force et de surprise un homme seul protesta;
ce fut le prétendant don Carlos, se disant
également l'unique représentant du droit
monarchique de cette Espagne, taillable,
corvéable et constamment à la merci des
prétoriens. Le 7 janvier 1875, don Alphonse
s'embarqua à Marseille pour l'Espagne et
arriva quelques jours après à Madrid, où,
comme tous les pouvoirs nouveaux, il fut ac-
clamé. Il maintint à la tête des affaires
M. Canovas del Castillo, représentant le
parti constitutionnel, et signa un décret aug-
mentant le budget des cultes, bien que les
finances fussent complètement épuisées ;
mais en même temps, pour ne pas indispo-
ser contre lui les libéraux, il déclara dans
un discours qu'il avait l'intention de mainte-
nir en Espagne la liberté des cultes, telle
qu'elle existe dans les pays les plus civilisés.
A la tin de janvier, il se rendit à l'armée du
Nord, qui combattait l'insurrection carliste,
et adressa en même temps (28 janvier) une
Eroelamatiou aux habitants des provinces
asqu.es et de la Navarre pour les engager à
déposer les armes : « Si c'est la foi religieuse
qui vous a mis les armes à la main, leur dit-il,
vous voyez en moi un roi catholique comme
ses ancêtres et reconnu partout par les car-
dinaux et par les pieux prélats comme le ré-
parateur des injustices qu'a éprouvées l'E-
glise et comme l'un de ses plus solides
appuis dans l'avenir. Avant de déployer mon
drapeau sur les champs de bataille, j'ai
voulu me présenter à vous un rameau d'oli-
vier à la main. » Don Carlos répondit à cette
proclamation par uue lettre dans laquelle il
exprima un méprisant dédain pour son jeune
cousin, et la guerre civile continua. Cette
guerre fut la grande affaire du gouverne-
ment d'Alphonse XII pendant la première
année de son règne. Au mois de mars, il
passa un convenio avec Cabrera, qui le re-
connut comme roi et à qui il rendit toutes
ses anciennes dignités; mais l'adhésion de
l'ancien chef carliste n'eut point l'effet qu'il
en attendait, et ce ne fut qu'à la suite de lon-
gues opérations que ses années du Nord et
de Catalogne, sous les ordres de Jovellar et
de Martine* Campos, battirent définitive-
ment les carlistes, prirent Estella sans coup
férir (février 1876) et forcèrent le vaniteux
don Carlos à prendre la fuite. Le 15 du
même mois, Alphonse XII fit l'ouverture des
cartes chargées d'élaborer une nouvelle con-
stitution, laquelle a reproduit presque entiè-
rement celle de 1854 et reconnu, non la li-
berté des cultes, maïs la tolérance envers les
dissidents. Le jeune roi, qui a suivi jusqu'ici
l'influence de M. Canovas del Castnlo, s est
attaché à rallier les membres de l'ancien
parti progressiste et a affirmé son intention
de régner en souverain constitutionnel. Il a
t'ait emprisonner, puis expulser d'Espagne lo
trop fameux Martori, mais il a autorisé sa
mère k revenir en hspague (juillet 1876) et,
le 28 de ce même mois, il est allé la recevoir
à Santander, avec sa sœur, devenue prin-
cesse des Astunes. On doit au statuaire
Olivaune tres-elegante statue d'ÀlphonseXH,
lorsqu'il était encore prince des Astunes et
prétendant au trône. Elle a ete exposée au
Salon de 1874.
ALPHONSE DE BOURBON (don Charles-
Ferdinand Joseph- Jean -Pie) , prince espa-
gnol, né le 12 septembre 1849. 11 est le frère
cadet du prétendant don Carlos, se disant
Carlos VU. Don Alphonse passa sa jeunesse
à l'étranger et épousa a lleubach (Bavière),
le 26 avril 1871, Tintante Maria dus Neves,
plus connue sous le nom de doua Blanca,
tille de doiu Miguel, ex-regent de Portugal,
et alors âgée do dix-neuf ans. Le jeune
prince, exile de son pays, fut élevé comme
son frère dans les idées ultra-absolutistes et
cléricales, et on lui inspira de bonne heure
l'horreur du progrès et de la liberté. Dou Al-
phonse n'avait point encore fait parler de Lut,
.orsqu'il plut à son frère don Carlos de dé-
chaîner la guerre civile sur l'Espagne et de
dévaster ce pays dans L'espoir de s'empaier
du trône. Lorsque, en 1878, l'insurrection fut
un pleine vigueur, il se rendit OU Langue,
uccompague de sa femme, qui le suivit fré-
quemment à cheval dans ses expéditions.
Au bout do quelques mois, il quitta l'armée,
ALPN
■ maïs il revint rejoindre son frère dans les
I provinces basques en avril 1874, et il reçut
! alors, outre le commandement des quatre
provinces de la Catalogne, celui des provin-
ces de Valence, du haut et du bas Aragon,
et les corps qui opérèrent sous ses ordres
prirent le nom d'armée carliste du centre.
Dépourvu de tout talent militaire, don Al-
phonse se fit successivement battre au Grau-
de-Prats, à Salomo, à Gandesa, à Alcova,
où don Henri de Bourbon fut tué k la tète
des zouaves carlistes (16 juin); à Teruel
(6 juillet), qu'il attaqua, accompagné de sa
femme, et ou une poignée de gardes civiques
lui fit éprouver un grave échec. Toujours
suivi de dofia Blanca, don Alphonse, a la tête
de 14 bataillons, attaqua, le 14 juillet, la
ville de Cuença, qu'il fit livrer au pillage et
à l'incendie, et ou ses soldats massacrèrent
sous ses yeux un grand nombre d'habitants.
La conduite du frère de don Carlos dans
cette affaire souleva contre lui l'indigna-
tion générale. Poursuivant le cours de
ses aventures guerrières, don Alphonse
ordonna, partout où il passa, de chasser
les libéraux, de confisquer leurs biens et
de fusiller les prisonniers qui refusaient
d'entrer dans les rangs carlistes. Au mois
d'octobre, se voyant harcelé par les trou-
pes régulières, il abandonna sou projet de
repasser l'Ebre. Ce même mois, don Car-
los, médiocrement satisfait des talents de son
frère, sépara l'armée de Catalogne de celle
du centre et lui enleva la direction de la pre-
mière. Vivement froissé, don Alphonse, dans
un ordre du jour date de La Gandea, le
20 octobre 1874, annonça à l'armée du cen-
tre que les plans qu'il avait formés se trou-
vant détruits par suite de la détermination
du roi, il quittait l'Espagne, ■ attendant le
moment ou ses services seraient jugés utiles
à la cause de Dieu, de la patrie et du roi. »
En conséquence, il repassa l'Ebre le 21 oc-
tobre, atteignit Urgel avec sa femme, entra
en Fiance et se rendit immédiatement à
Gratz, en Styrie. Au commencement de l'an-
née suivante, le gouvernement espagnol fit
lancer par la cour militaire de la Nuuvelle-
Castille un mandat d'arrêt contre don Al-
phonse, « accusé d'incendie, de viol et d'as-
sassinat, t demanda son extradition pour
crimes de droit commun au gouvernement
autrichien et au cabinet de Berlin, s'il se
présentait sur le territoire de l'Allemagne du
Nord. Le cabinet de Vienne ne tint pas
compte de cette demande, mais il n'en fut
pas de même du gouvernement allemand, qui
lança contre don Alphonse un ordre d'arres-
tation (23 mars 1875). Pendant ce temps, le
jeune défenseur de 1 Eglise et de la monar-
chie, selon la tradition du bon vieux temps,
visitait la Bavière, ou le roi Louis lui refusa
une audience; il se rendit ensuite àFrohsdorf,
auprès du comte de Chamuord, puis alla à
Vienne. Il venait de revenir à Gratz, lorsque
les étudiants et uue partie de la population
l'accueillirent par des manifestations tumul-
tueuses (fin avril 1875). Il fallut l'interven-
tion du gouvernement pour mettre un terme
à l'expression de l'indignation populaire, et le
30 avril don Alphonse et doua Blanca quit-
tèrent Gratz pour se rendre a Sa.zbourg.
* ALPHONSINE ou ALFONS1NE s. f. —
Thèse theoiogique que soutenaient les bache-
liers à l'université d'Alcala.
ALP1EL, nom donné par le Tulmud à un
ange protecteur des arbres à fruit.
ALPINES, ramification des Alpes Mariti-
mes, dans le département des Bouches-du-
Khône; 835 met. d'altitude.
Alpine* (canal des), canal d'irrigation du
départeineut des Bouches-du-Rhône ; il a sa
prise d'eau dans la Duraucc, rive gauche, à
Mallemort (canton d'Kyguières), et, se divi-
sant bientôt en plusieurs branches, il va fé-
conder diverses parties du département. Ses
principaux bras sont ceux de Mallemort,
d'Orgon, de Lainanon, du Merle, d'Eygmèies
et d'Arles; il arrose et fertilise Senas, Orgon,
Saint-Andiol, Saint-Remy, et retombe dans
la Durance au-dessous des Cabaunes (canton
d'Urgou). La branche mère a 36 kilom. do
longueur. La construction de ce canal, qui
s'appela d'abord canal de Boisgeliny du nom
de 1 archevêque d'Aix, alors administrateur
de la Provence, fut ordonnée en 1772. Eu
1791, il prit le nom quil porte encore de
nos jours.
Ai.i'lMS, poète romain qui vivait au
i'-t siècle avant notre ère. Horace, dans su
satire x (livre 1er), parle d'Alpiuus en ces
tenues : ■ Pendant que l'enfie Alpiuus égorge
le fils de l'Aurore, qu'il dessine a gros trans
la tète limoneuse du Khiu, j'ai pris le parti
de m'auiuser sur de petits sujets qui n'iront
jamais retentir daus le temple d'Apollon, »
Horace fait allusion à un poème sur la mort
de MemnoD, lue par Achille, que composait
alors Alpiuus. C'est tout ce qu'on sait sur i o
puete, qui, d'après quelques critiques, ne se-
rait autre que Galtus.
ALPIQUC adj. (al-pi-ke). Qui appartient,
qui a rapport aux Alpes : Chaîne AM'io.Ub.
Système alpiquk.
A&PNACH, petite ville de Suisse (canton
d'Un ter Walden), au pied du mont pi lu te ;
1,630 hab, catholiques. AJpnach a donne sua
nom au golfe du lac de Lucerne sur lequel ii
est ou partie situé.
ALSA
ALPSTEIN, extrémité N. de la ramification
des Alpes qui, depuis le lac de Wullenstadt,
se dirige au N. entre le Toggenbur^, Sar-
gans et Sax, et termine à 1*E., par le Kamor,
la chaîne suisse. • Ce chaînon, dit M. Adol-
phe Joanne, a 6 lieues de l'O. à l'E. et 4 lieues
du S. au N. On donne le nom de Sxntis à sa
plus haute montagne placée au point de jonc-
tion de ses différentes chaînes. Cette monta-
gne a deux sommets séparés par un glacier.
Ses flancs sont nus, escarpés, entrecoupés de
précipices : le versant S. appartient au Tog-
genburg, le versant E. aux Rhodes inté-
rieures. Le sommet N. (2,367 met.) s'appelle
Gyrenspîtz (Geyer, Gyr, vautour). Le som-
met S. est le Saentis proprement dit, appelé
quelquefois le grand Messmer, et de forme
pyramidale (2,504 met.). ■
ALPTÉGHYN, fondateur de la dynastie des
Gaznévides , dans la seconde moitié du
x« siècle. Ismaël, dont il était l'esclave, lui
ayant rendu la liberté, il se fit soldat, mon-
tra une grande bravoure et devint général,
puis gouverneur du Khoraçan. A la mort
d'Abd-el-Melek, il voulut empêcher Mansour,
frère de celui-ci, de lui succéder. Mansour
envoya contre lui une armée de 15,000 hom-
mes, qu'il vainquit et dont il fit un grand
carnage. Devenu ainsi maître de Gazna, il
en fit la capitale de ses Etats et y régna jus-
qu'à sa mort, arrivée en 975.
* ALQU1É (Alexis). — Alexis Alquié est
mort en 1865. On lui doit plusieurs ouvra-
ges: Cours élémentaire de pathologie chirur-
gicale d'après la doctrine de l'école de Mont-
pellier (1845, in-8°); Précis de la doctrine
médicale de l'école de Mont pellier{\Sl7 , in-8°);
Chirurgie conservatrice et moyen de restrein-
dre l'utilité des opérations t avec dessins li-
thographies par l'auteur (1850, in-8°); Clini-
que chirurgicale de l'Hôtel- Dieu de Montpel-
lier y avec dessins (1852-1858, 2 vol. in-S°);
Etude médicale et expérimentale de l'homi-
cide réel ou simulé par strangulationyrelative-
ment aux attentats dont Maurice Roux a été
l'objet (1864, in-8"), etc.
ALRAMECH. Astron. Autre orthographe
du mot aramech. V. ce dernier mot au tome I«r.
ALR1NACH, démon qui préside aux tempê-
tes, aux tremblements de terre, aux pluies,
aux grêles, etc. Lorsqu'il se rend visible,
c'est toujours sous les traits ot les habits
d'une femme.
ALBUCCABAH s. m.(al-ruk-ka-ba). Astron.
Nom arabe de l'étoile polaire.
*ALSACE. — Cette ancienne province de
France fait aujourd'hui partie de l'Alsace-
Lorraine. L'Alsace avait une étendue d'en-
viron 46 lieues du midi au nord, et de 8 k
12 de l'E. à l'O. Resserrée entre les Vosges à
l'O. et le Rhin a l'E., elle s'étendait, du S.
au N., de Belfort à Wissembourg. Elle était
bornée au S. par la Suisse, au S.-O. par la
Franche-Cointé, à l'E. par le grand-duché
de Bade, k l'O. par ta Lorraine, au N. par
le Palatinat, entre 47<> 25' et 49° 5' de latit.,
et entre 4° 24' et 5° 58' de longit. L'é-
tendue de cette contrée a d'ailleurs reçu à
diverses époques des modifications. Sous la
domination romaine, elle était partagée entre
deux provinces gauloises; la partie septen-
trionale, ou Nordgau, apparlena.t à la Ger-
manie, et la partie septentrionale, ou Sund-
gau, était comprise dans la Séquanaise. Cette
division s'est perpétuée et a donné li-^u aux
dénominations de haute et basse Alsace.
Sous la domination des Francs, le duché
d'A sace allait, au midi, jusqu'à l'Aar et
s'arrêtait, au nord, k la Lauter; sous celle
des Carlovingiens, il atteignait la Birse, dans
le pays de Bàle. Plus tard, durant la pre-
mière période germanique, le duché de Bour-
gogne ayant pris de l'extension vers le midi,
le duché d'Alsace se vit privé de l'evêché
de Bàle, qui passa à la Bourgogne. Les Vos-
ges formaient la séparation de l'Alsace et de
la Lorraine. Quant au Rhin, qui semble for-
mer une limite naturelle de cette contrée, il
ne fut pas toujours considéré comme une
barrière infranchissable ; l'Alsace eut des
dépendances dans le Bmgau, ainsi qu'on le
voit dans le traité de 1648, qui réunit celte
province à la France. Enfin , lorsqu'on 1790
on décida la division en départements, ou
dut prendre une petite partie do la Lorraine.
— Population. Suivant M. de Lagrange,
la population alsacienne, ■ dont le naturel
est la joie, puisqu'on ne voyait autrefois dans
la province que violons et danses, a été ré-
duite par les guerres depuis deux siècles aux
deux tiers de son importance primitive. On
voit dans les anciens registres que, avant les
grandes guerres d'Allemagne, le nombre des
villages, familles et feux de la haute et de la
basse Alsace montait à un tiers de plus qu'a
présent. > Il est difficile, d'ailleurs, de dire
exactement quelle était autrefois la popula-
tion du pays. Ce qui est certain, c'est que,
depuis la lin du xvii0 siècle, cette population
a augmente d'une manière continue. Elle
était de 500,000 individus environ en 1700,
de 711,000 en 1789, année de la création des
départements.
Les caractères physiques des Alsaciens
varient sensiblement et présentent souvent
des différences notables d'un canton a l'au-
tre. Dans les grands contres de pOpuUUÎOD,
connue Strasbourg et Mulhouse, la fréquence
et la multiplicité des croisements d'éléments
ALSA
étrangers ne permettent pas de reconnaître de
type particulier prédominant. Dans la plaine
de 1*111 et du Rhin, disent MM. lourdes et
Stoeber, dans leur statistique médicale,! l'ha-
bitant de nos campagnes est plutôt au-des-
sus qu'au-dessous de la taille moyenne; il a
la tête volumineuse; sa charpente est large,
il est fortement membre; ses cheveux sont
d'un châtain clair, bien plus souvent que
foncé; ils sont rarement noirs; les iris sont
d'un brun clair, bleu ou gris; beaucoup d'en-
fants ont les cheveux blonds et ne brunis-
sent qu'en avançant en âge. • Ces caractè-
res, d'ailleurs, ne sont pas absolus, et les
Alsaciens se ressentent des immigrations et
des mélanges de leurs ancêtres; leur race,
en somme, n'est pas pure, et leur type reste
indécis. Avant la conquête de César, les
Kymris occupaient le nord de l'Alsace, s'é-
tendant aussi en Lorraine sur l'autre versant
des Vosges; les tribus gauloises occupaient
une grande partie du Haut-Rhin et s'éten-
daient eu Suisse jusqu'au Jura; enfin les
tribus germaniques, les Triboques, les Némè-
tes, les Vangiones, étaient en possession du
centre de la province et surtout des deux
rives du Rhin. Refoulées de toutes parts
dans la suite, ces peuplades laissèrent le
champ libre aux Francs et aux Alemans.
Quoi qu'il en soit, au reste, de ces ressem-
blances plus ou moins appréciables et seu-
sibles avec le type allemand, on peut dire
que le caractère moral change complète-
ment d'une rive du Rhin à l'autre. « Les ha-
bitants de l'Alsace, dit M. Ch. Grad, sont
plus remuants, plus actifs que leurs voisins.
Ils restent digues fils de ces Francs, qui,
vainqueurs au v« siècle des Romains et des
Alemans, se vantaient déjà alors de com-
prendre et d'aimer mieux la liberté que les
autres tribus de souche germaine... L'adhé-
sion aux principes de liberté et du droit uni-
versel, proclame le 4 août 1789, nous a défi-
nitivement réunis tous par les liens d'une
fraternité indissoluble. •
— Géographie statistique. Productions, com-
merce, etc. V. Rhin (Haut-) et Rhin (Bas-).
— BistoÏ7'e. Pendant les six ou sept siècles
qui précédèrent l'ère chrétienne, l'Alsace fut
occupée par des peuplades celtiques ou gau-
loises, et elles n'ont laissé de leur passage
que des traces difficiles à reconnaître. Le
jour commence à se faire à partir de l'époque
où César culbuta tes bandes atémamnques
d'Arioviste (58 av. J.-C). Alors les Tnboques,
hordes germaniques qui avaient refoule les
Mediouiatriciens dans les Vosges, occupaient
en grande partie les plaines de la basse Al-
sace. César, ayant divisé à la manière ro-
maine le pays conquis, comprit la basse Al-
sace dans la Gaule Celtique; plus tard, d'au-
tres divisions rattachèrent la haute Alsace a
la province Lyonnaise et la basse Alsace k la
Germanie Supérieure. A cette époque, les
peuplades qui habitaient la contrée apparte-
naient au culte druidique. Les ténèbres d'une
ignorance grossière enveloppaient cette par-
tie de la Gaule : point de routes, point de
commerce, point d'organisation sociale.
Le gouvernement de l'empereur Auguste
accomplit une grande révolution sur les bords
du Rhin. C'est de cette époque que datent
ces admirables chaussées romaines qui cou-
raient les unes du sud au nord, unissant les
principaux établissements fortifiés, les au-
tres a l'ouest, d'Argentoratuin (Strasbourg)
à Très Tabernœ, sans compter les nombreu-
ses lignes vicinales. En facilitant les com-
munications, ces routes répandirent le mou-
vement, apportèrent la vie et développèrent,
daus uue certaine mesure, le goût de l'in-
dustrie. Argentoratum, l'uu des principaux
centres du pays, possédait une grande fa-
brique d'armes de toute espèce; ou y avait
aussi établi un atelier monétaire. Plusieurs
places fortes existaient encore, outre Stras-
bourg. Ainsi, Saverue, Brumpt, Drusenheun,
Seltz, etc., semblent remonter jusqu'à co
siècle.
Mais bientôt s'accomplit la grande révolu-
tion qui devait, avec le christianisme, re-
nouveler la face du monde romain. Vers la fin
du ine siècle (292J , les Alemans avaieut uue
première fuis franchi le Khin ; dans le cou-
rant de la première moitié du ive siècle, ils
renouvelèrent leurs invasions. Souvent re-
pousses et battus, mais jamais domptés et
recrutant sans cesse des hordes nouvelles,
ils reparaissaient toujours et ravagaient l'Al-
sace. Les victoires de Carucalla, de Maxi-
iiuu, d'Aurelien, de Probus, de Maxumen, do
Constance Chiure, de Constantin les avaient
maintes fois repoussés de la Gaule. Julien
refoula les barbares et les battit dans une
formidable rencontre à Argentoratum, en 357.
« Le Rhin, nous dit l'historien Ammien -Mu -
cellin , le Rhin ecumait de sung burbare ,
changeait de couleur et s'étonnait de se gon-
fler. •
Le dernier jour de l'an 406 , les Vandales,
les Sueves et les Alaius passèrent le fleuve ;
leurs hordes promenèrent partout le feu et
le sang, égorgeant les habitants, réduisant
en cendres Argentoratum et les autres villes
qu'elles envahissaient.
L'invasion franque fit subir à la rive gau-
che du Rhin une métamorphose aussi com-
plète que l'avait ete celle qu'avait opérée
la conquête romaine. La langue lutine et les
derniers vestiges de la langue celtique dis-
parurent devant la langue tuutonique, qui)
ALSA
parlaient les nouveaux conquérants; à la
place des noms gaulois et romains, les lieux
habités, lorsqu'ils commencèrent a se relever
de leurs ruines, adoptèrent des dénomina-
tions franques. C'est alors que l'ancien Ar-
gentoratum s'appela Stiatilurg, et que tout
le pays encadré par la chaîne des Vosges, le
Rhin, laLauter et les dernières ramifications
du Jura, prit le nom d'Alsace (Elsass), de
l'El {III, Alsa), l'un des affluents les plus
considérables du Rhin. Mais les Francs ne
restèrent pas longtemps sans être troublés
dans leur conquête. Chassés, en 451, par les
Huns, que commandait Attila, ils reparurent
et durent subir encore le joug des Alemans,
qui, en 494, s'emparèrent de l'Alsace. Mais
ces peuples envahisseurs ne formaient point,
dans leurs conquêtes rapides , d'établisse-
ments comme les Francs. Ils furent d'ailleurs
vaincus, deux ans plus tard, par Clovïs à
Tolbiac (496), et à ce moment commença
pour la contrée une période de calme. Thierry,
fils de Clovis, continua, en effet, l'œuvre de
son père et, pour mieux garantir l'Alsace
des Alemans, alla chercher ceux-ci au delà
du Rhin pour en faire ses tributaires. Jus-
qu'après le règne de Charlemagne, le pays
n'eut plus à subir d'invasion.
L'influence chrétienne commençait à se
faire sentir sur l'Alsace, et l'Eglise acquérait
chaque jour une puissance plus marquée. Le
clergé y possédait des biens considérables
qu'accrurent encore les libéralités de Dago-
bert II; ce prince, qui passa une grande
partie de son règne dans ces contrées, où il
possédait treize palais et quinze à dix-sept
villas royales, telles fjue Colmar, Schelestadt,
Kirchheim, couvrit 1 Alsace d'une multitude
de couvents et d'abbayes. Sous le règne de
Childéric II, vers 675, Ethicon, duc d Alsace
et d'Alémannie, accentua davantage encore,
par sa conversion éclatante au christia-
nisme, ce mouvement qui portait les popula-
tions vers une religion nouvelle. Ce n'était
pas le premier duc qui eût paru dans l'his-
toire d'Alsace ; les Mérovingiens avaient
donné à cette contrée des ducs particuliers,
qui s'étaient affranchis de toute redevance
en donnant au pays une existence indépen-
dante. Gundon avait été le premier parmi ces
petits souverains. Mort vers 656, il avait eu
pour successeur Boniface, qui fouda l'abbaye
de Munster et fut dépouillé de son duché par
le roi Childéric, en faveur d'Ethicon (Athieus,
Athich ou Athalrich) . Celui-ci est resté fu-
meux dans l'histoire alsacienne par ses fon-
dations pieuses. Plusieurs maisons souve-
raines des plus illustres de l'Europe le comp-
tent dans leur généalogie , à ce que pré-
tendent plusieurs savants généalogistes ,
Schœplin en tête. Sa ligne masculine se mêle
aux ducs de Lorraine, aux comtes de Flan-
dre, de Paris, de Roussillon, de Bade, de
Brisgau et k la maison de Habsbourg ; sa
ligne féminine à plusieurs empereurs d'Alle-
magne et à la dynastie de Hugues Capet
par Robert le Fort.
Le fils du duc Ethicon, Adelbert, conti-
nua la politique chrétienne de son père et
fonda comme lui des églises et des couvents.
Luitfrid succéda à son père Adelbert vers
720 et fut le dernier duc de cette dynastie.
Vers le milieu du vme siècle, au moment où
s'éteignit la race mérovingienne, la dignité
ducale fut, on ignore sous quelle influence,
enlevée à cette illustre maison, et, pendant
quelque temps, l'Alsace demeura soumise à
la simple administration des comtes. En 821,
Lothaire 1er, fils de Louis le Débonnaire et
déjà désigné empereur dans le partage que
ce prince avait fait de son vivant entre ses
trois fils, épousa Irmengarde, fille de Hu-
gues, héritier de Luitfrid. Hugues prit part,
en 830, a la révolte de son gendre contre le
vieux Louis le Débonnaire, qui fut un in-
stant détrôné. Rétabli au bout de peu de
temps dans son empire, Louis se vit de nou-
veau attaqué par son fils; les armées des re-
belles se rencontrèrent avec celle de l'empe-
reur entre Bâle et Colmar, dans une plaine
que les historiens de cette époque appellent
Rotfeld ou le Champ-Rouge , et qui est aussi
connue sons le nom de Champ-du-Mensonge.
C'est là que les princes, ayant entamé avec
leur père des négociations perfides, en profitè-
rent pour corrompre son armée et s emparer de
sa personne. Le malheureux Louis le Débon-
naire fut déposé, enferme dans un monastère
et Lothaire proclamé à, sa place. Mais bien-
tôt, les frères de Lothaire, mécontents, re-
placèrent une fais encore leur père sur le
trône. En 835, le comte Hugues, qui avait
suscité ces rébellions, mourut, laissant à son
fils, Luitfrid II, son titre et ses domaines.
Après la mort de Louis le Débonnaire, en
841 , ses trois fils reprirent les armes. Char-
les et Louis se déclarèrent contre Lothaire
et gagnèrent sur lui la sanglante bataille de
Fontenay , après laquelle ils consacrèrent
leur union par le serment célèbre de Stras-
bourg (842). Obligé de se soumettre, Lo-
thaire consentit en 842, dans rassemblée de
Verdun, au partage qui consomma le démem-
brement de l'empire de Charlemagne. Au
mois d'août 843, l'Alsace fut incorporée au
royaume de Lui raine (Lotharingen ) , qui
échut a Lothaire. Mais, quelques années
plus tard, en 856, elle fut enlevée par Louis
le Germanique k son neveu, Lothaire II, qui,
après l'avoir recouvrée, la céda volontaire-
ment à son oncle. Charles le Chauve et Louis
le Qermanique, oublieux du fraternel ser-
AI. SA
ment de Strasbourg, se disputèrent sur le
tombeau de Lothaire ce riche héritage et
aboutirent, eu 870, au traité d'Héristal, qui
adjugeait à Louis, roi d'Allemagne, le Nord-
gau et le Sundgau , c'est-à-dire les deux
comtés qui constituaient l'Alsace sous les
Carlovingiens , puis Strasbourg et les cou-
vents de Murbach, de Massevaux, d*1 Mun-
ster, de Marmoulier, d'Ebersheiu t munster,
de Honau , d'Erstein et de Saint-Etienne
de Strasbourg. Louis II, empereur et roi
d'Italie, à qui ce lot eût dû revenir, s'en vit
ainsi frustré. L'Alsace passa ensuite suc-
cessivement , après la mort de Louis le
Germanique, à Charles le Chauve, k Louis II
de Germanie et k l'empereur Charles le
Gros, sous lesquels Hugues le Bâtard, fils
de Lothaire II et de Waldrade , exerça
dans la contrée l'autorité ducale. Mais Hu-
gues voulait rentrer en possession des do-
maines de son père. Il s'allia avec les Nor-
mands, et fit de Godefroi, leur chef, son beau-
frere. Malheureusement, ses desseins furent
déjoués; Charles le Gros fit assassiner Go-
defroi et crever les yeux k Hugues, qui fut
enfermé au monastère de Prum , où il mou-
rut en 8S3. Charles le Gros fut dépossédé par
la diète de Francfort, qui le déclara déchu
du trône (novembre 887). Sa femme, l'impé-
ratrice Richardis, d'un esprit cultivé, a laissé
de gracieux souvenirs en Alsace , où elle
fonda le monastère d'Andlau.
Arnould succéda k Charles le Gros dans la
Germanie et les pays de Lorraine et d'Al-
sace. Cette dernière province cassa ensuite
k son fils naturel, Zventibold (896), qui se fit
détester par ses cruautés et souleva contre
lui les seigneurs lorrains et alsaciens. Battu
par eux en 900, dans une bataille livrée sur
les bords de la Meuse, il fut déposé et son
frère Louis IV lui succéda. Louis IV se com-
porta sagement et s'interposa plusieurs fois,
dans les conflits religieux, entre les habi-
tants et le clergé. 11 mourut en 912, et,
comme il ne laissait pas d'enfants, la bran-
che carlovingienne allemande fut éteinte.
Conrad, due de Franconie, s'empara alors de
l'Alsace. Reprise par Charles le Simple, celte
province tomba, en 925, au pouvoir de Henri
l'Oiseleur. Ce fut sous son règne qu'une in-
vasion des Huns désola la contrée. Le comte
Luitfrid IV, l'un des plus puissants seigneuis
et le dernier des comtes alsaciens de la race
d'Ethicon, fut tué en combattant contre eux.
Sa mort leur livra l'Alsace, qu'ils ravagèrent
cruellement, et où leur nom s'est conservé
dans celui de la ville d'Huningue. Le roi de
France, Louis d'Outre-mer, reprit l'Alsace
en 939; mais l'empereur Olhon 1er ne tarda
pas à la lui enlever, et, depuis cette époque
jusqu'à la conquête de Louis XIV, l'Alsace
resta séparée de la France.
La dynastie saxonne exerça sur le sort de
l'Alsace une influence toute - puissante au
point de vue catholique. Depuis Louis le Dé-
bonnaire, les évéques de Strasbourg avaient
pris une part active à la politique. Depuis
Charles le Chauve, les ducs et les comtes
qui, dans l'origine, gouvernaient les provin-
ces au nom des empereurs, s'en étaient at-
tribué peu à peu la possession, qu'ils avaient
rendue héréditaire dans leurs familles. Ce
fut donc pour eontre-balancer cette souve-
raineté de fait, qui ne laissait à l'empereur
qu'un droit nominal de suprématie féodale,
que la dynastie saxonne favorisa l'accrois-
sement de la puissance ecclésiastique : les
évéques de Strasbourg furent mis a la tête
du gouvernement intérieur de leur ville épi-
scopale ; ils eurent les attributions exercées
par les comtes. « Dans la ville d'Argentma,
appelée aussi Strazeburg, est-il dit dans la
lettre-privilège qui conférait ces droits, per-
sonne ne pourra exercer L'autorité judiciaire,
si ce n'est le fondé de pouvoir, l'avoue (ad-
vocatus) de l'évêque. •
Depuis son annexion k la Germanie, l'Al-
sace avait été unie au duché de Souabe, et
l'on donnait toujours aux seigneurs chargés
du gouvernement de la contrée le titre de
duc de Souabe ou d'Alémannie. Cependant,
au commencement du \ir siècle, à ce qu'il
semb.e, l'Alsace fut érigée en un comté spé-
cial ; mais, à partir de cette époque, la pro-
vince, mêlée aux querelles de l'investiture,
entra dans une période néfaste. Comme les
empereurs de la maison de Saxe, ceux de
Franconie, qui dominèrent alors, s'applique
rent k mettre sur le siège episcopal de Stras-
bourg des prélats dévoues à leur cause. Lors-
que les papes, voulant affranchir l'Eglise du
droit que se réservaient les princes allemands
de nommer et les papes et les évéques, eu-
rent fait décider par le concile de 1059 que
le choix des pontiles serait confié aux cardi-
naux, Henri IV, irrite, s'arma contre Rome.
Grégoire le Grand tenait alors la tiare; il
répondit en mettant l'empire en interdit.
Aussitôt les seigneurs allemands, excites par
1 J, [lise, proclamèrent roi de Germanie Ro-
dolphe, duc de Souabe et comte d'Alsace et
de Rhinfeld. 11 portait le litre de comte d'Al-
sace, parce un il avait sans doute des do-
maines dans le pays et qu'il tenait à la mai-
son des comtes d'Alsace par les liens du
sang, étant cousin germain du comte d'Habs-
bourg, Werner IL Aussi fut-il soutenu par
ce seigneur et par Hugues, comte d'Egis-
heim, ainsi que par Berthold, possesseur de
domaines dans le Brisgau, OU il avait bâti,
près de Fribourg, le. château du Zsehringhen.
L'empereur Henri IV se défendit victorieu-
ALSA
sèment contre cette coalition. Il battît l'ar-
mée épiscopale et opposa à Grégoire le Grand
l'antipape Clément III. D'un autre côté, pour
contenir Rodolphe et Berthold, il donna l'Al-
sace (1080) à Frédéric, baron de Hohenstauf-
fen, dont il récompensa les services par la
main de sa fille. La querelle, néanmoins, sur-
vécut à Henri IV. La grande maison qui vient
de recevoir l'investiture de l'Alsace va faire
servir énergiquement la contrée à la défense
de l'empire d'Allemagne.
A peine Frédéric eut-il pris possession de
l'Alsace qu'il lui fit restituer son ancienne
qualification de duché, et, après avoir battu
ses compétiteurs Berthold, les comtes d'Habs-
bourg et d'Egisheim , il conclut avec eux un
traité qui, pendant quelque temps, lui assura
la paix. Il eu profita pour couvrir le pays de
places fortes. Mais bientôt les contestations
avec les papes ayant de nouveau allumé la
guerre (HIO), l'Alsace s'agila et l'empereur
Henri V se vit forcé, en 1122, de reconnaître
au pontife, par le traité de Worms, le droit
d'investir de leur dignité les évoques et les
abbés. Frédéric le Borgne, successeur du ba-
ron de Hohenstauffen, sut maintenir dans la
contrée l'autorité impériale. Quoique soumise
à des princes allemands , l'Alsace n'était
point considérée comme pays germanique.
Frédéric éleva tant de citadelles, qu'on di-
sait de lui qu'il traînait toujours un château
à la queue de son cheval. Sa puissance de-
vint formidable et développa tellement son
ambition, qu'il finit par se révolter contre
Lothaire II, successeur de Henri V. Non frère
Conrad l'appuya, mais tous deux furent vain-
cus ; ils entretinrent néanmoins la guerre
jusqu'en 1134, où, par l'entremise de saint
Bernard, ils se réconcilièrent avec Lothaire,
Quatre ans après, cet empereur étant mort
sans enfants, Conrad fut élu à sa place et
commença la dynastie impériale des Hohen-
stauffen.
Frédéric Barberousse, héritier de Frédé-
ric le Borgne comme duc d'Alsace, succéda
aussi â Conrad dans la dignité impériale. Ce
prince aimait l'Alsace et y résida souvent. Il
y fonda plusieurs villes et fortifia et embel-
lit Haguenau. Son fils, Henri VI, continua sa
politique pacifique (1190); mais, à sa mort
(U98), l'Alsace devint le théâtre de guerres
furieuses entre Philippe de Hohenstauffen et
Othon de Brunswick, qui se disputèrent le
trône. La victoire resta à Philippe qui, pen-
dant son règne (1198-1808), combla de faveurs
la contrée.
Sous la dynastie de Hohenstauffen, la bour-
geoisie alsacienne, représentée par un con-
seil, forma peu à peu une classe dont la
puissance devint bientôt aussi grande que
celle du clergé, qui la combattit de toutes
ses forces. Frédéric II (1208-1250), fils de
Henri VI et successeur de son oncle Phi-
lippe , fortifia successivement Schelestadt,
Kaisersberg, Neubourg, Kronenbuurg, Mar-
moulier, etc., et, en accordant des privilèges
k plusieurs de ces villes, développa le com-
merce, source de la vie politique. D'un autre
côté, Frédéric II soutint le parti de la bour-
geoisie, qui commençait à se remuer active-
ment contre la puissance prépondérante des
évéques de Strasbourg. Les habitants de
cette ville avaient, depuis un siècle, marché
progressivement vers la liberté. En 1119,
Henri V les avait délivrés d'un impôt episco-
pal ; en 1129, Lothaire II leur avait accordé
le droit de ne pas comparaître devant d'au-
tres tribunaux que ceux de la ville ; enfin,
en 1205, Philippe de Souabe, en accordant k
cette ville les droits et les libertés des villes
impériales, avait placé ses habitants dans la
dépendance spéciale de l'empire. Frédéric II
prit aussi les bourgeois sous sa protection
contre les évéques, mais en agrandissant,
par compensation, les domaines de ceux-ci.
Néanmoins, l'empereur s'attira ainsi la co-
lère du clergé, et, lorsque l'influence ponti-
ficale eut fait élire un empereur rival, en ta
personne de Guillaume , comte de Hollande,
l'Alsace se trouva la proie de l'anarchie.
Frédéric mourut ne laissant qu'un fils, Con-
rad, qui le suivit de près au tombeau. Dès
lors, la maison de Hohenstauffen cessa do
régner, et l'autorité impériale tombant entre
les faibles mains de Guillaume, de honteux
brigandages désolèrent les provinces. La li-
gue du Rhin, formée, en 1255, par les évo-
ques et les princes confédérés, amena un peu
de calme; mais il fut bientôt troublé, sous le
règne de Richard, par les querelles dos évé-
ques avec la bourgeoisie. L'Alsace était di-
visée en deux parties distinctes : les villes
impériales (Haguenau, Schelestadt, Colmar,
Mulhausen, etc.) et les villes provinciales,
placées sous la domination des ducs ci des
comtes. L'évêque de Strasbourg, Henri do
Staleck, chargé par Richard de l'adminis-
tration des villes impériales, mécontenta les
habitants, qui souffraient impatiemment l'au-
torité ecclésiastique. Sous Walter de Gé-
roldseck, qui succéda à Henri de Staleck, le
mécontentement se changea itn fureur, et
bientôt une guerre ouverte fut déclarée, wal-
ter était un prélat énergique; il appela
aide les seigneurs . entre autres
le fameux Rodolphe de Habsbourg, qui, bien-
tôt après, parvint à l'empire. Celui-ci, ne
trouvant pas ses services suffisamment ré-
compensés, finit par abandonner Walter et
même par se tourner contre lui, en prenant
le commandement de Strasbourg que lui
avaient offert ses habitants. Walter fut
ALSA
111
vaincu dans divers combats, et, obligé de
signer la paix, il ne put supporter cette hu-
miliation : il mourut de chagrin (1263). Son
successeur, Henri de Geroldseck, confirma
le traite conclu avec Rodolphe et, pour pré-
venir le retour des dissensions, fixa claire-
ment les droits de chaque partie dans dos
articles qu'il fit ratifier par les principaux
chapitres et par les abbés et abbesses de ses
ines. Ainsi fut limité dans Strasbourg
le pouvoir des évéques, qui tendaii a devenir
arbitraire. Cette ville avait alor3 une puis-
sance si redoutable, que le sénat put ordon-
ner aux bourgeois de tenir constamment
2,000 chevaux prêts pour la guerre. Se^ ma-
chines de guerre étaient célèbres, comme,
depuis, son artillerie.
En 12G8, la mort de Conradin, petit-fils de
Frédéric II, décapité k Naples par ordre de
Charles d'Anjou, mit fin aux duchés de
Souabe et d'Alsace qu'avait possèdes la mai-
son de Hohenstauffen.
Appelé, en 1273, au trône impérial, Rodol-
phe de Habsbourg ne négligea rien pours'at*
tacher l'Alsace, dont il connaissait par ex-
périence les ressources. Il lui donna pour la
gouverner des chefs habiles; mais cetto
province, agitée par des comtes et des ba-
rons turbulents, fut plus d'une fois la proie
de l'anarchie. Adolphe de Nassau succéda à
Rodolphe en 1291. Ses violenoeslui attirèrent
la haine des habitants, qui se jetèrent avec
ardeur dans le mouvement opéré contre lui
en faveur d'Albert d'Autriche. Ce prince,
pour se faire reconnaître empereur malgré
les refus du pape Boniface VIII, conclut, en
1299, avec 1m roi de France Philippe le Bel,
un traité d'alliance cimenté par le mariage
de la princesse Blanche avec Rodolphe, fils
aîné d'Albert. Dans le contrat, l'Alsace, as-
signée pour douaire à la princesse, fut, avec
le duché d'Autriche , donnée k Rodolphe
comme domaine héréditaire.
Divisée par les partis qui se jetaient dans
la guerre civile en faveur des divers préten-
dants à l'empire, déchirée par les querelles
privées des seigneurs et des villes, l'Alsace
fut troublée pendant de longues années par
des brigandages de toutes sortes. Plusieurs
tentatives furent faites par quelques sei-
gneurs pour former une ligue de défense;
mais elles restèrent vaines ou n'aboutirent
qu'à des résultats partiels. Les causes de
discorde étaient si fréquentes à cette époque,
et une tranquillité durable si impossible,
qu'on ne semblait même pas y aspirer, et
que, dans tous ces traites d'assistauce mu-
tuelle, on allait, pour ainsi dire, au jour le
jour. Ce fut au milieu d'une telle perturba-
tion qu'eut lieu la révolution de Strasbourg.
Le peuple avait été Jusqu'alors exclu de la
participation aux anfures, et le gouverne-
ment avait été le partage de la noblesse.
Celle-ci avait composé un sénat dont les qua-
tre présidents ou stettmeislers étaient admi-
nistrateurs supérieurs de la ville et ne lais-
saient à Vammeister, ou chef des corps de
métiers, que le seul pouvoir de convoquer
les échevins. En 1332, d'après les conseils
d'un homme résolu, plein de bon sens et de
probité, Burckard Twinger, les Strasbour-
geois dispersèrent le sénat aristocratique et
en composèrent un autre choisi indistincte-
ment dans toutes les classes. Cinquante ans
plus tard, après différents essais de constitu-
tion, il fut réglé que le sénat comprendrait
onze gentilshommes et dix-sept bourgeois
dont l'autorité serait balancée par vingt-huit
artisans ayant voix dans le sénat. Les quatre
slettmetsters furent choisis, à la vérité, parmi
les nobles, mais Vammeister devait toujours
être pris parmi les artisans.
Sauf ces révolutions administratives, on ne
peut mentionner a cette époque, dans l'his-
toire de l'Alsace, que les massacres des juifs.
Une haine profonde, nourrie par les préjugés
religieux, existait contre les juifs. Une popu-
lace sauvage reclama, en 1349, l'extermina-
tion de ces hommes industrieux, qui possé-
daient des relations commerciales immenses
et dont l'activité était précieuse pour les
contrées qu'ils habitaient. Deux mille juifs
de Strasbourg furent jetés le même jour dans
les flammes; on les conduisant au supplice,
disent les historiens du temps, on leur arra-
chait leurs habits dans l'espoir d'y trouver
de l'argent. Kn apprenant ces nouvelles,
l'empereur Charles IV se montra fort irrite,
non pas contio l'atrocité de ces exécutions
sommaires, mais de la perte qu'allait é]
ver le fisc. Il se trouvait, en effet, dans une
situation financière fort embarrassée et cher*
rh m par tous les moyens k se créer des res-
sources.
Une série de luttes et de désordres signala
encore la dernière partie du XIV* siècle et le
commencement du xvo en Alsace. Le suc-
cesseur de Charles IV, son fils Wenceslas,
livré k toutes les débauches, laissait flotter
les rênes de l'Etat. Les villes formèrent alors
dus ligues partielles plus ou moins étendues.
Ainsi, Strasbourg accédait, en 1381 déjà, une
année après L'avéneinenl de \\ en< e I is, h la
ligue des villes de Souabe et des bords du
Rtiin contre la noblesse, et, quatre ans plus
tard, à la grande ligue de Constance, à la-
quelle so joignirent une foule d'autres loca-
IlléS. Les nobles et les princes ne sonfj
qu'a s'agrandir, et leurs associations ou con-
fraternités avaient pour objet l'oppression
bien plus que la défense. Ces associations so
112
ALSA
c
distinguaient par des médailles et (Tes sym-
boles. Les unes avaient la médaille de saint
Georges, les autres celle de saint Guillaume ;
quelques-unes avaient pour symbole un lion,
une panthère, etc. Les excès commis par ces
coteries, leurs querelles particulières, leurs
intrigues, les dévastations dont elles se ren-
dirent coupables , voilà ce qui remplit l'his-
toire d'Alsace jusqu'à ce que la maison d'Au-
triche, représentée par Albert II (1438-1439),
puis par Frédéric III (1440-1493), eût repris
,e sceptre impérial. Pendant le règne semi-
séculaire de ce dernier, l'Alsace continua à
se développer et k grandir dans ses munici-
palités, dans sa vie artistique et scientifique,
sous l'administration des électeurs palatins,
dont la puissance s'était singulièrement ac-
crue. Elle fut cependant profondément trou-
blée par la sanglante guerre des Armagnacs,
dont la cause était la réclamation par les
Suisses des anciens domaines de la maison
de Habsbourg sur les bords du Rhin. Après
de sanglantes batailles, où Anglais, Fran-
çais, Lorrains et Ecossais vinrent prendre
la défense des Alsaciens, Sigismond, comte
d'Alsace, vendit au duc de Bourgogne, Char-
les le Téméraire, tout ce qui lui appartenait
dans le landgraviat d'Alsace, le Brisgau, le
Sundgau et le comté de Ferrette. Ces do-
maines furent placés sous l'administration de
Pierre d'Hagenbaeh, nommé landvogt. C'é-
tait un homme vaillant, mais d'un caractère
dur et despotique, qui souleva tous les es-
prits par ses violences. Les principales villes
se révoltèrent contre lui; on s'empara de sa
personne, et, après jugement, il fut décapité
(1474). Son suzerain, Charles le Téméraire,
se prépara aussitôt à venger le landvogt et
à punir les rebelles ; mais il échoua. Les
Alsaciens rappelèrent alors Sigismond, leur
comte.
Dans ce tableau général de l'histoire al-
sacienne durant cette période, no s ne par-
lons point des querelles accidentelles qui,
fort heureusement, n'agitèrent qu'une partie
des populations. Telle est, dans le Bas-Rhin,
la lutte de la famille de la Petite - Pierre
(Liitzelstein) avec la maison palatine (1447-
1452); la guerre des Lmange avec les Lich-
tenherg; celle de ces derniers avec l'élec-
teur palatin et la guerre de Wissembourg
avec Frédéric le Victorieux ; dans le Haut-
Rhin, l'invasion de la Lorraine par Wersieh
Boch de Siautfenberg, la lutte entre les Ho-
henlandsperg et les Hattstatt, la guerre dite
Ptappartkrieg de Mulhouse, enfin, la lutte
entre les cantons suisses et la maison d'Au-
triche sur le territoire de Mulhouse et dans
le Sundgau.
Tous ces conflits n'empêchaient pas néan-
moins un grand mouvement artistique et lit-
téraire de se produire. Un habitant de Stras-
bourg, Gutenbergj avait la gloire d'établir
dans cette ville 1 imprimerie, qu'il avait in-
ventée ; la cathédrale s'achevait, successi-
vement embellie et complétée par les soins
de nombreux architectes constitués en con-
frérie; une foule d'autres monuments reli-
gieux étaient construits ainsi que des châ-
teuux ; Ja peinture, représentée par la famille
des Schœn, avait son école alsacienne; en-
fin, une école d'humanistes s'établissait à
Schelestadt, qui devait produire, un demi-
siècle plus t;ird, des érudits et des écrivains
d'un mérite éminent, dignes d'entrer en lice
avec les génies distingués de la Renais-
sance.
Le règne de Maximilien, si brillant au point
de vue littéraire, constitue un véritable
temps d'arrêt, une halte pacifique entre les
troubles compliqués du xve siècle et la lutte
simplifiée, mais terrible, du xvi« et du xvno.
Lorsque éclata le mouvement de la Réforme,
l'Alsace devint l'une des contrées les plus
tourmentées par les dissensions religieuses.
Accourant à la voix des disciples de Luther,
les paysans se formèrent en bandes, dont
quelques-unes obéissaient à des chefs qui,
comme François de Sickïngen , ne soute-
naient la Reforme que pour s'approprier les
richesses du clergé catholique, dont Luther
attaquait l'opulence. Ces soulèvements don-
aèrent en peu de temps une grande impor-
tance à la religion nouvelle. Strasbourg de-
vint un centre pour les protestants et leur
servit de refuge. Calvin y fut reçu bourgeois
en 1539 et y enseigna durant deux ans dans
un collège fondé par les magistrats pour for-
mer des savants capables de tenir tête aux
docteurs de l'Eglise romaine. Nous ne pou-
vons, dans un résumé aussi rapide, que pré-
senter un tableau gênerai et succinct de ces
luttes grandioses dont l'Alsace fut un des
principaux théâtres. Lorsque Charles-Quint,
débarrasse pour un temps de ses guerres
avec la France et voulant arrêter en Aliè-
ne les progrès du protestantisme, eut
imposé, en 1549, le rétablissement du culte
catholique, il no put vaincre en Alsace les
résistances des partisans de Luther. La paix
même de Religion, publiée à Augsbourg en
1555, ne put les arrêter, et ils finirent par
triompher. La religion reformée se répandit
dans la basse Alsace. Une longue et terrible
lutte s'établit entre Jeun-Georges do Brande-
bourg, représentant des idées protestantes,
et Charles de Lorraine, défenseur du catho-
licisme. Les princes protestants formèrent,
sous le nom d'Union évangèlique, une ligue
dont l'électeur palatin et. m fe chef* Leurs
troupes ravuguieut l'Alsace jusqu'à ce que
le traité de Wilstett, conclu par le duo de
ALSA
Lorraine, vint mettre fin à ces désastreuses
et sanglantes guerres de religion.
Mais l'Alsace ne jouit pas longtemps de la
paix. En 1619, l'élection de l'électeur pala-
tin, Frédéric V, comme roi de Bohême, par
les mécontents de ce pays, et l'imprudente
acceptation de ce prince avaient donné le
signal de la guerre de Trente ans. Nous ne
pouvons suivre les diverses phases de cette
sanglante tragédie, k laquelle l'Alsace servit
de théâtre durant de longues années. Suc-
cessivement saccagée par les vainqueurs ou
les vaincus, qui envahirent cette province,
elle fut encore violentée dans ses principes
religieux. Après les défaites de Frédéric V
et la retraite d'Ernest de Mnnsfeld. espèce
d'aventurier qui se jeta en 1621 sur l'Alsace
et saccagea villes et châteaux, Léopold, évê-
que de Strasbourg, devint maître du pays et
y rétablit la religion catholique dans ses an-
ciennes prérogatives. Enfin , Gustave-Adol-
phe vint relever en Allemagne le parti pro-
testant. Strasbourg le considéra comme un
sauveur. Agissant comme Etat souverain,
indépendant de l'empereur et de l'empire,
cette ville lui demanda des secours, reçut
garnison suédoise et promit des soldats, des
vivres et des munitions (1630). Cependant,
Gustave - Adolphe mourut. Les Suédois se
maintinrent pendant quelque temps avec
avantage dans le pays; mais, peu à peu, le
parti catholique reprit le dessus et l'empe-
reur victorieux dicta la paix de Prague (1633).
Ce fut alors que Richelieu, entrant dans la
querelle et mettant toute son énergie à sou-
tenir les protestants, maintint les Suédois en
Alsace. Il fit déclarer la guerre à l'empereur,
et les hostilités, qui paraissaient toucher a
leur terme, se ranimèrent plus vives que ja-
mais. Nos généraux prêtèrent leur appui au
duc de Suxe-Weimar, qui commandait les
Suédois. Cette guerre terrible, qui forma la
réputation et dévora la vie de tant de capi-
taines, leur survivait toujours, alimentée par
la rivalité des principes qui l'avaient tait
naître. Enfin, grâce aux victoires dont Tu-
renne et Condé illustrèrent la minorité de
Louis XIV et le ministère du cardinal de
Mazarin, la balance pencha en faveur de la
France, et le traité de Munster ou de West-
phalie (1648) lui assura, entre autres avan-
tages, la possession de l'Alsace. A aucune
époque de l'histoire, ce malheureux pays n'a-
vait offert le spectacle d'une désolation plus
grande. Depuis 1632, l'Alsace avait été con-
stamment sillonnée en tous sens par les ar-
mées des deux partis belligérants. Plus
d'une localité avait été prise et reprise cinq
ou six fois (par exemple, Ensisheiin, dans le
Haut-Rhin). Dans beaucoup de villages, il
ne restait pas pierre sur pierre et les habi-
tants avaient complètement disparu. Aussi
la guerre des Suédois (der Schwedenkrieg)
est-elle restée dans tous les souvenirs comme
un terme synonyme des plus grands fléaux
qui puissent frapper l'individu, la famille et
la nation, et la superstition populaire a long-
temps peuplé de spectres les lieux où ces
étrangers avaient établi leurs demeures.
Pour compléter le tableau de l'histoire de
l'Alsace jusqu'à cette année 1648, nous don-
nons ici la liste des ducs, comtes et landgra-
ves qui gouvernèrent la province depuis
l'année 650.
DUCS d'alsàcb.
Ducs bénéficiaires,
650. Gundon.
656. Boniface.
662. Adalric ou Athic.
690. Adelbert, fils du précédent.
722. Luitfrid, jusqu'en 730.
867. Hugues, tils du roi de Lorraine Lo-
thaire et de Waldrade, jusqu'à 870.
925. Burchard Ier, dont on ignore l'ori-
gine.
926. Hermann Ici", fils de Gérard, comte de
la France orientale.
949. Ludolphe, fils d'Othon 1er le Grand.
954. Burchard IL
973. Othon l«r, fils de Ludolphe.
982. Conrad 1er, neveu d'Hermann Ier.
997. Hermann II, neveu de Conrad 1".
1004. Hermann III, fils d'Hermann K.
1012. Ernest Ier, fils de Léopold d'Autri-
che.
1015. Ernest II, fils d'Ernest 1er.
1030. Hermann IV, frère d'Ernest IL
103?* Conrad.
1039. Henri 1er, fila de l'empereur Con-
rad IL
1045. Othon II, fils d'Erenfroi, comte pala-
tin du Rhin.
1047. Othon III, fils de Henri.
1057. Rodolphe, tils de Cunon, comte de
Rtieinfeld.
Ducs héréditaires.
1080. Frédéric do Buren, seigneur de Ho-
henstauffen.
1105. Frédéric II le Borgne.
1147. Frédéric H Bnrberousse.
1152. Frédéric IV de Rothembourg , fils
puîné de Conrad III.
1169. Frédéric V, deuxième fils de Frédé-
ric B;u berousse*
1191. Conrad III de Franconie, troisième
flls de Frédéric Barberousse.
1196. Philippe de Souabe, frère des deux
précédents.
1208. Frédéric VI , flls de l'empereur
Henri VI.
1235. Conrad IV, flls du précédent.
ALSA
1254. Conrad V ou Conradin, décapité en
1268. Avec lui finit le duché d'Alsace.
COMTES ET LANDGRAVES DE LA BASSE ALSACE
OU NORDGAU.
684. Adelbert, fils aîné d'Adalric ou Athic,
duc d'Alsace.
690. Ethicon, auteur des maisons de Lor-
raine et d'Egisheim, frère d'Adelbert. Il meurt
en 720.
720. Albéric, fils d'Ethicon.
736. Ruthard, petit-neveu d'Ethicon.
777. Eberhard 1er, fils d'Albéric.
778. Ulric ou Udalric, dont l'origine est
inconnue.
864. Adelbert II, d'origine douteuse.
898. Eberhard III, fils d'Eherhard IL
900. Hugues, fils du précédent.
940. Eberhard IV.
951. Hugues II.
984. Eberhard V.
996. Hugues III.
1000. Eberhard VI, frère de Hugues III.
1027. Wesilon, d'origine inconnue.
1035. Hugues IV, fils de Hugues IL
1049. Henri, fils du précédent.
1065. Gérard, tils de Gérard, comte d'E-
gi-heim.
1078. Hugues V, fils de Henri, sans enfant.
1089. Godefroi le', fils de Folmar, comte
de Metz.
1129. Thierry, fils du précédent.
1150. Godefroi II , mort en 1178 , sans en-
fants.
1178. Frédéric Ier, empereur. Il retient le
landgraviat.
1192. Siegebert, comte de Werd.
1228. Henri, fils du précédent.
1238. Henri-Siegebert.
1278. Jean 1er.
1308. Ulric, frère de Jean 1er.
1344. Jean H, petit-fils, par sa mère, d'Ul-
ric; son père était Frédéric d'Œttingen et
son oncle Louis.
1359. Jean de Lichtenberg, beau-frère de
Jean II, mort en 1365, èvêque de Strasbourg.
Le titre de landgrave de la basse Alsace
est ensuite porté par les évèques de Stras-
bourg.
COMTES ET LANDGRAVES DK LA HAUTE ALSACE
OU SUNDGAU.
673. Rodebert.
722. Eberhard, fils d'Adelbert, duc d'Al-
sace, Il meurt en 747.
769. Garin.
770. Pirahtilon.
800. Luitfrid 1er, fils de Luitfrid, duc d'Al-
sace.
828. Erchangier.
829. Gérold.
835. Hugues I", fils de Luitfrid. Il meurt
en 837.
837. Luitfrid II, fils du précédent.
864. Hugues II, fils de Luitfrid II.
8S0. Luitfrid III, frère de Hugues II. Il meurt
vers 910.
896. Bernard.
912. Luitfrid IV, fils de Luitfrid III.
953. Gontran le Riche, fils du précé-
dent.
954. Luitfrid V, frère de Gontran.
977. Luidfrid VI.
1000. Othon.
1027. Giselbert.
1048. Beiinger.
1052. Cunon.
1063. Rodolphe, fils de Kanzelin, comte
d'Altembourg.
1084. Henri.
1090. Othon II, premier comte héréditaire.
1111. Adelbert l!, frère d'Othon H.
1141. Werinhaire.
1180. Adelbert 111 ou Albert le Riche.
1199. Rodolphe II l'Ancien ou le Paisible.
1232. Albert IV le Sage et Rodolphe III le
Taciturne, par indivis. Le second meurt eu
1247.
1240. Rodolphe IV, fils d'Albert le Sage
(c'est l'empereur Rodolphe de Habsbourg).
1273. Albert V, Hartmann, Rodolphe V,
conjointement.
1299. Rodolphe VI et Frédéric 1er ( fil3 d'Al-
bert.
1307. Léopold 1er le Hardi, après la mort
de son frère Rodolphe.
1326. Albert VI le Sage et Othon III le
Hardi, frère de Léopold.
1358. Rodolphe VII, Albert VII et Léopold II,
fils d'Albert le Sage.
1386. Léopold III le Superbe, fils de Léo-
pold II.
1411. Frédéric II, frère du précédent.
1439. Sigismond, fils de Frédéric. Il meurt
en 1496.
1489. Maximilien, empereur, cousin de Si-
gismond.
1519. Charles-Quint, petit-fils de Maximi-
lien.
1521. Ferdinand le, frère de Charles.
1564. Ferdinand H.
1595. Rodolphe, fils do Maximilien IL
1626. Léopold, petit-fils de Ferdinand 1er,
1632. Ferdinand-Charles, fils de Léopold.
Lu paix de Westphalie ne pouvait pas
changer instantanément la situation désas-
treuse où se trouvait l'Alsace. D'ailleurs, des
difficultés sans nombre attendaient les vain-
queurs. Ce n'était pas en vain que cette ma-
gnifique contrée était restée pendant sept
siècles au pouvoir des Allemands : pur les
mœurs, par la langue, par le costume, pa
ALSA
les traditions, elle était devenue elle-même
allemande, et si une partie de ses habitants
se réjouit d'abord de se voir enlevée k la
domination germanique qui leur avait causé
tant de maux, ce fut Jivec la secrète espé-
rance que désormais l'Alsace serait considé-
rée comme un pays neutre. Les termes du
traité de Westphalie semblaient assez ob-
scurs pour justifier de telles pensées.
Le gouvernement de l'Alsace fut confié
par Louis XIV à Louis de Lorraine, comte
d'Harcourt, grand écuyer de France, qui le
céda, en 1659, au cardinal Mazarin. Celui-ci
mourut avant d'en prendre possession et ce
fut son neveu, le duc de Mazarin, qui le rem-
plaça (1661). Dès 1658, un conseil souverain
fut installé k Ensisheim pour rendre la jus-
tice aux habitants de toute la province, t corr
formément aux lois et coutumes locales, sais
aucune innovation. • Il fut permis de plai-
der en latin, en français ou en allemand ; les
arrêts devaient être rédigés en français ou
en latin. En 1662, le duc Armand de Mazarin,
ayant convoqué à Haguenau les députés des
villes , obtint la reconnaissance solennelle
des droits de sa charge. Un décret fut rendu
qui exemptait pendant six ans de tout impôt
les Français et les étrangers du culte catho-
lique qui viendraient s'établir en Alsace; en-
fin, il fut permis aux habitants de venir
prendre dans les forêts royales le bois né-
cessaire pour rebâtir les maisons que lu
guerre avait détruites. Les habitants résis-
taient cependant encore à ces avances et les
villes, tenant à conserver leurs privilèges,
se montraient toutes dévouées à l'empire;
mais la possession de la plus grande partie
de l'Alsace fut confirmée à la France par le
traité des Pyrénées (1639), puis par la paix
de Nimègue (1679), de Ryswick (1697) et de
Rastadt (1714). Les derniers landgraves de
la haute Alsace reçurent 3,000,000 de livres
tournois comme indemnité de leurs droits.
Cette concession comprenait, dans le Sund-
gau, les bailliages de Ferrette, Altkirch, Bel-
fort, Thann, Landser; les comtés de Ribeau-
pierre, de Hohenlandsberg et de Blamberg;
les baronnies de Mersebourg et de Froberg ;
plus les deux landgraviats de haute et de
basse Alsace; enfin la préfecture de Ha-
guenau, composée des dix villes impériales :
Haguenau, Colmar, Schelestadt, Wissem-
bourg, Landau, Obernheiin, Rosheim, Mun-
ster, Kaisersberg et Turckheim. Quant à
Strasbourg, ce ne fut que plus lard qu'elle
fut définitivement incorporée k la France :
pendant trente-trois, ans elle parvint k main-
tenir sa neutralité entre la France et l'em-
pire d'Allemagne. Enfin, en 1681, le 30 sep-
tembre, grâce aux mesures énergiques de
Louvois, grâce surtout aux victoires de Tu-
renne, la ville fut occupée par nos troupes.
Un des premiers soins de Louis XIV fut
de fortifier l'Alsace. Il fit construire d'im-
poriants ouvrages de défense k Strasbourg,
fit élever la citadelle d'Hunin^ue, qui ferma
le passage entre Bnsach et Bàle et protégea
la haute Alsace. Quelques années après , il
fortifia L indau. Ces travaux eurent pour
résultats de préserver la contrée de l'inva-
sion allemande dans la guerre de 1688 et de
favoriser la défense dans la guerre de la
succession d'Espagne. Les habitants étaient
déjà alors Français de cœur. La prospérité
dans leur nouvelle situation, le souvenir
peut-être de leur vieille histoire avaient opéré
ce rapide changement. Au moment de la
reunion, en 1648, l'Alsace tout entière ne
contenait pas plus de 250,000 habitants; les
impôts, sévèrement perçuset inégalementré-
partis, produisaientk peine 1,200,000 francs.
Au bout de quelques années, la fortune du
pays était doublée et le nombre de ses habi-
tants considérablement accru. En 1789, le
produit des impôts se montait à 9 millions, et
une population de 700,000 individus payait
cette somme, non sans murmurer, mais sans
su sentir écrasée comme l'était la génération
de la fin du xviuo siècle.
Après les guerres du règne de Louis XIV,
l'Alsace jouit d'un calme profond, qui fut
extrêmement favorable k son développement
commercial et intellectuel. Strasbourg de-
vint le si'ge de l'intendance de la province,
c'est-à-dire le point central de toute l'admi-
nistration. Le gouverneur y résidait, avec
un nombreux etat-major, une forte gar-
nison, une nuée de fonctionnaires. Tou-
tefois, cette transformation ne touchait
encore que la société aristocratique de la
pi ovince ; dans la moyenne bourgeoisie
protestante, la langue et les mœurs resteront
allemandes jusque vers le milieu du xvtno siè-
cle. Mais, sous le règne de Louis XVI, le
noyau de la société française, formé autour
du pouvoir administratif et militaire et au-
tour de la cour souveraine de Colmar, s'était
agrandi et avait absorbé la plus grande par-
tie des habitunts. Il restait bien encore, sans
doute, des bourgeois protestants, des luthé-
riens de vieille roche, revéches aux nouvel-
les institutions et qui voyaient avec mé-
fiance l'envahissement d'une langue et d'ha-
bitudes qui leur venaient sous l'égide du
culte romain; mais ces dernières résistances
vont se dissiper sous le souille puissant de
la Révolution fiançnise.
En 1780, l'Alsace était une des provinces
les plus prospères de la France; elle avait
moins de sujets de mécontentement que
toutes les autres. Les plaies des siècles an-
térieurs étaient cicatrisées, et le commerce
ALSA
Qveit pris une extension remarquable. Néan-
moins, les Alsaciens embrassèrent avec ar-
deur les principes de la Révolution. Des feux
de joie avaient accueilli à Strasbourg la nou-
velle de la prise de la Bastille; des clubs
i misèrent, et Ton remplaça l'administra-
tion municipale par un conseil d'échevins
chargé tl étudier les réformes les plus pres-
santes. Le savant et habile Frédéric Die-
trich fut nommé maire ; il prit dans ce poste-
une grande influence, et son libéralisme lui
acquit les sympathies de tous. Mais bientôt
arrivèrent les décrets qui divisaient l'Alsace
en deux départements, Haut-lîhin et Bas-
Rhin; l'Alsace avait cessé d'exister. Elle ne
devait revivre qu'en 1871, mais pour être, avec
la Lorraine, incorporée au nouvel empire
d'Allemagne. En 1648, les Allemands nous
livrèrent l'Alsace couverte de ruines; ils
l'ont couverte de ruines avant de nous la
reprendre en 1871. Entre ces deux dates né-
fastes, l'Alsace a connu, sous la domination
française, deux cent vingt deux ans d'admi-
rable prospérité : elle s'en souviendra.
— Littérature. Bien que l'Alsace n'ait pas,
à proprement parler, une littérature origi-
nale et que ses écrivains nationaux aient
tour à tour parlé la langue latine, la langue
allemande et la langue française, l'activité
intellectuelle de cette contrée offre des ca-
ractères si particuliers qu'il nous paraît in-
téressant d en retracer les différentes pha-
ses. Réfugiée d'abord dans les couvents, la
littérature alsacienne est exclusivement reli-
gieuse; elle s'affranchit peu à peu, et poètes
et chroniqueurs racontent ensuite sous di-
verses formes, en langue allemande, des lé-
gendes gracieuses ou terribles et les guerres
sanglantes qui déchirent le pays. La Reforme
arrive, et l'Alsace, qui embrasse ardemment
les nouvelles doctrines, voit nnître en foule
de savants théologiens et d'éloquents prédi-
cateurs; bientôt après, les érudits, les philo-
sophes et les archéologues, attentifs aux tu-
vaux de l'Allemagne, préparent les maté-
riaux aux historiens qui vont naître. Enfin,
l'Alsace devient française et, après un long
travail de fusion, ne produit plus, au xixe siè-
cle, que des œuvres presque exclusivement
françaises. Placée entre les deux nations
dont elle parle également la langue , elle
s'assimile les œuvres Littéraires de l'Allema-
gne, les traduit ou les explique à la France.
Tel est, rapidement, le tableau que nous al-
lons essayer d'esquisser.
Jusqu'au milieu du xiio siècle, l'Alsace
resta saus littérature ; les traditions n'avaient
pas eïicore eu le temps de se former; on ne
songeait qu'à la guerre. Ce n'est que dans
quelques monastères, où se retirèrent de stu-
dieux solitaires, que l'on voit se produire par
moments des manifestations isolées de la
pensée. Ainsi, c'est au fond du cloître de
\\ rissembourg que le moine Otfried compose,
vers 8G9, une paraphrase des Evangiles dans
la langue du peuple. C'était une innovation
hardie. Son poème, intitulé le Christ, dans
lequel il s'est abandonné à ses inspira-
tions mystiques, est un des premiers mo-
numents littéraires qui nous restent de
l'idiome teutonique, à moins de remonter à
la Bible d'Ulphilas et au serinent prononcé
ii Strasbourg en langue vulgaire par Char-
les le Chauve. Dans le môme couvent,
un autre moine, du nom de Hederich, écri-
vait en latin des traités de théologie qui ne
nous sont point parvenus. A cette époque,
l'impératrice Richaidis, femme de Charles le
Gros, fondait l'abbaye d'Andlau pour les da-
mes de haut rang fatiguées des vanités du
inonde, et s'y retirait elie-même quelquefms
pour composer des vers élégiaques pleins do
■ et d'autres poésies dans la langue de
Virgile. Un peu plus tard, lorsque l'Alsace,
sous les Hohenslauflèn, s'est peuplée de mo-
nastères, les religieux qui s'adonnent à l'é-
tude des belles-lettres sont de plus eu plus
nombreux, et l'on voit se produire en fuule
des travaux d'érudition et des imitations de
l'antiquité. Le couvent de Hohenbourg ou de
Sainte -Odile surtout fut illustré par deux
femmes du plus grand mérite : l'une, l'ab-
besse Relmdis, parente de l'empereur Fré-
déric 1er, vivait vers 1150; l'autre, Ilerrad
de l.andsperg, qui lui succéda, a. laisse un
Hortus deliciarum, qui est une encyclopédie
poétique et historique, où la religieuse, à la
fois erudite et créatrice, a dépose • le miel
qu'elle avait butine sur toutes les fleurs du
savoir. ■
Sous le règne de Frédéric Barberousse, la
littérature commence à sortir du cloître, et
l'on sent qu'une poésie nationale vu éclore,
A ht tin du xu° siècle, on cite déjà Frédéric
do Husen, poète chevalier qui, guerroyant
ioin de sa terre natale, rime des vers où il
exprime les regrets de la patrie ; LuthoM, de
lluguenau, qui chunte les fleurs, le mois do
m. h et l'amour pur du troubadour; Hem i, dit
le Gleissner, qui reproduit avec des varia-
tions nouvelles le thème do maître Renard
(Iteineke J''uchs). Mais, bien au-dessus d'eux,
vient se placer Godefroy de Strasbourg, l'au-
teur ou vaste poème de Tristan et Yseulf,
qui date, à ce que l'on croit, du commence-
ment du xmo siècle. Godefroy est lu plus
grande illustration du moyen ûgo allemand ;
son poème est le miroir des mœurs de la cour
des lluncnsuiutreu et des princes de l'épo-
que, avec les passions qui sont de tous les
temps. D'autres poésies de Godefroy sur l'a-
RUPPLBMENT.
ALSA
mour sont d'une pureté exquise. Après lui,
viennent divers imitateurs, tels que Kullcr
de Ilnlienbourg, de la tin du xuio siècle, qui
fait des vers en l'honneur du printemps et
des dames; le sire de Colmar, poète didacti-
que qui déplore, comme i'Ecclésiaste , la va-
nité des choses terrestres, et, dans le châ-
teau de Gliers, en Sundgau, Guillaume de
Moutjoie, qui se livre à la poésie méditative.
Haguenau était alors le centre où se réunis-
sait lu société élégante de l'Alsace, qui ve-
nait visiter dans leur splendide palais les
empereurs d'Allemagne. Là se donnaient les
tournois et les fêtes; les dames y parais-
saient avec leur cortège obligé d'adorateurs
et de chantres de leur beauté.
Le xivb siècle, sombre et rempli de terreur,
fut peu favorable à la poésie; les guerres
désolaient le pays, et l'on attendait la fln du
monde. Au milieu de ces tristesses , on était
particulièrement disposé aux méditations mé-
lancoliques et religieuses. Rulman Meer.swin
écrivait des lettres et des traités mystiques;
le dominicain Jean Tauler, s'adressant au
peuple dans sa langue, attirait par son élo-
quence au pied de la chaire de la cathédrale
de Strasbourg une foule frappée de la crainte
de l'enfer; une abbesse de Colmar, Catherine
de Gueljwiller, écrivait, vers 1325, la bio-
graphie des religieuses de son couvent. Un
commence a faire quelques chroniques. Déjà,
sous Rodolphe tie Habsbourg , Godefroy
d'Ensningen avait raconté en latin les luttes
des Alsaciens avec leurs évéques et avait eu
les butineurs d'une traduction allemande;
nu xtvQ siècle, Closener, puis Matthieu de
Neuenbourg relatèrent les événements du
temps de Rodolphe de Habsbourg jusqu'à la
mort de Charles IV. Voici entin Gutenberg,
qui, tandis qu'on se bat aux portes de .Stras-
bourg, trouve dans cette ville l'idée des ca-
ractères mobiles et contribue puissamment
au rapide développement des intelligences.
A cette époque, la théologie et l'éloquence
élaient cultivées de préférence eu Alsace.
Jean Creuizer attire à Bàle de nombreux
auditeurs autour de sa chaire ; Eikhart Arzt,
bourgeois de Wissembourg, raconte dans un
style précis et pittoresque la lutte soutenue
par sa ville natale contre Frédéric le Victo-
rieux, et Pierre de Biarru, chanoine de Saint-
Dié, célèbre en vers latins les guerres de
Charles h; Téméraire. En même temps s'éta-
blit à Schelestadt une école d'humanistes, qui
va bientôt donner a la contrée une foule
d'hommes distingués par leur savoir.
Le règne de Maximilien correspond a la
Renaissance qui, portant de l'Italie dans tous
les pays de l'Europe le goût de la littérature
classique, fut le vrai point de départ d'une
civilisation nouvelle. L'administration sage
et pacifique de Maximilien contribuait alors
à répandre le goût des études en Alsace;
aussi y voit-on, à ce moment, une foule d'illus-
trationa locales qui, comparées à celles qui
honoraient les autres pays, ne brident pas
sans doute d'un bien vif éclat, mais dont la
gloire relative rejaillit sur la contrée. La
ligure du savant Jean Wiinpheliiig , ne à
Sehelestadl en 1450, domine celte époque. A
la fois historien, poète, humaniste, pédago-
gue, théologien, il exerça sur la littérature
de son temps et de son pays une influence
prépondérante. Deux sociétés savantes fu-
rent fondées par ses soins, l'une à Stras-
bourg, l'autre à Schelestadt. i Souvent per-
sécuté, a dit de lui M. Louis Spach, parce
qu'il ne connaissait point l'art de déguiser
ses opinions et d'adopter un système de bas-
cule, sa vie fut une longue lutte, où l'éner-
gie et le courage de l'homme furent au ni-
veau de l'éiudit encyclopédique. En rapport
avec toutes les illustrations littéraires de
l'Allemagne , il s'attacha de préférence à
Geyler, dont il devait être le biographe, a
Erasme, dont il édita le Traité sur la folie,
et a Jean Sturtn, dont il pressentait les bril-
lantes destinées. ■ Au-dessous de Wimphe-
ling brillent les humanistes formés à la nou-
velle école do Schelestadt. Nous voyons
l'historien Beatus Rhenanus , Jean Majus,
secrétaire intime de Maximilien Icr; lieatus
Arnoldi, le secrétaire de Charles V; Vogler,
le poôte latin lauréat ; Ottomar Nachtigall,
l'helléniste; Jérôme Guebwiller, de Hor-
bourg , recteur de l'école de Schelestadt;
Matthieu Schurer, le grammairien; les théo-
logiens Matthieu Zell, Kœpfel (Capito), Bu-
cer, etc.
La poésie nationale est représentée dans
cette période par deux écrivains célèbres :
Sébastien Brandt et Thomas Murnor. Le
premier, né a Strasbourg, a poursuivi do ses
sarcasmes, dans la langue vigoureuse du
peuple, les vices de son temps. Son Esquif
des fous, édité, interprété, imité et traduit
dans toutes les langues de l'Europe, est une
œuvro de haute valeur. Quant au second,
Thomas Murner, s'il eut de son temps une
célébrité e^ale à celle de Sébastien Brandt,
son émule, qu'il imita dans la Conspiration
des fous, sa réputation s'est évanouie au-
jourd'hui. Ses saures sont nmores et sans
taet; il n'a pas le coup d'œil d'ensemble du
philosophe, ni l'émotion généreuse de celui
qui trappe, non par rage, mais pour guérir.
Au magni tique épanouissement littéraire
de la Renaissance succéda une période d'ac-
calmie, où l'on no trouve que peu d'hommes
remarquables. Cependant, m le mouvement
intellectuel se ralentit, il serait injuste de
nier son existence. Sous l'intelligente irapul-
AL?A
sion de Sturm , l'instruction publiquo est
organisée en Alsace, et l'on vint, se ton 1er,
en 1538, la haute école qui deviendra plus
tard le gymnase de Strasbourg, d'où
tiront d'habiles dialecticiens et de savants
philosophes , défenseurs des doctrines de
Luther. La Réforme, en effet, tournait tou-
tes les intelligences du côté de la théologio
et des discussions métaphysiques. Le lu-
théranisme donnait naissance à une poé-
sie en langue vulgaire, cultivée par les
pasteurs du nouveau culte, qui composaient
à. l'usage de leurs paroissiens des hymnes
imitées des anciens chants d'Egliso, ou des
cantiques modernes inspirés par la médita-
tion et le désir d'édifier les jeunes paroisses.
Au nombre de ces poètes hymnologues est le
moine Matthieu Gretter ou Greiter, qui, un
moment protestant, rentra dans le sein de
son Eglise; [mis Oswal Weibel, châtelain de
Hohenack, qui, sur les hauts plateaux des
\ '■ ■ ■_ . <• , se livrait au culte des muses saintes.
Parmi les poètes latins de cette période,
n'oublions pas Jérôme Guebwiller, l'auteur
do la Panegyris Carolina , composée à la
gloire de Charles-Quint. Il faut aussi donner
une mention à la littérature populaire qui
sortît du mouvement dî réaction contre la
Réforme; elle ne fut point cultivée en Al-
sace par des talents éminents, mais nous no
devons pas néanmoins passer sous i
les noms de Georges Wickram, de Colmar,
auteur de drames, de romans et collecteur
d'anecdotes; Valentin Rotz, qui écrivit des
drames représentés avec succès en s I
Jérôme Bouer, traducteur de beaucoup d'au-
teurs anciens ; Michel Herr, médecin a Suas-
bourg, traducteur élégant d'ouvniges cla; si-
ques latins sur l'agriculture, l'hygiène, la
géographie, l'histoire naturelle; Jean Sehott,
traducteur de Plutarque, de Sénèque et des
auteurs comiques latins. Parmi les historiens,
successeurs et émules des beaux noms de
l'école do Schelestadt, figure Berler , de
Rouffach, disciple de Jérôme Guebwiller. Il
se fait l'annaliste des évoques de Strasbourg.
A côté de lui est Jean-Philippson Sleidanus,
Irlandais naturalisé citoyen do Strasbourg,
qui se fit l'historien do la ligue de Smalkalde
et des réformateurs. Citons encore Bernard
Hertzog (1550), généalogiste; Guillimann
(1618), historien des évêques de Strasbourg,
et Osée Schadasus, qui a décrit la cathédrale
et continué Sleidanus. Quant aux juriscon-
sultes, ils abondent en ces temps de litiges,
et les théologiens Continuent à disputer en-
tre eux. Strasbourg, ville protestante par
excellence, était même le lieu où se réfu-
"giaient de préférence ceux qui avaient été
chassés de leur pays pour leurs opinions re-
ligieuses; ils trouvaient commode d'y faire
imprimer leurs livres et de lancer de l'autre
côté des Vosges tantôt leurs mémoires justi-
ficatifs, tantôt leurs écrits véhéments.
On le voit, quoiqu'il y ait eu moins de noms
éclatants et de réputations brillantes au
xvie siècle qu'au xve, le mouvement intel-
lectuel fut cependant remarquable en Alsace
durant la Reformation. Malheureusement ,
la guerre de Trente ans, qui désola la con-
trée au commencement du siècle suivant, fut
peu favorable au développement litti
Si l'on excepte le jésuite J.-J. Balde, qui
composait des odes latines; le pasteur Spe-
ner et quelques chroniqueurs , comme le
pharmacien strasbourgeois Saladin, le i
mestre Pétri, de Mulhouse, et F. Anuibul de
Sihauenberg, qui voulaient laisser à leurs
entants, en manière d'exemple et de leçon,
le récit des événements terribles dont ils
aval-ut été les acteurs ou les témoins, on ne
trouve, a reite époque, que bien peu d'hom-
mes capables de conserver au milieu du sang
et des larmes le culte des belles-lettres.
11 faut aller jusqu'au xvine siècle pour re-
trouver en Alsace l'activité littéraire et des
écrivains de renom. Alors le calme est réta-
bli, la contrée est devenue française et un
fécond travail de fusion commence à s'accom-
plir. Sous Louis XIV, la question grave et vi-
tale avait été celle du cuite ; on s'était efforcé
de catholiciser le pays. Dès 1682, les ordres re-
ligieux étaient rentres à Strasbourg et la ville
avait vu affluer des prédicateurs, des con-
troversistes, des convertisseurs. L'école des
jésuites fondée a la fin du xvie siècle a Mois-
heini par l'evèque Jean de Manderscheid,
pour contre-balancer l'influence de la haute
école luthérien no , fut tiansferee aus-i à
Strasbourg et installée dans un bel édifice,
construit a cet effet sur la place du Dôme,
firès du palais épiscopal. La théologie, les
Lingues , l'histoire, le droit canon étaient
enseignés dans cotte haute école catholique,
dont le Père Laguillo était l'un des [ l
seurs les plus distingués. Son Histoire
sace est lucide et élégante. A côté de lui on
remarquait le Père Baegert, de Schelestadt ;
le Père Guillaume, d'Isenheim, qui écrivit
une histoire des ducs de Lorraine, etc. Con-
troversistes habiles et éloquents, ces jésui-
tes entraînaient dans les rangs de l'Eglise
plus d'un luthérien. Aussi est-ce a la néces-
de lutter avec ces rivaux redoutables
par L'érudition qu'il faut attribuer L'éclal de
l'université protestante de Strasbourg pen-
dant la seconde moitié du xvmo siècle. Pon-
i i5t;iï par Maximilien 11, cette univer-
-.1 eut en u '!■ puis 1538
: impie gymnase. Elle fut dirigée avec éclat
par le recteur Jean Sturm, do Ileyde, au i
, élèbre connue diplomate que comme
ALSA
113
vain et pédagogue. L'impulsion qu'il donna
aux études du gymnase fut si puissante que,
de» les i élèves affluaient
de très . impérial du 30 mai 15C6
conférait a l'académie de Strasbourg le pn-
ne délivrer des diplômes. En 1621,
Ferdinand II éleva l'académie au rang d'u-
niversité. Cotte haute école réunissait en
1770, sous la surveillance d'un recteur et de
trois scholarques, une vingtaine do pr E
seui s. Là régnait le savant Schœpflin, qui.
le premier, remit en honneur les chartes
poudreuses et forma, dans son Alsace illus-
trée, son Alsace diplomatique et son His-
toire de la maison de ZxUringea, un tré-
sor do faits où les historiens de France et
d'Allemagne iront toujours chercher des ma-
tériaux précieux. Auprès de Schuepflin, nous
trouvons deux jeunes professeurs, Oberlin
et Koch, dont la renommée va bientôt gran-
dir et qui seront, au commencement du
xixû siècle, l'honneur de l'Alsace. Schweig-
hsauser, le futur éditeur de Polybe, d'Ap-
pien et d'Hérodote, préludait par des opus-
cules académiques à sa gloire philologique
et réchauffait le culte presque oublié des mu-
• e . grecques et de l'histoire de la philosophie.
Brunck, sans faire partie du corps académi-
que, cueillait aussi dans le champ de la phi-
lologie grecque des palmes méritées. Ses
belles et ingénieuses éditions de Sophocle,
réon, d'Aristophane illustrèrent à la
fois -Sun nom et la typographie Strasbour-
gein^e. Grandidier, Strobel, etc., se livraient
. ut aux études sérieuses. Lorey, sec
et froid, mais érudit, expliquait les historiens
et les auteurs latins. A la Faculté de méde-
cine on remarquait Elirmann, Lobstein et
Spielraann ; a la Faculté de théologie, Reuch-
liu exerçait une toute-puissante influence.
On le voit, l'université de Strasbourg était,
en 1770, entièrement prospère; aussi, c'ost
l'époque où une élite de jeunes hommes ve-
nus de Russie, du nord et du midi de l'Alle-
magne et, en partie, de l'intérieur do la
France, s« pressait autour des chaires des
professeurs. Le plus célèbre est Gœihe, qui,
à peine âgé de vingt et un ans, réunissait
autour de lui un cénacle de compagnons et
d'hommes plus âgés qui étaient suspendus
déjà à ses lèvres éloquentes. C'est à Stras-
bourg qu'il conçut la première idée île Faust,
l'œuvre capitale de sa vie; c'est près de là
aussi, au village de Sessenheim , que son
cœur reçut les premières atteintes d'un
amour qu'il a immortalisé. Avec Gœthe, l'u-
niversité comptait parmi ses élevés J
Sliling, le mystagogue le plus naïf de l'Al-
lemagne; le poète Lenz, etc. Herder .
en possession d'une certaine renommée, y
vint aussi.
La Révolution interrompit ce brillant dé-
veloppement. Pendant ces années de luttes,
les écoles furent fermées, et le salon de
Mme Louise de Dietrich , femme du maire,
dans lequel Rouget de L'isle chanta pour Lu
première fois la Marseillaise, fut le seul lieu
de rendez vous où se réunirent à Strasbourg
quelques, amis fidèles des lettres et des arts.
ALSACE-LOHRUISE, province d'Allema-
gne , relevant directement de l'empire et
cédée par la Franco en 1871. Elle comprend :
L'ancien département du Haut-Rhin;
du Bas-Rhin, moins les cantons de Belfort,
de Délie et de Giromagny, moins 21 commu-
nes du canton de Fontaine, * de celui de
Massevaux , 3 de celui de Danneraurie; lo
département de la Moselle, moins les can-
tons de Contlans et de Longuyon, 12 com-
munes du canton de Gorze, 17 de celui do
Briey, 24 de celui d'Audun-le-Roman, 25 do
celui de Longwy ; les arrondissements de
Sarrebourg et de Château-Salins (M<- irthe)
presque entiers et, dans le même départe-
ment, le canton de Schimerck, ainsi que
7 communes do celui de Saules, dans les
\ jes. Superficie, u,5i2 kilom. carrés.;
I,529,4u8 hab. Chef-lieu, Strasbourg; villes
principales, Colmar et Metz.
— Géographie physique. Les détails donnés
sur les départements français dont se com-
pose L'Alsace-Lorraine actuelle nous di
si ut d'entrer à co sujet dans aucun détail.
\. Kiiin (Haut-), Umw (Bas-), MostiLi.K,
Mkurthk.
Les établissements industriels des départe-
qui ont concouru a fui nier l'Ai
Lorraine étaient de premier ordre. 11 nous
suffira de up^eler les usines métull irj ■
de la haute Alsace et de la Lorraine; 1
briques d'acier, les manufactures d'armes, la
quincaillerie de la basse Alsace ; la voi 1
la faïencerie, les toiles, les cuirs et les h-
de la Lorraine; enfin et surtout les
6S de la haute Alsace. Tel était, en
e, lo bilan do cette industrie alsacienne,
qui plaçait 1 e beau pays a la tête de l'acti-
vité humaine, tout à la suite ou à côté des
districts les plus industrieux de la Grande-
liretigue. Los tristes événements de 1S70-
1871 ont entassé dans ce riche pays des rui-
nes qui seront longues à relever. Outre les
désastres immédiats causés par l'occupation
■
blés suites d ■ l'incorporation a l'ei ce aile-
,u m 1 ; des mas ie • u'ouv riers ont de terlé le
sol natai | ■ hap] 11 au ■ ■
1 uniiex. , et non des
dres, ont transporté au delà des nouvelles
fait la
i. rtune de le ir 1 1
13
114
ALSA
vides, l'autorité allemande n'a rien négligé.
Des masses d'Allemands, attirés par des pro-
messes magnifiques, se sont précipités sur
l'Alsace-Lorraine. Les bras ont abondé; les
capitaux ne sont pas restés sourds à ces ap-
pels désespérés. Mais des bras, même soute-
nus par des capitaux, ne suffisent pas pour
rendre la vie k un pays qui l'a perdue. Les
nouveaux industriels et commerçants grands
et petits se heurtèrent à l'indifférence ou
plutôt à la répugnance publique, et ceux
qu'avait attirés l'espoir de partager la ri-
chesse de l'Alsace-Lorraine se trouvent au-
jourd'hui (1877) réduits à partager sa misère,
aggravée pour eux par l'isolement dédai-
gneux où les laisse la population indigène.
— Organisation politique et administrative.
La première question qui préoccupa les Alle-
mands, quand les traités les eurent mis en
possession de l'Alsace-Lorraine, fut celle-ci :
a quel titre le pays conquis entrera-t-il dans
la confédération germanique? Trois systè-
mes étaient en présence : les prussophiles
demandaient qu'on incorporât purement et
simplement la nouvelle province à la Prusse,
sans se préoccuper des jalousies qu'on pour-
rait ainsi soulever dans les autres Etats alle-
mands, habitués, mais non encore résignés à
se voir sacrifier à la Prusse; les particula-
ristes, dont le parti est dompté, mais non
détruit en Allemagne, voulaient que l'Alsace-
Lorraine composât un Etat indépendant, et
c'était le système qui paraissait préférable
aux Alsaciens-Lorrains eux-mêmes, désireux
de n'être prussifiés ou germanisés que le
moins possible; malheureusement, les aspi-
rations des vaincus furent ce que l'on con-
sulta le moins dans toute cette affaire; M. de
Bismarck, qui avait renoncé, dès l'origine, à
germaniser les Alsaciens-Lorrains par la per*
suasion, et qui ne se faisait aocune illusion
sur les sympathies que son gouvernement
pourrait conquérir dans le pays annexe, fit
prévaloir un tiers parti, l'annexion directe à
l'empire. Les raisons qu'il donna de son opi-
nion, remarquables par ce ton de franchise
à la fois brutale et railleuse qui caractérise
son éloquence, méritent d'être rapportées.
Voici comment il s'exprimait, dans la séance
du Reischtag du 3 juin 1871 : « Je crois que
les habitants de l'Alsace s'assimileront plus
parfaitement le nom d'Allemands que celui
de Prussiens. Pendant les deux siècles que
les Alsaciens ont appartenu à la France, ils
ont, en vrais Allemands, gardé une bonne
dose de particularisme, et c est sur ce fonde-
ment qu'à mon avis nous devons bâtir. A
l'encuntre de ce qui s'est fait dans des cir-
constances analogues dans l'Allemagne du
Nord, nous avons pour mission de fortifier
tout d'abord ce particularisme. Plus les habi-
tants de l'Alsace se sentiront Alsaciens, plus
ils se déferont de l'esprit français; une fois
qu'ils se sentiront complètement Alsaciens,
ils sont trop logiques pour ne pas se sentir
aussi Allemands. Par suite des artifices, je
puis bien dire des intrigues, du gouverne-
ment français, le nom de Prussien est dé-
testé en France, en comparaison de celui
d'Allemand. C'est une vieille tradition, dans
ce pays, de ne pas reconnaître les Prussiens
comme Allemands, de flatter les Allemands
comme tels et de les représenter comme sous
la protection de la France vis-à-vis de la
Prusse; et, de la sorte, il est advenu que le
nom prussien a presque quelque chose de
froissant en France, et, chaque fois qu'on y
veut dire du mal de nous, on dit : « Le gou-
• vernement prussien ou les Prussieus, »
tandis qu'on dit : « Les Allemands, » s'il s'a-
git de nous reconnaître quelque chose de
bon. Il n'y a guère à douter qu'en Alsace
cette politique de suspicion contre la Prusse,
pratiquée par la France pendant toute une
génération, n'ait laisse des traces... Quant à
ce qu'il y aura à faire plus tard dans lintéi et
de l'empire et de l'Alsace, je pense qu'avant
tout il faudra entendre les Alsaciens et les
Lorrains eux-mêmes. ■
Bien aue M. de Bismarck ne conclût pas
alors à 1 autonomie de l'Alsace-Lorraine, dé-
duction logique de son argumentation, on
pouvait croire qu'il n'y était pas opposé en
principe, et il a, plus tard, fait l'aveu que
telle était d'abord sa pensée, mais en ajou-
tant qu'il en avait changé.
L'Alsace-Lorraine est donc, comme le de-
mandait M. de Bismarck, directement an-
nexée à l'empire; elle est administrée par un
lent supérieur d'Alsace-Loi raine (gou-
verneur), dont le siège est à Strasbourg, et
qui est assisté d'un conseil supérieur, dit
■ conseil impérial, » nommé par les conseils
de district. La province comprend trois dis-
tricts, administrés par des préfets : Hante-
illsace. chef-lieu Colmar; Basse-Alsace, chef-
lieu Strasbourg; Lorraine, chef-lieu Mets.
Les districts sont divises en 19 cercle -. [ar-
rondissemeuts), administrés par des direc-
teurs. Chaque division territoriule nomme un
conseil spèeial; la province, Le conseil impé-
rial; le district, un conseil du district ou
Besirkstag; le cercle, un conseil de cercle
OU Sreistag ; la commune, un conseil munici-
pal. L'Alsace Lorraine est, en outre, ■■.
en IS circonscriptions électorales, nommant
'ino 1 députe au Reii
ri plions, dont lo nombre est d'ailleurd
-■ment conforme aux prescript:.
la con ititution, sont déco ipée i un peu a la
re des circonscriptions françaises du
ALSA
temps de l'Empire, c'est-à-dire d'une façon
urbi traire et indépendante du chiffre relatif
de la population. La Haute-Alsace nomme
5 députés, la Basse-Alsace 6 et la Lorraine 4.
L'instruction a conservé à peu près l'orga-
nisation qu'elle avait sous l'Empire. Toute-
fois, l'instruction primaire est devenue obli-
gatoire, la langue allemande a été imposée
même aux écoles libres des communes où
l'on parle généralement allemand (large place
à l'arbitraire), et une grande université alle-
mande a été fondée à Strasbourg. La justice
a gardé aussi, à peu de chose près, son an-
cienne organisation. Des tribunaux de ire in-
stance sont établis à Metz, Sarreguemines,
Strasbourg, Saverne, Colmar et Mulhouse.
La cour d appel siège à Colmar. On peut ap-
peler des sentences des tribunaux de com-
merce à la cour suprême de Leipzig. Les
offices vénaux de notaires, d'avoués, etc.,
ont été rachetés par l'Etat, et les propriétai-
res ont été indemnisés. Les chemins de fer
appartiennent à l'empire. Le monopole du
tabac a été supprimé.
Le gouvernement allemand , parmi les
moyens qu'il se proposait d'employer pour
gagner les cœurs en Alsace-Lorraine, a fait
sonner très-haut une promesse de réduction
de l'impôt La suppression du monopole du
tabac pouvait faire quelque illusion à cet
égard, puisque, s'il faut eu croire les calculs
allemands, il constitue k lui seul un dégrève-
ment de 5 fr. 50 par tête. Mais les chiffres du
budget sont éloquents à ce sujet et très-pro-
pres à détruire les illusions chez les person-
nes qui s'en étaient fait. Conformément au
système allemand, chaque circonscription ad-
ministrative a son budget propre. Le budget
général de l'Alsace-Lorraine était, en 1875, en
recettes et eu dépenses, de 36,281,757 francs,
et, en 1876, il montait à 54,776,623 francs.
Quand ces chiffres furent discutes au Reich-
stag, un député d'Alsace-Lorraine fit obser-
ver avec amertume qu'un pareil budget était
dressé non en faveur de l'Alsace-Lorraine,
mais nu profit de l'empire. M. de Bismarck
en convint tout de suite, et il ajouta que les
soldats allemands n'avaient pas versé leur
sang pour l'Alsace - Lorraine. Ceux qui
avaient compté sur le dégrèvement de l'im-
pôt savent désormais à quoi s'en tenir sur
les intentions paternelles du gouvernement
central.
L'Alsace-Lorraine doit fournir 11 bataillons
à la landwehr. On a pris soin, contre l'usage
reçu en Allemagne, de les annexer à des
corps d'armée étrangers à la province.
— Histoire. L'histoire de l'Alsace-Lorraine
est courte, mais douloureuse. Elle commence
à Versailles, le 15 octobre 1870, par un décret
du roi de Prusse, général en chef des armées
allemandes, dont le premier article est ainsi
conçu : t Quiconque rejoint les forces fran-
çaises est puni d'une confiscation de ses biens
actuels et futurs et d'un bannissement de dix
années." L'Alsace-Lorraine, virtuellement
unie dès lors au futur empire, était désor-
mais empêchée de prendre part à la défense
de cette patrie qui, dans la pensée déjà arrê-
tée de ses vainqueurs, ne devait plus être la
sienne. Cette intention, nous ne la prêtons
pas gratuitement aux conseils de Guillaume,
et quand Bismarck, interprète des volontés
de son maître, se trouva en présence de
J. Favre, à Ferrières, il ne la déguisa pas
un seul instant : ■ Il nous faut, dit-il, la clef
de la maison. ■ Avec sa façon habituelle d'al-
ler droit au but, il ne s'amusa pas à des dé-
tours, il ne s'arrêta pas à invoquer le prin-
cipe des nationalités, dont ou avait tant
abusé avant lui : il réclama l'Alsace-Lorraine
comme nécessaire à la sûreté de l'empire. Il
montrera plus tard la même roideur, la même
netteté quand, au nom des droits des popula-
tions, on lui demandera de consulter les pays
conquis sur la question de leur annexion à
l'empire.
La cession de l'Alsace-Lorraine fut con-
sentie par le gouvernement français dans
les préliminaires de paix signés le 26 février
1871 et définitivement arrêtés par le traité de
Francfort (10 mai 1871). Le 8 février, confor-
mément à un article de l'armistice signé avec
les Allemands, les Alsaciens-Lorrains avaient
eu l'occasion de faire une imposante mani-
festation ; elle leur avait été fournie par les
élections du 8 février 1871. Ces élections fu-
rent, dans les pays conquis, ce qu'elles au-
raient dû être dans le reste de la France,
éminemment républicaines : sur 40 élus, 36
appartenaient au parti démocratique, et Gam-
betta était élu dans les quatre départements
dont la perte totale ou partielle était déjà
décidée. Les Alsaciens-Lorrains se montre-
i (m i , ce jour-là, auitnés du véritable sens pa-
triotique.
Les Alsaciens-Lorrains étaient Allemands
en vertu de la force, qui prime le droit,
comme on sait. Ce principe , énoncé pur
M. de Bismarck, étonna et indigna quelque
rieu le monde, et cette indignation fait ré-
o^e do notre siècle, qui, épris de la justic
semble résolu à mettre le droit au-dessus do
la force; quant aux siècles passés, ils n'ont
expérimenté que le terrible axiome
de l'homme d'Etat prussien. M. de Bismarck
n'a pis beaucoup compte sur le temps pour
opéi er l'assimilation des Alsaciens-Lorrains ;
m ils, en revanche, il a pleine confiance dans
la forco pour dompter les esprits, s'il no peut
gagner les cœurs. 11 fut résolu, par ses eon-
ALSA
seils, que l'Alsace-Lorraine ne serait assimi-
lée que progressivement au reste de l'em-
pire ; qu elle garderait provisoirement les
institutions quelle tenait de la France; que
la constitution allemande ne lui serait appli-
quée qu'en 1873 (cette date fut, plus tard,
reculée jusqu'en 1874). En attendant, l'em-
pereur Guillaume allait exercer sur le pays
une véritable dictature. L'Alsace-Lorraine
avait pu croire un instant qu'elle pourrait
conserver encore quelques années les admi-
nistrateurs auxquels elle s'était habituée;
mais elle apprit bientôt que le serment de fi-
délité à l'empereur Guillaume était imposé à
tous les administrateurs, magistrats et em-
ployés; c'était un moyen sûr de la livrer à
l'administration et à la magistrature alle-
mandes; car il devait se trouver, dans ce
pays exaspéré, bien peu d'hommes capables
de jurer fidélité à l'empereur d'Allemagne.
Ce fut la démission en masse. Huit magis-
trats seulement, sur près de deux cents, osè-
rent faire ce cruel sacrifice à leur situation.
D'autre part, les députés envoyés à l'Assem-
blée nationale se retirèrent solennellement
qimnd cette assemblée eut fait à la paix le
sacrifice de leur patrie (Ier mars 1871).
La dictature de Guillaume ne s'exerçait
pas absolument sans contrôle; il devait pren-
dre l'avis du conseil fédéral en matière légis-
lative et celui du Reichstag en matière d'em-
prunt; mais l'Alsace-Lorraine ne pouvait
compter que les votes du conseil fédéral et
du parlement allemand lui seraient plus fa-
vorables que la volonté absolue de l'empe-
reur; elle craignit, non sans cause, de ren-
contrer dans les deux assemblées une haine
plus aveugle, un germanisme plus étroit que
dans le gouvernement même de Guillaume.
Toutefois, le gouvernement impérial, dans
le traité de Francfort, avait fait à l'opinion
publique un semblant de concession, sur le-
quel les Alsaciens-Lorrains se croyaient en-
core en droit de fonder quelque espérance.
L'article 2 de ce traité est ainsi conçu : » Les
sujets français originaires des territoires cè-
des, actuellement domicilies sur ces territoi-
res, qui entendront conserver la nationalité
française, jouiront jusqu'au 1er janvier 1872
et moyennant uue déclaration préalable faite
à l'autorité compétente, de la faculté de trans-
porter leur domicile en France et de s'y fixer,
sans que ce droit puisse être altéré par les lois
sur le service militaire, auquel cas la qualité
de citoyen français leur sera maintenue; ils
seront libres de conserver les immeubles si-
tués sur le territoire réuni à l'Allemagne. ■
Le même délai fut accordé pour l'option aux
Alsaciens-Lorrains établis en France et dans
les pays d'Europe autres que l'Allemagne; il
fut prorogé, pour les pays hors d'Europe,
jusqu'au 1er octobre 1873.
On a beaucoup épilogue sur cet article du
traité. On s'est demandé jusqu'à quel point
il imposait, comme condition de 1 option, la
nécessité de l'émigration pour les Alsaciens-
Lorrains domicilies dans leur pays d'origine.
Cette condition est exprimée, d'une f.içon un
peu enveloppée peut-être, dans le traite, mais
elle y est. Les optimistes affirmaient que
l'Allemagne n'useiait pas de ce droit rigou-
reux. Quand ses intentions furent bien con-
nues à cet égard, l'émotion fut grande dans
les pays annexés. Les déclarations d'option
affluaient auprès des administrateurs alle-
mands, au point qu'ils ne trouvaient plus le
temps matériel de les recevoir. Mais beau-
coup de ces braves gens, si résolus de ne
jamais appartenir à l'Allemagne, devaient
être retenus sur son territoire par l'impossi-
bilité de s'expatrier. D'autre part, un dissen-
timent assez grave se fit jour parmi les par-
tisans les plus décidés de la nationalité tian-
Çaise. Abandonner le pays, laisser combler
par des immigrants allemands les vides qu'on
allait faire derrière soi, n'était-ce pas le plus
sûr moyen de germaniser le pays et de faire,
comme on disait alors, le jeu de Bismarck?
Nous ne savons ; mais, en tout cas, M. de Bis-
marck ne semblait pas vouloir jouer son jeu
de cette façon, et il mettait tout en œuvre pour
diminuer autant que possible le nombre des
éinigrants. Malgré tout, cependant, le pays
se dépeuplait sensiblement ; les routes étaient
couvertes, les gares encombrées de gens,
pauvres ou riches, qui s'expatriaient volon-
tairement. On crut tout d'abord à une dépo-
pulation en musse; il a fallu en rabattre plus
tard, et nous sommes loin, aujourd'hui que
les résultats sont connus, des chiffres annon-
cés dans le premier moment. Un premier fait
pouvait fournir uue donnée approximative
sur le nombre des expatriés : la population
de l'Alsace-Lorraine. qui était en 1871 de
1,549,738 habitants, n était plus en 1875 que
de 1,529,408 habitants. C'est une différence
de plus de 20,000 habitants, k laquelle il fau-
drait ajouter les émigrations déjà très-nom-
breuses que la guerre avait provoquées à la
date du premier recensement. Quant aux
options effectives, c'est-à-dire suivies d'émi-
gration, le relevé officiel les fixe à 47,650 Al-
saciens et 20,750 Lorrains, soit, en tout,
68,400 options effectives. 230,000 Alsaciens-
Lorrains , domicilies en France, ont éga-
lement opté pour la nationalité française.
Les déclarations d'option s'étaient élevées,
en 1872, au chiffre de 374,346. La petite ville
du Btschwiller a compté à elle seule 2,000 émi-
grants et 8 filatures fermées. Metz a perdu,
par le fait de l'option, 2,700 habitants.
Ce grand mouvement fut régularisé ot en
ALSO
partie favorisé par plusieurs associations,
qui se formèrent en France en faveur ces
Alsaciens- Lorrains , et parmi lesquelles il
faut citer la Ligue d'Alsace, qui subsiste en-
core et qui continue à veiller avec sollici-
tude sur les émigrants. Le gouvernement
lut - même s'émut de la situation qui allait
être faite aux optants par leur dévouement
à la France. Une loi tut votée, le 21 juin
1871, qui accordait aux émigrants en Al-
gérie 50,000 hectares de terrain au nord
de Constantine. Ce territoire est aujourd'hui
(1877) occupé par 397 familles, comprenant
1,936 personnes, et cette petite Alsace al-
gérienne, établie dans 28 villages, est en
pleine prospérité. D'autre part, l'industrie et
le commerce parisien ont fait à nos malheu-
reux compatriotes un accueil des plus frater-
nels, et il a presque suffi, dans ces dernières
années, d'arriver de l'Alsace pour trouver
dans la capitale une situation avantageuse.
Cependant, en Alsace-Lorraine, les événe-
ments suivaient leur cours. La date précé-
demment fixée (1er janvier 1874) mettait fin
à la dictature, mais non pas a l'état de siège,
dont M. de Bismarck proclamait encore la
nécessité. La constitution allemande était
appliquée aux pays annexés. Les élections
quelle ordonne avaient lieu. Ici, nous ne
pouvons éviter de noter une grave erreur
commise par l'Alsace-Lorraine, erreur qu'elle
risque d'expier longtemps encore. La Prusse,
au moment de ces élections, était en pleine
lutte avec le parti clérical; par uue réaction
naturelle, et où la politique et le patriotisme
n'avaient pas nécessairement une part, le
clergé catholique d'Alsace-Lorraine combat-
tait, au nom de l'idée française, le gouver-
nement de M. de Bismarck. L'ardeur natu-
relle au cléricalisme, quand il est menacé
dans ses positions, fit illusion aux patriotes
alsaciens-lorrains; ils virent des coreligion-
naires politiques dans les défenseurs du Syl-
labus. Les élections de 1874 , auxquelles
242,063 citoyens prirent part, sur 315,000 in-
scrits , donnèrent au parti dit « français »
191,782 voix; mais, en réalité, c'était le parti
clérical qui avait remporté une éclatante
victoire. Ce résultat était fait pour irriter
M. de Bismarck, mais non pour satisfaire la
démocratie. Les Alsaciens-Lorrains ne de-
vaient pas tarder à se repentir de leur faute.
Dans une séance du Reischtag demeurée fa-
meuse, après une déclaration digne et éner-
gique de M. Teutsch, M. Raess, archevêque
de Strasbourg, dont on connaissait, du reste,
les relations avec le président de l'Alsace-
Lorraine, crut pouvoir monter à la tribune
et déclarer que lui et les catholiques de son
diocèse acceptaient sans arrière-pensée les
conséquences du traité de Francfort, c'est-
à-dire, pour qui sait comprendre, la nationa-
lité allemande. On savait déjà que les cléri-
caux n'ont pas de patrie sur la terre; l'Al-
sace-Lorraine est cruellement punie pour
l'avoir oublié. Ce coup inattendu a, non pas
refroidi la démocratie française, mais doublé
les regrets qu'elle éprouve de la perte de nos
provinces. Elle attend, d'ailleurs, avec con-
fiance une nouvelle épreuve, persuadée que
l'expérience du passé suffira pour faire perdre
au cléricalisme, dans l'Alsace-Lorraine, les
fruits de ce triomphe momentané, qu'il at-
tribue aux sympathies dont ii serait l'objet
dans le pays, mais qu'il doit, en réalité, au
patriotisme des habitants, un instant égaré.
ALSARIO ou ALZARIO DELLA CROCB
(Vincent), en latin AUarlus, médecin italien,
né à Gênes en 1576, mort à une époque in-
connue. Devenu médecin, il exerça succes-
sivement son art à Bologne, à Ravenne et
enfin à Rome, où il s'adonna en même temps
à l'enseignement, et devint premier médecin
de Grégoire XV. On lui doit un grand nom-
bre d'ouvrages, parmi lesquels nous cite-
rons : De invidia et fascina veterum (Lucques,
1595, in-4°); Ephemeridum libri duo (Bolo-
gne, 1599, in-4<>); De epilepsia (1603, in-4");
Consiliutn pro ast/nnate (1607, in-4°); De
venue admirando per tiares eyresso comme n-
tarïus (1610, in-40) ; De morbis capitis fre-
quentioribus (Rome, 1616, in-4°); De quxsttis
per epistolam in arte medica centurix quatuor,
ubi vnrii cusus, observnttones} consilia, etc.,
describuntur (Venise, 1622, in-fol.); Consul-
tatio medica pro nobili adolescentulo (Rome,
1629, in- 4°); Providenza methodica per pre-
$enar$i d'ail' imminente peste (Rouie, 1630,
in-4°); Consiliutn prophylaclium (1631, in-4°);
Vesuvius ardens. sioe exercitatio physico-me-
dica (1632, in-40); De hxmoptysi (1633, in-4°).
ALSLEBEN, ville de Prusse (Saxe), à 25 ki-
l"in. N. K. d'Eisleben; 1,800 hab. Elle est
située sur la rive gauche de la Saale. Les
ducs d'Auhalt-Dessau y ont un beau château.
ALSENO, ville d'Italie, à 29 kilom. de Parmo
par le chemin de fer; 4,018 hab.
Al sur (Antoine), littérateur anglais, mort
en 1726. Il fit ses études à l'université d'Ox-
ford, puis fut chargé de diverses éducations
particulières. L'évêque de Winchester, Tre-
lauii.iy, le prit pour chapelain et lui donna,
peu après, la lucrative cure de Brightwell.
Alsop se livra dans cette retraite à ses goûts
littéraires. Il y vivait tranquille, lorsque Eli-
sabeth Astrey d'Oxford, qu'il avait épousée,
demanda, en 1717, la rupture de leur ma-
riage et le fit condamner a 2,000 livres ster-
ling de dommages-intérêts. Le bruit que fil
ce procès décida Alsop à quitter l'Angleterre,
ALTA
Il y revint quelques années plus tard et
périt des suites d'une chute qu'il avait faite
tians un fossé. On a de lui : Fabularum JEso-
picarum deleclus (1698, in-S°), avec une pré-
face, dans laquelle il se range du côté de
Bentley contre Boyle ; Odarum libri duo
(1752, in-4°) et quelques poèmes en anglais.
ALSOUFY, astronome arabe, né à Rey en
903 de notre ère, mort en 986. Les connais-
sances scientifiques qu'il avait acquises lui
gagnèrent la faveur du sultan bouïde Adhad-
Eddaulah, à la cour duquel il se fixa. Alsoufy
composa des ouvrages longtemps estimés en
Orient : une Table astronomique, un Catalo-
gue des étoiles fixes et un Traité sur la pro-
jection des rayons. Des fragments de son Ca-
talogue des étoiles, dont la' Bibliothèque na-
tionale de Paris possède des manuscrits, ont
été publiés par Hyde dans son Commentaire
sur Oulough-Bey. Il y décrit les constellations
connues des Arabes, et qui sont celles dont
Ptolémèe fait mention.
ALSTEN ou ALSTENOË, Ile de Norvège,
par 650 50f de latit. N., dans le Nordland.
Elle est traversée pur des montagnes, dont
la plus importante, celle des Sept - Sœurs,
s'élève à 1,340 mètres. Elle renferme la pe-
tite ville d Alstahoug.
ALSTONITE s. f. (al-sto-ni te). Miner.
Syn. de bromlitb.
ALSTRCEMER (Claude), botaniste suédois,
né à Alingsas en 1736, mort en 1796. li était
fils de Jonas Alstrœmer, qui dota son pays
d'importantes manufactures de draps. Paa-
sionné pour la botanique, il visita une partie
de l'Europe, recueillant des plantes qu il en-
voyait à Linné. Ce fut lui qui trouva à Ca-
dix, chez le consul de Suède, une belle plante,
originaire du Pérou, dont il envoya des grai-
nes au célèbre'botaniste suédois. Linné donna
le nom d'alstrœmeria au genre dont faisait
Sartie cette plante, connue depuis sous le nom
e lis d'Alstrœmer ou des încas. De retour
dans son pays, Alstrœmer continua à s'occu-
fter de botanique et d'histoire naturelle. On
ui doit divers mémoires, publiés dans le re-
cueil de l'Académie de Stockholm.
ALTA, fille de Cathestus et mère d'Ancée,
un des Argonautes, qu'elle eut de Neptune.
'ALTAÏ.— Le grand Altaï sépare le pay s des
Kirghiz de celui des Mongols. Les Chinois
lui ont donné le nom de Tien-chan (mont
Céleste); mais les Mandchous le désignent
sens celui d'Altoun, qui veut dire or, à cause
des mines d'or qu'il renferme. Il ne s'élève
guère qu'à 4,000 mètres au-dessus du niveau
de la mer; il est couvert de mélèzes jusqu'à
la moitié de sa hauteur, principalement sur
le versant méridional. On y trouve en plu-
sieurs endroits des traces qui indiquent que
des mines y ont été exploitées dans un temps
et par un peuple inconnus. Les plus hautes
cimes de l'Altaï sont: le Suatou, non loin
du lac S&tsan, que l'Irtisch vient grossir de
ses eaux, et le mont Biélouka, avec ses im-
menses glaciers, à 3,370 mètres d'altitude.
Le petit Altaï est situé au nord du grand,
dans la Russie d'Asie. Il se divise en plu-
sieurs branches, dont les principales sont :
les monts Kolyvan ou Kolivanskoï, du N.-O.
au S.-E.; les monts Koutznetz, les monts
Sabyn-Tubou, les monts Salaïr et les monts
Sayaniens ou Sayanskié. Ces diverses chaî-
nes bordent an S. toute la Sibérie.
ALTAÏTE s. f. (aMa-i-te). Miner. Tellu-
rure de plomb, qu'on trouve dans les mines
de Sawodinski, dans l'Altaï, et qui est connu
aussi sons le nom de tellorb cubiqce.
ALTANGATUFUN s. m. (al-tan ga-tu funn).
Superst. Ancienne idole des Tartares Kal-
mouks.
— Encycl. Cette idole, qui avait la tête et
le corps d'un serpent, avec quatre pieds
comme un lézard , était portée comme un
préservatif par les guerriers aux jours de
bataille. Un kan tartare, suivant ce que rap-
porte Mùller (Mémoires pour l'histoire de
Russie), voulant essayer la vertu de ce talis-
man, fit suspendre un altangatufun à un li-
vre, qui fut exposé comme une cible aux
coups des meilleurs archers. Le livre ne put
être atteint; mais il fut percé de flèches des
quo Y altangatufun fut enlevé. De là la
croyance que, dans les combats, les porteurs
d'un altangatufun étaient préservés des at-
teintes de l'ennemi, ou du moins que les bles-
sures qu'ils pouvaient recevoir ne leur cau-
saient aucun mal.
ALTAM (Antoine), prélat et diplomate ita-
lien, mort à Barcelone en 1450. Il étudia le
droit civil et le droit canon, entra dans les
ordres et devint, en 1431, auditeur de rote.
Le pape Eugène IV l'envoya, comme nonce,
au concile de Bàle, puis, en 1437, en Angle-
terre et le nomma évêque d'Urbin. Sous .N -
colas V, Altani fut envoyé en Espagne pour
y négocier le mariage de l'empereur Erede-
ric 111 avec l'infante de Portugal, Eléonore.
11 r> venait en Italie lorsqu'il mourut.
ALTAM (Antoine), poète it.ilien, de la fa-
mille du précédent, ne à Salvarolo en 1505,
mort en 1570. Lorsqu'il eut terminé ses étu-
des à Padoue.il se retira dans ses terres, où
H partagea ses loisirs entre la poésie et l'é-
tude des Pères de l'Eglise. Ses Poésies, réu-
nies en un gros volume, n'ont jamais été un-
Brimées. — Un membre de la même famille,
[enri AltaNî, mort en 1548, a composé plu-
ALTiï
sieurs pièces de théâtre restées inédites, la
Prigioniera, VAmerico, etc.
ALTELLCS, surnom de Romulus.
* ALTENBOIIRG, ville d'Alleimgne, capi-
tale du dui-hè de Saxe-Altenbourg, sur le
Stadtbach, près de sajonctionavecla Pleisse;
22,263 hab. Fabriques de gants, de tabatières,
de tabacs, de draps et de cuirs; commerce
de bois et de grains. « Fondée, dit M. Ad.
Joanne, du xe au XIe siècle, élevée par Lo-
thaire, en 1134, au rang de ville libre impé-
riale, Altenbourg devint en 1146 la résidence
des burgravesqui portèrent son nom. En 1256,
Rodolphe de Habsbourg l'avait réunie de
nouveau à l'empire ; mais, en 1308, les mar-
graves de Meissen s'y établirent après s'en
être emparés. En 1520, la Réforme y fut in-
troduite. En 1672, à l'extinction de la ligne
d'Altenbourg, elle échut à Ja ligne de Gotha
et fut l'une des deux résidences du duché;
mais à l'extinction de la ligne de Gotha en
1825, elle échut au duc de Hildburghausen. •
ALTEN-ELF, rivière de Norvège. Elle
prend sa source au pied des monts Kolen et
se jette dans le golfe d'Alten ou Alteu-fiord, à
Altengaard.
ALTENGAARD, bourg de Norvège, diocèse
de Nordiand, au fond de l'Alten-fioid, par
69045' de latit. N.; 2,000 hab. Ou y cultive
encore la terre, qui produit un peu d'orge;
mais au delà de cette latitude, toute culture
devient impossible.
ALTENHE1M ( Gabrielle Soc MET , dame
Beuvain d'), femme de lettres, née à Paris; en
1814. Son père, le poète Soumet, s'attacha à
cultiver ses heureuses dépositions pour les
lettres. En 1834, elle épousa M. Beuvain d'Al-
tenheira, et, quatre ans plus tard, elle débuta
par un recueil de pièces, les Nouvelles filiales
(1838, in-12), qu'elle avait presque toutes
éciites étant jeune fille. Mme d'Altenheiin
composa ensuite avec son père une tragédie en
cinq actes, le Gladiateur, qui fut représentée
auTheàtre-Erançais le 24 avril 1841, en même
temps qu'une petite pièce en un acte de ce der-
nier, le Chêne du roi. Le Gladiateur eut peu
de succès; mais Jane Grey, tragédie en cinq
actes, due également à la collaboration du
père et de la fille, fut très-applaudie à l'O-
déon en 1844. Depuis lors, Mm« d'Altenheim
n'a plus rien donné au théâtre; mats elle a
publié un certain nombre d'ouvniges, parmi
lesquels nous citerons : Berthe Bertha, ro-
man poétique (1843, in-8°); les Anges d'Is-
raël ou les Gloires de la Bible (1856, 2 vol.
in-18); Bécits de l'histoire d'Angleterre faits
aux enfants (1856, in-12); Bécits de l'histoire
de Borne païenne (1856, in-12); les Margue-
rites de France (1858, in-12) ; les Deux frères
ou Dieu pardonne (1858, in-12); la Croix et
ta lyre (1858, in-12); les Quatre siècles litté-
raires, récits de i histoire de la littérature
(1859, in-8°); les Fauteuils illustres ou Qua-
rante études littéraires (1860, in-12); les
Fleurs de mai (1862, in-12); Récits de i'his-
toire de Rome chrétienne jusqu'à nos jours
(1862, in-12); Récits de l'histoire d'Espagne
(1865, in-12); Anecdotes édifiantes (1875,
in-12), etc. On doit encore à Mrae d'Alten-
heim des éditions des Récits de l'histoire de
France, de G. liesse, et des Récits de l'his-
toire des peuples anciens, du même.
Aiiemeiie, abbaye de l'ordre de CIteaux,
dont les religieux se sont rendus célèl res
par leurs travaux scientifiques et littéraires.
Elle fut fondée près de Nossen (royaume de
Saxe) en 1162, par Othon le Riche, mar-
grave de Misnie. C'est là que furent rédi-
gées les annales connues sous le nom de
Chronicon vetero-cellensej qui ont été insé-
rées dans le tome II des Scriptores rerum
germanicarum.
ALTER (François-Charles), philologue al-
lemand, né à Engelsberg (Silesie) en 1749,
mort à Vienne en 1804. Il entra dans l'ordre
des jésuites, professa le grec au collège de
Sainte-Anne, à Vienne, et s'adonna particu-
lièrement à des travaux de philologie. Outre
des dissertations publiées dans divers re-
cueils, ou lui doit : une traduction de la Bi-
bliographie classique d'Edouard Harvood
(Vienne, 1778, in-8<>); Notice sur la littéra-
ture géorgienne (1798, in-8°) ; des e.
avec notes du Nouveau Testament (1786-1787,
2 vol. in-8°), de quelques dialogues de Pla-
ton (1756, in-80) , du poème De natura rerum,
de Lucrèce (1787, in-8") , de Thucydide (1785,
in-80) , de {'Iliade et de l'Odyssée, d'Homère
(1789-1794, 2 vol. in-8°), de la Chronique de
Georges Phranza (1796, in- fol.), etc.
Al II s, ancien roi des Lélèges et père de
Laothoé, une des femmes de Pham. Il ré-
gnait à Pedase, en Carie.
ALTHÉMÈNB, tils de Catrée ou plutôt Cré-
tée, roi de Crète. L'oracle avait annoncé que
Crétée mourrait de la main de son fils; Al-
thémène , pour échapper au parricide, se
condamna volontairement à 1 exil et se re-
tira à Rhodes avec sa soeur Apemosyne.
C'était vraiment faire preuve de bonne vo-
lonté; mais quel mortel peut espérer se sous-
traire à la puissance du Destin? Plus tari,
en effet, Crétee, ne pouvant supporter l'ab-
■quippa une Hotte et vint
le chercher à Rhodes, où il débarqua. Les
habitants, croyant à une descente d'em
lièrent a sa rencontre, et, dans le coin ■
b t, il périt d'un trait que son fils lui
Ce dernier, ayant reconnu son ; ère dans le
ALTK
guerrier qu'il venait de renverser, se livra
au plus violent désespoir et implora la mort
comme une faveur des dieux. Son vœu fut
exaucé : la terre s'entr'ouvrit et l'engloutit.
ALTHEN LES-PALUDS, village de France
(Vaucluse), canton, arrond. et a 10 kiloin. de
Carpentras; 1,260 h;ib. Ce village, « bâti
dans nneplainejadismarêcageuse, dit M. A I,
Joanne, non loin du confluent de la Sorgue
et de la Nesque, doit son nom et sa rich
bu Persan Althen, qui popularisa d:tns le
Midi et surtout dans le Comtat la culture de
la garance. Cette plante tinctoriale était
connue de tout temps eu France, mais sa
production en grand date seulement d'Aï-
then, qui établit la première garancière en
1766. ■
ALTHÉPUS, fils de Neptune et de Léis,
fille d Unis, et roi de Trézène, dont la con-
trée prit de lui le nom d'Althépie.
•ALTHON-SHÉE (Edmond, comte d'). —
La véritabl»' orthographe de ce nom est Ai.-
TON-SHÉii; c'est donc à ce dernier mot que
nous compléterons, ci-après, la biographie
de ce personnage.
ALTHUSEN (Jean), en latin Aliba.iu», ju-
risconsulte allemand, né à Eiuden en 1557,
mort en 163S. Il fit ses études à Bàle , puis
il professa le droit à Herborn et devint, en
1604, syndic d'Emden. Ce savant juriscon-
sulte joua un rôle des plus actifs dans les
démêlés que cette ville eut avec les com-
tes d'Ostfriesland. S'élevant au-dessus des
préjugés de son temps, Althusen, qui joi-
gnait à une grande vigueur d'esprit une
haute raison, critiqua avec chaleur les inep-
tes procès intentés pour sorcellerie et se lit
le défenseur convaincu de la déni
contre les défenseurs du despotisme. Il éta-
blit en principe que toute souveraineté réside
dans te peuple; que les rois ne devaient être
considérés que comme de simples magistrats
chargés d'appliquer les lois; que rien n'était
plus légitime que de déposer les rois devenus
des tyrans; il allait même jusqu'à dire qu'il
était parfaitement licite de leurôterlavie lors-
qu'on ne pouvait l'aire autrement. Ces idées,
qui paraissaient alors très-hardies, rem
rent un assez grand nombre d'adhérents, mais
furent en même temps vivement combattues,
notamment par Grotius, Bœhraer et le ch in-
celier Bremiesen. Parmi les ouvrages de cet
homme émiuent, nous citerons : Jurispru-
dences romans libri II (Bàle, 1586, in-so) ;
Ctvitis conversationis libri II (Hanovre, 1601,
in-8°); Dicxologicx libri III (Herborn, 1017,
iu-40); Politica methodice diyesta, cum 01 a-
tione paneyyrica de necessitate, utilitate et
antiquitate schotarum (Herborn, 1603, in-S°),
ouvrage dans lequel il a exposé ses idées po-
litiques.
* ALT1ER1 (Luigt d'). — Le cardinal d'Al-
tieri est mort à Alhano en 1S67.
At.TING [Henri), théologien allemand, né
à Emden en 1583, mort en 1644. Devenu pré-
cepteur du prince électoral palatin, il voya e.i
avec lui en France et en Angleterre. De re-
tour en Allemagne, il fut nommé professeur
(1613), puis directeur du collège de la Sa-
pience, à Heidelberg. Après uvoir assisté au
synode protestant de Dordreeht, où il se fit
remarquer par son éloquence, Alting se trou-
vait à Heidelberg lorsque le général Tilly
s'empara de cette ville (1622). Il éeh
grâce à sa présence d'esprit, à la fureur de
la soldatesque, se trouva pendant assez long-
temps sans emploi, puis rejoignit à La Haye,
en 1624, l'électeur palatin, qui lui avait ac-
cordé toute sa confiance, et finit par aller
occuper à Groningue une chaire de théolo-
gie, qu'il conserva jusqu'à sa mort. Contro-
versiste ardent, il attaqua dans de nombreux
ouvrages les arminiens, les sociniens et les
adhérents de la confession d'Augsbouri:. 11
prit, en outre, une part active à la nouvelle
traduction de la Bible en hollandais. On lui
doit un grand nombre d'ouvrages, qui n'of-
frent aujourd'hui aucun intérêt. Nous nous
bornerons à citer: Historia ecclesiasltca I'<i-
lattua (Amsterdam, 1644, in-40); Throtoyia
historica (1646, in-4°); Explicatio catecUe-
seos Palatin* (1646, in-40).
ALTING (Jacques), philologue allemand,
fils du précédent, né à Heidelberg en 1618,
mort en 16"9. Il professa l'hébreu, puis la
théologie à lîrouingue et eut d'ardentes con-
troverses avec le théologien protestant .Sa-
muel Desmarets. Alting avait acquis une
connaissance approfondie de la littérature
des Hébreux et de la science rabbinique sous
la direction du savant rabbin Guinprecht ben
Abraham. Ce fut lui qui introduisit dans la
grammaire Y bi *ue le systema trium mora-
rum, d'à ; toute syllabe doil
au moi Sa méthode a été per-
fecl 'ans et par Schultena.
S ■ 1 té ;■ ibliéea a Ams-
i. I sa plus r mar-
{ebrmorum respu-
t. me grammaire
sy. ûque et traite 1 de ponctuation
1..
*AL. UCïl, ançrenne villa de France,
ch.-l.
Mulhou
l'Allen 'n..
10 Iiuu 1871 6i \ :■
sace L n aine,
sèment; 3,106 bab. La
ALTO
115
d'AUkïrch, dont le territoire fournit une nr-
pile de très-bonne qualité, est la fabrication
de poteries, de poêles en faïence, de briques
et de tuiles vernissées. Située dans une po-
sition pittoresque, à mi-côte d'une colline que
baigne l'Ill, cette ville paraît devoir son ori-
gine à une église, comme l'indique son nom,
aui signifie vieille église. Longtemps y
ée par les comtes de Ferrette, elle passa, en
même temps que Be naison d'Au-
triche, qui la garda jusqu'au traité de West-
phalie ; en vertu de cet acte, elle fit partie
ions faites alors à la France, à la-
quelle le traité de Francfort du 10 mai 1871
1 a enlevée.
• ALTMEYER (Jean-Jacques). — II suivit
de bonne heure la carrière de l'enseigne-
ment, fut pendant quelques années profes-
seur de rhétorique à Ypres, puis se fit rece-
voir docteur en philosophie (1831) et en
droit (1832). Lors d-1 la fondation de l'univer-
sité de Bruxelles, M. Altmeyer fut chargé
d'y professer l'histoire et, quelques années
après, de faire en outre un cours sur les an-
tiquités grecques et romaines. Indépendam-
ment de ses le ons, l'infatigable professeur
_'né dans la même ville l'économie po-
litique à l'Athénée royal et l'histoire com-
merciale à l'Ecole centrale de commen-e et
d'industr;*\Indépendamment d'un grand nom-
bre d'articles publiés dans des revues, on
lui doit : Introduction à l'étude philosophique
de l'histoire de l'humanité (1837, in-8°); Pré-
cis de l'histoire ancienne envisagée sous le
point de vue politique et philosophique (1837,
in-8° ) ; Cours de philosophie de l histoire
(1840, in-8°) ; Précis de l'histoire du Brabant
(1841, in -go); Histoire des relations commer-
dates et diplomatiques des Pays-Bas avec le
nord de l'Europe pendant le xvi? siècle (1840,
in-8°); Marguerite d'Autriche, sa vie, sa po-
litique et sa cour (1841, in-8<>); Résumé de
l'Histoire moderne (1842, in-18); Voyage dans
les villes hanséatiques et en Danemark (1843,
in-8°); Panthéon national. Les Belges illus-
tres (1844-1845, 3 vol. in-8°); Du droit d'a-
sile en Brabant, au commencement duxviii* siè-
cle (1849. in-12); Une succursale du tribunal de
sang (1853, in-8°) ; les Gueux de la mer et la
prise de ta Brielle (1864, m- 12), etc.
ALTON (Joseph-Guillaume-Edouard d"),
naturaliste et archéologue ademand, né à
Aqmleja en 1772, mort en 1840. Après avoir
; Italie, il revint en Allemagne, habita
Tielfurt, en Saxe, puis Wurtzbourg, et em-
ploya ses loisirs à l'étude des beaux-arts. Il
compta au nombre de ses élèves le prince
Albert, qui épousa la reine d'Angleterre Vic-
toria. Pendant ses voyages, il avait réuni
une remarquable collection de tableaux et de
s\ nu lui doit une Histoire naturelle
du cheval (Bonn, 1810-1817, in-fol.) a\
gures, et une Ostéologie comparée (Bonn,
1821-1828, in-40).
* ALTONA, ville d'Alh-inagne (Prusse), dans
la province de HoLtein, • fauche
de l'Elbe, à 1 kilomètre O. de Harab
84,218 hab. Commerce très-aclLf ; fabi
de laines en couleurs, savons, etc. Célèbre
observatoire.
• ALTON-SHKE (Edmond comte d'), homme
politique français, né en 1810, mort à Paris
le 22 ma; 1874. Sous l'Empire, il s'occupa
d'affaires industrielles et fut un des fonda-
teurs de la Société de crédit en Espagne. Il
ait avoir renoncé à la politique active,
de l'esprit public,
il eut l'idée de poser sa candidature au Corps
législatif en mai 1369, dans la 2* cire. .11-
ioo de la Seine, concurremment
M. Thiers, candidat de l'opposition libérale,
et M. Devinck, candidat du gouvernement.
M. d'Alton Shée parut dans les reunions pu-
bliques, où il se posa comme le représentant
de la démocratie radicale et socialiste. Au
premier tour de scrutin, il obtint 8,714 voix,
pendant que M. Thiers en avait 13,300 ci
M. Devinck 10,000. Contrairement a 1
parmi les candidats de l'opposition, il
refusa de se retirer devant M. Th;ers, main-
tut sa candidature et échoua au second
tour. Apres le 4 septembre, il prit une part
importante à la fondation du Peuple souve-
rotn, puis à celle du Suffrage universel. De-
puis quelques années, il était devenu pres-
que complètement aveugle. Dans les der-
niers temps de l'Empire, il avait publié une
partie de ses mémoires dans la Revue mo-
derne. Ces mémoires, pleins de variété et
■n, iibondent en curieux détails sur
les hommes et les choses de son temps. Ils se
ut, en deux parties; l'une, toute mon-
, est intitulée : Mémoires du vicomte
d'Autnis (Pans, 1868, in-12); l'autre,,
trait à la politique, porte le titre do Mes mé-
moires (IStîS, 2 vol. in-8°). On lui doit en ou-
tre : De la Chambre des pairs dans le gouter-
nemeni représentatif (1839) ; Une fusion légi-
timiste,orléaniste et r<;/M(6/ic<3Pie(l863,in-8°);
L- Mariage du duc Pompée (1864, iu-8°) ; Ja
Calomnie (in-8°); Napoléon, aide -mémoire
historique (in-8°).
ALTORFER (Albert). V. Altdorfbr, au
tome Ier du Grand Dictionnaire.
ALTOUV1TIS ou ALTO VITIS (Marseille d),
femme poè e -de en
morte dans
père, issu d'une ancienne famille Uor.
lui donna le nom de la ville où elle était née
et voulut qu'elle reçût une excellente éduca>
1 10
M.UM
lion. La jeune fille, qui parlait avec une
égale facilité le françaiset l'italien, composa
dans ces deux langues des pièces de vers
insérées dans divers recueils du temps, et
dans lesquelles on trouve des pensées fines
et délicates.
ALTST^DTEN. ville de Suisse, canton de
Saint- G ail ; 7,575 hab., dont 4,777 catholiques.
Belle église servant aux deux confessions.
Commerce actf ; industrie florissante.
ALT-STRELITZ. ville d'Allemagne (Prusse),
à 17 kilom. de Berlin; 4,500 hab.
Aiiun-otouk, nom de la gouttière d'or pla-
cée sur la Caaba, à La Mecque, entre 1 an-
gle de l'Irak et celui de la Syrie. Les eaux
qui tombent de cette gouttière sont réputées
saintes.
ALDCEMAS, Ilot sur la côte d'Afrique, fai-
sant partie des présides espagnols; 161 mè-
tres sur 81.
ALUMIANE s. f. (a-lu-mi-a-ne — rad. alu-
mine). Miner. Sulfate d'alumine anhydre.
'ALUMINIUM s. m. — Encycl. L'alumi-
nium est un nièial dont la découverte est re-
lativement récente. C'est en 1827 que Wôhler
parvint à préparer quelques grammes de ce
métal. Il reprit ses travaux sur ce point
vers 1845, et, dans un mémoire qu'il publiait
à cette époque, il étudiait le nouveau métal
avec un soin scrupuleux, analysait ses pro-
priétés physiques et chimiques avec une pré-
cision d autant plus remarquable qu'il avait
dû, pour atteindre ce résultat, opérer sur des
quantités infinitésimales. Il était réservé à
un chimiste français, M. Henri Sainte-Claire
Deville, de poursuivre ces études et de don-
ner, après de nombreux tâtonnements, la re-
cette d'un procédé pratique qui pût per-
mettre d'extraire en grand l'aluminium de
son chlorure.
L'examen rapide des premiers tâtonne-
ments du chimiste français nous permettra
de nous rendre un compte exact des diffi-
cultés qu'il fallait vaincre. Aussi allons-nous
exposer brièvement les premières expérien-
ces faites par l'ancien professeur de chimie
à la Sorbonne.
Du jour où M. Sainte-Claire Deville connut
exactement les propriétés de l'aluminium,
c'était vers 1854, il songea à le fabriquer
assez économiquement pour que ce métal [ ut
être lancé dans le commerce. Se rappelant
les travaux de Bunsen sur la décomposition,
au moyen de la pile, du chlorure de magné-
sium, il tenta d'opérer la réduction du chlo-
rure d'aluminium par un procédé analogue.
Le résultat obtenu ne trompa point son at-
tente; mais, en évaluant le prix de revient
du métal préparé, il fut rapidement convaincu
de l'impossibilité de faire passer ce procédé
dans le commerce.
Il dut donc revenir au procédé Wohler,
c'est-à-dire k remploi des métaux alcalins.
W'Oliler avait utilise le potassium; M. Sainte-
Claire Deville résolut de se servir du sodium
?ui, préparé en grand par MM. Rousseau
reres, chimistes parisiens, était à un prix re-
lativement peu élevé. En 1855, M. Sainte-
Claire Deville s'installa dans une usine de
Javet et y poursuivit ses travaux pendant
près d'un an. En 1856, le laboratoire où s'é-
tudiait Yaluminium fut transfère à Rouen,
puis à La Glacière, près de Paris, où M. Sainte-
Claire Deville travailla avec MM.Puul Murin,
Debray et Rousseau frères. A la suite des
expériences faites au commencement de 1856,
le prix de l'aluminium était de 300 francs le
kilogramme. Un an avant, le même métal
revenait à près de 1,000 francs. Un progrès
sérieux s'était donc accompli.
Ce résultat remarquable devait être dé-
passé par l'usine de Nau terre, qui fonctionnait
encore en 1876. C'est en 1857 que l'usine de
La Glacière fut transportée k Nan terre, ou
elle fut placée sous la direction de M. Paul
Morin, aujourd'hui députe. Là, plusieurs sa-
vants vinrent apporter leur concours à la di-
rection ; dans le nombre, il convient de citer
M. d'Eichtal, chimiste; M. Lechatelier, ingé-
nieur en chef des mines, et M. Jacquemart,
ancien élevé de l'Ecole polytechnique , l'un
des principaux fabricants d'alun du départe-
ment de l'Aisne. Ce groupe de savants, dont
le concours fut si utile à l'usine de Nanterre,
s'inspirait des conseils de M. Sainte-Claire
II* \ lie, qui restait le directeur des travaux
entrepris.
— Propriétés physiques et chimiques. L'a-
luminium est un métal d'un beau blanc tirant
légèrement sur le bleu, surtout lorsqu'il a été
écroui; il peut, comme l'argent, prendre un
a qui se conserve définitivement
à l'air; il peutse polir et se brunir facilement;
mais il faut, d'après M. Sainte-Claire 1 >■■ .
employer comme matière intermédiaire entre
la pierre qui brunit ou la puudre qui sert au
polissage un mélange d'acide steuriq
d'essence de térébenthine. Lorsque Vctumi*
nium est absolument pur, h est dépourvu de
toute odeur; lorsque le métal est chargé de
siliciun |U tni ité importante, il exh
oduur d'hydi h] pi ici I
meut par les personnes qui sont babil
inunier ce mutai.
L'aluminium impur a un g«'ût do fer. Ce
métal est malléable ; il se forge u chaud,
.Mm ri lui q| l'm gant, '-t peut se d< Lui r en
feuilles, comme les deux uietuux en qui
ALI) M
Il peut s'appliquer, comme eux, sur le hois
quand il est amené k cet état. Il se conduit
bien à la filière, même lorsqu'il n'est point
absolument pur. Il se recuit à une tempéra-
ture relativement basse. Sa densité est de
2,56, mais elle peut atteindre 2,67 par l'ac-
tion du laminoir. Il fond à 500° environ, c'est-
à-dire à une température supérieure à celle
qui liquéfie le zinc, mais inférieure à celle
nui détermine la fusion de l'argent. On doit
tondre l'aluminium dans un creuset ordinaire
en terre et se garder d'ajouter aucune es-
pèce de fondant. Peu de feu et une action
prolongée suffisent à obtenir la fusion. L'a-
luminium, lorsqu'il est laminé, possède une
sonorité caractéristique et résonne comme
une lime de verre qu ou frapperait d'un coup
sec. Ce métal se moule à merveille et peut
être coulé soit dans des lingotières en fonte,
soit dans des moules de sable. Sa conduc-
tibilité électrique est huit fois supérieure à
celle du fer, et la chaleur se propage à tra-
vers sa masse avec plus de rapidité que dans
l'argent. Sa chaleur spécifique est très-
grande par rapport k celle des métaux usuels.
L'aluminium présente enfin un aspect cris-
tallin quand il a été lentement refroidi. Les
petits cristaux qui se forment ont l'apparence
d'aiguilles très-fines qui se croisent Dans tous
les sens. Il résulte des expériences de M. H.
Sainte-Claire Deville, comme de celles de
MM. Poggendorff et Riess, que l'aluminium
est tres-faiblement magnétique.
L'action de l'air sec ou humide est nulle
sur l'aluminium, même impur, et tandis qu'un
réflecteur d'argent, exposé au contact des
gaz qui se forment dans la combustion d i
gaz d'éclairage, noircit très-rapidement, Va*
luminium reste inattaqué. Aune température
très-élevée, celle de la fusion du platine au
chalumeau, il ne s'oxyde que très-faiblement
lorsqu'il est pur. L'eau est sans action sur
lui. Les acides sulfurique et nitrique, légère-
ment étendus d'eau, ne l'attaquent pas à froid,
mais le dernier de ces acides le dissout quand
il est bouillant. Mais la réaction a lieu avec
une extrême lenteur et s'arrête si la tem-
pérature de l'acide s'abaisse. Le véritable
dissolvant de Yaluminium3 c est l'acide chior-
hydrique; toutefois, lorsque le métal est très-
pur, l'action de cet acide est peu énergique;
il n'en est plus de même quand on a affaire à
de l'aluminium du commerce , que l'acide
chlorhydrique froid et dilué attaque avec une
très-grande énergie. Quand l'aluminium con-
tient du silicium, il dégage, en se dissolvant
dans cet acide, un gaz qui a été découvert
par MM. Wohler et Butf , et qui n'est autre
que de l'hydrogène siljcié. Quand la propor-
tion de silicium est faible, sa totalité dispa-
raît k l'état gazeux; si elle est plus forte,
elle reste en dissolution, à l'état de silice,
avec l'alumine. Suivant les expériences de
MM. Woliler et Duff, si la proportion va jus-
qu'à 3 ou 5 pour 100, le silicium reste insolu-
ble, mélange avec un peu de protoxyde de
silicium, dont on peut constater la présence
avec de l'acide fluorhydrique. La preseuce
du silicium augmente toujours la facilité avec
laquelle Yaluminium se uissout dans l'acide
chiorhydrique. Les solutions alcalines agis-
sent avec uue très-grande énergie sur ce
métal, que l'ammoniaque attaque très-faible-
ment en donnant un peu d'alumine, qui est lé-
gèrement solubte dans l'alcali volatil. Un
dégagement de gaz ammoniac sec, au con-
tact de l'aluminium, ne ternit que faiblement
ce métal. La reaction est très-vive si le mé-
tal est maintenu sous l'eau dans laquelle cir-
cule le courant gazeux. Les acides acétique
et lar trique n'agissent point sur l'alumi-
nium, même lorsque le contact est prolonge;
un mélange de vinaigre et de sel marin agit
lentement, mais sensiblement sur ce métal.
L'acide ai. éiique du vinaigre déplace uue
pallie de l'acide chlorhydrique dont on peut
admettre l'existence dans Je sel marin, le
rend, suivant M. Sainte-Claire Deville, à peu
pies libre, ce qui détermine uue réaction
lente quand Yaluminium est pur, mais assez
vive quand ce métal est mal préparé. On au-
rait tort de conclure de ce fait au rejet da
l'emploi de l'aluminium comme instrument
culinaire ; il est établi en effet que, duos des
circonstances analogues, l'étain se dissout
beaucoup plus rapidement que l'aluminium ;
que, de plus, les sels d'étant ne sont point
sans action sur l'économie, tandis que 1 acé-
tate d'alumine, qui se forme au contact du
vinaigre, se résout par l'ebulliliou en sous-
acétute insoluble, u 'ayant pas pius de guùt
que l'argile et d'une Innocuité parfaite.
Le sel marin et le chlorure de potassium
sont sans action sur ce métal. Les autres
chlorures métalliques sont décomposés avec
une facilite d'autant plus grande que le métal
qu'ils renferment est plus élevé. L aluminium
peut être fondu dans le salpêtre sans éprou-
ver la moindre altération, ot ce jusqu'au
rouge vif, température à laquelle le sel est
en pleine décomposition et fournit un dega-
Qt abondant d'oxygène, ai on élève la
i dure jusqu'au dégagement de l'azote,
lu potasse devient libre et se combine avec
['aluminium pour donner de l'aluiniuute de
j Lu réaction est trés-énei
1,'aluminium forme dos alliages avec le
un, le 1er, Le plomb, le sine et le cuivre.
Ce dernier, dont nous nous occuperons spô-
ciulciuent ii la lui dfj cet article, est connu
sous le i" m de i rouze d aluminium.
Lu facilité avec luque.lc YiUutm m s'allie
ALUM
au sodium est une des grandes difficultés de
la préparation du premier de ces métaux.
Le fer et Yaluminium se combinent en toute
proportion. • Ces alliages, dit M. Sainte-
Claire Deville, auquel nous empruntons tons
ces détails, sont durs, cassants, cristallisés
en longues aiguilles lorsque la proportion de
fer s'élève à 7 ou 8 pour 100. La présence
d'une quantité notable de fer dans l'alumi-
nium altère ses propriétés chimiques et phy-
siques.
Les alliages de zinc n'ont été employés
jusqu'ici que pour souder d'une manière so-
lide Yaluminium avec lui-même. Ces essais
ont été peu fructueux. Ces alliages sont ai-
gres, même lorsque le zinc y entre en tres-
faible proportion.
Le plomb ne s'unît que très-imparfaite-
ment avec Yaluminium; le mercure ne forme
point d'amalgame avec ce métal.
Les alliages d'argent ont été employés
pour le moulage d'objets d'art ; un alliage
où l'argent figurait en faible proportion , 3
pour 100, a donné dVsez bons résultats;
mais on a constaté que Yaluminium avait
perdu toute sa malléabilité.
Le silicium et Yaluminium se mêlent en
toute proportion, ce qui n'a rien de surprenant,
puisqu'on sait qu'une matière siliceuse mise,
à une température élevée, au contact de l'fl-
lumtnium est toujours décomposée. Cet al-
liage a des propriétés très -différentes sui-
vant la proportion dans laquelle y figurent
ces deux métaux. Si Y aluminium est en grand
excès, on obtient la fonte d'aluminium.
Cette fonte, grise et aigre, s'obtient, d'a-
près M. Sainte-Claire Deville, en mélangeant
10,3 de silicium avec 89,7 d'aluminium. La
proportion du silicium peut aller jusqu'à 70
pour 100 ; elle a été atteinte par M. WÔliler.
Les alliages de ces deux métaux sont plus
attaquables que chacun des métaux séparés.
L'alliage de bore s'obtient en fondant de
Yaluminium avec du borax. Ce produit est
très- blanc, mais ne peut se plier que légère-
ment et se déchire au laminoir.
— Préparation de l'aluminium. Avant d'ar-
river à fabriquer en grand ce métal, avant
surtout d'installer à Nanterre, avec l'aide de
quelques amis etsavants, une usine, M. Sainte-
Chute Deville dut faire de nombreux essais
et étudier la question sous toutes ses faces.
C'est ainsi qu'au cours de ses expériences il
en vint à donner une préparation relative-
ment économique du sodium. Nous ne sui-
vrons point le savant chimiste k travers
toutes les péripéties de son travail, et nuUi
nous contenterons de donner à grands traits
quelques renseignements sur les points les
plus importants.
« Pour obtenir Yaluminium parfaitement
pur, il faut, dit M. Sainte-Claire Deviile, em-
ployer des matières d'une pureté absolue, n'o-
pérer la réduction du métal qu'en présence
d'un fondant tout à fait volatil, et enfin ne le
chauffer jamais, surtout avec un fondant,
dans ud vase siliceux k une température éle-
vée. ■
Le savant chimiste explique dans ses mé-
moires, publiés k propos de ses travaux sur
Y aluminium y que les petites impuretés métal-
liques se concentrent sur le métal à extraire
et le souillent d'une façon irrémédiable; il
déclare n'avoir point trouvé de procède qui
lui permît, par exemple, de débarrasser l'a-
luminium du fer qu'apporterait l'alun em-
ployé.
Pour préparer Yaluminium par le sodium,
on prend un gros tube de verre de 0m,04 de
diamètre; on y introduit 300 grammes de
chlorure d'aluminium pur, qu'on isole entre
deux tampons d'amiante. On fait arriver par
une des extrémités du tube de l'hydrogène
sec et bien purgé d'air. On chauffe le lube a
l'aide de quelques charbons pour chasser l'a-
cide chlorhydrique, les chlorures de soufre
et de silicium, dont le chlorure d'aluminium
est toujours plus ou moins imprégné. Lors-
que le dégagement de ces diverses impuretés
a eu lieu, ou introduit dans le tube des na-
celles de porcelaine, contenant quelques gram-
mes de sodium bien sec. Lorsque le tube est
bien rempli d hydrogène, on fond le sodium,
on chautlo le chlorure d' aluminium, qui dis-
tille et se décompose. Quand tout le sodium
a disparu et que le chlorure de sodium formé
est saturé de chlorure d aluminium, l'opéra-
tion est terminée.
L'aluminium baigne dans un chlorure dou-
ble d'aluminium et de sodium, composé très-
fi.sible et très-volatil. Ou extruit les nacelles
du tube de verre et on met le contenu tout
entier dans des nacelles eu charbou de cor-
nue, qu'on a préalablement débarrassées, au
moyeu du chlore sec, de toute matière sili-
ceuse. Ou introduit ces nacelles dans un gros
tube de porcelaine , muni d'une allonge et
traversé par un courant d'hydrogène sec et
exempt d air. On cliautTe uu rouge vif. Le
chlorure d'aluminium et de sodium distille
sans décomposition ; on le recueille dans L'al-
longe et on trouve, après l'opération, dans
chaque nacelle tout {aluminium rassemblé
en un ou deux petits culots au plus. Ou réunit
ces petits culots dans un creuset de terre,
qu'un eli.iull'e avec beaucoup do précaution,
de façon h fondre le métal sans dépu cr
très- sensiblement la température nécessaire
Le métul, écrase avec une buguetlu du terre
ou un tuyau de pipe, se rassemble, et un
ALUM
le coule dans une Kngotière de fonte, qui
doit être très-propre.
Tel est le procédé de laboratoire au moyen
duquel on peut obtenir, k l'aide du sodiara,
Yaluminium très- pur.
Le procédé employé k Javel par M, Sainte-
Claire Deville en 1855 étant la reproduction
en grand des procédés de laboratoire em-
ployés par lui pour préparer Yaluminium au
début de ses travaux; nous ne nous y arrête-
rons pas,c;ir ce procédé est aujourd'hui aban-
donné par l'usine de Nanterre, de laquelle
nous dirons quelques mots dans un instant.
On peut encore préparer Yaluminium au
moyeu de la vapeur de sodium, procédé au
moyen duquel on obtient, du premier jet, un
métal très-pur.
La préparation par la pile s'obtient en dé-
composant un bain d'aluminium formé de
2 parties de chlorure d'aluminium et de l par-
tie de chlorure de sodium sec pulvérisé. Ce
mélange est placé dans une capsule de por-
celaine, chauffée k 200°. La combinaison
s'effectue bientôt, et l'on obtient un liquide
très-fiuide, qui est placé dans un creuset de
porcelaine verni. Dans le bain plonge une
large lame de platine, qui sert d'électrode
négatif; un cylindre introduit à frottement
dur dans un vase poreux bien sec sert d'é-
lectrode positif; le fond du vase poreux doit
être maintenu k quelques centimètres du
creuset. Quand l'appareil est convenable-
ment installé, on chauffe avec précaution,
puis on introduit les électrodes et l'on fait
passer le courant. L'aluminium se dépose,
avec du sel marin, sur la lame de platine. On
enlevé de temps en temps cette plaque, on
brise le dépôt, puis on la réintroduit dans le
courant.
Ou fond la matière brute détachée de l'é-
lectrode dans un creuset de porcelaine en-
fermé dans un creuset de terre; puis, après
refroidissement, on truite par l'eau, qui dis-
sout une grande quantité de chlorure de so-
dium et laisse uue poudre grise qu'on fait
fondre par petites portions. Ou réunit les di-
vers culots et on coule dans une lingotière.
Les premières portions obtenues par ce pro-
cédé donnent un métal cassant, analogue à
la foute d'aluminium, dont il est parié ci-
dessus.
Le mode de fabrication suivi k l'usine de
Nanterre en 1860 était fondé sur l'emploi de
trois matières essentiellement différentes :
1° chlorure double d'aluminium et de sodium,
10 parties; 2» sodium, 2 parties; 3° cryoliiho
spath fluor, 5 parties. Le chlorure double d a-
lumimum et de sodium devait fournir le mé-
tal, le sodium était l'agent réducteur, la cryo-
lilhe agissait comme fondant. L'usine de Nan-
terre crut devoir, afin d'obtenir des proJuits
purs, s'occuper elle-même de la préparation
du chlorure double d'aluminium et de sodium
et du sodium. De l'avis de M. Sainte-Claire
Deville, cette précaution était excellente et
a pour beaucoup contribué k mettre l'usine
que dirige M. Paul Morin à la tête de toutes
celles qui fabriquent l'aluminium. Les pro-
duits obtenus à cette usine ont, en moyenne,
la composition suivante :
Silicium .... 0,30
Fer 2,70
Aluminium. . . 97,00
Quelques progrès ont été accomplis depuis
18G0, date à laquelle remonte le mémoire de
M. Sainte-Claire Deville, auquel nous em-
pruntons cette analyse, et l'on est arrive,
croyons-nous, k réduire surtout la proportion
du fer.
Les proportions du mélange employé, dès
le début, dans l'usine de M. Paul Morin
étaient les suivantes: 10 parties do chlorure
duuble d'aluminium et de sodium concassé,
5 parties de fluorure de calcium et 2 parties
de sodium en lingots ; mais on substitua bien-
tôt, comme nous l'avons dit plus haut, la
cryolithe au fluorure de calcium. La réduction
s'opère sur la ^ole d'un four à réverbère, et
l'on compte sur la reactiou immédiate du so-
dium sur le chlorure pour faire disparaître
ces deux matières tres-altérables au contact
des gaz que produit la combustion. Avec une
sole de l mètre, on peut réduire de 6 à 10 ki-
logrammes. L'opération durant environ qua-
tre heures, et comme l'on peut recharger le
four immédiatement, on voit qu'il est facile
de réduire en une journée près de 100 kilo-
grammes de métal avec une sole de 1 mètre.
Mi Yaluminium ou ses alliages devenaient
l'objet d'un important commerce, le procède
usité k l'usine de Nanterre pourrait être suivi
dans de nombreuses usines et suffirait a la
consommation. En un mot, le modo de pré-
paration aujourd'hui adopté a cesse d'être un
piocèdè de laboratoire pour devenir uu pro-
cède industriel.
— Bronze d'aluminium. Cet alliage s'obtient
en mélangeant du cuivre et do l'aluminium
dans des proportions qui peuvent varier do
3 a lu pour luo de cuivre. Tour l'obtenir, ou
Lut tondre du cuivre bien pur, puis on y
plonge une laine d'aluminium, La réaction
qui se produit alors est tellement intense, que
la te npérature s'eleve de plus de 5oow. La
chaleur dégagée par cette combinaison est
telle que le creuset peut fondre s'il n'est point
de bonne qualité. La bronze d'aluminium se
conduit, du reste, comme un véritable métal,
t>a tenue ité ne peut être comparée qu'a
ALUN
celle de l'acier. Un cylindre d'alliage à 10
pour Ï00 de cuivre, ayant 10 millimètres do
diamètre, rompt sous une charge de 4,687 ki-
logrammes, ce qui donne 58 Kilogr. 36 par
millimètre carré comme charge de rupture.
Lorsque la proportion de cuivre diminue, la
ténacité de l'alliage diminue, elle aussi, et a
5 pour 100 de cuivre, la charge de rupture,
pour un cylindre ayant 10 millimètres carrés,
n'est plus, par millimètre carré, que de 31 ki-
logr. 43. Or, les tôles anglaises se rompent
sous un effort de 30 kilogr. Des expériences
faites par M. Gordon, en Angleterre, ont éta-
bli que, pour un fil de même diamètre (cali-
bre n" 16 anglais), les charges de rupture
étaient: pour le cmvre.de 190 kilogrammes;
pour le fer, de 280 kilogrammmes ; pour le
bronze à'aluminium^de 434 kilogrammes. La
dureté de cet alliage égale celle de l'acier;
il se lamine a toute température, a froid et
ou rouge vif. Toutefois, lorsqu'il a été porté
ou rouge vif, il se casse moins et s'allonge
mieux; aussi est-il préférable de le laminer
à une température élevée.
— Usnqes et applications de l'aluminium et
de ses alliages avec le cuivre. Tout d'abord,
['aluminium est resté un métal relativement
cher et n'a été employé que dans la bijoute-
rie et l'orfèvrerie d'art. Chacun se souvient
d'avoir vu ces bijoux d'un blanc mat, dont
l'éclat était relevé par un pointillé du meil-
leur effet. Les premières pièces un peu im-
portantes parurent vers 1865. La mode fut
un instant aux bijoux d'aluminium; mais il
faut convenir que cela dura peu, à Paris du
inoins, car il se fuit encore aujourd'hui pour
l'étranger une exportation assez importante
de ces produits. En raison de sa légèreté, l'a-
luminium fut employé par quelques fabricants
d'instruments de chirurgie. Ce nouveau mé-
tal présentait, en outre, l'avantage d'être
très-résistant et de ne point s'attaquer au
contact des plaies purulentes. Il fut utilisé,
mais ne prit pas dans cette branche d'indus-
trie la place qui lui sembluit réservée.
Le bronze d'aluminium semblait et semble
encore devoir être plus heureux. Grâce à son
innocuité parfaite, à son éclat, qui rappelle
celui du vermeil, il a été très-bien accueilli.
On a fait des services complets, des bijoux,
des boîtes de montre, des timbales et une
foule de menus objets. Les couverts ont été
surtout très-bien accueillis, et il s'en est dé-
bité une quantité considérable.
Toutefois, bien que l'aluminium et ses al-
liages puissent rendre de réels services a l'in-
dustrie et même, à un moment qu'on ne sau-
rait prévoir, détrôner certains instruments
de cuisine en fer ou cuivre étainé, on doit
constater qu'en 1876 l'usage de ce métal était
encore fort peu répandu.
Les causes des difficultés que rencontre
l'aluminium h se propager sont assez faciles
à déterminer. En première ligne figure cet
obstacle que rencontre toute innovation, la
routine. De plus, il faut bien le dire, l'alumi-
nium et son alliuge de cuivre coûtent envi-
ron, k poids égal, le tiers de l'argent. Or,
c'est trop encore pour que les menus objets,
comme couverts, plats, etc., puissent être
achetés par le peuple. Quant à la classe ai-
sée, elle préférera toujours l'argent, qui, en
lin de compte, est constamment monnayable.
Il ne semble donc pas que l'aluminium puisse
prendre dans nos usages domestiques une
place réellement importante, tant qu'on n'aura
pas trouvé le moyen de réduire d'une façon
importante son prix de revient.
ALUMNA {nourrice), surnom de Cérès.
Al l MM S (nourricier), surnom de Jupiter.
ALUN s. m. — Encycl. L'alun est un sul-
fate double d'alumine et de potasse ou d'ain-
inoniaque. 100 parties d'alun à base de po-
tasse contiennent :
.Sulfate de potasse
Sulfate d'alumine. .
Eau
18,34
36,20
45,46
L'alun à base d'ammoniaque renferme :
Sulfate d'ammoniaque . . 12,88
Sulfate d'alumine 38,64
Eau 48,48
L'alun à base de potasse est un produit
employé dès la plus haute antiquité. Il était
connu des Grecs et des Romains, el
raconte qu'il était importé d'Orient en Eu-
rope et surtout en Italie. C'est à Edesse, aux
environs de l'ancienne Rocea, près de
Smyrne, que se trouvaient les principales
sources de production. C'est là que se r< n
contrait en abondance un minerai désigné
aujourd'hui sous lu nom d'alunite. Ce mine-
rai a lu composition do l'alun de potasse,
mais il contient un excès d'alumine. Pour
extraire de ce minerai tics-riche l'alun em-
ployé, on se contentait de le calciner, puis
de le dissoudre et de le faire cristalliser plu-
sieurs fois de suite. Ces opérations étaient
conduites, d'ailleurs, avec le plus grand soin,
et donnaient un alun qui, sous le nom d'a-
lun de roche, fut très-longtemps recherché,
La production de l'alun resta le mono|
l'Orient jusqu'au sv« siècle euvuon. a cette
époque, un Génois, Jean do Castro, <!■■ ou-
vrit dans les terrains qui environnent Ci-
vita-Vecehia, et notamment près do Toi fa,
une pierre qui lui rappela celles qu'il avait
eu 1 occasion de voir aux environs de l'en-
droit où s'exploitaient les mines orientales
d'allumé. Il lit quelques essais et ne lurdu
ALUN
pas à constater que le minerai découvert par
lui sur le sol italien n'était autre que l'alu-
nite. Il s'empressa de commencer l'exploita-
tion de ce minerai; son exemple fut suivi
par plusieurs autres, qui découvrirent a Vi-
lerbe, à Volaterra, aux environs de Naj 1rs
et sur une quantité d'autres points le pré-
cieux minerai. Les recherches faites avec la
plus grande ardeur amenèrent du môme
coup lu découverte de plusieurs autres mi-
nerais aluminiferes, dont quelques-uns fu-
rent reconnus plus riches en alun que l'alu-
nite et renfermant tout formé l'alun pi
que neutre et soluble.
Tandis que ces découvertes se faisaient
en Italie, l'Allemagne, tirant parti des
schistes aluinineux que contient sou sol, pré-
parait l'alun. Ses procédés d'extraction pas-
saient bientôt de chez elle en France et de
France en Angleterre, de telle sorte qu'à la fin
du xvf siècle l'Europe contenait une grande
quantité de points do production de l'alun.
Les aluns d'Italie étaient toutefois beaucoup
plus purs, et lesindustriels continuaient a 1rs
préférer aux produits anglais, français et
allemands. Leblanc ayant indique un moj n
d'obtenir des schistes alumineux un alun
très-pur, la fabrication italienne perdit peu
à peu les préférences des industriels et ne
fit que décliner.
Chaptal, au début do ce siècle, enseigna
un troisième mode de fabrication de l'alun,
qui repose sur la transformation du silicate
d'alumine en sulfate. Il suffit, pour amener
cette transformation, de calciner légèrement
le silicate et de le traiter par l'acide sulfu-
rique. Le silicate se transforme en sulfate,
la silice se sépare, on lessive la masse et
l'on obtient un sulfata d'alumine qui, addi-
tionné d'une quantité convenable de sulfate
de potasse, se transforme en alun. En rêve-
liant, dans un instant, sur la préparation in-
dustrielle de ces produits, nous remarquerons
que les deux derniers procédés, sommaire-
ment décrits un peu plus haut, ont subi
quelques modifications. Le bas prix auquel
se livre le sulfate d'ammoniaque a décidé
plusieurs fabricants d'alun a le préférer au
sulfate de potasse, qui est plus cher et dont
l'emploi n'est nécessaire que dans un petit
nombre de cas. L'alun à base d'ammoniaque
peut, en effet, se substituer à l'alun potassi-
que dans le plus grand nombre de ses appli-
cations.
En résumé, on fabrique aujourd'hui l'alun
par trois procédés, qui sont : la méthode ita-
lienne, le traitement des argiles par l'acide
sulfurique et L'emploi des schistes alumineux.
Cette dernière méthode est aujourd'hui la
plus employée. La préparation de l'alun au
moyen de l'alunite est restée le monopole de
l'Italie et de l'Orient, et la production a con-
sidérablement baisse. L'emploi du procédé
Chaptal est utilise dans quelques us im a i n
France. Quant au traitement des schistes
alumineux, il se pratique sur une vaste
échelle en France, en Allemagne et surtout
en Angleterre. Dans ce dernier pays, on
n'emploie même que cette méthode, et tout
l'alun fabrique provient des schistes alumi-
neux de Wiiitby (Angleterre) et de Hurlett
et Campsie, près de Glasgow (Ecosse).
On fabrique en Angleterre de l'alun à base
de potasse. En France, l'alun est le plus sou-
vent a base d'ammoniaque; toutefois, un en
fabrique également à base d'ammoniaque et
de potasse, ou à base de potasse seulement.
Ce dernier forme une petite partie de la pro-
duction.
A l'industrie de la fabrication des aluns se
rattache celle de la préparation des coupe-
roses ou sulfates métalliques. Nous n'abor-
derons pas ici l'étude de ces divers composes
auxquels des articles spéciaux ont été con-
sacres; nous laisserons également de cô Q
les aluns à base do rubidium, de caesium,
de fer à base de thallium et autres qm
connue les aluns à base organique, ne sont
d'aucun usage dans le commerce, et nous
Huilerons exclusivement des trois mode d
préparation de l'alun que nous avons indiqués
plus haut.
— Préparation de l'alun de potasse au
moyen de l'alunite. L'alumine combiner1
cide sulfurique existe en très- grandes mus-
ses dans la nature; elle se présente sous dif-
férents états et constitue des minerais par-
ticuliers. Les uns sont rares et ne peuvent
pour cette raison être exploites ; d'autres
existent en masses très- considérables el don
nent lieu a des exploitations des plus impor-
tantes. Dans le premier groupe, nous
rons pour mémoire l'alunogene, qui SOlivent
existe à la surface des roches schisto-alu-
mioeuses; la websiérite ou sous-sulfate d'a-
lumine, qui se présente en couefa :s blanches
dans quelques terrains tertiaires ; l'alun H
base de protoxyde de fer; les aluns u
niacal, magnésien, sodique, etc., etc. .
ond figurent les doux seuls minei
d'alumine sulfatée qui donnent lieu a ui
exploitation importante ; ce sont l'alunite e
une terre poreuse et friable, qui renferm i de
l'alun natif. Cette terre se rencontre aux
envi mis de mines d alunite; il Suffit de la
so mettre a quelques lessivages pour eu ex-
traire l'alun.
Nous allons étudier successivement ces
o urées do production. On rencontre
l'alunite dans des terrains foi mes de roches
truchy tiques contenaul on abondance des si-
ALUN
Itcates alumineux, dont la composition per-
met d'expliquer facilement la formation de
ce minerai. Le gisement le plu
s-' trouve a Toi fa, à 1G kilomètres environ
de Civita-Vecchiu. D'autres se
Montioni, pies de Piombino, en Itaiie; a Be-
sz, en Hongrie, et en France au mont
L>la Che OU présente
une teinte jaunâtre; elle est mélangée de
quariz et de silicates et ne peut être exploi-
tée a la pioche, < in la déta :ne au moyen de
la mine ou d'appareils spéciaux tirs puis-
sants. Elle présente p n tout, en Italie i
en Hongrie, une constitution b peu près ho-
me ëne. Les chiffres suivants donneront une
idéo de cette similitude.
L'alunite de la Toi fa donne à l'analyse, et
pour 100 parties:
Acide sulfurique. . 37,9
Alumine 43,5
Potasse 9,8
Eau 0,7
Perle 2,7
Celle de Montioni, près de Pioinbîno, donne :
Acide sulfurique. . 36,60
Alumine 40
Potasse 12,80
Eau 10,60
Enfin, L'alunite de Hongrie renferme :
Acide sulfurique. . 39,2
Alumine 37,9
Potasse 10,6
Eau n, y
Ces chiffres, rapprochés de ceux que fournit
l'analyse de l'alun à base do potasse, établis-
sent que l'alun et l'alunite contiennent a peu
de chose pies les mêmes proportions relati-
ves d'acide sulfurique et de potasse. La ii-
chesse en alumine varie seule, et l'alunite
eu contient une proportion beaucoup plus
forte que l'alun. L'alunite peut donc être
considérée comme un alun potassique ren-
fermant un grand excès d'alumine. Cette
manière de voir est d'ailleurs confirmé
l'expérience; car si l'on calcine avec pré-
caution et modérément l'alunite, qui, i
on sait, est, à l'état naturel, insoluble dans
l'eau, on obtient un résidu dont une partie
est soluble : c'est l'alun potassique ordinaire;
tandis que l'autre, représentant l'alumine
mise en liberté par la chaleur, constitue
l'excès d'alumine que renfermait le minerai.
La préparation de l'alun au moyen de l'alu-
nite repose d'ailleurs sur la réaction que
nous venons d'indiquer. Voici comment on
procède à la Tolfa. Après avoir concassé en
morceaux de moyenne grosseur l'alunite dé-
tachée de la roche, on l'introduit dans un
fourneau chauffé au bois et construit comme
ceux qui servent à cuire la chaux ou le plâ-
tre. Ce fourneau est divisé en deux compar-
timents horizontaux au moyen d'une sole en
forme de voûte percée de trous et placée a
une faible distance du fond du fourneau. Au-
dessous de cette sole se trouve une chambre
i.-quelle circule la flamme du foyer, si-
tué à I extérieur. Quand l'appareil fonc-
tionne, la flamme chauffe d'abord la voûte
qui forme ta sole du compartiment supérieur,
puis, par des orifices ménagés a cet < it ■■ ,
pénètre dans ce compartiment ou so trou-
vent les fragments d'alunite dout elle tra-
verse la masse.
Au bout de trois heures environ, la calci-
nât ion a produit son effet; on reconnaît que
l'opération est terminée lorsqu'il se produit
un dégagement de fumées blanches qui an-
nonce la décomposition d'une partie du sul-
fate d'alumine. On defourne alors et l'on
place le produit sur des aires planes, ou
mieux dans des citernes en béton. On l'hu-
mecte soigneusement tous les jours avec de
l'eau, et, au bout de trois ou quatre mois,
elle se présente sous l'aspect d'une poudre
friable ou d'une masse pâteuse. On e
la masse, puis on la porte dans des chaudiè-
res en plomb, où ou la lessive à l'eau bouil-
lante. Le produit de cette opération est
abandonne au repos dans de grandes citer-
nes, puis, lorsqu'il s'est suffi sa m ment éclaire i,
on le recueille et on L'évaporé par les procè-
des ordinaires. 11 cristallise en cristaux cu-
biqueSj légèrement colorés en rose par des
traces de peroxyde de fer, et constitue le
produit connu dans le commerce sous le nom
d'alun de Hume.
Nous avons dit plus haut que, dans lo voi-
sinage des mines d'alunite, on rencontrait
souvent un terrain poreux et friable, qui
pouvait donner, par un simple lessivage, de
Vatun potassique en quantité nol i. C'esl
co qui so rencontre à la solfatare de Pouz-
zoles, près <<o Naplea. La présence de
dans ces terrains volcaniques a
istes à deux ci
s admettent la formution
.- cet iluu par l'action des va-
■ ■
IStituent lo tei raiii,
lues Ki->e-
■\ploiter une mine
■ ■ ■ ■ : | Qél
I
un alumineu i i i
tries de t icon
a mult les ur faces
■ "' ull ireuses,
I uis ou ft e .. i cette terre
ALUN
117
et l'on attend. Les vapeurs qui se dé-
ni de la solfatare transforment rapide-
ment en alun l'alunite que renl
pulvérisées, sur t< ,
ure une couche d'alun. Q
a
suffisante, on enlè . , superficiel-
;' ' l '■'' •■ a évapore les solu-
n plaçant le
1 u plomb enfoni : >S dans le so,,
t de
' ' nt a concentrer les
n qu'il n'en
et qu'il
puisse être pratiqué si
bustible, rend peu, et ce qu'il pr >duit
sente dans la consommation une quantité ué-
, ■ ■ ible.
— Fabrication au moyen des argiles et de
lacide sulfurique. Au début de ce siècle,
Chaptal créa cette industrie de toute |
l rres interminables faites par le pre-
i Empire ayant rompu nos relations com-
merciales, il fallut trouver en France les
tnati :■■.. p n, èi es nécessaires :
les objets de consommation que nous
jusqu'alors à peu près com leiement
de l étranger. La fabrication de l'alun pur le
i lé que nous allons exposer naquii
1 !■ ainsi dire, de l'impossibilité où l'on
était d'en tirer d'Allemag m d
rinçipe sur lequel repose le procédé
i .1 est le suivent : t'attaque :
sullunque des argiles ou silicates d'al
hydrates, ce qui conduit à les transi
: lie par elm a silice qu'ils
nnent. Cette industrie, qui, au débat,
duit qu'à préparer de l'alun potassi-
que, a vu, r.râeo au progrès de la teinture
sur étoffes, s'élargir le champ de ses opéra-
tions. L'emploi du sulfate d'alumine dans le
travail du teinturier a permis de mieux ap-
précier toute la valeur du procédé Chaptal,
qui rend plus de services dans cette branche
que dans la fabrication des aluns, qu'on ob-
tient plus facilement et à meilleur compte
par le procédé que nous décrirons pi i
Les argiles employées pour préparer soit le
suif .te d'alumine, soit les alunst doivent être
plastiques et exemptes d'oxyde de fer et de
carbonate de chaux.
On emploie avec succès les arg le
Van v es et de Gentilly, près de Paris. Ni l'on
tient à obtenir un sulfate d'alumine très-pur,
on se sert du kaolin de L tuoges ou de Cor-
nouailles. Quand on a fait choix de la ma-
tière à employer, on Ja mélange avi
l'eau, puis on la lave pour la nettoyer
calcine légèrement, a du d'enli \
sa plasticité, et on la pulvérise, Il faut se bien
garder de trop élever la température durant
celle opération, car un excès de chaleur
pourrait durcir l'argile et la rendre absolu-
net impropre a l'usage qu'on en veut I
Cette calcinntion, qui I lit fai avec lo
plus grand soin, se pratique dans un fouror-
re, chauffé au charbon de terre ou au
b »is. En quelques heures, l'opérât on i
minée; on retire l'ai gile, puis on lapuh
à lu meule. Avant de soumettre cette poudre
a l'action do l'acide sulfurique ou la ,
au tamis. D'autres industriels so
conl ntent de concasser les fragments cal-
cinés.
I >n commence alors l'attaque pur l'acide
sulfurique. Cette opération s'exécute dans
de grandes cuves de plomb, munies d'un
couvercle du mémo mutai. Cette cuve e^t
placée au-dessus du four k calcination, ce
qui permet de la chauffer au moyen de
qui se dégagent du loyer. On ajoute
la cuve une q ide propoi lionnelle
à la quantité d'argile qu'elle contient, puis
on Lais a marcher L'opération. La tempéra-
ture du tout ne tarde pas a s'élever a S
viron, et la réaction Au bout do
deux jours, elle est généralement terminée;
on prend alors la II tse que forme
le mélange et on la transvase dans un four
a réverbère, où on la chauffe pendant dix
heures à une température voisine du point
d'ébullition de l'acide : i furique. Ou se con-
tenir- quelquefois d'abandonner peu daui deux
mois la masse dans un endroit chaud.
Quand la réaction | roduite par l'acide sul-
furique est complet) née, on coin-
men :e le lessivage, qui se pratique donsuno
le tonneaux ou l'on lave la mal
Soit a l'eau pure, soit avec les eau
pur les derniers lavages des opél itic i
S. Lorsque les lessives marquei
à isj Baume, on les coule dans des chu
i plomb, < ù ' ■ ont concentrées à 20°.
iban lonne alors au rej os, et elles ne
I lui a s'éi I ii cii el h dé] ■ :
grande partie du sulfate do chu -
contient eut.
Cetto opérati i a-il d'obte-
nir du sulfate d'alumine ordinaire, on cou-
centre les liqueurs dé [u'a ce qu'el-
les marquent a;*» ou 4u° baume. La con
...
du liqui ■ tnent en une h
■
1er soit sur une aire bien
m..' cm ette en plomb j ■
d'un grand diamètre. Le unnuu
Coulé su soodiiie très- vite par lo refroidisse-
on le divise alors en pains rectangu-
laires et on le place immédiatement dan
113
ALUN
barils, on il est bon de le maintenir k l'abri
de l'humidité de l'air.
Si l'on se propose d'obtenir du sulfate d a-
luinine absolument pur et d'éliminer le fer
1 est ordinairement souillé, on traite la
solution d'alumine encore étendue, c'est-à-
dire au moment où elle marque 20<> Baume,
par une proportion déterminée de prussiate
jaune de [ o'asse. La quantité à employer
est déterminée par un essai préalable, qui
doit être t'ait toutes les fois qu'on veut opé-
rer sur une nouvelle cuve. Le fer, peroxyde
par la calcination de l'argile, se précipite k
l'état de prussiate et se dépose rapidement.
Pour obtenir de l'alun ammoniacal, on
évapore les lessives jusqu'à 25°, puis on les
mélange avec une proportion déterminée de
sulfate d'ammoniaque. Dans la préparation
de l'alun potassique, on pousse la concen-
tration des lessives jusquà ce qu'elles mar-
quent 40° Baume, puis on les additionne
d'une quantité déterminée de sulfate de po-
tasse. On fait cristalliser les aluns ainsi ob-
tenus par des procédés que nous allons ex-
pliquer en traitant de la fabrication de l'alun
par oxydation des schistes alumiueux et py-
riteux.
— Fabrication au moyen des schistes alu-
miueux et pyriteux. On rencontre, dans les
terrains de transition les plus récents, des
masses minérales voisines des houilles et des
lignites, et que leur aspect feuilleté et schis-
tuïde a fait désigner sous le nom de schistes
pyriteux. Ces schistes se présentent quelque-
fois en masses assez considérables et sou-
vent en filons qui peuvent atteindre plu-
sieurs kilomètres de longueur. La constitu-
tion chimique de ces schistes varie, non dans
la nature des éléments qu'ils renferment,
mais dans la proportion qu'ils contiennent
de chacun d'eux. Ils se composent de sili-
cate d'alumine, de matières charbonneuses
et bitumineuses et de pyrites de fer. On a
constaté que les couches supérieures de quel-
ques lignites donnent au contact de certai-
nes couches d'argile des mélanges analo-
gues. On rencontre en Allemagne, notam-
ment en Bohème, en Suède, en Norvège, en
Angleterre et en Hollande, des gisements
considérables de ces matières. On en trouve
également en France et en Ecosse. Les
réactions qui s'accomplissent pendant le trai-
tement de ces schistes alumiueux et pyri-
teux sont assez simples. Elles consistent d'a-
bord en la transformation, sous l'influence
d'une température élevée et en présence de
l'oxygène, du sulfure de fer que renferment
ces schistes en sulfates, puis en la décompo-
sition du silicate d'alumine au contact des
acides sulfureux et sulfurique qui se déga-
gent dans la masse, et enfin en la mise en
liberté de la silice. Quand la réaction est ter-
minée, le schiste se trouve en partie trans-
formé en sulfates de fer et d'alumine, que
des lessivages méthodiques peuvent extraire
nient. Il reste, toutefois, un résidu con-
sidérable qui est complètement insoluble.
Le traitement des schistes alumineux et
pyriteux destinés k fournir de l'alun se di-
vise en six opérations, qui sont : 1° l'oxyda-
tion du schiste; 2» le lessivage du produit
oxydé; 3<> l'évapor.uion des lessives; 4° la
transformation du sulfate d'alumine en alun
ou brevetage; 5<> le lavage de l'alun en fa-
rine; 6° enfin la cristallisation.
Nous niions examiner successivement tou-
tes ces phases de la préparation de Y alun.
L'oxydation des schistes est une opération
dont la conduite doit se régler sur la compo-
sition de ta matière employée. Il peut se pré-
senter trois cas. Dans le premier, le minerai
contient une assez grande quantité de py-
rite pour qu'au contact de lair et par son
oxydation il se produise une température
suffisant à déterminer la réaction; dans le
second, le minerai renferme une proportion
telle de charbon, de pyrite et d'alumine, que
la combustion du premier fournit la chaleur
nécessaire à la décomposition du silicate
d'alumine. Enfin, il peut se présenter que la
quantité de charbon contenue dans le mine-
rai soit insuffisante et qu'il y ait nécessité de
mélanger le schiste avec une plus ou moins
grande quantité de charbon; c'est le troi-
sième cas.
Si l'on est en présence d'un minerai ren-
int une quantité de pyrite assez consi-
dérable pour que L'oxydation puisse amener
réchauffement de ta masse, on dispose les
produits extraits do la mine en tas, qui va-
rient de grosseur et d'étendue suivant la vo-
lume de l'opérateur. Il est bon cependant de
ne leur point donner une trop grande dimen-
sion. Quand les las sont faits, ou les arrose
avec du l'eau, et l'opération ne tarde point
à commencer sous 1 influence simultanée de
jiitde et de l'oxygène de l'air. Le soufre
qu i renferme la pyrite s'oxyde et donne
do l'acide sulfurique, qui agit sur le fer,
qu'il tian iforme eu sulfate, et sur le silicate,
qu'il décompose. La musse s'échauffe assez
\ i \ emeni , b ■ mal ièi ■■ i haï bonneu le ■ 'en
Ùumment et conti buent a élever la tempéra-
ture, qu'on prend soin de maintenir uniforme
BOit eu mouillant In '
quelques tranchées. L'opération doit être
internent , elle i ■''■ durer une an ■
neo si Les t. is sont volumineux. Quand la
masse est refroidie, on proi ede au I ■■ ■ ■ .
8) le minerai qu'il s'agit du transformer on
alun contient juste assez do charbon pour
ALUN
que sa combustion puisse mettre la réaction
en marche, et c'est le cas le plus ordinaire,
on dispose sur un âtre en argile battue, for-
mant une sorte de terrasse, une série de tas
parallèles. Le nombre et l'étendue de ces tas,
auxquels on donne généralement 1"»,50 de
hauteur et 4 mètres de largeur, sont as-
sez nombreux pour que l'oxydation puisse
fourn r constamment des matières prêtes k
subir les autres opérations. Les tas sont dis-
posés de telle sorte qu'il soit possible d'allu-
mer à la base un petit feu de copeaux et de
petit bois. Les matières charbonneuses con-
tenues dans le minerai prennent feu, et l'opé-
ration est commencée. Elle marche d'abord
avec une très-grande rapidité, et il est né-
cessaire, pour obtenir de bons résultats, de
modérer le feu en recouvrant le tas d'une
couche de minerai épuisé de d"»,25 environ
d'épaisseur. L'opération reprend alors une
marche plus lenle et se termine au bout de
dix-huit mois environ. Elle donne une niasse
blanche, formée d'un mélange de matière
terreuse, de sulfates de fer et d'alumine so-
lubles.
Enfin, si le minerai est assez peu riche en
matières charbonneuses pour qu'il soit be-
soin d'ajouter un combustible étranger, on
procède comme suit : on place sur le sol un
lit de fagots de 2 à 3 mètres d'épaisseur, on
l'enflamme, puis on entasse sur ces fagots
une masse de minerai ayant 12 à 15 mètres
d'épaisseur. Toutefois, on ne charge les fagots
que lentement et quand on sent que la cha-
leur arrive jusqu'à la surface de la masse.
Dans quelques exploitations, on préfère mé-
langer plus intimement le charbon et le mi-
nerai ; aussi fait-on des lits de fagots et de
minerai, en prenant soin d'enflammer le bois
au fur et à mesure. D'autres fois encore on
emploie la houille ou le lignite à bas prix. La
nature du combustible employé n'est pas
sans influence sur la constitution du produit
obtenu. On observe, en effet, quand la réac-
tion est terminée, qu'il s'est produit non-seu-
lement des sulfates d'alumine et de fer, mais
aussi un peu d'alun. Si l'on a employé
le bois comme combustible, cet alun esta
base de potasse; il est à base d'ammoniaque
si le cornbustible était de la houille. L i con-
stitution chimique du bois et de la houille
donnent la raison de cette différence.
Le lessivage du produit oxydé se pratique
d'une façon méthodique. Les premières eaux
amenées sur les produits sont généralement
pures; toutefois, un utilise aussi les lessives
faibles qui auraient été fournies durant une
opération précédente par des tas déjà épui-
sés. Les masses sur lesquelles on opère sont,
comme nous l'avons dit plus haut, en plein
air. Il se présente donc souvent que les eaux
pluviales ont commencé le lessivage et en-
traîné une partie des matières solubles. Pour
recueillir ces eaux de lavage, on construit
des caniveaux disposés près des tas et paral-
lèlement à leur direction. Ces caniveaux
conduisent les liquides k des réservoirs, où
ils sont repris ultérieurement et reunis a
ceux que doit fournir le lessivage régulier.
On adopte particulièrement celte disposi-
tion dans le cas où l'on opère sur des mine-
rais renfermant assez de pyrite pour s'oxy-
der au simple contact de l'air et de l'eau. On
peut, dans ce cas, verser à des époques ré-
gulières sur les tas une quantité d'eau déter-
minée et employer pour cette opération les
lessives faibles. Si la marche de l'opération
est régulière, il arrive que les matières so-
lubles sont à peu près entraînées k mesure
qu'elles se forment. Les cuves où viennent
aboutir les eaux de lessivage et celles où se
pratique cette opération sont ou de grands
cuviers de bois doublés de plomb, ou Ue vas-
tes citernes en pierre ou en béton. Ces cuves
sont disposées soit côte k côte sur un même
plan, soit sur des plans différents. Cette der-
nière disposition, qui permet de faire passer
les liquides d'une cuve dans l'autre, est de
beaucoup la meilleure.
Chaque citerne est d'une capacité de 40 mè-
tres cubes environ; elle est munie d'un faux
fond garni de planches et de paille, des-
tine k jouer le rôle de filtre. Le minerai est
amené au moyen do petits wagons près des
cuves, puis il est chargé sur ce faux fond et
empilé de telle sorte qu'il remplisse le réci-
pient jusqu'en entier. On mouille la masse
de façon que le vide laissé par le rainerai
oxyde soit rempli d'eau, puis on abandonne
la reaction k elie-même. Sous l'influence de
la haute température k laquelle se trouve la
masse mouillée, l'eau dissout très-rapidement
les sels solubles, et, en huit heures, celte
première action est terminée. On soutire,
puis on recommence l'opération au moyen de
lessives de plus en plus faibles et enfin d'eau
pure. Lorsque cette dernière n'entraîne plus
que des quantités négligeables de sais solu-
bles, on abandonne le tas. Au cours de l'o-
pération, on prend soin de réserver pour des
lessivages ultérieurs les eaux qui marquent
île 25° Baume ; celles qui sont plus
chargées do sels sont envoyées aux ehau-
L'evaporation des lessives est une opéra-
tion complexe et qui demande la connais-
■ exacte de la constitution chimique des
liquides qu'on veut traiter. Les sulfates d'a-
lumine 61 de fei constituent, il est vrai, une
notait'' | de substances en dissolution.
Toutefois, a côté do ces corps on en reneou*
lie d'auties uni ne sauraient eu u traités
ALUN
comme les précédents, et dont la présence
oblige à l'emploi d'appareils spéciaux. Enfin,
les proportions relatives du sulfate de fer et
d'alumine peuvent varier et amener dans la
méthode d'evaporation des modifications im-
portantes.
Si le sulfate de fer est en quantité consi-
dérable, et c'est le cas le plus ordinaire, il
convient d'enlever tout d'abord ce sel, soit
par précipitation, soit par cristallisation. Ces
opérations donnent une solution de sulfate
d'alumine moins chargée de sulfate de fer, et
permettent d'en précipiter Y alun au moyen
d'un sulfate alcalin. Si le sulfate de fer est
peu abondant, il suffit d'évaporer les lessi-
ves, et le sulfate de fer peut être obtenu
après la précipitation de l'alun.
Pour évaporer les liquides, on emploie
plusieurs moyens. Dans les usines alleman-
des, la méthode la plus suivie consiste k
présenter les liquides sur une grande sur-
face au contact de l'air. On dispose donc une
série de fagots de bois placés de façon k con-
stituer des bâtiments de graduation, qui rap-
pellent ceux qu'on emploie dans les salines
pour l'évaporalion du sel gemme. L'emploi
de cette méthode permet une concentration
naturelle du liquide et présente cet autre
avantage de favoriser la transformation, par
le contact de l'air, du sulfate soluble de fer
en sous-sulfate de peroxyde insoluble. Ce sel
ne tarde pas a se fixer sur les fagots. Lors-
que la dissolution est suffisamment concen-
trée, on la convertit en alun par les procédés
ordinaires.
La méthode que nous venons de décrire
n'est pas la plus employée; elle a le tort
d'exiger une place énorme, de ne fonction-
ner que lentement et enfin d'occasionner
quelques pertes. L'appareil employé le plus
ordinairement se compose d'une longue ci-
terne ayant 20 met. de longueur, 2 met. de
profondeur et lm,50 de largeur environ. Cette
citerne est protégée contre l'air atmosphé-
rique et la pluie au moyen d'une voûte sur-
baissée. Les parois sont soigneusement ci-
mentées. A l'une des extrémités, on dispose
un fourneau qui est chautfé au bois et dont
la flamme circule entre la surface du liquide
et la voûte. Cette dernière est percée de plu-
sieurs irous munis de couvercles qui per-
mettent d'ajouter, de temps k autre, de nou-
velles lessives, suivant les besoins. L'appa-
reil étant ainsi disposé et la cuve pleine de
liquide, on allume le feu. La flamme- lèche
la surface du liquide et ne tarde point k
échauffer la masse entière. Les produits de
la combustion et ceux de l'èvaporation sont
entraines dans une cheminée disposée k l'au-
tre extrémité de la cuve. Quand ou suppose
que le liquide baisse, on en ajoute de nouvel-
les quantités, de façon k maintenir la cuve
constamment pleine. L'appareil doit fonc-
tionner sans interruption pendant une hui-
taine de jours. Ou obtient un dépôt de sul-
fate de fer au fond de la citerne et, pour dé-
barrasser la solution de la plus grande partie
possible de ce sel, on plonge dans ce liquide
en ebullition de vieilles ferrailles, qui réagis-
sent sur le sel neutre et le précipitent k
l'état de sous-sel. Quand on juge que la con-
centration est suffisante, on suspend le feu.
Le sous-sel de fer, le sulfate de chaux et
d'autres impuretés se déposent et forment
au fond une couche épaisse. Le liquide cla r
est ensuite soutiré et conduit dans de vastes
citernes, où on le truite pour le débarrasser
du sulfate de protoxyde île fer qu'il contient,
puis de là les eaux mères sont reprises et
transformées en alun.
Dans quelques usines, on substitue k la ci-
terne couverte dont nous avons donné plus
haut la description une cuve ordinaire com-
muniquant avec l'air extérieur. Le liquide
est chauffé non plus par un courant de gaz
chaud léchant la surface, mais au moyen
d'un tuyau eu fonte dans lequel circule la
flamme d'un long foyer. Ce tuyau, qui est
très-large, se recourbe en guise de fer à che-
val dans la cuve et baigne dans le liquide
dont il occupe k peu près le centre. Cette
construction permet d'échauffer très-rapide-
ment la masse, qui arrive bientôt k la tempé-
rature d èbuliilion.
Dans quelques usines anglaises, où l'on
traite des minerais qui différent des schistes
ordinaires par la présence d'une certaine
quantité do magnésie, on est contraint de re-
noncer k l'empioi des citernes que nous ve-
nons de décrire, la couche de magnésie qui
se forme k la surface du liquide sopposunt
k l'echauffement de la masse dans le cas de
l'appareil k voûte surbaissée, et k son éva-
poration dans tous les cas. Pour parer k ces
inconvénients, on évapore les solutions con-
tenant de la magnésie dans des cuvettes de
plomb de 3m,50 de longueur sur 101,50 de
largeur. Ces cuves n'ont pas la même pro-
fondeur sur toute leur longueur et présen-
tent une pente prononcée. Elles sont encais-
sées dans la maçonnerie et chauffées par un
foyer extérieur.
r,e brève tage est une opération qui a pour
but de mélanger la solution de sulfate d'alu-
mine obtenue par les procèdes que nous ve-
nons d'exposer avec un sel capable de pre-
Cipiter ce sulfate a l'état peu soluble et sous
forme d'alun eu l'arme. Il convient, avant de
pratiquer le brevotugo des lessives, de de ■
terminer par un essai approprie leur richesse
eu sulfate d'alumine, puis do les traiter par
une quantité convenable de sel alcalin. Co sel
Al. VA
peut être soit du chlorure de potassium, soit
du sulfate de potasse, soit du sulfate d'am-
moniaque. Pour transformer en alun 100 par-
ties de sulfate d'alumine, il faut employer
43,5 du premier, ou 50,9 du second, ou en-
core 47,4 du troisième. L'alun que donne le
brevetage est peu soluble; toutefois, il l'est
encore assez pour que l'opérateur se garde
bien d'introduire dans la solution de sulfate
d'alumine plus d'eau qu'il n'en faut pour dis-
soudre le précipitant. La marche du breve-
tage est la suivante : lorsque la lessive est
purgée du sulfate de fer, on la conduit dans
de grandes citernes en pierre cimentées au
béton. Ces citernes sont placées sous de
grands hangars fermés et couverts. Lk, on
laisse le liquide se reposer jusqu'à ce qu'il
soit k 150 environ. Dans un bassin voisin on
dissout k l'aide de l'eau bouillante le sel al-
calin, puis on mélange peu k peu, et Y alun
se précipite immédiatement sous forme de
poudre très-ténue. La précipitatiou termi-
née, on décante la liqueur et on la concentre
au moyen d'un appareil spécial, qui n'est au-
tre qu'une chaudière plate chauffée au moyen
de serpentins que traverse la vapeur. On
ngite le liquide dans ces chaudières, et un
nouveau dépôt se forme C'est l'alun du se-
cond jet. L'alun du premier jet est celui qui
se dépose au moment où intervient le sel al-
calin.
Lorsque Yalun est recueilli, on observe
qu'il présente une couleur brunâtre, due k la
présence de quantités variables de chlorure
et de sulfate de fer. Pour le débarrasser de
ces impuretés, on place la poudre dans de
grandes cuves en bois faiblement bouchées
à leur partie inférieure, et bientôt la masse
abandonne, par filtration, la plus grande par-
tie de la solution colorée qu'elle contenait.
Avant d'être livré au commerce, l'alun doit
être cristallisé, car on ne le vend jamais
qu'en cet état. Cette opération exige des ap-
pareils spéciaux et une manipulation assez
longue. Nous allons en dire quelques mots.
Lorsque l'on a obtenu l'alun en farine, on le
laisse égoutter avec soin, puis on le porte
dans de grandes chaudières en fonte dou-
blées de plomb, dans lesquelles circulent des
serpentins à vapeur, puis on ajoute k la
masse une quantité d'eau telle que la solu-
tion complète et bouillante marque 40» k
50° Baume.
Ce résultat obtenu, la solution est dirigée
dans des cristallisoirs spéciaux qui sont con-
struits comme suit : sur le sol même de l'ate-
lier, on établit une aire circulaire en bri-
ques parfaitement jointes; puis, cette maçon-
nerie achevée, on dresse une cuve en bois
formée de douves mobiles et présentant la
forme d'un tronc de cône allongé. Les dou-
ves assemblées sont serrées les unes contre
les autres au moyen de cercles de fer et con-
stituent ainsi une véritable cuve mobile.
Loisque ce cristallisoir est établi, on y fait
arriver la solution chaude d'alun. Celui-ci
ne tarde pas k se déposer sur les douves en
cristaux, qui peuvent constituer, au bout de
quelques jours, une masse de 0m,25 k 0m,30
d'épaisseur. Quand la cristallisation 'est ter-
minée, on fait sauter les cercles ; les douves
s'écartent, et l'on peut recueillir une cou-
ronne de cristaux dont le poids varie de
5,000 k 6,000 kilogr. On recommence cette
cristallisation en passant par toutes les pha-
ses indiquées plus haut, et l'on obtient cette
fois un alun très-pur, qui peut être livré au
commerce.
Les usages des aluns et du sulfate d'alu-
mine sont très-nombreux. Ces produits sont
particulièrement utilisés pour la teinture sur
étoffes et servent k la fixation des couleurs.
Ils sont également fort employés pour la fa-
brication des papiers peints. On les utilise
encore pour la préparation des peaux, la
conservation des gélatines, etc. Enfin, la mé-
decine fait usage de Yalun, soit qu'elle l'em-
ploie privé de l'acide sulfurique qu'il ren-
ferme, c'est-à-dire k l'état d alun calciné,
soit qu'elle l'utilise k l'état d'alun potas-
sique.
ALVALDI, géant de la mythologie Scan-
dinave.
ALVAHENGA (Pedro-Francisco da Costa);
médecin portugais, né dans la province de
Piauhy (Brésil) en 1826. Il fit ses études mé-
dicales en Portugal, prit le grade de docteur
et se fixa à Lisbonne, où il est médecin des
hôpitaux et professeur k l'Ecole de médecine.
Praticien fort remarquable, le Dr Alvarenga
a publie des ouvrages très-estimes, qui lui
ont acquis une réputation méritée. Parmi ses
écrits, nous citerons les suivants, qui ont été
traduits en français : Anatomie pathologique
et symptomatotogie de la fièvre jaune gui a ré-
gné d Lisbonne en 1857 (1861, 111-80), traduit
par P. Garnier; les ticlocardies (1869, in-8°);
Jliipport sur la statistique des hôpitaux de
Lisbonne pour 18ii5 (1S69, in-8°), traduit par
L. Papillaud; Anatomie pathologique des per-
forations cardiaques (1871, in-s°), traduit par
L. Papillaud; Précis de thermométrie cli-
nique générale (1871, in-8°), traduit par
1,. Papillaud ; lie la thermosémiologie et ttxer-
macologie (1871, in-8°), traduit par Barbier;
De ta cyanose (1872, iu-8°), traduit par Ber-
iheranu; Notice sur le voyage au Brésil du
docteur Aloareaga (1873, in-8°), traduit par
Aimes, etc.
ALVAREZ (Gontalo), jésuite portugais, né
à Viilaviciusa, mort en IJ73. 11 fit ses études
ALVE
a Coïmbre. où il entra dans l'ordre des jé-
suites en 1549, et il acquit des connaissances
assez étendues. Nommé pur François de Bor-
piu visiteur «les Indes en 1508, il partit pour
Goa, où ii passa plusieurs années, puis s em-
barqua pour la Chine, se rendit à Macao, où
il organisa tout un système d'études. Alvarez,
étant parti en 1573 pour le Japon avec le
Père Lopez, fut assailli par une tempête
pendant son voyage ; le navire qu'il montait
lit naufrage et il y trouva la mort. On n de
lui une lettre intitulée: Carta a Sào Fran-
cisco de Borja, gênerai de companhia, dans
laquelle on trouve des détails iolèressants.
ALVAREZ (Bernardin de), fondateur de
l'ordre de Saint-Hippolyte, né à Séville en
1514, mort en 1584. Il partit en 1528 pour le
nouveau monde, fit la guerre au Mexique et
se conduisit si mal qu'on le déporta aux îles
Philippines, où il fut emprisonné. Etant par-
venu à s'échapper, Alvarez se rendit au
Pérou et parvint par son industrie à gagner
une grande quantité d'or. Devenu riche, il
résolut, pour racheter sa conduite passée, de
se livrer à des actes de charité et fonda une
assoc;aûon dite de Saint-Hippolyte, dont les
membres furent chargés de soigner les ma-
lades dans des hôpitaux qu'il fonda à Mexico,
à Oaxtepec, à Acapulco et à La Vera-Cruz.
Innocent XII donna son approbation aux
statuts de cet ordre.
ALVAREZ (Diego), dominicain et prélat es-
pagnol, ne à Rio-Seco (Vieille-Castille), mort
a Naples en 1635. Il avait professé la théolo-
gie en Espagne, lorsqu'il fut envoyé à Rome
pour y défendre dans les congrégations De
auxilïis les doctrines de saint Thomas contre
■ tes de Molina. Il devint par la suite arche-
vêque de Trani, dans le royaume de Naples.
Daiii ses Provinciales, Pascal s'est spirituel-
lement moqué de ce théologien qui, entre
autres billevesées, admettait chez les justes
le pouvoir prochain d'accomplir les comman-
dements, indépendamment de la grâce effi-
cace, bieu qu'il déclarât que le pouvoir ne
pouvait jamais être réduit à l'acte sans cette
grâce. On lui doit un certain nombre d'ou-
vrages,notamment : De auxiliis divins gratis
iLyou, 1611, in-fol.), plusieurs fois reédile;
te incarnotione divini Verbi (1614, in-4°) ;
Concordia liberi arbitrii cum prsdestinatione
(1622, in-8°) ; De origine Pelagiaus hsresis
(1629, in-40).
'ALVAREZ (Juan). — Le général Alvarez
est inoit eu 18C7.
ALVAREZ DE CASTRO (Mariano), officier
espagnol, né à Usina vers 1770, m rt à Fi-
guières vers lSu'J. Il servit d'abord dans les
gardes du roi d'Espagne et fut nommé en
1795 colonel brigadier dans l'armée. Lors de
l'invasion des Français, il fut chargé de com-
mander le fort de Montjouy, qui domino
Barcelone. Le gouverneur Espeleta lui a, ai.t
ordonné de rendre ce fort, il fut bientôt
chargé du conmandeinent de la place de Gi-
rolle et s'illustra par le courage avec lequel
îl se défendit pendant soixante-dix jours
avec une faible garnison. Lorsque Gïrono
dut se rendre, il refusa de signer la capitu-
lation et fut emmené prisonnier à Figuieres,
où il mourut peu de jours après et où un mo-
nument de marbre noir fut élevé en son
honneur.
ALVA V ASTOHGA (Pierre de), moine fran-
ciscain espagnol, qui vécut au xvue siècle.
Il ne mérite d'être mentionné qu'à cause des
idées bizarres dont il remplissait ses ouvra-
ges. Dans celui qu'il intitula : Natws prodi-
gium et gratis portentum, il fit ressortir
quatre mille conformités entre le Sauveur et
saint François, fondateur de son ordre. Dans
un autre, il lésuma toutes les opinions et
toutes tes disputes sur ta conception de la
sainte Vierge. Il publia aussi un Abécédaire
de Marie (3 vol. in-fol.), qui ne contient
3ue les parties relatives à la lettre A et qui
evait être continué jusqu'à la lettre Z. Il
mourut dans les Pays- lias en 1667.
ALVÉE, le mauvais esprit, chez les indi-
gènes du Chili.
ALVENSLEBEN (Philippe-Charles, comte
n'), min sire prussien, ne a Hanovre eu 1745,
mort û Berlin en 1802. 11 remplit des missions
diplomatiques dans divers pays de l'Europe
sous Frédéric-Guillaume II, et, peinant la
guerre pour la succession de la Bavière, il
lut mis a la tète du département des affaires
étrangères. Il a publié : Essai d'un tableau
chronologique des événements de ta guerre de-
puis la paix de Munster jusqu'à celle de Uu-
bertsbourg (Berlin, 1792, in-a°).
ALVENSLEREN (Charles-Gebhard), général
mu service du roi de Prusse, ne à bchochwitz
en 1778, mort en 1831. Aide de camp du gê-
nerai-major Hirschfeld, il prit part à la ba-
taille d'iéna. Apres la paix de Tilsiit, il de-
vint aide de camp du roi de Prusse, avec le
grade de major. 11 combattit à Lulzeu et eut
deux chevaux tues sous lui. A la bâtai
Bautzeu, il contribua à la prise du village de
Preititz. Il se distingua ensuite a Dresde, a
Leipzig et sous les murs de Paris, où il fut
nomme colonel. Nommé major en 1817 et
lieutenant général en 1829, il se vit peu
Apres oblige de demander sa retraite pour
des raisons de santé et reçut la dccoiuliuii de
l'Aigle rouge de première classe, comme ré^
compense de ses lougs services.
ALVENSLEBEN (Albert, comte d), homme
ALYP
d'Etat prussien, né à Halbersladl en 1794,
mort à Berlin en 1858. Sou père, qui était
ministre du duc de Brunswick, l'envoj u com-
pléter ses éludes à Beilin on 1511. Peu après,
le jeune Alvensleben s'engagea dans la ca-
valerie do la garde, fit les dernières cam-
pagnes contre Napoléon, obtint le grade
de capitaine et quitta l'armée en 1SI5. Il re-
prit alors ses études interrompues, apprit le
droit et entra en 1817 dans la magistrature en
qualité de référendaire. Il venaitd'être nommé
membre du tribunal d'appel de la province
de Brandebourg (1S27), lorsque son père mou-
rut. Il se démit alors de ses fonctions pour
s'occuper de gérer ses vastes propriétés et
la compagnie d'assurance contre Pinc
de Magdebourg, dont il était directeur gé-
néral. En 1832, il fut nommé conseiller d'Etat,
conseiller intime do justice, puis le gouver-
nement prussien l'envoya en X834 àla con-
férence ministérielle de Vienne (1834), où il se
fit remarquer par son habileté comme négo-
ciateur. Cette même année, le comte d'Al-
veusleben était chargé par intérim du minis-
tère des finances, et deux ans plus tard, en
1S36, il devenait ministre d'Etat. Nomme en
1837 directeur général des bâtiments et de
l'industrie manufacturière et commerciale,
il contribua pour une large part à la création
du Zollverein. En 1S42, M. d'Alvensleben se
démit du ministère des finances; toutefois,
jusqu'en 1844, il fut chargé de faire au roi
des rapports sur les affaires générales. A
cette époque, il rentra dans la vie privée. Elu
au commencement de 1849 membre de la
première Chambre de Prusse, il devint le
chef d'une des fractions les plus réaction-
naires de cette Assemblée et combattit les
libertés reconnues par la constitution. A
de décembre de l'année suivante, il alla as-
sister, comme ministre plénipotentiaire de
Prusse, aux conférences de Dresde. Devenu
membre de la Chambre des seigneurs eu 1854,
il vota avec le parti aristocratique, dont il
tut jusqu'à sa mort un des membres les plus
influents.
* ALVÉOLE s. f. — Encastrement qui re-
çoit les ailettes des projectiles.
'ALTERE (SAINT-), village de France
(Dordogne), ch.-l. de canton, anond. et à
29 kilom. de Bergerac, sur la Louyre ; pop.
aggl., 482 Imb. — pop. tôt., 1,703 hab.
ALVIN (Louis-Joseph), littérateur belge, né
à Cambrai en 18U6. A vingt ans, il s'adonna
à renseignement au collège de Liège, puis
il fut nommé secrétaire de l'administra tii a
de l'instruction publique (1S30) et membre de
l'Académie de Bruxelles. Depuis 1850, il est
conservateur de la bibliothèque de cette ville.
M. A. vin a publie un grand nombre d'articles
artistiques et littéraires et des pièces de vers
dans des journaux et revues belges, et il a
pris part u la fondation de la Revue encyclo-
pédique belge. On lui doit, en outre, des ou-
vrages très-divers, parmi lesquels nous cite-
rons : Sardanapate , tragédie en cinq actes
(Bruxelles, IS34); le Folliculaire anonyme,
comédie en trois actes et en vers (1835) ; Sou-
venirs de ma vie littéraire (1834) ; ï'Awiuaire de
la Bibliothèque royale de Belgique (1851-
1856); les Nielles de la Bibliothèque royale
de Belgique (1857, in-8°), avec des fac-similé
photographiques ; Y Enfance de Jésus, tableau
flamand, poëme de J. Wierix, avec une no-
tice (1860, iu-80); Y Alliance de l'art et de
l'industrie (1864, in-S<>), etc.
ALXION, père d'Œuoinaus, suivant Pau-
santas.
ALVCDS, fils de Sciron. Il aida Castor et
PoUux à délivrer leur sœur Hélène, ravie
par Thésée. Il périt, dit-on, au siège d'A-
phidna, ville du Péloponèse, où Hélène s'é-
tait retirée avec la mère de Thésée, et fut
enterré dans un lieu de la Mégaride qui prit
son nom.
ALYM-GUERAÏ, 34e kan de Crimée, que la
Porte Ottomane choisit pour succéder a Ars-
lan. Il augmenta considérablement les im-
pôts et les charges qui pesaient sur les
Noghaïs, et ceux-ci se révoltèrent. Alym-Gue-
raï leva contre eux une armée de 50,000 hom-
mes, puis, loin de les combattre, il se mit
lui-même a leur tête et les conduisit dans le
Boudjac, qui cessa des lors de fournir à Con-
stantinople les grains dont elle avait besoin
pour la subsistance des habitants. Le vizir,
qui jusque-là avait protégé Alyin-Gueraî, se
vit obligé de le déposer, et Alyni-Gueraï se
relira dans la Roumélie.
A LYON ( Pierre - Philippe ) , botaniste et
pharmacien français, ne en Auvergneen 1758,
mort à Paris en 1816. Il fut d'abord lecteur
du duc d'Orléans, et il enseigna l'histoire na-
t i relie aux enfants de ce prince. En 1794, il
fut détenu quelque temps dans les prisons de
Nantes. Etendu à la liberté, il fut mis à la
tête de la pharmacie du Val-de-liràee, puis
plus tard de celle de l'hôpital de la garde
aie. Il a publié les ouvrages su
Essai sur les propriétés médicinales de l'oxy-
gène et sur l'application de ce principe dans
les maladies vénériennes, psoriques et dur-
treuses (Paris, an V ; réimprimé en l'an VII,
in-8°); Cours élémentaire ae botanique (P&vm,,
un VII, in-fol.) ; Court élémentaire de chimie
théorique et pratique (Paris, 1787, in-8°; puis
1799, 2 vol. in-8°). U a aussi traduit plusieurs
ouvrag me.
ALYPIUS, architecte, né à A mioche dans
àMAD
le ivo siècle. Il viv . ,-ue de Julien
Lt, et on dit qu'il fut ehargé par cet
empereur de faire reconstruire le temple de
entreprise qui fut abandon nèo
par suite de prétendus prodiges. Quelques
après, il fut accusé de magie et tous
ses biens furent confis
ALYPIUS, philosophe d'Alexandrie d'E-
gypte. U vivait au iv-' siècle. Ayunt un jour
rencontré Jamblique, il lui demanda ce qu'il
il de cette proposition : • Tout riche est
ou injuste lui-même ou fils d'un homme in-
juste. » On ne dit pas quelle fut la réponse
de Jamblique, mais on affirme qu'il trouva
la question intéressante et qu'à partir de ce
moment il se lia avec Alypius, qui d'ailleurs
donnait ses leçons de vive voix et qui n'a
rien écrit. Il était d'une taille tellement pe-
tite qu'il pourrait presque être rangé au
nombre des nains.
ALVSIDS, surnom de Jupiter et de Bacchus.
* ALYTE ou ALYTÈS s. m. — Encycl. Ce
genre de ban ^.n des
crapauds, se distingue par les i a
vants : mâchoire supérieure garnie de dents1;
langue circulaire, épaisse, adhérente, creusée
de sillons longitudinaux; tympan distinct;
doigts non dilatés en disque; cinq orteils eu
unis par une membrane
une seule espèce de ce genre, Yalyte obste-
tricans, assez commune en France, en Suisse
et en Allemagne. Elle est remarquable par
le timbre de sa voix, qui rappelle le son d'une
clochette de verre. Mais ce qui attire surtout
l'attention sur ce singulier batracien, e'eï t la
manière dont le mâle aide la femelle à pondre
ses œufs, circonstance qui a valu à 1 animal
le surnom de ■ crapaud accoucheur. » L'ac-
couplement a lieu vers la tin du mois de mars
ou le commencement d'avril. La femelle
pond une cinquantaine de petits œufs d'un
[aie, disposés en chapelet. Le mâle
concourt à cette opération en enroulant suc-
cessivement le chapelet d'œufs autour de ses
cuisses, puis, ainsi chargé, il s'enfonce en
terre à une profondeur de 0m,60 ou 0m,S0 et
soumet les œufs à une sorte de couvaison qui
en développe le germe. Quand les têtards
ont pris dans l'œuf un développement suffi-
sant, il les porte dans l'eau, ou réclusion a
bientôt lieu.
ALYZEDS, fils d'Iearius, roi d'Acarnanie,
et de Poly caste ou de Péribée, et frère de
Pénélope et de Leucadius. U donna son nom
à l'ancienne ville d'Alyzie ou Halyzea, dans
l'Acarnanîe (éparchie de Livadie), située au-
dessous de Leucade, à 4 kilom. do la mer.
ALZATE Y RAMIREZ (DON Joseph-Antoine),
astronome et géographe mexicain, mort vers
1795. Il entreprit à Mexico la publication
d'un» revue intitulée : Gazette de littérature,
dans laquelle il cherchait a inspirer le goût
des sciences à la jeunesse. Outi u des publi-
cations sur l'astronomie et sur la géographie,
on lui doit : Lettres sur différents objets d'his-
toire naturelle, adressées à l'Académie des
sciences de Paris, et Mémoire sur la limite
des neiges perpétuelles au volcan Popoca-
tepetl.
ALZES, dieu de l'amour fraternel, dans la
mythologie Scandinave.
AL-ZOHARAH, nom donné par les Arabes
à la planète Venus. Us lui avaient élevé
un temple dans la capitale du pays dTeinen.
ALZEY, ville d'Allemagne, dans le grand-
duché de Hesse-Darmstadt , provinee du
Rhin, à 31 kilom. de Mayence et a 20 kilom.
de Worins ; 4,200 hab. Chat au détruit par
les Français en 1683. C'est une ville tres-an-
cienne, connue par les Romains sous le nom
d'Altiaia.
•ALZON, bourg de France (Gard), ch.-l.
de canton, arrond. et à 20 kilom. du Vigan,
sur la Vis; pop. aggl., 537 hab. — pop. tut.,
882 hab.
* ALZONNE, bourg de France (Aude), ch.-l.
de canton, arrond. et à 15 kilom. de Car cas-
sonne, sur la rive gauche du Presque! : pop.
aggl., 1,271 hab. — pop. tôt., 1,510 hab. Foi-
res importantes.
AMAAD, ancienne ville de la Palestine, la
sixième des vingt-deux villes assignées à la
tribu d'Aser. Elle fut détruite pur Alexandre
J année.
A3) AD LE (saint), curé deRiom dans le v« siè-
cle, mort en 464. Il est le patron de la ville
de Kiom, et on l'invoque surtout pour les mor-
sures de serpents.
A MAC, poète persan du xi* siècle, surnommé
Dokiiaral. 11 fut d abord en grande faveur
un pi es de Kheder -Kan et amassa des richesses
considérables; mais Rachydy, poète comme
lui, vint u bout, par ses intrigues, de le sup-
planter. L< • Anmc fut devenu vieux, il
revint I
de la sœur de ce prince
supérieure a
de tou de l'époque. Le plus
Unac a pour objet
de Zulykha , telle
le Coran.
A M AD Cl (■ médecin
torl en i
icrosc
sir ici . les [Hantes.
son 1 1 : t y s
deux OSU iVnr les
A MAL
119
noms, II consulta à ce propos les plus savants
S les de l'époque, et l'on finit par i
'.es ne se tr
ions équalo
immuniqunit
a d autres, qui les consignaient
t acquis la ré
tion d'un savant distingué.
AMADESI (Joseph Louis), théologien italien.
né u Livourne en 1701, mort U Rome en 1775.
. vateur des archives de l'arche-
vêché de Uavenne.il en lira de précieux do-
cuments qui lui servirent ouvra-
ivants : De jurisdictione Bavennatum
archi'piscorum in cioitate et diœcesi Ferra-
mno, 1745); De jure Bavennatum
archiepiscorum deputandi notarios... (R. me,
175î) ; De comitatu Argentauo (1763), etc.
AMADOR DE LOS RIOS (dos José), littéra-
teur espagnol, né à Baena, provint e de Cor-
doue, en 1818. Son père, qui était sculpteur,
le ht élever à Séville. M. . .,t do
lorsqu'il foi
de ses amis, José Bueno, un journal littéraire,
le Cygne, dans lequel il publia des arlic
ésies, puis il ht paraître u
vers (IS39), en collaboration avec Bueno.
Deux ans plus tard, il épousa la sœur d
n Vi liai ta. M. Amador de Los Rios pu-
purtir de ce moment, plusieurs ouvra-
ges qui commencèrent à le faire ai
sèment connaître. Désireux de se produire
sur un plus vaste théâtre, il quitta Se\ille
vers 184G et alla s'établir à Madrid. Là, il
redoubla d'activité dans ses travaux litté-
raires, publ;a des articles dans les revues et
dans les journaux et lit paraître de nouveaux
ouvrages. Nommé professeur â l'université
de Madrid, il devînt doyen et administrateur
de la Faculté des lettres, membre de l'A
mie d'histoire et de l'Académie des beaux-ans
it- Ferdinand. En 1863, il fut élu mem-
bre descortes.où il siégea dans les rat g
conservateurs. Outre une traduction de
toîre des littératures du midi de l'Europe, de
li (1841-1842), d'excellentes éditions
des Œuvres du marquis de Santettane (1852),
de Y histoire générale des Jndes, iles et terre
ferme de l'Océan, de Fernando de Oviedo
(1852-1855, 4 vol.), et des travaux
md recueil intitule Monw
mentus arquitectomeos, on lui do t, notam-
ment : Sevitie pittoresque (1844); Tolède pit-
toresgue (1S45); Eludes historiques, politiques
et littéraires sur les juifs d'Espagne
qui ont été traduites on français pai
(1SG0, 2 vol. in-80); Y Histoire ,1
de la cour de Madrid, eu collaboration avec
de Dios y Del^ada; lArt latino- byzantin en
Espagne; enfin, son œuvre cap. taie, VÉU~
totre de ta littérature espagnole (Util etsuiv.),
ouvrage extrêmement remarquable.
* AMADOU s. f. — Substance au moyen de
laquelle les truands se jaunissaient et se don-
naient l'apparence de malade.».
AMAILLUUX, bourg de France (Deux-Sè-
vres), canton, arroini. et à 13 kilom. d
thenuy; 941 hab. Cette loculi îe un
haras de chevaux et de baudets et des car-
rières de granit.
AMALA1RE FORTDNATUS, moine, né vers
Il devint archevé ;
Trêves en 810, prêcha et rétablit lu religion
chrétienne dans toute la contrée située au
delà de L'Elbe et consacra la preto
ubourg. Kn 813, Charleinugne le char-
gea d'une mission à » pie, et il mou-
rut en 814 dans son diocèse. On a de lui un
Traité sur le baptême, imprime parmi les œu-
vres d'Alcuin.
AMALA1RE SYMPHORIUS, théologien du
vili" siècle. Louis le Débonnaire lui confia le
soin de diriger L'école de son palais, puis il le
n mina abbé d'Hornbach,chorévé
cèses de Lyvn et de Trêves. On a do lu
Traité des offices ecclésiastiques, ou qu<
expressions sur l'eucharistie parurent sus-
pectes et fureu t soumises au
Vuiersy; V Ordre de l autiphonier ; YOffice de
la messe; une Bègle des chanoines, etc.
AMALECfl, dans la géographie do la !
nom d'une montagne du pays de lu trîl
m, sur laquelle etuit bâtie la ville de
Fharaton, patrie d'Abdon, uu des juges d Is-
r.iél, qui y fut, enterré. uAncieune ville ca-
pitale des Amalecites.
AMALES, nom de la plus noble tribu des
Goths, suivant Jornandès. I Ltna 'four-
nirent des rois à I.i inique
avunt l'ère chrétienne. Théodoric
roi des Ostrogoths,aiusi que la célèbre Aina-
. sa nlle, descendaient de cet)
mille.
•AMALGAMATION s. f . — Encycl. L'û-
viaiyamution est lu méthode employée en
meut des minerais
. i ou a chaud. Pour
Yamalgumation à froid, on bocarde le:> D
iJJUS-
aient acquis une gr.i
ainsi des boues met
eu se desséchant, prennent une «<
D les étend dans une cour
nommée patio. On y superpose du sel
marin, dans ta proportion de 2 parties pour
100 parties do ou fait piétiner le
tout par des chevaux pendant deux hi
Au bout d il a lie heures, on ajoute u;i
inugisti
120
A MAX
pyriteux on provenant de la séparation de
l'or et île l'argent par l'acide sultunqne. On
mélange le ma el.au moyen
du piétinemei ' evaux , et on pro-
,11 .le la première dose de
mercure, envir.m quatre fois le poids de l'ar-
gent contenu dans les minerais, puis on fait
encore piétiner. Quand l'amalgame est solide
et ressemble à de la limaille d'argent, on ré-
pand une seconde dose de mercure , et on
donne un nouveau piétinement, puis on ajoute
une dernière fois une faible dose de mer-
cure. Dans les conditions les plus favorables,
cette opération dure vingt-cinq jours; eile
exige quelquefois deux et même trois mois.
Entin, on traite dans des cuves par une quan-
tité de mercure égale a celle qu'on a employée
sur le patio. On entraîne les matières stéri-
les, et le mercure reste seul, chargé d'ur-
gent; on le filtre alors à travers des sacs en
toile. .
Pour Yamalrjamation à chaud, on procède
de la manière suivante : le minerai pulvé-
risé est d'abord soumis à plusieurs lavages,
puis on le traite à 100°, dans des chaudières
à fond de euivre, par une dissolution de sel
marin et par du mercure. Une partie d'argent
pour son amalgamation deux pallies
de mercure, et l'amalgame disséminé dans le
minci ai ne peut être rassemblé que par huit
■ dernier métal. On soumet enfin
i ,m ilgame à la distillation sous une cloche
métallique.
On doit au baron de Born une autre mé-
thode qu'on appelle amalgamation saxonne et
nui e.iinprend trois opérations : ehloruralion
ou grillage du minerai, avec addition de sel
marin; amalgamation proprement dite; dis-
tillation de l'amalgame, four la chlorura-
tion, on réduit le minerai en poussière tiès-
fine, puis on le mélange entièrement avec
1 dixième de sel marin séché et réduit en
re. Ce mélange est chauffé au rouge pen-
dant trois ou quatre heures sur la sole d un
four à réverbère. On termine le grillage par
un coup de feu qui sert à transformer une
partie du sulfate d'argent en chlorure, sel
plus rapidement soluble que le sulfate dans
une dissolution de chlorure de sodium. On
procède ensuite a l'amalgamation de la ma-
nière suivante : on réduit en poudre le mi-
nerai grillé et chloruré, puis on le mat, avec
de l'eau, dans des tonneaux traversés par un
axe horizontal qui tourne au moyen d'une
roue hydraulique. Après l'avoir fait tourner
pendant deux heures, on introduit du mer-
des rondelles de fer et l'on remet
les tonneaux en mouvement pendant vingt
heures. Alors on retire la matière des ton-
neaux et on la lave pour en séparer l'amal-
game. 11 ne reste plus qu'à distiller l'amal-
game, et cette distillation se fait dans une
cornue cylindrique en fonte, placée horizon-
talement dans uu four en brique, et dont le
col reçoit un tube de fer destiné à conduire
les vapeurs de mercure dans l'eau. On ob-
tient pour ré^iJu de l'argent pauvre renfer-
mant du cuivre, du plomb, du nickel, etc.;
on raffine cet argent brut avec le plomb
d œuvre.
AMALTHÉE s. f. (a-mal-tè — nom my ihol.).
Planète telescopique, découverte par M. Lu-
ther le 12 mars 1871.
AMALTHÉE s. f. (a-mal-té). Paléout. Es-
pèce de coquille fossile, appartenant au genre
ammonite.
AM.IM, ancienne ville de la tribu de Juda,
sur les rives du Besor.
AM\M\ (Sixtinus), théologien protestant,
ne dans la Frise, i" ■- Apres avoir
l'ait ses éludes à l'université de Franeker,
il passa en Angleterre et suivit les cours uu
>■ d'Kxcter. 11 revint ensuite dans son
C natal et fut nommé professeur
rau. On a de lui : Censura Vulgatx lutins
editionis Pentateuchi (Franeker, 16S0,in-4") ,
tehe eon/erencie (Amsterdam, I6!3)j An-
libarbarus Biblicui (Ami lerdam, 1628). Pen-
dant sou séjour a l université de Fruneker,
Aiiuuna attaqua très-énergiquement les abus
■liaient parmi les étudiants et parvint
i en grande parue.
AMANA, montagne souvent citée dis le
Çanti çues, a côle deK mun
rlermon. Elle faisait partie de la i
de rÂnti-Liban,et de ses flancs descendaient
lient le territoire de li.i-
utres L'Abana ou Ainuua,qui doit
être le Chrj . irrhou: le moderne Baradi.
AMANAHBA ou APOLLON1A , petit Kiat de
■ ire, q s'étend enti e les
. dan ■ l'A fri-
nue o cidi t île. Il a environ 300 kiloni. de
longueur i !
■ii les premiei s sur
celte
du pu) s, il appela I
...m et leui i ■ ; mit d installer un foi
qui poi le le n l'Apul-
i ré mi
Or, Le sol est bien arrosé
ec très- fei lile. On y
,-a ' 2, et l'on y
I
la cou
compo res, qu
lent h un monarque ub I entre-
une | .
t. il, i voisines* La côte i Lubie et,
nar ..a t,', pe i m ,■■,! mli ■■ p ir le I iuropèens.
AMAN
•AJIAKCE.villnge de France (Haute -Saône),
nrrond. et a 24 kilom. de Vesonl ; pop. nggl.,
82t h d). —pop. tôt., 928 hnb. Ruines d un
château féodal.
•AMANCEY. bourg de France (lu, uhsl, ch.-l.
de canton, nrrond. et a 30 kilom. de Be-
i; pop. aggl., 687 hab. — pop. tôt.,
721 hab.
•AMAND (SAINT-), bourg de France (Loir-
et-Cher), ch.-l. de canton, arrond. et à 20 ki-
lom. de Vendôme, près de la source de la
Brenne; pop. aggl., 427 hab. — pop. tôt.,
716 hab.
•AMAND (SAINT-) ou SAINT-AMAND-
MONTROND, ville de France (Cher), ch.-l.
d'arrond., h 44 kilom. de Bourges, entre la
rive droite du Cher, la Marmande et le ca-
nal du Berry; pop. aggl., 7,426 hab. — rop.
tôt., 8,220 hab. L'arrond. compte 11 cant.,
115 oomm., 116,795 hab. Ruines du château
de Montrond,sur la colline du Tertre. ■ Saint-
Amnnd.dit M. Adolphe Joanne, fut fondé nu
commencement du xu» siècle, au p.ed du
château . déjà existant, de Montrond , par
Ebbes VI, seigneur de Charenion. Depuis le
xvic siècle, il passa successivement dans les
maisons de Sully, de Dreux, de Nevers et de
Gonzague; le grand Sully l'acheta en 1605,
puis le revendit en 1621 au prince de Coudé.
Pendant In captivilédu roi Jean, les Anglais
s'emparèrent de Montrond; ils en furent
chassés sous Charles VI. Vers 1432, le châ-
teau de Montrond et la ville de Saint-Amand
furent augmentés de nouvelles fortifications.
Après la mort de Henri IV, Sully se retira
d'abord au château de Montrond. Le grand
Condé y passa une partie de son enfance et
en fit plus tard sa principale place de guerre
pendant la Fronde. L'armée royale le prit en
1652 et le démantela aussitôt. ■
•AMAND -LES -EAUX (SAINT-), ville de
France (Nord), ch.-l. de canton, arrond. et à
13 kilom. de Valenciennes, dans une plaine
marécageuse, au confluent de la Scarpe et
de l'F.lnon; pop. aggl., 7,211 hab. — pop. tôt,
10,574 hab. Celte ville doit son origine a un
monastère bâti en 647 par saint Arnaud, évo-
que de Tongres. Dévastée en 842 par les Nor-
mands, pillée en 1340 par Guillaume II de
Il.iiniut, prise par Marie de Bourgogne en
1477, par le comte de Ligne en 1521, elle fut
démantelée par les Français en 1667. L'ab-
baye de Saint-Amand était en 1789 la plus
belle de tout le pays; elle a été complète-
ment détruite, à l'exception de la porte d'en-
trée, et son emplacement est aujourd'hui oc-
cupé par de vastes jardins.
A 3 kilom. S.-E. de la ville, près du ha-
meau de La Croisette, se trouve rétablisse-
ment d'eaux thermales auxquelles la vide
doit son surnom et dont nous avons parlé a
l'article Amand (Saint-), au tome 1er, page 244
du Grand Dictionnaire.
• AMAND-EN-PCISAYE (SAINT-), ville de
France (Nièvre), eh.-l. de canton, arrond. et
à 19 kilom. de Cosne, dans une vallée arro-
sée par la Vrille; pop. aggl., 1,387 hab. —
pop. lot., 2,448 hab. Château remarquable,
bâti vers 1540 par Antoine de Rochechouart.
AMANE, nom d'une ancienne divinité des
Chaldéens, regardée comme la personnifica-
tion du feu sacré. Strabon la nomme Dxmon
Persarum (le génie des Perses). On entrete-
nait dans son temple un feu perpétuel, et les
y venaient tous les jours chanter ses
louanges, portant de la verveine et la tète
cuuverte de bandelettes. Certains mytholo-
gues voient dans Amane le dieu Soleil lui-
même, d'autres la divinisation du mont Ama-
nus. On l'appelait aussi Omane,
AMANIEU DES ESCAS, troubadonr qui vé-
cut a la cour de Jacques II, roi d'Aragon, au
xme siècle, et qui probablement était parent
d'un Giraud d'Amanieu. chevalier gascon qui,
en 1217, vint au secours du comte de Tou-
touse contre Simon de Monlfort. 11 nous re^te
de lui quatre pièces, dont le principal défaut
est u'étro très-prolixes et de contenir beau-
coup de lieux communs. Le poème où il peint
les tourments de l'absence est remarquable
pur le grand nombre de proverbes qui y sont
cites et dont il nous a ainsi conservé la con-
naissance*
•AMAN1.1S, bourg de France (llle-et-Vi-
, canton et a 6 kilom. de Junzé, sur la
rive gauche de la Seiche; pop. aggl., 240 hab.
— pop. tut., 2,409 hab. Fabriques de toiles a
voiles, btuni Ins. ,-iie de fil considérable ; com-
merce il'' grains, de beurre et de tuiles.
• AMANS (SAINT-), village de France (Avey-
ron), ch.-l. de canton, arrond. et ù 34 kilom.
d'Espalion, pics do la tSelve; pop. aggl.,
601 hab. — pop. lot., 1,278 hab.
'AMANS-LA-LOZÈRE (SAINT-), bourg do
France (Lozère), ch.-l. de canton, arrond. et
à 22 kiluni. de Memle, dans les moulaglius,
ii 1,149 mètres d'altitude; pop. aggl., 182 hab.
— pop. lot., 356 hab. Fabrique de serges 61 de
ca, us. Aux environs, belles cascades j source
d'eaux minérales froides.
' AMANS SOUI.T ou LA BASTIDE (SAINT-),
b nirg ■:■ France (Tarn), ch.-l. de canton,
et à 31 kilom, de Castres, sur la rive
; a n le du l'hure; pop. nggl., 2,127 hab. —
p., p. tut., 3,471 hab. Dana feglise, on voit le
imiii, ■ i du maréchal Soult, qui naquit dans
AMAR
ce bourg en l'CO et mourut dans un château
des environs en 1851.
* AMANT-DE-BOIXE (SAINT-), bourg de
France (Charente), ch.-l. de canton, arrond.
et à 19 kilom. d'Angoulêmc, sur un nffluent
de la Charente; pop. aggl., 1,022 hab. —
pop. tut., 1,732 hab. Eglise romane , avec
crypte; restas d'un cloître du xtii° siècle.
* AMANT ROCUE-SAVINE (SAINT-), bourg
de France (Puy-de-Dôme), ch.-l. de canton,
arrond. et à 13 kilom. d'Ambert ; pop. aggl.,
469 hab. — pop. tût., 1,751 hab. Dans les en-
virons, mines de plomb argentifère et sour-
ces d'eau ferrugineuse.
* AMANT-TAl.LENDE (SAItfT-), bourg de
PVance (Puy-de-Dôme), ch.-l. de canton, ar-
rond. et à 18 kilom. de Clermont, sur la
Veyre et la Moune; pop. aggl., 1,416 hab. —
pop. tôt., 1,459 hab. Sources minérales.
AMANTEA, ville du royaume d'Italie, dans
la Calabre Citérieure, district de Paola, k
24 kilom. S. -O.de Cosenza; 2,R00 hab. Cette
ville possède un ancien château fort, quel-
ques couvents et églises et des sources d'eaux
thermales.
AMANTES, peuple de l'ancienne Pannonie,
que Ptolémée nomme 'AhovttjvoI, et qui vivait
sur le territoire aujourd'hui occupé par la
ville d'Agram, sur la Save.
AMANV1LLERS, village situé à 12 kilom.
de Metz. Un combat meurtrier fut livré dans
les environs, le 18 août 1870, entre l'armée
prussienne et l'armée française, commandée
par le maréchal Bazaine. Nos pertes, dans
cettejournée, s'élevèrentàplusde 12,000 hom-
mes, parmi lesquels plusieurs généraux et
589 officiers tués ou blessés.
AMARÀ ou A M Alt VV ATI, séjour ordinaire
du dieu Indra, dans la mythologie indoue.
AMARACCS, officier de Cinyre, roi de Chy-
pre. Chargé de la conservation des parfums,
il lui arriva un jour de briser des vases qui
en contenaient d'exquis, el il fut si affecté de
cet accident qu'il en sécha de douleur. Les
dieux eurent pitié de lui et le changèrent en
une plante, la marjolaine (gr. amarukos).
AMARAL (J.-M. Ferrkira do), marin por-
tugais, né en 1805, mort à Macao en 1849. Il
était aspirant de marine lorsqu'il déploya nue
grande valeur au siège d'Itaparica, où il fut
gravement blessé (1825). Devenu ofticier, il
se distingua sous les ordres de sir Charles
N.ipi -r et se fit surtout remarquer par l'ha-
bileté qu'il déploya dans ses rapports avec
les Chinois. 11 fut assassiné près de Macao,
à la suite d'une révolte organisée contre les
Européens qui occupaient le pays.
* AMARANTE s. f. — Encycl. Le nom de
ce genre paraît avoir été exclusivement ap-
plique par les anciens à l'espèce appelée
crête-de-coq, qu'ils ont certainement connue,
et dont les magnifiques fleurs possèdent en
effet, comme celles de l'immortelle, la pro-
priété de se dessécher sans perdre leur cou-
leur. Le nombre des espèces de ce genre pa-
raît s'élever à cinquante environ; nous avons
cité les principales, mais nous devons ajou-
ter que plusieurs espèces nouvelles sont cul-
tivées aujourd'hui dans lesjardins paysagers,
k cause de la richesse et de la variété des
couleurs de leurs feuilles. Chez plusieurs d'en-
tre elles, ces feuilles, ornées sur les bonis
d'un liséré d'une couleur qui tranche sur celle
du fond, produisent un très-grand effet. Les
feuilles de quelques autres espèces sont con-
sommées, dans certains pays, en guise de-
pinards.
Le genre amarante est naturel et peut être
nettement caractérisé comme il suit : Heurs
polygames, monoïques, tribractêolées, en
épis ou en glomerules ; périgone k trois ou
cinq divisions ; filets libres, subu lés; anthères
à deux cloisons; style court, a deux ou trois
stigmates filiformes ; graine petite, réuiforme-
orbiculaire, à test crustace. Toutes les ama-
rantes sont annuelles.
AMARA-S1NGHA ou AMARA-SINHA, savant
conseiller du rajah Vikramaditeya. Il vivait
dans le 1er siècle avant l'ère chrétienne, et il
a composé un excellent dictionnaire sanscrit,
intitulé Amarâ'Kocha {Trésor d'Amaru). Les
mots y sont disposés par ordre de matières;
ceux qui ont plusieurs significations forment
une dernière section , intitulée Nanartha*
Varga. Notre Bibliothèque nationale possède
un exemplaire manuscrit de cet ouvrage un-
portant.
ÂMARÂVATI. V. ci-dessus Amarà.
* AMAR! (Michel). — Il fit ses études dans sa
ville natale et obtint k soizu ans un emploi
au ministère d'Etat. Son père ayant été im-
pliqué dana une conspiration et condamné
a mort (1822), Michel Aman dut des lors,
pur Bon travail, subvenir aux besoins de
toute sa famille. Ayant connu quelque temps
après une jeune Anglaise, il apprit l'anglais,
traduisit en vers blancs le Mm nuon de Wal-
ter Scott, qu'il publia a païenne en LS38, i uis
s'adonna avec ardeur a l'étude do la Littéra-
ture français ■ et anglaise, de la phîlosoplli •
et de l'histoire de la Sicile. Uno émeute
ayant éclate à Païenne en 1837, M. Aman,
bien qu'il n'eût pris aucune part à l'agitation,
fut traité comme suspect et transfère do Pa-
ïenne a Naples. Pendant son séjour dans
culte ville, il roiuit S'S travaux historiques
AMAR
et écrivit la Guerra del Vcspro sicilinun.
Ayant obtenu d'aller voir sa famille à Pa-
ïenne, il y fit imprimer cet ouvrage avec la
permission des censeurs (1842) ; mais, au bout
île quelques mois, on s'aperçut qu'en par-
lant de la domination française en Sicile,
Amari avait fait constamment allusion à celle
des Napolitains dans l'île. On interdit l'ou-
vrage, les censeurs furent destitués, cinq
journaux qui en avaient parlé furent suppri-
més, et Amari, pour échapper à la persécu-
tion, s'enfuit en France. Là, il étudia l'arabe,
le grec moderne, prépara son Histoire des
musulmans de Sicile et apporta diverses mo-
difications à sa Guerre des Vêpres siciliennes,
qui fonda sa réputation et fut traduite en al-
lemand et en anglais. Lors du mouvement
révolutionnaire qui éclata en Sicile en jan-
vier 1848, Amari revint à Palerme, ou le
gouvernement provisoire l'avait nommé pro*
fesseur de jurisprudence à l'université. A son
arrivée dans cette ville, il fit partie du co-
mité révolutionnaire, devint vice-président
du comité de la guerre et fut élu par Pa-
lerme membre de la Chambre des députés
qui prononça la déchéance des Bourbons.
Nommé peu après ministre des finances, \\
remplît ces fonctions jusqu'au mois d'août
1848. M. Amari fut alors envoyé à Paris pour
demander au gouvernement républicain son
intervention en faveur de la Sicile, mais il
échoua. Les hostilités ayant recommencé en
Sicile en mars 1849, il retourna à Païenne;
mais lorsqu'il y arriva, la cause de la Sicile
était définitivement perdue, et, le 22 avril, il
dut quitter l'île et aller chercher de nouveau
un refuge k Paris. M. Amari y continua ses
travaux jusqu'en 1860. A cette époque, Ga-
ribaldi accomplissait son étonnante expédi-
tion de Sicile. M. Amari s'empressa de reve-
nir dans son pays, où il devint président de
la lieutenance et fut charge du ministère des
finances. En outre, Victor-Emmanuel lui
donna un siège au sénat et le nomma, en
juillet 1861, gouverneur de Modène. En dé-
cembre 1862, il devint ministre de l'instruc-
tion publique et conserva son portefeuille
dans le ministère Minghetti (mars 1863-sep-
tembre 1864). Depuis lors, il a continué k sié-
ger au sénat et a voter avec le gouverne-
ment. L'Académie des inscriptions et belles-
lettres de Paris l'a élu membre correspon-
dant en 1857 et associé étranger en juin 1871.
Outre les ouvrages précités et des articles
remarquables publiés dans le Journal asiati-
que, la Bévue archéologique, etc., on lui doit :
Quelques observations sur le droit public de
la Sicile (1848, in-8°); la Sicile et les Bour-
bons (1849, in-8<>); Post-scriptum à la Sicile
et les Bourbons (1840, in-8<>); Solvan al
Muta, d'Ibn-Djafer, traduit en anglais (Lon-
dres, 1852, 2 vol. in- 8°) ; Bibliotlieca arabico
siciliana (1855, 3 vol. in 8°); Istoria dei mu-
sulmani in Sicitia (1857-1858, 2 vol. in-so).
Nous pouvons citer encore des traductions
de la Description de Palerme, par Ebnllamal
et du Voyage en Sicile, de Mohamined-Ebn-
Djobaïr,
"AMARI N (SAINT-), ancienne ville de France
(llaut-Rhiu), ch.-l. de canton de l'arrond. de
Bel fort, sur la rive gauche de la Thurr, k
Il kilom. de Thann ; 2,314 hab. Elle a elé
cédée k l'Allemagne par le traité de Franfort
du 10 mai 1871, et fait aujourd'hui partie de
l'Alsace-Lorraine (arrond. de Thaun).
AMAR1TON (Jean), jurisconsulte français,
né en Auvergne au commencement du xvic siè-
cle, mort en 1590. Après avoir été professeur
de droit à Toulouse, il vint k Paris exercer la
profession d'avocat. Il a laissé des Commen-
taires sur les épitres de Cicéron et d' Horace
(Pans, 1553) et des Notes sur le trente-neu-
vième livre d'Ulpien (Toulouse, 1554).
AMARS1AS, nom du pilote qui conduisit
Thésée dans l'île de Crète, pour aller combat-
tre le Mino taure.
* AMARYLLIS s. f. — Encycl. Ce bea*
genre d'ainaryllidées, qui comprend un très-
grand nombre d'espèces, a souvent varié
avec les caractères qui lui ont été assignes
et peut, après les derniers travaux, être ca-
ractérisé comme il suit : spathe à une ou deux
pièces, contenant des fleurs accompagnées
de bractées; calice adhérent à la base de l'o-
vaire, à mx divisions sur deux rangs ; six éta-
mines fixées sur le tube du calice; filets li-
bres ; anthères allongées, fixées par leur ex-
trémité; style simple ; stigmate trilobé ; ovaire
infère, a trois loges; bulbe simple, tunique;
feuilles radicales, entourant une hampe nue.
Ce genre, ainsi délimité, comprend un très-
grand nombre d'espèces, dont plusieurs font
l'ornement de nos jardins. Aux espèces déjà
citées dans le Dictionnaire, il convient d'ajou-
ter : l'amaryllis reyiua, qui nous vient du
Mexique, et qui porta quatie ou cinq fleurs
magnifiques, d'un rouge poneeau, et l'ama-
ryilis du Cap, dont la hampe, longue de o"»,60,
porte une ombelle simple, composée de 50
ou 60 grandes fleurs d un beau rose. C'est lu
plus grande espèce du genre.
AMARYNCÉE, fils d'Alector, roi d'Elide. Il
prêta sou aide a Augias dans sa guerre con-
tre Hercule. Son fils Diores conduisit 10 vas-
B6 mx au siège de Troie.
AMAHYM'IIIE ou AMAR YSIE, surnom de
Diane, adorée k Amiryuihe.
AMARYNTUUS, uu des chasseurs de b
suite do Diane. 11 donna sou nom a la villa
AMAT
d'Amarynthe, en Eubée, où Diane était ado-
lée. il Un des chiens d'Actéon.
AMASA, général dans l'armée d'Absalon,
mort en 1019 av. J.-C. Il se réconcilia avec
David, qui, mécontent de Joab, lui promit de
lui donner le commandement général de son
armée; mais Joab le fit assassiner.
AMASENtS, rivière de l'ancienne Italie,
dans le Latium. Elle descendait des monta-
gnes des Volsques, passait par Privernum,
recevait l'Ufens, puis, après avoir perdu une
partie de ses eaux dans les marais Pontins,
se jetait dans la mer, entre Terracina et Cir-
ceii. C'est aujourd'hui ï'Amaseno.
AMASEO (Romolo), littérateur italien, né a
Udiue en 1489, mort à Rome en 1552. Il fut
professeur de littérature à Bologne et gagna
la faveur du pape Clémeut VII. Paul III lui
confia ensuite plusieurs missions diplomati-
ques, et Jules III le nomma secrétaire des
brefs. On a de lui une traduction de l'Expédi-
tion de Cyrus, par Xénophon, et une autre
de la Description de la Grèce, par Pausanias
(Rojne, 1547). Il a aussi laissé un recueil de
dix-huit discours latins prononcés par lui eu
diverses occasions.
AMASIS, général des Perses sous le règne
de Darius, fils d'Hystaspe, vers 495 av. J.-C.
Il commandait les trouves de pied au siège
dfl Barce, et, ayant échoué dans plusieurs
attaques, il attira les Barcéens hors de la
ville, sous prétexte de traiter avec eux, puis
il y rit entrer ses soldats, qui se mirent à
piller et à saccager tous les quartiers.
AMASTRE, ami de Persée, suivant Vale-
rîus l-'Jaccus. Il fut tué par Argus, fils de
Phryxus. il Fils d'Hippotas et compagnon
d'Knée. Il fut tué par Camille.
à. M A ST El S, fille d'Oxathre, frère de Darius
nan, au îve siècle av. J.-C. Alexandre
lui fit épouser Craterus; mais elle le quitta
ensuite, avec le consentement d'Alexandre,
pour épouser Denys, tyran d'Héraclée, dont
elle eut deux fils et une fille. Après la mort
de Denys, elle gouverna Héraclée, comme
tutrice de ses fils, et elle se remaria avec I,y-
siniaque, roi de Thrace; puis elle retourna à
Héraclée et fonda une ville à qui elle donna
sou nom. Mais lorsque ses fils furent devenus
grands, ils la firent mourir.
AMAT (Félix), historien ecclésiastique, né
dans le diocèse de Barcelone en 1750, mort
dans un couvent de franciscains en 1824. En
1803, Charles IV le nomma abbé de iSamt-
lldefonse et archevêque de Palinyre. Il a
laissé : Tratado de la igtesia da Jesu Cristo
(Madrid, 1793-1803, 12 vol. in-4°); Observa-
ciones sobre la .potestad eclesiastica (Barce-
lone. 1817-1823,3 vol. in-80); Seis cartas à
Irenico (Barcelone, 1817); Deberes del Cris-
tiano en tiempo de révolution (Madrid, 1813).
'AMAT (Paul-Léopold). — Leopold Amat
avait fonde à Alger, en 1850, une librairie mu-
sicale qui n'eut point le succès sur lequel il
comptait. Au bout de trois ans, il abandonna
lotissement et revint à Paris. Il admi-
nistra le théâtre des Bouffes-Parisiens (1855-
1856), puis il obtint le privilège du théâtre
Beaumarchais (1856); mais il ne put réunir
les capitaux nécessaires pour l'exploiter. En
1860, I.éopuld Amat reçut la croix de la Lé-
gion d'honneur. Parmi ses romances les plus
populaires, nous citerons : la Fleur fanée, lt
Feuille et le serment. Tu m'oublieras, etc. Il
est mort à Nice en octobre 1872.
AMAT (Henri), homme politique français,
né a Marseille en 1815. Reçu licencié eu
droit, il se rit inscrire comme avocat au bar-
reau de sa ville natale, où il prit rang parmi
les tépublicains et les libres penseurs. En
1849, il fonda le cercle politique de la rue Pa-
radis, qui compta en peu de temps 6,000 mem-
bres et qui rendit de grands services lois de
1 épidémie cholérique. Apres le coup d'Etat
du 2 décembre 1851, M. Amat fut frappe par
les proscriptears, et il alla se réfugier en
Italie. I»'* retour a Marseille, il résolut d'or-
pan i-er contre l'Kmpire une opposition légale,
contribua au réveil de l'esprit public et fut
élu en 1865 membre du conseil municipal.
Grâce à son initiative et à son énergie, il par-
vint à faire rétablir dans les comptes un*- ré-
gularité dont la municipalité avait perdu 1 ha-
bitude, fit créer des bibliothèques communa-
les, augmenter le budget de l'instruction pri-
maire, et il obtint que les séances du conseil
fussent l'objet d'un compte rendu public. La
population marseillais'-, qui L'avait vu à l'œu-
vre, le porta sur la liste de ses représentants
le 8 août 1871, et il tut élu députe des liou-
ches-du-Rhône, le quatrième ^ur onze, par
47,371 voix. M. Amat alla siéger dans les
rangs de la gauche républicaine. Il vota
contre les préliminaires de paix, contre l'a-
brogation des luis d'exil, .-mitre la validation
de 1 élection des princes d'Orléans, contre le
pouvoir constituant de l'Assemblée, contre la
pétition des evêques. Il fut un des signatu-
res de la proposition Rivet, demanda l'élec-
tion des maires par les conseils municipaux
dans toutes les communes, proposa un em-
prunt «le 0 fr. 25 par l,0uo sur le capital et
combattit le système des emprunts
prune. M. Amat se prononça pour le retour
de l'Assemblée à Pans, pour la dissolution,
contre la loi relative à la municipalité de
Lyon. Le 24 mai 1873, il appuya M. Thiers,
puis il vota constamment contre le gouver-
nement de combat, notamment au sujet de la
■UPPLRMKNT.
AMAT
circulaire Pascal et de la liberté des enter-
rements civils. Le 19 novembre 1873, il fit
partie des adversaires du septennat; puis il
contribua à la chute du cabinet de Broglie,
appuya les propositions Périer et Malevîlle
(juillet 1874), vota la constitution du 25 fé-
vrier 1875 et se prononça contre la loi de
l'enseignement supérieur faite au profit des
cléricaux. M. Amat suivit la ligne politique,
pleine de prudence et de modération, qui de-
vait amener la fondation de la République.
Lors des élections du 20 février 1876 pour
la Chambre des députés, il échoua à Marseille
et il est rentré dans la vie privée.
AMAT1I, AMATIIA, HAMATII ou ÉMATH,
orthographes diverses d'un même nom ap-
pliqué à plusieurs villes anciennes, dérive
d'un mot hébreu signifiant gui est chaud, et
désignant spécialement des eaux chaudes.
Ainsi il y avait une ville de ce nom dans la
Palestine, anciennement fondée par les Ama-
théeiis et faisant partie de la demi-tribu de
Manassé. Elle était située au delà du Jour-
dain, près de Gadara, et il s'y trouvait des
bains d'eaux chaudes, il Ancienne ville de
Palestine, de la tribu de Nephtalî. Selon le
Ile Livre des Rois, les habitants de cette
ville furent envoyés par Salmanasar dans le
pays de Samarie, pour remplacer les habi-
tants qui avaient été transportés en Assyrie.
il Ancienne ville de la Syrie, sur l'Oronte.
V. Kmèsk, au tome VII, etHAMAH, autome IX.
A3IATHEEMS, ancien peuple qui habitait la
Palestine avant l'arrivée des Israélites. Us
descendaient, suivant les traditions bibliques,
d'Amalh ou ILunath, un des fils de Chanaan,
et occupaient le territoire de la ville d'A-
raath, de la tribu de Nephtali. Chassés par
les Israélites, ils se retirèrent eu Syrie.
AMATHUS, un des fils d'Hercule et d'E-
chidna. 11 pisse pour avoir donné son nom a
la ville d'Amathoiite, dans l'Ile de Chypre,
que certains mythographes font dériver d'A-
mathuse, mère da Cinyre.
'AMATI (André), célèbre luthier de Cré-
mone, chef de la famille des Amati, si re-
nommée au xvic et au xvue siècle, né à Cré-
mone dans les premières années du xvie siè-
cle, mort dans la même ville vers 1577. I!
appartenait a une famille d'ancienue noblesse,
dont il est question dès l'an 1006 dans les
annales de sa ville natale, et il acquit dans
l'art du luthier une célébrité qui lit recher-
cher ses violons par les principaux amateurs
de son temps et par presque tous les souve-
rains. On connaît de lui : un violon à trois cor-
des, signé et daté de 1546, recueilli dans la
piecieuse collection d'instruments du comte
Corio de Salabue,àMilan ; une viole moyenne
(viola bastarda), que possédait en 1789 le ba-
ron de Bagge, datée de 1551, plus vingt-qua-
tre violons fabriqués par lui pour la musique
de chambre du roi de France Charles IX ;
douze étaient de grand patron et douze plus
petits. 11 avait aussi confectionne, pour le
même souverain, six violes et huit basses.
• Cartier, qui a vu deux de ces violons, dit
Feus, affirme que rien ne surpasse la per-
fection de leur travail. Ils étaient revêtus
d'un vernis à l'huile d'un ton doré, avec des
reflets d'un brun rougeâtre. Sur le dos de
l'instrument, on avait peint les armes du
France, composées d'un cartel renfermant
trois fleurs de lis sur un champ d'azur, en-
tourées du collier de Saint- Michel, surmon-
tées de la couronne royale fleurdelisée et
supportées par deux anges. Deux colonnes
entourées de liens en ruban blanc, avec cette
devise ; Justice et pitié, étaient placées aux
deux côtes des armoiries et surmontées aussi
de couronnes royales que portaient des au-
ges ; la tête de ces instruments était di
d'une sorte d'arabesque dorée, d'un goût fort
ut. Cartier et M. de Boisjelou conjec-
turent que les violons de grand patron étaient
destinés à la musique de la chambre et que
les autres servaient pour les bals des petits
appartements de la cour. Au reste, il est bon
de remarquer que ces violons n'ont jamais
servi dans la chapelle do Charles IX, car ce
n'est que sous lu règne de Louis XIV que ces
instruments, particulièrement les violons, ont
ete introduits dans la musique de la chapelle
des rois de France. ■ Les violons d'André
Amati sont excessivement rares; ceux que
l'on connaît ont beaucoup souffert et ont été
maladroitement restaures. — Son frère, .Ni-
colas Amati, qu'il s'associa dans la dernière
inu. Lie de sa i arrière, est surtout connu par
ses excellentes basses de viole. Toutes por-
tent Son nom et sont datées de 1568 à 15S6.
Ou n'a pas d'autre renseignement biographi-
que sur ce luthier, qui, probablement un peu
plus jeune qu'André, lui survécut au moins
une dizaine d'années.
'AMATI {Antoine), célèbre luthier cré-
inouuis, fils d'André, no a Crémone vers
1550, mon dans la mémo ville vers L640. 11
avait adopté les patrons de son père, mais il
fabriqua un nombre plus considérable de pe-
tits Violons que de grands. Cartier possédait
un do ceux qu'il confectionna pour Henri IV,
et dont Feus donne la description suivante :
■ Cet instrument est une rareté historique du
plus grand prix. Son patron est de grande
dimension ; le ttlet qui 1 entoure est en écaille.
Son vernis, a l'huile, est brillant comme de
l'or. La tablo inférieure est. décorée des ar-
moiries de France et ue Navarre, entourée
; 1res de Saint-Michel et du Saiul-Es-
AMAT
prit, que surmonte la couronne de France.
De chaque côté des armoiries se trouve 1 l
lettre H ém aillée d'outremer et par
dans ses jambages de fleurs de lis en or. Elle
est traversée par la main de justice et le
sceptre; une couronne, soutenue par une
épée, semble se poser dessus. Au coin de la
table d'harmonie sont aussi des fleurs de lis
en or, et sur les éclisses se trouve la légende :
Henri IV, par la grâce de Dieu, roi de 1
et de Navarre. Cet instrument porte la date
de 1595.
■ Les petits violons d'Antoine Amati, d'une
2 ualite de son douce et moelleuse, n'ont pu
tre surpassés sous ce rapport. Malheureu-
sement , ce son si pur et si doux a peu d'in-
■. Antoine chercha à balancer l'exi-
guïté du patron et le peu d'élévation dos
éclis ies par la hauteur et l'étendue des voû-
tes. Les épaisseurs de la table, considérables
au centre, diminuent progressivement jus-
qu'aux extrémités dans toute l'étendue de la
circonférence. La chanterelle et la seconde
corde des instruments de cet artiste rendent
un son brillant et argentin; la troisième est
moelleuse et veloutée, mais la quatri--:
faible. On attribue généralement ce défaut à
l'absence de proportion entre les épai
et la capacité. Pour y porter remède autant
qu'il est en leur pouvoir, les luthiers de nos
jours à qui l'on confie ces instruments pour
les monter élèvent souvent un peu plus le
chevalet vers la quatrième qu'ils ne le font
aux violons de Stradivan et de Guarneri. ■
Les violons d'Antoine Amati sont datés, les
plus nombreux, Ue 1591 a 1619. Cartier dit en
avuir vu un daté de 1638, et qui avait dû être
fabriqué pour Louis XIII. C'était une basse de
viole du plus grand patron, entièrement par-
semée de fleurs de lis en or, avec des armoi-
ries, le signe delà Balance, deux LL mises à
dos et le chiffre XIII couronné. Antoine, s'il
était l'auteur de cet instrument, avait alors
plus de quatre-vingts ans et ne dut pas beau-
coup survivre à cette œuvre.
* AMATI (Jérôme), luthier, frère du précé-
dent, uè à Crémone vers 1555, mort vers
1638. Il fut associe à Antoine Amati jusqu'en
1624 environ. Les violons qu'ils ont fabri-
qués ensemble portent cette inscription : An-
tonius et Hieronymus Amati Cremo^x An-
drax fil. Celui de Henri IV, dont nous avons
parlé dans la biographie d'Antoine, apparte-
nait à cette série. Postérieurement à 1624,
Jérôme, s'étaut marié, se sépara de son fi èi s
et signa seul ses productions; on en connaît
un assez grand nombre, et, généralement, les
amatis qu'on trouve dans le commerce sont
de lui. Il ne s'en tint pas toujours, comme son
frère, aux modèles d'André, leur père ; quel-
ques-uns de ses patrons sont plus granus. 11
approcha quelquefois d'Antoine pour le fini;
maïs, en somme, les instruments qu'il a fa-
briqués seul sont inférieurs.
* AMATI (Nicolas) , célèbre luthier, fils du
précèdent, né à Crémone en 1596, mort dans
la même ville en 16S4. Il arriva, dans sa lon-
gue carrière, au inéme degré de perfection
que le chef de la famille, André Amati; c est
ussez dire le prix qu'ont aujourd'hui les in-
struments sortis de ses mains. ■ 11 changea
peu do chose, dit Fétis, aux formes et aux
proportions adoptées dans sa famille; les
éclisses de ses violons sont seulement plus
élevées. Les troisième et quatrième cordes
sont, excellentes dans ses violons de grand
patron; la chanterelle sonue bien; mais la
seconde est souvent nasale, principalement
au Si et à Vut. On croit que l'abaissement
précipité de l'épaisseur de la tablo vers les
dancs est la cause de ce défaut. Quoi qu'il
eu soit, ces instruments sont fort recherchés
et ne sont pas communs. En Angleterre, les
violons de cet artiste ont un prix trcs-eleve,
quand ils sont bien conservés. En France, ils
sont moins recherchés, parce que leur sono-
rité est trop faible pour la musique de l'épo-
que actuelle. Cependant, il existe des instru-
ments d'une perfection exceptionnelle con-
struits par cet artiste. Tel est lu violon de Ni-
colas Amati possédé par M. Aluni. Leur qua-
lité est le moelleux et, le velouté* Un violon
sorti de ses mains, et qui portait la date de
1668, se trouvait a Milan, dans la collection
du comte Corio de Saiabue. •
Nicolas Amati eut de sa femme, Lucrèce
Pagliari, deux bis, dont l'un, Jkan-Baptx&tb,
se lit prêtre et mourut vers 17u6; l'autre,
Jérôme Amati, suivit la profession qui était
depuis si longtemps en honneur dans la fa-
mille. Sans égaler son père, il a construit
des violons excellents et encore tres-estunes;
c© fut lo dernier des Amati luthiers. Nico-
las a surtout perpétue son art ou formai]
élèves, parmi lesquels brillent au pn
rang Stradivarius et (îuarnenus.
(Quelques autres Amati paraissent se ratta-
chai a ia mémo famille, mais ils n'apparte-
naient pas a la lualicho principal'-. * -> BOUt :
Joseph Amati, luthier a Bologne au commen-
cement <i;i xvno siècle. 11 a construit de
tons et des basses qu'on trouve en petit nom
bre dans les cabinets des curieux et qui ont
U ilites de son quo ceux des pré-
cédents.— Antoine et Angelo Amati, facteurs
d'orgues, vers 1830, se rattachaient égale-
ment | ation ; ils ont
m les orgues d'un certain uoinbre
!S lombardes.
IMAT1US (C lus), citoyen rom
qualité de petit -nia de Marias, prétendit avoir
AMBA
121
des droits à l'héritage de César. U se mit h
la tète d'une troupe populaire et donna lieu
ènes de désordre ; mais Antoine le nt
r et donna l'ordre qu'on l'etranglàt
dans sa prison.
AMATO (Jean-Antoine d'), dit ■• Vieux, pein-
tre italien, né h Naples en 1475, mort en
1555. Les tableaux a l'huile et les fresques
qu il composa pour les églises de Naples rap-
pellent la manière du Pérugin. Avant de
commencer une peinture, Amato, qui
ires-rehgieux, avait l'habitude de commu-
nier, et il n'a jamais voulu introduire des
figures nues dans ses tableaux.
AMATCS LUS1TAMS u AMATO u P»r-
lugnia (Joannes-Rodericus), médecin, né
-1-Branco en 1511, mort en 1568. Il
i et pratiqua la médecine et la chirurgie
à Salamanque. Ensuite il \ lDce
dans les Pays-Bas et en Italie. Kn 1547, il
enseignait la médecine à Ferrare et il disait
lui-même avoir disséqué douze cadavre
mains dans cette ville; car il ne cessait d'en-
courager les études anatomiques. U était juif,
et, après l'avènement du pape Paul IV, il
fut obligé, pour échiipper a la persécution,
de s'enfuir à Salonique, ou il passa les der-
nières années de sa vie. On doit a A mat us
les ouvrages suivants : Exegemata in priores
duos Diosroridisdemateria medica tibros (Ant-
werpiae, 1536, in-4°) ; In Dioscoridem Ana-
Xarbmum commentatio (Lyon); Curationum
medicalium centuris septem, guibus prxmitti-
tur commentatio de intruïtu medici ad xgro-
tantem,deque crisi et diebus criticis (Y
1557, in-8"; Lyon, 1560, etc.).
* AMU KY DCVAL (Eugène-Emmanuel).
— Sou nom veriiable est Eugène-Emnmnuel-
Amaury Pfneu-Duvul. Outre les ouvrages de
lui que nous avons cités au tome !•*, on lui
doit un grand nombre de pnriraits 6X|
de 1833 à 1S67, des éludes, des tableaux bis-
B,etc. Nous citerons particulièrement :
Berger grec (1834) ; les portraits d'Alexandre
Duval, de Barre (1840); une Tête d'ange
(1S41) ; les portraits do Geoffroy et de M. llur-
the (1852); la Tragédie, portrait de Ilachel et
quatre cartons représentant des sujets de
peinture exécutés à Saint-Germain-en-Lay«
(1S55); le Sommeil de V Enfant Jésus, Tète
d'' jeune fille (1857); portrait d'Alphonse
Karr (1S59); portrait d'hmma Fleury, de la
Comédie-Française (1861); Naissance de Vé-
nus (1803) ; Etude d'enfant (1864); DaphnU
et CÀ7oe(1865); Psyché, portrait du général
de lirayer (1867). Depuis lors, M. Ainaury-
Duval n'a rien envoyé à nos expositions. Cet
artiste, au talent délicat et distingue, a ob-
tenu une médaille de 2° classe en 1838, de
1" classe en 1839, la croix de chevalier de
la Légion d'honneur en 1845 et celle d'offi
cier en 1865.
AMAUTA s. m. (a-mo-tâ). Ilïst. Membre
d'une secte de philosophes, sous le règne clés
Incas, au Pérou.
— Encycl. Suivant Moréri , les amautat
formaient une secte do philosophes ou sa-
, fondée par l'inca liocca, à Cuzco,
dans le but d'instruire les princes et le
blés, à l'exclusion des autres classes do la
nation. Les amautas enseignaient les pré-
ceptea et les la i eligion, l his-
toire, la politique, l'art militaire, la philoso-
phie, la poésie, l'astronomie. Ils composaient
les espèces- d« comédies, qui eiuc-nl
représentées dans les fêtes solennelles. Ce-
int, au temps de la conquête des Espa-
, ils n'avaient pas encore l'usage de
l'écriture, et il est difficile de compn
Comment ils pouvaient enseigner tint de
..
AMAXIKI, ville de Grèce, capitale de Me
Sainte-Maure ou Leucade, une -les lies Io-
niennes; 4,000 hab. environ. Sa i
insalubre et son aspect misérable.
• AMAZONES (fleuve des). — On l'appelle
aussi l'Amas ion. Il reçoit plus
do 200 affluents, dont plusieurs sont <ie gran-
des rivières. Il no foi nie pas de delta; ses
eaux refoulent devant oln-s, a plus de 300 ki-
lom. au lar^o, les tluis de 1 Océan. Depuis le
7 septembre 1867, la navigation du fleuve
est ouverte aux navires marchands do toutes
la frontière extrême du
bateaux à vapeur est
organise depuis Para : itnipra ; une
niepéruviennereprend les voyageurs
i ! - et les conduit jusqu'à Yurnna-
gna.. De Para à Yunmaguaa oïl compte
4,473 ki
ambacte s. m. (an-ba-kte). Hist. H
.mis qui s'attachait h son chef et
se dévouait pour lui iusqu a la mort. On di-
sait aussi soLDURiiiit. V« ce mot au tome xiv
du Grand Dictionnaire. Il Féod. Client, comte,
otlicier.
AMBALISCHEN, nom d'un rajah do 1 i
du Soleil, célèbre dans la mythologie indoiie.
Il professait une telle vénération pour lu
culte do Vichuou, que co dieu, pour lo ré-
COmpenser, lui fit don d'une arme t :
qui devait, à son commandement, ?\
. ennemis. Un jour, qui ••'
■ le la lune, jour ou, holon »'u ■
offrait nu repas aux brahmes, ayant
u iùné le neuvième jour, ainsi quo l'exi-
geait la loi, il vit venir ù lui, au moment où
il allait preni n .le patriarche f>u-
rurwanen, ,ui lui demanda de le partager.
16
122
AMRR
Le rajah le reçut avec les [.lus grands hon-
neurs, commanda qu'on le conduisit d'abord
au bain et attendit son retour pour se mettre
à table. Mais le patriarche resta si longtemps
au bain, que le douzième jour s'écoula sans
qu'il fût de retour, et Ambalischen ne put
résister au besoin qu'il éprouvait de boire un
peu d'eau. De retour entin, Dururwanen fut
froissé de ce manque d'égards, et dans sa
fureur il s'arracha un cheveu qu'il jeta à
terre et duquel sortirent des monstres qui
s'élancèrent sur le rajah. Mais celui-ci invo-
qua Viehnou, et aussitôt l'arme redoutable
qu'il avait reçue du dieu extermina les mons-
tres et eût mis à mort Dururwanen luî-mfîme
s'il ne se fut enfui. Le patriarche alla vai-
nement implorer la protection de Brahmà, de
Siva et de Viehnou contre le ressentiment
d'Ainbalischen ; il lui fut répondu que les
mérites de ce dernier baient la puissance
des dieux et qu'ils ne pouvaient a>:ir contre
lui; qu'il n'avait qu'une chose à faire, im-
plorer son pardon de celui qu'il avait offensé.
Dururwanen le lit, et des ce moment Amba-
lischen devint pour lui un ami généreux.
* AMBARÈS-ET-LA-GRAVE,bourg de France
(Gironde), canton et à -4 kilom. du Carbon-
Blanc; pop. aggl., 1,670 hab. — pop. tôt.,
2,782 hab. Vins estimés.
* AMBASSADE s. f. — Année des ambas-
sades, Nom donné par les musulmans à l'an-
née 630, qui suivit la prise de La Mecque, et
dans laquelle Mahomet reçut des depuiations
d'un très-grand nombre de tribus arabes sou-
mises à sa domination.
AMBATO, ville de la république de l'Equa-
teur, dans l'Amérique du Sud, a 75 kilom. S.
de Quito, sur le torrent Ambato, par 1° 14' de
latit. S. et 800 45' de longil. O., ch.-l. de la
prov. de Tunguragua ; 10,000 hab. Cette ville
fuit un commerce important de grains et de
cochenille. Elevée au milieu d'une campagne
fertile, elle possède de nombreux troupeaux.
Elle fut entièrement incendiée en 1698 par
une éruption du Cotopaxi, volcan voisin, puis
ensevelie vers la même époque sous une
couche de houe vomie par un autre volcan.
Elle sut, grâce au courage et à l'esprit in-
dustrieux de ses habitants, se relever de ses
ruines, et elle présente aujourd'hui un as-
pect des plus florissants,
* AMBAZAC, bourg de France (Haute-
Vienne), ch.-l. de canton, arrond. et k 18 ki-
lom. de Limoges, sur le Coqui, affluent du
Taurion, station du chemin de fer d'Orléans
à Limoges; pop. aggl., 366 hab. — pop. tôt.,
3,231 hab.
AMBERG, ville d'Allemagne (Bavière), à
55 kilom. de Ratisbonne, sur les deux rives
de la Vils, ch.-l. du cercle de son nom, an-
cienne capitale du haut Palatinat; 8,000 hab.
Siège d'une cour d'appel; lycée académique,
gymnase, séminaire thèologique ; bibliothè-
que; arsenal; manufactures d'armes à feu
et de porcelaine. Dans les environs, fonde-
ries et forges de fer. En 1796, l'archiduc
Charles y battit Jourdan.
* AMBÉR1EU, ville de France (Ain), ch.-l.
de canton, arrond. et a 43 kilom. de Belley,
au pied du Jura, sur l'Albarine, au point
d'intersection des lignes de Bourg et de Lyon
k Genève; pop. aggl., 1,391 hab. — pop. tôt.,
2,954 hab.
* AMBERT, ville de France (Puy-de-Dôme),
ch.-l. d'arrond., à 86 kilom. de Clermont, sur
la Dore: pop. aggl., 3,58a hab. — pop. tôt.,
7,625 hab. L arrond. compte 8 cant., 54 connu.,
81,318 hab. Fabrication de toiles pour la ma-
rine; feculeries, umidonneries, ateliers pour
le moulinage et le polissage de la soie; fabri-
ques de coffrets pour confiseurs. Ambert fut
inndée, si l'on en croit la tradition, pur une
colonie de Phocéens, environ un siècle av.
J.-C. Les seigneurs de Livrudois, dont elle
était la capitale, lui accordèrent une charte
de commune en 1239. En 1577, elle tomba au
pouvoir des protestants, commandés par le
capitaine Merle, mais elle ne tarda pus k ren-
trer aux mains des catholiques.
AMBERT (Joachim- Marie -Jean- Jacques-
Alexandre-Jules), général et écrivain îran-
ç ii , né à Chillas, près de Calions (Lot), en
1804. De même que son père, qui avait été
rai, il suivit la carrière des armes, fut
admis à dix-huit ans à l'Ecole de Saint Cyr,
d'où il sortit en i«23 avec le grade du snns-
lieutenant, prit paît k la guerre d'Espagne,
puia Ht la 1 ampagne de Belgique et sert il en
Algérie. Ayant obtenu de nombreux congé ,
M. Ambert parcourut une partie de l'Eu-
visita les Antilles et l'Amérique du
Nord, et se lit remarquer en publiant soit
■ ivrages, soit de 1 >> l clti l 'tans des jour-
naux, tels que l-i National, [•■ Siècle, te < '■>«>■-
rier français, le Spectateur militaire, In Met"
nager, etc. M. Joachim Ambert était houte-
nant-colonel lorsqu'il l'ut .-lu dans le Lot
représentant du peuple a la Constituante
(1848). il y J'iua un L'Ole effacé, appuya la
politique do réaction inaugurée par Loui 1
lioimparte, fut réélu députe a L'Assemblée
législative (i«49), mais donna blentâ ■ ■
un, ion pour reprendre du service actif.
Nommé colonel eu avril 1850, il fut ,
général de brij ade en 18&7, commanda ur de
u J, <■;.'. on d'honneur en 18G0 et devint, eu
1 966] Bon leillei d'Etal en wrvi ; d
Uepui • la révolution du * septembre U7u,
M. Ambert ri rentré dans la vie privée. On
AMBI
lui doit les ouvrages suivants : Esquissps his-
toriques et pittoresques des différents corps
de l'armée (Saumur, 1835, in-fol.) ; Essais en
faveur de l'armée (1839, in-8°); Colonne Na-_
poléon. Histoire des événements militaires qui
se rattachent à ce monument (Boulogne, 1842,
in-8»}; Eloge du maréchal Moncey (1842);
Dupletsis-Mornay (1847, in-S») ; Soldat (1854,
in-8<>); Gendarme (l&ûo/m-li); Gens de guerre
(1863, in-12); le Baron Larrey (1863, in-12);
Réponse aux attaques dirigées contre l'arme
de la cavalerie (1863, in-8°); Etudes Indiques
(1865, in 80); Progrès de l'artillerie (1866,
in-8"); Histoire de la guerre de 1870-1871
(1873, in-8°).
' AMBI AI.ET, village de France (Tarn), can-
ton et à 10 kilom. de Villefranche-d' Albi-
geois, sur un isthme étroit, à l'entrée d'une
presqu'île du Tarn; pop. aggl-, 232 hab. —
pop. tôt., 2,833 hab. Celait, au moyen âge,
le siège dune vicomte , avec château très-
important.
AMBIANUM, nom latin d'AMiENS.
AMB1ENS, peuple de la Gaule Belgique. V.
Ambiani, au tume Ier du Grand Dictionnaire.
Ambigu -Comique (THÉÂTRE DE I. ), théâtre
de Paris, sur le boulevard Saint-Martin. La
salle actuelle date seulement de 1828 ; le
théâtre de l'Ambigu avait été fondé long-
temps avant, en 1769, sur le boulevard du
Temple, par Audinot, célèbre acteur de la
Comédie-Italienne. Ce ne fut d'abord qu'un
simple théâtre de marionnettes, et il ob-
tint ensuite de faire jouer des enfants. Les
Mémoires de Bachauraont, à la date de 1770,
constatent son succès en ces termes : • Les
amateurs sont enchantés de voir la foule se
porter à l'Ambigu-Comique pour y applaudir
une troupe d'enfants qui y font fureur; ils
espèrent que cette troupe deviendra une es-
pèce de séminaire où se formeront des sujets
d'autant meilleurs qu'ils annoncent déjà des
dispositions décidées et donnent les plus
grandes espérances; mais les partisans des
mœurs gémissent sincèrement sur cette in-
vention qui va les corrompre jusque dans
leur source et qui, par la licence introduite
sur cette scène, en forme autant une école
de libertinage que de talents dramatiques. ■
En 1771, Mmc DuBarry, qui cherchait à, dis-
traire par tous les moyens possibles l'« inamu-
sable » Louis XV, eut l'idée de faire venir à
Versailles Audinot et sa jeune troupe. La
représentation eut lieu ; elle se composa de :
// n'y a plus d'enfants, comédie en prose, par
Nougaret ; la Guinguette, ambigu-comique
de Plainchesne; lu Chat botté, ballet panto-
mime d'Arnault, et la Fiancée, * contredanse
tres-polissonne, » ditBacbaumont,qui ajoute :
• Mme Du Barry s'amusait infiniment et riait
k gorge déployée. Le roi souriait quelquefois.
Eu général, ce divertissement na pas paru
l'affecter beaucoup. • Quoi qu'il en soit, les
affaires d'Audinot prospérèrent au point qu'il
songea k agrandir sou cadre et inaugura
bientôt la pantomime à grand spectacle, avec
combats réglés, ballets et changements a vue.
Il en résulta de la part de l'Opéra, jaloux de
ses privilèges, une réclamation qui, bon gré,
mal gré, aboutit a une indemnité de 12,000 li-
vres, payée par Audinot, heureux d'en être
quitte k ce prix. Une campagne brillante,
pendant laquelle virent successivement le
jour de la rampe les Quatre fils Aymon , tu
Forêt Noire, le Capitaine Cook, le Masque
de fer, etc., permit k Audinot de se con-
struire une salle neuve, plus vaste et plus
élégante; l'architecte Celerier éleva alors
cette salle, qu'on pouvait croire définitive, k
peu de distance du théâtre actuel. L'Aima-
nach des théâtres de 1791 en parle ainsi :
k C'est une des plus belles et des plus vastes
du royaume; l'intérieur est construit dans
le goût gothique. La société y est mieux com-
posée que dans la plupart, des spectacles du
boulevard. » Audinot, devenu millionnaire,
céda la direction du nouveau théâtre k Corsse,
à la fois auteur et comédien. Madame Angoi
au sérail de Constantinople, le Jugement de
Salomon, Tekeli, les Francs-juges, la Forêt
d'Hermanstadt , Hamadaa liarberousse, la
Femme a deux maris, Calas, Thérèse ou ['Or-
pheline de Genève, etc., furent joués avec
un énorme succès. L'Ambigu jouait alors in-
distinctement et quelquefois simultanément
les mélodrames les plus sombres et les farces
1rs plus désopilantes. A la mort de Corsse,
Maiu de Puisay, son associée, résigna la di-
rection entre les mains d'Audinot (lia, qui
s'adjoignit Kranconi et Sempart, et Curdit-
lac, l'Auberge des Adrets, Lisbeth ou la Fille
du laboureur, le Songe et le belvédère conti-
nuèrent brillamment la série non interrom-
pue des succès de la précéd* direction.
Un événement désa ireux 1 1 pleine
prospérité : le 13 juillet 1 , 11 une
répétition, le feu se de< t
l'Ambigu l'ut réduit en cendres*
ne .se découragea pa-
nais, situe boulevan1
son emplacement, l
Lecointe construis
l'inauguration eu c-
quisition u \ ait tra
vaux utteigni .4 fr.
Les planchi nu- et
m içonnés 1 mobih'
eu ireilli ■ iniôre 11
séparer 1 d'aeei-
denl ' . .Mue-, exe-
AMBI
eutèrent la décoration do la salle. Deux ans
après cette inauguration (1830), la direction
de l'Ambigu passa aux mains de M. de Cès-
Caupenne; les principales œuvres représen-
tées sous cette direction fuient : le Festin de
Daltbazar, Caravage, l'Officier bleu, par Paul
Foucher; le Facteur (1834), par MM. Charles
Desnoyers, Boulé, Charles Pothier; Nabu-
chodonosor, Glenarvon, de Félicien Mallefîlle;
Ango, de Félix Pyat (1835) ; Hèloïse et Abai-
lard, d'Anicet Bourgeois et Francis Cornu;
enfin le Fils du bravo, Hermann Vivroqne et
Gaspardo le pêcheur, de Bouchardy (1837),
pièces qui placèrent définitivement l'Ambigu
au premier rang des scènes du boulevard. A
M. de Cès-Caupenne succédèrent, en 1838,
MM. Cormon et Crussols, qui se retirèrent
eux-mêmes devant MM. Cormon et Dennery ;
ces derniers furent remplacés par une direc-
tion Cormon, Dutertre et Chabot de Bouin.
Deux drames à succès furent seuls repré-
sentés durant ces mutations diverses : le
Naufrage de la Méduse et Lazare le pâtre.
Sous la direction d"Antony Béraud, qui prit
date en 1841, l'Ambigu monta tour k tour :
Paris la nuit, de Cormon; Paul et Virginie,
les Jumeaux béarnais, de Paul Foucher; les
Bohémiens de Paris, de Dennery etGranger;
VAbbnye de Castro, la Lescombat, l'Ouvrier,
de Frédéric Soulié; et entin les Mousquetai-
res et la Closerie des Genêts, deux drames qui,
k eux seuls, eussent suffi pour faire la for-
tune d'un théâtre et qui, souvent repris depuis
cette époque, ont toujours réussi à conjurer
des catastrophes financières. Après la re-
traite d'Antony Béraud, les artistes de l'Am-
bigu se constituèrent en société et continuè-
rent eux-mêmes l'exploitation. Leurs efforts
furent récompensés par plus d'un succès
éclatant : Louis XVI et Marie-Antoinette,
Napoléon et Joséphine, le Bai de Borne, le
Juif errant , les Quatre fils Aymon, Notre-
Dame de Paris continuèrent la tradition des
drames à grand spectacle que nous avons
énumérés plus haut. M. Charles Desuoyers,
nommé directeur en juin 1852, fut moins
heureux; les succès de la Case de l'oncle
Tum et de la Prière des naufragés n'empê-
chèrent pas le théâtre de péricliter. En 1858,
après la mort subite de Ch. Desnoyers, M. de
Chilly se chargea de cette lourde succession ;
le Martyre du cœur, de M. Victor Séjour ;
les Fugitifs, de MM. Anicet Bourgeois et
Ferdinand Dugué ; le Maître d'école, le Vieux
caporal et le Marchand de coco, trois draines
où tout Paris alla admirer la vieillesse de
Frederick Leinaitre; Fan fan la Tulipe et le
Compère Guillery , où Melingue fit une ren-
trée éclatante, consolidèrent de nouveau la
fortune compromise de l'Ambigu. Des repri-
ses ingénieuses, telles que celle de la Vie
de Bohême, de Murger, continuèrent a attirer
la foule ; la Sorcière, la Dame de Montsoreau
mirent le sceau au succès de M. de Chilly,
qui put se retirer avec un gros bénéfice, du
tant k son habileté incontestable, bien qu'un
peu routinière, qu'à sa parcimonie, que les
petits journaux de l'époque s'amusèrent k
tourner en ridicule. En 1860, M. de Chilly
céda la direction k M. Faille, artiste reeom-
mandable du théâtre, maïs sous lequel, mal-
gré ses louables efforts, aucune victoire écla-
tante ne fut remportée par l'Ambigu. Men-
tionnons néanmoins les Deux Diane , de
M. Meurice. Al. Faille abandonna k sou tour
la direction k MM. Billion et Duiuaine, sous
L'administration desquels lurent joués : le
Dompteur, Henri de Lorraine, la Charmeuse,
une reprise de Grandeur et décadence de
M. Prudhomme , Y Arracheur de dents, de
M. Brîsebane (1867-1871); Lise 7'avernier,
de M. A. Daudet; la Vagabonde, le Drame de
Gondo, le Portier du /<° 15, le Boi des écoles,
le Forgeron de Châteaudun , le Centenaire
(IS72); la Dépêche, le Lâche, Tabarin, les
Postillons de Fougeroltes, le Parricide, le
Borgne, Canaille et De (1873); le Secret de
Bocuruue, la Lettre rouge, l'Amant de ta lune.
En septembre 1874, une direction nouvelle,
celle de M. Hostein , succéda k celle de
M. Billion, qui avait été surtout renommée
pour sa parcimonie. Le théâtre fut remis k
neuf, des décors furent commandés exprès
pour les pièces jouées, ce qui ne s'était pas
vu depuis longtemps sur cette scène, et l'Of-
ficier de fortune, grand draine en cinq actes,
inaugura cette ère nouvelle. On joua ensuite
Cocagne, qui sombra à la quinzième repré-
sentation (décembre 1874), puis Base Michel,
['Affaire Ùoverley, la Venus de Gardes et le
Fils de Choppart (1875). Cette même année,
M. Roques avait succédé k M. Hostein.
AltIBIKÀ, mère de Dhritarâchtra, dans la
mythologie indienne.
AMB1TIOSA munir ORNAMENTA (//re-
tranchera tes ornements ambitieux). Précepte
d'Horace, dans {'Art poétique (v. 447), Parmi
les devoirs du critique au jugement duquel
est soumise une pièce de vers, Horace place
avec raison ce souci île retrancher ce qui est
de tro" , les développements mutiles , tes
images exubérantes, d émonder un style trop
touffu ■
Vir bonus et prudent versus reprehendet inertes 't
Çuîpabit duros; incomptis allinct atrum
Transverso calamo signum ; ambitiusa recidet
i'iti monta; parum ctaris luccm dnre cogst,
« Le juge prudent et éclairé reprendra les
vers faibles, signalera ceux qui sont durs,
marquera dune barre transversale ceux qui
AMBO
manquent d'élégance, retranchera les orne-
ments ambitieux, forcera d'éclaircir les pas-
sages obscurs, ■
AMDIZA, général arabe, né dans la se-
conde moitié du vit® siècle, mort en 725. U
était gouverneur de l'Espagne pour le calife
Yezid, lorsqu'il envahit, en 721, le nord de
la Péuinsule, dont il chassa les Wisigoths, et
pénétra en France jusqu'à Autun. Fudes,
duc d'Aquitaine, le contraignit à reculer jus-
que sur les bords de l'Aude, puis le vainquit
et le tua dans une bataille sanglante.
AMBLES1DE, ville d'Angleterre , dans le
comté de Westmoreland , k l'extrémité N.
du lac Windermere, k 20 kilom. N.-O. de
Kendal; 1,200 hab. Importantes mines de
plomb et de cuivre. Manufactures d'étoffes
de laine.
AMBLÈVE ou AMBLÈME, rivière de Bel-
gique , province de Liège. Elle prend sa
source k Heppenbach, en Prusse, entre en
Belgique k Varge et, après avoir reçu plu-
sieurs cours d'eau, dont les plus importants
sont l'Eau-Rouge, le Glain et la Lienne,elle
se jette dans l'Ourthe , près de Douxflanmie.
Elle a un cours de 85 kilom., navigable sur
10 kilom,, à partir de Remouehamps. Sur ses
rives sont installées de nombreuses tanne-
ries.
AM m Y ( Claude-Jean-Antoine , marquis
D*), général français, né k Suzanne, bourg
de„Champagne, en 1711, mort k Hambourg eu
1797. Après avoir donné des preuves de ses
talents militaires dans les guerres qui eurent
lieu sous Louis XV, il fut nommé maréchal
de camp en 1767. Elu député aux états gé-
néraux, il se montra l'adversaire aident de
toutes les mesures révolutionnaires, et, dans
la chaleur d'une discussion, il provoqua Mi-
rabeau en duel. Il émigra après la session
et, malgré son âge avancé, prit du service
dans l'armée de Coudé.
AMBOD1K (Nestor-Maximovitch), médecin
russe , ne k Veprik en 1740, mort en 1812. Il
se fit recevoir docteur k Strasbourg eu 1776,
devint accoucheur de la famille impériale et
lit. en allemand et en russe des cours d'ob-
stétrique à Saint-Pétersbourg. Il publia, en
langue russe : Matière médicale (Saint-Pé-
tersbourg, 1782, in-8°) ; Dictionnaire anato-
mico-physiologique, en russe, latin et fran-
çais (1783, in-K°) ; l'Art obstétrical (1784,
iii-8°); Physiologie (1787) ; Eléments de bota-
nique (1796); Nouveau dictionnaire botanique
(1808).
'AMBOISE, ville de France (Indre-et-Loire),
ch.-l. de cant., arrond. et k 23 kilom. de Tours,
près de l'embouchure de l'Amasse (rive gauche
de la Loire); pop. aggl., 4,098 hab. — pop. tôt.,
4,216 hab. L'origine du château est romaine. En
540,ilappartenaitkrévéchédeTours;ony bat-
tit monnaie sous les Mérovingiens. Ruiné par
les Normands en 882, il fut rebâti par Foul-
ques III, duc d'Anjou, vers la fin du x<* siè-
cle; mais cette construction n'est pas celle
que l'on voit aujourd'hui. Les rois y résidè-
rent assez souvent. Louis XI y institua Tor-
dre de Suint-Michel en 1460. Charles VIII y
naquît en 1470 et y mourut en 1498, quand il
s'occupait de le faire reconstruire. Louis XII
et François 1er l'achevèrent, et François II
s'y réfugia lors de la première prise d'armes
des calvinistes en 1560 (la céleore conjura-
tion d'Amboise).
11 y a une lettre de La Fontaine, écrite à
sa femme et datée de Châtellerault le 5 sep-
tembre 1663, dans laquelle l'illustre fabu-
liste donne quelques détails très-originaux
sur ce château :
« Dans l'enceinte du château d'Amboise,
dit-il, il y a surtout une chose fort remar-
quable : c'est un bois de cerf dont on parle
tant, et dont on ne parle pas assez selon
moi, car, soit qu'on le veuille faire passer
pour naturel ou artificiel, j'y trouve un sujet
d elonnement presque égal. Ceux qui le trou-
vent artificiel tombent d'accord que c'est un
bois de cerf, mais de plusieurs pièces; or, le
moyen de les avoir jointes sans qu'il paraisse
de liaison? De dire aussi qu'il soit naturel et
que l'univers ait jamais produit un auiinul
assez grand pour le porter, cela n'est guère
croyable :
11 en sera toujours douté.
Quand bien ce cerf aurait 616
Plus ancien qu'un patriarche.
Tel animal, eu vérité.
N'eut jamais su tenir dans l'arche.
» ... Ce que ce château a de bi*au, c'est la
vue: elle est grande, majestueuse, d'une
étend un immense : l'œil ne trouve rien qui
l'arrête ; point d'objet qui ne l'occupe le plus
agréablement du momie... ■
Le bois de cerf auquel fait allusion La
Fontaine a disparu, croyons-nous, depuis la
lin du siècle dernier.
On en parlait comme d'un phénomène, et
il prétait matière k querelle entre les natu-
ralistes. Mais toute illusion cessa après la
visite que Philippe de France, duc d'Anjou
et roi d'Espagne, fit au château d'Amboise
en l7oo, accompagné des princes ses frères
qui l'escortaient jusqu'à Madrid; il fit exa-
miner sérieusement ce bois de cerf, et il fut
reconnu que cet objet était fait de main
d'homme, aussi bien qu'un os du cou et quel-
ques cotes du même animal.
■ Amboise (conjuration d'). La conduite
despotique îles Uui;es, le mépris qu'ils alli-
AMBO
chaient pour les lois et les formes de la jus-
lice, leur insatiable avarice, leurs manières
hautaines et insolentes, avaient soulevé par-
tout contre eux des colères et des haines
qui devaient tôt ou tard faire explosion. Un
jour, le cardinal de Lorraine, importuné des
assiduités d'une foule de pauvres gentils-
hommes que leur licenciement après la paix
du Cateau-Cambrésis avait réduits à l'indi-
gence, fit élever une potence à l'entrée du
château de Fontainebleau, avec menace d'y
faire attacher les solliciteurs qui n'auraient
pas vide les lieux dans les vingt-quatre heu-
res. Ils dureut s'éloigner, mais en se pro-
mettant bien de présenter aux Lorrains des
placets d'un autre genre. La réaction contre
les Guises devenait donc de plus en plus vio-
lente, excitée encore par des pamphlets ano-
nymes qui jetaient l'irritation dans les es-
prits. C'est alors que se forma le parti des
mal-contents. Une révolution était donc im-
minente, elle n'attendait plus qu'un chef.
Mais quel serait - il ? Le roi de Navarre ,
Condè, Coligny, ou Montmorency? Condê,
le plus indépendant de tous, fut chargé de
ce rôle. Toutefois, pour le succès même de
l'entreprise, il crut devoir user de la plus
grande circonspection dans la direction du
mouvement, et il se résigna à n'être qu'un ca-
pitaine muet, qui ne devait se déclarer qu'au
moment de l'action. Mais il lui fallait un lieu-
tenant actif, résolu, pi et à se mettre en rapport
sur-le-champ avec tous les hommes décides à,
agir. L'agent infatigable de ce vaste complot
fut un gentilhomme périgourdin, Godefroy
de Barry, sieur de La Renaudie, personnage
doué d'une intelligence supérieure et d'une
audace héroïque, et qui ne demandait qu'à
effacer par une action d'éclut une flétrissure
judiciaire dont il avait été, à tort ou à raison,
frappé par le parlement de Dijon, comme
coupable d'avoir produit des pièces fausses
dans un procès. Ce fut lui qui persuadaCondé,
lui affirmant que rien n'était plus facile que
l'entreprise, qu'il ne serait ni compromis ni
même nomme, qu'il n'avait qu'à s'en aller
attendre les événements à Orléans et qu'on
lui mettrait eu main les Guises, le roi et le
royaume. On lui proposait bien là, en effet,
le'rôle d'un capitaine muet. Son nom ne de-
vait servir qua rallier les mécontents; le
véritable chef de la conjuration était La Re-
naudie. Celui-ci parcourut tout le royaume,
exploitant au profit de son entreprise le
[lentement général; puis il passa en
Suisse, où il mit son épee aventurière à la
disposition des réfugiés à Genève, à Lau-
sanue, à Berne, puis à Strasbourg. Malgré
cela, beaucoup de huguenots hésitaient en-
core à s'associer à la conspiration; Calvin,
dans son Institution chrétienne, avait préco-
nisé l'obéissance passive à l'autorité tempo-
relle, quelle qu'elle fût, et ils hésitaient à
porter la main sur le gouvernement. La Re-
naudie et ses agents eurent bientôt calmé
ces scrupules. Maints doctes jurisconsultes
et théologiens de France et d'Allemagne
fournirent des consultations établissant que,
le roi étant évidemment incapable de gou-
verner par lui-même, on pouvait ■ s'opposer
légitimement au gouvernement que ceux de
Guise avaient usurpé, et, au besoin, prendre
les armes pour repousser leur violence ,
pourvu que les princes, qui, en tel cas, soni
nés magistrats légitimes, ou l'un d'eux, le
voulussent entreprendre, étant requis de ce
faire par les états du royaume ou par la plus
saine partie d'entre eux. • S'il y avait ré-
volte, c était non de la part de ceux qui al-
laient prendre les armes, mais bien des Gui-
ses, qui tenaient le roi prisonnier. On agis-
sait dans son intérêt, pour le remettre en
liberté. La France tout entière devait donc
se diriger sur Blois, où se tenait la cour,
ni:iis pacifiquement. Seulement, comme les
BS fermeraient sans doute la porte, il
était bon que quelques centaines de gentils-
hommes en armes se chargeassent de l'ou-
vrir.
Il était évident que l'équivoque de La Re-
naudie ne pouvait tromper que des gens bien
disposés à se laisser entraîner. Mais la haine
contre les Guises était si ardente que tous
les prétextes semblaient plausibles.
Le 1er février 1560, une assemblée secrète,
dont les membres étaient venus de tous les
points de la Fraflce, se tint à Nantes sous la
Ienco de La Renaudie. La, ils s'enga-
gèrent pour eux et leurs amis. La Renaudie
affirma qu'il n'était nullement question d'at-
tenter contre lu majesté du roi, les princes
du sang, ni l'état légitime du royaume ; il
ne s'agissait que d'arracher le roi a la domi-
nation des Guises, qu'il accusa de tendre
non-seulement à l'extermination de ceux de
la religion, mais encore à la ruine do la no-
blesse et à l'usurpation de la royauté
lorsque tous les assistants lui eurent prêté
serment comme lieutenant du capitaine muet,
et qu'eux-mêmes eurent reçu le sien, il leur
révéla le nom du chef duquel il avait charge
et montra ses pouvoirs. Ce chef, comme
nous l'avons dit, était le prince de Condé. Le
mouvement, d'après M. Benri Martin, fut
i concerte ; « On nomma un conseil de
re pour assister Lu. Renaudie; on con-
vnit qu'un grand nombre de pe
suspectes et sans armes de guei re, se réuni
t ûent d'abord à Blois, où étail la cour, afin
de présenter au roi une requête en faveur
de la liberté du culte reforme ; que 500 gen-
i.bboinines à cheval et 1,000 soldat- i pied,
AMBO
bien armés et bien équipés, suivraient cette
première bande, et paraîtraient subitement
le 15 mars aux portes de Blois, qui leur se-
raient ouvertes par les premiers arrivés ; que
le capitaine muet se mettrait alors à leur
tête; qu'on s'emparerait du duc de Guise et
du cardinal de Lorraine, afin de les faire pu-
nir par justice, et que,« les deux Guises pris,
■ s'il y avoit résistance, on fourniroit gens
■ et argent, en sorte que force demeureroit
■ au chef, jusques à ce qu'il eût fait établir
» un gouvernement régulier. »
Après un court voyage en Picardie, où se
trouvait le prince de Condé, La Renaudie se
rendit à Paris, • pour y acheminer plus ai-
sément les affaires. ■ Il est probable qu'il
chercha à gagner à son entreprise les minis-
tres réformés, mais qu'il échoua, ce qui lui
fit perdre un précieux appui. 11 s'était logé
au faubourg Saint-Germain, dans une maison
garnie tenue par un certain avocat A.venel-
les, à qui il ne put dissimuler son secret. Cet
homme, qui était protestant, jura d'employer
sa personne et ses biens pour une chose
■ (ant sainte et équitable. • Mais bientôt il
prit peur et révéla tout au secrétaire du duc
de Guise. Les deux frères furent ainsi mis
au courant du complot, qu'ils soupçonnaient
déjà d'ailleurs; de vagues avertissements,
des rumeurs menaçantes avaient frappé
leurs oreilles; le roi d'Espagne Philippe II,
dont le système d'espionnage embrassait
toute l'Europe, les avait également prévenus
de l'orage qui s'amassait sur leurs têtes. Us
te hâteront donc de prendre des mesures. La
première fut d'emmener le roi de Blois, où la
défense était difficile, au fort château d'Am-
boise. Mais, là même, les Guises ne trouvaient
guère plus de sûreté; car ils n'avaient avec
eux ni troupes ni munitions, dans une ville
pleine de protestants, et si La Renaudie se
fût brusquement présenté avec 200 ou 300 ca-
valier-, il faisait une capture complète. Mais
le conseil qu'on lui avait adjoint lui prescri-
vit d'agir avec prudence, c'est-à-dire, comme
le remarque Michelet, de manquer tout. En
effet, un des plus grands éléments de succès
d'une conspiration consiste dans l'audace et
la rapidité de l'exécution.
Devant l'imminence du danger, la reine
mère et les Guises se concertèrent pour at-
tirer à la cour l'amiral de Coligny et ses
frères sous prétexte de leur demander con-
seil en cette affaire, mais en réalité pour an-
nihiler leur action, au cas où ils seraient as-
sociés à l'entreprise. Les Chàtillon se hâtè-
rent d'accourir et donnèrent loyalement les
conseils qu'on attendait d'eux. • Coligny dé-
clara qu'il n'était plus question d'employer
la force pour exterminer les réformés, et
qu'il fallait leur accorder relâche par un bon
edit, si l'on voulait avoir la paix en France.
Le chancelier Olivier appuya vivement l'a-
vis de traiter les sujets du roi plutôt par
douceur que par force. Les Guises cédèrent
habilement aux circonstances, dans l'espoir
de désarmer la masse du parti protestant,
tout en écrasant les conspirateurs, et, dans
les premiers jours de mars, une déclaration
royale proclama l'abolition de tout le passé
■ au regard de la religion, » moyennant que
les délinquants vécussent dorénavant en bons
catholiques; «on forcluait seulement du pai-
■ don les ministres, prédisants et ceux qui,
■ sous couleur de religion , auraient machiné
• contre le roi, sa mère et ses principaux
■ ministres. ■ Les parlements furent invités
a enregistrer l'edit sans délai, mais avec au-
torisation d'y insérer des réserves secrètes
et de retenir en prison tous les détenus pour
cause de religion jusqu'à nouvel ordre. •
(Henri Martin, d'après les Mémoires de
Condé.)
Averti aussitôt de ce qui se passait, le
prince de Condè voulut payer d'audace et se
rendit lui-même à la cour. C'était jouer le
jeu des Guises, qui tenaient ainsi sous leur
main tous ceux qui, par leur nom, pouvaient
donner de l'âme au complot. Mais La Renau-
die leur échappai!, et il n'était pas homme à
se laisser influencer par la duperie des Chà-
tillon et la maladresse de Condé, et bien que
lui et les autres chefs des conjurés fussent
avertis que leurs projets étaient, sinon com-
plètement connus, au moins fortement soup-
çonnes, ils ne s'abandonnèrent point au dé-
cernent. Leurs affidôs continuaient à se
diriger par petites bandes vers la Loire, --t
s'ils avaient pu gagner les portes d'Amboise
et .-.'y concentrer, cet audacieux coup de
main eût probablement réussi. Une seconde
trahison acheva de perdre les conjurés. Un
de leurs chefs, le sieur de Lignières, décou-
vrit tout à la reine mère, moyens d'exécu-
tion, lieux de rendez-vous, dépôts d'armes.
Les Guises se hâtèrent de prendre des dis-
positions en conséquence. Beaucoup de con-
jures, surpris isolement, furent faits prison-
niers et amenés à Amboise. Toutefois, h peu
de distance de cette ville , le château de
Noisav venait de tomber entre les mams du
baron de Castelnau, commandant une trouj
ntilshommes gascons et béarnais. « As-
dans nue maison par le due 'i" N i ■
et 500 cavaliers, il parvint ! a fane
:
lit, ii
i . .i trouvei ait les G u ■■
I i . rand ilop , il
courut vei \ . Trop tard 1 11 sut en
que Casteluau avait parlemente; que,
Nemours lui donnant sa parole de prince de
A. M KO
le mener au roi sans qu'il lui arrivât mal,
de lui faire donner audience, le bonhomme
L'avait remercié de lui procurer sans combat
un tel excès d'honneur, inutile d'ajouter que
la parole de prince, l'honneur, l'audieuce
royale se résumèrent en une cave où il fut
jeté en atten i l'étranglât. » (Mi-
chelet, Guerres de religion.)
Les autres conjurés n'eurent pas un meil-
leur sort : traques dans la forêt d'Amboise
par des détachements de cavalerie, ils fu-
rent presque tous pris et amenés par troupes
dans la ville, lies a la queue des chevaux.
Ou en pendit plusieurs sur-le-champ, sans la
moindre forme de pro es, aux créneaux du
château. • Deux jours après (18 mars), La
Renaudie, qui tentait par tous les moyens de
rallier le reste des conjurés, rencontra dans
les bois de Château-Renaud le sieur de Par-
daillan, son parent, qui tenait le parti des
Guises, et qui battait le pays avec des cava-
liers Je la maison du roi. Les deux cousins
fièrent furieusement, Pardaillan lâcha
sur Lu Renaudie une « pistolade • qui fit long
feu. La Renaudie lui passa son épée à tra-
vers le corps, et tomba mort presque aussitôt,
atteint d'une arquebusade tirée par le
de son ennemi. Le corps de cet homme intré-
pide fut rapporté à Amboise et attaché à une
potence sur le pont de la I m ècri-
teau contenant ces mois : La Renaudie, chef
des rebelles. Malgré la mort de La Renaudie
et les revers des conjures, un assez grand
nombre d'entre eux, ayant réussi à se join-
dre et à s'approcher d'Amboise, hasax
un dernier effort et assaillirent la ville en
plein jour, le 19 mars; s'ils se fussent pré-
sentés de nuit, ils auraient pu pénétrer dans
Amboise, où ils avaient des intelligences, et
les Guises eussent couru de grands dangers.
Mais leur imprudente attaque fut rej oussée
sans peine; les Chàtillon et le prince de
Condé furent obliges de figurer parmi les
îeurs du roi, et les conjurés n'eurent
plus q i*à se disperser et à fuir dans toutes
les directions, poursuivis et traqués par les
gens d'armes qui arrivaient de toutes parts
au secours des Guises. « (H. Martin.)
Le rôle des soldats était fini; celui des
bourreaux allait commencer. Les princes
lorrains se montrèrent d'autant plus impla-
cables qu'ils avaient été plus effrayés, et
que, par surcroît, l'un d'eux était homme
d Eglise. Pour mieux assouvir leur rage de
vengeance commune, le duc de Guise
nommer, par le jeune François II, lieute-
nant général avec clés pouvoirs illimités. Les
eaux de la Loire furent couvertes de
vres attaches à de longues perches par six,
huit, dix ou quinze ; les rues d'Amboise ruis-
selèrent de sang humain. Pendant tout un
mois, on ne fit que décapiter, pendre ou
noyer. « Ce qui était étrange à voir, disent
les contemporains, et qui jamais ne fut usité
en aucune forme de gouvernement, on les
menait au supplice sans leur prononcer en
public aucune sentence, ni déclarer la cause
de leur mort ni nommer leurs noms. Ceux de
Guise réservaient les principaux après le dî-
ner pour donner quelque passe-temps aux
dames, et eux et elles étaient arrangés aux
fenêtres du château, comme s'il eût été ques-
tion de voir jouer quelque momerie, et, qui
pis est, le roi et ses jeunes frères comparais-
saient à ces spectacles, comme si l'on eût
voulu les acharner, et leur étaient 1
tients montrés par le cardinal, avec des si-
gnes d'un homme grandement réjoui, et, lers-
qu'ils mouraient plus constamment, il d
«Voyez, sire, ces effrontés et enragés I
• Voyei que la crainte de la mort ne peut
■ abattre leur orgueil et féloni Q feraient-
» ils donc s'ils vous tenaient? • (R. de La
fianche.)
Les dames de la cour, surtout dans les
ancements, ne furent pas aussi insen-
sibles que l'auraient VOUl lUX. La
se de Guise elle-même, qu'il fallut
traîner a ce sanglant spectacle, rentra éper-
due chez la reine mère. « Qu'avez-vousï lui
dit celle-ci. — Ce que j'ai ? Ah 1 ma lai
viens de voir la plus pîteU!
innocent répandu, les bons sujets du
mort... Comment douter qu'un grand mal-
heur ne frappe bientôt notre maison?» On
i du prince de Condè qu'il se montrât
a la fenêtre, qu'il assislàt à la mort de ceux
qui mouraient peur lui. Pâle do ra
er degré de honte : ■ Je comprends bien,
dit-il, poui "1|-'r tant de b
gentilshommes qui ! wt de servi-
auront bon temps; avec
ennemi, ils mettront en
proie le royaume. • Ce mot renfermait une
sorte de prophétie menaçante, et les Guisos,
dans leur colère, auraient voulu faire
le prince; la peur du roi de Navarre et du
connétable les arrêta.
I ii exaspérait surtout les auteurs do ces
. . . t que leurs \i
lient a la m i résolu-
lion q ' ituation du chaoce-
,\ ié . qui le "t, dit Miche-
es voyait pé-
ri boi leur et
li ré, au
i d'une cari
■ .... .... I l
i luises, abli iei
Ses ] étaient s<
uent sur la sellette. L'un d'euî
d de au), à qui Olii
AMBK
123
dait où il était devenu si savant, lui répon-
dit: • Chez vous, par vos exhortations,
> vous me disiez d'aller à Genève, quand je
» vous vis pleurer votre faiblesse pour le
• mas-acre des vaudois, et que vous sentiez
• dès lors que vous étiez rejeté de Dieu. » Le
baron de Castelnau expira la menace à la
Un gentilhomme du nom de Ville-
trempa s-s mains dans le sang de
QS décapités, et, les élevant an
ciel : ■ Seigneur, cria-t-il, voici le sang de
■ tes enfants ; tu en feras la vengean
^ La mort du chancelier Olivier fournit à
l'histoire l'épilogue de cett -lie.
A la suite d un interrogatoire où la victime
l'avait couvert de confusion, il fut tellement
saisi qu'on dut le porter dans son lit. Là, il
éprouva des accès de frénésie terribles, pen-
dant lesquels, dit Michelet, il battait son lit
plus fort que n'eût fait un jeune homme. Le
cardinal de Lorraine alla le visiter pour le
calmer et le préparer à la mort. Mais, à sa
vue, Olivier devint encore plus furieux.
■ Ahl cardinal, s'écria-t-il , par toi, nous
voilà tous damnes. — Mon frère, répondit le
visiteur, résistez au malin esprit. — Bien
dit I bien rencontré 1 t s'écria le mourant
avec un rire affreux. Puis, il tourna le dos
et rendit le dernier soupir.
Quant au prince do Condé, comme on ne
put fournir contre lui aucune preuve écrite,
il pajra d'audace, jeta le gant à ses adver-
saires, qui n'osèrent le relever, et put quit-
ter la cour sans obstacle.
AMUOISB (François d'), littérateur fran-
né à Paris en 1550, mort en 1620. Ce
fut Charles IX qui fit les frais <l ■
parce qu'il était le fils de son chirurgien.
Après avoir été professeur au collège de
Navarre, il accompagna Henri III en Polo-
gne et, à son retour, fut nomme maître des
requêtes, puis conseiller d'Etat, Nous cite-
armi ses ouvrages : Notable discours
en forme de dialogue touchant la vraie et
parfaite amitié, traduit de Piccolomini (Lyon,
1577); Dialogue et devis des demoiselles,
pour tes rendre vertueuses et bienheureuses en
ta Vraie et parfaite amitié (Paris, 1581); Re-
grets facétieux et plaisantes harangues funè-
bres sur la mort de divers animaux, traduit
de l'italien; les Néapolitains, comédie fran-
çaise fort facétieuse sur le sujet d'une histoire
d'un Espagnol et d'un Français (Paris, 1584);
Désesperades ou Ëglogues amoureuses, èsquel-
les sont au vif dépeintes les passions et le
désespoir d'amour (Paris, 1572). Plusieurs de
ces publications parurent sous le pseudonyme
de Thierry de TjmopbiU, gentilhomme pi-
card.
AMBOLOGÈRE {qui préserve de la vieil-
lesse), surnom de Vénus à Lacédèmone.
AMBRA (Francesco d'), littérateur italien,
né vers la fin du xve siècle, mort en 1558.
Il vécut longtemps à Florence et a
trois comédies, qui furent très-goûtées de
son temps et ont été plusieurs fois reinij n-
mées.
AMBRAC1E (golfe d'), ancien nom du
d'A: ta, dans la mer Ionienne, entre L'Epire
et l'Acarnanie.
AMBRACIB, fille de Mélanée, roi des Dryo-
:11e donna son nom à une ville de I li-
pire.
AMBRAI, fils de Thesprotus, roi d'Epîre.
Selon quelques auteurs, il est le :
la ville d'Ambracie, en Bj I Petit -fils
d'Hercule. Il régnait à Ambracie lorsque
Enée et ses compagnons abordereut a
tituu.
* AMBRIKHES, ville de France (Mayenne),
cb.-l. de canton, arrond. et à il kifom, de
es du confluent de la
M tyenne ; \ op. aggl., 1,433 I
tôt., 2,5S0 hab. Beli'
. ., monument ;
par le roi Henri Ier d'Angleterre, a conserve
itié de son donjon carré.
AMBBIM, île de l'archipel des Nouvi
Hébrides, dans le gi par 16° 30' 9''
de latit. S. et 165« 52' 15" de loi ,
ile a environ 84 kilom. de circonférence ;
elle est fertile et b ren-
ferme un volcan en activité. Elle fut décou-
verte en 17(38 par Bougainville.
AMBROGI (Antoine-Marie), jésuite italien,
13. mort à Home en 175*.
Il fut longtemps chargé d'enseigner I
quenceetla poésie dans l'université de Home.
Il a traduit Virgile en vers blancs et en a
donné pie édition ornée de gra-
vures. On lu. des traductions de
plusieui de Voltaire et de Yffi$~
toire du pélagianisme du jésuite Palouillet.
Chargé pendant plusieurs années de la con-
servation d'un important musée , il en a
donné la description sous le titre de Afu-
sxum Kircherianum (Rome, 1765); ce musée
fut depuis enrichi par le cardinal Zelada.
ambrogio ou AUBROISE (Thésée), orien-
taliste italien, no en 1469
L539. Entré j< ■ n dre des eh u
: s (]■■ S iint-J ■ i i .
1
réunis des pr< et d antauXf
■
sion pour apprendre leur Bieotôi
l ,éof] X le ai sa l'ei aque et
haldéen >Juua l'université de Bo
124
AMBU
Plus tard, il retourna dans sa ville natale,
pour s'y occuper de la publication d un psau-
tier en langue chaldéenne ; mais, lorsque son
travail fut à peu près terminé, le pays lut
saccagé par la guerre, et tous les matériaux
qu'il avait amassés furent dispersés ou dé-
truits. Il entreprit ensuite la composition d un
important ouvrage, qu'il publia à Pavie, en
1539, sous le titre de : Introduction aux lan-
gues chaldéenne, syriaque, arménienne, etc.
Ambroi.e (saint) eiThéodoif, par Rubens;
au musée de Vienne. Dans ce tableau, le
grand artiste a représenté Théodose, en cos-
tume d'empereur romain, gravissant, tête
nue, les premières marches de la cathédrale
de Milan, accompagné de trois personnages ;
mais là, sous le portique, se trouve saint
Ambroise en habits pontificaux, la mitre en
tête, tenant la crosse d'une main, et qui, de
l'autre, l'arrête au passage. L'evèque lui re-
proche le massacre de Thessalonique, le sang
injustement répandu et lui interdit l'entrée de
l'église jusqu'à ce qu'il ait expié son crime
par une sévère pénitence. La tète de 1 eve-
que est fort belle et d'un grand caractère.
Théodose l'écoute silencieux et paraît tou-
ché de ses exhortations. Le coloris de ce ta-
bleau est irès-brillant: les costumes, d mie
richesse élégante et d une grande variété,
sont traités de main de maître.
•AMBROIX (SAINT-), ville de France
(Gard) ch.-l. de cant., arrond. et à 19 kiloin.
d'Alais; pop. aggl., 3,516 hab. — pop. tôt.,
.(,260 hab. Cette ville est située sur la rive
droite de la Ceze, au milieu des montagnes
des Devenues. Haut fourneau à fonderie de
zinc; fabrique de bas et filatures de soie.
Commerce de soies grèges, de vins, olives
et châtaignes.
AMBRONAY, bourg de France (Ain), can-
ton ei a 6 kilom. d'Ambérieu, au pied du
Jura; 1,835 hab. On y remarque les ruines
d'une abbaye célèbre, de l'ordre de Saint-
Benoît, fondée au ixe siècle et qui compta
quarante abbés de l'an 800 à 1650.
AMBROS1E, une des Hyades.
AMBROSIES s. f. pi. (an-bro-.I). Antiq. gr.
Fête que l'on célébrait en Ionie, en l'honneur
.le Bacchus. Elle portait aussi le nom de LÉ-
NEKS.
AMBROZY (Wenzel-Bernard), peintre bohé-
mien, ne à Kuttenberg en 1723, mort à Pra-
gue en 1806. Attaché à la cour de Marie-Thé-
rèse, il peignit des tableaux d'église et des
fresques, qui rappellent l'école vénitienne
et se distinguent par la vivacité du coloris.
AMBRYSSUS , fondateur de la ville de
même nom, en Phocide, où on lui rendait
les honneurs divins.
AMBCEIlL(Jean-Ludwig), poète allemand,
né dans le canton de Saint-Gall en 1750,
morten 1800. 11 commença par diriger l'é-
cole de son père, qui était devenu aveugle,
devint ensuite professeur dans l'institution
de Kusler, à Rheineck, et fut nommé sous-
gouverneur du district de Rheintal. Il em-
ployait ses moments de loisir à écrire des
nouvelles et des drames où respirent les
sentiments d'un ardent patriotisme. Ses prin-
cipales publications sont : lier Schweizerbund
(Zurich, 1739); Amjelina (1781); Bans von
Sclimaben, oder Kaiser Alberts Tod (Saint-
1784); XVdhelm Tell (Zurich, 1781);
etner befreilen nonne ( Saint - Gull ,
1783).
• AMBULANCE s. f. — Encycl. Les éta-
blissements 'lu service de saute militaire se
it eu hôpitaux permanents, hôpitaux
temporaires, ambulances, dépôts île convn-
ents, etc. Les hôpitaux permanents n'exis-
tent que dans l'intérieur et les colonies, et,
ainsi que leur nom l'indique, ils sont -
tenus en temps do paix comme en tera
guerre. Les hôpitaux temporaires sont créés
extraordinairement, en temps de guerre ou
de rassemblement de troupes, pour une du-
rée plus ou moins longue) mai. sur un point
,1111e, eu ils restent aussi longtemps que
dure la cause qui les a fait établir. Les am-
bulances sont formées près des corps ou des
divisions d'armée dont elles suivent les iimu-
vements.
Nous avons dit, au tome 1er, que les am-
bulances se divisent en deux classes : la | re-
. )S ambulances de i i
aussi ambulances volantes,
..... , .: ■ an< '■ ■ û avant
et, i un siège, ambulances de Iran I ,
la seconde comprend les ambulances d'at-
teuto ou «le i . diverses ambulan-
ces :■"■ 't administrées conforraô-
i des régie nts dent nous avoi
, .. Nous
i . llullS
propo ; .1.' parler a
ive et la i hanté pi ivées
* août 1870, la
pieu.
1(.-1 ,i mi U iel, e dirigeait lie
formation vers lo chemin do 1er do l'Est.
I, e icadi
Ils étaient eu tenue eu rOUte, e. elles do la
ii inerte américaine, écartelée de 1 1
i . . com| i - 'i' ■'
,,:lli , au .1.. ., eu vareu le brune,
,l\e
siir le chape tu. Le
i ■ ti
.1. e. e Nél .'"U . | '"
AMBU
la file des fourgons renfermant les caisses
d'appareils, d'instruments, de charpie et d'ar-
ticles de pharmacie, des lits mécaniques, des
civières, des brancards, etc. Sur les flancs
du cortège, des femmes appartenant à la plus
haute société quêtaient. C étaient les fonda-
trices du comité de secours. La foule saluait
leurzèle d'acclamations enthousiastes, «n cha-
cun à l'envi s'empressait de verser sa bourse
ou son obole dans l'aumôniëre qu'elles pré-
sentaient au nom des blessés. Le lendemain
de cette manifestation touchante de la cha-
rité au profit de l'humanité, les femmes allè-
rent en musse s'enrôler sous le drapeau de
la convention genevoise.
Ainsi naquit la Société de secours aux
blessés des armées de terre et de mer. Ce fut
la première ambulance due à l'initiative pri-
vée et à coup sûr l'une des plus importantes
de ce genre d'établissements. Organisée au
Palais de l'industrie, elle fonctionna du
2 septembre 1870 au 12 novembre snivant.
Elle contenait 600 lits complets, dressés dans
des salles aérées et placés sous la surveil-
lance d'un personnel nombreux et dévoué.
646 officiers et soldats y furent reçus. Le
chiffre des décès fut de 90. Nous voudrions
pouvoir citer tous les noms des femmes cou-
rageuses qui se dévouèrent a cette œuvre
d'humanité. La liste serait trop longue. Men-
tionnons cependant M^e de Flavigny, qui con-
çut l'idée du comité de secours, et Mlle Clé-
mentine Hocquigny, qui avait accepté la di-
rection de la lingerie de la Société. Ce n'é-
tait point une sinécure, si l'on songe que,
depuis le commencement de la campagne
jusqu'au 31 décembre seulement, Yambutance
mère a distribué aux différentes ambulances
affiliées : 23,408 draps, 7,663 alezes, 24,498 che-
mises, 16,369 tabliers, serviettes ou torchons ;
9,536 mouchoirs, 474 gilets, 3,174 oreillers et
taies d'oreiller, 1,937 bonnets de coton ,
74,484 linges à pansement, 123 robes de
chambre, 416 tricots, 4,721 caleçons, 1,597 che-
mises de flanelle, 5,115 pantoufles, chausset-
tes et chaussons; 1,500 cravates, 200 mètres
de flanelle en pièce et 3,321 couvertures.
La paix signée, la Société croyait n'avoir
plus à s'inquiéter que de la guérison des con-
valescents, lorsqu'elle dut réorganiser tous
ses services pour secourir les victimes de la
guerre civile. Elle s'installa alors dans des
baraques, au cours la Reine. Le 25 avril
1871, après une suspension d'armes, les am-
bulancières durent partager leurs soins entre
les blessés en grand nombre que les voitures
de la Société étaient allées recueillir a
Neuilly. Le dévouement des hospitalières fut
mis à une plus rude épreuve le 17 mai sui-
vant lorsque, après l'explosion de la cartou-
cherie Rapp , il leur fallut s'occuper de
200 femmes et enfants, blessés, meurtris,
horriblement brûlés. Puis la lutte s'engagea
dans Paris, et Yambulance du cours la Reine,
qui depuis le 10 mai recevait des obus, se
trouva pendant les journées des 22, 23 etJ24
entre deux feux incessants. Les ambulan-
cières ne désertèrent pas leur poste, prodi-
guant leurs secours aux blessés des deux
partis.
Outre Yambulance dont nous venons de
parler, la Société de secours aux blessés des
armées de terre et de mer installa dans l'hô-
tel du Corps législatif 50 lits, qui reçurent
247 blessés. Les Tuileries reçurent pareille-
ment 117 pensionnaires.
La presse eut son ambulance^ due à l'ini-
tiative patriotique des journaux , sans ac-
ception de parti. Une souscription ouverte
dans les journaux en fit les frais. Elle eut
pour chirurgiens les docteurs Rîcord et De-
marquay.
Les Bretons, en très grand nombre à Paris
pendant le siège, établiront dans l'hôtel du
Louvre une ambulance particulière, placée
sous la surveillance des sœurs de l' Espérance.
Un comité breton, dont M. de Plœuc était pré-
sident, subvenait aux frais de cette atnbu-
lance*
L'institution des Jeunes-Aveugles, dont les
élèves se trouvaient en vacances au moment
de la guerre, fut transformée eu ambulance
dès le mois de septembre 1870. Ses vast<-s
salles, ses immenses dortoirs permirent d'y
dresser 225 lits, dont 125 furent contiés à la
garde des religieuses, et 100 aux soins des
«lames composant le personnel de l'établisse"
ment, le tout sous la direction du docteur
Désormeaux et des quatre médecins de l'in-
stitution. 800 malades ou blessés ont été soi-
gnes aux Jeunes-Aveugles; 60 y sont morts.
liés le i ommencement du sie^e, les ambu-
lances particulières se multiplièrent à Pans
dans une telle proportion que le Journal of-
ficiel tint publier l'a\ 1 1 suivant •
t La charité privée a fond
grand nombre àambulaiu es, ' im ■
liliser In mieux possible <-''i •
ment, ou y introduisant IV
Lo point de vue dé terrain
tiere, est L'intérêt des sol
lad es, et cet intérêt doi
: . particulî
doivent être - parti
tion des blessés et m S
ambulances doit s'eJ- li-
re, plus ou moi) lue* qu'elles pré-
sentent.
t C'< I | ver a ce ré; u l pie lo
gouverneur d* a com-
mission BU| é
• La coin n visiter
AMBU
les diverses ambulances particulières. Elle
s'est rendu compte de leurs ressources en
personnel et en matériel. Elle a établi en-
suite un certain nombre de règles pratiques.
» En premier lieu, la commission a désigné
pour chacun des neuf secteurs des fortifica-
tions un hôpital de répartition, sur lequel se-
ront immédiatement dirigés les blessés ou
malades recueillis dans les lieux les plus
voisins. Ces hôpitaux sont les suivauts:
1er secteur, hôpital Saint-Antoine.
2c — — Saint-Louis.
3c — — Saint-Martin.
40 — — La Riboisière.
5e — — Beaujon.
6e — — Gros-Caillou.
7e — — Necker.
8e — — Val-de-Grâce.
9e — — Pitié.
■ Les ambulances seront elles-mêmes divi-
sées en plusieurs classes. Celles qui, par
leur importance, par leurs conditions hygié-
niques, par la forte constitution de leur per-
sonnel médical et chirurgical, offrent des
garanties analogues à celles des hôpitaux
pourront recevoir, comme ces derniers, des
blessés ou des malades gravement atteints
qui y seront envoyés par l'hôpital du sec-
teur. Les ambulances privées qui ne reunis-
sent pas toutes ces conditions ne recevront
que les individus légèrement blessés et les
convalescents. Tous ces établissements se
prêteront ainsi un mutuel concours, chacun
d'eux se renfermant dans le rôle auquel il
est le plus propre et reudantles services les
mieux appropriés à son organisation. ■
Citons quelques-unes des principales am-
bulances particulières :
La Société des infirmières parisiennes, fon-
dée par Mme Cellier de Blumenthal.
L,'ambulance de la Société des sœurs de
France , qui s'établit successivement rue
des Filles-du-Calvaire, rue Saint-Denis, de là
rue Montmartre et enfin rue Taitbout.
L'ambulance du chemin de fer de l'Ouest,
comprenant 66 lits et dirigée par Mme Pié-
rard.
L'ambulance de l'hôtel Rothschild, un hôpi-
tal dans un palais.
L'ambulance du Luxembourg.
L'ambulance du Grand -Orient, compre-
nant 40 lits.
L'ambulance du Jardin des plantes, diri-
gée par M™e de Bougy.
L'ambulance des dames de la Halle, créée
le 14 septembre par les marchandes des car-
reaux de la Halle et dirigée par le docteur
Fortin. Nulle part les victimes des combats
autour de Paris ne fuient plus choyées que
par ces rudes commères, dont le cœur vaut
mieux que le vocabulaire.
Outre ces ambulances importantes, il y eut
à Paris, pendant le doublo siège, une multi-
tude de petites ambulances privées, offertes à
la municipalité des vingt arrondissements
et tenues avec autant de dévouement que de
courage. Le rapport officiel publie par les
soins de M10* de Flavigny conserve les noms
de ces divers établissements, que nous re-
grettons de ne pouvoir citer, tant la liste eu
est longue. Mais il est une catégorie toute
spéciale d'ambulances que nous ne saurions
omettre. Nous voulons parler des ambulances
créées par des étrangers. Ce sont :
L'ambulance anglaise, installée par les
soins de Richard Wallace.
L'ambulance américaine, établie avenue
Uhrieh, une des plus riches et des mieux amé-
nagées. Docteur Ewans.
Enfin, et sans parler de la province, où
toutes les écoles, tous les lycées, tous les bâ-
timents publics étaient transformés en am-
bulances, qui ont eu, elles aussi, le spectacle
de magnifiques dévouements, nous ne pou-
vons mieux terminer notre éuumératiou des
ambulances parisiennes qu'en disant quelques
mots des ambulances créées dans nos princi-
paux théâtres. Plusieurs d'entre elles pour-
raient être citées comme modèles.
Après la nouvelle des premières défaites,
quelques théâtres commencèrent à fermer
leurs portes; le rire était trop près des lar-
mes,et si l'on chantait encore, ce n'était [dus
guère que des hymnes patriotiques. Bientôt,
on ne chanta plus. « La danse sanglante, »
comme dit quelque part Schiller, allait com-
mencer. Paris était investi. Les rares scènes
où l'on jouait encore de temps à autre, dans
un but charitable, donnèrent à leurs artistes
la liberté. Ce fut la liberté du dévouement.
Pour une femme, en effet, que faire dans
une ville assiégée, à moins d'être garde- ma-
lade? Bourgeoise ou comédienne, le seul cos-
tume qui lui convenait pendant le siège, c'é-
tait la robe simple et le tablier de l'inlir-
e. Le Théâtre- Français, l'Odéon, Les
Il i.-iis, Le Théâtre Lyrique, la Porte- Sain t-
. m un, jusqu'au théâtre de Cluny et à ce-
.11 de Belleville, décrochèrent leurs décors,
remisèrent leurs machines et se transformè-
rent en ambulances, dont les malades étaient
soignés par les actrices mémos devenues
ambulancières.
Le jour ou la Comédie-Française donna
sa dernière représentation régulière (6 sep-
tembre), les sociétaires, M"113 Madeleine
1 lo. Pavait, Jouassln, Victoria Lafun-
taine, Edile Riquier et Emilie Dubois se réu-
nirent pour organiser une caisse de secours
et installer une ambulance dans le foyer du
théâtre. On mit a contribution la bourse de.
AMBU
amis, la bonne volonté des camarades, et,
sept jours après, le 13 septembre, les dames
sociétaires avaient réuni 20,000 francs ; de
plus, 3o lits, garnis de rideaux d'une éblouis-
sante blancheur, étaient installés dans le sa-
lon de Molière. Les blessés pouvaient s'y
faire soigner sans redouter l'ennui qu'en-
traîne une longue convalescence; les ambu-
lancières dont nous avons cité les noms
sympathiques se chargeaient de panser les
plaies, et les grands génies du répertoire
étaient là pour distraire les esprits. Sous le
rapport matériel, ['ambulance du Théâtre-
Français était aussi bien alimentée que sous
le rapport moral. On avait fait de grandes
provisions de vins, viandes conservées, lie-
°ig, légumes, œufs, pâtes, jambon, beurre
fondu, toutes choses dont la privation se fit
cruellement sentir au reste de Paris, tandis
que les malades n'en ressentirent jamais les
atteintes. Quand on organisa le service mé-
dical, ce fut à qui des grands praticiens of-
frirait son concours. Nélaton, Denonvilliers,
Richer, Coqueret s'unirent à MM. Muller et
Firmin, médecins ordinaires du théâtre. Un
interne fut attaché exclusivement à la mai-
son hospitalière de Corneille, Racine et Mo-
lière. Les médecins ne gardaient pas ran-
cune à ce dernier des traits dont il a piqué,
avec tant d'esprit, le pédantisine des doc-
teurs en us et des empiriques du xvne siè-
cle. Médecins et ambulancières faisaient bon
ménage. Entre gens d'esprit, on s'entend
toujours. Les imbéciles seuls prétendent le
contraire, mais ils sont rares au théâtre de
la rue Richelieu. On avait tant de plaisir à
être soigné à Yambulance du Théâtre-Fran-
çais que certains malades abusaient de leur
situation pour y prolonger leur séjour en se
plaignant de douleurs qui n'existaient plus.
Mais les ambulancières, pas plus que les mé-
decins, n'étaient dupes de cette recrudes-
cence de maux invraisemblables. Un malade
qu'on sauve ou un blessé qu'on guérit, n'est-ce
pas un grand enfant?
Sur 80 blessés soignés par Yambulance du
Théâtre-Français, il en mourut un très-petit
nombre; mais, hélas I parmi ces élus de la
mort, se trouva un des meilleurs camarades
des artistes, un des plus jeunes et des plus
sympathiques pensionnaires du théâtre, Se-
veste. Engagé dans le corps des carabiniers
parisiens, ce jeune artiste fut frappé au der-
nier combat sous les murs de Paris, à Mon-
tretout. Transporté à Yambulance du Théâ-
tre-Français, dans celte maison qui avait été
témoin de ses ébats spirituels dans l'ancien
répertoire et de ses succès dans le nouveau,
Seveste, entouré de ses camarades et de ses
amis, dut subir l'amputation d'une jambe,
amputation qui ne le sauva pas d'une mort
accompagnée d'horribles souffrances. Pen-
dant dix jours, sa jeunesse, aidée par l'art
des médecins et les soins si dévoués des da-
mes infirmières, lutta contre la décomposi-
tion finale. Ce furent dix jours d'agonie. La
velle de la catastrophe attendue et redoutée,
on attacha aux rideaux de son lit la croix de
la Légion d'honneur. Elle ne figura que sur
son cercueil. Seveste n'avait que vingt-sept
ans.
Le Théâtre-Français n'eut pas le monopole
du dévouement, et si nous l'avons cite le pre-
mier, ce n'est qu'une question d'étiquette,
car les artistes de l'Odéon montrèrent le
même courage devant le danger, la même
sollicitude devant la misère que leurs collè-
gues de la rue Richelieu. Dans le foyer du
théâtre, 22 lits furent installés et ne chô
inèrent pas de malades, auxquels les docteurs
Duchaussois et Duchesne donnaient leurs
soins. La haute direction de cette ambulance
fut confiée à Mlle Sarah Bernhart, brave-
ment secondée par M"11*8 Lemaire, Rey et
cette excellente mère Lambquin, morte quel-
ques mois après le siège. Nous pourrions
nommer encore MUe Colombier, mais elle ne
fit que passer et délaissa bientôt le tablier de
riniiriuiere pour reprendre ses robes de sa-
tin. Les vocations ne s'imposent pas, d'au-
tant plus que, de toutes les ambulances, celle
de l'Odéon devait être particulièrement
éprouvée par le feu des ennemis. Pour met-
tre les blessés à l'abri des obus, [ambulance
fut transportée du loyer dans le sous-sol du
théâtre ; mais l'atmosphère de ce trou noir
ou plutôt le manque d'air devint bientôt fu-
neste aux malades; leurs plaies s'envenimè-
rent, et l'on dut chercher un autre local.
M. Desinarets, maire du V° arrondissement,
se chargea do le procurer, et les blesses du
second l'heàtre-Frauçais furent transportes
rue Taitbout, 58, »'U ou les installa dans les
meilleures conditions. En dehors de Yambu-
lance de l'Odéon, une actrice de ce théâtre,
Mllc Agar, avait offert à la Société des se-
cours sou appartenant de la rue des Feuil-
lantines pour y recevoir des blesses. Les
douze pauvres soldats qui lui furent remis
n'oublieront jamais les soins qu'elle leur pro-
digua.
20 lits turent dressés dans lo foyer public
du théâtre des Variétés, et tout le bataillon
des opérettes prit le tablier blatte. « Voilà,
disaient les soldats qui passaient sur lo bou-
levard en allant au feu, voilà une ambulance
qui doit être gaie. » En effet, Mmoa Scriva-
nuck, Berthe Legrand, A. Duval, etc., étaient
le-, sœurs de ce nouvel hôpital, faisant de la
tisane et de la charpie, comme si toute la
vie elles eussent porte la coruette d'hospita-
lière* Dès le 14 seutembre, Yambulance, or-
AME
fanisée sous la direction et par les soins du
ot'teur Bonniêre. reçut des blessés.
Une autre ambulance . installée dans le
foyer du théâtre de la Porte-Saint-Martin,
fut également mise à la disposition de la So-
ciété de secours. Dès le 25 septembre, le di-
recteur avait offert 25 lits et tout son per-
sonnel pour le service des blessés. Mais bien
avant qu'apparût le premier malade, les
dames pensionnaires du théâtre, Mmes Marie
Laurent, Rousseil, Paul Deshayes, Lia Fé-
lix, s'occupaient a des travaux d'aiguille,
qui devaient contribuer au soulagement des
pauvres et des souffrants. Peu à peu le^ lits
furent occupés, les malades affluèrent. Sous
la direction du docteur Fano, les s<ins f irent
de tous les instants, et les in fi rm ères volon-
taires n'eurent d'autres loisirs que ceux
qu'elles prenaient sur leur mission de gardes-
malades pour organiser des représentations
afin de secourir quelques victimes de plus.
• Usez et abusez, écrivait Mme Marie I.. lu-
rent, je ne me plaindrai jamais que l'on me
mette trop à contribution pour le salut de
Paris ou le service des blessés. • Et les or-
ganisateurs de représentations n'essuyèrent
jamais un refus de la part de cette femme à
l'âme d'artiste, de cette artiste au cœur de
femme.
Les actrices qui s'échappaient d'une am-
bulance et quittaient a la hâte le tablier de
l'infirmière pour paraître un instant sur la
scène, sans autre profit que l'appoint ap-
porté dans la caisse des malheureux parleur
talent, ont assez prouvé que, en temps de
guerre comme en temps de paix, artiste est
synonyme de générosité. Pour nous, nous
rivons tenu k mentionner les états des servi-
ces que les femmes des théâtres ont rendus
au pays, pour répondre victorieusement, par
des faits, a ces accusateurs dédaigneux et
venimeux qui, sous le manteau d'une fausse
dévotion, ne tiennent compte que du bien
estampillé par la sacristie et de la vertu qui
h l'approbation pastorale. Béranger avait
deviné l'ambulancière lorsque, dans ses Deux
sœurs de charité, il écrivait ces quatre vers
que nous préférerons toujours à tous les ser-
inons hypocrites :
Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime;
Je vous le dis, en vérité.
Sauvez-vous par la charité.
AMBULANCIER, 1ÈRE s. ( an-bu-lan-sié,
ie-re — rad. ambulance). Personne attachée
au service des ambulances : On vit beaucoup
cTaMBCLANCIBRS et ^'ambulancières pendant
le siège de Paris en 1870-1871. Les hommes
allaient sur les champs de bataille ramasser
les blessés et se chargeaient de les transpor-
ter à l'ambulance , où les femmes s'empres-
saient de leur donner des soins. V. ci-dessus
l'article imbolancb.
iMBDLBICS AGEB, endroit d'Italie où le
p tpe saint Léon vint, en 4r>2, trouver Attila
pour le détourner de marcher sur Rome.
D'après J< mandés, ce serait sur son empla-
cement que s'élève aujourd'hui la ville de
Peschiera.
AMBULIEN. ENNEadj.(an-bu-li-ain,è-ne).
Antiq. gr. Surnom de Jupiter [Ambulius), de
Minerve (Ambulia), de Castor et PolIux(Âm-
bulii), à Sparte. D'après Chompré, ces sur-
noms venaient de ce que ces divinités avaient
des autels auprès d'un portique où les Lacé-
démoniens allaient se promener.
• AMBURBIALES. — Encycl. La diffé-
rence qu'il V avait entre les amburbiales et
les ambarvales, au rapport de Servius, était
que la première de ces fêtes avait lieu dans
l'enceinte même de Rome, tandis que la se-
conde se tenait dans son territoire. En outre,
les amburbiales étaient spécialement consa-
crées à la purification de la ville. Toutes les
deux, d'ailleurs, se célébraient avec les mê-
mes cérémonies. Les victimes immolées dans
les amburbiales portaient le même nom que
la fêle.
• ÂME. — Xechn. Fils de cuivre tordus,
qui occupent le centre d'un cible électrique-
— Encycl. Philos. Les principaux systè-
mes sur ['âme ont été exposes dans le tome 1er
du Grand Dictionnaire ; en voici un tout nou-
veau, sur lequel nous croyons utile d'appe-
ler 1 attention des lecteurs, sans prétendre
lui donner la préférence sur les autres et
seulement pour que l'instruction du pi
soit aussi complète que possible. Ce système
offre l'avantage de n'être positivement ni
spiritualité ni matérialiste, ou plutôt d'être
l'un ou l'autre au gré de chacun. Pour le
comprendre, il faut d'abord distinguer avec
soin I , celle-ci n est qu'un
acte passager de l'âme; l'idée, au contraire,
est ce qui reste après que la pensée a dis-
paru. Si, à un moment donné, l'âme pense à
un arbre, par exemple, cette pensée dispa-
raît bientôt pour faire place k d'autres, gui
ne font elles-mêmes que passer plus ou moins
rapidement. Mais après la pensée de l'arbre,
il reste quelque chose dont l'existence se pro-
longe et persiste : c'est l'idée même de l'ar-
bre. La preuve que cette idée existe dans
Vâme, même quand la pensée de l'arbre u
disparu, c'est que cette pensée peut se ie-
nouveler par un simple fait de mémoire, par
le réveil de l'idée amené peut-être par l'au-
dition ou la lecture d'un mot du cinq lettres
(arbre), ou par toute autre circonstance for-
AME
tuite. Ne nous occupons pas ici do chercher
quelle peut être la nature, l'essence de cette
idée qui subsiste après que la pensée n'existe
plus; bornons-nous à en constater l'existence
et laissons aux spiritualistes la faculté de
spiritualiser cette, idée, comme aux maté-
rialistes la faculté de la matérialiser, si bon
leur semble. C'est évidemment par milliers
qu'il faut compter les idées de ce genre qui
subsistent chez tous les êtres pensants; ils
ont l'idée de tout ce qu'ils ont pu observer
dans la nature, de tout ce que d'antres êtres
pensants ont pu leur nommer, leur faire
naître, de tout ce qu'ils ont pu eux-mêmes
imaginer ou concevoir par des combinaisons
intérieures qui se faisaient entre les idées
déjà formée-.. Ces milliers d'idées dont on ne
peut nier l'existence dai s tout être pensant,
voîlk précisément ce qui constitue l'essence
de l'âme, et pour que Vâme ainsi constituée
pense à une chose, il suffit que l'idée de cette
chose se présente dans certaines conditions;
Vâme cesse d'y penser dès que ces conditions
disparaissent.
Mais, dira-t-on, Vâme se trouve ainsi dé-
pouillée de toute activité propre; il n'y a
(l'actif que les idée*; le libre arbitre dispa-
raît, la volonté elle-même ne peut plus s**
comprendre; l'être pensant n'est plus, en
quelque sorte, qu'une scène où se meuvent
des figures sur lesquelles il n'a aucune au-
torité et qui obéissent à des forces propres à
chacune d'elles. Cette objection n'est pas si
grave qu'elle le paraît; n'arrive-t-il pas tous
les jours qu'on attribue à un ensemble des
actes qui. en réalité, n'appartiennent qu'aux,
parties? Ou dit qu'un chanteur a une belle
voix, et c'est sa bouche et son gosier qui
chantent; les yeux, le nez, le front n'y sont
pour rien; un c ail t graphe trace de belles
écritures, et ce sont ses doigts seuls qui
tiennent la plume: un serpent fait une bles-
sure mortelle, et c'est le venin contenu dans
sa dent qui seul cause la mort; un homme
écrase tin insecte en marchant, et c'est son
pied qui fait l'action. Pourquoi serait-il défendu
d'attribuer à l'ensemble des idées ce qui est fait
par une ou plusieurs de ces idées? Quant au
libre arbitre et à la volonté, il suffirait peut-
être de s'entendre sur le vrai sens de ces
mots pour comprendre comment ils peuvent
s'appliquer à une âme conçue comme une ag-
glomération d'idées, en écartant toutefois
ce qu'il parait y avoir de grossièrement ma-
tériel dans ce mot agglomération, qui ne si-
gnifie ici qu'une pluralité nombreuse. L'âme
renferme une pluralité d'idées, comme elle
renferme une pluralité de passions, de senti-
ments, de vertus, de vices, de talents, de
connaissances; il est certainement difficile
de concilier ces pluralités avec ce que la
philosophie officielle appelle la simplicité de
Vâme, mais elles s'imposent comme un fait
que les Bpiritualistes les plus rigides sont
forcés de reconnaître.
Si maintenant on prenait la peine de réflé-
chir un peu sur ce rôle autoritaire qu'on veut
attribuer à Vâme à l'égard des idées, on
sentirait bientôt qu'il ne t eut nullement lui
convenir. Pour que Vâme exerçât une auto-
rité souveraine sur les idées, il faudrait que
celles-ci fussent en dehors d'elle; en ce cas,
elle n'aurait pas d'idées elle-même, et, sans
idées, il lui serait impossible de prendre une
détermination quelconque. Aux mots ABSTRAC-
TION et activité, nous avons déjà fait voir
que ce n'est point une entité n< minée âme
qui abstrait, qui met en action les idées;
qu'au contraire les abstractions et toutes les
opérations intellectuelles sont faites par les
idées elles-mêmes. Ainsi, par exemple, quand
on dit que le jugement est un acte par le-
quel Vâme décide s'il y a convenance ou dis-
convenance entre deux idées, on lui attribue
une fonction qu'il lui est tout à fait impossi-
ble de remplir, car il faudrait pour cela que
les idées dont il s'agit fussent à la fois hors
d'elle et en elle. Si les idées ne sont pas hors
de Vâme, il est impossible que celle-ci les
juge, puisque le juge ne peut jamais être
confondu avec les parties; mais, en même
temps, si les idées ne sont pas dans Vâme,
celle-ci est incapable de juger, car l'absence
d'idées constitue l'ignorance, et l'ignorant ne
peut faire que de faux jugements.
Les seules idées sur lesquelles une âme
puisse exercer ou au moins tenter d'exercer
une autorité réelle, ce sont les idées des au-
tres âmes, et voici comment cela peut se faire.
Quand il se fait en nous un jugement quel-
conque, il arrive souvent que nous expri-
mons ce jugement pur des | m les, par une
proposition, cenu lisent li s grammairiens;
alors nous avons évidemment pour but» d'a-
mener ceux qui nous entendent k juger
comme nous, et, si nous y parvenons, on
peut dire que notre âme, c'est-à-dire l'en-
semble de uns idées , exerce ainsi une auto-
rité indirecte, mais réelle, sur les idé
antres ântes. Dans ce cas, la véritable défini-
tion du jugement serai! celle-ci : leju
est l'acte d'une âme qui fait sentir a une au-
tre âme la convenance ou la disconvenance
entre deux idées. Ainsi, pour retrouver cette
activité propre que Vâme semblait avoir per-
due quand on la confondait avec les idées, il
suffit de la considérer, non plus par rapport
idées propres, niais par rapport à celles
des autres hommes, el beaucoup de -eux qui
parle] tde l'activité intellectuelle l'entendent
peut-être ainsi au fond, bien qu'ils ne se l'a-
vouent pas à eux-mêmes. Quand on dit d'un
AMED
homme de génie qu'il sait remuer les idées,
on pense bien plus aux mouvements qu'il im-
prime parmi les idées d'autrui qu'à ceux qui
se font parmi les siennes.
AME (Léon), administrateur français, né à
Bayonne en 1808. Kntré fort jeune dans l'ad-
ministration des douanes, il y a parcouru
successivement tous les degrés de la hiérar-
chie. Directeur h Colmar en 1852, à Bor-
deaux en 1854, à Paris en 18C0, il devint
administrateur des douanes en 1861 et direc-
teur général en 18G9. Cette même année,
M. Aîné fut nommé commissaire du gouver-
nement pour soutenir les discussions devant
le Corps légî: latif, et, à diverses reprises, il
prit la parole avec une grande autorité. En
1872, il a été nommé conseiller d'Etat en ser-
vice extraordinaire et, en 1874, commandeur
de la Légion d'honneur. .Sa connaissance ap-
profondie des matières de douane et de com-
merce lui a valu d'être chargé, à diverses
époques, de missions commerciales à l'étran-
ger. On doit à M. Aîné un ouvrage fort re-
marquable et très- estimé : Etude économique
sur (es tarifs de douane (Paris, 18Ô9, I vol.
in-8°). On y trouve l'histoire des tarifs de
douane depuis Colbert et celle des discus-
sions auxquelles ils ont donné lieu dans les
Chambres ou au dehors. Ce traité, qui fait
autorité, a été réédité avec un second vo-
lume sous le titre de : Etude sur les tarifs de
douane et sur tes traités de commerce (1876,
2 vol. in-8°). Le second volume renferme
l'histoire des traités de commerce de 1860 et
l'examen des questions qui s'y rattachent.
AMÉDÉE (Ferdinand-Marie}, duc d'Aoste,
ex-roi d'Espagne, sous le nom d'Am*«ié«» 1er,
né à Turin le 30 mai 1845. Il est le sec 1
fils du roi d'Italie, Victor-Emmanuel. Le jeune
prince, sans autre titre que sa naissance, fut
successivement nommé capitaine dans la bri-
gade d'infanterie d'Aoste, chef d'une brigade
de cavalerie, lieutenant général et vice-amiral
commandant l'escadre d'évolution (1869). Le
30 mai 1867, il épousa la princesse Marie
délia Cisterna. A la suite de l'avortement de
la candidature Hohenzollern au trône d'Es-
pagne, Serrano et Prim engagèrent de nou-
velles négociations avec le roi Victor-Emma-
nuel, qui consentit enfin à laisser son second
fils, le duc d'Aoste, monter sur le trône d'Es-
pagne s'il était nommé roi. Les cortès espa-
gnoles, réunies le 16 novembre 1870, décer-
nèrent la couronne au prince Amédée, qui
réunit 191 voix sur 292 votants; 63 membres
votèrent pour la république, 27 pour le duc
de Montpensier, 8 pour Espartero, 2 pour le
prince Alphonse, 1 pour la duchesse de Mont-
pensier; enfin 19 membres déposèrent des
bulletins blancs. Une députation des cortès
se rendit à Florence pour apporter solennel-
lement le résultat du vote au jeune prince,
proclamé roi d'Espagne sous le nom d'Ame-
née Ier. Le 30 décembre 1870, le jour même
où Prim était assassiné, le nouveau roi dé-
barquait en Espagne. Il arrivait à Madrid le
2 janvier 1871, prêtait serment entre les trains
des cortès et constituait, le 4 janvier, son
premier cabinet, dont le maréchal Serrano
reçut la présidence. Dès son arrivée, il ma-
nifesta, ht ferme volonté de gouverner con-
stitutionnellement l'Espagne, c'est-à-dire de
respecter en toutes choses la volonté du pays
et des cortès, et se fit, pour son propre
compte, le représentant des idées libérales,
dont la mise en pratique avait eu de si heu-
reux résultats pour son pays natal. En
somme, Amédée Ier était animé des meilleu-
res intentions; mais il se trouvait dans une
situation des plus difficiles. Souverain d'ori-
gine étrangère, il ne pouvait inspirer.;
sympathie médiocre aux Espagnols,
en trois partis très- tranchés : les républi-
cains, les alphonsistes et les carlistes. Le
groupe politique qui l'avait porté au pouvoir
et qui n agissait que dans un but d'ambition
personnelle était déconsidère dans le |
ne pouvait lui prêter qu'un appui médiocre.
Il se trouvait donc en quelque sorte isolé, et
il ne tarda pas à s'apercevoir qu'en assu-
mant la tache de gouverner l'Espagne, il
avait entrepris une œuvre impossible. Dans
le discours qu'il prononçaaux cortès le 3 avril
1871, il annonça que le gouvernement pro-
poserait des améliorations nécessaires à une
bonne administration et au développement
mural et matériel du pays.cn portant une at-
tention spéciale aux questions financières,
et il rit un appel de tous. Le
24 juillet, le cabinet Serrano ayant donné sa
démission, Amédé l1 c hargea M. Zorrilla,
chef des progressistes ra licaux.de former un
nouveau ministère, ayant mission de fa i
réforme dans l'adin nia
finances. Le mois suivant, un inconnu lira
sur le toi un coup de pistolet sais 1 i
dre. Amédée lit ensuite avec
ministre un voyage à travers l'Es|
alla rendre \ isite au vieil Es|
dant ce voyage, loi hostiles au
gouvei nemenl
M. s 4 asl i, chef de '■ i
des coi tes. U.Zoï rilla donna alors sa démis-
sion ainsi que ses collègue et, le 6 oc!
nn cabinet de nu an . présidé p ir
M. Melcampo, fut constitué; mais, dèi le
cembre suivant, ce cabinet était rem-
placé par le ministère Saj ista, L'im(
rite de ce iitin tionnaire rejaillit sur
Amédée. Les carlistes profilèrent de la cir-
constance pour commencer dans les provin-
AMEI
125
ces du Nord une insurrection qui devait se
prolonger pendant cinq ans et achever la
ruine de l'Kspagne. Au mois d'avril 1872, le
roi mit le maréchal Serrano à la téta des
troupes chargées de comprimer l'insurrec-
tion. A la suite d'une série d'opérations des
aréchal signa avec quel-
erabres de > tation carliste de
l'Amorovieta
(24 mai), par laquelle il accordait non-seule-
ment une"., mi),-!:- , ntière aux insurgés, mais
la réintégration dans l'armée avec leur grade
des offic sorte pour p i
aux insurgés. Le 27 mai, le minisl
étant tombe devant un vote de réprol
des cortès, Serrano reçut la présidence du
conseil, quitta l'armée de Hiluao et revint &
Madrid. Mais, des le 13 juin, il donnait s:i
.
pouvoir M. Zorrilla. Le 18 juillet suivant, le
roi et la reine revenaient k minuit, en calècho
découverte, du jardin du Buen R
que, à leur passage dans la rue del Arenal,des
individus apostés tirèrent cinq à six coups de
fusil sur la voiture royale. Ni Amédée ni
si femme ne furent I plusieurs des
assassina fui mois,
M. Zorrilla fit dissoudre les cortès et \
der à de nouvelles élections qui lui do
rent la majorité. Ce ministre, dans un dis-
cours-prograi n e pi ncé le 15 septembre,
annonça une foule de réformes; mais il n'en
réalîsa*aucune et désorganisa l'ai
nonçant la dissolution du corps d'arti
ce qui permit à l'insurrection carliste de
s'accroître encore et de t< n lace.
En présence de cet état de choses, Amé-
dée 1er, qui avait acquis la conviction qu'il
était impuissant à rétablir l'ordre en Espa-
gne et à y fonder un gouvernement constitu-
tionnel, adressa aux curies, 1 • io février 1873,
un message dans lequel il exposa avec beau-
coup de dignité les motifs qui le faisaient re-
noncer à la couronne et abdiquer le pouvoir.
Les cortès acceptèrent cette abdi ation et
proclamèrent le même jour la république par
256 voix sur 288 votants. Quant à Amédée,
il quitta Madrid avec sa femme, emportant,
chose bien rare, l'estime de ceux qu'il avait
gouvernés. Il se rendit en Portugal, d'où il
s'embarqua pour Rome. Depuis lors, il a re-
pris son ancien titre de duc d'Aosto, et il a
vécu en Italie, où il a su se concilier les
sympathies de tous. — Sa femme, la prin-
cesse Mari" DBL PoZZO DBLLA Osi 'BRNA, née
le 9 août 1847. est morte à San-Remo le 9 no-
vembre 1S76. Kilo a laissé de son mai
trois fils, le prince Emmanuel, duc de Douil-
les, né en 1869; le prince Victor, comte de
Turin, né en 1S70, et le prince Louis, né à
Madrid le 31 janvier 1*73 Lorsqu'elle eut ce
dernier enfant, elle était reine d'Esp
Son mari ayant abdiqué le 11 février suivant,
elle voulut quitter immédiatement avec lui
l'Espagne, bien qu'elle ne fût pas entière-
ment rétablie de ses couches, et elle
tracta alors, dit-on, îes germes de la maladie
qui devait l'emporter. C'était une femn
struîte, d'un caractère sérieux et qui était
entourée de l'estime publique.
AMEDJI s. m. (a-mè-djî). Titre du secré-
taire du reïs-eff ndi, chez les Turcs. Il est
référendaire du divan impérial.
AMEIL (le baron Auguste), général fran-
lé à Paris en 1775, mort à Hildcsheitu
en 1816. U entra comme sons-lieutenant dans
1 s i hasseurs de Gévaudan en L792, puis il
servit dans l'élat-major de l'armée du Nord,
sous Du mouriez et sous Jourdan. Devenu
chef d'escadron en 1799, il fit la cam]
.,,■11 , ..: de se s le [ éi éral Brune. Il ■■
tingua à la prise de Munich en 1804, fut
1 à la bataille d'Iéna et fut nommé co-
lonel du 9e régiment de i heval.
Apres avoir pendant quelque temps p]
à la guerre d'Espagne, il fut rappelé pour
faire la campagne de Russie et fut n
général de brigade en 1812. Après la chute
de Napoléon, le général Ameil se rai
gouvernement des Bourbons et, en 1815, il ac-
compagna le frère de Louis XVIII a Lyon
lorsque ce prince s'y rendit pour s'opl
la marche do Napoléon. Mais quand il vit
. | ■
pressa d'offrir ses servi, m, qui
b vant-garde.
Mais l A ixerre par des i
tes sél< r ' Paris, où il alla se je-
ter aux pieds | de la famille royale.
Ceux-ci se montrèrent disposés ii lui | b
i. ■ ministre de la
qu'il fallait se défier de ses protesta -
le lit conduire à la prison de I Al
A i retour de u ser-
ts les drapeaux de o
et il assista à la bataille de Wal
urbons, Ameil
pus de leur faire de nom ;
de dévouement ; mais on refusa de les ■
die; il fut arrêté et dut passer devant un
conseil de guerre. Parvenu à sechappor, il
ne, puis au Hano-
vre ; mais là il fut mis en
bientôt dans un état ■ nation
mentale, qui amena sa mort aprè
itfrances. Le conseil de guerre d
r contumace et condamné
a la peine de mort.
AMEI PSI AS, poète comique grec, an \
cle av. J.-C. Il ne nous reste que quelques
fragments de ses comédies, dont les deux
126
AMEN
e
principales, le Cotinos et les Villageois,
avaient remporté le prix , bien qu'Aristo-
phane eut concouru en présentant les Nuées
et les Guêpes.
AME! AND. île et bailliage de Hollande,
province de Frise, dans la mer du Nord et à
8 kilom. de la côte. Cette lie comprend qua-
tre villages, dont le plus important est Stol-
hem ; elle a 20 kilom. de longueur et 5 de
largeur; 3.000 hab. environ.
AMÉLÈS, nom d'un des fleuves de l'enfer,
selon Platon. Plutarque prétend qu'il était
impossible d'en retenir l'eau dans un vase.
* AMÉLIE (Marie-Frédérique-Augusta). —
Elle est morte à Pilnitz, près de Dres<le, en
1870. Outre ses pièces de théâtre, elle a
laissé des morceaux de musique sacrée et
des partitions d'opéra.
* AMÉLIE, ex-reine de Grèce. — Lors-
qu'elle arriva en Grèce en 1S37, elle plut
beaucoup à la population, charmée de sa
beauté et de son caractère plein de décision,
qui formait un vif contraste arec le carac-
tère indécis du roi Othon. Pendant les voya-
ges assez fréquents que le roi faisait hors de
Grèce pour sa santé, la reine, investie de la
régence, donnait aux affaires une impulsion
vigoureuse. Lors de l'occupation du Pirée
>ar une division anglo- française (1854-1856),
a reine Amélie avant été chargée de la ré-
(mars-déc. 1856) montra dans* son at-
titude une énergie qui lui valut momen-
tanément une assez grande popularité. Mais
les idées rétrogrades du roi et l'influence
qu'elle passait pour exercer sur son esprit
lui enlevèrent bientôt la sympathie du peu-
ple. Le 18 septembre 1S61, elle revenait à
cheval d'une promenade, lorsqu'un jeune
étudiant tira sur elle, sans l'atteindre, un coup
de revolver. La reine montra dans cette cir-
constance un rare sang-froid. Au mois d'oc-
tobre 1862, elle avait quitté Athènes avec
son mari pour visiter le Péloponèse, lors-
qu'une nouvelle insurrection s'étendit, comme
une traînée de poudre, dans la Grèce entière.
La déchéance de la dynastie bavaroise fut
prononcée, et le roi Othon dut revenir en Al-
lemagne avec sa femme. La reine Amélie
n'avait point eu d'enfants. Elle pa-^sa les
dernières années de sa vie dans son château
de Bamberg, où son mari était mort en 1867.
Elle y mourut elle-même le 20 mai 1875.
AMPLINE (Henri), jurisconsulte français,
né à Rennes en 1841. Il étudia le droit, se lit
recevoir licencié, puis devint auditeur au
conseil d'Etat, fonctions qu'il remplit jusqu'à
la révolution du 4 septembre 1870. M. Ame-
line se lit alors inscrire comme avocat au
barreau de Paris. Collaborateur de la Revue
pratique de droit français, il a publié : De
la concurrence industrielle et des indus-
tries similaires (1865, in-8o); Des institutions
ouvrières au xix« siècle (1866, in-8°)î Socié-
tés en commandite par actions (1867, in-8°);
Assurances en cas de décès et en cas d'acci-
dent (1868, in-8o); Commentaire de la loi de
1868 sur les réunions publiques (1868, in-8o);
Budgets ordinaire et extraordinaire de l'em-
pire français pour 1870 (1869, in-8°); Déposi-
tion des témoins sur l'enquête parlementaire
du 18 mars 1871 (1872, 3 vol. in-12).
AMEL1US, philosophe, né en Toscane et
contemporain de Porphyre. Après avoir étu-
dié ta philosophie stoïcienne, il devint le dis-
ciple de Plolin vers l'an 240. Lorsque Plotin
se fut retiré dans la Campanie, Amélius se
rendit à A pâmée, en Syrie. Il mit en ordre
les ouvrages de Plotin et composa lui-même
une centaine de traités dont aucun n'est par-
venu jusqu'à nous. Les Pères de l'Eglise ci-
tent un passage d'Amélius, où il rap orte le
commencement de l'Evangile de saint Jean
pour appuyer ses doctrines. On l'a quelque-
foi I '[ pelé Amer las.
AMEl.ON, un des héros des dix premières
générations, dans la mythologie chaldéennc.
< treize saros.
AME1.0TTB (Denis), théologien fra
né h Saintes en 1606, mort à Paris en 1G73.
Il était entré dans la congrégation de l'< Irn-
iqu'il fût attaché aux doi
tint Augustin et de saint Thomas, il se
montra toujours très-hostile aux théologiens
t-Royal. Il doit sa notoriété aune tra-
duction du Nouveau Testament, qui parut en
1666,1667 et 1668, eu quatre tomes, et qui
a été le, avec ou sans un-
ies. Il avait, ru outre, publié quelques livres
, pies ou traitant des affaires du janse-
l
AMBLUNGH1 (Jérôme), poète italien du
xvi« aie* le, né a Pi ■•■. il est connu bous le
nom de h Gofeba <i« Pi» (le Bossu de Pise).
Son principal ouvi ige est un poème burles-
que, qu'il publia en 1566, sous le nom de F«
riboiro, .-t qui avait pour titre la GÎQ
ou lu Guerre des géants. Il donna
. la Nanea ou ' lins, de Fran-
mi "H ne connaît au-
cune autre production!
AMI M, la troi ième divinité, dans In théo-
gon ■ éclecti |ue .
' AMLNUCMKNT B, lu. - Encycl. P-dit.
Le ■'■ ment est le i
proposer les lois.
les lois appar-
tient a la fois au gouvernement et aux Cham-
bres, il o^t tout simple quo celles-
AMER
le droit d'amender, au cours de la discus-
sion, les lois qui émanent d'elles-mêmes ou
celles que proposent les ministres; lorsque
ce droit appartient au gouvernement seul,
les Chambres devraient toujours pouvoir
amender les lois, puisque autrement leur in-
fluence devient à peu près nulle. C'est ce-
pendant ce qu'avait formellement interdit la
constitution de 1852; non-seulement l'initia-
tive d*>s lois appartenait au gouvernement,
maïs le droit d'amendement était refusé k la
Chambre, à moins qu'elle ne s'entendit au
préalable avec le conseil d'Etat sur une ré-
daction nouvelle; faute de cette entente, il
ne lui restait qu'à rejeter purement et sim-
plement le projet de loi tout entier, extrémité
grave, à laquelle une assemblée ne peut se
résoudre aisément. C'est là-dessus que le gou-
vernement comptait pour rester maître du
terrain ; faute d'avoir été adopté par le con-
seil d'Etat, c'est-à-dire par le gouvernement
lui-même, aucun amendement ne pouvait être
discuté. Vers la fin de l'Empire, en 1869, une
modification fut apportée sur ce point à la
constitution de 1852; tout amendement put
être discuté, sans avoir été soumis à l'ap-
probation du conseil d'Etat, à condition d'a-
voir été adopté par cinq des neuf bureaux
de la Chambre. La concession était plus ap-
parente que réelle, puisque le gouvernement,
avec ses députés officiels, qui composaient
une majorité docile, était encore à peu près
sûr du rejet de tout amendement fait pour lui
déplaire.
Le droit d'amendement, sans restriction, a
été rendu à l'Assemblée nationale en même
temps que l'initiative parlementaire. Tout
député a le droit de proposer un amendement
soit lors de la discussion des projets de loi
par les commissions, soit lors de la discus-
sion au sein de la Chambre, ou de reprendre
devant la Chambre un amendement qui au-
rait été rejeté par la commission. Comme
seule garantie contre l'emploi inconsidéré de
ce droit et pour qu'un amendement ne soit pas
voté précipitamment, la procédure parle-
mentaire exige que la Chambre vote d'abord
la prise en considération. Dans ce cas, l'a-
mendement n'est pas ipso facto adopté; il est
seulement renvoyé à la commission qui, après
délibération, fait connaître par son rappor-
teur si elle l'adopte ou non. Un second vote
de la Chambre adopte ou rejette définitive-
ment V amendement proposé.
AMENDOLA (Ferrante), peintre italien, né
à Naples en 166-1, mort en 1724. Il chercha à
imiter la manière de Luca Giordano, et,
parmi ses ouvrages, on cite deux tableaux
d'autel dans l'église de la Madone de Monte-
Virgine. Nagler mentionne encore avec élo-
ges , et comme appartenant à la galerie
royale de Munich, un tableau de genre re-
présentant la boutique d'un charlatan.
AMÉNÉB1S, divinité égyptienne.
AMENTHES, nom que les Egyptiens, au
rapport de Plutarque, donnaient au dieu des
enfers, le Pluton des Grecs.
AMERGIN ou AMERG1NUS, archidruide des
anciens Scots irlandais. Il eut pour père un
prince établi dans le nord de l'Espagne. Vers
1100 av. J.-C, il vint avec ses frères sou-
mettre l'Irlande, et, pendant que Héber et
Hérémon se partageaient les terres conqui-
ses et prenaient le titre de roi, il se con-
tenta de celui d'arehidrnide ou grand prêtre.
Les bardes ont dit de lui : ■ La nature l'avait
fait poëte et philosophe ; la loi le fit pontife
et historien. »
* AMÉRIQUE. — Cette partie du monde se
divise aujourd'hui de la manière suivante.
L'Amérique septentrionale comprend : les
i isions anglaises, dont la partie la plus
importante est le Canada; les Etats-Unis, le
Mexique, le Guatemala, la république de
San-Salvador, le Honduras, le Nicaragua, la
république de Costa-Rica.
L'Amérique méridionale comprend : les
Etats-Unis de Colombie ou confédération
Grenadine, la république de l'Equateur, celle
de Venezuela, la Guyane, le Brésil, le Para-
guay, l'Uraguay, la république Argentine <>u
provinces unies du Kio-de-la-Plata, le Pérou,
: i 1 lolivie ou haut Pérou, la Chili et la Pata-
gonie.
* Ainéri*u« (GUERRE !>'). — La Mlite des
événements, à partir de 1864, se trouve au
mot ETATS-UNIS, tome VII du Grand Dic-
tionnaire, page 1020, 4e colonne.
Amérique (lk Noovellb), par M. Dixon
(Londres, 1867, ï vol. in-8°). Les journaux
se sont beaucoup occupés de ce li Û ré-
vèle en etfet une nouvelle Amériau
çonnée seulement avant M. Dîxi
encore décrite avec tant de d* ails • ■
rèi. L'ouvrage est écrit d'ui
humoristique qui ne p. -nu
de s'ennuyer. L'auteur i
dans une courte préface
les temps passés, dont
temps occupé, l'amenai I • l
et au Ro k-l')yiu<'i
chercher un vieux un
monde nouve m. I j
m" t ncontrai ] elles
i. "uv uvèlles
méthode , en i le Amé-
rique. Les b es Etats
avaient de* lej aiguil-
lonnaient <|f l'amour
AMES
de la liberté et un grand sentiment de la re-
ligion; et, dans leurs établissements, la li-
berté et la religion ont exercé sur les formes
sociales et sur la vie domestique un pouvoir
qu'il nous est difficile de comprendre. Au milieu
de sociétés établies et d'Eglises conservatri-
ces, vous trouvez les doctrines les plus sin-
gulières et les expérimentations les plus au-
dacieuses. • Ce sont ces expérimentations
qu'il décrit surtout dans son livre.. On y voit
des sociétés d'hommes ou de femmes, seuls
devant la nature, n'avoir pour livre que la
Bible, interprétée librement. De quel éton-
nement ne serait point saisi un Européen qui
s'égarerait dans ces pays de l'Ouest, devant
tant d'établissements de tous genres que l'E-
tat américain laisse s'organiser dans son
sein? On peut préjuger de cet étonnement
par celui que nous fait éprouver la lecture
du livre de M. Dixon. Le mouvement saint-
simonien n'était qu'un enfantillage, comparé
aux mouvements analogues, effectués sans
gène et sans périls par delà l'Océan. De tous
ces mouvements, il n'y a guère de connu
chez nous que celui des mormons, et encore
ne l'est-ilque fort superficiellement. M. Dixon
contient, sur ce sujet, de nouvelles révéla-
tions fort intéressantes. Mais la partie de
son livre certainement la plus curieuse et la
plus nouvelle, c'est celle où il raconte tous
les essais des femmes et leurs prétentions
nouvelles. Nos Flora Tristan et nos Jenny
d'IIéricourt sont dépassées de cent coudées.
Là, il y a des femmes qui prétendent non
point seulement que la femme, quoique dif-
férente de l'homme, lui est égale, mais bien
qu'elle lui est supérieure. Les temps, jusqu'à
ce jour, ont appartenu à Adam ; ils appar-
tiendront désormais à Eve. La force bru-
tale a assez longtemps régné; c'est le tour
de la grâce et du sentiment. La femme est
ici-bas l'ouvrière directe de Dieu. La délica-
tesse de son organisation physique montre
suffisamment la fin et le but de sa nature.
Cette délicatesse excessive la met plus en
rapport avec les insufflations de l'esprit de
Dieu. La femme est essentiellement prê-
tresse et prophétesse. Il y a plusieurs sectes
de ces femmes en Amérique ; elles s'appellent
les voyantes. Elles arrivent à la prophétie
par l'extase magnétique. M. Dixon rapporte
toutes les critiques qu'une de ces voyantes
a faites sur les femmes célèbres de l'histoire
ou de la poésie. Elles sont fort divertissan-
tes. Mais on aurait tort de croire que tout
cela n'est que divertissant. Il y a là un grand
enseignement et un grand avenir. La vie
excentrique, mais vivace et féconde de ces
populations, fait vraiment honte à l'inertie de
la vieille Europe. Telle est l'impression qu'on
retire du livre de M. Dixon. 11 étonne, mais
il fait réfléchir.
Nous venons d'indiquer la partie la plus
curieuse ; mais combien d'autres sont dou-
blement attachantes par la nouveauté des
idées et la nouveauté des formes! La Nou-
velle Jérusalem , le Théâtre mormon , la
Société polygame, le Grand schisme, les Qua-
tre races, les Femmes politiques, la Révolte
des femmes, la Bible en famille, la Pantnqa-
mie, etc. Le livre de M. Dixon a été traduit
en français par M. Philarete Chasles.
Amérique (PROMENADE EN), par J.-J. Ain-
père. V. Promenade, au tome XIII.
AMERS (lacs).V. Amari HONTES, au tome 1er.
AMERSFOORDT (Jacques), philologue hol-
landais, né à Amsterdam en 1786, mort en
1S24. Lorsqu'il étudiait à l'école latine d'Am-
sterdam, il prononça un discours latin qui
lui gagna l'amitié de Jérôme de Bosch. Après
avoir pris le grade de docteur à l'université
de Leyde, il fut chargé d'enseigner la litté-
rature orientale à l'Athénée de HarderwvU,
et deux ans après on le nomma professeur
de théologie à l'Athénée de Eraneker. On a
de lui : Dissertatio philolagica de variis lec-
tionibus Holmesianis locorum quorumdam Pen-
tateuchi mosaïci (Leyde, 1815, in-4°) ; Qratio
de studio litterarum arubicarinn variis post
renatnm in Europa doctrinam xtatibus itidcm
variato (Harderwyk, 1816, in-4°); Oratio de
religionis Christian^ popularitate (Leeuwar-
den, 1818, in-4u).
•AMEUSFOOUT (et non AMERSFOHT,
comme nous l'avons écrit au t. Ie* du Grand
Dictionnaire, p. 268), ville des Pays-Bas,
province et à 22 kilom. N.-E. d'Utrecht, sur
la petite rivière de l'Eem qui va se jeter dans
le Zuyderzee, au pied deS Collines de l'Amers-
foorschenberg; 14,000 hab. De l'église Notre-
Dame, détruite par suite d'une explosion
en 1787, il reste une tour massive, liante de
près de îoo mètres, Fabriques renommées de
damas et de bombasin. Commerce et transit
très-actifs; grande culture de bon tabac.
Cette ville tut prise deux fois par les Fran-
çaïs, en 1672 et en 1795.
AME1U1TI1 ou AMERITH, ancien bourg de
la haute (i;ililee, sur une montagne, vers la
partie méridionale de lu ti'ibu de Neplilali.
AMES (Joseph), antiquaire anglais, ne à
Yarmouth en 1688, morl en n:.s. Il n'était
i que mole marchand de bric-à-brac
a Londres, et cest dans ce commerce qu'il
sentit nuitre en lui un gt'Ùt très prononcé
pour l'étude îles antiquités. Il eut bientôt
acquis des connaissances solides qui lui va-
lurent l'estime des savants, et il devint mein-
bre dû lu Société royale de Londres, puis
AMI
secrétaire de la Société des antiquaires. 11
fuiblia d'abord un ouvrage intéressant sur
es antiquités typographiques de la Grande-
Bretagne , avec un supplément eon tenant
les progrès de l'imprimerie eu Ecosse et en
Irlande (1749, 1 vol. in-4°). Cet ouvrage a
été plusieurs fois depuis réédité, avec des
additions considérables de Guillaume Her-
bert, puis de Dibdin (3 vol. in-4o). On doit
encore à Joseph Ames un livre intitulé :
Parentalia or memoirs of the family of Wren
(Londres, 1750, in-fol.).
AMES (Fischer), jurisconsulte et orateur
américain, né en 1758, mort en 1808. Il exerça
d'abord avec talent la profession d'avocat, et
la réputation d'orateur qu'il avait acquise lui
valut en 1788 un siège dans la convention du
Massachusetts, puis au congrès des Etats-
Unis, où il se montra un des plus fermes ap-
puis de la politique de Washington. Le doc-
teur Kîrkland, président du Harvard Collège
et l'un des amis intimes d'Ames, publia en
1809 un volume intitulé : The works of Fis-
her Ames (les Œuvres de Fischer Ames) [1 vol.
in-8°], avec un portrait et une biographie de
l'auteur.
AMESTK1S, femme de Xerxès.roi des Per-
ses. Hérodote rapporte que cette princesse
fit enterrer vifs quatorze enfants des princi-
Eales familles du pays, offerts par elle en
olocauste aux divinités infernales, pour cé-
lébrer son triomphe sur sa rivale, qu'elle
avait fait égorger.
AMESTRIUS, fils d'Hercule et de la Thes-
piade Eone.
AMET (Joséphine Junotd'Abrantès, daine),
femme de lettres française. V. Junot d'A-
brantès (Joséphine), au tome IX.
AMETÉ, ÉE adj, (a-me-té). Féod. Se di-
sait d'un fief pour les droits duquel le vassal
et le seigneur étaient convenus d'un abonne-
ment fixe.
AMÉTROPE adj. (a-mé-tro pe — du gr. a
privât.; metron, mesure; ops, œil). Méd. Se
dit de ceux dont la vue n'a pas la limite or-
dinaire de la vision distincte, mais la dépasse
ou ne l'atteint pas.
AMÉTROPIE s. f. (a-mé-iro-pî — rad.
amétrope). Med. Etat de l'œil des personnes
amétropes.
AMECR-EL-AÏN, village et comm. d'Al-
gérie, prov., départ., arrond. et à 75 kilom.
d'Alger; I,1S5 hab., dont 847 musulmans.
Colonie agricole fondée en 1S48.
AMEZEUIL{Charles-Paul Aclocquk, ditC.
d'), littérateur français, né à Montdidier
(Somme) en 1832. Il a collaboré k divers
journaux littéraires et s'est fait connaître
par des nouvelles et des romans qui offrent
de l'intérêt et dont le style est agréable.
Nous citerons de lui les ouvrages suivants :
Légendes bretonnes, Souvenirs du Morbihan
(1862, in-12) ; Récils bretons (1863, in-12) ; les
Parias de l'amour (1864, in-12); les Amows
de contrebande, scènes de la vie réelle (1866,
in-12) ; l'Amour en partie double (1868, in-12) ;
les Chasseurs excentriguesysouvemrs de chasse
(1875, iu-12), etc.
* AMFREV1LLE-LA-CAMPAGNE, bourg de
France (Eure), ch.-l. de oant., arrond. et a
20 kilom. de Louviers, dans la fertile plaine
du Neubourg; pop. uggl., 272 hab. — pop. tôt.,
656 hab.
AMFREV1LLE-SOUS- LES-MONTS, village
et comm. de France { Eure ) , cant. et à
15 kilom. de Fleury-sur-Andelle, au confluent
de la Seine et de l'Audelle ; 440 hab. Nous
empruntons à M. Ad. Joanna le gracieux récit
qui suit : « Près de là, dit la légende, sur le
coteau qui domine Amfreville, s'élevait au-
trefois un château fort dont les ruines ont
disparu complètement. Ce château était ha-
bite par un seigneur dont la fille avait inspiré
au fils d'un comte du voisinage un violent
amour qu'elle partageait. Mais le père avait
fait proclamer dans ses Etals qu'il n'accor-
derait la main de sa fille qu'à celui qui, sans
se reposer, porterait la princesse sur le
sommet de la montagne. Le jeune comte ac-
cepta ces conditions; au jour fixé, en pré-
sence d'un grand nombre de spectateurs, il
prit la jeune tille dans ses bras et gravit avec
rapidité la moitié de la montagne. Déjà il
était sur le point d'atteindre la plate-forme
OÙ Les juges l'attendaient pour le couronner,
quand tout à coup ses forces l'abandon-
nèrent, et , tombant épuise de fatigue, il
rendit le dernier soupir. La jeune fille se
précipita du haut de la roche, et la côte porte
encore le nom de côte des Deux-Amants. »
AM1IARIA, divinité adorée à Fèsules, eu
Etrurie. On croit qu'elle est la même que Eu-
rina, déesse vengeresse des crimes. Elle était
représentée les pieds serrés l'un contre l'au-
tre, les mains collées le long du corps, les
cheveux tombant autour de la tète, comme
les statues égyptiennes.
Ami Frlfa (i/), comédie en trois actes, on
MM- Érckmann-Chatrian (Théâtre-
Français, décembre 1876). Cette comédie, uDe
■ idylle, est tirée d un des meilleurs ro*
inan ■ des deux auteurs, publié autrefois sous
)■• même titre, et qui fut presque leur débnl
comme écrivaios (1864, m-i8). Parlons d'a-
bord nu peu du livre. « De tous les vomit ns
d'El '• kmann-Chatriitn, si intéressants, si par-
ticulièrement colorés, l'Ami Frit: nouaatou-
jours paru le plus touchant, et il est resté
daus notre esprit comme la marque de ces
merveilleux conteurs, qui ont su réunir le
pittoresque à la naïveté, donner à toute leur
œuvre un charme local inimitable. MM. Erck-
inann-Chatrian ont écrit, certes, des récits
plus populaires, plus dramatiques, forçant
davantage l'émotion ; mais dans celui-ci ils
ont fait véritablement œuvre de poètes.^ La
fable par elle-même n'est presque rien : l'ami
Fritz est un Alsacien bon enfant, héritier de
parents aisés, qui ne lui ont rien laissé à
l'aire-, un sybarite de la vie bourgeoise, amou-
reux de bien-être, de bonne chère et dont la
panse, toujours pleine et tendue, fait sauter
les boutons d'argent de son vaste gilet dans
un épanouissement égoïste de joiesgourmau-
des et pacifiques. Résolu à rester garçon toute
sa vie, Fritz Kobus reçoit un jour dans le
cœur, malgré l'épaisseur de ses gilets ouatés,
une impression funeste et délicieuse, qui trans-
forme tous ses projets. C'est la merveille du
livre que cet uinour naïf et jeune, éclos en
pleine nature printaniére, et qui fait penser,
parmi les détails gourmands du récit, à des
fleurs jetées sur une table servie. L'ami Fritz
est troublé de ce parfum nouveau dans le
festin perpétuel de son existence, troublé
jusqu'à perdre l'appétit et ce plaisir de céli-
bataire qu'il prenait à ranger, à étiqueter
lui-même les bouteilles poussiéreuses de son
cellier. En vain il veut raisonner ce qu'il
éprouve, argumenter avec lui-même ; il est
vaincu par l amour et tombe en pleurant dans
les bras de cette petite Suzel, sans laquelle
il ne peut plus vivre. Avec celte idylle bour-
geoise, les auteurs vous tiennent en haleine
pendant plus de trois cents pages. La magie
de leur description rend visibles et palpables
toutes les choses dont ils parlent, nous trans-
porte au milieu de cette vie plautureuse du
vieux garçon alsacien, noce de Gamache
continuelle , et nous en fait savourer le
charme épicurien. Voici la cave de l'ami Ko-
bus, où les bouteilles vénérables, coiffées de
cires vermeilles, s'alignent dans un ordre
parfait; puis la belle salle à manger, naute
et claire, illuminée par sa nappe a minages,
son argenterie et ses cristaux elincelauts. De
la grande soupière coloriée, rebondie, que
découvre la servante Lisbeth, monte une Iu-
tnée savoureuse, pleine de promesses, la pre-
mière fusée de ce feu d'artifice culinaire,
dont le bouquet sera quelque beau poisson de
rivière, étendu sur son herbe aromatique j
mais comme cette atmosphère ménagère et
capiteuse menaçait d'envahir tout le roman,
les auteurs ont eu soiu d'établir dans la salle
ii manger modèle de leur héros de larges fe-
nêtres a croisillons de plomb, qui s'ouvrent
sur une vue champêtre et superbe, des hori-
zons de piailles, de montagnes bleues et
d'eaux courantes, animés de sifflements d'hi-
rondelles, d'éclairs de faux sous le soleil,
tout un dehors d'espace, de plein air, de na-
ture, nécessaire après les détails culinaires
du début, t
En transportant cette idylle à la scèue, les
auteurs ont réussi k lui conserver la plus
grande partie de son originalité, maïs le ta-
bleau est moins complet. Au premier acte, on
voit Fritz Kobus à table avec ses amis, des
vieux de trenle-ciuq à quarante ans, comme
lui, estomacs insatiables et appréciateurs de
la bonne chère beaucoup plus que de la beauté.
Un des convives ordinaires, le rabbin Da-
vid Sichel, n'a pu venir au dîner; il vient
s'excuser et demande à Fritz 2ûû écus, pour
doter une jeune lille pauvre, car le rabbin est
le plus grand marieur du canton, et il n'y a
que contre Fritz que ses négociations matri-
moniales écliouent toujours. Un joueur de
violon, Iosef, que Fritz a autrefois sauvé
d'un grand péril, vient dans la rue lui don-
ner un petit divertissement musical; on le
fait entrer et asseoir ii table. Au dessert, les
vieux garçons entonnent l'hymne de triomphe
du célibat, et leurs plaisanteries tournent le
mariage en ridicule. Le rabbin David Sichel
se fâche : ■ C'est houleux 1 s ecne-t-il. Que
seriez-vous si vos parents avaient pense et
ugà comme vous? Seriez-vous nés seulement?
L'homme n'est pas en ce monde pour jouir;
son premier devoir est do continuer sa race...
L'avenir appartient aux nations fécondes.
Voyez les juifs, qui, malgré les persécutions,
ont traverse les siècles toujours plus puis-
SantS... Tenez , VOUS êtes de mauvais ci-
toyens 1 • Les convives éclatent de rire. ■ Et
toi, losef, que dis-tu, demande Fritz. — Je
suis de l'avis de David. — Kh bîenl et ta
femme? — Obi... moi, je suis violon. Ma
femme n'aimait pas le violon ; elle est partie
avec un trombone. « Les rires de redoubler,
et le vieux rabbin d'être persiflé do nouveau.
■ Très- bien I nez ; ce qui n'empêche pas que
Fritz se mariera; • et il lui parie une de ses
vignes.
fendant le dîner, une jolie fille, Suzel, tille
du fermier de Fritz, vient apporter un bou-
quet à son maître. On la fait entrer; elle est
charmante, modeste, gracieuse. Fritz s'est in-
téresse à celte jeune lille, aux nouvelles
qu'elle apporte de la ferme; il a promis d'al-
ler y passer quelques jours. David u cru
Comprendre que Fritz n'est pas indiffèrent à
Bus jolis yeux, a sa taille flexible; comme il
sait sou jeune ami honnête , il entrevoit un
mariage possible.
Eu effet, au second acte, nous trouvons
Fritz à la ferme. U y est allé pour y passer
deux jours, et depuis deux semaines il y est,
A MI A
entouré de mille soins inconscients, sous le
charme de la jeune fille. C'est qu'elle est ado-
rable, Suzel I Elle a la grâce, elle a l'esprit,
elle a la franche gaieté de l'innocence. Au
lever du rideau, au moment du départ des
paysans pour la fenaison, elle chante d'une
voix émue une vieille chanson alsacienne,
sur un rhythma mélancolique et doux; les
paysans reprennent en chœur le refrain et
s'en vont le répétant jusqu'aux prairies loin-
taines. Ce second acte est tout entier une
pastorale d'une exquise fraîcheur. Une des
plus jolies scènes idylliques qui nous est of-
ferte, c'est le tableau des cerises des Con-
fessions de Jean-Jacques Rousseau retourné,
teuzel est sur le cerisier et lance les bouquets
de fruits à Fritz, qui module avec Suzel un
véritable duo d'amour.
Les amis de Fritz sont venus le rejoindre
à la ferme. Pendant qu'il les promène sur ses
terres, le rabbin conlesse adroitement Suzel.
Sur la margelle d'une fontaine, une vraie
fontaine biblique, il lui fait réciter l'histoire
de Rébecca et la force d'avouer qu'elle aime
Jacob, c'est-à-dire Fritz. Four celui-ci, il lui
tend un piège à son tour eu lui annonçant
qu'il s'occupe de marier Suzel.
Fritz s'indigne, se fâche et, laissé seul,
s'aperçoit qu'il aime Suzel, mais il ne veut
pas encore l'avouer.
Le troisième acte nous ramène à la maison
de Fritz. Le vieux garçon n'est plus le même ;
sombre, inquiet, bourru, rien ne l'intéresse,
rien ne le louche; il ne mange plus, il ne
boit plus. C'est encore David qui l'oblige à
voir clair dans son cœur. Apres s'être dé-
battu quelque temps contre ses préventions,
avoir lutté contre son amour pour la tille de
son fermier, il met enfin toute vanité de côté
et demande au père de Suzel la main de sa
fille. Suzel a beaucoup pleuré aussi ; le ma-
riage qu'on lui proposait faisait son malheur.
A l'appel de Fritz, son âme s'épanouit, et Ja
charmante enfant est trop innocente pour
dissimuler sa joie. Quant aux amis de Fritz,
ils baissent tristement la tête. « Je vais m'oe-
cuper de vous, dit David ; il faut des hommes
pour relever la France 1 ■
La pièce a peu d'action et brille surtout
par la fraîcheur des détails; on peut lui re-
procher d'être un peu traînante et d'abonder,
surtout au premier acte, en profusions gas-
tronomiques qui n'ont rien de bien théâtral.
Le second acte est plein d'intérêt et d'émo-
tion ; c'est le meilleur de la comédie, et le
denoùment est, dès lors, si bien prévu, que
le troisième acte n'offre guère que la répéti-
tion du premier. Maigre ces défauts, l'Ami
Fritz a obtenu un franc et légitime succès,
dû, pour une bonne part, à la cam;ague es-
sayée dans le Figaro contre MM. El kmann-
Cliatrîan par un des rédacteurs, Saint-Ge-
nest. Fendant deux mois, le Figaro n'avait
cessé d'ameuter le public contre les auteurs
et contre la pièce, d'inviter les officiers à
venu eu masse siffler la première représen-
tation, comme revanche de I Histoire du plé-
biscite, où MM. Erckmann-Chatrian avaient
mis a nu toutes les hontes de l'Empire. A la
fin de la représentation, quelques coups de
sifflet timides, aussitôt étouffes par les pro-
testations et les bra\os de l'auditoire, ont
momie quel était le pouvoir du Figaro.
Ami du |ieu|ile (i.), journal fondé par Ver-
morel, membre de la Commune, le 23 avril
1871. Il parut d'abord sou-- forme de brochure
in-8° de 8 pages. Vermorel entreprit de pu-
blier l'Ami du peuple, afin de se mettre en
communication constante avec ses électeurs,
de leur faire le compte rendu de ses actes,
ce qui lui paraissait être le complément in-
dispensable du mandat qu'il avait reçu. Le
28 avril, il transforma l'Ami du peuple en un
journal politique quotidien (in -fol.) a 5 centi-
mes, qu'd rédigea presque seul. Cette feuille
n'eut sous ceite tonne que deux numéros,
car elle cessa de paraître le 30 avril. Mais
ces deux numéros sont extrêmement curieux,
parce qu'on y trouve la polémique engagée
entre Vermorel et Félix l'yat. Attaque par
Fyat, qui l'avait surnommé le Bombyx a lu-
nettes, Vermorel dressa contre ce dernier
une série d'accusations accablantes, et dé-
nonça à la fois sa lâcheté devant le danger
et sa duplicité a la Coillluuue. Dans un Ion-
article, inséré dans le numéro du 29 avril et
intitulé Mon dossier, Vermorel se défend il
avec beaucoup d'énergie contre l'accusation
portée contre lui d'avoir été subventionné
par M. Kouher pour attaquer les hommes
ue la gauche républicaine et delà presse dé-
mocratique.
AMIATA, montagne d'Italie, entre Cortone
el virzzo; 1,713 mètres d'altitude. C'est du
m u Annata que l'industrie tire la terre
d u nl.iro ou de Sienne, dont les peintres font
usage (300,000 kilogr. par an).
AMIAUD (Albert), écrivain français, né à
Villefagnan (Charente) en 1840. Il exerce les
fon tions de notaire il Vais. M. Ainiaud a
consacre ses loisirs à la composition d'ouvra-
ges spéciaux, qu'on peut consulter avec, h un.
Il a collabore, en outre , à. la Hevue pratique
de droit français et a la Hevue du notariat.
Nous citerons de lui : Ftudes de droit prati-
que. De la renonciation à son hypothèque lé-
gale par la femme du vendeur au profit de
l'acquéreur (Paris, 1869, m-8«) ; De ta véna-
lité et de la propriété des offices ministériels
(1871, in-8°) ; Des clauses préventives en usage
dans le notariat (1873, in-»0); le Tarif gêne-
AMID
rat et raisonné des notaires. Etude sur In
principes et le mode de rémunération des ac-
tes notariés, etc. (187a, in-8°).
AM1C (Auguste-César-Raymond), écrivain
français, né à Orange (Vaucluse) en 1799. Il
terminait sa rhétorique lorsque Napoléon dé-
barqua sur la côte de Provence (1815). Le
jeune Amie partit aussitôt pour Lyon, s'en-
gagea dans le 2^ bataillon des volontaires
lyonnais et fit la campagne de 1815 avec le
grade de lieutenant. Après Waterloo et le
licenciement de l'armée do la Loire, il re-
tourna à Orange et se mit à composer un
poème épique en prose, en dix chants, Jio-
mualde ou le Libérateur de l'Ausouie, dont le
sujet est l'affranchissement de l'Italie parles
Français en 1799. Cel ouvrage, inspiré par
les idées de hbeiie, est écrit dans un style
qui abonde en images, en expressions nobles
et quelque peu emphatiques. Etant allé par
ta suite à Paris, M. Amie collabora aux An-
nales du commerce, au l'ilote, au Courrier des
électeurs, devint en 1832 rédacteur en chef de
l'Encyclopédie des connaissances utiles, puis
fournit un grand nombre d'articles aux Fai-
tes de la Légion d'honneur. Des intérêts de
famille L'ayant appelé en 1843 dans son pays
natal, il dut renoncer à s >s travaux littérai-
res. Dix ans plus tard, il entra dans L'admi-
nistration «les prisons et devint directeur des
prisons de l'Aisne. On lui doit : les Méridio-
nales (1829), recueil de poésies; la Tribune
française i choix des discours et des rapports
les plus remarquables prononcés dans nos
Assemblées parlementaires depuis 1789 jus-
qu'en 1840, avec des notices biographiques
(1840,2 vol. in-8°), avec Etienne Mouttet.
Cet ouvrage, fort bien fait, précède d'une
excellente introduction de M. Anne, devait
avoir quatre volumes dans le plan de ses au-
teurs. On «but enfin à M. Amie : Histoire de
Masséna (1SG4, in-4«).
* AMIC1 (Jean-Baptiste). — Ce savant ita-
lien est mort en 1861.
AMICO (Bernardin), religieux franciscain,
né a Oallipoli dans le xvic siècle. II remplit
pendant cinq ans les fonctions de prieur îles
franciscains a Jérusalem , et employa ce
temps a décrire les monuments les plus inté-
ressants de la Palestine. Lorsqu'il fut revenu
en Italie, il publia : Trattato délie piante e
immagini de' sacri edifizi di terra sauta, etc.
(Rome et Florence, 1620, petit in-fol.). Les
gravures qui ornent cette intéressante pu-
blication sont du célèbre Callot.
AMICO (Antonin d'), antiquaire italien, né
à Messine, mort à Païenne en 1641. II fut
chanoine de l'église cathédrale de Païenne
et historiographe de Philippe IV, roi d'Espa-
gne. U écrivit sur l'histoire et les antiquités
de la Sicile un grand nombre d'ouvrages,
dont nous citerons seulement ceux qui ont
été imprimés : Triton orieutalium ordînum
post captam a duce Gothofredo Dieru.su/nn
notitis et tabularia (Païenne, 1630, in-fol.) ;
Dissertatio historica et chronologies de anti-
quu urbis Syracusarum archieptscopatu (Na-
ples, 1640, m-40); Sri tes ummiraturum uisulas
Sicttix, aO anno Domitti 842 usgue ad 1640
(Païenne, 1640, ïn-4°) j De M essanensis prio-
ralussacrts hospilalitatis âomus mititum sancti
Jouants Hierosolymitani origine (Païenne ,
1640, in-40); en espagnol, une chronologie
des prince-- qui ont gouverné la Sicile.
AMICO (Vito-Marie), antiquaire italien, né
à Catane en 1696. U entra dans la congréga-
tion du Mont-Cassin et fut élu prieur en 1743.
Tout en enseignant la philosophie et la théo-
logie, il se livrait avec passion à l'étude des
antiquités de la Sicile. 11 rédigea la dernière
partie de l'ouvrage intitule : Sicilia sacra
disquisitionibus et notitits illustrata , que,
plus tard, il lit réimprimer à part, sous le ti-
tre de : Sicilis sacrai libri quarti intégra pars
secunda (1733, in-fol.). Ou lui don encore :
Catana illustrât a, sive sacra et avilis urbîs
Catanx Instoria (Cutané, 1741-1746, 4 vol.
in-fol.).
AM1CUS HUMAM GEINERIS {Ami du genre
humain; c'est l'ami de tout le monde, c'est-
à-dire de personne), Locution lutine dont
l'emploi est le même quo celui de la locution
française :
L'ami du g«nre humain n'est pas du tout mon fait-
Moi.iikk,
V. Ami, tome I^f du Grand Dictionnaire.
AMIDA, ancienne ville de Mésopotamie;
c'est aujourd'hui DlARBUKIR.
AMIDA ou AMID AS, dieu japonais, souve-
rain maître du paradis, médiateur et sauveur
de l'humanité. On le représente sur un autel,
mon ta ut un cheval a sept têtes ; il a une
de chien et lient dans ses mains un anneau
ou cercle d or qu'il mord. D'autres fois,
donne trois têtes, dont chacune est couverte
d'un ipèce de toque.
" AMIDE s. f. — Encycl. Chim. Les amîdes
forment une des trois catégories des dérives
de ï'ammoni mue lient de la substitu-
tion d'un radl :al aci le a l'hydrogène de cet
alcali. On les divise en monamides, diamides,
triainides ; puis chacun de ces groupes se
divise en monamides primaires, secondaires,
tertiaires, diamides primaires, etc., et enfin,
quelques-unes de ces subdivisions compreu-
nent divers groupes distincts, que leurs ea-
i i i ères permettent de classer a part.
— MoNAMiniis. Monamides primaires. Ces
AMID
127
amides se subdivisent tout d .bord en deux
bien distincts, d'ap
radical substitué à l'hydrogène. Dans la pre-
mière classe figurent les monamides qui ren-
ferment un radical provenant d'un acide mo-
noatomique et ne renfermant plus d h
gène typique; dans la seconde se rangent les
monamides contenant un radical provenan'
d'un acide polyatomique et renfermant en-
core un atome d'hydrogène typique.
Le premier de ce
■
les plus i . . ;
assez longuement. Il
1° Les monamides primaires renfermant
un radical d'acide monoatomiqu
tent le sel ammoniacal de
contiennent le métal, avec une mol
d'eau en moins. Ces amides s'obtiennent :
io en chauffant un sel ammoniacal,
détermine l'élimination d'une molécule
et la formation d'une amide; 2« en faisant
réagir l'ammoniaque sur un éther corn
le résultat de cette réaction, qui peut, sui-
vant les corps employés, se faire a chaud ou
à froid, est la formation d'un alcool et d'une
amide; 3<> en faisant passer un courant de
gaz ammoniac sec à travers un chlorure
acide, ce qui donne un chlorure d'amtu .
et une amide; ce procède, dû a MM. Liebig
et Wfihler, est surtout employé pour la pré-
paration des amides insolubles dans l'eau ou
solubles dans l'alcool, et permet do séparei
ces amides du chlorure aniinoliiqUe qui se
forme en même temps qu'elles; 4° en met-
tant en présence un anhydride a. -nie et de
l'ammoniaque, ce qui donne une amide el un
sel ammoniacal, qu'on sépare uu moyen de
réactifs convenables; 5° enfin, on obtient
certaines monamides par des procèdes spé-
ciaux dont il est inutile de parler ici.
Les monami te | i ira i il es dérivées d b
monoatomiques sont généralement solîd
cristalli Subies, sans action sur le papier de
tournesol, et peuvent se volatiliser -sans dé-
composition. Elles s ■■ ins l'éther,
plus rarement dans l'eau. Quelques-unes
s'unissent avec les acides, à la manière de
l'ammoniaque; d'autres peuvent formi
alcalamides métalliques eu échangeant un
atome de leur hydrogène typique contre un
métal. Lorsqu'on les chauffe à 200° dans un
tulje scelle a la lampe et OU 1 on a mis de
l'eau, les monamides du groupe qui nous
occupe absorbent une molécule d'eau et don-
nent le sel ammoniacal de l'acide dont elles
contiennent le radical. Elles se décom]
également quand on les chauffe à une tem-
pérature élevée en présence de substa
avides d'eau et donnent, par la perte d'une
molécule de ce liquide', des nitriles ou mon-
amides tertiaires. Quand on les traite par tes
chlorures acides, elles abandonnent un atome
d'hydrogène, qui s'élimine à l'état d'acide
cblorhydrique, et se transforment en mon
amides secondaires par substitution à l'hy-
drogène du radical acide du chlorure. Les
étbers composés donnent, avec les monami-
des primaires qui renferment un radical d'a-
cide monoatomique, une réaction semblable,
mais dont le résultat est la formation d une
alcaiamide. I, b ix, mis eu présence
des mêmes monamides, donne un dégage-
ment d'azote et régénère, avec élimination
d'eau, l'acide dont \ amide renfermait le ra-
dical. Enfin le perchlorure de phoï |
donne avec tes amides un chlorure, qu'on
décompose facilement par la chaleur, et qui
donne une tnoii acide chlorhydrique
et un nitrile; au début de celle reaction, il
se forme un oxye hloruro de phosphore, avec
dégagement de. 1ICI.
2« Les monamides primaires renfermant le
résidu iiionoaiomique d'un acide dintomique
se subdivisent en deux groupes assez dis-
tincts : le premier rente i ni
dérivées des acides diatomiques el bibasi-
ques ; le second, celles qui deriveu des aci-
des diatomiques et raonou iernier
groupe se subdivise à son tour en monamides
acides et neutres.
Les monamides dérivées des acides diato-
miques et bibasiques constituent une seule
série à'amides. En effet, un acide dintomique
et bibasique pouvant être nue uu
groupe moléculaire renfermant deux oxhy-
dryles OH, dont l'hydrogène est remplaçante
par les métaux alcalins, il résuite de 1 1
si l'on enlevé a ces acides un seul OH, son
résidu agira comme radical monoatomique.
es rêsi lus renferment tous deux
de l'hydrogène b;iSiqU0, quel quo soi! .
sidu élimine, celui qui reste no pourra don-
ner, par sa substitution à l'hydrogène de
l'ammoniaque, qu'une série a" ami des. Le?
diatomiques monobasiques no sont
i o al dans le même cas, les deux oxhydrvles
qu'ils renferment contenant un atome d h\
drogène basique et un atome d hydrogène
alcoolique; husm donnent-ils, par t'éliu
tion do l'un ou de l'autre de ces nxliydryles,
amides neutres ou acid is, suivant qu'on
a éliminé l'hydrogène alcoolique ou l'hydro-
gène basique.
On obtient les monamides dérivées des
acides diatomiques et bibasiques : 1<> en dis-
tillant avec précaution un sel dont elles ne
différent que par une molécule d'eau; 2» en
faisant bouillir une iuudu aveo de l'eau ;
3° en faisant agir l'ammoniaque sur l'anhy-
dride d'un acide dialomique et bibasique,
40 enfin, en soumettant les et tiers de certaine
12f»
AMID
acides bibasîques à l'action d'une solution
aqueuse d'ammoniaque.
Les monamides de cette classe peuvent
donner naissance à des sels, dont quelques-
uns sont cristallisables, et k des éthers que
l'on désigne sous le nom d'améthanes. Les
agents d'hydratation peuvent transformer
ces monamides en sels ammoniacaux par ad-
dition d'une molécule d'eau. Soumises à des
agents déshydratants , elles perdent une
molécule d'eau et se transforment en amides
secondaires, auxquelles on a donné le nom
à'imides. L'acide azoteux régénère k leurs dé-
pens l'acide dont elles contiennent le radical.
Les monamides primaires acides dérivées
des acides diatomiques et monobasiques s'ob-
tiennent : îo en traitant par l'ammoniaque les
dérivés monobromés ou monochlorés des aci-
des monoatoiniques; 2° en combinant les al-
déhydes avec 1 ammoniaque, puis en mélan-
geant les produits obtenus avec de l'acide
cyanhydrique, et enfin en soumettant le tout
& l'action de l'acide chlorhydrique; ce pro-
cédé, du chimiste Streeker, ne peut être em-
ployé que pour la série grasse; dans la se: ie
aromatique, il donne non plus des amitiés,
mais leurs acides générateurs; 3° en sou-
mettant ii l'action de corps réducteurs, comme
l'hydrogène naissant, l'acétate de fer, etc.,
les dérivés mononitrés des acides monoato-
miques. Cette réaction ne donne des amides
que lorsqu'on opère sur des acides apparte-
nant à la série aromatique.
Les monamides qui nous occupent en ce
moment sont douées de propriétés acides plus
faibles que les amides qui dérivent des acides
bibasîques. Avec les bases, elles fournissent
des sels, en échangeant H contre un métal.
Avec des acides, elles se conduisent comme
l'ammoniaque et donnent des sels qui peu-
vent se combiner avec les sels métalliques
pour former des sels doubles. Si l'on traite
par un chlorure acide les sels d'argent de
ces amides, on obtient un chlorure d'argent
et une amide secondaire formée par la sub-
stitution du radical acide a un second atome
d'hydrogène. Mises en présence de l'acide
nitreux , ces amides se décomposent avec
dégagement d'azote et d'eau et régénération
de l'acide correspondant. Sous l'influence des
acides monoatomiques monoehlorés , elles
donnent des amides secondaires en échan-
geant un second atome d'hydrogène contre
un résidu analogue à celui qu'elles renfer-
ment.
Ces amides acides donnent une série de-
thers, dont nous n'avons point à nous occu-
per ici.
Les monamides primaires neutres sont en-
core assez mal étudiées. On n'a jusqu'ici pré-
paré que la lactamide et la salicylamide. La
première s'obtient par l'action de l'ammonia-
que sur l'anhydride lactique, la seconde en
faisant réagir le même alcali sur le salicylate
monoinéthylique neutre. Cette dernière amide
renferme un atome d'hydrogène phèuique, ce
qui a pu conduire à le considérer comme
acide, l'hydrogène qu'il détient étant plus
voisin de l'hydrogène des acides que celui
des alcools.
3° Les monamides primaires, renfermant le
résidu monoatomique d'un acide dont l'ato-
micité est supérieure à 2, peuvent être aci-
des ou neutres.
Si la basicité de l'acide considéré est égale
& son atomicité et que cet acide soit polyato-
mique, l'élimination de OH donne un résidu
qui renferme autant d'hydrogènes basiques,
moins un, qu'il y en avait dans l'acide primi-
tif, et les monamides qui résultent de lu sub-
stitution de pareils radicaux à l'hydrogène de
l'ammoniaque sont acides. Si la basicité de
l'anile polyatomique est inférieure à son ato-
micité, les résidus, après élimination de OH,
renferment autant d'hydrogènes typiques,
moins un, qu'en contenait l'acide primitif.
Dans ce cas, la basicité du résidu varie sui-
vant que l'oxhydryle élimine renferme l'hy-
drogène basique ou alcoolique. De là plu-
sieurs résidus qui, en se substituant à 1 hy-
drogène de l'ammoniaque, donneront, suivant
le i a ■■■, des amides neutres ou acides.
— Monamides secondaires. Les monamides
secondaires se divisent en quatre groupes,
que nous allons étudier rapidement, en nous
guidant, pour cette étude, sur l'excellent Die*
tionnaire de chimie de M. Wurtz.
1° Le ■ moi ondaires qui renfer-
ment, deux radicaux d'acides monoatoiniques
m préparent soit en soumettant les amides
primaires û l'action des chlorures solides,
■oit en faî lant aj il a une température élei ée
■ chlorhydrique sur les mêmes amidet.
Ces amides lonl lofubles dans l'ammoniaque ;
elles sont acides et rougissent Le papier de
tournesol ou donnent naissance à une ulcala-
iin.ii) tertiaire métallique en échangeant leur
dernier al d'hydrogène contre un métal.
2° Les mon amide i sei ondaires renfermant
deux résidus monoatoroiques d'acides poly-
atOUliq ■ Bl peu étudies
jusqu'à ce jour. Elles su produisent en méine
temps que les monamides primaires de même
nature au cours de certaines réactions qui
servent a préparer ces dernières.
3« !,-■ . iiinidcs secondaires mixte*, ren-
fermant un radical d'acide monoatomique et
Un résidu uiunoatomique d'a< ide polyatouu -
que. S'obtiennent en traitant par un chlorure
acide le sel d'argent d'une raonamide pri-
maire dérivée d'un acide polyatomique. Le
ÀMÏD
chimiste Gerhardt a préparé ces amides en
chauffant a 150» environ une monamide pri-
maire dérivée d'un acide polyatomique avec
un chlorure acide. Les amides de cette classe
sont solides, peu solubles dans l'eau, l'éther
ou l'alcool. Elles peuvent être portées à leur
point de fusion sans se décomposer. Elles
donnent, par échange d'un atome d'hydro-
gène contre un atome de métal, soit des sels,
soit des alcalamides, selon que le métal se
substitue k l'hydrogène typique du résidu
înonoatomique ou à l'hydrogène de l'ammo-
niaque.
4° Les monamides secondaires renfermant
un radical diatomique substitué k Hs s'ob-
tiennent soit en décomposant les diamides
par la chaleur, soit en chauffant les sels am-
moniacaux acides des acides bibasîques, soit
en déshydratant par la chaleur les amides
acides. Ces composés , qu'on a longtemps
considérés comme résultant de l'union de
l'imidogène (AzH)" avec un autre radical,
ont reçu le nom d'imiles. Ils fonctionnent
comme des acides monobasiques , et leurs
sels, produits de l'échange d'un atome d'hy-
drogène contre un atome de métal, sont des
alcalamides tertiaires. Sous l'influence des
agents hydratants, ces imides se transfor-
ment en sel ammoniacal acide.
— Monamides tertiaires. Ces composés sont
assez peu étudiés pour que nous puissions
nous contenter de les mentionner et de dire
que la plupart s'obtiennent en faisant réagir
un chlorure acide sur le dérivé métallique
d'une amide secondaire.
— Diamidhs. Les diamides, comme les mon-
amides, se divisent en diamides primaires,
secondaires et tertiaires. Nous allons étu-
dier suceiiielemeut chacun de ces groupes.
— Diamides primaires. Ce groupe com-
prend les diamides qui ne renferment pas
(l'oxhydryle et celles qui en contiennent. Les
premières s'obtiennent : 1"> en chauffant jus-
qu'à un degré convenable les sels ammonia-
caux neutres des acides bibasiques; 2° d'a-
près Vohler, en combinant l'ammoniaque avec
les imides; 3» en faisant agir l'ammoniaque
sur le chlorure d'un acide bibasique ; 4° enfin,
en mettant l'ammoniaque en présence des
éthers composés diuleooliques des acides bi-
basiques.
Ces diamides ont pour caractère distinetif
de pouvoir, par l'absorption de l'eau, se trans-
former en sels neutres ammoniques. Quel-
ques-unes possèdent des propriétés acides
très - caractérisées. Toutes donnent, avec
l'acide azoteux, un dégagement d'azote et se
transforment en acide bibasique.
Les diamides primaires qui renferment de
l'oxhydryle représentent, d après M. Wuriz,
une double molécule d'ammoniaque, dans la-
quelle H2 a été remplacé par le résidu diato-
niique d'un acide d'une atomicité supérieure
k 2. Ces diamides peuvent être neutres ou
acides.
— Diamides secondaires. Ces composés, qui
ont été tout particulièrement étudiés par
Gerhardt, résultent du remplacement de 4H
d;tns 2 molécules d'ammoniaque par des ra-
dicaux acides. On n'a encore obtenu aucun
de ces corps ; mais Gerhardt a préparé la
phosjihamide, dans laquelle H3 seulement
est remplacé.
— Diamides tertiaires. Bien que la théorie,
dit M. Naquet (Dictionnaire de chimie de
Wurtz), tasse prévoir un nombre de corps
considérable, l'hydrogène pouvant théorique-
ment être remplacé par des radicaux d'ato-
micîté variable renfermant ou non de l'ox-
hydryle, on ne connaît que ceux d'entre eux
qui résultent de la substitution de 3 radi-
caux d'acides diatomiques et bibasiques à 116
ou d'un radical diatomique à H* et de 4 ra-
dicaux monoatoiniques à 11*.
— Triamides. Les triamides primaires re-
présentent les sels triammoniques des acides
correspondants, moins 3H20. Kilos se produi-
sent par l'action de l'ammoniaque sur ie tri-
chlorure d'un radical acide ou sur un ether
trialcoolique. Si l'on chauffe ces composés
avec des alcalis ou des acides, ils absorbent
3ll*i) et donnent, soit le sel ammoniacal cor-
respondant, soit un produit résultant de la
décomposition de ce sel par les reactifs dont
on s'est servi.
On ne connaît encore aucun composé ap-
partenant à la classe des triamides secon-
daires ou tertiaires; ils représenteraient de
triples molécules d'ammoniaque , dont les
deux tiers ou la totalité de l'hydrogène se-
rait remplacée par des radicaux aciues.
AMIDO-DICHLORO-DIOXYQUINONE s. f.
(a-mi-do-di-klo-ro-di-o-ksi-ki-uo-ne). Chim.
< | ne qui résulte de la substitution d'un
ainidogène a un oxbydryle dans la dichloro-
dioxyquinone, et qui est aussi connu sous les
DOinS U'ACIDB DlCHLOKOQuïNONAMKJUK.d'ACIlUt
DU Hl.oKOQUINOXYI,AMiyUi;,dAClUKCUI,OKOiNIL-
AMIQUB et de CHL0RAN1LAM.
— i n. v i- V. quinonk, au tome XIII du
Grand Dictionnaire.
" amidon s. m. — Cncyci. Chim. L'ami-
don CUl'^U1» se présente sous lu forme d'une
poudre blanche, sans saveur, sans odeur, in-
soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Quand
ou froissa . eUo |iom h >' entre |, . .t., ello
produit un bruit caractéristique que chacun
Donnait. L'amidon est inaltérable k l'air
quand on a pris la précaution de le de ïéi her
convenablement, Su densité est 1,505 à 10^7.
AMID
— Réactions chimiques, a. L'amidon peut
s'hydrater dans des proportions bien varia-
bles ; il absorbe l'humidité de l'air avec une
certaine facilité quand il a été séché à 150°.
Pour l'obtenir anhydre, il faut le sécher dans
le vide sec, entre 120° et 140<> ; sa formule est
alors C6H10O5- Si on se contente de le laisser
égoutter pendant 30 heures environ sur
une plaque de jdatre, il peut contenir jusqu'à
45 pour 100 d'eau, soit I5H20, et sa formule
devient alors CW>05 + 15H*0. Entre ces
deux points extrêmes se placent différents
degrés d'hydratation, auxquels on peut ame-
ner l'amidon par divers procédés de dessic-
cation.
Quand on triture l'amidon avec un peu
d'eau froide, on obtient une masse pâteuse
qui durcit en se desséchant; si on prend cette
pâte et qu'on la broie avec une assez grande
quantité d'eau dans un mortier à parois ru-
gueuses, on s'aperçoit qu'une partie de \'a~
midon se dissout. L'enveloppe du grain d'a-
midon s'est rompue sous les chocs répétés
du pilon et le noyau s'est dissous, tandis que
l'enveloppe restait insoluble. On a donné
divers noms à cette partie soluble du grain
d'amidon, le plus souvent désignée sous le
nom de fécule soluble. La solution, parfaite-
ment claire, bleuit avec l'iode et se précipite
avec l'alcool. Si on la concentre par évapo-
ration, elle donne une pâte gélatineuse qui,
au bout de trois ou quatre jours, n'est plus
soluble qu'en purtie dans l'eau.
L'amidon forme avec l'iode un composé
connu sous le nom d'iodure d'amidon. Cet
iodure est d'un bleu intense, et il suffit d'une
quantité pour ainsi dire infinitésimale d'iode
pour donner une teinte bleue à l'amidon.
Cet iodure est soluble dans l'eau j chauffé a
65°, il se décolore et ne reprend sa couleur
par le refroidissement que si tout l'iode n'a
pas été volatilisé. Sec et solide, l'iodure d'a-
midon ne se décolore pas à 100°. Si on ajoute
de l'alcool k une solution d'iodure d'amidon
décolorée par la chaleur, elle ne reprend
plus sa couleur par le refroidissement, et il se
forme un précipité qui, suivant quelques chi-
mistes, serait de l'iodure d'amidon blanc. Une
solution d'amidon dans laquelle on a versé
de l'alcool ne se colore plus par l'iode.
Sous l'action du nitrate d'argent, l'iodure
d'amidon bleu se décolore, mais ne donne
point de précipité. L'éther, l'alcool, le sul-
fure de carbone et même un simple courant
d'air enlèvent son iode k l'iodure d'amidon.
Tous les dissolvants de l'iode produisent le
même effet.
p. L'acide sulfurique donne avec Y amidon
un acide sulfo - atmdonique capable de se
combiner avec la chaux, la baryte et l'oxyde
de plomb. Four préparer cet acide, il faut
ajouter l'amidon lentement, afin d'éviter une
trop forte élévation de température. L'acide
sulfo-amidonique se présente sous l'aspect
d'une matière blanche et déliquescente. Il
est incristallisable et se décompose k 100°.
f. Si l'on mélange V amidon avec 20 fois
sou poids d'oxyde de cuivre ammoniacal, il
se gonfle et augmente considérablement de
volume.
S. L'amidon, chauffé k 120° en vase clos
avec de l'acide stéarique, donne de la glucose
stéarique; avec de l'acide acétique cristalli-
sable, si la réaction dure 50 a 60 heures
et qu'on chauffe k 180°, on obtient de la
glucose acétique. Enfin, si on chauffe l'ami-
don en vase clos k 140<> avec de l'acide acé-
tique anhydre, on obtient deux composes,
l'un insoluble dans l'eau, mais soluble dans
l'alcool et dans l'acide acétique, l'autre solu-
ble dans l'alcool et dans l'eau. Ces deux com-
posés sont solides, incolores et se saponifient
aisément, en donnant de la dextrine. (Wurtz,
Dictionnaire de chimie.)
t. Quand on chauffe l'amidon k 100°, il se
transforme en amidon soluble, puis en dex-
trine ; entre 220° et 230°, il se gonfle et fond,
en donnant, d'après Gélis, une masse com-
posée en grande partie de pyrodextrine.
L'amidon qu'on a desséché k 100° se colore
en jaune brun vers 200°; sa densité aug-
mente, et il devient quelque peu soluble dans
l'eau. Chauffé a 1 air libre entre 20j<> et 215°
ou en vase clos k 200» seulement, il fond et
se convertit en dextrine. Soumis k la distil-
lation sèche, il donne des acides carbonique
et acétique, des huiles einnyreumatiques, des
carbures d'hydrogène, et laisse comme résidu
un charbon boursoufle. Chauffe k feu nu, Il se
ramollit et finit par brûler avec une fiatnmo
éclairante.
Ç. Quand on distille l'amidon avec de l'a-
cide sulfurique étendu d'eau et du peroxyde
de manganèse, on obtient des acides l'oruii-
que et carbonique et du furfurol ; avec lu-
cide chlorhydrique et du peroxyde de man-
ganèse, il se forme des acides carbonique et
fonnique, du chloral et du cbloral propioni-
que. Chauffé avec une très-petite quantité
d'acide exotique et d'eau, ['amidon se trans-
forme en dextrine. Traite k chaud par l'acide
azotique en excès ou l'acide nitrique concen-
tre, 1 amidon donne de l'acide oxalique.
i). Sous l'influence de l'air, de l'oxygène ou
de l'air ozonisé, L'amidon s'oxyde et donne,
suivant Karsteu, de l'acide carbonique.
—Amidon soluble. Nous avons vu, au dé-
but de cet article, que l'amidon mélange sim-
plement avec l'eau était insoluble, mais qu'il
se dissolvait en partie si on prenait soin,
après eu avoir fait une pâte avec de l'eau,
AMID
de le laisser sécher, puis de le broyer dans
un mortier k parois rugueuses et au contact
d'une forte proportion d'eau. Ce moyen n'est
point le seul qui permette d'obtenir la partie
soluble de l'amidon,* il en existe d'autres,
que nous allons passer en revue.
On obtient l'amidon soluble : 1» en broyant
de Y amidon avec de l'acide sulfurique; on
reconnaît que la modification s'est accomplie
lorsque l'iode ne donne plus avec la solution
qu'une teinte violette; 20 en traitant l'ami-
don par le chlorure de zinc, on obtient d'a-
bord de l'empois, puis de l'amidon soluble
en portant la masse au point d'ébullition ;
30 en chauffant entre 65° et 80» de la dias-
tase avec de l'amidon et en ayant soin d'ar-
rêter l'opération avant qu'il se forme de la
dextrine; la première phase de l'opération
donne de l'amidon soluble, la seconde de la
dextrine, la troisième de la glucose; 40 en
traitant les fécules azotiques avec du proto-
chlorure de fer.
Nous renvoyons, pour la préparation in-
dustrielle de l'amidon, au mot àmidonnerib;,
ci-après.
* AM1DONNERIE s. f. — Encycl. Industr.
La fabrication de l'amidon est l'objet d'une
industrie très-importante; aussi allons-nous
entrer dans quelques détails k propos des
manipulations auxquelles elle donne lieu.
Nous nous occuperons exclusivement ici des
amidons extraits des graines de céréales, ce
qui concerne l'amidon de pomme de terre,
plus connu sous le nom de fécule, ayant é'é
traité au mot fêculerie, tome VIII.
L'amidon s'extrait généralement des fa-
rines des céréales et des remoulages de ces
farines. On peut utiliser également les fa-
rines avariées ; car l'amidon reste intact,
alors même que l'albumine, le gluten et le
sucre que contiennent ces farines ont été dé-
composes par la fermentation. Les diverses
espèces de blés étant les produits qu'on utilise
le plus fréquemment dans l'industrie pour
obtenir L'amidon, il n'est pas inutile, pour
l'intelligence de ce qui va suivre, de rappe-
ler eu quelques mots la constitution du grain
de blé.
On sait que, en allant de la surface au cen -
tre, le blé présente : 1° trois enveloppes fa-
ciles k enlever par décortication, et qui sont :
l'épiderme , l'épicarpe et l'endocarpe ; ces
enveloppes, faiblement colorées, sont for-
mées de cellulose; 2<> le testa ou tégument
d'un jaune plus ou moins clair; 3*> la mem-
brane embryonnaire , incolore ; ces divers
téguments sont insolubles et contiennent le
son; 4U enfin, la partie interne, qui contient
la masse farineuse, mélange d'amidon et de
gluten.
Si de l'examen physique du grain de blé
nous passons k l'examen chimique , nous
trouvons que ce grain renferme des parties
solubles, qui comprennent le sucre, la dex-
trine, l'albumine et quelques sels minéraux,
puis des parties insolubles, qui sont la cellu-
lose, l'amidon et le gluten.
Ou sépare facilement la cellulose et les
quelques sels minéraux que contiennent les
enveloppes du blé au moyen de la décortica-
tion et de la mouture. Pour isoler le gluten
de l'amidon, l'opération est moins facile, car
ces deux substances sont intimement mêlées;
on y arrive par des procédés qui sont fondés,
les uns sur le pétrissage et le lavage de la
pâte de farine sous un filet d'eau claire, qui
entraîne mécaniquement l'amidon, taudis que
le gluten reste sous forme de masse élasti-
que; les autres sur la fermentation que subit
le gluten abandonné sous l'eau k une tempé-
rature convenable.
Le procédé qui repose sur la fermentation
du gluten est depuis fort longtemps employé
eu France; il a le grand inconvénient de
demander beaucoup de temps et d'occasion-
ner des pertes sérieuses de matière; de plus,
son emploi occasionne des dégagements de
gaz putrides, qui ont fait classer dans la série
des industries insalubres ce mode de prépa-
ration. Le procédé mécanique évite ces nom-
breux inconvénients, donne un rendement
plus important et laisse intact le gluten qu'on
peut utiliser.
Le premier procédé, qu'on peut qualifier du
procédé chimique, se pratique comme il suit .
ou commence par broyer grossièrement lt
grain, soit au moyen d'une meule, soit au
moyeu de cylindres dentés tournant eu sens
inverse et disposés sur un plan horizontal,
puis ou abandonne sous l'eau pendant plu-
sieurs semaines le produit de cette mouture,
après avoir additionne cette eau d'une cer-
taine quantité de liquide provenant d'une
opération précédente. Ce liquide, connu sous
le nom d'eau sure des amidonniers, possède
une fermentation acide et dégage une odeur
fétide. Sou mélange avec l'eau ou baigne le
blé concassé a pour effet d'activer la fer-
mentation en fournissant k la masse un fer-
ment tout formé. Le mélange doit être fait
dans les proportions suivantes : 5 parties
d'eau pour 1 de blé, et 12 k 15 pour 100
d'eau tenant le ferment. Pendant l'été, l'o-
pération dure quinze jours; elle n'est termi-
née qu'au bout d'un mois durant l'hiver, ce
qui 11 a rien d'étonnant, car chacun sait que
la chaleur active puissamment toute fermen-
tation, liieu que les phénomènes qui se pas-
sent durant cette opération n'aient point ote
étudies de très-près, on peut admettre que la
glucose subit daboid lu fermentation lacii-
AMID
que, puis la fermentation alcoolique. L'alcool
ve transformerait en acide acétique. Les aci-
des lactique et acétique qui se forment dans
la masse désagrègent le gluten et le rendent
soluble en partie. Survient enfin un dégage-
ment d'hydrogène et d'ammoniaque, qui an-
nonce Ja fermentation putride, dont le résul-
tat est la désagrégation du gluten et sa com-
plète solubilité. Quand l'opération est arrivée
à ce point, on étend la masse d'une quantité
d'eau suffisante, puis on la passe à travers
des tamis assez tins pour retenir le son. On
filtre le liquide et on l'abandonne à lui-même;
l'amidon se dépose, et on le recueille pour le
soumettre à un blanchiment qui s'exécute de
différentes façons, soit au moyen de solutions
alcalines faibles, soit au moyeu de solutions
acides, soit encore en combinant ce? deux
procédés. L'opération se termine, d'ailleurs,
par un lavage à l'eau pure. La dessiccation
s'exécute, soit a l'air libre, soitau moyen d'é-
tuves spéciales, qui sont disposées et chauf-
fées de telle sorte que la masse d'amidon k
sécher puisse être successivement portéede
la température au séchoir à air libre jusqu'à
60°. (Je point doit être atteint lentement et
n'être pas dépassé, afin d'éviter la transfor-
mation de l'amidon en empois. On a construit,
pour arriver k ce résultat, des étuves dites
continues et méthodiques, dont l'emploi donne
les meilleurs résultats.
Les procédés mécaniques employés repo-
sent sur la réduction en pulpe, après trem-
page du grain de blé, et sur de nombreux la-
vages destinés a entraîner l'amidon. Ils dif-
fèrent sur le mode de séparation des produits,
et tandisque,daiii certaines amidonneries, ou
se contente, après des tamisages successifs,
de laisser reposer le tout dans des baquets
où les divers produits se superposent, dans
d'autres on emploie un plan incliné, sur le-
quel on fait couler en lame mince le liquide
qui tient les matières en suspension.
Nous allons décrire ces deux opérations.
Les amidonniers qui emploient la première
commencent par ieler dans de grandes cuves
en bois le blé qu ils veulent utiliser. Ces cu-
ves sont placées dans un atelier dont la tem-
pérature doit être modérée; on prend les pré-
cautions nécessaires pour que le blé soit con-
stamment immergé. Au bout de trois ou quatre
{'ours, le ble se gonfle, et il devient facile de
écraser entre les doigts. On le lave alors
pour le débarrasser des poussières que la
masse pouvait contenir. Ce lavage s'exécute
dans des cylindres ouverts aux deux bouts et
formés de toiles métalliques assez fines pour
ne point laisser passer les grains de blé. Ces
cylindres, qui sont légèrement inclinés sur
l'horizon, sont munis a l'intérieur d'une toile
métallique disposée en forme de vis, de telle
sorte que le blé, entrant d'un côte, puisse
sortir de l'autre, après avoir été mis en eon-
tact avec l'eau. Le blé sortant de ce laveur
tombe dans un entonnoir, qui le conduit entre
deux cylindres dentés qui le triturent. La
séparation de l'amidon se fait sur une grande
plaque de cuivre, sur laquelle se meut une
double meule garnie de grattoirs. Des tilets
d'eau continus tombent sur la masse et en-
traînent l'amidon, et avec lui quelques par-
ticules de son trop divisées pour être rete-
nues par le premier tamisage que donne la
plaque de cuivre percée de petits trous. On
Sasse au tamis de soie, puis on laisse reposer
ans de grandes cuves a fond plat. Au bout
de quelque temps, les matières suspendues
dans l'eau de ces cuves se superposent, la
rlus dense au fond, et ainsi de suite. On vide
eau et, après avoir enlevé la couche boueuse
superficielle, on aperçoit l'amidon, qui, s'é-
iaut, lui aussi, superposé par couches, peut
être approximativement divisé en amidon
fin, demi-fin et ordinaire. La couche infé-
rieure renferme l'amidon le plus pur, et ainsi
de suite. Après avoir opéré la division, on
fiuntie le produit et on porte au séchoir k air
ibre, puis on achève la dessiccation par les
procédés que nous avons indiqués sommaire-
ment plus haut.
Ce procédé, comme on le comprendra faci-
lement, ne peut donner que des amidons rela-
tivement inférieurs; car, si les diverses cou-
ches se superposent évidemment dans l'ordre
de leur densité, qui correspond à leur degré
de pureté, la division du produit déposé n'est
point chose commode, et la portion d'amidon
lin obtenue est très -peu considérable. De
plus, on ne peut, à moins d'un double maté-
riel, opérer d'une façon continue, ce qui oc-
Dne une grande perte de temps.
Pour obvier k cet inconvénient, on a, dans
quelques usines, remplacé les cuves de dépôt
par une table en maçonnerie ou en bois cou-
vert d'une couche de bitume. Cette table
peut avoir de 75 k 100 mètres de longueur,
■ur im,10 de largeur; elle a une pente de
001,001 par mètre et est garnie de rebords.
Quand on ne dispose pas d'assez de pluce
pour installer un plan incliné de cette lon-
gueur, on superpose trois tables inclinées en
sens inverse et ayant chacune 25 k 30 mètres
de longueur. L'appareil étant convenable-
ment installe et muni de rebords, si on fait
arriver k la partie supérieure le liquide qui
tient l'amidon en suspension, il s'écoule len-
tement en formant une nappe qui abandonne
d'abord les particules, les plus lourdes, puis
d'autres moins denses, et ainsi de suite, jus-
qu'il l'extrémité de la table; là, on recueille
le liquide, qui s'écoule dans de grandes cuves,
ou, par le repos, il dépose de l'amidon de
SUPPLÉMENT.
AMIE
qualité inférieure. En vingt-quatre heures.il
se forme sur la table une couche cohérente
de om,10 k om,15 d'épaisseur. L'opération
n'est suspendue que pendant le temps né-
cessaire a l'enlèvement de cette couche, qui,
pour la partie supérieure, se fait une fois pur
jour, pour la partie moyenne tous les deux
jours, et enfin toutes les semaines pour la
partie inférieure. On comprend facilement,
du reste, que le dépôt de la partie supérieure
s'accroisse plus que celui des deux autres, le
dépôt de la partie moyenne plus que celui de
la dernière, puisque le liquide arrive très-
chargé au haut île la table. On coupe en
gâteaux de dimensions uniformes le produit
déposé, puis on les fait sécher d'abord dans
des baquets percés de trous et garnis de fonds
de toile, puis sur une couche tormée de car-
reaux épais de plâtre; après quoi on termine
la dessiccation en portant les pains dans des
fours spéciaux et en prenant toutes les pré-
cautions nécessaires pour éviter de dépasser
60<>. Pendant cette dernière opération, les
pains se fendillent d'une façon particulière et
donnent ces petits morceaux d amidon dont
chacun connaît La forme. Les résidus que re-
tiennent les tamis d'extraction peuvent être
utilisés soit en les traitant par la fermenta-
tion, ce qui permet d'extraire les deri
parcelles d'amidon, soit en les livrant k la
consommation pour le bétail.
On a tenté, depuis une trentaine d'années
environ, de remplacer, dans la préparation
de l'amidon, le blé par d'autres produits; on
a essaye, notamment, de l'extraire du riz, du
maïs et du sagou. Ces divers essais, bien que
plusieurs d'entre eux aient donné de bons
résultats, ne paraissent point devoir con-
duire au but qu'on se proposait d'atteindre,
c'est-à-dire la substitution -impiété au blé
d'un produit moins coûteux. La prépara-
tion de l'amidon de riz a été obtenue, en 1S-10,
I ar Mi Orlando Jones; elle présentait quel-
ques difficultés et ne pouvait se pratiquer au
moyen de la fermentation putride, le gluten
du riz n'étant pas fermentescible. AI. Orlando
Jones a tourné la difficulté en employant une
solution étendue de soude caustique et a ob-
tenu ainsi un amidou très-pur.
La fabrication de l'amidon de sagou est
très-active dans les possessions anglaises de
l'Inde et se pratique également en Angle-
terre. On n'emploie aux usages industriels
que les parties qui sont en contact avec la
cuve où on prépare l'amidon, et le reste est
vendu comme fécule alimentaire.
AMIDOPODOCARPIQUE adj. (a-mi-do-po-
do-kar-pi-ke — de amide, et de podocarpique).
Chim. Se dit d'un acide qui dérive de l'acide
podocarpique par la substitution de l'amido-
gène à l'hydrogène. V. podocarpique, au
tome XII du Grand Dictionnaire,
AMIDOPROPIOPHÉNONE S. f. (a-mi-lo-
pro-pi-o-fe-no-ue). Chim. Dérivé amidé de
la | ropiophénone. V. propiophénonb, au
tome XIII du Grand Dictionnaire.
AMIDOTÉREPHTALIQUE adj. (a-mi-do-
té-rè-fta-li-ke). Chim. Se dit d'un acide qui
résulte de la substitution de l'amidog -n^ à
l'hydrogène dans l'acide térephtalique,et que
l'on appelle souvent acide oxyterdphtala-
micjue. V. tÉrephtalate, au tome XIV du
Grand Dictionnaire.
AMIDOTOLUIQUE adj. (a-mi-do-to-lu-i-ke
— de amide, et de tolutque). Chim. Se dit
d'un acide qu'on désigne aussi sous le nom
d'ACIDE OXYTOLUAMIQUE.
— Encycl. L'acide amidotoluique peut être
considéré soit comme dérivant de l'acide to-
luique par la substitution d'un amidogène a
l'hydrogène, d'où son nom d'acide amidoto-
luique, soit comme dérivant de l'acide oxy-
toluique par la substitution de L'amido i
l'oxhydryle, d'où son nom d'acide oxytolua-
mique. 11 existe deux modifications connues
de cet acide : l'une dérive certainement de
L'acide paratoluique; c'est la mieux connue;
l'autre dérive de l'acide orthotuluique ou
métatoluîque , sans qu'on sache bien du-
quel des deux. Toutes deux sont étudiées au
mot TOi.uty.tJi:, t. XV du Grand Dictionnaii'e.
AMIDOVALÉRIQUE mlj. (a-mi-do-va-lé-ri-
ke — de amide, et ne valérique). Chim. Se dit
d'un acide, corps homologue de la leucine,
qui dérive de l'acide valérique par la substi-
tution de l'amidogène k uu atome d'hydro-
gène.
' AMIENS, ville de France (Somme), ch.-l.
du département; pop. aggl., r>4,v.<y hab. —
pop. toi., 63,747 hab. L'arrond, compte
13 cantons, 25u communes, 189,7-iC hab. Au-
trefois capitale de la Picardie et l'une des
plus anciennes cités do la France, Amiens
se développe en grande partie au S. do la
Somme et couvre une vasto superficie. «C tte
grande étendue, dit AL Ad. Joanne, lui 6 te
un peu de l'animation que devrait présenter
une ville de plus do 54,000 hab. La ville
basse (quartiers Saiut-Leu et Saint-Germain)
a conservé des rue: étroites et malsaines.
Elle est traversée p. ■ doitro canaux, entre
lesquels se divise la Somme, et par un bras
secondaire de l'Arve. La Somme ainsi di-
visée, entrecoupée de chutes d'eau qui font
mouvoir un grand nom ■<> d'il ines, est im-
propre à la navigation dans la travei
d'Amiens. Aussi les deux, ports d'Amont et
d'Aval sont-ils relies par un canal qui con-
tourne la ville au N. La rivière de Seile, di-
AMIG
visée aussi en es ramifications,
alimente les faubourgs de Hem, du Cou
lîoch et de la Hotoie. » Des boulevards
bien plantés, larges et au milieu de.
l'air circule aisément, ont remplacé les an-
ciennes fortifications et séparent la i
ville des quartiers neufs; ils -sont b
depuis la gare jusqu'à la place Longu
d'une série de jardins anglais disposés avec
beaucoup de goût. Mentionnons la magnifique
promenade de la Hotoie, plantée de tilleuls,
et dont la superficie totale est de 21 hectares.
Du côté opposé de la ville, à l'E., existent
de nombreux jardins maraîchers et fruitiers
appelés hortillonnages; ces jardins,
entre divers bras de la Somme et de l'Arve,
forment chacun une petite lie où l'on aburde
avec des barques.
L'industrie d'Amiens est très-active; elle
comprend des filatures de lin, de laine, de
cachemire, de bourre de soie; le peignage
mécanique; le tissage des toiles d'emba
a voiles, a. sacs, pour linge, etc.; la fabri-
cation des velours de coton, des satins pour
chaussure, des velours d'Utrecht, des tapis
moquette et chenille, etc.; des teintui
des fonderies, des ateliers de construction de
machines à vapeur, des tanneries, des forges,
une fabrique d'essieux ; enfin une manu-
facture de produits chimiques < t une manu-
facture de dentelle. Le commerce co
dans la vente ces tissus et des objets fabri-
qués ii Amiens et dans l'airondissement; 1
se fait aussi un grand mouvement d'af
en vins, eaux-de-vie, savons de Marseille,
fontes, denrées coloniales, épiceries, drogue-
ries, teintures, sels, bois de construction, etc.
— Histoire. Lorsque César fit la conquête
de la Gaule, cette ville portait le nom de cité
des Ambiani. Vers 304, saint Firtnin y intro-
duisit le christianisme. Après avoir été plu-
sieurs fois ravage [ ar les Normands, Amiens
était redevenu une ville florissante. C'est en
1113, sous Louis le Gros, que les bourgeois ob-
tinrent une charte de commune, qui fut con*
firméeen 1190. En 1435, l'Araiénois fut donné
à la Bourgogne par la paix d'Arras, mais il
redevint français eu 1477. Sous Henri III,
Amiens se rangea du pan; de La Ligue; il se
soumit à Henri IV en 1592. Cinq ans
les Espagnols s'en emparèrent par su :
mais les Français le reprirent au bout de
quelques mois. En 1802, on y signa la paix
u'Amiens, à laquelle le Grand Dictionnaire a
i ré un article spécial, au tome 1er.
Dans la funeste guerre de 1870, plusieurs
combats furent livres dans les en\ irons de la
ville. Nous citerons, entre autres, celui qui
eut lieu entre Villers-Bretonneux et Saleux,
le 27 novembre. Le général Fane, qui com-
mandait en chef depuis le départ de ISourbaki,
avait sous ses ordres environ 25,000 hommes,
y compris 8,000 hommes de ' on d'A-
iniens, sous les ordres du général Paulze
d'Ivoy, La bataille fut soutenue :>v ec vigueur
jusque vers quatre heures; mais les muni-
tions venant a manquer et l'ennemi ayant
établi, près du village de Caehy, une batte-
rie qui prenait nos troupes en flanc, le géné-
ral Farre *e vit oblige de battre en rel
Les Prussiens entrèrent alors dans la ville
et, trois jours après, ils s'emparèrent de la
citadelle.
AMIGUES (Michel -Jules-Emile-Laurent),
écrivain et journaliste français, ne a Perpi-
gnan le lu août IS29. Lorsqu'il eut termine
ses études, il ht à diverses reprises des voj 0-
ges a l'étranger. M. Amigues se trouvait de-
puis quelque temps en Italie, lorsque, en 1S60,
il adressa au journal le Temps une correspon-
dance qui fut remarquée. Tout en adressant
a ce juurnal ses Lettres d'Italie, M. Amigues
publia une traduction de ['Histoire d'Italie
île I ésar lialbo (IS60, 2 vol. in-8°), continuée
jusqu'en 1S60, et quelques écrits relatifs à la
Péninsule, lin 1804, M. Drouyn de Lhuys,
alors ministre des affaires étrangères , le
chargea de faire la correspondance politique
dans le Moniteur universel, tout en l'autori-
sant a eonlinuer a collaborer au Temps. En-
fin lorsque, en 18t>0, M. Emile i..Ui\ ier devint
directeur de la Presse, alors journal de l'op-
position, M. Amigues lit pendant plusieurs
mois une correspondance pour cette i
En 1867, il fut décore. Deux ans plus tard,
lorsque le Moniteur universel cessa, d'être le
journal officiel, M. Amigues continua a J col-
laborer; toutefois, le s juillet làO'J, il se sep ira
de ce journal, qui défendait la politique du
tiers paiti et la revendication du régime par-
lementaire. Dans une lettre rendue pul
il déclara que le régime parlementaire et
la responsabilité ministérielle n'avaient à ses
yeux aucune importance; que le proli
résoudre consistait t a fonder réellem
souveraineté populaire dans la conscience
même du peuple, en élargissant, orgai
et vivifiant les droits du citoyen,..., à mettre
le pays en mesure d'intervenir véritablement
ses propres affaires.! A celte époque,
M. Amigues se déclarait républicain en théo-
rie, et il essaya de fonder un journal, la Ré-
publique, dont le titre fut repou; é pai la
préfecture de police. Cei 61 >nnant républi-
cain s'empressa d'appuyer le plébiscite de
1870. Après la révolution du 4 septembre 1870,
il sVir ça. Sous la Commune , il se mil e i
;v\ Lllt et voulut jouei au médiateur en!
) oement de Ver: ail es et lu Commune
Devenu membre do l'TJnii
nts de L'industrie, du commerce et du
AMIG
120
travail, il fit partie do la commission nom-
4 août par les synd c
vue d'une sol I |ue et fut u
délégués qui se rendirent k Versailles pour
négocier au nom des intérêts de
5 mai 1871, il publia un manifeste dans le
journal V Avant-Garde et, le 21 juin suivant,
a un rapport sur les travaux
commission de conciliation, dont il avait fail
partie. Très-actif, très-remuant, il était par-
venue, grouper autour de lui un certain nom-
bre d'individus, qui le regardaient comme un
démocrate convaincu, et à acquérir une
lus le journal radical la
Vérité, dont il devint un des rédacteurs
le renversement de la Commune, M. Ami
publia des articles en faveur de la Iran
mation sociale, de l'amnistie, annonç i
voulait se mettre à la tête de la phalanj
jeunes, prit la défense des .\, •
lit des manifestes en faveur de Rossel, dont
il publia les Œuvres, et organisa pan.,
ouvriers et les étudiants une manifestation
dans le but de demander sa gràceà M. Thiers
(novembre 1S71). Dans un article publié dans
la Constitution, \l donna rendez-vous aux ma-
nifestants, qu'il conduisit a Versailles. A cette
époque, M. Amigues passait pour un républi-
cain très-avancé, appartenant au groupe des
radicaux. Il était en relation avec Gromier,
secrétaire de Félix l'yat, Monnanteuil, ■
il se posait en défenseur des insurges de la
Commune condamnés par des conseils de
. Avant fondé, en 1872, un journal
intitulé l'Espérance nationale, il y org i
une sorte do tribune pour tous les Itid
par la justice en raison de leur
i n a L'insurrection. On le vit se li
à une propagande de plus en plus a<
mais, comme on ne tarda pas à s'en aperce-
voir, cette propagande n'avait qu'un but,
u des adhérents à l'odieux régime qui
s'était effondré le 4 septembre 1870 se
mépris publie. Le fameux démocrate n'était
rien autre, selon l'expression du rapport de
M. Savary, que l'agent le plus actif, le plus
remuant, le plus redoutable du parti b
partiste. A la suite de longues entrevues
avec M. Rouher,il écrivit une brochuro in-
tituler- d'abord [Avenir de la Franc-', par un
bon citoyen, mais dont le titre fut chai
celui de A bas l'empereur! et, â partir de ce
moment, il publia de nombreuses bro'-i
â spécialement de rallier les ouvi
il fit paraître dans son journal de nombreuses
lettres en vue d'amener une fusion entre le
socialisme et le césarisme. A la suite d'un
voyage qu'il fit à Chiselhurst en décembre
1872, il entra en relations suivies avec l'ex-
préfet de police Pietri, redoubla d'activitéi
réunit chez lui le comité de l'appel au peuple,
qui s'était constitué, et organisa une àéputa-
tion d'ouvriers qu'il conduisit, en janvier 1873,
à Chiselhurst pour assister aux obsèques do
Napoléon III. Pour se livrer à sa propag
il saisissait toutes les occasions de pré
des réunions d'ouvriers, visitait les café
brasseries, notamment la brasserie Wend-
ling, où il cherchait à gagner à son parti
des officiers, se rendait le matin sur la
del'Hôtel-de-Ville, où se tiennent les gi
d'ouvriers à embaucher, accusait le gouver-
nement de ne pas s'occuper d'eux, leur pro-
mettait qu'avec le retour do l'Empire ils re-
trouveraient tous le bien-être, etc. En même
temps, il étendait sa propagande jusque
dans le fort de Quélern et promettait l'am-
nistie soit aux condamnés, soit à leurs famil-
les, sous la condition qu'ils feraient adhésion
et donneraient leur concours a la cause i
partiste. Lors de l'élection qui eut lieu a Ta-
ris en avril 1873, et dans laquelle on vit-
sence Les candidatures Rémusat et Burodet,
M. Amigues fit afficher sur tous les murs uno
déclaration grotesque, dans laquelle il ei
geait le peuple à ne plus voter, «jusqu'au
jour, disait-il, où l'appel au peuple, terminant
le règne des bavards, te permettra de ou ti-
tuer directement le gouvernement dictatori il
et populaire, qui pourra réaliser les vœux du
f>euple et achever enfin l'œuvre .de la Révo-
ution en organisant la démocratie. ■ i ■ ;
pérance du peuplr mte faute de
lecteurs, M. Amigues est devenu, depuis
1873, un des rédacTeurs de ['Ordre. II s'occu-
pait particulièrement d'organiser, dans les
arrondissements de Paris, des groupes par
quartiers, reliés au comitc central de l'appel
au peuple, lorsque, le 9 juin 1874, le députe
Girerd présentait à l'Assemblée nue
qui rêvé ait l'existence de ce comité central.
Quelques mois plus tard , une commission
parlementaire était chargée do fairo une en-
quête, et les agissements de M. Amigues et
de ses amis étaient mis en pleine lumière par
la déposition du préfet do police, M. Léon
Renault, et par le célèbre rapport de M. Sa-
vary. Depuis lors, M. Amigues a continué a
exposer dans les journaux de son parti ses
écœurantes théories sur les bienfaits du
le appliqué à la démocratie; il a conti-
nue â célébrer « le pauvre grand empereur,
à qui les défaillances ou l'ingratitude du
peuple n'avaient point arraché sa foi dans le
peuple*» Mais tant d'efforts, tant d'activité,
tant de sophismes, présentes sous la formo
la plus triviale, dans l'espoir d'<
masses ignorantes, ont été cbuï ■ ■ , il
n'ont guère eu qu'un résultat, assez inattendu,
celui de contribuer dans une petite pa t i
l'uvrii, -nient du véritable : »uve ment de
la démocratie, la République.
17
130
AMIN
M. Amïgues a publié un certain nombre
d'écrits dont le style ne manque ni de verve
ni d'éclat. Nous citerons de lui : l'Eglise et
les nationalités (1860, in-8°); Y Etat romain,
depuis 1815 jusqu'à nos jours (1862, in-8°),
avec notes et documents recueillis par
M. Farini; Politique et finances en Italie
(1863, in-8°); les Amours s!eriles (1865, in-18),
recueil de nouvelles; les Fêles romaines illus-
trées (1867, in-8"); la Politique d'un honnête
homme (1S69, in-18), recueil d'articles; Mau-
rice de Saxe, drame en cinq actes et en vers
(1870, in-8°), en collaboration avec M. Des-
boutin. Représenté au Théâtre-Français au
mois de juin 1870, ce drame, mal construit,
au style inégal et bizarre, renferme néan-
moins quelques parties remarquables. Depuis
cette pièce, qui ne réussit pas, M. Amïgues
n'a plus fait paraître que des brochures po-
litiques, où l'on chercherait vainement un
reste de talent littéraire : la France à refaire.
La Commune (1871, in-81*); Lettres au peuple
(1872, in-16); Epitre au peuple. Comment
l'Empire reviendra (1872, in-S°); On demande
un dictateur (1873, in-8o); Discours au roy
(1873, in-18); YÈomme de Sedan et les hom-
mes de septembre (1873, in-18); l'Election du
27 avril 1873. Rrmusat et Barodet (1873,
in-18); les Aveux d'un conspirateur bonapar-
tiste (1874, in-18); Rossel (1875, in-So); Lettre
a M. Imgarde de Lrffenberg (1875, in-8°); lie-
ponse à MM. Savary et Léon Renault (1875,
<ffl-S°), etc.
* AMILLY, bourg et commune de France
(Loiret), cant. et à 4 kilom. de Montargis, au
confluentde l'Ouanne et du Loing ; pop. aggl.,
658 h.ib. — pop. tôt., 2,304 hab. Filature de
toton, l'une des plus anciennes de France.
AM1M1TL, dieu de la pêche, chez les Az-
tèques. Il était hnnoré particulièrement aux
environs du lac Chalco.
AMINA ou EL-MINA, royaume de l'Afrique
occidentale. Il s'étend au N.-O. du pays des
Fantis, sur la côte d'Or, et est tributaire des
Achantis. Sa capitale, Diabbie, est une ville
florissante, où il se fait un commerce assez
important. On rencontre dans ce pays des
mines d'or très-riches, mais qui sont géné-
ralement mal exploitées.
AM1N-DÉVA, une des quatre principales
divinités des Mongols, suivant Millier.
AMINE s. f. (a-mi-ne). Chim. Corps qui
résulte de la substitution d'un radical positif
k l'hydrogène de l'ammoniaque.
— Encycl. Les aminés se divisent en mon-
amines, diamines, triamines, tétramines et
pentamines, qui, à leur tour, se subdivisent
en monamines primaires, secondaires, ter-
tiaires, etc. Nous allons étudier spécialement
ici les monamines et les diamines, qui sont, jus-
qu'à ce jour, les composés les mieux connus
de cette série.
— Monamines. Monamines primaires. On
compte dans ce groupe : i° des monamines
renfermant un radical d'alcool monoatomi-
3ue ; 2° des monamines renfermant un résidu
'alcool diatomique; 3° des monamines con-
tenant le résidu d'un alcool d'une atomicité
supérieure à 2.
a. Les monamines qui renferment un radi-
cal d'alcool monoatomique se préparent, soit
en chauffant une solution alcoolique d'ammo-
niaque avec l'éther simple d'un alcool, soit en
distillant un éther cyanique ou cyanurique
avec de la soude ou de la potasse en excès,
soit enfin en réduisant par l'hydrogène nais-
sant les dérivés nitrés qui se forment lors-
qu'on traite par l'acide nitrique fumant la
benzine, la xylène, le toluène et autres hydro-
carbures aromatiques appartenant à la classe
des précédents.
Ces monamines se combinent avec les aci-
des comme le ferait l'ammoniaque et donnent
des sels qui décomposent les alcalis fixes. Si
on les traite par les chlorures, les bromures
ou les iodures des radicaux alcooliques, elles
donnent des alcalis secondaires par réel
d'un atome d'hyilrogène contre un radical
d'alcool. Soumises à l'action du chlore, du
brome et de l'iode, elles perdent de l'hydro-
, que remplacent ces métalloïdes, et se
forment en aminés chlorées, broméea
lées. Tous les corps de ce groupe peu-
être volatilisés sans décomposition.
p. Les monamines primaires renfermant un
résidu d'alcool diatomique s'obtiennent soit
en traitant l'ammoniaque par la chlorhydrine
glycol, ce qui donne Y aminé k l'état de
ehloi nydi ate, ■ oit en mélangeant avec l'am-
ende d'un glycol.
f. Les monamines primaires contenant le
résidu d'un alcool d'une atomicité supérieure
à 2 sont peu étudiées. On ne connaît bien
qu'un seul corps appartenant & ce groupe, lit
glycéramine, qui a été préparée par M. Bei
thelol en traitant l'ammoniaque par lad
nydrine glycérique. M. Naquet [Diction
de chimie «le Wurtz) pen e qu'o > obtiendrait
[nés de ce groupe en faisant réa-
gir l'ammoniaque i ur le ■ monocblorh ■.
■ iools tétra, penta <-t hexatomiques.
— Afoitaminet secondaires, Ce grou] i
■ ■ : i" de . monamine i i ■
radical d'alcool monoatomique; 8° d
i contenant u
•i alcool poly atomique ; :■" de ■ motte
lec aires mixtes, renfei mont un i
d'alcool polyatomique el un ru
| ie ; <o des luumumiles résultant
AMIN
du remplacement de 2H par on radical diato-
mique dans le type simple AzH3.
a. Les monamines secondaires contenant
un radical d'alcool monoatomique s'obtien-
nent en traitant une monamine parles éthers
bromhydrique ou iodhydrique des alcools
monoatomiques. Ces corps ont pour proprié-
tés caractéristiques d'être moins solubles que
les monamines primaires qui renferment le
même radical. Elles sont plus alcalines que
les monamines tertiaires, mais moins que les
monamines primaires. Enfin, si l'on traite les
monamines secondaires de la série aromati-
que par le protochlorure de phosphore et
1 acide acétique, il se forme du chlorure
d'acétyle, et l'on obtient une diamine qui ne
renferme plus d'hydrogène typique.
s. Les monamines secondaires renfermant
un résidu monoatomique d'alcool polyatonii-
que constituent un groupe peu étudié jusqu'à
ce jour. Le seul corps connu appartenant à
ûe groupe a été préparé par M. Wurtz, qui
l'a obtenu par l'action de l'ammoniaque sur
la chlorhydrine d'un glycol; c'est la dihydro-
xéthylénamine.
Les monamines secondaires mixtes renfer-
mant un résidu d'alcool polyatomique et un
radical d'alcool monoatomique, ainsi que les
monamîdes résultant du remplacement de 2H
par un radical diatomique dans le type sim-
ple AzH3, sont trop peu étudiées pour qu'il
puisse en être question ici.
— Monamines tertiaires. On compte dans
ce groupe : 1° des monamines renfermant
trois radicaux monoatomiques; 2° des mon-
amides renfermant un radical diatomique.
Dans les monamines renfermant trois radi-
caux monoatomiques, ces radicaux peuvent
dériver d'un alcool monoatomique et ne plus
contenir d'oxhydryle, ou dériver d'un alcool
polyatomique par élimination de OH et ren-
fermer encore de l'oxhydryle.
On prépare les premières soit en traitant
les monamines secondaires par un éther iod-
hydi ique, puis en séparant l'alcali tertiaire
de son iodhydrate par la distillation de ce sel
avec de la chaux, soit en faisant agir sur un
éther cyanique de l'éthylate de potassium,
soit en distillant les hydrates ou les iodures
des ammoniums quaternaires.
Les monamines de ce groupe sont moins
solubles dans l'eau que les monamines pri-
maires et secondaires. Elles bouillent à, une
température plus élevée que ces dernières et
forment des bases moins énergiques. Elles
fixent le bromure d'ethylène et donnent le
bromure d'un ammonium dans lequel un H
est remplacé par de 1 ethylène monobromé.
Les monamines tertiaires qui dérivent d'un
alcool polyatomique par élimination de OH
constituent un groupe peu étudié. M. Wurtz
a préparé le seul corps de cette catégorie qui
ait ete jusqu'ici obtenu; c'est la trihydroxê-
thylènamine, qui se produit quand on fait
réagir l'oxyde d'ethylène sur l'ammoniaque.
— Diamines. Ces corps, qui dérivent de
2 molécules d'ammoniaque réunies en une
seule, se divisent en diamines primaires, se-
condaires et tertiaires, suivant que l'hydro-
gène de l'ammoniaque est remplacé dans la
proportion d'un tiers, de deux tiers ou de la
totalité.
— Diamines primaires. On compte dans ce
groupe les diamines contenant un radical d'al-
cool diatomique et celles qui renferment un
résidu diatomique contenant de l'oxhydryle.
Les premières se préparent en soumettant
les bromures des radicaux diatomiques â l'ac-
tion de l'ammoniaque. On obtient les diami-
nes de la série aromatique en réduisant par
l'hydrogène naissant les dérivés binitrés des
hydrocarbures fondamentaux de cette série.
Les diamines de la série grasse absorbent fa-
cilement une molécule d eau et donnent des
hydrates décomposables par la chaleur. Les
mêmes donnent, quand on les traite par l'a-
cide azoteux, de l'eau, de l'azote et l'anhy-
dride du glycol dont elles contiennent le ra-
dical. En [présence des acides, elles donnent
des sels du diammonium diatomiques.
Les diamines primaires renfermant un ré-
sidu diatomique contenant de l'oxhydryle sont
théoriquement possibles, mais aucun corps de
ce groupe n'a. ete préparé jusqu'à ce jour.
— Diamines secondaires. On compte dans ce
groupe les diamines renfermant des radicaux
hydrocarbonés et celles dont les radicaux
contiennent de l'oxhydryle. Ces dernières
n'ayant point encore été préparées, nous ne
parlerons que des premières, qui s'obtiennent
en chauffant un bromure de radical diatomi-
que avec une solution alcoolique d'ammo-
niaque.
— Diamines tertiaires. On compte dans ce
groupe : 1° ies diamines renfer mît des ra-
dicaux hydrocarbones; 2» ce 11 :ontien-
nent des radicaux hydroca , mi-
que ; 3° celles qui renfern • s dt»
radicaux diatomiques et d- - eaux
atomiques*
Los premières s'obtl
agir des bromures d
■ n n ique, ■■
■ ■'■m ah.
■•n içon,
tes d mu priâtes
particulières ai ■ oi i I amideSi
Les lecoi été pré-
parées.
AMIR
Les troisièmes peuvent contenir des radi-
caux diatomiques d'alcool ou d'aldéhydes ; de
là deux catégories, qui se distinguent par leur
préparation et leurs propriétés. Les diamines
tertiaires dont les radicaux diatomiques sont
alcooliques s'obtiennent en chauffant les
éthers simples des alcools monoatomiques
avec une diamine primaire ou secondaire.
Celles qui contiennent des radicaux diatomi-
ques d'aldéhydes se préparent en faisant agir
l'aniline sur les aldéhydes.
— Triamines. Les triamines sont des am-
moniaques composées qui dérivent de 3 mo-
lécules d'ammoniaque. Ces molécules peu-
vent être soudées soit par des radicaux di-
atomiques, soit par un ou plusieurs radicaux
triatomiques , soit enfin par des radicaux
d'une atomicité supérieure à 3. La théorie
permet de prévoir un grand nombre de com-
posés ; cependant on n'eu connaît encore que
deux ou trois, qui sont peu étudiés jusqu'à
ce jour.
Les tétramines et les pentamines sont des
ammoniaques composées qui dérivent de 4
et 5 molécules d ammoniaque. Ces deux
groupes peuvent, comme la théorie Je fait
prévoir, renfermer un tres-grand-noinbre de
corps; mais on n'en a jusqu'à ce jour pré-
paré que quelques-uns, notamment la gly-
cosine de Debus, que ce chimiste a obtenue
en faisant agir l'ammoniaque sur le glyoxal.
AMIR, fils d'Aëdin, qui, à la mort d'Aladin,
s'était rendu maître d'une partie de l'Asie
Mineure. Vers l'an 1341, il régna sur le pays
de Smyrne et sur une partie de l'Ionie. Can-
tacuzene, empereur grec, l'appela à son se-
cours, et il vint mouiller à 1 embouchure de
l'Ebre avec 300 vaisseaux et 29,000 hommes.
Cantacuzène avait déjà fui en Servie; mais
l'impératrice Irène se trouvait assiégée par
les Bulgares dans. Demotica. Amir les mit en
déroute et délivra Irène, mais il ne voulut
pas même se présenter devant elle en l'ab-
sence de son mari, dans la crainte d'exciter
la jalousie de celui-ci. Bientôt après, il fut
attaqué par le roi de Chypre, la république
de Venise et les chevaliers de Saint-Jean de
Jérusalem, et il fut blessé d'une flèche à l'at-
taque de la citadelle de Smyrne. En mou-
rant, il recommanda à Cantacuzène de re-
chercher l'alliance du sultan Orkhan, conseil
qui avança la chute de l'empire grec.
* AMIRAL s. m. — Encycl. Comme le
Grand Dictionnaire a donné la liste complète
des maréchaux de France, nous donnons ici,
d'après des documents historiques ol'fic.els,
celle des amiraux, qui sont les maréchaux
de la marine, depuis saint Louis jusqu'à nos
jours.
1240. Hugues Lartaire , amiral de saint
Louis, en Palestine.
1270. Florent de Varennes.
1275. André de Malbon du Mirai.
1279. Jacques du Levant.
1285. Enguerrand de Coucy.
1295. Matthieu IV de Montmorency, mort
en 1306.
1295. Jean II d'Harcourt, mort en 1302
(aussi maréchal de France).
1296. Othon II de Tocy, mort en 1297.
1297. Benoît Zachane (Génois), mort en
1314.
1302. Raynier II de Grimaldi, mort en 1314.
1306. Thibaut de Chepoy ou Cépoy (Gé-
nois,), mort en 1315.
1315. Béranger Blanc, mort en 1326.
1324. Gentian Tristan d'Amblegny , mort
en 1324.
1326. Pierre Miége.
1334. Jean de Ctiépoy ou Cépoy, frère de
Thibaut, mort en 1335.
1336. Hugues Quieret, mort en 1340.
1339. Aithon Doria (Génois), surnommé
Téte-Noire.
1339. Nicolas Beuchet ou Behuehet de
Meusy, mort en 1340.
1341. Louis d'Espagne de La Cerda, mort
en 1351.
1342. Othon de Homes, sieur de Monesmet.
1315. Pierre Flotte de Revel, mort en L350.
1347. Jean do Nanteuil, grand prieur d'A-
quitaine, mort en 1356.
1357. Enguerrand Quiéret, mort en 1359.
1359. Enguerrand de Mnntenay.
1359. Jean de Baudrau de La Heuse, mort
en 1372.
1368. François de Périlleux, mort en 1370.
1369. Amaury X, vicomte de Nurbonne,
mort en 1382.
1373. Jean de Vienne, mort en 1396.
1382. Pierre de Vienne.
1397. Renaud de Trie, mort eu 1406.
1405. Pierre de Br^bant, dit Clignet, mort
en 1423.
1408. Jacques de Chàlillon Dampierre, mort
en 1415.
1417. Rubert do Braqueinont.
H18. Jeannet de Poix, mort en 1418.
1418. Charles do Recourt, dit de Lens,
nort en 1419.
1420. Georges do Beauvoir de Châtcllux.
1421. 1- nuis do Cillant, mort en 1444.
h:ï~. André île Montfort- Laval de I"-
héac (aussi maréchal de France), mort en usti.
l 1 19. Prégent de Cotttivy.
Jean V do Bueil, disgracié en moi,
moi ' ''n ht:..
L453 Louis de Prie.
1453. O.let d'Aydie d'Armaynac.
1461. Jean de Montuuban, mort en 1466.
A MIT
1466. Louis de Bourbon, comte do Uous-
sillon, mort en 1486.
1486. Louis MaletdeGraville,morten 1516.
1508. Charles d'Amboise (aussi maréchal
de France), mort en 1511.
1517. Guillaume de Gouffier -Bontvet, tué
à Pavie en 1525.
1526. Philippe de Chabot, mort en 1543.
1544. Claude d'Annebaut (aussi maréchal
de France), mort en 1552.
1552. Gaspard de Coligny, seigneur de
Châtillon, assassiné en 1572, disgracié comme
huguenot.
1562. Henri de Montmorency, depuis con-
nétable, par intérim.
1572. Honorât do Savoie, marquis de Vil-
lars, mort en 1580.
1578. Charles de Lorraine, duc de Mayenne,
mort en 1611.
1582. Anne, duc de Joyeuse, tué en 1587.
1587. Jean-Louis de Nogaret, duc d'Eper-
non, mort en 1662.
1589. Antoine de Brichanteau-Nangis, mort
en 1617.
1589. Bernard de Nogaret La Valette, frère
du duc d'Epernon, mort en 1592.
1592. Charles de Gontaut, duc de Biron
(au>iu maréchal de France), décapité en 1602.
1594. André deBrancas-Villars, niéen 1595.
1596. Charles de Montmorency, duc de
Damville, frère de Henri, mort eu 1612.
1612. Henri II, duc de Montmorency, fils
de Henri l^f décapité en 1632.
1626. Armand- Jean Du Piessis, cardinal
de Richelieu, mort en 1642.
1642. Armand de Maillé, duc de Brézé, ne-
veu de Richelieu, tué en 1646.
1646. Anne d'Autriche, reine de France,
régente, surintendante dos mers.
1650. César de Bourbon, duc de Vendôme,
mort en 1665, fils naturel de Henri IV.
1650. François de Bourbon-Vendôme, duc
de Beaufort, fils de César, mort en 1669.
1669. Louis de Bourbon, comte de Ver-
mandois, fils naturel de Louis XIV, mort
en 1683.
1683. Louis-Alexandre de Bourbon, comte
de Toulouse, fils naturel de Louis XIV, mort
en 1737.
1737. Louis-Marie-Jean de Bourbon, duc de
Penthièvre, mort en 1793.
1791. Louis-Charles Du Chaffault du Resnes,
mort en 1793.
1791. Charles-Hector-Théodat, comte d'Es-
taing, décapité en 1794.
1S05. Joachim Murât, roi de N-aples, fusillé
en 1815.
1S14. Louis- Antoine de Bourbon, duc d'An-
goiiléme, fils de Charles X.
1S30. Victor Guy, baron Duperrê, mort
en 1S44.
1831. Laurent-François, comte Truguet,
mort en 1839.
1840. Albin-Reine, baron Roussin, mort
en 1854.
1847. Armand-Ange-René, comte de Mae-
kau, mort en 1855.
1854. Charles Baudin, mort en 1854.
1854. Joseph-Armand Bruat, mort en 1855.
1855. Alexandre-Ferdinand Parseval-Des-
chênes, mort en 1860.
1855. Alphonse-Ferdinand Hamelin, mon
en 1864.
1860. Romain-Joseph Desfossés, mort en
18G4.
1863. Charles Rigault de Genouilly, mort
en 1873.
1864. Léonard-Victor Charner, mort en
1869.
1868. François-Thomas-Joseph Tréhouart,
mort en 1873.
AMIRANTE s. m. (a-mi-ran-te). Grand
officier de la couronne d'Espagne, dont les
fonctions correspondent à celles de nos an-
ciens grands amiraux, avec cette différence
qu'il a, à certaines époques, existé deux
amirantes, l'un de Castille et l'autre de Séville.
AM1SODAR ou AM1SODARB, roi d'une par-
tie de la Lycie. U avait élevé la Chimère,
qui fut tuée par Bellerophon. On a propose
l'explication suivante : Amisodar avait une
fetnnm nommée Chimère, et celle-ci avait
deux frères, dont l'un s'appelait le Lion et
l'autre le Dragon, et la grande affection qu'ils
a\ aient toujours montrée pour leur sœur
aurait fait dire que c'étaient trois corps sous
une seule tète.
AM1SUS, ancienne ville du royaume de
Pont, sur le golfe Amisus , dans lo Pont-
Euxin, fondée par les Ioniens. Plus tard, une
colonie athénienne vint s'y établir et lui
donna le nom de Pirée. Cette ville, la plus
importante du royaume après Sinope, ren-
fermait des monuments magnifiques. Prise
I ii Lucullus, elle fut livrée aux flammes et
détruite presque entièrement. Elle ne se re-
leva que sous Auguste. C'est aujourd'hui
Samsoun,
Amitié ù l'v|ireuve (i.'), comédie en deux
actes, mêlée u 'ariettes, paroles de Favart,
musique de Grétry; représentée à Fontaine-
bleau le 13 novembre 1770, et à Paris, ans.
Italiens, le 24 janvier 1771. Elle fut mise en
trois acte \ et jouée à Fontainebleau le 24 oc-
tobre L786, et a Paris lo 30 du même mois.
Grétry, dans ses Essais sur la musique, > ef-
force do justilior ainsi lo peu de aucuès de
cet ouvrage : « Aucun de mes ouvrages no
m'a coûté tant de peine, et jamais il ne ni'
lui plui difficile dexaltHr mon nnutfinuuoii
A MM A
au point convanublo; tues forces diminuaient
de telle manière en composant la musique de
ce poème, que je fus au moins huit jours à
chercher et k trouver enfin le coloris que je
voulais donner au trio :
Remplis nos cœurs, douce amitié.
Lorsque ce morceau fut entendu a Fontai-
nebleau, il me réconcilia avec les surinten-
dants de la musique du roi, qui, sans me le
dire, me regardaient comme un innovateur
sacrilège envers l'ancienne musique fran-
çaise. Rebel et Francœur me dirent que c e-
tait le véritable genre que je devais adop-
ter. Cette pièce parut froide k Fontainebleau,
<-t elle n'eut que douze représentations^ à
lJaris. Je suggérai à l'auteur du poème d'a-
jouter un rôle comique, gui jetterait de la
variété dans son sujet. KUe reparut en 1786,
avec des changements considérables. Une
actrice, douée d'une voix flexible et chan-
tant d'une manière exquise (M*** Renaud,
depuis M™ d'Avrigny), reprit le rôle de
Corali, que j'arrangeai selou ses moyens.
Trial, l'acteur le plus zélé et le plus infati-
gable qu'on vit jamais, fut chargé d'un rôle
de nègre, qu'il rendit avec vérité. Enfin, cette
reprise eut plus de succès, et le public, sa-
tisfait des longs efforts des auteurs, les ap-
pela pour leur témoigner son contentement.
Quoique le public appelle trop fréquemment
les auteurs de productions éphémères, quoi-
qu'il soit peu glorieux de partager des cou-
ronnes si souvent prodiguées, quoiquon ni-
gnore plus le mauege dont on se sert pour
les obtenir, je crus devoir présenter au pu-
blic l'auteur octogénaire de tant d'ouvrages
estimables, qui, hors d'état par sa cécitéde
se présenter lui-même, avait besoin d'un
guide pour aller recevoir du public attendri
un des derniers fleurons de sa couronne. •>
Il nous semble qu'ici le bon Grétiy manque
un peu de sincérité, et qu'il n'a pas été fâ-
ché au fond de partager avec le vieux. Favart
l'ovation qu'il paraît dédaigner pour lui-même,
et dont il veut faire les honneurs k son ami
aveugle. Il ajoute :
i Tel est l'empire des circonstances : après
avoir critiqué l'abus des roulades où les Ita-
liens se sont laissé entraîner, je suis moi-
mème réprèhensible pour ce même défaut.
L'air que Corali chante pour prendre sa le-
çon l'eut être aussi difficile qu'on voudra,
puisqu'il est proportionné au talent de l'é-
U \ ■■', mais celui qui commence le troisième
nuit k l'action et m'a paru de plus en
plus déplacé; c'est pourquoi je l'ai retran-
che. Liés que Corali a eu le cœur déchue
fuite de Nelson, elle ne doit plus se
a ce luxe musical. Il revient, il est
vrai, mais accompagné de Blanfort, futur
époux de Corali, dont l'âme alors doit eue
troublée. » Nous citons ces détails pour înou-
aec quel soin Grétry composait ses
ouvrages, et combien il attachait d'impor-
tance a bien peindre le caractère de ses per-
sonnages.
Aiuiûé nu village (l'J, opéra-comique en
trois actes, paroles de Desfor^es, musique
de PhiHdor ; représenté au Théâtre-Italien le
31 octobre 17S5. Un seigneur de Clemencey
lé un prix de vertu dans son village.
Celui qui l'aura mérité pourra choisir une
épouse k son gré parmi les plus belles filles
du canton. Prosper et Vincent sont rivaux
en vertu et en amour. Le premier s'éloigne
pour laisser le champ libre à son ami, qui,
par délicatesse, refuse le prix. A la tin, tout
s'arrange. C'est Oreste et Pylade travestis eu
paysans.
AMI.ETII ou HAMLET. V. ce dernier nom,
au tome IX du Grand Dictionnaire.
AML1NG (Charles-Gustave), graveur al-
lemand, né k Nuremberg en 1651, mort en
1701. Il vint étudier son art k Paris sous
F. de Poilly, et ce fut Maxi milieu II, élec-
teur de Bavière, q-ui l'engagea lui-même à
faire ce voyage. A son retour, l'artiste fut
nomme graveur de la cour de Munich, et le
dont il ht preuve justifia complète-
ment l'attente de son protecteur. Amling
s'est surtout fait un nom par ses portraits,
qui encore aujourd'hui sont très-recherchés.
AMMA, ancienne ville do Palestine, de
la tribu d'Aser, à l'E. de Tyr. Elle fut pillée
pour n'avoir pu pa>er le tribut que Cessius,
qui se rendit dans la Judée après la mort de
César, avait imposé à toutes les villes.
AMMAN , village de Syrie (Palestine nu
delà uu Jourdain), la Rubbath-Ammon de la
Bible, la Phitadelphia des Ptolémées et des
Romains. Ses ruines, dit M. Isambert, ont
beaucoup d'intérêt. On y trouve un v.
i figue thé&tre, un temple, les ruines
d'une grande église , les restes de l'a
et do beaucoup d'autres constructions.
AMMAN (Jean), médecin et botaniste alle-
mand, no à Schaffhouse en 1707, mort à Saint-
isbourg en 1741. Apres avoir étudié lu
■ nie k Leyde, ou il suivit les leçons de
..aave, il se rendit k Londres et tut
reçu parmi les membres de La Société royal--.
on L'appela ensuite à Saint-Pétersbom
on le chargea d'occuper une chaire de I ol i
nique et uhistoire naturelle. Un a do lui:
Stirpium rariorum tu imperio rutheno ■•■jinnie
provenientium icônes et descriptiones (Saint-
Pétersbourg, 1739, in-|o), ouvrage qui de-
vuit être continué et qui fut interrompu par
U mort de l'auteur. Il a aussi fourni plusieurs
A M. MO
articles intéressants dans les Mémoires de
V Académie de Saint-Pétersbourg .
AMMAPTÉNODYTE s. m. V. AMMOPTKNO-
dvti:, au tome [e* du Grand Dictionnaire.
AMMAK-IBN-YASIR, l'un des comp
de Mahomet, k qui on a donné le v
d'Aboui-YoLhdan. La légende raconte que,
ayant été fait prisonnier par les idolàti
La Mecque, il fut condamné k être biûlé vif.
• Les flammes, dit Aboulféda, entouraient
Amumr quand Mahomet étendit sa maiu sur
le bûcher et préserva ainsi son ami du con-
tact du feu. • Amraar fut encore sauvé d'une
manière miraculeuse k la bataille du Cha-
meau (657 ou 658). Il avait quatre-vingt-dix
ans lorsqu'il fut tué dans la bataille de Sé-
fayn, où il commandait la cavalerie d'Ali,
dont il avait embrassé le parti.
AMMAS, nourrice de Diane. Il Surnom de
Cybele et de Cérès.
AMMAUS, ancienne ville de la Judée. Elle
était située k 30 stades de Jérusalem, sur le
lac de Génésareth, suivant l'historien Jo-
sèphe, et renfermait des bains d'eaux chaudes.
* AMMERSCHW1HR, anc. ville de France
(Haut- Rhin), à 9 kilom. de Colmar; 2,017 hab.
Elle a été cédée k l'Allemagne par le traité
de Francfort du 10 mai 1871 et fait partie de
l'AKace-Lorraine (arrond. de Ribeauvillé).
Culture de la vigne; construction d'or-ues.
L'origine de cette ville remonte au ûa.,i du
vue siècle.
AMMI-MOUSA, commune mixte de l'Algé-
rie, prov. d'Oran, cercle de la subdivision de
Mostaganem, k 22 kilom. de la station de
l'Oued - Riou (chemin d'Alger k Oran ) ;
1.767 hab., dont 1,322 musulmans. C'est le
Khrtimis des Béni-Ourar'.
AMMON ou NO-AMMON, dans la géogra-
phie de la Bible, ancienne ville de la haute
Egypte, bâtie au milieu des fleuves, ce qui
faisait sa force, disent les Ecritures. Cetie
ville, dont les prophètes avaient prédit la
ruine et qu'on pense être la même que Dios-
polis, fut détruite sous Nabuchodonosor.
AMMON ou AMMONIUM, ancienne ville
d'Afrique, dans le Sahara, région du Magh-
reb. Elle était renommée par sa position au
milieu d'une oasis ravissante, et surtout par
le temple et l'oracle de Jupiter Animou qui
furent visités par un grand nombre de per-
sonnages célèbres de l'antiquité, entre autres
par Alexandre le Grand, que le grand prêtre
salua du titre de fils de Jupiter. V. Siouah,
au tome XIV du Grand Dictionnaire.
* AMMON ou AMODN, dieu égyptien.— Le
culte de ce dieu paraît être originaire de l'E-
thiopie, dont la capitale, Meroé, l'honorait
comme la divinité suprême. De 1k, il se serait
répandu dans toute l'Egypte, après avoir
passé par Thèb?s. Une cérémonie annuelle,
rapportée par Diodore de Sicile, semble con-
firmer cette opinion : « Tous les ans, k une
certaine époque, les Ethiopiens allaient k
Tliebes enlever solennellement la statue
d'Ammon, la portaient de ville en ville jus-
que dans la Libye, puis la rapportaient k
Thèbes, où son entrée donnait lieu k des fé-
Miime si le dieu arrivait d'Ethiopie. ■
Eu E^ypie.Thebes était le principal sié
culte d'Ammon; d'où le surnom de No- A na-
in on, « appartenant k Ammon » (Dîospolis),
donné k cette ville. On peut juger de l'impor-
tance de ce culte par les ruines colossales,
qui existent encore aujourd'hui, du temple et
au palais de Karnak, dédiés au dieu, aux-
quels conduisait une immense avenue, que
bordait de chaque côté une longue file de bé-
liers. Le bélier, comme on sait, était consa-
cre k Ammon; et même, k Thebes, on en
nourrissait un qui était censé la représenta-
tion vivante du dieu. Les attributs d'Ammon
sont le disque, image du soleil, les cornes et
le fléau; il est figuré sur les monuments égyp-
tiens tantôt avec une tète de bélier, taniot
avec un visage humain, portant des cornes
de bélier qui naissent au-dessus des oreilles,
ou la tète surmontée d'un disque et de deux
longues plumes; d'une main il tient un scep-
tre, de l'autre une croix ansée, symbole de
l'àuie universelle.
Ammon, divinité suprême, se combine avec
plusieurs divinités inférieures, qui, en réalité,
ne sont autres que lui-même, mais avec une
signification plus précise, plus restreinte.
C'est ainsi qu il devieut tour k tour : Ammon-
Mendès, le principe vivifiant, propagateur de
la vie, révéré principalement sous ce nom a
PanopHs; Animon-Knef, le dieu créateur ou
démiurge, honoré particulièrement k Elé-
ne ; Ammon -Ra, le dieu Soleil, le con-
teur et le directeur de L'univers; il est
représenté k ce titre dans le Zodiaque de
Denderah, avec quatre tètes do bélier grou-
pées, supportani un i
Grecs identifièrent Ammon k Jupiter et
en firent leur Jupiter Ammon, en le ratta-
chant a leur mythologie par des fables qui.
toutes, se rapportent au Jupiter Liby i a
ùs de Siouah. Ainsi, ils disent q le
hus était sur le point de mourir d
'»i armée dans [es déserts de la :
lorsque Jupiter, qu'il av. ut invoque, lui ap-
lafoi me d'un bélier qui, frappant
cornes, en fit jaillir une source.
En n connai an '-.un éleva en cet endroit un
autel a Jupiter, qui fut surnommé Ammon,
c'est-à-dire le Sablonneux. Hérodote fait
d'Hercule le héros de cette fable, avec quel-
AMMO
ques variantes. D'autres prétendent que ce
surnom d'Ammon dérive du nom du b
qui, le premier, lui éleva un temple.
n'en finirions pas s'il nous fallait rapporter
toutes les versions qui ont trait k ce mythe;
nous dirons seulement que le temple élevé a
Jupiter Ammon dans la délicieuse oasis de
Siouah était magnifique et fut longtemps cé-
lèbre par les oracles qui s'y rendaient. Plus
de cent prêtres le desservaient; la statue du
dieu, qu'ils portaient dans leurs processions,
était d'un bronze renfermant, dit-on, des
pierres précieuses dissoutes. Près du temple,
suivant Hérodote, était une source dont les
eaux étaient froides la nuit et chaudes le
jour.
AMMON, fils de Cinyre, roi de Chypre, et
époux de Myrrha, dont il eut Adonis, selon
le mythographa Phurnutus. Myrrha s'étant
un jour moquée de son beau-père qui s'était
endormi en état d'ivresse, celui-ci, à son ré-
veil, en fut averti par Ammon, et dans son
indignation il chassa de sa présence Myrrha
et son fils, qui se retirèrent en Arabie ; quant
k Ammon, il partit pour l'Egypte, où Adonis
le rejoignit plus tard, et il mourut dans cette
contrée, après avoir travaillé, de concert
avec son fils, k la civilisation des Egyptiens,
leur avoir donné des lois et leur avoir ensei-
gné les principes de l'agriculture. Cette par-
tie du mythe d'Adonis, ainsi racontée par
Phurnutus, est rapportée autrement par les
poètes. V. Adonis, au tome I" et dans ce
Supplément. Il Ancien roi de Libye et père de
Bacchus, suivant Diodore de Sicile, il Frère
jumeau de Brotéas et partisan de Pei ée,
aux noces duquel il fut tué avec son frère
par Phinée.
AMMON (Clément), graveur allemaml, né
à Francfort dans le xvi.c siècle. Il avait.
épousé une fille de Théodore de Bry, et il
travailla k la continuation de la collection
de portraits connue sous le nom de Biblio-
theca ekaleographica. Il y ajouta les volumes
VII et VIII, dont chacun contenait cinquante
portraits gravés par lui. En 1665, il publia
aussi une seconde édition de l'ouvrage de son
beau-père, sous le titre de Collection de por-
traits des sultans turcs et persaJis.
•AMMON (Frédéric-Auguste d'). — Il est
mort k Dresde en 1861.
AMMONAS ou AMODN, anachorète d'E-
gypte, mort vers l'an 320. On l'avait marié
malgré lui, et il persuada k sa femme de vi-
vre dans une perpétuelle continence. Ne
trouvant pas encore ce genre de vie suffisam-
ment austère, il se retira sur une montagne
isolée, d'où il venait deux fois chaque
visiter son épouse vierge. Saint Antoine lui
écrivit une lettre, et on lui attribue des Dé-
gles ascétiques, que Gérard Vossiusa tradui-
tes en latin.
AMMONIA, surnom de Junon, chez les
Eléens.
* AMMONIAQUE s. f. — Encycl. Chiin. La
préparation de Y ammoniaque, qu'il s'agisse
de l'obtenir à l'état de gaz ou de solution, re-
pose sur l'action de la chaux vive ou éteinte
sur un sel ammoniacal (carbonate, sulfate,
chhu-hydrate).
Dans les laboratoires, on prépare le gaz
ammoniac en mélangeant avec soin i :
de sel ammoniacal en pondre et 2 parties
de chaux vive pulvérisée. Après avoir placé
ce mélange dans une cornue, on le recouvre
de chaux vive. On chauffe plus ou moins,
suivant la nature du sel employé (avec le
carbonate d'ammoniaque, il suffit d'une fai-
ble température pour déterminer la décom-
• position). Le gaz , qui s'échauffe, passe 1 ins
un tube en U, rempli de potasse caustique ou
de chaux vive, où il se dessèche, puis, de lk,
se rend suit dans une épruuvette, soit dans
un flacon quelconque placé sur la cuve k
mercure. On reçoit également le gaz ammo-
niac dans un bailon renversé k col étroit. Ce
ballon étant plein d'air, le gaz, en vertu de
sa densité moindre, s'élève k la partie supé-
rieure et refoule l'air, sans le traverser, de
haut en bas. Si Ion veut obtenir une Solution
do gaz ammoniac, il suffit de faire arriver ce
lans des flacons Wolff, BU moyen .le tu-
bes qui plongent jusqu'à la partie inférieur-' ;
là, le gaz se dissout, saturant successivement
le premier, le second, le troisième flacon, et
ainsi de suite. Les flacons doivent être re-
froidis par un courant d'eau fraîche, car plus
le liquide qu'ils contiennent se chauffe, humus
il est capable de retenir ce gaz, dont il dis-
sout [ires de 1,300 fois son volume k la tem-
pérature ordinaire. Or, outre que le |
nve encore chaud, sa dissolution dans ce li-
■ cte élévation
in peut employer pour la
ition en grand de Vammonic j
le procède que nous venons d
quer; mais on no L'utilise plus aujourd'hui,
depu a que. M. M il el i c mstruil un appareil
qui permet de retirer facilement Vammonia-
Î eaux do condensation provenant de
a fabrication du gaj
i m sait que Les 'on retire des cuves
où e fabrique i rage
miaque.
l )\\ en distillant I 8 eaUI ainni
■ forme du sulfure de
ca -uni et du chaux, et l'om-
moniague se d e. 1 appareil d M
su compose : i" ■ ■■ trois chaudières d
AMMO
131
toires, garnies d'agitateurs destinés k mettre
a en mouvement. Ces chaudières sont
i nière sur le foyer, la se-
i quelque distance, la troisième un peu
plus loin encore^ ces deux dernières sont
âes par les vapeurs qui se dégagent de
la première ; la rerenl
baux, qui pusse avec les eaux animo-
dans la seconde, puis dans la troi-
sième chaudière ; fco d'un serpentin dans le-
quel le gaz ammoniac circule, se refroidit et
se condense; 3<> d'un flacon de lavage dans
lequel le gaz passe pour s'épurer; 40 enfin,
d'une série de flacons de Wolff, dans les-
quels il se dissout. L'appareil Mallet donne,
pour 5,000 litres d'eau ammoniacale brute k
20,5, 100 kilogrammes d'ammoniaque caus-
tique, marquant 21° Cartier el revenant en-
viron k 29 francs.
— Réactions chimiques, U ammoniaque li-
quide est un des composés les plus fréquent -
111 m employés dans les laboratoires; il nous
paraît donc utile de donner quelque dévelop-
pement k l'étude que nous allons faire de ses
propriétés chimiques.
*. Sous l'influence de la chaleur, l'ammo-
niaque se décompose et fournit de l'azote
et de l'hydrogène. Il suffît, pour réaliser cette
expérience, de faire circuler k travers uu tube
chauffé au rouge un courant d'ammoniaque.
On peut rendre l'expérience plus courte et
même abaisser la température soit en met-
tant dans ce tube des morceaux de porcelaine
chaux vive, sou, et mieux encore, en
sant le tube de limaille de cuivre ou de
fer. Ces deux métaux deviennent cassants et
grenus et augmentent légèrement de poids,
ce que Thenard attribue a la formation d'a-
3. L'or, l'argent et le platine facili ent
ment la décomposition de l'ammumn-
que, mais ces métaux ne subissent aucune al-
tération,
p. Le gaz ammoniac sec, quand on le fait
ser par une série d'étincelles, donne
également un mélange d'azote et d'hydro-
gène. La décomposition marche tres-r
ment si le gaz est traverse par le courant
'lies d'induction fourni par trois ou
quatre couples Bunsen.
Y* Le gaz ammoniac se dissout avec une
grande facilité dans l'eau. L'absorption est
assez violente pour qu'une éprouvotte pleine
d'ammoniaque et qu'on enlevé de la cuve a
mercure pour la placer sur un vase rempli
d'eau soit brisée par le choc de la colonne
d'eau qui s'élance contre Les parois du verre.
Cette grande solubilité permet d'emma .1 1-
ner une forte proportion d'ammoniaque et de
mettre k la disposition du commerce et dos
chimistes une solution qui a la même pro-
priété que le gaz. Cette solution se solidifie
•t — 3go et donne une masse de fines aiguilles
souples et brillantes. Exposée k l'air, elle
abandonne petit k petit le gaz ammoniac. Sous
l'influence de la chaleur et bien au-dessous
de I00O, la solution ammoniacale bout et le
gaz se dégage. On utilise cette propriété
pour purifier les solutions qui, devant être
employées dans les laboratoires, doivent être
cément pures. Le gaz ammoniac se
dissout également dans l'alcool et l'ether.
S, L'ammoniaque est combustible; toute-
fois, elle ne saurait brûler qu'en présence de
l'oxygène pur. Un mélange de 1 volume d'am-
moniaque etd'0 K6 volume k 3,17 vo-
lumes de ce dernier gaz) détone dans l'ou-
1 e et donne pour résidu de l'azote, de
l'eau et de l'azotate d'ammoniaque. Si l'on
met l'éponge de platine, chauffée k 300», en
nce d'un mélange de gaz ammoniac et
d'air, elle devient d'un blanc ébloui
Cette réaction donne de l'acide azotique et
des vapeurs ni t reuses. Le noir de j ,
peut, suivant SchÔubein, amener l'oxydation
de l'ammoniaque k la température ordinaire.
II suffît pour cela d'exposer a l'air humide
du noir de platine humecté avec de l'ammo-
niaque caustique. En effet, si l'on épuise par
l'eau distillée, on obtient un liquide qui, ad-
ditionné d'acide sulfurique et d lodure de po-
tassium, bleuit l'e m pois «l'amidon et, par
contient de l'azotite d'ammonium. Un fil do
platine porté au rouge sombre et ploni---
un mélange d'air et a'ammoniaque détermine
la formation d'asotite d'ammoniaque^ qu'on
reconnaît aux fumées blanches qui envelop-
pent le fil. La limaille de cuivre mouillée d'al-
cali caustique s'échauffe au contact do l'air
urinent de l'azotite d 'ammon ta-
que. Les métaux alcalins, chauffés lé
ment dans du gaz ammoniac, élimim
l'hydrogène st 1 on n«nt, suivant qu'on em
1 oses «lont la
vzll*K ou AsH'Na. L'amid
; .m se transforme , sous
d'une forte chaleur, un ammoniaque el eu
azoture de pou
t. Le décomposent l'ammoHia-
que. Le phosphore sec se tram forme en une
I te pulvérulente au
t alcali* Si on le ra<
• niaque aqueuse et qu'on 1
le tout, d se produit un oxj de 1
neut lent ai
gène phosphore*
Le chlore ot le brome décomposent l'am-
monïaque et donneut do l'asote et un
nue ou un bromure d'ammonium. A
chlore, on peut obtenir, si I ammoniaque libre
■
z secs, les bulles do chlore donneut
132 AMNB
une petite détonation quand elles pénètrent
dans le gaz ammoniac. Le .soufre, réduit en
poudre impalpable et lavé, puis séché, ab-
sorbe lentement le gaz ammoniac. Si l'on
chauffe, on obtient du sulfure ammonique
ave.; dégagement d'azote. Une dissolution
ammoniacale d'une densité de 0,885, chauffée
en vase clos avec un tiers de son poids de
soufre, dissout ce métalloïde et se colore en
rouge brun. La solution ne fume pas à l'air,
renferme surtout des polysulfures ammoni-
ques et donne, par l'evaporatïon, un résidu
qui se dédouble, sous l'action de l'eau, en
hyposulfite et en soufre.
L'iode sec décompose le gaz ammoniac
sous l'influence de la chaleur; il se forme de
l'acide iodhydrique et de l'azote; à froid, il
se convertit, en présence de l'ammoniaque
aqueuse, en un liquide noir, visqueux, pré-
sentant un éclat métallique. Ce produit se
décompose, soua l'influence de l'eau, en io-
dure d'ammonium et en azoture diode et
d'hydrogène.
Le bore amorphe s'enflamme quand on le
chauffe dans un courant de ^az ammoniac
sec ; il donne un azoture de bore, et l'hydro-
gène de l'ammoniaque, devenu libre, se dé-
gage.
Si 1 on fait passer un courant de gaz am-
moniac sec sur du charbon incandescent, il
se forme du cyanure d'ammonium, et l'hy-
drogène se dégage.
Le gaz ammoniac, mis en présence de corps
composés, exerce sur eux des actions diver-
ses, dont la narure varie avec la constitution
de ces corps. Tantôt il donne lieu à la for-
mation de deux ou plusieurs produits, et alors
l'azote devient libre ou prend place dans
des produits oxygénés, tandis que l'hydro-
gène, se combinant avec l'oxygène, donr.e
de l'eau; tantôt il agit comme composénon
saturé et donne des oxydes ou hydrates d'am-
monium avec l'eau, des acides amidés ou des
amides avec les anhydrides, etc.
Nous allons passer en revue quelques-unes
de ces combinaisons. Avec le chlorure d'iode,
l'ammoniaque donne du chlorure ammonique
et de l'azoture d'iode et d'hydrogène; avec
le chlorure de soufre, elle donne un composé
dont la formule est S3Cl2,4AzH3 et qui, solu-
ble dans l'alcool et dans l'éther, donne, au
contact de l'eau, un composé oxygéné du
soufre. Avec le trichlorure de phosphore, on
obtient, par le refroidissement, une masse
blanche entièrement soluble dans l'eau, et
dont la formule n'est point parfaitement éta-
blie. Avec le sulfure de carbone, et à la
condition de faire passer ce corps, k l'état de
vapeur et mélange d'amynoniaque* dans un
tube de porcelaine chauffe, on obtient de
l'acide sulfocyanique et de l'acide sulfhy-
drique.
L'ammoniaque forme avec les composés
métalliques, oxydes, bromures, chlorures, etc.,
une série de corps qui sont étudiés dans le
Grand Dictionnaire, aux noms des différents
métaux ou métalloïdes avec lesquels elle
peut se combiner; nous n'y reviendrons pas
ici. Nous renverrons également au corps de
l'ouvrage pour l'étude de l'action de Yammo-
niaque sur les composés organiques, cette
partie ayant été traitée avec beaucoup de
soin dans le Grand Dictionnaire et complétée
au Supplément par les articles : alcàlamidilS,
AMIDES et AMINES.
AMMO.MO (André), poêle lutin moderne,
né a Lucquea en 1477, mort k Londres en
1517. Il se rendit eu Angleterre, où il connut
Thomas Morus. Devenu secrétaire du roi
Henri Vlil, il le suivit dans sa campagne
contre la France et la célébra dans un poème
latin qu'il intitula Paneyyricus. A sa charge
de secrétaire du roi, il joignit plus tard celle
de nonce, que lui conféra le pape Léon X. 11
composa d autres poésies latines que le Pa-
neyyricus; mais elles sont perdues, sauf une
de ses eglogues.qui se trouve dans le recueil
intitulé Bucolicorum auctores.
AMMO'I MLli, une des Néréides. (Hésiode.)
AMMUDATÙS, un des dieux des Romains.
Il en est fait mention dans les Instructions de
Commodianus.
* AMNÉSIE s. f. — Encycl. Pathol. Nous
empruntons a un feuilleton scientifique de
la Hépub tique française la description d'un
cas fort intéressant d'amnésie, observé par
M. Az.iim, professeur à l'Ecole de médecine
de Bordeaux :
« Une jeune femme, nommée Félida X...,
a deux modes d'existence, pendant lesquels
le caractère de lu péri onnauté diffère, et qui
paré ■ [Mi' lu perte a.- mémoire, l'amné-
sie lu plus ab.olue. Il ne s'agit pas ici, comme
mi pourrait le croire, d'une maladie transi-
toire, d'un délire, dune folle, d'un état sem-
bluble a une ivre ;se ou a un nurcotisine al-
téram i ement L'équilibre des fonc-
intellect uellea , il s'agit d'une personne
en apparent <• bien portante, dont l'existence
. puis dix-huit ans scindée -■!! deux par-
ties par des états intellectuels différents; ces
étai ., complètement séparés l'un de
l'autre pe ! I ■ ; ou\ enir, constituent
deux personnalités qu'on pourrait considérer
comme absolument distinctes, chacune des
v les est si Bpéciu Le et si | i, dans
L'une '»u dans L'autre, cette jeune ftmine & m-
mettait un ci Ime , on se demande si elle se-
rait re ipon i ible et quelle e t ce l'1 des deux
per onaulités mi'il faudrait punir.
AMNI
■ Mais laissons la parole au fait.
» En 1858, M. Azam fut appelé à donner ses
soins à une jeune fille de seize ans qu'on
croyait folle. Voici le résumé succinct des
phénomènes qu'elle présentait alors :
» Félida X... est bien constituée, petite et
brune; elle est d'un naturel sérieux et très-
intelligente; hystérique à convulsions, elle
présente divers symptômes de cette névrose
qui domine sa constitution, et que nous n'a-
vons pas à décrire. Presque chaque jour,
avec ou sans cause, alors qu'elle travaille à
quelque ouvrage de couture (elle est coutu-
rière), sa tête se fléchit sur sa poitrine, ses
bras tombent inertes, elle dort ou paraît dor-
mir, car aucune excitation, aucun appel ne
sauraient l'éveiller; après un temps qui va-
rie de trois à dix minutes, elle sort de cet
état, regarde les assistants en souriant et re-
prend sans mot dire l'ouvrage entrepris. De
triste qu'elle était, elle est devenue insou-
ciante et gaie, chante et plaisante. Ses dou-
leurs ordinaires (névralgies) ont diminué d'in-
tensité ou disparu complètement. En un mot,
elle est une autre personne , et celui qui fe-
rait su connaissance dans cet état reconnaî-
trait a peine ses allures et son caractère en
la revoyant dans l'autre. Cette condition, que
M. Azam nomme seconde, durait en 1858 de
une demi-heure à deux ou trois heures ; après
ce temps, nouvelle perte de connaissance,
semblable k celle que nous avons décrite, et
retour à l'état antérieur ou normal dans lequel
elle est, nous l'avons dit, triste et morose;
alors oubli absolu de tout ce qui s'est passé
pendant la période précédente, quelle qu'ait
été sa durée, quelle que soit l'importance des
faits accomplis. La séparation entre les deux
personnalités est complète, absolue : physi-
quement, c'est toujours Félida X...; intellec-
tuellement et moralement, c'est une autre
femme. En un mot, ce sont deux lames dans
le même fourreau. Cependant, nous l'avons
dit, chacune de ces personnalités est com-
plète et raisonnable, chacune accomplit avec
exactitude les actes ordinaires de la vie.
Bien mieux, la personnalité nouvelle, quasi
morbide, vaut mieux que l'ancienne ou nor-
male, car elle possède l'intégrité du sou-
venir.
» Si grande est la séparation de ces deux
esprits dans le même corps, que Félida, de-
venue enceinte dans sa condition seconde, et
l'avouant alors sans détour à son entourage,
l'ignorait absolument dans son état normal
et considérait comme une aggravation à sa
maladie les signes physiologiques de la gros-
sesse.
■ Vivant d'ordinaire dans la condition se-
conde, Féiida est sérieuse sans être triste, et
tout indique chez elle l'intégrité des fonc-
tions de l'esprit. Son souvenir est complet,
car il embrasse la vie entière; elle se sou-
vient qu'il y a deux ou trois mois elle a eu
quelques heures de crise et aussi tle ce qui
s'est passé pendant cette prétendue crise,
notamment d'une tentative de suicide. Enfin,
elle est tellement une personne ordinaire, que
nul, si ce n'est son mari ou M, Azam, ne
saurait discerner l'état où elle se trouve.
Elle est cependant en pleine condition se-
conde.
» Un jour, le hasard conduit le professeur
de Bordeaux chez Félida pendant une de ses
courtes périodes d'état normal ; nous allons
voir combien le tableau est différent. Il est
huit heures du matin, et depuis une demi-
heure elle est dans sa raison (cette fois elle
dit vrai).
■ Sa tristesse touche au désespoir, car, dit-
elle, elle est certainement folle. ■ J'ai tout
• oublié de ce que j'ai fait depuis je ne sais
■ combien de temps. J'ignore si mon mari et.
■ mes enfants sont encore de ce monde, et je
■ ne sais pas même en quel mois nous vi-
» vons. » TJn chien est pies d'elle et paraît
habitué à la maison : elle ne l'a jamais vu.
La lacune est complète, un feuillet du livre
de la vie a été violemment arraché, et sou
mari seul peut combler le vide en lui racon-
tant l'histoire des derniers mois pendant les-
quels son corps seul a vécu. Tout cela est à
peine utile, car la période d'état normal ne
uure que quelques heures. La condition se-
conde va revenir, et avec elle le souvenir de
tout le passé. Alors les moments d'eiat nor-
mal n'apparaîtront que comme une crise fu-
neste dont elle éloigne le souvenir avec
horreur. »
AMN1S1ADES, nom des nymphes du fleuve
Aimnsus, dans l'Ile de Crète.
•AMNISTIE s. f. — Nous compléterons
cet article en donnant lu liste des principa-
les amnistie» que présente l'histoire de notre
pays.
Eu 1556 et en 1560, des amnisties furent
accordées pour garantir aux hérétiques la
vie sauve et la libre possession de leurs biens.
Une autre amnistie, décrétée en faveur des
huguenots on 1570, ne fut qu'un piège odieux,
qui prépara les massacres de la ûaim-Barthe-
leiny.
Eu 1740, une amnistie fut accordée ù ceux
qui avaient pris part à l 'insu nu. 'Lion de Lyon,
Voici maintenant les dates des amnisties de-
is par Luus les gouvernements qui se
sont succédé depuis la Révolution de 1789:
13 prairial an Xll. 2j mais et 23 avril 1810,
23 et 2ii avril îsu, 13 janvier 1815, i? jan-
vier et 19 juin 1818, 13 août 1817, 28 mai
el 1 330, B m 'i 18 17, 30 avril
AMOR
1840, 29 février 1848, 7 mars 1848, 17 avril
1848, 1er et 5 mai 1848, 16 août 1859. Beau-
coup de cœurs généreux espéraient que la
Chambre des députés élue en 1876, et qui
compte une majorité républicaine très-pro-
noncée, s'empresserait de voter une amnistie
générale pour effacer le souvenir de nos dé-
sastres de 1870-1871; mais, jusqu'à présent,
des raisons politiques, dont la plus puissante
est sans doute la crainte de tout compro-
mettre en voulant aller trop vite, ont re-
tardé cette mesure et décidé la Chambre à
se contenter de demander qu'on use du droit
de giàce le plus largement possible.
AMOBOUDU s. m. (a-mo-bou-du). Prêtre
du Congo, synonyme de ganga.
AMûEMÉ ou AMOËKNE, Danaïde, épouse de
Polydector.
AMOGNES (les) [pagus Amonieusis], pays
de l'ancien Nivernais, qui correspond aujour-
d'hui aux cantons de Saint-Benin-d'Azy et de
Saint-Jean-de-Lichy.
AMOLOCO s. m. (a-mo-lo-ko). Prêtre du
Congo, dont la fonction est de débarrasser les
malades des sorts qu'on leur a jetés.
AMOLYTA, nom d'un génie céleste, inscrit
sur les pierres magiques des basiiidiens et
invoqué par eux.
AMON (Jean-André), compositeur de mu-
sique, né k Bamberg en 1763, mort en 1S25.
Il prit des leçons de Sacchini et fut chef d'or-
chestre, puis maître de chanr, etdevint maî-
tre de chapelle du prince de Wallerstein,
poste qu'il occupa jusqu'à sa mort. On lui
doit quelques morceaux de musique instru-
mentale.
AMONEBOCRG, ville de l'empire d'Alle-
magne (Hesse-Cassel), sur l'Ohm, à 12 kilom.
E. de Marbourg. C'est près de cette ville que
se livra, le 21 septembre 1762, une bataille
entre les Français et les impériaux. Le com-
bat fut suspendu par l'annonce de la signa-
ture d'un traité de paix. Un monument coin-
mémoratif de ce fait fut élevé sur le champ
de bataille.
AMONT, village de France (Haute-Saône),
arrond. et k 25 kilom. de Lure ; 1,200 hab. Ce
village était autrefois compris dans le pays
d'Amont, qui avait pour capitale Gray-sur-
Saône.
AMOR AKHEÏ, une des puissances des gnos-
tiques.
AMORBACH, petite ville de Bavière, pro-
vince de la basse Franconîe, dans l'Odenwald,
à 30 kilom. S. d'AschatTenbourg; 3,000 hab.
Cette ville possède plusieurs fabriques de
chapeaux et de colle. Riche abbaye de bé-
| nédictius, aujourd'hui résidence des princes
; de Leinengen.
AMOBII M (aujourd'hui Amoria), ancienne
i ville de la Grande Phrygie, sur la frontière
de la Galatie. Cette ville, très-célèbre dans
l'antiquité et une des plus belles de l'Orient,
était la patrie de l'empereur Théophile, et
aussi, dit-on, du fabuliste Esope. KUe fut dé-
truite dans les guerres des Sarrasins contre
l'empire d'Orient.
* AMORTISSEMENT s. m. — Encycl. Exa-
minant l'amortissement au point de vue des
finances de l'Etat (V. Grand Dictionnaire,
1er vol.), nous avons fait ressortir les incon-
vénients de ce système onéreux, qui consiste
à contracter de nouvelles dettes pour liqui-
der les anciennes, et nous avons prouvé, en
nous appuyant sur l'opinion de savants éco-
nomistes, qu'il y a aveuglement et déraison
à maintenir ces expédients. N'est-ce pas, en
effet, uu plaisant commerce que racheter
fort cher des rentes fort chères dans le même
temps où l'on est obligé d'en émettre de nou-
velles, que l'on vend à bas prix? Nous ne re-
viendrons pas sur ce que nous avons écrit k
ce sujet, développé, d uilleurs, aux mots an-
nuité, CRÉDIT, DETTE PUBLIQUE, etc. Nous
allons ici nous borner k dire quelques mots
de l'amortissement pris dans un sens plus
restreint, c'est-k-dire du système d'épargne
qui a pour objet de reconstituer un capital
ou de rembourser un emprunt au moyen
d'une somme fixe, augmentée annuellement
désintérêts composés afférents aux fractions
du capital ou de l'emprunt précédemment re-
constituées ou remboursées.
Ce qui distingue {'amortissement d'autres
manières de rembourser les dettes, c'est qu'il
se fait par des payements successifs et d'u-
pres un temps détermine d'avance, destiné k
reconstituer le capital entre les mains des
créanciers. Les bâtiments, les outils, les ma-
chines s'usent par l'emploi qu'on en fait; le pro-
priétaire doit donc retenir une certaine somme
sur le produit annuel de ces objets, pour être
en mesure de les renouveler lorsqu'ils seront
consommés. Le fermier, qui a dépense uu
capital pour améliorer les terres du domaine
qu'il a loué, doit trouver dans son profit an-
nuel do quoi amortir, avant la tin du bail, le
capital avancét Les compagnies de chemins de
fer, do canaux, d'éclairage au gaz, de ponts
it péage, et*-,, dont les concessions ont une
limite du temps fixée pur les cahiers des
charges, sont toutes dans le cas de recourir
à V amortissement pour la reconstitution do
leur capital. Nommons encore, dans la caté-
gorie des établissements qui emploient l'a-
mot'tissement , les caisses de rachat de cer-
taines redevances territoriales , le Crédit
foncier, etc. Les institutions de ce genre doi-
AMOR
vent fournir aux débiteurs le moyen de rem-
bourser peu k peu leurs dettes en ajoutant
une faible somme aux intérêts ; elles ont, par
conséquent, à examiner combien de temps il
faudra prélever cette fraction de capital pour
rentrer dans la somme avancée. Tantôt le
capital reste entre les mains de celui qui est
chargé de le percevoir, tantôt il est distribué
aux créanciers au fur et à mesure qu'il se
forme. Dans un certain nombre de cas, il
s'agit de calculer le montant des payements
d'après le temps (ixé d'avance pour la re-
constitution du capital, et, dans d'autres cas
encore, c'est le montant du payement qui e^t
donne et la durée de l'amortissement eu
dépend.
Ainsi que le dit avec raison le Dictionnaire
d'économie politique, l'amortissement ne crée
pas la richesse, ce qui n'est donné qu'au tra-
vail, mais il tend k former des capitaux dis-
ponibles en recueillant les économies les plus
faibles et en leur faisant produire des inté-
rêts qui, régulièrement capitalises, devien-
nent productifs k leur tour. On ne se doute
pas, généralement, de la fécondité de l'épar-
gne, même minime, quand elle est régulière
et continue. Beaucoup de personnes ignorent,
par exemple, que, en plaçant 1 franc par an,
a 4 pour 100, ou peut, au bout de quarante ec
uu aus et douze jours, constituer uu capital
de 100 francs, dont les versements annuels
représenteront 41 Ir. 03 et la composition des
intérêts 58 Ir. 97. Si les placements annuels
de 1 franc étaient faits au taux de 5 pour l uu,
ils produiraient 100 francs au bout de treuie-
six ans deux cent soixante et un jours,
1S7 fr. 50 après cinquante ans, 1,790 Ir. 8t>
après cent ans.
C'est sur cette base arithmétique que sont
fondées toutes les opérations d'amortisse-
ment. Mais ce mode n'épargne ne convient
pas à. toutes les situations, et il ne dépend
pas de la volonté des individus de profiter
de toutes les ressources qu'il présente. M. Ad.
Biaise résume ainsi les conditions essentielles
de son efficacité. Ce sont : le temps, la régu-
larité des versements, la sécurité des place-
ments et l'action incessante de la composition
des intérêts à un taux déterminé. On conçoit,
des lors, que plusieurs de ces conditions
échappent a la volonté humaine et que le
système en soit peu praticable pour de sim-
ples particuliers. Il ne convient, en défini-
tive, qu'aux êtres collectifs, sociétés indus-
trielles et de travaux publics, soit pour l'a-
mortissement de leurs emprunts, soit pour la
reconstitution de leur capital, lorsque les
établissements qu'elles ont crées doivent, k
l'expiration de la concession, rentrer dans le
domaine public.
Ainsi que nous l'avons dit plus haut, les
compagnies de chemins de fer, de canaux,
d'éclairage au gaz, de ponts â péage, etc.,
dont les concessions ont une limite de temps
fixée par les cahiers des charges, sont toutes
dans le cas de recourir k l'amortissement pour
la reconstitution de leur capi.al. Presque
toujours, on trouve dans les statuts de ces
compagnies une clause ainsi conçue : « Sur
l'excéuaut des recettes, toutes dépenses et
charges de la Société acquittées, il sera pré-
levé ; 10 une retenue de ... pour 100 du ca-
pital social, destinée k constituer un fonds
d'amortissement, aiin que le capital social soit
complètement amorti pendant la durée de la
concession ; 2° la somme nécessaire pour
servir aux actions amorties un intérêt de ...
pour 100, par an. Le surplus des produits an-
nuels sera employé d'abord k servir aux ac-
tions non amorties un intérêt égal a celui
paye aux actions amorties, et l'excédant, s'il
y a lieu, reparu entre toutes les actions in-
distinctement, la portion afférente aus. actions
amorties étant uistubuee aux porteurs des
titres dits de jouissance, délivres eu échange
de ces actions, au moment de Jeur rembour-
sement. » Tout le système d'amortissement,
tel qu'il est pratiqué parles compagnies pré-
voyantes, est résume dans le modèle de sta-
tuts qui précède. Les chiffres laisses en blanc
sont calculés et remplis dans chaque cas spé-
cial, suivant la durée maximum de la société
et le taux minimum des beueticesque l'entre-
prise est susceptible de donner.
L'amortissement se fait, le plus souvent, par
voie de tirage uu sort annuel d'un certain
nombre d'actions de la compagnie, fixe k l'a-
vance pur le calcul des sommes dont le fonds
d'amortissement peut disposer chaque année.
• Ce système, dit le Dictionnaire d'économie
politique, est le plus simple et le meilleur
lorsque les produits nets, réguliers de l'en-
treprise équivalent uu moius u 4 pour 100 du
capital social, en sus de la retenue pour
amurtissement ; mais il n'en serait pas de
même si les bénéfices, déduction faite de la
retenue, étaient inférieurs k 3 ou 4 pour ion
du capital, parce qu'alors, ou l'amortissement
serait compromis, ou sou service absorberait
tous les profits et ne laisserait rien ou pres-
que rien aux actions. Toute l'économie et
tout la succès de l'opération dépendent, d'une
manière absolue, do la capitalisation succes-
sive et non interrompue dos intérêts, ainsi
que de la régulante du service delà dotation
annuelle. Si l'une de ces deux conditions n'est
pus exactement remplie, l'amortissement no
fonctionne pas, et l'on arrive au bout de lu
concession sans avoir constitue le capital.
L'amortissement par annuité» est également
en usage pour les prêts hypothécaires lorqu'ila
sont consentis par un établissement public ou
AMOU
privé. Chaque année, l'emprunteur paye, ou-
tre l'intérêt sur le principal de sa dette, une
son.me pour son amortissement dans un temps
donné.
AMORY DE LANGERACK (Joséphine),
femme de lettres belge, née à Anvers eu 1831.
Elle reçut une excellente éducation et >e
tourna vers les lettres. Ouire de nombreux
articles publiés dans le Journal des demoi-
selles , la Gazette des femme*» etc., on lui
doit le* ouvrages suivants, dans lesquels elle
a l'ait preuve d'un sérieux talent: Galerie des
femmes célèbres depuis le Ier siècle de l'ère
chrétienne jusqu'au xvio siècle (1847, in-S");
De l'existence morale el physique des femmes
ou Essais sur l'éducation et les conditions des
femmes prises dans tous les ordres de la so-
ciété et en particulier dans les classes labo-
rieuses (1850, in-8°) : Un uid de fauvettes
(1S50, in-8°); les Proverbes, histoire anecdoti-
que et morale des proverbes et dictons français
(1860, in -S»); Galerie chrétienne des femmes
célèbres (l$G2,'\n-$o) ; Nouvelles intimes (ÏS6S,
in-12) ; les Gémeaux , les Diamants (1868 ,
in-is) ; Histoire anecdotique des fêtes et jeux
populaires au moyen âge (1870, in-8°); la
Grotte de Lourdes (1873, 111-8°), etc.
AMUSA, ancienne ville de la Palestine, de
la tribu de Benjamin.
* AMOU, bourg de France (Landes), ch.-l.
de » Liiit., urrond. et à 27 kilom. de Suint-
Sever , sur le Luy-de-Béurn ; pop. uggL,
8S1 hab. — pop. tôt., 1,790 hab. Château; cu-
riosités celtiques.
AMOU-DARIA, fleuve du Turkestan. V. Dji-
uoun, au tome VI du Grand Dictionnaire.
AMOUDRU (Anatole), architecte français,
né à Dole en 1739, mort en 1812. 11 eut puiir
maître Blonuel, qui l'emmena à Varsovie, où
il dirigea la construction de plusieurs palais.
Revenu en France, il construisit le château
de Fresnes, près de Vendôme. 11 voulut en-
suite étudier le droit et devint maire de Dôie
eu 1790. On lui doit : Cadastre parcellaire de
la ville de Vole (isû8, in-s°j et Des mesures
og- aires dans la Franche -Comte, de leurs
rapports entre elles et avec le nouveau sys-
tème métrique.
AMULN. V. Ammonas, dans ce Supplément.
V. aussi Ammon, au torae 1er et dans ce Sup-
plément.
Amour des iroU orougea (l) [L'Amore délie
tre meiarauLie], canevas d'une p.èce fîaàes-
Çue ou féerique du comte Charles Gozzi, qui
eut pour but, en l'écrivant, de ridiculiser deux
auteurs dramatiques, Goldim (l'enchanteur
Celio) et l'abbé Cliiari(la fée Morgane). Gozzi
l'écrivit en quatre jours, en 1761, pour la cé-
lèbre compagnie Sacchi, qui seule soutenait
encore la commedia de IV arte contre Goldoni.
Lorsqu'on la mettait en scène, ces acteurs
spirituels cop aient le langage de ceux qu'Us
parodiaient, le tour de leurs idées, le style
ftmpoulé et prétentieux de Cli an, les phra-
ses d'avocat de Goldirtii. Voici comment Gozzi
rend compte de sa pièce dans ses curieux
Mémoires .• a Le Vénitien a le goût du mer-
veilleux; Goldoni avait étouffe ce sentiment
poétique en faussant notre caractère natio-
nal; il s'agissait donc de le réveiller. Je dé-
clarai hardiment que ma pièce serait un conte
de nourrice. En voici le sujet : Tartuglïa,
es masques classiques de la comédie
delV arte, et qui représentait le peuple per-
sonnifié, était le (ils du roi de Carreau'. Le
pauvre jeune homme se mourait d'ennui et
de melancolie,abreuvé de drames larmoyants,
de traductions fastidieuses, empoisonne par
des imposteurs et abruti par les discours eu
dialectes vulgaires. Il avait oublié sa langue
maternelle. Une léthargie chronique le tenait
toujours assoupi. Les bâillements, les soupirs
et quelques larmes étaient les seuls signes de
vie qu'il donnât encore. Le roi de Carreau,
Trulaldîri, au désespoir, consultait son minis-
tre Pantalon et ses conseillers intimes Bri-
ghella, Léandre, etc. Les uns voulaient qu'on
administrât de l'opium, les autres une infu-
sion de vers martelhens, d'autres un extrait
de théories à lu mndo ou une décoction tragi-
comique; mais Colombine assurait que tous
ces affreux spécifiques augmenteraient en-
core la léthargie. Ou interrogeait un oracle,
et le dieu tepondait que le prince serait guéri
lorsqu'on aurait réussi à le faire rue. La-
dessus, le roi ouvrait au peuple les portes de
sou palais. On dansait sous les yeux du ma-
lade, on essayait par mille folies de le déri-
der; mais il étendait ses membres engourdis
et laissait retomber sa trie sur sa poitrine.
Une vieille femme, profilant du libre accès
accorde à tout le monde, venait a la cour, te-
nait sous son bras une cruche, qu'elle vou-
lait emplir à la fontaine du palais. Pantalon
elBrighella se mettaient a lui mer cette bonne
femme eu la prenant pour but de leurs luzzî.
La vieille levait sa canne puur battre les
mauvais plaisants; mais e.ie tombait à .a ren-
verse et cassait sa cruche. Dans sa chute,
elle montrait ses jambes; le tils du n
tait de rire,etsaguerison était s uni Le et com-
plète. Cependant la vieille, qui n'était autre
que la fee Morgane, se relevait tout en fu-
reur et lançait une malédiction terrible : • Le
» prince, disait-elle, est guéri de sa léthargie.
• Les drames larmoyants, les traductioi
■ théories désastreuses et les impostures n'ont
» plus d'effet sur lui ; son esprit est débarrasse
• des poisons; mais son cœur sera malade, et
AMOU
» il ne goûtera plus de repos tant qu'il ne pos-
■ sédera pas les trois oranges d'or. Qu'il soit
• dévoré par l'amour des trois oranges! — Eh
■ bienl repondait Pantalon, courons à la re-
» cherche des trois oranges. • Et après ce pro-
logue allégorique commençait le conte de
nourrice en action, où les féeries, les enfan-
tillages poétiques et les fruits d'imag n
étaient mêlés d'allusions, les unes ma
contre Chiari et Goldoni, les autres senti-
mentales sur la décadence de la comédie na-
tionale et l'ingratitude du public envers S u -
chi et sa compagnie. • Le public fut captivé
par la partie merveilleuse du spectacle. • Le
plaisir redoubla, dit Sismondi, lorsque, Truf-
faldin coupant deux des oranges, il en sortit
successivement deux belles demoiselles qui
moururent bientôt de soif, et lorsque, Tarta-
glia coupant la troisième orange, à côté
d'une fontaine, il en sortit une troisième
princesse, à laquelle il se hâta de donner à
boire et qui devait être son épouse , non ce-
pendant sans courir encore de nouveaux
dangers, car, sous les yeux des spectateurs,
elle est transformée en colombe, et ce n'est
que longtemps après qu'elle reprend sa forme
naturelle. ■
Amours du diable (les), opéra en quatre
actes, paroles de M. de Saint-Georges, mu-
Bique 'le M. Albert Grisar; représenté a l'O-
péra-Comique le 24 août isô3. Déjà entendu,
sous la forme d'opéra-comique, au Théâtre -
Lyrique, le il mars 1853, cet ouvrage s é é
remanie, retouché et abrégé. Au nombre des
heureux motifs dus à la veine toujours fé-
de M. Grisar, nous citerons la romance
de Frédéric au premier acte : Dans un rêve
ux; le trio du Chapeau, an second ; l'air
«lu Diable amoureux, chanté par Mme Galli-
Marié avec beaucoup de talent. Tioy, Ba-
rielle, Potel, M"" Belia, Baretti et Tuai ont
chanté les autres iules.
Amour mannequin (l/), opérette en un a:te,
paroles de M. Jules Ruelle, musique de
M. Gallyot; représentée aux Fantaisies-Pa-
risiennes le 16 mars 1867. La donnée du li-
vret n'est pas fort originale, mais il y a de
l'esprit et de la gaieté dans ie dialogue, qua-
lités dont la musique a paru dépourvue. Nous
avons distingue une jolie modulation dans
les couplets : C'est un défaut que d'être cu-
rieuse. Chantée par Croue, Barnolt, Mlles Bo-
nelii et Kigault.
Autour cl son carquoil (L), Opéra bouffô en
deux actes, paroles de M. Marquet, musique
de M. Ch. Lecocq; représenté a l'Athénée le
30 janvier 1S6S. Il suflit de rapprocher les
noms de Chrysidès, de Cupidon, de Thisbé,
de Zephire, de ceux de Laudanum et du
Moulin- Bouge pour indiquer â quel genre
fantaisiste appartient cette pièce. Il y a plu-
sieurs mélodies agréables dans ce petit ou-
vrage, entre autres le duo de Cupidon avec
Thisbe et les couplets : Est-ce à moi de
vous apprendre'/ Joue par Désiré, Léonce,
Mlles {rma Marié, Lovato et Lentz.
Amour m nui lié (l'), opérette en un acte,
paroles de MM. J- Barbier et Arthur de Beau-
plan, musique de M. E. de ilartog; repré-
sentée aux Fantaisies-Parisiennes le 30 mai
1868. Le livret a été tiré d'une coméd
mêmes auteurs et de M. Michel Carré, jouée
au Gymnase le 5 mai 1850. C'est l'ode célèbre
d'Anacréon qui a inspire cette pièce. On a
applaudi un bon trio; le rôle principal a ete
chante par Barnolt.
Amour iacr« (L ) et 1 Amour profane, chef-
d 'œuvre du Titien; dans la galerie Borghèse,
à Rome. Deux jeunes femmes personnifient
les deux sortes d'amour. L'une, nonchalam-
ment appuyée contre la vasque d'une fon-
taine, a pour tout vêtement une légère cein-
ture blanche et, sur le bras gauche, une dra-
perie rouge, dont le ton puissant avive la
blancheur dorée de son beau corps. Une de
ses mains est posée sur le rebord de la vas-
que ; de 1 autre, elle tient une boîte â par-
fums ou un colfret a bijoux. Sa poitrine, dé-
licatement modelée, fait face au spectateur,
taudis que son visage, de profil , est tourne
vers un charmant bambino qui joue avec l'eau
du bassin. Ce groupe désigne l'amour pro-
fane, la beauté voluptueuse et mondaine.
L'amour sacré est représenté par une blonde,
entièrement vêtue, assise et ayant, da
maintien, dans le regard, une expression
grave et uieiiuati\ e. Un beau paysage se dé-
roule daus le fond du tableau; on y aperçoit
un cavalier au bord dune rivière.
Cette peinture est célèbre. L'allégorie n'est
pas absolument claire ; mais, quelle que soit
leur signification morale, les deux jeunes
femmes qui y figurent sont, assurément, tort
luis wtes.Le Titien, dit M. de
Toulgoott-.l/uièe.s de Home), n'a jamais répandu
avec plus de profusion que dans ce tableau
la distinction, 1 élégance, le coloris, eu un
mot tous les trésors de sa palette. » Ce chef-
d'œuvre a ete souvent reproduit; deux gra-
vures au burin ont été publiées ré
, ar M. Frédéric Weber, l'autre par
M. Jules Jacquet (pour la Société française
de gravure).
* AMUUR, fleuve. — Le nom de ce fleuve en
mongol est Kara-mouran, en mandchou S tic-
aura. Il est formé par la réunion de
l'Argoun et de la Schilka. Il s'infléchit \ ei
le sud, puis remonte vers le nord, ou sou em-
bouchure dans le détroit de Tarrakaï est a >
même latitude que son origine. Il forme le lac
AMOU
Kisi, à 1C kiloin. de la mer, et suit en sortant
de ce lac un cours sinueux qui se prolonge
pendant plus de 200 kilom. Les afflue
l'Amour sont : à droite, le Soungari et
souri; à gauche, la Zeya, la Boureya ou Bu-
rija et l'Amgouii. On pèche dans l'Amour des
saumons, des carpes, des esturgeons et beau-
coup d'Autres poissons. Il traverse des forêts
épaisses, peuplées d'animaux qui donnent de
riches fourrures. Malgré sou extrême rapi-
dité, il se couvre de glace en hiver.
' AMOUR (tekritoirudkl). — La province
de l'Amour et la province du Littoral n'ont
encore que 60,000 hab. sur plus de 2*0 mil-
lions d'hectares, quatie â cinq fois l'étendue
de la France. Ces habitants consistent en
Cosaques, transportes en toute hâte de la
Transbaïkalie, et en synks; on appelle ainsi
des soldats condamnes qui, d'habitude,
tinuent à se conduire aussi mal qu'ai,
ment. Les synks des bords de l'Amour sont
casernes au milieu des Cosaques; ceux de
la vallée de l'Oussouri vivent libres, par
groupes.
A ces deux éléments de population s'ajou-
tent d'anciens galériens qui ont fini le temps
de leur condamnation aux mines, mais qui
toujours portent sur leur visage la mai ,
leur infamie, écrite en lettres ineffaÇab es
aux joues et au front.
Les Cosaques de l'Amour étaient plus heu-
reux dans leur ancienne patrie; maigre les
secours du gouvernement, ils restent pau-
vres. Les rives du fleuve sont malsaines et
très-défavorables au bétail. Leurs stanitza
ou villages ont reçu le nom des héros mosco-
vites qui ont combattu jadis dans la vallée,
Chabarow, Beïton, Tolbusîn, etc.
'AMOUR (SAINT-), ville de France (Jura),
clt.-l. de cant., arrond. et à 34 kilom. de
Lons-le-Saunier ; pop. aggl., 1,873 hab. —
pop. tôt., 2,419. Dans les environs, carrières
de pierre de taille etde beau marbre. Kn 1477,
eile fut incendiée par Louis XI, prise p
ron en 1595, par le comte d'Apchon eu 1668
et par le duc de Bellegarde en 1674.
AMOUR (Guillaume DE SAINT-). V. Guil-
laume DE Saint- Amour, au tome VIII du
Grand Dictionnaire , page 1,625.
AMOUR (Louis Gorin de SAINT-). V. Saint-
Amour, au tome XIV du Grand Dictionnaire \
page 56.
AMOURDAVALY, une des filles de Vicbnou
et de son épouse Lakchmi, dans la mytholo-
gie indoue.
AMOUREUX {Abraham-César d'), sculpteur
français, né â Lyon. Il eut pour maître Cous-
tou aîné, et il fit pour sa ville natale plusieurs
bas-reliefs d'une composition remarquable.
En 1682, il fut appelé à Copenhague, où il
exécuta la statue eu plomb de Christian V.
Cet artiste se noya dans la Saône, où il tomba
par accident d'un bateau où il s'était embar-
qué pour aller de Fossey à Lyon.
AMOUROUX (Charles), membre de la Com-
mune de Pai is, ne à Chalubre(Aude)en 1843.
Il se rendit vers 1865 à Pans, où il travailla
comme ouvrier dans la chapellerie. Daus les
derniers temps de l'Empire, il devint un des
orateurs des réunions publiques, ou il se lit
remarquer par l'ardeur de ses revendications
socialistes, et il fut bientôt un des présidents
habituels de ces réunions. A ce titre, 1 entra
fréquemment en lutte avec les commissaires
de police, ce qui lui acquit une certaine po-
pularité. Condamné à quatre mois de prison
en avril 1869 pour excitation a la haine et au
mépris du gouvernement, il fut frappé de
nouvelles condamnations à la prison, pour ré-
bellion au commissaire de police uans une
réunion publique de Belleville le 10 octobre,
pour outrages envers le chef de l'Etat (dé-
cembre), et fut encore une fois condamne le
2 mars 1870. Ayant alors gagné la Belgique,
il se lit affilier à l'Internationale, dont il
devint un îles agents les plus actifs. De re-
tour â Paris après la révolution du 4 septem-
bre, Amouroux entra dans l'artillerie ue la
garde nationale, devint membre du comité
d'armement du IVe arrondissement et (it,
dans les clubs, une vive opposition au gou-
vernement de la Défense. Aux élections du
8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, il
posa sa candidature à Paris, mais n'obtint
que 28,777 voix. Amouroux retourna alors en
|Ue, puis il revint a Paris le g] mars.
Le 23, il partit pour Lyon, chargé par le Co-
mité central d'amener la garde nationale de
cette ville à se prononcer en faveur du mouve-
ment révolutionnaire de Paris, et le 24 il
écrivait au Comité central : ■Dix-huit ba-
taillons sur vingt-quatre sont heureux
lederaliser avec les deux cent quinze batail-
lons de Pans. » De retour à Pans -
repartit le soir même avec quatre délègues,
se rendit successivement à Saint- Etienne, à
Toulouse, à Marseille et s'attacha, dans cha-
cune de ces Villes, a provoquer un soulève-
ment. Ayant appris que, le 26, il avait été
mbre de la Commune dans le
[Va arrondi: .sèment de Pans par 8,15u vo \,
il i . ■. us cette ville le 2 avril, lut délé-
gué a la mairie <ie son arrondi!
e de la | ommune <u
prit une de cette
Assemblée, dont il i ■ ■ proces-ver-
baux de séances et S
ta de la majorité, il
vola pour la validation des élections coiniuu-
AMPH
133
nales.quel que fût le nombre des votants, com-
battit lu motion de J. Vallès demandant des
<?q les emprisonnements arbi-
isa de supprimer tous les jour-
naux, sauf {'Officiel^ se prononça le 1er niai
pour la création du comité de Salut p
don de fusiller les otages, etc.
Lors de l'entrée de l'armée de V
Pans. Amouroux fut arrêté et transfère sur
ions de Brest. Il était parvenu
cher son identité en prenant un faux nom,
lorsque, ayant voulu : en se jetant
à la mer, il fut repris, se lumen
attentif et reconnu. Traduit deva
. ie guerre de Lyon le 31 octobre 1871,
il fut condamné a la déportation dm
Le fortifiée, pour la part qu'il avait
prise dans cette ville à la journée du 24 mars.
Envoyé a K:om, Amouroux comparut .,•
la cour d'assises pour sa participation aux
troubles de Saint-Etienne et subit, le 5 dé-
cembre, une nouvelle condamnation aux tra-
vaux forcés à perpétuité. Enfin, il fut trans-
i Versailles, où il comparut devant le
3e conseil de guerre , qui le condamna, le
SS mars 1872, aux travaux forcés à ,
i participation aux actes de la Com-
mune. Apres avoir été traîné de pu
prison, on le conduisit enfin à Toulon, où il
fut embarqué pour la Nouvelle-Calédonie le
19 juin 1872.
AMOUS (pays d') [Amausensis Pagus]. Il
comprenait une partie de la Bourgogne et de
la Pranche-Comté et comptait comme villes
.aies Charnay-sur-Saône, Chua
Saint-Julien et Poutarlîer.
àMOY, ville de Chine. V. Emooy , au
tome VII du Grand Dictionnaire.
AMPELOS, ancienne ville de Crète. Il An-
cien nom u'uu promontoire de l'Ile de Samoa
et d'un autre de la Macedome.
AMPELOS, tils d'un satyre et d'une nym-
phe et favori de Baeehus. Après sa mort, ce
dieu le métamorphosa en vigne (gr. ipsO-o;,
'•
AMPELUS1E, ancien nom d'un promontoire
d'Afrique, dans La Mauritanie Tingitane, h
l'entrée du détroit de Gades. Il s'y trouvait
une caverne consacrée k Hercule. C'est au-
jourd'hui le cap Spartel.
'AMPÈRE (Jean-Jacques-Antoine), littéra-
rateur et historien.— Outre les ouvrages de
lui que nous avons mentionnés, nous citerons :
Battanche (is*8, in-16); la Science et les let-
tres en Orient» avec une préface de M. Bar-
thélémy Saint-Hilaire (1865, iu-8°); 17.
romain a Bume (1867, 2 Vol. in-8°), qui fait
suite à, son histoire romaine à Borne; M
yes d'histoire littéraire et de littérature
2 vol. in-soj ; Philippe de Girard (1868, in-12) ;
Voyage en Egypte et en Nubie (1868, in-8").
Sous le titre de : André-Marie Ampère et
Jean-Jacques Ampère, correspondance et sou-
venirs de 18D5 a 1864. recueillis par M«»c H.-C.
(Pans, 1876, 2 vol. in-12), on a publié un ou-
vrage fort curieux, contenant des lettres
écrites par J. -Jacques Ampère et par son
père. Les lettres adressées par J.-J. Ampero
a Maie Kecaimer, pour laquelle il éprouvait
l'amour le plus vil et le* plus enthousi
sont particulièrement intéressantes. Son ami
et sou collègue au Collège de France, M. Bar-
thélémy Saint-Hilaire, a publie sur lui et sur
son père un ouvrage remarquable : Philoso-
phie des deux Ampère (Pans, 1866, in 8°J.
AUPIUALB, promontoire de l'ancienne At-
tique, a l'Q. de Corydailus. C'est de ce point
qu ou partait pour Sulatniue.
AMP1I1ALUS, fils de Kéoptolème et d'An-
dromaque. Il est appelé également Molos-
sun. il Pus de Polimus et l'un d<rs concur-
rents aux jeux auxquels prit part Ulysse
. {Odyssée.)
AMPHIANACTE s. m. ( an-fi-a-na- kte ).
Nom que les tirées donnaient aux poètes di-
thyrambiques, .1 cause des mots grecs à^ti,
|i.oi 'Avo;, début ordinaire de leurs chuilts.
Ces muta signifient 1 ttéralement : A moi,
prince/ et sont une invocation adressée au
les puêtesi Apoliou.
A.MPIl Ia\ v\. \ ..i de Lycie et père d'Antée
ob e, femme de Frœius, roi d'Argos,
sui\a..' Le | ère de iter.obee est
luiuunémeiit appelé lobate. n Pils
liinaque et père u'UZtyms, le fonda-
teur de même nom, eu Laconie
{aujourd'hui Œtyion).
' AMI' III AH vis. — Ce prince avait épousé
1 sur d'Adraste, celle qui le trahit*
li eut d'elle deux fils, Alcinéon et Ainphilo-
que, et deux filles , Luryd.ce et liemonasse.
Sa mort fut VOOgée par sou li .s Alcineon (v.
■ , au tome 1er). On lui défera les hon-
neurs uivins a Or pe, en Beotie, ou lui tut
eleve un temple, ce.eure par ie-. oracles qu'on
y rendait. Ceux qui venaient le coi.
immulaieut un bélier, en étendaient la
sol, puis se couchaient dessus et s'oa-
I u leur reve.ât en
Songe Ce qui t apprendre. Près
du temple coulait une fontaine sacrée, par
laquelle, SUlVant la tra.iuon, Ampli
était -fc i lier au
:. était également h"no.e a Argos et
dans l'A t tique. Suivant P nardo-
, armée des Perses qui enva-
b m esclave le con-
sulter; l'esclave VU eu songe un nrélre qui
134
AMPH
le repoussait et lui jetait des pierres. Cet
oracle s'accomplit, car Mardonins fut tue
d'un coup (le pierre à la tète.
AMPHIC1DE, un des chasseurs de Caly-
don.
AMPH1CLUS, guerrier troyen, tué par Mé-
ges. rils de Pliyiee. (Iliade.)
AMP1HCRATE, orateur athénien du IIe siè-
cle av. J.-C. Exilé, il se retira à Séleucie et
charma les habitants par son éloquence ;
mais, comme il refusa de leur enseigner la
rhétorique, il se retira près de Cléopâtre,
femme de Tigrane; bientôt il éprouva ^dans
cette cour des désagréments tels, qu'il se
laissa, dit-on, mourir de faim. Cléopâtre le re-
gretta et le fit enterrer magnifiquement.
AMPHIDAMAS, hôte d'Autolycus, qui lui
donna le casque qu'il avait enlevé à Amyn-
tor. Ce casque passa plus tard à Mérion, qui
le porta au siège de Troie. Il Père de Naupi-
dame, dont Apollon eut Augias.
AMPH1D1CCS, guerrier thébain, fils d'As-
tacus. Suivant Apollodore, il tua Parthéno-
pèe dans la guerre des Sept chefs. Selon
d'autres, Parlhenopée périt de la main de
Périclymene, fils de Neptune et de Chloris.
AMPH1GÉME , ancienne ville grecque,
dont les habitants allèrent au siège de Troie,
conduits par Nestor. Simee dans la Messé-
nie, cette ville renfermait un temple dédie à
Latone et passait pour avoir vu naître Apol-
lon.
AMPHIGYÉB1S (boiteux des deux côtés),
surnom de Vulcain.
AMPHILOGIES, nom qu'Hésiode donne aux
querelles personnifiées. Elles sont filles d'Eris
(la Discorde).
* AMPHILOQUE. — Après avoir fondé,
conjointement avec le devin Mopsus la ville
de Mallus, en Cilicie, Amphiloque, qu'Apol-
lodore met au nombre des poursuivants d'Hé-
lène, ne put s'entendre avec son associé au
sujet du partage de la souveraineté ; une
querelle s'ensuivit, et tous deux périrent
dans un combat singulier. Leurs tombeaux
se venaient a Magarsus, ancienne ville de
la Cilicie, près du fleuve Pyrame (aujour-
d'hui [ijihoun); ils élaient situés de façon
que de l'un on ne pût apercevoir l'autre.
Suivant Strabon, c'est sous les coups d'A-
pollon qu'Amphiloque succomba. Thucydide
lui attribue la fondation d'Argos-Amphilo-
chicum, sur le golfe Ambracique, due, sui-
vant Strabon, à Alcméon, son frère, et, sui-
vant Apollodore, à un autre Amphiloque, fils
n A ineon et de Manto. Il Fils de Dryas et
mari d'Alcinoé.
AMPIUMALES, ancien nom d'un golfe si-
tué sur lu côte N. de l'île de Crète (Candie).
Il tirait son nom de la ville d'Amphimalia
qui s'élevait sur ses bords. C'est aujourd'hui
le golfe de la Suda.
• AMPHIMAQUE. — Amphimaque, préci-
pite dans le Scamandre par Achille.au siège
de Troie, était lils de Nomion et frère de
Nastes. Quelques auteurs en font un roi des
LycienS) qui alla consulter les devins Mop-
sus et Calchas avant de se rendre au siège
de Troie. Le premier le dissuada de partir;
le second le lui conseilla, au contraire, et
fut si ineonsolable de sa mort que, suivant
une tradition, il se tua de desespoir '' Acto-
ride, fils de Ctéatus, un des Molionidt et de
Théronlce. Il fut un des prétendants ^'Hé-
lène et commandait dix vaisseaux paru, -eux
qu'envoyèrent les Epéens au siège de rj i e,
nu il fut tué par Hector, il Elis de Pulyx 1e.
il vin t. au inonde après le retour de son père
du siene de Troie. Il Elis d'Klectryon, roi de
Myeues, et d'Anaxo, et l'un des freies
d'AIcmène. Il périt, ainsi que tous ses frères,
dans une guerre contre les Teleboëns.
AMPII1MARUS, fils de Neptune et époux
d'Urunie, dont il eut Linus.
AMPI1IMÉDON, un des partisans de Plu-
Luè aux noces de Persée. Il Un des Cen-
taures.
AMPIIINÉE, fils d'Hector. Il échappa aux
api '■ i la iiiiue de Troie.
AMP1HMOME, fils de Nisus , roi de Duli-
eiiniin, ni l'un des prétendants de l'ei
il Père de Thyria , amante d'Apollon , et
i-père do Cycnus.
AMPHI>OMÉ, femme d'Eson , selon bio-
mère de Jason. Elle se
li chagrin qu'elle éprouva de la longue
ace de son lils, parti pour la conquâte
.le i.i inné. n d'or. Selon d'autres auteurs, en
et Son dis l'ioinai lui n) mit e lie m. .
Il mort par l'el .:., et sachant que le même
lait, clin se rendit au fo
ni maudit l'assassin de sa
ird. ii Fil e de Péllas et femme d An-
. Néréides.
AMPHION, sculpteur gi ec «In v« si<
j.-C. il était iil ■ ' ' ii,.-
lique de (.m ci ie. n com iupe ro-
pré tentant Battus , fond iti ur ne i > p
■i.uei nu char avec l.ihyu, qui lui mot une
couronne sut la nie. (.e groupe se trouvai!
km temple de Delphes.
AMI'IIIO.N , lil • d'il', pél B iu , ni ■.
lene, en Ichate, e( (ren i .. Il fut
i, H Un des ni • d'Ami bion
m n. N lié, le ml ■ , i, 'e- par Apollon, n
AMPH
Un des chefs épèens à la guerre de Troie, s
Roi d'Orehomene, fils d'Iasius et père de
Chloris. (Pausanias.) I Corinthien, de la fa-
mille des Bacchiades et père de Labda.
AMPH1PBON s. m. (nn-fi-fon — gr. «m-
phiphdn; de amphi, autour, et de p/mo.ja
brille). Antiq. gr. Espèce de gâteau quon
entourait d'un cercle de flambeaux, et qu on
portait processionnellement au temple de
Diane Munychie.
AMPH1S un des premiers rois de la terre,
dont le règne dura six saros, dans la cosmo-
gonie des Chaldéens.
• AMPHISBÈNE s. m. — Encycl. Ce genre
est caractérisé par des dents coniques, un
peu courbées, inégales, distinctes les unes
des autres, eu nombre impair dans l'osjn-
tertnaxillaire. Les narines, placées de coté,
sont percées chacune dans une plaque appe-
lée naso-rostrale. Il y a absence complète
de membres, i.a tète porte plusieurs plaques
de forme variable. La queue, aussi grosse
que la tète, est quelquefois allongée et co-
nique, mais le plus souvent arrondie. C est
en Amérique qu'on trouve la plupart des
amphisbènei; cependant, deux espèces habi-
tent l'Afrique, et l'une d'elles se trouve aussi
en Europe. En Amérique, les amphisbenes
se trouvent dans les nids des termites, dont
ils mangent les larves. Les espèces les
plus communes sont Vamphisbène blanc et
Vamphisbène enfumé, qu'on trouve au Bré-
sil et à Cayenne ■ celui de King, à Buenos-
Ayres, et Vamphisbène cendré, qu'on rencon-
tre en Espagne, au Portugal et sur les cotes
barbaresques.
* AMPHISBÉNIEN adj. et s. m.— Encycl.
Les amphisbéniens sont un ordre de reptiles
intermédiaire entre les lézards et les ser-
pents. Ils n'ont point d'écaillés j leur peau
est marquée de petits compartiments plus ou
moins réguliers qui forment des anneaux au-
tour du corps depuis une extrémité jusqu'à
l'autre ; mais leur tête est enveloppée de
plaques comme chez les lézards et les ser-
pents. Ils n'ont point de trous auditifs ex-
ternes. La grosseur de leur corps cylindri-
que est la même depuis la tète jusqu'à la
queue, qui est courte , obtuse et conique. Ils
n'ont point de pattes, excepté pourtant les
chirotes, qui en ont une seule paire du côté
de la tête. Ils ont des yeux très-petits, qui
apparaissent comme de simples points noirs.
La plupart ont un sillon longitudinal de cha-
que côte du corps , et quelquefois un autre
sillon sur le dos. Leur bouche n'est point
dilatable.ee qui les distingue des ophidiens;
mais, comme ceux-ci, ils ont deux poumons,
dont l'un est très-court et l'autre beaucoup
plus long. La langue est plate, élargie, peu
exsertile, et elle n'a point de gaîue à sa base.
On peut partager les amphisbéniens en deux
genres , selon le mode d'implantation des
dents; on a créé pour ces deux genres les
mots acrodontes et pleurodontes. Wagler a
réuni les amphisbéniens aux chalcides pour
former les angues , que Ch. Bonaparte dési-
gne sous le nom de saurophidiens.
AMPH ISSUS, fils d'Apollon et de Dryope,
fondateur de la ville d'Œta, sur la montagne
de ce nom. Il éleva un temple en l'honneur
d'Apollon, à Dryopis, petite ville près d'CEta,
et un autre consacre aux nymphes. Amphts-
sus était célèbre par sa force prodigieuse.
AMPH1STBATE, sculpteur grec, contempo-
rain d'Alexandre le Grand. On voyait de lui,
dans les jardins Serviliens de Rome , une
belle statue de Callisthèue. D'après Tatien,
il avait aussi sculpté une statue de Clitus,
en bronze.
AMPH1STRATE ou AMPIUTUS, un des
conducteurs du ebar de Castor et Pollux. Il
régna, conjointement avec Ruéoius, sur les
Hemochi, ancien peuple de la Sarmatie , qui
était d'origine hellénique.
AMPH1TÉMIS, lils d'Apollon et d'Acacal-
lis, époux de la nymphe Tritonis, dont il eut
Nnsainon et Cephalion. Il porte aussi le nom
de 'mu
uni'lllti;. femme d'Autolycus et aïeule
d'Ulysse, n Femme de Lycurgue, roi de Né-
mée. Elle porte aussi le nom d'Eurydice. Il
Fille de Pronuat et femme d'Adraste.
AMPH1TR1TE s. f. (an-fi-tri-te — nom
mythol.). Planète télescopique, découverte
par M. Marth.
AMPIUTUS. V. Amphistkate , dans ce
Supplément*
AMPHIUS, lils de Selagus do Pasum, an-
cienne ville de la M ysie, et allié des Ti ■
Il fut lue par Ajax le Telamonien. Il Fils du
devin Mérops et frère d'Adraste. Les deux
frères lurent tués par Diomède au siège do
Troie.
* AMPHORE s. f. — Encycl. Chez les Grecs
et les Romains, Vamphore était un vase de
formi généralement ovoïdo et qui avait deux
Il y avait de grandes ampharei
1 Mjne on laissait vieillir les vins; l'an-
née mi la liqueur avait ete recueillie était
le avec le nom du consul.
servaient de ne' iure de
Capuuité . I ■ me 1 1 ele nu Qmphùre altiq ne con-
tenait :tsi", si , le quadrantul nu amphore ro-
maine ■ ( mail S urnes h congés 4s setiers,
ou près de ?fl litt . iin conservait au Cupi-
modcle d'une autre amphore qui ser-
AMPU
vait k mesurer le froment et les mures grai-
nes ; elle était la vingtième partie du culeus
et elle contenait 3 boisseaux.
AMPHORITE s. m. (an-fo-ri-te). Antiq. gr.
Espèce de combat poétique qui avait heu
dans l'île d'Egme, et dans lequel celui qui
avait le mieux célébré Baechus en vers di-
thyrambiques recevait pour prix une am-
phore; certains auteurs disent un bœuf.
AMPHOTÈRE, fils d'Aleméon et de Callir-
rlioé et frère d'Acarnau. U Guerrier troyen,
tué par Patrocle.
AMPHRYSE, ancien fleuve de Phrygie,
dont les eaux avaient la réputation de rendre
les femmes stériles. Il Ancien fleuve du Pélo-
ponèse, dans la Conuthie.
AMPILLY-LE-SEC, village de France (Côte-
d'Or), cant., arrond. et à 7 kilom. de Chàtil-
lon-sur-Seine, sur un plateau qui domine la
rive gauche de la Seine; 603 hab. Forges,
hauts fourneaux, batterie de fer, clouterie;
carrières de pierre de taille. On a découvert
sur son territoire des tombeaux gallo-ro-
mains.
AMPIUS (Titus Flavianus), général ro-
main. Il vivait vers l'an 70. Placé k la tète
des légions de Punnonie, il suivit le parti de
Yespusien contre Vitellius, quoique celui-ci
fût. son parent; mais les soldats, soupçon-
nant qu'il méditait une trahison, voulurent
le mettre à mort, et, pour échapper à leur
fureur, il fut obligé de prendre la l'une, après
avoir vainement essayé de les calmer par ses
protestations et par ses prières.
'AMPLEPU1S, bourg de France (Rhône),
«ant.etaskilom. deThizy, station du chemin
de fer de Paris à Lyon ; pop. aggl., 3,265 hab.
pop. tôt., 6,444 hab. Fabrication considé-
rable de toile de lin et de coton, mousseline,
calicot, etc. A 5 kilom. du bourg, le chemin
de fer s'enfonce dans le tunnel des Sauvages,
long de 2,926 mètres.
AMPS1VARU ou Ar>iS.VARlI. V. ce dernier
mot, au tome 1er du Grand Dictionnaire.
* AMPUTATION s. f. — Encycl. Art Vétér.
Les amputations des membres, qui occupent
une si large place eu chirurgie humaine,
n'offrent pas la même importance dans la chi-
rurgie vétérinaire, parce que, dans l'immense
majorité des cas, il est impossible d'obtenir
un résultat utile de ces opérations. Chez
l'homme, on ne pratique l'amputation d'un
membre malade que lorsqu'on a perdu tout
espoir de le guérir, et notamment lorsque la
vie est mise en danger par l'affection dont il
est atteint. Les cas nombreux qui rendent,
chez lui, cette opération nécessaire peuvent
tous se présenter chez les animaux; mais il3
ne deviennent que tres-exceptionnellement,
chez ces derniers, des motifs d' amputation.
Cependant, chez les petits animaux, lorsque
les propriétaires désirent avant tout les con-
server vivants, ou peut pratiquer l'amputa-
tion d'un membre; mais chez les grands ani-
maux que l'on garde pour le travail, une telle
opération ne doit presque jamais être faite,
puisqu'elle les met plus ou moins complète-
ment dans l'impossibilité de rendre aucun
service. Dans ce cas, il vaut mieux sacrifier
le sujet, si Y amputation est le seul moyen do
<;uérison, que ue s'exposer à des frais inu-
tiles, ou le livrer à la consommation, si c'est
un animal de boucherie. lJans certains cas
cependant, Yamputation des membres est in-
diquée, chez les grands animaux, comme chez
les petits : lorsqu'on veut tirer parti d'un ani-
mal précieux pour la reproduction, garder
jusqu'à la mise bas une femelle de prix pleine,
ou conserver une vache dont les quali-
tés laitières sont parfaites. Enfin, on peut
encore, sur les espèces qui ont les extrémités
divisées, pratiquer Yamputation d'un ou de
plusieurs doigts ou onglous atteints de ma-
ladies incurables.
Les faits relatifs k Yamputation des mem-
bres chez les animaux sunttres-peu nombreux
dans les annales de la science, ce qui prouve
combien sont rares les circonstances qui re-
clameut, en chirurgie vétérinaire, cette opé-
ration. Au reste, outre les circonstances qui,
comme nous venons de le voir, s'opposent aux
amputations des membres chez les grands
quadrupèdes, il existe d'autres causes qui
agissent dans le même sens ; telles sont : le
volume et le nombre des muscles et des vais-
seaux a couper, l'extrême difficulté d'arrêter
les pertes de sang, la grande étendue des
plaies, l'indocilité des animaux malades, la
presque impossibilité de les maintenir dans
une position tranquille, do fixer les appareils
de pansement, etc. Ces inconvénients sont
beaucoup moindres ehez le.-, petits animaux
et chez les oiseaux, ce qui permet encore do
pratiquer plus souvent, chez eux, l'amputa-
tion. ■ Au reste, dit M. Gourdon, cette opé-
ration ne présente pas plus de danger, en elle-
même, chez les animaux que chea l homme;
elle en offrirait plutôt moins, notant pas ag-
gravée par les influences morales. Sur toutes
les espèces, elle est d'autant plus grave que
L' sujet est plus âgé, que le membre e t plus
volumineux, plus charnu, que la parue ma p Le
est plus rapprochée du tronc, qu'il existe
d'autres affections sur les organes inter-
nes, etc. Enfin, elle est toujours oontre-indi-
qiii e tj ua n don n'a pas l'es pu ir d'obtenir la jj.ue-
nson, mi quand la maladie pour laquelle ou la
met en usage peut se reproduire, comme il
peut arriver quand il o'a^'it d'un cancer. ■
AMST
Chez les animaux, comme chez l'homme,
les amputations peuvent se faire de.. deux ma-
nières principales : 1° par la section de l'os,
ce qui constitue les amputations dans la con-
tinuité; 2o par la séparation des os dans les
articulations, ce que l'on appelle amputation»
dans la contiguïté ou désarticulations.
AMPVCIDÈS, nom patronymique de Mop-
sus, fils d'Ampycus.
AMPYCUS ou AMPYX, fils de Japet et
prêtre de Cerès. Il fut tué par Pettalus aux
noces de Persée. Il Fils de Pelias et père de
l'augure Mopsus, qu'il eut de Chloris, sui-
vant Pausanias. Il Laplthe qui tua le centautt/
Œclus, aux noces île Pinthou?. Il Un des com-
pagnons de Phiuée. Il fut changé en pierre
par la vue de la tète de Méduse, aux noces
de Persée.
AMR, poète et guerrier arabe. Il vivait
vers le vie S;ecle île l'ère vulgaire. On lui
doit un des sept poèmes arabes connus sous
le nom de Moallakas.
AMBITA s. m. (a-mri-ta — de a priv., et de
l'inJou mrita, mort), Mythol. ind. Breuvage
et nourriture des dieux.
— Encycl. L'amrita des Indous, qui peut
être comparé k l'ambroisie des Grecs, procure
l'immortalité; son dépôt est dans la lune.
Voici comment les brahines racontent sa for-
mation : k l'origine, les asouras (mauvais
génies) et les dévas (bons génies), qui étaient
alors associes, se mirent ensemble a baratter
la mer de lait, et, après de longs et puissants
efforts, ils la rendirent butyreuse, ce qui pro-
duisit Yamrita. Mais ils s'en disputèrent long-
temps la possession, et les dévas, aidés par
Vietiuou, finirent par l'emporter.
AMROM , lie du Danemark , diocèse et
bailliage de Ribe , sur la mer du Nord , en
face de la côte du Slesvig; 1,500 hab., dont
le plus grand nombre se compose de pécheurs
et de marins.
AMROU-BEN-LEITS ou LE1TH, prince de
la dynastie des Soffarides. Il succéda à Ya-
coub, son frère, en 879, et reçut du calife de
Bagdad le diplôme de gouverneur du Khora-
çan, d'Ispahan, etc. Mais en 884 il encourut
la disgrâce du calife, et, après avoir été battu
par les troupes de celui-ci, il se réfugia dans
le Kerman. Un peu plus tard, Ismaei le Sa-
manide se révolta contre Amrou, et, après
l'avoir vaincu dans une bataille, il s'empara
de sa personne. Il le traita d'abord uvee
égards ; mais le calife ayant réclamé ce pri-
sonnier, lsmaël le lui envoya. Amrou, ar-
rivé k Bagdad, fut jeté dans un cachot, après
avoir servi de spectacle à toute la populace.
Les circonstances de sa mort sont racontées
de diverses manières, mais elle peut être fixée
vers l'an 902.
AMSANCTUS (lac), lac d'Italie, entre Na-
ples et Foggia, dans une petite vallée boisée,
formée par un ancien cratère. • Ce petit lac,
dit M. A.-J. Du Pays, connu sous le nom des
Moffetet dégage des émanations délétères.
Virgile parle de cette vallée dans le Vile livre
de l'Enéide. Ces émanations dangereuses sont
formées d'acide carbonique et d'hydrogène
sulfure. Ou a fait la remarque que le lac
Amsanctus était k peu près clans la ligue de
prolongement entre le Vésuve et le volcan
éteint du mont Voiture (Vultur). L'activité
des émanations augmente, dit-on, pendant
les éruptions du Vésuve. » Un temple était
élevé aux bords du lac à la déesse MephiUs,
que quelques auteurs assimilent k Junou,
présidant k l'air.
AlUâLER (Samuel), graveur allemand, né
à Schiuznach, en Suisse, en 1791, more en
1849. U fut professeur k l'Académie des
beaux-arts a Munich et acquit la réputation
d'un graveur habile. Ses principales pièces
sont : le Triomphe d'Alexandre le Grand, d'a-
près Thorwaldseu, et le Triomphe de la reli-
gion dans les arts, d'après Overbeck.
AMSON1E s. f. (amm-so-nî). Bot. Genre de
plantes, de la famille des apocyuees, tribu
des piumiénees, comprenant une seule es-
pèce de l'Amérique boréale.
AMSTADTEN ou AMSTETTEN, bourg d'Au-
triche, cercle supérieur du Wienerwald, k
12 kilom. S. de Grein; 1,700 hab. Forges. Les
Autrichiens et les Russes furent battus près
de ce village par les Français, eu 1805.
AMSTAG, village de Suisse, canton d'Uri, a
14 kdoin. S. d'Aliorf, a L'entrée de la vallée
de Maderan, pies du la Keuss, au point de
départ de la route du Samt-Gothard; alu-
titude au-dessus du niveau de la mer, 5lu mè-
tres; 300 bub. Près de ce village se trouvent
les ruines d'une forteresse, qui serait celle
de Zwing-Un, et aurait ete construite par
Gessler.
AMSTELWEEN, village de la Hollande sep-
tonti tonale, dans l'arrond. et k lo kilom. S.-O.
d'Amsterdam, près de l'Amstel; 4,500 hab.,
répartis sur un territoire ussez vaste. Usines
nombreuses, forges et fonderies. On voit dan»
l'ugli-^- «le la villa le tuiuboau du poète Juan
Boukhuizen.
• ABISTKHUAM. — La population de cette
ville s'élève aujourd'hui -t 282,000 hab. On y
compto 95 Ilots et plus do 300 ponts. Le sé-
jour en est assez malsain. Ou y trouve des
fu briques d'huile, do tabac, de ceruse, de pa-
pier; dos distilleries île genièvre. Il *'y fait
AMÛL
un grand commerce de diamants, exercé sur-
tout par des juifs.
AMT s. m. (ammtt). Division du stift ou
diocèse, dans le Danemark.
•AMULETTE s. f. — Encycl. Nous ne
soulèverons pas de question théorique a pro-
pos des amulettes ; nos lecteurs s'étonneraient
sans doute de nous voir discuter sérieusement
l'efficacité des grisgris, des anneaux con-
stellés ou même des scapulaires. Toutefois,
bien que le pouvoir curatif ou autre de toutes
ces babioles soit universellement et définiti-
vement décrié, quelques hommes graves ont
cru pouvoir soulever une question secondaire:
convient-il de combattre une superstition ,
inoffensive d'ailleurs, au risque de priver
ceux qui y croient de certaius effets utiles,
dus, non pas à la vertu des amulettes, mais
à l'imagination des malades superstitieux? On
cite un médecin sérieux qui aurait guéri des
fièvres paludéennes au moyen d'un simple
sachet de cendre. Nous n'entrerons pas dans
la théorie des droits de la raison; nous ne
discuterons pas la question, sérieuse pourtant,
desavoirs'il estopportuu d'abétirles hommes,
de les encroûter dans des superstitions sécu-
laires, d'éterniser l'ignorance et la faiblesse
d'esprit, pour faire profiter le genre humain
de quelques avantages qu'il peut trouver
dans sa oêtise. Mais les laits d'imagination
cités en faveur des amulettes sont-ils aussi
ertains et surtout aussi nombreux qu'on le
prétend? Nier la puissance de l'imagination
serait absurde ; mais lui attribuer le pouvoir
de réaliser la chose fausse imaginée nous
paraît excessif. Qu'un homme dont l'imagi-
nation est fortement exaltée se figure soufi'rir
d'une fièvre qu'il n'a pas, c'est admissible ;
qu il réussisse, par un effort d'imagination, à
modifier l'état de ses fluides organiques au
point de se guérir d'un mal qui a un carac-
tère constitutionnel, c'est plus difficile à ad-
mettre. Se croire guéri, sans l'être, cela s'est
vu; être réellement guéri uniquement parce
qu'on croit l'être, on prétend que cela s'est
vu aussi, mais nous croyons la chose dou-
teuse. Nous sommes de ceux qui se refusent
à penser que l'homme, à force de s'imaginer
qu il l'ossede une queue terminée par un œil,
réussira à se doter de cet appendice et de
cet organe. En tous cas, si l'imagination a
quelques effets utiles du genre de ceux qu'on
lui attribue, les effets restent si obscurs, si
mal deiinis et si rares qu'il serait inutile de
s'en préoccuper, même quand ils n'auraient
pas pour résultat de détourner les esprits
laibles et les ignorants de l'étude sérieuse et
de la saine appréciation des faits et des pro-
priétés physiques. Nous avons donc la con-
science de ne nuire à aucun intérêt sérieux
et respectable en nous élevant contre l'usage
des amulettes, quelles qu'elles soient.
L'usage des amulettes se retrouve dans
tous les pays et à toutes les époques, ce qui
suppose à cette superstition une cause gé-
nérale et naturelle, qu'il n'est, d'ailleurs, pas
difficile de découvrir. La lutte de l'homme
contre les forces qui lui font obstacle est
souvent disproportionnée; elle l'était surtout
à l'origine des sociétés, lorsque les moyens
d'action lui faisaient complètement défaut.
De là une aspiration toute naturelle vers des
agents supérieurs, dont l'existence lui parais-
L'autant moins douteuse qu'elle lui sem-
blait nécessaire. D'autre part, les forces
physiques qu'il utilisait ou qu'il observait
étaient pour lui si obscures dans leurs résul-
tats , L'effet était tellement disproportionné
avec la cause, le lien entre l'une et l'autre
faisait si complètement défaut, qu'il en vint
à penser que ce lieu manquait en effet
toute la théorie des amulettes. Les amulettes
guérissent et préservent; pourquoi? Il n'était
; iie,il n'était pas possible de le dire ;
u n'était pas même nécessaire de croire qu'il
y avait un pourquoi, pas plus qu'on n'ad-
1 un pourquoi du pouvoir éclairant et
calorifique du soleil, de l'ascension des liquides
dans le vide, etc., etc. Les forces naturelles
... supprimées, par cela seul qu'elles
étaient inexplicables dans leur essence, et
une sorte de volonté supérieure et surnatu-
relle leur était substituée; c'était la provi-
dence universelle qu'on chargeait d'expliquer
à la fois les phénomènes physiques et les pré-
tendues propriétés des amulettes. Il est cer-
tain, en effet, qu'un pouvoir capable de
donner, par exemple, à la matière la faculté
de s'organiser, dont elle serait dépourvue par
elle-même, ne serait pas embarrassé pour
•communiquer à une peau de crapaud dessé-
chée le don de guérir la fièvre quarte.
L'ignorance est donc la cause directe de la
croyance aux amulettes. Aussi cette croyance
est-elle contemporaine des premiers temps
des sociétés.
L'Orient, premier berceau de notre civili-
sation, est aussi celui de toutes les supersti-
tions. C'est là que naquirent ce qu'on pourrait
appeler les amulettes astrologiques, les talis-
mans (thilsem), objets naturels ou artificiels
soumis a l'influence des astres et empruntant
d'eux des propriétés merveilleuses. Au pre-
mier rang, parmi les talismans, il faut placer
les unneaux constelles, c'est-â-diie mis en
rapport avec les constellations par certaines
céi émonies, certains rites observes dans leur
laurtcatiou.
Une enumération rapide des divers peuples
orientaux nous les montrera unanime* dans
la croyance aux amulettes. Les Perses eurent
AMUL
d'abord leurs ta/wids, sortes de phylactères
fiortantdes inscriptions attribuées à Féridoun,
e Salomon persan. Ils ont encore aujourd'hui
leurs hhadits y fragments de papier sur les-
quels ils tracent des versets du Coran, et
qu'ils portent au cou, aux bras, à la ceinture,
dans des sachets de soie ou de brocart,
de petites boîtes, ou mieux dans des étuis
d'or ou d'argent. Ce dernier procède permet
au croyant de garder sur soi ses hhadils,
même lorsqu'il se met au bain, avantage in-
appréciable, lorsqu'on songe aux merveilleux
effets qu'on attribue aux hhadits. Ces effets,
du reste, ne se bornent pas à l'homme : les
Persans ont soin de suspendre des hhadîts
au cou des animaux et aux cages des oiseaux,
pour les protéger contre tout accident, aux
portes des boutiques, pour y attirer les cha-
lands, etc.
Les Arabes, peuple éminemment supersti-
tieux, ont eu de tout temps une extrême
confiance aux amulettes. Ils sont les derniers
peut-être qui se servent encore des anneaux
constellés. L'usage de phylactères est très-
ancien chez eux et est encore pratiqué.
L'Arabe est le plus exact des musulmans à
s'affubler de bandes de parchemin couvertes
de sentences du Coran. Il en fan porter même
à son cheval, pour le préserver, comme lui-
même, du coup d'œil de l'envieux, le plus
terrible des dangers qu'ils puissent courir
l'un et l'autre.
Les musulmans de l'Inde possèdent, outre
les phylactères, une prodigieuse variété d'u-
mulettes , qu'ils désignent sous le nom de
tawiz : plumes, cheveux, os, chair de ser-
pent putréfiée, carrés magiques, etc., etc.,
composent pour eux un véritable arsenal
contre tous les maux qui peuvent affliger
l'humanité. Ils ont surtout une confiance sans
bornes à des plaques de métal, à des tessons
de porcelaine, a des carrés de papier, de soie
ou de toile de coton sur lesquels ils ont inscrit
le grand mot magique : ismt
Les bouddhistes de l'île de Ceylan ont la
plus graude confiance, pour la guérison des
maladies, en des figures de diables qu'ils ap-
pliquent sur les parties malades.
Les Chinois fout grand usage de carrés de
papier portant des caractères mj'stérieux.
Les ïhibétains ont inventé la plus singu-
lière amulette que l'imagination dévergondée
ait pu imaginer : ils portent dévotement,
suspendu au cou, un sachet contenant des
excréments desséchés du grand lama. Mais
cet excessif honneur est réservé à un très-
petit nombre de privilégiés. Apres tout, quand
on y réfléchit, est-ce plus dégoûtant que des
entrailles conservées dans des cœurs d'or ou
exposées sous verre à la vénération des
fidèles?
Nous venons de citer les contrées demi-bar-
baies de l'extrême Orient; en nous rappro-
chant, nous allons rencontrer des supersti-
tions non moins nombreuses et non moins
ridicules. Les anciens Egyptiens se cou-
vraient de scarabées et autres figurines de
pierre et d'email qui foisonnent dans leurs
tombeaux.
Les Hébreux, qui prétendaient vivre en
relation directe avec Jehovuh , n'ont pas
échappé pour cela à la superstition des amu-
lettes, qu'ils appelaient taphotk. Elles sont,
du reste, expressément recommandées par la
loi. Moïse ordonne de porter la loi constam-
ment sur soi, à la main ou sur le front, et
d'orner d'inscriptions sacrées (tephitlim) le
seuil et le poteau de la porte des maisons. Les
femmes des IIebieux.au témoignage d'Isaïe,
portaient des bijoux (khaschim} en forme de
serpent, pour se pre-erver de la morsure des
serpents, car les Hébreux, en fait <\'amuletlesy
semblent avoir pratique un véritable système
horaœopathique, comme en témoigne le ser-
pent d'airain engè par Moïse dans le désert.
Les Juifs connurent ensuite un grand nom-
bre d'autres amulettes, dont ils attribuaient
l'invention à Salomon. Elles ont surtout pour
but de chasser les mauvais esprits et de pie-
server des maladies. Toutefois, pour ce der-
nier objet, la Mischna met une restriction à
l'usage des amulettes: elle veut qu'on n'em-
ploie que des objets éprouves et ayant déjà,
guéri trois hommes. C'est une proscription
absolue et peu déguisée, car une amulette
ne saurait guérir si l'on n'a pas commencé à
la porter.
Les Grecs, gens de peu de foi, nation po-
licée et raisonnante par excellence, semble-
raient devoir échapper a ces ridicules su-
perstitions; ils s'y enfoncèrent plus avant
que beaucoup d'autres peuples. Leurs fem-
mes se couvraient de plaques gravées, de
bijoux magiques (fiUioiJ, qu'elles portaient
aux bras, d'anneaux magiques, de colliers
de corail ou de coquilles, etc. Us pendaient
au cou de leurs enfants, pour les préser-
ver du mauvais œil, do petits phallus, in-
■ ■ obscène , qui figurait d'ailleurs dans
de nombreuses cérémonies. Les forgerons
suspendaient à leur cheminée des talismans
(£<i<TK«vià), qui avaient la même vertu. Les
athlètes se couvraient d'amulettes de toute
sorte.
Les Romains empruntèrent, avec bien
d'autres choses, les amulettes des Gre<
i eni ichirent encore la collection. IL mul-
tiplièrent et varièrent surtout les i
obscènes. On conçoit qu'il nous est, a cet
égard, interdit d'entrer dans aucun détail. Us
avaient aussi une grande peur du mauvais
œil et une grande confiance aux barbe n i
AMYC
giques, au baccar, notamment, pour le con-
L'empire fut, a Rome, le beau temps
des amulettes.
L'esprit mystique des gnostiques devait
néces airement les lancer dans l'usage des
amulettes. Ils les multiplièrent à l'infini, mis
les empruntèrent surtout à l'Orient. Leurs
abroxas, notamment, piei 'le su-
jets égyptiens, accompagnés d'inscriptions
grecques, étaient des imitations d'objets ana-
logues en usige, non-seulement en Egypte,
mais en Perse et en Syrie.
L'Afrique est plus riche encore en amu-
lettes que l'Europe et l'Asie. Les prêtres mu-
sulmans [mallam) y débitent des carrés de
papier bordés de drap ronge et ornés d'une
sentence du Coran. L'amulette du mallam,
portée au bras gauche, est efficace contre
tous les maux.
Les nègres de ce pays ont aussi leurs amu-
lettes ou grisgris; mais, peu difficiles sur le
choix de ces objets sacrés, ils y emploient
indistinctement un fruit, une plante, une fi-
gure d'homme ou d'animal, un fragment d'os,
une coquille, une araignée ou une sauterelle
desséchée, une patte ou une tête de grue,etc.
Ces amulettes, du reste, possèdent les vertus
tes plus variées : elles amènent les acheteurs
dans les marchés, empêchent les querelles,
préservent des crocodiles, ramènent l'eau
dans les sources desséchées, procurent une
pêche abondante, etc.
En Amérique, les Mexicains surtout et les
Péruviens étaient riches en amulettes de
toute sorte, surtout en figurines et anneaux
magiques. Toutes les peuplades indigènes
ont leur manitou.
Le christianisme n'a pas nui, tant s'en
faut, au commerce des amulettes. L'Eglise,
cependant, a de bonne heure condamné les
anciennes superstitions, et le concile de Lao-
dicée, notamment, a fulmine, comme la plu-
part des Pères, contre les amulettes. Mais il
faut s'entendre. En condamnant les amulet-
tes, les Pères, les conciles et les théologiens
n'en nient pas l'efficacité,; ils accusent seu-
lement ceux qui en usent de faire œuvre
diabolique; si l'on en détourne ainsi quel-
ques âmes timorées, on y pousse, au con-
traire, les âmes peu délicates, mais très-nom-
breuses, qui sont disposées ;i se donner au
diable pour se délivrer de certains maux. Le
moyen âge eut donc, malgré tout, ses amu-
lettes : abascantes, périaples, peaux de cra-
paud, dents de loup, de renard ou de chien,
médailles constellées, etc. Les amulettes de
Louis XI sont demeurées célèbres.
Beaucoup d'anciennes amulettes sont tom-
bées en oubli; mais quelques-unes restent
en honneur : nous signalerons la corde de
pendu et les porte-bonheur, bracelets noirs
que nos femmes portent au bras. En Angle-
terre, les paysans anglais clouent un fer k
cheval sur leur porte pour éloigner les re-
venants. Les dames portent des bagues en
fer contre la migraine, et cette pratique s'est
introduite en France avec une prétention
médicale.
Telles sont, actuellement, les amulettes
qu'on pourrait appeler laïques; quant aux
amulettes religieuses, elles sont encore très-
nombreuses. Nous nous contenterons de si-
gnaler : les reliques de toute espèce, les
fragments de croix vrais ou faux, les pointes
de la couronne d'épines, les médailles, les sca-
pulaires, etc. Toutes ces amulettes ortho-
doxes chassent les démons, connue les gris-
gris les mauvais esprits, guérissent des ma-
ladies, étouffent les incendies, détournent
tous les maux, mais ont, avant tout, la pro-
priété d'assurer le salut éternel.
Les amulettes^ nous l'avons dit, ont existé
dans tous les temps; mais on peut être légi-
timement surpris que, dans un aiecie aussi
éclaire que le nôtre, elles n'aient pas encore
disparu devant les conquêtes de la science,
un i; \ï V ou MOCRAO, sultan de Tur-
quie. V. Mourad V, dans ce Supplément.
' AMUSEMENT s. m. — Encycl. V. JEU,
au tome IX, et plaisir, au tome XII.
AMUSSAT (Auguste- Alphonse), chirurgien,
né a Paris en 1820. Il est fils du
leur Jean-Zulema Amussat. Lorsqu'il eut
terminé ses études classiques, il suivit les
cours de l'Ecole centrale des arts et métiers,
puis il étudia la médecine à Paris et passa
son doctorat en 1850. Le docteur Amussat a
longtemps travaille avec son père et s est
occupe d'une façon toute particulière de
l'application de Ja galvano - caustique au
traitement des affections chirurgicales Ou
tre des IVotes adressées a l'Académie des
sciences, on lui doit : Sur l'emploi de l'eau en
chirurgie (1850); Mémoire sur la cautérisa-
tion circulaire de la base des tumeurs fiémor-
rhoïdales, compliquées de proadence de la
mu<{iifuse rectale (1854); Observation d'/typo-
spadias (1861); Traite du cuncr du col de l'u-
térus par la galvano-caustique thermique
(1871, m-8°); De l'emploi du réflecteur dans
'•■ment des affections de l'utérus (1872,
in-S°) , ■ ■ ■ rps étraugt rs
introduits dans la vessie (1S72, iu-8°), etc.
ÀMYCLA, m e d Ni bé et d Am-
phion. Su iv. mi Pau inias, elle aurait été
épargnée pa Le Dne, daus le massacre de
es et sœurs.
AYJYCLAS, lils de LucÔdémon et de S]
peut-fils de Jupiter et roi de Lacuine. 11
épousa Dinméde, dont il eut Argfllns, t'y-
amyg
135
uortns, Hyacinthe et Laodamie, et fonda la
ville d'Amyclee en l'honneur a'Hynch
victime d.- la jalousie de Zéphire,
tète le disque lancé par Apollon. |
I pouse d'Arcas el
■ et d'Aphidas. il l'ère de Daphné,
changé en laurier par Apollon, selon Parthé-
nius.
AMYCLEUS, père de Cyparîsse.
AMYCCS, roi des Bèbryces, comme celui
dont il est question au tome 1er du Grand
•taire, et fr< :
Amazou-s. Ayant, voulu s'opposer an pas-
sade d'Hercule qui ail. ut e
il tut tue par lui, et son royaume fut donne
a Lycti Ly.
eus y bâtitla ville d'Héraclée en I honneur
d'Hercule. Il Centaure, !.. s; fat
tué par le Lapithe Bélatès aux noces de
PirithoQs. n Troyen, époux de Theano, sœur
d'Hécube. Il fut père de Mimas. ||
d'F.née. Il fut tue par Turnus. (Enéidi
AMYDON, ville de l'antique Péonie, qui en-
voya des secours à Priam pendant ia guerre
de Troie.
* AMYGDALE s. f. — Encycl. Les amyg-
dales sont en rapport, d'avant
avec les piliers du voile du palais ; eu de-
hors, avec le muscle constrîcteui
du pharynx, qui les sépare des gros \ ,■ * i s -
seaux carotidiens. KUes sont quelquefois
formées de lobes distincts, ainsi que M
gni Ta observé. Il y a sur leur surfaci
terne beaucoup de petits trous, par où
coule Ihumeur qu'elles sécrètent. Q
elles sont gonflées, ces trous s'élargissent et
prennent quelquefois l'apparence de petits
ulcères. Il arrive quelquefois qu'elles sont
entourées ou pénétrées d'une collection pu-
rulente qui s'est formée à la suite d'une an-
gine. Lorsqu'un abcès s'est l'orme dans une
amygdale, il faut l'ouvrir sans délai en su
servant d'un bistouri pointu dont la lam
entourée dune bandelette de linge ju
quelques lignes de la pointe. 1, opérateur
abaisse la langue avec un doigt de la main
gauche, et de la main droite il tient te
touri comme une plume à écrire et enfonce
légèrement la pointe dans l'abcès. Au
après la ponction, on fait cracher le malaue
et on lui fait rincer sa bouche avec une eau
éinolliente tiède. Dans quelques cas, loi
les symptômes ne sont ;>as alarmants, on lait
prendre au malade des émetiques, u lin que
les efforts qu'il fera pour vomir puissent
amener l'ouverture spontanée de l'abc
On remarque quelquefois une augmenta-
tion considérable du volume des amygdales,
ce qui rend la déglutition ri i, finie la respi-
ration très-pénible ou même impossible. Il
existe deux médications pour combattre cette
affection, l'une résolutive, l'autre chirurgi-
cale. L'excision des amygdales est aujour-
d'hui une opération admise par tous le ai
rurgiens et qui se pratique souvent. \ > .
procédé que suivait et que recommandait
Boyer :
■ Le malade eet as^-is sur une chaise vis-à-
vis d'une fenêtre, afin d'éclairer autant qu'il
est possible l'arrière-bouche; après i
fait gargariser et cracher pour enlever les
mucosités de la bouche et la salive qui
pourraient masquer les parties sur lesquelles
on doit opérer, un lui tait renverser la têt-,
qui est contenue sur la poitrine d'un aide, et
1 un place un corps dur entre les dents /no-
taires; un aide placé du côté opposé à r.elui
sur lequel on opère abaisse la langue avec
le doigt indicateur, qui ne doit pas être porte
trop près de Ja base de cet organe, Ci ai n te
d'exciter des envies de vomir. L'opérateur,
situe vis-à-vis du malade et un peu de
accroche la glande dans sa partie moj
et postérieure avec l'érîgne qu'il tieni
main gauche pour le côté
main droite puur le cote droit ; de I
main, il prend le bistouri, dont la lame
enveloppée d'une bandelette jui
ou dix-huit lignes de sa pointe; il porte son
instrument a plat entre ta
inférieure de la tumeur, le dos du bi
tourne vers le pmer du voile du palais, et
L'enfonce jusqu'à la paroi posterieuro du
pharynx ; ensuite il tourne le tranchant en
haut, en tirant l'instrument à soi pour le
faire agir en sciant, et coupe de bas en haut
la moitié inférieure de la base de la tumeur.
Aussitôt il porte l'instrument entre le
du palais et la tumeur avec les même
cautions qu'il a prises pour le bas, et il coupe
de haut en bas le reste dfl
opération n'est presque jamais suivie d'hé-
morragie; le peu de sang qui coule s'arrête
bientôt de lui-même, ou en faisant gargari-
ser avec de l'eau fraîche ou de
Cependant, si le sang n'était i
pat* ce moyen, il serait facile de l'arrêter eu
touchant la surface de la plaie avec un pin-
ceau de charpie trempe dans une
Styptique, telle que l'eau de Rabel ou ui
solution ne sulfate uu cuivre, on aurait re-
cours a la cautérisation avec unferrou
feu, si I a continuait et u.
le.s jours du malade. Lorsque les deui
dules sont affectées en mêîn i peut
Les finporier l'une : ne lais-
sant d autre intervalle entre ces deux I
nous que le temps nécessaire pour que l'effu-
sion de sang qui résulte rentière soit
-'st simple et u «•
136
AMYL
d'autres difficultés que celles qui provien-
nent de la profondeur, du resserrement -Je la
bouche, des mouvements de la langue et des
nausées. On surmonte aisément ces difficul-
tés dans les jeunes gens et les adultes, sur-
tout dans ceux qui se prêtent àTopél
avec courage ; mais elles sont presque insur-
montables chez les enfants, et ce n'est guère
qu'à l'âge de dix ou douze ans qu'ils peu-
vent la supporter. Cependant, si avant cet
âge les amygdales étaient si volumineuses
que la moindre inflammation pût mettre le
malade en danger de suffoquer, il ne faudrait
point hésiter à les couper. Apres l'opération,
il survient une légère inflammation que l'on
combat avec les gargarismes émollients.
Lorsqu'elle est dissipée, on a recours a l'eau
d'orge miellée. ■ {Traité des maladies chi-
rurgicales , t. VI. p. 440.)
« Chez les adultes, disent MM. Sanson et
Bégîn, l'engorgement chronique des amyg~
dates est, en général, une affection simple,
qui constitue plutôt une incommodité qu'une
véritable maladie. Il n'en est pas de même
chez les enfants tres-jeunes. Uiure que, chez
eux, l'altération de la voix et de la parule
est beaucoup plus marquée, le gonflement est
quelquefois si considérable, que l'oblitération
de la trompe d'Kustaehe et lu surdité peu-
vent en eue la suite, et la gêne de la respi-
ration est souvent si grande, que celle-ci est
bruyante et râleuse, surtout pendant le som-
meil, qu'elle rend pénible et fort agite ; mais
ce qu'il y a surtout de fort remarquable eh- z
ces sujets, c'est une coïncidence presque
constante entre cette maladie et une défor-
mation particulière du thorax, qui s'arronuit
et se voûte en arrière et se rétrécit en
avant, en s 'aplatissant sur les côtés. Cette
déformation, que M. le professeur Dupuytren
attnbue à l'effet des contractions énergiques
auxquelles les muscles inspirateurs sont
obliges de recourir pour vaincre les obsta-
cles qui s'opposent à l'entrée de l'air dans la
poitrine, se rencontre si fréquemment en
même temps que l'engorgement tonsillaire,
que nous avons vu souvent le praticien que
nous venons de nommer annoncer que l'une
de ces affections devait exister, seulement
Parce qu'il avait constate l'existence de
autre. 11 est donc fort important de re-
médier de bonne heure à une pareille ma-
ladie en pratiquant à temps l'opération, et il
faut employer tous les moyens pour y déter-
miner les malades en bas âye. Au reste, on
se tromperait si l'on pensait que ia rescision
des amyg-tales soit plus difficile à pratiquer
chez les jeunes sujets que chez les adultes.
Aussitôt que les enfants ont acquis un cer-
tain degré d'intelligence, il suffit de leur
faire quelques promesses pour les engager à
ouvrir la bouche. Dès qu'ils sentent lagiande
prise, la crainte de la douleur les empêche
de se livrer à aueun mouvement qui puisse
entraver l'opération, et celle-ci est ordinai-
rement si prompte et si peu douloureuse
qu'il n'est pas rare de les voir se présenter
d'eux-mêmes pour subir la seconde rescision
aussitôt que la première est terminée. Voici
comment SI. Dupuytrenyprocédait. L'enfant,
entouré d'un drap qui lui enveloppe les bras,
est placé sur les genoux d'un aide vigou-
reux,qui lui maintient lesjambes en croisant
les siennes par-dessus et lui fixe de la main
gauche les mains sur les cuisses, tandis que
de la droite, placée sur le front, il lui tient
la tête légèrement renversée et appuyée con-
tre sa poitrine. La langue est alors abaissée
à l'aide d une spatule confiée à un aide, et
l'opérateur, après avoir saisi avec une pince
Muzeux toute la portion de l'amygdale qui
'■ le niveau des piliers du voile du pa-
lais, la retranche a l'aide du bistouri droit,
boutonne, garni d'une bandelette de linge, et
qu'il conduit de bas en haut. ■
Les anatomistes nomment amygdales encé-
phaliques, noyau amygdalin ou tonsilles une
petite masse de substance grise placée au-
US du bout antérieur des couches opti-
ques, au-dessous de la commissure molle.
' amvlene s. m.— Encycl. Préparation.
Ce carbure d hydrogène (C^U10) aeté obtenu
pour la première fois eu 1844 par M. Balard,
qui l'a prépare eu chauffant une solution de
chlorure de zinc avec de l'alcool amylique.
Un peut obtenir ce composé en chauffant à
14uu un inelunge a volumes égaux d'huile
de pommes de terre et d'acide sulfurique
lu d'eau. On distille le produit, puis on
le lave a la | n ubtientun mélange
qui renferme de I umylène et quelques car-
qui bouillent vers 300». L'amylène
int à une température bien inférieure
, il est facile de l peu [ires pur.
Pour arriver à ce résultat, on peut d1
yer le procédé suivant, qui est le meil-
leur. Ou prend de l'huile d i omn le terre
rectifiée, puis on la mélaQ S avec environ
sonpoid ■ et demi de i nloi ire de zinc pulvé-
i . ié. on laisse le tout en l'état pendant qua-
runte-huil heures, en ayant soin d'à
mal i a ■■ plu liem a fois, pui ■ i
bain «io subie. On rectifie le produit i
l'ttvoi
de calcium, qui la ôche, puis on le distille a
nouveau en ayant soin de ne point ■
40" ii 430 et de ne ■ ecueillii que ce qui p
..." et 4J". i . i
. r e â'amylêni et <i Uj d; ure <i
m, us ■ h dei nier compoa Ug u i en l rès-pe-
tiiu iiuaui i"'.
AMYL
On peut encore obtenir l'amylène en dé-
composant en vase clos l 'iodure d'amyle par
l'amalgame de 2inc, en traitant par la cha-
leur l'hydrate à'amylène, etc.
— Propriétés. L'amylène est un liquide in-
colore, très-mobile, présentant une odeur
éthérée qui n'est pas désagréable. Il bout à
390, suivant M. Balard. La densité de sa va-
est de 2,43; la théorie exigerait 2.4?J.
Il n'a aucune action sur la lumière polarisée.
L' umylène s'enflamme et donne une belle
flamme blanche. Il possède des propriétés
anesthésiques qu'on avait songé a utiliser,
nais on a dû y renoncer en présence des sé-
rieux dangers que présentait son emploi.
L'amylène forme de nombreux composés
avac le brome , le chlore, l'oxygène, le sou-
fre, etc.; nous allons donner quelques ren-
seignements succincts sur plusieurs de ces
composés.
Le bromure à'amylène C3Hî0Bi2 s'obtient
en faisant passer des vapeurs de brome dans
de l'amylène; on le prépare encore en y lais-
sant tomber goutte à goutte du brome et en
prenant soin de maintenir l'amylène à une
basse température. Lorsque le liquide a pris
une coloration rouge assez intense , on y
verse une solution faible de potasse, on agite,
puis on distiile. Le bromure d'amylêne passe
entre 170° et 180°, en subissant un commen-
cement de décomposition. Le liquide obtenu
présente une odeur agréable. Si on le chauffe
à 275" avec de l'eau, du cuivre et de l'iodure
de potassium, il se décompose et régénère l'a-
mylène. Dans la préparation du bromure d'a-
mylêne, si on emploie un excès de brome, on
obtient un composé dont la formule est
C5H9Br3
et qui n'est autre que du bromure à'amylène
brome. Si on traite ce composé par la po-
tasse alcoolique, il donne, suivant Cahours,
de l'amylène brome et bibromé et un ethy-
late.
Le chlorure à'amylène C5H10C12 s'obtient
par la réaction à froid du perchlorure de
phosphore sur l'amylène. Il se forme une
masse cristalline qui, traitée par l'eau, se
transforme en deux couches liquides. Le
chlorure d'amylêne occupe la partie supé-
rieure et peut être facilement séparé. Il bout
entre 141° et 147«. Sa deusité à -f- 9« est de
1,058.
L'oxyde à'amylène C5HinO se prépare en
chauffant au bain-marie l'amylglyeol,
CBH12Q2
avec son volume d'eau et un excès d'acide
chlorhydrique , durant quelques heures. On
traite le produit de cette première réaction
par la potasse, puis on distille et on obtient
l'oxyde à'amylène. Ce liquide a pour densité,
à 0°, 0,8244 ; la densité de sa vapeur est de
2,952; le calcul exigerait 2,977. Il bout à 95°,
est inflammable et présente une faible odeur
éthérée ; il est insoluble dans l'eau, soluble
dans l'alcool et dans l'éther.
* AMYLIQUE adj. — Encycl. Alcool amy-
ligue. Dans ia plupart des fermentations al-
cooliques il se produit de l'alcool amyligue.
On en rencontre notamment dans les eaux-
de-vie de marc, d'orge, de seigle, de pommes
de terre et de betteraves. Scheele a le pre-
mier signalé cet alcool, et, depuis lors, il a
été étudié avec beaucoup de soin. Pour ob-
tenir ce produit, on distille l'huile de pommes
de terre, on recueille les dernières portions
dès qu'elles passent laiteuses, puis on ajoute
de l'eau, qui dissout l'alcool ordinaire. Cela
fait, on décante l'huile qui surnage, on la
dessèche sur le chlorure de calcium, puis on
la soumet à une seconde distillation. Vers
110u, il passe de l'alcool butylique, puis, en-
tre 123° et 1320, de l'alcool amyligue. Il faut
maintenir la température à ce dernier point,
car, si on la laissait s'élever, le produit se-
rait souillé d'alcools supérieurs ou d'ethers
amyliques.
Ce composé se présente sous la forme d'un
liquide incolore, d'une odeur forte, dont l'in-
halation provoque un sentiment de douleur
vive dans la poitrine. Ce liquide cristallise à
— 200 ; il bout a 132o.L'ether et l'alcool le dis-
solvent, mais il surnage quand on le mélange
avec l'eau. Sa densité à -f- 15° est de 0,81S4.
L'alcool amylique dévie vers la gauche lu
lumière polarisée. Toutefois, son pouvoir ro-
tatoire [varie avec sa composition. Sa densité
de vapeur est, d'après les expériences de
M. Dumas, de 3,147. Il brûle difficilement et
donne une flamme bleue peu éclairante ; au
contact de l'air, il s'acidifie lentement sous
l'influence de I uxygene et donne de l'acide
valèrique. En présence du noir de platine, il
s'oxyde très-rapidement et donne également
de l'acide valèrique.
Si l'on fait pisser ses vapeurs dans un
tube chauffe au nm^e vif , l'alcool amyligue
se décompose et donne du propylène, de l'a-
mylène, du gaz des marais et d'autres car-
bures d hydrogène. Quand on lo distille ai ec
till rique et du proloxyde de inan-
i ou Lu bit 1im.iii.lm- de poi osse, il donne
«le lai. Valél ique, de l'acide valèrique
et du vu le rate d'ainylo. Si ou le dis out dan
sulfurique, on obtient l'acide uin^l-
sulfui ique.
1 ; h rique, oxalique, tartri-
que d mnent, avec L'alcool umy/i-
gue. d-- L'acide amyl-pbosphoriquo , atn_\i-
uxullque. amyl-tartrique et uniyl-eitrique.
Sous I influem e du chlore, luleool amyli»
AMYR
que donne une réaction très-vive avec for-
mation d'acide ehlohydrique , de chlorure
d'amyle et de divers dérivés chlorés. Avec
le chlorure de chaux, on obtient du chloro-
forme et un liquide qui, d'après Gerhardt,
serait du chlorure de butyle. Le potassium
et le sodium se dissolvent dans l'alcool amy~
fique en déterminant un dégagement d'hy-
drogène et la formation d'amylates de po-
tasse et de soude.
L'alcool amylique est utilisé dans l'indus-
trie pour la fabrication des chlorures, des
iodures et des bromures d'amyle, dont les
teinturiers se servent assez fréquemment.
On s'en sert également pour retirer des gou-
drons de houille la paraffine qu'ils contien-
nent.
AMYL-PHOSPHINE s. f. (a-mil-fo-sfi-ne
— de amyle, et de phospkine). Chim. Base
phosphoree qui résulte de la substitution
d'un radical amyle à l'un des trois atomes
d'hydrogène de l'hydrogène phosphore , et
que l'on peut regarder comme de l'amyla-
mine dont l'azote est remplacé par du phos-
phore.
— Encycl. V. phosphine, au tome XII.
AMYL-PHOSPHINIQUE adj. (a-mil-fo-sfi-
ni-ke — rad. amyt-phosphine). Chim. Se dit
d'un acide diatomique et bibasique, qui ré-
sulte de l'oxydation de l'amyl-phosphine.
— Encycl. V. phosphine, au tome XII.
AMYL-S1LICIQUE adj. (a-mil-si-li-si-ke —
de amyle, et de silicique). Chim. Se dit du
silicate d'amyle, qu'on appelle encore ethlr
AMYL-S1LICIQUE.
— Encycl. V. silicique, au tome XIV.
AMYL SULFOTHYMOLIQUE adj. (a-mil-
sul-fo-ti-mo-ii-ke — de amyle, et de sulfothy*
molique). Chim. Se dit d'uu acide qui dérive de
l'amyl-thymol par la substitution d'un résidu
monoalomiqiie d'acide sulfurique (S03HJ à
un atome d'hydrogène du radical thymyle.
— Encycl. V. thymol, au tome XV.
AMYL-TARTRIQUE adj. Se dit d'un éther
acide qui resuite de la substitution d'un radi-
cal amyle à un atonie d'hydrogène basique
de l'acide tartnque. Il On l'appelle aussi acide
TARTR AMYLIQUE.
— Encycl. V. tartrique, au tome XIV.
AMYL-THYMOL s. m. ( a-mil-ti-mol —de
amyle, et de thymol). Chim. Composé qui ré-
sulte du remplacement de l'atome d'hydro-
gène typique du thymol par le radical amyle.
— Encycl. V. thymol, au tome XV.
AMYME , le dernier mortel qui resta , avec
l'enchanteur Mag, lors de la destruction de la
première race humaine, dans le système cos-
mogonique des Phéniciens. (Banier.)
AMYINTAS (royaume d') , royaume fondé
par Antoine en faveur d'Amyntas, secrétaire
deDéjotarus IL II comprenait la Gallo-Grèce,
la Pisidie, la Lycaonie, quelques parties de
la Painphilie, 1 Isaurie, la Cilicie-Trachée et
plusieurs forteresses et bourgs du mont Tau-
rus. Il ne dura que onze ans.
AMYMAS, fils d'Andromède et général
d'Alexandre le Grand. Comme l'année d'A-
lexandre était campée près de Sardes, Ainyn-
tas lut chargé de s'emparer d'une forteresse
située sur une montagne à quelque distance,
et il réussit dans cette entreprise dilficile,
vers 331 av. J.-C. Ensuite il reçut la mission,
d'aller avec deux galères en Macédoine pour y
faire des levées, et il en ramena 6,000 Ma-
cédoniens, avec 1,500 Thraees et plus de
1,000 chevaux.
AMY.NTAS, roi de Galatie , mort vers l'an
30 av. J.-C. Il avait suivi quelque temps le
parti de Marc-Antoine, puis il l'abandonna
pour passer dans les rangs des défenseurs
d'Auguste. Celui-ci, quand il eut vaincu tous
ses adversaires, donna la souveraineté de la
Galatie à Amyntas, en y joignant quelques
parties de la Lycaonie et de U Painphilie.
AMYNTOR, fils d'Orménus et époux de
Cléobule ou Hippodamie, dont il eut Phénix,
Crantor et Astydamie. Il régnait à Ormé-
nium, dans la Magnésie thessalienne, sui-
vant Apollùdore, et fut tué par Hercule, à
qui il avait refusé le passage dans ses Etats,
lorsque le héros allait combattre les Dryopes.
Diodore de Sicile attribue sa mort au refus
qu'il fit à Hercule, déjà époux de Déjanire,
«le lui donner sa fille Astydamie en mariage.
Le héros s'empara de la ville, tua Amyntor
et emmena sa Iille en captivité. Suivant Ho-
mère, il habitait Lléon et lit crever les yeux
à son fils Phénix qui, sur les conseils de sa
mère, s'était fait aimer d'une des maîtresses
de son père. C'est à Amyntor qu'Autolycus
déroba le casque célèbre que portait Merion
au siège de Troie. Ovule fait d' Amyntor un
roi des Dolopes , peuple de l'Epire. il Un des
Egyplides, époux de Damoné.
AMYNTOU1DE, Phénix, fils d'Amyntor.
AMYOTROPHIE s. f. (a-mi-o-tro-fî — de a
privât., et du gr. muion , muscle; trophê,
nourriture). Pathol. Atrophie des muscles.
AMYRIS, Sybarite qui fut délégué par ses
compulr tes à 1 oracle de Delphes, pour sa-
■ i eu i la i" ilicité dont ils jouissaient
dure ait longtemps. Il lui fut répondu que
• l'état des Syl tes changerait et qu ils
tomberaient duns l'infortune quand ils hono-
reraient lus h les plus que le> dieux. ■ l.a
ANAB
prédiction fut réalisée. En efTet, un esclave,
battu par son maître, s'étant réfugié dans
un temple comme dans un asile inviolable,
en fut arraché violemment; plus tard, sur les
instances d'un ami de son maître, les mauvais
traitements cessèrent. Ce mépris de la protec-
tion des dieux et cette condescendance aux
conseils d'un simple mortel furent considérés
par Amyris comme présageant l'accomplisse-
ment de l'oracle, et, en prévision des malheurs
qui devaient fondre sur sa patrie, il se retira
au Péloponèse avec tous ses biens. Ses com-
patriotes le regardèrent comme atteint do
démence; mais ies maux qui vinrent fondre
sur les Sybarites prouvèrent que, seul, il
était sage. De là le proverbe des Grecs :
« Amyris devient fou, ■ pour désigner une
personne qui, sous l'apparence de la folie,
cache ia prudence et la sagesse.
AMYRTÉE, roi d'Egypte, qui vivait au
ve siècle avant notre ère. 11 secoua le joug
des Perses vers 4U et sut conserver sou in-
dépendance sous Darius IL
AMYTHAON, fils de Créthée et de Tyro. Il
épousa Idoméné, et eut d'elle deux fils, Bias et
Mélampe, et une fille, Eolie. Selon Pausanias,
Amythaon est un des principaux rénovateurs
des jeux Olympiques.
AMYT1S, fille d'Astyage et femme de
Spitamès, dont elle eut: deux fils. Suivant
l'historien Ctèsias, elle fut ensuite épousée
par Cyrus, dont elle eut deux autres fils,
Cambyse et Tanyoxerxès.
ANAB, ancienne ville de Palestine, de la
tribu de Juda, non loin d'Hébron.
•ANABACERTHIEs.f.— EncycI.Ornith.La-
fresnaye a fait des anabacerthies un sous-genre
d'anabate, qu'il caractérise comme il suit :
bec médiocrement robuste et assez arqué;
tarses et doigts médiocrement longs; ailes à
rémiges rigides; queue également rigide.
Lafresnaye en cite une seule espèce, l'ana-
bacerthie à cou strié, oiseau d'une taille un
peu moindre que celle du mauvis, d'un brun
roux un peu olivâtre en dessous, d'un brun
cannelle sur la tète et sur laqueue; la gorge
et le haut du cou blancs, stries en travers de
petites bandes noirâtres irrégulières. L'au-
teur du sous-genre hésite à y faire entrer
une autre espèce, l'oxypyge de Ménétriés,
qu'il trouve au moins aussi voisin des anaba-
certhies que des dendrocolaptes et des gnm-
pereaux.
'ANABASs.m. — Encycl. Ichthyol. Lesana-
bas forment, d'après G. Cuvier, un genre qui
ne comprend qu'une seule espèce etqu'il avait
d'abord place dans la première tribu de la
famille des squamipennes à dorsale unique.
D'après un rapport de M. D al d or If, Vanabas
peut rester longtemps hors de l'eau, et alors
il monterait aux arbres pour trouver dans
l'aisselle des feuilles l'eau nécessaire à sa
respiration; on dit aussi que, dans les gran-
des inondations, il s'accroche aux branches
qui pendent sur l'eau pour n'être pas emporté
par la rapidité du courant. M. Daldortf, lieu-
tenant au service de la Compagnie des In-
des, affirmait avoir pris, en 1791, un de ces
poissons, qu'il appelait perça scandens, dans
la fente de l'ecorce d'un palmier, k in», 70 au-
dessus de l'eau ; d'après son récit, le poisson
s'etforçait de monter plus haut en s'atta-
chiut a l'ecorce par les épines de l'opercule
et en fléchissant sa queue pour se crampon-
ner par les épines de son anale. Mais d'au-
tres voyageurs assurent qu'ils n'ont rien vu
et qu'ils n ont rien entendu raconter de sem-
blable. Quoi qu'il en soit, il est incontestable
que les auabas vivent très-longtemps hors de
leau, puisqu'on voit souvent les jongleurs
indiens poiter sur eux de ces poissons pour
en amuser le peuple.
L'anabas est un petit poisson ne dépassant
guère 0m,lG. Il est d'une couleur vert som-
bre; sa chair est fade et remplie d'arêtes;
cependant on le mange quelquefois à cause
des vertus médicinales qu'on lui attrit-ue. La
tête est arrondie et couverte d'écaillés. Le
sous-orbitaire antérieur est fortement den-
telé; les bords de l'opercule, du sous-oper-
cule et de l'interopercule sont également
dentelés, mais celui du preopercule est lisse.
Les mâchoires sont garnies de dents en ve-
lours. La m ei u b ra ne branchioste^e a six
rayons. Il n'y a qu'une dorsale, qui, ainsi que
l'anale, est armée d'un grand nombre de
rayons épineux; les ventrales sont petites.
L'appareil labyrmihiforme preseute une con-
fuj million particulière, qui u fait croire qu'il
pouvait suppléer l'appareil respiratoire.
* ANABASE s. t. — Encycl. Bot. Ce genre
n pour caractères : fleurs hermuphronites,
à deux bracleoles; calice a cinq divisions;
cinq etamincs, à anthères inutiques; styles
très-courts, divanqués; ovaire comprime;
péricarpe plus ou moins succulent, recouvert
par le calice devenu charnu ; graine apéri-
spennee, verticale, suborbicul&iro; liges et
rameaux articulés, aphylles ou a feuilles
squamuli formes, sessiles. Les cinq espèces
connues de ce genre habitent les steppes de
la Russie septentrionale et de lu Sibérie me-
ridionule.
* ANABATE s. m. — Encycl. Ornith. Ce
genre, créé par Temminck et modifie par
Lafresnaye, a pour caractères: bec allongé,
I" u il"-, fortement comprimé; ailes plus
ou moins obtuses, à rémiges as>ez courtes;
queue a rectrh sa I trges , pied* et doigis ro«
ANAG
bustes. Lafresnaye a divisé ce genre en qua-
tre sous-genres : anabates vrais, anabacer-
thie , annumbis et fourniers(v.FouMHBR,au
Grand Dictionnaire! &nabaci rthih et an-
mombt, au Supplément). Les anabates vrais
ont le bec long, peu arqué; la queue lo
.:i recti icea terminées en pointe; les rém
des ailes de médiocre longueur; les tarses et
les doigts courts et robustes; les ongles
très-arqués. Les espèces les mieux connues
sont Vanabate huppé, Yanabale moucheté et
Yanabate ou oreillon brun.
* ANABATINÉES s. f. pi. — Encycl. Ornith.
Lafresnaye a créé cette tribu dans la fa-
mille des certhidées, mais en reconnaissant
que, si les genres se relient assez bien entre
eux par des espèces intermédiaires, les ca-
ractères généraux de la tribu sont rares,
irs et incertains. Il croit, cependant,
pouvoir les résumer comme il suit : bec com-
primé; pattes syndactyles; ailes obtuses ou
subobtuses; queue étagée ; plumage roussà-
uv, teinté d'olivâtre, brun roux ou brun can-
nelle sur la queue. Ces caractères semblent
d autant plus insuffisants que les mœurs des
divers genres sont, d'ailleurs, trèsi diverses,
aires sont : géobate, synallaxe, limiior-
Dis, anabate, sittineet dendiodrome.
* ANABLEPS s. m. — Encycl. Ichthyol. Les
anabteps sont des malacoptérygïens dont la
corps est couvert d'écaillés solides, Le tronc
est cylindrique, la této aplatie, le museau tron-
qué et aminci, la bouche fendue en travers,
Les dents en velours. Les yeux sont très-
i liants; la cornée, très-bombée, estparta-
n doux par une bande transversale;
l'iris est aussi partagé par une bande analo-
gue. Ainsi, ils ont deux chambres antérieu-
res de l'œil, quoiqu'ils n'aient qu'une seule
chambre postérieure, et cette singulière con-
formation leur permet peut-être de voir dans
l'air en même temps que dans l'eau. Ils sont
vivipares; les organes de la génération du
mâle donnent dans une sorte de verge atta-
chée le long des rayons de l'anale, et l'on en
B conclu que le mâle devait s'accoupler avec
la femelle, ce qui, comme on sait, n'arrive
pour aucune autre espèce de poisson.
* ANACAMPSIDE s. f. — Encycl. Entom. Ce
■ par Duponchel dans la famille des
unéiies, a] our caractères : palpes inférieures
arquées, relevées au-dessus de la tête ; trompe
nulle, antennes filiformes; abdomen terminé
par un bouquet de poils chez les mâles, en
pointe chez les femelles; pattes postérieures
longues et velues; ailes supérieures étroites,
■ bord terminal frangé, inférieures plus lar-
: frangées. Les chenilles vivent et se
métamorphosent dans les feuilles roulées.
tinéites portent leurs ailes en toit plat
et croisées l'une sur l'autre. Elles volent peu
et ne s'éloignent guère de l'arbre sur lequel
leur chenille s'est métamorphosée,
* ANACAMPTODON s. m.— Encycl. Bot.Les
anacampiodonSj dont Bridel a cru devoir faire
un genre à part, ne diffèrent des neckères
aue pur un détail de leurs péristomes, dont
l'un, l'externe, se réfléchit en dehors, taudis
que les denta de l'interne se recourbent en
. de manière à fermer presque com-
pl< tement l'orifice de la capsule. Il ne con-
vient donc peut- être pas de séparer ces
m i es du genre neckère, dont elles sem-
blent former une espèce toute naturelle. Mais,
en tout cas, rien ne semble autoriser a les
réunir, comme on l'a fait, au genre crypbée,
qui en diffère absolument par la forme de la
ANACANTHINS s. m. pi. (a-na-kan-tuio —
rad. anacanthe). Ichthyol. Nom donné par
Ch. Bonaparte aune tribu de la famille des
qui a pour type le genre anacanthe.
— Encycl. Les anacnntltins sont des raies à
i ■ ■■ entourée de Larges pectorales, à queue
, ils sont dépourvus d'aiguillons et do
munis de dents disposées en
quinconce. Outre le genre anacanthe, remar-
quable par 1 ali ence de nageoire caudale, on
i. cette tribu la raie orbiculaire
d Khreuberg e espè :e commune à la mer
Rou
'ANACARDES, m. — Bût. I
h vulgaire du fruit du sémécarpe.
ANAClS s. m. (a-na-siss — du gr. an,
I akis, pomto). Lut. Syn. de chryso-
i.ui;.
ANACONDO S. m. (a-nu-kou-du). Erpét.
N-'iu vulgaire de l'eunecte.
ANAGALL1DIASTRE S. m. (a-na-gal-li-di-
u-Sh i , de CI . l'iMLI.K.
'ANAGÉNITE s. f. — Encycl. Miner. Cordier,
qui i Lai ... I anagénite dans la famille des roches
dci e comme coin]
ii:i„ tnents de f Id path, do quartz et de pro-
togyue retenus dans une j âte pbyllad
C'est, du reste, tantôt une brèche, V.
poudingue, c'est-à-dire que Les ii .< ■ ments
Sont tantôt anguleux, tantôt -"!' ad i
i, agm< ' I varienl uon-seulement de fi i me,
mais de diinen ton. Quand leur volume e t
un peu fort, Y anagénite no peut être divisée
ju'en ce !■ ■ i ; le i a traire,
die prend une apparence - < hi ito'i le bien
marquée. L si aistoïd i contient
parfois de la chaux, et, dans ce ca , on peut
y trouver des fossiles marins, comm ■
fères, térébratules, etc., et quelques débris
Végétaux icrres'.res. U anagénite est assez
KUPPLBMBNT.
ANAL
dure pour prendre un assez beau poli. On la
trouve le plus souvent dans les toi raina de
transition, mais on la rencontre également
dans quelques terrains des Alpes dont l'épo-
que géologique est ei t» ine
En somme, les caractères de V anagénite
sera ilenl trop divei poi r qu'il soit utile de
conserver ce genre.
ANAGNUTES, ancien peuple de la Gaule
Aquitanique, qui occupait le territoire entre
le diocèse de Nantes et le Poitou.
ANAGRAPHE s. m. (a-na-gi m I
leur, sous les Ptolémées.
ANAGRE s. m. (a-na-gre). Entom. Genre
d'insectes hyménoptères, de la famille des
oxyuriens, voisin des mymai , et compre-
nant quelques espèces de très- petite taille.
ANAGYRUS, ancien bourg de l'Attique, ap-
partenant à la tribu Erechthéide, sur I i
S., entre Phalère et le cap Sunium. On y
voyait un autel consacré à la mère des
dieux. V. l'article suivant.
ANAGYRUS, héros ou demi -dieu de la
1 ; e, qui avait, nu temple dans un ht
l'Attique, appartenant à la tribu Erechthéide
et portant le nié nom que lui. Il était dan-
gereux d'offenser ce dieu; c'est ainsi qu'un
vieillard étant allé couper du bois dans un
lieu qui lui étail consacré, Anagyrus, pour ti-
rer vengeance de celte profanation, inspira
à la maîtresse du vieillard une profonde
passion pour son fils. Co dernier n'ayant pas
répondu a ses avances, elle l'accusa auprès
du vieillard d'avoir voulu attenter à sa vertu,
et celui-ci, dans sa jalousie, fit précipiter
son fils du haut d'un rocher. Ayant plus tard
reconnu son innocence, il se tua de déses-
poir. On raconte aussi que, les habitants de
ta ville ayant détruit un autel qui lui était
consacré, le dieu, pour les punir , détruisit
toutes les maisons.
ANAIIARATH, ancienne ville de la Pales-
tine, de la tribu de Juda, donnée ensuite à
celle d'fssachar.
ANALGÉSIQUE adj. (a-nal-jé-zi-ke — rad.
analgésie). Qui se rapporte à l'analgésie.
ANALGIQUE adj. (a-nal-ji-ke — rad. anal-
gie). Qui se rapporte à L'analgie.
* ANALYSE s. f. — Encycl. Chim. Nous
avons donne, au tome 1er, quelques notions
générales sur Y analyse chimique, sur son but
et les procédés qu'elle emploie; nous allons
compléter cet article par quelques détails sur
l'analyse quantitative et qualitative des prin-
cipaux corps simples et composés , qu'ils
soient solides, liquides ou gazeux.
Nous consacrerons ensuite une partie de
cette étude à Y analyse des matières organi-
ques, et nous la terminerons par quelques
renseignements sommaires sur l'analyse pra-
tiquée au moyen du chalumeau, c'est-à-dire
par la voie sèche.
Dans toute analyse par voie humide, il est
indispensable d'amener a l'état de dissolu-
tion la substance à étudier. On comm
donc par la pulvériser avec soin, puis ou la
mettra en présence de l'eau distillée. Si l'a-
ion du mélange ne suffit point I
soudre le corps, ou tentera d'obtenir ce ré-
sultat en chauffant; si la substance est
lubie dans l'eau, on ajoutera au mélange un
peu d'acide azotique ou chlorhydrique, et
enfin si les acides sont sans action sur elle,
on la calcinera dans un creuset de platine
avec deux ou trois fois son poids de carbo-
nate do soude, ou avec une mémo quantité
de potasse dans un creusel d'argent. Le mé-
lange traité par l'eau acidulée se dissout fa-
cilement, et il ne reste plus qu'à diviser le li-
quide en trois parties égales, afin de recher-
cher dans la première les bases et, par suite,
les métaux ; dans la seconde, les acides et
les métalloïdes. La troisième partie esl ré-
servée pour le contrôle des résultats obte-
nus dans les expériences faites sur les deux
premières parties.
— Recherche des bases. Lo soufre donne
avec les métaux des sulfures que L'on peut
divi r en deux sections distinctes : 1" Les
. in olubles dans l'e lu et indé
sables par tes ucides étendus ; 2° les sulfures
. acide i ét< ndu .
de ci ' deux
I mpn nd Lea
ilvent dans lo sulfhj
d'ammoniaque et les sulfures neutre qui ne
s'y dis o\\ ent pa i ; l" ccond contient lo ■■
■ res in soluble i dans L'e tu pure, mai
lui. e ■ dans I
iu i ure ; de Là quati e
i di ■ :ts. H esl fa ile
taux, suivant que Leur sulfure se
l telle surte.
Pour -i tei miner La .-■ cl ille ap-
t un sulfure donné, i >n - omin i
aciduler la Liqueur qui tienl le corn
solution, nuis on la traite | n ulfhy-
drique. -S'il y a formation d un pi
i ppai i t a La pi ■ i ci ion ; il
appartient a la si condi
traire,
poui i groupe duquel fait
parue un sulfui e di La pi I
le lave par décantation dans un lui
verre f< io de es extrômiti , \
..ii ...I [il onne de sulfhydraie d'arainoni iq
si le sulfure se dissout, 'I appartient uu , i -
mier ; le eus coutume, il fait
partie du second.
ANAL
Pour classer les sulfures de la seconde
section, on neutralise p ir l'ammoniaque une
solution du sel, si elle est acide, puis on
ajoute i. t du sulfhj di ite d1 i
maque. Obtient-on uu précipité, le sulfure
appai i ient au troi iem - groupe; s'il ne s'en
produit pas, on est en présence d'un sulfure
du quatrième groupe.
Quand les sections et groupes sont déter-
minés, on procède comme suit pour recon-
naître te meta l.
Dana ; remière section, premier groupe,
figurent Lor, le platine, l'etain, l'arsenic,
L'antimoine. Si le précipité est noir, insolu-
ble du el chlorhydri-
que isoles, niais soluble dans l'eau regale,
on est en présence d'un sel d'or ou de
tine. Si La dissolution du sulfure dan-.
donne, au contact d'un.- solutii
protoxyde de fer, un précipité brun qui prend
un vif éclat sous le brunissoir, on a an?
un sel d'or. La dissolution du sulfure de pla-
tine ne donne pas de précipité avec le sul-
fate de fer, mais le chlorhydrate d'ammo-
niaque la précipite en jaune.
Si le précipité est brun marron, soluble
dans Les acides azotique et chlorhydrique
isolés, c'est un sel de protoxyde d'étain.
Si le précipite est jaune ou orangé, s'il est
soluble dans L'acide chlorhydrique aussi bien
que dans l'acide azotique, on est en pré
d'arsénite ;, d ai séniates, do sels d'an tin
ou de bioxyde d'étain. Les moyens de re-
connaît) ■ ayant été indiqués dans
les articles qui leur sont consacrés, nous ne
nous y arrêterons pas.
Dans le second groupe (première section)
figurent l'argent, le mercure, le bi rauth, le
cuivre, le cadmium. Pour reconnaître la na-
ture du métal, on prend la première dissolu-
tion, puis on la traite par l'acide chlorhy-
drique. S'il se forme un pr ci j ité blanc, on
est eu présence d'un sel de plomb, d'argent
ou de protoxyde de mercure. On reconnaîtra
le sel de plomb à la facilite avec laquelle le
précipité Se dissout dans l'eau chaude, le sel
d'argent à cette circonstance que le préci-
pité noircit à lu lumière, le sel de mercure à
celle que le précipité noircit par l'ammoni i-
que et ne se colore i as sons | influence de la
lumière. Si, en traitant la solution primitive,
il ne se forme pas de précipité, on aura af-
faire à un sel de bioxyde do mercure, do
bismuth, do plomb, de cuivre ou de cad-
mium. Pour reconnaître le métal, on traitera
le sulfure par l'acide azotique; si le sulfure
ne se dissout pas, on a un sel de bioxyde
de mercure; si le sulfure est soluble, on
évapore pour chasser L'excès d'acide, puis
on mélange avec une forte proportion d eau
distillée. Si la liqueur se trouble, on a un sel
de bismuth; si elle ne se trouble que sous
l'action de l'acide sulfurique, on a un set de
plomb ; si l'acide s ul l'un que reste sans action
sur La liqueur, on est en présence d'un sel
de cuivre ou de bismuth, qui auront été ré-
vélés pur uue expérience antérieure, car la
solution des sels de cuivre est bleu- el
par l'acide suif hydrique uu précipité noir,
tandis que le sulfure de i admiuin précipité
de la première dissolution est jaune.
Dans le troisième groupe (seconde section)
figurent L'aluminium, le chrome, le fer, le
nickel, le cobalt, lu manganèse et le zinc.
Pour reconnaître chacun des métaux de ce
groupe, an prend lu prem ■■ e solution du sel
à essayer et on y ajoute du chlorfa
d'ammoniaque, oui de L'am noniaq te. -=>'ii se
forme uu précipité, ie composé ne donne pas
de sel double avec les sels ammoniacaux et
on est en présence d'un lioxyde
de fer, de chrome ou d aluminium ; s'il ne se
forme pas de précipité, lec imposé donne des
sels doubles avec Les sels an moniacaux et
l'on a un protoxyde de fer, de nickel, de co-
balt, do manganèse ou de zinc. Le sesqui-
oxyde de fer donne un précipité couleur de
rouille, Le sesquioxyde de chrome un pré
verdàtre,le sel d alumine un précipité I
Dans le quatrième groupe (deuxièm ■
lion) figurent lo magnésium, le baryum, Le
■ i.un, Le cale mu, le potas iura i I
monium. Pour déterminer La nature d
divers métaux, ou tout au moins Le
en deux groupes distincts, on verse dans tu
ii ii ur primitive du carbonate de sou
me un préi îpité par suite de l'insolu-
bilité de la base dans l'eau, on i
d'un sel de magnésie, de barj
ane ou do chaux. Si. le carboi i
la b on n obtient i
I
eu uu al. Uans le premi
pour re lélinitiveraei i ■
. .i. le en bon a te ; ceci pi té dan
, biorhydrique, pui m le traite par le carbo-
nate d ammoniaque. Si c est u
i de pré
a
un précij lueUÏ ""
irbonate
iq i pri-
mitif i sulfal i I " i ■'"1 "ll
précipité né liai i ou e ' en pré eue- d'un
baryte; si "'lilt) >'»
■ i Lé, on évapore une
u Li |
. .. m. ré adu, on n un
. .d . m moniacaux
■ ■
— Recherche des net-'
ANAL
137
peut, après avoir, par des procédés appro-
dissous le sol dont on veut recon;
l'acide, diviser en deux groupes les a
. suivant qu'ils précipitent ou ne
précipitent pas de leurs dissolutions neutres
par le chlorure de baryum. U suffira de ne
pas oublier que ce chlorure ne précipite ni
le borate, ni l'oxalate de baryto en présence
des sels ammoniacaux.
Les acides précipités de leurs dissolutions
neutres par le chlorure de baryum sont les
acides arsènieux, arsénique, chroraique. sul-
fureux , sulfurique, oxalique, carbonique,
phosphorique, borique et sil
Ceux que no précipite point lo chlorure
de baryum sont les acides sulfbydrique ,
chlorhydrique, bromhydii ] nquo,
iodhydrique, azotique et cnlorique.
! no et chro-
roique donnent des p
de L'acide sulfhydrique dans une dissolution
de leurs sels :n. luulee par l'a. Mile chlorhy-
drique. Si Le sel contient de l'arsenic, I
cipité est jaune, de même que si le sel i
arsénite. Si le sel est un arséniate, le préci-
pité est rouge brique. Les sels de v
chromique précipitent en rougo pourpre avec
l'azotate d'urgent.
Pour reconnaître la nature des acides dont
les sels ne précipitent point par l'acide suif-
hydrique, on reprend la liqueur primitive, on
la précipite par le chlorure de baryum, puis
on ajoute un excès d'acide chlorhydrique. Si
le précipite ne se dissout pas, on a un sul-
fate; si le précipité se dissout, il peut se dé-
gager des gaz ou ne pas s'en dégager. S'il y a
dégagement et que le gaz colore on vert lo
chromate de potasse, on a de l'acide sulfu-
reux,bien reconnaissante à son odeur c ■
téristique. Si le gaz attaque le ve
en présence de l'acide nuorhydrique. Si le
gaz est un mélange d'acide carbonique et
■ de carbone, on a de l'acide oxalique.
S il ne se produit point de dégagement, on
est eu présence d'un phosphate ou d'un bo-
rate, qu'on peut distinguer entre eux à
ceci que les (dus hâte i tribasiques précipi-
tent eu jaune clair par l'azotate d argent,
taudis que les bo B précipités en
blanc. Dans le cas OÙ le précipité se dissout
en mettant L'acide en liberté, on a aflfai
un carbonate ou à un silicate. S'il se d<
un gaz incolore troublant l'eau de chaux,
c'est u i carbonate ; s'il se forme un pi ■
gélatineux, c'est un : tlicate.
Pour reconnaître les acides qui ne ;
pas do leurs dissolutions par le
rure de baryum, on commence par exami-
ner , au moyen do l'acide sulfurique , r.\
l'on n'est point en présence d'un ox laie,
qu'on reconnaît au ' d'oxyde do
carbone et d onique. Ou chauffe
le sel dans ta flamme de l'alcool, pour
surer que l'on n'a point affaire à un bo-
rate, puis ou acidulé la liqueur au jren
de l'acide azotique et on _\
. S'il s est l'orme uu préçi-
:ulfure qui, traite par l'a-
cide chlorhydrique, donne l'acide sulfhydri-
que, dont l'odeur est caractéristique: un
précipité blanc ou j
moniaque rév< le la ] luxe ; si
le précipité d'argent est blanc et très-solu-
ble,e'esi un chlorure ^ s'il est jaunâtre et peu
soluble, c'est un bromure; s il est I i
peu soluble, c'est un cyanure. S'il ;
loi me | pîtè j ar. L'azotate O ■■>
on" chauffe le sel a sec avec du charbon ou
un cyanure de potassium; s'il ne se produit
pas de détonation, on a uu cyanure de mer-
cure; s'il s'en produit une, on rei i
queur primitive par l'acide sulfurique, qui
donne avec li un gaz jauni
est autre que le chlore; avec les
tes, une vapeur acide incolore -,
flueuce du cuivre, donne au contact de l'air
des vapeurs rutilai1
On doit procéder comme il vient de
1 1 l'on n'a au ■ ■<- ur la nuiuro
do l'acide du sel examiné; des m
S et notamment celle qui
l'emploi do L'acide sulfui
suivies selon les cas et
voir sur la composition des ina-
■ lier.
Daitffatout i
mes exclu: i\ i ment inqui ■ ■ herche
de la i
des proporl " trou-
vaient Uans tel ou tel mélange, dans tel
telle . ■ I itiye a
objet do dote
r ici n
■ ■
quantité des diveres matières qui en-
trent
■■. four plus ttlllpli
verrons aux traités spéi iaux d
. iblo Dictionnaii
■ de M. W'uiu, qui va nous son
guide .. . . ail.
L'analyse q
■ ,
itique a l'aide do i
. ; . . :
I
■ pai fa ite ment défini
vers cor]
suitais, ou tire facilement le i i
I onstituuieut Le ■ ""p ■ ■' »"■■
(Joue méthode exige de i
des bu lw «' un ao>D >»iuu-
18
138
ANAL
tieux. On emploi*» plus volontiers aujourd'hui
Yanalyse volume trique, qui donne, a !
dition que. les liqueurs titrées soient bien
préparées, des résultats très-précis et permet
en outre d'éviter «.le nombreuses manipula-
tions et pesées, qui peuvent être des sources
d'erreur. Nous nous occuperons plus particu-
lièrement ici de ce mode d'analyse.
L'analyse volumétrique repose sur l'emploi
de liqueurs titrées, qui, exactement mesurées
à l'aide de tubes gradués de capacité connue,
produisent, quand on en a employé la quan-
tité nécessaire, telle ou telle «réaction facile
à reconnaître à la vue. Or, supposons qu'il
le de déterminer la quantité d'un acide
quelconque qui se trouve dans telle ou telle
combinaison. On sait qu-î la saturation d'un
poids détermine de cet acide exige l'em-
ploi dune quant té de base également fixe j
si donc on fail intervenir cette hase, on
saura pat la quantité de base employée quelle
est la quantité d'acide.
Les analyses voluraétrïques se pratiquent :
1° Par la saturation des bases par l
des et des acides par les bases. Ces pi
constituent l'alcalimétrie et l'acidimétrie.
2o Par double décomposition des sels neu-
tres.
30 Par réduction, ou par oxydation, ou par
oxydation et réduction successives.
40 Par l'emploi du permanganate de po-
tasse.
On peut, dans Yanalyse volumétrique, em-
ployer le dosage direct ou le dosage par
reste. Dans le premier cas, ou n'emploie que
Ja quantité de réactif nécessaire pour obte-
nir l'effet attendu. Si le corps mis en liberté
ne peut produire le résultat qui doit indiquer
que l'expérience est terminée, on agit sur
lui, pour en constater la présence et la quan-
tité, au moyen d'une substance qui doit pro-
voquer tel ou tel phénomène prévu d'avance.
Cette dernière substance est ajoutée en ex-
uiais en quantité déterminée. Il suffit
alors, pour achever le dosage, de mesurer
l'excès de ce dernier corps. La méthode de
dosage par reste est qu dquefois la seule ap-
plicable et donne d'excellents résultats.
Pour pratiquer ['analyse volumétrique, on
doit préparer ou se procurer une liqueur ti-
trée, prendre un échantillon du cor]
sayer, choisi de telle sorte qu'il repn
1 composition moyenne de la mas e,et
enfin bien connaître la nature du phéni m e
qui doit signaler la fin de la réaction. Nous
ions pas ici dans la descriptii
appareils, flacons jaugés, pipettes, etc., qui
a préparer les liqueurs titrée ,
soit à les verser dans les liquides à essayer,
divers points ayant été étudiés ailleurs.
L'alcalimétrie et 1 acidimétrie ont pour but :
la première de déterminer la quantité exacte
d'alcali que renferment les soudes et les po-
tasses livrées au commerce, la seconde de
fournir des renseignements précis sur le de-
gré de concentration des acides.
L'alcalimétrie repose sur la propriété que
possèdent les acides sulfurique et oxalique,
quand on Le fait ugir sur une solution éten-
ilue d'alcali libre, de carbonate, de chlorure
et de sulfate de [potasse, de n'agir que sur
ii libre ou carbonate. On pourra donc,
près la quantité d'acide employée à neu->
iraliser L'alcali, connaître, pour un poids donné
demati la quantité d'alcali qu'elle
renferme. Ou constatera que l'alcali est neu-
Al'lUfcé Jf Lv**"'*"*t »*»i-ivtii,„ colorée avec quel-
*- - i" >•■ ;iii . ..,;.s,.-.l
ques gouttes de teinture de tournesol passer. 1
au rouge pelure d'oignon. On ne se préoccu-
pera pas de la teinte violacée prise par la
L'influence du dégagement de l'a-
arbonique, produit de lu décomposition
irbonate. Le nombre de centimètres
cubes de liqueur n.uinaie employ <■ donnera
la quantité d'alcali que renfermait la matière
■
L'acidimétrie est une opération inverse de
la précédente, en ce sens qu'au lieu d
dre un acide pour liqu îur normale on prend
un alcali, qui est ou un carbonate de soude
Ire ou de la soude caustique. La marc lie
ipératton est la même que dans 1 alcali-
métrie, et l'on reconnaît que l'acide est sa-
turé lorsque la teinture de tournesol e
. [ueur acide et roi i par elle 1 c\ teni
au bieu. La quantité e) al uii einploj ée donne
l.i com ei ion d< L'acide; il un» pour
... lavoir 1 orab en il faut d'alcali eau ■
tique pour neutraliser un acide d'une concen-
1 ,e do mge par double décompo ition des
m ion; einploj e pont déter-
miner lu quantité d ai ;-,■ ni non tenue ■ un
plomb, le cui-
vre, etc. G ay-Lu 1 ■ iniei proposé
■ 1
la méthode dite de cou| ell: 11, |ioui 1 e ai
de 1 1 i
l no in eni 1 e i i, 1
1 in 1,1 ibi I du chloi tire d'à al ur la
i olubilité du cbloi u Oa 1 mploie
pour ' chlorure
odiura "u gel m pai un pro-
cédé invei
■ 1
.■ 1 1 1 b 1 1 1 • ■ ■ du h ' ent. On fuit ce
dosa iqueui a tiln
ton int, l'une de l'a oub dans l'a- ide
nitrique, l'autre une solution éj al ment titrée
I mai in.
!,.■ , . olumôtj ique par
. dation ui pai ri 'i"1
ANAL
oxydation successives sont très-nombreuses.
Leur précision défend surtout de la nature
lucteurs ou oxydants employés.
On comprend, en effet, qu'elles ne peuvent
donner des résultats certains qu'à la condi-
tion que les substances soient chimiquement
pures, ou bien conuues de ceux qui les em-
ploient. Klles doivent présenter, en général,
les qualités suivantes: rester au contact de
l'air sans s'altérer, provoquer à la fin de la
■11 un phénomène caractéristique et
enfin n'être pas d'un prix trop élevé.
Parmi les substances réductrices, l'acide
eux, l'arsénite de soude, le prussiate
jaune de potasse, l'acide oxalique sont les
corps les pius fréquemment employés. On se
paiement des sulfures alcalins et de l'a-
cide sulfureux.
On compte parmi les substances oxydantes
le bichromate de potasse, l'iode dissous dans
l'iodure de potassium et le permanganate de
pol ' -, qui a l'inconvénient de se conserver
difficilement en dissolution, mais qui possède
en revanche un pouvoir oxydant très-énergi-
que et cet aune avantage d'indiquer très-
nettement la fin de la réaction.
Comme exemple de Yanalyse volumétrique
par réduction, nous citerons l'essai des oxy-
des de manganèse. Le but de ces essais est
de connaître la quantité de chlore que peut
fournir un de ces oxydes quand on le chauffe
avec l'acide chlorhydrique concentré. Gay-
Lussac, qui inventa ce mode de dosage, re-
connut que, lorsque le bioxyde est chimique-
ment pur, il fallait, pour obtenir l litre de
chlore à 00 et sous la pression 0^,76, employer
36r,98 d'oxyde. Il introduisait donc cette
quantité dans un ballon de verre contenant
environ 25 grammes d'acide chlorhydrique
concentre; il chauffait légèrement, et le gaz
se rendait dans un inatras a long col rempli
d'une dissolution étendue de potasse. Le
chlore se dissolvait dans le liquide alcalin.
La lin de la réaction se reconnaît à ce que
la liqueur devient incolore quand le bioxyde
de manganèse ne renferme pas de fer; on
enlevé le ballon et son tube de dégagement,
puis on détermine au moyen de l'acide arsé-
nieux la quantité de chlore que renferme
la solution étendue de façon qu'elle occupe
une capacité de t litre. Si cette solution ren-
ferme 70 centièmes de chlore, c'est que le
bioxyde de manganèse renferme 70 pour 100
de bioxyde pur.
Comme exemple de Yanalyse volumétrique
par oxydation , nous citerons le dosage de
1 acide sulfureux par la liqueur titrée diode.
L'emploi de ce métalloïde se recommande par
son affinité pour l'hydrogène et pour les mé-
taux, par ses propriétés oxydantes en pré-
sence do l'eau et enfin par la facilité avec
laquelle on peut reconnaître que la réaction
est terminée, en se fondant sur la coloration
bleue qu'il donue avec les empois d'amidon.
C'est à M. Bunsen, un des [dus illustres chi-
mistes de notre siècle, que sont dus le perfec-
tionnement et l'extension des méthodes indi-
quées par M. Dupasquier pour l'emploi de
l'iode comme agent de réduction. Pour doser
l'acide sulfureux, on prend une dissolution
de cet acide qui n'eu renferme que 4 à 5 cen-
tièmes de son poids; pour l'obtenir telle, on
a eu soin de ne dissoudre l'acide que dans de
l'eau bouillie, puis refroidie à l'abri du con-
tact de l'air, ce mélange gazeux devant uar
sa présence modifier les réactions ulte-je,J;i|', s
Si dans la dissolution ainsi préparéçet a(]aj.
tionnée d'une petite quantité def£p0js d/ami-
;ro,'^f.v";*y.w.(.'7*-liaueur titré d'iode. iaciue
ubii"TiV g^T5e"ïywar^"* jSitfBe d'iode, l'acide
sulfureux s'oxyde, passe à l'état d'acide sul-
furique, tan lis que l'iode se combine avec
I hydrogène de l'eau pour donner de l'acide
iodhydrique. Lorsque l'acide sulfureux est
totalement converti en acide sulfurique, la
n cesse, et l'iode restant libre colore la
masse qui renferme, comme nous l'avons dit
plus haut.de l'empois d'amidon. Par la quan-
tité d'iode employée, on connaît la quantité
d'acide sulfureux que contenait la dissolution
essayée.
La méthode d'analyse par oxydation et ré-
duction successives se pratique soit au moyen
de l'iode et de l'arsénite de soude, soit au
ui"_\ en du bichromate de potasse et du proto-
chlorure d'etain. On peut à l'aide du premier
ororeile '1" .ci I iode, le brome, lo chlore et
e liypochlorites, le bioxyde de manganèse,
do cobalt et de nickel, Les acides chlorique
et ebromique. A laide du second, on peut
doser L'étain, le mercure, le chrome et le
jaune de chrome, si souvent falsifié dans le
Ce lerce avec du sulfate de plomb.
L'analyse volumétrique par le permanga-
nate de potasse est particulièrement em-
ployée pour L'essai dea minerais ou des allia-
. de fei'i < le pi océdé 1 epo ;e sur La pro-
1 1 iôté que pu ëde '••■ permanganate de| ■
6 coi ou ■ 1 influence d'une solution
■ de protoxyde de 1er. Si on vcr.se dans
ilution acide étendue d'un sel de pro-
toxyde de fer une dissolution de permanga-
nate de potasse , une molécule de ce sel
abandonne 5 atomes d'oxygène et se trans-
■ 1 ■ t en protoxyde
ï, qui s unissent à l'excès d'acide;
1 ■ de l'état de protoxyde a l'état
, 1 .nit qu'il n'i st pu entiere-
menl pen» ydé, le permang mute de potasse
i d dore -'n menus
temps qu il dei ompo s< »i que la
on < 1 tei in née, le | du te ne
se décompose plus et 1 0 [ueur en
ANAL
rose. Il suffit d'une seule goutte pour obte-
nir cette coloration.
Il suffira donc, pour faire l'essai d'un mi-
nerai ou d'un alliage de fer par le procédé
qui nous occupe, d'abord de titrer une li-
queur de permanganate de potasse, ensuite
de dissoudre par un acide le minerai de fer,
en ayant soin de ramener à. l'état de pro-
toxyde tout le fer qu'il contient ; enfin de dé-
terminer le volume de liqueur nécessaire
pour faire passer tout le fer de l'état de
protoxyde à l'état de sesquioxyde.
On peut encore, à l'aide du permanganate
de potasse et par des procédés qu'on trou-
vera exposés dans des livres spéciaux, et
notamment dans le remarquable Dictionnaire
de chimie de M. Wuitz, doser le bioxyde de
manganèse, l'acide arsenieux, le ferrocya-
nure de potassium, le cuivre, etc.
— Analyse des gaz. L'analyse des gaz peut
naturellement avoir pour objet, soit la re-
cherche de la nature d'un gaz donné, soit la
recherche de la quotité de ce gaz qui figure
dans telle combinaison ou tel mélange, .sui-
vant qu'on recherche la nature du gaz ou la
composition d'un mélange gazeux ou d'un
gaz composé, on a Yanalyse qualitative ou
quantitative.
Dans la recherche de la nature d'un gaz
on peut se guider sur sa combustibilité au
contact de l'air , sur son incombustibilitè ,
sur sa solubilité ou son insolubilité dans les
solutions alcalines, sur sa couleur s'il pré-
sente une coloration caractéristique, sur la
propriété qu'il peut posséder de donner des
fumées au contact de l'air humide, sur son
odeur, etc.
Tout gaz peut être rangé dans une des
deux catégories suivantes : les gaz combus-
tibles et les gaz incombustibles.
Les gaz combustibles se divisent en deux
grandes sections: la première comprend ceux
qui sont absorbantes par une solution de po-
tasse; la seconde ceux qui ne sont point ab-
sorbantes par cette solution. Dans la pre-
mière figurent :
10 Les acides sulfhydrique, sélénhydrique
et tellurbydrique, qui sont des gaz acides ;
2° La mélhylamiue, qui est un gaz alcalin ;
30 Le cyanogène et 1 élher méthylique, qui
sont des gaz neutres.
Dans la seconde section figurent:
1« Le chlorure de méthyle, le fluorure de
méthyle, le phosphure d'hydrogène, l'arsè-
niure d'hydrogène, le siliciure d'hydrogène
et l'antimoine d'hydrogène. Ces gaz donnent
par la combustion un acide qui le plus sou-
vent est énergique;
2° Oxyde de carbone, méthyle, hydrure de
méthyle, hydrure d'ethyle, éthylène ou gaz
oléfiant.ethyle, acétylène, propylène,hydrure
de propyle, butylène, hydrure de butyle, al-
lylène. Ces gaz donnent par la combustion
de l'acide carbonique qui trouble l'eau de
chaux ;
3° L'hydmgène qui, mêlé en proportions
définies avec l'oxygène, donne de l'eau pour
tout résidu.
Les gaz incombustibles se divisent en deux
sections qui comprennent, la première, les
gaz non ahsorbables par une solution de po-
tasse; la seconde, les gaz absorba bjter* "*
Dans la preinicy:e_^£U^^-TTÔltygene, le
■•pi'ôtù'xy'^'w'ie bioxyde d'azote et l'azote.
Dans la seconde on trouve :
10 L'ammoniaque, l'acide sulfureux, l'acide
carbonique, l'acide chlorocarbonique et le
chlorure de cyanogène. Ces gaz sont inco-
lores ;
20 Le chlore, l'acide hypochloreux, l'acide
chloreux et l'acide hypochlorique. Ces gaz
sont colorés;
3° Les acides chlorhydrique, bromhydrique,
iodhydrique ; le fluorure de calcium, le fluo-
rure de bore et le chlorure do bore. Ces gaz
sont incolores, mais fument au contact de
l'air humide.
Telles sont les grandes lignes qu'on peut
tracer pour faciliter Yanalyse quantitative
d'un gaz. Rien de plus simple que de recon-
naître successivement la classe, la section
ou le groupe auquel appartient le gaz étu-
dié. Kn approchant une éprouvette pleine
du gaz en question d'un corps enflammé , on
verra tout de suite s'il appartient à la classe
des gaz inflammables ou à celle des gaz in-
combustibles.
Si le gaz est combustible, on portera son
attention sur la couleur et l'intensité de la
flamme, sur les produits de la combustion.
S'il est incombustible et qu'il ne rallu
point une allumette conservant un point en
ignition, on saura qu'on n'a affaire ni à l'oxj -
g ne ni au pr «y de d'azote. S'il donne des
vapeurs rutilantes, on scia eu présence du
bioxyde d'azote.
Pour déterminer la section & laquelle an
partienl le gaz essayé, on versera dans l'e-
prouvelte qui le contient une solution de po-
tasse, .si u- gaz précédemment incombustible
est absorbe et présente une coloration, il
appartient au groupe du chlore; s'il est m
combustible, incolore , absorbable, il répand
des fumées à l'air, attaque l" mercure et
fait partie du grouj n tête duquel nous
avons placé L'acide chlorhydrique. Pour de-
terminer la nature du gaz quand 00 connaît
le groupe auquel il appartient, il faut, étant
do lea propriétés caractéristiques des
gaz qui composent ce groupe, es ayer le gaz
étudié, et on ne tarde pas a être fixe sur sa
ANAL
nature, puisqu'il suffit de quelques réactions
très-simples pour arriver à ce but.
L'analyse quantitative des gaz élémentaires
ou composés et des mélanges gazeux com-
prend une foule de procédés dans l'examen
desquels nous n'entrerons pas, car le lecteur
trouvera dans cet ouvrage, aux noms des
gaz dont on pourrait s'occuper ici, l'exposé
complet des méthodes employées pour obte-
nir leur dosage en poids et en volume. Il
nous suffira de dire que cette recherche peut
se faire par analyse ou par synthèse; que,
dans Yanalyse des mélanges gazeux, on peut
procéder par pesée, ou au moyeu des n*e-
thodes dites evdiométriques, qui comprennent
les méthodes anciennes, aujourd'hui à peu
près abandonnées, et les méthodes nouvelles
qui sont dues, aiusi que les appareils dont on
se sert dans ces expériences, à M. Bunsen, à
M. Regnault et à M. Doyère. L'analyse des
mélanges gazeux peut encore se faire soit
en absorbant les gaz au moyen de réactifs
appropries, soit par la combustion et un cal-
cul ultérieur. Ce dernier procède est le seul
qu'on puisse employer lorsqu'on est en pré-
sence d'un mélange gazeux formé de gaz
combustibles et qu'un ne peut isoler au moyeu
d'un réactif. Tel est le cas d'un mélange de
gaz oleliantet d'hydrogène. On comprend, eu
effet, qu'il suffira, la combustion des compo-
ses carbonés étant connue, de savoir com-
bien il faut d'oxygène pour les brûler et
combien leur combustion donne d'acide car-
bonique. Ces données permettront, après la
combustion du mélange dans l'eudiomètre,
en présence d'un excès d'oxygène, d'obtenir,
par un calcul très-simple, la proportion daus
laquelle les gaz brûlés figuraieut dans le mé-
lange.
— Analyse organique. L'analyse organique
peut être immédiate, c'est-a-dire avoir puur
but l'isolement à l'état de pureté des prin-
cipes immédiats qui préexistent dans les ma-
tières organiques ou élémentaires, c'est-à-dire
avoir pour objet la recherche des quantités
pondérables des divers éléments qui consti-
tuent une substance organique pure.
L'analyse organique immédiate demande,
on le comprendra facilement, un soin excep-
tionnel. Ou est, en effet, en présence de sub-
stances que la chaleur, les réactifs énergi-
ques et même les plus faibles peuvent atta-
quer et transformer en des composés dont la
constitution nouvelle peut ne pas fournir
d'indication sur le corps précédemment truite.
De plus, les substances organiques qu'on est
appelé à étudier renferment, le plus souvent,
de nombreux composés qu'il faut isoler les
uns des autres sans porter atteinte à leur
constitution propre. Les dissolvants, l'eau,
l'alcool, L'éther. l'esprit de bois et quelquefois
les benzines, le chloroforme, le sulfure de
carbone sont, en ce cas, d'un grand secours,
car les propriétés qu'ils possèdent de dissou-
dre tel ou tel corps peuvent fournir un moyen
de l'enlever à telle ou telle combinaison.
Le but de Yanalyse immédiate étant d'ob-
tenir à l'état de pureté les principes immé-
diats qui constituent la matière organique,
on pourra s'assurer que la matière obtenue
et qu'on veut étudier est pure, e'est-a-dire
~" constitue une espèce chimique, en étudiant
son mode de cristallisation, ses points de fu-
sion et d'ebullition, la façon dont elle se con-
duit dans telle ou telle combinaison, etc.
Si la substance obtenue cristallise et que
plusieurs fractions de cette matin- traitée
par des dissolvants différents donnent des
cristaux de forme constante et de propi iétés
identiques, on peut conclure que la substance
est homogène et pure. Si le point de fusion
du produit obtenu est constant, ou aura un
argument de plus eu faveur de sa pureté. Si
l'on est en présence d'un liquide, et que I un
constate que son point d'ebullition est, sous
même pression, toujours le même, on pourra
conclure à l'homogénéité de ce liquide; car
lorsqu'on distille ensemble deux liquides dont
le p>unt d'ebullition diffère, même légère-
ment, on constate aisément, au cours de l'o-
pération, une élévation do température qui
survient après la distillation du liquide dont
le poiut d ebullitiou est le moins élevé.
On peut encore, pour se renseigner sur la
pureté de la matière organique qu'on étudie,
tenter de la combiner, si fane se peut, avec
on corps dont on l'isole ensuite a L'aide de
réactifs appropries. Si la substance ainsi trai-
tée sort de cette combinaison telle qu'elle y
, lut entrée, on a un fort argument eu faveur
do sa p m oie. On peut enfin, à l'aide d'un dis-
solvant qui varie avec le compose à étudier,
procéder a une dissolution fractionnée, em-
ployer, par exemple, une quantité de dissol-
vant telle qu'elle n'enlève qu'un dixième du
composé, puis, la substanueayantété dissoute
dans 10 parties, évaporer une aune cha-
cune da ces 10 parties. Si le corps est homo-
gène, les dix résidus devront présenter le
même punis et les mêmes caractères.
L'analyse organique élémentaire a pour but
de déterminer les quantités pondérables dv*
éléments qui composent une matière organi-
que pure. Elle porte dune sur le dosage du
carboue, de l'hydrogène, de l'oxygène, de l'a-
zote, du soufre et du phosphore, qui consti-
tuent les éléments ordinaires des matières
organiques. Parmi ces corps simples, les uus,
comme le carbone et L'hydrogène, figurent
COU laminent dans les substances u: paniques ,
d'autres, comme l'oxygène et l'azote, y ligu-
ANAL
rent très-fréquemment; les derniers s'y ren-
contrent quelquefois. Enfin, {'analyse élé-
mentaire peut encore avoir pour objet de re-
chercher dans les substan
corps qui s'y trouvent accidentel»
comme le chlore, le brome, l'iode, le silicium,
l'arsenic, etc.
Cette branche si importante de la chimie
date de Lavoisier, qui a le premier i
comme moyen d'analyse la combustion, en
présence d un excès d'oxygène, du carbone
et de l'hydrogène, d'une matière organique
pour transformer ces éléments en acide car-
bonique et en eau.
Depuis le jour où Lavoisier indiquait cette
marche, de grands progrès ont été accomplis
par les chimistes. Depuis le comroen
Je ce siècle, MM. Gay-Lussae et Thenard,
Liebig, Dumas, Péli^ot, Bunsen et tant d'au-
tres savants dont la liste serait trop longue à
donner ont crée, des méthodes et construit de
es des appareils pour le dosage du
carbone, de l'hydrogène, de l'oxygène, de
l'azote, etc. Quelques-unes de ces méthodes
sont d'une précision rigoureuse et qui ne
laisse rien à désirer; d'autres appellent quel-
ques perfectionnements. Le cadre actuel de
cet article ne nous permet pas d'entrer dans
l'exposé des divei s i\ is par les
>. On trouvera d'ailleurs
au Grand Dictionnaire, aux mots carbonée, HY-
DROGENE, OXYGBNB, PHOSPHORE, etc., des ren-
seigneineuts sur le dosage de ces corps dans
les substances organiques, et, pour plus de
détails, on aura recours aux traites spé-
ciaux.
— Analyse au chalumeau. On peut, au
moyen du simple chalumeau a air et à bou-
che, avec chambre à uir et bec de platine,
faire l'analyse par voie sèche d'une quantité
de produits. Disons tout de suite qu'on opère
plus particulièrement sur les métaux, etque
l'analyse pratique donne, quand elle porte sur
la nature du métal, c'est-a-dire quand elle est
qualitatae, d'excellents résultats, prompte-
ment obtenus. L'analyse quantitative , au
moyen de l'appareil eu question, ne donne
que des résultats approximatifs qui ne peu-
vent ni contrôler les données fourmes par
l'analyse par voie humide, m dispenser d'em-
ployer ce dernier mode d'étude. C'est aux
chimistes Bergman, Gahu et Berzélms qu'on
doit l'invention et le perfectionnement des
méthodes aujourd'hui employées parnoschi-
et nos minéralogistes.
is a de, rue ici l'appareil
yéj il nous suffira de rappeler que les
essa.s peuvent se faire soit au moyen de la
flamme, agissant cumin.- simple source de
chaleur, soit au moyen de la flamme oxy-
u réductrice, sou enfin à l'aide du bo-
rax. Le de. i exige l'emp.
. fort. On fait une boucle à
des extrémités, on la chaude au rouge,
puis on la plonge uans de la poudre de borax
anhydre. Ou reporte le tout dans la flamme
du chalumeau; Je borax se fond, donne une
perle transparente, avec laquelle on touche
lu madère a essayer. Une parcelle tres-ieuue
adhère a la perle et peut être portée dans la
flamme réductrice ou oxydante.
L essai d'une substance au moyen du cha-
lumeau peut se piatîquer des diverses ma-
nières suivantes :
— I. Examen au moyen du chalumeau.
îo Jjuns un tube bouche. fcii lu substance se
carbonise et donne des vapeurs enipyreuma-
tiques, ou est en présence u'une matière or-
ganique; si elle se carbonise et donne des
vapeurs ammoniacales, c'est une matière or-
ie azotée. S'il se produit un phéno-
mène de phosphorescence, on est en pré-
sence de la fluorine. Un dégagement d oxy-
gène, facile à constater au moj en d une allu-
mette conservant quelque.-, points en i^uition,
Indique q l'on a affaire au. . chlo-
rates, tonales, nitrates ou à des perox
S'il se forme un sublime, on est en présence
de sulfure-, u-- séléniun et de
mercure, de sélénium, de mercure , de sels
ammoniacaux, etc.
2U bans un tube ouvert. L'odeur des gaz qui
igent, la nat ure d< . d .s e-
chapp' . ent sur les parois de la
Sut des
i . i, tance
essayée. On notera que le sublime dû à l'oxy-
dation est toujours blanc.
— II. Examen sur le charbon sans l'aide de
réactif t. Quan ■ , trbons
ardents des sels, ils peuvent ou se foudre et
: porer au chai des sels
alcalino-terreux.de- , ho
ou se fondre et déposer un enduit autour de
l'es ai, c'est le eus de l'antimoine, du \
inuth, du cadmium ou du zinc ; ou de-
flu i-r, c'est le cas des cl BS blo-
, des azotates, des iodates et des per-
chlorales.
Si la substance placée sur le charbon e i
difficilement fusible, et inaltérable dans les
tleux fiammes réductrice ou oxydante, un est
du platine, de l'iridium, du pal-
ladium, du rhodium, etc.
Une quantité de minéraux, et notamment
le quarus, le corindon, i'arragonite, la eal-
cite, etc. , sont complètement infusibles;
d autres , le feldspath , l'en , l'eu-
cla -■, etc., ne fondent que sur les bords.
Lutin, certains oxydes donnent à La S
de réduction un enduit et un globule métal*
ANAP
lique; tels sont 1 les de plomb, de bis-
muth et d'anthnoii donnent un
enduit; tels sont le
cuivre, L'étain, 1 or, l'argent, le platine.
— III. Examen sur le charbon avec réac-
■ ■
qui d I m simple :
une perle incolore, qui se forme avec bouil-
lonnement si la matière employée e
quartz, du feldspath, de l'oligocl
meraude, de L'andulousite, etc. ; mie
jaune ou verte, à froid, avec les composés du
chrome; une perle de couleur grenat avec la
dîoptase, la liévrite, etc. Les composés du
i lèse donnent, avec la soude, une masse
\ erte a la flamme d'oxydation. Ceux du tung-
ène, du fer, du cob
nickel, de l'étain, du cuivre et des métaux
se réduisent sans auréole k la flamme
i éducti'ice.
— IV. Examen sur ta pince à bouts de pla-
fine. Ce m e d'analyse penne l de détermi-
ner approximativement le point de fusi
une le moyen de les cl isser en
... ble . I Bssai - qu'on
peut distinguer û la coloration qu'ils commu-
niquent à la flamme se fait pins sûr
.i le brûleur Bunsen,
question à L'article spbctralh (anal
tome XIV du Grand Dictionnaire , page 985.
Les modes d'essai que nous venons d'in-
diquer sont les plus usités, mais ils ne sont
pas les seuls que puissent les chi-
mistes dans leurs recherches au moyen du
chalumeau sur la nature des corps. Il en est
qui sont spéciaux à tels ou tels composés et
qui sont particulièrement employés poor
1 examen des minerais ou des alliages métal-
. Nous n'avons pas a nous en occuper
ici, ces procédés étant exposés aux articles
ABGBNT, FER, MANGANESE, etc.
L'analyse quantitative au moyen du chalu-
meau est très-difficile à pratiquer. Elle ne
peut, comme nous l'avons dit plus haut, rem-
placer les méthodes par voie humide; toute-
fois, elle fournit assez rapidement des ren-
iments d'une précision relative. Les
méthodes employées pour la pratique de ce
mode d'analyse ont été indiquées et perfec-
tionnées par les chimistes Harkfort et Platt-
ner. Ces essais exigent, outre l'emploi du
chalumeau et de ses appendices, une balance
très-sensible et pouvant peser 0 gr. 02 à un
dixième de milligramme prés, et une échelle
d'une construction spéciale destinée à, la me-
sure des boutons d essai qui seraient trop
pet.ls pour être pesés, même avec la balance
dont il vient d'èire parlé. Avec ces appaieils,
on peut faire des essais d'or, d'argent, de
cuivre, d'étaio, de cobalt et de nickel ,
e une fois, les résultats obtenus, si ha-
biles que soient les expérimentateurs, ne
sont qu'approximatifs et ne peuvent dispenser
de recourir à l'emploi de V analyse par voie
humide.
anandrine adj. (a-nan-dri-ne). Bot. Syn.
d'ANANt'KAIKE.
ANAN1A (Jean-Laurent), savant italien, né
à Taverna, eu Calabre, mort vers 1582. 11
vécut longtemps dans la maison de Carafïa,
archevêque de Naples, sou protecteur, et,
après la mort de celui-ci, il se livra à l'étude
des sciences magiques et naturelles, outre
un traite intitulé : /Je natura dxmouum tibri
quatuor (Venise, 1581), on lui doit un ou-
vrage également curieux, qu'il dediu à la
princesse Sforza d'Aragon et dont 1
italien est V Universale fabrica del m
ovvero cosmografia divisa in quattro trattati
(Venise, 1576).
ANANISAPTA s. m. (a-na-m-sa-pta). Sorte
de talisman propre a préserver des maladies
, dans l'opintoil des eabalisles.
Us expliquent la formation de ce mut parla
réunion des premières lettres des mots de lu
phrase suivante : Antidatant Nazarem àu-
yeeem intoxicalionis ; sanciificet a/i-
menta, pocuta, Trinitas klma [Puisse l'anti-
dote du Nazaréen détourner de toi la mort
par le poison ; pue la Tl bienfaisante
sanctifier tes aliments et ton breuvage).
* ANAPHIE s. f. —Encycl. Aruchn. Say, qui
a établi ce genre, lui assigne poui caractères :
corps trè grêle, k quatre i horaci-
ques et terminé par un petit prolongement
caudal; tête très-petite; quatre yeux,ui
a la partie antérieure de lu tête, sur un tu-
• commun; mandibules dldaclj
articles, insérées à la partie antérieure
. ;e; pas de palpes; huit pattes tilifor-
■
■ e genre d'un tc< lui des
phoxiebiles, et l'absence de pal pi - l
île le confondre avec les nymphones ut les
aramothées. L'anaphte paie, paj .
est considérée com
type du r
ANAPNOGRAPHEs. in. (a-nu-pno -gra-fe —
anapnoé, respiration; graphe, j'écris).
instrument qui sert a enregistrer les divers
mouvements auxquels donne lieu lu respi-
ration.
ANAPO , petit fleuve de Sicile, qui se jette
dans la mer, près de Syracuse, c est sur les
Le ce fleuve, ruisseau d environ 3 mètres
sur, que lurent inspirées les poésies
| des ue TheocritOi
ANAPOLI, une des Cycludos.
ANAT
ANASSER s. m. (a na-sèr). Bot. Syn. de
i.-IUi.
LN A STASE, patriarche de Constantinople,
en "53. Lui -
nomma patriarche, a la place de i
■
rès 1 1 mort
n, Constantin Copronyme, ayant eu
a lentement contr -
rêver les yeux et le lit |
us l'hippodrome, monte sur un àne et
la tète tournée vers la queue. Cependant il
ne le déposa point, et le patriarche ne mou-
rut qne prés de dix uns plu
"ANASTASI (Auguste).— Ce laborieux et
remarquable artiste était, urrii
ion de son talent et avait acquis une
d tut
tout a coup frappé de cécité. Api
les amis du peintre, voulant le i
résolurent de
aux artistes et de leur demander des tab
D lus au profit
d'Anas pel fut entendu. La
des objets réunis, grâce un gel
de M. Beugne
produisit plu i de 1 M
remercia ses ms et inconnus dans
une lettre touchante. Ne voulant pas, selon
■
mu qu'aurait , i
donner son talent, il rit don eu 1873, a -
■ les beaux-arts, do la nue | i
dune somme de 100 francs, représentée
en rente perpétuel. e sur l'J i il se
réservait seulement l'usufruit. En
don, il a demandé que cette rente fût •
crée a la fondation suit d'une p
gère, soit de secours annuels en faveur d'ar-
tistes peintres ou sculpteurs français ou assi-
milés a des PrançaiSjdans l'ini rtuue. Parmi
u. s 1861, nous
citerons : Après la pinte, il , Se
, Coucher du soleil, lie tour du U
asse de la villa Panfili ,
ducs de Claude (1864) ; Bords du Tibre, le Eo-
Cii couchant (1865); Terra
ascatelles Ue i
1 .■■■./. en automne l l
Lavoir, Village de Leidschendam
ton aux lauriers-roses (186
taine près de l'Ariccia, l'Escalier du bac
(1870). M. Anaslasi a obtenu une médaille
en ls^s, une autre médaille eu 1865
croix ue la Légion d'h nneur en 1868. Il s'est
adonné avec talent à la lithographie, au
d Je laquelle il a reproduit un
nombrede payj - :s,dus aux meilleurs artis-
tes coni pour le journal V Ar-
tiste t soit pour les Artistes contemporains.
•anastatique s. f.V. Jéricho (r
tome IX du Grand Dictionnaire, page 950.
*ANATHÊME s. m. — L'article eucyclo-
l r ,iu Grand
maire, trouve son naturel
au mot EXCOMMUNICATION (tome VII).
ANAT1DÊ, ÊE adj. (a-na-li-dé — du laU
anus y canard). Ornith. Qui ressemble au
canard.
— s. m. pi. Famille de l'ordre des palmi-
pèdes, syn. de lamkllirostrks.
" ANATIFE s. m. — Encycl. Lu coquille des
anatifes est comj osée de cinq \ al . e t, qui,
■ nées par une membrane en forme de
com- aplati, sont soutenues par un pê
iX, susceptible do s'aUonger et ue se
contracter. Ce pédicule se fixe toujoui
■ sur des corps situes dans la in<
e i bois des navires, les i
e.iu, on voit ies anatifes sortir leur»
i ilè au muni
exécuter avec ces arrhes des mouvi .
dont le but parait être d'attirer quelqui
vers leur centre, ou se trouve
Hors uo l'eau, ils peuvent vivre environ uu
jour, et lis ne font au un mouvement avec
leurs cirrhes. Le corps de Vanalife, retire de
ses enveloppes, présente sur les
sieurs suions qui correspondent au i
it ou anneau sou-
tient une paire de
| ted et
offrant beau. ■ meuis soyeux,
ou moins longs suivant les espèces. Li
bre des branchies varie au
■ ne offre une
i .
i mâchoires et une petite langue. L'oa-
nie tubuleux ou i ou voit
qui communique avec
la cavité stomacale; l'intestin, évase
origine, se contourne et se termine | u
tice anal. Les anatifes sont heimaphr* unes,
l'appareil générale
que
; me conduit la liqu
dans le man ut les
i o de-
■
t d abord libres; mais bientôt ils
vont qui so
trouvent .sur leu ,
ANAT1FERES 3. f. pi. (a-na-ti l -i e). Zool.
lyant pour 13 pu le
inatife.
-ANATIGRALLC S. f.— Encycl. Ornith. I.a-
1. Il lui assigne
Îiour caractères : ■ , medio 1 in<
. jambes t;t tardes robuste
ANCE
139
tllongés, dépassant les membrai
: . .
bec allongé, déprimé
:
queue 1
■
1
•. les tadornes , ta canal I
dendroej
•ANATINE s. f.— Encycl. Zool. C.
: ns ]e
•■ réduit
lies offrant les caractères suivunl
inul inconnu; coquille ti..
valve, subéquilatérale, saillante aux extré-
mités; ligament intérieur insère sur des
cuillerons horizontaux et com, i
lus par
des arcs-boutants obliques, trè- :
longitudinale, divisant le test de]
mets jusque vers le tiers supérieur de !
10 taie.
Deshayes n'admet que quatre espèces dans
ire, et parmi
tinus de Linné; mais il 1 urrait
.1 i, dont on
- moules, el z a fait son
genre cercomye.
ANATOl II S,] .marche de Constant»
qui, en .
I .Eu 451 - ... ■ .
e,Anatolius *-t Léon, évéque de 1
eurent une 1 ;u relative-
10 do l'un de ces
sur l'autre.
anaxetum s. m. (a-ua-fcsé-tomm). Bot.
1
odium crassifo
, èce du genre phymatude
de l'i
AN tXIBIB, nymphe qui inspira de l'amour
1 duns un len.
Diane, sur les bords du Gange, et disparut.
A>AX1DAMI S. | uQiUa
tit lii^ de Z
vivait vers 67a av. J.-C. Il \
-ueut envahi pour la se-
conde fois le I-
\n wiiu >u vn v\i un ... Castor et
txide est or-
t
une statue en
tor et Poliux, ù Argos.
ANAX1BUOB fille de Coronus. Kpeus la
n ndit mère d Hermine.
A.NBAItADAD , vide fabuleuse, habit
les génies et placée par le . ulaUX
dans lu p.irue lu plus occidentale u
.
ANC! B, fils de ESurynome et
de Lycurgue. roi d'Arcadie. Il prit 1
l'expédition aes Argonautes et u lac
du sanglier de Calj
rit. il Guerrier de Heuron, que Nestor vain-
quit u lu lutte dans les jeux qui lurent oele-
les d Amaryncée, roi des
: le,) l\ est uns aussi au rang des
ttes,
A.NCEL (Jules-Edouard-Daniel), armateur
et homme politique frança s, ne au il >,
18 18. Lorsqu'il eut termiué ^ei études à Pa-
Ancel retourna dans sa ville nai
il s'adonna au commerce. Devenu un de
riches b du Havre, il fut n
- puis
le ville en 1848 et fui élu, l'an-
.
a l'Assem . . M. Ancel
. 1 .
t ion nuire et monarchique, .
les au 0 le., prit â di-
SUT >les questions
de cornu
delà commission .0 la loi sur les .
mbre 1851, il
I entra
au Cor,
ministratiou , en 18:.2 , connue député de
1 Seine- In féi
Il appuya de
présentées parle plus despotique des gou-
fut 1 lu, au inèm
dépendance, il perdit .'appui de l'adinin
lion en I
■
iur l'abrogation ue la loi de u
r
.01 sur 1 armée, pour l'amendement de
rante-i ions de isoy.
trouva en I - avec al. Le
vint ie caiiuiu.it agréable , un a échoua
UUsecuuUtourilesciuUil.il
la vie privée, se bon
la Seine- J
1884. Le 8
électeurs de ce d
M. Ancel s -
I 1
qui se pro-
140
ANCE
pour la paix, pour l'abrogation des lois d exil,
pour la pétition des êvéq es pour la propo-
sition Rivel ■■" tituanl d
re I- !■■ tour de l'As eml
Paris, le maintien des traités de i omirn 1 1 e,
l'impôl i tières première , etc i i
24 mai 1873, il contribua au renvers iraenl «I
M. Thiers, puis il appuya toutes le mi
de réaction du gouvernement de combat, vota
pour la «h cul ure Pascal, pour le septennat
(19 novembre), contre les propositions Porter
et Mil -vi:l ■ (juillet 1874), .contre la constitu-
tion républicaine du 25 février 1875, pour la
loi sur l'enseignement supérieur, etc. Dans
cette Assemblée, où il fit tout pour entraver
l'avènement de la République, M. Ancel joua
un rôle assez important comme homme d'af-
faires. Il devint président d'une des commis-
sions pour la révision des marchés pendant
la guerre, fit plusieurs rapports, sur le ser-
vice des pensions, sur la loi des chemins vi-
cinaux, .sur la loi concernant la marine mar-
chan le,e1 pi il plusieurs fois la p ■■
questions d'impôt, di ■
Le 20 janvier 1876, il po I i:" '|l-
ment sa candidature au Sénai et 1 s sa
circulaire lu déclaration suivante : : ■ Je n ai
pas voté le principe de la constitution du
25 février; mais, du jour où cette constitu-
tion est devenue la loi du pays, je lui ai
donné et lui donnerai le concours que lui
• doivent tous les bons citoyens. ■ Elu séna-
teur, il est allé siégera droite et a voté con-
tre le gouvernement au sujet de la collation
des grades. Depuis 1871, M. Ancel est prési-
dent du conseil général de la Seine-Infé-
rieure.
ANCELET (Gabriel-Auguste), architecte, né
à Paris en 1829. Des l âge de seize ans, il
commença l'élude de son art, prit des leçons
de MM. Lequeux et Baltard et suivit les cours
de l'Ecole des beaux- arts, où il remporta le
grand prix de Rome en 1851, avec un excel-
lent projet à Hospice dans les Alpes. Pendant
-on séjour à Rome, il étudia les monuments
antiques et se fit remarquer en 1856 par un
envoi fort remarquable, la Restauration de
la vl'12 Appx ira Après ivcu visits 1* Cerise,
M. Ancelet revint eu France. Depuis lors il
a été nommé successivement architecte du
château de Pau (1858), architecte du château
de Compiègne (1S65), membre du conseil des
bâtiments civils et professeur de dessin or-
nemental à l'Ecole des beaux-arts (1873).
M. Ancelet a été décoré de la Légion d'hon-
neur en 1866 et a remporté une médaille
d'honneur a l'Exposition universelle de 1867,
pour sa Restauration de la voie Appienne.
Parmi les travaux de ce remarquable archi-
tecte, nous citerons : la façade d'entrée du
château de Pau, une adjonction au château
de Biarritz, la construction du château d'Ar-
leaga, en Biscaye (1858-1864); la salle de
spectacle du château de Compiègne , des tra-
vaux au Conservatoire des arts et métiers.
ANCELON (Etienne-Auguste), médecin et
lu mime politique français, ne à Nancy en
1806. Il alla étudier la médecine à Paris, où
il prit le grade de docteur eu 1828, et il alla
pratiquer son art à Dieuze. M. Ancelon ne
tarda pas à prendre rang parmi le;, médecins
les plus remarquables de la province. Tout
en soignant ses malades, il publia, soit dans
la Gazette des hôpitaux, de Paris, soit en
volumes, des écrits estimes, tels que : Mé-
moire sur létal de la végétation dans les ter-
, nuis salifères (1847) ; Du cancer, du goitre et
du crétinîsme endémique (1850) ; {'Art de con-
er la santé (1852); Influence de l'inocula-
tion de la vaccine sur les populations ; Philoso-
phie mathématique et médicale de la vaccine
(1858); De Marsal a Bordeaux (1862); Ecri-
ture .papy rusrfar chemin .pâte et papier (l$G2) ;
la Vérité swr ta fin te de Louis XV i (1866), etc.
Le docteur Ancelon était depuis longtemps
connu dans son département pour son pa-
triotisme et ses idées républicaines lorsque,
le 8 février 1871, les électeurs de la Meurthe
l'envoyèrent à l'Assemble nationale. Il alla
dans les rangs de la gauche républi-
caine, vola contre la paix, contre l'abroga-
tion des lois d'exil frappant les Bourbons,
contre le [ion voir constituant, pour La propo
sition Rivet, contre la dissolution
nationales, pour le retour de l'A semblée a
1 outre La pétition des '*\ '"-'i" s, pour la
dii ioluiion, poui la maintien des traités do
commerce et l'impôt sur les matières premta
tC Le 24 ma» 1873, M. Ancelun se ]
nonça pour M. Tlueis, puis u lit la plus vi\ q
oppusii iou 1 ment de combat, vota
contre le septennat, contribua ii la chute du
cabinet do Broglie, appuya les propositions
Pérîer et Maleville, vota pour [a constitu-
tion républicaine du 25 février 1875, contre
la loi sur l'enseignement supérieur, etc. A
diverses reprisi s il prit la parole, notamment
contre l'impôt du Bel propoi é par M, Magne,
et au sujet de la pen ion donm ■ a M. Pas-
teur, A l'expii ation de Bon manda 1 , cel intè-
gre et vigoureux champion de In liberté de
,ou pays est rentré volontairement dans la
retraite et n'a pas voulu po er de nouveau
:i 1 . ...L 11 iture*
' ANCBLOT (Mai
1 uabdon. dame). — Mm° Ancelot est morte
. . ■ i . . El 1 ta il I
mère de L'avocat Lachaud.
4NCELOT(Adolphe-Jean-Françoi i), 1
1 i w mu frnnçnia ne ;« Moulin 1 en
ANCH
1815. Il étudia le droit, puis il entra dans la
magistrature et est devenu président de
chambre à la cour d'appel de lîîom. M. An-
celi 1 est membre de 1 Académie de Clermont-
Fei rand. I In lui doil un certain libre d'é-
crits : D Hence en mati
don à Vext c li n fora ■ desjut ■ ments et des
actes (1851, in-8o); Etude comparative sur
Pascal et Leibniz (1858, iii-so) ; De l'influence
de la démocratie sur la littérature (1868,
in-so); Eloge de Matthieu Enjx '
dent a la cour impériale de Riom (isco, in-8°) ;
De la fécondité pratique des recherches spé'
culatives (1874, iu-8°) ; Etudes morales sur la
société française. La famille actuelle (1874,
in-8°).
•ANCENIS, ville de France (Loire-Infé-
rieure), ch.-l. d'arrond. , en amphithéâtre
.sur ta rive droite de la Loire, à 33 kilora. do
Nantes par le chemin de fer de Paris à Nan-
tes; pop. aggl., 3,258 hab. — pop. tôt., 4,358 hab.
L'arroml. comprend 5 cantons, 27 communes,
50,773 hab. Le château .d'Ancenis, souvent
assiégé, fut démantelé par Henri IV ei
et reconstruit en 1*700, mais sans être fortifié.
Il est occupé par un pensionnat que tiennent
les sœurs de Chavagnes.
'ANCERV1LLE, bourg de France (Meuse),
ch.-l. de cant, arrond. et à 20 kilom de Bar-
le-Duc,;entie laMarno et la Saulx ; pop. aggl.,
1,925 hab. — pop. tôt., 2,110 hab. Aux envi-
rons, grotte à stalactites, dite des Sarrasins.
'ANCERV1LLE-SUR-N1ED, ancien village
de Fiance (Muselle); 53u hab. Il a été cédé
ù l'Allemagne, par le traité de Francfort du
10 mai 1871, et fait aujourd'hui partie de
l'Alsace-Lorraine (arrondissement de Metz).
U tes d'un château, ancien apanage de la
famille de Raigecuurt, célèbre dans les an-
nales messines.
ANC11AUANO (Pierre d'), théologien et ju-
risconsulte italien, né à Bologne vers 1330,
mort en 1417. Il professa le droit à Padoue,
à Bologne, à Sienne et à Ferrare. Au concile
de Pise, il joua un rôle important et réfuta
les arguments de ceux qui soutenaient que
ce concile ne pouvait procéder contre Gré-
goire Xll et Benoît XIII. Ses œuvres princi-
pales sont des commentaires sur les Décré-
tâtes (Bologne, 1581), sur les Clémentines
(Lyon, 1549 et 15">3) , sur le Digeste (Franc-
fort, 1581). Il a aussi publié des Consilia ju-
ris (Venise, 1568).
a m 111.lt ou ANKER (Peder-Kofod), juris-
consulte danois, né à Sester-Larskier en
1710, mort à Bornhohn en 1788. Professeur
de droit à l'université de Copenhague, [uns
membre du conseil de l'amirauté , il a écrit
de nombreux ouvrages sur le droit romain et
le droit danois. Ses principaux sont : Histoire
des luis danoises (Copenhague, 17C9-177G,
3 vol. in-8°); Livre sur la loi jutlanduise
(Copenhague, 1783, iu-so), texte en vieux
danois de la loi du Jutlaml , accompagné de
nombreux commentaires historiques et d'une
traduction latine; Farrago legum antiqita-
rutn Damse municipalium (1776, in-4°) ; Lois
féodales du Danemark (177S, 111-80). Ce der-
nier ouvrage a été traduit en allemand.
ANCUÈRES (Daniel des), poète français,
né près de Verdun en 15S6, mort vers 1650.
Apres quelques années consacrées à suivre
la carrière militaire, il ne s'occupa plus que
de poésie. Eu 1G08, il publia uu premier vo-
lume de vers, qui contenait une tragédie in-
titulée : les Funestes amours de Relcar et de
MélianetiLvec une série de petits poèmes, ou
il racontait les Amours d'Anne, sa maîtresse.
Ce volume est dédie à Jacques lor^ roi d'An-
gleterre, et l'auteur traversa la Manche tout
exprès pour aller lui en faire hommage. En
1611, Daniel des Anetières publia la Stuurulc,
poème sur les Stuarts, dont il fuit remonte]
l'origine à Astrée. Le dernier ouvrage de
Daniel est une tragi-comédie en deux jour-
nées, chaque journée contenant cinq actes ;
elle est intitulée : Tyr et Sidon ou les /
tes amours de Léonte et de Philoline et l'hcu-
reux succès de Relcar et de Méliane. Lu
conde journée n'était, d'ailleurs, que la re-
production de la première tragédie de l'au-
teur, avec quelques chaugeuien tS dans le-,
1, m 1 i .surtout dans le dénoùment. La Stua-
.1. Yyr et Sidon turent publiés 1
pseudonyme de Jean de Schclaudro, qui n'est
quo l'anagramme de Jeun de ■ Ane
ANCHERSEN (Jean-Pierre), In itorien ef ju-
risconsul e danoi i, né à Ribe en 1700, mort
en 1765. il fut nommé professeur de philoso-
phie a Copenhague en 1787, et il se fit une
ulai di uinguée pai mi les savants de son
temps par ses nonibrouses publications. Nous
1 . , enl re aul es : 0 igines Danù x 1747,
in no), Fin-vu Cimbrorum civitus (1746); De
Suc dis (1746) ; Lemmata et indices obsen
nunt de solduriis <t origine militits algue <m-
perii apud Celtos (1720) : Jus publicum et feu-
unie veteris Worvegia (1730); Opuscula mi-
nora édita a ti. Oelrichs (Brème, 1775).
ANCHESH1US , surnom do Jupiter, qui
avait une statue sur le mont Anchesinus,
dans l'AUiquc.
am m - Ml s, montagne do l'Attique, où
1 avait une stutue.
ANCH1ALB, ancienne ville de la Cilicie
(Anutolie), près de lu mer. Elle renfermait le
tombeau de Sardanapale, qui avait bâti cette
ville, dit-on, en un jour.
lN
ANCY
ANCIMALUS, cocher de Ménesthe. U fut
tué 1 ai Hector devant Troie, ainsi que son
maître. 11 Père de Meutes, roi des Tapbiens.
(Odyssée.)
ANCniMJS (N...), peintre flamand, né à
Anvers en 16S8, mort en 1733. Il se rendit à
i . rs 1720 et y fit des I ibleaux re-
présentant des ci nés intim s de la vie an-
glaise; il imitait avec bonheur le style do
Teniers, ei les Anglais admiraient son ta-
lent. En 1733, il voulut faire le voyage de
Rome avec deux autres peintres, mais il
tomba malade en route et mourut.
ANCHOSCÉL1DE s. f. (an-koss-sé-li-de —
du gr. agehos, étranglement; kè/is, tache, à
cause de la forme des taches dos ailes, Mot
très-mal formé; on devrait dire anchocélide,
si toutefois le mot agehos pouvait signifier
autre chose que suffocation). Zool. Genre de
lépidoptères nocturnes, détaché du genre or-
thosie.
*ANCTLLA1RE s. m. — Encycl. Moll. Les
espèces connues du genre ancil taire étaient,
avant l.amarck, confondues avec les volu-
tes, quoique elles aient des rapports bien pins
marqués avec les olives, ce qui justifie bien la
place que l.amarck leur a donnée entre les
olives et les porcelaines , contrairement à
Cuvier, qui les place, comme sous-genre des
buccins, entre les .diurnes et les tounes.
L'animal des annihilées, bien connu depuis
les travaux de MM. Quoy et Gaiinard,est cu-
rieux à étudier. Dans une espèce. Le pied
prend un énorme développement et couvre
une partie de la coquille. Kn avant, un lobe,
séparé de ce pied par un sillon circulaire,
forme une apparence de tête bizarre et cou-
vre une petite trombe et de courts tentacu-
les. En arrière, le manteau forme un long
canal cylindrique, qui passe par l'éehancrure
de la coquille et porte l'eau aux branchies.
La coquille de ces mollusques est ovalaire,
allongée, enveloppée antérieurement et sur
tous les tours de spire d'une mince callosité
brillante. La columelle.au lieu d'être droite,
comme chez la plupart des olives, est con-
cave dans son milieu. On connaît environ
quarante espèces de ce genre, dont quinze
fossiles, des terrains tertiaires de l'Europe et
de l'Amérique du Nord.
'ANCK.ARSYV0EHD (Charles-Henri, comte
d'). — Anckarswœrd est mort en 1865.
* AN CLAM, ville de Prusse (Poinéranie),
sur la Peene; 11,000 hab. Commerce impor-
tant; fabriques de draps, de toi les, de tabac et
de cigares. On y remarque de vieilles maisons
pittoresques et la lourde Steinthor. Elle a
été démantelée par les Prussiens durant la
guerre de Sept ans.
ANCONA (CiriacoD*), antiquaire italien, né
à Aucône vers 1391, mort à Crémone vers
1450. Des affaires de commerce l'ayant obligé
à faire de longs voyages dans tout l'Orient,
il recueillit, tout en faisant ses affaires, de
nombreuses copiesde manuscrits et d'inscrip-
tions. Il fut encourage dans ses recherches
par le pape Eugène IV, par Côine de Médi-
cis, Visconti de Milan et d'autres princes. Il
avait beaucoup écrit, mais il ne fit rien im-
primer, et c'est après sa mort seulement
qu'on a publié : Itinerarium, récit do ses
voyages, dédié au pape Eugène IV (Florence,
1742) ; Epigrammata reperta per Illyricum a
Kyriaco Anconitano (Rome, 1GG4).
ANCORA (Gaetano d'), antiquaire italien,
né à Naples en 1757, mort en 1816. Sir Wil-
liam IL.milton, ambassadeur anglais, qui le
protégeait, le lit nommer professeur de lan-
gue grecque a L'université de Naples. Les
troubles politiques qui survinrent, par suite
de l'invasion française en Italie, lui firent
perdre cette place, qu'il ne recouvra qu'eu
i . 1 ., ;t la restauration de Ferdinand. Outre
les ouvrages qu'il publia eu italien et qui lui
valurent la réputation d'un savant distingué,
il a fourni à divers recueils périodiques : un
Essai sur les jeux publics des tirées; trois
Lettres sur le groupe de Vénus et Adonist de
Canova ; Réflexions sur l'histoire des géants et
sur tes idées que se formaient les anciens sur
le flux et le reflux de la mer, etc.
ANÇOUMAT, nom d'un des princes de la
race solaire, Ûls d'Asamandju et petit-fils de
Sûgara, dans la mythologie indoue.
Ancro (l.A MARÉCHALE l>'), draine d'Alfred
de Vigny. V. Marbchalb d'Ancru (la), au
tome X du Grand Dictionnaire.
ANCHESSE (baie de l'), baie située au N. de
l'Ile de Gueruesey, elle fait suite a lu pro-
fonde baie appelée le Grand-Havre.
am:iï|> ou SAN-CARXOS, ville et port du
■ i, 1 , [u n\ ince de Chiloé, sur la côte 0 ci-
dentule de l'île < ihiloé, ch.- 1. de ta pi"\ ince ;
7,000 hab. Cette ville, porl principal do l'ar-
chipel de Chiloé, esl un heu de relâche pour
les bâtiments baleiniej . Commerce do bois
de charpente. ISvôché; hôpital.
' ANCV-LE FRANC, \ ille de Fronce (Yonne),
ch, l. île cant., urrond. et a 18 kilom. du Ton-
nerre, sur lu rive gauche de l'Arraançon ;
pop. agr;l., 1,437 hab. — pop. loi., 1,851 hub.
Toi 1 a n une .sur le canal de i : iu ne , ex-
ploitation de carrières à ciel ouve I Chfl 1
appartenant & la famille do Louvois, com-
111 1. é par Le Primalice en 1545, achevé en
1 ■
* ancylc s. m.— Encycl. Moll. Linné avait
ANM
placé ces mollusques fluviatiles parmi les
patelles -, Mûller en fit avec raison un genre,
mais sans avoir sur L'organisation de l'ani-
mal les notions nécessaires pour lui assigner
sa vraie place dans In nomenclature. Cuvier
rangea les aneyles parmi les pulmonés; de
Blainvilte les classa parmi les pechnibian-
ches; mais L'opinion de L'un ni de l'autre ne
paraît suffisamment justifiée par des faits
certains, la petitesse et la consistance géla-
tineuse de ces mollusques opposant jusqu'ici
de sérieux obstacles à l'étude de leur orga-
nisation.
L'aspect extérieur de l'animal des aneyles
est mieux connu, la plupart des espèces
étant très-abondantes dans les eaux couran-
tes et stagnantes. Son corps est un cône sur-
baissé à base ovale, pourvu d'un manteau
qui tapisse tout l'intérieur de la coquille, d'un
pied aussi large que l'ouverture de celle-ci.
La tête, k peine distincte du corps, est volu-
mineuse, aplatie, munie de chaque côté d'un
tentacule court, qui porte un œil sur le côté
interne de sa base. L'existence d'un canal,
dont l'orifice est muni d'une petite lèvre dé-
COUpée, a fait présumer l'existence de bran-
chies, qui n'ont pu encore être observées
directement, ce qui laisse incertaine la place
des aneyles. La coquille est patelloïde, carac-
tère purement externe, dont il n'est plus pos-
sible de se contenter, vu l'absence démontrée
de branchies autour du pied. Cette coquille
est mince, transparente, sans impression
musculaire visible. Il existe quelques espèces
<ï aneyles vivantes et quelques-unes fossiles.
ANCYLÉ, ÉE adj. (an-si-lé — rad. ancyle).
Moll. Qui ressemble à un ancyle.
— s. m. pi. Famille de mollusques infero-
branches, ayant pour type !e genre ancyle.
ANCYLOMÈTE (rusé), surnom donné par
Homère à Saturne, soit à cause des artifices
qu'il employa contre les Titans, soit parce
que le temps rend prudent.
ANCYOB,un des fils de Lycaon,qui furent
foudroyés par Jupiter.
' Aueyrc (INSCRIPTION OU MONUMENT D-). —
Un article très-développé sur cette inscrip-
tion célèbre a été donné sous le titre de
Testament politique d'Auguste, au tome XV
du Grand Dictionnaire, page 6.
• ANDA s. m.— Encycl. Bot. Les fleurs de l'ar-
bre qui constitue l'unique espèce de ce genre
sont monoïques et ont, dans les deux sexes,
un calice campanule, h cinq divisions; une
corolle à cinq pétales alternant avec les di-
visions du calice; dans les mâles, cinq éta-
mines, trois intérieures plus longues, soudées
inférieurement, à anthères vacillantes ; dans
les femelles, deux styles courts, portant des
stigmates déchiquetés en lobes réfléchis; un
ovaire à deux loges uniovulées. Cet ovaire,
h la maturité, se transforme en un fruit
charnu, de la grosseur d'une petite pomme,
dont le sarcocapte se divise, de bas en haut,
en quatre valves. L'endocarpe est constitué
par un noyau ligneux, relevé de quatre an-
gles longitudinaux et percé de deux trous
communiquant avec la loge intérieure, qui
est occupée par une graine ovoïde jouissant
de propriétés purgatives assez énergiques.
Vanda est un grand arbre dont il s'écoule,
par incision, un suc laiteux. Il a des feuilles
alternes, longuement pétiolées, à cinq folio-
les, et des fleurs terminales en panicule di-
chotome.
ANDALA (Ruard), philosophe et théologien
hollandais, né à Andlahuizen en 1665, mort
en 1727. Après avoir rempli les fonctions de
pasteur en divers lieux, il fut nomme profes-
seur de philosophie à l'université de Fraue-
ker, et il enseigna les doctrines de Descar-
tes, dont il était l'admirateur. Vers 1712, il
cessa d'enseigner la philosophie et occupa
la chaire de théologie. Nous citerons, parmi
ses ouvrages : Dissertationes acadenucx in
Îihitosophiam pnmam et naturalem (Frane-
ter, 1709, in-40); Syntagma theologico-phy-
sico-metaphysicumt complectensparaphrasin in
principia philosophie Renati Descartes , etc*
(nu, tu-40); Cartesius uerus Spiuosismi
eversor et physïcs experimentulis architectus
(1719, m-jej, un commentaire sur l'Anoca-
typse, en hollandais, etc.
'ANDALOUSIE. — Nous empruntons au
Journal officiel des renseignements intéres-
sants sur la situation dos bassins holiillers,
miniers ot métallurgiques de l'Andalousie.
Lo bassin houiller le plus important de la
pro\ ince est celui de Villa-Nueva-del Rio, au
milieu duquel pusse la llucrzuia, affluent du
Guad ilquivir ; il est, situe à li kilomètres de
la 1 1\ e droite du fleuve, et à 50 kilomètres de
Séville, ei se divise en trois parties :
Les Hunes de la Réunion;
1 mines do la Compagnie du GuadaU
quivirj
Les mines de la Compagnie du Pedroso.
S tuf la première de ces compagnies, qui a
à :.a irie un,- des y randes personnalités finan-
cières de noire puvs, les deux autres sont ex-
clusivement dirigées et soutenues pur i ca
pitaux espagnols. Jusqu'à cette époque, les
sociétés esps ; noies oui p isi é par des épreu-
ves et des vicissitudes telles, que l'exploita*
(nui est devenue trus-dil'licile et le produit
presque nul. Quant à la Compagnie française,
elle a eu également a surmonter de grands
obstacles; la suppression de L'exploitation du
chemin do ter de Tonna a V illa-Nueva-del-
ANDA
Rio, qui devait être un Je bements
de In ligne Lerida-Séville, a fait éi
uux concessiounaii m la Réu
ni. m .les pertes tr< Dans la pé-
riode active de l'exploitation, les mines de
la Réunion 01 cupaient en i ii on 200 mmeurs
et l ' moyen de
M, 400 tonm
. .,; . ent pu au rmenter dans
des proportions bien plus ci i mais
les travaux étaient arrêtés et entravés, d'une
part, par les inondations îles mines et, d'au-
tre part, par le manque <le capitaux, et quel-
quefois même par 1 absence de moyens de
transport. L'Espagne, au point de vue des
voies dû communication, est, il ne faul pas
l'oublier, dans des conditions particulière-
défavorables. Pour les mines de la
Réunion, par exemple, les propriétaires
étaient obligés de faire transporter le char-
bon a dos a Ane... Dans de pareilles circon-
stances et en présence de difficultés aussi
graves, il est bien difficile de donner à une
tation le développement et l'extension
quelle |
Dans les autres parties de la province de
inérales sont égale-
ment trè! tm] ri ■ .Dans les environs des
mine de Pedroso,il existe des mines de fer qui,
rient ex| loitées, seraient suseep-
ner de très-beaux revenus. Dans
toute la partie de la sierra Morena située
entre le Guadalquivir et la ville de Uuudal-
canale, on a également découvert do belles
carrières de marbre, de jaspe, d'albâtre. Le
territoire de Moron possède aussi de nom-
breuses carrières de pierre calcaire , qui
produit une chaux très - renommée et qui
est L'objet d'un commerce très-important. Les
districts de Moron, d'Utrera et d'Ossuna con-
tiennent aussi des salines assez riches.
La province de Cordoue, qui, au point de
vuo des richesses minières, ne le cède eu
rien a la province de Seville, possède le bas-
sin houiller de Belmez. A la suite des i
et des rechercher faites par les ingénieurs
franc - nols, il a été reconnu que le
bassin houiller qui se trouve situé sur le ver-
sant méridional de la sierra Morena s'éten-
dait vers l'ouest sur une su[ierrieie de plus
de io lieues carrées ; les couches de charbon
Iraient môme, croit-on, jusque dans
raxnadure et, vers le sud-
ouest, jusqu'à. Cordoue.
Plus de quarante compagnies exploitent
;f. les richesses minérales de ce
i endaut, l'une fran-
i l'autre espagnole, paraissent occu-
ng, soit pur le chitlïe de>
affaires raitent, soit par i'impor*
i le leui ts.Ces deux com-
bles, tout le
on el I'- i mbustible nécessaires a l'ex-
i ition des lignes ferrées do Badajoz, Ma-
i Alieaule.
L'imporiauce de leurs affaires augmentera
itrat] i V- ■ i.. Com-
pagnie de Ma.ind-S ai agosse deviendra caduc.
Leurs produits descendront alors dans toute
L'Andalousie par la voie ferrée de Belmez à.
lia et pourront lutter avantageusement
avec les charbons anglais, qui jusqu'à pré-
ù ut sont m ili res du marché.
i ovince de Cordoue
sont d , très-unis et
brûlant bien. On évalue à 200,000 tonnes le
■ cploi tation des deux compagnies
dont m i tout à l'heure. Cette même
■ province renferme enci
mineraisde fei d'une qualité supérieure.
Pour achever L'énumération des rien
do 1 Andalousie, il faut mentionner les admi-
5 mines de cuivre de Rio-Tinto, de
! . 1 i-Domingo, les gisements de
province de Huelva, Les
mines de plomb argentifère de Lin
Ci différentes mil hui ex-
ploitées par des compagnies ai.
- ! il tais qu'elles
donnent s< n ; tants, et il n'est pas
■ Mil politique d
it s'améliorer, ces nombreux éta-
luents prendraient une plus gran
a et \ erraient i'' chiffre de leurs affaires
1 a proportions
I tu . impôt untes.
* ANDAMAN (ilesj. — Une nouvelle 1
pénitentiaire a été 1 1
UeS l'ai' les An. laiS. LOS de-
âvants, don éi par le journal lu Ti-
connaltre l'état actuel de cette
colomo :
• Les lies Andaman sont nombreuses, lon-
et éti oites ; sur le co nu louai,
on trouve d'abord les Iles liruud-Uuco et
Petit-Coco, lôes à cause do leur
fertilité en noix de i s. Ces
lies sont corn] Létem ut dépeuj lée 1; le
cires humains qui les habitent sont un marin
anglais et sa
et de la surveillance un phare établi sur ni
cote par lord l 'a \ OU! n-.
■ Ce feu i n-i les plu grand
mai ine
res qui vont de Calcutta a Singapour, Bir-
man, en Chine et aux îles de la Sonde (las-
sent dans te voisin lies.
t Le gouverni ment anglais perd i b
année la récolte des palmiers, qui e I
i. ée n , .1 ■ rement par des hoi des d I
venus de Penang et de Negapatam. Ju qu i
ANDA
ce jour, le gouvernement a préféré aban-
donnei c ici I ■ i deux lies, qui
1,50 l,000 livres
■
Ile, à cause de l'importance du service
;. ire.
■ Les îles Andaman, situées au sud des îles
Coco, s<'ii[ au nomb latre principales:
l'Ile du Nord, 111e du Milieu, 1 lie du Sud et
la Petite -And aman. Chose reinurquab
un palmier ne croît dans cette Ile en dehors
x idantes récemment par 1
dis que i Ue de Nicabor, située i lus au s., est
dans les mêmes conditions de fertilité
ce que les îles Coco. Cette différence
i ( igétation est attribuée & l'influence des
moussons régnantes. L'Ile du Nord contient
une colline élevée do 2,400 pieds an-dessus
du niveau de la mer, Saddle bill (colline de la
Selle), au pied de laquelle se i ! ouve la colo-
nie créée en i'02 par la Com| agnie des In-
des, Port-Cornwalis. et abandonnée huit an-
nées aprè ,àcau s des mauvaises conditions
climatériques du pi
• Le défrichement des jungles de la col-
line, aux ah ird le I on Cornwnlis.suffirait,
dans L'opinion de L'auteur , à ren-
dre le séjour de l'Ile Nord habitable. La
beaul ■ et la sécm ité du port nu I ;.
ble lia le d'abi iter une ûol te im-
mense, et une plus grande proxïi
eutta constituent des avautages ci n i
blés, que Port-Blair ne fournit qu'à un bien
moindre degré.
» L'île du Milieu est séparée de 1 Ile d i Sud
par le détroit de Diligence; ce dètro
mru par le steamer mensuel du gouver-
nement. Les bords du canal sont oml
par une végétation des plus luxuriantes et
peuplés d'oiseaux au plumage de toutes
couleurs.
» La descente à terre est assez difficile, à
des grands marais, où pullulent, les tor-
i ues envoyées à Calcutta , ainsi que Le
d'hirondelle si estimés des Chinois. Llle du
Milieu contient le port de Kyde, où sont in-
stallées quelques coionies anglaises au milieu
des indigènes, et sur ses cotes on remarque
un certain nombre de petits îlots, qui ont
reçu les noms de Outrain, Henrv-Lawi
Havelock-Neil et Sir-Hugn-Rose.
» L'île de Ross, siège principal de la colo-
aïtentiaire, domine l'entrée du magni-
fique port de Port-Blair, capitale actuelle de
1 iie méridionale et siège du gouvernement
local. Deux mille convicts sont renfermés dans
la citadelle Ross, qui rappelle Gibraltar sur
une moindre échelle. Les soldats anglais, en-
viron deux compagnies, sont loges dans des
casernes capables de résister à un véritable
siège. Les boutiques des convicts libères lon-
gent le quai.au bout duquel se trouve l'hôtel
du commissaire du port; l'église et la mai-
son du gouverneur dominent en terrasse le
, qui est de toute be
■ L'iie voisine, appelée Chatham, est éloi-
gnée île 2 milles ei demi de la baie de Ross;
el] ■ a été consacrée, il y a quatre-vingts ans,
à un premier établissement pénitencier. En
ce moment, elle est occupée par un corps
d'artificiers, tous convicts, qui ont ele libè-
res et s. uu chargés de la mouture du grain
lie; ils sont au nombre de huit
cents environ.
• A 2 milles et demi plus loin se trouve l'île.
de la Vipère, heu de détention des criminels
indiens, réfractai res, récidivistes et dange-
reux. L'île de La Vipé i même aspect
que La précédente; elle s'étage en terrasses
successives , que couronnent Les édifices du
gouvernement. La prison est située sur le
,n rivage et consiste .-n un grand uàti-
ment jaune et blanc; les 2uû prisonniers re-
tenus dans cet endroit sont la lie des crimi-
nels de l'Inde ; i.s sont enchaînés ; parmi eux
se trouvent cinq femmes. Ces convicts ont
tous commis des assassinats, des meurtres,
des pillages a i ■ ■, etc.
» Ues prisonniers se divisent, même au -e n
de la captivité, en plusieurs groupes. Le sen-
timent des castes est tellement invétéré chez
le . Indiens, qu'il persiste dans la prison jus-
le . i ep is, [u'ils prennent a part.
Les ludous, les musulmans se séparent en
qui se alousent réciproquement. L'Ile
\ ipère est, du res te, parfaitement gar-
dée, et le régime disciplinaire y est des plus
» Les convicts de cette partie de la colonie
., ; lire . ont employé i au défi ichement
; Hit place pCU a pe i .
les plus grands efforts, aux cultures troj
les : cale, eu un
travaux de déirich malsains, se
L'autre côté de l Ue, a Poi i M
i a et a Protb .■ e mo-
n des forêts. Le défriche-
ment a en même terni avau-
;. ces régions jadis
i ut en produisant une ri
I .-ut devenir très-importante.
■ Le nombre des crimîm i ns tous
i blissements d'Andan a huit
la
ur mille p n an , ■■
ncement di .'occupation, elle était de
125 pour 1,000.
■ t)a l'Ile méridionale se
trouve Le moût tlarriet, | son nom
a U 16 petite île dcva.ue LriStemi ni
iverneur vice-roi des In-
\ enait do fane la visi
ANDE
du pie de Ifarri i et allait s'embarquer sur le
quai, lorsqu'i n sous iecoi
f matique.
i Le
sud, 50
, i m or ta, la cap : i
i i.-ux ; mais les progrès du défriche-
■
■ Les habitants d'Andaman sont tous nè-
lis; ils
vont tout nus; mais les derniers affe
ne de supériorité, de coiffer le cli
& haute forme européen, ce qui est de l'effet
le plus bizarre. ■
ANDANIA, ville do l'ancien PélO]
Elle était située ei
s. -ne et fut ta résid snce des n
nie. Pal mène. Ottfried Mul
18^0, a découvert ses ruines, pr<
à quelque distance du défilé qui conduit
plaine Stenyolaros en A c
ÀNDl'l.AUIlE (.Ii! .1 \Quor, mar-
quis u'j, homme politique franc
jon en 1 803. il etudi i le th oi , pu
dans la magistrature, devint substitut du
procui I lij ii i n 1829
démissi m L'a Kn 1831, il de-
vint maire de la i
larre, dans la Haul i
■ ce d ;pai t :ineut. i i
après le i oup d'Etat du 2 décembre 1851, qui
. upprim lit le i égin I intro-
duisait le gouvi : a- m ni de potique,
marquis d'Andel irre entra dans Ut vie politi-
que active. Le 29 février 1852, appuyé par
L administration, il posa sa candidature à
Vesoul et fut i lu député au
Ayant montré quel ,
dance, il perdit l'appui du gouvernement,
mais non fut pas moins réélu député en 1857,
en 1863 et, eu 1SG9. A partir de 1SG3, il prit
pour chef de file M. ThierS, lit partie du pe-
tit groupe du centre gauche qui prit, a par-
tir de 1868, le nom de tiers parti, vola l'a-
mendement des quarante-cinq, l'abrogation
de la loi de sûreté générale et demanda l'é-
tablissement du ""ni ernement parlementaire.
Lors du plébisi ite de L870, il manife l a on
regret au sujet de la formule adoptée, mais
ne vota pas moins pour. Rendu à la vie pri-
vée par la révolution du i septembre isto, lo
maquis d'Andelurrc, il la nouvelle que le
gouvernement de la Défen e uppelail le
a nommer une Assemblée nationale, écrivit
au gênerai ïïochu pour lui offrir son con-
cours (septembre). Les furent
ajournées et n'eurent lieu que le S lévrier
1871. Nommé alors, dans la Haute-Saône,
députe a l' Assemblée nationale, il alla
..n centre droit dans Les ra o ; ■ de orli ai
cléricaux. Il vota pour la paix . I
des lois d'exil et la validation de I élection des
pi inces, la pétition des é\ éques, ta pi ■
non Rivet, la loi des conseils généraux, con-
tre le retour de l'A ris, le main-
tien ues traite-, de comm ■■ sur le
chiffre des affaires et soutint la politique de
M. Thiers jusqu'au mom i.t ou cet homme
. i I démontra La nécessité de fonder lu Ré-
publique. Au mois de janvier 1873, il ei
.. la commission des Trente un projet en
25 articles orj ani anl le gouvernement sans
s'occuper de le définir. Après avoir contri-
bué à la chute de M. Thiers (24 mai), i
toutes les présenté >s par
le gouvernement de combat, prit part aux
intrigues ayant pour objet de ieiat.hr La mo-
narchie et publia au mois d'octobre une
tredaus laquelle, il prétendît que lamonan hie
seule pouvait sauver la France, mais
devau prendre ]
1789. Aptes l'avortement de la mon, u. 'lue de
droit divin, M. d'Andelarre vota pour
tenuat (19 nov. 1873J. A la lia de
année, il développa devant la comn
1 1 ente un burlesque pi ojet de loi élei I d-
rale, dans lequel il demandait
L'électoral fût porto à vingt-cinq ans, que
tout électeur eût deux ans d lomicile, payât
inti ibui ion ■ directes ou l'impôt p<
nel, et que le même électeur eût un, deux
ou trois votes, selon le chiffre de sa contri-
bution foncière. Au mois do janvier 1874, il
écrivit à tous les cmés de son .! parlement
[tour leur dem mder d'intervenir par leurs
,i mi d'un député qui al-
lait a\ oir le u. Cette même
i ville. Il
se prononça i q nnée inte coi re la con-
stitution du 25 lévrier, pour la loi de i
nenienl
il iiliramoi.t une de M. Bufl
qu'il a\ ait n
de seN , et fut poi té
inamo-
vible au Sénat. Ayant ôi t l'As-
ie, n in ap] el,
anciens électeurs pour ob tenir U
I lh unbre des député ; i
s'empressèrent de le rendre à la vie |
On doit à M. d' Ai srits po-
■'' ■ travail
pporU avec i<i tégii a
Ou vingtième des pi c/ter», lettre à
M . Iq directeur gêné, al des fc
■ u budget de l Etat \ ■
. atie en Fr~ain (1867); : l'nn-
. .. .. i ...
' \M>ELOT, bourg do Franco (Haute-
Marne), ch.-l. de cunt., sur la i
ANDE
141
non, arrond. et à 21 kilom. de Chnu-
, — pop. lot. ,
u ■• très-an-
. il de-
■ i|
l'invasion des bar:
i
ouffrir; au .v
bit tour
. Lelot de
■ .
'ANDELVS (les), ville de France (Eure),
arrond. , kti
i ;,(.isl liab. — pop. i,
rond, comprend 6 cantons, n:
59,501 hab. Con rains,
.. cuirs, toile ,
toute
en email ; filatures de soie ;
i
•ANDF.NNE, vdle de Belgique (prov.de
Naunii i, sur la rive i , ch.-l.
: i. et a 21 kilom. de Namur
i jour-
creu-
■
filature de coton, i apeter e . Aux
environs, usines de sine el ■ 1 ïaj e-
Monet. Andenne est réun e à la i
chemin de fer de N r à 1 ,ié e par m
pont. ■ On voit encore dans le fleu\
i\I. A.-J. du 1
ancien pont, détruit vers le indieu du XII
cle, dans la guerre que le comte de Namur,
Henri : \ ■ eu le , soutînt contre I èi êque de
Henri 11. Andenne, prise alors par les
i , fut pillée et incendiée. En 1273
.; i Il guerre de la Vache, ainsi nom-
i olée par u i ■
qui lui pendu el donl l'exécul on doi
. ; iction, I .a quei tlle s'en-
[ue de
i . q duc le Bi a i . ixein-
bourg, etc., y furent engagés. Cette |
usa la perte del5,ouo hora-
mes. » C'était la une vache bien chèrement
payée.
* ANDERSEN (Kans-Cbristian). — Plu
i ï\ aiu, un des plu i
qu lin.
■ i ! ;,. iun . en français. Ni ■
notamment : VJmprovisatore ou In Vie en Ita-
lie (1847, 2 vol. in-12); Co
fants (1848, in-8°), a ; CûM-
. . tois (1853, m-12) ; B
suivie .. i ton, le àfauvai
ni S);
■
taisies danoises (1861, in- 1 i I
sen, <\ ■■•■ une notice i par \. Mar-
inier (1881, în-lï) ; ( L862,
in-12); le Camarade de voyage, S
I rdon i
; . Iluns-
m \ ndersen est mort le G noù 1876.
ANDERSON (Jean), jurisconsulte et
graphe allemand, né à M nnboui g en 1
mon en 17 13. Aprè < pri
docteur h i ej de, il ut u
magne et en Hollande, pui i our, il
■ ,, d a\ ocal , En i mi
: e et, [dus tal
mestre de Bambou le sj n-
dic, il fut employé a plusieurs né ■ ■
telles que ambassades, c
sions de traiti I ■ ut l'at-
-.
ice tï nue vill i Libre |ue d entrer
., d'un roi. Ayant eu l'occasion, pen-
dant un long séjour a Paris, de se liei
Cassiui, Juss ieu lumur, il se livra
plus tard a son goÛJ pour l'archéologie et la
i. Son principal om rage est une BU'
toire naturelle du broenland et de i Islande,
.: publiée a Hambourg eu 1746.
ANDERSON (William), n a tu rai
qui vivait dans la seconde moitié du xvui
cle. Coi k. l'era chirur-
■ t An-
. . .
. ut produit
I
lettre était
ndre ée b tr Jni Pri le, si elle fui in-
:
....
i ni uloc en a -
tique qui se 11 dista
, ■ .
a tin genre do la familli
, On i Mu :
■
■ planiez de Var !
ANDERSON R I,
né dan ; i 1750, inorl il I
■n 1830. H exerça d
dans le Northumb rlaud. a
lie ; puis il se retira u Ëdii
o est intitulé
.
1807. ii en détacha ensuite ta \ i
n et celle do Smotlett qui lurent pu-
i part.
LNDERSON (Robert), poot.i anglais, né à
en iTTo, nmrtenl833. Neuvième en-
tant d'un père très-pauvre, il no reçut
112
ANDE
qu'une instruction très-élémentaire, ïl com-
posa en 1794 la ballade de Lucy Gray, qui
fut chantée au Vauxhall et qui fut applaudie.
Deux ans après, il publia un volume de poé-
sies, et en 1801 le poëme de Betiy Brown, en
dialecte du Cumberland. Plusieurs autres
poésies dans le même dialecte parurent en-
suite et furent goûtées du public, surtout à
cause de leur caractère humoristique. Elles
contiennent d'agréables descriptions des foi-
res, des noces et des fêtes de village.
* ANDERSON (Henry). — Ce savant amé-
ricain fut nommé en 1825 professeur de ma-
thématiques et d'astronomie au Columbin-
College de New -York et se démit de sa
chaire en 1843. Il se mit alors k voyager, vi-
sita une partie de l'Europe, puis fut attaché,
comme géologue, à l'expédition américaine
qui, sous les ordres de M. Lyncb, explora la
nier Morte, le Jourdain et la Palestine.
M. Anderson a publié les résultats de son ex-
ploration dans un remarquable ouvrage, édité
aux frais du gouvernement des Etats-Unis
et Qui a pour titre : Reconnaissance géologiq te
de la partie de la terre sainte qui comprend le
Liban, la Galilée septentrionale, la vallée du
Jourdain et la mer Morte (New-York, IS4S,
in-8»). On doit, en outre.it ce savant plu-
sieurs mémoires insérés dans divers recueils,
iment dans les Transactions de la So-
ciété philosophique américaine.
ANDERSON (sir James), marin anglais, né
a Dumfries en 1824. Dès l'âge de seize ans.
il entra dans la marine et nt de nombreux
voyages aux Indes, en Amérique, dans les
mers d'Orient. Attaché à la compagnie Cu-
nard en 1851, Anderson servit comme capi-
taine sur les paquebots de cette compagnie,
dans la Méditerranée et dans l'Océan, et ac-
quit la réputation d'un marin consommé.
Lorsque la compagnie du câble transatlanti-
que fut constituée, ce fut le capitaine An-
derson qu'on appela au commandement du
Great-Eastern, aménagé pour recevoir le câ-
ble. En 1865, il quitta l'Angleterre avec son
gigantesque navire et procéda à la délicate
opération de la pose. Maigre toute sa vigi-
lance, par une circonstance indépendante de
si volonté, le câble se rompit et l'on dut re-
cul encer l'opération l'année suivante. Cette
fois elle réussit complètement, et l'Angle-
terre se trouva reliée aux Etats-Unis par le
lil té)é£ ' i| hi i'i (88 juillet). Le capitaine An-
derson s'occupa alors de rechercher le câble
qui s'était brisé eu 1865, et il parvint à le re-
pêcher. En récompen-e de l'habileté dont il
avait fait preuve, il reçut des lettres de no-
et le titre de chevalier. En 1867, pen-
dant l'Exposition universelle de Paris, il lit,
toujours avec le Great-Eastern, de nombreux
voyages entre la France et les Etats-Unis
pour transporter des voyageurs. Enfin, en
1869, il fut chargé de poser, avec le même
navire, le câble transatlantique français, et
il s'acquitta de cette tâche de la façon la
plus satisfaisante.
ANDERSON (Charles-Jean), voyageur sué-
dois, né dans la province de Wermeland en
I827j mort eu 1867. En 1850, la Société de
raphie de Londres l'ayant charge de
un voyage d'exploration dans l'intérieur
de l'Afrique méridionale, il débarqua dans la
baïe de Walfisch, avec M. Galion, et visita
mi le territoire des Damaras et celui
dea Ovambos, OÙ ils furent assez bien ae-
le roi nègre Nangoto, qui éprouva
Une grande surprise en entendant leurs ar-
feu. Ce roi ayant voulu se servir des
voyageurs pour leur faire chasser des éle-
et eu tirer seul le bénéfice, ceux-ci
ippèrent et revinrent a la baie de Wal-
fl h, ou M. (laiton s'embarqua pour l'Eu-
rope. Resté seul, Anderson se dirigea vers
|*0«j dans la direction du la Ngaini (1853).
Après avoir rencontre toute soi te d'oDSla-
cleS et éprouve des souffrances inouïes,
Anderson arriva enfin a ce lac, qu'il ex-
plora, L»e retour en Europe (18:>5), il pu-
bl U lu relation de SOU VU i ■■. et, dès 1856,
i] repartit pour l'Afrique australe. Après être
!>■ i ■ un certain temps sur le bord du Swa-
kop, où il fut chargé d'inspecter des mines
■ i , Anderson se diri-
irers le nord (1858), traversa le plateau
Damaras jusqu'au neuve Okavango, fail-
lit | erir par uite de la privation d'eau qu'il
subit pendaa . visita les Ovamoo ,
UitS et revint en 1859
a Otjituo, d'où il : igna l'Europe. On doit à
i s voyageur, qui • i tir intrépide,
deux ouvrages fort intéressants, qui ont été
le premier sous
le titre de The lake Ngamx or explorations
and di \coveries during ■ ivande-
) tngi ni th'-,i itdi o/ South Western Afi it
i vol. in-8°), et le second, sous celui
Okavango river, a narrative of travel, explo-
ration and adventure (1861, in-8°), avec de
nombreuses gra* ure .
&NOBBTOM (Jacques), controversîste an-
elais, u-- h i o tock , comté i tre, vers
■ i.L u compo i i I
, dont le
i - . m. avait pour titre : A polo
protestants pour in religion romaine (inu4,
tii-4°). Dat i livre, il prétendait prouver la
vérité de la religion catholique par des pas-
n quement emprunté aux livres pro-
■ ints. Le» autres écrits d'Anderton sont :
la Religion de saint Augustin (1680, iu-8°);
ANDL
Explication de la liturgie de la messe (1620,
in-4°), etc.
ANDES, petite vill I iloni.
S. de Mautoue; aujourd'hui Pietola. I atrie
de Virgile, d'après une tradition incertaine.
ANDECX (SAINT-), village de Franc e
d'Or), cant. et à 2 kilom. de Saulieu, pré i du
Cousin; 373 hab. Sur son territoire se trou-
vent de belles carrières de pierre de taille
qui ont fourni plusieurs des colonnes du
Louvre.
AND1GNÉ (Henri-Marie-Léon, marquis d'),
général et homme politique français, né en
1821. Fils d'un général, il suivit la carrière
des armes, entra à l'Ecole deSaint-Cyr, puis
il passa dans l'état- major. M. d'Andigné fut
attaché militaire à l'ambassade de France à
Londres, prit part en 1859 à la campagne
d'Italie et reçut en 1869 le grade de colonel.
Attaché au début de la guerre de 1870 au gé-
néral Lartigue, comme chef d'état-major,
il rit partie de la 4e division du 1er corps
d'armée, assista à la bataille de ReisehshorTen,
où il eut un cheval tué sous lui. puis il suivit
l'armée de Mue-Manon à Châlons et à Se-
dan. Dans les combats qui eurent Heu près
de cette ville avant la néfaste capitulation
ordonnée par Napoléon III, le colonel d'An-
digné fut grièvement blessé k Daîgny et
tomba sur le champ de bataille, où il fut re-
cueilli par les Allemands et envoyé k l'ambu-
lance de Namur. Après avoir été attaché,
en 1871, à l'état-major général du gouver-
neur de Paris, le colonel d'Andigné reçut, en
1S75, le grade de général de brigade. Depuis
plusieurs années, il représentait le canton
de Segré dans le conseil général de Maine-
et-Loire, lorsqu'il fut porté candidat au Sé-
nat dans ce département par tous les partis
hostiles à la République et à la liberté.
« Etranger jusqu'à présent à nos divisions
intestines, dit-il dans sa profession de foi,
j'en déploie amèrement les ardeurs. C'est
vous dire qu'à Versailles comme en Anjou je
m'occuperai d'affaires plus que de politique.
Mes sentiments personnels sont héréditaires
et se résument en une seule pensée : dé-
voueraent au pays. ■ Apres cette circulaire,
qui permit également aux légitimistes, aux
bonapartistes et aux orléanistes de revendi-
quer M. d'Andigné connue leur appartenant,
le général fut élu membre du Sénat, le pre-
mier sur trois. Il est allé siéger à droite dans
cette Chambre, où il vote avec les cléricaux
et les adversaires de la liberté.
'ANDLAU AU-VAL, anc. ville de France
(Bas-Rhin), dans une situation pittoresque,
au pied des montagnes, sur i'Andiau;2,ooohab.
Cédée it l'Allemagne par le iraile de Franc-
fort du 10 mai 1871, elle appartient aujour-
d'hui à l'Alsace-Lorraine (arrond. de Sehles-
tadt). Filature de laine, tissage de coton,
moulins. Eglise avec crypte.
ANDLAU (Joseph-Hardouin-Gaston, comte
d'), officier et homme politique français, ne
k Nancy en 1824. Admis k l'Ecole de Saint-
Cyr en 1842, il. passa, le ter janvier 1845,
à l'Ecole d'état-major, d'où il sortit lieute-
nant à la fin de 1846. Capitaine en 185u, il fit
partie de l'armée d'occupation des Etats pon-
tificaux, puis il prit part k la guerre .le Cri-
mée. Le jeune officier s'y conduisit de la façon
la plus brillante, fut cité k l'ordre du jour de
l'armée et reçut la croix de la Légion d'hon-
neur k la suite de la prise du mamelon Vert
(7 juin 1855)- Quatre ans plus tard, il lit la
campagne d'Italie, fut promu chef d'escadron
(1859) et reçut la croix d'officier en 1861. Le
ministre de la guerre le nomma ensuite atta-
ché militaire k l'ambassade de France à
Vienne. Apres le bombardement de Belgrade
par Les Turcs, en 1862, il fut désigne comme
commissaire français pour signer le traité de
délimitation entre la Turquie et la Serbie.
Rentré en France en 1864, M. d'Andlau de-
vint, chef d'état-major de diverses divisions
actives, puis fut appelé au Dépôt de la guerre,
d'où on le détacha fréquemment en Allema-
gne pour îles missions militaires. Il était co-
lonel d'étatonajor depuis le a août isg9, et il
passait ajuste titre pour un des officiers les
plus instruits et les plus remarquables de son
arme, lorsque éclata la fuueste guerre de 1870.
Attache au grand état-major général de
l'armée du Rhin, comme chef de lu section
des opérations militaires, le colonel d'Andlau
\it avec une vive douleur la lomnureque
prenaient les choses et l'impuissance dans la-
quelle il se trouvait d'empêcher la trahison
de livrer Metz et notre u ••. Après l'o-
dieuse capitulation de Bazaine, qui. bJod
s. m énergique expi ession, • avait voulu faire
de sa lionte Le marchepied de sa grandeur, ut
de notre infamie lu ba • de sa dictature, • il
su vit conduit prisonnier en Allemagne el in*
, i [ambo .i . Ce fui de ci I te » ille qu'il
écrivit a un de ses anus, le 27 novembre
1870, une lettre intime qu'une indiscrétion Ht
publier dans le i journaux et qui produisit la
plus vive sensation. M. d'Andlau j rappe
lait avec une profonde indignation la trahison
du commandant eu chef de l'armée du Rhin,
u I efforts faits par un certain nom-
bre do l f\ rs supérieurs clairvoyants pour
de i impasse dans laquelle on av. ut
jeté l'armée qui était alors lu suprême espuir
de la France, et il y exprimait, c me pa-
triote el c me soldat] des sentiments qui
font honneur u son caractère. I><- retour en
France, ce vaillant officier lut mis en dispo-
ANDR
nibilité. Ce fut alors que, sous le voile de
une, il publia son beau livre : Met*.
Campagne et négociations, par un officier SU-
périeui de l'ai -lu Rhin (1872, in-go). Cet
om rage, aussi saisissant par La forme drama-
tique que par la vérité des détails, eut un
retentissement énorme. Il fut le point de dé-
part et la base de l'instruction du procès
Bazaine. Cité à comparaître comme témoin
devant le conseil do guerre de Trianon, le
colonel d'Andlau lit une déposition écrasante
contre le maréchal Bazaine au sujet de la dé-
pêche du 23 août. L'avocat Lachaud a^ant
voulu incriminer sa lettre du 27 novembre,
le colonel lui fit cette foudroyante réponse,
qui cloua sur son banc le loquace défenseur:
tOui, monsieur, je l'ai écrite au moment
même où je venais d'être traîné en Allema-
gne, où je venais de voir livrés à l'ennemi
nos armes, nos canons, nos drapeaux. ■ Le
patriotisme dont il avait donné des preuves
éclatantes, la publication de son livre, l'é-
nergie qu'il avait mise k proclamer la vérité
attirèrent a M. d'Andlau de véritables haines
dans les hautes sphères de l'armée, qui se
sentaient directement atteintes. Aussi fut-il
mis systématiquement de côté par le minis-
tère de la guerre, qui ne voulut lui conlier
aucun emploi actif et qui se contenta de le
placer dans des commissions militaires.
Au mois de mars 1S75, le comte d'Andlau
se porta candidat au conseil général de
l'Oise, dont il avait déjà fait partie pendant
une dizaine d'années, et il fut élu. Lors des
élections pour le Sénat (30 janvier 1876), il
posa sa candidature dans ce département.
« C'est un devoir pour tout homme au coeur
patriote, écrivit-il dans sa profession da foi,
de se rallier franchement au nouvel ordre de
choses institué par l'Assemblée, au gouver-
nement de la République, » et il donna par
une ingénieuse comparaison une piquante
définition de ce qu'il entendait par la révi-
sion de la constitution. Elu sénateur, il est
aile siéger dans les rangs du parti constitu-
tionnel et des républicains modères. Il a voté,
notamment, contre le jury mixte (juillet
1876) et pour la loi des maires, en se pro-
nonçant toutefois contre l'article 3 (août
(1876).
ANDLAC-B1RSEK (François, baron d'), di-
plomate allemand, ne en 1799. Lorsqu'il eut
fait ses études k Fribourg-en-Bnsgau, il vi-
sita la Suisse, L'Italie, lu France, puis devint
chambellan du duc de Bade, conseiller in-
time et successivement ministre plénipoten-
tiaire de ce prince k Vienne ( 182G-1833), à
Munich (1838-1843), k Fans (1843-18-17) et
enhu de nouveau a Vienne. Feudant ses loi-
sirs, il a composé deux ouvrages pleins d'in-
térêt sur les hommes avec qui il avait été
eu relation dans ses missions diplomatiques,
sur les faits dont il avait été témoin, et il y a
introduit une foule d'anecdotes piquantes et
curieuses. Ce sont : Souvenirs tires des pa-
piers d'un diplomate (1S57, iu-8°|; Mon jour-
nal, extraits de mes notes pour les années
1811 à 1861 (Francfort, 1862, 2 vol. in-8»).
ANDOAIN, ville d'Espagne, station du che-
min de fer d'îrun k Madrid, à 8 kilom. de
Saint-Sebastien et a 14 kilom. de Tolosa ;
2,600 hab.
* ANDOLSHEIM, ancienne ville de France
(Haut -Rhin), sur la rive droite de 1111 ;
1,016 hab. Cedee à l'Allemagne par le traite
«le Francfort du 10 mai 1871, elle fait aujour-
d'hui partie de l'Alsace-Lorraine (arrond.de
Colin ar). A 2 kilom. d'Andolsheim se trouve
la forêt de Kasteuwald.
ANDORKA, ville de la petite république
d'Andorre, dont elle est la capitale, sur un
monticule, au pied de L'Anolar; 1,000 hab.
Les rues de cette ville sont très-étroites,
irrégulières et tortueuses; on y remarque le
palais, qui sert k la réunion du conseil géné-
ral des vallées.
* ANDORRE. — L'évêque dUrgel, en Es-
pagne, outre qu'il nomme l'un des viguieis,
exerce la juridiction épiscopale et nomme les
cures. La république lut paye une redevance
annuelle de 450 francs.
amjhaha ( Miguel-Leitam i>k), historien
portugais, ne a Villa-do-Pedrogao en 1555.
Après avoir étudie a Sala manque et a Coïin-
bre, i» entra dans La marine et fut blesse a la
journée d'Aicaçar. il fut fait prisonnier et
conduit a Fez, d'où il parvint a s'échapper.
Plus tard, il prit parti pour lo prétendant
dom Antonio et fut mis en prison k Sauta-
rein ; nui . il u'.m\ d en :ore le moj en de sor-
tir de sa prison. A l'âge de soixante-quinze
uns, il publiu une cui ieu e liii toire k laquelle
il donnu pour titre : Miscel nnea do sitto de
A'. .S. da lu* du Pedrogao grande e pareei-
mento 'ta sua sauta imagem, fundaçao de seu
conoentoeda se de Lisbou, < a pugnaçao delta,
del rey O. Sebastiano, etc. (Lisbonne,
18*9),
ANDRADE (Jacinthe-FreireDB), poète por-
, né ;t Beja en ij'J7. mort en 1687. Il
entra dans les ordies et devint abbe de
Suinte Murie-des Champs. On lui doit un pe-
ine sui le ■ amours de Polyphèrae et de
Ùafatée, dans lequel il so moque plaisam-
ment des imitateurs de (Jongora, U a laisse,
de plus, une Vie de Jean de Castro, lf> célè-
bre vice roi dea Indes. Ce dernier ouvrage
est très e mue en Portugal.
AMUûDii (Antonio db), jésuite po I
ANDR
né vers la fin du xvie siècle, mort en lé34.
Il voyagea beaucoup en Asie et publia, ioua
le titre de Voyage au Thibet, une relation qui
parut k Lisbonne en 1626. Son livre fut tra-
duit en français.
ANDRADE-CAM1NHA (Pedro db), poète
portugais, né vers 1540, mort en 1589. Il a
laissé quelques épîtres remarquables par leur
vigueur. On lui doit également des eglogues
et des élégies qui n'ont pas une grande va-
leur. Ses œuvres complètes ont été publiées à
Lisbonne plus de deux siècles après sa
mort.
AM)llV(i\tHK. un des lieutenants de l'em"
pereur Maxime, né sur les bords du Pont-
Euxin. Ce fut lui qui poignarda l'empereur
Gratien, sur les bords du Rhône, après lui
avoir fait croire que sa femme La? ta venait
le joindre pour l'aider k supporter ses infor-
tunes. Lorsque Maxime voulut envahir tout
l'empire d'Occident, Andragathe passa les
Alpes pour combattre Théodose, et, plus
tard, il fut envoyé avec la flotte & la pour-
suite de Valentiuien. Mais, a^aut appris la
défaite et la mort de Maxime, il se précipita
dans la mer.
* ANDRAL (Gabriel). — M. Andral avait
remplacé Double comme membre de l'Aca-
démie des sciences en 1843 et était comman-
deur de la Légion d'honneur depuis 1858. Il
est mort à Paris en février 1876. Nous cite-
rons, parmi ses ouvrages les plus remarqua-
bles : Clinique médicale ou Choix d'observa-
tions recueillies à l'hôpital de la Charité (Pa-
ris, 1823-1826, 5 vol. hl-8<>; 4e édit., 1840) ;
Précis élémentaire d'anatomie pathologique
(1829, 3 vol. in-8°) ; Cours de pathologie in-
terne (1836, 1837, 3 vol. in-8°); Traité de
1 auscultation médicale et du cœur (1836,
2 vol. iu-8°) ; Recherches sur les modifications
de proportion de quelques principes du sang
dans les maladies (1841, in-8°j. avec Gavar-
ret; Réponse aux principales objections diri-
gées contre les procédés suivis dans les ana-
lyses du sang (1842, in-8°), avec le même;
Recherches sur la quantité d'acide carbonique
exhalé par te poumon dans l'espèce humaine
(1843, in-8°), avec le même; Essai d'héma-
tologie pathologique (1843, in-8°); Recherches
sur le développement du pencilium glaucum
(1843, in-8°), avec Gavarret; Recherches sur
ta composition du sang de quelques animaux
domestiques (1S42, in-S°), avec Uelafond, etc.
AMJllAL (Charles-Guillaume-Paul), avocat
et administrateur, né k Paris en 1828. Petit-
fils de Royer-Collard, M. Andral avait ter-
miné ses études et suivait les cours de l'Ecole
de droit, lorsque le ministre de Falloux l'at-
tacha au ministère de l'instruction publique
(1849). Reçu licencié eu 1851, il se fit in-
scrire au barreau de Paris, où il exerça la
profession d'avocat sous l'Empire. Bien qu'il
fût attaché au parti clérical et légitimiste, il
posa comme libéral sa candidature au Corps
législatif, dans la 3" circonscription de la
Mayenne, demanda dans sa profession de foi le
i gouvernement du pays par le pays et déclara
l qu'il ne croyait l'ordre possible que par la
liberté. M. Andral échoua avec 7,629 voix.
M. Thiers, qui appuya alors sa candidature,
étant devenu chef du pouvoir exécutif en fé-
vrier 1871, nomma, le 28 du mois suivant,
M. Paul Andral préfet de la Gironde. Aux
élections du conseil d'Etat par l'Assemblée
nationale, le préfet de la Gironde fut élu
au premier tour de scrutin le 22 juillet 1872.
Enfin, après la mort d'Odilon Barrot, le gou-
vernement de l'ordre moral appela M. An-
dral k lui succéder, à la tête de ce corps,
comme vice-président. Cette nomination ne
fut pas sans surprendre le public , k qui un
avancement aussi rapide et aussi extraordi-
naire était loin de paraître suffisamment jus-
tifié. Au mois d'août de l'année suivante,
M. Andral a été nomme ofdcier de la Légion
d'honneur.
ANDRASSY (le comte Jules), homme d'Etat
hongrois, ne k Zeinplin en 1823. Son père,
le comte Charles, lui fit donner une forte
éducation, qu'il Compléta par des voyages
dans une partie de l'Europe. A la mort de
son père (1845), il le remplaça comme di-
recteur de la compagnie qui tt'étuit formée
pour régulariser le cours de la Theiss. Deux
ans plus tard, les électeurs de Zenipliu l'en-
voyèrent siéger a la diète hongroise, où il ne
se lit pas moins remarquer par ses idées li-
bérales que par ses talents oratoires. Lorsque
se produisit en 1S4S le grand mouvement
national qui aboutit k une rupture, avec l'Au-
triche, le comte Au irassy se prononça avec
chaleur en faveur de l'indépendance de son
pays, devint administrateur supérieur de
Zemplin, commanda le landsturm du coin il it,
a Sctrwechat, prêta un énergique appui a
Kossuih et fut envoyé eu mission ;i Coustan-
tinople (1849). Lorsque l'intervention russe
et la trahison de Goergei eurent force les
patriotes hongrois a déposer les aunes, le
comte Andrassy se rendit k Paris, où il vé-
cut, ainsi qu'à Londres, jusqu a l'amnistie de
18.">7. Elu trois ans plus tard députe de Zem-
plin k la dieto hongroise, il fut nommé un
des vice-présidents de cette assemblée et
siégea dans les rangs du parti modéré, qui
avait pour chef M. l>eak et qui revendiqua
pal Les voies légales l'autonomie législative
de la Hongrie. La défaite do l'Autriche à
SadoYTa (1806) avait force le gouvernement
autrichien a transformer sa politique, keplrer
ÀNDR
dans la voie des concessions libérales; ^râee
à l'influence de M. de Ben t, an mil
Bpé il fut constitué en II ngrie f 1 1 fév.
1867] el M An Irassy y ei trn en qualité «le
ent du coi i el de n ini ire |
défense du pays. A ce titre, il assista, à
Pesth, le 8 juin 1867, »u couronnement de
Françoi J c mme roi de Hongrie, pré-
senta des projets de loi relatifs à un em-
prunt destiné à achever les chemins de fer,
a I : l r i i i ■ : i
quea aui israélites, à la défense nationale,
au nouveau système de recrutement, à la
réorganisation de l'armée, etc., et cor
1 opi nsition radicule ■)"' continuait à deman-
der la sè| ai ition absolue entre la Hongr e et
■ che. En 1867, M. Andrassy accompa-
gna l'empereur d'Autriche dans son voyage
a Paris, k l'occasion de l'Exposition univer-
selle. Deux ans plus tard, il fut élu à l'una-
nimité député à Pesth. Lors de la d-
tion de guerre de la France a la Prusse
(15 juillet 1870), M. Arnicas -y se prononça
énergiquement pour la neutralité, partit
Vienne et y neutralisa les efforts du pari
la guerre. La haute capacité dont il avait fail
preuve depuis qu'il était a la tête du .
nement hongrois, sa décision et sa netteté
de vues lui valurent d'ètr-1 appelé à succéder,
le 14 novembre 1871, à M. de Beust c<
ministre des affaires étrangères et de la mai-
son de l'empereur, et de devenir le chef du
gouvernement austro -hongrois. Dans
culaire qu'il adressa, le 23 du même mois,
aux représentants de l'empire à l'étranger,
il déclara qu'il continuerait la politique
inaugurée par son prédécesseur, une politi-
que de paix nette, franche et ferme. Ce pro-
gramme, le comte Andrassy l'a suivi avec
une scrupuleuse fidélité, étant convaincu
que le maintien de la paix en Europe était
une nécessité de premier ordre pour que son
pays marchât d un pas sûr dans la voie du
es et de la prospérité. Au mois de jan-
IS72, une députation de notables catho-
liques étant venue lui demander ce qu'il
comptait faire en faveur du pape, le comte
Andrassy contesta que le pape ne fût pas
libre a Rome et déclara qu'il était nécessaire
que l'Autriche vécût en rapports amicaux
avec l'Italie. Depuis lors, il a pris part aux
entrevues des empereurs d'Autriche, d'Alle-
ae et de Russie, ayant pour objet de
maintenir le statu quo en Europe, et il a ac-
l'empereur François-Joseph dans
son voyage dans la haute Italie pour y réu-
nie à Vi tor-Emmanuel. Lorsque, en
1875, l'insurrection de l'Herzégovine et de la
Bosnie prit un caractère de gravite réelle,
en faisant renaître les appréhensions au su-
jet de la question d'Orient, le comte An-
drassy se chargea de rédiger et d'adresser à
la Porte une note exposant les réformes dont
l'exécution immédiate s'imposait au gouver-
nement ottoman. Cette note, rédigée en dé-
cembre 1875, reçut l'adhésion des grandes
ances, h l'exception de l'Angleterre, ce
qui en paralysa l'effet. Depuis lors, le
Andrassy a maintenu la plus stricte neu-
tralité dans la guerre qui a éclaté entre la
Turquie d'une part et la Serbie et le Monté-
0 de l'autre (1876). A intérieur, cet ha-
bile homme d'Etat a imprimé à la politique
de l'empire un caractère libéral et fait re-
nouveler, en 1876, le pacte austro-hongrois
conclu en 1867 pour dix ans.
ANDRE, Juif de Cyrétie, qui vivait sous
Trajan. Il persuada à ses coreligionnaires
qu'il les rendrait maîtres de Jérusalem et ré-
tablirait dans tout son lustre le culte de
leurs pères. Ses ( rédi cations inspirèrent un
tel enthousiasme qu'il se vit bientôt à la tète
d'une bande nombreuse et contraignit le
d'Egypte, Lupas, a s'enfermer dans
udrie. Ce dernier, pour se venger des
défaites qu'il avait subies, fit massacrer tous
les Juifs qui se trouvaient dans cette ville.
André répliqua par de sanglantes représail-
les «.-n Libye. L Ile de Chypre, soulevée à la
l'un certain Artemion, fut égale]
suivant Dion < !a isiu ,1 théâtre de
désordres. L< ne fui eut vaincus
qu'après <les comb il ■ ment Li iers. Les uns at-
tribuent leur défaite définitive à Marîus
Turbo, gênerai des ai romaines, les au-
tres ii Adrien en l'an 1 15.
ANDRÉ ou ANDRÉAS , archevêque de
. mort en 724. Il fut d'abord moine
à Jérusalem t c nn dus le nom de An-
drr*i Hl«r*MlyMifaBM. Envoyé par le pa-
triari he de re, an con-
cile de ConslanUnople, il obtint ensuite la
. e de diacre et enfin fui nommé à l'ar-
iché de Crète, (in lui doit de nombreux
écrits, dont une partie seulement a été im-
primée. Ses homélies ont été rei ueillies dans
la Bibliotheca Patrum (Leyde, 1677, vol. X)
et dans la Bibliotheca concionatoria de
befis (Pari , 1662); ce dernier a également
donné le texte grec et la traduction latine
d'un petit poôme ïambique d'André de Crète,
lie savant prélat >-$t aussi l'auteur d'un Ura-
nologium ou Méthode pour trouver le cycle
solaire, édite par le Père Petau. (Paris, 1630,
in-fol., et Anvers, 1703, in-fol.), et de plu-
iiwui)''- que l'on chante encore dans
l'Eglise grecque.
ANDRÉ, grand-duc de Russie, né dans la
première moitié du Xil« siècle, morten 1174.
Il était fila de Youri Dol^orouki, grand-duc
de Russie. Il so retira vers 1155 dans le du-
ANDR
ché de Soudzal. A la mort de son père, en
1157, il se montra satisfait de son apanage
et se garda d'intervenir dans la lutte •
gée entre ses frères. Après quelques vi
res contre les Bulgares, il tourna ses armes
contre le grand-duc Mstislaf et marcha sur
Kiev, qu'il prit d'assaut Cette victoire rit
d'André le plus puissant des princes de Rus-
sie ; il réunissait sous son autorité les gou-
vernements de [aroslaf, de Kostroma, de
Vladimir, de Moscou, de Nijni-Novgorod,
de Toula, de Kalouga, de Kiev, de Bézan,
de Mourom, de Smolensk, de Polostk et de
Vol hy oie. André gouvernait ces pays depuis
une quinzaine d'années, au milieu des embar-
ras intérieurs que lui .suscitaient des révoltes
continuelles, lorsqu'il fut assassine par des
soldats soudoyés par ses parents.
ANDRÉ (Alexandrovitch), grand-duc de
Russie, morten 1304. Il était le second fils d'A-
lexandre Nevrski et portait le titre de duc de
Gorodelz, lorsque, sous le règne de son
frère Démétrius, il marcha vers le Caucase
a la tête de nui : [ueï seigneurs russes pour
soumettre les Yases ou Alains, qui ne vou-
laient poinl reconnaître l'autorité des Tar-
tares. Il les vainquit, s'empara de leurs villes
et réduisit les habitants en esclavage. Le
Grand Kan, satisfait de ce zèle, lui fit de nom-
breux présents, le prit en amitié, le nomma
chef des princes russes et lui confia un corps
de Tartares, k la tète desquels il s'avança sur
la principauté de Mourom. Démétrius ef-
frayé abandonna ses Etats. Le corps de trou-
pes tartares, profitant de cette circonstance,
pilla les duchés de Mourom, de Soudzac, de
Rostaw et de Tver. La ville de Perei
qui osa résister fut réduite en cendres. Les
Mogi ! s Vian t retirés, Démétrius voulut re-
prendre ses Etats ; mais son frère appela de
nouveau les barbares, qui re'.'i'unnr'iieèrent
à piller et à tout dévaster. Démétrius s'enfuit
de nouveau et mourut abandonné de tous en
1294. Apres deux années de paix, André se
vit disputer le pouvoir par les fils de son
frère. On convint de porter la cause devant
le Grand Kan, qui finit par décider que cha-
cun des princes russes devrait se cou tenter
de ses possessions. André signala la fin de
son règne par la pi kron, forte-
resse construite par les Suédois et qui in-
quiétait le commerce des Novgorodiens.
ANDRÉ ou ANDRÉAS, prélat suédois du
xme siècle, mort en 1228. Il employa sa jeu-
nesse à voyager sur le continent et visita la
France, L'Angleterre, L'Allemagne et l'Italie.
Dès son retour, Canut VI le nomma chance-
lier du royaume, La sœur de Canut, Inge-
burge, venait d'être répudiée par Philippe-
te; le nouveau chancelier fut dépéché
à Rouie, près du p n III, pour avi-
ser aux moyi ■ er Philippe-Auguste
a la i er Agnès de Méra-
nie. Il réussit dans sa démarche, et l'excom-
munication lancée par le pape amena le roi
de France à redonnera [ngeburge le titre et
les droits de reine ; mais, à son retour. Au-
di e iut saisi pur les Franc lis, comme il tra-
versait la Bourgogne, et. retenu prisonnier.
Canut VI le délr peu de temps après,
André fut élu archevêque de Lund et primat de
Danemark. A la mort de Canut VI (1203), il
sacra son successeur, Waldemar II, qu'il ac-
compagna ensuite dans son expédition en
Livonie. Son gra nd ni tés i
lui permirent pas d'aller jusqu'au bout, et il
i, pour y mourir, dans l'île de M
On a de lui une traduction latine des /
ie, 1590, in-4°) ; la Loi de
Zélande, en danois, imprimée également à
ers poèmes restés manu-
scrits, qui sont aux archives de la cathédrale
de Lund : Hexaméron, poème en six chants
sur la création; les Sept sacrements, etc.
ANDRÉ ou ANDREAS (Jean), canoniste flo-
rentin, né à i de Florence, en
1275, mort en 1347. Il étudia le droit canon
a i iini\ arsité I '■ i ne, où il devint par la
suite professeur; il obtint aussi la chaire de
droit canon a 1 adoue et à l 'ise ; sa
était tri de ses contemporains, qui
lui ont décerné les éloges les plus pompeux.
Il a écril d commentaires sur les Décréta-
les qu'il intitula Novellx (Rome, 147*), sou-
vent réimpi unes ; sur les Clémentines ou
\ C ent V (Strasbourg, 1471) :
au Spéculum juris de Du
u traité, he sponsalibus et ma-
a bu a reproché d'avoir pus a
knguisciola.
AMiItî: ou ANDRÉAS, surnommé Rmiibo-
■«■•!■ (Jean), chroniqueur allemand lu
w : i sous le nom
Andrcaa magivlrr. Il appai 'euait à l'ordre
ustin et il entra au couvent de
Saint- Magnu mue, en UlO.jL'é-
morl est ign*"*ée. On lui doit un
■ uvrages hist' ; i
- yi nerale a Chrisio nato us que ad
1422, que pea a m érà dan
$aurus t m (t. IV); i
il .1. Kraft et reçu
guite, dans le C rptu historicorum medii xvi
d'Eckharl (1723, in-fol., t. I«); (
■r, qu'Andi ■
qu'en h 3? et qu i Léonard Bauboli a i
piHH e avec le aistorim fundationum non-
van monasteriorum ; Bavaris,
du mémo J. Andréas (Amsterdam, 1602,
ANDR
in-4°), etinsérée p i ns ses Ser/p-
tores rerum qcrmanietirtnrt (Strasbourg,
in-fol.) ; Diarium sexennale annutn Chrisli
1422 cum quinque sequentibus complt
recueilli par And. /Ktev.us, dans ses Rerum
Boicarum scriplores (I7t;3, in-fol.); le même
érudit a enco < ■ Cata-
logua episcoporum Ratisbonensium ab origine
ad annum 1428.
ANDRÉ ou ANDRÉAS (Jean- Valentin), éru-
dit allemand, ne à Herrenberg (Wurten
en 1586, mort en 1C54. Fils d'un tfaé<
célèbre, Jacques André, il fit ses études à
Tul m ci en France et en Italie.
Il embrassa la profession ecclésiastique et
ta vie soit à des recherches de pure
érudition, soit k composer des ouvrages dont
la tendance marquée est la réorganisation ,
de la société sur des bases nouvelles de |
fraternité et de tolérance. Esprit un peu
mystique, chez lequel l'amour de l'humanité
était extrêmement développé, il a pa
le fondateur des Rose-Croix; mais il semble
n'avoir été que le réformateur de cette franc-
maçonnerie occulte. 11 mourut chapelain du
duc de Brunswick.
Jean-Valentin André a laissé plus de cent
ouvrages, dont quelques-uns sont très-re-
marquables. Nous citerons, parmi ceux-ci :
De christinni cosmoxeni genitura judicium
(Montbeliard, 1612, ïn- 12); c'est une spiri-
tuelle satire contre les astrologues; Collée-
taneorum matbematicorum Décades II (Tu-
hi ii^ue, 1614, in -4°); Invitât io ad fraternita-
tem C/iristi (Strasbourg, 1617, in-4°) ; une
seconde partie de cet ouvrage parut l
suivante (Strasbourg, 1G18, in-4°); Ii<
rescens, contra Menapii calumnîas (1G17,
in-*o); Cet ouvrage e^t signé Flor«ntlBaa do
Vnipiuin, nom qu'André s'est quel
. j 1 étendent les critiques, ainsi que ce-
lui de Aoiirtn» de Valent!*; mais cette as-
sertion taine , àfenippus seu dia-
logorum satyricorum centuria , inanitatum
nostratum spéculum (1617, in-12), son chef-
d'œuvre ; Civis christianuSj sive peregrini
quondam errantis restitutiones (Stra
1619, in-8°), traduit en français sous le titre
du Sage citoyen (Genève, 1622, in-S°J ; J/^-
thologix christianx sive virtutum et vit
vitx humans imaginum libri très (Stras-
bourg, 1619, in-12); Reipublicx christia
litanx descriptio (Strasbourg, 1619, in-12);
Turris Babel, judiciorum de fraternitate
Rosex-Crucis chaos (Strasbourg, 1619, in-12);
Christianx societutis idea (Strasbourg, 1619,
in-12); ces trois derniers ouvi
gnent de sa j arl icipation 1
a la réorganisation des Rose -Croix; on y
voit le plan d'une société secrète , idéale,
et, à ce point de vue, ces trois livres sont
éminemment curieux. Le rôle de J.-V. An-
dré dans la société des Rose-Croix a été
discuté par Fréd. Nicolaï {Sur les crimes
imputés aux templiers) el par Ilerder {Mu-
séum allemand, 1779), qui concluent tous
deux qu'il n'en fut nullement
Chr.-G. de Murr {Sur la véritable origine des
Rose-Croix) et J.-C. Buble [De oera origine
adhuc latente fratrum de Rosea-Cruce , 1804,
in-8°) ont soutenu le contraire et essayé de
démontrer que, en outre, ces dm
allemands, qui itde départ de «eue
franc maçonnerie, les 'Noces chimiques de
Chrestien Rosencrcutz et la erale
du monde, sont également de J.-Valentin An-
dré (v. rose-croix). La solution du prob
est difficile et lu question teste indécise.
J .-Valent 11 André est Un écrivain remar-
quable. Sa latinité est pure, et les quelques
ouvrages qu'il a écrits en allemand, a une
a où cette langue était a peine formée,
donnent une haute idée de son ta]
ANDHÉ (Tobie), médecin allemand, né à
t. à Franeker en 1685. 11
étudia dans les universités de DuisOOUI
; ■ G ii" et se lit recevoir a la
fois docteur en médecine et docteur en phi-
losophie. Il se fit connaître par l'invention
d'un procédé propre à garantir les cadavres
et rut appelé à Bois-le -
Duc, puis nommé professeur de médecine à
Franeker. S <
l'université de celte ville, il se ren-
dit à Francfort-sur/ ire Ini
1 16S0.
d ite, 1 univers lié de Pranek \i le rap-
donner la ch ■ iphie.
Il y enseigna avec u
». and admirai-
Louis Kils, il publia en faveur de
■ acto-
rum extraction in cadaveriàus Bilsian
thodo préparai is (Duisbourg, 1659, in-4");
Bilanx exacta Bilsiaux et i c bal-
mationis (Amsterdam, 1682, in-12). On lui at-
tribue, en outre, le octione
ciborum in ventriculo (Francfort, 1675, in-4°)
ercitaltones philosophirx de angclorum
malorum potentia in corpora [Amsterdam,
1691, in-12).
ANDRE (Yves Marie), philo ophe français,
1 ., < nort à Caen en
1764. H entra dans l'ordre des jésuites, mais,
contrairement h la plupart d es membi
n e célèbre,
tnde de ses i ,
sentira ol étaient a
a toute sa vie d ins
une obscure chai 1 mnthématiqi
, qu'il occupa depuis 1786 jusqu'à la
ANDR
143
suppression du 1 ollége. Son grand tort était
■ de cœur aui l'K-
illicane et d'avoir, dans les
du jansénisme, déclaré qu'il fallait faire le
silence sur ces questions tant controvei
tout en se soumettantaux dé ainfc-
sion de l'ordre des jésui-
tes, il se retira chez les ch Caen,
Urvut hono-
rablement à s.- m:, lui doîl un /
sur le beau (Caen, 1741, in-12), qui lui acquit
une grande réputation et qu'on lit encore au-
jourd'hui. Il existe en outre, en manuscrit,
une Correspondance du Père André avec le
Père Maleorancke, et i'abfa uni à
V Essai sur le beau un certain nom
■
André. Le tout a été imprimé sous le
titre d'Œuwe* du Père André (Paris, :
5 vol. iu-12).
ANDRÉ (John), ofrieier anglais, né à Lon-
dres vei us Etats-Uni
septembre 17Su. IL f puis
il revint à Londres, où il entra dans une mai-
son de banque. S'étant pi pour
une jeune fille que sou père lui défendit de-
pouser, André prit du service dans l'armée,
obtint 111
pour le Canada. Apres avoir pris paît a l'ex-
11 anglaise comre le général M
mery, il assista au siège de Montréal, ou il
fut fait prisonnier; mais peu api
échangé, nommé major, et le général Gr
prit pour son aide de camp. Lorsque
Henri Clinton remplaça Grey à la tête
troupe* anglaises, le major André conserva
son poste de confiance auprès du non
général. Peu après, le général américai
vaut fait des ouvertures au
anglais pour lui livrer West-Point, mi
nant une somme d'argent, Clinton demanda
au major André de s aboucher avec le traî-
tre. André refusa d'abord une mission qui
lui répugnait; mais, sur les instances d
néral, il dut céder. Sous le nom de John An-
, il entra en correspondance avec Ar-
nold, qui signait ses lettres du nom de
Gustavus, et lui donna rendez-vous dans un
village sur l'Hudson. Arnold an
trop tard et une nouvelle entrevue fut fixé
pour le 20 septembre 1780. Ils se reocon
rent alors dans la maison d'un juif. Arnold
livia au major les plans et les indications
que les Anglais j 1
s'emparer de West- Point, et il reçut en
- un partie de la
il «f sur
l'Hud ion; mais ce na^ ire avant eban
D
par terre. Grâce à u
rai Arnold, li tra^ ei a le a^ anl i o ■'■■■■■ amè-
1 aîns. Il n'était plu i'à 87 nulles de New*
York, lorsqu'il fut arrêté par des vol
Tour pouvoir continuer sa route, il leur
offrit une grosse somme qu'il possédai! ; mais
brigands le dépouillèrent entière m t- ut,
t dans ses bottes les papiei
lui avait remis Arnold et le conduisirent au
iui-ci informa de sa cap-
ture Amolli, qui s'empressa de fuir, et écri-
vit au général W ashington, qui fit venir An-
dré à s"u quartier général et chargea un
conseil de guerre de le juger. \\
tout, et le conseil de guerre, dont faisait par-
te, le condamna à la peine de
1780). Le général Clin-
émarches pour le sauver; mais
Washington ayant demande qu'on lui livrât
iold, cette tentative
e demanda k être fusille, vou-
lant mourir en soldat; mais sa demande fut
sée et il fut pendu. Les Anglais firent
9 restes, qui leur furent rei
et on lui érigea un monument en marl.ro
dans L'abbaye de Westminster. Le maj
die était un officier d'une grande intréj
d'une remarquable beauté physique, intelli-
gent, instruit, éloquent, dessinant bien, fai-
-11. Il
oit une sympathique attraction bui
i. u-, a dit le
el Hamilton, q ,! t, n'a
1 mort avec plus de justice et eau
ne l'a moins méritée. ■
ANDRÉ (Christian-Charles), publiciste al-
lemand en en 176 f. mort
en 1831 ' de 1767 à 1790, 1
tion de Binann
sur I a par J.-J.
i mi/e, puis un pensionnat
Lécole pro-
I ■ I publia une
connaissances uti-
11 iut peu de 1
idiger un journal . Patriotisches Tag-
blatt ; la censure lui chercha querelle et il
; tion, Il fonda
Ri ichsanzeiyer (Indicateur de l'em-
■
recueil périodique auquel il collabora
iment depuis 1809 1 nort; il
. 1
de la monarchie autrichienne, q
le 1811 ■ 1888, puis qu il
a titre d A /ma*
'ligue,
Parmi
>iades utiles pour chaque jour de ! an*
née (Brunswick, 1790-1791); Tableau des ro-
ches et surtout des roches de transition en Mo-
ravie (bruiui, iSo*, in-8o); Nouvelle desenp-
144
ANDR
lion géographique et statistique de l'empire
he (Weimar, 1813, in-s<>).
ANDRÉ (Rodolphe), agronome allemand,
ne â Gotha en 1792, mort à Tischnov
1825. H se voua <ie bonne heure à l'élude de
■nlture théorique et pratique, et, après
avoir habile successivement la Moravie et la
Bohême, fut chargé en 1SM de la dut
des grands domaines de Raitz et de Blansko,
Appartenant au prince de Salm ; il e
Buite l'administration de domaines encore
astes à Tischncwitz, dans la basse Au-
triche. 11 s'est surtout occupé de perfection-
nements de culture et du choix de bonnes
races bovines et ovines. On lui doil divers
d'agriculture pratique et des ouvj
où la science agronomique est considérée à des
points de vue généraux. Les principaux
Exposé des principales -méthodes de culture
le rapport du sol (Prague, 1S15, i
Instructions pour l'amc'
ovines (Prague, 1810, in-8»); De l'administra-
tion des domaines en Bohême, en Moravie et en
Autriche (Prague, 1820, in-8©); Instructions
•es pour les soins à donner aux moutons,
ouvrage publié par les soins de la S
Moravie et souvent réimprimé.
A.NDKÉ (Michel), ecnvain ecclésiastique
i \v;i Ion ("Yoii . ■) ;n L803. Lor -
qu'il eut termine ses eiudcs, il entra au sé-
minaire de Sens, où il reçut la prêtr
Par la suite, il est devenu cnanoin
:;re général honoraire du
diocèse de Quimper. Il s'est fait connaître
isieurs ouvrages sur le droit e
;•? , notamment par les suiva
alphabétique et méthodique de droit
(1844-1845, 2 vol. in-8°); Cours alpha-
, théorique et pratique de législation
■ ■ (1847 1848,2 vol. in -8°);
'/matique des
es de la chrétienté (1854, in-8<>), for-
1 V a VI de l'ouvrage com-
, -t ; Cours alphabétique et
méthodique de droit civil ecclésiastique, con-
I t»ut <e qui regarde les cont
i i , 6 vol. in-8°); Mémoire adressé au mi-
de l'instruction publique el des
du droit cano
in- 12); Oictic hétique,(hëo-
I pratique du droit civil et ecclésias-
; I B74, S Vol. ill-8").
ANDRÉ (J Gustave), homme
né en L805. Notaire à Ai-
..i.,.i une a^sez jo-
uue, devint membre du conseil géné-
menl et fut élu, en 18(9,
i s en tant du peuple à la Législative.
Doué de capacités médiocres , se disant
t homme d'affaires, M. An-
i . . nent pour toutes les me-
. la liberté, appuya la poli-
ux Louis Bonaparte et fit
acte d'adhésion complète au coup d'Etat du
2 dé :embre et aux horribles pi
qui suivirenl . ] l'u ppui de l'ado
:., député de la 3B i i n de la
Eu i successive-
i s 63 et en isgo. M. André
fut un des se] plus dociles du des-
i: vota ini[ erturbablement
. i.i tout ce que pi oposa le pou-
voir, ii è générale, la
et celte funeste guerre
de 1870, en, . il opposition, et qui
u o ment de l'édi-
. i ,i in \ ie privée
i ion du 4 ; !
'■ élection coin
pleine; taire & 1 avant
Le 2 juillet 1871,
. , ,i i et fut élu député, il
alla grossir le ] bonaparti: tes
!C le paru de
h itumment en faveur de la pél i-
tion de i e le retour de la
bre à Paris, | iui le ren vei einent de
M. Tliiers, pu'lS il donna m îl lOU-
le ministère de combat. 1-e 23 novembre
1873, M. André vota pour i
L'année suivante, il se prononça contre l'or-
■ I
titution du 25 février qui
■
i
pour c< m battre le
■
envab . Loi b
■
M. A"
■
il est un 'ic. membi es L< i plus
■
■ vMMiK (Jules), ■ ■ i'v i avril
iau7, il est mort h. Auteui) le
■
velle
(1833); Knvii
■
iras, a du La-
ris, Vue de Huîtres (IKii J
. virant
■
où il M7) ; BnniroM Ue Pat
ANDR
d'Argenton, Bords de la Bousanne (1848);
Sept paysages (1850); Bords de la M"
Environs de Locminé (1S52); Etang du \ i-
vray (18531; Environs de Tarb s. 1'
Tauron, Bords de la Vienne (1855) ; Village
de Fourneau, Chaumière près de Laor.
marc (IS57); Bords de la Charente, Bords <!e
nieure, Environs de Coutras (1859);
Forêt de Comj û pne, la
ne (îs ;i); Entrée de bt
Streture (1863) ; Fontaine des Chênes, U
ds de l'Oise, Côte de Saint-'
ges (1SG5); la Chart ise à Suint-
ai- li Mare noire, Chaumières près
(1867); Environs d'Argenton,
rs du Tréport (1805) ; Etang des Chê-
nes (1869); lu Fosse aux loups (1870).
ANDRÉ (Louis-Jules), architecte, né à Pa-
ris en 1819. Elève de Huyot et de Lebas, il
suivit les cours de l'Ecole des beaux-arts et
obtint en 1842 le second prix d'architecture,
puis, en 1S47, le grand prix de Roin**, dans
mcours dont le sujet était une Chambre
des députés. M. André se rendit à Rome,
puis en Grèce, où il exécuta son Etude du
temple de Thésée, à Athènes, morceau fort
remarquable. De retour à Paris en 1852, il
fut nommé sous inspecteur, puis inspecteur
des travaux du Muséum dirigés par M. Ro-
hault de Fleury, devint en 1S53 inspecteur
des travaux de la Bibliothèque nationale
sous M. H. Labrouste et fut appelé en 1855
au poste d'architecte diocésain de la Corse.
En 1807, M. André a succédé à M. Roh:iult
de Fleury en qualité d'architecte du Muséum,
et il a reçu cette même année la croix de la
Légion d'honneur.
ANDRÉ (Louis-Alfred), banquier et homme
politique, né à Faris en 1827. Chef d'une
maison de banque de Paris, il a été pendant
plusieurs années membre de la chambre de
commerce de Paris, et il est devenu l'un des
régents de la Banque de France et membre
du conseil supérieur du commerce et de l'a-
griculture. Attaché aux idées libérales, il se
tint à l'écart de la politique sous l'Empire.
Apres le 4 septembre 1870, M. André fut
nommé adjoint à la mairie du IXe arrondis-
sement, el îl fit preuve du plus grand zele
pendant le siège. Destitué après l'insurrec-
tion du 18 mars, il fut réintégré dans ses
fonctions après l'entrée de l'armée de Ver-
sailles à Paris. Lors des élections complé-
mentaires du 2 juillet 1S71, M. André, porté
sur la liste conservatrice, fut élu dépuié de
la Seine par 130,919 voix. Homme d affaires
avant tout, il ne rit partie d'aucun groupe de
la Chambre, appuya la politique de M. Thiers,
dont il ne se sépara que sur des questions
d'impôts et de commerce, siégea sur la limite
du centre droit et du centre gauche, et rit
preuve d'une réelle compétence, tant dans
les rapports qu'il fut chargé de rédiger que
dans les nombreux discours qu'il prononça,
notamment sur la limitation de l'émission des
billets de Banque, sur la création de contri-
butions extraordinaires dites de guerre, con-
tre l'impôt sur les matières premières, sur
l'indemnité duo à, Paris pour la contribution
de guerre, sur la loi des chemins vicinaux,
sur les nouveaux impôts, sur le budget de
l'int rieur, dont il fut le rapporteur en 1873;
sur les privilèges des banques coloniales, sur
l'emprunt de la ville de Paris, etc. Il vota la
proposition Rivet, pour la suppression des
gardes nationales, pour le retour de l'As-
semblée à Paris, contre la dissolution, pour
M. Thiers, le 24 mai 1873. Lorsque les intri-
gues de la majorité monarchique menacèrent
la France d'une restauration, M. André dé-
clara, dans une lettre, le 16 octobre 1873,
qu'il considérait une restauration comme ab-
solument contraire aux intérêts de la France,
et qu'il était résolu a donner un concours
loyal à la Republique. Le 19 novembre 1873,
il vola pour le septennat, puis il ne combattit
que très -faiblement le gouvernement de
réaction à outrance dirigé par M. de Broglie,
vota en faveur de ce dernier le 10 niai 1874,
appuya lu proposition Périer (juillet 187»),
repoussa la proposition Maleville demandant
la dissolution et vota la constitution du
26 lévrier 1875. Après s'être prononcé pour
lu collation des grades pur l'Etat, il s'
i de la loi sur l'en
I | .
lo 30 janvier 1870, il posa sa candi
.. \ n comme républicam coi
Ayant échoué, il refusa do se porter
dai à la Chan dans l'arron-
inent de Gex, le -o février suivant, et
rentra dans la vie privée.
ANDitû (Edouard), écrivain français, aê ti
lieui o el devint
l 'ai is. M. Au
. b
i m .'. l in lui doil quelques ouvi a{ es estimé i
Plante bn v e; B ci ipi i i
et culture » ■ , axa-
i iri 1804, in-12); VJIortû
■
■ ■■ ci iption, fustou ■
■ I ■ ; '
■ ■ ■ plis
iu-18); Eucalyptus
gtobulus (1873, in *■ i
André (SŒURS DU Salut- ) , congrégation
ROIX ( de la), dans ce
Supplément»
ANDR
ANDKÉ D'ARRLELES, publiciste français,
né ;'i Montluel en 1770, mnrt en 1S35. 11 était
frère cadet de Jacques-André, qui futévêque
de Quimperlé et mourut chanoine de Saint-
Denis en 1818; tous deux étaient fils d'un
marchand de blé de Montluel. André fi
études à Lyon, puis vint à Paris et entra en
qualité de secrétaire dans la maison de (lier-
mont-Tonnerre. Il émigra en 1792 et servit
dans l'année des princes sous le nom de
M. de Montluel; en 1798. il rentra en France
et s'attacha àTalleyrand, qui le rit. entrer au
ministère des affaires étrangères, où il fut
nommé historiographe en 1S0S. Ardent roya-
liste, dès les premiers jours de la Restaura-
tion, il fut nommé préfet di la Mavenne par
Louis XVIII et de la Sarthe par Charles X.
On lui doit un certain nombre d'ouvrages,
tous publiés sous le voile de l'anonyme :
Précis des causes et des événements qui ont
amené le démembrement de ta Pologne (1806,
in-8°); cet ouvrage sert d'introduction aux
Mémoires sur la révolution de Pologne, trou-
vés à Berlin, par le général Pirton ; Réponse
au manifeste du roi de Prusse (1807. in-S°);
Que veut l'Autriche? (1S09, in-8<>); Tableau
historique de la politique de la cour de Borne
depuis l'origine de sa puissance temporelle
jusqu'à nos jours (îsio, în-8°); comma
par Napoléon, cet ouvrage est la justification
dos moyens employés par l'empereur pour
s'emparer des Etats du pape; Mémoires sur
la conduite de la France et de l'Angleterre à
l'égard des neutres (1810, iu-8°).
ANDRÉ DE HONGRIE, roi de Naples, né en
1326, mort en 1345. Il était fils de Caribert,
roi de Hongrie, et fut appelé à la succession
du royaume de Naples par Robert, roi des
Deux-Siciles, qui, se voyant sans enfants,
voulut ainsi restituer ce royaume à la fa-
mille de Caribert, qu'il en avait dépouillée.
Robert fit épouser à son petit-neveu sa pe-
tite-fille Jeanne, bien qu'il n'eût encore que
sept ans. André était d'un caractère intrai-
table et devint bientôt insupportable à la
reine et à ses courtisans. Cette princesse,
couronnée reine par les soins de Robert,
alors que son époux ne portait que le titre de
duc de Calabre, conspira avec ses amants la
mort de son mari, qui fut étranglé dans un
couvent près d'Averso, le 18 décembre 1345.
ANDRÉ DE LONGJUMEAU, dominicain
chargé de nombreuses missions nu xuic sîè-
• vers 1190, mort vers 1260. 11 est dé-
signé par les historiens et chroniqueurs sous
le nom d'Audié de Loin- in met, de Loiiiïiuel
ou de Locimer. Saint i.ouis le chargea, avec
son frère Jacques, d'aller a, Constantinople
chercher la fameuse couronne d'épines, qu'il
avait achetée et pour laquelle il fit construire
la Sainte-Chapelle. À leur retour, ils passè-
rent par Venise et vinrent à Sens, où ils
trouvèrent le roi accouru à leur rencontre
(123S). Quelques années plus tard (1245),
Louis IX lui confia une autre mission en
Orient; il accompagna les frères mineurs et
les dominicains envoyés par le pape Inno-
cent IV, après le concile de Lyon, au prince
tartare Bajothnoy, Boehin ou Boehin, pour
le ren Ire favorable aux chrétiens, entreprise
qui échoua. En 1247, Innocent IV le dépê-
cha auprès des prélats orientaux schismati-
ques pour rapporter leur profession do foi.
L'année suivante, il était a Chypre, lors du
passage de Louis IX qui se rendait en terre
sainte, et il servit d'interprète au roi dans
ses négociations avec. Ercalthay ou Elche-
Tay-Iven, chef des Tartares, qui lui avait
envoyé un ambassadeur. Cet ambassadeur
ayant représenté son maître comme favora-
blement disposé a embrasser le christia-
nisme, saint Louis chargea André de Long-
lu de se rendre auprès de lui et de le
convertir. André partit aussitôt, mais il ar-
riva trop tard : le kan de Tartarie venait de
mourir, et sa veuve repoussa durement les
missionnaires. Le successeur d Krcallhuy,
Mangu, desavoua complètement le négocia-
teur tartare, qui probablement n'était qu'un
espion (1253).
Postérieurement à cette date, il n'est plus
fait mention d'André de Longjumeau. Ce
dominicain, versé dans Les langues orienta-
les, avait écr»t l'histoire de ses missions;
mais la plu] av. de isouvrs oni pei lu ■■■
On ne posa ■ de lui qii ■< s tint
Louis, transmise par le roi à la reine Blan-
<lm, et la traduction Latine d'un i
\ i b ii -n sup| e, éci ite par le kan de Tar-
t irie au monarque fi anç ti £11 i ■
par Bel ron dans sa Collection
' ANDRÉ (SAINT ) ou SA1NT-ANDRÉ-LA-
UARCIIE, boi ce lEure), ch.-l. de
cent-, arrond. ■ l » 20 kilom. d'iivroux; pop.
. 1,232 hab. — pop. tôt., 1,405 hab. Vos-
■ fort.
•ANDRÉ DE CDDZAC (SAINT-), ville do
France (U |, ch.-l. de c int., arrond. et
ilom. de i loi deaux, sur un i lateau el u
i u tri di lu Doi 'lo ; nu ; | ,.['. i
1,481 hab.— pop. toi ! i
machines à boucher, po
,:, ,, (MA
' ANDRJB-DB-MÉOUILLB9 (SAINT-), b
de Fi ■ ■ t (lie i- Alpes}
arrond. et a 16 kilom. do Castellane , dans
une pi m n*, sur la rlvo droite du Verdon ; pop.
ANDR
aggl., 786 hab. — pop. tôt., 895 hab. Fabrique
de draps ; récolte de fruits excellents.
• ANDUÉ-DE-ROSANS (SAINT- ), village de
France (Hautes-Alpes), cant. et à 6 kilom. de
Rosans; 660 hab. Jadis fortifié, ce village
conserve les restes d'un ancien prieuré; pen-
dant les guerres de religion, il résista long-
temps à Montbrun, chef des protestants. De-
venu commerçant et industriel, la révoca-
tion de l'édit de Nantes le ruina, en forçant
la plupart de ses habitants à chercher un
asile a l'étranger.
*ANDRÉ-DE-SAiNGONlS (SAINT-)» petite
ville de France (Hérault), cant. et h 4 kilom.
de Gignac, dans la vallée de l'Hérault, pop,
a. gl., 2,476 hab. — pop. tôt., 2,639 hab. Com-
merce de fruits et d'eaux-do-vie.
* ANDRÉ DE VALBORGISE (SAINT), bourg
de France (Gard), ch.-l. de cant., arrond. et
à 36 kilom. du Vigan, près des sources du
Gardon; pop. aggl., 788 hab. — pop. tôt.,
1.744 hab. Fabrique de draps; filature de
laine.
ANDREA (Zoan ou Jean), graveur italien
du xvitf siècle. Ses ouvrages sont rares et
très-estimés; ila surtout gravé d'après Man-
tegna, son contemporain, et Bartich a cata-
logué trente-trois pièces dues à son burin.
La jdus remarquable est, d'après lui, une
grande allégorie de Mercure et l Ignorance,
— Il a existe deux autres graveurs du même
nom : Nicolo ni Andkua, qui était en même
temps un peintre de talent; né à Ancone
en 1556, il est mort a Ascoli en 1604; Alls-
SANDRO di Andréa, mort en 1771, dont on
connaît de remarquables eaux-fortes d'après
Solomène,
ANDREA (Jérôme n'), cardinal italien, né à
N. ip.es en 1812, mort a Home en 1868. Son
père remplit k Naple-i des fonctions ministé-
rielles. Le jeune d'Andréa fit ses études en
France, à La Flèche. De retour en Italie, il
entra dans les ordres, acquit la faveur du
pape et fut successivement nommé abbé de
Subiaco, archevêque in partions de Mitylèae
et préfet de la congrégation de l'Index. En
1S49, il quitta Rome à la suite de Pie IX et
y revint en juillet, a la suite des cardinaux
délia Genga, Vauuicelli et Altieri. Charge
des fonctions de commissaire extraordinaire,
il fit avec ardeur la chasse aux patriotes,
se signala par son esprit de reaction et. dut
à ce triste zèle le chapeau de cardinal (1852)
et l'évêché de Sabine. Lors de la grande
querelle qui s'éleva en 1S53 dans le clergé au
sujet des auteurs païens et du Ver rougeur
de l'abbé Gaume, le cardinal d'Andréa prit
parti pour cet abbé et pour M. Louis Veuil-
loi. A cette époque, il acquit un assez grand
ascendant sur les cardinaux. Comme n était
doué d'une remarquable intelligence, il fut
frappé du mouvement qui se produisit en
Italie, non moins vivement frappé des intri-
gues des jésuites et de 1'iutlueuce fatale que
devait avoir pour l'Eglise l'esprit de réaction
étroite qui dominait a Rome. Il entrevit la
nécessité d'entrer dans une voie toute diffé-
rente, sutout après les événements qui s ac-
complirent en Italie en 1S59 et ISGu, et se
rangea parmi les partisans des idées libé-
rales. Lorsque parut le célèbre livre du pré-
lat Liveraui, la Papauté, l'empire et te
royaume d'Italie, qui produisit une si vive
sensation en mettant en pleine lumière les
idées du monde clérical a Rome, le cardinal
d'Andréa refusa de censurer ce livre (l86tj
et tomba dans une pleine disgrâce. S étant
rendu à Naples, où U se trouvait plus libre
pour exprimer ses opinions, il se vit retirer
l'administration de son diocèse (1SGG) et fut
somme de revenir ii Rome, mhis peine de par'
dro toutes se [1867). 11 finit par
obéir: mais, a partir de ce moment, il vécut
dans la retraite; il tomba malade et mourut
en niai 1S'.'.S. Le cardinal d'Andréa s'était
pris d'une vive affection pour le corruspou-
tlant du Temps, M. Erdan, qui, à diverses
reprises, puisa aupiès de lui des renseigne-
ments piquants sur les hommes et sur les
choses du cierge. lin 1SCS, les journaux Iran
çais reproduisirent une note du cardinal
d'Andréa, que M. tërdati avait communiquée!
à un avocat napolitain, et dans laquelle on
trouvait e qui ;ées en traits mordanis et ra-
pides les j hysionomies des principaux mem-
bres du sacre collège. Une brochure du car-
dinal d'André. i a été traduite eu fraudais et
publiée dans un livre intitule : la Cour de
Borne el les j< \ tveaux écrits par le
indrea, Mér F. Liveram et le
chanoine E. Reati (Paris, 1861, in-s*>).
iMilii l. (Abraham), théologien suédois.
archevêque il Upsal, ne a Angennaunlanû
vers 1510, inoii <-u I0u7. Ardemment attaché
au protestantisme, il devint recteur de l'uni-
\.u no .U' Stockholm et se fil remarquer i • » r
on oj po ition lorsqu i le roi Jean, liis do
Gustave Wasa, entreprit de restaurer lo ca-
tholicisme on Suéde. H souleva tout le clergé
■■ ■ -o.i.i' d'être jeté .-n
prison; il ■■ réfugia alors eu Allemagne et
\ i-, ni a Uambouig et a Lubeck, ou il eom-
Uuvenu eu Suéde à
la moit du mi Jean, il lui unanimement élu
i <\ par le cierge sut
ublé 'i ma ce ■ "'ii' maintenir
dans le royaume la confession d'Augsbourg.
Le successeur du roi Jean, Jean Sigismond,
fut force de ratifier cotte olociion et de subir
l'oraison funèbre prononcée par Abraham An-
ANDR
dreœ, protestant, sur son père, ardent catho-
lique. Ce fut l'archevêque d'Upsul qui le cou-
ion na roi. Abraham Andrese fut ensuite eh \rgê
par le due Chai les, régent du royaume, de visi-
ter Les divers diocèses et d'y rétablir le calme,
altéré par de longues discordes religieuses.
Dans cette mission, l'archevêque d'Upsal fut
loin de se concilier tous les esprits; su. sévé-
rité souleva le peuple en divers endroits, et
il fut, de plus, accusé d'entretenir avec Si-
gisraond, force par ses sujets de s'exiler en
! ne, des relations secrètes au détriment
de la Suède. Le régent le lit arrêter et en-
fermer au château de Gripshoim, où il mou-
rut, déchu de ses dignités ecclésiastiques.
Andreœ a traduit en suédois les Commen-
taires de Draconis sur les prophéties de Sa-
muel, et publié divers ouvrages de son beau-
père, Laurentius Pétri de Nericke, qu'il a
accompagnés de notes en suédois et en latin.
On lui doit, en outre : Scriptum contra litur-
giam (Wittemberg, 1579, in-8°) ; Forumadia-
phororum (Wittemberg, 15S7, in-8«), écrit
dirigé contre lesadiapnoristes, secte protes-
tante suédoise ; Apoiogia pro fuga ex regno
Suecix (Hambourg, iu-8°).
ANDREAM (André), peintre et graveur
italien, né a Mantoue en 1540, mort en 1G23.
Il a< cusa de bonne heure d'étonnantes dispo-
sitions pour le dessin et quitta fort jeune sa
ville natale pour se rendre à Rome. Il s'est
fait surtout remarquer par de nombreuses
gravures sur bois qui .sont très-recherchée
On lui doit : le Pavé de Sienne, gravé par
ifumi en 15S7; le Déluge, d'après Titien ;
Pharaon submergé, d'après le même ; le
Triomphe de Jules César, grave en 1598 sur
un dessin d'André Mantegna,et plusieurs ou-
vrages estimes d'après le Parmesan, Ra-
phaël, etc.
ANDREAS, archevêque allemand du xvc siè-
cle. Envoyé près de Sixte IV par l'empe-
reur Frédéric III , il fut témoin de tous
les scandales mie donnai, nt alors le pape
et les cardinaux, des abus de la cour de
Rome et du danger qu'ds faisaient courir
au catholicisme. Andréas témoigna ouverte-
ment du déplaisir que ces scandales lui cau-
saient et entreprit de démontrer au pape la
ité absolue d'une réforme dans les
mœurs des prélats romains ainsi que dans
la discipline ecclésiastique. Ses avis fu-
rent d'abord reçus avec déférence, puis on
trouva qu'il était un gênant personnage, et
il fut jeté en prison (U82). Relâche pur L'in-
tervention de l'empereur, il essaya de réu-
nir à Bâle un concile, dont le but eût été de
rappeler les prescriptions du concile de Con
stance, qui avaient posé en principe la né-
cessité ii assemblées péi iodiques des évêques,
pour remédier aux abus ; il voulait y
set publiquement Le pape de simonie, de né-
potisme, et provoquer Sa déposition. Le pape
se hâta d'excoi imunier ce dangereux réfor-
mateur, et le cleigé le Ht passer pour fou;
mais il est remarquable qu'il eut pour lui
l'opinion publique et les déclarations toutes
Spontanées de la plupart des universités
d Allemagne. Le concile demandé par An-
dréas no se réunit pas; L'archevêque fut
même fortement blâme par Frédéric III d'a-
voir adressé a toute la chrétienté des lettres
de convocation, ans -son assentiment. Un
légat fut envoyé à Baie par le pape et mit
L'interdit sur la ville; on s'en moqua; seule-
ment, les carmes déchaussés, qui observè-
rent régulièrement, cet interdit, faillirent
mourir de faim, le peuple leur refusant les
aumônes dont ils vivaient. L'archevêque
Andréas, sommé de se rétractera la lois par
l'empereur et pur le pape, s'y refusa avec
un<- telle ténacité qu'on le jeta en prison. Au
bout de quelques mois de captivité, on le
trouva pendu dans a cellule, e( son cadavre,
, nferme dans un tonneau, fut j< té dans le
Rhin par la main du bourreau. Les temps
n'étaii ut pas encore arrives où l'Allemagne
devait secouer le joug de Rome; mais An-
dréas doit être con idéré comme un des pré-
curseurs de Luther.
*ANl>ltEVSBER(i, ville de Prusse (Hano-
vre), à 24 kilom. de M msthal, dans une con
trée sauvaj ei tri te, dominée par le Gioc-
kenlicrg ; 4,G00 haï». Mmes d'argent et de
plomb ouvei tes en 1896. ■ Il n y h pa i de
mines, dit M. Ant. Burat, qui pré entent sur
un espace aussi resserre une accumulation
de travaux plus considérables que celle d'An-
dreasberg. Ou y exj loite surtout de i
n n n moine , de l'argent rouge, de L'arsenic
natif ôt de la galène argentifère. Le filon le
Samson jouit d'une grande célébrité dans l'his-
toire des mines; il a donne de magnil
produits. C'est dans ce Hlon qu'on trouva, en
1725, ce fameux morceau d'argent massif du
poids de 80 livres, échantillon unique qui fut
vole en 1782, pendant la nuit, au mu
Gœttingeri , ou on le conservait. Les mines
d'Andreasberg sont aujourd'hui les plu, pro-
fondes du globe. Le Samson a été suivi jus-
qu au delà de 760 mètres. »
AMJltEE (Charles-Théodore), écrivain al-
lemand, né à Brunswick en 180S. Il suivit
les cours des universités d'Iéna, de
et de Gœttingue, puis il entra dans le jour-
nalisme et dirigea, soit à Carlsrube, soil d tus
sa ville natale, plusieurs journaux dans les-
quel il traita de matières politiques, é
iniques et scientifiques. Il fit notamment dans
le îiremer Handelsblatt une campagne quj
OUPPLKMKNT.
ANDR
fut très-remarquée, en faveur de l'union
douanière de l'Allemagne. Tout en s'oceupant
do journalisme, M. Andrée s'adonna particu-
lièrement à son g"ùt poiu éogra-
nbiques. Il ne se borna pas a traduire ou ana-
lyser les relations de voj i e d< Hue de Bur-
ton, d'Escayrac de Lauture, de Squier, etc.;
il publia plusieurs ouvrages qui ont beaucoup
contribué à sa réputation, et fonda en ihùi , a
Hildburghausen, un journal éogi i nique ei
ethnologique, intitulé le Globus. Parmi ses
ouvrages, nous citerons : {'Amérique du Nord
considérée géographiquement et historique-
ment (Brunswick, 1850-1851, in-Ro); Buenos-
Ayres et la république Argentine (Leij
1856, in - 8° ) ; Excursions qéographiques
( Dresde, 1859, 2 vol. in s°); voyages de dé
couverte dans l'Arabie et dans l'Afrique
orientale (Leipzig, 1860-1861, 2 vol. iu-s»);
Géographie universelle du commerce (Si utt-
gard, 1863, in-8°), etc.
ANDBEHAN, ENDREGHEN ou ANDENE
M.wi (Arnoul, sire n'), maréchal de Krance
sous los rois Jean et Charles V, mort en L370.
Il se distingua dans les guerres contre 1rs
Anglais et se mit au service du futur roi Jean
alors qu'il n'était encore que due de Norman-
die. Ce prince lui lit donner uni- pension sur
le trésor royal et le nomma capitaine du
comté d'Angouléme. Lorsque la 1 m t r ■ recom
menca en 1351, Arnoul fut fait prisonnier en
Saintonge , puis, après sa délivrance, nommé
maréchal de France et lieutenant général
des provinces situées entre la Loire et la
■ne. Le roi le chargea d'aller porter
un défi au prince Noir, puis lui confia le soin
de faire rentrer sous ses ordres la ville d'Ar-
ras qui s'était révoltée. Arnoul assista à la
bataille de Poitiers (1356), où il fut fail pi i
sonnier. Rendu à la liberté, il suivit Du Gués-
clin en Espagne, où il so laissa prendre
encore une fois à la bataille de Navarette
(1367). Il revint en France l'année suivante,
puis, après s'être détail, de i char .<■ de ma-
réchal, il retourna en Espagne rejoindre Du
Gruesclin. Il mourut dans la l'éninsule quel-
que temps après y être rentré.
AMUti 1 (Antoine-François), convention-
nel, né en Corso vers 1740, mort vers 1800.
Il était a Paris quand la Révolution éclata et
s'occupait à des travaux littéraire . Il
avec enthousiasme les idées nouvelles et
parvint à se faire nommer député par la
Corse en septembre 1792. Il vota, dans le pro-
cès de Louis XVI, pour la détention et l'appel
au peuple, lit partie du groupe des girondins
et fut décrété d'accusation avec ces derniers.
Il échappa par la fuite au sort qui atteignit
ses collègues et ne reparut à la Convention
qu'après le 9 thermidor. Il devint plus tard
membre du conseil des Cinq-Cents et rentra
dans la vie privée vers 1797. Il mourut ou-
blié quelques années plus tard.
ANDHEINI (Pierre-André), antiquaire ita-
lien, né a Florence vers 1650, mort en 1720.
11 s est surtout occupé des médailles anti-
ques, et il en a rassemblé une magnifique
collection, qui fut à sa mort réunie au musée
de Florence; il avait aussi collectioi m
assez grand nombre de pierres gravées, de
gemmes et de sculptures, des inscriptions re-
cueillies au cap Misène et toutes relatives à
la station qu'y faisaient les Hottes romaines.
Ces inscriptions ont été publiées par Gori
dans le IIIe volume de sa Raccolta d'tscrizioni
antiche. On lui attribue, en outre, un ou
qui n'a aucun rapport avec ses travaux d'é-
rudition : Parère cavalleresco întorno al rifa-
cimento de danni dovuti dall offensore ail'
offe&o (Sentiment chevaleresque sur les ré-
parations dues par l'offenseur à C offensé)
[Florence, 1721, in-4°]. Une médaille a été
frappée a Home en l'honneur de P. -A. An-
dreini.
ANDKÉ-LEO, pseudonymo de M™e Champ-
seix. V. Champseix, au tome III du Grand
/actionnaire et au Supplément*
•ANDRÉMON. — Il était époux de Gorgé,
fille d'Œnée, roi de Caly don, auquel il suc-
céda. Son (ils Thoas, et non Lui-même, comme
il est dit par erreur au tome 1er, conduisit les
Etoltens devant Troie, n Fils d'Oxylus, Ion
Aiii.oiunus Liberalis, et époux de Dryope,
laquelle eut d'Apollon un (ils appel. ■ Ani| b
sus. il Epoux de la Péliade Amphinome.
ANDHEOLI (Giorgio), surnommé Ja Gui»-
bio, sculpteur italien, né vers 1460. ii s'éta-
blit a Gubbio vers 1498 ■ t j a< quit une telle
renomi ■ que les historiens de 1 art itali n
joi ■ nent toujours le nom de cel te ville d u
ien1 e me s'il en était natif. On connaît, de
Lui Quelques beaux bas-reliefs. — Son lils, qui
pratiqua aussi la sculpture avec talent, i t
; dlement désigné sous le nom de mues-
NCIO.
ANIMEES (Carlos), érudit espagnol, n ;,
Plané près de Valence, en 1753, mort on
1820. Il étudia la philosophie et la jurispru-
dence, exerça quelque temps la prof es non
s ad a exclut ivement a l'é-
rudition, ou lui doit des traduction en e
»] de quelques ouvrages de son frère,
Juan Andrès, écrits en italien, i iti
du traité littéraire intitulé : Dell'origi
progressi e dello statu att littera-
rura, el in ouvi e relutif à l'utilité de i ca
i tloj nés i les grandes bibliothèques :
Caria sobre la uttlitad de los CQtalogos de
ANDR
Hbros y manuscritos de varias librerias y ar-
chivas (Valence, 179 i in so).
ANDRÈS DE PALOMAB (SAN-), ville d'Es-
pagne, piov. i me, en-
tre les deux v s ferrée- de Girone et de
Sai .Misse; 10,000 hab. Industrie et commerce
important! , il s'y fabrique une grande partie
du pain desl iné a l' dinu nta l ion de B
lone.
ANDKÈS DE GSTARROZ (Jean-François),
historien espagnol, ne a Saragosse en tcoti,
mort à Madrid en 1647. Il fut employé aux
archive ; mission d'en opé-
rer le cl et d'en dresser un index
général, tâche dont il s'acquitta avec soin,
tout en publiant [unir son propre compte un
assez grand n bre d'ouvrages d'érudition,
relatifs à 1 li isto ■ ''rses localité!
nés coutumes, aux généalogie
vieilles fum lies, etc. Il venait d'être nommé
historiographe du royaume, en remplacement
de Xiinénès, lorsque la mort le frappa k sou
tour. Ses principaux ouvrages sont. : /
sitad de amor (baragosse, 1634); Descn
de la Jus ta en campo abierto que mani
el coso de Zaragosa don Raymundu Gomez de
Mendoza (Saragosse, 1638, in 8°); Antique-
dades de la villa de Malien (Saragosse, 1641,
in-8°) ; Historia de Santo-Domingo-de-Val
(Sarago e, 1643, in-4<>) ; Mémorial kistorico-
genealogico de la cusa de Abarca-d ■
(Saragosse, 1644, in-fol.); Monumento de los
santos martyi es Justo y Paslor en la ciudad de
llu sca (Saragosse, 1644, in-8°)j Relaciondel
juramento de tos fueros de A ragon (Sai
1645, in-8°); Discurso de las medullas desco-
nociaas espailoles (Huesca, 1640, in-4<0; Pro-
gresos de la historia en el regno de Aragon
(Saragosse, 1680, in-fol.). La première partie
seule a été imprimée, longtemps après la mort
de l'auteur ; la econde est restée manuscrite.
ANDREVETAN (Claude-François), médecin
français, ne :i La lioclie (Haute-Savoie) eu
1802. 11 se lit recevoir docteur en médecine
et vint s'établir dans le lieu de sa nai
Pendant ses loisirs, il s'est occupé de tra-
vaux poétiques et littéraires. Nous cite
parmi ses écrits : Code moral du médecin
(1842, in-8°), poème en six chants; la Savoie
poétique (1845, in-12), poème en six chants;
Lamentations sur l'état déplorable de la civi-
lisation en Savoie (1862, in-16); le lue d'An-
necy, ses environs et les hommes célèbres qui
l'ont illustré (1863, in-16); Satires sur les
événements contemporains et sur les hommes
qui les ont amenés et conduits (1874, in-8°),
poésies, etc.
ANDREWS (Lancelot), théologien et prélat
anglais, ne a Londres en 1565, mort eu 1626.
11 fut d'abord chapelain de la reine Elisabeth
et s'attira les bonnes grâces de Jacques I^r
en réfutant un pamphletde Bellarmin, dirigé,
sous le pseudonyme de Matthieu Turtus,
contre un livre écrit par le souverain lui-
même, la Défense de la prérogative royale ;
il intitula sa réfutation : Tortura Torti, sive
ad A/atthiei Torti Ubrumresponsio(\ô09,'ni-io).
Jacques Ier le nomma immédiatement évêque
de Chichester: il obtint ensuite l'évéché
d'Ely, puis celui de Winchester et le titre de
conseiller privé du roi. Ses ouvrages sont
écrits sur un ton lourd et pédantesque; ce-
pendant Mil ton les estimait, et il a déploré
la mort d'Audrews dans une élégie latine. Les
principaux ouvrages de ce prélat sont, outre
divers manuels du dévotion et de direction,
écrits spécialement pour les ecclésiastiques,
un recueil de petits traités latins Sur les
droits des princes, les dîmes, l'usure, etc.
(1629, in-40); un Recueil de sermons, imprimé
après sa mort (1642, in-fol.); la Loi morale
expliquée OU Leçons sur tes dix commande-
ments, imprime également après sa mort
(1642, in-fol.); Œuvres posthumes ( 1650,
in-fol.).
ANDREWS (Pierre-Miles), auteur dramati-
que anglais, né vers 1750, mort à Cleveland
en L814. Il embrassa d'abord la carrière mi-
litaire et atteignit le grade de lieutenant-co-
lonel, dans lo régiment des volontaires du
fjrince do Galles, puis il abandonna L'épau-
ette pour se livrer à l'art dramatique, d'a-
près i1 ' rick,avec qui il était
rir. ) m. Lié. P min le grand nombre de
qu'il c : 0 l, on li tii un sur I les
The Election (1774), Dissipation
(nsi) , The Baro 1
gatchdern (1783), Better late than never 1
Il fut nommé membre du Parlement en 1790
et successivement réélu en 1796, 18*2, 1806
et 1807.
ANDREZEL (Barthélémy-Philibert Picon
d'), théologien et publieiste français,
Salins eu 1757, moi t a Vi I '«25. Il
lit parti ières assembh is du
réunies en 1782 el 1786, <-i il était titu
la riche abbaye de Saint-Jncut, en Bn
nent de la Révolution. Il se l»Ata d'é-
migrer, revint en Franc 1 1 ou
1 le Journal des curés et finit pur de-
venir inspecteur général de l'Université. Il
,,ii. m tt "'■ bre ou ira a de
Ko\, Histoire des deux derniers rais de la
1 de Stuart (isou, 2 vol. in-8°), et
xcerpta e scriptoribus qrxcis, do
LUlt.
ANDBBZ1EOX, vill de Fi
cant. et a t kilom. de Sain l Etnmh
rive droito do la Loire, u l'emUouchu
ANDR
14c
1 . 1,008 hab. []
du bassin de Saint-Etienne. La :
l'Andrézieux , inaugurée le 30 juillet
t la première qui ait été construite
* ANUIUA, ville d'Italie (Terre de Hari), à
m. s. do Barleti 1 ; 28, 000 hab. Di>
1 1 ■ | ■ 11 I ■■ te ville, a moi-
ins des jard liers el
l. 'empereur d'Allemagne Fré-
déric II raffectionnait tout particulièrement,
et -a 18 kilom, se dressent les ruine:, impo-
il ■ Castello-di- Monte ,
prince.
ANUUIA (Nicolas), médecin italien, né à
Massafra en 1 7 * s , mort en 1814. il vin
miner a Naptes ses études di
donna cette science pour étudier la méd
Ku 1777, il fut nommé pi 0]
l'université de Na]
obtint à la même université une cha
physiologie qu'il tint avec beaucoup d
: ; .. r la pal
dut, en raison de ses infirmités, abandi
■ ■. ■
Faculté . 611 lui doit : Tro
aeque minerali (Naples, 1 7 7 r> t i
■ni!' aria fi^sa (1776, in-4°) ; Ble
physiol enta medicins theori
, 1787); Disseriazionesulia teori >
vita (Naples, iso4), etc.
ANUKIKU (Edmond), chirurgien et écri-
vain français, né b Ecouen (Seine-et-Oi e) en
1833. Il vint étudier la médecine h Pai
il b Ml recevoir docteur en 1859. M. A:
lonné d'une façon tOUte particu
l'étude des maladies de la bouche et l
établi comra 1 chirurgien dentiste a Pari - 1 in
lui doit un certain nombre d'écrits, ;
ls nous citerons : Du traitement
et spécialement de la mé-
■ ■1 par le régime lacté (1859, in-4°) ;
liât f lèse uriqueetdes maladies q
'■, goutte, gravelle et migraine
in-12) ; Sur un nouvi
base inamovible et plastique (18G3, il
Conseils aux parents sur ta manière de
ger la , entition des enfants (1863,
in-8°); Quelques vérités sur la manière ac-
tuelle de remplacer les dents (1865, 1
Eléments d'hygiène de la bouche (1871,
in -80), etc.
ANDKIIÎU (Jules), littérateur et m
de la Commune de Paris, né dans cette \ ille
en 1837. Sous la direction de son père, le
linguiste Jean-Benoît. Andriou, il reçut une
forte éducation, acquit des connaissi
très-variées .'t s'occupa de langues, de philo-
sophie et même de sciences occultes. Doué
d'une imagination vive, M. Jules Ai
mit au es études un esprit \ li in
d'originalité, mais quelque peu systématique
et. nuageux. Tout en donnant des leçons, il
écrivit dans les journaux et publia deux vo-
lumes: i'Amour en chansons, chants de tous
les pays (1858, iu-18), recueil de vers; t ■',
romande, Etudes sur la main, le crâne, la
face (1860, iu-18), avec figures, livre dans
lequel l'imagination tient trop de place. Il
obtint ensuite un emploi à l'Hôtel de
continua ses travaux littéraires, fournit à
notre Grand Dictionnaire du XIX* siècle quel-
ques urticles, dont plusieurs se distinguent
par la profondeur el l'originalité de la pe
et publia une Histoire du moyen âge, dans la
Bibliothèque populaire d nette.
Démocrate avancé, il s'était fait at'ii
l'Internationale lorsque eurent 1 1
céments de 1870-187 1. Apres L'insurrection du
18 mars 1871, il devint chef du pei onni 1 de
L'administration communale, le îer avril, et
fut élu membre de la i lommu ■
tions complémentaires du \a avril, d
1er arrondissement, par 1,73g voix sur 3,271 vo-
tants. M. Andrieu débuta pai
ition d'une , .
ministration, mais sa proposition fut repous
BÔe. .Sciant l'ait, remarquer par
au travail dans les coi 1, il fut élu, le
20 a y 1 il ni n ■ uni; ■ exé
1 t travaux, publies. Ce fut à ce titre
qu'il fui chai gé,po ' mune,
le 1 1 mai, de
trouvant dans les propriétés de M. Thiors,
Le i('r mai, il vota contre L'établissement du
comité de Salut public, proposa, le 8, un
■ de décret demandant que les ulubs
indissement s1 iiniq teinent
, défense , que l'admioit
municipale des mairies tût fane par d
. .pie la Commune ne tint plus q le trois
pai semaine. H
te de la minorité déclarant que ses
e retireraient dans leurs mi
hte.. respectives et cesserai nt d'i
communales. Il ne prit aucune part
aux derniers décrets do la Commune, parvint
à e cacher après l'entrée îles trou,
\ ci Lille là Pai is el ■ ftgna Londres,
vécu d en donnant
M. Andrieu a été condamné par con tu
■ ■
kNDRIEOX (Marie-Martin- Antoine),
, ne en 17ùs, mort a S
1802. 11 entra au
I de volontaires, dans ta grande levée
. lit parti d'Italie
et so distingua en
1
le Gêne 1 ■■■ ■ d 1 tte ^ ilto,
146
AN DR
Masséna, forcé de se rendre, le chargea de
le la ca| itulation ; la
municipalité, en récompense de
ion d'un sabre d'honneur magnifique.
En 1801. nomme général de division, ii fut
à faire partie de l'expédition de Saint-
mourut de lu fièvre jaune p< u
de temps après son débarquement.
ANDRIEUX (Emile), médecin, né k Paris
on 1197. Il '• udia la médecine dans sa ville
où il passa son doctorat a vingt-trois
ans. M. Andrieux s'attacha d'une façon toute
particulière à l'étude des applications
lectticité a la médecine et lit k ce sujet un
ours qui fut remarqué. En outre.il s'occupa
du traitement des maladies des yeux et in-
u ii œil artificiel auquel il donna le nom
> h'dmo-tnonstre. Sous le rê-ne de Louis-
Philippe, le docteur Andrieux devint médecin
îef de l'hospice des Quinze-Vingts. Il
lit pendant plusieurs années ces fonc-
, lorsqu'il s'en démit, mé-
tré. Outre un certain nombre
es fournis h divers recueils, on lui doit:
i Aii ■■■ et ses influences sur V éco-
nomie animale (1820), thèse ; Mémoire SUT \ "ap-
plication méthodique du galvanisme au trai-
tement -1rs maladies (1824); De l emploi du
gatva, e traitement de la gastrite
que (1835); Mémoire sur iophthalmo-
\me (18<0), etc.
ANDRIEUX (Louis), homme politiqi
en 1840. Lorsqu'il eut terminé ses
de droit, il se lit inscrire
i de Lyon, où il ne tarda pas
i- .uer par ses brillantes plaidoi-
I par la chaleur d ses sentiments
républicains. Au commencement de 1870, il
a l'anticoncile de Naples. Em-
prisonne le 3 .septembre 1870, M. Andrieux
fut d livré par le peuple et nommé par
mieux, le 10 septembre, procureur de la
1 & Lyon. Investi de ces fonctions
dans les circonstances les plus difficiles, il
montra autant d'énergie que de décision pour
■■■lier les troubles, lit mettre en liberté
les anciens magistrats arré es et n'hésita ju-
in ter les dangers les pins certains
lorsqu'il y avait utilité à le faire dans l'inté-
rêt de l'ordre et de la justice. Lors de l'in-
surrection de Lyon, le 30 avril 1871, il
! ersonne auprès du vaillant préfet Va-
a conduite, M. Andrieux s'était
attiré l'estime de tous le
se réactionnaire, selon sou ha-
irritée de voir à la têt-- du parquet un
républicain, se mit. à le poursuivre de ses
niions. Par respect pour la dignité de
la magistrature, M. Andrieux porta, en mai
1872, une plainte en diffi ttion devant la
cour d'assises contre le journal la Comédie
■politique. Pendant ce procès, qui se termina
le 25 mai par la condamnation du directeur
de cette feuille à 1,000 francs d'amende et à
1,000 francs de dommages et intérêts, il se
produisit en faveur de M. Andrieux une una-
nimité de témoignages qui lui fit beaucoup
d'honneur. Toutefois, quelques jours après, le
député Paris attaqua avec la dernière vio-
lence le procureur de la République de Lyon
au sujet d'une profession de foi dans laquelle
celui-ci affirmait ses idées de libre penseur,
et M. Andrieux, las de tant d'attaques odieu-
nvoya sa démission au ministre de la
justice. 11 reprit sa profession d'avocat, de-
vint membre du conseil municipal de l
•ne cessa, sous le gouvernement de l'ordre
moral, de combattre l'intolérable dictature
du préfet Ducros. Le 2 novembre L875, il fut
. ra, dans Le canton de Neu-
ville. Lors des élections pour I *
députes (20 février 1876), M. Andrieux posa
■ h'Iidature dans la 4'' CÎrcOl SCrîptïOD de
Lyon et fut élu députe par to,r>45 voix sur
ic,f,48 ■ uft'i :.- e- exprimés. H a voté co
ment avec les républicains qui suivent la li-
gne politique modérée de M. Garabetta.
ANDRIOT (François), graveur, né .
en 1655. Il passa
Vie .-;.
malti ital en , Raiih Bl, Titien, le Domini
quîn, le Guide, l'Ai ban o, Annibal Carrache,
■ ei de lui au i quelque -. plan-
Pou n ■ ! i .
I I mais il
et "ii lui re] i och - de n'avoir
pre |ue jn ' ■ exti émîtes.
*NDRO< i i nu., roi d'Athènes.
II con lu t, vei ■■ 1050 av. J.-C, u
1
de Somos, d'Ephè
1
procl ima roi I |
eu i
■
qui ■■ - i j de Pau amas.
AMlHOl.il
; . i les cor
■
ques.
tNDROMAI m s
au iv1 I .vaut, été dé-
i .
■
in adini -
njsti i n au e el |h
ANDR
au point qu'en 34a Timolé*n ayant pris les
armes contre Denys le Jeune, Androma
îliit k Taurômène et conseilla aux ha-
bitants ue s aimer sous son commandement
Lffranchir la Sicile. Andromachus eut
jour fils Timée, l'historien.
Andromède (Andromeda), opéra italien,
le Ferrari (Benoît), musique de Ma-
nelli: représente sur le théâtre de San-Cas-
siano, à Venise, en 1637. Ce fut le premier
opéra représenté en public; jusqu alors, ce
le plaisir était resté le privilège des
i des somptueuses demeures.
ANDUOMC ANGÈLB ou L'ANGE, prince
Le la famille des Comnene, né vers
Tus, mort en 1180. Il était tiU de la princesse
Théodora, sœur cadette d'Alexis Comnene.
Quand le- Turcs envahirent la Cappadoce, il
fut envoyé au-devant d'eux, a la têted'une
année, mais ne put réussir a refouler Fini a-
sion. Trois ans plus tard, envoyé i
contre eux, il abandonna son armée et prit
la fuite. L'empereur Manuel le fit habi
et promener ignominieusement parles
rues de Constantinoule. Rentre plus lard en
, il fut envoyé en BUhynie contre 1 u-
teur Andronic Comnene, qui menaçai!
1,- trône d'Alexis, jeune tils de Manuel, et tut
vaincu près de Charax ; redoutant la ven-
geance de l'impératrice Marie, mère du jeune
prince, il passa dans le camp l'Andronic.
Celui-ci, devenu empereur, le combla de fa-
veurs, après avoir l'ait étrangler Alexis. An-
dronic L'Ange eut de sa femme Euphrosyne,
fil e ^e Théodore, un des secrétaires de l'em-
Manuel, six tils, dont un, Isaac
L'ANGK, l'ut empereur de Constantinople ; un
aune, Alexis 1 ,'Ange, t'ouda en 1204 l'empire
de Tréhizonde.
ANDUOMC 1er GUIDO COMNENE, em-
pereur de Trébîzonde, mort en 1235. 11 suc-
i 1222 a son beau-père Alexis I", fut
en lutte avec le sultan d'Iconiuin, dont il
devint le tributaire, et eut pour successeur
Jean 1er, fils d Alexis.
ANDRONIC 11 COMNENE, empereur de
Trébizoï de, moi t en 1866. Fils de Manuel Ier,
dit le Guerrier, il succéda a son père en 1263.
Il eut lui-même pour successeur son frère,
Georges 1er.
ANDRONIC III COMNENE, fils d'Alexis II,
empereur de Trébizonde. Il succéda a son
n 1330 et mourut en 1332. Le seul évé-
nement important de son règne est qu'il fit
siner ses oncles, Michael et Georges, ac-
i avoir VOUlu le détrôner. Il eut pour
successeur son tils, Manuel IL
ANDRONIC PALÉOLOGUE, prince de Thes-
salonique , au xv<= siècle. Second fiis de
l'empereur Manuel Paléologue, il gouverna
cette principauté de 1392 à 1425, puis il la
vendit aux Vénitiens au moment où les Turcs
allaient envahir la Macédoine. Il se fit alors
moine sous le nom d' Acacia» et mourut de la
lèpre à Constantiuoplc, en 1429.
ANDRON1CUS, poète grec alexandrin du
iv<- siècle de notre ère. On ne sait de quelle
contrée il était originaire, mais il vécut à
Alexandrie entre 32u et 360. Toutes ses œu-
ont perdues, saut' une épigramme con-
servée dans {'Anthologie. Libauius et Thé-
mistius, ses contemporains, ont vanté la dou-
ceur et le charme ue ses vers; il avait aussi
écrit pour la scène, car Photius parle de ses
drames avec éloge. En 359, suspect d'adhé-
rer au paganisme, il comparut à Scythopolis
devant le procurateur Paulus, délégué par
l'empereur Constance pour le juger ainsi que
quelques autres; tous furent acquittés. C'est
);i dernière mention que fournisse sur lui l'his-
toire.
ANDRON1CUS CALLISTUS (Jean), gram-
nii i, en et moraliste grec moderne, né à
Ionique vers 1420, mort en 1478. Il fut
un de ces érudtts grecs qui, chassés de Con-
stantinople lors de la prise de la ville par les
l m es, vinrent en Italie et y provoquèrent la
Renaissance. Il donna successivement des
i de grec et de philosophie a Rome, a
!■ Lorence, a Ken-are et eut pour élevés Ange
Polîtien, Val la, Pannonius, etc. Ses succès
science profonde lui valurent d'être
appelé a Paris, où déjà Hermonyme de Sparte
avait donné aux savants quelques leçons de
grec; il occupa après lui la chaire de langue
grecque fondée pour Hermonyme al'Univer-
Sité. David Hœschius a imprime, SOUS le nom
d'Andronicua Callistus, uu traite de morale,
Des pat bourg, 1593, in-8°)î mais
divers ciitiqui attribuent cel ouvrage à An-
de Ubodes.
ANDRON1CCS D'ol.VNTIIE, un des
ra x d'Alexandre. Alexundre le chargea, en
■ mener lea i Irei j qui u\ aient com-
me i lée de Persi .En 31 i, il ■< ■ a
[) nètrius, M ■ d a m i ■ uni , dana sa lutte
Ptolémée, el il comi ivalerie
■ di "lie, dan i l'armé Démétrius,
i, Gaza. Apres la de-
. g I \ t et combattit encore
lit pri-
i s Milieu ...- i ingec de lui,
rv ice.
ANDRONIKOFF ( Ivan Mai i BA80V1T4 B ,
i i m. ,ni l Tifl an 180 1. Il
appartient ;i une trè l'ielie fuiUlIle pl'llielern
igine a l'i m] i ■ ur
\ ndronic < lomnène. a seize ans, H b ei
ANDR
dîins an régiment de la garde, puis il se ren-
dit au Caucase (1824) avec un régiment de
dragons, où il était major. Deux ans plus
t;ird, il fit la campagne de Perse et trouva
de nombreuses occasions de signaler s:i va-
leur, notamment à Elisabethpol, a Abbns-Abad
(1827), où il fit prisonnier le général Nadjab-
Khan ; à la prisa d'Rrivan, ou sa brillante
rite lui valut le ^rade de lieutenant-
colonel, et à l'assaut ,1'Aklmlzikh (18Î8),
après Uquel il fut promu colonel. Peu après,
il enleva 3 canons dans un engagement qu'il
eut avec k-s Turcs à Bêsilmrt. M. Andronikoff
se battit ensuite dans le Caucase. Les Ossêtes
s'étant révoltés en 1840, il les soumit avec
une grande vigueur. En 1841, il fit une cam-
pagne dans le Daghestan et, deux ans plus
tard, fut promu major général. Nommé gou-
verneur militaire de Tiflis (Géorgie) en 1850,
il devint en 1851 général de division. Misa
la tête de 10,000 hommes au début de la
guerre d'Orient (1853), Andronikoff débloqua
Akhalzikh, attaqué par les Turcs, attaqua
ces derniers près de Souplis, les battit com-
plètement et leur enleva leur artillerie (26 no-
vembre). Il alla occuper ensuite le sangiac
de Pozchoff, reçut le commandement en chef
desforcesde laMmgrélie, de l'Iinèrethie, etc.,
dut se replier k l'arrivée des flottes anglo-
françaises (19 mai 1854) et battit complète-
ment, le 16 juin suivant, Sélim-Pacha, qui
commandait une armée de 30,000 hommes.
En 1855, il se démit de ses fonctions de gou-
verneur militaire de Tiflis, du commande-
ment de son armée, et il a vécu depuis lors
dans la retraite.
"ANDROPHOBE adj. — Qui fait ou dé-
teste le sexe masculin.
— s. f. Femme androphobe.
AiNDROPHONE (homicide; du gr. anér, an-
dros , homme; phonos, meurtre), surnom
donné a Vénus, qui fit périt- par la peste un
grand nombre de Thessaliens, pour venger
le meurtre de Laïs, tuée à coups d'épingles
dans son temple par les femmes du pays.
ANDROS, ancien nom du rocher sur lequel
est bâtie la tour de Cordouan, à l'embouchure
de la Gironde.
ANDROS (Edmond), administrateur an-
glais, ne en 1637, mort en 1713. Son père était
bailli de Guernsey, dans l'Amérique du Nord.
Edmond Andros, après avoir servi quelque
temps dans la marine et pris part à diverses
batailles navales livrées aux: Hollandais, suc-
céda à son père en 1674 et fut peu de temps
après nommé gouverneur de New-York. Son
administration fut dure et impitoyable, tant
contre les Indiens, qu'il refoula avec cruauté,
que pour les colons, qu'il écrasa d'impôts. .Son
impopularité croissante força le gouverne-
ment anglais à le rappeler ; mais il ne tarda
pas à être envoj'é de nouveau en Amérique,
et il fut successivement gouverneur du Mas-
sachusetts, du Ne-w-Haiiipshire, du Maine-
New-Plymouth, du Rhode-Islnnd etdu Connec-
ticut. Ce fut pour lui une occasion d'imaginer
de nouvelles vexations, comme de déclarer
nul tout mariage non célébré par un ministre
anglican, et de surélever les taxes. Une
charte avait été octroyée par l'Angleterre à
l'Etat de Connecticut; jaloux des privilèges
qu'elle concédait, Edmond Andros la déclara
nulle et se rendit a Hartford, pour se la faire
remettre et probablement la détruire. Le
parchemin fut placé sur la table du Parle-
ment, la discussion prolongée à dessein jus-
qu'au soir; tout à coup les lumières s'étei-
gnirent et, quand on les eut rétablies, l'acte
avait disparu. Mais ce n'était pas Andros
qui l'avait pris; plus habile que lui, le capi-
taine Wadsworth s'en empara et courut le
cacher dans le creux d'un arbre, où cette
charte demeura longtemps. L'arbre, qui existe
encore^ est vénéré dans la contrée sous le
nom de chêne de la Charte.
Andros entreprit diverses expéditions, no-
tamment en 1688, contre les Indiens et les
Espagnols, construisit les forts de Penobscot,
puis revint à Boston, où le bruit courut qu'il
avait conclu un traité avec les Indiens pour
faire massacrer les Anglais. La ville se sou-
leva, les principaux fond unir. -s furent in-
carcères; Andros, réfugié dans le fort, s'é-
chappa et gagna l'Angleterre, où l'on lit mine
de vouloir instruire son procès; mais l'affaire
'arrêta là. En 1692, Andros revenait en
A rique, à la grande surprise des colons,
avec le titre de gouverneur de la Virginie.
Son administration paraît avoir été plus
équitable ; il favorisa la culture du coton,
jeu efficacement les colons et coopéra
a rétablissement de nombreuses filatures.
ANDROSTHÈNB, sculpteur athénien, qui vi-
vait au ve siècle av. J.-C. Il fiorissait vers 420.
lu amas cite de lui des sut i de Diane et
d'Apollon, des Muses, un ltacclius et un
groupe de bacchantes, qui ornaient le temple
d'Apollon, à Delphes.
ANDROSTHl'ilNK. un des amiraux d'Alexan-
dre, n étai ■.u, aire de Thasos et il aocom-
Néarque, avec la Sotte grecque, dans
■ ■ d exploration des cotes du golfe
Pcrsiquo. Athénée dit qu'il en av lit rédige
une relation.
ANDROTION, orateur athénien, un des ad-
\ de Démosthène. Il ttoi i uil ver
l'an 3-11 av. J. C. < l'était un élève d'Isoci ite
et il pus: ,u pour un orateur d'un talent con-
sommé. Démosthène piaula <■> ■■ lui à l'oc-
ANDR
cftsion d'un décret illégal qu'A ndrot ion vou-
laii Cuire rendre au peuple. Lé discours de
eue nous est parvenu; celui d'An-
drotion a péri ; il ne noua en reste qu'un
fragment conservé par la citation qu'en a
faite Aristote (Rhétorique, III, iv). An drotion
a aussi ê»* lit quelques livres d histoire qui
ont également péri ; quelques fragments de
l'un d eux, Y Histoire Atthide, ont été re-
cueillis pur Siebelis (Leipzig, 18L1, in-8°).
L'auteur l'avait composé en exil. Plutarque
cite, en effet, Androtion parmi les bannis
illustres qui, loin de leur patrie, se sont con-
solés par l'amour des lettres. • Les Muses,
pour composer les plus beaux et les plus no-
bles écrits, ont du recourir à l'exil. C'est
ainsi que l'Athénien Thucydide écrivit en
Thrace , à Scapté-Hylé; Xènophon, à Scil-
lonte, en Elide ; le Sicilien Timée, né à Tau-
romendum , écrivit à Athènes ; l'Athénien
Androtion, à M égare ; le poète Bacchylide,
dans le Peloponêse. Tous conservèrent leur
force d'âme dans l'exil, qui leur sembla venir
en aide pour encore mieux consacrer leur
gloire, tandis que la postérité n'a gardé au-
cun souvenir de ceux qui les avaient exilés.»
ANDRY (Charles-Louis-François), médecin
franc lis, ne à Fans en 1741, mort en 1829. Il
était fils d'un droguiste qui lui laissa une cer-
taine fortune, k l'aide de laquelle il put sui-
vre ses goûts, qui le portaient vers l'étude
de la médecine. 11 passa de brillants examens
et se mit k exercer cet art, tout eu conti-
nuant ses études. Ses succès et la haute con
sidération dont il jouissait lui valurent d'être
nommé médecin eu chef des hôpitaux de Pa-
ris, puis, grâce k l'intervention de CorVisart,
médecin de l'empereur Napoléon. Il se dé-
clara partisan de la vaccine et se mit con-
stamment au courant des progrès de son art
Sur la tin de ses jours, bien que malade et
contraint de garder la chambre, il donnait en-
core des consultations gratuites. An dry mou-
rut k l'âge de quatre-vingt-huit ans, après
avoir, durant sa longue carrière, soigné plus
particulièrement les pauvres, auxquels il ne
réclamait jamais ses honoraires. On lui doit :
Matière médicale (Paris, 1770, 3 vol. in-12) ;
Recherches sur la rage (Pans, 1778, 1 vol.
ni-80) ; Observations et recherches sur l'usage
de l'aimant en médecine (Paris, 1785, iu-8°) ;
Recherches sur la mélancolie (Paris, 1786,
in-so).
ANDRY (Félix), médecin et littérateur, né
à Pans en 1808. Il étudia la médecine k Paris,
où. il se lit recevoir docteur. Tout en se li-
vrant k la pratique de son art, le docteur
Andry t» publie plusieurs ouvrages, notam-
ment : Coup d'œil sur les eaux principales
des Pyrénées (1840, in-8°) ; Manuel de dia-
gnostic des maladies du cœur (1843, in-18);
Manuel pratique de percussion et d'ausculta-
tion (1S45, in-12); Homœopathie et allopathie
(1856, m-8D) ; Recherches sur le cœur et le fuie
(1857, in-S°), etc. Il a publié, en outre, sous
le pseudonyme de ProeperViro : Un touriste
en Algérie (1845, in-8°) ; Charges et bustes de
Danton jeune (1863, in 80).
ANDRYANE (Alexandre), célèbre par sa
captivité au Spielberg, né eu France en 1797,
mort en 186^2. Tout jeune, il entra dans l'ar-
mée et fut attaché comme officier d'ordon-
nance au général Merlin. En 1815, il quitta
le service et, comme sou père était fort riche,
il mena une vie de dissipation. En 1822, An-
dry ane se rendit k Genève daus le but de
compléter son instruction, qui avait été fort
négligée. Etant entré alors en relation avec
le rélugié italien Michel-Ange Buouarruti, il
adopta bientôt les idées démocratiques, se lit
affilier k une société secrète, passa ensuite
en France, où il essaya inutilement de lui
gagner des adhérents, puis il revint a Ge-
nève et résolut de se rendre en Italie. Tout
dévoué k la grande cause île l'affranchisse-
ment de l'Italie, courbée sous le despotisme
autrichien, il quitta Genève a la fin de 1828.
Buonarrotî, avant sou départ, lui donna des
lettres de recommandation pour les princi-
paux carbonari, ainsi que des plans de sta-
tuts pour former une société nouvelle et plus
étendue. And r van e visita successivement Lu-
gauo, Rome et Milan, entra en relation avec
le carbonari, mais trouva même les plus
exaites peu ùivorables k un mouvement qu'ils
regardaient comme devant infailliblement
échouer, la police autrichienne se livrant, en
ce moment aux plus minutieuses investiga-
tions et la commission Impériale d'enquête,
pre idée par Salvotti, terrorisant le pays. En
conséquence, Andryane écrivil ù ses amis de
Genève qu'il fui lait renoncer à leurs projets»
Il allait brûler les pièces compromettantes
qu'il avait entre les mains, lorsqu'un limier
de police, le comte Bolza, l'arrêta le ls jan-
vier 1823. Conduit devant Salvotti, il subit
do nombreux interrogatoires, dans lesquels
on mit tout en œuvre pour l'amener à révé-
ler les noms de ceux qui l'avaient fait agir
andryane r> fusa obstinément. Il était détenu
depuis un au a Milan, lorsque son affaire lut
jointe ii celle du comte Confalonîeri, qu'il
n'avait jamais vu. Les deux accusés, traduits
devant lu commission impériale, lurent con-
damnés, sans avoir pu se faire défendre, a
i i peine de mort (janvier 1824). Grâce à l'in-
tervention de la comtesse Conlaloniei i, l'em-
pereur d'Autriche consentit k commuer la
peine des deux condamnes en celle d'une dé-
tention perpétuelle au carcere duro dans la
forteresse du Spielberg. La, il fut enfermé
ANEA
dans un cachot humide et infect, qu'il par-
t;i^-'a à diverses reprises avec Confalomeri,
dont il euit devenu l'ami intime, et bientôl
deux prisonniers qui occupaienl des es nol
voisins, Silvio Pellico et Muroncelli, parvin-
rent à correspondre avec lui, ù lui faire pas-
ser du papier, de l'encre et des plumes. Un
piètre de la forteresse, qui cumulait avec
ses fonctions de confesseur celh-s d'agentde
délation, vint rendre encore plus triste la
position de k,-, infortunes eu l.-ur lu imt en-
lever quelques livres laissés entre leurs mains
et eu les forçant à tricoter des chaussettes
de galérien, fendant huit ans , Andryane
mena l'existence la plus horrible, enferme
omme dans une tombe et n'ayant qu'une
nourriture repoussante. Cependant sa fa-
mille avait fait d'activés démarches pour
obtenir sa mise eu liberté. Mme Andryane,
sa belle -sœur, avait vainement intercédé
pour lui ;i l'époque de son procès. En 1825,
elle se rendu a Milan , auprès de l'empereur
d'Autriche ; mais l'odieux François refusa
net. ■ C'est une enseigne de boutique, dit-il
en parlaut d'Andryane, pour effrayer ces co-
qiuus d'étrangers. • Vainement l'ambassa-
deur de France intervint auprès de M. de
Metternich ; cet homme d'Etat, au cœur des-
sèche, ne fit qu'engager François à persévé-
rer dans ses refus. Apres 1830, la reine Amé-
lie écrivit s:ins résultat, en lueur 'lu Captif,
une lettre à l'empereur. La duchesse de
Leuchtenbere et la princesse deWagram ne
fuient pas plus heureuses en s'adressant à
l'impératrice. Enfin, en février is32,M""= An-
dryane parvint à obtenir une nouvelle au-
dience île l'empereur, qui finit par céder à
ses supplications. 11 lui accorda la grâce de
son beau-frère, mais à la condition qu'elle
n'en dirait rien ni à Vienne ni en France,
parce qu'il ne voulait pas être tourmenté par
ets italiens, et il lui du d'aller l'attendre
il la frontière. Andryane vit enfin s'ouvrir
devant lui le sombre cachot du Spielberg le
20 mars 1832 ; il rejoignit sa belle-sœur a
iSchœrdin^, dans le plus triste elat de santé,
gagna la France et alla habiter Coye, dans
le département de Seine-et-Oise. En 1835, il
se maria, fut nomme quelque temps après
maire de son village, posa sa candidature à
la Chambre des députes dans l'arrondisse-
iii n de Loches eu 1842; mais il échoua et
ne lut pas plus heureux dans une secoude
tentative du même genre a Colmar en 1S46.
ne, au début de la révolution de fé-
vrier 1848, M. Odilon Qurrol fut nommé
ministre de l'intérieur , Andryane , qui se
trouvait aux Tuileries, l'accompagna jus-
qu'au ministère, ou cet homme d'État ne put
se maintenir. S'étant dors rendu à l'Hôtel
de ville, Anii \ me se lit donner par Ledru-
Rolliu la mission d'aller maintenir l'ordre au
ministère de L'intérieur, y exerça de pleins
pouvons jusq i'û l'arrivée de Ledru-Hollin et
fit mettre en liberté M. Teste, enfermé a la
Conciergerie. Aux él cl on pour l'Assem-
blée constituante, il échuua ilans 1 Oise et
dans l'Aube, ou il avait pose sa candidature
comme républicain. A partir de ce moment
jusqu'en 1859, il vécut dans la retraite. A
cette époque, n suivil l'armée françai
li. in", se i m i Milan, après la bataille de
ita, et lui nomme par Napoléon III
commissaire gênerai pour veiller aux inté-
rêts de l'armée française. Après La campa-
gne, il revint en France et mourut quatre
ans plus tard. Andryane a publie, S0US I,.
titre de : Mémoires U un prisonnier d'Etat
(Pans, 1837-1838, 4 vol. 111-8°) , un ouvrage
très-intéressant, plusieurs fois réédite, et
dans lequel,.' ne Sllvio Pellico dans ses
Prisons, la résignation l'emporte sur cette
haine vigoureuse que doit toujours inspirer
aux âmes viriles 1 horreur du despotisme il
a publié, en ou s :nirs de Genève, com-
plément des Mémoires d un prisonnier d Etat
(1839, 2 loi. 111-8").
•AMJIIJAR, ville d'Espagne (province de
Jaeu), sur la pi 1 ion" colline qui d nuine
la rive droite un Guadalquivir, station du che-
min de 1er de Madrid a Cadix, à 363 kiloui. de
Madrid; 12,000 hab. La ville est sombre, et
on In dit m tlsaine.
•AISDUZE, ville de Frai (Gard), ch.-l. de
i.nd. et à 14 kiloin. cl Mais, b
ainphithéàlre sur le versanl oriental du ro-
cher de Saint-Julien. I" long de la rive droite
du Gardon; pop. aggl., 4,374 luib. — 1
6,199 hab. Vanneries, papeteries, fabriques
-es Châl ''''"' par
Vauban. C'est, croit-on, l'antique Andusia.
■ ANÉANTISSEMENT s. m. — Encycl.
Ph le Ësl -il vi, 1 que dan la natui
ntit.etque toute destruction apparente
se réduit a une simple transformation ? 0
puie ce prétendu axiome sur une foule 1
riences bieD connues : un morceau de bois
brille se change en cendre, en In
de diverses natures , l'eau dé
i. e iux \ olume d'hydrogène et un
volume d'oxygène, etc. Mais celui qui pos-
sède de la cendre, do la fumée et des gaz ne
Ïiossède pas de bois pour se chauffer, et ce-
ui à qui Ion donnerait do l'hydrogène et de
l'oxygène serait fort embarrassé de satisfaire
sa soif avec ces gaz en guise d'eau ; il est
donc certain que le bois et l'eau n'existent
plus connue bois et comme eau , qu'ils sont
anéantis d'une certaine manière. Poui
tenu- qu'ils ne sont que transformés, il faut
considérer les mots Oui» et eau comme dcsi-
ANEM
gnant, sous foi n et d'eau, des corps
auxquels eux qui lea crapl ient ne songent
, que souvent ils n.- counaîsseni
Ainsi, les expériences mêmes au moyen des-
quelles on prétend prouver que rien ni
néantit montrent qu'il y a, en realite, des
choses qui s'unéantissent : ce sont les for-
mes, les manières d'être, ce que les philoso-
phes appellent les accidents. Quand le
mes périssent, tout ne périt pas, ilest vrai,
puisqu'il reste ce que les mêmes philosophes
appellent les substance >, ce que les chimistes
nomment des corps simples. Pour les chi-
mistes , la substance d'un corps composé
quelconque n'est antre chose que ce qu'il y
a d'irréductible dans ce corps, c'est-à-dire ce
qu'on peut y trouver de simple par l'analyse.
M . est-on sur <pio les corps rangés aujour-
d'hui dans la série des corps simples ne se-
ront pas décomposés plus tard quand on aura
léthodes et des instruments plus par-
faits ? Personne n'oserait le dire, et plusieurs
savants regardenl comme probable l'unité
absolue de la matière, d'où il résulterait
qu'il n'existerait qu'une seule substance
réelle, un seul être ne pouvant jamais être
anéanti; tout le reste rentrerait dans ta ca-
tégorie des formes, des accidents et pourrait
périr.
Quoi qu'il en soit, il est évident que l'axiome
rien ne s'anéantit est trop général, puisque
les formes des clms,«s périssent, et on ne
peut pas dire que les formes ne soient rien.
Le plus souvent, il est vrai, ces formes ne
périssent un instant que pour reparaître pi
tard, soit au même lieu, soit ailleurs; mais
il y a pourtant des formes qui ont complè-
tement cessé d exister, comme, par exemple,
celles des races disparues parmi les animaux
et parmi les végétaux. Ce qui ne s'anéanti-
rait jamais, ce serait ce qui existerait d'une
manière indépendante de toute forme parti-
culière; mais quelque chose;peut-il exister
sans une forme particulière? Cela parait fort
douteux. Au fond, cette impossibilité d'a-
néantissement qu'on pose comme un axiome
n..- signifie peut-être que l'impossibilité de
détacher une existence quelconque de la
grande chaîne qui relie toutes les existen-
ces : tout se lient, tout s'enchaîne, rien n'est
isole, le passé se relie au présent et, le pré-
sent se relie a l'avenir; ce qui naît se ratta-
che à ce qui ineuri et ce qui meurt se raUa-
che à ce qui va naître; si ce qui meurt n'est
qu'une forme, cette forme appartient à un
objet réel quelconque qui, lui, ne meurt ja-
mais ou ne meurt qu'après avoir engendré
d'autres êtres au moyen desquels la forme
elle-même se trouve rattachée au grand en-
semble.
ANÛLIEK DE TOULOUSE (Guillaume),
troubadour du xu" siècle, mort au commeu-
■ ement du xuie. H a composé un poème sur
la guerre de Navarre, et des sirventes, adres-
iu comte d'Artauac, contre les mœurs
du siècle, l 'n y sent îespirer l'amour du pays
et l'aversion pour toute domination étran-
gère
AINELL1 (Angelo), poète et profe ^nr ita-
lien , ne a Desenzano eu 1761, mort en isju.
Il fut, à l'âge de vingt ans et à la suite d'un
Urs public, nommé professeur de litte-
et italienne au collège de sa
Mlle natale, mais d quitta hientôt l'enseigne-
ment pour entrer dans l'administration, qu'il
abandonna pour étudier le droit. Il fut reçu
docteur après deux années d'études à Pa-
doue. Lors d<- la pri mière invasion de l'Ita-
lie par les Français, il revint dans sa ville
natale et reçut pour sa conduite les félici-
tations du sénat de Venise. Quand la révo-
lution éclata dans 1-.' l'.ie.riau, il fut inear-
céré comme hostile au mouvement, puis re-
mis en liberté. Il partit altos pour Mantoue,
uù ii 8*ei ■ ma l'artillerie française; il
devint quelque temps après secrétaire du
général Augereau qui commandait à Vérone,
i m . retourna dans sa famille et fut nommé,
en 1797, commissaire du Directoire prè
iiniii tration du département de Benuco;
mai-, il donna bientôt sa démission. A l'entrée
,i,,., Au nu- km . en Italie, il fut erapri-
■ onné pui ■■ . li" (1799), et quitta d< Iimu-
veraeni la carrièi i administrative p. air ren-
tier dans l'enseignement. 11 lut d'aboi d (1802)
professeur d éloquence el d in toit i au col ■
Ic^'e de Brescia, puis (1809) profe
judiciaire a Milan. En îsn, il obtint
la chaire de pro eduie ; mais il mourut du
chagrin que lui causaient les retards qu'on
apput'i ai' i I installer dan f "i ' u - I >n
| i gix (\ èrone, 1788, in-8°);
i'Argene, no\ < a (Ve-
nu a, 178 l, in-8°); Le Cronache di Pindo (Mi-
■■"}
• ANLMOGRAPHE s. in. — Instrument
muni d'un récepteur et d'un enregistreur,
, -lui- d un appareil qui indique la di-
rection du vont à tous les moments de la
jour II ■ '■ 'a trace de celte indica-
tion. \ i RB, au tome 1er.
* ANÉMONE s. f. — Encycl. Quoique l'a-
némone i "i b pontanéinent dans i.
t,,.,' . tempén e de i Europe, l'opinion géné-
ralement accréditée est quelle a été apportée
. . \ ,
Voici la curieuse anecdote qui court à ce
sujet :
I,e fleuriste qui l'apporta de 1 Orient, dé-
sirant se réserver la jouissance égoïste de
ANER
cette fleur, ne voulut consentir a on donner
une seule graine a qui que ce tût. [1 était
insensible à toutes les et &
toutes les offres de ses voisins.
Un jour, un avocat de ses intimes amis
imagina de ■ e présenter chez le p
d'anémones t vêtu de sa robe du palais. Tout
en Se promenant. (lailS -son jardin el <-\\ exal-
tant la beauté incomparable d.'
il eut la précaution de faire flotter a la dé-
robée le pan de sa robe sur quelques-unes
i . épanouies.
i es étaient en pleine ma-
turité, elles puent 'attacher facilement à
la robe à l'aide du duvet qui les recouvre.
Le larcin était cou g rande in'
la surprise de l'homi
i'ai.n. e tui ■■ ante, d vil se muli ipli
jardins voisins une plante, pour laquelle il
avait eu la folie de refuser des sommes con-
sidérables.
Cette belle fleur, qui se flétrit rapide
est, dan. le langage des fleurs, rem
de la fragilité; cest le symbole qui ra
la brièveté de l'existence. Chez tes anciens,
Yuuémone était née \ lotus ou des
larmes de Vénus pleui int : i mort.
ANÉMONTE <-u ANBHBOTE, un des quatre
Annédotes des Chaldéens.
* ANENCÉPHALIENS s. m. pi. — Encycl.
Térat. Les an . dans la nomencla-
ture de Geoffroy Saint-HUaire, constituent uno
famille de monstres déj rvus, non pas de
tête, connue nous l'avons dit par erreui
les premiers tirages du premier volume, mus
d'encéphale. Le législateur de la tératologie
admet deux genres dans cette famille : le.,
aneticépha/es proprement dits et les déren-
eéphales. Les premiers sont complètement
dépourvus d'encéphale et de moelle épinière ;
chez les seconds, L'absence de moelle épi-
nière n'atteint que la région cervicale, on
tout au plus la partie la plus élevée de la ré-
gion dorsale. Dans tous les cas, l'encéphale
manquant complètement, d n'existe -,
rudiments de la voûte crânienne sur la pé-
riphérie. Partout où manque la moelle épi-
nière, l'épine dorsale, ouverte en arriére, se
présente sous la forme d'un" gou
mée pendant la gestation par une membrane
qui se déchire pendant l'accouchement et
donne issue a une abondante masse de
sites. La parturition, dans le cas d'anencé-
phalie du fœtus, est toujours prématu
toutefois, dans des cas assez nombreux, elle
ne s'éloigne que peu du terme ordinaire, el le
fœtus vient au jour dans de remue'
conditions de vigueur. Chose étonnante, et
qui a singulièrement préoccupé les physio-
logistes , ï'anencèphalien naît presque
jours vivant et peut même conseiver l'exis-
tence pendant un temps COUl't, il est vrai,
maïs dont la durée ne laisse pas d'être sur-
prenante, vu l'absence totale d'un système
organique qu'on avait pu croire absolument
essentiel à la vie. L'existence extru ul
des anencéphales offre donc un intérêt phy-
siologique du premiei ordre. On l'a vue se
prolonger deux, sept, douze, vingl el
heures, et jusqu'à li i elle dernière
observation a été faîte par Serres, en 1812,
à l'Hôtel -Dieu de l'an--. Klle est d'autant
plus remarquable que lo sujet qui en tut
robjet était un anencéphalien vrai, c \
dire qu'il était complètement dépourvu de
moelle épinière. Sur le refus de toutes les
nourrices de donner le sein à un monstre .si
horrible, il fallut le nourrir d'eau sucrée et
de lait, co qui fut sans doute un obstacle a
une conservation plus prolongée.
Un autre lait non moi US curieux, mais &
un autre point de vue, me ri le d'être rapporté
ici. Lin- moinïe venue u i - ■ \ pte et p
pour être une mi >mie de cym ■■■■■■, : arriva
a pans, ou, examinée par Geoffroy Saint-
Hilaire, elle fut reconnue pour appartenir a
un aneneèphale. L'erreur venait-elle de l'ex
péditeur seulement ou avait-elle été commise
par les Egyptiens k l'époque de lu sépulture?
Il y avait a cette question une
remptoire : la iiioinie provenait d'Ii'Tin
et avait été tirée d'un lieu réseï v- i la si
pulture des singes et des ibis; elle était, du
reste, a d'une figurine eu terre
cuite, représentant un cynocéphale, al mise
là comme pour constater la nature d< I
qu'on y a\ ait ens< \ . '. ■
C'est que les Ëgy] ;
reur qui parait avoir eie générule et qui
existe encore aujourd'hui, regardaient cer-
tains monstres comme des singes el i
léguaient eau. la sépulture reserveo aux
animaux.
Ou n'a presque pas observé de
céphalie chez les animaux ; <Iau i I
in. nie' p . (. nolll-
i sut généralement au sexe
féminin.
Il serait superflu de rechercher la i
directe de l'ai
cas l(., udaut con-
* les lie se ]
sent toujours ' ' ' ,:Prou'
vée par la mère pen
ANENTÉRÉMIE ou ANENTÉBHÉM1E 8.
f. (a-uan-tu-re-mî — du gr. an pi
intestin; aimat sang). Pathol. Anémie mies-
tinale.
* ANÉROÏDE adj. — La
logie de co mot est a pnv.; ReVfM, humide,
147
liquide ainsi nommé
ient aucun Ii ,
cription du baromètre anéroïde au mot ba-
ROMBTRB, tome II, page 247.
&NESI intre florentin, qui vivait
au XVIllO si. -cle. Il s'est voue au [ l
torique - vuesd
i ■■: on confond quelque fois
s avec ceux de J.-P. Panuini, qui a
CUltlVé ni'-:.
ANÉSORHIZE s. f. (a-ne-zo-n-zc). Autre
fori mot ANMBSORHIZB.
• ANESTHÉSIQUE adj. et s. m. — D'à , I
U. Oré, chii :
injecte dans i
saut des anest/iésiques
compte rendu le l'Acadèmi
sciences du mois do mai 1374 le passage sui-
vant :
« La méthode anesthésique par injection
intra-'. eioeu nt devoir en-
trer dans ia pratique. Un jeune homme de
vingt deux ans avait un séquestre da
i '■ itera
i.
D ram-
■ enfermant .s
chloral. Le sommeil survint immédiatement.
L'opération, irès-délicute , dura vingt-cinq
minutes. M. « (ré soumit Le
COUSSeS électriques pour amener le fél
■ Avez-vous souffert? demanda-t-il. — Je
■ n'ai rien ressenti, » répondit le m
fort étonné que l'opération lïn terminée, i e
.sommeil s'était maintenu, en effet, très
et aurait dure très-longtemps si l'on n
eu i e< oui - a pour i interroi
ii M. Oré conclut de ce nouvea i
le problème de l'anesthésie esl
En effet, on produit Le sommeil à vo-
lonté ei immédiatement par la méthode intra-
use, sans danger de phlébite. L'insensi-
bilité est absolue et le sommeil peut pi
ter pendant des heures. Enfin , on
l'interrompre quand on le juge m
de l'électricité. Sommeil, insensibilité, n
ce sont bien là, en effet, les tenues du pro
blême. S;, à l'avenir, le succès reste le u
il est clair que la médecine aura bien
fois eu sa possession un moyen efficace
supprimer la douleur. •
ANÉSYCHIE s. f. (a-né-zi-kï — du préf.
pnv. an. et du gr. ésuchos, paisible). Enl
Genre d insectes Lépidopfr i is, dé-
taché desyponoineul Q mot, au
tome XV du Grand Dictionnaire.
"ANKT, bourg de France (Eure-et-Loir),
ch.-I. de cant., arrond. et à 14 kilom
Dreux, entre l'Eure et la Vesgre, sur la li-
sière septentri ■ ■ ]| a forêt d'Evr
dans la jolie vallée de l'Eure, qui form
face d'Anet plu p. B
1,278 hab. — pop. toi., 1,4-17 hab. lai
lenie d'Anet, après avoir appartenu a d
seigneurs, dont le premier connu fui i
(l034),vinten lapû
qui épousa Diane de Poitiers en 1514. I
passa ensuite au duc de Voiidôm
cesse de Coudé , à I- Jaine , à
Louis-Ci > '"■
enfin au duc de Penlhièvre. Nous avons dé-
crit le château d'Anet au tome [v* du Grand
Dû tionnaire% p. 3ô4.
ANETllAN (Jules-Joseph, baron n'),ma-
cn isua. 11
étudia le droil vouât et en-
tra dans la magistrature après la révolution
de 1830. Procureur du roi en isjm, avocat
i près la cour
1836, il se lii
léricale i el fui appe
ne ie portele ■ I ■ uslice
dans le cabinel formé par M. Nothomb. 11
istitu-
tion "u n,i. ii- 1ère pai û \
(juillet 1815) et par M. de 1
1846),
jet de
■ suivant, le n I
■
nu cabinet libéral, M. d'An nhan qui
mini ''pute
:
u libéraux. En
le roi 1 i "-d le nomma mini
.
i ■
■
i attaqua SUTtOUt avec la UN
.....
-, . partielles do juin 1870 ayaut
ibinel
l'ieri I ■
iuel ,1 prit la
uortefe ■ ■■"l
1870-1871, il
1871, d lança un ordre d'ex] u
Victor Hugo, au sujet de sa Le I
■
.. , de faire tra l
■
t qui
La
;. ,. ' . ministpre, au ; oste de
■
143
ANGE
gravement compromis dans les affaires Lan-
grand-Dumonceau, provoqua une interpel-
lation du député Bara. L'opinion publique
étant surexcitée au plus haut point contre
les agissements des cléricaux, il s'ensuivit
à Bruxelles des manifestations contre le mi-
nistère. Ces manifestations prirent un tel
rere de gravité que Léopol 1 II fit de-
mander à M. d'Anethan sa démission. Le ca-
binet se retira et fut remplacé par un autre
ministère clérical, présidé par M. de Theux
1S71). Depuis lors, M. d'Anethan
a siégé au Sénat, votant avec les cléricaux
les pi'is fanatiques.
ANÉTOH, berger phocéen, au service de
Pélee. {Métamorphoses d'Ovide.)
AtSEUKIN, poëte gaélique du vie siècle, né
vers &10, mort en 570. Il était fils d'un chef
de tribu, Caw-ab-Geraint ; les Gododins ou
Ottabins, auxquels il commandait, habitaient
le nord de l'Angleterre et furent écra
.es Saxons à la bataille de Caltraeth [Nor-
thuiuberlaud) en 540. De trois «eut soi:
trois chefs présents à la bataille, A:
échappa seul avec trois autres. Il se ré
alors à la cour du roi Arthur et entreprit de
ts de ses frères d'aunes.
Le [lins long fragment qui ait subsisté de ses
1 aies appartient à une vaste composition
intitulée : les Cudodins ; il a un peu plus de
900 vers et raconte une série d'épisodes re-
latifs à la guerre d'extermination où périt
ii tribu. L'authenticité de ce fragment
tée par quelques critiques et dé-
fendue par Turner. Deux traductions an-
i eu ont été données par Edward Da-
vie ( Mylhology and Biles of the British
Druids) et par l'archidiacre William. Gray a
publié en partie l'original. Un autre poëme,
nié à Aneurin , Engtynion y Misseld
(Vers sur /es mois), a été imprimé dans la
tan Archaiology.
ANGARE s. m. (an-ga-re — gr. aggareia,
servitude). Hist. anc. Courrier, porteur de
lies, che2 les anciens Persans. V. an-
gakio.n ci-après.
angarion s. m. (an ga-ri-on). Hist; aûc.
el les Grecs dés.iijn.nient le moyen
établi entre la cour du roi
de Perse et toutes les provinces de son em-
pire : L' angarion se faisait au moyen de cour-
riers nommés augures, qui étaient répartis
par stations distantes entre elles d'une jour-
née de chemin. L angarion était uniquement
réservé pour la cour. (Complément de î'Acad.)
ANGATO s. m. (an-ga-to). Nom que les
tsses donnent aux esprits du sixième
ordre. Ce sont , chez eux , les spectres , les
ota de nos bonnes femmes.
ANGE DE SAINT-JOSEPH (le Père). V. Là-
(A.nge de), au tome X, page 17.
Ange Pitou , roman d'Alexandre Dumas
(1858, 8 vol. in-8°). Ange Pitou fait suite à
\mo ou Mémoires d'un médecin (1848,
ui \-,A. iii-s») et a lui-même pour conlinua-
lion la Comtesse de Churny (1852, 19 vol.
in-8°). Dans Joseph Balsamo (v. Balsamo),
on .i vu un petit paysan du nom de Gilbert,
mnément épris d'Andrée de Taveruey,
■ de ce que la jeune fille avait été en-
e du sommeil magnétique par Caglios-
D maître, pour en abuser a discrétion,
ou plutôt à indiscrétion. On retrouve dans
.\n<i<- Pitou !'■ i -'tit paysan devenu céh b ■
sous le nom de docteur Gilbert; il a beau-
coup étudié, pour réparer son méfait et de-
venir un homme honorable ; il ;i été en Amé
i fait estimer du Washington. Il
porte du nouveau monde, sur la dignité
.le l'homme, le progrès, l'avenir de la
forme républicaine, des idées encore tres-
ses pour l'ancien monde, mais que va
peu de temps luire prévaloir la Révo-
lution. Andrée de Taveruey, fille d'honneur
de Marie -Antoinette et sa plus intime confî-
, est devenue la comtesse de t.'hariiy;
a l'enfant conçu pendant le quart
. i e do sommeil magnétique, il est élevé,
Le nom de Gilbert, d'abord à Villers-
rets, patrie d'Alex. Dumas, <|ui a voulu
jeter quelque lustre sur sa ville natale, puis
dans un collège de Paris. A Villi
rade Ange Pitou, le héros
livre-, nous disons le héros pour nous
h l'u sage , le roman portant le
|ui h a rien d'un hé-
■ 'i t un garçon de ferme, amené a Pa-
iillot, au n. ut
■■' rjui " joue guère
■
é tout le désir du i en faire
I tance. Une -
■ > ux, relatif h \\,
,
teur '■ lue] t, avant on dépari pour l'Améri-
.
agents de police fouillent dan i les ai
. rir une bi oeb rs ré
publicaine d teur i
Iiier . Bilh ■"
,i ide ver . Pai la , di i qu il 'a] ei çoi \ ■ Dl de
Lion, et la ils apprennent que Le
docteur Gilbert, à peine débarqué au Havre,
u . té saisi par des exempts et jeté a la Ba
Qu'a cola ne tienne ; ils ]
I le pour le n o'est ce qu'ils
I I juillet 1781». Au 01 m
:■■.! apprend de Bill t la disi
1 "> Hu
ANGE
ce vol de papiers intimes et sa propre incar-
cération sont deux faits corrélatifs nés de la
même influence toute-puissante. 11 arrache
au peuple qui allait les détruire les fameux
registres d'écrou , voit qu'il a été empri-
sonné à la requête de la comtesse de Charny,
haute et puissante dame qu'il ne connaît
nullement, et reste un moment dérouté;
mais, quand il apprend que cette comtesse
inconnue et Andrée de Taverney sont une
seule et même personne, tout s'éclaircit. Il
pénètre jusqu'à Louis XVI, grâce à une let-
tre d'introduction de Neeker, fait appeler la
comtesse, l'endort suivant les procédés de
Cagliostro, lui arrache ses secrets et rentre
en possession de la cassette.
Ce petit drame intime sert de cadre à deux
des principaux événements de la Révolu-
tion : la prise de la Bastille et les journées
des 5 et 6 octobre, qu'Alexandre Dumas a ra-
contées avec sa verve ordinaire. Toutefois, la
lecture de ces pages montre combien le genre
adopté par lui pour servir de cadre au roman
historique est inférieur à celui qu'ont pris,
après lui, MM. Erckmann et Chatrian dans
leurs Bomans nationaux. A. Dumas est obligé
de faire de ses héros de roman les héros
mêmes des événements qu'il raconte; c'est
le fermier Billot et son acolyte Pitou qui
prennent la Bastille; ils jouent, dans les
journées des 5 et 6 octobre, un rôle bien su-
périeur à celui de La Fayette. MM. Erek-
mann et Chatrian ont été bien mieux avisés
en faisant du personnage autour duquel roule
l'action un simple témoin oculaire auquel on
s'intéresse d'autant plus que son rôle est
moins invraisemblable; ils ont du moins
évité , en agissant ainsi , de travestir les
grands événements historiques, d'en amoin-
drir l'origine et la portée.
* ANGÉIA. — Elle était fille du géant Geir-
reudouret une des neuf vierges Scandinaves
qui, avec Odin, enfantèrent le dieu Heiin-
tlall. Les autres sont: Aria, Elgia, Gialp,
Greip, Jarusax, Sindur, Ulfruaa, Urgîafa.
ANGEL s. m, (an-jèl). Ancienne monnaie
de France.
ANGEL (Ange-Jean-Robert Eustacue, dit),
vaudevilliste français, né à Anvers eu 1813,
mort en 1861. U se rendit jeune à Paris, où
il se prit de goût pour les lettres et le théâ-
tre, collabora à divers journaux, notamment
à la France maritime, au Cabinet de lecture,
nu Moniteur det théâtres, etc., et il écrivit,
soit seul, soit en collaboration, un grand
nombre de vaudevilles, presque tous en un
acte, sous le nom d'Angcl. Parmi les pièces
de cet écrivain qui ont été imprimées, nous
citerons : Un colonel d'autrefois (1837), la
Dot de Cécile (1837), Un premier bat (1838),
les Belles femmes de Paris ( 1S39 ) ,
E. Vauel; les Brasseurs du faubourg (1833),
le Mari de la fauvette (1840), Jean Bart
(1840), A la vie, à la mort (iS-10), Au Vert-
galant (1842), avec Saint-Yves; Trois fem-
mes, trois secrets (1842), l'Inconnue de Ville-
d'Avray (1847), avec Villeneuve; Une femme
exposée (184$), Mademoiselle Carillon (1849),
ces deux dernières avec Saint-Yves; Julia
ou les Dangers d'un bon mot, en deux actes
(1851), avec Xavier; le Beau jour (1852), Un
dernier jour de vacances (1852), les Physiolo-
gie*, avec Veyrat (1S52); Un spahi (1854),
avec Louis Cordier, etc. Ou lui doit enfin un
recueil d'articles intitulé : Ça et là (1852,
iu-18).
ANGÈLE, surnom sous lequel Diane était
adorée en Sicile. Il Ancien nom d'Hécate.
ANGELES, ville du Chili, ch.-l. de la pro-
viii. e d'Arauco, sur le rio Quilque; 5,000 hab.
ANGEL1 (Bonaventure) , historien italien
du xvio siècle, mort en 1570. 11 était Ferra-
rais et il fut d'abord au service des ducs de
Ferrare. Il écrivit pour eux ou leurs anus
diverses dissertations éruditea : Vita di Lo-
dovico Cati , gentiluomo ferrarese ( 1554 ,
iu-4o) ; Gli elogi degli eroi Estensi (1556,
iu-4°); Discorso intorno dell' origine de Car-
dinali; De non sepeliendis mortuis, etc. 11
alla ensuite s'établir à Parme et y rassembla
les documents de l'histoire de eette ville, qu'il
voulait écrire. Le libraire Erasme Viotto mit
a sa disposition une grande quantité de li-
vres et de manuscrits qu'il possédait, ce qui
lui permit de composer un ouvrage exact et
consciencieux, encore estime. Viotto, qui
était en même temps imprimeur, nu L édita
qu'après la mort d'Angoli : Jstoria délia
cttta di Parma e desenzione del fiumeParma
(15D1, in-4°). L'ouvrago est divisé en huit
livres, chaque livre dédié à l'un des citoyens
les plus eonsiderables de Parme et précédé
do la généalogie de la famille à, laquelle il
appartenait.
ANGELIA (la messagère) , surnom de l'Au-
rore, qui annonce l'arrivée du Soleil. U Fille
1 e, chargée de donner aux morts
ivi Iles des vivants.
ANGEUCO (Miehel-Angolo), poète italien,
né 1 Viceuza vers 1640, mort à Vienne en
1G97. Il étudia lajuri prudence, pui ■ se uon
1 ivement aux lettres. Ses succès
lui valurent d'être admis à l'Académie des
OUmpici, de Viccnza. et à celle des Bicourati,
louo ; sur la fin de sa vie, ayai]
n 1 de
.■.m ne, M fut ;ij>i elé a \ ion ne
( 1600) -'t recul ,u\ e une pension, Le litre de
Poète euif«o. On u de lui : Poésie liriche
ANGE
(Venise, 1665, iu-12); Discorsi academid
(1665, in-12) ; Epitalamio nelle nozze de' mo-
juirchi Leopoldo Cesare Augusto et Marghe~
rita di Spagna (l689j in-4<>) ; Assemblea de'
cigni per celebrare 1 sudori apustolici del
P. D. Oirolamo Ventimigliatteatino (Vienne,
1691, in-40); L.' Innocenta îllesa dal tradi-
mento (Vienne, 1694, iu-4°).
ANGELINA s. f. (an-jé-li-na). Planète té-
lescopique, découverte par M. Tempel.
ANGEMO ou DEGLI ANC.ELI. V. ANGELI
(Pietro Degli), au tome 1er du Grand Die-
tionnaire.
•ANGÉLIQUE s. f. et adj.— Encycl. Chim.
Le groupe angêlique présente trois ordres de
composés : l'acide angêlique, qui donne des
sels, comme nous le venons plus loin, l'an-
hydride angêlique et l'aldéhyde angêlique ou
hydrure d'angelyle.
L'acide angêlique C5H802, également connu
sous le nom d'acide sumbulique, peut s'obte-
nir par divers procédés. On l'extrait de la
racine d'angélique, de l'huile de croton ; on
le prépare encore à l'aide de l'essence de
camomille ou en faisant réagir la potasse
sur la peucédaniue.
— Préparation au moyen de la racine d'an-
gélique. On prend 25 kilogrammes de racine
environ; on hache le tout en le mélangeant
avec 2 litres d'eau , puis on exprime le ré-
sidu en pressant le mélange entre deux
toiles; ou filtre, puis on concentre par éva-
poration, et l'on distille la liqueur obtenue
avec de l'acide sulfurique. Le produit de eette
distillation est trouble et se divise en deux
couches assez nettement tranchées : la cou-
che supérieure est huileuse, acide, aromati-
que et rappelle l'odeur du fenouil ; la couche
inférieure est aqueuse. On ajoute alors la
quantité de carbonate de potassium néces-
saire pour saturer le liquide, et l'on évapore
jusqu'à ce que l'odeur de fenouil cesse de se
faire sentir. On reprend alors la masse, dont
on sature l'alcali a, l'aide de l'acide sulfuri-
que, que l'on verse en excès, puis on distille
à nouveau. Il passe d'abord un acide huileux
mêlé d'une solution aqueuse du même acide,
puis de l'acide angêlique, qui cristallise dans
le récipient. Au cours de cette dernière réac-
tion, il ne faut point évaporer à aiccité, ajou-
ter de l'eau quand elle vient à manquer et
mener lentement l'opération.
Le récipient contient, comme nous l'avons
dit, de l'acide angêlique cristallisé, mais il
renferme également une huile, qui n'est au-
tre que l'acide vaiérique tenant de l'acide
angêlique en dissolution. Pour isoler ce der-
nier acide, il suffit de refroidir le récipient
jusqu'à — 20°; l'acide angêlique se précipite
cristallisé, et il suffit de décanter pour l'ob-
tenir. La liqueur aqueuse, qui contient, elle
aussi, de 1 acide angêlique en dissolutiou,
l'abandonne si ou l'amène à 0° ou à — 5°.
— Préparation par l'essence de ca?nomille
romaine. On peut, en traitant l'essence de
camomille romaine par la potasse, obtenir
rapidement une assez grande quantité d'acide
angêlique. Ce procédé est plus expéditif que
le précèdent, mais il faut avoir soin d'ar-
rêter k temps la réaction, car l'acide angêli-
que, sous l'influence d'une action trop pro-
].- La potasse, pourrait se transformer
en acides acétique et propionîque. Pour pré-
parer l'acide angêlique au moyen de 1 es-
sence de camomille, on mélange cette der-
nière avec de la potasse en poudre, puis on
chauffe légèrement; il se forme une masse
gélatineuse, dans laquelle il se produit, sous
l'influence de la chaleur, une réaction chi-
mique qui amène un dégagement d'hydrogène
et provoque une forte élévation de tempéra-
ture. On retire le feu et on abandonne la
masse à elle-même. L'hydrocarbure de l'es-
sence se volatilise et laisse un mélange so-
lide d'angélate et d'hydrate potassique. On
dissout le tout dans 1 eau, puis on sépare les
couches huileuse et aqueuse; ou filtre sur un
filtre mouillé le liquide huileux, puis on le
sature par l'acide sulfurique. L'acide angê-
lique e.st mis en liberté et vient nager a la
surface sous fui nie d'un liquide huileux, qui
cristallise par le refroidissement si l'opéra-
tion a été bien conduite. La présence île l'a-
cide acétique et de l'acide propionîque, pro-
duits tlo la décomposition do lucide angêli-
que, empêchent ce dernier rie cristalli! r. Si
«lune mi avait trop chauffé au début et pro-
voqué ainsi la décomposition de l'acide a
préparer, il conviendrait, pour isoler les pro-
duits, de mêler le liquide huileux avec cinq
mi .six fois son poids d'i au a o°, '!'■ distiller
;i nouveau 01. d'exposer le résidu à l'air. Sui-
vanl Gerhard t, qui ;i donné ce moyen de pré-
parer l'acide ungcltque, on peut retirer de
lut) grammes d'essence 20 grammes d'acide.
— J'réparation au muyen de l'huile de crû'
t<>n. Pour obtenir ainsi l'acide angêlique, on
saponifie l'huile de croton par la soude eaus-
tiq ie, puis on précipite par le chlorure do
sodium le savon formé. On sépare le t-avou
de la liqueur aqueuse, puis on y vePSfl dé
l'acide lartrique, qui eu .sépare une matière
résineuse. On distille la liqueur aqueuse, on
neutralise le produit par la baryte, puis on
ajoute du l'acide tartrique, et on rec
.1 u lillation et l'addition d'acide iiirtr.quo,
■ 1 e que la liqueur ne renferme plus
chlorhydrique. Ce résultat obtenu ,
on sature par la barj te , puis uw distille
avec do l'acide phosphorlque concentré. Le
ANGE
liquide obtenu renferme un mélange d'acide
crotouique et d'acide angêlique. On distille
une dernière fois avec de l'eau; l'acide cro-
ton'iL|ue passe d'abord, puis vient le tour de
l'acide angêlique, que l'on recueille et qu'on
fait cristalliser en abaissant la température.
La préparation de l'acide angêlique au
moyen de l'action de la potasse sur la peucé-
daniue est peu usitée; aussi ne nous y arrê-
terons-nous pas.
L'acide angêlique possède une odeur aro-
matique, une saveur acide et piquante; ses
solutions aqueuses rougissent la teinture de
tournesol. Il est peu soluble dans l'eau froide,
mais se dissout très-bien dans l'eau chaude,
dans l'alcool, l'ether et les huiles essentielles.
Il fond à 45°, bout à 190° sans s'altérer et
brûle en donnant une flamme brillante et
fuligineuse. I. acide angêlique se décompose
quand on le chaulfe avec un excès de potasse
et donne un acéiate et un propionate potassi-
ques avec dégu^'ement d'hydrogène.
L'acide angêlique est monoatomique et mo-
nobasique. Il donne, par échange de H contre
un meta), des sels plus ou moins solubles dans
l'alcool et dans l'eau. Au nombre de ces sels
figurent les angélates d'ammonium, de potas-
sium, de sodium, de calcium, de cuivre, de
plomb, d'argent, de mercure, etc.
— Anhydride angêlique C10HuO3. On ob-
tient l'anhydride angêlique en faisant réagir
à froid l molécule d'oxychlorure de phos-
phore sur 6 molécules d'angélate de potas-
sium bien sec. Il se produit une réaction vio-
lente; on attend qu'elle s'apaise, puis on lave
avec une dissolution faible de carbonate de
soude. On dissout le produit dans l'éther, on
le mélange avec du chlorure de calcium
fondu , on abandonne le tout pendant un
temps assez long et enfin on distille. L'an-
hydride obtenu est une huile incolore, neu-
tre, plus lourde que l'eau et ne présentant k
froid qu'une odeur faible qui ne rappelle pas
celle de l'acide angêlique. Quand on distille
cet anhydride, il passe vers 280°; puis la
température s'élève, et ce qui n'est point
distillé se décompose en laissant un résidu
de charbon. Sous l'influence d'une solution
alcaline concentrée et bouillante, l'anhydride
angêlique donne un augélate alcalin. Si ou le
chauffe avec un fragment de potasse, on ob-
tient un angélate de potassium et de l'acide
angêlique. L'eau n'agit que très- lentement
sur cet anhydride, qu'elle finit cependant par
oxyder au bout d une vingtaine de jours. Il
se forme des cristaux d'acide angêlique. L'am-
moniaque liquide transforme l'anhydride an-
gêlique en une masse pâteuse, qu'elle ne tarde
pas a dissoudre.
En traitant par le chlorure d'acétyle les
angélates alcalins bien secs, on obtient l'an-
hydride angélo-acétique, qui se présente sous
la forme d'une huile assez mobile, plus lourde
que l'eau et sans action sur la teinture végé-
tale. Sou odeur est voisine de celle de l'an-
hydride angêlique, mais s'accuse plus éner-
giquement par la chaleur. L'eau n'agit que
très-lentement sur cet anhydride, que les
solutions alcalines transforment rapidement
en un mélange d'angélate et d'acétate alcalin.
Si l'on chaufié faiblement un mélange de
chlorure de benzoïle et d'angélate potassique,
on obtient un anhydride augelo-benzuïque.
C'est une huile très-claire, assez fluide, plus
dense que l'eau et qui rappelle k froid l'odeur
de l'anhydride angêlique.
— Aldéhyde angêlique C&H80. Le chimiste
Gerhardt, ayant observé que, lorsqu'on chauffe
l'essence de camomille romaine avec de la
potasse, il so dégage de l'hydrogène, avec
formation d'angélate de potassium, admit que
l'aldéhyde (mf/e/iyue constituait une partie de
l'essence de camomille. Bien que celte sub-
stance n'ait point encore été isolée à l'état
de pureté, tout porte à croire que l'opinion
de Oerhardt est fondée, la réaction qui nous
occupe s'expliquant très - facilement si on
admet la présence d'un anhydride angêlique
dans l'essence de camomille; en effet,
CWO -f- KHO
Aldéhyde anyé- Potasse.
Ugue,
donnent
CBH?03K + H»
Angélate de potas- Hydrogène*
siuiu.
AMiEI.IS ^Jérôme dk), missionnaire jésuite
italien, né à Castro (Sicile) en 1567, mort dans
l'île d'Yeso en 1623. Il étudia d'abord le droit à
Païenne, puis se décida k entrer dans l'ordre
des jésuites-, vers 15S5,et se destina aux mis-
sions orientales. Il s'y prépara une dizaine
d'années et partit en I5y6. Jeté sur les eûtes
du Brésil, pris par des pirates, puis ramené eu
Angleterre, il pas. a en Portugal e< repartit en
1 tiu'J pour lo Japon. 11 essaya d'v catéchiser
les indigènes jusqu'en 1614* A celte époque,
Les jésuites furent chassés du royaume; Jé-
rôme de Angelis persista à rester, aous un
déguisement, et à continuer sa propagande.
Duranl neuf années, il réussit à se cacher
dans le Niphon, visita lea îles voisines, ou
aucun [Curopeon n'avait encore pénétré, et
convertit, disent les pieuses relations, plus
de 10,000 Japonais. A la fin, reconnu par
les autorités do l'Ile d'Yeso, il fut arrêté, jeté
eu prison ;ivec un cci'lain nombre île QÔO"
pli_\ hs et brûle vif. On lui attribue une Rela-
tion du royaume de Japon (Rome, 1625, in-8°).
ANGBLIS (Pierre), peintre français, né à
Lunkeique en 16S5, moi f en \~s*. Il étudia la
ANGE
peinture à Rome et k Dusseldorf, puis vint
s'établir k Rennes. Il exécuta un grand nom-
bre de compositions de divers genres. Dans
mière partie de sa carrière, il a imité
tan 5t Teniers, tantôt Watteau ; dans lu se-
il a adopté plus particulièrement la
manière de Rubeos et de Van Dvck. Ses
meilleurs tableaux représentent des inté-
rieurs.
ANGELO (Jacques d'), helléniste italien, né
.:i Mugello vers 1350, mort vers 1415. Il suivit
à Venise les leçons de deux savanls grecs,
M i ael Chrysoloras et Demetrius Cydonius,
envoyés par Manuel Paléologue sur la de-
mande de la république, et, quand ils retour-
nèrent dans leur patrie, il résolut de les ac-
compagner et <ie visiter la Grèce pour per-
] er ses connaissances. A son retour,
il se rendit à Rome et faillit être nommé
secrétaire apostolique; ce fût Léonard d'A-
rezzo qui l'emporta sur lui; il occupa néan-
moins cette charge à partir de 1510. Il a
laissé d'excellentes traductions latines de
divers ouvrages grecs: Cosmographie Pto-
libri octo ; Ptotommi quadrîpartitum;
if. Tuilii Cicerouis Vita a Plutarcho con-
a; quatre autres Vies, celles de l
de Pompée, de Brutus et de Marins, tra
Marque, etc. La première seulement,
<>smographie de Ptolemée ont été impri-
mées.
ANGELO (Lorentino d'), peintre italien du
wrc siècle. Il était élève de Pietro délia Pran-
t, comme lui, il cultiva la fresque, qu'il
peignait absolument dans le même genre. Il
a un grand nombre de monastères et
-■s d'Arezzo et des environs. — Vasari
une un Angklo Siciliano, sculpteur
n de la même époque, qui exécuta plu-
sieurs statues pour la cathédrale de Milan.
ANGELO-DEI-LOMBABD1 (SAN), ville
d'Italie, ancien royaume de Naples, a l'E.
d'Avellino; 6,000 hab. Evêché.
iNGELO-lN-VADO (SAN-), ville du royaume
d'Italie, anciensËtats de l'Eglise, n 18 kilom.
S. O. d'Urbin, sur le Métaure; 3,000 hab.
Evêché.
ANGELO NI (Francesco), savant littérateur
italien, né a Terni, dans l'Om-
brie, vers la fin du xvie siècle, mort en 1652.
i : taire du cardinal Aldobinndi et
I lotaire apostolique, et il avait formé une
Lion d'objets d'art, connue sous
le nom d-- Musée romain. 11 fut choisi par le
air publier uti
■
rie le titre d'Histoire métallique des
romains. Cet ouvrage, dédié a
XIII, fut l'objet de violentes critiques,
quelques-unes étaient très-justifiées.
.ni, vivement affecté des attaques diri-
gées contre lui, se préparai! a recommencer
son ouvrage, lorsqu'il mourut. Sou neveu
te) Qii r etro Bellorî, se chargea
de ce soin et publia a Rome, en 1685, le tra-
revu de son oncle. On doit à Angeloni
plusieurs épltres el qui lq ~s dont
deux ont été publiées, ce sont : GV Irragio-
amori (Venise, 1611, in-12) et La Flora
(l'udoue, 1614, in-12). On lui doit encore des
lies el des lettres.
ANGELUCCI (Théodore), médecin et litté-
rateur italien, ué a Belforte, près de Tolen-
vers 1540, morl à Montagnanaen 1600.
fortes études méd
et littéraires, il exerça la médecine à Rome,
i Vei | a Trévise et a Naples; il s'acquit
un m grand renom, que diverses villes lui
nt le droit de cite. Comme littérateur,
il s'est surtout rendu célèbre par sa longue
querelle avec Patrizi , au sujet d'Aristote.
ntia guod metapht/siea sit
eadem qux physica (Venise, 1581, in-4°), un de
izi ; Exercita-
tionum cum Patricia liber (1585, în-4°); Ars
tnedica ex Hxppocratis et Galeni thetauris
potissimum deprompta (Venise, 1593, in-4°);
De natura et curatione malignm febris libri
quatuor (1593, in-4 . irituale
io magno, etc. (1597, in-4°); Capitola in
Iode délia pasxia, inséré par Uarzoni dans
n.spitale de pazzt (Venise, 1586); L'E-
ût Yiryilio, tradotta in versi sciolti
(Naples, \Gi-j). Divers critiques ont pensé
que cette traduction, encore estimée, était
geiucci, jésuite, parent de
i lore et né comme lui à Bell
a>GELUCC1 (Liborio), médecin et homme
,iio italien, né i 1746, mort a
Milan en 1811. 11 exerçait la |
m accoucheur, lorsque ta R
die. Il
adopi a
et devin al ie à R me.
fit arrêter en 1793 et en-
fermer au château Saint Ange; mais il fut
■ a la protee-
nal Antonelli. 11 fut de nouveau
arrêté en 1798 '.-t m verrous
durant un an. Il ne fut rendu à la liberté que
sur les, instances de Bonaparte et il se rendu
i Lera i ;ne auj
pour le reim i ier. Après la chute du pouvoir
pontifical, il fut un des cinq consuls nommes
pour administrer la nouvelle république et
n'eu continua [ as moins ï i profes-
■ me le< in. il quitta Rome lorsque les
Français évacuèrent cette place en I
s») retira à Paris, d'où il ne revint en Italie
AMGE
que lorsque le pape Pie VII eut levé la dé-
fense qu il avait faite de le laisser rei
Ri me. Angelueci entra au service du roi
d'Italie et fut nommé chirurgien-major des
veliies, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort.
On lui doit plusieurs écrits sur différentes
us médicales et une éditiou annotée
de Dante.
ANGELUS, fils de Neptune et d'une nym-
phe de Chio, frère de M<
Angélus du soir (L*), tableau de J.-F. Millet.
Le soleil a disparu derrière l'horizon. Du ciel
blême, que dorent encore ça et là quelques
rayons égar
tombe sur les champs. La nature s'eni
de voiles discrets; elle va s'endormir. Un
couple villageois s est attardé au travail; les
tintements de YAnyelus l'ont surpris au mi-
lieu de la campagne. Au bruit de la cloche
In m lame, l'homme a déposé ses outils, et, son
i n. ain, le front incline, il s'est
nus a [prier. Lu femme imite son époux. La
pieté simple et naïve de ces deux paysans
est admirablement exprimée; il y a dans leur
attitude une mâle dignité ; on comprend qu'ils
sont pénétrés du devoir qu'ils rem]
Leurs silhouettes, qu'assombrit le crépuscule,
.lient vigoureusement sur le ciel et ne
manquent pas d'une certaine grandeur. Le
paysage est uue vaste plaine, au bout de la-
quelle on entrevoit le clocher du han
Une brouette chargée de sacs, un panier,
une fourche, un tas d'herbe sont placés au
r jdau.
Ce tableau, peint avec beaucoup d'ampleur,
dans une gamme de tons sorabri s • t forts, a
ii uré a L'Exposition universelle de 1867. 11
appartenait a celle époque à M. E. Gavet.
C'est assurément une des œuvres les plus
remarquables de l'artiste qui a i
tant de puissance les épisodes de la vie rurale.
ANGÉMACURIEN s. m. (an-jé m i-kn-ri-ain).
Relig. ind. Membre d'une secte d'Induus «jui
ne vivent que de mouches, de scorpions, d'a-
raignées et autres insectes, assaisonnés avec
du jus de certaines herbes, et qui sont dans une
méditation continuelle, jour et nuit, les poings
fermés et les yeux levés au ciel, pour mar-
quer leur détachement des choses terrestres.
AISGEP. (Benjamin), médecin français, ûé
a Athée (Mayenne) en 183S. Il vint faire ses
études médicales s P ri , où il devint pro-
.x et pnt le grade de doc-
teur (1865). M. Anger est profe
à la Faculté de médecine de Taris et chirur-
gien de l'hôpital Saint -Antoine. On lui doit
! étranglement
intestinal (1S65. iit-4»); Traité iconographique
des maladies chirurgicales (1865-1866, in-4°,
; m |. . ,1A lanomes (1S6G, in-8°); Nou-
i permanente
des ar ■ ( 18G6 , in-8°); les
Plaies pénétrantes de poitrine (18G6, in-4°)i
Nouveaux éléments d'anatomie chirurgicale
(1868, in-so), avec plus de l,ooo figures dans le
texte et un atlas in-4», p nt^ Pan-
sement des plaies chirurgicales (is"2 in-so);
érenees de clinique chirurgicale (1875,
in-8o).
ANGERBOURG, ville de Prusse, sur l'Ange-
tu point où cette rivière sort du lac
Mauer, et a 60 kilom. S.-O. de Gumbinnen ;
3,0U0 h il». Ecole de sourds muets. Lainages
et connu
ANGERMAYÏt (Christophe), sculpteur bava-
nu-, né à Vt eilhe m vers L590, mort en 1653.
Elève de Jean Degler, il s'établit à M
en 1613 et fut nommé sculpteur de : i
avec un traitement de 400 florins. Il réunit
pour l'électeur de Bavière Maxuiulien 1er
une très-belle collectiou de sculptures sur
ivoire.
ANGERMEYBR (Jean-Albert), peintre bo-
en 1674, mort a Prague
, . Il était élève de R. Byss et il s'est
surtout adonne à la peinture des fleurs et des
es. Il a aussi grave sur bois, sur cui-
vre ou sur étain des planches trôs-estimées.
• ANGERS, villedeFrance (Maine-et-Loire),
ch.-l. du départ., sur la Maine, bâtie en am-
phithéâtre sur Le penchant de deux coteaux
qui s'abaissent jusqu'au bord de la rivière ;
ggl., 51,525 hab.— pop. tôt., 58,464 hab.
L'arrond- a y cant., 89 comm. el 16*,804 hab.
L'industrie de cette ville consiste en inauu-
i voiles; fabriques de toi-
les et do coutils; ii in, de laine et
tpluies
et de chaussures; pépin ii lées. Le
rce a pour objet les pro
pays : grains, chau
haricots, rts, vins
, L'UirS, hunes ; che-
vaux et bestiaux ;fers, boi , mou-
choir et, n uennerie, blancs, etc.
■ a deux [Mi lies distinctes :
fauche
de la rivière, el a quartier nommé la i i
ia le commencement
do ce si< - le, dit M. Ad. Joanne, An ers s'est
métamorp ée. Aucune ville do France,
grands
it noire muraille d'enceinte
dont elle était autl les tours
: i uine ont fait place à de
I tégantes
i été bâti BUT la rr. 6
b de la Mai ie, un autre sur la rive
Uroite, où l'ancien canal des Tanneries a ete
ANGE
comblé et transformé en boulevard. Deux
ponts nouveaux ont réuui deux
de la ville que séparait la r
divers édifices y ont eié construits pi m
pondre à des besoins nouveaux, >-i un
tier neuf s'est élevé au dei:i iiu boul
entre le Mail, la gare et le I
signy. Malgré toutes ces mélnmoq :
Angers peut fournir encore
jets d'observation et d'étude itou x qui,
n'importe dans quel but, recherchent avant
tout les rues étroites, tortueuses,
escarpées, désertes, les maisons
ques d'un autre ftge, la phvsionom
menl accentuée des siècles pu:
sëde, en outre, de curieux inonumt
d'uno longue visite, de beaux él
d'utilité publique, de précieuses collections
d'objets d'art ou de science. •
>u la cathédrale, l'église Saint-Serge et
e de la ïrinilrt, dont nous avons parlé
à notre article ANGERS (t. I^r, p. 319 du
Grand Oiclioi
.. Saint-Laud,
reconstruite ' '
sur les plans du M. Dainville; l'église Saint-
Joseph (faubourg Bressigny), banc d
a du xme siècle sur les p
M. l'rançois Villers; l'église Saint-Jacques,
sur la rive droite de la Maine; Sainte-Thé-
rèse, l'église des Ursulines, l'église 'i
mélites, etc.; le palais épisco]
l'emplacement quoccupail jadis le château
emiers comtes d'Anjou; le temple pro-
testant, autrefois chapelle du prieure de
Saïut-lùoi.
Parmi les édifices civils, notons, outre le
Château, que nous avons décrit au tome 1er ;
l'hôtel de la Préfecture, entre le boulevard
des Lices et le Petit Mail (bâtiments du rao-
Saint-Aubin); l'hôtel de ville, installé
dans l'ancien collège d'Anjou, boule\
la .Mairie; le théâtre, bùli en IS'.'u sur l'em-
placement du plus ancien cimetière d An-
incendie en 1865, reconstruit et inau-
guré en 1871.
Parmi les établissements d'instruction, men-
tionnons : l'Ecole secondaire de méde
créée en 1809, et qui a compté parmi
élèves l'illustre Bèclard, Chevreul, B
lard, etc.; b- lycée, établi dans l'ai cien émi-
naire de la Ro ligno ei ie (faubo
gnv); |e itiinents
Le petil
séminaire, à 2 kilom. de la ville; enfin l'E-
cole des aits et métiers, installée dans les
bâtiments de l'abbaye du R :eray. Cette
compte 300 élevés, auxquels sont en-
seignes, dans de vastes ateliers, la menuise-
rie, la serrurie, l'usage du tour, la fonderie,
l'ajustage, etc.
On remarque à Angers, dans les vieilles
ibre de oui ieuses maisons,
qui Ont conservé leur aspect du XV, du XVI«
et du xvno siècle; nommons : la n
Alain, derrière la cathédrale; le logis Bar-
rault, où sont install
,, i tour Saint-Aubin;
i ou 1 incé, charmante
de la Kenai- sauce; la ni
joli spécimen de l'architecture civile du
:-.%• siècle ; enfin les hôtels de Uanne et l.an-
creau.
Les deux rives du la Maine sont réunies
entre elles, a Angers, par trois ponts : le
le la Haute-Chaîne, en ai tde la ville;
le Grand-Pont, construit, Foul-
ques ÎSerra; le [ t. de In n isse-( b 11
placé le i t sus; eudu si triste
par la catastrophe du 16 mai 1850
200 hommes du 3" bataillon du 11" léger. Ou-
tre les boulevards, un Jardin botanique et le
jardin de la Préfecture, Angers possède eu-
■ Mail, allée d'arbres replantés en lTyu.
— IJatuirc. Al'éj 0 i Ingersétait
la ca| unie des Anai i
cavi ou Andegavi. Le R ns la désignèrent
sousle nom le JuUt>mtiiju\ IU ' ad niant
deux ou des, et l'ornèrent di
lithéâtre. Le
roi des Francs, Childéric 1er, s'en cm,
475. Sous Ch
grande importance; niais les Normands la
: ent de la in
jusque sous Charles le Siin| parlint
ensuite ,'ies h'r, el a
ses su. , '
re. Philippe-Auguste la
1 eue el la relia, t a
la coui i de 1 ace. I .oins IX. la d
\iij..ii el le M
les 1er,
piirten ill et a Louis 1er, l'Anjou
l'ut enlevé a Kené par I I 1474,
dato in
elle marque la lin de
mencement de son existent
guerres de religion v eurent leur sanglant
accueil
vint s'y établir, ce qui n'ei i1 \ngers
I our la Im-..i
1789, cette ville devint lo cliel -..
tcuieiii i Loire j elle s'efforça d ar-
rêter, en 1790
la p. 3G0
du t. 1er du Grand Dictionnaire, i
dont elle fut l'objet e i 1183 de la pa
Vendéens et l'échec qu'ils y ■ "làrent. Ko 1796,
ANOL
M9
Stofflet, fait urîsonnier par Huche, fut fusillé
dans le Champ-de-Mars avec ses deux aides
de camp. En 1815, le f-v
Angers au duc de Bourbon; après Waterloo,
elle fut occupée par 5,000 Prussiens, qui lui
Depuis lors,
elle ne fut le théâtre d'aucun événement i:
tant, si l'on excepte le:* troubles oc
en 1855 par 1 it'tiliés à la Si>
la Marianne, Lo département de
t -Loire n'a pas été envahi par l'ar-
mée allemande dans lu guerre de 1870-1S71.
ANGGÂRAKA s. ni. (an— Vi a ra). Astiou.
Nom m. mu de la planète LU
AN G 111 EH A (l'ietro-Martire d'), historien
. né à Arona, sur e ir, en
14.Ô1 . m 1 1 à Gi enade en 1526. i
bre d'une des famil! es de
Milan et ii se rendu i 177, où il se
mit au service du c onli,
d'où il passa dans la maison de .
i ; il y resta dix ans et
tous les littérateu] [uen-
laient le palais de l'a . Il partit en
1487 pour lispagne, a la suil sade
qui se n bien
accueilli par Ferdinand , feii me, Isa-
ii . Il entra au service du roi d'Esp i
lit plusieurs campagnes, puis il prit I b
i tique et fut chargé par Ferdi
d'une mission auprès du .sultan d'Egvpte. Il
s'acquitta très-bien de cette mission et re-
vint, en Espagne après avoir visité l'K
iin. De retour à la cour, il fut noi
r pour ies affaires de l'Inde, proto-
notaire apostolique et enfin prieur de l'église
ide. Sous le règne Quint,
il vît sa faveur s'accroître et reçut une riche
abbaye, où il mourut. On lui doit plusieurs
■ s, pai mi lesquels n
rébus oceanicis et orbe novo Décades, pub) é a
pour la première fois en I53ù; De in-
sulis nuper et incotarum munbus
(Hàle, 1521, in-4°); De legatione Babglonica
libri très, ouvrage dans lequel il raconte sa
mission en Egypte.
aNGVTAS, surnom de Diane, adorée sur le
mont Pangseus, en Thrace (Roumélie), d'où
coulait, le tl ive i j tait dans
le Strymon, au-dessus d'Amphipolis.
AN G LAD A (J i eph), médecin françai
ii Perpignan en 1775, mort en is.; :
médecin et professeur de chimie a l'univer-
sité de Perpignan, surveilla ses
i soin, et, apr< s a\ oie ■
comme chirurgien dans les hô|
ville, il obtint, au concours, d'aller compléter
aux frais de l'Etat ses études médicales U
■ Hier. Il fut s lent élevé de
et et -i" Chantai, se fil recevoir doc-
leur, puis, ipta],
qui était devenu ministre de l'intérieur, il
obtint une ch
de Montpellier (1810). En iS2t>, il fut n
ieur do thérapeutique et de mat
de, puis professeur do médecine
, : Dis-
i?i sur les connaissances et les qualités
eu médecin (Montpellier, 1797,
in-4°); Mémoires pour servir d l'histoire
nérale des eaux minérales sulfureuse* i
eaux thermales (Paris, 1827, 2 vol. in-&°);
Traité de toxicologie générale, envisagée dans
la thérapeutique el la médecine légale (l'an*
ANGLADS et commune da Fj
mi. de Saint-Ciers-la-Lai
10 kilom. do Blaye; 1,200 hab. Ex& I
ges aux environs.
'ANGLABDS-DB SALERS, village de France
(Cantal), cant. et a M kilo ; pop.
367 hab. — pop. tôt., 2,256 hab.
ANGLARITE s. f. (an
Il tfivianite, contenant plus de lor
et moins d'eau.
* ANGLE s. in. — Moll. I
1 ,
ANGLE. On désignait sous ce nom : |
pays de
aujourd hui
dans le Pas ■' "c Sainte-W
Kerque et Suint-Nicolas: 2° un pays de l'au-
villesprinci
étaient Charmes (Haute Marne ) et Sogoy
(Marne).
ANGI l Bl I
ag tirai français, né à
vers 1470, m irt en 1581, [I
belles-lettres
■ .
■ i
■
Çois Ie* le nomma conseiller au conseil
veraiu de Milan, mais il ne jouit pas
implosion d'un magasin a poudre, il vou-
lut se soigner lui-iu
a de ce magistrat : Institutio i"
tus (Or)eans, 1500, m-4«j; Eloge de la ville
■
àîititia regum Francorum pro re chu
un de rébus fortiter a Francis
t pro fide christiana (Paris, 1518); Dis-
sertation sur la loi salique (Paris, 1013J.
ANGLBMONT (Edo lard - Hubert -Scipion
d'), littérateur français, ne à Pont-Audcuier
150
ANGL
(Eure) en 1793, mort en 1876. Il entra dans
l'administration de la marine, puis se livra k
son goût pour les lettres. S'étant rendu à
Paris, il y débuta par un volume d'Ode* [1825),
inspirées par les idées légitimistes et catho-
liques. Cette même année, il publia un poème
en quatre chants, Berthe et Robert, et une
comédie en vers, le Cachemire, en collabora-
tion u uiilon. Avec ce dernier,
M. d'Aï écrivit le libretto de Tan-
crède, dont ftossinî composa la musique, et
qui fut représenté en 1827. Parmi les autres
de cet écrivain, qui n'a jeté qu'un
médiocre éclat, nous citerons : Légendes fran-
çaises (1829, in-8°); Paul 1er (1S32), drame
écrit en collaboration avec Théodore Muret
et qui fut joue à l'Ambigu ; le Une d' Enghien,
histoire- drame (1832); Nouvelles légendes
françaises (1833, in-8°); Pèlerinages (1835,
in-8o); le Prédestiné (1839, in-s°); Eumemdes
(1S40, in-8<>); Amours de France (1841, in-s°);
Roses de Noël (1860, in-s<>); Pastels dramati-
ques (1869, in-80); Y Homme de Sedan (1871,
in-8°); Y Internationale {\%1\, m -S*>), en vers;
la Résurrection de la colonne (1872, in-8°),
en vers; Voix d'airain (1875, in-8°)> etc.
M. d'Anglemont a donné, en outre, dans le
I îles Cent et un, Y Ouverture de la
c/tasse dans les environs de Paris.
ANGLEMONT (Privât d'). V. Privât d'An-
GLBHi 'NT. au tome XIII du Grand Dictionnaire.
ANGLES, village de France (Vendée), cant.
et à lu kilom. de Moutiers-les-Maux faits, sur
la rive gauche du Troussepoil , au bord de
vastes marais qui s'étendent jusqu'à la mer;
1,378 hab. ■ Dans les environs de ce village,
dit M. A. Joanne, s'élève le menhir de l'Eau.
L'église d'Angles, ancienne abbatiale du
commencement du xnte siècle, a été restau-
rée au xiv«, puis en 1857. La façade se ter-
mine par un pignon surmonté d'un gros ours
de pierre portant la croix su*' son dos. Cette
ligure a donne lieu à de curieuses légendes;
elle est appelée dans le pays » lu Béte qui
» mange la beauté des filles d'Angles. » Sous
l'église s'eleud une crypte romane, commu-
niquant avec un souterrain refuge. »
•A.NGLKS. village de France (Tarn), ch.-l.
de cant., arrond. et à 32 kilom. de Castres,
sur un plateau qui sépare l'Arn de l'AgOut;
pop. aggl., 550 hab. — pop. tôt., 2,513 hab.
Fabrique de draps.
A > i.i lis ( Charles - Grégoire ), magistrat
français, ne k Veynes (Dauphiné) eu 1736,
mort eu 1S23. Il était conseiller au parlement
lors de la Révolution française et il émigra
en 1792. Rentré sous l'Empire, il fut, sous la
Restauration, nomme premier président de la
cour d'appel de Grenoble et manifesta en
toute occasion ses antipathies contre les
principes de 1789. Envoyé à la Chambre des
députes, il prit une part active à la confec-
tion des lois répressives portées contre la
presse. — Son fils, le comte Jules Angles,
ué a Grenoble en 1778, mort k Paiis en 1828,
fut ministre de la police générale sous l'Em-
pire et préfet de police de Paris sous la Res-
tau ration. Il était en charge lors de l'assas-
sinat du duc de Berry par Louvel et subit k
cette occasion une sorte de disg
• ANGLESEY (Henri pAGliT, marquis d').—
Le marquis d'Anglesey est mort en 1869.
• AINGLET, ville de France (Rasses-Pyré-
1 i mt., arrond. et k 4 kilom. de Bayonne ;
3,880 hab. Grotte ou chambre d'amour, sur la
• AiNGLETEHRE. — Pour les additions à
["aire aux détails donnes dans le tome 1er
du Grand Dictionnaire, voir Grandb-Bre-
tagxh et Irlande, dans ce Supplément.
Angleterre politique el sociale (L ), par
M. Auguste Langel (Pari.-., 1873, in-18). Ce
livre olïre ui e él nde complète des mœurs
publiques et privées en Angleterre, des insti-
tutions politiques, sociales, judiciaires et reli-
gieuses. L'auteur porte sur toutes ces ma-
lin coup d'oeil d'ensemble qui fail vo i
Leur enchaînement et leur harmonie i ti tout
■ \ ie comme dans l'histoire
peuple. H décrit avec beaucoup de ii-
tiétés, les contraste; el ce qu'un
uvenu d'appeler les excentrici
l'esprit et du caractère anglais; il les expli-
que par le mélange des races d'où esi :oj ti
la nation. Ma ■■ peut-être attribue-t il trop
.1 infl ion aux lois physiologiques sur tous
le l'ordre social. En revan-
che, il montre trè i co lit, chez ce
■ îles autres, le il a fail chez lui
aphique, I itutions libres
■ temps que l'a ■ -
par former un tou
elle-même, e
britannique n'a pas de plus oli I ■ fou I
« La i hi ira des communes est, dit-il, l'ex-
i ion vivante de la ivei leté natio-
nale; mais cette souveraineté n'est pas une
forc<- b use, re-
b ruinée plutôt qu'à
■h faire ; elle est la force motrice de
l'Angleterre, et il lui suffit de vaincre dans
ses patients etl'orts les foi
la tradition, do lu coutuim cratîe,
de la couronne; une sorte d'équilibre mobile
«('établit sans cesse entre toutes ce* forces.
Les Coi unes anglaises no se .sont jinmn
,,, que comme des instruments de
ANGO
la grandeur, de la prospérité, de la sécurité
de l'Angleterre. Leur souveraineté s'arrête
toujours instinctivement devant tout ce qui
semble menacer la patrie. » M. Langel con-
state le déclin visible de la Chambre haute
qui, après avoir été si longtemps l'âme de la
politique anglaise, ne tient pins aujourd'hui
que la seconde place dans l'Etat; un peu
plus il rééditerait ce mot d'un ministre wlii-
qni, dans un discours public, appelait les
lords des t étaineurs de lois. »
Passant de la politique k la religion,
M. Langel fait remarquer que, si l'Angleterre
est chrétienne, elle lest à sa manière; que
le protestantisme a revêtu chez elle des ca-
ractères tout a fait spéciaux, incompatibles
avec L'unité religieuse. Quoiqu'il y ait une
Eglise nationale, ou peut-être même parce
qu'il y en a une, qui est aristocratique et
ileusement riche, les sectes ont pullulé
k l'infini et elles se partagent la nation tout
entière. C'est ainsi qu'à la liberté politique
est venue se joindre la liberté religieuse, is-
sue de cette variété des croyances. Tout a
donc concouru pour faire du peuple anglais
un peuple favorisé.
« M. Langel, dit M. Ad. Franck, a eu sous
les yeux pendant un assez grand nombre
d'années le spectacle de la société anglaise;
il l'a observée en moraliste et en philosophe
au moins autant qu'en ptibliciste. Ce que va-
lent ses lois, son gouvernement, ses croyan-
ces, ses mœurs, il le sait par lui-même pour
les avoir vus à l'œuvre, et il nous fait part
ultats de ce long examen sans arrière-
pensée d'aucune sorte, sans plaider pour ou
contre quoi que ce soit, sans autre but que
de nous informer de ce qui se passe dans le
pays où il a vécu. C'était le seul moyen de
rencontrer la vérité. Mais la vérité, quand
elle est recueillie par une intelligence non
moins pénétrante qu'impartiale, ne se distin-
gue pas, en pareille matière, de l'originalité;
aussi ne craindrai-je pas de dire que le tra-
vail de M. Langel est certainement le plus
original de tous ceux qui ont été publies
depuis longtemps sur nos voisins d'outre-
Munche; c est aussi un des plus riches eu
réflexions et en renseignements de toute es-
pèce. Lorsqu'on vient d'en terminer la lec-
ture, on se demande avec étonnement com-
ment tant d'idées et tant de faits ont pu être
réunis dans un si petit espace. C'est que
M. Langel , connaissant le prix du temps
pour les esprits sérieux auxquels il s'adresse,
est plus occupé k condenser sa pensée qu'à
l'orner et k l'étendre. Il ne dit que ce qui lui
puait nécessaire pour être compris. Mais
cette sobriété ne lui a pas nui; elle lui a
suggéré des expressions très-beureuses et
pleines de relief, qu'on trouve rarement lors-
qu'on court après des effets de style. »
Angleterre (HISTOIRE D'). V. HISTOIRE, au
tome IX du Grand Dictionnaire.
AINGLEUR, village de Belgique, arrond. et
k 5 kilom. S. de Liège, sur la ligne du Nord
et le canal de l'Ourthe; 2,675 hab. Fonde-
ries et lamineries de zinc; tanneries et com-
merce de bois. Près de cette ville se trouve
le château de Quincampoïx.
* ArSGLO-SAXONS. — Ilist. On désigne sous
ce nom les peuples germaniques qui envahi-
rent la Grande-Bretagne vers le milieu du
ve siècle après notre ère. Ces peuples se
composaient de Jutes, originaires du Jutland,
d'Angles et de Saxons. Ils se convertirent au
christianisme au commencement du vue siè-
cle, sous le pape Grégoire I", et bientôt on
vit s'élever sur leur territoire de nombreux
monastères, d'où sortirent des missionnai-
res, comme saint Boniface , l'apôtre de la
Germanie, et des savants, comme Alcuin.
Vers 7t>7, les Anglo-Saxons eurent k lutter
contre l'invasion des Danois; ils furent vain-
cus et obligés de subir le joug des vainqueurs,
qui leur imposèrent des rois. Alfred le Grand,
roi des Anglo-Saxons (871-900), lutta vaine-
ment contre le flot des envahisseurs , qui
occupa bientôt tout le territoire et anéantît
la civilisation des vaincus. L'invasion de
Guillaume le Conquérant mit tin k cette lutte,
■■ anglo-normande remplaça celle
de m lo-S ixons (ii>66).
"ANGLliHK, bourg de France (Marne),
ch.-l. de cant., arrond. et à on kilom. d'Eper-
n i \ , SUT l'Aube, k la naissance d'un canal de
dérivation' pop. aggl., B3l bah. — pop, tôt.,
ii. Eglise du xiv» siècle ; jolies maisons.
ANGLLKE (Oger i>), capitaine français du
xi i« siècle. Il parti) pour la croisade en 1191,
SOUS les ordres (le Philippe- Auguste, l'an
prisonnier pat Saladin, il fut relâché sous la
prome ndre eu France pour réu-
nir la soi m saïreà sa rançon. N ayant
pu parvenu à la parfaire, il retourna en Pa-
lestine et s'} constitua prisonnier. Saladin,
touché de sou attachement a la parole don-
née, le relâcha de nouveau, en Lui demandant
.... m de porter lui-même et de fail |
tei nui is descendnnts le nom de Saladin*
Ogei d'Anglure prit, en effet, h partir do
cette époque, le nom de Suiutiiu d Allure,
ANGOISSE, bourg et commune de France
(Dordo m ), arrond, et a m kilom. de Non-
ti .n, i ■ Iles, sur la Loue ; 1,300 hab.
Forgea et hauts fourneaux.
ANGOI.O on ANGELO, Sculpteur et arebi-
ualieu. V. Attuil'lNO, dun* 01) $VjppU
■
ANGO
* ANGORA. — D'une statistique récemment
publiée dans la Gazette d'Augshourg, il ré-
sulte que la ville d'Angora (Turquie d'Asie)
contient 38,138 hab. et que le district du même
nom en renferme 315,426. Le gouvernement
général d'Angora contient quatre districts :
Angora, Jozgat, Kyrscher et Kaisarié. La
population totale s'élève k 1,004,478 âmes,
dont 849,432 mahométaus et 155,046 chré-
tiens. Le commerce d'Angora avec Constanti-
nople s'est chiffré, eu 1873, par 15,680,000 pias-
tres de tistik (poil des chèvres d'Angora),
1,400,000 piastres de laines, 463,000 piastres
de gomme adragant, opium, etc. L'exporta-
tion totale est estimée k 17,543,000 piastres.
Les importations de la même année ont
fourni au gouvernement générai une recette
de 45 millions de piastres.
C'est k Angora qu'on a découvert, dans le
temple d'Auguste, la fameuse inscription
d'Ancyre, connue sous le nom de Testament
d'Auguste.
Ad^oi (la fille de madame), opéra bouffe,
paroles de MM. Clairville, Siraudin et Ko-
ning, musique de M. Ch. Lecocq. Accueillie
avec inétiance par les directeurs des théâtres
parisiens, la pièce fut jouée au théâtre des
Fantaisies-Parisiennes, k Bruxelles, en no-
vembre 1872. Cette pièce est très- amusante.
La tille de M"»e Augot, Clairette, est une
jolie fleuriste que les dames de la halle ont
prise sous leur protection et veulent marier
k un perruquier, le sieur Pomponnet; mais
Clairette aime le chansonnier Ange Pitou;
celui-ci, fort inconstant, sacrifie son amie
aux beaux yeux de MU* Lange, la célèbre
comédienne; Clairette, après toutes sortes
de péripéties, après s'être même fait mettre
en prison pour avoir chanté une chanson sa-
tirique de son amant, se console de son in-
fidélité en accordant sa main k Pomponnet.
La musique de cet ouvrage est agréable, fa-
cilement écrite et expressive. Nous citerons
surtout les couplets sur Mmc Aûgot : Très-
jolie, peu pulie; le chœur des conspirateurs :
Quand on conspire; la valse: Tournez, tournes ,
et la scène finale du troisième acte, dont ce
qu'on appelle le catéchisme poissard a fait
les principaux frais. Cet opéra bouffe a été
chanté par Widmer, Jolly, Mlles Deselauzas,
Luigini, Mme Delorme.
La Fille de madame Angot obtint un im-
mense succès k Bruxelles. Les directeurs
des théâtres parisiens se ravisèrent alors, et
celui des Folies-Dramatiques fit de magni-
fiques propositions aux auteurs, qui ne lui
gardèrent pas rancune. La pièce eut, aux
Folies, plus de six cents représentations, et
lors de sa reprise, en 1876, au Théâtre-His-
torique, elle a de nouveau attire la foule.
La Fille de madame Angot a fait le tour
du monde, et ses airs populaires sont partout
chantes.
A» soi (la feuille de madame), journal sa-
tirique hebdomadaire, fondé par M. Georges
Petilleau le 5 octobre 1873. Cette publica-
tion, qui n'avait d'original que son titre, eut
le sort de ses pareilles; elle disparut au bout
de quelques semaines. Il ne reste d'elle que
le huitain suivant, que contenait le premier
numéro, et qui eut un certain succès d'ac-
tualité :
On m'a raconté qu'A Versaille
Est un chantier très-apparent»
Où quatre cents bûches de taille
Sont a vendre dans ce moment.
Le marchand dit à qui l'aborde :
• Les quatre cents pour un louis!
Biais, bien entendu, nies amis,
On ae les livre qu'à la corde. •
• ANGOULÊME, ville de France (Charente),
cb.-l. du départ., sur un plateau entoure de
trois côtés par deux cours d'eau, l'Anguieune
et la Charente; pop. aggl., 22, lui) hab. — pop.
tôt., 25,928 hab. L'arrond. comprend 9 cant.,
136 comm., 134.106 hab. Celle ville doit sa
prospérité k son industrie et k son commerce
d'exportation et d'importation; ses papete-
ries jouissent dune réputation européenne;
raffineries, tanneries; filatures, fabriques de
toiles et d'étoffes grossières; fabriques de
registres , salinage et glaçage ; commerce
considérable d'eaux-de-vie , cuirs, toiles,
draps, bijouterie, mercerie ; grains. Entourée
de remparts et de jardins qui offrent des
points de vue varies sur la délicieuse cam-
pagne qui l'enveloppe, Angouléme a six fau-
bourgs : l'Houmeau , Suint-Ausonff, Saiul-
Mattin, Suint-Cybard, la Bussate et baiui-
Koch. bille est alimentée d'eau par deux
ma bine : l'une, due k L'ingénieur Confier,
élève l'eau de la Charente à près de loO mè-
tres; L'autre, établie k 2,5uo mètres d'Angou-
léme, puis») les eaux de la ToUVre, les monte
sur le plateau sur lequel la ville est assise
et les conduit dans le réservoir des Blan-
chettes.
Outre les monuments que nous avons citée
a notre article Angoolkme (t. l^r( p. 3so du
tiraud Dictionnaire), mentionnons encore :
l'ôgli e Saint-Martial, construite par M. Aba-
die ; Saint-Ausone, bâtio dans le Style roman
de transition; I hôtel de ville, qui renferme
le musée, édifié de 1858 k 1866, sur l'empln
cément du château des comtes d'Angouléme,
d'après les plans de AL Abadie; le théâtre,
bâti de 1866 k 1872 sur la place de la Coni-
m ; Le Palais de justice, où se trouve la
bibliothèque. Les boulevards de ceinture,
d'où, comme nous l'avons dit, l'on jouit par-
ANGU
tout de beaux points de vue, constituent à
Angoulème, avec le Jardin-Vert, des endroits
agréables de promenade. Aux environs, îes
sources de la Touvre , la fonderie de Ruelle
et ta poudrerie de Thérouat, sur la Charente,
attirent l'attention des touristes.
— Histoire. Pour compléter ce que nous
avons dit au t. I" de l'histoire d'Angouléme,
ajoutons que la religion réformée y fut intro-
duite par Calvin et ne tarda pas k y faire un
certain nombre de prosélytes; les catholiques
et les protestants s'y livrèrent, comme ail-
leurs, à toutes sortes d'excès; en 1568, l'ami-
ral de Coligny s'y fit surtout remarquer par
sa cruauté. Le roi Charles X porta, comme
on sait, avant son avènement au trône le
titre de duc d'Angouléme.
ANGOULÈME (Jacques d'), sculpteur fran-
çais, né k Reims vers 1510, mort vers 1570.
Il ne resta que fort peu de temps dans sa
ville natale et s'établit de bonne heure k An-
goulème, d'où il tira son surnom. Il avait étu
en Italie et étudié assez longtemps k Rome.
Ses travaux, tant ceux qu'il exécuta en Ita
lie que ceux qu'il exécuta en France, étaient
très-estimés. On a longtemps conservé dans
la bibliothèque du Vatican trois grandes fi-
gures de cire qui lui avaient été comman-
dées. Il y avait également de lui, dans une
grotte voisine de Meudon, une belle statue
de l'Automne.
ANGR1E, bourg de France (Maine-et-Loire),
cant. et k 5 kilom. de Caudé, entre deux af-
fluents de l'Erdre; 1,900 hab. Joli château
défendu par des tours et entouré de fossé» ;
église du xvu« siècle, inachevée.
ANGROISB s. f. (an-groi-ze). Nom donne
dans plusieurs départements au lézard de
muraille, u On dit aussi angroissk.
ANGUI s. m. (an-gbi). Drosse de l'antenne
d'une galère.
• ANGUILLE s. f. — Constr. Pièce de bois
qu'on place entre deux radeaux employés U
la confection d'un pont, pour maintenir leur
ècai teinent.
— Encycl. Iehthyol. Voici sur les anguille*
un article publie, en février 1875, par le jour-
nal le Temps, et qui nous paraît de nature k
intéresser nos lecteurs.
t On a écrit des volumes sur le mode de
reproduction des anguilles. Aristote croyait
qu elles naissaient de la fange; Pline, des frag-
ments que les anguilles adultes enlevaient de
leur corps en le frottant contre des rochers;
d'autres anciens, des cadavres des animaux.
Heluiontles faisait venir de la rosée du mois de
mai; iiehwenekfeld, des branchies de la bou-
vière; d'au très les font sortir des gades-morues,
des salmones, des éperlans, etc. De nos jours,
ou l'observation est plus laborieuse et plus
constante, cette ténébreuse question n'a pas
été plus clairement élucidée ; on en reste t- u-
jours aux conjectures; aussi faut-il accueillir
avec empressement tout renseignement sin-
cère qui peut conduire k sa solution.
» Déjà, il y a quelques années, un des p us
aimables de nos écrivains s'occupant des
choses de la campagne, qui est un pisciculteur
distingue k ses heures de Loisir, M. Eugène
Noël, avait surpris des anguilles, qu'il conser-
vait dans un petit étang de sa propriété, se
livrant kuu manège singulier. Vers la fiu d'oc-
tobre, ces anguilles se rapprochèrent les unes
des autres, se réunirent et s'enlacèrent dans
une boule qui, sans changer de place pendant
cinq k six semaines, était dans un perpét el
mouvement, ces anguilles ne cessant pas de
s'entre-croiser, de s'enlacer les unes dans les
autres en un inextricable réseau de nœuds
faits, défaits et refaits avec un visible plai-
sir. Puis, en une nuit, les anguilles disparu-
rent; elles étaient sorties du réservoir en se
glissant le long des berges en terre et s'en
étaient allées k travers la prairie.
■ M. Mieux, un simple garde-péche rouen-
nais , que ses intelligentes préoccupations:
placent certainement fort au-dessus des mo-
destes fonctions qu'il occupe, a observé
faits analogues; voici cumulent il les expose
et les conclusions qu'il en lire : ■ Beaucoup
» de personnes, dit-il, prétendent qu'à l'uu-
■ t. nuiie les anguilles vont k la mer; mais
• nous, k qui nos occupations journalières
» permettent d'étudier de visu, nous sommes
, .i même d affirmer que tesun^ui i qui de -
. ceiident les fleuves en hiver ne vonl pas a
" lu nn-r, mais qu'elles restent au coufiuent
» des eaux douces et salées, où elles trouvent
> des eaux saumâtres et des terrains vaseux,
• qui leur permettent de s' introduire k une
• certaine profondeur dans L'intérieur des
« terres. La, elles s'entassent, s'empêtrent
» ensemble, forment une énorme masse, et,
> pur le mouvement continu de celte boule
s vivante) le limon dont leur corps est en-
» duit s'en détache et s'entasse k l'intérieur
• de la famille réunie. La nature aidant, la
■ matière dont chaque sujet s'est dépouillé
■ devient, dans le courant de février, une
■ quantité do bestioles que les premières dou-
» ceins de la température mettent en mouve-
■ ment. »
» Bien entendu, nous laissons à M. Mieux
l'entière respon abilité du phénomène qui
transformerait le limon en jeunes anguilles.
Si cette hypothèse est hasardée, les agglo-
mérations d anyuiiies qu'il a constatées, et
, I sut- être aussi caractérisent L'm:te de
iduliun de ces poissons, n'en ont pas
ANHY
moins une importance considérable, en ce
is déterminent le point sur lequel d ■ «i t
se porter l'attention des observateurs, en ce
Qu'elles permettent d'espérer une prochaine
écouverte. *
ANGUILLE (11e rie i,'). Rlle fait partie du
groupe des Petites -Antilles, dans la mer
di Antilles, par 18» de latit. N. et 66» 20' de
Ion gît. 0. Elle présente une longueur de 47 ki-
lom. sur 7 kilom. de largeur. Le pays est
plat et à peu pies inculte. Ch.-l., Anguilla;
3,000 hab. environ. Celte île, qui appartient
aux Anglais, fut découverte en 1651 et co-
lonisée vingt ans plus tard.
* ANGUINAIRE s. m. — Ce mot est aussi
employé comme substantif féminin, et alors
il est synonyme à'Attèa. Y. mîtes, dans ce
Supplément.
ANGULARITÉ s. f. (an-ghn-la-ri-té — rad.
angulaire). Caractère de ce qui est angulaire
ou anguleux : Des silex qui ont conservé leur
ANGULAR1TB.
ANGUSSOLAouAQNOSCIOLA(Sophonisbe),
femme peintre italienne, née a Crémone en
1535, morte a Gênes vers 1620. Elle s'est sur-
tout adonnée au portrait et elle dépassa en ce
penre Bernardino, qui avait été son maître.
Philippe 11 la rit venir près de lui; elle fit son
portrait, ainsi que celui des principaux per-
sonnages de sa cour. Elle épousa 1 un d'eux,
de la famille des Moncade, qui se fixa avec
elle i Païenne. Là, elle ouvrit un atelier qui
fut longtemps célèbre et où beaucoup de
femmes artistes vinrent apprendre à se per-
fectionner; elle excellait non moins à pro-
fesser l'esthétique qu'à peindre, et Van
Dyck, qui la visita alors qu'elle était par-
venue à l'extrême vieillesse et tout à fait
le, déclarait qu'il avait plus appris au-
près d'elle que du peintre le mieux voyant.
Ses ouvrages sont devenus rares. 11 y en a
quelques-uns au musée de Madrid, au palais
Pitti, de Florence, et dans la collection du
comte d'Yarborough, en Angleterre.
'ANGYSTOMEs. m.— MolI.De Blainville a
appliq ié le même nom à une famille de mol-
lusques ayant pour caractère commun une
ouverture" longitudinale étroite , caractère
que Deshayes trouve avec raison insuffisant.
La famille de Blainville, en effet, se trouve
contenir des genres trop divers pour pouvoir
êlru classes dans un même groupe, notam-
ment des cônes, des strombes, des volutes,
des mitres, etc.
* ANHALONIE s. f.— Encycl. Bot Ce genre,
crée par Lemaire, a pour caractères : rhi-
sohie perpendiculaire ; aréoles nulles ; mame-
n prismes triangulaires, plans en des-
sus, foin formes a la base, disposés en ro-
pii ... , inflorescence axillaire, fleurs
blanc rosé p&le, amples, avec divisions du
périgone bisériéi connées à la base en cône
court, lisse, charnu; étumine nombreuses,
des, insérée u be en séi e i spii a-
les ; style infundibuliforme, creux, charnu,
divise au suiiiiiM; baie subanguleuse, lisse,
blanc rose pâle; graines (Jigîtali formes. Le-
maire n'indique qu'une seule espèce de ce
genre, anhalonie prismatique, qui croit au
Mexique, mais j e i très rare. On l'a trouvée
:i San-Luis-de-Polosi, à uue ultitude de près
de 3,000 mètres. Le rhizome de cette plaine,
très-déveioppe, a l'aspect do nos betteraves.
Quand on le coupe, d s'en écoule un suc lai-
teux très-abondant. Peut-être serait- il bon
de laisser cette espèce dans le genre maxil-
laire, dont elle ne se distinguo que par des
caractère cce oires.
* A Mi ALT. — Les duchés d'Anhalt font au-
jourd'hui partie de l'empire d'Allemagne.
L'armée est confondue avec celle de la
Pru se. Le commuent est de i homme par
100 habitants, non compris la lundwehr. La
dette publique s'élève a 2,0GS,86S II
Dans le budget de i «75, les recettes étaient
évaluées à 7,442,000 marcs , et les dépenses
a 7,341, 0U0 mai es. Lu duc d'An hall actuel est
LeopoM- Frédéric -François-Nicolas ; il a suc-
cède a son père le '£~ m. u 1871. Le chiffre de
lu population est de 203,437 hub.
* ANHYDRIDE s. m.— Encycl. Chim. On dé-
Big ir is ce i "lu le ■■ acides anhydre; : ïe ■■ com-
posés peuvent, .'u fixai il h i éléments de l'eau,
fonctionner comme de véritables acides. Ce
s. .ni. u< s oxj >i- lan I
uni ii un élément ou à un radii al èlectro-né-
■ u .. ide. IN se divisent en atihyi
i , di, tri et ti tratomiques.
Los anhydrides uionoatomiques se prépa-
rent -u dinuin ment en fai uni u£ ir un c -
rare a radical ai ide sur un acide monoulo-
mique ou un de ses sels. Tel esl le eus de
{'anhydre acétique, qui s'obli- ut pur lu réue-
tnui du chloi m e d'a« étyle sur 1
potassium. Ces composes sont généralement
insolubles ou peu ulubli i dans l'eau. Us en
fixent Les et donnent de acides mo-
Doatoiniqui s. Us sonl ol ible
qu'ils décomposent lenteuieiil en douii inl i e
ethers monuutumiqiies. Sous i influence du
chlore, ils s.- traiisfurineiit en chloi ures et en
acides chiures; traites par le perchlorure de
phosphore, ils donnent des chlorures a ra-
dicaux, acides et do l'oxy chlorure do phos-
phore.
Les anhydrides diatomiques peuvent s'ob-
tenir soit eu déshydratant directement par
la chaleur les acides diatomiques, c'est le cas
de Y anhydride sueeuiiquo; soit par la fixation
ANIC
directe de l'oxygène sur des groupes ou des
éléments diatomiques; c'est le cas des anhy-
drides carbonique et sulfurique.
Les anhydrides diatomiques tixent les élé-
ments de IVau avec une énergie pins ou
moins grande et donnent des acides dia-
tomiques, ordinairement basiques. .Mis en
contact avec L'ammoniaque, ils donnent des
imides- avec le perchlorure de phosphore,
les anhydrides diatomiques se converti
eu chlorures correspondants. Dans ce groupe
figure V anhydride sulfurique, qui fixe avec
la plus grande énergie les éléments de l'eau
ou d'un oxyde.
Dans le groupe des anhydrides triatomiques
figurent les anhydrides phosphorique, arsé-
nique et antimoniqae ; enfin, dans le groupe
tétratomique, moins étudié que les précé
dents, les anhydrides silicique, stannique et
tit. inique. Les derniers résultent de Punion
d'un élément tétratomique avec 2 atomes
d'oxygène.
Enfin n«>us mentionnerons une classe de
coraj osés qui ont reçu le nom à' anhydrides
incomplets et qui résultent de la déshydra-
tation partielle d'un acide polyalomique. Tel
serait I acide métaphosphorique, qui résulte-
rait de la soustraction de H'-iO enlevés à l'a-
cide phosphorique.
ANHYDROSULFATE s. m. (a-ni-dro-sul-
fa-te — de anhydre, et de sulfate), l'inm. Nom
donné à des sels qu'on u nommés d'abord sul-
fates acides anhydres, et qu'on appelle au-
jourd'hui disulfatks, parce qu'on a reconnu
qu'ils dérivent, non de l'acide sulfurique nui -
mal, mais de l'acide disulfurique.
* AN1ANE, petite ville de Franco (Hérault),
ch.-l. de cant., arrond. et a 3o kilom. S.-O. de
Montpellier, sur la rive gauche et à 1 kilom.
de l'Hérault, sur le torrent de Cor bières; pop.
açgl., 2,457 hab. — pop. tôt., 3.286 hab. Fa-
briques de boutons et de tabletterie en os,
distillerie-, de plantes aromatiques, confise-
ries d'olives, nombreuses tanneries. Aniane
doit son origine au monastère fondé au
vnie siècle par saint Benoît. Les bâtiments
de cette abbaye servent aujourd'hui de mai-
son de détention, où se trouvent en moyenne
850 condamnés, et l'église abbatiale, recon-
struite au siècle dernier, est devenue église
paroissiale.
ANIANUS ou AMEN, théologien italien du
\ i le. Il étui natif de la Campanie et
diacre de Célède. Il assista au synode de Dios-
polis (415; et y défendit Pelage. II est connu
surtout pur les traductions latines qu'il lit, à
cette occa lion, de la Réfutation des dialogues
de saint Jérôme, par Pelage, et des Homélies
sur saint Matthieu, de saint Chrysostome. On
ne lui attribuait, avant Richard Simon, que
la traduction des huit premières homélies;
mais cet érudit a reconnu que celle de toutes
les autres était également de lui. Lépître
dédicaloire, adressée à Oronce, évêque pé-
lagien, est tout entière dirigée contre, suint
Augustin. Anianus a fait aussi une traduc-
i. ii .1. , Sept homélies sur saint Pault de saint
Chrysostome. Huet le place parmi les inter-
prètes les plus élégants et les plus fidèles.
Ces traductions ont été imprimées dans les
8 de saint Chrysostome éditées par les
bénédictins.
'ANlCET-BOUltGËOIS (Auguste). — On
doit a ce fécond écrivain un nombre considé
râbles de drames, de vaudevilles, de fée-
ries, etc., et presque toutes ces pièces sont
écrites eu collaboration. Nous allons en don-
ner la liste a peu près complète. Parmi ses
drames, nous citerons : Gustave ou le Napo-
litain, son œuvre de début (1S25); Sept heu-
i es, en trois actes (18 Ï9 , ■■ ;. i
Couvent de Tonnington, en trois actes (1830),
avec le même; Napoléon, en trois actes (1830),
avec Francis Cornu j le Grenadier de L'île
d'Elbe, en trois actes (is:;i), avec le même;
les Chouans ou Coàlentz et Quiberon, en (rois
actes (is;n), ave.' le même; Robespierre, en
Iroi . actes (1831), avec le même; -1 tnr-Gult
(1832), avec Al. Mayou ; Perrinet Leclerc,
en cinq actes (1832), avec Loekroy ; Ylm-
pérairice et la juive, en trois an.es (1834),
avec le même; la Vénitienne, en •
tes (1834); Latude, eu cinq actes (1834),
avec Pixérécourt ; Karl ou le Châtiment
(1835), avec Loekroy; Béloîse et A bat lard,
a\ ec Fi ancis I loi nu 1 1 -■ 15) ; la Nonn \
g tant e, en cinq actes (1835), avec Maillan;
. kodonosor i L836), avi c i loruu ; Djengis-
Khan ou la Conquête de la Chine,eu trois ac-
tes u B37) ; le Portefeuille (is:i7;, avec Den
nerv , Oaspar Hauser, en quati e actes (isss),
■ n. ; la Pauoi e fille (1838) ; Mort-
Remond (lî Lo fcroj ; Jeanne Ha-
chette (1839), avec Donner,} ; Jacques Cceur,
i argentier du roi, en quatre actes (1841), avec
■ ■ \Stéphen,wa .pi. me acte ; (184 | lvi
Stella, en cinq actes (1843); Made-
leine, en cinq actes (1843), avec Albi rt; Ma-
demoiselle de La Faille, en cinq actes (îa *3),
avec Lemoine , la Dame de Saint' Ti <■,
cinq actes (1844), avec Donner,) ; le
phunts de la pagode, eu trois actes (1 15),
avec s. uni rUlaîre; Marie o.u Vlnonà
en cinq actes (1847), ave< Cornu ',î\ >• ire- Dame
des Anges, eu cinq» 1 1 I I avec Albert;
lo Maréi liai Ney , en i inq acte (1848), avec
Ltupeuty ; les Sepi p< IU8, en .-ept ac-
tes (1848), avec D< nnery ; La Sonnette du dia-
ble, drame fantastique BD cinq actes (1849),
ANIC
avAo Gnerville; Marceau «-u les Enfants de
la République, en cinq actes (1849), »■
même ; Piquilto Alliaga, en cinq ne tes (IS49),
avec le inêm . Marianne, en sepi
. même ; le Muet, en cinq ■ i 1851),
avec le même; Marthe et Marie
(es (1851), avec le même; la Dame de la
Balle, en sept actes (1852), ave.' le même;
les Mystères du Carnaval, en cinq
avec le même ; lo Pendit, eu cinq actes (1854),
avec le même; la Vie d'une comédien)
cinq actes (1854), avec Barrière ; la Moisson'
neuSe, drame lyrique en quatre actes (1853),
avec Masson ; Georges et Marie, en cinq actes
(1855), avec le même; Marie-Rose, en cinq
actes (1855), avec le même ; le Médecin des en-
fants, en cinq actes (i »:>:>), avec Dennerv , les
Maréchaux de l'Empire, en cinq actes ( 1856) ;
le Fou par amour, en cinq actes (185" i
Dennery; le Marin de la garde, en cinq ac-
tes (1857), avec Masson; \* Justice de Dieu,
en cinq actes (1858). avec Paul Fouch
Mendiante, en cinq actes (1853). avec Mas-
son ; V Aveugle, eu cinq acte , (1859), avec
Dennery; les Bonnêtes femmes, eu cinq actes
(1859); les Pirates de la Savane, en cinq ac-
tes (18 i igué; le Prêteui sur gages,
en Cinq actes (1860), avec Masson; la
des chiffonniers, eu cinq actes (1SÔI), avec
Dugué; la Fille du paysan, en cinq actes
(1862), avec Dennery; la Bouquetière des In-
nocents, en cinq actes (1862), avec Dugué; le
Bossu, m ci ni] aeles (1862), avec Paul K<\ al ;
la Sorcière ou les Etats de Blois,eu cinq ac-
tes (I8fi4), avec Jules Barbier; flocamio/e, en
cinq actes (1864), ave.' Ponson du Terrai! ;
le Capitaine fantôme, en cinq actes (1864),
avec Paul Féval; la Meunière, en cinq actes
(1S64) ; le Mousquetaire du roi, en cinq actes
(1865), avec Paul Féval; la Reine Cotillon,
en cinq actes (1866), avec le même, etc. Plu-
sieurs de ces draines ont eu un su
Quelques-uns des nombreux vaudevilles ou
comédies-vaudevilles d'Anicet-Bi
eu également une vogue extrême. Parmi les
pièces de ce genre, nous citeron - : Matthieu
Laensberg, en deux, actes (1829), avec Yau-
derbucb; Pourgiua'/ en un acte (1833), avec
Loekroy; Père et parrain, en deux acte
(1832), avec Anceloi , la Savonnette impé) iale,
en deux actes (1833), avec Duinanoir ; la Fiole
de Cagliostro, en un acte (is:(5), avec le
m n. . Pas < ■ '. iut7, en un acte (18^9), un
petit chef-d'œuvre, avei Locltroy ; Pascal et
Chambord, en deux actes (1839), avec Brise-
barre; les Trois épiciers (1840), en troi
tes, avec Loekroy; Sous une porte cochère,
en un acte (1840), avec le même ; la /'■
ride, en un acte (1840), avec le même , le i Pé
cheitrs du Tréport, ei te (1840), avec
Laloue; le Marchand de boeufs, en deux ac-
te, (1S40), avec le même ; Treise a table, en
un acte (1840), avec Lenglier j Taby le sor-
cier, en un acte (îsiti), avec Dennery; Un
souper tête à tête, en un acte (1840),
Duiuanoir ; V Orangerie de Versailles, en trois
actes (1840), avec Laloue; En pi tence, en
un acte (1841); Lucrèce, en troi ictes ( 1841),
av< c Du peu y ; le Maître d'école, en un ai te
(1S41), avec Loekroy: Job et Jean, en un
acte (1841), avec le inerau; Chai lot, en troi
actes (1841), avec le même; 86 «ioiHi i, en un
acte (1841), avec Brisebarre; Un rêve de m«-
rtée, eu \m acte (1842), avec Laloue
becs, eu deux actes (1842), ave Bi
sebarre; le Tambour-majoi ,en un acte 1 1842),
avec le même . les Maçons, en un acte (1842),
a\ ec le même , la Perruquière de Meudon, en
un acte (is43), avec Dennery; la Vie en par-
tie double, en un acte (isijj, avec Dennery;
Monseigneur ou les Voleurs, en quatre I
(1844), avec Brisebarre et Du ma noir ; les
Amours de monsieur et de madame /' nis, • n
deux actes (1845), avec Delaporle ; le Fiacre
et le parapluie (1845), en un acte, avec Bri-
sebarre ; les Murs ont des oreilles, en deux
actes (1816), avec Brisebarre et Nyon ; le
Chevalier d'Essonne, en trois actes (1847), avec
Dupeuty; Porthosà la recherche d'un équipe
ment, en un acte (1848), avec Dumauoir, le
Premier coup de canif, en deux actes (1848),
avec Brisebarre ; le Chevalier muscadin (1848),
en deux actes, avec Dupeuty; lu Femme à la
broche, en un acte (1849), avec (Jh. Narrey ; la
Petite Fadette, en deux actes (1850), avec La-
t'ont ; le Jeude l'amour et ■■■■■
acte (1850), avec Narrey ; Jeanne, i
tes (1851), avec Deslandes; les Infidèles,
ai te 1 1856), ave Bai rière , la Joie de •■
son, en 1 1 ois acte • (1855), avec Dec :elle ,
Une vieille lune, éo un acte (1856), avec M. Mi
chel ; J'enlève ma femmefen un acte (1857),
n\ ec l 'ecourcelle . i ■ Pi itest â\ '.••.<■.■.
.
a brûlé une dame, en un acte (1857), avec La
biche ; le Diable d'argent, en ■,
(1857), avec Nyon el Laurent; I I
gants jaunes, eu trois actes (1858)
biche ; les Comédiens de
( 1859), avec Duran I tiyour-
d'hui, en au il
celle, etc. Enfin, on lui d ] iàce
t'antaï tiqui s ; la S abte, en cinq
acte (1849) ; les Qu< iym -,
. i (1853); le Cheval fantàmi
tei (il 60), e1 ulusie Us du ber-
. n quatru ucte (1846), a.\ ec Denm i ■.
la Corde du p< tes (1844), avec
■ mae, en * ingtp
deux tableaux (1851), avi i laii \ illi
i . ni ; enfin, les Pilules du diable (1854), avec
Laloue, pièce dont le succès a été prodigieux.
ANIL
151
Anicet-Bourgeois est mort à Paris le 12 iaa-
vier 1871.
* ami tu-, ville de France (Nord), cant.,
■ el a 13 ki loin, de Douai, 1.0p.
■ ■ ■ ■ .
: . ■■ .
1 inin de fer indus-
1 kilom., appartenant à l« compi
de m n. 5 d'Anzin,
ANIC1T ou ànnaïiuzi (Aboul
Fadhl-ibn-Hai 1
de. 11 vivait hu temp! du alife ai m uadhed,
auquel il dédia un du ses livres sur la m
. /•'( Ahdatou-l-Jauiv. 11 a
des Tables astronomiques qui ei
longtemps de la réputation. Les astronomes
du moyen â^e s'y réfèrent souvent, ce qui
donne I er qu'il eu existait
Ues traductions latines ; elles auront èl
térieu rement perdues, car I n--u
d'exemplaires dans aucune des bibiioii.
de l'Europe.
* ANIDE s. in. — Encycl. Térat. Ce genre,
crée par Gurlt(1832) m d'amorphe,
a servi a Ism pour
établir sa famille d
tOUt au bas de l'éch
rea oinj I
, e ;t tell' iiii'in 1 iiiini 1.1 lire, que leur
Inspection ne suffit presque jam i
reconnaître l'espèce a laquelle ils appartien-
nent. Ils se réduisent en un sac de forme ir-
régulièrement ovoïde ou globulaire, ne con-
aucuuo trace de \ ; ■ mque,
mais seulement une masse de tissu cellulaire
entrecoupée d'osselets de forme in léterminée
et île branches vasculuires inci m| l<
n pue qu'on distingue tout
d'abord, c'est la présence ne poils chez les es-
j 1 qui en sont normal. -nient pourvues et
leur absence chez les uutre: . « m ne couuatt,
du reste, qu'un petit nombre de cas tératolo-
is se rap-
porteur, a L'es] ece bo^ ine. 1 us an-
cienm m 1 lui dont Ruj ch a
une bonne figure. Plus tard, Bland si-
un autre cas se rapportant a l
humaine. Gui It en a connu deux autres lia-
nts a I espèce DO\ me.
ANIE s. f. (a-nî). 1, 1
vaut Boiste.
AME (pic d'), en basque Ahunemendi (mon-
. 1 ..
l'on jouil d m.
département des Haute -1
1 1-,-. d'altil ude. I le *on somm t on Lei
le pays Basque et la 1 j es Lan-
des et les montagnes arides de l'Espagne;
puis,au-dessou - des neige le lai à lui
Basques avaient fait de cette montagne, que
distinguent sa forme pyramidale
et la régularité di
mont sacré, habité par I ■■ ai b ■;■ arrî, et
dont naguère encore ils intei
aux voyageurs. Borda, qui voulut en tenter
l'a .. n Ion, ■ oui m le » si it Lble
la part des fanatiques habitants de Lescun.
Aujourd'hui, les touristes n'ont heureusement
plus rien à redouter, du moins du côte Ues
mes.
AN1ÉCER v. a. OU tr. (a-ine-se — rad.
hanoi-
nesse avait te droit d ami i ne no-
vice.
AN1BNCS, dieu du fleuve Anio, chez les
■ ■ 111s.
AN1LBB et AS1NBB , sectaires juil
ici- sic i 1 frères
çaienl deux le métier de tisse-
rand a Néerda, pré! de 1 labj lone. Us excitè-
rent .1 la révolte qu 1 con-
citoyen niuie eux, el I
s'emparer d'un fort SU r l'Kuphiate. A]
lut obligé d en* oyei
elles furen es, et le roi di
redoutant 1< ■ > '
belles, prêt' ra traiter avec eux. U les (it ve-
nu- a sa coui et leui confia des office:
dérabh s. 1 ■ sur dn lutl ragique : A
n frère, su
!.. I, , . •
irrites de la fa\ eut laii , fui ma -
1 ue J.*C).
'ANIL1DE s. f. — Encycl. Chim. V. PBH-
Nvi-AMiiu , au tome XII, page 784.
* ANILINE s. f. — Encycl. Cliiin. L'aniline
ou 1 lieuj li ïe * ' i 1
1 par la sub-
■■• . . 1 ogène,
eu qui .....
I 'Il ' a i bj di og .
. 1, par ]
■'..an, qui cou
Si anu litre la nitioi. ■ I à J ae -
. igents ré lucteui s. J 0 l sim-
par ZH, ce qui |
que Les *<-» etaienl le m»
.
411.
j" l'ar la distillai
' un] . tels que l'a i
carbam uroio-
Luène C7H7(AaO*)i dans tou corps
tiiline et en aciue carbo-
lliipie.
go l'ar la distillation de 1 indigo seul on en
ICO d'une lolutlOO
152
ANIL
e;
tasse, ou par la distillation de 1 ïsatine arec
une solution de potasse.
Préparation. Depuis que V aniline est
devenue un produit commercial, on la pré-
pare exclusivement par le procédé suivant :
on pré] ; Je la nitrobenzine en dis-
solvant de la benziBï dans L'acide azotique
itant par 1 eau ; on distille- lu ni-
oit seule, soit en présence de la
ir d'eau, et on réduit le corps par l'acé-
ferreux.A cet effet, on dissout la nitro-
benzine dans l'acide acétique, on place ta
solution dans un vase de fonte et l'on y
■ peu à peu des 61s ou des morceaux
de 1er ou de fonte. Il est nécessaire d'i ,
assez lentement pour que la température no
s'élève pas trop sous l'influence de l'action
chimique. Les meilleures proportions sont
d'employer parties égales d'acî
et de nitrobenzine. Le mélange se convertit
assez rapide m at en une niasse solide ou
semi-fluide, principalement formée d'acétate
ferreux et d'acétate d'aniline. On d
. ette masse, soit seule, soit aprèS( \
avoir ajouté de la chaux. La distillation s'o-
ère >i ■ ; .-\ Ltndres de i'unte que
on chauffe graduellement jusqu'au rouge.
,6 pro luit de la distillation a une composi-
tion variable. Il renferme ordinairement de
i , de l'acétone, de la nitrobenzine
inaltérée et quelques autres produits dus aux
impuretés que renfermait la benzine destinée
ii la préparation de la nitrobenzine. Lors-
qu'un emploie le fer et l'acide acétique en
grand excès, il se produit un.' réaction qui
observée pour la première fois par
Scheurer-Kestner ; il se reproduit de la ben-
2ine et il se dégage de l'ammoniaque. On
.i nt h une rectification et
l'on obtient de l'aniline suffisamment pure
.es industriels en recueillant ce
qui distille entre 175Q et 190». On peut la pu-
rifier par une nouvelle distillation sur la po-
par une rectification ultérieure.
— Propriétés. L'aniline est une huile mo-
icolore, transparente, d'une odeur vi-
neuse qui n'est pas désagréable, d'une saveur
te et aromatique. A — 20°, elle re te
mais elle devient solide dans un mé-
lange d'anhydride carbonique solide et d'é-
ther. Bile bouta 182°. Sa densité égale 1,020 a
i densité de vapeur a été trouvée égale
;, 3 2io ; Le calcul exigerait 3,2^4 ; son indice
i <-st de l,r>77 ; elle conduit mal
l'électricité. Sa vapeur brûle avec une
flamme brillante, mais fuligineuse. Elle est
use. Un demi-gramme à'aniline mêlé
avec L gramme et demi d'eau et placé dans
la bouche d'un lapin détermine d'abord des
crampes, puis une expiration laborieuse, une
perte de forces, une dilatation des pupilles,
l mil nnmationde la muqueuse buccale. Lor
que c'est dans l'œil que l'on injecte l'aniline,
se de déterminer la dilatation de la pu-
pille, ce qui peut paraître k bon droit étrai ■ .
Schuchardt, des grenouilles meurent
dans l'espace de deux ou trois heures lors-
qu ,i les plonge dans de l'eau chargée de
1/8000 de son poids à'aniline. Huit gouttes
suffisent pour tuer une grenouille en un
quarl d'heure, et 3 gouttes mises dans une
i • pratiquée sur le train postérieur
. ni, la mort en moins de deux heures.
Une d..se de 50 à 100 gouttes, c'est-à-dip' de
4 à 5 grammes, tue un lapin dans quatre
k six heures. D'après Wohler et Frerichs,
initine n'exercerait aucune ac-
tion vénéneuse sur les chiens. Les .solutions
. tuent les ungsues et les plante: .
L se dissout en toutes proportions
, l'alcool, l'esprit de bois, l'acé-
■ ure d./ cai I e et les huiles lixes
nu volatiles. Elle est légèrement soluble dans
l'eau et dissout elle-même une uetite quan-
tité d-' ce dernier liquide. Ses solution aq u u
■ . po .■■] >nl une réa : ion alcaline très-fai-
ble, qui n'apparaît qu'avec les papiers i
tifa les plus délicats. Elle ne rougit pas le
curcumaetne bleuit pas le tournesol, mais
. tît pa ;ser au vert la couleur violette
dahlias. L'aniline dissout le soufre en
ince. Elle dissout également le phos-
phore, le camphre et la colophane; mais elle
ont m l'arsenic, m le copul , ni le
ho ic. Les hypochloi ites en général et
mx en particulier coinmu •
nt à \' aniline une coloi al ion d'un bleu
i ;. :ide ulfurique et le
ique lui communiquent une
teinte bleue. Elle pi end une coloration i
1 1 ,i- 1. 1 1 s< u intensité ut par son bril-
lant l"i iqu'on la Chauffe avec le tétl I
in m d<- carbone, le chlorure stannique, l'a-
cide ar ténique, l'acide azotique fumant, l'a-
sotate nii curique et quelques autres ■ i .
Elle communique i soufeur jaune foncé
mi bois de pin et ii la mo< llo d i
caractère appurti le à un
plus fuifa bas
org i nique , ti I e i qu la i cînna-
mina , la et la naphtylamine< i ,ea
. . .. u i que le i
zinc et d'alumin a \ e le ■ i hlor i
pi itîne et de palladium, elle foi me dea i el i
double jaui Eli e ■ omb ;
■ hloi m
niant dea ohl ils i ■ uges.
— Coutt niline. La propriél
po i la i aniline û engendi ■-• de matières
Mites est connu
ANIL
coloration violette que prend ce réact.f sous
l'influence du chlorure de chaux, et qui sert
de réactif ordinaire pour découvrir la pré-
de cette base, a été observée pour la
première fois par Runge en 1S35. Quelques
plus tard , Fritzsche reconnut que
V aniline fournit, avec l'acide chromique
aqueux , un précipite d'un bleu non
|: . nhntz, en 1853, fit la remarque qu'une
couleur bleue se forme lorsqu'on ajoute do
l'aniline à un mélange d'acide sulfurique et
de chromate potassique, et, en 1856, M. Per-
kin isola la substance à laquelle est due cette
couleur bleue. Il remarqua, en outre, que
c'est une substance colorante susceptible de
se fixer sur les tissus, et devint, par suite,
le vrai fondateur de cette vaste industrie
des couleurs d'aniline qui a pris depuis un
si grand développement. Presque aussitôt
après, on obtint des rouges de diverses
nuances en chauffant l'aniline avec les chlo-
rures d'étain ou de carbone, l'acide arsénique
et divers sels métalliques. On obtient aussi un
grand nombre d'autres couleurs, jaunes, ver-
tes, bleues, violettes, etc. Ces couleurs se pro-
duisent soit par l'action de divers réactifs
sur le rouge d'aniline, soit comme produits
secondaires de la préparation de ce corps.
On en a obtenu aussi par quelques autres
méthodes plus directes.
— JVofr d'aniline. On obtient des noirs
d'une grande intensité en imprimant sur ca-
licot avec un mélange de chlorate potassi-
que, d'aniline et d'un sel métallique. En 1S63,
M. Lightfoot d'Accrington a fait breveter
en France un mode de production du noir
d'aniline, qui consiste à imprimer avec un
mélange de 25 grammes de chlorate potassi-
que, 50 grammes d'aniline, 50 grammes d'a-
cide chlorhydrique, 50 grammes de chlorure
cuprique , 25 grammes de sel ammoniac ,
12 grammes d'acide acétique et l litre de
pâte d'amidon. L'étoffe doit, après l'impres-
sion , être abandonnée pendant plusieurs
jours k l'air, puis soumise à l'action d'un al-
cali qui fixe la couleur. Le noir ainsi produit
est de très-bonne qualité. Néanmoins, ce
procédé a été peu employé, parce que la
grande quantité de cuivre qu'il exige dété-
riore les parties de la machine k imprimer
qui sont en acier, et parce que l'excès d'a-
cide, soit dans le sel de cuivre, soit dans le
sel d'aniline, amène une destruction rapide
de la libre végétale.
lin a proposé plusieurs procédés pour ob-
vier à ces inconvénients. Le meilleur parait
être celui de M. Lauth, qui consiste à rem-
placer le sel de cuivre soluble par un sel in-
soluble , comme le sulfure de cuivre, par
exemple. Lorsqu'on imprime sur ce corps
avec du chlorate de potassium et du chlor-
hydrate d'aniline, il s'oxyde peu à peu sous
l'action de l'acide hypochloreux ou du chlore
(mis en liberté par l'action réciproque des
sels ci-dessus mentionnés) et se convertit
en sulfate, ce qui donne un mélange analo-
gue à celui dont on fait usage dans la mé-
thode de Lightfoot. Mais, comme il n'y a ja-
mais excès de sel cuivrique ni d'acide, les
couleurs d'acide ne se corrodent pas et la
destruction de la fibre végétale cesse d'être
a craindre.
Le noir d'aniline ainsi produit aune teinte
très- foncée en couleur et d'un aspect velouté
très-riche. Ou le dit très-stable et tout à fait
insoluble dans l'eau, l'eau de savon et les
liqueurs acides ou alcalines. Les acides le
font, il est vrai, tourner au vert, mais les
alcalis lui rendent sa teinte première. Le bi-
chromate de potasse rend la couleur encore
plus foncée ; mais, si la solution est trop
concentrée, elle lui communique une nuance
de rouille. Les solutions concentrées de chlo-
rure de chaux font disparaître la couleur;
mais cette disparition n'est que passagère
et, au bout d'un certain temps, le noir se re-
produit avec son intensité originelle. La
couleur résiste à tous les procèdes employés
pour la production du rose ou des autres
teintes rouges de garance.
— Bleu d'aniline. Des substances coloran-
tes bleues prennent naissance aux dépens
de l'aniline sous l'influencé de réactifs divers,
tels que le chlorate de potassium et l'acide
chlorhydrique , l'acide hypoehloreux , l'eau
oxygénée, le chlorure fernque, le ferricya-
nure potassique, l'acide chlorhydrique et le
peroxyde do manganèse, etc. Les produits
de cet ordre ont été surtout étudiés par
MM. Calvert, Lowo et Clift, qui tes ont dé-
çus le nom d'axuline. Un bleu plus lin
et plus fixe, désigné aujourd'hui sous le nom
de bleu d' aniline t prend naissance lorsqu'on
chauffe un sel de rosatiiline (rouge d'aniline)
avec un excèa à'aniline, Cette matière colo-
rante a la composition de la triphényl-rosa-
niline. Nous la décrirons plus loin uu nombre
des dérives do la losaniliue.
— Brun d'aniline. Le brun d'aniline, bre-
veté par M. CL de Luire ILondon Journal "f
arts, déc, 1863), se produit lorsqu'on chauffe
i pa de bleu ù unit inet fondue b.\ ec -i par-
i ihlorhydrate d aniline anhydre, pen-
dant plusieurs heures a £40°. il est soluble
eau, l'alcool el l< a acides. Les sols mi-
le pi êcipitent de i e ■ ! >n acides.
■ même couleur en chauffant un
mélange de chlorhydrate et d'arséniate d'à-
i
— Vert d'aniline ou émerahluir. Presque
toutes les substituées bleues qui prennent
ANIL
naissance lorsqu'on soumet Y aniline a l'ac-
tion de l'acide hypochloreux ou des autres
réactifs cités plus haut poussent au vert
lorsqu'on les traite par les acides, pour bleuir
de nouveau sous l'influence des alcalis. On
obtient un très-joli vert sur coton en impri-
mant, avec du chlorhydrate à'aniline, des
1 1 jsus déjà mordancés au chlorate potassique.
C'est le vert que l'on nomme émeraldine. Le
tissu vert, en baignant dans une solution de
bichromate potassique , passe à la nuance
bleu indigo foncé a laquelle on a donné le
nom d'axuline.
Au sujet du vert d'aniline, les annales de
l'industrie ont a enregistrer une singulière
histoire qui prouve comment il peut arriver
que les idées les plus absurdes conduisent
quelquefois k un résultat. On connaissait de-
puis quelque temps un bleu d'aniline obtenu
par l'action de l'aldéhyde et que l'on ne par-
venait pas à fixer. Le propriétaire de ce bleu
se plaignait do son défaut de fixité à un pho-
tographe de ses amis. «Essayez l'hyposulfite
de soude, s'écrie le photographe, c'est la sub-
stance qui fixe le mieux.» L'industriel, sans
se douter que le photographe venait de dire
une absurdité , sans savoir qu'il n'y a rien de
commun entre la fixation des images daguer-
riennes et la fixation d'une couleur, puisque
celle-ci consiste à rendre la couleur stable,
tandis que celle-là consiste simplement k en-
lever l'excès de substance impressionnable
pour que le papier ou la plaque ne noircis-
sent pas dans toute leur étendue lorsqu'on
les expose à la lumière; l'industriel, disons-
nous, sans réfléchir à tout ce que la propo-
rtion de son ami contenait d'antiscientifique,
essaya le fameux fixateur, l'hyposulfite de
soude. Il n'obtint pas le résultat cherché;
niais , eu revanche, il obtint un très-beau
vert très-stable. Plus tard, M. Lauth, après
de longs travaux, reconnut que ce vert ren-
ferme du soufre, et il détermina les condi-
tions les plus favorables â sa production.
C'est ainsi que le vert d'aniline a fait son
entrée dans le monde.
— Pourpre d'aniline ou mauvëine. La mau-
véine est la couleur découverte par Perkin
et brevetée par lui en 1856. Pour préparer
ce corps, on fait une solution diluée et froide
de sulfate ou de tout autre sel d'aniline com-
merciale, et l'on ajoute à la liqueur une so-
lution également étendue et froide de bichro-
mate de potassium. On agite bien le mélange
et on l'abandonne k lui-même pendant dix
ou douze heures. Il se produit alors un pré-
cipité noir que l'on recueille sur un filtre,
qu'on lave â l'eau froide, qu'on dessèche et
que l'on fait digérer avec de l'huile de
bouille légère, qui dissout une substance
goudronneuse et noire. On dessèche de nou-
veau le résidu et on le met en digestion dans
l'alcool, l'esprit de bois ou tout autre liquide
capable de dissoudre la matière colorante.
On filtre ou l'on décante la liqueur claire, et
on la distille au bain-marie afin d'en retirer
l'alcool ou l'esprit de bois. Le résidu est la
mauvéine.
Dans l'industrie, plusieurs fabricants ont
considérablement modifie ce procédé. Quel-
ques-uns opèrent le mélange eu quelques
minutes et d'autres font durer cette opéra-
tion pendant trente - six heures. D'autres
trouvent avantageux d'employer des solu-
tions tièdes et concentrées, le degré de con-
centration dépendant de la quantité des ma-
tières qu'on emploie. On se sert aussi très-
souvent du chlorhydrate d'aniline, que l'on
prépare en dissolvant l'aniline commerciale
dans l'acide chlorhydrique. Quant au sul-
fate, on l'obtient k 1 état de pâte en triturant
Yamline avec l'acide sulfurique étendu de
tr>s -peu d'eau, et on l'emploie dans cet
état. Scheurer-Kestner recommande les pro-
portions suivantes : aniline, 1 kilogramme,
et solution concentrée de 800 k 1,200 grammes
de diehromate de potassium dans 500 gram-
mes d acide sulfurique de 1,84 de densité
(600 Baume).
On purifie aussi de différentes manières,
toujours avec le but d'éviter l'emploi des
dissolvants coûteux. Le précipité noir, après
avoir subi un lavage .suffisant à l'eau froide,
est épuise par une ébullitinn prolongée dans
une grande quantité d'eau (quelquefois aci-
dulée avec i ou 2 pour îoo d acide acétique)
qui dissout la matière colorante. On nitro la
liqueur, mi 1 1 concentre le [dus que l ou p< ut
et on lu précipite par la soude caustique. On
lave le précipité sur le filtre avec une .solu-
tion alcaline, afin d'éliminer l'excès de chro-
mate potassique en même temps qu'une sub-
tance colorante brillante qui diminue le
brillant du pourpre d'aniline, puis on le lave
a l'eau froide pour él miner l'alcali adhérent,
en ayant soin île continuer Les lavages jus-
qu'au moment où les eaux de Lavage passent
colorées. On égoutte alors le précipité, qui
d( i ainsi la mauvéine en forme do pâte.
i tien sou\ eni , L'extraction par l'eau bouil-
lante et la précipitation par la sonde causti
que sont répétées plusieurs fois, afin d'obte
nir une purification plus complote. Si l'on
ni . tout la pâte dùns l'alcool ou dans l'esprit
de bois et que 1 on évapore ensuite, on ob-
tient un résidu d'aspect résineux, qui pos-
sède un certain éclat, métallique Intermé-
diaire entre celui de l'or et celui du cuivre.
La mauvéine est soluble dans 1 eau, plus so-
luble dans l'acide acétique et les alcools.
Hlle possède uu pouvoir colorant extrimrdi-
ANIL
nuire. On peut encore obtenir le pourpre
d'aniline par plusieurs procédés quo noua
allons décrire.
a. On oxyde une solution étendue de chlor-
hydrate à aniline par une solution étendue
de chlorure de chaux, h'aniline se convertit
ainsi en une masse noire poisseuse, dont le
poids ne s'élève guère k plus de 1/10 de la '
?uantité d'aniline employée. La masse ren-
erme : 1° de la mauvéine; 2<* une substance
colorante brune, soluble dans les liqueurs al-
calines; 3° une substance résineuse, soluble
dans l'alcool, l'éther et le sulfure de carbone.
On extrait la mauvéine de ce mélange au
moyen de l'eau bouillante, mais la purifica-
tion est plus difficile que quand on prépare
le produit brut par la méthode de Perkin.
Le procédé au chlorure de chaux est sans
contredit plus économique, mais la couleur
du produit est moins belle et tire un peu plus
sur le rouge.
a. On oxyde un sel d'aniline en solution
aqueuse par les peroxydes de plomb ou de
manganèse sous l'influence d'un acide.
f. On oxyde un sel d'aniline par une solu-
tion aqueuse de permanganate de potasse ou
de ferricyanure de potassium.
S. On oxyde un sel à'aniline en solution
aqueuse par le chlore libre ou par l'acide hy-
pochloreux , ou par le chlorure double de
cuivre et de sodium. De tous ces procédés,
toutefois, ceuxdk seuls dans lesquels on em-
ploie le chromate ou le chlorate de potas-
sium, le chlorure de chaux et le chlorure do
cuivre ont acquis une importance industrielle.
Le pourpre d'aniline préparé par le pro-
cédé de M. Perkin n'est point de la mau-
véine pure; c'est le sulfate de la base qui
porte son nom. Cette base répond â la for-
mule C^II^Az*. Lorsqu'on ajoute de lu po-
tasse caustique à la solution du produit com-
mercial cristallisé, la couleur vire aussitôt
du pourpre au violet bleuâtre, et, par le re-
pos, la mauvéine se sépare sous la forme
d'un corps cristallin, qui, après avoir été
lavé à l'alcool et k l'eau, a l'aspect d'une
substance brillante presque noire, qui ressem-
ble un peu au minerai de fer spéculaire. Elle
se dissout dans l'alcool en formant une dis-
solution violette. Cette dissolution passe im-
médiatement au pourpre par l'addition des
acides. iïlle est insoluble ou presque insolu-
ble dans l'éther et dans la benzine. C'est,
d'ailleurs, un corps très-stable, qui décom-
pose les sels ammoniacaux avec facilité.
Fortement chauffée, la mauvéine se décom-
pose en donnant une huile de propriétés
basiques qui parait ne pas être de l'aniline.
On obtient l'acétate de mauvéine en dis-
solvant la base dans l'alcool bouillant et
dans l'acide acétique. Le sel cristallise k me-
sure que le liquide se refroidit. On peut le
purifier par une ou deux cristallisations.
C'est un très-beau corps, doué de l'éclat mé-
tallique.
— Carbonate de ynauvéine
CWH»Az*,H*C«0«.
Les solutions de mauvéine absorbent rapide-
ment L'anhydride carbonique de l'air en pas-
sant de la couleur violette à la couleur pour-
pre. Pour préparer le carbonate , on fait
passer de l'anhydride carbonique k travers
de l'alcool tenant de la mauvéine en suspen-
sion. Lorsqu'on abandonne le liquide' a lui-
même, le carbonate se dépose sous la forme
de prismes qui ont un reflet métallique vert.
Si l'on fait bouillir cette solution, au con-
traire, une portion de L'anhydride carbonique
•se dégage et le liquide reprend de nouveau
la teinte violette de la base libre. A l'état
sec, le sel se décompose rapidement, et à
100° il perd la totalité de son anhydride car-
bonique et prend une teinte brun olive
foncé. L'analyse a prouvé qu'il renferme
8,8 pour lou d'anhydride carbonique, ce qui
conduit k une composition intermédiaire en-
tre celle du carbonate neutre, qui en exige
5,1 pour 100, et celle du bicarbonate, qui en
exige 9,1 pour 100. Le sel obtenu est donc-
un mélange, mais un mélange qui renferme
beaucoup plus de carbonate acide qu'il ne
renferme de carbonate neutre.
— îodhydrate de mauvëine C*rH*tAi*,HI.
Ce sel cristallise en prismes verts do i de
L'éclal métallique; il est moins soluble que le
bromhj di aie. Quand on le prépare au moyen
Ue la base libre, il est nécessaire d'employer
de l'acide iodhydrique aussi exempt d'iode
que possible.
— Brom hydrate de mawéine
C«H»À8*,HBr.
On le prépare comme le chlorhydrate, auquel
il ressemble et dont il ue diffère guère que
par sa moindre solubilité dans l'eau.
— Chlorhydrate de mauvëine
CWH»Az\HCl,
On l'obtient parla combinaison direeto de
l'acide et de la base. Ses solutions alcooli-
ques saturées a l'ébullition l'abandonnent en
petits prismes souvent groupés en touffes et
[irésentant un éclat métallique considérable.
Il est modérément soluble dans l'alcool, peu
oluble dans l'eau et insoluble dans l'éther.
Le chloraurate C«il^A2*,IiOl,AuCl3, pré-
paré par le mélange du chlorhydrate et du
chlorure aurique en solutions alcooliques, su
sépare sous la forme d'un précipite cristul-
lin d'un éclat beaucoup moins grand quo lo
AN1L
chloroplatinate. Pur une nouvelle cristallisa-
tion, il paraît perdre un peu de son or. Le
platinate(C*7H**Az*,HCl)<PtCl* pré-
pare comme le cbloraurate. Il se sépare de
ses solutions froides sous la forme d'une pou-
dre cristalline verte, et de ses solutions tiè-
des, en cristaux assez gros. 11 possède l'éclat
vert du chlorhydrate et, lorsqu'il est sec, tire
plutôt sur ki couleur de l'or. Il est très-peu
sulubiedans l'alcool.
— Sulfate de mauvéine (C"H«Az*)2HîSO*.
Ce sel n'est autre que le pourpre d'aniline
original que l'on obtient par le procédé de
M. Perkm. Relativement aux méthodes em-
ployées pour teindre avec les couleurs pré-
cédentes, voyez le rapport d'Hoffmann à
l'Exposition de 1867.
— Bouge d'aniline ou rosaniline. V. ce der-
nier mot, au tome Xill du Grand Dictionnaire.
— Bleus d'aniline. Dans les premiers mois
de l'année 1860, la maison Guinon, Montas
et Bonnet, de Lyon, mit en vente une ma-
tière colorante bleue qu'elle nomma azuline.
Cette belle matière, dont la composition est
encore incertaine, mais qui, d'après M. Lauth,
serait identique avec le bleu de Lyon (v. plus
bas), commença la brillante série de ces nou-
. bleus qui, aujourd'hui, ont presque
complètement remplacé les bleus au carmin
d'indigo et au ferroeyanure de potassium.
L'apparition de l'azuline, dont la fabrication
resta longtemps secrète, excita les recher-
ches et l'ardeur des chimistes, et les publi-
cations se succédèrent avec promptitude sur
ce sujet. Bechamp obtint un bleu en faisant
fiasse r un courant de chlore dans de l'ani-
me et en chauffant ensuite le produit de la
réaction aux environs de 170°.
Ch. Lauth moditia légèrement les condi-
tions de la réaction qui lui avait donné un
violet par l'action de la rosaniline sur l'al-
déhyde, et. en prolongeant la durée du con-
tact de l'aldéhyde, obtint un bleu soluble
dans l'eau, l'alcool et l'acide acétique. Ce
bleu, à l'emploi duquel on a renoncé depuis
k cause de son peu de solidité à la lumière,
présente néanmoins un certain intérêt, parce
qu'il est devenu la base de la fabrication du
vert, comme on l'a vu. Kopp trouva plus
avantageux, pour la préparation de ce bleu,
d'opérer, non plus sur un sel soluble de rosa-
niline, mais sur le taunate dont il avait le
premier décrit les propriétés. Scbkffer et
ad obt.nrent k leur tour une
belle matière bleue en faisant bouillir dans
1 litre d'eau 50 grammes de gomme laque
blanche eu poudre, 18 grammes de cristaux
de soude, et ajoutant k la liqueur bouillante
50 grammes d une solution «le 125 grs
de rouge d'aniline dans nu demi-litre d'eau
et un demi-litre d'alcool. On fait bouillir
pendant une heure en remplaçant, au fur el
k mesure de son évaporation, 1 eau qui s'éva-
Eore, et l'on db lient ainsi une liqueur d'un
eau bleu très-intense. Ménier, de son côté,
parvint a obtenir un bleu en traitant, par-
les oxydants employés pour produire la ro-
saniline, un nouvel alcaloïde qu'il produisit,
en réduisant une nitrobenzme spéciale pro-
duite par la réaction sur la benzine d'acide
azotique pur, exempt d'acide chlorhydrique
et de vapeurs mtreuses.
Diverses autres réactions donnent égale-
ment naissance k des bleus : Delveaux
tient en chauffant le chlorhydrate d'aniline
en vase clos de 200° k 230°; Colemann eu
faisant réagir le perehloiure d'antimoine sur
l'aniline; Vohl en chauffant de lsuo k 185°
16 parties de rosaniline, 48 parties d'aniline
et une partie de sulfate de quinine. Vohl
produit encore du bleu par l'action de 2 par-
ties d'aniline sur 2 parties de violet éthylé-
nique et une partie d'acétate de sodium k
l5o°; enfla Nicholson fait réagir en vase
i 180° une | arlie de dahlia impérial et
2 parties d'aniline. Tous ces travaux, dont
quelques-uns mentent I attention des hom-
mes qui s'occupent de chimie pure, ne don-
nèrent lieu k aucune grande application in-
dustrielle. Il n'en est pas de même du pro-
cédé de Girard et de Laire, à qui revient
l'honneur d'avoir découvert le bleu d'aniline
connu sous le nom de bleu de Lyon, qui est
le seul employé aujourd'hui.
— Bleu de Lyon ;syn., bleu de fuchsine. Gi-
rard et de Laire obtiennent le bleu de Lyon
en chauffant pendant quelques heures un sel
de rosaniline, ou un mèl ; de l'en-
gendrer, avec un excès d'aniline. N
viendrons plus bas sur le procède actuelle-
ment suivi dans la fabrication du bleu.
Quelques mois après la découverte de
MM. Girard et ue Laire, Persoz, de Luynes
et Salvétat présentèrent k l'Académie des
sciences un mémoire dans lequel ils annon-
çaient la découverte d'un nouveau bleu au-
quel ils donnèrent le nom de bleu de Paris .
9 grammes de chlorure d'etaiu et 16 grammes
d'aniline, chauffes pendant trente heures a
180°, donnent naissance à un bleu très-vil
qui n'exige plus qu'un traitement par l'eau
pour teindre la laine et la suie en nuances
superbes.
Ce bleu est soluble dans l'eau, l'alcool,
l'osprit de bois et l'acide acétique. 11 est in-
soluble dans l'ether et le sulfure de carbone.
L'alcool l'abandonne sous forme cristal-
line lorsqu'on le laisse évaporer. Sous l'iu-
flueiice de la chaleur, il émet des vapeurs
violettes. L'acide suiluieux est sans actiou
SDPPuaiKNr.
ANIL
sur lui. L'acide chromique le précipite inal-
téré de sa solution. L'acide azotique L'atta-
que en le transformant en une matière brun
marron. Le chlore le détruit. Nous insi
k dessein sur les propriétés de ce bleu,
parce que, s'il est soluble dans l'eau,
ses auteurs le prétendent, il serait tout a fait
différent du bleu de Lyon, ce qui est encore
fort douteux.
MM. Monnet et Dury ont modifié le pro-
cède de Girard etde Laire d'une façon impor-
tante. Ils commencent par préparer la ri
■ part, ils combinent {'aniline
i Lcide acétique eu traitant 60 )
d'aniline par 20 parties d'acide acétique com-
mercial, puis ils chauffent ensemble une par-
tie de rosaniline avec A ] ■ ne so-
lution d'aniline^ k l'ébullition, pendant trente
minutes environ. Le bleu se trouve ainsi
formé.
Ce qui différencie essentiellement ce pro-
cédé de celui de MM. Girard et de Laire,
c'est 1 empl i l'un acide organique au lieu et
place d'un acide minéral. Quoique jusqu'ici
on n'ait pas expliqué le rôle des acides orga-
niques, il est établi que leur présence est
indispensable k la formation d'un beau bleu
capable de conserver la nuance même quand
on le regarde à la lumière artificielle.
— Fabrication du bleu d'aniline. Dans une
chaudière en fonte émaillee, munie d'un cha-
piteau et d'un tuyau d'échappement, on in-
troduit 10 kilogrammes d'acétate de rosani-
line cristallise, 30 kilogrammes d'aniline
(basse température), lk»l,500 d'acide ben-
zoïque et 1^11,200 de soude caustique a 3S°.
On chauffe ce mélange au bain d'huile pen-
dant trois heures environ, en poussant gra-
duellement la température depuis 180° jus-
qu'à 210°. Dès la première heure, on
s'aperçoit de la transformation de la nuance,
qui, devenant de plus en plus violette, doit,
a la tin de la troisième heure, être d'un bleu
pur. On juge l'opération terminée lorsqu'une
goutte du mélange, étalée sur une lame de
verre avec un peu d'acide chlorhydrique,
paraît, k la lumière d'une bougie, d'un bleu
pur sans aucun mélange de violet.
A ce moment, on retire le feu et l'on verse
dans la chaudière 100 litres d'eau et 30 litres
d'acide chlorhydrique, ou fait bouillir et l'on
filtre ; le bleu insoluble dans l'eau reste sur
le filtre, où on le lave avec le plus grand
soin. Pour 10 kilogrammes de rouge em-
ployé, ou obtient 12 kilogrammes d'un bleu
ordinaire, qui sert k la teinture et k l'impres-
sion de la laine.
Pour obtenir le bleu lumière, on traite ce
produit k deux ou trois reprises par cinq fois
son poids d'alcool faible, qui dissout les par-
ties les plus rouges et laisse comme :
le bleu lumière complètement pur. On n'en
obtient guère plus que la moitié du bleu or-
dinaux - tnn) ;. ■■.
Les solutions alcooliques sont redistillées,
et le résidu de cette évaporation est vendu
comme bleu de qualité inférieure. Quant aux
eaux acides du premier lavage, elles renfer-
ment une forte proportion de chlorhydrate
d'aniline. On les neutralise et, après concen-
tration, ou les traite par un excès de chaux
qui met i'aniltne en liberté. On retrouve
ainsi environ 30 k 35 pour 100 du poids de
{'aniline mise en travail. (Albert Schlum-
berger.)
Les diverses modifications qui ont été suc-
cessivement proposées k ce procédé ont été
abandonnées. Certains fabricants préconi-
sent cependant aujourd'hui l'emploi du ben-
zoate d'éthyle au lieu et place de l'acide
benxoïque.
Nous décrirons encore le procédé suivant,
qui parait économique et qui permet de pré-
pai er k la fois de très-beau bleuet de très-beau
violet. Le chlorhydrate de rosaniline est mé-
langé k 30 pour 100 de son poids d'acétate de
sodium et ce mélange est évaporé k sec. On
y ajoute la quantité d'aniline voulue et
10 pour 100 du poids de la fuchsine en acé-
tate de potassium cristallise. < in chauffe alors
k 175°, en maintenant cette température jus-
qu'à ce que la masse soit d'un bleu franc.
A ce moment, on retire le produit de la
chaudière et on le dissout, a chaud, dans
1 partie et demie d'acide chlorhydrique con-
centre. Le bleu, insoluble dans ces conditions,
vient surnager la solution; on le recueille et
on le traite, après un lavage a l'eau, pai
fois son poids de soude ca
une èbuilition de cin , . on étend le
mélange de L5 parties d'eau bouillante et l'on
filtre ; on obtient ainsi la base du bleu, qu'on
I m Qe de trai >-. de rosaniline mono
phenylee par un lavage k l'alcool |j<
produit est enfin repris par son poids d'acide
sulfurique étendu de lu parti eau; on
fait buuillir pendant vingt min
filtre et l'on soumet a des lavages le sel ainsi
obtenu.
y.iant aux solutions cblorhydi îques, on les
étend une première fois de i partie et 1 hui-
(<lu poids de bleu brut) d'eau, et l'on
obtient do cette manière un précipite forme
de rosaniline dq hénylée, puis une seconde
fois de 23 parties d'eau, et 1 on précipite alor
la rosaniline monophénylée. Les eaux mer'
de ce second précipite, saturées par de la
chaux et additionnées d acétate et de chlorure
sodique, donnent une quantité
rable de chlorhydrate de rosaniline tres-pur.
— Meus soluble*. Lus bleus que 1 ou ob-
AXIL
tient par les méthodes précédentes sont in-
solubles dans l'eau et nécessitent, pour leur
emploi en teinture et en impression , de
grandes quantités d'alcool qui augmentent no-
tablement, pour le teinturier, le prix de re-
vient de cette couleur. Nicholson, en vue
d'éviter cet inconvénient, a recherché et a
découvert un bleu d'aniline soluble dans
l'eau. Pour obtenir ce corps, il fait bouillir le
bleu ordinaire avec de l'acide sulfurique
étendu de trente-deux fois son poids d'eau,
pour enlever toutes les sul [ui se dis-
solvent dans ces conditions; le résidu bien
hé est traité par quatre fois son poids
d'acide sulfurique à G6°. Le bleu .se dissout.
Quand la solution est faite, on la porte k 150°
et on la maintient pendant une demi-heure k
cette température.
A ce moment, on étend le mélange de quatre
fois son poids d'eau et l'on filtre; ce qui reste
sur le filtre est le bleu dans sa modification
soluble, mais que la présence de l'acide sul-
furique rend momentanément insoluble ; on
lave k plusieurs reprises et en O]
précaution quand l'eau n'est plus très-acide,
car le bleu modifié, qui est insoluble dans
une eau acide, se dissout facilement dans
l'eau pure.
M. Max Vogel a changé les proportions
indiquées plus haut. Il arrive a d
bien plus avantageux en chauffant \
six heures k 130° un mélange de 1 partie de
bleu de Lyon et de 8 parties d'acide sulfuri-
que fumant.
La propriété que possède le bleu d'aniline
de devenir soluble dans l'eau après un trai-
tement sulfurique a été aussi indiquée par
MM. Monnet et Dury peu de temps après
M. Nicholson.
Le bleu traité par l'acide sulfurique con-
stitue probablement une combinaison sulfo-
conjuguée.
Leonhardt, par dissolution dans l'alcool et
précipitation par l'eau, obtient une modifi-
cation spéciale du bleu de Lyon, qui pi
de notables avantages pour le teinturier.il
se délaye facilement dans l'eau et y reste en
suspension dans un état de ténuité qui faci-
lite la teinture. Eu réalité, le bleu de i
hardt est identique k celui que produit le
teinturier lui-. sa chaudière; mais,
préparé dans des ateliers spéciaux, il pei met
de retrouver l'alcool employé k la prépara-
tion, qui sans cela est absolument perdu.
— Emploi des bleus d'aniline. Le bleu de
Lyon présente , dans son application , des
difficultés plus grandes que la rosanili
raison de son insolubilité dans l'eau, et l'on
est obligé d'avoir recours aux dissolutions
alcooliques, dont l'emploi est toujours di
Pour teindre, on fait une solution de bleu
dans l'alcool et l'on verse cette liqueur dans
la chaudière préalablement remplie
bouillante et acidulée par de l'acide sulfu-
rique. certains teinturiers ajoutent au
des mordants il aluminium et d'étain.
Le bleu soluble de Nicholson est d'un em-
ploi plus économique que les bleus insolubles,
mais il ne donne pas d'aussi belles nu
qu'eux, et il présente k la teinture des diffi-
cultés assez grandes. D'après Lachinauu et
Breunin^er, il faut, pour réussir avec le
bleu, teindre dans un bain neutre et k une
tempéra lérôe, puis, quand la cou-
leur est bien unie, passer dans uu bain acide
bouillant.
Les bleus d'aniline se reconnaissent sur
tissus par la propriété qu'ils ont de virer au
jaune au contact d'un acide concentré, la
nuance primitive étant ramenée par un sim-
ple lavage à l'eau.
— Nature et composition du bleu d'aniline.
Le bleu d'aniline est la rosaniline triphény-
lique. 1 molécule de rosaniline et 3 molé-
cules d'aniline renferment les cléments de
1 molécule de bleu d'aniline et de 3 molé-
cules d'ammoniaque, comme l'a découvert
Hoffmann.
Le bleu d'aniline a pour composition
C38H3lAz9=(C*0il»6)vl(CGIi5j3Az3,H2<(i
sa formation est représentée par l'équation
suivante :
(CMHWJH»"! Az3 + 3C6H*,AzH>
Rosamline. PhOny lamine.
= 3AZI13 + (CJWHWj^CWpAï».
Ammoniaque. Tl LDilÎDfl
(bleu d'aniline).
Cette équation i du
ment corn iderable d'ammoniaque observé
par MM. Girard et de Laire au commi
ment de la fabrication du bleu. S
une autre composition pour le bleu d'aniline;
k son point de vue, le bleu :-e:
triamine, mais une tétramine ré
combinaison de la rosanilii
nvlamine. Dans cette hypothèse, Les 3 molé-
cules d'aniline se convertiraient en 2 molé-
cules d'ammoniaque et une molécule de tn-
phényluraine, et cette dernière se combine-
rait purement et si
donner du bleu. L'opinion du M. Schiff nous
parait peu probal ■ OH n'a jamais
. i loation de la phé-
ovlamine en triphônylamine sous l'action de
■"du reste, tres-facilo de
ker la question en mesurant l'amn
que qui se l'orme k réaction I
iopuuoo du M. liotlmauu, il doit, en effet,
AXIL
153
s'en former 3 molécules, et, d'après l'opinion
de Schiff, il ne doit s'en former que S molé-
cules seulement.
— Propriétés de In triphényt-rosaniline.
Les bleus d'aniline du co nt les
sels de la rosaniline triphénylique. Hoflm mn
ce la base de La manière suivante : il
fait une dissolution alcoolique concentrée du
chlorhydrate et la verse dans un excès d'al-
cool commercial; ht liqueur devient immé-
diatement jaune et tient alors en dissolution
du sel ainraoni ise libre; si l'on
étend d'eau, cette ba -; pile en flo-
cons. Elle est inc il un peu
int qu'on la des lubie
dans l'eau; l'alcool et l'ether la dissolvent et
l'abandonnent sans traces de cristallii
par l'évaporation spontanée. Elle fond k 100°
et renferme une m . do cristalli-
sation. Ses sels sont tous mouoacides -, les
sels triacides qui se forment si facilement
avec la rosaniline n'ont pas pu '-Ire pré]
Le chlorhydn poudre cris'
brun bleuâtre k la température
i un brun pur k loo°. Il est îns<
dans l'eau et L'ether, soluble dans l'ai
qui l'abandonne sous forme cristallii
s e\ aporant. Les autres mblent
beaucoup au chlorhydrate. Hoffmann a ob-
tenu le bromhydrate, l'iodnydrate, l'asotate
et le sulfate.
— Action de la chaleur sur la rosaniline
triphénylique. Le bleu d aniline entre en fu-
sion et se transforme en une masse rouge
quaud on le surchauffe dans des tubes
lés. A l'ouverture des tub jage de
l'ammoniaque et des gas inflammables. La
masse lavée avec un , puis ch inf-
ime une so-
lution rouge, composée eu partie d'acétate
ihiline.
Soumise k la distillation sèche, la rosani-
line triphénylique donne un liquide brun vis-
queux, bouillant k une haute température, et
qui renferme probablement la dipnénylamine
(C6H6)*HAS. La production de la diphényla-
ini ne dans ces conditions est analogue k la
production de ['aniline dans la distillation de
niline , et de l'étnylaniline dans la
distillation de la rosaniline ethylée.
— Action des corps réducteurs. L'hydro-
gène naissant dégagé par l'action de L acide
chlorhydrique sur le sine réagit sur la i
niline triphénylique. En soumettant à l'ac-
tion des alcalis la solution limpide qui en ré-
sulte, on obtient un précipité d'où l'on peut
extraire par l'ether une no Cette
base, qui a reçu le nom de triphënyl-leuca-
niline, résulte de la tixation de 11* sur la ro-
saniline triphénylique.
Le procède de réduction par le sulfu
monioue réussit également. Ou épuise le ré-
sidu do la réaction par lo sulfure de carbone,
qui dissout la leucanilino triphénylique et qui
laisse une résine brune. Le sulfure de car-
bone, en s'évaporant, abandonne une masse
colorée, qui renferme du soufre. On la débar-
rasse du soufre par un traitement k la soude
caustique et on l'épuisé ensuite par l'ether.
La solution éthérée abandonne le no
produit par l'évaporation spontanée. La tri-
phényl-leucauiline repond k la formule
(C»H»8)T'(C6H»)»Ai'.
C'est un corps indifférent, anhydre comme
la leucauiliue elle-même. Les agents oxy-
dants, le chlorure platinique, par exemple,
le transforment de nouveau en bleu.
— Bleu de toluidine. Le bleu de toi
est tout a fait analogue au bleu Ù' aniline.
On lo prépare | ar d a procédés
Collin, le premier, a prépare du bleu de
toluidine en chauffant de 150° k ISu", pen-
dant ciuq ou six heures, parties égales de
toluidine et de rouge d'aniline ci
obtient de cet; un fort beau bleu.
Hoffmann a indique , plus tard, une autre
méthode pour obtenir le même bleu. Il
chauffe ensemble pendant plusieurs b
k une température de 150» a 180°, une par-
tie d'acétate de rosi - parties de
toluidine. H se I omoniaque et
on obtient, comme résidu, une masse brune
k reflets brillants, qui so dissout dans l'al-
cool avec une belle coloration bleue.
Le bleu de toluidine est un sel de i
syl- toluidine ; i i base, préparée comme celle
du bleu d'ontîi ie, renferme
(C*>Htfl)TI(C9H*)SAs».
Le chlorhydrate cristallisé dans l'alcool ren-
ferme une seule in le chlorhy-
drique, par L'action de la chaleur, lu ti
douneut naissance
k la phényl-crésylaraine.
— Bleu de diphény lamine. Le bleu de di-
erl i h «..tard et
de Luire; déjà, antérieurement, ILuTinanu
avait constate qu'on produit une magnifique
coloration bli
île la
distillation du bleu d'aniline. Mais :« fuis
étaient restes sans application indusuiulle,
sans douteàcause à* lié de se pro-
curer la diphènylam
Aujourd'hui , on prépare aisément celte
M. Girard et
de Laire, en chaud '
l'air libre , mais, <J m l< en fai-
sant refluer i i uns de
..une et
20
154
AN1L
d'une demi-molécule de chlorhydrate de la
même base. On purifie le produit par des la-
vages à l'acide chlorhydrique, puis par la
distillation.
Pour convertir la diphenylamine en ma-
tière colorante bleue, on chauffe 2 parties de
la base avec 3 parties de sesquichlorure de
carbone , aux environs de 160<>. Au bout
de quelques heures, après qu'on a constaté
un dégagement d'acide chlorhydrique et
d'éthylène perchloré (protochlorure de car-
bone), on trouve la masse transformée en un
produit bronzé, qu'on lave à la benzine ou
au pétrole , et qu'on dissout ensuite dans
l'alcool ou l'esprit de bois; les solutions fil-
trées sont précipitées car deux fois leur vo-
lume d'acide chlorhydrique et fournissent
ainsi 40 pour 100 du poids de la diphéuyla-
înine.
D'après Brimmeyer, on obtient aussi du
bleu de diphenylamine en chautfant pendant
trois à cinq heures cette base de 110° à 120°
avec son poids d'acide oxalique. Mais les ren-
dements obtenus par cette méthode sont peu
satisfaisants.
Le bleu de diphenylamine donne en tein-
ture des nuances d'une pureté supérieure à
celle des autres bleus dérivés du goudron de
houille. Quoique l'on ne connaisse pas en-
core la composition de ce bleu, ou peut at-
firmer qu'il renferme les éléments de la to-
luidiue et de la phénylamine. On ne l'obtient,
en effet, qu'avec un mélange de diphenyl-
amine et de ditoluylamine. Dans les mêmes
conditions, la ditoluylamine (qu'on prépaie
par un procédé analogue à celui dont ou se
sert pour se procurer la diphenylamine) seule
ne donne qu une substance d'un brun mar-
ron ; la diphenylamine seule, un bleu noirâ-
tre tres-peusoluble dans la plupart des agents
chimiques; la phenyl-t<duylamine, un violet
hleuàtre sans grand intérêt.
— Verts d'aniunb. Nous avons dit un mot
du vert d'aniline au commencement de cet
article. Nous y reviendrons ici avec quelques
détails. 11 existe actuellement deux espèces
de verts d'aniline, l'un dérivé du bleu d'al-
déhyde, l'autre produit par l'éthylation de la
rosaniline.
— Vert dérivé du bleu d'aldéhyde. C'est ce-
lui dont ia découverte est due au hasard que
nous avons raconté plus haut. Il a été décou-
vert par Cherpiu, chimiste chez Usebe, près
de tsaiut-Ouen. Voici la description, aussi suc-
cincte que possible, de son brevet.
On ajoute de l'aldéhyde à une dissolution
de rosaniline dans l'acide sulfurique, et l'on
abandonne le mélange à lui-même jusqu'à ce
qu'il communique à l'alcool une coloration
bleu verdàtre. On étend alors d'eau acidulée
et l'on ajoute de l'hyposulfite de sodium a la
liqueur. Ou fait bouillir et l'on filtre. Le vert
se trouve eu dissolution. Otto Bredt et Cie
ont fait breveter un procédé semblable.
Eugène Lucius admet que le vert se trouve
tout iorme dans la solution sulfurique <ie ro-
saniline traitée par l'aldéhyde. L'hyposulfite
de soude agirait simplement, suivant lui, en
separaut les matières bleues ou violettes qui
l'accompagnent toujours, et pourrait être
remplacé par des agents de nature très-di-
verse, tels que l'hydrogène sulfure, le noir
animal, la silice, la fleur de soufre, etc. Tou-
tes ces substances détermineraient la préci-
pitation des substances bleues et violettes et
-leur séparation d'avec le vert qui, restant eu
solution , peut être à son tour précipité par
un mélange de chlorure et de carbonate de
sodium.
Hirzel prépare le vert eu ajoutant du sulf-
hydrute ammonique à une solution acide de
bleu d'aldéhyde et eu chauffant ce mélange
jusqu'à ce qu'il soit devenu vert. Après le
refroidissement, on filtre et l'on traite la so-
lution verte comme d'habitude.
M. Charles Lauth, eu contradiction avec
M. Ë. Lucius, udniet que le vert d'aniline
renferme du suufre de constitution. On l'ob-
tiendrait, d'après lui, toutes les fois que l'on
mettrait une solution acide du bleu d'aldé-
hyde en contact avec le soufre oaissant.il
est difficile de comprendre comment ces ré-
sultais peuvent s'harmoniser avec ceux de
M. Lucius.
— Fabrication du vert d'aldéhyde. Quel que
soit le procédé suivi dans la fabrication du
vert, la préparation du bleu reste sensible-
ment la même, tm dissout 1 kilogramme
de fuchsine dans S litres d'acide sulfurique
lus de 2 litres d'eau. Quand la dissolu-
m. m est froide, on y ajoute i titres d'aldéhyde
et on laisse en i oui ici iu qu'à ce que le li-
m ou d alcool, fournis e une
solution d'un bleu pur.
Un prépare à l'avance deux cuves reufer-
i chacune environ 800 litres d'eau à 70°,
et l'on verse dans chacune une dissolution
de 500 grammes d'bj posulâte sodique ou de
450 grainmi ul fure de pota ium ,
qu'on peut additionner di ulfure neutre de
sodium pour obtenu des nuances plus jaunes.
Un verse dans chaque cuve la moitié de la
solution du bleu préparé comme nous l'avons
dit plus haut, et, après quelques instants, on
filtre; la liqueur filtrée lient le vert en dîs-
ition. On le précipite soit au moyen du
tuuni , soit avec de L'acétate sodique. Il se
produit, en môme temps que le vert, une
grande quantité d'une m itière bleue insolu-
ble, dont on n'a pu, jusqu'à ce jour, tirer au-
cun parti. Cette fabrication est assez délicate.
AN1M
Elle nécessite des dosages exacts et beaucoup
de coup d'oeil de la part des ouvriers.
Le produit commercial est généralement le
taunate de la base verte. C'est un corps in-
soluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et
l'acide acétique, qu'il colore en beau vert. Il
est soluble dans l'acide sulfurique, qu'il colore
en jaune orange et d'où l'eau le précipite in-
altéré.
En décomposant par la soude ou 1 ammo-
niaque une solution alcoolique de cette ma-
tière colorante, on obtient la base de ce vert ;
il est convenable d'opérer sur le produit pré-
cipité au moyen de l'acétate de sodium. Elle
est d'uu vert clair, pareil à celui de l'hy-
drate de chrome. L'alcool la dissout peu et
donne une solution qui s'altère en bouillant.
Les acides la dissolvent en formant des sels ;
mais ces dissolutions sont fort altérables et
se décomposent par l'èvaporation spontanée.
— Emploi du vert d'a/iiline. Pour teindre la
soie, on délaye le vert dans de l'eau légère-
ment acidulée d'acide sulfurique, et on ma-
nœuvre la soie dans ce bain en élevant pro-
gressivement la température jusqu'à 75°. On
laisse la soie dans le bain jusqu'à complet
refroidissement. On emploie généralement une
quantité de vert en pâte égale au tiers du
poids de la soie qu'il s'agit de teindre. Les
teinturiers préparent presque tous le vert
d'aniline eux-mêmes. Ils se dispensent ainsi
de la dessiccation et de la précipitation par le
tanin, influences nuisibles à la fraîcheur des
nuances.
Pour teindre la laine, on délaye 2 kilo-
grammes de vert dans 500 litres d'eau et 1 on
ajoute à la solution 2 litres d'acide sulfurique,
800 grammes d'alun et 500 grammes de crème
de tartre. Le bain ainsi composé suffit pour
teindre 10 kilogrammes de laine, que l'on y
manœuvre pendant qu'on le chauffe progres-
sivement jusqu'à l'ébullition.
Horace Kœchlin est l'inventeur d'une mé-
thode spéciale pour imprimer le vert qui,
jusqu'à lui, ne résistait pas à l'action de la
vapeur. Son procédé cousiste à imprimer uu
mélange de 1 litre de bisulfite de sodium a
42°, 1 litre d'ammoniaque et 2 kilogrammes
de vert sec épaissi à la gomme ou a l'ami-
don. Cette couleur est ainsi applicable à la
laine. Pour L'impression du coton, on y ajoute
1 kilogramme de tanin. Le vert «aniline
communique aux tissus sur lesquels on l'ap-
plique des nuances d'une pureté remarqua-
ble et qui augmentent encore de beauté à la
lumière artificielle.
— Vert produit par l'éthylation de la ro-
saniline ou du violet de mét/iytaniline. Cette
substance s'obtient dans la réaction d'un ex-
cès d'iodure d'ethyle sur les violets de in-
ethyl ou de triméthyl-rosaniline. On opère
sous pression en répétant plusieurs fuis le
traitement. On lave le produit de la reaction
avec du carbonate sodique, qui dissout le vert,
puis on met la base du violet en liberté au
moyen d'un excès de soude ; on la lave, on la
dessèche et l'on recommence le traitement à
l'iodure. Chaque traitement est suivi d'un la-
vage au carbonate de soude qui, jouissant de
la propriété de dissoudre le vert et non le
violet, est fort commode pour séparer ces
corps.
Le vert ainsi produit est d'une très-belle
nuance, et, comme le vert d'Usebe, il con-
serve sa nuance et sa pureté à la lumière ar-
tificielle. On ne connaît rien sur sa compo-
sition.
— Chrysaniline ou jaune d'aniline
C20Ui7Az3.
Cette substance colorante, qui diffère de là
rosaniline en ce qu'elle renferme 2 atomes
d'hydrogène de moins, s'obtient comme pro-
duit accessoire dans la fabrication du rouge
d'aniline. Lorsqu'on soumet à l'action d'un
courant de vapeur le résidu d'où l'on a déjà
extrait la rosaniline, la chrysauilme passe
en solution et se précipite sous la forme d'un
nitrate peu soluble lorsqu'on ajoute de l'a-
cide azotique à la liqueur. A l'état libre, c'est
nue poudre amorphe, qui ressemble au chro-
inate de plomb récemment précipité. Elle est
peu soluble dans l'eau et très-soluMe dans
l'alcool et l'ether. Elle forme deux séries de
sels cristallisables, les sels monoacides et les
sels diacides. On a étudié le chlorhydrate,
l'azotate et le sulfate. Elle teint la soie et la
laine en jaune d'or magnifique.
Schitf , eu triturant \ aniline avec 2 parties
d'antimoine ou de stannate potassique et en
sursaturant par l'acide chlorhydrique, a ob-
tenu une matière écarlate soluble dans l'e-
ther alcoolisé. Cette base forme avec L'acide
chlorhydrique un sel qui cristallise dans l'e-
ther en lames semblables aux ailes des can-
tharides. Bile donne par les alcalis un corps
floconneux, jaune foncé, capable de teindre
en jaiiti'* la laine et la soie.
'ANILIQUE adj. (a-ni-Li-ke — rad. anile).
Chim. Se dit de la dioxyquinone, que l'on ap-
pelle souvent improprement acide anilique.
L'acide anilique libre n'existe pas; ses deri-
vés < Mores et bromes, c'est-à-dire les déri-
vés chlores et bromes do la dioxyquinone,
sont décrits au mot quinonb, tomo XIII.
'ANIMALISÉ, ÉE part, passé du verbe
Annualiser. — Qui contient dos substances
animales , qui est produit par dus subslauces
des: Engrais a.nimalish.
ANIMULGIA (Jean), compositeur italien, né
AN 13
à Florence vers 1500, mort à Rome en 1575.
Il fut maître de chapelle de la basilique de
Saint-Pierre de Rome et composa un grand
nombre de morceaux religieux. Ses œuvres
se composent de : Madrigali e motteti a quat-
tro e cinque voci (Venise, 1548) ; Afissx a cin-
que voeî (Rome, 1567); Canticum Beats Ma-
ris Virginie ad omnes modos factum (Rome,
1568, in-fol.).
ÀN1ROUDDUÀ, fils de Pradyoumna et de
Soubhàngi. Il était époux d'Oucha, fille de
Bâna.
* ANISs. m.— Encycl. Chim. L'essence d'a-
nis a pour isomères les essences de fenouil, de
badiane et d'estragon. Toutes ces essences
ont pour caractère fondamental de donner par
l'oxydation de l'aldéhyde, puis de l'acide ani-
sique. Elles paraissent différer un peu par
leurs propriétés physiques ; mais ces différen-
ces tiennent peut-être à un hydrocarbure iso-
mère de l'essence de térébenthine, qui se
trouve toujours mélangé avec elles. L acide
sulfurique concentré, 1 acide phosphorique, le
protochlorure d'antimoine et le perchlorure
d'étain transforment l'essence d'unis en ani-
soïne.
• ANISIDINE s. f. — Encycl. Chim. Pour
préparer Vanisidine ou méthyl-phénidine
CWO 1
H} Az,
H)
on mêle le nitranisol avec une solution al-
coolique de sulfhydrate ammonique, et l'on
évapore à une douce chaleur; on sature en-
suite le liquide d'acide chlorhydrique dilue,
et on filtre pour séparer le soufre. Par une
nouvelle évaporation, on obtient des aiguilles
de chlorhydrate d'anisidine. Ce sel, distillé
avec une dissolution aqueuse concentrée de
potasse , abandonne de Yanisidîne sous la
forme d'une huile qui se solidifie par le re-
froidissement.
On connaît deux dérivés nitrés de l'anisi-
dine : la nitranisidine ou methyl-nitrophé-
nidine
C?H8(AzO*)AzO = C7H6(AzO«)0 1
H } Az
h|
et la dinitranisidine
CWAzSOB = ClH5(Az02)20 1
H[ Az.
h)
* ANISIQUE adj. — Encycl. Chim. L'acide
anisique C8H803 prend naissance dans l'oxy-
dation des essences d'anis, de fenouil amer et
d'estragon. Pour préparer cet acide, Cahours
fait bouillir l'essence d'anis avec de l'acide
azotique de 1,2 de densité (23° Baume); l'es-
sence se transforme alors en acide anisique
et en un produit résineux insoluble, nommé
ni traniside. L'acide anisique, &u contraire, se
dissout facilement dans l'eau chaude et se
dépose par le refroidissement. Après l'avoir
lavé, on le dissout dans l'ammoniaque jus-
qu'à ce que, par une série de cristallisations,
on ait obtenu un sel tout à fait blanc. On
dissout ce sel dans l'eau et on précipite la
solution par l'acétate de plomb. Enfin, on
achève de purifier l'acide anisique en le su-
blimant.
Quand on peut se procurer de l'aldéhyde
anisique, on prépare avantageusement l'acide
anisique eu faisant tomber goutte à goutte
l'aldéhyde sur de la potasse en fusion, et dé-
composant par l'acide chlorhydrique la masse
refroidie. La réaction est exprimée par l'é-
quation :
C8H802 -}- RHO = C8H703 + H*
Aldéhyde Potasse Anisate Hydro-
anisique. caustique, de potassium. gène.
L'acide anisique cristallise en prismes in-
colores, sans odeur, appartenant au système
clino-rhombique. Il est soluble dans l'eau
chaude et l'est très-peu dans l'eau froide. Son
point de fusion est 175°; à une température
plus élevée, il se sublime en formant des ai-
guilles d'un blanc de neige. Chauffe pendant
quinze heures dans des tubes scellés à la
lampe avec de l'acide iodhydrique, l'acide
anisique se dédouble en iodure de méthyle et
en acide paraoxybenzoïque.
— Aldéhyde anisique. Cahours a obtenu
pour la première fois cette aldéhyde par
L'oxydation de l'essence d'anis, au moyen de
L'acide azotique dilué. Piria l'a obtenue en
distillant un mélange d'anisate et de formiate
de chaux fait en proportions équivalentes.
Enfin, on peut encore l'obtenir par L'action
du bisulfite de sodium sur L'essence d'anis.
< 'est un Liquide jaunâtre, d'une saveur brû-
lante, d'une odeur qui rappelle celle du foin,
A 80°, sa densité est de 1,09; elle bout de
253° à 255°. L'alcool et l'ether la dissolvent,
mais elle est presque insoluble dans 1 eau.
La potasse f lue et la potasse alcoolique la
transforment en anisate de potassium avec
dégagement d'Iiyd r ■>"■<'■> ^e ou production d'al-
cool amsique.
Lorsqu'on met 1 volume d'aldéhyde anisi-
que, avec 4 à 5 volumes d'une solution d'am-
moniaque , dan i un flacon bouché, il se pro
duit peu a peu des cristaux brillants, formant
un corps nommé anishydruinido OU hvdrure
d'azoanyle, qui fond à 120° et, traité pur Le
Bulfhydrateammonique.se transforme en une
poudre blanche que Caliuiirs ajdé Igm
[e nom de thiauisol Chauffée pe intdeus
heures entre 165« et 170», l'anlshydramide se
transforme eu anisine
ANIS
— Alcool anisique CWGO1. Lorsqu'on mêle
l'aldéhyde anisique avec une solution alcoo-
lique de potasse de 7° Baume, il se forme
une épaisse bouillie d'anisate de potasse. On
distille ensuite l'alcool au bain-raarie , ou
ajoute de l'eau au résidu et on agite le liquide
avec de l'ether. On décante l'ether et on l'e-
vapore; alors le résidu se prend bientôt en
cristaux d'alcool anisique :
2C8H802 -f KHO = C8H7KO» -f C8HWO».
Aldéhyde Potasse. Anisate Alcool
anisique. de potasse. anisique.
L'alcool ainsi obtenu a besoin d'être purifie
par plusieurs distillations. Lorsqu'il est bien
sec, il fond à 23°; son point de fusion est
moins élevé s'il est humide. Il est plus dense
que l'eau. Exposé à l'air, à une température
voisine de son point d'ébullitiou, il se trans-
forme en aldéhyde anisique.
ANISOATEs. m. (a-ni-zo-a-te— rad. artis).
Chim. Sel formé par la combinaison de l'acide
anisoïque avec une base.
ANISOBRYÊ, ÉE adj. (a-ni-zo-bri-é — du
gr. anîsos, inégal; ôruon, herbe). Bot. Mot
proposé pour remplacer La dénomination de
MONOCOTYLÉDONË.
* ANISOCERE s. m. — Entom. Genre de co-
léoptères, de la famille des nitidulides de Mac-
Leay, comprenant une seule espèce.
— s. f. Genre de coléoptères de la famille
des malacodermes, tribu des lampyrides, com-
prenant une seule espèce, qui habite le Cap
de Bonne-Espérance.
•ANISODACTYLES s. m. pl.-Encycl.Ornith.
Le groupe des anisodactyles, établi par Vieillot
dans son ordre des sylvains, comprend des
oiseaux dont trois doigts sont dirigés en avant
et un seul en arrière, contrairement à ladis-
positici observée chez les grimpeurs ou zy-
godactyles, qui ont deux doigts dirigés en
avant et deux en arrière, mais qui possèdent,
comme les zygodactyles, la faculté de grim-
per. Ils ont le bec long, comprime. Ce groupe
a été adopté, avec quelques modifications,
par Deshayes, qui en a fait un sous-ordre de
son ordre des passereaux et y a fait entrer
les familles suivantes : paridées, oxyrhyn-
chidées, orthonoxydees, colidees, buphagi-
dées, certhidées, melliphagidees, cymiridées,
proméropidèes, paradisidèes et trochilidées.
ANISOÏQUE adj. (a-ni-zo-i-ke — rad. anis).
Chim. Se dit d'un acide produit par l'oxyda-
tion de l'essence d'anis.
— Eucycl. L'acide anisoïque C10Hi8O6 est
soluble dans l'eau, dans l'alcool et daos l'e-
ther; il fond vers 120°, mais se décompose
lorsqu'on veut le volatiliser. Stadeler et Wach-
ter pensent qu'il est identique avec l'acide
thianisoïque, qu'ils ont obtenu en chauffant
l'essence d'anis avec de l'acide azotique, dis-
tillant et agitant le produit avec du bisulfite
de sodium.
* ANISOL s. m. — Encycl. Chim. On obtient
l'aîtiso^en distillant de l'acide anisique avec un
grand excès de baryte ou de chaux, ou en-
core en faisant tomber goutte à goutte du
salicylate de méthyle sur de la baryte chauf-
fée au rouge. On peut aussi l'obtenir en
chauffant le phenate potassique avec de l'io-
dure de méthyle dans un tube scellé à la
lampe :
C6H5QK. + CHH = 1K f C6H60(CH3).
PI énate Iodure Iodure Phenate
potassique. *' , /«M»0" *'. mH^l°
r ^ méthyle. tassiutn. (anisol).
h'anisol a une odeuragreable.il se dissout
dans l'alcool et dans lether; sa densité est
de 0,991 à 15°; il bout à 152°; il a pour iso-
mères l'alcool benzoïque et l'acide taury-
lique.
Ou connaît deux dérivés broméa de l'a-
nisot : le bromanisol CH'îBrO et le di-
broinauisol CWBrSO.
L'acide azotique fumant réagit énergiqm -
ment sur Vanisol et forme trois produits de
substitution différents : le nitranisol
C7H7{AzO»)0,
dont l'odeur rappelle un peu celle des aman-
des amères et qui bout entre 262° et 264°; le
dinitranisol U7H6(AzO2)20 et le trinitranisol
C7H6{AzO2)30. Les solutions potassiques un
peu concentrées colorent le trinitranisol en
rouge brunâtre et le décomposent à l'ebulli-
tiou. Ou obtient ainsi un sel potassique dont
on peut extraire un acide isomère de lacide
picrique et qu'on a nomme acide picraui-
sique.
* ANISOPÉTALEs. m. — Bot. Sous-genre de
plantes du genre pélargonium, comprenant
des espèces à deux pétales supérieurs beau-
coup plus longs et plus larges que les deux
pétales inférieurs.
ANISOPTÉRYX s. m. (a-ni-zo-pte-riks —
du gr. anisos, inégal; pterux, aile). Kutom.
Genre d'insectes Lépidoptères nocturnes, cort
respondant en purtie au genre hibernie.
AN1SOSCËLITES s. m. pi. (u-ni-zo-sé-li«te \
— rad. anieoscèle). Entom. Famille d'insectes
hémiptères heteropleres, ayant pour type le
genre anîsoseele.
— Encycl. Les entomologistes ne sont pus
d'accord sur l'extension à donner à ce groupe.
Laporte en avait fait une famille dïstinctej
d'autres, après lui, ont supprimé cette famille
et l'ont fondue dans celle des coréens; d'au-
tres, i-iiliu, ont conservé la dénomination d'à- |
nitoscèliteSy mais eu ont tait une simple divi- i
ANIT
sîon de la famille des coréens, qu'il- divisent
en coréites et anisoecélites. Quelques-uns ont
conservé et même étendu la famille des
anisoscélites , par l'adjonction de quelques
i empruntées aux coréites.
ANISOSCÊLOÏDES s. m. pi. (a-ni-zo-sé-lo-
i-de — de anisoscèle, et du gr. eidos, aspect).
Entom. Tribu de la famille des lygéens, coin-
prenant les espèces privées d'ocelles.
* ANISOSTICTE s. f. — Bot. Genre de la
famille des ternstrœmiacées. Syn. de MARiLt:.
ANISOTROPE adj. (a-ni-zo-tro-pe — du
prêt", priv.au, et de isotrope). Se dit des corps
qui devient en sens différents les rayons de
la lumière polarisée.
ANISSON-DUPÉRON (Roger-Léon), per-
sonnage politique, né à Paris en 1829. Il est
rils d'un ancien pair de France, qui im laissa
inde fortune et de vastes propriétés
dans l'arrondissement d'Yvetot. M. Anisson-
Dii| *-rron rit quelques voyages, envoya quel-
ques articles au Correspondant, revue catho-
lique, et fut nommé, en juin 1870, membre
du conseil d'arrondissement par un canton
de la Seine-Inférieure. Lors des élections du
8 février 1871, les électeurs de ce départe-
ment le nommèrent, par 73,527 voix, député à
l'Assemblée nationale. Il alla siéger au cen-
tre droit, dans le groupe des orléanistes, et fit
partie de la réunion Saint-Marc Girardin.
M. Anissou -Duperron vota les préliminai-
res de paix, l'abrogation des lois d'exil, la
validation de l'élection des princes d'Orléans,
la loi municipale et la loi sur les conseils gé-
néraux, la proposition Rivet; se prononça
pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
contre le retour de la Chambre à Paris, pour
le maintien des traités de commerce, etc.
Apres avoir appuyé M. Thiers tant qu'il le
crut disposé à favoriser une restauration or-
léaniste, il se joignit à ses adversaires lors-
que le chef de l'Etat demanda l'organisation
de la Republique. Ce fut, dit-on, dans son
hôtel de la rue Abbatucci que se réunit, sous
la présidence de Changarnier, le comité des
Six, qui proposa le renversement de M. Thiers.
A|ii la chute de ce dernier, à laquelle il
contribua, M. Anisson-Duperrou, bien qu'il
tendll parlementaire et libéral, appuya
toutes les mesures de compression odieuse
prises par te ministère de combat pour sup-
primer toutes les libertés, écraser le parti
républicain et contraindre la France d'ac-
cepter la monarchie. Ce fui encore chez lui
que se réunit le fameux comité des Neuf, qui
prépara la fusion et se livra a une série d'in-
trigues pour amener une restauration con-
damnée par le pays. Après l'avorleroent de
ces intrigues, M. Anissou-Duperron
vota avec ses anus pour le septennat et con-
tinua à soutenir la politique de M. de Broglie,
laquelle jeta une si profonde perturbation
uaus le pays. A diverses reprises, il prit part
aux discussions de l'Assemble.-, où il ne fit
preuve que du talent le plus médiocre. Il vota
naturellement contre les propositions Perier
et Maleville, demandant l'organisation des
Eouvoirs publics et la dissolution de la Cham-
re. Toutefois, lorsque l'impuissance des
monarchistes à rien constituer fut suiabon-
ent démontrée, il se décida av
orléanistes à voter la constitution du 25 fé-
1876. Le 30 janvier 1876, il posa sa
candidature au Sénat dans la Seine-Infé-
rieure; mais, bien qu'il eût invité à déjeuner
pour le jour de l'électiou tous les électeurs
M canton de Caudebec, dont il était le con-
génère), il n'obtint qu'une minime mi-
norité, il. Auisson posa de nouveau sa can-
didature pour les élections a la Chambre des
députes (20 février 1876). Dans su pi I
de foi, il déclara qu'il avait toujours voulu
conserver intacts le drapeau national et les
libertés publiques, et ou il entendait obser-
ver loyalement et détendre la constitution
contre toutes les attaques. Cette subite ten-
dresse pour les libertés publiques et pour la
ution républicaine ne fut pas sans cau-
ser quelque surprise aux électeurs éclairés de
l'arrondissement d'Yvetot. Au premier tour
de scrutin, l'élection fut sans résultat; mus
au second tour de scrutin, le 5 mars 1876,
grâce à l'appui des républicains, qui vou-
laient empêcher de passer le bonapartiste
Blanquart de Bailleul, et sur l'affirmation de
M. Auissoti-Duperron, qu'il voulait « affer-
mir le ma républicaines existan-
tes, • il lut élu député.
ANXSULM1NE s. f. (a-ni-znl-mi-ne— de anis,
et de ulmine). Chim. Produit qu'on obtient eu
traitant parla potasse les graines d'anis et en
t iiit la solution par l'acide acétique.
AN1SURIQUE adj. (a-ni-zu-ri-ke — de anis,
igue). Chim. Se dit d'un acide analogue
à l'acide hippurique, obtenu par L'acti
chloi ure d'anisyle sur le dérive argent
glycocolle.
AMTt.llKUK (Dimitn-Sergievitch), mathé-
maticien et philosophe russe, né en 1740,
mort en 1788. Comme mathem ■
principal ouvrage est un Cours de mathéma-
tiques pures (17C5, in-8u), qu'il compléta el
: (1780-1787, 4 vol, in -go). H
avait été nommé en 1771 pi a l'uni-
versité de Moscou. Comme philosopk
puUie : des Annotationes in logicam
tapbysicam et cosmoloyium de Baumeister
(1782,iii-80); Discours sur la providence ma-
nifestée dans l'univers (1783, in -8°); Discours
ANNA
sur l'immatérialité de l'âme (ITSS, in 8°). Un
autre de ses Dw-
sertatio de ortu et progressa religion*
diversas maxime rudes génies (Moscou, 1785,
in-8°), fut condamne et brûle publiquement à
Moscou par la main du bourreau.
ANITIS, la même qu'Anaïtis. V. ce dernier
mot, au tome I" du Grand Dictionnaire.
ANICS, ancienne divinité des habitants d'E-
lis. Certains auteurs la nomment Alius.
* AN1ZY- LE -CHÂTEAU, ville de Fiance
(Aisne), ch.-l. de caut., arrond. et à 15 kilom.
de Laon, sur la rive droite de l'Ailette; pop.
aggl., 1,038 hab. — pop. tôt., 1,084 bao.
Eglise du xne siècle. Fortifiée par le:
ques de Laon, dont elle était devenue la pro-
priété, Anizy fut saccagée, en 1358, par les
troupes de Charles V et dévastée de nou-
veau par les Bourguignons en 1424.
ANKARKRONA (Théodore), amiral suédois,
né à Carlskrona en 16S7, mort en 1750. Il en-
tra au service de la compagnie hollandaise
des Indes occidentales, se distingua tout
jeune par plusieurs actions d'éclat et fut
même pris par un corsaire français. Son sé-
jour forcé en France l'engagea à servir mo-
mentanément dans notre marine ; il accom-
pagna le chevalier de Forbin dans quel
unes de ses expéditions, puis passa en An-
gleterre et y parvint au grade de lieutenant
de vaisseau. Sa patrie songea à utiliser ses
mérites et l'intrépidité dont il avait donné
des preuves. On lui confia le commandement
d'un navire, et il parvînt rapidementau grade
d'amiral. En cette qualité, il fut char
protéger la fuite du roi Stanislas, lorsque
Auguste l'eut chassé du trône de Polo
il à l'embarquer heureusement, lui et sa
famille, et à les déposer dans un des ports
d'Allemagne. Ce fut également lui qui, en 1715,
fit opérer à Charles XII la traversée de Stral-
sund en Suéde, à travers les glaces et malgré
l'obscurité des nuits polaires.
ANKENDA s. m. (an-kain-da). Bot. Syn.
de crmmosHA.
ANKER (Albert), peintre suisse, né à Anet,
;i de Berne, en 1S30. Lorsqu'il eut ter-
miné ses études classiques, il suivit des cours
de théologie protestante pour se faire pas-
teur ; maïs il ne tarda pas à renoncer à sui-
vre la carrière évangélique pour s'adonner
entièrement a son goût pour les arts. M. An-
ker se rendit k Paris, ou il prit des leçons
de Gleyre, sous la direction duquel il H: de
progrès. Devenu peintre de genre
très-distingué, il est aujourd'hui un des ar-
tistes les plus remarquables de la Suisse. Il
■ .i représenter des scènes in tunes
el familières, des idylles champêtres, pleines
antiment. Il excelle à ti
les mœurs enfantines, qu'il semble avoir étu-
avec amour. Ses toiles, gracieuses, com-
posées avec goût, expressives, sont exécutées
îoin le plus consciencieux, et le ton
des chairs est d'une grande délicatesse.
M. Anker passe une partie de son temps à
Paris et l'autre en Suisse, où, k diverses re-
prises, il a été élu membre du grand conse 1
de Berne. Depuis quelques années, il s'. -si
occupé de peinture sur faïence. On lui doit
dans ce genre des pièces d'un travail e
11 a obtenu une médaille au Salon de 1866.
M. Anker a envoyé a nos expositions les toi-
les suivantes : Ecole de village dans la foi et
, la Fille de l'hôtesse (1859); Luth
couvent d'Erfurt, Convalescence (ls6l); Sor-
tir d'église, la Petite amie, Satiété (1863);
e. Enterrement d'un enfant (\ac,Ai , I
de commune, les Petites baig
(1865), Dans les bois , la Leçon d'écriture
(1866); Saute-mouton, les Dominos (1867); lu
Soeur ainée , le Hochet (1868); Un pauvre
homme, les Marionnettes (1869) ; la Soupe de
Cappel (1870); Soldats de l'armée de éour-
balci soignés par des paysans suisses (1872);
['Ours de neige, le Jeu du berceau (1873) ; {'At-
tente, le Petit musicien (1874); Un vieux hu-
guenot, le Vin nouveau (1875) ; Printemps, les
Petites brodeuses (1876).
ANNABF.RGITE s. f. (ann-na-bèr-ji-te —
à'Annaberg, nom de lieu). Arséniate bj
d nickel, qui se présente sous forme d<
ses cristallines vertes, accompagnant sou-
vent la nickéline.
* ANNAMITES, habitants de l'Annam.— V.,
pour de nouveaux détails, L'article COCHIN-
i mim:, an tome IV et dans ce Supplément,
* ANNAPES ou ANNAPPES, ville de France
(Nord), sur la Marcq, cam. et h 6 kilom, de
1, mnoy, arrond. et a 5 kilom. de Lille
aggl., 1,577 hab. — pop. lot., 2,307 hab. alOU-
liua a huile et à ble.
ANNAYA (Pedro db), amiral portugais, né
i 160] mort vers 1520. Sa principale ac-
■ dans une ex| il ion di-
i ar lui sur la côte occidentale
que. Chargé i u le roi de Portugal, Emma-
nuel, de fonder un établissement dan la bai
d,. Sofala, i ■■ ■• dada ta
reilla en 1508 avec six vaisseaux, débarqua
. ement au point désigne et contrai-
gnit le roi de Sofala à laisser les Poi i
bâtir un fort sur son territoire. Quoique
temps après, le roi noir, se repentant de s;i
, voulut forcer Annaya
retirer, mais il était trop lard; une al
qu'il dirigea contre le fort fut répons
1 amiral portugais, le poursuivant jusque chez
ANNE
lui, incendia «a capitale, son palais, s'empara
de sa j e et le fit mettre à m. .ri. An-
. tit n laisser la royauté ;:i son fils,
a condition que celui-ci ferait alliance avec
les Portugais, c'est-à-dire accepterait de ré-
gner sous leur tutelle.
Anne inatraUanl In Vierge (SAINTE), par
Rubciis; au musée d'Anvers. Sainte Anne,
assise sur un banc, passe un de ses bras au-
tour du cou de Marie, ayant l'apparence
d'une jeune fille d'une douzaine d'am
dehout, tenant un livre entr'ou-
vei t a la main, la tête inclinée et vue de trois
quarts, repond aux questions de sainte Anne.
-ci, Joachim, appuyé sur une
balustrade, écoute la leçon avec une satis-
faction lus le haut du tableau, deux
lui , portant une couronne de
fleurs qu'ils vont déposer sur la tête de la
Vierge. Les lèt^s des trois principaux p<
sont tres-expressives et d'une
beauté. Quant k la couleur, elle est fort belle
et d'une admirable transparence. Ce tableau
a longtemps Hguré à l'église des Carmes, à
Anvers, avant d'être déposé dans le musée
de cette ville.
ANNE, épouse de Hnmbert de La Tour-du-
Pin, dernier rejeton de la seconde rai
dauphins de Viennois et de la mail
Bourgq s le milieu du xnr
morte en 1299. Elle était fille de Georges VI
et de Béatrix de Savoie, et elle resl
héritière des biens de sa famille, par ta mort
s deux frères et de sa sœur (1282). Kile
venait de prendre possession de se
lorsqu'elle faillit en être dépossédée par Ro-
bert, duc de Bourgogne, qui prétendait que
le Dauphiné était un fief masculin. Son époux,
qui possédait d'immenses domaines dans le
Dauphiné et qui avait déjà nom-
breuses marques de sa bravoure, sut faire re-
culer les agresseurs et fut appelé par sa femme
à partager le pouvoir royal. Le courage
prit qui distinguait Anne seconda la bi i
valeur de Humbert de laTour-du-Pin. 1) ail-
leurs le souverain pontife, les rois de France
et d'Angleterre intervinrent efficacement
dans la querelle comme médiateurs. La suc-
cession a la souveraineté du Dauphiné fut
solennellement reconnue pour les descen-
dants d'Anne et de Humbert. Tous les do-
maines qu'avait apportés ce dernier eu épou-
sant Anne furent affranchis de l'hom
dont ils avaient été tenus envers la maison
de Savoie, et ils formèrent avec, le Dauphiné
un petit Etat complètement indépendant.
Bientôt leur fils aîné Jean, qui portait le
titre de prince delphinal, fut lm-meme asso-
cié à leur pouvoir. Anne s'occupa de l'a un
nistration de ses Etats avec le plus grand
zèle et y fit faire des travaux important
mort, son époux se retira dans an cloître, ou
il lui survécut huit ans. Anne fut infa m
dans le monastère de Salette, qu'elle avait
i lé.
ANNE, duchesse de Savoie, née vers 1415,
morte eu 1462. Filie de Janus, roi de Chypre
Ht d'Arménie, elle épousa en M3i Louis, duc
d- Savoie, qui lui abandonna toute l'adminis-
tration de son duché. Elle en profita pour
foi d r une foule de monastères :les Cordeliera
de Genève, les observantina de Nice et de
Turin lui durent leur existence. Elle se fit
inhumer en habit de cordelier. On L'appelle
souvent Anne dk Chypre.
ANNE (SAINTE-), ville du Royaume-Uni,
ch.-l. de 1 île anglo-normande d'Aurigny. Elle
randie récemment du coté du Port-
Neuf. Belle église paroissiale.
' ANNE (Théodore). — Né en 1797, il est
mort en 1869. Théodore Anne a collaboré à
divers journaux, notamment à la Iteoue et
gaxette des théâtres, où il a fourni île nom-
breux articles sur des questions d'art ; à la
France, à {'Union, où il a fait pendant de
longues années le feuilleton dramatique.
i ■ écrivain dramatique, on lui doit un
grand nombre de pièces, en collabo-
a vec l ' ■ augiers, Dartoi: . i
e S lint-Geoi ge . qui rit avec lui l'J
ilu yrand momie, drame joue à l'Amb
1856. Seul, il a composé : le Guérillero, opéra
en deux actes, musique d'Ambroise Thomas
(1842); Marie Stuart, opéra en cin>(
musique de Niedermeyer (1844); la Chambre
rouge, drame en cinq act^s (1852), joué à la
; 1 Enfant du régiment, drame en cinq
Ii8ô4). Parmi ses oeuvn , politiques -'t
littéraires, nous men ionnerons : Bloge his-
torique du duc de Bi r y 1 1820 1 .
Cloué à Cherbourg (1830): M
Sur l'tni p liais de Charles A (1831,
2 vol. in-80) ; la Prisonnière de Blaye (1832,
in-K°) ; Edith Mai -Donald (183:, I
roman ; la Baronne et le prince (18;(2, a
: Monsieur te comte de Chambord .
Souvenirs d'août 1850 (1850, in-12);
rs pages du passé pour servir d
il au présent (1851, in-12); la Folle de
Savenay (1856, 3 vol. in-8°); Je. Afasq
cier (1857, 4 vol. in-8°); le Masque d'acier
Invisibles (1858, 4 vol. m-s*»): la
Reine de Paris (1858, 8 vol. in-8°); le Cnr-
ruede la Lune (1860. <
foan i V, Sci \es I
beaux-arts (1860, in-12); Alain de Tinteniac
(1862,3 vol. in -12) ; le Général Oudin-t, duc de
Iteggio (1863, in-8°) , etc.
* ANNEAU s. m. — l'ii I IU OCU-
laire. Image réelle de l'objectif forra
ANNE
155
l'oculaire d'une lunette entre l'oculaire et
i ... i i, l'ob-
la plus grande étendue possible de champ.
— Moll. Espèce de porcelaine de petite taill".
Anneau de Salotuon. Au rapport des talinu-
ite sa
puissance à un anneau mystique, sur la pierro
duquel il lisait tout ce qu'il désirait connaî-
tre. Quant ru poète persan Kmadi, il voit
dans l'anneau de Salomon tout simplement le
symbole de la int Dien avait doué
ce prince. A notre avis, et maigre toute no-
ération pour les talmudistes, l'opinion
du Persan parait la plus raisonnable. Quoi
qu'il en soit, nous allons rapporter une des
Légendes des talmudistes concernant cet an-
neau.
n 1 mon, après avoir mis k mort le roi de
Sidon, ville dont il s'était empare, avai
mené en captivité Téréda, fille de ce pi
et en avait fait sa concubine favorite,
dernière ne cessant de pleurer la mort de
son père, Salomon, pour la consoler, oruonna
aux diable:; de lui confectionner une
qui fût la frappante image du défunt; mais
itatue, placée 'tans l'appartement
esse, devint l'objet do son culte,
que de celui de ses femmes. Informé de cette
idolâtrie, Salomon en fut tellement irrité, qu'il
brisal'n ia Téréda et s'en alla au dé-
sort, h humiliant devant Dieu; mais sa faute
n'était point suffisamment expiée, paraît-il.
En eflf prince avait l'habitude,
chaque fois qu'il allait au bain, de remettre
s. m anneau a es femmes, il arriva
un jour que l< ial Sakhar pi
traits et vint demander l'anneau à Anima,
aos alaq --.le ce-
lui-ci l'a vîiitr.-ius. M un de ce talisman, Sakhar
s'empara du tronc et chai,
du royaume, pendant que le véritable roi,
devenu m
jets, était réduit a errer en demandant l'au-
mône. Enfin, après quarante jours, laps do
temps pendant lequel avait duré l'adoration
de l'idole, Sakhar prit la fuite et jeta l'an-
neau dans la mer. Un poisson l'avala, fut pris
par un pêcheur, et. le hasard voulut que ce
i lut servi à Salomon, qui retrouva
1 anneau Uaus ses entrailles. Reims en po
sion de son talisman, le grand roi recouvra
sa couronne, se saisit de Sakhar et le tit jeter
dans le lac de Tibériade, une pierre au cou.
Annf-an d 'argent (l.), opéra-comique en un
acte, paroles de MM. Jules Barbier et Léon
Battu, musique de M. Delfés; représ
l'Opéra-Comique le 5 juillet 1855. Ce petit
ouvrage a servi de début a M. Deffès dans
la carrière de la composition lyrique. On a
remarque l'harmonie élégante et l'expi
■ u lie de la romance sur la marguerite.
i rôles ont été remplis par Ponchard,Bus-
sine, MH"* Rey et Andréa Favel.
ANNECY (lac d"), lac de France (11
Savoie). Long de 14 kilom., large de 1 k 3 ki-
lom., avec une profondeur moyenne de
30 mètres, il est domine sur sa rive orien-
te la Tournette, dont la
sommet principal, haut de 2,3ô4 mètres, otTre
un panorama admirable; sa rive occidentale
est dominée par le mont Semnoz. Les eaux
du lac traversent la ville d'Annecy par trois
ix, appelés les Thioux, qui y mettent
en mouvement le- roues d'un grand nombre
d'u tnes; il reçoit le Pournet et l'J
Morte,
* ANNECY, ville de France (Haute-Savoie),
ch.-l. du départ., au pied de la chaîne du
Semnoz, a l'extrémité septentrionale du lac
dont ail op. aggl., 9,097 hab.
— pop. tôt., 11,581 hab. L arrond. cou
. 86,882 hab. Industrie *-i
commerce importants ; tilatures de coton,
tanneries, papeterie, fabrique d'étoffes de
soie. On remarque, parmi ses monum
la cathédrale, bâtie vers 1523; l'église Saint
Dominique, inaugurée en 1445; 1
i* une, rtc imment reconstruite, J église de la
tion, ou sont le saint Pran-
1 ai de Chantai ;
B résidence des comtes du
mé aujourd'hui en caserne ;
; u lac ;
l'évéché, l'hôpital et le grand séminaire.
— Histoire. De nombreuses découvertes
d'antiquités font penser qu'Annecy existait
I omains ; mai I
u il sou fait mention de
charte de l'empereur Lo-
,. j ■ taie des comtes de Qenève
j,,, x" OS L aUX ducs do
.s ivoie au xv< siècle. Après 1 annexion de la
ilaFran . an 1860, elle est devenue
i lieu du département de la Haute*
Savoie.
Année irrrihU (l/)t recjeil de poèmes, par
M (1872, 1II-80). Vi tO
pas de ces puâtes qui s'isolent des choses de
leur temps, pour le pur amour de l'art; pour
lu , q d ■, de ■ | "<h« a
d'ftmes, si la Muse peul s'égarer et
moments calmes, elle ne doit
dans les jours troublés, qu'à la patrie
et aux devoirs du citoyen; elle doit donner,
ue tonne et de stj .--, mais
UqUH-
Uient il ' 'i' du
l Décembre, les admirables poèmes des Châ-
timents; il montre non moins d'ampleur et
156
ANNE
de virulence dans ceux que lui a dictés l'an-
née terrible entre toutes, l'année de la guerre,
du siège de Paris et de la Commune.
Le volume s'ouvre par un prologue destiné
à l'expliquer. Le poète sait bien qu'en rela-
tant les événements graves de l'année 1870-
1871, il aura à chanter bien des héroïsmes,
mais aussi à déplorer bien des hontes et bien
des crimes. Il va au-devant du reproche qu'on
pourrait lui faire d'amnistier trop facilement
ceux-ci et distingue entre la foule et le peu-
ple. Y a-t-il des crimes commis» c'est la
foule, la foule inconsciente et irresponsable ;
des traits d'héroïsme apparaissent-ils, c'est
le peuple.
Voici le peuple: il meurt, combattant magnifique,
Pour le progrès; voici la foule : elle en trafique;
Elle mange son droit d'aînesse en ce plat vil
Que Rome essuie et lave avec Ainsi soît-ill
Voici le peuple : il prend la Bastille, il déplace
Toute l'ombre en marchant; voici la populace :
Elle attend au passage Aristide, Jésus,
Zenon, Brutus, Colomb, Jeanne, et crache dessus.
Voici le peuple avec son épouse, l'idée;
Voici la populace avec son accordée,
La guillotine
De la sorte, tout s'explique aisément. Ce que
la révolution du 18 mars, à laquelle le poète
est, en somme, favorable, av;iit d'équitable
"tde modéré, la revendication des libertés
communales, l'anxiété patriotique en faveur
de la République menacée, c'est le peuple qui
l'a fait ; les assassinats, les pillages, les incen-
dies, c'est la foule, et V. Hugo fait profes-
sion de la mépriser plus que personne :
La multitude peut jeter d'augustes flammes;
Mais qu'un vent souffle, on voit descendre tout à coup.
Du haut de l'honneur vierge au plus bas de l'égout,
La foule, cette grande et fatale orpheline;
Et cette Jeanne Darc se change en Messaline.
Les poèmes qui suivent semblent tous écrits
sous la dictée des événements d'août 1870 à
mai 1871. On voit se dérouler toutes les pa-
ges héroïques ou sinistres de notre histoire:
voici Sedan et tes effroyables catastrophes
où nous jeta un César d'aventure, caractéri-
sés en vers d'une rare énergie. Le poète
nous montre Napoléon III infatué de sa puis-
sance, persuadé qu'on peut vaincre la Prusse
aussi aisément qu'on a pu canonner la foule
du boulevard Montmartre, et prendre Berlin
après avoir pris d'assaut Tortoni; que ses
généraux valent au moins les Mutât, les Ney,
les Macdonald ; que lui seul a du génie et qu'il
jouera sous jambe et le roi Guillaume et Bis-
marck. Dans une magnifique prosopopée, il
montre toutes les gloires de la France annihi-
lées par cette bataille funeste, et tuus ces gé-
néraux rendant leur epée par la main d'un ban-
dit. Voici le siège de Paris et la prière que fait
le poète pour sa petite-tille ; voici d'énergiques
objurgations à l'Allemagne de cesser cette
guerre fratricide ; puis les épisodes du siège :
Au canon te V. H., canon fondu avec le produit
des lectures des Châtiments sur les théâtres;
Prouesses borusses, OÙ le poète flétrit les vain-
queurs , changes en simples pillards; les
Forts,, Une bombe aux Feuillantines, le Pi-
geon, la Sortie, Entre deux bombardements.
On sent que chaque morceau a été écrit dans
la fièvre du moment, inspiré par l'espérance
ou l'anxiété de l'heure présente. Puis vien-
nent les pages où, le sacrifice consommé, la
France vaincue, le poète, après une heure
d'accablement, retrouve sa verve pour railler
les partisans des monarchies déchues, qui
guettaient ce moment suprême et comptaient
bien opérer une restauration jugée par eux fa-
cile ; pour l'aire entendre des paroles de conci-
liation entre Paris et Versailles. Il y a là, en
vingt ou trente pages, d'éloquents appels à la
concorde, à la fratermté.Ou pourrait peut-être
reprocher au poète de tenir, dans les poèmes
qui suivent, lu balance un peu trop égale
entre les deux partis, ou plutôt de pencher,
sans peut-être le vouloir expressément, pour
l'un des deux. Mais après qu'il a si énergi-
quement reproduit l'horreur de Paris incen-
dié, peut-on lui en vouloir de s'apitoyer en
faveur des vaincus? Il a sépare la cause des
coupables de celle des égarés, et pour cet es-
prit généreux, le cri Ue clémence jeté au
vainqueur n'est que le corollaire du en : « Pas
de représailles,! qu'il faisait entendre au peu-
ple au lendemain du 18 mars.
ANNEESSKNS(P...),bourgeuis do Bruxelles,
né en 1649, décapite dans la môme ville en
171U- l'.n vertu des privilèges OCtrovéS par
L'empereur. Charles Vl, et dits de la « joj euse
entrée, »les impôts ne pouvaient être perçus
en Belgique qu'après avoir cte votes par 1rs
doyens de chaque corporation de métier. An-
i bdS| fabneant de chaises '..'n cuii , s ait
syndic do la corporation de Saint-Ni
cétail un homme intègre, plein de savoir <-t
éloquent.
Le marquis de Prié, gouverneur des Pays-
Bas espagnols, ayant voulu établir de nou
veaux ImpAts, les doyens refusèrent, de les
voter, et, de Prié, attribuant ce rejet k l'as-
cendant d'Anneessens sur Bes collègues, Le
fit attirer, bous prétexte d'une commande,
chez le colonel Kevenhuller, où il fui
et traduit devant un tribunal composé d'Es-
pagnoln, nus a la torture el condamné h mort,
« connue coupable d'être forl aspect d'avoir
porté lo peuple k prendre Les armes. ■ Des
Mitions extraordinaires furent prises le
lourde son exécution; toutes les garnisons
espagnoles du pays fuient appelées a lîruxol-
ANNO
les, et ordre leur fut donné de faire feu sur
tous les attroupements de plus de quatre per-
sonnes.
11 fut décapité sur la place du Sablon, et
immédiatement le peuple s'y précipita en
telle afnuenee , que l'échafaud fut renversé,
le sable imprégné de sang ramassé et distri-
bué comme une précieuse relique, que cer-
taines familles de Bruxelles conservent en-
core de nos jours dans de petits étuis en or.
Lors du renversement de la domination
espagnole, on lui éleva le monument que l'on
voit dans l'église de Notre-Dame-du-Sa-
blon.
* ÀNNEMASSB, bourg de France (Haute-Sa-
voie), ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kilom.
de Saint- Julien, à gauche de l'Arve; pop.
aggl., 630 hab. — pop. tôt., 1,143 hab.
'ÀINNEYRON, ville de France (Drôrae),
cant. et à 14 kilom. de Saint-Vallier, sur la
rive droite de l'Argentel; pop. aggl., 1,061 hab.
— pop. tôt., 2,854 hab. Ruiues du château de
Mantailles.
ANNIBAL,fils de Giscon. Il fit, en 409 avant
J.-C, une campagne en Sicile, s'empara de Sé-
linonte et d'Himère,à la tète d'une armée de
100,000 hommes, selon Timée, et détruisit
complètement ces deux villes, dont il mas-
sacra les habitants. De retour à Cartilage,
chargé des dépouilles des cités détruites, il
fut accueilli par ses concitoyens avec en-
thousiasme et chargé de conquérir la Sicile.
Il reprit la mer avec une flotte portant de
nombreux soldats et bientôt mit le siège de-
vant Agrigente. Mais la peste se mit dans
son armée, qu'elle décima, et l'emporta lui-
même au moment ou la place allait être prise
(406).
ANN1BAL l'Ancien, amiral carthaginois. Il
vivait au nie siècle avant notre ère et il ra-
vagea les côtes d'Italie pendant la première
guerre punique (261 av. J.-C), mais il fut battu
par le consul Duilius et contraint de s'échap-
per sur une chaloupe, après avoir perdu une
partie de sa flotte. En dépit de cette défaite,
il fut, suivant Polybe, chargé d'une nouvelle
expédition contre l'Italie. A la tête d'une
flotte nombreuse, il se dirigea vers les côtes
de Sardaigne; mais, surpris par les Romains
dans un des ports de cette île, il fut battu et
perdît encore de nombreuses galères. Ses
soldats irrités le mirent en croix et le lapidè-
rent pour le punir de sa négligence, à la-
quelle ils attribuaient leur défaite.
ANN1BI, ancien peuple de la Sérique, qui,
probablement, faisait partie de la nation des
Huns. Ce peuple habitait sur une montagne
du même nom (aujourd'hui l'Altaï), au pied
de laquelle l'Irtisou Irtisch prenait sa source.
ANN1NGA, dieu de la lune et frère de Ma-
lina (le soleil), chez les Groenlandais. A ren-
contre de notre manière de voir, ces peuples
considèrent Malina comme une divinité fe-
melle, tandis qu'Anuinga est uu dieu du
genre masculin. Les traditions groenlandai-
ses veulent que tous les astres soient d'an-
ciens habitants du pays ou des animaux,
transportés au ciel par suite de quelque circon-
stance; leur lumière plus ou moins rouge ou
pâle est due au genre de nourriture qu'ils
prenaient sur la terre. Voici ce qu'elles racon-
tent au sujat d'Auninga et de Malina : Un
soir que le frère et la sœur se trouvaient en-
semble avec plusieurs enfants, Anninga se
mit à la poursuite de sa sœur; celle-ci s'en-
fuit, ignorant qui était après elle, et, tout
en courant, enduisit ses mains de suie, dont
elle frotta le visage et lès habits de celui qui
la poursuivait, afin de pouvoir le reconnaître
au jour. Enfin, ne pouvant lui échapper mal-
gré ses efforts, elle s'éleva dans les airs, où
elle devint le soleil ; Anninga, la poursuivant
toujours, monta aussi dans les airs, mais
moins haut, et devint la lune, tournant tou-
jours autour du soleil, dans l'espoir de l'at-
teindre. Les taches de la lune sont celles que
lui ont imprimées les mains de sa sœur. Ar-
rivé à son dernier quartier, Anninga, brisé de
fatigue et soiifl'rant de la faim, va à La pèche
des chiens de mer et s'en engraisse , comme
on le voit dans la pleine lune. Anninga se ré-
jouit de la mort des femmes, et Malina de
celle des hommes; aussi voit-on les femmes
se cacher pendant les éclipses de la lune", et
les hommes pendant celles du soleil. On ne
permet pas aux jeunes filles de contempler
l'astre des nuits, qui pas.se pour les exciter
à quitter le sentier de la vertu. Quand il y a
éclipse de lune, c'est qu'An ninga est sur
torre à rôder parmi les habitations des hu-
mains, pour dévorer leurs provisions; alors
les hommes montent sur les toits, où ils font
un vacarme affreux, qui force l'astre k ro-
monter dans le ciel. Quand il y a éclipse de
soleil, les femmes font aboyer les chiens en
leur tirant lus oreille-, ce oui est une preuve
quo le monde n'est pas près do périr; car ces
animaux, qui ont existé avant les hommes el
qui ont la prescience de l'avenir, cesseront
d'aboyer quand la tin du monde sera proche.
•ANNCEDLLIN, ville de France (Nord), cant.
et a 7 kilom. de Seelin , arrond. de Lille, sur
la haute Deule ; pop. aggl., 3,324 hab. — pop.
tôt., 3,080 hab. Eglise do 1574.
'ANNOISE s. f. — Le véritable nom de
l'herbe de lu Suiut-Jean est armoise, et non
ANNOISE.
•a:\NOiNAY, ville de Franco (Ardèche),
ch.-l. de cant., arrond. et à 31 kilom. de
ANNO
Tournon ; pop. aggl., 15,052 hab. — pop. tôt.,
17,033 hab. Bâtie sur deux collines, Annonay
a des rues extrêmement rapides. Jadis ceinte
de remparts flanqués de tours et percés de
plusieurs portes, dont trois existent encore,
elle était dominée par un château fort sur
l'emplacement duquel s'élève un chàt<-au mo-
derne. Eglise Notre-Dame, reconstruite^ au
xvme siècle; couvent de jésuites ; bel hôpi-
tal. «Depuis un siècle, dit M. Ad. Joanne, la
population d'Annonay a presque triplé , et
l'industrie de cette ville a pris de grands dé-
veloppements. Les principales branches de
cette industrie sont la mégisserie, la pape-
terie, le moulinage de la soie et la meunerie.
Toutes les peaux de chevreau de l' Ardèche
et des pays voisins reçoivent leurs apprêts à
Annonay. Vers le mois d'avril ou de mai, ces
peaux, venues de la montagne, affluent sur
les marchés d'Aubenas, où elles sont vendues
et de là transportées à Annonay. Ses pape-
teries peuvent rivaliser avec celles d'Es-
sonne. Les mégisseries d'Annonay occupent
2,000 ouvriers et produisent en moyenne
15 millions par an; les papeteries occupent
1,500 ouvriers et produisent 4 millions; le
moulinage de la soie est représenté par
1,500 ouvriers et 8 millions; la meunerie par
2 millions de produits. Annonay possède, en
outre, des fabriques de feutre, d'étoffes de
soie, de gants, d'albumine, de corde, de linge
damassé; des tanneries et une filature de mè-
ches de coton. Il s'y fait un commerce im-
portant de bois provenant de la Suisse et de
la Savoie.» Pépinières; plantations de mû-
riers; élève des vers à soie blanche.
AnuoDa? (affairb d"). Dans le courant d'oc-
tobre 1873, le parquet de Tournon commença
une instruction contre M. Chapuis, membre
du conseil général de l'Ardèche, maire d'An-
nonay, et quelques autres personnes de cette
ville, où s'est marié M. Tailhand, ministre de
la justice.
Une information minutieuse aboutit à une
ordonnance renvoyant 19 inculpés devant la
juridiction correctionnelle, pour y répondre
des délits d'association illicite, de société se-
crète et de détention d'armes de guerre. La
même ordonnance prononçait un nou - lieu
pour le crime de complot, d'abord reproché
aux prévenus.
Le Ie*" mars 1874, le tribunal de Tournon se
déclara incompétent, par un jugement con-
statant « que les projets monarchiques qui se
sont manifestés en octobre 1872 ont surexcité
les passions k Annonay comme ailleurs...;
que les débats n'avaient pas suffisamment
établi qu'en dehors des faits constitutifs de
complot, il y eût eu société secrète ou asso-
ciation illicite de plus de 20 personnes... ; que
la détention d'armes était un acte prépara-
toire du complot, etc. »
Il faut ajouter que l'accusation se basait
sur les déclarations d'un sieur Georges, com-
missaire de police d'Annonay, etsur les aveux
de deux prévenus, Linossier et Jouin.
Les faits incriminés étaient :
10 Des réunions peu nombreuses tenues le
soir chez M. Chapuis, dans lesquelles on au-
rait décidé de défendre la Republique par
tous les moyens possibles, et où l'on aurait
désigné les capitaines des compagnies qui
devaient s'insurger contre la délibération de
l'Assemblée qui ramènerait sur le trône le
comte de Chambord;
2° Des réunions plus nombreuses tenues le
dimanche dans la campagne d'Annonay, où
auraient assisté presque tous les ouvriers de
cette ville.
Le ministère public releva appel du juge-
ment de Tournon, et, le 29 mars suivant, la
cour d'appel de Nîmes confirma la décision
du tribunal de Tournon en ce qui concernait
les délits d'association et société _ secrète ,
mais retint les faits de détention d'armes ei
fabrication de poudre, et condamna, de ce
chef, trois des prévenus à six mois, quatre
mois et deux mois d'emprisonnement. Ces
trois prévenus sont : Chaielet, Martel, Des-
chaix, qui ont subi leur peine.
Déféré à la cour do cassation par le pro-
cureur général, cet arrêt fut cassé.
La cour d'Aix, devant laquelle furent ren-
voyés les prévenus, eut d'abord à se pronon-
cer sur la compétence.
Après avoir entendu M. le procureur gé-
néral bataille et, dans l'intérêt des prévenus,
M« Thourel, ancien procureur général,
chargé de la défense do M. Chapuis, la cour
d'Aix rendit, conformément à la jurispru-
dence de la cour do cassation, uu arrêt par
lequel elle a décide qu'elle était coin pet eu le,
et a renvoyé les prévenus à l'audience du
17 décembre dernier pour pluider l'affaire au
fond.
Le 17 décembre, treize prévenus ont com-
paru do nouveau devant la cour : LtOOSSter,
Kilos, Mourier, Jacob, Chatelet, Vidon, Des-
ruols, Croze, Pourret, Sabatier (Jules), Mar-
tel, Deschaix et Baude,
Ont fait défaut : Chapuis, Chanteperdrix,
Plonet, (iay, Jouin, Sabatier (Adrien).
L'audience du 17 décembre a été consa-
crée tout entière au rapport do M. le con-
seiller Lepeytre, qui a duré quatre heures,
ot a l'interrogatoire dos prévenus.
Tous les prévenus nient les faits qu'on
leui impute, a l'exception do Linossier, et
ce dernier revient-il beaucoup sur ce
qu'il a dit dans l'instruction. 11 110 recon-
naît plus formellement les prévenuSi Cette
ANNO
différence d'attitude est d'autant plus re-
marquée que, lors des débats sur l'incompé-
tence, Jouin, alors présent, s'était complè-
tement rétracté en accusant le commissaire
de police de l'avoir fait parler par force.
I. 'audience du 18 décembre fut remplie par
le réquisitoire de l'avocat général Sergent,
?ui a demandé que tous les prévenus fussent
rappés de condamnations sévères.
Le lendemain, la parole fut donnée aux
avocats des prévenus, qui ont tous discuté
avec beaucoup de modération. Après les
plaidoiries , l'affaire fut continuée à l'au-
dience du mercredi 23, pour entendre les ré-
pliques du ministère public et des avocats.
Au jour dit , les débats furent repris , et
M. Sergent termina sa réplique pur quelques
réflexions sur les sentiments qui animent la
magistrature dans les affaires où le devoir
peut la mettre aux prises avec la rancune
des partis. La cour doit être sévère, a-t-il
dit en finissant, pour compléter l'œuvre com-
mencée par cette poursuite.
Après cette réplique, M. le président, vi-
vement ému, a cru de sa dignité de relever
ce que M. Sergent avait dit au sujet des dé-
fenseurs et même de la cour.
Ces observations, que M. Sergent lui-même
a appelées une admonestation de la cour, ont
dispensé les avocats de protester, comme
ils l'auraient fait si M. le président avait
gardé le silence. Us se sont contentés de
discuter les arguments de l'accusation.
L'arrêt fut rendu le samedi 26, après qua-
tre heures de délibéré.
La cour a admis l'association illicite et
l'existence de la société secrète pour tous les
prévenus.
Elle a admis, en outre, pour Chapuis seul,
la provocation à un crime.
Et en application : 1° des articles 291 et
293 du code pénal ; 2° de la loi de 1834 ; 3° de
la loi du 28 juillet 1848, elle a condamné par
défaut : Chapuis, à six mois de prison et
fiOO francs d'amende; Chanteperdrix, trois
mois de prison et 100 francs d'amende;
Plenet, trois mois de prison et 100 francs
d'amende; Jouin, trois mois de prison, et
100 francs d'amende; Sabatier (Adrien), trois
mois de prison et 100 francs d'amende; Gay,
uu mois de prison et 100 francs d'amende, et
chacun à deux ans d'interdiction des droits
civils et politiques.
Contradictoirement : Jacob, quatre mois
de prison, 100 francs d'amende et deux ans
d'interdiction des droits civils et politiques;
Mourier, Filos , Desruols, Pourret , Vidon,
Croze, Deschaix, Chatelet et Linossier, à
deux mois de prison, 100 francs d'amende et
chacun à deux ans d'interdiction des droits
civils et politiques; Sabatier (Jules), qua-
rante jours de prison et 100 francs d'amende;
Baude, un mois de prison et 100 francs
d'amende; Martel, uu mois de prison, 100 fr.
d'amende, et chacun à deux ans d'interdic-
tion des droits civils et politiques.
* ANNONCE s. f. — Encycl. L'annonce fut
très-longtemps à se développer, même en
Angleterre , où elle a pris, surtout dans le
Times, de si vastes proportions, et les pre-
mières qui furent en usage furent de sim-
ples annonces de librairie. C'est le Weekly
News, fondé à Londres en 1622, qui en com-
mença très-modestement l'emploi, en annon-
çant un poëme héroïque : Irenodia gratula-
taria (1652), puis un livre de Milton : Consi-
dérations sur la meilleure mayiièy'e de purger
l'Eglise des simoniaques (1659). La voie était
ouverte; on vit dès lors tigurer dans les an-
tionces les demandes d'emploi, surtout de do-
mestiques, les objets perdus, y compris les
chiens et les enfants, l'heure de départ des
diligences, etc. Parmi les annonces curieuses
du Àfercurius publicus, qui fut longtemps fa-
vorisé sous ce rapport, on remarque, à l'an-
née 1660, l'annonce d'un kiiig-eharles perdu
par Charles II, puis l'avis donné par le roi
lui-même qu'il comptait se rendre à Londres,
au mois de mai, pour guérir les éerouelles
(1664); il prévenait le public de ne pas se
déranger auparavant. La peste de ' 1665 fit
éclore dans les gazettes une foule d'annonces
relatives à des antidotes plus ou inoins in-
faillibles, et montra quelle était la puissance
de la publicité en matière commerciale pour
l'écoulement rapide de certains produits. On
voit aussi, k partir de cotte époquo , beau-
coup d'annonces concernant les biens à ven-
dre, les défis des buxeurs, etc.; eu 16SS, il
se fonda mémo un journal, le Tailler, exclu-
sivement consacré aux annonces; il fut bien-
tôt suivi du Spectator et du Guardian, affec-
tes k lu même spécialité*
Ce n'était là que l'enfance de l'art. On y
trouvait déjà pourtant ces singulières annonces
matrimoniales qui, depuis, se sont étalées
dans le Times et dans tous les autres jour-
naux anglais contemporains. On lit, par
exemple, cet avis dans le Tnttler do 1710:
t Si la jeune personne qui était mardi der-
nier au théâtre do Cuvent-Gardon et qui a
reçu uu morceau de bois dans la poitrine
n'est pas mariée ot veut bien me venir re-
trouver dimanche , k deux heures, dans le
parc Saint-James, ou me faire savoir, par
un mot k telle adresse, ou je pourrai la ren-
oontrer pour lui communiquer quelque chose
.lo très-avantageux pour elle, elle fera un 1
sensible plaisir k son obéissant serviteur. ■
La colossale circulation du Tunes, qui, dès
18-15, tirait k 55,000 exemplaires, accrut dans
ANNO
de grandes proportions le nombre des an-
nonces. Un rédacteur de la Quarterly Review,
analysant le numéro du Times du 24 mai
1855Î y trouve 2,575 annonces, qui se décom-
posent ainsi : 129 sont relatives à des navi-
res en partance; 429 aux places offertes et
demandées , cuisinières, cochers, grooms,
valets de pied, femmes de chambre; 136 aux
ventes publiques; 195 aux nouvelles produc-
tions de librairie; 378 aux maisons ou appar-
tements à louer; 144 aux pensions bour-
geoises; 144 aux offres ou demandes de
précepteurs ou de gouvernantes; 36 à la mé-
decine ou à la pharmacie. Le reste, c'est-à-
dire 985 annonces, est occupé par les propo-
sitions de mariage et les affaires d'intérêt
priva. La correspondance qui a ces affaires
pour objet a pris dans le Times Je larges dé-
veloppements. Presque chaque jour on y ren-
contre des avis du genre de ceux-ci ; • Si
Charles N..., qui a quitté sa maison samedi
dernier, veut revenir immédiatement chez
ses parents inconsolables, il sera reçu à bras
ouverts, et on fera tout pour sou bonheur, t
— • Perdu, depuis lundi dernier, un jeune
homme de vingt-six ans, cheveux noirs, yeux
noirs, teint brun, moustaches ni ires. Initia-
les de son nom : K. T. Avait sur lui une pe-
tite bible. A des hallucinations religieuses et
est sujet à des paroxysmes de colère. Il est
probable qu'on le trouverait à l'office dans
toute église près de laquelle il serait.» Ce
genre d'annonces revêt aussi la forme di-
recte : — ■ Robert, je suis malheureuse.
Ecrivez-moi ou dites-moi où je puis vous
écrire. Que je vous voie encore une fois, et je
promets de faire tout ce que vous voudrez. ■
— «Cher Robert, pourquoi mavez-vous quit-
tée si subitement dimanche soir? Je vous en
prie, écrivez ou revenez à votre femme déso-
lée, ou dites-moi où je pourrais vous voir.
Pour l'amour de notre cher enfant, qui a le
cœur brisé, faites-moi connaître vos inten-
tions, car je suis sûre que tout peut encore
s'arranger. Ecrivez a voire mère, que voire
absence subite a frappée d'un coup qui peut
être funeste.» Les correspondances amou-
reuses sont le plus souvent en chiffres ou
s'écrivent à l'aide de lettres transposées;
mais il y a des curieux qui passent leur
temps à déchiffrer les écritures cryptogra-
phiques,—c'est un amusement comme un au-
tre, — et qui. à force de patience, y pan îen -
nent presque toujours. Voici une de ces cor-
res pondu n es qui parut dans le Times de
1853 et 1854 et dont un de ces enragés cher-
cheurs huit par découvrir ta clef: ■ Flo. O
loi, voix de mon âme ; Berlin, jeudi. Je pars
samedi prochain, et lundi je te presserai sur
mon cœur. Que Dieu te bénisse. ■ — ■ Flo.
Voix de mou âme, je suis seul. Tu me man-
ques plus que jamais. Je regarde ton por-
trait tous les mils. Je t'envoie un chàle de
l'Inde pour l'envelopper quand tu dors après
dîner. 11 te préservera de tout mal et tu
croiras que ce sont mes bras qui sont autour
de toi. • — • Fia. Mon cher amour, me vol i
redevenu heureux. C'est comme si je sor-
, mi mauvais rêve. Je te verrai bientôt;
moi. Dieu te bénisse, voix de mon
âme. » — FiO. O VOIX de iiumi âme, comme
je t'aime! Comment es-tu? Seras-tu accou-
chée au printemps? Je te vois d'ici te pro-
menant avec ton marmot. Tu es ma vie,
mon univers , mou espoir. » — Ici, les
correspondants fuient avertis que leur chif-
fre était découvert par un mauvais plaisant
qui, dans le même numéro, tit insérer un
avis facétieux, rédigé a 1 aide du chitfi e doni
ils se servaient. Ils mirent tin mélancolique-
ment à leurs effusions : — Flo. Je crains,
ma bien- aimée, que notre chiffre n'ait été de-
1 1. Ecris directement a ton ami le châle
de l'Inde. (Janvier 1854.)
On n'en finirait pas si on voulait parler
par le menu de toutes les catégories d'an-
nonces. Noton ce| endant encore celles qui
ont trait aux demandes do jeunes gouver-
nantes ; il y a la souvent une infâme péc i-
lation. Les tribunaux anglais ont eu plus
d'une fois à. statuer sur le cas d'individus
qui se posent comme des gens d'une grande
honorabilité, exigent des jeunes pei
qu'ils veulent attirer «les conditions telles
qu '-lies doivent écarter toute méfiance par
leur difficulté même, et qui ne sont qu un
leurre. Les pauvn tille se trouvent, loin
de leur famille, sans argent et sans appui,
enti e li l'un miseï ablfl a qui il e: t
facile d'abuser d'elles. Quelques-un
plaignent de temps à autre, et le scandale
s; mais combien de victimes I
ge prêtèrent se tairet Une autre
dation accomplie par la voie des mi-
lle qui consiste à livrer, moyen-
nant un certain nombre de timbres ,
divers moyens au choix pour faire fortune.
Quelques naïfs se laissent prendre I
a cette supercherie , et leui s timbre
poste constituent au bout de L'année une
si. mine assez ronde pour que les exploiteurs
de cette spécialité puissent payer des frais
considérables d'annonce*, jusqu'à 25,ouo ou
30,001) francs par an, et encaisser encore do
revenus. Un de ces industriels
servi, pendant quelque temps, de la presse
française ; il promettait de donner, en
échange de la modique somme le 40 centimes,
un mo)en de se faire 2uo franc-, de rente,
sans capital aucun et sans travail. Un grand
nombre dedupei envoyèrent les 40 centimes
et nu reçurent jamais de réponse. L'une
ANNO
d'elles, fatiguée d'attendre, se rendit au do-
micile du particulier et exigea la communi-
cation immédiate du fameux moyen. Mis an
. mur, l'industriel lui répondit qu'il con-
sistait tout simplement à trouver des j
de 2,000 francs et a les dumeraux employés
qui en auraient besoin, moyennant une
mission annuelle de 10 pour 100, soit 200 fr.
Le tribunal correctionnel de la Seine, à qui
L'affaire fut igea que cette ma-
nœuvre constituait une escroquerie. En An-
gleterre, ce petit commerce est à peine dé-
lictueux; c'est aux naïfs et aux dupes de
ne pas se laisser prendre. En tons cas, le
trafic des places s'y fait ostensiblement.
Tous les jours, sous la rubrique Douceur, on
rencontre dans le Times des annonces de ce
genre : « 200 livres (5,000 francs) seront
données k qui pourra procurer légalement à
l'annonceur une place permanente de 200 à
300 livres par an. On préférerait une place
du gouvernement. ■
Les Allemands, ces gens si chast
i, i considèrent comme des corrompus et qui
affectent de regarder Paris comme la sen-
tine de toutes les impuretés, favorisent dans
leurs journaux des annonces où t'imi
s'étale cyniquement. M. Victor Tissot (Voyage
au pays des milliards) a extrait celle
principaux journaux de Berlin, durant le sé-
jour tout récent qu'il a fait dans cette ville :
■ Une jeune dame voudrait employer quel-
ques heures à parler français avec un étran-
ger. ■ — e Une veuve honorable et instruite,
de bonne famille, désire faire la connais-
sance durable d'un monsieur vieux et riche,
à qui elle réservera le plaisir de n'avoir pas
besoin d'autre femme auprès de lui.» — iUne
charmante demoiselle de magasin , ayant
besoin d'un peu d'argent, [ne un vieux mon-
sieur de lui prêter 25 thalers. ■ — » Une
jeune et jolie veuve voudrait se faire an-
nexer (sieït annectiren zu lassai). ■ — a Une
uame spirituelle et instruite voudrait con-
naître un monsieur qui puisse résoudre un
problème avec elle. » — ■ Deux messieurs
désirent faire la connaissance de deux jeu-
nes et gentilles dames dans l'intention de
les accompagner aux concerts et au théâtre,
et pour fane avec elles quelques fines par-
ties dans les environs. Ecrire aux bureaux
de la Gazette de Yoss. » — • Si un monsieur
d'un certain âge et d'une position honorable
désire faire immédiatement la connaissance
d'une veuve respectable, arrivant au com-
mencement de la trentaine, il est prié d'en-
voyer son adresse. Elle pourrait partager
son logement. » — ■ Un jeune homme, ex-
cessivement intéressant , momentanément
dans l'embarras, cherche du secours auprès
d une dame riche et distinguée. » — « Un
jeuue commerçant honorable supplie une
dame riche de lui faire, mais avec discré-
tion , un petit prêt d'argent. » — • Pr
l'amazone qui se promenait hier, à trois heu-
res, sous les tilleuls, avec un vieux mon-
sieur, de vouloir bien envoyer son a
au bureau du journal. Un jeune médecin
voudrait entrer en relations seen
elle. ■ — « On offre, sous le sceau de la
plus grande discrétion, un joli salon meublé
à louer présentement. ■ Etc.
Ce genre d'annonces, longtemps ignoré
chez nous, s'est mis à fleura
dans le Figaro; encore n'a-t-il jamais at-
i int ce degré d'impudeur. On y échange
les correspondances les plus decod
mais on n'y a pas encore vu des messi surs
demander ues demoiselles de magasin ( our
taire une partie carrée; cela viendra peut-
être.
Vu' annonce n'a commencé à prendre chez
nous un peu d'importance que sous le règne
de Louis-Philippe. Déjà sous la Restaura-
tion, M. de Villele, dans un discours sur la
liberté de la presse, avait indique aux jour-
naux le moyen de se faire un grand revenu
en vendant leur publicité. Le Journal des
Débats et la Gazette de France, qui seuls
avaient un tirage important, profitèrent de
l'avis, et, en 1834, les annoncer leur rappor-
taient de 200,000 à 250,000 fraucs. M. E. de
Girardin, en fondant la Presse, voulut ba
là-dessus une combinaison nouvelle pour le
journalisme : établir un prix si bas, pour
l'abonnement, que le journal pût être acheté
par tout le monde, et racheter L'insufti
du prix, qui eût mis l'entreprise en ,
par le nombre des annonces, d'autant plus
considérable que le journal aurait plus de
lecteurs. Dans ses calculs, 10,000 abonnes
à 40 francs produisant une recette de
300,000 francs, à cause des remises, et le
joui nal coûtant par an, en frai i de céda ition,
de composition, d'administration, de papier,
de timbre et de poste, 510, U0O francs, il fal-
lait I0u,ooo francs à' annonces seulement pour
couvrir les frais; ; mais l'annonce devait m-
faillibli m ni i apporter au moin (cette
et c'est ce qui arriva. La Presse eut bien-
tôt 20,000 abonnés , et elle afferma ses ait"
150,000 francs; eu 1S45, elles furent
atténuées 300,000 fraucs. Toutefois , les bé-
ii étaient pas très - considérables.
Quoi qu'il en soit, c'est toujours i |
;i i que marchent la plu-
part des journaux parisiens. Quo
grand nombre ait hausse de 40 francs a
50 francs le prix de l'abonnement pour fa-
ris, et à 62 francs |>our la province, l'abon-
nement et la vente au numéro ne payent
que tout juste les frais, et c'est t'annonce
ANNO
qui, plus ou moins abondante, constitue la
plus grande source de bénéfices.
I m i I ! plupartdesjournauxsont
surtout C'omniei . ii i réclames d'agences
matrimoniale! itant de fré-
jonrnaux anglais, quoi-
qu'on les rencontre un peu partout; il en
même di pis iffertes ou deman-
dées pour doi grooms, femmes de
bre, etc.; le Times, à lui seul, en insère
m un jour que tous les journaux de Pa-
uii mois. Les annonces les plus nom-
breuses dans les journaux français concer-
nent les produits pharmaceutiques; l'huile
de foie de morue, la revalesciere, les pilules
i et autres, la graine de moutarde
blanche les capsules .M othes, l'induré de fer,
le plu-nol Bobceuf, le Uniment Boyer-Mi
le tord-boyaux, Tm ftt, le véri-
table curaçao, le sirop Laroze, le quina La-
roche, le chloral, les bains de mer à domi-
cile, l'odontalgine, le cosmacéti, l'eau des
i charbon de Belloc, le sublimé, la vi-
t tline Steck, la pommade des frères Manon,
les .-aux de la Floride, le vinaigre de Bully,
les vésicatoires Leperdrtel , le rob Boy-
veau-Laffecteur, les dentifrices de I
, l'eau de Cologne de Jean-Mari i
in. a , l'eau de nie,. m. -s , la pâte
tult, le pinceau bémorroldal, les
aux mille fleurs, les cold-cream
• riz, la benzine Collas, la veloutine
Fay, ie blanc Rachel, les sirops anti
teux, l'huile de Macassar, l'huile de marrons
d'Inde, les vermifuges, les an
les sirops dépuratifs, se disputent la I
à la quatrième page des journaux; nous
passons sous silence les dyso-pompes, les
éguisier et autres instruments perfection-
la médecine intime et domestique. Le
chocolat Perron et le chocolat Menier s'y
h\ rent depuis trente ans un combat acharne.
Viennent ensuite, assidûment, les atmonces
des guides financiers, des agences d'assu-
rance, des fabricants de meubles , de pia-
nos, de machines à coudre, de montres de
Genève; des maisons de vente à crédit, des
bazars de voyage, des commerçants qui
achètent l'or et l'argent plus cher que la
Monnaie, des vins du Kouceray , avec le pro-
lil de la maison qui les expédie; puis, pério-
diquement, suivant les saisons, celles des
m -, isins de nouveautés et des magasins de
confection, qui étalent leurs longues vi-
gnettes de soieries, de calicots, de linge da-
massé, toutes affaires hors ligne, ou de pale-
tots mode, de dorsays, de mackintoshs et de
waterproofs. Ce que coûtent ces a7inonces
aux industriels qui en font un usage cons-
tant, on peut s'en rendre compte eu sachant
qu'un docteur de Londres, le docteur 1
way, est connu pour dépenser en publicité
30,000 livres par an (750,000 francs) ; que
l'huile de Macassar dépense 2ôi),000 francs,
et certaines maisons de confection 300,000 à
400,000 francs. Que de pilules, que de llav
pal itots il faut vendre pour
rentrer seulement dans les frais d'annonces/
On affirme cependant qu'une annonce rap-
porte en moyenne le double de ce qu'elle
coûte, c'est-a-dire que celui qui peut en
faire pour un demi-million en retira [mil-
lion, soit 500,000 francs de bénéfice. Il faut
bien qu'il en soit ainsi pour qu'on se livre,
sans se ruiner, à de si colossales avances de
fonds.
— Annonces judiciaires. Le décret du 17 fé-
vrier 1852 avait attribué aux préfets le droit
de désigner, dans chaque département, le
journal qui aurait le monopole des annonces
nres. Ce principe n'était rien autre
chose qu'une subvention déguisée, le préfet
désignant partout le journal docile aux inspi-
rations du gouvernement, et cette feuillu
,i. qu'un nombre d'abonnés illusoire,
au détriment du public qui aurait troin
avantage à faire insérer ou k lire ces an-
twnees dans un journal plus répandu. Mais
c'était une ressource trop précieuse pour
que le gouvernement s'en privât, et, q
que fussent Les réclamations, il tint ferme
pendant longtemps. Ainsi on vit, a I
même, en isiï7, un journal qui n avaii ps
ues, V Epoque, recevoir ce privi
parce qu'il était réd gé par M. Clément Du-
lîs et dingo par le tailleur de l'empe-
reur, le fameux Dussautoy. Belle garantie
qu'on avait la pour la publicité des actes qui
intéressent si gravement la fortune des ci-
! Vers la lin de i 'Empire, la désigna-
tion du journal appartint à l'autorité judi-
cïaire; mais celle-ci commit absolument les
actes ut- i.t\ oritisroe que l'autorité
ti ative. i ■■• goui ei oeruent de la Dé-
□ationale rendit, peu après le 4 sop-
.
pur -'t simple ■ en matière d'an-
. me n'était que pro-
visoire, niais il s'est perpétue jusquà pré-
sent, quoiqu'il ait ôti ,
reprises, ue projets do loi destines a régle-
. Dans chaque dé|
le préfet pi e le quin-
■ décembre, un arrête d'après lequel
tous les journaux sont ouverts à l'insertion
;. .
i te ilté, chacun de ceux qu
mettre à profit est tOD >tuilu-
ment un extrait des annoncée in
les autres journaux. C est là le moyen de
satisfaire tout le monde et de donner à
ANNQ
157
ces sortes d'annonces la plus large publi-
Annoiiciution (l'), chef-d'œuvre d'Andréa
i itti, a Florence. De-
bout devant un prie int a la main
un li\ i i surprise à la
Gabriel , qui lui apparaît
lin gauche te
un lis et la di
; -Esprit. En
d'architecture romaine, avec un portique
ouvert et un balcon
. ■■ un
i n nu. l d
■■ ntagneux,omé de ru
le fond du laine. (II. Cette Q ,t ,,U-
CUn (''' nous avons
lés dans l'A Alton Cl'oïlOn de Fra A
■ i at de vue purement ,
et de
charme. L'auteur \ a tracé avec une pieuse
rij tîon italienne doni
: - O Marie 1 Andréa del SartO
..te telle qu'il te porte dans son cœur,
. telle que tu ■
St non son propre nom. • Ce tableau,
exécute pour ValitS
et transporté plus tard dans celle Ue San-Ja-
i : a-Fossi, fut cédé en 16Î6 à i
duchesse de I ne, fi mme de Côme il,
qui le jd iça dan la i ha| Pilti.
I ce aujourd'hui dan
i ommandée par l'ar-
: nini, a pris la place
de l'or tn-Jacopo.
Le palais Pil ti ] autres An-
nonciations d'Andréa del Sarto. L'une, dont
I voir une copie au musée du Louvre,
parmi les ouvrage
(n i lia), fut exécute.) en 1526 par Giul
dellu Scala, qui en lil présent à
Si i". ites , elle a été gravée pai i
lions montre la Viei
agenouille présente un lis. L'aut
tion, que Vasari nous apprend avoir él
cutèe pour L'abbaye de àai i . -., con-
,
L'archange saint Mi tint de L'or-
S servîtes. La couleur de ce lai
est délicieuse.
Aiinuuriaiion (l')( fresque de Fra
lieo ue Kiesole; dans te cou Saint-
Marc, k FJ rence. Ce ujet, que tant d'artis-
te ■ ont traité, n'a été reti icé par aucun
i lus d'adorable naïveté, de grâce ,
tique et de tendresse religieuse, que par Fra
Angelico : Marie, assise sur un sic,:
plus simples,
sa poitrine et s'incline en avant, pour mar-
■ divine que
lui révèle un ange aux ailes diaprées; elle
S te avec un in .
Lndeur, que i .
poui ait seul exj rimer
ire; la pureté rayonne sur le front de la
servante du Seigneur, mais la paix pi il
la quiétude que dénote bon attitude n'est pas
pte de mélancolie; on dira t qu'à tra-
V I i de l'auge, M
L'accompli:: sèment des prophël ■
0
i nmandent au
visiteur de ne point passer sans réciter un
A i e Maria :
Vir-jinis intactx cum veneris ante figurant,
Pnetercunia cave, ne tileatur ave.
Fra i inté deux au-
cène dans .e i ouvent de
Saint -Marc. Une quatrième composition,
I ar lui sur panneau, appartient à l'é-
glise du Gesù, à Cor
■ \\Mll. boui !
ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. d
■
, S37 hab. — pop. tôt., 1,H0 llab. Vieille
collège de jésuites, manufactures de
..i ■
A un (Juin Bredouille , pamphlet eontre-
1. 17 J, '. \ ol i
Le titi est : Ann'Quin Bredouille
on le Petit-cousin de Tristram Shanduy asu-
Lycunjites, actuel-
lement fifre-major au greffe des k
vichet. L'on rolume et ne
ii sur. L'auteur est
un nui, ... iu. Voici la d
ie : Ann'Quin bredouille est un hon-
. n faible, par e&emi
capable de I e per-
■ | tsodiques du
ons étemels :
. un flatteur insensé et dangereux, et
IVliuo .) ,
mais très- en àe. A.nn'Quiu
douille, c'est le Français, c'est le bo n
d ulors, condant,natf, amoureux du nouveau;
Adule, c'est la flatterie ues parti
. te . Mmu Jern'ifl .
la raison, un
aussi un pe i terre. Ann'Quin vivait
meut h la iré de
« c oq - i , .
as le monde que s'il n
tait pas. Adule \ ient secouer ci
l'Qllîn par la manche et
fait sonu r a le grand mot magi-
que : • La gloire, mon cher Bredouille 1 la
I la gloire! » Anii y i d si flamme ol
i le a partir pour n lu grande ville de
Néomanie. » On arrive à un port; il parait
158
ANNQ
que la ville de Neomanie est au delà des
mers. On s'embarque; il fait gros temps, les
passagers se plaignent; selon eux, la ma-
nœuvre est mal faite. Adule prend chacun
d'eux à part et tout bas leur dit : « Eh!
messieurs, pourquoi laisser faire le pilote à
son gre? ne voyez-vous pas que votre tra-
versée sera éternelle et que les vivres man-
queront? Quand vous en serez là, vous gé-
mirez d'être demeurés dans une confiance
passive, tandis que vos talents pouvaient
prévenir ce malheur. Allons 1 sortez de cette
dangereuse inertie, exigez que toutes les
voiles soient déployées; ou plutôt emparez-
vous de la manœuvre et montrez à ces vieux
marins, esclaves de l'ancienne routine, qu'a-
vec de l'activité et de l'énergie on a déjà
surmonté les obstacles lorsque le froid et
lent calcul doute encore qu'on puisse les élu-
der. • Les passagers convaincus par Adule
se mettent a la manœuvre, dont ils ne con-
naissent pas le premier mot, et le navire est
alors bien sérieusement en danger. Enfin
on aborde ; Ann'Quin admire la ville de
Néoraanie etaperçuit bien loin sur une mon-
tagne une sorte de temple portant une in-
scription gravée sur son fronton. Ce temple
est tellement noyé dans une vapeur indécise
que le malheureux a beau regarder, se haus-
sant sur la pointe des pieds, il ne distingue
pas l'inscription. Enfin, a l'aide d'une lunette
d'approche, il finit par epeler les trois pre-
mières lettres : LIB. Impossible de voir la
suite. Et Aime Jern'ifle, qui, pour l'auteur,
personnifie, nous l'avons dit, le bon sens, et
qui paraît avoir deviné le mot invisible, s'é-
crie : « Oui, c'est une bien belle chose que la
pierre philosophale. »
Ann'Quin Bredouillent sa suite cherchent
à dîner : le chapitre qui traite de ceci est in-
titulé ; la Gargote fibrifère. D'abord citons
l'allusion à Marat; elle est vive et tranche
un peu sur le caractère placide du livre :
■ Nous vîmes de loin sur la porte d'une es-
pèce de caverne quelque chose qui s'agitait
d'une manière si violente et qui hurlait si ef-
frayanmient que nous crûmes que c'était une
bête féroce, ce qui étonnait beaucoup Ann'-
Quin Bredouille; mais Ann'Quin Bredouille
était un sot, car ce qu'il prenait au moins
pour une hyène était un homme, et de plus
un homme de sa connaissance. Avant d'être
assez près pour reconnaître le personnage,
nous savions son nom par l'inscription que
nous lûmes sur sa porte. Elle était en lettres
du rouge le plus vif et offrait ces mots : « Ta-
■ mar traite en ami le tiers et le quart. »
Suivent des détails burlesques sur la cuisine
I rat, * ancien marchand de saute, dit
A Q Quin Bredouille, et actuellement gar-
i ; I>ieu soit loué 1 nous dînerons. »
Erreur! c 11 y avait une si grande quantité
de sel, de poivre, de moutarde, d "épiées et
même d'assa fcetida que, dès le premier mor-
ceau, on avait la bouche en feu. ■ Ann'Quin
s'enfuit à jeun et s'adresse à une auire hô-
tellene. Ici, c'est la satire des Actes des apô-
tres. Cette fois ■ des mets de bon genre y
sont présentés on ne peut plus gaiement par
plusieurs servants , tous aussi aimables
drilles les uns que les autres. Il est vrai que,
tout en riant, ils montrent des dents qui ne
laissent pas que d'être aiguës et qui mordil-
lent sans cesse, mais iis y mettent tant de
grâce! » Et le bon sens, représenté par l'é-
temelle et acariâtre Mme Jern'ifle, de dire :
■ Tant pis! Notre voisin a eu comme cela
un.- charmante souris qui mordillait si gen-
timent qu'un de ses plaisirs était de lui
abandonner son petit doigt. Qu'arriva-t-il?
cette mordillerie souvent répétée finit par
envenimer la main et par faire plaie. » En-
fin les malheureux finissent par dîner chez
une vieille femme qui leur offre « une tran-
che de bœuf tout uniment, comme du temps
du roi Guillemot. »
Nous nous arrêterons un instant à l'allu-
sion à la fête du Champ-de-Mars (la plaine
de» Lon-lan-la-denrette,idit l'auteur). Après
avoir décrit d'un ton narquois l'enthousiasme
i foule à cette fête de la Fédération,
.en prend à la manie guerrière qui
i emparée alors de la France entière :
, ,|r nr parle pas de ''es espèces de bacchan-
tes aux coiffes de travers, aux yeux l'uri-
, aux joues cou\ irte: d'un rouge de
ret, qui i arcouraient les rangs du peu-
,!■ .-n prolerant de-, blasphèmes et des DIS-
[édictions. Quant aux armes, promenez vos
idées depuis le canon jusqu'aux épingles,
vous ne trouverez rien qui ne fût la. L'un
avait une pertuisane, l'autre une vieille ea-
i,e à rouet; un autre portait le lui il un
fusil dont h voisin avait le canon, et dont
la batterie était dans les mains d'un troi-
sième s dix pa de lu, etc. Toute cette mul-
titude, animée par une musique guer ière,
chantait à l'envi le refrain à la mode : AhJ
ça irai ça ira! Eh quoil s'écrie Ann'Quin
Bredouille stupéfait, est-ce que l'on verra
.,,Uv ent une quantité aussi immen e d'hom-
me embli ous lea armesî— Non, pas à
la fol i, répond Mni'' Jern'ifle; il v en aura
E ois quarts qui resteront au coin de leur
cheminée poui iroer m feUi »
derniers volumes iont assez humou-
ristique ,. Signalons le récit d'une p
cartes dans la ville de Néomanie, voici Les
B . du jeu : « Une poignée de bas"
priui au hasard, beaucoup do piques.
Peu de cœurs, lirand nombre de valets. Un
seul roi. On mêle; chacun se précipite sur
ANNTJ
le tas et emporte autant de cartes qu'il peut.
Si, dans les débats que cela occasionne, il y
a quelques cartes déchirées, on les jette sous
la table et l'on n'en parle plus. Ce sont les
piques qui gagnent. Les basses cartes prises
une à une n'ont aucune valeur, mais réunies
sous la conduite des valets, ce sont elles qui
emportent les mises. Le roi n'est guère que
représentant ou auxiliaire; sitôt qu'il entre
en jeu, il est pris. On le place au milieu de
la table, entouré d'un cercle de basses car-
tes ; là, il n'est plus que spectateur de la par-
tie. »
Noos terminerons cette analyse par un der-
nier tableau, le plus sombre, mais peut-être
aussi le mieux réussi : la guillotine. C'est
l'inventeur qui parle : ■ Mes chers frères,
en ma qualité de docteur machiniste, je suis
parvenu à inventer avec mon teinturier la
h, te machine que vous voyez. Vous i
pouvez remarquer que j'y ai réuni tout ce
qui peut flatter agréablement la vue. Je n'ai
poini oublié non plus les autres sens. Ces !
fleurs attachées en guirlandes exhalent des I
parfums exquis ; sous l'estrade est un jeu de |
serinette monté pour des airs fort joyeux,
comme celui-ci : Ma commère, quand je danse, i
ou cet autre : Adieu donc , dame Françoise, '
on bien celui-là : Bonsoir, la compagnie. J'ou-
bliais de vous faire remarquer que l'on sera
porté sur l'estrade par un fauteuil mécani- i
que, afin d'épargner au patient la peine
même de marcher, car les plus grands for- }
faits méritent tous les égards imaginables.
Arrivé ici, l'acteur se placera entre les deux
colonnes; on le priera d'appuyer l'oreille
sur ce stylobate, sous le prétexte qu'il en-
tendra beaucoup mieux les sons délicieux que
rendra le jeu de serinette ; et au moment le
plus capable de le ravir en extase, une dé-
tente fera tomber la hache, et la tète sera si
subtilement tranchée qu'elle - même long-
temps doutera qu'elle le soit. Il faudra, pour
l'en convaincre, les applaudissements dont
retentira nécessairement la place publique, h
Nous arrêterons notre analyse sur ce mor-
ceau caractéristique. Le style se rapproche
un peu de celui de Sterne, dont Ann'Quin
Bredouille prétend descendre par Tristram
Shaudy. En général, le ton qui domine, c'est
le scepticisme. Gorjy, quelque part, se met en
scène et dit de lui-même :«Dans l'impossibilité
d'être utile, au milieu d'une grande confu-
sion, ce que j'ai de mieux à faire c'est de ne
pas l'augmenter. — Mais si nous périssons,
dit Ann'-Quin. — Je n'aurai pas eu la peine
inutile que vous voudriez que je prisse ; mais
rassurez-vous, ce navire-ci est d'une con-
struction tellement solide que, dût-il essuyer
encore plus d'orages, il y résisterait. La tra-
versée sera longue, fatigante, mais on s'en
tirera. » On le voit, le scepticisme de l'auteur
quant au présent est empreint d'une tou-
chante confiance en l'avenir. Œuvre d'un
homme de talent et digne d'estime, Ann'-
Quin Bredouille est en somme un des meil-
leurs pamphlets contre-révolutionnaires qui
aient paru.
Annuaire météorologique et agricole de
l'observatoire do Mont»ourïa, fondé en 1871.
La météorologie , qui ne fut longtemps
qu'une sorte de superfétation de la physique
générale, tend, depuis quelques années seu-
lement, à revêtir tous les caractères d'une
science distincte. Mais, quelque développe-
ment qu'elle soit appelée à prendre dans
l'avenir, il faut bien reconnaître que l'objet
essentiellement variable et mobile de ses ob-
servations l'empêchera toujours d'atteindre
à la rigueur mathématique, à la précision
j des lois de l'astronomie. Mais de ce que
l'observation est presque tout, le calcul très-
peu de chose en météorologie, il faut en
conclure, non pas, comme quelques-uns l'ont
fait, l'inanité de cette science, mais la né-
cessité pour elle de posséder de nombreux et
puissants moyens d'observation, pour en dé-
duire avec moins d'incertitude les lois qu'elle
ne peut demander qu'à l'étude et à la com-
paraison des faits. La théorie joue un rôle
immense dans l'astronomie; elle n'en a au-
iun ou presque aucun dans la météorologie;
si donc les observations astronomiques sont
indispensables, les observations meteorolo-
giques sont encore plus nécessaires. L'ob-
sei vatoire fondé, il était nécessaire de tenir
un compte exact et rigoureux des faits qu'on
y avait constatés et étudies; de là la publi-
cation du bulletin mensuel, qui a pris, sous
L'habile direction de M. Marié -Davy, une
I ii. ; si honorable parmi les publications
scientifiques. Mais comme les uIim'i\ ations
météorologiques ont une importance prati-
qua incontestable; comme, d ailleurs, le pu-
blic prend un goût de plus en plus marque à
i aies, on a senti bientôt la nécessite de
i. unier les observations de chaque année
sous une forme populaire, tout a fui analo-
a celle de V Annuaire du bureau des lon-
gitudes.C& petit volume, b lé de laits inté-
re i ints, a paru déjà pour la sixième t'oie, et
|.> public l'accueille avec une faveur qui ne
peul manquer de s'accroître. Est-ce a dire
-a parfait? Non, assurément. Non . au-
rions mieux aimé, pour notre part, que les
i é ii teurs, moins préoccupés de pi oduire
un volume d'une épaisseur respectable, se
fussent li pen es d emprunter à. l'autre an-
nuaire un calendrier, un annuaire du
de la lune et des planètes, la prédiction des
éclipses, le tableau des levers et des cou-
ANOM
chers du soleil, tous événements assez
étrangers à la météorologie et pour lesquels
il paraîtrait préférable de renvoyer à l'an-
nuaire spécial, c'est-à-dire à V Annuaire as-
tronomique. Mais cela n'est qu'un détail in-
signifiant. Un défaut plus grave, mais iné-
vitable peut-être dans une science aussi
conjecturale que l'est encore la météorolo-
gie, ce sont les renseignements tout à fait
problématiques, tels que ces grandes ta-
bles actinometriques qui s'étalent dans VAn-
nuaire, et surtout ces tables des épaisseurs
atmosphériques, uniquement fondées sur une
hypothèse des plus contestées. Peut-être se-
rait - il bon d'éliminer de l'Annuaire tous
ces « peut-être » plus ou moins séduisants
et de le limiter à des renseignements plus
certains ou plus probables. La science po-
pulaire ne comporte pas tant de doutes et
surtout tant d'affirmations téméraires. Nous
ne trouvons rien à redire à la partie agri-
cole, sinon que nous la désirerions plus éten-
due, ce qui est, ce nous semble, eu faire un
fort bel éloge. Nous ajouterons, à la louange
des rédacteurs de cet intéressant Annuaire,
qu'en dehors des tables actinometriques que
nous avons critiquées, ils s'abstiennent pres-
que toujours de tirer des déductions hasar-
dées de leurs observations; qu'ils évitent
surtout de se lancer dans la prédiction du
temps , sagesse très-méritoire et presque
inattendue , à une époque où des hommes si
haut placés leur donnent, à ce sujet, l'exem-
ple de la témérité. Leurs études psychromé-
triques, thermométriques, barométriques. etc.,
sont très-sérieuses, très-belles, très-intéres-
santes; si à l'exactitude scrupuleuse de l'ob-
servation ils savent joindre la réserve dans
les hypothèses, ils ont mille chances contre
une de donner à la science météorologique
tout le caractère de certitude, de positi-
visme scientifique dont elle, est susceptible.
Assez d'autres, las d'être des astronomes, se
sont faits astrologues ; les savants de Mont-
souris, peu jaloux de la gloire des devineurs
de temps, sauront se résoudre à rester ce
qu'ils sont à un degré éminent : des météo-
rologues.
* ANNUMBI s. m.— Encycl. Ornith. En in-
troduisant le sous -genre unnumbi dans son
genre anabate, Lafresnaye lui a assigné pour
caractères bec de longueur médiocre, légère-
inent arqué , fortement comprimé ; queue
longue, très-étagée ; tarses et doigts courts et
robustes, les ongles médiocrement arqués;
rémiges très-courtes; plumes frontales acu-
minees, rigides. Ce qui distingue surtout les
annumbis des autres anabates, c'est leur
mode de nidification. Ils construisent leurs
nids dans de véritables fagots d'épines, per-
cés de plusieurs ouvertures et galeries.
Parmi les espèces de ce sous-genre, on cite :
Vammmbi d'Azara ou fournier annuntbi , Van-
numbi rouge ou fournier rouge, l'anabate à
front rouge, le sphénure frontal, le malure
jaseur, Vannnmbi à tète striée, Vannumbi à
cou strié.
ANOBRKTH, nymphe, épouse de Saturne
et mère de Jehud", selon Porphyre.
ANOGCODE s. m. (a-no-gko-de — du gr.
an, préf. priv.; oqkôdês, enflé). Entom.
Genre d'insectes coléoptères, de la famille
des stènélytres.
— Encycl. Ce genre, établi par Dejean,
est voisin des œdé mères , dont il se distingue
par ses cuisses postérieures non renflées, et
des autres genres voisins par la forme arron-
die de son écusson. On en connaît onze es-
pèces, dont huit européennes, une de Sibé-
rie, une de la Guinée et une de la Perse oc-
cidentale.
* ANOMAL, ALE adj.
— s. m. pi. Crust. Groupe de décapodes ma-
croures.
— Encycl. Anomaux. Latreille a créé ce
groupe pour les crustacés chez lesquels les
deux ou les quatre derniers pieds sont plus
petits que les autres, dont l'abdomen n'offra
jamais en dessous plus de quatre paires de
pattes et qui ont les pièces latérales de la
nageoire caudale rejetees de côté et ne for-
mant pas avec le dernier segment une na-
geoire en éventail. Ce groupe contient deux
Familles, celle des hippides et celle des pagu-
riens.
* ANOMAL1PÈDE s. m. — Entom. Genre
d'in.sectes coléoptères, de la famille des mé-
lasomes, tribu des blapsides. Syn. d'aÉTËRO-
SCBLB.
* ANOMIE s. f. — Encycl. Moll. Deshayes,
qui a discuté avec le plus grand soin les carac-
tères de ce genre, est arrive a cette conclu-
sion inattendue qu il faudrait le détacher dé-
finitivement de la famille des ostracés pour
i rejeter dans celle des brachiopodes. Un
examen attentif lui a fait découvrir, en ef-
fet, qu.' ces prétendues huîtres ont un rudi-
ment do pied, ce qui ne saurait exister chez
les huîtres vraies, qu'elles sont privées des
quatre palpes labiales dont les huîtres sont
pourvues; que les anomies ont d'innombra*
quantités d'œufs accumulés entre les
parois du manteau, ce qui n'a jamais étéob-
ervé ni chez los huîtres, ni même chez au-
cun autre genre do la famille des lamelli-
branches.
ANOMOIA 3. m. (a-no-tno-ia — du gr. <mn-
moios, dissemblable). Entom. Genre d insec-
ANON
tes coléoptères, de la famille de chrysomé-
lines.
— Encycl. Ce genre, créé par Chevrolat,
a pour caractères : chaperon à trois échan-
crures anguleuses; tète rugueuse, à front
lisse et convexe ; antennes de douze articles ;
tarse long, à troisième article légèrement bi-
lobé. Un fait remarquable, et qui a valu au
genre le nom qu'on lui donne, ce sont les
différences de coloration et de forme qui
distinguent les deux sexes. Les mâles, en
effet, sont d'un jaune pâle, au lieu que les
femelles sont noires ou rougeàtres, et les
pattes antérieures sont beaucoup plus lon-
gues chez les mâles. On connaît trois espè-
ces de ce genre, habitant l'une l'Amérique
du Nord, une autre le Mexique et la troi-
sième la Colombie.
Anonymes (DICTIONNAIRES DES) el des psen-
don^mei , par Antoine- Alexandre Barbier
(1806-1808, 4 vol. in-8°J- La première édition
de ce dictionnaire ne contenait pas au delà de
12,000 titres d'ouvrages ; mais ce nombre fut
augmenté de près du double dans la seconde
édition, qui parut en 1821. Quelques ouvra-
ges du même genre avaient déjà été publiés.
Le dictionnaire de Barbier n'avait pas été
sans précédents; mais la facilité des infor-
mations et des renseignements manquait aux
auteurs de ces recueils, nécessairement in-
complets et insuffisants. Les développe-
ments de la presse et du journalisme, l'éveil
de la curiosité publique, la multitude des
renseignements et l'empressement de la cri-
tique à les contrôler ont été pour Barbier
des secours très-importants, qui lui ont per-
mis d'être plus eoniplet et mieux renseigné
que ses devanciers. En outre, Barbier eut le
bonheur d'avoir pour collaborateurs un
grand nombre d'hommes qui, par la nature
tle leurs occupations , lui donnèrent des
renseignements très-précieux, qu'eux seuls
étaient à même de fournir. Naigeon, ami de
Diderot et un des derniers survivants sous
l'Empire de la philosophie du xvme siècle,
lui fut d'une grande utilité, d'autant plus
grande, que la crainte d'être envoyé à. la
Bastille avait souvent force les penseurs les
plus hardis du dernier siècle k ne point met-
tre leur nom en tète de leurs ouvrages. Bar-
bier a pu ainsi restituer à Voltaire un grand
nombre de pamphlets qui lui avaient été con-
testes, ou qu'on ne songeait plus même à lui
attribuer. L évêque de Blois, le célèbre con-
ventionnel Grégoire, l'éclaira de même pour
l'époque de la Révolution; Marron, qui était
président du consistoire de l'Eglise réformée,
l'aida également pour ses recherches sur la
bibliographie protestante. Enfin, il faut ajou-
ter à la liste de ses collaborateurs, qu'il a
remerciés lui-même dans sa préface, le bi-
bliographe Mercier de Saint-Léger; Adry,
bibliothécaire de l'Oratoire ; Chardon de La
Roohette, philologue et bibliographe, le rival
en hellénisme de son ami Villoison ; Des-
prés, Auger, le commentateur de Molière;
Sautreau de Marsy , Brial , etc. Quand il
fit annoncer en 1806 son Dictiortnaire des
anonymes et des pseudonymes, un bibliogra-
phe hollandais, M. Van Thot, qui avait com-
mencé un travail du même genre, lui aban-
donna ses recherches déjà fort importantes
sur les anonymes et les pseudonymes fran-
< <is, à lu condition qu'il désignerait par des
initiales les articles provenant de cette
source. Ce fut là une heureuse fortune pour
Barbier. Pour donner une idée exacte du
travail que nous analysons, nous allons citer
quelques-unes des curieuses trouvailles fai-
tes par Barbier et consignées dans son dic-
tionnaire. Par exemple, le fameux Isaac Le-
inaitre de Saey a écrit quelquefois soiw le
nom de Saiut-AIbin. Lamettrie a publie en
1747. chez Guilleau, une comédie en trois actes,
la Faculté vengée. Ce philosophe a beaucoup
usé de l'anonyme. C'est ainsi que parut
l'homme machine (Leyde, 1748). Il a publié,
connue traduit de l'Anglais Carp par feu
I ! unault, une Histoire naturelle de lame (La
Haye. L745). C esl aussi -sous L'anonyme que
d'Holbach a publié en 1770 son Histoire cri-
<ie Jésus t et Sylvain Mare, h il ses
Fragments d'un poème sur Dieu (1781). Ri-
chard Simon, dont la France n'est pas assez
rière, Richard Simon, le grand hebralsant,
qu on peut regarder comme le fondateur de
. . ■ jese, a ete oblige de cacher sous le nom
de Bab-Mozès Levy son admirable Histoire
de la religion des Juifs (Amstei dam, 16S0), et
sous l'anonyme son Histoire critique du
Vieux Testament (167s). Voltaire, qui a signé
ses livres de tant de noms divers, ?>elon son
humeur, a employé souvent les simples ini-
i laies .M. de V* \ C'est sous ces initiales qu'il
a publie ses Lettres écrites de Londres sur
.'•■s Anglais et divers sujets (Bisles, 1734),
.ses Lettres philosophiques (Amsterdam, 1734),
.ses Homélies pronon ées a Londres eu i7G5,
dans une assemblée particulière (1767); mais
il a ai <ie l'anonyme pour un petit opuscule
fort peu connu : la Mort de Louis XV et de
ta fatalité (1774). On est trappe d étonne-
ineiit. a la Lecture de Barbier, en voyant que,
parmi les ouvrages dont la France doit s ho-
norer et qui ont contribue ., former en elle
cet esprit qui a renouvelé le monde, la plu-
part ont dù être un primes a l'étranger. Pres-
que tous, partis de l-'ran. <\ reviennent en
France par Amsterdam, lîàle, Londres, etc.
Puisque nous un sommes a la philosophie du
xvme siècle, c'est un fait peu connu qu'un
ANSA
des hommes qui ont été ses adversaires les
plus acharnés, le satirique Gilbert, a com-
mencé sa carrière, en 1770, par la publica-
tion d'un de ces contes persans qui étaient
si fort à la mode au siècle dernier. Ce farou-
che ennemi de la philosophie a débuté, en
effet, par : les Familles de Darius et d'Eri-
daure ou Statira et Amestris (La Haye et
Paris).
Nous bornerons là ces détails et nous ter-
minerons en disant que le livre de Barbier
obtint, dès son apparition, un grand succès,
qu'aujourd'hui encore tous ceux qui s'occu-
pent de critique ou d'histoire littéraire le
consultent souvent et y trouvent des rensei-
gnements précieux.
anonymos s. m. ( a-no-ni-moss ). B< it.
Genre de plantes, de la famille des compo-
sées, tribu des eupatoriées, confondu aujour-
d'hui avec le genre liatris, et comprenant les
espèces à ovaires adhérents et etainines pé-
rigynes.
ANOPLIS s. m. (a-no-pliss — du gr. an,
préf. priv. ; oplê, ongle). Entom. Genre de
coléoptères, de la famille des sternoxes,
tribu des buprestides,détaché du genre bu-
preste.
ANOPLOTHÉRIOIDE adj. ( a-no-plo-té-ri-
o-i-de — de anoplotheriumy et du gr. eidos,
aspect). Mamm. Qui ressemble à l'anoplothe-
rîum.
— s. f. pi. Tribu de pachydermes fossiles,
ayant pour type le genre unoplotliérium.
* ANOR, bourg de France (Ni. H), cant. et à
9 kilom. de Trélon, arrond. d'Avesnes, dans
une situation pittoresque, près d'étangs ali-
mentés par un affluent de I Oise ; pop. aggl.,
763 hab. — pop. tôt., 3,637 hab. Vestiges
d'une voie romaine.
ANOSCU-BEiN-CIIEIK, grand pontife des
humains , d'après les traditions mythiques
des Arabes, qui le fout vivre neuf cent
soixante-cinq ans. Ce fut lui qui établit le
premier des tribunaux, institua des aumônes
pour les pauvres et introduisit la culture du
palmier en Arabie. On a supposé que les
Orientaux ont voulu désigner par ce nom
Enos, fils de Seth et petit-fils d'Adam.
ÀNOS1A [impie, cruelle), surnom de Vénus,
donné a cette déesse par la même cause qui
lui lit attribuer - elui d'Androphone. V. ce der-
nier mot, dans ce Supplément.
'ANOST, village de France (Saône-et-Loire),
canton et à 13 kilom. de Lucenay-l'Evêque ;
pop. aggl., 287 hab. — pop. tôt., 3,660 hab.
• ANOT DE UA1Z1ÈRES (Cyprien). — Il
remplissait les fonctions d'inspecteui
demie dans le département de Seine-et-Oise
lorsqu'il fut révoqué, après le coup d'Etat
du 2 décembre 1851, pour se^ opinion
timistes. M. Anot de Maizières continua à
écrire dans le journal {'Union, dont il
devenu un actif collaborateur. Nous citi
aniii ses écrits : Discours en de
'a charte constitutionnelle (1819, im |
gies rémoises, suivies de Fragments dro
ques et d'un Essai sur les nouvelles tht
littéraires (1825, iu-8°) ; Lettres sur l'état
actuel des choses (1828-1834, in-8°), qui pa-
rurent sous le nom d'Ici 1 tus et qui furent
tres-remarquees ; Code sacré vu Expose com-
paratif de toutes les religions de la terre
(1836, in-fol.), son ouvrage le plus impor-
tant; Traité du pathétique ou Etude lit-
téraire du cœur humain (1842, 2 vol. in- 12);
Cours gradué de narrations françaises (1848,
in-12); Cromwell, protecteur de la républi-
que, tragédie en cinq aetes(1860, in-8u),etc.
ANOTÉE s. f. (a-no-té). Bot. Sous-genre
des pavonies (malvacées), comprenant les
espèces à corolle d'apparence tubuleuse, par
la convolutîon des pétales, a organes sexuels
ti.- -saillants, â péricarpe ayant des coques
mu tiques.
AINOU, un des fils d*Yavâti, roi de Pratich-
thàna. Il est considère comme le père des
Mletchas.
ANOLLD, ville de France (Vosges), cant.
et à 6 kilom. de Fraize, arrond. de Saint-Dié,
nri de la Meurthe; 2,771 hab. Commerce de
bois et de bétail. Anould est dominé par la
colline de la Hardalle, où se dressent deux
rochers d une grande hauteur,
ANOURÂDHÂ s. f. (a-uou-ra-da). Nom de
la dix -septième mansion lunaire, dans l'as-
tronomie indoue.
ANSA, ancien port situé au fond de la mer
Adriatique et bâti dans un lieu où A
avait établi un camp. Il est célèbre par la
défaite de Constantin le Jeune, qui pe
vie dans un combat que lui livra Bon frère
Constant (340).
AMSALDI (le Père Casto-Innocente), érudit
et antiquaire italien, né à Plaisance en 1710,
mort en 1779. Il fit vœu d'entrer dans les ordres
un joui qu'il se trouva au milieu d'un péril près
san t, et, en 1726, ii prit l'habit de Saint-Domini-
que. 11 obtint de se rendre à Milan, puis a Bolo-
gne et a Rome pour y étudier la théologie.
Dans cette dernière ville, il fut pris en a
par le Père Orsi, plus tard cardinal, qui lui, fa-
cilita l'accès de la bibliothèque Casanate. En
1757, Ansaldi lut nommé professeur extraor-
dinaire de théologie a l'université de Naple
mais un ordre émanant de ses supérieurs le
rappela a Bologne* Craignant quelque piège,
l
ANSB
il refusa de se rendre à cette invitation,
quuta Naples furtivement et se tint caché
pendant plusieurs années. Le cardinal Qui-
rini parvint enfin à le faire rentrer en grâce,
et il fut nommé professeur de théologie daus
un couvent de son ordre à Brescia. Il rem-
plit également la même fonction a Feirate,
puis a Milan et enfin à Turin, où il mourut.
Ou lui doit: Putriurchx Josephi, Egyptiiolim
proregis, religio a criminibits Basna<iii vin-
dicala (Naples, 1758, ïn-so); De principio-
rum legis naturalis traditione, libri très (Mi
lan, 1742, in-4°); De romana tutelarium deo-
rum in oppugnationiàus urbium evocatione
liber (Brescia, 1745, in-8<>), etc.
ANSALON1 (Vincent), peintre bolonais du
xvne siècle. Il avait adopté la manière de
Louis Carrache et il peignit quelques tableaux
remarquables, dont deux sont cités avec
éloge par Lauzi : Saint Sébastien, dans l'é-
glise de Saint-Etienne, à Bologne, et une
Vierge y dans l'église des Célestins de la
même ville.
ANSAR1 (Abn-el-Kasim), écrivain persan,
mort en 1040. Il fut placé par le roi de Perse
à la tête de la censure littéraire, ce qui lui
donna l'occasion de protéger le grand poète
du pays, Firdousi, qui devint son ami. An-
sari est auteur d'un poème en l'honneur de
Mahmoud le Ghizni, son souverain et sou
protecteur, et d'une traduction de l'histoire
de Rustara et Sohrab.
ANSART (Félix-Charles), professeur et
écrivain français, né à Arras en 1795, mort
à Paris en 1849. Il s'adonna à l'enseigne-
ment de l'histoire et devint inspectent
rai de l'Université. M. AnsartVest fait con-
naître par un assez grand nombre d'ouvrages
d'histoire et de géographie destinés aux pen-
sions et aux collèges. Il était membre de la
commission centrale de la Société de géo-
graphie et rédacteur du bulletin de cette
Société. Nous citerons de lui : Atlas histo-
rique et géographique, divisé en cinq parties;
Petit atlas historique et géographique ; Atlas
élémentaire de géographie moderne; Cours
d'histoire et de géographie (5 vol. in- 12),
avec Rendu. Ce cours comprend : Histoire et
géographie historique anciennes, deux par-
ties; Histoire et géographie historique ro-
maines; Histoire et géographie historique de
la France pendant le moyen âge; Histoire et
/■/lie historique de la France pendant
les temps modernes. On lui doit, en outre :
Petite histoire sainte ; Petite histoire de
France; Précis de géographie ancienne et mo-
derne; Petite géographie moderne; No>-
tablettes chronologiques de l'histoire ancienne
et moderne; Vie de N.-S, Jésus-Christ, etc.
La plupart de ces ouvrages ont eu uu grand
nombre d'éditions.
ANSART (Edmond), professeur et écrivain,
fils du précèdent, né à Paris en 1827. Comme
: i ère, il s'est adonné a renseignement
de I lus Loire, et il a collaboré à divers re
cueils, entre autres à la Revue française. On
lui doit, en collaboration avec M. Ambroise
Rendu, un Cours complet d'histoire et de
géographie d'après les nouveaux programmes
arrêtes par te ministre de Vins tri
que le 12 aotiMS57, a l'usage des lycées ( 1857-
1858, 6 vol. in-12). Ce cours, qui a été plu-
sieurs fois réédité, comprend : Histoire an-
cienne, HistoU <■ grecque, Histoire romaine,
II "ire de France et Histoire du moyen âge
■ I" v au xive siècle, Histoire de France et
Jf /■'foire du moyen âge et des temps modernes
•lu >, i\i.- siècle au milieu du xvn*', Histoire de
France et Histoire moderne depuis l'avène-
ment de Louis XIV jusqu'à 1815. On lui doit,
en outre : Cours d'histoire et de géographie
rédigé pour l usage des écoles norme ■
maires (3 vol. in-12) ; Petite histoire de France
(1870, in -18); Petite géographie moderne
(1871, in-32).
ANSART-DECZY (Auguste-Léonard), marin
et savant français, né en 1823. Admis à l'E-
cole navale en L 839, il fut nommé enseigne
en 1845, lieutenant de vaisseau en LS52 et
capitaine de frégate le 13 août 18G4. M. An-
sart a été attaché comme professeur de ma-
thématiques à l'Ecole navale de Brest. On
lui doit les ouvrages suivants : Etudes sur
tes muses perturbatrices de la
chronomètres (1858, in-8°) , Navigatx
tique (1859, in-8°), avec M. Boil
mi - yens de la p i
çaise en Cochinchine ( 1 SG6, in-8°) ; Petit ente
chisme du citoyen câi êtien ou l ■
ment aire des principes fondamentaux
retienne (1872, in-18); Essai sur la
mécanique des vents et des courants (1874,
iti 8°) ; Théorie rationnelle des ouragans (1875,
in-8o).
ÀNSIÎEHT (saint), évèquo de Rouen, né à
I s du Vexin, dans la prei
moitié du vue siècle, mort en 695. Il vivait
;i [a i our de Clotaire III, lorsqu'il la quitta
brusquement pour entier a l'abbaye de Fon-
tanelle. Il en devint abbé, puis obtint l'évê-
ché de Rouen, dont Pépin d Heristal lu dé-
pouilla. Il fut, par ordre de ce maire du pa-
lais, enfermé dans le m on 1ère de Haumont,
en Hainaut, et y mourut. L'Eglise catholique
en a fait un saint.
AN SB EUT, chroniqueur allemand, qui vi-
vait dans le xu« siècle. Il était prêtre, et,
ayant accompagné eu Orient l'empereur Fré-
derio Barberousse, il entreprit de faire le
ANSE
récit de la croisade à laquelle il avait as-
siste. Son manuscrit, longtemps perdu, n'a été
retrouvé qu'en 1824 et il fut imprimé à Prague
en 1827. C'est un ouvrage écrit sans art,
mais qui contient des renseignements inté-
ressants.
* ANSCHOTZ (Henri).— L'acteur Auschûtz
est mort à Vienne en 1865.
ANSDELL (Richard), peintre anglais, ne
vers L830. Il s'est fait connaître en France
par une grande toile intitulée : le Tueur de
a universelle
■ Th. Gautier en a fait une descrip-
tion très-élogieuse, à laquelle nous emprun-
tons le ai vantes : ■ l.e Tueur de
■ (un homme demi-nu, d'une force athlé-
tique, luttant avec une hache
bande do loups) doit être considéré
un tableau d'histoire, bien qu'il ne repi
aucun fait historique; la dimension du ca-
dre, la tournure héroïque de La
la vigueur du dessin el l'énergie du pinceau
H-, ent laisser de doute sur le rang a lui
a i ner... L'emmanchement du cou at ec le
crâne épais et bas du belluaire , l'enta 1 ice
ment des nerfs, les saillies des omoplates
et des deltoïdes témoignent d'une |
d'anatomie que les peintres anglais n'ont pas
l'habitude de déployer; le mouvement gêne-
rai de la ligure est d'une violence furieuse
qui va bien au sujet. Quant aux animaux,
ils sont superbes ; M. Ansdell, sans s'écarter
de la vérité, a su leur donner du stj le ■
C'est surtout, en effet, comme peintre d'ani-
maux que M. Ansdell a sa place marquée
dans l'école anglaise; il n'a pas Les qualités
poétiques et la finesse pénétrante de Land-
&eer; il vise à la grandeur, à la force, au
style, et il y atteint souvent; toutefois, il
exagère un peu, à notre avis, les proportions
de ses tableaux; les sujets qu'il traite ne
comportent pas une pareille ampleur. I
ainsi qu'une de ses meilleures compos is,
le Berger perdu au milieu des neiges, eût
gagné, croyons-nous, à être réduite aux di-
mensions ordinaires des tableaux de
Cette œuvre, bien composée d'ailleurs, bien
dessinée et très-émouvante, a ligure à l'Ex-
position universelle de Londres en 1802 ,
avec deux autres toiles intitulées : la Chasse
aux esclaves et la Boute de Séville. En 1855,
outre le Tueur de loups, M. Ansdell avait
envoyé u Paris deux tableaux de moindre
dimension : Chiens de berger dirigeant des
moutons et Bergers rassemblant leurs mou-
tons dans la vallée de Sligicham (île de Skye).
L'Exposition universelle de 1867 n'a eu de
lui qu'un tableau : Chevaux foulant le blé,
dans l'Alhambra, scène intéressante et bien
dessinée, mais dont l'exécution manque de
chaleur et de légèreté. M. F. iitaepoole a
-rave, a la manière noire, une jolie compo-
sition de M. Ansdell, intitulée : Buy a aog,
Ma' am? ( Voulez- vous acheter un chien,
madame?). Un autre tableau, peint par
M. Ansdell en collaboration avec M. Cres-
wick, a été gravé par J.-T. Willmore sous
ce titre : le Chemin le plus court eu été.
M. Richard Ansdell est membre de l'Aca-
démie des beaux-arts de Londres.
* ANSE s. f. — Encycl. Anse de panier.
Une erreur de composition rend inintelligi-
ble la partie do cet article qui vîenl p
la figure, et qui se trouve au haut de la
page 419 Le ps tgi en aue; tion doit être
rectifié de la manière suivante : Sur
laquelle il s'agit d'établir une anse de panier;
divisons cette droite en trois parties égales,
AC, CD, DB; puis abaissons du point » »,
milieu de cette ligne, une perpendiculaire ; du
pointC, menons sur cette perpendiculaire
une ligne égale à CA, ce qui déterminera le
point 1 ; tirons KM, ll>N ; des points C et D
comme centres, avec CA et DB pour rayons,
décrivons les arcs AE, BF, qui coupent ICM,
IDN aux points K et F; enfin, du poinl I
comme- centre, avec un rayon égal à II-] ou
ii il1", décrivons l'arc EF. La courbe AEFB
sera {'anse demandée. Les arcs qui composent
une anse de panier, quel qu'en soit le nom-
bre, jouissent de cette propriété remarqua-
ble que la somme de leurs degrés est tou-
jours égale à 180°, expression d'une demi-
circonférence.
* ANSE , ville de France (Rhône), sur l'A-
zergues, ch.-l. de cant., arrond. et à i kilom.
do Villefrunche; pop. aggl., 1,294 hab. —
pop. tôt.., 8,036 hab. ■ Anse , dit M. Adolphe
Joanne, est une ancienne station romaine.
t Mi y voit encore, au milieu des habitations
modernes, des pans de murs romains trè ■
considérables. Auguste y avait fait ■
un palais dont les derniers débris servirent
à la construction d'un" chapelle, tram I
actuellement en magasin. A 1 kl
des murailles, on a découvert, en 1844 et
1845, les restes d'une vaste et s|
tation appartenant a l'époque gallo-romaine,
plusieui I lillcsd'An te
ont éti monuments histo-
riques. ■ Au Xi« et au xik siècle, il s'y tint
cinq conciles. Cinq fon fourni
l'eau a la ville; parmi elles, il en est une qui
tarit durant les années pluvieuses el est plus
abondante dans les teJB
ANSKG1SB, prélat français, mort vers la tin
du xe sieel^. Il fut sacre en 'J12 évéque de
Troyes et devint chancelier du roi Raoul. Il
prit part a une m contre les Nor-
mands en Bourgogne et y fut blessé (026).
A.NSE
150
u un différend avec Robert, c mte
de sa ville episcopaln et
-•le siège avec des troupes que
lui avait ! mrnies l'empereur Othon (959).
AbauoJ ses auxiliaires, il se réconci-
lia 'vec Robert et fut rétabli sur son siège
(9C0). °
Au«clt»c de Cnulurbérj (SAINT), étude lllS-
tonqm , Chs ■ EU nusat (i8'.3,
i vol. m-8o). Dans cet archevêque il y a
deux personnages bien distincts, l'homme
politique et le philosophe; aussi l'auteur
a-t-il envisagé ^unt Anselme sous ce
I ile a faire, k
• el même de la m
du sujet. Né dans le sie siècle, dans cet âge
agite par la querelle du sacerdoce et de
l'empire; élevé confie son désir sur le
de Cantorbéry, mêlé à des q
■ toujours la i
s«ui m.
archet i et coi bon politiq ;
joue au'un rôle as tes médîo :re. On nu trouve
en lui ni le génie ardent de l'un de ses suc-
cessem rhoma B ket, ni l'é-
loquent e populaire de saint Bernai I. i
le temps ou il était presque néce ■ l'ôtn
un homme politique ou un tribun pour être
un bon evéque, comme on l'entendait
c'est-à-dire propre a seconder les proj I
papes et leurs vastes plans de mon
Universelle, saint Anselme ne fui
fond qu'un moine et un penseur pacifique,
tranchons le mot, un philosophe duxie siècle.
Une autre difficulté pour écrire la \ i<
saint du xi« siècle, c'est le corté
pieux et de miracles qu'on y rencontre
que pas, et les empiétements de la lé
qui veut envahir l'histoire. M. de Rému at a
trouve le moyen de louvoyer en évitant les
ils. La légende n'est pour lui qu'un docu-
ment de plus, dont il tire de gracieux I
et de naïves peintures. Il suit les vieux chro-
niqueurs sans les copier; il prend de leur
ii tout ju te ce 'i"d en fun pour ;
. vieux temps et pour en fa ■ i ■
tir l'esprit. Chaque siècle contribue a
tableaux : le nôtre pour cette connaissance
de 1 i \ ie et du cœur qui est le fruit de notre
expérience et de nos désillusions, les siècles
passés pour la vivacité et la candeur de
mpressions. Avec quel charme M. de
Rémusat ne décrit-il pas les premiers
de la piété dans l'âme du jeune Ànselm
fuite de la maison paternelle pour aller
chercher dans uu monastère la retraite i I
la science du salut; sa vie d'étude, de
cueillement et de modestie auprès du vieil
abbe tlerliiin, loin du tumulte et des | l
sions du monde, sous l'abri révéré du cou-
veutl La s'écoulèrent les meilleures et les
plus belles années d'Anselme. Abbé lui-
même, il devint a SOU tour le I
modèle des moines qui l'adoraient. Toute sa
rie se passait à prier et à méditer d
ment; il ne devait connaître les amen
et les douleurs de la vie que sur ce
épiscopal, dont l'élévation n'était pa
pour son âme tranquille et modeste, il lui
fallut alors, pour la première foi .. lutter i-
tre des rois et contre le plus grand nombre
de ses collègues dans l'èpiscopat d'Aï
terre; aller jusqu'à Rome et affronter à plu-
sieurs reprises la fatigue et le
d'un long voyage, appren ■ i
ce que c est que la tvrannie et la cupidité
dans l'âme des princes, la bassesse et i !
de plaire dans l'unie des cotnlisaus, fit,
renée et l'égoïsme dans les politiques. Toute
cette parue agitée do la vie de saint An
est parfaitement dépeinte par M. de R
sat; il y trouve l'occasion de déi
les yeux du lecteur un tableau comp]< :
accidents de la vie au moyen âge. Le n
u-, l'abbé revivent dans son ou-
irra 'foutes Les questions qui agiti | la
société a cette épo [ue mis la
plume de l'auteur, et ces questions sont nom-
breuses et importantes. Les luttes Sont coin
. ce sont des guerres d'opinions et
d idées, sans préjudice, bien entendu,
pas ions. En vain M. de Rémusat aurait-il
voulu échapper a ta controverse: elle le do-
mine bon •■•■•• elle
.-eux dont il retrace l'hîs toire, cou
venait assaillir saint Anselme sur sou siège
de ■ rbéry.
13 la première partie du livre, tout
historique, dans ia seconde M. de Réri
I >■■ de ami Anselme pfa I
plie, l.e pieux archevêque a |. . ■•■ un ^nuid
■ d'écrits, presque tous empi
Cal ai |U ible de philo ÎO|
tienne, entre autres, le atonotogion <i \,
Ce donner quô ao
. i célèbi ■■ >n de rexis-
i Dieu prise dan.
nous nous formons de ce grand être, i,.- bio-
dous montre ■ l ■
el re heri haut avec ai deux > i
riie. Sur le siège d.* Cantorbéry,
sou couvent, proscrit et exile ou taux d
triomphe, seul, dans ce siècle d'agita
liait par l'exercice du ia
I ion, il appliquait la i .i ■ on es-
ritrer les doctrines
et les ventes de la loi. Au lit do mort, sa
lernière pensi m .do n'avoir
dernière main â uu ouvrage du
. ique.
La Vie dt saint Anselme so re uiniu.indo
160
ANST
par une haute distinction d'esprit et par l'é-
lévation des sentiments. Ce n est pas seule-
ment on curieux et piquant ouvrage; par la
nature même du sujet, c'est une généreuse
protestation contre l'empire insolent des in-
térêts matériels. C'est un livre fait pour éle-
ver et consoler l'àme à une époque de dé-
chéance morale.
ANSELME, prélat saxon, mort en 1159. Il
était évêque de Havelberg, lorsque l'empe-
reur Lothaire II l'envoya en ambassade à
Constantinople , on ignore pour quel objet.
Il prerita de sa présence en Orient pour se
livrer à de grandes controverses avec les
évèques grecs, sur les questions qui les divi-
saient avec l'Eglise de Rome. A son retour,
invité par le pape à rédiger la relation de
ces conférences, il écrivit l'ouvrage intitulé
Antinomies. Apres une nouvelle ambassade
a Constantinople, il fut élu, en 1155, arche-
vêque de Ravenne, et nommé par l'empereur
exarque de la même ville.
ANSELME DE PARME ( Georges ), savant
italien du xve siècle. On ne sait rien de sa
vie, et il n'est connu que par un ouvrage
intitulé : De harmonia dialogi, et divisé en
trois parties: De harmonia cœlesti, De har-
monia instrumentati , De harmonia cantabili.
ANSERANAS s. m. (an-sé-ra-nass — du lat.
anser, oie ; anas, canard). Ornith. Sous-genre
de canard, ayant pour type le canard à pieds
demi-palmés.
ANSGARDE , première femme de Louis le
Bègue, roi de France. Elle épousa ce prince
à 1 âge de dix-huit ans, contrairement au
désir de son père, Charles le Chauve, et en
eut deux fils, Louis et Carloman, qui régnè-
rent tous deux. Elle fut par la suite répudiée
par son époux, qui l'abandonna pour épouser
Adélaïde. Cetie répudiation fut désapprouvée
par l'autorité ecclésiastique, et notamment
par le pape Jean VIII, qui refusa de sacrer
la nouvelle reine. On ignore ce que devint
Ansgarde après sa répudiation.
ANSLO (Reinier van), poète hollandais, né
à Amsterdam en 1626, mort à Pérouse en
1669. Dans un voyage qu'il fit à Rome en
1649, il .se convertit a la religion catholique
(il était anabaptiste). Des l'âge de vingt ans,
il avait attiré l'attention sur lui par ses poé-
sies, dont le recueil a été publié en 1713
(Rotterdam, in-S°). Il composa aussi une tra-
gédie dont le sujet est Je massacre de la
Saint-Barthélémy (1649).
AN'SON (Pierre-Hubert), homme politique
et écrivain français, né k Paris en 1744, mort
en 1810. Il était membre du comité central
des receveurs généraux lorsqu'il fut, en 1789,
envoyé à l'Assemblée des états généraux. 11
y proposa un grand nombre de réformes fi-
nancières très-hardies. Il fit ensuite partie
de l'Assemblée constituante. Sous l'Empire,
il fut nommé président du conseil général de
la Seine, puis administrateur général des
postes. On a de lui : Anecdotes sur la famille
Lefèvre, de la branche d'Ormesson, publiées
dans Je Journal encyclopédique de 1770; Mé-
moires historiques sur les villes de Milly et
de Nemours i dans les Nouvelles recherches
sur la France (1766, 2 vol. in-12); les Deux
seigneurs ou l'Alchimiste, comédie en deux
actes et en vers, avec Hérissant (17S3, in-8°j;
Odes d'Anacrèont traduction en vers (1795,
in-8°); traduction des Lettres de milady Mon-
tague (1795, 2 vol. in-12).
" ANSON (George) , général anglais. — En
1853, il retourna dans l'Inde, fut promu gê-
nerai eu 1855, puis devint commandant en
chef de l'armée indo-britannique. Le général
Anson marchait contre les cipayes révoltés,
qui s'étaient retranchés à Delhi, lorsqu'il
mourut d'une attaque de choléra, à Kurnaul,
le 27 juin 1857.
* ANSPACH (Joël). — Il est mort en 1875.
Sa fille a épousé M. Gustave de Rothschild.
ANSPRAND, roi des Lombards. Il vivait au
vnic siècle de notre ère; en l'an 702, il étail
tuteur de Lieubert, lils de Camberl, et il fut
dépouillé de la régence par Regimbert, duc
de Turin , qui tua Lieubert et mutila la
femme et le fils aîné d'Ansprand. Celui-ci
s'enfuit eu Bavière, où son plus jeune fils,
échappé au massacre des siens, vint le re-
joindre. Deux ans plus tard, Ansprand vint
a la (été d'une armée attaquer Aribert, fils
de Regimbert, le battit et le contraignit a
s'enfuir. Il reprit le Iront' de LombarJic,
mu mourut nu bout de trois mois et eut
pour successeur son lils Luitprand, qui fut
plus grands rois de Lombardie.
AoBier f«1p, poème héroï-comique de Wil-
liam Tennant, dont nous avions donné par
erreur, dans nos premiers tirages, le compte
rendu au mot Asktbr. Nous le reproduisons
g t véi i table place.
( ette œuvre singulière, la première de ce
genre que la littérature anglaise ait à signa-
ler, parut en 1812. Ce potttne est écrit en
stances de huit vers, coupe pr i p <pie
Byron popularisa depuis dans son Btppo et
dans le Don Juan. Il a pour sujet le mariage
de Maggie Lauder, lu fameuse hôtt I
la ballade écossaise. Mais fauteur n'écrivit
point sa composition suivant la donnée tradi-
tionnelle acceptée par les croyances popu-
laires. H voulut plaire aux admirateurs de
cette poésie convention nello et raffinée, moi-
tié suneuse et suntiiueutule, moitié burlesque
AN TA
et satirique, cultivée jadis avec tant de bon-
heur par le Berni, l'Arioste et autres poètes
badins d'Italie. C'est un genre où l'on voit
des images classiques sur des sujets vulgai-
res, un merveilleux surnaturel mêlé aux dé-
tails ordinaires de la vie domestique, et pré-
senté avec un talent de description qui s'ap-
puie autant sur la fantaisie que sur la réalité.
Une œuvre si bizarre, exécutée dans un style
tout nouveau, fit sensation; on l'a souvent
réimprimée. La popularité à'Anster Fair ,
comme celle des autres poèmes de Tennant,
a dû souffrir du cercle étroit dans lequel \\
renferme ses tableaux. La plupart do ses
descriptions et de ses types ne dépassent pas
les limites du petit comté de Fife, où s'était
écoulée sa jeunesse. Toutefois, c'est dans
Anster Fair que l'on découvre le plus de va-
riété et d'humour : l'entrain, l'esprit achè-
vent d'en faire un tout agréable, dont on cite
des morceaux très-poétiques. Il y a de la
passion et du coloris dans le portrait de son
héroïne, de la gaieté et du piquant dans la
peinture des paysans du Nord qui se rendent
à la foire.
ANSTETT (Jean-Protais), diplomate russe,
né à Strasbourg, mort à Francfort-sur-le
Mein en 1835. Il entra, dès 1789, au service
de la Russie, fut envoyé en Prusse en 1794 et
prit part à l'expédition prussienne contre la
Pologne. Il fut envoyé plusieurs fois a
Vienne, où il géra l'ambassade russe avec le
titre de chargé d'affaires. En 1811, il fut
nommé directeur de la chancellerie du prince
Koutousof. Il accompagna l'empereur de
Russie dans les campagnes de 1813 et de
1814 et fut un des négociateurs envoyés aux
conférences de Prague. Nommé ensuite mi-
nistre plénipotentiaire à Francfort, il occupa
ce poste jusqu'à sa mort.
ANSTEY (Christophe), poète anglais, né en
1724, mort en 1805. Il fit ses études à l'uni-
versité de Cambridge et devint membre du
collège du roi. Son principal ouvrage est le
Nouveau guide de Bath (1766), satire spiri-
tuelle, qui obtint un immense succès. Le Pa-
triote (176S), le Bat d'élection (1776), Y Envie
(1778), la Charité (1779) sont aussi des mor-
ceaux d'une certaine étendue, et qui ont été
recueillis en volume (1786, in-8°). Anstey fai-
sait aussi des vers latins.
ANST1S (John), antiquaire et héraldiste
anglais , né en 1669 , mort en 1744. En 1702,
1703 et 1704, il fut envoyé au Parlement par
le bourg de Saint-Germain, en Cornouailles.
En 1704, il reçut le titre de roi d'armes. Il a
publié : Lettre sur la dignité de comte-maré-
chai (1706, in-8°); Cérémonial de l'installation
des chevaliers de la Jarretière (1720, in-8°) ;
Registre du très-noble ordre de la Jarretière,
avec une notice sur les vies des chevaliers
(1724, 2 vol. in-fol.) ; Observations servant
d'introduction à un essai historique sur la
chevalerie du Bain (1725, in-4°). Il a laissé
aussi un ouvrage inachevé sur les sceaux,
intitulé : Aspilogia.
ANTAGORAS, berger de l'Ile de Cos, qui
lutta contre Hercule, jeté dans l'île par la
tempête, et auquel il avait promis un bélier
s'il parvenait à le renverser. Antagoras, se-
condé par les Méropes, mit Hercule en fuite.
ANTAGORAS, poète grec, né au ni" siècle
av. J.-C. Il était familier et compagnon de
table du roi Antigone Gonatas. Il s'était l'ait
une réputation par ses propos de table. Il
avait composé un poème épique intitulé : la
Thébaïde, poème si ennuyeux, dit-on, que,
lorsque l'auteur eut l'idée d'en faire une lec-
ture publique dans une réunion de Béotiens,
ses auditeurs ne purent résister au sommeil.
Il est vrai que le même fait est raconté à
propos de la Thébaîde d'Antunaque, ce qui
peut faire soupçonner une confusion. Les
deux poèmes, du reste, sont perdus.
ANTALE s. f. (an-ta-le). Moll. Syu. de
DENTALE.
ANTAMTAPPES, enfer indou, d'où, au dire
de certains brahmes, les âmes ne reviennent
jamais, et où les méchants subissent des
peines éternelles. V. Jamma-Locon , daus ce
Supplément.
* ANTARCTIQUES (régions). — Elles sont
moins connues que celles du pôle arctique;
on les a beaucoup moins visitées, d'abord à
cause de leur éloignement, et de plus, parce
que l'océan Glacial antarctique est plus em-
barrassé par les glaces, qui s'avancent jus-
qu'à do très-grandes distances du pôle. En
lace de la pointe d'Afrique, on les trouve
parfois jusqu'au 34° degré de latitude S. Les
navigateurs qui ont essayé de pénétrer dans
ions n'ont guère dépassé le 78° degré
de latitude. Ils y ont rencontré des baleines,
des phoques, des loups de mer, des albatros,
des pétrels, des piogouins.
Un premier groupe de terres est situé au
S. de l'Amérique, à 800 kilomètres environ
du i ap Horn. Ce sont : les îles Sheiland
du Sud, séparées de l'Ile Joinville et do la
Tri'n- Luuis-Phili|ipe par le détroit de lir.ins-
field; un peu à l'O. , les Terres de la Trinité
el Palmer, avec les petites lies BiscoÔ et
l", dépendant de la Terre de Gra-
hain ; laTerre Alexandre I" et l'Ile Pierre I",
qui furent découvertes en 1821 par le capi-
taine russe BellingahauseOa
Vu second groupe de terres, situé presque
en face de la Nouvelle-Zélande, comprend
la Terre Victoria, avec les lies Franklin et
ANTE
Beaufort, le tout découvert par James Ross
en 1841. On y trouve les monts Parry, les
volcans Terror et Erebus , les monts du
Prince-Albert, Melbourne, etc., en face de
l'île Coulmnn. Le même groupe comprend
encore les Terres Adélie, Clarie, Sabrina ou
Balleny,Termination, et des terres qui n'ont
point reçu de nom, mais qui ont été entre-
vues par Dumont d'Urville et Wilkes en
1839-1840.
En face de l'Afrique, on ne connaît encore
que l'île Kemp et la Terre d'Enderby, décou-
verte par Biscoè en 1831.
On connaît encore, au S. de l'océan Atlan-
tique, les îles Bouvet, les Iles Sandwich mé-
ridionales, la Géorgie du Sud, les Oreades
méridionales ou Nouvelles-Orcades. Wed-
dell a nommé mer de George IV la partie de
l'Océan où, en 1823, il a pu pénétrer plus loin
que le 78e degré; mais il n'a point vu de
terre dans ces parages.
ANTASTJS , citoyen de Gonusse , ancienne
ville de la Grèce, près de Sicyone. Il était
père de Mêlas, dont le fils, Éétion, fut le
père de Cypsélus, qui chassa les Bacchiades
de Corinthe.
ANTÉA ou ANT1A, la même que Sténobée,
femme de Prœtus, roi d'Argos. V. Bklléro-
phon, au tome IL II Sœur de Priam. Faite
prisonnière par les Grecs , elle excita les
habitants de Pallène à brûler leurs vais-
seaux.
Antéchrist (l'), par M. E. Renan (1873,
in-8°). La période de l'histoire du christia-
nisme qui fait l'objet de ce volume est celle
où l'Eglise naissante, jusqu'alors peu dis-
tincte de l'Eglise juive et respectant encore
la loi mosaïque, se sépare brusquement de
la synagogue; la ruine de Jérusalem, l'in-
cendie du temple, la dispersion des Juifs,
par une coïncidence fatale, aidèrent beau-
coup à cette émancipation. Dans la série
des ouvrages de l'auteur relatifs aux origi-
nes du christianisme, il fait suite à Saint
Paul et reprend même en partie la biogra-
phie de cet apôtre , dès son arrivée à Rome,
l'an 61. Le sujet du livre est, en effet, la
lutte de saint Pierre et de saint Paul, la
crise aiguë, au point de provoquer presque un
schisme, qui éclate entre l'Apôtre des gentils
et les apôtres de la circoncision, entre les
judéo-chrétiens restés fidèles à la loi ou aux
pratiques mosaïques, et ceux qui, pour éten-
dre l'action de la religion nouvelle, renoncent
à rester juifs. Cette lutte, dont on s'est ef-
forcé par la suite de faire disparaître les
traces, lorsque le christianisme s'unifia, en a
laissé pourtant de très-visibles dans les épî-
tres de saint Paul, dans celle de Jacques,
frère de Jésus, et surtout dans Y Apocalypse,
cet étrange poème en prose, que M. Renan,
avec les écrivains ecclésiastiques, croit être
de l'apôtre Jean; il en donne d'excellentes
raisons, tandis qu'il refuse a Jean, à l'aide
d'inductions non moins solides, d'après Baur
et l'école de Tubingue, la paternité du qua-
trième Evangile. L'Apocalypse, malgré toutes
les difficultés d'interprétation qu'elle offre et
l'obscurité des allusions, est le monument le
plus considérable de l'histoire religieuse de
cette période. ■ Le livre, dit M. E. Renan,
est judéo-chrétien, ébionite; il est l'œuvre
d'un enthousiaste, ivre de haine contre l'em-
pire romain et le monde profane; il exclut
toute réconciliation entre le christianisme
d'une part, l'empire et le monde de l'autre;
le messianisme y est tout matériel ; le règne
des martyrs pendant mille ans y est affirmé;
la tin du monde est déclarée tres-proehaine.
Ces motifs, où les chrétiens raisonnables,
sortis de la direction de Paul, puis de l'école
d'Alexandrie, voyaient des difficultés insur-
montables, sont pour nous des marques d'an-
cienneté et d'authenticité apostolique. L'é-
bionisme et le montanisme ne nous font plus
peur; simples historiens, nous affirmons
même que les adhérents de ces sectes, re-
poussés par l'orthodoxie, étaient les vrais
successeurs de Jésus, des Douze et de la fa-
mille du Maître. La direction rationnelle que
prend le christianisme par le gnosticisme
modéré, par le triomphe tardif de l'école de
Paul et surtout par l'ascendant d'hommes
tels que Clément d'Alexandrie et Origène,
ne doit pas faire oublier ses vraies origines.
Les chimères, les impossibilités, les concep-
tions matérialistes, les paradoxes, les ênor-
mités qui impatientaient Eusèbe quand il
lisait ces anciens auteurs ébionites et millé-
naristes, tels que Papias, étaient le vrai chris-
tianisme primitif. »
Ce volume de Y Antéchrist est en grande
partie consacré a Néron; cela devait être,
puî: que le fameux empereur est le héros de
{'Apocalypse. On y trouve, au chapitre inti-
tule ; Y Incendie de Borne, une très -fine ana-
lyse du caractère de ce maniaque couronné ;
c'est en même temps un grand tableau d his-
toire. La page où se consomme l'assimilation
de Néron avec la Bête de Y Apocalypse me-
nte d'être citée : ■ Déjà l'idée s'était répan-
due que la venue du vrai Christ (les chré-
tiens croynieut, selon la prédiction de l'E-
\ m île, que Jésus allait apparaître, dans les
nuées, avant la lin de la génération présente,
et l'auteur de Y Apocalypse, qui écrivait en
09, fixe à trois ans ot demi, d'une manière
, la durée du monde), que la ve-
nue du vrai Christ serait précédée de la
d'une sorte de Christ infernal qui
serait en tout le coo traite de Jésus. Il
ANTË
n'y avait plus à douter, l' Anti-Christ , le
Christ du mal, existait ; l'Anti-Christ, c'était
ce monstre à face humaine , composé de fé-
rocité, d'hypocrisie, d'impudicité, d'orgueil,
qui courait le monde en héros ridicule, éclai-
rait ses triomphes de cocher avec des flam-
beaux de chair humaine, s'enivrait du sang
des saints, peut-être faisait pis encore. Ou
est tenté de croire, en effet, que c'est aux
chrétiens que se rapporte un passage de
Suétone sur un jeu monstrueux que Néron
avait inventé. On attachait nus aux poteaux
de l'arène des adolescents, des hommes, des
femmes, des jeunes filles; une bête sortait
de la cavea, s'assouvissait sur chacun de ces
corps. L'affranchi Doryphore faisait sem-
blant d'abattre la bête. Or, la bête, c'était
Néron, revêtu d'une peau d'animal fauve.
Doryphore était un infâme, à qui Néron s'é-
tait marié, en poussant les cris d'une vierge
qu'on outrage... Le nom de Néron est trouve,
ce sera la Bête. Caligula a été l'Anti-Dieu,
Néron sera l'Anti-Christ ; Y Apocalypse est
conçue. La vierge chrétienne qui, attachée
au poteau, a subi les hideux, embrassements
de la Bête portera avec elle cette affreuse
image dans l'éternité. ■
On ne trouve dans Y Antéchrist que peu de
controverse religieuse; la religion naissante
est, en effet, à l'époque qui fait le sujet du
livre, intimement mêlée à l'histoire générale.
La situation de l'empire romain , sous Néron
et au début du règne de la dynastie fla-
vienne; la révolte des Juifs en 66, l'expul-
sion du légat et du procurateur romains, Ges-
sius Florus et Cestius Gallus; l'expédition de
Vespasien et de Titus, terminée en 70 par le
siège et le sac de Jérusalem, tels sont les
traits principaux de cette période. L'humble
communauté judéo-chrétienne réfugiée à
Pella, les différends des petites Eglises de
Rome, d'Antioehe, de Corinthe, d'Ephèse ne
tiennent naturellement qu'une place res-
treinte au milieu de ces grands événements,
qui sont cependant capitaux dans l'histoire
du christianisme. M. Renan a écrit ces belles
pages historiques avec cette érudition à la-
quelle rien n échappe et ce charme de style
qui lui est particulier. Quoiqu'il y combatte
et réduise à néant bien des légendes chères
au catholicisme , nulle part on ne sent chez
lui l'aigreur de la controverse et de la dis-
pute. Les adversaires du christianisme vou-
draient peut-être trouver dans ce volume
des attaques plus vives, et d'autre part un tel
ouvrage ne saurait plaire au clergé. L'au-
teur risquerait donc de ne plaire qu'à un pe-
tit nombre de lecteurs, à ceux qui, sans parti
pris et sans passion, veulent étudier les pro-
blèmes religieux au même titre que tout au-
tre problème curieux d'érudition ou de sim-
ple curiosité. Mais c'est à ceux-là seuls qu'il
s'adresse: «Je ne cacherai pas, dit-il, u,ue le
goût de l'histoire, la jouissance incompara-
ble que l'on éprouve à. voir se dérouler le
spectacle de l'humanité m'a surtout entraîné
en ce volume. J'ai eu trop de plaisir à le
faire pour que je demande d'autre récom-
pense que de l'avoir fait. ■
* ANTÉCIEN ou ANTŒCIEN adj. et s. m.
— Se dit des peuples habitant des contrées
situées sous le même méridien et sous des
latitudes égales, mais l'une australe et l'au-
tre boréale.
ANTEE , roi d'Irase, en Libye, et père de
Barcé. 11 promit la main de sa fille à celui
de ses prétendants qui vaincrait les autres à
la course. Ce fut Alexidamus qui l'emporta.
II Un des capitaines de Turnus. (Enéide.)
ANTEl.Ml (Joseph), historien ecclésiasti-
que, ne à Fréjus en 1648, mort en 1697. Il
fut d'abord chanoine de Fréjus, puis grand
vicaire et officiai de l'évéque de Pamiers.
Il a écrit, sur les antiquités ecclésiastiques
du Midi, un grand nombre de mémoires qui
ont une certaine importance historique. Nous
citerons : De sancts Maximx virginis cultu
et palria ; Assertio pro unico sancto Eu~
cherio , où il prouve qu'il n'a existé qu'un
seul saint Eucher : De asiate sancti Mar-
tini , Turonensis episcopi ; Sécréta Lirinen-
sium, etc., etc. Joseph Antelmi eut avec
le Père Quesnel une discussion théologi-
que, qui le décida à publier Deux lettres à
M. l'abbé ...., pour servir de réponse aux
deux parties de la lettre du Père Quesnel
[Paris, lii'JO, in-4°). 21 avait aussi écrit dans
sa jeunesse un traité : De periculis canonico-
rum, que son frère Charles, évêque de Fré-
jus, a continué, mais qui, pour des raisons
inconnues, est resté manuscrit. 11 avait éga-
lement publié, en 1680, une dissertation : De
initiîs Ecci-six Forojuliensis.
ANTKNAC, montagne de France (Haute-
Garonne), dans le canton de Bagnôres-de-
Luehon. Lie son sommet (2,000 mètres), on
jouit d'une vue magnifique sur le bassin de
Luchou, la vallée de l'Hospice et le groupe
des Monts-Maudits.
ANTENNARIÉES s. f. pi. (an-lènn-na-ri-é
— rad. antennarie). Bot. Groupe de la sous-
tribu des gnaphaliées, ayant pour type le
genre antennarie.
* ANTÉINOR. — Il était fils d'iEsyétès ,
prince troyen, et de Cleomestra. Epoux de
Théano, sœur d'IIécube et fille de Cissée, roi
de Thrace, il eut d'elle une fille, Crino, et de
nombreux fils , dont les principaux sont .
Acamas, Agenor, Anthée, Archiloque, Coon,
Dèinoléou , Euryinaque , Gluucus. Hélieaon,
ANTH
Iphidamas, Lamlamas, Pol}be; Il eut, en ou-
tre, d'une esclave, un (ils, Pédéus, qui fut
élevé par Théano. Anténor, suivant Ho-
mère, était un des plus sages parmi les an-
ciens de Troie. C'est chez lui que descendi-
rent les ambassadeurs grecs envoyés à Troie
pour redemander Hélène; c'est lui qui ac-
compagna Priain au camp des Grecs, pour
n gter les conditions du combat entre Paris
et Ménélas; enfin, il ne cessa de conseiller
aux Troyens, mais vainement, de rendre
Hélène aux Grecs. Les auteurs venus après
Homère le regardent sous un jour moins fa-
vorable que le chantre de V Iliade. Suivant
eux, il avait été chargé par ses compatrio-
tes, avant la guerre de Troie, d'aller récla-
mer aux Grecs Hésione, qu'ils avaient enle-
vée. Bien qu'il n'eût pas réussi dans sa mis-
sion, il avait conservé les meilleurs souvenirs
de l'accueil que lui avaient fait les peuples
de la Grèce, et ces souvenirs, lorsque la lutte
eut lieu, le poussèrent à favoriser les Grecs
aux dépens de ses concitoyens. Outre le re-
proche qu'on lui fait de n'avoir pas révélé
aux Troyens la présence d'Ulysse, qu'il avait
reconnu dans Troie même, malgré le dégui-
sement sous lequel il se cachait, il est accusé,
lorsqu'on l'envoya traiter de la paix avec les
Grecs, d'avoir trempé daus la machination
OUi'die contre la ville par l'érection du fa-
meux cheval de bois, qui était censé une of-
frande que les Grecs faisaient à Minerve
avant de se retirer; enfin, il fit abattre un
pan de muraille pour faire entrer le cheval.
Comme dernière preuve de ses intelligences
avec les ennemis de sa patrie, sa maison fut
mise à l'abri du pillage, sur l'ordre d'Aga-
memnon, qui avait fait clouer une peau de
panthère à la porte de cette maison, pour
qu'elle fût respecté*;.
Après la prise de Troie, il alla fonder, sui-
vant les uns, la ville de Patavium (Padoue)
en Italie; suivant d'autres, il resta en Asie
et édifia une nouvelle ville sur les ruines de
la première ; d'autres, enfin, disent qu'il se
retira avec Ménélas en Libye et mourut à
Cyrène. Dans le Lesché de Delphes, par
Polygnote, figurait la demeure d'Anténor,
avec la peau de panthère, ainsi que lui-
même, sa femme, sa fille Crino et deux de
ses fils.
• AINTEQUERA, ville d'Espngne, province
et à 16 kilom. de Malaga; 3u,0uo hab. — An-
tequera, l'une des plus anciennes villes de
l'Espagne, est située sur trois collines, à
l'une des extrémités de la magnifique et fer-
tile plaine qui porte son nom. Le territoire
produit en abondance du blé, de l'orge, de
l'huile et ilu vin, qui s'expédient vers Malaga
et les localités voisines; nombreux bétail.
La principale industrie de la ville consiste
eu étoffes de laine, fort estimées en raison
de la finesse du tissu et de la solidité de la
teinture. Aux environs et à l'E. de la ville se
trouve une espèce de dolmen, enfoui sous un
monticule; • c'est, dit M. Germond de La vi-
gne, le plus curieux des témoignages de l'an-
tiquité tl'Antequera. *
AINTI1ÉAS, fils d'Eumélus , roi de Patras.
Triptolême, monté sur un char attelé de
deux dragons, étant venu à la cour d'Knnié-
lus pour lui apprendre l'art de l'agriculture,
Aulheas voulut l'imiter, et, un jour que
Triptolême dormait, il se mita, parcourir le
paya en semant du blé, monte sur le char
magique , mais, inhabile à diriger ce char, il
tomba et se tua. Eumelus et Triptolême éle-
vèrent la ville d'Anthée en son honneur.
(Pausanias.)
ANTHÉE, fils d'Anténor et de Théano.
Paris le tua par méprise.
&NTHÉL1E, une des Danaïdes, épouse de
Cissée.
■ ANTHÊME (SAINT-), bourg de Fronce
(Puy-de-Dôme), ch.-l. de cant., orrond. et k
25 kilom. d'Ambert, surl'Ance; pop. •
930 hab. — pop. tôt., 3,15.") hab. Souterrains;
aux environs, ruines du château de la Roue,
qui fut, au moyen âge, le siège d'un
gneurie importante.
AM'IIÉMON , père d'un guerrier tué au
siège de Troie par Ajax , fils de Télamon
{Iliade.)
ANTHÛ.MONE, jeune tille d'Arcadie, qu'E-
nee rendit mère d'une fille, au rapport de
Denys d'Halicarnasse.
ANTHÉNANTHIE s. f. (an-té-nan-U). Bot.
G'-nre de plantes, «le la famille des grami-
nées. Syn. de sàcciiarum.
* ANTHIAS s. m. — Encycl. Ichthyol.
C'est par erreur qu'il a été du, nu tome I«,
que le serran barbier avail été désigne par
Cuvier comme étant Yanthias des an
Cuvior n'est pas coupable d'une aussi gros-
sie e méprise. En réalité, c'est Rondelet
3ui a appliqué au barbier le nom scientifique
'authias; mais, en empruntant ce nom aux
anciens, il n'a certainement pas voulu éta-
blir une assimilation entre le barbier, dont la
bulle n'atteint pas 0^,25, et Vantkias de i m
ci-'i'S, gros poisson auquel ou offrait comme
appât des bars et de* perches, et si vigou-
reux .jue le pécheur devait lui livrer un
combat, après l'avoir attire dans sa barque.
l.'autltias est-il une espèce disparue? On
pourrait le croire, d'après la desi ription as-
sez précise d'Elicn, et qui ne s'applique à
aucun poisson connu. Cuvier, qui a tenté do
grands efforts pour retrouver cette espèce,
eUITLKMDNT.
ANTH
n'a pu que faire certains rapprochements
dont il a lui-même reconnu I s ïncunvé
nients. Il paraît établi que Yanthias apparte-
nait à la famille des scombéroïdes, qu il était
voisin du thon ; mais il serait téméraire dal-
ler plus loin. Les Grecs eux-mêmes ont perdu
la tradition de la véritable espèce de Yanthias,
car ils appliquent aujourd'hui cette dénomi-
nation aux gymnètres, longs poissons en ru-
ban , si délicats, si fragiles, qu'on ne peut
les tirer de l'eau sans les rompre.
ANTH IM US, patriarche de Constantinople.
Il avait été d'abord évéque de Trébizonde, et
la faveur de l'impératrice Théodora le porta
sur le premier siège de l'Eglise d'Orient.
Mais il ne tarda pas à professer publique-
ment les doctrines condamnées d'Eutychès,
et le pape Agapet, étant venu à Constanti-
nople, obtint de Justinien la déposition du
patriarche, déposition qui eut 1 approbation
du concile (53t;J.
ANTHO, fille d'Amulius, roi d'Albe.
' ANTHOBIE s. m. — Entom. Genre de
coléoptères, de la famille des cureulionides,
tribu des erirhinides, comprenant une seule
espèce, de l'Amérique du Sud.
— s. f. pi. Tribu de coléoptères, de la fa-
mille des lamellicornes.
— Encycl. La tribu des anthobies, créée
par La treille, a pour caractères : languette
bilobée , dépassant le menton; mandibules
cornées; mâchoires terminées par un lobe
soyeux; chaperon avancé; èlytres béants à
leur extrémité postérieure; antennes a neuf
ou dix articles, les trois derniers en massue.
Cette tribu comprend les genres suivants :
amphicorne, anthipne, glaphyre, chasinato-
ptère et chasme.
AMIiiHM! ( François - Paul - Nicolas ) •
conventionnel, né dans la première moitié
du xvme siècle, mort a Metz en 1793. Il était
lieutenant général du bailliage de Boulay
quand éclata la Révolution. Il adopta les
idées nouvelles et fut envoyé par les bour-
geois de Sarregueraines aux états généraux.
11 se signala dans cette Assemblée par son
ardeur au travail et fut chargé du rapport
de plusieurs affaires. Il parla, le 5 avril 17S9,
en faveur de l'institution du jury, puis pour
la liberté do la presse, le licenciement des
officiers de l'armée, la suppression des or-
dres de chevalerie, etc. Apres la dissolution
de la Constituante, il continua de figurer
parmi les plus ardents jacobins et fut nommé
maire de Metz. Il vint en cette qualité a la
barre de l'Assemblée législative pour y pro-
tester contre une accusation qui représentait
cette ville comme complice des émigrés. En
septembre 1792, il fut nommé député k la
Convention par le département de la Mo-
selle et vota, dans le procès de Louis XVI,
la mort sans appel ni sursis. Il fut envoyé
en mission dans le département de la Meur-
the, et son administration ayant été violem-
ment attaquée, il se défendit pur un mémoire.
11 mourut a Metz et laissa par testament ses
biens à la République; mais la Convention
les refusa et se contenta de déclarer que la
mémoire du citoyen Authoine ■ était chère à
la patiie. » On a de cet homme politique
plusieurs écrits relatifs à l'organisation de
la justice en France.
ANTIIOINE (François), baron de Saint-
Joski'H, général français, né k Marseille en
1787, mort vers 1865. Il était fils du magis-
trat Antoine-Ignace. A dix-sept ans, il s'en-
gagea dans un régiment de dragons, puis il
entra k l'Ecole de Fontainebleau. Envoyé en
Pologne en 1807, il fut attaché peu après,
comme aide de camp, au maréchal Soult, as-
i la a la bataille de Friedland, fut ensuite
chargé d'une mission à Saint-Pétersbourg,
puis rejoignit Soult en Espagne. A Grenade,
il fut fait prisonnier; mais il recouvra la li-
berté en 1809 et passa sous les ordres de
son beau-frere Suehet, duc d'Albufera, avec
qui il fit les campagnes de 1811 k 1813. An-
thoine se lit remarquer k Tarragone , k Oro-
peza , k Siagonte, k Valence et reçut, en
1814, le grade de colonel. SOUS la Restaura-
tion, il entra dans le corps d'etal-major, devint
chef d'état-major du baron de Damas, puis
fut employé a la section historique du D : Ôt
de la guerre et servit dans la garde royale.
Apres la révolution de juillet 1830, il fut mis
en disponibilité. Touieiois, peu après, il re-
çut la mission d'organiser militairement des
douaniers et des gardes forestiers. Promu
maréchal de, camp eu 1832, lieutenant gêné'
rai en 1854 , grand officier de la Légion
d'honneur en 1851, il passa dans la Bec lion
de la réserve en 1852 ei lit partie du conseil
de I ordre quatre ans plus tard. — Son frère,
M. Anthoikk de Saint-Joseph, mort k Paris
en 1853, étudia le droit, se lit recevoir avo-
cat, puis entra dans la magistrature et de-
vînt juge au tribunal de première instance
de la Seine. Tout en remplissant ces fonc-
tions, il composa sur lu législation comp irée
des ouvrages estimés : Concordance entre les
codes (ivils étrangers et le code Napoléon
(1839) dont une i* édition, revue et augmentée
par son fils, a paru en 1856 (4 vol. in-8°) ;
Concordance entre les codes de commerce
étrangers et le code de commerce français
(1843, in-4°), réédité en i sr.i ; Concordance
entre les luis hypothécaires étrangères et
français* i (isit, in-8°)
* ANTHOMYZ1DES ^. f. p\ — Entom. Cette
ANTH
sous-trbu d-- musc ides se distingue p
caractères suivants : antennes couché s , à
troisième article allongé; pelotes des (arses
allongées chez te maie; cuillerons petits '"i
médiocres; première cellule postérieure des
ailes ouverte. Cette sous-tribu,
bord pour un seul genre, n'en contient au-
jourd'hui pas moins de quatorze, dont les
habitudes et les caractères même sont ass< z
divers pour avoir motivé do nombreuses
sous-divisions. Leur habitat est partii m
ment très-variable , les unes vivant dans les
bois, d'autres dans les prairies, d'autres
aux endroits m irécageux.. Celles-ci vivent du
suc des fleurs, celles-là se nourrissent de
matières stercoraires ou s'acharnent sur les
bestiaux, dont elles paraissent rechercher
les exsudations. Les larves se développent
dans les debns végétaux, dans les i
vivantes, dans le parenchyme des feuilles ou
des fleurs, etc.
ANTHONY (Francis), médecin anglais, né
à Londres en 1550, mort en 1C23. Apres
avoir fait ses études k Cambridge, et s ins
être en possession d'aucun grade ni brevet,
il se mit à exercer la médecine et à vendre
de l'or potable à Londres. Condamné deux
fois, en 1600 et en 1602, à l'amende et k la
prison pour exercice illégal do la médecine,
il réussit, grâce k sa puissante clientèle, k
se faire délivrer le diplôme de docteur et put
alors continuer, sans danger pour lui, la
vente de l'or potable, qui lui procura de
grands bénéfices. Vivement at1 iqué par ses
confrères, il se défendit dans de nombreux
mémoires : Medicinx chymics et veri polabi-
lis auri assertio (Cambridge, îeio, in-4°);
Apologie ou Défense de la vérité concernant
un remède appelé aurum potabile, en réponse
k une attaque de Gwine (Londres, 1G16,
in-4o) ; Panacea aurea, sive tractatus duo de
aura potabili (Hambourg, 1619, in-12). La fa-
mille d'Anthony continua le commerce fruc-
tueux de l'or potable.
* ANTHOPHILE s. m. — Entom. Genre de
lépidoptères nocturnes,
— Encycl. Le genre anthophile appartient
à la tribu des noctuo-| halenides et se dis-
tingue par les caractères suivants : tète lisse ;
corps étroit; pattes postérieures très-lon-
gues; ailes supérieures presque triangulai-
res, dépourvues de taches, k angle apical
très-aigu; ailes inférieures largement fran-
gées.
Ces insectes habitent toutes les contrées
méridionales; une seule espèce , Yanthophile
cuivré, se rencontre aussi dans le nord de
la France. Ils vivent sur les fleurs et se
montrent de préférence au moment de la
plus grande chaleur du jour.
ANTHORÈS, compagnon d'Hercule. Il re-
joignit Evaudre en Italie et périt dans la
guerre contre les Rutules, perce parMèzence
d'un trait destine a Enee. [Enéide.) C'est en
parlant d'Anthorès, dont il raconte la mort
sur un champ de bataille, que le poète lutin
a dit :
Dulces moriens retmniscitur Argos.
ANTHOUAKD (Charles-Nicolas, comte d'),
général français, né à Verdun en 1773, mort
k Paris en 1852. Sous-lieutenant d'artillerie à
seize ans, il devint lieutenant eu 1790, capi-
taine en 1792, fit la campagne de Savoie et
prit part, eu 1793, au siège de Lyon, ou d
fut blessé. Apres avoir l'ait les campagnes
des Alpes (1794-1795) et d'Italie (1798-1797),
Anthouard suiVit Bonaparte en Egypte, Se
signala par sa bravoure h Malte , k Alexan-
drie, a la bataile des Pyramides, commanda
l'artillerie du corps de Lannes pendant la
campagne de Syrie et dirigea, a ce titre,
L'attaque des places d'El-Arich, de Jalli -l
de Suint-Jean-d'Acre. Quelque temps après,
Anthouard fut bl<-sse en s'opposant au dé-
barquement des Turcs sur la côte; puis il
devint commandant eu chef de l'artillerie do
l'armée. De retour en France (1800), il fut
promu colonel et mis à la tète du 1" régi-
ment d'artillerie à cheval. Le prince I
ayant été nommé vice-roi d'Italie (1805), il
lui lut attache eu qualité de pu i
camp et reçut, l'année suivante, le gi a
général de brigade. Api es avoir pria possi
siou de la Daimatie, annexée au royaume
d'Italie, il prit part a la campagne do Polo-
gne (1807), coopéra au siège de Dantzig, lit
la campagne d'Autriche (1809), reçut une
nouvelle blessure à la bataille de K
dut a sa valeureuse conduite à Wagiam le
titre do comte, puis, en 1810, le grade de
général de division. Anthouard, qui n
ces ■• do s<-r\ ir bous les ordn i
Bugène, le suivit en Russie (1812),
aux affaires d'Ostrowno , de Smolensk,
Moskowa et l'ut mÎ9 hors de combat |
nouvelle blessure pendant la retraite. A
peine rétabli, il alla combattre en Al
gne, puis il l'ut renvoyé en Italie, prit lo
commandement militaire des provint es illy-
riennes et revint auprès du prn.ee i
(1813), charge par Napoléon d'instru tions
pour ce i rince, n inspecta ensuit ,
tories de l'Ital ... m près
du prince de Piombino et devint, en 1814,
rneur de Parme el de PI i
cette époque, il était eu sérieuse mésintellt-
ivec le | , qu II
vivement de no pas avo i pu ■
la déf< Murs
Napoléon des renforts qui eussent pu I
ANTH
ICI
si utiles dans la grave situation où il se trou-
vait. Lors de la première R
Wlll le nomma grand officier de la
d'honneur, et, pendant les Cen -
Jours, il fut chargé d inspecter l'artillerie
des places de l'Est. Sous la seconde Restau-
ration, Anthouard présida le conseil do
guerre qui jugea et acquitta Drouot, entra
taillerie et alla siéger, en
1822, à la Cliambre des députés. Apres la ie-
volution de Juillet, il devint président du co-
mité d'artillerie ( îsao ), , de la
Légion d'honneur (1831) et pair de France
(1832). Rendu à la \ . rès la révo-
lution du U février 1848, il vécut dans la re-
traite jusqu'à sa mort.
ANTIIOARD (Jean- Vu i
homme politique fra
Haute (Drôme) en 1807.11 fut toujours attaché
à la cause de la liberté. Après la révolution de
1848, il fut nommé maire de Grenoble. Il ^e,
démit de ces fonctions lorsque commença la
réaction et vécut a l'écart tant que dura I Em-
pire. A la suite des événements du 4 septembre
lS70,il devint encore une fois maire de Greno-
ble et fut élu, en 1871, membre du conseil gé-
néral do l'Isère, où il siégea dans le groupe des
républicains. Lors des élections pour l'As-
semblée nationale, le 8 février 1871, M. An-
thouard avait obtenu plus de 47,000 voix,
mais n'avait point été élu. 11 posa de nou-
veau sa candidature pour la Chambre des dé-
putés le 20 février 1876. Dans la profession de
foi qu'il adressa alors aux électeurs de la
20 circonscription de Grenoble le vieux dé-
mocrate lit la déclaration suivante : « Je dé-
fendrai la République et la constitution... La
République, comme je la comprends, ouvre la
porte à tous les hommes de bonne foi, elle
se fait aimer. Ce qui constitue la vraie dé-
mocratie, ce n'est pas de reconnaître des
égaux, mais d'en faire. • Ses concitoyens
lui témoignèrent l'estime qu'ils avaient pour
lui en l'envoyant siéger k la Chambre, ou il
a voté constamment avec la majorité répu-
blicaine.
AN THItAClE, nymphe arcadienne, dont on
voyait la statue dans un des temples que Mi-
nerve Poliade avait à Tegee. Elle était re-
présentée un flambeau à la main.
ANTHRACOXENE s. m. (an-tra-ko-kaè-ne
du gr. anthrax, charbon). Chim. Résine
minérale d'un brun noir, partiellement solu-
ble dans l'èther, peu soluble dans l'alcool.
ANTHRAQUINONE s. f. (an tra- ki- no-ne
— de anthracène et quinone). Chim. Composé
qui est dans les mêmes relations vis-.-vis de
l'anthracène que la quinone vis-à-vis de la
benzine, et qu'on a aussi appelé paranaphta-
LOSK, ANTIIKACÛNUSH , OXANTHRACKNK, OXY-
PHOTÉNB.
— Encycl. V. quinonb, au tome XIII.
ANTHROPINE s. f. (an-tro-pi-no — du
gr. anthràpoSi homme). Chitn. Mélange de
stéarine et de palmitine qu'on retire de la
graisse humaine.
ANTHROPIQUE adj. (an-tro-pi-ke — rad.
anthr opine), Cnun. Se dit d'un acide qu'où
croyait contenu dans l'anthropine, mais qui
n'est qu'un mélange d'acide stèarique et d'a-
cide palmi tique.
Anthropologie (SOCIETE I)'), fondée à l'itlis
en i-'.*, reconnue d'utilité publique en 1804.
Elle tint sa première séance le 19 mai 1859,
i, E oie pratique de médecine, rue de l'Kcole-
de-Mèdecine, 15, dans un local provi oire
mis à la disposition de ses membres par
M. le doyen de la Faculté de mé lec , sous
la présidence de M. le docteur Martin -Ma-
gron, assisté de M. le docteur Paul Broca,
secrétaire. Dans cette | i ornière séai
statuts, qui avaient été préparés à l'avance,
furent discutés et arrêtes par les membres
fondât. ' . .m norabi 6 I
MM. Antelme, Béclard, Bertillon, P. Broca,
Brown-Soquard, de Castelnau, Dareste, De-
lasiauve. Fleury, Follîn, Isidore Geoflrnv
Saint-Hilaire, Km. G idard, Gratiolet, Gri-
maux de Caux, Lemercier, .Mutin Mugron,
Rambaud. Robin et Ver
avoir égalemei t adoj lent, a peu
I il qu il est encore
i ,h n .-ut de commencer In nt l'é-
tude des questions pour lesquelles ils a'e-
tatent réunis.
Le h . ..■■iété d'anthropologie est
ions qui se ratta-
chent à l'histoire naturelle de 1 homme. Pres-
que to tes naturelles concourent
a ce but, et, comme il n'en est pas une seule
qui ne pui se foui nir quelques malôi \t
^anthropologie, la Société fait appel h tous
les savant comme ù tous les hommes aimant
les études scientifiques,
i ■> pi i onnel des membres de la Soi
pour l'adrai ssi t q l'une
demande appuyée par trois membres do la
Société, se coinpo e n\- membres titulaires,
payant un droit d'entrée de 20 francs et une
de 30 francs , de mem-
bres • > ls parmi les
savants les plus autorisés do toutes les na-
t ons; de correspondant; nati oaux, ne rési-
dant pas en Kran , et de correspondants
i ■ é se i
■ i. . membri ■ bon rui avants
ayant rendu des sen ices
qui font la base du SCS études.
Les as ié étrangers, le
si
162
ANTH
les membres honoraires sont dispensés de
payer la cotisation.
A l'origine, la classe des membres titu-
laires ne se composait que d'un nombre fixe
de trente membres, comprenant les dix-neuf
fondateurs, qui s'étaient adjoint les onze
premières personnes qui avaient demandé à
faire partie de la Société naissante. D'autres
membres, en nombre illimité, prenaient bien
part à toutes les discussions; ils pouvaient
faire toute espèce de communications, mais
là s'arrêtait leur concours actif, lorsque, en
1863,1a Société prenant de l'importance con-
fondit les membres titulaires et les membres
associés en une seule classe, qui depuis cette
époque prit une dénomination unique, celle
de membres titulaires. Seulement, les trente
premiers membres titulaires se constituèrent
en comité central, devant se recruter lui-
même selon certaines conditions, et à l'élec-
tion, parmi les autres membres de la Société,
comité spécialement chargé de veiller aux
intérêts matériels, moraux et scientifiques
de la Société.
Peu de temps après sa fondation, la So-
ciété voyant sa bibliothèque et ses collec-
tions augmenter, et ne sachant où les placer,
dut chercher un local plus commode. Elle
s'établit alors rue de 1 Abbaye, 3, dans la
salle déjà occupée par la Société de chirur-
gie. Elle y tint ses séances jusqu'au com-
mencement de l'année 1876. A cette époque,
a3'ant coopéré pour une large part à la ton-
dation de l'Institut anthropologique, tout en
conservant son autonomie et la propriété de
ses collections, elle les réunit à celles qu'a-
vait formées M. le docteur P. Broca, pro-
fesseur du laboratoire d'anthropologie des
hautes études, pour former un musée unique
destiné à faciliter l'étude générale de l'an-
thropologie. Par suite de cette nouvelle fon-
dation due à l'initiative des membres de la
Société d'anthropologie, avec le concours de
M. le préfet de la Seine, puissamment secondé
par le conseil municipal de Paris, un local
spécial fut mis à la disposition de l'Institut
anthropologique pour ses cours et de la So-
ciété d'anthropologie pour tenir ses séances,
et, par une circonstance qui n'est peut-être
pas tout à fait fortuite, il arriva que le local
mis à la disposition de* l'Institut anthropo-
logique fut justement celui dans lequel la
Société d'anthropologie avait tenu sa pre-
mière séance.
Pendant les dix-huit années d'existence
qu'elle a déjà parcourues, la Société a tenu
plus de trois cent quarante séances publiques
et quatre-vingts séances particulières du co-
mité central. Elle a publié dix-huit volumes
de Bulletins, contenant les procès-verbaux
détaillés des séances, et trois volumes de Mé-
moires, qui, trop considérables pour tenir
dans les Bulletins ou n'ayant donné lieu à
aucune discussion, forment reunis une publi-
cation séparée. La Société publie des instruc-
tions générales ou particulières selon les be-
soins de la science, et elle donne des conseils
et des instructions spéciales aux voyageurs
qui lui en font la demande.
Les questions traitées par la Société dans
le cours de ses séances ont toutes rapport à
l'étude de l'histoire naturelle du genre hu-
main, et toute personne qui s'intéresse aux
sciences si diverses qui se rattachent à cette
étude, fût-elle même étrangère à la Société,
peut lui faire des communications.
Il serait difficile, sinon presque impossible,
de donner ici un aperçu des travaux des
membres de la Société. Ils sont, en général,
très-importants et amènent souvent des dis-
cussions dans lesquelles interviennent des
faits nouveaux qui les complètent. Nous nous
contenterons de citer les noms des princi-
paux membres qui, par leurs recherches ou
leurs études incessantes, ont puissamment
contribué à faire de 1 anthropologie une
science de plus en plus exacte :
M, Paul Brôca, secrétaire général depuis
la fondation de la Société; MM. Abbadie,
Auburtin, Bataiilard, Beclard, Bert (Paul),
Bertillon, Bertrand (Alex.), Boudin, Car-
lier, Chavée, Collineau, Coudereau, Daily
(Eugène), Daly (César), Dareste, Defert, De-
lasiauve , abbé Durand , Dureau , général
Faidherbe, Gaussin, Gavarret, Girard de
Rialle , Gratiolet, Gosse, Isidore Geoffroy
Saint-Hilaire, Hamy, Hovelacque, de Jou-
vencet, Lagneau, l.artet, Leguay (Louis),
Lepic, Lunier, Magitot, Henri Martin, Martin-
Magron, Millescamps, Morpani, de Mortillet,
de Nadaillac, Onimus? Parrot, Pellarni, Pé-
nrr, l'h.ix, de Pozzi, de Quatrefages, de
Ranse, Reboux, Rivière, Rochet, Roujon,
Rou ."let,M"»eciemenceRoyer,MM. Sanson,
Sauvage, Tupimird, Trelat (Ulysse), Verneau,
Verneud, Voisin, -etc.
Tous les deux ans, la Société délivre une
médaille d'or de la valeur do 500 francs ;m
meilleur ouvrage sur l'anthropologie géné-
rale, prix quelle doit à la libéralité de l'eu
M. Ernest Godard, son premier n
Déjà bix toi. depuia sa fondation, lu Société
h été appelée a délivrer cette réc ,
En 1*05, 1H07, 1869, 1872, 1874 et 1876, elle
a couronne MM. ûîtlebert d'Hercourt, Kurl
Vogt, Roubaud, do Rocbos, Kopernîcki et
Vorneau, et elle a dorme dos montions hono-
rables a MM. Po.suda Arango, Leboigne,
Mondièrea et Fourmentin.
Le fauteuil de lu présidence a été succes-
< ut occupé par MM. Martin-Magron
(1859), Isidure Geoffroy Suiut-llilaire (1860),
ANTH
Béelard (1861), Eondin (1862). de Quatrefa-
g> s (1863), Gratiolet (1864), Pruner-Bey
(1SU5J, Périer (1866), Gavarret (1S67), Alex.
Bertrand (1S68), Lartet (1869), Gaussin (1870-
1871), Lagneau (1872), Benillon (1873), le
général Faidherbe (1874), Eug. Daily (1875)
et de Mortillet (1876).
Le bureau, pour l'année 1877, est composé
de la manière suivante : MM. de Ranse, pré-
sident ; Sanson et Ploix, vice-présidents ;
Paul Broca, secrétaire général; Magitot, se-
crétaire général adjoint; Girard de Rialle et
Collineau, secrétaires des séances; Topinard,
conservateur des collections ; Dureau, archi-
viste-bibliothécaire, et Louis Leguay, tré-
sorier.
L'Institut anthropologique ou Ecole d'an-
thropologie,dont nous avons parlé plus haut, a
été inauguré le 15 novembre 1876, au milieu du
concours des professeurs et des amis de la
science qui ont souscrit le capital nécessaire
pour l'installation de l'Ecole, de membres du
conseil municipal et du conseil général de lu
Seine. M. Paul Broca a commencé à quatre
heures son coursd'anthropologie anatomique,
qui depuis a été continué les mercredi et sa-
medi de chaque semaine. MM. Paul Topi-
nard, Eugène Daily, Gabriel de Mortelles et
Abel Hovelacque sont chargés de professer
l'anthropologie biologique, l'ethnologie, l'an-
thropologie préhistorique et l'anthropologie
linguistique.
Les membres de la Société d'anthropologie
ont pris une part importante à plusieurs con-
grès internationaux d'anthropologie et d'ar-
chéologie préhistoriques, qui ont été tenus
en Suisse (1866), en France (1867) et depuis
lors en Angleterre, en Danemark, en Belgi-
que, en Hongrie. Nous allons donner quelques
détails sur celui de ces congrès qui se réunit
à Buda-Pesth en 1875.
Un congres international impliquant un
échange d'idées entre savants de divers pays,
il semblait nécessaire, pour rendre cet échange
vraiment fécond, de choisir une langue que
tous seraient tenus de parler; autrement on
n'aurait fondé qu'une sorte de tour de Babel
ambulante, réunissant les personnes des sa-
vants sans réunir leurs esprits. On décida
donc que le français serait seul parlé au
congrès, quel que fût le pays où il se tien-
drait.
La grande majorité des savants adonnés
aux études préhistoriques appartenait à la
France, à l'Italie et aux Etats Scandinaves,
où la langue française est parlée par tous les
hommes instruits aussi bien que leur idiome
national. Les autres étaient presque tous An-
glais. C'est plus tard que l'Allemagne savante
est entrée dans cette carrière nouvelle, où
elle est loin encore d'être au premier rang,
malgré l'importance incontestable des recher-
ches de M. Virchow, qui a su se placer au
premier rang à la fois dans plusieurs bran-
ches de la science, en même temps qu'il jouait
un rôle éminent dans la politique de son pays.
Eu venant à leur tour au congrès d'anthro-
pologie préhistorique, les savants d'Allema-
gne, ou du moins quelques-uns d'entre eux,
voulurent considérer ce choix exclusif de la
langue française comme un hommage à la
France, que notre pays ne méritait plus. De
la, quelques plaintes au congrès de Bruxelles,
qui se formulèrent au congres de Stockholm
en propositions formelles pour obtenir que
chacun put parler librement sa langue, ou
du moins qu'on admît l'anglais, l'allemand, le
français et l'idiome national du pays où se
tiendrait le congres.
Le conseil du congrès repoussa la proposi-
tion; mais son rapport devait être soumis au
vote de 1 assemblée générale à Buda-Pesth ;
on croyait que la proximité de l'Allemagne y
attirerait un plus grand nombre d'Allemands
que de savants des autres pays, et beaucoup
de personnes craignaient que l'unité de lan-
gue du congrès ne fût ainsi compromise. Il
n'en a rien été. La discussion, qui pouvait
devenir délicate devant un public passionne,
a été renfermée dans les séances du conseil
tenues avant l'ouverture des séances géné-
rales ; les Allemands sont restés très- peu
nombreux, et un vote enlevé à une immense
majorité a maintenu au français sa qualité
de langue unique du congrès. M. Virchow,
lui-même, s'est levé sans hésitation en fa-
veur du français, ce qui a été beaucoup re-
marqué. On doit le louer, comme l'ont fait
plusieurs savants, d'avoir su se mettre ainsi
au-dessus de préjugés extra-scientifiques, que
tous sescompatriotes n'avaient pas malheureu-
sement dépouillés comme lui dans cette cir-
constance.
Le président du congrès était M. de Pulszky,
un magnat hongrois, exile vingt ans par
l'Autriche et dont l'exil a fait un savant. Le
secrétaire gêner. il était M. Romer, un cha-
noine qui u souffert aussi pour la cause uu-
tionale (il est reste quatre uns eu prison).
Outre MM. Capelliui et Wors;iœ, présidents
honoraires, l'un comme ancien présideut,
l'autre comme fondateur, on a nomme une
série de vice-présidents choisis dans toutes
les nations représentées au congrès : [oui'
la France, M. Broca, secrétaire gênerai de
la Société d'anthropologie do Paria, etM. Ber-
trand, directeur du musée de Saint-Germain ;
pour la Belgique, M. Dupont, directeur du
u. ■ ée d'histoire naturelle de Bruxelles ; pour
l'Italie, MM. Pigorini) directeur des fouilles
de Rome, et M. Conestabile ; pour L'Angle-
terre, MAI. Evans et Frank*; pour l'Ai-
ANTI
lemagne , M. Virchow; pour la Suéde,
M. Hildebrand, conservateur des antiqui-
tés de Stockholm ; pour l'Autriche, MM. Le-
prowsky, de l'université de Cracovie , et
le comte Wurmbrand ; pour la Hongrie,
M. Ipolyi.
Près de six cents savants se sont fait in-
scrire comme membres du congrès.
La France était largement et honorable-
ment représentée. Elle comptait à peu près
le quart des membres étrangers à la Hongrie.
La Suède, le Danemark et la Finlande réu-
nis en avaient presque autant que la France ;
puis venait la Belgique et ensuite l'Italie.
L'Allemagne, l'Autriche et la Russie avaient
à peu près chacune le même nombre de
membres, environ le quart du contingent
français. N'oublions pas de dire que les
Etats-Unis étaient représentés par trois per-
sonnes, la Hollande par M. Oldenhuis-Gra-
tama, député, et son fils, et la Roumanie par
un ancien agent diplomatique, M. Esarco-
Constantin.
ANTHCS, fils d'Autonous et d'Hippodamie.
Il fut déchiré par les cavales de son père.
ANTHYLLÏS s. m. (an-til-liss — gr. an-
thuliis, nom de la même plante). Bot. Syn.
de polycarpon, genre de plantes, de la fa-
mille des paronychiées.
ANTIADE, fils d'Hercule et de la Thespiade
Aglaé.
* ANTIBES, ville de France (Alpes-Mari-
times), ch.-l. de cant., arrond. et à 23 kilom.
de Grasse; pop. aggl., 4,502 hab.— pop. tôt,
6,843 hab. * Presque tous les monuments
romains d'Antibes, dit M. Ad. Joanne, ont
été détruits soit par les barbares, soit par les
ingénieurs militaires. L'église paroissiale, qui
occupe l'emplacement d'un temple de Diane,
est flanquée de deux tours remontant à l'é-
poque gallo-romaine... Il faut signaler en-
core quelque-, débris d'un ancien cirque, d'un
théâtre, remplacé en 1691; quelques arcades
d'un aqueduc qui alimente toutes les fontai-
nes de la ville... Au centre de la place d'Ar-
mes s'élève une colonne commémorative de
la belle défense d'Antibes en 1815. Le port,
accessible seulement aux navires d'un fetible
tonnage, est protégé par deux môles... La
vigne, le figuier, l'olivier, plus productif à
Amibes que sur aucun autre point de la côte,
sont les principaux objets de la culture du
territoire. Le commerce d'exportation con-
siste pour plus des deux tiers en pierres de
taille et en autres matériaux de construc-
tion; il comprend aussi des poteries, des
fruits, du tabac, etc. Une des promenades
les plus intéressantes que l'on puisse faire
aux environs d'Antibes est l'ascension de la
pointe de la Garoupe. De la colline qui porte
le phare et la chapelle de Notre-Dame-de-la-
Garde, on découvre une vue magnifique. »
ANT1CLÉE, fille de Dioclès, roi de Phères.
Elle épousa Machaon, fils d'Esculape, et en
eut cinq fils, Nicomuque, Gorgasus, Alexanor,
Sphyrus et Polemocrate. Les deux premiers
régnèrent ensemble à Phères, après la mort
de leur aïeul maternel, il Mère du brigand
Périphétès, qu'elle eut de Vulcain.
ANTICONCILE s. m. (an-ti-kon-si-le — du
préf. anti, et de concile). Nom qui fut donné
à une réunion de libres penseurs tenue à Na-
ples en 1870, et dont l'objet principal était
de protester contre les décisions du concile
du Vatican.
ANTICYRE s. f. (an-ti-si-re). Entom.
Genre d'insectes névroptères, de la famille
des polygoniens, comprenant quatre espèces
d'Angleterre.
AMIDOTK, peintre grec, disciple d'Eu-
phranor et maître du célèbre Nicias d'Athè-
nes. Il vivait au ive siècle avant notre ère
et jouissait d'une grande répuiation parmi
ses contemporains. 11 laissa, au dire des his-
toriens grecs , peu de tableaux , mais ils
étaient exécutes avec le plus grand soin et
remarquables par la vigueur du coloris. On
mentionne, parmi ses œuvres, un Lutteur et
un Joueur de flûte.
* AM ll.lt (Benjamin). — Cet auteur dra-
matique a produit soit seul, soit en collabo-
ration avec Pixérécourt , Decoinberousse ,
Couailhac, etc., un grand nombre de mélo-
drames, de draines et de vaudevilles. Parmi
ses drames et mélodrames, nous citerons :
YAuberye des Adrets* en trois actes <is~'4),
qui eut un succès retentissant; le Cocher de
/Wr<?(l825); le Pauvre de i Hôtel-Dieu (1820);
Mandrin (1827); Guillaume Tell (IS2S), avec
Pixérécourt; la Muette de ta forêt (1828),
Hocheater (1829) ; Jeffrys ou le Grand juge
(1830); Joachim Murai (1831) ; Y Incendiaire
(18311; les Six degrés du crime (1831); la
Tour de Notre-Dame (1834); Robert Macaire
(1836), ou Frederick Leninître eut un succès
éclatant et lit de son rôle un type populaire;
VAgraf» (1837); les Chiens du ?nont S>uu£-
Bernard (1838); le Marché de Saint- Pierre
I L8 19) , les FileU de Saiut-Cloud (1842), avec
l laconiberousse, drame en cinq actes, qui eut I
un très-grand nombre de représentations ;
['Sonneur <t'une femme (1840), avec le mémo ;
1 ■ Masque de poix (1855), etc. Parmi ses co-
médies ot vaudevilles, nous mentionnerons :
M. Guignon .1821) j la Lanterne sourde (1823),
avec Desaugiers ; les Femmes ou le Mente des
femmes (1824); lo Quartier du Temple (1824);
le Grenier du poète (1824); lo Point d'honneur
(1825); le Jeune médecin (1829), avec Auicot-
ANTI
Bourgeois; le Capitaine de vaisseau (1834); les
Be/ynets à la cour (1835), une de ses meilleures
pièces; la Heine d'un jour (1836); Pierre le
Bouge (1836); les Héritiers du comte (1840),
avec Couailhac; les Trois muletiers (1819) ,
avec Marchai ; le Bal aux Vendanges de lt,mr-
go'jne (1840), avec Couailhac; le Mannequin
du prince (1845); Les voilà bien tous (1845);
Mon gigot et mon getvlre (1861), avec Mar-
chai, sa dernière pièce. Antier avait composé
un assez grand nombre de chansons qui ne
manquent ni d'esprit ni de verve. Il est mort
à Paris, en avril 1870.
ANTIFER (cap d'), cap de France (Seine-
Inférieure), à peu de distance d'Etretat. Il a
110 mètres de hauteur et est surmonté d'un
sémaphore, établi en 1862. De là, on décou-
vre à une grande distance les falaises blan-
ches taillées à pic qui dominent la mer.
* ANTIGNA (Jean -Pierre -Alexandre). —
Parmi les tableaux de ce fécond artiste, nous
mentionnerons , outre ceux que nous avons
déjà cités : YOrage, le Coin du feu, le Pre-
mier joujou (1846) ; l'Enfant de Paris, Y Enfant
de Savoie, Enfants égarés, Pauvre famille.
Frère et sœur (1847); Y Eclair, le Matin, le
Soi>\ Scène d'atelier (1848); Après le bain,
Veuve (1849); Enfants dans tes blés. Départ
pour l'école. Sortie de l'école, Hiver fi850);
Halte forcée, Fête-Dieu, Paralytique (1851);
Passage du gué. Scène d'inondation (1852);
la Gamelle (1853); la Pluie, Fille d'un bou-
quiniste, Fileuse d'Auvergne (1855); Bebou-
teur, Fileuse bretonne, Pawre femme (1857);
Baigneuses effrayées, Descente (1859) ; Filles
d'Eve, le Lendemain de la Toussaint, Inté-
rieur breton (1861); Mendiant, Bergère {\W3)\
le Miroir des bois (1864); le Dimanche des
Bameaux, Dernier baiser d'une mère (1865) ;
Un cauchemar. Sérénade à écho (1866); Aux
écoutes (1867); A quoi tient l'amour, YEn-
funt et son ombre (1868) ; le Boi des moutards
(1869); une Tache de sang (1870); les Arago-
nuises (1872) ; les Ombres chinoises te jour des
prix (1873); -4 près la tempête, Becherche de
la pieuvre (1874) ; Yvonne et Marie, les Deux
voix (1875) ; les Femmes et le secret, Plage de
la Boche-Bouge (1876). M. Antigna a obtenu
une médaille de 3e classe en 1847, une de 2^ en
1848, une de ire en 1851, une de 3e classe à
l'Exposition universelle de 1855, enfin la croix
d'honneur en 1861. — Sa femme, Mme Hélène-
Marie Antigna, née à Melun (Seine-et-Oise),
s'est également adonnée à la peinture. Après
avoir reçu des leçons d'Auguste Delacroix,
elle devint l'élève de M. Antigna, qui l'épousa.
On lui doit un assez grand nombre de tableaux
de genre, représentant des scènes familières,
dans lesquelles elle a montré un talent réel.
Mlue Antigna débuta au Sulon de 1863 par
un tableau intitulé YHistoire sainte. Depuis
lors, elle a exposé successivement : Un re-
tour de contrebandier (1864); Nature morte
(1865); Discussion de l'adresse (1866); Une
tricoteuse de Pornic (1868); Oh! elle dort
(1869); la Part du chat (1870); Becommanda-
tion (1872); la Jeune mère (1873); Apprentie
cordon bleu. Grotte de baigneurs indigènes
(1874); Tant va la cruche à feuu(1875); Un
intérieur, Etable (1876), etc.
ANT1GON (en flamand, ennemi des dieux),
géant fameux dans les traditions anversoises.
Au temps des kermesses, on promène à An-
vers, en mémoire de ce géant, deux manne-
quins, homme et femme, hauts de 7 k 8 mè-
tres et accompagnés de plusieurs autres plus
petits, figurant les enfants du géant et de la
géante. Après la promenade, on leur coupe les
mains, qu'on jette dans l'Escaut. Cette céré-
monie est une allusion aux ravages que ce
fleuve, représenté par le géant, exerçait dans
la contrée, ravages dont on ne put se déli-
vrer qu'en coupant les bras de l'Escaut, c'est-
à-dire en le faisant rentrer dans son lit.
ANTIGONE, fille de Laomédon et sœur de
Priam. Comme elle s'était vantée d'être plus
belle que Junon, cette déesse la changea en ci-
gogne. 11 Fille de Phérès, épouse de Py remua
et mère de l'Argonaute Asterion. il Fille d'Eu-
rytion, roi de Phthie, et épouse de Pelée. Ce
dernier, ayant tué par mègarde son beau-
père, s'était retiré a la cour d'Acaste, roi
d'Iolehos, dont la femme, Astydamie, qui n'a-
vait pas pu faire partagera Pelée la passion
qu'elle avait conçue pour lui , l'accusa faus-
sement auprès d'Antigone d'avoir voulu la
séduire. Cette dernière la crut et, dans son
désespoir, se donna la mort.
ANTIGONE DE CARYSTE, naturaliste et
écrivain grec, ué à Caryste, en Eubèe, dans
le me siècle av. J.-C. La plupart des ouvra-
ges de cet auteur sont perdus. Il ne nous
reste qu'un Becueil d'histotres admirables,
compilation sans aucune valeur, qui a été
publiée à Paie (1568, in-S°) et plusieurs fois
depuis. Il avait écrit des Vies des homm< \s >:<■•
lèbres, une Histoire des animaux, un Traité
du tyle, des Métamorphoses , un poème épi-
que intitulé Anlipater.
ANTIGONE DE SOCIIO, grand prêtre juif,
nu ive Meole av. J.-C. Disciple de Siméon le
Juste, il combattit avec ardeur les nouvelles
idées des pharisiens sur les œuvres méri-
toires. 11 vivait au temps d'Eléazar et fut le
huitième grand prêtre.
ANTIGON1, une des lies des Princes (Tur-
quie d'Europe), à l'entrée du Bosphore de
Thrace, au S.-E. de Coristaiitinuple. Formée
do rochers.
ANTI
- ANTILÉON. — Il était fils d'Hercule et_ de
Procris, une des cinquante Thespiades. C'est
par erreur que nous avons fait Antiléon fille
d'Hercule et de Procris, au tome Ie'.
• ANTI-LIBAN, chaîne de montagnes de la
Turquie d'Asie. — t Parallèlement au Liban,
dit M. Isambertdnnsson Itinéraire de l'Orirnt,
court une chaîne moins élevée : c'est l'Anti-
Liban (Djebel-ech-Scharki), qui se termine
au S. par le massif du grand Hermon {Djebel-
ech-Scheik) et pousse du côté de l'E. ses der-
niers rameaux au delà de Damas, dans la di-
rection de Palmyre. Entre le Liban et l'Auti-
Liban s'étend, sur une longueur de 112 kilom.,
la vallée de la Cœlésyrie, élevée d'environ
670 mètres au-dessus du niveau de la mer.
La chaîne du Liban proprement dit s'abaisse
en descendant vers Sour (l'ancienne T\r) et
le Léontès (Nahr-el-Léytani). De l'autre côté
de ce fleuve, deux branches, parties l'une du
cap Blanc, l'autre du cap Carmel,se dirigent
cette fois de l'O. à l'E., des bords de la mer
dans l'intérieur des terres, laissant entre elles
la vaste plaine d'Esdrelon. Les sommets les
plus remarquables de la chaîne la plus sep-
tentrionale sont : le Djebel-Safed, le Thabor
(Djebel-el-Toàr),l<îCiir\nel{Djebel-mâr-Elias),
le petit Hermon (Dje!>et-ed~Doub), les monts
Geiboe (Djebel-Foknah). Ceux de la chaîne la
plus méridionale sont les monts Ebal et Ga-
rizim, dans la Samarie, les monts d'Ephraïm
et de Juda, le mont des Oliviers. Les plus
hauts sommets de celte chaîne ne dépassent
pas 800 à 900 mètres. A l'O. de ces monta-
gnes s'étend jusqu'à la mer, de Kaisarieh à
Jaffa, la plaine de Saron et, près de Gaza
et d'Asoalon, la plaine de Falasûne, d'où est
dérivé le nom de Palestine; c'est l'ancien
pays des Philistins. ■
'ANTILLES. — La population des Antilles
s'élève aujourd'hui (1877) à 4,298,436 bab.,
répartis de la manière suivante :
Iles Lucayes 43,000
Cuba 1,500,000
Porto-Rico 650,000
Haïti 708,500
La Jamaïque 506,364
IVui'-s Antilles anglaises. . . 507,752
— françaises . . 306,000
— hollandaises . 36,000
— danoises . . . 37.820
— suédoises. . . 3,000
4,298,436
ANTILLON (Isidore), publiciste et géogra-
phe espagnol, né à Sainte-Eulalie, dans l'A-
ragon, mort près de Saragosse en 1820. Il
avait étudié le droit et les mathématiques à
Saragosse et avait été nommé professeur
d'histoire et de géographie au collège royal
de Madrid, maison ouverte uniquement aux
îeunes gens de famille noble. L'invasion fran-
çaise le chassa de Madrid, et il se retira dans
son pays natal, où il conspira pour l'expulsion
des étrangers. Après la prise de Saragosse,
dont il avait aidé la défense, il collabora a
divers journaux antifrançais. Obligé de fuir,
il se rendit à Cadix, puis à Majorque, ou il
continua à conspirer contre les Français,
mais en exprimant dans un journal qu'il avait
fondé, l'Aurore patriotique, des idées tout à
fait libérales. Il défendit les mêmes opinions
dans les cortès, où il fut envoyé en 1813. En
1820, Ferdinand VII, voulant le punir des
idées libérales qu'il avait toujours professées,,
le fit arrêter et conduire à Saragosse; mais
il mourut en route, échappant ainsi à une
condamnation décidée d'avance. Àntillon, par
ses écrits, avait rendu de grands services à
l'enseignement dans son pays. On cite sur-
tout de lui : Eléments de la géographie astro-
nomique, naturelle et scientifique d'Espagne et
de Portugal (Madrid, 1815), ouvrage traduit
eu français (Paris, 1823}. Il a dressé aussi un
certain nombre de cartes géographiques.
• ANT1LOGAR1THME s. m. — Nombre
dont un autre nombre donné est le loga-
rithme.
• ANTI LOQUE. — Il était fils de Nestor et
d'Auaxibia, uu d Eurydice, suivant Homère;
exposé sur le mont Ida, il fut nourri par une
chienne, selon quelques auteurs. Un des pré-
tendants d'Hélène, il partit au siège de Troie
et il était, d'après le chantre do \ Iliade, l'un
des plus beaux et des plus vaillants guerriei s
de la Grèce. Ce fut lui qui tua Echèpolus, le
premier Troyen mis à mort pur un Gtvc.
Ami d'Achille, il vint lui annoncer la mort de
Patrocle et remporta le second prix de la
course des chars aux jeux funèbres célébrés
en l'honneur de ce héros. Tué par Hector en
voulant parer le coup que Memnon portait à
son père, ou, d'après Pindare, en défendant
son père des attaques de Paris, ses cendres
furent mises dans le tombeau d'Achille et de
Patrocle. Ulysse, descendu aux enfers, vit
les ombres réunies des trois héros. Autiloque
figurait dans le Lesché de Delphes.
•ANTIMAQLE, prince troyen, père de Pi-
sandre et d'Hippolochus, qui furent tué ; il
Ab'-micmnon. Antimaque, gagné par P&ris,
empêcha par ses conseils de rendre Hélène aux
Grées, lorsque Menèlas et Ulysse vinrent la
redemander avant la guerre. Il Un des fils
d'Hercule et de Megare. Son père, dans un
M ës de folie furieuse, le jeta au feu, ainsi
que iu mère et se frères. Il Père du La pi t ne
Leontus, «pu se distingua uu siège de Troie,
Il Centaure , lue par Cônée aux noees de
piruhoùs. Il Egyptide, époux de la Dunuïdo
ANTI
Idéa. il Héraclide, fils de Thrasyanor et père
de Déiphon. il Fils d'Electryon, roi de Mycè-
nes. Il fut tué dans une guerre contre les
Teléboens.
ANTIMAQUE, fille d'Amphidamas et femme
d'Eury^thée.
ÀNT1MÈNE, fils de Déiphon et d'IIynétho.
•ANTIMOINE s. m. — Encycl. Chim. Nous
allons compléter ici ce qui a été dit sur ce
corps dans le tome I^r du Grand Diction-
naire. On nous pardonnera de revenir sur
des faits déjà énoncés, car nous ne le fe-
rons que dans le cas où nous y serons obligé
pour l'intelligence du présent article.
L'antimoine (Sb) est un métal d'un blanc
bleuâtre, qui présente une texture lamelleuse
ou à grains cristallins. Lorsque l'antimoine
se présente sous la première de ces deux
formes, il se clive facilement, et son clivage
le plus net correspond à la base du rhom-
boèdre.
t Sa densité oscille entre 6,702 et 6,86. Si
l'on fait passer par des fils d'antimoine un
courant électrique interrompu de telle sorte
qu'il s'allume des étincelles, on observe dans
le spectre de ces étincelles des raies plus
bl Niantes que celles fournies par les autres
métaux. Ces raies se remarquent surtout
dans l'orange, le bleu et le violet.
Au contact de l'air, Y antimoine ne s'oxyde
pas; il ne subit aucune altération si on le
plonge dans l'eau et dans les solutions alca-
lines ; mais si on le projette dans l'air à 1 état
fondu, il brùie avec une flamme très-éelai-
rante et donne d'abondantes vapeurs d'oxyde
d'antimoine.
Le chlore, le brome et l'iode attaquent
l'antimoine. Si on introduit dans un flacon
plein de chlore de Yantimoine divisé, ce mé-
tal donne du chlorure avec production d'une
vive lumière.
Sous l'influence des acides énergiques ,
Yantimoine donne divers composés. Avec
l'acide sulfurique concentré, on obtient un
sulfite d'antimoine avec dégagement d'acide
sulfureux. L'acide azotique transforme ce
métal en acide antiinonique , qui se présente
sous la forme d'une poudre blanche insolu-
ble. L'acide chlorhydrique n'attaque Yanti-
moine que si ce métal est très-divisé. L'eau
régale le transforme très-rapidement en pro-
tochlorure (SbCla) ou en sous-ehlorure(SbCl5).
Les solutions alcalines n'attaquent pas
Yantimoine, mais ce métal peut se dissoudre
dans les polysulfures alcalins et donner dans
ce cas des sulfantimoniates.
Si on décompose par la pile une solution
d'un sel d'antimoine, le métal se dépose sous
forme cristalline au pôle négatif. Si la solu-
tion est concentrée, elle peut donner de l'an-
timoine amorphe d'une densité moindre que
celui qu'on obtient si la solution n'est pas
concentrée. L'antimoine amorphe détone
sous le choc ou quand on le chauffe, et dégage
au moment où il fait explosion des fumées
blanches de chlorure, bromure ou iodure
d'antimoine, suivant qu'il a été obtenu à L'état
amorphe au moyen du chlore, du brome ou
de l'iode.
L'antimoine se rencontre quelquefois à
l'état natif, mais le plus souvent à l'état de
c lunaison. On le trouve allié à l'argent ;'i
l'état d'oxyde (Sb2G3J. Sous cette dernière
forme, il constitue la valentinite, qui se pré-
sente en cristaux prismatiques et est exploitée
dans la province de Constantiue. Il constitue
dans cet état un minerai tres-riche et très-
facile à exploiter. On rencontre également
un autre oxyde d'antimoine (Sb204) qui est
connu sous le nom de cervantite ; mais le
plus abondant des minerais d'antimoine est
le sulfure ou stibine (Sb2s3), que l'on ren-
contre dans les terrains anciens en Angle-
terre, en France et en Sibérie.
L'antimoine étant fréquemment employé
en médecine, il est important de l'obtenir à
l'état de parfaite pureté. Or, ce métal est
constamment souillé dans le commerce par
du plomb, de l'arsenic et du soufre. Il con-
vient donc de le purifier et d'en séparer l'ar-
senic surtout, qui pourrait amener des com-
plications ou troubles graves dans l'écono-
mie.
On peut obtenir Yantimoine pur par divers
procédés. M. Liebig conseille le suivant : on
commence par pulvériser Yantimoine, puis on
le mélange avec l huitième de son poids de
carbonate de sodium, et avec 1 seizième de
sulfure d'antimoine. On met le tout dan- un
creuset do Hesse, puis on chauffe jusqu'à
parfaite fusion. On retire le eulut formé,
puis on le chauffe à nouveau avec du cal bo-
nate de sodium. Quand on a maintenu te feu
durant deux heures, on ajoute à la masse
une petite quantité d'azotate de soude. Du-
rant cette opération, les métaux étrangers,
sauf le plomo, se transforment en sulfures;
l'arsenic se combine avec le soufre et le so-
dium pour donner un sulfarséniate de sodium;
il donne en même temps un arséniate ; enfin,
sous l'action de l'azotate de potasse ajouté à
la tin de l'opération, il oxyde les dernières tra-
ces d'arsenic et fixe ce métal k l'état d'arse-
uiate de soude.
On peut eucore obtenir Yantimoine k l'état
de pureté en fondant l'oxychlorure de ce
met. il avec du flux r ou un mélange de
i li. h l> on et de carbonate de sodium. Le pro-
duit de cette fusion est repris, puis fondu de
nouveau avec de l'azotate de potasse et du
carbonate de sodium.
ANTI
Enfin, on peut amener h l'état de pureté
Yantimoine du commerce en le fondant avec
1,25 de son poids de salpêtre et 0,50 de son
poids de carbonate de soude sec. La masse
est reprise et pulvérisée dans l'eau chaude,
puis lavée et fondue dans un creuset de
Hesse. L'antimoine ainsi obtenu renferme
toujours une certaine quantité de sodium,
dont on le débarrasse en le pulvérisant et en
le laissant macérer dans l'eau jusqu'à, ce
cette eau cesse de donner au tournesol
la réaction des alcalis. La grande t
avec laquelle le sodium s'oxyde dans l'eau
permet d'éliminer ce métal très- rapidement.
L'antimoine est souvent employé en méde-
cine, notamment sous forme d emétique (tar-
trate double d'antimoine et de potasse) et de
kermès (mélange mal défini de sulfure d'anti-
tnoine et d'oxysulfure); nous n'insisterons
point sur la nature de ces préparations, qui
sont décrites à leur place dans le Grand
Dictionnaire. L'industrie a tenté, dans ces
derniers temps, d'utiliser les composés d'an-
timoine pour la peinture et aussi dans la fa-
brication des papiers peints. On a notam-
ment essayé de remplacer le blanc de plomb
par l'oxyde d'antimoine. Le métal lui-même
est employé dans la fabrication des carac-
tères d imprimerie, ou il entre pour l cin-
quième, avec 4 cinquièmes de plomb, et
dans celle de certains alliages, métal d'Al-
ger, par exemple, qui servent à faire des
couverts, théières, etc. Ces alliages se com-
posent d'étain, de plomb, de bismuth et d'an-
timoine; ils sont facilement fusibles et pos-
sèdent, neufs, un assez vif éclat.
L'antimoine s'allie, du reste, avec un grand
nombre de métaux, et nous allons passer ra-
pidement en revue les plus importantes de
ces combinaisons.
Avec le fer, l'antimoine donne un alliage
connu sous le nom d'alliage de Réauraur. Ce
produit est tres-dur; il donne des étincelles
sous le briquet et ne fond qu'à une tempé-
rature très-élevée. On le prépare en fondant
dans un creuset brasqué 30 parties de fer
et 70 parties d'antimoine. On recouvre le
tout d'une couche de charbon.
Le zinc donne plusieurs alliages avec
l'antimoine, mais on n'en connaît que deux
qui puissent cristalliser. Le premier a pour
formule Sb-Zu3, et le second SbZn. On pré-
pare l'alliage Sb2Zu3 en fondant ensemble
42,8 de zinc et 57,2 d'antimoine; le second
s'obtient avec 31 pour 100 de zinc et 69 d'an-
timoine. Il convient de faire observer qu'on
peut élever de près de 10 pour 100 la propor-
tion de zinc sans modifier la forme de l'alliage,
tandis qu'un excès d'antimoine en char
mode de cristallisation. Ces alliages cristal-
lisent, le premier en prismes rhomboïdaux,
le second eu cristaux rhomboïdaux tubulaires.
Le potassium forme avec l'antimoine un
alliage qui décompose l'eau avec une grande
rapidité quand il est k l'état métallique. Si
l'alliage est réduit en poudre impalpable et
mis en contact avec quelques gouttes d'eau,
il détona avec violence; expose k l'air hu-
mide, il s'enflamme. On prépare cet allia-.;
en chauffant au rouge , durant deux ou trois
heures , 6 parties de tartrate double d'an-
timoine et de potasse et 1 partie de salpêtre.
11 se dépose au fond du creuset une masse
métallique qui n'est autre que l'alliage en
question. Plusieurs chimistes ont conseillé
de chauffer lentement, dans un creuset fermé,
5 parties de crème de tartre et 4 parties
d'antimoine. Aussitôt que le tartre est carbo-
nisé, on élève rapidement et jusqu'au blanc
la température, d abord maintenue au rouge,
puis ou laisse tout en cet état durant une
heure. On fait ensuite refroidir, mais lente-
ment, et on obtient un alliage cristallisé,
doué d'un vif éclat métallique et renfermant
12 pour 100 de potassium.
— Oxydes d'antimoine. On connaît trois com-
binaisons de l'oxygène et de Yantimoine * le
protoxyde d'antimoine Sb203, l'antimoniate
d'antimoine Sb204, et l'anhydride antîmo-
nique Sb^O5. Berzélius admet encore l'exis-
tence d'un sous-oxyde d'antimoine (S
qui se formerait à la surface du métal ex-
posé k l'air humide; niais l'existence de cet
oxyde n'est pa ! démonl rée.
Le protoxyde d'antimoine, ou anhydride
antiinonieux, se rencontre sous deux tonnes
distinctes soit en Bohème, soit en Algérie.
Quand il se présente sous la forme do pris-
mes orthorhombiques, il est connu sous le
nom de valentinite ; s'il se présente sous
forme d'octaèdres réguliers, on lui donne le
nom de sénarmoutite.
L'oxyde d'antimoine se produit dans la com-
bustion de ce métal à 1 air. On l'obtient <-n
calcinant ce métal dans un creuset de n
que surmonte un autre creuset percé
trou qui permet l'accès de l'air. Traité de
cette sorte, Yaiitiuvinr métallique 86 I
vre d'aiguilles prismatiques, connues
nom de fleurs argentîques d'antimoine. On
peut obtenir l'oxyde d'antimoine sous les
deux formes cristallines qu'il affecte en pi 0
cédant ainsi : on prend un tube en poree*
laine, que l'on remplit de fragments d'anti-
moine métallique; dans ce tube, on fait pas-
ser un couranl dair d'une certaine lenteur,
et l'on constate que l'oxyde octaédrîq
rencontre dans les partie les moins chauf-
.
se forme dans le voisinage du nu
leurs, si l'on soumet l'oxyde octaédrique à
ANTI
163
une nouvelle sublimation, il ne tarde pas a
r en oxyde prismatique. Avec
un courant d'air rapide, on n'obtient que de
l oxyde prismatique.
0,1 "' l'oxyde d'antimoine soit
en versant dans une solution bouillante de
te de sodium en excès une solution
Chloi hydrique de protochlorure d'nnrimoine,
ajoutant de l'eau à du protochlorure
nome acide. Il faut, en cette dernière
çircon ser de verser l'eau bouil-
lante que lorsque le précipité cesse de se
ne, et laisser refroidir lentement.
• premier cas, on obtient de l'acide
prismatique ; dans le second, de l'acide octaé-
drique. Enfin, l'oxyde d'an/imoine s'obtient
encore en décomposant la vapeur d'eau par
I antimoine i haufle au rouge, en traitant ce
métal par l'acide azotiqu.-, ans le
grillage du sulfure d'antimoine.
Les deux oxydes d'antimoine différent de
densité et possèdent quelques propriété
tinctes. La densité des cristaux prismati-
ques est de 3,72. celle des cristaux oc!
de 5,11. Si l'on traite les cristaux pris-
matiques par du sulfure d'antimoine, ils se
colorent en brun ; quant aux cristaux octaé-
-, ils restent brillants si on les met
en contact avec le sulfure en question, k
moins, cependant, qu'ils n'aient été ;
blement pulvérisés. Soumis à l'influence do
la chaleur, l'oxyde d'antimoine se colore en
jaune; mais il ne conserve point cette colo-
ration. Si on le porte au rouge, au contact
de l'air il donne de l'antimoniate d'antimoine
et brûle comme un morceau d'amadou. Un
courant d'hydrogène le réduit, s'il est chauffé,
k l'état métallique. On obtient le même ré-
sultat en le fondant avec un flux noir ou du
cyanure de potassium. Il se dissout très-fa-
cilement dans le tartrate acide de potasse
et dans l'acide sulfurique fumant, d'où il se
précipite à l'état de cristaux brillants de sul-
fate d'antimoine. Il est k peu près insoluble
dans l'eau et dans l'acide azotique ordinaire.
Traité par le chlorure d'antimoine bouillant,
il donne un oxychlorure. Il se combine avec
le chlore et donne un chlorure; sous l'action
des alcalis bouillants, il donne de l'acide an-
tiinonique.
Le protoxyde d'nri/tmoiHC donne des sels
avec les acides sulfurique, azotique, phos-
phorique et tai trique. Bien qu'il ait des ten-
dances plutôt basiques qu'acides, ces sels,
sauf les tartrates, sont peu stables en gé-
néral.
L'acide azotique fumant dissout l'oxyde
d'antimoine et donne un azotate basique, qui
se présente sous la forme de cristaux nacres.
Le métal, traité par l'acide azotique, est lé-
gèrement attaqué et donne un nzotate basi-
que qui se dissout dans l'acide. Ce sel se
décompose dans l'eau, qui en sépare tout
l'oxyde d'antimoine. Il a pour formule, sui-
vant Péligot : Az*05,2Sb202. L'azotate neu-
tre n'est pas connu.
L'acitle sulfurique donne, avec l'oxyde
d'antimoine, deux composes. L'un a poui
mule Sb*0*,îSOs et s'obtient quand on traite
l'oxyde d'antimoine par l'acide sulfurique fu-
mant. Il peut être considéré comme résultant
de la substitution de l'antimonyle (SbO)2,S*t i7
à l'hydrogène de l'acide anhydrosuliurique
S^O^Il*. Le second s'obtient en traitant par
l'acide sulfurique concentré L'oxychlorure
d'antimoine (SbOJCI. Il se produit uu -
gement d'acide chlorhydrique et il reste
un sulfate qui se présente sous forme d'ai-
guilles cristallisées répondant à la formule
Sb203,4SO»,H*0. Une petite quantité d'eau
transforme ces deux sulfates en sels basi-
ques; si on les traite par une forte propor-
tion d'eau, ils se décomposent entièrement.
L'acide phosphorique dissout l'oxyde d'an-
timoine et donne un sulfate cristallisai^-. Si
l'on soumet ce produit k l'action de l'eau, il
donne des sels, dont l'un contient (Sb*03)*,
tandis que l'autre renferme (Sb*0')*. Us ren-
ferment d'ailleurs tous deux PMO*.
— Peroxyde d'antimoine Sb*0*. Cet oxyde,
qui correspond au peroxyde d'azote ou anhy-
iinde hypoazotique (Az*o*), se rencontre
! m la nature en masses cristallines , aux*
s on a donné le nom de cervantite. Cet
oxyde est jaunâtre, gras au toucher; sa den-
i est de 4,09 environ. Pour le préparer,
mi peut ou chauffer l'acide antimonieux à
l'air ou calciner l'anhydride antimoni
On l'obtienl également en traitant Yanti-
moine par l'acide azotique et en chauffant le
produit de cette reaction. Le peroxyde d'an-
timoine constitue une poudre blanc jau-
nâtre, qui prend une vive coloration jaune
quand on la chauffe; il se décompose sous
a de l'acide chlorhydrique et donne du
i ure d'antimoine et de l'anhydride an-
tique. Le peroxyde d'antimoine se dis-
sent quelque peu dans l'eau, en donnant
Olutioo qui rougit la teinture de tour-
nesol.
— Anhydride antimonique Sb*05. Cet
oxyde se prépare en calcinant son hydrate.
II forme une poudre d'un bl&D I jau
complètement insoluble dans l'eau comme
Dei ,;,ù. Si on le chauffe
au rouge, il perd une partie de son oxygeno
et se transforme en oxydo intermédiaire
— Acide antimonique HSbO*. II corres-
; i ■ ■ btlent
en i i s., ni igir sur Yantii i il ail iuo d«j
164
ANTI
l'eau régale contenant un assez grand excès
d'acide azotique. II se présente sous forme
de poudre jaunâtre peu soluble dans leau,
à laquelle il communique une réaction acide;
insoluble dans l'ammoniaque froide, mais se
dissolvant un peu dans l'acide chlorhydrique
et mieux dans la potasse caustique; ce com-
pose est le plus stable des hydrates de tous
les composés de cette série.
— Acide pyro-antimonique Sb207H4. Cet
acide correspond à l'acide pyropliosphorique;
il donne des sels dont nous nous occupons
ci -dessous.
Les antimoniates neutres ont pour for-
mates : M'SbO3, M"(Sb03)*, M"'(Sb03)3, etc.;
les pyro-antimoniates s'écrivent : M'*Sb2G7.
Nous allons donner ici quelques renseigne-
ments sur les principaux sels formés par les
hydrates d'antimoine.
Ces hydrates (acides antimonique et pyro-
antimonique) donnent, avec le potassium,
plusieurs sels : 1° l'antimoniate neutre
(Sb03K)25H*O, qu'on prépare^ en oxydant
Vantimoine au moyen du salpêtre. On fait
fondre le mélange dans un creuset, puis
on lave la masse à l'eau froide, afin de la
débarrasser de l'excès d'azotate qu'elle ren-
ferme et aussi de l'azotiie qui a pu se former.
Et fin, on fait liouillir le tout durant quel-
ques heures, afin d'hydrater l'antimoniate,
qui est insoluble à l'état anhydre. Le résidu
insoluble, qui ne représente qu'une faible
portion de la masse primitivement traitée,
; lue de l'antimoniate acide de potas-
sium. Il se présente sous la forme d'une pou-
dre cristalline que la potasse dissout et trans-
forme en sel neutre.
Le sel neutre s'extrait de la solution qui
n ferme par l'évaporatîon. Il se présente
d'abord sous forme de masse pâteuse qui,
chauffée à 100°, perd deux molécules d'eau
et cesse d'être soluble dans l'eau ; si on éle\ e
la température au delà de 100°, il se trans-
forme en sel anhydre; ce sel est blanc et
possède une saveur métallique désagréable ;
il ramené au bleu la teinture de tournesol
rougie par un acide.
Un connaît deux pyro-antîmoniates de po-
tassium. L'un est acide et a pour formule
Sb*o7K-l 18,61 12o : on l'obtient en fondant
dans un creuset d'argent de l'antimoniate de
potassium avec un grand excès de potasse,
puis on lave le produit à l'eau froide et on
évapore dans une capsule d'argent, en pre-
nant soin d'ajouter à la solution quelques
fragments de potasse. Quand une goutte de
la solution refroidie sur une lame de verre
cristallise immédiatement, on laisse refroi-
dir la masse, on décante, puis on fait sé-
cher sur une plaque de porcelaine légè-
rement chauffée. La masse cristalline qui se
forme se compose de pyro-antimoniates de
potassium neutre et acide. Le premier de
ces sels est transformé en pyro-antimoniate
acide au moyen de l'eau, puis la liqueur est
filtrée. Elle ne tarde pas à s'altérer et le sel
se transforme rapidement en antimoniale de
potassium. Si donc on veut essayer des sels
de soude avec le pyro-antimonîate acide,
lequel est, d'ailleurs, fréquemment employé
à cet usage, il convient de le préparer au
■..' de l'e ■ ni.
Ce sel est blanc, cristallin, très-peu solu-
ble dans l'eau froide, mais se dissolvant as-
sez bien dans l'eau a 5ûo. Sous l'influence de
ce liquide il se transforme eu autiinoniate,
que la dessiccation amène à l'état anhydre et
rend complètement insoluble.
Le pyro- antimonîate neutre de potas-
sium a pour formule Sb*0'K*j il se pré-
pare, connue le précédent, en faisant fondre
dans un creuset d'argent de l'antimoniate de
fiotassium avec de la potasse en excès; on
ave la masse avec un peu d'eau, puis on
évapore dans le vide. Le sel obtenu est
blanc, cristallin et déliquescent. Sous l'action
de l'eau et de l'alcool, il se transforme en sel
acide, et sa solution peut être employée pour
l'essai des sels de soude, niais il agit plus
lentement sur ces derniers que le sel pyro-
anlimoniatc acide donl nous avons parle ci-
dessus.
Les deux sels que nous venons d'étudier
sont les plus importants de ceux que don-
nent les hydrates d'antimoine; nous eu men-
tionnerons encore quelques-uns, mais sans
nous ) arrêter longuement: les antimonia-
tes d'ammonium, dont l'un, acide, s'obtient
en préi ipîtant l'antimoniate de potasse par
i ammoniacal, tandis que l'autre, neu-
tre, se prépure en dissolvant l'acide antimo-
nique dans l'arara lu .tique ; l'an-
i nioni tte de baryum (Sb03jîBu",uui se pré-
mt du chlorure de baryum
a l'antimoniate neutre do potasse ; L'anti-
moniate de manganèse, qui s'obtient par
l'action de l'acide ou hydrule nntim
BUr le manganèse. Ce sel est inaltérable à
l'air et d'un beau blanc. Sous l'influence
d'une chaleur modérée, il devient gris; si
l'on continue ■ chauffer, il reprend la cou-
leur qu'il avait h la température ordio
: d'être attaquable n i
l'antimoniate itanneux JSbO*)*Sn" |
nui t'obtient «'n traitant le chlorure Btunneux
pur rii\ di b i |ue fa une tempôi u -
due do 80"; entin, l'a il t .aie do plomb,
minorai Dut u el qui i a rencontre aux en\ i-
de Ns pis ■ et qui s'obt t en i
mble i pnrtie il éinétiqtiu , l pu 1 1 i
■ potasse et * parties de chlorure
ds io liuin»
ANTI
— Sulfures d antimoine. On connaît deux
sulfures d'antimoine : le proto ou trisulfure
d'antimoine Sb*SS et le pentasulfure Sb^S5.
Le protosuifure constitue le minerai d««-
timoine le plus important; il est connu sous
le nom de stibine ou antimoine sulfuré. Il se
E résente sous forme de prismes orthorhom-
iques et se rencontre dans les terrains an-
ciens, où il est le plus souvent mélangé a
des sulfures de plomb, de cuivre, de fer ou
d'arsenic. Sa densité est de 4,62. Il est cas-
sant et doué d'un éclat métallique assez vif.
On le distille très-bien dans un courant
d'azote. Si on le calcine au contact de 1 air,
il donne de l'acide sulfureux et laisse un
oxysulfure que l'on peut convertir facile-
ment en antimonîate ammonieux. Ce sulfure
s'obtient k l'état cristallin en fondant du
soufre soit avec l'antimoine métallique, soit
avec ce métal amené k l'état d'oxyde. Ce
composé se dissout dans l'acide chlorhy-
drique et donne un dégagement d'hydrogène
sulfuré avec formation de trichlorure d'anti-
moine.
On réduit facilement le protosulfure k l'état
métallique en le chauffant soit avec le char-
bon, soit avec de la limaille de fer; un cou-
rant d'hydrogène circulant dans un tube
chauffe et contenant du protosulfure réduit
ce compose comme il ferait un oxyde. Sous
l'influence de l'acide sulfurique cliaud et
concentré, le protosulfure d antimoine se
transforme en sulfate avec dégagement
d'acide sulfureux. L'acide azotique concentré
le ramène à l'état d'oxyde intermédiaire et
donne du sulfate antinionieux. L'antimoine
se dissout en grande" quantité dans sou tri-
sulfure. Si on laisse refroidir la dissolution,
le métal se prend en cristaux penniformes,
qu'il suffit de laver avec de l'acide chlorhy-
driquepour les isoler, cet acide attaquant le
sulfure sans exercer la moindre action sur
le métal. Four préparer le trisulfure amor-
phe, il suffit de verser le chlorure fondu
dans un vase rempli d'eau froide. Ce sulfure
a une densité égale à 4,15; il est P1US uur
que le sulfate cristallisé et prend une cou-
leur brun orange quand on le pulvérise. Le
kermès minéral est un sulfate d'antimoine
amorphe, contenant une faible proportion de
sulfure alcalin et un peu d'oxyde d'antimoine.
IL se prépare par deux procédés, la voie
sùehe et la voie humide, sur lesquels nous
ne reviendrons point ici, cette question ayant
été traitée au mot kurmès.
Dans la catégorie des protosulfures d'anti-
moine figurent les oxysulfures, dont un se
rencontre à l'état natif, tandis que les autres
se préparent artificiellement.
L'oxysulfure naturel répond à la formule
S1j2S2U. Les oxysulfures artificiels s'obtien-
nent soit en grillant imparfaitement le sul-
fure d'antimoine, soit en fondant ensemble
3 parties d'oxyde d'antimoine avec 1 partie
de sulfure. Dans le premier cas, on prend la
matière qui a été grillée, puis on la fond
dans un creuset. Elle donne par le refroi-
dissement une niasse vitreuse qui a reçu le
nom de verre d'antimoine et qui renferme
ordinairement 1 partie de sulfure, 8 d'oxyde
et des traces do silice enlevée au creuset
qui a servi k la foute. Dans le second cas,
on obtient un compose fort employé en mé-
decine vétérinaire, comme purgatif, et qui a
reçu le nom de safran d'antimoine. Le cina-
bre, ou vermillon d'antimoine, est un oxysul-
fure qui rappelle par sa composition celle du
Composé naturel dont nous avons parlé ci-
dessus. Cet oxysulfure se prépare en traitant
à chaud, par une solution d'hyposulfite de
soude en excès, une solution acide de chlo-
rure d'antimoine. On l'obtient également en
grande masse, et dans des conditions excep-
tionnelles de bon marché, eu traitant le chlo-
rure d antimoine par 1 hyposulfite de chaux.
Cet hyposulfite es! obtenu dans les fabriques
d'acide sulfurique, ainsi que dans les ateliers
d'affinage, par l'action de l'acide sulfureux
sur le sulfure de calcium en suspension dans
l'eau. Le vermillon d'antimoine n la propriété
de rester inaltérable sous la simple influence
de la lumière, de l'air et des dégagements
do gaz sulfureux; aussi est-il fort utilisé
dans la préparation des papiers peints et des
teintures sur toile.
Si l'on fait dissoudre du protosulfure d'an-
timoine dans des sulfures alcalins, on ob-
tient, dans la plupart des cas, des sulfures
doubles ou sulfosels. Il existe un assez grand
nombre de sulfo -antiiuointes naturels qui,
d'après M. Wurlz, peuvent être ramenés a
trois types: les sulfo-antimonites normaux, les
iiieta-sulfo-aiitimonitcs et les pyro-sulfo-anli-
inoniles. Dans la première catégorie figurent
la bou tangente (SbS8j*Pb", i argyrj il
(SbSSjAgS, la bournonile (SbS*)*Pb"*Cu".
Dans la seconde se classent la Einkénite
(SbS^l'b", la mynrgyrite fSb'$*)Àg, la
wolfsbergite (SbS5)2Uu" et la berthiérite
(SbS*j*Fe"« Enfin, la troisième renferme la
plurnosite Sb*S*,fb"s et la puuubuse
Sb*S*(Cu"Fe).
Quand on expose u l'air une solution de
D i. Humilité, elle ne tarde pas a s'oxy-
lîre devient libre et Se porte sur
i .,, lompo 6, m ■ 'i Iran roi me en
i on i a te. Quelque mttes d acide
ajoutée b In lolutlon précipitent du trisul-
fure et du | i ill re
Le penUuulfure d'antimoine se prépara
soit en décomposuut un lulfo-arséniute ui-
ANTI
câlin par un acide, soit en faisant passer un
courant d'hydrogène sulfuré k travers une
solution acide de pentachlorure d'antimoine.
Ce pentasulfure se précipite en masse amor-
phe, de couleur jaune orangé ; il est hydraté,
mais perd facilement l'eau qu'il renferme si
on le chauffe ; un excès de chaleur le décom-
pose en soufre et trisulfure. Traité par les
alcalis ou les sulfures alcalins, le pentasul-
fure se dissout et donne des sulfo-anwmo-
niates, dont nous allons dire quelques mots.
Les sulfo-antimonîates alcalins sont solu-
bles et cristal li sable s. Traités par un acide,
ils donnent du pentasulfure d'antimoine avec
dégagement d'hydrogène sulfuré. Leur so-
lution fournît , avec les solutions métalli-
ques, des précipités colorés.
— Séléniures d'antimoine. Pour obtenir ces
composés, il convient de fondre ensemble un
mélange de sélénium et d'antimoine, La com-
binaison des deux métaux s'accompagne
d'une élévation considérable de température,
qui suffit k distiller l'excès de sélénium.
On prend la masse obtenue et on la grille
légèrement, ce qui amène un dégagement de
sélénium. Cette réaction donne un trisélé-
niure Sb2S3, qu'on peut également obtenir
en faisant passer un courant d'hydrogène
sélénié dans une solution d enié tique ; parce
dernier procédé, on obtient une poudre noire
qui devient grise vers 160°, fond si on chauffe
jusqu'au rouge et se prend par le refroidis-
sement en une masse de texture cristalline.
Le pentaséléniure d'antimoine (Sb2Se5)
s'obtient en précipitant par un acide une so-
lution de sélénio-antimoniate alcalin.
Les composés Sb^S3 et Sb^S^ donnent des
sels doubles, dont la formule générale est
(SbSe*)M3.
— Tellurures d'antimoine. Ces composés
s'obtiennent comme les séléniures, c'est-à-
dire en fondant ensemble du tellure et de
Vantimoine. On en connaît deux, le tellurure
SbTeet le tritellurure Sb^Te3, qui prennent,
le premier une couleur gris d'acier, et le se-
cond une couleur blanc d'elain. Ces deux
composés cristallisent et sont doués d'un
éclat métallique assez vif.
— Chlorures d antimoine. Le chlore donne
avec ['antimoine deux combinaisons, le tri-
chlorure et le pentachlorure d'antimoine.
Le premier de ces deux composés a pour
formule SbCl3; sa densité au point de fusion
(T3«) est égale k 2,675. Il bout k 225°. On
l'obtient de différentes façons : 1° par la dis-
tillation d'un mélange de chlorure de sodium
et de sulfate d'antimoine, ou d'un mélange de
2 parties de deutochlorure de mercure avec
I partie d'antimoine métallique; 2° en faisant
passer sur du sulfure d'antimoine en excès,
ou simplement sur de Vantimoine métallique,
un courant de chlore sec ; 3° en traitant le
sulfure d'antimoine par l'acide chlorhydrique.
Ce métal s'y dissout; on évapore la solution,
puis on distille le chlorure, qui passe k l'état
de masse blanche, légèrement transparenta
et présentant une consistance butyreuse.
Le trichlorure d'antimoine préparé par les
méthodes que nous venons d'indiquer est dé-
liquescent ; il se dissout dans une petite quan-
tité d'eau. Si ce liquide est en excès, le tri-
chlorure se décompose en oxychlorure
SbOCl.
II se dissout également dans l'acide chlorhy-
drique et forme avec cet acide un composé
connu sous le nom de beurre d'antimoine
liquide.
Traité par l'ammoniaque , le trichlorure
donne deux composés dont les formules sont :
SbCl3AzH3 et SbCt32AzH3. Le premier de
ces composés se présente sous la forme d'une
masse noire, dure, non déliquescente et qui
peut être portée k une température élevée
sans abandonner son ammoniaque. Traitée
par l'eau, elle se décompose et donne un pré-
cipité blanc. Le second est moins stable
que le premier et constitue une masse blan-
che d'aspect cristallin. Ces deux composés
sont attaquables par l'acide chlorhydrique et
donnent, le premier de longues aiguilles jau-
nes et déliquescentes, tandis que le second
se présente sous forme de lamelles jaunes
hexagonales. Ces deux chlorures doubles
peuvent être employés comme caustiques,
mais on utilise de préférence celui qui est
déliquescent.
Le trichlorure de phosphore, traité par l'a-
cide azotique, donne de Vacide antimonique.
Il peut même, quand on le décompose par la
pile, fournir un dépôt métallique que le moin-
dre choc ou une élévation suffisante de tem-
pérature fait détoner.
— Pentachlorure d'antimoine. Pour prépa-
rer ce compose, il suffit de faire passer un
courant de chlore très-sec sur de Vantimoine
tiesdivue et chauffe. On l'obtient également
en projetant dans un flacon plein de chlore
de 1 antimoine réduit k l'état de poudre im-
palpable. Dans ce dernier cas, la reaction est
violente et le métal dovient incandescent. Ce
composé est liquide k la température ordi-
naire ; il présente une couleur jaune et donne
des fumées blanches k l'air. Si on abaisse la
température jusqu'à o°, il se prend en uno
musse cristalline. Il se décompose partielle-
ment par la distillation, et cette décomposition
S accompagne do la mise eu liberté dune cer-
taine quantité dû chlore. Il reste du chlorure
d'anltuiuint'. Truite par 10 sulfure de carbone,
lu pentachlorure d antimoine duuue du tetiu-
ANTI
chlorure de carbone, du trichlorure d'anti-
moine, et il se dépose du soufre. Cette réac-
tion est assez violente ; l'eau en excès se
décompose; mais, si la quantité de ce liquide
estmoindre, il se précipite un composé cristal-
lin, dont la formule serait, d'après M. Wurlz,
SbCl30.
Avec le gnz ammoniac, le pentachlorure
d'antimoine donne un composé rouge brun,
qui, sous l'influence d'une légère élévation de
température, perd 2 atomes de chlore. Mis en
présence du perchlorure et de l'oxychlorure
de phosphore, le pentachloruro d'antimoine
se combine avec ces composés. Il en est do
même s'il est mis en contact avec des chlo-
rures de soufre et de sélénium. Comme le
phosphore, Vantimoine donne, avec l'oxygène
et le chlore, des oxychlorures, dont l'un,
SbOCl, se prépare en faisant agir de l'eau
froide sur le trichlorure d'antimoine; c'est
l'ancienne poudre d'algaroth ; tandis nue
l'autre s'obtient en traitant le même trichlo-
rure par l'eau chaude. Ce dernier composé a
pour formule 2(SbO)Cl, (Sb0)«O et a été
préparé par Péligot. Si on laisse refroidir la
liqueur, îl se dépose des cristaux ayant la
composition qui est indiquée ci-dessus. Si on
soumet ces deux ox\ chlorures k des lavages
prolongés, ils se décomposent et donnent de
l'oxyde antinionieux.
Quand on traite le pentachlorure de phos-
phore par l'hydrogène sulfuré, il se produit
une élévation de température très-sensible et
un dégagement de HC1 (acide chlorhydrique) ;
puis il se dépose une niasse blanche, qui n'est
autre que du sulfochloiure d'antimoine. Ce
composé s'attaque à l'air humide; il devient
déliquescent, puis se liquéfie avec mise en
liberté de soutre. Chauffé au-dessus de son
point de fusion, il se décompose et donne du
trichlorure d'antimoine et du soufre.
Le brome, le fluor et l'iode donnent, avec
Vantimoine, des composés qui ne manquent
point d'intérêt.
Le brome fournît un tribromure SbBr3, que
l'on obtient en versant dans du brome liquide
de Vantimoine pulvérisé. La réaction est si
violente qu'il est prudent de verser Vantimoine
en poudre dans une solution de brome. Dans
la vapeur de brome, Vantimoine s'enflamme
comme dans le chlore gazeux. Ce composé a
pour densité k 90°, son point de fusion, 3,641 ;
il cristallise en octaèdres orthorhombiques
ou en prismes. Traité par l'eau, il donne un
oxybromure ; avec l'éther, il donne des éthers
broinoantiinoniques.
Le fluor donne, avec Vantimoine, un tri-
fluorure, dont la formule est SbFi3, et qui se
firépare en traitant par l'acide fluorhydrique
e trîoxyde d'antimoine. Ce compose cristal-
lise sous des formes différentes, suivant que
l'évaporatîon de la solution a lieu au-dessous
de 90°, au-dessus ou en présence d'un excès
d'acide. Dans le premier cas, le trifluorure
cristallise en octaèdres orthorhombiques. Si
la température à laquelle se fait l'évapora-
tîon dépasse 90°, il donne des prismes; si la
solution contient un excès d'acide, le trifluo-
rure se dépose en petites paillettes.
Sous l'influence de l'air humide, le fluorure
devient déliquescent et se décompose en
donnant de l'acide fluorhydrique. Dissous
dans l'eau, il ne trouble pas la liqueur, mais
laisse déposer de l'oxyde d'antimoine par I e-
vaporation. Le trifluorure donne des sels
doubles.
L'iode forme avec Vantimoine un tri-
indure SbT3. Ce métalloïde agit k froid sur
Vantimoine, et la réaction se fait tres.-rapi-
dement si, l'iode étant dissous dans du sul-
fure de carbone, on y ajoute de Vantimoine
en poudre; par 1 evaporotion, il se dépose de
petites tables rouges de triiodure d'antimoine.
On obtient encore ce composé, d'aprèsSchnei-
der, en chauffant un mélange de trisulfure
d'antimoine et d'iode fait dans des propor-
tions convenables.
L'iodure d'antimoine donne des sels dou-
bles avec les autres iodures; il donne égale-
ment des oxv iodures et des sulfoiodures,
dont nous ne nous occuperons point ici. Avec
l'iodure d'ammonium, il fournit également
plusieurs sels ammoniacaux, qui peuvent être
sublimés si l'on prend lu précaution de les
chauffer doucement.
Enfin, pour épuiser la série des combinai-
sons de Vantimoine, nous mentionnerons l'ar-
seniure Sb2As3, qui se rencontre à l'état na-
turel et se présente sous l'aspect d'une masse
métallique grise et cristalline, et le phos-
phuie Sb2Ph3, qui se prépare en chauffant
ensemble de Vantimoine métallique, du char-
bon et de l'acide phosnhorique. Le composé
obtenu est blanc et brûle avec une flamme
verte, ce qui le fait employer assez fréquem-
ment pour les feux d'artiflee.
— Hydrogène antimonié SbH3. Ce composé
est gazeux. On le prépare en traitant par
l'acide chlorhydrique un alliage d'antimoine
et de zinc (1 partie du premier et 2 du se-
cond). U a été jusqu'ici impossible de l'obte-
nir pur et il contient toujours une certaine
quantité d'hydrogène. U prend naissance
toutes les fois qu'il se produit de l'hydrogène
dans uno solution acide d'un composé anti-
monié. Une portion de l'hydrogène se porte
sur Vantimoine pour donner de rautiniouiure
d'hydrogène, tandis que l'autre portion se
dégage. Ou peut encore préparer ce gaz suit
eu traitant l'an ti mon iure de potassium pur
lucide chlorhydiique, soit eu décomposant
ANTI
par la pile une solution de sel ammoniac
dans laquelle plonge un électrode d'antimoine
placé au pôle négatif. Suivant le chimiste
Marchand, cette réaction donne de l'hydro-
gène antimonié, spontanément inflammable.
Cette dernière réaction n'est pas certaine, et
le procédé de M. Marchand ne semble pas
avoir donné de bons résultats entre les mains
des chimistes qui ont voulu l'employer.
L'hydrogène antimonié est un gaz inco-
lore, sans odeur s'il ne renferme point d'hy-
drogène arsénié. Il est insoluble dans l'eau
et dans les solutions alcalines et se décom-
pose à la température du rouge sombre, en
donnant de l'hydrogène et de 1 antimoine mé-
tallique. Si on enflamme ce gaz au bout d'un
tube convenablement effilé, \l brûle avec
une flamme très-éclnirante en donnant des
vapeurs d'oxyde d'antimoine. Si la combus-
tion a lieu dans une éprouvette, c'est-à-dire
dans de mauvaises conditions pour la forma-
ton de l'oxyde d'antimoine, il se dépose une
couronne d antimoine métallique noire, qui
est d'une grande fixité. Il se t'ait également
un dépôt métallique d'antimoine sur un corps
froid avec lequel on écrase la flamme de
l'hydrogène antimonié.
Pour distinguer, dans des essais portant
sur des matières organiques, par exemple,
l'antimoine de l'arsenic, il suffit, après avoir
fait naître de l'hydrogène dans la masse, de
la faire passer dans une solution d'azotate
d'argent. Si on est en présence de l'hydro-
gène antimonié, il se forme un dépôt danti-
înoniure d'argent; l'hydrogène arsénié donne
de l'argent libre. On a préparé un hydrogène
antimonié solide en faisant reagir sur un al-
liage de 1 partie d'antimoine et de 5 parties
de zinc l'acide chlorhydrique. Le produit de
cette réaction est une poudre noire, qui pré-
sente l'aspect du graphite. Ou la lave à l'a-
cide tartrique , pour la débarrasser de son
oxyde d'antimoine. Elle donne un dégage-
ment d'hydrogène si on la chauffe à 200°.
— Recherche de l'antimoine et de ses com-
posés. Le chalumeau donne, en cette ma-
tière, des indications très-précises. Kn effet,
presque toutes les combinaisons d'antimoine^
traitées j ar la flamme intérieure ou de ré-
duction sur le charbon, donnent, avec le
cyanure de potassium ou le carbonate de
soude, un globule métallique d'antimoine. Ce
globule, jeté à terre, éclate et brûle avec un
vif éclat. Il se forme dans la flamme oxy-
dante une auréole d'oxyde d'antimoine. Trai-
tées par la flamme oxydante, les combinai-
sons de Vantimoine se volatilisent presque
entièrement et donnent un enduit jaunâtre
d'antimoniate antimonieux ou de protoxyde
anlimonieux.
Si l'on chauffe au chalumeau tin sel d'an-
timoine mélangé avec du borax ou du sel de
phosphore, il se forme une perle de verre
transparente, qui devient incolore par le re-
froidissement et reste jaune tant qu'elle est
chaude. Cette perle, soumise à l'action de la
flamme réductrice, ne larde pas à noircir a
mesure que reparaît l'antimoine métallique.
On peut également reconnaître les combi-
naisons d'antimoine à ceci que, chauffées
dans un creuset de porcelaine avec du car-
bonate et de l'azotate de potasse, elles don-
nent un antiinoniate qui se dissout dans la
fiotasse et peut être ensuite traité par tous
es moyens pro| res à signaler la présence de
Vantimoine.
L'appareil de Marsh, qui sert, comme on
sait, à signaler la présence de l'arsenic dans
les matières organiques, permet également
de constater la présence de Vantimoine. Il
suffit, pour cela, de ramener les combinai-
sons de ce métal à l'état d'oxydes ou de
chlorures et de les introduire dans l'appareil
en question, où elles donnent de l'hydrogène
antimonié, qui se dépose sur une plaque de
porcelaine troide avec laquelle on écrase la
flamme. Les anneaux ou taches sont noires
et mates si la décomposition du gaz s'effec-
tue dans un tube fortement chauffe. < > tâ-
ches se distinguent par plusieurs Caractères
de celles que dépose dans les mêmes condi-
tions l'arsenic, biles peuvent être chauffées
dans un courant d'air sans se déplacer , elle i
ne sont point volatiles; soumises à f
d'une forte chaleur dans une atmosphère
d'hydrogène sulfuré, elles se colorent en
jaune orangé, niais cette coloration dis]
rapidement sous l'action de l'acide chlorhy-
drique. Enfin elles donnent, avec l'acide
azotique, de l'acide antimonique insoluble,
i\> \ i -nnent blnnches et peuvent se colorer
en jaune en présence de l'hydrogène sul-
fuie.
Pour les recherches médico-légales et
lorsqu'on soupçonne un empoisonnement par
l'antimoine, on peut, comme lorsqu'il s'agît
de l'arsenic, employer l'appareil de Mai h.
L'opération se conduit comme lorsqu'il s'agit
de retrouver ce dernier poison, a cette
renée près qu'il convient de mêler s la bouillie
qui résulte de la destruction des mal
organiques par les acides, une quantité con-
venable d'a2otate de potasse. On reprend lo
to il par l'acide tartrique, qui dissout l'oxyde
d'antimoine, et on continue l'opération.
Pour déceler tes combinaisons an ti mo-
nteuses par la voie humide, on peut em-
ployer : i« l'eau, qui,, ajoutée sn quantité
suffisante, décompose les solutions acides do
proi oxyde d'umimoiiie et donne un son i |,
qui se présente BOUS l'orme de précipité blanc
ANTI
soluble dans l'acide tartrique : 2<> les alcalis
caustiques, qui donnent avec le même com-
pose un précipité blanc soluble dans un ex-
cès d'alcali ; 3° l'hydrogène sulfuré, qui donne
un précipité jaune orangé avec les solu-
tions acides des sels d'antimoine, et qui j iu-
nit simplement les mêmes solutions alcalines,
qui ne peuvent être précipitées que par un
acide; 4<> certains métaux, le fer, le zinc, le
cadmium, le cuivre et l'étain. Parmi ci
taux, le cuivre est celui qui peut le mieux
révéler la présence de Vantimoine, Il suffît
pour cela de le chauffer avec une solution
antimonieuse, même tiès-étendue, d'aciduler
le tout avec de l'acide chlorhydrique pour
que le cuivre se recouvre d'une i
timoniure, qui disparaît si on traite la lame
métallique par le permanganate de potasse.
Les combinaisons antîinoniques peuvent
être décelées, lorsqu'elles sont alcalines, p u
tous les acides, même par l'acide carbonique,
un des plus fuibles. Elles donnent un préci-
pité qui se redissout dans l'acide chlorhydri-
que. L'hydrogène sulfuré est sans action sur
les solutions alcalines, mais il donne
les solutions acides un précipité orange, dont
la teinte est moins vive que celle du précipité
qui se forme, sons son action, dans les solu-
tions antimonieuses. Les solutions d'iodure
de potassium agissent sur les solutions anti-
moniques acides, et il se dépose de l'iode. En-
tin, le nitrate d'argent y provoque la forma-
tion d'un précipité soluble dans l'ammo-
niaque.
— Dosage de l'antimoine. Pour doser l'ûH-
/inioiHe,on l'amène le plus souvent à l'état de
sulfure, dont on n'a plus qu'a, déterminer la
composition. Si l'on est en présence d'une
combinaison insoluble, un alliage, par exem-
ple, on le traite par l'eau régale additionnée
d'une quantité suffisante d'acide chlorhydri-
que. On étend d'eau en prenant la précau-
tion d'éviter, au moyen de l'acide tartrique,
la précipitation du sel d'antimoine formé,
puis on fait passer dans la masse de l'hydro-
gène sulfuré, qui précipite Vantimoine à l'é-
tat de sulfure. On laisse le dépôt se faire
lentement, puis on recueille le sulfure sur un
filtre taré, et enfin on le dessèche à 100°.
Cela fait, on ne peut encore déterminer la
Quantité d'antimoine d'après le poids du sul-
ure, car ce dernier contient généralement
une quantité plus ou moins grande de soufre
libre. Pour éliminer ce soufre libre et obtenir
une détermination exacte, on place le sulfure
obtenu dans une ampoule pesée, puis on cal-
cine dans un courant d'acide carbonique.
Celte opération a pour but de volatiliser le
soufre; elle est terminée lorsque le sulfure
est devenu entièrement noir. On laisse re-
froidir, on remplace l'acide carbonique par
de l'air, puis on pèse l'ampoule à nouveau.
Le résidu constitue du trisulfure absolu-
ment pur.
— Séparation de l'antimoine de l'arsenic
et de l'étain. On arrive très-facilement à iso-
ler Vantimoine de l'arsenic. Il suffit pour cela
île traiter l'alliage de ces deux métaux par
l'acide chlorhydrique additionné d'acide azo-
tique ou de chlorate de potasse. Cela fait, on
précipite ces deux métaux par le zinc, puis
on traite le précipité par l'acide azotique et
l'on obtient de l'acide arsénique tres-soluble
et de l'antiinoniate d'antinKine insoluble. On
décante, et l'antimoniate est transforme en
sulfure, qu'on peut traiter à la manière ordi-
naire.
Pour isoler Vantimoine de l'étain, on rencon-
tre d'assez grandes difficultés. On commence
par, dissoudre dans l'acide clilorlivdi iqno
l'alliuge des deux métaux, ou leurs sulfures,
si on est obligé d'opérer sur cette combinaison.
L'acide chlorhydrique est additionné d'acide
azotique. Quand la dissolution est complète, on
plonge dans lo liquide une laine d'étain très-
pur, puis on fait bouillir. Au bout d'un temps
plus ou moins long, une heure au plus, 1 a i-
(imoine se dépose à l'état de poudre noire.
On attend que la précipitation soit coi
nuis on recueille le précipite sur un filtre, "ii
le dessèche a 100° et on le pesé. Ce j I
a été indiqué par Gay-Lussac; il den
de grandes précautions, car il convient de
ne décanter la liqueur que lorsque tout l'on-
timoine est précipite.
Pour isoler Vantimoine des métaux tels
que l'or, le platine, l'étain, le sélénium, lo
tellure, on le précipite de ses dissolutions
a il' p ir l'hydrogène sulfuré et on dissout
son sulfure dans le sulfure amnionique.
— ■ Métallurgie de l'antimoine, [.'antimoine
se rencontre dans la nature à l'état métalli-
que et à l'état de combinaison. Le seul mi-
nerai réellement exploitable, parce qu'il est
très-abondant, est le sulfure d'antimoine. 11
se présente sous formes d'aiguilles prismati-
intd'un vif éclat métallique, très-
les a une température peu
S ir 100 parties en poids, i ai
renferment 27, u de soufre et 72,80 d'anti-
moine. La densité de ce sulfure est de 4,18.
On rencontre ce minerai généralement
• avec du carbonate de chaux , du
quartz, du sulfate de baryte. La pren
opération à exécuter est de séparer le mi
nerai do sa go ngue, ce qui
lement, gr&ce a la grande fusibilité du sul-
fure d'antunnine. Celte onéi il
dans certaines usines soi sur ta sol<
fourneau modérément chauffé, soit dans des
pots d'argile chauffes en plein air On a au-
ANTI
jourd'hui presque complètement renoncé a
l'emploi de ce dernier système; on se sert
encore du premier dans quclqu s usines, . ù
il donne d assez bons résultats. Le sulfure
convenablement chauffé se sépare de sa
; a et se rassemble au centre de la sole,
d'où il s'écoule dans des récipients t pécinux.
Quelques usines possèdent un appareil de
li.ju .tion construit sur un modèle spé
consistant essentiellement en un foui
portant trois foyers munis de grilles. Ces
grilles sont séparées par deux murs dans
sis sont pratiquées deux galeries lon-
gitudinales. Ces galeries sont fermées par
des portes en fonte, munies d'ouvertures.
Sur la partie inférieure reposent des creu-
sets en fonte, dans lesquels tombe le sul-
fure d'antimoine en fusion. Ces ci i
sont léger- nient chauffés et recouverts d'un
enduit d'argile ré frac taire qui les pri
contre l'action du sulfure. Au-dessus di
creusets se trouvent des tubes à, liquatlon
(ordinairement 4), dont l'orifice in férié
respond à l'orifice des creusets, de telle sorte
que le sulfure fondu tombe dans le récipient.
Ces tubes, en argile réfrac taire, sont verti-
caux, légèrement coniques et ont environ
1 mètre de hauteur, 0m,2G de diamètre H ï'o-
rifice supérieur et om,2i à la partie inférieure.
Us sont percés à la partie inférieure de trous
assez fins pour ne pas laisser passage à la
gangue. Chaque tube est muni d'ouvertures
latérales qui permettent de retirer les ré-
sidus. Ou peut mettre dans chaque tube
220 kilogr. de minerai environ. Quand l'ap-
pareil est chargé, on ferme les orirîi G u
périeurs avec des plaques d'argile, puis on
allume les feux. Le sulfure ne tarde point à
couler dans les creusets; lorsque l'écoule-
ment n'a plus lieu, on retire les résidus et,
éteindre les feux, on recharge les tu-
bes. Lorsque les creusets sont pleins ou à
peu près, on les retire et on les remplace,
de telle sorte que la fusion du sulfure peut
continuer sans interruption. On lais e
creusets refroidir lentement, puis on en ex-
trait 40 kilogr. de matière environ. L'épui-
sement du minerai placé dans un tube ayant
les dimensions que nous avons indiquées
dure environ trois heures. L'emploi de cet
appareil est très-économique et donne d'ex-
cellents résultats. Les frais de traitement re •
viennent environ, par ce procède, à, 3 fr. 10
pour 100 kilogr. de sulfure; ils s'élèvent à
près de 8 fr. 50 si le minerai est traité à l'air
libre.
Lorsque le sulfure d'antimoine est obtenu,
il convient de l'amener à l'état métallique.
Pour arriver à ce résultat, il suffit de le
chauffer avec du fer métallique jusqu'à, la
température du rouge vif. 11 se forme alors
un sulfure de fer, qui se sépare de Vanti-
moine contenant quelques traces de fer. L'o-
pération s'exécute dans les meilleures con-
ditions SÎ on mélange, avant de chauffer,
12 parties de fer métallique et 100 de sulfure
d'antimoine. On n'obtient point d'ailleurs tout
17ni/t/fioiMe que renferme le sulfure, car une
partie de ce métal se volatilise. La perte
oscille entre un quart et un tiers du m ttal
contenu dans le sulfure. On peut augmenter
le rendementen ajoutant au mélange du sul-
fure de sodium ou de potassium, ou encore
un mélange de charbon et de sulfate de soude.
Les pays qui produisent le plus d'antimoine
(régule du commerce) sont, par ordre d'iiu-
fiortance de production : l'Autriche, qui en
ivre au commerce près de 250,000 kilogr,
tous les ans ; l'Angleterre, qui atteint le
fre do 200,000 kilogr. ; la France, qui atteint
100,000 kilogr. environ. Viennent ensuite la
Prusse et la Saxe, qui ensemble en livrent
près de 80,000 kilogr.
Aiitin (hôtel u'). V. Hanovre (pavillon de),
au tome IX du Grand Dictionnaire.
' A!\TL\OË, ANTINOPOLIS ou AIHO V\n
po l.is. — « Au milieu des m tisons de I mon,
dit M- Isambert dans son remarquable ,
raire de l'Orient, et sous les magn fiqut
miers du village de Cheikh- Abnddèh t s'en-
tassent les ruines d'Antmoë. 11 ne reste plus
guère que le théâtre, près de la porte du S. ;
1 hippodrome, a l'E., en dehors des murailles,
et quelques vestiges de constructions, qui mar-
quent encore la direction de quelques rui
rue principale qui conduisait au théâtre, près
de In porte du S., a prèsdeikilom. de loi
en ligne droite. Bile él fil bo lée i ■
a gauche d'une double galerie couverte sou-
tenue par des colonnes. Une autre i u
traie, qui coupe celle-ci a angle
du quai à la porto orientale. Elle était do
mémo inirdet' u'areadea et embellie de monu-
ments. Vers l'extrémité E., des restes consi-
dérabli i irquer l'emplacement d'un
temple. On remarque aussi des coupole
tiques b ppnrtena m s des bains, un autel votif
■ I
phe. En 1840, on voyait encore un temple,
l'arc do triomphe et une partie de la colon-
nade. T. .mes ces ruinos ont été malheureu-
.
I tel, poui tes con-
vertir en chaux, vu [ui a également
anéanti, dans toute l'éten lue de n
une immense quanti I monumei
calcaii e. ■
AN i INOÈ, une de ai - 4 ■
de i a . ■ . .' KUo
i encore les nom de Uléophile et d'Eu-
ANÏI
165
LNTINOBl (Louis-Antoine), savant anti-
quaire, né à Aquila, dans l'Abruzie, ver
n 17S0. Il entra dans les ordres, fut
i de quelques bénéfices, puis nommé
que de Lancîano. Il montra de bonne
r Ii i rehes
' un grand nombre
n inser .. |ja a Mura.
tori, qui publiait alors sou Thésaurus. Il en-
in niques de l'A-
bruzze datant du xmo siècle et écrites en
: lus vin diulecte i articulier a cette
contrée. Il accompagna cet envoi de notes
d'érudition. Dans un voyage qu'il
fit à Home, le pape Benoît Xl\ fui pro-
i direction d'une bibliothèque qu'il
■ fonder à Bologne; mais Antinori re-
fusa et retourna dans sa ville natale, où il
continua ses rei herche but le antiquités du
I ays. Il moui ut avant d avoir pu rédiger les
Ilotea qu'il avait ai,
nat o Antinori, se chu -t les
publia sous le litre de Raecolta di memorie
■'"■ délie tre provincie degli Aoruxsi,
4 volumes faits avec les notes d'Antinori,
niais n'ayant pas trait exclusivement aux
Abruzzes. Cette publication, faite sans mé-
thode, est de peu de \ aleur.
antinoron s. m. (an-ti-no-ron). Bot.Syn,
d'ATKAI'HACli.
* antioche, ville de Syrie, a 8^ kilom.
d'Alep, sur la rive gau -ne d« I ironte
des anciens, nommée Avri^tta pat
et Antakièh par les Turcs. Voici, d'à ri
M. tsamberl , des renseignements ini
■ ut l'histoire et la topograph e nui i
de cette ville, surnommée autrefois la Reine
de l'Orient :
— t Histoire et topographie ancienne. An-
, située dans une p ee par
l'Oronte, d'où l'on aperçoit au S.-O. 1
abi U] I d i Djébe ■ Ocra fmon( Cossius), haut
de 1,900 mètres, et au N. la chaîne de l'A-
manus, fut une des villes les plus florissantes
de l'antiquité. Sa fondution ne remonl
comme l'ont avancé à tort quelques commen-
i ii. lis de l'Ancien Testament, aux premiers
temps du monde, mais seulement a l'éj
macédonienne. Séleucus Nicatorlacom I
en l'an 301 avant J.-C. et lui donna ,
de son père, ou peut-être , celui de son fils.
1 »es plans et les descriptions qui nous ont été
fournis par les historiens de l'antiquité nous
apprennent qu'une partie de la ville elait bâtie
sur une Ile; soit que cette île fût formée par
un bras de l'Oronte, ou plus pi
par un canal, on n'en aperçoit aujourd'hui
aucune trace. Ce qu
de la ville ancienne nous fait connaître qu'elle
était en pat lie dans la p aine et en partie sur
les hauteurs du mont Sdpius, qui la dominent
au S.
Les rois Séleucides prirent plaisir à l'or-
ner de monuments qui en firent ta pre-
mière ville de l'Orient, et dont i
nous ont donne de pompeuses descriptions.
Tigrane, roi d'Arménie, l'enleva aux séleu-
cides en 83; mais Lucullus, intervenant le
premier au nom de Rome dans L-s affaires de
Syrie, la rendit à Antiochus Philopator Cette
intervention n'était que le prélude d'une as-
ii tion prochaine; en c*. Pompée ré
la Syrie en province i omaine, mais il ..
à Antioche le privilège de se gouverner elle-
méine. La ville, comblée des bienfaits do
César et d'Auguste, les reconnut en adoj
pour point de départ de sa chronologie la
d Lte le la bataille d'Actiuin. Antioche coti-
serva l'autonomie qu'elle devait a Pi
jusqu'à l'époque d'Anton in le Pieux, où ello
devint une colonie romaine \ ■ ex* tnple des
I i ide , Cal lia I ijan et Adrien
dotèrent la vide d monuments
qui, comme ceux de la période précédente,
n ont laissé aucune trace. Les tremble
de terre fréquent que cette ville subit ex-
pliquent cette complète destruction. I
connue de i e I celle qui
eut lieu sous Tmjan en l'an 1 15 : 260,000 per-
sonnes y périrent ; l'empereur, qui se trouvait
dans la ville, a plus grands dan-
Japor, roi des Pei i mpara d'An-
lioche en 268, pendant que les habitants
i au théâtre.
Le nom d'Antioche occupe une grande placo
dans l'histoire des premiers tempd del'I
Elle fut le siège d'un patriarcal i
cupé par saint Pierre. I ta Antioche quo
saint Barnabe et saint Paul se réunirent
(A* i des apôtres, xi, 19 30) et que les disci-
i première fois le nom de
i ■ Paul et Barnabe
partirent pour répandre chei les gentils lu
parole de l'Evangile [Actes des apôtres, xiu,
t-4) , qu our (xiv, xv) eurei I
, ions entre les pal Ù
juives et ceux de la liberté nom
ia entre Paul et Pierre, et Paul et
i I. De 252 à jso, Antioche fut le
conciles. Son évéque Ignace soutint
lo martyre SOUs Ti ttjun. C est U enfin que DU-
1
Avec la péri 'i>i byzantine, une ère nou-
velle ci po tr Antioche. S m in
lalion
1
i no do
riigiouso. La I i Con-
j as complet)
d'Anitocne l'attention de» empereurs. Con-
stantin *u son fils construisirent une basiW ,u«-
1G6
ANTI
remarquable, qui fut le théâtre des premières
firédicationsde Chrysostome. Constance, Ju-
ien, malgré son retour au paganisme, et Va-
lens favorisèrent successivement Antioche.
Sous Théodose le Grand, les habitants de cette
ville, connus de tout temps pour leur pro-
pension à la révolte, se soulevèrent et brisè-
rent les statues de l'empereur. Théodose vou-
lait d'abord tirer de cet affront une ven-
geance sanglante, mais l'évêque Fluvien
parvint à calmer sa colère.
Après Léon le Grand, l'histoire d'Antioche
offre une longue suite de calamités, massa-
cres des juifs, tremblements de terre, guer-
res intestines, querelles du cirque, guerres
contre les Perses. Sous Justin (525), et sur-
tout sous Justinien (583), elle fut si complè-
tement renversée par des tremblements de
terre que les survivants ne pouvaient recon-
naître leurs demeures. En 635, sous le règne
d'Hèraclius, Antioche tomba aux mains des
musulmans ; elle ne fut reprise qu'au x« siè-
cle par Nicéphore Phoeas et perdue de
nouveau par les Comnenes dans leurs guer-
res contre les Seldjoucides. Ces conquérants
en furent a leur tour dépossédés par les ar-
mées de la première croisade en 1097. C est
par 1 E., le N.-E. et le N. que les croisés in-
vestirent la ville, Bohémond et Tancrède à
l'E., les Italiens au S.-E., près des cryptes
que l'on voit encore; à leur droite, les
deux Robert, Etienne et Hugues avec les
Normands, les Flamands et les Bretons, puis
Raymond de Toulouse et ses Provençaux,
puia enfin Godet'roi de Bouillon, dont les lignes
s'étendaient jusqu'à l'endroit où l'Oronie bai-
gne les remparts d'Antioche. Les incidents
de ce siège et les longues souffrances des ar-
mées croisées sont trop connus pour que nous
les rapportions ici en détail. A peine prise, An-
tioche dutêtre défendue par ses nouveaux pos-
sesseurs contre les armées de Kerboga. C'est
le 28 juin 1098 que se livra la bataille où les
chefs croises tirent des prodiges de valeur et
taillèrent en pièces les troupes ennemies. Go-
defrot de Bouillon fit d'Antioche le siège
d'une principauté qui futdonuéeà Bohémond,
prince de Tarente. La ville resta aux chré-
tiens jusqu'en 1268, où elle fut prise par Bi-
bars Bondoukdar. A partir de cette époque
jusqu'aux premières années de ce siècle, les
chrétiens furent presque absolument exclus
de cette ville.
Des traces importantes des travaux de l'an-
tiquité existent encore à Antioche; ce sont
des fortifications qui sont un des plus beaux
spécimens de la perfection à laquelle les Ro-
mains étaient parvenus dans ce genre de
travaux. Elles se composent d'une ''muraille
qui, dans certains endroits, n'a pas moins de
70 pieds de hauteur, entourée d'un fossé et
flanquée de 130 tours, dont plus de 50 sub-
sistent encore. Ces tours, les unes carrées,
les autres rondes, font une saillie de 10 mè-
tres environ de chaque côté du mur. La partie
la plus remarquable de cette muraille est
celle qui réunit les deux pics du mont SU—
pius et au-dessous de laquelle on avait mé-
nagé, pour l'écoulement des eaux, une sorte
d'arche a laquelle les Arabes ont donné le
nom de Bab-el-hadid (porte de fer).
Quelques-unes des portes de la .ville sub-
sistent encore; ce sont : la porte de Medine,
la porte des Oliviers, la porte Saint-Paul
[BathBoulous), qui est dans uu assez bel état
de conservation ; enfin la porte du Pont (Bab-
Djissr), située eu face il un pont de quatre
arches, le seul qui soit construit sur 1*0-
ronte. ■
ANTIOCUE, nom de l'Amazone Antiope,
suivant Hygin. il La même qu'Antiope, fille
de Pylaon.
\m mm ni .-m . l'hii-u , ville ancienne,
sur la frontière de Phrygie et de Pisidie.
Elle fut fondée par les habitants de Magné-
sie, déclarée libre par les Romains, vers 190
avant notre ère. Sous Auguste, elle prit le
nom de Césarée et fut élevée au rang de
colonie. Ses habitants obtinrent le droit d'être
traités comme ceux des villes d'Italie. Elle
po sédait un temple dont les ruines ont été
récemment découvertes près de Jalowatseh.
ÀYriOCHÈS, l'un des neuf fils de l'Etolien
Mêlas, qui succombèrent sous les coups de
Tydée, fils d'CEnee, roi de Calydon, qu'ils
avaient voulu détrôner.
ANTIOCHUS, un des Ptérélaïdes, qui péri-
rent dans un combat contre les fils d'Elee-
tryon, roi .le Mycènes. n Fila d'Hercule et de
i, fille du Phylas, roi des Dryopes. Un
dus héros éponymes d'Athènes, il donna son
nom à la tribu Antiochide.
AvnoN.iiis de Périphaa et d'Astyagée. Il
épou tu Périmèle, fille d Aiuythuon,et la ren-
dit mère d'Ixion.
antiope s. f. (an-ti-o-pe — nom mytho).).
Planète Lélescoptque, découverte par Al. Lu-
ther.
ANTIOPB, une des filles de Thespius et
re d'Alopius, qu'elle eut d'Hercule, n Fille
d'Eole, roi de 1 Jvdide. Elin es) aussi appelée
Arné. H Fille de Pylaon, femme d'Eurytus et
ineio des deux Argonautes Iplntus etClytius.
On ta nomme auaaj Antioche.
ANTIOQIIIA, un des neuf Etat» unis de Co-
'oinbîu; 303,974 faub. ; capitale MeLejni.
ANTIPHlLBt architecte grec du v* siècle
av. J.-C. Il construisit, avoc deux autres
arcbltectei| le monument d'Olymple dans lu-
ANTI
quel on gardait les dépouilles que les S;\ra-
cusains, conduits par Gélon, avaient enle-
vées aux Carthaginois, et qu'on appelait,
pour cette raison, le Trésor des Carthagi-
nois.
ANTIPHONCS, un des frères d'Hector. Il
accompagna Priara lorsque ce prince alla
demander à Achille les restes d'Hector.
ANT1PHUS, fils de Pylémène, roi de Méo-
nie, et de la nymphe Gygéa. Il conduisit les
Méoniens à la défense de Troie. Il Ithacien,
ami de Télémaque. Il Fils de Myrmidon et de
Pisidice et frère d'Actor.
ANTIPOD1QUE adj. (an-ti-po-di-ke — rad.
I antipode). Qui a rapport aux antipodes.
* ANTIQUAIRE s. m. — Recueil contenant
la description de certaines antiquités.
* ANTIQUITÉ s. f. — Encycl. On trouvera
de plus amples détails dans l'article archéo-
logie, au tome 1er du Grand Dictionnaire.
— Hist. Une histoire de Y antiquité devrait
avoir pour préface un aperçu sur l'histoire
du globe. Toutefois, la géologie, malgré les
remarquables progrès qu'elle a réalisés de-
puis le commencement du siècle, est loin
d'avoir atteint un degré de certitude suffi-
sant pour qu'on puisse l'admettre dès au-
jourd hui au rang des études historiques.
L'origine même de l'homme, depuis que la
science a résolument abandonné, avec la
théorie de la création, la date ou les dates
que lui assignaient les textes des livres hé-
breux, reste encore enveloppée d'une pro-
fonde obscurité. L'ordre des âges géologi-
ques paraît définitivement établi, mais leur
durée l'est beaucoup moins, et l'âge particu-
lier de la période signalée par l'apparition de
l'homme ne l'est pas du tout. On a admis
longtemps que cette apparition était très-
récente et ne s'écartait guère des données
de la Bible; mais des découvertes, qui sem-
blent tendre à se multiplier, ont renversé ce
système et font remonter la race humaine à
une bien plus haute antiquité, sans qu'il soit
cependant possible d'assigner une date un
peu probable k la naissance du genre hu-
main. Il est certain, du reste, que les preuves
de civilisation fournies par les objets acces-
soires qui accompagnent les remarquables
spécimens d'hommes fossiles qu'on a pu étu-
dier doivent faire reporter l'origine de la
race à une époque de beaucoup antérieure;
car il est inadmissible que l'humanité ait pos-
sédé, dès les premiers temps de son exis-
tence, l'habileté industrielle et même, ce qui
serait peut-être plus surprenant, le goût de
la parure, dont on trouve la preuve sur
l'homme de Menton.
L'histoire de l'origine de l'homme est donc,
nous ne dirons pas à refaire, mais à faire
entièrement, sans qu'il soit possible d'espérer
des données un peu probables sur la longue
période qui a dû précéder les premiers essais
de civilisation. La civilisation elle-même
semble destinée à rester inconnue dans ses
origines, et les problèmes que soulève son
étude sont étrangement compliqués par les
fables inventées chez les divers peuples pour
remplacer les données historiques qui leur
faisaient défaut. Il serait puéril, puisque
nous parlons d'histoire, de rappeler les chro-
nologies chinoise, indoue, chaldeenne, égyp-
tienne, etc. La chronologie juive, longtemps
admise comme certaine et comme révélée, ne
mérite pas une plus grande confiance. Nous
serons donc contraints de passer à pieds
joints sur la création mosaïque, le déluge,
la dispersion des peuples, faits dont le carac-
tère mythique n'est plus douteux aujourd'hui.
Pour les époques ou les histoires jut\ es mé-
ritent un peu plus de confiance, nous serons
encore contraints de ne les accepter qu'avec
une extrême réserve et en exprimant le re-
gret que le hasard des révolutions humaines
nait laissé entre nos mains que l'histoire
plus ou moins légendaire d'un petit peuple
grand par l'orgueil , insignifiant par l'in-
fluence politique qu'il a exercée autour de
lui. Réduire, pendant une longue période,
l'histoire du genre humain à celle du peuple
juif, c'est résumer l'histoire de France dans
celle du plus humble de ses hameaux. Mais
l'historien, qui, pour les temps modernes,
n'est embarrassé que par le nombre des do-
cuments dont il dispose, est contraint, quand
il étudie la haute antiquité, de se borner à
démêler péniblement tes bribes de vérité
noyées dans les légendes de telle ou telle
peuplade, et, dans ce travail ingrat, il n'est
p:is même guide par une chronologie accep-
table; il ne peut ni contrôler sérieusement
les laits ni les classer d'une manière certaine.
Les dates rapportées à la naissance de
Jesus-Christ, suivant le système moderne,
ont un point de départ purement conven-
tionnel, il est vrai, mais fixe au point de vue
de la chronologie; lorsqu'on les fait partir
de la création, au contraire, elles sont abso-
lument flottantes, puisqu'il existe, pour la
Supputation des années de la Bible, environ
deux cents systèmes différents et que la
création mosaïque est fixée par les uns a l'an
3761 et par les autres à l'an 6984 av. J.-C,
c'est-à-dire que l'écart maximum «-Mitre les
, L< m chronologiques dépasse trente-deux
i les! On admet assez généralement le
chiflYe proposé par YArt de vérifier tel dates t
c'est-à-dire l'un <yG3 ; mais ce n est la qu'une
convention dénuée de toute valeur. 11 faut bien
remarquer que nous ne discutons pas ici la
ANTI
date véritable de la création (il faudrait savoir
d'abord si la création est véritable), mais seu-
lement la date à laquelle on doit la rapporter
d'après les livres bibliques, afin de fixer l'é-
poque réelle des faits dont la date, dans ces
livres, est déterminée d'après celle de la
création.
L'origine commune des peuples indo-euro-
péens, Perses, Egyptiens, 'Grecs, Romains,
Germains et Slaves, ne peut plus être révo-
quée en doute, grâce aux progrès de la lin-
guistique moderne. Il ne paraît pas douteux
non plus que les Aryas, source de tous ces
peuples, n'étaient pas originaires de la pénin-
sule indoustanique, mais y avaient fait inva-
sion k une époque impossible à déterminer.
C'est aux Aryas qu'on doit la plupart des
légendes qui constituent l'unique histoire des
origines des peuples occidentaux, notamment,
celle du déluge, commune aux Hébreux, aux
Chaldéens, aux Phéniciens et aux Grecs.
Plusieurs traditions sur l'invention des arts
sont également communes aux Hébreux, aux
Grecs et aux Chinois et rapportées par ces
trois peuples à des époques qu'on croit peu
éloignées de celle que les historiens assignent
au déluge. Les traditions chinoises font re-
monter à la même époque la première dynas-
tie héréditaire qui ait régné sur le pays.
Aux dynasties égyptiennes on attribue une
histoire bien plus ancienne, puisque cette
contrée aurait compté, à l'époque assignée
au déluge, treize dynasties ditférentes.
Ceci, sans doute, ne s'accorde guère avec
la naïve légende par laquelle la Genèse ex-
plique la diffusion du genre humain et la
fondation des divers peuples, c'est-à-dire
l'histoire de la tour de Babel et de la confusion
des langues. Mais il serait aussi superflu de
chercher à concilier les légendes juives avec
l'histoire des autres peuples que de tenter de
les faire accorder entre elles. Au moment
où le récit biblique concentre le genre hu-
main dans un canton de la Mésopotamie, les
Assyriens paraissent déjà s'être divises en
deux puissants Etats, dont les centres sont à
Babylone et à Ninive. Toutefois, on ne saurait
fixer des dates précises ni pour la fondation
de ces deux grandes villes ni même pour le
règne de Ninus et de Sémiramis, dont L'his-
toire est presque entièrement fabuleuse. II
faut douter plus encore des légendes d'Abra-
ham abandonnant la Chaldée pour se fixer
dans la terre de Chanaan, de l'établissement
en Egypte de la famille de Jacob, de la déli-
vrance du peuple hébreu par Moïse etJosué.
Toutefois, des faits nombreux semblent éta-
blir que des relations très-anciennes ont dû
exister entre les Hébreux et les Egyptiens.
Faut-il, pour l'histoire de ce dernier peu-
ple, accorder aux récits de Manethon plus de
confiance qu'à ceux qu'on attribue à Moïse?
Question extrêmement délicate, pour nous
surtout qui n'avons pas une entière confiance
dans l'interprétation des hiéroglyphes. L'his-
toire ancienne, selon nous, a presque autant
à craindre des partis pris scientifiques que
des légendes mythiques. Les dix-huit dynas-
ties de Manethon nous semblent douteuses;
mais les trente dynasties de Champollion ne
nous paraissent pas beaucoup plus certaines.
Un fait, toutefois, qui ne paraît pas contes-
table, c'est que les Egyptiens sont les vrais
ancêtres de la civilisation européenne, et que
les lettres et les arts avaient atteint chez eux
un très-haut degré de développement quand
l'Occident, y compris la Grèce, était encore
plongé dans les plus profondes ténèbres.
Sans assigner une date anx monuments
égyptiens, dont rien, avant et depuis, n'a
jamais égalé la grandeur gigantesque, et qui
révèlent,à défaut de conception économique,
une prodigieuse puissance d'exécution, on
peut, sans hésiter, en faire remonter plusieurs
bien au delà de l'époque assignée au déluge.
Il y a peu de faits réellement historiques dans
cette immense période à laquelle on rapporte
les dix-huit dynasties de Manethon. Tout au
plus devons-nous signaler, dans la 17e dy-
nastie, le règne de Sésostris, qui passe pour
avoir étendu ses conquêtes jusqu'au delà du
Gange. Vers la même époque, les Juifs se
débattaient contre les petits peuples de la
Palestine et se signalaient par d'horribles
massacres.
Rien ne signale encore la Grèce, sinon des
fables ou tout au moins des récits tellement
mêlés de faits fabuleux, qu'il est impossible
d'isoler la vérité de cet amalgame. Qu'y a-t-il
de vrai dans les légendes d'Imiehus, de Pe-
lasgus, de Danaùs, de Deucalion, d'Erech-
thee,deCadmus lui-même, qui aurait apporté
de l'Orient les lettres et les arts? Hercule,
les Argonautes, le siège de Thebes et celui
même de Troie ne peuvent être admis comme
des personnages ou des faits incontestables;
mais on ne sautait nier l'importance des poè-
mes que lo dernier de ces événements a in-
spirés à Homère, et si l'on peut rejeter les
faits qu'il a évidemment embellis, sinon in-
ventés, il est permis d'accepter les précieux
renseignements qu'il nous fournit sur 1'orKa-
nisution, les mœurs, la puissance relative des
nombreux petits Etais de la Grèce.
En même temps que la Grèce voyait naître
Bon Homère, la Palestine, définitivement sou-
mise aux Israélites, avait aussi le sien, Ho-
mère barbare, mais mouvementé, exalte, in-
spiré, s'adressant, comme il convient à un
I Le oriental, à I oreille [dus qu'à l'esprit, à
l'imogination plus qu'a L'intelligence ; un lio-
ineie que les générations ont admiré sans le
ANTI
comprendre, David, enfin, le roi prophète,
dont les Psaumes longtemps encore feront
l'admiration des hommes pieux et le déses-
poir des interprètes.
David, roi, nous signale dans la constitu-
tion juive une transformation radicale. Dans
la période de la conquête, les Hébreux furent
gouvernés par des juges, magistrats tempo-
raires dont l'autorité ne pouvait facilement
devenir tyrannique et qui restaient respon-
sables. Plus tard, les Héoreux voulurentavoir
des rois absolus et payèrent de leurs deniers
et de leur sang l'éclat fastueux des maîtres
qu'ils s'étaient donnés.
La situation des Juifs sous l'administration
royale paraît à peine digne d'attention lors-
qu'on la compare avec l'état florissant de
leurs voisins immédiats, les Phéniciens, dont
le commerce, alors sans rival, s'étendait, par
la mer Rouge, jusqu'à l'Inde, et qui, maîtres
de la Méditerranée, fondaient Carthage, des-
tinée à devenir un de leurs boulevards.
D'autre part, un immense péril se prépa-
rait contre les Juifs par la réunion d'un grand
nombre de petits Etats en un seul, le royaume
de Syrie.
En Grèce, un important événement s'était
accompli. Les Doriens, faisant invasion dans
le Peloponèse, avaient rejeté les Achéens
vers le nord, mis les Athéniens à deux doigts
de leur perte, obligé les Ioniens à émigrer
dans l'Asie Mineure, où ils fondèrent diverses
colonies réservées a une grande prospérité.
La puissance de Sparte est fondée; Lycur-
gue l'a soumise à la discipline de ses lois, et
l'on voit commencer cette longue rivalité des
deux grandes villes, si fortes, l'une par l'aus-
térité de ses mœurs, l'autre par son amour
de la liberté. Le triomphe de Corœbus aux
jeux Olympiques ouvre l'ère des olympiades
et nous fournira des dates désormais cer-
taines (776).
La Grèce, du reste, va maintenant usurper
dans l'histoire générale une place semblable
à celle que les Juifs y avaient occupée jus-
que-là, et pour des raisons tout à fait ana-
logues. La Grèce, par le développement pré-
coce de sa littérature, s'est trouvée seule en
mesure de nous faire connaître les événe-
ments relatifs à ces temps reculés, et, grâce
à l'absence de documents se rapportant à
l'histoire du reste du inonde, nous ne con-
naissons de l'histoire générale que ce qu'en
ont connu les Grecs, c'est-à-dire qu'elle va
être presque limitée pour nous à l'histoire de
la Grèce. Le reste du monde, même les pays
en relation avec les Grecs, nous apparaîtra,
par un effet de point de vue, dans une sorte
d'éloignement qui réduira presque à rien son
importance.
Il convient, toutefois, de noter quet si la
Grèce occupe, dans l'histoire de ces lointaines
époques, une place exagérée; si les préten-
dues grandes batailles que célèbrent ses ré-
cits ne sont en réalité que des engagements
entre des poignées d'hommes; si les révolu-
tions n'y sont que des transformations de
gouvernement chez des peuplades sans im-
portance numérique, cependant le haut degré
de civilisation atteint par les peuples grecs,
leur supériorité intellectuelle, leur incompa-
rable grandeur artistique, la savante écono-
mie de leurs constitutions politiques justi-
fient, au moins en partie, la large place que
les circonstances, plus encore que la vanité
de leurs historiens, qui n'était pas mince
pourtant, leur ont donnée dans les annales
du genre humain.
L'histoire grecque, du reste, bien que ce
peuple poli n'ait jamais montré un grand es-
prit de conquête, ne se limita pas longtemps
à la Hellade et au Peloponèse. Nous avons
déjà signalé la fondation des colonies grec-
ques d'Asie, qui ne cessèrent de se dévelop-
per aux dépens des Etats voisins. Plus tard
aura lieu l'établissement des Grecs à Mar-
seille, qui révélera la Gaule aux historiens,
et à Cyrène, sur la côte de Libye. Quand,
après vingt ans de lutte , la défaite des
Messéniens eut assuré la prépondérance de
Sparte, de nouvelles émigrations achéennes
eurent encore lieu, mais vers l'Occident, cette
fois. Sybaris fut fondée, puis Crotone, sa fu-
ture rivale.
En même temps, un nouvel élément appa-
raît dans l'histoire de l'Europe, élément des-
tiné à prendre un développement rapide et
prodigieux. Rome est fondée. L'histoire, qui
a jusqu'ici ignoré l'Europe occidentale, va
être obligée de compter avec elle; l'axe po-
litique va bientôt se déplacer, ou plutôt la
politique générale , qui n'existait pas , va
naître. L'histoire du monde va être réduite
à l'histoire romaine, non plus, cette fois,
par une fiction historique ou une erreur de
perspective, mais par la réalité des événe-
ments, qui finiront par soumettre le monda
connu à la puissance d'un seul peuple, après
avoir mis toutes les nations en relation avec
leurs futurs dominateurs.
Pendant que ces événements se produi-
saient dans l'Europe centrale et occidenUile,
l'Orient voyait s'accomplir de gigantesques
révolutions. Le premier empire d'Assyrie s'é-
croulait sous Sardauapale, et trois nouveaux
empires se fondaient à Babylone, à Ninive, à
Ecbatane. L'histoire d'Assyrie, eu ce moment,
se réduit à celle de la Babylonie, empire d'ail-
leurs assez puissant pour réaliser immédiate-
ment des conquêtes loin aines, tourne ttre la
Syrie et le royaume u'isiuél, puis celui de Juda(
et icaisier victorieusement aux attaques des
ANTI
Méfies et des Egyptiens, rendus trop hardis
par leurs victoires sur les Ethiopiens.
La sage politique du grand Psamrnitique
continuée par ses successeurs, est ainsi ren-
due inutile, et l'Egypte reste ouverte aux
entreprises des Assyriens.
Les Scythes, chassant devant eux les Cim-
mèriens , commencent à se montrer dans
l'Asie Mineure, la Syrie, la Palestine et sur
les frontières mêmes de l Egypte, sous le rè-
gne de Psammitique.
Une extrême obscurité continue a régner
sur l'histoire de l'extrême Orient. Nous ne
Souvons que signaler, en Chine, la naissance
e Lao-tseu, fondateur de la secte du Tao, a
la fin du vue siècle ou au commencement du
VI*. Il est contemporain d'un autre grand
philosophe, Kong-fou-tseu (Confucius).
Le commencement du vie siècle est encore
signalé pur l'établissement définitif des Assy-
riens en Judée. Nabuehodonosor, vainqueur
de Jérusalem, fait subir le même sort à
l'Egypte et étend démesurément son em-
pire; mais Cyrus met fin au troisième em-
pire assyrien par le sac de Babylone. Déjà
ce grand conquérant avait soumis k la domi-
nation de la Perse la Lydie et les colonies
grecques d'Asie. Sous son règne, les Juifs re-
trouvèrent un semblant d'indépendance. Cam-
byse, étendant encore les Etats trop vastes
de son père, fait de l'Egypte une province
de son empire. Darius, qui lui succède k la
suite d'une grande révolution, pousse jusqu'à
l'Indus les extrêmes limites de ses Etats,
étend ses conquêtes sur les îles de la mer
Egée et, ne mettant plus de bornes à son
ambition, somme la Grèce de se soumettre à sa
domination ; mais ses armées, victorieuses de
tant de puissants empires, viendront se faire
battre par une poignée de Grecs dans les
plaines de Marathon.
Rome, encore étrangère aux événements
d'Orient, trop faible même pour s'inquiéter
des progrès des colonies grecques de la Si-
cile et de l'Italie méridionale, s'étendait len-
tement dans son voisinage immédiat. Mais,
en 610, un grand événement intérieur s'ac-
Complit chez elle : la monarchie, rendue
odieuse par sa tyrannie insolente, fut ren-
versée et remplacée par une république aris-
tocratique. Eu même temps les Gaulois, dès
longtemps au pied des Alpes, s'avancent jus-
qu'à l'Apennin et fondent dans le nord de
1 Itulie une domination puissante, que les Ro-
mains auront peine k leur arracher, au mo-
ment même ou leur puissance semblera de-
venue irrésistible. Mais déjà, avant même
?ue cette puissance se fût complètement af-
ermie, les conséquences de la constitution
oligarchique de la république s'étaient fait
sentir : la plèbe réclamait avec obstination
ses droits méconnus; pour mettre fin aux
troubles que ses revendications amenaient
d&RS l'Etat, or institua la dictature, dictature
temporaire, il est vrai, mais suffisante, à ce
qu'on crut, pour décourager les prétentions
plébéiennes. Ainsi se posait la cause unique
des longues dissensions intestines de Rome,
la cause unique de la chute de la république,
la cause indirecte, mats puissante, de la chute
de l'empire romain. Malgré les précautions
dont s'entourait le patneiat. le peuple ne
tombait pas dans le découragement sur lequel
ou avait compté. Sa retraite sur le mont
Aventin amena la création du tribunal, arme
puissante pour la lutte qu'on voulait soutenir.
Le premier projet de loi agraire fit son ap-
parition ; en précipitant son auteur du haut
de la roche Tarpéienne, les patriciens se
débarrassèrent d un homme, mais ne purent
tuer l'idée. Les patriciens trouvaient le peu-
pi»* toujours prêta marcher contre les enne-
mis du dehors, mais aussi toujours disposé à
revendiquer ses droits politiques. Chaque vic-
toire sur les Eques, les Volsques, etc., est
suivie de dissensions intérieures. Les patri-
ciens effrayés en viennent jusqu'à conspirer
avec les ennemis de la république et livrent
aux Sabins le Capitole, bientôt repris, du
reste. Ils opposent une résistance acharnée
à la rédaction d'un code qui leur arracherait
le droit de justice arbitraire dont ils jouis-
sent, et ne se laissent arracher qu'après dix
ans de lutte l'élection des décemvirs et la
création des Douze Tables.
L'exemple admirable que donnait Rome,
divisée par les questions politiques et socia-
les, mais s'unissant contre les ennemis du
dehors, la Grèce le donna, bien plus éclatant
encore, en oubliant ses dissensions d'Etat à
Etat, pour s'unir contre la formidable inva-
sion des Perses. Celte poignée de braves unis
pour la défense de leur indépendance et ré-
sistant victorieusement k l million de soldats
est un fait unique dans l'histoire. Xerxès,
maître de l'Attique, k peine arrête un instant
aux Thermopyles par le dévouement de Lé i-
DÎdas, est vaincu à Salamine, victoire à ja-
mémorable, complétée par celles de
Platée et de Mycale. Mais le danger de la
guerre étrangère k peiue écarté, les divi-
sions intestines, que le péril commun avait
fait oublier , recommencent k troubler la
Grèce. Sparte et Athènes se disputent l'in-
fluente en Messénie. Cimon, cependant, les
décide k s'unir de nouveau contre les Perses
et expulse définitivement des eaux grecques
tes flottes du grand roi. Après une nouvelle
guerre entre Sparte et Atnènes, l'influence
e Périclès fait consentir une trêve de trente
ans. C'est la plus belle époque de l'histoire
dus Grecs, époque illustrée par des artistes
ANTI
et des écrhains du premier ordre. De lon-
gues guerres incitent fin à cette brillante
prospérité. Les deux grandes rivales com-
battent avec un épouvantable acharnement
et des succès divers, jusqu'à L'apparition d'Al-
cibiade, dont les intrigues aboutissent à La
défaite de Mantinée, ou Sparte retrouve sa
supériorité. La guerre de Sicile, provoquée
par le même ambitieux, aboutit à d'épouvan-
tables désastres pour Athènes. Mais Alcibiade
trahit les Lacédémoniens, comme il avait trahi
les Athéniens, et relève ta fortune de sa pa-
trie. Après la mortd'Alcibiade, Athènes tombe
aux mains de ses ennemis; ses murs sont ra-
sés, et elle est livrée k l'odieuse domination
de trente tyrans imposés par le vainqueur.
La Sicile, dont la conquête eût pu être,
sans la trahison d'Aleibiade, facilitée par la
domination impopulaire de ses nombreux ty-
rans, aidée, après cette défection, par les
Lacédémoniens, eut peu de peine à repousser
l'invasion athénienne. Elle résisia moins heu-
reusement ii l'attaque des Carthaginois, qui
parvinrent k s'établir à Sélinonte, k Himéra
et à Agrigente. Denys, le tyran de Syracuse,
vaincu par eux, sévit contraint d'accepter
la paix qu'ils lui imposèrent.
La Sicile se trouvait ainsi hors d'état de
résister à la plus grande puissance maritime
du globe, k Carthage, qui ne parait pas avoir
eu au même point que Rome l'esprit de con-
quête, mais à qui son développement commer-
cial imposait la nécessité de former des établis-
sements sur toutes les côtes de la Méditerranée .
Le développement parallèle de Rome et de
Carthage ne pouvait tarder de les mettre en
présence; mais, avant de lutter contre la
grande colonie phénicienne , Rome avait à
combattre des adversaires plus voisins et plus
pressants.
Rome, jusqu'au m© siècle, n'avait pas
étendu ses conquêtes au delà d'un faible
rayon autour de ses remparts. Mais son am-
bition croissant avec les rivalités que susci-
taient ses agrandissements progressifs, elle
songea à réorganiser ses forces militaires en
accordant une solde k ses soldats. Jusque-là
les citoyens servaient gratuitement, ce qui
mettait les armes entre les mains des riches
seuls, c'est-à-dire des patriciens. Grâce à la
nouvelle organisation, Rome put enfin entre-
prendre des expéditions relativement loin-
taines; elle débuta par le siège de Véies,
qui ne dura pas moins de dix ans. Mais ce
premier essor du grand peuple parut subi-
tement arrêté. Les Gaulois s'emparent de
Rome, la saccagent, puis l'abandonnent,
poussés par cette mobilité de caractère qui
paraît un des attributs de la nation. Si les
Gaulois se fussent établis à Rome , l'histoire
romaine se fût terminée là, et l'histoire du
genre humain tout entier eût été modifiée.
Rome détruite fut rapidement reconstruite
et mise en état de résister k de nouvelles in-
vasions gauloises. Les conquêtes successives
de la plèbe, les concessions forcées du patri-
ciat amènent un apaisement qui semble défi-
nitif. L'ère des grandes entreprises est ou-
verte; l'armée romaine, après avoir été con-
damnée à passer sous les Fourches Caudines,
ne quittera plus les armes jusqu'à ce qu'une
paix humiliante ait été imposée aux Samnites
et k leurs alliés. Un traité d'alliance a été
signé avec Carthage, des relations pacifiques
sont établies avec les colonies grecques d'Ita-
lie.
La Grèce, conduite par Lacédéraone, com-
mence heureusement une audacieuse entre-
prise, la conquête de l'Asie. Mais, corrompus
par 1 or des Perses, la plupart des alliés, les
Aihéniens, entre autres, se retirent et lais-
sent tout le poids de la guerre retomber sur
Lacédémone, Obligés de venir se défendre
chez eux, les Lacédémoniens laissent les
Perses reconquérir les lies grecques qu'ils
avaient perdues. La longue guerre de Sparte
contre Thèbes ensanglante tour à tour les
divers Etats de la Grèce.
Des dissensions aussi prolongées ne peu-
vent avoir qu'un résultat, la domination ty-
rannique d'un ambitieux. La Grèce va payer
par l'asservissement ces rivalités sans fin ni
raison. Son maître futur, Philippe de Macé-
doine, vainqueur de ses rivaux, s'allie aux
Athéniens, prêts désormais k toutes les dé-
faillances. Les Grecs, inconscients du danger
qui s'annonce, laissent Philippe resserrer de
plus en plus les liens dont il entoure Athè-
nes, et s'entre-déchirent dans la guerre so-
■ >■>• I '■■ i l'Iiilippe , maître do la Thessalie,
arrive aux portes mêmes de la Grèce. Uu
instant éveillés par l'éloquence de Démos-
thène, les Athéniens ne peuvent empêcher
la chute d'Olynthe. Les conquêtes de Phi-
lippe menacent de tous côtés la Grèi e
n'ose encore attaquer de front. C'est le cas,
pour les Grecs, de s'unir enfin contre lui : ils
commencent ta seconde guerre sacrée , qui
lui ouvre les portes de la Grèce. Les Athé-
niens, vaincus par lui à Platée, subissent sa
protection et le laissent tranquillement ra-
vager le Pélo] onè ■-. Uexandre, Bis de Plu-
lippe, se fait proclamer généralissime des
Grecs el commence à les entraîner k la des-
truction deThebos,qui avait essaye de lui
résister.
Maître absolu de la Grèce entière, Alexan-
dre forme d'immenses projets de conquête.
A la tète de 35,000 hommes, il bat l'innom-
brable ami' ii. sur le bord du Gra-
nique (334), en Phrygie ; il traverse en vain-
queur l'Asie Mineure, la Syrie , la Phénicie,
ANTI
pénètre en Egypte, où il fonde Alexandrie,
s'enf<>nce dans fa hante Asie, traverse l'Eu-
phrate et le Tigre, soumet Babylone, Suse,
Persépoïis, Ecbatane, passe ) Oxns, vu battre
les Scythes, pénètre jusqu'au bord de l'Indus,
OÙ il arrête sa marche prodigieuse, revient à
Suse, puis à Babylone, où il meurt à l'âge de
trente-deux ans (323), au milieu de son triom-
phe, plein de sa gloire, mais avec la certi-
tude que son immense empire ne lui survivra
pas.
Sa mort, en effet, fut le signal d'un im-
mense déchirement. Les généraux d'Alexan-
dre, après s'être partagé son empire, sont
contraints d'en disputer les tronçons aux
peuples révoltés. L'Inde leur échappe la pre-
mière. Ptolémée, cependant, réussit k assurer
sa domination en Egypte, et ce pays dispu-
tera désormais k la Grèce la suprématie des
arts, des lettres et des sciences. La Grèce,
proclamée indépendante, subit néanmoins la
tyrannie de Cassandre et, longtemps ballottée
entre les prétentions de ce général et celles
de Démétrius, finit par établit* son indépen-
dance effective en formant la ligue achéenne.,
ligue fédérative contre les entreprises des
tyrans. Les tentatives de Pyrrhus , roi d'E-
piie, pour ébranler cette ligue n'aboutissent
à aucun résultat. Après avoir soumis et perdu
la Macédoine, il tente une expédition en Ita-
lie; les Romains, à peine sortis d'une terri-
ble guerre contre les Samnites, font face k
ce nouvel ennemi et le forcent à se rembar-
quer pour l'Epire. Tarente, défendue par les
Carthaginois, tombe entre leurs mains. Alors
commence la première guerre punique (262),
qui aboutit k l'abandon de la Sicile par les
Carthaginois et k la prise de possession des
deux tiers de cette Ile par les Romains (241).
Vers la même époque, un fait important se
passait dans l'extrême Orient. Tshin - shi-
hoang-ti, de la dynastie des Thsin, qui bâtira
plus tard la fameuse muraille, réunissait sous
sa domination les diverses provinces de l'em-
pire, gouvernées jusque-là par une foule de
petits princes. Cette dynastie, du reste, ne
devait guère durer plus d'un demi-siècle et fit
place k celle des Han.
La population chinoise, déjà défendue con-
tre la civilisation occidentale par sa politique
exclusiviste, ne se laissa jamais envahir par
les mœurs grecques, qu'Alexandre et ses suc-
cesseurs avaient importées dans la haute Asie
et jusque dans l'Inde. C'est grâce à cet hellé-
nisme de l'extrême Orient que le Grec Théo-
dote, gouverneur de la Baetriane pour le roi
de Syrie, put, après s'être rendu indépendant,
étendre sa domination jusqu'au bord de l'In-
dus et fonder dans ce vaste empire une dy-
nastie de princes grecs. C'est en vain qn'An-
tiochus, successeur de Séleucus, roi de Syrie,
tentera de faire rentrer sous sa domination
la Baetriane et la Parthïe, également deve-
nue indépendante par la révolte d'Arsace ; il
se verra contraint de reconnaître leur auto-
nomie. Ce ne fut pas le seul désastre subi
dans ce siècle par le royaume de Syrie : le
meurtre rie Bérénice, sœur de Ptolémée
E vergeté, amena les armées égyptiennes
jusque sous les murs de Babylone et inonda
le royaume de sang.
L'Egypte, en ce moment, touchait k l'apo-
gée de sa splendeur et de sa prospérité. Pto-
lémée Evergete, en même temps qu'il éten-
dait au loin ses conquêtes, favorisait autour
de lui les lettres et les arts. Il parut uu
instant avoir conçu le dessein d'asservir la
Grèce, mais il préféra sagement faire al-
liance avec les Achéens.
Malheureusement , ceux - ci ne reçurent
aucun avantage réel de cette alliance avec
les Lagides. Après s'être puissamment déve-
loppée et avoir successivement englobé Si-
cyone, Corinthe, presque toute lu Hellade et
une partie même du Péloponèse, après avoir
repoussé une première attaque de Lacédé-
mone, la ligue achéenne, battue parCléoinène,
se voit arracher l'Arcadie, voit 1 Achaïe même
envahie et n'échappe aux Lacédémoniens
3u'en se livrant aux Macédoniens, qui l'ai-
ent k vaincre les Etoliens, après avoir ruiné
la puissance de Sparte. Toutefois, la ligue
achéenne continue à se débattre entre les
Lacédémoniens, vaincus mais encore debout,
et les Etoliens, plus acharnés que jamais k
la destruction de la confédération grecque.
Un acteur nouveau mit fin à ce débat en
apparaissant inopinément sur la scène : ce
fut Rome, qui venait de déclurer la guerre k
la Macédoine, coupable d'avoir secouru An-
nibal en Afrique (200).
La paix signée entre Rome et Carthage ne
Souvait être durable, et la lutte ne devait
nir que par la ruine d'une des deux n
Carthage, éloignée de la Sicile par -ses der-
nières défaites, s'était tournée du côté de
l'Espagne et \ avait fonde un Sol ■lablis-
sement. Pour mettre obstacle au déi
ment de la puissance carthaginoise en Es-
pagne, les Romains se l'niil 3eS ail
ce pays; mais Annibal n'hésite pas a faire le
le Sugonte, alliée «les Romains. Puis,
traînant vers le Nord un i merce-
naires, il passe les Pyrénées, | être en
Gaule, traverse le Rhône, bat les Romains
sur le Tessin et sur laTrébie, les écrase k
Trasimène. Rome dut se croire perdue. Les
lenteurs d'Annibal et la sagesse d'un
rai romain, Fabius Cunctator, la sauvèrent.
Affaibli pari.. | Romains et par
l'impo libilîté de recruter de nouvelles trou-
pes, Annibal se voit contraint do s'embarquer
ANTI
1R7
f'our se porter nu secours de Cartilage , que
es Romains avaiont eu l'audace d'aller atta-
quer chez elle. Carthage, vaincue par Sci-
pion, abandonne ses possessions d'Ivn
aux et jure de ne ;
déclarer la guerre sans la permission du -
romam (201).
En même temps, Rome faisait alliance avec
les Etoliens contre Phi] p
[aligne des Achèens. La guerre ,i ■ ■■
k peine terminée, une armée rc
en Illyrie, défait les Mae^loniens k Cynocé-
phale; Flaminius, par une habile politique,
pro< lame l'indépendance de la Gré -e et re-
vient à Rome; mais bientôt rappelés par les
Etoliens, les Romains reviennent en Thes-
salie, repoussent les attaques d'Antiochus.
roi de Syrie, qu'ils poursuivent jusque dans
ses Etats et dictent la paix à ce prince. En
Grèce, leur politique d'envahissement trouve
un obstacle dans la sage énergie de Philopœ-
men, stratège de la ligue achéenne ; mais les
Grecs eux-mêmes se chargent de les en dé-
livrer, en contraignant leur chef k boire la
ciguë. C'est la fin de la Grèce : la ligue
achéenne viendra prendre désormais les or-
dres du sénat romain (183). La Macédoine et
l'illyrie résisteront cinq ans encore aux en-
treprises des Romains et seront définitive-
ment réduites ii l'impuissance par la mort de
leurs premiers citoyens, la perte de leurs ri-
chesses, la destruction de la plupart de lours
villes.
Home était, dès lors, assez puissante pour
mener de front plusieurs guerres; en même
temps qu'elle subjuguait la Grèce, elle con-
tinuait à combattre en Syrie, poursuivait en
Espagne une lutte interminable et faisait
même en Gaule une première expédition en
faveur des Massaliotes, ses alliés (154).
Mais une lutte plus sérieuse allait l'absor-
ber tout entière. Les Carthaginois, k qui le
traité de Zama interdisait de faire la guerre,
et que cependant Rome refusait de proti
contre l'insolence de ses voisins, se décident
k envoyer une année contre les Numid et
les battent. C'était le premier prétexte qu'at-
tendait le sénat pour déclarer la guerre.
Réduits au désespoir par la perfidie des Ro-
mains, les Carthaginois soutiennent un
mémorable de trois ans. Carthage succombe
et est complètement détruite, et la province
romaine d'Afrique est fondée (U6). Les Etals
alliés de Rome, les Numides, no tarderont
pas k être absorbés k leur tour (106).
En Grèce, l'année même de la destruction
de Carthage, Corinthe subit le même sort.
L'expédition de Pergame, moins vigonreu
sèment menée, amena les mêmes résultats,
et Rome ajouta la province d'Asie k ses au-
tres possessions étrangères.
En Espagne, la cruauté des Romains sou-
lève contre eux une guerre épouvantable.
Virïathe leur impose une paix honteuse, mais
jamais une paix de ce genre n'était ratifiée
par le sénat. Les Romains se débarrassent
par l'assassinat de l'adversaire qu'ils n'ont
pu soumettre par les armes. Ceux que les
Romains traitent de barbares leur donnent
un magnifique exemple de générosité, en
renvoyant un consul que le sénat a mis entre
leurs mains, pour le punir d'un traité désa-
voué par cette assemblée. Numance suc-
combe après un siège de quinze mois; on
peut considérer l'Espagne comme définitive-
ment soumise (133).
Ce fut ensuite le tour de la Gaule. La pre-
mière colonie romaine dans ce pays, Aqux
Sfxtix, fut fondée en 122, celle de A
Mttreius en 118. Cinq ans plus tard, un fait
de la plus hante gravité, inaugurant une
série d événements qui changeront la face du
inonde, se produisit en Gaule : ce fut la pre-
mière apparition des peuples du Nord que
l'histoire a désignes m>us le nom commun de
barbares. Ceux-ci, Cimbres et Teutons, nr-
rivés des bords de la Baltique, écrasèrent en
Iilyrie une armée consulaire, se dei,(iirin-reiii
k droite et, suivant le contro-fort des Alpes,
pénétrèrent dans la Gaule Transalpine, bat-
tirent le consul Sïlanus, le proconsul Cœpion,
le consul Manlius; niais .Marins défit séparé-
ment les Teutons en Gaule et les Cin
dans le nord de l'Italie (101), Rome, un in-
stant effrayée, se crut définitivement sauvée ;
mais le péril n'avait fait que s'annoncer de
loin.
Ces guerres lointaines que Rome soutenait
étaient entrecoupées de querelles inte
où coula plus d'une fois le Citoyens,
notamment pendant la magistrature des G rae-
ques, si funeste aux deux éloquents tribuns.
Rome est désormais mêlée k tous !•■
nements importants du monde connu, si
toîre générale se confond avec la sienne.
Tout ce qui se passe en dehors d'elle n
qu'un intérêt secondaire, et nous i
irrêter, dans ce rapide aperçu, aux dé-
mêlés de la Judée et de l'Egypte :
S J ! '", de la Baetriane avec les Scythe
tefois, nous ne pouvons nous di
mentionner un
centrale , la première collision
res du nord - est de la Sogdiane et des
Chinois ; c'est le commencement de longues
terres , dont le contre-coup se fera sentir
jusqu'en Europe. Au sud, 1 empire ch
profitant de la guerre qui a chassé le
thés des bords de l'Indus, où ils avaient pé-
nétré après avoir soumis la Baetriane,
k s'annexer ce peuple belliqueux.
A Rome, où il nous faut revenir immédm*
168
ANTI
tement, une guerre qui aurait pu devenir re-
doutable, celle des esclaves, vient d'être heu-
reusement terminée (99}. Une autre guerre
va commencer, suscitée par l'habitude qu'ont
prise tous les peuples trop faibles con tre leu ra
voisins d'implorer le secours des Romains.
La Cappadoce a demandé un roi au sénat,
qui s'est empressé de lui donner Ariobarzane,
• bien qu'il lui faudra bientôt inter-
venir pour soutenir sa créature. Bientôt, en
effet, Ariobarzane est détrôné par le roi d'Ar-
ménie, allié de celui de Pont, et Sylla accourt
pour le rétablir. Mithridate intervient dans
la lutte; Athènes prend parti pourlui.se fait
prendre d'assaut par Sylla, qui l'inonde de
sang. Il passe ensuite e'n Asie, où il fait la
paix avec Mithridate. Mais celui-ci, impatient
de la tyrannie romaine, reprend bientôt les
armes, résiste successivement à Lucnllus et
à Pompée et se prépare k une témé: aire ex-
pédition en Italie, lorsque la trahison de son
propre fils le contraint de se donner la mort.
Rome est maîtresse absolue en Asie (63).
Cette guerre terrible avait été conduite pa-
rallèlement avec une autre plus redoutable
encore, la guerre sociale. Obstinée à refuser
aux peuples alliés le droit de cité , Rome vit
se soulever contre elle la plupart des peuples
d'Italie. Les alliés, d'abord vainqueurs, fu-
rent battus par Sylla ; mais, instruit par le
danger que Rome avait couru, le sénat s'em-
pressa de faire droit aux réclamations qui leur
avaient mis les armes à la mnin (SS). Cette
date est mémorable, en ce que Rome, par une
grave transformation de sa politique, ne se
réserva plus le droit exclusif de gouverner
le monde et admit dans ses comices les peu-
ples d'Italie. Mais les précautions prises par le
sénat pour empêcher l'exercice efficace de ce
nouveau droit soulèvent une nouvelle lutte.
Cinna et Marius prennent parti pour les alliés
et entrent dans Rome en vainqueurs. Ce fut
le triomphe le plus éclatant et le plus san-
glant aussi de la démocratie romaine (87).
Mais Sylla accourt au secours des patriciens,
se rend maître de Rome, la remplit de sang
et cherche à assurer par des proscriptions le
triomphe de l'aristocratie. Cicéron, Pompée,
César commencent à apparaître sur la scène.
Les deux derniers s'allient a Crassus pour
former le triumvirat, dans l'intérêt de leur
ambition (60).
Devenu consul, César se fait envoyer en
Gaule (57), bat les Helvètes, les Suèves, les
Belges, les Armoricains, les Vénètes, fait
même deux courtes expéditions dans l'île de
Bretagne, triomphe des peuples gaulois sou-
levés par Vercingétorix (50), se rend maître
de la Gaule tout entière.
De son côté, Pompée, élu consul en 55, s'est
fait attribuer la province d'Espagne , où son
administration reste pacifique. Mais Cras-
sus, élu consul en même temps et désigné
pour la Syrie, se voit aux prises avec les
P;irthes, se laisse battre par eux et leur
abandonne la Syrie et la Cilicïe. Le traître
Labiénns se mettra ensuite k leur tête pour
leur faciliter de nouvelles conquêtes, et ils
ne pourront être vaincus et arrêtés dans leur
marche envahissante que par les lieutenants
d'Antoine.
Mais auparavant, des événements de la
plus haute gravité se seront accomplis en
Italie. Les prodigieux succès de César en
Gaule, son ambition connue, le dévouement
inébranlable de ses soldats font redouter un
r que Rome n'avait pas encore connu :
l'usurpation et la tyrannie. César déjà a ré-
a l'ordre qu'il a reçu d'abandonner Son
cou mandement. Le sénat confie k Pompée
In. difficile mission de combattre le rebelle.
Celui-ci passe en Italie, franchit le Rubicon,
limite de sa province, et se met ainsi en
guerre rontre sa patrie. Pompée et le sénat
niient devant lui, et il entre dans Rome sans
une. L'Italie est soumise. Le vainqueur
rapidement en Espagne, où il écrase
les pompéiens, revient en Italie, se fait nom-
f et consul, poursuit Pompée en Kpire et en
Thessulie, le but à Pbarsale et l'oblige a aller
mourir en Egypte, César y arrive après lui
et y perd un temps précieux dans les bras de
la séduisante Cléopatre.
Le \ de retour a Rome, se récon-
cilie avec Cicéron, se fait nommer dictateur
dix ans, court en Afrique écraser Cal in
-t les derniers défenseurs de la république,
va battre en ) - qu'il reste de pom-
péien et vient tomber k Rome sous le poi-
I de Bi utus, b i m ment même où il ve-
■r son usurpation eu se faisant
' t.iir à vie. Un homme, Ci,-r-
ui er la répu-
; kl la perdit par ses hésitations. Le
Consul Antoine, mu i
■ i ■■ continuer la
politique du dictateur. Un m ■ site op-
i| re ne-
veu dei ■ e, qui bientôt forn .
An toi . le second li tumi rat 1 13).
série de pro-
scription dont Ci
vlcttnv l
lipp - : morl pour ne i as tom-
ber fr.t du \ ainqueui . El t mdis
fu'Antoine l'oublie ■
fi Lierre contre
es PaM the , 'I mtil -, s ma-
nœuvre U Rome [■"m - irdei seul i'
suprême. Antoine, enfin t le n :
Inertie, se révolte contre l'autoi ité consulaire,
til battre u Acttum (Si); l'armée d'Oc-
ANTI
tave l'y poursuit et il se tue pour échapper
à son rival. Cléopatre l'imite, et l'Egypte est
réduite en province romaine (30). La domi-
nation de Rome est partout acceptée, la paix
universelle est faite. Octave, déjà imperator,
est proclamé Auguste (il n'ose réclamer le
titre de roi, éternellement odieux aux Ro-
mains) ; la république a vécu (27).
Pour ceux qui ont suivi le rapide résumé
qui précède, les causes de sa chute ne se-
ront pas difficiles à démêler. Un des plus gra-
ves dangers pour une t3'rannie qui se fonde
(et la république romaine fut une tyrannie
aristocratique), c'est de laisser le peuple
prendre une part quelconque au gouverne-
ment et de le priver en même temps de ce
luxe de la vie qi« seul pourrait le soumettre
en l'avilissant. Or, les patriciens romains, tout
en faisant de leur constitution un établissement
essentiellement aristocratique, reconnut eut
dès le début le droit de la plèbe au gouvern —
ment de la chose publique et prirent des soins
inutiles pour déguiser l'inégalité réelle qu'ils
tâchaient d'établir dans cette apparente éga-
lité de droits politiques. Le peuple réclama
très-haut ce qu'on lui reconnaissait en prin-
cipe, tout en le lui refusant en fait. Aide par
quelques-uns des siens et même par quelques
ambitieux du parti opposé, il marcha de con-
quête en conquête, jamais satisfait, parce
que ses ennemis ne se lassaient pas d'inventer
des moyens d'oppression, ni ses amis de lui
inspirer de nouveaux appétits. Les mœurs de
Rome furentd'abord admirablement austères,
et le patriciat surtout donna l'exemple du sa-
crifice de tout intérêt privé aux intérêts de l'E-
tat et des institutions. Plus tard, quand la ré-
publique se fut corrompue en s'étendant, les
ambitieux trouvèrent à flatter le peuple un
moyen facile de s'élever. Les républicains
sincères eussent encore pu peut-être sau-
ver la république en attirant k eux les fa-
ciles sympathies du peuple; ils s'obstinèrent
dans leur invincible mépris pour la démo-
cratie et tombèrent avec la liberté, qu'ils
avaient aimée à leur manière, mais qu'ils n'a-
vaient pas su défendre. L'établissement de
l'empire fut donc, en réalité, une révolution
démocratique; le peuple se donna à des ty-
rans, parce que les patriotes s'étaient refusés
k accepter la défense de ses intérêts, et dans
toutes ces plaintes trop justifiées que des
historiens aristocrates feront entendre contre
la tyrannie, la corruption, les cruautés des
empereurs, il faut se garder de chercher à
distinguer la voix du peuple : le peuple, enfin
satisfait, avait obtenu ce que la république
lui avait trop longtemps refusé, du pain ; et il
avait de plus la satisfaction d'un besoin nou-
veau que ses ambitieux partisans avaient fait
naître en lui, celui desjenx. Le sang des patri-
ciens, que les empereurs faisaient coulera flots,
ne troublait guère la satisfaction de la plèbe,
vengée enfin de ses oppresseurs. A ceux qui
s'étonnent de la longue patience du peuple
à souffrir la tyrannie impériale, il y a cette
réponse facile : cette tyrannie n'atteignait
que les ennemis du peuple.
Octave, nommé successivement imperator,
Auguste, consul et tribun k vie, grand pon-
tife, créé dictateur de dix ans en dix ans, car
une sorte de coquetterie singulière lui fit
toujours refuser la dictature perpétuelle, Au-
guste, disons-nous, proclamé père de la pa-
trie, adoré sur les autels, se mit k parcourir
en triomphateur son immense empire dont
rien ne troublait plus la paix, visita la Grèce,
l'Orient, l'Italie, la Gaule et l'Espagne, re-
cueillant partout des hommages qu'auraient
pu lui envier les anciens rois de Persp. Il
revint à Rome , couler son long et paisible
règne, troublé seulement par quelques cha-
grins domestiques, flatté par Horace, loué
par Ovide, célébré par Virgile et, pour com-
ble, béni par les peuples à qui la sagesse de
l'administration d'Auguste faisait aisément
oublier les crimesd'Octave. Quelques guerres
lointaines, la perte des légions de Varus
troublèrent k peine ce ciel sans nuages. Au-
guste mourut donc en paix, transmettant k
Tibère, son fils adoptif, un pouvoir incontesté.
Mais quatorze ans auparavant, un événe-
ment complètement ignoré des historiens,
inaperçu dans le milieu même où il se pro-
duisit, avait eu lieu en Judée : ce fut la nais-
sance de Jésus, de cet homme étonnant dont
la doctrine, pi êchée autour de Jérusalem, de-
vait faire triompher sur toute la surface du
globe le monothéisme juif et les idées nou-
velles que le fondateur du christianisme et
ses successeurs substituèrent ou ajoutèrent
aux dogmes et k la morale judaïque. En at-
tendant, le mouvement k la fois politique et
religieux soulevé par Jésus passa si com-
plètement inaperçu qu'il n'a pas laissé de
traces dans l'histoire profane, et que le gou-
verneur romain, refusant de prendre au sé-
rîeux les griefs soulevés par la haine théo-
cratique contre le novateur, ne céda qu'après
une longue résistance, et dans l'intérêt seul
■ i ■ ::i popularité, k la demande de ceux qui
réi lamalent la mort de Jésus (xi).
Les debauehes do Tibère, ses crimes et
de Séjan sont des détails historiques qui
ne i '-uvent avoir ici leur place. I e règne de
Tibère fut, en somme, un règne paisible, et
l'administration de ce primo révèle une Sn-
conte ; a site politiqu ■. La paix ne
fut troub êe SOUS lui que par les attaques de
n plu i t ivea et nombreuses que les
Germains dirigeaient contre la frontière.
Après Tibérr, Caligula, monstre insensé
ANTI
dont les débauches et les crimes ne peuvent
être exeusés que par la folie.
Après Caligula. Claude, cruel aux patri-
ciens, favorable à la petite plèbe, mais dont
la politique extérieure ne laisse guère de
prise à la critique. Sous Claude, l'empire s'en-
richit de deux nouvelles provinces, la Mau-
ritanie et la Thrace, conquêtes si bien assises,
que les folies et les crimes épouvantables de
Néron ne réussirent pas à les ébranler.
Toutefois, la fin de ce monstrueux empe-
reur vit se produire une nouveauté des plus
dangereuses : la révolte des légions et la pro-
clamation faite par elles du successeur de l'em-
pereur. L'empire est alors disputé entre Olhon,
élu par les prétoriens, et Galba, nommé par
les légionnaires d'Espagne. En même temps,
des trou blés se produisent dans diverses pro-
vinces, notamment en Judée, où Titus met
fin k la nationalité des Juifs par la destruc-
tion de Jérusalem (70). Les règnes répara-
teurs de Vespasien et de Titus laissent k
l'empire quelques années de répit; celui de
Domitien n'aurait troublé que la ville de
Rome, si l'apparition des Daces en Mœsie
n'avait inspiré les craintes les plus sérieuses.
Il faut ajouter aux malheurs de ce règne la
première persécution contre les chrétiens,
déjà assez puissants ou assez audacieux pour
refuser l'impôt.
Mais alors commence, avec Nerva, cette
heureuse période de calme et de justice qu'on
a appelée le siècle des Antonins. La guerre
d> s Daces troublera un instant la paix uni-
verselle; mais la Dacie, soumise par Trajan,
le premier empereur d'origine étrangère,
deviendra province romaine. Le pays des
Parthes subira bientôt le même sort. Dans
le règne des successeurs de Trajan , de ces
empereurs philosophes qui ont su faire ré-
gner sur le monde la paix et la justice, nous
ne signalerons qu'un fait étrange, s'il est
vrai, l'envoi d'une ambassade romaine dans
l'enipire du Milieu.
Cependant, la marche dans le nord de l'Eu-
rope des barbares, que refoulait vers l'Ouest
une cause incomplètement connue, s'accen-
tuait de plus en plus. Le moment arrive où
les armées romaines vont succomber sous
cette pression croissante. Les Marcomans
apparaissent une première fois en Illyrie.
Une seconde fois , Mare-Aurèle les défait
sous les murs d'Aquilée; mais ils reparais-
sent, poussés de plus en plus par les garnî-
tes, les Quades, les Vandales, qui marchent
derrière eux. Commode, successeur de Mare-
Aurèle, ne réussit à les arrêter qu'en leur
payant un tribut. Après Commode, l'empire
disputé par une foule de rivaux est mis k
l'encan par les prétoriens. A mesure que les
périls extérieurs s'amassent contre Rome, sa
vitalité interne s'affaiblit de plus en plus.
Chaque province se donne un empereur, et
tout l'empire est dévasté par ces sanglantes
compétitions, a ces désastres il faut ajouter
le supplice des martyrs chrétiens. L'audace
croissante de ces réformateurs sociaux, leurs
protestations ouvertes contre la religion de
l'Etat, leur haine peu déguisée contre les
dieux romains les font paraître de plus en
plus dangereux, et l'on n<rend le pire des
moyens répressifs, le imTrtyre , qui assure
leurs progrès en les couronnant de l'auréole
des persécutés. Plusieurs empereurs, et quel-
ques-uns des plus sages , Trajan , Septime-
Sévère, tombent dans cette erreur politique
et font couler le sang des chrétiens. Il ne
faut pns, cependant, admettre sans contrôle
les chiffres monstrueux assignés aux massa-
cres par les écrivains chrétiens. On sait
aujourd'hui que le massacre de la légion
thebaine est une pure légende et que les
18,000 martyrs de Lyon ne sont pas plus sé-
rieux. Il est certain que les Caracalla, les
Héliogabale, les Maximin, les Dece ont fait
périr plus de patriciens, de parents, de com-
pétiteurs que de chrétiens; et la preuve que
les chrétiens de ce temps n'étaient pas aussi
ardemment persécutés qu'on l'a dit depuis,
c'est qu'ils tenaient librement des conciles
où , sans être inquiétés , ils condamnaient
les apostats, c'est-k-dire ceux qui étaient re-
venus au culte des dieux nationaux ; c'est que
la dignité d'évêque de Rome était des lors
assez enviée pour qu'il se produisît des anti-
papes (252).
Cependant, de nouveaux ennemis s'éle-
vaient contre l'empire déjk si cruellement
ébranlé par les divisions intestines. Les
Francs avaient fait leur première apparition
en Gaule (241); les Goths venaient de brûler
le nouveau temple d'Ephèse (2G0). Après onze
ans, Rome, pour la première fois obligée de
reculer, abandonne aux Goths la Dacie con-
quise parTraj;tn. Les Francs, un instant ar-
rêtés sur le Rhin pur la muraille de Probus,
finissent par être autorisés k s'établir dans
la Gaule. L'envahissement commencé nu
s'arrêtera plus : les Batuves, les Teutons, les
Suèves arrivent k la suite des Francs. Toute
la frontière est eu feu j les provinces elles-
mêmes se soulèvent; les chrétiens, favorisés
par ce bouleversement gênerai, s'étalent pur-
tout au grand jour, •■( û longue persécution
de Dioclétien (303-313) ne pourra les réduire
k se cacher. Le christianisme, du reste, va
envahir la famille même de l'empereur, et
Constance Chlore épousera une chrétienne.
Leur tils Constantin, arrivé à l'empire (3i l),
deviendra le premier empereur eh
Déjk la croix s'élève au-dessus des en
de Rome, le christianisme a vaincu (312) Sa
ANTO
puissance est définitivement assurée par une
imprudente loi de Constantin, qui reconnaît
à l'Eglise la faculté d'acquérir et de posséder
k perpétuité. Le christianisme est londé, la
nouvelle société commence, et la puissance
romaine est en train de se dissoudre. L'E-
glise, institution cosmopolite, n'a pas la su-
perstition de la patrie romaine, et aucun in-
térêt ne la porte k retarder la chute de Rome.
Tout, au contraire, la pousse vers ces nations
neuves, naïves, exemptes encore de ces atta-
chements tenaces k une religion naiionale, et
toutes prêtes pur conséquent k accepter sans
résistance la religion nouvelle. Il ne faudra
que l'exemple intéressé d'un chef pour ame-
ner les immenses troupeaux humains aux
pieds des évêques. Si les évêques rencontrent
désormais quelque résistance, ce ne sera pas
de la part de ces barbares, mais de la part
des empereurs qui, chrétiens moins naïfs, de-
manderont une très-large part dans le gou-
vernement de l'Eglise. Constantin déjk par-
tage une grande partie de son long règne
entre l'administration civile et le règlement
des affaires ecclésiastiques.
Depuis Constantin , l'empire est presque
toujours partagé entre deux empereurs. Ju-
lien , chrétien apostat, en réunit les deux
parties sous son autorité; mais la division '
renaît après sa mort et devient définitive
après celle de Théodose le Grand (395).
Nous nous arrêterons ici, car ici se ter-
mine ce qu'on peut appeler l'histoire de V an-
tiquité. L'ancienne civilisation est morte.
L Eglise, maîtresse du monde, eu protiteru,
non point pour combattre la barbarie des na-
tions nouvelles ruées sur l'empire expirant,
mais pour tourner au profit de sa domination
cette même barbarie. Un temps d'obscurité
commence, temps où les lettres, les arts, la
politesse antique, engloutis, oubliés, feront
place k une science nouvelle, la théologie,
peu faite pour dissiper l'ignorance et com-
battre les préjugés. Ce temps de ténèbres,
qui dure de la division de l'empire à la Re-
naissance, c'est-k-dire onze siècles, est ordi-
nairement désigné sous le nom de moyen
âge, âge du milieu, placé entre la civilisation
antique et la civilisation moderne.
ANT1RRHINASTRE s. m. ( an-tir-ri-na-
stre). Bot. Section du genre antirrhine.
ANTIRRHINIQUE adj. (an-tir-ri-ni-ke —
rad. antirrhine). China. Se dit d'un acide qu'on
retire de la digitale pourprée et d'autres plan-
tes de la famille des antii rhinees, en distillant
les feuilles avec de l'eau et en saturant avec
de l'eau de baryte le liquide qui a passé,
évaporant k sec la solution et décomposant
le résidu par l'acide oxalique, pour distiller
ensuite de nouveau avec de l'eau.
ÀNTISTATES ou AUTISTATES, architecte
grec, qui po&a les fondements du temple de
J upiter Olympien. V. AUTiSTATi;s,au tome 1er,
ANTISTRUMEUX, EUSE adj. (an-ti-stru-
meu, eu-ze). Se dit des médicaments employés
contre la scrofule : Sachet antistrumkux.
ANTITONNERRE s. m. (an-ti-to-nè-re —
du gr. antit contre, et de tonnerre). Nom qui
fut d'abord donné au paratonnerre : J'ai un
àMTlTONNBRRB à Ferney, dans mon jardin.
(Volt.)
•ANTITRINITAIRE s. m.— Encycl. V. Tri-
nité, au tome XV du Grand Dictionnaire.
ANTITRIXIE s. f. (an-ti tri-ksî). Bot.
Genre de plantes, de la famille des eûinpu-
sées, fondé pour un arbrisseau du Cap.
'ANTOINE (SAINT-), bourg de France
(Isère) , cant. , arrond. et k il kilom. de
Saînt-Marcellin, dans le vallon du Furand;
1,900 hab. Nous empruntons k M. Ad. Joanne
les intéressants détails qui suivent sur l'ab-
baye de Saint-Antoine; ils compléteront ce
que nous avons dit tome Ier, p. 459. « L'ab-
baye de Saint-Antoine, qu'un archéologue
appelle la merveille du Dauphinè, fut fondée
vers le milieu du xie siècle. Le lieu qu'elle
occupe portait alors le nom de La Motte-
Saiiu-Dnlier. Le fils d'un seigneur de Chà-
teauueuf de l'Albeuc, croyant avoir été mi-
raculeusement sauve par s.iint Antoine, dans
un combat contre les Bourguignons où il
avait été laissé pour mort, se rendit k Jéru-
salem, puis k Constuntiuople, afin d'en rap-
porter les reliques du saint. Les ayant obte-
nues de l'empereur Romain Diogene, il les
déposa k La Motte dans un peut oratoire
appelé la Maison de l'Aumône et qui devint
bientôt un lieu de pèlerinage fort fréquenté.
En 1095, un seigneur de Lu Valloire vint s 'y
consacrer, avec plusieurs de ses amis, au
service des pèlerins et des malades, et fondu
ainsi l'ordre des antonins. Le service reli-
gieux de la chapelle lut alors confié aux
bénédictins de Muntinujour , pies d'Arles;
n.;. Les deux cominunuutes furent souvent
en lutte , jusqu'à ce que le dauphin Mum-
bert l«r eût stipulé leur réciproque indépen-
dance. La Maison de l'Aumône fut érigée,
par le pape Boni face VI 1 1 (1297), on abbaj
mère, dont les abbés siégeaient au Purlu-
ment immédiatement après l'évêque de Gre-
noble.
» A pat tir de cette époque, l'influence et la
prosj enté do l'abbaye suivirent une progres-
sion croissante, libe reçut des dons impor-
tants de tous les souverains qui la visiteren t :
Charles le Sage, Jean Galéas, Charles VII,
Louis XI, le roi René, Charles V1U et
ANTO
Anne de Bretagne, le pape Martin VI, Fran-
çois 1er, etc.
» Pendant les guerres de religion, elle fut
dévastée six fois par les huguenots, qui brû-
lèrent les titres et les paniers, saccagèrent
l'église, violèrent les tombeaux et pillèrent
le trésor. En 1768, l'ordre des antonins fut
supprimé et les religieux réunis aux cheva-
liers de Malte, que remplacèrent plus tard
des dames chanoinesses du même ordre. La
Révolution chassa les religieuses, et l'abbaye
fut vendue, comme propriété nationale, à
l'exception de l'église, dont les tableaux fu-
rent transportés au musée de Grenoble.
• Les bâtiments actuels de l'ancien couvent
de Saint-Antoine, construits au xyne siècle,
sont occupés par des fabriques d^étoffes de
soie et un couvent de soeurs; ils n'ont de re-
marquable que leur étendu-' et L'immensité
de la façade ; mais l'église, classée parmi les
monuments historiques, iest le plus beau
» monument religieux du Dauphiné, et l'un
» des plus beaux spécimens du style ogival
■ en France.» Elle s'élève sur des terrasse-
ments que soutiennent d'épaisses murailles.
Malgré les légendes, et même malgré une
inscription qu'on lit encore dans le chœur, et
qui parle de la dédicace de cette église par
le pape Calixte II, en 1119..., elle ne date
que du xm* et du xrve siècle. Le portail,
mutilé par les huguenots et maladroitement
restaure au siècle dernier, est encore orné
de sculptures magnifiques, représentant deux
grandes scènes : la Vie de saint Antoine et
le Jugement dernier.
» A l'intérieur, on distingue dès le premier
coup d'oeil, dans l'ensemble de l'édifice, deux
époques de l'art ogival : la période primitive,
c est-à-dire du xme siècle, pour le chœur; la
période secondaire pour les uefs Le
chœur est éclairé par des fenêtres à ogives
aiguës, garnies de vitraux modernes. Il est
entouré de boiseries de chêne formant cent
stalles... Dans la grande sacristie se trouve
l'ossuaire le plus complet de France, rempli
de liasses et de reliquaires en bois de diverses
essences, qui sont enrichis de plaques d'ar-
gent, de sculptures en ivoire et de pierres pré-
cieuses; en outre, on y admire une Tentation
de saint Antoine, d'après David Teniers,une
Madeleine repentante d'un maître italien, un
superbe Christ en ivoire, etc. Dans la petite
sacristie, on remarque surtout des boiseries
de chêne et un vitrail historié de la fin du
xvue siècle. »
Antoine (TENTATION DK SAINT), par GUS-
ta\ e Flaubert. V. Tentation, au tome XV.
Antoine (FAUBOURG ET RUE Saint-). A ce
mot, tout un passé semble revivre, et la Ré-
volution et ses glorieuses journées se repré-
sentent à nous dans leur éclat, le fantôme
de la Bastille se dresse à nos yeux ; c'est que
le faubourg Saint-Antoine est depuis plu-
. siècles le centre de cette pupulalion
ouvrière, le t cœur de la France, ■ a dit un
grand orateur, toujours prête la première a
revendiquer ses libertés et ses droits.
■ Le faubourg Saint-Antoine, a dit un his-
torien, était le Forum ou grondait la colère
du peuple avant d'éclater sur le palais des
Tuileries ou sur la Convention nationale. Long»
temps le faubourg Saint-Antoine fut un empire
de fait, que Napoléon lui-même observait quel-
quefois avec inquiétude; il savait qu'un 13 ven-
démiaire eût été difficile ou dangereux dans
ce fu\er de l'émeute. ■ Là vit une population
ardente, qui sait donner à propos, et dont
l'opinion fait poids dans certaines époques,
comme l'épée de Brennus pesant dans la ba-
lance du Yx victis.
L'espace occupé aujourd'hui par le fau-
bourg Saint-Antoine proprement dit était ja-
dis couvert de marécages et de forêts. La,
le druidisme eut ses derniers fervents, tra-
(jues et bientôt détruits par les légionnai-
res romains. Sous la domination césarienne,
les marais furent desséchés, les forêts dé-
frichées, du moins en grande partie, et à leur
place on vit s'élever d'élégantes villas. Les
Francs succèdent bientôt aux Romains; ce ne
sont plua «les villas qui couronnent cette
partie des rives de la Seine, mais de massi-
ves constructions crénelées. Vers la fin du
Xll1- siècle, un célèbre couvent s'y installa;
ii' i lateur, Foulques -le Neuiily, associe k
Pierre de Roussy, s'appliquait surtout à tirer
de voies de perdition les «folles femmes qui
s'abandonnaient pour petits prix à tous sans
honte ni vergogne. » La maison, qui prit le
nom de Saint»Autoine-des-Champs, et où un
grand nombre de Madeleines repentantes ne
tardèrent pas s se réfugier, fut converti-' en
abbaye royale. Ce fut dans cette abbaye
qu'en 1465 fut signée la trêve, bientôt rom-
pue, ii l'occasion de la ligue du Bien public,
entre Louis XI et Charles le Téméraire. Au
xvic siècle, la chronique nous apprend que
les religieuses de Saïut-Antoine-des-Champs
étaient petit à petit retournées à leurs mœurs
galantes et luttaient avec les nonnes de
Montmartre etde Longchamps d'erotique mé-
moire.
A l'époque de la grande Révolution, el il
en est encore de même aujourd'hui, le fau-
bourg Saint-Antoine était surtout habité par
des fabricants de meubles, qui occupaient un
grand nombre d'ouvriers, dont la plupart lo-
geaient dans la rue du Faubourg ou dans les
rues voisines.
Parmi les souvenirs historiques du fau-
bourg Saint-Antoine, on doit surtout sîgna-
SUPPLEMENT.
ANTO
1er le combat qui eut lieu en lfi?>2 entre Tu-
renne et le grand Condé. Celui-ci fut vaincu
et forcé de quitter la France. La rue Saint-
Antoine avait beaucoup de grands hôtels et
de monuments religieux, parmi lesquels i
citerons: l'hôtel des Tournelles, situévis-à-
vis de l'hôtel Saint-Paul, OÙ Henri II perdit la
vie dans un fatal tournoi ; l'hôtel Sully, en-
core debout et livré aujourd'hui à des indus-
trie ■ diver; e , I églii e des jésuites, Saint-
Paul-Saint-Louis, et leur couvent, devenu le
collège Charlemagne ; enfin, l'église protes-
tante, ancienne dépendance du couvent de la
Visitation-Sainte-Marie, cédé en 1802 aux
calvinistes de la confession de Genève.
ANTOINE (Pierre-Joseph), ingénieur fran-
çais, né ;i Brasey (Côte-d'Or) eu 1730, mort
it Djon en 1814. Il avait reçu peu d'instruc-
tion; mais il se livra tout seul à l'étude, fit
de grands progrès dans les arts du dessin,
et, après un voyage en Italie, il devint sous-
ingénieur des états de Bourgogne, puis ingé-
nieur en chef du département de la Côte-d'Or
(1790) et enfin, en 1814, profess.-ur d'archi-
tecture a l'Ecole des heaux-arts de Dijon. Il
a publié : Navigation de Bourgogne ou Mé-
moires et projets pour augmenter et établir la
navigation sur les rivières du duché de Bour-
gogne (Amsterdam [Dijon], 1774, in-4°) ; Série
de colonnes (Dijon, 1782, ni-8"). On lui doit
aussi un grand nombre de mémoires relatifs
à des projets locaux. — Son frère, Antoine
Antoine, né à Auxonne on 1744, mort à Che-
nove (Côte-d'Or) en 1818, a également publié
divers mémoires sur le régime des eaux, cou-
rantes, notamment: Dissertation critique sur
le projet de détruire la digue dr Auxonne
(Amsterdam [Vesoul], 1780, in-4").
ANTOINE DE MESSINE, peintre italien,
communément appelé Antonello. V. ce mot,
au tome 1er du Grand Dictionnaire.
* ANTONELLI (Jacques), cardinal et homme
d'Etat italien. — Il est mort à Rome le 6 no-
vembre 1876. Jusqu'à la fin de sa vie, il con-
serva la confiance du pape, dont il incarna la
politique de résistance à toute réforme et à
tout progrès. Pendant longtemps, pour dé-
gager la responsabilité de Pie IX, on a re-
présenté ce dernier comme animé des inten-
tions les plus conciliantes et comme entraîné
par l'ascendant du cardinal Antonellià laisser
son gouvernement devenir le prototype des
gouvernements réactionnaires. C'est là une
erreur complète, mise en pleine lumière par
le langage et l'attitude de Pie IX, surtout
depuis le concile de 1869-1870 et la disparition
définitive du pouvoir temporel le 20 septem-
bre 1870. Pie IX a tenu à montrer en toute
occasion qu'il y avait un abîme; entre ses
vues et les principes qui tendent de plus en
plus à prévaloir chez toutes les nations civi-
lisées, et, sans s'en douter, personne mieux
que lui n'a démontré jusqu'à quel point le
pouvoir spirituel était incompatible avec le
gouvernement temporel d'un Fiat basé sur le
respect des droits individuels. Le cardinal
Antonellî a donc elé le représentant fidèle et
autorisé de la politique papale, et il a mis à
son service, sinon les qualités d'un grand
In. mine d'Etat, du moins un esprit souple,
retors et plein de ressources. A toutes les
demandes de réformes intérieures véritable-
ment sérieuses, de concessions, de transac-
tions, conditions essentielles de tout pouvoir
qui veut vivre et durer, il opposait cette
éternelle raison qui dispense d'avoir raison :
« Nous ne pouvons pas. ■ Comme le fait très-
bien remarquer M. Erdan, ■ aux conseils les
plus respectueux et les plus modérés, il ré-
pondait : « Vos voies ne sont pas nos voies. ■
Il le disait, non comme diplomate, mais comme
homme d'Eglise. [1 était obligé, comme homme
d'Eglise, de dire bien d'autres choses. Sa di-
plomatie devait concorder avec des impedi-
menta, comme le non possumus, comme le
Syllabus et tout le reste. Faites donc de la
politique avec de pareilles entraves aux pieds
et aux mains l ■
A la suite du congrès de Paris (1856), de-
vant lequel M. de Cavour, ministre plénipo-
tentiaire du roi de Ni ni une, lit entendre les
justes plaintes de l'Italie contre le gouverne-
ment papal, les cabinets de Londres et de
l'a ris crurent devoir adresser des représen-
tations à la cour de Home. Le cardinal Anto-
nellî, appuyé par le cabinet do Vienne qui
avait tout intérêt au maintien de l'absolutisme
pratique par lui-même, accueillit de très-haut
des conseils dont il ne voulait point tenir
compte. Il avait beau jeu, du reste, à l'égard
de Napoléon III, qui tenait alors la France
courbée sous le plus brutal despotisme. Non-
seulement Antonelli rejeta ces ouvertures,
mais encore, au mois de juillet 1858, il déclara
que le pape se retirerait à And si l'on
essayait de porter atteinte à ses droits de
souveraineté II va de soi qu'il n'avait nul-
lement l'air de s'apercevoir que, si le pape
exerçait son autorite temporelle dans les États
de l'Eglise, c'était grâce à la double interven-
tion des troiij ml in 'lu un- ,
ch irgéea de maintenir sous le joug la popu-
lation frémissante. Lorsque éclata, en 1859, la
guerre entre l'Autriche d'une part, la Sarclai
gne e' la France de l'autre, Antonelli obtint
de Napoléon III la promesse que les Etats
pontificaux seraient respectés! et il adre
aux diverses cours de l'Europe une note dans
laquelle, après avoir indique les simulacres
do réformes administratives faites dans le
provinces romaines, il déclarait nettement
ANTO
que le pape rejetterait tout plan de réforme
qui lui viendrait du dehors. Les premiers
succès de France Sardes ayant forcé le ca-
binet de Vienne à rel irer
Marches et. de la Romagne, le départ du der-
nier oldat autrichien rut suivi du soulève-
ment de ces provinces. Aussitôt, le cardinal
\ ntonelli lit. marcher contre Péi ou e le
Sui ses au service du pane. Ce n
s'emparèrent de cette ville le 21 juin 1859, y
commirent d horribles massacres, puis repri-
renl Ferrare, Ancône, Forli, etc., qui, pour
éviter le mémo sort, firent leur soumission.
Mais le sang répandu à ilôts ne lit qu'accroître
la juste haine fle I population . contre le gou-
vernement du pape, et, après la paix do
Villafranca.le [demander ntàêtre
incorporées aux Etats de Victor-Emmanuel,
ce qui eut Heu peu après à la suite d'un plé-
biscite. Antonelli repoussa la proposition faite
par Napoléon III de constituer l'Italie en une
confédération dont le pape aurait la prési-
dence ; il repoussa ég dément les conseils
qu'on lui donnait d'essayer de réconcilier
te pape :ix '''' les Italiens en faisant d'ur-
gentes réfor . A la note du 12 février
1860, que lui adressa le ministre des affaires
étrangères, M. Thouvenel, pour l'engager à
faire des réformes et à abandonner ses pré-
tentions sur la partie des Etats pontificaux
qui s'était annexée à la Sardaigne, Anto-
nelli répondit « qu'on se prévaut toujours du
mot de réforme pour parvenir à l'accomplis-
sement de ses desseins, c'est-à-dire qu'on fait
valoir de nouvelles exigences jusqu à ce que
le prince soit dépouillé de toute autorité;"
il ajoutait, avec un sérieux imperturbable,
« que peu do princes peuvent être coin
au pape pour la libéralité des concessions.
Reconnaître l'autonomie des Ilomagnes, di-
sait-il encore, c'était consentir à une abdi-
cation, et le pape ne pouvait pas abdiquer,
car, amsi qu'il 1 avait déclaré dans son ency-
clique du 19 janvier 1800, il avait fait le
serment de ne rien abandonner de ses posses-
sions. » En un mot, le cardinal Antonelli ré-
pondait par une fin de non-reeevoir absolue.
Les rapports entre la cour des Tuileries et
le Vatican devinrent alors tellement tendus
qu'il fut question de retirer de Rome l'armée
française d'occupation. Antonelli se montra
disposé à accepter le retrait de nos troupes,
mais à la condition qu'elles seraient rempla-
cées dans les Marches par un corps napoli-
tain. Le roi de Naples ayant décline cette
proposition. Napoléon III offrit de s'entendre
avec les grandes puissances pour donner en
commun des subsides au pape et une garde
militaire fournie par des Etats de second or-
dre, le tout à la condition d'un certain nombre
de réformes. Antonelli repoussa ces offres,
déclarant que le pape ne ferait rien tant
qu'on ne lui aurait pas rendu les Romagnes,
c'est-à-dire tant qu'on n'aurait pas fait la
guerre et réduit par la force ses anciens
sujets.
Ce fut alors que, sur le conseil de M. de
Mérode, Pie IX eut l'idée de recruter lui-
même, non dans ses Etats, ce qui lui eût été
impossible, maïs parmi les étrangers, une ar-
mée chargée de contraindre les Romains à
subir son gouvernement, et d'appeler Lamo-
ricière à commander cette armée. Peu après,
en effet, Lamoricière était à Rome et se met-
tait à l'œuvre. Le cardinal Antonelli, qui, en
août 1859, avait été remplacé dans la prési-
dence de la consulte d'Etat par le cardinal
di Pietro, fut alors remplacé comme ministre
des armes par M. do Mérode. Il ne garda plus
que ses fonctions de secrétaire d'Etat. De
grands tiraillements ne tardèrent pas à se
prod lire entre lui et Lamoricière, qui s'a-
perçut bientôt que tout était loin d'être pour
le mieux dans la plus cléricale et la plus ar-
bitraire des administrations possibles. Le
7 août 1860, M. de Cavour ayant adressé à
Antonelli une note dans laquelle il le sommait
de faire désarmer son armée de mercenaires
étrangers, dont l'existence était une menace
continuelle à la tranquillité de l'Italie, le car-
dinal lui répondit, le 11 septembre, que lo
saint-siége, fort de son droit, repoussait l'i-
gnoble communication de M. de Cavour et en
appelait au droit des gens. Sept jours plus
tard, Lamoricière et son armée étaient mis
en complète déroute par l'uni italienne du
général Cialdini. A la suite de cette défaite,
les troupes françaises, qui allaient é
les Etats pontificaux, y furent maintenues
pour empêcher les Italiens d'arriver jusqu'à
Rome, et le général de Goyon en reçut le
commandement.
\ cette époque, on débattit dans le c<
des cardinaux la question desavoir si le pape
quitterait Rome ou non. Antonelli
contre lu départ de p(U IX, qui ■ e ran e:i a
si vis. relie même année, le eerétaire
d'Etat signa avec i
un.- convention par laquelle il consentait à
l'aliénation des biens du clergé de ce pays,
nnant une indemnité en rente i sur
i ii. \ lu même époque-, '1 ûï foire contre
les étudiants de l'université romaine des rè-
ements singuli rement curieux. Les étu-
lurenl * qu'ils vou-
laient suivre. Il leur fut interdit d en suivre
un autre et de parlai a des jeune ;
no seraient 08 I '■ :'i l condisciples , sous
peine d'exclusion ; ils furent places sons la
urveillance du portier de l'établisse -
mi ni , .'l il l durent, acquitter d'avance la ré-
tribution scolaire de l'année tout entier'-.
ANTO
109
Lorsque, en 1861,1e gouvernement frao
reconnut Victor-Emmanuel comme roi d'Ita-
lie, le cardinal Antonelli protesta contre cette
reconnaî faits accomi li
ni contre l'offi a qui fu I I
garantir la] i du territoire
ii la papauté, [ iccepter la gai
■ li restait, c'él l ' I I
va'it été enlevé. . 'ponte transaction
sur ce terrain c rivil il au
commencement de i ,
les réserves dont on L'accompagne, de quel-
3 magements de langage qu on l'entoure,
u moment que nous L'accepterions, nous
paraîtrions la consacrer. Le souverain pontife
avant son exaltation, comme les cardinaux
lors de leur nomination, ser-
ment à ne rien céder du territoire de l'Eglise.
Le saint-père ne fera donc aucune conces-
sion de cette nature; un conclave n'aurait
pas le droit d'en faire; un nouveau pontife
n'en pourrait pas faire; ses successeurs do
siècle en siècle ne seraient pas libres d'en
faire. ■
A la fin de 1801, le général de Goyon
ayant voulu envoyer des troupes ft Alatri, sur
la frontière, pour empêcher les partisans de
l'ancien roi de Naples de faire des incursions
et de se livrer au brigandage dans l'ancien
royaume de Naples, le cardinal Antonelli pro-
te ta. En toute occasion, du reste, ilnec
de montrer son mauvais vouloir et de .suivre
une politique de dépit envers les agent de
ce gouvernement français qui, malgré tout,
continuait a se faire quand même le défen-
seur do la domination papale. Toutefois, lo
cardinal savait voiler son dépit et son mau-
vais vouloir en se servant de formes diplo-
matiques qui en atténuaient l'effet el
montrant toujours calme et courtois. Un jour,
dit-on, l'ambassadeur de Kranee étant venu
se plaindre a lui des insupportables brusque-
ries du prélat de Mérode: ■ Qu'est-ce que
vous avez à chercher chez Mérode? lui ré-
pondit-il. Il n'est que ministre de
gouvernement, c'est moi. Mérode croit tout
et se fâche de tout; moi, je ne crois rien et
ne me fâche jamais. »
Cependant, Le gouvernement français, bien
qu'il n'eût jamais pu rien obtenir, revenait
sans cesse à la charge. En 1862, le ministre
des affaires étrangères, M. Thouvenel, î
remettre à Antonelli les quatre propo
suivantes : 1° le maintien du statu tjuo terri-
torial, le gouvernement italien s'enga
à respecter ce qui restait au pape de ses an-
ciens Etats; 20 le transfert; à la charge de
l'Italie d'une partie de la u. ; .'î° la
constitution d'une liste civile donnée au pape
par les puissances catholiques; 4° l'ootroi de
réformes municipales et provinciales desti-
nées a satisfaire les sujets du pape et l pi
venir de nouvelles explosions, il va sans dire
que ces propositions furent rejetées. Quelque
temps après, le gouvernement italien
a Aspromonte Garibaldi, qui marchait sur
Rome. Le 15 septembre 1864, Napoléon III
signa avec le roi d'Italie une convention
ayant pour objet de fixer un terme de deux
aiis à l'occupation de Rome par les troupes
françaises. Pie IX répondit à cette conven-
tion 'en lançant sa fameuse encyclique du
S décembre 1864 et le Syllabus, véritable dé-
claration de guerre aux idées et à la civili-
sation modernes. Le cardinal Antonelli ei
d'atténuer l'effet de ces documents dans une
lettre qu'il adressa a M. D
de son commentaire sur le Syllabus. Son
• était empreint d'un esprit de modé-
ration qui contrastait aveo le texte do ce
célèbre document. Cette même année, il s'ef-
força également d'atténuer l'irritation du
gouvernement russe à la suite de l'allocution
de Pio IX en faveur de la Pologne. Au com-
mencement de 1866, il ne, i gou-
vernement français la formation en i
d'un corps de troupes, dit i légion d'An-
tibes, destiné à protéger le saint -
concurremment avec les Suisses de K
et les zouaves pontificaux, après le déj
nos troupes, qui commença à la tin do 1866.
Lorsque, au mois de septembre 1807, Gai l
entreprit de marcher sur Rome, Auto
l aux agents diplomatiques du saint-
siége (11 septembre) une circulaire dans la-
quelle il dénonça avec virulence la convention
du 15 septembre. 11 s'opposa, en outre (18 oc-
tobre), à la demande faite par la municipalité
romaine, de se placer sous la protection des
troupes italiennes. Après la défaite do Gari-
baldi a Mentana (4 novembre) et la réoccu-
pation de Rome par un corps expéditionnaire
français, Antonelli négocia avec Narvaez,
chef du cabinet espagnol, pour qu
| ] ffin ut remplacer à Rome
les troupes fr u La révolution qui ren-
du trône Isabelle eu 1868 vint empêcher
cette demanda d'aboutir.
A partir de co moment, le gouvernement
fiançais dut se resigner à continuer sou oc-
cupai ion sans proposer des combinaisons
nouvelles. Quant au pape, il se montra ex-
| ô de faire prépare. |
travaux du concile qu'il avait convoqué pour
le B décembre 1869, dans lo but do se faire
proclamer infaillible et d gmati-
sation du Syllabus. Dans | d'aire,
le rôle du cardinal Antom
i ■ t t.". rier 1870, M. Duru, n
de Prince, lui ayant
i , une note relativement aux canons
du Syllabus, il lui repondit que ces canon a
22
170
ANTO
n'attribuaient ni à l'Eglise ni an souverain
'■ le pouv ir direc. et absolu surtout
mble d»* droits politiques dont il était
question dans la note ; que la proclamation de
l'infaillibilité papale '-t. de sa suprématie ne
ferait que donner un plus ferme appui àl'au-
des princes, et il ajouta que, si le saint-
sié«e n'avait pas jugé opportun d'inviter les
>s au concile, comme cela
s'était fait autrefois, cela tenait aux circon-
stances des temps, qui avaient changé. Elles
sont venues, dit-il, altérer l'état des relations
entre l'Eglise et les gouvernements civils et
rendre j lus difficile leur mutuelle entente
pour le règlement des affaires religieuses.
Après la prise de possession de Rome par
les Italiens (20 septembre 1870), Antonelli
adressa une virulente protestation aux puis-
»; toutefois, il contribua a décider
Pie IX a ne pris quitter cette ville. La chute
du pouvoir temporel le relégua au second
plan, car il ne ^'occupait des affaires spiri-
tuelles de l'Eglise que pour en donner con-
naissance aux puissances étrangères. A par-
tir de ce moment, ce fut Pie IX, le pontife
devenu infaillible, qui ne cessa de prendre la
parole et d'occuper la scène tout entière. Tou-
tefois, ce fut encore Antonelli qui s'empressa,
au nom du pape, de reconnaître Guillaume
nom m d'Allemagne (1871) et qui,
en janvier 1874, envoya aux puissances une
dépêche p >ntre l'idée de trou-
ver un mod"s vivendi entre l'Italie et la curie
pontificale >ur la base du statu quo. Dans
erntères années, il s'occupa surtout d'or-
ganiser les finances du saint-siége sur les
bases nouvelles du denier de saint Pierre,
et il fut à cet égard beaucoup plus habile et
plus heureux qn'en politique. 11 mourut des
suites d'une maladie de la vessie et d'une
goutte remontante.
Antonelli a été un des hommes les plus im-
populaires de notre temps. <> Personne plus
que lui, dit un écrivain, ne s'est montré ré-
fractaire à tous les changements que le pro-
fles temps aurait rendus nécessaires,
quand même la raison ne les aurait pas re-
connus bons et légitimes. Il lui semblait que
l'autorité temporelle du pape ne pouvait se
conserver que dans une immobilité éternelle,
comme si le mouvement n'était pas la con-
dition fatale de tout pouvoir temporel. Dans
chaque réforme proposée, il voyait la révo-
lutïon, qu'il avait rencontrée au début de sa
. Il ne comprenait pas,
d'ailleurs, que le pouvoir spirituel du pape
pût être indépendant de sa souveraineté
temporelle. Pour lui, les deux pouvoirs for-
maient un tout indivisible et un seul article
de foi. Il a été l'homme d'une situation unique
dans la suite des siècles, et il faudra se
rendre compte de ses qualités et de ses dé-
fauts si l'on veut comprendre pourquoi le
pouvoir temporel a survécu longtemps à de
rndes attaques et par quel vice profond il a
iiilié. » Avec ses idées exclusives, le
cardinal Antonelli ne pouvait être qu'un po-
litique aux idées étroites etaux courtes vues.
Son intelligence manquait de largeur et d'é-
tendue ; mais il avait une grande habileté et
mp de finesse dans le maniement des
de détail. Il s-- montra surtout d'une
habileté coi lommée a faire sa fortuue et
te sa famille. Arrivé pauvre au pou-
voir, il laissa en mourant à son frère et à
ses neveux une fortune qui s'élevait à pin-
millions, et il légua au Vatican sa col-
lecti >n de pierres précieuses et d'objets d'art.
Son corps a été déposé dans Ee cimetière du
Varano, près de San-Lorenzo hors des murs,
dans la sépulture de la famille Antonelli. Le
al Sïmeoni lui B succé lé comme secré-
taire d'Etat.
ANTON1 (Alexandre Victor-Papacino d'),
directeur de l'Ecole royale d'artillerie du roi
de Sai •■ à Villeiranche (comté de
en 1714, morl en i~86. Il entra au ser-
ti x-hnit ans et N'éleva ra-
ent au .■ rade de ca pitaine d'artillerie.
il continua il . d ti au lien des camps
. . et il fut remarqué par le
comte [lertola, .in - : irtille-
rie de Turin. En 1755, il fut non directeur
■ t c i pO a un Cours de ma thé'
manques^ d'artillerie et d'architecture mili-
taire, ction duquel il fut aidé par
quelqui a
ni une partie t rès-rem trquabl i i •
l'époque et i elative à la pui e plo live
■ poudre, I .e roi de Sarda ig rie, pour rê-
c pen ■■<■ lei L'Antoni, le nomma
commi . le Saint Maui i
i ,azare .-t. lui n 1783, la direc-
tion générale de 1' i ■-. .ume
On doit égal P incipes
fondan places^
ftcation , qui
■
775.
an rONIA, flllfl de l'empereur * laude. E Ile
■. "i ■
fut împtiqu dan la cou piration d i i v on.
gUe i": m ' i ",ir m oir i sfu
ANTONIANC 8. f. ( ■■><•
■ u i eaux des Antilles , à
m , ifé,
\\ i 0N1 MO (Silvlo), cardinal italien , né
n ■ en 1540, mort en 1608. i >ei l'en! in ce
il ava i era.el on l'avait surnommé
ANTR
Il Poeiln». A seize ans, il fut nommé profes-
seur d'éloquence a Ferrare ; il devint ensuite
secrétaire du cardinal Charles Borromée et
rédigea les actes du concile de Milan. Peu
de temps après, il fut nommé professeur de
belles-lettres au collège de la Sapience, à
Rome, puis il devint membre de l'Académie
du Vatican. Il prit ensuite la résolution d a-
bandonner l'étude des lettres pour celle de
la théologie. Bientôt il reçut les ordres et
devint secrétaire du sacré collège; il jouit
de la faveur des papes Grégoire XIII, Sixte-
Quint et Clément VIII, dont le dernier le
nomma cardinal en 159S. On a du cardinal
Antoniano un ouvrage en italien Sur l'édu-
cation chrétienne des enfants et des jeunes
gens (Vérone, 1534), et des discours en latin,
"sous le titre de Orationes tredecim (Rome,
1610). Ces discours ne furent publiés que
sept ans après la mort du cardinal.
* ANTONIN (SAINT-), ville de France (Tarn-
et- Garonne), cb.-l. de cant., arrond. et à
54 kilom. de Montauhan, sur la rive droite
de l'Aveyron, au confluent de la Bonnette;
pop. aggl., 2,460 hab. —pop. tôt., 4,875 hab.
Commerce de truffes, gibier, pruneaux et
graines de genièvre. Belle promenade le
long de l'Aveyron; église ogivale neuve.
ANTONIN DE FORCI GMONI (saint), ar-
chevêque de Florence, né en 1389, mort en
1459. 11 entra dans l'ordre de Saint-Domini-
que et se distingua au concile de Florence,
où il soutint la controverse avec les grecs.
Nommé archevêque de Florence, il fit preuve
d'un grand zèle pendant la peste de 1448. Le
pape Adrien VI le canonisa. Parmi ses écrits,
nous citerons : Medicinà de IV anima (Bolo-
gne, 1472); Uistoriarum opus trium partium
historiatium, seu Chrontca, Ubri XXIV (Ve-
nise, 14S0); Summa theolonix moralis (Ve-
nise, 4 vol. in-fol.l; Summula confessionum
(Mondovi , 1472); Tractatus de. institut ione
simplicium confessorum (Mayenee, 1459). Ce
dernier ouvrage est un des plus anciens li-
vres imprimés.
ÀNTON1N-HONORAT, évêque de Constan-
tine ou Cirta, en Afrique, dans le ve siècle.
On trouve dans la Bibliotheca Patrum une
lettre qu'il adressa à Arcade, évêque espa-
gnol exilé par Gensérîc, pour l'engager à
souffrir le martyre plutôt que d'embrasser
l'arianisme , comme le voulait Gensérîc.
Cette lettre est remarquable par l'élévation
des sentiments et par la force des expres-
sions.
ANTON1N1 (Philippe), archéologue italien,
né à Sarsina vers le milieu du xvie siècle,
mort vers 1630. Il était chanoine, et il s'ap-
pliqua longtemps a l'étude des antiquités de
sa ville natale, dont il donna la description
détaillée dans un ouvrage intitulé : Dis-
corsi delV antichità di Sarsina e de' cos-
tumi romani (1607, in-4<>). Burmann en a fait
une traduction latine, qui a été insérée dans
le Thésaurus antiquitatum (tome VU).
ANTON1US (Godefroi), célèbre juriscon-
sulte allemand, né à Freudenberg, en West-
phalie, mort en 1618. Il fut professeur de
droit et chancelier de l'université de Gies-
sen, à la fondation de laquelle il avait con-
tribué. Le landgrave Louis lui confia plu-
sieurs missions importantes, dont il s ac-
quitta à la satisfaction de son maître. Il a
laissé un grand nombre de dissertations sur
le droit public et. civil, parmi lesquelles nous
citerons : Disputatianes feudales (Marbourg,
1604, in-4°); De camerx imperialis jurisdic-
tione, puis Disputatio apologetica de potes-
tate imperatoris legibus soluta et Quatuor
dîsputationes antivullejanx (Giessen , 1609
et 1610, in-40). ouvrages dirigés contre Her-
mann Vullejus. avec lequel il soutint une
controverse sur l'étendue des pouvoirs de
l'empereur d'Allemagne. Dans ces écrits,
Antonius se montre très-favorable à l'omni-
potence de ce souverain.
ANTOZONE s. m. (an-to-zo-ne — du gr.
finit, contre, et de ozone). Chim. Nom donné
par Schœnbein à un corps qu'il croyait être
de Y ozone électrisé positivement produit par
i ps qu'il appelait antozoniaes (v. ozo-
Nii'K au t. XI). La théorie de l'an tozone est
comptètement al lonnée. Les phénomènes
qui avaient conduit Schœnbein à l'admettre
étaient probablement dus à l'eau oxygénée.
* ANTRA1GCES-9CR-VOLANE, bourg de
France (Ardèche), ch.-l. de cant., dans une
situation pittoresque à l'embouchure des ruis-
seaux du Colet-d'Ayzac , du Mas et de la
|ti e dans la Vulaiie ; pop. aggl., 444 hab. —
pop. tôt., 1,434 hab. Une tour carrée, qui sert
de clocher :i l'église, est le seul reste d'un
château OÙ Honoré d'Urfé , l'auteur de l'As-
tri-e, passa su jeunesse. On trouve sur le ter-
ritoire de cette commune des sources d'eaux
minérales, notamment la source ferrugineuse
rie la Cascade.
•ANTRAIN, bourg do France (Ille-et-Vi-
laine), ch.-l. do cant., arrond. et a 19 kilom.
de Fougères, entre le Couesnou et l'Oj lance
(d'où son nom : inter amnes , entre les fleu-
pop. aggl., 1,176 hab. — pop. tôt.,
1,63(1 hab. Eglise du style de transition; ri-
prah sur son territoire.
ANTRE, ville antique de la Gaule, dont on
trouve tiges sur le territoire de la
>1 le '• '' ird d'Hérhi , eani d< Moi
ran s, arrond. de Saint-Claude (Jura). D'après
quelque cette cité ■ il Ôi è bal ie
ANVE
par une légion égyptienne qu'Auguste y avait
envoyée pour détruire un célèbre collège de
druides. Parmi les ruines, on remarque une
portion d'aqueduc, auquel on a donné le nom
de pont des Arches. • Les Dissertations pu-
bliées par Dunod et le savant historien Dunod
de Charriage, son neveu, les Mémoires de la
Société d'émulation du Jura et ceux de l'A-
cadémie de Besançon, enfin les Annuaires du
Jura, ont signalé, dit M. Rousset, un grand
nombre de découvertes curieuses ; mais il est
probable que ce qui est encore enfoui dans
le sol ou sous les eaux du lac dépasse ce qui
a été trouvé : murs d'enceinte, portes monu-
mentales, thermes, aqueducs, canaux, théâ-
tres, temples, places et fontaines publiques,
édifices et bains particuliers, forums, statues,
ponts, colonnes, médailles, (inscriptions, au-
tels votifs, vases, lampes,, instruments de sa-
crifices, bagues, bracelets, cachets, fibules,
mosaïques, bas-reliefs, etc., tout rappelle les
raffineries du luxe et des arts et une civili-
sation très-avancée. »
Le lac d'Antre, dont la circonférence me-
sure 600 met. environ, est situé derrière la
montagne qui ferme le vallon dans lequel se
trouvent les ruines. Il est très-poissonneux.
Le trop-plein de ses eaux se déverse par des
canaux souterrains dans le ruisseau d'Héria.
ANTRON CORACE, personnage sabin, qui
vivait du temps de Servius Tullius, roi de
Rome. Plutarque lui attribue l'aventure sui-
vante : Antron Corace possédait la plus belle
vache du pays des Sabin? ; un devin lui ayant
prédit que celui qui la sacrifierait à Diane,
sur le mont Aventin, assurerait à sa patrie la
suprématie sur toute l'Italie, Corace se ren-
dit à Rome dans l'intention de faire ce sacri-
fice. Mais le roi Servius Tullius, ayant eu
connaissance de cette prophétie, avertit le
pontife du temple de Diane, et celui-ci per-
suada au Sabin d'aller se baigner dans le
Tibre avant de procéder au sacrifice. Pen-
dant ce temps, le pontife immola la vache et
assura ainsi à la ville de Rome le bénéfice
de l'oracle. L'historien cité plus haut ajoute
que c'est sans doute en souvenir de cette
histoire qu'on suspendait des cornes de bœuf
au seul temple de Diane du mont Aventin,
tandis qu'à tous les autres on attachait des
cornes de cerf.
" ANTRUSTION s. m. — Encycl. Chez les
riches Romains , les offices domestiques
étaient remplis par des esclaves; il n'en fut
pas de même chez les Francs et les Gaulois,
qui n'attachaient à ces mêmes fonctions au-
cune idée de servilité. C'est ainsi que, parmi
les fidèles ou antrustions, les uns prenaient
soin des chevaux de guerre, les autres des
armes; ceux-ci avaient la cave sous leur di-
rection, ceux-là veillaient au service de la
table, versaient à boire, etc., et cependant
tous mangeaient à la table des chefs et cou-
chaient sous le même toit. Les antrustions
étaient les t dévoués Gaulois. » On les appe-
lait ainsi parce qu'ils vivaient dans la truste,
dans la foi du chef, suivant l'énergique ex-
pression germanique. Nos premiers histo-
riens leur ont aussi donné le nom de leudes
ou leutes, c'est-à-dire les gens, terme qui si-
gnifiait nobles et guerriers (v. leudh:, au
Grand Dictionnaire). Quand les chefs primi-
tifs eurent peu à peu l'ait place à des rois
puissants, les offices remplis auparavant par
les antrustions ou leudes devinrent les digni-
tés de la cour. On peut aussi considérer les
antrustions comme l'origine des gardes du
cups, de la maison militaire du roi, des sei-
gneurs de la féodalité et des chevaliers du
moyen âge.
ANTYLLCS ou ANTILLTJS, chirurgien grec
d'une époque indéterminée, que l'on croit
avoir vécu du lie au ive siècle. Il est souvent
cité par les auteurs auciens, et l'on présume
qu'il avait composé de nombreux ouvrages,
dont aucun n'est parvenu jusqu'à nous. An-
tyllus ne nous est donc connu que par des
fragments, que Kurt Sprengel a reunis sous
ce titre : Antylli, veteris chirurgi, xi "ktityava
(Halle, 1799, in-4°). On y remarque surtout
un curieux passage sur la trachéotomie.
ANUMATI, déesse du jour, dans la mytho-
logie indoue. Les brahmes entretiennent sans
cesse, dans leurs maisons, un feu sacré en
son honneur; ce feu sert à préparer les repas
de tous les dieux.
ANVÂHÂRYA s. m. (an-va-à-ri-a). Relig.
ind. Nom du repas funèbre que les Indous
célèbrent tous les mois, à la nouvelle lune.
* ANVERS, grande ville et port de Belgi-
que. — La population do cette ville compte
aujourd'hui 145,101 hab.
ANVERS (PROVINCE n'), division administra-
tive du royaume de Belgique, bornée au N.
par les Pays-Bas. à l'E. par le Brabant hol-
landais et par Le Limbourg belge!, au S. par
la province de Brabant, à I O. par l'Escaut,
«pu la sépare de la Flandre orientale; ch.-l.,
Anvers; villes principales, Mali nés, Lierre
et Turnhout. D'après YAhnanach de Gotha
pour 1877, la population de la province était
de 522,735 hab. et sa superficie de £83,173 hec-
tures. Bile est subdivisée eu trois arrond is-
: 1 monts judiciaires et trois arrondissements
administratifs, qui ont pour chefs-lieux An-
vers, Malines et Turnhout. Le sol de cette
province est très-uni, bien cultivé et pro-
ductif: toutefois, elle présente au N. une
sorte de désert de sablo et de bruyère; dans
ANZI
le voisinage de l'Escaut se trouvent, les pol-
ders ou terrains d'alluvion. Le climat est
humide et la température variable. Le com-
merce maritime d'Anvers est le plus im-
portant de la Belgique; l'industrie y est très-
développée.
ANVILLE (Nicolas dr La Rochefoucauld,
duc d*), général français, mort vers 1745.
Mis à la tête de l'expédition chargée, eu 1745,
d'aller ruiner la colonie anglaise d'Annapolis,
il vit ses quatorze vaisseaux en partie détruits
par la tempête, et quelques-uns tombèrent
au pouvoir de l'ennemi. Lui-même , échoué
à Chibouctou, près d'Halifax, dans la Nou-
velle-Ecosse, y mourut bientôt après ce
désastre.
ANYGER, fleuve de la Thessalie, suivant
la Fable, dans lequel les centaures blessés
par Hercule allèrent laver leurs plaies.
ANYTE DE TEGEE, femme poète grecque,
du me et du ne siècle av. J.-C. Elle exerçait
la singulière fonction de rédactrice des ora-
cles d'Esculape à Epidaure, c'est-à-dire
qu'elle était chargée de les mettre en vers.
Les anciens citent avec de pompeux éloges
ses poésies, dont nous n'avons que de très-
courts fragments.
'ANZIN, bourg de France (Nord), cant.,
arrond. et à 2 kilom. de Valenciennes ; pop.
aggl., 6,128 hab. — pop. tôt., 7,990 hab.
L'exploitation des houillères d'Anzin date
de 1734- Bientôt on vit de ehétives bour-
gades se transformer en communes popu-
leuses, et plusieurs milliers de travailleurs
trouvèrent dans cette exploitation des res-
sources assurées pour fournir à leurs besoins
et à ceux de leurs familles. Les troubles de
la Révolution et l'invasion des armées étran-
gères, en 1792, vinrent interrompre pour long-
temps la prospérité de la compagnie qui
s'était formée. Mais, à la Restauration, les
travaux furent repris avec une nouvelle
énergie. Depuis, le périmètre de la conces-
sion primitive fut étendu par de nouvelles
concessions; le bassin houiller de Denain,
?u'on a rattaché à Anzin par un chemin de
er, fournit une source presque inépuisable
de richesses minérales. La compagnie ac-
tuelle exploite onze couches d'une profon-
deur de 0ro,30 à 1 mètre, et elle en a reconnu
plus de quarante, qui pourront être exploi-
tées plus tard. Elle compte 42 puits d'extrac-
tion et produit annuellement plus de 6 mil-
lions d'hectolitres de charbon.
Nous empruntons au Journal des Débats le
récit suivant d'une visite aux mines d'Anzin:
a Anzin est un petit Etat dans l'Etat. Il
donne du travail à plus de 20,000 personnes,
et, comme le disait très-bien M. de Mar-
silly, directeur général de l'exploitation, ces
20,000 personnes constituent la grande fa-
mille d'Anzin. Les ouvriers d'aujourd'hui
sont les fils de ceux d'autrefois, qui eux-
mêmes avaient eu pour pères les premiers
mineurs de la concession. La compagnie les
loge, les soigne, leur fait une pension de
retraite sans retenue mensuelle; elle leur
donne l'éducation physique et l'éducation
morale. Aucun enfant n'est admis avant
d'avoir subi un examen et avant d'avoir fait
sa première communion ; il doit savoir lire
et écrire, et être reconnu d'une santé assez
forte pour entreprendre le dur métier de
mineur. L'émulation fait merveille, et c'est
à qui, parmi ces jeunes enfants, passera le
plus vite ses examens pour être reçu dans
la galerie. Jugez! être assimilé à un homme
et savoir autrement que par le récit des au-
tres ce qui se passe au fond de ce gouffre
béant qu'on appelle un puits de minel
m Voilà comment on fait des hommes : la
tradition, le respect des autres et de soi-
même. Aussi, observez les mineurs d'Anzin ;
il est impossible de s'y tromper : vous ne les
confondrez jamais avec les autres.
• Nous nous arrêtâmes d'abord à l'embou-
chure des fosses. Le spectacle ne manque
pas déjà d'originalité. On voit se succéder,
à quelques secondes d'intervalle, les bennes
qui montent du fond du puits et redescen-
dent à vide chercher une nouvelle provision
de houill •. Les bennes ont un peu la forme
de wagonnets. Une fois hissées à la hauteur
du sol, on les fait rouler, on les décharge
et on les ramène dans leur cage de fer. La
sonnette-signal retentit, la vapeur siffle, le
câble s'ébranle et tout disparaît dans l'a-
bîme. Puis les mineurs, au fond de la galerie,
ont rempli de nouveau le wagonnet; ils font
tinter la sonnette d'appel; la machine en-
roule le cable, et benne, houille et quelque-
fois mineur lui-même sortent des profon-
deurs .lu sol*
» Les cages qui supportent les bennes
-lissent dans le puits le long de guides en
bois ave,- une vitesse considérable. « Et si
1 le câble cassait, » demandait, une des jolies
eui à eu ses qui nous accompagnaient, « la
» benne irait au fond comme une pierre qui
1 tombe dans une oubliette? • L'ingénieur la
rassura : « Si le câble cassait, la cage et son
u contenu s'arrêteraient immédiatement et
» resteraient suspendus au-dessus de l'abîme.»
» Et, on offet, la cage emporte avec elle
une sauvegarde, une sorte do parachute,
deux puissants crampons en fer, disposés un
peu comme les branches d'une tenaille. Si le
c&ble se rompt, tout le poids de la cage agit
sur les branches des crampons et les fait
s'écarter, au poiut de venir mordre dans lu
AOSÎ
glissière en bois. La benne reste ainsi enga-
gée dans le bois et y demeure jusqu'à ce
qu'on vienne la tirer d'affaire. Le puits de-
vant lequel on s'elait arrête avait 340 mètres
de profondeur; la benne arrivait au fond eu
moins de quarante secondes : deux voyages
par minute environ.
• Les mineurs montent et descendent,
comme le charbon, par cet ascenseur rapide.
L'impression, à la descente, n'irait certaine-
ment pas à tout le inonde. On tombe littéra-
lement dans le gouffre. On passe en quelques
instants d'une pression atmosphérique nor-
male à une pression plus forte; les oreilles
font mal et il se produit, par suite de la
chute même, un effet de même ordre que
lorsqu'on se balance; le diaphragme se sou-
'eve et l'on peut éprouver des nausées. Les
ingénieurs un peu sensibles qui ne descen-
dent qu'à de rares intervalles éprouvent sou-
vent ces inconvénients physiologiques. Au
fond, et quand on a pris pied, on se trouve
mieux... avec le désir non équivoque de re-
monter au plus vite. Le ciel apparaît en
haut, dans ce noir étui, comme la lentille
transparente d'un télescope. Et des milliers
de mineurs passent leur vie dans ces luisons
souterraines, à la lueur des lampes, au mi-
lieu des nappes d'eau à grand'peine mainte-
nues au dehors des galeries, menacés à toute
heure par les éboulements, les explosions de
grisou 1 On ne sait pas assez l'histoire de ce
petit morceau de houille qui brille l'hiver
dans nos foyers.
■ Notre attention s'est fixée longtemps sur
les conducteurs de la puissante machine
d'extraction qui fait monter et descendre
les bennes. Ils sont là, un conducteur et
son auxiliaire , deux en tout , pour douze
heures. Il ne faut pas de distraction dans
ce dur métier ; il ne faut pas rêver an soleil
des champs , aux blés dorés , aux fleurs des
bois. Le conducteur de la machine est comme
l'aiguilleur, mais un aiguilleur qui travaille
sans relâche. Le moteur a près de loo che-
vaux de force. Au signal donné par la son-
nette d'appel, il faut lâcher la bride, e
dire donner un coup de levier énergique et
laisser partir la machine. L'homme et la ma-
chine sont dans une chambre et l'ouverture
du puits dans une autre, et, alors même que
le conducteur se pencherait sur le puits pour
savoir si tout va bien, il ne serait pas plus
avancé (les puits ne sont pas éclairés au gaz
ni à la lumière électrique); il regarde devant
lui une grande règle et, descendant le long
de la règle, un indice, une petite beune mi-
niature : voilà sa boussole. L'indice marche,
grâce à un mécanisme simple , comme la
dans le trou; quand elle est au point
voulu, uu coup de levier encore, et stop! la
atesque machine s'arrête. Ne croyez pas
, ait qu'a laisser descendre jusqu'au
fond. Et les galeries dislrib le l"ii„- du
puitsî II y en a uue à 80 mètres, une autre
à 150 mètres, une autre encore, autant de
boyaux creuses dans le charbon et qui appor-
tent leur contingent. Un coup de sonnette,
c'est le premier étage qui réclame la benne ,
deux coups, c'est le deuxième étage, etc.,
jusqu'à la galerie du fond, or, il faut que le
conducteur ne se trompe pas dans tuules ses
correspondances et que de son poste il arrête
la benne juste au niveau de la galerie qui
appelle. Deux tours de trop, et la beune est
trop bas; il faut recommencer. Rappelez-
vous maintenant que toutes les demi-minutes,
quelquefois les vingt secondes, il faut ren-
verser le sens de marche de la machine et
ne pas se tromper, et vous nie direz si l'on
trouverait beaucoup de ces hommes parmi
iiilucteurs parisiens. Connue ou a rai-
son de leur faire passer des examens I
■ C'est à Aiiziu qu'a fonctionné la première
machine à vapeur importée d'Angleterre, la
machine de Savery et Newcomeu. C'est d'An-
zin qu'est sorti le premier morceau de char-
bon ^e terre extrait du sol français. On con-
çoit facilement que tous ces souvenirs aient
contribue à rendre particulièrement intéres-
sante la visite d'Anzin. •
• AKZY-LE-DIJC, bourg de France (Saoue-
et-Loire), cant. et à 6 kilom. de Uarcigny,
arrond. de Charolles, dans un vallon, près de
la Loire; 1,015 hab. Eglise remarquable par
ses proportions, classée parmi les monuments
historiques. Originairement, elle dépendait
d'un prieure fonde au ixe siècle par Baint
Hugues. Ce prieure était une véritable for-
teresse. On voit encore, entre deux
tours carrées qui en protégeaient l'entrée,
des sculptures du xu° siècle.
Atilill RUADI1, liis de Badhurn et l'un di
princes de la dynastie fabuleuse des anciens
Irlandais.
AODOBUYNQUE s. m. (a-o-do-raiu-ke —
du gr. h, pref. pnv.; odous, dent; rugchus,
bec). Oruith. Genre de perroquets, crée pour
l'ara hyacinthe.
AONUUS, héros de la mythologie irlandaise.
Lie sa fille, il eut Kiacbard Kiamara et, après
cet inceste, prit le nom de Tuirmheuch
AOHA , nymphe qui donna sou nom k lu
ville d'Aorus, eu Crète.
AOH1S, tils d'Aras et frère d'Aréthyrée.
Comme sa sœur, il était grand chasseur et
grand guerrier. H Femme de Nélée. Elle est
appelée plus ordinairement Chloris.
AOSTE (vallée d'), vallée d'Italie, sur le
f'.
APAÏ
versant méridional des Alpes, dans ta pro-
vince de même nom. « La vallée d'Aoste, dît
M. A.-J. Du Pays, est une des plus intéres-
santes des hautes Alpes, à cause des nom-
breux cols ou passades qui y descendent <'t.
la mettent en communication avec la Savoie,
la Suisse et le Piémont. Bien qu'elles
fréquentées par les voyageurs, ses \ B
latérales, à droite de la Doire (eu exceptant
celle qui, au pied du mont Blanc, remonte
au col de la Seigne, et, un peu plus bas,
celle qui conduit au Petit Saint-Bernard), sont
assez peu connues... Ces vallées, en s'avan-
çant toujours au S.-E. depuis le Petit Saint-
Bernard, sont: le val Grisanehe, la vallée de
Rhêmes et le val Savaraiieho (ces deux der-
nières vallées viennent s'ouvrir dans la val-
lée d'Aoste un peu au-dessus de Villeneuve) ;
la vallée de Cogne, s'ouvrant au-dessuu de
Saint-Pierre, et, en aval d'Aoste, la vallée
de Fenis, de Champ-du-Prâ et de Campor-
ciero (Champoreher). »
AOSTE, bourg de France (Isère), cant. et
k 9 kilom. de Pont-de-Beauvoisin, arrond. de
LaTour-du-Pin, près de la Bievre; 1,237 liât..
Aoste fut primitivement une colonie romaine,
nommée Augustum forum ou Auyusta, en
l'honneur des victoires d'Auguste. On y voit
encore des débris de constructions romaines.
" AOCSTE (et non AOUST, comme nous
avons écrit au t. 1er du Grand Dictionnaire),
bourg de France (Drôme), cant. et à 2 kilom.
de Crest, arrond. de Die, sur la rive droite
de la Drôme, près de la Scie et de la Ger-
vanne; 1,818 hab., catholiques et protestants
en nombre à, peu près égal. Papeteries ,
moulins à huile, fours à chaux. • Ancienne
colonie romaine fondée par Auguste , dit
M. Adolphe Joaune, et mentionné» dans V Iti-
néraire À' Antomn, dans la Table théodosienne
et dans l'Anonyme de Ravenne , sous le nom
d'Augusta Vocontiorum, Aouste fut ruinée
par les barbares, on ne sait à quelle époque.
Pendant le moyen âge, ce n'était plus qu une
bourgade fortitiée, que se disputèrent avec
acharnement les hobereaux de la province,
puis les calvinistes et les catholiques. Lesdi-
guières s'en empara en 1586,
» Aouste possède une tour ronde en ruine
et un autel romain engagé, derrière l'église,
dans un mur et sur lequel on lit une inscrip-
tion funéraire. »
Le territoire de cette commune est fertile
en bons pâturages. Sur les collines des en-
virons du bourg croît en abondance Yaphyl-
lante de Montpellier ou nonfeuillée, fleur d un
bleu pur, unique dans son genre et même la
seule de sa famille.
* AOÛT AGE s. m. — Travaux de la cam-
pagne qui ont Heu au mois d'août.
* APACH , village du département de la
Moselle. — Ce village a été cédé à L'Allema-
gne par le traité de Francfort (10 mai 1871)
et fait maintenant partie de l'Alsaee-Lor-
raine.
APADNO, lieu situé entre la mer Caspienne
et le golfe Persique, et où périt Antiochus
Epiphane. C'est de ce dernier, selon les com-
mentateurs, que parle le prophète Daniel
lorsqu'il dit que l'Antéchrist dressera sa
tente à Apadno, entre les mers, sur uue
montagne illustre et sainte.
APALEXICACOS [gui éloigne le mal), .sur-
nom d'Kseulape et de plusieurs autres dieux.
V. Alkxicacos, au tome 1er.
APAR s. m. (a-par). Manini. Espèce de ta-
tou qui est marqué de trois bandes et qui a
la faculté de se rouler en boule, il On l'ap-
pelle aussi APAKA.
* APARCTIENS, peuple de la Sarmatie. —
Les Aparctiens étaient un peuple fabuleux
dont on racontait les choses les plus extra-
ordinaires* Dans ce pays, les hommes étaient
transparente comme du cristal; au lieu de
langue, ils se servaient pour parler do leurs
dents, dont ils savaient tirer des sons en les
frottant les unes contre les autres. Ils haïs-
saient toute lumière, excepté celle de:
les. et ne sortaient guère qu'en hiver, parce
qu'ils redoutaient excessivement la cnaleui ;
il , passaient l'été dans des cavernes. Ils
avaient un temple où se trouvait une glace
qui avait servi de moule aux dieux pour for-
mer les hommes; car, s'en étant approchés
et ayant vu leur image dans la glace, ils eu-
rent l'idée d'animer cette image. Mais ils s'en
repentirent bientôt quand ils virent qu'elle
tu ait tout k rebours et qu'elle prenait do la
mini gauche ce qu'ils lui présentaient de la
main droite ; alors ils résolurent de ne point
donner de femme a l'homme qu'ils vouaient,
de créer, atîu que sa race ne put se perpé-
tuer. Mais L'homme vint Lui-même se présen-
tai devant la glace et il anima sa re
blance, qui devint sa femme; seulement, par
uu juste châtiment des dieux, elle se plut
toujours a le contredire en tout, mettant
toujours à gauche ce qu'il voulait mettre à
droite.
APARTIUM s. m. (a-par-si muni ). Bot.
Syn. de si'aktiek, genre de léguraineu e
APATÉ, tille de la Nuit et déesse do l'illu-
sion. Lucien [lace son temple dans la ville
du Sommeil.
APATÉLIE s. f. (a-pa-té-11). Bot. Genre
de [lante ., ,ie lu famille dos ternstroem
Syn. de SAURAUJA.
APATÈL1TC s. f. (u-pa-té-li-te). Sulfate
APHA
ferrique hyârs rouve dans les ar-
giles d'Auteutl et de Meudon.
APATHE s. m. (a-pa-te). Enfa
d'insecies hyménoptères, de la
melliferes, tribu des bombites, voisin
bourdons, et comprenant quelques espèces
européen! e
* APATHIE s. f. — Eucycl. Dans le sens
philosophique ancien, le mot. apathie ci
tensait L'état de l'àmo devenue inaccessible
au trouble des passions, aux ira
la douleur et du plaisir : c'était le stoïei me.
Dans le serfs ' lerne, {'apathie constitue
surtout un phénomène, un état ressortissant
au domaine physiologique ; c'est avant tout un
résultat du tempérament et des circonstan-
ces. La constitution même 'le l'individu joue
ici un rôle caractéristique, déterminé surtout
par le [dus mi moins de développement du
système nerveux. C'est pourquoi Lamarck
avait désigné les ZOOphytes sous le mun d a-
uiinaux apathiques, parce que ces Ôt!
jouissent que d'une organisation rudimen-
tairè. Quant à L'homme, l'apathie en lui est
produite surtout par le peu de sensibilité du
système nerveux. Il devient indifférent , in-
sensible; les émotions vives, les souffrani e
morales, les jouissances sexuelles même
n'exercent sur lui qu'un empire fort limité.
Ce qui affecte le plus les autres homme: , le
accidents, les chagrins, les revers de for-
tune, les réjouissances, les plaisirs n'ont
presque pas le privilège de l'émouvoir. Est-ce
un bien? est-ce un mal? En d'auto termes,
est-il plus avantageux d'accepter ave. m
souciauce tous les événements, de quelque
nature qu'ils soient, que de ressentir vive-
ment les peines et les plaisirs? C'est une
question que chacun résoudra en consultant
son tempérament. Mais cette même qui Eior
change de face et peut être résolue plus fa-
cilement si ou l'examine au point de vue du
prolongement de l'existence. Il est certain
que \' apathie est plus favorable à la e
vatiOD des organes que l'irritation nerveuse
née d'un excès de sensibilité. Ici L'épée
rapidement le fourreau. L'homme apathiqu ■,
sur le cœur duquel les émotions vives ne imu
que glisser comme sur une surface de glace,
vit nécessairement plus longtemps que lui
dividu continuellement livré aux agitations
des passions.
Les circonstances cliinatériques exercent
une grande influence sur l'état physiologique
des individus. C'est ainsi que certain
pies du Nord, sous l'action persistante d'une
température rigoureuse, sont ordinairement
plus apathiques que les populations méridio-
nales , qu'un soleil ardent rend vives et im-
pressionnables.
L'apathie peut résulter du tempérament
même ou d'une cause accidentelle passa
Dans le premier cas, elle est le plus souvent
héréditaire et persistante; on ne peut
la combattre efficacement. Dans le se<
elle doit naissance soit à une maladi
affection plus ou moins vive, soit a une réac-
tion produite par uu abus immodéi
l'exercice des sens ou des facultés. Ici L'é-
quilibre peut se rétablir, a la condition de
faire cesser la cause qui l'a rompu.
Il n'y a pas grand service à attendre de
l'homme apathique, comme il n'y a p i
mal \ eu redouter; il est incapable de
effort soit dans un sens, soit dans L'autre.
C'est un être presque nul, qu'on ne peut ni
aimer ni liair.
Bien qu'il y ait nue certaine an i
{'apathie. L'indifférence et l'insensibilité, il
ne faut point les confondre. L'homme
thique est Lent à recevoir les impressions;
l'homme indifférent les repousse et les dé-
daigne; L'homme iuseusible est incapable de
les éprouver.
* APE s. m. — Ornitb. Syn. de MARTINET.
APEMIOS ou APEM1US [qui écarte les mal-
heurs), surnom de Jupiter, dans l'Attique.
APÉMOSYNE, tille de Crétée, roi de Crète,
et sœur d'Althemcne.
APESANTIUS, surnom de Jupiter, à qui
Pi i ée offrit, le premier, un sacrifice sur le
m.. ut Apésas, pies île Némee.
APHANE s. m. (a-fa-ne). Entom. Syn. de
PACHYMBRB, genre de la famille des l\
— S. f. Bot. Genre de plant-'-, de I;! |
des rosacées, voisin du genre alchémille,
avec lequel plusieurs botanistes lo confon-
dent.
APHAN1US s. m. (a-fa-ni-uss). Icht
Genre de poisons abdominaux, in
diaire entre les salraones et les cyprin .
* APHANIZOMÈNE s. f.— Encycl.Ce
par < h. Morren, a pour cara si
tUuments simples, membraneux, cylindri-
ELexueux, transparent , oui i ■■
p ,,- foi n -i- de Lamelles planes, d
Les articles dent :
filaments ci, ne m i
tière verte, dont les
blés ont civi i . L'attention d<
, fait a in en ce
les aphanizomènes, se rapprocha
mis que des oscilla
tendent I '',iez lcs premi res
a
, ,.,, i ■ . et amènent ainsi une nouvelle
famille de végétaux sur coi contins si mys-
térieux de 1 animalité. Quant à choisir la
APLA
171
ra mille à laquelle appartienne!)
aphanizomènes, ce
peur e. que pour tous les antres
genres i. Ch. Morren a cru ce-
pi ad tnt ;■■-.- d les ranger parmi Les confer ■
Blets et
des articles, malg ê L'existence des vésicules
renflées qui les éloigneraient de ce groupe.
APHARÉB, poète et orateur grec du iv» siè-
cle av. J.-C. Kiev et tils adoptif d'Isocrate,
il obtint de. succès Connue orateur et eut
■ i con-
tre l'accusation portée contre lui par Méga-
clide. M
gique gu'il se distingua. El écrivi
les , dont quatre furent co
Nous ne connaissons pas rai aie re d'un
seul de ses ouvi
APIIÈS DOMIM, ancienne ville de la Pa-
lestine, de la tribu de Juda, entre Socho et
Azecha. C'est laque les Philistins campaient
lorsque Goliath insulta les Israe
iruiliAS. roi de Tégée, tils d'Arcs
d'An adie, et de la nymphe Erato. 11 fut le
père d'Aléu .
APHIDIADES s. f. pi. (a-ti-di-a-de — rad.
aphidius). Entom. Sous tribu '!■■ tu' nonides,
ayant pour type le genre aphidius. ,
APHIDIUS s. m. (a-tï-di-uss — du gr. fl]
i d'insectes hyméno-
| , de la famille des ichneumonieus,
tribu des braconides, comprenant de noin-
espèces indigènes, dont les larves
i . dans le c< rp
rons.
APHNÉiis, surnom du dieu Mars, chea les
1 . i es.
APHRAIM , ancienne vi tine,
qu'Eusèbi i
Vulga ■ ■ i g ■ \ pharatm.
APHRODISIAS, ville do l'Asie Mineure,
dans ta Phrygie. Sur son erapl ■
situe le village turc de G I
de la ville antique enveloppent le \ |
moderne. Le temple de Vénus, consa xé i lu
tardau culte chrétien, est de la plu I
époque de l'art grec. A gauche du temple
s'étend une grande place entouré
lonnade ionique, aujourd'hui cou,
murs, des fos e et le b des. Dans la partie
N.-O. de la ville est le stade, très-bien con-
servé.
APHROD1SIENS s. m. pi. (a-fro-di-zi-ain).
Annel. Famille d'annélides ayant pour type
le genre aphr
APHTHONGIE s. f. (a-fton-jl — de a priv.,
et du gr. phtàoggos, son). Patnol i
plète d" la voix, de la faculté de produire
des sous.
APHYLLODIUM s. m. (a-fil-lo-di-omin— 'iu
gr. a, préf. priv.; plmllodès, feuille). But.
Syn. de DiciinMK.
APHYTIS, ancienne ville de rh race, dans
le voisinage de i i\ d y avait un
temple célèbre par
rapporte que, eue ville ayant i
par Ly sandre d ''n leva le
pour obéir à L'ordre qu'il reyut d'Apoli
.■■ui * e
APIA, ancien nom du Pèloponèse, tiré <l A
pis, roi fabuleux d'Argos.
* apides s. f. pi. (a-pi-de). Entom. Tribu de
■ i reuaul les apiaires
sociales de Latreille.
* APIENS s. m. pi. — Entom. Syn. de miïl-
LIFfiRKS.
* APIOGRINIDÉES s. f. pi. — Encycl. Ce
genre a été créé i ar Aie,
les crinoldes foi niées : d'une i
rattache au sol, 'l'une tige non verl
i. ir '■ d'à rticli p I ; centre; d'un
sommet piri forme ou eu] i il
masse- viscérale enfermée dans une po
,.| «.il dix brai
impies, courts, articulés el
■ ans.
Alcîde d'Orbigny fait entrer dans -cite
.. .. i
figurent le genre encrine. Ces genres, du
appartiennent tous k des formations
ditfér '
AP1SAON, capitaine troyen, Ûl
mus. i mui ■■■ ii'- Ti '■■
Eui p i'. . ( Iliade.) il Péonien, allié
[i i i in.
coi p Pati ■■■ [Iliade.)
APLANÉT1QUE adj. {a-pla-ne-ti k ■ — de
aberration),
dit d'U! |Ue tous les i
lumineu '■ point vont su ren-
contrer au même foyer.
* APLAT B. m. ( ft-pla). — I
dan I graveurs : C est a iiul-
Uard gué l 'u onog raph\
procédé 1 1
u* de d'un si/",
rndre tous les tons de la figure,
(K : pail.)
APLATIE s. f. (a-pln-ll). Aiaclin. S\n.
UATl'i;.
APLAT13s.iu.pl. Entera. Tribu de oo-
léoptéres de la famille des bracheiyire»
' APLATISSEUR s. m. — Ouvrier qui ou-
172
APOL
vre et aplatit les cornes employées dans l'in-
dustrie.
* APLIDE s. f. Moll. Genre de tëthyes ou
ascidies composées, de la famille des poly-
clinés.
APL1DIE s. f. (a-pli-dt). Entom. Genre de
l'ordre des coléoptères pentamères, famille
des lamellicornes, propre aux contrées méri-
dionales de l'Europe.
APLOMIES s. f. pi. (a-plo-mî). Infus. Or-
dre d'infusoires, comprenant les colpodes et
les monades.
APLOPE f>. m. (a-plo-pe — du gr. aploos,
simple ;pous, pied). Entom. Genre d'insectes
coléoptères, de la famille des curculionides,
détaché des ryncbènes, et comprenant une
seule espèce, le rynchène de la prêle. Il Genre
d'insectes, de la famille des phasmiens.
V. baplope, au Grand Dictionnaire.
APOCAUQDE ou APOCACCOS, dignitaire
de l'empire d'Orient, né dans les premières
années du xiv« siècle, mort en 1345. 11 était
protovestiaire de l'empire d'Orient en 1341,
lorsque mourut Andronic le Jeune. Apoeau-
que était d'une naissance obscure, mais il
avait une grande ambition, servie par une
forte volonté. Il voulut persuader à Canta-
cuzène, autre dignitaire de la cour et qui
avait été nommé régent de l'empire, de s'em-
parer du pouvoir en massacrant Jean Paléo-
logue, fils mineur de l'empereur défunt. Can-
tacuzêne ayant refusé, il anima contre lui
l'impératrice Anne de Savoie, tandis que les
troupes se prononçaient pour le régent, qui
partit en Asie pour lutter contre les ennemis
de l'empire. Apocauque forma le projet de le
faire assassiner et d'enlever l'empereur; mais
ce complot fut découvert, et il fut contraint
de s'enfermer dans la tour d'Epibate , d'où il
voulut faire la loi à l'impératrice. Cantaeuzène
s'interposa et finit par obtenir la grâce ducou-
Fable, qui reparut à la cour et sut indisposer
impératrice contre le régent. Il s'ensuivit une
lutte ouverte, qui se continuait avec diverses
péripéties, lorsque Apocauque fut massacré
à Constantinople dans une prison qu'il fai-
sait bâtir pour y enfermer ses ennemis. S'é-
tant, en effet, rendu sur le lieu où s'exécu-
taient les travaux, il fut assailli par les
prisonniers et assommé par eux. L'impéra-
trice vengea la mort de son perfide favori en
faisant massacrer tous les prisonniers.
APODE s. f. (a-po-de). Genre d'insectes lé"
pidoptères, de la famille des nocturnes. Syn.
de LIMACODB.
APOLLO, Juif d'Alexandrie, qui vivait dans
la seconde moitié du ier siècle de notre ère.
Il se fit chrétien vers 54 après J.-C. et se mît
a prêcher la religion nouvelle à Corinthe et
à Ephèse. Il acquit une autorité telle que,
durant quelques années, on l'opposa k saint
Pierre et a saint Paul.
APOLLODORE, tyran macédonien, qui vi-
vait au me siècle av. J.-C. Après s'être ga-
gné la faveur du peuple en affectant des
sentiments démocratiques, il tenta une pre-
mière fois de s'emparer du pouvoir et n'é-
chappa que par ses supplications et celles de
sa famille au châtiment qu'il avait mérité. Il
n'abandonna cependant pas ses projets. Pour
s'assurer la collaboration de ses amis, il Les
réunit dans un repas où il leur servit, à leur
insu, les entrailles d'un jeune homme qu'il
avait assassiné et leur fit boire, mêlé au vin,
le sang de sa victime. Il leur révéla ensuite,
en leur montrant le cadavre, ce qu'il avait
fait pour les engager irrévocablement. Grâce
à leur aide et à celui d'un grand nombre
d'esclaves qu'il avait gagnés par la promesse
de la liberté, il réussit cette fois à s emparer
du gouvernement de la ville et se livra sans
retenue k ses instincts sanguinaires et cupi-
des, remplissant la ville de meurtres pour
s'emparer des biens des victimes et quelque-
fois pour le seul plaisir de voir couler le
sang. Antigone Gonatas mit fin à cette mon-
strueuse tyrannie. Apollodore, après avoir vu
brûler ses deux filles, fut écorché vif et jeté
dans une chaudière d'eau bouillante.
APOLLOMDE, nom d'une prophétesso d'A-
pollon, à Argos. Plutarque rapporte que, au
temps de la guerre de Pyrrhus contre les
Argiens, elle sortit un jour du temple, on
proie à l'inspiration divine, et cria qu'elle
voyait la ville pleine do flammes et de sang.
Quelque temps après, Pyrrhus fut tué dans
Argos.
APOI.LON1DES, général grec du iv« siècle
av. J.-C. Cassandre lui ayant donné le gou-
iement d'Argos, il entreprit une expédi*
lion en Arcadie et, B'empara de Stympnale,
Mais, pendant son absence, ses ennemis con-
rent pour soustraire Argos au pouvoir
• sandre et la livrer a Alexandre, i 11 i
Polysperchon. Instruit de ces menées, Apollo-
revieut précipitamment à Argos, fait
fermer toutes les issues du sénat où se trou-
vaient réunis cinq cents de ses adv> <
et ordonne d'y mettre le feu. Beaucoup d'au-
très meurtres furent commis dans la ville.
APOLLONIUS (Glaucus), médecin romain
du 11° siècle av. J.-C. Il avait composé un
traité lie interioribus , dont on ne connaît
qu'un fragment cito pur Cœlius Aurelianus.
APOLLONIUS, 'philosophe stoïcien, né à
Chalcis à la fin du i« siècle après J.-C. Il
ii v i guère connu que par une anecdote,
d'à lleura assez piquante. Mandé à Rome par
APOT
Antonin, pour être le précepteur de Marc-
Aurèle, il reçut en arrivant un messager de
l'empereur, l'avertissant qu'il était attendu
avec impatience. ■ C'est, dit fièrement le
philosophe, au disciple à venir trouver le
maître, et non au maître à aller au-devant du
disciple. • Instruit de cette réponse, Antonin
dit en souriant : « Il est bien étrange qu A-
pollonîus trouve le chemin de sou logis au
palais plus long que celui de Chalcis à Rome.»
Et aussitôt il envoya Marc-Aurèle au-de-
vant de son nouveau maître.
APOLLONIUS, théologien du lie et du
me siècle. Il était évêque d'Ephèse. Ayant
attaqué les montanistes dans ses écrits, il
s'attira une réponse de Tertullien, et l'on
prétend que celui-ci avait principalement
écrit contre Apollonius son livre Sur l'extase,
qui n'est pas arrivé jusqu'à nous.
APOMÉE s. f. Syn. d'iPOMÉE.
APONE (Agux Aponi), ancienne fontaine
d'Italie, dans le territoire de Padoue, à la-
quelle on attribuait la vertu de guérir toutes
sortes de maladies, et même de rendre la
parole aux muets. Elle servait aussi à la pré-
diction de l'avenir. Tibère, allant en Mysie
et étant venu consulter l'oracle de Géryon,
qui était proche de ce lieu, en reçut l'ordre
de jeter des dés dans la source pour connaî-
tre l'avenir; ces dés se voyaient encore au
fond de l'eau du temps de Suétone. Le poète
Claudien a chanté cette fontaine.
APOPHONIE s. f. (a-po-fo-n! — du gr.
apo, de; phonè, voix). Gramm. Changement
de la voyelle du radical d'un verbe, k cer-
tains temps.
APOPHYLLÉNIQUE adj. (a-po-fil-lé-ni-ke
— dugr. apo, hors de \phullon, feuille). Chim.
Se dit d'un acide CSH'AzO^queJWœhler a ob-
tenu par l'oxydation de la cotarnine, alcaloïde
dérivé de la narcotine.
•APORÉTIQUE s. f. (a-po-ré-ti-ke). Bot.
Genre de plantes, de la famille des sapinda-
cées. Syn. de schmidélie.
APOSORBIQUE adj.(a-po-sor-bi-ke— du gr.
apo, hors de, et de sorbine). Chim. Se dit d un
acide obtenu en oxydant la sorbine au moyen
du sucre de lait.
— Encycl. L'acide aposorbique C^H^O7 a
été préparé par M. Dessaignes. Il cristallise
le plus souvent en lames enchevêtrées les
unes dans les autres, quelquefois en rhom-
boèdres aigus et minces. On peut dissoudre
100 parties de cet acide dans 163 parties
d'eau à 15°. A 100°, il fond en perdant de
l'eau; à 170°, il bouillonne et prend de la
couleur; a 200°, il laisse une masse noire
spongieuse. Il ne précipite ni l'ammoniaque,
ni l'acétate de potasse, ni l'azotate mercuri-
que. Son sel de chaux est soluble dans la po-
tasse et dans le sel ammoniac.
APOSTÉRIOR1SME s. m. (a-po-sté-ri-o-ri-
sme — rad. a posteriori). Philos. Méthode
apostériorique. Il Jugement porté d'après la
méthode apostériorique.
APOSTÉRIORIQUE adj. (a-po-sté-ri-o-ri-
ke — rad. a posteriori). Philos. Se dit des ju-
gements portés a posteriori, en s'appuyant
sur des conséquences, et aussi De la mé-
thode qui emploie ce mode de raisonnement.
APOSTÉRIORISTE s. m. ( a-po-sté-ri-o-
rj_ste — rad. a posteriori). Philos. Partisan
de la méthode « posteriori, n On dit quelque-
fois POSTÉRIORISTE.
• APOSTOL1US (Michel). — Son fils, Aris-
tobule Apostolius, a composé un poëme in-
titulé la Galèomyomackie ou Bataille des
chats et des rats, imité de la Batrachomyo-
machie d'Homère.
APOSTOOL (Samuel), prédicateur memno-
nite du xvn« siècle. Il devint le chef des
memnonites apostoliens, opposés aux galé-
qui reconnaissaient pour chef le doc-
teur Galenus Abraham de Haan. Celui-ci, se
rapprochant des luthériens, voulait ouvrir
les portes du ciel à tous les croyants de
bonne foi; Apostool, au contraire,. prêchait
une orthodoxie sévère et intolérante. Con-
damné par l'opinion publique, Apostool vit
bientôt sa communauté réduite k un petit
nombre de f fanatiques, qui s'assemblèrent
quelque temps dans une brasserie k l'enseigne
du Soleil, d où leur vint le surnom de mem-
nonites du Soleil, et finirent par faire leur
paix avec les galénistes.
Apothicaire cl perruquier, opérette, paro-
les de M. Elie Krébault, musique de J. Of-
fenbach; représentée aux Bouffes-Parisiens
le 17 octobre 1861. On croira difficilement
que cette petite farce a du mérite. Les Bouf-
fes-Parisiens sont le théâtre de la foire au
xix« siècle, et ce genre ne serait pas à dé-
daigner si les auteurs savaient éviter la tri-
vialité et le burlesque à outrance. MHe Sem-
pronia attend son fiancé, apothicaire de sou
état. M. Boudinet, son père, prend pour
l'apothicaire le jeune Chilpéric, qui arrive
simplement pour coiffer sa fille. Le quipro*
quo Be prolonge ainsi jusqu'au dénoument.
Mile Sempronfa choisit pour époux le beau
Chilpéric. Le compositeur a affecté les formes
surannées du vieil opéra-comique, et il a
fait preuve en cela de souplesse. On a re-
marqué les couplets de Sempronia : Une
fillette ingénue, dans lesquels l'écho du mot
papa produit uu effet fort drôle. Cotte pièce
apot
a été jouée par Desmonts, Potel, Jean-Paul
et Mlle Gervais.
Apôtre* (les), par M. Ernest Renan (1866,
in-8o). Ce volume fait suite a la Vie de Jésus
et commence la série des Origines du Chris-
tianisme, qui est ainsi composée : les Apôtres,
Saint Paul, Y Antéchrist. Dans ce premier
volume, l'auteur retrace l'histoire de la pé-
riode comprise entre la mort de Jésus (an 33)
et le départ de Jérusalem des premières
missions apostoliques (an 45). Cette période
de douze ans est la plus obscure de toutes.
Si l'on s'en tient aux appréciations des Pères
de l'Eglise, le christianisme est fondé et l'on
assisterait dès à présent k sa première ex-
pansion ; si l'on examine, au contraire, les
textes au point de vue de la critique rationa-
liste, il n'y a rien, absolument rien. M. Re-
nan ne s'est pas dissimulé l'incertitude où le
manque de documents laisse l'historien : «Au
premier coup d'ceil, dit-il, les documents
pour la période qu'embrasse ce volume sont
rares et tout à fait insuffisants. Les témoi-
gnages directs se réduisent k celui des Actes
des apôtres, dont la valeur historique donne
lieu à de graves objections. Mais la lu-
mière que projettent sur cet intervalle ob-
scur les derniers chapitres des Evangiles et
surtout les Epitres de saint Pau! dissipe
quelque peu les ténèbres. Un écrit ancien
peut servir k faire connaître d'abord l'épo-
que même où il a été composé, en second
lieu l'époque qui a précédé sa composition.
Tout écrit suggère, en effet, des inductions
rétrospectives sur l'état de la société d'où il
est sorti. Dictées de l'an 53 k l'an 62 k peu
près, les Epitres de saint Paul sont pleines
de renseignements pour les premières années
du christianisme. Comme il s'agit ici, d'ail-
leurs, de grandes fondations sans dates pré-
cises, l'essentiel est de montrer les condi-
tions dans lesquelles elles se formèrent. Dans
des histoires comme celle-ci, où l'ensemble
seul est certain, et où presque tous les dé-
tails prêtent plus ou moins au doute, par suite
du caractère légendaire des documents, l'hy-
pothèse est indispensable. Sur toutes les
époques dont nous ne savons rien, il n'y a
pas d'hypothèses à faire. Essayer de repro-
duire tel groupe de la statuaire antique, qui
a certainement existé, mais dont nous n'a-
vons aucun débris et sur lequel nous ne pos-
sédons aucun renseignement écrit, est une
œuvre tout arbitraire. Mais tenter de recom-
poser les frontons du Parthénon avec ce qui
en reste, en s'aidant des textes anciens, des
dessins faits au xvtie siècle, de tous les ren-
seignements en un mot, en s'inspirant du
style de ces inimitables morceaux, en tâchant
d'en saisir l'âme et la vie, quoi de plus légi-
time? Il ne faut pas dire après cela qu'on a
retrouvé l'œuvre du sculpteur antique, mais
on a fait tout ce qu'on pouvait pour en ap-
procher. Un tel procédé est d'autant plus lé-
gitime en'/histoire que le langage permet les
formes dubitatives, que le marbre n'admet
pas. Rien n'empêche même de proposer le
choix au lecteur entre diverses suppositions. »
Ainsi le lecteur est bien prévenu qu'il ne
trouvera dans ce livre que de simples con-
jectures; mais l'assimilation que fait M. Re-
nan du travail qu'il a essayé de faire avec
une reconstitution du Parthénon, k l'aide de
ce qui en reste et de documents certains,
n'est pas exacte; il en montre lui-même la
faiblesse en reconnaissant que les Actes des
apôtres méritent peu de confiance, au moins
dans la première partie, celle qui servirait à
l'histoire de la période en question ; qu'ils
ont été arrangés dans un but évident de con-
ciliation entre le paulinisme et la primitive
Eglise de Jérusalem, et que les faits y sont
inexactement rapportés. M. E. Renan est
plein de force dans cette discussion critique.
1 »autre part, les derniers chapitres des
Evangiles traitent de la résurrection, des
apparitions de Jésus et de l'ascension, tous
faits que le rationalisme rejette. Il s'agit
donc de reconstruire uu édifice, non avec des
débris authentiques, si peu nombreux qu'ils
soient, maïs- avec des morceaux en grande
partie falsifiés et sur lesquels il n'est pas
possible de se faire illusion. Telle est la tâ-
che que l'auteur des Apôtres a entreprise,
se condamnant ainsi k édifier une histoire
sur des documents que sa propre critique
livre k la plus légitime suspicion.
L'incertitude de ce procédé, qui ne peut
mener qu'a des hypothèses risquées, se trahit
dès les premiers chapitres. Ils ont trait k la
résurrection et à ce que l'auteur appelle la
vie d'outre-tombo do Jésus, ses apparitions
ii ses disciples, la rencontre des pèlerins
I Kmmaùs, l'ascension, etc. M. Renan, qui
ne croit pas au surnaturel, rejette tous ers
faits comme fabuleux; il relevé avec beau-
coup de finesse les contradictions des Evan-
giles et des Actes f il fait très-bien voir que
cette partie de l'histoire de Jésus est pure-
ment légendaire et que ceux qui l'ont écrite
ne se sont pas même donné la peine de la
rendre présentable. Puis, contre toute at-
n il veut absolument qu'un fait réel ait
donna lieu de croire à la réalité des faits, et
met en avant toute une série d'hypothèses,
Le corps du Jésus a pu être enlevé soit
pur le propriétaire du tombeau, so I car dos
n les qui auraient agi sans prévenir les
, les apparitions aux pèlerins d'Em-
îii m , à Jacques, frère de Je us, etc., fu-
rent probablement des hallucinations très-
APPE
explicables dans l'état de surexcitation où se
trouvaient les apôtres; un orage surprenant
ceux-ci dans une chambre où ils étaient ras-
semblés, un coup de vent ouvrant la fenêtre,
des éclairs ont pu faire croire k la descente
du Saint-Esprit sous la forme de langues de
feu, etc. Ces hypothèses n'ont qu'un but :
faire croire k la parfaite bonne foi des apôtres,
montrer qu'ils ont été les victimes d'illusions
qui n'avaient rien d'extraordinaire. Mieux
vaut laisser tout cela dans la légende pure
et simple, telle qu'elle se forme cinquante ou
cent ans après les événements.
Les chapitres suivants ont trait k la mort
du diacre Etienne et k la conversion de saint
Paul. La mort du diacre Etienne, lapidé
pour avoir proclamé, dans le temple juif, la
divinité de Jésus, rompt momentanément la
concorde qui existait jusque-là entre les pre-
miers adeptes de la religion nouvelle et les
Juifs, dont ils continuent d'ailleurs scru-
puleusement d'observer les pratiques reli-
gieuses. La conversion de saint Paul va ou-
vrir une nouvelle voie au christianisme.
« Sa hardiesse, dit M. Renan, sa force d'ini-
tiative, sa décision vont être un élément
précieux k côté de l'esprit étroit, timide, in-
décis des saints de Jérusalem. Sûrement, si
le christianisme fût resté entre les mains de
ces bonnes gens, renfermé dans un convea-
tïcule d'illuminés menant la vie commune, il
se fût éteint, comme l'essénisme, sans pres-
que laisser de souvenir. C'est l'indocilité de
Paul qui fera sa fortune et qui, au risque de
tous les périls, le mènera hardiment en haute
mer. • Cette assertion est aussi juste que
précise. Pourquoi M. Renan a-t-il jugé k
propos de la combattre lui-même dans l'in-
troduction de ce même volume des Apôtres?
■ Rien n'est plus faux, y est-il dit, qu'une
opinion devenue k la mode de nos jours et
d après laquelle Paul serait le vrai fondateur
du christianisme. » N'est-ce pas lk abuser du
système, dont il est partisan, de donner le
choix au lecteur entre des suppositions di-
verses?
Ce volume des Apôtres, réduit k des con-
jectures insignifiantes et parfois contradic-
toires, serait vide si l'auteur ne l'avait com-
plété par des aperçus historiques sur la si-
tuation de l'Asie Mineure et eu général du
monde romain au momenc de l'apparition du
christianisme. Au moment où les premières
missions, celles de Paul, de Barnabe et de
Jean-Marc, qui viennent de fonder l'Eglise
d'Antioche, vont essayer de faire pénétrer
l'Evangile chez les gentils, il était néces-
saire d exposer l'état de la Judée, de la Sy-
rie et du reste du monde, pour montrer les
chances de succès qui s'offraient k la prédi-
cation. Sur ce terrain, M. Renan est plus so-
lide. Il montre très-bien que la prédication
évangélique ne fut que la suite d'une propa-
gande mosaïque et monothéiste entreprise
déjà depuis plus de cent cinquante ans par
les Juifs dans tout l'empire romain, et que ce
fut dans les juiveries de toutes les villes un
peu importantes que le christianisme trouva
ses premiers adeptes; le terrain était tout
préparé. La primitive Eglise ne fut d'abord
qu'une association de i pauvres , comme il
en fourmillait déjk dans tout l'empire; elle
eut de plus que toutes les autres une ten-
dance communiste très - marquée ; ce fut
la cause de son succès. ■ Le monda était
travaillé de besoins moraux, auxquels la re-
ligion nouvelle répondait admirablement. Les
mœurs s'adoucissaient; on voulait un culte
plus pur; la notion des droits de l'homme,
les idées d'améliorations sociales gagnaient
de toutes parts. D'un autre côté, la crédulité
était extieme , le nombre des personnes in-
struites très-peu considérable. Que des dis-
ciples ardents, juifs, c'est-à-dire monothéis-
tes, disciples de Jésus, c'est-à-dire pénétrés
de la plus douce prédication morale que l'o-
reille des hommes eût encore entendue, se
présentent k un tel monde, et sûrement ils se-
ront écoutés. Les rêves qui se mêlent à leur
enseignement ne seront pas un obstacle k
leur succès; le nombrede ceux qui ne croient
pas au surnaturel, au miracle est très-fai-
ble. S'ils sont humbles et pauvres, c'est tant
mieux. L'humanité, au point où elle en est,
ne peut être sauvée que par un effort venant
du peuple. Les anciennes religions païennes
ne sont pas réformables; l'Etat romain est
ce que sera toujours l'Etat, roide, sec, juste
et dur. Dans ce monde qui périt faute d'a-
mour, l'avenir appartient à celui qui tou-
chera la source vive de la piété populaire. ■
Ces aperçus historiques pleins de largeur
rachètent les indécisions de la première par-
tie du volume; ils montrent que l'entreprise
des missionnaires judéo-chrétiens n'était pas
une folie et que sa réussite ne fut pas un
miracle.
Appel au peuple (COMITK ET PARTI DB l').
Le 9 juin 1874, le député Girerd montait à la
tribuno de l'Assemblée nationale et y pro-
nonçait les paroles suivantes : « Il y a quel-
3 ues jours, dans un compartiment de chemin
e fer, dans un wagon de première classe,
on trouvait uu documont qui apparaissait
comme ayant une importance sérieuso. Ce
document fut remis à M. Levaillant, rédac-
teur en chef d'un journal publié à Nevers,
et -M. Levaillant me l'a k son tour confié. En
voici la teneur : « Recommandez bien k tous
■ vos amis, surtout k ceux qui sont investis de
• fonctions municipales ou administratives,
APPE
»d'appliquer tous leurs soins à nous gagner
aie concours des officiers, retraités ou autres,
» fixés dans la Nièvre. Vous pouvez leur as-
surer que nous sommes en mesure de les
• pourvoir avantageusement quand on créera
aies cadres de l'armée territoriale ou de leur
tobtenir tous autres emplois ou laveurs s ils
• veulent aider de leur influence la candida-
ture Bourgoing; qu'on s'inquiète de leurs
■ vœux, de leurs désirs, de leur réclamations,
• beaucoup d'entre eux n'ayant pas reçu la
■.récompense qu'ils pouvaient espérer sous
■ l'Empire pour leurs services. Promettez
•tout redressement à cet égard. Notez soi-
gneusement aussi tous ceux qui nous sont
• hostiles ou simplement indifférents. Ci-joint
• liste des noms et adresses des officiers
■ payés par recette de la Nièvre, fourme par
» finances. 2 mai 1874.» Je me bornerai a
dire, poursuivit M. Girerd, que ce document
porte en tête et au centre de la feuille la
mention manuscrite : Note pour L. B. 17.
En tète et en marge sont inscrits en carac-
tères d'imprimerie les mots : Comité central
de l'appel au peuple. A gauche de la signa-
ture est apposé un timbre ayant au centre
les armes de l'empire, et en exergue les
mots : Comité central de l'appel au peuple,
Paris. Je demande à M. le ministre de I in-
térieur s'il existe à Paris une association po-
litique qui fonctionne sons le titre de Comité
central de l'appel au peuple, et s'il l'a auto-
risée. Je demande à M. le ministre de ta jus-
tice si ses agents sont informés des agisse-
ments de cette société, quelles mesures il a
ordonnées, et, s'ils ne le sont pas, quelles
mesures il entend prendre. »
Cette communication produisit une vive
agitation dans l'Assemblée. On ne doutait
point que les partisans de ce régime impérial
qui avait été si funeste à la France ne fis-
sent depuis longtemps, surtout depuis la ré-
volution parlementaire du 24 mai 1873, une
active propagande dans le pays. Mais on
ignorait encore que le parti bonapartiste,
dit le parti de l'appel au peuple, eut formé
une affiliation menaçante; qu il exerçât sur
les électeurs la pression révélée par le docu-
ment dont M. Girerd venait de donner lec-
ture, et qu'il trouvât enfin une complicité
coup'able dans certains agents de l'Etat.
Le ministre de la justice, M. Tailhand,
alors rangé parmi les membres du parti légi-
timiste, mais dont les anciennes attaches
bonapartistes étaient bien connues, répondit
à la question de M. Girerd qu'il ne connais-
sait que depuis ce jour même le document
en question. • Je me suis empressé, dit-il,
d'envoyer aux procureurs généraux l'ordre
d'ouvrir immédiatement une information pour
savoir s'il existe eu effet, k Paris, un comité
central dont l'action rayonne sur les dépar-
lements. Nous ne tolérerons pas de comités
occultes et permanents, promettant des ré-
compenses ou faisant des menaces. Nous
n'en souffrirons aucun, de quelque drapeau
qu'il se couvre. ■
Le chef du parti de l'appel au peuple,
M. Rouher, mis directement en cause, de-
manda alors la parole. Selon son habitude,
l'ex-vice-eropereur paya d'audace. Il déclara
qu'il considérait la pièce lue par M. Girerd
comme souverainement blâmable, qu'il re-
merciait le gouvernement de blâmer une pa-
reille manœuvre et de la poursuivre. « Je
prie, ajouta-t-il, le gouvernement de recher-
cher s'il existe, oui ou non, un Comité central
de l'appel au peuple, à Paris, et si ce comité
a des ramifications dans les départements.
Je déclare sur l'honneur qu'à ma connaissance
il n'en existe pas, » La discussion se ter-
mina par un débat des plus orageux, pendant
lequel M. Gambetta, attaqué par M. Rouher,
i île « misérables ■ les chefs du parti
bonapartiste.
Le ministre de la justice, ainsi qu'il l'avait
1 romis a la Chambre, fit commencer dans la
Nièvre une enquête judiciaire et administra-
tive. En même temps, il demandait a M. lin-
garde de Leffemberg, procureur général près
li i our de Pans, de faire designer par
M. Sullantin, procureur de la République, un
juge d'instruction chargé de découvrir s il y
avait un Comité central de l'appel au peuple
& Paris. Le procureur de la République et
M. Delahaye, juge d'instruction, après avoir
demande au pretet de police, M. Léon Re-
nault, des indications pour procéder à leurs
i ches , ordonnèrent des perquisitions
chez les agents les plus connus du parti bo-
napartiste, saisirent des pièces importantes
Iet purent constater l'existence d'un Comité
.< ur, établi a. Paris, sous la présidence
de M. Rouher lui-même, et étendant sou ac-
tion sur Le pays tout entier.
Le il août 1874, le procureur général
adressait au ministre de la justice un long
rapport dont nous citerons le passage sui-
vant : • J'ai la persuasion, dit M. Imgaide
de Leffemberg, malgré 1 insuffisance des
preuves que nous avons pu recueillir jusqu'à
ce jour, quo nous nous trouvons en face
d'une organisation considérable et délic-
tueuse qui, dans un moment donné, peut de-
venir périlleuse. Je trouve, en effet, à la
tête du parti bonapartiste un véritable orga-
nisme de gouvernement : M. Rouher dirige;
il a sous lui M. Pietri, ancien préfet do po-
lice, lequel cumulande au sieur Lagrange, an-
cien agent de la police municipale, et celui-ci
a a sa disposition une douzaine d'agents in-
férieurs, qui font de la police pour le compte
APPE
du parti. Aulour de ces hommes principaux
se trouve un véritable conseil, compose de
MM. le général Fleury, Levert, Esehassé-
riaux, le duc de Padoue, etc. Mais toutes
ces personnes réunies n'excèdent pas le chif-
fre 19, et par conséquent le comité qu'ell* B
composent ne saurait être atteint par la loi
pénale que s'il se rattache à un ou plusieurs
autres. Nous avons trouvé au second ran- un
autre comité, dont le chef, le sieur Moureau,
prend le titre de président du Comité central
de l'appel au peuple. Ce titre est évidem-
ment, de la part du sieur Moureau, ou une
ruse, ou une prétention simplement vani-
teuse, car il ne saurait être douteux pour
personne que le véritable Comité central ne
peut être que la réunion présidée par
M. Rouher. Quoi qu'il en soit, L'instruction
établit que la réunion Moureau, dont il a été
parlé, n atteint pas le chiffre de vingt person-
nes. 11 y a eu des rapports entre MM. Rou-
her et Moureau, des instructions demandées
et données. Il n'est pas douteux pour moi
que M. Rouher n'ait ainsi inspire et dirige le
comité Moureau, mais c'est là une simple
induction à laquelle manque la preuve juri-
dique de l'association entre eux des deux co-
mités. Je suis encore persuadé que des rela-
tions analogues doivent exister entre M. Rou-
her et beaucoup d'autres comités établis eu
province, qui reçoivent les instructions du
chef du parti; mais je n'en ai pas la preuve
et je ne discerne pas quant à présent où je
pourrai la trouver. J'ai la ferme conviction
que des membres du comité Moureau, tels
que MM. Lebrun et Rabot, ancien chef de
bataillon de la gendarmerie de la garde;
Ptetri, ancien lieutenant-colonel, cherchent
à nouer des relations dans l'armée, sous pré-
texte de ne s'adresser qu'aux anciens offi-
ciers et d'organiser au profit de ceux-ei des
sociétés de secours mutuels ou de solliciter
d'eux des adresses destinées au prince im-
périal. Cette organisation que je sens, mais
que je ne puis, actuellement, juridiquement
démontrer, est susceptible de devenir pé-
rilleuse lorsque les hommes qui la dirigent
ne semblent vouloir reculer devant aucune
manœuvre. J'ai le droit de parler ainsi lors-
que je trouve un homme tel que M. Rouher
ne dedaiguant pas d'avoir des relations avec
Moureau, autrefois condamné à quinze jours
de prison pourvoi; avec un publiciste tel
que le sieur Amigues, et qu'il m'est démon-
tré que ce dernier a sollicité et obtenu des
adhésions impérialistes de certains détenus
du fort de Quélern. Les choses étant en
cet état, je ne crois pas qu'il convienne de
renoncer des à présent k la recherche des
délits et que la procédure puisse être main-
tenant close par une ordonnance de non-
lieu. ■
L'enquête fut, en effet, continuée. Dans
un nouveau rapport,tdaté du 18 décembre
1874, le procureur gênerai rendit compte au
ministre des interrogatoires subis par M. Rou-
her et les autres membres du comité préside
par lui, notamment le prince Joacliun Mu-
rat, le duc de Padoue, le comte de Casa-
biauca, MM. Henri Chevreau, Léon Che-
vreau, Levert, J.-M. Pietri, Besson, Cottin,
GiraudeauetMansard; il déclara que M. Rou-
her et ses amis, tout en se défendant de re-
lations entre leur comité et le comité Mou-
reau, avaient avoué cependant que e était à
leur instigation que le comité Moureau s'é-
tait constitue, etque M.Eschassériaux, dans
sa déposition, reconnaissait avoir demande
des photographies à Moureau. Quoi qu'il en
soit, après s'être consulte avec le ministre de
la justice, M. Imgarde de Leffembrg renvoya
au procureur de la République le dossier de
la procédure suivie dans l'affaire des comités
de l'appel au peuple. « L'étude que j'ai faite
de cette procédure, lui écrivit-il, et notam-
ment les derniers documents constatant l'au-
dition k titre de témoins des personnes com-
posant le comité dit de comptabilité qu'a
présidé M. Rouher et dont le sieur Mausard
aete le secrétaire, ne m'a pas fait apparaître
des indices suffisants pour inculper du délit
d'association illicite ceux des membres du
comité en question, qui, k raison de leur
grade dans la Légion d'honneur, ne peuvent
être poursuivis que par moi. En elfet, je re-
marque d'une part que le nombre des mem-
bres du comité n'a pas excédé le chiffre de
vingt personnes et, de l'autre, qu'il n'est pas
démontré que ce comité ait eu avec d'autres
réunions de même nature les rapports lie-
ues pour les faire considérer c
constituant les sections d'une seule et même
association. ■ Conformément k ces conclu-
sions,le procureur de La République Sullantin
adressa au juge d'instruction un réquisitoire
concluant k ce qu'il déclarât qu'il n'y avait
pas lieu k suivre L'affaire. Le lendemain, le
d instruction rendit l'ordonnance do
non-lieu suivante :
« Nous, Delahaye,
■ Juge d'instruction au tribunal de lrL' in-
stance du département de la Sieine;
■ Vu la procédure instruite contro :
1. Moukkàu (Jules-Gustave),
2. RouLLiBR (Charles-Lucien)!
y. SODSTROT (Louis-Paul),
4 Piii.ATANii (Jean),
5. Mi-.slaui» (Alexandre-Clovis),
G. Lk Yàykk (Louis-Désiré),
7. LuUkun du Rabot (Jean-Chrysos tome-
Toussaint),
8. QRJEFV1BB (Pruderie-Jean),
APPE
9. OKNTÈS (Louis),
10. Frère (Victor-Ferdinand),
il. Du Cottkgnie (Armand),
12. Cornet (Alfred),
13. Commelin (Xavier-Edmond),
14. Brunox (Augustin-Fîugeue),
15. fcJROSSEL (Jean-Baptiste),
16. Barré (Désiré-Honoré-Armand),
17. Daristb (Paul-Eugône- Augustin),
is. ANDRBàNI (Jacques-Lucien),
19. Amigues ( Jules -Km île - Michel- Lau-
rent), inculpés d'association illicite;
• Ensemble le réquisitoire de M. Sallantin,
procureur de la République, en date du 16 dé-
cembre 1874, tendaut à une ordonnance de
non-lieu ;
■ Vu notre ordonnance de soit communi-
qué, en date du îor août dernier, et le réqui-
sitoire de M. le procureur de la République
du 18 novembre suivant, nous saisissant a
nouveau et ne nous permettant d'entendre
qu'à titre de témoins toutes les personnes dé-
signées comme faisant partie du comité dont
Mansard était secrétaire ;
• Vu les réquisitions nouvelles de M. le
procureur de la Republique, du 16 de ce mois,
visant la dépêche de M. le procureur géné-
ral en date du même jour;
En ce qui touche le comité présidé par
Moureau, attendu que son existence résulte,
non du document lu par le sieur Girerd à la
tribune de l'Assemblée nationale, lequel ne
présente aucun caractère d'authenticité, et
dont l'auteur est resté inconnu, mais de
toutes autres pièces d'information, notam-
ment de l'aveu de la plupart des inculpés;
• Que ce comité avait un caractère per-
manent et des réunions fréquentes où l'on
traitait d'objets et matières politiques ;
» Mais attendu que ce comité était com-
posé de moins de vingt personnes, eu y com-
prenant même Jules Amigues, qui, malgré
ses dénégations, en a fait parue ;
> En ce qui touche le comité présidé par
M. Rouher et dont Mausard était secré-
taire;
■ Attendu que, parmi ses membres, plu-
sieurs sont protèges par des immunités lé-
gales i
» Qu'aux termes de la loi du 20 avril 1S10
M. le procureur général est le seul maître
de l'action publique à l'égard de ceux d'en-
tre eux qui sont grands dignitaires de la Lé-
gion d'honneur;
■ Que M. le procureur général, par sa dé-
pêche du 16 décembre, déclare qu'il n'en-
len'J requérir aucune pouisuite contre ces
grands dignitaires;
• Que, dans ces circonstances, les moyens
juridiques d'information échappent a notre
compétence;
i Attendu, eu outre, que l'information n'a
pas, en l'état, révélé l'existence d'autres co-
mités ayant un caractère permanent et tom-
bant sous l'application de 1 ■ loi ;
■ Vu les articles 120 du code d'instruction
criminelle, 291 du code pénal, 1 de la loi du
10 avril 1834 et 10 de la loi du 20 avril 1810,
■ Disons n'y avoir lieu à suivre contre les
susnommés,
« Fait eu notre cabinet, ce 17 décembre
1874.
» Signé : Delahayb. •
Le lendemain, le ministre de la justice
Tailhaiid écrivit à l'amiral Pothuau, |
dent du 5e bureau chargé de vérifier l'élec-
tion de M. Bourgoing oans la Nièvre, pour
l'informer de f ordonnance de non-lieu ren-
due par M. Delahaye. Immédiatement, M. Po-
thuau et le rapporteur, M. de Choiseul, de-
mandèrent au ministre communication des
pièces du dossier de l'instruction judiciaire.
M. Tailhand ayant répondu par un refus,
M. do Choiseul lit, le 23 décembre, à l'As-
semblée un court rapport sur l'élection
Bourgoing, sur la part qu'y avait prise le Co-
mité de l'appel au peuple, sur le refus fait
par le garde des sceaux de communiquer les
pièces demandées et sur la nécessite de faire
une pleine et entière lumière au moyen d'une
enquête parlementaire. Cette demande d'en-
quête fut appuyée par M. Ricard, qui pro-
nonça a cette occasion un de ses plus élo-
quents discours. M. Rouher intervint égale-
ment dans le débit, et si cette fois il n'osa
plus nier sur son honneur l'existence du co-
mité qu'il présidait, il nia qu'il eût rien fait
de ce qu'on lui reprochait. L enquête pai le-
men taire fut voiee par l'Assemblée , qui
nomma quelques jouis après une commission.
Celte commission, présidée par M. Albert
Grévy, su mit aussitôt à l'œuvre. Elle ap-
pela a déposer devant elle le ministn
justice, le procureur général, M. Corni
\\ îtt, sous-: ecrètaire d'Etat au mini l 1
l'intérieur, auquel elle avait demande de
faire rechercher tous les docuna
soit a l'élection do la Nièvre, soit au 1
de l'appel au peuple, et spécialement l'en-
quête administrative a laquelle il avait ele
procède dans le département à la diligence
du préfet. M. de Witt remit à la commission
les proces-verbuux de cette enquête et les
pièces annexées, mais il déclara qu'il lui
avait * ; m] lécouvrir au minis-
tère d-' l'intérieur des documents importants
formant un dossier spécial sur lo;> < ■
bonapartistes; il ajouta que la correspon-
des préfets contenait des renseigne-
ments sur les menées bonapartistes, mais qu'il
ne se croyait pas autorise a communiquer
APPE
173
ces pièces ; enfin il avoua que, contrairement
à l'engagement pris vis-à-vis de l'Assemblée,
le 9 juin 1873, par M. do Fourtou, ministre
de 1 intérieur, il n'y avait point eu • une
enquêta ■<■- instructions générales
tta pour leur demauder
I iseignements sur l'organisation du
parti bonapartiste, sur les liens qui avaient
blir entre les divers comités locaux
et le Comité central. ■ Ces aveux et l'atti-
tude du ministre de la justice confirmèrent
fileineinent ce qu'on savait déjà, les singu-
lères tendresses du ministre de l'ordre
moral pour le parti 1 t et son ar-
dent désir d'empêcher la lumière de se faire
sur ses coupables agissements.
La lumière cependant devait être faite, et
ce fut le préfet de police, M. Léon Renault,
qui se chargea de la faire dans sa remarqua-
ble déposition devant La : en-
quête, les 20, 25, 26 et 27 janvier 1875.
Comme elle contient un historique à peu près
complet des menées ténébreuses du parti de
L'appel au peuple depuis 1871 jusqu'à. 1874,
nous allons la reproduire à peu près inté-
gralement, en élaguant seulement les passa-
ges qui sont d'un intérêt trop secondaire.
OPPOSITION DE M. LÉON RKNAULT.
« Vous m'avez demandé s'il existe à Paris
un comité central bonapartiste, et, au cas où
ce comité existerait, quels sont les membres
qui le composent, quelle est son organisation
intérieure, quels sont ses rapports avec les
départements, quels sont les moyeus qu'il em-
ploie pour manifester ses décisions et à quels
1. sa propagande a abouti dans les
différentes parties du territoire. A un point
de vue plus spécial, vous m'avez demande ce
que je savais de l'organisation du parti bo-
napartiste à Paris, de son origine et des re-
lations qui avaient pu s'établir entre les agents
de cette organisation parisienne et le comité
place à la tète du parti impérialiste. Vous
ave/, exprime le désir que je tisse entrer dans
ce cadre si étendu les renseignements que jo
pouvais avoirsurla participation quelconque
d'un comité directeur du parti bonapartiste
dans l'élection de la Nièvre, soit pour le
choix du candidat, soit eu vue d'un concours
pécuniaire ou moral a lui donner. Vous m'a-
\ ez enfin prié de vous dire si j'avais quelques
motifs de rattacher à ce comité supérieur, au
cas où son existeuce et sou intervention dans
le département de la Nièvre seraient démon-
1 l création du document produit à la
tribune de l'Assemblée nationale par M. tii-
rerd, document qui a ete le point de départ
de tant de discussions et la cause première
de l'enquête dont vous êtes chargés.
■ Je crois que c'est bien la le plan qui m'a
été trace par M. le président au nom de la
commission.
1 Eh bien! messieurs, à cette question qui
domine toutes les autres : existe- t-îl, a Pans,
un comité placé à la tête du parti bonapar-
sst-a-dire un comité qui soit un lien
entre Chiselhurst et les partisans de l'Empire
en France, qui se tienne au courant de ce
qui se passe en France dans l'intérêt du paru
bonapartiste, qui donne L'impulsion a sa pro-
ie et qui la dirige de haulV Jo réponds :
oui, ce cornue on fonctionnement
est de notoriété publique. Il est certain, en
effet, que depuis longtemps, en dehors delà
réunion parlementaire tout à fait distincte
qui s'appelle ■ le groupe de 1 Appel au peuple,»
il y a un comité impérialiste dont les séances
se tiennent, 4, rue do l'Elysée, au domicile
de M- Rouber, avec une certaine périodicité,
énéraleraent Le mardi et le vendredi decha-
que semaine.
■ A quelle époque ce comité a-t-il été in-
stituée il a commencé a fonctionner vers
la fin de 1871. A la suite de l'invasion et do
la Commune, les partisans du régime impérial
;i résignés au silence; ils avaient été
comme écrases sous le poids des malheurs
publies dont l'Assemblée nationale avait de-
Napoléon III seul responsable, et ou
croyait généralement quo le parti bonapar-
tiste n'oserait plus de longtemps prétendre
au pouvoir et à la direction des affaires dans
notre [aine. 11 n'en était rien. Lies les der-
niers mois de l'année 1871, la propagande bo-
napartiste se manifestait sur plusieurs points
du territoire. Ce réveil du parti de L'Empire
fut l'un des premiers faits qui me frappèrent
lorsque je fu au mois de novembre
1871, des fo» préfet de poli •■. Je ne
pas a être informe que chez M. Rouher
m , .i une faç m nsseï habituelle,
pour délibérer sur des affaires se rattachai!
. ; nation générale de leur parti, M. Pie-
tri, le dernier préfet île police de 1 Empire,
M, Uonti, le secrétaire particulier de l'empe-
reur, l'ancien chef d< ', et M. Henri
tu, ministre de l'intérieur au moment
do la chute du régime impérial. Jo me crois
en droit d'affirmer que M.M. Pioin, Conti et
Chevreau, ces premiers membres du comité,
avaient été désignes directement par l'empe-
reur à M. Kouher.
■ L'empereur était, à ce moment, très-pré-
i ié des violentes attaques dirigées, dans
foule do journaux et de brochures, con-
tre lui, contre les membres de sa famille et
les derniers actes de son règne. 6a
pensée, en prescrivant la formation du co-
mité quo présidait M. Kouher, était nou-seu-
Lementde créer une ageuce de correspondan-
ces suivies entre la France et Chiselnurst,
174
APPE
mais encore de faire ouvrir, sous la direction
d'hommea dévoués à sa cause, une campagne
de presse et de publicité destinée à contre-
balancer ou à effacer l'impression que l'es-
prit public avait reçue et conservée des cir-
constances qui avaient accompagné la chute
du régime impérial.
> Les commencements de ce comité ontéiê
humbles comme l'étaient la situation du parti
bonapartiste et ses espérances à cette époque ;
mais son rôle grandit à mesure que semblaient
diminuer les chances de voir se constituer en
France un gouvernement détinitif. Dé- la tin
de 1872, l'empereur avait adjoint k MM. Pié-
tri, Conti et Chevreau M. le duc de Padoue,
M. Gavini, M. Levert, M. Eschassériaux,
M. le gênerai Fleury, M. de Casabi.t
M. le prince Joachim Murât. Le comité □ en
resta pas moins purement et simplement con-
sultatif, la volonté de Napoléon III demeu-
rant absolument prédominante pour la direc-
tion du parti bonapartiste en France.
■ Cène fut qu'après sa mort, au commen-
cement de 1873, que le comité devint réelle
ment directeur. AI. Rouher y fit entrer alors
M. Pinard, M. Grandperret, M. Haentjens,
M. de Cambaceres, M. de Forcade La Ro-
quette et M. le général de Palikao.
■ Les noms que je viens de vous indiquer
montrent l'importance que le comité avait
prise peu à peu et font pressentir le rôle que
devait jouer dans le pays cette réunion de tou-
tes les principales notabilités du parti bona-
partiste . dans l'ordre militaire, judiciaire ou
administratif.
• Pour être tout à fait exact, je dois ajouter
que le général Eleury et le général de Pali-
kao ne paraissent pas avoir ete tres-assidus
aux séances, sans doute k cause de leur si- ■
tuation dans l'armée. Cette considération a
certainement déterminé le général Palikao;
les raisons de 1 irrégularité du gênerai Fleury
à des reunions présidées par M. Rouher peu-
vent bien avuir été d'une autre nature.
» Telle est, messieurs, la composition du
comité place k la tète du parti bonapartiste,
et telle est l'histoire de sa constitution.
■ Ce comité dut choisir un secrétaire charge
de garder ses archives, de notifier celles ue
ses décisions qui intéressaient les correspon-
dants du comité k Paris et dans les différen-
tes parties du territoire et de rédiger ses
proces-verbaux, afin qu'il n'y eût pas d'er-
reur possible au cas uù des contestations
s élèveraient a l'occasion des résolutions pri-
ses en commun. M. Giraudeau , autrefois
chef du service de la presse au ministère de
l'intérieur, tut, je crois, le premier secrétaire
du comité. Il lut remplace par M. Mansard,
déjà syndic de la presse du parti, qui s'appe-
lait alors « presse conservatrice, ■ car le mut
« bonapartiste ■ n'a servi que beaucoup plus
tard a designer l'ensemble des journaux qui
soutenaient la cause du comité directeur.
M. Mansard lut donc, à la fois, syndic de la
presse conservatrice et secrétaire du comité
préside par AI. Rouher. Cette double situa-
lion parut au comité très-utile a maïutenir.
11 y trouvait cet avantage, que les manifes-
tations extérieures de son existence pouvaient
se confondre, pour des yeux peu attentifs,
avec le fonctionnement d'un grand syndicat
de presse, et que ses archives étaient connue
uoyee> dans lu masse des papiers et des do-
cuments quieiicuinbrent le siège d'une agence
de cette nature.
• M. Mansard n'était pas, du reste, la seule
persuune qui, sans luire partie du comité,
j muai dans son œuvre. Il était même ie plus
modeste, le plus etface de ses auxiliaires. Le
comité, en ellet, pour mener u bieu son œu-
vre, dont L'importance augmentait tous les
jours, pour se taire un avis sur beaucoup de
questions intéressant la politique générale,
pour prepaier ses décisions multiples, avait
besoin d'être entoure Ue collaborateurs char-
ges de former le dossier des affaires. Aussi
M. Rouher en viut-il a constituer un groupe
d'anciens conseillers d'Etat ou d anciens pie-
iets, qui étaient a la disposition du canule di-
lecieur, lui donnaient des renseignements,
lui fournissaient des rapports et assistaient
pal lois a ses séances, suivant la nature de
ses délibérations. Les principaux, parmi ces
tllers d'Etat au petit pied, étaient .M. Bes-
..i.ii, M. Cotlm, autrefois chef du cabinet de
M. Rouher, et M. Léon Chevreau, ancien
pielel do l'Oise.
i Enfin, dominant cette organisation, il y a
eu, des L origine, le cabinet de M. Rouher.
m veut se rendre un compte
exact du fonctionnement du parti bonu-
; u t >te en Fiance, il ne faut pas oublier que
la personne de M. Rouher y joue un iule
m, et que le comité, consul-
tait d'abord, une. leur ensuite, n'a jamais ete
subordonné de M. Kouher,
at L'empereui ou le prince impé-
rial. Lo cabinet ue M. Kouher est devenu
![•■ . vite lo point de concentrai]
q forma ions qui pouvaient avoir un inté-
rêt pour le parti bonapartiste. C'est de la
• )U oui successivement ete envoies tous les
mots d'ordie qui, a certain , moments et Sur
des points divers, ont donné au parti celte
unité qu'on u pu constat I ,'ius-uus
de ses inouveiueni trament à
lepoque de la m
16 mars 1874 , pour saluer lu majoi u
riale du lila Ue l'empereur Napoléon. Lo ca-
binet do M. Rouher e^l d;i igé pal MM. Théo-
phile Gautier et Picard. J ai entendu dire,
APPE
mais sans en être certain, que M. Gimet, an"
cien préfet de l'Ardèche et du Puy-de-Dôme,
y jouait un rôle considérable.
» Voila ma réponse k cette première série
de questions qui m'a ete adressée : Y a-t-il
à Paris un comité directeur du parti bona-
partiste? Qui compose ce comité? A quelle
époque s'est-il forme? Quels sont auprès de
lui, placés sous sa main, les collaborateurs
qu'il emploie?
■ Maintenant, ce comité, que fait-il?
• A 1 origine, l'œuvre du comité a consisté
surtout dans la publication et la distribution
d'une foule de brochures consacrées à célé-
brer les bienfaits de l'Empire et à le défen-
dre contre de trop justes accusations. Pour
réussir dans sa tâche, le comité rechercha
les personnes par l'intermédiaire desquelles
on pouvait le plus facilement répandre ces
écrits. Il ne tarda pas à s'apercevoir qu'il y
avait en France beaucoup plus de bonapar-
tistes caches qu'il ne l'avait imaginé, et sur-
tout qu'on ne le croyait généralement. Un
grand nombre d'anciens fonctionnaires non
maintenus ou non replacés ne demandaient
pas mieux que de se mettre à la disposition
du comité. U ne manquait pas non plus de
gens qui, n'ayant pas trouvé piace dans les
cadres du nouveau gouvernement, désiraient
se créer des titres à entrer dans ceux de l'an-
cien s'il venait à être rétabli, et qui, espé-
rant qu'on proportionnerait la récompense
aux risques courus, s'offraient au comité,
avec les apparences d'une fui désintéressée,
pour la propagande et la distribution des bro-
chures. Y a-t-il lieu de s'étonner de cela?
Non, messieurs; quand un gouvernement a
existé pendant dix-huit ans dans un pays, il
conserve longtemps une grande clientèle ,
surtout lorsqu'il n'est pas remplacé par un
ordre de choses qui se présente comme défi-
nitif. Cette clientèle, naturellement disposée
à suivre des chefs auxquels elle a l'habitude
d'obéir, a facilité les premières opérations du
comité, et elle n'a pas tardé à l'entraîner lui-
même vers une action plus étendue.
■ C'est ainsi que le comité s'est occupé de
créer toute une presse bonapartiste. Le nom-
bre de ses journaux s'est accru dans une
proportion tres-considérable, et leurs bureaux
de rédaction sont devenus, dans les départe-
ments, autant de foyers de propagande et
d'action bonapartiste venant ajouter leur in-
fluence à celle des individualités isolées dont
le comité avait dû se contenter d'abord. C'est
ainsi encore qu'il a ouvert une campagne de
distribution de photographies, de portraits,
de dessins de toute nature, qui paraît avoir-
produit des résultats importants pour la cause
bonapartiste. Il a, de plus, été conduit à in-
tervenir pécuniairement ou moralement dans
toutes les élections ou le candidat bonapar-
tiste, après étude faite du département, pa-
raissait avoir des chances de vaincre, ou,
tout au moins, de livrer une bataille utile au
parti. Enfin , il a pris l'initiative et la haute
direction de divers moyens d'agitation en fa-
veur d'une restauration impériale : pétitiou-
nement pour l'appel au peuple; manifesta-
tions par des cérémonies religieuses, ou plutôt
des cérémonies politiques dissimulées sous un
prétexte religieux; pèlerinages en Angle-
terre k certains anniversaires.
> Peu k peu les choses en sont venues à ce
point que le comité, dont l'action avait été
modeste et circonscrite au début, a enserre
la France presque entière dans une organi-
sation placée à côté et en dehors de celle du
gouvernement et dirigée contre lui, bien que
les chefs du parti bonapartiste affectent, dans
leurs actes publics, le plus grand respect
pour les pouvoirs du maréchal de Mac-Manon.
Dans certains départements, cette organisa-
tion s'est perfectionnée de façon à mettre,
sinon en fait, au moins dans lopimon de la
population, le préfet de l'Empire à côte de
celui du gouvernement.
■ Je ne me dissimule pas, messieurs, que ce
que j'avance devant la commission est grave.
Ce n'est pas dans les quelques proces-ver-
baux ou brouillons de proces-verbaux qui ont
pu être saisis chez M. Mansard, proces-ver-
baux que je n'ai pas a communiquer a la com-
mission, que j'ai pris la conviction que je
formule en ce moment; c'est dans tout un
ensemble de documents précis, positifs, que
j'ai siguales, du reste, comme c'était mon
devoir, au gouvernement, et dont l'examen
m'a fait assister k la progression constante
de l'action bouapariiste...
■ Avaul d'entrer dans l'examen détaillé des
opérations principales qu'a engagées le co-
nnu- directeur du parti bonapartiste a Pans
et dans les départements, permettez-moi de
vous dire quelques mots de l'élection de la
Nièvre.
a Le comité directeur bonapartiste est-il
intervenu dans l'élection de la Nièvre? Je
reponds affirmativement. Le comité a choisi
M. de liourgoing comme candidat. Il a mis a
sa disposition des sommes d'argent, et l'ullo-
cation do ces sommes a ete décidée avant
même que la période électorale fût ou-
verte. 11 a do plus fourni a M. de liourgoing,
par I intermédiaire de M. Mansard, des ré-
dacteurs et des ageuU spéciaux, qui se sont
rendus dans le département de la Nièvre au
luoiiieui de l'élection, avec la mission d'assu-
rer le sucées de la candidature du candidat
bonapartisto.
» Est-il possible d établir un lien entre cette
intervention du comité directeur, certaine
APPE
dans la mesure que je viens de vous indi-
quer, et la création de ce document revêtu
d'un timbre portant l'indication de : .Comice
. central de l'Appel au peuple, ■ qui a été
produit à la tribune de l'Assemblée natio-
nale?
• Autant ma réponse a été affirmative sur
la question de l'intervention du comité direc-
teur dans l'élection de la Nièvre, autant elle
sera réservée sur ce second point. Je n'ai
rien qui m'autorise à dire ou à penser que la
pièce produite par M. Girerd émane du co-
mité présidé par M. Rouher. Non-seulement
je n'ai jamais vu aucun document qui soit de
nature à l'établir, mais je n'ai jamais recueilli
aucun indice pouvant taire supposer que ce
soit un autre comité bonapartiste ayant agi
sous l'inspiration du comité directeur qui ait
fabriqué la lettre remise à M. Girerd. J'ajoute
que les présomptions sont toutes contraires.
Comment admettre qu'une réunion, composée
de gens considérables dans leur parti, retenus
par le souvenir des grandes fonctions qu'ils ont
occupées, placés à côté, autour de M. Rouher,
ait eu recours au procédé, aussi inutile que
compromettant, de placer un timbre sec sur
les lettres adressées k ses agents ? Je suis, pour
ma part, très-disposé à croire, mais ceci est
une simple hypothèse, et je prie la commis-
sion de ne retenir mes paroles que sous cette
réserve, je suis, dis-je, porté à croire que le
document produit par M. Girerd est l'œuvre
d'un partisan isolé, qui, sans s'écarter de l'es-
prit des instructions qu'il avait reçues, a
voulu se donner, dans son travail de propa-
gande, l'autorité et l'importance de quelqu'un
agissant au nom d'un comité constitué.
» Voici comment je suis arrivé à cette opi-
nion, que je donne pour ce qu'elle vaut. Il y
a, dans le document en question, des indica-
tions qui le rattachent de la mauiere la plus
précise, la plus positive, au système de pro-
pagande suivi par tous les agents bonapar-
tistes, non-seulement dans la Nièvre, mais
encore, vous le verrez tout à l'heure, dans
presque tous les départements. Une des bases
de ce système consiste, en effet, à grouper,
dans un intérêt de propagande, les anciens
officiers en leur marquant bruyamment un
vif intérêt, en allant au-devant des inquié-
tudes qu'ils peuvent avoir sur leur situation,
en leur laissant entrevoir que les chefs du
parti bonapartiste sont à même d'améliorer
leur condition et de les faire entrer soit dans
les cadres de l'armée territoriale , soit dans
les administrations publiques. 11 est de toute
évidence que l'auteur de la lettre lue par
M. Girerd était au fait de ce système de pro-
pagande, qu'on a appliqué dans l'élection de
la Nièvre comme dans plusieurs autres. Il n'y
a rien de contraire a cette impression dans
le passage de la lettre où il est indiqué que
les influences du comité permettront de taire
récompenser par le ministère des finances le
zèle des anciens officiers qu'il s'agissait de
gagner ; car vous savez que, fort à tore sans
doute, les agents du parti bonapartiste ne se
faisaient pas faute, à cette époque, de tirer
avantage du grand crédit qu'ils prétendaient
avoir au ministère des finances. Tout, dans
le document dont nous nous occupons, révèle,
suivant moi, l'œuvre d'un bonapartiste s'in-
spirant des instructions qui lui étaient don-
nées; tout écarte l'idée que, derrière cet
a^ent, il y ait eu un comité responsable des
procèdes auxquels celui-ci avait recours...
• Je connais, d'ailleurs, dans d'autres dé-
partements, des faits semblables. Des timbres
portant la mention de : « Comité impérialiste, •
ou de : ■ Comité de l'Appel au peuple, > ont
été, par exemple, apposes sur de nombreuses
photographies répandues dans le départe-
ment de la Somme. Eh bien I dans le dépar-
tement de la Somme, je ne pense pas qu'il
existe, à proprement parler, de comité bo-
napartiste. Dans ce département, comme dans
un certain nombre d'autres, il y a des agents
bonapartistes, mais qui ne sont pas reliés,
groupés à fetat de comité...
» Le distributeur de ces images est parti de
cette idée que, dans notre pays, quand on est
réputé parler au nom d'un cornue, on obtient
un plus grand crédit que lorsque l'on parle
en son nom personnel. Ce qui est vrai pour
ces distributions de photographies dans la
Somme doit l'être, suivant mot, pour le do-
cument présente par M. Girerd...
■ Je reviens, suivant l'ordre qui m'a été
tracé par la commission, à (expose des moyens
généraux employés par le comité directeur
dans l'intérêt de la propagande bonapar-
tiste.
■ D'abord, comment le comité se procure-
t-il l'argent nécessaire pour cette propagande!
Il a un budget: le fait est incontestable. Quel
est le chiffre exact de ce budget? Sur ce
point, je suis trés-peu uxé. Si j'en crois cer-
tains documents trouves chez M. Mansard et
les déclarations dos membres mêmes du co-
mité directeur, ce budget a aurait pas roule
sur un chiffre supérieur a 350,000 francs,
fournis uniquement par des dons volontaires,
sans périodicité, depuis la lin de 1S71 jusqu'au
tvec ces faibles ressour-
ces que lo comité aurait subvenu à tout ce qu'il
a fait, a tout ce qui s'est fuit sous ses ordres,
sous sa direction, par son intermédiaire.
Paul il tenir ces évaluations pour exactes?
VOUS ''il jugerez. Pour moi , je ne puis pré-
ciser a la commission aucun chiffre, je ne
possède rien de positif sur les sources de re-
venu du comité; j'ai entendu raconter beau-
I,,
APPE
coup de choses a ce sujet, mais j'ai l'habitude
de tenir pour inexistant ce que je ue puis
vérifier. Je me borne donc à indiquer l'exis-
tence d'un budget qui a compris, de 1871 k
1874, une dépense d'environ 350,000 francs.
A quoi ces sommes sont-elles employées? Elles
servent au fonctionnement de la correspon-
dance Mansard, le grand instrument de la
presse du parti, aux subventions fournies à
des journaux de départements, au concours
financier prêté aux candidats dans les élec-
tions, aux tournées en province des agents
du comité, aux distributions de brochures et
d'images de toutes sortes, enfin aux dépen-
ses imprévues, chapitre que tout comité poli- I
tique, comme toute administration prudente,
doit faire figurer k son budget.
» Ce budget, le comité le discute et en rè- I
gle lemploi. J'affirme ce fait sous ma res- I
ponsabilité.
» Prenons, si vous le voulez bien, les uns
après les autres les chapitres de ce budget,
» La presse d'abord.
» L'organe officiel, à Paris, du comité d't
recteur, c'est le journal l'Ordre. Il y a dan;
la presse des journaux qui aident l'œuvre du
comité, mais qui ont le droit de suivre cha-
cun la voie qu'ils jugent la meilleure; leurs
campagnes n'engagent pas le comité. Il en
est tout autrement du journal l'Ordre. En
voulez-vous la preuve? Elle est dans une cir-
culaire adressée k toutes les personnes dont
le concours financier pouvait être espéré par
le parti bonapartiste, au moment ou, M. Clé-
ment Duvernois ayant été évincé, le journal
VOrdre devint le journal officiel du comité
Rouher.
■ Cette circulaire est ainsi conçue :
■ Monsieur,
• Le journal l'Ordre, reconstitue sur de
■ nouvelles bases, a besoin de l'appui de tous
o les hommes dévoués k l'opinion qu'il repre-
■ sente et k la cause qu'il défend.
■ Le concours donne k un journal par l'a-
m bonnement est beaucoup plus utile que l'a-
d chat sur la voie publique.
" Nous venons, confiants dans les téraoi-
■ giiages de sympathie que vous n'avez cessé
u de donner k la cause de l'appel au peuple,
• vous prier de vous inscrire au nombre des
» abonnes de l'Ordre.
• Nous vous serons également trés-recon-
■ naissants du concours que vous voudrez
■ bien nous donner auprès de vos amis.
• Veuillez agréer, etc.
• Signé : E. Rouher.
a Signé : A. dk Padouk. »
» M. Rouher, le président du comité; M. le
du de Padoue, le membre le plus important
après lui.
» A côté de l'Ordre, et pour le rayonne-
ment, c'est l'expression aujourd'hui consa-
crée, dans les départements, il y a la Corres-
pondance Mansard. Ses rédacteurs prin eipaux
sont ou ont été : MM. Jules Richard, Gre^se,
Giraudeau, Léonce Dupont, Aubert, etc..
Elle est écrite sous le contrôle et la direction
de M. Rouher. Elle est envoyée k des jour-
naux dont le nombre s'eleve aujourd'hui k
quatre-vingts environ, quotidiens, semi-heb-
domadaires ou hebdomadaires. Grâce k cet in-
strument, le comité directeur fait donner son
mot d'ordre dans presque tous les départe-
ments k la fois. J'ai sous les yeux une uote,
établie pour le comité vers le milieu de l'an-
née 1874, et qui indique que vingt-sept des
journaux servis par la Correspondance Alan-
sa7'dt étant quotidiens, représentaient un li-
[ rage par jour de 67,8uo uumeros, soit, pur
semaine, 406,600 numéros; que vingt et un,
étant inheudoiiKidaires , représentaient pur
semaine un tirage de 66,600 numéros; que
sept, étant bihebdomadaires, représentaient
un tirage par semaine de 10,800 numéros;
enfin que seize, étant hebdomadaires, repré-
sentaient par semaine un tirage de 14,700 nu-
méros; de telle sorte que la Correspondance
se trouvait distribuée eu France, chaque se-
maine, a 498,000 exemplaires, 5ù0,ouo eu chif-
fre rond. Il y a plus, les journaux k qui cette
Correspondance est envoyée deviennent des
instruments puissants aux mains du comité
qui les subventionne. Leurs rédacteurs sont
des correspondants du comité directeur eu
proviuce. Leurs assemblées d'actionnaires se
chaugeut eu réunions bonapartistes et eu au*
tant de foyers de propagande. Si vous aviez
connaissance dos documents tres-uolubieuX
saisis chez M. Mansard, et qui sont entre les
mains de la justice, vous trouveriez surtout
ce mécanisme des détails saisissants et de
nature k faire retlechir ceux qui croient que
tout ce qui aide a une restauration impériale
compromet les intérêts les plus sacrés de la
patrie et met eu péril la cause conservatrice.
VOUS y verriez la confirmation absolue de
mes affirmations sur le rôle des bureaux de
rédaction, des réducteurs et des assemblées
générales d'actionnaires de la presse servie
par la Correspondance Mansard et subven-
tionnée par le comité de la rue de l'Elysée.
■ La fabrication et la distribution des bro-
chures out, je vous l'ai lit, servi de prétexte
ii la naissance du comité. Ce sout elles qui
d'abord ont attire l'atteutïou du gouverne-
ment et les sévérités de lajustice. Des 1872.
j avais du, comme préfet de police, me préoc-
cuper de cette sori-i de propagande qui avait
pris des proportion.» considérables. L'autori-
sation d« colporter le-- brochure» bumiuarliv
APPE
tes était refusée au ministère de l'intérieur;
mais elles n'en étaient pas moins distribuées
partout, même dans les administrations pu-
bliques. Les agents de la préfecture de po-
lice eux-mêmes en recevaient. Je ne tardai pas
a savoir que le dépôt principal où s'alimen-
tait ce colportage illicite était une maison si-
tuée 146, rue Montmartre, occupée^ par les
sieurs Morange et Pérignon, qui n'avaient
fait, ni l'un ni l'autre, aucune déclaration de
librairie.
> Je fis constater, par des procès-verbaux
réguliers, des faits assez nombreux de distri-
bution .le brochures prises a »e dépôt par des
individus dont la plupart étaient d'anciens
agents de police révoqués, et je saisis la
justice. Une instruction eut lieu; cette in-
struction a abouti à un jugement du 22 no-
vembre 1872, le premier acte de répression
qui se soit produit contre cette propagande
Sar brochures. Ce jugement déclare mal fon-
ces les poursuites dirigées contre Gué-
rard et Galloni d'Istria, a la requête du mi-
nistère public, les acquitte et les renvoie sans
dépens;
■ Déclare Morange, Pérignon, Ripeaux,
Teissié, Couroux-Després, Quilichini et Maillet
coupables d'avoir, en 1872, à Paris, distribué
sans autorisation préalable des écrits ou bro-
chures ;
» Condamne Morange à 500 francs d a-
mende , Pérignon à 500 francs d'amende , Ri-
peaux, Teissié, Couroux-Després, Quilichini,
Maillet chacun a 200 francs d'amende, et les
condamne, en outre, solidairement aux dé-
pens , sauf les frais particulièrement faits
contre Guérard et Galloni d'Istria.
» On avait trouvé chez Morange et Péri-
gnon, au moment des saisies, un travail très-
curieux, dont il faut que je dise quelques mots
à la commission. C'était un tableau des résul-
tats déjà obtenus par la propagande de l'a-
gence Morange et Pérignon. Chaque brochure
avait son compte ouvert , ainsi que chaque
département, chaque personne qui avait reçu
ou demandé des brochures à distribuer. Le
greffe de la cour a garde ce tableau, mais
j'en ai eu communication, ainsi que le minis-
tre de l'intérieur. C'est là, probablement, ce
dossier de renseignements dont M. Victor
Lefranc a parlé à plusieurs membres de la
commission. J'en remets à la commission une
sorte de résumé: c'est un é'.at dressé pour la
direction de la sûreté, afin qu'elle pût aviser
les préfets de ce qui intéressait leurs dépar-
tements respectifs.il permettra à la commis-
sion de voir quel était, des 1S72, le rayonne-
ment de cette propagande ayant son foyer à
Palis. La commission y trouvera la preuve
que, déjà, il y avait en France des cadres
bonapartistes composes d'anciens fonction-
naires, d'anciens députés et aussi d'hommes
qui, sans avoir occupé des f tions publi-
uuaient l'Empire et étaient restés fidè-
les à son souvenir ; elle s'apercevra que ce
qui dominait dans ces cadres, c'étaient les
anciens préfets et les anciens députés, sur-
tout les anciens préfets.
• Les premiers agents de cette propagande
par voie de brochures sont d'autant plus in-
téressants à connaître, que c'est parmi eux
que le comité directeur a recruté ses princi-
paux correspondants. Les poursuites contre
Morange et Pérignon ont ralenti , pendant
quelque temps, les distributions ; mais elles
n'ont pas tardé à recommencer. Seulement,
Moi ange et Pérignon ont cessé d'être les seuls
intermédiaires du comité. M. Mansard leur a
été adjoint, et le syndicat de la presse con-
servatrice est devenu la succursale de la rue
Montmartre.
■ Les pièces saisies chez Morange et Péri-
gnon et chez Mansard ne permettent aucune
dénégation sur le fait essentiel : la mise en
branle de toute cette propagande par le co-
rnu,, directeur, dont Morange et Pérignon,
puis Mansard, n'ont jamais été que les inter-
médiaires et les subordonnés.
» Malgré les chiffres élevés qui résultent
de L'état de 1874, que je vous remets, je dois
dire que la propagande par brochures est,
depuis quelque temps, n is intense qu'à l'é-
oque ou ont er lieu les saisies faites chez
Jorange et Pérignon. Ce ralentissement a
deux motifs : le premier, c'est le nombre de
journaux que le comité a acquis a la cause
bonapartiste; le second, c'est la découverte,
par le comité, d'un moyen de propagande plus
efficace, moins périlleux pour les agents qui
s'y livrent au mépris des dispositions de la loi
de 1849, et, en tout cas, moins coûteux: la
distribution de portraits du prince impérial,
de photographies ou de grossières enluminu-
s mettant sous les yeux de tous des
imaginées pour attirer les sympathies popu-
laires sur le fils de Napoléon 111. Voici une
grande quantité de ces images; ce son! de
Créés pendant l'un lern I
mettront ii même d'apprécier la variété des
inventions sur lesquelles j'appelle votre at-
tention. Quant aux effets de ce mode de pro-
. le , voici le jugement qu'en porte
M. I i laeesehiui Piétri uans une lettre adres-
sée à M. Mansard :
• Chiselhurst, 19 décembre 1875.
■ Cher monsieur,
■ Je crois, comme vous, que nulle propa-
• gande ne vaut celle de la photographie ou
de l'image. Aussi j'espère que le comité
prendra une résolution pour en faire de
APPE
■ nouvelles et pour faire exécuter un joli
- portrait en chromolithographie ; je suis sûr
u qu'il aurait un grand sur
> Je vous renvoie le spécimen que vous
» m'avez envoyé, en vous renouvelant l'ex-
» pression île mes sentiments i sroui
■ Signé : Francbschini Piétri. »
■ Il y a deux grands tirages de photogra-
phies du prince impérial qui ont été certai-
nement faits sous la direction et par l'ordre
du comité dirigé par M. Rouher : l'un de
100.000, au commencement de 1S73; l'autre
de 300,000, à la suite de la démonstration
bonapartiste du 16 mars 1874 en Angleterre.
Mais en dehors de ces tirages, qui ont été
autorisés dans des conditions queje n'ai pas
à apprécier, il y a eu création d'un nombre
incalculable de photographies et d'images
pour lesquelles aucune autorisation n'a jamais
été nî demandée ni accordée dans les termes
du décret de 1852. Vous pourrez en juger par
les spécimens que je vous ai remis. La plu-
part de ces portraits sont entourés et sur-
montés d'insignes impériaux, aigles, couron-
nes, etc. Il y en a de souverainement ridicu-
les,'comme celui du prince impérial porté sur
un bouclier par quatre individus qui repré-
sentent un bourgeois, un soldat, un ouvrier,
un paysan, symboles de toutes les forées qui
doivent ramener le prince impérial en France.
On retrouve là ces réminiscences mérovin-
giennes du champ de mai, où se plaisait l'i-
aion du fondateur de la dynastie na-
poléonienne. Il y a d'autres dessins dont il a
fallu modifier les personnages, comme celui-
ci, qui représente le prince impérial lisant
devant les pèlerins de Chiselhurst, le 16 mars
1874, son premier discours du trône. Au pre-
mier rang des assistants figurait, en effet, un
individu qui a été arrêté à son retour d'An-
gleterre sous l'inculpation de vol. Je vous
tais grâce de l'analyse de toutes ces images...
» L'effet de ces images est considérable.
Les membres du comité en ont été si con-
vaincus, qu'ils n'ont rien épargné pour déve-
lopper cette propagande, plus facile et plus
propre à réveiller et à perpétuer le souvenir
de l'Empire.
« Dans les documents qui ont été saisis chez
Mansard, on trouve de précieuses indications
sur l'étendue de ces distributions de photo-
graphies, sur le nombre et la qualité des
personnages par lesquels elles sont faites,
sur le mécanisme des envois et sur le con-
trôle exercé directement par le comité.
• Parmi les autres procédés employés sur
l'initiative et sous le contrôle du comité, je
dois vous signaler les adresses au prince im-
périal.
» La lettre suivante, écrite par M. Lebrun
de Rabot au colonel Pietri (ce sont, vous le
verrez, deux très-actifs agents de la propa-
gande bonapartiste), vous donnera une idée
de la façon dont sont recueillies ces signa-
tures :
• Paris, 5 août 1873.
• Mon colonel,
■ Me trouvant très-souffrant d'une névral-
■ gie, je n'ai pu aller chez vous. J'ai remis
» depuis le 1er août à M. l'amiral Choppart
<• cinq feuilles au sujet du 15 août, et sur les-
i. quelles ont signe a peu près 400 personnes ;
» avec celle que vous a déjà remise M. Gref-
« fier, le nombre des signataires peut bien
» aller, je crois, à 500. C'est un beau chiffre,
« lorsqu'on songe surtout, et j'en ai la preuve,
« que, sur 30 impérialistes, il n'y en a qu'un
« seul qui ose signer. C'est là la proportion
« qu'il faut établir et qui est basée sur l'ex-
b périence.
■ Veuillez...
■ Signé : Lebrun de Rabot. ■
» Toutes les occasions paraissent bonnes
pour provoquer des adresses : anniversaires
de mort, de naissance ou de majorité plus ou
moins légale. Je vous remets quelques spé-
cimens ue ces adresses colportées partout,
.huis les villages, dans les villes, dans les ad-
ministrations publiques même, toutes les fois
qu'on parvient à y pénétrer. Je ne vous en
lis qu'une; elle m'a été transmise par M. le
préfet de l'Oise :
• Fils ae Napoléon III, dont le père a donné
» les plus belles grandeurs à la France, exile
• avec sa pauvre mèi e sur une terre d'Angle-
u terre, il n'y a que vous qui puisse venir
. vous représenter [sic) et ramener la con-
» fiance dans notre malheureux pays qui se
» trouve abattu par tant de malheurs.
■ Nous vous attendons loua et aspirons vo-
b tre retour (sic) ; aussi nous fêtons d un grand
- .leur l'anniversaire de vos dix-huit an-
b nées et brûlons d'espoir de vous voir ar-
» river parmi nous pour nous Bauver al faire
» renaître la prospérité si longtemps at-
■ tendue. •
b Les autres sont semblables et ne se dis-
tinguent que par (bs nuances dans les for-
mules de l'adulation et de l'espérance. J'é-
pargne à la Commission toute cette littérature.
Je la prie seulement d.- remarquer l abus qui
est lait, dans qui tq i BS ftdl'i
du nom du maréchal de Mac-Mahon, afin de
miner des adh lli sans cela, se
refuseraient obstinément. Poursuivre la des-
truction des pouvoirs que le maréchal tient
de l'Assemblée et qu'il exerce avec la plus
pure loyauté, et s'abriter, dans cette œuvre
séditieuse, derrière son nom justement res-
pecté, voilà un des procédés familiers au
APPE
fiarti de l'Empire. Vous le rencontrerez dans
es adresses; il se retrouve partout.
» Quant à la moralité des colporteurs d'a-
dresses, elle est loin d'être toujours suffi-
sante. On rencontre parmi eux, a côté des
personnes les plus honorables, uniquemi ni
déterminées par la foi politique, des cens ta-
ré . «ni a parfois saisi sur des individu-; in-
culpés de crimes ou de délits des lettres de
remereîment qu'ils étaient parvenus à se
faire adresser de Chiselhurst, ou à obtenir de
M. Rouher, contre envoi d'adresses...
• Le pétitionnement pour l'appel au peuple
dans Paris ou dans les départements est é| a-
lement devenu un moyen de propagande et
de groupement entre les mains du comité qui
mène le parti impérialiste. Ce pétitionnement
est en soi un acte licite. Tout citoyen a le
droit de demander, par voie de pétition, à
l'Assemblée nationale l'appel au peuple ou
toute autre résolution politique. Mais ce que
le comité a eu en vue lorsqu'il a suscité une
agitation sous forme.de pétitionnement pour
l'appel au peuple , ce n'a pas ét>- d'agir sur
les résolutions de l'Assemblée nationale. Son
seul but a été l'établissement de listes et la
formation de groupes politiques de comités
de propagande.
• Le plus célèbre de tous ces comités, car
il y en a un très-grand nombre, a été le co-
mité Moureau, établi à Paris, dont j'aurai a
vous entretenir quand nous examinerons
l'organisation du parti bonapartiste à Paris.
b Voici, à ce point de vue, une feuille de
pétitionnement tres-significative. Vous re-
marquerez qu'au pied les noms et les adres-
ses sont imprimés. Evidemment cette feuille
est faite pour être gardée, et non pour être
déposée sur le bureau de l'Assemblée.
b D'ailleurs, les feuilles de pétitionnement
n'allaient jamais sans accompagnement de
photographies.
■ Vous en jugerez par la note suivante :
■ Je recommande dune façon toute parti-
» culière à M. Moureau M. A..., qui a servi
» sous mes ordres dans les grenadiers. C'est
« un de nos fidèles les plus dévoués. Il habite
i> le XIVe arrondissement, où il peut nous
u rendre les plus grands services.
b Je prie M. Moureau de lui remettre des
» listes de l'appel au peuple et des photogra-
b phies.
b Signé : L. de Rabot. »
a La carte sur laquelle est écrite cette note
porte le nom et le titre suivants :
a Le lieutenant-colonel Lebrun de Rabot,
» rue de l'Abbé-Groult, 77, à Paris (Vaugi-
» rard). b
b Elle est adressée à M. Moureau, 51, rue
Jean-Jacques- Rousseau.
» Les messes commémoratives sont encore
un autre mode de propagande organise par
le comité. Vous savez ce que sont ces servi-
ces dits anniversaires, dans lesquels on ne
tient même plus compte des dates; de telle
façon qu'en ce moment les services anniver-
saires du 9 janvier 1873 se célèbrent tous les
jours à Paris depuis le commencement du
mois, tantôt dans une église, tantôt dans une
autre. Peut-être vous demanderez-vous pour-
quoi on ue choisit pas toutes les e-lises le
même jour, celui de l'anniversaire. La i d
en est simple. Pour que ces services produi-
sent l'impression qu'en attend le comité, il
faut qu'ils reunissent une certaine affluence ,
mais le personnel dont le comité dispose ne
peut, maigre sa bonne volonté, se m
dans plusieurs églises à la fois; il suffit tout
au plus à en remplir une. Grâce au système
adopté, on peut diriger sur toutes les églises
de Pans le personnel qui débute à Saint-Au-
gustin, et arriver à donner ainsi, aux gens qui
n'y regardent pas de près, le sentiment qu'on
a pour soi le nombre, e'est-u-dire la force.
» Les départements offrent le même spec-
tacle. C'est ainsi que les lieux les plus saints,
les cérémonies les plus touchantes sont dé-
tournes de leur destination et de leur sens
pour les besoins d'une propagande quia perdu
le respect, non-seulement de la loi , mais de
la religion elle-même.
b II y a une autre nature d'agitation sur la-
quelle je dois insister, car elle se ra
i(.'une manière directe a l'organisation défini-
tive qui a ete donnée aux cadres du parti im-
périaliste en France : je veux parler des pè-
lerinages a chiselhurst.
■ Le premier est celui qui a été motivé par
les funérailles do l'empereur, au mois de jan-
vier 1873, et ou se distinguaient M. An
et sa troupe de prétendus ouvriei
par un sieur Didion, dont voici la carte :
LUDION
Président-organisateur de la d
ouvrière pour les funérailles
DB S. M. L'EMPEREUR NAPOLEON 1)1
à Chiselhurst
19, avenue des Tel
b Le second pèlerinage a eu lieu au mois
d'août 1*73.
b Le troisième, le plus théâtral, a franchi
la Manche au moi de mars isT4, pour aller
saluer la majoi Ité con l itutionnelle de
lequel le parti bonapartiste voit déjà
ii IV.
i La question de savoir si cette dernière
enti éprise d.\ ail Ôti e I nie.- fut longuement
disculée entre Chiselhurst et les principaux
personnages du parti en France. On craignait
APPE
175
qu'il n'y eût qu'un nombre insuffisant d'as-
ette démonstration ne pou
avoir de valeur que si l'on y venait en foule.
M. Rouher fut chargé de procéder à une en-
i o nés de la France et
décentraliser tontes les indications reçues
i ndantS du comité. On avait re-
commande u ces correspondants de tenter des
démarches auprès des anciens députés et
•actionnaires de l'Empire habi-
i département, et de scruter les dis-
positions des membres des conseils électifs
non réélus ou se trouvant encore en fonc-
tions. Ce sont les termes mêmes des instruc-
tions. L'enquête ayant donné des résultats
favorables, le pèleri sidé,
b Alors fut lancée cette circulaire adressée
à tous les correspondants du comité en pro-
vince :
■ Paris, le 1« février 1874.
b Monsieur,
• C'est le 10 mars prochain, vous le savez,
» que S. A. Mer le prince impérial entrera
■ dans sa dix-neuvieme année. Non
■ avertis de toutes parts qu'à cette occasion
« un grand nombre ae nos ami. se proposent
» d aller lui présenter eux-mêmes leurs hom-
" ni ;iges.
» Nous avons pensé que vous voudriez bien
» grouper autour de vous les personnes de
o votre département qui ont l'intention d'ac-
■ coinplir ce voyage.
» Nous vous serions reconnaissants de leur
faire comprendre combien il importe que
• cène visite conserve le caractère d'un té-
reconnaissance pour le pa
i de confiance dans l'avenir, et ne prenne
i point celui d'une manifestation impatie:
• a l'égard du présent.
b Nous vous prions, monsieur, de vouloir
■ bien, des que vous le pourrez, nous ;
» connaître les noms que vous aurez recueillis,
o sans av. ur besoin d ajouter que nous serons
■> prêts, de notre côte, a vous fournir, pour
U-s conditions du voyage, tous les reu.vi-
« gnements qui pourraient vous être utiles.
b Veuillez agréer, etc.
b Au nom du comité spécial,
b Le président,
b Signé : A. de Padoue. #
b Les correspondants du comité se mirent
à l'œuvre. On organisa des comités de dé-
partements la ou il n'eu existait pas encore.
TOUS nvalwuent d'ardeur sous les ordres du
comité de Paris et le contrôle de M. Rouher.
Vous savez comment l'entreprise réussit,
avec quel cortège de deputatious départe-
mentales M. le duc d-- Padoue, l'orateur dé-
signé, se présenta à Cluselhurst et quelle ré-
ponse fut faite a sa harangue par le fils de
Napoléon III. Ce que je vous prie de retenir,
c'est que de cette époque date un nouveau
progrès dans l'organisation du parti bonapar-
tiste. Eu effet, les comités formes à l'occa-
sion et en vue du pèlerinage, dans toutes les
parti ■ du territoire, ne furent dissous qu en
apparence. Les personnes qui les avaient
, ,i|M| osés restèrent à l'état de groupes, pr< i
nder l'action du comité central en toute
Cil ■-.lance.
b Laissez-moi vous montrer la liste d'une
de ■ députations départementales qui soin al-
lées à Clnselliurst ie 16 m irs. Sa composition
tonnera assez exactement l'idée des
éléments divers qui figurent dans un comité
bonapartiste de département. Je prends la
liste de la Haute-Vienne, départemenl qu'onl
administré sous l'Empire MM. Garnier et de
liouville, et où M. le gênerai Fleury a m,.
grande terre qu'il habite pendant plusieurs
mois de l'année :
• M. Garnier (Henri), préfet de la Haute-
> Vienne au j septembre 1870.
b M. Lézaud (Alfred), fils de M. Lézaud
> (Hippolyte), premier président de la cour
i. d appel de Limoges.
» M. Lézaud (Gi u - I, frère du préi i -
• M. Noualluer (Félix), fils de l'ancien de-
i pute do la Haute-\ L<
a M. Neveu (Abel), ingénieur, chef desec-
i tion sur le i fer en construction
d'Am oulôme a i im
■ M. de Leste rpt (Henri), riche propriétaire.
b M. Dufour (Emile-Jean), petit propne-
» taire rural.
« M. Deburl (Pierre), propriétaire cultiva-
is leur.
. M. le baron Massj . jeune li m
. ...i . i | .'. e. actu II
., décédé, ■• ail été préfet sous l'Empire, à
i .. i, ■ i i Greno
» M. Chapgier (Amedee), gendre et associé
■ de M. de Lamonnerie, banquier a Saint-
. Yrieix.
■ M. Tardy, banquier a Bellac.
» M. Deseubos, propriétaire a Pradoor-sur-
» Vayr^s.
b Les deux fils du général Fleury.
. i,.- command int Monti et M"»0 Uontî. •»
b M. Monti est ancien capitaine de la garae
■ o chef de bataillon au u.
de sa mi a à la m tite en 1869 ou 1870.
• M. de liouville, ancien préfet du dépar-
int d>- .a Haut* -\ l'-uue.
■ M. Debord, liquoriste, détenteur des ar-
■ chîves du journal la Défense nationale, dont
■ o et ût l'un des rédacteurs. ■
b Ces députations emportaient des adresses
couvertes de signatures obtenues par dus
moyens variés et dont le parti a beaucoup
176
APPE
exagéré le nombre. Leur dépouillement de-
vait servir a dresser des listes en vue des
chances électorales du parti.
> Pour lier plus étroitement les signatai-
res, voici ce qu'on imagina : on lit autogra-
phiér des lettres de remercîment du prince
impérial, adressées aux présidents de dépu-
tations départementales, et on chargea ceux-
ci d'en remettre un exemplaire à chacun des
signataires d'adresse. Comme de juste, la
photographie du prince, avec signature au-
tographiée et discours au verso, était jointe
à l'envoi. Voici, à titre d'exemple, la lettre
écrite au président de la députation de la
Côte-d'Or, M. Vernier, ancien député :
« woolwich
* Académie royale militaire
> 15 avril.
• C'est vous que je charge, mon cher mon-
» sieur Vernier, d'exprimer ma gratitude à
. vos compatriotes de la Côte-d'Or et de leur
. dire combien j'ai été touché de leur magni
- fique présent. Je sais que, pour réaliser les
. .-sperances dont il est le symbole, le dévoue-
• ment de ces fidèles amis ne me fera pas
b défaut.
■ Remerciez-les tous en mon nom et croyez,
• mon cher monsieur Vernier, à tous mes sen-
ti timents.
a Signé : Napoléon. »
■ Cette lettre porte en tête un N doré et
surmonté d'une couronne impériale.
■ Pour ajouter à l'effet et pour faire durer
le souvenir de ce pèlerinage du 16 mars, on
édita, sous le nom de Livre d'or du 16 mars,
des publications racontant les détails du pè-
lerinage de chaque députation départemen-
tale. Je ne vous en citerai qu'une, celle de
M. Abel Neveu, l'un des députés de la Haute-
Vienne à Chiselhurst, après avoir été un des
plus violents insulteurs de l'Empire dans les
premiers mois qui ont suivi sa chute. A la
page 19 de sa brochure intitulée : la Haule-
Vienne à Chiselhurst, 16 mars 1874, se trouve
le passage suivant :
« ... L'aspect des salons est fort animé;
» on circule , on se reconnaît , on cause.
d Nous apercevons M. Bouilhet, secrétaire de
b M. Schneider, qu'on rencontre rarement
» dans les fêtes, mais qu'on est toujours sûr
» de trouver aux jours de malheur. Nous ser-
» rons la main de Me Lachaud, avec lequel
b nous avons eu l'honneur de faire connais-
» sance pendant le procès du maréchal. Nous
b nous entretenons longuement de l'illustre
b soldat qui expie dans une dure captivité les
• fautes de tous et le courage avec lequel il
. s'est sacrifié pour conserver à la France
. cent mille de ses enfants l etc.. »
• Tel a été le mécanisme de la manifesta-
tion du 16 mars. C'est ainsi qu'elle a servi
au progrès de cette organisation centralisée
qui fait que, dans le parti bonapartiste, les
soldats marchent suivant une pensée unique,
celle du comité et de M. Roulier.
• Le comité ne s'occupe pas seulement d'in-
spirer, d'alimenter et de contrôler toute cette
propagande; il a pour souci principal les
élections, dans lesquelles il doit eu recueillir
les bénéfices.
» Il est certain que le département de la
Nièvre n'est pas le seul dans 1 élection du-
quel le comité soit intervenu.
b Mais le comité ne jette pas à la légère,
dans ces entreprises, son influence et son ar-
gent au profit du premier bonapartiste venu.
Bien avant l'ouverture des périodes électora-
les.il fait étudier le terrain, peser et calculer
les chances de chaque parti et de chaque per-
sonne.
■ J'ai entre les mains des rapports sur cer-
tains départements, saisis chez M. Mansard
et «hcz M. Ainigu.es. et qui sont d'un puis-
sant et instructif intérêt. 11 y en a un, sur le
Loiret , qui m'a particulièrement occupé ,
parce que j'ai eu 1 honneur d'administrer ce
rtement. Tout est dans ce rapport : les
tta des élections législatives do 1869 au
premier et au deuxième tour do scrutin, les
chiffres de voix données pour ou contre le
plébiscite en i87o dans chaque arrondisse-
ment. Les élections de 1871, t esprit de la po-
pulation suivant les lieux et les classes, l'ex-
foyens de populariser l'Empire dans
e Loiret (*jl ils ne sont pas tous avouables I),
L'indioati'jn dos moyens d'action a employer,
les chances des candidats bonapartistes, les
caii'i inter, etc.
b En dehors de ces études, qui ont trait
plu . spécialement à la préparation des élec-
tion i, le comité en fait faire d'autres qui lui
donnent de véritables allures de gouverne-
ment actuel uu prochain.
» C •■ l'on a trouvé dans les archi-
va . lisies chez Mansard <■■■ . note i ur cer-
tains ol'ti i ■■ istrats
do ne s départements du Midi; le pu •• de
chacun, son opinion, Bon caractère, Ben
liment i politiq te i y sont rele^ I ■ onl
, (aiiiiK: ucs. fragments do ces gi unde i études
que fait un gouvernement sut l< ■ ei viteurs
«le l'Etat, quand il veut être exactement ren-
seigné sur la valeur des homme.-* qu il em-
ploie, sur les titres qu'il
vés, sur les causes qui ju t nei lient leur
eloigneinent.
b voici, toujours à ce même point <lo vue
enquêtes politiques du comité, un ques-
tionnaire qui eniuno d un homme consiileia-
bu* dani lo parti, et qui se cache, eu général,
APPE
dans ses correspondances politiques, sous un
pseudonyme assez transparent :
■ Le comte de L..., très-occupé, prie ses
n amis de répondre le plus promptement pos-
» sible aux questions suivantes :
■ îo Sur le chiffre total des maires actuels,
b combien y en a-t-il qui étaient déjà en fonc-
■ tion sous l'Empire , et quelles sont les pro-
b habilités en leur faveur pour leur maintien
u par l'administration?
■ 20 Quelle est la couleur, par catégorie,
o de ceux qui ne figuraient pas alors sur l'an-
» nuaire du département , et aussi quelle
« chance ont-ils d'être conservés par l'admi-
b nistration?
s 30 Quelles conséquences découleraient de
» la nominaiion des maires par le gouverne-
* ment? Cette loi froissera-t-elle les popula-
» lions qui vous entourent? Son action sera-
a t-elle une cause de force ou de faiblesse
u pour nous ?
B Prière de répondre a ces questions, qui
b sont posées à nos amis de province. •
1 Ce questionnaire a été envoyé à plusieurs
correspondants des départements du Nord,
au moment où la question de la nomination
des maires par le gouvernement s'agitait a
l'Assemblée et où le parti bonapartiste déli-
bérait sur le vote qu il aurait a émettre.
» Voilà, monsieur le président, la réponse
à la première partie de votre question : Y
a-t-il un comité directeur? Quels sont ses
membres? Quelle est la nature de ses moyens
de propagande?
» Nous arrivons maintenant à la seconde
partie de vos demandes : Comment le comité
fonctionne-t-il? Quelle est l'organisation pro-
prement dite qu'il a créée et par laquelle il
agit sur le pays?
» Je traiterai, si vous le voulez bien, d'a-
bord de l'organisation de la propagande bo-
napartiste dans Paris, J'examinerai ensuite
le fonctionnement de cette propagande dans
les départements, les systèmes divers qui
ont été successivement employés pour en as-
surer l'unité et en centraliser les résultats.
Je vous entretiendrai, à un point de vue spé-
cial, des efforts qui ont été tentés, sous l'in-
spiration du comité ou à sa connaissance,
pour faire pénétrer la propagande bonapar-
tiste dans l'armée, dans la gendarmerie, dans
les corps de police, comme la garde républi-
caine ou l'administration à la tète de laquelle
je suis placé. Je vous montrerai enfin, à l'aide
de documents précis , dans quel esprit est
conduit tout ce travail d'une propagande qui
tient deux langages : l'un à l'adresse des con-
servateurs, l'autre à l'adresse du parti déma-
gogique et révolutionnaire.
a Voilà les divisions queje voudrais suivre
pour achever la déposition que j'ai commen-
cée hier devant la commission.
• Paris, messieurs, devait tenter, au point
de vue d'une organisation à créer, le comité
présidé par M. Kouher. Paris était, en etfet,
placé plus directement sous les yeux, sous la
main du comité; il y avait, de plus, à Paris,
une accumulation d'éléments bonapartistes
de tout ordre; c'était là qu'étaient venus na-
turellement se fixer tous les anciens fonc-
tionnaires importants du régime impérial.
Autour d'eux s'agitaient des agents de police
révoqués, prêts à se transformer en instru-
ments de propagande, et quelques anciens
officiers ou sous-ofliciers de la garde, ayant
conservé pour le régime impérial, pour la fa-
mille et la personne de l'empereur une affec-
tion reconnaissante. Enfin, Paris se trouvait
dans une situation économique qui permet-
tait d'espérer que la propagande bonapartiste
y rencontrerait un terrain favorable. Paris
avait été ciuelleinent éprouve par le siège
et la Commune. Le petit commerce parisien
traversait l'épreuve ruineuse de la concur-
rence de ces grands magasins qui commen-
çaient à se multiplier et où l'on rencontre,
dans des conditions exceptionnelles de bon
marché, tout ce dont on peut avoir besoin
pour les usages courants de la vie. Les grands
travaux étaient forcement suspendus, et le
bien-être, que l'élévation des salaires avait
généralisé autrefois, manquait presque par-
tout. H y avait beaucoup de souffrances qui
pouvaient être exploitées utilement. Le parti
bonapartiste le comprit et se mit très-vite à
l'œuvre.
» La propagande par distribution de bro-
chures et d'images précéda l'organisation.
Pur quels arguments essayait-onde faire des
recrues à l'origine? Je me réserve de traiter
loi nient cotte question lorsque j'examine -
rai les deux aspects sous lesquels se produit
et se manifeste l'action bonapartiste. Mais il
y a ileux ou trois spécimens du langage tenu
par te parti que je crois utile de mettre tout
de suite sous vos yeux. Je les extrais de rap-
ports do sous-agents bonapartistes adresses
a des agents d'un ordre supérieur. Us justi-
fieront 00 que je vous ai dit des appels faits
( la misère, cette mauvaise conseillère des
pauvres gens.
• La lettre suivante a été écrite, le G sep-
tembre 1873, par un sieur Guéueau, ancien
f licier do la garde républicaine , place
la direction du colonel Piétri, l'un de
1.. mmes qui ont joué dans l'organisation du
parti bonapartiste, à Paris, un iôle prépon-
dérant :
■ Mon colonel,
1 Cette semaine, je me suis principalement
b applique à faire ressortir l'inépuisable bouto
APPE
• denotreimpératrice. 21, passage Blanchard,
• à la Villette, lundi dernier, chez un nommé
» P..., il se trouvait là trois femmes et P... ;
b l'une d'elles est près d'accoucher, mais son
b mari travaille peu et gagne à peine de quoi
< vivre. La conversation s'est engagée sur
» les moyens qu'elle pourrait prendre pour
» avoir une layette. Je lui ai répondu : ■ Au-
« trefoîs, je savais où il fallait s'adresser ; on
» écrivait à S. M. l'impératrice, qui était
b bonne et généreuse et qui, très-heureuse-
» ment, l'est encore; près d'elle on était sûr
u d'avoir le premier nécessaire pour un en-
■ tant. » Ces quelques paroles ont produit un
b etfet excellent sur ces trois femmes; l'homme
u a fait un signe qui n'a pas été approuvé.
u C'est à ce moment que la femme P... lui a
» dit : b Je me f... de ta république ; sous l'Em-
» pire, on gagnait 35 francs, 40 francs et même
» 45 francs par semaine; aujourd'hui, on ga-
» gne 15 et 18 francs. ■ Il travaille dans une
« raffinerie...
■ Signé : Guéneau.
» 36, rue des Boulangers. ■
• Déjà vous sentez qu'il y a toute une or-
ganisation qui concentre les résultats de la
propagande entre les mains d'agents supé-
rieurs. Derrière ceux-ci, vous allez aperce-
voir M. Rouher et le comité directeur.
» Voici un extrait d'un autre rapport adressé
également au colonel Piétri par le même
Guéneau :
f Paris, le 13 septembre 1873.
» Mon colonel,
■ Je viens vous rendre compte d'une petite
u conversation que j'ai tenue mardi dernier
b avec un sieur F..., ouvrier a"ux ateliers du
» chemin de fer de l'Ouest, situés boulevard
■ Pereire, ayant son domicile rue..., à Bati-
•' gnolles.
u II a commencé par me dire que les tra-
» vaux n'allaient pas comme autrefois; alors
« je lui ai demandé combien il gagnait en ce
» moment : « 3 francs à 3 fr. 50, in'a-t-il ré-
» pondu. — Et sous l'Empire, combien ga-
■.> gniez-vous? — 5 francs à 5 fr. 50, car nous
d faisions des heures supplémentaires; mais
t aujourd'hui nous faisons la journée et sou-
a veut quelques heures en moins. »
b C'est là, mou colonel, que j'ai abordé
« franchement la question en lui disant par
» ces expressions : « Eh bien 1 monsieur, il n'y
«1 a que l'avènement du prince impérial au
» trône, accompagné de l'impératrice, source
n inépuisable de boute, qui peut mettre les
1 choses eu place la où elles étaient avant les
» événements. • U m'a repondu « C'est bien
« aussi mon avis, b Je l'ai bien engagé à en
« faire part à ses camarades, après lui avoir
0 bien démontré l'incapacité des hommes du
u 4 septembre et dans quel état Us avaient
u mis le pays...
• Je vous fais remarquer que plus nous al-
» Ions, plus notre cause gagne, car il y a bien
- de la misère. Ceux qui se plaignent, je ne
» manque pas de leur dire : « C'est toujours
« les ouvriers de Paris qui sont cause de tout
» cela, en leur rappelant cette vermine quia
» envahi la Chambre le 4 septembre et qui a
» suivi Jules Favre à l'Hôtel de ville, b Eh
u bien 1 je vous affirme que cela produit son
« effet; plus encore, je leur dis : « Regardez
» s'il y en a seulement eu un de tous ces brail-
» lards du 4 septembre qui ait eu le courage
u de trouver la mort dans la lutte. » C'est
u alors qu'ils voient qu'ils ont été bien re-
b faits.
■ Pour entrer en conversation avec eux, il
b faut avoir affaire chez eux, sans cela c'est
u bien difficile...
» Je suis très-content, et même plus, je suis
b heureux. Je viens de recevoir une ehar-
» mante lettre de notre illustre chef M. Rouher,
» en réponse à un rapport que je lui ai adresse
» quelque:» semaines avant que j'eusse l'hon-
b ueur de vous connaître...
■ Signé ; Guéneau. b
b La fin de la lettre vise un rapport en-
voyé directement à l'illustre chef du parti,
M. Rouher.
a A ces spécimens de rapports, je vais,
pour vous édifier complètement, joindre cet
extrait d'une lettre écrite par M. le colonel
Piétri et trouvée chez lui :
« Paris, le 2 juin 1873.
b Mon cher ami,
b L'idée des niasses est que le maréchal pré-
» sideut doit ramener le prince impérial sur
b le trône. Ce raisonnement est certainement
» logique ; la situation qu'a occupée 1" marô-
■ chai durant L'Empire le justifierait; mais
•1 quelles que suient a cet égard les vues du
g président de la République, il convient d*ex-
■ ploiter cette croyance en l'affirmant.
b Le vote do vendredi dernier, qui rétablit
1 la colonne telle qu'elle était, raffermit le
b public dans cotte idée qu'on pourra fortifier
» encore par la manifestation pacifique, mais
luen accentuée, qu'on se propose de faire
1 Le jour que le monument de la gloire na-
tionale sera rétabli. Cène aéra pas demain,
1 c'est vi ni ; d'ailleurs, on profitera do toutes
b les occasions pour réveiller l'esprit natio-
b nal aux idées de l'Empire, mala toujours eu
1 évitant de rien compromettre. C'est, à
• mon avis, la publique qu'il convient do sui-
b vre dans l'intérêt do la grande cause que
• noua défendons. En uttemlant, le prince
APPE
b impérial grandit à tous les points de vue,
b et la confiance en lui, dans les masses, se
b consolide en même temps que l'espérance
u dans les cœurs sincères.
b Signé : Le colonel Piétri. ■
b C'est un exposé des procédés de la pro-
pagande bonapartiste fait par un de ses prin-
cipaux organisateurs. C'est comme le résumé
du langage que tenait cette foule d'agents
recrutés dans les conditions que je vous ai
indiquées, parcourant Paris, rendant compte
à leurs chefs, correspondant même directe-
ment avec M. Rouher.
» Je prends les citations que je vous fais
dans des documents qui appartiennent au
parquet; ces documents m'ont été communi-
qués parce que, si leur contenu intéressait la
justice, qui devait les examiner au point de
vue de l'application des lois, dont elle est gar-
dienne , j'avais, moi, besoin de les connaître
pour l'accomplissement de mes devoirs de
préfet de police , chargé de maintenir l'or-
dre, et de me tenir au courant des manœu-
vres employées par les partis.
b Les plus actifs parmi les directeurs de ces
agences de propagande étaient : M. Amigues,
sur le rôle duquel j'insisterai longuement;
M. Perron, ancien chef de division au minis-
tère d'Etat, honoré par l'empereur d'une con-
fiance toute particulière ; nous le retrouvons
fort mêlé à la formation de ces compagnies
d'assurance dont l'unique but était de con-
trôler la propagande bonapartiste sur le ter-
ritoire tout entier; le colonel Piétri, dont
vous voyez l'activité par les documents
que je vous ai lus; M. le lieutenant-eolonel
Lebrun de Rabot, qui s'est spécialisé plus tard
dans la formation de comités d'anciens offi-
ciers, avec lesquels on a cherché à pénétrer
dans notre organisation militaire; un M. De
blois, qui, afin de mieux faire éclater le ca-
ractère de son dévouement, avait des cartes
de visite dont j'ai apporté un spécimen; le
nom de Deblois y est surmonté d'une aigle
couronnée , tenant une branche dans ses
serres, avec la mention : Ftdelis ad impe-
ri'um, etc.
b Cette propagande ne reculait même pas
devant l'emploi de personnes moins respec-
tables , car j'ai là des cartes saisies chez une
demoiselle qui servait dans les brasseries et
dans les calés d'un ordre peu élevé; elles
sont ornées des mêmes emblèmes qui se ren-
contrent sur les cartes de M. Deblois. Je
laisse ce spécimen à la disposition de la com-
mission.
b Avant qu'il se fut constitué dans Pa-
ris aucun comité proprement dit, il y a eu
d'assez nombreuses réunions d'adhérents à la
cause bonapartiste, provoquées par les diver-
ses personnes dont je viens de donner les
noms à la commission. Les lieux choisis
étaient, en général, des cafés, des cabarets, des
brasseries. J'ai dû fermer uu certain nombre
de ceuxquiservaient delieux de reudez-vous
et qui devenaient de petits clubs bonapartis-
tes. Ces réunions se tenaient, le plus souvent,
avec assez de mystère et dans des arrière-
boutiques. Un très-grand nombre de pièces,
parmi celles qui sont aux mains de la justice
depuis le mois de juin dernier, ont continué
les déclarations tres-prècises que j'avais re-
çues de mes agents sur la fréquence de ces
réunions, et justifie les mesures de police que
j'avais prises.
» Les documents ci-après font voir très-
clairement que les personnes dont je viens
de vous donner les noms et dont nous retrou-
verons tout à l'heure les rapports directs avec
le comité de M. Rouher sont bien celles qui
présidaient ces réunions bonapartistes, ger-
mes des futurs comités du parti...
■ Voici une lettre de J... à M. Jules Ami-
gues, du 27 mai 1874 :
u Monsieur Jules Amigues,
» Je viens de voir plusieurs de nos amis;
b ils avaient décidé à l'avance que nous au-
a rions une réunion ce soir mercredi, de neuf
b à dix heures et demie.
b Si ma lettre peut vous être remise à temps,
u veuillez, je vous prie, nous honorer de vo-
« tre présence. Je vous attendrai à mon bu-
b reau jusqu'à neuf heures un quart; après
b cette heure, je serai au lieu do la réunion,
» rue ..., au deuxième, chez Me B...
b Je vous serre la main.
1 Signé ; J... b
1 Voici encore une lettre d'un nomme iVuul,
datée do « Paris, 8 décembre 1873, b et écrite
sur du paiiu-r à lettres portant en tête un m km
sur lequel figure cette inscription : t Vive
b L'emperuurl b Elle est adressée uu colonel
Piétri ;
■ Mon cher colonel,
» Quelques camarades et moi devons nous
» réunir mercredi soir, à neuf heures, chez
» M. C..., marchand de vin, rue ..., a l'effet
» de demander des renseignements sur loco-
1 mité qui se tonne eu ce inoment-ci a Paris,
b pour la cause de Sa Majesté Napoléon IV.
u Comme je sais, mon colonel, que vous êtes
u chargé d'une partie du faubourg Saint-Qer-
» iiiaiu, nous désirerions, mon colonel, avoir
• des détails et des instructions nécessaires a
- , ■■ sujet; comme les personnes qui se trou*
« vent là habitent les unes la chaussée d Au-
b tin, les autres lu boulevard liiuissiuann, ce
« Sont 'les cochers comme moi, mais qui soûl
b ious décidés à faire tous les sacrifice:, pom
» la cause napoléonienne. D'après vos in-
APPE
» structions, ils se chargent, mon colonel, de
» former des comités, chacun dans leur quar-
t tier.
i J'ai l'honneur d'être, etc.
■ Signé : Ch. Naud. »
> A cette demande d'instructions était jointe
une carte de visite portant les indications sui-
vantes :
■ F>delisad imperium. Charles Naud, 13,
» rue Payenne. ■
■ Vous voyez, dans cette lettre, se mani-
fester un fait nouveau : M. le colonel Pietn
apparaît comme chargé d'organiser un ar-
rondissement de Paris. Les instructions de-
mandées par Naud et ses camarades tendent
à ta constitution de comités de quartier.
» Pour masquer ces agissements, on ima-
gina de rattacher en apparence à l'exercice
du droit de pétition collective les divers grou-
pements de personnes dont je viens de par-
ler et dont le but réel était «le préparer des
manifestations, comme celles prévues par le
colonel Piétri dans sa lettre du 12 juin 1873.
• Voici le raisonnement qui fut mis en
avant : • Nous avons le droit de nous adres-
. ser a l'Assemblée nationale pour lui deman-
• der,par voie de pétition, l'appel au peuple;
> nous ne pouvons exercer utilement notre
■ droit sans former de comités; donc, nous
» avons la faculté légale d'en former. »
■ Tout ceci était d'autant plus contestable
que les comités que le parti bonapartiste se j
proposait de créer dans les divers quartiers
de Paris devaient tous être rattachés les uns
aux autres par un même but, par des statuts
identiques, et aboutira un conseil central de
pélitionneraent pour l'appel au peuple...
a C'est dans ces conditions qu'à la fin de
1874 a été fondé le « comité de 1 appel au peu-
• pie, » qui a eu plus tard une notoriété judi-
ciaire sous le nom de comité Moureau. Per-
mettez-moi de vous lire les statuts de ce co-
mité, dont on a trouvé de nombreux exem-
plaires au domicile des individus chez les-
quels l'autorité judiciaire a fait des perqui-
sitions au mois de juin dernier :
STATUTS DU COMITÉ ÉLECTORALD8 L' APPEL
AU PEUPLE.
Comité électoral de l'appel au peuple
par voie de plébiscite.
Statuts approuvés en assemblée générale,
le 9 janvier 1873.
• Messieurs,
■ En prévision des prochaines élections à
• l'Assemblée nationale, les soussignés ont
■ pensé qu'il était utile de se constituer en
■ comité pour centraliser les votes et connal-
■ tre les mérites des candidats; convaincus
■ que de l'appel au peuple seul peut sortir le
■ gouvernement qui donnera à la France les
■ conditions de sécurité, de stabilité îndis-
» pensable* aux intérêts de tous, les membres
• du comité ne porteront leurs voix que sur
> les candidats qui s'engageront à soutenir
t l'appel au peuple par voie de plébiscite. •
TITRB I«*.
But et organisation du comité.
• Article 1er. Il est formé un comité direc-
» teur, compose de dix membres choisis indis-
• tinclemeut dans les divers arrondissements
» de Paris.
■ Art. 2. Ce comité provoque la formation
■ de comités d'arrondissement, avec lesquels
• il se tient eu communication. Il se met en
« rapport avec les comités de département,
■ fondés également sur le principe de l'appel
• au peuple.
• 11 décide l'impression des brochures, ma-
. nifestes et publications, destines à propa-
» gerle mouvement légal le L'appel au peuple.
» Art. 3. Les comités d'arrondissement se
i composent :
■ io D'un délégué choisi par le comité di-
■ recteur;
■ 2<> De quatre membres au moins, pris, au-
• tant que possible, dans chacun des quartiers
• de l'arrondissement, sous sa responsabilité
■ personnelle.
• Art. 4. Le délégué d'arrondissement con-
• voque les réunions des délégués de quar-
■ lier.
■ Il reçoit les communications du comité
» directeur et a seul mission de les transinet-
• tre au comité d'arrondissement. Il doit se
» tenir en communication assidue avec les
» membres du comité directeur qui lui seront
■ désignés, afin de lui transmettre tous les
» renseignements intéressant le succès de
• l'œuvre, et recevoir les instructions du co-
• mité directeur.
» Art. 5. Les délégués de quartier se met-
tent en rapport direct avec les élei
t organisent eux-mêmes , dans leur quartier
» respectif, des sous-comités et provoquent
. l'admission de tous les partisans de l'appel
• au peuple direct.
» Art. 6. Les frais de propagande et d'élec-
» tion sont couverts par des dons volontaires
• et par une cotisation mensuelle.
» Celte cotisation est ainsi fixée:
» 1° Pour les membres du comité directeur,
• pour le premier mois, 10 francs; pour les
■ mois suivants, 5 francs;
» 2° Pour les délégués d'arrondissement,
» nar mois, 2 francs ;
8UPPLti.Mli.NT.
APPE
» 30 Pour les membres adhérents, par
• mois, 0 fr. 50.
TITRE II.
Administration.
■ Art. 7. Le comité directeur choisit dans
» son sein une commission executive, compo-
• sée de cinq membres et du secrétaire du
a comité directeur.
» Ait. 8. .Cette commission est chargée de
• pourvoir à l'administration intérieure, de
» centraliser les cotisations, d'en régler l'em-
» ploi, à charge par elle d'en justifier au co-
■ mité directeur.
■ Art. 9. Chaque délégué de quartier sera
> muni d'un carnet où tout adhérent inscrira
■ le montant de sou versement et apposera
■ sa signature. Chaque mois, le montant des
• cotisations sera remis, avec le carnet, au
■ délégué d'arrondissement.
» Celui-ci, à son tour, opérera la remise
■ des fonds et des carnets à la commission
» executive, et il lui sera donné décharge des
» fonds versés sur le carnet même.
» A cet effet, la commission executive se
» réunira extraordinairement le deuxième
■ jeudi de chaque mois, de huit heures à dix
• heures du soir.
» Art. 10. Les délibérations seront prises
■ à la majorité des voix. La présence de
» trois membres pour la commission exécu-
> tive et celle de sept pour le comité direc-
» teur suffiront pour rendre les délibérations
■ valables.
■ Délibéré en assemblée générale
» du 9 janvier 1873. »
i Je vous prie de retenir cette date, parce
que, à ce moment, il n'y avait aucune période
électorale qui fût ouverte à Paris, et que les
immunités électorales, au point de vue du
droit de réunion et d'association, ne cou-
vraient à aucun titre le comité dont je viens
de vous lire les statuts.
* Cette assemblée générale dont il est ques-
tion était composée des adhérents groupés
dans les petites réunions de quartier qui
avaient commencé à se former en 1872, et
dont je vous parlais tout à l'heure. Vous
remarquerez également ces expressions des
statuts :
« En prévision des prochaines élections à
• l'Assemblée nationale. ■ C'était là , vous le
voyez, un comité dissolutionniste. On atten-
dait, en eifet, dans le parti, la dissolution de
l'Assemblée nationale ; on y poussait même,
pendant que les rares bonapartistes siégeant
à l'Assemblée nationale en étaient encore à
l'attitude de conservateurs troublés par la
seule idée d'une séparation prématurée des
représentants du pays.
• Après la formation de ce « comité direc-
» teur, » le mouvement de création de comités
de quartier s'accéléra. Au mois de mars ou
d'avril ia~i, un événement, celui-ci réelle-
ment électoral, vint rendre licite la création
de comités temporaires et aider beaucoup à
l'organisation indiquée dans les statuts du
y janvier. Je veux parler de la candidature
du colonel Stoffel. Le parti bonapartiste saisit
cette occasion de grouper les réunions qui
existaient dans les quartiers de Paris; il en
créa de nouvelles, et il les fit concourir au
service de la candidature du colonel Stoffel.
L'insuccès de cette campagne électorale
prouve que cette organisation impérialiste à
Paris n'avait pas, à cette époque, une très-
grande puissance. D'ailleurs, je me hâte de
le dire pour rassurer la commission, dans le
cas où elle aurait besoin de l'être, si les ef-
forts tentes depuis ont été considérables, si
ou les a multipliés sous toutes les formes, les
résultats sont restés très -disproportionnés
avec l'activité déployée. A l'occasion de cette
lature Stoffel, un homme qui occupe
dans notre armée navale un rang très-él vé,
mais que toutes ses affections attachent a la
cause bonapartiste, et auquel son état d'offi-
cier général en disponibilité laisse une grande
latitude d'action, l'uni. rai Choppart, eut sur
le développement des comités impérialistes
une influence prépondérante
■ Ces comités, après la défaite électorale
du colonel Stoffel, continuèrent à fonction-
ner avec une très-grande activité. Ils se res-
semblaient à peu près tous ; cependant on me
BÏgnala parmi eux une espèce de société se-
. a la tète de laquelle se trouvait un
individu du nom de Rouffie, ancien agent de
police après le 4 septembre, et qui en a été
expulse depuis comme agent bonapartiste.
• Cette société avait pris le nom des Douze
apôtres, car beaucoup de mois et de choses
respectables ont été profanes par i
qu'en ont fait certains agents bonapartistes.
Elle servait à, recruter une foule d'adhérents
dont on donnait les noms aux organisateurs
des comités : M. Amigues, le colonel Pié-
tri, etc.
» Un nommé Soustrot, l'un de ces « douze
• apôtres, > écrit à Rouffie, à la date du
12 mars 1874, la lettre suivante :
« Mon cher Rouffio,
• Plusieurs de nos amis, ne pouvant pas se
> reunir lundi, moi compris, en raison de ma
■ fin de mois qui s'avance à grands pas, je
• viens vous en informer, afin que nous re-
■ mettions cela a un autre jour. J'irai vous
• serrer la main et recauser de nos petites
• affaires jeudi matin de neufàdix heures, le
» 2 avril, si vous n'avez rien qui vous oblige
» à sortir ce jour-la.
APPE
a Je vais ce matin chez l'apôtre Mesland,
■ qui est un de ceux qui ne pourront pas ve-
■ nir lundi.
■ Bien à vous d'amitié.
• Soustrot. ■
■ Voici, d'ailleurs, la liste de ces ■ douze
■ apôtres, ■ tous gens très-mêlés à la forma-
tion des comités de quartier et à toutes les
démonstrations bonapartistes :
«Rouffie, Soustrot, Frère, Faivre , Fro-
mentault (aîné), Carodant (aîné), Decamp,
Derogy, Le; rince, Monehoux,Grimbaut, Mes-
land (aîné).
a Les pièces qui sont entre les mains de la
justice permettent de mesurer l'étendue de
cette organisation au mois de juin 1874.
■ On y trouve des états de personnes dont
l'influence et le concours paraissaient aux
meneurs du parti pouvoir être utilisés k l'oc-
i d'un plébiscite; des listes indiquant la
composition de nombreux comités de quar-
tier, souvent avec l'indication du nom de l'a-
gent qui les avait formés-, la liste des mem-
bres d'un comité dit t des divers quartiers do ■
> Paris, t où figurent réunis la plupart des
fondateurs des • comités de quartier « pro-
prement dits. On voit un registre où sont in-
scrits les noms des adhérents les plus sûrs;
de ceux sur lesquels on croyait pouvoir exer-
cer l'action la plus directe dans une heure de
crise, registre tenu et conservé par M. Jules
Amigues.
■ Je ne puis que donner a la commission
ces indications générales. Elle appréciera les
conséquences qu'elle doit en tirer.
■ J'arrive, messieurs, à une question que
je n'ai, jusqu'ici, qu'effleurée et que j'ai main-
tenant a creuser.
» Je vous ai dit que le comité central de
l'appel au peuple, ce comité dont l'existence
était impliquée par les statuts du 9 janvier
1873, et dont M. Moureau avait été nommé
président, avait sous sa haute direction tous
les comités de quartier. J'ai ajouté que ce
comité central était en relation avec les co-
mités de quartier, par l'intermédiaire de leurs
agents fondateurs.
» Je vais l'établir par quelques documents
significatifs.
• Je citerai d'abord une lettre de M. Mou-
reau, sans date, adressée à M. Lebrun de
Rabot, celui qui était chargé d'organiser le
faubourg Saint-Germain. Elle porte en tête,
gravée sur le papier, l'inscription habituelle
de • Vive l'empereur. a Le texte indique qu'elle
a été écrite peu de temps après le départ du
pèlerinage en Angleterre, du 16 mais 1874.
■ Cher colonel et ami,
■ Merci mille fois de votre dévouement,
■ sur lequel tout le inonde devrait prendre
• exemple; les hommes comme vous sont
■ malheureusement trop rares, et notre cher
» prince ne devrait être entouré que de de-
» vouements semblables au vôtre.
■ Cependant il ne faut pas nous découra-
• ger; il faut nous multiplier, afin de eom-
» hier, si cela est possible, los lacunes cau-
> sées par le manque d'activité de certaines
onnes qui devraient apporter tous leurs
a soins à notre chère cause.
• J'ai l'espoir que vous serez des nôtres
» pour notre voyage du 16, car ce serait pour
■ moi tout particulièrement une grande peine
» de ne pas vous voir dans nos rangs, vous
• qui avez si vaillamment porté notre dra-
■ peau; laissez -moi donc espérer que vous
• pourrez nous accompagner.
■ Tout à vous d'amitié.
• J. Moureau. »
• Voici, d'autre part, des invitations adres-
sées par M. Moureau, comme président du
comité de pétitionnement de l'appel au peu-
fde, à M. Jules Amigues et à M. Perron, pour
es prier d'assister k un banquet donné aux
principaux fondateurs des comités de quar-
tier à la suite du pèlerinage du 16 mars :
■ Paris, 8 avril 1874.
> Monsieur Perron,
■ M. Moureau, président du comité de pé-
■ titionnement de l'appel au peuple, vous prie
■ de vouloir bien lui faire l'honneur de venir
• déjeuner dimanche, 12 avril, a onze heures,
■ restaurant Gilet, porte Maillot.
• Veuillez agréer, etc.
• Signé : J. Moureau. »
• La lettre envoyée à M. Jules Amigues
est identique.
> La justice a, d'ailleurs, en sa possession
beaucoup de pièces de même nature, concou-
utes à établir le lien entre le comité
M ,i au et les comités de quartier. Je n'en
citerai qu'un a M. Cornet, vice-
président du comité central
Mo du 25 décembre 1873,ettrou-
z M. Amigues. Elle i st ainsi conçue :
■ Monsieur lo vice-président,
• Le comité ouvrier, siégeant 147, rue Mar-
let, a Montmartre, vous prie de vouloir
, lu -n lui faire l'honneur d'assi
■ chaîne séance, qui aura lieu mercredi pro-
io, 24 courant, à neuf heures du soir.
. MM. J- Amigues et Rouillier doivent s'y
. trouver.
■ Veuillez, etc.
t Le président de la réunion Marcadet,
a Signé : Genlis. ■
■ Rouillier était le tiésorier du comité cen-
APPE
177
tral. J'ajoute qu'en haut de la lettre était
collé un timbre portant les mots : < Appel au
• peuple, tout pour le peuple et par le peu-
» pie, etc., a encadrant une photographie du
prince impérial.
■ M is ce qui est le plus intéressant, c'est
de savoir si l'action de ce comité, présidé
Sar M. Moureau.se rattachait ou non à celle
u comité présidé par M. Rouher et fa
ou non partie de la même organisation. H me
f tarait impossible d'en douter quand on a sous
es yeux des pièces comme celles-ci :
» 1° Lettre écrite par M. Moureau a M. Man-
sardée secrétaire du comité Rouher, l'archi-
viste de ce comité, l'intermédiaire habituel
de ses communications avec le del
■ Paris, 13 janvier 1874.
■ Cher monsieur,
a Je vous adresse M. Rouillier, trésorier de
a notre comité, vous priant de vouloir bien
a lui remettre les diverses petites choses qu'il
a vous demandera; nous sommes assaillis de
a demandes.
a Tout à vous.
a Moureau. »
a Ainsi, c'est comme trésorier du comité
Moureau que Rouillier est envoyé chez Man-
sard, où il allait, sans doute, chercher des
brochures et des images que faisait fabriquer
le comité Rouher.
t 20 Lettre de M. le duc de Padoue, un des
membres principaux du comité de la rue de
l'Elysée, au colonel Piétri, dont vous savez
le rôle dans le fonctionnement de l'organisa-
tion relevant du comité Moureau:
• 6 mai 1874.
a Mon cher colonel,
» Je vous envoie la lettre ci-jointe, signée
a B..., et une liste de noms. Ne connai
a pas le signataire de cette lettre, p'e m'abs-
a tiens de lui répondre avant don avoir
a conféré avec vous; d'ailleurs, le mieux est
a de ne pas écrire.
» Bien cordialement à vous.
a A. nu Padoue. »
■ Le conseil qui terminait cette lettre était
excellent. Peut-être M. le duc de Padoue
aurait-il mieux fait de prêcher d'exemple.
■ 30 Enfin, une lettre du principal secré-
taire de M. Rouher, M. Théophile Gautier;
la lettre est adressée au colonel Piétri, sans
date :
a Mon cher colonel,
■ Je vous adresse M. C..., ancien militaire,
» qui habite leV°arrondissementetqui pourra
a peut-être vous être utile. Sondez-le; je le
a crois honnête et dévoué.
a Je vous serre la main.
a Théophile Gautier, a
■ Voici maintenant une adresse dont le
brouillon a été trouvé chez M. Amigues, au
cours des perquisitions. Elle est écrite au
nom du comité central, présidé par M. Mou-
reau, c'est-à-dire de ce comité auquel abou-
■t duquel procédait le fonctionnement
des comités bonapartistes do Paris. Rédigée
à l'occasion du 1" janvier 1874, elle était
destinée a M. Rouher :
L' ESPERANCE NATIONALE
Journal politique et littéraire quotidien,
19, rue Paul-Lelong.
ADMINISTRATION,
a Monsieur,
a Le comité do l'appel au peuple, réuni rue
a Jeau-Jacques-Rousseau, 51, sous la prési-
a dence de M. Moureau, a l'honneur de vous
. ion du nouvel an, ses
» vœux les plus sincères et ses sentiments
. les plus dévoués.
a Le comité de l'appel au peuple est, comme
a vous le savez, compose de citoyens hon-
iienant a diverses profes
a plus spécialement au commerce et a l'iu-
» dustrie. Tous aiment ardemment leur ,
a tous sont attachés aux principes d
• qui sont, comme vous Paves si bien dit, la
» garantie des droits de chacun, et qui ne
a sont pas moins nécessaires au bien-être que
• la liberté, puisqu'il n'est, sans eux, ni con-
a fiance assurée, m travail continu, ni pros-
• pente durable; tous enfin sont animes du
• respect de la Loi et convaincus que, dans
a notre droit social moderne, nulle loi n'es!
a viable si elle n'émane et ne procède
a souveraineté oat
e que les bienfaits de l'ordre et la
1 de la loi ne sauraient être restaure»
en France que par 1 appel au p<
a Sons l'inspiration de ces sentiments, les
du comité de l'appel au peuple
• vous supplient, monsieur, d agréer ici leurs
« chaleureuses félicitations pour l'énergie et
■ pour l'ampleur avec lesquelles, tout n
. ment encore, vous avez défendu cette
a grande cause devant l'Assemblée de Ver-
• sailles et sous le regard du monde. Ils ta-
1 luent en vous l'homme de grand talent et
a de noble caractère, qui sera leur chef res-
a pecté,leur chef unique, tant que vou
a rez pas déposé le mandat dont vous ont re-
a vêtu de cruelles circon : vous
. prient d'a_'reer L'assurance de leur dé
a ment absolu envers leur pays, de leur obéis-
e absolue envers vous-m»
que ni le pays ni iraient
a leur demander quoi que ce soit de con-
23
178
APPE
• traire à Tordre et à la loi, à la justice et a
> l'honneur.
■ Nous sommes, monsieur, avec le respect
» le plus affectueux et le plus profoud, vos
» serviteurs.
» Veuillez agréer, monsieur, l'hommage de
■ notre inébranlable attachement et de notre
» profond respect. ■ f
■ C'est ici le lieu de vous entretenir d un
incident traité longuement et tout a fait dé-
naturé dans une brochure que M. Jules Ami-
gues a publiée dernièrement sons ce titre :
Aveux d'un conspirateur, brochure pleine
d'utiles enseignements et qui a ce mérite spé-
cial, m'a-t-on assuré, que ses épreuves ont
été revues par M. Rouher lui-même.
» Dans ce volume, très-curieux à plus d'un
titre, M. Amigues raconte que le préfet de
police, mis au courant, par lui et ses auxi-
liaires, de l'organisation des comités bona-
partistes dans Paris, l'avait jugée légale ; il
ajoute que, k la suite des déclarations qu d
avait reçues de lui et de M. Moureau, le pré-
fet de police n'avait pas hésité à leur expo-
ser ses sentiments sur la situation du pays,
et à leur faire connaître ses préférences et
celles du gouvernement pour le parti bona-
partiste, le seul des partis conservateurs qui
représentât encore une force en France. A
cette œuvre d'imagination je vous demande
la permission d'opposer la vérité dans toute
sa simplicité. La préfecture de police, vous
le verrez tout à l'heure par les documents
que je vous communiquerai, quelque bonne
garde qu'elle fasse autour d'elle, est souvent
exposée à des indiscrétions. Les directeurs
du parti bonapartiste ne négligent rien pour
arriver à savoir dans quelle mesure elle est
informée du travail auquel ils se livrent, etc.
Grâce k leurs agents, ils avaient su que la
préfecture de police était au fait de l'exis-
tence de leurs comités. A la suite de ces ré-
vélations, M. Jules Amigues, qui ne faisait
pas partie nominalement du comité de l'appel
au peuple, mais qui était son principal re-
cruteur, se présenta dans mon cabinet avec
M. Moureau, président de ce comité. Ces
messieurs m'exposèrent (c'était, je crois, au
mois de février 1874) qu'ils avaient fondé à
Paris un comité ne comptant pas même vingt
personnes, que ce comité était absolument
isolé, et qu'il n'avait d'autre but que de re-
cueillir des signatures sur des feuilles de pé-
titionnement qu'on me montra et dans les-
quelles un demandait à l'Assemblée de vouloir
bien recourir k l'appel au peuple. Je compris
tout de suite que le seul but de ces messieurs
était de savoir dans quelle mesure je con-
naissais leur organisation, et de se donner
un air de bonne foi en cas de poursuites ju-
diciaires.
■ Je me bornai à leur dire que rien n'était
plus respectable que le droit de pétition ;
Su'en ce qui concernait le droit d'organiser
es comités pour faciliter le pétitionnement,
c'était la uue question que je réservais abso-
lument; que, dans tous les cas, s^ils procé-
daient comme ils le prétendaient, c'est-à-dire
si leur comité était de moins de vingt per-
sonnes, sans lien avec d'autres comités, je
ne connaissais pas, dans le répertoire des
lois, de disposition qui permît de les attein-
dre. Mais je ne leur laissai pas ignorer que
je ne pouvais croire à leur déclaration ; que
je savais qu'ils étaient tous deux, non pas
les représentants d'un comité de moins de
vingt personnes, poursuivant, par l'exercice
du droit <Je pétition, une solution politique,
mais LéTreprêsentants d'une organisation
bien différente et d'une tout autre nature.
Je lis observer a, RI. Jules Amigues que sa
venue môme, en compagnie de M. Moureau,
était une preuve certaine que je n'avais pas
l'honneur de recevoir les mandataires d'un
comité fonctionnant dans les conditions qui
m'étaient indiquées; que je n'avais pas à en-
trer dans Les détails de ce que je connai
ni à leur exposer mon opinion sur la légalité
de leur œuvre politique; que tout ce que je
pouvais faire, c était de les engager, M. Mou-
reau et lui, a ne pas prendre pour la rocoll-
i. ■ d un droit ce qui, jusque-là, n'a-
vait ete, de la part du parquet, qu'une tolé-
i e m'appartenait pas d'apprécier,
ipre "H que je crois avoir
empli itte conversation. Ces mes-
nt, et, très peu de b m] ■■
, comme ils n'étaient pas dans la di po-
sition d'esprit ou il se sont trouves plus
■ amené M. Jules Amigue i ■ ■ pu-
i dont je vous ai parlé, ils
Ima inèi - e dr< i acte dctit de dis-
entral I appi l au peu-
Sle. J' I dis 1 que le travail
de dis-
soluM'u n ■ me uupu i a\ ant, et
que i oi gani ml ion en a été rauin Li
al rai écrivirent, le
4 mai 1H74, a M. Moineau une lettn
conçue :
■ Paris, le 4 mai is~i.
• Cher président et ami,
• Le i ■ nt de i appel
■ au peuple, que '■■• ■ diri| iez avec tant de
» tact et de sment| nous semble
■ avoir rempli la mission que nus al
■ avaient confiée.
■ Les feuill' de iea a recovoîr les si-
i gnal mbreui partisans d'un ap-
• pel a La nai i toutes
. rev6, ces dernières
APPE
i vous parviendront naturellement et pour-
■ ront, sans notre participation, être remises
» par vous, comme président du comité, au
• groupe des députés qui représentent ce
» principe.
■ Dès lors, et après nous être consultes,
■ nous ne croyons pas qu'il soit utile de nous
» réunir.
■ Nous pensons, au contraire, comme vous,
• que, sans nous exagérer notre importance,
■ U est préférable que nous recouvrions notre
» entière liberté d'action.
» Nous venons donc, cher président, vous
» prier de recevoir notre démission collec-
tive, et, comme conséquence, de vouloir
■ bien considérer comme dissous le comité au-
>» quel nous nous honorerons toujours d'avoir
■ appartenu et qui a rendu, sous votre habile
» et intelligente direction, tous les services
a qu'on était en droit d'attendre de lui.
■ Hommes d'ordre avant tout, si nous dési-
■ rons employer cette liberté d'action que
• nous recouvrons aujourd'hui au triomphe
« des idées de souveraineté nationale, c'est à
i la condition de respecter les pouvoirs de
» 1 illustre maréchal, compagnon d'infortune
» de notre regretté empereur, et de nous ren-
» fermer dans les limites tracées par la loi.
» Cette lettre, que nous avons signée en
■ double expédition, vous permettra de pren-
» dre les dispositions nécessaires pour bien
» établir que l'honorable président du comité
d reste seul chargé de ce que nous devions
d terminer.
» Permettez-nous, cher président, de vous
o exprimer toute notre reconnaissance pour
» le dévouement réel et si accentué dont vous
» donnez chaque jour de nouvelles preuves,
■ et de vous offrir l'expression de nos seuti-
• ments les plus affectueux. »
(Suivent les signatures.)
■ Vous voyez que cette lettre était écrite
en vue de la publicité qu'elle pourrait rece-
voir à un moment donné, si la justice ou
l'administration croyait devoir agir contre
l'organisation bonapartiste à Paris.
■ Le président se hâta de répondre à M. Bru-
nox, un des membres du comité, la lettre que
voici :
« Paris, 12 mai 1874.
« A M. Brunox, à Versailles.
■ Mon cher collègue,
■ Je viens vous accuser réception de la
■ lettre collective que vous m'avez fait l'hon-
■ neur de me remettre le 11 courant, m'in-
» formant de votre démission de membre du
d comité de pétitionnement de l'appel au
» peuple, ainsi que de celles de :
» MM. Barré, Ad. Ariste, Greffier». Mesland
n (aîné), Le Vayer, Pelatane, Commelin, Bros-
p sel, Rouillier, Gentès, Soustrot frères, de
» Bettignie.
■ Le but que s'était proposé le comité étant
» rempli, je pense, ainsi que vous, que notre
» tâche est terminée quant à présent, sauf,
i s'il y a lieu, à reconstituer plus tard le co-
» mite, soit pour des élections ou pour l'ap-
» pel au peuple.
■ J'accepte donc votre démission, ainsi que
o celle de ces messieurs, vous remerciant du
» concours dévoué que tous vous avez bien
n voulu me prêter, persuadé que votre dé-
i> vouement à la cause que nous avons servie
» ensemble et que nous ne cesserons de ser-
■ vir ne se ralentira pas un instant.
n Veuillez, je vous prie, recevoir pour vous
■ et ces messieurs mes bien sincères remer-
» ciments, pour les témoignages d'estime et
« d'amitié dont vous voulez bien m'honorer,
■ et me croire toujours votre ami dévoué.
» Signé : J. Moureàd. »
■ D'ailleurs, messieurs, k l'époque de cette
dissolution, fictive ou non, le résultat essen-
tiel qu'on avait eu en vue était obtenu. On
était parvenu à créer à Paris des cadres bo-
napartistes, à mettre aux mains des princi-
paux agents des listes d'adhérents divisées
par rues et par quartiers, et qui pouvaient
être consultées en toute occasion pour le
service de la cause. On avait multiplié les in-
struments de propagande, on les avait fa-
çonnés k l'obéissance. Vint la cérémonie du
rétablissement de la colonne Vendôme; comme
le prévoyait le colonel Piétri dans la lettre
que j'' vous ai lue tout à l'heure, on était en
mesure de conduire une manifestation sur la
place et d'en obtenir des acclamations bo-
napartistes. Or, c'était le but poursuivi. L'ap-
pel au peuple n'était qu'une apparence; la
vérité, c'était le désir d'arriver, par un
n ou par un autre, h la restauration im-
| ■-liait*.
• Vous avez vu, messieurs, un article des
i.iiuts 'i111 indique que le comité Moureau,
même temps qu'il devait créer des romi-
trrondissement et de quartier à Pari
devait se mettre en relation avec les eomi-
!.-! départementaux. H u>hL pas douteux qu'il
y ait eu une action du comité Moureau en
dehors de Paris dans les termes de l'article 3
des statuts. Kn effet, les listes de pétitionne-
iinni, imprimées par les soins do ce comité,
a des agents en province.
i ii n nombre do membres de ce co-
i oipaux du parti bonapar-
tiste, bg sont uns en relation, dans un but
,i pa [an le, avec des péri onnes opérant
1..H . i ■ ép ■: tements. Ainsi , j'ai eu entre
los mains dus pièces saisies chez les orgnui-
APPE
sateurs du mouvement bonapartiste à Parisi
et qui contiennent l'indication positive de re-
lations avec des agents bonapartistes opé-
rant dans les départements; ceci k côté, si-
non en dehors du système qui aboutit au co-
mité de M. Rouher.
■ Voici, à titre de spécimen, une lettre
écrite par un M. L.... d'Auxerre, adressée à
M. Perron.
« Auxerre (Yonne), 12 janvier 1875.
• Monsieur,
■ Dans les premiers jours de décembre, j'ai
• eu l'honneur de vous adresser une lettre
• demeurée sans réponse ; M. Larabit, de son
» côté, m'annonçait, peu de jours auparavant,
n un paquet qui ne m'est pas arrivé ; de telle
d sorte qu'assailli de demandes réitérées, force
■ m'a été de m adresser k la librairie Amyot.
» Deux envois que j'ai reçus n'ont fait que
» me glisser des mains.
■ Bref, monsieur, l'effet produit dépasse
» toute attente. Des efforts opérés sur une
» certaine échelle agiraient d'une manière
» appréciable sur l'opinion de ce départe-
« meut, dévouée, mais complètement abusée
» par les Basiles du 4 septembre. On assure
» qu'un comité de distribution fonctionne à
» Paris; on cite même son nom: t l'Abeille. ■
» Cela étant, j'oserai vous demander de m'ac-
» créditer auprès de lui, sinon il serait très-
« utile de décider M. Amyot à expédier k la
n commission k un libraire d'Auxerre, aux
» conditions d'usage, 30 ou 25 pour 100 de
» remise. Ce libraire, M. X..., timoré k l'ex-
» ces, craint de faire la demande lui-même
» et veut pouvoir répondre en conséquence
n aux interpellations possibles de certains
b énergumènes, ses clients.
■ En tout état de cause, veuillez recom-
9 mander, monsieur, de ne rien envoyer à
d mon adresse. Le journal que je rédigeais
» avant le 4 septembre m'a donne une sorte
» de notoriété qui réclame une certaine pru-
» dence. Plus d'une fois, d'ailleurs, j'ai dû
> suspecter le service de la poste. Aussi ai-je
d recours, à l'occasion t à un intermédiaire,
* M. C..., parfumeur, sous le couvert duquel
» je vous demande de vouloir m écrire ou me
9 faire écrire.
■ Agréez, monsieur, etc.
■ Signé : J. L... »
■ J'ai eu aussi connaissance de pièces, les
unes recommandant à Moureau de se met-
tre en rapport avec telle ou telle personne,
de tel ou tel département, indiquée comme
pouvant être un des agents utiles de propa-
gande ; les autres adressées à Cornet ou à
Amigues, et leur donnant les renseignements
les plus détaillés sur la situation de certains
départements, comme l'Hérault et Eure-et-
Loir, et leur indiquant les plus sûrs moyens
d'y faire une propagande utile.
■ J'ai retenu également une lettre de ce
Guéneau, dont vous avez entendu tout à
l'heure les rapports. Elle demande au colo-
nel Pietri des ■ instructions ■ pour le beau-
frere de Guéneau, qui part pour la Haute-
Garonne. Elle fait connaître au colonel Pié-
tri que Guéneau n'a pas encore reçu de ré-
ponse du Cher.
» Voici enfin deux documents très-précis.
L'un est une circulaire signée d'un certain
nombre de membres du comité Moureau, dis-
tribuée non-seulement à Paris, mais aussi
dans les départements; cette circulaire est
ainsi conçue :
«Paris, le septembre 1873.
» Monsieur,
a Justement préoccupés des souffrances du
■ pays et des périls que La division des partis
■ pourrait lui faire courir, un certain nombre
» d'hommes de cœur ont pris L'initiative d'une
■ demande aux pouvoirs publics, aliu d'obte-
b nir l'appel au peuple.
■ Nous prenons, en conséquence, la liberté
9 de vous adresser la déclaration de droits
■ ci-jointe, en vous priant de vouloir bien
» recueillir le plus grand nombre possible
9 d'adhésions, et de la retourner, avant le
b 1er novembre, à M. Moureau , 57 , rue de
» Rivoli, à Paris.
a Veuillez agréer, etc.
» J. Moureau, négociant à Pa-
b ris;E. Lachaud, négociant a
b Paris; l'ii..\r\NE. négociant
■ à Pans; Cornbt, fils , nègo-
• ciant à Paris; Brunox, pro-
« priétaire à Versailles.
■ (Lithographie H. Meyer , 49, rue de
■ Richelieu, à Paris.) »
9 L'autre document est une lettre écrite du
village de l'Unie h un sieur Faivre, un des
« douze apôtres, b Dans ceite lettre, L'agent
bonapartiste rend compte de ses efforts pour
obtenir des signatures sur les feuilles de pé-
titionnement de l'appel au peuple dans Le dé-
partement de L'Orne, et renvoie celles qui Lui
sont adressées par Faivre et le lieutenant-
colonel Lebrun do Rabot :
t Monsieur Faivre,
» Je me suis empressé do faire remplir la
» feuille 1227; mais vous ne pouvez vous
b imaginer le mal que l'on a à le faire, car
b plus des deux tiers ne savent pas signer,
» et beaucoup, animés des meilleures inten-
* tions, sont longs a se rendre compte do ce
. qu'on leur demande; mais, quand ils ont
lisi, ils sont contents et s'empressent de
APPE
■ signer, ou font mettre leurs noms parleurs
b amis. Les habitations sont disséminées, et
b il faut faire quelquefois 4 ou 5 kilomètres
b pour avoir dix signatures.
» Enfin, après avoir fait mon possible, je
t vous adresse cette feuille et celle de M. lfa
b colonel Lebrun de Rabot, qu'il m'avait re-
9 mise (n° 1647), que je vous prie de lui re-
9 mettre.
• Ce qui me plaît, c'est que les huit dixièmes
b de la population de cette contrée désirent
■ l'ordre, la paix et le prince...
• Signé ; L... »
■ Il ne me reste plus à vous faire connaî-
tre qu'une dernière partie de cette organisa-
tion bonapartiste à Paris; c'est celle qui a
trait à la police particulière du comité.
» Dès l'origine, dans la composition du co-
mité directeur qui se réunissait chez M. Rou-
her, vous avez vu le nom de M. Piétri, le
dernier préfet de police de l'Empire. Il fut,
avec MM. Rouher, Conti et Chevreau, un
des quatre premiers membres du comité di-
recteur.
» M. Piétri était resté en rapports fré-
quents avec quelques-uns de ses principaux
confidents et collaborateurs politiques à la
préfecture de police, qu'ils avaient quittée
après le 4 septembre. Je n'en citerai que
deux : M. Lagrange,dont la commission con-
naît le rôle dans le fonctionnement de la po-
lice impériale, et M. Mouton, personnage de
notoriété moindre, mais mêlé, comme chef
du cabinet de M. Piétri, à bien des choses de
police. Ces messieurs se sont employés à re-
trouver et à réunir les anciens agents éloi-
gnés de l'administration à raison de leur rôle
sous le régime impérial. La police du châ-
teau, ceux qu'on nommait « les Corses » leur
ont fourni de nombreuses recrues. Ils ont peu
à peu composé un personnel d'agents qui fait
des rapports, se livre à des surveillances,
contrôle et contrecarre la police officielle, et
fait entre temps le plus de propagande pos-
sible sous toutes les formes. Il y a là un
véritable service organisé, qui aboutit au
cabinet de M. Rouher par l'intermédiaire de
M. Piétri. Que M. Rouher se serve de cette
police occulte, j'en ai la preuve par deux
pièces saisies chez Rouffie, devenu l'un des
principaux rouages de cette organisation,
depuis qu'il avait été chassé de la préfecture
de police, à la suite d'indiscrétions commises
au moyen de documents que sa fonction seule
mettait à sa disposition.
• Ces deux pièces sont des lettres adres-
sées k M. Rouher et portant en tête , inscri-
tes par les secrétaires de M. Rouher, et sur
son ordre, les mentions suivantes :
■ La première :
■ Communiquer k M. Piétri; je ne crois
o pas qu'il y ait lieu de répondre k cetin-
n dividu. ■
■ La seconde :
■ Faire prendre des renseignements par
» M. Lagrange. ■
b Le mécanisme de police avait très-régu-
lièrement fonctionné. Le cabinet de M. Rou-
her avait transmis les lettres k M. Piétri et
à M. Lagrange. Ceux-ci les avaient remises,
pour les enquêtes à faire, k Rouffie. C'est
ainsi qu'il en était détenteur au moment de
la perquisition faite k sou domicile.
» Voyons ces lettres.
» D'abord celle portant en marge la note :
• Communiquer à M. Piétri; je ne crois
b pas qu'il y ait lieu de répondre k cet in-
9 dividu. »
« Paris, 8 juin 1874.
• Monsieur Rouher,
• Je viens, par la présente, vous exposer
■ les motifs de ma démarche près de vous;
u étant dévoué k la cause du prince impérial,
n je désire être un de vos agents, et j'ai la
u prétention de me rendre utile au parti bo-
» napartiste; d'abord, j'ai un programme que
» je me suis tracé, faire de la propagande
» dans le commerce. J'en ai la facilité; sous
» prétexte de publicité d'un annuaire com-
« merci al, il m'est facile de m'introduire dans
d les syndicats ouvriers, faire partie des so-
ciétés de secours mutuels, fréquenter les
> sous-ofliciers de l'armée. Je crois que c'est
d 1k un bon moyen pour avoir des partisans
i chez les soldais. Enfin, mon but serait de
■ travailler à faire des élections favorables
» au parti du jeune prince, soit en vue des
» élections partielles, soit en vue de l'appel
n au peuple. Presque toute la magistrature et
» la plupart des avocats les plus célèbres du
.. barreau sont pour le prince; le clergé se
„ partage entre Henri V et le prince impérial;
■ l'état-major de l'armée ne forme que deux
- fractions : la principale est pour le prince
o impérial, l'autre est pour les priuces d'Or-
d Léans; quant aux républicains, ils sont peu
. nombreux; le personnel administratif voit
y chaque jour s augmenter le nombre des
• partisans de la cause napoléonienne. Enfin,
« M. Thiers est tombé, M. de Broglie est
» tombé; je crois qu'il est temps de se re-
» muer.
b Je crois que M. le duc de Magenta, dans
« son intégrité do soldat et d'honnête homme,
« ne ferait pas d'opposition au jeune prince.
» A Paris, j'ai déjà entendu dire k beaucoup
■• de commerçants : « Je ne serais pas opposé
9 à la dynastie du prince impérial. 9
■ Je fréquente les cours de la Soibonnei
. en sortant du cours, nous causons polili-
APPE
• que ; il s'y trouve des ecclésiastiques, je
» les trouve assez bien disposée Tout mon
» temps est k votre disposition ; s'il vous plaît
b de me donner des ordres, je les exécuterai
» avec promptitude.
» Je suis en attendant, monsieur, l'honneur
» de votre réponse,
» Votre très-humble et très-dévoué servi-
» teur.
■ Signé : L. B..., rue...
» P. S. Mon tils étant employé k la pré-
» facture de la Seine, je désire qu'il n'ait pas
« connaissance de cette démarche; adressez
» à M. B... père. •
■ M. Routier avait bien un peu raison de
se défier d'un individu s'offrant pour des ser-
vices aussi divers, et aussi léger dans ses
appréciations, notamment en ce qui concer-
nait l'illustre maréchal qui a reçu, avec le
titre de président de la Republique, la garde
des lois et de la France contre les entreprises
des partis. Cependant, avant de rien décider,
il avait voulu avoir le sentiment de M. Ple-
in, et celui-ci les informations de Rouffie.
» Voici l'autre lettre, qui portait en marge :
• Faire prendre des renseignements par
■ M. Lagrange. ■
■ Elle avail paru plus sérieuse à M. Rou-
her, car les offres du signataire avaient un
tout autre caractère de précision.
■ Paris, 6 juin 1874.
■ Monsieur,
• Je me permets de venir vous remercier
» de m 'avoir fait savoir que ma lettre à Sou
■ Altesse impériale, k l'occasion du 16 mars,
■ est parvenue k sa destination.
» Je profite de l'occasion pour vous de-
» mander comme une faveur quelques photo-
« graphies de Son Altesse, qui me sont de-
■ mandées par des amis dévoués à l'Empire.
■ Je les distribuerais dans les communes
» que je parcours chaque matin comme col-
» porteur de journaux. Je vois beaucoup de
» monde de toutes les classes, dont j'étudie
a les opinions.
■ Je fais une propagande active, dont le
» succès me paraît assuré dans les commu-
• nés d'Argenleuil, Colombes, Bezons, Houil-
■ les et les environs.
a Nous avons gagné beaucoup de terrain
h .^ quelques mois. Il serait malheureux
» que des imprudences de langage et des ar-
• ticles violents et malhabiles, comme ceux
» qu'on déplore depuis quelques jours dans
» ces campagnes, nous fissent perdre le fruit
• de nos démarches. Je crois pouvoir dire
» qu'il y a la un danger à éviter.
> Je mets au service de la cause mon dé-
• vouement et mon courage. Je suis tout prêt
. à faire ca qui me serait ordonné.
i Veuilles, monsieur, me dire si je puis es-
i pérer les portraits que je vous demande,
» et où je devrai les prendre.
• Agréez, monsieur, mes respectueuses sa-
• lutations.
» Signé : D...
» A M. ïii'utirr. rue de l'Elysée» *
» Cette police, dont vous voyez le méca-
nisme et la hiérarchie, avait ses ramifications
jusque dans nn>n administration et dans les
services auxiliaires de mon cabinet.
» Je ne vous fatiguerai pas par la lecture
de toutes les pièces saisies chez Rouffie, et
qui le prouvent surabondamment. Je me con-
tenterai de vous en citer quelques-unes.
» Mais, d'abord, je dois vous communiquer
trois observations.
• La première , c'est que la préfecture de
police n est évidemment pas la seule des
grandes administrations publiques où la po-
aapartiste essaye de pénétrer. La se-
, c'est que la bonne marche des affaires
et la sécurité de l'Etat sont gravement com-
is par de pareilles tentatives. La troi-
sième, c'est que, Rouffie étant le seul des
nombreux agents de la police bonapartiste
dont nous ayons les papiers, je ne puis éclai-
rer pour vous qu'un très petit coin de cette
Organisation, dont les proportions restent
lies à déterminer. Il y aune sorte de
trouée faite dans les masses de la forêt;
mais la lumière ne peut pénétrer encore
dans ses profondeurs.
■ Quoi qu'il en soit, d'ailleurs, ce que nous
savons suffit pour prouver la grandeur du
danger que fait courir à l'ordre public ce
fonctionnement d'une police eu dehors de
celle de l'Etat.
• J'arrive maintenant au fonctionnement
de la propagande bonapartiste dans les dé-
partements.
■ L'organisation du parti est très-diverse
suivant les provinces. Très - perfectionnée
il m certaines localités, elle est, dans d'au-
tres, a l'état rudîmentaire. Si, dans certains
départements du nord et du centre, L'organi-
sation est complète et remarquablement ac-
tive, dans la plupart de ceux de l'ouest, du
midi et surtout de l'est, elle est très-faible.
Voici, d'une façon générale, ses traits prin-
cipaux :
t Presque partout l'initiative de la propa-
gande a été prise par d'anciens préfets, dé-
putés ou fonctionnaires ayant conservé, dans
les départements ou ils avaient représenté le
pouvoir sous l'Empire, une situation et une
mlluenee. Ils étaient tout indiques pour ser-
vir de lien entre leurs anciens administrés
et le comité directeur, avec les membres du*
quel ils étaient naturellement en relation.
APPE
Cependant, dans quelques départements, le
mouvement a été commencé par des jeunes
gens, les uns fils de fonctionnaires
tait un renom par leur vigueur comme pré-
fets, d'autres fils de magistrats inamovibles
et restés a ce titre à la tête de grandes com-
pagnies judiciaires. Il en est parmi eux dont
les noms vous apparaissent sans que je les
prononce, qui ne reculent devant aucune dé-
pense, qui mettent leur fortune sur la carte
de la restauration impériale, se souvenant
de ce que certaines personnes ont gagné k
ce jeu en 1851, Le comité directeur les a
adoptés comme correspondants, là où les an-
ciens préfets et députés lui faisaient défaut.
En parcourant celles des pièces saisies chez
Mansard dont j'ai eu communication, j'ai pu
me convaincre du rôle que jouent, comme
intermédiaires du comité présidé par M. Rou-
her, M. Guilloutet dans les Landes, M. Ser-
vatius dans l'Allier, M. Boinvilliers dans le
Loir-et-Cher, M. de Buuville dans les dépar-
tements qu'il B successivement administrés,
M. Lezaud fils dans la Haute-Vienne, M. Jan-
vier de La Motte fils dans Maine-et-Loire, etc.
Si je voulais être complet, je serais entraîné
à vous nommer tous nos départements et k
vous citer tous les noms plus ou moins illus-
tres de l'annuaire impérial. Ne croyez pas,
messieurs, que ce soient là des volontaires
agissant chacun à leur guise et faisant usage
de leur liberté politique en faveur d'un ré-
gime regretté ou désiré. Non, ce sont les
correspondants d'un comité supérieur, d'un
comité rayonnant, pour me servir d'une ex-
pression employée k la tribune de La Chambre.
■ Comment en douter en présence de la
pièce que voici, trouvée chez M. Mansard,
et probablement écrite par un membre même
du comité, après avoir reçu les plaintes de
quelques-uns de ces correspondants qui se
croyaient négligés:
■ Les correspondants du comité central
» en province font preuve d'un grand dé-
o vouement. Si on ne veut pas qu'ils se dé-
» couragent en abandonnant le rôle actif
» qu'on leur demande, il est nécessaire de
» reconnaître leur bonne volonté par quel-
" que témoignage de satisfaction.
» On a déjà parlé dans ce sens d'une pho-
» tographie signée par le prince impérial
■ qu on adresserait directement de Paris aux
» correspondants de province. Aucune déci-
■> sion n'a été prise. 11 serait pourtant indis-
» pensable de ne point paraître indifférent au
» zèle d'amis dévoués. On risquerait de per-
» dre rapidement tout le terrain reconquis
i parles efforts de ceux qui ont reçu mission
■ d'organiser les départements. »
t (Cette note est écrite sur un papier por-
tant en tête les lettres L. et C. entrelacées.)
» Ces correspondants, dont l'existence est
certaine, ont- ils ou n'ont-ils pas procédé,
comme ceux de Paris, k la création de comi-
tés?
a Je serai, sur cette question, beaucoup
moins complet et précis que pour ce qui re-
garde la capitale ; car les renseignements
politiques des préfets sont concentrés au ca-
binet du ministre de l'intérieur. Je ne' les
connais que par exception. Je n'ai que les
indications qui me sont fournies par les rap-
ports des commissaires spéciaux là où il y eu
a, ou par les préfets, lorsque les faits politi-
ques qui leur sont signales ont un trait di-
rect avec les lois de sûreté et de police. Je
me bornerai, par conséquent, k vous dire ce
qui est arrive à ma connaissance sur cette
question des comités bonapartistes dans les
départements, par les sources d'informations
qui me sont propres, vous renvoyant, pour
tout le reste, à M. le ministre de l'intérieur
ou a mes collègues préfets des départements.
• Dans la plupart des départements, le co-
mité bonapartiste n'est autre que le conseil
d'administration et de rédaction du journal
subventionne par le comité Rouher. La cor
respondance des rédacteurs de ces journaux
avec ce comité, telle qu'elle se révèle dans
les documents consignés aux archives de
Mansard, fait foi de ce que j'avance. Elle
n'est, k vrai dire, qu'une suite de rapports
sur les faits intéressant le parti, sur les
moyens à employer pour avancer ses affai-
res. Il y a lk telle lettre dans laquelle on
voit le rédacteur en chef d'un des journaux
subventionnés par le comité Rouher, carac-
térisant de la manière suivante la réunion
d'une assemblée générale des actionnaires
de ce journal :
■ Mon cher monsieur Mansard,
■ Nous avons eu, samedi dernier, la reu-
• nion générale de nos actionnaires. Pas un
• n'a manqué à l'appel, et, depuis longtemps,
» on n'avait pas vu dans l'Aube une m
» tation bonapartiste si Imposante. Je suis
■ heureux et fier du résultat obtenu, car il
- est mon ouvrage exclusif....
• Ecrivez-moi quelques mots...
■ Mdle amitiés et dévouement sans bornes.
» Signé : Mazunbkp.
» Tioyes, le 22 mai 187*. »
» Mais, en dehors de ces comités ayant
leur Blége dans les bureaux de rédaction du
journal subventionné, y accumulant les bro-
chures, les images destinées a la propagande,
v préparant les manifesta Lions du parti, il
existe flans quelques départements des co-
nùtéa reliés entre eux et k un comité central
de département.
APPE
• Je crois pouvoir citer le département de
la Haute -Vienne et le département de la
Côte-d'Or coin I je me
fonde, pour le croire, sur des d
précises que m'ont faites les préfets
départements. Dans Seine-et-Marne, il n'y
a, au contraire, à ma connais ince,
comité d'arrondissement, celui do Fontaine-
bleau, qui opère dans la ville et les environ-;.
Ce comité est très bruyant dans ses mani-
festations; je ne sais s'il est efficace dans
son action. Il est présidé par M. Tristan-
Lambert. J'ai entendu dire de bonne source
qu'à côté du comité Tristan-Lambert, il y
avait, dans Seine-et-Marne, toute une pro-
pagande où le socialisme el le bonapartisme
confondaient si bien leurs langages , qu'il
était difficile de distinguer l'un de l'autre.
Le préfet de Seine-et mai ne | oun ail mieux
que moi vous édifier sur cette question. Dans
les Bouches-du-Rhône et dans la Marne, tes
documents saisis chez MM. Mansard, Ami-
gues, Moureau et Rouffie attestent l'exis-
tence des comités. En ■-,o qui concerne le co-
mité bonapartiste des Bouches-du-Rhône, je
me rappelle :
» 1° Une lettre de Rouffie, indiquant que
M. Lagarde a été nommé président du co-
mité bonapartiste de Marseille;
s 2« Une lettre datée de Marseille, 28 oc-
tobre, trouvée chez Moureau , et contenant
le passage suivant :
• Les partisans do l'appel au peuple ont
» fondé un cercle appelé le Cercle gaulois. Il
» compte quatre cents adhérents, ouvriers,
» industriels, commerçants, banquiers, arma-
it teurs, et s'est ouvert rue de Noailles, sous
n la présidence morale du prince impérial,
■ sous la présidence réelle de M. Campi, of-
» licier de la Légion d'honneur, et la prési-
» dence honoraire de M. Lagarde , ancien
« maire de Marseille. »
» 3° Une lettre du 15 avril 1874, éi
M. Rouher par le comte Caccia, dont j'ex-
trais les passages suivants :
• Monsieur le ministre,
» La puissance avec laquelle le parti bo-
■ napartiste s'affirme depuis quelque temps
» en France s'est particulièrement fait sen-
» tir à Marseille. De la situation passive où
» ils se trouvaient naguère, les anus de l'Eiu-
« pire sont prêts k devenir une force active
■ et énergique.
i Le Cercle gaulois est un point de rallie-
■ ment d'une haute importance, un centre
» d'où rayonnera une vitalité féconde , le
• jour où une lutte électorale, plébiscitaire
• ou autre sera engagée. Grâce k ce lieu de
» réunion, nous commencerons k nous voir,
ii k nous connaître, à nous compter...
■ En un mois, le Cercle gaulois a été créé,
» malgré des difficultés qu'on avait crues
• insurmontables; en vingt jours, notre parti
■ possédera ici le drapeau qui lui manque,
- c'est-k-dire un organe dans la presse pro-
» vençale. S'il en est ainsi, votre nom, si
» cher k nos cœurs, sera de nouveau acclamé
• par tous ceux qui regrettent, qui aiment,
» qui désirent, qui veulent l'Empire et qui
« savent fort bien que vous en êtes l'illustre
» précurseur.
■ Veuillez agréer, monsieur le ministre, les
• hommages de mon plus profond respect.
» Votre très-humble et très-obéissant ser-
i viteur,
■ Comte Joseph Caccia. »
s Vous remarquerez qu'elle est adressée à
» M. le ministre. »
» Pour le département de la Marne, cer-
taines pièces saisies chez Amigues sont plus
significatives encore. Elles établissent le
fonctionnement de comités tondes sous l'in-
spiration d'un sieur Laviarde, un des orga-
nisateurs des comités parisiens, celui que,
dans une lettre du 26 juin, Moureau pn
tait k Mansard sous le titre de « président du
■ comité rémois. » Je me souviens aussi d'une
lettre curieuse écrite k Amigues par un sieur
M..., qui signe : ■ Fondateur de la Société
napoléonienne , u et de pia.ees-vei baux de
réunions tenues dans certains villages, no-
tamment k Fleury-la -Rivière , réunit
L'Ëmpïre aurait été acclame, a en croire les
proces-verbaux dresses par M... .-t envoyés
k Amigues.
■ Je suis disposé, malgré ces faits et cer-
taines apparences, k croire que, dans la ma-
jorité des départements, en mettant de côté
l'organisation constituée dana les bureaux de
rédaction des journaux subventionnés par le
comité Rouher, on ne trouverait pas de co-
mités proprement dits.
■ C'est ainsi que, dans la Somme, dont je
vous ai parlé hier incidemment, a l'oi
de l'emploi de timbres portant la mer
.. mité impérialiste, ■ j'estime qu'il n'y a
pas de comité, au sens ordinaire et légal du
mot. Cela n'empéi ne pas La propagande de
se faire sur l'échelle la plus étendue, sous
l'influence d'agent!
directe avec Pans et I h» elhurst. Ceux qui
s'agitent le plus, cherchant toutes les <■ i
siona de se mettre en i * id -, sont : MM. de
Septenville et le baron do Saint-Aub in
de ir un de | èlei du L6 mars a chisel-
hui'St, et qui fut, ii la suite do ce voyage,
i di i stions de maire de la
. le Coulle ■■ A côl i eu des-
sous d'eux travailla ni. roux agents
appartenant k tOU< I di
ciété : officiera ministériels) négociants,
APPE
170
voyageurs de commerce, anciens commissai-
res de police, etc.
■ Tout ce monde multiplie, k Amiens et dans
tribution d poi traits,
d i 'hures, et va solliciter des signatures
pour les adresser au prince impérial.
■ Ils agissent par eux-mêmes, par leurs
par Leurs employés de fabrique. Ils
vont dans les villages, chez les notables ou
les paysans, colportant de maison en mai
des photographies du prince impérial. Lors-
qu'une commune semble suffisamment satu-
rée d'images, ils envoient un de leurs agents
porteur d'une adresse généralement ainsi
conçue :
■ Je charge monsieur un tel... do porter au
» prince impérial l'expression de mes vœux
■ et de mon dévouement. ■
» Celui-ci se rend chez tous les habitants
qui ont reçu des portraits, auxquels il a per-
suadé que c'était un cadeau direct du tils de
Napoléon III, et qui s mai-
sons, non sans quelque orgueil k l'idée qu'ils
sont personnellement connus du prince. U
leur demande leurs signatures au lias d'une
adresse représi me un acte de re-
in, sri àment bien dû pour une attention prîn-
cière. C'est ainsi que MM. de Saint- Aubiliet,
de Septenville et d'autres ont pu envoyer en
Angleterre des liasses d'adresses et de signa-
tures.
» J'ajoute que tout cela n'a pas gran I
leur en soi; car, en employant les m
procédés, on obtiendrait, je crois, amant
d'adhésions au pied d'adresses demandant
toute autre chose que le rétablissement de
l'Empire. Cependant, ce sont des faits qu'il
ne faut pas négliger; car ils troublent le pays
et ils donnent aux agents bonapartistes une
arme contre ceux qu'ils ont entraînés une
première fois. En effet, des qu'un individu
s'est laissé arracher sa signature, on lui per-
suade que le seul moyen pour lui d'cehapper
k la responsabilité de ce qu'il vient de faire,
c'est de hâter la restauration de l'Empire, et
on le domine pour l'avenir en L'intimidant.
• Je me suis inspire, pour vous faire cet
exposé, de la lecture de rapports adressés
pur des agents bonapartistes de la Somme
aux chefs du parti dans leur département,
rapports que j'ai pu me procurer, mais que
je ne puis remettre à la commission. Je ne
crois pas que ceux des m
mission qui connaissent le département de la
Somme trouvent qu'il y ait qui
d'exagéré dans cet ensemble d'indications
qui vous donnera une idée
ce qui se passe dans les départements où il
n'existe pas de comités proprement dits.
» Mais qu'il y ait des comités ou scii-
des correspondants isoles, la propagande
bonapartiste n'en aboutit pas moins, pour les
c ptes k rendre, pour les ordrea à prendre,
k M. Rouher et à ses collègues de Paris.
C'est sous leur main qu'est la source k la-
quelle les comités ou agents correspondants
vont puiser les moyens matériels de la pro-
pagande : brochures, images, etc.
a Tout ce que je vous ai rapporté des moyens
de propagande et d'agitation employés a Pa-
ris (distribution de brochureseï
signatures d'adresses, services fum bi
ueut de l'appel au peuple, reci utemenl
de pèlerins pour r Angle terre) se rep
dans les mêmes formes sur ton
du territoire, avec une sorte de méth
comme il convient dans un paru tres-centra-
Lisé et très-discipliné. Il y a une latitude
au tempe r iiuent de chacun ; mai
ivent dans les limites du cadre disposé
par une autoi '■' ■'■
• Pour maintenir celte unité, cette h i
nie dans l'action avec des organisa
i îles si diffél
i ige M. Rouher a ses inspecteurs. Ce sont les
I . préfets d'autrefois, les grands fonc-
tionnaires de demain dans les projets du
parti.
» Ils sont chargés d'aller visiter de loinps
,,,[,, Le dépai tements places bous leur
direction avant le 4 septembre . et de veiller
à ce que le mouvement bonapartisie ne som-
meille ou ne s'égare sur aucun point. Ce sont
les misai dominiei du comité.
» 11 n'\ a pas un de vous qui n'ait été mis
au fait de ces tournées très- multiplié es de-
puis quelque temps et do la façon 'loin se
. L'envoyé du
rive ; i parti
: que tous le -
qui ont signe les adresses, écrit des 1'
offert leur . oneours, en un mot, rendu quel-
; . . ■ i i ..... I :
■l reçues; on distribue des proue
on prend note des réclamations; on stimule
mente qui hésitent, ou b.
mêle les avertissements aux paroles
tueuses, etc.
■ N'est-ce pas lk <inont
dans Leurs tournées MM. Servatius, de Bou-
ville, Gïmier, •lan\ ier de La Motte, de Parin-
court, Piein , Pugliesi-Conti , d'Auribeau,
Cornuau, Chevreau, etcT Leurs successeurS|
ceux qui, k leurs yeux, sont des usurpateurs
menacés d'un renversement prochain, pour-
raient vous édifier sur l'impression quo cau-
sent et les lia.
toujours accompagnées oi l'un re-
doublement dans les distributions do por-
traits ou «le brochures. Heaucoup de m
, de petits fonctioi ■
singulièrement troubles par les allées et ve-
130
APPE
nues d'hommes qui représentaient le pouvoir
hier et qui disent très-haut qu'ils le repré-
senteront demain.
• J'ai eu sur toutes ces manœuvres des
rapports fort intéressants d'un certain nom-
bre de mes collègues ; je viens de les résumer
devant vous.
» Il y a même des départements où les pré-
tentions affichées par les envoyés extraor-
dinaires du comité dépassent la mesure du
croyable. En voici un exemple : des adres-
ses avaient été colportées dans l'Oise et
mises en circulation par le curé de la com-
mune de Royaucourt. L'évèque de Beauvais
lui avait adressé de sévères remontrances;
mais, comme il ne tenait pas compte des dé-
fenses de ses supérieurs ecclésiastiques et
continuait sa propagande, le préfet invita la
gendarmerie a constater par des procès-
verbaux les conditions délictueuses dans
lesquelles se produisaient ces manœuvres.
M. L. Chevreau, le dernier préfet de l'Oise
sous l'Empire, avisé des ordres donnés à la
gendarmerie par son successeur, écrivit au
commandant de la compagnie départemen-
tale pour le prévenir que, s'il inquiétait ou
gênait la propagande bonapartiste, il se ver-
rait dans la dure nécessité de provoquer con-
tre lui des mesures de rigueur.
■ Le fait peut vous paraître si extraordi-
naire que, sur ce point, j'éprouve le besoin
de lire la dépêche même du préfet de l'Oise
portitnt à ma connaissance cet acte de M. L.
Chevreau.
« Le curé du petit village de Royaucourt,
» dans le canton de Maignelay, m'a été par-
• ticulièrement signalé pour son ardeur à
» faire signer des adresses. Ce prêtre, qui ne
• tient pas compte des avertissements que
a Mgr l'évèque de Beauvais m'a assuré lui
» avoir fait parvenir, est le correspondant de
» il. Léon Chevreau. J'ai même été très-
» confidentiellement saisi, par M. le comman-
■ dant de gendarmerie, d'une lettre singulière
■ dans laquelle M. Léon Chevreau reprochait
• à cet officier d'avoir fait surveiller les agis-
■ sements du curé de Royaucourt et le me-
■ naçait d'une dénonciation à ses chefs.
» Je ne doute pas que cet essai d'intimida-
• tion n'ait absolument échoué, mais il est
■ bien significatif. Il est difficile de ne pas le
» rapprocher d'autres pièces que j'ai vues et
■ dans lesquelles le même M. Léon Chevreau
■ promettait à d'anciens maires son appui
» auprès des membres du gouvernement ac-
■ tuel. ■
• L'exploitation d'un crédit imaginaire au-
près du gouvernement, c'est là un des traits
distinctits de la propagande bonapartiste. Il
se retrouve dans ce qu'on dit aux paysans
aussi bien qu'aux fonctionnaires qu'on veut
intimider ou séduire.
• Mais c'est surtout lorsque le comité de
M. Rouher juge qu'une candidature bona-
partiste ueut être posée dans un département
que le rôle de l'ancien préfet se dessine. Le
candidat s'efface derrière lui , tout comme
autrefois, et il semble à la population incer-
taine que le passé revit. C'est l'ancien préfet
qui s'adresse aux électeurs, qui dirige les
agents, qui ordonnance les dépenses, qui
dicte les ordres pour la propagande , qui
donne le signal pour l'affiche de la dernière
heure. Reportez-vous à ce qui s'est passé
dans l'Oise aux dernières élections; aux faits
constatés hier dans les Hautes-Pyrénées, au-
jourd'hui dans Seine-et-Oise. Les candidats
ui tenaient ou tiennent encore le drapeau
e l'Empire, dans ces luttes électorales, ne
commandent pas les troupes: c'est le préfet
de l'Empire qui les mené; cest M. L. Che-
vreau, c'est M. Garnier, c'e>>t M. Cornuau.
Relisez à ce point de vue les lettres adres-
sées aux habitants de l'Oise et de Seine-et-
Oise avant et après les élections par MM. Che-
vreau et Cornuau ; j'en dépose des copies
sur votre bureau.
■ J'appelle tout spécialement votre atten-
tion sur la circulaire adressée aux élecl
par M. L. Chevreau, après la nomination de
M. le duc de Mouchy, et sur ce passage :
• Nous avons obtenu presque partout la
■ majorité. Il est essentiel de rester groupés
• ré m. ùmeiit en face do ces hommes qui vuu-
• draient imposer un gouvernement à la
• France sans la consulter. La nation seule
• a le droit de disposer de son avenir; tôt
• ou tard il faudra bien qu'on l'interroge.
•urons jusque-là fortement organisés
• contre nos adversaires.
■ Iiaus Ihs communes où nous sommes les
• plus nombreux, ne nous laissons pas en-
air par le succès. Continuons it nous
• voir les uns les autres, à nous soutenir inu-
. tuellementi à nous encourager et, en même
. temps, a rara ner .i nous ceux qui ne i ont
Notre cause est si justo qu'elle
■ doit s'imposer peu à peu k tous les esprits
res. •
« Demeurons fortement organisés contre
nos ' iC -i, messieurs, dit tout
.
• Ma déposition no s-i
■ VOUS [liirlcr d'un pi
lieux que le parti bonapartiste a imaginé
p-. m- masquer L'organisation et le fou
at du sa propagande sur tout lo terri"
i-
• Cu procède cou
de propagande sous l'apparence d'un In
r d assurance,
rièro les statuts d i ui »nce
l
APPE
contre l'incendie ou toute autre nature de
sinistre.
» Mon attention fut éveillée sur ce point
par des rapports me signalant des tournées
dans les départements d'anciens préfets trans-
formés en inspecteurs généraux des grandes
compagnies d'assurance et paraissant s oc-
cuper oeaucoup moins de la bonne marche
des compagnies qu'ils représentaient que des
résultats électoraux probables, de l'influence
qu'aurait la substitution du scrutinde liste
au scrutin par arrondissement, de l'établis-
sement d'un journal, de leur candidature, des
chances à la députation, etc.
■ J'acquis bientôt la certitude qu'en dehors
de ces situations exceptionnelles, où les ques-
tions d'assurance et de politique se mêlaient
si étroitement, il y avait une tentative très-
sérieuse faite par M. Perron, M. le colonel
Piétri, etc., pour organiser, sous le couvert
d'une compagnie d assurance , s'étendant
nominalement à tous les objets imaginables,
un vaste système de propagande bonapar-
tiste , ayant dans chaque arrondissement ,
dans chaque canton, un représentant en cor-
respondance constante avec un conseil d'ad-
ministration tout politique.
» C'était la réalisation d'un plan qui avait
été soumis à l'empereur et approuvé par lui.
Je sus aussi que M. Rouher n'avait pas goûté
ce projet, le jugeant trop audacieux et aussi
trop facile à percer à jour, à raison de la
notoriété qu'aurait nécessairement le conseil
d'administration qu'on placerait à la tête
d'une telle compagnie ; mais qu'on avait
passé outre; que des souscriptions étaient
recueillies dans certains départements; que
le titre de la future société n'était pas encore
fixé, qu'on hésitait entre le Globe et l'Etoile.
• Les documents dont j'ai eu connaissance
depuis les perquisitions et certains rapports
qui me sont parvenus des départements m'ont
prouvé, depuis, l'exactitude des informations
qui m'avaient été fournies.
■ M. Perron, inventeur de ce système de
propagande masquée, était cet ancien chef
de division au ministère d'Etat, honoré de
l'amitié personnelle de Napoléon III, dont
j'ai déjà parlé.
t II avait été, je crois, activement mêlé
autrefois, à la société du Dix-Décembre et à
la préparation du coup d'Etat de 1851. Il est
certain, pour moi, qu'il avait fait agréer son
plan à l'empereur. Voici, en effet, dans quels
termes M. F. Piétri, le secrétaire de l'empe-
reur, écrivait k M. Mansard le 25 octobre
1872:
■ Chiselhurst, 25 octobre 1872.
■ Cher monsieur,
■ J'ai soumis à l'empereur la note relative
• au journal le Progrès de Paris, dont M. Per-
o ron m'avait entretenu à mon passage à Pa-
» ris. Je viens de la transmettre, par ordre
» de Sa Majesté, à M. Rouher, en le priant
■ d'examiner avec intérêt ce qu'on pourrait
» faire pour seconder le projet de MM. Boul-
■ nais et Perron, qu'elle sait lui être très-
y dévoués, et travailler utilement pour le suc-
d ces de la cause.
■ Je pense que M. R-.. vous en parlera.
■ Rien de nouveau à Cambden-House. Tout
» le monde se porte bien.
■ Veuillez agréer, cher monsieur, l'expres-
■ sion de mes sentiments très-dis ingués.
■ Signé: Piétri. »
■ Vous verrez dans l'exposé fait a M. Rou-
her, par M. Perron, de son plan de société
d'assurance, que ce journal, le Progrès de
Paris, devait être l'instrument, dans la presse,
de l'association politique cachée sous le raan-
teau de la compagnie d'assurance.
■ Cette lettre de M- Piétri a encore une
autre valeur : elle montre le rôle de M. Man-
sard, permet de très-bien juger quelle était
la nature de ses relations avec M. Rouher et
son comité. M. Piétri informe M. Mansard
qu'il a soumis a l'empereur la note de M. Per-
ron, que l'empereur a approuvé le projet, et
écrit à M. Rouher. Il pense que M. Ruuher
en parlera k M. Mansard, c'est-k-dire que la
question passera de la théorie k l'exécution ,
du comité aux metteurs en œuvre de ses dé-
cisions.
• La mort de l'empereur suspendit l'exé-
cution de ce projet, mais ne le fit pas aban-
donner.
» En effet, Voici comment, à la date du
9 mai 1S73, Perron exposait ses desseins à
M. Rouher et quelles raisons il faisait valoir
pour y intéresser le souverain dispensateur
de l'appui matériel et moral du comité :
« Paris, 9 mai 1873.
» Note pour M. RouheTi
» Monsieur,
■ Voici la note que vous m'avez fait l'hon-
■ neur de me demander mardi dernier. J'hé-
« Mt:ns à vous l'envoyer, car elle ne vous
• apprendra rien que vous ne sachiez mieux
> que moi. Son Seul mente est de constater
; lits quo j'ai vus et d'iudiquer une or-
■ ganisation dont j'ai reconnu par la prati-
• que toute l'efficacité.
■ Etat de l'opinion.
» Je no parle que des départements de
- l'est et du nord-est, que je viens de par-
» courir pendant six mois. En Frum-he-
téj 'i ii ce qui nous reste du l'Alsace
• et de la Lorraine, en Champagne, dans
APPE
< l'Aisne et les Ardennes, les opinions poli-
• tiques se répartissent ainsi:
» Dans toutes les villes, grandes ou petites,
■ les commerçants, les agents d'affaires, les
» avocats et officiers ministériels sont en ma-
» jorité pour le gouvernement de M. Thiers,
■ non par svmpathie pour sa personne, mais
» parce qu'il est le gouvernement, qu'il passe
» pour maintenir l'ordre et avoir hâté la li-
» bération du territoire ; si l'ordre est trou*-
■ blé, si le parti rouge devient menaçant, si
» les affaires se ralentissent, c'en est fait de la
» popularité de M. Thiers. Déjà, il y a un
o mois, le commerce souffrait et le mécon-
• lentement contre le chef du pouvoir coin*
» mençait à se faire sentir; que doit-ce être
» aujourd'hui?
■ Le parti légitimiste, dans l'Est, ne compte
• que quelques familles nobles et un certain
» nombre de prêtres sans influence sur les
d populations; dans toute cette partie de la
d France, les préventions contre la légitimité
» et le clergé sont aussi vives qu'en 1815.
a L'orléanisme n'a de partisans que parmi
■ quelques banquiers, vieux commerçants et
» riches bourgeois, dont l'influence est nulle
• sur les masses. D'ailleurs, depuis que les
o princes ont revendiqué le reliquat des biens
» que leur père avait volés k la nation, per-
» sonne n'ose plus parler en leur faveur.
a Ils se sont suicidés.
» Le radicalisme a pour lui, en province,
» les mêmes éléments qu'à Paris, les ouvriers
u agglomérés dans les grandes fabriques ,
» ceux qui n'aiment pas le travail, les haui-
» tués des cabarets, les déclassés, les ambi-
« tieux de bas étage et presque tous les com-
» mis voyageurs, qui ne cessent, dans les ta-
« blés d'hote et les cafés , de prêcher la
» république de Gambetta, en couvrant d'in-
« jures l'Empire, la dynastie impériale et
» ceux qui l'ont servie.
a Le parti bonapartiste a pour lui, dans les
« villes, toute la population paisible des ren-
u tiers, des retraités, du commerce de détail,
• et la majorité des magistrats assis. C'est
■• plus de la moitié des habitants.
a Quant aux campagnes, elles sont restées
» partout, sauf les mauvais sujets, aussi im-
d pénalistes qu'elles l'étaient il y a dix ans.
o Rien n'a pu y détruire le prestige du grand
« nom de Napoléon; ce qui n'empêche pas
» que, dans les élections locales, la majorité
« des paysans votera pour les braillards les
» plus avancés.
a Le parti impérialiste est donc encore le
a plus nombreux et le plus puissant.
a Malheureusement, il ne se compose guère
a en province que de gens timides qui lais-
« sent dire et faire les républicains et n'o-
» sent pas se prononcer, soit parce qu'ils ne
• savent pas quoi répondre aux attaques des
• détracteurs de l'Empire, soit surtout parce
» qu'ils craignent de se compromettre devant
«les autorités locales, et qu'ils manquent
» I artout de point d'appui, de comités locaux,
a de centres autour desquels ils puissent se
a grouper, ainsi que d'organes de leur opï-
a mon.
a On ne trouve dans les gares, les hôtels,
a les cafés, que des journaux radicaux venus
a de Paris ou publies dans les chefs-lieux de
a département et d'arrondissement. h'Ordre
a et le Pays ne sont reçus dans aucun lieu
» public. Les partisans de l'Empire que j'ai
a vus se plaignent unanimement d'être sans
a informations, sans relations entre eux, sans
» direction, sans moyens de répondreaux ou-
a trages de leurs adversaires, d'en être ré-
a duits, comme ils le disent, k faire les morts.
a Moyens d'action.
a Le remède à ce fâcheux état de choses
■ est tout indiqué. Il faut au parti de l'Em-
a pire une organisation vigoureuse, s'éten-
a dant sur tous les points de la France, et un
» journal ou des journaux à bon marché, qui
« se répandent jusque dans les derniers vil-
a lages.
a Chaque chef-lieu de département et d'ar-
a roudissement doit avoir un comité qui or-
a ganisera des sous - comités dans chaque
a chef-lieu de canton et dans chacune des
a principales communes rurales, comme en
> ont les radicaux.
a Ces comités peuvent être constitués di-
a rectement ou par un moyeu détourné] ce
a qui serait plus sûr, comme celui que j'avais
a proposé l'année dernière, c'est-à-dire par
a la création d'une compagnie d'assurance
» qui aurait un directenr spécial dans chaque
■ chef-lieu de département et d'arrondis.se-
« ment, avec des agents cantonaux et un
a agent lucal dans chaque commune.
■ Il va sans dire que tous ces directeurs et
a adjoints seraient choisis parmi les hommes
■ dévoués à notre cause; tien du plus facile
a que de lea trouver dans les anciens mem-
a bres des conseils généraux et d'arrondis-
a sèment et dans les anciens maires de l'Em
a pire.
■ Quelques semaines suffiraient pour créer
« cette vaste organisation.
• Que l'on envoie une vingtaine d'anciens
" préfets ou sous - préfets , avec le titre
» d'inspecteurs de la compagnie, dans les lo-
a calites qu'ils ont administrées, pour y truu-
• ver dos directeurs de depurioiuont et d'ar-
a rondissemont qui, k leur tour, seront char-
» gés de choisir des agents cantonaux, les-
» quels Humilieront des agents communaux,
« et, avant un mois, tout ce porsonnel sera
APPE
• prêt à fonctionner. L'organisation des co-
i mités locaux s'ensuivra nécessairement,
i Nous aurons ainsi, sur tous les points du
■ pays, un personnel dévoué pour répandre
• nos journaux, nos brochures et soutenir
a nos candidats dans toutes les épreuves élec-
a to raies.
a Pour diriger ce nombreux personnel, il
a faut un journal hebdomadaire qui, sous
« prétexte de traiter spécialement des assu-
» rances et de l'économie rurale, servirait
a d'organe k notre opinion. En réduisant le
» prix de cette feuille k 5 francs par an, ou à
a 10 centimes le numéro, et en exigeant que
» chaque agent y fût abonné et la communi-
a quât autour de lui, on arriverait à la faire
a lire dans toutes les communes de France,
" et l'on aurait ainsi, soit pour les élections,
a soit pour l'appel au peuple, un moyen puis*
» sant de propagande et d'action qui ne coû-
» terait pas une obole au parti.
» Rien n'est plus facile que d'organiser
o cette compagnie d'assurance. Elle serait
« d'abord contre l'incendie, pour éviter de
a recourir à l'autorisation du gouvernement.
« J'en connais une qui est toute prête et qui
a ne demande pas mieux que de se mettre k
a notre disposition.
» Si M- Rouher et la commission pensent
a que ce moveii mérite d'être examiné, je me
u mets entièrement k leur service pour leur
a fournir toutes les explications nécessaires.
■ Recevez, monsieur, la nouvelle expres-
a sion de mes tres-respectueux sentiments.
a Votre tout dévoué serviteur,
• Perron, 31, rue Bellechasse. a
» Je vous prie de retenir ces dernières li-
gnes : « Si M. Rouher et la commission peu-
a sent... ■ Cela ne va guère, pas plus, d ail-
leurs, que bien des choses que vous savez
déjà, avec les définitions «du comité de comp-
a tabilité a données k la tribune.
• L'exécution a eu deux phases. Dans la
première, M. Perron a cherché à conclure
un arrangement avec les compagnies d'as-
surance existant déjà, et qui consentiraient
à recruter leur personnel d'inspecteurs ex-
clusivement dans les rangs du parti bona-
partiste; en fin de compte, il a échoué. Dans
la seconde, il s'est décidé à créer, avec ses
propres forces et le concours de personnes
et de capitaux bonapartistes, une compagnie
d'assurance nouvelle appelée le Globe.
a II y a au greffe des correspondances très-
curieuses et très-précises sur tout cela.
a J'ai eu notamment entre les mains les
listes de souscriptions et d'adhésions dressées
par Perron. Elles ne sont composées que de
personnes activement mêlées k la propagande
bonapartiste dans les départements ou k Pa-
ris. Lu. pensée de M. Perron a été reprise,
après la disparition du Globe, par un groupe
d'agents bonapartistes, k lu tète duquel se
trouve le colonel Piétri. Ils ont fondé, sur
les mêmes données que lu société le Globe,
une compagnie d'assurance qui a pris le nom
de l'Etoile française. La liste du conseil d'ad-
ministration suffit k vous édifier sur son vé-
ritable caractère.
Conseil d'administration de la compagnie
d'assurances contre l'incendie, sur lavie,etc,
/'Etoile française.
MM. le colonel Piétri, propriétaire, à Paris,
président,
le commandant Galloni d'Istria, vice-
président.
Bassot, fils aîné, ancien juge au tribu-
nal de commerce de Dijon.
Tripier Le Franc, propriétaire, à Paris.
Hersant, officier supérieur en retraite,
propriétaire, à Paris.
Rousseau Laugwelt , propriétaire , à
Paris.
■ Les prospectus de cette société {'Etoile
sont répandus dans tous les endroits où se
forment des rassemblements de personnes
appartenant au parti bonapartiste. C'est ainsi
que ceux qui ont le respect des choses reli-
gieuses ont eu la tristesse de voir distribuer
ces réclames aux dernières messes anniver-
saires bonapartistes qui ont été célébrées k
Paris, et cela jusque dans l'église.
a Je dépose sur votre bureau des exem-
plaires des statuts et des prospectus.
i Le siège social du Globe devait être à
Paris. On a fixé celui de V Etoile à Londres,
sans doute par précaution. Mais toutes les
opérations de l'Etoile, qui n'ont guère, d'ail-
leurs, consisté jusqu'ici qu'à recueillir des
souscriptions dans l'intérêt de la cause bo-
napartiste, se font en France. Plusieurs pré-
fets, entre, autres ceux du Pas-de-Calais, de
la Marne et de la Nièvre, m'ont signale le:
menées de ces prétendus agents de l'Etoile,
Une chose k noter, c'est la réduction de la
dernière phrase du prospectus et le parti
qu'en tirent les prétendus inspecteurs et au-
tres pour leur propagande : • Chaque action
a profitera simultanément des bénéfices de
■ l'assurance contre l'incendie, de l'assu-
» raine sur la vie, nuis de toutes branches
» d'assurance que fera la Société dans un
a avenir peu éloigne. •
■ J'ai, d'ailleurs, vu (et ce document est
au greffe) un travail d'un haut intérêt, sur
les ressources que présente ce mode particu-
lier de propagande : c'est le tableau par dé-
partement et arrondissement de tous les
agents de cette compagnie le Globe que Per
rou voulait fonder. Tous ces soi-disant agents
APPE
d'assurance sont indiqués, avec «eurs noms,
adresses et professons, le nombre d'actions
qu'ils ont souscrites ou promis de souscrire.
■ Voilà, messieurs, tout ce que ie suis de
plus important sur les tentatives faites, sur
),-s résull as obtenus par le parti bonapar-
tiste pour créer, dans les départements, une
organisation se rattachant à une direction
centrale et facilitant le travail de propa-
gande engagé à peu près partout.
■ J'arrive aux efforts tentés par la propa-
gande bonapartiste pour atteindre l'armée
et les grandes administrations du pays.
■ L'armée est, sans contredit, le principal
objectif du parti impérialiste. Il ne ml ■
ri» mi pour entretenir ou réveiller dans m-s
rangs les sympathies en faveur du régime
impérial; il croit habile de compromettre,
non par le langage qu'on les amène a tenir,
au moins par Te langage qu'on leur tient,
certains officiers ou certains soldats; il re-
garde comme une victoire la présence de quel-
ques militaires à des réunions dont le c irac-
tère de manifestation politique se dissimule
mal sous l'apparence de cérémonie pieuse.
p Cette propagande n'a donné, j'ai hâte de
le dire, que des résultats k peu près insigni-
fiants. Il y a, dans notre urinée, un senti-
ment de l'honneur et du devoir militaire,
contre lequel elle a été impuissante k pré-
valoir. L'année de la France a toujours été
une armée légale, et elle entend rester fidèle
à sa tradition.
» Vous vous êtes préoccupés du bruit très-
répandu que, dernièrement, des députations
d'officiers, de sous-officiers et de soldats au-
raient assisté à des inesses célébrées à l'oc-
casion de l'anniversaire de la mort de Napo-
léon III. Les faits qui ont donné naissance à
ce bruit ont été démesurément grossis. Voici
la vérité. Des agents bonapartistes ont dis-
tribué de nombreuses invitations pour ces
messes aux abords des casernes; ils en ont
remis à des soldats rencontrés dans des lieux
publics; ces manœuvres ont déterminé La
présence à ces messes de quelques militaires
de divers grades-, mais elles n'en ont en-
traîné qu'un petit nombre. Dès que le gou-
vernement a été informé de ce qui se pas-
sait, le maréchal de Mae-Mahon a doni
ordres les plus formels pour interdire doré-
navant aux militaires de se mêler à de pa-
reilles démonstrations.
■ U peut être intéressant pour vous de sa-
voir quels sont les moyens principaux qu'em-
ploient les agents bonapartistes pour faire
fténétrer leur propagande dans le inonde mi-
itaire. ils ont commencé par distribuer le
plus grand nombre possible de brochures ra-
contant, a leur point de vue, les faits de la
dernière guerre, et destinées a représenter
nos désastres comme tout à fait indépendants
de la direction donnée k notre préparation,
formations et à nos opérations nulitai-
.,, l'empereur Napoléon. Aux brochures
ont pas tardé a, ajouter la remise clan-
ne, dans les camps et les casernes, de
portraits du prince impérial et l'envoi gra-
tuit de journaux impérialistes, notamment
de YOrdret l'organe du comité de M. Rouher,
soit aux hommes isolés, soit a certaines réu-
nions militaires, sur l'esprit desquelles on
fût que là lecture habituelle de ces feuil-
. lUrrait avoir une action.
» J'ai sous les yeux, à ce sujet, un docu-
ment qui montre bien ce que c est que
propagande et l'accueil qu'elle reçoit. C'est
une lettre écrite k M. Bauny, gérant Je ['Or-
dre, au nom de la commission des officiers
de Saint-Cvr. L'Ordre était adresse à ces
officiers gratuitement, et en dehors de toute
demande de leur part; le président de leur
commission écrivit dans une lettre, datée du
12 juin 1874, au gérant de ['Ordre, que ■ le
» journal envoj é aux officiers leur était sans
> doute envoyé par erreur , ces messieurs
■ n'ayant pas souscrit d'abonnement. » Poli-
ment, dignement, cette lettre écartait une ma-
i e qui avait blessé d'honorables officiers.
• Mais cette propagande par la distribution
de brochures, de journaux et do portraits
était trop gênée par la stricte discipline qui
règne dans notre armée, pour que le parti
bonapartiste s'en contentât. Quelques-uns
i.. principaux imaginèrent, pi
Créer UIl accès plus facile dan., le inonde nu
Iftaire , de former des associations d'anciens
■ . restés Ûdè e i au ouvenh de l'Em-
pire et destinés a devenir les auxiliaires les
plus précieux d'une propagande qui, ■■ i
eux, se -lisserait dans le, . adres de l'armée
active et y déterminerait un courant d'opi-
nion en laveur de l'Empire. !■'■■
■ tionnement de ces association i ne au
raient être révoqués en doute. déd-
ie bureau de la commission plusieurs ,
mens des adresses envoyées par elles au
prince impérial à. l'occasion des annii ■
ros du parti. Je vous demande la pei mi ion
de vous lire seulement les deux documents
que voici.
■ Le premier, en date du 5 mars 1874, est
une circulaire d'un comité d'anciens offi-
ciers, invitant leurs anciens camarades a si-
gner et a faire signer au bas d'une ad
destinée au prince impérial, à. l'occasion de
l'anniversaire de sa dix-huitième année. Le
second est le texte mémo de celte adresse :
« Monsieur,
■ Un comité d'anciens officiers, qui s'est
a formé à Paria sous la présidence du colo-
APPE
t nel Piétri, k l'effet d'envoyer une adresse
u au prince impérial, le 16 de ce mois, a l'hon-
• neur de vous demander si vous voulez vous
• joindre à lui.
■ Ci-joint le projet d'adresse que vou
i pi ie de vouloir bien communiquer a MM. les
■ officiers de votre connaissance qui sont re
» tes dévoués a la cause impériale, et retour-
• ner au comité.
» MM. les officiers qui voudront faire par-
» tie de la députatîon chargea de remettre
• l'adresse au prince sont priés d'en infor-
» mer le comité sans retard.
• Veuillez agréer, etc.
» Lb DÉLÉGUÉ du comité. »
■ Plusieurs spécimens des pièces dont il
s'agit ont été trouves chez le colonel Piétri,
dans les perquisitions faites à son domicile,
et j'affirme, sous ma responsabilité per on-
uelle, ipie celle circulaire et l'adresse jointe
ont été envoyées à un certain nombre de
personnes. Il s'est, d'ailleurs, fait quelque
bruit dans la presse au sujet de ces comités
d'anciens officiers.
- Leur existence et leur but n'ont pas été
nies par le parti bonapartiste, et le journal
{'Ordre leur a même consacre un article dont
je ne me rappelle plus exactement la date,
niais qui, en avouant qu'un comité d'anciens
officiers était formé k Paris et faisait signer
des adresses au prince impérial à l'occasion
de sa dix -huitième année, mettait les auto-
rités judiciaire et administrative au défi de
s'y opposer.
• Voici le projet d'adresse qui était joint à
à la circulaire :
< A Son Altesse impériale Monseigneur
le prince impérial.
■ Monseigneur,
• Nous, anciens officiers de l'année fran-
» çaise, serviteurs de l'Empire et de Sa Ma-
« jesté Napoléon III , avons l'honneur de
i prier Votre Altesse impériale , placée dé-
» sonnais directement k la tête de la grande
«cause de l'appel au peuple, représentée
» par la dynastie napoléonienne dont Votre
■> Altesse impériale est le chef respecté,
» D'agréer l'hommage de notre inaltérable
dévouement, et de compter, Monseigneur,
« sur notre énergique obéissance toutes les
» fois que Votre Altesse impériale jugera
» convenable de défendre ou do proclamer
a sa devise :
« Tout pour le peuple et par le peuple/
■ Le comité d'anciens officiers , de qui
émane la circulaire que j'ai lue, fonctionnait
sous la présidence du colonel Piétri, à la
connaissance dit comité directeur présidé par
M. Rouher, et était en relation avec lui.
Voici quelques lignes d'une lettre adressée
ii Mansard , qui était, je n'ai pas besoin
de vous le rappeler, secrétaire du comité
Ruiilier. Elle est signée par un sieur Liston,
avenue de Lamotte-Piquet, 31, un des colla-
borateurs du colonel Piétri. Elle ne permet
ni doute ni hésitation :
i Cher monsieur,
■ Le comité dout je vous avais entre-
• tenu dernièrement s'est formé et a arrêté
a une rédaction telle que vous la trouverez
■ ci-jointe. Les adhésions commencent k arri-
■ ver, et j'espère que, si ce n'est tout de suite , il
o résultera au moins plus tard quelque avan-
o tage de cette miso en rapport des anciens
■ officiers entre eux.
■ Je serais tres-heureux si vous vouliez
n bien disposer en ma faveur de photogra-
» phn-s du prince, car mon emploi me donne
» la facilité d'en bien placer (faubourg Saint-
» Antoine, Charonne, la gare d'Ivry, Maison*
■ Blanche, Grenelle, Vaugirard, etc., etc.)
■ et un grand nombre.
■ J'ai l'honneur do vous prier, cher mon-
» sieur, de vouloir bien agréer, etc.
■ Signé : Liston. »
» Le sieur Liston était, d'ailleurs, fort en-
a la même époque, dans le fonction-
nement d'un autre comité ayant pour but :
L'organisation du pèlerinage bonapartiste du
k, mus 1874, a Chiselhurst. Son nom ligure,
en effet, au pied d'un document dont le co-
lonel Piétri était détenteur au moment de la
perquisition faite k sou domicile, et qui était
ainsi conçu :
u Organisation d'un comité approuvé par le
» parti, à l'occasion du dix-huitième anni-
• versaire du prince Louis-Napoléon liona-
• partet le 16 mars 1874, à Londres,
» Faire signer et souscrire :
• pour l'achat d'une bannière aux armes
. i la ville de Paria ;
» Pour l'achat do 600 bouquets de violettes
• aveO des ai
» Pour l'achat de rubans violets, de ban-
• demies et do cocardes pour orner quatre
.jeunes gens de l'Age du prince;
■ Pour l'achat de drapeaux avec aigles;
• Pour L'organisation d'un peloton de vieux
. milit tires du premier Empire:
i Pour l'"i !i1 ati m d'une députation des
de la dalle ;
• Pour l'organisation d'une corporation ou-
■ vriore;
t Pour l'organisation d'une députation des
■ sauveteurs de Paris;
> Pour l'organisation d'une délégation des
» membres de la présente organisation.
APPE
• Nota. Pour les renseignements k pren-
» dre ou k donner, s'adresser les mardis, ven-
» dredis et dimanches, jusqu'au 88 février 1874,
» de dix heures k onze heures, chez M
» blois, rue de Bercy, 108, k Bercy. — Faire
» rentrer les registres pour le 5 mai au plu
■ tard.
• Le président : D. DfiULois.
■ Le secrétaire ; C. MAROLI.E.
• Les membres : Lessard , Monsons, Lis-
» ton, Chevallier. »
• Deblois, c'est le même Deblois dont je
vous montrais hier les cartes k aigle et k
devise.
• Mais U n'y a de militaire, dans cotte di-
gression occasionnée par le nom de Liston,
i ■ L'organisation d'un peloton de vieux mi-
litaires du premier et du deuxième Empire,
Je reviens au comité d'anciens offi i
colonel Piétri et a leur rôle.
■ Leurs adresses étaient- elles envo
réellement à Chiselhurst et quelle était l'im-
pression qu'elles y produisaient? !■■' ré
est dans U lettre suivante de M. le due ,!,■
Buss&no, écrite au nom de l'impératrice et
du prince impérial au colonel Piétri :
• Cambden-Pl ice,
» Chiselhurst, le is février is:t.
■ Monsieur le colonel,
» Sa Majesté l'impératrice et Son Altesse
» impériale , très -touchée! des sentiments
u de profonde sympathie et du profond attfl ■
» ehement que vous et les signataires de vo-
w tre lettre leur exprimez, me chargent de
» vous faire parvenir k tous, en leur nom,
■ leurs bien sincères remercîments.
« Agréez, monsieur le colonel, l'assu-
» rance, etc.
■ Signé : Duc DE BASSANO. ■
n Les distributions de brochures, do por-
traits, de journaux, les invitations aux mes-
I ■ groupement des anciens officiers en
comités spéciaux, ne sontpas les seuls moyens
que le parti bonapartiste ait employé u
cherché à employer pour agir autour de l'ar-
mée et sur l'armée.
■ Il avait imaginé autre chose encore, c'é-
tait de former, sons prétexte de « Société de
» secours mutuels entre les anciens oi ,
» de terre et de mer, • une association desti-
née k devenir peu k peu un efficace instru-
ment de propagande sur la flotte et dans les
camps.
» Les statuts de cette société avaient été
rédigésavec une grande habileté et de façon
k no pas laisser soupçonner son objet. L ad-
hésion d'hommes considérables, trompe , par
l'apparence in offensive de ses statuts, avait
été obtenue.
■ Ceux-ci n'avaient d'abord aperçu que la
pensée respectable de réunir, dans un but
d'assistance mutuelle, les anciens militaires
de nos armées de terre et de mer. Mais bien-
tôt le caractère politique de cette as
tion se manifesta clairement par beaucoup
de signes. Les adhésions respectables aux-
quelles je viens de faire allusion se retirè-
rent,et lorsque l'amiral Choppart, qui en était
le président, s'adressa au ministre do l'inté-
rieur pour lui demander l'approbation des
Statuts d'une société qui comptait parmi e
administrateurs le colonel Piétri et M. Lis-
ton, le ministre la refusa en termes trôi pré
cis. H fit connaître, dans sa réponse k l'ami-
ral Choppart, sa ferme voient. • de dé
la responsabilité du gouvernement dacte
constituant une propagande d'autant plus
coupable qu'elle si? cachait sous lo masque
de la charité. Je dépose sur le bureau les
statuts de cette société, en appelant votre
attention sur les noms des membres du con-
seil d'administration, des membres fonda-
teurs et des membres honoraires non parti-
cipants. Vous retrouverez la tous les hom-
mes, plus ou moins militaires, qui s'occupent
de propagande bonapartiste.
• Voici k peu près tout ce que je puis vous
dire des moyens employés pour agir sur no-
tre armée. Vous comprendrez que c'est un
sujet très-délicat, et que je ne puis aller au
delà de ces faits généraux; mais je tiens à
vous dire quelques mots encore do certains
corps semi-civils, semi- militaires, auxquels
s'adresse de préférence la propagande impé-
i iali s te.
b Ces corps sont la gendarmerie, la garde
républicaine et les agents do la paix publi-
que, les sergents de \ ille.
■ Ce qui fait la force, la valeur morale de
ces trois corps, c'est qu'ils Boni & fi
exclusivement d'anciens militairi
qui ont | .i à de Ion Lie innéi
peaux, qui sont sortis du servii
mauvaise note. Ils ont toujours
sauts envers les officiera i i
servi. Ils ont, comme tOU
serviteurs, beaucoup de peine t
ard de leurs anciens chefs, des h ■'■.lu-
dés de subordination et de resj ect. Ëh bien)
chose triste k dire , c'est ce i
leur caractère que le parti bonapartl
imaginé d'exploiter pour les détourner tie
leurs devoirs. 11 a recherché des of Aciers
ayant quitté lo service, il leur a donné la
mission d'agir sur leurs anciens soldats.
■ A titre d'exemple, laissez-moi vou
quelques faits concernant M. Bauny,
rant de V Ordre, dont je vous aï déjà |
l'occasion de l'envoi de ce journal k Saint*
APPE
181
Cyr. C'est un ancieu capitaine de gendarme-
i la re herche des hommes
mmo
comme bi diers,
soit coi gendarmes. Il s e! I pré-
senté B «VeC celle SOI te do
'pu s'attache à l'an ri inde-
l est parvenu k obtenir d'un certain
nombre d'entre eux, en résidence i
OU le Loiret, des renseignements électoraux
politiques, des promesses de concours pour
fescandi I . iclare
la ne peut pa Lé, BU les
preuves sous les yeux ; elles sont aux n
du procureur général. J'
gendarra an les
parcourant n*e I pas une impi e ion d
veut- < -mire ces vieux s< I
suivre l'ancienne p snte de
un sentiment de ré :ontre
une propagande qui i p
s'y livreur, l'oubli cl iiua -
tiens qu'ils ont autrefois occupées. Ce qui
est grave, ce n-'esl | ■
mes oient méconnu leur devoir en fa e
tations dont ils étaient l'objet; c'esi qi ■
. in lue SS aient, eu lien dans les l
i ion ■ "U elles ont été révélée i. J o joute qu'il
s'est produit, au cours de l'enquête ordonné i
par Le i si re di la .■ uei i e sur les fail
j'entretiens en ce moment la coinmi ion,
quelque chose qui mérite d'être note ; ,
sincérité du regret ressenti et exprimé par-
les gendarmes correspondants de M. Bauny,
■ leurs chefs leur ont fait compi
l'étendue de leur faute, ils ont été i
mais avec douceur. Il n'eût pas été juste
d'agir autrement. Ils n'étaient pas les vrais
coupables.
• Je suis plus au fait de la propagande ten-
tée dans les rangs de la garde républicaine
ei pai nu les gardiens de la paix, puisqu i
trouvent places sous mon autorité. Je m ô-
tendrai donc un pou plus sur ce sujet
ne l'ai fait pour la gendarmerie. (Jette pro-
pagande n'a p depuis trois
ans; elle n'est pas seulement l'œuvre d'an-
ciens officiers, sous-officiers ou soldats, ef-
forçant d'entraîner quelques anciens cama-
rades et n'obéissant qu'à leurs propres in-
spirations; elle est encouragée, favoris
le chefs du parti bonapartiste, détenteurs
îles instruments de propagande qu'ils met-
tent entre les mains des agents. Laissez moi
vous citer, k l'appui de cette déclaration,
divers documents dont j'ai eu connais a
D'abord un fragment d'une lettre de Guéneau,
dont je vous ai déjà parlé , l'un des a
les plus utiles du parti bonapartiste e) l'un
des plus actifs dans la propagande militaire.
Cette lettre est datée du 4 octobre 1873 et
envoyée au colonel Piétri ; c'est une sorte do
rapport qu'il adresse par voie hiérarchique a
celui sous les ordres duquel il travaille:
• Mon cher colonel,
t ... J'ai vu aussi plusieurs gardiens do la
» paix, ainsi que plusieurs gardes et pin
«sous-officiers de la garde républicaine;
.. tous, d'un commun accord, disent : « Que
.. l'on nou i demande d'aller le che
» lais, « le petit, • on Verra combien il
• tera k Pan ...
• Signé : Gukniuu. ■
• J'ai à peine besoin de VOUS dire qu'il n'y
a la que le mensonge d'un ag ut. se vantant
auprès de ceux qui le payent , m ùs cel ex-
trait de rapport n'en fournit pue mo
preuve très-certaine de la propagande qui
est faite dans les troupes de peine, du but
vers lequel cette propagande est dit
du langage qu'elle tient a ces braves -eus
,id républicaine ou du corps des gar-
diens de lu paix.
■ Voici encore un extrait d'une
le 7 avril 1874 par nu nomme SavinJen I-a-
pointe, nue sorte de i ofite cordonnier,
bonapartiste par sui croît . et fa
des individus qui opèrent i ■ is la direction
de M. Ain i gués. Il rend con ultuts
de sa propagande > .liants
impérialistes dont il est l auteui , t bien
un peu suspect de ■ ision sur la
puissance démotion qui se dégage d
vers, sur l'ébranlement q ont k la
lidciue des gardiens de la paix t I I
répul n , mai on langage n'en est pas
m. m . i. .n .i noter :
« Mon mr Amigues,
■ U u | lien ipn
n me disait en pleurant .
«dis -je? en suffoquant : • Nous so
• vingt dan- mi brigade, vous n'en tl
| as deux île lions qui ne soieu! j
i r tout pour le von- revenir. »
» Oh, mon cher Amigues I que de touchants
pauvres gens
» du peuple, que n'ont point gâtés L'esprit
> ner, -mille, bourgeois et le le.
t tique de nos de nos journalistes,
• connue j'en vois, comme non . en I
• sons I
• satimi n Lapointb.
■ On a trouvé che
de note
était Ik lo grand dé] ôt. Les dis-
tributions gratuites ne p u
. i
ceux-ci les autorisaient, ils étaient re
tion que les portrait
182
APPE
P
1.
livrés par M. Mansard allaient avoir. Entre
des centaines de pièces, toutes fort intéres-
santes, trouvées chez M. Mansard, et ayant
trait à ces distributions d'images par les
soins du comité Eouher, se trouvent des no-
tes comme celle-ci en luai^e d'une lettre
adressée par un sieur Bartoli au capitaine
Bnuny, dont il était l'agent, et envoyée par
le capitaine au comité central (car tout ce
mécanisme fonctionne conformément aux
régies de la hiérarchie la plus savante ) :
■ Nouvelle demande de photographies par
> Bartoli, de Toulon. ■ L'auteur de la men-
tion ajoute : « Il m'en faudrait bien deux ou
■ trois cents pour la garde républicaine. •
» Le comité directeur savait donc ou de-
vaient aller les photographies qui lui étaient
demandées. On lui disait qu'elles étaient des-
tinées a la garde républicaine, et il les ac-
cordait dans ce but.
> J'ai là des rapports émanant de gardiens
de la paix qui, sollicités ainsi par des agents
bonapartistes, ont apporté à leurs chets les
photographies, les brochure el les invita-
tions qui leur avaient été remises, et leur
ont fait connaître le langage qui leur avait
été tenu. J'en dépose quelques-uns sur votre
bureau à titre de spécimens. Ils vous mon-
treront la résistance opposée par la plupart
des agents de mon administration a toutes
ces tentatives dirigées contre leur discipline
et contre leur fidélité au devoir. Je joins une
liste d'agents que j'ai dû révoquer dans ces
dernières années pour faits de propagande
bonapaniste parmi leurs camarades ou leurs
subordonnés. Elle offre de l'intérêt, parce
que la commission y trouvera les noms d îu-
dividus devenus, après leur revocation, les
instruments les plus actifs de la formation
des comités de quartier, de la distribution
des brochures et des dessins bonapartistes,
et enfin du fonctionnement de cette police
occulte dont je vous ai révélé l'existence et
les procédés.
a Je vais aborder maintenant une question
qui, pour moi, doiuiue toute cette enquête.
C'est l'esprit dans lequel on fait cette pro-
pagande bonapartiste dont vous connaissez
es principaux rouages.
• D'abord, respecte-t-elle le gouvernement
établi et les institutions actuelles du pays?
S'exerce-t-elle en vue d'un renversement du
septennat et d'une restauration impériale
aussi prochaine que possible? Ensuite, à qui
s'adresse-t-eile? Est-ce aux instincts conser-
vateurs de la France? Est-ce, au contraire,
à ces appétits, a ces rêves qui existent dans
..tirantes et hantent les esprits
aie- Y
> Ce serait se tromper du tout au tout sur
la propagande organisée par les chefs du
bonapartiste que de croire qu'il lui suf-
fit de poursuivre la conquête de la majorité
. nation par des voies régulières et lé-
Elle est dominée et inspirée par lu
volonté de détruire le gouvernement actuel.
Les moyens les plus expéditifs loi sembleront
les m u'ieurs s'ils peuvent être efficacement
lès. Klle ne se résignera k suivie des
vo les plus longues et plus détournées que si
la j aliénée s'impose comme une nécessite.
Aussi tient-elle, suivant les circonstances et
: ux, deux langages coutiaires.
■ Elle a aussi deux ductrines pour se faire
accueillir par ceux auxquels elle s'adresse.
Aux conservateurs , à ceux qui ont souci
surtout de la tranquillité et de l'ordre, elle
promet que l'Empire restaure, ce serait le
principe d'autorité fonctionnant avec une
nergie et dans les conditions les
plus rassurantes pour leurs intérêts. A ceux
qui rêvent lé bouleversement <le nuire vieille
o< ii te et qui veulent que l> s modifications à
notre état actuel , au lieu de se produire par
l'effet d'uu progrès lent et continu, soient
brusquement réalisées dans des conditions
révolutionnaires, elle assure que l'Empire
ne peut être que l'instrument de la révolu-
tion sociale. Ces deux doctrines contraires,
enta bonapartistes les exposent sou-
vent, dans le liieuie village, le même J"Ur,
ni qu'ils se trouvent dans une ehau-
i paysai on dans un cabaret. Lais-
ii vous citer, a cet égard, un extrait
d'un rapport de M. le préfet de l'Oise, con-
.ii. le faite dans son depar-
t. ne-ut sous [inspiration de M. L. Chevreau,
a préfet, qui écrit aux commandants
de gendarmerie dans les termes que vous
bavez :
t 1 avril 187t.
» Chaque jour, du reste, vient m'auportev
• des p. l'activité déployée
. par le parti impérialiste dans le départe-
ment de l'Oise.
■ Tous les yen i lui ont bons pour arri-
. but ver. lequel il tend. Aux popula*
animées de sentiments conservateurs,
» il représente L'avéne il de i Bmpii e comme
ice du maintien do
, L'ordi e .ne du
parti radical; aux populations ouvri
■ il l'annonce connue le trioinpb
i .ne. il distribue marne parmi elle de
i chansons, dont voici le refrain duus toute
i sou incorrection ;
• vlvs Napoléon i V 1
■ A bol les curtfl,
■ A ban Ici fvigneurs,
■ A bas lut riche»! •
APPE
• Ce double aspect de la propagande bo-
napartiste se montre dans ces quelques lignes
tel qu'il se retrouve sur tous les points du
territoire.
• Les efforts tentés par les agents du parti
bonapartiste en France pour représenter
l'Empire comme le régime le plus favorable
au développement des doctrines socialistes
dans ce qu'elles ont de plus brutal sont ai-
dés par des brochures que le parti fait im-
primer en Italie, en Suisse et en Belgique,
et qu'on fait entrer par nos frontières du
Nord et de l'Est. Il y a une association, un
comité occulte fonctionnant en dehors de
France et qui s'appelle l'Union française des
amis de la paix sociale. Ce comité expédie
en France, et cela nous est signalé à chaque
instant par les préfets des frontières suisses
ou du Nord, des brochures abominables.
i Voici ce qu'écrivait M. le préfet du Nord
le t juin 1874 :
■ ... Je suis informé que des libelles ou
• faetums bonapartistes sont imprimés à pro-
. fusion à Bruxelles et que M. L dont il
. a été question dans ma lettre du 22 avril
. ilernier relative aux brochures du chanoine
i Mouls, se dispose à partir prochainement
> pour la France , à l'effet d'y introduire ces
u imprimés... »
» Je vous citerai seulement quelques pas-
sages des faetums auxquels le préfet du Nord
fait allusion, et que je dépose sur le bureau.
■ On lit dans la feuille publiée le 25 février
1874 par l'Union française des amis de la
paix sociale :
■ 11 faut revenir une bonne fois a la saine
» logique de la Révolution, à la vraie tactique
d démocratique, en prenant pour point de
» départ de notre action le socialisme prati-
. que et rationnel, pour but immédiat la ré-
« forme économique...
» Aujourd'hui, il n'y a plus de question po-
» litique; il n'y a qu'une seule question, la
» question sociale...
» L'idée napoléonienne, la signification na-
» tionale du nom de Napoléon , nom sorti de
. la Révolution et du peuple, n'appartiennent
» pas exclusivement aux conservateurs. .
■ On lit dans la feuille du mois d'août pré-
cédent :
i Pour nous, l'Empire, c'est la Révolution
■ sous sa seule forme possible et durable,
■ c'est la Révolution pacifique, intelligente,
u rationnelle...
■ Les républicains sacrifiaient le socialisme
» pour avoir la république; nous avons sacri-
■ fié la république pour avoir le socialisme...
» Nous aurions été traîtres à nos principes
» si nous avions embrassé la cause républi-
» caine que nous avions toujours suspectée
«jusque-là, après avoir vu nos amis pour-
» chasses, emprisonnés, assassinés par les
» républicains purs en 1870, pour ne pas re-
. monter plus haut, après avoir vu les chefs
» de ce parti mettre leur main dans celle des
«plus. -n,l .cables ennemis du socialisme et
. s'asseoir avec II. Thiers sur les ossements
» de 30,000 fusillés en 1871...
• N'en déplaise aux éclectiques du parti
. impérial, Napoléon III, à Chiselhurst, pen-
» sait comme nous; nous pouvons le leur
• prouver s'ils y tiennent beaucoup.
. Mais, si la situation a change avec sa
■ mort, nous venons de montrer qu'elle rend
» plus nécessaire l'alliance de l'Empire et du
• peuple. Nous le constatons sans en tirer
■ d'autre conséquence. »
> Ces publications ne sont toutes que le
long éloge de ce qu'a fait l'Empire au point
de vue purement socialiste et des mesures
qu'il a été entraîné à prendre contre les
classes conservatrices. Que l'on ne dise pas
qu'il y a là l'œuvre de gens que le parti bo-
napartiste n'avoue pas. L'empereur, quand
il vivait, le comité directeur, qui a été son
comité consultatif et qui s'est transformé
en comité delibératif après sa mort, ont au-
torisé et approuvé ces définitions de l'Em-
pire. Je vais, en effet, fuie passer sous vos
yeux des documents qui ne penne. teut pas
de désaveu et qui m'autorisent à vous dire
qu'aujourd'hui, connue en isis, comme en
1851, comme pendant tout l'Empire, les
chefs du parti bonapartiste elieivlieui volon-
tairement des allies dans le. rangs du parti
révolutionnaire, qu'ils approuvent le lan-
gage que l'on tient pour y faire des recrues
a leur cause ; que, par conséquent, si celte
propagande socialiste et révolutionnaire est
criminelle, la responsabilité don eu retomber
sur la tête .les hommes qui dirigent le parti
de l'Empire.
. \ ..yoiis ces documents. Ce muni!.
l'Union française des amis de la paix sociale,
dont je \ iens .le vous in e q lelques pas: i e .
il y a un journal en France qui l'a recom-
mande a s.s lecteurs et en a publie des
oents. Ce journal, c'est ['Espérance "<i-
tionale. Je vous réunis le numéro qui con-
tient les extraits de ce manifeste; il est date
du s janvier 1873.
> Eli bieul ce journal, à qui était Ut He
qui était-il l'orgauo? De quel parti servait-il
la cause? 11 a été fondé mi mois de décem-
bre 1872, et il a vécu jusqu'au mois d'avril
1878, l. réd i teu chef était M. Jules
A..,, n. , dont je vous ai parlé déjà plusieurs
... r. traçant les progrès ot les
évolutions du parti bonapartiste a Paris et
en dehors de Paris,
■ Je n'ai pas à examiner ce qu'a été, sous
l'Empire, le pusse de M. Jules Amigues. Je
APPE
retiens seulement ces faits que, sous la Com-
mune, il s'est présenté, au nom de ce qu on
appelait l'Union des chambres syndicales,
comme un intermédiaire entre la Commune
et le gouvernement de M. Thiers; que, plus
tard, M. Amigues a pris l'initiative d'une dé-
monstration faite à Versailles pour obtenir
la grâce de Rossel, condamné à mort par un
conseil de guerre.
» M. Amigues était, dès cette époque, je
l'affirme, eu relation avec le comité qui ve-
nait de se former chez M. Rouher, ou, tout
au moins, avec M. Conti, l'un des quatre pre-
miers membres de ce comité, le secrétaire
de l'empereur et le gardien de sa pensée in-
time. Il fit connaître à l'empereur l'utilité
dont pouvait être, pour la cause bonapar-
tiste, un organe socialiste qui s'adresserait à
tous les débris de l'année de la Commune,
qui s'efforcerait de déterminer dans les rangs
■ le cette armée vaincue, toute remplie de co-
lères, d'irritation et visitée par la souffrance,
un mouvement en faveur de l'Empire, et qui
permettrait de former dans Pans les cadres
d'un parti socialiste et napoléonien. Il alla
même plaider cette thèse en Angleterre, et
il revint de Chiselhurst avec l'autorisation
et les moyens de fonder l' Espérance natio-
nale.
■ Il ne peut pas y avoir de doute sur les
conditions dans lesquelles ce journal a pris
naissance. Voici , en effet, la déclaration de
M. Amigues lui-même dans une brochure que
je dépose sur le bureau de la commission. On
y lit, page 4 :
« V Espérance n'est, vous le savez, que le
» journal d'un pauvre grand empereur, à qui
• les défaillances ou l'ingratitude du peuple
. n'avaient point arraché sa foi dans le peu-
. pie, et qui avait daigné me confier plus
» spécialement le soin d'éclairer ce peuple,
• de réconcilier avec l'autorité la conscience
» égarée de la démocratie... a
. Quel langage tenait-on à cette démocra-
tie pour arriver à la réconcilier avec le prin-
cipe d'autorité ?
» Je remets entre les mains de votre pré-
sident quelques numéros pris au hasard dans
la collection de V Espérance nationale: vous
les lirez, et vous vous demanderez si jamais
on a parlé aux ouvriers un langage mieux
fail pour déchaîner les haines, les colères,
le, mauvais appétits, les désirs de destruc-
tion d'un état social représenté comme in-
juste et oppresseur. J'appelle spécialement
votre attention sur le numéro du mardi 31 dé-
cembre 1872 et sur l'article intitulé : Cor-
respondance étrangère. C'est l'introduction à
la reproduction du faetum des Amis de la
paix sociale :
. Un de nos amis nous écrit de Modane
» qu'il existe dans cette ville un groupe de
• Français proscrits après la Commune, qui,
» sous le nom d'Union française des amis de
» la paix sociale, déclarent dans plusieurs
» publications qu'ils n'ont plus rien de coin-
» mun avec les républicains radicaux ou au-
. très, et qu'ils désirent travailler à résoudre
. les difficultés économiques actuelles en
. s'appuyant sur l'Empire autoritaire et de-
» mocratique. ■
• Savez-vous quels étaient les chefs de ce
groupe français des Amis de la paix sociale
dont parle M. Jules Amigues? C'étaient Ri-
chard et Blanc , deux membres de l'Interna-
tionale, qui avaient pus part à l'insurrection
de Lyon eu 1870. Réfugiés à l'étranger, à la
suite de condamnations par contumace a la
déportation dans une enceinte fortifiée, ils y
publiaient ces brochures, dont le programme
était représenté comme la réconciliation de
l'Empire avec le socialisme.
» Je signale aussi à votre indignation les
articles suivants, que vous pourrez lire dans
les numéros de \' Espérance nationale que je
laisse sur votre bureau :
« 1» Numéro du 30 décembre 1872 : t Pa-
» ne/n et etreenses. »
.. 2° Numéro du 8 janvier 1873 : • Dans la
» rue, » et « Assez mangé du communard. »
> 3» Numéro du 20 janvier 1873 : ■ Travail
» et capital, • par Prébar.
> 4° Numéro du 27 janvier 1873 : ■ La voix
. de Chiselhurst • (au sujet de la présence
de quelques-uns des anciens tirailleurs de
Flourens à une messe dite à Saint-Paul pour
le repos de l'unie de Napoléon III).
> 50 Numéro du 1»' février 1873 : « Place
» au peuple. »
« Dans tous ces articles, sous la devise :
1 Qu'est te peuple? Ilieu. Que doit-il être?
u Tout. » placée en léle du journal, la rédac-
tion de ['Espérance nationale développe les
il. ..truies les plus révolutionnaires. Elle leur
donne une forme triviale qu'elle suppose plus
propre a agiter les masses ignorantes. Elle
représente au peuple le régime impérial
... mine seul capable de délivrer le travail de
la servitude ou l'ont nus les nobles, les ri-
ches, les b.uii (
» Des mesures administratives durent être
pi 1 es contre l'Espérance nationale. La vente
sur la voie publique lui fut enlevée au mois
.le mars 1873. Le journal ne tarda pas a ces
.1 1 publication. L'empereur n'était plus
la pour le soutenir, el M. Koilher trouvait
muse une alliance aussi ouverte de
l'Empire avec les débris de la Commune. On
s'en mit désormais, comme vous allez lo
\ .n', a une alliance occulte.
■ Ne croyez pas que je lue sois avnucé sur
de simples présomptions quand je vous ai
APPE
dit que Y Espérance nationale était subven-
tionnée par le comité et que le cornue ne
pouvait pus décliner la responsabilité de ses
doctrines.
» Voici une lettre trouvée chez M. Man-
sard. Klle est écrite sur une feuille -dont
voici l'entête :
• L'ESPERANCE NATIONALE
■ Journal politique et littéraire quotidien.
■ (Cabinet du rédacteur en chef.) »
■ Elle est signée par M. Amigues, en date
du 18 février 1873, époque où YEspérance
nationale publiait les choses que vous savez :
t Cher monsieur,
■ Je n'ai pu absolument , ce matin , aller
» chez M. Rouher; je viens donc vous prier
■ de vouloir bieu attendre jusqu'à demain le
• remboursement de la somme que vous avez
» bien voulu m"avancer. M. Rouher est, d'ail-
i Leurs, prévenu de cette avance, et il est
n entendu qu'il doit m'en remettre l'èquiva-
• lent.
■ Merci encore et bien cordialement k vous.
* Signé : Jdles Amigues. ■
b Je n'ai pas de commentaire à ajouter.
■ L'entourage intime du fila de Napoléon III
a-t-il encouragé, soutenu cette propagande,
comme l'avaient fait l'empereur k la lin de
1872 et le comité directeur? Quel accueil ont
reçu ces agents amenés en Angleterre par
M. Amigues, et dont la présence causait une
m pénible impression à toutes les personnes
honorables et distinguées que la reconnais-
sance et les convictions politiques condui-
saient auprès de l'impératrice et de son fils?
En quelle estime tient-on k Chiselhurst les
services rendus par M. Amigues? Vous pour-
rez en juger par des lettres que je vais vous
lire.
* En voici une de M. Amigues, datée de
Londres, 18 août 1873, adressée à uu autre
journaliste du parti. Elle fait mention de la
réponse du prmee impérial à la deputatiou
conduite par M. Amigues le 15 août 1873,
en même temps qu'elle indique la volonté de
M. Rouher que cette réponse reçoive la plus
grande publicité :
■ Mon cher confrère et ami,
■ Plusieurs de nos honorables amis, qui
» ont remis hier au prince impérial l'adresse
u ci-joiute, vous prient, par mon entremise,
» d'en vouloir bien publier le texte, ainsi que
■ la réponse qui y a été faite par le prince
• impérial.
■ Je vous remercie d'avance pour eux et
» pour moi-même, et, en attendant le plaisir
u de vous serrer la main, je vous renouvelle
« l'assurance de mes sentiments affectueux
u et dévoués.
» Signé : Jules Amiguiïs.
... p. S. — Je n'ai pas besoin de vous dire
» que c'est avec l'assentiment exprès de
» M. Rouher que je vous transmets cette re-
o quête. »
• Voici d'autres lettres plus significatives
encore. Elles sont adressées de Chiselhurst
a M. Jules Amigues.
• M. Clary, dont vous savez la situation à
Cambden - Place, écrit k M. Amigues , le
1S mars 1874 :
• Cher ami,
■ U paraît que la poste est toujours dési-
» reuse de connaître nos petites affaires. La
» lettre dont vous me parlez ne m'est jamais!
■ parvenue, et ce n'est qu'hier que m'est ar-
u î ivee celle datée du 5 mars.
p Filou et Pietri sont k Paris ; il m'est doue
» impossible de vous envoyer leurs photo-
u graphies; voici ce que Mme Lebreton et;
» moi possédons.
» Ce retard est donc, comme vous le voyez.,
n complètement involontaire.
• Je vous envoie ci-jomt une lettre pour
* M. I.apoiute ; il ine semble bien déjà avou
■ écrit, pour le remercier de la part de &or:
■ Altesse; cette poste, après avoir pris eon*[<
i> naissance du contenu, devrait au moins st
« donner la peine de faire parvenir k desti*'
■ Dation.
» Quant à M. Piat, je comprends encort|
« moins qu'il n'ait rien reçu, car j'ai envoyt
■ a Pughesi toutes les adresses qui sont purjl>
u venues au prince au mois de janvier.
■ Veuillez, je vous prie, être assez aimable If
d pour exprimer à M. Georges Piat les re-
.. merelments du prince impérial et lui de-
n mander d'être 1 interprète de îSon Altossi.
u impériale auprès des signataires de cent
» adresse; expliquez-lui aussi, je vous prie;
■■ tous nos regrets de ce retard bien involon
■ taire.
■ Au revoir, cher ami, je n'ai que lo temp
» de vous serrer bien affectueusement la niai;'
■ et de vous dire k bientôt.
» liiou k vous de cœur,
» Signé : C. Clary. •
■ Au commencement de cette lettre, il y
une supposition bien gratuitement injuiieus
p m le gouvernement. M. Clary paraît croiri
que la poste a conserve les pratiques qui U
avaient ete imposées sous le gouvernemeE
impérial. C'esi une erreur, car le secret dt
lettres a toujours été absolument respect»
m. aucune exception, depuis le jour o
,M. Thiers a reçu k Bordeaux le pouvoir ex(
cutif jusqu'à l'heure actuelle. La Lettre c
M. Clury est encore, curieuse à ce titi
APPE
qu'elle nous montre M. Amigues transmet-
tant des adresses et des remeretments, in-
termédiaire entre le prince impérial et qui
vous savez.
» Je vais vous lire une autre lettre de
M. Clarv au même M. Amigues, à la suite du
pèlerinage du 16 mars :
« Cambden-Flace.
• Cher ami,
a Un mot à la hâte, pour vous annoncer ré-
i ception de votre lettre du 24 avril, que j'ai
. [lacée sous les yeux du prince impérial, et
• que Son Altesse a lue entièrement, d'autant
• plus que le compte rendu de la cérémonie
» est arrivé en même temps que votre lettre.
• Je vous quitte bien vite, ayant encore ma
» monceau de réponses à faire pour le 16 mars;
• mais je tiens, en terminant, à vous dire
. combien je vous approuve de vous être
. al -tenu d'assister à la réunion dont vous
■ m'avez parlé.
» Je vous serre bien affectueusement la
• main.
» Signé : Clmïy.
» P. S. Inutile de parler de cette lettre,
• car il est préférable de.... »
■ Enfin, je termine, sur ce point, par un
non moins significatif. Il est de M. Fran-
ceschini Piétri, le successeur de M. Conti
comme secrétaire particulier de l'empereur :
« Cnmbden-Place (Chiselhurst),
■ le 9 juin 1874.
» Mon cher monsieur Amigues,
a Je viens de lire à l'impératrice et ù la pe-
■ tite colonie de Cambden toute réunie votre
• article: • Le sous-lieutenant Bonaparte, a Il
■ nous a causé à tous autant de plaisir que
a d'émotion, et Sa Majesté m'a charge de vous
a le dire.
a Je vous serre affectueusement la main.
a Signé: Franceschini Piétri. a
a L'homme auquel on écrit ainsi, est-ce
seulement le rédacteur de XEspérancr natio-
nale, celui qui, par les moyens que vous con-
naissez, a poursuivi la réconciliation du parti
bonapartiste avec les éléments révolution-
naires que la Commune a laissas à l'.u i> :i[ iu-
les victoires de la loi? Non. C'est un homme
qui, pour atteindre ce but, a eu rei
d'autres procédés non avouables. En effet,
lorsque l'Espérance nationale eut su «
M. Amigues ne renonça pas à sesprojeis. Ce
n était pas là une conception irréfléchie : elle
faisait partie d'un s)
a Bien avant la fondation de V Espérance
nationale, vous avez vu que M. Amigues s'é-
tait, dans un intérêt de propagande bonapar-
tiste, engagé dans des aventures radicales,
comme la démonstration en faveur de R
Ce n'est pas la seule dans laquelle il an :
En compagnie de ce Rouffie, l'agent révoqua
de la préfecture de police dont vous avez vu
le rôle dans la police occulte de Paris, on le
trouve tres-mélé, bien qu'il n'ait pas eh- uni-
pris dans les poursuites, à une affaire do so-
■, jugée par le tribunal de ,
la Seine le 29 avril 1873
nnne sous le nom ù'Affaire de la rue
agissait d'une association d'm-
dividus presque tous frappés par des con-
damna 'entes pourri-'
lutionnaires. Elle était menée par un sieur
Coindat, ehes lequel on saisit une lettre de
Rouffie du 7 mars 1872 , reconnu
Coindat i M. Charles Abbatucci, dans des
termes que vous retiendrez.
a Voici celte lettre :
« Monsieur Charles Abbatucci,
a M. Coindat, originaire du département du
■ Loiret, qui vous remet'.ra cette lettre, a eu
a l'honneur de connaître feu monsiem
« père ; il désire s'entretenir quelques in-
a stants avec vous pour une affaire per-
• son n
a M. Coindat est un républicain avancé et
• qui, pendant vingt ans, a fait une opposition
• acharnée a l'Empire.
• Par suite ries événements, M. Coinriat a
t pu juger les hommes et les choses, ce qui
a tait qu'aujourd'hui il est Don-seùlem
a venu des nôtres, niais il peut rendre a la
a cause de l'Empire les services les plus
» grands.
a Je vous engage fortement, moi
a Charles, d'écouter M. Coindat. Il a de tout
t temps remué les i put in-
i beui e
■ présente, s il était appuyé par le parti, il
. pourrait rendre a notre cause l ii
ices. Car, il ne faut ;
» simuler, Bi l'on veut arriver a un b ■
. sultai, il faut que le jour ou l'on i
■ Versailles: a Vive le roi 1 a les ouvriers
■ crient a Paris : ■ Vive l'empereur I »
» M. Coindat me paraît l'homme de la
a tiou pour atteindre ce but.
a Voyez, écoutez et jugez.
■ Je vous prie en même temps, monsieur
» Charles, de t\nre quelque chose pour lui, si
• c'est possible.
a Je suis, en attendant, avec respect, votre
a très-humble serviteur.
a Signé: Rouffib.
a 7 mars 1872. a
a Comme il était établi uu'Amigues avait
eu de nombreux rapports avec Coindat. il fut
appelé devant le juge d'instruction ot inter-
rogé sur la nature de ses relations avec In
société poursuivie. 11 ne contesta pas qu'il
APPE
eût eu connaissance de ce qui s'y faisait ; il
se contenta de soutenir que sou affil
positive n'était pas établie, et c'est à_ ce
système de défense qu'il a dû de ne pas être
poursuivi.
a La lecture de V Espérance nationale rie
cette époque nous montre, d'ailleurs, M. Ami-
gues prenant en main, avec une très-grande
vivacité, la défense de Coindat. Je vous en-
gage à lire dans les numéros que je i
sur votre bureau ces articles d Amigues. Ils
complètent les impressions qui se dégagent
de ceux que j'ai eu l'honneur de vous re-
mettre déjà.
a Le jugement de l'affaire Coindat est du
2 mai 1878.
■ Apres sa condamnation, Coindat est reste
un très-grand souci pour la conscience «l'A-
migues. qui ne craignit pas d'éci ire, le 15 jan-
vier 1874, à la direction générale des pi !
pour qu'on adoucît le sort de Coindat.
a Dans un brouillon de lettre saisi chez lui
et portant la date de Tins, le 18 janvier 1874,
Amigues écrivait :
«... Le crime de Coindat a été de faire
a tous ses efforts pour rallier au principe de
i l'appel au peuple un certain groupe de ra-
» dicaux violents qui, exaspérés par la mau-
n vaise foi de leurs députés, n'étaient pas
» loin d'entrer dans cette voie, et je déclare
» ici franchement, comme je l'ai déclaré pu-
« bli.piement ailleurs, que j'ai moi-même con-
» seillé Coindat en ce sens, croyant faire ainsi
a une œuvre de pacification sociale... ■
i Vous allez voir maintenant Amigues et
Rouffie pratiquant des raanœuvi
trement graves, allant chercher dans le fort
de Quélern, parmi les chefs de la Commune,
des adhésions à l'Empire, des lettres lésa.
créditant en quelque sorte auprès du parti
révolutionnaire, de ce parti auquel, suivant
l'expression de Rouffie, il s'agissait
crier: ■ Vive l'empereur 1 » à Paris, si à Ver-
sailles l'As » mblée criait: • Vive le roi! ■
a II y avait dans ce forl ri • Quélern ries in-
dividus coudai is à la déportation dans une
enceinte fortifiée ou a La déportation simple.
Rouffie et Amigues parvinrent à nouer rie
ens, gràceà la connivence
d'un nommé Rousselot, un ries gardiens «lu
fort de Quélern, chargé du contrôle ries cor
respondances entre les détenus et le dehors
de la prison. Leur intermédiaire principal
fut un nommé Vaissié, condamné à la dépor-
tation dans une enceinte fortifiée pour avoir
commis à peu près tous les crimes polil
ou autres qu'on peut commettre dans une in-
surrection: vol, pillage, usurpation de fonc-
tions publiques.
» De nombreux numéros de l'Ordre furent
distribués dans le fort rie Quélern. Des lettres
\ Furent introduites, dans lesquelles on en-
Ût les prisonniers a reconnaître qu'ils
n i: n ompi ■ en cherchant dans la Com-
mune la réalisation de leurs espérances,
que l'Empire seul pouvait satisfaire. On leur
promettait l'amnistie et, d'abord, des adou-
ci , ments ri-- peme, s'ils voulaient accepte)
le principe de l'appel au peuple et s'en [aire
les apôtres.
■ Ain i.. m ■ ■!■ m 'pie des
journaux bonapartistes s'élevaient avec vio-
fence de i l> menée et de
1 , ■
aux plus grands coupables, aux détenus ri-*
Quélern, la proclamation de l'amnistie comme
liée au retour de l'Empire.
a Je ne puis pas, bien y. nt ete
communiquées, vou donn< i i oj ie rie toutes
ttres sorties iln fort «le Quélei n
qui ont été trouvée par la justice entre les
m. un- de M. Amigue . Mais, pour que vous
/ voir que i de la
vérité, en .■-- ijiii , oncerne le côté riemorali-
cette propaj
bonapartiste, je vous lirai quelque, p
de ci I
a Lettre du 15 septembre 1873, écrite par
un sieur llouet, condamné, le 5 juin 1871, a
la déportation simple par le 40 con
guerre :
• Monsieur,
. Depul ■ mon séjour au fort ■
, ,-llt I M ■ I I
a de noti e ituation lvoi M S ai 6, l'un de
on es compagnons d'infortune.
■ Je m . h n bien-
> veillant intérim iain .
- adh ■ ; si ip] ■ I
peu ; ■ que le votepo]
■ pendra un nom gloi ieu
• ri'ain, ... ■
i Lettre d'un ieur Beli e à la
dépori ni ion dans uni i
i 40 lé-
gion pendant la Commune :
• Quélern, 15 septembre 1873.
. M-'i
• je viens mo joindre a mas cam
■ qui vo lonner
a mon adhésion sincère «u pi in< lp<
a au peuple.
» Api ■ ous en-
» duréi
» do nos familles, nous serions i
* vivn
» ment stable, fondé sur le suffrage populaire.
a Si je suis a-sses heureux pour reprendre
, |a ,.|, . m'a ete enlevée,
APPE
■ roos votes seront toujours d'accord avec ma
a déclaration... •
a Lettre d'un individu signant Paul, adres-
sée à Rouf lie et transmise & Amigues :
■ Fort de Quélern, 1er octobre 1873.
a Cher monsieur,
a Selon votre désir, je vous adresse ci-in-
■ clus les sept adhésions dont je vous ai parlé
• dans ma dernière, et je vous en annonce au-
a tant pour la semaine prochaine, car chacun
a des signataires en amènera au moins un
a autre... Si je n'étais tourmenté par l'idéi
a que ma mère est sans doute dans une grande
par suite de son séjour prol-
, je prendrais mon mal patii
. songeant que je puis être utile à la cause
b| i ■ rions d'infoi I
a ouvrant les yeux sur Ieu es intô-
• rets. L... i rement X Ordre, je
a vous en remercie. Si vous pouviez m' ■ i
» ser directement {'Avenir nationc I
t de la nouvell serais re-
« connaissant et en tirerais un bon p» ;
» connais, en effet, la fusion donl vous me
■ parlez et j'ai profité «le 1 1 Lecture rin jour-
nal le Soir, contenant la lettre du prince
a Napoléon . , en la voie du salut.
» L'idée i germer, et elle produira
: , : l'apaise h enl et la concorde sor-
» tant de l'urne p ipulaii ■■...
a ... Il me seinble vo r i oindre ta même di-
i vergence qui existait entre le prince Napo-
a léon et l'empereur. Si elle uest pas trop
n accentue.', Feffei n'en sera pas nuisible;
» sinon, ce serait La ruine du parti au pri (Il
■ ries radicaux, auxquels le bonapartisme ser-
« virait seulement de marchepied...
a Ce qu'il faudrait, ce serai! reprendre en-
» core en dessous la mal ière
■ qu'on compte uniquement sur le plél
■ et avoir pour soi h mités qui con-
• sidèrent Gambetta coi e un aristo, un
» bourgeois, un avocat enfin. Il 3 eu a dans
a tous les centres in et je pourrai
a peut - relations. Pour en-
a lever aux chefs radicaux leur clientèle, un
ajournai populaciera 1 sou, le Journal des
• petits, tiré à 500,000 exemplaires, et un
« comité foriw nardsplusou moins
• bon teint seraient plus efficaces que l'al-
» Hance en question, et surtout plus solides.
■ Cela donnerait, \ ce qui existe dans le
» parti, le moyen de recueillir des votes à
1 tous les étages de h» société, parmi les clé-
ricaux et le coi ■ 1 vateui s représentés par
« l'Empire et M. Rouher, parmi les bout
1 et les paysans, et enfin parmi les ouvriers
ili teseï les aboi nésde l'Internationale,
1 qui ne Sun! pas à dédaigner, .le seiais très-
" heureux rie recevoir une lettre de M. Jules,
« pour lequel j'ai la ] lus ha ite i-stime, admî-
- rant son zèle iul tti
a Recevez, cher monsieur, avec tou
• remerclments, l'assurance de mon entier
1 dévouement.
a Paul. ■
• Ce Paul ■■
ingénieux de I
est pain ulière a l'Empii I ni 1 1
d'attirer el de u omper à la fois les 1
aux , pour le plus grand
profit d'un dictateur.
t Autre lettre du nommé Paul, très-cu-
rieuse, en ce qu'elle exp mener
du doigt le mécan'i! les 01 respondances :
• Fort rie Quélern, 25 novembro.
a Cher monsieur,
a Depuis votre bo iptem-
a bre, le temps et 1 DtS ont inar-
■; e ■ Il
que le résultat définitif nous
■ era favoi able.
■ NOUS vivons ici
■
Ire mi-
nistériel mrant. J'en ai , de
b fin que vou
1 ■ I d e a C... Mais je
i I '
fera; c'est un rio nos pi
• sans, qui est en relal
qui me
„ Sont de linée il me !<-s remi
g ment.
■ Ces extra J
on plétomi ut. Ils mouti n ml dan 1 quels
rangs les
i, -i ..
cette ] ■ 1
les grouj i eu 1
de vou
éance.
■ Le 1 ont-ils
été au I I ■
Rouffi ■ létei I
. ■
.M Jules An | Il
■
. . R lin
Coindat
! | :
I
jouto que les preu 1 - do la
Dde bonapartiste, ri'intorue
1
APPE
183
!.',
■ V yei, par exemple, cette lettre du
25 octobre 1873, dans laquelle Amigues écrit
à M. M.msard :
« Mon cher confrère et ami ,
a Sur l'autorisation de M. Rouher, je me
a permets de vousïaire demander par le |
a teur, M. Burbet, un de mes amis dev
cents exemplaires de nos phoiogra-
1 phies; j-- von-, garantis qu'ils seront
ipte avoir le ; |
a de vous voir demain.
a Je vous remercie d'avance et vous serre
a ta main cordialement.
a Signé : Jules àuiouks. •
a Vous savez ce que M. Amigues entend
par bien placés.
a Et cette autre lettre de Moureau a
M. Mansard, du 23 février :
• Monsieur Mansard,
a II est de toute nécessité d'avoir quel
» centaines de ;s pour distribuer
■ dans les quartiers excentriques, ou
» font un tres-bon effet. Je vous serai
« obligé de vo 1 remettre mille au
1 Leur ri-- cette lettre.
» Veuillez agréer, monsieur, etc.
■ /..■ Présidt ni
a du Comité central de l'appel au peuple,
a J. MOURKAU. a
« Au milieu des innombrables notes trou-
ai z Mansard et se rapportant à ladis-
tribution des photographies du prince impé-
aUX agents qui étaient chai
examen du comité, de leur remise gratuite,
on trouve des indications comme celle-ci :
■ M. Mascaux, ancien sous - officier des
a cent-gardes, chef de station des mineurs
a d'Anziu, de l'Internationale. Adresser des
■ photographies a M. H , commerçant en
■ vins, pour remettre à M. BdascaiiX... •
a J'ai riù faire rechercher ce M. Mascaux.
Il n'était plus à Ansin. Il avait été arrêté et
condamne à la déportation dans une enceinte
Lcipation a la Coran
Il était détenu à la prison du Cherche-Midi.
C'est la qu'on a découvert ce distributeur ries
fûts riu prince impérial. Interroge
e juge sur les motifs qui l'avaient dècîaé 1
se mêler it l'insurrection et b acci pier le
commandement du fort d'Issy, il a, m assure-
ton, répondu qu'il aurait rendu ce fort si
on le lui aval au nom de l'empe-
reur. Ce l'ait de M
pas singulièi 1
membre de l'Internationale était ce ie,
puisqu'elle est visée dans la noie qui lui
attribuer gratuitement de phies.
ulement elle ne parait pas dénature
à faire repousser sa demande déport!
elle détermine faite,
a Dans les documents trouvé
bonapartistes dont nommé
incipaux, il y a d'autres pièces qui jet-
Lent an joue étrange sur la composition do
'iiiicl administratif de la
Commune.
. Que penser, par exemple, de cette lettre
d'un nommé Mi ?hel Robin, de la M
arrêté pour avoir accepté les fonctioi
isla Commune! Kilo
a été saisie chea M. Bauny, le gérant de
XOrdrc, auquel elle
« Paris, ce 30 août 1. :.'.
a Monsieur Bauny,
a En 1869, au moment des élections, j'ai-
a lais, avec P... ot autres, appuyer la can-
• didature rie M. Frédéric Terme, dan
\\ il1' et XVll.'' arrondissements, 1 1 j'ai eu
» quelquefois l'avantage rie vous rencoutrer
dans nos reunions. Je ciois même me
ni rie I inci-
nu entre moi et le trop fameux
1 Mûiière, socialiste, dans une réunion do
. l'avenue de Clichy, -^ B 1
a mémoire est bien tldele, nou
« cause avec M. ''.
» Permettez-moi d
le M. 1 erme,
•ment Duver-
, ■ , puis bu journal le
pal «1ère dans
■ une étude Italii
< qu'en lé heureux de
.1 . 9 doit i
l'heure vous
a .. . 1
I e ■■
is mais i,s7i, j-- crus réellement que cette
■ mblée de \ <a-
p sailles de nommer un roi et que 1 emj
|
t pour repremlro le pouvoir. C'e
. .■:.[ érance que j'acceptai, nu défa
« les n
police
. quai 1 ■ »
a N •
•1 que , parmi les |
|ui ont
■ |
pourrait, à un moment
être utilisé, exi d'une restaurât >>n
do l'Rmpiref Que cela ait été une exception,
nul doute; mais que cette] exception se soit
rencontrée, cela n'est pas 1
184
APPE
■ Ce sont là des points sur lesquels les do-
cuments que j'ai ne peuvent fournir que des
données très-faibles, mais que votre enquête
ne saurait négliger.
■ Je ne sais, messieurs, si M. le garde des
sceaux croira devoir ou pouvoir vous faire re-
mettre les pièces déposées au greffe et saisies
soit chez Morange et Pérignon, soit chez les
inculpés dans l'affaire de la rue Sedaine, soit
chez Mansard, Moureau et autres. Je n'ai pas
ii apprécier cette très-délicate question; ce
que je puis vous dire, c'est que, quelque lar-
iie soient ces communications, elles ne
vous donneront qu'une idée très-faible de l'é-
tendue, de la puissance et des procédés de
l'organisation bonapartiste en France. Les
recherches de la justice déterminées par
des faits spéciaux n'ont point pénétré dans
les archives réelles du parti. S'il faut en
juger par l'emoi qu'elles ont causé dans le
monde bonapartiste et à Chiselhurst, il faut
qu'il existe en dehors des manœuvres que je
vous ai signalées, de l'organisation que je
vous ai décrite, des faits d'une gravité re-
doutable.
■ En effet, a peine la nouvelle des perqui-
sitions faites à la fin de juin 1874 fut-elle arri-
vée en Angleterre, qu'un avis fut envoyé de
Cambden-Plaee, avec les plus grandes pré-
cautions, aux principaux agents bonapartistes
en France, pour les inviter à prendre d ur-
gence leurs mesures et à mettre en sûreté
leur correspondance qui aurait trait aux in-
térêts du parti. ,
» J'affirme l'existence de cet avis, que j ai
connu par des moyens que je ne puis révéler.
• Les termes dans lesquels il était conçu
montrent qu'il y avait, au mois de juin 1874,
des pièces que le parti bonapartiste avait un
puissant intérêt à soustraire à la connais-
sance et à l'examen de la justice et de l'admi-
nistration
o Le parti bonapartiste a aujourd'hui en
France une organisation puissante et cen-
tralisée. 11 est dirigé par un homme considé-
rable, qui est resté aux yeux detous le mi-
nistre, le représentant du prince impérial. Le
comité qui assiste M. Rouher a des corres-
pondants dans tous les départements. Ces
correspondants sont aidés ou non aidés dans
leur œuvre par des comités, suivant les lo-
calités et les circonstances. Là où des comités
existent, toutes les précautions sont prises
pour que, envisagés isolément, ils ne tombent
sous l'application d'aucune des lois qui, en
France , restreignent les droits d'associa-
tion et de réunion. Les correspondants du
«.unie ont pour mission principale d'entre-
tenir dans le pays une sorte d'agitation per-
manente, afin de ne pas laisser les esprits se
détacher de la pensée d'une restauration im-
périale prochaine. Les moyens les plus di-
vers de propagande concourent à entretenir
cette agitation que le pouvoir central du parti
inspire, dirige et contrôle.
» D'anciens préfets ou sous-préfets, d'an-
ciens députés sont les principaux agents de
ce pouvoir, qui affecte de plus en plus les al-
lures d'un gouvernement. Celte situation mé-
rite la plus sérieuse attention de l'Assemblée.
Le gouvernement, qui la connaît, ne néglige
rien pour en conjurer les dangers.
■ Telle est la vérité. En vous la disant tout
entière, je n'ai pris conseil que de mon dé-
vouement passionné pour mon malheureux
pays, dont l'Empire n'a su ni respecter les li-
bertés ni garder le sol »
Cette déposition de M. Léon Renault de-
vant la commission d'enquête parlementaire
produisit dans le pays tout entier la plus pro-
fonde sensation. Les voiles étaient déchirés;
la vérité, que l'on avait voulu cacher à la
nation, apparaissait enfin en pleine lumière.
On savait désormais ce qu'il fallait penser do
cette audacieuse affirmation de M. Rouher :
■ Je prie le gouvernement de rechercher s'il
existe, oui ou non, un comité central de l'appel
au peuple à Paris et si ce comité a des ra-
mifications dans les départements. Je déclare
sur l'honneur qu'à ma connaissance il n'en
existe pas. ■ Un put constater l'étendue du mal
produit par une propagande effrénée qui n'a-
vait pour but que de replacer la France sous
le plus dégradant et le plus démoralisateur
des régîmes politiques, le régime de la force
brutale , représenté, par un tour de force de
omme un régime démocratique.
Ce qui ne frappa pas moins les esprits, ce fut
la part écrasante de responsabilité qui incom-
bait aux ministres de 1* « ordre moral » et à
la majorité narchique de l'Assemblée na-
tionale, dans le redressement du parti de l'ap-
pel au peuple. Pour renverser M. Thiers du
pouvoir lu 24 mai 1873, pour étouffer la Re-
publique et supprimer les libertés, le me-
neurs monari biques avaient, dû chercher un
upj oint dans les quelques membres du parti
lu ma par liste qui siégeaient a l'A semblée; ils
tes avaient introduits au sein môme du minis-
tère, et ils avulent fait à leur parti uuo large
fart dans la CUrée dos emplois publics, dans
administration | dans lus municipalités. Ces
mêmes meneurs entreprirenl al de res-
taurer la monarchie, m arrivèrent enfla à
faire cette fusion, tant désirée pai eux, des
Jeux branches de la maison de I
mais au moment même ou La Fiance était
icée d'une résurrection de lu monarchie
de droit divin, ce funtùine d'un uutru ùgo
anouit devant lus manifestations hostiles
de l'opinion. La branche cadette, spn
i était devenue uussi impossible
APPE
que la branche aînée. Désormais, il ne fallait
plus songer de longtemps à rétablir la mo-
narchie. Il fallait attendre, et ce fut pour at-
tendre l'heure de la réalisation des espéran-
ces qu'on créa le septennat. On n avait pu
tuer la République, on se borna à frapper les
républicains. D'autre part, on continua à pro-
diguer les faveurs aux partisans de 1 appel
au peuple, comme étant les ennemis-nés de
la République et comme étant de peu de con-
séquence. Cet aveuglement des monarchistes
devait être de peu de durée. Le pays, appelé
par des élections partielles à manifester son
opinion, n'envoya plus à l'Assemblée que des
députés républicains et des députés bonapar-
tistes, parce qu'il n'y avait plus que deux for-
mes de gouvernement possibles, la République
et l'Empire. Hàtons-nous de dire, pour l'hon-
neur de la France, que la très-grande majo-
rité de ses nouveaux mandataires étaient
républicains. Cependant les progrès de l'ap-
pel au peuple étaient manifestes, lorsque l'in-
cident relatif a l'élection de M. de Bourgoing
dans la Nièvre amena la grande enquête dont
nous venons de parler.
Les révélations qui en sortirent, et que le
préfet de police, M. Léon Renault, exposa,
comme nous venons.de le voir, avec une saisis-
sante clarté, eurent pour résultat d'amener
les membres modérés et relativement libé-
raux du parti monarchique à accepter la Ré-
publique et à transiger avec les républicains.
Ce tut de ces transactions que sortit la con-
stitution du 25 février 1875, qui donna enfin
un gouvernement définitif à la France.
Le jour même où l'Assemblée nationale
votait cette constitution républicaine, M. Sa-
vary lut un rapport à la Chambre, au nom
de la commission d'enquête parlementaire,
sur l'élection de la Nièvre. Après avoir indi-
qué le but que s était proposé la commission,
il résuma en traits rapides l'organisation du
comité central de l'appel au peuple rayon-
nant sur les départements, rappela les con-
clusions prises dans cette affaire par le pro-
cureur général, conclusions qui étaient loin
d'être d'accord avec les renseignements don-
nes par le préfet de police, et l'ordonnance de
non-lieu qui s'en était suivie ; enfin, il aborda
un autre ordre de faits qui avaient vivement
ému l'opinion publique. * Au point de vue de
la mission spéciale que votre commission
avait à remplir, dit-il, il était indispensable
qu'elle connut avec précision les résultats de
la propagande qui lui était révélée pour
qu'elle pût déterminer jusqu'à quel point les
effets de cette propagande avaient pu se
faire sentir dans l'élection sur laquelle elle
devait vous présenter des conclusions défi-
nitives. Nous savions que l'instruction judi-
ciaire, ordonnée, au mois de juin dernier, par
M. le ministre de la justice avait amené la
saisie d'un nombre considérable de pièces,
contenant sur tous les points que nous avions
besoin d'éclairer des renseignements qu'il
nous eût été matériellement impossible de
rencontrer ailleurs... Ces documents nous ont
paru d'autant plus nécessaires à consulter
que nous savions que, l'enquête devant porter
sur des agissements occultes, aucun témoi-
gnage n'était de nature à remplacer pour
nous les renseignements déjà incomplets que
fournissent les pièces saisies. Nous avons
demande à M. le garde des sceaux Tailhand
de vouloir bien nous les communiquer, selon
la forme qui lui paraîtrait la meilleure pour
la sauvegarde des droits de la justice, soit
en original, soit en copie... Votre commission
n'a pu se défendre d'un étonneinent mêle de
regrets lorsque le garde des sceaux, invité à
se rendre dans son sein, lui a déclaré, comme
il l'avait déjà fait dans le 5e bureau, qu'un
principe de secret absolu des procédures ju-
diciaires s'opposait à la communication îles
pièces dans lesquelles la commission croyait
voir des éléments indispensables à l'achève-
ment de l'enquête dont vous l'aviez chargée...
En présence de cette fin de non-recevoir, elle
croit devoir soumettre à l'Assemblée natio-
nale les considérations qui la déterminent à
ne point partager l'avis de M. le garde des
sceaux et à persister dans sa demande de
communication des pièces. ■ M. Savary dé-
montra facilement, par tous les précédents en
matière d'enquête parlementaire, les droits
souverains de l'Assemblée à être complète-
ment éclairée. « Nous ne saurions croire, dit-
il eu terminant, qu'un ministre du gouverne-
ment de M. le maréchal Mac -Manon puisse
avoir la pensée d'empêcher que la lumière se
fasse sur une question de cetie nature. Nous
vous proposons, en conséquence, à la ma-
jorité de quatorze voix contre une, la résolu-
tion suivante: tL'Assemblée nationale invite
• .M. le garde des sceaux à communiquer à la
«commission d'enquête sur 1 élection de la
• Nièvre les dossiers réclamés par elle.i Peu
du jours après, M. Tailhand, qui avait poussé
jusqu'aux suprêmes limites ses coupables
complaisances envers les bonapartistes, dut
d! ; arallre du ministère et fut remplacé a la
justice par M. Dufaure. M. Dufaure lit ce
que n'avait pas voulu luire M. Tailhand. Il
communiqua à la commission les documents
i mandés, et, le *, juillet 1875, M. Savary
i nia ù l'Assemblée un nouveau rapport
dans lequel il demanda l'annulation du 1 élec-
tion do M. de Bourgoîug, annulation qui fut
voteo. Co rapport était suivi do la publica-
tion d'une foule do documents du plus haut
intérêt et qui confirmèrent surabondamment
les révélations fuites par lu préfet do police.
APPE
Ces révélations et surtout l'établissement
déllnitif du gouvernement républicain portè-
rent un rude coup au parti de l'appel au
peuple. Démasqué, il continua, selon sa
vieille habitude, à payer d'audace et de men-
songes. A l'approche des élections pour le
Sénat et la Chambre des députés, le parti se
mit en branle avec une nouvelle ardeur, en-
tonnant d'avance le chant de victoire, pour
faire croire que cette victoire était sûre et
attirer a soi les ignorants et les esprits fai-
bles, incertains, qui se jettent toujours du
côté des victorieux. Un des plus fougueux
champions de la cause, M. Paul Grunier
de Cassagnac, éprouva le besoin d'exposer,
dans une réunion tenue à Belleville, lesas-
pirations de son parti et sa politique. Qu'im-
porte au peuple la liberté? dit-il ; ce qui
lui importe, o est de manger, de boire et de
dormir; et il annonça que le retour de l'Em-
pire amènerait la suppression des octrois, la
modification des lois de succession, un chan-
gement dans l'assiette de l'impôt, de façon
que les pauvres soient moins écrasés. Il
réclama naturellement le plébiscite, l'appel
à la nation sur le choix de son gouvernement,
comme si les élections des députés par le
suffrage universel n'étaient pas l'expression
par excellence des vœux du pays. Pendant
la période électorale, la France vit surgir de
toutes parts des comités de l'appel au peuple ;
toutefois, dans les départements où l'Empire
était jugé k sa juste valeur, les admirateurs
du coup d'Etat du 2 décembre, des proscrip-
tions, de la capitulation de Sedan et de la
politique qui avait eu pour suprême résultat
l'invasion et la mutilation de la France po-
sèrent leur candidature comme représen-
tant le grand parti conservateur. Ce fut ainsi
qu'à Paris le comité do l'appel au peuple,
présidé par M. Dollfus, s'intitula : ■ le Co-
mité national conservateur. ■
Les élections du 30 janvier 1876 pour le
Sénat et du 20 février suivant pour la Chambre
des députés furent l'éclatante réponse du pays
aux chants de victoire un peu trop hàlils du
parti de l'appel au peuple : 34 bonapartistes
seulement entrèrent au Sénat, composé de
300 membres, et environ 70 bonapartistes fu-
rent envoyés à la Chambre des députés, pen-
dant qu'elle comptait 355 représentants qui
s'étaient déclarés les champions de la Républi-
que. Au Sénat, jusqu'ici, les membres du parti
bonapartiste ont gardé un prudent silence et
se sont en quelque sorte fondus avec les élé-
ments monarchistes hostiles à la République.
A la Chambre des députés, les représentants
de l'appel au peuple ont suppléé à l'insuffi-
sance du nombre par la vigueur de leurs
poumons, par leurs interruptions incessantes.
Partisans du despotisme, ils se sont empres-
sés de faire acte d'adhésion aux doctrines de
l'ultramontanisme et du Syllabus, afin de ga-
gner à leur cause le clergé et les cléricaux.
Mais, en même temps, ils n'ont point négligé
de s'adresser à la masse ignorante. C'est dans
ce but qu'on les a vus présenter quelques pro-
jets grotesques, destinés à faire ■ le bonheur
du plus grand nombre, ■ et proposer d'im-
possibles réductions d'impôts, lorsque, grâce
aux folies et aux lourdes fautes de l'Empire,
la France a à supporter le poids d'un builget
écrasant.
* APPELÉ s. m. — Soldat appelé a joindre
son corps, à faire partie de l'armée active.
APPEUUS (Jean-Henri), homme d'Etat des
Pays-Bas, né à Middelbourg (Zélande), mort
à La Haye en 1S28. Devenu ministre des fi-
nances, il souleva contre lui les capitalistes,
les négociants et les propriétaires fonciers
en frappant leurs propriétés de taxes très-
élevées. Un nouveau projet d'impôt sur le
commerce, proposé en 1819, excita même une
révolte populaire et amena la retraite d' Ap-
pelais, après trente ans d'administration.
•APPENDICULAIREs. f.(a-pan-di-cu-lè-re).
Genre de plantes, de la famille des mélasto-
macées, tribu des rhexiées, comprenant une
seule espèce, qui croit à la Guyane.
— s. f. pi. Groupe de plantes, comprenant
celles dont l'axe n est pas simple, mais donne
naissance a des organes appendiculaires, sa-
voir : les mousses, los fougères, les monoco-
lylédones et les dicotylédones.
APPEND1NI (François- Mai ie), écrivain
italien, né k Pririno, près de Turin, en 1768,
mort en 1837. Il entra dans l'état ecclésias-
tique, devint professeur de rhétorique k Ra-
guse, puis directeur du collège établi dans
, ette ville par l<'s Français. 11 a publie :
Notice historico-critique sur l'antiquité, ïhis~
toire et la littérature de Baguée, en italien
(Raguse, 1802, 2 vol. iii-8<>} ; Sur l'excellence
et la beauté de la langue illyrienne, en latin
(Raguse, 1810) ; Notice sur la vie et les écrits
de Jean-François Gondola (Raguse, 1837);
Sur la oie et îesécrilsde Bernard Zanxagria,
de Pétrarque, etc. (Zara, 1835). Tous ces ou-
vrages sont en italien.
• &PPBNZELL (canton d'). — La popula-
tion do ce canton suisse était eu 1870 : Rhodes
extérieures, 4s,720 Imb. ; Rhodes intérieures,
11,909 hali., formant un total de 60,635 bab.
Superficie totale : 41,956 hect. — Le bourg
d'Appenzell, cli.-l. des Rhodes intérieures,
avait en 1874 environ 3,700 hab. catholiques.
'APPERT (Benjamin-Nicolas-Marie), phi-
lanthrope. — Il fut nomme professeur du cours
normal institue pour los officiers et les sous-
APPO
officiers (1818) et rendit de grands services
en appliquant l'enseignement mutuel aux.
écoles régimentaires. Emprisonné à la Force
en 1822, sous l'inculpation d'avoir fait éva-
der deux détenus politiques, il fut amené à
étudier le sort des prisonniers et s'occupa
depuis lors des moyens de l'améliorer. Après
la révolution de 1830, M. Appert devint se-
crétaire de la reine Marie-Amélie, secrétaire
de la Société de morale chrétienne. Il fit de
nombreux voyages en Europe pour étudier le
régime pénitentiaire des principaux Etats.
Outre son Traité d'éducation élémentaire pour
les prisonniers (1822, in-12) , on lui doit : Ma-
nuel des écoles régimentaires (1822, in-12);
Journal des prisons (1825-1830), recueil men-
suel ; Bagnes, prisons et criminels (1836, 4 vol.
in-8°) ; De la nécessité de former des colonies
agricoles et industrielles pour les condamnés
libérés (ISiO, in-8°); Voyage en Prusse (1846
in -8°); Dix ans à la cour de Louis-Philippe
(1S47, 3 vol. in-80); Voyage en Belgique et
conférences sur les divers systèmes d'empri-
sonnement (1849, 2 vol. in-S»), Voyage dans
les Principautés danubiennes (1856, iu-16);des
Notices, etc.
* APPERT (Eugène), peintre français. —Il
est mort en 1867. Nous citerons, parmi les
dernières œuvres qu'il a exposées : Venise
(1863) et la Confession au couvent (1865).
* APP1ANI (Andréa), peintre italien. — Il
est mort en 1866.
APPLETON , marin anglais du xviie siècle.
Van Galen, amiral hollandais, s'étant em-
paré, dans le voisinage de l'île d'Elbe, d'un
bâtiment dont le comraodore Appleton crut
pouvoir réclamer la propriété, celui-ci, sur
le refus des Hollandais de rendre leur prise,
n'hésita pas k attaquer l'escadre hollandaise.
Van Galen fut blessé à mort dans le combat,
mais la victoire resta a l'escadre qu'il com-
mandait, et Appleton se vit rappelé et blâmé
par son gouvernement.
APPLI s. in. (a-pli). Objet quelconque fai-
sant partie du matériel d'attelage des bêtes
de somme.
APPOINTISSAGE s. m. (a-poin-ti-sa-je).
Action d'appointir les épingles, d'en faire la
pointe.
* APPONYI et non APPONY (le comte An-
toine-Rodolphe d'), diplomate autrichien. — 11
est mort en Hongrie le 17 octobre 1852.
APPONYI (le comte Rodolphe), diplomate
autrichien, né en 1812, mort à Venise en
1876- Comme son père, le comte Antoine-Ro-
dolphe, il entra dans la diplomatie, devint
secrétaire d'ambassade à Paris , puis fut
nomme en 1849 ministre d'Autriche a Turin.
De là il passa à Loudres en 1856, en qualité
d'envoyé extraordinaire, et reçut, le 8 dé-
cembre 1860, le titre d'ambassadeur en An-
gleterre. En 1864, le comte Apponyi repré-
senta l'Autriche à la conférence chargée de
régler les questions relatives aux. affaires et
à la guerre du Danemark. Remplacé à Lon-
dres par M. de Beust en décembre 1871, il
fut accrédité comme ambassadeur à Paris le
31 janvier 1872, à la place du prince de Met-
ternich. Possesseur d'une grande fortune, il
représenta avec fas'.e son pays dans ses divers
postes diplomatiques, où il se fit remarquer
par son esprit conciliant. Sa santé s'étant
profondément altérée, il se démit de ses
fonctions au mois d'avril 1876 et se rendit a
Venise, où il mourut au mois de juin suivant.
* APPORT s. ni, — Encycl. Lcgisl. Les biens
que chaque époux possède au moment où
il se marte constituent ce qu'on appelle ses
apports. Lorsque les époux se marient sous
le régime delà communauté, ils stipulent daus
leur contrat de mariage la valeur de leurs
apports, afin que chacuu d'eux puisse en con-
server la propriété. A la dissolution de la
communauté, chaque époux, ou ses ayants
cause, prélevé ses apports; toutefois, d'a-
près l'art. 1471 du code civil, les prélève-
ments de la femme s'exercent avant ceux, du
mari. Si les apports consistent en objets mo-
biliers, ils deviennent communs entre les
époux. Celui dont les apports sont les plus
considérables est censé faire don à son con-
joint de la plus value do sa part. On peut
faire au sujet des apports des époux diverses
stipulations particulières. Il peut être sti-
pule notamment dans le contrat que, en cas
de renonciation à la communauté, la femme
reprendra ses apports francs et quittes do
toute dette (art. 1497). D'après l'art. 1514,
la femme peut stipuler qu'en cas de renon-
ciation à la communauté elle reprendra tout
ou parue de ce qu'elle aura apporte, soit lors
tin mariage, soit depuis; mais cette stipula-
tion ne peut s'étendre au delà des choses
formellement exprimées ni an profit de per-
sonnes autres que celles qui sont désignées.
Dans tous les cas, les apports ne peuvent
Ôtre repris que déduction fuite îles dettes per-
sonnelles à la femme et que la communauté
aura acquittées* Les époux peuvent également
stipuler que la totalité de lu communauté ap
parttendra au survivant on a l'un d'eux, seu-
lement, sauf aux héritiers do l'autre à faire
la reprise des apports et capitaux tombes
dans la Communauté du chef de leur auteur.
Cette stipulation n'est point réputée uu avan-
tage sujet aux régies relatives aux donations,
soit quant au fond, soit quant à la forme,
mais simplement uue convention de mariage
et en lie uSSOûléS (art. 1584-1525).
APT
Dans la communauté réduite aux acquêts,
les époux sont censés exclure de la commu-
nauté les dettes présentes et futures de chacun
d'eux et leur mobilier respectif présent ou fu-
tur. Dans ce cas, au moment du partage cha-
que époux prélève ses apports dûment justifiés
(art. 1498). Lorsque les époux stipulent qu'ils
mettront réciproquement dans la communauté
du mobilier jusqu'à concurrence d'une somme
ou d'une valeur déterminée, ils sont par cela
seul censés se réserver le surplus. Cette
clause rend l'époux débiteur envers la com-
munauté de la somme qu'il a promis d'y
mettre et l'oblige à justifier de_ cet apport:
l'apport est suffisamment justifié, quant au
mari, par ta déclaration portée au contrat de
mariage que son mobilier est de telle valeur.
Il est suffisamment justifié, à l'égard de la
femme» par la quittance que le mari lui
donne ou à ceux qui l'ont dotée. Chaque
époux a le droit de reprendre et de prélever,
lors de la dissolution de la communauté, la
valeur de ce dont le mobilier qu'il a apporté
lors du mariage ou qui lui est échu depuis
excédait sa mise en communauté (art. 1500-
150j). Lorsqu'un a introduit dans le contrat
la clause de la séparation des dettes, si les
époux apportent dans la communauté une
somme certaine et un corps certain, un tel
apport emporte la convention tacite qu'il
ii est point grevé de dettes antérieures au
mariage , et il doit être fait raison par l'é-
poux débiteur à l'autre de toutes celles qui
diminueraient l'apport promis (art. 1511).
On donne également le nom tY apport a la
mise que fait un associé dans une société ci-
vile. Chaque associe est débiteur envers la
société de tout ce qu'il a promis d'y apporter.
Lorsque cet apport consiste en un corps cer-
tain et que la société en est évincée, l'asso-
cie en est garant envers la société, de la
même manière qu'un vendeur l'est envers son
acheteur. L'associé qui devait apporter une
somme dans la société et qui ne l'a point fait
devient, de plein droit et sans demande, dé-
biteur des intérêts de cette somme à compter
du jour où elle devait être payée. Les asso-
ciés qui se sont engagés à apporter leur in-
dustrie à la société lui doivent compte de
tous les gains qu'ils ont faits par l'espèce d'in-
dustrie qui est l'objet de cette société (ar-
ticles 1845-1847).
APPROPRIEUR s. m. (a-pro-prï-eur). Ce-
lui qui met les chapeaux en forme pour le
compte des chapeliers.
" APPUYER v. a. outr. — Manège. Appuyer
la tête au mury Se dit du cheval qui se déplace
en conservant la même position oblique sur
la piste qu'il parcourt.
APRADUS s. m. (a-pra-duss). Bot. Syu.
d'ARCToPE.
'ÀPHEMONT, village de France (Oise),
cant, et k 6 k loin, de Creil, arr. de Senlis;
701 hab. Ce village est bâti près d'un plateau
quel on a trouvé des sarcophages, des
médailles et des sculptures antiques; quel-
ques archéologues pensent qu'il occupe l'em-
placement d'une ancienne ville gallo-romaine
nommée Bracque.
APRIORISMEs. m. (a-pri-o-ri-sme). Philos.
Méthode de raisonnement à priori.
APRIORISTE s. m. (a-prî-o-ri-ste). Philos.
Celui qui raisonne à priori.
APSARDS, ABSARDS ou ABSARCH, rivière
, dans la Colchide (Géorgie). Elle se
jetait dans le Pont-Euxin, à quelque distance
dfl Trupezus (Tteluzonde), après avoir ai rose
le territoire de&Cissii.
APSËUDB, une des Néréides, d'après Ho-
mère.
* APSIDE s. f. (a-psi-de — du gr. apsis,
. où te). — Entom. Genre de coléoptères, de la
famille des curculionides, fondu dans le genre
rovorhin.
UPSINBS, rhéteur grec, né à Gadaia, dans
La Phénicie, au 1 1 1 «-- siècle après J.-C. U vint
i ■ jer à A i hènes , où il tut élevé a la di-
gnité de consul. Il a ••dit deux traites : Art
de la rhétorique et Sur les problèmes figu-
rés. Ils ont été compris dans la collection des
Wiéteurs grecs, publiée par \l<l*.
ÀPSYIITUS, naturaliste grec, ne à Prnse,
en Bithynie, uu commencement du ive siècle
ap. J.-C. Il accompagna Constantin dans sou
<■ ■■ pé lition sur les bords du Danube (:î22). De
ses deux livres, VBippiatrigue et Histoire
naturelle des animaux (cft&fuy, des non-par-
lants), il ne reste que quelques extraits du
premier, assez étendus d'ailleurs et publiés
dans le Recueil des vétérinaires grecs (Paris,
153U, in-fol.).
•APT, ville de France (Vaucluse) , eh.-l,
d'arrond., a 55 kilom. d'Avignon , dans une
plaine entourée d'une ceinture de collines,
soutenues pur des murailles en pierre
s, qui forment des enclos plantés d'ar-
bres fruitiers; pop. aggl., 4,277 hab. — pop.
tôt., 5,892 hab. L'ai rond, comprend 5 can-
tons, 60 communes, 53.493 hab. Grand com-
merce de blé el «le truffes: confitures excel-
lentes; distillerie, chapellerie, filatures de
cocons et manufacturés de porcelaines. La
tannerie, autrefois florissante, y est tombée
en décadence.
Aux détails que nous avons donnés à l'ar-
ticle Apt (tome Ier, p. 531), nous ajouterons
les renseignements suivants, empruntés à
M. Ad. Joanne : ■ Des fouilles faites dans le
SUPPLÉMENT.
AQUI
sol actuel, élevé de 2 ou 3 met. au-dessus de
l'ancien, ont mis au jour une grande quantité
d'urnes, de médailles, d'amphores, de mo-
saïques, d'inscriptions et de statue,;. L'hip-
podrome, l'amphithéâtre, le temple de
construit sur la colline du N., n'ont
aucune trace; mais l'ancienne colonie ju-
lienne possède encore dans ses environs un
monument romain remarquable, le pont Ju-
lien, l'un des mieux conservés de ceux que
les Romains ont construits dans les Gaules.
Situe sur le Calavon, a 4 kilom. au-dessous
d'Apt, ce pont se compose de trois arches.
La longueur du pont est de 68 met. Les uns
attribuent la construction de ce pont à César,
d'autres à Julien ; d'autres le font remontera
l'époque où fut ouverte la voie d'Arles k
.Milan. Quoi qu'il eu soit, le pont Julien u été
classé parmi les monuments historiques.
* Les fortiticatîons d'Apt ont fait place, en
partie, u des boulevards. •
APTE s. m. (a-pte). Entom. Genre d'insec-
tes hémiptères, de la famille des réduviens,
Syn. de nabis.
* APTÈRE adj. — Antiq. Se dit des statues
de certaines divinités qui, ordinairement re-
présentées avec des ailes, en sont dépourvues
dans ce cas spécial : // y avait à At/iènes une
statue de la Victoire Apterh. V. Athenks,
uu tome I^r, p. si.'.o.
APTERNE s. m. (a-ptèr-ne). Ornitli. I
d'oiseaux, formé pour le pic tridactyle. Syn.
de picoîde.
APTERNYX s. m. ( a-ptèr-niks). Ornith.
Syn. d'APTKRYX.
APTEROESSA s. f. (a-pté-ro-èss-sa — du
gr. apteroeis . dépourvu d'ailes). Entom.
Genre -('insectes coléoptères, de la famille
des carabiques, tribu des ciciudélètes, com-
prenant une seule espèce, qui est dépourvue
d'ailes, et qui habite la côte de Coromandel.
APTHOUP (Eustache), théologien améri-
cain, ne a Boston en 1733, mort eu Angleterre
eu 181G. Il fit ses études en Angleterre, entra
au collège des jésuites de Cambridge, où il
soutint avec un grand éclat une controverse
contre Mayow, son compatriote, au sujet de
la propagation de l'Evangile dans le nouveau
inonde. Il exerça ensuite les fonctions de vi-
caire, fut nommé prébendier de Finsbury,
alla prêcher, pendant trois ans, dans le Mas-
sachusetts et revint ensuite en Angleterre.
Il a laissé : Conspectus historicorum veterum
latinorum (Londres, 1770, in-fol. ), ouvrage
resté inachevé, et quatre lettres de contro-
verse contre Gibbon.
APULUS, prince qui régnait, avant la
guerre de Troie, sur une contrée d'Italie à
laquelle il donna son nom. (Pline et Strabon.)
Il Nom d'un berger du territoire de Lavinium,
(pii fut changé en olivier, pour avoir insulte
des nymphes dans une grotte consacrée au
dieu Pan.
AQUAPUNCTURE s. f. (a-koua-pon-ktu-re
— du lat. tiqua, eau ; purtCturat piqûre). Chir.
On ration qui consiste à pratiquer une pi-
qûre dans laquelle on introduit ensuite, à
laide d'une canule très-déliée, une petite
quantité d'eau.
AQUAPUNCTURER v. a. ou trans. (a-koua-
pon-ktu-re — du lat. aguat eau; puncturat
piqûre). Méd. Action de faire à la peau une
piqûre, pour introduire une petite quantité
d'eau et calmer ainsi les douleurs.
AQUARIA s. f. (a-koua-ri-a — du lat. aqua~
rius, aquatique). Moll. Syn. d'AKROSOiR.
* AQUARIUM s. m. — Encycl. le Jardin
d'acclimatation du bois de Boulogne contient
un aquarium , dont nous avons parlé au mot
acclimatation, dans ce Supplément. On a
aussi con.struit un bel aquarium à Brighton ,
ville anglaise. V. Brighton, dans ce Supplé-
ment.
AQUAR1US s. m. (a-koua-ri-uss — mot lat.
qui signif. aquatique). Entom. Genre d'in-
sectes hémiptères. Syn. d'HYDROMÈTRK.
* AQU1LA, ville fortifiée du royaume d'Ita-
lie, ch.-l. de la province de l'Abnizze Ulté-
rieure lie, à 22 kilom. de Home; 12,000 hab.
— Bien bâtie, située dans une riante vallée
arrosée par de nombreux cours d'eau et do-
minée a I K. par le mont Coino, Aquila a été
fondée par l'empereur Frédéric; elle a été
endommagée par les tremblements de terre
de 1705 et île 1706. Sa citadelle a été
struite en 1334.
AQUI LAN O (Sébastien), médecin italien,
\ [iiila, dans les Abruzzes, mort en
1513. Il était galénisti- ardent et professait la
médecine a Ferrareen 1495. Ses ouvrages sont
importants au point de vu-' de l'histoire de
la médecine* U a écrit : De morbo gallico
| , ir.06, in-4°), ouvrage où il préconise
déjà l'emploi du mercure contre la syphilis,
curieux est rédigé en l'orme a.- let-
tre an-- a Louis de Gonzague, évéque de
Mantoue. Son i Q i tio de febre sangui*
ura ad imprime, avec 1 ou-
vrage précédent, dans \&Praetica de Oatti-
ii.ii a, n'offre pas le même intérêt historique.
* AQU1LÉE. — Nous avons dit, par erreur,
dan nos premiers tirages du t. l«r du Grand
Dictionnaire, que cette ville fut assiégée | u
Y- mpereur Marius, c'esl l'empereur Maxim in
i en 238. L'on- ine d'Aquili
monte à une colonie qui tut fondée en 181
ARAB
avant J.-C. pour protéger, contre les incur-
sions des peuplades illyrïennes, les frontières
de l'empire romain. Ce n'était encore qu'un
poste-frontière , mais qui avait déjà do l'im-
portance et qui en gagna davantage quand
la Pannonie et la Nnrique eurent été con
quises. Ce fut un point d'appui et de rallie-
ment (tour les légions qui partaient ou qui ren-
traient. Mais c'est surtout son commerce qui
lui valut sa prospérité; sa position avait l'ait
d'elle, sons ce rapport, une place importante.
Elle était le chef-lieu de deux provinces (Vé-
nétie Inférieure et Istrie) et le siège des au-
torités de ces deux provinces; au commen-
cement du ve siècle, elle servait encore de
résideuce à la principale autorité du pays;
la perception centra pots s'y trou-
vait, ainsi qu'un hôtel des monnaies, le seul
qui existât dans l'Italie, en dehors de Route.
Il y existait aussi de, fabriques d'arme
teintureries de pourpre, (les grenier
Dans le port de Gradus (aujourd'hui G
avec un établissement do bains de mer) sta-
tionnait une partie de la flotte de guerre.
Le climat y étant sain et agréable, l'air pur
et fortifiant par suite du voisinage des mon-
tagnes, les empereurs et les consuls v.
■r l'été; des palais, des villas, des bains
Mirent, à côte des grands édifices pu-
blics. Aquilée prit des dimensions grandioses ;
1 industrie et le commerce avaient enrichi sa
population, qui vivait en conséquence, fa-
\ orisée par une longue suite d'aine
calme et de paix.
Cependant, tes Germains avaient, paru de-
vant ses portes l'an 167 av. J.-C; niais il
avait été facile alors de les éloigner. Pen-
dant les deux siècles suivants, la ville fut
mêlée aux luttes pourla compétition du trône
impérial: en 238, elle fit une résistance hé-
roïque à l'empereur Maximin, qui perdit sous
ses murs la couronne et la vie. Mais, en 362,
elle succomba sous les efforts des troupes de
l'empereur Julien. Ce malheur n'était rien
auprès du triste sort qui l'attendait. Api es
une existence de plus de cinq cents ans, elle
fut ravagée par Attila (452) et, depuis lors,
devint la proie des Goths et des Lombards,
qui la détruisirent de fond eu comble et lu
rasèrent jusqu'au sol.
Dans une ville qui a subi de tels boulever-
sements, il semblerait qu'il ne dût pas rester
beaucoup de souvenirs antiques; cependant,
depuis deux siècles, le sol qui portait autre-
fois la ville d'Aquilée est une mine féconde
d'objets d'archéologie.
Des fouilles ont été entreprises il y a quel-
ques années, sous la direction de M. Baubela,
ingénieur et archéologue, et déjà elles ont
produit des résultats importants. Les parties
mises au jour sont les murailles de la ville,
quelques portions de rues et surtout un grand
bâtiment public, sur lequel on n'a pas encore
beaucoup de détails. Les uns veulent y voir
un cirque, les autres un théâtre, d'autres
enfin un bain public. Le parement demi-cir-
culaire de l'editice semble indiquer un théâ-
tre; la longueur du bâtiment milite en laveur
d'un cirque, circus utaximus, tandis que beau-
coup de séparations basses qu'on a trouvées
seraient l'indice d'un bain public divisé en
loges ou cabinets: sans compter une autre
opinion, d'après laquelle le grand mur do
séparation, de 200 toises de longueur, qu'eu
a mis au jour, aurait séparé deux grands édi-
fices dont l'un a bien pu être un théâtre, un
ou un bain, mais dont l'autre serait
peut-être le palais impérial même, qui oc-
cupe, en effet, remplacement où l'on a trouvé
le plus d'objets précieux : ustensiles, statues,
m. -il 1 1 les, etc.
AQUILÉGIE s. f. (a-kui-lé-jî). Bot. Syn.
d\\N< OLIE.
AQUlLlCS(Manius), consul romain eu l'an
129 av. J.-C. Il acheva la guerre contre Ai is-
tonie. Il soumit plusieurs villes de l'Asie
Mineure en empoisonnant, dit-on, leurs fon-
taines. Pendant la lutte entreprise contre les
populations belliqueuses de cette «'outrée,
Aquilius l'ut contrit m t. d Eippeier a sou
Mithridate V, roi de Pont, el dut, en récom-
p n .e de son a ppui, lui eder la Phn
tour k Ruine, 1'. Lentulus 1
d'avoir livré les provinces de la republique;
maïs il l'ut acquitte.
AQUILON, un des vents, fils d'Eole et de
L'Aurore, époux d'Orithyie. C'est le '
I ses.
aquitèles s. f. pL (a-kui-tè-Ie — du lat.
aqua% eau ; tela, toile). Arachn. Famille d'a-
raignées aquatiques, comprenant le seul
genre argyronète.
AR, ancienne ville d'Arabie, capital
Moabites. ' îette vill . a .
k tbb ith-Moab [la grande ville ■■■'■
située au sud de I Arnon et elle
depuis Aréopolis. Du temp
fut en une nuit par un trem-
i. de terre, li en uijour-
d'hui di Ides, qui sont ap-
i tabba.
'ARABE s. et adj. — Encycl. Pour l'hi
S '
ment,
tRABICUS sim - a nom de
• ARABIE. / 'histoire de VA
oatu d deux périod
re, des temps préhistoriques j
ARAB
Mahomet; la seconde, des conquêtes de -
lamisme jusqu'à l'époque actuelle.
— ira périodb. Des temps préhistor
jusqu'à I, histoire ancîenn
■ qui a rapport aux
, i isqu'lle arabique
m -m connu
traditii |e Coran soin
De sont pas i
les deux seules
. ■ puiser
pour les époques antérieures a l'ère me
a cause du peu de rapports que ces tril
mades eurent avec le reste uu monde civilisé.
La première mention qui est i
Genèse des anciens habitants à?
celle qui concerne les Horites .
des cavernes, peuplades sauvages qui
ées de l'Idumée par Esaù loi
ci vint s'établir dans le pays. Ce!
indaient pas du premier couple h
puisque les générations depuis Adam j
Esaù sont soigneusement i
et qu'il n'y a pas de place pour eux. Pur
contre, les Juifs rattachèrent k la fabul
filiation de Sem, par Esaù, Loth, M
Moab, Ism&e), Axnalec, toutes les peu]
la Palestine et av
quelles ils furent en guerres continuelles.
communauté d'origine était réelle, et
la pa rente de i lai gue i g i le nom
i rues sémitiques suffirait & le dé
trer; les mêmes traditions, un peu i
trouvent dans le Coran connu
i Bible. 11 n'y a donc de fubuleux q
prétendues généalogies pour la cou;
desquelles l'auteur, quel qu'il soit, de la Ge-
nèse a conclu du l'existence des Madiai
des Ain décites et des Ismaélites à celle d'un
Madian, d'un Amalec ou d'un Ismael, fonda-
teur du peuple. Parmi les noms des p]
dus fils de Jectan, d'Ismael et autres ii
assurément des noms de villes el de pays,
comme Saba, Ophir, Hérita, Bdom, etc.
Le Curan donne les noms d'Ad, do Tho-
mud ou Thamud, de Tesm et de Djadis aux
premières tribus qui peuplèrent l'Aral
il les considère ■ di ce da i
mi llèber et de Kachtan. C'est à peu i i
tradition juive qui fait Jectan fils de I
et lleher fils de Sem. D'un autre côté, 1
dont Mahomet prétendait descendre et
les douze fils furent les fondateurs des douze
tribus arabes (à l'imitation des douze tribus
juives), était, comme on sait, lils d'Abraham
et il s'unit k l'une des descendantes de Jec-
tan. D'après le Coran, les descendants de
Kachtan ou Jectan constituaient lu rai
Arabes primitifs ou Arabes Moutàarribes ; l(-'s
de rendants d'IsmaOl, a| pelés Ismaéli
la Bible et les historiens occidentaux, sont
appelés Arabes Moust&rribes par les histo-
riens orientaux et constituent la seconde
race de la péninsule arabique. Les premii : ,
répandus surtout dans l'Ycmen ou Arabie
Heureuse, étaient agriculteurs et quelque
peu sédentaires; ds construisaient des villes.
Les seconds, essentiellement nomades, vi-
vaient sous la tente, dans tes campagnes
pierreuses du Iledjaz, se livraient à l'élevage
des troupeaux et surtout au coi m
opéraient par caravanes. La Genèse attribue
aux descendants de Jectan la fondation do
Mi i, ville dans laquelle on a cru reconoal-
i re Mesca ou La Mec, pie et qui est plus pro-
b iblement Moussa, dan - l'Yem
par les historiens arabes comme
Himyarites; la Genèse parle aussi de S<
actuellement Zafar, dans le Mareb, contrée
de l'Yémen.où ont été reconnues des ruines
très- anciennes. Les autres grandes villes do
ces tribus furent, k une époque un peu pos-
; e, Aden et Mascate. Les Juifs n'eu-
rent de notions un peu précises que sur les
tribus arabes voisines de la Palestine, c'est-
k-dire celles qui habitaient l'Ai
OU , Irabie Déserte ; celles de i
i araissaient exii ter dans des paya d'un loin-
tain fabuleux ; aussi les archéologues fiit-ils
été bien embarras ■■■ \ er la piaco
qu'occupait le royaume arabe de Saba,
don! la reine vint vi iter Salomon (xi*
av. J.-C), et celle de la fabuleuse Ophir,
dont l'or et les diamants avaient chez les
Juifs une si grand i ion. Le Coran
nomme Bail ■■ " s reine di
:
i ine,,. Quant
:i ophir, quelque certains historiens placent
cette vil " dans l'Inde, d'autres en Asie Mi-
d'autres en Ethiopie, il est probable
ment située dans l'\.
e la mer Rouge.
— Arabes Moutàarribes ou Jectanides. Cette
Souche primitive de la rECC SI ibo, [■■>
une époque très-reci
la vie sédentaire et établie dans l'Yéineu au
moins des le XI" .siècle av. J.-C, reconnut
la suprématie d'une de ses tribus, cell
Himyarites, qui fournit pendant uno loi
au pays. Cuite dy-
nastie 'les II. I en partie fab
et en partie historique. D après les chroni-
queurs arabes, qui ont puisé leur
Le Coran et pat
Bible,
tlimyar, fil ■ ■* J"C-
dynas*
*is, la
«,-Was,
au v« siècle
24
1S6
ARAB
de l'ère actuelle. Cette longue transmission
du pouvoir dans la même famille semble bien
improbable, et elle rencontre d'ailleurs de
grano hronologiques. Djennabi
et Abonlfêda, qui donnent la liste des prin-
ces himyarites, attribuent à cette dynastie,
le premier une durée de trois mille ans, le
second une durée de deux mille vingt ans, et,
comme ces princes ne sont qu'au nombre de
vingt-six, ils accordent trois ou quatre cents
ans de règne a chacun d'eux. La critique mo-
derne ne s'est pas montrée aussi accommo-
dante, et M. Noël des Vergers propose de ne
faire commencer la dynastie des Himyarites
qu'au rve siècle av. J.-C; il range ces prin-
ces dans l'ordre suivant, en retranchant les
premiers comme fabuleux : Himyar (381 av.
J.-C), Ouathil (348), Sacsac (315), Yafar (282),
Dhou-Riasch(266),El-Noman-ben-Djafar(249),
Asmah-ben-Noman (216), Scheddah-ben-Ad
(183), Lokman-ben-Ad (172), Dhou-Sedad-ben-
Ad (161), Harih-et-Raïsch (150), Dhou'1-Kar-
naïn (120), Dhou'l-Ménar (90), Afrikis (60),
Dhou'l-Azhar (30), Scher-Habil, le Cbarisaôl
dont parle Pline (1 après J.-C), Balkis (30),
ir-el-Niam (40), Scbamar-Yaraseh (50),
Abou-Malek (75), Akran (95). Cette chrono-
logie a une apparence plus vraisemblable que
celle d'Abouiféda; mais si Himyar, chef de
la dynastie, est un descendant de Jectan, il
ne vient qu'après une longue suite de rois in-
connus, et Balkis ne peut plus être assimilée
a la reine de Saba, contemporaine de Salo-
mon; de plus, elle a l'inconvénient de trop
rapprocher de l'ère moderne des faits certai-
nement beaucoup plus anciens. Peut-être
vaut-il mieux voir dans cette liste de rois
himyarites, au moins pour les dix ou douze
premiers, les noms de ceux-là seuls qui, pen-
dant une vingtaine de siècles, se sont assez
illustrés pour que leur souvenir se perpétuât,
le noms des autres étant tombés dans l'oubli.
C'est l'hypothèse a laquelle se soDt rattachés
Niebuhr etSeetzen. Volney voit, dans un des
buleux négligés par M. Noël des Ver-
gets, Haret-Arsaïs, prince qui passe pour
avoir le premier réuni sous son autorité tou-
tes les tribus de l'Yémen, l'Ariaios cité par
Ctésias comme contemporain du Ninus d'As-
syrie.
Quelques souvenirs se rattachent aux noms
des derniers de ces princes himyarites. L'un
d'eux, Dhou'l-Azhar, est peut-être ce chef
arabe nommé par les historiens romains Ila-
sarus, à propos de l'expédition d'^Elius Gal-
lus, envoyée par Auguste dans le but d'ex-
plorer l'Arabie Heureuse. Sous le dernier,
A k ran (95 après J.-C), eut lieu un cataclysme
ceiehre dans les fastes de l'Arabie. Le pays
de Mareb avait été longtemps inhabitable, à
cause des inondations auxquelles il était su-
jet. Un des anciens rois, Lokman-ben-Ad
(ii" Sicile av. J.-C), suivant M. des Vergers,
fit construire une immense digue entre deux
montagnes, ferma ainsi la route aux torrents
qui se déversaient dans la plaine et changea
une vallée aride en lac. Le pays de Mareb
revint alors un des plus riches et des plus
peuplés de l'Yémen, des saignées pratiquées
au lac artificiel permettant d'y entretenir une
perpétuelle fertilité. Les digues de Lokman-
ben-Ad se rompirent sous Akran, les plaines
et des villes entières furent submergées, ce
qui détermina de grandes migrations de tri-
circoDstancea de ce cataclysme ont
icontées par les historiens arabes avec
des détails fabuleux; mais le fait paraît hors
de doute, et les migrations constituent un
le spécial dont nous parlerons un peu
plus loin. Les ruines de ces digues, vaine-
ment cherchées par Niebuhr, ont été recon-
Duea par Seetzen près de l'ancienne ville
himyarite de Zufar; l'érudît alleman i n'esl
pas éloigné 'le leur attribuer une très-haute
antiquité, lei im criptions qu'il a découvertes
se rapprochant beaucoup [dus des anciens
dialectes hébreux et syriaques que de l'arabe
actuel, et la fertilité du pays de Mareb k l'é-
poque de Salomon semble lui donner rai-
son.
La dynastie himyarite continua de régner
sur les parties non submergées de l'Yémen
et fournit encore, au commencement de l'ère
moderne, une longue suite de primes. Akran
eut no h s : Dhou-Habs-Cban (us);
Tobua (160); Colatcarb (190); Asad-Abou-Ca-
nl> ( (238): Ammu, surnommé
■ i (250); Abd-Kélal (273); Tobba,
lils de Haçan (297); Morthed (321); Wakia
Abraha (370): Sabhan(399); Sabbah,
Lmi il (455);
I iTK); Dbou -Nowas (480).
1 ■■ ij " i" Abyssiniens en-
vahirent l'Yémen et mirent fin à l'empire des
H - l ho l« chassa les Abysst-
i .:; qu'il avait
aen cet étal
lorsque les Aral
Quelq
ta ruptui
odi rue, fondèrent an loin
prlnclj
pi-t.it . roys
erent également jn
de ces
tribus, Malek-ben- Pahm
■ ei tain lap i de u i i
■ ,u. he de l'Eu pbro
■ ii ■■f. Bon Aïs, Djodh
■
i e ■■' i'Buphrate, st ■ i i
ARAB
acheva, par la conquête et par l'installation
de sa capitale à Hira, la fondation du nou-
veau royaume. Hira, ancienne ville
rienne, sur an bras actuellement desséché de
l'Eujhi.ue, reprit quelque importance sous
la domination arabe. Les successeurs d'Am-
ron, jusqu'au rve siècle, ne furent occupés
qu'à des incursions sur les frontières de la
Syrie et de l'empire grec, incursions qui
avaient pour but le pillage, et non la con-
quête. Un fait caractéristique de la vie que
menaient ces roitelets féodaux , c'est que
presque tous ^moururent les armes à la main,
et pas un seul sur le territoire de son royaume.
Ce petit royaume de Hira atteignit son apo-
gée sous Noman le Borgne (390); son fils,
Mondhir !« (418), s'allia à Bahram ou Va-
rane, fils du roi de Perse Jezdedjerd Ier^et
l'aida à reconquérir son trône sur Chosroès,
fils d'Ardeschir IL Bientôt, d'alliés des rois
de Perse, les souverains de Hira devinrent
leurs simples vassaux. Noman II (462), As-
wad (469), Mondhir II (479), Noman III, Am-
rou'1-Caïs III, Mondhir III combattirent, à
titre d'auxiliaires dans l'armée des Perses,
dans toutes les guerres contre l'empire. Le
dernier, dont le régne fut long (504-554), a
une mention spéciale dans Proeope, qui l'ap-
pelle » un roi des Sarrasins, alliés de la
Perse, • et s'émerveille de la rapidité de ses
manœuvres; à la tête de hardis cavaliers,
harcelant sans cesse l'ennemi, il revenait au
camp chargé de butin avant qu'on eût eu
soupçon de ses mouvements. Mondhir III fut
tué dans une expédition dirigée contre un
des rois de Ghassan. Amrou, son fils (554),
Kabous (574), Mondhir IV(580), Noman V(583),
Jyas (605) furent les derniers souverains de
Hira. Sous le dernier, ce petit royaume per-
dit son indépendance en entrant dans le puis-
sant empire de l'islam.
Le petit royaume de Ghassan eut une des-
tinée aussi longue, mais moins brillante. An-
térieurement à la rupture de la digue du Ma-
reb, il s'était déjà établi sur le fleuve Ghas-
san, au sud de Damas, des tribus arabes qui y
vivaient indépendantes; mais celles-là seule-
ment qui s'y installèrent postérieurement por-
tent le nom de Ghassanides. « Les rois de
Ghassan, dit Aboulféda, tirent leur origine
de l'Yémen. Avant eux, il y avait dans la
Syrie des Arabes qu'on nommait Dhadjaïma,
de la race de Salih ; ils les chassèrent et ré-
gnèrent à leur place. ■ La liste des rois de
Ghassan a été dressée par M. Caussin de Per-
i partir du ive siècle de l'ère moderne,
et c'est seulement à partir de cette époque
que l'on a sur eux quelques renseignements.
Tandis que leurs compatriotes établis à Hira
combattaient contre l'empire pour l'indépen-
dance du pays, les rois de Ghassan se firent,
au contraire, les alliés des Romains, puis
devinrent les vassaux des empereurs de By-
zance. Leur excellente cavalerie jouait le
même rôle, dans les armées de l'empire, que
celles des rois de Hira dans celles des Perses.
— Arabes M nustârribes ou Ismaélites. Cette
seconde famille arabe, répandue dans le Hed-
jaz, où elle fonda k peine quelques petites
villes, la plus grande partie de ses tribus vi-
vant sous la tente, comme font encore au-
jourd'hui leurs descendants les Bédouins, est
considérée par le Coran comme d'une race
inférieure à la première. Les Moutâarribes
sont les Arabes véritables; les Moustârribes
ne sont que des arabisés. La Genèse fait des-
cendre ces derniers d'Ismael, abandonné dans
le désert (le Hedjaz) avec sa mère Agar, puis
s'alliant avec une des filles de la vieille race
arabe et en ayant douze fils, pères des douze
tribus. Aux autres peuplades arabes qui
campaient sur les frontières de la Palestine.
Madianites, Ammonites, Amalécites , Moa-
etc, la Genèse assigne des origines
distinctes, des filiations à part , procédant
l'une de Madian, autre fils d'Abraham, les
autres d'Ammon et de Moab, fils de Loth,
et d'Amalie, petit-fils d'Esaù , mais sans y
attacher grande importance, puisque, par
le, dans l'histoire d«* Joseph vendu par
e frères {Genèse, xxxvn, 25 et suiv.), les
marchands arabes sont appelés tantôt des
I maélites et tantôt des Madianites. Toutes
ces | enpiades de l'Arabie septentrionale ne
ni connues que par leurs rapports avec les
Hébreux et ont leur histoire intimement liée
avec celle de la Palestine. Les Ismaélites,
au moins comme souche de la race qui devait
prendre tant d'extension avec Mahomet, ont
nd ■ Importance. Leurs tribus le
fréquemment nommées dans les divers
des Nabathéens
■ enii ii , qui existaient encore du
temps de Pline et qui s'étaient étendus jus-
que dans l'Yémen; ils passaient pour belli-
queux et riches en troupeaux. Les Cinéens,
, ibitaient avant l'arrivée des Hébreux
le pays de Chanaan, apparaissent plus tard,
sur la frontière de la Palestine, comme alliés
m tdianites; la tribu de Duma était éta-
blie, au temps d'Isaïe, sur ls fronti re du
■ de Syrie, vers Irac , celle de I hém i,
il est question dans Job, i
■ icc ipait surtout de commerce et orga-
de nombreuses caravane . E
j, u |« i ,!-■ ,i, oj h ibu Lrab Ile i de
. ,.-i, comme fah anl an coramer :e
avec Tyr; mais il ne parait pas
ré idei
1 ates ces tribus, régie- par des espèces
de princes féodaux, avaient une existence
ARAB
indépendante les unes des autres et ne fu-
rent atteintes ni par les conquêtes des Assy-
riens ni par celles des Babyloniens. Pendant
sept ans, sous les juges, quelques-unes d'en-
tre elles se rendirent maîtresses de la Pales-
tine et firent payer tribut aux Juifs; plus
tard, ceux-ci prirent leur revanche ; Joram
et Ozias furent souvent en guerre avec elles ;
mais ils ne parvinrent pas à les soumettre,
et ces guerres n'intéressaient d'ailleurs que
quelques tribus isolées de l'Arabie Pétrée et
de l'Arabie Déserte. Les tribus de Kenda, de
Maab, de Kelab furent souvent gouvernées
par des chefs vaillants qui jetèrent de l'éclat
sur elles; mais cet éclat était éphémère; la
tribu nomade changeait de résidence et re-
tombait dans l'obscurité. Durant l'ère des
Séleucides, les Nabathéens eurent une sorte
de prépondérance dans l'Arabie Pétrée; tan-
tôt alliés des Syriens, tantôt alliés des sou-
verains d'Egypte, ils prirent parti dans tou-
tes les guerres. Leurs incursions en Syrie au
temps de la domination romaine engagèrent
les proconsuls Lucullus, Pompée, Scaurus,
G-abinius, Marcellus à diriger contre eux des
expéditions; mais, comme les Sarrasins du
moyen âge et les Bédouins actuels, ils étaient
insaisissables, et les légions ne conquirent
jamais que le terrain qu'elles avaient sous
les pieds; elles passées, les tribus reprenaient
le désert. Cependant Pompée poussa assez
loin son armée, et il allait s'emparer de Pétra,
la principale ville des Nabathéens, lorsque la
mort de Mithridate le rappela vers le Pont.
Sous Auguste, les Nabathéens s'allièrent à
^Elius Gallus, mais pour le trahir et l'aban-
donner au moment décisif. Titus choisit parmi
eux un corps auxiliaire de cavalerie lorsqu'il
vint faire le siège de Jérusalem. Enfin, sous
Trajan, l'Arabie Pétrée fut considérée comme
soumise; quelques tribus payèrent l'impôt
romain.
Aucune de ces tribus, même les plus vail-
lantes, n'exerça, comme les Himyarites de
l'Yémen, une suzeraineté sur toutes les au-
tres; cependant le Coran constate l'influence,
plus religieuse que politique, des descendants
d'Ismael fixés à La Mecque. D'après une des
légendes du Coran, cette ville, qui ne put
être à l'origine qu'un camp de pillards, s'éle-
vait autour de la source que l'ange fit jaillir
dans le désert pour Agar et Ismaèl ; Abraham
y bâtit un temple, origine de la sainte Caaba,
dont Ismaôl et ses descendants furent les
pontifes. La tribu des Benou-Djorhom, à la-
quelle il s'était allié, conserva cette inten-
dance jusqu'au commencement de l'ère mo-
derne, époque à laquelle elle fut dépossédée
par celle des Benou-Khozaa, émigrée de l'Yé-
men, comme celles d'où sortirent les rois de
Hira et les rois de Ghassan, à la suite de la
rupture des digues. Les Coraïschites, descen-
dants d'Ismael , ressaisirent le pouvoir au
ve siècle, et Kosaï, leur chef, en appelant
toutes les tribus ses alliées autour de lui, fit
de La Mecque une grande ville. Après Kosaï,
le pouvoir, ou plutôt le pontificat, passa aux
mains d'Abdménaf, son fils aîné, puis en
celles de Hescham , père et prédécesseur
d'Abd-el-Mottalib, grand-père de Mahomet.
Cette filiation jusqu'à Ismaôl n'a été inventée
que pour donner une plus grande importance
au fondateur de l'islamisme; mais il est cer-
tain que les Coraïschites , d'où il sortait,
étaient une des premières familles du pays.
— 2c période. De Mahomet jusqu'à l'époque
actuelle. C'était une œuvre difficile que de
former une nation avec des éléments aussi
disparates, de donner une unité politique et
religieuse k des tribus qui, répandues sur
d'immenses territoires, se reconnaissaient à
peine pour être de la même race et se trai-
taient le plus souvent en ennemies. Ma-
homet connaissait bien le caractère de ses
concitoyens, leur crédulité, leur ignorance,
leur disposition à l'enthousiasme ; il n'igno-
rait pas non plus l'état politique des diverses
contrées de 1 Arabie, la faiblesse de l'empire
grec, au moins dans les provinces qu'il avait
parcourues, et il avait entrevu la possibilité
de grandes conquêtes si les Arabes, cette
race sobre et intrépide, savaient se grouper
autour d'un chef et poursuivre un but. Ce
qui montre combien il pensait juste, c'est qu'il
n'y eut de difficile pour lui que tir- réunir les
deux ou trois cents premiers adhérents. Une
fois acclamé à Yatnreb (Médine), il devînt
bientôt maître de La Mecque, d'où sa propre
famille (les Coraïschites) l'avait chassé, et,
dix ans plus tard, moitié par la persuasion,
moitié par la force, presque toutes les tribus
arabes s'étaient ralliées k la loi nouvelle, non-
seulement celles du Hedjaz, mais celles de
l'Yémen, alors tributaires de la l'erse (622,
date de Qomel a Mé
due' ; 632, date do la mort on Prophète). Quoi-
que, eu certaines occasions, il eût semblé dési-
gner Ali, son gendre, pour son successeur,
l" principe électif remporta d'abord chez les
premiers sectateurs de L'islam, ei ce fut Abou-
Bekr, beau-père de Mahomet, qui fui élu ca-
life, c'est-à-dire vicaire du Prophète (632-684).
Ali et ses partisans protestèrent en vain; il
i devait arriver au pouvoir que vingt-deux
lu plus tard en déterminant un schisme pro-
1" I, Sous Abou-Bekr, la nouvelle toi reli-
prit y\u corps certain par la réunion
el lu publication des feuillets épars du Coran,
et l'islam, d'un autre côté, s'affirma par la
conquête de la Palestiue, où fut défait le
frère l'Héraclius. Abou-Bekr, avec une
ARAB
grande sagacité politique, désigna pour son
successeur Omar-ben-el-Kétab , un des chefs
des Coraïsehites, d'abord adversaires décla-
rés de Mahomet, et qui, ralliés depuis, furent
tout à fait acquis à 1 islam par l'élévation de
l'un des leurs. Le testament d'Abou-Bekr
montre quelle était la simplicité des premiers
califes, simplicité digne des temps homéri-
ques : t Abou-Bekr-ebn-Abi-Loafa a fait sou
testament, prêt à sortir de ce monde pour
entrer dans l'autre, au moment où les infi-
dèles croient, où les impies ne doutent plus,
où les menteurs rendent hommage à la vé-
rité. Je nomme Omar-ben-el-Khétab pour
gouverner après moi, à cause de la bonne
opinion que j'ai de sa droiture. J'espère qu'il
régnera selon la justice; s'il en agit autre-
ment, il recevra selon ses œuvres. J'ai fait
pour le mieux; mais je ne connais pas les
pensées secrètes; ceux qui font le mal seront
punis. Portez-vous bien. Que la miséricorde
et la bénédiction de Dieu soient sur vous! a
Omar (634-644) fut un des plus grands con-
quérants de l'islamisme. Déjà Khaled-ebn-
Valid, lieutenant d'Abou-Bekr, avait conquis
la Syrie et s'était emparé de Damas; mais il
s'aliénait les peuples conquis par sa cruauté.
Omar le remplaça par Obéidah, qui défit com-
plètement les Grecs à Yennouth, mit le siège
devant Jérusalem, considérée par les musul-
mans comme ville sainte, et en obtint la red-
dition, à condition qu'Omar y ferait son en-
trée en personne. Les dernières armées du
Bas-Empire durent évacuer la Syrie et la
Phénicie, reculant sans cesse devant les nou-
veaux conquérants. En même temps, un lieu-
tenant d'Omar envahissait la Perse et s'en
rendait maître; un autre, Amrou-ebn-al-As,
faisait la conquête de l'Egypte et s'avançait
jusque dans la Libye. Mahomet n'était mort
que depuis douze ans, et déjà les armes lé-
guées par lui à ses successeurs faisaient fuir
partout les derniers descendants des Ro-
mains; son empire devenait immense. Omar
périt assassiné et ne voulut pas se désigner
de successeur : ■ Il suffit, dit-il, qu'il y ait eu
dans ma famille un homme chargé du terrible
fardeau de rendre compte à Dieu du califat. ■
Il nomma seulement dix électeurs, qui choi-
sirent l'un d'eux, Othman (644-656). Othman
eut bien l'esprit guerrier d'Omar; il recula
encore les bornes de l'empire, s'étendit d'un
côté dans la Perse en battant Iezdedjerd, de
l'autre en Nubie en battant le patrice Gre-
gorius; il s'empara de toute l'Afrique orien-
tale, de Chypre, de Malte; mais il n'avait ni
la simplicité antique ni le désintéressement
des premiers califes. Il puisait à pleines
mains, pour entretenir un faste inouï, dans
ce trésor auquel Abou-Bekr et Omar ne vou-
laient prendre que quelques piastres par jour;
il dilapidait des sommes immenses, chassait
de leurs emplois les premiers fidèles et servi-
teurs du Prophète, et il excita ainsi contre
lui des révoltes. Amrou se souleva à Alexan-
drie. La veuve de Mahomet, Aïscha, fille
d'Abou-Bekr, essaya de le détrôner. Moham-
med, frère d' Aïscha, le tua d'un coup d'épée,
k Médine, dans une émeute. Ali fut proclamé
calife au milieu du tumulte (656-661); mais,
quoique ses droits valussent ceux de tous ses
compétiteurs, il ne fut reconnu ni en Syrie
par Moav/iah, descendant d'Oinmiah, cousin
de l'aïeul de Mahomet et qui prétendait être
plus proche parent qu'un gendre, ni en Ara-
bie, où Aïscha excitait à la révolte ses deux
généraux, Tellah et Zobéir. Chassé de Mé-
dine, Ali transporta le califat àCoufah,dans
l'Yémen, seule région qui reconnût son auto-
rité. Moawiah, de son côté, se fit proclamer
calife et entraîna dans son parti Amrou, le
conquérant de l'Egypte. Les deux compéti-
teurs marchèrent l'un contre l'autre; mais,
leurs soldats ayant refusé de se battre, ils
durent en venir à composition et décidèrent
de s'en rapporter au jugement de deux arbi-
tres. Ali choisit Moussa, et Moawiah Amrou.
Moussa parla le premier et fut d'avis de dé-
poser à la fois Ali et Moawiah : «Je les prive
de la dignité du califat, dit-il, de la même
manière que j'ôte cet anneau de mon doigt. ■
Et il ôta son anneau. Amrou prit alors la
parole : «Vous venez d'entendre, dit-il.
comment Moussa a déposé Ali; quant à moi,
j- b- dépose aussi et je donne l'investiture à
Moawiah de la même manière que je mets
cet anneau à mon doigt. ■ C'était une super*
chérie, et les choses restèrent comme ;i> mu
L'arbitrage. Trois sectaires, qui prêchaient
déjà une religion nouvelle entée sur l'islam,
résolurent de tuer Ali, Moaw.ah et Amrou,
I our finir toutes ces querelles, et se parta-
gèrent i'-s rôles. Celui qui s'était ch irgé d'Ali
it seul ; les deux autres manquèrent leur
coi p. Ali mort, ses partisans proclamèrent
calife Haçan, son fils (661); mais il n'eut
qu'une souveraineté nominale, car tous les
chefs, généraux et gouverneurs de province,
reconnurent Moawiah. Dans l'V n et en
Perse, les alides conservèrent quelque in-
fluence, plutôt au point de vue religieux
qu'au point de vue politique; leur secte, qui
regarde tous les califes comme des usu
teurs, s'est perpétuée jusqu'à nos jour;
là l'origine du grand schisme qui sépare en-
core les populations mahométanes en secta-
teurs >i Ali "u chiites et en sectateurs d Omar
ou sunnites. Les Turcs sont sunnites; les
Persans sont chiites. Moawiah rendit le ca-
lii.tt héréditaire dans sa famille, et cetl
nastie, qui fournit dix-neuf souverains, lit
dériver son nom d'Ominiah, aïeul du premier
ARAB
Je ses princes. Il trausporta le siège du ca-
lifat à Dumas.
— Ommiades (661-752). Nous avons consa-
cré dans le Grand Dictionnaire (tome XI) un
article spécial a cette dynastie. Nous nous
eouteiiterons de résumer brièvement ici les
faits qui s'y rattachent. Durant l'espace de
quatre-vingt-onze ans, le trône fut occupé
presque toujours par des souverains remar-
quables; aussi cette période est-elle la plus
brillante du califat. Moawiah I« (661-680)
eut à lutter d'abord contre les sectateurs
d'Ali; puis une autre famille encore refusa de
le re onnaltre, celle des Abbassides, descen-
dants d'Abbas, fils d'Àld-el-Mottalib, grand-
! ère de Mahomet. Cette famille devait par-
venir, pri s d'un siècle plus tard, a supplanter
imiades, qui, de toute faç étaient.
des usurpateurs ; car, selon les fidèles adeptes
du Coran, le califat ne doit pas sortir de la
famille de Mahomet. Moawiah lit empoisonner
Haçan, (ils d'Ali, et resta seul maître du grand
empire qui s'étendait dans l'Asie centrale
au delà de l'Euphrate, au sud jusqu'à l'Inde,
et qui comprenait tout le littor 1 nord de l'A-
frique. Un des lieutenants de Moawiah prit
Samarcande; son fils, Yézid, rit le siège de
Constantin opte, qui, cette fois, ne I b i pa
encore entre les mains des musulmans (671-
678); un autre lieutenant conquit Tunis et
Tripoli. Yézid I" (680-683), dans son court
règne do trois ans, put à peine venir à boul
des guerres civiles provoquées par Houeein,
fils d'Ali, qui, vaincu et tué à la bataille de
Kerbelah, eut pour successeurs ses deux fils.
Moawiah II, fils de Yézid (683), mourut em-
poisonné l'année même de son arrivée au pou-
voir. Merwan 1' r, Omraiade d'une branche
collatérale (il était fils de Il:ikem , C0USÏI1
n de Moawiah 1er), lui succéda (683-
685). Elu à la condition formelle d'épouser la
tille de Yézid et de reconnaître Khaled, se-
cond fils de ce prince, pour successeur, il
n'en désigna pas moins son propre fils, et
mourut empoisonné. Les guerres civiles ne
cessaient de désoler le centre de l'empire,
l'Arabie, la Perse et l'Egypte, h l'heure même
OÙ l'islamisme prenait sa plus grande exten-
sion; l'étendard du Prophète était porté jus-
qu'au Gange et jusqu'aux colonnes d'Hercule,
tandis que La Mecque refusait l'obéissance,
que la Perse se soulevait et que l'Egypte
tentait de constituer un califat indépendant.
Abdallah, fils de Zobéir, reconnu à La Mec-
gue comme calit-1 el ■ Udel Malek,
ls et de BAorwan 1er (685-705),
les armes a la main ; Mokhtar, qui s'é-
tait rendu également indépendant en Pi
linit aussi par succomber. Walid I", fj]s
d'Aldel-Malek (705-715), mnrque I- point cul-
minant de la dynastie des Ommiades. Faible
de corps et même d'esprit, il fut le moins
guerrier et le moins habile des califes; c'est
dant sous -son règne que les musulmans
t le d ' ■ ■
rent l'Espagne RU g
i irent dans le midi de la Fi anc ■ i .'<■
émirs, a la tête de rapi
des contingents, poussaienl droit devant eux
et, comme autrefois les légions romaines, ne
n raient rien qui ré: istât à leur impé-
tuosité. Aucun soulèvement n'eut lieu sous
ègne ; les Arabes se reposaient de
soixante ans de guerre civile; les lettres et
Les arts fleurirent, et il semblait que L'isla-
arrivé à SOU complet épanouissement,
dût soumet tre à l 1i i nui entier. Soléî-
frère de Walid 1er (715-717); Omarj
niant du grand Omar l«f, le c
liant de l'Egypte (717-720); Yézid II (720-724)
■ | lés | ar
So 1 1 ham, frère
1 II (724-T43) iva ses
I premiers gran ls n L'émir à'Es] ■
iinab, qui avait franchi Les Pyrénées,
déjà fait butti c i ri de To i louse, en
■i par Eudes, roi d' aquitaine ; V* mir Ald-
naii, qui lui i éda [l'Ab lérame de
réso Ut -I" prendre
sa revanche ; il fui
-Martel (octobre 732). Cette bs
i du sort de l'Europe pour bien
■ ; les Franc a ■■ aient él é vain-
3 Arabes, ne rencontrant plus devant
é Con-
î 1 Asie | ai l'Allemagne et la
, ayant soumi
1h plu du monde
ni en-
longtemps dans la Narbonnaise et la
t conservèrent l'Espagne jus-
milieu du xv1 siècle ; m
, une
ive des Abba ides poui
. une révolte des Berbères en Afrique
, at la solidité de L'empire. Walid 11,
neveu et successeur de Hescham (743-7 14) ne
i que dans son harem, où il su souilla
bes ; "i ézid III, on
. ;, fils de "Walid 1er, | ;, ..... , in. a et prit
tee (744). Ibrahim, frère d"¥ésid 111, et
Merwan H, petit-fil [«, occupè-
rent successivement le califat dan
même année 744; le prei r mourut de la
econd, qui ne fut reconnu par au-
nin de! ■- ojuverneurs de l'emp'n i
, .
Abb i lit pro-
clamé i alife iCoufal
d irbelles, Morwan [e« ■■' infuit en I
in il fut tué eu 750. C'était lo dernier des
i luuiuiudi-y.
ARAB
—Abbassides (750-1858). Aboul-Abbas (750-
754) et Abou-Giafar-Alinatizor (754-775), deux
frères, établirent la nou\ Ile • et la
consolidèrent par des suppli is. L
du premier, Al-Safao {le Sanguinaire), indi-
que assez sa cruauté; il lit périr plus de
soixante mille partisans de la dynastie dé-
chue et tous les membres de cette famille.
Un seul échappa, Ald-el-Rahman, qui gagna
L'Espagne, y souleva des partisans, s'empara
de Cordoue sur l'émir Yousouf et y constitua
un califat indépendant, qu'occupèrent pen-
dant trois siècles ses descendants (756-1031)-
Almanzor transféra la capitale de l'empire
à Bagdad, et cette nouvelle ville fut la rési-
dence préférée de tous les califes abbassides.
Sous son règne, l'islamisme pénétra jusque
dans le Turkestao, a l'ouest et à l'est de la
mer Caspienne. En 758, une flotte arabe alla
jusqu'à Canton et un corps de troupes rava-
gea la ville et toute la province. Mais ce qui
fait bien plus d'honneur au calife, c'est la
protection qu'il accorda aux lettrés, poètes,
médecins, astronomes. Le Coran avait été
jusqu'alors l'unique source de toute loi et de
toute science pour ces conquérants; Alman-
zor lit traduire en arabe les meilleurs livres
de médecine et d'astronomie des Grecs, at-
tira à Bagdad les artistes de Constantinople,
lit bâtir des palais, des mosquées et donna
■ a toutes les grandes manifestations de
l'art et de la pensée. Sou fils, Mohammed -
Madhi (775-785), continua son œuvre civilisa-
trice. Hadi (785) a laissé peu de traces dans
l'histoire; mais le nom de Haroun-al-Raschid
(786-809) est resté célèbre. Ce contemporain
de Charlemagne fut chanté par les poètes, et
il est encore le héros d'une foule de légendes.
Son plus grand mérite ne fut pourtant que
d*avoir des ministres habiles. Il était cruel et
dissolu, comme la plupart des souverains d'O-
rient; mais ses vizirs tirent respecter la jus-
tice, ce qui fait qu'on le surnomma ■ le Juste,
Al-Raschid. » Ses deux fils lui succédèrent,
Amyu (809-813) et Aboul-Abbas-Abdallah III,
surnomme Al-Mamoun (813-833). Ce dernier
n'était que le fils d'une concubine et, quoique
l'aîné, il ne fut appelé au trône qu'après son
frère, dont la mère était du sang des Abbas-
sides. Il joignit à des qualités royales l'amour
de la science, et son long règne fut la digne
continuation de celui de son père. Les poètes
ont chanté sa magnificence, sa générosité,
ses sentiments magnanimes. Les sciences lui
doivent de grands progrès. Il est le premier
souverain qui ait fait mesurer géométrique-
ment un degré du méridien, pour connaître
les dimensions de la terre, opération qui ne
fut reprise et menée à bonne fin que neuf
siècles plus tard. Sous Motassera-Billah, son
successeur, quatrième fils de Haroun-al-Kas-
chid (833-842), la décadence de l'empire des
califes commence à être visible. Les Arabes
ne se sentent plus de force à garder seuls les
immenses possessions qu'ils ontconqui
il leur faut des auxiliaires. L'empire romain
avait péri pour avoir reçu dans .ses légions
les barbares et les avoir admis, eux les vain-
cus, ii servir sous les mêmes aigles que leurs
vainqueurs; pareille chose advint aux secta-
de l'islam. Motassem forma un corps
de troupes d'élite, recruté parmi les plus
vaillants des prisonniers turcs tombes entre
les mains des Arabes durant les Ion
s dont le Turkestao avait été le théâ-
tre. Les Turcs, appelés a défendre le trône,
ne devaient pa tarde) El se juger digne
monter. Vatek-Billah, fils du précédent (842-
847), continua les mêmes traditions, et, sous:
les huit califes qui lui succédèrent, Motawa-
kel (847-800- Luostanser (861-862), Mostaïn-
Billah (862-866), Motaa (866-869), Mothadi-
Bijiah (869-870), Motammed (870-892), Mosta
ded (892-902), Moctafi (902-908), les chel
indices turques préparèrent l'avènement de
leur race en se rendant les maîtres de leurs
souverains, abrutis par les jouissances du
harem et par cette espèce d hébétement que
l'ivresse du pouvoir absolu. Nommés
gouverneurs des provinces, c'est à peine s'ils
consentirent a faire acte de vassaux, et ils
érigèrent presque en Etats indépendants te
Khotaçan, la Mésopotamie, la Syrie. Mocta-
der-Biilah (908-9321 vit se consommer La sé-
paration définitive i ' , érigée en ca-
lifat par Obéid-AHah-al-Madhy, fondai'
la dynastie des Fatimiles. Son suce
Kaher-Billab (932-934), élevé au pouvoir par
uno sédition, en fut précipité do la mâme
■ .inné a perdre La \ ue, fui
réduit à mendier, le reste de ses joui
porte de: mosquées. Rady-Billah (934-946),
indolent monarque, eut un règne plus
ble; ce fut lui qui créa, pour un vizir smbi
tieux, l ( :
), dont il revêtit un l'un an,
qui, maître de Coufah et de l'Irak, était eu
quelque sorte plus puissant que le calife. La
omrab . comme en I
sous les derniers Mérovingiens et Carlovin-
le maire du palais, ne tarda pas
et militaire. L'éraïi i dïi ton a
res; le calife i i i
de pouvoir; il vei u dans le
et ne conseï
i ki-Billah
(940), Most ikfi (944), Mothi (948), Tba
,
ni . émir i. Sous le cinquième ,
Kaïm-Biararillah (1031-1075), Togrul
petit-fils de tieldjouk, le fondateur de la dy-
ARAC
nastie des Seldjoucides, se rendit maître de
l'Irak, de la Syrie, de la Mésopotamie et,
ambitionnant plus encore, prit le titre d'émir-
al-omrah et se déclara le protecteur des ca-
lifes. Telle était la faiblesse des derniers suc-
cesseurs de Mahonu nllah,
insulté par un de ses officiers, se vit forcé de
recourir à Togrul-Bog pour se faire rendre
justice; l'émir, deux fois de suite, le délivra
du cachot oui avaient jeté et lui
fil rendre les honneurs suprêmes; mais, tout
en affectant de n'être que l'humble serviteur
du calife , en tenant do ses propres n
1 a Mile quand il parais
public, l'habile émir sut prendre pour lui tout
le pouvoir, et ce fut eu réalité s,, us sa tutelle
que K.i'iio acheva j S >D long rè-
gne. Les dix derniers calife i abbassidei
tadi ( L075), Mostadher ( 1094 ). Mo I
(lus), Rasched (1135), Moctafi (1136), Mos-
i.mi Ijed(ll60), Mosthadi(il70), Nasser (H8o),
Dal :r (1225), Mostanser (1226), Mostasera
(1243-1258), languirent dai
lion. Plongés dans la déb lUChe OU 0
de querelles religieuses, à peine possé
ils en souveraineté La ville et le district de
L Toutes les provint jouver-
nées par 'les émirs ou des atabeys complète-
ment indépendants du pouvoir central, et co
fut contre ces émirs, va
sous le nom de sultans par les historiens oc-
cidentaux, que combattirent, d'une part, les
croisés et, de l'autre, les Turcs, les Mongols
et les Perses. En 1258, l< ious la
conduite de Houlagon, petit-fils de (i
Khan, s'emparèrent de Bagdad et mirent fin
au califat. Quelques années auparavant, la
Perse, conquise par 1 Gasné vides,
avait déjà été détachée de l'empire; les Seld-
joucides, qui leur succédèrent, agrandirent
encore leur domaine. Entièrement subm
par les invasions turques et tartares, l'em-
pire de l'islam se fractionna en une foule de
petites principautés, dont les débris formè-
rent ensuite deux grands empires, l'empire
turc et l'empire persan. L'élément arabe
sembla disparaître; il ne forma plus un corps
de nation ; mais la langue et la religion de
Mahomet, adoptées par les envahisseurs, ont
survécu à toutes ces vicissitudes et perpétué
dans son essence l'œuvre du fondateur.
Pour L'histoire de la domination arabe en
Espagne, v. Espagne et Maures (tomes VI
et X du Grand Dictionnaire); pour celle des
califes fati mites d'Egypte, v. Egtptb et
Fatimiths (tomes VI et Vil).
* ARABIQUE s. f. — Nom vulgaire d'une
espèce de porcelaine.
arabise s. f. (a-ra-bi-se). Bot. Sous-
genre d'à abettes, comprenant tr<
AKAliLAY ou ARRABL\V( Pierre d'), homme
d'Etat français, mort en 1346. Elevé à la di-
gnité de chancelier par Louis Le Mutin, il fut
nommé cardinal par le pape Jean XII eu
1316. La même année, à 1 avènement de Phi-
lippe le Long, d Arablay reçut au nom du
nouveau roi le serment des seigneurs et des
communautés.
ARARCS, (ils d'Apollon et de Babylon et
frère de Cassiopée. .Suivant Pline , il est
l'inventeur do la médecine, qu'il enseigna aux
Arabes, et il leur donna son nom.
ah w:, un des fils de Chanaan.
ARACA ou ARACH , ancienne ville de la
Chaldée, dans le territoire de Sennaar. Cette
ville , une des plus anciennes du inonde,
avait, dit-on, été bâtie par Neinrod. Il An-
Cienne ville de la Palestine, do la tribu de
Juda.
' ARACABI s. m. — Encycl. Ce genre a
Lractères : bec grand et faible, les
deux mandibules crénelées sur le bord et re-
courbées en bas; narines ronde
au front; langue étroite, eartil
forme de plume; tarses médiocres; doigts
externes longs et grêles; deux doigts anté-
rieurs soudés ensemble jusqu'.i 1 1
ticulation ; rémiges obtuses, légèrement con-
caves, dépassant à peine La bs queue;
rectrices longues et fortement 61 1
tou .>!■.. a \ ec lesquels on 1 ■
aracaris , sV 0
plus long et moins 1
Ils habitent les mên ' nour-
rissent comme eux. Les aracaris, a
que où ils élèvent leur
nient une énorme quanti!
île ji ane 1 oiseaux,
reçoivent dans leur >
ati tout entière. < 1
habituelle de prendre leui
rucaris sautent
che en branche, au sommi I
férence; ma
tri b mal. Ils font leur nid I
et y déposent deUX QSUi
oiseaux ont. :
1 tude des plus bis n res. Lis re-
plient leur cou en arrière, et cachent Leur
mais ,
comm ■ r l,,|n'
bjet les
I mr queue, ce qui réduit pi
totale de L'oiseau à celle du
espèces qu'on
iraeari
koulik ot Yararan a bec sillonne. Peut-être
ARAG
181
faut-il y joindre quelques espèces dont Goiibl
avait 1* t four
tyne la dernière espèce citée. Il
ie, dai s un genre qui diffère si peu
des ton i? d'établir en
des cou] Certaines es]
l'aulacoi 1 Gould n'offrent pas lu
:iûque qui a
à détacher du genre iarac tri à bec sillc
et, par l|U'il a lais-
sées dai
raetère disti actif. L e de Gould
paraît doi lit arbitraire, il convient
donc de restituer au genre araeari 1
corhynque vert pré, l'aul
topyge, L'aulacorhynque de , téro-
glosse à ceinture bleuo et le pterogh
bande blanche.
ARACKENS, ancien peuple de race cha
néenne, qui était établi uu pied du LU
d'Arca. 11 tirait son nom d' '
fils de Chanaan.
ARACHATE s. m. (ara cha-te — rad. oro-
chique).
de l'acide arachique avec une base : Akacu a n:
de potassium, de cuivre.
ARACHIQUE adj. (a-ra -chi-ke). Se dit d'un
acido extrait de l'huile d'arachide.
ARACUNIPÊDE s. m. (a-ra-kni-pè-de —
du gr. arachnéj .• il du lat.pe^pied).
•êtes coléoptères, de la
famille des curcullonides.
ARACHNOBAS s. m. (a-ra-kuo-bass — du
gr. arachnêy araignée ; bas, qui marche).
i 1 ectes coléoptères. Syn.
d'ARACHNOPB.
ARACHNOIDIUS s. m. (a-ra-kno-i-di-uss —
rad. araclinux'ie). Entom. Genre d'insectes
coléo] famille des carabiques.
ARACUNOSPERME s. m. (a-ru-kno-spèr-
me — du gr. arachnê, araignée; sperma, se-
in 1 Bot. Syn, de pori bllb.
ARACUUS s. m. (a-ra-kuss). Bot. Genre
de plantes, de la famille des légumin
établi pour une espèce douteuse, que les
uns rapportent au genre fève, d'autres au
genre lathyre, d'autres enfin au genre \
ABACTNTHE, montagne située once la
Béotie et l'Aitique. Bile éta 1
Minerve, qui ou prenait le surnom d'Aï
thiade ou Aracymhide.
ARjïIOCNEME s. m. (a-ré-o-knê-uie — du
gr. araios} mince ; knèmê, jambe). Entom.
Genre d'insectes coléoptères, tic la famille
des brachélytres, tribu des Hssilabres. Syn.
de PLOCHIONOCBRB ot de STKRCULIE.
* ARA<;o (Etienne), auteur dramatique et
homme politique. — Pendant son exil, il pu-
volumes de vers: Spa, Son ûrii/inr ,
son histoire, pofime en sept chants; le Deux
re, oBme en cinq I s; la Voix de
l'exil, recueil de vers. De retour eu Pi
après l'amnistie do 1859, LU. Etienne
s occupa de travaux littéraires, puis futcl
do rédiger la ci itique des théâtres .1 1 I
natioh« Peyrat. Lors de l'effon-
drement de l'Empire, le 4 septembre 1870,
M. Btieni ;- \ ra olu i maire de P
Il adressa alors a ls \> pulation une procla-
mation dans laquelle il demandait aux bons
itour de la munici-
palité pal ùt un vieux
de la République, » puis il 's'occupa activo-
des travaux de défense , provoqua,
dit-on, Le décret relatif à la taxe des ab
nomma une commi ision chargée
de l'in rîr un crédit
éà créer de nouvelle-, écoles 1
et prit L'initiative d'ui n- sub-
venir en partie aux frais des nouvelles bou-
ehes a I >nt être emph
fenso. Lors de (ajournée du 31 oci ibre isto,
il fut fai > par les enva
l Hôtel de \ ill 1 el gardé à vue au pi
sur le palier du grand escalier des bu-
reaux, et non, comme on l'a dit, du
.■:i\ .', Pour emj Ôcl I ine, il
promit, ainsi que M .
auraient lieu a brof délai et fit afficher le
:, -m un placard di
promes
,-. de la Défen
donna SU dém
qu'il quitta ces fonctions qu'il avait rem-
1 .tintement, le gouvemeineni
■
1 répu-
blicaii ptercette si rétri-
I I . I : I \ ■ ■ ■
I irientales le s février 1871,
il don;. ion le 19. 1
il so trouvait en Italie chargé d un 1
par le gouvernement. De retom I
travaux littéraires. M. I
te ville
de Parié au a teptembre et pendant
■ ■-
ivaux d-- la m
pulito parisienne, tracé lo table
i I de ville a été le théâtre
réfuté une à une
les accusations, tout
sont pro
munaie dans les séance I
d'enquête et particulièrement dans lo rapport
de M. Daru,
* AKAtio ( Emmanuel, ou plu
François- Vie toi Emmanuel), avocat et
1S8
ARAK
homme politique. — Sous l'Empire, il con-
tinua sa profession d'avocat à Paris et prit
la parole dans de nombreux procès poli-
tiques. Défenseur de Bérézowski, qui avait
tiré, au bois de Boulogne, un coup de pistolet
sur l'empereur de Russie, il obtint eu bh fa-
veur des circonstances atténuantes (1867),
Puis il se fit remarquer par sa plaidoirie dans
affaire de la souscription Baudin. Aux élec-
tions de 1869 pour le Corps législatif, il posa
sa candidature dans les Pyrénées-Orientales,
mais il échoua devant M. Justin Durand, can-
du gouvernement, qui stimula en sa
faveur le zèle des électeurs campagnards en
les invitant à ses rastels devenus fameux.
Aux élections complémentaires des 21-22 no-
vembre suivant, M. Arago posa sa candida-
ture dans la 8e circonscription de la Seine
et fut élu député par 19,832 voix, contre
MM. Gent, Hérold, etc. Il alla siéger à gauche,
dans les rangs des républicains, fit une vive
opposition au ministère Ollivier et protesta
contre la déclaration de guerre qui devait
être si fatale à la France. A la chute de
l'Empire, il devint, comme député de Paris,
membre du gouvernement de la Défense na-
tionale (4 septembre 1870). Lorsque, le 12 sep-
tembre, M. Crémieux se rendit à Tours avec
MM. Fouriehonet Glais-Bizoin pour y repré-
senter le gouvernement, M. Emmanuel Arago
le remplaça comme ministre de la justice et
devint président de la commission d'organi-
sation judiciaire établie le 17 septembre. Le
31 octobre, il se trouvait à l'Hôtel de ville
lors de la tentative faite pour renverser le
gouvernement. Prisonnier des envahisseurs,
il se fit remarquer par la fermeté de son atti-
tude et fut délivré avec ses collègues par la
garde nationale. Après l'armistice, il se rendit
à Bordeaux avec MM. Jules Simon, Garnier-
Pagès et Pelletan pour faire exécuter les
décrets du gouvernement relativement aux
élections, et succéda, comme ministre de l'in-
térieur, à M. Gambetta, qui venait de donner
sa démission. Il conserva ces fonctions jus-
qu'au 19 février 1871, jour où M. Thiers, qui
venait d'être élu chef du pouvoir exécutif,
forma son premier ministère et appela à l'inté-
rieur M. Pn-ard. Dans l'intervalle, le 8 février,
M. Emmanuel Arago avait été élu député à l'As-
semblée nationale dans les Pyrénées-Orienta-
les. H alla siéger dans les rangs de la gauche
républicaine, avec laquelle il a constamment
voté. Il s'est prononcé, notamment, contre
les préliminaires de paix, contre l'abrogation
des lois d'exil, contre la pétition des évèques,
contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
pour la proposition Rivet, pour le retour de
l'Assemblée à Paris, pour le maintien des gar-
des nationales, pour les traités de commerce,
pour la dissolution. Le 24 mai 1873, il vota
en faveur de M. Thiers, puis il fit une oppo-
sition constante au gouvernement de combat
qui entreprit de détruire toutes les libertés et
d'étouffer la République, repoussa le septen-
nat, contribua à la chute du cabinet de Broglie,
appuya les amendements Périer etMaleville,
vota la constitution du 25 février 1875, re-
poussa la loi sur l'enseignement supérieur, etc.
En 1872, il présenta et soutint un projet de
loi qui fut repoussé, relativement à la nomi-
nation des magistrats par l'élection. Il prit la
Sarole sur les attributions des pouvoirs pu-
lics, contre le projet de donner à la commis-
sion de permanence le droit d'autoriser des
poursuites pour injures à l'Assemblée (1873),
sur la création de Facultés de médecine
(1874), etc. Lors des élections du 30 janvier
1876 pour le Sénat, il posa sa candidature
dans les Pyrénées- Orientales et fut élu par
594 voix. Dans cette Chambre, il a conti-
nue a voter avec les républicains, notam-
ment contre les jurys mixtes et pour la loi
sur les maires, adoptée par la Chambre des
députes.
* AltAGO (Alfred), peintre et administra-
teur, né à Paris en 1820. — En 1869, il fut
noi ê officier de la Légion d'honneur et, en
1870, chef de division au ministère des beaux-
arts. Comme peintre, il a obtenu une 3e mé-
daille en 1846. Outre les tableaux de lui que
nous avons cités, nous mentionnerons: Bra-
mante introduisant Raphaël dans la chapelle
Sixtine {1842); Moines attendant une audience
du pape (1846); Y Aveugle {l»\s) ; Moineaarde-
ttutel assassiné ; Un preseoir bretonl Dolmen
de Pou l yuc n (1850). Depuis 1852, il n'a plus
rien ex]
ARAGUS s. m. (a-ra-guss). Bot. Genre de
plantes, de lu famille des légumineuses, syn.
d'ASTKAGALK.
•ARAIGNÉE s. f. — Ichthyol. Araignée
de mer, Nom vulgaire de la vive.
— Cruat. Araignée de mer, Nom vulgaire
du genre ials
ARAKBL, HUi .. docteur
arménien qui vivait au -■■ [] naquit
à Tamis, en Perse, <-t publia une Histoire
t \m terdatn, 16*39, î vol. in-4°) dans laquelle
il relate les faits prise nus de
1601 h 1662. Cette histoire présente an grand
t, et se fait remarquer par son impur-
tl dite
kRAKTCHBlBP , écrit aussi ARACKTS-
CI1EIBP (Alexi indréieviteh), gén< i al russe,
i 176», mort \ I son entrée
au service, il m tu remarquer par ses ta-
et par enir
la ii ipline. Il plut beaucoup au
i orsaue Paul monta dur le
ARAM
trône, il combla son favori d'honneurs et de
présents et l'éleva aux premières dignités de
l'empire. Nommé gouverneur de Saint-Pé-
tersbourg, il fut chargé de la police et devint
tout-puissant; mais quelque temps après il
fut disgracié. Lorsque Paul eut été assassiné,
Araktcheief fut nommé ministre de la guerre
et fit d'importantes réformes dans Torgani-
sation des troupes russes. C'est à lui que la
Russie doit l'organisation de ses colonies mi-
litaires, ou tout au moins l'idée de ces colo-
nies et leur première réalisation. A la mort
d'Alexandre, Araktcheief conserva quelque
temps ses fonctions , puis il se retira à
Naples.
•ARAL (lac ou mer d'). — Les récits des
vieux Kirghiz,les rapports de quelques voya-
geurs, l'apparition de bas-fonds qui se trans-
forment en îles, les témoignages des rochers
du rivage autrefois lavés à leur sommet
par les vagues et aujourd'hui à sec, les cou-
ches successives des galets et des sables
donnent à penser que la mer d'Aral baisse
peu à peu par suite de l'excédant de la vapo-
risation sur le volume d'eau fourni par les ri-
vières et l'atmosphère. Pourtant, malgré cette
grande évaporation, la mer d'Aral, quoique
fermée, conserve jusqu'à présent une eau
bien moins salée que celle de l'Océan, car les
animaux (chevaux etchameaux, par exemple)
la boivent. L'île Koug-Aral sépare la partie
nord, appelée souvent petite mer, et qui com-
prend les golfes de Sari-Tehaganak, Perovsky
et Paskiévitch. C'est là, dans le golfe de Pe-
rovsky, que se trouve le meilleur port du
Nord, Tchoubartoraouz. On rencontre sur ce
rivage de l'eau douce, quoique les environs
soient déserts et sablonneux.
D'après une récente opération de nivelle-
ment, dirigée par M. Tillo, colonel du génie
russe, la différence de niveau entre la mer
d'Aral et la mer Caspienne serait en réalité
de 74 mètres.
ARALO-CASPIEN, ENNE adj. (a-ra-lo-ka-
spi-ain, è-ne). Qui se rapporte à la mer d'Aral
et à la mer Caspienne : Le nivellement àralo-
caspien.
• ARAM. — La partie de l'Aram située en
deçà de l'Euphrate, appelée Syrie d'abord par
les Grecs, puis par tous les Occidentaux,
comprenait la région située entre la Méditer-
ranée, la Phénicie, la Palestine, l'Arabie Dé-
serte, l'Euphrate et le Taurus. Plus tard, les
écrivains grecs et romains appelèrent Syrie
tout le pays depuis l'isthme de Suez jusqu'au
mont Taurus et depuis la Méditerranée jusqu'à
l'Euphrate, ce qui comprenait la Phénicie et
la Palestine. La partie de l'Aram entre le
Tigre et l'Euphrate était appelée Mésopota-
mie par les Greea. l.e principal fleuve de
l'Aram était l'Oronte, qui porte encore ce nom
et celui d'El-Assi ; il prend sa source en Célé-
svrie, à l'E. du Liban, et va se jeter dans la
Méditerranée, à Souéidié. Venaient ensuite :
l'Eleutherus, qui formait la frontière entre la
Phénicie et la Syrie et qui va se jeter dans la
Méditerranée, au N. deTyrjle Chrysorrhoas,
qui descend de l'Anti-Liban, traverse Damas
et va se perdre dans le lac Margi.
Les habitants de l'Aram, les Araméens,
étaient de race sémitique. La langue domi-
nante était l'aramaïque.Leur religion, comme
celle des Phéniciens et des Babyloniens, était
le culte de la nature. Ils divinisaient les élé-
ments, dont ils faisaient des personnages
mythiques. Les astres étaient surtout l'objet
de leur adoration ; leurs divinités supérieures
étaient Baal et Baaltis, personnifications du
soleil et de la lune.
L'Ecriture mentionne,dans l'Arara,plusieurs
régions distinctes, dans la dénomination des-
quelles entre souvent le mot Aram, et dont
les principales sont: Aram-Beth-Rohob, dis-
trict situé au pied de l'Anti-Liban, près des
smircesdu Jourdain. Il avait pour capitale la
ville de Beth-Rohob, qui donnait son nom au
pays, et était gouverné, du temps de David, par
des rois particuliers. Il Aram-Dameskck {Aram
ou Syrie de Damas), région située entre le
Liban et l'AnÙTLiban, au S.-O. d'Aram-Soba.
David conquit et rendit tributaire ce pays,
pour le punir d'avoir fourni des secours au
roi de Soba. Il Aram-Maàchà, au S. d'Aram-
Dameseck, entre ce dernier district et le ter-
ritoire israélite. il Aram-Naharim (Aram ou
N\ rie des deux fleuves), contrée située entre
le Tigre et l'Euphrate, c'est-à-dire la Méso-
potamie. Il Aram-Soba, à l'O. de l'Euphrate.
Ce «li^trirt, qui posséda temporairement plu-
sieurs places au delà de l'Euphrate, avait des
rois particuliers qui, de tout temps, furent en
hosl ilité avec les Israélites. David fit contre
eux plusieurs guerres, constai eut ln-un-ii-
ses pour lui. Il Auilènk, contrée située au N.
rl«- llturee, de la Traehonitide et de 1>
;m versant or tentai de l'Anti-Liban. Il Auriun,
région située dans le voisinage du territoire
il matht avec une capitale de son nom et
rois particuliers, il Auran, districi
11;, de la mer de Galilée, en deçà de Gaulo-
nitis et au S. de Dumas. Montagneux à l'E.,
plat et Stérile dans ses autres parties, ce pays,
d'api 6s Josépho, forma avec la Batnnée et lu
i litide les possessions de Zénodore et
appartinl plus tard aux Hérodiens. H Emath,
■ et ville de même nom, vers Damas,
dan i te voisinage du Liban. Fondée par les
néeus, la ville d'Emuth resta indépeu-
jusquau règne d'Ezéehias, époque à
ille elle fut conquise parles Assyriens.
Plus lard, lors de la domination des Grec»
ARAR
en Syrie, la ville reçut le nom d'Epiphanie.
Il Gessuri, h l'E. du Jourdain, entre le mont
Hémon, Maacha, Basan et les limites septen-
trionales du territoire israélite. Ce district
avait un roi nommé Thalmaé, dont la fille,
devenue femme de David, fut la mère d'Ab-
salon, qui se réfugia à Gessuri après le
meurtre d'Amnon.
ARAM, prince d'Arménie, de la dynastie
des Haiganîens. 11 battit Nioukar, prince de
Mèdie, qui avait envahi ses Etats, et, après
s'être emparé de la Médie, il fit clouer son
rival au sommet de la muraille d'Armavir.
Parseham, prince babylonien, l'ayant atta-
qué, Aram le vainquit, conqi..„ une partie
de l'Assyrie, passa en Orient et soumit la
Cappadoce, où il laissa un gouverneur ar-
ménien. Le roi d'Assyrie, Ninus, après quel-
ques velléités de lutte contre Aram, se sou-
mit à ce prince, qui mourut après un règne
de près de cinquante ans, durant lequel il avait
considérablement étendu la puissance de l'Ar-
ménie.
ARAMINÉES s. f. pi. (a-ra-mi-né — rad.
aramus). Ornith. Tribu de la famille des ar-
déidees, ayant pour type le genre aramus.
— Encycl. Cette tribu, créée par Lafres-
naye, a pour caractères : bec long, grêle,
droit, la pointe légèrement arquée en dessus;
narines non membraneuses, situées près de
la base du bec ; jambes, tarses et doigts très-
longs; ongles légèrement arqués, celui du
pouce plus court.
La tribu des araminées comprend deux
genres, l'aramus ou courliri et le caurale,
tous les deux américains, que l'on plaçait,
avant Lafresnaye, tantôt parmi les grues,
tantôt parmi les hérons ou les cigognes. D'a-
près ce naturaliste, il serait naturel d'en for-
mer une petite sous-famille américaine, fai-
sant partie de la famille des ardéidées et
voisine de la sous-famille des ibisinées.
* ARAMITS, village de France (Basses-Pyré-
nées), eh.-l. de cant., arrond. et à 15 kiloni.
d'Oloron, sur la rive droite du Vert; pop.
aggl., 396 hab. — pop. tôt., 1,024 hab.
ABAMON s. m. (a-ra-mon — nom de ville).
Vitic. Variété de raisin cultivée sur le bord
du Rhône, dans le département du Gard.
* ARAMON, ville de France (Gard), ch.-l. de
cant., arrond. et à 29 kilom. de Nîmes; pop.
aggl., 2,332 hab. — pop. tôt., 2,653 hab. Cette
ville, que l'on croit être d'origine gallo-ro-
maine (ara montis, autel delà montagne), a
conservé ses vieux remparts et un ancien
château seigneurial. Plusieurs îles du Rhône
en dépendent. Huiles très-estimées.
ARAMUS s. m. (a-ra-muss). Ornith. Nom
scientifique du genre courliri.
ARAM (F.-A.), médecin français, né à Bor-
deaux vers 1815. Il étudia la médecine à Pa-
ris, où il passa son doctorat en 1843, se fit
recevoir agrégé dix ans plus tard et fut pen-
dant plusieurs années médecin de l'hôpital
Saint-Antoine. On lui doit: Manuel pratique
des maladies du cœur et des gros vm'sseaux
(1842, in- 12); Des morts subites (1853); Le-
çons cliniques sur tes maladies de l'utérus
(1858-1860. 3 parties in-8°), et des traduc-
tions du Traité pratique de l'inflammation de
l'utérus, du docteur Bennet (1850, in-8°), et
du Traité d'auscultation et de percussion, de
Skoda (1854, in-8»).
ARANT1E, ancien nom d'une contrée du
Péloponèse. Il Nom de la capitale de cette
contrée, dont le fondateur fut Aras.
ARAPABACA s. m. (a-ra-pa-ba-ka) Bot.
Genre de plantes, de la famille des spigélia-
cées. Syn. de spigeub.
ARAQUY(Jean-Rayraond-Eugènet), litté-
rateur français, né à New-Arth, dans le New-
Jersey (Etats-Unis), en 1808. Il est iïsu d'une
famille originaire du midi de la France.
M. Araquy se fit admettre à l'école leSaint-
Cyr, d'où il sortit avec le grade de shiis-
lieutenant. Il était lieutenant au i»J de ligue
lorsqu'il donna sa démission. Il s'adonna
alors à la littérature, et il a publié divers
ouvrages, notamment : les Châtaigniers,
paysannerie en vers(1856, in-18); les Bonnes
fortunes de Pierre M endca (1857, in-12); les
Mondes habités, révélations d'un esprit, dé-
veloppées et expliquées par W. Snake (1859,
in-12) ; Galienne (1860, in- 16); Y Erreur d'An-
toinette, roman publie dans la Revue contem-
poraine (18G2); Francille de Puybrun (1804),
qui ;k paru dans le même recueil.
ARARACANGA s. m. (n-ru-ra-kau-ga). Or-
nith. Nom brésilien de lara rouge.
* ARARAT. — ■ L'Ararat, dit M. Isambert
dans son Itinéraire de l'Orient^ est une misse
volcanique isolée, et Lesommet principal n'est
autre chose qu'un beau cratère de soulève-
ment, d'où partent des coulées de lave dont
Le i ipérités rendent l'ascension du mont très-
difficile. La première ascension connue est
celle do Parrot, eu 1829; mais depuis celte
d'Abich , eu 1844, plusieurs autres ont eu
lieu. L'endroit le plus favorable pour tenter
cette curieuse excursion est la source de Sor-
dar-Boulnk, dans le repli formé entre les
deux montagnes, à 2,350 mètres. De ce poiut
on peut encore monter à cheval jusqu'à une
h tuteur >\>' ;t,170 mètres; après quoi on monte
.sur une sorte de promontoire trachytiquo,
pour 6vitet les bonis tranchants de la lave.
On arrive successivement à une seconde et
ARBA
& une troisième station, celle-ci fermant la
limite des neiges éternelles (4,080 mètres).
On marche ensuite en pleine lave noire jus-
qu'à la cinquième station (4,830 mètres), point
atteint en 1850 par l'expédition du colonel
Choilzko, qui y fit planier une grande croix
Arrivé à ce point, on se trouve en face d'une
arête de traehyte porphyroîde gris formant
muraille, et c est avec un redoublement de
fatigues que l'on atteint, à 500 mètres plus
haut, le sommet même, formant un plateau
doucement bombé. Du reste, toutes les fati-
gues sont vite oubliées devant la splendeur
du panorama dont ont jouit alors. Cette ascen-
sion est dangereuse, surtout à cause des ora-
ges subits qui se forment autour de cette cé-
lèbre montagne, dont le nom turc est fort
discuté, soit qu'il faille l'appeler Agri-Dagh
(mont recourbé) ou Egri-Dagh (mont ardu).
■ On peut visiter, entre autres détails, les
deux glaciers au - dessus de la vallée de
Saint-Jacques, le cône latéral d'éruption, ap-
pelé par les indigènes Karin-Yaritik (ventre
crevé), curieux par sa ressemblance avec
celui du Vésuve, et enfin les ruines du riche
et beau village d'Argourî, à l'entrée de la
vallée Saint-Jacques, le plus ancien des lieux
habités sur l'Ararat même; le 19 juin 1840,
au coucher du soleil, un tremblement de terre
et les éboulements qui en furent la suite l'a-
néantirent en écrasant l,t00 habitants, et les
vignobles florissants qui l'avoisinaient dispa-
rurent sous les éruptions des volcans de boue
et les débris des roches et des glaciers.
» Un fait curieux à constater, c'est que la
légende de l'arche de Noé est parfaitement
inconnue des chrétiens indigènes dans tout le
rayon immédiat de l'Ararat ; quant aux Turcs,
on sait qu'ils appliquent cette légende à une
montagne voisine d'Amasiah (Auatolie). Le
détail le plus important de cette tradition
(celui de la colombe et de la branche d'oli-
vier) n'a pu évidemment prendre naissance
dans cette région, où la température n'a point
permis à l'olivier de s'acclimater. ■
ARARAUNA s. m. (a-ra-rô-na). Ornith.
Nom brésilien de l'ara bleu.
ARAR1S, ancien nom de la Saône, rivière
de France, qui se jette dans le Rhône, à
Lyon. Le mot arar, en celtique, signilie lent,
et il a dû être appliqué à cette rivière eu
raison de la lenteur de son cours.
ARAS ou ARAKTE, ancien roi de Sicyone,
père d'Aoris et d'Arethyrée. Il était honoré
par les habitants de Phlionte, en Achaïe, qui
faisaient remonter leur origine jusqu'à lui,
et il donna son nom à la ville d'Arautie.
ARATËES s. f. pi. (a-ra-té). Antiq. gr.
Fêtes célébrées à Sicyone, en mémoire d'A-
ratus, chef de la ligue Achéenne.
ARAUCO (province d'), division adminis-
trative du Chili, bornée au N. par la pro-
vince de Concepcion, à l'E. par les Andes,
au S. par l'Araucanie et à l'O. par l'océan
Pacifique; ch.-l., Angeles.
ARAUJO (le Père Antonio), missionnaire
portugais, né aux Açores en 1566, mort en
1632. Il se rendit au Brésil, entra dans l'or-
dre des jésuites, à Bahia, puis il passa pres-
que toute sa vie au milieu des Indiens, à qui
il prêcha le christianisme. Araujo connais-
sait admirablement la langue des peuplades
au milieu desquelles il vécut. On a de lui :
Cathechismo na lingua brasilica, composto a
modo de dialogos (Lisbonne, 1618, in-8°). Cet
écrie est recherché des philologues.
.mit. À (l'), village et commune d'Algérie,
prov. et à 30 kilom. d'Alger, à la jonction
des routes de Fondouk et d'Aumale, ch.-l.
d'une circonscription cantonale; 3,526 hab.,
dont 1,577 Français et Européens. De tout
temps, un marche arabe très-important s'est
tenu en cet endroit, le mercredi ou quatrième
jour (arbâ) de chaque semaine. Le camp in-
stallé autrefois par notre armée dans cette
localité, pour la sûreté de nos communica-
tions et de nos opérations militaires, a fait
place à un beau et riche village créé au pied
de l'Atlas au mois de janvier 1849 et consti-
tué en commune le 31 décembre 1856.
ARBA-KANPHOTH s. m. (ar-ba-kan-fott).
Petit manteau que les juifs porteut sous leurs
vêtements.
— Encycl. Tout juif, dès qu'il a atteint
l'âge de treize ans , doit porter l'arba-
kanphoth (en hébreu, tes quatre ailes), petit
manteau ou talleth , formé d'uu morceau
carré de soie ou do drap, avec une ou-
verture au milieu, par laquelle on passe la
tête, de façon qu'une partie tombe sur la
poitrine et le reste sur les épaules. A cha-
que coin ou aile de ce manteau est attachée
une frange, formée de lils entrecoupés de
Cinq nœuds, pour rappeler les cinq lois de
Moïse, et qui se nomment zizith; d'où le
nom de sizith donné aussi ii Yarba-kanphoth.
Les juifs lo mettent avant de faire leur
prière du mutin et doivent toujours le porter
sous lents vêtements; les franges ont pour
but de leur rappeler la loi, chaque fois qu'ils
jettent les yeux dessus. La coutume de por-
ter ces franges repose sur la loi mosaïque,
qui en fait une de ses prescriptions expres-
ses; elles se portaient autrefois attachées
au manteau que les juifs avaient par-dessus
leurs habits.
Outre ce petit tiillelh, les juifs en ont un
autre plus grand, de même forme, termine
également par quatre franges, maïs saus
ARBÈ
trou au milieu, et dont ils se couvrent la tête
à la synagogue pendant la lecture de la loi,
ce qui rappelle que Mol . n escendant du
Sinal avec les tables de la loi, dut se couvrir
la tète. Le plus ordinairement, les juifs se con-
tentent d'aller an tem] petitmanteau
sous leurs vêtements, et il suttit que l'offi-
ciant qui lit les chapitres ait la tète couverte
du grand manteau.
ABBAL ou B'bAl, village d'Algérie, prov.
et à n kilom. d'Oran. Ferme modèle. Située
au pied N. du Tessala, celte localité est |
des ruines romaines de Gilva Colonia, au mi-
lieu desquelles M. Mac-Carthy a découvert
une inscription latine dont voici la traduc-
■ A Diane victorieuse. Caîus Julius
Maxnnus, procurateur de l'empereur, com-
mandant de la marche frontière. » La date
manque; mais il est vraisemblable que cette.
inscription doit être rapportée au ve sièc e,
à l'ej-oque où l'empire déclinant se vit
de couvrir ses possessions d'Afrique contre
les populations sahariennes par une ligne
continue de marches militaires.
ARBAN (Francisque), aéronaute français,
né à Lyon vers 1S15, mort en 1849. Il était
fils d'un artificier de sa ville natal'-. En 1833,
il fit à Lyon sa première ascension dans une
montgolfière en papier, puis il s'occupa de
pyrotechnie et aida son père à fonder une
usine à gaz. Ayant repris le goût des ascen-
sions aérostatiques, il en fit une à Lyon
avec Comaschi en 1841, suivit ce dernier à
Tarin et à Naples, puis, seul, il monta eu
ballon à Rome, à Florence, n Milan, à Nî-
mes, etc. Le 2 septembre 1849, il lit à Mar-
seille sa trente-neuvième ascension, u a\ ersa
les Alpes, franchit 140 lieues et tomba à Piou-
Forte, à 6 kilom. de Turin. S'étant rendu a
Barcelone, il monta en ballon ave- sa femme
le 7 octobre 1849; mais l'aérostat s'eievant
difficilement, il redescendit, déposa sa I
à terre et repartit dans la direction de la
mer. Vainement on attendit de ses nou-
velles; il avait trouvé la mort on ignore en
quel Heu. Sa femme n'en contiuuapas moins
à faire des ascensions dans diverses vil-
les d'Espagne, puis à Lyon, où elle revint se
fixer.
* ARBANÈRB ( Etienne-Gabriel) , littéia-
teur. — Il est mort en 1858.
AnBAlD-JOIlQCES (Philippe n'), littéra-
teur français, ne a Aix (Bouehes-du-Rhône)
en 1SU8, mort en 1863. Il était fils d'un an-
cien préfet de la Restauration. Possesseur
d'une belle fortune, il employa ses loisirs à
cultiver les lettres et publia, sous les noms
d'Arbaud et d'Arbaud-J..., un certain nom-
bre d'ouvrages en vers. Nous citerons «le
lui : Btnéennes, idylles dans la manière anti-
que (Avignon, 1845, in-8°);la Corinthienne,
idylle sociale, avec une traduction de la Ma-
gicienne de Theocrite (Avignon, in-S<>); l'A-
moureux de Corinthe ou le Cristal magique,
idylle dramatique en uu acte (Marseille,
1853, in- 16); Poésies diverses (isbs, in-4°);
les Quatre saisons, idylles et mélodies (1857,
in-16); Recherches sur la flûte antique (1857,
in-16); les Premiers jours, poésies fugi
(1861, in-8«) ; Pensées et soupirs (1862, m-s°);
le Songe de ta vie, poésies (1S63, in-8«).
ABBAUMONT (Jean-Jules Maulbon d'),
écrivain français, ne à Colmar en 1831. Il
s'est principalement occupé d'études histori-
ques et archéologiques. M. d'Arbaumont est
membre de l'Académie de Dijon et secrétaire
.le la commission des antiquités de la Côte-
d Or. Nous citerons de lui : le Clos de Vou-
geol (1862, in-8°); Essai historique de la
-i hapellede Dijon (1863, in*4°); la AV
e aux états de Bourgogne de 1350 à 1789
(1804, iu-40), avec M. beauue; les A
ie Bourgogne (1868, in-8°)j Notice kistoi ique
sur ta chapelle et l hôpital aux Biches (I8u9,
in-4°) ; Universités de Franche-Comte (1870,
iu-8°), avec M. Beaune.
AHBKL (Lucien), homme politique français,
L828. Il sui\ it les cours de l'Ecole cen-
trale a Paris, puis ^'occupa d'industrie mé-
tallurgique et devint maître do forges à
Rive-de-Gier. M. Arbel était membre de la
ibre de commerce de Saint-Etienne et
un des grands industriels du dupai tentent de
ltt Loi] devînt, après le 4 : ,
bre 1870, colonel de la garde nationale de
Kive-de-Gier. Elu député de la Loire le 8 fé-
vrier i «7 1 par 47,704 voix, il i
i entre gauche parmi les
reS, vola pour les préliminaires de paix, pour
la loi sur les conseils généraux, pour la pro-
position 14 1 \ et. et a l animent La po-
litique de M. Tniers, Apres la chute de cet
homme d'Etat (24 mai is73), il lit un
sition modérée au gouvernement de i
tint de voter sur le septennat, contn-
u renversement du cabinet de Broghe,
appuya la proposition Casimir Périer et Ma-
ie ville sur l'organisation des pouvoirs pu-
blics et la dissolution de l'Assemblée} enfin
il vota la constitution du 25 février 1875. Le
30 janvier 1876, il posa sa candidat
beuat dans la Loire, déclara dans s >
sion de foi qu'il voulait que la République
s'affermît par une pratique sincère et loyale
de la constitution et lut élu sénateur par
308 voix. M. Arbel est allé siéger à gauche,
dans cette assemblée, parmi les républicains
modérés.
AitUL.i.b. ancienne \ die de la Qalilée, de la
ARBO
tribu de Zabulon. Cette ville, située près du
lac de Génésareth et non loin de Sephoris,
possédait dans son voisinage des roch
eaires, dans lesquelles des cavernes avaient
été creusées i ar des voleurs qui en tirent
leurs repaires, et qui plus tard turent exter-
minés par Herode. (Macchabées.) il Ancien
de la Palestine, au delà du Jourdain,
et dans la dépendance de Pella. (Eusèbe.)
ARBELLOT (François), archéologue Iran-
n t- Léonard (Haute-Viennel en
1816. Il est entré dans les ordres et est de-
venu i-hauoine honoraire de Limoges. L'abbé
Arbellot s'est adonné avec ardeur aux étu-
toriques et archéologiques. Il s'est fait
connaître par un grand nombre d'écrits, qui
lui ont valu d'être nommé vice-président de
la Société archéologique du Limousin. Nous
citeronsde lui : Notice sur le tombeau de saint
Junien (1847, in-8°) ; Histoire delà cathé-
drale de Limoges (1852, in-8°); Château de
Chalusset (1851, in-8°); Bévue archéologique
de la Haute- Vienne (1854, in-12) ; Dissertation
sur l'apostolat de saint Martial et sur l'an-
tiquité des églises de France (1855, in-8°) ;
les Trois chevaliers défenseurs de la cite de
Limoges (1858, in-8°); Biographie de Fran-
çois de Bousiers (1859, in-8°) ; Documents
inédits sur l'apostolat de saint Martial (1961 ,-
in-S<>); Vie de saint Léonard (1863, in-S°);
Félix de Verneilh (1865, in-8°); Non
l'abbé du Alaburet (1867, in-8°) ; Observations
critiques sur la légende de saint Austremoine
et les origines chrétiennes de la Gaule (1870,
in-8°); Etude historique et littéraire sur A o ■-
mar de C ha bannes (1875, in 8°). On Lui
enfin la Biographie des hommes illustres de
l'ancienne province du Limousin, en colla-
boration avec M. Auguste Du Boys.
ARBÉLUS, Egyptide, époux de la Da-
naîde Oémé.
ARBÉTION, général des années romaines,
qui vivait au ive siècle de notre ère. Il servit
dans les grades les plus obscurs, mais s'é-
leva rapidement, grâce à ses talents militai-
res et à la souplesse de son caractère. En
355, Arbétion fut envoyé par Constance con-
tre les Allemands révoltés et, après quelques
succès mêlés de revers, il s'occupa plus d'in-
trigues de cour que de son armée. Pour se
mettre bien en cour, il multiplia les déla-
tions, mais fut bientôt accusé d'aspirer à
; e. Ses amis le lavèrent de cette accu-
sation, et l'empereur Constance le chargea
de plusieurs affaires importantes, notamment
d'examiner la conduite d'Ursicin, à l'occa-
sion de la prise d'Amide, puis l'envoya con-
tre les Perses. A la mort de Constance, Ju-
lien parvint à l'empire et voulut se venger
de ceux des courtisans de son prédécesseur
qui avaient cherché a le perdre. Arbétion
devait être poursuivi, mais il sut par sa sou-
plesse se faire pardonner et obtenir la
leuce de la commission formée en
Chalcédoine pour juger les ennemis du nou-
veau prince. Il vivait dans la retraite, lors-
qu'il sut faire échouer, en gagnant les soldats,
une révolte de Procope contre Valens.
ARBITRAIRE s. f. — Mathem. Quantité
dont la valeur n'est pas fixe et doit étr»- dé-
terminée pour chaque problème à résoudre.
* ARBITRE s. m. — Eocycl. On trouve de
plus amples développements au mot ARBI-
TRAGE, t. 1er du Grand Dictionnaire, p. 551.
ARBIUS, surnom de Jupiter, adoré sur le
mont Arbia, en Crète.
ARBOGASTE (saint), èvèque de Strasbourg,
mort en 678. Il fut appelé au siège épiscopal
de cette ville en 66'J et
du roi Dagobert, qui lui fit don de la
ville de Ruffach et de la forteresse d'issem-
bourg. D'après ses dernières volontés, son
corps fut enterré dans le lieu réservé a la
sépulture des criminels, d'où on le ti b
plus tard dans une église de Strasbourg.
4 ARBOIS, ville de France (Jufe), ch.-l. de
cant., arrond. et à 10 kilom. de Poligny, Mu-
les bords de la Cuisance, entre deux monta-
gnes dont les vignobles produisent des vins
estimes; pop. aggi., 4,955 hab. — pop. tôt.,
5,273 hab. « Ancienne ville forte, dit M. Ad.
Joanne, dévastée successivement par I
de Charles d'Amboise, de Henri IV,
Arbois fut réunie a ta France eu 1674. Ses
murs d'enceinte n'existent plus; ses a
fossés ont été remplacés par de jolies pro-
menades. »
" ARBOIS DE JL BAIIS VILLE (Marie Henri
D ), érudît ei | : i. — Il a obtenu un
ier prix au concours des société
vantes en 1861, deux prix de l'A
et belles-lettres (1862 et lï
il est devenu n lantde cotte
société savante (1867). Outre de
i la Collection des mémoires de la
Société de l'Aube et dans la Btvuc archéolo~
gigue, dans \' Ecole des chartes, etc., ou lui
b ouvrages suivants : les Armoiries des
comtes de Champagne (1852, in-8°); Recher-
ches sur la minorité et ses effets en droit je<>-
dal (1852, in-8°); Quelques pagi de la Pre-
mière Belgique (1852, in-8<>) ; Fouillé du
diocèse de Troyes (1853, in-8°) ; Voyage pa-
léographique dans le département de l'Aube
(1855, in-8°) ; les Sceaux des comtes de Cham-
pagne (18jù. in-4">); Etudes sur l'état inté-
rieur des abbayes cisterciennes (1858, in-8°);
Histoire des ducs et des comtes de Champagne
(1859-1865,3 vol. in-8°),son ouvrage capital.
ARBR
qui lui a valu le premier prix Gobert; His-
toire de Bar-sur-Aube (1859, iu-S°); Réper-
toire archéologique de l'Aube (1861, iu-4°);
Documents relatifs à ta construction de ta ca-
thédrale de Troyes (1862, in-8<>) ; les AreAi-
ves du département de l'Aube (1863, in-8<*);
Recherches philologiques sur l'anneau sigil-
laire de Pouan (isto, in-8°); la Déclinaison
latine en Gaule (1872, in-8°); Encore un mot
sur le Barzaz Breiz (1873, in-8°), etc.
ARBOL-A BREA s. m. (ar-bo-la-bré-a). Bot.
Arbre de la famille des térébinthacées, qui
croît aux lies Philippines, et dont le nom
scientifique est canarium album. D Résine
jaune grisâtre, d'une odeur forte et agréa-
ble, produite par cet arbre.
ARBOLEDA (Jules), président de la répu-
blique de la Nouvelle-Grel né en
1862. Il appartenait à une famille qui avait
pris la part la plus active â la guerre de
l'Indépendance contrôles Espagnols. Tom-
bés entre les mains de ces derniers, ses deux
oncles, Caldas et Mighel de Pon ba, et son
cousin, TJlloa, avaient été fusillés à Bo-
gota. Arboleda fut élevé par une m
caractère viril , qui lui inspira de bonne
heure la passion de la liberté. Doué de la
façon la plus heureuse, il devint un brillant
orateur et un des plus éminents poètes de la
Colombie. Dans un pays incessamment trou-
blé, Arboleda eut la vie la plus agitée.
■Nommé représentant, dit l'auteur de v His-
toire de l'Amérique du Sud, une révolution
éclate et le jette en prison. A peine délivré,
il est assiégé dans sa demeure, s'enfuit, re-
vient à la tète d'une armée, mais pour être
vaincu et condamné à mort. Un revirement
de fortune le ramène eu triomphateur, puis
un coup d'Etat disperse le congres, et Arbo-
leda se trouve à la tète d'une armée victo-
rieuse. Il est nommé président du sénat, puis
président de la republique.* Il fut îm
de l'autorité suprême en 1S61, après Ospina,
dont les pouvoirs venaient d expirer, et fut
soutenu par le parti conservateur et centra-
liste, dont il était devenu le chef. Les fédé-
ralistes se prononcèrent aussitôt contre lui.
Son cousin, Thomas Mosquera, qui avait ac-
quis un grand ascendant dans le pan;
raliste, se souleva contre le nouveau prési-
dent. A la tête d'une petite armée, il s'em-
para de Bogota (18 juillet 1862), se proclama
président provisoire de la république, décréta
la séparation de l'Eglise et de l'Etat et con-
fisqua les biens des couvents. Vainement Ai bo-
leda tenta de résister. Abandonne et trahi par
ses soldats, il fut assassine, le 22 novembre
1862, dans les deliles de Berruecos.
ARBOROSA, ancienne ville de la Gaule,
chez les Séquoia. Aujourd'hui Arbois.
ARBOLSSEBASTIDE (Antoine -François),
écrivain français, né à Sauve (Gard) en 1824.
Il alla étudier la théologie protestante à
Strasbourg, puis il suivit la carrière évangé-
lique. Tout en remplissant les fonctions de
pasteur, M. Arbousse - Bastide a publie un
grand nombre d'articles dans des journaux
protestants, notamment d rnce, et
il dirige VAtmanach des bons conseil*. On lui
doit, eu outre des ouvrage-, parmi lesquels
itérons : Tertullien et Cyprien, compa-
rés comme littérateurs (1847, in-8°); le l
impérial et la paix (1856, in-8«) ; A propos de
tout quelque chose ou Mes impressions à Pa-
ris (1857, in-12); Appel aux protestants in-
différents (1859, in-8°); le Christianisme et
f esprit moderne (1868, in- 12); V Ecole buisson-
nière du petit Henri ou Quelques pas hors du
bon chemin (18iî9, in-32) ; V Individualisme au
point de vue chrétien (1870, iu-S°); l 'leurs et
chants, poésies (1875, in-12); le Matérialisme
et tes idées modernes (1875, in-8°), etc.
ARBOUSTE s. f. (ar-bou-ste). Bot. S va. de
pâtisson, espèce de cou:
* ARBRE s. m. — Arbre du ciel, Arbre de
Gordon, Nom vulgaire du gengo.
— Arbre de la folie, Amyride carana.
— Arbre à l'huile, Drvandre a vernis et
terminalier catappa.
— Arbre de mâture, Uvairo a longues
feuilles.
— Arbre pluvieux, Césalpinie pluvieuse.
— Arbre de Saint-Jean, Mille-pertuis des
Antilles.
— Arôre a sang, Mille-pcrtuis de la Guyane.
Arbre eacbanié (l'), opéra-comique en un
acte, sur uu livret imite d'un vaudeville
de Vadé, le Poirier, musique do Gluck; re-
nr la premièi • me en
■
luPoirier fut repréi
._• et reprise ala< omédie-
nouv- Il \iuand. M. M
tenter le peut opén
i
d avril 1867. D ' ■ "' S'11
nvitun
:, ibre de ;"nt !e$
ut pas
,,,.,.. i. ■ ins de La ai
le Chasseur en défaut, {'Arbre enchanté sont
de ce nombre. Dana ce dernier opéra, il s'a-
. ,m vieillard épouse .i que bernent de
concert deux villa qui doit
être sa femme, t estai
crédule qu'on le fait grimper sur uu arbre,
d ou il assiste a uu dialogue amoureux entre
ARCA.
189
sa fiancée et le paysan Biaise, s'imagimint
voir un tableau magique; il rede
LX out repris leurs places; il remonte
'arbre; ceux-ci se rapprochent et le
■ recommence. De guerre lasse, et
I reconnaît qu ila',étédupé,il rei
lue est loin de répondre
-. Elle manqu
kce.l i
l ■ Mit, les appog-
unentoela
lourdeur et de la monotonie à l'ensemble de
I -s couplets do Biaise et l'ariette
Mine sont les morci its do
ce petit acte. 1 is laquelle Lucette,
au pied de l'arbre, inu-r; et lui
chante : Ries donc! riez ri" i -olie.
i'il y a loin de ce rire force avec la
naturelle des composite"
l'Arbre enchanté a été joué par Gourdon,
Kngel, Barnolt, Mme» Arnaud et Ger iù
* AKBKESLE (l')( ville de France (Rh
ih.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom. de
Lyon, dans une belle vallée, au confluent de
la Turdine et de la Brôvenne; pop. agu'l.,
ib. — pop. tôt., 2,843 hab. — 1-
bresle, eu latin Arborella, doit son nom aux
vastes bois qui couvraient le pays au xi« siè-
cle, époque de sa fondation par les n
de l'abbaye de Savigny, sur les ruines d'un
oppidum romain. ■ La ville primitive, dit
M. Ad. Joanne, groupée autour du vieux
château, est un dédale de rues étroites, tor-
. et escarpées, pavées de cailloux
1 1. Après la destruction de son enec
la ville se répandit sur les rives de la Bré-
venno et de la Turdine; la ville moderne
forme un ensemble de belles constructions où
se concentre toute l'activité industrielle des
habitants. Grâce aux deux chemins de fer
qui la traversent, aux rivière- qui l'am
L/Arbresle a pris un accroissement cou
qu'elle doit aussi k son commerce et à
l'extension de ses fabriques de soie. Elle of-
fre des sites pittoresques et d'agréables pro-
;. • Au moyen âge, elle était entou-
remparts; il subsiste encore de
château fort cinq tours massives, y compris
le donjon. Aux environs, immenses carrières
de pierre de taille et de pierre à chaux hy-
draulique.
ARCA, ancienne ville de laPhénicie.au pied
du Liban, au N.-O. Fondée par Arac, un des
lis de Chanaan,elle passe pour avoir donné
naissance à l'empereur Alexandre Sévère
et elle fut appelée plus tard Cxsarea Libani.
On eu voit encore des ruines considérables.
H Nom latin d'Arqués, bourg de Franc.
ARCACHON , ville de France (Gir
cant. et à 3 kilom. de La TVste-de-Buch,
arrond. et à 58 kilom. de Bordeaux , sur le
bassin du même nom: pop. aggl-, 3,604 hab.
— pop. tôt., 3,69i» hab.
Noua empruntons aux excellents Guides de
M. Ad. Joanne (Pyrénées) les renseigne-
quî suivent sur la ville, le bassin et la
l'Arcachon : « Sur la plage ou S
chon (du mot arcasson ou arcanson, résine
dans des moules en terre) pr
aujourd'hui, il n'y avait, en 1830, qu un
pelle de pèlerinage et des cabanes d
Les groupes d'habitations formaient
deux hameaux appelés Moueng, à l'E., K>-
. . ni con-
1 1 chaussée qui conduit de La Teste à
on et le chemin de fer ne date que de
1857... H'-ri solitudo , hodie i
aras civitas, telle est sa devise... Au milieu
des bois qui couronnent la dune se trouvent
. --s villas d'hiver, qui réunissent
ince et le confort. L'ostéiculture est la
véritable industrie du pays... Le Casino qui
Arcachon est un charmant pal
deUX coupoles mauresques; à cote se i.
ir en fer d'une gran
■ l'Observatoire Sain te -Ceci le. C'est
[U*on peut le mieux contempler le
cieux paysage d'Arcachon, du bassin et des
dunes voisines. A l'O. de la ville s'élève l'é-
\ >tre-l)ame;à l'K., l'église Saint-Fer-
dinand; dans lo quartier du Moullo, Notre-
i les-Passea.
» La plage d'Arcachon est partout cora-
■ su e; ..n y marche sur un sable par-
.
eux-mêmes peuvent, à mareo haute,
s'y baigner !i plus OD s'a-
vance i baisin, plus la mer est
| lus les bains sont salutaires. Quant
I : mr a celui des
nvironnantes et rappelle, sinon par la
du ciel, du moins par légalité delà
, le climat des stations d'hiver
P
st lo doux ■ nal de
18 et de Menton. Plus de 100,000 per-
soones visitent An adion chaque I
» Le bassin d'Arcachon est une grande baie
•1 < aviron 60 à $5 kilom. de tour et de
:i> ie; il a la forme
d'un triangle dont l'entrée forme le sommet,
S.-O., tandis que la base est au
- s'ét " i à Ares a l'embouchure de la
• l'entrée estde 2,0t.
, fa pasaaa 520 met. de largeur et
une profondeur de 7 a 8 met. h basse mer.
La barre et les bancs qui bordent la passe
G rméa de sable fin, sans vase ni gra-
Tier. Lors des marces basses d'équiooxe, la
1 s'assèche eu grande partie, et il ne
reste p'us d'eau que duns une duaino de chu-
190
ARCE
naux, semblables aux bras d'une gigantesque
méduse, qui ne recouvrent pas même le tiers
du bassin ; ils se réunissent autour des bancs
ou rrassats en deux fosses principales, l'une
parallèle au rivage du N.-O., l'autre à celui
du S.
■ La rade d'Arcachon et celle qu'abrite à
*0. le cap Ferret offrent aux navires un abri
parfaitement sûr; l'agitation n'est jamais as-
sez forte pour offrir du danger... A peu près
au milieu du bassin d'Arcachon est une île
connue sous le nom d'Jle des Oiseaux; elle
a 225 hectares de superficie. Il n'y croît ni un
arbre ni un arbuste... C'est près de l'île aux
Oiseaux que se trouve la principale « ferme
» école ■ du gouvernement pour l'élève des
huîtres, qui a pris un développement consi-
dérable...
■ La forêt d'Arcachon, que les semis de
l'Etat séparent de la forêt de La Testera
3,600 hectares. De nombreux sentiers la sil-
lonnent dans tous les sens. Elle se compose
principalement de pins, de chênes, de houx,
d'arbousiers et d'aubépines. »
ARCADU, nymphe, épouse de Nyctimus et
mère de Philonomé.
ARCANIA, Danaïde, épouse de Xanthus.
ARCAS, surnom «le Mercure, qui avait été
nourri sur le mont Cyllène, en Areadie. Il
Fils d'Evandre. il Le même qu'Ancée, fils de
Lyourgue; c'est Ovide qui le désigne sous
ce nom. il Un des chiens d'Actéon.
ARCE, bourg d'Italie (Terre de Labour), à
10 kiloin. de Rocca- Lecca, à 18 kilom. S.-O.
de Sora ; 1,500 hab. On croit que c'est l'an-
cien ne ville ii' Arcanum, près de laquelle
Quintus Cicéron, le frère de l'orateur, avait
une propriété.
ARCE, ancienne ville du pays de Chanaan,
au pied du Liban, de la tribu d'Aser. Il An-
cienne ville de Phénicie.
* ARC-EN-BARROIS, ville de France (Haute-
Marne), ch.-l. de cant., arrond. et à 26 ki-
lom. Je Chaumont, sur l'Aujon; pop. aggl.,
1,051 hab. — pop. tôt., 1,253 hab.
" ARC-EN-CIEL s. m. — Ichthyol. Nom
donné à un petit poisson, récemment importé
de Calcutta, d'une vivacité d'allure remar-
quable et dont les écailles sont tellement dis-
posées que, de quelque côté qu'on le regarde,
il réjouit les yeux par la variété et la vi-
vacité de ses couleurs. A l'époque des amours,
ce poisson sait préparer un nid pour abriter
les œufs que doit pondre sa femelle.
ARCFNS, guerrier sicilien, dont Je fils fut
tué par Mezence. (Enéide.)
ARCÉOPIION ou ARCÉOPHONTE, fils du
Cyprien M m ny ridas. N'ayant pu se faire
aimer d'Arsinoé, fille de Nicocréon, roi de
Chypre, il en mourut de chagrin; quant k la
princesse, qui avait vu passer sans émotion
le convoi du jeune homme, mort d'amour pour
elle, elle fut changée en pierre par Vénus.
Cette fable, rapportée par Antonius Libera-
lis, est la même que celle que raconte Ovide
sur Anaxarète et sur Iphis.
ARCÉS1LAS, fils de Lycus et de Théobula.
Un des quatre chefs béotiens devant Troie,
il fut tué par Hector. Ses cendres furent rap-
portées par Léitus. {Iliade.) il Fils de Jupiter
et de la nymphe Torrebie.
ARCÉSILAS, nom de quatre rois de Cyrène
qui sont : Arcésilas Ier( roi de Cyrène, au
vie siècle avant notre ère. Il succéda en 599
k son père, Battus I", qui fonda le royaume
de Cyrène, et mourut vers 583 selon les uns,
vers 570 selon d'autres. On ne sait rien sur
les événements de son règne. Son fils, Bat-
tus II, lui succéda. — Ahcksilas II, roi de
Cyrène, au vi« siècle avant notre ère. Il suc-
céda k son père. Battus H, entreprit une
guerre contre les Lydiens, qu'il vainquit
et mourut empoisonné. Il eut pour succes-
seur son fils, Battus III. — Ahcksilas III,
roi de Cyrène , au vi« siècle avant notre
ère. Il succéda à Battus III. Ayant voulu
rentrer dans les prérogatives royales qui
avaient été abolies sous ses prédécesseurs,
il trouva une vive résistance dans le peuple,
se rendit à Saroos, y forma une armée et
< ontre Cyrène, qu'il contraignit par
:e à subir 1 absolutisme royal. Tous les
du parti démocratique durent chercher
leur salut dans l'exil. Dans l'espoir '!•■ rendre
plus solide son autorité, il fit appel à la pro-
tection do Cambyso, qui venait de conquérii
l'Egypte. Arcésilas ne se vit pas moins ré-
duit quelque temp b quitter son
royaume, et il alla ■ ■ chez
son beau-] ir; mais la il l'ut assassiné,
ainsi que ce denin- ts qu'il
avait exilés. — Ahcksilas IV, dernier roi «le
Cyrène, au v* it notre < re. 1 1
maître du pouvoir, le d'une
bande de mei dir le pouvoir
despotique et frapj | iription tous
ceux qui i ation do son
projet. Le poète Pindare lui conseilla val-
nement ui nduite plu ■ modi ■
_rainte d'être un jour renversé, il fonda la
colonie d Hespéride pour y trouver au i.
un refuge. Ou croit qu'il mourut a
vers 431.
ARCÉS1US, père de Lnerte et grand-père
d'Ulys i. Selon la plupart dea mythograpnes,
il était fils de Jupiter et d'Kuryodie ; du Mn-
uivant dautres; de Cophale , selon
Ilygiu. Ce dernier dit que Céphule, qui était
ARCH
resté longtemps sans avoir d'enfants, étant
allé consulter l'oracle, il lui fut répondu
qu'il devait prendre pour femme la première
femelle qu'il rencontrerait. Ce fut une ourse
qui s'otfrit k ses yeux, et il eut d'elle un fils
qu'il nomma Arcésius.
ARC -ET-SENANS, bourg de France (Doubs),
cant. et k 13 kilom. de Quingey, sur la Loue ;
1.491 hab. ■ La saline d'Arc, dit M. Ad.
Joanne, a été fondée par le gouvernement
en 1775 et vendue en 1843 k la Compagnie
des salines de l'Est. Elle est alimentée par
l'eau du banc salifère de Salins, que des con-
duits en fonte y amènent d'une distance de
17 kilom. Ses produits s'élèvent annuelle-
ment k environ 34,000 quintaux métriques de
sel blanc. Les bâtiments destines k la gra-
duation (procède dont on ne se sert plus au-
jourdhui) ont été transformés en scieries.
Le portail de l'enceinte de la saline a un as-
pect monumental. »
ARCHAD, ancienne ville de la terre de
Sennaar, dans la Babylonie, ainsi appelée
dans la version des Septante. La Genèse la
nomme Achad et dit qu'elle fut bâtie par
Nemrod; Eusèbe l'appelle Acham, et saint
Jérôme pense que c'était la même que Nisibe,
qui fut prise par le consul Lucullus et li-
vrée plus tard aux Perses par l'empereur
Jovien.
ARCHjEOPOLIS, ancienne ville importante
de la Colchide, au N.-O. du Pont-Euxin. il
Ancienne ville de l'Asie Mineure, dans l'Io-
nie. Elle fut détruite plusieurs fois et rebâtie
sous les noms de Sipylum, Cobe et Lebade.
ARCHAGATHUS, médecin grec, né dans le
Péloponèse. 11 vivait dans la seconde moitié
dum« siècle avant notre ère, se rendit k Rome
vers 220, exerça la chirurgie dans un éta-
blissement ouvert aux frais du trésor public
et obtint le droit de cité. Il avait inventé une
sorte d'emplâtre qui reçut son nom. Les
nombreuses opérations chirurgicales aux-
quelles il se livrait lui firent donner le sur-
nom de Car n if ex,
ARCHAGÈTE, surnom sous lequel Eseu-
lape avait en Phocide, k 70 stades de Ti-
thorée, un temple célèbre, dont le pronaos
servait d'asile. Il Surnom d'Apollon k Hiéra-
polis, en Phrygie, et k Naxos, en Sicile.
ARCHAMBACD, nom de plusieurs comtes ou
seigneurs du Périgord. V. Périgord , au
tome XII du Grand Dictionnaire.
ARCHANDRE, lils de Phthius, époux de la
Danaïde Scéa et fondateur de la ville d'Ar-
chandre, en Egypte.
A R CHAR I AS s. m. < a r-k a-ri-as s). Entom.
Syn. de BALAMINK et d'HOMALONOTE.
ARCUDALE (John), administrateur anglais,
qui vivait dans la seconde moitié du xvue siè-
cle. Chargé en 1695 d'administrer la Caroline,
il rétablit l'ordre dans la colonie et contribua
par de sages mesures k sa prospérité. Au bout
de quelques années, il revint en Angleterre,
abandonnant le soin de diriger les établisse-
ments anglais k un nommé Blake, sous qui
les troubles recommencèrent. On lui doit:
Description de la fertile et belle province de
Caroline (1707).
ARCHDEKINouARSDEKIN(Riehard),théo-
logien irlandais, né k Kilkenny vers 1619,
mort en 1693. Il se fit admettre dans la com-
pagnie de Jésus en 1642, se rendit en Belgi-
que et fut charge de professer successivement
a Louvain et k Anvers les humanités, la phi-
losophie et la théologie. On lui doit un Traité
des miracles (Louvain, 1667, in-8<>), publié en
anglais, et Controversin fidei ad facilem me-
tkodum redueta (Louvain, 1671, in-s*>). Cet
ouvrage, roulant sur des matières de con-
troverses religieuses, eut un grand nombre
d'éditions. Il fut mis à l'index en 1700, et
l'on y fit alors certaines corrections, qu'on
trouve dans une nouvelle édition publiée
en 1718.
Arche de Noé. Lorsque Dieu eut résolu
la perte du genre humain, dont les méfaits
l'avaient irrité au delk de toute mesure, il
prévint Noé de ses intentions et lui donna
se: ordres en conséquence ; car l'illustre plan-
teur de ia vigne et sa famille avaient trouvé
grâce devant .ses yeUX, et Dieu voulait les
conserver, comme quelques grains de bonne
semence destiné i au repeuplement de la terre.
11 lui parla doue ainsi : « La fin de toutes les
créatures est venue devant inoi, C&i I i terre
est remplie de violences à cause d'elles. .!<-
veux donc le déti uire avec la terre. l*'ais-ioi
une arche de bois dégrossi; tu y feras des
cases ; enduis-la do bitume eu dedans et au
dehors. Voici comment tu la construiras :
elle aura 300 coudées de longueur, OU de lar-
geur et 30 de hauteur; tu feras une fenêtre
i.- 1 el in termineras le faite eu coude.
Tu placeras la porto de l'arche sur lo . ôté;
tu y pratiqueras des compartiments sur trois
éts ■ i. .1-' ferai venir sur la terre une con-
I n mu d'eau pour détruire toute créature
un sou file de vie sous le ciel; tout ce
qui s: t sur la terre périra. J'établirai un pacte
fils, ta femme ot les femmes de
» Lu feras venir dans l'arche, de tout
ce qui vit, de toute chair, deux de chaque
espèce pour être conserves ; qu'ils soient mâle
et femelle , des volatiles selon leur espèce;
il's quadrupèdes selon leur espace; de tous
les reptiles du lu terre selon leur espèce. Ils
ARCH
entreront avec toi par couples, afin qu'ils
puissent vivre. Tu prendras avec toi de tous
les comestibles dont on se nourrit, afin qu'ils
te servent d'aliment k toi et k eux. *
Plus loin, Dieu modifie ces prescriptions.
Ce n'est plus un couple de chaque espèce qui
doit entrer dans l'arche, ce sont sept couples
de chaque espèce pure et deux de chaque es-
pèce impure. «Sept jours encore, ajoute
Jéhovah, et je ferai pleuvoir sur la terre
pendant quarante jours et quarante nuits ; je
détruirai toute substance que j'ai faite sur
la terre, i Un peu plus loin encore (Genèse,
ch. vu, v. 8) vient la suite du récit: « Des
animaux purs, de ceux qui n'étaient pas
purs, des oiseaux et de tout reptile sur la
terre vinrent deux k deux k l'arche, le mâle
et la femelle, comme le Seigneur l'avait or-
donné k Noé, et sept jours après les eaux du
déluge couvrirent la terre. ■
Les textes bibliques que nous venons de
rappeler laissent planer une foule d'obscurités
sur le récit de Moïse, et pour l'accepter à
priori il faudrait de la foi plus gros qu'un
grain de moutarde. Aussi, une foule d'écri-
vains, animés des plus pieuses intentions,
ont-ils essayé de les éclaircir, mais sans beau-
coup de succès. Et d'abord, combien de temps
Noé consaera-t-il à la construction de ce
vaisseau qui devait être immense, puisque sa
destination l'appelait k renfermer des repré-
sentants de tous les êtres créés, à l'exception
des aquatiques, et leur nourriture pour un an
au moins? D'après Origène, saint Augustin
et saint Grégoire, le célèbre patriarche ne mit
pas moins de cent ans k exécuter ce gigan-
tesque travail, dans lequel il fut probablement
aide par les membres de sa famille. Salomon
Raschi, savant rabbin français du xje siècle,
dit cent vingt ans; Bérose, soixante-dïx-huit
ans; un autre érudit, cinquante-deux; enfin,
les traditions musulmanes fixent deux années
seulement. Mais quel degré de confiance ac-
corder k ces diverses estimations? Sur quelles
autorités, sur quels calculs s'appuient-elles?
Leurs divergences mêmes prouvent que toutes
ces supputations sont exclusivement du do-
maine de la fantaisie.
Quel bois a servi k la construction de l'ar-
che? C'est sans doute une question secon-
daire, et l'on ne peut pas s'attendre k ce que
l'Ecriture soit bien explicite k cet égard. Elle
mentionne le bois de gopher, mot que les
commentateurs ont entendu les uns d'une ma-
nière, les autres d'une autre.
Maintenant, quelles étaient les dimensions
de l'arche? Moïse nous les donne bien en
coudées; mais quelle était la longueur exacte
de la coudée k cette époque encore si rap-
prochée de la création? On entend générale-
ment aujourd'hui par ce mot la longueur qui
s'étend du coude k l'extrémité du grand doigt
du milieu de la main étendue; mais cela ne
résout rien. En effet, quelle était alors la
hauteur moyenne de l'homme? S'il avait con-
servé la stature d'Adam, k qui des commen-
tateurs excessivement savants ne donnent
pas moins de 150 pieds, la coudée de ce temps
avait des proportions bien autrement impor-
tantes que celles que nous lui attribuons au-
jourd'hui. Donc, autre matière k hypothèses
plus ou moins plausibles. Un érudit de Rouen,
Lepelletier, qui a écrit des Dissertations sur
l'arche de JVoë, a évalué la coudée k 20 pouces
et demi. En adoptant cette estimation, ce
bâtiment gigantesque eût été de la contenance
de 42,413 tonneaux de 42 pieds cubes; l'ar-
che eût donc été plus grande que 40 navires
de 1,000 tonneaux. Mais où ce savant de
Rouen a-t-il trouvé les éléments de son éva-
luation ?
Même obscurité au sujet des dispositions
intérieures et de la forme de l'arche. Quel-
ques interprètes veulent qu'elle ait été pyra-
midale, d'autres rectangulaire. Moïse nous
apprend qu'elle renfermait trois étages; Ori-
gèue lui en_ donne cinq; Philon, Josèphe,
Buteo et Lepelletier déclarent qu'elle eu avait
quatre; ce dernier fournit même sur l'amé-
nagement de l'arche des détails si pr<
qu'on serait tenté de croire qu'il l'avait visi-
tée et décrite sur place. ■ Selon cet auteur,
dit Y Encyclopédie moderne, il était nécessaire,
pour deux raisons, que l'arche contînt île
l'eau douce : d'abord parce que, après s'être
arrêtée, elle devait rester pendant plusieurs
mois trop éloignée des eaux du déluge pour
que ses habitants pussent y atteindre, et en-
suite parce que ces eaux , composées en
grande partie de celles de la mer, devaient
Stre impropres aux besoins de la vie. Il divise
donc l'arche en quatre parties : le fond ou
carène servait de réservoir aux eaux et pou-
vait en contenir 31,174 muids, quantité plus
que suffisante, d'après ses calculs, pour tous
les besoins de l'arche. Le premier étage, haut
de 7 coudées,. Servait de magasin ; le deuxième,
haut de S coudées, renfermait trente-six é ta-
bles pour les quadrupèdes et pour les reptilos,
et le troisième, haut de 6 coudées et demie,
était occupé par la famille de Noé, composée
de huit personnes, et par les oiseaux. Le lo-
gement des hommes était k l'un des bouts, et
sur le côte se trouvaient trente-six volieri s
pour les oiseaux et dix-huit loges qui conte
naicnt les provisions nécessaires aux habi-
tants de cet étage. Des escaliers, des ouvertu-
res, «i.-s cours, des dégagements établissaient
des communications faciles entre toutes les
parties de cet immense bâtiment; une fe-
nêtre treillissée, de 1 cou lée de hauteur, re
ARCH
gnaît tout autour de l'arche et donnait du jour
aux deux étages supérieurs. La porto était
placée k l'un des bouts de l'édifice. ■
Pendant que Lepelletier y était, il aurait
bien dû nous faire connaître quel moyen d'é-
clairage Noé et sa famille employaient pen-
dant la nuit. Etait-ce le gaz ou la lumière
électrique? ou se servaient-Us de simples
lampes Carcel? Qu'il est fâcheux que ces di-
vers procédés fussent inconnus du temps de
Lepelletier 1 II nous en aurait appris de belles I
Au reste, toutes ces recherches dans le vide,
toutes ces supputations en l'air sont fort in-
nocentes, et autant perdre du temps k cela
qu'a faire des corbeilles, k les défaire, puis k
les refaire, comme les moines de la Thé-
baïde, qui croyaient fermement échapper par
1k aux suggestions du malin.
Il resterait encore plus d'une difficulté à
résoudre. Comment, par exemple, Noé a-t-il
pu prévenir des animaux, sept couples par
espèce pure et deux couples par espèce
impure, dispersés sur toute la surface du
globe, que tel jour, k telle heure, en tel en-
droit, ils eussent k se trouver réunis pour
exécuter leur défilé dans l'arche? Comment
tant d'animaux de mœurs et de tempéraments
si divers, dont les uns habitaient la zone tor-
ride, les autres les régions glaciales, ont-ils
pu savoir qu'un cataclysme était imminent et
?u'ils n'avaient que juste le temps de se ré-
ugier dans la case que Noé leur avait pré-
parée? Et ceux qui avaient de vastes mers k
traverser pour se trouver au rendez-vous,
comment ont-ils franchi ces obstacles? Les
commentateurs pieux ont imagine une inter-
vention directe de Dieu, une sorte d'inspira-
tion du Saint-Esprit; oh! si ce phénomène
urchimiraeuleux s'est produit par « l'opéra-
tion » du Saint-Esprit, il ne reste aucune
objection k formuler, aucun doute k conser-
ver; il faut se prosterner et croire.
Pour nous résumer, nous croyous que l'ar-
che de Noé repose sur une légende que Moïse
a pu tout aussi bien puiser dans les récits
des prêtres égyptiens que dans une inspira-
tion divine, et dont on serait également au-
torisé k croire que les éléments lui ont été
fournis par les traditions chaldéennes. Bérose
rapporte, en effet, que le roi Xisuthrus bâtit
une arche qui avait 3,025 pieds de longueur
et 1,450 de largeur, et qu'il se conforma eu
cela aux ordres des dieux, qui l'avertirent
d'une inondation prochaine du Pont-Euxin.
Cette arche, comme celle de Noé, se reposa
sur le mont Ararat, en Arménie; et d'autres
particularités relatives à ce roi se rapportent
aussi k Noé. Cependant Tournefort, qui a
donné une description des lieux, assure que
le mont Ararat est couvert de neiges éter-
nelles depuis le milieu jusqu'au sommet, ce
qui en rend le séjour impossible k l'homme
li est vrai que, étant admis le déluge, on peut
croire que le mont Ararat est de formation
contemporaine du cataclysme et que dès lors
les objections tirées de la nature du climat
actuel n'ont plus de valeur. Toutefois, il y a
une preuve sans réplique de la véracité du
récit biblique k cet égard, c'est que le voya-
geur hollandais Jean Struys, mort en 1694,
affirme avoir reçu d'un ermite du mont Ara-
rat une croix faite du bois de l'arche, dont
les débris, d'après une tradition , subsistent
encore sur le sommet de la montagne. Or,
puisqu'il est inaccessible, on voit que la tra-
dition a beau jeu.
Arcbe (CONSTRUCTION DE l'), fresque de
Raphaël {Loges du Vatican). Dans cette com-
i position, le grand artiste a représenté Noé
étendant la main droite vers trois hommes
robustes et nus , qui attaquent des pièces de
bois avec la scie et la hache. Au second
plan, on voit se dresser l'armature de l'arche
en construction. Les trois hommes nus sont
vigoureusement dessinés, et celui qui scie,
surtout, est exécuté avec une remarquable
science anatomique.
Arrh* (sortie de l'), fresque par Raphaël
(Loges du Vatican). Noé, appuyé sur un
grand bâton et entouré de sa femme et de
ses trois enfants, se tient debout devant
l'arche qu'il vient de quitter et qui OCCU] Q
le second plau. Là, il assiste au défilé des
animaux qui sortent de l'arche en traver-
sant une planche servant de pont entre la
porte et un rocher. Le groupe de persouuages
est heureusement compose. Les figures des
jeunes gens expriment un sentiment de vivo
satisfaction. L'expression de la tête de Noo
est grave, au contraire; car il contemple lu
terre dévastée et privée de ses habitants.
Quant aux animaux qu'où voit défiler par
i ouples, ils laissent beaucoup k désirer au point
de vue de l'exactitude anatomique. Lions,
lévriers, ours, chevaux, âues, bœufs, porcs,
chèvres, girafes, etc., s'avancent pacifique-
ment pendant qu'au-dessus d'eux s'échappent
eu volant des couples d'oiseaux divers.
Arcb« Munou (l'), opérette, paroles de
M. Aiiic m- Second, musique de M. A. Nibelles;
représentée aux BoutTes-Parisiens le 30 sep-
tembre 18t>8. C'est une comédie umusante.
lieux individus sont sur le point de se jeter
il l'eau ; une jeune fille passe, et les voilk qui
ne veulent plus mourir. C'est k qui décidera
l'autre a in.int.-r dans la barque k Caron ;
car la jeune tille, qui a bon cuBur, promet
d'épouser le survivant. Enfin, ou boit ; l'un
îles deux se ^'tise et s'eudort ; l'autre reste
«eui maître du terrain. Il y» dans ce tic picce
ARCH
tin rôle comique d'écrivain public. La parti-
tion renferme des mélodies agréables.
ARCHÉRATES, un des fils de Lycaon.
ARCIIÉD1CE. une des filles de Thespius.
Hercule la rendit mère d'Kurypyle. Suivant
quelques auteurs, Eurypyle est le nom de la
mère, et Archédice ou Archêdicus celui du
fils.
ARCHÉDICE, femme grecque, qui vivait
dans la seconde moitié du vie siècle avant
notre ère. Elle était petite-fille de Pisistrate,
tyran d'Athènes. Son père, Hippias, pour se
ménager un appui en cas de revers, lui fit
épouser Léontide, fils du tyran de Lamp sa-
que, Hippoclès. Elle mourut dans cette der-
nière ville, et le poète Simonide composa son
épitaphe.
ARCHÉLAÙS, dit le Cappodocie» , général
au service de Mithridate. Il vivait dans la
première moitié du i« siècle avant notre ère.
avoir combattu les Romains sous les
ordres du célèbre roi de Pont, il fut envoyé
par celui-ci en Grèce à la tête d'une flotte,
pour négocier une alliance contre la domina-
tion romaine. Sa mission diplomatique eut un
plein succès; mais, peu après, il fut successï-
veraenl battu par Sylla à Cheronée et à Or-
ne. Comprenant que Mithridate s'était
lancé dans une lutte qui devait lui être fa-
tale, il l'engagea à faire la paix et fut en-
voyé par lui auprès de Sylla, avec qui il signa
un traité (S5). Mais Mithridate trouva qu'il
avuit fait de trop grandes concessions et lui
enleva sa confiance. Archélaùs se rendit à
Rome, où le sénat lui décerna de grands hon-
neurs (81), et, depuis lors, il vécut dans l'obs-
curité.
• ARCHÉLAOS, évêque de Cashara (Méso-
potamie). — Il vivait au m« siècle de notre ère
et remplissait ses fonctions episcopales lors-
que Manès vint chercher un refuge en Mésopo-
tamie et y fit une active propagande. Arché-
laùs eut avec le célèbre hérésiarque une con-
troverse publique, en présence d une grande
réunion d hommes. Si l'on en croit les écri-
vains ecclésiastiques, l'èvêque triompha par
ses arguments de son adversaire. Ce qu'il y
a de beaucoup plus sûr, c'est que le fougueux
et intolérant Archélaùs fit arrêter Manès,
qu'on réintégra dans la prison d'où il s'était
échappé. Il écrivit en syriaque le récit de sa
controverse. H. Valois a publié, à ta suite
d'une édition de Socrate et de Snzomèue, une
partie de la traduction latine de ce récit. On
trouve également des fragments d'une tra-
duction grecque dans la collection de Zac-
□i (1G98).
ARCHÉHACHDS, fils d'Hercule et de la
Thespiade lièlis ou Patro. Il Un des fils de
Priam.
ARCHÉMOBE, surnom donné à Opheltès, fils
de Lycurgue, roi de Némée, et d'Eurydice,
et qui fut tue par un serpent. V. Ophultès,
au tome XI du Grand Dictionnaire.
ABCHÉOLITHIQUE adj. (ar-ké-O-li ti-ke —
gr. archaios, ancien; lithos, pierre). .Qui a
rapport à la partie la plus ancienne de l'âge
de pierre.
Archéologie celtique et guuloiae , par
M. Alexandre Bertrand (Paris, 1876, in- 18).
Quoique cet ouvrage ne soit qu'un recueil
d'articles parus de 1861 à 1876, il forme
un ensemble où se trouvent groupées la plu-
part des questions relatives |à l'ethnogra-
phie de la Gaule et à la civilisation de notre
pays aux époques antéhistoriques. Les docu-
ments s'amassent peu à peu sur cette époque
lointaine, et le jour commence à se faire;
mais l'historien est cependant loin de mar-
cher d'un pas bien assuré. ■ Personne, dit
M. Bertrand, ne confond plus la période ro-
maine, la période franque, la féodalité, la
Renaissance, les temps modernes. Des divi-
unalogues sont nécessaires à établir
dans notre histoire primitive. A cette condi-
tion seule pourront être résolues les ques-
tions relatives aux Ligures, aux Celtes, aux
, aux Cimbres, aux Aquitains, aux
Belge . A cette condition seule s'éclaireront
i< , problèmes si obscurs encore des monu-
ments dits celtique^, du druidisme, de l'in-
troduction en Gaule des animaux domesti-
ques, des métaux, bronze et ter, etc. ■ Un est
encore loin de pouvoir créer do nombreuses
divisions dans l'époque préhistorique ; on ne
marque d'ordinaire que deux périodes: la
Gaule avant les métaux et la Qauh
les métaux. Pour la première, M- Bertrand
trouve qu'elle constitua, à une certaine épo-
que, une période de civilisation relativement.
avancée et qu'elle en Buppose natu-
rellement une antérieure. 11 divise (Loi- la
période antérieure aux métaux en deu
l'un de la pierre brute, l'autre de lu |
polie. Les populations de ce second âge ontj
m effet, aequis une certaim- pro
tableau de la vie des homme, de la pierre
tracé d'après la découvert'- ré
par l'exploration des palalittes (villes laCUS-
ires), des sépultures mégalithiques et des
oppida déjà occupés avant l'âge di m
donne une idée d'un état social bien au
rie. l '■ s populations i
daient des troupeaux. Le cheval, le bœuf, la
liivlii , la chèvre, le cochon, le ehien vi
au milieu d'elles à L'état domestique; la [do-
part des céréales leur étaient connues; elles
cultivaient le lin et savaient le travailler;
les arbres fruitiers, au moins en Gaule, ne
ARCH
leur faisaient pas défaut. Des vas^s en i irre,
dont quelques-uns sont élégants, servaient à
lent usages journaliers. On a de
croire que le beurre et le fromage comptaient
parmi leurs aliments. »
L'usage delà pierre polie, l'introduction
de animaux domestiques et la pratique de
certains métiers caractérisent cette période,
relativement moderne. Quant à la péi
précédente, où l'homme vivait côte à côte
avec les grands animaux de l'époque dilu-
vienne, le mammouth, le rhinocéros, le grand
cerf, l'ours des cavernes, elle est naturelle-
ment plus obscure. On la désigne aussi SOUS
le nom d'âge du renne, le renne et le cheval
sauvage remplaçant alors pour l'homme tous
les animaux domestiques encore inconnus
Mais la demi-domestication du renne, l'u
des l'ois de cet animal, travaillés et aiguisés,
marqueut encore un certain progrès, et tel
âge pourrait, d'après M. Bertrand, se subdi-
viser en deux périodes : la première corres-
pondrait à l'âge du mammouth et du grand
ours, dans lequel on ne trouve ni pierre, ni
bois, ni os travaillés, et la seconde serait
l'âge du renne proprement dit, où l'homme
ne sait pas encore polir la pierre, mais tra-
vaille, et souvent avec assez de finesse, les
os et le bois. Ainsi, dans la grotte de Gour-
dan, dont les stratifications remontent a cette
époque, on a trouvé des bois de renne ai-
guises en flèches, et quelques-uns même
portaient des gravures où l'on reconnaissait
facilement des représentations d'animaux :
renne, cheval, chamois, antilope, élan, bœuf
sauvage, loup, sanglier, phoque, bouquetin,
canard, etc. Ce sont précisément les a ni maux
dont on a retrouvé les débris, mêlés à ceux
nime, dans l'humus de cette grotte.
D'autres os gravés ont été découverts dans
les grottes du Périgord et des Pyrénées, à
Brut iquel (Tarn-et-Garonne), dans l'Allier,
la Haute-Savoie, en Suisse, etc.
L'âge de la pierre polie nous amène au
seuil des temps modernes. Il est marqué par
deux faits considérables : à son début par
l'introduction des animaux domestiques, et
vers sa fin par l'invasion du bronze. A pro-
prement parler, la Gaule n'a pas eu d'âge de
bronze, si l'on entend par ce mot le fait
d'un développement indigène et spontané; le
bronze de cet âge, trouvé en Gaule, est d'im-
portation orientale. «Ces objets de bronze,
dit M. Bertrand, nous les trouvons identi-
ques dans les îles de la Grèce, sur les bords
de la Baltique, dans les îles Britanniques,
en Suisse, en France et en Italie. Nous pou-
vons déterminer approximativement la date
initiale de cette importation des métaux en
Europe. Cette date ne peut dépasser le
xxe siècle avant notre ère (1900 environ
av. J.-C.) ; elle doit descendre au xne siècle,
sinon au xe , pour la Gaule. » L'introduction
des animaux domestiques, due probablement
à l'invasion de peuplades plus avancées en
civilisation, était bien antérieure. Les ani-
maux domestiques, venus d'Asie, chassèrent
peu à peu les animaux sauvages. «Où La va-
che a brouté, le renne ne broute plus, ■ dit
un proverbe norvégien; et l'on a remarqué
que le renne disparaît de la Gaule aussitôt
que commence l'âge de la pierre polie.
ARCHEPTOLÊME, fils du Troyen ïphitus
et conducteur du char d'Hector. Il fut tué
par Teucer. (Iliade.)
* ARCHER s. m. — Encycl. Art mi lit. V. arc,
au tome 1er, et franc-archer, au t. VIII
du Grand Dictionnaire , p. 717.
ARCHESTRATE, général athéuien, qui vi-
vait au ve siècle avant notre ère. Il prit part
à la bataille navale d'Hécatonnèse, où les
Athéniens furent vaincus par Callicratidas.
Après la bataille de Notium (407), Arches-
ii aie succéda à Alcibiade comme comman-
dant en chef de la flotte d'Athènes. Il mourut
à Mitylène.
ARCHÉT1CS, un des compagnons de Tur-
nus. Il fut tue par Mnesthée. (Enéide.)
a.-, i.. ... h.- (pont de l'). V. Paris, au
tome XII du Grand Dictionnaire, p. 245.
ARCHIA, tille de l'Océan, sœur et femme
d'Inachus, qui la rendit mère de I'iwronée.
* ARCHIAC, ville de France (Charente-In-
férieure), ch.-l. de cant., arrond. et à 15 ki-
lom. de Jonzac; pop. aggl-, 710 hab. — pop.
tôt., 1,172 hab. Dolmens, tumulus; au N.-E.,
sur une colline d'où l'on découvre un ira-
nien! e panorama, vastes ruine ■ d'un cl
' ARCHIAC (Ktienne-Jules-Adolphe Di:s-
mier db Saint-Simon, vicomte i>'), géolo-
gue. — Il devint membre de l'Académie des
en 1857 et succéda, on 1861,
l'Orbignj comme professeur de paléon-
au Muséum. Au is de ■ mb e
arquable savant disparu! |
coup, <-t l'on tit de vaine-, rechei ches pour le
i. Enfin, le 30 mai 1869, on retrouva
rps & Meulan, dans la Seine, où,
u. .m..', il s'était jeté in.
un grand nombre de mémoire ■ el de
rapports, on lui doit: Zizim on les l
■ les ()8-:k, 3 vol. in-12); Influence
du gouvernement représentatif (1830, in l°);
< 1834 a
i on ceu
pitale; Description des animaux fossiles du
groupe nummulitigue de l'Inde (18531855,
S vol. in-s°), avec J. Haime ; Cours de t
toloyie stratigraphique (1862-1864, î vol.
ARCH
in-8o); Du terrain quaternaire et de l'ancien-
neté de V homme dans te nord de ta France
(1863, in-8°); Paléontologie stratigra\
(1865, in-8°) ; Géologie et palëontoloyie (1866,
in-8<>); Paléontologie de la France (1868,
in-8o).
ARCIIIADAS, philosophe grec, qui vivait
dans la première moitié du vo siècle. It
épousa la fille de l'Athénien Phitarqu
se mil à la tête de l'école pi une, et il
.se lia intimement avec Proclus. Su (Vin ,
^enia, pratiquait, dit-on, la science
théurgique. Quant à lui, il s'occupa des af-
i se rit remarquer par la
calme résignation avec laquelle d subissait
les coups du sort. On raconte (pie, .s. m cen-
dre ayant perdu sa fortune, il Un démontra
qu'il devait se trouver heureux, puisqu'il
avait conservé la vie.
ARCHIAS, fils d'Aristechme. S'étant blessé
à 1.. cha ■ été guéri par Ësculape,
à Epidaure, il établit le culte de ce dieu à
Pergame, en Mysie.
ARCHIAS, surnommé Pii5Kn<i«»i>*-ri« (chas-
seur des fugitifs), agent d'Antipater, ne a
Thurium (Grande -Grèce). Il vivait dans la
seconde moitié du ive siècle avant notn
D'abord acteur, puis auteur dramatique, il
apprit ensuite l'art oratoire sous la dii
de Lacrite, à Athènes, et devint enfin un
agent politique de la pire espèce. Dévoué an
parti macédonien, il n'hésita pas a devenir
l'instrument d'Antipater, qui venait de
p i .. i plus nobles représentants de la liberté
a Athènes. Hypéride , Hîmerseus et Aristo-
nicus avaient été chercher un refuge dans
un temple d'Egiue; ce fut l'odieux Archias
qui se chargea d'aller les arrêter et il les en-
voya an tyran Antipater, qui les rit mettre à
mort. Il se rendit ensuite à Calaurie, pour
arracher Démosthène du temple de Neptune ;
le plus grand des orateurs l'apostropha dure-
ment, et sut échapper à ses bourreaux en s'em-
poisonnant. Archias, devenu un objet d'hor-
reur pour tous, finit sa vie dans la misère.
ARCHIGALLE s. m. (ar-chi-ga-le). Grand
prêtre de Cybèle, chef des galles, ou prêtres
de cette déesse, en Phrygie.
— Encycl. L'archi/jalle était choisi ordinai-
rement dans une famille distinguée; il por-
tait une longue tunique et un manteau qui lui
i i jusqu'aux talons. A son cou pendait
un cuiller qui lui descendait sur la poitrine,
et au bas duquel étaient attachées deux tètes
d Atys sans barbe, avec le bonnet phrygien.
ARCHILOÇUE, Troyen, fils d'Antenor. Il
fut tue par Ajax, fils de Télamon.
AltCHINARD (André), écrivain suisse, né à
Genève en 1810. Il étudia la théologie pro-
testante et se fit recevoir pasteur. Tout en
exerçant les- fonctions évangeliques dans sa
ville natale, M. Archinard a publié un cer-
tain nombre d'ouvrages, parmi lesquels nous
citerons : la Chronologie sacrée, base des dé-
convertis </<• ChampolUon (Genève, 1841,
in-s°); C<iti;<-/ti*>nt! biblique ou Recueil de pas-
sages de l'Ecriture disposés dans nu ordre
systématique (1844, in-12) ; la Doctrine des
sacrifices considérée y- lut" emeni <t« ( 'hrist
(1846, 1 1 1 s°) ; le . Origines de l'Eglise romaine
(1851, 2 vol. in-S°); l'Alliance evungéiique en
face de l'Eglise de Genève (lSfil, in-8'>) ; les
Evangiles synoptiques comparés avec l'Evan-
gile de saint Jean (1861, m-8<>) ; Catéchisme
biblique (1844, in-12); les Edifices religieux
de la ville de Genève (1S64, in-S°), etc.
ARC.HIPPE, ancienne ville d'Italie, dans
le pa\s des Marses. Elle fut détruite par un
tremblement de terre et remplacée par le
lac Fusin.
ARC111PPK, femme de Sthénélus, roi de M v-
ered'Eurysthée,deMéduseetd Âl-
cinoé. Archippc étant enceinte d'Eurysthée,
en même temps qu'Alcmène, femme d'Am-
phitryon , était enceinte d'Hercule, L'oracle
b ail annoncé que le premier qui nain
deux enfants aurait la prééminence sur l'au-
tre. Junon, pour se (venger de Jupiter, qui
avaîl trompé Alcraène sous les traits d'Am-
phitryon, avança la gross ssse d'Archippe et,
ayant pris la ligure d'une vieille fera ■
mit à la poiie du palais d'Amphitryon, les
jambes croisées et les doigts entrela.
tjuî retarda la délivrance d Alcmène. Par cet
fice «le Junon, Hercule, étant venu au
L] rès Kurysthee, fut assujetti à ce
dernier, qui lui imposa les travaux que l'on
ait. \ieinp! ■( appelée aussi Nicippe.
ARCHIROÉ, nymphe dont on \.
statue a Mégalopolïs. Elle eiait repr<
avec ui lont elle répandait l'eau.
ARCH1TÉLÈS, père du jeune
nomus qu'Hercule , pour le punir de .sa ma-
ladres ■•, tua d'un soufflet, dai a
que lui avan offert le roi Œ née. Il Fil
chssus et •■poux de la Danaîd - Ai.
Il' LU anias.)
utiimis, surnom de Venu
,. i | , e. Elle était ■
ir, pleurant
h cl r le i >t Lib m. .suivant
Scaligor, Architis est la même qu'Ai-
Enfin, d'autres auteurs voient en elle la
Minerve.
Archiva* ■■«àoo-lr.. Les Archive
nales contiennent, d'après le dernier recen-
ARCO
101
sèment, plus de 90 millions d'actes ou do
titres , repartis dans environ 5uo,ùud
tons, liasse^, registres, etc. Le plus ancien
des titres que possèdent les Archives natio-
t un diplôme de l'an 625 et du roi
Clotaire II. lai direction des Archives dépeud
I nui .lu ministère de l'instruction pu-
blique. Le directeur général est M. Allred
Maury, membre de l'iubtitut.
i,et des arehivesspéeialesà chaque de-
nt et K chaque commune, nous avons
parlé, dans 1 tom i fdu Grand Dictionnaire,
des diff : . .,11, de-
puis 1838 jusqu'à 18^0, avaient ordonné ^ur
un plan uniforme la classification de ces ar-
chives. Ce grand travail, entrepris simul-
tanément dans tous les chefs-lieux de dé-
partement et dans toutes les villes ou com-
munes importantes, a commencé à porter
ses fruits. Non-seulement ces archives .^ont
aujourd'hui classées partout ou en voie de
implétement, mais une Collection des
inventaires sommaires des archives départe-
mentales antè/'ieures à 1790 a été entr-
par ordre du ministère de l'intérieur. Cette
publication . commencée seulement d.'
une dizaine d'années, s'exécute sur le n
j lans 83 départements et comptait, en
1874, ISO volumes imprimés; à cette date,
35 autre étaient ^us presse. Elle oc-
cupe 42 élevés de l'Ecole des ehartes et
41 archivistes départementaux, connus par
leurs travaux, paleographiques et presque
tous lauréats del'Institut. En dehors de cette
n n, quelques villes ont pris l'ini-
tiative île la publication -les documents gar-
des en dépôt dans leurs archives. La muni-
cipalité <ie Bordeaux :• lait imprimer a vo-
lumes, l'un intitule le Livre des jurandes, un
autre relatif à l'occupation anglaise pendant
I ont ans. Le département le plus
avancé dans la publication de i* Inventaire
sommaire est celui des Basses-Pyienei -.s , .pu
a déjà fait imprimer 5 volumes.
AKCKI.OW, ville d'Irlande. V. Ahki w ,
au tome l" <lu Grand Dictionnaire, p
• ARCis-suu-AUBË, ville de France (Aube),
ch.-l. d'arrond., a 28 kdom. de Troyes, bâtie
en amphithéâtre sur la rive gauche de i Aube;
pop. aggl., 2,784 hab. — pop. tôt., 2,845 hab.
L'arroiid. comprend 4 cantons, 93 communes,
33,457 hab.
o Le château d'Arcis, dit M. Ad. Joanne,
situé sur un monticule, domine la plai
vironnante. La reine Hrunehaut y tint une
sorte de cour, après avoir perdu sa couroi
Au xvi° siècle, il fut habité quelque temps
par 1 nane de Poitiers. Il a été reconstruit au
XVllie siècle. lJaus le parc a été reconnu
l'emplacement d'un cimetière antique chré-
tien. » Ks'hse- du xvio siècle, classée parmi
les monuments historiques; beau pont de
pierre sur l'Aube; port très-fréquenté paï
[i s bateaux qm portent à Paris des I
charpente, des planches et des graïnS. « Ar-
■ i . occupe, dit encore l'auteur que nous ve-
nons de citer, l'emplacement d'une ville
ancienne, mentionnée dans lesltinéraii
Bile était florissante quand ell
igée et brûlée par les reltres au xt i
i> -- incendies la détruisirent en 1720 et
17-J7; mais elle fut reconstruite sur un plan
plus régulier. » L- 20 mars isu, une
glante bataille, dontnousavons rendu compte
au tome 1er p. 586, fut livrée sous ses nous.
Cette bataille liait avec le jour, k la lueur
d'un incendie qui dévora le tiers de la ville.
ARUSZICWSKI (Christophe), oflicier po-
lonais, qui vivait vers la lin du xvie siècle. Il
entra fort jeune dans l'année polonaise et
parvint rapidement au ^rade de co
mais, ayant adopté les idées Ù >ns, il
«lut quitter sa patrie en 1622 et se retil
Hollande. Il prit du service dan
fut envoyé au Brésil. Il Ùt 1:' |
Portu -us durant la conqu* te du Brésil et
bâti! les fortifications de Kio-Janeiro, Bahia
et Pernambouc. Les Ho] i i
rent tri ■ -vers i officier po-
il sou
honneur, \ i ■ . -■ a .. fui ollicité de i
\ El m .i , dans la
l .née, il
déclarequ'il i ' idéesre-
i . Pologne q
Casimir et n -v .ki a
dlene, qui eut beaucoup
le succès au] n du métier.
Ain.iii mns, nom que le po6t< lonnent
C'est au i celui de
Chiron, ou du Sagittaire, un des signes du
■
* ARC-LEZ-GRAY, Ville de France (Hautfc-
t a ] kilom. de i
ur la rive droite de 1 1 Saône , pop.
hab. — pop. tôt., 2,644.
ARCO (Alonso dbl), peintre espagnol, mort
en 1700. il était élève de Pareda et atteint
nie, ee qui lui lit donner le surnom do
ri Sordello de Pareda. Il s'adonna à la pein-
ture h i iuse. Pour ;
plus d argent et cédant, dit-on, aux exi
, Alonso se fit aider dans sas ira-
peintres de peu de talent, il
ois s'enrichir, un grand
oi point de
vue de la correction du dessin et du stvle,
olorie est généralement agréa-
ble. Ou cite, comme son tableau le plus re-
1.92
ARCT
marquable, le Baptême de saint Jean, qu'on
voit dans l'église de ce nom à Tolède.
ARCOL1CM, nom latin d'ARCCEiL, commune
de France.
ARCONATI , compositeur italien, né à Sar-
zano vers 1610, mort en 1657. Il entra dans
l'ordre des cordeliers, s'adonna avec ardeur
à l'étude de la musique et composa un grand
nombre de messes, de motets, de vêpres, etc.
Le Père Arconati devint, en 1653, maître de
chapelle du couvent de Saint-François, à Bo-
logne, et conserva ces fonctions jusqu'à sa
mort. La bibliothèque de ce couvent possède
les œuvres musicales manuscrites du Père
Arconati.
ARÇONI (César d'), physicien français, né
à Viviers, mort en 1681. Il exerça la pro-
cession d'avocat à Bordeaux et devint éga-
lement très-versé dans la connaissance des
matières théologiques et des sciences. Lors
des conférences qui eurent lieu sous la pré-
sidence du nonce de Clément IX, Bargellinî,
dans le but de rétablir la paix dans l'Eglise
de France, Arçoni prit une part active aux
discussions. On lui doit : Du flux et du reflux
de la mer et des longitudes (Ruine, 1655) ; Di-
vers traités de physique (Bordeaux, 1668,
in-fol.), dans lesquels il cherche à concilier
les idées d'Aristote avec celles de Descartes ;
Eschantillon ou le Premier des trois tomes
d'un ouvrage gui fera voir dans l'Apocalypse
les traditions apostoligues (Paris, 1658, in-4°) ;
des dissertations sur théologiques, etc.
* ARCONSAT, village de France (Puy-de-
Dôme), cant. et à 10 kilom. de Saint-Remy,
urrond. et à 20 kilom. de Thiers; pop. aggl.,
297 hab. — pop. tôt., 2,096 hab.
ARCOS (los), ville d'Espagne, à 24 kilom.
de Logrono et à 52 kilom. de Pampelune;
2,100 hab. Cette petite ville est « située, dit
M. Germond de Lavigne, dans une bonne po-
sition, au S. d'une colline que couronnent les
restes d'un vieux château et une tour encore
debout, nommée la torre del H amena je. Don
Sancho le Sage, voulant récompenser ses ha-
bitants de services rendus, leur avait octroyé
que tout héritage de vilain acheté par un no-
ble devînt noble, de même que tout héritage
de noble restât noble, fùt-il acheté par un vi-
lain ou un affranchi ; les gens de Los Arcos
étaient dispensés de guerre, chevauchée ou
bataille, le roi fùt-il assiégé dans son châ-
teau. >
ARCOSOLIUM s. m. (ar-ko-so-li-oram —
lat. arcus, aiv ; solium, urne pour les morts).
Antiq. Nom donné aux monuments arqués
qui se rencontrent souvent dans les cata-
combes.
* ARCS (les), bourg de France ( Var), cant.
et à 13 kilom. de Loigues, près de la rive
droite du Vallat-de-Sainte-Céeile, affluent
de l'Argens, dans un site agréable; pop.
aggl., 2,089 hab. — pop. tôt., 2,966 hab. «Au
S.-O. des Arcs (1 kilom. environ), dit M. Ad.
Joanne, on peut visiter les ruines d'un co-
lumbarium , sorte de monument funéraire,
transformé ea moulin. A 500 ou 600 mètres
plus au S. se trouvent les débris d'une es-
pèce de rotonde qui a probablement fait par-
tie d'un monastère, comme l'indique son nom
actuel de Mounastie. A côté sont les restes
d'un aqueduc souterrain. ■
ARCTIQUE s. f. (ar-kti-ke). Moll. Genre
créé pour la venus d'Islande.
* ARCTIQUES (régions). — Les voyages
d'exploration qu'on a exécutés depuis quel-
ques années dans ces régions glacées ont
sensiblement modifié les idées qu'on s'en était
formées. Pour bien faire connaître l'état ac-
tuel de la question, nous allons citer ici quel-
ques parties d'un travail inséré par M. A.
Koussin dans la Revue maritime et coloniale:
«A l'époque des discussions qui précédè-
rent la période active dans laquelle nous nous
trouvons, la croyance à une mer libre autour
du pôle était presque générale, La mer libre
avait été, disait-on, aperçue par plusieurs
explorateurs, et d'abord par les Russes, non
Loin de leurs côtes septentrionales, où ils lui
avaient donné le nom de Polynia ; plus ré-
cemment. Hayes et Morton en avaient con-
temple 1 étendue sans bornes du haut d'un
promontoire du canal de Kennedy. On s'est
rendu compte, depuis lors, du manque d'im-
portance et de 1 état passager de ces ap-
|iii ni-.es de mer libre, souvent contestées
depuis, sans compter, en cequi concerne le
détroit de Kennedy, le démenti donné à
Hayes pur les résultats du voyage do Hall,
La brillante lumière des glaces éclairées par
le soleil d été, l'indétermination des distances
causée par cet éclat, le peu de netteté d'un
horizon toujours plus ou moins brumeux ont
nu maintes fois produite L'Illusion d'une vaste
étendue de mer découverte, alors que la \ ue
lus portait pas au delà du quelques mille .
D'autre part, les mouvement , incessants des
, sur lesquelles le vents régnants pa-
rai -ut agir encore plus que les courants
amènent pondant les êtes polaires, el
fiai fois en hiver, des dégagements subits de
S mer sur de grandes étendues qui restent
dans cet état pendant plusieurs jours; mais
si le voyageur revient peu de temps
au même point, il n'y trouve [lus que la ban-
quise compacte et indéfinie. On ne peut donc
baser l'existence d'une mer libre sur !
Btatation qui a été faite, a diverses reprises,
de ces phénomènes essentiellement variables.
ARCT
■ Pour donner de certains faits une expli
cation se rattachant aux phénomènes con-
nus, on supposait que le grand courant du
Gulf-Stream continuait sa course au delà des
côtes de la Norvège et, passant entre les ar-
chipels de la mer Glaciale, puis sous la ban-
quise, allait s'épanouir en dernier lieu dans
ce bassin polaire avec des eaux encore assez
chaudes pour en modifier le climat. Certaines
observations des températures de la mer à
diverses profondeurs semblaient corroborer
cette opinion ; on avait constaté qu'elles crois-
saient régulièrement en s'éloignant de lasur-
! face. Cette fois encore, l'étude plus complète
des éléments de la question l'a ramenée à
ses véritables termes: les variations de tem-
j pératuredans les protondeurs sont moindres
qu'à la superficie et s'y produisent avec un
certain retard sur les saisons qui les déter-
minent; de là des différences entre le fond
et la surface, qui se renversent suivant l'é-
poque de l'année. Quant aux ramifications
boréales du Gulf-Stream, les travaux des der-
nières années, que le docteur Mohn s'est ap-
pliqué particulièrement à coordonner, ont
permis de les suivre assez loin ; la circulation
de la mer polaire est évidemment liée ace
grand courant océanien qui longe la côte
nord de la Russie d'Europe et jette quelques
rameaux sur les rives occidentales du Spitz-
berg et de la Nouvelle-Zemble, dont la direc-
tion se présente normalement à la sienne au
moment où il dépasse la Norvège. Mais est-
on obligé de conclure, de ces prolongements
.lu (iuif-Stream, à 1 existence d'un bassin
qui le recueillerait à son extrémité? On sait
qu'un vaste courant froid, chargé de glaces,
se déverse constamment du nord parle che-
nal aux eaux profondes qui sépare l'Islande
du Groenland. Cet écoulement suffirait pour
contre-balancer l'apport du courant océanien,
et rien n'empêche de concilier l'ensemble de
cette circulation avec l'existence de conti-
nents qui occuperaient le pôle et qui, par
exemple, pour ne citer qu'une hypothèse par-
f alternent plausible aujourd'hui, relieraient
d'une façon plus ou moins continue le Groen-
land avec les terres de François-Joseph.
• En résumé, dit en terminant l'auteur de
ce travail, la question du pôle Nord, traitée
avec moins de parti pris etau moyen de plus
d'éléments qu'il y a quelques années, semble
pouvoir se formuler aujourd'hui dans les pro-
positions ci-après :
i 1° Il est impossible de rien conjecturer
quant à l'étendue relative des mers et des
continents de la calotte polaire, dont la sur-
face inexplorée est encore considérable;
» 2° Il est excessivement probable que cette
région est au moins aussi froide que la zone
qui la précède;
» 3° En ce qui concerne les explorations
ayant pour but de reconnaître la région même
du pôle, on ne saurait attribuer une supé-
riorité marquée à une route ou un mode de
transport particuliers. L'imprévu, qui résulte
principalement de l'inégalité d'un climat d'une
année à l'autre, contribuera toujours pour une
large part au plus ou moins de succès des
expéditions.
» Ces conclusions semblent aujourd'hui gé-
néralement acceptées; les chefs des plus ré-
centes expéditions, NordenskjÔld, Weyprecht
et Payer, se sont prononcés dans ce sens. •
Le capitaine anglais Nares a été chargé de
diriger une expédition toute récente dans les
régions arctiques. 11 quitta le port d'Uperni-
vich le 22 juillet 1875, et nous allons donner
l'analyse du rapport adressé par lui à l'ami-
rauté :
« Il fallut d'abord se frayer un passage dans
la baie de Bafnn, au milieu des glaces. A la
vue de l'équipage se déroula bientôt le ma-
gnifique panorama des montagnes de glace du
Groenland. On parvint sans encombre au cap
York, où l'on fit un court séjour. De là on se
rendit à Port-Foulke, où Ion jeta l'ancre;
c'est la station la mieux connue des mers
arctiques. Un courant chaud de l'Océan, com-
biné avec les vents du nord qui soufflent à
l'étroite entrée du détroit de Smith, y entre-
tient une sorte de printemps perpétuel.
■ De là l'expédition se rendit au cap Isa-
belle, où l'on vit les premières glaces, puis au
détroit des Hayes et au cap Albert. Pendant
tout le mois d août, on éprouva de grandes
difficultés et beaucoup de retard au milieu
des glaces. Enfin, le 85 août, on entra dans
mu port bien abrité, à l'ouest du cap Bellot.
C'e i U qu'on se décida à laisser le Ùiscovery
pour y prendre ses quartiers d'hiver.
» LAlert poursuivitseulsa route etparvint,
;'i midi, lu 31 août, a la latitude de 8" 24', le
point le plus élevé qu'aucun vaisseau ait ja-
mais atteint jusqu'il présent. ■
ARCT1CTIS s. m. (ark tik-tiss). Mamm. Syn.
de BENTURONO,
ARCTOCRANIE s. f. (ar-kto-kra-nl — du
gr. urfetos, ours, krania, cornouiller). Bot.
Sous-genre de cornouiller, comprenant les
espèces à tige herbacée.
AHCTOPHONUS, un des chiens du géant
Orion.
arctornis s. m. (ar-klor-niss — du gr.
arktot, ouïs; omis, oiseau). Entom. Genre
do lépidoptères nocturnes. Syn. d'AKCTIB.
ARCTOS, nom grec de la constellation de
l'Ourse.
Mini Hi\ nom du dieu-fleuve, père de
ARDÈ
Chloris, qui fut enlevée par Borée. C'est le
même que le Phase (aujourd'hui Ilioni).
ARCTOS, centaure qui combattit aux noces
de Pirithoùs.
• ARCUEIL, ville de France (Seine), cant.
et à 2 kilom. de Villejuif, arrond. et à 4 ki-
lom. de Sceaux, sur la Bièvre; pop. aggl.,
4,818 hab. — pop. tôt., 5,258 hab.
ARDAD, nom d'un génie malfaisant, dans
la religion parse. C'est une espèce de satyre,
qui, dans la croyance des Orientaux, égare
ceux qui voyagent la nuit, les conduit dans
un lieu désert et les égorge pour boire leur
sang.
ARDANT (Paul-Joseph), général français,
né en 1800, mort en 1858. Admis à dix-huit
ans à l'Ecole polytechnique, il passa ensuite
à l'Ecole d'application de Metz, devint lieu-
tenant du génie en 1822, capitaine en 1828 et
chef d'escadron en 1841. En 1842, Ardant fut
élu député à Metz et alla siéger dans les
rangs de la majorité. Peu après, il devint
lieutenant-colonel, chef du génie àïhionville,
puis à Paris (1846), et fut réélu député cette
même année. En 1849, il prit part au siège
de Rome et reçut le grade de colonel. En-
voyé en Orient en 1S54, il inspecta les places
occupées par les Turcs sur le Danube et
dans les Balkans. De retour en France,
M. Ardant devint successivement directeur
des fortifications de Paris, général de brigade
(1855) et membre du comité des fortifications.
En 18j8, le général Ardant assistait à des
expériences de tir à Viucennes, lorsqu'un
éclat de projectile \ înt le frapper à la tète et
l'étendit roide mort (25 novembre). On lui
doit : Considérations politiques et militaii'es
sur les travaux de fortification exécutés de-
puis 1815 en France et à l'étranger (1846,
in-8°); Nouvelles recherches sur le profil de
revêtement le plus économique (1848, in-s°).
ARDDHANÀRI, dieu indou, représenté avec
les deux sexes.
ARDÉAS, fondateur de la ville d'Ardée, an-
cienne capitale des Rutules. Il était fils d'U-
lysse et de Circé.
* AU DEC HE (département db i/), divi-
sion administrative de la France, dans la ré-
gion méridionale. Formé de la majeure par-
tie de l'ancien Vivarais, il tire son nom île la
rivière de l'Ardèche, qui y prend sa source
et le traverse de l'E. au S.-O.; il a pour limi-
tes au N. les départements du Rhône et de
la Loire, à l'E. les départements de l'Isère et
de la Drôme , dont il est séparé par le
Rhône; au N.-O. les départements de la
Loire et de la Haute-Loire, à l'O. le départe-
ment de la Lozère, au S. le département du
Gard. Sa plus grande largeur, du N. au S.,
est de 96 kilom., et sa plus grande longueur,
de l'E. àl'O., d'environ 73 kilom. Superficie,
552,665 hectares, dont 138,485 en terres la-
bourables, 43,058 en prairies naturelles,
29,045 en vignes, 65,627 en châtaigneraies,
64,302 en autres cultures arborescentes,
144,991 en pâturages, landes et bruyères ;
132,184 en bois, forêts, étangs, cours d'eau,
chemins et terres incultes.
Le département de l'Ardèche se divise en
3 arrondissements comprenant 31 cantons et
339 communes; ch.-l. de préfecture, Pri-
vas; sou s- préfectures, Largentiere et Tour-
non ; pop. tôt., 380,277 hab. Il fait partie de
la 15e région militaire, de la 8° inspection
des ponts et chaussées, de l'arrondissement
minéralogique d'Alais et de la 27e conserva-
tion des forêts; il ressortit à la cour d'appel
de Nîmes, à l'académie de Grenoble, et
forme le diocèse de Viviers, suffragant do
l'archevêché d'Aix.
Les terrains qui constituent le sol du dé-
partement de l'Ardèche sont de la nature la
plus variée et occupent à peu près tous les
degrés de l'échelle géologique. Les monta-
gnes dont il est presque entièrement cou-
vert sont des ramifications des Cévenneset
forment un vaste amphithéâtre, dont les as-
sises vont en s'abaissant du côté du Rhône.
On y distingue deux chaînes principales, celle
des Bontières ou du Mezenc et celle du Coi-
ron, qui s'en détache à Mezilhac. Les points
les plus élevés sout : le Mézenc (i,7GG met.),
situé au centre ; le Gerbier- de-Jonc ( 1 ,562 m.);
la Croix-de-Banzon (1,537 met.); le Ronc-de-
l'Aigle(l,428 met.), la Sagnette(l,503 met);
le plateau du Tanargue (1,528 met.). Ces
montagnes sont calcaires au bord du Rhône,
granitiques et volcaniques dans l'O. du dé-
partement. Elles font lo partage dos eaux
entre les deux mers ; les rivières qui en
découlent sur le versant O. coulent vers
l'Atlantique ; celles du versant E. se dirigent
vers la Méditerranée. Par sa pente générale,
lo département de l'Ardèche appartient au
bassin du Rhône; une partie de l'arrondis-
sement de Largentiere appartient seul.' h
celui de la Loire, dont elle possède la source.
La Loire naît au pied du Gerbier-de-Jonc,
commune de Sainte-Eulalie, coule du N. au
S. dans le département sur uno longueur de
35 kilom., s'y grossit de quelques ruisseaux,
le Vernasson, le Gage et la Veyradoyiv, pu
entre dans le département do la Haute-
Loire. L'Allier prend aussi sa source dans lo
département de l'Ardèche, au mon&Stèl'Q 1
Nutre-Dame-des-Neiges, et sépara C6 dépar-
tement de celui de la Lozère sur une lon-
gueur de 17 kilom. Il ne reçoit que des ruis-
seaux sans importance. Le Kliôue, qui l'on no
la limite E. du département pendant un cours
ARDE
d*> 140 kilom., a pour affluents : la Cance,
grossie de la Déome ; l'Ay, grossi de la Cou-
ranne et du Furon; le Doux, dont les prin-
cipaux affluents sont le Douzet, la Daronne
et le Duzon ; l'Erieux, qui reçoit les eaux de
la Saliouse, de l'Eysse, de la Glueyre, de
l'Auzène, de la Duniere et du Bouyon ; l'Ou-
vèze , l'Escoutay et enfin l'Ardèche , née
dans la forêt de Bauzon, d'une multitude de
ruisseaux tombant en cascades du haut des
monts du Vivarais, et qui, après un cours de
108 kilom., se jette dans le Rhône entre Saint-
Just et Pont-Saint-Esprit. Elle reçoit : le
Lignon, la Bourges, réunie à la Fontaulière ;
la Volane, la Salindres, le Sandron, le Luol,
l'Auzon, la Ligne, la Beaume, le Chassezac
et l'Ibie. Le seul lac un peu considérable du
département est le lac d'Issarlès (90 hectares
de superficie), qui recouvre le cratère d'un
volcan éteint.
Le climat, généralement sain, est variable;
très-chaud dans la vallée du Rhône, il est
tempéré dans les vallées du N., froid et
quelquefois très-âpre dans les Cévennes. Le
pays est essentiellement agricole; si la ré-
colte en céréales est en moyenne inférieure
à la consommation, la pomme de terre y sup-
plée et son exportation est même considéra-
ble. Les territoires de l'O., très-accidentés,
sont seuls à peu près stériles. Dans les ré-
gions du N. et de l'E., sur la rive droite du
Rhôue, s'étalent de beaux champs de blé;
les montagnes, quoique déchirées de gorges
étroites et sauvages, sont couvertes de châ-
taigniers, de noyers et de mûriers, et les
vastes plateaux qui Les dominent sont d'une
assez grande fertilité. Les productions sont
très-variées, à cause des modifications appor-
tées à la culture par les différentes éléva-
tions du sol et la multitude d'expositions di-
verses qui en résultent. Les plaiues produi-
sent du froment, du méteil, du seigle, de
l'orge, de l'avoine, du sarrasin, du maïs, du
millet, des haricots, des pommes de terre;
les coteaux présentent de grandes planta-
tions de vignes et d'arbres fruitiers; le mû-
rier tient, après le châtaignier, le premier
rang dans la culture arborescente, à cause
du grand développement pris dans le dépar-
tement par l'élevage des vers à soie. Ce sont
principalement les arrondissements de Lar-
gentiere et de Privas, où la température est
très- douce, qui se trouvent dans les condi-
tions les plus favorables pour la végétation
du mûrier et l'éducation des vers à soie. Les
produits des châtaigniers du Vivarais sout
connus de toute l'Europe sous le nom de mar-
rons de Lyon ; on les récolte principalement
à Vesseaux et aux Vans. Les vins du Viva-
rais sout également estimés; les meilleurs
sont les vins blancs de Saint-Pèray et les
vins rouges de Limony, de Mauves, de Cor-
nas, de Saint-Joseph, de Villeueuve-de-Berg,
de Labeaume, d'Alissas, de Rosières et de
Montréal.
Les animaux domestiques sont en général
d'une espèce chétive; les chevaux sont de
mauvaise race ; les ânes, les mulets et les
mules manquent de vivacité; les moutons ne
donnent qu une laine grossière; en revanche
leur chair est excellente, et les pâturages
engraissent de beaux bieufs; les vaches sont
bonnes laitières. D'immenses forêts cou-
vraient autrefois le pays et recelaient une
grande quantité de bêtes fauves ; elles ont
été en partie abattues, au grand détriment
des pays que les déboisements ont presque
ruinés, et la forêt de Bauzon, quoique en-
core considérable, n'en est qu'un débris. Ou
y trouve des loups, des renards, des fouines,
des belettes, etc. Le gibier à poil est rare
dans ce département; il ne consiste qu'en
lièvres et en lapins, mais le gibier à plume
abonde; les bartavelles du Vivarais sont re-
nommées, ce sont les perdrix rouges des
montagnes; la gelinotte, la caille, la grive
et, parmi les oiseaux de passage, le canard
sauvage, le vanneau, la bécasse, le pluvier,
la sarcelle sont aussi très-abondants. Les
rivières et les eaux vives recèlent des trui-
tes, des brochets, des carpes, des anguilles,
des perches, des barbeaux, des t.mcbes; le
Rliône fournit des lamproies, des aloses, des
esturgeons.
Pendant longtemps, l'Ardèche n'a été re-
garde que comme un département agricole;
il est devenu manufacturier, grâce à la cul-
ture du mûrier et à L'éducation des vers à
soie. Ou y compte aujourd'hui 40 filatures de
rurous et plus de 3oo fabriques de soie. Ou-
tre la production et la fabrication de la sole,
qui tiennent le premier rang dans l'industrie
du pays, il possède de grandes manufactu-
res de papier, dont la principale est a Anuo-
niiy ; des fabriques d huile de noix, des mé-
gisseries, des tanneries; la préparation de
peaux de chevreau pour la ganterie a uno
importance assez considérable. Sous le rap-
port dos mines et carrières, ce département
«■-.t un des plus riches du S. de la France. Il
possède des mines de fer, de bouille, de li-
gnite, de schistes bitumineux, d'antimoine ; le
Kaolin, le cristal de roche, le spath fiuor, la
pierre de taille, la pierre à chaux, la pouz-
solane, ls marbre, le porphyre et le basalte
sont en exploitation sur divers points. Les
marbres d Auriolles, de Chomerac et du
l'ouzin, le plâtre de Snlavas, le silex de Ro-
cliemaure, la pierre Lithographique de Crus-
sol et de Saint-Péray, la pierro de taille de
Ornas, de Bourg-Sain t-Andéol et de Viviers
sont surtout renommés.
ARDE
On trouve un grand nombre de sources
d'eaux minérales dans le département de
l'Ardèche; la plus célèbre est celle de Vais,
qui est très-fréquentée et dont l'eau s'expé-
die dans toute l'Europe; ensuite viennent,
celles de Saint- Lanrent-des-Bains et de Ney-
rac, puis celles de Desaignes, de Jaujac, de
La Boucharnde,de Maieols, de Saint - Marti n-
de-Valamas, du Cheylard, etc.; ces dernières
ne sont guère utilisées que par les gens du
pays.
Le département est traverse par 8 rou-
tes nationales d'un développement île 464 ki-
lom.; ce sont celles de Roanne au Rhône, île
Lyon à Beaucaire, de Pont-Saint-Esprit à
Mende, de Viviers à Clermont, de La Voulte
au l'uy, de La Voulte à Alais, du PuykAn-
nonay et de Nîmes à Moulins. Ce réseau est
complété par 29 routes dô| artementalesd'un
développement de 841 kilom. 11 est, en outre,
irvi par deux petits embranchements
de la ligne de Paris a Lyon et à la Méditer-
ranée ; le premier va de Saint-Rambert-
d'Albon à Annonay, et le second de Livron à
Privas; un troisième, de Chomérac à Alais,
t- t en construction.
* ARDÉE, village d'Italie, prov. et à 25 ki-
lom. S. de Rome, sur l'emplacement de VAr-
dea des Romains, la capitale des Rutules, la
ville de Turnus; 100 hab. environ. — Sou-
vent eu proie à la malaria, Ardée a con-
serve une partie de ses murailles antiques.
En \ enaut de Rome, «on traverse, dit M. Noël
des Vergers, pendants milles environ, des on-
dulations de terrain formées par les coui ants
de lave descendus des monts Albaius; puis
ou arrive sur le plateau dont Aidée occupe
l'extrémité méridionale. A un mille environ
de la capitale des Rutules, cette langue de
terre, qui diminue de largeur à mesure que
l'un s'avance vers le S., se trouve comme
barrée par une longue colline couverte de
bois, coupée au milieu de sa longueur par
une étroite ouverture. C'est Vagger ou bou-
levard qui défendait l'approche de l'ancienne
ville par le côté où elle était abordable. Cette
fortification atteint près de 20 met. depuis le
fond du fossé jusqu'à la crête du rempart. Le
je coupe dans la colline donne entrée
a un ancien faubourg de la ville, terminé à
l'autre extrémité par un second boulevard
encore plus haut que le premier. Cette fois,
on traverse le fossé sur un pont formé de
pierres énormes taillées en parallélogrammes
réguliers et ajustés sans ciment, comme celles
des murs de volterra.de Populonia, de Cossa
ou de Rosellœ. Quelques-uns de ces blocs ont
jusqu'à 3 met. de longueur. On est alors dans
la ville proprement dite... A l'extrémité mé-
ridionale de la ville se trouve la citadelle,
lotit à fait isolée par une tranchée qui sem-
ble artificielle. De ce côté, ses murailles, qui
couronnent le rocher à pic, sont très-bien eon-
01 l ées et dans leur ensemble offrent un as-
pect [eut-être plus saisissant que celui d'au-
cune autre ville do l'Etrurie ou du Latïum
maritime. La citadelle, dans l'enceinte de la-
quelle est aujourd'hui le village, n'est abor-
dable qu'au S.-O. Une pente douce conduit
à une porte du xve siècle, au delà de laquelle
il faut encore monter quelque peu pour se
trouver sur l'esplanade où une douzaine de
maisons chétives et le château des ducs Ce-
sariui forment le hameau moderne d'Ardea. •
Des fouilles faites en 1S52 ont fait découvrir
l'emplacement de la nécropole; des terres
cuites ont été recueillies.
ARDENAY, village de France (Sarthe),
cant. et à 8 kilom. de Mon fort, arrond. et à
22 kilom. du Mans ; 500 hab. L'n combat y fut
livre le 9 janvier 1871 entre les troupes fran-
çaises commandées par le général Paris et
les Allemands commandés par le prince Fré-
déric-Charles. Après une lutte vigoureuse,
notre gauche dut se replier dans les bois au
pied des Crêtes d'Ardenay, malgré la résis-
tance opiniâtre du commandant Corcelet,
jusqu'au moment où celui-ci fut atteint mor-
tellement. Vers le soir, les hommes étaient
harassés de fatigue, et le général Paris dé-
cida qu'on liatti ait en retraite des que la nuit
serait assez profonde pour que L'ennemi ne
pût voir notre mouvement. Nous avions
perdu une quarantaine d'hommes, dont 2 of-
ficiers, el nous avions eu 210 ble
AH DENISE, nom sous lequel on désigne une
i. m h l r h 11-.0 et boisée qui :■ étend en
B .que et dans le duché du Bas-Rhin.
• Cette contrée, dit M. A..-J. du Pays, s'é-
tendait beaucoup plus loin jadis; elle se coït
Sondait avec l'He revoie. Elle est la partie
extrême d'une grande ligne de fafte, du igée
c ne la chaîne des Upe de l'E. à l'O., et
qui, partant des i \ i arpathes el de la
Gai 1 ici e, traverse la Silésie, franchit le Rhin
entre Bonn et Coblentz, traverse la Bel-
gique (provinces de Liège, de Luxembourg
et de N' ....ut) et se dirige, en France, vers
Mézières et Amiens. La contrée belge de
I Ardenne, dans sa dénomination générale, a
pour limites : au N. la Vesdre (ou le chemin
de fer de Liège à Ver vî ers, qui en suit le
cours), au S. la S mois et la Lorraine, à l'E.
la Prusse rhénane; à l'O. le Condros. Les
plateaux humides du nord de l'Ardenne ont
reçu le nom de Boutes-Fanges ou Fngnes.
L'Ardenne forme un massif de 300 a |
très d'élévation, et d'environ 60 kilomètres
de largeur. « La parue centrale du massif,
■ entre la Meuse et l'Ainbleve, constitue l'Ar-
n demie proprement dite. La partie occiden-
nurri.i;uiNT
ARpE
taie, qui va en s'abaissant au delà de la
rive gauche de la Meuse, est quelquefois
nommée la Thierrache. L Ardenne, l
Gïvet jusqu'à la frontière de la Prusse, of-
fre de grandes forêts. Dans les éclaircîes
naturelles se développent de longues zones
stériles , couvertes seulement de plantes
basses ou rahougrîes, qui donnent à la
croupe des plateaux un caractère remar-
quable de tristesse et de maigreur. Mais de
I autre côté de cette région sévère, les
paysages sont coupés. En descendant vers
Virton par le versant du midi, la nature
prend quelque chose de plus riche et de
plus varié. Déjà commencent les belles
campagnes de la Lorraine. Les forêts se
déploient sur la plupart des bandes quart-
zeuses qui s'étendent du S.-O. au N.-E.
Dans des intervalles s'ouvrent de larges
croupes de schiste argileux, recouvertes
seulement de tourbes et de bruyères. La
nudité des Fanges offre le plus triste des ta-
bleaux. La pâte imperméable que fournit la
désagrégation du schiste argileux retient
les eaux du dos du plateau. On rencontre
de vastes marécages sur les croupes les
plus élevées, comme entre Malmédy et Ver-
viers, entre Houtfalize et Stavelot. Ces fan-
ges ont depuis quelques pouces jusqu'à 3 et
4 mètres de profondeur. Dans quelque
droits la tourbe est exploitée. De gros troncs
;de bouleaux y sontcouehès horizontalement
dans un état de conservation remarquable
et encore propres à la charpente. Ce qui
atteste pourtant l'ancienneté de ce travail,
c'est la présence des noisettes au milieu de
la tourbe, dans des cantons comme àBihain,
qui, de temps immémorial, sont privée de
noisetiers. Les crêtes anguleuses des ar-
doises n'offrent pas un aspect plus riche. •
(Houzeau, Géographie physique de la Belgi-
que.)
• Des crêtes décharnées; des vallées en-
caissées et sinueuses dominées par d après ro-
chers, de vastes plateaux couverts de bruyè-
res et de marécages, des forêts immenses en-
trecoupées de landes, tel est l'aspect sévère
que présente cette âpre nature. On marche
quelquefois pendant des 5 à 6 lieues dans les
bruyères. C'est en approchant des limites de
l'Ardenne, vers le Condros, et surtout vers
le bas Luxembourg, que les rivières s'encais-
sent de plus en plus. Là et dans le grand-
duché quelques cours d'eau sont contenus
dans des tranchées tout à fait abruptes.
> La température moyenne de l'Ardenne
est plus froide que celle du reste de la Belgi-
que. L'air y est vif; les races animalesysont
petites et vigoureuses ; on y elèvebeaueoup de
porcs. Le sol froid de l'Ardenne a été jus-
qu'ici peu favorable à la culture; mais ses
collines et ses plateaux non cultivés nour-
rissent de nombreux troupeaux de montons.
Cette contrée, jusqu'ici fermée au mouve-
ment industriel et au progrès de l'agriculture,
est destinée à subir de grands changements;
par suite des défrichements les vaines pâ-
tures iront diminuant d'étendue; et, si elle
perd ses nombreux moutons, elle acquerra
des champs rendus à la culture et amendés
par la chaux.
> Les forêts de l'Ardenne servent de retraite
à des cerfs, des chevreuils, des sanglier
loups, des renards. ■ On trouve le sanglier,
» comme le loup, depuis la Vesdre jusqu'à la
» Sémois. Plusieurs routes passent d'un coté
» a l'autre de l'Ardenne, soit en profitant des
» cols ou dépressions qu'on y rencontre, soit
■ en franchissant les bosselures les plus éle-
» vées qui la couronnent. L'une des plus in-
• téressantes et la pins caractéristique, sans
te, est la route de Spa à Malmédy
» (Prusse). En quittant le joli vallon de Spa,
■ dont les flânes roides et élevés sont cou-
» verts de sombres sapins, on s'élève vers le
o plateau par une route d une rampe facile,
» mais dont la montée se prolonge à p'-rtede
» vue. I, a vue (lorsqu'on est arrive sur les
» hauteurs) s'étend à une grande distfl
» sur des croupes sauvages et nues. C'est
• surtout d'une auberge i olée, appelée J/at-
» son-Leloup et située à prés de 600 m
• d'altitude, que cet horizon sévère se dé-
» roule.
» La route de La Roche à Vielsalm part des
■ bords de l'Ourthe, dont elle gravit Les 1 1-
■ ves pittoresques, et traver e d'abord une
■ zone de bois. Au delà de Samrée, les buis
• sont bientôt remplacés par des croupes
■ unies dont la verdure trompeuse cache des
■ fanges, C'est le plateau des Tailles, sur le
■ met duquel on traverse la chaussée de
i . ■■■ .i Houffalize.
» La route de Rochefort à Bastogne par
• Saint-Hubert ne passe pas sur des faites
i élevé . mais elle donne peut-être un
. . e plus nette du contra; te di
• régions. Jusqu'au pa > de lilomiue à
■ Grupont, la contrée est riante el cultivée;
"i qu'on b franchi la i i
. l' Ardent] ■ i m nenc - avec Bei foi êl
i déserts. \ I ■ eulement au delà de Saint-
■ Huberi qu -■' franchii la croupe I i .
» vée, qui ■ il pe a 600 m
» On s'enfonce do nouveau dans les boi .. I ,,■
■ plateau ne reprend un caractère nu et
i fan eux qu'en approchant de B istogne
(Houzeau , Géographie physique de in Belgi-
que.)
■ Toute eette contrée, comme on peut s'y at-
tendre d'après les d< n i iptiona précédent s,
ARDE
n'offrira point d'intérêt au voyageur a n I
rapport monumental ; mais, en revanche, elle
est riche en j aysages pittoresqu
d'un aspect sauvage. Quelques ruines d'ab-
bayes ou de vieux manoirs, perdus duis les
bois ou perchés au haut des rochers, méri-
teront de fixer son attention, eu même
que sa curiosité sera éveillée par les antiques
récits et les légendes superstitieuses dont la
tradition a gardé le souvenir. ■
ARDENNB ou ARDIIENNA (Rbmaclr n'),
poète latin moderne, né à Florennes, près de
Maubeuge, vers 1480, mort à M:ilines en
ir.24. Après s'être fait recevoir docteur ni
u troque jure, il vint à Paris pour y pei fec
tionner ses connaissances, puis il partit pour
Londres, où il fit l'éducation de que
jeunes seigneurs. Il revint à Paris en 1512,
m jusqu'en 1517, puis fut nommé
taire du conseil des Pays-Bas par Margue-
rite de Bourgogne. On doit à ce poe*
grammatum iibri très (Cologne, 1507, in-4");
, Palamedes^ Pallicia comœdia (Londres, 1512,
in-fol.); Amorum libri (Paris, 1513, in-4<>).
'ARDENMîS (département dks), divi-
! sion administrative de la France, dan;; la ré-
■ gion septentrionale. Formé de la haute Cham-
pagne et d'une partie du Hainaut fran-
çais, il tire son nom de la célèbre forêt dont
les restes couvrent encore sa partie N., et a
pour limites : au N. la Belgique, au N.-E.
le grand-duché de Luxembourg, à l'E. le
département de la Meuse, au S. celui de la
Marne, et à l'O. le département de l'Aisne.
Sa plus grande longueur, du N. au S., est de
105 kilom.; sa plus grande largeur, do l'E. à
l'O., de 102 kilom. Superficie, 521,023 hecta-
res, dont 300,467 en terres labourables,
51,248 en prairies naturelles, 1,004 en vignes,
5,876 en cultures arborescentes, 9,934 en pâ-
turages, landes et bruyères, 154,160 en fo-
rêts, bois, étangs, cours d'eau, chemins et
terres incultes.
Ce déparlement se divise en 5 arrondisse-
ments, comprenant 31 cantons et 5»l commu-
nes. Ch.-l. de préfecture, Mézières; oh.-l. de
sous-préfecture, Rethel, Rocroi, Sedan et
Vouziers; pop. tôt., 320,217 hab. La Loi con-
stitutionnelle lui attribue 2 sénateurs, et il
est représenté à la Chambre par 5 députés.
il fait partie de la 6» région militaire, de la
3& inspection des ponts et chaussées, de la
10° conservation des forêts et de L'arrondis-
sement minèralogique de ïroyes. Il ressortit
à la cour d'appel de Nancy et fait partie
du diocèse de Reims.
La région de l'Ardenne présente presque
partout un sol maigre et peu favorable à la
végétation. Il est jurassique dans la région
centrale, calcaire dans les montagnes du
N.-O. et du S.-E., crayeux dans la portion
S.-O. Sa partie septentrionale forme l'Ar-
denne proprement dite, contrée hérissée de
montagnes que couvrent des forêts ou que
tapissent des bruyères. Dans la région S.-O.
s'étendent de vastes plaines nues ou des ma-
récages; la région centrale et la vallée de
l'Aisne sont seules férules ; la apparaissent
les champs de ble, les vignobles et les ver-
gers; entre Mézières et Sedan, une sorte de
rempart naturel abrite les terre:, contre les
vents du N. et du N.-O. et les rend propres
à toutes les espèces fie culture. Dans son en-
semble, ce département peut .se diviser eu
quatre zones principales : la zone champe-
noise, qui est celle des vastes plaim
crayeuses et marécageuses; la zone axo-
nîenne ou vallée de l'Aisne; la zone cen-
trale, qui comprend une partie du canton de
Vouziers et les cantons de Buzancy, Grand-
pré, Mouzon, Carignan, Sedan, du chêne-
Populeux, du Mézières, etc., si célèbres de-
puis la première et la dernière invasion, et
enfin la zone aidemuuse, formée d'une par-
tie de l'arrondissement de Mezieres et de
celui de Rocroi.
Le vaste plateau que forment les monta-
gnes du département est une ramification
des monts Faucilles, qui relient le plateau
do Langres à la chaîne des Vosges. Il oc-
cupe I espace compris entre la Meu
l'Aisne et prend au-dessus du plateau de
Saiut-Mihiel le nom de plateau d'Argon i e.
Les points culminants de ces plateaux n'ont
guère que 400 ou 500 mètres d'altitude au-
dessus du niveau de lu mer et se trouvent
pour la plupart dans L'an ondîssement do Ro-
croi. Le département fait partie de deux
grands ba , ci Lui du Rhin par la '■■■
et, celui de la Seine par l'Aisne. La M
traver' dans 1 Ute sa longueur du S. au N. ;
entrée près de Létanne, elle sort à
après un cours de 178 kilom., pendant
elle reçoit : la"Vence, Le ( hi r
Vrigne, La Sorraonne, grossie du Thinj la
Semoy et la Houille. L Aisne entre dans le
\ [demies a Coud. 1
try et en sort au-dessous d'Asfeld pour en-
trer dans le département uuqu<
son i ; elle reçoit dans les Arden ■
elle a un i out i 9î til ■■-, la Retourne et
la Vaux. TTno autre petite rivière, l'Aube,
qui pi end le d
. eaux, est un affluent de 1 1 li e. I •■
nombreux, mais d n'j
.i. donne
le nom le la Fosse-au
Signy-1' Abbaye, et dont on n'a
pu d | ■
autrefoii es de la Ch
gne. I.e plateaux de L'arrondissement de
ARDE
193
Rocroi sont converti de marais dont on ex-
trait do la tourbe.
Le climat est sujet à de brusques varia-
tions; il est ■ -.-■...- élément froid; les hivers
sont longs et pluvieux le h l'été
sont parfois intenses, mais seulement
dant le milieu du jour, les nuits restant tou-
jours fraîches. Les mois de septembre et
d'octobre, presque constamment secs, sont
les plus agréables de l'an
Le département des Ardennes avait au-
trefois pour seule richesse le produit th
forêts; il y a joint, par
d assez grandes ressources agricoles. Lee
forêts ont été abattues sur la fro
"tuent livre à la charrue :
marécages ont été drainés, et
qu'ils étaient sont devenus prt
récolte beaucoup de grains dans les 1
vallées de la région centrale, un des plus ri-
ches pays de la France pour les blés;
gion méridionale produit des vins
les pâturages sont aboudants et
Les bœufs et les vaches qu'on j
d'une petite espèce, mais vigoureuf
mouton des Ardennes est renon
qualité de sa chair et ta ti
Les forêts et bois taillis couvrent envïi
cinquième du département, et leur exj
tion est très-fructueuse. Par une u é
speeiale au pays, après la coupe d'un -
on brûle les branchages, les feuilles, tous
les débris qui restent sur le sol, en ayant
bien soin de ne pas endommager les racines
laissées en terre ; on lab
pendant deux année con é< u< > v ■ on
menée en céréales, seigle, bl rouavoh .
les nouvelles pousses sont alors
a gagné deux récoltes sans mn taire |
au taillis. Les forêts abondent en sangliers,
chevreuils, lièvres et lapins; les renards et
les loups s y sont multipliés, malgré la
incessante qu'on leur fait ; dan
c'est le gibier d'eau ou Les oiseaux de passage
qui dominent. Les rivières sont très-poisson-
neuses; les écrevisses de la Meuse ont une
réputation presque égale à celles du Rhin.
L'industrie est très -développée dans ce
département et répandue jusqu
plus petites communes. L'abond
nés de fer, qui se trouvent sur b
points du département, a Brévilly, Champi-
gneulle, Le Cb&telet, Écogne, Grandp é
Perte, Uontigny, Omont, Poix, Sommet
Tailly, Vesly, Nouait, Raucourt, i te.
veloppé partout l'industrie métallique ; la fa-
brication de la ferronnerie de toute e
la clouterie, la taillanderie, lu fabrication
des enclumes, des marteaux, des bigornes,
des essieux d'artillerie, des faux
la tôlerie, la tréfile rie et la ferblantei
cupent une grande partie de la popu
Le cardage,le peignage, la filature, le tis-
sage et le tricotage de la laine forment nue
seconde branche très-florissant-- de l'indus-
trie des Ardennes; la man
de Sedan est la plus importante de toute
l'Europe. Viennent eu tri -
nerie, la fabrication du enivre jaune ou lai-
ton, les verreries, l'exploitation des ardoi-
sières et des carrières de pierre, les fa-
briques de blanc de céruse et de blanc
de plomb, la boîssellerie» etc. L'exploitation
du marbre se fait dan i
les carrières de pierre de i n uom-
i 'environ 500; le
Haybes, Rocroi, Rin rla
res, Deville, Monthermé, Revin
avec celles d'Angers. La
tée dans la vallée de la Bar, ai.
croi, etc.; on trouve encore dan. le
tement de la houille, du plomb, de la cala-
mine, de l'argile à creuset, du sable propre
à la vitrification, du grès, de la pii .
chaux, etc.
Le département est traversé par 7
nationales d'un développement de as»; l.
et qui mettent le chef-lieu
avec Paris, Strasbourg, Cologne, Dunî
et Bruxelles ; les routes départementales sont
au nombre de 9, ayant une étendue île 211 ki-
lom. H est, en mure, desservi .
principaux embranchements delà ligue de
l'Est, le chemin de fer de Reims à Qivet;
deux sous-embranchements relient Mezieres-
Charleville àTInonville et à Hirson ; la n
ignie exploite encore les chemins de
fer d'intérêt local d'Amagne à Vouziers, de
daugia a Raucourt, de Carignan b
deusa à Vrigne-aux-
Bois et de Monthermé a Laval-Dieu. I i
roÎ08 ferrées ont un developp
de 266 kilom. Une autre voie d
cation mpo anal des Arn.
i lier Les pis e I
Lse SU h a [dan autrefois projeté par
I, Minois. Il établît une communication
la Meuse et l'Aisne et traverse une partie du
département du N. au S., depuis Le Chesne
jusqu'à Semuy.
•ABDBNTBS»bourgdeFrance(Indre). ch.-l-
de cant-, arrond. et a M ki OtD.
roux, sur l'Indre; pop. aggl., 69i hab.— pop.
toi., 2,449 hab. Eglise Saint-Martin, en partie
i an i, la 6e parmi les monuments b
ara i emplacé l'antique Àterea
a la rablethei i nne, C'est là que la voie
i tri'i um a .1 . fran-
t l'Indre, à l'endroit n trouva
le pont actuel et tout pré de l'église Saint.
Martin. On peut encore, à partir do là, suivre
194
ARDO
cette voie presque sans interruption, à tra-
vers la forêt de Ch&teauroux, jusque près des
bords de la Bouz:nme.
ABDÉOLE s. f. (ar-dé-o-le). Ornith. Syn.
de DROMK.
* ARDES SCR-COUZE, bourg de France
(Puy-de-Dôme), ch.-l. de cant., arrond. et à
20 kilom. d'Issoire; pop. »ggl., 1,137 hab. —
pop. tôt., 1,412 hab. Ce bourg est l'ancienne
capitale du duché de Mercœur.
ARDESCUS, dieu-fleuve, fils de l'Océan et
de Téthys.
ARDIAL1EN s. m. ( ar-di-a-li-ain ). Lin-
^■uist. Dialecte roumain, parlé en Transyl-
vanie.
ARD1BÉHECHT, un des amschaspands ,
dans la mythologie parse. 11 préside au feu,
à la santé et aux fruits de la terre. Le
dixième mois de l'année, qui lui était consa-
cré, portait son nom.
ARDINGELLI (Nicolas), cardinal italien,
né à Florence, mort en 1547. Il acquit la fa-
veur du cardinal Farnèse, qui devint pape
sous le nom de Paul III, puis devint secré-
taire d'Alexandre Farnèse, neveu de ce pon-
tife. Ardingelli fut envoyé en France avec
la mission de chercher à réconcilier Fran-
çois I«r avec Charles-Quint, puis il accom-
pagna Alexandre Farnèse, devenu cardinal,
en Espagne, en Allemagne et en France. Eu
recompense de ses services, il reçut le cha-
peau de cardinal. On lui doit, outre quelques
poésies latines, un ouvrage intitulé : De ne-
yotîatione sua pro pace ineunda inter Caro-
tum V et Franciscum.
ABDINGHÊLIE s. f. (ar-daïn-ghé-lX). Bot.
an tes, de la famille des euphor-
biacees. Syn. de kirganélie.
ARD1T1 (Louis), compositeur italien, né à
Crescentino, près de Verceil (Piémont), en
1822. Elevé du conservatoire de Milan, il y
étudia le violon et la composition, et, dès
l'âge de dix-sept ans, il se produisit dai
concerts. En 1841, le conservatoire de Milan
joua un opéra de sa composition,/ Briganti,
Après avoir été chef d'orchestre dans divers
théâtres d'Italie, M. Arditi partit pour l'Amé-
rique, donna des concerts à Cuba et aux
Etats-Unis et fit représenter a New-York,
en 1856, son opéra intitulé la Spia. L'année
suivante, il se rendit en Angleterre et fut
nommé peu après chef d'orchestre du théâ-
tre de Sa Majesté, a Londres. Sous son ha-
bile direction, cet orchestre a acquis une ré-
putation méritée. Habile virtuose, M. Arditi
est un compositeur de mérite. On a de lui
des duos pour piano et. violon ou pour vio-
lons sur des motifs d'opéra, un sextuor de
bravoure pour violons, violes, violoncelle et
contre-basse, des morceaux variés et notam-
ment une valse, II Bacio, dont la réputation
est devenue européenne.
ARD1ZZON1 (Antoine), écrivain italien,
mort a Naples en 1699. 11 étudia les lettres
et la philosophie à Naples, se joignit ensuite
à une mission envoyée a Goa, puis revint en
Europe. Apres avoir passe quelques années
a Lisbonne, il retourna à Naples, où il ter-
mina sa vie. Ardizzoni a écrit des ouvrages
en •' tlieu et en portugais. Nous citerons les
sui\ ots, qui appartiennent à cette dernière
langue : NascimentoB da mayesdade del rey
husso senhor dom Juan II de Portugal (Lis-
bonne, 1640); Sandades da India manifesta-
des as mayeslades de Portugal (Lisbonne
1652).
ARUJOlirSA. nom du troisième Pandava,
fils du dieu Indra et aini de Crichna. Ce
dernier lui révéla sa nature divine et l'in-
struisit de l'ordre qui règne dans le monde.
C'est un des plus beaux passages du Maha-
bharata.
ARDOINA (Anne Marie), femme poète ita-
lienne, née en 1672, morte en 1700. Son père,
Paul Ardoini, prince de Pallizzo, lui rit don-
ner une brillante éducation. Eli'1 apprit le
latin, les belles-lettres, les ails et S adonna
avec succès a la poésie. A vingt-cinq ans,
elle épousa le prince do Piombino, qui la
laissa veuve au bout d'une année, et, deux
ans plus tard, elle mourait à sou tour. On lui
doit des poèmes latins, des poésies italiennes
publiées sous le pseudonyme de Geiiida F»-
(-«■i», dans les Hune degii Areadi; un ou-
vrage i un i.ul" Rosa Parnassi plaudens trium-
jtho imperiali 6'. M. C. Leopoldi de Austria;
le prologue -les Itivali generosi de Zeuo
(K , 1607), etc.
• ARDOISE s. f. — Encycl. Cei taines car-
rières d'ardoise Bout exploitées à ciel dé-
couvert; mais, dans Le plus grand nombre, on
est oblige Oe creuser des galeries plus ou
moins profond* s< On se pour pi u-
tiquer des tranchées dans les bancs, puis on
détache le i blocs, qui i efendus
avec des coins de fer ou de bois. Tou les
hommes «pu travaillent dans une ardoisière
■
parmi eux les ouvriei i d'a-bas, qui l
lent au fond de la cai ouvriei d'à-
haut, qui fendent les blooB en Lames minces
,.i, donnent h celb ci les formes convena-
!.. n des travaux du fond i .t.
ie a J ii c d'à-bai , dont ta fo
coni iptitudes
i.
Lu quantité à'ardoiset I bi
ARlil
ment est de 141,864,000, dont la valeur s'é-
lève à 2,713,000 francs.
En Angleterre, M- M ignos esl le créateur
d'une industrie toute nouvelle, «.-elle .i.- Y or-
dùise entaillée. Il prit un brevet en 183 el
il possède aujourd'hui, a Pimlico (quartier de
Londres), une usine importante pour la fa-
brication de ce produit. Pour appliquer les
couleurs sur Y ardoise, on prépare ces cou-
leurs épaissies avec un vernis. Lorsque l'ar-
doise est recouverte de son enduit coloré, on
la met dans un four chauffe à 200° ou 300»
et on la laisse huit à dis. jours dans ce four.
Cet enduit est alors parfaitement fixé et il
ne s'enlève pas, même quand on s'est servi
de i'ardoise pendant plusieurs années.
On emploie l'ardoise émaillée pour faire
des tables, des consoles, des cheminées ou
des poêles, des baignoires; on en revêt les
parois des appartements, ou en fait des va-
ses, des piédestaux, des autels, des pierres
tumulaires et même des billards.
ARDOU1M ( Alexis -Beaubmn), historien
haïtien, né en 1796, mort en 1865. Il joua un
rôle assez important dans les affaires de la
république d'Haïti, prit parti pour Guerrier
contre Pierrot et devint, sous la présidence
du général Riche, qui succéda à Pierrot en
1846, président du sénat haïtien. Riche étant
mort subitement en 1847, le sénat, chargé
d'élire le chef de l'Etat, procéda à huit scru-
tins consécutifs sans arriver à s'entendre sur
le choix d'un président de la république. Ce
fut alors qu'Ardouin proposa de nommer le
général Faustin Soulouque, qui fut en effet
choisi (îermars 1847). Peu après, Soulouque
nomma Ardouin ministre d'Haïti près du gou-
vernement fiançais. Pendant son long sé-
jour à Paris, Ardouin, qui, bien que nègre,
avait un esprit cultivé, composa et publia:
Etudes sur l'histoire d'Haïti (Paris, 1853-
1861, 11 vol. in-so), avec portrait. Apres la
chute de Soulouque, il rentra dans la vie
privée.
ARDRÂ s. f. (ar-drà). Nom d'un des nak-
enatras ou mansions lunaires, daus l'astro-
nomie iudoue.
'ARDUES, ville deFrance (Pas-de-Calais),
ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom. de Saint-
Orner, dans une plaine fertile ; pop. aggl.,
1,060 hab. — pop. tôt., 2,143 hab. La pnnci-
pale industrie de la ville d'Ardres est la fa-
brication du tulle ; cette localité est reliée par
un canal à Calais et à Gravelines. La station
du chemin de fer de Paris à Calais est éta-
blie à 5 kilom. au N., à côté du pont Sans-
Pareil. C'est un pontàquaire branches, jeté
au-dessus des canaux de Calais à Saint-Omer
et d'Ardres à Gravelines, qui s'y croisent à
angle droit. Ce pont, remarquable par la har-
diesse de ses voûtes, a été construit en 1752,
par l'architecte Beffara, sur les plans de l'in-
génieur Barbier.
ARDUINE s. f. (ar-du-i-ne). Bot. Genre de
plantes, de la famille des apocyuées, tribu
des carissées, réuni au genre carisse.
ARDU1N1 (Pierre), naturaliste italien, né
a Vérone. Il vivait durant la seconde moitié
du xvme siècle. On ne possède aucun détail
sur sa vie, et il n'est connu que par la publi-
cation de quelques ouvrages de botanique,
parmi lesquels nous citerons : Animadver-
sionum botanicarum spécimen , publié a Padoue
en 1759 et accompagné de planches, qui pa-
rurent à Venise en 1764; Memorie di OSser-
vozioni e d'esperienze supra la eultura e gli
usi di varie piante che servir possono ait' econo-
mia (Padoue, 1766, in-4°). Linné avait dési-
gne sous le nom d'arduinia un genre de [lian-
tes qui depuis a été réuni à celui des carisses.
ARDUINO (maestro), architecte et sculp-
teur italien, né à Venise. Il vivait au xve siè-
cle. On ne sait rien de l'existence de cet ar-
tiste et fort peu de chose de ses œuvres. Ce
fut lui, dit-on, qui commença la construction
de l'église de San-Petronio, à Bologne.
Comme sculpteur, on cite de lui une Vierge
tenant l'Enfant Jésus, qui appartient au mo-
nastère del Carminé, dans la même ville.
ARDV1ÇOUR, un des izeds femelles, dans
lu religion parse.
ARÉA, surnom de Minerve, a Athènes. Elle
y avait un temple construh des dépouilles
des Perses au combat de Marathon. Oreste,
après sa purification, éleva aussi un autel à
Minerve Aréa. Il Surnom de Venus a Sparte.
Il Fille de Cleoehus et amante d'Apollon, qui
la rendit mère de Milétus.
ARED, nom de l'ange qui préside, dans la
religion parse, au vingt-cinquième jour de
chaque mois solaire do l'année djélaléei
ARÉG1SE le', duc de Bénévent(391-6U). Il
reçut d'Agilulf, roi des Lombards, la l
Beuévent, qui prit depuis lui le titre de du-
ché. Il conquit Crotone sur les Grées en 596.
AKÉG1SB II, duc de Bénévent de 758 a 787.
i ..m d'échapper a l'autoi ité de i iharle-
e et prit le titre de prince indép ndant;
mais, après treize ans de lutte, il fut con-
gé se soumettre et devint feudataire
du roi 'l'Italie.
AEÉtioMS, femme d'Ampycus et mère du
devin M
ABB1LYCUS, chef trovon, tué par l'a-
ahli hum S, roi d'Aroé, en Béotie, époux
de Pbilomeduse et pore do Mciu-mIuus. 11
ARÉN
avait été surnommé Corynète, parce qu'il se
servait d'une massue dans les combats (gr.
fcorunij massue). Il fut tué dans un chemin
étroit par l'Arcadîen Lyeurgue, qui le sur-
prit en traître. (Iliade.)
aRÉIUS, un des Argonautes, fils de Bi i
et de l'ero.
ARENA, ancienne ville de la Palestine, de
la tribu de Zabulon, sur la route de Nazareth
à la mer de Tibériade.
ARENA (SAN-P1ER-D'), ville d'Italie ou plu- '
tôt faubourg manufacturier qui précède Gè- !
nés (4 kilom.); 20,000 hab. environ. Beau-
coup de rues sont sillonnées de rails. Il y a
plusieurs fonderies occupant un grand nom-
bre d'ouvriers; lapins importante passe pour
l'établissement métallurgique le plus consi-
dérable de toute l'Italie.
* ABÉNAIRB s. m. — Entora. Genre de
coléoptères, de la famille des carabiques.
Syn. de cicindële.
— s. f. Ornith. Syn. de sandkrling et de
TOUKNEPIERRE.
— Moll. Syn. de ligule.
ARENDS (Jean), peintre hollandais, né à
Dordrecht en 1738, mort en 1805. Il étudia
son art dans sa ville natale, où il eut Ponse
pour maître, puis à Amsterdam. De re-
tour à Dordrecht, il peignit dans des genres
très-divers, mais fit particulièrement des ma-
rines. Par la suite, il alla habiter Middel-
bourg, où il produisit un grand nombre de
paysages et des tableaux de genre dans les-
quels il représentait des scènes familières et
champêtres. Au bout de quelques années de
séjour dans cette ville, Arends revint à Dor-
drecht, qu'il ne quitta plus. Les œuvres de
cet artiste attestent un taleut réel et sont
estimées.
ARÈNE (Paul-Auguste), écrivain français
et poète provençal, né à Sisteron (Basses-
Alpes) le 26 juin 1843. Après avoir terminé
ses études au collège de sa ville natale, il
suivit les cours de la Faculté des lettres d'Aix,
et, pourvu de son diplôme de bachelier, il de-
vint maître d'étude au lycée de Marseille, où
il resta un an. Reçu licencié es lettres,
M. Arène vint à Paris occuper le même em-
ploi au lycée de Vanves. "Vers cette époque,
il présenta à M. de La Rounat, directeur
de l'Odéon. qui l'accepta, le manuscrit de
Pierrot héritier. Cette pièce en un acte et
en vers, représentée le 20 octobre 1865, ob-
tint le plus vif succès et se maintint pendant
quelque temps au répertoire. Il quitta dès
lors l'Université et écrivit beaucoup de vers
dans les revues littéraires, tout en donnant
des leçons de français pour vivre. Lis d'a-
mitié avec Alphonse Daudet, il lui dédia son
premier roman, Jean des Figues (1870). Cette
production charmante, peut-être la plus ori-
ginale de l'auteur, le plaça parmi les meil-
leurs conteurs de ce temps-ci. Il fit jouera
l'Odéon, le 15 janvier 1873, en collaboration
avec Valéry Vernier, un à-propos en un acte,
en vers, les Comédiens errants, qui réussit.
Il composa seul, la même année, le Duel aux
lanternes, un petit acte en vers qui fut éga-
lement bien accueilli du public au théâtre de
la Tour-d'Auvergne, et dont il existe une
édition avec des illustrations à l'eau-forte. Il
donna ensuite avec Charles Monselet, au
Théâtre-Français, Y Ilote, comédie eu un acte,
en vers (1875). «Comme forme, dit M. Albert
Delpit, V Ilote est irréprochable. Quels jolis
vers, colorés, sans chevilles et pleins de ces
surprises de langage qui sont le régal des
délicats! les deux poètes ont écrit des vers
ensoleillés. Jamais de tons gris. » Il publia
en 1876 plusieurs récits provençaux, sous le
titre de la Gueuse parfumée, avec cette épi-
graphe empruntée au poète Godeau : « La
Provence est fort pauvre, et comme elle ne
porte que des jasmins et des orangers, on la
peut appeler une gueuse parfumée. ■ Ce vo-
lume contient, outre Jean des Figues, quatre
nouvelles: le Tor d' E>Urays,\& Clos des âmes,
la Mort de Pan, le Canot des six capitaines
(1 vol. in-18).
M. Paul Arène a collaboré à un grand
nombre de journaux. 11 a fait des articles de
critique et de fantaisie an Masque, à YErlatr,
au Nain jaune, au Figaro quand il était ré-
publicain, au Corsaire, au Petit Journal, k
Y Evénement et tout récemment k la Tribune,
11 a été chargé un un durant de la corres-
pondance politique du Progrès libéral de
Toulouse. Ou a de lui des vers parodiques
dans le Parnassiculet contemporain, édité
par Julien Lemer.On lui doit encore, dans le
Tour de France , un Voyage à Avignon et
dans le Comtat. M. Paul Arène est aussi un
poète provençal distingué; il est rédacteur
a ce titre de VArmana prouvencan, qui suu-
prime chaque année :. a v igiioii. — Sun frère
. . i, .Iules Akène, interprète de la légation
de France a Pékin, est auteur de la Chine
familière et galante (1876, i vol, in-18). Cet ou-
vrage contient des détails fort curieux et
trè .Mi. issants sur les mœurs des Chinois
et surtout des Chinoises. Ou y trouve, indé-
pendamment de la traduction 'i'1 quelques
chansons ou nouvelles, quatre oomédies : le
Bracelet, lo Débit de thé de VArc-de-fer, la
Marchande de fard et la Fleur Palan enle-
i uiere, de Sou-tchoou, est la plus
n .n 1 1 quable.
ARÉNÉ, tille d'CEbalus el Me Qorgopht ,
Kilo épousa Apharée, sou frère utérin, que
AREU
sn mère avait eu de Périérès, roi de Messène,
son premier mari, et eut de lui Lyncée, Idas
et Pyrus. Certains ;nueur> t'-uu Arêné rille
d'CEbalus et de la naïade Batee.
* ARÉOLE s. f. — Espèce de tortue ter-
re, i re.
ARÉOXENE s. m. V. AR.EOxkm:, au t. 1er.
AKESKOUI , dieu de la guerre, chez les
Hurons.
ARESTHANAS on AHISTHANAS , nom du
pâtre qui éleva Kseulape. Il gardait son trou-
peau sur le mont Titbeion, près d'Epidaure,
et était à la recherche d'une de ses chèvres,
lorsqu'il l'aperçut occupée à allaiter un petit
enfant. Cet enfant était Eseulape, que Coro-
nis, sa mère, avait exposé en ce lieu.
ARESTOR, époux de Mycène, fille d'Ina-
chus, et père d'Argus Panoptes. Quelques
auteurs en font aussi le père d'ïo, l'amante
de Jupiter.
ARESTORIDE. nom patronymique d'Argus
Panoptes, fils d'Arestor.
ARÉTAON , un des principaux guerriers
troyens, qui fut tué par Teucer. (Iliade.)
ARÉTAPHILE , fille d'iE-lator. Elle vivait
à Cyrène a l'époque des guerres entre Mi-
thridate et les Romains. Nu-ocrates, tyran de
Cyrène, s'éprit d'elle, fit mourir son mari et
l'épousa. Elle subit cet affront, mais jura de
se venger et de délivrer du même coup sa
; i . Elle tenta d'abord de l'empoisonner,
mais échoua. Elle maria sa fille au frère du
tyran cl, amena son yeudre à faire assassi-
ner Nieoeratès; mais elle ne fit que changer
le tyran de son pays, car Leandre, s étant
emparé du pouvoir, se montra aussi intraita-
ble que son frère. Elle résolut de le perdre
et lui persuada de se rendre sans armes au-
près d'Anabus, roi d'une peuplade de Libye
avec lequel il était en guerre. Elle avait elle-
même pris soin de mettre ce roitelet dans ses
intérêts, et lorsque Lèandre arriva près de
lui pour signer un prétendu traité, il fut
s usi et livre aux Pyrénéens, qui le tuèrent
et offrirent le pouvoir à Arétaphile. Celle-ci
le refusa et mourut dans l'obscurité.
ARÊTE, fille de Rhexénor , épouse d'Alci-
noiis, roi des Phéaciens, et mère de Nausi-
caa. (Odyssée.)
' ARÉTHUSE s. f. (aré-tu-ze — nom my-
thol.). — Planète téleseopique découverte par
M. Luther.
ARÉTHUSE, une des Hespérides , selon
Apollodore. Il Mère d'Abas , qu'elle eut de
Neptune.
ARÉTHYUÉE, grande chasseresse, fille
d'Aras , sœur d'Aoris et mère de Phlias ,
qu'elle eut de Bacchus. Aréthyrèe, sou père
et son frère étaient révérés à Phlioute, sui-
vant Pausanias, comme héros nationaux.
ASÉTIASTRE s. m. (a-ré-ti-a-stre — rad.
! arène). Dot. JSous-geure de valérianes d'A-
mérique.
* ARÊTIER s. m. — Intersection plane de
deux berceaux ayant même plan de naissance
et même montée.
ARÊT1N (AngeGAMBiGLiOM, dit), juriscon-
sulte italien, né âArezzo. Il vivait au xve siè-
cle ; il étudia le droit à Bologne, OÙ il se fit
recevoir docteur, et il devint, successivement
nssesseur à Pérouse, ii Rome et questeur à
INursia. Ayant été l'objet des plus graves
aeeusa tiens, il fut jeté eu prison et n'échappa
a la peine capitale que grâce k l'interven-
tion de puissants protecteurs. Rendu à la li-
berté au bout d'une année d'emprisonnement,
Aretin alla habiter Kerrare, où il enseigna
le droit. On lui doit plusieurs ouvrages, no-
tamment : Tractât us de malefictis (1472),
très ouvent réédité; Commentarii in qua-
tuor tnstitutîonwn Justiniani libros ( Spire ,
1480); Trnctatus de tt-stamentis (Venise,
I ' . Consilia sen responsa (Venise, 1576);
lentarii ad titutum Panaectarum Oe re
judicata , item interprétât"» ad titulum De
appellationibus (Venise, 1579), etc.
* wtÉ'i'lN (Karl-Maria, vicomte n), histo-
rien allemand. — Il est mort a Berlin en isôs.
AHETINl, ancien peuple de l'Italie, dans
l'Ecrurie. Pline les distinguait en trois clas-
ses, Veteres, Fidenses et Juliensest du nom
des trois villes qu'ils habitaient, Arretiuiu
\ etus, Arretium Kidens et Arreùum Julium.
Les deux dernières ont complètement dis-
paru ; la première est devenue AltKZZO.
* AHETTE, bourg de France (Basses-Pyré-
nées), cant. et à 3 k loin. d'Arainits, arroud.
n 1 is kilom. d'Oloron, sur la rive droite du
V.i t-d'Arelte ; pop. aggl., l,07i> hab. — pop.
loi ., £,065 hab.
ARÊTUS, fils de Priain. Il fut tue par Au-
tomédon. il Un dos fils de Nestor.
Auiuis, surnom de Jupiter. CEnomaùs sa-
criti 11 a Jupiter Aréus chaque fois qu'il se
disposait à lutter a la course contre les pré-
tendants de sa lille Hippodainie. 11 Centaure
un' par liry.ts aux UOCOS de l'irilluuis.
ARÉUS , fils d'Aerotatus et roi do Sparte.
II moula sur le troue à la mort de son grand*
père, Cléoinène II , l'an ;>oy avant l'ero vul-
1 »it ne sait rien sur les vingt premières
son règne. Vers 283, il se rendit
01 » rete, a 1 . ■ n \ m .11 ■:, et revint
précipitamment dans ses Klats, qu'attaquait
Pyrrhus, roi d'Ëpire. Il le trouva pies de La-
ARGE
cédémone et l'obligea à se retirer. II prit,
quelques années plus tard, la défense des
Athéniens, auxquels Antigone Gonatas avait
aux environs
•inthe dans un combat livré contre ce
prince. Son rils Acrotatus lui succéda en l'an
S68.
AREZZO (Scipion Bcrali d'), cardinal ita-
lien, ne h Atri, près de Gaète, en 1511, mort
a Naples en isîs. Reçu docteur en droit :t
Bologne, il alla s'établir a Naples, où il ac-
quit une grande réputation comme a\
En 1550, Charles-Quint l'appela à faire partie
du conseil du royaume de Naples. Cinq ans
plus tard, pour une cause inconnue, Arezzo
onna le monde et s'enferma, sous le
nom de frère P«l, dans un couvent de
i e (I, en 1562, il fut nommé
archevêque de Brindes; mais il refusa ces
fonctions pour ne pas quitter la vie monas-
tique. Ce prince ayant voulu établir en Italie
I abominable institution de l'inquisition, qui
a si puîssamn boé à la déc i
monte de l'Espagne, Arezzo fut chargé par
les Napolitains de se rend, e a Madrid, afin de
ruer Philippe II de son détestable pro-
jet. Sa mission fut couronnée de succès et,
par là, Arezzo s'attira la reconnaissance des
habitants de Nuples. Peu après son retour
en Italie, il fut appelé à Rome, ou il remplit
diverses fonctions ecclésiastiques. Nommé
i - de Plaisance en 1568, il devint car-
dinal en 1570 et, six ans plus tard, archevê-
que de Naples. Il a publié les constitutions
u'un s\ oode provincial tenu à Plaisance
(Vemne, 1570, in-4°).
* ARFEC1LLES, village de France (Allier),
cant. et a M kiloin. de Lapaiisse ; pop. aggl.,
769 hab. — pop. tôt., 3,296 hab. Corderies,
filatures, teintureries, moulins, etc.
ARFIAN (Antonio dk), peintre espagnol, qui
vivaii au xvte siècle. 11 s'établi a Séville,
assez longtemps, il fit à la dé-
ralives qu'on
exportait dans l'Amérique du Sud e qui
et.. [rut «ies u nées à orner l'intérieur «i
sons. Grâce a ce genre de travail, il acquit
une grande habileté de* brosse et il songea
alors à faire de la peinture sérieuse. D
but, il entra connue élève dans l'atelier de
Luis de Vergas. De Artian s'adonna alors
principalement a la peinture religieuse. Eu
temps, il acquit la réputation d'un
loris te.
U excellait à rendre la perspective, à donner
un grand relief à ses figui i Essaient
ttacherde la toile, et il fui un lies meil-
leurs peintres <ie fresques de SOC ieiu|is. On
cite, parmi ses œuvres, un beau tableau qu'il
peignit avec Antonio Roiz pour le maltre-
aut.-l de la cathédrale de S ■ville.
* ARGALI s. m. — Encycl. V. mouflon,
au tome XI du Grand Jtirttonnaire.
ARGALUS , tils d'Amyclas, roi de Laconie,
et de Diomédé. Il bu on père sut* le
trône de Sparte et eut pour successeur son
frère Cj norias.
ARGAMASILLA-DE-CALA Ht A VA. ville d'Es-
pagne, prov. et a 3" kilom. de Ciudad-Real,
mu le Tirteafuera; 2,5oo hab.
ARGAINDA, ville d'Espagne, prov. et à 22 ki-
lom. ne Madrid : 3,000 bah. Oett>f ville est si-
lds un joli vallon planté de vignes et
d oliviers ; «m y fait un vm rouge très-
oui s'exporte pour la consommation de Ma-
drid.
ARGANTBONE,nymphedeMysie et amante
de RbéaUS, roi de Thrace. Ce dernier ayant
été tue au vi,-^e de T:
put lui survivre et se tua. Elle donna son
nom à une montagne de la Mj aie.
ARGAîSTIluMi S HONS, ancien nom d'une
Mineure (Anatolie), dans
la Mvsie, près de la t ille de Pruse. C'est sur
cette montagne, d'après la Fable, que tivlas,
ami d'Hercu ., fut en-
levé par les nympfa iment donna
une fête, qu'on core du
temps de Strabon, et pendant laqa 11
habitants «le Pruse couraient de tous côtés
sur la montagne en ;, el ni Eylas.
ARGARICI'S SIM S n m d'un golfe
sur la cote ne Coron ttndel, entre la pointe
de Callmure au N. el le cap Comorin au S.
Il tirait son nom de la ville d'Argari, élevée
sur ses bords.
ARGE, une des deux vierges hyperbo-
. qui vînreni à [)él i api
de riches offrandes, em d'un
vœu fait au sujet d
Sa corn, is deux
qui re-
cueillaiei tombeaux et
la rép i
nr. Elles passent , d
pour avoir introduit à Délos le culte û
tone, d'Apollon •■ de Diane, u Pille de Jupi-
ter et de Junon, sœur d'Hehe et de Vulcam.
(Apollodore.)
ARGÉB,tils de Licymnius et eumpagnon
d'Hercule dans son expédition contre Ëury-
tus. Argée ayant été tue dans le combat,
Hercule rapporta ses cendres à son pé
com plissant ainsi la it laite
ii ce dernier do Lui ramenei son fils>
rait, suivant certains u teun . Ii premier
exemple d'un corps brùio api es la mon.
^Apollodore.) u Lu de» Centaures tués par
ARGE
Hercule dans la grotte de Pholus. il Pila
d'Apollon et de Cyrène. 9 Père
guerrier troyen qui fut lue par Patrocle.
(Iliade.)
ARGKE , roi de Macédoine. Il vivait an
vn" siècle avant notre èr
pèse, Perdiccas 1er, vers 689 ■
croit Dexippe, il régna environ tre:
ans, de sorte qu'il mourut vers G54. On ne
sait rien de son règne.
ARGÉE, général macédonien, qui vivait au
ive siècle avant noue ère. Voulant - -
rer du trône de Ma 1 1 éussit à atti-
rer dans son parti les Illyriens et renversa,
en 393, Amyntas II du ù rince so
i chez les Thessaliens, a la tête des-
quels il reconquit son royaume en 391. Par
la suite, Argée essaya sans succès de se ren-
dre mal Ayant été battu, il se di-
■ ; mais, en effectuant sa
retraite, il fut attaqué par Philippe,
de Macédoine, qui le vainquit et le mu a
mort.
* ARGELA>DBR (Frédéric-Guillaume-Au-
guste), astronome allemand. — Il est mort à
Bonn le 17 février 1875. En 1845, on con-
struisit pour lui un observatoire à Bonn, où
il continua ses recherches sur les étoiles va-
riables. On lui doit un ouvrage sur i
vement du système solaire (1837) et un Atlas
céleste, auquel il travailla pendant de longues
années et qui renferme les étoiles depuis la
première jusqu'à la dixième grandeur. Arge-
r 'tait, depuis 1850, correspondant de
l'Institut de Paris.
ARGÉLÉ , une des filles de Thespius et
mère d'Hippodrome, qu'elle eut d'Hercule.
' ARGELÈS, ville de France (Hautes-Py-
rénées), ch.-l. d'arrond., à 42 kilom. deTar-
bes par le chemin de fer, sur le gave d'Azun,
près de Sun confluent avec le gave e Pau;
pop. aggl., 1,480 hab. — pop. tôt., 1,658 hab.
L'arrond. a 5 cant., 91 coram., 40, 814 hab.
Aux environs, château du Prince-Noir, da-
tant du xvc siècle.
* ARGELÈS-SUK-MER, ville de France (Py-
nt., arrond, et
loin, de Ceret, au milieu de fertiles
di minent les Albères; pop.
aggl., 2,100 hab. — pop. tôt., 2,600 hab. Fa-
brique de torchons et tai de li-
queur et vins secs ; chênes- lièges, micocou-
liers, huile d'olive et miel.
— Histoire. « Argeles, dont il est déjà ques-
ii 981, dit M. Ad. Joanne, était autre-
fois fortifiée, et elle a soutenu des sièges
nombreux. On voit encore quelques ve
de ses murailles, démolies en partie par les
Français en 1641. Les habitants eux-mêmes
avaient forer' , espagnole a se ré-
dans l'église, et ils l'y tinrent assiégée
jusqu'à l'arrivée de l'armée français'
Espagnols s'emparèrent d'Argelès en 1793. »
ARGÉLIE s. f. (ar-je-li). Bot. Syn. de so-
LRMOSTBMHB.
ARGEMi , nom d'un géant célèbre dans la
igie parse.
ARGENMS ou ÀKGYVMS, surnom de Vé-
nus, qui fut donne a cette déesse pi
memnon, en mémoire de son favori A
nus, d'après Etienne de Byzance.
ARGBNNUS ou AKGYNNls, Béotien
v iu iniion. li se noya dans I
i retour de Troie , et le roi d'Ar-
gos eieva en son honneur un temple a
nnis.
ARGENSON (Charles-Marc-Kmé DK VOTER,
. littérateur franc. i
logne (Seine) en 1796, mci en 1862. 1
n, s .m marquis d'Aï geoson, qui se rendit cé-
lèbre par SC Ut en
1842, et frère utérin du duc Victor de Bro-
<'ouue heure à
. . el adopta en ,
les idée:
iment de la Vienne
Louis-Philippe, il y fit partie de L'oppo
la révolution de 1S4S , il posa sa can-
didature a la Constituante, comme v<
modéré, mais ■ I
et depuis lois il ne s'occupa que fort ;
politique. Le marquis d'Argenson était mem-
bre «le la Société des antiquaires de I I
que de Touraine. Il
oublia un certain nombre de mémoire
sociétés, collabora aux.
[ne de Tours
(1847) et lit paraître un ouvrage intitule :
lationalités européennes (Pans, I8ô9,
u,-8°, avec 2 cartes). On 1m doit des é li
arquiê d'Argenson i
in-80) et des Discours et opinions de moi
M. Yoyer d'Argenson (184.., -t vol. in-12).
' ARGENT .s. m. — Eucycl. \ us allons
complétai ce qui a ete dit au tome Im -sur
la métal urgie de Y argent. On trouvera aux
mots CODPKLLATION et PATT1NSONAGE d«
geignements que nous ne reproduiroi
ici. Cet article comprendra donc exclusive-
ment: 1° le traitement des minerais d'argent
par le.-. unation an
et saxonne; 2° la desatgentatiou du cuivre
noir; 3° le traitement des inuttes urgeuti-
— Amalgamation américain*'. Depuis plu
de trou
le Brésil les minerai r un procède
ARGE
curieux et qui vaut certainement une des-
cription. A i époque où Ce procédé fut pour
la première fois rais en usage d
lont nous venons de parler, c'est
vers 1560, on pratiqua tout d'abord i's
gamation à froid. Une trentaine d'à
iva de l'amalgamation à
chaud, qui est aujourd'hui encore fort em-
dans l'Amérique du Sud.
IS allons exposer successivement ces
deux pi o
veut pratiquer l'amalgamation à.
froul, ■ par bocarder a sec le
i , puis on le broie avec de l'eau dans
un ap| d, atïu de l'amener à un
grand état de division. De cette trituration
résulte une boue liquide que l'on dessèche
jusqu'à ce qu'elle soit amenée à l'état pâteux.
On en fait alors des las qui sont places dans
une cour dallée préparée ad hoc. Ces tas ont
une hauteur moyenne de 0m,25
s'éteudre sur une superficie de 10 à 15 mètres
l'un. On ménage eutre eux des espaces vides
qui permettent de circuler librement et de
man puler facilement le minerai. Quand tout
est ainsi disposé, on ajoute uu sel marin dans
la proportion de 2 parties pour 100 de mine-
rai, puis ou fait triturer el le tout
par des chevaux, qui piétinent durant quel-
ques heures sur les tas ainsi prépares. Vingt-
quatre heures après, ou ajoute a la main un
mélange de sel marin, de sulfate et d'alun
renfermant environ 21 pour 100 de sulfate de
fer et de cuivre. On iucorpore le tout en fai-
sant piétiner par des chevaux, .
sur le lis et au moyeu u'un tarais très-fin du
mercure divise. Cette première dose d «it re-
lier quatre fois le poids de l'argent que
ment les tas. La masse est ensuite sou-
mis.- :i une trituration de trois ou quatre heu-
u est toujours pratiquée par le piétinage
des chevaux. On abandonne ensuite le tas à
lui-même, en le surveillant, toutefois, et en
renouvelant tous les jours les essais, aiin de
trer si l'opération marche d'une façon
convenable. Au bout de quelques joui
me donne uu globule gris encore
et duquel on peut, par une légère
pression, extraire du mercure; plus tard,
l'amalgame se solidifie et donne des grains
plus gris. Au cours de l'opération, il peut se
présenter | lusïeui - cas qui nécessitent l'in-
tervention des opérateurs. Il se peut, no-
tamment, que la proportion du mercure di-
minue sans augmentation de la proportion
d'amalgame solide. U se peut encore que les
réactions se ralentissent. Dans le premier
on ajoute a la masse de la chaux, du
cuivre et du fer divises, puis on fait piétiner
durant quelques heures; dans le second, on
ajoute aux tas du sel marin, du sulfate de
cuivre et de l'alun, on mélange le I
tion reprend sa marche. La durée de
cette opération varie ; elle peut ne dei
qu ■ vingt-cinq jours si elle est bien conduite
et si les influences atmosphériques, un froid
trop vif, ne l'entravent point; mais elle peut
demander, dans des circonstani es moi
S, de deux à trois mois.
Quand l'amalgamation en tas est terminée,
on place le tout dans des cuves, pu
ajoute a la masse une nouvelle
mercure égale a cet i qui a <
ployée. On lave le tout [ui per-
met u'entraluer tout ce qui n'est point mer-
cure ou amalgame, puis ou met le .
toile que l'on press ■
afin d'en faire sortie le métal liquide; on
.te oU
l'on procède à la distillation. Le mercure est
recueilli dans des r blement
refroidis et l'argent reç,u à l'état métallique
loche.
Tel est le procédé suivi dans l'amalgama-
tion a froid. Les réactions qui
sent durant cette opératio uivan-
'ate de cuivre et te chlorure de
sodium se décomposent mutuellement; il se
du chlorure de cuivre, qui se dissout
dans l'eau et cède la moitié de sou chlore au
mercure et à l'argent; de la, formation de
chlorure d'arytmt et de chlorure de mercure.
Le chlorure de cuivre, qui est légèrement
acide, transforme en chlorure soluble le chlo-
rure d'argent t que l'influence de la lumière
avait altère et rendu insoluble.
dfate de cuivre m t
en hbei , qui se porte sur l'argent
et donne du suliure d'argent; m
rure de cuivre, qui
■
eni et donne ^'argent, du
suliure de cuivre , ■■
■
gentt d ■ marin, re*
l'état métallique sous l'action uu prot
rure de cuivre.
Ce | unie chacun l'a con
est très-coùteux, en raison de la pert*-
rtante du mercure trait
i
ut au mercure on
1
pourrait également emplo; orne de
plomb. ont ete introduites
ians quelques mines
L'amalgamation a, que comme
suit : 00 met dans di CUtl re
les minerais renfermant soil de l'aryen* as
itdu chlorure, après qu'on les a toigneu-
.
lavage» successifs. Ou porte la l
ARGE
puis on y ajoute du chlorure de sodium
,;e le t. ut au moyen d'un
er la
fond de la chaudière d'un
de mercure qui ne i
ruée. Il faut
■ pour amalgamer
aie est
■ H parties
■■i', afin d'en t rai -
retire alors
. puis on la ?lace
le toile; on la comprime
isser l'excès de mercure, puis on dis-
tille, comme il a été dit plus haut, ii propos
i tion à froid.
— Amalgamation saxonne. Ce procédé, qui
a été introduit en Eut ope parle baron de Born,
comprend tr us distinctes, qui
sont : îo le grillage du minerai en pré
du chlorure de sodium; 2^' l'amalgamation;
ion du produit obtenu.
Kl d'abord, le procédé du baron de Born ne
peut s'appliquer avec avantage qu'a des mi-
contenant environ 2 millièmes d'ar-
gent. Si le mil er renferme 3 mil-
d'argentt il laisse des résidus argen-
, «e qui produit une perte plus ou
moins considérable. S'il eu contient m
il occasionne des frais de manipulation qui
t au delà du rendement les prix
rie revient. Pour que la méthode dont nous
allons dire quelques mots donne des résul-
latiafaisanta , il faut en outre que le
minerai renf rrae sr> à 40 pour lûu de pyrite
de fer. S'il en -u ajou-
ter, afin d'assurer la réussite de l'opération.
Avant de mettre le minorai réduit en pous-
sière très-âne en présence du sel marin qui
doit le chlorurer, on fait subir à ce minerai
une cale igère, puis on I** tnèl
avec un dixième de son poids d
très-sec. Lorsque le mélange est bien fait,
on porte lu masse dans un four ad hur
la soumet a une tem. s, ne du rouge
sombre. On remue les matières, de façon
qu'elles s'échauffent également. Sous lin-
àuence de la température éievèe qui se pro-
duit sur la > - la masse s'oxyde
arpenf se transforme
en sulfate; la pyrite de fer donne des sulfa-
tes de fer, et 1 acide sulfurique .
attaque l'argent, qui passe
Le sel marin se décompose et donne eu pré-
sence de l'acide du sulfate de soude et du
chlorure d'argent et de fer. Enfin, le chlorure
d'argent, que l'influence de la lumière leud
insoluble dans le chlorure de sodium, est ra-
mené a l'état soluble. On termine l'opération
en donnant un coup de feu qui active la
. irmation du sulfate d'oroenf en
•1 peu soluble dorure de so-
dium. On maintient cette élévation de tem-
ire pendant une heure environ, n.
prenant garde de ne puni .
clair, i rature plus élevée amè-
nerait la volatilisation des chlorures métal-
liques et, par suite, une perte de l'argent t
qui serait entraîne a l'état de chlorure.
La ebloruration termine leal'a-
Avant de mettre le minerai
lent grillé en !
cure, on Le broie ave»' soin au moyeu
les spéciales. On peut a se ■ ont
le laisser macérer dans une peiile quantité
ou il se divise en poudre très-fine.
il est en état, on le place daiisuV ■■ ton-
neauz munis d'uu axe horizontal, mis en
ment par une roue hydraulique. Dans
i.-'hux, on enferme 400 kilogrammes
de minerai pour 300 litres d'eau, puis on met
l*ap| areil eu mouvement et on le laisse fonc-
tionner pendant deux heures environ ; upres
i 30 ki-
le mercure et 4o kilogrammes de
fer eu rondelles dont le poids moyen
l livre. L'appareil est remis eu mouvement
une vingtaine d'heures, puis son con-
tenu est soumis à un lavage qui enlevé tout
une. L'appareil tourna avec une vi-
r minute. Celte vi-
a suffisante pour diviser La mercure
.ms très-fins, ce qui
liSques de 1er ne sont point en-
Bl peu-
:ir sur toute |ui se
meut constamment autour d'eux. Le fer de-
argentt et ce dernier
i oloruratton du mer-
iviint avoir lieu en présence
du 1er.
Pour séparer l'an
cure liquide, on place le ré
à l'eau, d m • des sa sont sus-
pendus
voir le mercure. Ce métal Iiitre a
On peut, j-our
activer i
.
des cyl lont le fond est en
. On comprime vigoureusement
au moyen d'un piston, et le mer
que filtre à travers Les pores du héire. On
,..-ut parce pro èdé éliminer une gi mde par-
tie du mercure liquide et obtenir un uinal-
game q ii renferme 33 pour 100 d'argent,
La distill ■*, troisième
é ration qui l'exé-
cute dans un fonle dont la
lie supérieure je P
196
ARGE
au moyen d'un boulon, aussitôt après l'intro-
duction de la matière à distiller. Ce cylindre
est placé dans un four en brique. Le produit
gazeux de la distillation (le mercure) se rend
dans un récipient entouré d'eau froide et, la,
se condense. Le produit solide obtenu n'est
point de Yargent pur; il renferme, suivant la
composition du minerai, des quantités plus
ou moins considérables de cuivre, de plomb,
d'arsenic, d'antimoine, de nickel ou de mer-
cure. On le débarrasse d« ces impuretés en
le traitant par le plomb d'oeuvre.
— Dêsargentation du cuivre noir. On ex-
ploite dans les mines du Harz, massif mon-
tagneux de l'Allemagne du Nord, un cuivre
argentifère, connu sous le nom de cuivre
noir. Or, avant qu'on se fût décidé à traiter
les mattes argentifères qui résultent de la
fonte du minerai, on traitait directement le
cuivre noir par deux procédés que nous al-
lons exposer sommairement.
Le premier consistait à séparer Yargent du
cuivre au moyen du plomb. Ce dernier métal,
tenant Yargent en dissolution, était ensuite
soumis à la coupellatton. L'opération se con-
duisait de la façon suivante : on commençait
par mêler le cuivre avec 3 pour 100 de plomb,
en ayant soin de faire fondre le cuivre d'a-
bord, puis d'y ajouter la quantité de plomb
convenable. On agitait, afin d'obtenir un al-
liage bien homogène, puis on coulait en dis-
ques de 001,75 de diamètre et de 0m,0S d'é-
paisseur environ. Ces lingots étaient, soumis
à une nouvelle fusion, qui devait être con-
duite avec le plus grand soin. L'alliage pri-
mitif se séparait par liquation eu deux allia-
fes nouveaux. Le premier, plus fusible que
autre, renfermait un excès de plomb, et, si
l'opération était bien conduite, l'alliage avec
excès de cuivre, résistant k la température
lit solide. L'alliage fondu
contenait 12 atomes de plomb pour 1 de cui-
vre, tandis que l'autre renfermait les deux
métaux en proportion inverse. La liquation
s'opérait dans un four spécial à flamme ré-
ductrice, et muni d'une sole présentant en son
milieu une rigole par laquelle s'écoulait le
premier alliage, qui était immédiatement cou-
pelle. L'alliage riche en cuivre était main-
tenu sur la sole, puis soumis k une élévation
de température qui faisait suinter le plomb
argentifère à la surface de la masse. Ce plomb,
sous l'influence d'une atmosphère oxydante,
se transformait en oxyde, qui fondait et en-
tralnait Yargent, Quand la îitharge cesse de
couler, on arrête le feu; puis, au bout d'uu
certain temps, on recommence l'oxydation,
et l'on peut, après plusieurs coups de feu al-
ternant avec des repos, séparer de la mas
cuivreuse la plus grande partie du plomb ar-
gentifère. Les crasses de Iitharge, contenant
l'oxydule de cuivre et Yargent, sont remises
à la fonte avec les produits cuivreux et sou-
mises a une nouvelle liquation.
Le second procédé, employé dans les mi-
nes de Croatie, repose sur l'amalgamation. Il
comprend quatre opérations distinctes, qui
se succèdent dans l'ordre suivant.
On commence par triturer au moyen d'un
bocard le rainerai préalablement porté au
sombre, puis on le réduit en poussière
en le faisant passer entre deux meules hori-
zontales.
Quand le minerai est suffisamment porphy-
rbe, on le mélange avec 5 pour 100 de son
poids de pyrite de fer débarrassée de L'arse-
nic qu'elle contenait, puis on ajoute kla masse
12 pour 10o de chlorure de sodium fondu et
pulvérisé. Ce mélange est étendu sur la sole
d'un four à réverbère et porté au rouge som-
bre dans une atmosphère légèrement oxy-
dante. On le maintient dans ce four durant
sept à huit heures environ, ou, pour être plus
, tant qu'on peut constater que la
renferme encore du cuivre métallique. Cegril-
: termine par un coup de feu qui ne
doit pas se prolonger pendant plus d'une
heure, et qui a pour résultat de transformer
les sulfates et les antimoniatea en chlorures.
Lorsque cette seconde opération est ter-
minée, on procède a l'amalgamation, qui a
but d enlever Yargent au cuivre noir
chlorure. Pour ce faire, un place le cuivre
au dans une tonne qui tourne sur
son axe. Quand le mélange d'eau et de sel
de cuivre a été oumis a une rotation de quel-
, on ajoute environ un quart île
mercure, puis on fait tour-
ner te tonneau pendant une vingtaine d'heu-
res; quand ouest sur le poiotdarreter l'ap-
pareil, on prend soin de ralentir le mouve-
ment pendant quelques minutes et d'ajouter
un peu d'eau, ce qui pei met de rassembler le
ni' rcure liquide.
L'amalgamation terminée, on soumet le
i mit a la distillation dans des appareils
lUX, qui permettent de recueillir dans
de I écipi< nt i co dent refroidis le
ii e qui se volatîli te.
— Détargentation de» mattes. Depuis long-
temps déj dans quelques
mines importantes , la liq i ition du cuivre
noir par plusieui méthodes que nous allons
ment exposer.
Ces procédés. successivement adopti
un grand nombre d'établis ementfl, portent
Dm do leurs inventeurs et constituent
quatre moyens plus ou n
US do retirer Yargent des m
Le i t dû û .un, repose sur
ARGE
la chloruraiion des mattes. M. Augustin com-
mence par broyer les mattes, qui résultent,
comme on sait, d'une première fonte du mi-
nerai, puis il les réduit en poussière impalpa-
ble. Ensuite, il transforme par voie sèche en
chlorure d'argent une forte partie du métal
précieux qu'elles contiennent, puis il dissout
ce chlorure au moyen d'une solution chaude
de sel marin. Le grillage s'exécute sur la sole
d'un four à réverbère, a une température peu
élevée, mais dans une atmosphère très-oxy-
dante; l'agent de chloruration est le sel ma-
rin. Les sulfates métalliques qui résultent du
grillage se transforment plus ou moins len-
tement en chlorures; ils sont plus ou moins
volatils; aussi convient-il de trien régler la
température, afin d'éviter une volatilisation
trop rapide, qui amènerait une perte du mé-
tal précieux.
Lorsque la raatte est convenablement chlo-
rurée, on la soumet k des lavages méthodi-
ques. La solution de sel marin enlève le chlo-
rure d'argent à la matte grillée et chlorurée.
Les acides arsénique et an tiraonique sont fixés
par une lessive de soude et occasionnent une
perte en argent, en régénérant le sel marin
et des sels d'argent insolubles.
On termine cette série d'opérations en fai-
sant passer le chlorure d'argent et les chlo-
rures métalliques solubles par des cuves ou
l'on a placé du cuivre obtenu par voie hu-
mide. Dans ces cuves, les perchlorures de
cuivre et de fer sont ramenés à l'état de chlo-
rure, et Yargent se précipite. On recueille le
précipité, puis on le soumet k la coupellation.
La seconde méthode est due à M. Ziervo-
gel. Elle se différencie de la première en ce
qu'elle supprime la chloruration. On traite
par l'eau chaude Yargent, qui, après grillage
de la matte, s'y trouve k l'état de sulfate. Ce
lavage est d'autant plus long que la matte a
été soumise à un plus long grillage. Pour
abréger le temps que demande cette opéra-
tion, on fait macérer la matte durant quel-
ques heures dans une faible quantité d eau.
On emploie pour griller la matte un appareil
d'une disposition très-ingénieuse et qui per-
met de maintenir la température au point
ou s'opère la décomposition des sulfates
de fer et de cuivre. Il se produit durant
cette opération un dégagement abondant d'a-
cide sulfureux, qu'on utilise k la fabrication
de l'acide sulfurique. On dissout dans l'eau le
sulfate d'argent formé. Si la matte renferme
de l'or, ce qui n'est point rare, on la soumet
a l'eau de chlore, qui lui enlève ce métal pré-
cieux. On décompose ensuite le sulfate d'ar-
gent par le cuivre, puis le nouveau sulfate par
le fer. Quant k la solution de chlorure d'or,
on la traite par le sulfate de protoxyde de
fer, qm met l'or en liberté.
Ce procédé, qui est en usage dans les rai-
nes du Harz depuis vingt-cinq ans environ,
donne d'excellents résultats.
La méthode de M. Kersten consiste à gril-
ler la matte de concentration, contenant en-
viron 70 pour 100 de cuivre, k une tempéra-
ture suffisante pour décomposer tous les sul-
fates. On calcine le produit, on le triture
avec soin, puis ou le met digérer dans de
l'acide sulfurique, étendu de son poids d'eau
et maintenu k une température de 70° k 80°.
On laisse refroidir après deux ou trois heu-
res, et on obtient un dépôt de sulfate de cui-
vre. On lave les résidus, qui se composent
de sulfate de plomb, d'oxyde de fer et d'ar-
gent métallique résultant de la décomposition
du sulfate, puis on les soumet au travail que
subissent les minerais de plomb argentifères.
Le quatrième procédé, fort usité en Hon-
grie, porte aussi le nom de fonte dimbibitioo.
On commence par faire fondre la matte, puis
on la coule dans du plomb fondu, en ayant soin
de bien mélanger la masse. La matte ne tarde
point k se solidifier a la partie supérieure de
la cuve de fusion; on l'enlève, puis une nou-
velle croûte se forme, qui est, elle aussi, en-
levée. Toutes les fois qu'on fait arriver une
nouvelle coulée de matte, on ajoute une quan-
tité convenable de plomb fondu. Quand on
juge que le plomb a dissous une quantité suf-
fisante d'argent pour pouvoir être soumise k
la coupellation, on l'enlève, et on travaille
cet argent k part.
Ce procède, très-simple, présente l'incon-
vénient de ne point enlever aux mattes tout
Yargent qu'elles renferment. On obtient un
meilleur résultat, bien que peu satisfaisant
encore, en faisant agir le plomb sur la matte
dans le creuset du four où se pratique la
fonte de concentration. Les mattes qui ont
été soumises k celte opération doivent être
ultérieurement traitées par un des procédés
que nous avons indiqués ci -dessus; aussi
n'utilise-t-ou celui que nous venons de décrire
que lorsqu'on est en présence d'un rainerai
très-riche ; encore préfère- t-on ne pas se
i ■■ ■!■ des frais d'une double manipulation.
'ABGBNT, bourg de Fiance (Cher), ch.-l.
de cant., arrond. et k 47 kilom. de JSanc.erre ;
pop.aggl., 771 hab. — pop. tôt., 1,425 hab. Ce
bourg est domine par la belle flèche d'une
église ogivale et par un château k tourelles.
AHGENTAN, ANE adj. (ar-juu-tan — rad.
argent). Se dit de certaines olives : Olives ah-
ûBNTINBS.
* ARGENTAN, ville de France (Orne), ch.-l.
d 'arrond., ù 50 kilom. d'Alençon, sur l'Orne,
pré ■ du confluent de l'Ui i , pop. aggl, ,
4,892 hab. — pop. toi., 5,725 nao. 1, 'arrond.
a n cant., 174 cumin., 9o,sj$ hab. Fabriques
ARGE
de vitraux peints; fabrication de cuirs aux-
quels les eaux de l'Orne donnent une qua-
lité particulière, de toiles; broderie et cou-
ture de gants. Commerce de bestiaux, vo-
lailles et fromages.
— Histoire. «Argentan, dit M. Ad. Joanne,
que les chartes du moyen âge appellent tan-
tôt Argentomagum et tantôt Argentanum, est
d'origine celtique. Toutefois, c'est seulement
vers le milieu du ve siècle que son nom figure
dans l'histoire, ou plutôt dans la légende.
Vers 430, saint Lain ou Latuin, premier évo-
que de Sées, vint y prêcher l'Evangile. Au
commencement du xio siècle, elle apparte-
nait au comte d'Exines. Henri 1", roi de
France, s'en empara en 1033, puis la rendit
au duc Guillaume. Robert Courte-Heuse en
releva les fortifications et fit construire le
château vers l'an 1089. Philippe 1er, appelé
au secours de Robert, en guerre avec son
frère Guillaume le Roux, prit la ville en
1094 et la livra au pillage, après avoir mas-
sacré la garnison du château. Au xn« siècle,
le roi d'Angleterre la fortifia de nouveau. Le
château et le donjon, commencés en 1132,
furent achevés en 1134. En 1204, Philippe-
Auguste, auquel Argentan avait ouvert ses
portes, en donna la seigneurie k la famille
Clément. Philippe le Hardi l'acquit en 1280,
de Henri Maréchal III, pour la céder k la
maison de Montmorency, d'où elle passa
dans celle de Châtillon, qui la vendit en 1372
k Pierre, comte d'Alençon.
» Les Anglais, qui s'étaient emparés d'Ar-
gentan en 1417, en furent expulsés en 1449,
par les comtes de Dunois, de Clermont et de
Nevers, qui commandaient les troupes de
Charles VII. Les Anglais s'étaient d'abord
retranchés dans le château; mais» on tiracon-
» tre la muraille, dit Monstrelet, une grosse
» bombarde qui y fit un trou assez grand pour
» y passer une charrette. Alors les François
» assaillirent iceluy chasteau et entrèrent
» dedans par ledit trou; mais lesdits Anglois
« se déboutèrent diligemment au donjon , le-
» quel ils rendirent incontinent de paour d'es-
» tre pris d'assaut, et combien qu'ils deman-
■ dassent composition, ils n'emportèrent chas-
» cun qu'un baston en son poing. »
* La vicomte d'Argentan avait été réunie
k la couronne depuis 1525. Lorsque les guer-
res de religion éclatèrent, les calvinistes
s'emparèrent d'Argentan; mais ils en furent
bientôt expulsés. Kn 1568, ils se présentèrent
eu vain une deuxième fois sous les murs de
la ville ; n'ayant pu y pénétrer, ils brûlèrent,
en se retirant, l'église Saint-Martin, bâtie
dans un faubourg. Montgoinery réussit k se
rendre maître d'Argentan en 1574 ; mais cette
ville lui tut enlevée la même année par le
comte de Matignon.
» Les troubles de la Ligue se firent, k peine
sentir k Argentan, qui se rendit k Henri IV
en 1586.
■ Argentan a vu naître le poôte des Yve-
teaux, précepteur de Louis XIII. ■
ARGENTARO, montagne de laTurquie d'Eu-
rope (Roumelie),dans la chaîne des Balkans.
Cette montagne, qui porte dans la géographie
ancienne le nom d'Orbelus, est haute d'envi-
ron 2,500 mètres.
•ARGENTAT, ville de France (Corrèze),
ch.-l. de cant., arrond. et k 30 kilom. de
Tulle, sur la rive droite de la Dordogne; pop.
aggl., 2,019 hab. — pop. tôt., 3,350 hab. Cette
ville, ancienne dépendance de la vicomte de
Turenne, est le centre d'un petit bassin houil-
ler et le point de départ de la navigation de
la Dordogne.
'ARGENTERIES, f. — Encycl. Econ. do-
mest. Pour entretenir en bon état l'argen-
terie qu'on emploie pour les i usages do-
mestiques, on doit, lorsqu'on s'en est servi,
la laver successivement k l'eau bouillante, k
l'eau chaude, k l'eau froide, la frotter avec
une brosse et un morceau de danelle et enfin
l'essuyer avec un linge fin et une peau de
buffle. Lorsqu'on veutenlever les taches faites
par le contact des œufs, on la frotte avec
un mélange de suie et d'alcool, ou bien en-
core on la fait bouillir pendant quelques in-
stants dans un mélange d'eau et de cendres.
Plusieurs fois par mois, on doit la nettoyer
avec du blanc d Espagne délaye dans de l'eau
ou dans un peu d'eau-de-vie et enlever l'en-
duit avec une brosse douce, lorsqu'il est pres-
que sec. Par ce procédé, ou rend k Yargente-
rie son premier éclat. Dans le même but, on
se sert d'un mélange de blanc d'Espagne,
d'alun et de crème de tartre. On ajoute k ce
mélange un peu d'eau, puis on en trotte l'ar-
genterie avec un linge fin; après quoi ou la
lave dans l'eau pure et ou l'essuie avec une
peau très-souple.
Lorsqu'on veut vendre de Yargenterie an-
cienne, on doit la soumettre k uu nouveau
contrôle cl la l'aire marquer do nouveau sous
peine d'amende.
Quanta la fabrication de Yargenterie, nous
en avons parle a l'article orfÙvrukiu, t. XI.
* ARGENTEU1L, ville de Frauee (Seine- et-
I li e), b an t., arrond. et k 21 kilom.
de Versailles, sur la rive droite de la Seine;
pop. aggl., 7,917 hab. — pop. tôt., 8,389 hab.
Vignobles ; carrières de plâtre. Entre Argen-
i Kpuuv, grotte druidique découverte
7. Le réseau des chemins do 1er du
Nord e oude a Argenteùll avec, celui des
chemins de fer du L'Ouest.
ARGKNT1 (Jean), écrivain italien, né k
ARGE
Modène vers 1564, mort en 1629. 11 entra
dans l'ordre des Jésuites, s'adonna k l'ensei-
gnement dans divers collèges, puis fut chargé
par ses chefs de missions dans diverses par-
ties de l'Europe. De retour dans sa ville na-
tale, il y prit la direction du collège, qu'il
garda jusqu'à sa mort. On lui doit un certain
nombre d ouvrages de controverse et de po-
lémique, notamment: Epistola ad Sigismun-
dum, Polonis ac Suecix regem de statu socie'
tatis Jesu in provinciis Polonix ac Lithuanis
(Cracovie, 1615); Proscriptio societatis Jesu
ex regno Bohemix, Moravim, Siiesise et Hun-
gariè (Cracovie, 1620); Dus actiones, quas
Auctor in Transylvania in gênerait omnium
ordinum conventu habuit (Cracovie, 1620).
* ARGENT1ERE (l'), village de France (Hau-
tes-Alpes), ch.-l. de cant., arrond. et k 19 ki-
lom. de Briançon, sur un plateau qui domine
le confluent du Fournel et de la Durance ;
pop. aggl., 49 hab. — pop. tôt., 1,149 hab.
■ L'Argentière , dit M. Ad. Joanne, ainsi
nommée k cause de ses mines de galène ar-
gentifère, s'appelaitjadis ville d'Urgon. Cette
commune se compose de 14 villages, dont le
principal renferme les ruines d'un château
et les débris d'une chapelle romane attribuée
aux templiers. •
ARGENTINE s. f. — Techn. Poudre d'é-
tain employée dans l'impression des tissus
pour produire des effets d'argenture. On l'em-
ploie aussi en Angleterre pour argenter le
papier.
• ARGENTINE (cONFÉnÉRATION ou républi-
que). — A la suite des événements de 1853,
Buenos-Ayres avait formé un Etat indépen-
dant, sous l'administration éclairée et ferme
du docteur Obligado, pendant que les autres
provinces de la confédération tonnaient une
république ayant pour président Urquiza, qui
avait établi le siège de son gouvernement k
Parana. Cet état de choses , sanctionné par
les traités du 20 décembre 1854 et du 8 jan-
vier 1855, dura jusqu'en 1859. Pendant ce
temps, les deux Etats séparés vécurent en
paix et virent se développer singulièrement
leur commerce et leur industrie; toutefois,
leurs rapports commencèrent a prendre un
caractère de tension marquée lorsque, en
1856, Urquiza eut fait voter l'établissement
de droits différentiels k l'importation, qui at-
teignaient directement le commerce de Bue-
nos-Ayres. Dans les premiers mois de 1856,
il se produisit dans les Etats de la confédé-
ration une vive agitation, ayant pour objet
d'amener Buenos-Ayres à rentrer dans le
groupe des Etats confédérés. Buenos-Ayres
repondit par un appel aux armes et leva des
troupes dont elle donna le commandement au
général Mitre. De son côté, Urquiza se met-
tait à la tête de l'armée de la confédération,
rencontrait Mitre k Cepeda, le 23 octobre
1859, et lui faisait essuyer une défaite com-
plète. Cette victoire eut pour résultat de
faire rentrer Buenos-Ayres dans la confédé-
ration, parle traité du il novembre suivant,
et la constitution des Etats fédérés fut revi-
sée (1860). A cette époque, Urquiza, dont les
pouvoirs etaientexpues, eut pour successeur,
comme président, Santiago Derqui, et il de-
vint gouverneur de l'Entre-Rios, pendant que
Mitre devenaitgouverueurde Buenos-Ayres.
Quelque temps après, une révolte ayant
éclaté dans la province de San-Juan, le pré-
sident Derqui envoya contre les révoltes le
colonel Saa,qui prit et fit fusiller Aberastein,
nommé gouverneur de la province, après
L'assassinat de Virasoro par les révoltes. La
conduite de Saa fut vivement blâmée k Bue-
nos-Ayres, et l'opinion publique s'émut de
voir que Derqui refusait de le désavouer.
Une autre cause d'irritation fut le refus de
la Chambre argentine de reconnaître la vali-
dité de l'élection des députés de Buenos-Ayres,
qui n'avaient pas été nommés conformé-
ment k la loi fédérale. Mitre, d'accord avec
la législature particulière de Buenos-Ayres,
Ht de l'admission des députés un cas de guerre,
et la lutte commença. Derqui envoya contre
lui le général Urquiza; mais celui-ci, qui ue
tenait nullement k affermir le pouvoir de Der-
qui, négocia sous main avec Mitre et se re-
tira dans lEutre-Kios. Peu après, l'armée
argentine était battue k Pabon (17 décembre
1861) par Mitre, qui força Derqui k abdiquer
et qui devint président de la république Ar-
gentine (1S62). Bartholomé Mitre assuma la
tâche difficile de reconstituer le pays, d'y
établir un pouvoir régulier accepté de tous
les Etats et de développer sa prospérité ma-
térielle. Esprit libéral, ayant les meilleures
intentions, le nouveau président entra réso-
lument dans cette voie, mais non sans ren-
contrer plus d'un obstacle. Urquiza, k peu
près indépendant dans L'Eotre-Rios, y main-
tenait sa dictature; d'autre pari, plusieurs
provinces de la rive droite du Parana essayè-
rent, a maintes reprises, de rompre le lieu
fédéral: enfin le gouvernement commit la
rave de faire une alliance avec le. Bré-
sil i t Montevideo (4 mai 1865), pour combattra
ia republique du Paraguay. Alors commença
Contre ce pays et sou vaillant président Lo-
p03 Une guerre terrible qui devait durer cinq
ans. Mitre fut d'abord investi du comman-
de me ut eu chef des troupes alliées. Après
avoir repoussé l'invasion paraguayenne , il
porta la guerre sur le territoire eunemi, où
elle " poursuivit depuis lors. Pendaut les
innées qui suivirent, le recrutement de l'ar-
mée se lit avec une extrême difficulté; lu
ARGE
législature de Bneoos-Ayres blâma la conti-
nuation des hostilités, qui épuisait le trésor
et amenait une crise financière sérieuse. En
1 8G7, le choléra apparut pour la première fois
à Buenos-Ayres et ravagea le pays. En même
temps, plusieurs provinces se soulevaient, et,
pour y rétablir le calme, il fallut détacher
une partie du contingent de l'armée d u Pa-
raguay. Cependant, grâdfe aux progrès con-
stants de l'émigration européenne, aux che-
mina de fer mis en exploitation , aux routes
tracées, le commerce général s'accroissait
considérablement, et la confédération Argen-
tin.» envoyait à l'Exposition universelle de
lin, en 1867, des produits qui obtenaient d, s
récompenses. Au mois d'octobre 1861
pouvoirs de Mure expirèrent, et le di
Sarmiento fut uppelé à le remplacer comme
président de la république. Sarmiento s'était
Fait connaître par l'ardeur qu'il avait uni-,
soit comme ministre, soit comme écrivain, a
propager l'instruction publique et à doter le
pays d'écoles. Arrivé au pouvoir suprême,
cet homme èminenl poursuivit l'accomplisse-
ment de son œuvre civilisatrice, et la ré-
publique Argentine lit de nouveaux pro-
grès dans la voie de la prospérité. La mort de
l.opez (1er mars 1870) mit tin à la guerre
nvec le Paraguay. Le 20 juin suivant, un
traité fut signé entre le Brésil et la républi-
que Argentine, d'une part, et le Paraguay,
vaincu et épuisé, d'autre part. Mais les vain-
queurs ne tardèrent pas à entrer en conflit
au sujet d'une question de frontière, à pro-
pos du Paraguay. Les relations diplomatiques
furent rompues; la légation argentine qultu
EUo-Janeiro le 30 septembre 1871, et, pen-
dant quelque temps, on put craindre que la
guerre n'eclatàt entre les deux allies de la
veille. Mais Sarmiento, qui ne voulait pas
lancer son pays dans une entreprise toujours
désastreuse, quel qu'en lut d'ailleurs le ré-
sultat, chargea Mitre de se rendre au Brésil
et d'y entamer de nouvelles négociations, qui
aboutirent en 1872 à un arrangement. Pen-
dant qu'avaient lieu ces complications exté-
rieures, des troubles graves avaient éclaté
dans une partie de la confédération. Au mois
d'avril 1870, Urquiza, qui avait perpétue sa
dictature dans l'Entre-Rios, avait été assas-
siné, et un des chefs du complot, Lopez Jor-
dan, s'était à sou tour empare de la dicta-
ture, après avoir force les députés de l'Etat
à le reconnaître comme gouverneur. Le pré-
sident Sarmiento envoya contre lui un corps
d'armée, qui, au bout d'une année de lutte,
contraignit Jordan à quitter l'Entre-Rios;
mais, en 1873, celui-ci y revint bientôt, re-
commença la guerre et tint campagne jus-
qu'au mois de décembre de la même année. A
cette époque, il fut complètement vaincu et
prit la fuite avec quelques-uns de ses parti-
sans, abandonnant toute son artillerie
bagages. Cet e nouvelle fut reçue avec la
plus vive joie a Buenos-Ayres, parce que la
défaite de Jordan, en assurant la tranquillité
de la republique, faisait cesser une cause
Sermanente d entraves pour le commerce et
e dépenses onéreuses pour l'Etal.
En 1874, les pouvoirs du président Sarmiento
expirèrent. Dans son dernier message au
congres, il coustata les immenses progrès
accomplis, au point de vue matériel et intel-
lectuel, depuis son arrivée à la présidence.
C'est ainsi qu'il put constater que les
tes du trésor, qui s'élevaient en 1S6S a 60 mil-
lions de francs, montaient en 1873 à 100 mil-
lions 850,000 francs. Lians le même intervalle
de temps, le nombre des émigrants s'était
élevé oe 39,000 à 80,000 par an; les m.i.
auxiliaires du travail, au nombre de 5,630 en
1868, s'élevaient à 70,000 en 1873; les collè-
ges, qui comptaient 1,006 élèves eu 1868, eu
comptaient 4,000 en 1873. Dans le même m-
• ne temps, environ 1,000 écoles publi-
ques avaient ete créées, et 140 bibliothèques
populaires avaient ete ouvertes; la consom-
mation du papier, qui était de 12,000 rames
en 1868, alteiguit le chitlre de 200,000 en
1873, etc. Enfin, dans le même intervall
ivait vu se fonder un grand nom-
bre d établissements d'utilité publique.
Au mois de février 1874 eurent lieu les
élections présidentielles. Trois concurrents
se trouvèrent en présence pour remplacer le
docteur Sarmiento ; c'étaient le général Mitre,
ancien président de la république; M.Alsina,
vice-président en exercice, et le di
Avellaneda. M. Alsina se retira bientôt de-
vant ce dernier, que souteuait Sarmiento. Le
jour de l'élection, Mitre l'empi
province de Buenos-Ayi
de beaucoup la plus peuplée des treize pi..-
vinces de la confédération; les douze autres
votèrent pour Avellaneda. Le parti battu pro-
testa contre ce résultat, obtenu, selon lui, par
la fraude. L'installation du nouveau
dent devait avoir lieu le 12 octo
meiiceinent de ce mois, Mure se mit h la tête
de ses partisans, provoqua a Buenos-Ayres
une révolution, a laquelle se joignirent Aue-
dondo. Rivas et Borges. Sarmiento prit aus-
sitôt des mesures énergiques et ren
pouvoirs a Avellaneda le 12 octobre. '
reusement combattus, les insurges tirent dis-
perses. Aire londo fut fait prisonnier avec
son armée par Rocca, le 5 décembre, et peu
après Mitre fit sa soumission. La paix sem-
blait rétablie lorsque, le 28 février 1875, sur-
vint à Buenos-Ayres un événement
un grand retentissement. • D'ancicni
tentions s'étaient ranimées a l'avènement à
ARGE
la présidence de Nicolas Avellaneda, dit l'au-
teur de l'Histoire de V Amérique du Sud. Les
jésuites, agents actifs de l'oppresseur lors
de la guerre de l'indépendance, avaient fui
Buenos-Ayres en même temps que les Espa-
gnols. L'État avait transformé les établisse-
ments abandonnés par eux en lycées et en
hôpitaux; les pères étaient revenus discrète-
ment, se gardant bien d'éveiller les soupçons
et attendant patiemment que l heure tût ve-
nue; ils démasquèrent subitement leurs bat-
teries après l'élection d'Avellanedu , non
moins dévoué à leur ordre, paraît-il, que
l'archevêque de Buenos-Ayres, Aneiros. Les
passions cléricales s'exaltèrent; les chaires
retentirent d'attaques violentes contre « les
■ spoliateurs du clergé, les libéraux, les
» francs-maçons, ■ etc. L'archevêque demanda
formellement la restitution des immeubles
devenus propriétés de l'Etat en 1816. La po-
pulation s'émut au delà de toute expression.
Le 28 février 1875, les étudiants promenèrent
une bannière portant ces mots : Protestation
contre les jésuites, et se présentèrent devant
la maison de ces religieux. La considérant
comme propriété nationale, ils demandèrent
à en traverser les cours. La porte s'ouvrît.
L'étudiantqui tenait le drapeau, jeunehomrae
de vingt ans, nommé Suzini, avait à peine
franchi le seuil, qu'il fut saisi par les jésuites
embusqués, renversé a terre et complète-
ment décapité par les lames réunies de leurs
couteaux et de leurs poignards. Le camarade
qui suivait fut frappé en pleine poitrine; un
troisième reçut dans le ventre une affreuse
blessure; d'autres encore roulèrent ensan-
glantés sur le sol. La foule, hors d'elle-même,
se rua sur les assassins et les assomma sur
place; le bâtiment fut mis à feu et à sac;
après quoi ou se porta, aux «ris de : Muerla
a ios jesuitos ! sur l'archevêché, qui fut fouillé
de fond en comble; le prélat ultramontain
avait fui, on ne le trouva pas. » Le 25 juillet
1875,1e président promulgua une loi d amnis-
tie des plus larges au sujet île l'insurrection
qui avait eu lieu l'année précédente, à l'oc-
casion de son élection. Au mois de février
1876, le plénipotentiaire de la république Ar-
gentine signa avec les plénipotentiaires du
lir.-sil et du Paraguay un traité de paix dé-
finitif, qui régla ta dette, les limites de ter-
ritoire et les questions relatives au commerce
et a la navigation. Ce traité a eu pour consé-
quence le rappel par le Brésil du corps d'ar-
mée stationné à l'Assomption, l'évacuation
de l'île de Cerrito, partie intégrante du terri-
toire argentin, et le retrait des forces militai-
ARGE
res de cette republique, qui avaient occupé
la villa Occidentale. Le lit g
depuis plusieurs années entre le Chili
république Argentine au sujet de la po
SÎon de la Patagonie, et qui, à diverses re-
prises, a fait craindre qu'il ne tût la
dune guerre entre les deux puissances,
l'objet de nouvelles négociations, qui parais-
saient en 1876 devoir amener une terminai-
son amiable et prochaine. Enfin, cette même
année, Jordan provoqua un non
veinent dans la province d'Entre-Rios ; i
encore une fois, il fut mis en pleine de-
route, et, au mois de décembre 1876, la pro-
vince était paciâée.
La constitution fut revisée le 6 juin 1860.
Le pouvoir exécutif est confié à un président
élu par la législature pour six ans. L y a
deux Chambres : 28 sénateurs et 86 députés.
Chacune des provinces a son gouverneur,
qui porte le titre de capitaine général; elle a
aussi sa législature particulière. Pour jouir
des droits politiques, il faut être propn
ou exercer certaines professions. Buenos-
Ayres est la capitale de fait; mais la Loi lu
8 octobre 1862 n a autorisé les autorités fé-
dérales à y résider que pour cinq ans. En
1867, la Chambre des représentants voulut
choisir Rosario pour capitale; mais le sénat
s'y opposa. La même proposition fut encore
discutée en 1872, mais elle fut de nouveau
repoussée. D'après la nouvelle législation, la
religion catholique n'est plus reconnue que
comme religion dominante; les étrangers
peuvent librement exercer un culte quel-
conque. L'instruction primaire est exclusive-
ment confiée au clergé , l'Etat entretient deux
collèges, où les jeunes gens peuvent acqué-
rir l'instruction secondaire. L'armée c
non compris la garde nationale, 2,612 bi
d'infanterie, 3,189 de cavalerie et 409 d'ar-
tillerie. La marine de l'Etat possède 28 navi-
res de diverses dimensions, armés de 88 ca-
nons. La dette publique forme un total de
70,797,961 pesos fuertes, monnaie qui vaut
5 fr. 12. Le mouvement commercial, pour
l'année 1875, a présenté les chitfres suivants :
pour l'exportation, 271,789,560 francs; pour
L'importation, 301,188,335 francs. Eu 1875,
les diverses lignes de chemins de fer en ex-
ploitation donnaient uu total de 1,584 kilo-
mètres. Dans ces dernières années, le chiffre
de l'immigration a diminué d'une façon no-
table; il est descendu, eu 1875, à 42,060 im-
migrants.
Voici le tableau de la population, distri-
buée par province et par territoire :
ARGI
107
Buenos-A}ivs
Sauta-Fé
Enue-Kius
intes
Cordova
San-Luis
Santiago
Mendoza
San-Juan
Catamarca
Tucuman
Salta
Juyjuy
TERRITOIRES.
Gran-Chaco
Missiones
Pampas
Pat unie et colonie de Ciiubut.
ARGE1STINO (Gaétan), jurisconsulte ita-
lien, né en 1062, mort en 1720. Il fit ses eiujcs
de droit a Naples, où il exerça avec un grand
succès la profe sion d'avocat, lui 1714, il tut
nommé par l'empereur Charles VI protono-
taire, président du conseil royal, et il reçut
en outre le titre do duc. Argentine fut em-
porté par une attaque d'apoplexie. Il travailla
i i Ht loire de Ifaplei de G publia
les ouvrages suivants : Relation
celebrate in Coseuza nelle notxe <li Carlo II
/a, 1080) et De re beneficiaria disser-
ties (Naples, 1707).
ARGENTlNiis, fils d'.oSsculanus. Il intro-
duisit la monnaie 4'argenl chez les Romains.
• AllGKNTON-CHÂTEAU, bourg (le 1
(Deux-Sèvres), ch.-l. ilo cant.,arrond. et a
18 kilom. de Bl UX une colliie- -
i confluent de 1 ' luèreetdi
1,101 liali. Fabriques de serge., d'étant
détoffes dites burres-, de toiles et de coutils.
*ARGBNTON-SUR-CRBOSB,villede Fra
(lu. lu-), ch.-l. de cant., arrond. et a 30 ki-
lom. de Ch&teauronx, sur les deux rit
la Creuse, roiieoscnlre elles par deux pont ,
pop. aggl., 4,075 hab. — pop. tôt., 5,274 hab.
Fabriques de draps, papeteries, blanchisse-
ries de toiles ; filatures de laine ; fabriques do
tuiles et de poteries,
Cetto ville est ires-ancienue. Au temps do
la (loin L ne, elle commandait une
voie qui, partanl de Nantes, conduisait a
Bourges et à Néris. La eue fut détruite de
fond en comble par Waïfre, duc d'Auuiuii. ,
NATIONAUX.
ÉTRANGERS.
TOTAL.
343,866
151,241
495,107
75,178
: 9 ig
89,117
115,96 :
18,308
i 14,871
120.1 18
129,0! :
208,771
1,737
21(1,
,2,761
;
i
■ :.;:(
132,898
.111
58,007
2,312
48,493
253
41 1
10S,
351
IOS l i :
2,975
88,933
3,026
1
45,291
■
•
3,000
21,000
23,847
1,001
mais relevée immédiatement de ses ruines et
constituée plus forte que jamais par Pépin,
qui y installa un gouverneur. En U l i
tomba aux mains d'Eudes l'Ancien et subit
fortunes du B
AEGENTON iM rie-Louise-Madeleine-Vic-
toire U> Bkl de i iA : tt com-
tesse d'), une
ne famille noble, vers
Goi : t'oil'i quitta i i
pour entrer chez M idame nui
neiir. I ■ m-! vio-
lente passion (devint
■■
et son amant lui donna un appartement au
,. Elle lit reconnaître cl i
h lil.s (iToti) et obtint du son ami
terre à' A
l'autorisation de i
stamment en dehor
et sut retenir longtemps
d'Orléans, qui cepi ■ '■ point
.
1712 et épousa secrètement un
i,lecbevalier
eu 1717, elle vécut à Paru et • Argeuion.au
milieu d'une société choisie. — Sun tils fut fait
général des galères en 1718, gi and prieur de
France eu 1719 et grand d'hspagoe en 1725.
Il mourut en 1748, quelques mois après sa
mère.
* AHtiKNTRK, bourg de France (Ule-et- Vi-
laine), ch.-l. de cant., arrond. et à 9 kilom.
de Vitré, sur une hauteur environnée d'é-
tangs qui forment un des bras de la Vilaine;
pop. aggl.. 511 hab. — pop. lot., 2,173 hab.
Vieux manoir du xve siècle, connu sous le
nom de château du Plessis.
* AUCENTRB, bourg de France (Mayenne),
ch.-l. d il. et à 11 kilom. de L i-
val;pop.:i^gl.,640hab.— pop. tôt., 1,564 hab.
Carrières *ie marbre.
• ARGENTURE s. f. — Encycl. Argenture
des glaces. Parmi les divers procédés au
moyen desquels on parvient à argenter les
. nous en indiquerons deux : celui de
Liebig et celui de Peut-Jean. Liebig faisait
fondre 10 grammes de nitrate d'argent, qu'il
mêlait à 200 grammes d'eau distillée, addi-
tionnée d'une petite quantité d'ammoniaque.
[1 ajoutait peu à peu une certaine quantité
d'une lessive de soude bien exempte do
chlore; il se formait alors un précipité brun
noir, qu'il faisait disparaître au moyen de
quelques gouttes d'ammoniaque; puis il ver-
goutte une ilissolution étendue
rate d'argent. D'un autre côté, il
eu soin de préparer une solution où il entrait
i j artie de sucre de lait dans 10 parties
d'eau, et il mélangeait cette solutî< i
3 à 10 fois son volume de la liqueur d'aï
préparée ci-dessus. Il faut ensuite verser ce
ins une cuve, où le \
à argenter est dispose horizon talemen
Om,015 du fond; on continue de verser, jus-
qu'à ee que la face inférieure du verre soit
uniformément baignée. D'après Liebig, il se
.sr,2 d'argent par mètre
carré; le reste tombe au fond de la cuve ou
s'attache à ses parc , La lessive de soude
peut être remplacée par du glucosate de
ri, aux, ajouté a 1/6 de son volume d'une
u de nitrate d'argent ammoniacal où
l'ammoniaque ue doit pas être en excès.
Voici maintenant le procédé que recom-
mande Petit-Jean : 100 grammes de nitrate
nt sont truites par 62 grammes d'um-
ii] aque liquide concentrée, à laquelle on
ajoute 500 grammes d'eau distillée. Le tout
est filtré. On étend ensuite cette solution de
L6 fo s son volume d'eau distillée et l'on y
verse goutte à goutte, en agitant fortement,
76T(5 d acide tartrique préalablement dissous
dans 30 grammes d'eau distillée. C'est la li-
queur no |. Pour obtenir la liqueur n°
procède exactement de la même mai
sauf que la quantité d'acide tartrique
être doublée. Apres avoir décapé et lave la
sur une table métallique
chauffée à 45° ou 50° et recouverte de toile
ou vernie; ou verse sur sa surface la
liqueur n© 1, et, au bout de vingt à vingt-
cinq minutes, la couche d'argent est déjà
formée. On incline alors la glace d'un côte,
on la lave avec une peau de chamois et en-
suite avec de l'eau un peu tiède; on remet
la glace dans sa position horizontale et on y
verse la liqueur n° 2. En douze à quinze mi-
nutes, l'opération est terminée et le dépôt
est complet; il ne reste plus qu'à laver la
couche d'argent, la faire sécher et la recou-
vrir d'une couche de peinture.
ARGÈS s. m. (ar-jèss). Iehthyol. Genre de
poissons, de la famille des siluroïdes, voisin
des pimelodes.
— Encycl. Ce genre a pour caractères :
dents bilides, a pointes recourbées en de-
dans, disposées sur une bande étroite vers
l'extrémité do la bouche; celle-ci munie de
deux lèvres à bords membraneux, formant
une sorte de ventouse, et de deux barbillons
larges et aplatis; dorsale petite; nageoire
adipeuse longue, les autres ayant leur
mier rayon prolougé en filet. Les deux
ces connues de ce genre sont : le sa
poisson sans vessie natatoire, qui habite les
eaux douces du haut Pérou et dont la chair
•estimée des habitants ;l*or0é*cyi
appelé par Humboldt pimélode cyclope.
ee est des plus curieuses |
singularité de son habitat : l'oral <■■)
i jeté en quantité prodigieuse par les
éruptions du Cotoj axi, de l'Imbaburu ei
. Icans péruviens. Le fait de poi
habitant les eaux souterrai i pas ab-
solument rare; mais ce qu'il y a ici de parti-
culièrement étonnant, c'est que des animaux
quelconques puissent vivre dans ti-
que le voisinage des volcans doit chauffer à
une h i puis-
sent trouver l'air nécessaire à leur respira-
tion. U anses, qui sembleraient
i ice de vie, on a vu,
ladillaM
■ . habitants donneni
■ itir par mil eaux
■ ■■ : ma
été si grand en 1691, que
l'air, einpes é leurs
ausa une épidémie dans les envi-
La ville d'Ibara, voisine de l'Imba-
baru. Sept ans plus tard, la cime du t
raz-0 s et.mt affaissée, le pays environnant
fut inondé d'une eau 1 tso et fumante
où grouillaient les pregnadiltas.
ARGUS, un des Cyclopes, fils d'Uranus et
de la Lire, époux de la nymphe Phrygie,
qui le rendit père de trois tils, Atron, Airé-
I neste et Deusus.
ARG1B, I mine de Polybe et mère d'Argus,
U teur du vaisseau Aryo. Il Fille de
Pontus et de Thalassa. Il Fille d'Antes on et
petite-fille de Tîsamène. Elle épousa Aristo*
198
arc;I
dème, qui la rendit mère de deux jumeaux,
Eurysthène et Prudes, il Sœur et femme d'I-
nachus.mèr- iJ Pboronée et d'Io,
et aussi d'Argus Panopte, suivant Apollodore.
•ARGIENÎSE, surnom de Junon, à Argos. Sa
statue était d'or et d'ivoire; ta déesse tenait
une grenade d'une main, et de l'autre un
sceptre surmonté d'un coucou, oiseau dont
Jupiter avait pris la forme pour se faire ai-
mer d'elle. Sous ses pieds étaient une peau
ARGO
de lion et un cep de vigne, emblèmes de sa
haine envers Hercule ec Bacchus.
• ARGILE s. f. — Encycl. MM. Laurent,
Malaguti, Marîgnac, Salvétat et d'autres
savants ont analysé avec beaucoup de soin
les argiles qu'on "est convenu de considérer
comme types. Les résultats qu'ils ont obte-
nus se trouvent indiqués dans les deux ta-
bleaux suivants, que nous empruntons au
Dictionnaire des arts et des manufactures -■
ARGILES DE FRANCE.
POUR 100 PARTIES D'ARGILE SÉCHÉE A -f- 100° CENTIGRADES.
Eau.
Silice.
Alumine.
Oxyde de fer
Chaux.
Magnésie.
Belin
13.10
11,01
S,64
1 1,00
14.50
7,50
12.no
12,00
15,00
10,00
16,96
11.05
14,58
62,14
63,57
49,20
G
46,50
66,10
55.40
49,00
52,55
64,40
.".T.. Ml
42.00
58 76
65,00
51,84
22,00
27,45
34.00
18,50
21,00
38,10
19,80
26,40
31.00
24.00
26, ■"
24,60
37,00
38 96
25,10
31,00
26,10
0.40
3. 0'.)
0,15
0,50
traces.
6,30
4.20
4,40
6.20
0,55
traces.
i i
o -
2, "i
1,00
4,91
1,68
0,55
0,75
■
traces.
2,00
3,00
1,70
1,04
traces,
traces.
2,25
>
traces.
Echassiere^
Leyval
Lu Malaise
Retourneloiip ....
Salavas
Savaignies
Vauglrard
traces.
■
1,50
0,17
2,51
2,00
0,23
Klingenberg
Strasbourg
Bornholm
Helsingborg
Gloukoff
Devon
Longport
Stourbridge
Andennes
Antragues
Lautersheim
Valendar
Grossaferaerode . . .
Loshhaya
Theuberg
Gottweith
POUR 100 PARTIES D'ARGILE SIXHÉE A + 100° CENTIGRADES.
Eau.
Silice.
Alumine.
Oxyde de fer
Chaux.
Magnesi
16.00
4S,',2
32,48
1,52
1,64
trai e
1.', ii'
66,7
18,20
1,60
ii
5,92
72,50
19,50
1,00
0,50
0,50
9,00
60,70
20,45
7,03
0,55
0,17
16,50
46, ! ,
: o -
'.
»
0,15
11,20
i 1,
17,40
»
i
h
10,60
54,50
16,50
3,13
3,37
n
17,34
45.25
28 7 7
7,72
0,47
»
19,00
52,00
27,00
2.00
D
u
9,00
71,00
IO.iio
h
»
II
13,r.6
49,00
33,09
2,10
2,00
0.20
0,75
65,27
2 1.10
1,00
u
2,02
1 l.o. J
47,50
;i 37
1,24
0,50
1,00
1 1,70
61,52
20,02
o.r.o
0,02
4.07
10,00
58, 19
27,94
traces.
0,74
1,00
10,00
20,75
2,00
1,55
traces
Il faut remarquer que toutes ces argiles
contiennent ou peuvent contenir en petite
quantité de la potasse et de la soude qui
n'ont pas été dosées, et la présence de c :t
alcali peut modifier un peu les qualités que
la richesse des argiles en alumine semblerait
indiquer.
ARtilLROMS, mère de Brasidas, chef Spar-
tiate, Elle est, restée célèbre dans l'histoire
que pour une réponse qu'elle aurait, laite
mbassadeurs d'Ain phi polis, qui venaient
lui annoncer la mort de son fils. Cette nou-
velle n'aurait arraché à la mère de Brasidas
que ces mots : « S'est-il conduit bravement? ■
i ayant répondu que ! \\
était )'• plus brave des Spartiates, elle leur
d< elara qu'ils se trompaient et qu'il restait, â
Sparte bien des citoyens plus braves que lui.
réponse, qui prouvait peut-être de i
■uts plus patrie' ii) ues que naturels,
lut admirée «le tous et valut une récompense
a la mère de Brasidas.
ARGILITE s. f. (ar-ji-li-te — rad. argile).
Géol. Roche argiliforme.
ARGILLACÉ, ÉE adj. (ar-ji-la-sè — rad.
,. yui a l'aspect ou la consistance de
argillata <>u ARGEI.LATA, méde<
|ii o n.; ;i Bologne dans la seconde moitié du
xivo siècle, mort dans la même ville en 1423.
il .■!! ei] na durant quelques années la méde
■i. même la logique , puis
de la i hn m
■ quelques progi è
H a lu.' qui ob irvations anatomi
que i in d'inl érél ■ < In lui doit une collée-
naémoii e ■ ar l matières qui firent
i mémoires, réuni
sous le titre de Chirurgie lihn > , nui été
pour la première foi p ■'■■ tés ;i Vrui.se en
L4go. On 'n h fait de fréquentes rééditions
pendant les vingt années qui suivirent la
pi emtèi e publication.
I ,.. . ont rages de c« méd
faits empruntés à Avicenue et h Gui de I hau-
tiac ; ils contis >nt \ epen tant d« ob ■ ■
tions originales, qui en constituent
le mérite.
AROINUSSA, nu des noms de Vénus Ura-
Die, ches les Scythes.
ARGIOPE, fille de Teuthras, roi de Mysie,
et femme de Télèphe. il Nymphe, épouse de
Philammou et mère de Thamyris. Elle est
aussi nommée Agriope. Il Femme d'Agenor.
ARG1PHONTE, surnom de Mercure, meur-
tri- r d'Argus.
ARG1S (Jules d'), littérateur français, né à
Caen (Calvados) en 1814. Il entra dans la
cavalerie, servit en Afrique, où il obtint la
croix d'officier de la Légion d'honneur, de-
vint chef d'escadron au 7e régiment de cui-
rassiers et quitta alors le service. M. Jules
d'Argis a collaboré à la Sentiiielte de l'armée,
au Spectateur militaire et s'est fait connaî-
tre tant par des conférences qui ont été re-
marquée-; que par des ouvrages littéraires.
Nous citerons de lui : les Six mariages de
Henri VIII (1864); Elude sur la guerre dp In
succession d' Espagne: Sainte Marguerite à 1
cosse; le Roman de l'histoire (1873); l' Athénée
de Verdun (1874); Heures académiques (1875);
Jeux de plume (187"»).
ARG1SSE, ancienne ville de la Grèce (Thes-
salie), sur le Pénêe, a l'O. de Larisse. Les
habitants de cette ville allèrent au siège do
Troie, sons la Conduite de leur chef PoïypÔ-
tès. (Iliade.)
ARGIUS.un des cinquante Egypti des, époux
d'Kvippé.
ARGON, Héraelide, fils d'Alcée. Hérodote
le fait régner en Lydie cinq cents ans avant
Gygès.
* ARGONAUTES. — L'expédition des Argo-
nautes, un des mythes les plus célèbres de
l'antiquité et qui a été chante par les portes
de tous les temps, a été embellie et surchar-
ii ■ variantes par les anciens, tant en ce
qui a trait aux péripéties du voyage de ces
héros aventuriers qu'en ce qui concerne les
contrées diverses où ils abordèrent. Nous
allons en indiquer les points principaux et
compléter ainsi les détails que nous avons
donnés dans divers endroits du Grand Dic-
tionnaire, mais, auparavant, nous
présenter au lecteur, par ordre alphabétique,
1 te des principaux et «les puis connus
d'entre les Argonautes, répétant même quel-
ques noms déjà rit s il l'article AHGoNAUTBS,
[or, ( e ont : Acaste, Actor, Admets,
Ainphi ir iir , Aucue, ArèlUS, Argus, lils d'A-
restor et constructeur de 1 Aryv; Argus. tils
ARGO
de Phryxus; Atalante, Aug'ias, Autolicus, Bu-
tés, Calais, Castor, Céphée, Clyménus, Cly-
tius, Echion, Erginus, Ethalidès, le héraut
des Argonautes; ' Euphémua , pilote en se-
cond ; Eurytus , Glaucus , Hercule , Hylas ,
Idas, Idmon, Iphicles, fils de Phylaeus; Iphi-
clès, fils de Thestius; Jason, le chef de l'ex-
pédition (quelques auteurs veulent que ce
chef fût Hercule); Laërte, Lyncée, aux yeux
perçants; Mêlas, Mèlèagre, Ménétius, Mop-
sus, Nauplius, Nestor, Oïlée, Orphée, Palé-
mon, Pélee, Phaleros, Philararaon, Pollux,
Polyphème, Taiaùs, Télamon, Thésée, Ti-
phys, le pilote; Tydée, Zètès.
Départ et arrivée des Argonautes. Montés
sur le navire Aryot sous la conduite de Jason
(v. Argo, au tome 1er, et Jason, au tome IX),
les Argonautes partent d'Aphêtès ou Aphor-
inion, en Iolchos, et, poussés par une tem-
pête, abordent au cap Ligéen, où Hercule
délivre Hésione, fille de Laomedon, du mons-
tre marin qui allait la dévorer. Reprenant
leur voyage, ils arrivent à l'île de Lemnos,
où ils débarquent et passent quelque temps
près des femmes du pays, qui avaient, tue
leurs maris, puis touchent à Samothrace et
pénètrent dans l'Hellespont, où ils ont k com-
battre les pirates tyrrhéniens. Ils descendent
ensuite chez les Dolopes, dont le roi, Cyzi-
que, les reçoit avec bienveillance et où se
passe l'épisode raconté à l'article Jason
(tome IX). En quittant cette contrée, ils
sont assaillis par une tempête furieuse, et,
après une longue lutte contre les éléments
déchaînés, ils parviennent à aborder à Biyn-
dacos, en Mysie, où ils sont reçus en amis.
Tandis qu'ils se livrent à la joie du festin
que leur otfrent les habitants pour leur faire
oublier leurs fatigues, Hercule va k la re-
cherche d'un arbie pour se faire une rame;
Hylas s'écarte aussi, mais il est enlevé par
les nymphes. Alors Hercule, suivi de Poly-
phème, court après lui, et pendant ce temps
les Argonautes prennent la mer, abandonnant
les deux héros; ils abordent le lendemain au
pays des Bébryces (Bithynie), dont le roi, le
féroce Amycus, les défie au combat du ceste ;
Pollux accepte et tue Amycus. Les Argo-
nautes, attaqués par les Bébryces, qui veu-
lent venger leur roi, les repoussent, repren-
nent le large et arrivent à Salinydessus (au-
jourd'hui Afidiah), ou le devin Phinée, que
Calais et Zetes délivrent des Harpies qui le
tourmentaient, leur indique le moyen de pas-
ser k travers les îles Symplégades (Cyanées,
dans la mer Noire); c'étaient des espèces de
rochers qui tour k tour s'écartaient et se
rapprochaient, prêts k engloutir le navire qui
s'engageait entre eux. Aidés par les conseils
de Phinee, les Argonautes échappent à ce
danger (suivant quelques auteurs, ce fut Or-
phée qui, par les accords de sa lyre, rendit
les rochers immobiles) et sont rejeles sur les
côtes de la Bithynie, où ils débarquent dans
le pays des Maryandiuiens. Là, Idmon perd
la vie à la chasse; Tiphys, le pilote, meurt,
et Aucee le remplace. Les Argonautes pour-
suivent le cours de leur voyage, passent de-
vant l'embouchure du Parihénius, rangent la
ville de Thémiscyre, la capitale du royaume
des Amazones, et arrivent dans l'île d*Are-
lias, eu Areadte, où ils retrouvent les enfants
de Phryxus; mais 1k, ils ont a se défendre de
L'attaque des Stympliulides, oiseaux qui lan-
cent leurs plumes d'airain eu gui*e de flo-
ches ; Oilee est blesse; enfin les héros échap-
pent a ce nouveau danger, atteignent l'em-
bouchure du Phase, s'engagent dans le fleuve
et abordent a iEa, en Colchide. Ici se place
l'épisode de la conquête de la toison d'or, que
nous avons raconté au mot toison (tome XV,
page 260).
lietour des Argonautes. Nous ne suivrons
pas les anciens dans leurs diverses versions
concernant le chemin parcouru par les Ar-
gonautes à leur retour : les uns leur faisant
prendre au rebours la routa suivie par eux
pour se rendre en Colchide; les autres les
faisant passer dans l'Océan (quel Océan?)
par le Phase, puis traverser les descits de
la Libye (nous voici en Afrique), en portant
Y Argo sur leurs épaules, atteindre la mer
Rouge et arriver dans la Méditerranée par
la Cyrénaïque et le lac Tritonis (aujourd'hui
Loudéah)] d'autres enfiu leur faisant remon-
ter le '1': Ï9 jusqu'à ses sources, d'où, après
un trajet par terre, pendant lequel Y Argo
r ■ . ■ toujours sur leurs épaules, ils se rem-
barquent sur un fleuve qui les conduit dans
L'Oceun, qu'ils descendent du nord au sud,
pour entrer dans la Méditerranée par le dé-
troit de Gibraltar. Tous ces itinéraires sont
assez difficiles a expliquer. Nous nous con-
tenterons de celui qu'a ii.ico Apollonius de
Ethode .
Les Argonautes, possesseurs enfin de la
toisou d'or, s'enfuient de la Colchide, ira
versent. Le Pow i.uxiu ei entrent dans i'Ister
{Danube); mais les Colchidieos, envoyés à
leur poursuite, sont dans l'île d'Artèmiâ et
leur barrent le chemin, Profitant de la nuit,
Jason «t s- -s compa ;nons les exterminent, et
Absyrte, le frère de Médée, est tué (v. ah-
s\kik, au toine l1'1*). De Lister, Les Ai o
ii.nn.r- pai tant dans L'Eridao (/'"'), arrivent
aux îles Electrides, puis chez les Hylléens,
auxquels ils font CadeÛU d'un 1 1 ■ ■ | i . 61
longent les Iles Liburniennes, Coroyre, Me-
ut-, Cére us «t Nymphéa, demeure de i al}
I Mais nue u-iupète, déchaînée par les
dieux eu puni M ■ 1 du meurtre 'i Absyrte. les
ARGU
rejette sur les lies Electrides; le morceau de
ché ne prophétique enchâssé dans l'arrière de
l'Ar^o annonce aux héros que leurs mr ro
ne finiront que quand Circe les aura purifié .
Ils remontent alors l'Eridan, d'où ils uasseut
dans le Rhône, descendent ce dernier fieuv»,
arrivent, aux lies Stéchades (îles d'Buères) ,
et enfin à/Ea,dans l'île d'Ethalie(Ile d Elbe),
où demeure Circé-T^a purification accomplie,
ils repartent, rencontrent les sirènes, dont
ils bravent les accents, grâce au chant divin
d'Apollon qui couvre la voix de ces monstres ;
Butés seul se précipite à la mer, mais il est
sauvé par Vénus. Les héros poursuivent, pas-
sent impunément entre Charybde et Scylla,
protégés qu'ils sont par Tethys et par les
Néréides , et abordent k l'île de Drèpane,
chez les Phéaciens, où a lieu le mariage
de Jason et de Médée (v. AlcinoOs, dans ce
Supplément). Ils reprennent la mer, recon-
naissent les îles Echinades et sont en vue dm
Péloponèse, lorsqu'une tempête les pousse
sur les Syrtes, ou ils sont sauvés par des
nymphes libyennes. D'après le conseil de
Neptune, ils chargent l'Ar^o sur leurs épau-
les et le portent pendant douze jours et douze
nuits jusqu'au lac Tritonis. Le dieu de ce lac,
auquel ils ont offert un trépied, leur fait pré-
sent d'un vase divin et leur indique leur route.
Ils partent, arrivent k l'Ile de Carpathos
(Scarpanto), puis en Crète, dont le roi, Ta-
lus, s oppose k leur débarquement, et ils sont
menacés d'un naufrage près des Sporades,
lorsqu'ils sont sauvés par Apollon qui leur
indique l'Ile d'Anaphe, où ils sacrifient a ce
dieu, qu'ils adorent sous le nom d'Egiete
{rayonnant). Us lancent ensuite k la mer le
vase qu'ils ont reçu du dieu du lac Tritonis,
et aussitôt une lie surgit des flots, l'île Théra
{Santorin). Ils abordent enfin k Egine, et de
lk se rendent dans leur patrie.
ABGONAUTIER s. m. ( ar-go-nô-ti-é —
rad. aryonaute). Moll. Animal de l'argonaute,
daus la nomenclature de Lamarck.
* ARGOPHYLLÉES S. f. pi. (ar-go-fll-lé).
Bot. Sous-genre de plantes, de la famille des
composées, du genre eurybie.
ARGOS, ancien nom du Péloponese et de
la Grèce entière.
ARGOS, ancienne ville de la Thessalie, sur
le golfe Pélasg.qne. Quelques géographes
pensent que cette ville est la même que La-
risse. Il Ancienne ville de la Cilicie, près du
mont Taurus. Elle fut appelée plus tard Ar-
giopolis. Il Ancienne ville de l'île deNisyros,
une des Cyclades. il Ancienne ville de la
Grèce, près de Trezene. Il Ancienne ville de
l'Asie Mineure, dans la Carie.
ARGOS OREST1CDM, ancienDe ville de l'O-
restiade , contrée de l'Epire. Sa fondation
était attribuée k Oreste.
* Vluiir.lL, village de France (Seine-In-
férieure), ch.-l. de cant., arrond. et k 25 ki-
lom. de Neufchâtel, sur un affluent de l'An-
delle; pop. aggl.,326 hab. — pop. tot.,428hab.
Beau château avec parc. On a trouve sur le
territoire de cette commune des vases anti-
ques et des armes en fer.
ARGDIJO, ARGCIXO ou ARGC1SO (Juan
DE), poète et musicien espagnol, né k Se-
ville dans la seconde moitié du xvi« siècle,
mort vers 1630. Ar^uijo jouissait d'uue foi-
tune considérable, qu'il dépensait largement.
11 s'était composé une petite cour dans la-
quelle figuraient naturellement de nombreux
poètes , parmi lesquels on peut citer des
hommes de génie, entre autres Lope de Vega.
Les amis d'Arguijo ont célébré son génie,
niais ses oeuvres étant à peu près complète-
ment perdues , on ne sait si elles méritaient
les éloges que décernèrent à leur auteur des
amis suspects de louer l'amphitryon au moins
autant que le poète.
Ou a d'Arguijo un chant fait sur la mort
d'un ami et qui a été inséré dans le Parnaso
espaHot. Un de ses sonnets figure dans YBis-
toire de la poésie de Boutei week. On lui doit
encore une pièce ayant pour titre : Betacdon
de las fiestas que hizo in Sevitla don Afel-
chior de la Alcazar en obsequio de la xmma-
culada conerpeion.
ARGUMENTUM BACULINUM, Argument du
hà ton ou Argument au bâton. C'est ladci ai ère
riposte do l'adversaire mis au pied du mur et
qui, n'ayant aucune bonne raison a donner,
joue du bâton ou des poings fermés. Wargu-
mentum huculinum joue, daus les discussions
privées, le même rôle que le cation, ultime
ratio rcguuiy dans les querelles entre monar-
ques ou entre nations; c'est le plus fort qui
h le dernier mot.
* ARGUS s. m. — Encycl. Ornith. V. faisan,
au tome VIII du Grand dictionnaire, page 55.
ARGUS, personnage de l'antiquité, qui,
suivani quelques auteurs, donna son nom k
un quartier de Rome, nommé Argilete. Vir-
gile (Enéide) raconte qu'Kvandre, étant venu
s établir eu Italie, offrit l'hospitalité k un
certain Argus, qui forma le dessein d'ôter la
vie a son hôte, pour régner k sa place. Les
gens du prince, ayant découvert ses machi-
nations, le mirent k mort sans l'aveu d'flî-
vendre. Ce dernier, par respect pour les lois
de l'hospitalité, fit faire îles funérailles a Ar-
gus et lui éleva un tombeau dans le lieu qui,
depuis, fut appelé Argilete.
argus, liK de Phryxus et de Chalciops,
époux de Périmèle, Mil.' d'AdmMo, et ; èi U
ARGY
Magnés, qui donna son nom n la Magnésie.
Il lut un dés Argonautes, il Fils de Ju-
piter et de Niobé, fille de Phoronée ; suivani
d'autres, fil- d'Apis. 11 fut le quatrlé
os depuis Inachus el épousa Evadné,
tille du fleuve Strymon et de Néère, el en
eutlusus, Epidaure, Tiryns, Criasus et Pi-
ranthe. Quelques au' fins font lasus fils
d'Argus et d'Ismène, fille d'Asope et de Mé-
tope. Argus avait son toi
un bois lui était consacré. Il Un des chiens
d'Actéou.
"ARGUS PAINOPTÈS. — L'Argus Pai
lit flls d'Agénor ou d'Arestor,
suivant certains auteurs; fils d'Inachusou
is et d'ismène, suivant d'autres; enfin,
i Hygin, qui en fait le constructeur du
Ant», il était fils de Polvbe et d'Argie.
t d'une force et d'un courage i xtraor-
dinaires, servi qu'il était, d'ailleurs, pai
centyeux,et d délivra l'Arcadie d'un taureau
énorme qui la désolait; la monstrueuse
Inâ périt île même suus s»-*» coups.
Les Egj ptiens faisaient cet Aru-us frère de
leur ancien roi Osiris. Avant de partir pour
la conquête de l'Inde. ce prince avait laisse
la régence a Isis, en lui donnant Argus pour
ministre. Mercure pour conseil et Hercule
pour chef d'armée. Argus , qui était un
administrateur habile, avait placé dans les
principales villes, pour lui rendre compte de
•■•• qui s'y passait, eut intendants, qui furent
s'ies cent yeux d'Argus. Mais bientôt
l'ambit mu s'empara de s a une, et, profitant
Dignement d'Hercule, qui était puni vi-
siter les confins extrêmes de l'Afrique, il se
révolta, enferma ïsis dans une tour et se fit
proclamer roi dans les villes administra
nts. Ce fut alors que M
dé par Argus comme peu redoutable, à
Cituse de sa passion pour les sciences qui
étaient son unique occupation, rassembla des
e , marcha contre lui, le vainquit et lui
coupa la tête. Cette fable est empruntée, pour
lu plus grande partie, au mythe de Typhon
ARGUZ1E s. f. (ar-gu-zl). Bot. Genre de
Slanies. de la famille des borragmees. Syn.
e TOURNEFORTIE.
ARGY (Charles-Henri-Louis d 'i. offi
écrivain français, né a M nés) en
1805, mort à Rome en 1870. Il entr
L'armée sous la Restauration , servit dans
l'infanterie, gagna quelques-uns de
[i Afrique et fut promu, le 30 juin 1S59,
: il un 53e régiment de ligne, avec lequel
il fit la campagne d'Italie. M. d'Argy fonda
et dii normale gymnastique de
et fut promu or de La
11 d honneur en 1864. Ayanl été uns a
deux ans plus tard, il obtin
I ttpe el
prit i ■ ment de la l«
.,111 était
destin* ■ -i- le corps expéditionnaire
français a Rome. Il mourut peu de temps
avant l'occupation de cette ville par les trou-
i aliennes. Outre de nombreux rapports,
restés manuscrits, sur des questions relati-
la gymnastiqu • --t a des inventions mi-
litaires, on lui doit : Gymnastique des Perses
. s.io, in-&«); Escrime du fusil, ap-
pliquée aux tirailleurs (1842, m-18) ; Extrait
de tiust>uction pour l'enseignement
gymnastique dans les corps de troupe.
■ nts militaires
al des exercices gymnastiqu»
mdements enregard(U i il
Instruction pour Fenseign entaire
de la natation dans l'armée (186ii, in-18).
ARGYCTIUS s. lu. (ar-ji-k' i-uss). [chthyol.
Syn. de bka
* ABGTLE ou AltGVLI. m-DoU-
■ lhpbbll, duc d*), pa 1 erre.—
comme
... Lorsque, au mots 1
I808, M. Gladstone tut chargé de former un
binet, le dur
■ ministre de l'in-t va ces
,us jusqu'à lachuteidu îuinis;*-
fé\ rier i*~.i.
ARGYNEES s. f. pi. (ar-gi-ne — rad. ar-
gye). Ornith. Tribu de passereaux, de
, tut les genres
argye et thamnobie.
ARGYPHIA, épouse d'Egyptua et mère de
le Protée.
ABGYBANTHE s. m. (ar-gi-ran-f- - l
gent; anthos, llcur). But. Syn.
il'ANAM TON.
ABGYRIASIS s. m. (ar-ji-ri-a-ziss — du gr.
argurion, m.
sa forment dans la muqueuse int
le rein, le poUi 1, etc., cheX II
1 pris a L'intérieur des préparatioi
e d'argent.
ABGYBIPPE , ancienne ville de l'Italie. >> .
Ihl'PlOM, au tome 1er du Grand Dic-
tionnaire.
ABGYROPELECUS . H
^uss __ uU gr. uryur>-s, argenl ; pelel
che). 1 Genre de poissons. Syn. de
11 YX.
ARGYROPHYTON s. m. (ai -ji-ro-fi-ton —
du gr. argu pkutOHt plante). Bot,
: ARGYROXIPHION.
* AhGVKOPOULo (Périclès), juriscu
et homme d'fctat grec — Il est mort en 1B00.
ARIA
Le 2? septembre 1856, il avait dû s* démettre
du portefe n 1- des affaires étrangères.
ARGY ROI O\0S (qui porte un arc d'argent),
surnom d'Apollon.
ARt'i\ ELI M -i "ne ville .1
des rochers élevés, à l'ouesl de ITEti a. 1
vilLe, patrie de l'historien Diodore, et. ut une
«les plus riches d.- nie et el
souffrir 1res. C'est aujour-
d'hui Sdti-Filippo-d'Argiro.
arhipis s. f. (a-rî-piss — du gr. a, préf.
priv.; rftipis, éventail). Entom. Genre d'in-
sectes coléoptères, de la famille des ster-
noxes, comprenant une seule espèce, qui ha-
bite Cayenne.
* ARHOPALE s. m. — Genre de coléi
res, de la famille des longieornes, tribu des
cérambycins. Syn. de criocbphalb.
* ABHYNCHUS s. m. (a-raiu-kuss — du gr.
n, \ir*-t\ priv.; rhugrh'is, b Genre
tes coléoptères, de la famille des eur-
, de: , comprenant deux e pèces, qui ha-
iroérique du Nord.
ARIA, nom d'une ancienne contrée d'Asie.
V. Arik, au tome 1er du Grand Dictionnaire.
ARIA ATREBATUM, nom latin d*AlKK.
AR1ACÉENS, ancien peuple de la Scythie,
pies d-- la n. Aor-
des Tartai>'S Usheks).
kRIAMNBS I«, roi 'le Cappadoce. 11 était
et il eut pour frères Ariara-
[er .t Holopherne. Il régna durant cin-
quante ans et lit fleurir la paix dans ses
■
AR1AMNÈS 11 , roi de Cappadoce. 11 suc-
1 noii père Ariarathès II et associa au
pouvoir son fils Ariarathès III. Ce dernier
lui succéda et gouverna avec sage
ARIANE s. f. (a-ri-a-ne — nom mythol.).
Planète téleseopique découverte par M. Pog-
son.
ARIANE, nom donné par Strabon a l'an -
contrée d'Asie nommée Arie. En gé-
néral, les Grecs donnaient le nom d'Ariane
aux pays désignés par les Orientaux son la
11 Strabon, l'Ariane
comprenait la Perse, la Médie, la Ba
ine ; il donnai) nent le
nom d rtie la plus fertile de L'A-
S ., m sujet des habitants
l'article Aryas, au tome 1er du Grand Dic-
tionnaire.
Ariane montée Mi un tigre, groupe de
Clésinge Ce 1 marquable fut
en 1868 lors de la vente que l'éminent
ombreuses œuvres qui se
lent dans son atelier. « (in éprouve
■ niant ce groupe colossal, a dij Théo-
phile Gautier, une surprise d'admiration res-
pectueuse, nous dirons presqm-
[/idée d'une force inéluctable vous domine,
l'agrément voluptueux, de
Y Ariane de Danecker, qu'on montre h Franc-
unante de T> û tenant
Les gi andes
!,eroïques et mythologiques, symbo-
lisant déSOri ' 1 fécondité,
la fore
Comme sur un lit de repo>, su-
|Ui marche, la bas . l'œil
oblique, à la lois impatient et lier de son far-
ftu. 1 écai
..
pleine d'épis et >ï'- grap]
puie au crâne plat du monstre. Une de ses
, amenant la jambe r ,
.tre pied s'étend vers la croupe <lu
tigre, continuant la belle li^ne de l'ati
I ;
accus< musculature
1 ;, t s marmoréenne , d'oii la
force n'exclut pas la grâce el
■ le type de femme aime de Michel-
r de l'Aurore et d
.
.
par sa beauté farouche el
appartient a cette race de ferara
-..-■■
; ■ jeune et pleine de sève, produi
■ :
aujourd'hui perdue, si nous avons
prononcé h' nom de Miche
à aucune imitation volontaire ou
.le la part de' I
■
propr< 1 qui lui ap]
.1 ière... Ave : quel arl
11 bre le plus magnifique e
travaillé, assoupli sans rien perdre de
artiste est maltr
matière et la dompte d'une main irres:
Quelle léte noble et charmante que
V Ariane! quel beau corps, 11 isoles,
■
féminine ! I
de ni. " triomphe, de
■
res savants; c'est un monstre admira-
idéal et vrai, bien 1 ùl pour
I 1 ■
. .us e..
■
.1 .ns ie fond d'un.- serr-',
iu de plant
d'une cfa 1 e..
.lin de villa pnniere, ou bien au pc-
ARTE
rUtylo d'un musée ! Clésin^er n'a rien fait de
plus beau, de plus fort, de rai, et
il existe peu d'œuvres dans la statuaire an-
tique -*t moderne qu'on puisse op|
. L'éloge est quelque peu <
■ ma dou
un.* des meilleures productions de
inger.
ARIASPE, ancienne ville de la Dran^-iane-
C'e^t aujourd'hui DBRttASP.
ARIASPES. V. Ac.kiaspes, dans ce Supplé-
ment.
ABIBINE s. f. (a-rï-bi-ne — rad.
Alcaloïde extrait de Variba rubr
croit dans les forêts vierges du Brésil et dont
|i gènes emploi en 1 i'écorce à teindre en
laine.
ABIC1ADÉF.S s. f. pi. (a-ri-sî-a-dé). Annél.
Syn. d'ARiciENS.
ARIT.1E , ■ ne du Latium
était siuiee sur la voie Appia, a 16 mil
1 ■ m 1, Elle fut fondée par Hipp
qui lui mi de son épouse Aricie.
r: tcée au bas d'une colline, défen-
irteresse qui la dominait.
ARID s. m. (a-rid). Ichthyol. Espèce de 1
poisson du Relire rhombe.
ABIDED s. m. (a-ri-dèd). Astron. Nom de
l'étoile p qui s- iiï.uve à la queue de la con-
stellation du Cygne.
ABIE s. f. (a-rl). Entom. Genre d'in
diptères, de la famille des myodairei
prenant une seule espèee , qui habite la
France.
— Bot. Genre d'arbres, de la famille des
poinaoées. Syn. d'ALiziER.
ARIE, ancienne ville d'Asie , sur le fl
Arius, capitale de la rèirion de même nom.
C'est aujourd'hui Hérat. n Ancienne :
Pont-Euxin, sur la côte du royaume «ie l'ont,
vis-à-vis de la ville de Pharnaeia {Kcrcsnun).
AR1ÉE, général perse. Il était l'ami i
r-is le J-une et commandait l'ail-
jà la bataille de Cunaxa (401 av. .!.-<'.).
1 »rt de Cyrus. il demeura fidèle aux
leur donna un plan de rel
finit par se réconcilier avec le roi de 1
* ARIÉGE (département de i.'), division
administrative de la région méridien:
la France. Formé de l'ancien comté (i-- Poix
et de quelques dépendances d"s provinces de
I .anguedoc et de Gascogne , il lire son nom
«le li rivière qui le traverse dans sa plus
néur, du S. au N., et esi 1
au N. et à 1*0. par le département de la
Haute-Garonne . à l'K. car les départements
de l'Aube et des Pj 'ri mtales, au s.
pur le département des Pyn
pays d'Andorre et par 1 I
qui le séparent de l'Espagne; superficie,
hect., dont 153,600 en terres labou-
rables, 35,889 en prairies naturelles, 12,753
eu vignes, 729 en autres cultures ai
IS9 4Î7 en pâturages, landes ei I
res; 156,989 en foiêts, bois, rivières, cours
d'eau, chemins et terres incultes.
1,.- département de l'Ariége est divi
ments, comprenant 20 cantons
et 336 communes ; ch.-l. de | I i*'"ix ;
BOUS- !" 1
hab. H fait partie de la 17^ I
de 1k S
chaussées, de la is<- conservatioi
i de l'arrondissement mu
nôme ville; il r «sortit à la cour
d'appel et à l'académie de Toulouse et forme
■ Pamiers, sutFragant de l'arche*
de Toulouse.
Comme tous les départements pyréné
le dépai l'Ai compose «ie
9 moi
de Foia ■ celui
■ . 1 ons l'est au- si d ■ resque
totalité -, l'arrondissement de Pamiers est
.,! en plume. 1 "il;- se
■- I
gée sur le versant .
I ii des '-ici vers le N. par un.- ■■■
ns , la partie basse, située entre V
une, est remarquable par sa fe-
■ ■
:■■ moyeu ; entre l'Ariége el le LerS,
ivien qui dom
1 montagn
I
..,.■ série de ■
. ■
■
N. : 1 il .S., ,ir.
rentre du d< parte
élévation sur
I
l 1
lut- r:
Kuei [ ' met.),
1 ceux
de 1 ■• 1
■
■
■ oramu-
li Puy-
I 1; met, -i- \
I lau, d'Orle ai
Hourqu<
Ce deparieineiit appartient, par lAl
ARIE
190
u bassin de la Garonne.
i ' Iriége, qui prend sîi sonr e an j"i..i
ix, du Donnezan et d'An-
1 une foui- de ;
■
quelques affl 1 : que
\. le
■
d'or en quantité
■
■
. ■ ■ ■ ■ ■ ■
;. re-
çoit lui même renia
■ •t de ruisseaux, el ei
■
■ :
■
si dans le départe nt, canton de
Girom
le-Sérou , à Durban , au
d'Azil et aux H'>r>les; elle ne reçoit, comme
afriuen l'Auj 1. -Sur
les montagnes situées b 1 S.
ments de Foil et d<* Saii trou-
usieurs 1 ica, dont les principau
ceux de I.anoux, de Kontargente, d'Albe et
de Saint-Barthélerai.
Le département de l'Ariége n'evt ;f-ricole
qu'en trèS-faibte partie ; les [1 cé-
réales sont cèpe idanl uffis 1 ■' :s pour four-
ommation , ^rràc«* ^ L'excel
qualité des terres de la plaine ; nn y n
mcoup 'i'' maïs, d
fèves, de! ,s fruits ex-
du lin.
est sec et
aride, ma s le versant nord offre de beaux
.
I; on y fait monter ,es trou,
au commencement de l'été et i:s y n
i 1 belle saison. Les moutons et le
ont seuls de race choisie; I >
cil,. -s sont d'une petite ■
ta mulets et «ies chevaux
de la race dite de Tarbes, qui *-st p<
.'..'■
■ ! .-i [a sùrel 1
b Ta
annuellement environ 100,000 hectolitres de
vio, quantité insuffisante p i"na-
tion locale; mais quelques crus, tels que <
d^s Boruvs, de Campagne, de Te; 1
d'Angraviès son) b
et la viticulture ne peuwnt. du reste,
fournir du travail à toute la population ru-
ine partir de celle-ci émigré <;a;isjes
départements \ oisms ou en Espagne. Une
.
arrondissement d.- Pamiei
les meilleures méthi 1 rtout
a in sylviculture, qui pouri 1
source de richesses pour le département. 11
était auirefois couvert d'ironie 1
qu'une exploitation mal enteieiue a d<
tées et qui offrent à j em--, en t-
struction el d- c
>ir--s à la population. On comme I
Li plier te chéne-liége, qui donne
un commerce assez eteiuiu; les autres
linantes sont le pu:, I
le hêtre. Les montagnes sont 1
1 bevreuils. de chan ■ san-
de blaireaux,
:. des ours. Le petit I
bondant, notamment le lapin, le
et la loutre. Les ...se:iux de proie, t.-
l'aigle, le duc, l'épervier sont auss. I
communs, de même que tout le gib
Klume :
.,-, perdrix bl ■ van-
. etc.
L'm lustrk
!
■
nombreuses nmnufe
bonne
1 .
.
Sera . est exploitée
■
pou la i
1 une riche
■le 11
pierre
■ ■
tifs du commerce. N nom-
d'Aldus , »! I
m , d*Ax , d'Audi
. . ■
A
Le département e
.
, et par îr» roui
don) - . t de 919 kil< 1
en oui amentdo
réseau du Midi détaché de la ligue de Bor-
200
ARIO
deaux à Cette, par la ligne de Toulouse à Foix
et par un sous-erobraucheinent de Boussens
à Saint-Girons. Ces deux voies ferrées n'ont
qu'un développement de 67 kilomètres.
Le comté de Foix possédait jadis de re-
marquables spécimens de l'architecture re-
ligieuse et militaire du moyen âge, de belles
forteresses féodales, des châteaux, des égli-
ses, des abbayes ; presque tous ces édifices
ont été ruinés au cours des guerres de reli-
gion , qui y sévirent avec une violence par-
ticulière. Il reste encore des ruines de quel-
ques forteresses, perchées sur les cimes les
plus escarpées des montagnes ; telles sont
les tours de Quié, de Gudanne, de Lordat.
Les châteaux de Foix et de Tarascon méri-
tent une mention particulière; le château de
Foix s'élève sur un rocher isolé, surplombant
à pic, et possède encore trois énormes tours,
une ronde et deux carrées, qui remontent
au temps de la première maison de Foix.
Parmi les curiosités naturelles du départe-
ment, on cite les grottes des environs de Ta-
rascon; elles affectent la forme de porches
magnifiques, ornés d'incrustations calcaires
qui peuvent rivaliser avec les plus fines
sculptures de l'architecture ogivale.
AHIEL, idole des Moabites, et dont on a fait
le nom d'un mauvais ange. Il Personnage idéal
de Shakspeare.
* ARIETTE s. f. — Encycl. Avant la créa-
tion de l'opéra-comique proprement dit, on
ajoué des comédies à ariettes ou mêlées d'a-
riettes, c'est-à-dire dans lesquelles les per-
sonnages de la pièce, interrompant le cours
naturel de l'action qu'ils représentaient ,
chantaient de temps en temps de petits airs,
dont les paroles ne faisaient que résumer les
sentiments dont ils devaient être animés , et
dont la musique, ordinairement vive et lé-
gère, était composée spécialement pour la
circonstance. Il serait assez difficile d'établir
une différence nettement tranchée entre ces
ariettes et les couplets de nos vaudevilles,
de certains opéras-comiques même et surtout
de ceux qu'on appelle des opérettes. On peut
dire seulement que les ariettes étaient tou-
jours chantées par un seul acteur et qu'il n'y
avait point de duos dans les comédies à
ariettes , au moins dans celles qui furent
jouées à l'époque où ce genre était encore
une nouveauté. Ainsi , la comédie à ariettes
fut la première forme des pièces de théâtre
"il l'on vit le chant alterner avec le langage
ordinaire.
AR1LE s. m. (a-ri-le). Entom. Genre d'in-
sectes hémiptères, de la famille des rédu-
viens, dont certains entomologistes font une
division du genre zélus.
ARILLODE s. m. (a-ril-lo-de — rad. arille).
Faux arille.
AR1MES, ancien peuple d'Asie, célèbre
dans les traditions grecques. Le tombeau du
serpent Typhon, dans Homère, est placé chez
les Arimes {lv 'Api^oiç). Ces peuples sont les
mêmes que les Syriens appelés Araméens,
habitants de l'Aram, par les Hébreux et les
autres nations de l'Orient (v. Aram, dans ce
Supplément). Les peuples de l'Occident pri-
rent ensuite les Arimes pour des singes, et le
nom même de cet animal était arime en étrus-
que. Peut-être cette homonymie vient-elle
de ce que le nom syrien du singe est harim.
Les Arimes furent dès lors confondus avec
les Cereopes, que Jupiter, suivant la Fable,
avait changés en singes.
AR1M1NO (Grégoire de Rimini), philosophe
italien, né dans la première moitié du xive siè-
cle, mort à Vienne en 1388. Il entra de bonne
heure dans l'ordre des augustins et devint
général de cet ordre vers 1357. Il fut un des
fdus fervents adeptes de la philosophie sco-
aStîque et fut Surnommé le Docteur auiben-
liijue. 11 professa la philosophie avec un
certain éclat dans un couvent de son ordre
à Rimini, puis alla mourir à Vienne. On lui
doit une foule d'ouvrages qui ont trait aux
mail, tes de son enseignement et qui ont perdu
tout intérêt aujourd'hui. Parmi ces ouvrages,
nous citerons cependant : Lectura primi libri
Sententiarum (Paris, M82; Milan, 1494): De
usuris (Rimini, 1C22); Comtnentana in episto-
las sancti Pauli et Jacobi; Tractatus </• con
eeptione beafâ Monx Virginie; Tractatus de
inteneione <-t > emissione formarum ; Qumstiones
metaphysicales ; Carmina italien >-i latina, etc.
Tou i es derniers ouvrages sont restes ma-
nuscrits.
* AiiiYiiioii, boni- de France (Jura),
oh.-l. de cant., arrond. et, à 44 kiloin. de
l 8-le-Saunier, sur un plateau dominé par
une i tagne ; pop. Bggl., 9G3 hub. — pop.
tôt., i ,255 iiab. » >n 3 faoriq le beaucoup u'ou
i [) bu i i 'ie | etits objeis de bimbe-
loterie. L'aspect du pays est pittoresque.
ARIOBARZANE 1er, roi de Pont.flls de Mi
th ri date L*' I prince vivait au v<- siècle
avant l'ère vulgaire. Son fils, Mithridate, le
livra au roi d< Pei .
ARIOBARZANE il, .... de Pont, fils de Mi
thi idate Ie*. n succéda a sou pèi e v i
av. J.-C, régna vingt-six ans et lut, sui-
vant Dloàiji e, ' de Ph d'autsea
bi itoriena prétendent qu'il n\ ait bo
mandement la ' ivdie et l'Ionie. Il se i
voltu contre A. r taxera e 11 quelques hum i ip
être monté sur le trône ei fonda tri
blement un empire qui échappait à lu doini-
ARIO
nation du roi de Perse. Démosthène donne k
Ariobarzane, ainsi qu'à ses fils, le titre de ci-
toyen d'Athènes, ce qui fait croire que le roi
de Pont fut l'allié des Grecs.
ARIOBARZANE III, roi de Pont, fils de Mi-
thridate 111. Il régnait vers 250 av. J.-C. Il
s'empara de la ville d'Ameslris et de concert
avec son père fit alliance avec les Gaulois,
qui pénétrèrent sous ses ordres en Asie et
repoussèrent une expédition égyptienne en-
voyée contre le roi de Pont par Ptolémée
Philadelphie, Ariobarzane étant mort vers
240 av. J.-C, les Gaulois se mutinèrent et
dévastèrent l'empire du fils de ce prince.
ARIOCARPE s. m. (a-ri-o-kar-pe). Bot.
Genre de plantes, de la famille des cactées.
Syn. d'ANHALONIK.
ARIODNE s. f. (a-ri-o-dne). Bot. Syn.
d'ARJONE.
ARIOLICA, ancienne ville de la Gaule, chez
les Sequani (Franche-Comté). C'est aujour-
d'hui PONTARUER.
ARION, nom du cheval que Neptune fit sor-
tir de terre d'un coup de trident, lorsqu'il
disputait avec Minerve à qui ferait aux hom-
mes le plus utile présent. Quelques auteurs
le font naître de Neptune et de Cérès, qui
s'était transformée en cavale pour échapper
aux poursuites du dieu; d'autres, de Zéphire
et d'une Harpie ; d'autres encore, de Neptune
et d'une Harpie, etc. Quoi qu'il en soit, Arion,
après avoir été nourri par les Néréides, fut
attelé quelque temps au char de Neptune,
puis donné par ce dieu à Coprée, le héraut
d'Eurysthène, qui portait les ordres de ce roi
à Hercule ; Arion passa ensuite dans les mains
d'Oneus, puis dans celles d'Hercule, qui s'en
servit pour combattre le brigand Cycnus et
le donna à Adraste. Ce dernier, le seul des
sept chefs qui ne périt point devant Thèbes,
fut sauve par son cheval, et il remporta avec
lui le prix aux jeux Néméens. Arion avait,
dit-on, le don de la parole.
'ARION, célèbre poète lyrique grec, né à
iMéthymne, dans l'île de Lesbos, vers la lin
du vue siècle av. J.-C. — Disciple d'Alc-
man, Arion florissait entre la xxxvme et la
XLvme olympiade (de 628 à 585 av. J.-C), et il
jouit d'une immense renommée. Après avoir
vîsité les îles de la mer Egée, il vint en Si-
cile, puis alla faire admirer son talent en
Grèce et passa même en Italie, ou les colo-
nies grecques l'accueillirent avec empresse-
ment. Les Tarentins lui décernèrent le prix
de la musique, qui ne se séparait pas alors du
prix de poésie, sur tous ses rivaux. C'est au
retour d'Italie et comme il naviguait vers
Corinthe, où régnait alors Périandre, qu'il
lui arriva l'aventure à laquelle son nom est
resté attaché. Plus heureux qu'Homère, il
avait amassé beaucoup d'argent dans ses
pérégrinations, et les matelot* résolurent de
le jeter à la mer, pour s'emparer de ses ri-
chesses. Arion, saisi par eux et sur le point
d'être précipite du bord du navire, obtint
pour toute grâce de jouer encore une fois de
la lyre, ou plutôt de la cithare, à laquelle il
devait ses succès. Les matelots, d'après la
légende, y consentirent; mais à peine eut-il
commence à toucher les cordes qu'une foule
le dauphins accoururent, attirés par les mé-
lodies auxquelles les matelots restaient in-
sensibles. Désespérant de les attendrir, Arion
se jeta dans les flots et fut immédiatement
reçu par un dauphin, sur le dos duquel il
aborda heureusement au promontoire de Té-
nare. Il se rendit aussitôt auprès de Périan-
dre, qui avait pour lui de l'amitié, et lui conta
le péril auquel il venait d'échapper. Peu de
temps après, on amena au roi de Corinthe
les matelots qui lavaient condamné à mort;
leur navire, battu par la tempête, s'était brisé,
et ils avaient échoué précisément au cap
Tènare, où avait aborde Arion. Périandre
int de leur demander des nouvelles de
leur passager, ils répondirent avec assurance
qu'Arion était mort en route de maladie;
convaincus aussitôt d'imposture par Arion, qui
se présenta vêtu des mêmes habits iju'il avait
en tombant k la mer, ils furent tous uns en
croix par ordre du tyran de Corinthe. Cette
fable a probablement été imaginée pour ex-
pliquer les anciennes monnaies de Tarent e
qui représentaient un homme assis sur un
dauphin et dont quelques pièces figuraient,
comme offrandes, dans le sanctuaire du pro-
montoire de Tènare.
Il ne reste d'Arion que vingt-deux vers,
ment d'un hymne à Neptune; ils mm s ont
été conservés par Eliên dans son Histoire
des animaux et portent le cachet de la plus
iiau in antiquité. C'est une description du
dauphin, dont Arion pouvait parler p. us per-
tine eut que tout autre, et d'autant plus
précieuse que cette merveilleuse espèce d'a-
nimaux a disparu. Ses vers sont pleins de
poé ie, de grâce et de fraîcheur; ils font vi-
\ i ment regretter la perte de ses «envie-, qui
étaient nombreuses et se compo iai< nt princi-
l 1 1. ut d'hymnes et do dithyrambes. Arum
passait pour l'inventeur do ce dernier genre
i ■ poésie, qu'il perfectionna seulement et
rendit plus solennel. On chantait avant lui
des dithyrambes dans les fétea de Bacchuset
. festins, surtout à Lesbos, patrie
d'Arion, où le culte de Bacchus avait donné
e aux rites orgias tiques et à des
mélodies musicales particulières. « Arion,
dit Ottfried Mùller, fut le premier, d'après
gnages assea unanimes des histo-
ARÎO
riens et des grammairiens de l'antiquité,
qui enseigna un dithyrambe à un chœur.
Il donna donc un cachet de science et de
dignité à ce chant qui avant lui ne conte-
nait que des épaiichements irréguliers, des
sentiments désordonnés. C'est à Corinthe, la
ville riche, brillante et prospère de Périan-
dre, que l'innovation eut lieu; aussi Pindare,
dans sa louange de Corinthe (01., XII I),
s'écrie-t-il : « D'où, si ce n'est de Corinthe,
■ est venue la gracieuse célébration de la fête
» deDyonisosavec le dithyrambe qui gagne le
• taureau ? » Nous ne savons rien sur les dithy-
rambes d'Arion, si ce n'est que le poète do-
rien y introduisit la ■ manière tragique, » pro-
bablement un chant choral de caractère som-
bre intercalé dans le dithyrambe ordinaire,
qui était d'un genre serein et joyeux. Quant
à leur exécution musicale, ce fut la cithare
et non la flûte qui y domina, puisque Arion
était le premier citharëde de son temps et
qu'il contribua à maintenir la gloire exclu-
sive qui entourait les musiciens lesbiens de-
puis Terpandre. C'est au son de la cithare
que, d'après le conte bien connu, Arion ré-
cita le No7?ios orthios avant de se précipiter
dans les flots. On lui attribue, en outre, comme
àTerpandro, des poèmes, c'est-à-dire des
hymnes aux dieux, qui servaient d'introduc-
tion aux solennités des fêtes. ■
Arion, groupe de marbre, par M. Hiolle ; au
musée du Luxembourg. On sait l'histoire
d'Arion, le célèbre joueur de lyre, que des
matelots voulurent tuer pour s'emparer de
ses richesses lorsqu'il retournait à Lesbos, sa
patrie, et qui demanda comme grâce suprême
qu'on lui laissât tirer, avant de le jeter à la
mer, quelques accords de son instrument. Un
dauphin mélomane passait par là et, ne vou-
lant pas qu'un tel virtuose se noyât, il le prit
sur son dos et le déposa au cap Tènare. C'est
ce personnage fabuleux que M. Hiolle a re-
présenté : Arion, tenant sous le bras gauche
sa lyre, dont il joue de la main droite, che-
vauche le dauphin, une jambe allongée vers
la tête du monstre et l'autre repliée eu arrière.
« Son attitude, harmonieuse et calme, semble
rhytbmée sur la cadence de son chant, a dit
M. Paul de Saint-Victor. Sa tète, inclinée, est
empreinte d'une extase lyrique qu'elfleure
pourtant une vague inquiétude. Rien de plus
fin et de mieux rendu que cette expression
mélangée. Les bras, les jambes, la puitrine,
modèles avec une fermeté délicate, ne sont
ni trop accusés par le ciseau ni trop voilés
par la chair. Ce beau groupe, d'un excellent
style, remplirait magnifiquement l'enceinte
d'une fontaine. » L'Ario» de M. Hiolle est,
sans contredit, une ligure parfaitement équi-
librée et modelée, tres-souple et très-elé-
gante; sous ce rapport, il était digne de la
grande médaille d'honneur qui lui a été dé-
cernée par le jury du Salon de 1870. ■ Mais il
serait à souhaiter, dit un autre critique, que
l'auteur se fût mieux pénétré de l'esprit de la
fable antique : le mythe d'Ario, comme celui
d'Orphée et comme celui d'Amphion, est une
allégorie de la domination que la poésie et la
musique exerçaient sur un monde encore
plongé dans la barbarie; il aurait donc fallu
montrer Arion, les regards levés vers le ciel,
tirant de sa lyre des accords divins qui sub-
juguent ie dauphin et oubliant, dans l'extase
de sa pensée, uans l'enthousiasme do son gé-
nie, le danger qu'il peut courir. Au lieu d'un
artiste inspiré, M. Hiolle a représenté un
homme bien constitue , juche sur le dos
squammeux d'un monstre marin et n'ayant
d'autre préoccupation que de pas tomber à
l'eau... »
W Arion n'en est pas moins uu des meilleurs
ouvrages de sculpture qu'ait produits l'école
contemporaine. Il a été grave sur bois dans ta
Gazette des beaux-arts et dans d'autres publi-
cations illustrées.
ARIOSTA (Lippa), maîtresse d'Obizzou ,
marquis d'Esté et de Kerrare. Kilo était issue
d'une famille noble de Ferrare et elle devint la
maîtresse du marquis d'Esté, qui s'était épris
de sa beauté. Sou intelligence et les services
politiques qu'elle rendit à son amant lui con-
quirent tellement l'estime de ce dernier qu'il
1 épousa en 1352. Obizzou mourut la même
année en lui laissant l'administration de ses
Etats. Elle avait eu de ce seigneur onze en-
la nts. C'est d'elle que descend la maison
d'Este-Modène, Les historiens .s'accordent à
reconnaître que Lippa, si elle fut une beauté
remarquable, sut par les talents politiques
qu'elle développa tondre de réels services à
son amant et mérita qu'il devînt son époux.
'ARIOSTK (Loduvieo Akiosto, dit L), il-
lustre poète italien, ne a fteggio le 8 septembre
U74, mort à Ferrare en 1533. II appartenait
u une ancienne et noble famille du duché de
Modène; son père était membre du premier
tribunal de Kerrare, et l'Arioste suivit d'a-
bord la carrière de lajurisprudence.il avait
fait d'excellentes études classiques, et lu vive
impulsion donnée aux esprits par les précur-
seurs de la Renaissance le tourna de bonne
heure vers les lettres. Celait le moment ou,
■ euherches et aux. heureuses trou
vailles de Pétrarque, du Pogge, de Marcilo
Ficin, ces infatigables denicneurs de ma-
nuscrits, toute l'antiquité si longtemps eu-
'ouïe dans les ténèbres reparaissait au grand
jour. Plante et Tereuce venaient d'être im-
primes; L'Arioste en tira deux comédies ita-
liennes: I Suppotiti 6t la Cassaria; un petit
recueil de poésies lyriques, latines et lia-
ARIO
liennes attira dé plus sur lui l'attention du
cardinal d'Esté, frère du duc Hercule 1er de
Ferrare. Le jeune poète abandonna l'étude
du droit pour rester désormais dans l'entou-
rage soit du cardinal, soit de son frère. Ce
n'était pas tout à fait une sinécure que de
vivre à la cour de ces petits princes, tous
jaloux les uns des autres, se disputant entre
eux les littérateurs qui pouvaient donner de
la renommée à leur maison et ne payant
guère que par une hospitalité assez large et
quelques cadeaux l'assiduité continuelle de
leurs poètes favoris. Il fallait de plus leur
servir de secrétaire ou d'ambassadeur, se
charger de missions délicates et les mener à
bien. Le Tasse, hôte d'uu duc de Ferrare,
comme l'Arioste, perdit bien vite toute faveur
en ne voulant qu'être poète et en prétendant
être logé, nourri et récompensé sans avoir
d'autre occupation que de rêver à ses rimes.
Mieux avisé, l'Arioste remplit avec beaucoup
d'esprit et d'activité sa charge de gentil-
homme de la maison du cardinal, accompagna
son protecteur dans ses voyages et ambas-
sades, étudia pour lui les affaires épineuses
et trouva néanmoins le temps d'écrire chez
lui la plus grande partie de son chef-d'œuvre,
le Boland furieux. Bojardo et Pulci avaient
déjà donné, l'un dans son Orlando innamorato,
l'autre dans son Morgante majore, deux mo-
dèles de ce genre de poème semi-sérieux et
semi-burlesque que l'Arioste a porté à sa per-
fection (v. Roland furieux, au tome VIII).
Le cardinal d'Esté ne semble pas avoir com-
[ii is tout ce qu'il y avait de grâce, de déli-
catesse et d'étincelante fantaisie dans ce
poème qui pour lui n'étaitqu'un pur badinage:
Dove diabolo, messer Lodovico, avete pigliato
tante coglianerie? ■ Où diable, messer Ludo-
vic, avez-vous pris tant de c ?• dit-il un
jour au poète qui venait de lui lire un chant
de son admirable chef-d'œuvre. Il n'y avait
pas dans cette boutade de quoi satisfaire
l'Arioste, qui s'attendait sans doute à quel-
ques compliments mieux sentis, et il y eut
entre le protecteur et le protégé un refroi-
dissenientqui aboutit peu après à une rupture.
L'Arioste, prié d'accompagner le cardinal en
Hongrie, prétexta une indisposition pour se
soustraire à ce lointain voyage, dans une
compagnie qui lui déplaisait; le cardinal
d'Esté lui fit froide mine, et le poète profita
de l'incident pour se rendre à la cour du duc
Hercule I", qui depuis longtemps désirait
l'avoir. Le duc d'Esté le chargea, comme son
frère, de diverses missions diplomatiques
dont il s'acquitta avec soin, et même, pour
utiliser ses services, il le nomma gouverneur
d'un district des Apennins infesté par des
bandes de brigands, avec mission de les dé-
truire. Ce n'était pas là la tâche d'un poète,
mais l'Arioste montra qu'il avait également
l'étoffe d'un capitaine et guerroya avec au-
tant de facilité qu'il écrivait (1522).
C'est vers 1514 ou 1515 que l'Arioste avait
quitté le cardinal d'Esté. Son premier soin,
chez le duc Hercule, fut de mettre la der-
nière main à son poème, et en 1516 il en donna
la première édition ; la renommée de l'auteur
s'étendit presque immédiatement dans toute
l'Europe. Outre cette vaste composition où
l'Arioste a étale toutes les richesses de son
imagination, il écrivit près du duc de Ferrare
un grand nombre de petits poèmes de circon-
stance, stances, sonnets, satires, poésies la-
tines, qui ont été réunis dans ses œuvres
complètes, et il fit jouer dans les divertisse-
ments de la cour, outre 1 Suppositi et la
Cassaria, comédies écrites dans sa jeunesse,
deux autres pièces de théâtre d'une valeur
bien supérieure à ces premiers essais ; ce sont
la Lena et II Neyromante ; nous avons consa-
cre un article spécial à la dernière (v. Nkcro-
mant, au tome XI) ; toutes ces comédies sont
en vers ainsi qu'une cinquième, la Scolastica,
que l'Arioste avait commencé à écrire pour
le mariage de Renée, fille de Louis XII, avec
un prince d'Esté, et dont il n'acheva que les
trois premiers actes; les deux autres ont été
écrits par Gabriele Ariosto, frère du poète.
En 1532, l'Arioste donna une nouvelle édi-
tion de son Orlando furioso, qu'il avait revu
et remanié avec soin. L'année suivante, il
mourut d'une maladie de vessie qui le faisait
depuis longtemps cruellement souffrir. » L'A-
rioste, dit Uinguene, avait une belle ligure,
les traits réguliers, le teint vif et animé,
l'air ouvert, bon et spirituel. Sa taille était
haute et bien prise, sou tempérament robuste
et sain. Il aimait à se promener à pied, et SOS
distractions, causées par les méditations, la
composition ou les corrections dont il était
continuellement occupé, le menaient souvent
plus loin qu'il n'eu as ait le projet. C'est ainsi
que, par une belle matinée d'été, voulant
taire un peu d'exercice, il sortit de Carpi, qui
est entre Keggio et Ferrare, mais beaucoup
plus près de Keggio, et qu'il arriva le soir à
Ferrare, en pantoufles et on robe de chambre,
i m .i te arrêté eu chemin. Sa conversation
était agréable, piquante et respirait la fran-
chise et l'urbanité autant que l'esprit. Ses
lions mots étaient pleins de sel ; sa manière
il.- raconter était originale et plaisante; et,
ce qui manque rarement sou effet, quand il
faisait rire tout le inonde, il était lui-mciue
fort sérieux. Les auteurs qui ont écrit sa vie
avec le plus de détail le représentent doué
de toutes les qualités sociales, sans orgueil,
sans ambition, réservé dan-, ses discours et
dans ses manières, attaché à sa patrie, à son
prince et surtout à sos amis; sobre, quoique
ARIS
grand mangeur, et sans goût pour les mets
recherchés comme pour les repus bruyants.
Ils le représentent aussi peu studieux et ne |
lisant qu'un petit nombre de livres choisis;
travaillant peu de suite, très-difficile sur ce
qu'il avait fait, corrigeant ses vers et les re-
corrigeant sans cesse. Depuis qu'il eut foi mé
le projet de faire un poème épique, il joignit
& ses études poétiques l'histoire et la géo-
graphie; ses connaissances géographiques
surtout s'étendaient aux plus petits détails.
Il aimait les jardins et les traitait comme ses
vers, ne se lassant jamais de semer, de plan-
ter, de transplanter, de changer la distribu-
tion des carrés et des allées. Il lui arrivait
souvent de prendre une plante pour l'autre;
il élevait comme précieuses les herbes les
plus communes et les voyait éclore avec une
joie d'enfant, pour n'y plus songer le lende-
main. H avait un autre goût plus cher, celui
de bâtir et de faire dans sa maison des chan-
gements continuels, et il plaisantait souvent
sur le malheur de ne pouvoir changer aussi
facilement et à aussi peu de frais su maison
que ses vers. Sou esprit vif, ingénieux et ha-
Eile a emprunté tous les tons, s'est peint dans
tous ses ouvrages, surtout dans le Roland
furieux, qui les a tous effacés. L'Arioste peut
être regardé comme le créateur d'un genre
d'épopée dans lequel ses imitateurs, y com-
pris Voltaire, sont restés bien loin de lui.
Aucun poBte, en effet, ne l'a égalé dans ce
genre d'épopée, où l'imagination a bien une
autre carrière a fournir que dans l'épopée
purement héroïque. Aucun n'a mêlé avec au-
tant d'adresse le sérieux et le plaisant, le
gracieux et le terrible, le sublime et le fa-
milier. Aucun n'a mené de front un aussi
grand nombre de personnages et d'actions
diverses , qui toutes concourent au même
but. Aucun poète n'a été plus poète dans
son style, plus varié dans ses tableaux, plus
riche dans ses descriptions, plus Hdèle dans
la peinture des caractères et des mœurs, plus
vrai, plus animé, plus vivant. ■
Les Œuvres complètes de l'Arioste se com-
posent : 1° de YOrlando furioso, dont l'édition
princeps (1516, in-<o) est excessivement rare,
mais qui depuis a eu d'innombrable-; réim-
pressions; 2<> des cinq comédies dont nous
avons parlé plus haut, la Cassaria, I Suppo-
sitij II Negromante, la Lena, la Scolastica ;
30 de rime, poésies diverses, élégies, odes,
Stances, sonnets, madrigaux; 4° de satires,
au nombre de sept, où brille un esprit enjoué
plutôt que la causticité et la malice; 5° de
poésies latines, qui ont été imprimées séparé-
ment (Venise, 1553, in-8°); 6° de VErbolato,
dialogue en prose qui traite de l'homme et de
divers points de l'hygiène. Un poème inédit
de l'Arioste et tout à fait inconnu jusqu'à nos
jours, liinaldo il ardito, a été découvert ma-
nuscrit et tout entier de la main de l'auteur,
dans les archivas d'un petit village ferrarais,
ar Innocenzo Zampieri, conservateur de la
libliothèque palatine du grand-duc de Tos-
cane, h Florence, qui l'a tait imprimer (Flo-
rence, 1845, in-8°). On trouve de ce poème
une mention faite en 1551 par le bibliographe
Aut. Kraneesco Doua, dans sa Libreria; mais
le silence gardé par Virginio Arioslo, (ils du
Soôte, dans la liste qu'il a donnée des ouvra ges
e son père, avait fait regarder ce témoi-
gnage comme erroné. La découverte du ma-
nuscrit et la reconnaissance de l'écriture de
l'Arioste ont levé tous les doutes. Ce poème
dut être composé vers 1525, après la bataille
de Pavieet la captivité de François 1er, évé-
nements auxquels le poète fait allusion ; il
est reste inachevé. Sauf le Roland furieux
qui a été traduit nombre de fois, eu prose et
en vers, aucun autre ouvrage de l'Arioste
ne possède de traduction française. Ses co-
, qui attestent une verve et une oriyi-
d invention peu communes, seraient
cependant lues avec plaisir.
ARIL'PASA, un des noms de la Vénus Ura-
nie, chez les Scythes.
AKISDAS, père de Léocrite, qui fut tué par
Enée au siège de Troie. (Iliade.)
AR1SDÉ, ancienne ville de la Troade, fon-
dée par une colonie de Mityléniens, et dont
les habitants allèrent au siège de Troie. Elle
était située au S.-E. d'Abydos.
AR1SHÉ, tille de Mérops, roi de Percope,
première femme de Priam et mère 11 lacu
Priam la céda à Hyrtacus pour épouser Hé
cube. 11 Fille de Teucer et épouse do Darda-
inis, Kilo donna son nom à la ville d'Arisbé,
en Troade. Cette princesse est aus i ap]
Batea OU Batia, ou plutôt confondue avec
cette dernière.
ARISDAUUES, grammairien arménien du
xiiio siècle. Il cultiva les beaux-arts avec
succès et laissa un livre ayant pour titre
Arts ou Préceptes de bien écrire. On lui doit
également un petit Vocabulaire arménien, le
premier qui ait été publié.
ARISDAGTJES LASDIVERTZI, auteur ar-
ménien. 11 vivait dans le xic siècle et il n'est
connu que par sou Histoire d'Arménie, qui
va de 985 à 1071 et traite surtout de la des-
truction d'Assi, ville de la Grande Arménie,
par le sultan des Turcs Seldjoucides, Alp-
Aislau (iuii4). Cet ouvrage a été publie en
1845 a Venise.
"AR1STARCHI (Nicolas), fonctionnaire ot-
tuin m. — 11 est mort eu 18S6.
ARISTARÈTE, tille du peintre Nearchus
SUPPLÉMENT
c
ARIS
et célèbre elle-même par son habileté dans
l'art de peindre. Elle tit un tableau représen-
tant Esculape.qui fut fort admiré et lui valut
une grande renommée. Pline, qui mentionne
seul Aristarète, ne dit point à quelle èppque
elle vivait.
ARISTE (Paul-Eugène-Augustin d'), homme
politique français. V. Daiïistg, dans ce Sup-
plément.
AR1STECIIME, père d'Archias qui répan-
dit le culte d'Esculape en Mysie.
'ARISTÉE. —Le culte d'Aristée, honoré
chez les Grecs comme divinité bienfaisante,
se retrouve en Thessalie, en Béotie, dans
l'Arcadie, a Céos, à Cyrène; on voyait se
statue dans le temple de Bacchus, a Syra-
cuse; cette statue fut enlevée par Verres.
Aristée était regardé comme le protecteur
des troupeaux, de la culture, surtout de celle
de la vigne et de l'olivier. Il disparut de la
terre sur le mont Hémus (aujourd'hui les
Balkans), où il s'était retiré.
ARISTÉE 00 AR1STÉAS. général corin-
thien, fils d'Adimante. Il vivait vers le mi-
lieu du Vf siècle avant notre ère. Il fut chargé
par la ville de Corinthe de soutenir Potidée
dans sa révolte contre Athènes au début de
la guerre du Péloponèse. Ayant été mis à la
tête de l'infanterie des alliés, il se laissa sur-
prendre par l'Athénien Caillas, qui le battit
complètement et dispersa son armée. Aristée
rallia les débris de cette armée et s'arrêta quel-
que temps à Chalcidice, où il commença une
guerre d'escarmouches contre les alliés des
Athéniens et tenta vainement de se faire
donner quelques secours. A l'époque de la
seconde guerre du Péloponèse, il fut envoyé
avec quelques Lacédémoniens en ambassade
auprès du roi de Perse Artaxerce 1er, à l'effet
de lui demander des secours en hommes et en
argent. Tandis que les Lacédémoniens arri-
vaient à la cour du roi de Thrace Sitalcès
pour lui demander des secours, les Athéniens
envoyaient eux aussi auprès du même prince
des ambassadeurs chargés d'une mission ana-
logue. Les adversaires se rencontrèrent donc,
et les Athéniens étant parvenus à se rendre
le fils du roi favorable, ils purent se saisir
des ambassadeurs lacédémoniens au moment
où ils allaient s'embarquer et les firent con-
duire à Athènes, où ils furent enterrés vifs
dans un puits.
ARISTELLE s. f. (a-ri-stè-le). Bot. Genre
de plantes, delà famille des diatomacées, pa-
rasites d'une espèce de conferve.
ARISTÈNE DEMÉGALOPOLIS,général grec.
Il vivait dans la seconde moitié du ne siècle
avant notre ère. Il fut stratège des Achéens
vers 198 av. J.-C. et fut envoyé à Méga-
lopolis après le départ de Philopœmen pour
la Crète. Bien qu'il fût l'ami du héros achéen,
Aristène se séparait de lui sur d'importantes
questions et était, notamment, partisan de
1 alliance romaine, que repoussait Philopœ-
men. On raconte que ce dernier, à la suite
d'une discussion dans laquelle Aristène avait
soutenu sa thèse favorite, lui demanda « pour
quelle raison il était si pressé de voir la fin
de la Grèce. ■ Si le mot a été dit, ce qui est
très-probable, il fait le plus grand honneur à
la perspicacité du héros achéen. De l'avis de
Polybe, Aristène fut plutôt un homme poli-
tique qu'un général.
* ARISTÉNÈTE, écrivain grec. — Il est sur-
tout connu par le recueil à'Epïtres erotiques
qui porte son nom et qu'on lui attribue de-
puis longtemps ; mais cette attribution a paru,
non sans raison, douteuse à quelques criti-
ques. Un de ses premiers éditeurs, Josias
Mercier, qui en a donné en 1595 une excel-
lente version latine, accompagnée du texte
grec, avait conjecturé que le nom d'Aristé-
nète, qui se lit dans la suscription de la pre-
mière lettre: Aristénète à Philucale, avait
sans doute passé à tout le recueil. Si la troi-
sième, qui porte: Philoplatane à PIul
s'était trouvée la première, il y avait tout
autant de raisons pour qu'on attribuât toutes
les lettres à Philoplatane/. Cette opinion ne
prévalut pas et l'on continua de considérer
Aristénète comme l'auteur de ces épltres;
Boissonade, qui s'était livré à de longues et
patientesétudes sur cet intéressant recueil, a
surtout contribué à ce que la paternité en
tut laissée au sophiste grec; mais, en l'ab-
sence complète de tout témoignage ancien,
la conjecture de .Josias M<*i ■ peut-
être d'être prise en considération.
Les Epistotx Arisleneti ont été traduites
pour la première fois en français (Poitiers,
1597, in-16) par un contemporain d'Amyot.
Cyre Foucault, sieur de La Coudriere, qui
n est pas autrementeonnu, et c'est don 11
car à une connaissance approfon
qu'il rend do la manière la plus exacte ot la
plus heureuse, il joint un rare mente d'écri-
vain ; sa langue est des mieux nourries et des
plus colorées ; elle vaut celle d'Amyot. A
l'exemple du précepteur do Charles IX, il a
donné aux idées et au style do l'auteur grec
un tour naïf qui, sans doute, fait défaut a
Aristénète comme à Plutarque, mais que ce-
pendant on peut compter comme un charme
île plus. Une élégante réimpression de
traduction a été faite récemment: les
très amourei I
en frai I yre Foucault, sieur de /■»
Coudriere, avec l'Image du vray Amant, dis-
cours 1 ■ m ( Paris, Isid. 1
ARIS
1876, in-16). Deux autres traductions fran-
çaise ,en Style plus moderne, celles de Le Sage
(Tans, 1695, în-lî) et d'un anonyme, C
d'Aristénète, suivies des Lettres < hoisies d'Al-
ciphron (Londres, 1739, in- 12), ont e
de la supplanter, maissausy réu \r\ ce sont
plutôt des imitations que des traductions ;
elles manquent précisément de la saveur gau-
loise que Cyre Foucault avait
Grec de la décadence, Boissonade en avait
entrepris et achevé une quatrième, qui ne
trouva pas d'éditeur et qu'il jeta au feu.
Heureusement, il est resté de ses travaux
sur aristénète, ou l'auteur quel qu'il soit des
Epttres amoureuses, l'excellente édition qu'il
s donnée du texte grec (Paris, 1822, in-s»)
et la préface dont il comptait accompagner
sa traduction; elle a été recueillie dans le
Magasin encyclopédique de Millin (an VII
[1799], tome 1er).
■ Aristénète, puisque tel est désormais le
pseudonyme de cet anonyme, dit M. P. Ma-
lassis dans la préface de la réimpression dont
nous avons parlé plus haut, n est point un
épistolaire, bien que son recueil porte le titre
de Lettres; c'est plutôt un conteur, mais à bien
le prendre, un metteur en œuvre précieux et
raffiné de descriptions, d'anecdotes, de scènes
et de façons amoureuses. Sa manière a de
l'emphase et de la déclamation, mais elle est
vive, colorée et fait sans cesse tableau. 1 ,1
tails précieux sur les mœurs grecques y al ion-
dent et le charme du livre est d'être bien
grec, tout animé et pénétré du plaisir de vi-
vre sans arrière-pensée, tel qu'il se pouvait
encore rencontrer dans quelques coins de
l'empire au moment où une religion nouvelle
allait étendre sur le monde, pour des siècles,
un voile de mortelle tristesse et de dégoût....
Cyre Foucault s'est porté à la traduction de
s m auteur avec toute l'allégresse d'un homme
de la Renaissance; il aserré le texte de près,
non sans s'aider de la version latine de Josias
Mercier, sur la nouvelle édition de qui il opé-
rait. Le petit nombre de libertés qu'il s'est
permises ne touchent pas à la fidélité de la
translation, mais tiennent à un goût particu-
lier de recherche des dictons et des façons de
parler proverbiales ou sentencieuses. ■ Avec
» le temps, les Grecs prirent Troie, » dit Aris-
ténète; «avec le temps, dit Foucault, les
» Grecs eurent Hélène et saccagèrent Troye ;
» avec le temps et la paille, l'on mûrit les
» mesles. » Il n'hésite pas davantage à rem-
placer une locution grecque par son équiva-
lent français, et la métaphore: «Toucher le
» ciel de la tète » devient sous sa plume « te-
» nir Dieu par les pieds et gouster les joyes
» du paradisjt ce paradis est un terrible
anachronisme. On en remarque quelques au-
tres, commis le plus souvent par excès de
vivacité et pour mieux faire image. Un bra-
vache devient un Fierabras, un Rodomont;
l'or du Pérou remplace en quelque endroit
l'or de Babylone, qui n'aurait plus ébloui
personne : ornements étrangers et souvent
rustiques, jetés confusément sur une beauté
grecque par un adorateur impatient. •
ARISTIIANAS ou ARISTHÈNE. V. ARiiS-
THA.NAS, dans ce Supplément.
ARISTIDE, statuaire grec, élève de Poly-
clète do Stcyone. Il vivait vers la tin du
ve siècle avant l'ère vulgaire et il devint, sui-
vant Pline, célèbre dans l'art de t'ai.
des chariots à deux et quatre chevaux. On
pense que les chariots dont parle Pline sont
ceux qui étaienl employés dans les grandes
solennités et qui servaient à transporter les
offrandes faites aux dieux. Il paraît, du re te,
qu'Aristide fut un mécanicien habile et qu'il
apporta de grands perfectionnements aux
machines employées au stade d'Olympio.
AR1STOBCLE (qui donne d'excellents con-
seils), surnom de Diane, à Athènes. Thé-
mistocle éleva un temple à Diane Aristobule.
ARISTOCRATE, fils de Scellias. Il vivait
vers le ve siècle avant l'ère vulgaire et il prit
une part importante aux affaires publiques
durant la dernière partie de la guerre du
Péloponèse. Il arriva à posséder une in-
fluence considérable, et, de concert avec
Théramène, il renversa le gouvernement des
Quatre-Cents, dont il faisait lui-même partie.
Lorsque Alcioiade fut prive du commande-
ment en chof de l'armée grecque, Aristocrate
hérita d'une partie de ce commandement. Ko
406, il fut battu aux Arginuses, en compa n
do cinq généraux athéniens , qui, avec lui,
fuient juges et mis à mort à leur retour à
Athènes.
_ AR1STODAMA, nue des tilles do Priam. Il
Sicvonienne, mère d'Aratus, qu'elle eut d'un
qui ■ -■ pré enta k elle sous la
d un ti 1
AR1ST0DBME. un des fils d'Hercul
M are, et que lo dieu tua dans un a.
fureur.
ARISTODÈME, tyran do MégalopoIÏS. Il vi-
vait vers 280 av. J.-c. et il gouverna Mé-
\nii one l h
I grâce à l'influence du roi de Mae.-,], .mu
qu'il occuoa 1 e poste, où il se distingua par
> Irai nts tration très-sage et très ■
1 Lcédémoniens ayant envahi le territoire
qu'il hubitait, il battit et tua leur roi
tus et les contraignit à la 1 traite. 11 I
■ , le Philo] "Mien.
AIMSTODEMU DE Ull.ET, lie ul
ligone. Il vivait vers 315 avant J.-C. et il
ARIS
fut envoyé par Antigène dans le Pélopo-
ice avec Polysper-
ehon et son fils Alexandre, et lever une ar-
rcher contre Cassandre.
vail reçu de son maître 1,000 la-
vaient lui faciliter
ment la tâche dont il était chargé. Il réussit
pleinement, leva 8,000 hommes en Laconieet
arma les cités grecques contre Cassandre. Co
1 des secours importants
put faire face k l'orage et sut
1er Alexandre d'Aristodème, qui dut se
secours que pouvaient lui ap-
porter Us Etoliens. L histoire n'en dil
plus long sur le lieutenant d'Antigone, qui
fut à la fois général et négociateur habile.
ARISTOG1TON, sculpteur grec, qui vivait
en 420 environ avant l'ère vulgaire. Il tra-
vailla n\rr Ilypathodore à, l'exécution des
riches présents qui devaient être offerts au
de Delphes par la ville d'Argo!
lui attribue plusieurs statues qu'il aurait fai-
tes avec son ami 1 1.\ pathodore , et \
lesquelles on cite les statues des deu
nêraux qui marchèrent avec Polynîcec
Tbèbe 1. * les Heu:', artistes aurai 1
ment produit quantité de morceaux fort re-
marquables, et dont un, lo chariot d'Àmphia-
rus, aurait été coulé
les Athéniens aux Lacédémoniens, api
victoire d'jEnoé. On a trouve à Delphes uno
statue représentant un vainqueur des jeux
et qui porte les noms des deux sculpteurs
dont nous venons de parler.
AR1STOGITON, fils de Cydimaque, orateur
athénien, surnommé io Cynique, à cause de
sou impudence. D'autres disent qu'il fut sur-
nommé lo Chien, parce qu'il paraissait veil-
ler aux intérêts du peuple avec autant d'ar-
deur qu'un chien en met à garder la maison
de son maître. Quoi qu'il en soit, il fut plu-
sieurs fois condamné a L'amende comme ca-
lomniateur et emprisonné faute do pouvoir
payer ses amendes. Il fut ensuite en butte
a différentes accusations personnelles , et
nous avons contre lui trois discours, dont
deux sont de Demostheue et un de Dinarque.
On sait aussi que L'orateur Lycurgue sou-
tint contre lui une accusation l rave. Aristo-
giton finit par être condamné à boii
cigué. On rapporte qu'avant de moi,
demanda a voir Phocion, et que celui-ci,
quoiqu'il approuvât sa condamnation, con-
sentit à Le visiter dans sa prison.
ARISTOLOCHIACÉES s. f. pi. (a-ri-sto-lo-
chi-a ce). B .1. Syn. d'ARisTOLOCHii;;iis.
AR1STOMACHUS, tils de Talaùs et père
d'Hippomédon, qui fut un des sept chefs de-
vant Thèbes. 11 Un dos prétendants d'fi
damie. 11 fils de Cléodéus et arrière-petit-fils
d'Hercule. 11 fut le père de trois hél'OS, Té-
ménus, Cresphonte et Aristodème, et com-
manda la troi ième invasion des Héra
dLns Le Péloponèse, sou 1 Tisa-
u. -ne. l,'e\|i 'iiiioii avorta, par suito d'une
interprétation erronée donnée a l'oracle qu'on
avait consulte, et Aristoinachus périt dans
le combat.
ARISTOMAQUB, une des filles do Pi
femme de ( ritolaûs. Elle était représ
daus lu Lesché de Delj I
ARISTOMÈDE, sculpteur thébain,qui
dans le vie siècle avant non 0 ère. On Lui
une statue de Cyb de, que Pin lare aurait fait
placer dans II iple de cette déesse a Th
be . Pa ■ i.. as, qm seul prononce le nom de
cet art:ste, ne donne sur lui que des rensei-
gnements incomplets.
ABISTON, célèbre pilote des Syracusains.
Il était fils de Pyrrichus et vivait 420 uns
a av. J.-c. il eut L'id
r la tactique et l'armement des
res syracusaines ot contribua ainsi a la vic-
toire navale que remportèrent les habitants
de Syracuse sur les Athéniens, quiju
lors eiai très comme invincibles sus
. m apporter sur le rivage tes 1
nécessaires aux soldats de la tlotte syracu-
nt ensuite approcher les galères, et,
tandis que les Athéniens se tiguraieut que les
lescendusàterre et étaient
ailes prendra leur repas dans la villo,les
Ut sur leurs navires et se
iur la flotte al héuienne, qui, no
idant pas a cotte attaque , fut rapide-
ment ■■■
ARISTON DE CÉ09, philosophe péri]
. . on et il vivait 230 ans
vulgaire. Il reprit I
B avec succès et publia sur
; biques de nombreux ou-
'•
Do L'avis de Cicéron , les ouvrag
, uit, mais ils
1 1 fttice de la peuséo.
ARISTON DE CYRÈNE, chof de parti, qui
vivait au \c siècle av. J.-C. Il commandait
a Cyrène ut était le chef du parti démocrati-
que dans cette ville, où il avaiL fait empri-
c tuus les chois du parti aristocrati-
que. Les Messéuiens s'étant déclares pour
meus, uno lutte s'ensuivit; après uno
bataille sanglante, il fut convenu que les
Lou partis gouverneraient à tour do rôle,ot
la paix fut rétablie.
ARISTON DE MLGALOIMU.IS, homm
tat grec, qui vivait «u v*-- sieolo avant notre
ère. Il ei
26
202
AR1S
I s Romains, à l'époque où ces derniers
étaient L70av.J.-C).
Il fut chargé par les Achéens de plusieurs
ambas ad es et fut envoyé, notamment, vers
hus III, qu'il décida à faire la paix
avec Ptolémée.
AR1STON1CCS D'ALEXANDRIE, grammai-
rien grec, qui vivait environ 50 ans avant
Père vulgaire. On lui attribue des notes mar-
ginales sur Y Iliade, notes que Villoison a pri-
ses dans un manuscrit qui se trouvait dans
la bibliothèque de Saint-Marc. Il avait fait
plusieurs commentaires sur Homère, mais
ces travaux ont été perdus.
ARISTONUS, un des Egyptides, époux de
l.i L'anude Paléno.
AriMtopbane (ÉTUDES sur) , par M. Emile
Deschanel, ancien maître de conférences à
l'Ecole normale supérieure, député (1877,
l vol.).
■ Ces Etudes sont originales et vraiment
nouvelles, dit M. Francis Charmes, dans un
article qui a paru au Journal des Débats» Non
pas qu'Aristophane fût resté inconnu avant
M. Lvsehanel; mais on ne l'avait pas encore
soumis aussi complètement à cette analyse
mêlée de jugements qui est la méthode de la
critique moderne. Peut-être a-t-on étudié
Ménandre plus encore qu'Aristophane. Etait-
ce curiosité plus ardente pour un auteur dont
il ne nous reste presque rien? Est-ce parce
que Ménandre a frappé de préférence l'ima-
gination des Romains et que les comiques
latins se sont inspirés de lui au point de le
copier? Est-ce plutôt parce que Ménandre n'a
pas servi de modèle seulement aux Latins,
mais à nous-mêmes, et qu'il a vraiment créé
le genre que depuis on s'est contenté de re-
produire lidëlement? Il n'en a pas été de
même d'Aristophane; il est resté le seul de
son espèce; il n'a pas eu d'école, il n'a pas
de descendants légitimes. Après lui, rien de
semblable à lui. Et d'abord, la comédie ro-
maine n'est presque jamais intervenue dans
la politique. Cneius N'œvius, qui avait essayé
de mettre sur le théâtre des opinions ou des
passions réservées à la tribune aux haran-
gues, a été persécuté et exilé. Plauteet ceux
qui sont venus ensuite ont protitè de son ex-
périence et se sont bien gardés de la renou-
veler. Chez les nations modernes, la comédie
est restée presque toujours ce qu'elle était
à Rome, c'est-k-dire une étude de mœurs. En
seulement, à Athènes, et pour un
temps qui n'a uns été long, puisque Aristo-
phane y a survécu, la comédie a été l'arme
la plus terrible et la plus puissante du pam-
phlétaire. Toutes les questions politiques qui
s'agitaient dans la ciLe, la paix, la guerre,
les questions sociales, le rôle et les droits de
la femme, les querelles et disputes litté-
raires et mille autres encore, Aristophane,
les a débattues librement sur la scène, au
milieu des fêtes de Baccbus. De là l'incroya-
ble licence de ses comédies, et aussi le dé-
sordre et les défauts de composition qu'on y
remarque.
• Dans ces pièces, en elîet, où il y a tant
iic verve, de mouvement, de personnages,
on chercherait en vain ce que nous appelons
aujourd'hui une action; on y chercherait plus
vainement encore ce qu'on appelle un earae-
tère. L'action, au lieu de se développer a
des péripéties qui préparent le dé-
noûment et le font attendre avec un intérêt
m , se compose d'une multitude d'in-
divers qui concourent, il est vrai, à
produire la même impression, mais qui se
coupent et s'embrouillent comme un vrai la-
byrinthe. Par exemple, si Aristophane veut,
dans les Achamiens ou dans la Paix, nous
r les horreurs de la guerre et les
avantages de la paix, il procédera par une
-nés courtes et vives, sans lien
entre elles, dont les unes représenteront les
ce de la guerre, et les autres les dou-
'le la paix. Il est riche en imaginations
de tout genre, gracieuses, poétiques, tou-
ates, grotesques, ordurières, et il passe
: rennères aux secondes, des se<
aux dernières, sans se donuer la peine de
nue transition. La guerre désole la
: voua nu laboureur qui a perdu ses
et qui se lamente misérablement l
Voici mi amoureux qui voudrait bien
■ i ■■ ... m Itres le et qui le fait c ■
prendre Lrè drôlement, etc. 1 La paix re-
■ i ; voici la procession du fabri-
■ ml il ■ rettes, -lu fabricant de cuirasse-,,
di qu ou de lances, du
iili <■, 'pu tous se lamen-
1 ■■ --il re\ anche,
'i i LU ■ "H 'i ■ charrues qui se
L'amour
ante sur le théâtre.
Qu< i ballets eni-
vrants l 11 y a la une série de
■ i lî ■ pour objet de
uou. i tdél aer la guerre;
i qui les unit et la logique
qui les distribue? Il n'y en s pal - Toui cela
se succède a la manié s de tableaux dans
i,.... revues in ideri Lé ordi-
»n génie est une corne
d'abo
nombefl incalculable; il ia verse et la
sur le théâtre avec la verve étourdie d'un
I ..-.i i tai atlas prennent
lem y ol api es ■' ■- u ment tourooj é
autour du magicien. Qui
leurs, et quel éclat I 11 a fallu des circon-
ARJA
stances absolument uniques dans l'histoire,
et un homme unique aussi peut-être, pour
donner naissance à ces chefs-d'œuvre immor-
tel-, mais inimitables.
• 11 est impossible d'être plus ordurier qu'A-
ristophane. Il y a dans Rabelais des chapi-
tres qu'il est difficile de lire sans dégoût; eh
bien! Rabelais n'est rien si on le compare à
Aristophane. L'obscénité ici coule à pleins
bords; et pourtant les philosophes les plus
purs et, les saints les plus chastes ou les plus
repentants, Platon, Cicéron , saint Chry-
sostome, saint Augustin, ont fait leurs dé-
lices des comédies d'Aristophane. On lui a
pardonné en faveur de son génie et de sa
grâce. ■ Lorsque M. Viguier, si artiste et si
lin, si érudit et si original, faisait lire et
commentait, à l'Ecole normale, une de ces
prodigieuses comédies, quelquefois, raconte
M. Deschanel, son admiration allait jusqu'à
l'attendrissement; riant et presque pleurant
tout ensemble, puis rougissant de quelque
énormité qui succédait à des détails exquis,
il s'écriait avec une douceur charmante :
• Ah! messieurs, quelles canailles que ces
» Grecs I mais qu'ils avaient d'esprit l »
ARÏTHMÈME s. m. (a-ri-tmè-me). Entom.
Genre d'insectes coléoptères, de la famille
des trachélides, tribu des cantharidies , voi-
sin des hyelées.
AKITRILLIS s. f. (a-ri-tril-liss). Bot. Syn.
de MERCURIALE.
AK1US, roi de Teuthranie, tué en combat
singulier par Pergame, fils de Pyrrhus et
d'Andromaque.
ARIVEY (Pierre de L'). V. Làrivëy, au t. X.
* ARIZONA, district des Etats-Unis. — Ily a
quelques années, on a fait beaucoup de bruit
à propos d'une prétendue découverte qu'on
avait faite dans le district d'Arizona; on af-
firmait avoir trouvé de vastes champs de
graviers renfermant en abondance des dia-
mants, des rubis, des saphirs, des émeraudes
et autres pierres précieuses. Les ingénieurs
qui furent chargés d'examiner les lieux dé-
chus rent, dans leurs rapports, que la richesse
de ces gisements était si extraordinaire, qu'on
pouvait attendre de leur exploitation des bé-
néfices incalculables. Aussitôt une première
compagnie s'organisa dans ce but, au capital
social de 10 millions de dollars (50 millions
de francs), laquelle eut pour émules neuf au-
tres compagnies, qui surgirent sur divers
points des Etats-Unis, chacune au même ca-
pital; en sorte que l'appel total des fonds de-
lés pour la mise en valeur des graviers
diamantifères s'élevait au chiffre formida-
ble de 100 millions de dollars (500 millions
de francs). Les noms des personnages qui
s'étaient laissé entraîner à figurer en tète
de ces compagnies inspiraient toute confiance
au public, et, dans la prévision que les nou-
velles mines inonderaient de leurs produits
les marchés européens, les principales mai-
sons de Londres, de Paris et d'Amsterdam
qui font le commerce en gros des pierres pré-
cieuses voyaient déjà menacé d une baisse
énorme le stock considérable qu'elles avaient
en r-serve.
Tout le monde, heureusement, ne parta-
geait pas cet éblouissement. Les capitalistes
anglais, éclairés par de nombreux mécomp-
tes antérieurs, avaient déjà pu apprécier les
services d'une institution qui s'était fondée
dix-huit mois auparavant eu Californie, avec
l'adhésion du corps consulaire de ïian-Fran-
cisco et l'appui de la presse britannique, et
qui, sous le nom de Bureau des miues des
Etats du Pacifique, s'était offerte à four-
nir tous les renseignements qu'on lui deman-
derait sur le degré de confiance que pou-
vaient mériter les diverses entreprises finan-
cières de ces Etats, qui cherchaient des
souscripteurs en Europe. Cette institution,
par l'organe de son président, le colonel Ber-
tou, vice-consul de Frauee à ISacrauiento,
capitale de la Californie, avait transmis au
Times et au Mining Journal, de Londres, des
observations provoquées par de nombreux
correspondants d'Angleterre, qui avaient
con^u des doutes sur l'existence des mi-
nes de diamants de l'Arizoua et du Nouvi -an-
Mexique. Une enquête poursuivie par M. Ber-
ton démontra L'invraisemblance scientifique
de la coexistence dans un même gisement
de pierres précieuses qu'on ne i encontre ja-
mais ensemble, et l'on ne tarda p b » recon-
naître qui- <-,• lait, était te résultat d'une
manipulation frauduleuse. Des spécula
éhontés avaient imaginé d'acheter a Londres
et à Ain iterdam un.- masse de di iraants, ru-
aphirs, émeraudes, a l'état brut, et do
les dissémine) habilement dans les prétendus
graviers diamantifères qu'ils avaient soumis
a l'inspection de ingénieurs, dont la bonne
foi ne pouvait soupçonner une fraude aussi
insolite , et qui avaient involontairement
■■.par leurs rapports, l'opinion publique.
AKJASP,roi tartare, qui vivait vers lev* siè-
cle av. J.-C. U se signala par BOD opposition
aux doctrines de Zoroaatre et se battit contre
le roi persan Ghutasp, qui était partisan de
la , eligioi uvolle. Arjasp fut bientôt vaincu
. fandiyar, fils de Ghutasp. biais Asfan-
diyat ai ant été renversé par une rè\ olution
de pal u et mis eu prison par sou père , la
changea , el les Pei m ■ • ot dé-
i m pai irj ispi qui i ipar i de la lille du
i m de Pei . l ■■ dei nier, espoir,
rendit m liberté a son fils et bu promit le
ARLE
trône s'il parvenait à délivrer sa sœur. As-
fandiyar fut assez heureux pour vaincre le
roi tartare, qu'il tua de sa main.
"ARJCZANÏ, village de France (Landes),
ch.-l. de cant., arrond. et 34 kilora. de Mont-
de-Marsan ; pop. aggl., 216 hab. — pop. tôt.,
750 hab.
* ARKHANGEL (gouvernement d'). — D'a-
près les renseignements les plus récents, le
gouvernement d'Arkhangel a une superficie
de 858,560 kilom. carrés, et la population
compte 231,112 hab.
ARKYS s. f. (ar-kiss). Arachn. Genre d'a-
ranéides, de la famille des araignées, com-
prenant une espèce, qui habite le Brésil.
ARLA, fille de Geirreudour et une des neuf
vierges qui enfantèrent le dieu Heimdall,
dans la mythologie Scandinave.
* ARLANC, ville de France (Puy-de-Dôme),
ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom. d'Am-
bert, entre la Dore et la Dorlose; pop. aggl.,
2,020 hab. — pop. tôt., 3,830 hab. La princi-
pale industrie de cette ville, qui se divise en
deux parties : le Bourg et la Ville, est la fa-
brication des blondes, des dentelles noires
et des lacets. Sur son territoire , sources
d'eau ferrugineuse.
ARI.ACD (Jacques-Antoine), miniaturiste.
Nous avons donné sa biographie au mot Ar-
land, tome 1er, et nous y renvoyons le lec-
teur, après avoir rectifié l'orthographe de ce
nom.
* ARLES, ville de France (Bouches-du-
Rhône), ch.-l. d'arrond., sur la rive gauche
du Rhône, vis-à-vis du delta de la Camargue ;
pop. aggl., 15,120 hab. — pop. tôt., 24,695 hab.
L'arrond. comprend : 8 cant., 32 comni.,
88,407 hab. La principale industrie d'Arles
est celle de la minoterie ; commerce des lai-
nes ; entrepôt réel et entrepôt fictif de grains.
Aux Alyscamps, ateliers des chemins de fer
de Paris à Lyon et a la Méditerranée.
« De toutes les cités françaises, Arles, dit
M. Amédée Pichot, est peut-être encore la
moins française par la physionomie de son
architecture , par la configuration de son
sol, par les moeurs de ses indigènes, par le
costume de ses femmes, par son idiome en-
tin. » C'est à Arles, en effet, que l'on ren-
contre, dans la classe ouvrière, les types
grec, romain et sarrasin qui ont mérité aux
femmes de cette cité une réputation de beauté
qui s'est maintenue jusqu'à notre époque.
* ARLES (royaume d'). — L'histoire de ce
royaume se confond avec celle de la Pro-
\-enee. V. Provence, au tome XIII du Grand
Dictionnaire, page 323.
* ARLES-SDR-TECH, bourg de France (Py-
rénées-Orientales), ch.-l. de cant., arrond. et
à 13 kilom. de Céret; pop. aggl., 1,968 hab.
— pop. lot-, 2,542 hab. Commerce de grains ;
fer forgé. Fabrication de manches de fouet
et d'instruments de taillanderie; préparation
des cuirs.
— Histoire. ■ L'origine d'Arles-sur-Tech,
dit M. Ad. Joanne, YArulx des Romains, re-
monte à une époque reculée. Cependant on
n'y voit aucun vestige de l'époque gallo-ro-
maine. Elle n'acquit une certaine importance
qu'après la fondation de son abbaye de bé-
nédictins (778). En 1707, pendant la guerre
de Succession, les Espagnols s'en emparèrent;
mais ils en furent chassés quelque temps
après par les habitants. En 1793, l'ayant prise
de nouveau, ils s'y maintinrent jusqu'à la
prise du camp de Boulou par Dugommier.
» Le monastère d'Arles, fondé dans la par-
tie la plus élevée de la ville par un abbé es-
pagnol nomme ou surnomme Oast* llauus, fut
dévasté par les Normands eu 860 et s'écroula
quelque temps après. Eu 1048, on éleva une
Le <giise qui tomba a son tour, à l'ex-
ception de la façade. Enfin, en 1157, fut con-
struite l'église qui existe encore aujourd'hui;
le cloître date de la même époque. Les au-
tres constructions du monastère ont été dé-
truites pendant la Révolution. »
Arles-sur-Tech est une des villes où se sont
le mieux conservées les coutumes antiques;
sur les places publiques se danse encore le
contrapas. Voici ce que dit à ce sujet M. de
Chausenque : « Toutes les maisons sont or-
nées de balcons a l'espagnole remplis 'le spec-
tateurs; dans le plus apparent sont réunis
les jutylars ou ménétriers, qui, avec des
hautbois, tles cornemuses, des flageolets et
des tambourins, font entendre une musique
très-animée... Des couples indépendants dan-
sent en tournant amour de la place et font
assaut d'agilité : le comble de l'adresse est <U*
pa ser leste ni le pied par-dessus la tête de
la danseuse et de retomber en mesure sans
cesser de faire jouer Les ca itagnettes. C'e^t
ce qu'on appelle la cainada rodona. Puis le
couples se réunissent huit ou dix ensemble
et forment des ronds, et, au point d'orgue,
tous les hommes, passant leur, maips sous
les brus de leurs voisines qui s appuient Mu-
leurs épaules et se courbent en avant, les élè-
vent à la fois sur leurs bras roidis, tandis
que celles-ci, se prenant les mains, les élè-
vent en l'air, a
■ Souvent, ajoute M. Henry, quand la danse
est le plus animée, ou lance un taureau qui
poursu i eurs et les disperse; c'est
une gloire que de montrer quelque égrati-
gnure faite par la corne d.' l'animal. Un prix
■ i qui lipi'dois ilonue a celui qui peut enle-
ver une cocarde attachée a l'une des cornes
ARMA.
du taureau; alors on noircit les cornes, afin
que celui qui a pu les toucher puisse en mon-
trer les marques glorieuses sur ses mains. ■
ARl.ÈS-DOFOCR (Jenn-Barth"lemy Arles,
dit), industriel français, né à Lyon en isoâ,
mort à Cannes en 1872. Il devint un fervent
adepte du saint-simonisme et se lia avec En-
fantin d'une amitié qui ne devait finir qu'à la
mort de ce dernier. Devenu commissionnaire
en soieries a Lyon, il y épousa la lille d'un
riche commerçant, nommé Dufour, et prît
alors le nom d Arlès-Dufour. Doué d'un es-
prit très-ouvert aux idées de son temps, il
s'occupa beaucoup, tout en se livrant à l'in-
dustrie, de l'instruction populaire, éleva à ses,
frais les enfants qu'il employait dans ses ma-
nufactures et ne cessa d'être un partisan de
l'instruction gratuite et obligatoire. Arlès-
Dufour devint membre du conseil municipal
de Lyon, du conseil général du Rhône, mem-
bre du jury des Expositions de 1849, de 1851
à Londres, de 1855 et de 1867, a Paris, etc.
Nommé en 1853 secrétaire général de la com-
mission impériale, il vint se tixer à Paris, ou
il créa une maison de commerce. Comme il
était depuis longtemps lié avec Cobden, il fut
désigné en 1860 pour être un des négocia-
teurs du traité de commerce entre la France
et la Grande-Bretagne, et il reçut cette même
année la croix de commandeur île la Légion
d'honneur. Lors de la formation de la ligue
internationale de la paix, il s'empressa d'y
adhérer et en devint un des membres les plus
actifs. Après la révolution du 4 septembre
1870, il écrivit une lettre à MM. Gladstone et
Bright, pour leur montrer la faute que com-
mettait l'Angleterre en laissant écraser la
France. Le 12 octobre suivant, il renouvela
son inutile tentative en faisant un appel à la
Grande-Bretagne en faveur d'un allié mal-
heureux et fidèle. A cette époque, il était
président du comité lyonnais de secours aux
victimes de la guerre. Jusqu'à la fin, Arles-
Dufour conserva une grande activité d'es-
prit et resta fidèle à ses opiuions de libre
penseur.
Arié»îenne (l'), mélodrame en trois actes
et cinq tableaux, avec symphonies et chœurs,
de M. Alphonse Daudet, musique de M. Geor-
ges Bizet; représenté au théâtre du Vaude-
ville en octobre 1872. La donnée de cette
pièce semble avoir été indiquée à l'auteur
par la lecture d'un de ces faits divers qui
noircissent tristement la troisième page des
journaux; c'est un suicide par amour. Uu
jeune paysan de la Camargue , Frèdéri, est
amoureux d'une Arlésienne qu'on dit être fort
belle, mais qu'on ne voit pas dans la pièce. Au
moment de l'épouser, il apprend qu'elle en est
indigne; des lettres produites par un amant
de cette fille achèvent de lui faire perdre la
raison. Sa mère veut lui faire épouser une
charmante jeune fille qui l'aime. Frederi re-
pousse durement sa tendresse, et lorsque sa
mère, au désespoir , accorde son consente-
ment a son union avec l'Arlésienne, il refuse
et, finalement, vase précipiter du haut d'une
tourelle, sous les yeux de sa mère. L'esprit
et le sentiment dont l'auteur a fait preuve
dans les détails de la pièce et dans le dialo-
gue ont pu seuls faire accepter un fonds si
pauvre et un denoùinent si peu intéressant.
La musique a été tres-appreciee, quoique les
morceaux de la partition ne soient pas assez
relié a l'action dramatique et paraissent des
hors-d'œuvre. Les chœurs sont exécutés dans
les coulisses; des mélodies provençales, avec
imitation de galoubet et de tambourin, ont
fourni les principaux thèmes, entre autres le
noël attribue au roi René, et qu'on appelait
dans le comtat d'Avignon la Marche des rois.
La musique, écrite par M. Georges Bizet,
a été aussi exécutée au Concert populaire.
Le genre pastoral domine dans ces frag-
ments. On y a remarqué un joli menuet etuu
a i.. io. I, instrumentation se compose de sept
premiers violons, de deux altos, cinq violon-
celles, deux contre-basses, une flûte, uu haut-
bois , un cornet ii pistous, deux cors, deux
ba ons, timbales, harmonium et piauo. Les
rôles principaux ont été remplis par Abel ,
Parade, M**" Fargueil et Bartet.
*ARLEUF, bourg de Fiance (Nièvre), cant.,
arrond. et a y kiloin.de Chàteau-Cliiiioii ; pop.
aggl., 2,615 hab. — pop. tôt., ?,617 hab. Cette
loc inie doit son nom a la stérilité de son ter-
ritoire (aridus locus). Au t>.-0., près d'une
forêt, se trouve le château de la Tournelle.
" AltllUX, bourg de France (Nord), ch.-l.
de cant., arrond, et a u kilom.de Douai;
pop. aggl., 1,547 hab. —pop. tut., 1,675 hab.
ARMA s. m. (ar-ina). Eutoin. Genre d'in-
sectes hémiptères, de la famille des pentato-
uiieus, voisin '!■ S a îopes.
AHlUADf.LLIDEC s. f. (ar-ma-del-li-de).
Crust. Genre de la famille des cloportides,
tribu (les arinadilliens.
AKMADLLLIENS s. m. pi. (ar-ma-del-li-
aîn). Syn. d'aftMADiLLiBNS. V. ce mot, au
tome l°r du Grand Dictionnaire.
Aruiulrbu, canal creusé par les rois de Ba-
bylone. V. Naakwmxha, au tome XI.
* A KM AN (Jean-Lucien), industriel et homme
politique français, no a Bordeaux en 1811,
mort en 1873. — Il créa dans sa ville natale de
vastes chantiers pour la construction des na-
\ m -, puis il en établit d'autres à Ajaeeio et
devînt on des prinoipaux constructeurs fran-
çais. De ses chantiers soi tirent des bâtiments
ARMA
pour l'Etat, des batteries flottantes, des ca-
nonnières, des frétâtes pour la Russie, des
clippers, des navires de commerce, etc. Il
préconisa et mit à exécution un nouveau sys -
tème de construction mixte, en bois et en
fer, qui donna d'excellents résultats et lui
valut une médaille de ir(* classe a l'Exposi-
tion universelle <1e isr>r>. Membre du conseil
municipal et de la chambre de commerce de
Bordeaux, membre du conseil général de la
Gironde, Arnian devint en outre, en 1857,
député de la se circonscription de la Gironde.
Elu avec l'appui de l'administration, il alla
grossir les rangs de la majorité servile qui
vota toutes les mesures proposées par le tou-
rnent Aux élections de lSrtS, il fui ré-
élu, toujours comme candidat officiel, con-
tre le duc Decazes, candidat de l'opposition
libérale. L'année suivante, Arman fut nommé
Etndeur de 1h Légion d'honneur* Ayant
fait faillite en 186S, il dut donner sa démis-
sion de député et rentrer définitivement dans
la vie privée.
'ARMAND (Armand Rousskl, dit), acteur
français. — Il était né en 1773, et il mourut
a Paris le 17 juin 1852.
•ARMAND (Alfred), architecte. — Outre
les nombreuses gares de chemins de fer que
nous avons mentionnées, on lui doit d'im-
portantes constructions, parmi lesquelles nous
citerons le grand hôtel du Louvre (1855),
l'hôtel Péreire (1857), le Grand-Hôtel du bou-
1 des Capucines (1S62), etc. Dans l'a-
ménagement intérieur de ces immena
riees, M. Armand a fait preuve d'une très-
grande habileté. Il est chevalier de la Lé-
gion d'honneur depuis 1847 , et officier de-
puis 1862.
ARMAND (François-Victor-Adolphe), méde-
cin français, né a Die (Drôme) en 1818. Il est
entré dans la médecine militaire, et il a fait,
à la suite de nos troupes, les campagnes d'Al-
gérie, de Crimée, d'Italie, de Chine, de Co-
ehinchme, etc. Kn 1858, il a été nommé mé-
decin-major de lre classe. Outre des articles
dans divers recueils spéciaux, la Gazet
dica/e de Paris, etc., on lui doit : {'Algérie
médicale. Topographie , climatologie , hy-
giène, etc. (1854, in-8o) ; Des concrétions fari-
neuses polyformes du cceur, développées pen-
dant la oie (1857, in-8°); Des eaux minérales
de Viterbe et de ton climat (i857,in-8°); Etu-
des étiologiques <ies fièvres (1857, in-8°); His-
toire médico-chirurgicale de In guerre de Cri-
mée (1858. in-8°); Souvenirs d'un m
milita ■ 32); médecine et h
des pays chauds et spécialement de l'Algérie
colonies (1S59, in-8*); Lettres de l'ex-
pédition de Chine et de Cochinchine (1S64,
îu-8°). etc.
ARMAND (Ernest, comte), diplomate, né a
Paris en 1S29 II est fils d'un ancien député
de l'Aube sous Louis-rPhilippe. Lorsqu'il eut
terminé son droit, il entra dans la diplomatie
(1850), fut successivement a taché a la léga-
le de Londres,
devint, lors du congrès d< Paris en 1856, ré-
du ministre des :■
étrangères et. remplit les fonctions de secré-
taire aux conférences d)a Zurich (1859). M.Ar-
mand fut ensuit-* chargé d'affaires à Hano-
vre, à Brunswick et à Rome. Il se trouvait
dans cette ville lorsque, en 1867 , Garibaldi
envahit le territoire du pape. Le zèle qu'il
montra pour défendre h* pouvoir temporel de
Pie 1\ lui fil donner parce dernier, le 26 no-
vembre de la mêm année, le titre de comte
romaxn,.qu'il fut autorisé à porter par décret
du gouvernement français (4 juillet 1868).
M.Armand était chef du cabinet du i istri
depuis le 2 janvier
1S70. lorsque, le 1er juillet suivant, il fut ac-
crédité comme ministre pl< b près
la cour de L bonne. Il a occupe ce posto
jusqu en tè\ i ier 1878.
An» h mi (m i ■. ! i i Parmi les procès crimi-
nels de notre l inps, il en est peu qui aient
eu plus de i ut plus
vivement excité l'attention publique que ce-
lui don i nous liions parler. En L863 vivait a
Montpellier M. André Armand, qui avait fait
dans le cornu rande foi tun ■ el qui
jouissait de l'< lérale. D'un caractère
vif, il s'emportait facilement ; mai i sa vie
tout entière était c< Ile d un h imirn
neur. \ : 9 le orn is le ti de cette s ■
prit pour cocher un nommé Maurice Roux,
qu'on lui avait recommandé. 1 1 i
naît une uni esponda oce i led Alais,
Lucie Abraham, & qui il a ail pi le ma-
. et faï ait de
1 o !■'• du ». juillet, Roux ne s'etant pas
trouvé a la m lisod a i hi ure du ai .
lui fit à son retour de \ il
reproches et le menaça de le cha ser. Le len-
demain matin, Roux réveilla sou maître à
huit, heures, selon sou habitude, alla che
du bois a la cave, le porta à la cui :
puis, disparut. M. Armand s'enquit de ce
tait devenu son domestique, monta d
chambre, et, dans ses courses <1
il demanda a diverse ; pen s si ailes n'a-
vaient pas vu Roux- Personn
aperçu, a l'heure du dîner, vers sept heures
en demie, la fille Haulerive, femme de cham-
bre de M""' Armand, de
pour Les I
gémissements sortie «1 une pièce
celle ou elle se trouvait et monta aussitôt
prévenir son maître. « Je crois que j'ai en-
ARMA
tendu Maurice, Ini dit-elle. — Comment! où
l'avez-vous entendu? répon lit M. Armand. —
Je crois l'avoir entendu à la cave. —
si 1h elef est à la porte. — La clef i
pas. — Alors . prenez le e i
voir si vous ne vous trompez pas. » l .
I! tut irî red ■ i lit a ! - c i n \ ec le <■ »n ■
, remonta toul '1- suite et it: C'est
Maurice î il est couvert de sang; il est tout
mouillé. • M. Armand quitta aussitôt la
car il commençait son dîner, et desc
avec la bonne, un domestique etleconi
A travers une porte à claire-voie, qui fer-
mait la cave h bois, ils aperçurent Maurice
Roux étendu sans mouvement, le corps in-
cliné un peu sur le côté gauche, la joue tou-
chant le sol, les bras et les pieds liés, et
donnant à peine signe de vie. On voulut
ouvrir la porte -, niais on n'avait pas la ciel
et l'on ignorait ce qu'elle était devenue.
M. Armand ordonna qu'on allât chercher
le serrurier Servent; quant a lui , il cou
rut chez le docteur Brousse, et il envoya
prévenir le commi l
tenr Brousse, dit M. Fouquier, cédant aux
pressantes sollicit liions de M. Vrmand, con-
sentît, quoique malade, il l'accompagner sur
les lieux, en attendant l'arrivé
médecin, le docteur Surdun, que M. Armand
avait fait également prévenir. Après que la
porte de la cave eut été enfoncée, M. Br
s'approcha du moribond, et, passant la main
sur sa figure, il sentit une petite corde ser-
ran' le cou assez fortement, a plusieurs tours,
quatre ou six, mais qui n'était arrêt i
aucun nœud. lise hâta de l'enlever, et, au
moyen de fortes pressions sur la poitrine du
malade, il tenta de rétablir chez lui la respi-
ration ; ses efforts ne tardèrent pas à être
couronnés de succès; un mieux sensible se
manifesta bientôt.
■ Sur ces entrefaites arriva M. le docteur
Surdun. Il examina les pieds et les mains du
malade. Un simple mouchoir retenait les
pieds attachés au-dessus de la cheville ; une
corde, formant plusieurs tours sur chacun
de poignets (cinq ou six sur l'un, troi
l'autre, selon le rapport de M. Surdun; dix
sur l'un, trois sur l'autre, disent les témoins
Servent et Bose), maintenait les mains der-
rière 1 dos, reliées Tune a l'autre à la dis-
tance de la longueur d'un doigt (8 à 10 cen-
timètres) par un bout de la même corde. La
corde qui entourait les poignets était tres-
serrée; M, Surdun voulut la détacher; mais
déjà, la pensée qu'un crime aurait pu être
commis était venue à l'esprit de M. le doc-
teur Brousse, et, avant de se retirer, il rit
observer à M. Surdun qu'il valait mieux, qu'il
y eût crime ou suicide, attendre l'arrivée de
la police. Bientôt vint le commissaire de po-
lice Bayssade, auquel on rendit compte de ce
qui s'était passé. 11 était veuu avec l'idée
d'un suicide a constater; mais les traces
(traces fraîches, sans ecchymose, peu pro-
fondes, dit. M. Surdun dans son rapport, et
dont l'aspect suffisait pour expliquer celte
asphyxie incomplète dont le corps était at-
teint) qu'avait laissées sur le cou de Maurice
Roux la corde qui venait d'être enle;
portt rent à croire a un meurtre plutôt qu'a
un suicide. Apres avoir examiné a son tour
lins et les pieds, il donna L'ordre d
tacher la corde et le mouchoir qui les rete-
naient. Le mouchoir , marqué de
A., put être dénoué; mais i nœuds de la
COrdîe qui enroulait les pugneis étaient tel-
lement serrés, qu'il fut impossible de les dé-
faire, et Servent fut invite à les couper, opé-
ration qu il exécuta à I unie de ciseaux, en
assaut entre la corde et les poîgni
La victime. La section opérée produisit qua-
torze bouts de corde, dix courts et quatre
longs. Cependant, l'état du malade exigeait
«le prompts secours. Le rommissa.re de po-
Lice le m. transporter dans la chambre qu'il
occupait chez M. Armand et Le confia aux
soins de M. surdun, recommandant à ce der-
nier d'examiner et du constater , le <■..
échéant, les blessures et contusions dont le
corps de Roux pourrait porter la trace. Le
commissaire procéda aussitôt a une enquête.
iM. Armand, qui ne doutait \ms alors qu'il v eût
crime, lui fit part d'une visite suspect que
Roux avait reçue le matin d une femme d A
lai ., qui s'était présentée de la part d'une
tille a qui Roux avait promis I
it de l'avoir abandonnée, i ela
était dit à titre de simple conjecture, et sans
qu'il prétendit aucunement rattacher cotte
visite au crime supposé. Roux, pendant ce
, avau. été transporté à sa chambre.
Là, M. Surdun lu dépouilla complète! i
ement ,et,en continuant I ,
de fi ictions èner-
. t d'applications de c< ra\ ■
■ L'eau bouillante, la respii ation
on malade se rétablit bientôt à. l'état normal.
A dix ii ure i i. demie, M mrice Roux était
meut û lui, et M. Sut di
durait a un prêtre, appelé par Mme Armand
pour remplir ■■■■ n m i du domesti-
,ml n'y avait pas de danger imminent.
... , ij paraissait avoir complètement
la voix, et il ne faisait entendre au-
, un cri, aucun gémi ■ tement
ré sur l'état du malade, M. Surdun le
personi
h M. Armand et de
de police. 1
Via] i ■ , ei d lïI ii ■ ■■■■ pi ponts
. la nuit, M
ARMA
RftUX, s'il était privé de l'usage de la voit,
semblait avoir conservé sou inl
I | nuit, vers deux heures |
i ii\ onomie parut i ■ tr msforraer , el
...
d ■ police 1 1 ■!■ m îteau, dont ce eba ng ement
attira l'attention , en profita pour lui faire
part des rumeurs qui cou aient, déjà (3
foule : qu'une femme était descendue à la
avec deux hommes, que <•'
lies qui avaient fait le coup, et il lui
m si ces bruits étaient fondés. Roux
lui fit des signes négatifs. Poussant alors
L'agent parvint à ob-
B le, toujours par signes, la dé-
claration qu'un homme seul l'avait mis dans
tt, et, en outre, que cet homme restait
dans la maison Armand. Mais In nom de
Rime, comment le savoir? M. Delous-
teau alla chercher L'étudiant Vialette, i
deux joignant leurs efforts, ils i
L'aide d'un alphabet et par une pression de
la main de la part de Maurice Ro
, i i lui ce nom si ardemment att
« A m and • d'abord , après une première
épreuve; « Armand i ensuite, R] I
coi i euve. M. Surdun vint, v rs sept
heures , visiter le malade el L'
iu. Il remarqua, ce qu'il n'avait pas
vu la < eille, sur la nuque xcoria-
tion, de couleur brune, de 2 continu ti
lonj leur et de 1 centimètre dans sa plus
■ largeur. On l'instruisit de La révéla-
tion de Roux. Surpris, il voulut, en renouve-
ler lui-même l'épreuve. Roux désigna do
nouveau Armand. Mais M. Surdun COnnais-
d. Armand; il habitait la même mai-
son que lui; cette révélation le laissa com-
plètement insensible; il n'y ajouta aucune
foi. »
Ce fut en se réveillant, le 8 au matin, que
M. Armand apprit l'accusation que son do-
mestique faisait pe i tte nouvelle
ne le troubla en aucune façon, car il était
convaincu, dit-il, que Roux avait le délire. Il
se rendit auprès de lui avec son oncle, de-
manda à Maurice s'il le reconnai .sait, et ce-
lui-ci fit signe que oui. Peu après arriva le
procureur impérial. Informe par M. Surdun
de L'accusation portée contre Armand, ce ma-
gistrat se mit à interroger le domestique à
l'aide de l'alphabet et par signes, et parvint
à apprendre de Roux que son maître avait
tente de l'assassiner à la cave, parce qu'il
avait dit que sa maison était une baraque.
Un pareil motif pour un pareil crime rendait
1 accusation singulièrement invraisemblable.
Le procureur impérial procéda alors à une
confrontation entre le maître et le domesti-
que. L'accusateur maintint, ave.- des regards
et des gestes menaçants, sou accusation, con-
tre laquelle l'accusé protesta avec la plus
graude énergie. A la suite de cette scène sin-
gulièrement drainai ii j ne, le juge d in -i luction
fit conduire Roux à L'hospice et emmena au
palais de justice M. Armand, pour l'interro-
ger comme témoin. Celui-ci protesta de nou-
veau de son innocence et affirma, en outre,
qu'à huit heures et demie du matin, moment
OÙ, d'après Roux, le crime avait été commis,
il se trouvait dans la ch tmbre d
Cette déclaration établissant un alibi, le juge
lui permit de se retirer; mais, après avoir
entendu la déposition Je la femme de cham-
bre, qui prétendit n'avoir pas vu M. Armand
a femme , d ordonna d'arrêter ce
dernier.
Le -j juillet, Roux ayant recouvré la pa-
role, Le juge d'instruction put procéder à un
interrogatoire verbal. Le domestique ri
qu'a huit heures et demi,; il était aile cher-
cher deux fois du bois : « A ce moment, la
■ m inière m'ayant prié de lui en porter de
i gros, je redescendis à la .ave. Jo me
nus à genoux pour envelopper dans mon ta-
blier ce bois que j'allais monter. Tout à coup,
lue j'aie euteuuu le moindre bruit qui
m'annonçât son arrivée, je vis devant moi
mou maître Armand. Je le reconnus parfai-
i , il était vêtu de vêt emec i ■ sombr s
qm me parurent noirs. Il me dit : « Je vais
<. i a j prendre si ma maison est une baraque. »
sentis aussitôt frappe à L'aide d'un bâ-
ton .m d'une bûche derrière la tète. Je fus
éto irdi et je tombai sans connaissance. Je
ni ùs exact m ent l'heure qu'il était ; m lis
j'aùii nie que c'était entre Ihhi heures et de-
nu.' et neuf heures. Dans L'étal d1
ment dans lequel j'étais j Longé, je ne sentis
pas qu'il m'étranglait et qu'il hait mes bras
et mes jaiuli ... .. loir. Je ne
puis due combien do temps je restai dans
cette position ; mais a mon réveil je me
tis suffoqué; je finis par i ompte
■ lais lié. Je Suis re té la jusqu'au mo-
ment ou l'on est venu me porter secours.
.t 'entend li ■ du bruil ■ sines ,
mai je ne j ouvais appeler... Qu
d ■ iceudu pour aller a la cave, il n'y avait
je l'at-
le llie. »
ROUX réitéra.
. mer avec la
énergie. El a .
■ rive à cette
convie, ion, que * I
salit, n'avait eu d'aUtl de .u e\loi-
...
..... ...
ce qui a est p où, en votre pi ê
M .....
ARMA
et je suis a me demander comment il a pu
le S «u matin, avec tant d'éner-
. .
■ leln me parai :
que je s li convaincu que ce cr n
mule ei préparé de longue main pour obtenir
■ut. »
! Inmanda s'il n'aurait pas frappé
Roux dans un momi e : «Je n'a-
"ir cela aucun motif, dit-il ; l'état et
dans lequel on l'a tronv excluent
d'ailleurs la pensée d'un mo ■■ teité,
peut faire supposer qu'un
puisse commettre m
lomestique. ■
L'instruction terminée, l'affaire fut
sur le rôle des , tou-
tefois,sur la demand
■
Les débat a s'ouvrirent le L9
par le réquisitoire du proi m
Après la lectur
à l'appel des
pondit pas â L'appel de son n
que Roux avait du
a l'hôpital , par suite d'u
dont il venait d'être victime, el la cour dut
renoncer a juger ce procès pendant 1 1
i
La justice procéda alors à m
n do i pré-
tendait avoir été l'on l i t rs
e rendant la veille i
par u
cet homme lui avait manifesté un vif inté-
ec Un sur le banc du café
as s -s
ses et enrin l'avait frappé d'un tri
a m" sur la tête ; après quoi.
; lui. Il était environ minuit lorsque des
' aient relevé Maurice Roux ,
étendu par terre
. . Léclara
étaient :
outre, aucune
avaient reiicoiifté EtoUX dans la jotirn
■Min individu,
pendant la station d'une heure qu'il disait
a s oir faite sur le ban.- du cal is. En-
fin Maurice, i avec les amis et les
parents d'Armand, ne reconnut, en aucun
d'-ux celui qui, d'après lui, avait voulu
■
Quelque romanesque que parût cette se-
conde aventure, on ne crut pas moins, dans
une partie du public, qu'Armand avait tenté
■ tuer sou ancien d et il en
dan i les niasses une
. .. En présence de cet état d
.1 isé, MM. Jules l-'a\ |
chaud. Lisbonne et T issy, demandèrent a la
ition te renvoi du procès devant
utre cour d'as Mont-
pellier, pour cause de suspicion légitii ■ ■
la cour de cassation, faisant droit a cette de-
.\ a L'affaire d
sises d'.Vtx.
Les débats s'ouvrirent le u mars. Dans
long interi t M. Armand,
é maintint, tout d !
cédentes. 11 était innocent du crime dont on
l'accusait; il se trouvait a l'heu
dans la chambre de
conviction profonde que j; . un but
intage, avait simule nu attentat sur sa
personne, et que le second attentat dont il
prétendait avoir été I objei i ■■! >n
la paît d'un inconnu n'avait pas plu de réa-
lité. Houx, intei rogô a son V >ur, m
L'accusatiou qu'il avait ]
maître; mas, par son attitude, il impres-
ionna défavorable litoire.
Dans une lettre lue |
vait à Lu tille Lucie A braham, qu it a* ■
mis d'épouser : » Sois bi travaille
que moi j'expose ma vie pour toi et pour
mon enfant. ■ Or Roux, à qui l'on dei .
ce qu'il >\ ait entendu pai
■ J'expose ma vie, * répondit: * Cela vou-
lait due que je voulais me placer le p u
.... p traître
...
dit Un non, lire e. .Usinera il 0 D 1, plil-
3 plus .. itorisé
entre eux était M. Ambroise Tardieu, d
de la Facult ê de médeciue de Paris. 1 1
une opinion qui fut . i tes profes-
I . Lioufc et, Ja quemet, etc., et
qui pro isatîon. U dé-
posa en Ces terme- :
* M1 J ' a, frappé de i
■
, me nt l'hon-
neur de me demander mon oj
■ avec
attenti i qu'il exi d
Ltat Mus qui ..
i
paren-
i que tout, dan.-, les déclarât ton a de
, -., était de pure invention. Il ne
s'agit pas, d'ailleurs, d'une simulation do
-.un tlation d
Le docteur Tardieu commence par dé-
fin t ce que l'on doit entendre par asphyxie,
oramotion. Pour juger L'état de
ur la-
blessure, qui
qu un fait H
e du c iup. lui effet , les t:
204
ARMA
qui ont été signalées â la nuque ne sont
qu'une excoriation supertieielln et insigni-
. Trouvera-t-on, continue le docteur,
la preuve de ce coup dans ces effets problé-
matiques que Roux dit avoir ressentis? Il
parle d'un étourdissement qui en aurait été
la suite; mais il ajoute que plus tard il a eu
le sentiment de ce qui se passait autour de
lui; donc il serait sorti de son évanouisse-
ment. Eh bien! c'est pour moi la preuve
qu'on s'est trompé en constatant chez luiun
état de commotion ; car si la commotion n'est
Sas foudroyante, ses effets s'atténuent gra-
uellement'.Hl'itat d'insensibilité ne recom-
mence jamais lorsqu'il a une fois cessé. Du
reste, Maurice Roux n'a eu aucun symptôme
caractéristique de la commotion. La faiblesse
du poulsî ce n'est pas un caractère spécial
à la commotion. Le mutisme? Maurice Roux
avait déjà repris ses forces, son intelligence
revenue, et la commotion n'aurait pu
lire cet effet isolé. Tout le monde con-
naît l'effet que produit un coup de bâton.
• Je me garderai bien, du reste, de me lan-
hypothèses peur cher-
cher à ex, lion ir la tr ic ■ que | ortait Roux
dei . ière la tête. Je fer i seul eut. une re-
in irqui qui i ince: c'est que, dans
e l'asphyxie com-
, elle produit chez le malade une grande
. cet état, a pu, dans
ouvement dont il n'a pas eu conscience,
heurter quelque corps étranger, d'autant
plus qu'il n'avait pas la liberté de ses mem-
bres. Ceci m'amène à parler de la ligature
ains, sur laquelle je serai très-bref. Il
est très-facile de se la faire soi-même, même
en s'attathant les mains derrière le dos.
D'ailleurs ce fait, de la ligature des mains
i e le dos, avant été déjà constaté dans
un grand nombre de suicides avérés, on ne
peut en tirer aucune conséquence dans la
iStance présente. Le point capital est
celui de la corde enroulée autour du cou.
A-t-elle pu, en faisant cinq ou six tours seu-
lement sans être arrêtée par un nœud, dé-
e fiction? C'est possible. Et
dans les préoccupations que m'a données
affaire, j'ai rencontré plusieurs exem-
I lui pro uvent avec quelle facilité s'opère
on. »
Le docteur Tardieu cite le fait d'un ma-
rin qm hé avec sa cravate, et qui
n'avait été sauvé q l'a grand'peine de l'as-
phyxie.» Ici, dans cette affaire, oontinue-t-il,
ois que Roux s'est involontairement as-
phyxie, et, ce qui m'amène à cette pensée,
ice de nœuds, mais le peu
do traces qu'a laisse l'empreinte des cor-
des, car un meurtrier aurait très-fortement
serre cette corde et aurait produit sur le
cou des ecchymoses profondes. La conclu-
i la plus grave que je tire pour arriver à
la prouve qu'il y a eu suicide involontaire
provient de la durée du temps qu'on voudrait
1er à cet état de semi-asphyxie dans
lequel Roux serait reste. La strangulation
n'a pu tout au plus précéder la découverte
de Roux dans la cave que d'une demi-heure
ou une heure; deux heures, c'est le maxi-
mum. Bn effet, on ne remarquait chez lui de
gonflement ni a la figure, ni aux mains, ni
aux jambes, et cependant, les liens se trou-
vant aux points eu les vaisseaux sont le pins
, le gonflement devait arnv «
coup plus rapidement que s'ils avaienl
i ses, par exemple, où
iux sont bien plus profonds. La respi-
ii bruyante, stertoreuso,
mais sa face n'était ni livide, ni tuméfiée, ce
(|ui pro iphyxie n'était encoi
I a l-nll dire que sur un
boiiun b Ittu les effets de l'a,
ne so produisent pas avec la même rapidité
!■■■■/. un homme vigoureux ct.cn bo
7 Je crois qu'aucun médecin u
tiendra cette opinion. »
M. Tardieu cilo plusieurs exemples de
chez lesquels l'asphyxie s'est prolon
gée un temps très-long avant d'amener la
mort. Mais cela est du a certaines circon
i, ne e rencontrent pas dans le
i eut. Maurice Roux n'était pa
l'eau " • une cave, à l'an libre;
tricti m dans lequel il a
remonter ù i
l.e . ite pas a déclarer que le
■ certaim ment simulé ; et si l'on
s'appuie, pour combattre sou opinion, Bur es
fuie v i e tant rovenir à Ifl vie,
c l'e -. r Bion de es senti-
ments OU ré] pie 'levaient
i en lui avait I
il y a deux ré| ! la pi einnv, e
on de sa
joie, pui |u'il n'avail i i en , . , ,
.Ile
pbyxie a produit un
lité qui a |
.
i
, . p un
• M. l.lil'KUMiril PJ
, soulenii avi discussion me-
lant, j
ut pas vu lo malade foua n'ai
ARMA
vos observations que sur des documents
prriU. Or, il y a tel fait sur lequel vous avez
appuyé vos raisonnements et dont cependant
l'erreur a été reconnue.
» M. le docteur Tardihu. Si vous voulez
dire qu'on a reconnu plus tard que les tra-
ces de ce coup prétendu se trouvaient sur
une partie pins rapprochée du cou, c'est en-
core un argument en faveur de mon opinion
qu'il n'a pu y avoir de commotion cérébrale.
• D. Les traces légères qui existent vous fon t
nier qu'un coup ait été porté; et cependant
des médecins, savants et honnêtes comme
vous, disent qu'un coup violent peut amener
une commotion et ne laisser aucune trace.
■ R. Il est possible qu'il en soit ainsi.
• D. On ne peut donc pas nier l'existence
d'un coup parce qu'il n'y a pas de traces?
» R. Je ne puis faire une concession aussi
absolue. Sans être aussi affirmatif que d'au-
tres médecins, je dis que, s'il y a eu un coup,
ses traces sont trop peu caractérisées pour
qu'on ne puisse pas l'attribuer à un morceau
de charbon ou k un coup d'ongle. Si ce coup
i ût été assez violent pour produire une com-
motion, les désordres qui en auraient été la
suite eussent été beaucoup plus grands. ■
M. le premier président cite tous les symp-
tômes signalés par les médecins entendus
avant le témoin comme étant caractéristiques
de la commotion.
M. Tardieu répond que le médecin qui a
vu Roux le premier l'a vu lorsque la stran-
gulation avait déjà eu lieu. La commotion,
si elle avait existé, aurait dû se produire
immédiatement après le coup et avant la
strangulation. Or, Roux déclarant qu'il a
perçu des bruits autour de lui, il est évident
que la commotion n'existait plus. On a tout
confondu; il y a des effets communs à la
commotion et a l'asphyxie; d'où l'erreur des
médecins.
■ M. le premier président. Mais le mu-
tisme?
» R. Un caractère de la commotion, c'est
sa généralité. Or, vous avez reconnu chez
Roux le retour de l'intelligence, de la vue,
du mouvement même; par conséquent, la fa-
culté de la parole devait exister aussi chez lui.
■ D. Vous avez supposé, et c'est votre prin-
cipal argument, que la strangulation a eu
lieu à huit heures du matin, et vous en con-
cluez que Roux n'a pu rester aussi longtemps
dans cet état?
• R. Pardon, je dis que la strangulation
n'a pu avoir lieu plus de deux heures avant
la découverte de Roux. Et à quelle heure
maintenant l'accusation prétend-elle fixer
l'application des liens?
■ D. Lastrangulation peut arriver aussi vite
que vous le dites, si la corde est serrée forte-
ment; mais si elle n'est qu'enroulée simple-
ment, ne peut-il pas se passer un long temps
avant que cet état se produise?
» R. Ceci, c'est de la théorie. Je ne m'oc-
cupe que de l'état où se trouvait Maurice
Roux; l'asphyxie était imminente, et cette
situation était toute récente, sans quoi ou
aurait constaté sur lui les phénomènes dont
nous avons parlé et qui étaient absents. ■
M. le premier président rappelle MM. les
docteurs Surdun, Dumas et Dupré.
M. le docteur Dumas recommence , en
présence de M. Tardieu, l'énumération des
phénomènes auxquels on reconnaît la com-
motion. Il cilo plusieurs auteurs qui parta-
gent avec lui l'opinion que, si la commotion a
pour effet, le plus ordinairement, une insen-
sibilité générale, il peut arriver que cette in-
sensibilité ne soit que partielle.
M. Tardieu conteste absolument les opi-
nions de M. Dumas et le sens qu'il attribue
aux auteurs cités.
M. le président met fin à la discussion en
demandant à chacun des médecins présents
s'il croit au coup sur la nuque et à la com-
motîon céréjbi
MM. Dumas, Surdun, Alquié et René ré-
pondent affirmativement.
M. Dupré répond négativement.
M. le président, s'adreasaut à M. Tardieu,
constate que quatre des médecins qui ont vu
Maurice Roux ont conclu a L'affirmative,
tandis que lui, qui est pour la négation ab-
i.ui', n'a pu so faire une opinion que par
d<j3 documents écrits.
■ M. Tardiku. Je maintiens qu'aucun mé-
decin n'a vu Maurice Roux au moment ou
aurait existe la prétendue roliimoUoii , c'<
à-dire dans la -ave, ot que les Bymptôme
observés plus tard appartiennentàl asphyxie,
:i a la commotion. J'ajoute que tout ce
que j'ai entendu aujourd'hui corroboi
core me convici ion. »
[)e un cote, M. lo docteur Km île On un ht,
professeur ■■< l'Ecole secondaire do médei m-,
expert près Les tribunaux do la cour de Lyon,
i ni Le fait 'l'un coup violent à lu nu-
que m l'existence d'une commotion. Lo mou-
■ qui liait les jambes portant les initiales
d'Armand, comme s'il avait voulu signer i
■,■ corde enroulée autour du cou
et qu'on a oublie d'assujettir par un nœud ,
■ q ition,le mode de li| ■'' ure du , ■
(dix tours autour du poignet droit, avec un
nœud a chaque tour, trois tours autour du
an nœud h un i sul de
i ■ . i | paration de 7 à 8
entre les deux mams, réunies seulement par
une petite corde de 6 millimètres de diamè-
tre, tout co luxe apparent et ridicule, et l'ou-
ARME
bli des précautions les plus essentielles, l'ont
fut arriver à, cette conclusion, que cette mise
en scène est mensongère.
Le témoin confirma l'opinion des docteurs
précédemment entendus relativement aux ef-
fets de la strangulation et à la simulation du
mutisme.
A la suite de cette déposition, et sur la de-
mande de la défense, M. le docteur Gromier
se livra sur lui-même à l'expérience de la li-
gature des mains derrière le dos, telle que
la constataient les témoignages, et l'opéra
très-facilement et avec rapidité.
L'audition des témoins terminée, le procu-
reur général Merville et l'avocat général
Reybaud soutinrent l'accusation. Les avo-
cats Lachaud et Jules Favre défendirent
l'accusé dans deux brillantes plaidoiries. Le
jury, appelé ensuite à se prononcer sur cinq
questions qui lui furent présentées, répondit
par la négative sur toutes les questions, et
l'aequittement de M. Armand fut prononcé.
Pendant que, rendu à la liberté et entouré
de ses amis, il recevait de la foule une ova-
tion sur la place du Palais, l'avoué Marguery,
au nom de Maurice Roux , développait de-
vant la cour les conclusions qu'il avait po-
sées, conclusions par lesquelles il demandait
50,000 francs de dommages et intérêts pour
son client. M. Jules Favre combattit cette
demande en faisant ressortir ce qu'il y au-
rait de monstrueux à frapper d'une peine pé-
cuniaire une personne pour un fait dont la
non-existence aurait été déclarée par le jury.
Mats le procureur général se prononça dans
un sens opposé, et, sur ses conclusions, la
cour prononça un arrêt d'après lequel : «At-
tendu qu'il résulte des débats la preuve que
dans la journée du 7 juillet dernier Armand
a « maladroitement » porté k Maurice Roux
un coup qui peut lui être imputé k faute, et
des conséquences duquel il est responsable,»
condamne Armand à payer 20,000 francs de
dommages et intérêts à ce dernier (25 mars
1864).
Cette condamnation k des dommages-inté-
rêts donna lieu dans l'opinion et dans la
presse aux plus vives critiques. M. Armand
se pourvut en cassation, et la cour suprême,
par arrêt du 7 mai suivant, annula l'arrêt de
la cour d'assises des Bouches- du-Rhône,
comme dénué de motifs.
ARMANI ou ARMA.NNI (Jean-Baptiste),
poète italien, né k Venise en 1768, mort en
1815. Contraiut par l'état de sa santé d'aban-
donner la carrière militaire, dans laquelle il
était d'abord entré, il se fit improvisateur et
obtint, en cette qualité, d'assez grands suc-
cès dans plusieurs villes d'Italie. Pins tard,
il entra dans l'administration, devint à Ve-
nise vice-secrétaire du comité de salut pu-
blic et exerça diverses fonctions. Comme la
plupart des improvisateurs, Armani était un
médiocre écrivain ; sa tragédie de Méln;-
met III et son drame de Sofia eurent peu de
succès sur la scène et ne furent jamais im-
primés. Parmi ses œuvres poétiques, on dis-
tingue : Versi patriotici del libero cittadino
G.-Battista Armani, anno primo délia libertà
italiana (1797, in-8»); Saggio critico sulle
poésie estemporanee, c est-à-dire Essai sur les
poésies improvisées (Venise); une traduction
du Génie du christianisme (Venise, 1805); une
traduction des Martyrs (Venise, 1814), etc.
UtMAMNO (Vincent), peintre flamand,
mort k Venise en 1640. Il s'établit à Rome,
où il peignit avec succès des fresques, des
tableaux à l'huile et des aquarelles, remar-
quables surtout par la fraîcheur du coloris.
Ayant fuit gras un jour d'abstinence, il fut
eontkunne par l'inquisition à une longue cap-
tivité. Quand il se vît libre, il se hâta de fuir
la capitale de l'intolérance et alla se fixer k
Venise, où il mourut de la fièvre.
* ARMANSPERG (Joseph-Louis, comte d'),
ministre bavarois. — Il est mort k Munich
en 1853.
ARM ATA, surnom de Vénus, à Sparte, donné
k cette déesse en mémoire de la victoire que
les femmes de la ville avaient remportée sur
les Messeniens.
* ARMATEUR s. m. — Encycl. On trou-
vera d'autres détails sur les droits et les de-
voirs nos armateurs au mot droit, tome VI
du Grand ihctionnaire, page 1253.
* ARMÉE s. f. — Encycl. Une des ques-
tions les plus ardues, les plus délicates,
comme aussi les plus graves, qui s'imposè-
rent, îles le iloliut, il I Assemblée nationale
.le 1871, ee fut la question de la réorganisa-
tion de \'(i>mtr. Au lendemain de désastres
ans précédent, l'opinion publique, mettant
hors ilu discussion le courage de nos soldats,
toujours le même, voulut rechercher la cause
de nos défaites ; c'était en même temps cher-
cher lo moyen d'en prévenir lo retour. Une
Commission fut nommée, ehar-ee de prepa
rer une loi nouvelle ; elle étudia mûrement
le sujet qu'elle avait pour mission de méditer
el d élaborer; elle suivit avec une grande
attention tOUS les di\eis curants de l'opi-
nion, et, si La loi vote.- n'est pas parfaite de
tous points, du moins L'oeuvre do nos légi 1 1
leurs lut aus i consciencieuse que possible
et digne de la reconnaissance «lu pays.
M. de i h tsseloup-Laul at, président de la
commission, commençnit ainsi son remar-
auuble rapport; c'est une page qui mérite
'être conservée :
■ Les grands désastres renferment do
ARME
grands enseignements. La sagesse consiste
à les comprendre, le courage à en profiter.
■ Loin «e se laisser abattre par ses revers,
une nation qui ne consent point à déchoir en
étudie les causes, se met hardiment k l'œu-
vre, réforme tout ce qui a pu l'affaiblir et
parvient à se relever quelquefois plus puis-
sante après ces épreuves, qu'il entre peut-
être dans les desseins de la Providence d'im-
poser aux peuples comme aux individus, pour
mieux leur montrer leurs devoirs et rendre
plus forts ceux qui savent les supporter.
• Voilà, Messieurs, ce que vous voulez;
voilà, nous en avons l'espoir, ce que fera la
France.
■ C'est pour cela que chaque jour vous
vous appliquez k examiner tout ce qui serait
de nature à énerver le pays; vous entendez
lui rendre son énergie, et vous ne craignes
pas de lui faire voir au prix de quels efforts,
de quels sacrifices il peut conserver sa place
dans le monde.
* C'est dans cette pensée que vous n'avez
pas hésité k décider qu'une de vos commis-
sions vous présenterait un ensemble de dis-
positions législatives sur le recrutement et
l'organisation des armées de terre et de mer.
» Cette commission, vos bureaux l'ont choi-
sie sur tous les bancs de l'Assemblée, persua-
dés, avec raison, que tous les hommes qui
siégeaient dans cette enceinte, d'où qu'ils
vinssent, quel que fût leur passé, étaient,
pour une pareille œuvra, étroitement unis
dans un seul sentiment, celui du dévouement
à la patrie. »
La réorganisation de Y armée t cette réforme
de premier ordre, dont la nécessité s'imposait
à tous les hommes animés d'un sincère patrio-
tisme, se divisait en deux parties : 1° le recru-
tement, 2° l'organisation. Le recrutement, loi
civile et politique en quelque sorte amant que
militaire, car elle s'adresse à toute la popu-
lation, lui fait connaître les charges que lui
imposent la défense et la sécurité du terri-
toire, touche à ses intérêts les plus considé-
rables, au développement de son agriculture,
de son commerce, de son industrie, au pro-
grès des arts et des sciences, enfin au bon
ordre de ses finances ; l'organisation, loi toute
militaire qui, indépendamment de la compo-
sition et de l'administration des divers corps,
règle les conditions de l'avancement, fixe
l'état des officiers et détermine les cadres de
l'état-major général,
— I. Recrutement. Nous allons d'abord
étudier la loi sur le recrutement, dont nous
n'avons pu (tome XIII, page 800) que faire
connaître sommairement les dispositions prin-
cipales ; mais il nous paraît utile, auparavant,
de jeter un coup d'oeil sur le passé.
Sous l'ancienne monarchie, et particulière-
ment sous Louis XIV, le recrutement de l'ar-
mée s'opérait par enrôlements volontaires, au
compte des capitaines des compagnies et par
les soins des colonels commandant les régi-
ments, qui délivraient k cet effet des com-
missions k de bas officiers, nommés racoleurs,
payés en raison du nombre d'hommes qu'Us
procuraient. On comblait ainsi les vides de
l'armée. Ce moyen fut plus tard jugé insuf-
fisant, et l'on eut recours k un mode subsi-
diaire, sous le nom d'appel de milices pro-
vinciales. Chaque village devait fournir, pour
un service de deux ans, un contingent d'hom-
mes tout équipés. Désignés, au commence-
ment, par les habitants de la paroisse, les mi-
liciens le furent ensuite parle tirage au sort.
Les choses se passèrent ainsi jusqu'en 1789.
Alors vinrent les guerres de la Révolution,
et l'on sait comment se formèrent les armées
à cette époque. Ce furent d'abord des enrôle-
ments volontaires que faisait naître un pa-
triotique élan ; ensuite, des appels au nom de
la patrie en danger; puis la réquisition de
300,000 gardes nationaux de dix-huit ii qua-
rante aus, non mariés ou veufs sans enfants ;
enfin la levée en masse jusqu'au moment où
les ennemis auraient été chassés du territoire
de la République. On eut ainsi une force année
de 400,000 hommes, et, par un sublime effort,
OU rejeta l'étranger hors du territoire. Mais ce
n'étaient pas là, à vrai dire, des institutions
militaires, et on comprit le besoin d'organiser
un recrutement régulier et permanent. Les
enrôlements volontaires ne pouvant suffire,
les enrôlements à prix d'argent ne pouvant
reparaître, la conscription fut établie.
Bn L'an VI, le général Jourdan présenta et
tit adopter la loi qui B été le point de départ
do toute notre législation sur le recrutement
de l'arme1*. Aux termes de cette loi, tous les
jeunes gens do vingt k vingt-cinq ans étaient
divisés en cinq o asses. Les conscrits de fou-
tes les classes .'.aient attachés aux divers
corps dont se composait l'armée; ils y étaient
nominativement enrôlés et ne pouvaient se
faire remplacer. Les conscrits ne devaient
d'ailleurs être mis en activité de service qu'en
vertu d'une loi; alors les moins âgés, dans
« haque classe, étaient appelés Les premiers a
rejoindl B louis drapeaux. Celait pour tous le
service obligatoire personnel, tous les con-
scrits pou\ aut être appelés pendant cinq ans,
après lesquels ils obtenaient dos congés ab-
solus en temps de paix, mais étaient soumis,
en temps de guerre, aux lois de circonstance
sur les congés; enfin, des conditions do ser-
vice étaient imposées [tour devenir officier*
Grands et féconds principes proclames par
cette loi du 10 fructidor an VI, dont on a pu
abuser, mais qui n'en reste pus moins uu des
ARMÉ
actes législatifs les plus considérables de
l'époque, et qui a permis à la France de con-
tinuer avec avantage la lutte engagée contre
l'Europe!
Malgré la prescription formelle qui, en
l'an VI, ne permettait pas aux conscrits de
se faire remplacer, dès l'an Vil, il faut l'a-
vouer, le principe contraire, le principe du
remplacement, parut; on le trouve dans lu
loi du 28 germinal, et, depuis, il a été main-
tenu dans toutes les lois, notamment dans
celle de l'an VIII et dans celle de l'an XIII,
qui substitua le tirage au sort, pour les jeunes
gens de la classe, au mode d'après lequel les
conscrits de chaque classe devaient être ap-
!"
ielés successivement sous les drapeaux. Seu-
lement, quelques-unes de ces lois soumirent le
remplacement à certaines restrictions; ainsi,
il nétait admis qu'en faveur de ceux qui
étaient reconnus • incapables de soutenir les
fatigues de la guerre et de ceux qui étaient
juges plus utiles à l'Etat en continuant leurs
travaux et leurs études; » enfin, il entraînait
certaines responsabilités et le versement
d'une somme d'argent.
Quoi qu'il en soit, la conscription, c'est-à-
dire l'obligation de servir, imposée à tous les
jeunes gens capables de porter les armes et
composant chaque classe, subsista depuis
l'an VI jusqu'en îsu; et si la faculté iiu
remplacement fut maintenue pendant tout ce
temps, on sait quelles difficultés elle rencon-
tra dans son application. On sait aussi à com-
bien de réclamations l'épuisement, l'antici-
pation même des classes donnèrent lieu dans
les dernières années de l'Empire.
La charte de 1814 abolit la conscription;
mais quand, par suite des événements de 1815,
les armées furent licenciées, on dut chercher
à en réunir les débris pour ne pas laisser le
pays sans troupes. On créa alors des légions
départementales, qui prirent le nom des dé-
partements où elles étaient formées; on y fit
entrer les militaires renvoyés dans leurs
foyers par suite du licenciement, mais qui
n'étaient pas considérés comme entièrement
libérés de tout service, enfin les hommes qui
s'engageaient volontairement. Chaque légion
devait se recruter dans le département où
elle était formée; toutefois, la conscription
étant abolie, elle ne pou vait combler ses vides
qu'au moyen d'enrôlements venus d'un peu
partout. L'insuffisance de ces enrôlements ne
tarda pas à se montrer une fois de plus, et,
lorsqu'on voulut reconstituer sérieusement
les torces militaires de la France, il fallut
bien recourir a un moyen régulier et certain
d'avoir des soldats.
La loi de 1818 organisa de nouveau le re-
crutement. Pour cela, elle détermina que le
contingent à incorporer tous les ans, et dont
elle fixa le chiffre à 40,000 hommes, serait
réparti entre tous les départements; elle ré-
gla le mode de recrutement des jeunes gens
de chaque classe, établit le tirage au sort
pour la désignation de ceux que chaque i an-
ton devait fournir et fixa à six années la du-
rée du service. Puis, dans le but d'avoir une
réserve qui pût soutenir l'armée, la même loi
voulut que les sous-officiers et soldats ren-
trés dans leurs foyers après avoir achevé
leur temps de service fussent , en cas de
guerre, assujettis, sous la dénomination de
vétérans, à un service territorial dont la
durée était encore de six années. En temps
de paix, les vétérans n'étaient astreints a
aucun service, et ils ne pouvaient, en temps
de guerre, être requis de marcher hors de
leur division militaire qu'en vertu d'une loi.
Mais, en même temps qu'elle soumettait a
l'obligation du service militaire tous les jeu-
nes gens que le sort désignait pour faire par-
lie du contingent, la loi de 1818, pour ne pas
rendre cette obligation trop dure à la popu-
lation, admettait des exemptions et des dis-
penses de service : les exemptions, fondées
sur les infirmités, sur le défaut de taille et
sur des situations spéciales de famille; les
dispenses, pour des hommes qu'il importait h
L'Etat de voir terminer leurs études, afin d'en-
trer dans des carrières où ils devaient rend) e
des services au pays. Seulement, tandis que
les exemptions ne devaient pas entraîner de
pertes pour le contingent et que les jeunes
gens qui en profitaient étaient remplacés par
d'autres, dans l'ordre des numéros subsé-
quents du tirage, les dispenses, au contraire,
venaient en diminution du contingent; dans
certains cas, même, elles n'étaient accordées
qu'à titre provisoire et sous la condition que
celui qui en était l'objet contractât l'ei
ment de suivre la carrière en vue de laquelle
ses études étaient commencées. Enfin, la loi
de 1818 autorisait le remplacement et les
substitutions de numéro entre les jeunes
gens du même tirage.
La loi «lu 9 juin 1824 porta a C0, 000 hommes
le ■ niffre du contingent, fixe k 40,000 par la
loi de 1818.
En 1830, il fut décidé, comme principe par-
lementaire, que la force du contingent à ap-
peler chaque année pour le recrutement des
troupes de terre et de mer serait déterminée
dans chaque session. On abandonna le sys-
tème de la réserve et on adopta le régime qui
consiste à avoir des contingents renfermant
un nombre d'hommes beaucoup plus élevé
que celui qu'il est possible de maintenir bous
les drapeaux, afin d'en laisser ou d'en ren-
voyer nue certaine quantité en congé dans
leurs foyers, niais qu on appelle quand il en
est besoin. C'est aussi ce que voulut le ma-
ARME
réchal Soult, lorsque, en 1832, vint en discus-
sion une loi nouvelle.
La loi du 21 mars 1832 maintint le recru-
tement tel qu'il avait été rétabli en 1S18, et,
en déclarant que ■ V armée se compose, dans
les proportions qui résultent des luis an-
nuelles de finances et de contingent, 1° de
l'effectif entretenu sous les drapeaux, 2° des
hommes laissés ou envoyés en congé dans
leurs foyers, ■ elle posa nettement le prin-
cipe de la division du contingent en deux
portions, mises toutes deux à la disposition
du gouvernement. La loi de 1832 maintint la
faculté du remplacement.
Mais, à mesure que l'aisance se répandait
en France et que de nouvelles carrières s'ou-
vraient devant eux, les jeunes gens sem-
blaient bien moins ambitionner celle des ar-
mes. Le nombre des remplaçants augmen-
tait, le mode employé pour se les procurer
soulevait l'opinion publique et plus d'une fois
les Chambres s'en émurent. Il y avait là, en
effet, pour l'armée et pour le pays des symp-
tômes dont on devait se préoccuper. En 1841,
en 1843, diverses propositions furent faites
pour apporter un remède au mal signale. En
1849, des combinaisons furent présentées pô-
le général de Lamoricière, dans le but de
faire tourner au profit des vieux soldats le
prix qu'on versait pour se faire remplacer;
mais ces combinaisons n'aboutirent pas, et
ce ne fut qu'en 1855 que la loi sur la dotation
de l'armée détruisit le remplacement; mal-
heureusement, le remède fut pire que le mal,
et au remplacement la loi nouvelle substitua
un régime qui s'éloignait plus encore du prin-
cipe du service personnel. En effet, si, depuis
l'an VII, le remplacement était autorise, l'Etat
du moins y restait étranger. Le jeune homme
appelé sous les drapeaux devait servir ou pré-
senter un homme à sa place ; sous ce rapport,
le service avait encore, en quelque sorte, quel-
que chose de personnel ou du moins était ac-
compli par la personne ou par son ■ suppléant,»
comme disaient les lois de l'an VII et de
l'an VIII. Or, la loi de 1855 changeait profon-
dément cette situation : quiconque pouvait
payer le prix, fixé par l'administration, pour
l'exonération était libéré par l'Etat de tout
service et pouvait se considérer comme quitte
envers le pays. Ce dégagement de toute obli-
gation n'était pas le seul inconvénient de la
loi de 1855; ce qui était tout au moins aussi
grave, c'est qu'elle introduisait dans l'armée
comme une pensée de lucre, de bénéfice im-
médiat pour l'homme qui demandait à entrer
ou à rester sous les drapeaux, et qu'elle fai-
sait disparaître ce principe, inscrit dans nos
lois militaires, que, ■ dans les troupes fran-
çaises, il n'y a ni prime en argent ni prix
quelconque d'engagement. » Enfin, il en ré-
sulta un encombrement dans les cadres des
sous-officiers, dont la plupart, et c'étaient les
incapables, se rengageaient moyennant prime.
Pour remédier à cet abus, on se vit oblige
de décider que le montant de la prime ne leur
serait délivré qu'à la libération définitive.
Tel était l'état des choses, lorsque la guerre
entre la Prusse et l'Autriche, trompant bien
des prévisions, vint, en 1866, éclairer d'un
jour cruel une situation que l'on ne voulait
ou que l'on ne savait pas voir. Alors il parut
évident que la constitution de nos forces mi-
litaires ne répondait plus aux exigences de
la position qui nous était faite dans l'état
nouveau de l'Europe. Il résultait, en effet,
des rapports officiels que, déduction faite des
troupes que nécessitait l'occupation de l'Algé-
rie, déduction faite de la gendarmerie et de
tous les hommes qui comptent dans le chif-
fre de 400,000 hommes de son armée, mais ne
sont jamais au nombre des combattants, la
France ne disposait pas, pour ses places for-
tes et pour mettre en ligne, d'un effectif sous
les drapeaux de plus de 270,000 à 280,000 hom-
mes. Ce chiffre de 400,000 hommes était celui
de l'effectif que le budget permettait d'entre-
tenir, mais ce n'était pas celui des hommes que
la loi du contingent mettait à la disposition
du gouvernement. Le contingent subissait,
en effet, les réductions nécessairement opé-
rées pour satisfaire aux besoins de la marine
et pour obéir aux prescriptions légales, de
sorte que, sur un contingent de 100,000 hom-
mes, il en restait à peine 80,000 à taire entrer
dans l'armée de terre.
En présence des événements qui s'étaient
accomplis en Allemagne, on reconnut «que
les forces militaires de la France devaient
être portées à 800,000 hommes, dont 400, 000
d'armée active et 400,000 de réserve, qu'en
outre, il devait être formé d'une manière
tive une armée do l'intérieur, habillée,
exercée, Susceptible d'être mobilisée dans les
circonstances extraordinaires, comme celles
d'une menace d'invasion du territoire. • Ces
pensées furent du moius celles qui inspirè-
rent le projet présenté, eu 1867, par le ma-
réchal Niel. Ce projet demandait :
îo Cjuo la classe entière, déduction faite
des exemptions et des dispenses, maintenues
telles qu'elles étaient établies par la loi de
1832, fut mise à la disposition du gouverne-
ment (c'était environ 150,000 hommes cha-
que an:
20 Que la loi annuelle de finances divisât
chaque dusse appelée au tirage au sort en
ileux portions, dont l'une serait incorporée
dans 1 armée active et l'autre ferait parue de
erve:
3y Que la durée du service dans V armée
active fût de cinq ans, à l'expiration des-
ARMÉ
quels les militaires serviraient encort quatre
ans dans la réserve;
4° Que la durée du service des jeunes gens
qui n'auraient pas été compris dans l'armée
active fût. de quatre ans dans la réserve et
de einq ans dans la garde nationale nu. bile;
5'> Enfin, que la durée du service
l'armée active, ainsi que dans la ré
comptât a partir du ter juillet de l'anné i
les appelés étaieDt inscrits sur les registres
matricules du corps.
D'après ce système, tous les jeune:
de chaque classe, à l'exception des exemptés
et des dispensés de la loi de 1832, étaient
appelés à un service militaire depuis l'âge de
vingt ans jusqu'à celui de vingt-neuf ans,
soit, pour la partie désignée par le sort, cinq
ans dans Yarmëe active et quatre ans dans la
réserve ; soit, pour la partie qui n'entrait pas
dans l'armée active, quatre ans dans la ré-
serve et cinq ans dans la garde nationale mo-
bile. Ainsi, la réserve était composée tout à
la fois d'anciens soldats qui avaient passé
cinq ans sous les drapeaux et étaient â de
vingt-cinq à vingt-neuf ans, et de jeunes -eus
de vingt à vingt-quatre ans qui n'avaient pas
été incorporés dans Yarmëe active.
Par un scrupule qu'ils eussent mieux fait
d'éprouver en d'autres circonstances , les
muets du Corps législatif craignirent d'im-
poser des charges trop lourdes k la popula-
tion. La loi du lfir février 1868, s 'écartant de
la proposition du gouvernement, maintint le
principe de la loi de 1832 sur le vote annuel
du contingent divisé en deux parties, com-
posées, la première des jeunes gens devant
être mis en activité de service, la seconde
de tous ceux qui étaient laissés dans leurs
foyers. La durée du service fut fixée à cinq
ans, après lesquels les hommes serviraient
quatre ans d;ins la réserve. L'exonération
fut supprimée et l'on rétablit le remplace-
ment et la substitution des numéros. La loi
établit ensuite, comme l'avait demandé le
projet, une garde nationale mobile. Composée
de tous les jeunes gens qui, à raison de leur
numéro de tirage, n'avaient pas été compris
dans le contingent, de tous ceux qui s'étaient
fait remplacer dans l'armée, enfin de tous
ceux qui étaient exemptés en exécution de
la loi de 1832, cette garde ne pouvait être
appelée à l'activité qu'en vertu d'une loi spé-
ciale. La durée du service dans la garde na-
tionale mobile était de cinq ans; les officiers
étaient nommés par le chef de l'Etat.
La loi du 1er février 1868 soumettait les
jeunes gens de la garde nationale mobile :
îo à des exercices, qui devaient avoir lieu
dans le canton; 2° à des réunions par com-
pagnie et par bataillon, dans la circonscrip-
tion de la compagnie et du bataillon. Seule-
ment, la loi ajoutait : • Chaque exercice ou
réunion ne peut donner lieu, pour les jeunes
gens qui y sont appelés, à un déplacement
de plus d'une journée; ces exercices ou réu-
nions ne peuvent se répéter plus de quinze
fois dans l'année. » La loi avait ainsi cher-
ché non-seulement à mettre neuf contingents
à la disposition du gouvernement, mais aussi
à constituer une armée intérieure, sous le
nom de garde nationale mobile. Seulement,
en n'imposant à ces jeunes gens de la garde
mobile que des exercices ou des réunions ne
pouvant entraîner un déplacement de plus
d'une journée et ne devant pas se renouveler
plus de quinze fois dans l'année, la loi ne
donnait pas de moyens sérieux d'instruction
à des hommes qui, pour la plupart, ignoraient
jusqu'au maniement des armes. Au surplus,
cette organisation était à peine ébauchée
qu'éclatèrent les événements de 1870. Un
bien petit nombre de compagnies et de ba-
taillons avait réussi à se former, et, malgré
les efforts désespérés de la défense, malgré
le courage et le dévouement des jeunes mo-
biles, le secours qu'ils apportèrent à l'armée
régulière fut à peu près nul.
Nous avons essayé d'analyser aussi suc-
cinctement que possible les différentes lois
de recrutement de notre armée jusqu'en 1871.
Nous allons maintenant faire connaître les
dispositions législatives qui régissent aujour-
d'hui la matière. Nous croyons ne pouvoir
mieux faire que de reproduire le texte do la
loi du 27 juillet 1872.
Loi de recrutement.
T1TRK l«r.
DISPOSITIONS ûi'm'i' U
Article 1er. Tout 1 ervice
militaire personnel.
Art. 2. H n'y a dans les troupes françaises
ni prime en irgent ni prix quelconque d'on-
ent.
Art. 3. Tout Français qui n'est pas déclaré
impropre h tout service militaire peut
appelé, depuis l'âge de vingt ans jusqu
lui de quarante ans, â faire partie de I
active et des réserves, selon le mode l
mine par la loi.
Art. 4. Le remplacement est SUppi i i
Les dispenses de service, dans les condi-
tions Bpéuifl es par la loi, ne sont pas accor-
dées à litre de libération définitive.
Art. 5. Les hommes présents au corps ne
prennent part à aucun vote.
Art. 6. Tout corps organisé eu armes est
soumis aux lois militaires, fait partie de l'ar-
mée et relevé soit du ministre de la guerre,
soit du ministre de la marine.
Art. 7. Nul n'est admis dans les troupes
françaises s'il n'est Français.
ARME
205
Sont exclus du service militaire et ne peu-
vent à aucun titre servir daus l'armée .*
1° Les individus qui ont été condamnés à
une peine afflictive ou infamante;
20 Ceux qui, ayant été condamnés à une
peine correctionnelle de deux ans d'emprison-
nement et au-dessus, ont en outre été placés
par 1» jugement de condamnation sous la
surveillance de la haute police et interdits
en tout ou en partie des droits civiques, ci-
vils ou de famille.
TITRE II.
DES APPELS.
iro section. — Du recensement et t/u tirage
au sort.
Art. 8. Chaque année , les tableaux d»
recensement des jeunes gens avant atteint
l'âge de vingt ans révolus dans l'année pré-
cédente et domiciliés dans le canton sont
dressés par les maires :
lo Sur la déclaration à laquelle sont tenus
les jeunes gens, leurs parents ou leurs tuteurs
20 D'office, d'après les registres de l'état
civil et tous autres documents et renseigne-
ments.
Ces tableaux mentionnent, dans une co-
lonie- « l'observation s, la profession de chacun
des jeunes gens inscrits.
Ces tableaux sont publiés et affichés dans
chaque commune, et dans les formes pres-
crites par les articles 63 et 64 du code civil.
La dernière publication doit avoir lieu, au
plus tard, le 15 janvier.
Un avis, publié dans les mêmes formes,
indique le jour et le lieu où il sera procédé à
l'examen desdits tableaux et à la désignation,
par le sort, du numéro assigné à chaque jeune
homme inscrit.
Art. 9. Les individus nés en France de pa-
rents étrangers et les individus nés à l'étran-
ger de parents étrangers naturalisés Français,
el mineurs au moment de la naturalisation de
leurs parents, concourent, dans les cantons
où ils sont domicilies, au tirage qui suit la
déclaration faite par eux en vertu de l'arti-
cle 9 du code civil et de l'article 2 de la loi du
1er février 1851.
Les individus déclarés Français en vertu
de l'article 7 de la loi de février 1851 concou-
rent également, dans le canton où ils sont
domiciliés, au tirage qui suit l'année de leur
majorité, s'ils n'ont pas réclamé leur qualité
d'étranger, conformément à ladite loi.
Les uns et les autres ne sont assujettis
qu'aux obligations de service de la classe a
laquelle ils appartiennent par leur âge.
Art. 10. Sont considérés comme légale-
ment domiciliés dans le canton :
1° Les jeunes gens même émancipés, en-
gagés, établis au dehors, expatriés, absents
ou en état d'emprisonnement, si d'ailleurs
Leurs père, mère ou tuteur ont leur domicile
dans une des communes du canton, ou si leur
père expatrié avait son domicile dans une
desdites communes;
2° Les jeunes gens mariés dont le père ou
la mère, à défaut du père, sont domiciliés
dans le canton, â moins qu'ils ne justifient de
leur domicile réel dans un autre canton;
30 Les jeunes gens mariés et domiciliés
dans le canton, alors même que leur père ou
leur mère n'y seraient pas domicilies;
i° Les jeuues gens nés et résidant dans le
canton, qui n'auraient ni leur père, ni leur
mère, ni leur tuteur;
50 Les jeunes gens nés dans le canton, qui
ne seraient dans aucun des cas précédents et
qui ne justifieraient pas de leur inscription
dans un autre canton.
Art. 11. Sont, d'après la notoriété publique,
con idérés comme ayant l'âge requis pour le
tirage les jeunes gens qui ne peuvent pro-
duire ou n ont pas produit, avant le in
un extrait des registres de l'état civil consta-
tant un âge différent, ou qui, à défaut des
res, ne peuvent prouver ou n'ont pas
prouve leur âge, conformément à l'article 46
du code ch il.
Art. 12. Si dans les tableaux de recense-
ment, ou dans les tirages des années précé-
dentes, des jeunes gens ont été omis, ils sont
bleaux de recensement de
la classe qui e iprèa la découverte
do l'omission, a moins qu ils n'aient trento
ans accomplis à l'époque de la clôture dos
tableaux.
s cet âge, ils sont soumis aux obli-
gations de la dusse a laquelle ils appar-
Art. 13. D ins les cantons composés de plu-
sieurs communes, l'examen des tableaux du
■nient et le tirage au sort ont. lieu au
chef-lieu de canton , en séance publique,
te sous-préfet assiste des maires du
canton.
lia n s les communes qui forment un ou plu
sieurs cantons, le sous-préfet est assisté du
maire et de ses adjoints.
Dans les villes divisées en pluieurs arron-
di senients, le préfet ou son délégué est as-
siste, pour le tirage au sort, d'un officier
municipal de l'arrondissement.
Le tableau est lu à haute voix. Les jeunes
gens, leurs parents ou ayants cause sont en-
dans leurs observations. Le sous-pré-
fet Mai ir pris l'avis des m ores.
Le tableau, rectifié s'il y a lieu, est définiti-
vement arrêté et revêtu de leurs signatures.
Dans les cantons composes de plusieurs
communes, l'ordre dans lequel elles seront
206
ARME
appelées pour le tirage est chaque fois indi-
qué par Le .sort.
Art. 14. Le sous-préfet inscrit en tête de
la liste du tirage les noms des jeunes gens
qui se trouveront dans les conditions prévues
par l'article 61 de la présente loi.
Les premiers numéros leur sont attribués
de droit.
Ces numéros sont, en conséquence, extraits
de l'urne avant l'opération du tirage.
Art. 15. Avant de commencer 1 opération
du tirage, le sous-préfet compte publique-
ment les numéros et les dépose dans l'urne,
après s'être assuré que leur nombre est égal
ft celui des jeunes gens appelés à y concou-
rir; il en fait la déclaration à haute voix.
Aussitôt chacun des jeunes gens appelés
dans l'ordre du tableau prend dans l'urne un
numéro, qui est immédiatement proclamé et
inscrit. Les parents des absents ou à leur dé-
faut le maire de leur commune tirent à leur
place.
L'opération du tirage terminée est défi-
nitive.
Elle ne peut, sous aucun prétexte, être re-
commencée, et chacun garde le numéro qu'il
a tiré ou qu'on a tiré pour lui.
La liste par ordre de numéros est dressée à
mesure que les numéros sont, tires de l'urne.
Il y est fait mention des cas et des motifs
d'e\emption et de dispense que les jeunes
ij'hsuu leurs parents, ou les maires des com-
munes se proposent de faire valoir devant le
conseil de guerre mentionné en l'article 28.
Le sous-préfet y ajoute ses observations.
La liste du tirage est ensuite lue, arrêtée
et signée de la même manière que le tableau
de recensement, et annexée avec ledit ta-
bleau au procès-verbal des opérations.
Elle est publiée et affichée dans chaque
commune du canton.
Les jeunes gens qui ne seraient pas pourvus
de numéro seront inscrits à la gauche du con-
tingent du canton et tireront entre eux au sort,
suivant l'ordre dans lequel ils seront inscrits.
2e section. — Des exemptions, des dispenses
et des sursis d'appel.
Art. 16. Sont exemptés du service mili-
taire les jeunes gens que leurs infirmités
rendent impropres à tout service actif ou
auxiliaire dans l'armée.
Art. 17. Sont dispensés du service dans
l'armée active :
1° L'aîné d'orphelins de père et de mère;
2« Le fils unique ou l'aîné des fils, ou, a
défaut de fils ou de gendre, le petit-tils uni-
que ou l'aîné des petits-fils d'une femme ac-
tuellement veuve ou d'une femme dont le
mari aura été légalement déclaré absent, ou
d'un père aveugle ou entré dans sa soixante-
dixième année.
Dans les cas prévus par les deux para-
graphes précédents, le frère puîné jouira de
la dispense si le frère aîné est aveugle ou at-
teint de toute autre infirmité qui le rende im-
potent.
3° Le plus âgé des deux frères appelés k
faire partie du même tirage, si le plus jeune
est reconnu propre au service;
4° Celui dont un frère sera dans ['armée
active ;
5° Celui dont un frère sera mort en activité
de service ou aura été réformé, ou admis à.
la retraite pour blessures reçues dans un ser-
vice commandé, ou pour infirmités contrac-
tées dans les armées de terre ou de mer.
La dispense accordée comme il vient d'être
dit ne sera appliquée qu'à un seul frère pour
un même cas, mais elle se répétera dans la
même famille autant de fois que les mêmes
droits s'y reproduiront.
Le jeune homme omis, qui ne s'est pas pré-
senté par lui ou ses ayants cause au tirage
de La classe a. laquelle il appartient, ne peut
reclamer le bénéfice des dispenses indiquées
par le présent article, si les causes de ces
dispenses ne sont survenues que postérieure-
ment à la clôture des listes.
Les causes de ces dispenses doivent, pour
jii oduire leur effet, exister au jour où le con-
Beiï de. révision est appelé à statuer.
Néanmoins, l'appelé qui, postérieurement
soit, a [a décision du conseil de révision, soit
au icr juillet, devient l'aîné d'orphelins de
pi re el de mère, le fils unique ou l'aîue des
h, , nu, ji défuul du tils ou du gendre, le petit-
fil . unique ou l'aîné des petits-filsd'une femme
veuve, d'une femme dont le mari a été léga
Lement déclaré absent, ou d'un père- aveugle,
. i . BUT ■' demande et pour le temps qu'il H
encore a servir, renvoyé dans ses foyers en
di iponibiliti | m ■ qu'en i ai ion de sa pré-
nence seua les drapeaux il n'ait procuré la
h ipi h ie a nu frère putnéactuellementvivant.
Le bénéfice de la disposition du paragraphe
p] écédeni ■ i ■■■ ad au militair i eau fils
Jné OU petit-fllS aine de septuagénaire par
frère.
Les ispositîoi pi é ont arti-
cle ni i] , ftbles qu'aux enfanta légi-
times.
Art. 18. Peuvent être ajournés deux an-
di kite a un nouvel examen le je me i
qui, au moment de la réunion du
■ . -ii .! ■ ! .■>. ision, n'ont pas la taille de
.m sont reconnu ■ d'une - omplexion trop fai-
ble pour un service ai mé,
Les jeunes gens ajournés à un nouvel exa-
men du conseil de révision sont tenu , a
moins d'une autorisation spéciale, de se re-
ARME
présenter au conseil de révision du canton
devant lequel ils ont comparu.
Après l'examen définitif, ils sont classés,
et ceux des jeunes gens reconnus propre- soit
au service armé, soit à un service auxiliaire,
sont soumis, selon la catégorie dans laquelle
ils sont placés, à toutes les obligations de la
classe k laquelle ils appartiennent.
Art. 19. Les élèves de l'Ecole polytechni-
que et les élèves de l'Ecole forestière sont
considérés comme présents sous les drapeaux
dans l'armée active pendant tout le temps
par eux passé dans lesdites écoles.
Les lois d'organisation prévues par l'art. 46
de la présente loi déterminent, pour ceux de
ces jeunes gens qui ont satisfait aux exa-
mens de sortie et ne sont pas placés dans
les armées de terre et de mer, les emplois
auxquels ils peuvent être appelés, soit dans
la disponibilité, soit dans la réserve de l'ar-
mée active, soit dans l'armée territoriale ou
dans les services auxiliaires.
Les élèves de l'Ecole polytechnique ou de
l'Ecole forestière qui ne satisfont pas aux
examens de sortie de ces écoles suivent les
conditions de recrutement de la classe à la-
quelle ils appartiennent par leur âge ;le temps
passé par eux à l'Ecole polytechnique ou a
l'Ecole forestière est déduit des années de
service déterminées par l'article 37 de la pré-
i sente loi.
Art. 20. Sont, à titre conditionnel, dispensés
du service militaire :
îo Les membres de l'instruction publique,
les élèves de l'Ecole normale supérieure de
Paris, dont l'engagement de se vouer pen-
dant dix ans k la carrière de l'enseignement
aura été accepté par le recteur de l'acadé-
mie, avant le tirage au sort, et s'ils réali-
sent cet engagement;
20 Les professeurs des institutions natio-
nales des Sourds-Muets et des institutions
nationales des Jeunes-Aveugles, aux mêmes
conditions que les membres de l'instruction
publique;
3° Les artistes qui ont remporté les grands
prix de l'Institut, k condition qu'ils passeront
k l'Ecole de Rome les années réglementaires
et qu'ils rempliront toutes leurs obligations
envers l'Etat -,
40 Les élèves pensionnaires de l'Ecole des
langues orientales vivantes et les élèves de
l'Ecole des chartes, à condition de passer
dix ans tant dans lesdites écoles que dans un
service public;
5° Les membres et novices des associations
religieuses vouées à l'enseignement et re-
connues comme établissements d'utilité pu-
blique, et les directeurs, maîtres adjoints,
élèves maîtres des écoles fondées ou entrete-
nues par les associations laïques, lorsqu'elles
remplissent les mêmes conditions, pourvu
toutefois que les uns et les autres, avant le
tirage au sort, aient pris devant le recteur
de l'académie l'engagement de se consacrer
pendant dix ans à 1 enseignement, et s'ils réa-
lisent cet engagement dans un des établisse-
ments de l'association religieuse ou laïque,
à condition que cet établissement existe de-
puis plus de deux ans ou renferme trente
élèves au moins;
6° Les jeunes gens qui, sans être compris
dans les paragraphes précédents, se trouvent
dans les cas prévus par l'article 79 de la loi
du 15 mars 1850 et par l'article 18 de la loi
1 du 10 août 1867, et ont, avant l'époque fixée
pour le tirage, contracté devant le recteur
le même engagement et aux mêmes condi-
tions. L'engagement de se vouer pendant dix
ans à l'enseignement peut être réalisé par
les instituteurs et par les instituteurs ad-
joints, tant dans les écoles publiques que
dans les écoles libres désignées à cet effet
par le ministre de l'instruction publique ,
après avis du conseil départemental;
70 Les élèves ecclésiastiques désignés à
cet effet par les archevêques et par les évo-
ques, et les jeunes gens autorisés à conti-
nuer leurs études pour se vouer au ministère
dans les cultes salariés par l'Etat, sous la
condition qu'ils seront, assujettis au service
militaire s'ils cessent les études en vue des-
quelles ils auront été dispenses, ou si, à vingt-
six ans, les premiers n'ont pas reçu les or-
dres majeurs et les seconds n'ont pas reçu la
consécration.
Art. 21. Les jeunes gens liés au service
dans les armées de terre ou de mer, on vertu
d'un brevet, ou d'une commission, et qui ces-
sent leur service ,
Les jeunes marins portés sur les régi:
matricules de l'inscription maritime, confor-
mément aux règles prescrites par les arti-
cles 1, 2, 3, 4 et 5 de loi du 25 octobre L79 ,
du 3 brumaire an IV, qui se feront rayer de
L'inscription maritime ,
Les jeunes gens désignés en l'article 19 ci-
dessus, qui cessent d'être 'tans nue des posi-
tions indiqi ■ audit, article avant d'avoir
uccnitipli les conditions qu'il leur impose, sont
tenus :
1" D'en taire la déclaration au maire de la
commune dans les deux mois et de retirer
l'expédition de leur déclaration ;
20 D'accomplir dans l'armée active le ser-
vie- prescrit par Lu présente loi et de faire
ensuite pari ie de* re lei \ es, selon le cl 1
laquelle ils appartiennent.
Faute par eux de faire la déclaration ci-
dessus et de la soumettre au visa du préfet
du département dans le délai d'un mois, ils s--
ARMÉ
ront passibles des peines portées par l'art. 61
de la présente loi.
Ils sont rétablis dans la première classe
soumise au service à partir du ter juillet qui
suit la cessation de leurs service, fonctions
ou études; mais le temps écoulé depuis la
cessation de leurs service, fonctions ou étu-
des jusqu'au moment de la déclaration ne
compte pas dans les années de service exi-
gées par la présente loi.
Toutefois, est déduit du nombre d'années
pendant lesquelles tout Français fait partie
de l'armée active le temps déjà passé au ser-
vice de l'Etat par les marins inscrits et par
les jeunes gens liés au service dans les ar-
mées de terre et de mer en vertu d'un brevet
ou d'une commission.
Art. 22. Peuvent être dispensés , k titre
provisoire, comme soutiens indispensables de
famille et s'ils en remplissent les devoirs, les
jeunes gens désignés par les conseils muni-
cipaux de la commune où ils sont domicilies.
La liste est présentée au conseil de révi-
sion par le maire.
Ces dispenses peuvent être accordées par
département jusqu'à concurrence de 4 pour
100 du nombre des jeunes gens reconnus pro-
pres au service et compris dans la première
partie des listes du recrutement cantonal.
Tous les ans, le maire de chaque commune
fait connaître au conseil de révision la situa-
tion des jeunes gens qui ont obtenu des dis-
penses à titre de soutiens de famille pendant
les années précédentes.
Art. 23. En temps de paix, il peut être ac-
cordé des sursis d'appel aux jeunes gens qui,
avant le tirage au sort, en auront fait la de-
mande. A cet effet, ils doivent établir que,
soit pour leur apprentissage, soit pour les
besoins de l'exploitation agricole, industrielle
ou commerciale k laquelle ils se livrent pour
leur compte ou pour celui île leurs parents,
il est indispensable qu'ils ne soient pas enle-
vés immédiatement à leurs travaux. Le sur-
sis d'appel ne confère ni exemption ni dis-
pense; il n'est accordé que pour un an et
peut néanmoins être renouvelé pour une
deuxième année.
Le jeune homme qui a obtenu un sursis
d'appel conserve le numéro qui lui est échu
lors du tirage au sort, et, à l'expiration de
ce sursis, il est tenu de satisfaire k toutes
les obligations que lui imposait la loi à raison
de son numéro.
Art. 24. Les demandes de sursis, adressées
au maire, sont inscrites par lui. Le conseil
municipal donne son avis. Elles sont remises
au conseil de révision et envoyées par du-
plicata au sous-préfet, qui les transmet au
préfet avec ses observations et y joint tous
les documents nécessaires.
Il peut être accordé, pour tout le départe-
ment et par chaque classe, des sursis d'appel
jusqu'à concurrence de 4 pour 100 du nombre
des jeunes gens reconnus propres au service
militaire dans ladite classe et compris dans
la première partie des listes du recrutement
cantonal.
Art. 25. Les jeunes gens dispensés du ser-
vice dans l'armée active aux termes de l'ar-
ticle 17 de la présente loi, les jeunes gens
dispensés k titre de soutiens de famille, ainsi
que les jeunes gens auxquels il est accordé
des sursis d'appel, sont astreints, par un rè-
glement du ministre de la guerre, à certains
exercices.
Quand les causes des dispenses viennent à
cesser, ils sont soumis à toutes les obliga-
tions de la classe k laquelle iU appartien-
nent.
Art. 26. Les jeunes gens dispensés du ser-
vice de l'armée active , aux termes de l'arti-
cle 17 ci-dessus, les jeunes gens dispenses à
titre de soutiens de famille, ainsi que ceux
qui ont obtenu des sursis d'appel, sont appe-
lés en cas de guerre, comme les hommes de
leur classe.
L'autorité militaire en dispose alors selon
les hesoins des différents services.
3a section. — Des conseils de révision
et des listes de recrutement cantonal.
Art. 27. Les opérations de recrutement
sont revues, les réclamations auxquelles ces
opérations peuvent donner lieu sont enten-
dues, les causes d'exemption et de dispense
prévues par les articles 16, 17 et 18 de la
présente loi sont jugées en séance publique
par un conseil de révision, composé :
Du préfet, président, ou, k son défaut, du
secrétaire général ou du conseiller de pré-
fecture, délégué par le préfet;
D'un conseiller de préfecture désigné par
le préfet;
D'un membre du conseil général du dépar-
te nt autre que le représentant élu du can-
ton où la revision a lieu ;
D'un membre du conseil d'arrondissement
autre que Le représentant élu du canton où
la révision a lieu ;
(Tous deux désignes par la commission
permanente du conseil général, conformé-
ment a L'article 82 de la loi du 10 août 1871 ;)
D'un officier général OU supérieur désigne
par l'autorité militaire.
On membre de l'intendance, le comman-
dant du recrutement, un médecin militaire,
ou, a défaut, un médecin civil désigné par
l'autorité militaire, assistent aux opérations
du conseil de revision. Le membre de l'in-
tendance est entendu toutes les fois qu'il le
ARMÉ
demande et peut faire consigner ses obser-
vations au registre des délibérations.
Le conseil de révision se transporte dans
les divers cantons. Toutefois, suivant les lo-
calités, le préfet peut, exceptionnellement,
réunir dans le même lieu plusieurs cantons
pour les opérations du conseil.
Le sous-préfet ou le fonctionnaire par le-
quel il aura été suppléé pour les opérations
du tirage assiste aux séances que le conseil
de révision tient dans son arrondissement. Il
a voix consultative.
Les maires des communes auxquelles ap-
partiennent les jeunes gens appelés devant
le conseil de révision assistent aux séances
et peuvent être entendus.
Si, par suite d'une absence, le conseil de
révision ne se compose que de quatre mem-
bres, il peut délibérer; mais la voix du pré-
sident n'est pas prépondérante. La décision
ne peut être prise qu'à la majorité de trois
voix ; en cas de partage, elle est ajournée.
Art. 28. Les jeunes gens portes sur les ta-
bleaux de recensement sont convoqués, exa-
minés et entendus par le conseil de révision.
Ils peuvent alors faire connaître l'arme dans
laquelle ils désirent être placés.
S'ils ne se rendent pas k la convocation,
ou s'ils ne se font pas représenter, ou s'ils
n'obtiennent pas un délai , il est procédé
comme s'ils étaient présents. Dans le cas
d'exemption pour infirmité, le conseil ne pro-
nonce qu'après avoir entendu le médecin qui
assiste au conseil.
Les cas de dispense sont jugés sur la pro-
duction de documents authentiques, ou, k
défaut de documents, sur les certificats si-
gnés de trois pères de famille domiciliés dans
le même canton, dont les fils sont soumis k
l'appel ou ont été appelés. Ces certificats
doivent, en outre, être signés et approuvés
par le maire de la commune du réclamant.
La substitution de numéros peut avoir heu
entre frères, si celui qui se présente est re-
connu propre au service par le conseil de
révision.
Art. 29. Lorsque les jeunes gens portés sur
les tableaux de recensement ont fait des ré-
clamations dont l'admission ou le rejet dé-
pend de la décision à intervenir sur des ques-
tions judiciaires relatives k leur état ou k
leurs droits divils , le conseil de révision
ajourne sa décision ou ne prend qu'une dé-
cision conditionnelle.
Les questions sont jugées contradictoire-
ment avec le préfet, k la requête de la par-
tie la plus diligente. Les tribunaux statuent
sans délai, le ministère public entendu.
Art. 30. Hors les cas prévus par l'article
précédent, les décisions du conseil de révi-
sion sont définitives. Elles peuvent néan-
moins être attaquées devant le conseil d'Etat
pour incompétence ou excès de pouvoir.
Elles peuvent aussi être attaquées pour
violation de la loi, mais par le ministre de la
guerre seulement et dans l'intérêt, de la loi.
Toutefois , l'annulation profite aux parties
lésées.
Art. 31. Après que le conseil de révision a
statué sur les cas d'exemption et sur ceux de
dispense, ainsi que sur toutes les réclama-
tions auxquelles les opérations peuvent don-
ner Ueu, la liste du recrutement cantonal est
définitivement arrêtée et signée par le con-
seil de révision.
Cette liste, divisée en cinq parties, com-
prend :
10 Par ordre de numéros de tirage, tous
les jeunes gens déclares propres au service
militaire et qui ne doivent pas être classés
dans les catégories suivantes :
2° Tous les jeunes gens dispensés en exé-
cution de l'article 17 de la présente loi;
3° Tous les jeunes gens conditionnellemenl
dispensés en vertu de l'article 19, ainsi que
les jeunes gens liés au service en vertu d'un
engagement volontaire, d'un brevet ou d'une
commission et les jeunes marins inscrits;
40 Les jeunes gens qui, pour défaut de
taille ou pour toute autre cause, ont été dis-
pensés du service dans l'armée active, mais
ont été reconnus aptes à faire partie d'un
des services auxiliaires de V armée 1
5° Enfin, les jeunes gens qui ont été ajour-
nes ;i un nouvel examen du conseil de révi-
sion.
Art. 32. Quand les listes do recrutement
de tous les cantons du département ont ete
arrêtées conformément aux prescriptions de
l'article précédent, le conseil de révision,
auquel sont adjoints deux autres membres
du comité général également désignés par la
commission de permanence, et réuni au chef-
lieu du département, prononce sur les de-
mandes de dispense pour soutien de famille
et sur les demandes de sursis d'appel.
4« section. — Du registre matricule.
Art. 33. Il est tenu par département ou
par circonscription déterminée dans chaque
département, en vertu d'un règle m eut d'ad-
ministration publique, un registre matricule
h • au moyen des listes mentionnées eu
l'article SI Ci-desSUS, et sur lequel Bout por-
tes tons les jeunes gens qui n'ont pus été
ajournes ii un nouvel examen du conseil de
révision.
Ce registre mentionne l'incorporation de
chaque homme inscrit ou la position dans la-
quelle il est laissé, et successivement tous
les changements qui peuvent survenir duus
ARME
sa situation jusqu'à ce qu'il passe dans l ar-
mée territoriale.
Art. 3*. Tout homme inscrit sur le registre
matricule, qui change de domicile, est tenu
d'en faire la déclaration à la commune qu'il
quitte et à la mairie du lîeU <ù il vient s'éta-
blir.
Le maire de chacune >les communes trans-
met, dans les huit jours, c ■"'" dé-
claration au bureau du registre matricule de
la circonscription dans laquelle se trouve la
commune.
Art. 35. Tout homme inscrit sur le registre
matricule, qui entend se fixer en pays etran-
ger, est tenu, dans sa déclaration à la mai-
la commune où il réside, de faire con-
naltre le lieu où il va établir son domicile,
qu'il y est arrivé, d'en prévenir l'a-
gent consulaire de France. Le maire de la
une transmet, dans le-- huit joui
pie le cette déclaration au bureau du regis-
tre matricule de la circonscription dans la-
quelle se trouve la commune.
I. agent consulaire, dans les huit jours de
la déclaration, en envoie copie au ministre
de la guerre.
TITRE III.
DU SERVICE MILITAIRE.
Art. 36. Tout Français qui n'est pas dé-
claré impropre à tout service militaire fait
partie :
De l'armée active pendant cinq ans;
De la réserve de l'armée active pendant
quatre ans;
De l'armée territoriale pendant cinq ans;
De la réserve de l'armée territoriale pen-
dant six ans.
lo L'armée active est composée, indépen-
damment des hommes qui ne se recrutent
pas par les appels, de tous les jeunes gens
déclarés propres à un des services de l'armée
et compris dans les cinq dernières classes
appelée
2° La réserve de l'armée active est com-
posée de tous les hommes également décla-
rés propres à un des services de l'armée et
compris dans les quatre classes appelées im-
médiatement avant celles qui forment l'ar-
mée active ;
3° L'armée territoriale est composée de
tous les hommes qui ont accompli le temps
de service prescrit pour l'armée active et la
réserve;
■l" La réserve de V armée territoriale est
composée des homme-, .pu ont arr.uiip.i I'
temps de service pour cette armée.
L'armée territoriale et la deuxième réserve
sont formées par régions déterminées parmi
règlement d'administration publique. Elles
comprennent pour chaque région les hommes
>S aux paragraphes 3 et 4,
et qui sont domiciliés dans la région.
Art. 37. L'armée de mer et les corps orga-
nises de la marine sont composés, indépen-
damment des hommes tournis par l'inscrip-
tion maritime :
10 Des hommes engages volontairement
et rengagés dans le
par un règlement d'administration publique;
2« [>es jeunes gens qui, au moment de la
révision, auront demande a entrer dans la-
dite armée ou dans un des corps organisés
et auront été recounus propres audit ser-
vice ;
3° Enfin, et à défaut d'un nombre suffisant
d'hommes compris dans les catégories précé-
■-, du contingent du recrutement
par décision du ministre de la guerre â Tar-
ie mer et aux corps organises de la ma-
rine.
Ce contingent, fourni par chaque canton
La proportion fixée par ladite décision,
est composé déjeunes gens compris dans la
première partie de la liste du recrutement
Mal et auxquels seront échus le
: uméros sortis au tirage au sort.
Un règlement d'administration publique
inera les conditions dans lesquelles
ut avoir lieu les permutations entre
les jeunes gens affectés h l'armée de mer et
ceux de la même classe aifectés à l'armée de
terre.
Pour les hommes qui ne proviennent pas
del'inscrip ion maritime, le temps du service
ma et de deux ans dans la
réserve. Ces I ensuite dans
L'armée territoriale.
Art. 38. La durée du Sel Yiee COH
ht juillet de l'année du tirage au sort. Cha-
que année, au 3u juin, en temps de paix, Les
i resqui ont achevé le tem| s de
prescrit dans l'armée active, ceux qui ont
B rnpli le temps de service prescrit dans
la réserve de I armée active, ceux qui ont
■ ■. e le temps de service prescrit pour
L'armée territoi iale , enfin ceu: ,
mine le temps de service pour la réserve do
cette armée, reçoivent un certificat consta-
tant :
Pour les premiers, leur envoi daus la pre-
mière réserve;
Pour les seconds, leur envoi dans l'armée
territoriale;
P iur les troisièmes, leur envoi dan 1
deuxième réserve;
lu a l'expiration du temps de service dans
ei ve.les hommes reçois eut un congé
définitif.
En - in, de guerre, ils reçoivent ces cer-
tifleats immédiatement après l'arrivée au
corps des hommes de la classe desl
ARME
remplacer celle à laquelle ils appartiennent.
La même disposition est applicable, en tout
temps, aux hommes appartenant aux équi-
pages de la flotte en cours 1 cam] igné.
Art. 39- Tous les jeunes gens de la classe
appelée qui ne sont pas exemptes pour cause
d infirmités , ou ne sont pas dispensés en ap-
plication des dispositions de la présente toi,
ou n'ont pas obtenu de sursis d'appel, ou ne
sont pas affectés a l'arim <■ it par-
tie de l'armée active et sont mis à la dispo-
sition du ministre de la guerre.
Ces jeunes soldats sont tous immatriculés
dans les divers corps de l'armée et envoyés
soit dans lesdits corj s, soit dans des batail-
lons et écoles d'instruction.
Art. 40. Après une année de service des
jeunes soldats dans les conditions indiquées
en l'article précèdent, ne sont plus mainte-
nus sous les drapeaux que les hommes dont
le chiffre est fixe chaque année par te minis-
tre de la guerre.
Ils sont pris par ordre de numéro sur la
première partie de la liste du recrutement
de chaque canton et dans la proportion dé-
terminée par la décision du ministre. Cette
décision est rendue aussitôt après que toutes
les opérations du recrutement sont termi-
nées.
Art. 4L Nonobstant les dispositions de l'ar-
ticle précédent, le militaire compris dans la
catégorie de ceux ne devant pas rester sous
les drapeaux, mais qui, après l'année de ser-
vice mentionnée audit article, ne sait pas
lire et écrire et ne satisfait pas aux examens
déterminés par le ministre de la guerre, peut
être maintenu au corps pendant une seconde
année.
Le militaire placé dans la même catégorie,
qui, par l'instruction acquise antérieurement
à son entrée au service et par celle reçue
sous les drapeaux, remplit toutes les condi-
tions exigées, peut, après six mois, a des
époques fixées par le ministre de la guerre
et avant l'expiration de l'année, être renvoyé
en disponibilité dans ses foyers, conformé-
ment à l'article suivant.
Art. 42. Les jeunes gens qui, après le temps
de service prescrit par les articles 40 et 41,
ne sont pas maintenus sous les drapeaux
restent, en disponibilité de L'armée active,
dans leurs foyers et à la disposition du mi-
nistre de la guerre.
Ils sont, par un règlement du ministre, sou-
mis à des revues et à des exercices.
Art. 43. Les hommes envoyés dans la ré-
serve de l'armée active restent immatricules
d'après le mode présent par la loi d'organi-
sation.
Le rappel de la réserve de l'armée active
peut être fait d'uue manière distincte et in-
dépendante pour l'armée de terre et pour
l'armée de mer; il peut * Ôtre fait
par classe, en commençant par la moins an-
cienne.
Les hommes de la réserve de l'armée ac-
tive sont assujettis, pendant le temps de ser-
vice de ladite réserve, fa prendre part à deux
manœuvres. La durée de ces manœuvres ne
peut dépasser quatre semaines.
Art. 44. Les homme en di ponxbilité de
Y armée active et les hommes de la reserve
peuvent se marier sans autorisation.
Les hommes mariés restent soumis aux
obligations de
auxquelles ils appari i au
Toutefois, les boni <■ en di ponibilité ou
en réserve, qui , latre enfants
vivants, passent de droit dans L'armée terri-
toriale.
Art. 45. Des lois spéciales détermineront
les bases de l'organisation de l'armée aedve
et de l'armée territoriale, ainsi que des ré-
serves.
TITRE IV.
DES EMOAOBMENTB, DES RENGAGEMENTS ET DES
ENGAGEMENTS CONDITIONNELS D'UN AN.
ire section. — Des engagements.
Art. 46. Tout Français peut être au!
à contracter un engagement volontaire aux
conditions suivantes;
i âgé volontaire doit :
10 S'il entre dans l'an)
seize ans accomplis, sans être tenu d
la taille près ti ite par la loi, mais sous I
| , il ne pourra
Et] ■ ,- i il n'a ] taille;
go s'il entre dans l'armée de terre, avoir
dix-huit ans accomplis et au moins la taille
de L»,54;
3" Savoir lire et écrire ;
4» Jouir de se 1 droil ■ civils;
50 N'être m marié ni veuJ avec enfants;
60 Etre porteur d'un certificat de 1
vie et mœurs délivré par le mairi
mune de son dernier domicile, et, s'il ne
compte pas au moins une année de se oui
dans cette commun--, il doit é alement pro-
duire un autre certificat du maire des com-
munes où il a ete domicilié dans le cours de
cette année.
Le certificat doit contenir le signalement
du jeune homme qui veut s'engager, men-
tionner la durée du temps pendant lequel il
a été domicilié dans la commune et attester:
Qu'H | IroitS civils;
Qu'il n'a jamais été condamné a une peine
correctionnelle pour vol, escroquerie, abus
de confiance ou attentat aux mœurs.
engagé a moins de in I ans, il
tement de ses père, mère
ARME
ou tuteur. Ce dernier doit être autorisé par
une délibération du conseil de famille.
Les conditions relatives soit à l'aptitude
militaire , soit à l'admissibilité dans les dif-
férents corps de l'armée sont, déterminées par
un décret inséré au Bulletin des lais.
Art. 47. La durée de l'engagement volon-
taire est de cinq ans.
Les années de l'engagement volontaire
tent dans la durée du service militaire
fixée par l'article 36 ci-dessus.
En cas de guerre, tout Français qui a ac-
compli le temps de service prescrit pour l'ar-
mée active et la réserve de ladite armée est
admis à contracter dans l'armée active uu
engagement pour la durée de la guerre.
Cet engagement ne donne pas lieu aux
dispenses prévues par les paragraphes 4 et
5 de l'article 17 de la présente loi.
Art. 48. Les hommes qui, après avoir sa-
tisfait aux obligations des articles 40 et 41 de
la présente loi, voi : 1 dispo
nïbilité, peuvent, être B unis k rester dans la-
dite armée de manière à compléter cinq ans
de service. Les hommes renvoyés en dispo-
nibilité peuvent être aul impléter
cinq années de service sous les drapeaux.
Art. 49. Les engagés volontaires, les nom-
mes admis a rester dans l'armée active, ainsi
que ceux qui, en disponibilité, ont été auto-
risés à compléter cinq années de service
dans ladite aimée, ne peuvent être envoyés
en congé sans leur consentement.
Art. 50. Les engagements volontaires sont
contractés dans les formes prescrites par les
articles 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 42 et 44 du
code civil, devant les inaires des chefs-lieux
de canton.
Les conditions relatives à la durée des en-
gagements sont m 1 . dans l'acte même.
Les autres conditions sont lues aux con-
tractants avant la signature, et mention en
est faite à la fin de l'acte, le tout sous peine
de nullité.
2e section. — Des rengagements*
Art. 51. Des rengagements peuvent être
reçus pour un an au moins et deux ans au
plus.
Ces rengagements ne peuvent être reçus
que pendant le cours de la dernière anuée
de service sous les drapeaux.
Ils sont renouvelables jusqu'à l'âge de
vingt-ueuf ans accomplis pour les caporaux
et soldats, et jusqu'à l'âge de trente-deux
ans accomplis pour les sous-officiers.
Les autres conditions sont déterminées par
un règlement inséré au Bulletin des lois.
Les rengagement iq ans de ser-
vice sous les drapeaux, donnent droit à une
haute paye.
Art. 52. Les engagements prévus à l'arti-
cle 48 de la présente loi et les rengagements
sont contractés devant les intendants ou sous-
intendants militaires, dans la forme prescrite
par l'article 50 ci-dessus, sur la preuve que
le contractant peut rester ou être admis dans
le corps pour lequel il se présente.
3e section. — Des engagements conditionnels
d'un an.
Art. 53. Les jeun Lont obtenu des
diplômes de bai bélier es lettres, de bache-
lier es sciences; ceux qui font partie de l'E-
cole centrale des arts et manufacture:
Ecol les de arts et méiiei
1 s des beaux-arts, du Conservatoire de
nissibles aux-
dites écoles; les élèves des Ecoles nationales
vétérinaires et des Ecole d'agri-
culture; li élèves externes de l'Ecole des
mines, de L'Ecole d< ■ haussées, de
l'Ecole du génie militaire et les élevés de
l'Ecole des mines d
mis, avant le tira ■■■ b u ■ >rl lo
sentent les certificats d'études émané
autori par un règlement inséré
au Bulletin des lois , a contracter des enga-
gement an an, selon le mode
déterminé par ledit règlement.
Sont admis à contracter des engag<
. 1 an, outre l
as pourvus de
diplômes de fin d'études ou des brevetsde
capacité institues par les articles 5 et G de la
...
Art. 5t. Indépendamment des jeunes gens
le précédent, soni 8
a au sort, a contracter un sem-
it ceux qui satisfont à un
.1 tts pro-
:: es 1 : èparés par le ministre ■
.
la form
blique. 1 ■ ::; ' ères au Bulletin
des lois.
Le
née le chiffre des en 1 lonnels
d'un an spécifiés au présent artii
... . ti par régioi mnelle-
ment au nombre des jeun 1 its sur
les tableaux de recensement de l'année pré-
cédente.
Si, au moment ou les jeunes gens mention-
nés au présent article et à l'art] ,
otent pour contracter un engage-
ment d'un an, >m reconnus pro-
eset ne peu-
Ire incorpores que lorsqu'ils remplis-
sent toutes les
Art. 55. L'engage volontaire d un au est
ARME
207
habillé, monté, équipé et entretenu a
frais.
I fois, le ministre de la guerre peut
'■Mit. ou partie
1 ' ■ | :
■ dans leur exs
■
>S par les r
ments, bîlîté de subvenir
aux frais résultant ! ■ liions.
Art. 56, d'un an est
incorporé et obligations
ésents
sous les drapeaux. [1
mens prescrits par le ministre de la guerre.
près un au de
taire d'un an ne satisfait ;
il est oblige de rester une
service, aux conditions déterminées par le-
dit règlement.
Si, après une seconde année, 1
lontaire ne satisfait pas à ces exa
déchu il : ix volontai-
res d'un an et reste soumis aux mêmes obli-
gations que celles ira
la première partie de la classe a laquelle il
appartient par son engagement.
II en sera de mé volontaires
qui, pendant la première ou la seconde an-
née, auront commis des fa et re-
I ■ ipline.
Dans tOUS les cas, le t'iups passé dans le
volontariat compte en déduction de la durée
du service prescrit par l'article 38 de la pré-
sente loi.
En temps de guerre, le volontaire d'un an
est m ■ vice.
En cas de mobilisation, il marche avec la
première partie de la classe à laquelle il ap-
partient par son engagement.
Art. 57. Dans L'année qui précède l'appel
de leur classe, les jeunes gens mentionnés
dans l'article 53, qui n'am
les études de La Faculté ou des écoles aux-
'ils appartiennent, mai ■ iraient
les achever dans un laps d< irminé,
peuvent, tout en contractant L'e 1 m nt
d'un au, obtenir de L'autorité militaire uu
sursis avant de se rendre
quel ils sont en 1 surs être ac-
corde jusqu'à lage de vingt-quatre ans ac-
complis.
Art. 58. Apres que les engages volontaires
d'un an ont satisfait à tous les examens exi-
gés par l'article 56, ils peuvent obtenir des
brevets de sous-officier ou des commissions
au lie-
Les lois ■-[■■■ par l'article 46
déterminent l'emploi de ces jeunes gens, soit
dans l'armée active, seit dans la disponibi-
lité , soit dan
smt dans 1 armée territoriale ou d ins les dif-
férents services auxquels Leurs études les ont
spécialement destines.
TITRB V.
DISPOSITIONS PÉNALES.
Art. 59. Tout homme insent sur le registre
de, qui n'a pas fait les déclarations
de
article A
aux ti ibunaux ordi inid
de lu ii 200 francs; il peut, en outre, être
nt de quinze
trois mo s.
En temps de guerre, la peine est double.
Art. 60. Toutes fraudes ou manœuvres, par
su te ■ jeune homm
sur les tableaux de II OU mit les
listes du tira férées aux tribunaux
ordinaires et punie-, d'un empi
d'un moi 1 1
.Soin 1 iS tribunaux et pu-
nie :
lu Lesjeuni appelés qui, par suito
d'unconc ri frau ■
■
■>w Le [uï, al aide de fr
ou man 1 res, se sont I 1 par un
1, sans préjudice de peines
plus graves en cas
1 auteurs ou complices sont puuis des
.
Si le jeune a été puni c
auteur ou ci uaiiœu-
14 lu
mier tirage qui aura
■
Le ...,■■..
avec le premier numéro, sur la liste
uale.
Art. 61. Tout homme inscrit sur le re
>m die duquel un ord
1 égulièi ement notifl
pas ai il-, é a 1 desi ination au jour d 1 1
tn mois d<
1 ■ ■■• majeure, puni, connue insou-
mis, d'un empi ■! ennemi m d un mois 1
en temps de paix, et de d< ux a cinq a
temps de guerre. A L'expiration de sa ,
il est envoyé dans une compagnie dé disci-
.
Eu temps de guerre, les noms des insoumis
sont ai .. iommnne
canton de leur domicile. Ils restent affichés
pendant tonte la durée de la guerre.
Ont applicables a tout en-
motifs légitimes,
I as arrive a sa >n dans le dé-
lai lixe par sa feuille de route.
lui cas d'absence du domicile, et lorsque
le lieu si inconnu, 1
ARMÉ
208
de route est notifié au maire de la commune
dans laquelle l'appelé a concouru au tirage.
A l'égard des appelés, le délai d'un mois
sera porté :
1° A quatre mois s'ils demeurent en Algé-
rie, dans les Iles voisines des contrées limi-
trophes de la France ou en Europe;
20 A six mois s'ils demeurent dans tout au-
tre pays.
L'insoumis est jugé parle conseil de guerre
de la division militaire dans laquelle il est
arrêté.
Le temps pendant lequel l'engagé volon-
taire ou l'homme inscrit sur le registre ma-
tricule aura été insoumis ne compte pas dans
les années de service exigées.
Art. 62. Quiconque est reconnu coupable
d'avoir recelé ou pris à son service un in-
soumis est puni d'un emprisonnement qui ne
peut excéder six mois. Selon les circonstan-
ces, la peine peut être réduite à une amende
de 20 francs à 200 francs. Quiconque est con-
vaincu d'avoir favorisé l'évasion d'un insou-
mis est puni d'un emprisonnement d'un mois
à un an.
La même peine est prononcée contre ceux
qui, par des manœuvres coupables, ont em-
pêché ou retardé le départ des jeunes soldats.
Si le délit a été commis à l'aide d'un at-
troupement, la peine sera double. ^
Si le délinquant est fonctionnaire public,
employé du gouvernement ou ministre d'un
culte salarié par l'Etat, la peine peut être
portée jusqu'à deux années d'emprisonne-
ment, et il est, en outre, condamné à une
amende qui ne pourra excéder 2,000 francs.
Art. 63. Tout homme qui est prévenu de
s'être rendu impropre au service militaire,
soit temporairement, soit d'une mauière per-
manente, dans le but de se soustraire aux
obligations imposées par la présente loi, est
déféré aux tribunaux par les conseils de ré-
vision, et, s'il est reconnu coupable, il est
puni d'un emprisonnement d'un mois à un an.
Sont également déférés aux tribunaux et
punis de la même peine les jeunes gens qui,
dans l'intervalle de la clôture de la liste can-
tonale à leur mise en activité, se sont rendus
coupables du même délit.
A l'expiration de leur peine, les uns et les
autres sont mis à disposition du ministre de
la guerre pour tout le temps du service mili-
taire qu'ils doivent à l'Etat et peuvent être
envoyés dans une compagnie de discipline.
La peine portée au présent, article est pro-
noncée contre les complices, indépendamment
d'une amende de 200 francs à 1,000 francs,
qui peut aussi être prononcée, et sans préju-
dice de peines plus graves dans les cas pré-
vus par le code pénal. Si les complices sont
des médecins, chirurgiens, officiers de santé
ou pharmaciens, la durée de l'emprisonne-
ment sera de deux mois à deux ans.
Art. 64. Ne compte pas pour les années de
service exigées par la présente loi le temps
pendant lequel un militaire a subi la peine
de l'emprisonnement en vertu d'un jugement.
Art. 65. Tout fonctionnaire ou officier pu-
blic civil ou militaire qui, sous quelque pré-
texte que ce soit, aura autorisé ou admis des
exemptions, dispenses ou exclusions autres
que celles prévues par la présente loi, ou
qui aura donné arbitrairement une extension
quelconque soit à la durée, soit aux régies ou
conditions des appels, des engagements ou
rengagements, serait coupable d abus d'au-
torité et puni des peines portées dans l'arti-
cle 185 du code pénal, sans préjudice des
fieines plus graves portées par ce code dans
es autres ras qu'il a prévus.
Art. 66. Les médecins, chirurgiens ou of-
ficiers de santé qui, appelés au conseil de ré-
vision à l'effet de donner leur avis, confor-
mément aux articles 16, 18 et 28, ont reçu
des dons ou agréé des promesses pour être
favorables aux jeunes gens qu'ils doivent
examiner sont punis d'un emprisonnement
de deux mois a deux ans.
Celte peine leur est appliquée, soit qu'au
moment des dons et promesses ils aient déjà
été désignes pour assister au conseil, soit
que les dons et promesses aient été agréés
dans la prévoyance des fonctions qu'ils au-
raient à y remplir.
11 leur est défendu, sous la même peiue,
de rien recevoir, même pour une exemption
ou réforme justement prononcée.
Art. 67. Dans tous les cas non prévus par
les dispositions précédentes, les tribunaux
civils ou militaires, dans les limites de leur
Compétence, appliqueront les lois pénales
ordinaires aux délits auxquels pourra donner
lien L'exécution du mode de recrutement dé-
tei miné par la présente loi.
Imus i"u . les cas où la peine d'emprison-
nement est prononcée par la présente loi, les
peuvent, suivant les circonstances,
user de la faculté exprimée par l'article 4G3
•du code pénal.
Telle est la loi sur le recrutement, loi qui
n'est pas seulement, a nos yeux, une loi mi-
litaire, mais une institution sociale v sur la-
i| u ri lo reposeront, croyons- nous, d'importan-
tes réformes dans nos mœurs, dan» nos hu-
bil mies, dans notre législation.
Revenir au principe du service militaire
l-orsonnel et obligatoire, confondre ainsi dans
l'armée tous les rangs de la société et re-
hausser de la sorte non-seulenu
lére militaire, mais encore et surtout le ca-
lautère du citoyen; donner u> noue armée
AKME
tous les éléments d'une puissante organisa-
tion ; dans ses cadres solidement formés,
faire entrer un nombre considérable de jeu-
nes gens ayant reçu une instruction mili-
taire suffisante, et, au jour où il en est be-
soin , une réserve déjà éprouvée ; offrir à
tous ceux qui se destinent à des carrières ci-
viles, ou qui ont fourni les preuves d'une in-
struction acquise , d'un travail utile , les
moyens de faire de sérieuses études sans
s'affranchir de leur dette envers le pays;
enfin, ne pas augmenter réellement en temps
de paix les charges du service militaire pour
la population, mais les répartir plus équita-
blement et d'une manière plus conforme à
nos institutions : voilà le but que les législa-
teurs de 1871 ont cherché à atteindre.
Y sont-ils parvenus?
Certes, nous rendons justice à leurs efforts.
Ils ont voulu relever dans tous les cœurs le
sentiment de la patrie, dans tous les esprits
les idées de discipline, dans toutes les âmes
les pensées de dévouement. Ils ont voulu res-
serrer les liens qui doivent unir tous les en-
fants de cette France, hier encore si cruel-
lement éprouvée ; mais la loi qu'ils ont faite
n'est pas exempte de reproches. On compren-
dra aisément que ce n'est pas ici la place
d'une discussion article par article. Mais il
est deux points qui ont soulevé dans l'opinion
des critiques aussi fondées qu'unanimes.
Nous voulons parler du volontariat d'un
an et de la durée du service dans la partie
active de {'armée. Aussi n'a-t-on pas été sur-
pris de voir, dès l'ouverture de la première
session de la Chambre des députés, une pro-
position, signée de M. Laisant et de 127 de ses
collègues, demandant, sur ces deux points,
des modifications à la loi du 27 juillet 1872.
Cette proposition était ainsi conçue :
t Article l«f. Le premier paragraphe de
l'article 36 de la loi du 27 juillet est modifié
comme il suit :
» Tout Français qui n'est pas déclaré im-
propre à tout service militaire fait partie :
■ De l'armée active pendant trois ans;
» De la réserve de V armée active pendant
six ans;
» De l'armée territoriale pendant cinq ans ;
■ De la réserve de l'armée territoriale pen-
dant six ans.
» Art. 2. Après la première et la seconde
année de service dans l'armée active, les
hommes justifiant d'une instruction et d'une
éducation militaires suffisantes pourront pas-
ser dans la réserve de l'armée active, après
avoir subi un examen devant une commis-
sion présidée par un général de brigade et
composée de : 1 lieutenant-colonel, 1 chef
de bataillon ou d'escadron, 2 capitaines,
2 lieutenants.
i Le programme et les conditions d'exa-
men seront arrêtés par un décret rendu dans
la forme des règlements d'administration pu-
blique.
» Les articles 53, 54, 55, 56, 57, 58 de la loi
du 27 juillet 1872, relatifs aux engagements
conditionnels d'un an, sont et demeurent
abrogés. ■
La proposition de M. de Laisant et de cent
vingt-sept de ses collègues a été repoussée
par la Chambre comme inopportune. Nous
ne pouvons que le regretter. L'initiative de
M. Laisant et des signataires de sa proposition
abordait une réforme vivement réclamée par
l'opinion publique.
Le service de trois ans avait déjà été de-
mandé par le général Troehu ; mais son sys-
tème avait un inconvénient. S'il ne portait
que sur une partie du contingent, il rendait
impossible le recrutement particulier des
sous -officiers, et s'il embrassait la totalité
des classes, il menaçait d'une grave pertur-
bation les services civils et le travail natio-
nal. En outre, il était visiblement illogique,
inutile et injuste de soumettre à la même du-
rée d'instruction et d'éducation militaires des
sujets évidemment différents les uns des au-
tres comme instruction antérieure , comme
intelligence et capacité.
Avec le projet Laisant, rien de semblable.
Un jeune homme qui se destine aux carrières
libérales, au commerce ou à L'industrie, qui,
par cela même, a pu d'avance acquérir quel-
ques notions militaires, et pour qui une cer-
taine situation de famille crée la présomption
de sentiments plus cultives, arrivera sous les
drapeaux avec une connaissance de ses de-
voirs et une aptitude qui lui permettront de
compléter son instruction dans l'espace d'une
année, dix-huit mois au plus. Ce serait le
volontariat d'un an sans fiais, par consé-
quent plus étendu et plus approprie aux be-
soins ne la vie civile; mieux applique, puis-
qu'il ne profiterait qu'a lu capacité réelle, sans
être détourné de son but pur des questions
d'argent; mieux pratique, puisqu'un se bur-
nerait u apprendre aux soldats de toute ori-
gine ce dont ils ont besoin pour être soldats,
et non les programmes multiples et compli-
qués dont on fatigue aujourd'hui les volon-
taires d'un an, dans le vain espoir d'eu faire
un jour des officiers ou des sous-officiers, ce
a quoi ils se refusent on purtuu' des qu'ils
ont fini leur temps.
A quelques modifications près, le projet
Laisant réalisait les reformes demandées pur
les hommes lus plus compétents dans la ma-
tière. Ainsi, au lieu do placer les examens
de sortie a lu lin soit du lu première, soit de
la seconde année, plusieurs voudraient quu
ces exultions fonctionnassent, do six mois eu
ARME
six mois, à partir de la fin de la première
année. Si, dans cette hypothèse, on chan-
geait l'époque de l'incorporation, de manière
à la placer au commencement du printemps,
il en résulterait qu'un jeune homme retenu
au delà d'un an pourrait avoir assez de six
mois de plus, à condition que ces six mois
fussent employés aux exercices et aux cam-
pements que comporte la belle saison. Le
budget y gagnerait, ainsi que les intérêts du
commerce, de l'industrie, des carrières libé-
rales et des familles.
Il est probable qu'un séjour de dix-huit mois
au régiment, distribué comme nous l'indiquons,
suffirait à une grande partie de nos jeunes
gens. Si, par exemple, on fixait au 15 mars
les incorporations annuelles, on aurait trois
mois à donner au dégrossissement des recrues,
et la période du 15 juillet au 15 septembre
serait consacrée à des manœuvres, à des
marches et surtout aux applications sérieu-
ses du service en campagne dans les camps.
Autant nous sommes adversaire des camps
comme constitution permanente, autant nous
croyons bon d'y faire travailler les troupes
chaque année pendant quelques semaines.
Les libérations auraient lieu, suivant les cas,
soit dans la première quinzaine de mars, soit
dans la première de septembre, c'est-à-dire
qu'à partir de l'expiration de la première an-
née passée sous les drapeaux, les examens
de sortie fonctionneraient tous les six mois.
L'établissement de ce nouveau service
obligatoire, réduit comme durée, mais uni-
versel, servirait sans doute à trancher la dif-
ficulté, si grave et non encore résolue, du
recrutement particulier des sous-officiers.
Lorsque s'est produite la proposition Laisant
en faveur du service réduit à trois années,
on s'est montré inquiet, dans l'armée, au su-
jet de ce recrutement, qui donne aujourd'hui
tant de peine. « Que nous restera-t-U, ont
demandé des officiers, si les sujets que nous
aurons formés péniblement pour ces fonc-
tions nous échappent au moment où nous
pourrions utiliser leurs services? » Avec le
maintien du volontariat d'un an, l'observa-
tion était très-juste. Mais ce volontariat, qui
n'est aujourd'hui qu'un remplacement dé-
guisé, est probablement destiné à disparaître
avant peu. Les classes entières seront appe-
lées sous les drapeaux , et la situation se
trouvera considérablement changée.
Si, dans l'état actuel, il arrive de voir des
sujets, un peu mieux dressés que d'autres,
nommés sous-officiers au bout de six mois, il
n'y a rien d'excessif à supposer que ce grade
pourra être donné, après trois mois seule-
ment, à des jeunes gens instruits, actifs, zé-
lés, comme le service universel en procurera
beaucoup, et comme ils auront d'autant plus
d'intérêt à se produire une fois qu'on aura
accordé, dans l'habitude de la vie militaire,
des avantages réels et un certain prestige à
cette position. Quant à ces anciens sous-
offieieis dont il faut toujours garder un
noyau autour du drapeau, et qui forment,
avec le corps d'officiers, la souche de la fa-
mille régimentaire, on les aura de même si
ou les traite en conséquence, si on leur as-
sure une reconnaissance convenable des ser-
vices que l'on attend d'eux. Il faut leur attri-
buer, outre les avantages d'existence quoti-
dienne, les égards dus à leur ancienneté, et,
pour cela, ne pas leur rendre le régiment in-
supportable par des occupations trop multi
pliees. Le dernier employé civil n'échange-
rait pas su situation précaire contre le la-
beur incessant, souvent inutile, sans avenir,
que l'on impose parfois à nos sous-officiers.
Comment, dès lois, ceux-ci n'aspireraient-ils
pas à s'en aller? Enfin, après un nombre
d'années passées sous les drapeaux, il faut
savoir leur otfrir autre chose que des places
dérisoires. Nous sommes à une époque où la
première condition pour obtenir l'esprit de
devoir, d'abnégation et de dévouement, est
d'y uttacher un esprit de juste considération
et de récompense.
Nous le repétons, il est regrettable que la
proposition de M. Laisant et du cent vingt-
sept de ses collègues ait été rejetée. Nous
espérons qu'elle sera reprisa et que les dé-
putés, plus éclaires sur les sentiments du
pays, lui feront cette fois bon accueil.
Peut-être soulevera-t-elle deux objections
auxquelles nous croyons, dès à présent, pou-
voir repondre : la première, sans valeur
réelle, est qu'on ne saurait modifier le re-
crutement établi depuis quatre ans avant
d'en avoir constate a loisir les qualités et les
défauts. Malheureusement, celte méthode
expérimentale menace d'être longue, et si
l'on n'est pas édifié, des à présent, sur le vo-
lontariat d'un un, c'est quon ne veut l'être
jamais; lus lacunes d'un système ne sont,
d'ailleurs, iuatheiiiatii|U''iuent prouvées que
lorsqu'il est trop tard, et le mérite des légis-
lateurs est précisément de juger, de prévoir
ee qu'exigent l'esprit et les circonstances de
leur temps. La seconde objection concerne
les armes spéciales, qui demandent une du-
rée d'instruction et de pratique sensiblement
plus longue que le survice du 1 infanterie. Mais
y aurait-il plus d'injustice à garder stricte-
ment trois ans sous les drapeaux les hommes
qui mtvcu' dans la cavalerie «t l'artillerie,
qu'il n'y en u présentement à iufiigur cinq ans
de service à unu moitié du contingent, taudis
quu l'autre moitié n'est astreinte qu'à six
mois? Ce luisouuoineut serait peut-être do
nature à nous dispenser do tout autre. Mais
ARME
il serait facile de compenser, dans une cer-
taine mesure, une inégalité inévitable, eo
attribuant aux soldats, relativement peu nom-
breux, des armes spéciales une paye sensi-
blement supérieure à celle du reste de l'ar-
mée, et cette paye serait encore accrue pour
ceux qui, comme chez les Allemands, con-
sentiraient à prolonger leur temps de service.
— IL Organisation de l'armée. La loi d'or-
ganisation de l'armée, quoique entièrement
distincte de la loi de recrutement, en est le
complément nécessaire. C'est ainsi que l'a
compris l'Assemblée de 1871, et la loi de recru-
tement était à peine votée que la commission
des Quarante-Cinq présentait son projet re-
latif à l'organisation générale. Le rapporteur
était M. le général Chareton.
Nous allons publier in extenso le texte de
la loi votée le 24 juillet 1873, à la suite de
discussions fort intéressantes; mais il nous
semble utile auparavant de dire quelques
mots du rapport qui a servi de base à cette
loi. C'est surtout dans l'exposé des motifs
qu'il faut chercher les tendances et les con-
sidérations qui ont présidé à l'achèvement
de ce vaste travail.
Nous sommes forcé de le reconnaître .
nous nous trouvons ici en présence d'une
œuvre qui ne présente pas toute la coordi-
nation nécessaire. On voit qu'on assiste à
une succession d'impressions, de combinai-
sons, de concessions résultant d'influences.
Trop de gens ont pris part à ce travail et y
ont laisse les empreintes de leur personna-
lité. Il y a des passages merveilleux de jus-
tesse et de grandeur, d'autres d'une déses-
pérante faiblesse. L'ex.posé,en un mot, man-
que de cette largeur de vues, de cette rigidité
d'appréciation qui présida aux travaux do
même nature de la Convention, lorsque cette
grande Assemblée, en présence d'une société
en décomposition et d'une armée en trans-
formation, dut procéder à ces grandioses or-
ganisations dont l'Europe et le monde en-
tier nous présentent depuis quatre-vingts ans
les merveilleux résultats et dont, seuls, nous
nous trouvons aujourd'hui enclins à no vou-
loir point profiter.
■ En fixant un minimum à l'effectif des
hommes de troupes en temps de paix, disait
dans son rapport le général Chareton, nous
avons voulu dire à nos successeurs : l'en-
tretien des effectifs de l'armée est une prime
annuelle d'assurance contre l'invasion étran-
gère et le démembrement du territoire j vous
ne pouvez diminuer cette prime sans dimi-
nuer en même temps la garantie du pays.
C'est pour l'avoir oublié qu'il nous en a coûté
deux de nos plus patriotiques provinces et
5 milliards. Les assemblées qui siégeront
après nous pourront bieu, il est vrai, comme
cel'cs qui nous ont précédés, rester sourdes
à ce cri d'alarme; maïs nous aurons accom-
pli un devoir, et si, par des réductions im-
prudentes de nos forces militaires, elles ve-
naient à compromettre la sécurité du pays,
elles en supporteraient seules devant lui
toute lu responsabilité. ■
Ce passage est parfaitement exact et peut
servir de réponse à ces ignorants ou à ces
hommes de mauvaise foi qui ont essayé de
représenter les républicains comme la cause
des fautes de lu mujorité égoïste du Corps
législatif de l'Empire. Qu'on relise l'histoire
et les débats des Chambres depuis 1820 jus-
qu'en IS70, on verra quels sont ceux qui ont
reclamé la fin des faveurs, l'organisation du
service obligatoire et personnel. Co sont tou-
jours les mêmes : les libéraux, les républi-
cains. Ce sont, au contraire, les prétendus
conservateurs qui ont sollicite sans cesse le
service restreint et lo remplacement. C'est
là de l'histoire. On n'a pas le droit de 1 igno-
rer, et ce n'est pas la faute de quelques re-
présentants réactionnaires si nous n'en som-
mes pas restes au remplacement ou à la sub-
stitution. En lletrissant donc ces majorités
égoïstes de Chambres royales ou impériales
comme elles le méritaient, M. Chareton a
fuit œuvre de bon sens, de jugement et de
patriotisme.
Dans lo second paragraphe de son rap-
port, relatif à l'insuffisance de notre organi-
sation militaire et aux conditions nouvelles
do la guerre moderne, l'honorable général
ajoutait :
< Mais si l'insuffisance de notre organisa-
tion militaire est constatée par l'expérience,
l'uxpenuuce indique aussi que l'on n'improvise
par décret ni les armées m les généraux, et
que, si l'éducation sur les champs de bataille
su fait vite, ello coûte beaucoup trop cher.
Les conditions de la guerre ue sont plus,
d'ailleurs, aujourd'hui ce qu elles éluient au-
trefois. Lu machine tend u se substituer sur
lus champs do butaillo à l'action do l'homme,
et si lu guerre reste encore uu art dans ses
conceptions les plus élevées, on ne peut nier
quu dans ses applications ello no soit deve-
nii" une science soumise, pour ainsi dire, à
dos règles fixes. »
Tout en uppreciaut la justesse des obser-
vations cousiguues dans le rapport, nous les
trouvons fort incomplètes au point do vue
des déductions. Si les armées ue s'improvisent
pas, lo pays non plus ne s'improvise pus pour
iUpportor l'effort des guerres. Le patriotisme
cl 1 abnégation quu réclame une guerre dé-
fensive sont lus résultats de l'éducation pu-
triotique d un puuplu. C'est donc eu instrui-
sant puLi'iotiqneinent lu nation qu'on prépare
ARME
les armées, qui ne sont que son expression
vraie. Ou aura beau avoir des armées for-
mées depuis longtemps, elles succomberont
comme par enchantement si elles n'ont pas
le pays derrière elles. Il n'y a jamais de li-
mites au chiffre des armées, en présence des
masses qui existent en Kurope aujourd'hui.
Si l'on veut pouvoir maintenir l'armée au ni-
veau de tous les besoins possibles, c'est la
nation tout entière que l'on doit avoir en ar-
rière, prête à venir prendre son rang dans
ce vaste agencement militaire.
tOn n'improvise pas les généraux, ■ dit plus
loin le rapporteur. Cela est vrai. Mais alors
le premier devoir, après la triste expérience
que nous avons faite, était de ne pas garder
ceux que l'Empire avait improvisés, ceux du
moins qui ne sont pas reconnus nptes h met-
tre en pratique cette science élevée dont le
rapport proclame avec tant de justesse la
nécessité absolue.
Or, garder des chefs, braves d'ailleurs, hon-
nêtes certainement, loyaux serviteurs, sans
contredit, mais incapables de cette science
absolue, n'est-ce pas commettre un crime de
lèse-nation et ne faire aucun cas des leçons
de l'expérience? Qui garde, qui conserve
dans sa maison, dans sa fabrique, dans son
atelier, dans son service un homme inférieur
aux, fonctions qu'il doit remplir? Personne,
car ce chef de maison, ce chef d'atelior sau-
rait que, en conservant cet agent, il irait
droit k sa ruine, et, comme père de famille,
comme chef d'ouvriers ou représentant de
grands intérêts, il n'a pas le droit de se com-
promettre ainsi. Or, quels in térè'.s plus grands
que ceux d'une nation entière?
Nous le répétons, si la guerre est un art si
élevé, si c'est une science si difficile, et cela
est vrai malheureusement, on ne saurait
s'entourer de trop de garanties pour choisir
des chefs k la hauteur de cette science. On
aurait dû tout d'abord ou remercier les in-
capables reconnus, ou s'assurer de la capa-
cité réelle de ceux qui briguent le grave
honneur de sauvegarder leur pays à un mo-
ment donné. Voilhquel devait être le résul-
tat d'une cruelle expérience et ce que nous
aurions voulu trouver dans le rapport de la
commission.
Après avoir constaté 1'insuftisance de no-
tre organisation militaire, le rapporteur du
projet de loi examine l'organisation en grou-
pes des forces constituées de l'armée, et il se
reporte avec sagacité k la situation déplora-
ble où nous nous trouvions en 1370.
■ Avant la guerre de 1870, dit le rappor-
teur, la France était partagée en grands
commandements militaires. Ces commande-
ments, k l'exception de ceux de Paris et
de Lyon, qui comportaient des forces ac-
tives organisées , n'étaient, à proprement
parler, que ces commandements territoriaux
comprenant un certain nombre de divisions
et subdivisions militaires territoriales. Inutile
d'ajouter qu'aucun de ces groupes n'était
complètement pourvu du matériel qui lui eût
été nécessaire pour entrer en campagne.»
Ainsi, effectifs réduits, dispersion et mor-
cellement des corps, les généraux oubliant
leur état et ne l'enseignant plus à personne,
les officiers subalternes sans commande-
ment réel et, par conséquent, sans respon-
sabilité et saus moyens d'instruction; en un
mot, rien de préparé pour la guerre : telle
était la situation dans laquelle les événements
de 1S70 vinrent nous surprendre. Nous nous
trouvâmes sans préparation, sans organisa-
tion et l'on pourrait ajouter sans direction,
avec un armement d'artillerie inférieur, eu
face d'un ennemi préparé de longue main,
fortement organisé et ayant, en outre, pour
lui l'avantage du nombre et la supériorité du
commandement. Nous fûmes battus par le
manque de préparation, d'organisation et de
direction et par la faiblesse de nos effectifs,
plus eucorequeparles armes de nos ennemis.
• Si nous rappelons ici uos revers, dit le
général Chareton, ce n'est point pour con-
damner les hommes qui les ont amenés, mais
pour en tirer d'utiles enseignements et en
prévenir le retour. •
L'appréciation et la conclusion de l'hono-
rable rapporteur sont, d'après nous, incom-
plètes. En effet, si nous admettons que les
hommes qui ont amené ces désastres inouïs,
qui ont été, non les coupables, mats les cau-
ses de ces revers, ne puissent être condam-
nés, il faut tout au moins qu'ils le soient par
l'opinion, et il y a quelque chose d'illogique
et d'incompréhensible à voir ceux que ie gé-
néral Chareton juge aussi sévèrement conti-
nuer à préparer la guerre et peut-être a
nous amener de nouveaux malheurs. S'étant
trompés avec tantde persévérance pendant si
longtemps, il n'y a pas de raison pour qu'ils
ne se trompent pas encore demain. Tout
au moins il aurait été honnéie, logique ,
--aisounable de rechercher les chefs qui
avaient vu juste avant la guerre, qui avaient
prévu les desastres, qui avaient réi
eneigiqueiuent et avec persévérance les re-
formes qu'ils croyaient seules capables de
sauver la France, et de leur dire ; • Si vous
avez eu le sentiment vrai des choses avant
1870, il est presumable que vous l'aurez en-
core aujourd'hui. C'est donc k vous que re-
vient de droit l'honneur de nous remettre en
état de faire mieux, et non k vos devanciers,
qui doivent avoir la conscience do leur infé-
riorité et le devoir de se rein er. » Est-ce bien
la ce qui s'est passé? Et croit-ou inspirer
3UPW.£MKNr.
ARMÉ
une confiance complète en fournissant aux
mêmes agents les moyens de renouveler les
mêmes fautes, agents d'autant plus aigris que
chacun a été témoin de leur erreurs?
Dans la partie de son travail relative a la
formation des corps d'armée, la connu
par l'organe de son rapporteur, a affirmé
qu'il est préférable d'avoir un grand nombre
de corps d'armée et de les avoir moins forts.
Est-ce bien certain? N'y aurait-il pas eu un
plus grand avantage k remplacer les corps
d'armée ajoutés k ceux qui existaient déjà
par des corps d'armée de réserve organi-
sés complètement et formant comme une
sorte de doublure k l'armée active? Avec
l'organisation actuelle, il est k craindre que
l'on n'ait jamais une organisation territoriale
forte et suffisamment préparée, et sans cette
réserve nationale, sans cette force de rem-
placement vivace, on ne possédera jamais
d'armée active en état de résister aux forces
de nos voisins, cette armée eût-elle, non plus
dix-huit, mais vingt et vingt-quatre corps.
Ce n'est pas, en effet, en créant un nombre
de machines indéfini qu'un chemin de fer
marche, mais en les prenant en raison des
trains k fournir et en s'occupant toat d'abord
des moyens d'alimenter leurs chaudières.
Sans cela, elles courraient risque de rester
inertes sur la voie.
Nos voisins aujourd'hui, avec 350 millions
environ , ont une machine organisée de
1S corps d'armée et de 1,500,00') hommes, et
nous, avec 451 millions k notre budget, si
ce n'est plus, nous ne pouvons même pas
avoir le quart de cet effectif convenablement
entretenu.il y a Ik, évidemment, une lacune,
un vice d'organisation, et pour les esprits
sensés, au lieu de perdre le temps k savoir
ce que les Prussiens ont, mieux vaudrait sa-
voir ce qu'ils n'ont pas et nous débarrasser
tout aussitôt de ces choses inutiles, résul-
tantes d'une routine invétérée.
Loi sur I uruiiiii-iiiinn de l'armée
du 24 juillet 1873.
TITRE ier.
DIVISION DU TERRITOIRE. COMPOSITION
DBS CORPS D'ARULE.
Article 1". Le territoire de la France est
di\ ise, pour l'organisation de l'armée active,
de la réserve de l'armée active, de l'armée
territoriale et de sa réserve, en dix-huit: ré-
gions et en subdivisions de région. Ces ré-
gions et subdivisions de région, établies d'a-
près les ressources du recrutement et les
exigences de la mobilisation, sont détermi-
nées dans la forme des règlements d'admi-
nistration publique et insérées au Bulletin
des lois.
Art. 2. Chaque région est occupée par un
corps d'armée qui y tient garnison. Un corps
d'armée spécial est, en outre, affecté k l'Al-
gérie.
Art. 3. Chaque région possède des maga-
sins généraux d'approvisionnements, dans
lesquels se trouvent les armes et munitions,
ain^i que tous les effets d'habillement, d'ar-
mement et de campement , d'équipement
et de harnachement nécessaires aux diver-
ses armes qui entrent dans la composition
des corps d'arme'e.
Art. 4. Chaque subdivision de région pos-
sède un ou plusieurs magasins munis des ar-
mes et munitions, ainsi que de tous les effets
d habillement, d'armement, de harnache-
ment, d'équipement et de campement néces-
saires, et alimentés par les magasins géné-
raux de la région.
Art. 5. Dans chaque subdivision de région,
il y a un ou plusieurs bureaux de recrute-
ment. Dans chaque bureau est tenu le regis-
tre matricule prescrit par l'article 33 de la
loi du 27 juillet 1872, pour les hommes appar-
tenant à l'armée active et k la réserve de
ladite armée.
Ce bureau est ch irge d'opérer l'immatri-
culation dans les divers corps Je la région
des hommes de la disponibilité et do la re-
serve, conformément aux paragraphes 3,4,5
et 6 de L'article il ci-apre i.
Il est, en outre, chargé de la tenue des
contrôles do {'armée territoriale pour les hom-
mes domiciliés dans la subdivision, et de leur
immatriculation dans les divers corps de
l'armée territoriale de la région.
Par ses soins, il est fait chaque année un
recensement gênerai des chevaux, mulets et
voitures susceptibles d'être utilises pour les
besoins de l'armée.
Ces chevaux, mulets et voilures sont ré-
partis d'avance dans chaque corps d'armée
et inscrits sur un registre spécial.
Art. 8. Chacun des corps d'armée des dix-
huit régions comprend deux divisions d'in-
fanterie, une brigade de cavalerie, une bri-
gade d'artillerie, un bataillon du génie, un
escadron des équipages militaires, ainsi que
les etats-majors et les divers services néces-
saires.
La composition détaillée des corps d'ar-
mée, de^ g. visions et des brigades, celle des
cadres des corps de troupes de toutes armes
dont l'année se compose et les effectifs de
ces corps de troupes, tant sur le pied de paix
que sur le pied de guerre, seront déterminés
par une loi spéciale.
Art. 7. En temps de paix, les corps d'ar-
mée ii" > "it pas réunis eu armée* à l'état
u„
Art. «. L,es hommes appartenant k des ser-
ARME
vices régulièrement organisés en temps de
paix peuvent, en temps de guerre, être for-
mas en corps spéciaux destinés à servir soit
avec l'armée active, soit avec l'armée terri-
toriale. La formation de ces corps spé
est autorisée par décret. Ces corps sont sou-
mis à toutes les obligations du service mili-
taire, jouissent de tous les droits des belligé-
rants et sont assujettis aux règles du droit des
gens.
Art. 9. Chaque corps d'armée est organisé
d'une manière permanente en divisions et en
brigades. Le corps d'armée, ainsi que les
troupes qui le composent sont pourvus en
tout temps du commandement, des états-
majors et de tous les services administratifs
et auxiliaires qui leur sont nécessaires pour
entrer en campagne; le matériel de toute
nature dont les troupes et les divers services
du corps d'arme'e doivent être pourvus en
temps de guerre est constamment organisé et
emmagasiné k leur portée. Le matériel rou-
lant est emmagasine sur roues.
Art. 10. A l'exception de ceux mentionnés
à l'article 8, il ne peut être créé de nouveaux
corps ni apporté de changement dans la con-
stitution normale de ceuxqui n'existent qu'en
vertu d'une loi.
Aucun changement dans l'équipement et
dans l'uniforme, si ce n'est partiellement et
k titre d'essai, ne pourra avoir lieu qu'après
le vote d'un crédit spécial.
Art. U, L'armée active se recrute sur l'en-
semble du territoire de U France.
Kn cas démobilisation, les effectifs des di-
vers corps de troupes et des divers services
qui entrent dans la composition de chaque
c^rps d'armée sont complétés avec les mili-
taires de la disponibilité et de la réserve do-
ii iciliés dans la région, et, en cas d'insuffi-
sance, avec les militaires de la disponibilité
et de la réserve domiciliés dans tes régions
voisines.
A cet effet, les jeunes gens qui, k raison
de leur numéro de tirage, out été compris
dans la partie maintenue plus d'un an sous
les drapeaux sont, au moment où ils entrent
dans la réserve, immatriculés dans un des
corps de la région dans laquelle ils ont dé-
claré vouloir être domiciliés.
Cette immatriculation est mentionnée dans
une colonne spéciale sur le certificat indique
en l'article 38 de la loi du 27 juillet 1872, de
sorte que le militaire faisant partie de la ré-
serve sache toujours où il doit se rendre en
cas de mobilisation.
Les jeunes militaires qui, conformément
aux articles 40,41 et 42 de la loi du 27 juillet
1872 , restent en disponibilité daus leurs
foyers sont également immatriculés dans les
divers corps de la région et reçoivent, au
moment où ils sont envoyés en disponibilité,
un certificat constatant leur immatriculation
dans le corps qu'ils doivent rejoindre en cas
de rappel. La même disposition est applica-
ble aux engagés conditionnels d'un au, après
leur année de service accomplie.
Elle est également applicable aux soldats,
caporaux, brigadiers et sous-of liciers en-
voyés en disponibilité avant l'expiration des
cinq années de service dans l'armée active,
prévues par l'article 36 de la loi du 27 juil-
let 1872.
Art. 12. Les jeunes gens qui so trouvent
dans les diverses positions mentionnées eu
L'article 26 de la loi du 27 juillet 1872, et dont
l'autorité militaire dispose, conformément
audit article, sont portes sur des étal
ciaux ; en cas de mobilisation, ils sont, i
dans les différents corps de la région, selon
les besoins de l'armée.
Art. 13. Les divers emplois dont la mobili-
sation de l'armée rend la création nécessaire
ont en tout temps leurs titulaires designés
d'avance et tenus, autant que possible, au
courant de la position qui leur est désignée
en cas de mobilisation. Les olliciers auxiliai-
res mentionnés aux articles 36, 38, 41 de la
présente loi, les sous-offfciers provenant des
engagés conditionnels d'un an et les sous-
oiiiciers qui, de l'armée active, sont ;
dans la reserve sont d'avance affectés aux ai-
vers corps de la région, et il leur est délivré
un certificat constatant leur titre d'immatri-
culation.
TlïllK II.
COMMANDEMENT. ADMINISTRATION.
Art. 14. Dans chaque région, lo général
commandant lo corps d'armée a sous son
commandement le territoire, les forces de
l'armée active, de la réserve, de Y armé» ter-
ritoriale et de sa reserve, ainsi que tou3 les
services et établissements militaires qui sont
exclusivement affectes a ces forces.
Les établissements spéciaux destinés k
assurer la défense générale du pays ou k
pourvoir aux services généraux ues armées
restent sous ia direction immédiate du mi-
nistre de la guerre, dans les conditions de
fonctionnement qui leur sont afférentes. Tou-
tefois, le commandant du corps d armée exerce
une surveiliauce permanente sur ces établis-
sements et transmet ses observations au mi-
nistre de la guerre.
En temps de paix, le commandant d'un
8 ne pourra conserver que pen-
dant trois années au plus son connu
ment, a iiikiii qu .i /expiration de ce délai il
ne soit maintet u dans ses fonctions par uu
décret spécial rendu eu conseil des ministres.
L'exercice du ce commandement ue crée.
ARME
200
d'ailleurs* aux officiers généraux qui en ont
été investis aucun privilège ultérieur de
fonction dans leur grade.
Art. 15. Des corps de troupes ou fractions
de ces corps appartenant k un corps d'arme'e
en peuvent être momentanément détachés et
placés dans un autre corps d'arme'e. Ils sont
alors sous le commandement du général com-
mandant le corps d'arme'e auquel ils sont
temporairement annexés.
Art. 16. Le général commandant un corps
d'armée a sous ses ordres un service d'état-
major placé sous la direction de son chef
d'état-major général et divisé en deux sec-
tions :
10 Section active, marchant avec les tron-
pes en cas de mobilisation;
S» Section territoriale, attachée & la région
d'une manière permanente, chargée d'assu-
rer en tout temps le fonctionnement du re-
crutement, des hôpitaux, de la remonte et,
en général, de tous les services territoriaux.
Les états-majors de l'artillerie, du génie et
les divers services administratifs et sanitai-
res des corps d'arme'e sont également ai
en partie active et en partie territoriale.
Un règlement du ministre de la guerre dé-
termine la composition et la répartition des
états-majors et des divers services pour cha-
que corps d'arme'e.
Un officier supérieur faisant partie de la
section territoriale et désigné par le ministre
de la guerre est chargé de centraliser te ser-
vice du recrutement.
Art. 17. Outre les états-majors dont il est
parlé dans l'article précédent, le comman-
dant du corps d'arme'e a auprès de lui et sous
ses ordres les fonctionnaires et les agents
chargés d'assurer la direction et la gestion
des services administratifs et du service de
santé.
Une loi spéciale sur l'administration de
l'armée réglera les attributions de ces divers
fonlionnaires et agents et pourvoira k L'éta-
blissement d'un contrôle indépendant.
Art. 18. Un officier supérieur est placé k
la tête du service du recrutement de chaque
subdivision.
Tous les militaires de l'armée active, de la
réserve et de l'armée territoriale qui se trou-
vent, k un titre quelconque, dans leurs foyers
et sont domicilies dans la subdivision relè-
vent de cet officier supérieur. Il tient le gé-
néral commandant le corps d armée et les
chefs des corps de troupes et des différents
services an courant de toutes les modifica-
tions qui se produisent dans la situation des
officiers, sous-ofticiers et hommes de la dis-
ponibilité et de ta réserve, et qui sont im-
matriculés daus les divers corps de la région.
Art. 19. Tous les six mois il est dressé,
par le service central du corps d'arme'e, un
état des officiers auxiliaires, sous-officiers et
hommes des cadres de la disponibilité et de
la réserve, immatricules dans les divers corps
et les divers services do la région et qui doi-
vent être rappelés immédiatement, en cas
de mobilisation, pour porter les cadres au
pied de guerre.
Le général commandant transmet cet état
au ministre de la guerre et lui fait les pro-
positions nécessaires pour que les cadres
complémentaires soient toujours prépures
pour la mobilisation.
T1TKB III.
INCORPORATION. MOBILISATION.
Art. 20. Les jeunes soldats qui, a raison de
leur numéro de tirage, sont destines à êtro
maintenus plus d'une année sous les dra-
peaux se rendent, k la réception de leur or-
dre de départ, au bureau de recrutement de
la subdivision de leur résidence.
Us y reçoivent, sous la surveillance des
cadres de conduite, les effets d'habillement
nécessaires pour leur mise en route, et ils
sont diriges, par détachement, sur les divers
corps de l'armée auxquels ils sont affec
Les jeunes gens qui, par leurs numéros de
tirage, ne sont appelés qu'à demeurer uu an
au corps se rendent également au bureau de
recrutement de leur subdivision.
Ils accomplissent, dans le corps de la ré-
gion dans lequel ils ont été immatricules, la
le d'instruction à laquelle ils sont as-
sujettis.
Art. 21. En cas de mobilisation et pour la
mise sur le pied de guerre dos forces mili-
taires do la région, le ministre de la guerre
transmet au général coinmaudunt le corps
d'armée l'ordre de mobilisation de tout ou
les hommes des diverses classes de la
disponibilité et de la reserve, enfin de la
mise en activité de diverses classes de l'ar-
■
Art. 22. Aussitôt cet ordre reçu, le général
prescrit a chaque officier commandant le bu-
reau do recrutement de faire connaître im-
médiatement aux militaires de la disponibi-
lité et de la réserve destinés à porter au
complet de guerre les compagnies, les esca-
drons, batteries et services du corps d'armée
de la région, qu'ils aient k se rendre k leur
corps dans le délai fixe par l'ordre de départ.
Lo commandant du bureau de recrutement
fait remettre k chaque homme rappelé l'or-
dre nominatif et toujours prépare qui lui
prescrit 'lo rejoindre.
Art. 23. A dater du jour ou il a reçu l'ordre
de mobilisation, lo gênerai commandant le
corps d'armée est assisté dans si D
dément | U '< iier gênerai qui doit le rem-
210
ARME
placer et qui est désigné d'avance par le ml*
nistre de la guerre. Cet officier général prend
le commandement de la région le jour où le
corps d'armée mobilisé quitte la région.
Art. 24. Les hommes du remplacement, à
quelque région qu'ils appartiennent, peuvent
être envoyés par détachement aux divers
corps de l'armée, suivant les besoins de ces
corps.
Ils peuvent, d'ailleurs, être formés en com-
pagnies, bataillons, escadrons et batteries,
et même en régiments, si les besoins de la
guerre le réclament.
Art. 25. En cas de mobilisation, la réquisi-
tion des chevaux, mulets et voitures recen-
sés en exécution de l'article 5 de la présente
loi peut être ordonnée par décret du prési-
dent de la République.
Cette réquisition a lieu moyennant fixation
et payement d'une juste indemnité.
Une loi spéciale déterminera le mode d'exé-
cution de cette réquisition, et celui d'après
lequel cette indemnité est fixée et payée.
Art. 26. En cas de mobilisation ou de
guerre, les compagnies de chemins de fer
mettent à la disposition du ministre de la
guerre tous les moyens nécessaires pour les
mouvements et la concentration des troupes
et du matériel de l'armée.
Un service de marche ou d'étapes sera or-
ganisé sur les ligues de chemins de fer par
un règlement ministériel.
Art. 27. L'administration des télégraphes
tient en tout temps à la disposition du minis-
tre de la guerre le matériel et le personnel
nécessaires pour assurer ou compléter le ser-
vice de la télégraphie militaire.
Art. 28. L'instruction progressive et régu-
lière des troupes de toutes armes se termine
chaque année par des marches, manœuvres
et opérations d ensemble, de brigade, de di-
vision et, quand les circonstances le per-
mettent, de corps d'armée. Jusqu'à la pro-
mulgation d'une loi spéciale sur la matière,
un règlement d'administration publique, in-
séré au Bulletin des lois, déterminera les
conditions suivant lesquelles s'effectuera l'é-
valuation des dommages causés aux proprié-
tés privées, ainsi que le payement des in-
demnités dues aux propriétaires.
TITRE IV.
ARMÉE TERRITORIALE.
Art. 29. L'armée territoriale a, en tout
temps, ses cadres entièrement constitués. Sa
composition sera déterminée par la loi spé-
ciale mentionnée en l'article 6 de la pré-
sente loi.
L'effectif permanent et soldé de l'armée
territoriale ne comprend que le personnel
nécessaire à l'administration, à la tenue des
contrôles, à la comptabilité et à la prépara-
tion des mesures qui ont pour objet l'appel
à l'activité des hommes de ladite armée.
Art. 30. L'armée territoriale est formée,
conformément a l'article 36 de la loi du
27 juillet 1872, des hommes domiciliés dans
la régi ou.
Les militaires de tous grades qui la com-
posent restent dans leurs foyers et ne sont
réunis ou appelés à l'activité que sur l'ordre
de l'autorité militaire.
La réserve de l'armée territoriale n'est ap-
pelée à l'activité qu'en cas d'insuffisance des
i ces fournies par l'armée territoriale.
Dans ce cas, l'appel se fait par classe, en
commençant par la moins ancienne.
Art. 31. Les cadres des troupes et des di-
vers services de l'armée territoriale sont re-
crutas :
io Pour les officiers et fonctionnaires,
parmi les officiers et fonctionnaires démis-
sionnaires ou en retraite des armées déterre
et de mer; parmi les engagés conditionnels
d'uu an qui ont obtenu des brevets d'offi< ier
auxiliaire ou des commissions, coni
ment aux articles 36 et 38 «le la présente loi.
Toutefois, les anciens sous-officiers de la
réserve et le: en b conditionnels d'un an
munis du brevet ue sous-officier peuvent,
■il déterminé par le ministre de
W guerre, être promus au grade de sous-
Ueuten&nt dans l'armée territoriale au mo-
ment ' u ils entrent dans ladite armée, con-
ment a la Ici du 27 juillet 1872.
2o pour les sous-of liciers et employés,
Sarim i »U i-officiers et employés
e la réserve et l< conditionnels
d'un an munis d'un brevet de sous-officier, et
parmi les anciens caporaux et brigadiers
présentant dos conditions d'aptitude néces-
saires.
Lea nominations des officiers et des fonc-
ures suut faites par le président de la
République, sur la proposition du ministre
iorre.
Le . nominations des o et des
employés sont laites par ommau-
■ i.iiil le corps d'armée de
L'avancement dau ritorials sera
. | éciale.
Un règlement d'admin Clique
déterminera les relati biques entre
l'armée active et l ai
Art. 38* Lu formation de divers corps do
L'armés territoriale a lieu :
Pur subdi\ ii lut.ui-
Sur l'ensemble de la i ■
A cet effet, chaque uororo indanl de la
ARME
de recrutement fait connaître au général
commandant la région l'état, par arme, des
hommes qui, finissant d'accomplir leur ser-
vice dans la réserve, sont domiciliés dans sa
subdivision.
Après que la répartition est faite entre les
diverses armes par le général commandant,
chaque homme passant dans l'armée territo-
riale est averti, par le commandant du ser-
vice de recrutement de la subdivision, du
corps dont il doit faire partie. Mention en est
faite dans une colonne spéciale, sur le cer-
tificat qui doit lui être délivré, conformé-
ment à l'article 38 de la loi du 27 juillet 1872.
Les dispositions des articles 34 et 35 de la
loi du 27 juillet 1872 sont applicables aux
militaires inscrits sur les contrôles de l'ar-
mée territoriale.
Art. 33. Chaque commandant de bureau de
recrutement tient le général commandant la
région au courant de la situation de l'armée
territoriale, suivant le mode qui sera déter-
miné par un règlement ministériel.
Le général commandant propose au minis-
tre de la guerre les nominations et mutations
qui lui paraissent devoir être fuites pour te-
nir au complet les cadres de ladite armée.
Art. 34. En cas de mobilisation, les corps
de troupes de l'armée territoriale peuvent
être affectés à la garnison des places fortes,
aux postes et lignes d'étapes, à la défense des
côtes, des points stratégiques; ils peuvent
aussi être formés en brigades, divisions et
corps d'armée destinés à tenir campagne.
Enfin, ils peuvent être détachés pour faire
partie de l'armée active.
Art. 35. L'armée territoriale, lorsqu'elle est
mobilisée, est soumise aux lois et règlements
qui régissent l'armée active et lui est assi-
milée pour la solde et les prestations de
toute nature.
Tant que les troupes de l'armée territoriale
sont dans la région de leur formation , sans
être détachées pour faire partie de l'armée
active, elles restent placées sous le comman-
dement déterminé par les articles 14 et 16 de
la présente loi.
Lorsqu'elles sont constituées en divisions
et en corps d'armée, elles sont pourvues d'é-
tats-majors, de services administratifs, sani-
taires et auxiliaires spéciaux.
DISPOSITIONS PARTICULIÈRES.
Art. 36. Les élèves de l'Ecole polytechni-
que et les élèves de l'Ecole forestière qui ont
satisfait aux examens de sortie desdites éco-
les et ne sont point placés dans un service
public reçoivent un brevet de sous-lieute-
nant auxiliaire ou une commission équiva-
lente au grade auxiliaire et restent dans la
disponibilité, dans la réserve de l'armée ac-
tive, dans l'armée territoriale, pendant le
temps durant lequel ils y sont astreints en
conformité de l'article 36 de la loi du 27 juil-
let 1872.
Toutefois est déduit, conformément à l'ar-
ticle 19 de la loi du 27 juillet 1872, le temps
passé par eux dans ces écoles.
Un règlement d'administration publique,
rendu pour chacun des services dans les-
quels sont placés les élèves de l'Ecole poly-
technique qui ne font pas partie de l'armée
de terre ou de mer, et les élèves de l'Ecole
forestière entrés dans le service forestier,
détermine les assimilations de grade et les
emplois qui peuvent, en cas de mobilisation,
L- urètre donnés dans l'armée, selon la position
qu'ils occupent dans les services publics aux-
quels ils appartiennent.
Art. 37. Les engagés conditionnels d'un an
qui, après l'année d'exercice exigée par l'ar-
ticle 56 de la loi du 27 juillet 1872, ont satis-
fait à tous les examens prescrits et ont ob
tenu des brevets de sous -officier ou une
commission pour un des services de l'armée,
restent en disponibilité, pussent ensuite dans
la réserve et dans l'armée territoriale pen-
dant le temps prescrit par la loi.
Ils sont, à cet effet, d'avance immatriculés
dans les corps affectés aux services auxquels
ils sont destinés et reçoivent, en entrant
dans la disponibilité, un titre qui leur fait
connaître le corps ou le service qu'ils de-
vront rejoindre s ils sont rappelés.
Art. 38. Les engages conditionnels d'un an
qui ont satisfait aux examens prescrits par
1 article 56 de la loi du 27 juillet 1872 peu-
vent, en restant une année de plus, soit dans
l'armée active, soit dans une école dé
par ie ministre de la guerre, et aptes avoir
subi Les examens déterminés, obtenu- un bre-
vet de sous- lieuten a nt auxiliaire ou une coin
mission équivalente et être places, avec leur
, selon les besoins de l'armée, dans la
disponibilité ou la réserve de l'armée a
et, apreo le temps voulu par la loi, dans
l'armée territoriale
Ils sont immatriculés comme officiers dans
j les corps ou services du corps d'armée aux-
quels ils sont attaches; mention en est faite
sur leur brevet ou commission.
Art. 39. Les engages conditionnels d'un
au qui ont satisfait aux examens prescrits
par l'article 56 de la loi du 27 juillet 1872 et
qui veulent compléter cinq années de ser-
vice dans l'armée active peuvent y être
autorisés. Ceux qui, conformément a l'arti-
cle i»s de ladite loi, ont obtenu un brevet da
.■vent alors, RU tîtl 8 de
l'armée active, leur grude et concourent
ARME
pour l'avancement dans le corps dont ils
font partie.
Art. 40. Les officiers auxiliaires, les offi-
ciers de l'armée territoriale sont, pendant la
durée de leur présence sous les drapeaux,
considérés comme étant en activité; mais ils
ne peuvent se prévaloir des grades qu'ils ont
occupés ou obtenus pendant ce temps, pour
être maintenus dans l'armée active. Toute-
fois, ceux qui jouissaient d'une pension de
retraite peuvent faire reviser leur pension.
Sous le rapport de la médaille militaire, de
la croix de la Légion d'honneur obtenues
par eux pendant qu'ils sont sous les dra-
peaux, de même que sous le rapport des pen-
sions pour infirmités et blessures, ils jouis-
sent de tous les droits attribués aux mili-
taires de même grade dans l'armée active.
Telle est la loi votée le 24 juillet 1873 sur
l'organisation de l'armée. La plupart des
questions de détail s'y trouvent laissées de
côté, et l'on peut dire que cette loi d'orga-
nisation ne réglemente que les bases mêmes
de l'organisation. En outre, des points fort
importants y sont passés sous silence, soit
par oubli» soit parce qu'on a reculé devant
des solutions précises.
Ainsi, la base du projet est la division du
territoire en dix-huit régions, dont chacune
est affectée à un corps d'armée organise
d'une manière permanente, ayant son état-
major, ses moyens de subsistance et ses
grands magasins d'habillement, d'armes et
de matériel. Ces corps d'armée sont recrutés
indifféremment dans toutes les régions ; mais,
au moment de la mobilisation, ils sont com-
plétés par les hommes de la réserve station-
nés dans leurs régions respectives. Leur or-
ganisation est double en ce sens qu'à côté de
l'état-major et des services administratifs qui
doivent être mobilisés en temps de guerre
existent toujours les services corrélatifs des-
tinés à rester sur place pour former, com-
mander et administrer le corps de remplace-
ment de l'armée territoriale.
Jusque-là rien de mieux; mais il n'est pas
stipule dans la loi que chaque corps d'armée
restera attaché d'une manière permanente à
la région où il aura été primitivement con-
stitué. Le contraire, il est vrai, n'y est pas
stipulé davantage; mais, avec un peu de
bonne volonté, l'autorité chargée d'appliquer
la loi pourra, si elle le juge bon, l'interpréter
dans ce dernier secs. L'article 2 de la loi
porte, en effet, que chaque région est occu-
pée par un corps d'armée qui y tient gar-
nison. Voilà tout; mais, aux termes de l'arti-
cle 1er, les régions sont déterminées par dé-
cret rendu dans la forme des règlements
d'administration publique. Un décret pourra
donc modifier les régions et, par conséquent,
la répartition des corps d'armée. C'est bien
cela, d'ailleurs, que le gouvernement, d'ac-
cord avec la commission d'abord, avec l'As-
semblée ensuite, a entendu implicitement
formuler. Eh bienl s'il y avait un principe
méritant d'être posé daus la loi , c'est pré-
cisément celui de la permanence des corps
d'armée dans les diverses régions.
Que reprochait-on, en effet, a notre ancienne
organisation militaire? D'isoler l'armée de
la nation, d'en faire une caste à part. On ju-
geait l'armée d'autant meilleure qu'on avait
mieux réussi, en dépaysant le soldat, à rom-
pre les liens qui l'attachaient au clocher de
son village et a sa famille. En changeant les
corps de place, n'est-il pas à craindre que,
tenu constamment sous le coup d'un déplace-
ment inopiné, le chef de corps ne se desinté-
resse d'un travail de préparation dont il
n'aura pas la certitude de recueillir les fruits ?
N'est-il pas à craindre encore qu'au moyen
de ces roulements l'on n'altère le caractère
national de la loi?
Avec la permanence, au contraire, on trou-
verait le moyen le plus efficace d'assurer une
existence supportable aux officiers dont la
solde est devenue si modique, eu égard au
prix croissant de toutes choses, et dont les
ressources pécuniaires ne sauraient être aug-
mentées sans inscrire au budget des sommes
considérables. Ce serait aussi le moyen d'a-
voir des corps d'armée toujours pourvus de
ce qui leur est nécessaire pour entrer eu
campagne et de rendre effective la respon-
sabilité de leurs commandants sous cet im-
portant point de vue.
Un autre point important est également
passe sous silence dans la loi du 24 juillet
1873. IL semble résulter des divers articles de
cette loi, quoique cela ne soit pas dit expli-
citement, que toutes les troupes composant
l'armée entrent dans la constitution des corps
d'armée. Or, jusqu'ici, une armée B généra-
lement compris, en dehors des corps d'ar-
mée, de fortes reserves d'artillerie et de
cavalerie. Continuera-t- il à en être de même ?
Rien ne l'indique dans la loi. Rien non plus
n'exclut l'existence de ces réserves. Tout
porte à croire même qu'elles sont admises,
du moins pour la cavalerie, car, aux ter-
mes de l'article l^r, il y a 18 corps d'or-
mée, nos compris le corps de l'Algérie, et,
d'après l'article 6, chacun de ces 18 corps
comprend seulement l brigade de cavalerie,
ce qui donne en tout 36 ou 54 régiments de
cavalerie, selon que les brigades seront de 2
ou de 3 régiments. Ces chiffres sont évidem-
ment insul u lanl i. En oui re, il b il des cas
ou, pour produire d ■ '■ ci ifs, la ca-
valerie doit agir par division, et non plus
ARMÉ
par brigade. L'organisation de l'armée com-
prendra nécessairement, en dehors des corps
d'armée, des divisions de cavalerie, peut-être
même des batteries d'artillerie; mais la loi
n'en fait aucune mention.
Un examen attentif de la loi y ferait décou-
vrir bien d'autres lacunes; nous voulons
nous borner à signaler deux points qui frap-
pent l'attention , l'un parce qu'il nous semble
y avoir de graves inconvénients à le fixer
d'une manière permaneute, l'autre parce que
c'est presque une puérilité d'en saisir con-
stamment le législateur.
Le deuxième paragraphe de l'article 6 de
la loi du 24 juillet 1873 est, en effet, ainsi
conçu : ■ La composition détaillée des corps
d'armée, des divisions et des brigades, celle
des cadres des corps de troupes de toutes ar-
mes dont l'armée se compose et les effectifs
de ces corps de troupe*, tant sur le pied de
paix que sur le pied de tzuerre, seront déter-
minées par une loi spéciale. ■ Aux termes da
l'article 8, la formation de corps spéciaux
peut être autorisée, en temps de guerre, par
simple décret, lorsqu'il s'agit de réunir des
hommes appartenant à des services réguliè-
rement organisés en temps de paix. (On \eut
parler sans doute du service des chemins de
fer, de celui des télégraphes, etc.) Enfin,
d'après l'article 10, il ne peut être créé de
nouveaux corps de troupes, sauf ceux men-
tionnés à l'article 8, ni être apporté de chan-
gement dans la constitution normale de ceux
qui existent , dans leur équipement et uni-
forme, si ce n'est partiellement et à titre
d'essai, qu'en vertu d'une loi.
Ainsi, voilà le pouvoir législatif qui va
délibérer sur la constitution des cadres des
corps de troupes, puis qui va trancher
la question de savoir si une batterie d'artil-
lerie comporte, sur le pied de paix comme
sur le pied de guerre. 3 lieutenants, 1 adju-
dant et 8 maréchaux des logis, ou s'il ne faut
lui donner, sur le pied de paix, que 2 lieute-
nants sans adjudant et 6 ou seulement 4 ma-
réchaux des logis, en se réservant de com-
pléter ce cadre au moment de la mobilisation
de la batterie; et quand la Chambre aura
prononcé, vienne une circonstance quelcon-
que montrer les inconvénients de sa décision,
il faudra que le gouvernement présente un
nouveau projet de loi pour demander par
batterie 1 ou 2 maréchaux des logis de plus.
Voilà une compagnie d'infanterie appelée à
être détachée de son régiment pour faire à
l'intérieur et en temps de paix un service
particulier ; on a besoin pour cela d'en aug-
menter l'effectif. Le ministre ne pourra le
faire sans présenter encore un projet de loi,
et si l'on se trouve dans l'intervalle de deux
sessions, le service restera en souffrance
parce que le Corps législatif ne sera pas là
pour décider par une loi que telle compagnie
peut être portée à tel effectif en prélevant
des hommes sur les autres compagnies du
même régiment, ce qui ne change rien à la
dépense totale. N'est-ce pas vouloir donner
l'immutabilité relative de la loi à des mesu-
res qui peuvent être à chaque instant modi-
fiées par les circonstances? N'est-ce pas là
faire intervenir le pouvoir législatif dans des
détails qui sont évidemment du ressort du
ministère? Et il ne s'agit plus de l'Assemblée
■Je 1871 qui, en vertu de son origine, avait
pris tous les pouvoirs, mais des Chambres
qui n'ont plus qu'un rôle purement législatif.
Mais que dire de cette disposition de l'arti-
cle 10 d'après laquelle aucun changement ne
peut être apporté qu'en vertu d'une loi à l'é-
quipement et à 1 uniforme des corps de
troupes? Sans doute nos législateurs ont été
frappés, et cela à juste titre, de tous les
abus qui se sont commis à propos des chan-
gements continuels de la tenue militaire. Ces
abus ont toujours abouti à des dépenses tant
pour l'Etat que pour les officiers, dont la
bourse n'est cependant pas si bien remplie
qu'il ne soit intéressant de lui épargner des
saignées inutiles; mais ils ne datent pas
d'aujourd'hui. Il y a longtemps que le jour-
nal militaire officiel a été surnommé le jour-
nal des modes de l'armée. On raconte aussi,
sans que nous puissions en garantir l'authen-
ticité, l'anecdote suivante : Frédéric II ayant
forme à Potsdani une galerie de peinture où
figuraient les uuiformes des principales ar-
mées de l'Europe, la France était repré-
sentée dans cette galerie par un homme aussi
peu vêtu qu'Adam avant le péché, avec l'in-
scription suivante : « En atteudaut l'adoption
d'un costume définitif. > L'abus existe donc,
nous sommes loin de le nier; il serait bon de
le réprimer en le signalant, eu appelant l'at-
tention des ministres futurs sur ses inconvé-
nients, de manière k leur enlever toute en-
vie d'y retomber. Mais ne frise-t-on pas le
ridicule lorsqu'on veut confier à une Cham-
bre des députes le soin de déterminer la cou-
leur des passe-poils, la hauteur des shakos,
le dessiu du cimier des casques, le nombre
et la disposition des courroies du havre-sac,
la manière de porter les cartouches dans uue
giberne ferme ou dans une giberne sou-
ple, etc.? Se figure-t-on un ministre donnant
sa démission parce que l'Assemblée aura re-
jeté le modèle d'un dolman proposé par lui
pour la cavalerie légère, ou bien encore la gau-
che et la droite de la Chambre se passion-
nant l'une pour le soulier a guêtre, l'autre
pour le brodequin lace? Sans doute, uue loi
pourra, quand on le voudra, délivrer le mi-
nistre de ces eutraves puériles; mais n'eût-il
AH ME
pas mieux valu être débarrassé tout de suite
de nouveaux tâtonnements?
— III. Division militaire db la France.
Conformément aux dispositions de la loi du
24 juillet 1873 et du décret du 6 août 1874,
le territoire de la France est divisé en 18 ré-
gions, comprenant chacune 8 subdivisions
de région. Chaque région est occupée par un
eorps d'armée.
Un corps d'armée spécial est affecté a 1 Al-
gérie.
1er corps. Le l^r corps a armée a pour
quartier général Lille et comprend les dé-
partements du Nord et du Pas-de-Calais.
Les subdivisions de la 1" région sont :
Lille, Valeneiennes, Cambrai, Avesnes, Ar-
ras, Béthune, Saint-Omer et Dunkerque.
je corps. Le 2e corps d'armée a pour quar-
tier général Amiens. Il est formé des dépar-
tements de l'Aisne, de l'Oise, de la Somme,
de l'arrondissement de Pontoîse, dans le dé-
partement de Seine-et-Oise, et, dans le dé-
partement de la Seine, des cantons de Saint-
Denis et Pantin et des lue, 19e et 20^ arron-
dissements de Paris.
Les subdivisions de la 2e région sont :
Soissons, Saint-Quentin, Beauvais, Amiens,
Compiègne, Abbeville, Laon et Péronne.
3e corps. Le 3e corps d'armée a pour quar-
tier général Rouen. Il est formé des dépar-
tements du Calvados, de l'Eure, de la Seine-
Inférieure, des arrondissements de Mantes
et de Versailles , dans le département de
Seine-et-Oise , et, dans le département de la
Seine , des cantons de Courbevoie et de
Neuilly, ainsi que des 1", 7«, 8e 9«, 15*,
16e, 17e et 18° arrondissements de Paris.
Les subdivisions de la 3e région sont :
Rouen (nord), Rouen (sud), Caen, Le Havre,
Bernay, Evreux, Falaise et Lisieux.
46 corps. Le 4e corps d'armée a pour quar-
tier général Le Mans. Il est formé des dé-
partements d'Eure-et-Loir, de la Mayenne,
de l'Orne, de la Sarthe , de l'arrondissement
de Rambouillet , dans le département de
Seine-et-Oise, et, dans le département de la
Seine, des cantons de Villejuif et de Sceaux,
ainsi que des 4e, 5e, 6e, 13e et 14« arrondisse-
ments de Paris.
Les subdivisions de la 4e région sont : La-
val, Mayenne, Maraers, Le Mans, Dreux,
Chartres, Alençou et Argentan.
50 corps. Le 5e corps d'armée a pour quar-
tier général Orléans. Il est formé des dépar-
tements du Loiret, de Loir-et-Cher, de Seine-
et-Marne, de l'Yonne, des arrondissements
de Corbeil et d'Etampes, dans le département
de Seine-et-Oise, et, dans le département de
la Seine, des cantons de Charenton et de
Vincennes, ainsi que des 2e, 3e, ne et 12e ar-
rondissements de Paris.
Les subdivisions de la 5e région sont : Sens,
Fontainebleau, Melun,Coulommiers, Auxerre,
Montargis, Blois et Orléans.
6« corps. Le 6e corps d'armée a pour quar-
tier général Chàlons-sur-Marne. Il est formé
des départements des Ardeunes, de l'Aube,
de la Marne, de Meurthe-et-Moselle, de la
Meuse et des Vosges.
Les subdivisions de la 6e région sont :
Nancy, Toul , Neufehâteau , Troyes , Méziè-
res, Reims, Verdun et Châlons-sur-Marne.
7e corps. Le 7« corps d'armée a pour quar-
tier général Besançon. Il comprend les dé-
partements de l'Ain, du Doubs, du Jura, de
la Haute-Marne, du Haut-Rhin, de la Haute-
Saône et, dans le département du Rhône, le
canton de Neuville et les 4e et 5e arrondis-
sements de Lyon.
Les subdivisions de la 7e région sont : Bourg,
Belley, Langres, Chaumont, Lous-le-Sau-
nier, Besançon, Belfort et Vesoul.
8e corps. Le 8e corps d'armée a pour quar-
tier général Bourges. Il se compose des dé-
parlements du Cher, de la Côte-d'Or, de la
Nièvre, de Saône-et-Loire et, dans le dépar-
tement du Uhône , de l'arrondissement de
Yibefranche.
Les subdivisions de la 8e région sont :
Auxonne, Dijon, Chalon-sur-Saône, Màcon,
Cosne, Bourges, Autun et Nevers.
ye corps. Le 9e corps d'armée a pour quar-
tier gênerai Tours. Il comprend les départe-
ments de Maine-et-Loire, d'Indre-et-Loire,
de l'Indre, des Deux-Sèvres et de la Vienne.
Les subdivisions de la 9« région sont : Le
Blanc , Ch&teauroux , Parthenay , Poitiers ,
Châtellernult, Tours, Angers et Cholet.
»oe corps. Le 10© corps d'armée a pour
quai tier gênerai Rennes. Il comprend les de-
partementa des Côtes-duNord, de la Manche
et de l'Ille-et-Vilaiue.
Les subdivisions de la 10° région sont :
Guingamp, Suint- Brieuc, Rennes, Vitré,
Cherbourg, Sain t-Malo,Gran ville et Sain t-Lô.
lie corps. Le H^ corps d'armée a pour
quartier général Nantes. Il est formé des dé-
partements du Finistère, do la Loire-Infé-
rieure, du Morbihan et de la Venu 0.
Les subdivisions de la lie région sont:
Nantes, Ancenis, La Roche-sur- Yon, Fon-
tenay, Vannes, Quimper, Brest et Lorient.
12e corps. Le 12e corps d'armée a pour
quartier général Limoges. Il est forme des
départements de la Charente, de la Correze,
de la Creuse, de laDordogne et de la Haute-
Vienne.
Les subdivisions de la 12« région sont:
Limoges, Magnac-Laval, Gueret, Tulle, Pé-
rigueux, Augoulème, brtve et bergerac.
IW corps. Le 13e corps d'armée a pour
ARME
?uartier général Clermont- Ferrand. Il est
orme des départements de l'Allier, de la
Loire, du Puy-de-Dôme, de la Haul l ,oire,
du Cantal et, dans le département duRfa
des cantons de L'Arbresle, < londrieu, Limo-
nest , Mornant, Saint-Sympborien , Suint-
Laurent et Vaugneray.
Les subdivisions de la 13© région sont :
Riom,Montluçon,Clermont-Ferrand,Aurillac,
Le Puy, Saint-Etienne, Montbnson et Roanne.
14e corps. Le 14e corps, dont fait partie le
gouvernement militaire de Lyon , a pour
quartier général Lyon et pour chef-lieu de
la région Grenoble. Il comprend les dépar-
tements des Hautes-Alpes, de la Diôme, de
l'Isère, de la Savoie, de la Haute-Savoie et,
dans le département du Rhône , les cantons
de Givors , Saint-Genis-Laval et Villeur-
banne, ainsi que les 1er, 2e, 3e et 7e arron-
dissements de Lyon.
Les subdivisions de la 14e région sont :
Grenoble, Bourgoin , Annecy, Chambéry,
Vienne, Romans, Gap et Montélimar.
15e corps. Le 15e corps d'armée a pour
quartier général Marseille. Il est formé des
départements des Basses-Alpes, des Alpes-
Maritimes, de l'Ardeche, des Bouches-du»
Rhône, de la Corse, du Gard, du Var et de
Vaueluse.
Les subdivisions de la 15« région sont :
Toulon, Antibes, Aix, Ajaecio, Nîmes, Avi-
gnon, Privas, Pont-Saint-Esprit.
16e corps. Le 16© corps d'armée a pour
quartier général Montpellier. Il comprend
les départements de l'Aude, de l'Aveyron,
de l'Hérault, de la Lozère, du Tarn et des
Pyrénées-Orientales.
Les subdivisions de la 16e région sont :
Béziers, Montpellier, Mende, Rodez, Nar-
bonne, Perpignan, Carcassonne et Albi.
17e corps. Le 17e corps d'armée a pour
quartier général Toulouse. Il est formé des
départements de l'Ariége, de la Haute-Ga-
ronne, du Gers, du Lot et de Lot-et-Garonne.
Les subdivisions de la 17e région sont :
Agen, Marmande, Cahors, Montauban, Tou-
louse, Foix, Mirande et Saint-Gaudens.
18e corps. Le 18« corps d'armée a pour
quartier général Bordeaux. 11 comprend les
départements de la Charente-Inférieure, de
la Gironde, des Landes, des Basses-Pyrénées
et des Hautes-Pyrénées.
Les subdivisions de la 18e région sont :
Saintes, La Rochelle, Libourne, Bordeaux,
Mont-de-Marsan, Bayonue, Pau et Tarbes.
19e corps. Le 19e corps d'armée, qui forme
un corps spécial placé sous les ordres du
gouverneur gênerai civil de l'Algérie, a pour
quartier gênerai Alger. Il comprend les trois
départements d'Alger, d'Oran et de Constan-
tine.
En délimitant les régions, on a eu surtout
en vue de faciliter les opérations de la mo-
bilisation. Le recrutement a Heu des à pré-
sent par subdivision, mais les recrues conti-
nuent, comme par le passé, à être réparties
dans tout le pays et daus toute Vannée afin
d'en assurer la complète homogénéité. Par
contre, la mobilisation aura lieu de telle sorte
qu'à l'aide des hommes qui se trouvent dans
la région, chaque corps d'armée pourra com-
pléter ses troupes de campagne et de dépôt
et lever les troupes de l'armée territoriale.
Chaque subdivision est tenue de fournir les
hommes complémentaires d'un régiment d'in-
fanterie, lequel régiment doit, si faire se
peut, avoir sa garnison au siège de la sub-
division. La subdivision doit, en outre, four-
nir un régiment d'infanterie territoriale, et,
pour toutes les autres armes de l'armée ac-
tive et de l'armée territoriale, elle est tenue
de verser un certain nombre d'hommes aux
corps et autres formations de la région. Les
subdivisions sont également chargées des ré-
quisitions de voitures et de chevaux.
Chacun des 18 corps d'armée français com-
prend : 2 divisions d'infanterie à 2 brigades,
de 2 régiments chacune (à l'une des bri
d'infanterie du corps est attaché un batail-
lon de chasseurs); 1 brigade de cavalerie à
2 régiments ; 1 brigade d artillerie, composée
de 1 régiment d'artillerie de division, de 1 ré-
giment d'artillerie de corps ; 3 compagnies
du train et, enfin, 1 escadron du train des
équipages. Le bataillon du génie faisant par-
tie du corps d'armée forme, en temps il" paix,
une partie intégrante d'un des 4 régiments
du génie qui se trouvent en dehors du eorps
d'armée. Ne sont également pas compris dans
le corps -d'armée : 6 baladions do che
stationnés dans le Nord-Est et dans le Sud-Est,
32 régiments de cavalerie, 1 brigade d'artil-
lerie et 2 escadrons du train des équi]
Toutefois, ces troupes, le cas échéant, sont
placées sous les ordres du général comman-
dant en chef la région dans laquelle elles
ont leur garnison.
Les garnisons de Paris et des environs
(40 régiments d'infanterie, 12 régiments de
cavalerie et 5 régiments d'artillerie) et celle
de Lyon (14 régiments d'infanterie et 4 ré-
giments île cavalerie) sont formées do divi-
ion et >[•■ ).'■■..■ . 1 ■ 1 ■ ■ ■-. t-ntières, ainsi que do
régiments is pris tant sur les corps d armée
voisins que dans l'ouest, de la France, où I'1
manque de casernes se fait encore beaucoup
sentir. Les régiments d'infanterie détachés
de leui aller tenir garnison a 1 ' ■
ris ou à Lyon laissent dans leurs subdivi-
sions de région leurs dépôts, ainsi qu'un ba-
taillon par régiment.
Le te l'Ai érie (19e corps d'ar-
ARME
mée) comprend 6 bataillons de chasseurs à
pied, 4 régiments de zouaves, 3 régiments
de tirailleurs, 1 régim ot de lé
gère, 3 bataillons d infanteri 1 com-
pagnies de fusiliers de di :ompa-
gnie de pionniers, 2 régiments de cavalerie
légère de France, 4 régiments de chai
l'Afrique, 3 régiments de Spahis, 3 compa-
gnies de cavaliers de remonte, plus un cer-
1 ,iii nombre de batteries détachées de leurs
tients de France, ainsi que quelques
compagnies du génie ou du train.
— IV. Cadres et effectifs. Il nous reste à
examiner la loi votée le 13 mars 1875 et re-
lative à la constitution des cadres et des ef-
fectifs de l'armée active et de l'armée terri-
toriale. Nous allons d'abord eu publier le
texte. qu'il importe à tous de connaître, au-
jourd'hui que personne n'a le droit de se dé-
sintéresser des questions militai)
Loi dei cadre» et ■!■■•■ «ffecllfa.
T1T R B I«f.
de l'armer active.
Chapitre i©*. — Composition de l'armée
Article. 1er. L'armée active se compose:
10 Des corps de troupes de toutes armes,
savoir : l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie,
le nie, le train des équipa militaires;
20 Du personnel de l'état-major gênerai ot
des services généraux de l'arme**, savoir :
l'état-major général de l'armée, le service
d'état - major , le corps de l'inspection de
l'administration de la guerre ;
30 Du personnel des états-majors et des
services particuliers, savoir : Les etats-ma-
jors particuliers de l'artillerie et du génie, le
corps de l'intendance militaire, le corps des
officiers de santé militaires , les officiers
d'administration , les sections de secrétaires
d'état-major et du recrutement, les sections
de commis et ouvriers militaires d'adminis-
tration, les sections d'iutirmiers militaires,
les aumôniers militaires, les vétérinaires mi-
litaires, les interprètes militaires, le service
du recrutement et de la mobilisation, le ser-
vice de la trésorerie et des postes, le service
de la télégraphie, le service des chemins de
fer, les écoles militaires, la justice militaire,
les dépôts de remonte , les affaires indigènes
de l'Algérie ;
4° iJe la gendarmerie;
50 Du régiment de sapeurs-pompiers de la
ville de Paris.
Art. 2. Le nombre et la composition des
cadres sur le pied de paix et le pied de
guerre, ainsi que l'effectif normal en simples
soldats que ces cadres doivent contenir sur
le pied de paix, sont tixés par la présente loi
et par les lois spéciales prévues aux arti-
cles 9 et 10 ci-après.
L'effectif normal du pied de paix repré-
sente le chiffre au-dessous duquel la moyenne
annuelle de l'effectif entretenu sous les dra-
peaux ne peut être abaissée; il sert de base
aux évaluations budgétaires annuelles et ne
peut être modifié que par une loi spéciale in-
dépendante des lois de finances.
Les hommes qui, aux termes des articles £5,
42 et 43 de la loi du 27 juillet 1872, doivent
être rappelés sous les drapeaux pour les re-
vues, exercices et manœuvres ne sont pas
compris dans le minimum d'effectif ci-dessus
spécifié.
Il n'est pas accordé de congés de semestre
aux hommes de troupe. Hors le cas de mala-
die ou de convalescence, la durée, des per-
missions ou congés ne peut excéder trente
jours; le ministre de la guen e peul seul les
prolonger, sur la proposition du commandant
du corps d'armée.
Les dispositions du paragraphe précédent
ne sont applicables ni aux sous-ofliciers ni
aux rengagés.
Chapitre 11. — Troupes»
Art. 3. L'infanterie comprend : 144 régi-
d'infanterie de ligne a 4 bataillons de
4 compagnies, plus 2 compagnies de dépôt;
30 bataillons de chasseurs à pied à 4 compa-
gnies, plus 1 compagnie de dépôt.
Elle comprend, en outre, les troupes sui-
vantes, spéciales au 19° corps, savoir : 4 ré-
giments de zouaves a 4 bataillons de 4 com-
pagnies, plus 1 compagnie de dépôt; 3 régi-
ments de tirailleurs algériens à 4 bataillons
de 4 compagnies, plus 1 compagnie de dépôt;
1 Légion étrangère à 4 bataillons de 4 compa-
gnies; le nombre des bataillons et des com-
pagnies de la légion étrangère pourra être
■ par décret du président de la Répu-
blique, suivant, le du recrute-
ment; 3 bataillons d'infanterie légère d'A-
, le nombre
bataillons est déterminé par Le ministre do
la guerre, suivant les nécessités du service;
5 compagnies ne, dont l de pion-
niers et 4 de fusiliers.
Le cadre de chacune des compagnies des
corps de troupes, tant à l'intérieur qu'en Al-
gérie, comporte un seul capitaine.
La coin dres de ces corps de
troupes sur le pied de paix et sur le pied de
1 e et leurs en" soldats
pour le pied de paix soûl déterminés par la
» 1 1 axés à la pi
l : . .' ■ qill se-
ront contenues dans ta loi sur l'administra-
tion a intervenir, en ce qui concerne les
1 ibles des corps de troupes. Cotte re-
- étend aux troupes de toutes armes.
ARMÉ
211
Art. 4. La cavalerie comprend :
1° 77 avoir : 12 régiments de
6 régiments de dragons, 32 ré-
; ■ shas-
Is; 4 régiments de chas-
seurs d' Afrique, 3 ré 1 ahis.
■ I rieur sont à 5 es-
cadrons ; ils constituent 18 brigades do 2 ré-
giments, à raison de 1 brigade par c
d'armée, et un certain nombre de bru
et divisions de cavalerie indépendantes, :
cées en dehors des corps d'armée.
Le monts de chasseurs d'Afrique et
de spahis sont a 6 escadrons; ils sont S| 1
lement affectés au 19û corps d'armée.
2° 19 escadrons d'éelaireurs volontaires.
Ces escadrons, constitues en
ne sont appelés a l'activité qu'au nioinentde
Il mobilisation et des manoeuvres; il: sont
alors rattachés pour l'administration a l'un
des régiments de cavalerie du corps d'à
3° 8 compagnies de cavaliers de rem
à raison de 1 compagnie par chacune des
quatre circonscriptions de remonte, l com-
pagnie aux écoles et 3 en Algérie.
La composition des cadres de ces divers
corps de troupes sur le pied de paix et sur le
guerre et leurs effectifs en simples
soldats pour le pied ne paix sont déterminés
par la série B des tableaux annexés à la pie-
sente loi.
Art. 5. L'artillerie comprend :
1° 38 régiments, tous stationnés eu Prance
tituant 19 bi , ides à 2 régiments, à
raison de l brigade pur corps d'armée.
1 premier régiment de chaque brigade
est ù 13 batteries, dont 3 à pied, 8 montées,
2 montées de dépôt et de sections de muni-
tions.
Le deuxième régiment est à 13 batteries,
dont 8 montées, 3 a cheval, 2 montées de
dépôt et de sections de munitions.
2° 2 régiments d'artillerie pontonniers, à.
14 compagnies chacun.
3° 10 compagnies d ouvriers d'artillerie,
truction de la partie du
matériel de l'artillerie, du génie et du train
des équipages militaires dont la confection
ne serait pas confiée a l'industrie ci
40 3 compagnies d'artificiers.
5° 57 compagnies du train d'artillerie, b
raison de 3 par brigade d'artillerie. Ces
3 compagnies sont placées pour L'administra-
tion , la police et la discipline à la suite des
nts de la brigade, savoir : 1 au pre-
raier régiment et 2 au second.
Le service permanent do l'artillerie est as-
11 Algérie :
10 Par des batteries à pied détachées des
régiments de l'intérieur, et dont uu certain
nombre sont organisées en batteries montées
et en batteries Se montagne;
2° Par des compagnies de pontonniers et
du tram d'artillerie, fournies égal ment par
les corps de l'intérieur.
La composition des cadres de ces divers
cléments sur le pied de paix et sur le pied de
guerre et leur effectif en simples soldats
pour 1< pied de paix sont détermine 1 pa I
rie C des tableaux annexés à la pr<
Art. 6. Les troupes du génie se compo-
sent de :
4 régiments de sapeurs-mineurs attachés
aux quatre écoles de L'arme.
[ue régiment comprend 5 bataillons à
4 Compagnies, 1 compagnie de dépôt, 1 com-
pagnie d ouvriers de chemin de fer, 1 com-
de sapeurs-conducteurs.
A chacun des 19 corps d'armée correspond
1 bataillon do sapeurs-mineur-, qui eu porte
le numéro et qui rejoint ce corps en cas de
mobilisation et de manœuvres, ou sur un or-
dre du ministre de la guerre. H ne peut être
apporté de modification ou de changement
dans le personnel des cadres de ces batail-
lons, si ce n'est pour cause d'avancement ou
par un ordre du ministre.
Le service permanent du génie est assuré
en Algérie par un certain nombre de compa-
gnies détachées des régim
Les* compagnies do sapeurs -mineurs non
employées aux corps d'ar?née sont, en cas de
mobilisation, attachées soit aux g
du génie des armées% soit à l'intérieur au ser-
vice des forteresses.
La composition des cadres de ces corps de
troupes sur le pied de paix et le pied de guerre
et leurs effectifs en simpl our le
pied de paix sont déterminés par la série i»
■ e iux annexés à la présente loi.
Art. 7. Le train des équipage
nd :
tou 1 1 once.
idron est à 3 compa
Le service de l'Algérie par un
nobre du compagnies mixtes, rat-
s pour l'administration aux escadrons
de L'intérieur.
1 compo ition des cadres do ces corps do
h n; es sur le pied de paix et sur le pied de
guêtre et leurs effectifs en simples soldats
sont détermines par la
. : 1 K des tableaux annexes a la présente loi.
itre UI. — Personnel de létal -major
général et des services généraux de l'ar-
10 Btat-majoE général de l'armée.
Art. 8. L'état-major général de l'armée
comprend.
le France, les généraux
de division , les généraux de brigade. Lo
212
ARME
nombre des maréchaux de France, ainsi que
les conditions de leur nomination seront ré-
glés par une loi spéciale.
Le cadre des officiers généraux se divise
en deux sections :
La première section, dont l'effectif est dé-
terminé par le tableau n° 1 de la série F an-
nexée & la présente loi, comprend les offi-
ciers généraux en activité et en disponibilité.
La seconde section comprend les généraux
de division et de brigade placés dans le ca-
dre de réserve spécifié à l'article 37 de la
présente loi.
La position de non-activité pour infirmités
temporaires, telle qu'elle est définie par la
loi du 19 mai 1834, n'est pas applicable aux
officiers généraux.
Peuvent être placés par anticipation dans
la 2e section, par décret du président de la
République, soit d'office, soit sur leur de-
mande, les officiers généraux qui, pour cause
de santé dûment constatée , ne peuvent être
maintenus dans le service actif. Ces offi-
ciers généraux peuvent être rappelés à l'ac-
tivité lorsqu'il a été constaté que les raisons
qui ont inotivé leur classement dans la 2e sec-
tion ont cessé d'exister. Les constatations
relatives à leur admission dans la section de
réserve, ainsi qu'à leur rentrée dans la sec-
tion d'activité, seront faites dans les formes
déterminées par un règlement d'administra-
tion publique.
Le temps passé par eux dans le cadre de
réserve leur est compté comme service ef-
fectif pour la réforme et pour la retraite seu-
lement.
Les dispositions des paragraphes 2 et 3 de
l'article 5 de la loi du 4 août 1839 sont abro-
gées et remplacées par les dispositions sui-
vantes :
■ Pourront être maintenus sans limite
d'âge dans la ire section du cadre de l'état-
major général, en vertu d'un décret du pré-
sident de la République, délibéré en conseil
des ministres et inséré au Bulletin des lois,
et pourvus d'emplois en temps de paix jus-
qu'à l'âge de soixante-dix ans, les généraux
de division qui, munis de lettres de comman-
dement, auront rendu des services éminents
en exerçant avec distinction devant l'en-
nemi l'une des fonctions ci-après désignées:
t lo Commandant en chef d'une armée com-
posée de plusieurs corps d'armée;
» 2° Commandant en chef d'un corps d'ar-
mée composé de plusieurs divisions de diffé-
rentes armes;
• 3° Major général, commandant en chef
de l'artillerie ou du génie dans une armée
composée de plusieurs corps d'armée.
i Les généraux de division compris dans
les catégories ci-dessus désignées qui seront
pourvus d'emplois en temps de paix seront
comptés numériquement dans le cadre de la
première section de l'état-raajor général ;
ceux non pourvus d'emplois seront placés
hors cadres. •
go Service d'état-major.
Art. 9. Le service d'état-major comprend :
10 Les officiers d'état-major, dont les at-
tributions et le recrutement seront détermi-
nés par une loi spéciale.
20 Les officiers archivistes;
L'effectif des officiers du service d'état-
major est réglé par le tableau no 2 de lu sé-
rie F annexée à la présente loi.
Le cadre assigné aux officiers d'état-ma-
jor n'est porté audit tableau qu'à titre pro-
visoire et sera définitivement arrêté par la
loi spéciale mentionnée ci-dessus.
3° Corps de l'inspection de l'administration
de la guerre.
Art. 10. Les attributions, le recrutement
et le cadre des inspecteurs de l'administra-
tion de la guerre, prévus par le 20 paragra-
phe de l'article 17 de la loi du 24 juillet lt$73,
seront déterminés par la loi à intervenir sur
l'administration de l'armée.
Chapitre iv. — Elats-majors et services
particuliers.
1* Etat -major particulier de l'artillerie.
Art. 11. L'état-raajor de l'artillerie a pour
mission d'assurer :
Aux armées, le service des états-majors
de l'artillerie des armées et des corps ù ar-
mée et la direction générale des divers ser-
vices de l'arme ;
A l'intérieur, lo fonctionnement des éta-
blissements et services de l'arme.
La composition du l'état-major particulier
de l'artillerie est réglée pur le tableau no 6
de lu série C annexée k lu présente loi.
Les officiers d'artillerie ont sous leurs or-
dres, pour les aider dans l'exercice de leurs
fonctions , diverses catégories d 'employés
militaires, assermentés quand il y a lieu, se
recrutant dans le personnel de l'urine, trou-
pes et établissement-, , m>us les conditions
déterminées , u on décret du président do la
République ; ce sont les garde* «lui.
les contrôleurs d'armes, les ouvriers d'otat
et les gardiens de batterie.
Les gardes d'artillerie ont rang d'ofl
ils sont uommés par décret, et les ru
tions de la loi du 19 mui 1834 leur sont appli-
cables* Toutefois, ils ont une htérar
leur est propre et qui ne comporte
lilauon uux divers grades do l'orw
Les autres employés militaires de l'artille-
rie conservent leur position actuelle.
ARME
Des décrets spéciaux déterminent, d'après
les allocations budgétaires, la solde et les
prestations qui doivent être attribuées aux
uns et aux autres.
La direction de la fabrication des poudres
et autres substances explosives monopolisées
est, conformément aux dispositions du décret
du 13 novembre 1873, confiée à un corps spé-
cial d'ingénieurs, se recrutant directement à
l'Ecole polytechnique, placé sous l'autorité
directe du ministre de la guerre, et dont les
membres portent le nom d'ingénieur des
poudres et salpêtres.
La composition et l'organisation de ce
corps seront déterminées par un règlement
d'administration publique.
2° Etat-major particulier du génie.
Art. 12. L'état-major du génie a pour mis-
sion d'assurer : uux armées, le service des
états-majors du génie des armées, corps d'ar-
mée et divisions et la direction générale des
divers services de l'arme; à l'intérieur, le
fonctionnement des établissements et servi-
ces de l'arme, ainsi que des écoles régimen-
taires.
La composition de l'état-major particulier
du génie est réglée par le tableau n° 2 de la
série D annexée à lu présente loi.
Les officiers du génie ont sous leurs ordres,
pour les aider dans l'exercice de leurs fonc-
tions, sous la dénomination d'adjoints du gé-
nie, un corps d'employés militaires assermen-
tés, se recrutant exclusivement parmi les
sous-officiers des troupes de l'arme qui rem-
plissent les conditions déterminées par un
décret du président de la République.
Les adjoints du génie ont rang d'officier;
ils sont nommés par décret, et les disposi-
tions de la loi du 19 mai 1834 leur sont appli-
cables. Toutefois, Us ont une hiérarchie qui
leur est propre et qui ne comporte aucune
assimilation aux divers grades de l'armée.
Des décrets spéciaux déterminent, d'après
les allocations oudgétaires, la solde et les
prestations qui doivent leur être attribuées.
3° Corps de l'intendance militaire, corps des
officiers de santé militaires, officiers d'ad-
ministration, sections d'administration.
Art. 13. Les cadres du corps de l'inten-
dance militaire, du corps des officiers de
santé militaires, des officiers d'administra-
tion des bureaux de l'intendance, des hôpi-
taux, des subsistances, de l'habillement et
du campement; les cadres et les effectifs sur
le pied de paix des sections d'administration
et d'infirmiers militaires seront déterminés
par la loi à intervenir sur l'administration de
l'armée.
4° Sections de secrétaires d'état-major
et du recrutement.
Art. M. Il est créé vingt-deux sections de
secrétaires d'état-inajor et) du recrutement,
dont les conditions de service seront déter-
minées par le ministre de la guerre.
50 Aumôniers militaires.
Art. 15. L'effectif et le service des aumô-
niers militaires demeurent réglés conformé-
ment aux dispositions de la loi du 20 mai
1874.
6° Vétérinaires militaires.
Art. 16. Le nombre des vétérinaires mili-
taires est déterminé par le tableau G annexé
à la présente loi.
7° Interprètes militaires.
Art. 17. L'effectif des interprètes militai-
res est déterminé par te tableau H annexé à
la présente loi.
8° Recrutement et mobilisation.
Art. 18. Les bureaux de recrutement éta-
blis par subdivision de région , conformé-
ment aux prescriptions des articles 5 et 18
de la loi du 24 juillet 1873, embrassent les
services du recrutement, de lu mobilisation,
des réquisitions et de l'année territoriale.
Les commandants des bureaux de recrute-
ment dirigent ces services, sous l'autorité
hiérarchique des généraux de brigade et de
division en fonction dans le corps d'armée,
auxquels le commandement des subdivisions
de région correspondantes est conféré en
vertu des décisions prises par le ministre de
la guerre.
Ces officiers généraux sont, par la présente
loi et par extension des dispositions de la loi
du 24 juillet 1873, investis du commandement
territorial desdites subdivisions de région,
sous l'autorité supérieure des commandants
de corps d'armée.
Le personnel affecté aux bureaux de re-
crutement est déterminé par le tableau I an-
nexé à la présente loi.
Le service du recrutement, de la mobilisa-
tion, des réquisitions et de l'armée territo-
riale est assure dans les commandements de
Paris et d»; Lyon pur un règlement spécial du
ministre de la guerre.
Les officiers de tout grade , sous-officiers,
caporaux et brigadiers désignés pour entrer
dans ce service cessent de compter uu corps
de troupes dont ils fuisaieut partie et y sont
remplacés. Les sous-officiers, caporaux et
brigadiers sont rattuclies uux sections de se-
crétaires d'état - major et du recrutem-ut
spécifiées eu l'article 14 de lu présente loi.
1. officiers retruites de tout grade peu-
vent être admis dans le service du reciute-
t y être maintenus jusqu'à l'âge de
ARME
soixante-trois ans; leur pension de retraite
est complétée, pendant la durée de leurs
fonctions, à la solde d'activité de l'emploi
qu'ils occupent.
Ne sont admis dans le service du recrute-
ment que les sous-officiers, caporaux et bri-
gadiers ayant au moins deux années de ser-
vice. A l'âge de trente-cinq ans, les sous-ofri-
ciers peuvent, aux termes de l'article 35 de
la présente loi, être maintenus en qualité de
sous-officiers commissionnés dans le service
du recrutement et acquérir des droits à la
pension complète de retraite.
90 Service de la trésorerie et des postes*
Art. 19. Le service de la trésorerie et des
postes est déterminé par un règlement d'ad-
ministration publique.
10° Service de la télégraphie militaire.
Art. 20. Le service de la télégraphie mi-
litaire comprend, en temps de guerre, un
service de marche ou de première ligne, un
service d'étapes ou de deuxième ligne et un
service territorial ou de troisième ligne.
Le personnel des services de première et
de deuxième ligne se recrute parmi les fonc-
tionnaires et employés ou agents de l'admi-
nistration des télégraphes , volontaires ou
assujettis, en raison de leur âge, aux obliga-
tions du service militaire.
Tous les employés et agents à rappeler,
en cas de mobilisation générale, pour assu-
rer les services de première et de deuxième
ligne des armées sont désignés d'avance et
organisés en tout temps en sections corres-
pondant, autant que possible, aux circon-
scriptions des corps d'armée.
Toutefois, ces sections ne sont mobilisées
qu'en cas de guerre, ou par ordre du minis-
tre de la guerre, pour concourir aux grandes
manœuvres de corps d'arme'e.
Le service de troisième ligne ou de l'inté-
rieur, comprenant celui des réseaux des for-
teresses ou autres établissements militaires,
continue à être assuré en temps de guerre
par les ressources et les moyens ordinaires
de l'administration des télégraphes.
Art. 21. La télégraphie militaire est placée,
aux armées, sous les ordres des chefs d'état-
major désarmées, corps d'armée et divisions.
Des décrets rendus sur la proposition des
ministres de la guerre et de l'intérieur fixe-
ront la composition des directions de télégra-
phie d'armée, la situation du service télégra-
phique vis-à-vis de l'autorité militaire , le
nombre et l'effectif des sections de première
et de deuxième ligne; ils délermiueront la
nature et le mode d'entretien du matériel
dont ces sections doivent être constamment
pourvues, et arrêteront l'ensemble des dis-
positions nécessaires pour compléter l'orga-
nisation de la télégraphie militaire.
lio Service militaire des chemins de fer.
Art. 22. Le service militaire des chemins
de fer comprend, en temps de guerre :
1» Le service en deçà de la base d'opéra-
tions sur laquelle l'armée se réunit;
2° Le service au delà de cette base.
Art. 23. Le service en deçà de la base d'o-
pérations est assuré, en exécution de l'arti-
cle 26 de la loi du 24 juillet 1S73, par les res-
sources et les moyens ordinaires des compa-
gnies de chemins de fer, requises à cet effet.
Ce service est préparé, dirigé et surveillé
par une commission militaire supérieure des
chemins de fer, instituée d'une manière per-
manente sous l'autorité du ministre de la
guerre, et sous les ordres de laquelle fonc-
tionnent des commissions de ligne et des
commissions d'étapes.
La commission militaire supérieure des
chemins de fer est composée de membres ci-
vils, dont deux présentes par les six grandes
compagnies de chemin de fer, et démembres
militaires. Elle est présidée par un général
de division.
Les membres civils sont nommés par le
ministre des travaux publics, les membres
militaires par les ministres de la guerre et de
la marine.
Art. 24. Le service au delà de la base d'o-
pérations est dirigé par une commission pla-
cée à l'état-major général de chaque armée,
laquelle prend le nom de direction militaire
des chemins de fer de cumpagne.
L'exécution du service est confiée à des
commissions militaires de chemins de fer de
campagne, autant que possible en nombre
oelui des voies ferrées principales uti-
lisées par les armées; les présidents de ces
commissions ont sous leurs ordres :
lo Les commandants militaires d'étapes
établis sur les voies ferrées, corf.cmémeut à
l'article 26 de la loi du 24 juillet .' -" s;
20 Un personnel d'exécution.
Art. 25. Le personnel d'exécution com-
prend :
10 Les compagnies d'ouvriers de chemins
de fer du génie mentionnées en l'article 6 de
la présente loi ; les cadres et les effectifs de
ces compagnies sont complètes, au moment
de la mobilisation, uvco les militaires de la
disponibilité et de la réserve employés dans
les compagnies ou au service du contrôle
de< chemins do fer;
20 Des sections d'ouvriers de chemins de
fer, organisées en tout temps et d'une ma-
nière distincte pur les soins et avec les res-
sources des diverses compagnies de chemins
de fer : le personnel de ces sections est re-
cruté parmi les ingénieurs et employés ulta-
ARME
chés au service des compagnies, soit volon-
taires, soit assujettis au service militaire en
exécution de l'article 36 de la loi du 27 Juil-
let 1872.
Dans le but d'assurer le recrutement, eu
cas de mobilisation, des compagnies d ou-
vriers de chemins de fer du génie, un cer-
tain nombre de militaires ayant accompli,
dans l'arme du génie, une année de service
effectif sous les drapeaux sont détachés dans
les compagnies de chemins de fer pour y
compléter leur instruction professionnelle.
Une convention entre l'Etat et les compa-
gnies déterminera les conditions dans les-
quelles sera donnée cette instruction.
Les militaires mis à la disposition des com-
pagnies de chemins de fer seront considères
comme étant eu congé pendant le temps
qu'ils passeront dans ces compagnies.
Dans le cas où ils viendraient à quitter ces
compagnies pour une cause quelconque, ils
devront rejoindre leur corps dans les délais
réglementaires.
Ces délais commenceront à courir du jour
de la cessation du service ou de l'absence du
service non autorisée par l'autorité militaire.
La constatation de la cessation du service
ou de l'absence non autorisée aura lieu par
l'autorité militaire, soit d'office, soit sur l'a-
vis des compagnies.
Art. 26. Les nominations relatives aux ca-
dres des sections mentionnées en l'article
précédent sont faites : pour les officiers, dans
les formes déterminées pour la nomination
des officiers au titre auxiliaire; pour les au-
tres grades, par le ministre de la guerre; les
unes et les autres sur les propositions des
compagnies, approuvées par le ministre des
travaux publics.
Le contrôle de ces sections est constam-
ment tenu à jour ; un état des mutations sur-
venues est adressé tous les six mois au mi-
nistre de la guerre.
Art 27. Des décrets rendus sur la propo-
sition des ministres de la guerre, de la ma-
rine et des travaux publics régleront la com-
position et les attributions de la commission
militaire supérieure des chemins de fer, des
commissions de ligne et d'étapes, ainsi que
celles des directions militaires des chemins
de fer de campagne, des commissions mili-
taires et des commandements d'étapes. Ces
directions, commissions et commandements
comprendront un membre appartenant au
service des chemins de fer. Les susdits dé-
crets détermineront également, les compa-
gnies enteudues, La composition des sections
d'ouvriers de chemins de fer, le nombre de
ces sections qui doivent être organisées à
l'avance par les soins et avec les ressources
de chaque compagnie, et arrêteront l'ensem-
ble des dispositions nécessaires pour complé-
ter l'organisation du service militaire des
chemins de fer.
12» Ecoles militaires.
Art. 23. Jusqu'à ce qu'il ait été statué sur
le nombre, la nature et l'organisation des
écoles militaires de l'armée, ces écoles sont:
Le Prytanée militaire, l'Ecole polytechni-
que, l'Ecole spéciale militaire de Sainl-Cyi,
l'Ecole d'application de l'artillerie et du gé-
nie, l'Ecole d'application d'état-major, l'E-
cole d'application de cavalerie, l'Ecole de
médecine et de pharmacie militaires, l'Ecole
d'administration de Vincennes, les gymnases
militaires et les écoles régionales de tir, les
écoles régimentaires des diverses armes et
les écoles d'artillerie, les écoles de sous-offi-
ciers, les écoles d'enfants de troupe.
Il sera créé une école militaire supérieure-
Le personnel militaire attaché aux six pre-
mières écoles ci-dessus mentionnées, et ap-
partenant aux armes de l'infanterie et de la
cavalerie, est compté en dehors des cadres
des corps de troupes. Le personnel de ces
mêmes écoles appartenant à l'artillerie, an
génie, au service d'état-major et aux corps
administratifs est compté numériquement
dans le cadre constitutif de ces services.
La composition du personnel militaire at-
taché aux écoles est déterminée par décret
du président de la République.
Dans les écoles régimentaires d'artillerie
sont maintenues les fanfares et musiques
d'instruments chromatiques.
13° Justice militaire.
Art. 29. Le service de la justice militaire
comprend :
10 Les parquets et les greffes des conseils
de guerre et des conseils de revision;
20 Les établissements pénitentiaires et les
prisons militaires.
La composition du personnel attaché d'une
manière permanente aux parquet et greffe
do chaque conseil de guerre et de révisiou,
ainsi qu'à chaque établissement pénitentiaire
et prison militaire, est donnée par la série J
des tableaux annexes à la présente loi, sans
préjudice des modifications qui pourront être
apportées par la loi d'administration a inter-
venir à la hiérarchie des officiers d'admi-
nistration portés uuxdits tableaux.
Les officiers attaches au service des éta-
blissements pénitentiaires et prisons mili-
taires sont comptes hors cadres et remplacés
à leurs corps de troupes.
Fur dérogation aux dispositions spécifiées
on l'article 2 de la présente loi, les cadres du
service de la justice militaire sont deteriui-
ARME
nés conformément aux besoins du service et
dans la limite des crédits votés:
En ce qui concerne les parquets et les gref-
fes, par un décret du président de la Répu-
blique;
En ce qui concerne les établissements pé-
nitentiaires et les prisons, par une décision
ministérielle.
Les sous-officiers ayant trois ans de grade
de sous-officier qui contractent ou ont con-
tracté , avant l'expiration de leur service
dans l'armée active, un rengagement de cinq
ans pourront, à l'âge de vingt-cinq ans ac-
complis, être nommés aux emplois de com-
mis greffier dans les parquets militaires et
de sous-officier comptable dans les établis-
sements pénitentiaires et les prisons mili-
taires.
Ils seront ensuite maintenus comme com-
missionnés dans le service de la justice mi-
litaire et jouiront des avantages attachés à
leur emploi spécial.
Ho Dépôts de remonte.
Art. 30. Le personnel attaché d'une ma-
nière permanente au service de la remonte
est déterminé par le tableau n° 5 de la série
B annexée à la présente loi.
' Un certain nombre d'officiers de cavalerie
sont, en outre, détachés de leur corps dans
les dépôts de remonte en qualité d'officiers
acheteurs. Ce nombre varie suivant les be-
soins du service.
15° Affaires indigènes en Algérie.
Art. 31. Les affaires indigènes en Algérie
comprennent les bureaux arabes et les com-
mandements de cercle.
Le personnel des bureaux arabes se com-
pose d'officiers hors cadres et d'officiers dé-
tachés des corps de troupes.
Le personnel hors cadres comprend au
maximum 5 chefs de bataillon ou d'escadron
et 10 capitaines.
Les officiers détachés des corps de troupes
sont du grade de lieutenant ou sous-lieute-
nant; leur nombre est variable et propor-
tionnel aux besoins du service.
Les commandements de cercles sont exer-
cés par des officiers employés en Algérie et
désignés k cet effet.
En temps de guerre, ou toutes les fois que
l'intérêt du service l'exige, le ministre de la
guerre peut mettre hors cadres les officiers
pourvus de commandements de cercles et
les remplacer à leur corps.
Chapitre v. — Gendarmerie, sapeurs-pompiers
de la ville de Paris.
Art. 32. La gendarmerie comprend :
La gendarmerie départementale de l'inté-
rieur, organisée en légions et compagnies;
La ^endarmorie d'Afrique, la gendarme-
rie mobile, la garde républicaine de Paris, lu
gendarmerie coloniale.
Les corps de troupes de lu gendarmerie sont
constitués conformément aux décrets et rè-
glements actuellement en vigueur.
Par dérogation aux dispositions spécifiées
en l'article 2 de la présente loi, les cadres de
la gendarmerie peuvent être modifiés, dans
la limite des crédits ouverts, suivant les be-
soins du service.
Art. 33. Les sapeurs-pompiers de la ville
de Paris constituent un régiment d'infant, rie
dont la composition est réglée par le tableau
n° 9 de la série A annexée à la présente loi.
Cette composition peut être modifiée, de con-
cert avec la ville de Paris et suivant les be-
soins du service, par décret du président de
la République.
Chapitre vi. — Dispositions particulières.
Art. 34. Le président de la République, sur
la proposition du ministre de la guerre, dé-
termine la composition détaillée sur le pied
de guerre de tous les éléments constitutifs
des armées (personnel , matériel , services
auxiliaires) et fixe les règles du passage du
pied de paix au pied de guerre.
Art. 35. Le ministre de la guerre est auto-
risé a conserver sons les drapeaux, en qua-
lité de commissionnés, au delà de la limite
d'âge fixée par l'article 51 de la loi du 27 juil-
let 1872 :
1» Dans les corps de troupes spécifiés au
n« 1 de l'article 1er de la présente loi,
Les militaires appartenant aux petits états-
majors , sections , compagnies et pelotons
hors rang desdits corps do troupes, y com-
pris les maîtres d'escrime, dont .eut pour-
ront être pourvus du grade d'adjudant, ainsi
?ue les ordonnances des officiers ^ans troupe
ournis par les compagnies du traiu des équi-
pages militaires;
Les utilitaires appartenant aux compa-
gnies, escadrons et batteries, et dont l'énu-
mé ration suit : sous-chefs artificiers et m>us-
officiers de batterie, dans la proportion du
quart; sous-ot'Jicieis des compagnies d'ou-
vriers d'artillerie et d'artificiers ; premiers
maîtres et maîtres maréchaux ferrants ;
sous-officiers employés aux écoles régimen-
taires; ouvriers de toutes armes, tambours,
clair. ms et trompette-,, dans la proportion de
la moitié; personnel des compagnies de re-
monte, dans la proportion du tiers.
2° Dans les états-majors particuliers de
l'artillerie et du ^renie, et les services par-
ticuliers de l'armée spécifies au no 3 de 1 ar-
ticle 1er et organises au chapitre iv de la
présente loi,
Les sous-ofriciers et assimilés, ainsi que le
ARME
personnel employé dans les écoles militaires.
30 Le personnel de la gendarmerie, les
militaires du régiment de sapeurs-pompiers
de Paris et les sous-officiers «lu personnel
administratif de l'armée territoriale.
En cas d'ineonduite de la part du commîs-
sionné, le ministre peut, sur l'avis d'un con-
seil de discipline, suspendre les effets du la
commission.
Tout militaire commissionné a droit, après
quinze années de service, a une retraite pro-
portionnelle dont le taux sera décompté ,
pour chaque année de service et pour cha-
que campagne, k raison de 1/25 du minimum
de la pension du grade dont il sera titulaire
depuis deux ans au moins.
A partir de vingt-cinq ans, campagnes
comprises, le tarifa, appliquer sera celui de
la loi du 26 avril 1855.
Art. 36. Sont maintenus, en cas d'appel, à
la disposition du ministre de la marine les
fonctionnaires, les agents du département
de la marine et des colonies et le personnel
employé aux travaux dans les ports militai-
res, arsenaux et établissements de la marine,
compris, aux termes de la loi du 27 juillet
1872, dans la réserve de l'armée active, dans
l'armée territoriale et dans la réserve de
l'armée territoriale.
TITRE 11.
Chapitre vu. — Du cadre de réserve de l'état-
major général et des officiers de réserve.
Art. 37. La deuxième section du cadre do
l'état-major général comprend :
10 Les généraux de division qui ont atteint
l'âge de soixante-cinq ans et les généraux de
brigade qui ont accompli soixante-deux ans;
20 Les officiers généraux qui, n'ayant pas
atteint la limite indiquée ci-dessus, ont été
placés dans cette 2e section par anticipation,
conformément aux dispositions de l'article 8
de la présente loi.
Les dispositions du présent article sont ap-
plicables : 10 aux membres de l'intendance
que les lois et décrets actuellement en vi-
gueur admettent au cadre de réserve; 2*> aux
médecins inspecteurs du service de saute;
3° aux fonctionnaires du contrôle qui pour-
ront être investis de ce privilège par la loi à
intervenir sur l'administration de l'armée.
Art. 38. Il est créé un cadre, dit d'officiers
de réserve servant au titre auxiliaire, des-
tiné à fournir k toutes les armes et à tous les
services, dans chaque corps d'armée, le per-
sonnel de complément nécessaire à la mobi-
lisation de 1 armée active, suivant les pres-
criptions de l'article 13 de la loi du 24 juillet
1873. Ces officiers rentreront autant que pos-
sible dans les corps de troupes ou dans les
services auxquels ils appartenaient peudaut
leur activité.
Art. 39. Le cadre des officiers de réserve
est constitué au moyen dénominations faites
parmi :
10 Les officiers généraux de terre et de
mer et fonctionnaires assimilés, en retraite,
et qui en feront la demande;
2° Les officiers, fonctionnaires et agents
de terre et de mer reiraités à vingt-cinq ans
de service, jusqu'à ce qu'ils aient accompli
trente années de service, et les officiers,
fonctionnaires et agents retraités k trente
ans de service qui en feraient la demande;
30 Les officiers, fonctionnaires et agents
de l'armée de mer retraites qui ne seraient
pas employés dans le service de la marine et
qui désireraient être compris dans le corps
des officiers de réserve de l'armée de terre;
4° Les officiers, fonctionnaires et agents
démissionnaires des armées de terre et de
mer qui, en raison de leur âge, sont astreints
aux obligations militaires, soit dans l'armée
active, soit dans sa réserve, et les officiers,
fonctionnaires et agents ayant dépasse cet
âge, qui demanderaient k être officiers de
réserve;
Les officiers compris dans les alinéas ci-
dessus devront posséder l'aptitude physique
et les qualités morales nécessaires;
5° Les anciens élevés des Ecoles polytech-
nique et forestière, dans les conditions pré-
vues par l'article 36 de la loi du 24 juillet
1873;
6° Les engagés conditionnels et les offi-
ciers de l'ex-gurde natiunale mobile nommés
sous-lieutenants auxiliaires, conformément
aux articles 38 et 41 de la môme loi.
Pourront, en outre, être nommés officiers
de réserve:
7» Les jeunes gens appartenant à la dispo-
nibilité ou k la réserve de l'armée active et
exerçant des professiuus médicale, pharma-
ceutique ou vétérinaire, a la condition d'être
pourvus du titre de docteur en médecine ou
il" 1 liarmacîen de première classe, ou du di-
plôme do vétérinaire ; ils recevront des com-
missions qui les affecteront k uu service de
leur spécialité;
8° Les anciens sous-officiers libérés du
service dans l'armée active, mais encore as-
treints au service dans sa reservo, qui se-
raient signales par leurs chef S de
comme a étant montrés susceptibles d'arriver
au grade d'officier, s'ils étaient restes en
activité.
Art. 40. Les officiers de réserve nommé
en vertu des paragraphes 6, 7 et 8 de l'ar-
ticle précédent no pourront obtenir de primo
ah i 1 que le grade de sous-lieutenant ou une
commission équivalente.
A l'exception des anciens officiers fonc-
ARME
tionnaires et agents de rarme*e active, les-
quels pourront être pourvus du fjrade qu'ils
possédaient avant leur retraite ou leur dé-
mission et obtenir de l'avancement, nul ne
pourra, en temps de paix, parvenir à
réserve à un grade supérieur k celui de ca-
pitaine, au grade de médecin-major de se-
I isse dans le corps de santé, au
d'officier comptable dans les services admi-
nistratifs.
Art. 41. Les officiers de réserve sont nom-
mes au choix par décret du chef de l'Etat,
sur la proposition du ministre de la guerre,
qui les répartit dans les différents corps ou
services de chaque région suivant les be
conformément aux prescriptions de l'arti-
cle 13 de la loi du 24 juillet 1873.
Lorsque ces officiers sont désignes pour
être employés soit dans les exercices et ma-
nœuvres prévus par les articles 42 et 43 de
la loi du 27 juillet 1872 , soit dans tout autre
service, ils auront droit aux honneurs, k la
solde et aux prestations en usage dans l'ar-
mée active, conformé nt a L'article 40 delà,
loi du 24 juillet 1873 sur L'organisation
raie de l'armée.
Art. 42. Le ministre de la guerre détermi-
nera les règles de discipline auxquelles se-
ront soumis, en temps de paix, les officiers
de réserve.
Art. 43. A grade égal, les officiers, fonc-
tionnaires et agents de l'armée active auront
le commandement sur les officiers de réserve.
Ceux ayant déjà servi dans l'armée active
conserveront les droits au commandement
que leur conférait leur rang d'ancienneté au
1 où ils ont quitté l'armée.
Les ofriciers de reserve n'ayant pas servi
dans l'armée active ue pourront, dans aucun
cas, exercer les fonctions soit de chef de
corps ou de service, soit de commandant de
dépôt.
Art. 44. A l'expiration de leur temps de
service dans l'armée active et sa réserve, les
officiers de réserve passeront dans le cadre
des officiers de l'armée territoriale, k moins
qu'ils ne demandent k être maintenus dans
le cadre des officiers de réserve. Leur de-
mande sera soumise k l'approbation du mi-
nistre, qui décidera suivant les besoins res-
pectifs de ces deux cadres d'officiers.
Les officiers qui auront été maintenus dans
le cadre des officiers de réserve pourront en-
core, k l'expiration de leurs vingt années de
service exigées par la loi, être conservés sur
leur demande dans ce cadre, pourvu qu'ils
continuent k remplir les conditions d'upti-
tude nécessaires.
Art. 45. L'état des officiers de réserve, le
mode et les conditions de leur avancement
seront réglés par les lois spéciales relatives
k l'état des ofriciers et à l'avancement. 11 y
sera pourvu transitoirement par décrets du
président de la République.
TITRE m.
DE L'ARMEE TERRITORIALE.
Chapitre vin. — Composition de l'armée
territoriale.
Art. 46. L'armée territoriale comprend des
troupes de toutes armes.
Conformément k l'article 32 de la loi du
24 juillet 1873, ces troupes sont organisées
par subdivision de région pour 1'iufauterie et
sur l'ensemble de la région pour les autres
armes.
Art. 47. Chaque subdivision de région four-
nit 1 régiment d'infanterie composé de 3 ba-
taillons k 4 compagnies et de 1 cadre de
compagnie de dépôt.
Il est créé un second régiment, également
k 3 bataillons, dans la subdivision d'Aix, en
raison de son étendue.
Les cadres des régiments, bataillons et
compagnies sont les mêmes que ceux des
unités correspondantes de l'armée active ,
sous cette seule réserve que les régiments
sont commandés par des lieutenants-colo-
nels.
Le cadre des compagnies de dépôt sera
constitué de manière k pouvoir fournir une
section de dépôt k chacun des bataillons des
régiments.
Art. 48. Chaque région fournit :
Un régiment d'artillerie, ainsi qu'un cer-
tain nombre de compagnies du train d'artil-
lei'ie, un bataillon du i^'enie, un escadron du
train des équipages militaires.
Les cadres des régiments d'artillerie, ba-
taillons du génie et escadrons du tram des
équipages mîlîl .X des batteries et
compagnies dont se compose chacun de c
corps do troupes , mes que ceux
des unit.-, coi 1 8 (pondantes de Yarmie a<
sous cette seule réserve que les régin
d'artillerie sont commandes par des lieute-
nants-colonels.
Le nombre des batteries en campagne que
end chacun de ces corps de troupes est
déterminé par le ministre de la gu
<':, njiio batterie d'artillerie ou compagnie
du génie scia composée, pour un tii 1
.'iat-. ayant appai ;
I arme, et, pour les deux autres tiers, d'auxt-
. 1res des autres ai tels y sei ont
incorporés k l'avance et en porteront l'uni-
forme en cas de rassemblement ou de mobi-
lisation.
Art. 49. Il sera formé dans chaque 1
un n inbre d'escadrons de cavalerie (pu dé-
pendra des ressources en chevaux du terri-
toire.
ARME
213
Les anciens soldats de cavalerie qui n'au-
ront pas été compris dans ces formations
d'escadrons pourront être placés dans tel
autre service qu'il sera jugé nécessaire.
Il p urra être formé des escadrons de ca-
volontaires avec les militaires de
1 armée territoriale qui s'engageront k s'é-
quiper et k se monter k leurs fi b
Les montures des cavaliers volontaires se-
ront ex. 1 réquisition prévue par
la loi du i« août 1874.
Art. GO. L'organisation des différents ser-
i itratifs de l'armée
sera déterminée par \ù ministre de la guerre.
Art. 51. Eu dehors
aux corps de troupe, l'organisation de l'armée
territoriale comporte un certain nombi 1
liciers de différentes armes, lesquels sont ad-
joints, en cas de mobilisation, aux comman-
dements des places, au:.
des étapes, aux états-majors de l'intérieur et
k ceux des corps d'armée, divisions et bri-
gades constitués avec les troupes de ladite
armée.
Le nombre et la nature des emplois k con-
férer k ces officiers sont déterminés par le
ministre de la guerre, conformera tnl aux be-
soins de la mobilisation et de la défense du
territoire.
Art. 52. L'effectif administratif permanent
el soldé de l'armée territoriale, prévu par lu
troisième paragraphe de l'article 29 de la
24 juillet 1873, est déterminé par te tab
annexé a la présente loi.
Le personnel admini natif, uffecté par le-
dit tableau aux corps do troupes d'infanterie
est rattaché aux bureaux de recrutement «les
subdivisions régionales et placé sous les or-
dres des commandants de ces bureaux.
Le personnel administratif affecté à l'en-
semble des corps de troupes autres que ceux
de l'infanterie est établi au chef-lieu de lu
région et relève directement de l'officier su-
périeur compris dans la section territoriale
de l'état-major général du corps d'armer, et
qui, aux termes de l'article 16 de la loi du
24 juillet 1873, centralise le service du re-
crutement de la région.
Art. 53. Le personnel administratif de l'ar-
mée territoriale est recruté :
Pour les officiers , parmi les officiers en
activité de service désignés û cet effet et
places en mission hors cadre, et parmi les
oi lie ers en retraite ou démissionnaires âgés
de plus de vingt-neuf ans, remplissant les
conditions qui seront déterminées par un rè-
glement du ministre de la guerre;
Pour les sous-officiers, parmi les sous-offi-
ciers de l'armée comptant douze années de
service, dont quatre au moins comme sous-
officier.
La solde attribuée aux capitaines-majors,
aux officiers adjoints et aux sous-ofliciers
est celle que les règlements allouent aux ca-
pitaines, lieutenants ou sous-lieutenants et
sous-officiers employés dans le service du re-
crutement.
Le traitement des officiers en retraite est
complété k la même solde.
Art. 54. Les compagnies de canonniers sé-
dentaires et de canonniers vétérans du dé-
partement du Nord font partie de l'artillerie
de l'armée territoriale et sont affectées en
principe aux places du Nord.
En conséquence, et conformément k l'ar-
ticle 6 de la loi du 27 juillet 1872, ces com-
pagnies ne peuvent se réunir en armes qu'en
vertu d'uue autorisation de l'autorité mili-
taire.
Les dispositions du présent article ne sont
pas applicables aux hommes de ces diverses
compagnies qui doivent encore le service
dans l'armée active ou dans la réserve.
Chapitre ix. — Des officiers de l'armée
territonule.
Art. 55. Le recrutement des cadres de l'ar-
mée territoriale est détermine pur les arti-
cles 31, 35, 38 et 41 de la loi du 24 juillet
is::t.
Peuvent encore , et par application du
deuxiè oe para : he du numéro 1 de l'ar-
ticle 31 précité, être nommes soua-lieutei
dans l'armée territoriale les anciens soiis-
offleiers de l'omet active qui ont te,
leurs neuf années de service exigées par la
loi et qui satisferont k l'examen indiqué par
tphe.
, en outre, officiers dans l'armée ter-
le tous les officiers de reserve au mo-
u ils passent dans L'armée territoriale
dès qu'ils ont accompli dans ['armée b
et sa réserve le temps de service exige par
la loi, et s'ils ne sont pas maintenus d'ail-
: tns le cadre de reserve,
mément u l'article 44 de la présente
loi.
Art. 56. A l'expiration de leur temps de
l'armée territoriale, tous les of-
ficiers de cette armée i auvent, sur leur de-
tions d'api itud ntenus
dans le cadre des officiers de ladite armée
ju qu 1 ii 1 >ixante-cinq ans pour les
s supérieurs et de soixante ans pour
les auti
Art. 57. A égalité de grade, les officiera
do Yarmée active ont toujours le comman-
dement sur les officiers de l'armée territo-
riale.
Les dispositions du deuxième paragraphe
?14
ARME
d« l'article 43 de la présente loi sont appli-
cables aux officiers de l'armée territoriale.
Art. 58. Les dispositions de l'article 45 de
la présente loi sont applicables aux officiers
de l'armée territoriale.
TITRE iv.
Chapitre x. — Dispositions transitoires.
Art. 59. Jusqu'à ce qu'il ait été pourvu à
la complète exécution de la présente loi, les
officiers de toutes armes pourront, sur leur
ilemmide, être appelés indistinctement par le
ministre de la guerre, suivant les besoins du
service et leur aptitude dûment constatée, à
occuper dans les divers corps de troupes et
services de l'armée les emplois nouveaux dont
la création est motivée par la présente lui.
Art. 60. Les conditions actuelles de fonc-
tionnement et d'avancement du corps d'état-
major seront maintenues jusqu'à la promul-
gation de la loi spéciale qui réglera le service
général d'état - major. Le cadre des colo-
nels, lieutenants-colonels et chefs d'escadron
dudit corps pourra être complété, conformé-
ment au tableau 2 de la série F annexée à la
présente loi.
Art. 61. L'avancement dans le train d'ar-
tillerie est réglé de la manière suivante :
ARMÉ
Troupe. L'avancement roulern^ sur les
compagnies de la même brigade d'artillerie;
toutefois, à défaut de candidats dans les com-
pagnies, il sera pourvu aux emplois vacants
par la nomination de candidats pris sur
le tableau d'avancement établi, à cet effet,
dans les régiments d'artillerie.
Officiers. Les sous-lieutenants du train
d'artillerie sont choisis parmi les sous-offi-
ciers du corps et parmi les sous-officiers
d'artillerie placés sur le tableau d'avance-
ment pour ce grade. Les sous-officiers du
train d'artillerie pourront être portés sur le
tableau d'avancement pour le grade de sous-
lieutenant d'artillerie et être promus à ce
grade.
Les capitaines et les officiers supérieurs
seront pris sur tout le corps du train d'ar-
tillerie , conformément aux lois qui ré-
gissent l'avancement du corps de 1 artille-
rie.
Art. 62. Les compagnies d'artificiers, l'état-
major du parc des équipages militaires et
des compagnies d'ouvriers constructeurs des
équipages militaires, supprimés par la pré-
sente loi, cesseront de fonctionner à la date
que déterminera le ministre de la guerre. Le
ARME
Personnel de ces éléments sera versé dans
artillerie.
Chapitre xi. — Dispositions générales.
Art. 63. Il ne sera pourvu aux emplois nou-
veaux créés par la présente loi qu'au fur et
à mesure des ressources du recrutement des
cadres.
Art. 64. Des règlements ministériels pour-
voiront à la complète exécution des disposi-
tions contenues dans la présente loi.
Art. 65. Sont abrogées toutes les disposi-
tions des lois, ordonnances, décrets et règle-
ments antérieurs, contraires à la présente
loi.
La loi du 13 mars 1875 sur les cadres et les
effectifs de l'armée est un des actes les plus
importants de l'Assemblée nationale. Les
dispositions de cette loi ont assis sur des bases
définitives la constitution générale de toutes
les armes, de tous les services, et plus parti-
culièrement l'organisation intérieure de cha-
cun des corps de troupes dans les diverses
armes. Nous n'avons pas à rappeler ici les
controverses passionnées qui ont précédé et
accompagné la discussion de cette loi , no-
tamment au sujet de l'organisation d'un ré-
ARME
giment d'infanterie. Aujourd'hui que l'on est
entré sur le terrain des applications prati-
ques et que les problèmes tactiques qui s'a-
gitaient alors ont reçu une solution conforme
aux exigences du combat moderne, on ne
peut que constater l'apaisement général qui
a succédé à des luttes un peu vives, et se
féliciter de ce résultat.
Cette loi du 13 mars 1875 "a néanmoins
réservé deux questions importantes : d'une
part, l'organisation du service d'état-major;
d'autre part, l'organisation des cadres des
services de l'administration de l'armée. 11 est
d'autant plus important de procéder à la con-
fection de ces deux lois organiques qu'elles
sont absolument nécessaires pour achever
l'œuvre commencée; elles seront certaine-
ment votées au cours de la session de 1877.
Nous les étudierons aux mots état-major et
INTENDANCE.
— V. Armées des principaux Etats. Pour
compléter et mettre à jour les renseigne-
ments donnés, dans le tome 1er, sur les ar-
mées des principaux Etats du globe, nous
allons terminer cet article en présentant le
tableau des effectifs qui composent aujour-
d'hui ces armées :
Empire d'Allemagne. — I. Infanterie.
PIED l'E PAIX.
INF
INTEÏ
taillo
IE.
CHASSEURS.
LANDWEHR.
TOTAL.
Régiments.
Ba
ns.
Hommes.
bataillons.
Hommes.
Bataillons.
Hommes.
Hommes.
115
16
9
8
345
48
27
24
201,307
26,638
15,129
12,274
14
10
2
8,021
5,510
1,090
227
32
17
17
3,672
532
235
289
213,000
32,680
16,454
12,563
Total
148
444
255,348
26
14,621
293
4,728
274,697
PIED l'E flUERRE.
TROUPES DE CAMPAGNE.
TROUPES DE DÉPÔT.
TROUPES D£
EHR.
GARNISON.
TOTAL.
Hommes.
INFANTERIE.
CHASSEURS.
Bataillons. Hommes.
INFANTERIE.
CHASSEURS.
Bâtai
LAND^\
CHASSEURS.
Régiments. Bataillons.
Hommes.
Bataillons.
Hommes.
Compagnies
Hommes.
Ions.
Hommes.
Compagnies
de réserve.
Hommes.
115
16
9
344
48
27
24
353,848
49,344
27,756
24,672
14
10
2
14,364
10,260
2,052
>
115
16
9
8
139,495
19,408
10,917
9,704
14
10
26
4,312
3,080
616
227
32
17
17
194,564
27,424
14
10
3,500
2,500
500
710,083
112,016
56,385
45.088
Total
1
1
T25
4,544
3,712
2
148
443
455,620
26
26,676
148
179,524
8,008
293
0,244
26
6,500
926,572
II. Cavalerie.
ÉTATS.
PIED 1
)E PAIX.
PHD
DE
i D
GUERRE.
TOTAL.
Hommes.
Régiments.
Nombre
d'hommes.
TRAIN
DE CAMPAGNE.
TR.AI
Escadron
S DÉPÔT.
TRAIN
DE GARNISON.
Régiments.
E
scadrons.
Hommes.
.
Hommes.
Régiments.
Escadrons.
Hommes.
73
10
6
4
365
50
30
20
51,402
7,192
4,212
2,692
73
10
6
4
292
40
24
16
46,954
6,430
3,858
2,572
73
10
6
4
18,834
2, ",80
1,548
1,032
28
4
2
2
112
16
8
8
17,864
1,276
1,276
83,652
11,562
6,682
4,880
106,776
93
4 il 5
65,498
93
372
59,814
93
23,994
36
144
22,968
III. Artillerie.
PU D l'E PAIX.
ARTILLERIE DE CAMPAONE.
ART1LLBR
IE A PIED.
~
TOTAL.
Hommes.
Régtmanti<
Sections.
batteries.
Canons.
Hommes.
Régiments.
Bataille
ns.
Compagnies.
Il Il,
28
4
2
63
10
5
4
235
34
18
14
942
136
72
56
24,070
3,442
1,802
1,388
30,702
10
1
22
4
1
90
10
8
4
11,480
2,102
904
126
35,550
5,544
2,796
1,814
87
301
13
29
118
15 DOS
I5.-II4
PIED !>■ OUERRB.
ARTILLERIE DE CAMPAONE.
es.
ARTILI.ER1
i 1>E DÉPÔT.
les.
ARTILLERIE A PIED.
RÉSERVE.
TOTAL.
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4
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batteries.
Canons.
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Canons.
Il
Bataillons.
Homme*.
Huit. ri. s.
Hommes.
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10,523
1,482
711
515
44
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4
2
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6,588
3,264
1,754
42
6
3
3
6,804
972
486
186
112.291
18,106
9,183
6,711
Total
36
;,.
1,800
;«,|-.'o
35
13,261
46,162
54 1 8,748 1 146,291
ARME
ARME
ARME
ARMÉ
215
IV. Pionniers.
Prusse
Bavière
Saxe royale . . .
Wurtemberg. . .
Total.
PIED DE PAIX.
Bataillons. Compagnies.
60
10
7.486
1,214
499
458
9,657
PIED DE GUERRE.
TROUPES DE CAMPAGNE.
Compagnies. Colonnes. Hommes,
54
7
3
3
16,871
2,196
925
20,917
TROUPES DE DEPOT.
Compagnies. Hommes.
II
2
1
1
3,964
492
247
■247
TROUPES DE GARNISON.
Compagnies. Hommes
36
6
3
3
7,200
666
336
336
8,538
1,508
1,508
34,405
Prusse
Bavière
Suxe rnj'ale . . .
Wurtemberg. . .
Total.
PIED DE PAIX.
PIED DE GUERRE.
Bataillons.
Compagnies.
Hommes.
TROUPES DE CAMPAONE.
TROUPES DE DÉPÔT.
Compagnies. Hommes.
TROUPES DE GARNISON.
.Compagnies.
Colonnes. '
Hommes.
Compagnies.
Hommes.
14
2
1
1
31
4
2
2
3,490
1,126
225
210
■
a
■
233
32
16
16
30,031
4,210
2,105
2,105
29
4
2
2
9,046
1,240
618
618
18
39
5,051
'
297
38,451
37
11,522
39,077
5,450
2,723
2,723
49,973
RÉCAPITULATION. — PIED DE PAIX.
CORPS DIVERS.
Etats-majors
Infanterie de ligne
Chasseurs
Cadres des bataillons de landwehr
Infanterie
Cavalerie
Artillerie de campagne
Artillerie à pied
Artillerie
Pionniers
Train
Formations spéciales
Total.
Bataillons.
Escadrons.
Batteries.
■
■
■
444
26
293
■
>
763
»
•
•
465
•
29
> 301
29
301
1S
■
18
•
1
•
■
465
301
1,206
2.172
8,596
532
570
9,698
2,357
1,627
681
2,308
346
243
89
255.34S
14,621
4,728
274.697
4,184
1S2
3
65,498
30,702
15,002
45,704
9,051
16,745
388
96,942
RECAPITULATION. — PIED DE GUERRE. — TROUPES DE CAMPAGNE.
CORPS DIVERS.
Bataillons. Escadrons
Etats-majors
Infanterie
Chasseurs
Cavalerie
Artillerie
Pionniers
Trains
Administrations
Total.
443
26
Compagnies.
Colonnes; ad-
fministrations.
295
666
863
10,190
572
2,144
2,286
555
484
216
1,310
5,170
455,620
59,814
78,120
20,917
38,451
2,826
687,594
5,070
17,908
l. 146
65,60S
77.432
9 647
t.-, on
i i,j i
233,592
RÉCAPITULATION. — TROUPES DE DÉPÔT.
CORPS DIVERS.
Ktats-majors
Infanterie
Chasseurs
Cavalerie
Artillerie
Pionniers
Trains
Total.
Compagnies.
Colonnes; ad-
ministrations.
375
2,812
104
465
340
90
4.126
1.836
8,008
23,994
13,261
4,950
11,522
24 1,0 15
322
1,036
26
19,718
6,507
20
3,903
30,530
RECAPITULATION. — TROUPES DE GARNISON.
CORPS DIVERS.
Bureaux
Infanterie
Chasseurs
Cavalerie
Artillerie
Pionuiers
Total.
Totuux.
Canons. Compagnies.
26
Colonnes; ad-
ditions.
850
6,124
104
823
1,370
531
10,107
31,843
10,000
250,244
6,500
22,968
54.852
8,538
353,102
1,850
2,044
85,380
8,114
1,283,791 | 301,536
216
ARME
Alsace- Lorraine,
Les troupes de l'Alsace-Lorraine forment
le J5c corps de Yarmée allemande.
Grand-duché de Bade.
Les troupes du grand-duché de Bade for-
meni le 14e corps de Yarmée allemande.
Bavière
En vertu du traité du 23 novembre 1870,
relatif à l'entrée de la Bavière dans l'empire
d'Allemagne, Yarmée bavaroise forme une
Fartie à part et distincte dans Yarmée de
empire, ayant une administration indépen-
dante et étant placée sous la souveraineté
militaire du roi de Bavière; en temps de
guerre, elle est placée sous le commandement
en chef de l'empereur. Nous avons donné
■^lus haut les détails concernant l'effectif de
ses troupes.
Grand -duché de Eesse.
Les troupes du grand-duché de Hesse, de
Hesse-Nassau , du grand-duché de Saxe-
Weiraar, des duchés de Saxe-Cobourg-Gotha
et de Saxe-Meiningen , ainsi que de la prin-
ARME
cipauté deWaldeck, forment le lie corps
de Yarmée allemande.
Prusse.
V., plus haut, le tableau renfermant les di-
vers effectifs de Yarmée allemande.
Saxe.
Comme au paragraphe précédent.
Wurtemberg.
Comme au renvoi Prusse, ci-dessus.
Amérique du Nord.
Etats-Unis,
Heureux pays! Sur le pied de paix, l'armée
ne comprend que 25 régiments d'infanterie
de 10 compagnies; 10 régiments de cavalerie
de 12 escadrons; 1 corps d'artillerie de 5 ré-
giments de 12 batteries; 1 bataillon d'ingé-
nieurs de 5 compagnies et un certain nom-
bre d'officiers et d employés militaires. En
tout : 27,525 hommes.
Nous ne dirons rien ici de petits Etats de
l'Amérique centrale, dont les troupes armées
n'offrent que des effectifs insignifiants.
Autriche Hongrie. — armée active.
CORPS DIVERS.
Commandements et états-majors. .
Gardes
Infanterie.
80 régiments de ligne
(guerre : 160 régiments).
1 régiment de chasseurs tyroliens.
33 bataillons de chasseurs
Cavalerie.
14 régiments de dragons
16 régiments de hussards
11 régiments de lanciers
Artillerie.
13 rég. d'artillerie de campagne. .
12 bat. d'artillerie de forteresse . .
Troupes techniques.
2 régiments du génie
1 régiment de pionniers
Equipages militaires
Troupes sanitaires
Troupes de campagne
Etablissements militaires
Gendarmerie
Haras
Total : Armée active.
PIED DE PAIX.
Bataillons,
Escadrons,
Batteries.
Bataillons.
400
\
l
) 169 batt.
I 676 can.
j 72 comp.
5 batt.
I
3,466
530
I 10 bat.
) 56 comp.
! , 5 bat.
I 25 comp.
42 esc.
148,180
21,451
20,917
5,828
3,070
2,181
2,567
PIED DE GUERRE.
Bataillons,
Escadrons,
Batteries.
256,265
10,217
8,808
5,149
284,435
Bataillons.
480
60
Escadrons.
195 batt.
1,632 can.
72 comp.
10 batt.
12 bat.
66 comp.
5 bat.
66 coinp.
7,856
530
485,680
59,340
5S.671
51,676
18,938
16,434
8,068
31,727
14,000
LANDWEHH.
81 bat.
10 bat.
28 esc.
■
3,284
400
45
81 bat.
20 bat.
28 esc.
117,163
4,882
400
Landwehr autrichienne.
■
3,669
■
145,045
i
94 bat.
40 esc.
■
60
13,531
121 bat.
40 esc.
60
187,812
14,338
4,497
Landwehr hongroise.
a
13,591
B
206,70.
B
17,260
301,695
•
351,752
Total général des forces militaires.
■
B
1,137,401
Belgique.
D'après la loi organique, l'armée se com-
pose de :
Infanterie : 19 régiments, dont 14 de ligne,
3 de chasseurs, 1 de grenadiers, 1 de cara-
biniers. Le régiment de carabiniers a 4 ba-
taillons de guerre de 4 compagnies et 2 ba-
taillons de réserve de 4 compagnies. Les
autres régiments ont chacun 3 bataillons de
guerre de 4 compagnies et 1 bataillon rie ré-
serve. Total, 58 bataillons de guerre {232 com-
pagnies) et 20 bataillons de réserve (80 com-
pagnies).
ARME
Chaque compagnie active compte 225 hom-
mes, non compris les officiers, ce qui porte
la force d'un bataillon de carabiniers à
900 hommes, et le total de l'infanterie (ré-
serve comprise) à 74,000 hommes, y compris
2 compagnies sédentaires, 1 école d'enfants
de troupe, 1 corps de discipline et de correc-
tion et 1 bataillon d'administration.
Cavalerie : 2 régiments de chasseurs, 2 ré-
giments de guides, 4 régiments de lanciers,
chacun de 4 escadrons de campagne et l de
renfort. Total, 8 régiments, composés en tout
de 32 escadrons de campagne et 8 de renfort.
Un escadron compte 170 hommes, sans les
officiers, et 154 chevaux. Force totale de la ca-
valerie, y compris la gendarmerie (1,542 hom-
mes, 1,054 chevaux) : 8,438 hommes et
7,262 chevaux.
Artillerie: 2 régiments, se composant cha-
cun de 8 batteries montées et de 2 batteries
de réserve ; 2 régiments ayant chacun 7 bat-
teries montées, 2 batteries à cheval et 1 bat-
terie de réserve; 3 régiments d'artillerie,
16 batteries de siège et 1 batterie de ré-
serve.
L'effectif des 4 batteries à cheval est de
704 hommes et de 808 chevaux; celui des 36
batteries montées est de 5,832 hommes et de
5,040 chevaux ; celui des 5i batteries de siège
est de 8,670 hommes. L'effectif de l'artillerie
est en tout de 15,206 hommes, de 5,848 che-
vaux et de 240 bouches à feu de campagne.
Dans cet effectif ne sont pas comprises 1 com-
pagnie de pontonniers, 1 compagnie d'ou-
vriers, 1 compagnie d'armuriers, 1 compagnie
d'artificiers, comprenant 757 hommes.
Train : 1 bataillon, se composant de 6 com-
pagnies, ayant ensemble un effectif de 1,892
hommes et de 2,880 chevaux.
Génie : 1 régiment (3,600 hommes) de 3 ba-
taillons de sapeurs-mineurs, chacun de 4 com-
pagnies. A ce régiment sont annexées, pour
l'administration seulement, 5 compagnies spé-
ciales, savoir : 1 compagnie de chemin de fer,
1 compagnie de télégraphistes de campagne,
1 compagnie de télégraphistes de place et
d'artificiers, 1 compagnie de pontonniers de
place et 1 compagnie d'ouvriers.
Total général, sans les officiers : 103,893
hommes, 15,990 chevaux, 240 canons.
Brésil.
Armée active, en temps dt paix : corps
spéciaux, 427 hommes (état-major 29, génie
56, états 118, aumôniers 79, corps sanitaire
145); infanterie (21 bataillons), 9,864 hom-
mes; cavalerie (5 régiments et 2 bataillons),
2,484 hommes ; artillerie (3 régiments et 4 ba-
taillons, plus 1 bataillon du génie), 3,280 hom-
mes ; total, 16,055 hommes.
Division de l'armée brésilienne au Para-
guay : 1,894 hommes, dont 17 apparlenant à
des corps spéciaux, 1,223 à l'infanterie, 311 à
la cavalerie, 343 à l'artillerie.
Armée active, en temps de guerre : 32,000
hommes.
Gendarmerie : 9,900 hommes, dont 1,200 k
Rio-Janeiro.
Chili.
Armée active ; 10 généraux, 10 colonels,
29 lieutenants-colonels, 57 majors, 134 capi-
taines, 249 lieutenants ; total , 489 officiers,
dont 34 officiers supérieurs et 104 officiers
de compagnie sont détaches à la garde na-
tionale.
La force de l'infanterie est de 2,000 hom-
mes; celle de la cavalerie, de 712 hommes;
celle de l'artillerie, de 804 hommes; total,
3,516 hommes.
Garde nationale : infanterie, 32 officiers
commandants, 808 officiers de compagnie;
cavalerie, 4 officiers commandants, 47 offi-
ciers de compagnie ; artillerie, 3 officiers
commandants, 80 officiers de compagnie.
La force de l'infanterie est de 21,147 hom-
mes ; celle de la cavalerie, de 1,215 hommes;
celle de l'artillerie , de 1,925 hommes; total,
24,287 hommes.
Chine.
L'armée chinoise se compose de:
24 régiments ou bannières de la garde, se
ARME
décomposant en 8 bans mandehouriens de
80 compagnies, 25,600 hommes; 8 bans mon-
goliens de 15 compagnies, 4,800 hommes;
8 bans chinois de 30 compagnies, 9,600 hom-
mes; soit en tout, 40,000 hommes.
Troupes de ligne (troupes de l'étendard
vert, ou louung). Chacune des 18 provinces
fournit en moyenne 35,000 hommes; soit en
tout, 630,000 hommes.
Cavalerie mongolienne (volontaires ou bra-
ves), qui ne fait service qu'en cas de guerre,
30,000 hommes.
Total général, 700,000 hommes.
Les soldats de la ligne et de la garde ne
font un service actif que pendant une courte
période de l'année. Quand ils ne sont pas de
service, ils exercent un métier quelconque
dans leurs foyers. En cas de guerre, il y a
encore des troupes de milices, dont chaque
province fournit de 5,000 à 20,000 hommes.
Danemark.
Premier ban. Infanterie : gardes du corps
(1 bataillon), ligne (20 bataillons), réserve
(10 bataillons); ensemble, 730 officiers et
26,750 sous-officiers et soldats. Cavalerie :
5 régiments (16 escadrons), 126 officiers et
2,122 sous - officiers et soldats. Artillerie:
2 régiments (12 batteries), 2 bataillons de
6 compagnies; ensemble 139 officiers et
6,523 sous-ofriciers et soldats. Troupes du
génie : 2 bataillons, 36 otficiers et 580 sous-
officiers et soldats.
Total, ligne et réserve, 1,031 officiers et
35,975 sous-officiers et soldats.
Deuxième ban. Infanterie : gardes du corps
(l bataillon), ligne (12 bataillons); ensemble,
287 officiers et 12,127 sous-officiers et soldats.
Artillerie : 5 bataillons, 37 officiers et 2,391
sous-officiers et soldats. Troupes du génie ;
22 officiers et 740 sous-officiers et soldats.
Total, 346 officiers et 15,258 sous-officiers
et soldats.
Etat-major général : 25 officiers et 37 sous-
officiers.
Total général, sur pied de guerre : 52,672
hommes.
Espagne. — Troupes en Europe.
Infanterie : 40 régiments (chacun de 2 ba-
taillons), 2 bataillons d'infanterie à Ceuta,
1 bataillon d'écrivains et d'ordonnances, 20 ba-
taillons de chasseurs, 25 bataillons d'infan-
terie de réserve, 50 bataillons d'infanterie
provinciale, 8 bataillons sédentaires, 2 com-
pagnies de la garde royale du corps.
Ensemble, 186 bataillons et 2 compagnies,
comprenant 56,000 hommes sur pied de paix
et 17S,000 hommes sur pied de guerre.
Cavalerie : 20 régiments (de 2 escadrons
chacun), 12 régiments de lanciers, 6 régi-
ments de chasseurs , 2 régiments de hus-
sards.
Ensemble, 10,900 hommes.
Artillerie : 4 régiments d'artillerie k pied
(de 2 bataillons chacun), 5 régiments d'ar-
tillerie de campagne montés , 3 régiments
d'artillerie de montagne, 1 escadron de re-
monte.
Ensemble, 9,300 hommes sur pied de paix
et 11,900 hommes sur pied de guerre.
Génie : 3 régiments (chacun de 2 batail-
lons), 2,200 hommes.
Carabiniers (gendarmerie), etc., 13,000
hommes.
Total, sur pied de paix : 91,400 hommes.
— surpiedde guerre: 216,000 —
Troupes dans les colonies.
Cuba : 18 bataillons d'infanterie, 1 ba-
taillon d'instruction, 21 bataillons de chas-
seurs, 4 bataillons de mobilises, 2 régiments
de milices (hommes de couleur), 3 régiments
rie chasseurs à cheval, 1 régiment d'artil-
lerie à pied, 1 régiment d'artillerie de cam-
pagne (artilllerie de montagne), 4 régiments
de cavalerie de la milice disciplinée.
Porto-Bico: 4 bataillons d'infanterie, 7 ba*
taillons d'infanterie de la milice disciplinée,
2 escadrons de cavalerie de la milice disci-
plinée.
Philippines ; 7 régiments d'infanterie.
France. — armée active.
INFANTERIE.
144 régiments de ligne à 4 bataillons actifs [de 4 compagnies,
plus 2 compagnies de dépôt
30 bataillons de chasseurs à pied k 4 compagnies, plus 1 com-
pagnie de dépôt , . . . .
(les 6 bataillons en Algérie ont chacun) :
4 régiments de zouaves à 4 bataillons actifs de 4 compagnies,
plus 1 compagnie de dépôt
3 régiments de tirailleurs algériens k 4 bataillons de 4 com-
pagnies, plus 1 compagnie do dépôt
1 légion étrangère k 4 bataillons de 4 compagnies
3 bataillons d'infanterie légère d'Afrique k 6 compagnies cha-
cun
4 compagnies de fusiliers de discipline et 1 compagnie de pion-
niers do discipline
Total de l'infanterie
Bataillons
de
campagne.
576
30
16
12
4
3
Compagnies
de
campngne.
2,304
120
48
16
2,575
Compagnit
de
dépôt.
2S8
30
Hommes
des
cadres.
Soldats
dans
les rangs.
73
22
103
67
25
4(3)
HO
140
472
462
156
42(23)
par régiment
| 1,188
par bataillon :
430
510
i m ii glment ~
2,020
2,260
8,030
par bataillon :
| 1,200
iar compagnie
294 (174)
EFFECTIFS.
23
23
236,304
18,240
10,320
8,505
2,529
4,143
1,560
281,601
2,304
138
92
69
23
2,649
ARME
ARMÉ
ARME
ARME
;17
CAVALERIE.
12 régiments de cuirassiers a 5 escadrons
26 régiments de dragons à 5 escadrons
32 régiments de cavalerie légère (20 régiments de chasseurs,
12 régiments de hussards)
4 régiments de chasseurs d'Afrique à 6 escadrons
3 régiments de spahis à 6 escadrons
19 escadrons d'éelaireurs volontaires seront formés eu temps de
guerre ou de manœuvre
8 compagnies de cavaliers de remonte
Total de la cavalerie
Escadron a
da
campagne.
Escadrons
de
dépôt
48
104
128
16
12
32
8
6
59
55
Hommi ?
des
cadres.
Soldais
dans
l<*s rangi.
246
324
par régiment
610
732
780
930
1,141
Hommes. Chevaux.
8,100
4,148
3,477
3,720
ARTILLERIE.
à pied.
montées
de dépôt.
19 régiments d'artillerie divisionnaire à 3 batte-
ries à pied, 8 batteries montées, plus 2 batte-
ries de dépôt
19 régiments d'artillerie de corps k 8 batteries
montées, 3 batteries à cheval, plus 2 batte-
ries de dépôt
Total : 437 batteries
Les musiciens des 19 écoles d'artillerie
2 régiments d'artillerie pontonniers à 14 compagnies
10 compagnies d'ouvriers d'artillerie (1 compagnie en Algérie à 6 chevaux)
3 compagnies d'artificiers
57 compagnies du train d'artillerie, dont 19 sont affectées à l'artillerie divisionnaire, 38 à l'artillerie de
corps (ajoutez 12 officiers supérieurs)
Total de l'artillerie
Hommes
des
cadres.
Soldats
dans'
les rangs.
BITBCTIP8.
par régiment ou compagnie :
65
68
68
4
4
458
32
980
150
73
27,939
27,303
760
3,012
1,860
315
5,142
66,331
13,262
208
6
2,532
32,690
4 régiments de sapeurs-mineurs à 5 bataillons de 4 compagnies, plus 1 compagnie de dépôt, 1 compa-
gnie d'ouvriers militaires de chemins de fer et 1 compagnie de sapeurs conducteurs (à ajouter 1 dé-
tachement de sapeurs conducteurs en Algérie)
Total du génie
Hommes
des
cadres.
Soldats
dans
les rangs.
EFFECTIFS.
10,960
EQUIPAGES MILITAIRES.
20 escadrons du train des équipages militaires à 3 compagnies (a ajouter 3 officiers supérieurs)
De plus 12 compagnies mixtes du train des équipages militaires affectées au 19e corps (Algérie); 1 offi-
cier supérieur
Total du train
Hommes
des
cadres.
113
44
Soldats
dans
les rangs.
156
256
206
296
EFFECTIFS.
5,743
3,649
9,392
4,126
3,554
ÉTATS-MAJORS, ADMINISTRATIONS.
(Tous les chiffres d'après le budget.)
Etat-major général de V armée : 5 maréchaux, 195 généraux de
division, 393 généraux de brigade
Service d'état-major
EtaUmaîor des places (esLdestinè & être supprimé)
Etat-major particulier de Tartîllerie (y compris 437 sous-ofri-
ciers et soldats)
Etat-major particulier du génie [y compris 298 sous -officiers
et soldats)
Corps de l'intendance militaire
Corps des officiers de santé militaires (non compris les méde-
cins de troupes et |
Officiers d'administration
50 sections d'admin ■ sections de commis aux écri-
tures et d'ouvriers militaires d'administration et 25 sections
d'infirmiers militaires; pas d'officiers)
20 sections de secrétaires d'état-major et du recrutement; suis
officiers
Aumôniers militaires
Vétérinaires principaux (le - \ éléi inai.es des troupe.-, sont com-
pris dans les chiffres des officiers)
Interprètes militaires (tous en Algérie)
Officiers du service de recrutement et de mobilisation (non
compris les officiers en retrait employés dans le service de
recrutement)
Ecoles militaires (l'r via née militaire, Ecole polytechnique,
spéciale militaire de Saint-Cyr, école d'application de l'artil-
tillerie et du génie, école d'application d'état-major, école de
cavalerie, école de médecine et de pharmacie, école d'admi-
nistration, école de gymnastique, 4 écoles de tir, école de
sous-officiers, école d'enfants de troupe, y compris 800 élè-
ves de l'école de Saint-Cyr, aspirants officiers)
Personnel de la justice militaire (officiers et sous-officiers). .
Personnel des dépôts de rera&nte (v. cavalerie)
Affaires indigènes en Algérie
Total de l'effectif en dehors des corps de troupes. . .
Hommes.
593
556
104
i i
324
525
1,248
11,104
2,031
134
5,886
517
25
83
26,407
Chevaux.
985
762
6
26G
409
1,427
50
96
4,452
Apres l'achèveineut de la réorganisation
résultant de la loi des cadres, Y armée active
sans la gendarmerie s'élèvera à 463,303 hom-
mes et 107,227 chevaux.
GENDARMERIE.
(Les chiffres d'après le budget.)
Gendarmerie pour le service départemental divisée en légions
et en compagnies
1 légion pour le service de l'Algérie (4 compagnies)
1 légion de gendarmerie mobile de 8 compagnies et l escadron.
Garde républicaine de Paris (3 bataillons à 8 compagnies et
1 escadron)
Total de la gendarmerie
20,897
900
1,203
RÉCAPITULATION.
Hommes.
Chevaux.
281, Oui
68,017
66,331
ïil,i)0ù
26,407
27,1 11
2,649
:f2,090
733
7,080
490,322
S94
Chevaux.
12,067
646
202
ARMEE TERRITORIALE.
U armée territoriale comprend des troupes
de toutes armes. L'infanterie est organisée
par subdivision, les autres armes par i
Cette armée est composée de :
145 régiments d'infanterie à 3 bataillons de
4 COin; dépôt.
Les régiments n°* 1 à 8 appartiens
îcr coi i !UtS no* 9ù 16 au gi
les n<>» 137 à 144 au 18e corps; la subdivision
d'Aix du 150 corps fournit encore un
régiment, le 145e.
72 escadrons de cavalerie environ; le chif-
fre dépendra du nombre de chevaux da
s, qui compteront probablement en
moyenne I is chacune.
18 régiments d'artillerie; le nombre des
batteries D'est pu indiqué, plus le nombre
nécessaire de compagnies du train de L'ar-
tillerie.
Le nombre des compa-
n'est pas lu-
is bataillons du
génie. . . .
irons du
train ....
SL'.'RI.EMENT
FORMATIONS DE GUERRE ET EFFECTIFS
DB GUERRE.
L'armée de camp..,.- nent dite, for-
mant probablement 4 à 5 armées, sera ainsi
composée :
18 corps d'armée, nos i à 18, plus un corps
d'armée combiné, no 20, dont l'infanterie sera
composée moitié par des
levés sur le I9<> corps en Algérie, moitié par
l'infanterie de marine; chaque corps compte
28
218
ARME
33 bataillons (y compris 1 bataillon de chas-
seurs), 9 escadrons (y compris 1 escadron d'é-
claireurs volontaires), 16 batteries, 3 à 4 com-
pagnies du génie et 1 compagnie de ponton-
niers; en outre, les états-majors, colonnes et
train nécessaires.
9 divisions de cavalerie (en admettant que
les chasseurs d'Afrique fassent partie de l'ar-
mée d'opération , ce qui est très-probable) ;
chaque division compte 16 escadrons et 2 bat-
teries.
En Algérie resteront encore 25 bataillons
actifs, 12 escadrons de campagne, etc., en
France 5 bataillons de chasseurs et l'artille-
rie à pied ; en outre, en France autant qu'en
Algérie les troupes de dépôt et l'armée terri-
toriale.
La loi ne détermine l'effectif de guerre que
pour les cadres et non pas pour les hommes
dans les rangs. En établissant nos calculs
d'après le système allemand , l'effectif d'une
armée de campagne, comprenant 19 corps
d'armée et 9 divisions de cavalerie, formés
ARME
comme ci-dessus, atteindrait le chiffre d'en-
viron : „
Hommes.
Armée de campagne 880,000
A ce chiffre il faut ajouter :
Les bataillons, escadrons et bat-
teries de l'armée active restant en
France et en Algérie, environ. . . 50,000
Les troupes de dépôt, d'après les
calculs de la commission militaire
(compagnies à 500 hommes) .... 220,000
L'armée territoriale sans ses dé-
pôts (calculée d'après l'effectif de
l'armée active), mais avec ses états-
majors et son personnel adminis-
tratif 560,000
Les troupes de dépôt de l'infan-
terie territoriale 20,000
Gardes forestiers et douaniers. 20,000
Total de l'armée de terre, y com-
pris 4 régiments d'infanterie de ma-
rine 1,750,000
Grande-Bretagne et Irlande.
ARMÉE RÉGULIÈRE.
Cavalerie. — Garde, 3 régiments.
Ligne, 28 régiments .... ^j_.
Total ■ ■ ■ I
Artillerie.— Art. à cheval, 6 bri-
gades
Ecole d'équitation
Art. de campagne : 12 brigades.
Art. de garnison : 13 brigades .
Art.de côtes : 1 brigade
Art. de dépôts : 1 brigade. . . .
Etats-majors de district et offi-
ciers supplémentaires
81
"92
1,221
15,181
1,302
15,973
d'officiers. de soldats.
230
2,135
825
10,781
16,402 | 17,275
2,365 | 11,606
576
491
49
42
5,104
218
13.323
11,271
1,160
1,125
275
5,333
225
13,899
11,762
1,186
2,174
317
480
13
4,478
144
8,474
Total.
I
33,476 | 34,896 | 680 | 13,364
Génie. — 40 compagnies et train
(3 compagnies)
4,873
I
Infanterie. — Garde a pied : 7 ba-
taillons
Infanterie de ligne : 133 batail-
lons
Chasseurs : 8 bataillons
5,710
114,470
Total.
| 5,125 I 120,180 | 125,305 I
Corps coloniaux. — Antilles :
2 régiments d'infanterie. . . .
Malte (artillerie)
Lascars (Hong-Kong)
Total 777
Services administratifs. — Atta-
chés a l'état-major général. .
Paveurs (199), aumôniers (78),
chirurgiens ( 558 ) , contrôle
(<37) .... . . .
Armrj service corps (tram), etc.
Army hospital corps
Etablissements iJivers ......
104
22
348
278
1,832
370
126 | 2,354 | 2,480
1,272
21
120
8,006
1,324
549
1,272
3,014
1,345
669
1,095
Total .
I
1,509
6,478
1,000
Réserve de l'armée permanente
et officiers en demi-solde. . .
1,800
32,000
Total général
| 11,677 | 214,254 [ 225,931
5,057 | 26,487
TROUPES DE UtisERVE
(Ausiliary forces).
Yeomanry (cavalerie)
Milice
Artillerie
Infanterie
1,048
3,486
15,369
115,097
15,378
133,952
d'officiers, de soldats.
16,000
600
Milice
4,534 | 144,796 | 149,930 |
16,800
Volontaires. — Artillerie
i ':i\ nlerie
Génie
Infanterie (chasseurs) . .
Etat-major permanent. .
Total
Troupes de réserve. . . .
Total général. . . .
a
30,827
1,500
•
532
530
■
5,842
100
u
12 2,5 1-'
800
1,135
1,407
270
| 161,150
I 310.480
I
11 y a en outre, en Irlande, un corps de po-
lice fort de 13,000 hommes etde 4,000 che-
vaux; une milice dar^ les lies normandes qui
te environ 300 officiers et 8,000 hommes
et reçoit un subside du gouvernement an-
. | 536,411 | 51,540
glais; une armée indigène aux Indes d'envi-
ron 140,000 hommes et une police militaire
de 190,000 hommes, dont les officiers sont
anglais dans les deux cas ; une milice et des
corps de volontaires dans les colonies.
Infanterie
Cavalerie
Artillerie
Pionniers
Gendarmerie
du ministère de la guerre.
Total
380
23
49
21
90
186
74'J
9,971
317
697
471
1 M'.
I :
il
28
283
171
9
210
19
ARME
ARME
EN
fEMPS DE P
au
Chevaux.
EN Tl
Officiers.
MPS DE GUERRE
Officiers.
Sous-ofT.
et sold.
Sous-off. ' _.
, , , Chevaux,
et sold.
Un régiment a- : Artillerie de
77
80
125
65
84
46
4
1,376
1,591
2,453
1,310
1,690
1,030
100
664
24
168
3
4
750
88
90
153
76
100
49
6
3,267
3,035
5,582
2,1S7
3,270
1,001
250
3,097
200
1,663
24
30
862
1
COMPOSITION ET EFFECTIF NORMAL
de l'armée permanente
d'après la loi du 30 septembre 1863
Etat-major général
Corps d'état-uiajor !
Artillerie. — Etats-majors
10 régiments ou 100 batteries d'ar-
tillerie de campagne
4 régiments ou 60 compagnies d'ar-
tillerie de forteresse
2 compagnies d'artificiers, 2 compa-
gnies d'ouvriers, 1 compagnie
d'armuriers, 1 compagnie de côte.
1 compagnie de vétérans
2 batteries d'instruction (artillerie de
campagne)
1 compagnie d'instruction (artillerie
de forteresse)
Total.
Génie. — Etats-majors
2 régiments du génie
Infanterie. — 40 brigades de 2 régi-
ments ou 80 régiments (210 batail-
lons) d'infanterie de ligne
10 régiments (40 bataillons) de ber-
saglieri
Etats-majors des 63 districts mili-
taires
176 compagnies de district
24 compagnies alpines
3 bataillons d'instruction
Ecole normale d'infanterie
Services sédentaires
17 compagnies de discipline et éta-
blissements pénitentiaires militai-
res ,
Total.
191
7:0
320
21
24S
250
5,200
840
803
352
96
78
12
50
SOUS-OFFICIERS
et
soldats.
13,760
6,364
600
230
294
107
4,906
16,900
715
6,160
2,400
2,118
236
6,040
96
150
6,886
i
336
240
40
C2
Cavalerie. — 20 régiments (120 es-
cadrons) de cavalerie
Ecole normale de cavalerie (3 esca-
drons), etc
Carabiniers. — 11 légions territo-
riales et 1 légion d'instruction . .
Corps divers. — Corps sanitaires :
16 compagnies
Corps des invalides", commissariat,
corps vétérinaire , comptabilité,
écoles, établissements divers . . .
Total général
Le corps des officiers se compose de la
manière suivante : 5 généraux, 42 lieute-
nants généraux, 83 majors généraux (total
920
34
12,196
20,G0O
604
19,725
1,135
3,134
205,314
15,000
480
3,154
26,225
130 généraux); 198 ofriciers du corps d'état-
major, 9,345 ofriciers de troupes se répartis-
sant ainsi :
Colonels 30
Lieutenants-colonels 30
Majors 80
Capitaines 383
Lieutenants et sous-lieutenants. 664
Total ' 1,187
Milice mobile. — La milice mobile se com-
pose de 232 bataillons d'infanterie de 4 com-
pagnies, de 24 compagnies alpines (total
960 compagnies) et de 15 bataillons de bersa-
14
14
34
198
222
128
136
357
1,713
4,124
6,458
21
22
42
176
503
12
10
27
loo
275
Tolal.
205
212
540
2,570
5,818
9,345
glierï de 4 compagnies (total 60 compagnies),
de plus de 40 batteries d'artillerie de campa-
gne et de 20 batteries de forteresse, enfin de
10 compagnies du génie.
CORPS DIVERS.
Etats-majors et personnel del'admïnis
tration
Infanterie de ligne
Bersaglieri
Cavalerie
Artillerie. . .
Génie
Services sanitaires
Services sédentaires
Carabiniers (gendarmerie)
DiStretti militari
Corps, instituts et établissements ùi
vers
Armée permanente
Keserve de complément de l'ara» p
nianente
Milice mobile
4 officiers de réserve
Total général
Officiers.
Total.
les drapeaux.
1,430
4,860
97,458
123,341
220,799
760
t'V-.v,
21,147
37,402
898
1S.H69
15,437
34,106
946
20,786
27,462
48 248
223
4.7.12
4,916
9,618
336
1,152
2,065
3,217
127
1,614
l
1,011
606
20,970
l
20,970
1,438
15,398
10,567
25,965
2,070
7,251
236
7.4S7
13,694
204,255
205,171
409, 426
1,016
14,786
166,409
191,195
2,610
■
277,265
277,265
1,516
■
'
■
ls.- ;.,
ri i.iMl
648,845
867, 886
ARME
Japon.
Aucune dépense militaire ne figure au
budget. Heureux, trois et quatre fois heu-
reux pays! On ne s'y sert du sabre que pour
s'ouvrir le ventre..., quand on est insulté.
Mexique.
Infanterie : 765 officiers, M,64S soldats.
Cavalerie : 297 officiers, 4,843 soldats. Ar-
iitlerie : 148 officiers, 1,315 soldats. Gardes-
côtes : 22 officiers, 71 soldats. Invalides :
19 officiers, 265 soldats.
Total général : 1,251 officiers et SI, 136 sol-
dats.
Pays Bas.
Armée européenne. Etats : 210 officiers.
Infanterie. Et-it-major, 34 officiers. 1 régi-
ment de grenadiers et chasseurs de 4 ba-
taillons (chaque bataillon de 5 compagnies
et 1 dépôt de 2 compagnies) , 108 offi-
ciers et 4,228 soldats. 8 régiments de ligne
de 4 bataillons (chaque bataillon de 5 com-
Eagnies et 1 dépôt de 5 compagnies), 912 of-
ciers et 38,408 soldats. 1 bataillon d'instruc-
tion de 4 compagnies, 31 officiers et 609 sol-
dats. Dépôt de discipline de 2 compagnies,
12 officiers et 44 soldatsr' Dépôt de recrute-
ARME
ment pour les colonies (3 compagnies], 18 of-
ficiers et 77 soldats. Service des hôpitaux,
2 compagnies, 7 officiers et 324 soldats.
Total de l'infanterie : 1,122 officiers et
43,690 soldats.
Cavalerie. Etat-major, 7 officiers. 4 régi-
ments de hussards de 4 escadrons, 1 esca-
dron de réserve et 1 dépôt, 184 officiers et
4,318 soldats.
Génie. Etat-major, 77 officiers et 39 sol-
dats, l bataillon de mineurs et sapeurs,
26 officiers et 996 soldats.
Artillerie. Etat-major, 69 officiers et 54 sol-
dats, l régiment d'artillerie de campagne
(14 batteries de campagne, chacune de 6 piè-
ces, s compagnies de train d artillerie, l compa-
gnie de train d'administration et 1 compagnie
de dépôt), 91 officiers et 2,852 soldats. 3 ré-
giments d'artillerie de position (chaque régi-
ment de 14 compagnies; une des compagnies
est compagnie d'instruction particulière pour
l'instruction des cadres, tandis qu'une se-
conde s'occupe du maniement des torpilles),
218 officrers et 6,752 soldats. 1 régiment d'ar-
tillerie volante (4 batteries de campagne,
chacune de 6 pièces, et 1 de dépôt), 32 offi-
ciers et 636 soldats. Corps de pontonniers,
12 officiers et 316 soldats.
ARMK
Total de l'artillerie : 422 officiera et 10,610
soldats.
Maréchaussée (2 divisions) : 10 officiers et
362 soldats.
Total de l'armée européenne : 2,058 officiers
et 60,014 soldats.
Armée des Indes orientales. Etats et ser-
vices spéciaux : 471 officiers et 2,250 soldats.
Infanterie: 757 officiers et 23,195 soldats.
Cavalerie : 29 officiers et 881 soldais.
Artillerie : 77 officiers et 2,870 soldats.
.- 8 officiers et 607 soldats.
Total de V armée des Indes orientales :
1,342 officiers et 29,803 soldats.
Perse.
Infanterie. 70 bataillons de 800 à 1,000 hom-
mes. En temps de paix, il n'y :\ que 20 ou
30 bataillons sous les drapeaux; ce sont les
forces nécessaires pour les garnisons, la po-
lice et le service des frontières.
Cavalerie, Il n'y a pas de cavalerie régu-,
lière. Chaque tribu est obligée de fournir en
temps de guerre un certain nombre de ca-
valiers qui sont appelés de temps en temps
pour le service de la cour. Le royaume peut
fournir 60,000 cavaliers, tous montés d'une
manière excellent.'.
ARME
219
Portugal.
TYounes d'Europe. Etat -major général,
40 officiers. Corps d'état major, 3!
xio, 1,009 officiers et 26,823 soldats,
rie, 241 officiers et 4,481 .soldats. Ar-
tilleri.-, 206 olficiers et 3,lî5 soldats. Génie,
41 officiers et ?;i soldats. Garde municipale,
58 officiers et 1,709 soldats. Médecins supé-
rieurs, 9. Troupes d'administration, 6 om-
et 317 soldats. En plus : 164 officiers
des diverses commissions, 8 dans les p
do ire classe , 29 dans les établissements
d'instruction, 70 dans les colonies, 04 en
disponibilité, 4:t en non-activité.
Total : 2,010 officiers et 37,316 soldats.
Le nombre des chevaux et mulets est de
2,449 pour la cavalerie, de 886 pour l'artil-
lerie, de 215 pour la garde municipale. En-
semble, 3,550.
Canons, 126.
Trnupes dans les possessions d'outre-mer.
Cap-Vert. 46 officiers et 552 soldats. Saint-
Thomé, 27 officiers et 399 sob
100 officiers et 2,317 soldats. oXozani
93 officiers et 1,326 soldats. Inde, 227 offi-
ciers et 1,732 soldats. Macao, Timor, 54 ofii-
Total : 547 officiers et 7,298 soldats.
Russie. — ARMEE RÉGULIÈRE.
CORPB IMVERS.
Non-
combattants.
PIED [>E PAIX.
Russie d'Europe
Armée de campagne
Troupes de réserve
Troupes de dépôt
Troupes locales et établissements. . . .
Total.
Caucase .
Armée de campagne .
Troupes de réserve. .
Troupes de dépôt . . .
Troupes locales ....
528
4
Total.
Russie d'Asie .
Armée de campagne
Troupes locales . . .
Total.
4 1/4
1,186
12
fi
00
80
450
8,200
16
4
'.' I , l ; i
2,111
22
40
703
3,176
170
417,300
1,370
10,400
532,270
66,470
282
780
25,433
92.965
3,600
17,270
I :. 100
210
2,700
35,600
B1.810
8,022
235
2,485
10,801
700
2,570
PIED I,E OUKRRE.
Russie d'Europe
Armée de campagne
Troupes de réserve.
Troupes de dépôt. .
Troupes locales. . .
Total.
Caucase
Armée de campagne.
Troupes de réserve. .
Troupes de dépôt. . .
Troupes locales ....
Total.
Russie d'Asie .
j Armée de campagne
| Troupes locales . . .
Total.
528
341
171
n
170
52
•
"
»
»
118
16
29
4
»
'
■
"
4 1/1
2,172
18
18,500
3,500
5,700
10,800
703,700
170,700
236,800
274.900
73,400
30
6,600
1,500
81,530
6,143
8
t ■••-.
267
6,919
470
370
38,!
2,897
2!
905
1,103
4,927
180
870
135,983
998
36,382
47.466
220,829
5,800
28,500
82,700
13,000
34,600
41,400
171,700
10,581
05
5,526
174,400
1,800
8,188
19,448
1,000
3,000
! 1,9 18
2,000
1,700
3,700
ARMEE IRRÉGTJLIBRB (non compris les milices et les opoltehenie).
CORPS MVER9.
Pied de paix .
Pied de guerre
Bataillons. s . Canons,
7 et 3 comp.
Î3 comp.
180
747
52
180
1,740
3,505
Combattants.
33,827
131,290
Non-
combattants.
1,512
5,698
31,198
120,999
Suède et Norvège. — Suède.
CORPS l'IVEttS.
Troupes de ligne. Généraux. .
Corps topographique
Fortification et génie
Artillerie
Cavalerie
Infanterie
Total
«,_ „ a ( Artillerie ....
Troupes de Cava|eria . .
reie,ve : j Infanterie
Seconde ré - l Génie
serve (trou- ) Artillerie . . .
pes non exer- j Cavalerie . . .
cées) : f Infanterie . . .
Total
Milice. Officiers en disponibilité
Milice de Gottland
Tirailleurs volontaires
Total général
Le nombre de chevaux est, de ts.sr.o
Officiers.
Sous-offlc.
Musiciens.
Soldats.
Total.
8
,
■
■
8
11
6
■
»
17
54
37
8
479
57 S
211
127
99
2,524
2.961
233
203
138
4,280
4,854
] ,695
1,386
1,845
28,968
87,888
■.'..'1 :
:
.il 2 1 ■
:: .,646
258
68
2,611
3,783
70,580
120
186
8,549
77,172
86,101
69
110
7,955
20,035
Norvège.
En temps de paix, les troupes de ligne ne I mes do toutes armes, et celui de 18,000 en
peuvcntpasdépasserle chiffre de 12,000 hom- | temps de guerre.
Suisse
EFFECTIF NOMINAL.
Armée régulière.
Lanuwehr.
Total.
Ftats • ! 1,;'at-major général ....
^""3 ' j Etats des divisions, ete . .
i
784
784
54
1,563
i.r.ni..:. . 1 Fusiliers
Infantene: j Tirailleur3
76,626
6,160
252
12,320
S? 7-..
82,786
cavalerie : ; , ;;;;;;
516
510
5,952
: 168
/ 48 batteries de cam]
L 2 batteries de n
Artille- I 10 compagnie
rie : i 16 colonnes de parc. . . .
1 8 bataillons do irai il . . .
( 2 compagnies d'artificiers
340
1,220
2,560
1,712
320
1,280
■
1,830
1,712
320
8,960
340
3,050
3,840
3,424
640
13,832
8 1,854
8,288
Troupes sanitaires (médecins, G
1, t.."..,
1,656
408
408
816
IHB.102
97,036
203,198
' -•
220
ARME
ARME
Turquie
(moins la Roumanie et la Serbie).
CORPS D'ARMÉE.
Infanterie.
.Tirailleurs.
Cavalerie.
Artillerie.
Génie.
La garde (Constantinople) . . .
Danube (Schoumla)
? rég.
5 »
10 ■
5 »
5 .
6 •
5 »
7 bat.
5 ■
S i
5 »
5 o
5 ■
5 •
7 rég.
i »
4 »
J •
i »
5 ■
2 esc.
1 rég.
1 •
1 ■
1 ■
1 ■
1 »
3 bat.
1 comp.
1 »
1 ■
1 •
1 •
1 •
1 ■
Troupes irrégulières. — 16 régiments de
gendarmes, les bachi-bouzoucks, les volon-
taires (spahis, bédouins, etc.); total, envi-
ron 50,000 hommes.
Troupes auxiliaires , ou contingents des
provinces qui ne sont pas encore sujettes au
nizam et des Etats mi-souverains. Haute Al-
banie, 10,000 hommes; Bosnie, 30,000; Egypte,
15,000; Tunis et Tripoli, 4,000.
L'armée comprend aujourd'hui, en temps de
paix, 157,667 hommes et 26,040 chevaux, y
compris la gendarmerie (14,500 hommes). En
temps de guerre, elle se compose comme il
suit :
Armée active 203,700 h.
Première réserve . . . 105,000
Deuxième réserve. . . 24,000
Gendarmerie 32,800
Hiyade 120,000
Total 486/100 h.
Troupes irrégulières. .
Troupes auxiliaires . .
Total général.
50,000 h.
50,000
586,100 h.
Roumanie.
Etat- major
Intendance et services administratifs.
Infanterie (8 régiments de ligne et 4 ba-
taillons de chasseurs)
Cavalerie (2 régiments de 4 escadrons).
Artillerie (2 régiments ou 12 batteries
et 1 compagnie de pontonniers). . .
Génie (1 bataillon)
Pompiers (2 bataillons)
Gendarmerie à cheval (2 escadrons). .
Gendarmerie à pied (2 compagnies) . .
Ecoles militaires
Corps d'officiers sanitaires
Dorobanzes (8 régiments de 34 batte-
ries)
Calarasi (8 régiments de 33 escadrons).
Total général
Officiers
et assimilés
133
111
471
74
21
67
383
172
Hommes
de troupes.
10,700
1,264
1,993
535
1,671
295
230
457
33,116
11.128
2,158
133
790
11,261
1,338
2,077
560
1,727
303
238
478
67
33,499
11,300
63,771
106
179
954
3
578
245
81
4
392
11,308
Serbie.
Armée active.
Infanterie. ... 4 bataillons 2,400 h. |
Cavalerie 2 escadrons .... 300 » 33 escadrons
.Réserve.
1er ban 80 batteries 67.280 h-
. 48,400 ■
Artillerie 7 batteries 1,400 i
Pionniers. ■ • • j 4 compagnies ... 620 >
Pontonniers . . \ r °
Train » _■
28 batteries.
9 compagnies .
4.950
5,120
2,872
760
21,168
Total 4,720 h 150,490 »
Le nombre des canons de l'artillerie active est de 42, celui de l'artillerie de réserve de
168 pièces,
Wurtemberg.
V. plus haut empire d'Allemagne.
Tous les chiffres que nous venons de pré-
senter sont extraits de l'Almanach de Gotha
(1876), dont on connaît la compétence et
l'exactitude en fait de statistique.
Armée d« Rbin (l), depuis le 19 août jus-
qu'au 20 octobre 1890, par Bazaine. Ce li-
vre, publié chez Pion en 1872, est l'aveu
cynique du crime de trahison commis par son
auteur. Avant que le conseil de guerre eût
statué sur le sort du commandant en chef de
l'armée du Rhin, celui-ci s'était chargé de
prononcer l'arrêt. Après avoir lu les pages
écrites par Bazaine, la conscience publique
était éclairée.
Ce n'est pas que l'aveu soit volontaire; ce
n'est pas que le plaidoyer manque d'habileté.
Bazaine se sent étreintde toutes parts par la
vérité écrasante Ne pouvant plus rien ca-
cher, il essaye de prendre les devants; il ex-
pose ce qu'il a fait avec une apparente séré-
nité, comme s'il n'admettait pas la supposition
au'il eût pu autrement agir; il s'efforce enfin
'associer à sa fortune les chefs de corps
placés sous ses ordres, comme si sa respon-
sabilité de commandant en chef en pouvait
être diminuée I Et quand les maréchaux Can-
rob^rt et Lebœuf, quand les généraux Fros-
sard et Soleille auraient été les complices du
crime, Bazaints serait-il moins criminel?
Nous n'avons pas a examiner ici la façon
dont l'auteur de YArmée du Rhin traite la
question militaire. Disons seulement qu'au-
-iis formulées par le colonel
d'Ami luu, avec une si terrible préci -mu, a' est
ni réfutée m même discutée. Sur • :t cniuluir.o
ville, sur son rôle à la bataille
de Saînt-Privat, sur la possibilité des sorths,
sur l'abstention décourageante à laquelle il
a volontairement réduit l'armée, sur le ffas-
Fillage des vivres, sur la révélation finale de
intendant en chef de l'armée garai '■
encore de nourrir les soldats pendant huit
jours au moins, sur les honneurs militaires
refu '■ ■ ■■< i tu n , Nur cotte condition mons-
trueuse dea drapeaux livré ■ l'ennemi, Ba-
- ad i ton, absolument ■
Pourquoi Baz une chercherai t-ii, d'à :
à prouver Qu'il a fait militairement son de
voir et qu'il s'est conformé aus règlements,
auxquels il n'a pas songé une seule minute t
Que lui importe son honneur de commandant
en chef d'une armée française, dont il ne s'est
jamais préoccupé? Pourquoi s'efforcerait-il
d etablirqu'il n'a pas pu battre les Prussiens
ou au moins se frayer un chemin a travers
leurs lignes? Il n'en a jamais eu l'intention. Le
salut de la patrie, la présence de l'étranger
sur le sol français, il ne s'en est jamais
soucié.
Qu'a-t-il donc voulu? Une seule chose:
profitant de nos désastres, s'entendre avec
nos ennemis pour conserver une armée grâce
à laquelle il pût jouer un rôle politique égal
à son ambition, être le maître de la France
mutilée, le bras droit, l'exécuteur des hau-
tes œuvres de l'ex-impératrice, qui rêvait
une régence.
Qui dit cela? Bazaine à chaque page de son
livre. Dès le 23 septembre 1870, un homme
se présente au maréchal. 11 se dit envoyé par
l'impératrice; il est autorisé par M. de Bis-
marck. Bazaine, violant les lois militaires
dans ce qu'elles ont de plus précis, entre en
Eourparler avec cet agent de l'ennemi. Ou-
liant ses devoirs et son honneur, montrant
par là qu'il est déjà résolu à ne pas combattre,
il accepte de conspirer avec M. de Bismarck ;
il envoie à Londres le général Bourbaki,
chargé de la mission suivante :
• Exposer à l'impératrice la situation mo-
rale et militaire de l'armée sous Meiz, savoir
dans quelle position politique et diplomatique
se trouvait le gouvernement de la régence,
et, si ce gouvernement n'existait plus, de-
mander à l'impératrice de nous relever de
notre serment. •
le 28 septembre, Bazaine reçoit de Fer-
rië 'es, par l'intermédiaire du prince Frédé-
ric-Charles, une dépèche ainsi conçue :
« Ferrières, 28 septembre 1870.
• Le maréchal Bazaine acceptera-t-il, pour
la reddition de l'armée qui se trouve devant
Metz, les conditions que stipulera M. Ré-
gnier, restant dans les instructions qu'il tien-
dra de M. le maréchal?»
Bazaine n'a pas encoro de nouvelles de
Londres. Il lui serait difficile de conseiller à
l'armée de capituler, à la ville de se rendre.
Aussi répond-il evasivement. Il laisso pour-
tant, dans sa lettre du 29 septembre au gé-
néral de Stiehl, chef d'etat-major du prince
Fiédéi Ic-Charles, échapper un aveu signi-
ficatif :
• J'ai répondu, écrit-il à M. Régnier, que
la seule chose que je pusse faire serait d'ac-
cepter une capitulation avec les honneurs de
ARME
la guerre , mais que je ne pouvais compren-
dre la place de Metz dans la convention à
intervenir. Ce sont, en effet, les seules con-
ditions que l'honneur militaire me permette
d'accepter, et ce sont les seules que M. Ré-
gnier ait pu exposer. »
Ainsi, le 29 septembre, lorsque l'armée et
Metz ont encore pour un mois de vivres au
moins, Bazaine, qui commande 180,000 hom-
mes, pense à capituler. Il y pense, et il en
prévient l'ennemi le 29 septembre!
Moins de quinze jours après, le 10 octobre,
il charge son aide de camp, le général Boyer,
de « demander au gouvernement prussien,
sur l'engagement de la neutralité de l'armée
du Rhin contre les forces allemandes, de
laisser celle-ci rester en France, où elle de-
viendrait ■ le noyau de l'ordre. »
Le général Boyer était porteur des instruc-
tions suivantes, reproduites par Bazaine lui-
même dans le livre qui nous occupe :
■ Au moment où la société est menacée
par l'attitude qu'a prise un parti violent, et
dont les tendances ne sauraient aboutir à une
solution que cherchent les bons esprits, le
maréchal commandant l'armée du Rhin, s in-
spirant du désir qu'il a de sauver son pays
et de le sauver de ses propres excès, inter-
roge sa conscience et se demande si l'armée
placée sous ses ordres n'est pas destinée à
devenir le palladium de la société.
» La question militaire est jugée; les ar-
mées allemandes sont victorieuses, et S. M. le
roi de Prusse ne saurait attacher un grand
prix au stérile triomphe qu'il obtiendrait en
dissolvant la seule force qui puisse aujour-
d'hui maîtriser l'anarchie dans notre mal-
heureux pays et assurer à la France et à
l'Europe un calme devenu si nécessaire après
les violentes commotions qui viennent de les
agiter.
• L'intervention d'une armée étrangère,
même victorieuse, dans les affaires d'un pays
aussi impressionnable que la France, dans
une capitale aussi nerveuse que Paris, pour-
rait manquer le but, surexciter outre me-
sure les esprits, et amener des malheurs in-
calculables.
» L'action d'une armée française encore
toute constituée, ayant bon moral, et qui,
après avoir loyalement combattu l'armée al-
lemande, a la conscience d'avoir su conquérir
l'estime de ses adversaires, pèserait d'un
poids immense dans les circonstances ac-
tuelles. Elle rétablirait l'ordre et protégerait
la société, dont les intérêts sont communs
avec ceux de l'Europe. Elle donnerait à la
Prusse, par l'effet de cette même action, une
garantie des gages qu'elle pourrait avoir à
réclamer dans le présent, et enfin elle con-
tribuerait à l'avènement d'un pouvoir régu-
lier et légal, avec lequel les relations de
toute nature pourraient être reprises sans
secousses et naturellement. »
» Ban Saint-Martin, 10 octobre 1870.
Nous sommes au 10 octobre, et Bazaine dé-
clare que la question militaire est jugée?
Paris tout entier est debout, la France tout
entière s'arme, une lutte terrible est enga-
gée, les armées de secours s'organisent, un
immense mouvement agite le pays. Paris
tiendra jusqu'à son dernier morceau de pain.
C'est la guerre à mort qui commence. Ba-
zaine le sait, et il offre aux Prussiens de
marcher avec eux contre la France.
Faut-il raconter les hideux tripotages qui
précédèrent la reddition de la place de Metz,
le conseil de guerre où généraux et maré-
chaux, sauf deux ou trois, firent assaut de
bassesse et de lâcheté ? la décision prise, d'un
commun accord, d'envoyer le général Boyer
en Angleterre, en mission une seconde lois
près de l'impératrice? Non, tout cela soulève
le cœur. Citons seulement le télégramme où
M. de Bismarck, qui a obtenu tout ce qu'il
voulait, qui a annulé l'armée du Rhin pen-
dant six semaines, qui sait qu'elle va mourir
de faim dans quelques jours, ramène avec
une ironie sauvage Bazaine à la réalité des
faits :
■ 24 octobre.
» Je dois vous faire observer, monsieur le
maréchal, que, depuis mon entrevue avec
M. le général Boyer, aucune des garanties
que je lui avais désignées comme indispen-
sables avant d'entrer en négociation avec la
régence impériale n'a été réalisée, et que
l'avenir de la cause de l'empereur n'étant
nullement assuré par l'attitude de la nation
et de l'armée française, il est impossible au
roi de se prêter à des négociations dont Sa
Majesté seule aurait à faire accepter les ré-
sultats à la nation française. Les proposi-
tions qui nous arrivent de Londres sont, dans
la situation actuelle, absolument inaccep-
tables, et je constate, à mon grand regret,
que jo n'entrevois plus aucune chance d'ar-
river à un résultat par des négociations
politiques.
■ Bismarck. ■
Si jamais crime fut patent, si jamais tra-
hison fut prouvée, c'est le crime, c'est la
trahison de Bnzaine, et, comme nous l'avons
dit en commençant cet article, son livre,
loin do présenter sa justification, n'est que
l'aveu cynique de son infamie.
ARMEL s. m, (ar-inèl). Bot. Nom vul-
gaire d'une tspè-c du genre pégane.
ahmii i r (Nicole/, visionnaire française,
née à Campenac, dans le diocèse de Saint-
ARME
Malo, en 1606, morte à Vannes en 1671. Elle
entra comme domestique dans la maison d'un
gentilhomme, où elle passa, dit-on, trente-
cinq ans dans une vie d'amour extatique.
Une ursuline de Vannes a écrit sa vie sous
le titre de YEcole du pur amour de Dieu (Pa-
ris, 1704, in- 12).
* ARMEMENT s. m. — Encycl. Commis-
sion d'armement. V. Commission dans ce Sup-
plément.
ARMENGAUD (Jean-Germain-Désiré), lit-
térateur français, né à Castres (Tarn) en
1797, mort à Passy en 1869. Lorsqu'il eut
terminé ses études à Toulouse, il s'occupa de
commerce, puis il se livra tout entier à son
goût pour les arts. Armengaud visita les mu-
sées et les galeries de l'Europe, puis il publia
une suite d'ouvrages extrêmement remarqua-
bles tant par le fond que par la beauté de
l'exécution typographique. Il commença à
publier en 1849 l'Histoire des peintres de
toutes les écoles depuis la Renaissance jusqu'à
nos jours (in-4°, avec gravures), qui a été
continuée et achevée sous la direction de
M. Charles Blanc. Armengaud a fait paraître
ensuite les Galeries publiques de l'Europe
(1856-1865, 2 vol. in-fol., avec gravures). Le
premier de ces volumes, relatif aux galeries
de Rome, a été tiré à 35,000 exemplaires et a
obtenu une médaille d'honneur à l'Exposition
universelle de 1855. Puis il a donné : les
Chefs-d'œuvre de l'art chrétien (1857, in-4<>,
avec 26 portraits et 40 planches), ouvrage
qui lui valut la croix de Saint-Grégoire le
Grand; les Trésors de l'art (1859, in-fol., avec
47 gravures); les Chefs-d'œuvre de Rubens à
la cathédrale d'Anvers (1859, in-fol.); le Pan-
théon de l'histoire (1863-1864, in-4°, avec
gravures), comprenant les Reines du monde
et la Russie historique, pittoresque et monu-
mentale, en collaboration avec M. Artaraov.
'ARMENGAUD (Jacques-Eugène, et non
Jules-Edouard, comme nous l'avons nommé
par erreur dans nos premiers tirages), dit
Armengaud l'Aîné , ingénieur et dessinateur
français, né à Ostende en 1810. — Elève de
l'Ecole des arts et métiers de Châlons, il en
sortit en 1830, puis il suivit les leçons de
M. Leblanc, professeur de dessin pour les ma-
chines au Conservatoire des arts et métiers
de Paris. Sous la direction de ce maître, il
devint un très-habile dessinateur, et, à sa
mort, il lui succéda dans sa chaire, qu'il a
occupée pendant de longues années. A partir
de 1834, il envoya aux expositions indus-
trielles des dessins qui lui ont valu des mé-
dailles de bronze en 1839 et 1844, une mé-
daille d'argent en 1849 et deux médailles de
ire classe aux Expositions universelles de
Londres (1851) et de Paris (1867). En même
temps, il exécutait plusieurs ouvrages desti-
nés à faire connaître les machines et les in-
ventions nouvelles au moyen d'un texte et
de gravures. A partir de 1851, il a publié avec
son frère Charles, son collaborateur ordi-
naire, le Génie industriel, revue des inventions
françaises et étrangères, recueil paraissant
une fois par mois. Enfin, il a ouvert un cabinet
d'ingénieur-conseil pour les questions rela-
tives aux brevets d'invention. En 1863, il a
été décore de la Légion d'honneur. Nous ci-
terons de lui : l'Industrie des chemins de fer
ou Dessins et description des principales ma-
chines (1839, in-4°), en collaboration avec
Charles Armengaud ; Traité théorique et pra-
tique des moteurs hydrauliques à vapeur
(1S43, in-8°), ouvrage qui a été refondu en
deux ouvrages nouveaux : Traité théorique
et pratique des moteurs hydrauliques (1S58,
in-40) et Traité théorique et pratique des mo-
teurs à vapeur (1860-1863, 2 vol. in-4l>);i>«-
blication industrielle des machines, outils et
appareils les plus perfectionnés et les plus
récents (liiO et suiv., iu-8°), ouvrage pério-
dique formant un volume par 10 livraisons;
Réponse à Roquillun et à M. Gaultier de Clau-
bry au sujet de l'application de lentilles de
verre sur les chaudières closes (1847, in-8°):
Nouveau cours raisonné de dessin industriel
appliqué à ta mécanique et à l'architecture
(1848, in-S», réédité en 1860), avec Charles
Anneniraud et Amoureux ; Etudes d'ombres
et de lavis appliquées aux tnachines et à l'ar-
chitecture (1849, in-fol.), avec les mêmes;
Cours élémentaire de dessin industriel (1850,
in-4°), avec les mêmes; Instructions prati-
ques à l'usage des inventeurs (1859, in-s°),
avee Mathieu ; le Vignole di's mécaniciens
(18ô5, in-4°, avec atlas in-fol.); les Progrès
de l'industrie à l'Exposition universelle rfe
1867 (1868, in-4°, avec atlas in-fol.), avec
sun fils, M. Eugène Armengaud; Notice ôio-
araphique de J.-J. Amouroux (1870, in-8°);
Production industrielle du froid par la dé-
tente des yaz (1873, m-8°), etc.
ARMENGAUD (Charles), dit Ara>e.i|.ud
Jeuno, ingénieur français, frère du précé-
dent, né à Ostende en 1813. Il suivit les cours
de l'Ecole des arts et métiers de Chulons,
d'où il sortit en 1833,1e premier de sa promo-
tion, puis il s'occupa de dessin industriel et
collabora à plusieurs ouvrages de sou frère,
M. Charles Armengaud est professeur à
l'Ecole spéciale de commerce et membre de
l.i Société des ingénieurs civils. A l'exemple
de M. Armengaud aîné, M. Charles Annen-
; .■.■nul, qui ost très-versé dans la connuissance
des questions de législation industrielle, a
ouvert uu cabinet de consultation pour les
brevets d'invention. Outre les ouvrages pu-
ARMI
bliés en collaboration avec son frère et que
nous avons cités plus h;iut, on lui doit : Cours
de dessin linéaire appliqué au dessin des ma-
chines (1840, in-4°); Guide manuel de l'inven-
teur et du fabricant, répertoire pratique et
raisonné de la propriété industrielle en France
et à l'étranger (1840, in-8°), souvent réédité;
l'Ouvrier mécanicien, guide mécanique prati-
gue (1840, in-12), très-souvent réédité ; l'Ingé-
nieur de poche (1855, in-12), avec Emile Bar-
rault; Formulaire de l'ingénieur constructeur
(1858, in-12), etc.
ARMEMACUS AGER, nom latin de l'An-
■AGNAC.
ARMÉNIAQUE s. f. (ar-mé-ni-a-ke — du
lat. Armenia, Arménie, pays d'origine de ce
jrenre). Bot. Genre détaché du genre pru-
nier, et ayant pour type l'abricotier.
ARMÉNIAQUE s. m. (ar-mé-ni-a-ke). Lan-
gue qu'on croit avoir été parlée en Arménie,
du ixe au vue siècle av. J.-C, et à laquelle
appartiendraient un grand nombre d'inscrip-
tions cunéiformes.
ABMÉMCS (d'après Justin), ARMÉNCS
(d'après Strabon), un des Argonautes, natif
de Rhodes. Il donna son nom a l'Arménie.
ARMENTA s. m. (ar-main-ta). Mamm. Bi-
son d'Amérique.
* àKMENTIÈKES, ville de France (Nord),
ch.-l. de cant., arrond. et à 19 kilom. de Lille,
sur la Lys, qui y forme un petit port ; pop.
aggl., 17,831 hab. — pop. tôt., 19,055 hab.
t Armentières, dit M. Ad. Joanne, est une
ville tout industrielle, qui fabrique spéciale-
ment les toiles blanches, écrues ou crémées,
les treillis, les toiles bleues pour blouses,
les toiles damassées ou à matelas, les cali-
cots, le linge de table. La valeur annuelle
de tous ces produits est d'environ 130 mil-
lions. Il y a, en outre, dans la ville, des
teintureries , des tanneries , des fabriques
d'huile, de lames à la mécanique, des fon-
deries de fer et de suif. »
ARMESS1N (Nicolas de l'), graveur fran-
çais, né en 1640. Il a surtout gravé des por-
traits, parmi lesquels on cite avec éloge ceux
de Gutenberg, du duc Philippe de Bourbon,
de sa sœur Henriette Stuart, etc. — Son
fils, nommé aussi Nicolas, né à Paris en 16S4,
morten 1755, grava les planchesdu recueil de
Crozat et exécuta de nombreuses gravures
d'après Watteau, Boucher, Lancret.
' ARMi DE s. f. — Crust. Genre de crus-
tacés isopodes, fondé sur une espèce du
genre idoiée.
ARM IDÉE s. m. (ar-mî-dé). Entom. Genre
d'insectes détaché du genre géotrupe.
*ARMILLAlRESs. f. pi. — Tribu d'agarics
à chapeau charnu, convexe, dilaté, dont l'es-
pèce type, l'agaric délicieux, est comestible.
'ARMILLES s. f. pi. — Encycl. Astron.
Hipparque, Ptolémée et tous les anciens as-
tronomes, jusqu'à Tycho-Brahé, se sont ser-
vis de ces instruments imparfaits pour déter-
miner les équinoxes. Les armilles projetaient
une ombre, et lorsque l'ombre de la partie
supérieure tombait exactement sur la partie
inférieure, on était sûr que le soleil était
dans l'équateur. Pour la justesse de l'obser-
vation, il fallait que les armilles fussent pla-
cées dans le plan de l'équateur, plan perpen-
diculaire à l'axe de la terre , mais les astrono-
mes anciens ne connaissant pas bien la hau-
teur du pôle se trompaient de quinze minutes,
ce qui produisait une erreurd'environ quinze
heures sur l'instant de l'équiuoxe. Tycho-
Brahé se servait des armilles pour détermi-
ner les distances des astres au méridien et
les différences d'ascension droite.
ARMIN (Robert), acteur et auteur drama-
tique anglais du xvn-' et du xvne siècle. Il
faisait partie, en qualité de clown, de la
troupe de Shakspeare. Il fît jouer : l Histoire
des deux filles de Afoor-Clack (Londres, 1609,
iu-40); Un nid de nigauds. Stultorum plena
sunt umnia, resté manuscrit.
ARMI TOI "EN S {puissante par tes armes), sur-
nom de Pallas.
Armistice de 189t. L'armistice conclu Je
28 janvier 1871 entre l'empereur d'Allema-
gne, représenté par le comte, aujourd'hui
prince de Bismarck, et le gouvernement fran-
çais de la Défense nationale, représente par
M. Jules Kavre, ministre des affaires étran-
gères, offre un intérêt tellement puissant .jtie
nous croyons devoir en mettre le texte même
sous les yeux de nos lecteurs.
On sait que Paris était investi et isolé du
reste du monde depuis le 16 septembre 1870.
Tous les citoyens avaient pris les armes; ils
voulaient, s'il leur était impossible de vaincre
seuls les Prussiens, résister du moins aussi
longtemps qu'ils pourraient, dans l'espoir que
la France entière se lèverait en masse, que
de nouvelles armées, surgissant tout à coup
de tous les points non encore occupés par l'en-
nemi , viendraient enfin délivrer la c
et, reunies à ses défenseurs, repousseraient
l'ennemi, hors du territoire. Une dernière
sortie avait été tentée le 19 janvier et avait
échoué, comme toutes les autres. Paris n'a-
vait plus do pain assuré que pour huitjours,
et la viaude de cheval elle-même allait bien-
tôt manquer, en abattant tous les chevaux.
Tout espoir d'un secours extérieur était
perdu, on ne pouvait sans folie prolonger une
résistance qui avait pu être mal dirigée,
ARMI
mais dont tout montrait alors la complète
inutilité. Dans ces circonstances, après plu-
sieurs entrevues avec le comte de Bismarck,
avec lequel il fallut longtemps lutter pour
obtenir des conditions acceptables, malgré
leur dureté, on arrêta comme suit les termes
de la convention d'armistice :
Entre M. le comte de Bismarck, chancelier
de la Confédération germanique, stipulant au
nom de S. M. l'empereur d Allemagne, roi
de Prusse, et M. Jules Favre, ministre des
affaires étrangères du gouvernement de la
Défense nationale, inunis de pouvoirs ré-
guliers,
Ont été arrêtées les conventions suivantes :
Article îor. Un armistice général, sur toute
la ligne des opérations militaires en cours
d'exécution entre les armées allemandes et
les aimées françaises, commencera pour Pa-
ris aujourd'hui même, pour les départements
dans un délai de trois jours ; la durée de l'ar-
mistice sera de vingt et un jours, à dater
d'aujourd'hui, de manière que, sauf le cas ou
il serait renouvelé, l'armistice se terminera
partout le 19 février, à midi.
Les armées belligérantes conserveront
leurs positions respectives, qui seront sépa-
rées par une ligne de démarcation. Cette ligne
partira de Pont-1'Evêque, sur les côtes du
département du Calvados, se dirigera sur
Lignières, dans le nord-est du département
de la Mayenne, en passant entre Briouze et
Fromentet; en touchant au département de
la Mayenne, à Lignières, elle suivra la limite
qui sépare ce département de celui de l'Orne
et de la Sarthe, jusqu'au nord de Morannes,
et sera constituée de manière à laisser à
l'occupation allemande les départements de
la Sarthe, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, du
Loiret, de l'Yonne, jusqu'au point où, à l'est
de Quarré-Ies-Tombes, se touchent les dé-
partements de la Côte-d'Or, de la Nièvre et
de l'Yonne.
A partir de ce point, le tracé de la ligne
sera réservé à une entente qui aura lieu aus-
sitôt que les parties contractantes seront
renseignées sur la situation actuelle des opé-
rations militaires en exécution dans les dé-
partements de la Côte-d'Or, du Doubs et
du Jura.
Dans tous les cas, elle traversera le terri-
toire composé de ces trois départements, en
laissant à l'occupation allemande les dépar-
tements situés au nord, à l'armée française
ceux situés au midi de ce territoire.
Les départements du Nord et du Pas-de-
Calais, les forteresses de Givet et de Lan-
gres, avec le terrain qui les entoure a une
distance de 10 kilomètres, et la péninsule
du Havre, jusqu'à une ligne à tirer d'Etretat,
dans la direction de Saint-Romain, resteront
en dehors de l'occupation allemande.
Les deux armées belligérantes et leurs
avant-postes, de part et d'autre, se tien-
dront à une distance de 10 kilomètres au
moins des lignes tracées pour séparer leurs
positions.
Chacune des deux armées se réserve le
droit de maintenir son autorité dans le terri-
toire qu'elle occupe, et d'employer les moyens
que ses commandants jugeront nécessaires
peur arriver à ce but.
L'armistice s'applique également aux for-
ces navales des deux pays, en adoptant le
méridien de Dunkerque comme ligne de dé-
marcation, à l'ouest de laquelle se tiendra
la flotte française, et à l'est de laquelle se
retireront, aussitôt qu'ils pourront éire aver-
tis, les bâtiments de guerre allemands qui
se trouvent dans les eaux occidentale-. Les
captures qui seraient laites après la conclu-
sion et avant la notification de l'armistice
seront restituées, de même que les prison-
niers qui pourraient être faits, de part et
d'autre, dans des engagements qui auraient
lieu dans l'intervalle indiqué.
Les opérations militaires sur le terrain des
départements du Doubs, du Jura et de la
Côte-d'Or, ainsi que le siège de Belfort, se
continueront indépendamment de l'armistice,
jusqu'au moment où on se sera mis d'accord
sur la ligne de démarcation dont le tracé à
travers les trois départements mentionnés a
été réservé à une entente ultérieure.
Art. S. L'armistice ainsi convenu a pour
but de permettre au gouvernement de la Dé-
fense nationale de convoquer une Asseinhlen
Librement élue, qui se prononcera sur la
question de savoir si la guerre doit être con-
tinuée, ou à quelles conditions la paix doit
être faite.
L'Assemblée se réunira dans la ville de
Bordeaux.
Toutes les facilités seront données par les
commandants des armées allemandes pour
l'élection des députés qui la composeront.
Art. 3. Il sera fait immédiatement remise
à l'armée allemande, par l'autorité militaire
française, de tous les forts formant le péri-
métro de la défense extérieure de Paris,
ainsi que de leur matériel de guerre. Les
communes et les maisons situées en dehors
de ce périmètre ou entre les forts pourront
être occupées par les troupesallemandes, jus-
qu'à une ligne à, tracer par des commissai-
res militaires. Le terrain restant entre cette
ligne et l'enceinte fortitléo de lu ville de
Purïs sera interdit aux forces aimées des
deux parties. La manière de rendre les forts
et le tracé de la ligne mentionnée formeront
l'objet d'un protocole a annexer à la présente
convention.
ARMI
Art. 4. Pendant la durée de l'armistice, l'ar-
mée allemande n'entrera pas dans la ville
de Paris.
Art. 5. L'enceinte sera désarmée de ses
canons, dont les affûts seront transportés
dans les forts à désigner par un commissaire
de l'armée allemande. (Dans le protocole,
cette condition du transport des affûts dans
les forts a été abandonnée par les commis-
saires allemands, sur la demande des com-
missaires français.)
Art. «. Les garnisons (armée de ligne,
garde mobile et marins) des forts et de Pa-
ris seront prisonnières de guerre, sauf une
division de 12,000 hommes, que l'autorité mi-
litaire dans Paris conservera pour le service
intérieur.
Les troupes prisonnières de guerre dépo-
seront leurs armes, qui seront réunies dans
des lieux désignés et livrées suivant règle-
ment par commissaires, suivant l'usage; ces
troupes resteront dans l'intérieur de la ville,
dont elles ne pourront pas franchir l'enceinte
pendant l'armistice.
Les autorités françaises s'engagent à veiller
à ce que tout individu appartenant à l'armée
et à la garde mobile reste consigné dans
l'intérieur de la ville.
Les officiers des troupes prisonnières se-
ront désignés par une liste à remettre aux
autorités allemandes.
A l'expiration de l'armistice, tous les mi-
litaires appartenant à l'armée consignée dans
Paris auront à se constituer prisonniers de
guerre de l'armée allemande, si la paix n'est
pas conclue jusque-là.
Les officiers prisonniers conserveront leurs
armes.
Art. 7. La garde nationale conservera ses
armes; elle sera chargée de la garde de Pa-
ris et du maintien de l'ordre. Il en sera de
même de la gendarmerie et des troupes as-
similées, employées dans le service munici-
pal, telles que garde républicaine, douaniers
et pompiers; la totalité de cette catégorie
n'excédera pas 3,500 hommes.
Tous les corps de francs-tireurs seront
dissous par une ordonnance du gouvernement
français.
Art. 8. Aussitôt après la signature des pré-
sentes et avant la prise de possession des
forts, le commandant en chef des armées al-
lemandes donnera toutes facilités aux com-
missaires que le gouvernement français en-
verra, tani dans les départements qu'à l'é-
tranger, pour préparer le ravitaillement et
faire approcher de la ville les marchandises
qui y sont destinées.
Art. 9. Après la remise des forts et après
le désarmement de l'enceinte et de la gar-
nison stipulés dans les articles 5 et 6, le ra-
vitaillement de Paris s'opérera librement
par la circulation sur les voies ferrées et
fluviales. Les provisions destinées à ce ravi-
taillement ne pourront être puisées dans le
terrain occupé par les troupes allemandes,
et le gouvernement français s'engage à en
faire l'acquisition en dehors de la ligne de
démarcation qui entoure les positions de l'ar-
mée allemande, à moins d'autorisation con-
traire donnée par les commandants de ces
dernières.
Art. 10. Toute personne qui voudra quitter
la ville de Paris devra être munie de per-
mis réguliers délivrés par l'autorité mililaire
française et soumis au visa des avant-
postes allemands. Ces permis et ces
seront accordés de droit aux candidats à lu
députation en province et aux députés à
l'Assemblée.
La circulation des personnes qui auront
obtenu l'autorisation indiquée ne sera ad-
mise qu'entre six heures du matin et six heu-
res du soir.
Art. 11. La ville de Paris payera une con-
tribution municipale de guerre de la somme
de 200 millions de francs. Ce payement de-
vra être effectué avant le quinzième jour de
l'armistice. Le mode de payement sera dé"
terminé par une commission mixte allemande
et française.
Art. 12. Pendant la durée de 1 armistice,
il ne sera rien distrait des valeurs publiques
pouvant servir de gage au recouvrement
des contributions de guerre.
Art. 13. L'importation dans Paris d'armes,
de munitions ou de matières servant à leur
fabrication sera interdite pendant la durée
de l'armistice.
Art. 14. Il sera procédé immédiatement k
l'échange de tous les prisonniers de guerre
qui ont été faits par l'année française depuis
le commencement de la guerre. Dans ce but,
les autorités françaises remettront, dans le
plus bref délai, des listes nominatives des
prisonniers de guerre allemands aux auto-
rités militaires allemandes à Amiens, au
Mans, k Orléans et à Vesoul. La mise en li-
berté des prisonniers de guerre allemands
s'effectuera sur les points les plus rappro-
ches de la frontière. Les autorités alle-
mandes remettront en échange, sur les mômes
points, et dans le plus bref délai possible, un
nombre pareil de prisonniers français, de
grades correspondants, aux autorites mili-
taires françaises.
L'échange s'étendra aux prisonniers de
condition bourgeoise, tels que les capitaines
de navires de la iri bande allemande
et Les prisonniers français civils qui ont été
internés en Allemagne.
Art. 15. Un service postal pour des lettres
AKMO
221
non cachetées sera organise, entre Paris et
les départements, par 1 intermédiaire du quar-
tier général de Versailles.
En foi de quoi les soussignés ont revêtu de
leur signature et de leur sceau les présentes
conventions.
Fait à Versailles, le vingt-huit janvier mil
huit cent soixante et onze.
Signé .-Jules Favrb. Bismarck. •
• ABMORIQCE. vaste région de la Gaule,
dont les limites n'ont jamais été bien pr i-
sées.On l'identifie d'ordinaire avec l'ancienne
province de Bretagne; mais c'est là une er-
reur. L'Armorique, telle qu'elle est connue
par les Commentaires de César, \'Itinérair9
d'Antonin, Procope et tous les an. i-
teurs, avait une étendue b en plus considé-
rable et comprenait toute ia région maritime
de la Gaule. Armory en gaélique, signifie
bord de la mer, et César entend toujours par
Armoricx toute la contrée maritime : l/niver-
sis civitatibus quas Oceanum attingunty qux-
que Gallorum cousuetudine Armoncs appel-
lantur, dit-il au II6 livre de son De bello
gallico; au livre VIIIo, il emploie encore la
même expression : Cxters civitates posits in
extremis Galtis finibus, Oceano conjunctx,
?ux Armoricx appeltantur. Au IVe siècle,
administration romaine appliquait encore le
nom d'Armorique aux contrées comprises
dans le gouvernement chargé de la défense
des côtes. L'énumêration des provinces qui
faisaient partie de ce gouvernement se trouve
dans la Ivotîtia digmtatum omnium per Gai-
lias, insérée dans la collection des Bénédic-
tins sur l'histoire de France. Il y est dit que
la région armoricaine (Tractus Armoricanus)
comprend : la Ii"e Aquitaine, avec les cités de
Bourges, des Arvernes, de Limoges, de Ro-
dez, de Cahors, etc. ; la IIe Aquitaine, avec
les cités de Bordeaux, d'Agen, de Périgueux,
de Poitiers; la Sénonaise, avec Paris, Or-
léans, Chartres, Meaux, Sens, Auxerre,
Troyes ; la II« Lyonnaise , avec Rouen ,
Bayeux, Avranches, Evreux, Séez, Lisieux,
Coutances ; enfin la Ille Lyonnaise , avec
Tours, Angers, Nantes, Vannes et Quimper.
h' Armoricanus Tractus comprenait donc la
plus grande partie de la Gaule, et la néces-
sité où se trouvaient les Romains d'y placer
même des villes qui n'ont rien de maritime,
comme Sens, Troyes, Orléans, Auxerre,
plique par le système de défense, divise seu-
lement en deux parties, l'une appliquée aux
attaques qui pouvaient venir du Rhin, l'au-
tre aux attaques qui pouvaient venir du côté
de la mer. Procope, racontant les événements
des Gaules au ve siècle, fait pleinement voir
que la nationalité française fut le résultat de
1 union libre du peuple armoricain, des Francs
de Clovis et des légions romaines dans l'ac-
ceptation d'une même foi, la foi catholique,
et d'un même but d'activité, la destruction
de l'arianisme. Cette phrase serait incompré-
hensible s'il ne s'agissait que de l'Armonque
réduite à la seule province de Bretagne; elle
supposerait à celle-ci une influence beaucoup
trop prépondérante sur le reste de la Gaule,
compté pour rien; elle se comprend parfaite-
ment, au contraire, si l'Armonque était toute
la région maritime de la Gaule. Ce furent
seulement les événements du ve siècle qui la
réduisirent à avoir pour limites la Loire, la
Seine et la Somme inférieure. En 408, tout
le Tractus Armoricanus se souleva contre
l'autorité romaine, chassa les magistrats et
se constitua en une sorte de république ou
plutôt de confédération d'Etats républicains.
Cette confédération subsista durant quatre-
vingt-huit uns (408-496), et son existence fut
marquée : par une invasion des Wisigoths, qui
s'emparèrent de la H© Aquitaine et la rendi-
rent aux Romains; par une assemblée réunie
à Arles sous Honorais, avec l'aide du préfet
du prétoire Exuperanlius, et destinée à faire
rentrer les rebelles sous la domination ro-
maine (416); par un soulèvement des deux
Germaniques et des deux Bel^iques, dési-
reuses de se réunir k l'Armorique, soulève-
ment qu'Aétius parvint à étouffer (434j; par
la perte successive d'Auxerre, de Troyes, de
Sens et de toute l'Auvergne, détachées de la
confédération soit par la force, soit par des
négociations, de 430 à 439; par nue guerre
terrible soutenue en 447 contre les Alains, al-
liés de I : 'es 445, la con
de plus en plus rôtrécie, avait déjà perdu
Toui s te aux
limites de la Bretagne, ainsi que l'atteste ce
a d'une Vie de saint Germain, écrite
par un moine du nom d'Erricus ;
Gens tnter geminos notùsima elauditur amne$,
ArmoHcana prius veteri cognomine dicla*
Torva, ferox, ventota, procax, incauta, rebetlis%
Inconstant, disparque sibi novitalis amore,
Prodi'ja verborum, non autem prodiga facti.
L'Invasion des Huns fit taire toutes les dis-
■ et rapprocha une première fois les
icains, les Francs et les K
tius marcha au secours d'Orléans, que la con-
LtlOD tenait encore en son pouvoir, pas
vite cependant pour arriver avant que
les Huns eussent commence le pillage, ce
qui a donné lieu do penser que le vieux gé-
néral n'était peut-êl re pai f Ichô de voir hu-
mtlier un peu l'une des cites si longtemps re-
belles aux Romains. L'alliance fut proposée
par Anianus, évéque d'Orléans, qui parla
sans doute au nom de toute la confédération
armoricaine, et non-seulement au nom do »ty
222
ARMO
ville, car les hostilités cessèrent partout en-
tre Armoricains et Romains, ce qui permît à
Aétius de réunir toute la Gaule contre Attila
et de lui livrer bataille dans les plaines Cata-
launiques. ■ Dans cette guerre, dit Jornan-
dès, les Romains eurent avec eux les Francs,
les Sarmates, les Armoritiens, les Lites, les
Bourguignons, les Saxons, les Ripuaires, les
Ibrions, peuples qui tous autrefois étaient
des soldats romains, mais qui alors n'étaient
plus comptés que comme des auxiliaires. ■
Sous Majorien, Egidius, après avoir encore
essaj'é de soumettre les Armoricains aux lois
romaines, fit alliance avec eux contre les
Wisigoths, qu'il battit, grâce à eux et aux
Francs, près d'Orléans (463). L'alliance des
Armoricains, des Francs et des légions ro-
maines subsista quelque temps sous Childé-
ric, qui paraît même avoir été choisi momen-
tanément, après Egidius, comme chef mili-
taire de la confédération. Elle se dénoua sous
Clovis, qui, après avoir battu à Soissons S\ a-
grius, fils d'Egidius, se tourna contre lAr-
morique et chercha à l'entamer, envahit la
Champagne, prit Melun et, durant dix an-
nées (486-496), dirigea des attaques sur Paris.
Après son baptême, il offrit aux confédérés
de s'allier à eux contre les "Wisigoths, ariens,
ce qu'ils acceptèrent, et la confédération ar-
moricaine prit fin, absorbée par la nationalité
française, que cette alliance fonda. Cela res-
sort d'un passage de Procope, qu'il est utile de
citer textuellement : « Les Wisigoths, ayant
envahi l'empire romain, dit-il, subjuguèrent
l'Espagne, ainsi que les provinces des Gaules
situées au delà du Rhône, et les rendirent
tributaires. Les Arborichs (c'est ainsi qu'il
nomme les Armoricains) prêtèrent alors
leur force aux Romains, mais ils furent atta-
qués par les Francs, dont ils étaient voisins.
Ceux-ci, voyant qu'ils avaient rompu avec
l'empire et voulant les soumettre à leur obéis-
sance, commencèrent à faire des courses sur
leur territoire, puis ils les attaquèrent régu-
lièrement. La rage de la guerre les animait
également. Les Arborichs montrèrent alors
un grand courage et firent preuve de quelque
bienveillance envers les Romains; ils soutin-
rent vigoureusement cette guerre. Les Francs,
voyant que la force ne leur servait de rien,
leur proposèrent de faire société avec eux et
de joindre leurs intérêts. Les Arborichs y con-
sentirent avec plaisir, parce que les uns et
les autres étaient chrétiens; par la, ils se
trouvèrent unis en une seule nation, unam
gentem, et leur puissance s'accrut. Cependant
les soldats romains qui étaient stationnés à
l'extrémité des Gaules, ne pouvant revenir à
Rome et ne voulant pas passer du côté des
ariens, leurs ennemis, se donnèrent aux Ar-
borichs et aux Francs avec leurs étendards
et le pays dont ils avaient la garde. Ils ont
conservé les mœurs de leur patrie, et leurs
descendants les conservent encore. »
D'après Bûchez, auquel nous avons em-
prunté la plupart des détails qui précèdent,
il n'est pas impossible de se faire une idée
du gouvernement et de l'administration de la
confédération armoricaine durant la période
de sa splendeur, malgré le manque absolu de
documents. Clovis, en effet, ne changea rien
à l'organisation des cités armoricaines, et
tout porte à croire qu'elles avaient conservé
sous les rois mérovingiens un état peu diffé-
rent de celui qu'elles possédaient à l'époque
antérieure. « L'insurrection de 408, dit Bû-
chez, avait effacé toutes les distinctions mu-
nicipales qui avaient existé sous la domina-
tion romaine et qui existaient encore dans les
cité^ soumises à l'empire. Dans celles-ci, il y
avait un sénat héréditaire, un corps de cu-
riales formé par simple inscription fondée
sur la possession d'une certaine fortune,
puis les corporations d'artisans. Il y avait
enfin des délégués impériaux, le recteur et
le comte. Toutes ces distinctions avaient
disparu au ve siècle en Armoriqui;, Les
délégués impériaux avaient été les pre-
miers chassés par les rebelles; la séparation
des classes avait été efficée, et les corpora-
tions industrielles s'étaient attribué les droits
d'élection qui appartenaien t autrefois au sénat
et aux curiales. Au contraire, dans les cités
repi ises par les Romains sur les Armoriques,
l'ancienne constitution avait été rétablie ;
ainsi, à Tours, on trouvait encore des fa-
milles sénatoriales sous les premiers rois
mérovingiens. Au reste, les cités avaient
toujours possédé lo droit de porter les ar-
mes ; elles en firent plusieurs fois usage,
même sous la domination romaine; elles eu-
rent même alors des guerres entre elles, et
nos ch en rapportent aussi plu-
sieur, tous le régne des descen-
dants do Clovis. Il n'y a donc rien d'étonnant
a voir, pendant la durée de la confédération,
des villes fournir des contingents et faire
marcher des corps de milices.
# Nous u'avon. point parlé du premier ci-
toyen de la cite, du magistrat spirituel, dont
l'influence, déjà fort grande lorsqu'on obéis-
sait a l'empire, dut devenir toul
iprès l'insurrection. Ce premier citoyen était
tiartout l'evéque; tenant ses pouvoirs de l'é-
ection réunie du peuple et du clergé «-t de la
sanction papule, il exerçait la double infl
de l'autorité .spirituelle et de la puis anca
temporelle. Lorsqu'on étudie l'esprit de cette
époque, lorsqu'
. e h cet esprit et du pai fait rapport qui
i Ut entre les déterminations des
i ircon tani e ■ générales, lorsquo
ARMU
Ton observe que les évêques des lieux les
filus éloignés concouraient a des actes dans
esquels les Armoriques se trouvaient inté-
ressées, on ne peut guère douter que ce ne
soit aux efforts des évêques qu'il faille attri-
buer l'union des cités et le gouvernement po-
litique de l'association. Nous ne contestons
pas, d'ailleurs, qu'il n'ait pu y avoir, dans le
Tractas Armoricanus, des réunions des dépu-
tés laïques des villes; ce fait est très-proba-
ble; on en avait déjà vu plusieurs fois de
semblables lorsque les Gaules étaient uni-
versellement soumises à l'empire. Mais la di-
rection toute catholique imprimée aux Armo-
riques, et qui fit de cette province le noyau
principal et en quelque sorte la pierre angu-
laire du nouvel édifice chrétien, prouve
que les évêques furent aussi bien les chefs
temporels que les instituteurs spirituels de
la confédération. Ajoutons que la seule
assemblée générale dont l'histoire fasse men-
tion durant cette période, dans les provinces
dont il s'agit, est une réunion d'évêques eu
un concile à Angers (Acta conciliorum Har-
duini, tome 1er). »
* ARMURE s. f. — Encycl. Nous avons
donné, au tome 1er, la nomenclature des prin-
cipales pièces composant l'armure des hom-
mes de guerre pendant le moyen âge. Cha-
cune de ces pièces a son article spécial dans
le Grand Dictionnaire, et c'est là qu'il faut
chercher les détails qui complètent l'article
général. Nous ne parlerons ici que de ce qui
regarde les peuples anciens ou étrangers et
l'équipement des troupes modernes.
Presque tous les peuples anciens ont cou-
vert la tète de leurs soldats de casques, aux-
quels ils donnaient des formes et des noms
très-variés. Cependant plusieurs d'entre eux
se contentèrent de peaux d'animaux en guise
de casques, et les Gaulois combattaient sou-
vent tète nue, ainsi que les Germains et les
Francs. En Afrique, le casque n'a jamais été
d'un usage très-répandu, parce que l'ardeur
du soleil réchaufferait trop sur la tête.
Des cuirasses de formes très-diverses fu-
rent en usage chez les Ethiopiens et les Egyp-
tiens ; il en fut de même chez les Medes et les
Perses, les Phéniciens et les Assyriens. Les
Parthes portaient un vêtement de peau qui
prenait la forme du corps et des membres, et
sur lequel ils fixaient des lames de fer qui se
recouvraient comme les plumes des oiseaux
ou les écailles des poissons; les Sarmates
remplaçaient ces lames de fer par de petites
bandes de corne dure si bien ajustées, qu'el-
les ne gênaient en rien leurs mouvements.
Les Gaulois, les Francs et les Germains com-
battaient presque nus ou couverts seulement
d'un léger sayon retenu par une ceinture; ils
dédaignaient les armes défensives, dont l'u-
sage semble inspiré par une crainte exces-
sive de la mort ou des blessures.
Les Turcs ont porté longtemps des cottes
de mailles qu'ils nommaient sîré ; ils por-
taient sous cette cotte une casaque piquée et
ils y joignaient des brassards, appelés col-
giac. Les Arabes ont porté des armures du
même genre, qu'ils ont ensuite remplacées par
un grand manteau de lame, appelé bour-
nou.
Les Chinois se couvrent le corps d'un vê-
tement en étoffe peinte, représentant des
dessins bizarres. Des plaques de tôle, réunies
Par des clous de cuivre, sont fixées entre
étoffe et la doublure. Les manches forment
de véritables brassards, avec pièces de ren-
fort sur les épaules, sous les aisselles et sur
la hanche droite. Ils se fabriquent aussi des
espèces de cuirasses avec une pâte qui de-
vient très-résistante , tout en conservant
beaucoup de souplesse.
Les Kamtchadales et autres peuples du
nord de l'Asie se couvrent de nattes ou de
peaux de veau marin ; quelquefois, ils décou-
pent ces peaux en lanières et en fabriquent
un tissu assez résistant pour leur offrir une
protection efficace, si ce n'est contre les ar-
iii is à feu. Quelques peuplades nègres d'A-
frique font usage de cottes de mailles gros-
sièrement travaillées; mais elles se croient
beaucoup mieux garanties par les amulettes
dont ces sortes d'armures sont couvertes.
Les sauvages du nord de l'Amérique font
quelquefois usage de planches minces ou de
nattes de jonc, dont ils couvrent les parties
du corps les plus vulnérables; mais, le plus
souvent, ils combattent sans autre arme dé-
fensive que le bouclier.
On ne remarque plus, dans l'équipement
militaire adopte par toutes les nations civili-
sées des temps modernes, que quelques traces
des anciennes armures. Certains corps de ca
valerie portent encore des cuirasses compo-
sées de deux parties échancrées près du cou
et des bras, attachées sur les épaules par deux
épaulières ou bretelles de buffle et fixées au-
tour du corps par une ceinture à boucle. La
pièce de devant se nomme plastron; celle de
derrière forme le dos de la cuirasse. On avait
d'abord essayé de se contenter du plastron;
mais on reconnut que le cavalier était plus
fatigué par ce poids, qui portait tout entier
devant du corps et qui exigeait des
efforts constants pour maintenir l'équilibre.
paulettes sont aussi une trace visiblo
des an i ne ép iulières; elles sont portées
aujourd'hui plutôt comme ornement que
comme arme défensives, et «'lies servent &
distinguer les grades. Le hausse-col, que por-
tent les offl ei d'infanterie quand ils sont
ARNA
de service, constituait autrefois une partie
essentielle de l'armure complète.
ARNA, ancienne ville d'Italie, dans l'Om-
brie. Pline désigne ses habitants par le nom
d'Arnates.
* ARNAL (Etienne), acteur comique. — Il
est mort à Genève en décembre 1872.
ARNAPHA, ancien nom de l'Erft, rivière
de Prusse, qui se jette dans le Rhin.
ARNAUD (Camille), magistrat et littéra-
teur, né à Céreste (Basses-Alpes) en 1798. Il
étudia le droit, entra dans la magistrature et
devînt juge au tribunal civil de Marseille.
Pendant plusieurs années, il fut membre du
conseil général des Basses-Alpes, qu'il pré-
sida. On lui doit un certain nombre d'ouvra-
ges, notamment : Une carte de restaurateur
en 1533 (Marseille, 1856, in-8°); Du livret
d'ouvrier (1856, in- 12); Ce qu'il y avait dans
la tête d'un âne il y a cinq cent sept û'Js(1857,
in-8°); Ludus sancti Jacobi, fragment de mys-
tère provençal (1858, in S0); Recherches sur
l'abbaye de ta Jeunesse à Forcalquier (1858,
in-8°) ; Y Abbé de la Jeunesse on le Gach de
Saint-Mard, histoire du temps de Henri III
(1859, in-16); Bertrand Chicholet ou Manos-
que en 1857 (1861, in-8°); le Capitaine Jac-
quelin Barbeyrac (1863, in-16), etc.
ARNAUD (Joseph), littérateur français, né
à Côme en 1808. Il est fils d'un officier fran-
çais qui servit à l'armée d'Italie. M. Arnaud
est devenu professeur de littérature fran-
çaise à l'Ecole d'infanterie et de cavalerie
de Modène. Il a publié en français un cer-
tain nombre d'ouvrages, notamment: Une
macédoine, variétés littéraires (Milan, 1847,
in-8o); les Italiens prosateurs français, étude
sur tes émigrations italiennes depuis Brune! to
Latini jusqu'à nos jours (1861, in-8°); Petite
phraséologie française , envisagée dans ses
rapports avec ta langue italienne (1857 , in-12);
Nouveaux modèles de lettres ou Lectures va-
riées , sous forme épistolaire (1864, in- 12,
2e édit.), etc.
ARNAUD (Achille), journaliste et littéra-
teur français, né à Aubais (Gard) en 1826. Il
se rendit à Paris, où il suivit la carrière des
lettres, fut attaché, comme secrétaire de la
rédaction, au Monde illustré, puis devint ré-
dacteur de YOpinion nationale. Outre de nom-
breux articles, on lui doit quelques ouvrages :
les Orthodoxes et le parti libéral protestant,
suivi de la Confession de foi des Eglises ré-
formées de France (1864, in-8°); la Pioche et
le Luxembourg, lettre d'un amateur de jar-
dins (1865, in-8°); Abraham Lincoln, sa nais-
sance, sa vie, sa mort (1865, in-8°), etc.
ARNAUD (Antoine), membre de la Com-
mune de Paris, né à Lyon en 1831. Il obtint
un emploi dans l'administration du chemin
de fer de Paris à Lyon, employa ses loisirs
à l'étude des questions politiques et sociales,
et se fit recevoir membre de l'Internationale.
En 1870, il publia dans la Marseillaise une
série d'articles sur les abus qu'il avait con-
statés dans sa compagnie de chemin de fer.
Après la chute de l'Empire, il attaqua avec
ardeur dans les clubs le gouvernement de la
Défense, prit part à la journée du 31 octo-
bre 1870, puis fut un des organisateurs du
comité centrarde la garde nationale. Le len-
demain de la révolution du 18 mars 1871, il
signa la proclamation de ce comité, devenu
maître de Paris, et fut élu, le 26 mars, mem-
bre de la Commune dans le Ille arrondisse-
ment par 8,679 voix. Arnaud fit partie de la
commission des relations extérieures, puis de
celle des services publics, fut délégué en ou-
tre à la mairie du IHe arrondissement et se
signala comme un des membres les plus ar-
dents de la majorité. Il se prononça pour la
loi sur les otages, pour la validation des élec-
tions partielles, quel que fût le nombre des
votants, et pour l'institution d'un comité de
salut public (1er mai). Nommé le premier des
cinq membres qui composèrent ce comité, il
signa les décrets ordonnant la destruction de
li maison de M. Thiers, la suppression des
journaux hostiles à la Commune, ainsi que
les dernières proclamations adressées à la
population. Après l'entrée de l'armée de Ver-
sailles à Paris, ét;mt parvenu à s'échapper,
11 se réfugia en Belgique. Arnaud a été con-
damné par contumace k la peine de mort.
* ARNAUD DE LAR1ÉGE (Frédéric),
homme politique français. — Sous l'Empire,
il se tint longtemps à l'écart de la politique
active, se bornant à publier quelques ouvra-
ges, dans lesquels il se voua à l'œuvre chi-
mérique de concilier la liberté avec l'Eglise.
Loi des élections de 1809 pour le Corps lé-
gislatif, il posa ^a Candidature dans deux
circonscriptions de son département, mais il
échoua. Après la révolution du 4 septem-
bre 1870, M. Arnaud de l'Ariége, qui se trou-
vât a Puis, fut appelé à faire partie do la
commission provisoire chargée de remplacer
le conseil d'Etat, et, aux élections du 5 no-
vembre, G,r>27 électeurs le nommèrent maire
du VII" arrondissement! La fermeté de ses
convictions républicaines lui valut, en outre,
d'être élu un des députés de la Seine à l'As-
semblée nationale le 8 février 1871. Il alla
i i mehe, vota la déchéance de l'Em-
pire, contre les préliminaires de paix, pour
fe i itour de l'A i lenibiée a Paris, pour I i
bi ition des lois d'exil frappant la famille
«i"- Bourbons, contre la validation de l'élec-
tion des princes d'Orléans, pour la proposition
ARNE
Rivet, contre la dissolution des gardes natio-
nales, contre la pétition des évêques, pour le
maintien des traités de commerce, contre
la loi sur la municipalité de Lyon, etc. Le
24 mai 1873, il rit partie des députés qui sou-
tinrent M. Thiers, puis il vota constamment
contre toutes les mesures d'odieuse compres-
sion présentées par le gouvernement de com-
bat, contre le septennat, contribua à la chute
du ministère de Broglie, appuya les proposi-
tions Périer et Maleville, vota la constitution
du 25 février 1875 et se rangea parmi les ad-
versaires de la loi sur l'enseignement supé-
rieur. A diverses reprises, il prit la parole
dans cette Assemblée, notamment le 23 mars
1871, afin d'empêcher la guerre civile d'écla-
ter entre l'Assemblée et Paris, et, le 14 juin
1875, pour combattre les empiétements du
parti clérical et ses menaçantes prétentions.
Lors des élections pour le Sénat, il posa sa
candidature républicaine dans l'Ariége et
fut élu le 30 janvier 1876 par 218 voix. Au
Sénat, comme à l'Assemblée, il est allé siéger
à gauche et il a suivi la même ligne politique
pleine de modération et de fermeté. On doit
à cet homme politique, qui a su se concilier
l'estime de tous, les écrits suivants : Pro'
gramme politique (1849, in-8°); la Papauté
temporelle et la nationalité italienne (1860,
in-8°); l'Indépendance du pape et les droits
des peuples (1860, in-8<»); l'Italie (1864, 2 vol.
in-8-J); la Révolution et l'Eglise (1869, 2 vol.
în-18), son ouvrage capital; la Révolution de
1869 (1869, in-8°), etc.
ARNAUDISTE s. m. (ar-nô-di-ste). Hist.
relig. Disciple d'Arnaud de Villeneuve, le-
quel enseignait l'égalité des deux natures en
Jésus-Christ.
•ARNAULT (Emile-Lucien), poète tragique.
— Il est mort en 1863. Ses Œuvres dramatiques,
avec une notice biographique, ont été réu-
nies et publiées à Paris (1865-1866, 3 vol.
in-go).
* ARNAULT (Lucien), le fondateur de l'Hip-
podrome de Paris. — Il est mort dans cette
ville le 28 octobre 1871.
* ARNAY-LB-DUC, ville de France (Côte-
d'Or), ch.-l. de cant. arrond. et à 34 kilo m.
de Beaune, près de l'Arroux; pop. aggl.,
2,390 hab. — pop. tôt., 2,576 hab. Ruines
d'un ancien prieuré ; jolie promenade de
l'Arquebuse. Fabriques de draps, toiles, ser-
ges, droguets , etc.
Dans la dernière guerre entre la France et
la Prusse, un engagement eut lieu dans le
voisinage d'Arnay-le-Duc et de Bligny-sur-
Ouche. Les troupes commandées par Gari-
baldi soutinrent la lutte à Arnay-le-Duc pen-
dant que le général Cremer opérait du côté de
Bligny . Les Prussiens eurent près de 400 hom-
mes hors de combat, et on leur fit 280 pri-
sonniers. Ricciotti, lils de Garibaldi, se dis-
tingua dans ce combat et fut nommé cheva-
lier de la Légion d'honneur.
ARNÉ, ancienne ville de Béotie, fondée par
une princesse du même nom , et dont les
guerriers assistèrent au siège de Troie, d'a-
près Homère, il Ancienne fontaine d'Areadie.
Suivant la tradition, des bergers, auxquels
Rhéa avait confié Neptune qu'elle venait de
mettre au inonde, conduisaient paître leurs
moutons auprès de cette fontaine, ce qui lui
valut son nom (gr. arnés, mouton).
•ARNÉ, fille d'Eole, roi d'Eolide. — Re-
poussée par son père pour s'être laissé sé-
duire par Neptune, Arné se réfugia à Méta-
ponte, en Lucarne, et mit au monde deux
fils, dont elle appela le premier Eole (le dieu
des vents), du nom du roi d'Eolide, et le se-
cond Beotus, qui fut le fondateur du royaume
de Béotie. Arné est quelquefois appelée An-
tiope.
ARNÉ, princesse athénienne, suivant cer-
tains auteurs la même que Scylla, tille de Ni-
sus, qui trahit son père en faveur de Minos.
ARNED1LLO, bourg d'Espagne, à 28 kilom.
de Calahorra, sur la pente et à la base d'une
haute montagne; 1,200 hab. Etablissement
de bains. « La source principale d'Arnedille,
dit M. Germond de Lavigne, jaillit à la b.ise
de la montagne de la Encinata, du côte de
l'O., à la température de 52<» centigrades.
Elle est immédiatement recueillie dans deux
conduites maçonnées qui la dirigent, l'une
vers les étuves et les réservoirs des bassins,
l'autre vers les buvettes. L'eau minérale
d'Arnedillo appartient aux chlorurées sodi-
ques fortes.
ARNEDO, ville d'Espagne, prov. et à 38
kilom. de Logroûo, à 17 kilom. de Calahorra;
3.500 hab. « Elle est située sur la rive gauche
du Cidacos, dit M. Germond de Lavigne, et
dominée par de hautes montagnes percées
de cavités qui, dit-on, servirent autrefois
d'habitations aux Maures. Le territoire qui
entoure Amedo est fertile et produit des
fruits excellents! ■
ARNËBIE s. f. (ar-né-bl). Bot. Genre de
plantes, de la famille des borraginées. Syii. de
UTHOSPBRM8.
au mi . père de Mégamède, mère des cin-
quaiiteThespiades. n Le inèmequ'Irus, le men-
diant d'Ithaque tue par Ulysse, il Nom d'un
centaure.
ARNËES s. f. pi. (ar-né). Antiq. gr. Jeul
funèbres institués en l'honneur du devm Ar-
nus, tue par Hippotes. Ces jeux étaient cé-
lèbres eu Grèce, surtout à CacédémonOi
ARNÎ
ARNETH (le chevalier Alfred d'), érudit et
historien allemand, né à Vienne en 1819.
M. d'Arneth est devenu vice-directeur dea
archives de l'Etat dans la capitale de l'Au-
triche. Il s'est fait connaître en publiant des
lettres très-curieuses de Marie-Thérèse, de
Marie-Antoinette, de Joseph II, de Moi \
Argenteau. etc. Le premier recueil de lettres
qu'il lit paraître a pour litre : Marie- T
et Marie- Antoinette. Leur correspondant e
pendant les années 1770 a 1780, publiée par
le. chevalier d'Arneth (Vienne, 18C5, in-8«).
Toutes les lettres sont en français ; le titre, la
préface et quelques notes sont seuls en alle-
mand. M. d'Arneth a mis ensuite au jour :
Correspondance de Marie-Thérèse et de Jo-
seph II, augmentée des lettres de Joseph II à
Leopoîd (Vienne, 1867. 2 vol. in-8<>); Marie-
Antoinette. Correspondance secrète entre Ma-
rie-Thérèse et le comte de Mercy-Argenteau,
avec les lettres de Marie-Thérèse et de Ma-
rie- Antoinette >, publiée avec une introduction
et des notes (1874, 3 vol. in-8«).
'ARNHElM.en hollandais Arnhem, ville de
Hollande, eh.-l. de la prov. de Gueldre, sur
la rive droite du Rhin, à quelques kilom. au-
dessous de la bifurcation de l'Yssel, adossée
à une chaîne de collines, à 80 kilom. S.-E.
d'Amsterdam; 36,755 hab. en 1876. La ville
d'Arnheim présente l'aspect de la propreté
accoutumée des villes hollandaises; elle a
un beau quai, Nieuve-Kade, sur le Rhin qui
la borde au S.-O., tandis qu'un canal de
ceinture la couvre du côié de l'E. La beauté
de ses environs est très-vantée, et ils for-
ment, au milieu de la plate et monotone
Hollande, un accident pittoresque, une sorte
d'Eden, auquel l'art a encore ajouté.
— Histoire. « On croit qu'une partie de
l'emplacement actuel de cette ville, dit
M. A.-J. Du Pays, est le même que celui de
la localité désignée sous le nom a'Arenacum
(Tacite), Arenatium (Table de Peutinger),
ou H arenatium (Itinéraire d'Antonin). Elle
fut fortifiée au xme siècle par le duc de
Gueldre, Othon III. Sa position favorable
sur un fleuve y attira de bonne heure le
mouvement commercial : en 1306, des na-
vires chargés de marchandises, au nombre
de 117, appartenant à des habitants de la
ville, remontaient déjà le fleuve à destina-
tion des villes sur le Rhin. Elle prit part à
.la ligue hanséatique. Elle eut beaucoup à
souffrir de la rivalité de deux familles : les
Heekerens et les Bronkhorsts. Plus tard,
des divisions dans la famille des ducs de
Gueldre la firent tomber au pouvoir des ducs
de Bourgogne : un soir (le 10 janvier U65),
Arnould d'Egmont, duc de Gueldre, est en-
levé par son Ûis, Adolphe, qui • le mène
• cinq lieues à pied, sans chausses, et le
■ met au fond d une tour, où il n'y avait
» nulle clarté que par une bien petite lu-
■ carne. » (Comines.) Charles le Téméraire,
duc de Bourgogne, délivra le duc Arnould,
son cousin, et rit enfermer son fils dénaturé.
En 1472, Arnould lui transporte ses droits.
Charles-Quint, héritier des droits de la mai-
son de Bourgogne, soumet la Gueldre et
établit à Ambeim la haute cour de justice
du duché. En 1585, les troupes des états
généraux s'emparent de la ville sur les Es-
pagnols. Un siècle plus tard, en 1672, elle
est prise par les Français ; ils l'abandonnè-
rent en 1674, après en avoir détruit les for-
tifications, qui furent rétablies depuis. Ils y
rentrèrent de nouveau en 1793. Les Prus-
siens la prirent d'assaut en 1813. Ses fortifi-
cations ont été depuis lors démantelées, et
ses remparts ont été transformes eu prome-
nades plantées d'arbres.»
ARMH (Charles-Othon-Louis d') , voya-
feur allemand, ne à Berlin en 1779, mort
ans la même ville en 1861. Lorsqu'il eut ter-
miné ses études aux universités de Halle et
de Gœttingue, il se mît à voyager et visita
successivement l'Allemagne, la Suisse, l'Ita-
lie, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-
Bas. De retour à Berlin, il entra dans la di-
plomatie, rit partie des légations de Stock-
holm et de Londres, puis il devint intendant
des théâtres royaux. Poussé par son goût des
voyages, il reprit à cinquante-six ans te cours
de ses pérégrinations lointaines. Il parut
pour l'Orient, visita la Turquie et la Grèce,
retourna en France, parcourut l'Espagne, la
Sardaigne, la Sicile et se rendit enfin en
Russie. Le roi Frédéric-Guillaume IV l'atta-
cha ensuite à sa personne en qualité de cham-
bellan et de grand éehanson. C'était un
homme aimable, instruit, excellent musicien
et poète agréable. Outre des traductions de
pièces dramatiques étrangères et de quelques
poèmes de Byron, on lui doit un excellent ou-
vrage intitulé : Courtes observations d'un
voyageur rapide (1838-1850, 6 vol. iu-8<>). On
y trouve un récit anime de ses voyages et
des impressions qu'il y avait recueillies.
AHNl.M (Henri-Frédéric, comte d'), homme
d'Etat allemand, né à Werblow en 1791, mort
à Berlin en 1859. Il entra de bonne heure
dans la diplomatie prussienne, fut secrétaire
de légation en Suéde, puis en France et
passa, en 1831, à Bruxelles en qualité de mi-
nistre plénipotentiaire. Dix ans plus tard, le
roi de Prusse lui donna le titre de comte et
l'envoya comme plénipotentiaire à Pans.
Quatre ans après, en 1845, il quitta cette
ville pour aller remplir les mêmes fonctions
en Autriche. Lo comte d'Arniin se trouvait à
ARNI
Vienne lorsque le mouvement insurrection-
nel qui éclata au mois de mai 1848 décida
l'empereur Ferdinand a se retirer à Inspruck.
Il l'accompagna dans cette ville; ma
âpre?, il se démit de ses fonctions et revint
à Berlin. Sous le cabinet Auerswald, qui avait
dû faire des concessions libérales, le comte
d'Arniin, fortement attaché ans idées les plus
réactionnaires, se tint à l'écart. Au mois de
février 1849, il fit partie, comme ministre -les
ail aires étrangères, du ministère ManleutlVl ;
niais, dès le mois de mai suivant, il se
de son portefeuille. En 1851, il alla reprendre
:» Vienne ses anciennes fonctions de mil
plénipotentiaire, qu'il conserva jusqu'en 1858,
époque où le cabinet Manleuffel se retira. De
retour à Berlin, il alla siéger, h la Chambre
des seigneurs, dans les rangs du parti de la
Croix et y vota toutes les mesures de com-
pression. Le roi de Prusse l'avait nommé
membre du conseil privé , chambellan et
grand maître d'hôtel. Il mourut sans h
d'héritier et fut le dernier représentant de la
branche d'Heinriehsdorff- Werblow.
armm (Henri-Alexandre, baron d'), homme
d'Eiat allemand , né en 1798, mort à Dussel-
dorf en 1861. Il fit les campagnes de 1813 et
de 1814 contre Napoléon, puis il termina ses
études à Heidelberg. Etant entré dans la di-
plomatie , il devint successivement chargé
d'affaires de Prusse à Naples, à Darmstadt, et
conseiller référendaire au ministère des af-
faires étrangères à Berlin (1834). Six uns
plus tard, le baron d'Arnim fut accrédité
comme ministre plénipotentiaire à Bruxelles,
où il négocia un traité de commerce. De là
il passa, en 1845, au même titre à Paris, où
il se trouvait lors de la chute de Louis- Phi-
lippe (1848). Dans l'espoir de conjurer l'orage
démocratique qui devenait menaçant de l'au-
tre côté du Rhin, il se rendit à Berlin et
adressa au roi, le 17 mars, un mémoire dans
lequel il l'engageait à faire des réformes li-
bérales. Le lendemain même, une insurrec-
tion éclatait à Berlin. Quelques jours plus
tard, il reçut le portefeuille des affaires étran-
gères, qu'il conserva dans le cabinet Camphau-
seu; mais, peu après, il donna sa démission
et, dans l'émeute du 9 juin, il fut maltraité
par le peuple au moment où il sortait de la
Chambre des députés. Le baron d'Arnim
quitta alors Berlin et alla habiter Francl'ort-
sur-le-Mein, puis Neuwied. Nommé membre
de la Chambre des seigneurs de Prusse en
1849, il y siégea dans les rangs des libéraux
et combattit la politique de réaction à ou-
trance du cabinet Manteuffel. Une brochure
qu'il publia en 1852 lui attira des poursuites.
Dégoûté de la tournure que prenaient les
choses, il renonça à la lutte, se tint à l'écart
et vécut dans la retraite. Il était atteint d'hy-
dropisie lorsque des brûlures qu'il se fit en
prenant un bain d'esprit-de*vin hâtèrent sa
fin. On lui doit plusieurs ouvrages, notam-
ment : Francfort et Berlin (1848); Sur la
question de la médiatisation (1849); Sur la
politique de la contre-révolution (1852), etc.
ARMM (Uarry-Charles-Edouard , comte
d'), diplomate allemand, né à Moitzelzitz (Po-
iii rame) en 1824. Il fit ses études à Greifs-
walde et à Berlin, où il suivit les cours de
l'université, puis il entra dans la diplomatie.
A vingt-deux ans, il épousa une demoiselle
de Prillwitz et, devenu veuf, il se remaria,
en 1857, à la comtesse Adélaïde d'Arnim-
Boytzenbourg. M. d'Arnim avait rempli di-
verses fonctions diplomatiques lorsque M. de
Bismarck, dont il avait gagne les bonnes grâ-
ces, l'envoya comme ministre plénipoten-
tiaire à Rome. Chargé d'établir de bous rap-
ports avec le pape, il fit valoir la liberté
complète dont jouissait l'Eglise catholique en
Prusse, exprima l'espoir que Pie IX établirait
une nonciature à Berlinel signa une conven-
tion postale. Lors de la réunion du concile
du Vatican (décembre 1869), M. d'Arnim fut
très-frappe des conséquences qu'aurait la
proclamation du dogme de l'infaillibilité du
pape. A ce sujet, il adressa à M. de Bismarck
un certain nombre de communications diplo-
matiques, et il envoya à un èvêque allemand
hostile au nouveau dogme un curieux nie-
moire, daté de Rome (17 juin J87u), dans le-
quel il disait : • Le jour ou l'infaillibilité sera
proclamée avec l'assentiment ou la soumis-
sion tacite de l'épiscopat, les gouvernements,
représentants des intérêts politiques et na-
tionaux modernes, entreront dans des rap-
ports passionnés avec l'Eglise... La situation
qu'amènera cet acte, ce n est point la sépa-
ration de l'Eglise et de l'Etat, mais la guerre
entre l'Eglise et l'Etat... La reaction de la so-
ciété politique contre Rome sera si violente
que mémo les gouvernements soi-disant
catholiques seront contraints de suivre la
même voie que les pays dont les souverains
sont protestants. » Le 28 juillet 1870, le roi
de Prusse donna à M. d'Arniin le titre de
i ni de l'entrée des troupes italiennes
a Rome (20 septembre i87u), il se joignit au
corps diplomatique qui se reunit autour de
Pie IX pour lui offrir une sauvegarde, du
reste tout à fait inutile.
L'année .suivante, le comte d'Arnim fut dé-
polir prendre part, comme principal
ministre plénipotentiaire, aux négociations
qui eurent lieu a Francfort pour lu signature
du traité de paix entre lu France et l'Alle-
magne. Comme à cette époque des relations
diplomatiques régulières n'étaient point en-
core rétablies entre les deux pays, M. d'Ar-
ARNI
nîm fut envoyé à Paris avec la mission spé-
ciale d'aplanir les difficultés pendantes et de
traiter directement avec M. Thiers. Ce ne fut
que le 9 janvier 1872 qu'il fut accrédité au-
près du gouvernement français en qualité
d'ambassadeur extraordinaire et plénipoten-
tiaire de l'Allemagne. Quelques mois pins
tard, il se rendit à Rome pour présenter au
pape ses lettres de rappel que les événements
l'avaient empêché de présenter plus tôt.
A cette époque, le comte d'Arnim jou
entièrement de la confiance de M. de Bis-
un irk, :t qui il adressait de fréquents rapports
diplomatiques. Très-hostilo aux idées Libéra
les, il chercha à entraver le gouvernement
de M. Thiers, se montra très-opposé à la
prompte libération du territoire et mari
son hostilité contre le président de la Répu-
blique lorsqu'il vit cet homme d'Etal i
d'atfei mir le seul -
France, le gouvernement républicain. Dans
une curieuse dépêche adressée à M. ri
marek le 6 mai 1872, sur l'état des partis en
France, il écrivait . « Buzuiue pense que
l'Empire est encore assez fort pour reprendre
le pouvoir. Mais il n'est pas facile de diriger
les événements de manière que l'Empire
puisse se remettre en selle. Les bonapartistes
comptent que l'Assemblée arrivera à nommer
un dictateur, Mac-Mahon ou Cissey. Ceux-ci
se sont engagés à faire un appel au peuple
qui, disent les bonapartistes, serait favorable
à Napoléon. Si un dictateur est nommé, les
bonapartistes comptent que nous viendrons à
leur secours en exigeant du dictateur qu'il
nous garantisse la paix. Je crois que nous ne
devons pas repousser les bonapartistes ; Us
ne méditent aucune intrigue contre le pi
gouvernement. Ce sont aussi les seuls qui re-
cherchent ouvertement notre appui, pendant
que les autres fractions évitent toute relation
avec nous et inscrivent le mot» revanche »sur
leur drapeau. ■
Dans d'autres rapports, le comte d'Arnim
se plaignit vivement au prince de Bismarck de
1 accueil peu sympathique qu'il rencontrait
en France, ainsi que tous les Allemands, et
du vide qu'on faisait autour de lui (22 juin
1873). Le même jour, il ajoutait que M. Thiers
« avait donné une nouvelle preuve de son in-
capacité devant l'Assemblée en exposant, à
grand renfort de chiffres fantastiques, des
théories qui ne rencontraient pas un seul
adhèrent, ■ En même temps, il écrivait a
l'empereur Guillaume que le développement
des événements en France, sous la direction
de M. Thiers, pouvait devenir dangereux pour
le principe monarchique en Europe.
M. de Bismarck, qui tenait au maintien de
M. Thiers au pouvoir, comme étant la plus
sûre garantie de l'exécution îles traites avec
l'Allemagne, se vit contrecarrer dans ses vues
par son agent diplomatique a Paris et en l'ut
d'autant plus irrité que M. d'Arnim, au lieu
de soutenir M. Thiers le 24 mai 1873, contri-
bua par son attitude à faciliter le coup d'Etat
parlementaire qui le renversa. Ayant lu un
rapport adressé directement à l'empereur par
M. d'Arnim le 8 juin 1873, M. de Bismarck
écrivit à. ce dernier, le 19 juin suivant, une
lettre dans laquelle il se plaignait amèrement
d'avoir été constamment contrecarré dans
ses vues par son subalterne. ■ Votre action
sur l'esprit de Sa Majesté, lui dit-il, sort des
attributions d'un ambassadeur; elle prend un
caractère ministériel; elle est entrée en ri-
valité avec l'influence légitime du ministre,
elle devient dangereuse pour l'Etat... Votre
Excellence aura compris les difficultés qui
naissent de cet état de choses pour le service
de Sa Majesté, et vous reconnaîtrez les rai-
sons qui motivent la proposition que je fais
à Sa Majesté pour rétablir l'unité et la disci-
pline dans le département des affaires étran-
gères. » Le comte d'Arnim partit aussitôt
pour Berlin; il exprima au chancelier, qui
avait demandé à l'empereur sa destitution, le
regret qu'il éprouvait de tout ce qui s'était
, et celui-ci consentit à lui laisser son
poste d'ambassadeur. M. d'Arnim revint à
Paris, où, au mois de janvier 1874, il lit sot-
tement toute une affaire diplomatique d'un
incident de salon. Des divergences de vues
entre lui et M. de Bismarck au sujet des af-
faires religieuses, la publication dan. le
Presse de Vienne de lettres et d'un rapport
de M. d'Arnim écrits à Rome en 1869, une
lettre écrite par M. d'Arniin au chanoine Dœl
linger le 21 avril 1876, décidèrent enfin M. de
Bismarck à rappeler à B mt di-
plomatique, qui remît ses lettres de cri
au maréchal de Mac-Mahon le 29 avril 1874
et fut remplacé, comme ambassadeur i Pari ,
par le prince de Hohenlohe. Lo comte d'Ar-
nim retourna alors en Prusse, alla habiter à
Carlsbad et écrivit des articles dans la Ga-
zette de Spener do Berlin.
Pendant ce temps, le nouvel ambassadeur
d'Allemagne à Pans, ayant voulu consulter
dans les archives de l'ambassade tes docu-
ments diplomatiques relatifs & la question ro-
maine, B aperçut de l'absence de plusieurs
pièces importantes qui étaient portées au re-
gistre. Des le 8 juin, il les lit réclamer au
ministre des affaires étrangères à Berlin, et
celui-ci Les réclama au ci ml i d'Arnim. Le
comte répondit, lo 19, qu'il avait ces doeu-
. considérée par lut comme n'ayant pas
un caractère ftifl que, puisque lu
ministre en jugeait autrement, il les renver-
rait. Sommé dans une seconde lettre de dé-
clarer s'il ne détenait pas d'autres docu-
ÀRNO
2?3
ments, il répondit qu'il enverrait tout ce
qu'il avait entre les mains et adressa, en effet,
m carton renfermant un c
mais de nouvelles recher-
ùtes à l'ambassade de Paris permirent
irition d'un grand nombre
iments diplomatiques importants,
Ù M. d'Arniin était
ambassadeur. Nouvelle injonction fut faite à
celui-ci de restituer les pièces soustraites.
■ i nini répondit que trois des rapports
le dans
ndre.
Quant aux autres pièces ré ne par-
tie, disait-il, était sa propriété personnelle)
et l'autre avait été égarée il ne savait où.
Eu vertu d'un arrêt du tribunal do Stettin,
le juge d'instruction tit, le 4 octobre 1874,
une perquisition a Nassenheide, dans la dé-
ni are de M. d'Arnim, qui fut arrêté et con-
duit à Berlin, où on l'emprisonna. Cette ar-
restation produisit une .sensation d'autant [lus
vive qu'on mit l'ancien ambassadeur au
absolu, b en qu'il fût très-souffrant. On ne
douta plus que M. d'Arniin ne détint des pa-
piers dont le contenu, s'il était divulgué, corn-
promettrait d'une façon quelconque lo chan-
celier de l'empire, et l'on vit dan
sévérité de sa détention un de ces coups de
force familiers a M. de Bismarck, contre qui
l'opinion publique, d'abord indécise, se tourna
en grande partie. Des médecins ayant con-
statéque M. d'Arnim était très-souffrant, l'ex-
diplomate fut transporté à l'hospice de la
Charité, à Berlin, puis rais en liberté sous
caution le 28 octobre; mais, le 12 novembre,
on l'arrêta de nouveau, et il comparut, le
9 décembre, devant la chambre criminelle du
tribunal de ire instance de Berlin, sous l'in-
culpation d'avoir fait disparaître des docu-
ments de la plus grande importance au point
de vue de la politique do l'empire d'Allema-
gne et des rapports de l'Etat avec les puis-
sances étrangères. Les débats de ce retentis-
sant procès turent peu favorables à l'accusé.
Le 19 décembre, le tribunal reconnut lo comte
d'Arnim t coupable, non de suppression de do-
cuments et de prévarication, mais de délit
commis contre l'ordre public, » et le condamna
à trois mois d'emprisonnement, en déduisant
toutefois le mois correspondant à sa détention
préventive. M. d'Arnim en appela de cette con-
damnation devant la cour d'appel do Berlin
qui, revisant le premier jugement, condamna
l'ancien ambassadeur à neuf mois de prison,
comme convaincu d'avoir fait disparaître avec
préméditation des documents qui lui avaient
été confiés en raison de ses fonctions admi-
nistratives (24 juin 1875). Dans un dernier
appel devant la cour suprême, il ne fut pas
plus heureux. Cette cour confirma, le 20 oc-
tobre suivant, le jugement de la cour d'appel.
M. d'Arnim, qui avait expédie à l'étranger
les documents soustraits, avait lui-même
quitte la Prusse et se trouvait à Vevey lors
de sa dernière condamnation. Se fondant sur
sa mauvaise saute, il adressa à la cour su-
prême une requête demandant un délai pour
se constituer prisonnier. En même temps, il
fit paraître à Zurich, sous le titre do Vorges-
ehiste des Arnim'schen processes (I87â), une
série des pièces qu'il avait gardées, et, à la
fin de cette même année, il publia une bro-
chure intitulée Pro nihiio, qui eut un assez
grand retentissement. Au mois de novem-
bre 1875, il quitta Vevey, se rendit en Italie
et alla habiter Florence. Eu octobre 1876,
d'après une note publiée par divers jour-
naux, la cour suprême fut encore appelée,
nous ne savons trop comment, à reviser en-
core une fois l'affaire du comte d'Arnim, qui
fut condamné à cinq ans de réclusion pour
crime de haute trahison et outrage envers
l'empereur d'Allemagne et le prince de Bis-
marck.
Alt MM (Elisabeth, comtesse o').V. de nou-
veaux, détails au mot Bettina, tome II.
ARNOLD (Samuel), compositeur de musi-
que, ne en Allemagne eu 1739, mort à Lon-
dres en 1802. Il passa de bonne heure en An-
gleterre, y étudia la musique et, dès l'âge de
vingt-trois ans, il fut attai oinpo
siteur au théâtre de len. Il écri-
vit, pour ce théâtre, la musique de h\ Servante
dumoulin. Mais ce qui fonda surtout sa reputa-
i lurent les oratorios de la Ouérison de
S<tuly à'Abîmt l'ant prodigue, de la
Résurrection , ù'Etigah. Docteur en musique,
organiste de la chapelle royale, directeur de
une oe musique, organiste de U'ost-
r, directeur des concerts annuels de
de Saint-Paul, Arnold jouit des pla-
ces les pius lucratives et obtint tous les hon-
neurs, même la sépulture k Wesminster.
ARNOLD (G.), membre de la Commune de
d us le département du Nord ver»
IS40. Apiès avoir été reçu comme boui
I Ecole îles beaux-arts do Lille, il entra comme
sous-iuspecteur dans le service des travaux
d'an bitecture de la ville de Paris. Apres la
ition du 4 septembre 1870, il fut élu ser-
gent-major dans lo 64« bataillon de l.i ^-..rde
nationale, et, après la capitulation, il devint
commandant du même bataillon. H prit part
k l'insurrection du 18 mars 1871, BîgD
affiches du Comité central et parut sur la
butte Montmartre a la tête de sou bataillon.
II échoua aux premières élection-, pour la
I Commune, mais tut nommé aux >econiiesdaos
| le XV1II« arrondissement. Il ne joua toute-
i fois dans la Commune qu'un rôle assez effacé
221
ARNO
et resta un des chefs du Comité central. Il
voulut même, avec l'aide de Rossel, renver-
ser la Commune, qu'il ne trouvait point assez
révolutionnaire ; mais ce projet ayant échoué,
il se tourna contre Rossel. Arrêté peu de
temps après l'entrée à Paris des troupes de
Versailles, il fut traduit devant le 3e conseil
de guerre et condamné a la déportation. Il
est aujourd'hui k Nouméa , où il s'occupe
d'architecture. Un projet d'église ayant été
mis au concours en 1877, Arnold a obtenu
le second prix.
ARNOLD1 (Barthélémy), moine augustin,
né à Usingen vers la fin du xve siècle. C'é-
tait un des philosophes scolastiques les plus
renommés du xvie siècle ; il fut le professeur
de Luther, puis son ami. Toutefois, le réfor-
mateur ne put jamais l'amener à partager
ses idées, et Arnoldi finit même par l'atta-
quer dans son Sermo de sacerdotio, qui sou-
leva tant de controverses à cette époque. En
1526, Arnoldi quitta Erfurt avec tout le
clergé catholique et se retira àWurtzbourg,
d'où il se rendit en 1530 à Augsbourg, au
moment où on y rédigeait la célèbre confes-
sion. Il mourut k Erfurt dans un couvent des
augustins.
ARNONA, ancienne contrée de la Palestine
située au delà du Jourdain. Elle tirait son
nom du torrent l'Arnon.
ARNOSE s. f. (ar-nô-ze). Géol. Roche à
texture grenue, essentiellement composée de
grains de quartz hyalin et de grains de felds-
path de diverses espèces, réunis par un ci-
ment tantôt calcaire et tantôt siliceux,
t — Encycl. Cette roche renferme, comme
parties accessoires, du mica, de l'argile, du
kaolin, etc., et, comme parties acciden-
telles, de la calcédoine, du quartz en vei-
nes et en cristaux, du calcaire spathique,
de la barytine, des pyrites, de la galène, du
chrome oxydé, de l'oxyde de manganèse, etc.
Il y a trois variétés principales d'arnoses :
arnose commune, k grains de quartz hyalin
et grains de feldspath, le quartz dominant;
arnose granitoîde, dans laquelle une certaine
quantité de mica vient s'ajouter au quartz et
au feldspath ; arnose miliaire, dans laquelle
les grains de quartz et de feldspath sont très-
petits.
' ARNOTT (Neïl), médecin anglais. — Il est
mort en mars 1874.
AR.NGUL (Honoré), littérateur français, né
à Limoges eu 1810. Il s'est fait connaître par
un certaiu nombre d'ouvrages, parmi lesquels
nous citerons: Monsieur Marcel ou l'Ami de
la jeunesse (1841, in-12; nouvelle édition re-
vue par A. Humbert, 1860); Lettres sur l'é-
conomie politique (1842, in-8°); Bibliothèque
de la conversation (1842, in-8°), dont la pre-
mière partie, allant de A à INS, a seule
paru ; la Vérité sur l'empereur Nicolas et les
journaux français (1847, in-8<>) ; Histoire des
opérations militaires en Orient (1854, in-8°),
avec Ladimir; Sièges mémorables des Fran-
çais (1855, in-12), avec L.Robert; A Venise/
ou la Femme du doge, drame en cinq actes
(1862, in-8°) ; les Entretiens du Père Pascal
(1875, in-12), etc.
ARNOCLD (Auguste), littérateur et auteur
dramatique, né à Paris en 1803, mort en
1854. 11 se fit connaître par des romans, par
des pièces de théâtre , par des ouvrages
d'histoire, et épousa, en 1845, M11© Plessy,
qui prit dès lors le nom d'Arnould-Plessy et
tul une des plus remarquables comédiennes
du Théâtre-Français. Parmi ses pièces de
théâtre, nous citerons : Y Homme ou masque
de fer (1831), drame en cinq actes et en prose,
avec Fournier; Un secret (1840), draine en
trois actes, avec Fournier; la Fête des fous
(1841), drame en cinq actes, avec Fournier;
la, Maschera (1841), opéra-comique en deux
actes, avec de Wailly ; le sFiancés d'Herbes-
heim (1842), vaudeville eu un acte, avec
Lockroy; le Dérivatif (1842), vaudeville en
un acte ; V Extase (1843), en trois actes, avec
Lockroy; Un amant malheureux (1844), co-
médie en deux actes, avec J. de Wailly; Une
bonne réputation (1845), en un acte-, le Droit
d'aînesse (1845), en un acte, avec Fournier;
Amours et lauriers (1858), en deux actes, avec
Dennery. En dehors du théâtre, il a publié :
Struensée ou la Heine et le favori , roman
(1833, 2 vol. in-8°), avec Fournier; la Mère
1840, in-8<>); Adèle Launaxj (1841, 2 vol.
in-8°); Histoire de la Bastille depuis sa fon-
dation jusqu'à sa destruction (1843-1845, 8 vol.
in-8°), avec Alboise et Marquât; les Jésuites
depuis leur origine jusqu'à nos jours (1815,
2 vol. in-8°), etc.
• ARNOULD - PLESSY (Jeanne Sylvanie
Plessy, veuve Aunould, dite), actrice fran-
çaise. — Au mois do mm la7G, M^e Arnould-
j a quitte le Théâtre- Français et donné
m représentation de retraite, bien qu'elle fût
encore en pleine possession de son beau ta-
lent. Dana sa langue carrière, elle a créé, h la
Comédie-Française ciDquante-troia rôles dans
des pièces nouvelles et joue dans quatre-
vingts reprises. Aucune comédienne, depuis
Mlle Mars, dont elle uvuit reçu les traditions,
n'a joué les rôles d'amoureuse et de grande co-
3uette avec un art aussi achevé; aucu
et ai lie avec autant d'esprit, de finesse et de
grâce, les rôles de CéUmène et d'Araminthe,
où elle excellait h traduire avec une éton-
nante précision les nuances les plus fines et
les plus fuyantes. « Je crains bien, dit M. F.
AROE
Sarcey, que Mme Arnould -Plessy ne soit la
dernière expression d'une tradition désormais
épuisée. Elle emporte en s'en allant un cer-
tain nombre de rôles qui ne trouveront plus
d'interprètes. »
ARNOULD (Jules), médecin français, né à
Salonnes (Meurthe) en 1830. Il s'est fait re-
cevoir docteur en médecine et est devenu
médecin-major de 1" classe, professeur
agrégé au Val-de-Grâce et médecin de l'E-
cole militaire de Saint-Cyr. On lui doit les
ouvrages suivants : la Lèpre kabyle (derma-
tologie africaine) [1862, in-8°]; Origines et af-
finités du typhus d après l'épidémie algérienne
(1868-1871, in-8») ; Hygiène militaire (1872,
in-12); Etude sur la convention de Genève
considérée dans ses principes et son applica-
tion (1873, in-12); De l'alcool considéré comme
source de force et du parti que l'on peut en ti-
rer dans ta pratique de la guerre (1873, in-12);
Essai sur l esprit militaire (1875, in-12), etc.
ARNOCLD (Arthur), littérateur et journa-
liste, né à Dieuze (Meurthe) en 1833. Il est
fils d Edmond-Nicolas Arnould, écrivain dis-
tingué, qui fut professeur de littérature à la
Sorbonne. M. Arnould fit d'excellentes étu-
des à Paris, puis il entra comme employé k
la préfecture de la Seine; mais au bout de
peu de temps, il donna sa démission pour s'a-
donner entièrement à ses goûts littéraires. Il
collabora successivement à la Bévue natio-
nale, dont il devint secrétaire, à la Bévue de
l'instruction publique, k la. France européenne,
k la Presse libre, k l'Opinion nationale, passa,
en 1867, à l'Epoque et fut condamné pour un
article sur les sergents de ville. De plus en
plus hostile à l'Empire, M. Arthur Arnould
accentua son opposition au Charivari, au
Bappel et à la Bèforme, et fut frappé de nou-
velles condamnations pour délits de presse.
Lorsque Henri Rochefort, avec qui il était
lié, fonda la Marseillaise en janvier 1870, il
en devint un des principaux rédacteurs. Après
la suppression de ce journal, il fonda le
Journal du peuple, qui cessa bientôt de pa-
raître. Apres la chute de l'Empire, M. Ar-
thur Arnould devint un des rédacteurs de l'A-
vant-garde, puis sous-bibliothécaire à l'Hô-
tel de ville et adjoint du IVe arrondissement
jusqu'an 5 novembre 1870. Lors des élections
pour l'Assemblée nationale, il obtint, sans
être élu, 64,000 voix dans le département de
la Seine (8 février 1871). Après le mouve-
ment insurrectionnel du 18 mars suivant, il
prit part aux tentatives faites pour empêcher
la guerre civile et appuya le comité de con-
ciliation. Elu, le 26 mars, membre de la Com-
mune dans les IVe et Ville arrondissements
de Paris, il opta pour le premier, fit partie
du comité des relations étrangères, puis de
la commission des subsistances et lut délé-
gué à la mairie du IVe arrondissement. Un
des membres les plus modérés de la Com-
mune, il se prononça constamment contre les
mesures arbitraires et coinpressives, combat-
tit la validation des élections dans lesquelles
le candidat n'avait pas obtenu le quart des
électeurs inscrits, l'établissement d'un comité
de Salut public, le maintien de la mise au se-
cret des prisonniers, les suppressions de jour-
naux, demanda la destitution de Pilotell,
commissaire de police et signa la protes-
tation de la minorité dont les membres ne
prirent presque plus de part aux débats de
la Commune sous la dictature du comité de
Salut public. Après l'entrée des troupes de
Versailles k Paris, M. Arthur Arnould par-
vint à s'échapper et k gagner la Suisse. En
1872, il a été condamue par contumace k la
déportation dans une enceinte fortifiée par un
des conseils de guerre de Versailles. On lui
doit : Contes humoristiques (1857, in-is) ; les
Trois poètes (1859, in-18), recueil de nouvel-
les; Déranger, ses amis, ses ennemis et ses
critiques (1864, 2 vol. in-18) ; la Liberté des
théâtres et l'association des auteurs dramati-
ques (1865, in-8°) \_HiStoire de l inquisition
(1869, in-18), etc.
• ARNOUX (Claude), ingénieur. — Il est
mort en 1866. Avant d'entrer dans le génie
civil en 1815, il avait été élève de l'Ecole
polytechnique (1811-1812) et sous-lieutenant
d'artillerie. Il devint ensuite professeur k l'E-
cole centrale et, après l'invention de ses trains
articules, il fut successivement administra-
teur du chemin de fer de Strasbourg (1842-
1852) et directeur de la Compagnie générale
des voitures parisiennes. C'est k lui qu'on
doit l'invention du système employé pour le
transbordement et le transport des diligences
sur les chemins de fer. Outre l'ouvrage de
lui que nous avons cite, on lui doit : De ta
nécessité d'apporter des économies dans la con-
struction et l'exploitation des chemins de fer
par l'application du système articule perfec-
tionné (1865, iu-8°).
AROCËRE s. f. (a-ro-sè-re). Kntom. Genre
d'insectes , de la famille de scutellériens ,
tribu des pentatomites.
AIlOER, ancienne ville de la Palestine, de
la tribu de Gad, en face de Kubba des Am-
monites, près d un affluent du Jaboe. Jephtô
battit les Ammonites dans son voisinage. Il
une ville de la Palestine, près de
l'Arnon. Primitivement ville frontière des
Amorrhéens, elle fit partie [tins tard de la
tribu de Ruben. Au temps de Jercmie, elle dé-
pendait des Moabites. Il en reste des ruines,
qui portent le nom d'Araayr.
AROM
AROÉDS. surnom sous lequel Bacchus était
adoré k Aroa, en Achaîe.
• AROMADENDRON s. m. — Bot. Genre
de la famille des magnoliacées, tribu des ma*
gnoliées, comprenant une seule espèce, qui
croît à Java.
AROM ATA, ancien nom du cap Goardàfoi,
situé k l'extrémité orientale de l'Afrique.
• AROMATIQUE adj. — Encycl. Chim. On
désigne sous le nom de série aromatique l'en-
semble des corps composés qui ont pour hy-
drocarbures fondamentaux la benzine ou un
de ses homologues, c'est-à-dire un hydrocar-
bure répondant k la formule C«H2" — 6, i_,a
série aromatique renferme des corps qui pré-
sentent dans leur mode de dérivation beau-
coup d'analogie avec ceux qui constituent
la série grasse : ce sont deux séries parallè-
les. Cependant la série aromatique se distin-
gue de la série grasse par son extrême ten-
dance à l'isomérie; une même formule cor-
respond presque toujours, dans la série aro-
matique, à uu plus grand nombre d'isomères
que dans la série grasse.
Les composés aromatiques se distinguent
encore des composés gras en ce que les pre-
miers, quels qu'ils soient, acides, phénols,
aldéhydes, hydrocarbures, etc., peuvent tou-
jours, sous l'influence de l'acide azotique,
échanger une portion de leur hydrogène con-
tre le radical AzO2, en formant des dérivés
de substitution nitrèe; généralement la sub-
stitution porte sur 1, 2 ou 3 atomes d'hydro-
gène. En traitant par l'hydrogène ces com-
posés de substitution nitrée, on obtient des
amides ou des aminés, selon qu'ils dérivent
d'un acide, d'un hydrocarbure ou d'un phé-
nol. Il faut d'ailleurs remarquer que les ami-
des et les aminés ainsi obtenues se distin-
guent nettement par leurs propriétés des
corps analogues que l'on rencontre dans la
série grasse.
Enfin, un dernier caractère fondamental
des composés aromatiques consiste en ce que
presque tous fournissent comme produit ul-
time de leur décomposition la benzine C6H6.
— Théorie des composés aromatiques. M. Ré-
kulé admet que le groupe C6, qui fonctionne
dans U benzine, est un noyau commun à tous
les corps aromatiques. Dans la benzine, les
atomes de carbone ne seraient point reliés
entre eux de la même manière que dans la
série grasse. Chaque atome aurait deux de
ses atomicités saturées par les deux atomi-
cités d'un atome voisin, et une troisième ato-
micité saturée par celle d'un troisième atome.
Dans cette hypothèse, chaque atome de car-
bone moyen conserve une atomicité libre, et
les atomes extrêmes, deux, à moins que la
chaîne ne se ferme, auquel cas il n'eu reste
qu'une même k ces derniers ; le groupe C6 est
donc hexatomique ou octqatomique, suivant
que la chaîne est ouverte ou fermée:
C i
c — c
Il I I I I II
;C = C— c=c — c = c.
Les composés aromatiques les plus nombreux
renferment la chaîne fermée; la chaîne ou-
verte ne se rencontre que dans quelques
corps, tels que l'hydroquinone.
Le groupe C* peut être saturé par six ato-
mes d'hydrogène ou d'un élément monoato-
mique quelconque. Il peut aussi avoir ses six
points a'attache unis k l'un des points d'at-
tacbe d'un élément polyatomique, mais alors
ce dernier entraîne de nouveaux éléments
monoatomiques dans la combinaison, eu for-
mant des chaînes latérales. Vu la disposition
des atomicités libres dans le groupe C*», il
n'est en effet jamais possible que deux d'en-
tre elles soient saturées par un radical dia-
tomique, trois par un radical triatoiuique, etc.
Lorsque le groupe C& est saturé par l'hy-
drogène, ou a la benzine C6H6. Si l'on rem-
place, dans la benzine, l'hydrogène par du
chlore, on obtient des produits où le chlore
est en contact intime avec le charbon qui
l'entoure de toutes parts, ce qui explique la
grande stabilité de ces corps.
Vient-on maintenant k remplacer un H par
une des deux atomicités de l'oxygène, on ob-
tient legroupeC6H6,0, dans lequel l'oxygène,
saturé seulement k demi, fixe H et donne le
phénol C6H5(OH. Des substitutions sembla-
bles pouvant porter sur deux, trois atomes
d'hydrogène, il eu résulte des phénols diato-
miques, comme la pyrocatéchine C6H*(OH)-,
et des phénols triatomiques, comme le phé-
nol pyrogallique c6i i^(oii)3. Les phénols, d'a-
près leur constitution, doivent posséder des
caractères différents do ceux des alcools.
Leur oxhydryle, n'étant en rapport qu'avec
du carbone, doit se rapprocher plus de l'oxhy-
dryle des acides que s'il avait de l'hydro-
gène dans son voisinage. En outre, eotoxhy-
dryle n'ayant pas d'hydrogène auprès de lui,
ii n'est pas possible de remplacer H* part)
dans son voisinage et de transformer le phé-
nol en un aoide. De même que l'on peut sa-
turer une ou plusieurs atomicités du groupe
C6 par une des atomicités de l'oxygène ou de
l'uu de ses congéueres, de même aussi IMi
peut les saturer pur une atomicité de l'azote
et du phosphore. Dans ce dernier cas, cha-
que atome d'azote entraîne l'addition de deux
atomes d'hydrogène, et l'on obtient des uni-
AROM
moniaques composées, qui sont aux ammo-
niaques alcooliques ce que les phénols sont
aux alcools. C'est ainsi que l'on peut dériver
de la benzine C6H6 l'aniline ou amido-ben-
zine C6H&,AzH*, la dyphénylène-diamine et
son isomère le diamidobenzol
(CW)» j £§•
et la triamidobenzine C6H3(AzH2)3.
Enfin le carbone peut, comme l'oxygène et
l'azote , saturer par une de ses atomicités
l'une des atomicités du groupe C6 et entraî-
ner avec lui trois atomes d'hydrogène, en
formant ainsi une chaîne latérale. Les pre-
duits résultant de ces substitutions renfer-
ment »CHâ de plus que la benzine et sont des
homologues de ces corps. On comprend d'ail-
leurs ici la possibilité d'un grand nombre d'i-
somères, car il ne saurait être indiffèrent de
remplacer dans la benzine H2 par 2CH3, ou
H par C2H5, etc.
Le toluène, le xylène et son isomère l'é-
thyl-benzine, le cumène, le cymène et l'a-
myl-benzine de MM. Fittig et Tollens résul-
tent de l'espèce de substitution dont nous
parlons. On a en effet
C6H6,C7H8
Benzine.
C6HB,CH3,C8H">
Toluène.
= C6H*(CH3)2 = C6H5.C2H5
Xylène. Ethjl-benzine.
Les hydrocarbures CnH2,1"r"1 peuvent donc
donner naissance k des homologues de la ben-
zine en se substituant k l'hydrogène en qualité
de chaînes latérales plus ou moins nombreuses
ou plus ou moins longues. Il en résulte un
nombre d'isomères qui croît avec chaque
terme de la série. On conçoit, en effet, qu'il
ne puisse exister qu'une seule benzine et
qu'un seul toluène, mais qu'il puisse exister
deux xylènes, trois cumènes, quatre eymè*
nés, et ainsi de suite. Si nous examinons
maintenant comment le chlore, l'oxygène et
l'azote peuvent se substituer k l'hydrogène
dans les homologues de la benzine, nous se-
rons frappés de ce fait que chacun de ces
hydrocarbures pourra fournir par substitu-
tion plusieurs composés isomères.
Prenons, par exemple, le toluène C6H5,CH3
et soumettons ce corps k l'action du chlore.
Nous pourrons substituer un atome de chlore
k un atome d'hydrogène dans le groupe phé-
nyle CSHB ou dans le groupe méthyle CH3,
d'où les deux isomères
C6H*C1,CH3 et ceHB.CHSCl.
Le premier de ces corps est le toluène chloré,
le second est le chlorure de benzyle. De
même, en substituant Cl* à H2, nous aurons
trois isomères : le chlorobenzol C6H5,CHC1*,
le chlorure de benzyle chloré CfiH*Cl,CH2Cl
et le toluène bichloré CWCl^CH».
On voit k la seule inspection de ces formu-
les que le chlore substitué dans la chaîne la-
térale CH3 doit avoir des caractères analo-
gues k ceux qu'il a dans les chlorures alcoo-
liques et être facilement reraplaçable, tandis
que le chlore qui se trouve dans la chaîne
principale doit jouir des mêmes propriétés
que dans la benzine chlorée et être, par con-
séquent, très-difficilement remplaçante.
De même que la substitution du chlore h
l'hydrogène dans le toluène peut donner nais-
sance k plusieurs produits isomères, de même
nous devrons retrouver des isomères sem-
blables dans les corps résultant de la substi-
tution de l'oxhydryle OH ou de l'umidogène
AzH2 k l'hydrogène. Ainsi, en partant tou-
jours du toluène, nous pourrons avoir : le
crésylol C6H*OH,CHa et l'alcool benzylique
C6Hfc,CH*,OH, loreine C6H3(OH)* et la sali-
geniue <j6H*(ÙH),CHMOH). Dans le composé
C8HS,CH*,0H, l'oxhydryle ayaut 2H dans
son voisinage aura des propriétés semblables
à celles qu'il possède dans les alcools gras, et
le produit sera un alcool véritable primaire,
l'alcool benzylique. Dans le compose
C6HHOH)CH3,
au contraire, l'oxhydryle étant entouré de
carbone, comme dans le phénol, aura des
propriétés phéniques, et ce corps sera uu ho-
mologue du phénol, le phénol crésylique ou
crésylol. De même, le corps C6H3,CH(OH)>
serait un glycol s'il existait. Le compose
C«H*(OH),CH2(OH)(
la saligénine, possède un oxhydrylô alcooli-
que et un oxhydryle phénique. C est un gly-
copbénol. Enfin 1 orciue tW(OH)2,CH3 est
uu phénol diatomique.
En substituant une ou deux fois le groupe
amidogène Azll3 k 11 dans le toluène, nous
pourrons avoir de même la toluidine
C6H*,A2H*,CH3,
la bonzy lamine C*H*,CHs,AsH*,la toluylène-
diamîne C6Hs(AeH*)>,CH*, la bensylène-dia-
iiuiie C6HB,CH(AlHs)' et la toluylene-benzy-
lène-diamme
CW(AzH*),CHï(AzUS),
ces deux dernières inconnues.
— Isomérie dans les acides monoatomiques.
La théorie de M. Kékulé rend compte de l'i-
somérie dans les acides, comme elle rend
Compte do l'isomérie dans les phénols. La-
eide beniolque résulte de la substitution de
O" k 11* dans l'alcool benzylique et ne peut
pas. avoir d'isomères. 11 n'eu est, plus ainsi de
AROM
l'acide toluique. Do même qu'il y a deux xy-
lènes, la dimélbyt-benzine
C«H*
CH3
CHS
et l'éthyl-bpnzine C6H5,C2II5, on conçoit
comme iios^ibies deux alcools, deux aldéhy-
des et deux acides, dérivés les uns du pre-
mier, les autres du second de ces hydrocar-
bures. De fait, on connaît l'acide toluique
C02H
C«H*
CH3
- 1 l'acide «-toluique C«HS,CW»02H. A cha-
cun de ces acides correspond une ald
et l'on connaît l'alcool qui correspond au pre-
mier d'entre eux.
— Isomêrie dans les acides diatomiques et
monobasiques. Parmi ces acides , on retrou-
vera d'abord les cas d'isomérie qui ont été
trouvés dans les acides monoatoiniques. Ainsi
aux deux acides toluiques
et C6[15,C2H-02H doivent correspondre deux
acides diatomiques
C6H30H J ££*H
et C6HHOH),C2H202II. Mais, en outre, nous
rencontrons pour chacun de ces acides des
cas d'isomérie nouveaux résultant de ce que
l'oxhydryle non acide peut être alcoolique ou
phonique. Ainsi chacun des deux acides oxy-
toluiques dont nous venons d'écrire les for-
mules peut avoir un isomère. Par exemple,
l'acide oxytolmque
C6H3(OH) j £°3H
aura pour isomère le corps
CW
CO*H
/ I 112,0H
et l'acide oxy-a-toluique CW(OH),C'H202II
aura pour isomère C6H6,C2H(OH)<)-II.
L'acide salieylique, l'acide phlorétique et
l'acide thyiuotique renferment, comme l'acide
crésotique, un oxhydryle phénique. L'acide
formobenzoïiiqtie n a aucun homologue connu
jusqu'à ce jour.
Enfin, étant donné un acide diutomique et
monobasique renfermant un oxhydryle phé-
nique et un nombre de chaînes latérales dé-
terminé, on peut, croire que sa formule ap-
partiendra à plusieurs isomères dont L'isomérie
sera due à la position relative que les diver-
gea chaînes latérales affectent entre elles. En
représentant la benzine par la formule de
structure
Il U
C = C
I1C
CH,
C
li
- c
H
on pré\
oit l'existence
de trois acides oxyben-
foîques
qui seront,
H
1
(J
11
1
= 0
oll — C
c-
C
H
— c
II
OH
i
H
1
C
1
= C
/
11 - U
c -
- CO»H
*
1
H
-c
H
et
11
1
C =
Oll
1
u
nu
c-
-Ct)2|I.
c -
II
- C
II
De fait, on connaît trois acides répondant
à In formule C71 16< >** : l'acide salieylique , l'a-
cide oxybenzolque et l'acide parnoxyl
que, auxquels correspondenttrois aci
dobenzoïques, trois acides nitrobenzol
probablement trois acides chlo
is ères.
Ce qui prouve que cette ex;
exacte, c'est que l'on connaît des produits de
substitution de la benzine qui sont isomères
entre eux suivant qu'ils ont èl
rectement par l'action du brome sur
sine, ou indirectement pat des bro-
mures de phosphore sur les pi b
Enfin, la position relative des groupe
explique l'isomérie des nci
biba iques tels que l'acide phtalique etVacide
tel ephtalique.
— Mode de formation des composas aroma-
N'ius ne nous arrêter | ts sur la
synthèse des hydrocarbures, eut' il n'y a rien
la de spécial a la série aromatiq>
occuperons seulement du mode de I
des alcools, des phénols, des acides et des
ammoniaques aromatiques. Encore, parmi les
procédés que nous il i
de i ôté ceux qui , i série
grasse,
«Iirn.ÉMKST
AROU
lo Mode de formation des alcools aroma~
tiques, a. Ces alcools ont été obtenus au
moyen des hydrocai bures fondamentaux. On
substitue un atome de chlore à un atome
d'hydrogène dans ces corps en opérant a
chaud. Dans ces conditions, le métalloïde se
rixe dans la chaîne latérale, tandis qu'à froid
il se fixe dans la chaîne centrale et ne
pas d'alcool. Une fois le produit de substitu-
tion obtenu, on le chauffe avec une solution
alcoolique d'acétate de potassium qui lo trans-
forme en un éther acétique, et cet éther sa-
ponifié fournit l'alcool que l'on cherche.
8. On obtient encore les alcools aromati-
ques en fixant de l'hydrogène sur les aldé-
hydes correspondantes. Cette fixation d'hy-
: e peut s'opérer au moyen de l'hydro-
gène naissant, développé au moyen de l'a-
une de sodium, comme dans la série
grasse; mais elle peut aussi s'opérer par un
autre procédé qui appartient exclusivement
ii la série aromatique, et qui consiste k sou-
mettre les aldéhydes à l'action d'une solution
alcoolique de potasse. Il se forme un sel de
pota en même temps que l'alcool cherché :
2C"I130,1I f IIOK
AMéh^tle ben- P I
zoïque,
= t îH50,OK -f C'ITO
Benzoate de Alcool
potassium. benzylique.
20 Mode de formation des phénols. Les
diverses méthodes synthétiques qui fournis-
sent les phénols ont été décrites au mot PHÉ-
NOL. V. ce mot, au tome XII du Grand Die-
tioimaire.
30 Mode de formation des acides aroma-
tiques. Ces acides se produisent comme les
gras lorsqu'on oxyde les aldéhydes ou
les alcools correspondants ; lorsqu'on fait
agir l'oxychlorure de carbone sur un hydro-
carbure homologue de la benzine et qu'on
décompose par l'eau le chlorure acide formé ;
ou encore lorsqu'on soumet des acides moins
hydrogénés à l'action de l'hydrogène nais-
sant. C'est ainsi que l'acide cinnamïque
CW02
se transforme en acide phényl-propionique
C9in<>o2.
4U Mode de formation des aminoniaques
aromatiques. Les ammoniaques alcooliques se
produisent comme dans les autres séi ;
l'action de l'ammoniaque sur les étbers sim-
ples. Les ammoniaques phéniques prennent
naissance lorsqu'on réduit par l'hydrogène
naissant ou par l'acide sulfhydrique les hy-
11 bures nitrés. Ces derniers, sous 1 in-
fluence des oxydants, se transforment en
aminés beaucoup plus compliquées, dont les
sels ont la singulière propriété de jouer le
i ôle du matières colorantes d'une grande
ince.
Les groupes de corps dont nous venons de
passer en revue les principaux inodes de for-
malion sont les seuls qui se prêtent à une
sembl ible étu le. En dehors d'eux, il ne reste
que des substances isolées, qui ne peuvent être
étudiées que dans des articles spéciaux que le
lecteur trouvera à leur ordre alphabétique.
ARONCES, ancien peuple d'Italie, qui ha-
bitait une partie du Latium.
ARONIG s. m. (a-ro-nik). Bot. Genre de
mx, formé avec quelques esp ces de
doronics, et intermédiaire entre ce genre et
ire arnica.
AROTON s. m. (a-ro-tou). Bot. Section du
genre croton, d'après Necker.
AROTRERATES. V. Artabri, dans ce Sup-
plément.
AROUNA s. m. (a-rou-na). Bot. Genre do
piaules, de la famille des légumineuses. Il
Syn. de dtalion.
AROUNIMIATÎ, fille de Kardama et épouse
de Vnçichta, dans la mythologie indouo. Elle
est considérée comme un modèle do la fidé-
lité cou
• AROUX (Eugène), littérateur et homme
politique. — Il était depuis quinze ans b
dans sa ville natale, ou il faisait une vive
opposition au gouvernement des Bourbons,
te, après la révolution de juillet 1830,
il fut nommé procureur du roi. Deux ans
p us tard, il fut destitué pour avoir l'ail ju-
piir le tribunal de Rouen, conformément
.no au-
torité constituée dans une cérémonie
■ était illégale, comme tendant à éta-
>.. '.I. A roui, qui avait
ramé a Diepi ■-, en 1831, membre de la
bre des députés, siégea dans le: i
de l'opposition et rentra
on 1837. A partir de ce moment, il s'adonna
,
■ i raducti en vers des
Amours des anges do T. Moore (1829), du
Paradis perdu de Milton (1842), de la Divine
comédie de Dante (1842) et une traduction
de i Histoire universelle de C. Canlù (1843-
l8âo, 2 vol. in-s°),avec Leopardî, en lui doit :
hérétique, socialiste et révolutionnaire
(1853, in 8°), ouvrage très-curieux: H
de Dante démontrée par i'mncesca de Ilimini
(1857, in-8°); Preuves de l'hérésie de Dante
(1857, in-8°); Clef de la comédie anticatholi-
que de Dante Atinhieri, pasteur de t'a
(1856,
in-80); les Mystères de la c/<eva!-rie et de
l'amour platonique au moyen âge (1858, <n-80).
ARR.\
ARPAGES s. m. pi. (ar-pa-j*1). Nom sousle-
?uel on désignait, chez les anciens, les en-
ants morts au berceau. A l'origine de la ré-
publique, on n>.' faisait point de funérailles
aux enfants dé r- tés qu 1 pies jours après leur
naissance; par la suite, on brûla les corps
des enfants décèdes après quarante jours.
Chez les Grecs, leurs funérailles étaient cé-
^ au lever de l'aur
* ARPAJON , ville de France (Seîne-et-
Oise), ch.-l. de arrond. et à 35 ki-
lom. de Corbeil, station du chemin de fer
de Paris à Orléans; pop. aggl*] 2,700 hab. —
pop. tôt., 2.S22 h il>. Bel hôtel de villo; salle
d'asile modèle. Jusqu'en 1720, Arpajon avait
porté le nom de Châtres, qui fut changé quand
elle fut marquisat en faveur de
Louis de Sévérac.
•ARPAJON, village do France (Cantal),
cant., arrond. et à 3 kilom. d'Aurillac ; pop.
aggl., 894 hab.— pop. tôt., 2,106 hab. Eglise
■ .
ARPÉDONAPTE s. m. (ar-pé-do-na-pte).
Nom que portaient les prêtres égyptiens.
Suivant Jablonski, ce nom est composé de
trois mots coptes, qui signifient appartenant
à l'ordre des savants.
ARPHAl) , ancienne ville de Palestine.
V. Aram, dans ce Supplément.
ARPIIAS VCÉENS, ancien peuple d'Asie, que
les rois d'Assyrie envoyèrent habiter la Sa-
marie, à la place des Israélites transj
au delà de l'Euphrate.
ARPI, ancienne ville d'Italie, dans l'Apu-
lie, bâtie, dit-on, par Diomêde après la prise
de Troie. Ello porta d'ab i \Argos
Bippium, puis celui ù'Ariiyrippe. Elle était
située près de l'emplacement occupé aujour-
d'hui par Foggia, dans la Capitanate.
ARPI 1 , ancien peuple de la basse Mysie
(Bulgarie), que Ptolénve place le long de la
côte depuis l embouchure de l'Ister (Danube)
jusqu'à l'embouchure du Bosphore, et s'éten-
dunt dans les terres jusqu'au Hierasus(Pruth).
Leur capitale était Arpis.
ARPINUM, nom latin d'ARPiNO, ville d'Ita-
lie. V. Arpino. au t. Icrdu Grand Dictionnaire.
ARPIS, ancienne ville située sur les bords
du Pont-Euxin (mer Noire), capitale des
Arpii.
AROJiEVNES, ville de Belgique, prov.de
Hainaut, arrond. et à 30 kilom. de Charleroi ;
2,182 hab. L'extraction de pierres ble
la fabrication de la chaux sont les princi-
pales industries du pays.
ARQUERITE s. f. (ar-keri-te — ù'Arqueros,
nom de lieu). Amalgame d'argent, Agl2Hg,
qu'on trouve en masses cristallisées dans Ta
calcite d'Arqueros, près de Coquimbo (Chili).
'ARQUES, bourg de France (Pas-de
lais), cant.. arrond. et à 3 kilom. de Saînt-
ur l'An; pop. aggl., 3,594 hab. — pop.
tôt., 4,080 hab.
ARQUIJAS, gorges de montagnes d'Espa-
gne, \ i ■
i la ville de Zuniga. Cet endroit est «é-
lebre par deux combats qui y furent livrés,
en 1835 et 1836, entre les carlistes et les
christ; ;
ARRACHE -POMMES -DE -TERRE s. m.
(de arracher, et de pomme de terre). Espèce de
:use, a laquelle on attelle un ou
deux chevaux, et ave laquelle on arrache
les pommes de terre. Cette machine so com-
pose d'un eSSieU p i roues, dans
lequel sont implantés de petits s^cs ou dents
qui entrent dans la terre et enlèvent les
tubercules. Il PI. des àrrachk-pommus-dk-
tkrri-:.
ARRACHION ou ARRICIUON, fameux ath-
ii se signala dans les jeux Ôlynt;
Il avait terrassé tous ses
un seul qui, ayant en nu do mm pu,
ira qu'il ne pouvait plus combattre. Ar-
rachion cessa de-, lors de lo pousser et de se
.. ■ ■
ait de cette négligence, lo prij
; ■ i : la. i >es Eléens, témoins de
cette perfidie, adjugèrent lo prix au
ichion et le couronnèrent de lauriers
et do cyprès.
ARRAISONNEMENT s. m. (a-rè-zo-ne-man
— rad. raison). Action d'arraisonner un na-
vire, do lui demander des i
■
d'en faire l'in i point do vue sani-
taire ou dons tout autre but.
* ARRAS, ville de France, ch.-l. du
i
on, qui
traverse la ville et s'y divise en plu
, 21,447 hub. — pop. tôt.,
27,329 hab. I u nt contient 10 can-
tons, 211 coi hab. Comme
nous l'avons dit à ■ ARRAS, au
tome I«f du Grand Dictionnaire, p. 6S.:
I .
• iiit Ni-
Ville haute
lit l'auteur à'Arras
et ses monuments, i
renient consti lil ■
i Is souterrains vu
boves, et que l'on t:
ves. t' "t d -s
carrières d'où ont les
ARRE
2?S
qui ont servi aux constructions. En •
i terrains sont sans voûtes et soutenus
. piliers taillés dans la e:
- nient offrent de magnw,
'faites Successives). En
•rvaient de refuge pour
et même pour les habitant.
i* ces souterrains s'étendent au loin
et formaient une espèce de labyrinthe.
jourd'hui, les habitants ont clos de mars
onviennent. > Les rues
d'Aï ras sont étroites et tortueuses; dans la
Cite et la Ville haute, quelques-unes sont
l'oides. Fabrieation et raffinerie de
Je betterave, d'huile d'oeillette
colza, de chicorée, d'essence d*i cl
savon, de poteries de terre, de pipes, do
bas au métier et de dentelles dites valen-
cienues ; fonderies , ateliers d'iustm i
aratoires. Commerce d'andouillettes et de
pams d'épice, bestiaux, grains et graines.
Outre le Jardin botanique, il existe à Arras
une promenade plantée d'ormes et de til-
leuls, dite promenade des Allées.
— Histoire. Primitivement appelée Ne-
metocenna ou Nemetacumt et capitale des
Atrébates, Arras subit le sort du reste de la
Gaule, « Au rv° sièce, dit M. Ad. JoaDne, les
étoffes et les tapisseries d'Arras étaient déjà,
célèbres, ainsi que le témoigne un passage
de saint Jérôme, c La république est-elle en
■ danger de périr si la laine vient a lui
ier? i s'écriait l'empereur Galieu à la
nouvelle d'une insurrection des G
ec la supériorité des couleurs de ces
et de ces tapisseries étaient atti
;i 1 ii ige de la garance, qui croissait eu
abondance sur le territoire d'Arras, et à
loi des eaux du Crinchon, aujourd'hui
ruisseau fétide qui déshonore la ville. Plu-
sieurs des tapisseries d'Arras se voient en-
i s la cathédrale de Beauvais et à la
-Dieu, en Auvergne ; il en ex;
grand a 'Liigleterre, dans les châ-
teaux princiers des principaux lords, et
l'une de ces œuvres inaguitiques, les Us-
tailles d'Alexandre, donnée par le du
Bourgogne, Philippe le Bon, au sultan Baja-
zet, fait l'ornement du sérail de Constanti-
nople. » Mais la fabrication de ces cé-
tapisseries, qui donna tant d '•■
Arras sous la domination romaine et pendant
le moyen âge, y est aujourd'hui totalement
abandonnée. Dî , ine, piètre grec, y prêcha
l'Evangile au iv° siècle, Son::- Clovis, saint
W.i i t y établit un siège épi.scopal ; elle fut
:e par les Normands vers la lin du
xi© siècle, prise successivement par Charles
le s m le, par Lothaire et par Hugues Ca-
pet: an xuo siècle, elle eut à souffrir de
sous le nom de mal des
ardents. Cette ville suivit, ensuite les di-
for tunes de l'Artois, dent elle était
la capitale : en 1421, le duc de Bourgogne,
Philippe le Bon, y lit une entrée solen..
XI obligea -a fille de Charles le Té-
. Marie de Bourgogne, k lui remettre
les clefs de la ville. En 1490, une tr.
livra Aiias a l'empereur MaXimdieil. Une
■ as \ remplit
le wie s.eelo. En 1G40, le maréchal
'en empara et la replaça s
ition du roi de France. Assiégée par
agnolseu 1654, elle fut délivrée par
Turenne.
ARRACLT (Henri), chimiste fiançais, né à
Joigny en 1804. Il lit ses études à Paris et
s'adonna à des travaux scientifiques, Ce fut
lui qui, le premier, eut l'idée do demander,
dans une brochure, la neutralisation e
buïanceS sur les champs de bataille, i
ïui adoptée par tes membres de la convention
: ationale do Qem ve. Ayant
tvénients que présente, au point de vue
publique, l'existence do
très de population, il re-
sous l'Empire la fermet re des
de Paris -'t préconisa avec -valeur la
[a journée du 31 octobre
i i gouvernement de la Défense nomma
M. Arrault maire du XVIHa arn
:s; mais il dut se retirer, I
.u 5 novembre suivant, devant M. Cle-
IU, qui fut élu ni
j lillet 1871. les «le
■ lioisi-
rent p" i :U conseil m
m partie des
. ^ réélu au*
I . !'
le Cultivateu.
sur /-■ pe> ;
du matériel des ambulances volantes
La cou I
■
c, de médecine et de se~
cours (1865, in- 18)
"ARREAU, bourg de France (H
de cant., ai ;ù ki-
, pop. aggl.,
1,335 hab. — pop. lot., 1,343 li
■
Intc-
:ecle.
ARREST S. m. ( i
27 juin 18T.1 par l'a; •! q"',
99
226
ARRI
depuis lors, n'a cessé d'appeler l'attention des
astronomes. Deux retours sur trois ont été
très-bien constatés; si Ion parvient à bien
l'observer en 1877, on pourra obtenir une
détermination exacte de la masse de Jupiter,
car la comète a passé très-près de cette pla-
nète entre 1858 et 1864, et, de la déviation
que Jupiter aura fait subir à la comète, on
déduira la masse, assez mal connue jusqu'ici,
de la plus grosse planète de notre système
solaire.
MM. d'Arrest et Yvon Villarceau, dès le
milieu du mois d'août 1851, reconnurent cha-
cun de leur côté que la comète avait un mou-
vement elliptique très-prononcé; bientôt la
durée de sa révolution put être fixée à près
de six ans et demi et son retour suivant an-
nonce pour la fin de 1857. A l'aide ne l'éphê-
méride de M. Yvon Villarceau, M. Mac-Lear,
du Cap de Bonne-Espérance, observa la co-
mète et constata une grande concordance
entre sa position réelle dans le ciel et celle
qu'on lui avait assignée par les calculs.
Par les observations de 1851 et celles de
1857-1858, M. Yvon Villarceau a déterminé
les éléments de cette comète avec une préci-
sion assez grande pour pouvoir tenir compte
des perturbations et construire uue éphémé-
ride qui, lors du retour de 1864, aurait pu être
Comparée aux observations si des circonstan-
ces défavorables, d'ailleurs prévues, n'avaient
pas empêché de la retrouver.
M. Villarceau, entraîné vers d'autres re-
cherches, ayant abandonne ce travail, il a
été repris , avec son consentement , par
M. Leveau. Cet astronome a calculé l'orbite
de la comète en tenant compte des pertur-
bations de Jupiter, Saturne, Mars, Vénus et
la Terre. Il a pu déterminer de nouveau les
éléments de la comète et fixer sa position
dans le ciel pour le prochain retour en 1877.
* ARRÊT s. m. — Encycl. Chasse. Dès que
le chien a reconnu la présence du gibier, il
doit rester dans une complète immobilité
jusqu'à l'arrivée de son maître, à moins que
la pièce ne soit éloignée ou qu elle ne mar-
che, car, dans ce cas, le chien doit suivre le
gibier en se traînant sur le ventre. Nous
uvons dit comment on doit procéder pour
dresser le chien d'arrêt , au mot chien ,
tome IV du Grand Dictionnaire, page 88.
* ARRÊTÉ s. m. — Encycl. Comptab. Ar-
rêté de compte. En général, ['arrêté de compte
peut être fait à la suite du compte même ou
par acte séparé ; cependant, celui qui a pour
objet le compte rendu par un tuteur à son
pupille ne peut avoir lieu qu'après un délai
de dix jours. L'arrêté de compte peut être
fait sous seing privé, mais il doit être fait
en double. Il dégage le comptable de toute
responsabilité; toutefois, les parties ont tou-
jours le droit de rectifier les erreurs quand
elles peuvent lesétablir par des preuves ma-
nifestes, droit qui, d'ailleurs, est presque tou-
jours réservé par la mention ■ sauf erreur ou
omission, » par laquelle on termine ['arrêté
de compte; mais le droit subsisterait, même
en l'absence de cette mention.
ARRHAPHIQUE adj. (ar-ra-fi-ke — de a
pnv., et ou gr. raphéj couture). £>e dit d'un
système de reliure sans coutures. V. reliure,
au tome XIII du Grand Dictionnaire, page 914.
ARRHÉNOTOCIE s. f. (ar-ié-no-to-si).
V. akhknotokie, au tome I«r du Grand Dic-
tionnaire.
ARRHIPHÉ, nymphe d'une grande beauté,
une des compagnes de Diane. Poursuivit- par
Tinolus, roi de Lydie, auquel elle avait in-
spire un violent amour, elle se réfugia dans
le temple de Diane, mais n'en fut pas moins
outragée et mourut de désespoir.
ARR1ION, fils de Ulymène, roi d'Oroho-
mene. Il Kila d'Eryinanthe et père de Psophis.
ARRIHAS (Paul-Antoine), homme d'Etat
espagnol, né en 1771, mort a Colombes, près
de Pans, en 1828. Des l'âge de dix-neuf ans,
il obtint, au concours, une chaire de physique
à l'université de Valladolid. Il professa en-
suite le droit et devint avocat près la chan-
cellerie de Valladolid. A trente-deux ans, il
était procureur gênerai près la cour de
.. trente-neuf, sous le roi Jo epfa
Bonaparte, il entrait au conseil d'Etat et
tit presque aussitôt ministre do lu jus-
. Après les événements do
1814, il s-- réfugia eu France.
ARRIÈRE-CAVITÉS, f. (a-rie-re-ka-vi-le).
Anat. Cavité qui se forme en arrière du pé-
ritoine, ou celle qui se trouve en arrière des
fosses nasales, n PI. akrikre-cavitks.
"ARR1GHI 1>E CASANOVA (Louis-Honoré-
, duc «le Padoue.— Ancien
membi dans Seine-
et-Oise, il fut nommé ministre de l'intérieur
;iu mom atoùé t'itali
1859). A ce titre, il signa Le décret tl ui
du 15 ftOÛt .suivant et lit mm - des RVerÛS-
*. journaux. Il n'en fallut
i , . davantage pour qu'on vit dans le duc
de l'a loue un partisan d
Oo Ignorait alors que, i 8 juin précédent, il
avait adressé aux préfets une circulais
coutideutielle, relativement aux mesures à
prendre dans le cas où un événement gruve
amènerait la transmission du pouvoir au
pi ince Impérial. Dan i cette circulaire, il or-
donnait do dresser des listes d
compi enant ■ tous les hc ereux,
républicains! orléanistes et légitim
ARRO
catégories d'opinion ; • de faire exercer une
surveillance sur les personnes inscrites sur
ces listes et d'avoir des mandats tout prêts
afin de faire opérer sans perte de temps les
arrestations. Bien qu'il eût prouvé par là
combien il était disposé à gouverner selon
les traditions bonapartistes, le duc de Pa-
doue se montra tellement insuffisant, qu'il
dut céder son portefeuille à M. Billault le
l«r novembre 1859. Comme fiche de con-
solation, on lui donna la grand'croix de
la Légion d'honneur. A partir de ce mo-
ment, il se borna à siéger au Sénat sans
faire parler de lui jusqu'à la fin de l'Empire.
Rendu à la vie privée après le 4 septembre
1870, il vécut quelque temps dans la retraite,
puis il devint un des membres les plus actifs
du parti bonapartiste et un des directeurs du
fameux comité de l'Appel au peuple. Après
la chute de M. Thiers,le ministère de l'ordre
moral s'empressa de nommer maire de la
commune de Courson-d'Aunay ie duc de Pa-
doue, qui était en outre membre du conseil
général de Seine-et-Oise. Lors de la grande
manifestation bonapartiste de Chiselhurst, le
16 mars 1874, ce fut l'ex-ministre qui se char-
gea de lire, au nom des fidèles du parti, un
compliment au jeune Louis Bonaparte, lequel
lui répondit par un discours-manifeste, rédigé,
dit-on, par M. Ronher. A la suite de cette ma-
nifestation, le préfet Limbourg suspendit de
ses fonctions d9 maire le duc de Padoue
(18 mars). Une élection complémentaire ayant
eu lieu, le 18 octobre 1874, dans le départe-
ment de Seine-et-Oise, M. Arrighi posa sa
candidature à l'Assemblée nationale, se dé-
clara dans sa profession de foi nettement
bonapartiste et affirma sa conviction que
le pays, consulté , ramènerait sur le trône le
fils de Napoléon III. Il obtint 45,000 voix,
mais il échoua néanmoins contre le candidat
républicain, M. Senard, qui fut élu. Le 7 fé-
vrier 1S75, il renouvela la même tentative en
posant sa candidature contre celles de MM.Va-
lentin et Kératry; mais, encore une fois, ce
fut le candidat républicain, M. Valentin, qui
l'emporta. Désespérant de se faire élire dans
le département de Seine-et-Oise, il s'adressa,
le 20 février 1876, aux électeurs de l'arron-
dissement de Calvi, en Corse, et, cette fois,
il fut élu membre de la Chambre des dépuiés
par 2,524 voix. Le duc de Padoue s'est rangé
dans cette Chambre dans le groupe des bo-
napartistes cléricaux , avec lequel il n'a
cessé de voter.
ARR1GON1 (Jean-Baptiste), poète italien,
ne à Mautoue à la fin du xv« siècle. Sa vie
est peu connue ; on sait seulement qu'il
était professeur à Padoue. Voici la liste de
ses ouvrages : Madrigali ( Padoue, 1604,
in-12); Il Fraterno amore, ovvero il Delio, fa-
vola pastorale in versi (Padoue, 1610, in-12);
des Fables latines (Venise, 1592, in-12).
ARR1GOM (Charles), musicien italien, né
à Plorence au xviii* siècle. Maître de cha-
pelle du prince de Carignan et très-habile
luthiste, il fut appelé à Londres par la So-
ciété des nobles, qui prétendait l'opposer à
Hsendel. Il a composé deux opéras : Fer-
nando, joué à Londres en 1734, et Esther,
exécuté à Vienne en 1738.
A R RI US (Quintus) , préteur romain du
ier siècle av. J.-C. Il battit Crixus, lieute-
nant de Spartacus, et lui tua 20,000 escla-
ves, mais fut à son tour battu par Spartacus.
Nommé préteur en remplacement de Verres,
il fut assassiné pendant qu'il se rendait à son
poste. — Son fils, de même nom que lui, était
l'ami de Cicéron. Il mourut au moment où il
briguait le consulat.
ARRIVABENE (Louis), poète et historien
italien du xvie siècle. Il appartenait au clergé
et était grand vicaire de l'évêque de Man-
toue. On a de lui : Dell' origine de' cavalieri
del tosone et di altri ordmi, avec treize son-
nets et deux madrigaux (Mantoue, 1589,
in-4°); Dialogo délie cose più itlustri délia
terra santa (Vérone, 1592, ui-8n); Il Magno
Vitei. primo re di China (Vérone, 1597, in-4°);
Tstoria délia China, avec une romance sur
l'empereur Fo-hi (Vérone, 1599, in-4°), etc.
'ARRIVÉ, ÉE part, passé du v. Arriver. —
Parvenu, qui a réussi, qui a atteint la posi-
tion com
* ARRIVER v. n. ou intr. — Mar. Pivoter
pour prendre le vent ou augmenter son effet
sur les voiles.
* ARROCHE s. f. — Arroche puante, Nom
vulgaire, de In vulvaire.
AR ROM ANCHES, village de France (Cal-
vados), cant. et à 2 kilom. de Ryes, arrond.
et à 18 kilom. de Haye ux, dans un petit
vallon, sur le bord de la mer; r»33 hab. Éta-
blissement de bains de mer très-fréquenté
pendant la belle saison ; petit port. Eglise du
xne siècle. « On h découvert en is^s, dit
\l. Adolphe Jonnne, à Arromanches, des me-
lailies antiques à I effigie d'Apollon. A l*E.
du village, on voit encore les restes d'un
uquedu illo-romain, qui a son origine au
mont de Ryes, où il recueillait probablement
une partie des eaux qui forment le ruisseau
d' Arromanches. C'est, dit-on, à la hauteur
de ce village que, le 29 juillet 1588, périrent
plusieurs vaisseaux de {'Invincible Armada, •
arron (Cecilia BauiL d'), femme de let-
1 1 : ' pan uole, plus connue - ou i le pseudo-
nyme (le Feroaud Cabnllero. V. CaBALLI RO,
au tome lu du Grand Dictionnaire.
ARRO
* ARRONDISSEMENT s. m. — Encycl. On
trouve d'autres détails sur ce sujet aux mots
CONSEIL D'ARRONDISSEMENT et SOUS-PRÉFET,
aux tomes IV et XIV du Grand Dictionnaire,
et dans ce Supplément.
* ARROSEMENT s. m. — Encycl. Hortic.
Pour que les arrosements produisent le meil-
leur effet possible, il est bon que l'eau dont
on se sert ait une température égale à celle
de l'atmosphère. Si elle provient d'un puits
un peu profond, dont l'eau soit très-fraîche,
il faut d'abord la laisser plusieurs heures
dans un bassin, dans un réservoir ou dans le
vaisseau même d'où elle doit être versée sur
les plantes. Quand elle s'est mise eD équilibre
avec la température de l'air, on la répand
sous forme de pluie, en se servant d'un arro-
soir à pomme, et le premier arrosement doit
presque toujours être peu abondant; au be-
soin, on le fait suivre d'un second arrosement
plus considérable. Si l'eau était répandue
avec trop de force, on risquerait de deehaus-
ser la plante ou bien de former une mare qui
creuserait un trou dans la terre.
Les plantes grasses n'exigent que des ar-
rosements très-modérés et peu fréquents; les
plantes à fibres sèches et ligneuses doivent
être arrosées plus souvent; mais il serait im-
possible de poser des règles fixes à cet égard,
et l'expérience est le meilleur guide à suivre.
Les arrosements doivent être plus ou moins
abondants, selon l'état de la température.
Au printemps, quand la chaleur n'est pas
encore très- forte et quand la végétation est
en pleine activité, il faut éviter des arrose-
ments trop copieux ou trop souvent répétés,
qui retarderaient la végétation en refroidis-
sant la terre, ou qui, en cas d'une chaleur
prématurée, amèneraient un développement
excessif des parties molles des végétaux, qui
n'auraient plus la force nécessaire pour sup-
porter les grandes chaleurs de l'été. En été,
les plantes sont devenues assez robustes pour
qu'on les arrose avec plus d'abondance ; mais
les arrosements doivent avoir lieu le soir, de
peur que la chaleur du soleil n'absorbe trop
promptement l'humidité du sol.
Il faut aussi prenare en considération m
nature du sol et son exposition. Une terre
légère, presque sablonneuse, a besoin d'être
arrosée souvent, parce que l'eau s'y perd
très-vite et ne reste que très-peu de temps à
la surface; une terre forte et grasse con-
serve l'eau plus longtemps et veut être moins
arrosée. L'exposition du nord n'exige pas non
plus des arrosements aussi copieux que l'ex-
position du midi, parce que celle-ci perd
très-vite la fraîcheur que lui apporte l'eau
qu'on répand sur le sol.
L'eau, outre la propriété qu'elle a de four-
nir elle-même des éléments que les plantes
s'assimilent, sert encore a favoriser l'assimi-
lation des matières organiques distribuées
comme engrais. Mais, quand on arrose des
terres récemment fumées, il faut répandre
peu d'eau à la fois; car une trop grande
quantité de liquide emporterait avec elle les
engrais dans le sein de la terre et les éloi-
gnerait du siège de la végétation, où leur
présence est utile. Si le terrain est fortement
incliné, il est encore plus nécessaire de pro-
céder par des arrosements tres-modéres et
fréquents, de peur que l'eau, entraînée par
la pente, n'emporte avec elle les matières
organiques nécessaires à la vie des plantes.
V. irrigation, au tome IX du Grand Dic-
tionnaire.
* ARROSOIR s. m. — Encycl. Zool. On a
longtemps hésité sur la place qu'occupent les
arrosoirs dans la série animale. Lister, qui
leur donnait le nom de phallus marins, les
plaçait dans le voisinage des dentales, des
verinets et des serpules; Ebenstret les clas-
sait dans le genre tarot; Linné les mit au
nombre des serpules; Bruguière, enfin, créa
pour eux le genre arrosoir, genre parfaite-
ment caractérisé et qui a subsisté; mais la
place du genre n'en demeurait pas moins
incertaine. Aujourd'hui, les rapports des ar-
rosoirs avec les pholades ne font plus de doute
pour personne, et l'on u'hesite plus à les clas-
ser parmi les mollusques bivalves. I(es arro-
soirs sont donc définitivement sortis du
groupe des annélides tubicoles, où des appa-
rences trompeuses les ont fait longtemps
ranger. On a obtenu la preuve décisive de
l'erreur commise dans ce classement lorsque
l'animal do l'arrosoir, jusque-la inconnu, a
été enfin découvert par Ruppel. Il est doue
impossible désormais de ne pas reconnaître
dans i'arroëoir un mollu que acéphale.
Ce genre est ainsi caractérisé : animal cy-
lindrique, termine postérieurement par deux
siphons contractiles ; Lobes du manteau épais,
soudés entre eux; abdomen surmonté d'un
pied rudimentaire; deux branchies de chaque
côte sur toute la Longueur du siphon; tube
testacé allonge, termine antérieurement par
un disque hérissé de courtes tubulure*; petite
coquille bivalve, régulière, symétrique, insé-
rée sur le côte dorsal et antérieur du tube.
Les arrosoirs vivent, comme les fistulanes,
enfonces verticalement dans le sable. Les
es vivantes sont peu nombreuses, et les
deux espèces fossiles qu'on a signalées sont
regardées comme douteuses.
* ARROU, bourg de France (Eure-et-Loir),
cant. et a. 14 kilom. do Cloyes: pop. nggl.,
5'ji> hab. — pop. tôt., 8,71S bau. Eglise du
X1I1* Biéole avec beau portail.
ARSB
* ARROWSMITH (John). — Il n'est pas fila
d'Àaron Arrowsmith, comme nous l'avons dit
dans les premiers tirages de la lettre A du
Grand Dictionnaire; il est son neveu, et il
est né à Winston en 1790.
ARROYO (Diego de), peintre espagnol, né
à Tolède en M98, mort k Madrid en 1551. Ses
succès dans la miniature sur vélin le rirent
connaître à la cour de Charles-Quint, qui le
nomma peintre de sou cabinet. Il orna les
livres de la bibliothèque de la cathédrale de
Madrid. Il excellait aussi dans le portrait.
* ARS ou ARS EN RÉ, ville de France (Cha-
rente-Inférieure), ch.-l. de cant., dans l'île
de Ré, arrond. et a 35 kilom. de La Rochelle ;
pop. aggl., 2,080 hab. — pop. tôt., 3,171 hab.
Eglise du X1V« siècle, surmontée d'un clocher
haut de 41 mètres, qui sert d'amer pour les
navires,
ARSA, nom de deux anciennes villes d'Es-
pagne, l'une dans la Bétique, l'autre dans la
Tarraconaise. Il Ancienne contrée de l'Inde,
en deçà du Gange, entre 1 Indus et l'Hydaspe.
ARSACE II ou T1R1DATE. V. ce dernier
nom, ai tome XV du Grand Dictionnaire.
ARSACE 111 (et non Arsace II) ARTABAN,
fils et successeur de Tiridate (217 av. J.-C.)
Il s'empara de la Medie pendant l'absence
d'Antiochus le Grand, mais fut ensuite com-
plètement battu au retour de ce prince dans
ses Etats et se ligua avec lui contre Eutv-
dème, roi de Bactriane.
ARSACE IV PH1APEÏÏUS, fils et succes-
seur du précédent, vers le commencement
du ii« siècle av. J.-C. On ne connaît rien des
événements de son règne, sinon qu'il régna
quinze ans et eut trois fils : Phraates, Mitliri-
date et Artaban,
ARSACE V ou PHRAATES 1er. v. ce dernier
nom, au tome XII du Grand Dictionnaire.
ARSACE VI. V. Mithridate, au tome XI
du Grand Dictionnaire.
ARSAÈTE, une d^s Danaïdes, épouse d'E-
phialte.
ARSAKIS (Apostolos), médecin grec. —
Il est mort à Bucharest en 1869.
ARSÉNAMINE s. f. (ar-sé-na-mi-ne — de
arsenic, et de ar.tine). Syn. d'HYDROGÈNE ar-
sénié. V. arsénié, ci-apies.
AKSÈNB, prélat grec du xvne siècle. Il était
évéque d'Elusso et il écrivit une Histoire
des variations de l'Eglise grecque, dont il a
été fait une traduction latine, publiée par
Wiehmanu en 1820.
* ARSENIC s. m. — Encycl. Recherche de
V arsenic dans les cas d'empoisonnement . Ce su-
jet important a été traite d'une manière lires-
complète dans un article du Dictionnaire de
chimie de Wîirtz que nous reproduisons :
La recherche de ['arsenic est une des opé-
rations tes plus sûres de la chimie analytique,
giàce à la méthode de Marsh, chimiste écos-
sais qui la fit connaître en 1836; celte mé-
thode est fondée sur l'action de la chaleur
sur Ihydrogene arsénié, gaz qui se produit
chaque fois qu'un compose oxygéné de l'ar-
senic se trouve eu présence d'hydrogène
naissant. Lorsque l'on soumet à la chaleur
rouge le gaz qui se dégage en pareil cas,
observe la production d'arsenic qui, si l'on
opère dans un tube, se dépose en anneau
noir, ou, si l'on enflamme le gaz, forme des
taches noires sur un corps froid que l'on pré-
sente à la rh.mme. L'appareil de Marsh dans
toute sa simplicité, et tel qu'il a ete modifie
par l'Académie, consiste en une riole ou en
un petit flacon à deux tubulures, dans le-
quel ou produit un dégagement d'hydrogène
au moyen de zinc pur et d'acide sulturique
égu ement pur.
1, 'hydrogène qui se dégage traverse un
tube un peu large, rempli de coton pour re-
t'-inr les gouttelettes d'eau entraînées pur le
•ment gazeux; il doit, s'il est pur, brû-
fr avec uue flamme pâle qui est toujours co-
lorée eu jaune par la soude du verre; su
flamme ne doit produire aucun phénomène
autre qu'un dépôt d'eau sur un corps froid,
tel qu'une plaque de porcelaine, avec le-
quel on l'écrase.
Il est essentiel de faire cet essai prélimi-
naire, car le zinc, l'acide sulturique, l'acide
chlorhydnque du commerce renferment tres-
souveut de petites quantités d'arsenic dont il
faut les priver si Ion en reconnaît la pré-
sence. Ou purifie le zinc en le fondant à plu-
sieurs reprises avec un peu de nitre,qui trans-
forme Varsemc en ar.seniate de potassium qui
pa->se daus le flux. L'acide ehlorhydiique peut
.■lie traite par l'hydrogène sulfure, qui en
précipite tout ['arsenic k l'état de sulfure;
mais il vaut mieux le préparer avec de l'acide
sulfurique pur et du chlorure de sodium
fondu. L'acide sulfurique s'obtient exempt
d'arsenic par des distillations faîtes a\ec
soin; si l'arsenic y est a l'état d'anhydride
arsénié ux, il est bon de l'oxyder par uu peu
d'acide azotique, l'acide arsenique présentant
beaucoup plus de fixité. Si dans l'appai eil de
Marsh, qui dégage de l'hydrogène pur, on in-
troduit une petite quautite d'acide arsenieux,
la dégagement de gaz est vivement active,
et 1 "n voit presque aussitôt la flamme de
l'hydrogène s'allonger considérablement et
prendre une teinte bleuâtre et livide en ré-
paudant des fumées blanches; si l'on pré-
sente alors à cette flamme une soucoupe de
ÀRSE
porcelaine froide, celle-ci se recouvre de
lâches noires d'arsenic métallique, provenant
d'une combustion incomplète de l'hydrogène
arsénié formé.
Lorsque l'on fait passer le gaz qui se dé-
gage à travers un tube de verre chauffé vers
le rouge et entouré de clinquant pour empê-
cher sa déformation, la flamme cesse de pré-
senter les caractères d'une flamme arseni-
cale.ou au moins ces caractères sont-ils ti-es-
atténués; mais on remarque un peu au delà
de la partie chauffée du tube un anneau i :
miroitant d'fflWifc métallique, un peut K>r-
n série d'anneaux avec un même tube ;
- ffet, on étrangle le tube en plusieurs
ts et on chauffe successivement le?
ntes portions du tube, qu'on peut en-
suite séparer facilement les unes des autres
soumettre chaque anneau k des -
particuliers.
Ces taches et ces anneaux présentent Cer-
tains caractères chimiques sur lesquels nous
reviendrons plus loin.
L'hvdrogène arsénié présente la propriété
de réduire la solution d'azotate d'arg n( en
mettant de l'argent en liberté; en même
temps, il se forme de l'acide arsénieux qui
reste en dissolution ; de là, un nouveau moyen
de reconnaître la présence de l'hydri
arsénié; on fait passer le gaz, soit imm
tentent, soit après l'avoir fait traverse! un
tube chauffé, pour produire desanneaux
une solution d'azotate d'argent; Je cette ma-
nière, on est sûr de ne point laisser échapper
d'arsenic. Pour retrouver l'arsenic dans la so-
lution argen tique, on filtre celle-ci et on la neu-
tralise exactement par l'ammoniaque ; l'acide
arsénieux, s'il s'en est forme, se dépose à
l'état d'arsénîte d'argent jaune ; on peut aussi
précipiter l'excès d'argent par de l'acide
chiornydrique et traiter la liqueur par d
l'hydrogène sulfuré, qui donnera un précipité
de trisulfure d'arsenic.
L'hvdrogène arsénié réduit de même les
sels d'or. Quant à l'hydrogène antimonié, il
donne Heu aux mêmes réductions, mus la li-
queur ne renferme en solution que l'excès de
sel métallique.
— Examen des taches et des anneaux. L'exis-
tence des taches et des anneaux ne peut pas
taire conclure immédiatement k la pr<
rie {'arsenic, il faut en déterminer soigneuse-
ment la nature; en effet, Yarsenic n'est pas
seul capable de les produire, l'antimoine est
dans le même cas; il faut donc savoir les
distinguer. En outre, il peut se produire ac-
cidentellement des taches lorsque, le déga-
gement de gaz étant trop tumultueux, un
peu de liquide peut être entraîné dans la
flamme, qui peut alors produire des taches de
zinc provenant de la réduction du sel de zinc ;
ces taches disparaissent à l'air en s'oxydant.
Enfin, on désigne sous le nom de taches de
crasse des taches qui se produisent lorsque
tes matières animales dans lesquelles on I
cherche le poison ont été incomplètement dé-
truites; ces taches sont formées de matières
charbonneuses; elles ne sont attaquées qu'a-
vec une grande difficulté par l'acide azotique
même bouillant.
Les taches arsenicales sont brillantes et
d'un brun noir plu^ ou moins foncé, suivant
four épaisseur; elles disparaissent sous l'in-
fluence d'une température élevée; les taches
antimoniales sont d'un noir gris, ternes, non
volatiles.
Les taches arsenicales se dissolvent très-
facilement dans l'acide azotique; k froid,
c'est de l'acide arsénieux qui se forme, ce
que l'on reconnaît avec une goutte d'azotate
d'argent qui produit un précipité d'arsénîte
d'argent jaune dans la solution nitrique neu-
a par de l'ammoniaque; k chaud,
de l'acide arsênique qui prend naissan
le nitrate d'argent y produit un pi
rougfe brique. Les taches antimoniales dis-
i i également par l'acide azotique, en
Produisant de l'acide antimonique ; m
iqueur évaporée k sec ne produit rien avec
l'azotate d'aï
Les chlorures de chaux et de soude fonl
disparaître facilement les taches arsenb
mois elles laissent intactes les taches d'anti-
moine.
Le sulfure ammonique dissout les taches
[cales plus lentement que les taches an-
tîmoniales; cette dissolution laisse dans le
premier cas, par L'évaporation , un ré idu
jaune insoluble dans l'acide chlorhyd
dans le second cas, un résidu 01 :
m. -ht soluble dans L'acide te. Les
vapeurs de bro foui prendre aux taches
arsenicales une couleur jaune, aux taches an-
timoniales une couleur orangée ; cetl i
ration disparaît a l'air ; mais si l'on
alors les capsules à l'action de l'hydi
sulfuré, celle où se trouvait la tache d'à
se colore en jaune, l'autre en orangé.
Ces caractères b< I é dément
avec les anneaux d'arsenic ou d'antimoine;
ces anneaux peuvent être soumis a d'autres
épreuves encore plus concluantes. Les an-
neaux d'arsenic Bont brillants et d'un brun
noir; chauffés dans un courant d'hydrogène,
ils se déplacent facilement; chauffés dans un
courant d'air ou dans un tube ouvert aux
deux bouts, ils se subliment en un anneau
blanc d'anhydride arsénieux et en répandant
une odeur alliacée, si les vapeurs arrivent
hors du tube. Quant aux anneaux d'anti-
moine, ils sont brillants, gris, présentant l'é-
fi
ARSE
clat métallique dans les parties voisines de
l'endroit chauffé. Chauffés fortement dans un
courant d'hydrogène, ils sont fixes, mais se
réunissent en petits globules métalliques re-
connaissables à la loupe.
Lorsqu'on chauffe ces anneaux dans un
courant d'hydrogène sulfuré, les anneaux
d'arsenic donnent un anneau jaune de sul-
fure, et les anneaux d'antimoine se trans-
forment en sulfure d'antimoine orangé ou
noir; les premiers, chauffés ensuite dans un
curant de gaz chiornydrique, restent in al té
i é ■ , t li'lis que les anneaux de sulfure d'an-
timoine disparaissent facilement en se trans-
it en chlorure volatil, que l'on peut re-
cueillir,
Qu ind on a affaire k des anneaux ou
taches mixtes d'antimoine, la méthode de
i lus, qui consiste & traiter les anneaux
par l'hydrogène sulfuré, puis parle gaz ehlor-
bydrique, donne de très-bons résultats; le
sulfure d'antimoine formé est entraîné a IV tut
de chlorure volatil que l'on peut recueillir,
tandis que le sulfure d'arsenic, inattaquable
par L'acide chiornydrique, reste dans le tube
et peut être dissous par l'ammoniaque.
Quant aux taches, on peut les reconnaître
k l'aide du microscope; en volatilisant les
taches qui se trouvent dans une capsule et
recevant les vapeurs sur une plaque de mi-
cro :ope, l'arsenic se volatilise à l'état d'acide
arsénieux oc taédri que, grâce à la petite quan-
tité d'air qui circule dans la capsule, tandis
que l'antimoine reste (Hellwig).
On le voit, tous ces caractères permettent
d'établir nettement la nature des anneaux ou
des taches produits k l'aide de l'appareil de
Marsh.
Reste à voir quelles sont les conditions né-
cessaires pour que l'appareil de Marsh donne
des indications sérieuses. Le procédé ne
s'applique qu'aux composés oxygénés de Yar-
senic; le sulfure d'arsenic ne fournit point
de taches; de là la nécessité, non-seulement
de ne pas introduire l'arsenic k l'état de sul-
fure, mais encore d'empêcher que ce sulfure
ne puisse se former pendant l'opération, soit
par un dégagement simultané d'hydrogène
sulfuré, soit par la présence d'acide sul-
fureux qui, sous L'influence de l'hydrogène
naissant , donnerait du sulfure d'arsenic.
Cet acide sulfureux peut ainsi se trou-
ver en présence lorsque l'on a détruit, par
l'acide sulfurique, les matières animales où
l'on recherche le poison. L'acide sulfurique
lui-même, si la reaction est trop vive, peut
subir une réduction par 'hydrogène naissant
et produire ainsi de petites quantités de sul-
fure d'arsenic; c'est pourquoi il faut avoir
soin de n'ajouter pas trop d'acide k la fois
dans l'appareil, afin que lu réaction soit plus
régulière. La présence de l'acide azotique
peut aussi gêner; dans ce cas, de l'hydrure
d'arsenic solide prend naissance et reste dans
l'appareil k IV tut d'une poudre insoluble
(Blondlot).
Voyons maintenant la marche k suivre dans
une expertise médico-légale. Le poison peut
se trouver dans des restes d'aliments, daus
les matières des vomissements; le plus sou-
vent, il se trouve dans le tube digestif ou
dans les organes, notamment dans le foie.
Quelquefois il se rencontre k l'état solide, en
petits grains blancs disséminés dans les pro-
duits de vomissement, ou tapissant L'inté-
rieur du tube digestif; dans ce ca*>, il est fa-
cile de le caractériser; on recueille soigneu-
sement ces petits grains pour les soumettre
aux épreuves suivantes : on en introduit
quelques parcelles au fond d'un petit tube ef-
filé, en verre très-réfractaire, et on place un
peu plus haut un petit cylindre de charbon;
te le charbon au rouge, puis on chauffe
les grains blancs; s'ils sont formés d'anhy-
dride arsénieux, celui-ci, passant eu vapeur
sur le charbon chauffe, sera réduit et doi
nu peu plus loin un anneau noir d'arsenic
métallique.
On mélange la substance blanche avec du
cyanure et du carbonate de potassium et on
chauffe ce mélange par un petit tube fermé
par un bout ; il se forme un anneau d'arsenic.
On introduit lu substance, di oute dans
L'eau, dans l'appareil de Marsh. Enfin, on la
traite par l'acide suif hydrique, après l'avoir
dissoute dans l'acide chiornydrique, et on re-
cueille le sulfure jaune qui so forme d
cas ou les grains blancs sont de l'anhydride
.n énieux.
— Méthodes de destruction préalable des
■•■■s organiques. Lorsque le poiso
uvé eu nature, il faut te
rechercher dans les différents organes; a cet
h faut détruire Lu matière organique et
ou a recommandé pour cola plusieurs mé-
thodes.
1» Méthode de Flandin et de Danger. Cette
méthode consiste a détruire les matières or>
|ues par l'acide sulfurique; on chauffe
lu matière, arrosée d'un cinquième de sou poid ■
h d'acide, dans une capsule, sur un
feu modéré; le mélange donne une bouillie
brune qui se charboune de plus en plus; ou
i ,.:., a p h la tempérât u •■ ju squ' i i
6 1 acide sulfurique, puis
Le charbon par un peu d'acide
azotique pour transformer on acide arsi
ou arsênique le sulfure d'arsenic qui peu) se
trouver ùans la masse; on évapore der< bel
et on reprend enfin par l'eau bouillante; la
liqueur filtrée est alors soumise à l'appareil
ARSE
de Marsh. Cette méthode présente un incon-
vénient sérieux ; si les matières renferment
du chlorure de sodium, ce qui est gé>
ment le cas, il peut se former du chlorure
d* arsenic qui est volatil et qui échappe ainsi
aux recherches; on , cet in-
convénient en opérant la calcination dansun
il distillatoire ; mais l'opération est
lus longue et plus difficile k mener.
20 Destruction par l'acide ehlorhydriçue et
le chlorate de potassium. On introduit les
matières dans une fiole ou dans une capsule
chauffée au baîn-marîe; on y ajoute de l'acide
manière & en faire une
bouillie ''luire, puis on v ajoute par pe
[1S du chlorate de potassium cristallisé;
les oxydes de chlore qui prennent naissance
■ t vivement sur les matières organi-
la liqueur se colore en jaune et finit
'■• :laîrcir; quand ce point est atteint, on
1 lis ;e refroidir et on filtre. La liqueur ren-
fenne tout l'arsenic k l'état d'acide arsênique
qu'on petit précipiti i ■ sulfure, en
ayant soin d'opérer s <haud et d'atte
vingt-quatre heures, l'acide arsênique étant
n ■ sul-
furé. Ce sulfure peut alors être recueilli et
soumis ;ï des épreuves directes, ou transformé
m osés oxygénés de Yarsenic pour être
examiné k l'appareil de Marsh.
30 Destruction par le chlore. Ce procédé est
et trè: -sur, quoique moins expé-
dilif que le précédent. Il consiste k faire pas-
r h froid un courant de chlore k travers les
aies mi tes en suspension dans
l'eau jusqu'à leur destruction complète (Jac-
quelain).
40 Destruction par l'eau régale. On chauffe
les matières suspectes avec de L'eau ri
dans une cornue munie d'un récipient con-
tenant de l'eau; l'arsentc passe à la distilla-
tion a l'état de chlorure, qui est décomposé
par l'eau (Malaguti et Sarzeaud).
50 Destruction par l'acide az 'tique et par
l'azotate de potassium. On chauffe au bain de
sable les matières or ;anique ■ ti ,
azotique pur et con ; d'elles
soient réduites en une bouillie jaune et ho-
mogène; on sature ensuite celle-ci par du
carbonate de potassium; on y ajoute un excès
d'azotate de potassium, on évapore k sec et
on calcine la masse saline dans uu grand
et; la matière organique non encore
détruite brûle alors avec déflagration et Par-
se trouve entièrement transformé en
arséniate. La masse renfermée dans le creu-
set k la fin de la calcination doit être blanche.
On la reprend par de l'eau, on la traite par
l'acide sulfurique pur pourchasser tout l'acide
azoteux et l'acide azotique, puis on fait passer
dans la solution aqueuse un courant tr
sulfureux pour réduire l'acide arsênique, et
enfin on précipite l'acide arsénieux k l'état de
sulfure à arsenic {Wôhler).
60 Traitement par l'acide sulfuriqae et le
chio-ure de sodium. L'acide arsênique traité
par L'acide sulfurique en présence du chlo-
rure de sodium se transforme en chlorure
d'arsenic volatil. Cette réaction a servi k
R, Schneider a établir un procédé de recher-
che de Yarsenic dans les cas d'empoisonne-
ment. On introduit les matières suspectes
dans une cornue avec une quantité notable
île chlorure de sodium, puis on ajoute peu k
peu, par un tube de sûreté, de l'acide sulfu-
rique et L'on distille; Le chlorure d'ar.M
use dans le recip'u al . celui-ci est ter-
miné par un tube h boules renfermant de
l'eau destinée k retenir le chlorure d'arsenic
qui ne se serait pas condense. Il faut avoir
soin que l'acide sulfurique ne soit jamais eu
excès, car il donnerait naissance à de L'acide
sulfureux. On étend ensuite le produit de La
distillation par do l'eau et on précipite l'acide
arsénieux forme par l'hydrogène sulfuré.
Zenger h quelque peu modifié ce procédé;
il distille les matières animales a plu
reprises avec de l'acide chlorhydnque, pré-
cipite la liqueur distillée par l'hj
fuie, transforme le sulfure d'arsenic en ar-
l" de sodium et calcine ci
de l'oxalate de sodium; cette calcina-
tion se fait dans un tube de om.oo ; l om,oo4
imètre, effilé b une extrémité pour pou-
voir le fermer aisément; on mélange L'arsé-
niate avec dix fois son poids d'oxalat
ivre ce mélange dans le tube d'une petite
1 ouche d'oxalate; on commence par ch
cette couche de manière il remplir le tube
. le de carbone; on le ferme ensu ■
lampe el on calcine le méli âge; l'arséniate
de sodium est réduit et il se tonne un sublime
d'arsenic métallique; le tube étant hi :
quement ferme, )1 De peut point y avoir de
pertes.
— Emploi de la dialyse pour la reci
ride arsénieux. La dialyse peut servir
les recherches médit
le arsénieux des matières animales qui
['accompagnent; elle préseute ce grand avan-
, UU réac-
tif Le liquide dyalisé est immédiatement pro-
pre aux recherches analytiques.
— Uecherche de l'arsenic par la pile. Ce
pi 01 ''du , d'abord indiq ■ illier de
* . 1 ibry, a ete repria pat Bloxam. L'appareil
qu'il reconnu u i *rer Varu ■
m .i i- !■ .in.il, .I ■' ■ "'. ■ '■"■ i' ■ '1''
■ ubes environ de capacité, fermée dans
. pur uu diaphragme poreux et de
k recevoir les mal ■ tes. Cette clo-
ARSÉ 227
che est tnbnlée k ^a partie supérieur
p rt ■ un bouchon d .
. en verre p«*n fusible, et un fil
itive.
ns un vase coi
:' -■■"lu. dans lequel 1 1
uniquant avec le
tispec-
■ l'on n délay | pour
: ■ . , |
I Arsenic, e ilui-cî s,- , d'hydro-
gène arsénié, qui est raverser le
tube de verre ■ -; en
chauffant ce tube, l'hydro
décomposé et donne un nnneau mêtall
Pour que cette méthod t donne
sultats, il faut que les matières anin
Soient d'abord détruites en partie par les
moyens ordir lires ; lorsq al 'art
à l'état d's i le arsênique, il faut 1" r
par le sulfite de soude ou
sulfuré ; dans ce cas, l'anneau
est un anneau jaune de sulfure d'arsenic, so-
luble dans le carbonate d'ammoniaque : il est
l • que l'hydro
gène sulfuré se dégagent simultanément et
n'agissent l'un sur l'autre que sons l'influence
de la ch 1
— Procédé de Beinsch, Une solution arsé-
nîeiise, même étendue, acidulée d'acide chlor-
ie, portée kl'ébullition avec un
de cuivre, occasionne sur celle-ci un
d'un gris d'acier qui est, non de l'arsenic li-
ais un alliage d'arsenic Pt de cuivre;
1 alliage renferme 32 pour
100 d'arsenict et correspondrait, par
quent, kln formule CuBAS*; suivant d'autres,
1-' compo iti le c représentée
par Cu^As*. Quoi qu'il en soit, ce dépôt, sou-
mis k l'action de la chaleur, perd la m
de son arsenic, et si l'on opère dans an cou-
rant d'air, il donne un sublimé d'anhydride
ux cristallisé; il ne reste plus qu'k
Ltre ce sublimé aux réactions caracté-
de l'arsenic.
I,i formation seule d'un dépôt sur le cuivre
ne prouve rien, attendu qu'un grand nombre
de métaux produisent un semblable dépôt; il
faut donc soumettre la lame de enivre k l'ac-
tion de la chaleur. La présence des matières
organiques ne gêne pas l'emploi de cette mé-
tho le, dont la sensibilité est extrême, car, sui-
vant Reinsch, elle peut déceler dans une li-
queur la présence de 1/500,000 environ de
son poids d'arsenic. Il y s cependant une
.1 n à prendre; cest de faire en sorte
que la liqueur sur laquelle on opère ne ren-
ferme pas l'arsenic k l'étal énique,
car .-, -lin -ci nedonne pas de dépôt sur le cuivre
(G. Werther), ou du moins il n'en donne que
dans des circonstances particulières; on re-
facilement à cet inconvénient en sou-
mettant d'abord la liqueur a l'action de l'a-
cide sulfureux ou d'un sulfite.
Les combinaisons arsenicales insolubles
dnns l'eau ou l'acide exotique sont, pour La
plupart, solubles dans l'eau régale. Si l'on a
affaire '■> un composé insoluble dans cet agent,
il faut le fondre avec du carbonate sodique,
ou ave- du salpêtre, si c'est un arséniure.
ARSÉNlrtSME s. m. (ar-sé-ni-si-sme —
nul. arsenic). Intoxication arsenicale, syn.
d'ARSRMCIASK.
ARSÉNICOXYDE s. m. (nr-sé-ni-ko-ksi-de
— de arsenic, et de oxyde). Miner. Nom généri-
que des minéraux qui contiennent des oxydes
d'arsenic.
'ARSÉNIÉ adj. — Encycl. L'hydrogène ar-
sénié u hydrure d'arsenic gazeux,
arsénamine, AsH&, correspond k la
niaque et k 11 phosphore; il est le
type d'une série de composés organiques
1 s arsines. Ce gaz a été découvert par
, on l'obtient eu faisant agir l'acide
j dnque sur un alliage de zinc et d'ar-
Serullas l'a ion de
l'eau sur un alliage où il entre 2 parties de
sulfure d'antimoine, 2 parties de crème de
ux. L'hydro-
tSl un poison ire -redouta-
l'hydrogène
naissant se tr< ■■ oorahi-
n tison réductible d incolore,
d'une odeur .. duitdes
ut liquide, k
i 1 ■ . [I dissout
dans cinq fois son vo unie d'eau purgée d'air ;
mais au contai ion abandonne
de l'arsenic mél
i ion enflamme un jet de ce gas, il
pe et répand
arsénieux ; si l'on pré-
1 cette flam une plaque froide de
une, la plaque se recou> re d'une
noir-', qui n'est autre cho I 1
chlore sur L'h irséniè
•énergique : chaque bulle que l'on y
1 ,-r produit une lueur et mu dépôt d'ar-
. ce p-az lui-même, en passant dans un
do chlore, produit ui inflam-
mation qui peut lu ai ] lie dans la-
quelle on opère. L'iode et le brome exercent
une action de même nature, mais moins éner-
ARSÉNIOSIDÉR1TE s. m. (nr-s. -ni-O-si-
dé-ri-te — de arsenic et de sidérite). Arsé-
ni n qui se pré-
brun
jaunati raussif. 11 Ou
dit aussi arsbnockocitic.
228
ARTA
• ARSENNE (Louis-Charles), peintre. — Il
est mort à Paris en 1855. Outre l'ouvrage de
lui que nous avons cité, on lui doit : Inter-
vention de l'Etat dans les beaux-arts (1S30,
in-8°).
ARSÉNOCROC1TE s. m. (ar-sé-no-kro-
si-te). V. ARSiiNiosiDKRiTE, ci-dessus.
ARSÊNOL1THE s. m. (ar-sé-no-li-te — de
arsenic, et du gr. lithos, pierre). Acide arsé-
nieux anhydre octaédrique. On rencontre ce
corps accidentellement dans les mines de
Saxe et de Bohême.
ARSENPHYLL1TE s. m. (ar-sènn-ti-li-te —
de arsenic, et du gr. pkullon, feuille). Acide
arsénieux anhydie, isomorphe avec la va-
lentinite et présentant la même composition
que l'arsénolitbe.
ARSII1 ou le Sublime (Ciiaki. dit), poète
turc, né à Yeni-Bazar {Roumelie), mort en
1570. Elève d'un habile faiseur de chu,
il se distingua lui-même par son talent à tour-
ner les chronogrammes.
AltSIA, p-Hit fleuve de l'Italie ancienne. Il
limitait cette péninsule au N.-E., entre l'I strie
et l'IMyrie, et se jetait dans le golfe Flana-
tique, formé par la mer Adriatique.
ARSINE s. f. (ar-si-no). Combinaison de
l'arsenic avec un radical d'alcool.
— Encycl. Les principales combinaisons de
l'arsenic avec les radicaux d'alcool sont les
arsénéthyles et les arsenméthyles. Parmi les
arsénéthyles, on distingue l'arsemnonéthyle
115), l'arsendiéthyle ou éthyloaoodyle
2{C2H5)2,As, la triéthylarsine As(C2H5)3, le
tétréthylarsonium (C2H&)*AsI. Parmi les ar-
senméibyles, on connaît l'arsenmonométhyle
AsMe ou As(CH3), l'arsendiméthyle ou eaeo-
dyle AsMe* = As(CH3)2 = Kd, rarsentrimé-
ihyle ou triméthylarsiue Me3As ou (CH3)As
et l'arsenméthylium ou tétraméthylarsonium
MeUsI.
AltSINOÉ, fille de Leucippe et sœur de
Phœbéetd'Hilaïre,les épouses de Castor et de
Pollux. Suivant quelques auteurs, elle est la
mère d'Esculape, qu'elle eut d'Apollon, d'au-
tres disent d'Arsippus. Arsinoé avait un tem-
ple k Sparte. Il Nourrice d'Oreste. Elle est
appelée aussi Laomédie. Il Une des Hyades.
Il Fille de Phégée et épouse d'Alcinéon, la
même qu'Alphésibée. V. ce dernier mot, dans
ce Supplément. Il Fille de Nicocréon, roi de
Chypre, et amante d'Arcéophon. V. ce der-
nier mot, dans ce Supplément,
ARSIriOlTES NOMOS, une des sept con-
trées de l'Egypte qui formaient l'Heptano-
mide. Elle avait pour capitale Arsinoé et pro
duisnit du vin estimé.
ARSINOUS, roideTénédos et père d'Hé.-a-
mède. V. ce dernier mot, dans ce Supplément.
ARS1PPUS, père d'Esculape, d'après Cïcé-
ron.
ARSOUFou ARZOUF, village de Syrie, à
M kilom. de Jaffa, sur la Méditerranée.
» Arsouf, dit M. Isambert, est l'antique Apol-
lonia mentionnée par Josèphe, Pline et Pto-
lémée, entre Côsarée et Joppé, mais dont
l'histoire est inconnue, bien qu'elle paraisse
avoir été détruite par les Juifs et rebâtie par
Gambinius l'an 57 après J.-C. Au temps des
croisades, elle est nommée Assor, ou Assur,
ou Arzuffum. Godefroy de Bouillon ne put
s'en emparer, mais Baudouin 1er l'emporta
en 1102. Prise par Saladin, reprise par Ri-
chard Cœur de Lion en 1191, fortifiée par
saint Louis en 1251, elle fut prise et rasée
par liibars Bouduukdar. Les ruines d'Arsouf
occupent une hauteur près du rivage, ou
l'on voit quelques débris d'un château. Les
restes des murailles et de la ville ont pres-
que tous disparu sous les broussailles. La
ville possédait deux petits ports. «
ARSOUILLER v. n. ou int. (ar-sou-llé; //
mil. — rad. arsouille). Se conduire en ar-
souille, fréquenter des arsouilles.
* ARS-SUR-MOSELLE, ancienne ville de
France (Moselle). — Cédée à l'Allemagne par
le traité de Francfort du 10 mai 1871, cette
ville est aujourd'hui comprise dans l'Alsace-
Lorraine (cercle et à 10 kilom. do Metz);
5,000 hab. Forges et hauts fourneaux.
An d'ëlre grand -pure (l/), par VictOC
Hugo. V. grand -PÊRK dans ce Supplément,
AKTABACLINE, ancienne ville d
deHi ée par Antiochus. Elle avait
10 kil ■ : de tout el ôl ait la rivale d'A-
drie pour l'ancienneté et la magnifl-
C< lu'-'.
AHTABRl un AHOTREBATES, ancien peu-
■ partie des Calîatci
et B*é tendait sur la côte occidentale de l'His-
panie jusqu'au cap l tni itère.
ARTAÏL'S, surnom e, patron des
boulangée , ches I
ARTAKI, en turc Erdek, \ illage et port du
lu Turquie d , i ,.<
Marm ira,
. Ai iaki • l I itué .ilt).'.
■
m ■ nom. ■ i étuit, dît M. 1
une ville très-ancienne menti e par Hé-
e, et que les i '■■■ nii en brû i
de Pline. El ée pu t l< i ein
:s. On v voh en< oi ■■ ■- 1 foi tifi -
uutions byzantines au gé les, faites avec
ARTE
des débris rapportés de Cyzique. Une vigne
qui domine la ville renferme un mui en
blocs de marbre blanc, peut-être antérieur à
l'invasion des Phéniciens. »
ARTAMOV (Pïotre), pseudonyme du comte
de Lafite de Pellepore. V. Lafite db Pellu-
pore, dans le Grand Dictionnaire, tome X.
ARTAMUS s. m. (ar-ta-muss). Arachn.
Genre d'araneides, de la famille des thomi-
sides, comprenant quatre espèces.
ARTAPHERNE, lieutenant d'Artaxerce, roi
des Perses. Envoyé, en 425 av. J.-C, auprès
des Spartiates qui étaient en guerre avec les
Athéniens, il tomba entre les mains de ceux-ci,
fut conduit à Athènes, mais renvoyé, l'année
suivante, dans son pays, où il n'arriva qu'a-
près la mort d'Artaxerce.
ARTARIO (Joseph), sculpteur suisse, né &
Arcegno, près de Lugano, dans le canton du
Tessin. en 1697, mort à Cologne en 1760. Son
père, Baptiste Artario, qui était un architecte
distingué, lui donna les premières leçons.
Joseph Artario étudia ensuite à Rome, voya-
gea en Hollande, en Angleterre, en Allema-
gne et se fixa auprès de l'électeur de Colo-
gne. Ses œuvres, imitations de l'antique,
fort estimées de son temps, sont aujourd'hui
peu connues.
* ARTAUD (Joseph-François), archéologue
français. — Son père, qui était commerçant à
Lyon, le destinai l'industrie ; toutefois, il re-
nonça bientôt a cette carrrière pour étudier la
peinture et fit le voyage d'Italie. Il prit alors
le goût de l'archéologie et, de retour k Lyon,
tout en continuant de peindre, il fit une étude
toute particulière des mosaïques qu'il trouva
à Lyon et dans les villes du Midi. Nommé di-
recteur de l'Ecole des beaux-arts de Lyon et
du musée de cette ville, il fut en quelque
sorte le créateur de ce dernier établissement,
qu'il s'occupa incessamment et avec une ar-
deur passionnée k enrichir de tableaux et
d'objets d'antiquité. Dans ses recherches ar-
chéologiques, Artaud découvrit un moule de
vases antiques avec lequel il parvint k fa-
briquer assez bien des vases imités. Outre
des notices intéressantes sur des antiquités,
publiées dans divers recueils, on lui doit ;
Cabinet des antiques du musée de Lyon; No-
tice des inscriptions antiques du musée de
Lyon; Galerie des tableaux du musée de
Lyon; Voyage dans les catacombes de Home
(1810); les Mosaïques de Lyon et des dépar-
tements méridionaux de la France, avec ex-
plications (Paris, 1818, 50 pi. in-t'ol.); Lyon
souterrain ou Observations archéologiques et
géologiques faites dans cette ville depuis 1794
jusqu'en 1836 (Lyon, 1846, in-12), ouvrage
posthume, etc. Le portrait d'Artaud, peint
par lui-même, se trouve au musée de Lyon.
ARTAUD -HAUSSMANN (Louis-Charles-Ma-
rie-Emmanuel, baron), administrateur, né k
Paris en 1842. Fils du littérateur Nicolas-
Louis Artaud, qui avait épousé la sœur du
baron Haussmann, il obtint, en 1864, de join-
dre au nom de son père celui du préfet de la
Seine. Ayant achevé ses études de droit, il
entra comme auditeur au conseil d'Etat, lo
ler janvier 1865, et, quelque temps après, il fut
nommé commissaire du gouvernement au con-
seil de préfecture de la Seine. En 1868, M. Ar-
taud -Haussmann visita l'Orient et la Pales-
tine. Après la chute de l'Empire, il est rentré
dans la vie privée. Il a édité un ouvrage pos-
thume de sou père, sous le titre à' Etudes sur
la littérature depuis Homère jusqu'à l'époque
romantique (1863, in-8°), et on lui doit une
traduction du Tournoi poétique de la Wart-
bourg (1865, in-8°), poëme allemand auquel
il a joint une étude sur la poésie chevale-
resque allemande pendant le moyeu âge.
ARTÉMiCHÉ, fille de Cleinis et d'Harpe.
Elle fut changée en oiseau par les dieux.
V. CUCXNIS, dans ce Supplément.
ARTÉA11DES, nom patronymique des sept
filles de Chronos et d'Astarté, dans la my-
thologie phénicienne. Elles portent aussi le
nom de Titanides.
ARTÉMISE s. f. (ar-té-mi-ze). Planète téles-
copique, découverte parWatson lelGseptem
bie 1868. Voici les éléments de cette planète :
Moyen mouvement diurne. 9G9",7ii.r»6
Durée de la révolution si-
dérale 1,33ÛJ,405
Distance moyenne au soleil 2,37 143s
Excentricité 0,1749270
Longitude du périhélie. . . 2560 37' 44/'
Longitude du nœud ascen-
dant 188"
Inclinaison 21» 31' la"
Ari<mls« (Artetnîtia)t opéra italien, mu-
sique de Cimaro a: représenté a Venise en
îsul. C'est un chef-d'œuvre. Cimarosa en q
refait cependant la musique, qui esl 1
en manuscrit* Le cardinal Consalvi, ami du
compositeur, donne les plus grands éloges à
onde Artémise dans .ses mémoires pu-
emment par M, Crétineau-Joly,
ARTÉM1SIUS s. m. (:ir - te-uu -zi-uss — du
nom Ar ternis). Chronol. Septième im
L'année des Macédoniens et deuxième de
celle des Lucédêmoniens.
'ARTENAY, bourg de France (Loiret), ch. 1.
Qt., arroiid. et à 19 kilom. d'Orléuiis,
station il . ch uniii de fer 'i-'. Paris a Orl ans;
pop. aggl., H?o liub. — pop. tôt., 1,015 hab.
Dan 1 le d< mi ère guerre entre les Prus iens
ARTH
et la Fiance, un combat fut livré près d'Ar-
tenay. Le baron Von der Tann commandait
le 1er corps bavarois, et nos troupes se dé-
fendirent vaillamment ; mais, accablées par
le nombre, elles durent chercher un refuge
dans la forêt d'Orléans. V. Orléans (combat
et prise d'), au tome XI du Grond Diction-
naire, page 1479.
ARTESINO (monte), montagne de Sicile,
au N. de Culascibetta, ville de 5,000 hab., si-
tuée à environ 150 kilom. de Païenne et à
110 kilom. de Catanej 1,212 met. d'altitude.
1 Cette montagne, dit M. A.-J. Du Pays,
placée au centre de la Sicile, presque au
point de rencontre des lignes qui divisent
l'île en trois vallées : Valdemone, Valdenoto,
Valdimazzara, offre un observatoire intéres-
sant pour étudier le relief général de l'île. »
Aneveiae (Philippe d'), étude dramatique
anglaise, par M. Taylor (1845, in-8°). Cette
œuvre remarquable a fondé la haute répu-
tation de son auteur en Angleterre. Philippe
d'Artevelde est une chronique dramatique en
deux parties, formant chacune une sorte de
tragédie complète. Le poëme s'ouvre au mo-
ment où les Gantois sont réduits à la famine
après la défaite de Nevèle. Le parti des ri-
ches travaille sous main à acheter a tout
prix le pardon du comte de Mâle ; le bas peu-
ple est découragé. Von den Bash (ou Dubois),
autrefois serviteur do Jean Hyons et main-
tenant chef des chaperons blancs, s'efforce
en vain de maintenir son autorité par la ter-
reur; il sent qu'il faut un autre homme que
lui pour gouverner la ville et la décider à
continuer la guerre. C'est alors qu'il songe
au fils de Jacques Artevelde, au jeune Phi-
lippe, qui, jusque-là, « avait passé sa vie à
muser et à pécher dans la Lys, • et qu'il le
fait accepter pour chef aux Gantois, dans
l'espoir d exercer le pouvoir sous son nom.
Telle est l'analyse de ce poëme dramatique.
« Ce qui saisit dans l'œuvre de M. Taylor,
dit M. Milsand, et ce qui décèle tout d'a-
bord l'homme supérieur, c'est la position qu'il
a prise pour juger la lutte des communes de
Flandre et de leur seigneur. La violence, on
s'en aperçoit, ne lui est pas sympathique; il
sait que le danger contre lequel on ne sau-
rait s'entourer de trop de précautions est
surtout dans l'autorité. Mais ^ous les justes
griefs des opprimés, poussés à l'émeute par
les abus du pouvoir, il distingue fort bien
les instincts irréfléchis, les enthousiasmes
ignorants, les caprices et les passions indi-
viduelles, qui s'apprêtent à profiter des di-
gues renversées pour se déchaîner à l'aven-
ture. Danger pour l'autorité et pour la liberté
à la fois. » Le caractère d'Artevelde, son
amour épisodique pour Elena sont admira-
blement décrits, et le style magistral de cette
œuvre assure à son auteur, dans la littéra-
ture, une place très-importante.
Arlewelde (LA VfclUVE DE JACQUES VAN), ta-
bleau de M. Ferdinand Pauwels ; au musée
de l'Etat, à Bruxelles. La ville de Gand,
cernée par Louis de Mâle et les nombreux
chevaliers français qu'il avait à sa solde, se
trouvait dans la plus extrême détresse; les
magistrats firent un appel au patriotisme des
citoyens, La veuve de Jacques van Arte-
velde, portant encore le deuil de son illustre
époux, répond des premières à cet appel.
Tel est l'épisode de l'histoire de Flandre qui
a été retracé par M. l'auwels. La composi-
tion est noble et grave comme le sujet. Il y
a quelque chose de touchant à voir cette no-
ble femme, qui, faisant taire sa douleur et
son ressentiment pour n'écouter que son pa-
triotisme, vient remettre ce qu'elle possède
île plus précieux aux magistrats de la ville
en danger. Elle s'avance, silencieuse et di-
gne, au milieu de ses trois jeunes fils que,
dans un jour d'égarement, les Gantois ont
rendus orphelins. Les magistrats émus se
lèvent pour recevoir la veuve de Van Arte-
velde, tandis que la foule, saisie d'admira-
tion, se presse à la porte de l'enceinte.
M. Pauwels a bien rendu cette scène pa-
thétique. Le groupe de la mère et des en-
fa m s est particulièrement réussi. Les per-
sonnages, excellents d'attitude et d'expres-
sion, sont un peu disposés comme les ligures
d'un bas-relief. Ou ne peut souhaiter, du
reste, une couleur plus fi:' ment nuancée,
plus délicate, plus harmonieuse. Ce tableau
a figure ù l'Exposition universelle do 1S67.
AHTM, bourg de Suisse, canton de Schv/itz,
it L'extrémité S. du lac de Zug, a l'entrée de
la vallée de Goldau, entre la base du Rigi et
la Rossberg ; 2,447 hab. catholiques. Un
terrible éboulement do montagnes, qui eut
lieu en 1806, a donné à ou bourg une sinistre
notoriété.
* aRTHBZ et non ARTH1S, bourg de France
(Bas 'S Pyrénées), ch.-l. do cant., urrond.
et ii m kilom. d'Orthez, sur une colline très-
élevée; pop. aggl., tùi hab. — pop. tôt.,
1,427 hab.
* AltTllON, village de France (Loire-Infé-
rieure), cant. et à 10 kilom. de Pornic; pop.
aggl., y 1 1 hab. — pop. tôt., 2,304 hab.
ARTHOSTÈME S. m. (ar-lo-sie- nie). Bût.
Genre d'arbres, de la famille des conifères.
11 Syn, '!>• onet.
ARTHKECTASIE s. f. (ai'-tre-Ula-zl — du
gr. art bruit, articulation ; cklttsis, dilatation).
Dilatation des articulations.
ARTHRÉNIENS S. m. pi. (ar-Uc-ui-aiu —
ARTI
rad. arthrénie). Helminth. Famille de veri
intestinaux, ayant pour type le genre ar-
thrénie.
ARTHRITIDE s. f. (ar-tri-ti-de — rad. ar-
thrite). Affection cutanée qui est un symp-
tôme de l'arthrite.
ARTHRITIS S. f. V. ARTHlUTIi, au tome 1er
du Grand Dictionnaire.
ARTHRITISME s. m. (ar- tri-ti-sme —
rad. arthrite). Etat général qui favorise les
maladie.-, articulaires.
ARTHROGRYPOSE s. f. (ar-tro-gri-pô-ze
— du gr. arthron , articulation ; grupos,
courbé). Flexion permanente des articula-
tions.
ARTHROLOGIE s. f. (ar-tro-lo-jl — du gr.
arthron, articulation; logos, discours). Traité
des articulations.
ARTICA (V), montagne de Corse, k l'ori-
gine du rameau qui S'-pare la vallée du Go)o
de la vallée du Taviguano ; 2,439 met, d'alti-
tude.
• ARTICULATION s. f. — Géol. Ligne d'iu-
tersection de deux surfaces géologiques.
• ARTIFICE s. m. — Encycl. Tour de
nouveaux détails, v. l'article pyrotuchnil',
au tome XIII du Grand Dictionnaire.
• ARTILLERIE s. f. — Encycl. Quand Na
poléon lcr a dit: « Ce que la France a tou-
jours eu de meilleur, c'est l'artillerie, » cela
pouvait être vrai; au moins cela était vrai
pour toute la période de nos succès militai-
res sous le Consulat et sous le premier Em-
pire. Malheureusement, sous le second Em-
pire, lorsqu'un gouvernement inepte commit
l'énorme faute de déclarer la guerre à la
Prusse, ce n'était plus de la France, c'était
de la Prusse qu'on pouvait dire : ce qu'elle
a de meilleur, c'est l'artillerie. En effet, si
nous avons été vaincus, écrasés dans cette
guerre néfaste, ce n'est pas seulement parce
que nous manquions de chefs habiles, parce
que nous nous étions précipités dans cette
folle aventure sans que rien fut préparé, or-
ganisé d'avance, mais c'est surtout parce
que notre artillerie ne pouvait lutter contre
celle de l'ennemi que nous avions commis la :
sottise de provoquer. L'artillerie prussienne
était infiniment supérieure à la notre par le
nombre et par la longue portée des armes.
Nous avions, il est vrai, les mitrailleuses;
mais les canons k longue portée des Prussiens
ne nous permettaient pas de les approcher
assez pour faire usage de ces armes meurtriè-
res. Ainsi, nous devons tirer de nos désastres
une preuve nouvelle du rôle qu'est appelée k
jouer l'artillerie dans les guerres futures; la
victoire est presque assurée pour celle des
parties combattantes qui compte le plus grand
nombre de bouches à feu et qui peutatteiudre
son ennemi a la plus grande distance. Il im-
porte aussi que l'infanterie soit année de fu-
sils se chargeant vite et portant loin ; mais
les canons peuvent souvent rendre les fusils
inutiles, et ce sont eux surtout qui décident
du sort des batailles. V. CANON, au tome III,
et dans ce Supplément,
ART1MPASA, nom de Vénus, chez les Scy-
thes.
ARTIODACTYLE adj. far-ti-o-da-kti-le —
du gr. artios, pair; duktulos, doigt). Mainni.
Qui a des doigts en nombre pair.
— s. m. pi. Tribu de pachydermes, compre-
nant ceux qui ont des doigts en nombre
pair.
ArtSatea tic mou leuip» (iLsi, pur M. L'h.
Blanc (Firnuu Didot, 1870, in-S»). Cet ou-
vrage est un recueil d'articles publiés par
l'auteur à différentes époques et dont quel-
ques-uns remontent même aux environs de
1860. Il contient des notices sur Augustin
lJupré, le graveur en médailles; David d'An-
gers, Barye et Duret, trois sculpteur:;, les
peintres Eugène Delacroix, Eugène Devo-
ria, Paul Chenavard, Henri Leys, Hippolyte
Flandrin, Troyon, II. Hegnault et Corot ; les
architectes Félix Duban et Léon Vaudoyer;
le peintre journaliste Ed. Berlin; les carica-
turistes Grand ville et Gavarni ; enfin deux
articles sur l'Exposition universelle de 1807
et sur un voyage artistique fait à Munich
par l'auteur en 1869. Les plus complètes de
ces notices sont celles qui ont trait k Cala-
initia et aux deux architectes Duban et Vau-
doyer.
Avant d'être un critique d'art, M. Ch.
Blanc avait étudié la gravure chez Cala-
matta, et son séjour dans l'atelier de cet
éminent artiste eut une inlluence décisive
sur son uoùt et son instruction critique. Ca-
lumatta lui lit étudier le modèle vivant, dans
l'atelier do Paul Delaroche, graver d'après
les estampes d'Edeliuck, et surtout étudier
Ingres, et: qui lo rendit pour toute sa vie fa-
natique du maître. On trouve dans cette no-
uée des souvenirs intéressants sur eeux uni
fréquentaient l'atelier de l'éiniuent graveui
italien. ■ On voyait venir chez mon maître,
dil M. Ch. Blanc, Lamennais, dès lors en ha-
bil li'iw j.'ois, :1111e m- d'ordinuire par Charles
Didier, !<■ brillant auteur de Hume sauter*
nnne. M. de Lamennais posait pour un
crayon que Taisait île lui Calamatta. Je la
vois encoi a avec sa ïè\ ne u>oo, sa culotte <le
ratinej le dos \eùie, le visage parcheminé et
jaune, l'œil étinoelant sons un front de gé-
nie, sembla! <le aux héros d'UoH'umnu ot
un peu a Hoffmann lui - même George
ARUN
I Sand venait aussi quelquefois nous ren-
dre visite, et il me semblait que sa pré-
sence illuminait tout L'atelier. La gravure
commencée de la Francesca da Rimini,
d'Ary Seheffer, amenait de temps à autre
| chez son graveur ce peintre eiuiuent, qui,
malgré la dignité de sa tenue et de ses pen-
sées, ne manquait pas de bonhomie... A son
tour, Paul Delaroche faisait au passage Ti-
voli quelques apparitions, niais fort rares, et
lorsqu'il entrait avec son air éminemment
distingué, mais un peu gourmé, sa bouche
discrète, son œil bridé, sa figure de presby-
térien, les plaisanteries tombaient à 1 instant
et l'on se taisait. Lui, du reste, il maniait le
jargon de l'atelier avec beaucoup d'aisance,
et, quand il le voulait, il savait attraper ce
ton gaulois de goguenardise familière qui en-
chante les écoliers. •
Les notices consacrées pur M. Ch. Blanc
à Duban et à L. Vaudoyer sont excellentes.
Dans d'autres, on peut reprendre quelques
éloges un peu trop flatteurs ou des aperçus
insuffisants. Par exemple, la notice consa-
crée a Delacroix est bien courte si on la met
en regard du volume entier consacré par
Fauteur à Ingres. » M. Ch. Blanc, dit M. Pli.
Buriy, a pu introduire dans sa discussion des
Vivacités contre lesquelles le tiendrait en
garde aujourd'hui ia haute position que lui
crée son double titre de membre de L'Acadé-
mie des beaux-arts et de membre de l'Aca-
démie ii an ç aise, i m le retrouve parfaitement
calme, spirituel et convaincant dans ses
études sur Corot, sur Barye, sur H. Re-
guault, même sur David d'Angers, qui n'était
pus l'oithodoxie même; sur Grandville et sur
Gavarni, qui n'ont rien à démêler avec l'é-
cole de Rome. Il semé avec un tact parfait
les mots d'atelier, les anecdotes, les traits
qui peignent le caractère et la situation. Ses
livres sont, en somme, a peu près les seuls
livres sur les arts qui, en France, se vendent
et se rééditent. Il se vendent par leur pro-
pre force d'expansion, en dehors des gravu-
res bien tirées qui les ornent et qui les com-
mentent. Il faut souhaiter qu'il en soit long-
temps ainsi et que leur action s'exerce de
plus en plus sûrement sur cette bourgeoisie
qui ne fait que commencer à prendre sa part
effective dans la propagation soit des œu-
vres d'art, soit de l'enseignement artiste. ■
ARTOIS (d'), nom de deux auteurs drama-
tiques. V. Dartois, au tome VI du Grand
Dictionnaire, ei dans ce Supplément.
ARTONIUS, médecin d'Auguste, d'après
Valère-Maxime. La veille de la bataille de
Plnlippes, il vît eu songe Minerve, qui lui or-
donna d'annoncer à Auguste qu'il remporte-
rait la victoire.
* ARTOT (Joseph), violoniste belge.— Tout
enfant, il apprit le violon et la musique, et
il montra des dispositions tellement extraor-
dinaires qu'à sept ans il put jouer dans des
concerts des morceaux très-difûciles. Ayant
été conduit à Paris, il reçut des leçons de
Rodolphe Kreutzer, suivit les cours du Con-
servatoire et y remporta le premier prix de
violon en 1828. Artot avait alors treize ans.
A partir do ce moment, il se mit à voyager,
se faisant entendre dans des concerts en
Belgique, en Angleterre, en Hollande, en Al-
lemagne, en Poiogue, en Vuluchie. Le jeune
virtuose acquit rapidement une grau .
putation par la rare justesse d'intonation
de sou jeu, par la hardiesse de l'exécution,
auxquelles il joignait une belle qualité do
sou et une expression admirable. 11 excellait
surtout a rendre les sentiments tendres et
rêveurs et souvent s'élevait jusqu'au pa-
thétique. Dans une excursion qu'il lit en
Amérique en 1843, il reçut des ovations en-
thousiastes. Mais, surmené par un travail
if, atteint de phtbîsie, Artot revint des
Etats-Unis dans un état de sauté déplorable.
Il se rendit h Nice, puis en Espagne, cher-
chant sous un climat chaud uue guérison im-
possible. Do la, il vint habiter Ville l'Avray,
ou il s'éteignit a l'âge de trente ans. un ado
lui quelques coinp olon. —
Sa nièce, Mn« Désirée Artot, prit des leçons
de Mme Pauline Vi i U lia en 1858 a
l'Opéra dans le Prophète; mais elle n'obtint
qu'un succès médiocre, et, depuis lors, elle
ajoué sur divers théâtres de province et d-j
l'étranger.
Aria (pont les). V. Paris, au tome XII
du Grand Dictionnaire, page 245.
ARTUBY, rivière de France, qui arroso
Di aguiguau et se jette dans l'Ar
ABC BA, une des petites Antil
par tient aux Hollandais, mais elle est inha-
bitée.
AKUBBOTH, ancien bourg de la Pâli
de la tribu ue Juda. (III, /foi*, IV, 10.)
' ARUDY, bourg de France (Ba
nées), ch.-l. de cunt., arrond. et a 18 kilom.
d'O toron, près de la rive gauche du gare
d'O .ai; pop. aggl., 1,027 hab. — pop. Lût.,
1,978 hab.
ARl'MA, ancienne ville de lu Palestine, do
La tribu d'Ephraliu, dans I ï de Si-
chem, et où cauij aAbimélech, poursuivi par
les Sichémites. (Jugest IX, xli.J .1 Josèphe
parle d'une ville do même nom, dépendant
de la tribu de Juda.
arundû s. m. (a-ron-do — mot Int. qui
5Σuitie roseau), liot. Genre de plantes, de Ja
ARYE
famille des graminées, comprenant vingt-
deux espèces, et ayant pour type la canne de
Provence.
ARUNS, nom d'un guerrier tué par Opis,
nymphe de la suite de Diane. (Enéide.) il De-
vin d'Etrurie, du temps de Marius. (Phar-
sale.)
ARUNT1CES. personnage qui mépri
culte de Bac chus. Pour se Heu lui
fit boire tant de vin qu'il s'enivra, et, dans
cet état, ayant abusé de sa fille, il fut tué
par elle.
ARVAN s. m. (ar-van). Moll. Espèce de
coquille du genre vis, qui habite les mers du
Sénégal.
ARVELIUS s. m. (ar-vé-li-uss). Kntom.
Genre d'insectes hémiptères, de la famille
des pentatomiens, tribu des pentatora
ayant pour type une espèce brésilienne.
ARVERS (Félix), poète de talent et au-
teur dramatique, dont aucune biographie ne
parle et dont on ignore le pays natal et la
date do la naissance, mort en 1850. Cette
singulière obscurité n'a point empêcl
nom de rester dans la mémoire des lettrés et
même d'y tenir une place distinguée, g rfl
un sonnet qui fait partie d'un volume de
vers, devenu lui-même d'une excessive ra-
reté et publié, il y a environ quarante ans,
sous ce titre : Mes heures perdues, poésies,
par Félix Arvers (Paris, Fournier jeune,
1833, in-8° de 352 nages), où l'on trouve une
préface en vers d'un très-bon stylo et des
pièces de différents genres , suivies d'un
drame intitulé : la Mort de François ier, et
d'une comédie, Plus de peur que de mal.
Plus de peur que de mal est un pastiche
un peu léger, mais assez amusant, des vieilles
comédies romanesques d'avant Molière et
des premières comédies d'intrigues et d'a-
mour de notre grand comique, telles que le
Sicilien ou ['Amour peintre, Sganarelle et
Y Etourdi. Le drame expose au vif et sans
périphrase la célèbre vengeance de l'avocat
Perron, cause de la mort de François 1er. H
y a, entre autres, trois scènes du second acte,
qui se passent dans un clapier ou mauvais
lieu de la rue Froidmantel, d'un réalisme as-
sez cru et qui eussent rendu la pièce impos-
sible a produire sur les planches d'un théâtre
si l'auteur avait songé à la faire représenter.
Mais on y trouve des scènes fort belles. Le
style en est ferme, les vers en sont solides et
vigoureux. On en peut juger par le court
échantillon qu'on va lire. Ferron s'adresse k
François Ier, qu'il vient de surprendre aux
genoux de sa femme :
C'est un cruel abus de ce que la naissance
A mis en votre main de droits et de puissance!
Que vous avais-je fait, et quelle trahison
A cette préférence a marqué ma maison?
Ai-je forfait aux lois, suis-je un sujet rebelle,
Ou tardif ù. payer la taille et la gabelle?
Ou bien suis-je entaché d'hérésie, et dit-on
Que ma voix ait prêché Luther et Mélanehthon?
J'étais calme et joyeux; le travail et L'étude
Suffisaient au bonheur de cette solitude.
J'étais heureux; j'avais une femme, et jamais
Vous nu pourrez savoir à quel point je l'aimais I
Elle m'aimait aussi, j'en suis sur, et ma vie
Aux puissants de la terre aurait pu faire envie :
Quel infernal génie a donc guidé vos pas
Chez un pauvre bourgeois qui ne vous cherchai! pas?
Si c'est besoin d'aimer chez voua, si c'est fa
Mon Dieu! n'aviez-vous pas toute cette noblesse
Qui ne vit et se meut qu'afin de mieux saisir
Le caprice du maître et de son bon plaisir?
Elle, c'est son affaire; elle est habituée,
Grâce a vous, à se voir ainsi prostituée...
Il y a la, certes, de la bonne éloquence
dramatique. Ce ne fut point, toutefois, dans
Ce liant genre que Félix Arvers travailla
pour le théâtre après 1833. Nous le voyons,
cinq ou six ans plus tard, donner une corné -
die en un acte et en prose, faite en collabo-
ration avec M. d'Avrecour, et qui a été im-
primée, les Parents de la fille, comédie en un
acte et en prose (chez Marchant, 1839, in-8°),
et ensuite : Delphine ou Heureux après moi,
comédie-vaudeville en deux actes (1840), en
collaboration avec M. Paul Foucher ; le Se-
cond mari, comédie en trois actes et en vers
(1841); les Deux César, (•omédie-vaudeville
(1845); Lord Spleen, comédie-
vaudeville en un acte (1849); le3 Vieilles
amours , vaudeville, avec M. d'Avrecour
(Bruxelles, 184 1).
Tel est, à peu prés, le bagage d'auteur
que de Félix Arvers, d >nt ces corné-
et ces vaudevilles, qui d'ailleurs en va-
lent bl< n'auraient point sauvé do
l'oubli le nom, qu'un simple sonnet a consa-
i bien que c'est comme poète, ci
auteur de Mes heures perdues que Jules Ja-
mentionne seulement, chose singu-
lière,dans son Histoire de ta littératui
matique, Jules Janin, parlant des prem
qui suivirent la révolution do Juillet
et de la ferveur littéruire de cette époque,
cite le sonnet qui a fait la réputation de Fé-
lix Arvers, avec ce commentaire qui est !a
vraie oraison funèbre «le ce pau1 n
auquel aucun'- biographie n'a consacré même
la plus légère mention :
• ... La calme lecture était un grand bé-
nis de la rue
(1830 et années suivantes). Un lisait pour
lire, on lisait pour oublier; on lisait les pe-
ARVE
tits écrivains, parce que les grands étaient
en marche... Tel jeune homme, à lire les Odes
et Ballades, se trouvait poète et s'*
• Et moi aussi l » Nos souvenirs ont con
des pièces charmantes écrites sous la vive
et première impression de Joseph Delorme.
ites, par exemple, ce sonnet charmant,
et dites-moi s'il n'est pas dommage qui
choses-là se perdent et disparaissant à tout
, comme un article de journal:
Ma vie a son secret, mon âme a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu.
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien eu.
Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu.
Toujours h ses côtés et pourtant solitaire,
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayanl
Pour file., quoique Dieu l'ait faite doti
Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
A l'austère devoir pieusement Adèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
•Quelle est donc cette femme?' et ne comprendra pas-
• Cetle langue est belle, poursuit J Janin,
cette passion est vraie ; il faut y croire.
L'auteurdecesonnet «sans défaut ■ est mort
à vingt-cinq ans (Jules Janin se trompait
sur ce point), au moment où il allait pren
dre sa place au soleil; il s'appelait Félix
Arvers. »
Mais ce sonnet, exquis do forme <'t d'un
senl iment délicat, n'est pas la seule pïè
Mes heures perdues qui témoigne d'un I lenl
plein de j .On en pourrait citer plus
d'une encore d'un tour heureux, traitée
un soin particulier du rhythme, et où se re-
marque un talent peu ordinaire ; la p
en vers, par exemple, A mon livre :
O toi, mon premier-né, qu'une amour maternelle
A nourri de son lait et couvé sous son aile,
Qui grandis sans effort, enfanté librement
A mes heures de calme et de recueillement,..
Toute la pièce est d'un ton tr.s-personnel et
d'un sentiment très-h'u et se fait lire avec
plaisir. Citons encore \e Sonnet à 7non ami R...
Il n'y en a que deux dans tout le volume ; on
a lu plus haut celui qui est devenu célèbre,
et l'on trouvera que celui-ci n'est pas tout à
fait indigne d'en être le pendant :
J'avais toujours rêvé le bonheur en ménage,
Comme un port où le cœur, trop longtemps agité,
Vient trouver, a la fin d'un long i
Un dernier temps de calme et de sérénité;
Une femme modeste, a peu près de mon ûge,
Et deux petits enfants, jouant a son côté ;
Un cercle peu nombreux d'amis du voisinage.
Et de joyeux propos dans les beaux soirs d'été.
J'abandonnais l'amour a la jeunesse ardente;
Je voulais une amie, une nme confidente,
Où cacher mes chagrins, qu'elle seule aurait lus.
Le ciel m'a donné plus que je n'osais prétendre ;
L'amitié, par le temps, a pris un nom plus tendre,
Et l'amour arriva qu'on ne l'attendait plus.
Une pièce bien originale aussi du ;
est cello qui a pour titre : la Vie. Elle dé-
montre que l'auteur u'est pas mort à vingt-
cinq ans, comme l'a dit Jules Janin. Voici
l'agréable pièce dont il s'agit :
Amis, accueillez-moi, j'arrive dans la vie.
u pré de notre i
Vivre, c'est Être libre et pouvoir a loisir
Abandonner son àme à l'attrait du plaisir;
C'est chanter, s'enivrer des cieux.des bois.de l'onde.
Ou, parmi les tilleuls, suivre une vierge blonde.
— C'est bien là le discours d'un enfant. Ecoutez :
Vous avei de l'esprit... — Trop bon. — Et méritez
Qu'UQ ami plus mùr vienne, en cetle circonstance,
D'un utile conseil vous prêter l'assistance.
il ne faut pas se fane illusion ici;
Avant d'être poète et de livrer ainsi
Votre âme à tout If l'eu de l'ardeur qui l'emporti ,
Avez-vous de l'argent? — Que sais-je? et qu ■ m >rn-
— Il importe beaucoup, et c'est précisément
Ce qu'il faut, avant tout, considérer. — Vraiment?
S il fut des jours heureux où la voix des poQtes
Enchaînait à ion gré les nations muettes,
Ces jours-là ne sont plus, et depuis bien longtemps.
i un bien, est-ce un mal ? je Pignon i
[tends
Que vous prouver un fait et vous faire compta
le inonde est tel, tel il nous le faut prendre.
i i Bte n'est plus l'enfant des Immortels,
A qui l'homme à genoux élevait des autels.
Ce culte d'un autre à r's lu nôtre,
Et c'est tout simplement un homme comme un
Si donc vous n'avez rien, travailli ' pour ai
Embrassez un état : lu tout est de savoir
Choisir et, sans jamais regarder en arriére,
De pour.'. ■ résolu, sa carrière.
— Et ce monde idéal que je me figurais I
Et ces accents lointains du cor dans les forêts!
i
Et ces rêves dorés de mon adolescence 1
Et ces lacs, et ces mers, et ces
i ! - Travailles,
apprenez donc un peu, micon-
■
Vous croyez que l'on n'a que la peine de naître,
Et qu'on est ici-bas pour dormir, se laver,
tout le jour a rêver;
C'est ainsi qu'on te pei J, c'eut ainsi qu'on \>
Pauvre, inutile à I le VOUI rejette.
Le, on se débat
inr sur un grnbat.
ARYA
200
Ce tableau n'est pas gai.ee discours n'cit pas tendre.
C'est vrai; mais j'ai voulu vous faire bien en
Par amitié pour vous et dans votre intérêt,
Où votre poésie un jour vous conduirait.
Cet homme avait raison au fait : j'ai dû me taire
Je me croyais poète, et me voici notaire.
i J'ai, sans m'efn
lourd fardeau d'une charge à payer.
Je dois être content : c'est un très-bol office;
C'est magnifique, à part même le bénéfice.
On abonne maison, on reçoit les jeu
On a des clercs.qu'on loge en haut, dans un taudis
Il est vrai que l'état n'est pas fort poéti
Car rien n'est positif comme l'acte authentique;
Mais il faut bien pourtant se faire une raifon,
Et tous les contes bleus ne sont plus de saison,
Il faut que le notaire, homme d'exactitude,
D'un travail assidu se fasse l'habitude.
Va, malheureux I et si quelquefois il a
Qu'un riant souvenir d'enfance vous r
Si vous vous rappelez que la vol
Vous berçait, tout petit, de vague
Si, poursuivant encore un bonheur qu'il rêva,
I vers d'autres temps veut se retourm r
Est-ce avec tout celn qu'on mène son al
N as-tu pas, ce malin, un testaments '
Le Client est fort mal et serait en état,
Si tu tardais encor, de mourir intestat.
Mais j'ai trente-deux ans accomplis; à mon âge
Il faut songer pourtant à le mettre en mina
Il faut faire une thi tôt ou tard. Dan
J'y songeais bien aussi, quand j'avais dix-huit an*
Je voyais chaque nuit, de la voûte étoilée,
dre sur ma couche une vierge voilée;
tais, craintive et cédant à mes vœux,
D'un souffle caressant effleurer mes cheveux;
Et celte vision que j'avais tant rêvée.
Sur la terre, une fois, je l'avais retrouvés,
Oti ' qui me les rendra, ces rapides instants
Et ces chastes douceurs d'un amour de vingt ansl
L'automne à la campa, gués soirées,
Les mêresdans un coin du salon retirées,
Et ces tendres regards, '-''s gestes conl
Et ces airs si touchants que j'ai tous retenus!
Tout à coup une voix d'en haut l'a rappelée ;
ie est si triste! elle s'en est a
Elle a ferme les yeux, sans crainte, sans remords.
Mais pensent-ils encore à nous ceux qui sont morts?
Il s'agit bien ici d'un amour platonique 1
Me voici marié : ma femme est fille unique,
Son père est épicier-droguiste retiré
Et riche, qui plus est. Je le trouve à mon gré
Il n'est correspondant d'aucune Acadi
il est vrai ; mais il est rond, plein de bonhomie.
Et puis j'aime ma femme, et je croîs en effet,
En demandant sa main avoli sagement fait.
Est-il un sort plus doux et plus digne d'envie?
Ou passe on travaillant tranquillement :
On boit, on mange, on dort, et l'on voit arriver
Des enfants qu'il faut mettre en nourrice, é: i
Puis établir enfin. Puis viennent les années.
Les rides au visage et les couleurs fanées.
Puis les maux, puis la goutte. On vit comme cela
Cinquante ou soixante ans, et puis on meurt. Voilà
C'est la dernière pièce du recueil, un véri
ble discours en vers dans le goût mo
avec d'assez heureux enjambements a la ma-
nière de
ne serait-elle point connue le tesl
rairede Félix Arvers, et ne peut-on i i
qu'il parle de lui-même, et non d'un person-
nage imaginaire, quand il dit:
Je me croyais poète, et me voici notaire?
Nous sommes tenté de le pe nie, il
aura fait quelques pièces de théâtre pour se
distraire; do là les «vaudevilles et coin
es, et il aura caché s
selon le conseil du sage.
ARVERSIE s. f- (ar-vèr-sî). Bot. Genre de
plantes, de la famille des paronychiées, tribu
oïycarpées, comprenant quatre ou cinq
espèces.
• ARVEIIT , bourg do France (Cha-
lut ■: i ire , cant. et k 3 kiloin. do La i
blade ; po 946 1 , tôt.,
2^83 hab. Distilleries, Le territoire i
|U*lle entre
■
;'i l'O. par l'envahissement des dunes. * Les
iveit des chai
nt, dit
M, Ad. Joann u vaut lequel
«U-s montagnes marchent à Arvert. » On
■ ions de pins
■ ;. ■ i endroit , d'i a
moins de 5 kilom. do largeur et s'étendent
sur plus de 1 i kilom. de longueur entre L'em-
ire de la Seudre et celle de la Gi-
ronde, ■
AU VI El \. i i ince (H mtes-AI-
t. et & 18 kilom. d'Aiguil!
l'altitude, sur la rive gau< '■
le . i Rn i re; B88 hab. ■ Ko
dit M. Ad. Joanne, C'atio
hauteurs qui séparent la vallée d'Aivieux de
de Souliers, un plateau connu ei
nom de camp de Catinat, et près du-
quel est un petit lac renfermant un llut
mouvant appelé La Motte-Tremblante. •
ARYAQUE adj. (a-ri-a-ke). Elhnogr. Qui a
rapport aux Aryaa : Emigration akyaqob.
AllYAVARTTA (séjour excellent), nom que
i ■ ■,.!* géographie mythi
que, donnent a la contrée qui, boniee au N.
par l'Himalaya) au S. parle Vindbia, s'étend
230
A?BE
depuis le gnlfe du Bengale jusqu'à la mer
d'Oman,
* • ARZACHEL (Abraham), célèbre astronome
juif de Tolède. A la suite de quatre cent deux
observations, il détermina l'apogée du soleil
et fixa l'obliquité du zodiaque à 23° 34'. D'a-
près plusieurs auteurs, c'est à lui qu'on doit
les Tables de Tolède, qui servirent probable-
ment de base aux. célèbres Tables Alphonsi-
nes. La Bibliothèque nationale possède le
spécimen d'un instrument astronomique au-
quel il a laissé son nom, et qui se rapporte
au système de la trépidation des fixes. On
attribue aussi à cet astronome une hypothèse
ingénieuse, au moyen de laquelle il expli-
quait les inégalités qu'il avait observées dans
le soleil, hypothèse que Copernic adopta dans
la suite. Divers traités d'Arzaehel, traduits
en latin, se trouvent dans les principales bi-
bliothèques de l'Europe.
* ARZACQ, bourg de France (Basses-Pyré-
nées), ch.-l. de cant, arrond. et à 38 kilom.
d'Orthez; pop. aggl., 699 hab. — pop. tôt.,
1,224 hab.
•AR/ANO, bourg de France (Finistère),
ch.-l. de cant., arrond. et à 14 kilom. de
Quimperlé, aux bords de l'EUé et du Scorff;
pop. aggl., 199 hab. — pop. tôt., 1,779 hab.
' ARZEU-LE-PÛRT, et non ARZEW (comme
nous avons écrit au tome I« du Grand Dic-
tionnaire, p. 737}, ville et port d'Algérie,
prov. et k 37 kilom. d'Oran ; 4,493 hab., avec
Sainl-Leu, Damesme, Sainte-Léonie , Le
Port-aux-Poules et ÂIoulaï-Màgoun , dont
2,311 musulmans. Port sur un îlot.
— Histoire. • Arzeu ou Arzeou, dit M. L.
Piesse, a été bâti sur une partie de l'empla-
cement du Porlvs Magnus des Romains, dont
le développement devait comprendre l'en-
semble du littoral depuis la Makta à l'Ë.
jusqu'à la pointe d'Arzeu à 10. C'est encore
sur les ruines de Portas Magnus que dut
s'élever l'un des arsenaux maritimes d'Abd-
el-Moumem, de 1142 à 1160 de notre ère.
Ediisi, le géographe arabe du XIIe siècle,
dit : ■ Arzeu est un bourg considérable ou
s Ion apporte du blé que les marchands
B \ lenneut chercher pour l'exportation. »
Les Italiens s'y rendaient comme a Maza-
et a Orau au xive et au xv« siècle.
Fuis tard, les Turcs eurent à Arzeu des ma-
;_ mus servant de dépôt, et le mouillage
était détendu par un petit fortin ou batterie
de cote. Les grains, le sel, les sparteries, le
kermès, qu'on trouve dans les montagnes
voisines, étaient les matières exportées d'Ar-
zeu, où elles arrivaient à dos d'âne, de mu-
let ou de chameau. On voyait encore en
1830, à l'O. et à 200 met. du môle, sur un
versant de la colline, une réunion de quinze
baraques qui servaient de logement au ca-
pitaine du port, au khodja (secrétaire) et à
plusieurs familles qui cultivaient quelques
jardins. Ces baraques, qui ont définitive-
ment disparu, étaient tout ce qui restait de
l'Aizeu d'Abd-el-Moumem et des Turcs. »
Eu 1833, le général Desmichels s'empara
d'Arzeu; mais ce n'est qu'en 1845 qu'il parut
une ordonnance royale portant qu'une ville
de 1,500 à 2,000 âmes serait fondée au lieu
dit Aizeu-le-Port. Le peuplement n'eut lieu
qu'en 1846 et la commune fut constituée en
décembre 1856.
* ARZON, bourg de France (Morbihan),
cant. et a 12 kilom. de Sarzeau, à l'ouver-
ture de la baie de Morbihan ; pop. aggl.,
2Z>1 hab. — pop. tôt., 2,342 hab. Arzon était
un des centres du druidysme.
ASA s. m. (a-za). Autre forme du mot assa..
V. assa, au tome 1er du Grand Dictionnaire.
ASAMON , ancienne montagne de la Gali-
lée, en face de Sephorîs.
ASAN , ancienne ville de la Palestine , de
la tribu de Juda, puis de celle de Siméon.
Eusebe et saint Jérôme la placent k 15 milles
à l'O. de Jérusalem,
ASANDRE, roi du Bosphore, dans la Cher-
B Tnurique, né l'an li>7, mort l'an 14
av. J.-C. Il avait été nomme gouverneur du
Bosj hors par Pharnace II, et lorsque celui-
«i eut été vaincu par Jules César, il ne vou-
lut plus reconnaître son autorité; il tourna
ni' nie ses armes contre lui et le tua dans un
combat. Il tua de même le fils du grand Mi-
thridate, que César voulait mettre a la place
de Pharnace. et prit le titre de roi du Bos-
phor . Après la mort de César, Auguste re-
■ it Asandre comme roi.
'ASAPHE s. m. — Encycl.Paléont.Ce groupe
de trilobites a été créé par Brongmart, mats
modifié aines lui. Tel qu'il est aujourd'hui
itué, il ne coi m prend plus que les espè-
ces chez lesquelles la tête est conformée à peu
près ■ oimne colle des culymènes, le thorax
trilobé et compose de dix anneaux au plus,
loinen fon l'un grand nombre d'arti-
cles réunis par une bordure membraneuse ;
les yeux gros, réni formes, granules, très-
espaces. Les diverses espèces de ce genre
se rencontrent généralement dans les ter-
rains siim ii i
ASAKAMEL , lieu de la Palestine où se te-
nait le >8 chefs des vingt-quatre
familles d'Israël.
ASARÉRO S. m. Autre orthographe du
mot AZvKKRO.
ASBESTIUS, surnom de Jupiter Ammon,
ASCE
ASBOLANE s. f. (a-sbo-la-ne). Miner. Mé-
lange noir, compact ou terreux d'oxyde de
cobalt et de peroxyde de manganèse, qu'on
appelle aussi cobalt oxydé noir.
ASBOLIQOE adj (a-sbo-H-ke — rad. as-
boline). Qui est de la nature de l'asboline,
qui en renferme : Carcinome asbolique.
ASBOLU5, un des Centaures qui combatti-
rent contre les Lapithes, aux noces de Piri-
thoùs. il Un des chiens d'Actéon.
ASBOTH (Alexandre), général, né en Hon-
grie vers 1805, mort à Buenos-Ayres en 1868.
Il pi ït une part des plus actives au mouve-
ment national qui eut lieu en Hongrie en
1848 et à la guerre contre l'Autriche. Forcé
de s'expatrier après la trahison de Gœrgei,
il quitta la Hongrie et passa, en 1851, aux
Etats-Unis avec Kossuth. Ayant pris du ser-
vice dans l'armée de la grande république
américaine, Asboth, qui était un excellent
ofrieier de cavalerie, fut attaché, au début
de la guerre de la sécession (1861), au géné-
ral Frémont, en qualité de chef d'etat-major.
Il obtint le grade de brigadier général, com-
manda ensuite des corps de volontaires ,
combattit à Pea-Ridge, ou il fut blessé, puis
fit diverses expéditions eu Floride et reçut
de nouveau, en septembre 1864, des blessu-
res graves qui lé forcèrent à quitter le ser-
vice actif. En 1866, le président Johnson le
nomma, avec l'approbation du sénat, minis-
tre plénipotentiaire des Etais-Unis à Buenos-
Ayres. Peu après, il fit un voyage à Paris
pour se faire extraire une balle logée dans
le cou, puis il partit pour l'Amérique du Sud,
où il mourut. C'était un homme plein de bra-
voure, aux idées larges et généreuses et au
caraetère quelque peu excentrique.
ASCAGNE ou ASCANIUS, un des fils de
Priain. i| Chef ascanien et allié des Troyens.
Il Chef des Mysiens qui allèrent au secours
de Troie.
AS( Al vin s fils de Misma, habitante de
l'Attique, chez laquelle Cèrès, dans ses
courses k la recherche de sa fille, reçut
l'hospitalité. Ascalabus se moqua de l'avidité
avec laquelle la déesse avalait la boisson
que sa mère lui avait préparée, et la déesse,
irritée, lui lança au visage ce qui en restait
et le métamorphosa en lézard.
-ASCALAPHE, fils de Mars et d'Astyoché.
Frère jumeau d'Ialméuus, il conduisit avec
ce dernier les Béotiens d'Orehomène et d'As-
plédon au siège de Troie , où il fut tué
par Déiphobe. La Fable le met au nombre
des Argonautes et des prétendants d'Hé-
lène.
ASCALON1TE s. et adj. (a-ska-lo-ni-te —
rad. Ascalon). Habitant d'Asealon ; qui ap-
partient à cette ville ou k ses habitants.
ASCALUS, fils d'Hyménée et général d'A-
ciamus, roi de Lydie. 11 fit la conquête de la
Syrie et fonda la viile d'Asealon.
ASCAME , ancienne contrée de l'Asie Mi-
neure (Anatolie), dont les habitants allèrent
au siège de Troie, d'après Homère.
ASCARELL1 ou ASCARlEL(Débora), femme
poète juive, née à Rome vers la fin du xvie siè-
cle. Elle avait des connaissances fort éten-
dues en littérature et avait fait une étude
approfondie de la langue hébraïque. Elle
traduisit en vers italiens une collection de
poésies juives intitulée: Mahon Hasshoalim,
et sa traduction fut imprimée à Venise en
1602, avec le texte hébreu.
* ASCARICIDE s. f. — Bot. Genre rattaché
aujourd'hui aux vernonies. V. ce mot.
ASÇDOD, en arabe Esdoud, ville célèbre
des Philistins, nommée Azotus dans la Vul-
gate. ■ Elle est surtout connue, dit M. Isam-
bert, par le séjour de l'arche dans le temple
de Dagon et les calamité* qui fondirent sur
les Philistins (I Sam. iv, 5). Trois siècles plus
tard, Hosïas prend Asçdod. Ou la trouve
mentionnée dans les prophètes (,4moà", i, 8;
Sophon.j il, 4; Zacharie, ix, 6), et dans Nèhé-
mie (XI (I, 23, 24). Vers 650, elle résiste pen-
tlantvingt-cinqansauroi d'Egypte Psamini-
ticus. Détruite pendant les guerres dt-s M ic-
cliabees, rebâtie par ordre de Gabinius, elle
fut annexée au royaume d'Hérode le Grand.
L'apôtre Philippe y prêcha l'Evangile (Actes,
vin, 40). Dans les siècles suivants, elle fut
ge d'un évéehé, qui fut rétabli tempo-
rairement par les croises.
■ Le village d'Esdoud est entièrement mo-
derne ; mais on trouve quelques restes d'an-
tiquités (une colonne, un sarcophage
sculpté, etc.) près d'un vieux kan ruine et
<l un weh moderne que l'on rencontre eu ar-
rivant du côté du S.-O. Le monticule élevé
qui porte le village présente aussi, sur sa
pente S., une grande quantité de débris d'an-
ciens édifices. »
ASCENSEUR s. m. (ass-san-seur — du lut.
ascendere, monter). Appareil guidé, au moyen
duquel on élève des personnes ou des lar-
deaux,àlabouche d'une mine ou au haut d'un
édifice.
— Encycl. A l'Exposition universelle de
1867, l'ingénieur Edoux avait construit un
leur, qui contribua beaucoup a l'uunuse-
meni du public et dont une foule de personnes
se servaient chaque jour pour monter dans les
parties élevées de l'édifiée. Depuis, ou a vu
plusieurs grands hôtels employer dos appareils
du même genre pour transporter sans fatigue
ASCL
les voyageurs jusqu'aux étages les plus éle-
vés. Lu pièce principale de l'ascenseur Edoux
est un tube vertieal, mis en communication
par le bas avec l'eau d'un réservoir supé-
rieur; quand on ouvre une issue à cette eau,
elle se précipite dans le tube et fait remon-
ter le long du tube un piston à la tige duquel
est fixé un plateau ou cage où se placent les
personnes qui veulent monter. A chaque an-
gle de la cage est attachée une chaîne qui
passe dans la gorge d'une poulie fixée au-
dessus du point le plus élevé que peut at-
teindre la cage et qui porte à son extrémité
un poids. Les quatre poids font équilibre à
la cage et au piston ; de sorte que la pres-
sion de l'eau se trouve n'avoir à soulever que
le poids même des voyageurs ou des objets
placés dans la cage. Quand celle-ci est arri-
vée à la fin de sa course , on ouvre un robi-
net placé au bas du tube vertical; l'eau s'é-
coule et la cage redescend par son propre
poids.
Pour montrer combien il est facile de faire
usage de l'ascenseur, soit pour monter, soit
pour descendre, supposons que nous sommes
à l'étage le plus élevé et que le plateau ou
la cage soit en bas. En tirant simplement une
corde, nous ouvrirons issue a l'eau, qui mon-
tera dans le tube et qui fera monter en même
temps le plateau jusqu'à nous. Nous nous
placerons sur le plateau, et le poids de notre
corps suffira pour nous faire descendre avec
une vitesse d'autant plus grande que nous
donnerons, au moyen de la corde, une plus
grande ouverture k la valve de sortie. Si
nous voulons nous arrêter k l'un des étages
intermédiaires, il nous suffira de fermer cette
valve.
ASCENSIONNISTE s. (ass-san-si-o-ni-ste
— rad. ascension). Se dit de toute personne
qui monte au sommet d'une montagne, sur-
tout quand cette ascension présente des dif-
ficultés, il Peu usité.
ASCÉN0S, le dieu Lunus, dans le royaume
de Pont et k Sardes. (Mémoires de l'Acadé-
mie des inscriptions.) Il était nommé Ascéus
en Phrygie et en Pisidie.
ASCHER (John), pianiste et compositeur
anglais, né k Londres en 1829, mort dans la
même ville en 1869. Il étudia d'abord la mu-
sique k l'institution royale de Londres, puis
il alla se perfectionner au Conservatoire de
Leipzig. S étant rendu k Paris eu 1849, il se
fit entendre dans les salons et les concerts,
obtint un succès de vo>;ue par sa manière,
qui rappelait celle de Thalberg, et reçut le
titre de pianiste de l'impératrice Eugénie.
Atteint d'aliénation mentale, il retourna dans
sa ville natale, où il mourut. On lui doit un
grand nombre de compositions musicales qui
ont été publiées k Paris. Outre des mazur-
kas, des polkas, des romances sans paroles,
des caprices, des fantaisies, des berceu-
ses, etc., nous citerons de lui : la Danse es-
pagnole, la Danse andalouse, la Goutte d'eau,
la Sevillana, la Perle du Nord, la Feuille
d'album, la Fanfare militaire, les Chants de
l'Ukraine, les Contemplations, la Rapsodie
polonaise; des transcriptions et des variations
sur des morceaux d'opéra, tirées de la Fa-
vorite, de Lucie, du Pré aux Clercs, de Hubert
le Diable, du Pardon de Ploérmel, de Marta,
des Mousquetaires de la reine, le Cantique de
Noël d'Adam, transcrit puur piano, etc
* asclepi ADES. — Ou donna le nom d'as-
clépiades k une corporation de prêtres qui
descendaient d'Esculape (en grec Asclêpios),
et qui desservaient les temples de ce dieu,
principalement ceux de Titane, de Cos, d'E-
pidaure, de Pergame, etc. Ils furent long-
temps seuls en possession de l'art de guérir,
qui formait pour eux une sorte de monopole,
ils se transmettaient de père en fils les se-
crets de leur art, et ils les cachaient sous le
voile des cérémonies qu'ils célébraient dans
leurs temples. Lorsque, plus tard, ils se vi-
rent forces d'admettre dans leur ordre des
étrangers, ils les obligèrent k prêter les ser-
ments les plus terribles et k se soumettre
aux châtiments les plus graves s'ils révé-
laient quelques-unes des connaissances qui
leur seraient communiquées. D'ailleurs, on
ne communiquait ces connaissances qu'avec
une grande reserve; celles qu'on regardait
comme les plus importantes n'étaient dévoi-
lées qu'aux époptes seuls, c'est-à-dire k ceux
qu'on jugeait dignes d'être inities aux mystè-
res les [dus profonds. 11 arriva cependant, à
la fin, que quelques inities, fatigues de res-
ter enfermés dans les temples, L>ù les mala-
des venaient se faire traiter, rentrèrent dans
le monde et se mirent k soigner les malades.
D'un autre côte, plusieurs philosophes, entre
autres Pythagore, se tirent initier tout ex-
près pour lever un coin du voile qui conviait
les pratiques des asclépiades. Ceux-ci perdi-
rent peu à peu le renom et l'influence dont
ils avaient joui si longtemps, et la médecine
devint un art purement humain, exempt des
jongleries que l'intérêt d'une caste y avait
introduites.
On a peu de renseignements sur les procè-
de-: qu'employaient les asclépiades pour la
guérison des malades qui se présentaient
dans leurs temples. Ou suppose que le dieu
devait d'abord être consulte pour savoir si
les malades devaient être admis; dans le cas
n'uiie réponse favorable, ils devaient passer
une unit dans le temple. A un certain mo-
ment, ils voyaient s'élever une vapeur odo-
rante du fond du sanctuaire, et on leur fui-
ASFE
sait croire que le dieu annonçait ainsi sa
présence. ïl fallait ensuite rendre le dieu fa-
vorable par des jeûnes, des expiations, des
sacrifices; tantôt on immolait un coq, une
chèvre , un agneau ou d'autres animaux ;
tantôt Esculape se contentait de noix ou de
figues. Après le sacrifice, on éteiguait toutes
les lumières; les malades s'endormaient et
c'était pendant leur sommeil qu 'Esculape
lui-même venait prescrire les médicaments
nécessaires. Il n'est pas impossible que l'ima-
gination des malades, vivement frappée
par toutes ces pratiques auxquelles le lieu
même et le mystère imprimaient un carac-
tère sacré, ait produit un certain nombre de
guérisons, qui étaient bientôt connues du
public et qui servaient k entretenir la foi du
vulgaire. On peut, d'ailleurs, supposer que
les asclépiades possédaient réellement quel-
ques connaissances médicales , et qu'ils dic-
taient eux-mêmes les prescriptions dont ils
faisaient honneur k Esculape. Ils furent donc
en réalité les représentants de la science
médicale dans un temps où toute science,
pour se faire respecter du vulgaire, devait
revêtir un caractère religieux et se couvrir
du prestige que donne le mystère.
ASCLÉP1US , fils de Sydicus le Juste et de
l'une des tilles de Cronos et d'Astarté, dans
la mythologie phénicienne. C'est le huitième
Cabire, d'après Sanchoniathon.
* ASCOBOLE s. in.— Encycl. Bot. Ce genre,
qui a été détaché des pezizes, en diffère très-
peu; mais il mérite d'être signalé, k cause
d'un phénomène que présentent ses espèces,
et qui. jusqu'k ce jour, est resté sans expli-
cation. L'hyménium des ascoboles est formé
de thèques, dont quelques-unes fout sur la
masse une saillie sensible et renferment
huit spores dans une humeur aqueuse. On
ignore la cause de ces theques.
ASCOLI (David d' ) , écrivain juif du
xvie siècle. Lorsque le pape Paul IV eut dé-
crété que les juifs, pour être distingués des
chrétiens, porteraient des vêtements de cou-
leur jaune ou orange, David d'Ascoli publia
une très-vive protestation intitulée : Apolo-
gia ffebrasorum. Cet ouvrage fut imprimé k
Strasbourg en 1559 et valut k son auteur un
long emprisonnement.
ascom YS s. m. (a-sko-miss ). Maimn.
Syn. de hamster.
* ASCQ, ville de France (Nord), cant. et à
6 kilom. de Lannoy, arrond. et k 8 kilom. de
Lille, sur la Marcq ; pop. aggl., 2,246 hab,
pop. tôt., 2,289 hab.
ascra s. f. (a-skra). Bot. Syn. de ba,-
NARE.
ASCRA, nymphe qui fut aimée de Neptune
et fut mère d'Œoclus, le fondateur d'Asera,
en Béotie.
ASDRUBALI (François), médecin romain,
mort eu 1S:j2. Il vint étudier la médecine a
Paris et suivit les leçons d'Alphonse Leroy.
A son retour k Rome, il fit un cours d'accou-
chement k l'archigymnase de la S ipienza,
et il établit une clinique k l'hôpital de Saiut-
Rocco. On a de lui : Elementi di ostetricia
(Rome, 1793, 3 vol. in-8*>) ; Manuale clinico
di ostetricia (Rome, 1826, 2 vol. in-so).
ASÉA, ville de l'aneienne Grèce, k peu de
distance de la source de l'Alphee, sur les
frontières de l'Areadie et de la Laconie. Elle
contribua k la fondation de Mégalopolis, et
la plus grande partie de ses habitants y émi-
grèrent. Au temps de Pausanias, elle était
en ruine.
ASÉATÈS, fils de Lycaou et fondateur d'A-
séa, en Arcadie.
ASÉCA, ancienne ville de la Palestine, de
la tribu de Juda, entre Jérusalem et Eleu-
théropolis. Ce fut en cet endroit que Josué
poursuivit les cinq rois ch;inanéens. David
tua Goliath entre Aséca et Socho.
ASEDOTB-PHASGA, ancienne ville delà
Palestine, de la tribu de Ruben , dans la
plaine, au pied du mont Phasga.
ASÉMONA , ancienne ville de la Palestine,
de la première partie de la tribu de Juda.
Elle était frontière du territoire Israélite et
fut la vingt - sixième stntion des Hébreux
dans le désert. Il y avait des mines d'or dans
cet endroit.
ASÉNA, ancienne ville de ta Palestine, de
la deuxième partie de la tribu de Juda.
ASFAND1YAR, héros persan qui vivait k
la tin du vio siècle av. J.-C, Dans une guerre
avec les Tartares , il commandait l'armée
persane et il remporta une victoire complète.
Mais son père, Gushtasp (Darius Hystaspe),
l'ayant soupçonne de favoriser une révolte
contre son autorité, le fit enfermer ilans une
prison, et pendant ce temps le roi des Tar-
tares envahit de nouveau l'empire perse.
Apres avoir éprouve plusieurs défaites et
s'être vu enlever sa fille pur les Tartares,
Gushtasp rendit la liberté à son fils et lui
confia de nouveau le commandement de son
nriuee. Alors les soldats, animés d'une ar-
deur toute nouvelle par la présence d'Asfan-
diMir, liront des prodiges de valeur, et les
Tartares furent repousses. Asl'ainliyur fut
tue par Rustam , son ennemi, dont la repu*
tutiun de bravoure égalait la sienne.
' AS îii i» , bourg de France (Ardennes),
ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom. de
ASKO
Rethel; pop. aggl., 1,080 nao. — pop. tût.,
1,102 hab.
AS11 (Jean), médecin anglais, né au com-
mencement du xvm« siècle, mort en 1798.
11 pratiqua la médecine avec succès, pendant
quarante ans, à Birmingham. Se croyant me-
nacé d'aliénation mentale, il se mit à étudier
la botanique et les mathématiques, pensant
que l'application qu'il y mettrait empêcherait
son esprit de se laisser dominer par certaines
hallucinations qu'il éprouvait de temps en
temps. On lui doit : Observations sur une ma-
ladie gui régna à Birmingham en 1775, Re-
cherches sur tes propriétés médicales de plu-
sieurs eaux minérales, Oratio amiiversana
m thcatro collegii regalis medicorum Londi-
nensium ex Berveii instiiuto habita (1790).
ASI11K, poète persan, né en 1518, mort en
1571. Il occupa plusieurs postes importants
dans l'administration de l'empire et employa
ses loisirs a composer beaucoup de poésies,
qui toutes roulent sur l'amour. Son principal
ouvrage est intitulé : le Livre des poètes; il
a aussi traduit quelques poésies arabes, et il
a écrit en langue turque un poëme sur le
siège de Szigeth, où Soliman II lut tué.
ASHLEY (Robert), savant anglais, mort en
1641. Apres avoir étudie le droit à Oxford, il
lit de longs voyages et revint se tixer à Lon-
dres pour y pratiquer la .jurisprudence. On
lui doit une Description de la Coehinchine,
traduite de l'italien de Barri (Londres, 1633);
la traduction en vers latins de VUranie de Du
BarlJis; la Vie et la mort d Almansor , le
vainqueur de l'Espagne, traduite de l'espa-
gnol, etc.
ASHRAF-SCHAH, roi de Perse, de la dy-
nastie d'-s Afghans, au commencement du
xvnr- siècle. Son règne fut troublé par des
révoltes qui éclatèrent a la fois dans toutes
le:, provinces de l'empire. Pressentant la
prise d'Ispahan, il lit étrangler toutes ses
femmes pour empêcher qu'elles ne tombas-
sent vivantes eutre les mains de ses enne-
mis. Il fut tue dans un combat et on lui coupa
la tête pour l'envoyer au schah Tahmasp ,
avec un énorme diamant cloué sur le front.
ASIA s. f. (a-zi-a). Planète télescopique
découverte par M. Pogson.
ASIA, nom sous lequel Minerve était ado-
rée en Colchide et plus lard en Laconie,
quand Castor et Pollux, au retour de l'expé-
dition des Argonautes, rapportèrent le culte
de Minerve Asia dans cette dernière contrée.
il Pille de Neree et de Doris. il Fille de l'O-
céan et de Téthys. V. Asie, au tome Ier.
* ASIE, une des cinq parties du monde.
Nous donnons ici l'enumération des con-
trées asiatiques, d'après les traités de géo-
graphie les p us modernes.
La Turquie d'Asie , comprenant l'Asie Mi-
neure ou l'Anatolie ; 1 Arménie turque, la
vallée duTi^re et de l'Euphiate et la .Syrie.
Il faut y joindre les îles de Chypre, de Rho-
des et les Sporades.
L'Arabie, divisée en trois grandes parties :
l'Arabie Peiree, l'Arabie Heureuse ou Yémen
et l'Arabie Déserte.
L'Iran, comprenant la Perse, le Herai,
l'Afghanistan et le Beloutchistan.
Le Turkestan ou Touran, correspondant
aux pays que les anciens nommaient Sog-
diane et rhutriane ou Transoxiane.
La Sibérie, conquise par les Russes au
xvre et au xvue siècle. De nos jours, ceux-ci
ont étendu leurs possessions au S.-E., dans
le bassin de l'Amour et dans la Mandehou-
rie ; au S., dans la Mongolie ; au S.-O., dans
le Tuikestan.
L'empire chinois, avec ses dépendances :
la Mande hourie, la presqu'île de Corée, la
Mongolie, la Dzoungarie, le Thibet
Le Japon , comprenant quatre grandes
lies : leso, Niphon, -Siknk et liiou-siou, avec
pré e quatre mille petite
L Indu-Chine, comprenant l'empire d'An-
nam ou Coehinchine, la Coehinchine fran-
çai e, leroyauinede Cambodge, le royaume
de Siam, l'empire des Birmans, l'Indo-Chiue
lai <•, la presqu'île de Malucca.
L'Indoustan, soumis presque entièrement
aux Anglais, qui y ont forme sept gouverne-
ments ou j et comprenant, en
outre, quelques Etats indépendants, tels que
1 e Népaul et le Boutan. L'île de Ceylan l'ait
partie de l'Inde anglaise.
La France possède en Asie cinq petits ter-
ritoires, -'unienant 5u,000hect. et 260,000 hab.
l inhéry, capitale de ces possessions, est
une \ ille de 40,00i> habitants. Les aul
les françaises sont : Karikal, Mahé, Yanaon
et Chaadernagor.
Le Portugal, si puissant dans l'Inde au
x\ Ie siècle, n'a conserve que Goa, P
ou Villa-Nova-de Goa, Daiuaun et Diu.
ASIUS, fils d'Hyrtacufl et d'Arisbé , père
d'AcamaS et de Phèuops. Il conduisit au se-
cours de Troie les guerriers de Percote, de
Sestos, d'Abydos, d'Arisbé et fut tué par
[doménée. i >n lui rendait les honneurs héroï-
ques en Grèce, il Fils de Dymas et frère
d'Hécube. 11 fut tue par Ajax. Il Fils d'Im-
brasus et l'un des compagnons d'Enée. Il
Nom sous lequel Jupiter était adoré dans la
ville d'Asos, en Crète.
ASK I H , divinité subalterne chez lesTehou-
vaches, peuplade de Sibérie.
askose s. f, (u-skô-ze — du gr. askost
ASPE
outre). Nom proposé pour désigner le fruit,
en forme d'outre, des cypéracées et de quel-
ques autres végétaux.
* ASNIÈRES-SUR-SEINE, ville de France
(Seine), cant. et à 3 kilom. de Courbe voie,
arrond. de Saint-Denis, station du chemin
de fer de l'Ouest (rive droite) ; pop. aggl.,
3,497 hab. — pop. tôt., 6,236 hab.
ASO ou ASOU, concubine de Typhon, sui-
vant l'Encyclopédie, et la même que Thouéri.
ASOMOPEDE s. m. (a-so-mo-pè-de — du
gr. a, préf. priv.; sàma, corps, et du Iat.
pes, pied). Zooph. Genre de tumeiers, voisin
du genre mammaire.
ASOPE ou ASOPUS, dieu du fleuve de ce
nom, dans le Péloponèse, et fils de l'Océan
et de Téthys. Il épousa Métope, fille du fleuve
Ladon, et en eut deux fils, Isménus et Pé-
lasi-'us, et douze filles, dont les plus connues
sont : Corcyre, Salamis, qui furent enlevées
par Neptune ; Sinope, qui le fut par Apollon,
et Egine par Jupiter. Asope, dit la Fable,
étant à la recherche de celte dernière, ap-
Frit de Sisyphe, qui régnait à Corinthe, que
auteur du rapt était le roi des dieux, ser-
vice qu'il dut payer en donnant à Sisyphe
une source sur 1 Acrocorinthe; puis il osa
attaquer Jupiter. Mais ce dernier le fou-
droya et le força de rentrer dans son lit.
Suivant certains mythographes , Asope
était roi de Phlionte et fils de Neptune et de
la nymphe Cégluse. Ses filles , enlevées
par des corsaires, donnèrent leurs noms à
plusieurs îles de l'Archipel. Quant à Asope,
il fut changé en fleuve par Jupiter, qui, vou-
lant séduire sa fille Egine, se débarrassa
ainsi de la surveillance paternelle.
ASOPIADE, descendant d'Asope. Il se dit
particulièrement d'Eaque, fils d'Egine et de
Jupiter et petit-fils d'Asope.
ASOPICHUS, vainqueur à la course, aux
ieux Olympiques, chanté par Pindare.
ASOP1S , une des Thespiades , mère de
Mentor, qu'elle eut d'Hercule. Il Fille d'Asope
et de Métope.
ASPALIS, fille d'Argéus, de Mélite. Le ty-
ran de cette ville, Tartarus, qui était épris
d'elle, ayant envoyé ses serviteurs pour l'en-
lever, Aspalis se pendit pour échapper au
déshonneur. Son frère, Astygitès, brûlant
du désir de la venger, revêtit ses habits, se
lit conduire chez Tartarus et le tua. Ses com-
patriotes lui décernèrent une couronne et
voulurent rendre les honneurs funèbres au
corps d'Aspalis; mais, quand ils vinrent le
chercher, ils ne le trouvèrent plus, et, au
même moment, une nouvelle statue apparut
auprès de celle de Diane. Cette statue fut
regardée comme celle de la jeune tille, et
tous les ans les habitants de Mélite hono-
raientsa mémoire en précipitant une chèvre
du haut d'un rocher.
ASPARAGÊES s. f. pi. (a-spa-ra-jé — du
gr. asparayos, asperge). Bot. Tribu de la fa-
mille des hliacées, formée par Liudley, avec
des genres détaches de la famille des aspa-
raginees.
ASPELMAYER ou ASPE1.MEYER (François),
compositeur allemand, né au commencement
du xvme siècie, mort a Vieune en 17S6. Il
c posa la musique de plusieurs ballets pour
l'empereur d'Autriche, des duos, trios et qua-
tuors pour violon et violoncelle, des séréna-
des pour instruments à vent.
ASPER (Sulpicius), centurion qui vivait
dans le 1er siècle de notre ère. Il entra dans
une conspiration contre Néron; mais il fut
arrêté et on lui fit subir d'horribles tortures
pour le forcer à désigner ses complices. Né-
ron lui ayant demandé pourquoi il était en-
tré dans une conspiration contre lui : ■ C'est
par amour pour vous-même, répondit Asper,
et pour arrêter le cours do vos crimes. ■
ASPER (Caïus Julianus), favori de Cara-
calla, au commencement du m<' .siècle. Il plut
à cet empereur par on cars tère plein de
noblesse, et celui-ci l'eleva à lu di( nitë de
consul. Mais lorsque Caraca laeut fait mou-
rir Geta, qui était l'ami d Asper, celui-ci fut
i ; ié et peu 'en fallut qu il ne fût mis à
mort, comme I léta lui même.
* ASPERGiLLEs. f.— Encycl. Bot. Ce genre
de ntucédinées a pour carai tères : pédicelles
simples, droits, cloisonnés, dilates au
met, recouverts de spores rondes ou ovales,
q chapelet. L' asper gille glauque
.■■H unie une des moisissures les plus
mu nés el forme sur un grand nombre de sub-
fei mentées de larges pi ■ , ■
L'aspergille très Ci inde esl une auti
I èce, '■■ iuiii ine au i i, el di >nt ta ti uctilica-
lion, particulièrement remarquable, a é
gneusement étudiée. I tte o \
but, suivant Les ofa erval i »n d'Ehren-
qu'un simple til délié, qui
■ ux ■■ choti mei - Une vé-
Se forme bientôt à l'extrémité île cha-
que rameau, et l'on voit les Bporules s'avancer
pro ■ ! vement dans la partie filiforme du
i ■ .i n er dans la vésicule où s'o-
père la fécondation, reproduisant ainsi, il une
façon très-visible, les phénomènes qui ac-
compagnent la fécondation des germes ehi z
les animaux. Au bout d'un temps très- court,
la vè icule se rompt, tes .sporules en sortent
ou formi de fils qui restent collés à la fuce
extérieure do la vésicule, et celle-ci se ride,
ASPU
se flétrit, se transforme en un organe ayant
la forme d'une petite massue. Ces phénomè-
nes si intéressants ont été étudiés par Khren-
berg , non pas seulement dans Yaspergille
très-grande, mais dans plusieurs autres espè-
ces de mucédinées dont le nombre s'accroît! a
infailliblement par de nouvelles observations.
* ASPET, village de France (Haute-Ga-
ronne) ch.-l. de cant., arrond. et à M kilom.
de Saint-Gaudens, sur le Gers; pop. aggl.,
709 hab. — pop. tôt., î, 566 hab. ■ Cette pe-
tite ville formait au moyen âge, dit M. Ad.
Joanne, une république indépendante. Lors-
qu'elle fut réunie à la couronne, elle acheta
le droit d'élire ses propres magistrats. Elle
est dominée à 1 K. par une tour rondo,
reste de son ancien château. L'église pos*
sède un carillon remarquable. On trou
Aspet une pépinière départementale, des usi-
nes et une fabrique de peignes et < m v rages
en buis. Le territoire offre une carrière de
marbre. Les habitants des vallées environ-,
nantes émigrent en grand nombre pour aller
s'établir à Bordeaux, Toulouse et les autres
grandes villes de la plaine. ■
ASPIDIABIÉES s. f. pi. (a-spi-di-a-ri-é).
Bot. Syn. d'ASPiniACÉES.
* ASPIDIOTES s. m. pi. — Entom. Genre
d'insectes hémiptères, de la famille des coc-
ciniens, voisin des cochenilles.
ASPILOTE s. m. (a-spi-lo-te). Bot. Genre de
plantes, de la famille des logoniacées. il Syn.
de GÈNIOSTOMIÎ.
ASP1NWALL-COLON , ville de l'Amérique
centrale. V, Colon-aspinwai.l, au tome IV du
Grand Dictionnaire,
* ASPIRATEUR s. m. — Techn. Aspirateur
hydro-pneumatique. Appareil appliqué aux
machines à papier pour remplacer (es pom-
pes aspirantes, et dans lequel l'aspiration,
produite par l'écoulement de l'eau, est un ef-
fet d'entraînement analogue à celui qui se
produit dans la trompe.
* ASPIRATION s. f. — Encycl. Gramm.
V. au tome IX du Grand Dictionnaire l'arti-
cle encyclopédique sur la lettre H.
* ASPIS s. m. — Erpét. Genre d'ophidiens,
ayant pour type le naja ou serpent à lu-
nettes.
ASPLÉDON, fils d'Hercule et de la nymphe
Midee. Il donna son nom a une ville de Beo-
tie, dont les habitants allèrent au siège de
Troie.
aspléniaires s. f. pi. (a-splé-nï-è-re —
rad. asplénie). Bot, Sous-tribu daspléuia-
cées, ayant pour type le genre asplénie.
ASPLÉNIOPTÉRIS s. f. (a-splé-ni-o-pté-
riss — de asplénie, et du gr. pteris, foug 81 )
Bot. Genre fonde sur des impressions de
feuilles fossiles, qu'on a rapportées à la fa-
mille des fougères.
— Encycl. Sternberg, qui a créé ce ,
lui donnait pour caractères : fronde pinna-
tifide; nervures rares, simples ou fourchues,
parallèles entre elles. Sternberg faisait en-
trer 'lans ce genre douteux deux e |
qui paraissent appartenir, non aux fou.
mais à un genre mal défini de dicotylédoi
attendu qu'on a observe entre les nervun-s
parallèles de fines nervures réticulées. La
troisième espèce, rencontrée dans les grès
secondaires de tloer, parait appartenir a la
famille des cycadees et n'a non plus aucun
rapport avec les fougère:
* ASPORÈNE s. ni. — Encycl. Ce genre,
fonde pa; Delaporte, est fort incertain. De-
jean l'a trouve trop i SU u p< mr en
fa ■ e un groupe distim I 61 n pi 6 Vaspo-
rène gigantesque, seule espèce du
dan , son genre chlénie. Delaporte, a i
traire, comporuit le genre qu'il avait créé
au genre cynthie de Latreïlle, dont il se
uait, selon lui, par ses palpes cordi-
forine . H proposait de joindre au genre as-
i • u ipèce du genre platysine.
ASPOHINE ou ASPORIWE, surnom de Cy-
bèle, m111 avait un temple sur le mont Aspo-
renus, près de Pergame.
ASPRENUS (Lucius), neveu de Varus, qui
servit M'iis ses ordres au commencement du
i i le de notre ère. Après la défaite et la
mort de Varus, Asprenus parvint h contei iï
! ■■ q an deçà du Rhin, chez qui
mentait un esprit de révolte. Mais ou l'ac-
être enrichi en mettant la main sur
camps par les
\ rus gui avaient été i
* ASPRES-LES-VKYNES, bourg d- France
(Hautes-Alpes), ch.-l. de cant.,
31 kilom. de Gap ; pop. aggl., 608 hab. —
pop. tôt., i'."'-' hah. Ce bourg est
les ruines d'ui
ougats et de biscuits renommés.
'ASPRIÈR1 S I (Avej nui),
et ;i -".> kil
■ ■
pOp. ftggl., 482 hab. —pop. lot., 1,857 hab.
ASIM IU. Il UNS i \s|>l RGIENS,
peuple drs i . i ien.
un ;i beaucoup et longtemps discute j c
. ■ , ■ . ■ i
.lu Nord ont re|
tant de race germanique ; mais
des les plus récentes ont établi
qu'ils étaient de îaco sarmulo.
assb
231
ASRA ou ADJA, un des noms de Vichnou,
i de Kà * a, dans la mythologie in-
Pere de Daçaratha. V. ce
mot, au tome VI du Grand Dictionnaire.
ASRAF1L, ange qui doit sonner de la tr
pette p.. les morts au jour d
geinent dernier, selon les traditions m
;...
ASSA s. f. (ass-sa). Bot. Genre de pin:
de la famille des dill Syn. û
TKACÊRE.
ASSACÉMENS, aneien peuple de l'Inde,
dans la partie du pays où se trouve aujour-
d'hui 1\:
ASSAD, nom d'une ancienne tribu arabe,
célèbre par sa valeur.
ASSAÏD (Abul-Hasan'Ali), sultan de l'Afri-
que occidentale, de la dynastie des Ali
des. Proclamé sultan en 1242, il eut a i
mer la révolte des BeniM "Un-s
tribus. Il attaqua aussi Mohammed- îbi
Hafs, qui avait usurpé le titre de cal il
remporta sur lui une victoire compicte, ce
qui effraya tellement le chef des Beni-M
qu'il demanda la paix. Mais peu
après, Assanl, surpris par un corps de
pes d'une tribu alliée des Beni-Merira, fut
percé d'un coup de lance.
■ \s*- \ki Georgt -i. littérati «r ; i
— Il est mort à Jassy le *-';ï novembre 1869.
ASSAMAR s. m. (ass-sa-mar — du lat. as-
sare, rôtir; amnrus, amer). S'emploie au Heu
d'ASSAMAHE s. f. V. ce mot, au tome 1er du
Grand Dictionnaire.
ASSAON, père de Niobé, suivant Parthé-
nius. Sa fille, qui était mariée à Philottns,
ayant dispute avec I, atone sur la beauté de
leurs enfants t la déesse, pour se
venger, lit périr Phi lot tus à la chasse, sous
la dent des betes féroces. Assaon voulut
épouser sa tille, et, sur le refus de celle-ci,
se tua. Quant àNiobé, elle se donna la mort
en se précipitant du haut d'un rocher.
ASSARACDS.un des tils deTros et de Calli-
rhoé, petit-fils d'Eriehthonius etépoux d llie-
romnème, dont il eut Cnpys, père d'Anchise.
* ASSAUT s. m. — Assaut d'armes. Lutte
entre plusieurs tireurs connus par leur ha-
bileté à l'escrime.
ASSÉDIM, ancienne ville de la Pal--
de la tribu de Nephtnli.
Asaedio «li Cillais (h') ou Ginnnl dl Cala la
(pour Giovanni), opéra italien, pài
lardoni, musique de Donîzetti; repré enté
pour la première fois aNoples h' 3 août 182S
et au Th Hre-Its n de 1 I cen
bre 1833. Ainsi qu'il est arrive au Strie! d
beaucoup d'ouvrages de i1
n'a pas obtenu un grand succès à la n
sentation et les morceaux détachés de I
tition ont ete trës-goûlés dans les saloi
erts. Nous signalerons la ban
Una barchetta pour basse, la cavatine l'asti!
pompe! pour ténor; le duo pour soprano et
contralto Jo l'odo chiamarmi et le duo pour
soprano et basse Le fibre odio.
ASSELINE (Gilles-Thomas), poète français.
n.;- a Vire en 1G82, mort a. Issy en 17
remporta le prix d- ;
çaise en 1709 et plusieurs prix aux jeux Mo-
raux en 1711. Il lit i m [Minier en 1725 un | i
sur la Religion, ave autres poé-
sies. Son Ode sur l'existence de Dieu et l'im-
mortalité de l'âme contient de b
assez poétiquement rendues. 11 i
temps la fonction de proviseur du co
d'Harcourt.
ASSELINE (Lonis), littérateur et journa-
lisa, ne li Versailles en 1829. Kn sortai
lycée Charlema ne, il étu ■ > I et fut
reçu licencie en 1851. Que
tard, l'éditeur Hachette l'attacha i
en le chargeant des relations avec lu , i
En 1865, il lit, rue de la P nféren-
;■ Diderot, i uis il fonda, l'ani te ni
vante, la Libre /■■ nsée, recueil hel
destine a proi a) er les do
tes. Cette feu
■
damnation, M. Louis Asseliue publia I
sée nouvelle, qui en fut lo on. Kn
1868, il réd i de 1 Encyclo-
pédie gt par M. Mottu, et il
donna plusieurs articles à ce i
ouvrage, dont la publication fut interrompue
en 1869. En outre, M. A
articles politiques et litteruires à lu Gironde,
a la Revue de Paris, a I Universel, ù la Tri-
bune, etc., et il fonda une
quotidienne, feuille d'information politique
aphiée, que reproduisaient un |
nombre de journaux de province
a l'opinion avancée. Au comment
tobro 1S70, u-- tant produits
i U nie i pâli té du XlVe arroiK
i ire Ducoudray, ses adjoints
et le comité d'armement, M. LOU
fut nomme, sur la proposition d'AragO, |iar
le gouvernement de .
arrondissement, et il s'occ uitdo
pourvoir aux besoins de le
vro. A la suite de la journée du 31 octobre,
le gouvernemenl aj ant o
céiter aux élections municipales, M. Ai
fut confirmé dans ses I econd
tour de scrutin, par 4,007 voix sur 5,923 vo-
tants (novembre 1870). 11 posa sa candidature
232
ASSE
à l'Assemblée nationale le 8 février 1871 et ob-
tint 65,S2l voix, venant immédiatement après
le dernier député élu, M. Farcy. Le 20 fé-
vrier suivant, il donna sa démission de maire,
quitta quelque temps après Paris, se retira à
Saint-Denis pendant la Commune et reprit sa
Correspondance provinciale. Lors des élec-
tions municipales du 22 juillet 1871, il se porta
candidat au conseil municipal dans ]e quar-
tier de la Santé; mais son concurrent M. Bau-
doin fut élu. En février 1872, il devint rédac-
teur en chef du Peuple souverain à la place
de Pascal Duprat; maïs quelques jours après
des dissentiments s'étant élevés entre lui et
le propriétaire du journal sur la ligne politi-
que à suivre, il quitta cette feuille. Par suite
de la suppression d'un grand nombre de jour-
naux républicains en province sous le gou-
vernement de l'ordre moral, M. Asseline dut
suspendre l'envoi de sa correspondance et il
devint un d^s rédacteurs du Rappel. Le 29
novembre 1874, il fut élu membre du conseil
municipal de Paris, dans le quartier de la
Santé, à la place de M. Baudoin. Aux élec-
tions pour la Chambre des députés, il posa sa
candidature dans le XlVe arrondissement de
Paris, comme républicain radical et intransi-
geant, en concurrence avec celles de MM. Ger-
main Casse, Lenepveu, Jacques, Lachaud, etc.
N'étant arrivé qu'au second rang (20 février
1876), il se retira au scrutin de ballottage du
5 mars suivant, et M. Germain Casse, dont
les convictions républicaines étaient bien
connues, mais qui s'était rallié à la politi-
que suivie par M. Gambetta , fut élu dé-
puté. On doit à M. Asseline : Diderot et le
Xixe siècle (\$66, in-8°); Sous les sapins (18G9,
in-12); les Nouveaux saints : Marie Alacoque
et le Sacré-Cœur {1873, in-12) ; Sa Majesté
le maire (1875, in-32), etc.
* ÀSSEL1NEAC (Charles), littérateur. — Il
est mort à Chàtel-Guyon (Puy-de-Dôme) le
25 juillet 1874, Attaché à la bibliothèque Ma-
zarine depuis 1859, il en resta le conserva-
teur effectif pendant la Commune. Outre les
ouvrages que nous avons cités, on doit à cet
érudit délicat, à ce critique de goût les écrits
suivants : Mélanges d'une bibliothèque ro-
mantique (1867, in-8°); le Mqrfore de Naudé
(1868, in-80); l'Italie et Constantinople (1869,
in- 18}; Bibliographie romantique (1872, in-8°),
ouvrage fort remarquable; la Ligne brisée,
histoire d'il y a trente ans (1872, in-8°); les
Sept péchés capitaux de la littérature (1872,
in-12); Vie de Claire-Clémence de Maillé-
Brézé (1872, in-18); Appendice à la seconde
édition de la Bibliographie romantique (1871,
in-8°), etc. Asselineau a collaboré à l'édition
des poêles français de Crépel et aux publica-
tions de Techener.
Assemblée nationale de 1*31. Palis allait
mourir de faim, après un siège héroïquement
soutenu pendant près de cinq mois; c'est alors
?ue les membres du gouvernement de la Dé-
ense nationale, dont nous n'avons pas ici à
apprécier la conduite, se décidèrent à traiter
avec l'ennemi. Le 28 janvier 1871, MM. Jules
Favre et de Bismarck signaient une conven-
tion renfermant les conditions d'un armis-
tice pendant la durée duquel des élections lé-
gislatives devaient être faites dans toute la
France. L'article 2 de la convention était
ainsi conçu : t L'armistice convenu a pour
but de permettre au gouvernement de la Dé-
fense nationale de convoquer une Assemblée
librement élue, qui se prononcera sur la ques-
tion de sanoir si la guerre doit être continuée,
ou à quelles conditions la paix doit être faite.
■ L'Assemblée se réunira dans la ville de
Bordeaux. Toutes les facilités seront don-
nées par les armées allemandes pour l'élec-
tion et la réunion des députés qui la compo-
seront. ■
Nous appelons l'attention du lecteur sur le
passage que nous venons de souligner. Ces
mots, en effet, sans axer la durée du mandat
qui nllait être confié à l'Assemblée nationale,
restreignaient néanmoins les attribution de
celle-ci à une mission nettem mt défini
cider s'il fallait se résigner h faire la paix ou
• Mil tuilier la guerre; rien de plus. No
rons par la suite quelle élasticité cette As-
ifée • élue dans un jour de malheur, »
suivant l'expression échappée à l'un de ses
brea les plus fameux, sut donner à son
mandat.
Un décret du 29 janvier convoqua les élec-
de la Seine pour le dimanche 5 février,
■. des autres départements pour le mer-
credi suivant, a l'effet de procéder aux élec-
tion-., qui devaient avoir lieu au scrutin de
liste. 1 ii décret ultérieur recula
jusqu'au -s f< mer l-s élections de la Seine, en
: pote e trouva la même
pour toute la France. Un autre décret, 'in
r,r février, avait fixé : ■ ■ c lition i du rote
tiour l'Algéi le <■' l< onies. Un ta-
il' ui annexé à ces divers décrets detormi-
nombre des députés a élire par cir-
conscription. Afin d'écarter de la future As-
sembléo ceux que l'opinion publique accusait
d'être les premiers auteur:, do n<
M. Gao » alors avec se ; colli
déen t qui excluait ■
ligibilité plusieurs catégories de liants fonc-
[ onn tire i Bt députés officiel l 'lu régime dé-
bu. Cette flétrissure n'était que trop inéri-
niais M. de Bismarck, qui n'uvan
■ ' sur les susceptibilités du patrioti me
i'i an g us, protesta contre un» telle mesm s en
iquant sur les termes mêmes do l'ar-
ASSE
mîstice : « Il sera convoqué une Assemblée
librement élue. > Le décret fut rapporté le
5 février par le gouvernement de la Défense,
et M. Gambetta donna sa démission. Les
élections ne se firent pas plus librement
et plus régulièrement pour cela : le délai ac-
cordé aux électeurs était trop court pour
qu'ils pussent se concerter; déplus, les com-
munications postales étaient interdites dans
quarante-trois départements, où les candi-
dats à la députation pouvaient à peine circu-
ler, en sorte que beaucoup furent élus dont
on savait à peine le nom. Les principes po-
litiques ne furent soumis à aucun contrôle de
la part des électeurs : ce qu'on demandait
avant tout aux aspirants à la députation, c'é-
tait leur opinion nu point de vue de la paix
ou de la continuation de la guerre; preuve
éclatante que personne en France ne son-
geait à concéder à l'Assemblée d'autre droit
que celui d'accepter ou de repousser les pro-
positions de l'Allemagne. Qui donc eût pu
alors concevoir la pensée que l'Assemblée
allait se conférer un pouvoir discrétionnaire
n'ayant d'autres limites que son bon plaisir?
Les journaux monarchistes eux-mêmes, in-
terprètes en cela de l'opinion publique, fu-
rent unanimes à déclarer que l'Assemblée
n'avait et ne pouvait avoir que le mandat
déterminé par l'article 2 de la convention du
28 janvier. Nous citerons, parmi ces journaux ,
la Gazette de France, YUnivers, le Français,
la Patrie, l'Union, le Journal de Paris', qui
dès cette époque commencèrent la campagne
dissolutionniste.Voici en quels termes M. Louis
Veuillot, dans YUnivers du 15 février, ju-
geait les élections : ■ Nous faisons des élec-
tions. Quelle risée 1 Je crois qu'elles ne se-
ront pas républicaines, et je ne crois pas
néanmoins qu'elles soient bonnes. Gangrène,
gangrène partout I Assauts de vanités, la plu-
part imbéciles ; mouvements précipités d'im-
béciles terreurs, d'imbéciles espérances, d'or-
gueil plus imbécile encore ! ■> Quel charmant
acte de naissance délivré à une grande As-
semblée I et par qui ? par un de ceux qui plus
tard s'en déclareront les plus fermes soute-
neurs. Paris, encore tout entier à la fièvre de
résistance, nomma des partisans de la guerre;
la province, au contraire, fatiguée ou démo-
ralisée, porta ses voix sur les candidats qui
inscrivaient le mot paix en tête de leur pro-
gramme, sans demander à personne la cou-
leur de son drapeau, excepté néanmoins pour
le parti bonapartiste, qui ne trouva que la
Corse fidèle à lalégende napoléonienne. Tous
les membres du gouvernement de la Défense
nationale furent élus dans un ou plusieurs dé-
partements: MM. Jules FavreetTrochu dans
cinq, M. Gambetta dans dix. Mais l'élection
la plus significative fut celle de M. Thiers,
que vingt-six départements tinrent a honneur
de faire figurer parmi leurs élus.
Dès le 12 février, les députés accourus à
Bordeaux étaient assez nombreux pour se
réunir en séance. M. Benoist-d'Azy occupa le
fauteuil de la présidence comme doyen d'âge,
assisté de MM. de Castellane, L Ebraly et
Paul de Rémusat, secrétaires. Ainsi fut con-
stitué le bureau provisoire de l'Assemblée.
La première séance publique eut lieu le len-
demain, 13 ; on procéda au tirage au sort des
bureaux ; puis M. Jules Favre annonça de sa
place que le gouvernement de la Défense re-
mettait ses pouvoirs aux mains de l'Assem-
blée; mais celle-ci décida que les membresdu
gouvernement continueraient à remplir leurs
fonctions jusqu'à ce qu'ils en eussent été ré-
gulièrement relevés.
A cette première séance se produisit un
incident de nature à faire pressentir les véri-
tables dispositions de l'Assemblée. Le prési-
dent venait de donner lecture d'une lettre de
Garibaldi ainsi conçue :
• Citoyen président de l'Assemblée nationale,
• Comme un dernier devoir rendu à la
cause de la République française, je suis
venu lui porter mon vote, que je dépose en-
tre vos mains.
* Je renonce aussi au mandat de député
dont j'ai été honoré par divers départements.
■ Je vous salue.
■ G. Gariualdi.
■ Bordeaux, le 13 février 1871. ■
Garibaldi, qui ignorait nos usages parle-
mentaires, demanda alors la parole. La droite
commença à donner une idée des sentiment i
qui l'animaient par la manière dont elle ac-
cu illit cette demande. <t H est trop tard, i
crièrent plusieurs voix, et un députe ajouta :
« Ou n'a plus le droit de prendre la parole
dans une Assemblée quand on a donné • i
démission ! ■ Voilà quelle reconnai isancé ob-
tint d'une Assemblée française le vieux pa-
triote italien qui étail venu généreu ement
apporter à la France le secours de son épée.
Sans doute, c'était lu lettre du règ] .ut
qu'on appliquait; ma , ['As emblée eût-elle
dérogé a sa dignité en s'en écartant une fois
en faveur d'un homme prêt à dire adieu à
France pour laquelle il avait si vail-
lamment combattu? fit incident produisit
une grande agitation, et le pré identse crut
obligé de fa.ii e é les ti ibunes.
Lu vérification des pouvoirs dura jusqu'au
ig février et n'occasionna aucun débat Im-
portant. Ce jour-la eut lieu la nomination du
bureau définitif.
Président: M.Jules Grévy, à la presque
unanimité.
ASSE
? Vice-présidents : MM. Martel , Benoist-
d'Azy, Vitet et de Maleville.
Questeurs : MM. Baze, le général Martin
des Pallières et Prïnceteau.
Secrétaires : MM. Paul Bethmont, Paul de
Rémusat, de Barante et Johnston. Le lende-
main, MM. de Castellane et de Meaux étaient
élus également à un second tour de scrutin.
Mais le véritable intérêt de la séance du
16 février consista dans le dépôt de la pre-
mière proposition politique qui ait été pré-
sentée à cette Assemblée et qui était ainsi
conçue :
• Les représentants du peuple soussignés
proposent à l'Assemblée nationale la résolu-
tion suivante :
• M. Thiers est nommé chef du pouvoir
exécutif de la République française.
» Il exercera ses fonctions sous le contrôle
de l'Assemblée nationale, avec le concours
des ministres qu'il aura choisis et qu'il pré-
sidera. •
Signé : ■ Dufaure, Jules Grévy, Vitet,
Léon de Maleville, Lucien Rivet, le comte
Mathieu de La Redorte, Barthélémy Saint-
Hilaire. ■
Cette grave question fut confiée d'urgence
à l'examen d'une commission de quinze mem-
bres. A l'ouverture de la séance du 17, pen-
dant qu'on attendait le rapport, M. Relier dé-
posa sur le bureau de la Chambre, au nom
des députés du Bas-Rhîn, du Haut-Rhin, de
la Moselle et de la Meurthe, une protestation
patriotique contre la cession imminente de
l'Alsace et de la Lorraine. La lecture de cette
déclaration produisit une émotion profonde
au sein de l'Assemblée, qui allait peut-être
s'abandonner â un mouvement généreux ,
mais imprudent, lorsque M. Thiers la ramena
au véritable sentiment de la situation. La
séance fut suspendue et une commission, dont
M. Thiers était le président, nommée pour
examiner la protestation des députés lor-
rains et alsaciens, proposa la résolution sui-
vante :
• L'Assemblée nationale, accueillant avec
la plus vive sympathie la déclaration de
M. Relier et de ses collègues, s'en remet à
la sagesse et au patriotisme des négocia-
teurs. »
Le véritable esprit qui animait la majorité
de l'Assemblée ne tarda pas à étouffer les
rares élans de patriotisme auxquels elle s'é-
tait laissé entraîner. Déjà, un député du Mor-
bihan, M. Fresneau, avait dénoncé plusieurs
de ses collègues comme s'étant « notoirement
couverts du sang des guerres civiles. ■ La
population si impressionnable de Bordeaux
s'était vivement émue de ces paroles irri-
tantes et de l'attitude de plusieurs représen-
tants, et des manifestations hostiies se pro-
duisirent aux abords du théâtre; quelques
membres de la droite se plaignirent d'avoir
été insultés par des gardes nationaux, et
M. Benoist-d'Azy, président d'âge, crut de-
voir recourir à l'emploi de la force armée,
ce qui amena Rochefort à la tribune dans la
séance du 18. ■ Si on veut, dit-il, attaquer
la République en face, de quelque côté que
viennent les attaques, nous sommes ici assez
nombreux et assez résolus pour la défendre.
Si on veut l'attaquer souterrainement, je jure
que nous ne la laisserons pas escamoter 1 ■
Un autre membre, M. Félix Voisin, souleva
une véritable tempête dans l'Assemblée en
établissant une distinction inopportune entre
l'armée et la garde nationale. Le brave co-
lonel Langlois, de la garde nationale de la
Seine, se précipite alors vers la tribune : b Je
n'admettrai jamais, s'écrie-t-il en gesticulant
violemment des deux bras, que l'on dise que
l'armée seule représente la France 1 • Un
membre de la droite lança alors cette apostro-
phe incroyable, inouïe dans les fastes parle-
mentaires : ■ A Charenton, l'énerguinène! ■>
La réplique ne se fit pas attendre; au milieu
des cris répètes de : • A l'ordre I à l'ordre 1 »
le colonel Langlois se tournant du côte d'où
était partie cette politesse éminemment con-
servatrice : • 11 me suffira, dit-il, de répon-
dre au député qui a demande que je sois en-
voyé à Charenton 'pie j<- voudrais bien qu'il
eût été avec moi à Buzeuval et à Mon-
tretout. »
Dans la séance du 19, M. Thiers présenta
la liste des membres du cabinet qu'il venait
de former :
M. Dufaure, ministre do la justice;
M. Jules Favre, ministre des affaires étran-
gères ;
M. Krnert Picard, ministre de l'intérieur;
M. Jules Simon, ministre de l'instruction
publique ;
M. de Larcy. ministre des travaux publics;
M. Lsmbrecût| ministre de l'agriculture et
du commei
M. le général Le Flô, ministre de la guerre ;
M. l'amiral Pûthuau, ministre de la marine.
Le ministère des finances était réservé à
M. Pouyer Quertier, alors absent. Comme on
le voit, c'était un ministère de conciliation;
sur neuf ministres, quatre seulement repré-
sentaient l'opinion républicaine: Jules Favre,
Jules Simon. Krnost Picard et le général
Le Flô.
M. Thiers inaugura son entréo en fonc-
tion, cuinino chef du pouvoir exécutif, par
un discours dont nous nous contenterons de
citer le [>a sage suivant, qui fit le plus de
sensation : « Pacifier, réorganiser, relevé1.- le
créditi ranimer le travail, voilà la seule poli-
tique possible et mémo convenable en c*j mo-
ASSE
ment. A celle-là, tout homme sensé, honnête,
éclairé, quoi qu'il pense sur la monarchie ou
sur la république, peut travailler utilement,
dignement, et n'y eût-il travaillé qu'un an,
six mois, il pourra rentrer dans le sein de la
patrie, le front haut, la conscience satisfaite.
■ Ah! sans doute, lorsque nous aurons
rendu à notre pays les services pressants
que je viens d'énumérer; quand nous aurons
relevé du sol où il gît le noble blessé qu'on
appelle la France; quand nous aurons fermé
ses plaies, ranimé ses forces, nous le ren-
drons à lui-même, et, rétabli alors, ayant
recouvré la liberté de ses esprits, il verra
comment il veut vivre. ■
M. Thiers, comme on le voit, n'entendait
pas laisser à 1 Assemblée actuelle le soin de
régler le gouvernement définitif du pays.
Dans la même séance, l'Assemblée procéda
à la nomination de huit commissions compo-
sées chacune de quarante-cinq membres,
chargées de vérifier l'état actuel de nos di-
verses administrations, et d'une autre com-
mission de quinze membres destinée à assister
les négociateurs du traité de paix et à éclairer
l'Assemblée, toutefois sans prendre part elle-
même aux négociations. Mais les trois faits
les plus importants qui signalent cette pé-
riode sont : la ratification du traité de paix,
la déchéance de l'Empire et la translation de
l'Assemblée nationale à Versailles.
Le 28 février, l'Assemblée entendit la lec-
ture du texte des préliminaires de paix, où
se trouvait stipulée la cession de l'Alsace et
d'une partie de la Lorraine. Un frémissement
douloureux parut agiter tous les représen-
tants à l'audition des termes de ce traité im-
pitoyable que la Prusse nous mettait sous la
gorge. M. Tlners se hâta de demander l'ur-
gence, qui fut votée malgré les efforts de
MM. Tolain, Millière, Langlois, Edmond Tur-
quet, etc., et le soir même une commission
fut nommée, chargée de rédiger un rapport
sur la question. Le rapport fut lu le lende-
main (ier mars) par M. Victor Lefranc, con-
cluant à l'unanimité à l'adoption du projet de
loi et faisant valoir les motifs d'impérieuse
nécessité qui engageaient l'Assemblée à ra-
tifier le traité. Le vote ne fut pas emporté
sans protestations orageuses de la part des
républicains. • Ce traité, s'écria M. Bamber-
ger, député de la Moselle, constitue selon
moi une des plus grandes iniquités que l'his-
toire des peuples et les annales diplomati-
ques auront à enregistrer. Un seul homme,
je le déclare tout haut, un seul homme de-
vait le signer: cet homme, c'est Napo-
léon III.
— Oui! oui 1 » s'écrie-t-on de toutes parts.
Alors une voix ose s'élever à droite :
■ Napoléon III n'aurait jamais signé un
traite honteux,
— Qui dit cela? s'écrie-t-on de toutes parts;
le nom 1 le nom de celui qui dit celai
— Galloni d'Istria,i répliqua la même voix.
Ce cynisme inouf souleva dans l'Assemblée
une tempête indescriptible. Cinq ou six hom-
mes, perdus dans la foule des six cent cin-
quante députés présents; cinq ou six hommes
nourris pendant vingt ans au râtelier des
Tuileries osaient, en face de la conscience
publique révoltée, tenter la réhabilitation du
triste sire dont l'imbécillité et les crimes ve-
naient d'amener le déchirement de la France I
Parmi ces hommes se distinguaient M. Conti,
ancien secrétaire de Napoléon III, et M. Ga-
vini, ancien préfet d'Ajueoio. M. Conti essaya
de payer d'auduee eu montant à la tribune.
« Descendez! lui eria le marquis de Franc-
lieu-, les bourreaux n'ont pas le droit d'insul-
ter les victimes. » Mais M. Conti se cramponne
à la tribune; bientôt L'irritation de l'Assem-
blée arrive à son paroxysme, et le président
se voit dans la nécessité de suspendre la
séance.
Alors un cri retentit à gauche : « La dé-
chéancel — La déchéance 1 répètent une
foule de députés. — La déchéance! » crie à
son tour le public des tribunes. Le président
se couvre ; enfin, après une suspension d'une
demi-heure, la séance est reprise ; M. Target
monte à la tribune, le même M. Target qui
depuis..., et lit la motion suivante, qu'ac-
cueillirent de longs applaudissements :
« L'Assemblée nationale clôt l'incident et,
dans les circonstances douloureuses que tra-
verse la patrie, en face de protestations et
de réserves inattendues , confirme la dé-
chéance de Napoléon III et de sa dynastie,
déjà prononcée par le suffrage universel, et
le déclare responsable de la ruine, de l'inva-
sion et du démembrement de lu France. ■
Les bonapartistes osent encore protester;
alors M. Thiers s'elauce à la tribune et achève
de les écraser. « Savez-vous, leur crie-t-il,
ce que disent eu lSurope les princes que vous
iv [ résentez? Je l'ai entendu de la bouche des
souverains ; ils dirent qUO ce ne sont pas eux
qui sont coupables de la guerre, que c'est la
France; ils disent que c'est nous. Eh bien, je
leur donne un démenti à la \\u-n de l'Europe.
(Applaudissements.) Non, la France n'a pas
voulu la guerre... (Non! non l) C'est vous,
vous qui protestez, c'est vous qui l'avez
voulue. (Oui! oui I) Venez parler des servi-
ces rendus à la France par l'Empire 1 il en
est beaucoup ici qui vous répondront à l'in-
stant même. •
La motion de M. Target fut adoptée à une
immense majorité; à la contre-épreuve, six
bonapartistes seulement se levèrent.
Après la clôture de cet incident, la séance
ASSE
poursuivît son cours pur la discussion des ar-
ticles du traite draconien que nous imposait
M. de Bismarck. En vain V. Hugo, Louis
Blanc, les députés de l'Alsace et do la Lor-
raine et d'autres encore s'efforcèrent de dé-
montrer que la France pouvait prolonger la
lutte : tous ces efforts échouèrent devant l'im-
placable nécessité démontrée par M. Thiers.
Après six heures de délibération, 546 voix
contre 107 ratifièrent le traité qui nous arra-
chait l'Alsace et la Lorraine et nous frappait
d'une rançon de 5 milliards. Vingt-deux dé-
putés s'abstinrent de prendre part au vote.
Dès que le résultat du scrutin eut été pro-
clame, M. Grosjean, au nom de ses collègues
de la Moselle, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin,
éleva une dernière et énergique protestation
contre cet odieux traité :
• Au moment de quitter cette enceinte où
notre dignité ne nous permet plus de siéger,
et malgré l'amertume de notre douleur, la
pensée suprême que nous trouvons au fond
de nos cœurs est une pensée de reconnais-
sance pour ceux qui, pendant six mois, n'ont
p;is cessé de nous défendre, et d'inaltérable
attachement à la patrie dont nous sommes
violemment arraches.
• Nous vous suivrons de nos vœux et nous
attendrons avec une confiance entière dans
l'avenir que la France regénérée reprenne le
cours de sa grande destinée.
■ Vos frères d'Alsace et de Lorraine, sé-
parés en ce moment de la famille commune,
conserveront à la France, absente de leurs
foyers, une affection filiale jusqu'au jour où
elle reviendra y reprendre sa place, i
Ces nobles paroles provoquèrent une indi-
cible émotion au sein de l'Assemblée, et les
applaudissements éclatèrent.
Le soir même du jour où le traité de paix
fut ratifié par l'Assemblée (l*r mars), M. Kùss,
maire de Strasbourg et députe du Bas-Rhin,
rendait le dernier soupir. Ses douleurs pa-
triotiques l'avaient tue.
Dans la séance du 3 mars, MM. Rochefort,
Ranc, Malon, représentants de Pans, et Tri-
don, représentant de la Côle-d'Or, donnèrent
leur démission, motivée par la notification du
traité de paix. La lecture de leur lettre col-
lective fut accueillie par ce cri parti de la
droite: «Bon voyage!» Les formes polies
deviennent de plus eu plus l'apanage exclu-
sif des conservateurs. Dès le 28 février,
Ledru-Rollin , élu par trois départements
(Bouches-du-Rhône, Seine et Var), avait déjà
envoyé sa démission, se fondant sur ce que
les élections ne s'étaient pas faites dans des
conditions de liberté suffisantes. Ces exem-
ples furent suivis par divers autres membres:
Félix Pyat , Uirot-Pouzol , Varroy , Brice,
Claude, Clément Laurier, de Charette, in-
voquant les uns une raison, les autres une
autre.
C'est à cette époque que prirent naissance
la fameuse commission des marchés, deman-
dée par le gouvernement ; la Commission de
décentralisation, due a l'initiative de .M. de
Talhouet,el les commissions d'enquête. Dans
la séance du 6 mars, M. Louis Blanc, en son
nom et au nom de plusieurs de ses col-
lègues, déposait une proposition demandant
compte au gouvernement de la Défense na-
tionale de sa gestion durant le siège de
Paris. MM. Delescluze et Millière deman-
daient même qu'ils fussent juges comme
coupables de haute trahison. Ces proposi-
tions étaient présentées sous une forme trop
passionnée pour qu'elles pussent ètie prises
en considération, et, chose singulière, ce lut
la droite qui les accueillit avec le pins de
froideur. Dans la même séance du 6, M. Thiers
déposa la proposition relative à la transla-
tion de L'Assemblée «dans Une vil..'
rapprochée de Paris, ■ proposition qui allait
être votée avec enthousiasme par la majo-
i ité, heureuse d'accentuer sa haine conl
capitale en prononçant sa déchéance. Elle
oubliait qu'on ne tue pas un géant d'une pi-
qûre d'épingle.
L'Assemblée, entre temps, achev ut la vé-
rification des pouvoirs de se^ inen
les élections les plus dispu
celles du département d<: Vu luse, au sujet
desquelles le bureau charge <ie la ver
conclut à une enquête. Les cinq députés de
ce département, .MM. I zéar Pin, Alphonse
Cent, Taxile Delord, Cyprien Poujade et Al-
fred Naquet, donnèrent alors
Bien que Ganbuidi eût renonce à son n
de député, son élection n'en fut pas moins
discutée pour la tonne. Vi< tor li
vivement le grand patriote italien, que M. de
Lorgeii. ne i rai nit pas d'appel
parse de mélodrame. » Puis, redi
doute de n'avoi] i it inau-
guré sa future notoriété de desi
moire, ce faiseur de vers raesui
1 tnça une de ces motions qui suffisent à im-
mortaliser un homme: « L Assemblée i
tu parole a M. Victor 1U. , parce qu'il ne
parle pas français. » A ces mots, le l
monte à son comble ; c'est en vain que \ ictoi"
i i o \eut continuer a parler ; la droite ,
nant au pied de la lettre la proposition du
has-breton, couvre de ses cris la voix
de l'illustre écrivain. « Vous refusez d<-
tendre, dit alors Victor 11 . ■ suffit.
Je donne ma démission. » Puis .1 de
de la tribune et, avec la plume d'un sté-
nographe, écrit au président la lettre sui-
vaute ;
■ 11 y a trois semaines, l'Assemblée a re-
SIU'PLKMKNT.
ASSE
fusé d'entendre Garibaldi ; elle refuse de
m'entendre;
■ Je donne ma démission.
• Victor HnGo. ■
A partir de ce moment, la majorité a perdu
toute retenue; la passion politique la domine
tout entière. Dans cette même séance, M. Ho-
race de Choiseul ne craignit pas de lancer a
M. Lockroy cette incroyable interruption :
« Votre parti ne s'est pas battu, n'oubliez
pas cela ! Vous n'avez pas le droit de parler. »
Un tel reproche adressé à M. Lockroy était
tout simplement inepte, car il avait commandé
un bataillon de garde nationale en face de
l'ennemi, et son père avait été blessé à ses
côtés à La Varenne-Saint-Hilaire.
Dans la séance du 10 mars, l'Assemblée
vota la loi sur la prorogation des éche
puis elle discuta la loi qui avait pour but de
fixer son siège hors do la capitale, et dont la
firoposition avait été déposée le 6 mars par
e gouvernement. Trois villes se présentaient
au choix de l'Assemblée : Versailles, Orléans
et Bordeaux. Dans sa peur de la capitale, la
commission trouvait la première de ces vïllrs
trop rapprochée de Paris; en revanche, les
deux autres trop éloignées; elle opta pour
Fontainebleau. Toutefois, M. Thiers réussit
îi faire adopter Versailles comme siège de la
représentation nationale. Un amendement
proposant la translation à Paris fut rejeté
par 427 voix contre 154 ; celui qui proposait
Versailles fut adopté par 461 voix contre 104.
Le 20 mars, l'Assemblée devait se trouver
réunie dans son nouveau local. Ainsi, à la
vieille capitale de la France, centre de toutes
nos grandes administrations, elle préférait la
nécropole de Louis XIV. Et cependant les
avertissements, on pourrait même dire les
prophéties, ne lui manquèrent pas. Dans un
éloquent discours, M. Louis Blanc fit entre-
voir à la droite les conséquences terribles et
prochaines de sa fatale détermination :
t Oter à Paris son rang de capitale l s'é-
rnait-il, mais ce serait réunir tous les habi-
tants de Paris, grands et petits, bourgeois et
ouvriers, riches et pauvres, dans un même
sentiment de colère, et peut-être de colère
formidable!... Ce serait souffler à Lyon, à
Marseille, à Bordeaux, à mainte autre ville
importante la plus dangereuse des tenta-
tions! Ce serait y enflammer des jalousies
locales qui, cette fois, ne paraîtraient que
trop légitimes 1 Ce serait pousser Paris kïe
donner un gouvernement à lui, gouverne-
ment contre lequel l'Assemblée siégeant ail-
leurs ne pourrait rien, ou ne pourrait quelque
chose qu'au risque des plus cruels déchire-
ments, c'est-a-dire en ameutant la province I
Ce serait achever par des mains françaises
ce démembrement de notre France bien-
aimée que des mains ennemies ont com-
mencé, et faire sortir peut-être des cendres
de l'horrible guerre étrangèrequi finît à peine
une guerre civile plus horrible encore. »
Huit jours après, la prédiction devait se
réaliser.
C'est encore dans cette fameuse séance du
10 mars que M. Thiers fit entendre à la tri-
bune la déclaration que l'on peut considérer
comme le libelle de ce qu'on a appelé le
• pacte de Bordeaux : >
« Vous pouvez vivre les uns à côté des au-
tres et vous aider à accomplir cette tâche
rude, écrasante, de réorganiser le pays, mais
a une condition : réserver beaucoup de dissi-
dences et reserver les questions de constitu-
tion. Je jure devant le pays et devant l'his-
toire de ne tromper aucun de vous, de ne
préparer sous le rapport des questions con-
stitutionnelles aucune solution à votre insu
et qui serait, de notre part, de ma part, une
sorte de trahison...
• Je dirai donc : monarchistes, républi-
cains, non, ni les uns ni les autres \
serez trompes; nous n'avoi s accepté qu'une
mission déjà bien assez écrasante; no I
nous occuperons que de la réorganisation du
pays. Nous vous demanderons toujours votre
appui pour cette réorganisation, parce que
nous savons que, si nous sortions de celte
tâche limitée, nous vous diviserions et nous
nous diviserions nous-mêmes.. • Sous quello
forme se fera la réorganisation? Sous la
forme de la République, et a son profit. ■
Tel était, en substance, ce fameux |
de Bordeaux pour lequel la majorité ne de-
vait pas tarder à montrer un si profond dé-
dain.
Les désastreuses conséquences nées de la
haine aveugle qu'on portait a lu capitataj si
nettement entrevues et annon ée par Louis
Blanc, ..Liaient éclater à bref dé
pas ici le lieu do retracer l'historique de
la Commune; on le trouvera dans un article
spécial. Cette formidable insurrection i
entiments de I
ti - v vit-ell ■ avec satisfat
texte qu'elle pourrait invoquer pour a
légale. ne contre Paris. Elle le
. .iii'-nt lorsqu a chaque in-
stant, li gauche faisant appel a la cuneorde
, .:lle ne répondait que par
tion des mesures les plus impoli tiques
et les p.u^ impitoyables. Aussi M. Ernest Pi-
obtint-il auprès d'elle un succès d'en-
état du
siège du département de Sein L- Oise. En
revan- 1. issaît sans examen toutes
les mesures émanant de députes républicains
et destinées à donner une certaine satisfac-
ASSE
tion aux légitimes griefs de la capitale. Un
membre de la droite, M. Gaslonde, alla jus-
qu'à proposer le rétablissement des conseils
généraux de l'Empire, et peu s'en fallut que
celte mesure monstrueuse ne fût ado
mais, à cette époque, la droite ressentait en-
core quelque pudeur à s'allier ouvertement
avec les bonapartistes.
Dans la séance du 27 mars, M. Thiers ma-
nifesta de nouveau sa sympathie pour la
forme actuelle du gouvernement : « Nous
avons trouvé la République établie comme un
fait dont nous ne sommes pas les auteur^;
mais je ne détruirai pas la forme du gouver-
nement dont je me sers maintenant pour ré-
tablir l'ordre. Je ne trahirai pas plus les uns
que les autres. Je le jure devant Dieu, la
réorganisation du pays nous occupera, et
nous occupera uniquement. Ils mentent cent
fois, les misérables qui répandent contre
nous des accusations calomnieuses de trahi-
son, afin d'ôler au pays toute paix et tout
repos.
• Messieurs, je m'adresse à tous les partis
indistinctement : savez- vous à qui appartien-
dra la victoire? Aux plus sages...
» J'affirme qu'aucun parti ne sera trahi par
nous, que, contre aucun parti, il ne sera pré-
paré de solution frauduleuse. Nous n'avons
accepté que cette mission : défendre l'ordre
et réorganiser eu même temps le pays, de
manière à lui rendre la vie, la liberté de ses
opérations, le commerce, la prospérité, s'il
se peut, après d'aussi grands malheurs, et,
quand tout cela sera rétabli, la liberté de
choisir comme il le voudra, en ce qui con-
cerne ses futures destinées. ■
La majorité applaudissait alors ces paro-
les; dans ses rêves les plus dorés, elle n'a-
vait pas encore caressé le pouvoir
tuant. En attendant, elle ne cessait d'accen-
tuer sa haine contre la capitale, provoquant
sans cesse des débats irritants eu face de la
guerre civile et ne rougissant pas d'identifier
avec les pires membres de la Commune les
députés courageux qui, au péril de leur vie,
voulaient s'interposer pour prévenir l'effu-
sion du sang. En définitive, du 20 au 29 mars,
la droite ne se prêta à aucun effort de con-
ciliation et sembla vouloir tout faire pour
aggraver le malentendu.
Si le vote de la loi municipale, qui était
alors à l'étude, avait eu lieu avant le 26 mars,
l'effervescence de la capitale en aurait
éprouvé un grand apaisement ; mais la loi ne
vint que le 14 avril, quand le mal était irré-
parable et que Paris ne s'appartenait déjà
pus. Toutefois, la majorité voulut tirer de
cette loi qu'elle était réduite à voter tout le
parti possible, et elle ne recula pas trop l'é-
poque des élections, afin qu'elles eussent
lieu sous l'influence des sentiments que les
événements actuels avaient dû faire naître
dans toute la France. Quoi qu'il en soit, le
30 avril la France entière acclamait les can-
didats républicains. La majorité eût bien
voulu mettre Paris hors la loi, en lui refu-
sant un conseil municipal élu ; mais elle n'osa
pas a ceutuer a ce point l'expression do sa
haine. M. Raudot demandait vingt i oïl
municipaux, un par arrondissement. Toute-
fois, M. Langlois parvint a rallier la raajo-
rité a l'idée d'un seul conseil, compose de
soixante membres. On sait que p. us lard ce
nombre fut élevé à quatre-vingts. Tout en
discutant la loi municipale, l'Assemblée
a\ait trouve le temps do procéder à l'élec-
tion de diverses commissions, parmi lesquel-
les nous signalerons surtout celles où de-
vaient s'élaborer les rapports dirigés contre
les hommes du 4 septembre. L'Assemblée
comprenait bien de temps à autre la néces-
sité de paraître s'occuper des affaires du
pays; mais cela no lui taisait jamais perdre
de vue la satisfaction de ses rancunes. Le^
humilies incriminés demandaient leur mise
en accusation, afin de pouvoir baser leur dé-
fense sur une enquête sérieuse et loyale;
mais la majorité n'entendait pas lâcher sa
proie et renoncer à ce thème banal ue va-
gues récriminations; elle voulait rester juge
et pai Lie. Néanmoins, elle ce la a une vel-
léité de libéralisme le jour où, s ir la ;
siftion de M. Dufa ire, elle vota un projet de
loi tendant a attribuer uujury la connais-
sance des délits île presse. M. de Broglie
lui-même apporta d'excellents arguments a
l'appui. La loi sur les loyers fut votée en-
suite, mais dans des termes si obscurs que
i ha ni. , a Paris, en doi naît uu commentaire
différent. Ou finit < pai comprendre
que le soin de régler les difficultés entre
propriétaires et locataires serait confie à des
arbitrales qui prononceraient
en premier et dernier ressort.
opeudant, une sourde hostilité contre
M. Tiuers commençait a se faire jour ches
■ ie la droite. Bien qu il eût re-
puussé avec u i toutes
les démarches conciliatrices tentées auprès
de lui i our amener un rapi entre
Pari ■• >jorile no pouvait
i d'avoir tenu sa parole et re-
fuse do se faire l'homme des coteries mo-
narchiques. Ce fut .M. do Kerdrel qui com-
mença a escuriuoucher ; mais il dut so replier
(Tant Ja verte riposte du chef du
pouvoir exécutif. Jamais, eu effet, parti po-
< it nus tant
... . ......
nous avions encore la gorge sous le j
fer de l'Allemagne, une insurrection formi-
ASSE
233
déchirait le sein de la patrie, le mo-
ment n'était- il pas admirablement choi: i
s'apitoyer sur le sorl ivre roy exilé
et le réintégrer au plus vite dans le palais
de Louis XIV? La droite acheva de donner
ire de son bon sens et de son patrîo-
méme moment pour
ner une intervention du gouvernement
français dans les affaires de Kome.
Le gouvernement de la Défense nationale
était toujours l'objectif visé par la droite;
un de ses membres, M. Luro, ne craignit
pas de reclamer la réintégration des ma-
gistrats révoqués par ce gouvernement.
Dans la séance du u mai, Q .uo^
revêtirent un toneucore plusacerbe. M.Mor-
timer-Ternaux mit le chef du pouvoir es
tif en demeure de d< sentiments
il -en ce que certains membres de la
dr.ute lui attribuaient pour la Commune.
M. Thiers bondit à la tri:. [e co-
lèi s. ■ Je refuse, dit il, les explications qu'on
exige de moi. ■ Puis, reprochant a. la majo-
rité ses tracasseries et ses défiances : • Je
ne puis plus gouverner... Si je vous déplais,
dites- le -moi. Il faut nous compter ici, et
nous compter résolument; il no faul
nous cacher derrière une équivoque. Je dis
qu'il y a parmi vous des imprudents qui sont
trop presses. 11 leur faut huit jours encore;
au bout de ces huit jours, nous serons à L'a-
ris; il n'y aura plus de danger, et la tâche
: i a proportionnée à leur courage et à leurs
es. ■
Nous ne croyons pas que jamais grande
lée politique ait reçu en pleine figure
un pareil soufflet. Il est vrai que M. Thiers
le payer plus tard.
M. Thiers terminait eu demandant un vote
de confiance absolue, qui lui fut octroyé par
la majorité, reconnaissant ainsi son impuis-
sauce. Elle avait d'ailleurs singulièrement
choisi son jour pour reprocher a M. Thiers
sa prétendue complicité avec Paris et pour
contester ses services ; en ce moment même
la Commune décrétait la démolition de son
hôtel de la place Saint-Georges, et le traité
de paix définitif était signe avec l'Alle-
magne.
Comme amende honorable i\ M. Thiers,
deux membres de la majorité, MM. Jaubert
et Depeyre, proposèrent de voter la recon-
struction de son hôtel aux frais de l'Etat, et
le vote eut lieu d'urgence ; puis l'Assemblée
procéda au renouvellement de son bureau.
M, Grévy fut réélu président par 506 voix
sur 513 votants, avec MM, Vilet, Benoist-
d'Azy, Martel et Léon de Ma le ville comme
vice-présidents; P. Bethmont, le vicomte de
Ueaux, Johnston, le baron de Barante, le
marquis de Castellaue et Paul de Remusat
e secrétaires. L'ordre du jour appela
ensuite la discussion du rapport de M. de
Meaux concluant à l'approbation du traité de
paix. Une discussion des plus vives s'enga-
gea alors sur cette question :
• Y a-t-il avantage a accueillir les nou-
velles propositions de l'Allemagne, tendant
à rendre à la France uu territoire plus
étendu et plus peuplé autour de la place de
Bel fort, eu échange d'une rectification de la
partie de la nouvelle frontière qui longe les
limites occidentales des cantons de Latte-
noin et do Thion ville? ■
Le gouvernement, la commission et l'ami-
ral Pounchon se prononçaient pour l'affir-
mative, qui fut combattue par le g»
Cnanzy et M. Peltereuu-Vi Ile neuve. M. De-
peyre tenta d'égarer la discussion en Lan-
çant ses anathèmes in offensifs à la tête des
hommes du 4 septembre. M lis M. Victor Le-
ti une eut le courage de défendre ù la tribune
; iminels ae. .>
sentiments patriotiques du la France c
ses sauvages envahisseurs, alors que leurs
accusateurs actuels étaient prudemment blot-
tis au fond tic leur rs. M. Kau-
i .nt ensuite i . a igrement a
M. Jules Fuvre sa fameu ; lirase : • Nous
ne céderons ni uu pouce de notre territoire
ni une pierre de nos forteresses. ■ 11 fallut
q ie M. Thiers mit fin à ces scènes indécen-
tes en montant a la tribune pour defendro
nues du traite, qui tut enfin ratifié par
il contre 98.
A partir de ce jour, la mission de l'Assem-
blée paraissait terminée aux yeux de tout
homme de bunue foi; mais la majorité ne
l'entendait pas ainsi ; elle parut adopter pour
.o mot du inuiéchal n; tj'y
suis, j y reste. • Il esi vrai que son ohstina-
tait pas tout à fait aussi honorable;
i. bien d'une pareille vé-
tille 1 Aussi repoussa-t-elle par la qui
ionnistes qui
commencèrent alors a lui parvenir. La Com-
mune étant définitive ment vaincue, elle n'a-
vait même plus à sauver les apparences.
A cette époque, l'Assemblée était loin de
se trouver au coin,
. faire. M. d Aud aret-Pas |uier monta
a la tribune pour presser le ministre di
teneur de pi uns, comp-
tait ban qu'elles allaient renforcer encore
i s rangs de la droite; mais il ne devait pas
tarder a être ueçu.
Le i«;r juin, le député Ravine! formula sa
ition ajant pour i tllation
définitive des ministères u Versailles. Au
ii de juin fut fécond eu dépôts
de propositions de tout genre : le u, projet
de loi ue M. Dufaure, reculant do quatre moût
30
$34
ASSE
l'échéance des effets ne commerce a Paris;
le 15, projet de M- Baze, en vertu duquel
l'Assemblée devait se séparer pour faire place
à une autre Chambre après l'expiration d'un
délai de deux ans. Le même jour, autre pro-
jet émanant de M. Dahirel, reconnaissant à
l'Assemblée le pouvoir constituant et deman-
dant la formation d'une commission de
quinze membres, chargée de préparer et d*»
rédiger un projet de constitution. Ces diver-
ses propositions et d'autres moins importan-
tes que nous passons sous silence ne man-
quaient pas d'amener des débats orageux, in-
variablement soulevés par la droite sous les
plus futiles prétextes. Le fait le plus impor-
tant de cette période est assurément l'em-
prunt de 2 milliards 500 millions, dont 2 mil-
liards devaient être payés à la Prusse, et le
reste consacré à combler le déficit probable
de 1870 et de 1871. Cette mesure s'imposait
avec une implacable nécessite; plusieurs
membres de la droite crurent néanmoins de-
voir faire des réserves. M. Thiers intervint
encore, et l'emprunt fut enfin voté par
547 voix. On sait quel en fut le su
Ce fut encore le mois de juin 1S71 qui vit
naître et se terminer l'incident relatif aux
princes d'Orléans. Un projet de loi pronon-
çant l'aboliiion de toutes les lois d'exil ou de
bannissement avait été présenté par M. Jean
Brunet. A ce projet sans restriction, M. Gi-
raud en opposa un autre, se bornant à de-
mander abrogation des lois du 10 avril
1832 et du 26 mai 18-18, qui interdisaient
l'entrée en France aux princes des deux
branches de la maison de Bourbon. Des con-
clusions favorables furent portées à lu tri-
bune le 8 juin par M. Batbie et acceptées
par l'Assemblée. Mais alors se posait la ques-
tion de la validation des pouvoirs de MM. de
Joinville et d'Aumale, élus tous les deux dé-
putés, validation à laquelle concluaient les
bureaux, comme si le bannissement n'impli-
quait pas la perte des droits civils. Quoi qu'il
eu soit, le gouvernement et le pays s'emu-
rent de l'éventualité de cette abrogation ;
M. Thiers déclara à la tribune qu'il ne l'ac-
ceptait que contre des garanties sérieuses et
loyales, et en même temps il fit connaître à
l'Assemblée l'engagement d'honneur [.ris par
les princes, et qui devait vivre... ce que vi-
vent les roses.
■ Dans cette situation pleine de perplexités,
dit-il, le patriotisme des princes est venu à mon
secours; ils ont chargé quelques-uns des hom-
mes de notre pays dont la parole fera tou-
jours foi de soulager le poids qui pesait sur
ma conscience ; ils m'ont dit qu'ils ne seraient
point un obstacle, qu'Us ne paraîtraient point
dans le sein de cette Assemblée et qu'ils ne
justilieraient jamais aucune des craintes qui
m'avaient tant préoccupé. » C'est dans ce
discours, d'ailleurs fort habile, que M. Thiers,
emporté par le désir de plaire à la droite, ne
craignit pas de qualifier de politique de fous
furieux les généreux efforts des partisans de
la guerre a outrance. Divers amendements
émanés de la gauche et tendant à soumet-
tre l'abrogation à certaines réserves furent
repoussés, et elle fut votée par 472 voix con-
tre 97 ; en même temps, 554 voix contre 111
validaient les élections des princes. Un grand
nombre de députés républicains, obéissant à
un sentiment de générosité peut-être inop-
portune, avaient voté pour l'abrogation, entre
autres MM. Arnaud (de l'Anége), Jules Fa-
vre et Jules Simon. Nous ne tarderons pas à
voir de quelle manière les princes, remplirent
l'engagement d'honneur de ne pas siéger à
la Chambre.
Dans la séance du 13 juin, uue commis-
sion de trente membres, nommée sur la pro-
position de M. de Lorgeril, reçut le mandat
d'exftminer les uctes de la délégation de
Tours et de Bordeaux, au triple point de vue
civil, militaire et financier. Le lendemain,
ses attributions étaient également étendues
aux actes du gouvernement de la Défense
nationale siégeant à Paris. C'est dans ces
circonstances que M. Trochu débita un long
discours qui m: prit pas moins de deux séan-
ces, et dans lequel il cherchait a se justifier
des reproches qui lui avaient été prodigués
au sujet de son commandement. Le 16, l'As-
semblée décida la formation d une autre com-
ion de trente membres, chargée de re-
chercher les nuises do l'insurrection de
■ ■ cel te é| oque m1'1" remonte
l'institution de la fameuse commission des
grâces, appelée sans doute ainsi par anti-
e. Puis ce fut au tour de la commission
marches a faire par er d'elle, un était
en pleine période d'enquêtes; la majorité ne
casion de mel-
tre h lu 4 septembre sur la sel-
lette. La presse de'
Lu io octobre is7u, le gouvernement do la
Déf< l' ii nationale avait rendu un décret
supprimant lu cautionnement des journaux
■ 'i. e i ils j ■ iriod : ire, ce
im. un .mm !■ h m. i. u\ ornement,
al. ttrnesl 1 prie l'initiative en fu-
I élit.
Le i :.' juilut trompèrent cruel-
lement les la droite, qui avait
d'avance escompté a bod profit les récents
événements , i.^er en
anees au
■ujet de certaines « ■ autres
telle «le M. Testelin du Nord ; emplâtre uno-
■ 1 1 es ble
Dm> ' B du 22 juillet, on discuta le
ASSE
rapport sur les | estions épiscopales en fa- ,
veur du saint-siége, et la discussion fut des |
plus intéressantes et des plus instructives,
car elle mit à nu l'ègoïsme clérical delà ma-
jorité : Rome d'abord, et la France, s il en
reste. Ainsi ces patriotes n'auiaient pas re-
culé devant uue guerre avec i'iathe, ayant
l'Allemagne derrière elle, pour la satisfaction
mystique de mettre aux pieds du pape les
restes de la France sanglante et mutilée. Au-
cune cuiisi leration n'arrêta la commission,
qui proposa le renvoi des pétitions au mi-
nistère des affaires étrangères, pour y être
l'objet d'un examen attentif et bienveillant;
et ces conclusions furent adoptées par
430 voix contre 230.
Nous ne mentionnerons ici que pour mé-
moire les intrigues monarchistes relatives au
fameux projet de fusion, intrigues qui se
manifestèrent surtout dans le mois de juil-
let. On en trouvera ailleurs l'exposé histori-
que. V. fusion, dans ce Supplément.
L'Assemblée discuta également, à cette
époque, le projet de loi relatif aux indemni-
tés a payer aux départements qui avaient
souffert de l'invasion. Après une séance ani-
mée, la Chambre vota un crédit de 100 mil-
lions à repartir entre ces départements.
Nous ne ferons aussi que mentionner ici
la loi de décentralisation, qui modifiait dans
un sens libéral, dont la majorité ne soupçon-
nait pas les résultats, les aitributions des
conseils généraux (v. conseil général, dans
ce Supplément). Nous renvoyons également
aux ai uclesTHiERS, Rivet, du Grand Diction-
naire, pour les détails relatifs à la célèbre
proposition qui fixait la nature des rapports
entre la Chambre et le chef du pouvoir exe-
cutif. Au milieu de ces discussions ardentes
s'engagea le débat concernant la garde na-
tionale. La majorité demandait le désarme-
ment immédiat, et M. Thiers intervint encore
avec une extrême vivacité. Finalement,
488 voix contre 154 adoptèrent l'amende-
ment Ducrot, qui abandonnait au chef du
pouvoir exécutif le soin de fixer l'époque de
la dissolution des gardes nationales. Après
le vote de la proposition Rivet-Vitet, une
sorte d'accalmie se produisit au sein de l'As-
semblée. Da-ns les premiers jours de septem-
bre, la proposition du député Ravinel de-
mandant la translation définitive du siège du
gouvernement à Versailles, ainsi que celle
des ministères, vint à l'ordre du jour et fut
ajournée. N'ayant pu voir sa haine contre la
capitale élevée à l'état de dogme parlemen-
taire, la majorité s'en vengea dans la séance
du 6. Comme, dans la répartition des indem-
nités votées aux départements envahis ,
M. Victor Lefranc demandait 10 millions
pour Paris, l'Assemblée n'en accorda que 6;
puis elle décida qu'elle se prorogerait du
17 septembre au 4 décembre.
A celte dernière date, les divers groupes
politiques se retrouvèrent à peu près tels
qu'ils s'étaient quittés. Dans la séance du
7 décembre, M. Thiers lut un message qui ne
satisfit personne : la gauche, parce qu'il ac-
cordait trop à la droite; la droite, parce
qu'elle trouvait que ce n'était pas encore
assez. Le lendemain 8 , M. Duchàtel , au
nom du centre gauche, et M. Huinbert, au
nom de la gauche républicaine, déposaient
un projet do loi demandant le retour de l'As-
semblée à Paris, projet que la majorité ac-
cueillit avec des huées furibondes et que le
gouvernement s'abstint de soutenir. Aussi
1 urgence fut-elle rejioussée. C'est dans cette
même séance que M. Ordinaire se fit appli-
quer la peine disciplinaire de la censure pour
avoir donné à la commission des grâces la
qualification de • commission d'assassins. ■
On voit comment les discussions parlemen-
taires tendaient de jour en jour à se trans-
former en adressions acerbes et personnelles.
Au reste, la majorité accentuait de plus en
plus sa haine implacable contre la Républi-
que, contre la France républicaine, et les es-
prits prévoyants purent déjà constater que
les répugnances patriotiques des membres de
la droite à l'endroit de l'Empire allaient cha-
que jour s'affaiblissaut. Ainsi, M. Jozou ayant
émis le vœu que les avertissements et con-
traintes des contributions directes portas-
sent la mention : ■ Impôts résultant de la
guerre de Prusse, » cette motion ne triompha
qu'à une faible majorité et après deux épreu-
ves douteuses.
Le 15 décembre, M. Thiers, accompagné
de plusieurs ministres, se reudit a la com-
mission d'initiative parlementaire chargée
d'examiner le piojet de loi relatif au retour
de l As>emblee a Paris. Il plaida éloquem-
inent la cause de la capitale, mais en pure
perte. La commission, par £0 voix contre io,
îejeta les propositions Humbert et Duchàtel
et élut rapporteur M. Buisson (de l'Aude),
adversaire déclare de Paris ('22 décembre).
En ce moment, lu Chambre était ediliee sur
la valeur îles engagements pris par les prin-
ces d Orléans. Le 18 décembre, chaque do-
• ; arrivant a sa place trouva un nu-
méro du Journal des Débats contenant une
lettre do chacun dos deux princes au:
.i leurs électeurs, dans laquelle ils annon-
i intention de remplir leur mandat en
prenant part aux délibération-, île la Cliani-
< ertalQ quu la situation dans lu-
troUVaieut les princes etaii des
res ; mais u qui la fauie ? C n
debul 'i plus orageux s'eluva au sein de
i J . emblée entre orléanistes et républicains
ASSE
et se termina par le vote de cet ordre du
jour, dû a M. Fresneau, légitimiste :
■ L'Assemblée nationale, consiJérant qu'elle
n'a ni responsabilité h prendre ni avis à don-
ner sur des engagements auxquels elle n'a
pas participé, passe à l'ordre du jour. ■
Cette rédaction dédaigneuse, qui laissait
les princes seuls vis-à-vis de leur conscience,
fut votée par 646 voix contre 2. Le lendemain,
le duc d'Aumale et le prince de Joinville pre-
naient stoïquement possession de leur siège
dans les rangs du centre droit. Enfin, on
pouvait espérer que l'Assemblée allait s'oc-
cuper de réorganisation; mais elle était bien
plus pressée de créer des embarras au gou-
vernement. Le 20 décembre, celui-ci se vit
interpellé par M. Raoul Duval sur l'attitude
du ministère relativement à certains mem-
bres de la Commune. L'attaque visait direc-
tement M. liane. M. Dufaure riposta aigre-
ment que le gouvernement n'avait pas à in-
tervenir, les poursuites étant du ressort de
l'autorité militaire, et un vote de confiance
dans le ministère termina l'incident.
Le 7 janvier 1872 eurent lieu diverses
élections départementales, dont la plus re-
marquable fut celle de M. Vautrain, à Paris,
oùîil avait pour concurrent M. Victor Hugo.
Disons quelques mots maintenant des dis-
cussions relatives aux nouveaux impôts,
dont la nécessité s'imposait si impérieuse-
ment. 11 s'agissait de combler une lacune de
1S0 millions au budgetdes recettes, et a cette
occasion on discuta vivement la question de
l'impôt sur le revenu. Cette innovation har-
die, et d'une stricte équité au point de vue
théorique, souriait â un certain nombre de
bons espnts, qui la préconisèrent à la tribune ;
mais, entre autres adversaires, elle en trouva
un implacable dans M. Thiers, qui prononça
à cette occasion un long discours, dans le-
quel il affirmait encore sa volonté de faire
■ un essai loyal de la République. ■ Le len-
demain, M. Wolowski voulut répondre par
la proposition d'un contre-projet, qui fut re-
poussé à une majorité considérable.
Un débat beaucoup plus passionné allait
être soulevé. Il fallait trouver, comme nous
venons de le dire, 180 millions d'impôts nou-
veaux, et M. Thiers voulait les demander aux
matières premières importées. La question
touchait à de gros intérêts ; aussi la discus-
sion fut-elle des plus ardentes et des plus
longues. Uue foule de contre-projets furent
opposés au vote de cet impôt, évidemment
antipathique à l'Assemblée. Commencée le
3 janvier, la discussion n'était pas encore
achevée le 19. Le gouvernemeut se décida
alors à proposer une transaction d'après la-
quelle on voterait le principe même du pro-
jet, qui ne serait appliqué aux matières
premières qu'autant que l'exigerait l'équili-
bre du budget et après le vote de tous les au-
tres impôts. M. Feray, du centre gauche, et
M. Lucien Brun, de l'extrême droite, insis-
tèrent, au contraire, pour que le principe lui-
même fût réservé, et la proposition Feray
obtint 70 voix, de majorité. L'irritation de
M. Thiers ne connut plus de bornes, et, des
que le résultat du scrutin eut été proclamé,
il annonça son intention d'abandonner le
pouvoir. L'émotion fut profonde ; légitimis-
tes et orléanistes entrevoyaient déjà, lu réa-
lisation de leurs rêves de restauration. Le
19 au soir, de nombreuses démarches furent
tentées auprès de M. Thiers pour le faire
revenir sur sa résolution; mais il se montra
inébranlable. Tous les ministres avaient de-
posé leurs portefeuilles. Les membres du
centre droit et ceux de la réunion des Ré-
servoirs concertèrent alors une manoeuvre
dont ils confièrent l'exécution à M. Batbie.
Celui-ci, dans la séance du 20, monta à lu
tribune ; mais au moment ou il allait prendre
la parole, M. Grévy l'arrêta pour lire une
lettre par laquelle M. Thiers donnait sa dé-
mission de président de la République. La
stupeur fut générale; M. Batbie n'en per-
sista pas moins à proposer un ordre du jour
en vertu duquel, sans accepter ni refuser
préalablement la démission du président,
I Assemblée se retirerait immédiatement dans
ses bureaux â l'effet de nommer des commis-
saires charges d'un rôle do conciliation.
La machination se dévoilait ouvertement;
M. Desseilligny, au nom du centre gauche,
la tit avorter pur la proposition d'un vole
immédiat et eu mettant bien en relief le
caractère du scrutin de la veille, essentielle-
ment économique et non politique. La coali-
tion monarchique se- trouva déconcertée, et
M. Batbie se hàia de masquer sa retraite eu
proposant l'ordre du jour suivant, qui fut
[ne que unanimement adopte :
• Considérant que l'Assemblée, dans sa ré-
solution d'hier, sest bornée a reserver uue
question économique et que son vote, à au-
cun titre, ne peut être considéré comme un
acte de défiance ou d'hostilité et ne saurait
impliquer un refus du concours qu'elle a tou-
jours donne au gouvernement, l'Assemblée
fuit appel au patriotisme de M. le président
de la République et refuse d'accepter sa de-
mission. ■> Cette résolution fut aussitôt tians-
mi e a M. Thiers, qui, sur les instances de
pies do deux cents députes appartenant
pour la plupart a lu gauohe et au centre
gauche, consentit à conserver le pouvoir.
Be termina, au grand désappointement
des orléanistes, la crise gouverne me ut aie
provoquée par la discussion de l'impôt sur
les matières premières!
ASSE
D;ins les séances suivantes, l'Assemblée
vota divers impôts : une augmentation de
deux dixièmes sur les sucres, une surcharge
sur les allumettes, un droit de 0 fr. 10 sur
tout colis qui passerait à la douane. Ces di-
verses taxes furent votées sans difficulté;
mais l'impôt sur la marine marchande donna
lieu à une discussion de trois jours, au cours
de laquelle M. Du Temple crut apporter des
arguments irréfutables en attestant les sen-
timents religieux des marins et en maudis-
sant l'athéisme des estaminets. L'impôt fut
voté par 422 voix contre 332.
C'est k cette époque, c'est-à-dire au com-
mencement de l'année 1872, que remonte la
formation de comités où devaient se centra-
liser les offrandes patriotiques destinées à la
prompte libération du territoire. L'idée était
généreuse ; mais plusieurs députés, dans une
intention fort louable, d'ailleurs, eurent le
tort d'en demander la réalisation légale à
une pareille Assemblée. Un M. de Chamuval-
lier se fit l'interprète de la majorité eu décla-
rant crûment à la tribune • qu'il ne faut pas
demander du patriotisme aux capitaux. ■
Parmi ceux qui se montrèrent les plus hos-
tiles à la souscription signalons M. Buffet,
l'ex-ministre des finances de l'Empire.
Le 2 février (1872) s'ouvrit la discussion sur
la dénonciation des traités de commerce, lutte
entre les protectionnistes et les libre-échan-
gistes. L'intervention de M. Thiers, dont on
connaît les idées protectionnistes, décida le
vote de la dénonciation à une forte majorité.
Dans cette même séance, on discuta le rap-
port de M. Buisson (de l'Aude) sur la propo-
sition demandant le retour de l'Assemblée a
Paris. Mais Paris était condamné d'avance,
et 336 voix contre 310 donnèrent raison au
député de Castelnaudary. Dans cette circon-
stance, les princes d'Orléans déployèrent
leur habileté ordinaire. Ils étaient à la
chasse; mais, des le lendemain, ils portèrent
au bureau des réclamations leur déclaration
affirmant que, s'ils s'étaient trouvés à la
séance, ils auraient voté en faveur de Paris,
bouffonnerie dont personne ne fut la dupe.
A la suite du vote du 2 février, M. Casi-
mir Péner donna sa démission de ministre
de l'intérieur et fut remplace par M. Vic-
tor Lefranc, tandis que M. de Goulard pre-
nait le portefeuille de l'agriculture et du
commerce. Pendant ce temps-là, les monar-
chistes continuaient leurs petites intrigues
de couloir, mais sans grand succès.
Le 11 février, des élections partielles eu-
rent lieu dans trois départements; l'Eure et
les Côtes-du-Nord envoyèrent deux républi-
cains; mais la Corse, le bourg pourri du bo-
napartisme, donna ses suffrages à M. Rouher.
Cette élection déplorable indiquait suffisam-
ment que l'hydre bonapartiste commençait
à relever la tête. Le gouvernement s'émut,
et, dans la séance du 21 février, M. Victor
Lefranc déposa un projet de loi conférant à
la Republique le droit de poursuivre les fac-
tieux qui conspiraient sa ruine. Les monar-
chistes crièrent à l'oppression et firent traî-
ner la discussion eu longueur; au reste, ils
appliquèrent le même procédé au projet de
loi concernant la réorganisation de la magis-
trature; mais ils votèrent au pied levé la loi
Dufaure, sur l'Internationale, maigre l'argu-
mentation sans réplique de MM. Louis Blanc
et Bertuult (13 mars). Quelques jours aupa-
ravant, l'Assemblée, cédant encore à un bon
mouvement, fietrît les théories financières
de l'Empire, que M. Pouyer-Ojuertier avait
si bien justifiées en pleine cour d'assises au
sujet des fameux virements de M. Janvier de
La Motte. M. Pouyer- Querlier dut faire
amende honorable a la tribune, comme il
avait déjà dû donner sa démission de minis-
tre des finances à la suite du scandale pro-
voqué par sa déposition lors de ce triste
procès.
Cependant M. Thiers rencontrait chaque
jour de plus nombreux obstacles dans l'exer-
cice de son pouvoir. Il voulait, disait-il, gou-
verner avec tout le moude; mais il se ber-
çait d'une chimère en face d'une pareille
Chambre. D'un autre côte, comment s'ap-
puyer exclusivement sur un parti, impuis-
sant à lutter contre les autres réunis? Heu-
reusement, toutes les intrigues ourdies en
vue de faire absorber le centre gauche pur
le centre droit, ce qu'on a appelé la conjonc-
tion des centres, n'eurent d'autre résultat
que de refouler le centre gauche du côte des
républicains plus accentues. M. Tniers au-
rait donc pu trouver dans les gauches un
point d'appui d'autant plus solide que l'idée
républicaine faisait chaque jour plus de pro-
grès dans le pays. Seulement, à ce que l'on
pourrait appeler lu ligue d'intersection des
deux centres flottait uu groupe d'indécis,
d'hommes suis couleur, qui apportait son
appoint à la majorité suivant les impressions
du jour et sur lequel il eluit impossible de
compter. Le gouvernement devenait donc
tons les jours plus difficile pour M. Thiers.
Sans cesse nouvelles intrigues, nouvelles
tracasseries; la droite, poussée par do mes-
quines rancunes, des convictions e-oïstes,
oubliait 'olulement les affaires du pays les
plus urgentes pour s'abandonner aux inspi-
rations do quelques meneurs sans patriotisme
et sans pudeur, qui agitaient a ses yeux le
pantin du péril social, afin do fournir une
excuse a ses peurs imbéciles, eu admettant
qu'elles ne fussent pas hypocrites.
Lu discussion du budget de 1878 so contt-
ASSE
nua lourdement jusqu'au 31 mars, date à la-
quelle les 750 se séparèrent pour aller goû-
ter quelques jours de repos qu'ils croyaient
avoir bien gagnés. Ils laissaient, d'ailleurs,
derrière eux une commission de permanence
composée de vingt-cinq membres, soigneuse-
ment tnés. pour la plupart, dans les rangs
de la droite et du centre droit.
L'Assemblée se retrouva au théâtre du
château de Versailles le 22 avril,, après avoir
pris le temps de faire pieusement ses pâques.
Le 24, le Journal officiel annonçait la nomi-
nation de M. de Goulard comme ministre des
finances, et celle de M. Teisserenc de Bort
comme ministre de l'agriculture et du rom-
merce. Le lendemain, l'Assemblée votait en
troisième délibération la proposition Prince-
teau. interdisant toutes fonctions publiques
salariées aux députés pendant la durée de
leur mandat, à l'exception des fonctions don-
nées au cou. -ours et a l'élection, et de celles
de ministre, de sous-secrétaire d'Etat, d'am-
bassadeur, de ministre plénipotentiaire et de
préfet de la Seine. Le mois de mai fut con-
sacré presque tout entier à la diseussionde
là loi sur la réorganisation du conseil d'E-
tat (v. conseil d'Etat, dans ce Supplément)
et de la convention postale à conclure avec
l'Allemagne. Mais l'intérêt se porta princi-
palement sur le rapport de M. d'Atidiffret-
Pasquier, relatif aux marchés de l'Empire,
rapport éloquent qui fut lu dans la séance du
4 mai et qui porta aux. bonapartistes un
coup dont Us ne se relèveront jamais, mal-
gré le cynisme qu'ils apportent à déplacer
les responsabilités.
Ce n est que vers la fin de mai que 1 As-
semblée aborda enfin la discussion de la loi
militaire; cela pressait néanmoins un peu
pin: que l'interpellation de M. Raoul Duval
concernant les excursions de M. Gambetta ;
mais le patriotisme de la droite ne s'émou-
vait pas pour si peu. Au lendemain de cette
guerre maudite où nous avions été pris s;
au dépourvu, le cri général en France était :
■ Tout le monde soldat 1 ■ Mais à un an d'in-
tervalle, l'enthousiasme de la majorité s'é-
tait singulièrement calmé; elle ne voulait
déjà plus du service obligatoire, et notre
réorganisation militaire était condamnée d'a-
vance à n'être qu'incomplète et provisoire.
La discussion fut néanmoins très-chaude;
tous les militaires de la Chambre, a com-
mencer par MM. Jean Brunet et Trochu, y
prirent une part plus ou moins grande ; le
duc d'Aumale lui-même, rompant son mu-
tisme ordinaire, fit un long discours dont la
question ne tira aucun profit. C'est au cours
de cette discussion que se produisit l'incident
inier et au colonel
Denfert. Le général, se taisant l'écho d'une
inepte calomnie, avait paru mettre en doute
la bravoure du vaillant colonel républicain.
La i-iposte à .'en- fui I rorapte :
■Nous nous appelons Belfort,s'écrialec<
et vous vous appelez Metz. ■ L'homme ■ habi-
tué à vaincre ■ acheva de se rendre ridicule
en répliquant : * Je m'appelle modestement
Changarnier, volontaire sans solde à l'armée
du Rhin, et je n'accepte pas la responsabi-
lité du désastre de Metz. Je maintiens les
paroles que j'ai adressées au colonel Denfert.
— Je maintiens aussi les miennes, • reprit
le colonel.
La discussion s'engagea surtout au sujet
de l'article 37, fixant la durée du service ac-
tif La commission proposait cinq ans, puis
quatre ans de reserve de l'armée active,
cinq ans d'armée territoriale et six ans de ré-
serve de l'armée territoriale. M. Relier dé-
veloppa un contre-projet avec les disposi-
tions suivantes : trois ans d'armée a«'ti\e,
sept ans de réserve et dix ans d'arnv-e terri-
. 1' ms l'un et l'autre cas, la du
taie du service était de viogt ans; la
rence capitale portait sur la durée du ser-
vice actif, trois ou cinq ans, et c'est aussi
sur ce point que la discussion fut des plus
animées. Le général Trochu soutint la durée
de trois ans, que combatt r*nt
Ducrot et Cnanzy. Devant les contra'
des h' : . la I hainbre
rait indécise. Enfin, M. Thiers vint au se-
cours de la commission et s'attacha a/démon-
trer la nécessité de la dui
seule, suivant son
adres de sous-officiers instruit . Les
adversaires de la commission ne se tinrent
n lins pas encore pour battus. Adoptant
nn nt" par l'or-
gane des généraux Chareton et Guillemaut,
un amendement portant à quatn-
lement la durée du service actif. M. I
dut plaider de nouveau la cause
et menaça de se retirer s'ils n'étaient . d
votés. Cette déclaration inattendue eau
violent tumulte dans l'Assemblée. Ne
tant que son patriotisme, le général <
ton retira l'amendement, qui fut aussitôt re-
Sris par le général Martin des Pallieres. La
roite flairant dans cet orage une occasion
d'escamoter le pouvoir, M. de Kerdrel pro-
posa de renvoyer le vote au lendemain, afin
Îu'elle eût le temps de se concerter; mais
f. Thiers s'y refusa énergiqueraent , et l'a-
mendement Martin fut repousse par4-jâ voix
contre 59 (10 juin). La loi fut bientôt vote-,
après quelques discussions de détail. V. ar-
mke, dans ce Supplément.
Le 9 juin, des élections républicaines de
députas eurent lieu dans !e Nord, la Somme
mi l'Yonne, et cette persistance du mouve-
ASSE
ment libéral acheva d'exaspérer les monar-
chistes. Ils n'étaient pas au bout.
Toutes ces discussions n'empêchaient pas
les intrigues de couloir ; le centre droit n'a-
vait pas renoncé à l'espoir d'amener à lui le
centre gauche, ou tout au moins de le désa-
gréger en englobant une partie de ses mem-
bres. Le premier faisait toujours les yeux
doux au second, qui ne dissimulait cepen-
dant pas trop ses répugnances pour ce ma-
riage. M. d'Audiffret-Pasquier voulut in-
tervenir, mais tout ce qu'il gagna fut d'ob-
tenir une entrevue entre les deux bureaux.
Les grands politiques du centre droit s'y ren-
dirent, M. de Broglie en tête; le centre gau-
che était représenté par le général Clianzy,
l'amiral Jaurès, MM. Desseilligny, Wîlson,
Philîppoteaux, Lefébure et Beaussire. Les
doctrines conservatrices, le spectre du radi-
calisme, le péril social servirent de thème
banal aux membres du centre droit; ceux
du centre gauche ne pouvaient se payer de
pareilles inepties, et l'on se sépara sans
avoir rien conclu. « Allons, dit en sortant
M. Saint-Marc Girardm, le fruit n'est pas en-
core mur. » Hélas 1 il devait rester toujours
vert.
. Ces profonds politiques, voyant qu'ils n'a-
vaient pas réussi à piper leurs collègues du
centre gauche, eurent l'ingénieuse idée de
s'adresser directement à M. Thiers et de le
sommer de leur confier ces portefeuilles
qu'ils pourchassaient avec une si âpre con-
voitise. Pour mieux masquer leur jeu, ils
crurent devoir y intéresser en apparence la
droite et l'extrême droite. En conséquence,
une délégation, composée de MM. d'Audiffret-
Pasquier, Saint-Marc Girardm,de Broglie et
Batbie (centre droit), Depeyre, de Kerdrel
et de Curaont (droite), de La Rochefou-
cauld (extrême droite), se présenta, chez
le président, renforcée du général Chan-
garnier, enrôle volontaire pour cette expé-
dition. Ces neuf délégués s'évertuèrent à
prouver a M. Thiers que la France s'en al-
lait immédiatement à vau-l'eau s'il ne se bâ-
tait de leur confier la direction des affaires.
M. Thiers ne fut point la dupe de leurs lar-
mes de crocodile, et ils durent se retirer pi-
teusement. Telle fut l'issue de la fameuse
manifestation dite * des bonnets à poil. » Cette
dénomination ironique, empruntée au souve-
nir d'une échauffourée de 1848, dut leur être
d'autant plus cuisante qu'elle leur fut appli-
quée pour la première rois par un de leurs
amis du Journal des Ltebats, dans un article
plein de verve et de malice. Tous ces mé-
comptes ne faisaient qu envenimer la haine
que les monarchistes nourrissaient au fond
tiu cœur contre M. Thiers; déjà les mécon-
tents commençaient à agiter comme un dra-
peau le nom du maréchal de Mac-Mahon.
Les discussions suivantes fournirent des
preuves irrécusables de ces dispositions me-
îes. Dans la question des impôts nou-
veaux, bien qu'il se trouvât dans les rangs
île la -auehe des hommes tort i | |
idées économiques de M. Thiers, toutes les
lurent des monarchistes, unique-
ment préoccupes du soin de faire pièce au
président pour l'amener a donner sa :
on, que cette fois ils étaient bien déi
I i-T.On put constater la même tactique
de leur part dans la discussion du traite
fr inco-allemand ; il fallait cependant bieu en
passer par là, puisque l'Allemagne nous te-
nait le pied mu la gorge. Le secret de ces
animosi le de lui-même : en ren-
ver.-aut M. Thiers, les monarchistes espé-
raient renverser . i même coup la Républi-
que. Aussi, pour déconsidérer le gouverne-
ment, ils s'ingéniaient à apporter les
lieuses lenteurs dans ia solution des
questions les plus urgentes. Ainsi, la dis-
cussion du projet de la commission du bud-
get de 1872 était loin de toucher a sa lin ;
beaucoup d'impôts restaient encore à voter,
et l'on eut pu croire que la loi ne serait ja-
mais menée à terme devant le mauvais vou-
loir et les manœuvres impudentes de la ma-
jorité. Der, qu'un impôt était accepte par le
président, elle lo combattait, tandis qu'elle
appuyait 'eux qu'il rejetait. En attendant, la
Krance payait les frais de cette petite g
par les souffrances de son commerce et de
son industrie. C'est surtout au sujet de l'ar-
ticle concernant les matières premières pie
les monarchistes coraptuiei i laiutte
avec M. Thiers. Cette discussion fut, en ef-
fet, des plus ardentes; M. Thiers soutint
lie seul le choc de ses adversaires ci
mit en avant des arguments difficiles à ie-
futer. Le problème était celui-ci : trouver
200 millions d'impôts nécessaires à l'équilibre
du bu ■. i' près les tarifs en vigueur, les
devaient fournir 93 mil-
lions; les 107 autres seraient demandes a di-
La uion de
M. Thiera lui d'un calme imperturbable; il
avait éventé le piège, et il se tenait sur ses
gardes. Enfin, comme la droite contenait mal
son irritation, il la démasqua par ces seules
paroles, véritable coup droit porté en pleine
te : • S'il y a la une question politique,
le. ■ La droite se sentit prise elle-même
à son propre piège ; elle se tut. Mais le len-
demain les attaques recommençaient avec
plus de fureur que jamais.
Au cours de la discussion, M. Thiers se dé-
l ami .il- sa ré erve de la veille pour abor-
der le terrain politique, et, en affirmant de
nouve tua\ foi me ré] ub
ASSE
du gouvernement, il souleva dans les rangs
de la droite un véritable ouragan.
moins, presque tous les f uver-
nement furent adoptes; mais la discussion
du budget dura longtemps encore. La loi sur
les matières premières avait été votée par
345 voix contre 248, parce qu'un tn-and nom-
bre de membres de la gauche crurent devoir,
par patriotisme, faire à M. Thiers le sacri-
fice de leurs convictions personnelles.
A ce moment, les préoccupations étaient
tournées surtout vers la colossale opération
financière qui devait hâter la libération com-
plète de notre territoire: l'emprunt de 3 mil-
liards. Le 2 juillet, M. de Rémusat, alors mi-
nistre des affaires étrangères, donna lecture
a l'Assemblée du texte de la convention que
le président de la République et l'empereur
d'Allemagne avaient conclue, et en vertu de
laquelle l'évacuation du territoire français
devait s'opérer graduellement dans un délai
de dix-huit à vingt mois, à compter du jour
de la signature. Le gouvernement français
se réservait le droit de devancer ce délai par
le payementanticïpédu complémentde notre
rançon. Les territoires occupés étaient dé-
clarés neutres au point de vue militaire. Lors-
que M. de Rémusat parut à la tribune pour
faire connaître les conditions écrasantes de
notre future libération, une voix s'écria :
■ Ecoutez, monsieur Routier I ■
Parmi les commissaires nommes pour exa-
miner le projet de convention, ceux qui lais-
sèrent éclater le plus ouvertement leur hos-
tilité furent MM. Daru et Buffet, anciens mi-
nistres de l'Empire, de Gavardie, de Broglie
et Fresneau. Néanmoins, sous la pression du
sentiment patriotique, dont les échos arri-
vaient malgré lui à ses oreilles, M. de Broglie,
rapporteur, se vit forcé de conclure à la ra-
tification; elle fut votée a l'unanimité moins
3 voix, celles de MM. Dahirel, Du Temple et
un autre membre de la droite. Deux jours
aures, le ministre des finances déposa le pro-
jet de loi l'autorisant à contracter un em-
prunt de 3 milliards, et l'urgence fut votée
par 461 voix contre 132. Le 15 juillet, M. Vi-
tet déposa son rapport concluant a la prise
en considération, et, le 21, \e Journal officiel
publia le texte de la loi d'emprunt, voieo par
l'Assemblée à l'unanimité, moins la voix de
M. Dahirel. On sait quel fut le succès prodi-
gieux de cet emprunt, malgré les dé
sans précédent que nous venions de subir :
le gouvernement demandait 3 milliards, la
France et l'étranger lui en offrirent 44.
La discussion du rapport de M. d'Audiffret-
Pasquier sur les marchés du 4 septembre
termina le mois de juillet. Tour a tour,
MM. Gambetta, Testelin, ancien préfet du
Nord, et Challemel-Lacour, ancien préfet du
Rhône, vinrent réfuter avec éloquence les
imputations ridicules qu'on avait élevées
contre le gouvernement de la Défense.
Après le vote de l'emprunt et des impôt
nouveaux, l'Assemblée se sépara pour trois
mois, laissant à sa place une commiss
permanence; mais si. dans cet Intervalle, la
politique chôma au théâtre de Versailles, il
n'en tut pas de même dans le pays. L'idée
dissolutionniste y faisait de rapides pr
alimentée par les chefs de la gauche, sur-
tout par MM. Gambetta et Louis Blanc, au
grand désespoir des monarchistes, qui pou-
vaient se rendre compte sur [dace du pro-
fond dissentiment qui s'accentuait de plus en
plus entre eux et le pays. Il ne leur restait
d'autre moyen, pour ressaisir leur prépondé-
rance, que d'entraver le mouvement de l'o-
Pinion publique par ruse ou par force; mais
un on l'antre de ces deux expédients leur
paraissait bien aléatoire. Ils se résignèrent à
attendre le cours des événements.
Le 11 novembre, les députés se retrouvè-
rent à Versailles ; dès le lendemain, le géné-
ral Changarnier déposa une interpellation
conçue en ces termes :
■ J'ai l'honneur de demander à l'Assemblée
nationale l'autorisation d'interpeller le gou-
vernement a l'occasion des voyages de
M. Gambetta en Savoie et en Dauphiné pen-
dant les vacances parlementaires. ■
On procéda ensuite au renouvellement du
bureau. M. Grévv fut maintenu à la prési-
dence par 462 suffrages; les mêmes vice-
présidents se virent également réélus, et un
secrétaire démissionnaire, M. Costa de Beau-
regard, fut remplacé par M. Cazenove de
Pradine, légitimiste. Le 13, M. Thiers lut un
message impatiemment attendu de toutes les
fractions de la Chambre, et qui pré
deux parties distinctes : la question politique
et la question finan cuinent de la
plus haute importance produisit sur to
e, mais dans d
différents. Tandis que la gauche ace
par des applaudissements tes paroles du pré-
sident constatant que la i
de plus en plus dans nus mœurs, après avoir
d'abord troublé les esprits, les n
vociféraient des cris de colère et protestaient
avec des gestes indignés contre l'affirmation
de ce fait, néanmoins assez évident. M. de
Kerdrel se fit l'interprète de l'irritation de la
droite en demandant la nomination d'urgence
d'une commission chargée de l'examen du
message. M. Grévy lit alors justement ob-
server à l'irascible paladin qu une telle com-
mission serait en dehors de lous les a
de toutes les tradit conve-
. ita, en con-
: j action. Ce
ASSE
23j
la proposition ne demanda plus qu'nne com-
mission chargée de présenter à I
réponse au message, et l'nr-
; votée, m us à une faible majorité.
Vint ensuite l'interpellation du général Chan-
garnier, au sujet du voyage de M. Gambetta.
bre, l'homme sous l'égide d
es du peuple pouvaient délibé-
| aix a U veille du 2 décembre, à ce
qu'il disait, monta à la tribune avec toutes
les allures d'un Jupiter tonitruant, s'apprô-
taut a réduire M. t. lus de petits
morceaux qu'il n'y a de grains de sable au
tond de l'Océan. Le fait est qu'il railla d'un«
terrible manière • son patois démagogi |ue, »
et qu'il prouva avec une évidence éclatante
1 plus inoffensif des démocrate
pour le moins un rival de Troppmann. Puis,
quand il n'eut faitqu'une bouchée de M.
betta, l'homme « nabi tué à vaincre, > mis en
appétit, attaqua le gouvernement ave- réso-
lution et s'apprêta a le dévorer tout
aux grands applaudissements de ia
M. Gambetta, traité de • factieux ■ parle
terrible gênerai, dédaigna de relever <.e *
insanités et garda un silence mépri
M. Victor Lefranc, ministre de l'intérieur, crut
devoir répondre au nom du gouvernement et
n'eut pas de peine à prouver que, nulle part
la loi n ayant été violée, le gouvernement ne
pouvait être nus eu cause. Quant aux opi-
nions émises par le jeune chef de la gauche à
la réunion de Grenoble, M. Lefranc rappela
qu'elles avaient ete repoussées par M. lhiers
devant la commission de permanence, qui
approuvé sa déclaration.
L'incident semblait clos; mais la droite, fu-
rieuse devoir sa proie lui échapper, demanda,
par l'organe de M. de Broglie, que M. Thiers
vint solennellement renouveler ses déclara-
tions a ia tribune. Pour le coup, le président
n y tient plus; il s'élance et riposte verte-
ment a l'Assemblée en général et à M. do
Broglie en particulier : • Vous n'avez pas le
droit de me traîner a cette tribune pour y
expliquer les doctrines de toute ma vie. J'ai
combattu le socialisme a une époque ou il y
avait plus de courage à le faire que mainte-
nant. Vous m'accusez d'être indécis; je n'ai
été indécis ni sous tes murs ue Pans ni de-
vant les grèves qui commençaient l'année
dernière à prendre des proportions inquié-
tantes. Je n accepterai donc pas d'être mis
sur la sellette et je ne répondrai pas a votre
injonction, parce que ma vie tout entière a
répondu pour moi. Quand on veut qu'uu gou-
vernement soit fort, on ne l'amèue pas ici
cumule un suspect et uu coupable.
• Parlons franchement ; ce n'est [as la
reunion de Grenol^e qui amené celte agita-
tion. On a puse la question de confiance; ne
perdons pas de lemps; vous pouvez voter
aujourd'hui. Je ne garde le fardeau du pou-
voir que par dévouement. Tant pis pour ceux
ne me croient pas. Quand on veut un
int décidé, il faut en
même. Vous vous plaignez d avoir un gouver-
.1 provisoire, faites-en un définitif. •
Cette rude 1 meure jeta le d<
lUS les rangs de la Uioite; cependant le
1 Changarnier voulut encore prendre
ilors qu'il acheva do se
dans le ridicule eu décochant ce trait
a Û. Thiers: »Je n'aipas une ambition
pour le pouvoir.» Mais il fallait terminer la
séance par un ordre du jour, quatre rédactions
différentes circulent; enhn, un ordre du jour
int que • 1 Assemblée, confiante dans
l'énergie du gouvernement, reprouve les doc-
trines professées à Grenoble et sassocie au
blâme que leur iotlige M. le président de la
: .ique» est adopte par 263 voix con-
tn-Utï. La droite tout entière s est abstenue.
Pauvres geus, .pu s 'imaginaient qu'un or-
dre du jour suffisait à barrer le passage a
ées de justice et de bberiè I Cettejour-
née du 18 montra aux plus aveugles l'incu-
rable division de l'Assemblée sur le terrain
politique. La majorité ne s'en crut pas moins
assez forte pour ouvrir ouvertement les hos-
tilités eonlro M. Thiers en nommant une
sion de quinze membres chargée
d'examiner la proj
sion naturellement composée de monarchis-
grande partie. M- : ■ 1 isquier
en fut dent, M. Kaoul Duval
secrétaire, et M. Batbie rapporteur. Ces
cette sorte de
lire M. Thiers a sa barre
: sur trois pointa :
10 SUI dont le banquet de Greno-
ble avait été qualifié de « regreiiabio Inci-
dent '
JO I , D avait et»; surpri:-e ■,
demai
actuelles eût éto introduite dans le nie;
irait sa\oir comment de pareilles mo-
1 leurraient se concilier avec le
le Bordeaux ;
a manière le gouvernement en-
tendait-il sortir des institutions actuelles et
quer de nouvelles?
M. Thiers répondit qu'il ne vivait là
qu'une question de mots et que lu véritable
question était ailleurs ; elle était dans le mes*
sago même, dont une partie de l*Ass< ,
avait trouve l'esprit trop républicain. M
ajouta qu'il persévérait à considérer la mo-
narchie comme impossible, attendu que trois
dynasties se trouvaient en conq
un seul trône. Quant 11 pa te le Bordeaux,
tous les partis oe l'avuient-ils pas déchiré?
236
ASSE
Le lendemain 13, nouvelle comparution du
président, dans le cours de laquelle il mon-
tra le même esprit de conciliation avec la
même fermeté de déclarations. Le 26, M. Bat-
bie lut un rapport. A travers le fatras aca-
démique et les réticences ultra-parlemen-
taires, deux choses se dégageaient de ce do-
cument avec une naïveté bouffonne : la haine
de la République et lajpeur de la non-réélec-
tion. Aussi M. Batbie combattit-il avec une
incomparable énergie l'idée de prochaines
élections et celle de la création d'une nou-
velle Chambre proposée par M. Thiers, et il
exprima avec une mélancolie touchante la
crainte que lui et ses amis éprouvaient de ne
pas figurer dans l'une ou l'autre de ces deux
Chambres futures, tant ces gens-là avaient
le sentiment de l'impopularité que leur avait
attirée leur conduite l
M. Batbie, après avoir vivement réclamé
la neutralité promise par le pacte de Bor-
deaux entre toutes les fractions de la Cham-
bre, ne se gênait pas pour demander un peu
filus loin que le parti républicain fût mis hors
a loi. Voilà à quel degré d'impartialité et de
générosité en étaient venus ces réactionnai-
res é hontes : « Nous, nous seuls, et c'est as-
sez. » Le rapport se terminait en demandant
la création d'une commission de quinze mem-
bres, à l'effet de présenter, dans le plus bref
délai, à l'Assemblée nationale un projet de
loi sur la responsabilité ministérielle.
La discussion de ces conclusions fut ren-
voyée au surlendemain 28. Ce jour-là, M. Du-
faure porta la parole au nom du gouverne-
ment ut, déchirant impitoyablement tous les
voiles, fit toucher du doigt la différence qui
existait entre le but caché et le but avoué.
Celui-ci était la responsabilité ministérielle,
l'autre était l'interdiction de la tribune au
président, afin qu'on pût plus facilement
soustraire l'Assemblée à l'influence de sa
parole. La responsabilité, le gouvernement
l'acceptait avec empressement, mais à la
condition que les pouvoirs publics seraient
réglementés de façon qu'il ne fût pas acculé
entre l'impuissance et la responsabilité. M Du-
faure termina par le dépôt de la proposition
suivante :
« Une commission de trente membres sera
nommée dans les bureaux, à l'effet de pré-
senter ù l'Assemblée nationale un projet de
loi pour régler les attributions des pouvoirs
publics et les conditions de la responsabilité
ministérielle. ■
M. Batbie demanda alors une suspensiou
de séance d'une heure, afin que la commis-
sion pût s'entendre avec le gouvernement.
Mais i'uccord fut impossible, et, à la reprise
de la délibération, le gouvernement et la
Commission maintinrent respectivement leur
proposition. L'heure était déjà fort avancée.
M. Thiers demanda que la suite de la discus-
sion lût renvoyée au lendemain. Ce jour-là,
29, M. Thiers prit le premier la parole et,
pour répondre au reproche inepte que lui
avait adressé M. Batbie d'être quelquefois
mdî par lu gauche, s'exprima avec uue
loji auto et une énergie qui abasourdirent
:es vaillants champions de la monarchie
à trois tôles.
« Si je croyais, dit-il, la monarchie possi-
ble, je me retirerais, je vous la laisserais
taire; j'aurais acquitte mon engagement; je
resterais homme d'honneur et je verrais mon
pays suivre ce que vous appelez ses destinées.
» Interrompez-moi en ce moment si vous
croyez que l'intérêt du pays est de faire la
monarchie aujourd'hui ; faites-moi descendre
delà tribune, prenez le pouvoir; ce n'est pas
moi qui vous le disputerai.
• Messieurs, voilà qui je suis: je suis
un vieux disciple de la monarchie ; je suis ce
qu'on appelle un monarchiste qui pratique la
République pour deux raisons ; parce qu'il
s'eit engagé et que pratiquement, aujour-
d'hui, il ne peut pas faire autre chose ; je me
donne pour ce que je suis, je ne trompe
personne.
■ Eh bienl l'équivoque va cesser à l'in-
stant môme. Vous mu demandez pourquoi on
m applaudit : le voila. •
l.t M. Thiers terminait par ces paroles qui
Causèrent une profonde sensation : ■ louant
., quoi qu'on pense, quoi qu'on dise,
permettez-moi d'achever par ces mots que
vous condamnerez peut-être, que les hom-
'. ■ . équitables approuveront, je crois : je
juin dovant vous, devant Dieu, que j'ai servi
ans mou pays avec un dévouemen
borne I, •
Co discours de M. Thiers fut souvent tn-
ppluudissements de l.i gau-
che, l i droite restait : ilea i
ré] >ndre au
auvre homme
pallie , c'est-à-dire
'rituelle
réplique de M. Thiers, dans laquelle il con-
statait encore une foi i 1 1 dit i ion des partis
eux-mêmes. • Si nous étions si divises, crut
devoir interrompre le duc de La Rochefou-
cauld, vous i pas si embarrassé. —
Vous êtes tous unis 2 riposta ironiquement
M. Thiers; ah] mes , s'il \<n. plaît de
vous croire unis, je le Veux bien. ■
Enfin, on prouolic, i lu i loi ire . el l' m
dément Dutuure fut adopté a une majorité
de 37 voix seuiemenl , m
oi e une
fois conjurée. La Béance du 30 novembre se
atit encoi u <i . de la veille.
ASSË
mais sans incident qui vaille la peine d'être
mentionné. Le 5 décembre eut lieu la nomi-
mination de la commission de trente mem-
bres chargée d'étudier les attributions des
pouvoirs publics. Parmi ses trente membres,
la commission en comptait dix-neuf pris dans
la droite et le centre droit: MM. Batbie,
Théry, Deiacour, d'Haussonville, Sacase,
Labassetière, Fourrier, de Larcy, d'Audiffret-
Pasquier, de Cumont, Decazes, Lucien Brun,
L'Ebraly, de Lacombe , Amédée Lefèvre-
Pontalis, Desseilligny, Grivart, Ernoul, Baze,
et onze membres de la gauche et du centre
gauche: MM. Delacroix, Dnchâtel , Marcel
Bnrlhe, Duclerc, Ricard, Martel, de Four-
tou, Arago, Bertault, Albert Grévy,Max-
Richard.
Après la nomination de la commission des
Trente eurent lieu des modifications minis-
térielles nécessitées parla retraite de M. Vic-
tor Lefranc, qui venait de tomber sous le coup
d'une interpellation formulée par M. Prax-
Pâris, député bonapartiste, au sujet des
adresses envoyées au président de la Répu-
blique par des conseillers municipaux réu-
nis hors session. Il fut remplacé à l'intérieur
par M. de Goulard, qui cédait le portefeuille
des finances à M. Léon Say, alors préfet de
la Seine. M. de Fourtou prenait le ministère
des travaux publics ; il fut remplacé à la
commission des Trente par M. La Caze, de la
nuance centre gauche.
Pendant les longues délibérations aux-
quelles se livra la commission des Trente,
I Assemblée vota plusieurs lois dont nous
allons passer rapidement en revue les plus
importantes.
Le 10 décembre, sur la proposition de
M. Wolowski, la loi édictant la création des
cartes postales fut adoptée.
Le 21, eut lieu la discussion relative à l'a-
brogation des décrets du 22 janvier 1852 et
à la restitution à la famille d'Orléans d'une
partie de ses biens. Il s'agissait d'une vétille
de 40 millions, dont cette famille intéressante
avait le plus pressant besoin pour ne pas
mourir d'inanition, et que la France pou-
vait d'autant mieux prélever sur ses re-
venus qu'elle venait de payer 5 milliards à
la Prusse. Ce désintéressement si opportun
acheva de populariser parmi nous les fils de
l'homme au parapluie. Néanmoins, toutes les
gauches votèrent l'abrogation à l'unanimité ;
quant aux droites, elles s'empressèrent d'ac-
corder les 40 millions demandés. Le 23 jan-
vier 1873 fut votée la loi tendant à la ré-
pression de l'ivresse publique; mais il ne
fut pas interdit de fêter Bacchus à huis clos.
Le 15 mars, vote de la loi réglant le mono-
pole et la vente des allumettes chimiques.
Le 18, loi rétablissant le conseil supérieur
de l'instruction publique. Le 25, loi réglant
la condition des déportés à la Nouvelle-
Calédonie.
Du 27 novembre 1872 au 21 janvier 1873
avait eu lieu la discussion du budget de 1873,
sans qu'aucune des réformes financières com-
mandées par la situation eût été abordée ; il
n'y avait pas trop de place pour les inter-
pellations de la droite; il fallait bien que
M. de Belcastel, au sujet de la retraite de
M. de Bourgoiug, notre ambassadeur auprès
du pape, montât à la tribune pour affirmer
que l'instruction laïque et obligatoire était
«l'étendard de la révolution, • métaphore
qui eût fait se hérisser d'horreur les trois
cents boucles de la perruque de Boileau.Mais
quand on est ■ classe dirigeante... » Il fallait
bien aussi que MM. Johnston et Dupanloup
lissent son procès à M. Jules Simon, minis-
tre de l'instruction publique, accusé et con-
vaincu du crime d'avoir supprimé l'exercice
des vers latins, ce qui ne pouvait manquer
de priver la France d'une foule d'Horace et
de Virgile qui eussent chanté sur tous les
rhythmes imaginables le dogme de l'imma-
culée conception. Grâce à sa merveilleuse
souplesse, M. Jules Simon parvint, pour cette
fois, à se tirer de la griffe de ses adver-
saires.
Les deux questions qui passionnèrent le
plus l'Assemblée à cette époque furent la
dissolution et les marchés de Lyon. De tous
les points de la Franco arrivaient à Ver-
sailles des pétitions demandant de nouvelles
élections. La discussion occasionnée par ce
mouvement pétitionniste eut lieu le 14 dé-
cembre 1872. M. Gambetta s'attacha à en
démontrer la légitimité dans un langage
ferme et mesuré, auquel les orateurs de la
droite ne répondirent que par des imputations
ridicules, des injures adressées au parti ré-
publicain, qu'Us affectèrent de confondre
avec les hommes de la Commune. Le duc
d'Auiliffret-Pasquier et M. Raoul Duval se
signalèrent entre tous par la brutalité de
leur langage, au point (pie le second s'attira
cette apostrophe d'un député indigné : « Vous
êtes un calomniateur. ■ La séance fut des
plus tumultueuses, et jamais La majorité n'a-
vait donne une preuve [dus éclatante de sa
partialité et do son intolérance. Les orateurs
les plus modérés du la gauche, tels que M. l-o
Uoyor, ne purent réussir à se faire écouter.
>ite ne mit un terme à ses vociférations
qu'en voyant M. Dufauro paraître a la tri-
bune. Elle lui devait bien cette prévenance,
car M. Dufaure, dans son di icours, ne cessa
passions et ses convoiti le -, i l'-
on pouvoir constituant, sa du-
rée illimitée et la faculté <'.e moduler la na-
turo du sou mandat suas l'assentiment du
ÀSSE
suffrage universel. Puis il attaquait âprement
les avocats de la dissolution, auxquels il re-
prochait d'avoir exagéré la situation critique
où se trouvait la France, et qui devait, se-
lon sa singulière théorie, être attribuée aux
voyages de M. Gambetta en Savoie et en
Dauphiné. L'extrême gauche lui rappela le
banquet de Bordeaux, où les royalistes s'é-
taient donné si libre carrière. M. Dufaure
esquiva la riposte en prenant à partie M- Gam-
betta; puis il proposa l'ordre du jour pur et
simple, qui fut voté par 483 voix contre 196.
Le centre gauche s'était divisé, comme il
était, du reste, facile de le prévoir.
Le 30 janvier 1873, avait commencé la dis-
cussion relative aux marchés de Lyon. Deux
chefs d'accusation étaient intentés par la
commission chargée de l'examen des pièces
à M. Challemel-Lacour, préfet du Rhône
sous le gouvernement de la Défense natio-
nale : I" mauvaise gestion financière ; 2° mol-
lesse à l'égard de 1 Internationale. Que cette
fameuse commission des marchés, présidée
par M. d'Audiffret-Pasquier, se soit préoc-
cupée de la question financière, rien de mieux,
elle restait dans son rôle ; mais que venait
faire là l'Internationale? Il fallait donc, ù
tout prix, que la majorité introduisît la politi-
que dans les questions qui devaient lui rester
le plus étrangères, et toujours pour la mes-
quine satisfaction de ses rancunes. M. Challe-
mel-Lacour occupa la tribune pendant trois
heures et, à la stupéfaction de la droite, se
révéla orateur consommé. Il lit toucher du
doigt l'esprit de partialité et la mauvaise foi
de la commission, qu'il accabla de son ironie
froide et implacable, tout en se défendant
victorieusement.
Disons maintenant quelques mots de la
fameuse commission des Trente, qui occupa
l'opinion publique pendant trois mois pour
arriver, en fin de compte, au même résultat
que la montagne en mal d'enfant. La pre-
mière entrevue de M. Thiers avec la com-
mission des « chinoiseries, > comme on l'a ap-
pelée, eut lieu le 16 décembre (1872). Le pré-
sident de la Republique démontra l'insuffi-
sance du droit de veto qu'on proposait de lui
attribuer eu compensation de son exil de la
Chambre, aux délibérations de laquelle il ne
pourrait plus prendre part qu'après en avoir
lait la demande par écrit. U insista ensuite
sur la nécessite d'une deuxième Chambre
destinée à équilibrer les pouvoirs législatif
et exécutif, et il conclut en établissant que
le meilleur moyen d'éviter la dissolution, ce
cauchemar des monarchistes, c'était d'aller-
mir l'état de choses existant. Malheureuse-
ment, cet état de choses était la République,
et la droite n'était pas d'humeur à s'y rési-
gner de prime saut. Le 5 février (1873),
M. Thiers examina avec la commission l'en-
semble du projet qu'elle avait prépare, et
dont l'article 1er était ainsi conçu :
• Le président de la République communi-
que avec l'Assemblée par des messages qui
sont lus à la tribune par un ministre. Néan-
moins, il sera entendu par l'Assemblée lors-
qu'il le jugera convenable et après l'avoir
informée de son intention par un message
motivé.
» La discussion à l'occasion de laquelle le
président de la Republique veut prendre la
parole est suspendue après la réception du
message. M. le président de la Republique
sera entendu le lendemain, à moins qu un
vote spécial ne décide qu'il le sera le même
jour.
■ La séance est levée après qu'il a été en-
tendu, et la discussion n'est reprise qu'à une
séance ultérieure. La délibération a lieu hors
de la présence du président de la Repu-
blique. ■
La commission trahissait par trop naïve-
ment, avec toutes ces précautions, la peur
que lui faisait éprouver l'influence exercée
sur l'Assemblée par la parole de M. Thiers.
Sans s'attacher a ce point de vue, qu'il ne
lui appartenait sans doute pas de faire res-
sortir, il mit en relief, avec beaucoup de vi-
vacité, les inconvénients et le ridicule d'une
telle réglementation, qui n'avait d'autre but
que de lui fermer l'accès de la tribune.
■ Songes, dit-il aux commissaires, songea
aux diliicultésde cette procédure. Le prési-
dent de la Republique exprime par un mes-
sage la volonté d'être entendu. Apres la ré-
ception du message, la séance est levée.
Voilà une séance perdue. Apres sou discours,
il se retire. Quelqu'un présente à la tribune
des chiffres inexacts. Le président de Ja Ré-
publique envoie un nouveau message pour
être entendu. Encore uneseanceperdue.il
fait un discours et se relire. Lorsque la dis-
cussion est reprise, de nouvelles allégations
surviennent auxquelles il faut répondre. Tout
cela est bien compliqué. « Nous ressemble-
rions, permettez-moi de lu due, aux Chinois,
qui, dans certaines circonstances solennelles,
foui un salut de politesse; on les accompa-
gne et on salue ; ils reviennent de nouveau
refaire la même politesse. Tout ce.a, en \o-
rite, n'est pas sonoux. Il faudrait, dans les
discussions financières, employer quatre ou
cinq jours pour éclaircir les faits dont lu rec-
tification eut eto l'affaire d'un instant.
■ ... Je vous le dis du fond du mon euour :
je veux ardemment uu accord; dans les dis-
positions de VOtre projet, jeu trouve qui
m'humilient.
• Je ferai le sacrifice de mou amour-propre.
J'accepte cette huiniiiatiun dans mon àme.
ASSE
Je n'ai qu'une préoccupation : le repos et le
bonheur de mon pays; mais je ne puis pas
laisser traiter par l'Assemblée les grandes
affaires sans être entendu, lorsque je crois
que ma parole est utile.
» Je ne puis pas me laisser ainsi lier pieds
et poings et me placer dans la position ridi-
cule d'un combattant qui aurait le sabre cloué
derrière.
■ Si vous voulez me condamner à rester
silencieux dans la préfecture de Versailles,
pendant que se décideront les destinées su-
prêmes du pays; si vous me contestez le
droit de me faire entendre, si vous voulez
me clore la bouche et faire de moi un man-
nequin politique, non, non, jamais je n'y
consentirai, car, en y consentant, je croirais
me déshonorer.
* Oh ! si j'étais de ces nobles races qui ont
tant fait pour le pays, je pourrais m'incliner
et accepter le rôle de roi constitutionnel.
Mais moi, un petit bourgeois, qui, à force
d'étude et de travail, suis arrivé à être ce
que je suis, je ne saurais, je le répète, ac-
cepter la situation que vous me proposer
sans humiliation, sans une véritable honte.
Non I non I je reviendrai devant l'Assemblée .
elle ra'écoutera, elle me croira, elle me don-
nera raison et le pays aussi. Je veux pou-
voir faire mon devoir, et je ne me laisserai
pas lier les mains. ■
Quelques jours après, M. Thiers se repré-
senta devant la commission, accompagné de
M. Dufaure, et on discuta la question de la
création d'une seconde Chambre, ainsi que la
révision de la loi électorale. M. Dufaure lut
alors un article arrêté eu conseil des minis-
tres :
* Il sera statué dans un bref délai par des
lois spéciales :
■ iu Sur la composition, le mode d'élection
et les attributions de l'Assemblée nationale
qui remplacera l'Assemblée actuelle:
» 2o Sut- la composition, le mode d élection
et les attributions d'uue seconde Chambre;
■ 3° Sur l'organisation du pouvoir executif
pour le temps qui s'écoulera entre la disso-
lution de l'Assemblée actuelle et la constitu-
tion des deux nouvelles Assemblées qui lui
succéderont. »
Les mots « à bref délai » firent frissonner
d'horreur les membres de la commission,
qui voyait se dresser le spectre de la
dissolution; M. Ernoul avoua même, avec
une adorable naïveté, que ces expressions
avaient retenti à son oreille « comme une
sorte de glas funèbre. » M. Dufaure dut mo-
difier la rédaction de sou article, qui fut
adopté le 19 février, par 19 voix contre 7,
sous la forme suivante :
* L'Assemblée ne se séparera pas sans
avoir statué :
t îo Sur l'organisation des pouvoirs légis-
latif et exécutif;
■ 20 Sur la création et l'organisation d'une
seconde Chambre ;
d 30 Sur la loi électorale. >
Dans la séance du 21 février, M. de Bro-
glie, rapporteur de la commission, fit à l'As-
semblée la lecture de son travail, qui ue fut
applaudi que par les centres; la droite pro-
testa par son silence ; mais elle ne devait pas
tenir longtemps rigueur à ses alliés. La dis-
cussion sur le texte définitif du projet sou-
mis à l'Assemblée par la commission s'ouvrit
lu 27 février et dura jusqu'au 13 murs inclu-
sivement. Nous n'analyserons pas ici ces
longs débats, que les discours des orateurs de
la droite et les interruptions violentes chan-
gèrent plus d'une fois en tumulte. Le 13 mars,
407 voix contre 225 votèrent l'ensemble du
projet des Trente, à part quelques modifica-
tions introduites au cours des débats.
Pendant ces discussions arides, M. Thiers
préparait une agréable surprise à l'Assemblée
et au pays. Le 16 mars, en effet, ou lisait
dans le Journal officiel :
« Un traite d'évacuation du territoire fran-
çais, fruit de longues négociations, vient
d'être signé aujourd'hui même, 15 mars, à
cinq heures du soir, à Berlin.
> Le gouvernement aurait voulu que l'As-
semblée nationale tût la première informée
de cet heureux événement; mais cela est
devenu impossible, la dépêche qu'où atten-
dait de Berlin n'étant arrivée a Versailles
qu'à sept heures.
> Tout le inonde sait que le gouvernement
a pu remplir avec une rapidité inespérée les
engagements financiers que, par prudence,
il n'avait pris que pour une époque éloignée.
■ Sur les 3 milliards qui restaient à payer
à l'Allemagne, l'un a été entièrement soldé
cet automne ; le second, déjà verse eu grande
partie, sera complètement acquitte du Ie* au
5 mai prochain. »
> Le troisième et dernier milliard (cinquième
de l'indemnité totale) sera verse au trésor
allemand uu quatre payements égaux, les
5 juin, 6 juillet, 5 août, & septembre de la
présente aunee.
■ hn retour, S. M. l'empereur d'Allemagne,
roi de Prusse, s'est engagée :
■ A évacuer, au îor juillet prochain, les
quatre départements dos Vosges, des Ar-
dennes, do la Meuse et de Meurthe-et-Mo-
selle, ainsi que la place et l'arrondissement
de Belfort. Cette évacuation ne devra pas
durer plus de quatre semaines.
t Pour gago des deux payements restant à
accomplir, lu place de Verdun, avec son
rayon, continuera seule il être occupée jus-
ASSË
qu'au & septembre. A parlir de celte date,
elle sera évacuée en deux semaines... »
Le lendemain 17, le ministre des affaires
étrongêres donna lecture k l'Assemblée
des conditions du traité. Le président du
centre gauche, M. Chrîstophle, crut être l'in-
terprète des sentiments de toute l'Assemblée
en proposant de voter cette proposition :
« L'Assemblée nationale déclare que M.Th. ers,
Jirésident de la République, a bien mérité de
a patrie. ■ Mais la droite n'entendait pas de
cette oreille ; elle tenait à se montrer grotes-
que jusqu'au bout, et M. Saint-Marc Girardin
se fit son interprète en proposant k son tour,
au nom de trois cents de ses collègues, l'or-
dre du jour suivant :
• Accueillant avec une patriotique satis-
faction la communication qui vient de lui être
faite, et heureuse d'avoir ainsi accompli une
partie essentielle de sa tâche, l'Assemblée vote
des remereîments solennels à M. Thiers,
président de la République, et au gouverne-
ment. ■
11 était impossible de mentir plus cynique-
ment a l'histoire. La vérité est que la droite
avait fait tout son possible pour contrarier
l'oeuvre de libération si patriotiquement en-
treprise par M. Thiers; k plusieurs reprises,
elle avait laissé entrevoir que la présence des
Prussiens en France ne lui déplaisait pas
trop. Aussi les mots soulignés plus haut sou-
leverent-ils d'énergiques protestations dans
les rangs de la gauche, tandis que la droite
éclatait en applaudissements; système com-
mode qui consiste k s'attribuer les bénéfices
d'une entreprise qu'on a combattue. Sur la
proposition de M. de Belcastel, on ajouta ces
mots k l'ordre du jour : « Grâce au concours
généreux du pays. ■ M. Wallon obtint, de
son côté, l'addition de la formule proposée
d'abord par M. Chrîstophle. Mais cette nou-
velle rédaction, au moyen de laquelle on
;iv ut voulu tout concilier, ne satisfit per-
sonne, et, sur la demande de MM. Gambetta
et Arago, le président divisa le vote. L'As-
semblée adopta à l'unanimité le premier pa-
phe : f L'Assemblée nationale, accueil-
Un t avec une patriotique satisfaction la
communication qui vient de lui être faite... ■
Sur le second paragraphe : « Et heureuse
[ ainsi accompli une partie essentielle
tâche, grâce au concours généreux du
... ■ la gauche s'abstint.
One délégation fut chargée d'aller porter
i M Thiers l'adresse de l'Assemblée, qui ve-
nait de se décerner un brevet de civisme
avant tout. La conduite des légitimistes, qui
ut de s'allier aux bonapartistes pour
I .eee au pi esident de la République, fut
le en cette circonstance, qui eût dû taire
bondir de joie tous les cœurs français. On
Eréta même à "un d'eux ce mot qui donne
ien la mesure du patriotisme de ces gens-là :
• La libération anticipée du territoire est un
coup monté par M. Thiers contre l'Assem-
blée. ■ Dans le départ des Prussiens, ils ne
voyaient que le prélude de leur propre dé-
part.
Le 29 mars, un incident fut soulevé au su-
jet du prince Jérôme-Napoléon Bonaparte,
contre lequel, le 10 octobre 1872, le gouver-
nement avait lancé un unéie d'expulsion. La
commission, par la voix de son rapporteur,
M.Ltepeyre, aurait bien voulu invoquer le res-
pect de la liberté individuelle. Pour le coup,
M. Dufaure se fâcha; il rappela les arresta-
tions de 1851 et conclut eu disant qu'en face
d'une situation exceptionnelle le gouverne-
ment restait désarmé, qu'il n'avait pas de loi
k sa disposition.
■ Présentes-en une, » cria une voix k
droite.
M. Dufaure ne se le fit pas dire deux fois
et déposa immédiatement le projet suivant
sur le bureau :
■ pendant les cinq années qui suivront la
promulgation de la présente loi, les membres
de la famille impériale, telle qu'elle est dé-
mis de l'Empire, ne pourront en-
tr< r m résider sur le territoire français sans
itorisation du gouvern ment. »
334 vuix contre 278 donnèrent raison au
gouvernement en votant l'ordre du jour pur
et simple.
Le 31 mars, s'ouvrirent les débats relatifs k
la réorganisation de la municipalité lyon-
naise. Le 28 février, le baron Chaurand avait
déposé une proposition demandant que le ré-
gime municipal de Lyon fût le même que ce-
lui de Paris : suppression de la mairie cen-
trale et attribution au préfet des fonctions
exercées k Pans par le préfet de la Seine;
création, dans » haeundessix arrondisse
municipaux, d'un maire et de deux adjoints
nommés par le gouvernement: élection du
conseil municipal au scrutin individuel
vision de la ville en trente-six circonscrip-
tions électorales. Quant au gouvernement, il
voulait bieu conserver la mairie centrale,
mais en mettant a la tête de chaque arron-
dissement des officiers municipaux Di -
par lui. Toutefois, il finit par se rallier au
proj :ft de la commission. Le débat s'ouvrit
donc entre les partisans de ce projet, mem-
bres de la droite, et les uéfenseurs du statu
3uo, appartenant k la gauche. M. Eer rouillât,
éputé et conseiller municipal de Lyon, dé-
fendit éloquemraent la cause de cette grande
ville et il prononça ces paroles prophétiques :
« Si la loi d'exception est adoptée, il est k
craindre que les prochaines élections muni-
cipales uc soient <i s êie Lions do protesta <
ASSË
tton. • M. Le Royer, de la gauche républi-
caine et ancien procureur général k Lyon, fit
inutilement observer que Ta plupart des do-
cuments invoqués par le rapport avaient trait
k une situation antérieure et exceptionnelle,
que depuis les choses avaient repris leur
cours normal ; la droite ne voulut rien en-
tendre, heureuse de pouvoir assouvir ses
rancunes contre une ville républicaine, et
448 voix contre 203 décidèrent qu'on passe-
rait k la discussion des articles ; puis, le
4 avril, 461 voix contre 173 votèrent l'en-
semble de la loi. M. Barodet, alors maire de
Lyon, suivait les débats dans la tribune des
anciens députés. L'Assemblée ne se doutait
guère qu'en lui fermant les portes de la mai-
rie de Lyon, elle venait de lui ouvrir ses
propres portes.
Nous devons maintenant mentionner le
triste et grotesque incident qui se produisit,
au cours de cette discussion, dans la séance
du 1er avril, et qui amena la démission de
M. Grévy comme président de l'Assemblée.
M. Le Royer occupait la tribune, où il énu-
mérait pour les réfuter les arguments invo-
qués par M. de Meaux dans son rapport. En
terminant, il s'exprima ainsi : a Voilà, je
crois, tout le bagage de la commission. » Ces
simples mots soulevèrent une tempête indes-
criptible dans les rangs de la droite, et M. Le
Rover essaya en vain de la calmer en affir-
mant que dans sa pensée le mot ■ bagage »
n'avait eu aucune signification désobligeante.
La droite ne voulut rien écouter; on eût
cru qu'elle ne comprenait plus le français.
Parmi les plus tapageurs se signalait le
marquis de Gramraont. • C'est une imperti-
nence I » s'écria-t-il. M. Le Royer déclare
alors que, si l'auteur de cette incroyable apo-
strophe n'est pas rappelé à l'ordre, il va des-
cendre de la tribune, et M. Grévy, qui con-
naît ses devoirs, rappelle à l'ordre le marquis
aux oreilles si susceptibles. Mais ce rappel
ne sert qu'à élever â son paroxysme la fureur
de la droite, qui se soucie bien de la disci-
pline parlementaire; le désormais célèbre
marquis maintient son • impertinence, ■ en
sommant M. Le Royer d'avoir à retirer son
« bagage. • M. Grévy, obligé de s'improviser
maître d'école, a beau expliquer le sens mé-
taphorique du mol qui otfusque si terrible-
ment la gentilhommerie de la Chambre, digne,
ce jour-là, de ses aïeux qui se glorifiaient de
ne savoir ni lire ni écrire, les protestations
contre le rappel à l'ordre n'en persistent pas
moins. En Éace d'une passion politique qui
s'affirmait d'une façon si tristement bouf-
fonne, M. Grévy crut devoir offrir sa démis-
sion de président de l'Assemblée ; puis il leva
la séance. Malgré les démarches les plus
pressantes, il ne voulut pas revenir sur sa
décision, et, le lendemain 2 avril, M. Vitet,
qui présidait la séance, donna lecture à l'As-
semblée de cette lettre d'un laconisme dé-
daigneux :
t Monsieur le vice-président,
■ Je vous prie de vouloir bien transmettre
k l'Assemblée nationale ma démission des
fonctions de la présidence.
• Agréez, je vous prie, monsieur le vice-
président, l'assurance de ma haute considé-
ration.
» Jules Grévy. »
M. Vitet, en digue allié de la droite, ne
crut devoir faire suivre cette lecture d'au-
cune expression de regret. Après une sus-
pension d'une demi-heure , on procéda k
l'élection d'un nouveau [-résident; M. Grévy
fut réélu par 349 suffrages; M. Buffet, can-
didat de la droite, en obtint 231. M- G
persista dans sa résolution; il ne convenait
point k sa juste fierté d'accepter une majo-
rité si inférieure à celles qu'il avait obtenues
antérieurement; de plus, croyons-nous, il
était écœuré de la direction de tels débats.
Le4avrils'ouvritunnouveauscrutin. M. Buf-
fet obtint 304 voix, 6 de plus que la majorité
-•;285 se prononcèrent en faveur de
M. Martel, Moins fier que M. Grévy, et ayant
de bonnes raisons pour cela, M. Bull'et se
hâta d'occuper le fauteuil avec un modeste
empressement.
Il est bon de faire remarquer ici que cotte
révolution parlementaire ne fut peut-être
pas l'effet du hasard ; depuis quelque temps
déjà, le bruit courait dans les couloirs d'une
campagne en règle entreprise par la droite
contre M. Grévy. Elle devait s'accrocher au
premier prétexte venu; mais elle n'était pas
forcée d'eu faire naître un aussi prodigieu-
sement ridicule que celui-là.
Le 7 avril, l'Assemblée pliait bagage {obi
pardon, monsieur le marquis de Grain
pour ne revenir que le 19 mai suivant.
Le 27, eurent lieu des élections parti
,, M. Barodet, l'ex-maire de Lyon, fut
élu par 180,145 voix contre 135,02$ dut.
M. de Rérausat, bien que celui-ci fût
siblement appuyé par M. Thiers. Tel était lo
résultat de la récente loi réorganisant la mu-
e. Quant uu colonel S offel,
que les bonapartistes et les légitimistes réu-
1 osèrent aux deux autres candidats, il
obtint le chiffre dérisoire de 37,000 suil
Voilà k quoi aboutissait celte alliance indé-
cente dans laquelle les légitimistes ne pou-
t ivoir rien k gagner. Quant aux
tioiis départementales, cinq sur six étaient
républicaines; le Morbihan seul lit exception.
Trois jours avant la rentrée de la Cham-
bre, une crise ministérielle écla a a -une
ASSË
d'un discours prononcé par M. Jutes Simon,
ministre de l'instruction publique, devant les
délégués des sociétés savantes, réunis k la
Sorbonne, et dans lequel il attribuait exclu-
sivement k M. Thiers le mérite de la libéra-
tion du territoire. M. Jules Simon fut vive-
ment attaqué par la droite au sein de la com-
mission de permanence, et M. de Goulard,
ministre de l'intérieur, ne craignit pas de
désavouer son collègue. Des tiraillements se
produisirent aussitôt dans le ministère; sur
tes instances de ses amis, M. de Goulard
donna sa démission le 16 mai, et M. Jules Si-
mon le suivit aussitôt dans sa retraite. Le 18,
le ministère fut reconstitué avec MM. Casi-
mir l'érier k l'intérieur, Bérenger aux tra-
vaux publics, Waddington à l'instruction pu-
blique et M. de Fourtou aux cultes. Ce mi-
nistère, comme on le sait, ne dura que six
jours et se retira avec M. Thiers, le 24 mai.
Pour l'histoire de cette fameuse journée, qui
replongea la France daus toutes les angoisses
de l'incertitude, nous renvoyons k l'article
mai 1873, au tome X. On sait que ce fut le ma-
réchal de Mae-Mahon qui succéda k M. Thiers
comme président de la République.
Le nouveau ministère fut ainsi constitué :
MM. de Broglie, affaires étrangères, vice-
président du conseil ; Ernoul, justice ; Beulé,
intérieur; Magne, finances; Cissey, intérim
de la guerre; Dompierre-d'Hornoy, marine;
Batbie, instruction publique et cultes; Des-
seilli^ny, travaux publics; de La Bouillerie,
agriculture et commerce; Pascal, sous-se-
crétaire d'Etat à l'intérieur. Comme on le
voit, c'était une administration de combat
(M. Batbie allait d'ailleurs le déclarer hau-
tement) qui succédait k un ministère de con-
ciliation.
Dans le principe, k Bordeaux, l'Assemblée
se composait de 753 membres; la démission
des quinze députés de l'Alsace et de la Lor-
raine réduisit ce nombre à 738. A l'époque
où nous sommes parvenus, l'Assemblée était
partagée en huit groupes parlementaires :
union républicaine , gauche républicaine ,
centre gauche, centre des républicains con-
servateurs, centre droit, droite , extrême
droite, bonapartistes.
Le nouveau ministère ne tarda pas k com-
mencer les hostilités; installé le 25 mai, il
commençait, dès le 27, une effroyable héca-
tombe de fonctionnaires de tout ordre. Au
reste, beaucoup n'attendirent pas leur révo-
cation, entre autres M. Calmon, préfet de la
Seine, qui fut remplacé par M. Ferdinand
Duval. Le fameux Ducros, connu surtout par
sa construction de ponts troj> courts, fut en-
voyé à la préfecture du Rhône, qu'il devait
immortaliser par ses manières k la Don Qui-
chotte, assiste de son fidèle Coco. Tout fonc-
tionnaire seulement suspect du républica-
nisme le plus anodin fut impitoyablement
sacrifié. Ce fut une orgie de destitutions.
Le 30 mai, le général du Barrail fut ap-
pelé au ministère de la guerre en remplace-
ment du général de Cissey.
La nouvelle majorité ne tarda pas k révé-
ler l'esprit dont elle était animée; elle tenait
;i faire parler d'elle. Le 1er juin, elle rendit
la loi relative à la réédilication de la colonne
Vendôme, aux frais du malheureux Courbet,
k qui son antipathie artistique pour la fa-
meuse colonne coûta cher en cette circon-
stance. Le 12, M. Gambetta interpellait le
gouvernement sur la fameuse circulaire adres-
sée aux préfets, et en vertu do laquelle
ceux-ci devaient fournir au gouvernement
des renseignements sur les opinions des ré-
dacteurs des journaux de province. Quel prix
attachaient-ils au bienveillant concours du
gouvernement? Cela signifiait sans méta-
phore : Quelle somme faudrait-il tir
fonds secrets pour décider tel journaliste à
retourner sa casaque? L'effet pru . ,
la révélation de cette pièce scandaleuse fut
tel que le soir même M. Pascal, qui lavait
■e, dut donner sa démission. Mais un
pareil conservateur no pouvait être tenu k
l'écart, et, quelque temps après, il re
en compensation la préfecture de la Gironde.
Nous allons maintenant énumerer rfl
ment les derniers travaux de l'A
dont la plupart n'offrent plus guère qu'un in-
térêt chronolog
Le 13 et le 14 juin, eurent lieu les débats
relatif, à M. l. ipation
aux affaires de la Commune (v. Ranc, au
tome XIII). Le 30, l'Assemblée vota un cré-
dit de 250,000 francs pour les fêtes et ré-
auxquelles la présence du schah
de Perse allait donner lieu. Le 4 juillet, elle
ajourna aux calendes grecques la discussion
els. Le 22, la gauche
interpella le cabinet sur la politique inté-
rieure et n'eut pas de peine a 1 a<
inoins une majorité fidèle de 400 \>'ix vota
l'ordre du jour pur et simple. Le 25, celte
majoi i sorte, do \ ■
adoptait le projet de loi déclarant d'util île
publique lu construction d'une égli e i I Sa-
cré-Cœur k Montmartre. Une église
crée ù uue des ré\enes de Marie A la
d'utilité publique! c'était se moquer du bon
sens de la nation et défier le ridicule. Le 30,
satisfaite d'avoir mené k bien une si belle be-
sogne, l'Assemblée se prorogea jusqu'au
5 novembre, après avoir nomme une com-
mission de permanence dans la séance du 26.
A celte date (5 novembre), nos députe:, su
retrouvèrent pour entendre la lecture d'un
message du prési lent do <a République, dont
ASSË
237
les pouvoirs furent, dès le lendemain, le mo-
tif d'un projet de prorogation. L'urgence fui
déclarée. Le 7, M. Buffet se vit réélire pré-
sident de l'Assemblée, mais k une très- faible
majorité. Le 8, les bureaux procédèrent à la
nomination de la commission de prorogation;
ité des commissaires élus se montra
hostile à la prorogation, mais elle n'en fut
pas moins votée par l'Assemblée dans la
séance du 20, par 378 voix contre 310. C'était
l'organisation de ce qu'on a appelé le Sep-
tennat (v. ce mot.au tome XIV). Le 26,1e
ministère fut modifié de la façon suivante :
MM. de Broglie, vice-président, intérieur;
Depeyre , justice; Decase étran-
gères; Magne, finances; Du Barrail, guerre;
Doinpierre-d'Homny, marine ; «le Kourtou,
instruction publique et cultes; de Larey,
travaux publics; Desseilligny , agriculture
et commerce.
C'est dans la séance du 28 que l'Assemblée
commença k procéder, en séance publique, k
la nomination d'une seconde commission des
Trente chargée. d'organiser les pouvoirs pu-
blics. Cette opération ne dura pas moins de
six séances. Le 4 décembre, M. de Broglie
fit connaître l'exposé des motifs du projet de
loi sur les maires, au moyen duquel, après
avoir bouleversé l'administration, il allait
étendre la main jusque sur les communes.
Le lendemain, il dut répondre k une inter-
pellation de M. Lamy sur l'état de siège ; il
le fit en agitant les oripeaux du fantôme du
péril social, et une majorité de 386 voix,
glacée de terreur k cet effroyable aspect,
s'empressa d'adopter ses théories. Le 9, s'ou-
vrit la discussion relative au budget de 1814.
Le H, modification dans le mode de nomi-
nation des titulaires des bureaux de tabac.
Ce même jour, on connut te résultat des élec-
artielles qui venaient d'avoir lieu dans
trois départements, qui envoyèrent cinq ré-
publicains k la Chambre : S--ine-et-Oise ,
M Calmon; Finistère, M. Swyney; Aude,
MM. Uarcou el Bonnel. Le 21, l'Assemblée
i réunion du service postal et du ser-
vice télégraphique.
Le 8 janvier 1874, l'Assemblée reprit ses
séances après les vacances du jour de l'an
et ajourna par 268 voix contre 226 ta loi re-
lative k la nomination des maires par le gou-
vernement. Le ministère de Broglie offrit
alors sa démission au président de la Répu-
blique; mais, le 12, M. de Keidrel ayant
réussi k faire adopter, par 3GG voix contre
305, l'ordre du jour suivant : ■ L'Assemblée,
considérant que le ministère n'a pas perdu
sa confiance, passe k l'ordre du jour, i M. de
Bro-'lie et ses collègues, trop heureux d'en
être quittes pour la peur et de n'être pas
pris au mot, se hâtèrent de ressaisir leurs
portefeuilles, qu'ils serrèrent sous le bras
avec plus de force que jamais. Puis, reve-
nant sur son vote uu 8, l'Assemblée décida
que la discussion de la loi sur les maires se-
rait inscrite k l'ordre du jour du lendemain,
et, le 17, elle vota l'article 1er. Le 21, M. Ri-
card interpella le gouvernement sur le ré-
gime auquel était sotl esse dans les
départements en état de siège ; M. Baragnon,
cofui-lk même qui avait prononcé, le soir du
24 mai, ces paroles re^té-s légendaires : ■ Et
maintenant, il faudra bien que la France
marche! » M. Baragnon, disons-nous, répon-
dit k M. Ricard, et la majorité vota l'ordre
du jour pur et simple.
Signalons en passant, bien que ces inci-
dent^ ne rentrent pas directement dans notre
sujet, la révocation de deux députés maires
de Versailles et de Bordeaux, MM. Rameau
et Fourcand, coupables d'avoir donné des
preuves de patriotisme pendant la guerre, et
SUrtOUt d'être déVOUéS a la République.
A la séance du 6 février, M. HulTet donnait
à l'Assemblée lecture d'une lettre par la-
auelle le général de Ladmirault, corn man-
ant la iro division militaire, demandait l'au-
torisation d'exercer des poursuites
M. MelvH-Bloncourt, député de lu Guade-
loupe et républicain, nous n'avons pas be-
soin de le dire, inculpé de participation à
l'insurrection de la Commune. Le même jour,
t du bureau de l'As-
lée qui, d'ailleurs, ne renouvela rien,
puisque M. Buffet, ainsi que le vice-président
et les secrétaires en exercice furent mainte-
as fonctions. Lo 8, élection de
deux députés : M. Sens, bonapartiste, est
iveo 4,ooo voix de majorité, contre
M 1 : h- ain, dans le Pas-de-
M. Hé-
risson, républicain, est élu, avec 8,000 voix
■rite, contre le duc do Marinier, mo-
narchiste. Lo 28. l'Assemblée, par 5->2 voix
contre 64, accorde l'autorisation de poursui-
itre M. Melvil-Bloncourt. Le 1er mars.
eurent lieu L'élection de Ledru-Kollin dana
luse, et celle de M. Lepetit, républi-
cain, dans la Vienne. Lo 6, AI. Chrîstophle
elle le ministère au sujet de l'interdic-
tion de vente sur la voie publique du AVA'o siè~
cU\ journal d'un républicanisme des plus ruo-
. tandis que lo Figaro jouissait de
L'impUOité la plus complète, même lo
prodiguait l'insulte k l'Assemblée. M. du Bro-
Btablit avec une éloquence digne de
la majorité que le A7A'«-* siècle était un pelé
et un galeux sur lequel on ne pouvait trop
crier haro, mais qu'en revanche les escapades
du Figaro mentaient toute l'indulgence des
honnêtes gens; et 388 voix contre 311 lui don-
nèrent raison en vuiaui l'ordre -;u jour pur
238
ASSE
et simple. Le 9 , l'Assemblée, adopta par
364 voix contre 325, l'impôt sur la petite vi-
tesse, proposé par M- Magne.
Le lendemain, elle rejeta par 410 voix con-
tre 270 une proposition d'augmentation de
l'impôt sur le sel. Le 24, elle prit une résolu-
tion en vertu de laquelle elle devait se pro-
roger du 19 mars au 12 mai en laissant der-
rière elle une commission de permanence,
qui fut nommée le 26 et qui se composait de
seize membres de la droite et de neuf de la
gauche. Dans cette dernière séance, elle ren-
voya à six mois, c'est-à-dire aux calendes
grecques, la discussion d'une interpellation
de M. Pelletan sur les enterrements civils.
Le lendemain 27, M. Dahirel, impatienté de
voir son • roy • attendre à" la porte, déposa
une proposition tendant à ce que, le ier juin
1874, l'Assemblée se prononçât par un vote
sur la forme définitive du gouvernement de
la France. L'orateur demandait l'urgence,
qui fut repoussée par 327 voix contre 242.
Dans la même séance, 389 voix contre 193
adoptèrent le projet du gouvernement con-
cernant les nouveaux forts à construire au-
tour de Paris. La Chambre décida, en outre,
l'admission dans l'armée avec leurs grades,
à titre définitif, des ducs d'Alençon Ht de
Penthievre, puis elle autorisa le gouverne-
ment à lever le séquestre mis sur les immeu-
bles du domaine privé de l'ex-famille impé-
riale. Il fallait bien payer le concours des
bonapartistes.
Le 29 a<>ùt eurent lieu deux élections par-
tielles. Dans Ut Gironde, M. Roudier, candi-
dat républicain, fut élu par 74,026 voix con-
tre 47,754 obtenues par le général Bertrand
et 24,294 par l'amiral Larrieu. Dans la Haute-
Marne, M. Danelle-Bernardin, candidat ré-
publicain , réunit 35,612 suffrages contre
24,142 donnes à M. de Lespérut.
Dans le cours de la prorogation, un scan-
dale qui fit grand bruit alors fut provoqué à
Nice par M. Piecon, qui avait opté pour la
nationalité française et avait été nommé dé-
pure a l'Assemblée nationale. Dans un ban-
quet, il prononça un discours ou il ne dégui-
sait pas son espoir de voir Nice redevenir cité
italienne, bous la pression de l'opinion publi-
que, ce députe d'un patriotisme suspect dut en-
voyer, de> le 4 mai suivant, sa démission au pré-
sident de l'Assemblée. Le 12, eut lieu la rentrée
de la Chambre, qui proced;i, le lendemain,
au renouvellement de son bureau : MM. Buf-
fet, président ; Martel, Benoist-d'Azy, général
Chabaud-Latour et de Goulard, vice-prési-
dent-; Francisque Rive, vicomte Blin de
Bourdon, de Cazenove de Pradines, comte
de Segur, Félix Voisin et Grivart, secré-
taires. Le 15, M. de Broglie déposa un projet
demandant la création d'une seconde Cham-
bre, suus le nom tout nouveau et alléchant de
grand conseil. Ce projet fut aussitôt ren-
i la commission des Trente, sorte de
Maelstrom ne rendant jamais ce qui s'y en-
i sait. Le 16, au nom de la commission
:s constitutionnelles, M. Batbie proposa
de mettre à l'ordre du jour la première lec-
ture de la loi électorale politique, et M. de
Broglie appuya cette demande au nom du
gouvernement. M. Raudot demanda la priorité
pour la loi municipale, et 381 Voix Contre 317
décidèrent que la loi électorale politique ne
: ut qu t-ii second heu, A la suite de ce
vote, les ministres déposèrent leur démis-
sion filtre les mains du président de la Ré-
publique, et, après une semaine d'essais in-
fructueux, un nouveau ministère, ce qu'on
pourrait appeler un cabinet d'affaires, fut
ainsi constitue : MM. le gênerai de Cissey,
vice-président du conseil, guerre; Tailhaud,
justice ; Decazes , affaires éti angeres ; de
Fourtou, intérieur; Magne, finances; contre-
amiral de Montaignac, marine; de Cumont,
instruction publique, culte et beaux- arts ;
■ ux, travaux publics; (invart, agricul-
ture et commerce. Ainsi tombai!, moins d'un
an apics le gouvernement, de .M.Tluers, ce
cabinet de Broglie qui devait
marcher la France,
Le 29, le département de la Nièvre en-
voyait à la Chambre, comme député, M. de
■ »tng, bonapartiste, par 37, :.*j'j voix
■ 82,15.7 obtenues par M. Gudin, répu-
i, et 4,527 par M. il.- Pazzi, légitimiste.
SI le. monarchistes du droit divin avaient
conser\ é enc quelque i tessyra-
uiuversel, ils durent être
ré ultat.
Le 9 juin, se produisit l'incident provoqué
par M. Oirerd au sujet du fameux I
■ i de l'appel au peuple (v., dans c
plèment, appuL au peuple), a la suiti
■ qui furent a el au o
tta, du ii nu de la tribune,
il"i i ii le ■ i- i de « miséra-
ble ., » ■■ ■• produisirent
à la «■>■ io, Le 1 1 et Le 12,
au retour de i députes. Plu ieui i furent ap-
préhendé ■ a i coi p -, pui i. Q ,in-
bc tta fut victime de voie ta part
comte de Suinte-Croix, qui fut
condamne k six mois du prison et 200 I
Dde.
La séance du 15 juin fut des plus il
tante». M. C
reau de la Chatnbi ,, aote,
pour l - ; ace :
■ Lh i iMitionnellos
prendra [mur base de ses travaux sut i i
nisation et la transmission des pouvoirs pu-
ASSE
• îo L'article 1er du projet de loi déposé le
19 mai 1872. ainsi conçu : « Le gouvernement
v de la République française se compose de
• deux Chambres et d'un président, chef du
■ pouvoir executif. »
» 2° La loi du 20 novembre 1873, paria-
quelle la présidence de la République a été
conférée à M. le maréchal de Mac-Manon
jusqu'au 20 novembre 1880.
■ 3° La consécration du droit de révision,
totale ou partielle, dans les formes et à des
époques à déterminer par les lois constitu-
tionnelles. ■
L'urgence fut déclarée par 345 voix contre
341 et la proposition envoyée à la commis-
sion des lois constitutionnelles.
Dans la même séance, M. Lambert Sainte-
Croix déposa également une proposition con-
çue en ces termes :
« L'Assemblée nationale invite la commis-
sion des lois constitutionnelles à prendre pour
base de ses travaux les dispositions suivantes :
• îo Le maréchal de Mac-Manon exercera
le pouvoir dont il est investi par la loi du
20 novembre 1873, sous le titre de président
de la République française.
» 2° Le pouvoir législatif est partagé entre
deux Assemblées.
■ 3° Le président de laRépublique a le droit
de dissoudre la Chambre des députés, d'accord
avec la Chambre haute.
n 40 A l'expiration des pouvoirs du prési-
dent de la République, les deux Chambres,
réunies en congrès national, désigneront le
successeur du maréchal de Mac-Mahon ou
statueront sur la révision totale ou partielle
des lois constitutionnelles, dans les formes
déterminées par lesdites lois. ■
Le renvoi à la commission fut prononcé
sans déclaration d'urgence.
Dans cette même séance encore du 15 juin,
l'Assemblée rejeta une proposition de M- de
La Rochefoucauld-Bisaccia demandant sans
ambages le rétablissement de la monarchie
en France. Le 2 juillet, sur un amendement
du général Loysel, l'Assemblée, en troisième
délibération, décida que la condition d'âge
pour 1 électoral municipal serait tixée à vingt
et un ans. Le 3, les amis du comte de Cham-
bord ayant lance une proclamation aux Fran-
çais dans laquelle le prétendant disait qu'il
n'avait rien à retrancher de ses précédentes
déclarations, le journal l'Union fut suspendu
pour quinze jours à cette occasion. M. Lucien
Brun, dans la séance du 8, interpella le gou-
vernementau sujet de cettesuspension. Après
la réponse du ministre de l'intérieur, plu-
sieurs ordres du jour furent proposés ; le gou-
vernement déclara se rallier à celui de M. Pa-
ris, qui fut rejeté par 368 voix contre 330. Le
général Changarnier proposa alors l'ordre
du jour pur et simple, qui fut voté par
369 voix contre 315. En sortant de cette
séance, les ministres remirent leur démission
au président de la République, qui refusa de
l'accepter. Le 7, adoption de la loi sur l'élec-
torat municipal par 462 voix contre 234. Le
9, le président de la République adressa à
l'Assemblée un message dans lequel il affir-
mait le caractère « irrévocable ■ des pouvoirs
que lui avait confiés la loi du 20 novem-
bre 1873. Le 15, M. Magne ayant exposé le
projet de loi financier adopté par le gouver-
nement, et ce projet ayant été rejeté par
404 voix contre 248, le ministre des finances
donna sa démission. Dans cette même séance,
M. de Ventavon, rapporteur de la commis-
sion des Trente, donna enfin lecture à l'As-
semblée de son rapport sur les propositions
constitutionnelles, tendant à rejeter la pro-
position Casimir Périer et exposant un projet
de loi adopté par la commission. C'est ce
fameux rapport qui organisait ce qu'on a
appelé le « ventavonnat. • Le 19, M. de Four-
tou donna sa démission de ministre de l'inté-
rieur et fut remplacé, le lendemain, par le
'I de Chabaud-Latour, tandis que M. Ma-
thieu Bodet prenait la place de M. Magne.
Le 23 juillet, l'Assemblée repoussa, par
374 voix contre 333, la proposition Casimir
Périer sur l'organisation des pouvoirs pu-
blics et la reconnaissance définitive de ta
Republique. Le 24, à la majorité de 395 voix
contre 308, elle vota l'urgence sur une dé-
ni ande de prorogation à partir du vote du
budget jusqu'au 5 janvier, demande présen-
tée par M. Malartre, que ce genre d'exploits
parlementaires devait rendre célèbre.
Le 27 juillet, M. Humbert, au nom de la
commission d'initiative parlementaire, lut k
la tribune le rapport relatif à une proposition
de dissolution déposée par M. Léon de Ma-
Le ville et signée par trois cents députes. Nous
allons donner le texte de ce rapport, qui of-
fre le mérite de caractériser nettement la
situation parlementaire à cette époque :
■ L'Assemblée nationale a été saisie, par
L'honorable M. Léon de Maie ville et un grand
nombre de ses collègues, d'une proposition
linsi t "iiçue :
« L'Assemblée nationale, considérant que
» L'état de division des esprits dans l'A&sein-
• blée est un obstacle insurmontable à L'orgu-
• nisatiou des pouvoirs publics et k la consti-
• tution définitive du gouvernement , que,
une telle situation, il est nécessaire que
• le pays soit consulté, décrète :
« Les élections de la prochaine Assemblée
• nuronl . i ■ cpteinbre prochain. La nou-
• velle Assemblée su réunira le lundi sa sep-
• tenibre. L'Assemblée actuelle ue se sôpa-
ASSE
» rera qu'après la réunion et la constitution
• de la nouvelle Assemblée. •
» L'urgence, ayant été demandée, a été re-
poussée par 369 voix contre 340, et la pro-
position a dû être renvoyée à votre trentième
commission d'initiative parlementaire, appe-
lée à délibérer sur la prise en considération.
C'est sur cette question seulement que j'ai
l'honneur de présenter à l'Assemblée un rap-
port sommaire. Cet exposé sera d'autant plus
bref, qu'il ne s'agit point ici d'apprécier, quant
au fond, le mérite de la proposition. Le rôle
de la commission d'initiative est, vous le sa-
vez, plus modeste et circonucrit par la na-
ture même de son mandat.
» Examiner l'importance d'une proposition,
l'intérêt et l'opportunité des problèmes qu'elle
pose et des solutions qu'elle indique, et sur-
tout la valeur sérieuse des arguments qu'elle
invoque; rechercher si toutes ces conditions
concourent k la rendre digne d'une étude
plus approfondie dans les bureaux et d'un dé-
bat public à la tribune de l'Assemblée, telle
est la mission, déjà considérable, mais ce-
pendant limitée, d'une commission d'initia-
tive,
» La majorité de cette commission a pensé
qu'à ces divers titres la proposition de
M. Léon de Maleville mérite d'être prise en
considération par l'Assemblée.
■ Néanmoins, des objections dont on ne sau-
rait méconnaître la gravité ont été élevées
par la minorité, et nous essayerons de les
résumer rapidement.
» On a rappelé d'abord l'engagement so-
lennel contracté par l'Assemblée nationale de
ne pas se séparer avant d'avoir constitué le
pays; cette résolution, maintes fois renouve-
lée, ne permet plus à l'Assemblée de se dé-
juger, eu renvoyant sa principale tâche à
une autre Assemblée. Sans doute, certaines
propositions ont été écartées, d'autres ont
été ajournées p;ir des votes successifs, et le
projet de la commission des Trente sur les
pouvoirs publics a lui-même pu être retiré de
l'ordre du jour. Mais cela n'établit pas, dit-on,
d'une manière irréfragable , l'impossibilité
morale pour l'Assemblée d'accomplir ses en-
gagements envers le pays. L'ajournement
voté le 24 juillet sur la proposition de M. de
Castellane ne tend, au contraire, en différant
l'examen des lois organiques, qu'à leur assu-
rer le précieux avantage de la maturité dans
la discussion, du calme dans les esprits et,
avant tout, l'espoir d'une solution plus favo-
rable.
» On ajoute qu'il y aurait quelque incon-
vénient à greffer en quelque sorte des élec-
tions générales sur des élections municipales
et départementales prochaines.
» Enfin la minorité a demandé s'il n'était
pas nécessaire d'entendre l'avis du gouver-
nement avant de statuer sur la prise en con-
sidération d'une proposition aussi grave au
point de vue de l'ordre public.
■ Ces considérations n'ont point paru déci-
sives à la majorité de votre commission, et
cela par des motifs que j'énoncerai sommai-
rement, en commençant par ce qui concerne
l'avis préalable du ministère.
» Nous ferons remarquer d'abord que ce
dernier n'a point demandé à être entendu, et
nous ajouterons que rien ne parait justifier la
nécessité de cet avis préalable.
■ Le gouvernement, dans la communica-
tion la plus récente qu'il ait faite à l'Assem-
blée, n'a-t-il pas déclaré lui-même s'en rap-
porter à votre sagesse en ce qui concerne
l'époque de la discussion des lois organiques?
» Bien plus, dans une question qui inté-
resse la dissolution de l'Assemblée, une scru-
puleuse observation des règles du droit pu-
blic sur la séparation des pouvoirs, le respect
attentif et prévoyant des traditions constitu-
tionnelles ne nous autorisent point à provo-
quer en pareille matière l'intervention minis-
térielle. Si la solution des problèmes consti-
tutionnels appartient uniquement au pouvoir
souverain dont l'Assemblée nationale s'est
reconnue investie, ne semble-t-il pas plus
conforme au libre exercice de sa prérogative
et à l'indépendance absolue de ses délibéra-
tions de ue point différer l'examen des ques-
tions relatives k la durée, c'est-à-dire l'exis-
tence même du pouvoir législatif, eu subor-
donnant le cours de vos discussions k L'avis
préalable du pouvoir exécutif?
■ Nous ne nous sommes pas arrêtés davan-
tage k une autre fin de non-reeevoir. Il n'y
a pus, k notre avis, d'incompatibilité absolue
entre deux votes récents de l'Assemblée :
l'un sur L'ajournement des lois organiques,
l'autre sur l'urgence de la prorogation et ta
proposition do M. Léon de Maleville. Sans
doute l'idée essentielle de ce projet consiste
dans la fixation des élections générales à une
époque rapprochée. Mais les dates indiquées
k l'avance dans des propositions do ce genre
peuvent cire, en général, cons derees comme
iposttions accessoires et susceptibles de
modifications exigées par le respect du à des
décisions de l'Assemblée.
■ Los élections générales ont toujours eu
heu en France avec la plus grande régula-
nte, et l'on no voit pas quel inconvénient
grave il y aurait à ce qu'elles suivissent les
élection i municipales.
■ Les autres objections dirigées contre le
de m. do Maleville ont paru se ratta-
cher plutôt à la question du fond qu'au pro-
blème spécial de lu prise en considération. A
l'argument déduit de la résolution prise par
ASSE
l'Assemblée de constituer le pays et de l'im-
possibilité non encore prouvée d'accomplir
cette promesse, la majorité de votre commis-
sion oppose une série regrettable, mais con-
stante, de faits de nature k faire présumer
au plus haut degré cette impossibilité.
« Depuis le vote de la loi du 20 novembre,
la commission des Trente élabore avec une
infatigable patience le problème si difficile de
nos lois organiques, sans qu'aucun vote po-
sitif de l'Assemblée ait pu encore asseoir les
bases de nos institutions. En revanche, des
votes purement négatifs ont écarté diverses
propositions capitales, telles que celles qui
sont émanées du groupe de l'appel au peuple
et celles de MM. Casimir Périer et Wallon;
d'autres décisions ont assujetti aux lenteurs
décourageantes de la procédure parlemen-
taire les projets de M. Dahirel et de M. le
duc de La Rochefoucauld-Bisaccia.
• La seule présentation du système sur la
seconde Chambre, si habilement préparé par
le ministère de M. de Broglie, a suffi pour
amener le vote du 16 mai; 1 honorable M. de
Fourtou n'a pas été plus heureux, par des
raisons du même genre peut-être ; enfin l'œu-
vre si longtemps attendue de la commission
des Trente, mise en pleine lumière par le re-
marquable rapport de l'honorable M. de Ven-
tavon, vient d'être retirée de l'ordre du jour,
sur la proposition de M. le marquis de Cas-
tellane; et l'honorable orateur a pu émettre
à cette tribune, sans être nullement contre-
dit, des prédictions peu rassurantes pour l'a-
venir des lois sur les pouvoirs publics.
■ Telle est l'histoire uniforme, niais assea
sombre, il faut le reconnaître, de nos travaux
constitutionnels. Tant de votes négatifs en-
tremêlés d'ajournements, tant de projets avor-
tés ou relégués dans les archives parlemen-
taires ne signalent-ils pas une sorte de con-
tradiction , au moins apparente, entre les
résolutions les plus consciencieuses et les
actes de l'Assemblée? En dernier lieu, le re-
tard de la proposition sur les pouvoirs pu-
blics, accepté par le gouvernement et rap-
proché de l'urgence admise en faveur de la
prorogation de la Chambre, n-* pourrait-il
éveiller de nouveaux doutes dans l'opinion
publique, inquiéter dans une certaine mesure
le commerce et l'industrie, si désireux d'une
prompte solution? Il est temps de mettre un
terme à l'équivoque et aux incertitudes.
» Quelle que soit la pensée des diverses
fractions de la Chambre sur le fond de la pro-
position de M. de Maleville, un intérêt com-
mun k tous les membres de cette Assemblée
doit les inviter a saisir le moyen le plus
prompt de lever ces contradictions apparen-
tes, de dissiper ces doutes. La dignité même du
Parlement semble exiger une discussion pu-
blique sur le fond de la proposition de M. de
Maleville. Si vous admettez la prise en con-
sidération , un débat solennel , approfondi
viendra porter la lumière au sein de l'Assem-
blée et du pays lui-même, sur les résolutions
définitives et sur la puissance effective des
mandataires dont il est appelé k comparer
les promesses et les actes, en un mot sur
l'alternative de constituer ou de se dis-
soudre.
■ Enfin, la majorité de la commission con-
sidère qu une proposition signée par 300 dé-
putes, et dont l'urgence a ele votée par 340,
emprunte a ce double fait un poids ci i
rable; ce motif, à lui seul, ne permettrait
guère d'écarter, par un refus un peu trou dé-
daigneux, ce projet recommande par de si
imposants suffrages.
» En conséquence, la trentième commis-
sion d'initiative vous demande de prendre en
considération la proposition de MM. Léon de
Maleville et consorts. •
La proposition de M. de Maleville fut re-
jetée, le 29, par 357 voix contre 332, et
M. Raoul Duval, qui eu avait présenté une
analogue, s'empressa de la retirer devant ce
résultat. Le 31, la Chambre adopta le projet
fixant la prorogation du 6 août au 30 no-
vembre et nomma uue commission de per-
manence de vingt-cinq membres.
Le 18 octobre, eurent lieu les élections de
quatre députés dans les départements des
Alpes- Maritimes , du Pas-de-Calais et de
Seine-et - Oise. Dans les Alpes - Maritimes,
MM. Médecin et Chins, tous deux républi-
cains, furent élus, le premier par 18,246 voix,
le second pur 17,897. Dans le Pas-de-Calais,
il y eut ballottage entre M. Brasrae, républi-
cain, et M. Dellisse-Engrand, bonapartiste.
Enfin, dans fcSeine-et-O.se, M. JSenart, répu-
blicain , fut élu par 59,637 suffrages. Le
1" novembre, un second tour de scrutin
donna la majorité k M. Dellisse-Engrand .
84,460 voix contre 74,185.
Le ter décembre, l'Assemblée, rentrée do
la veille, reorganisa ainsi sou bureau :
M. Bultèt, président;
MM. Martel, le comte Benoist-d'Azy, Au-
dren de Iverdrel, le duc d'Audiffret-l'asqmer,
viee-piesideiits ;
MM. Voisin, Vandier, deCasenove de Pra-
dines, Bliu de Bourdon, le comte Duchaial,
secrétaires.
Le 3, le général de Cissey, vice-nresident
du conseil, donna lecture k 1'Asvmblee i un
mes âge du président de la République, mes-
sage dans lequel se lévélait l'influence perni-
cieuse du duc de Broglie, bien qu'il ne prit
plus une purt apparente aux délibération»
gouvernementales.
«Eu parcourant quelques-uus de noa dé«
ASSE
partempnts, disait en terminant le président
de la Republique, j'ai vu partout s affirmer,
avec l'amour de l'ordre, avec le besoin de
calme et de repos, le désir qu'une organisa-
tion, reconnue par vous indispensable, vienne
donner au pouvoir i>su de la loi du 20 no-
vembre la force dont il a besoin pour remplir
|.i mission que vous lui avez confiée.
» Incessamment agité par la propagation
de* plus pernicieuses doctrines, le pays vous
demande, en effet, d'assurer la marche du
gouvernement qui doit le protéger avec vous
et il.' garantir, par des mesures de sage pré-
voyance, durant la période de stabilité que
vous avez promise k la France, le fonction-
nement régulier des pouvoirs publics.
» Sur ces questions si graves, que vous
allez prochainement aborder, l'entente, je
l'espère, s'établira entre vous.
» Je ne déclinerai pas ma part de respon-
sabilité, et l'intervention du gouvernement
ne vous fera pas défaut. Mais je tiens a vous
Sire, dès aujourd'hui, comment je comprends
mes devoirs vis-à-vis de l'Assemblée et du
pays.
» Je n'ai aocepté le pouvoir pour servir les
aspirations d'aucun parti ; je ne poursuis
qu une œuvre de défense sociale et de répa-
ration nationale.
■ J'appelle à moi, pour m'aider a L'accom-
plir, sans aucun esprit d'exclusion, tous les
nommes de bonne volonté, tous ceux dont
les préférences personnelles s'inclinent de-
vant les nécessités du présent et devant la
cause sacrée de la patrie. Je désire ardem-
ment que le concours d'aucun d'eux ne me
fusse défaut. Je le réclame au nom de la
Fiance, dont je n'ai en vue que le salut et la
grandeur.
» Mais, dans tous les cas, rien ne me dé-
couragera dans l'accomplissement de ma
tâche.
■ Le 20 novembre 1873, dans l'intérêt de
la paix, de l'ordre, de la sécurité publique,
vous m'avez confié pour sept ans le pouvoir
exécutif. Le même intérêt me fait un devoir
de ne point déserter le poste où vous m'avez
placé et de l'occuper jusqu'au dernier jour
avec une fermeté inébranlable et un respect
scrupuleux des lois. *
Dans cette même séance du 3 eut lieu la
première délibération sur la proposition du
comte Jaubert, relative à la liberté de l'ensei-
gnement supérieur, et, le lendemain, M. Chal-
femel-Lacour prononça, à ce sujeL, un dis-
cours «les plus, éloquents, dont une harangue
M Dupanloup ne put effacer l'effet. Le 23,
blée décida qu'une enquête aurait lieu
émeut à l'élection de M. de Bourgoing,
! 1, elle se prorogea jusqu'au 5 janvier, k
■ ion des fêles de Noôl et du jour de
La B janvier, l'Assemblée reprit ses tra-
vaux. Nous laissons ici la parole k l'historien
me qui, dans la République française, a
traite ce sujet de ni un de maille dans une
suite d'articles portant pour titre : De Bor-
deaux à Versailles.
■ Dans les premiers jours de janvier, le
président de la République convoqua à l'Ely-
sée les membres les [lus influents des divers
es de l'Assemblée. MM. do Kerdrel ,
lelong, Bocher, d'Audirfret-Pasquîer,
Dufaure, Léon Say, Casimir l'ener assis-
tèr ut a ces conférences, où il s'agissait d'exa-
m m t la question suivante : ■ Est-il possible
■ do former dans l'Assemblée une majorité
» pour le vote des lois constitutionnelles, et
• k quelles conditions peut-on la former? ■
Trois séances eurent lieu, et on n'arriva,
Comme Cela était facile k prévoir, qu'a con-
stat! l'impossibilité d'un accord. Chacun
sur son terrain. La droite modérée
voulait le, septennat personnel, c'est-à-dire
qu'elle la mort ou la démission de
M. le maréchal de Mac-Mabon comme annu-
lant la loi du 20 novembre et dégageant les
istes de toute obligation. Le centre
le septennut impersonnel, c'est-
à-dire, selon l'expression de M. d'Audiffret-
Pasquier, une republique de six ans. Le cen-
tre gauche repoussait le septennat sous les
deux formes et réel inisation d'un
gouvernement d fini el définitif, le seul pos-
sible, lu Républiq ■-■. < m aurait pu discuter et
conférer cent ans sans aboutir à une entente.
Li deux septennats, repoussés en tout état
u ie par les trois gaucl . I légiti-
mistes purs et probablement le ■ bonapai listes
étaient condamnés a l'avance, h un autre
côté, réduites h leur-, propres forces, les trois
es étaient iinp i fa re voter la
République. La question était donc de savoir
Si, comprenant enfin que le provisoire tuait
la France et la livrerait infailliblement, dans
un temps donné, an bonapartisme, quelques
libéraux du centre droit su rallieraient aux
gauches. Les libéraux allaient encore reee-
\<i i on avertissement dont il leur était im-
po lible de méconnaître la gravité. M. Ca-
Zeaux, impérialiste déclaré, fut élu dans les
Hautes-!') renées. Depuis le 24 mai, il y avait
eu vingt-sepi élections partielles: les répu-
blicains avaient eu vingt et une nominations
et les bonapartistes six ; les monarchistes de
toute uuauce, pas une seule I Comment, en
Présence d'un pareil fésultat, se refuser k
évidence? Si la République ne devenu
le gouvernement définitif et légal, 1 Empire
était là tout prêt à s emparer Oe la place ;
l'imminence du danger était révélée par
l'enquête judiciaire sur le comité de l'ap-
ASSE
pel au peuple, par l'enquête parlementaire
sur 1 élection de la Nièvre. Seul, le gouver-
nement ne voulait rien voir. Le ministère
s'engageait avec un imperturbable entête-
ment dans la voie où l'entraînait M. le duc
de Broglie, et il ne craignait pas d'y com-
promettre avec lui le président de la Répu-
blique. M. le duc de Broglie, en effet, avait
inventé une nouvelle combinaison. Cela con-
sistait à* obtenir la priorité pour la loi sur la
seconde Chambre. Si le centre gauche tom-
bait dans le piège, une fois cette loi votée,
on ne parlait plus de la transmission des
pouvoirs, et le tour était joué. Le 6 janvier,
l'un des ministres, M. Grïvart, donna lecture
d'un message présidentiel qui chargeait le ca-
binet de demander la mise k l'ordre du jour
de la loi oui établissait une seconde Cham-
bre. Immédiatement après la lecture du mes-
sage, M. Batbie, président de la commission
des Trente, demanda à l'Assemblée de déci-
der que la loi sur le Sénat serait discutée la
première des lois organiques. Il n'y eut même
pas besoin d'un scrutin; le centre droit fut
seul à voter pour la proposition Batbie, qui
fut repoussée par un vote d'assis et levé,
après quelques mots de M. Laboulaye. L'o-
rateur du centre gauche se borna à dire que
le pays était las du provisoire et qu'il récla-
mait un gouvernement définitif, perpétuel et
incontestable, qu'il fallait définir les pouvoirs
du président de la République et en assurer
la transmission avant de régler la composi-
tion d'une seconde Chambre. * On nous pré-
u sente en ce moment, ajouta- t-il, je ne sais
s quelle combinaison ingénieuse, je le veux
u bien ; mais on ne conduit pas un pays avec
» de l'esprit, on conduit un pays avec de la
■ franchise. Il faut dire clairement où l'on va
■ et aller par la grande route, et non par des
» chemins de traverse qui aboutissent on ne
» sait où. ■
• A l'issue de la séance, les ministres re-
mirent leurs portefeuilles au président de la
Republique, qui les pria de les conserver jus-
qu'à nouvel ordre. Les ministres s'empres-
sèrent d'accéder à ce vœu. Ils n'en étaient
pas à un échec près. Jamais on n'avait vu
un ministère aussi battu et aussi content.
C'aurait été, si on l'avait laissé faire, le mi-
nistère inamovible, le cabinet à \ ie,
• Enfin, le 21 janvier, l'Assemblée aborda
la discussion de la loi sur les pouvoirs pu-
blics. Nous passerons sur la première lec-
ture, qui fut marquée par un débat passionné
entre MM. Carayou-Latour, Jules Kavre et
Bocher, mais qui ne pouvait rien faire pré-
juger du résultat final. La seconde délibéra-
tion commença le 28 janvier. La lutte s'en-
gagea sur l'article ter du projet Venta von,
ainsi conçu : * Le pouvoir législatif s'exerce
» par deux Assemblées. » Le centre gauche,
reprenant L'article 1er du projet présenté par
M. Dufaure quelques jours avant le 24 mai,
proposait, sous forme d'amendement, la ré-
daction suivante : ■ Le gouvernement de la
» République française se compose de deux
» Chambres et d'un président, chef do pouvoir
i exécutif, i M. Laboulaye s'était charge de
développer l'amendement. Ce jour-là, il fut
bien inspiré :
« Depuis soixante ans, dit-il en commen-
» çant, il s'est fait un changement considérable
» dans la condition sociale de la France. La
» France est devenue un immense atelier; c'est
» peut- être le pays d'Europe ou on travaille le
» plus. La campagne est couverte de cette race
» généreuse de paysans qui, par un labeur
■ continu, payent la rançon de la patrie; les
» ateliers sont remplis d'ouvriers qui s'instrui-
» sent et s'éclairent tous les jours. A tous ces
■ hommes la sécurité est nécessaire, car la se-
■ curi té c'est pour eux le pain de chaque jour,
• et toutes nos agitations se traduisent en bas
u par la misère et la souffrance. Il non
» donc cette sécurité. Eh bien, il n'y a qu'un
« gouvernement qui puisse nous la donner.
• C'est la le rôle principal du gouvernement;
» il est le représentant de la sécurité publi-
» que. C'est lui qui maintient la paix au
■ dehors, qui la maintient au dedans et qui,
» au besoin, met la force au service de la
« justice et fait trembler les méchants.
• Pouvez- vous garantir la sécurité avec le
■ provisoire? Et, dans la situation où nous
» Sommes, CroyeZ-VoUS que vous donniez, au
■ pays cette sécante qu'il voua demande et
I a le droit de vous demander?
■ On nous parle de la trêve des partis!...
D ipuis qu'on a proféré ce mol (tous!
s sont en guerre, et nous donnons à I I
" le spectacle d'un peuple libre h i
- lateursagités.(Rires.— -Trës-bienlà gauche.)
i II est nécessaire, absolument nécessaire
■ de no pas prolonger une situation périlleuse
- a tant de titres, et, pour ne pas la prolonger,
■ pour donne! au pay s ce qu'il DOUS demande,
• il faut nécessairement un gouvernement,
i d h.. . iii définitif.
i Ce dont il s'agit maintenant, c'est d'avoir
» un gou it, et i< i la quoi Lion se sim-
« pluie; elle se réduit aces termes : Quels sont,
■ dans - e Le i n< einte, Les partis (pu peuvem
« offrir un gouvernement a la France? •
» Apre avoir démontré que la royauté lé-
. la monarchie cou ïi it utionnelle et
re étaient à l'heure présente égale-
ment impossibles, M. Laboulayo continua
ainsi :
« Nous voilà donc ramenés à la République.
» On nous dit : Nous n'en voulons pas; la Répu-
• bhque, c'est le désordre.. KM messieurs, qu'a
ASSE
• fait cette République provisoire qui existe de-
» puis quatre ans? A-t-efle menacé la proj ri
» iïst-ee la famille qui a été en danger? Kst-cc la
religion? Ce qui se passe aujourd'hui depuis
i quatre ans se passera, nous l'espérons tous,
• pendant les six ans de République provisoire
» que vous accordez au maréchal de Mac-
» Mahon. Quand cela se sera passé pendant
« dix ans, pourquoi cela ne se passerai t-il pas
■ pendant quinze ans , pendant vingt ans 7
" Quelle est donc l'objection contre la Rôpu-
» blique? C'est que vous ne savez pas comment
« elle sera constituée? Mais nous ne vous de-
i mandons pasla constitution de 1793, consti-
■ tution qui a ce grand défaut de u'avoirjamais
i pu être appliquée. Nous vous offrons une
■ République avec deux Chambres, avec jun
« président, c'est-à-dire avec des institutions
» que vousconnaissez,que vous pratiquez. Où
« sera donc la différence entre ce gouverne-
» ment et la monarchie parlementaire? Ladif-
« férence sera dans l'existence d'un roiconsti-
i tutionnel. Maïs vous n'en avez pas. El vous
a nous refuseriez ces institutions 1 et vous pré-
■ fereriez faire un saut dans l'inconnu t Fran-
u chement, où sont les conservateurs?
■ Non, messieurs ; j'espère qu'il y aura dans
» cette Assemblée, a ce moment décisif, plus
o d'un membre qui réfléchira à la responsa-
■■ bibté qu'il peut assumer sur lui.
■ On ne voudra pas, quand nous pouvons
« aujourd'hui, dans une heure, annoncer U la
» France que nous sommes unis, que non aï-
u Ions lui donner les institutions qu'elle a tou-
» jours aimées... (Dénégations à droite), les in-
« stitutions constitutionnelles qu'elle a toujours
» aimées, on ne voudra pas, dis-je, parce que
■ ces institutions portent le nom de Republi-
« que, les refuser, alors qu'on les accepterait
« si elles portaient le nom de monarchie.
m Ce sont là des raisons qui doivent nous
» faire réfléchir. U faut songer à la situation
> où nous nous trouverons demain quand,
» après avoir essayé de toutes les solutions,
» nous n'en aurons accepté aucune ; car, je le
s répète toujours, je ne viens pas ici vous dé-
u montrer les mérites comparatifs de lamonar-
u ehieetde la République , ce qui était déjà une
» vieillerie au temps d Hérodote; je viens seu-
m lement vous dire que le cercle se resserre,
» que la nécessité, avec sa main de fer, s'iin-
» pose. Vous pouvez faire un gouvernement
» avec la Republique, et, si vous ne l'acceptez
» pas, vous ne faites pas de gouvernement.
■ Voilà la question qui se pose, il n'y a pas à
b l'éluder.
» Si nous ne faisons rien, nous ne pouvons
» pas avoir la prétention de nous éterniser
«sans non faire. Nous avons reçu mandat de
b faire la paix, de rétablir la France épuisée
h et de constituer un gouvernement : il faut
» constituer le gouvernement. Si nous ne le
b constituons pas, notre mandat est fini et il
faut le remettre à la nation.
b Vous en avez peur 1 Et moi aussi. (Mou-
vement à droite.)
• Oh ! je dis toujours ma pensée, ma pensée
tout entière. Oui, j'ai peur I Non pas que je
n'aie confiance dans la sagesse du pays ; mais
j'ai peur pour le régime parlementaire.
» Quoi [nous nous en irons pour qu'on nomme
une nouvelle Assemblée constituante, qui
recommencera pendant deux ans, trois ans
peut-être, à chercher le meilleur gouverne-
ment ! Messieurs, il n'y a pas do peuple qui
...i l l'épreuve de pareilles conditions d'exis-
tence, et nous sommes exposes à ce qu'avant
que se réunisse ce tir' Assemblée, tout le sys-
tème parlementaire s'écroule et la France
avec lui. Voila ma crainte, et voilà pourquoi
je supplie l'Assemblée de pensera la néces-
sité de prendre un parti.
■ En présence de tant de dangers, en pré-
sence de cet inconnu dont tout pan poli
tique doit toujours s'effrayer, et quand il vous
est possible de donner un gouvernement à la
France, laissez- moi vous dire que j'ose en-
core espérer, fût-ce contre toute espérance.
Je ne peux croire qu'en taisant ap|
patriotisme, des hommes qui se sont si bien
battus pour la France veuillent l'abandonner
quand, par le sacrifice d'une idée, par un
vote, on peut la sauver. (Très-bien 1 très-
bien I et applaudissements à gauche.)
■ Oui, messieurs', j'ose compter sui
triotisme, et je dis que, dans la situ
nous sommes , il est perm
ju qu'à la i rîèi e poui \ ous supplie) d
dérer ce que sera demain et ae réfléchir Mil-
le parti que vou idre. i lu ce mo-
ment , L'Europi trde , la
France vous implore ous vous
supplions ; nou ■
pas sur vous uni ibilité l no
nous laisses pas dans l'inconnu,
tout dire en un mot, ayez pitié, avez pitié
de ce malheureu . pays I ■
■ I,i discours fut
si t; rende qu'aucun ira du centre
droit a'
porteur, M. Batbie, le pi é déni de la com-
mission, M. le duc de Bro lie i e itèrent im-
I leur banc. *
L'élection de M. i
ire, avait eu lieu
le 17 janvier, à un d crutin,
par 29,829 voix contre 23,026 suffrages oble-
r M. Alîcot, i ■ ■■ Con-
stituait, en effet, un symj fle Ltif et
ure ii fane réfléchir les partisans du
ovin ut ceux de la monarchie constitu-
ASSE
239
tionnelle, s'il leur restait une lueur de patrio-
tisme.
Le 22, l'Assemblée aborda la discussion des
lois constitutionnelles et décida, par 538 voix
contre 145, qu'elle passerait à une seconde
délibération. Ici encore , nous ne pouvons
mieux faire que de reproduire le récit de
l'historien journaliste que nous venons déjà de
citer :
■ En moins de six mois, depuis le rejet de
la proposition I i mur Périer, la République,
dans [Assemblée, a\ vo\ ■ . l)
n'y avait donc pas a il faut
bien l'avouer, personne ne croyait être aussi
près du succès qu'on l'était réellement. Un
député du centre droit, M. Wallon, avait
proposé d'ajouter aux trois premiers al
du. projet de la commission un paragraphe
ainsi conçu :
* Le président de la République est élu k la
majorité des suffrages par le Sénat et par la
Chambre des députes reunis en Assemblée
nationale. Il est nommé pour sept ans. Il est
rééligible. i
■ Cela n'était pas la proclamation directe
et franche de la République, mais la transmis-
sion régulière de la présidence était assurée;
il n'était plus question du maréchal de Mac-
Mahon, mais du président de la République,
quel qu'il fût. Le fait républicain était donc,
par l'amendement, consacré en droit et de-
venait la légalité.
* M. Wallon soutint son amendera ml
d'infinies précautions de langage. U semblait
demander pardon a l).eu et aux hommes d'ê-
tre réduit par la force des choses a défendre
le régime républicain. M. Wallon, comme na-
Bourbeau, manque de prestige. Pro-
fesseur sans auditeurs, écrivain sans lecteurs,
la politique l'a d'un seul coup bombardé k la
célébrité. Il était né pour l'oubli, et son nom
vivra; nul esprit plus rétrograde que le sien,
et ce nom sera, dans les souvenirs, attache k
la fondation de la Republique. Le sort a de
ce ironies.
" Avons-nous besoin de dire que l'amende-
ment Wallon fut adopté par Ab'S voix contre
;S52, c'est-à-dire k une voix de majorité, cette
seule et unique voix que M. Edouard Hervé
avait déclarée amplement suffira a La ra
chieî Cela se passait le 30 janvier 1876. Les
membres du centre droit qui s'étaient joints
aux gauches pour voter la République étaient
M.M. Adrien Léon, Beau, de Cfaabron, Dela-
cour, Drouiu, Gouin, d'Hausson ville. Tious-
sard, Savary, Target, deSégur, Voisin, b'ou-
richon, Léonce de Lavergne et Luro. Il faut
remarquer que ces trois derniers avaient
appuyé de leur vote l'amendement Laboulaj e.
" Une voix de majorité, celait bien peu de
chose eu apparence, et, en réalité, «
toutl Le sentiment public ne s'y trompa pas.
Tout le monde comprit que, du moment ou la
majorité avait passe de droite a gauche, ne
fût-ce qu'à une voix, Taxe de la politique
était déplace, que les hésitants, les irrésolus,
n'ayant plus k prendre de responsabilité, al-
laient accepter le fait accompli, allaient se
laisser emporter par le courant. Des résis-
tances, certes, il y en aurait encore, mais mm
point invincibles; des obstacles, mais point
insurmontables. On sentait cela d instinct;
aussi, k partir du 3u janvier, la cou fi ince ne
se démentit point, et les républicains, dans
leur œuvre ue conciliation et de sacrifice,
furent soutenus jusqu'au bout par l'opinion.
* Des le lendemain , la commission des
Trente confessa sa défaite en substituant
d'elle-même, dans son projet, le titre de » pré-
sident de la République » a celui de i
chal-président. > Cependant, elle tenta un
retour offensif en proposant d'accorder le
droit de dissolution au maréchal
Mahon seul, sans l'avis du Sénai el a l'ex-
clusion|des)p résidents futur
c'était revenir indirectement au septennat
personnel. Au cou Ira ire, Le projet de M. Wal-
lon, auquel les républicains avai
par nécessité, donnait le droit de dissolution
au président de i., R ij ubiique, quel qu'il fut,
sur l'avis conforme du Sénat, Après une lon-
gue discussion, les monarchistes furent bat-
tus. La rédaction de M. Wa ta par
149 vmx contre 244. Les légitimistes et les
bonapartistes furent presque seins k soutenir
■ . * Btte fois, pres-
que toi VJ. le duc de Bi
mter le pas.
» On '■ ■ In clause de la révision,
n ai. aii fait m i
iours 1 1
partait i auraient le
i
majorib voix, son spontanément,
sou sur la déni
dé i u er qu '1 J ■
constitutionni que chacune
des deux Chambres aurait pris celte résolu-
■ se réunii en \ i
nationale pour procé lei < la réi ision. ;
fois, pendant la durée des pouvoi
a M. le mai ôcfa il de Mac-Manon
Û\X 20 novembre, la révision ne pouvaîl
heu que sur la proposition du pré
République.
« Cette disposition était détestable. Le bon
| ie voulaient que, les deux Chain-
, i'iI y avait lieu a té\ i u,
on fit appel aux électeui lomioài
un nouveau Sénat, une nouvelle Chambre,
avec mandat spécial de reviser la constitu-
tion. Le pays, dans une affaire aussi grave,
240
AS?E
avait bien le droit Je faire entendre sa voix.
Ne pouvait-on pas , d'ailleurs, craindre un
conflit entre deux Chambres vieillies, sans
autorité, sans mandat, et les électeurs? Il est
possible qu'à la troisième lecture de la loi la
clause de la révision eût été modifiée dans le
sens que nous indiquons, sans les incidents
qui surgirent à la suite de la discussion sur
le Sénat et qui imposèrent aux gauches de
nouveaux sacrifices.
• Car rien n'était fait tant que l'organisa-
tion du Sénat ne serait pas réglée. En effet,
une disposition additionnelle avait stipulé
que la loi sur le pouvoir exécutif ne serait
promulguée qu'après le vote de la loi sur le
Sénat.
• Le Sénat, c'était la pierre d'achoppe-
ment. La nouvelle majorité commit la faute
d'aborder une discussion aussi délicate1 et
dont les suites devaient être si graves sans
s'être entendue, sans avoir adopté un plan de
conduite. Les gauches ne pouvaient accepter
ni le projet de la commission des Trente ni la
combinaison qui attribuait la nomination des
sénateurs, pour un tiers, au président de la
République, pour deux tiers aux conseils gé-
néraux. D'un autre côté, c'était pure illusion
que de s'imaginer que les libéraux du centre
droit consentiraient à laisser au suffrage uni-
versel l'élection des sénateurs. Il y avait là
une grosse difficulté qu'il fallait absolument
résoudre dans des négociations préalables.
On eut le tort de ne pas y songer. Aussi
qu'arriva-t-il? C'est que les royalistes et le
groupe de l'appel au peuple, par une ma-
nœuvre lui bile, portèrent le désarroi dans les
rangs de la nouvelle majorité. M. Pascal Du-
prat avait présenté un amendement ainsi
conçu : ■ Le Sénat est électif; il est nommé
• par les mêmes électeurs que la Chambre des
» députés.» Du moment où l'affaire était ainsi
engagée, les républicains ne pouvaient pas
abandonner leur principe; ils votèrent donc
l'amendement. Les légitimistes et les bona-
partistes comprirent à merveille qu'un Sénat
nommé par le suffrage universel remettait
tout en question. L'extrême droite s'abstint;
les hommes de l'appel au peuple votèrent
avec les gauches. L'amendement fut adopté
par 322 voix contre 310. Les républicains
avaient trop vaincu.
» Le coup des légitimistes et des bonapar-
tistes avait réussi. A l'ouverture de lu séance
du 12 février, M. Antonin Lefèvre-Pontalis
vint annoncer, au nom de la commission des
Trente, que, le vote de l'amendement Pascal
Duprat étant inconciliable avec le projet
qu'elle avait élaboré, la commission prenait
le parti de se désintéresser de la discussion.
Après lui, un obscur lieutenant de M. de Bro-
glie, M. Charreyron, apporta à la tribune la
déclaration du centre droit. La grande ma-
jorité de ce groupe était décidée a repousser
le passage à une troisième lecture de la loi
sur le Sénat. Quant aux hésitants, à M. Sa-
vary et à ses amis, M. Charreyron ne leur
cacha pas que, s'ils persistaient dans la voie
révolutionnaire où ils s'étaient engagés, ils
conduiraient la France, d'abîme en abîme,
à la revanche de la Commune. Le groupe des
constitutionnels était déjà fort troublé; il fut
a. Levé par le vice-président du conseil, qui
intervint au nom du gouvernement, en don-
nant lecture de la déclaration suivante :
• Messieurs,
» Le président de la République n'a pas cru
■ devoir nous autoriser à intervenir dans la
» suite de cette discussion. Il lui a paru, en
i effet, que votre dernier vote dénaturait l'in-
■ stitution sur laquelle vous êtes appelés à
■ statuer et enlèverait ainsi à l'ensemble des
» lois constitutionnelles le caractère qu'elles
» ne sauraient perdre sans compromettre les
» intérêts conservateurs. Le gouvernement,
■ qui ne peut eu déserter la défense, ne sau-
■ rait donc s'associer uux résolutions prises
■ dans votre dernière séance. Il croit devoir
» vous en prévenir, avant qu'elles puissent
■ devenir définitives. >
■ C'en était trop pour le tempérament des
constitutionnels. Comment leur demander de
résister à la fois aux menaces de M. de Bro-
glie et aux injonctions du gouvernement?
,isla alors à un spectacle véritablement
étrange. Tous les articles de la loi furent
votés au pas de course et sans résistance de
la droite, C'est surtout à propos du vote d'en-
semble sur l'article 1er que la tactique des
coalisés apparut dans toute sa finesse. Comme
il fallait de ité, pour empêcher
les constitutionnels de consentir au passage
à une troisième lecture, que cet article i lâl
le prin de La loi, les bonapartistes
eu masse et quelques légitimistes s empres-
sèrent de le ,i vaut une sûre
i svan ne pour le i te fl i. i /extrême droite
et les bonapai lî tes tenaient lo centre droit
pi i mniei , Les lit ralliés depuis quel-
ques jours s. la Ré| iraient en
i suce de ceit : ou subir un
Sénat issu du n I, ou renon -
cer aux lois coi
n'ét lit pas douteux : il de\ aient ton I
lu piège qui leur avail
tendu. On proredn nu ■. ■ embl ".
par 3C8 voix contre 845, décid i qu'elle ne
passerait pas à la trol ième lecture de la loi.
• A la proclamation du bci utl
personm- D6 ; I du rôsull Lt, ; :
fut extrême, i >
laissaient éclater leur joie. ■ La gueuse est
ASSE
• ento:ree •, disait le sémillant générnl Chan-
garnier. Les constitutionnels ne pouvaient
cacher leur trouble, leurs inquiétudes. Au
moment de toucher au but, tout était remis
en question; on se voyait rejeté dans le pro-
visoire, à la merci du hasard ; la conspiration
bonapartiste allait avoir le champ libre. A
gauche, les colères étaient vives. Puisque
tant de sacrifices avaient été inutiles, puis-
que la majorité ne tenait aucun compte des
preuves répétées d'esprit de conciliation qui
lui avaient été données, il n'y avait plus qu'à
revenir à la dissolution. M. Henri Brisson en
fit immédiatement la proposition et il de-
manda l'urgence. Au cours de la discussion,
qui s'engagea sur-le-champ et qui prit un
singulier caractère d'animation et d'âpreté,
M. le duc Decazes ayant déclaré que le ca-
binet assumait tout entier la responsabilité
de la communication faite au nom du prési-
dent de la République, M. Gambetta prit la
parole :
• Messieurs, dit-il, on vient de nous ap-
b prendre comment, à l'aide de certaines ha-
» bilelés de procédure parlementaire, on pou-
» vait défaire les majorités vraies et consti-
» tuer des majorités factices.
• M. le ministre des affaires étrangères vous
» disait tout à l'heure : Nous avons pris un
» engagement au mois de mars 1873, c'est de
• voter un Sénat, c'est de voter l'organisation
a des pouvoirs publics et leur transmission.
■ M. le ministre vous rappelle cet engage-
■ ment. Qui est-ce qui a exercé une pres-
» sion, dans la journée d'aujourd'hui pour
» que cet engagement soit ouvertement violé?
u { Applaudissements à gauche.)
■ Qui est-ce qui a dit depuis deux ans, et
» surtout depuis le 24 mai, qui est-ce qui a ré-
u pété sur tous les tons, faisant intervenir à
. chaque instant la personne et la parole du
. chef de l'Etat, qui est-ce qui a dit et répété
» que l'on traînait en longueur, que l'on met-
• tait trop de temps pour préparer et formuler
o la constitution à donner à la France? Qui
b est-ce qui l'a dit? Vousl Qui est-ce qui a
. réussi à l'empêcher aujourd'hui ? Vous 1 et si
„ vous étiez, messieurs, comme vous vous en
b targuez malheureusement trop souvent sans
> raison, de véritables conservateurs, savez-
> vous ce que vous feriez ? Vous demanderiez
■ à ce cabinet six fois battu et toujours persis-
« tant, vous lui demanderiez compte de cette
« politique qui consiste à arracher des votes à
> l'aide du maréchal et, quand les votes sont
b obtenus, a venir en recueillir le bénéfice
■ après l'avoir compromis et amoindri aux
b yeux de l'Assemblée et aux yeux du pays !...
» Messieurs , nous vous avions donné le
b spectacle d'un parti que vous aviez souvent
. qualifié d'intransigeant, d'excessif, d'exclu-
b sif, de rebelle à tout compromis et à toute
t transaction politique ; nous vous avions
b donné ce spectacle, non sans quelque cou-
■ rage et sans de grands sacrifices de la part
b île nos aines et de nos devanciers dans la vie
« politique ; nous vous avions donné ce specta-
i cle de nous associer à vous et de vous
b dire : Conservateurs, vous voulez bien re-
» connaître qu'après l'échec et l'avortement
b définitif de vos espérances monarchiques, il
• est temps enfin de donner à la France un
. gouvernement qui pourra rester dans vos
» mains, si vous êtes sincères et véritable-
b ment épris de ces principes libéraux dont
■ vous nous parlez sans cesse et dont vous
a suspendez constamment l'application.
. Nous vous avons dit : Eh bien, nous fai-
• sons taire nos scrupules; nous prenons sur
b nous de faire aux nécessités générales de
b l'Etat, troublé au dedans, menacé au dehors,
» et qui a plus besoin que jamais de gagner sur
b les heures qui s'écoulent un temps que lui
« convoite la Jalousie de ses adversaires dans
u le monde ; nous prenons sur nous de capitu-
. 1er entre vos mains, si vous voulez faire un
» gouvernement modéré et conservateur.
b Nous avons consenti à diviser le pouvoir, à
b créer deux Chambres ; nous avons consenti
b à vous donner le pouvoir exécutif le plus
b fort qu'on ait jamais constitue dans un pays
« d'élection et de démocratie ; nous vous
b avons donné le droit de dissolution, et sur
o qui? Sur la nation elle-même, au lendemain
b du jour où elle aurait rendu son verdict!
b Mais cela ne vous a pas suffi ; vous avez
b voulu aller plus loin, exiger davantage; voua
» avez Voulu préparer un Sénat qui lûtà vous,
• exclusivement a vous. Peut-être, cependant,
. n'auriez-vous pas insisté dans ces prétentions
• extrêmes, et c'est ici que se place la respon-
■ sabilite du cabinet. Hier, vous aviez fait une
a majorité; vous uvez fait aujourd'hui deux
a majorités. Dans la journée, le cabinet, dont
» l'existence politique individuelle et collée-
» tive était mise en question d'une façon véri-
b tableinent définitive si cette majorité restait
i i stituée, le cabinet s'est précipité chez le
a maréchal, et il en est revenu avec une de-
u claration. Il vous l'a lue ; l'a-t-il commentée,
a expliquée 7 a-t-il apporté un argument, une
.. raison politique? Non, il s'est caché derrière
i cette epée et il vous u fait voter I. . . .
a Et maintenant, voici ce que j'ai a vous
b dite : Je sais, pardonnez- tnoi do froisser
a vos illusions, je sais qu'il en est e re
a parmi vous qui pousse ni cet esprit de sagesse
tra action politique jusqu'à l'héroïsme
a et qui croient pouvoir encore rencontrer
. dan u rieu de solide ne s'est pré-
a sunié des auxiliaires pour cette œuvre un-
ASSE
» possible; oui, je le sais. Eh bien, expérîmen-
» tez vos illusions, la déception ne tardera pas
» à venir. Jusqu'à présent, nous vous ayons
» donné des gages, je l'ai dit et je le maintiens;
■ plus tard, on nous jugera, et on nous jugera
» moins sévèrement, malgré les fautes que
« nous avons pu commettre, que vous ne se-
rrez jugés vous-mêmes. Plus tard, on dira
» que vous avez manqué la seule occasion
» peut-être de faire une République véritable*
• ment ferme, légale et modérée. •
■ Jamais M. Gambetta n'avait été à la fois
plus politique et plus éloquent; jamais ora-
teur n'exerça sur les hommes qui l'écoutaient
une plus puissante action. A gauche, on re-
prit courage; à droite, on se sentit jugé et
condamné. Plus d'un, parmi les libéraux du
centre droit, courba la tête sous le poids de
la responsabilité qui allait peser sur lui. Les
ministres eux-mêmes ne purent résister au
mouvement qui entraînait l'Assemblée, et
M. de Chabaud-Latour, dans la réponse qu'il
vint, tout ému, balbutier à la tribune, se
tournant vers la gauche et raffermissant sa
voix, prononça ces mots : « Nous ne pouvons
« que voir surgir avec sympathie, de ce côté
» de l'Assemblée, de nouveaux projetsqui pér-
it mettront peut-être de résoudre le problème
» redoutable posé devant nous.» C'était un ap-
pel à la conciliation que lui avait arraché la
parole entraînante de M. Gambetta.
■ L'urgence sur la proposition de M. Bris-
son fut repoussée. Mais il importait peu. Il
était certain que de nouveaux revirements,
et décisifs cette fois, allaient se produire, La
République avait cause gagnée.
» C'est la petite réunion connue sous le
nom de groupe Laveigne qui prit l'initiative
de négociations nouvelles. Le président du
groupe, M. Léonce de Lavergne, est un con-
servateur intelligent et libéral : espèce rare.
Il ne connaît pas les terreurs que ressentent
ou que feignent, au seul nom de la démocra-
tie, les hommes des classes dirigeantes. Du
jour où il lui fut démontré que la monarchie
constitutionnelle était impossible, il se rallia
franchement à la République, et de ce jour
aussi il travailla à l'œuvre commune avec
autant de décision d'esprit que de loyauté de
caractère. Les membres du groupe étaient :
MM. Wallon, Target, Ainédée Beau, Drouin,
Luco, Denormandie, Gouin, Alfred André,
Voisin, Houssard, Clapier et Aclocque. Le
18 février, les délégués du centre droit et du
centre gauche furent invités à prendre con-
naissance d'un projet rédigé par M. Wallon,
et sur lequel la discussion pouvait utilement
s'établir. M. Wallon partageait le Sénat eu
deux grandes catégories : 75 sénateurs ina-
movibles, nommés par le président de la Ré-
publique , et 225 élus pour neuf ans. Le
collège électoral se composait des députés,
des conseillers généraux et d'arrondissement
et de délégués nommés par les conseils mu-
nicipaux renforcés des plus fort imposés de
la commune. Les délégués du centre gauche
présentèrent des objections qui portaient sur
trois points : 1° la nomination des 75 par le
président de la République; 2° l'adjonction
des plus imposés ; 3° l'inamovibilité. Le
centre droit céda sur les deux premiers
points, le centre gauche sur le troisième.
Bien entendu, quand nous parlons du centre
droit, nous voulons dire la fraction de ce
groupe qui marchait avec MM. Bocher et
d'Audiffret-P.isquierjcarle centre droit avait
aussi ses intransigeants et en nombre pres-
que égal.
» Les que les délégués furent d'accord, dès
qu'on sut que le maréchal de Mac-Manon
acceptait la nomination des sénateurs ina-
movibles par l'Assemblée, les groupes de la
gauche furent convoqués. Le centre gauche
topa a tout sans la moindre difficulté. Dans
la réunion de la gauche républicaine, deux
objections se produisirent. La majorité se
prononça contre l'inamovibilité et demanda
que le nombre des délégués nommés par les
conseils municipaux fut proportionnel à la
population de la commune, autrement le vote
des villes serait étouffe sous les bulletins ru-
raux. Le bureau de la réunion soumit ces dif-
ficultés aux délégués des centres et du groupe
Lavergne qui, après une longue délibération,
décidèrent de passer outre. Si l'on ne main-
tenait pas le projet tel quel, de nouvelles mo-
difications seraient demandées de divers cô-
tes, la discussion se rouvrirait et deviendrait
interminable. Si l'on voulait réussir, il fallait
aller vite et ne pas donner aux adversaires
le temps de se reconnaître. La gauche répu-
blicaine accueillit ces raisons et, à l'unani-
mité moins cinq voix, donna son adhésion au
projet.
» Restait le groupe de l'extrême gauche,
de l'Union républicaine, dont le concours
était nécessaire. On craignait que de ce côte
il n'y eût des résistances invincibles. La
séance du 21 février a laissé dans l'esprit do
tous ceux qui y assistaient un profond sou-
venir. Adversaires et partisans des transac-
tions proposées sentaient que le sort même
do lu Republique était en jeu. Il n'y eut point
de place pour les personnalités, pour les ré-
criminations. La discussion fut passionnée,
mais grave. Les opinions adverses furent ex-
posées avec une égale sincérité, avec un égal
patriotisme. Ce fut M. Gambetta qui enleva
le vote dans une allocution qui toucha jus-
qu'à ses contradicteurs. On raconte qu'à ses
dernières paroles l'émotion des auditeurs était
I extrême, émotion qui gagna Jusqu'aux délé-
ASSE
gués du centre gauche et du groupe Lft«
vergne qui assistaient à la réunion. Nul
spectacle plus grand, en effet, que celui de
ces républicains ardents , convaincus , qui
abandonnaient les tiaditions de leur parti
pour accomplir un devoir, pour sauver la
République en péril 1
■ L'accord était fait. La majorité était cer-
taine. On décida de plus, pour éviter les piè-
ges, pour que la majorité restât compacte et
unie, de repousser tous les amendements qui
seraient présentés au cours de la discussion
et de voter le projet Wallon tel qu'il avait
été adopté parle groupe coalisé.
» La précaution n'était pas inutile. Dès la
séance du 22 février, où la discussion com-
mença, M. Raoul Duval déposa un amende-
ment demandant l'élection de tous les séna-
teurs par le suffrage universel. M. Raoul
Duval voulait renouveler la tactique bien
digne des bonapartistes, et qui leur avait si
bien réussi à propos de l'amendement Pascal
Duprat. Mais, cette fois, le cas était prévu,
et chacun était sur ses gardes. Un député de
l'extrême gauche monte à la tribune; c'était
M. Lepère : ■ M. Raoul Duval, dit-il d'un ton
» dédaigneux, nous a rappelé que sa propo-
• sition avait déjà été l'objet d'un vote au-
» quel nous nous sommes associés. Seulement,
w nous avons vu ensuite M. Raoul Duval voter
■ avec les bonapartistes contre l'ensemble de
» la loi pour perpétuer le néant constitution-
n nel. C'est un stratagème s:ins précédent,
u dont le pays ne sera pas dupe. Et je déclare
n que pas un de nous, qui sommes partisans
u du suffrage universel, ne votera la propo-
» sition de M. Duval. ■
d C'est la seule fois qu'on fit à M. Raoul
Duval et à ceux qui, avec lui, déchaînèrent
sur l'assemblée un orage d'amendements ,
l'honneur d'une réponse. Les autres lâchè-
rent bientôt pied, mais M. Raoul Duval tint
bon jusqu'au bout. Pendant quatre jours que
durèrent les débats, il ne se lassa pas. Tou-
jours battu , il reparaissait toujours. Les
amendements lui sortaient des poches comme
du chapeau d'un escamoteur les bouquets et
les petits drapeaux. A chaque article, exté-
nué, enroué, fiévreux, sans voix, sans ha-
leine, il escaladait la tribune. La majorité,
impassible, exécutait sans phrases l'homme
et les amendements. La loi sur le Sénat fut
adoptée par 448 voix contre 210. Puis on
passa à la troisième lecture de la loi sur le
pouvoir exécutif.
■ Avant qu'on procédât au vote d'en-
semble, M. de La Rochette demanda la pa-
role et , soutenu par les acclamations des
royalistes, douna lecture d'une déclaration
solennelle que nous croyons devoir repro-
duire :
■ Nous sommes profondément convaincus,
» mes amis et moi, que vous perdez notre pays
» en ne plaçant pas le roi à la tête de vos
• institutions politiques, et que sans le roi
» vous ne ferez que des œuvres vaines et
• dangereuses.
• Quand vous aurez donné à la République
» les organes que vous considérez comme es-
u sentiels, nous assisterons encore à des luttes
n terribles entre les républicains radicaux et
« les républicains qui se croient conservateurs.
» Quand nous avons vu des monarchistes
» passer à la République, quand nous avons
» vu les défaillances qui se sont produites
• dans les régions les plus élevées (bruit),
n nous avons été bien étonnés; mais nous le
» serons bien moins quand nous verrons les
» républicains conservateurs passer à la Re-
m publique radicale.
• Dans les révolutions , la victoire reste
u toujours aux plus violents; les radicaux ont
» pour eux la violence, ils ont aussi la logi-
it que; ils sont les grands logiciens de la Ré-
« volution française; les autres ne sont que
» des révolutionnaires inconséquents.
■ Si nous ne vous demandons pas aujour-
» d'hui d'émettre un vote sur la monarchie,
« c'est quo nous comprenons que vous avez un
» parti pris d'avance ; mais vous ne serez pas
u étonnés si nous restons les adversaires de
u toute votre organisation républicaine.
> Notre pays est bien malheureux, il a subi
» bien des revers et bien des douleurs, et ce
- n'est pas la République qui le relèvera.
■ Au moins ne perdez pas le souvenir de
« notre vieille monarchie française. C'est elle
« qui a gouverné la France pendant huit siè-
« clés dans la gloire et l'honneur, C'est elle
b qui, en 1814 et en 1815, a relevé les ruines
» de deux invasions. C'est elle qui nous a
u donné celte tribune, du haut de laquelle j'ai
■ l'honneur de vous parler.
■ Si un seul parmi vous osait venir ici pour
» la condamner et la proscrire, nous aurions
• le droit de lui dire qu'il est un ingrat, car il
u viendrait se servir du bienfait qu'il a reçu
b pour le tourner contre son bienfaiteur
b C'est pourquoi nous ne cesserons de vous
u répéter que la monarchie est la vie, l'hon-
■ neur, la fortune de la France, et, puisque
. vous persistez dans vos résolutions répU-
« blicaii.es, vous en aurez devant Dieu et de-
• vant l'histoire toute la responsabilité, car
» vous aurez eu entre vos mains les desii-
b nées de notre pays, et, malgré nous, vous
• l'aurez laissé périr.
■ Je le repète, dès aujourd'hui nous vous
■ en laissons toute la responsabilité. ■
B On entendit encore M. de Cissey, ministre
de la guerre, qui, en réponse à une phrase
de M. de La Rochette, vint déclarer qu'il n'y
ASSE
avait pas eu de défaillances dans les régions
du pouvoir, mais seulement abnégation et
dévouement à la France; M. de Belcastel,
qui psalmodia les lamentations de Jérémie;
puis on vota. 425 voix contre 254 adoptèrent
la loi qui réglait l'organisation et la trans-
mission du pouvoir exécutif. La République
était désormais le gouvernement légal de la
France.
■ Ceci se passait le 25 février 1875. »
A la suite de ce vote célèbre, la situation
respective des partis qui fractionnaient l'As-
semblée parut assez modifiée pour que. dès
le 10 mars suivant, le président de la Répu-
blique crût devoir constituer un nouveau mi-
nistère :
MM. Buffet, intérieur, vice-président du
conseil des ministres;
Dufaure, justice ;
Duc Deeazes, affaires étrangères ;
Léon Say, finances-;
Général de Cissey, guerre ;
Contre-amiral de Montaignac, marine
et colonies ;
Wallon , instruction publique , cultes
et beaux-arts;
Caillaux, travaux publics;
Vicomte de Meaux , agriculture et
commerce.
Dans la séance du 15 , l'Assemblée procéda
à l'élection de son nouveau président, en
remplacement de M. Buffet. Au premier tour
de scrutin, le duc d'Audiffret-Pasquier réu-
nit 418 voix sur 465 suffrages exprimés.
Comme on le voit, les abstentions furent
nombreuses. M. Duclerc, lo lendemain, fut
proclamé vice-président par 301 suffrages.
Le 20, l'Assemblée se prorogea jusqu'au
1 1 mai, jour où elle reprit la suite de ses tra-
vaux. Le 13, elle discuta la proposition de
M. Courcelle et de plusieurs de ses collègues
relative aux élections partielles, et 345 voix
contre 279 décidèrent que, «jusqu'aux pro-
chaines élections générales, il ne serait pro-
cédé à aucune élection partielle. ■ C'était un
moyen fort ingénieux de fermer la bouche à ce
maudit suffrage universel, qui, depuis les élec-
tions « de malheur • de 1871, n'envoyait plus
que des républicains à la Chambre. M. Cour-
celle paya cher la notoriété qui venait de
s'attacher à sa personne jusqu'alors fort ob-
scure, car, aux élections de 1876, il resta
lourdement étendu sur le carreau.
Dans la séance du 18, le garde des sceaux
présenta deux projets de lois organiques, sur
les rapports des pouvoirs publies et sur les
élections des sénateurs, demandant le renvoi
à la commission des Trente. Cette proposi-
tion lut rejetée par 320 voix contre 301, et,
le 21, l'Assemblée renvoya le projet de loi or-
ganique concernant les rapports des pouvoirs
publics à une nouvelle commission des
Trente. Les projets de loi relatifs à l'élec-
tion du Sénat et de la Chambre des députes
furent également renvoyés à cette nouvelle
commission, dont la nomination nécessita plu-
sieurs tours de scrutin dans la séance du 25.
Le 31, l'Assemblée vota la loi autorisant Je
remboursement de l'emprunt Morgan.
Le 1" juin, la Chambre termina la deuxième
délibération sur la proposition Jaubert, con-
cernant la liberté de l'enseignement supé-
rieur, et décida, par 381 voix contre 250,
qu'elle passerait â la troisième lecture. Le
22, adoption en première lecture de la loi sur
les rapports des pouvoirs publics. Le 4 juil-
let, M. Lacascade fut élu, au deuxième tour
de scrutin, député de la Guadeloupe, par
suite de la déchéance de M. Melvil-Bloncourt.
Le 7 eut lieu la deuxième délibération de
l'Assemblée nationale sur le projet de loi or-
ganique relatif aux rapports des pouvoirs
publics. Dans celle même séance, elle re-
jeta, par 432 voix contre 177, un amendement
saugrenu du duc de La Rocnefoucauld-Bi-
saccia, en vertu duquel le maréchal prési-
dent seul, pendant la durée de ses fonctions,
aurait eu le droit de déclarer la guerre. Le 8,
l'Assemblée commença la troisième délibéra-
tion sur la proposition Jaubert, relative i la
liberté de l'enseignement supérieur. Le 13,
annulation, par 330 voix contre 309, de l'é-
lection Bourgoing dans la Nièvre. Le 16, pre-
mière délibération sur le projet de loi relatif
aux élections des sénateurs, et adoption, par
520 voix contre 84, du projet de loi concer-
nant les rapports des pouvoirs publies. Le 22,
l'Assemblée décida qu'elle se prorogerait du
4 août au 4 novembre. Le 31, elle vota,
f>ar 372 voix contre 250, la proposition Tal-
on, qui enlevait aux conseils généraux la
vérification de leurs pouvoirs pour l'attribuer
au conseil d'Iitat. Elle commençait ,it
ces assemblées trop républicaines, tandis que
le consed d'Etat, dont les membres avaient été
triés par elle sur le volet, lui pal
plus de garanties d'indépendance et d'hon-
nêteté. Le 2 août, par 533 voix contre 72, elle
adopta le projet de loi relatif aux élections sé-
natoriales,et le 4, elle alla goûter ces plaisirs
champêtres si poétiquement célèbres a la tri-
bune par le modeste Chaugarnier, qui échan-
gea en celte circonstance son invincible épée
contre le chalumeau d'un berger de VAstrèe.
Le 27 novembre, M. Bardoux déposa une
Sroposition fixant au 1er décembre la date
es élections sénatoriales, et au 20 février les
élections législatives. Le 30, M. Clercq dé-
posa de son côté un projet do dissolution,
qui, avec celui de M. Bardoux, fut renvoyé
à une commission après déclaration d'ur-
gence. Le 4 décembre, sur la proposition de
SUPPLÉAIENT.
ASSE
M. Ancel, président de cette commission, la
Chambre décida que l'élection des 75 séna-
teurs inamovibles commencerait le 9 du mémo
mois. Ce jour-là eut lieu un premier tour de
scrutin d'où ne sortirent que deux élections :
le duc d'Audiffret-Pasquier réunit 551 suffra-
ges et M. Martel 344. Le 10, furent élus au
deuxième tour MM. Frébault, Krantz, Du-
clerc, Jules Lasteyrie, Cbangarnier , Po-
thuau, Corne, Laboulaye , Foubert, Roger
(du Nord), Léon de Maleville, Barthélémy
Saint-Hilaire, Wolowski, Ernest Picard, Ca-
simir Périer, Fuurichon, Aurelle de Paladi-
nes, Chanzy et Cordier.
Un troisième tour eut lieu dans la même
séance et amena l'élection de MM. de La
Roehette, de Franclieu, de Cornulier-Luci-
nière, Dumon, Théry, de Chadois, de Tré-
ville, Pajot, Kolb-Bernard, Humbert, Baze.
Ce troisième scrutin révélait l'entente qui
s'était établie entre les gauches et l'extrême
droite, aux dépens des orléanistes et des bo-
napartistes, entente qui ne devait pas être
longue, mais qui n'en porta pas moins ses
fruits.
Le 13, quatrième tour de scrutin. Sont
élus : MM. de Lavergne , Le Royer, amiral
Jaurès, Bertauld , Calmon, Oscar de La
Fayette, Gaultier de Rumilly, Luro, Tnbert,
Dans cette même séance, l'Assemblée, par
391 voix contre 243, abrogea la loi sur les
bouilleurs de cru. Le 14, cinquième tour de
scrutin pour l'élection des sénateurs. Election
unique : M. Fourcand. Le 15, sixième tour
de scrutin ; élus : MM, de Cbabron, Corbon,
Lanfrey, de Saisy, Letellier-Valazé, Carnot,
Gouin , Scherer, Littrê , Lepetit, Crémieux,
Douhet, Scheurer-Kestner, de Lorgeril, de
Tocqueville, Rampon, Testelin, Paul Morin.
Le 16, septième tour; élus : MM. Chareton,
Bérenger, Magnin, Jules Simon, Denorman-
die, Edmond Adam, Laurent Piehat, Schœl-
cher, Cazot, général Billot. Le 17, élection
unique : le général de Cissey. Le 18, neu-
vième tour ; élus : MM. Wallon et Dupan-
loup, qui entrait bien malgré lui dans cette
fournaise de Babylone, à l'en croire du moins.
Il paraît qu'une puissance mystérieuse et ir-
résistible l'a poussé a la candidature. Le 20,
dixième et inutile tour de scrutin; aucun des
candidats ne réunit le nombre de suffrages
nécessaire. Le 21, enfin, à un onzième tour,
cet accouchement laborieux finit par l'élec-
tion do M. de Montaignac et du marquis de
Maleville.
Le 30 décembre 1875, sous la pression in-
cessante de l'opinion publique, l'Assemblée
se résigna enfin à prononcer sa dissolution,
ce glas funèbre qui tintait si désagréa-
blement aux oreilles de M. Erooul La
Chambre fixa l'élection des sénateurs au
30 janvier suivant, celle des députes au 20 fé-
vrier et la réunion des deux nouvelles Cham-
bres au à mars. Elle tînt encore une séance
le 31, comme pour dire un solennel et su-
prême adieu à cette salle du théâtre du pa-
lais de Versailles, où elle s'était si longtemps
flattée de s'incruster.
Telle fut la fin de cette Assemblée natio-
nale de 1871, qui conservera dan3 l'histoire
le nom caractéristique d'Assemblée de Ver-
sailles. Nommée pour décider si l'on devait
continuer lu. guerre à outrance ou traiter
avec l'Allemagne victorieuse, elle exploita,
pour se perpétuer, la situation inespérée
que lui avait créée un mandat mal défini.
Un seul jour peut-être, elle obéit à un véri-
table sentiment de patriotisme; celui où elle
prononça la déchéance de la dynastie mau-
dite qui, eu moins d'un demi-siecle, nous avait
valu trois invasions. Mais cet accès de pu-
deur patriotique ne dura pas longtemps, et
l'on eut le spectacle écœurant des légitimis-
tes, oublieux de l'assassinat du duc d'En-
ghien; des orléanistes, passant l'éponge sur
la spoliation qui avait frappé leurs princes,
quémandant l'appui de ces mêmes hommes
qu ils avaient flétris par un vote solennel.
Les intérêts les plus sacrés de la Fiance fu-
rent immoles a. do misérables intrigues our-
dies par des médiocrités sans vergogne, am-
bitieux vulgaires, renégats de tout-
doctrines libérales qu'ils avaient prol-
autrefois avec ostentation. Il s'agissait bien
pour eux de panser les plaies de la noble
blessée, de réorganiser nos forces devant un
ennemi encore menaçant; ce sont là <i
tails de ménage bons pour des républicains.
Frayer le chemin du trône a un préten lant
quelconque, au risque d'amener les plus ef-
froyables convulsions et d'arrêter com|
ment l'essor industriel et commercial du
pays; ularmer tous les intérêts ; tenir sans
VUS l'inquiétude poil: :
quelque complication , quelque sur-
- moyen de laquelle on pourrait faire
entrer par une fausse porte un Henri V, un
Loms-Philippe II ou un Napoléon IV, après
avoir verse des flots de sang, et arborer
comme devise sur son drapeau : t Plutôt la
prussienue que républicaine! ■ A la
bonne heure 1 Voilà qui est éminemment hon -
néte et conservateur. Quant à l'opinion, les
gens de Versailles s'en souciaient bien 1 Est-
ce qu'il y avait quelque chose de commun en-
tre cette tgueuseï et leurs nobles persoi
Mais le jour allait bientôt venir où, obligés
de s'incliner devant cette brutalité du nom-
bre, pour lequel ils professaient un m
de si grand air, il leur faudrait aller ne nou-
veau meudier ses suffrages. On sait ce qui
arriva pour beaucoup d'entre eux, et des
ASSE
plus huppés. Le bon Dieu vous bénisse I leur
dit-on, nous de pouvons pas vous donner.
Assemblée nationale (l), journal politique
fonde en 1848. Un autre journal portant le
même titre avait paru en 1789. Il avait rem-
placé le journal Versai lies- Paria. Sa dénomi-
nation complète fut d abord : Y Assemblée na-
tionale et la Commune de Paris. En 1790, on y
ajouta: Et les corps administratifs du royaume.
Lorsqu'il disparut en 1792, son intitulé était :
{'Assemblée nationale, les corps administra-
tifs et tes nouvelles politiques et littéraires
de l'Europe. Ce premier organe politique ne
mérite qu'une simple mention, et cela uni-
quement parce qu il est le premier en date.
Bien différent est le cas do la seconde
Assemblée nationale, dont nous allons parler.
Son histoire est celle de la réaction de 1S48.
M. le vicomte Adrien de La Valette fonda ce
journal le 28 février de cette année et en fut
le rédacteur en chef jusqu'au coup d'Etat de
1851. Le premier numéro parut le 1er mars.
Il avait été annoncé par de nombreuses affi-
ches jaunes, placardées sur les murs de Pa-
ris et qui faisaient connaître son programme
politique. Voici ce programme, textuellement
reproduit : • Liberté des élections, indépen-
dance de l'Assemblée nationale. Représenta-
tion sérieuse des provinces et défense de
leurs intérêts. Sous l'égide de la loi, liberté
politique, liberté religieuse, liberté d'ensei-
gnement. Respect pour les droits de tous.
Reconnaissance et justice pour les sei
rendus au pays à toutes les époques. Point
de partis , point de réaction , mais aussi
point d'intolérance, point d'exclusion, point
de tyrannie d'un parti, quel qu'il soit. • L'As-
semblée nationale avait adopté cette devise,
qu'elle conserva tant que siégea la Consti-
tuante : Tout pour la France et par l'A
blée nationale. Au début, ses bureaux étaient.
35, rue Croix-des-Petits-Champs; on les
transféra, peu après, 5, rue Coq-Heron, et,
finalement, le 25 octobre 1848, 20, rue Ber-
gère. Pendant les deux premiers mois de sou
existence, Y Assemblée nationale fut publiée
dans le petit format de nos journaux k 5 cen-
times. A la fin d'avril , elle commença à s'a-
grandir, et, peu de temps après, elle parais-
sait dans le i:rand format des Débats. Son
succès fut rapide et réellement considérable
pour l'époque. Elle-même le constata en in-
diquant plusieurs fols le chiffre de son ti-
rage en tête de ses colonnes. Ainsi, au com-
mencement d'avril 1848, elle accusait 12.500,
et , à la fin du même mois, elle chiffrait
27,000 exemplaires. A cette époque, sans
doute pour bien préciser qu'elle ne devait
son succès qu'à la ligne politique qu'elle sui-
vait, la rédaction de YAssemblée nationale
écrivait ces lignes : ■ Au moment où nous
croyons devoir céder aux exigences du feuil-
leton, nous nous trouvons heureux et fiers
d'avoir, sans son aide, rencontré de telles
sympathies. » Ce n'est, en effet, qu'à partir
de la fin de mai que le feuilleton fait son ap-
parition dans la feuille de M. A. de La Va-
lette. Le premier parut le lundi 29 mai. C'est
la reproduction d'un article de Charles No-
dier, daté de 1831 et intitulé la République.
Le lendemain parut une chronique signée
Chacun et, le 1er juin, une revue thé
de M. Kdouard Thierry. Plus tard, Ad. Ad. un
rédigea la Bévue musicale. Les Lettres pari-
siennes, signées d'abord Alclstk et ensuite
A ilee Achard, datent du dimanche i ■
1849. Uj moment, en 1850, M. Paulin-Paris
fut chargé du feuilleton bibliographique.
Quant au roman, il ne fit ndans
Y Assetnblée nationale que le 7 septembre 1848.
Le premier, les Demoi$el!> ,^i ,j0
M. Molé-Gentil homme. Vint ensuite Auto-
mne, de M. Alexandre Dumas fils. Citons,
parmi les principaux romancier
cette feuille, MM. de Bazencourt, De
Paul Féval, vicomte de Xainctes, de G<>n.ire-
court, Amédée Achard , comtesse Da
tout à fait dans les derniers temps, Barbey
d'Aurevilly, de La Landelle, Ponson du Ter-
rail.
Comme on le verra plus loin , la rédaction
politique de YAssemblée nationale resta long-
temps mystérieuse. On ne connaissait que
M. A. de La Valette, dont le nom et la
lité de rédacteur en chef ne cessèrent pas
de faire partie du titre du journal a partir
du 15 mars 1848 jusqu'au 2 décembre 1851,
et qui, en toutes circonstances, présida
seul à la rédaction et en assuma nettement
la responsabilité. Dans le cours de sa car-
rière, relativement longue eu égard aux évé-
nements qu'elle tra\ iblée natio-
nale n'eut que deux gérants, MM. Duplessis
et X. Pommier. L-- | sa de signer
le journal le 12 avril 1848; le secoi;
alors la signature et la garda jusqu'au der-
nier jour de la publication.
Kssayons maintenant de résumer le rôle
politique de Y Assemblée nationale. Mais ,
avant, quelques appréciations sommaires sur
l'époque où elle apparut nous semblent in-
dispensables. Disons donc que jamais révo-
lu'in ne fut plus clémente, plus respectueuse
des droits et des intérêts de tous, plus con-
nue celle du 24 février 1848. Son au-
rore fut magnifique d'enthousiasme , d al
gation et d'espérance. Si, pour satisfaire le
i, on eût employé la centième partie
seulement des efforts qu'on fit pour le trom-
per, l'égarer, l'assujettir, très-certainement
lo 24 février aurait été le point de départ
d'une ère heureuse pour lu patrie. Il ne fallait
ASSE
241
que de l'honnêteté, du bon vouloir, du désinté-
ressement et des ménagements. Le règne de
Louis-Philippe avait ete incessamment tra-
ar des conspirations et des émeutes ; il
avait vu se poser ce que depuis on a appelé
la i question socia e. . il était de la dernière
évidence que, le lendemain de la révolution,
iduire une foule do
compétitions de pouvoir et do rivalités do
personnes entre les nombreux chefs qui, de-
puis 1830, faisaient échec au gouvernement
de Juillet, au risque de leur vie souvent, de
leur liberté toujours; qu-, sons forme de re-
vendications sociales, tous les svsu-mcs éco-
nomiques, seraient exposes, débattus, préco-
nisés.
Dans de semblables conjonctures, le bon
sens disait que, pour ce qui était des hom-
mes, H fallait chercher à les coi
réunissant patriotiquement sur le terrain des
principes qui les rapprochait, non sur celui
qui les divisait; et que, quant aux fâeh
■ ■
■■■ ouvrières, il fallait : tre par
le raisonnement et attendre patiemment que
le temps et la libre disCUSSIOD en -■ ;
fait justice. Procéder autrement, commen-
cer par conspuer et proscrire ex abrupto
le socialisme, exciter les hommes les uns
contre les autres, s'interposer entre les
partis d'une même opinion pour y fomenter
la discorde en exaltant les uns et dénigrant
les autres jusqu'à ce qu'ils en fu
aux mains; enfin, sous prétexte de d<
de l'ordre, de la société et de la proj I
assombrir de parti pris une situ
troublée, dénoncer incessamment les hom-
mes au pouvoir et ceux qui briguaient de les
remplacer comme dévores des plus méprisa-
bles appétits, comme mûrissant le
les plus pervers, une telle façon d'agir de-
vait fatalement déchaîner sur la révolution
du 24 février les plus épouvantables tour-
mentes et finalement la faire sombrer sur un
de ces écueils politiques : dictature ou res-
tauration.
Le grand danger pour la révolution de
1848 était donc qu'on n'usât vis-à-vis d'elle
des procédés que nous venons d'indiquer,
et malheureusement c'est ce qui eut lieu.
C'est en grande partie l'Assemblée nationale
qui fut son plus mauvais génie. Son rôle pro-
vocateur et dissolvant, elle le joua d'abord
sous le masque du républicanisme. « Honneur
au gouvernement provisoire I écrivait -elle
dans son premier numéro. Ce cri est poussé
par Pans tout entier, qui a vu les difficultés
de sa position, et la France le répétera long-
temps en se groupant autour du gouverne-
ment provisoire. ■
On se demandera peut-être comment, par
ce grossier subterfuge, surtout en avouant
pour rédacteur en chef un légitimiste aussi
prononcé que l'était M. A. de La Valette,
elle put tromper un seul instant le public sur
tùques. La réponse e
cile. D'abord, elle avait fait son trou, comme
on dit vulgairement, le 15 mars, lorsque le
nom de son rédacteur en chef apparut au-
uite, on reconnaîtra quo
son programma pol tique, sévèrement conçu
selon les aspirations du moment, était bien
fait pour donner le change. Ajoutons qu'en
1848 la légitimité n'était pour tout le momlo
qu'une expression historique, qu'où no la
"' pa , et, de pins, qu'on estima I
quelques douzaines de partisans qui lui étaient
demeurés fidèles. La flétrissure dont quel-
ques - uns , dits le:
î-vjuaro, turent marqués, en 1846, pal
méprisés eu gouvernement de i
Philippe, donnait au parti une pop;.
platonique, il est vrai, mais effective.
On croyait sur parole les légitimistes qui se
prétendaient ralliés a la Révolution, car on
tenait pour également avérées et leur în
sance de restaurer les Bourbons et leur haine
doublée de mépris contre les orléanistes.
Co qui commença a faire voir clair d u
jeu do YAssemblée nationale, c'est la réunion
qu'elle fonda • pour l'examen public de tou-
Bmblée
>le. » La première réunion se tint le
vendredi 10 mars, à une heure.
rue Ncuve-S... , n° 10. Cette réu-
nion, que l'on annonçait devoir être publi-
que, l'était m | onne ne put y pé-
nétrer sans s êtro muni a
ente d'admission, que seule la rédaction du
■ pour délivre] ,
inalite fut Strictement ma in te nue pour les
BS qui suivirent. Ladite reunion,
iation nationale, fut, le
: DUT la
liberté des élections! ! i usqu'à qua-
tre cents membres. ;
teroos MM. Liadières . Mauguin, duc d I
Cha| elle,
i Dmte d Authi Ion, de Noé,
do Vatunesnil , Saint-Marc Girardin, Bpu-
- Chastelux,
i sac, Lepage, les généranx Chnngar-
nior, Dubour^r et Fabvier, Lachnux, duc do
La Force, Anisson-Dupéron , de La Roche-
Lu Valette, Viennet, etc., etc.
Ces noms nous dispensent d'ajouter que les
.
i que le républicanisme du club était
Minent faux t ttre en sus-
picion la feuille qui l'avait l'onde, qui l'in-
spirait et dont, tout a la fois, elle était în-
ton des articles de l'A*-
m
242
ASSE
semblée nationale, à partir du mois d'avril,
l'avait suffisamment trahie. Ainsi, le 15, elle
se flattait d'avoir ■ dénoncé les hommes cou-
pables qui, pour servir leur ambition person-
nelle et pour satisfaire leur haine longtemps
amassée contre la société, » briguaient le
pouvoir. Parlait -on de décréter l'abolition
des titres de noblesse, • on en voulait à l'his-
toire. » Entre temps, elle disait aux masses:
« Eh bienl braves ouvriers, peuple confiant
qu'on égare, voyez-vous, enfin, comme on
abuse de vos sentiments, de votre temps, de
votre sang? Encore une fois, les ambitieux
se servent de vous. Les honnêtes gens seuls
vous serviront. » Visant les ateliers natio-
naux, elle lançait cette perfide insinuation :
« Depuis soixante jours, 75,000 ouvriers sont
payés par le Luxembourg. Pour ce salaire,
veut-on leur imposer une liste préparée par
Louis Blanc? La garde nationale saura répon-
dre : «Nonl» Parfois, elle affectait des airs
de découragement, et alors : • C'est avec un
sentiment de tristesse et de douleur profondes,
disait-elle, que l'on assiste en témoin à ces
luttes de portefeuille, à cette course au pou-
voir, à cette curée de places, à ces attaques
désastreuses contre les institutions conser-
vatrices, contre la fortune publique, contre
les droits du travail et de la propriété. C'est
toujours l'exploitation de la France au profit
d un petit nombre de privilégiés, et, cette
fois, exploitation stérile, sans garantie, sans
urdre, sans avenir. » D'autres fois, elle était
tout à l'espérance : « La victoire de l'ordre
sur le désordre, disait-elle, de la propriété
sur le pillage, de la société sur l'émeute, de
la République sur le communisme, devient de
piu^> en plus assurée. •
Ce n'était pas assez de ces déclamations
vagues. Aussi, pour mieux corser son rôle,
dans une série d'articles intitulés les Dynas-
ties nouvelles, elle commença, le 21 avril,
une campagne des plus violentes contre les
hommes du 24 février. Il y eut la dynastie
du National, la dynastie de la Réforme, la
dynastie de la Commune de Paris, la dynastie
de Louis Blanc, etc., et, enfin, les dynasties
des Communistes-socialistes et des « Fai-
néants. ■ Ces attaques lui valurent quelque-
fois l'envahissement de ses bureaux, notam-
ment le 25 avril. Il faut dire que, la veille,
l'Assemblée nationale avait publié contre
Blanqui le fameux article de révélations
compromettantes dont M. Taschereau s'était
fait l'éditeur dans la Bévue rétrospective. On
pense que les journaux attaqués ne la ména-
geaient pas. A tout elle répondait avec une
fierté superbe : ■ Ce journal a trop de philo-
sophie pour être ambitieux, trop de patrio-
tisme pour songer à la crainte. Autour de
nous, plus de vingt rédacteurs formulent la
même profession de foi. ■ Que si on lui de-
mandait quels étaient ces rédacteurs, ou
bien, si on désignait, par exemple, Capo de
Feuillide et M. Granier de Cassagnac, ce
dernier si mal noté dans la presse d'alors :
« Nous admirons, répondait-elle, la valeur
de cet écrivain, mais nous devons déclarer
qu'il n'a jamais écrit uue seule ligne dans
notre feuille. Nous devons ajouter que , jus-
qu'à présent, toutes les personnes qui <>nt
voulu percer le mystère de notre rédaction
se sont égarées. Le véritable rédacteur en
chef de l'Assemblée nationale est l'opinion
publique; nous en sommes les échos fidèles. ■
Prise à partie à ce propos par le Charivari,
qui, dans un article. Un journal sans rédac-
teurs, lui décocha ce trait : t Quelle est donc
la bannière de l'Assemblée nationale? ou n'a
pu encore eu saisir parfaitement la nuance.
Les uns ont cru y lire «réaction,» les autres
«régence,» ceux-ci « branche aînée,» ceux-là
• branchecadette,» M. A. de La Valette répon-
dit : • Si l'opinion ne rédige pas de fait notre
journal, c'est elle au moins que nous consul-
tons le plus souvent. »
Apres la journée du 15 mai, l'Assemblée
nationale ne voit que conspirations partout,
et comme quelques-uns des chefs de ce mou-
vement étaient parvenus à se soustraire aux
recherches, elle accuse nettement de trahi-
son le pouvoir exécutif. ■ Les conspirateurs
inient, crie-t-elle; ils préparent la ba-
taille, ou plutôt une surprise ; les chefs que
échapper, que l'on a nus en li-
■ ■■'un .-m, leurs .soldats. » Ce d
fait appel & la garde nationale et raconte
que La i éaction est dans le National, - oui b
■ hommes, i les |uels ■ ont li ompé
toute i i i ■■ olution de fé-
vrier, » ce qui fait qu'elle ■ ira rejoindre la
Le juillet dans les fastes des gran-
I umaines. ■ l tans son nu-
méro au 4 juii elle publie un article intitulé
■le partis/ et dont voici un extrait :
« il H*- doil y b ■-■■H en France que tleu
i chie,
■ i iété ébi ■' niée
m du partage de la proprU
Pour nous, la lutte n'est | i . finie.., Que les
ôcriv i tte ad-
pavillon de régence, rou
drapeau ne peut étro arboré dans les rangs
de la garde nationale... Il faut réservi
énergie pour démêler les intrigu
ses, l< cupides, pour dém
l'incapacité ou io mauvais voulc
ni' , qui "ut prl i de d leu iules ou
co ipabies les destinées de la Krance, et qui
no lai sront pour iou venir qu'un
ie publiquo anéantie, les
ASSE
administrations bouleversées, les institutions
violées, des ruines et des débris. •
C'est en tenant un semblable langage que
Y Assemblée nationale s'intitulait • journal
des honnêtes gens, ■ qualification qui, de-
puis, a fait fortune. Avec infiniment plus de
vérité, le National dit qu'elle méritait le nom
de Moniteur de ta réaction. Rappelons ce
fait : à la veille des sanglantesjournées de
juin, la jeunesse des Ecoles brûlait chaque
soir, place Sorbonne, au pied de l'arbre de la
Liberté, un exemplaire du t journal réaction-
naire l'Assemblée nationale, » C'était une bien
innocente vengeance pour tout le mal qu'elle
avait fait et qu'elle devait faire encore.
Le 25 juin, un arrêté en vertu de l'état de
siège, signé Cavaignac, ordonna de saisir
toutes les feuilles publiques qui, • par leur
publication hostile, prolongent la lutte qui
ensanglante la capitale et compromet le salut
de la République. » Inutile de dire que la
feuille de M. A. de La Valette tomba sous le
coup de cet arrêté. L'autorisation de repa-
raître ne lui fut accordée que le 6 août sui-
vant. Elle se montra reconnaissante vis-à-vis
du pouvoir en se déclarant à tout propos
persécutée et en continuant à le combattre
par les moyens les moins avouables. Ainsi,
elle note les jours de l'état de siège. Le 11 oc-
tobre, elle écrit: t 1108 jour de l'état de
siège. On demande la levée au nom des mi-
sères du commerce , de l'industrie et de la
ville de Paris humiliée... Plus de garnison
dite armée d'occupation. • Sur le même su-
jet, le 15 octobre, elle s'exprimait ainsi :
« Depuis longtemps déjà on s'était aperçu
que 1 état de siège n'avait pour unique résul-
tat que de rassurer les poltrons, de rendre
les sabres politiques plus importants, d'éloi-
gner les touristes, etc. » Enfin, lorsque l'é-
tat de siège fut levé, le jeudi 19 octobre,
elle dit : « Il a rendu le dernier soupir. Il
avait traîné quatre mois d'une existence hon-
teuse ; il s'est évauoui hier, après une misé-
rable agonie. ■ Pour se laisser traiter de la
sorte, on juge que l'état de siège de 1848 de-
vait être assez accommodant.
Enfin, nous sommes au 4 novembre.
En dépit de tous ses ennemis, la Républi-
que a une constitution. Elle vient de naître;
101 coups de canon l'annoncent à la France.
Ce que l'Assemblée nationale trouve de plus
coquet à dire, le voici: ■ C'est, croyons-
nous, la onzième en moins de soixante ans. ■
Restait une dernière formalité à remplir
pour jouir des bienfaits d'un gouvernement
régulier et définitif : l'élection d'un prési-
dent. Tout le monde s'en occupe. La presse
surtout est en émoi et, suivant ses opinions,
désigne ses candidats, prête à combattre
pour chacun d'eux. Seule, l'Assemblée natio-
nale s'abstient de faire un choix, ■ parce
qu'elle appartient à son parti » avant tout.
Lequel? Le t parti modéré. » La vérité est
qu'elle redoute l'établissement de la Répu-
blique si le scrutin est favorable soit à Cavai-
gnac, soit à Lamartine, soit à Ledru-Rollin.
Reste le prince Louis-Napoléon. La feuille
■ des honnêtes gens ■ flaire bien qu'il peut
être un danger pour la République, mais
elle ■ ne votera pas pour lui, parce que
le lendemain il lui faudrait combattre son
élu. » Impossible de se démasquer plus sot-
tement. Arrive le 4 décembre. Le maréchal
Bugeaud écrit une lettre pour dire qu'il fal-
lait se rallier à la candidature du neveu de
l'empereur. En même temps on apprend que
cinq généraux, faisant partie de l'Assemblée
constituante, MM. Rullieres, Changarnier,
Lebreton , Oudinot et Baraguay d'Hilliers,
président de la reunion de la rue de Poitiers,
se rangent à l'opinion du du-: d'Isly. Immé-
diatement, l'Assemblée nationale de se ravi-
ser. «Nous avions bien raison de dire, écrit-
elle, que, depuis un mois, la candidature du
prince marchait à pas de géant, et qu'elle
réunirait bientôt la grande majorité du parti
modéré. ■
C'était une façon de se rallier à son tour.
N'était-elle pas du parti modéré? Donc , elle
conclut naturellement en disant « qu'en pré-
sence de cet accord de tous les hommes im-
portants du pays , l'hésitation n'était plus
permise. »
Le 8 décembre, l'Assemblée nationale mon-
trait • la Providence » conduisant le prince
• par la main. * Et, se posant ensuite cette
question : ■ Quelle sera sa mission? • elle se
répondait : • Personne ne peut le dire, mais
personne aussi ne peut récuser la nécessité
de son concours. ■ Dans le même numéro
elle conspuait le général Cavaignac, « le fils
du régicide, » et lui signifiait ainsi son congé :
■ Votre arrêt est prononcé par la nation;
dans deux jours il sera jeté dans l'urne. »
Bref, Louis-Napoleon est élu et accueilli
avec la ■ bienveillante sympathie du parti
modéré. »
Une fois de plus, l'Assemblée nationale tra-
hit ses secrets desseins. Elle ne doutait, pas
que Bonaparte tenterait quelque aventure;
tvait que les principaux « hommes mi-
p irtanta » qui avaient poussé .i son élection
peu lient comme elle et que leur but était,
en attendant qu'il se perdit, de préparer une
restauration. Mais, pour la réussite de ce
plan, une vssemblee législative réactionnaire
ad ispen sable. La feuille de M. A. de
Lavalette n'eut donc de cesse que lorsque la
proposition Râteau vint combler le plus pres-
sant de se» vœux. Elle ne se tint plus de joie
Luantl la Législative fut nommée et qu'elle
ASSE
put supputer sûrement la force de chaque
parti, savoir: «346 modérés, 182 monta-
gnards, 80 tiers parti. * A dater de ce jour,
l'Assemblée nationale devient l'organe le plus
écouté et le plus influent de la majorité mo-
narchique de la Chambre, dont la majeure
partie composait la réunion de la rue de Poi-
tiers. Elle n'hésita plus alors à arborer sa co-
carde. Le 15 octobre 1849, elle repousse
une proposition tendant à ouvrir le terri-
toire de la République aux deux branches
des Bourbons; elle y voyait un piège pour
impliquer ses princes ■ dans quelque intrigue
de carrefour. ■ D'ailleurs, ajoutait-elle, en
acceptant, • on comprimerait de légitimes
espérances que le suffrage universel peut
réaliser. ■
Durant les années 1850 et 1851, l'Assemblée
nationale ne cessa pas de batailler contre les
journaux de l'Elysée, le Dix Décembre, le
Napoléon, le Constitutionnel et la Patrie. Dé-
nonçant continuellement leurs incitations à
un coup d'Etat, elle disait aux uns et aux
autres : ■ Mais comment vous séparer du
parti conservateur que vous dénigrez sous
le nom de légitimistes et d'orléanistes? Vous
le dédaignez beaucoup; mais prenez garde
que ceux que vous traitez en vieillards poli-
tiques vous disent que ce que vous prenez
pour la France rajeunie n'est que le parti des
vieilles culottes de peau. ■
Ces zizanies disloquaient souvent la majo-
rité ; ce n'était jamais cependant au profit de
la République, car elle faisait toujours les
frais des raccommodements entre la réunion
de la rue de Poitiers et celle des Pyramides,
composée des députés ralliés à l'Elysée. La
loi Falloux sur l'enseignement, la loi sur la
presse, la loi du 31 mai, après les élections
partielles de la Seine du 18 mars et du 28 avril
1850, furent l'appoint d'autant de replâtrages
d'union entre la majorité et la présidence. Il
est bon de dire que, même au plus fort de ses
luttes contre l'Elysée, sa ■ camarilla » et ses
journaux, l'Assemblée nationale ne cessait de
poursuivre les « rouges, ■ les • montagnards «
de ses invectives et de ses calomnies. Ne
doutant pas que l'Assemblée législative, puis-
samment secondée par le général Changar-
nier, commandant en chef de l'armée de Pa-
ris, aurait raison de Bonaparte au moment
voulu, elle pensait, en soutenant sa double
lutte, arriver d'un seul coup à faire place
nette du président et des républicains pour
restaurer sûrement et de plain-pied la mo-
narchie. Contre les républicains, l'affaire du
13 juin l'avait rendue confiante à l'excès. La
mort de Louis-Philippe hâta le dénoûment
de cet état de choses déplorable en facilitant
le rapprochement des deux branches de Bour-
bon et d'Orléans. La fusion en fut la con-
séquence immédiate. L'Assemblée nationale
l'annonça, dès le 21 septembre 1850, comme
la t condamnation et la fin de cette ère dé-
sastreuse d'anarchie qui paralyse notre pros-
périté, qui abaisse la France au milieu des
peuples.» D'après son dire, elle était ■ l'es-
poir des provinces, la promesse de la stabi-
lité, le juge de la prospérité publique, » enfin,
eu trois mots, le c salut du pays.»
La nouvelle loi sur la presse exigeant la
signature des articles, force fut à Y Assemblée
nationale d'exhiber ses rédacteurs. Alors ap-
parurent les noms de MM. Capefigue, A. Jeu-
nesse, Alexis de Saint-Albin, Latour-Dumou-
lin fils, Francis Laconibe, Genty de Bussy,
Achille Morisseau, Lavollée. La même loi,
que la feuille « des honnêtes gens • trouvait
trop douce lorsqu'on la discutait, valut à
cette dernière une première saisie au com-
mencement d'octobre 1850, ce qui ne l'em-
pêcha pas d'écrire : « Que deviendra la
presse sous le consulat décenual ? qu'eu
restera-t-il sous l'Empire? »
L'année 1851 commença par la révocation
du général Changarnier (lo janvier). L'As-
semblée nationale en gémit et, dans sa dou-
leur, déclara que, cette fois, la lutte était
décidément engagée. Pour y faite face, elle
ne trouva rien de mieux que d'approuver le
rapport Piscatory, tendant au rejet du projet
de dotation de 3 millions de francs. * Cette
année, disait-elle, la situation est plus ir ni-
chée ; l'attitude du pouvoir exécutif, ses ten-
tatives de cesarisme, ses appels aux préto-
riens ont rendu toute transaction impossible
et nous ont donné le « conflit de la dotation. »
Aléa jacta est! Le parlement, poussé à bout,
ne peut revenir sur ses pas. »
Cependant l'Assemblée nationale traitait
pour devenir l'organe officiel de la fusion.
Le 17 avril 1851, en ell'et, elle annonça
« qu'un changement venait de s'accomplir
dans la propriété du journal : des hommes
considérât îles ont désiré que cotte feuille
secondât leurs vues et leurs efforts pour l'u-
nion définitive du grand parti de l ordre. •
Ces hommes considérables étaient : MM. Gui-
zot, Mole, Berryer, Duchàtel, de Pastoret,
de Salvandy, de Falloux, duc d'Usés, de Tal-
Leyrand, de La Rochefoucauld, de Valmy,
de Noailles, de Moiitebello et de Montalivet,
chefs du comité fusionniste. Aussitôt, la re-
daction de l'Assemblée nationale s'enrichit de
MM. llabou, Henri de Saint André, Am. Pel-
lier, Bailleux de Marizy, Sauteyron, Benja-
min Laroche et Mallac.
Lorsque le Moniteur annonça la formation
du cabinot Saint-Arnaud-Fortoul-Maupas,
la feuille fusionniste dit : • Quand l'Assem-
blée saura pourquoi l'ancien ministère s'est
relire, pourquoi celui-'-*! est forme, elle
ASSE
aura assez d'intelligence pour ne pas se
laisser prendre aux belles promesses, aux
paroles d'ordre et de conservation dont se-
ront sans doute entrecoupés tous les para-
graphes du message.» Elle eut effectivement
la joie, le 4 novembre, de constater que
« Louis-Napoléon avait rompu avec la ma-
jorité ; » mais cette satisfaction ne pouvait
retarder d'une minute l'heure du châtiment
qu'elle et son triste parti avaient si bien mé-
rité. Le 1er décembre 1851 avait lieu dans le
département de la Seine une élection. Elle
devait se faire sous l'empire de la loi du
31 mai. Le candidat « de l'ordre, • c'est-
à-dire de l'Assemblée nationale, passa d'em-
blée. Mais le lendemain était le mardi 2 dé-
cembre 1851. Le 3, la feuille fusionniste, si
impitoyable contre les hommes de février,
annonçait, il est vrai, que sa rédaction « tout
entière» se retirait; mais, sans souffler mot,
cette feuille dut enregistrer heure par heure
et jour par jour les hauts faits de l'homme
que, suivant ses expressions, « la Providence
conduisait par la main. » Quelle expiation l A
partir de ce moment, l'Assemblée nationale
n'est plus rien. Elle végète, à peine soutenue
par 4,000 abonnés. Humble, petite, aplatie,
elle ne dit que ce qu'on veutqu'elle dise. Peu
à peu, cependant, mais à la longue, bien à la
longue , elle essaye de balbutier quelques
mots d'indépendance ; elle risque quelques
allusions bien timides; l'Empire n'y prend
garde et la laisse allerjusqu'au 8 juillet 1857,
où, pour s'être un peu plus émancipée que
d'habitude, il la suspend pour deux mois, jus-
qu'au 8 septembre. Vite, elle lance des pros-
pectus pour annoncer sa réapparition à cette
date. Le jour arrive et... elle ne paraît pas;
c'est le Spectateur qui a pris sa place. Ce qui
s'était passe est bien simple : le 8 septembre,
un des rédacteurs, M. Letellier, avait été
appelé au ministère de l'intérieur, et là, le
chef de division lui avait déclaré que, ■ par
ordre du gouvernement, il était interdit au
gérant de Y Assemblée nationale de faire re-
paraître le journal avec son titre, qui était
regardé comme inconstitutionnel. ■ C'est le
ministre de l'intérieur Billault qui, après de
longues réflexions, avait trouvé cette bonne
plaisanterie. Toujours est-il que Y Assemblée
nationale en mourut. Le Spectateur ne lui
survécut que de quelques mois; l'attentat du
14 janvier 185S le fit supprimer.
Assemblée nationale (i/), journal politique,
fondé à Paris le 26 janvier 1873, sous la haute
inspiration de MM. Buffet et de Broglie, pour
servir d'organe à la coalition monarchique de
l'Assemblée de Versailles. Le rédacteur en
chef de ce journal était M. de La Fosse, col-
laborateur du Soleil et du Journal de Paris,
ces deux frères jumeaux maigrement entre-
tenus par les princes d'Orléans. Dans son
programme , l'Assemblée nationale de 1873
déclarait que, • forte de l'appui d'un groupe
de députés de la majorité conservatrice, elle
venait apporter son concours loyal et désin-
téressé à la défense de toutes les bases fon-
damentales de l'ordre social. ■ Le désintéres-
sement des patrons de cette feuille réaction-
naire consista à s'emparer des portefeuilles,
et leur loyauté à renverser M. Thiers. Dès le
premier jour, l'Assemblée nationale fit au
gouvernement établi une guerre acharnée,
et sa polémique devint bientôt de si mauvaise
foi, qu'il fallut supprimer le journal au com-
mencement du mois de mars ; il en était alors
à son 49e numéro. Le 24 mai fut perpétré.
L'Assemblée nationale reparut, mais pour
quelques semaines seulement; l'ambition de
ses bailleurs de fonds était assouvie; ils fer-
mèrent leur caisse.
* ASSEN, ville des Pays-Bas, ch.-l. de la
province de Drenthe; 3,100 hab. Nous em-
pruntons à Alph. Esqmros la description
suivante : ■ Assen est une ville ouverte, bien
neuve, bien tranquille, bien éclairée, où siè-
gent les états provinciaux de la Drenthe, ou
demeure un monde officiel d'employés et de
magistrats, où de jolies maisons, posées çà
et là comme pour leur plaisir particulier,
semblent peu soucieuses de former des rues;
où des quinconces d'arbres, des nappes de
sable, des tapis de gazon, des espèces de
squares anglais relient, par un trait d'union
de verdure, le palais de justice, l'hôtel de
ville, le temple des réformes. Tout près de
la s'élèvent de charmantes habitations rura-
les, et à côcé de ces maisons de campagne
s'étendent des jardins ou des prairies qui, il
y a un quart de siècle, étaient des tourbiè-
res. Un grand nombre de ces tourbières
sont encore eu exploitation ; elles communi-
quent par des canaux particuliers avec un
canal central qui joint la ville d'Assen avec
celle de Meppel, et sur lequel se gonflent les
voiles do lourds bateaux, qui transportent la
tourbe. Situées au milieu de véritables step-
pes où croissent la bruyère et d'autres plan-
tes sauvages, les Tourbières- Hautes (nom
qu'elles doivent à leur position plus élevée
et k leur nature relativement sèche) consti-
tuent la principale, et on pourrait même
dire la seule richesse de cette province, que
la culture n'a point encore vivifiée. » Aux
environs, tombeaux celtiques ou germains.
ASSÉNEMENT s. m. (a-se-ne-inau — de
asséner, qui a signifie assigner). Ane. coût.
Acte par lequel un père avantageait ses en-
tants puînés, en leur assignant certains biens.
ASSKIUÀTES, ancien peuple d'Italie, origl-
ASSÉ
naire de llllyrie et qui hab.tait les Alpes,
d'après Pline.
" ASSERMENTÉ, ÉE adj. — Encycl. Prê-
tres et évêques assermentés. V. constitution
civile du CLERGÉ, au tome IV, page 1046.
ASSERTIVEMENT adv. (a-sèr-ti-ve-man
— rad. assertif). D'une manière assertive,
affirmative.
ASSËSIÀ, surnom de Minerve, qui avait un
temple célèbre dans la ville d'Assésos, en
lonie, près de Milet.
* ASSESSEUR s. m. — Mytb. lat. Divinité
subalterne de la suite d'un dieu supérieur.
On dit aussi adjoint et conjoint. Les Grecs
disaient parédre.
— Encycl. Jurispr. Chez les Romains, on
donnait le nom d'assesseurs k des juriscon-
sultes qui avaient particulièrement pour mis-
sion d éclairer les magistrats dans les déci-
soins qu'ils avaient à rendre.
En France, sous l'ancien régime, on dési-
gnait sous ce nom soit un juge qui suppléait
le chef de la juridiction ou qui venait après
lui, soit des officiers de justice adjoints qui
aidaient les juges de leurs lumières. Kn 15S6,
un édit institua des lieutenants particuliers,
qui prirent 1* nom d'assesseurs criminels et
qui avaient les prérogatives du lieutenant
criminel. Auprès des juges d'épée se trou-
vaient des assesseurs, qui leur servaient de
conseils dans la marecbaussée, les bailliages
et les sénéchaussées, et jouissaient des mê-
mes privilèges. Les échevins des villes se
faisaient également assister d'assesseurs pour
exercer leur juridiction, analogue k celle de
nos tribunaux de commerce.
En créant des juges de paix , la loi du
24 août 1790 adjoignit à chacun d'eux deux
prud'hommes assesseurs, qui furent suppri-
més par la loi du 29 ventôse an IX. Un dé-
cret du 18 octobre 1810 donna le nom d'as-
sesseurs aux juges des cours prévôtales des
douanes, supprimées depuis. Des assesseurs
ou juges furent institues pour assister les
présidents des cours d'assises dans les An-
tilles françaises, en venu des ordonnances
des 24 septembre et 12 octobre 1828. Les cours
d'assises comprenaient, outre trois conseillers
de la cour d'appel dont un président, quatre
assesseurs, remplissant des fonctions ayant
une assez grande analogie avec celles des
jurés. Les assesseurs, au nombre de soixante,
étaient tirés au sort sur une liste dressée tous
les trois ans par le gouverneur et comprenant
les notables de la colonie, riches proprié-
taires, professeurs, médecins, avoués, etc.,
âgés de trente ans révolus. Leurs fonctions
étaient gratuites. Ils prononçaient, concur-
remment avec les autres membres de la cour
d'assises, sur la position des questions et sur
l'application de la peine.
Une ordonnance du 10 août 1834 institua
près les tribunaux français de notre colonie
algérienne des assesseurs musulmans, qui
participaient, avec voix consultative, tant en
première instance qu'en appel, au jugement
des affaires dans lesquelles un musulman se
présentait comme partie. Une ordonnance du
26 septembre 1842 diminua leur nombre et
restreignit leur compétence au jugement n'es
affaires civiles et commerciales. En organi-
sant la justice musulmane, le décret du 31 dé-
cembre 1859 décida que les tribunaux fran-
çais jugeraient en appel les sentences portées
par les magistrats indigènes; en même temps,
elle adjoignit à ces tribunaux d'appel deux
assesseurs musulmans ayant voix consulta-
tive. Le décret du 5 décembre 1861 supprima
les assesseurs musulmans adjoints aux juges
de paix et aux tribunaux de commerce ; en
temps, il décida qu'il n'y aurait plus
UT indigène près les tribu-
naux de première instance français et pies
la cour d appel d'Alger. Les assesseurs reçoi-
vent un traitement fixe.
La loi de 1868 sur les réunions j.ubliques
exige que le bureau soit composé d un prési-
dent et de deux assesseurs. On donne enfin le
nom d'assesseurs aux personnes qui aident te
lent d'une assemblée électorale à re-
cueillir et a compter les votes d'un scrutin.
ASSi'/ \i (Jul i. littérateui et joorn
né a Paris en 1832, mort dans ceite ville en
1876. Il s'adonna d»- bonne heure a ta culture
des lettres. Travailleur infatigable, il
.
toute particulière des écrivains philo
ques du xviuc siècle et devint un biblio-
phile très-érudit. Attaché d'abord à la ré-
ii du Réalisme, revue mensuelle qui
fiarut en L856eti857.il collabora en i
a ft'vue nationale, a la Revue de Pat
Revue politique et littéraire, à la Bibliothè-
xtionalt de Genève, au Bulletin du bi-
bliophile, à l'Intermédiaire des chercheurs ?t
des curieux, a la Revue d'anthropologie, dont
il était le au Journal
U avait tîeS 0]
biques trè: -avancées et t
blés at ries, il a publié :
Magnétisme et crédulité, solution naturelle
des tables tournantes (1853, in-8°); Affaire
Atortara. Le droit du père (1858, in-8u).
Comme bibliographe, on lui doit de bonnes
éditions, avi I ucina sine concubitu
ou la Génération solitaire d'Abraham John-
son, de l' Homme -machine de LaMeiuie, des
Œuvres complètes de Diderot, des Œuvres
facétieuses de Nuèl du Fail, des Contempo-
raines de Restif de La Bretonne; des Singu-
ASSI
tarifés physiologiques , etc. Assézat était
membre de la Société d'anthropologie et de
la Société de géographie.
ASSI (Adolphe-Alphonse), mécanicien, mem-
bre de la Commune de Paris, ne à Roubaix
en 1841 , d'une famille originaire d i
Après avoir reçu une instruction élémen-
taire, il apprit l'état de mécanicien et s'en-
gagea à dix-sept ans. En 1860, n'étant plus
soldat, il alla, dit-on, servir en Italie sous les
ordres de Garîbaldi. De retour eu France,
Assi reprit son métier et fut attaché comme
mécanicien ajusteur à l'usine du Creuzot. Il
commença à faire parler de lui lors des deux
grandes grèves qui eurent Heu dans ce vaste
établissement, et dont la point de départ fut
le dissentiment qui éclata entre M. Schnei-
der et les ouvriers, au sujet de la gestion de
leur société de secours mutuels. Assi, doué
d'une remarquable facilité d'élocution , ne
tarda pas k acquérir une grande influence,
sur ses camarades, qui le nommèrent gérant
de la caisse et leur mandataire auprès du di-
recteur. Au mois de janvier 1870, M. Schnei-
der ayant renvoyé de l'usine Assi, Janm et
quelques autres employés, cette expulsion
devint le signal de la cessation des travaux.
La grève, interrompue au bout de quelques
semaines, recommença dans les derniers jours
de mars. Le 30 avril, Assi venait de présider
au Creuzot une réunion publique, dans la-
quelle il avait été acclamé avec frénésie,
lorsque, le lendemain, il fut arrêté et dirigé
sur Autun. Une foule d'ouvriers s'étant por-
tes ii la gare pour lui dire adieu, les lanciers
les chargèrent, et blessèrent des hommes, des
femmes et des enfants. Assi se vit impliqué
dans le procès de l'Internationale, dont on
l'accusait d'être un des agents les plus actifs.
Mais Assi, qui ne faisait point encore partie
de cette société fameuse, fut acquitté i ce fut
seulement au mois de juin 1870 qu'il s'y fit
affilier. Il habita alors Paris et se mit à con-
fectionner des objets d'équipement militaire.
Après la révolution du 4 septembre 1S70, il
entra comme officier dans un corps franc, les
guérillas de l'Ile-de-France, puis il passa
avec le grade de lieutenant dans le 192e ba-
taillon de la garde nationale, prononça des
discours dans les réunions populaires, mais
ne prit aucune part active aux journées du
31 octobre et du 22 janvier. Aux élections du
8 février 1S71 pour l'Assemblée nationale, Assi
posa sa candidature et obtint 58,776 voix. Peu
après, il coopéra k la formation du comité
central de la garde nationale, dont il devint
un des membres. Lors de l'insurrection du
18 mars, Assi, alors commandant du 67« ba-
taillon, se rendit à l'Hôtel de ville, signa
les proclamations du comité central et fut
nommé par ses collègues colonel et gouver-
neur de l'Hôtel Je ville. A ce dernier titre, il
ordonna de construire des barricades, orga-
nisa la défense en cas d'attaque des troupes
et interdit de faire sortir de Paris des vivres
et des munitions. Le 24 mars, il fut de ceux
qui se prononcèrent énergiquement, au co-
central, pour qu'où repoussât la trans-
action proposée par les maires en vue des
élections municipales. Elu, le 26 mars, mem-
bre de la Commune dans le XIe arrondisse-
ment, par 18,000 voix, Assi fut remplace par
Pindy comme gouverneur de l'Hôtel de ville
et arrêté, le l" avril, par ordre de la Com-
mune, puur s'être prononcé, contre lavis de
Raoul Rigault, en faveur de la liberté de la
presse, et pour avoir combattu l'idée d'en-
voyer les gardes nationaux contre Versailles.
Enfermé à la prison de la Roquette, il fut
relâché le 13, chargé, le 17, avec J.-B. Clé-
ment, de s'occuper de la fabrication des mu-
nitions, de chercher les matières premières,
le soufre, le charbon, etc., et devint en outre,
le 18, délégué a La mairie du XIe arrondisse-
ment. Dans les débats de la Commune, il ne
joua qu'un rôle tres-effacé, s'abstenant fré-
quemment d'assister aux se tient
lors du vote sur le comité de salut public. Il
se prononça, toutefois, pour la démolition de
la colonie- Vendôme et pour l'exécution du
décret sur les Le 21 mai 1871, au
moment de Tel I roupes de Versailles
à Paris, Assi fut arrêté sur le quai Billy et
transfère a Versailles, où il fut traduit de-
vant le 3° conseil de guerre avec d'autres
membres de la Commune. Pendant son inter-
tre et le cours des débats, Assi déclara
que, le 18 mars, en entrant en lutte contre
le gouvernement légal, il était en état de lé-
gitime défense, parce qu'on avait attaqué la
garde nationale et voulu lui enlever ses ar-
ondamné, le 2 septembre 1871, à la dé-
purtation dans une enceinte fortifiée, il fut
transféré au fort Boyard au mois de septem-
bre suivant, puis embarqué k Kochefori pour
la Nouvelle-Calédonie le 8 mai 1872.
ASS1ER (Alexandre), littérateur et archéo-
logue français, ne k Troyes en 1822. Il s'est
adonné k l'enseignement, est devenu chef
d'institution a Troyes, puis, en 1873, il a pris
à Courbevoie, près de Paris, In direction
d'une maison d éducation. On lui doit plu-
sieurs ouvrages ayant trait, pour la plupart,
à l'archéologie. Nous citerons de lui : les Ar-
chïves curieuses de la Champagne et de la Brie
(1853, in-8°); Comptes de la fabrique de l'é-
glise Sainte-Madeleine de Troyes(i&:>4, ui-S°),
Compte de l œuvre de l'Eglise de Troyes, avec
notes et éclaircissements (1855, in-8°); Nouvel
atlas du premier âge (1858, in-4°); Construc-
tion d'une Notre-Dame au xim siècle (1858,
ASSI
in-12); Ce qu'on apprenait aux foires de Troyes
et de la Champagne au xm* siècle (lûô$, in-3°);
Légendes, curiosités et traditions de ta Cham-
pagne et de la Brie (1860, in-8°); Nouveau
manuel du premier âge, rédigé par dem
et par réponses (1862, 4 vol. in-12); Notre-
Dame de Chartres (1866, in-S°); \' Abbaye de
Clairvaux en 1517-1709 (1866, in-12); le Châ-
timent (1871, in-18); les Grandes plaies de la
France (1871, in-12); la Champagne encore
inconnue (1875, in-8°), etc.
ASSIER (Adolphe d*), littérateur français,
né a La Bastide-de-Serou (Ariégel en 1828.
Il s'est particulièrement occupé de 1 étude des
langues et a fait tir s, notamment
dans l'Amérique du Sud. M. d'Assier, pendant
plusieurs années, a enseigné les mathémati-
ques spéciales, il fait partie de l'Académie
des sciences de Bordeaux. Nous citerons
de lui : Essai de grammaire générale d'a-
près la comparaison des principales langues
indo-européennes (1861, in-8°); Grammaire
abrégée de la langue française d'après la
naire générale des langues indo-euro-
péennes , pour faciliter l'étude des langues
classiques (1864, in-12); Histoire naturelle du
langage. Physiologie du langage phonétique
(1867, in-12); le Brésil contemporain. Hâtes,
mœurs, institutions, paysages (1867, in-8°);
Histoire naturelle du tangage. Le langage
graphique (1868, in-12); Essai de philosophie
positive au xix« siècle. Le ciel, la terre et
l'homme (1870, in-12); Souvenir des Pyrénées.
Auitts-les-Bains et ses environs (1872, in-18).
* ASSISTANCE s. f. — Encycl. Assistance
judiciaire. La loi française ne dit rien sur
le droit des étrangers à jouir des avantages
de l'assistance judiciaire quand ils sont trop
pauvres pour taire valoir leurs droits devant
les tribunaux. Mais, par des traités conclus
avec un certain nombre de gouvernements
étrangers, les nationaux de ces gouverne-
ments sont assimilés aux Français sous ce
rapport. Ces traites sont généralement con-
çus a peu près dans les termes suivants :
« Article 1er. Les Français en tel pays et
les habitants de ce pays en France jouiront
réciproquement du bénéfice de l'assistance
judiciaire, comme les nationaux eux-mêmes,
en se conformant à la loi du pays dans lequel
l'assistance sera réclamée.
■ Art. 2. Dans tous es cas, le certificat d'in-
digence doit être délivré à l'étranger qui
demande l'assistance par les autorites de sa
résidence habituelle.
■ Art. 3. Les étrangers admis au bénéfice de
l'assistance judiciaire seront dispensés de
plein droit de toute caution ou dépôt qui,
sous quelque dénomination que ce soit, peut
être exigé des étrangers plaidant contre les
nationaux par la législation du pays où l'ac-
tion est introduite. »
Les pays avec lesquels des traités de cette
nature ont été conclus sont: la Belgique,
l'Italie, le Wurtemberg, le grand-duche de
Luxembourg.
— Assistance publique. Aux termes de l'ar-
ticle 14 de la loi du 24 juillet 1867, les préfets
peuvent créer des bureaux da bienfaisance,
après avoir pris l'avis des conseils munici-
paux. D'après la loi du 21 mai 1873, chaque
commission administrative est composée de
cinq membres renouvelables, du maire et du
curé de la commune, du plus ancien curé
s'il y en a plusieurs. La présidence appar-
tient au maire, qui a voix prépondérante en
cas de partage. Les membres renouvelables
sont nommés pour cinq ans, et chaque année
la commission se renouvelle par cinquième.
Le nouveau membre est nommé par lt: préfet
sur une liste de trois candidats présentes par
la commission. Le ministre de l'intérieur a
seul le droit de dissoudi<- . commissions
on d'en révoquer les membres. Les fonctions
des administrateurs des bureaux de bienfai-
sance sont entièrement gratuites. Les méde-
cins du bureau de bienfaisance sont nommés
par les préfets, sur la présentation des ad-
ministrateurs.
La même loi du SI mars 1873 autorise les
hospices à affecter un tiers de leurs r -venus
au traitement des malades à domicile, et
comme ces établissements sont beaucoup
plus riches que les bureaux de bienfaisance,
il est permis d'espérer qu'on entrera de plus
en plus largement dans ia voie des secours
k domicile.
A l'article Parus, tome XII, page 251,
nous avons donné des détails sur les institu-
tions fondées dans cette grande capitale en
vue de l'assistance publique. Nous nous bor-
nerons ii rappeler ici quen 1873 les dépenses
se sont élevées à 24,774,000 francs.
Ln Allemagne, l'Etat devoir
assistance publique aux néces-
siteux, mais ceux-ci n'ont aucun dr< ut juri-
dique et les tribunaux sont incompétents;
l'assistance est une matière tout adminiatra-
W assistance est due par la commune;
celle-ci est trop peu importante,
elle se réunit à une ou plusieurs communes
■
.tts qui ressemblen be i icoup aux
i ; i rouie personne qui veut
il un domicile
ours, et la question de ce domicile est
tellement importante, qu'un tribunal spécial
a ele n .1er.
On connaît! L do la législation
anglaise relativement à {assistance en lisant
les articles que le Grand Dictionnaire a
A?S~0
243
donnés sur la taxe des pauvres. V. pauvres
des), au tome XII du Grand Diclion-
i»ge438,et sur le js, au
XV du Grand Dictionnaire, page 1375.
En Autriche, l'assistance est k la charge
des communes, et celles-ci peuvent s imposer
une taxe spéciale lorsque leurs revenus or-
dinaires sont insuffisants. Les fonds consa-
crés k secourir les , se compo-
sent d'une taxe sur les spectacles et ré-
jouissances publiques, d'amendes, d'un tiers
des successions qui reviennent a l'Etat, de
dons et de lej
Les autres pays ont aussi, sur l'assistance
publique, des lois fondées à peu près sur les
marnes principes que celles qui viennent
d'être exposées.
Association français* pour I avaix-emcal
«i*» science*. Après les fatals événements
de 1870-1871, la France, bu Qglante
et se croyant ruinée, cherchait avec effroi
autour d'elle un moyen de se relever. Mais
ce qui parut l'affecter le plus doulour
ment an milieu de tant de ruines, ce ne fut
pas la perte de ses milliards, ce ne fut pas
'" ■ le sang versé de ses enfants, ce fut la
honte de la défaite. Aussi une seule pensée
était au fond de toutes les âmes, un seul cri
sur toutes les lèvres : la revanche I Toutefois,
cet âpre désir de vengeance ne revêtait
pas dans tous les cœurs le même caractère.
Si les soldats, les jeunes gens concevaient
l'espoir lointain de reprendre par la force
les provinces que la force nous avait arra-
le commerce et l'industrie son g
plutôt ,i h i ;»s vainqueurs par le spec-
i'une vitalité, d'une prospérité inouïes,
et cette idée généreuse et féconde, déjà en
grande partie réalisée, va recevoir son écla-
tante consécration à l'Exposition de 1878, ou
la France montrera sans nul doute qu'il
lui reste k peine une cicatrice des affreuses
qu'on lui a faites. Les savants eux-
mémes, gens d'ordinaire peu suspects d'exal-
tation,se sentirent pris, eux aussi, de la fièvre
de la revanche; mais eux aussi la comprirent
k leur manière. Ils avaient vu, avec un peu
d'exagération peut-être, dans l'indifférence
scientifique de la Frauce la cause principale
de ses revers. Ils rougirent de s'apercevoir
que dans cette voie du progrès scientifique,
la première et la plus pure gloire du siècle,
notre pays est souvent devancé par l' Angle-
terre et par l'Allemagne. Ce qu'ils ont tenté
et fait pour nous tirer de cette infériorité,
bien plus honteuse que nos défaites sur les
champs de bataille, n'est pas moins admira-
ble que les efforts de notre industrie pour
relever notre fortune.
Des l'année 1871, immédiatement après nos
désastres, un groupe d'Alsaciens instruits et
zèles, présidé par M. Combes, forma le hardi
projet d'une vaste association scientifique
qui engloberait la France tout entière. La
mort de M. Combes n'entrava pas l'exécution
de ce magnifique projet; M. d'Eiehtal, l'un
des soutiens les plus actifs de l'association,
ni l'œuvre de M. Combes. La nomina-
tion de M. Claude Bernard comme président
donna une impulsion décisive k l'œuvre nou-
L 'association s'organisa d'une manière
définitive, et, après une année d'existence,
elle était k la tète d'un capital de plus de
100,000 francs et comptait dans ses rangs
que l'Institut, le Collège de France,
la Sorbonne, les Universités de Paris et des
départements possèdent d'illustrations.
Le but principal de l'association était de
tenir chaque année de grandes assises scien-
tifiques, dont le siège, dans la pensée décen-
tralisatrice des fondateurs, devait étri
■ ment porté dans chacune des grandes
villes de France. Ce projet, k peine connu,
excita dans les municipalités une g
émulation. On se disputa le congres, qui se
réunit successivement k Bordeaux ( 1 872), a
Lyon (1873), k Lille (1874), à Nantes (l *:;>),
ii Clermont-Ferrand (1876). Chacune de ces
réunions comporte : des discoui s, des discus-
sions en comité et des discussions publiques,
des excursions, des conférences, etc. Plu-
discours prononces dans ces occasions
solennelles ont eu un grand et salutaire re-
, il suffira de rappeler ceux que
- r ut M. Wurtl B Lille, sur l'histoire
des atomes, et M. Dumas a Clermout-Per-
iès de la science. Nous
signaler aussi les belles conférences
de M. Broca et de M. Cornu. Tous 1
vaux des sections, mathématiques, chimie,
physique, anthropologie, économie politique,
agronomie, etc., etc., sont résumes
dans des annuaires de i,£00 à 1,500 pages,
qui sont destinés k former une admirable bi-
bliothèque scientifique. Il n'est pas étonnant
que ces merveilleuses réunions attirent des
savants de l'univers entier, y compris l'Amé-
rique et l'extrême Orient. Le seul coi
de Nantes, l'un des plus brillants, a vu réu-
ni, plus de 600 savants accourus de toutes
les contrées du monde.
L'association a pris pour devise : « Par la
ie, pour la patrie. • L'union de l'amour
de la science à celui de la patrie est un si
noble but qu'on ne saurait trop encourager
ceux qui sont résolus a la réaliser.
Association inlcraiaiionnlr d«s travailleurs.
V. TRAVAILLEUR, au loino XV, page 442.
ASSOGHIK ou ASSUME histo-
rien arménien du x*> siècle. Il a laissé une
Histoire qui va de l'origine de sa nation k
21-1
ASSO
l'an 1000 après J.-C. Cet ouvrage se distin-
gue pur l'exactitude des dates.
ASSOIFFÉ, ÉE adj. (a-soi-fé — rad. soif).
Qui a M)if, qui a ou paraît avoir un grand
désir : On a vu des néophytes, assoiffés du
martyre, se dénoncer eux-mêmes et provoquer
la colère de leurs bourreaux, il Néol.
• ASSOLLANT (Jean-Baptiste-Alfred), jour-
naliste et romancier. — 11 posa sa candida-
ture à Paris dans la 56 circonscription, lors
des élections pour le Corps législatif; mais
comme il avait pour concurrents MM. Gar-
nier-Pagès et Raspail, il n'obtint qu'un très-
petit nombre de voix. Ayant renouvelé sa
tentative à l'époque des élections complé-
mentaires pour l'Assemblée nationale (2 juillet
1871), il ne fut pas plus heureux, bien que,
dans sa profession de foi, il eût déclaré qu'il
était de ceux qui veulent asseoir la Républi-
que sur une base inébranlable et qui rejettent
également toutes les dynasties. Au mois de
novembre 1873, dans une lettre rendue pu-
blique, il accusa M. Victorien Sardou d'avoir
pillé les deux premiers actes et la deuxième
du quatrième de YOncle Sam dans les
Scènes de la vie des Etats-Unis, publiées par
lui en 1858, et il lui proposa de faire vider
cette question de plagiat par un jury d'hon-
neur. M. Sardou y consentit, et le jury dé-
clara que l'accusation de M. Assollant était
mal fondée. Outre les ouvrages que nous
avons cités de cet écrivain alerte, spirituel
et quelque peu paradoxal, on lui doit en-
core : Pensées diverses, impressions intimes,
opinions et paradoxes de Cadet Bordiche
(1864, in-18); Mémoires de Gaston Pîtœbus
(18CG, in-is); Un quaker à Paris (1866,
in-18); Aventures merveilleuses, mais authen-
tiques, du capitaine Cor cor an ( 1867, in-18);
Y Aventurier. Le droit des femmes (1868,
in-18); la Confession de l'abbé Passereau
(1869, in-18); Un millionnaire (1870, in-18);
François Bùchamor, récits de la vieille France
(1874, in-4°), roman populaire d'un vif in-
térêt; le Puy de Montchal (IST4, in-8°); le
Seigneur de Lentarne (1874, in-18) ; Racket*
histoire joyeuse (1874, in-18) ; V Aventurier. Un
duel sous l'Empire (1875, in-18), etc.
Assommoir (i/), roman, par Emile Zola (1877,
1 vol.). Pourquoi ce titre? Parce que la plu-
part des personnages du roman vont s'enivrer
et dépenser leur argent dans un débit de li-
queurs tenu par le père Colombe, au coin de
la rue des Poissonniers et du boulevard de
Rochechouart. Il parait que, dans le langage
des ouvriers, de ceux qu'aime à peindre
Emile Zola, un débit de liqueurs s'appelle un
assommoir, c'est-à-dire, sans doute, un lieu
où l'on débite de l'eau-de-vie assez forte pour
assommer, pour griser subitement ceux qui
se l'ingurgitent. Il ne faut pas croire, d'ail-
leurs, que les principales scènes du roman
se passent dans cet assommoir du père Co-
lombe; non, les personnages y viennent de
temps en temps pour boire et pour causer,
voilà tout. Le vrai titre du roman serait :
Histoire de la blanchisseuse Gervaise, de son
premier amant Lantier et de son mari Cou-
peau. Cette histoire est fort simple et peut se
résumer en quelques lignes. Gervaise, dès sa
plus tendre jeunesse, a eu pour amant Lan-
tier, le chapelier, et elle a de lui deux en-
fants, Claude et Etienne. Lantier et Ger-
vaise viennent à Paris, avec un peu d'ar-
fent qui devait leur servir à monter une
outique de chapellerie ; mais Lantier est
paresseux et aime à s'amuser, l'argent est
dépensé sans qu'il ait même cherché sérieu-
sement à en faire un emploi utile. Ce-
Sendant il a fait une nouvelle connaissance
ans une guinguette où il est allé danser
plusieurs fois; il n'aime plus Gervaise et
il la quitte après lui avoir fait mettre au
mont-de-piété tout ce qu'elle avait de plus
propre en vêtements et eu linge. Alors Ger-
vaise se met à travailler courageusement de
son état de blanchisseuse, pour nourrir et
pour élever ses enfants. Un ouvrier zingueur
nommé Coupeau, qui occupe dans la mai-
son qu'habite Gervaise un petit cabinet de
10 francs par mois, est séduit par sa gen-
tillesse, lui déclare son amour et lui propose
de l'épouser. Elle résiste d'abord, mais elle
ce<le enfin et devient Mme Coupeau. Ils sont
laborieux l'un et l'autre, et ils parviennent
k amasser 600 francs qu'ils ont placés peu à
peu a i argue. Gorvai.se avait mis
le globe de sa pendule, et quand
elle la remontait, elle regardait avec amour
ce petit trésor qui devait bientôt lui servir à
ouvrir une boutique de blanchisseuse; car
travailler cbes elle, à sou compte, et tra-
vailler beaucoup, c'était lit le rêve qu'elle
mps. Nous avons ou-
bli-- (le duo que Gervaise était devenue en-
et av.ot. m, s au monde une fille ; mais
comme un vieux m Qei vaise
■'était chargé d'élever Claude, l'aîné des
deux garçons, cela ne faisait toujours que
deux enfanta b nourrir. Malheureusement
Coupeau, qui travaillait 80 . toits,
lit. une chute et pe aise ne
voulu! p a m"
soigna ■ . mai i il fut ti
800 I ; èniblement ai
furent a. peine uftl anl b p tui ;
de la maladie et pour s ibi enir lux
du pauvre m forcée
de Coupeau ■ La convalescence de i-
i ..i Ait longue i ■
tjuùi du travail et que, quand il tut guéri, il
ASSO
continua de vivre aux dépens de sa femme,
qui seule gagnait quelque argent. Mais ils
avaient pour voisin le forgeron Goujet, qui
ne put voir Gervaise, si bonne pour son mari
et ses enfants, sans l'aimer d'un amour tout
platonique. Il avait mis de côté 500 francs
pour les frais d'un mariage projeté par sa
mère; mais comme il ne voulait plus se ma-
rier, il offrit à Gervaise de les lui prêter, afin
qu'elle pût mettre à exécution son projet
d'ouvrir une boutique de blanchisseuse. Ger-
vaise ne voulait point accepter ; mais il y mit
tant d'insistance qu'enfin elle se décida. La
boutique fut bientôt louée et mise en état rue
de la Goutte-d'Or. Les chalands ne se firent
pas attendre; Gervaise était habile blanchis-
seuse, elle était très-exacte à servir ses pra-
tiques, elle gagnait de l'argent, elle était
heureuse. Mais Coupeau joignit bientôt à sa
paresse un autre vice plus grave, il se mit à
boire; Gervaise s'en affligea d'abord, mais
elle n'osait pas trop se plaindre, et elle finit
par en prendre son parti. Elle-même devint
un peu gourmande, elle mettait moins d'éco-
nomie dans ses dépenses, et elle cessa de
payer à Goujet les 20 francs par mois qu'elle
était convenue de donner pour amortir peu
k peu sa dette. Le jour de saint Gervais, qui
était sa fête, approchait, et elle voulut le
célébrer par un grand dîner, où elle invita
une douzaine de voisins et amis; le récit de
ce dîner est un des passages du roman où
l'auteur montre avec le plus d'éclat son talent
descriptif. On voit ensuite Lantier revenir
en scène ; c'estCoupeau lui-même qui l'amène
près de sa femme et qui force celle-ci à le
recevoir. D'abord, il vient seulement de temps
en temps s'asseoir à la table des époux Cou-
peau, puis bientôt il loge chez eux. Un soir que
Coupeau est rapporté ivre et souillé de toutes
sortes d'ordures, Gervaise se livre à Lantier
dans la chambre voisine de celle où son mari
dort dans sa fange. A partir de ce moment,
Gervaise ne fait plus que s'enfoncer de plus
en plus dans une misère dégradante. Son
mari devient fou et meurt du delirïuin tre-
mens dans un hospice d'aliénés; cette mort
horrible, décr/to en traits d'une vérité saisis-
sante, est encore un des passages les plus
remarquables du livre. Gervaise, qui n'a plus
de travail, est sur le point de mourir de
faim; elle est réduite k chercher dans la
prostitution publique le moyen de gagner un
morceau de pain; mais tous les hommes la
repoussent, excepté Goujet, qu'elle rencontre
enfin et qui l'emmène chez lui, où il lui donne
les restes de son dîner. IL l'aime toujours, et
dans un accès de tendresse il lut prend un
baiser; mais alors le souvenir de l'avilisse-
ment où elle est tombée lui revient et il se
sépare d'elle avec dégoût. Elle traîne encore
quelque temps son existence de plus en plus
misérable et finit par mourir dans une es-
pèce de trou, abandonnée de tout le monde.
Si l'Assommoir de M. Emile Zola a fait
beaucoup de bruit, ce n'est point à cause de
l'intérêt que peut inspirer un sujet si vulgaire,
c'est â cause de la forme donnée par l'auteur
à ses récils. La crudité des détails et du lan-
gage- y est portée k un tel point que le lec-
teur est souvent tenté de rejeter le livre avec
dégoût; mais en même temps il se sent attiré
par la vivacité, par le réalisme des peintures,
et malgré lui il admire le talent du conteur.
M. Emile Zola, dans sa préface, parle d'un
but qu'il veut atteindre et qu'il présente
comme éminemment moral. Il veut dire sans
doute qu'en montrant les funestes consé-
quences de l'ivrognerie et de la fainéantise
il espère amener les hommes politiques k pro-
pager l'instruction dans les classes populaires,
afin qu'elles comprennent mieux les avan-
tages réels du travail et de la sobriété. Mais
ces funestes conséquences sont connues de-
puis longtemps, et il est douteux que les
hommes politiques prêtent une grande atten-
tion au nouveau roman. La classe ouvrière
elle-même ne le lira guère ; en le lisant, elle
se sentirait trop chez elle, el elle aime qu'on
l'en fasse sortir en lui présentant un idéal
quelconque, ce que M. Zola a complètement
oublié de faire; il ne s'attache k peindre que
ce qu'il y a de plus abject dans lu réalité
la plus vulgaire. L'Assommoir sera lu sur-
tout par les jeunes gens des écoles, par
ceux qui se sentent portés vers la littérature,
et il leur inspirera la pensée d'écrire des
livres du même génie pour obtenir te même
succès. Mais ils ne feront ainsi que de mau-
vais livres, parce que les défauts du genre
no seront pas compensés par le talent. Nous
disions tout à l'heure que les hommes politi-
ques ne s'occuperont guère du roman que
nous venons d'analyser : nous nous trom-
pions peut-être. Les ennemis de la Republique
y pourraient bien trouver une arme contre le
'suffrage universel ; car, s'il y a parmi le peu-
ple beaucoup d'hommes semblables aux prin-
cipaux personnages de l'Assommoir, on est
forcé de convenir que de tels hommes pa-
■ii t peu digues d'exercer des droits
politiques. Mais si le livre do M. Zola a
l'odeur du peuple, comme il le dit lui-même,
il ne faut paa croire que le peuple tout en-
tier sente si mauvais ; cela ne peut s'appli-
quer en réalité qu'à une fraction minime du
Eeuple, celle qui se laisse glisser dans les
lu vice et de la misère.
Nous avions rédigé l'article qu'on vient de
I lire avant qu'il se tut produit contre M. Zolu
| une ac plagiat qui a fait beaucoup
I do bruit et dont nous devons dire quoique
ASSO
mots. Plusieurs journalistes ont prétendu
que l'auteur de l'Assommoir avait emprunté
en grande partie son sujet à un livre inti-
tulé le Sublime, publié en 18"0 par M. Denis
Poulot; qu'il avait pris dans ce livre les
principales scènes de son roman, les noms
mêmes des personnages et le langage gros-
sier qu'il leur prête. D'après tout ce qui a
été dit à ce sujet, nous croyons qu'en effet
il existe de nombreux rapports entre l'As-
sommoir et le Sublime; beaucoup de détails
ont été pris dans le Sublime, mais M. Zola
en a forme un livre tout nouveau, plus mau-
vais peut-être au point de vue moral, mais
plus vivant, et cette vie qu'il lui a donnée est
bien l'oeuvre propre de M. Zola.
Assomption (i.'), tableau de M. Bonnat;
dans l'église Saint- André, à Bayonne. La
Vierge, vêtue d'une robe violette et d'un
manteau bleu qui flotte derrière ses épaules,
est assise, au milieu du ciel azuré, sur une
nuée blanche que quatre grands anges sou-
tiennent avec des efforts qui n'ont rien de
céleste. Dans le bas du tableau, autour du
tombeau que vient de quitter le corps glorifié
de la mère du Christ, les apôtres sont grou-
pés dans toutes les attitudes de 1 etonneinent,
de l'admiration, de l'adoration : lesuos lèvent
les bras vers Marie comme pour la supplier
de les emmener avec elle dans le séjour de
l'éternelle félicité; les autres la contemplent
avec une muette ferveur; d'autres, au con-
traire, abaissent vers le sépulcre des regards
de stupéfaction; l'un d'eux même, prosterné
contre terre, cache sa tête dans ses deux
bras. Ce tableau, de grande dimension, a paru
au Salon de 1869; il y a obtenu la médaille
d'honneur, mais les critiques ont été à peu
près unanimes à reconnaître que, si cette
haute récompense était justifiée par la vi-
gueur de l'exécution, l'œuvre n'offrait cepen-
dant aucune des qualités qu'on est en droit
de demander à une peinture religieuse.
iM. Bonnat a pris pour modèles le Caravage
et Ribera, les deux peintres les plus anti-
religieux qui aient jamais existé, dit M. Ma-
rius Chaumelîu (l'Arf coH/emporatn). Comme
eux, sous prétexte de poésie catholique, il se
livre à tous les excès d'un naturalisme éner-
gique et brutal ; ù prétend nous montrer les
saints du paradis, et il ne nous fait voir que
les misérables de la rue. Peut-être nous ob-
jectera-t-il que les apôtres, qu'il a ainsi repré-
sentés assistant à l'assomption de la Vierge,
n'avaient pas encore accompli leur mission
terrestre, au moment où se passait cet acte
miraculeux, et qu'il a dû leur couserver, par
conséquent, leur nature vulgaire, leurs lour-
des allures et leurs guenilles de pêcheurs.
Mais, en admettant que la vraisemblance
historique puisse être comptée pour quelque
chose dans la représentation d'une scène sur-
naturelle, M. Bonnat ne pouvait-il se dis-
penser d'accentufcr, comme il l'a fait, la
grossièreté supposée des disciples de Jésus?
de prendre plaisir, par exemple, à peindre
leurs pieds sales et leurs cheveux incultes?
En tout cas, quelle excuse pourrai t-il faire
valoir pour justifier la physionomie commune
et les formes pesantes qu'il a données à la
Vierge? Cette lourde créature, que quatre
grands anges portent sur leurs épaules et ont
peine à maintenir en équilibre, n'est pas la
madone triomphante et radieuse devant la-
quelle s'écartent les nuées, s'entr 'ouvre le
firmament, se prosternent les bienheureux.
M. Bonnat, qui a fait une étude très-appro-
fondie des maîtres italiens et des maîtres es-
pagnols, aurait dû remarquer quels effets
poétiques et pittoresques ils ont souvent ob-
tenus en opposant, dans le même cadre, des
figures idéalisées à des figures copiées sur
nature, la poésie k la réalité, le ciel k la terre.
Murillo, Fra Bartolommeo, Mariotto Alber-
tinelli et bien d'autres ont employé ce genre
de contraste dans leurs Assomptions et leurs
Ascensions. La Transfiguration de Raphaël
en offre le plus merveilleux des exemples.
Comme praticien, M. Bonnat a une manière
violente, qui ne saurait convenir à l'expres-
sion des scènes religieuses : il dessine pe-
samment, il modèle avec une fougue quelque
peu brutale, il aune les couleurs éclatantes;
il n'a ni la douceur, ni la grâce, ni la modes-
tie, ni la simplicité, m la ferveur que réclame
l'interprétation des légendes et des paraboles
chrétiennes. Son robuste tempérament n'est
pas fait pour les rêves mystiques. * Tout en
reconnaissant que M. Bonnat n'a pas fait
preuve de sentiment religieux dans cette
Assomption, M. Delecluze, des Débats, a fait
remarquer, non sans raison, que, « à défaut
de beauté, les têtes ont de la chaleur, de
l'expression, de la vie; ■ que < l'exécution est
vigoureuse et très-personnelle; le modelé,
accuse et puissant ; la tonalité générale
bien tenue; » que t ce tableau, en un mot,
est l'œuvre d'un artiste d'un vrai et sérieux
talent. 1 1/ Assomption de M. Bonnat a été gra-
vée sur bois dans la Gazette des beaux-arts.
•ASSOMPTION (L'), capitale du Paraguay.
— Cette ville a beaucoup souffert dans la
guerre désastreuse de 1804 à 1870, qui a mis
le Paraguay sous la domination du Brésil.
La population a été réduite à moins de
30,000 bali.
ASSOMPTION (l), ville des Etats-Unis de
Venezuela , capitale de l'Ile Marguerite ;
28,ooo hab. Souliers, chapeaux, hamacs, pois*
ii abondance, destines k tout l'intérieur
du Venezuela.
ASTE
• ASSON, bourg de France (Basses-Pyré-
nées), cant. et à 5 kilom. de Nay, arrond. et
à 22 kilom. de Pau, sur la rive gauche du
Lestelle; pop. aggl., 1,020 hab. — pop. tôt.,
2,406 hab. Moulins et scieries. Aux environs,
montagne pointue appelée Pêne de la Hèche
(1,366 met. d'altitude).
ASSORTISSEUR s. m. (a-sor-ti-seur —
rad. assortir). Marchand de petits coupons
d'étoffe.
ASSOA, rivière de l'Afrique équinoxiale,
affluent de droite du Nil Blanc. Ce cours
d'eau vient du S.-E. et paraît sortir d'un
grand lac, appelé Baringo, situé sous l'équa-
teur, par 34° de longit E. ; il se jette dans le
Nil Blanc, dans le pays de Madi, entre Ma-
gungo et Gondokoro.
ASSDS, ville de l'ancienne Mysie (Asie
Mineure), sur le golfe d'Adramyttium, près
du petit village de Beiram. Elle fut fondée
par une colonie grecque. Patrie du stoïcien
Cléanthe. Les ruines de cette ville sont par-
ticulièrement intéressantes, car on y voit
les restes de plusieurs temples, de nombreu-
ses inscriptions, des tombeaux et enfin un
théâtre très-bien conservé.
ASTACENE, ancienne contrée de l'Asie
Mineure, dans la Bactriane, ainsi nommée de
l'Artacès, petit fleuve qui la traversait pour
aller se jeter dans le Pont-Euxin. Pline dit
que sur les bords de ce fleuve paissaient des
vaches qui donnaient un lait noir, mais qui
n'en était pas moins bon.
ASTACIDES, nom patronymique des quatre
fils du Thébain Astacus : Ismarus, Léadès,
Amphidicus et Melanippus, qui défendirent
vaillamment Thébes contre les Argiens.
ASTACUS, Thébain, père des Astacides.
* ASTAFFORT, ville de France (Lot-et-Ga-
ronne), ch.-l. de cant., arrond. et à 19 ki-
lom. d'Agen, sur la rive droite du Gers ; pop.
aggl., 1,348 hab. — pop. tôt., 2,511 hab. Tan-
neries. • Cette petite ville, dont l'étymologie
paraît anglaise {Stafford), dit M. Ad. Joanne,
était au moyen âge une place forte entourée
de murs et de tours dont on voit encore les
ruines. Sa devise était : Sta fortiter. Elle est
connue dans l'histoire des guerres de reli-
gion par une défaite sanglante des protes-
tants, au nombre d'environ 400 et commandés
par le prince de Condé. ils se rendaient à
Layrac, où ils voulaient passer la Garonne,
quand ils furent attaqués à l'improviste par
les catholiques et tellement taillés en pièces,
dit-on, que le prince seul et son valet de
chambre purent se sauver. Le lieu où se passa
le combat devint, sous le nom de Champ des
Huguenots, le lieu de la sépulture des vain-
cus, et il fut élevé une croix qui subsiste en-
core aujourd'hui, mais qui a été déplacée. ■
ASTARBÉ ou ASTEBÉ, épouse de Pygma-
lion, roi de Tyr. V. Pygmalion, au tome XIII.
Astaroih, opéra-comique en un acte, paro-
les de Henri Boisseaux, musique de M. De-
billemont; représenté au Théâtre-Lyrique le
27 janvier 1861. Il s'agit, dans le livret, d'un
jeune artiste corrigé de la passion du jeu et
arrache aux mains des usuriers par la présence
d'esprit et l'amour de sa fiancée. On a remar-
qué de beaux vers dans la scène du rêve. La
partition atteste la facilité et ta souplesse de
talent du musicien. La chanson Vieux vin,
seul ami fidèle est bien commune; mais le
trio otfre une belle phrase, et les musi-
ciens ont beaucoup apprécié la petite sym-
phonie qui suit la scène du rêve.
* ASTATIQUE adj. — Encycl. Aiguille
astatique. Ces aiguilles servent à découvrir
dans les corps de très-faibles actions magné-
tiques, qui ne pourraient pas être mises en
évidence par des aiguilles ordinaires, sou-
mises à la force magnétique de la terre. On
peut faire une aiguille asiatique en la ren-
dant mobile autour d'un axe qui passe par
son centre de gravité et plaçant le plan de
son mouvement perpendiculairement a la
direction des forces magnétiques de la terre ;
mais cet appareil est plus rarement usité que
les dispositions suivantes. On suspend une
paille horizontalement par un fil de cocon;
k l'une des extrémités de cette paille on fixe
verticalement une aiguille aimantée, à l'au-
tre extrémité on met un contre-poids. Les
forces qui sollicitent les pôles de l'aiguille
étant égales et contraires se détruisent. Ou
bien, aux deux extrémités de la paille et à
égale distance du point de suspension, on
fixe par les mêmes pôles deux aiguilles éga-
les et également aimantées; les forces direc-
trices des deux aiguilles se détruisent puis-
qu'elles tendent à faire tourner la paille dans
des sens opposes. On peut encore prendre
deux aiguilles égales, également aimantées,
les fixer parallèlement et horizontalement
par leur milieu à un fil vertical de cuivre
suspendu à un fil de cocon, en ayant soin de
placer le pôle nord d'une des aiguilles en
regard du pôle uord de l'autre. Cette der-
nière disposition est la plus fréquemment
employée.
ASTÉBÉ, la même qu'Astarbé, femme de
Pygitialion, tyran de Tyr. V. Pygmalion,
au lome XIII du Grand Dictionnaire.
ASTÉIE s. f. (a-sté-1 — du gr. asteios,
poli). Kniom. Genre de diptères- braehocerea,
de la famille des athencères, tribu des mus-
cides, compose de deux espèces de petite
ASTL
taille, qu'on trouve eu France et en Alle-
magne.
ASTÉRACANTHION s. m. (a-sté-ra-kan-
tj-on — du ur. aster, étoile; akanthion, pe-
tite épine). Echin. Genre d'astéries, formé
par les espaces qui sont pourvues d'un anus
et de quatre rangs de tentacules à la face
inférieure.
ASTÉRANTHE s. m. (a-sté-ran-te — du
gr. aster, étoile ; anthos, fleur). Bot. Genre
de plantes, de la famille des belvisiacees,
comprenant une seule espèce, qui croit au
Brésil.
ASTKHIE, épouse de Bellérophon et mère
dllvilissus, qui donna son nom à la ville
d'Hvdissus, eu Carie. Il Une des Alcyomdes.
H Amazone emmenée par Hercule en capti-
vité, il Une des Danaïdes, épouse de Chsetus.
Il Fille de Cœus et de Phœbé. V. Astéria,
au tome I" du Grand Dictionnaire.
ASTÉRION, dieu -fleuve de l'Eubée et père
de trois filles, Acrœa, F.ubée et Prosymna,
qui furent les nourrices de Junon. Il Fils de
Comètes et d'Antigone et l'un des Argonau-
tes. Il Fils de Minos. Il fut tué par Thésée.
• ASTÉRISQUE s. m. — Etoile d'or ou
d'argent que les prêtres grecs placent sur la
patène, pour empêcher le voile de toucher
l'hostie consacrée.
— Echin. Genre d'astéries, formé de la
réunion totale ou partielle des genres asté-
ropode et astérine.
ASTÉRICS, fils de Teutamus et père de
Crété. Il régnait en Crète lorsque Jupiter y
amena Europe. Plus tard, Astérius épousa
cette dernière et éleva les trois fils qu'elle
avait eus du dieu, Minos, Sarpédon et Rha-
damante. Il Géant, Fils d'Anax. Il Fils de Né-
lée et de Chloris, frère de Nestor, il Un des
Egyptides, époux de la Danaïde Cleo. Il Ar-
gonaute, fils d'Hypérasius et frère d'Am-
phion.
• ASTÉROCARPE s. m. — Bot. Genre de
plantes , de la famille des célastrinées. Il
Syn. de ptérocélastre.
ASTÉROD1E, épouse d'Endymion, suivant
quelques auteurs.
ASTÉRONYME s. m. (a-sté-ro-ni-ine — du
gr. aster, étoile; anuma, nom). Bibliogr.
Et. .iles employées pour remplacer un nom,
qu'on ne veut pas faire connaître.
ASTÉROPE, fille du fleuve Cébrénus et
épouse d'Esacus, fils atné de Priam et d'A-
lexirrhoé. Ovide l'appelle Hespérie.
■ ASTÉROPÉE s. f. — Annél. Genre d'an-
nélides, de la famille des amnhitritées.
ASTÉROPÉE, une des filles de Pélias. il
Fille de Déion, roi de Phocide, et de Dio-
mèda.
ASTÉROPÉCS ou ASTÉROPUS, Macédo-
nien, fils de Pélégon et petit-fils du fleuve
Axius et de Puril.ee. A la tête des Péoniens,
il vint au secours de Troie et fut tué par
Achille lorsque ce héros se jeta dans la mê-
lée, furieux et animé de vengeance par la
mort de I'atrocle. il Un des Cyclopes, appelé
aussi Stéropèi.
ASTHRÉE s. m. (a-stré). Genre d'insectes
coléoptères, de la famille des sternoxes,
tribu des buprestides.
ASTIÉ (Jean-Frédéric), écrivain français,
né à Nérac (Lot-et-Garonne) en 1822. Ap-
partenant à une famille protestante, il réso-
lut d'embrasser la carrière évangèlique, ha-
bita plusieurs années la Suisse, puis se rendit
aux Etals-Unis, où il exerça à New-York
les fonctions pastorales. De retour en Eu-
rope, il est allé se fixer à Lausanne, où il
,,. , Ml., un.- .-haii-e de il Ingie. Un lui doit
quelques ouvrages relatifs à des questions de
polémique religieuse et d'histoire. Nous cite-
rons de lui : M. Scherer, ses disciples et ses
adversaires (Lausanne, 1854, in-8°), sans
nom d'auteur; le Héaeil religieux aux Etals-
Unis (1859, in-12); les Deux théologies nou-
velles dans le sein du protestantisme français
(18C2, in-12); Explication de l'Evangile se-
lon saint Jean (1862-1864, 3 vol. m 8°) ; His-
toire de la république des Etats-Unis depuis
rétablissement des premières colonies jusqu'à
l'élection du président Lincoln (18G5, 2 vol.
in-8°), etc.
" ASTIEIt (SAIPST-), village de France
(Dordogne), cli.-l. de cant.. arroild. et à
18 kilulll. do PérigueUX, sur un canal, près
de l'Isle: pop. aggl., 805 hab. — pop. t.. t.,
2,891 hab. Eglise à coupoles entourée de
mâchicoulis.
ASTIGMATISME s. m. (a-sti-gma-ti-sme
— du gr. « privatif, et de ttigma, point). Af-
fection de la vue qui consiste en ce que les
rayons lumineux purtis d'un centre ne se
réunissent pas eu un seul point, ne sont
point homoceutriques , sont sujets à une
aberration monochromatique.
" ASTILBE s. m. — Bot. Genre de plantes,
de la famille des saxifragacées, comprenant
une seule espèce.
ASTLEY-READING (sir Jacques), général
anglais, mort eu 1651. Il servit d'abord dans
les Pays-lias, sous les princes d'Orange
Maurice et Henri. Lie lu, il passa au service
des rois Christian IV et Gustave-Adolphe. 11
revint ensuite en Angleterre et soutint la
ASTR
cause royale dans les troubles civils qui agi-
taient ce pays. Bientôt son zèle et son cou-
rage lui valurent le grade de lieutenant gé-
néral pour les comtés de Staffbrd, de Wor-
eester, de Salop et d'Hereford. Enfin Char-
les 1er l'éleva à la dignité de pair.
ÀSTOÏLUNUS, divinité gauloise, dont le
nom a été trouvé dans des inscriptions du
pays de Comminges (Haute-Garonne).
* ASTOME s. m. — Bot. Genre de mousses,
formé avec des espèces du genre phasque. Il
Genre de champignons. Il Syn. de sclérote.
— s. m. pi. Tribu de la famille des mousses,
ayant pour type le genre phasque.
ASTOMÉE s. f. (a-sto-mé). Bot. Genre
d'ombelhferes. il Syn. d'ASTOMK.
ASTOR (Diego db), graveur espagnol, né
à Tolède k la fin du xvic siècle. 11 se fit con-
naître en 1C06 par un Saint François percé
de flèches, qu'il grava sur cuivre d'après
Theotocopuli. Il fut plus tard nommé gra-
veur à la monnaie de Ségovie, puis a celle
de Madrid, où l'appela Philippe IV,
* ASTORGA, ville d'Espagne, province et à
4g kilora. de Léon ; 2,853 hab. Située à l'ex-
trémité de l'un des contre-forts des monta-
gnes de Léon, cette ville est dans une posi-
tion très-aérée et jouit d'un climat très-sa-
lubre. Cathédrale d'un beau style gothique,
t Astorga, dit M. Germond de Lavigne, a
longtemps prétendu au rôle de capitale des
Astuties, en concurrence avec Oviedo; elle
faisait valoir son antiquité, son nom d'Astu-
rica Augusta. Pline l'avait surnommée Ma-
gnifica et nssure qu'elle exerçait sa juridic-
tion sur 240,000 hommes libres. Son évêché
date du temps des Goths. Elle ne joua, du
reste, qu'un rôle modeste dans tous les mou-
vements politiques qui eurent lieu autour
d'elle. Son nom a pris, en 1810, une place
importante dans l'histoire d'Espagne, et la
longue résistance de ses habitants et de sa
garnison a eu un retentissement mérité. L'Es-
pagne fit grand bruit de la défense d'Astorga,
qui, disait une chanson populaire « avait été
» le tombeau des Français. » Aussi, selon l'u-
sage antique et solennel, le gouvernement
ajouta, aux titres de noble y leal , celui de
bene mérita de la patria, et, pour immortali-
ser le souvenir de cette belle défense, on dé-
créta l'érection sur la plaee publique d'un
monument dont il n'a plus été question. ■
Asiorga, opéra allemand, musiqtte d'Abert ;
représente pour la première fois à Carlsruhe,
en l'honneur du jour anniversaire de la
grande-duchesse, en décembre 1866. Cet ou-
vrage, conçu dans les idées artistiques de ce
qu'on appelle la jeune Allemagne, a obtenu
un grand succès. Des fragments de cet opéra,
entendus k Pans, n'ont pas semblé mériter
la réputation dont ils ont joui de l'autre côté
du Rhin.
ASTORIA, ville des Etats-Unis de l'Améri-
que du Nord, dans l'Etat d'Orégon, k 13 ki-
lom. de Columbia et k l'embouchure de la ri-
vière du même nom ; 889 hab. Petit port im-
portant, capable de recevoir des navires
d'un fort tonnage.
ASKii.lN (Louis), portefaix, poète et
homme politique français, né a Marseille en
1826, mort dans cette ville en 1855. Il appar-
tenait à une pauvre famille qui l'envoya à
l'école des frères, où il reçut l'instruction la
plus élémentaire. Tout en s'occupant du mé-
tier de portefaix, il se livra avec ardeur k
l'étude, lisant le soir, après son rude labeur
de la journée, quelques livres qu'il achetait
sur ses économies. Un professeur, M. Urbain
Sinardet, s'intéressa k lui et lui donna des
leçons de français et de prosodie. Il put alors
écrire des vers, dont, grâce k une souscrip-
tion, il fit paraître un volume sous le titre
d' Ephémérides ou Loisirs poétiques. Ce re-
cueil, sans révéler un poète du premier or-
dre, attestait dans son auteur des idées poé-
tiques, une inspiration sincère et des senti-
ments tendres et mélancoliques. Astouin,
tout en consacrant ses loisirs k la poésie,
n'avait pas négligé le métier qui le faisait
vivre. Il devint entrepreneur do transports,
syndic de la corporation des portefaix de
Marseille, et il avait acquis une assez belle
position de fortune lorsque eut lieu la révo-
lution de Février 1848. Elu députe k la Con-
stituante dans les Bouches-du-Rhône, il alla
siéger dans les rangs des républicains modé-
rés. Non réélu a 1 Assemblée législative, il
retourna prendre k Marseille la direction de
sa maison. Lors du coup d'Etat de décembre
1851, AStOUÎn fut arrête, mais on le rendit
bientôt k la liberté. Outre le recueil précité,
on lui doit : Jtome, puéme en deux chants
(1849, io-16); Gerbes d'épi* (1854, in-12), re-
cueil do vers; i*trr7tfs de rosée (1855, in-12),
poésies.
ASTRABACUS, héros grec, fils d'Irbus et
l'un des Agides. Il y avait a Sparte un mo-
nument élevé en sou honneur, près du tem-
ple de Lycurgue.
ASTRACAN s. m. — Fourrure faite avec des
peaux d'agneaux mort-nés. V. astrakan, au
tome 1er du Grand Dictionnaire.
ASTRAIRES s. f. pi. (a-strè-re). Zooph.
Syn. d'ASTKKKS.
ASTHATÉE, nom sous lequel Diane était
honorée k Pyrrhique, en Laconie. Ce surnom
lui fut donne parce que, suivant la tradition,
l'armée des Amazones, arrivée près de cette
ASTR
ville, s'éloigna sans combattre, par la pro-
tection de la déesse (du gr. a priv. ; strateint
combattre).
* ASTRÉE, déesse de la Justice. — Elle
était fille d'Astréus et de l'Aurore, ou, sui-
vant quelques auteurs, de Jupiter et de Thé-
mis. Elle est souvent confondue avec Thé-
mis, Erigone, Cérès, Isis, Atergatis, etc. n
Fille de Minos et de Pasiphaé.
ASTRES, enfants du titan Astréus et de
l'Aurore, suivant Hésiode; quelques auteurs
donnent k leur mère le nom d'Hérïbée. Ayant
voulu escaluderl'Oiympe, ils furent foudroyés
par Jupiter ou restèrent attachés au ciel. Les
Egyptiens croyaient qu'ils voguaient dans
les airs sur des navires ; ainsi Osirîs (le so-
leil), Isis (la lune) et Horus sont souvent re-
présentés montés sur un vaisseau.
A.trr. (HISTOIRE des), par Jules Rambos-
son (1816, 1 vol. in-8°). Cette Histoire des
astres est destinée k vulgariser la connais-
sance de l'astronomie ; elle embrasse tons les
phénomènes célestes et elle est illustrée de
belles chromo-lithographies. M. Rambosson
a tenté de résumer nos connaissances ac-
tuelles en les faisant précéder d'un exposé
succinct des connaissances anciennes. C'est
un coup d'oeil rapide et général de L'astrono-
mie chez les Indiens, les Chinois, les Egyp-
tiens, les Arabes, et de l'astronomie chez les
modernes. Cette revue va jusqu'à l'année
actuelle, c'est-à-dire qu'elle est au courant
des plus récentes découvertes. L'auteur a
consacré un chapitre intéressant k l'astrolo-
gie. En guise de préface, M. Rambosson a
inséré deux appréciations de son ouvrnge
par.MM. Elie de Beaumont et Babinet ; on ne
pouvait choisir un meilleur patronage, mais
le livre se recommande assez de lui-même
pour que les attestations soient superflues.
ASTRËOPORE s. m. (a-stré-o-po-re — de
astree, et de pore). Zooph. Genre de poly-
piers, voisins des astrées, ou, selon d'autres,
se rapprochant des madrépores.
ASTRÉUS ou ASTRÉE, fils du titan Crius
et de la titanide Ëurybie. Il est généralement
regarde dans la Fable comme le père des
Vents et des Astres, qu'il eut de son hymen
avec l'Aurore, fille d'Hypérion. il Un des com-
pagnons de Phinee. Il fut tué aux noces de
Persée.
ASTRILD s. m. (a-strild). Ornith. Genre de
passereaux, détaché du genre amadine. il Syn.
de BENGALI.
ASTROARCHÉ (reine des astres), surnom de
la Vénus Céleste, chez les Phéniciens.
ASTROMELA, ancienne ville de la Gaule,
dans la Provence, détruite au ve siècle par
les Wisigoths, sous la conduite de leur roi
Euric. Cette ville, dont il se voit encore quel-
ques ruines, était située auprès de l'étang de
Saint-Chamas (Bouc lies- du-lihône).
ASTROMYCTER s. m. (a-stro-mi-ktèr — du
gr. aster, étoile ; mufetèr, nez). Mamm. Syn.
d'ORYCTEROPE.
ASTROiNOÉ, nom grec d'une divinité sy-
rienne qui paraît être la même qu'Astarté.
Astronome «lu pont Neuf (l'), pochade mu-
sicale en un acte, paroles de M. Jules Moi-
naux, musique de M. Emile Durand; repré-
sentée sur le théâtre des Variétés le 18 février
1869. C'est une pièce k deux personnages. La
scène se passe sur le terre-plein du pont
Neuf, devant la statue de Henri IV. Un in-
dividu, qui a pris le nom de Babylone, pour
ne pas être reconnu d'un quidam du nom de
Maféclos, dont il couriîse la femme, prend le
chapeau et le carrick de l'astronome ambu-
lant et se met à montrer la lune aux passants.
Un colloque s'engage, et tous deux s'aper-
çoivent qu'Us sont, en ménage, aussi trom-
pés qu'on peut l'être. Le dialogue est si lourd,
les coq-k-1'ane si peu spirituels, que le jeu
des acteurs Dupuis et Grenier a seul pu ren-
dre cette pièce supportable. Mais la musique
en est jolie, gaie et bien écrite. Le composi-
teur a profite de l'occasion que le sujet lui
offrait pour taire preuve d'habileté en taisant
exécuter dans l'ouverture, par les violons,
une polka, pendant quo les cors jouent l'air
populaire : Au clair de la lune. Cet arrange-
ment est d'un effet gracieux. Le motif de l'air
revient encore dans les couplets de Babylone
et est partout bien traite. Signalons en-
core une valse chantéo. Le reste est de la
musique de quadrille; le sujet ne comportait
guère autre chose.
* ASTROPE s. m. — Echin. Genre d'asté-
ries.
ASTROPECTINIDES s. f. pi. (a-stro-pè-
kti-ni-de — du lat. astrumt astre; pectent
peigne). Zooph. Famille d'astéries.
ASTROPHÉE s. f. (a-StrO-fé — du gr. OS'
ter, étoile; pbao, je brille), Bot. Genre de
plantes, de la famille des passiflorées, voisin
des passiflores.
ASTROPHYLLITE s. f. (a-slro-fill-li -te —
du gr. aster, étoile; pkullon, feuille). Min.
ËSpéCe de mil I IUÎ se trouve dans le feld-
spath laminaire d ta svéntte zireonieuue de
(Norv< ■ I ■
• ASTROPHYTE 8. m. Echin. Genre de
stellariés. Sj n, d burtalb.
ASTROPODF. s. ni. (a-tro-po-de — du gr.
i, astre; pous, pied). Echin. Syn. d'AS-
TROP».
ASTY
245
ASTOR, nom d'un des compagnons d'Enée.
Il était célèbre par sa vaillance et sa beauté.
(Enéide.)
ASTURES, ancien peuple du nord-ouest de
l'Espagne, dont le nom se retrouve dans
lui des Asturiens actuels. Leur territoir
tué dans la Tarragonaise, était borne au N.
par les P l'E. par les Vaccéens, à
i'O. par les mon lo Galice, et tra-
versé par la rivière Astura. Sans nous arrê-
ter k 1 opinion de Silius Italicus, qui fait des
cendre ces peuples d'Astur, cocher de Mem-
non, dont ils auraient pris le nom, nous dirons
que tout fait présumer qu'ils devaient leur
origine k des colonies de Scythes qui, partis
du Caucase, vinrent, sous lo nom d'Ibères,
habiter l'Espagne dès les temps les plus re
culés. En effet, dans ■ ancienne,
on trouve des Asturicani k l'E. du Palus-
Méotide, et ces peuples devaient
même race que les Asturiani de Libye, dont
une colonie, venue dans le Latium, donna
son nom k la rivière d'Astura,quî coulait au-
près de la maison de campagne de Cicêron.
Quoi qu'il en soit, les Astures furent le peu-
ple qui lutta le dernier contre les Ron
dans la péninsule Ibérique, pour la cause do
la liberté. Leurs vainqueurs les diviseront en
Astures Transmontani, qui avaient pour ville
principale Lucas Asturum (Oviedo), et en As-
tures AugustiaJii, dont la capitale était Astu-
rica Augusta (Astorga).
Asi«*ier>miniDiii (lk) [les Rus es féminines).
Opéra- bouffe italien, en quatre actes, paroles
de Métastase, musique de Cîmarosa; repré-
senté k Naples sur le théâtre del Fondo en
1793, k l'Opéra-Italien de Paris le 21 octobre
1S02, et repris en 1803, en 1814 et en 1874
(février).
Belliua, jeune Romaine, est secrètement
fiancée k son amant Filandro. Mais, en vertu
du testament de son père, Bellina ne p. -ut
hériter de sa fortune qu'a la condition d'é-
pouser le Napolitain Giampaolo. Pour échap-
per k cette obligation, Bellina, secondée par
sa suivante Ersilia et par Leonora, gouver-
nante de son tuteur, le docteur Uomualdo,
a recours k une foule de
inspirés par l'imagination féminine. Le
docteur entre dans le complot, car il s'est
flatté d'épouser Bellina et de jouir ainsi de
sa fortune. Giampaolo arrive, on le berne.
D'un autre côté, le docteur agit pour son
compto contre Filandro. On entraîne G
paolo dans un piège, on s'arrange pour le
surprendre en tête-à-tète avec Leonora, qui
se prête k la mystification. Il a beau se d
tre, on le hue; et, grâce k cet artifice, il va
perdre tous ses droits au bénéfice du test i
ment. Il se fâche alors, il menace Bellina do
la justice. Alors Bellina et Filandro in
nent une nouvelle comédie.
Tous deux déguisés, Filandro en officier
hongrois, Bellina eu vivandière, ils se pré-
sentent aux yeux de Romualdo et de Giam-
paolo, criant, menaçant : Filandro réclamant
sa maîtresse qui l'a trompé, et qu'il vient de
voir entrer dans la maison; Bellina récla-
mant son capitaine. Le capitaine se plaint
d'avoir été trompé par un nommé Filandro,
qu'il a fait emprisonner et qu'il ne rendra quo
si on lui rend sa maîtresse. La fausse vivan-
dière se désole d'avoir été abandonnée pour
une certaine Bellina. Bref, on les réunit, on
tes marie, k la condition qu'ils rendront Bel-
lina, qui s'est échappée, et que Filandro sera
délivré.
Cela fait, les deux amants se font recon-
naître. Le mariage est irrévocable, et il faut
bien en passer par là.
Le testament est annulé. Giampaolo fait
contre fortune bon ccçur, ': ■
signe k épouser sa gouvernante Leonora.
ASTYAGË, un des compagnons de Pbinéo.
Persée le pétrifia en lui montrant la tête de
Méduse.
ASTYAGÉE, fille d'Hypséus et femme du
Lapithe Périphas, dont elle eut plusieurs en-
fants, entre autres Antion , père d'Ixion.
(Diodore.)
ASTYALCS, nom d'un chef troyen qui fut
tué par Polypœtès.
ASTYANASSE, suivante d'Hélène. Elle dé-
roba k sa maîtresse la ceinture que celle-ci
avait reçue de Vénus; mais la déesse la lui
reprit par la suite. Elle était connue pour le
dérèglement de ses mœurs.
ASTYANAX, fils d'Hercule et de la Thes-
piade Epilaïs.
ASTYRIAS, fils d'Hercule et de la Thes-
piade Claamétis,
ASTYCRATIE, une des filles do Niobé et
d'Amphiou.
ASTYCUS s. m. (u-sti-kuss — du gr. astu
kos, enjoué). Entoin. Genre d'insectes co-
léoptères, de la famille des curculionides,
comprenant quatre espèces.
ASTYDAMIE, fille d'Amyntor, roi des Do-
lopes, et mère de Tlépolèmo ou Cté
qu'elle eut d Hercule. Selon
teurs, la mère de Tlépolèmo se nommait A -
tyoehé et était fille de Phylas, roi d'Ephyre,
eu Elide.
ASTYGITÈS, frère d'Aspalis. V. ce dernier
mot, dans ce Supplément.
ASTYGONDS, fils do Priam et d'une con-
cubine.
546 ATÉ
ASTYLE, centaure et devin fameux. Il es-
saya inutilement de détourner ses frères d'en-
gager le combat contre les Lapithes, aux no-
ces de Pirîthotts.
ÀSTYMÈDE, Rhodien qui, vers Tan 171 av.
J.-C, joua un rôle assez important dans la
guerre que les Romains firent a Persée. Il
vint à Rome plusieurs fois, en qualité d'am-
bassadeur, pour y traiter des conditions de la
paix. En l'an 153 av. J.-C, il prit part k la
guerre de Rhodes avec l'île de Crète, et c'é-
tait lui qui commandait la flotte.
ASTYMEDE ou ASTYMÉDUSE, seconde
femme d'Œdipe, selon Diodore.
* ASTYNOME s. m. — Entom. Genre d'in-
sectes coléoptères, de la famille des longi-
cornes, tribu des laraiaires.
ASTYNOME, une des filles de Niobé et
d'Amphion. Elle donna son nom à une
porte de Thèbes. fl Fille de Talaùs, épouse
a Hipponoùs et mère de Capanée. Il Fille de
Chrysès, prêtre d'Apollon.
ASTYNOMUS, un des fils de Priam. Il fut
tué par Achille.
ASTYNOPS, filsde Phaéthon et père de San-
dacus. il Guerrier troyen, fils de Protiaon.
ASTYOCHÉ, fille de Phylas, roi d'Ephyre.
Aimée d'Hercule, elle eut de lui un fils nommé
Tlépolème. Suivant Pindare, la mère de ce
dernier était Astydamie, fille d'Amyntor. Il
Fille d'Actor et m^re d'Ascalaphe et d'Ial-
ménus, qu'elle eutd'Hercnle. il Fille du fleuve
Simoïs et épouse d'Eiichthonius, dont elle eut
Tros. Il Une des filles de Niobé( selon Apollo-
dore. Il Fille de Strymo et de Laomédon, sœur
de Priam et épouse de Télèphe. Certains au-
teurs la font fille de Priam. Il Sœur d'Aga-
memnon, épouse de Strophius, roi de Pno-
cide, et mère de Pylade. Oreste, qu'Electre
lui confia en bas âge, fut élevé par elle.
ASTYOCHCS, fils d'Eole, le dieu des Vents.
A la mort de ce dernier, il régna sur les lies
Lipari, qu'il nomma Eoliennes, du nom de son
père.
ASTYPALÉE, fille de Phénix et de Périmède.
Elle eut de Neptune deux fils, Ancée et Eu-
rypyle, roi de L'os, et donna son nom k une
des Cyclades.
ASTYPALÉUS , surnom d'Apollon , adoré
dans l'île d'Astypalée.
ASTYP1LE, guerrier troyen, tué par Achille
après la mort de Patrocle,
ASTYRA, ancienne ville de la Troade, près
du mont Ida. Elle était située dans le voisi-
nage d'un bois consacré à Diane. Cette ville
n'existait plus du temps de Strabon.
ASTYRENE, surnom de Diane, qui avait un
temple et un bois sacré k Astyra, en Troade.
ASTYRON, ancienne ville fondée par les
Argonautes, suivant la Fable, au fond de la
mer Adriatique, et à laquelle une colonie ve-
nue de la Colchide donna le nom de Polas.
C'est la Pola actuelle, ville importante du
temps des Romains et qui portait alors le
nom de Pietas Julia. On trouve dans les en-
virons des ruines de monuments anciens.
ASYLDS, dieu qui présidait, suivant Plu-
tarque, au refuge que Romulus et Remus ou-
vrirent dans Rome naissante.
ASYNTHÉTIQUG adj. (a-sain-té-ti-ke —
de a privatif, et de synthétique). Se dit de la
branche de la chimie appelée plus ordinaire-
ment CHIMIE ORGANIQUE.
ATABYR1A, ancien nom de l'île de Rhodes.
ATABYRIS, ancien nom de la montagne la
plus élevée de l'île de Rhodes, suivant Stra-
bon. Jupiter y avait un temple magnifique,
d'où sou surnom d'Ataoyrius. Dans ce tem-
ple, suivant la tradition, il y avait des va. hes
d'airain qui mugissaient k 1 approche de quel-
que événement funeste.
* ATACAMA (province d'), division admi-
nistrative du Chili, bornée au N. par la Bo-
livie, à l'E. par les Andes et la république
Argentine, au S. par la prov. de Coquimbo,
et a 10. par l'océan Pacifique j ch.-l., Co-
piapo. Cette province est agricole et com-
merçante ; on y trouve des mines d'argent et
de cuivre eu exploitation, et 55 fourneaux
procèdent à la fonte des minerais de cui-
vre.
ATALANTHE s. m. (a-ta-lan-te). Bot. Genre
de plantes, de la famille des composées,
réuni au genre laiteron.
atalf.hrie s. f. (a-ta-lèr-rl). Bot. Syn.
(liiïi'i
ATAROTU, ancienne ville de la Palestine,
de la tribu de Gad, Elle a probablement
donne . mont Altanis, au sud du
Nébo. H Ancienne ville de la Palestine, de la
tribu d'l*,|iliraïm, séparant cette tribu de celle
de Benjamin. On lui adjoint souvent le sur-
nom d'Addar.
ATCI1IN, ville et royaume a l'extrémité
N. -l>. d« l'il" de .Sumatra. V. ACUKM, uu
tome I«r du Grand Dictionnaire.
ATCIIIN01S, peuple de l'Ile de Sumatra.
V. AOHBMOIS, au tome lor du Grand Diction*
naire, et dans ce Supplément.
ATÉ s. f. (a-té — nom mytholog.). Planète
télescopique découverte par C.-H.-K. Peters
ATHÉ
le M août 1870. Voici les éléments de cette
planète :
Moyen mouvement diurne . . 849,9278
Durée de la révolution sidé-
rale 1524J.835
Distance moyenne au soleil . 2,592684
Excentricité 0,1052825
Longitude du périhélie . . . I08°4l'46"
Longitude du nœud ascen-
dant 306012'43"
Inclinaison. . .' 4°56'35"
ATÉLÊIB s. f. (a-té-Ié-I — du gr. ateleia,
imparfaite). Bot. Genre de plantes, de la fa-
mille des légumineuses. Syn. de ptêrocarpb.
* Atelier du maréchal ferrant (l"), tableau
de Wouverman. V. Maréchal ferrant (le),
au tome X du Grand Dictionnaire.
ATÊBAMNE s. m. (a-té-ra-mne). Bot. Syn.
d'ARGYTHAMNE.
# ATERMOIEMENT s. m. — Eocycl. Ju-
risp. L'atermoiement est un délai de grâce
accordé par les créanciers à un débiteur qui
se trouve dans l'impossibilité de payer au mo-
ment de l'échéance de sa dette. Il arrive fré-
quemment que, lorsque le débiteur a déclaré
suspendre ses payements, les créanciers lui
accordent du temps pour le remboursement
de la dette afin de ne pas laisser rendre un
jugement déclaratif de faillite, qui aurait pour
résultat d'anéantir le crédit de leur débiteur.
La convention d'atermoiement, qui a lieu
alors entre les parties, est faite par elles li-
brement, et tous les arrangements qu'elles
prennent sont valables , pourvu toutefois
qu'ils ne soient pas contraires aux lois.
Lorsque le jugement déclaratif de faillite a
été prononcé, l'atermoiement devient alors
forcé et prend le nom de concordat (v. faillite
au tome VIII). Les tribunaux de commerce ac-
cordent alors un délai au débiteur qui le de-
mandent le créancier se trouve force d'accep-
ter un véritable coulr&t d'atermoiement. Cette
expression u à peu près disparu de notre légis-
lation actuelle. On la trouve dans la lui du
22 frimaire an VII sur l'euregistrement, la-
quelle assujettit l'atermoiement à un droit pro-
portionnel de o fr. 50 pour 100.
ATHAMANES, peuple ancien, qui habitait
l'Alhamanie, province d'Epire.
ATHAMAS, petit-fils d'Athamas, le roi d'Or-
chomene. Il conduisit à Theos, suivant Pau-
sanias, une colonie de Mymens. Il Fils d'Œ-
nopion, de Crète. Il quitta cette île et se ren-
dit a Chio, où il régna.
ATHANAS1A, nom que prit la ville d'Ilerda
(Hispanie Citérieure), capitale des Ilergètes,
après la conquête qu'en titScipion. C'est au-
jourd'hui Lerida. "
• ATHÉISME s. m. — Encycl. Dans l'arti-
cle encyclopédique consacre à l'athéisme, au
tome 1er, nous n avons parlé que de l'athéisme
dogmatique , de celui qui pose hautement
comme un point de doctrine la non-existence
de Dieu. C'est surtout contre cet athéisme-là,
que les théologiens et les philosophes reli-
gieux prodiguent leurs anathèmes; ils sont
animés contre lui d'une sorte de fureur, qui
se conçoit aisément du reste, puisque les
athées dogmatiques ne se contentent pas de
rejeter pour eux-mêmes la croyance en Dieu,
ils veulent empêcher les autres d'y croire et
cherchent à entraîner la société tout entière
dans leur incrédulité. Nous n'avons ici rien
à ajouter à ce qui a été dit sur l'athéisme dog-
matique ; l'article Dieu suitout, au tome VI,
contient tous les développements que com-
porte une question de cette importance. Mais
nous croyons devoir dire ici quelques mots
d'un autre athéisme, que nous appellerons
athéisme de fait ou pratique. Les athées de
profession sont tres-peu nombreux, ils ne se
trouvent que parmi les hommes d'étude ; mais
il existe beaucoup d'athées moins connus,
moins bruyants; ceux-là, on les rencontre
aujourd'hui partout, mais on ne songe pas
même à les nommer athées, parce qu'eux-
mêmes ne se donnent pas ce titre. Cepen-
dant, pour être athée dans le vrai sens du
mot, il n'est pas nécessaire qu'on attaque ou
qu'on nie l'existence de Dieu, il suffit qu'on
vive sans penser à Dieu , comme si Dieu
n'existait pas. 11 ne faut pas confondre un
athée avec un antitkée, qui serait nécessai-
rement uu ennemi déclare de Dieu; la vraie
signification du mot athée n'est point si tran-
chée.
Quand je vois un chrétien se mettre à ge-
noux pour prier, je reconnais qu'en etfet il a
un Dieu et que sa foi en lui peut avoir quel-
que influence sur la direction de ses volontés
et de ses actes, puisque c'est une foi active.
Mais quand j'observe dans leur vie intime un
savant, un homme de lettres, un commerçant,
un employé de bureau, uu ouvrier, et que je
ne les vois jamais donner la moindre place
aux actes qui mettent le croyant en rapport
avec son Dieu, j'ai le droit de dire que ces
hommes n'ont pas de Dieu, qu'ils sont athées
il.- fait] bien qu'ils n'aient pas déclare la guerre
à Dieu. Il leur arrivera peut-être quelquefois
de prononcer le nom de Dieu, parce que ce nom
est entré dans une foute de locutions que l'u-
sage a consacrées ; mais ils le prononceront
une indifférence profonde, sans y atta-
cher aucun sens précis. C'est le sens général
de la locution qui seul les préoccupe, et lu
mot Dieu ne sera pour eux qu'une syllabe
matérielle, introduite arbitrairement dans
cette locution. Si vous leur posez crûment la
ATHE
question :■ Croyez-vous en Dieu? «Quelques-
uns d'entre eux vous répondront peut-être
qu'ils voudraient d'abord savoir ce qu'on en-
tend par Dieu; mais la plupart vous répon-
dront tout simplement qu'ils y croient, parce
qu'ils sont persuadés qu'il faut répondre
ainsi pour parler comme tout le monde, et
ils ne veulent point chercher à se distinguer
des autres. Seulement, comme tout le monde
aussi, ils sont persuadés que le Dieu qu'il
faut admettre en paroles, pour ne pas se sin-
gulariser, est un Dieu qui ne demande rien,
un Dieu qu'on ne prie point, qu'on n'adore
point, qui n'exige aucun culte, qui ne tient
point k ce qu'on lui élève des églises. S'ils ne
veulent pas dire qu'ils ne croient pas en lui,
cela signifie tout simplement qu'ils ne veu-
lent pas rejeter un mot qui occupe dans la
langue une place importante, qu'ils ne veu-
lent pas non plus empêcher ceux à qui cela
convient d'adorer et de prier, qu'ils veulent
enfin laisser aller les choses comme elles vont
depuis longtemps , en restant libres d'agir
comme si Dieu n'existait pas , du moins
comme si Dieu ne se mêlait pas des affaires
humaines.
Essayera-t-on de nier que ceux qui se con-
duisent ainsi soient des athées de fait? Ce
serait faire une pure chicane de mots. Qui
est-ce qui parle habituellement de l'athéisme?
Ce sont des gens qui donnent au mot Dieu
un sens bien différent de celui que nous ve-
nons de dire ; pour eux, Dieu est un être qu'il
faut adorer tous les jouis, qui a des temples
et des prêtres, qui a fait connaître k l'homme
ses volontés et qui est toujours prêt k punir
ceux qui ne les suivent pas ponctuellement ;
pour eux, par conséquent, tout homme qui ne
reconnaît pas ce Dieu-là, le seul vrai Dieu,
est un athée. Il est donc vrai que la grande
majorité des hommes de notre temps sont
des athées de fait, puisqu'ils ne reconnais-
sent pas l'existence du seul Dieu auquel puis-
sent songer ceux qui les qualifieront ainsi.
Il est évident que l'athéisme ainsi compris
n'est autre chose que l'indifférence religieuse,
ou plus exactement l'absence de toute reli-
gion. Cela ne doit pas étonner, d'ailleurs ;
car Dieu lui-même n'est plus qu'un être dont
l'existence ou la non-existence est sans inté-
rêt réel pour l'homme, si cet être n'est pas re-
lié k l'homme par une religion positive. Nous
laissons ici de côté l'intérêt de pure curiosité
qui porte l'homme k vouloir connaître tout ce
qui existe. Les dévots se plaignent tous les
jours que la religion a perdu presque tout son
pouvoir et que, dans les classes mêmes où
elle régnait autrefois en souveraine, on s'é-
loigne d'elle, on néglige ses pratiques, on vit
comme si elle n'existait pas. Mais vivre sans
religion ou vivre sans Dieu, c'est la même
chose. Il est donc certain que Y athéisme de fait
j règne presque partout. On essayera peut-être
encore de le nier eu alléguant un fait qui
frappe tous les yeux, celui de la foule qui se
1 presse dans les églises à certains jours de fêtes
religieuses. Mais si l'on cherche k se rendre
compte du sentiment qui fait agir cette foule,
on reconnaît bientôt qu'elle n'a d'autre inten-
tion que celle de suivre de vieilles habitudes.
Elle les suit toutefois dans ce qu'elles avaient
de plus matériel sans se préoccuper de ce
qu'il y avait en elles de profondément reli-
gieux. Ainsi, le jour de Pâques, on voit peut-
être dans les églises autant de monde qu'il y
en avait dans les siècles de toi ; mais alors
ceux qui venaient k l'église y venaient pour
faire leurs pàques, et aujourd'hui on y vient
seulement pour pouvoir dire qu'on y est venu.
Parmi ce grand nombre de personnes qui
vont entendre la messe ce jour-là, il n'y en a
peut-être pas deux sur cent qui le soir, avant
de se coucher, se mettront à genoux pour
faire leur prière. Ce n'est point uu acte de
vraie religion qu'elles accomplissent, c'est un
acte de routine empreint ueut-ètre d'un cer-
taiu respect pour la mémoire des aïeux.
Quel but se proposent les athées dogmati-
ques, ceux qui prêchent l'athéisme? On ne
peut pas leur prêter l'intention de transfor-
mer tous les hommes en philosophes mili-
tants, cherchant comme eux à démontrer que
Dieu n'existe pas. Tout ce que veulent les
atheesdogmatiques,c'estamener peu a peu les
masses à ne plus faire une foule d'actes qu'ils
regardent comme entachés de superstition et
qui sont fondés sur la croyance en Dieu.
Leur but n'est-il pas atteint quand ils voient
presque tous les hommes, dans toutes les
classes de la société, rejeter la prière, le
jeûne et l'abstinence, laisser l'église aux fem-
mes, aux entants et aux prêtres, baser leur
moralité sur le besoin qu'ils ont de l'estime
publique, et non sur la crainte de l'enfer? Si
ce n'est pas là un athéisme doctrinal, c'est
l'athéisme tel qu'il peut être professe ou plu-
tôt pratique parmi les masses,
Cette décadence delà religion, ce progrès
de l'athéisme de tait sont-ils, comme on le
prétend, des symptômes annonçant la ruine
prochaine d'une société vieillie? Nous ne le
croyons pas. Ce qui est essentiel à la vie
d'une société, ce n est pas la religion, avec
ses pratiques étroites, c'est la moralité et la
ju tice. Or, la moralité et Injustice peuvent
trouver dans la raison éclairée par la science
et appliquée a créer de bonnes habitudes une
base aussi solide que celle qu'elles ont long-
temps empruntée a la religion. Quoique, de
nos jours, la société ne fasse pas peut-être
tout ce qu'elle pourrait, tout ce qu'elle de-
vrait faire pour créer et pour développer ces
ATHI
bonnes habitudes, on peut affirmer que la
moralité et U justice sont au moins aussi flo-
rissantes qu'on les a vues dans les siècles de
foi et de ferveur religieuse; les crimes sont
trop nombreux sans doute, mais ils le sont
moins qu'ils ne l'étaient sous le moyen âge,
et pourtant on est bien forcé de reconnaître
que la plupart des hommes vivent sans Dieu.
sont des athées de fait. L'athéisme n'est donc
pas un monstre si horrible qu'on se plaît en-
core souvent k le dire.
ATHÉNÉE s. f. (a-té-né). Bot. Genre de
plantes, de la famille des samydées, syu. de
CASEARD3.
Athénée (théâtre DE l), petit théâtre ly-
rique fondé en 1867. Il a été construit rue
Scribe, près du nouvel Opéra, aux frais d'un
des plus riches banquiers de Paris, M. Bis-
choffseira, mort en 1873. La singularité de sa
construction et de son aménagement consiste
en ce qu'il est situé dans le sous-sol; au-
dessus de lui s'élèvent de superbes bâtiments
à quatre étages que rien ne distingue de leurs
voisins. Le théâtre n'a de plain-pied avec la
rue Scribe que son entrée, le vestibule où se
tiennent les contrôleurs et le rang des places
les plus élevées, ce que l'on appelle le cintre
ou le paradis et les secondes loges; il faut
descendre un étage pour arriver aux premiè-
res et deux pour les baignoires, les fauteuils
d'orchestre et le parterre. La salle, qui est
de faibles dimensions, est très-coquette et
décorée avec goût. Sous les diverses direc-
tions qui s'y sont succédé, on y a joué d'as-
sez jolies pièces, entre autres Fleur de thé
(1868), dont les deux principaux interprètes
étaient Désiré et Léonce. Ces deux comi-
ques, aimés du public parisien, ont fait la
fortune de ce petit théâtre, qui ne les a de-
puis que difficilement remplacés. Notons en-
core, parmi les meilleures pièces qui y ont été
représentées, une revue, De bric et de broc
(1S75), et 11 Signor Pulcineîla (1876).
* ATHÈNES, ville de la Grèce. —La popu-
lation d^ cette ville, y compris celle du Pi-
rée, est aujourd'hui de 50,000 hab. Elle pos-
sède une université, une Ecole française pour
l'étude de la langue, de l'histoire et des anti-
quités grecques, un inusée d'antiquités. On y
labrique des cotonnades, des maroquins; les
principaux objets de commerce sont l'huile,
la cire, les fruits, le miel, les marbres, etc.
Les environs immédiats de la ville sont nus
et peu agréables; cependant il y a un beau
bois d'oliviers entre Athènes et le Pirée. On
a aussi planté d'arbres les boulevards qui en-
tourent une partie de la ville.
Le musée d'antiquités a été fondé sous le
règne d'Othon par la reine Amélie. U existe
k Athènes une société d'histoire naturelle et
de médecine; une société archéologique qui
entreprend des fouilles et qui a dejk fait
d'importantes découvertes, uue société pour
l'encouragement de l'industrie, indépendam-
ment des autres établissements scientifiques
qui sont designés dans l'article Descrip-
tion d'Athènes moderne, au tome 1er du Grand
Dictionnaire, page 859, 4« colonne. On y pu-
blie un grand nombre de journaux en diver-
ses langues , en 1856, il y en avait 26, et 34
en 1864. Ce nombre a dû encore augmenter
depuis.
11 y a bien loin sans doute de la moderne
Athèues k celle de Périclès. Les marbres du
Pentélique n'ont point retrouvé le ciseau de
Phidias, et les grandes voix de Platon et
d'Aristote ne se tout plus entendre dans l'A-
cadémie et le Lycée ; mais la capitale du petit
royaume hellénique grandit sans cesse, et la
Grèce, les yeux fixés sur le passé, y puise des
encouragements pour l'avenir. Elle refond
peu k peu la langue de ses pères, et, en at-
tendant l'heure des grandes manifestations
intellectuelles, elle prodigue dans son uni-
versité tous les trésors de la science contem-
poraine k une multitude de jeunes hommes
qui vont la répandre ensuite dans tout le Le-
vant ; il se publie à Athènes tant de journaux
et de livres, que cette ville, sortie k peine de
ses décombres, est devenue l'initiatrice de
l'Orient aux principes de la civilisation mo-
derne. L'Orient chrétien vu en quelque sorte
de la pensée hellénique, s'y manifeste à la
fois par la presse et par l'Eglise, et le génie
grec, qui a su prendre et garder cette dou-
ble direction des âmes, n'a pas dit certaine-
ment son dernier mot.
Albèoes (ÉCOLE FRANÇAISE D*). V. ÉCOLE, au
tome VII du Grand Dictionnaire, page 116
ATHÊNOPOL1S, petite ville de l'ancienne
Game, avec port sur la Méditerranée, et dont
la fondation est due aux Massîliens. D'Au-
ville pense que cette ville occupait rempla-
cement du hameau actuel d'Agay, départe-
ment du Var, à 2 kilom. de Frejus, que l'Iti-
néraire d'Autonin désigne sous le nom de
Pur tus AyathoniS,
ATHÉRIASTITE s. f. (a-té-ri a-sti-te).
Miner. Vauete altérée de wernerite.
ATHERMAL, ALE adj. (a- ter- m al, a-le —
de a priv., et de thermal). Se dit des eaux
minérales froides.
ATHÉROSPERMACÉES s. f. pi. (a-té-ro-
sper-nm-se). Bot. Syn. U'athurosi'URmeks.
■ v I Mis bourg de France (Orne), ch.-l. de
cant., arrond. et à 29 kilom. de DomfroDt
pop. "ggl-, 682 hab. — pop. tôt., 4,142 hab.
Faurique de tissus.
ATHO
•ATHIS-MONS, commune de France, formée
de deux villages (Seine-et-Oise), canton et à
10 kiiom. de Longjumeau, arrond. et à 10 ki-
Iom.de Corbeil; 910 hab. Situés sur une col-
line, près de l'embouchure de l'Orge dans la
Seine, ces deux villages sont très-anciens;
ils existaient déjà à l'époque des incursions
des Normands, puisqu'on vint y mettre en
sûreté la châsse de sainte Geneviève, pour
la soustraire aux pirates. Le clocher de l'é-
glise d'Athis date du xue siècle. De 1718 à
1738. le duo de Roquelaure s'y retira ; Mlle de
Scudery y composa, chez Courait, quelques-
uns de ses romans. L'ancien château, en-
touré d'un très-beau parc, appartient aujour-
d'hui aux pères jésuites, dont il est un lieu
de plaisance.
'ATHOS (mont). — Nous compléterons ce
que nous avons dit au tome 1er du Grand
Dictionnaire, page 863, par les renseigne-
ments suivants, empruntés à l'excellent Iti-
néraire de l'Orient de M. Isambert : ■ Le
promontoire terminé au S. par le mont Athos
était connu dans l'antiquité sous ce nom et
sous celui d'Acre. Selon Homère, Junon s'y
arrêta dans sa fui'e de l'Olympe à Lemnos.
Les Hellènes y fondèrent les cinq villes de
l'nnn, Cléones, Thyssus, Olophyxuset Acro-
thoum, dont l'histoire n'a conservé que les
noms. S'il faut en croire la tradition, les pre-
miers couvents de l'Athos remontent à l'im-
pératrice Hélène, mère de Constantin. Plus
tard, grâce au zèle des eupereurs, le promon-
toire se couvrit de monastères. Chacune des
nations du culte grec voulut avoir son cou-
vent au mont Athos, qui devint ainsi un but
de pèlerinage et une sorte de terre sainte.
Lors de l'invasion turque, les moines du
Monte Santo se soumirent a Mahomet II,
avant la prise de Constantinople. Par cette
conduite habile, ils obtinrent le maintien de
tous leurs privilèges et le droit de former une
espèce de république qui existe encore de nos
jours. Cependant, en 1821, les moines, s'étant
déclarés en faveur de l'insurrection grecque,
virent un grand nombre de leurs couvents
pillés et durent héberger jusqu'en 1830 un
corps de 3,000 soldats. De plus, les terres
qu'ils possédaient dans le Péloponèse furent
confisquées sous le gouvernement de Capo
d'Istria. Depuis ce temps, grâce à la munifi-
cence de la Russie, les couvents se sont re-
levés, mais ils n'ont pas recouvré leur an-
cienne splendeur.
» Le mont Athos compte une vingtaine de
couvents et de nombreux ermitages renfer-
mant environ 3,000 moines. Les intérêts
généraux des couvents sont réglés par le
saint synode de Karyx. Cette assemblée est
formée de 20 députés, nommés chaque année
par les moines, et de 4 présidents chargés
du pouvoir exécutif. Un des présidents a le
pas sur les trois autres et se nomme le pre-
mier homme d'Athos. Le synode a sous ses
ordres une cinquantaine de soldats chrétiens;
il ne se mêle que des intérêts tem|.orHs et
fenéraux, car chaque couvent est indépen-
ant et possède son administration particu-
lière. Les couvents sont de deux classes : les
cénobites et les idiorhythmiques. Dans les
premiers, les moines sont soumis à une vie
commune et obéissent à un abbé. Dans les
seconds, ils vivent à leur guise; le couvent
ne fournit que le pain et le vin. La commu-
nauté est dirigée par deux ou trois Pères
élus chaque année. Les moines, comme tous
les Orientaux, sont fort sobres et mangent
rarement de la viande; ils ont, dans l'Eglise
grecque, une grande réputation de sainteté.
Mais il est permis de douter que leur absti-
nence et leurà pratiques superstitieuses suffi-
sent à entretenir une grande pureté de mœurs
si l'on se rappelle celte loi, regardée i
indispensable, qui interdit l'entrée de la pé-
ninsule sacrée, non-seulement aux femmes,
mais encore aux femelles des an i m au*
touriste ne visite pas le mont Athos avec le
zèle religieux des milliers de pèlerins grecs
quiy affluent de tous les points de l'Orient, s'il
a peine k retenir un sourire à l'asped singu-
lier de cette religion pétrifiée, qui a conservé
en plein xixe siècle les superstitions du moyen
âge et les pratiques minutieuses «in Bas-Km-
pire, il rendra souvent justice a la naïve
piété de ces pauvres religieux; il pourra
d'ailleurs faire dans ces couvents des études
du plus haut intérêt. Il y trouvera une mine
inépuisable de monuments byzantins, de.
sceaux, de chartes, de manuscrits enluminés,
de reliquaires curieusement fouillés. Il visi-
tera avec intérêt les bibliothèques qui repo-
sent en paix sous une épaisse couche de
poussière. Les manuscrits sont au nombre de
13,000 et se rapportent presque tous a la
théologie ; mais il reste peut-être des décou-
vertes a taire, car autrefois les bibliothèques
soigneusement rassemblées, étaient riches en
chefs-d'œuvre classiques. Quant aux moines
actuels et aux séminaristes du mont Athos,
qui passent pour les plus savants de l'Onent,
ils connaissent à peine les titres de quelques-
uns de leurs livres. C'est, du reste, une ex-
cursion unique dans son genre, que de parcou-
rir ce pays sauvage et pittoresque, couvert
de vieux couvents byzantins, de chapelles,
d'ermitages, et uniquement peuple de moines
et d'anachorètes.
» Parmi les vingt couvents de l'Athos,
quelques-uns seulement méritent d'être visi-
sités : ce sont surtout ceux de Lavra et de
Zographou. L,u tournée complète demanderait
ATMO
quinze jours; mais, en une semaine, on a
largement le temps d'explorer tout ce qu'il y
a de vraiment curieux. Ch» doit se munir à
Kary& d'une lettre de recommandation cir-
culaire. On trouvera aussi, dans ce village,
des mulets, qui sont indispensables pour taire
le voyage, car les chevaux ne peuvent passer
dans les sentiers des montagnes. Les couvents
sont placés en vue de la mer, sur la côte E.
et O. •
ATHYMALE s. m. (a-ti-ma-le — du gr. a,
préf. priv,, et de tithymale, c'est-à-dire faux
tithymale). Bot. Génie de plantes, de la fa-
mille des euphorbiacées, détaché du genre
euphorbe.
ATILIUS, riche affranchi qui, au Ier siècle
de notre ère, construisit, aux environs de
Fidène, un vaste amphithéâtre pour les com-
bats rie gladiateurs. En l'an 27, lorsque l'am-
phithéâtre était rempli de spectateurs, l'édi-
fice s'écroula avec un immense fracas, et
l'on entendit retentir de toutes parts les cris
de douleur de tous ceux qui n'avaient pas été
tués sur le coup. Si l'on en croit Tacite, il y
eut plus de 50,000 victimes, dont un grand
nombre perdirent la vie et les autres furent
grièvement blessés. Atilius fut condamné k
l'exil, et le sénat prit les mesures nécessai-
res pour qu'on ne vît pas se renouveler un
pareil désastre.
ATINIUS, Romain à propos duquel Pline
raconte l'anecdote suivante : Les grands
jeux venaient d'être donnés au peuple ; quel-
que temps après, Atinius voit en songe Ju-
piter Capitolin, qui lui ordonne d'aller de sa
part se plaindre auprès des magistrats de la
manière dont la danse a été conduite dans
les derniers jeux ; il faut recommencer la fête
et choisir un autre danseur ; autrement, on
s'en trouvera mal. Atinius, à son réveil,
prend son songe pour une illusion et ne se
dérange pas, de peur du ridicule. Dans la
journée, son fils, sans être malade, meurt
subitement. La nuit, nouveau rêve, nouvelles
menaces de Jupiter. Atinius n'en tient pas
compte. Alors il tombe en paralysie et, ef-
frayé, se fait porter au sénat, où il raconte
ce qui lui était arrivé; aussitôt il recouvre
l'usage de ses membres. Or, le matin même
du jour où les jeux avaient été représentés,
un esclave avait été vu traversant le cirque
et battu cruellement de verges , sur l'ordre
de son maître. Il n'en fallut pas davantage
à la superstition romaine pour voir le mau-
vais danseur dans l'esclave frappé. Le maî-
tre fut recherché, puni, et de nouveaux jeux
furent décrétés. Ils eurent lieu sous le con-
sulat de C. Julius et de P. Pinarius, l'an
265 de Rome.
_ ATINTANIE, un des quatorze cantons de
l'Epire, dans l'ancienne Grèce.
ATKINSON (Thomas - Witlan), voyageur
anglais, né dans le comté d'York en 1799
mort en 1861. Ayant perdu tout jeune son
père et se trouvant sans fortune, il dut, pour
vivre, apprendre l'état de maçon; tuais,
grâce k son intelligence et à sou ardeur au
travail, il devint architecte k Manchester et
employa ses loisirs k faire de la peinture.
Ayant lu un ouvrage d'Alexandre de Hum-
boldt, il se prit de goût pour les voyages et
résolut de visiter l'Asie centrale. En 1846, il
se mit en route et explora le centre de l'Asie,
notamment le désert de Gobi. Ce fut seule-
ment huit ans plus tard, en 1854, qu'il revint
en Angleterre, apportant avec lui uue foule
de notes et de dessins sur les lieux qu'il avait
visités. Il s'occupa alors de rédiger la rela-
tion de son voyage, pendant lequel il avait
contracté une maladie, qui hâta sa fin. On
lui doit les deux ouvrages suivants : Orien-
tal and Western Siberia,a narrative of seven
years Exploration (Londres, 1858), avec un
magnifique atlas ; Travels in the région of the
upper and Lower Amoor (Londres, 1S60).
ÀTLAINTIUS, fils de Mercure et de Vé-
nus.
* ATMOSPHÈRE s. f. — Encycl. C'est en
se basant sur l'observation du crépuscule
qu'on avait évalué k 70 kilomètres au y\\\s la
hauteur de l'atmosphère, et que MM. de
Huniboldt et Boussiugault avaient même cru
devoir réduire cette hauteur k 43 kilomètres.
Mais M. Coulvier- Gravier, partant de cette
donnée que les étoiles filantes brillent k plus
de 880 kilomètres, et qu'elles ne peuvenl
s'enflammer que dans l'atmosphère, a. depuis
prétendu qu'on devait encore trouver de
l'air, quelque raréfie qu'on veuille le suppo-
> Cette hauteur de 880 kilomètres. Il di-
vise l'atmosphère en plusieurs zones, et c'est
dans La plus élevée que se montrent les mé-
téores volants, au nombre desquels il range
les étoiles filantes. Nous ne savons si les
idées de M. Coulvier-Gravier seront confir-
mées par les observations et par les calculs
de l'avenir.
L'air atmosphérique, malgré sa transpa-
rence, intercepte sensiblement la lumière et
la réfléchit; cependant les particules, exlré-
mement tenues, qui le composent ne sont vi-
sibles que réunies en grande masse. Alors
les rayons qu'elles nous transmettent nous
paraissent bleus, et cette couleur devient de
plus plus en plus foncée k mesure qu'on se- !
levé, soit en ballon, soit en gravissant les ,
montagnes. Quand on arrive k un point ou
l'air a perdu une grande partie de sa densité,
il u 'envoie presque plus k l'œil de ruyous ré- I
ATOL
fléchis; nous ne recevons guère que la lu-
mière qui vient directement du soleil , et
l'observateur placé à l'ombre peut voir les
étoiles en plein midi.
Il résulte des discussions qui ont eu lieu ré-
cemment sur les ferments et sur la généra-
tion spontanée, que des corpuscules de na-
ture diverse voltigent en grand nombre au
milieu de l'atmosphère. On a donné k ces cor-
puscules le nom de poussières atmosphéri-
ques, et M. Pouchet a fait un travail spécial
sur l'examen microscopique de ces poussiè-
res. De son côté, M. Gaston Tissandier a en-
trepris des expériences sur le même objet.
Le résultat de ces expériences est exposé
dans le passage suivant, que nous emprun-
tons k l Année scientifique de 1874 :
■ Pour recueillir les poussières répandues
dans l'air. M. Gaston Tissandier se sert d'un
aspirateur k eau. Il fait passer l'air extérieur,
bulle k bulle, dans un tube k boules de Lie-
big, lequel contient de l'eau pure, ensuite k
travers un tube en U renfermant un tampon
de coton-poudre. On connaît le volume de
l'air aspiré en jaugeant l'aspirateur. Quant
aux poussières, elles restent dans l'eau distil-
lée, et on peut en prendre le poids. M. Tis-
sandier a effectué k Paris le dosage des
poussières atmosphériques dans la rue Mi-
chel-le-Comte, k 3 mètres au-dessus du sol.
Voici le résultat de cette détermination :
» Au mois de juillet 1872, après une pluie
abondante, on a trouvé dans 1 mètre cube
d'air un poids de 6 milligrammes de poussiè-
res. Apres huit jours de sécheresse, pendant
le mois de juillet 1872, on a trouvé 23 milli-
grammes de ces corpuscules. Enfin, dans des
conditions atmosphériques normales, de juin
k juillet 1870 et d'avril à novembre 1872, on
a trouvé, en moyenne, de 6 k 8 milligrammes
de corpuscules par mètre cube d'air. D'après
ces résultats, la quantité de matières solides
contenues dans 1 mètre cube d'air, k Paris,
peut varier de 6 k 23 milligrammes. Pour ap-
précier la valeur de ces nombres, en prenant
le minimum (6 milligrammes), si l'on consi-
dère une masse d'air de 5 mètres d'épaisseur
reposant sur le Champ-de-Mars, dont la su-
perficie est de 50 hectares, on trouve que
cette masse d'air renferme 15 kilogrammes
de corpuscules.
■ M. Tissandier a mesuré les dimensions
des poussières de l'air avec un micromètre
divisé en centièmes de millimètre. Il a trouvé
que les dimensions de ces poussières varient
entre un sixième et un millième de milli-
mètre.
• Les corpuscules atmosphériques sont
maintenus en suspension par l'agitation de
l'air. On reconnaît, en effet, qu'il se fait, k
chaque instant, un dépôt de ces matières sur
le sol, quand l'air est tranquille. M. Tissan-
dier a fait des expériences k Paris et aux en-
virons pour recueillir ces poussières sur une
surface exposée a l'air 1 une feuille de papier
de 1 tnetre carré de surface était maintenue
horizontalement sur un châssis; on plaçait
ce panier sur un toit bien isole, a une hau-
teur de 10 k 15 mètres, et on l'y laissait sé-
journer pendant une nuit calme. Le lende-
main matin, on réunissait, k l'aide d'un pin-
ceau fin, les corpuscules qui s'étaient dcp-.ses
sur le châssis de papier. On en recueillait
ainsi de 1 milligramme etdemi k 3 milligram-
mes et demi par nuit. Si l'on prend pour
moyenne 2 milligrammes de sédiment, tom-
bant sur 1 mètre carre en douze heures, on
trouve 2 kilogrammes de ces corpuscules
l-our une surface égale k celle du Champ-
ue-Mars, eu vingt-quatre heures.
» Ces poussières avant ete analysées, on a
trouvé 25 k 34 pour lun de matières organi-
ques et 66 k 75 pour 100 de matières minéra-
les (cendres). Les sels de ces cendres sont
en partie solubles dans l'eau; ils contiennent
du chlore, de l'acide sulfurique, des traces
d'acide azotique. Les matières solubles dans
l'acide chlorhydrique renferment tres-souveut
du fer et toujours de la chaux et de la silice.
Les poussières recueillies sur des monuments
ont ete e-aleilieut analysées. Dans un
tours de Notre-Dame, a 60 mètres de hauteur,
et dans des parties de l'édifice où personne
n'avait pénétré <k-puis quelques années, les
marches étaient recouvertes d'une couche de
poussière grisâtre tres-tenue, ayant au moins
1 millimètre d'épaisseur. Ces poussières, qui
proviennent de l'air qui s'engouffre ;i travers
les ouvertures des fenêtres, sont un mélange
de matières organiques et de substances mi-
nérales. L'analyse, opérée sur 5 grammes,
donne un poids de 32 pour 100 de matières
organiques. Quant aux matières minérales,
elles sont les unes solubles dans l'eau, les
autres solubles dans l'acide elilorhvdrique,
les autres enfin insolubles dans ee"t acide.
Leur poids total était do 68 pour 100 du poids
des poussières. Ainsi, les poua ières aérien-
nes sont formées d environ un tiers de sub-
stances organiques et do deux tiers de ma-
tières minérales. Le 1er s'y rencontre en
proportion notable. »
'ATMOSPHÉRIQUE ad). — Encycl. Che-
min atmosphérique. V., au tome 11 i nu tirant!
l'a ttunitaire, l'article csbmun ut-; fbr, p. 1137,
— Poussières atmosphériques. V ci-des-
sus ATMOSI'lIl
ATOLAIRE s. f. (a-to-lé-re). Bot. Genre
de piaules, de la famille des légumineuses, j
Syu. de CKOTALAIRU.
ATOM
247
• ATOMAIRE s. m. — Encycl. Entom. Les
caractères de ce genre de coléoptères sont :
corps ovale; antennes anté-oculaires, avec
articles intermédiaires plus minces, les trois
articles terminaux augmentant graduelle-
ment de taille et formant ensemble une mas-
sue courte ; tète presque triangulaire; pro-
thorax transverse, presque carré; écusson
transverse; élytres formant un ovale tres-
convexe; pattes courtes et grêles; tibias ar-
que-. Lafomaire linéaire de Stephens se
montre en mai et en juin, quelquefois en
juillet et août; il se reproduit avec une fé-
condité surprenante, reste caché dans le sol
et ronge les germes des betteraves; on en
trouve quelquefois plusieurs autour d'une
même graine, et ils compromettent grave-
ment lu récolte. Us attaquent aussi le
nés de la plante, et, quand le temps est beau,
ils montent sur la tige et ma miles.
Plusieurs remèdes ont été indiqués, dont le
plus efficace paraît être de comprimer le sol
avec des rouleaux : les atomaires ne s
sent pas dans un terrain compacte, et la terre
serrée autour de la plante l'empêche de
mourir, même lorsque sa racine a été atta-
quée par ces insectes.
* ATOME s. m. — Encycl. Avant de com-
pléter, dans l'article qui va suivre, celui qui
figure dans le premier volume du Grand
Dictionnaire, nous croyons devoir présenter
quelques observations préliminaires. Rappe-
lons d'abord que l'atomicité et l'affinité sont
deux choses bien distinctes. L'atomicité est
la propriété que possède un atome d'attirer à
lui un plus ou moins grand nombre d'autres
atomes. Un exemple fera saisir complètement
la valeur de cette définition : on dira que lato»
micité du chlore par rapport à l'hydrogène est
u«, parce que l atome de chlore attire à lui
1 atome d'hydrogène ; que l'atomicité de l'oxy-
gène est deux par rapport à l'hydrogène, parce
âue 1 atome d'oxygène attire à lui 2 atomes
'hydrogène; que l'atomicité de l'azote est
trois par rapport à l'hydrogène, parce que
1 atome d'azote attire à lui 3 atomes d'hydro-
gène, et ainsi de suite suivant les cas. Le
chlore sera donc considéré comme monoato-
mique, l'oxygène comme diatomique, l'azote
comme triatoniiqiie par rapporta L'hydrogène.
On remarquera que, dans la fixation de la va-
leur de l'atomicité, on ne se préoccupe point
du plus ou moins d'énergie que manifeste la
combinaison, énergie qui se révèle dans le
cas de l'affinité par production d'électricité,
de chaleur ou de lumière.
L'affinité est la force par laquelle un atome
attire un autre atome. Cette force se mani-
feste dans les cas d'affinité puissante par des
phénomènes de chaleur et de lumière; elle
n'est pas proportionnelle au nombre d'ato-
mes attirés. C'est ainsi que le chlore, dont
1 atome ne peut attirer que 1 atome d'hydro-
gène, donne, avec ce dernier corps, une
reaction violente sous l'influence de la lu-
mière solaire directe. 11 se produit une forte
détonation avec vive lumière, et cela indi-
que une grande affinité; ce qui n'empêche
point l'atomicité du chlore d'être faible pour
l'hydrogène, si on la compare à celle de l'a-
zote, dont 1 atome peut fixer 3 atomes d hy-
drogène.
Dans la chimie moderne, telle que l'ont faite
les travaux de Dalton, Gay-Lussac, Dulong,
Petit et Wùrtz, pour ne citer que quelques
noms, 1 atome constitue « la plus pente quan-
tité d'un élément qui puisse exister dans un
corps compose comme masse indivisible par
les forces chimiques ; 1 molécule constitue ■ uu
groupe d'atomes et représente la plus petite
quantité d uu corps simple ou compose qui
puisse exister à l'état libre, entrer dans une
réaction et en sortir. »
L'atomicité de l'oxygène, de l'azote, du
carbone, etc., pour l'hydrogène pris comme
terme de comparaison, est fixe. Le chlore,
le brome et l'iode, qui s'unissent a L'hydro-
gène atome à atome et peuvent le remr,
dans de nombreuses combinaisons, ou mémo
fonctionner comme monoatoraiques dans des
combinaisons métalliques où l'hydrogène
n'entre pas, sont considérés comme moiioa-
tomiques par rapport à l'hydrogène; niais un
corps simple pouvant s unir eu plusieurs
proportions avec un autre corps simple, l'a-
tomicité de ces corps ne saurait être abso-
lue ou, en d'autres termes : ■ parce que le
chlore se combine atome a atome avec l'hy-
drogène et que le phosphore par rapport à
L'hydrogène est triatomique, il n'en faut pas
ire que lu phosphore est également
triatomique vis-a-vis du chlore. • Le phos-
phore est, eu effet pentatomique vis-à-vis
du chlore dans le compose Pb,Cl* (perchlo-
rure de phosphore).
On pourrait citer uue foule d'exemples
analogues a celui qui précède, notamment
ceux que fournissent les combinaisons de
l'iode, de l'azote, etc. De la il faut couclure
que l'atomicité d'un élément ne peut être
considérée comme absolue et qu'il n'y a pas
lieu de s'occuper de la recherche de cette
atomicité idéale. Il suffit de déterminer l'ato-
1111 aie que chaque élément possède dans une
combinaison donnée.
On peut, en se basant sur l'atomicité des
corps simples, donner une classification plus
rationnelle que celle qui a cours encore au-
jourd'hui et qui divise ces corps en métal-
loïdes et métaux, ce qui, do l'avis de
M. Wùitz. est absolument arbitraire, 2J. Du-
248
ATOM
nias, se fondant sur ceci, que c'est la faculté
de combinaison qui détermine la forme géné-
rale des composés, avait divisé les métal-
loïdes en groupes ou familles d'éléments sem-
blables par la constitution de leurs compo-
sés. Dans la famille du chlore, il avait classé
les éléments monoatomiques , le fluor, le
chlore, le brome, l'iode ; dans celle de l'oxy-
gène, il comprenait les éléments diatomiques,
l'oxygène, le soufre, le sélénium, le tellure;
dans celle de l'azote figuraient les éléments
triatomiques, azote, phosphore, arsenic, aux-
quels on peut joindre le bore, que M. Du-
mas classait dans la série tétratoraique ou
famille du carbone, qui ne peut comprendre
aujourd'hui, parmi les métalloïdes, que le
carbone et le silicium.
Cette classification rationnelle, acceptée
par M. Dumas et conservée par les partisans
de la théorie atomique peut s'étendre aux
métaux ; mais, en l'état actuel de la science,
elle reste insuffisante, par la raison qu'une
grande quantité de combinaisons sont encore
imparfaitement étudiées, et ■ aussi, dit
M. Wùrtz, parce que plusieurs métaux of-
frent un cachet d'individualité marquée,
présentent certains points de ressemblance
avec des métaux dissemblables et forment
quelquefois le noyau de plusieurs groupes
de métaux. •
Toutefois, si l'on prend pour atomicité
d'un métal celle qu'il accuse dans ses combi-
naisons les plus importantes, on peut donner,
sous certaines réserves qui seront indiquées
ci-dessous, la classification suivante qui com-
prend les corps simples, métaux et métal-
loïdes.
Les corps simples monoatomiques se divi-
sent en deux groupes : l'un comprenant les
éléments négatifs analogues au chlore, et
qui sont : le chlore, le fluor, le brome et
liode; l'autre comprenant les éléments posi-
tifs analogues à l'hydrogène, et qui sont :
l'hydrogène, le lithium, le sodium, le potas-
sium, le césium, le rubidium, l'argent, l'or et
le thallium.
On remarquera que l'iode, l'or et le thal-
lium, dont les poids atomiques sont plus éle-
vés que ceux des autres éléments de cette
série, sont tantôt monoatomiques, tantôt
triatomiques.
Les corps simples diatomiques ou qui jouent
dans leurs combinaisons principales le rôle
d'éléments diatomiques peuvent se diviser en
deux groupes : le groupe négatif, comprenant
l'oxygène, le soufre, le sélénium, le tellure ;
le groupe positif, comprenant le calcium, le
strontium, le baryum, le plomb. Quelques-
uns de ces éléments, dont le poids atomique
est assez élevé, sont fréquemment triatomi-
ques ; ce sont le sélénium, le tellure et le
plomb.
On compte encore un certain nombre de
métaux qui se conduisent comme diatomi-
ques dans leurs combinaisons les plus impor-
tantes. Tel est le cas du magnésium, du zinc,
du cobalt, du nickel et du fer. Ce dernier
métal forme lui-même le centre d'un groupe
qui comprend le manganèse et le chrome
d'une part, et de l'autre l'aluminium. Toute-
fois, les derniers métaux que nous venons de
nommer manifestent souvent plus de deux
atomicités ; c'est ainsi que le manganèse et
le chrome sont ou tétratomiques ou hexato-
miques dans plusieurs de leurs combinai-
sons.
Dans la catégorie des éléments triatomi-
ques, on peut classer l'azote, le phosphore,
1 arsenic, l'antimoine, le bismuth. On remar-
quera que tous ces éléments sont triatomiques
dans leurs combinaisons les plus importan-
tes, mais donnent tous des composés dans
lesquels ils se conduisent comme pentato-
miqueo.
La catégorie des éléments tétratomiques
comprend le carbone, le silicium, le titane,
l'êtaîn, le tantale et le zirconium, qui dans
leurs combinaisons les plus importantes ma-
nifestent quatre atomicités.
Parmi les métaux hexatomiques , nous
Souvons placer le tungstène et le molyb-
ène.
Enfin, les métaux du groupe platine mani-
festent «1rs atomicités diverses. Le platine
est diatoinique et tétratomique, ainsi que le
palladium ; l'iridium et le rhodium sont tria-
tomiques. L'osmium et le ruthénium mani-
fi Btent] suivant les cas, deux, quatre ou six
atomicités.
Nous avons dit plus haut qu'une molécule
constitue un groupe d'atomes; le poids molé-
culaire représente donc celui de tous les
atomes qui se sont unis pour constituer cette
molécule. <>r, d'après Gerhardt, les molécu-
les de tous li cor] ■ gazeux occupent deux
'■ itl'imi '!-■ ' | ; i 'i'i nt,,i i'|,\ il]
occupo un volume; il suit donc de lu que le
poids moléculaire de tout corps capable de
prendre l'état gazeux est donne par sa dou-
ble densité prise pur rapport ù L'hydro-
gène.
Lei poids atomique», c'est-à-dire les rap-
ports des poids 'les atomes entre eux, ne
peuvent s'établir qu'après déterminât!
poids moléculaires, lisse déduisent de ces
derniers pat
et équivalent a ti èa peu
densité des éléments, l'hydrogène étant pris
comme unité*
Le tubleuu suivant fera saisir la Justesse
ATOM
de cette remarque, qui est due à Gay-
Lussac.
NOMS
DENSITÉ RAPF
O&TBE
POIDS
des corps simples.
à l'hydrog
&ne,
atomique.
Hydrogène . .
1
1
Oxygène. . . .
15,09
16
14
14
Soufre à 1,000°
32
32
35,2
35,5
77,8
80
125,8
127
Ainsi, les poids moléculaires se confon-
dent avec les doubles densités rapportées
à l'hydrogène, et les poids atomiques des
corps simples correspondent à très-peu de
chose près, pour ceux qui peuvent prendre
l'état de vapeur, à leur densité rapportée à
celle de l'hydrogène.
Nous ne reviendrons pas sur l'histoire des
recherches, tâtonnements et découvertes qui
ont amené les chimistes modernes à substi-
tuer la théorie atomique à celle des équiva-
lents, cette partie intéressante ayant été
traitée dans le premier volume de cet ou-
vrage au mot atome, et nous continuerons
cet article en donnant, d'après M. Wuriz,
quelques indications sommaires sur les mé-
thodes expérimentales qui ont permis de
fixer les poids relatifs des atomes.
C'est Berzélius qui le premier a fourni des
déterminations exactes de poids atomiques.
Ce chimiste, en étudiant de près les chiffres
fournis en 1807 par Dalton, reconnut qu'ils
contenaient des erreurs et résolut de les rec-
tifier. Il se mit au travail et déduisit de ses
propres expériences, faites et contrôlées
avec le plus grand soin, les poids atomiques
et moléculaires de plus de deux mille corps
simples et composés.
Rappelons que le poids atomique d'un élé-
ment se déduit de la composition d'une ou de
plusieurs de ses combinaisons et qu'il faut
que cette combinaison soit nettement définie
et pure de tout mélange. Dans le cas de
la détermination du poids atomique d'un
métal, par exemple, dans le cas où l'on
veut déduire ce poids atomique d'un des
oxydes de ce métal, il faut que l'oxyde soit
pur et que sa constitution atomique soit con-
nue. Par l'analyse ou la synthèse de l'oxyde
on obtient sa composition centésimale; mais
pour exprimer en rapports atomiques ces
rapports centésimaux, il convient de savoir,
dans le cas où le poids atomique de l'oxy-
gène est pris pour unité, combien l'oxyde
analysé renferme d'atomes d'ox}rgène pour
un atome de métal. De toutes ces données,
on déduit le poids atomique du métal.
Berzélius, comme nous l'avons dit plus
haut, prenait l'oxygène pour unité et procé-
dait par les méthodes suivantes : 1° il prépa-
rait un poids déterminé de métal rigoureu-
sement pur, puis il l'oxydait et obtenait par
cette synthèse la composition de l'oxyde;
2° il réduisait par l'hydrogène un poids dé-
terminé d'oxyde et obtenait par cette ana-
lyse la composition de l'oxyde ; 3° enfin, dans
les cas où il lui était impossible soit de ré-
duire l'oxyde par l'hydrogène, soit d'oxyder
le métal, soit encore d'obtenir pur le métal
qu'il voulait oxyder, il se rabattait sur l'ana-
lyse d'un sel. Dans ce dernier mode de dé-
termination, les poids atomiques des autres
éléments étant connus ainsi que la constitu-
tion atomique du sel, il obtenait facilement
le poids atomique du métal.
Les méthodes employées par Berzélius ont
été perfectionnées par MM. Màrignae, Du-
mas, Pelouze, Stas et autres chimistes, qui les
ont amenées à un degré de perfection qui ne
laisse rien à désirer. M. Dumas a particuliè-
rement étudié cette question et posé, à la
suite de nombreuses expériences, quelques
principes qui peuvent se formuler comme
suit :
t II faut, dit-il, dans cet ordre de recher-
ches, se préoccuper surtout de deux choses :
du choix de la réaction, qui devra être bien
nette, et de l'état de pureté de la substance
avec laquelle on fait l'expérience. » De l'a-
vis de M. Dumas, ce second point présente
des difficultés qu'il est souvent malaisé de
surmonter. Pour s'assurer de ht pureté de la
substance sur laquelle on opère, il convient,
suivant ce chimiste, d'employer cette sub-
stance par doses progressives, c'est-à-dire do
déterminer l'équivalent successivement avec
1, 2, 4, 8 grammes do matière, par exemple.
Si la matière est pure, il arrive un moment
où les rapports trouves deviennent invaria-
bles, les cuuses d'erreur inhérentes à l'opé-
ration agissant toujours dans le même sens.
Si, au contraire, la matière est impure, des
discordances se manifesteut des les premiè-
res opérations. •
La détermination des rapports pondéraux
suivant lesquels deux corps se combinent
peut se faire, comme on vient de le voir, par
analyse ou par synthèse. M. Stas a considé-
rablement perfectionné les méthodes em-
ployées et il recommande, quelle que soit la
murche adoptée^ analyse ou synthèse, de
vurier les expériences et de n'accepter un
résultat que lorsqu'il a été obtenu par plu-
procédési On aura une idée de la ri-
gueur avec laquelle ce chimiste obtient ses
lésultatS quand ou saura qu'ayant fait, par
ATOM
cinq méthodes différentes, la détermination
du poids atomique de l'azote, il obtint cinq
chiffres qui ne présentaient qu'un écart de
de la valeur de ce poids.
4000 r
La détermination des poids atomiques de
certains éléments est d'une importance ex-
ceptionnelle, et la plus petite erreur com-
mise dans l'évaluation de ceux de l'oxygène,
du chlore, du brome, de l'argent et du car-
bone, par exemple, peut amener dans l'éva-
luation des poids atomiques ou de la compo-
sition de certains corps des erreurs impor-
tantes. Il suffira, pour établir l'exactitude
de cette assertion, de rappeler que la déter-
mination des poids atomiques d'un grand
nombre de métaux se fait à l'aide des oxydes
ou des chlorures de ces métaux; que le car-
bone figure dans les composés organiques et
que la connaissance exacte de son poids
atomique est indispen-sable pour fixer d'une
manière certaine la formule de ces com-
posés.
Afin de donner une idée des méthodes
employées par les chimistes modernes pour
obtenir les poids atomiques, nous allons re-
later ici les expériences faites pour la déter-
mination des poids atomiques de l'oxygène,
de l'argent, de l'azote, du carbone et du
plomb. Nous rappelons, avant de commencer,
que le poids atomique de l'hydrogène est
l'unité à laquelle on rapporte tous les autres.
1° Oxygène. Berzélius et Dulong ont les
premiers pratiqué la synthèse exacte de
l'eau par la méthode des poids. Ils prirent un
poids donné d'oxyde de cuivre qu ils rédui-
sirent par l'hydrogène et recueillirent l'eau
formée. La perte de poids subie par le cuivre
donnait l'oxygène enlevé, et ce poids déduit
de celui de l'eau donnait le poids de l'hydro-
gène ayant servi à lu réduction. Ces expé-
riences établirent que 100 d'oxygène se
combinent avec 12,48 d'hydrogène ou, en
d'autres termes, que, pour brûler 1 d'hydro-
gène, il faut 8,012 d'oxygène.
M. Dumas, en 1842, c'est-à-dire vingt-
trois ans plus tard, reprit la même expé-
rience, mais s'entoura de précautions multi-
ples, afin d'éviter les causes d'erreur qui
avaient pu entacher d'inexactitude le chiffre
obtenu par ses prédécesseurs, Berzélius et
Dulong. L'hydrogène qui devait servir à la
réduction fut préparé au moyen de zinc pur
et d'acide sulfurique distillé et convenable-
ment étendu. Le gaz, avant d'être dirigé sur
l'oxyde de cuivre, passait dans une série de
tubes en U contenant diverses substances
destinées soit à lui enlever l'hydrogène sul-
furé et arsénié qu'il aurait pu contenir, soit
à le dessécher. Enfin le gaz arrivait sur
l'oxyde de cuivre placé dans un ballon de
verre. Ce ballon était chauffé au moyen d'une
lampe à alcool et l'eau formée était recueillie
dans un récipient, à la suite duquel se trouvait
une série de tubes en U remplis de chlorure de
calcium et de pierre ponce mouillée d'acide
sulfurique monohydraté, le tout ayant pour
but de fixer l'eau qui, par évaporation, aurait
pu s'échapper du récipient.
Cette expérience a été plusieurs fois répé-
tée sur des quantités relativement considé-
rables, puisqu'on a pu obtenir de 15 à 70 gram-
mes d'eau. Ces synthèses ont établi que
100 parties d'oxygène se combinent avec
12,5150 d hydrogène, ce qui conduit en adop-
tant, comme l'a fait M. Dumas, le clnfl're de
12,50, au rapport exact de 1 : 8. L'eau étant
formée de 2 parties d'hydrogène et de 16 par-
ties d'oxygène, le chiffre 16 représente le
poids atomique de l'oxygène. On a élevé
quelques doutes sur l'exactitude de ce chif-
fre, et M. Stas affirme notamment que le
poids atomique de l'oxygène ne dépasse pas
15, 9G. Cet écart, si léger qu'il paraisse, n'est
pas sans influence sur la détermination des
poids atomiques de certains corps qui sont,
comme le chlore, l'azote, l'argent, le brome,
l'iode, etc., solidaires de l'oxygène en ce qui
touche la détermination de leur poids ato-
mique. On adopte toutefois le chiffre donné
par M. Dumas.
2° Argent. Le poids atomique de ce métal
est, ainsi que ceux du chlore et du potas-
sium, solidaire de celui de l'oxygène. lia été
déterminé par quatre séries d'expériences
conçues de telle sorte que chacune d'elles
pût donner un résultat propre et indépen-
dant de ceux que fournissaient les autres,
La première détermination obtenue par la
synthèse du sulfure d'argent et l'analyse du
sulfate a donné pour résultat 107,920.
La seconde, pratiquée par la synthèse de
l'iodure d'argent et l'analyse de l'iodate, a
donné 107, 928.
La troisième, faite au moyen de la syn-
thèse du bromme d'argent et de l'analyse du
bromate, a donne 107,921.
Enfin la quatrième, déduite de la synthèse
du chlorure, d'argent et de l'analyse du chlo-
rate, a conduit au chiffre de 107, 937.
Ces chiffres représentent les moyennes
des résultats obtenus. C'est a M. Stus que
l'on doit la détermination rigoureuse du poids
atomique de l'urgent. Ce chimiste, qui se
distingue par le choix intelligent de ses mé-
thodes et par la rigueur avec laquelle il con-
duit ses expériences, obtonuit l'argent pur
au moyen du procède suivant : il réduisait
par le sulfite d'ammonium une solution am-
moniacale d'azotate d'argent contenant 2 pour
100 de son poids de métal. La réduction coin-
ATOM
mencée à froid se terminait entre 60° et 70°,
et l'argent précipité sous forme de dépôt
blanc grisâtre, brillant et cristallin était dé-
barrassé du cuivre, qui restait en dissolution
à l'état de sulfite cuivreux ammoniacal. En-
fin l'argent était séché, puis fondu dans un
creuset de Paris, avec 5 pour 100 de borax
et quelques grammes de nitrate de sodium.
Nous ne ferons point l'exposé de toutes
ces expériences et nous nous contenterons
de relater celles de la quatrième série, qui
comprend la synthèse du chlorure d'argent
et l'analyse du chlorate.
M. Stas a effectué la synthèse du chlorure
d'argent par deux procédés. Le premier con-
sistait à brûler l'argent dans le chlore, le
second à précipiter une solution d'azotate
d'argent par l'acide chlorhydrique. Avant de
pratiquer l'analyse du chlorate, M. Stas pré-
parait lui-même ce composé en traitant le
carbonate d'argent ou 1 oxyde de ce métal
suspendu dans l'eau par le chlore. Il obte-
nait ainsi du chlorure et de l'hypochlorite
d'argent. Ce dernier composé étant soluble,
il décantait la liqueur et obtenait, par dé-
composition spontanée, du chlorure d'argent
qui se déposait, tandis que le chlorate restait
en solution et pouvait être obtenu par éva-
poration en cristaux inaltérables à 1 air. Tou-
tes ces opérations étaient exécutées dans
l'obscurité, afin de soustraire à l'action de la
lumière les composés argentiques.
M. Stas réduisait ensuite le chlorate d'ar-
gent ainsi préparé par l'acide sulfureux et
déterminait le poids du chlorure obtenu. On
voit, par l'exposé rapide de ces expériences,
avec quel soin les opérations étaient con-
duites et quelle précision on pouvait en at-
tendre. Les chiffres cités plus haut témoi-
gnent d'ailleurs en faveur de l'exactitude des
résultats obtenus, car ils ne présentent, bien
que donnés par des expériences différentes,
que des écarts négligeables.
3° Azote. Le poids atomique de l'azote pri-
mitivement déduit de sa densité, qu'avaient
tre^-exaetement déterminée MM. Dumas et
Boussinganlt, a été donné par M. Marignac
au moyen de trois séries d'expériences. La
première reposait sur la synthèse du nitrate
d'argent et consistait à dissoudre un poids
donné d'argent pur dans l'acide azotique, puis
à peser l'azotate d'argent fondu. M. Mari-
gnac déduisait le poids atomique de l'azote
de ceux de l'argent et de l'oxygène supposés
connus. Cette première expérience lui donna
14,001. La seconde expérience consistaità dé-
terminer d'une façon exacte la quantité d'a-
zotate d'argent nécessaire pour précipiter
complètement un poids donne de chlorure de
potassium. Le poids moléculaire de l'azotate
d'argent étant ainsi déterminé par la con-
naissance de celui du chlorure de calcium, il
en déduisait facilement le poids atomique de
l'azote. Cette réaction lui donna 14,057. La
troisième expérience consistait à dissoudre
un poids donné d'argent pur dans l'acide
azotique, puis à fixer rigoureusement la
quantité de chlorure d'ammonium nécessaire
pour précipiter l'argent. En retranchant du
poids moléculaire du chlorure d'ammonium
(H>AzCl) les poids atomiques de H* et de Cl,
M. Marignac obtint 14,015 pour poids atomi-
que de Âz.
M. Stas a déterminé le poids atomique de
l'azote dans une série d'expériences qu'il se-
rait trop long de rappeler ici. De celles qui
ont roule sur la synthèse de l'azotate d'ar-
gent, il a conclu au chiffre de 14,042.
4° Carbone. Berzélius avait le premier
calcule le poids atomique du carbone en ana-
lysant le carbonate de plomb. Il reprit cette
détermination en déduisant ce poids atomique
de la densité de l'oxygène et de celle de l'a-
cide carbonique, après que MM. Biot et Arago
eurent rigoureusement fixe la densité de ces
gaz. U adopta, car il faisait l'oxygène égal à
100, le nombre de 76,438. Ce chiffre devient
12,33 si l'on prend l'hydrogène pour unité.
MM. Dumas et Stas reprirent les travaux de
Berzélius et montrèrent que le chiffre obtenu
par le chimiste suédois était un peu plus élevé
qu'il ne convenait et devait être ramené à
12,00. Le poids atomique du carbone est
donc, suivant ces derniers chimistes, dont le
chiffre est adopté sans conteste aujourd'hui,
douze fois plus élevé que celui de l'hydro-
gène.
MM. Dumas et Stas ont obtenu ce résultat
par la synthèse de l'acide carbonique. Ils
prirent un poids donne de diamant (carbone
cristallise) ou de graphite, le brûlèrent dans
l'oxygène pur et recueillirent l'acide carbo-
nique par la potasse, qui fut pesée. Ils dé-
duisirent du poids atomique de l'oxygène, qui
est connu, comme nous l'avons vu plus haut,
le poids atomique du carbone. Dans les expé-
riences ou ils employèrent le graphite, soit
naturel, soit artificiel, ils prirent soin de ht
purifier par calcination au rouge dans une
atmosphère de chlore. Le graphite ou le dia-
mant était placé dans une nucelle de platine
soigneusement tarée, et le tout était intro-
duit dans un tube de porcelaine chauffé au
rouge. L'oxygone qui devait brûler ces sub-
stances était préparé avec le plus grand soir
et traversait, avant d'arriver au tube de por-
celaine, des tubes en U dans lesquels il était
débarrasse, uu moyen de la potasse et de In
fonce sulfurique, de l'acide curbonique et de
humidité qu'il pouvait contenir. A la sortie
du tube de porcelaine étaient disposés un
nouveau tube eu U rempli de pouce sullun-
ATOM
que, puis des boules de Liebig contenant une
lessive de potasse, enfin d'autres tubes char-
gés de ponce alcaline et de fragments de po-
tasse. Cette expérience, exécutée avec le
plus grand soin, a donné pour poids atomique
du carbone, déduit de la constitution de 1 a-
cide carbonique formé, le chiffre 1!, que les
chimistes modernes ont adopté.
MM. Dumas et Stas ont contrôlé ce résul-
tat par l'analyse de composés organiques
bien connus, labenzine, le camphre, la naph-
taline, et ont constaté l'exactitude du chiffre
obtenu au moyen de la synthèse de l'acide
carbonique.
50 Plomb. Berzélius détermina le poids
atomique du plomb par la réduction de l'oxyde
plombique pur au moyen de l'hydrogène. Il
avait procédé de même pour la détermination
du poids atomique du cuivre. Il trouva pour
le plomb 207,43. Dans ses travaux récents,
M. Stas a rectifié ce chiffre. Il se proposa de
contrôler le résultat obtenu et considéré jus-
qu'à lui comme exact, en cherchant combien
un poids donné de plomb fournit d'azotate.
Pour obtenir le plomb parfaitement pur, ce
qui présente de réelles difficultés, mais est
indispensable dans l'expérience dont nous
parlons, il réduisit le carbonate de plomb par
le cyanure de potassium et fondit à nouveau
le métal avec une nouvelle quantité du même
cyanure. Le plomb obtenu pur, il le conver-
tit entièrement en nitrate, puis le sécha et
enfin le pesa, après l'avoir chauffé pendant
plusieurs jours à 140» dans un courant d'air.
Le chiffre donné par cette expérience est de
206,020.
Nous terminerons cet article par quelques
mots sur les volumes atomiques et molécu-
laires.
On désigne sous le nom de volumes molé-
culaires des corps composés les volumes
qu'occupent des quantités de ces corps pro-
portionnelles aux poids moléculaires.
On entend par volumes atomiques des
corps simples les volumes qu'occupent des
quantités de ces corps proportionnelles aux
poids atomiques.
Les volumes moléculaires sont donc les
quotients des poids moléculaires par les den-
sités, et les volumes atomiques les quotients
des poids atomiques par ces mêmes den-
sités.
« La matière, dit M. Wùrtz. n'est pas uni-
formément répandue dans l'espace; elle
n'est ni continue ni homogène dans des vo-
lumes égaux des différents corps. En un
mot, les atomes et les molécules qui la con-
stituent ne se louchent pas, mais laissent en-
tre eux des espaces plus ou moins grands.
Les volumes atomiques ne représentent donc
pas les volumes relatifs qu'occupent les ato-
mes proprement dits, maïs comprennent en
même temps les espaces interatomiaues. Cette
remarque s'applique aussi aux volumes mo-
léculaire*. ■
L'expérience démontre, en effet, que les
gaz seul* renferment a volume égal le même
nombre de molécules et que, par suite, à
quelques exceptions près, les volumes qu'oc-
cupent les différentes molécules gazeuses
sont les mêmes.
On constate qu'une molécule d'hydrogène
(HH) occupe un même volume qu'une molé-
cule d'essence de térébenthine réduite en
vapeur, bien que cette dernière renferme
CI0H16. Pour expliquer ce phénomène, il
faut admettre que les molécules gazeuses
sont à de grandes distances les unes des au-
tres et que ces distances peuvent diminuer
ou s'accroître suivant les cas.
Les molécules des corps liquides et solides
sont, elles aussi, placées dans les corps à une
certaine distance. Cette distance est beau-
coup inoins grande que celle qui sépare les
molécules gazeuses, mais elle est appr*
ble. De la façon inégale dont les molécules
sont distribuées dans les corps liquides et
solides, il resuite qu'on ne saurait, comme
on peut le faire pour les gaz, constater des
rapports simples entre les 1 oids moléculaires
et les densités, et, par suite, de. terminer avec
précision les volumes atomiques. Les densités
des liquides sont, d'ailleurs, plus compara-
bles entre elles que les densités des solides,
ce qui permettrait jusqu'à un certain point
de comparer leurs volumes atomiques, sous
la reserve, toutefois, de prendre ces corps
dans des conditions physiques analogues,
c'est-à-dire à même température et sous
même pression. La détermination des volu-
mes moléculaires des liquides a été I
Sar M. Hermann Kopp, qui a fait sur ce point
e très-importantes recherches. Nous devons
dire, toutefois, que les chiffres oblen .
M. Kopp, si ingénieuses que soient les mé-
thodes par lui employées, ne sont générale-
ment regardés que comme approximatifs.
Atome* (L'ARCHITECTURE DU MONDE DES),
par M. -A. Gaudin (1873, 1 vol. 111-I8 jesusj.
Quoique M. Gaudin cherche à appuyer sur
des laits les idées qu'il se fait des atomes, on
ne peut se dissimuler que l'imagination joue
un grand rôle dans l'ouvrage, curieux à plus
d'un titre, dont nous allons rendre un compte
sommaire. D'après lui, nous n'avouseu jusqu'à
pie r-nt sur la manière d'être de la matière
que des notions bien imparfaites. Dans le
I moindre grain de poussière, il existe des as-
1 semblages d'atomes dont le nombre est in-
calculable et qui s'arrangent entre eux sui-
vant des lois d'une merveilleuse régulante.
BUPPLfillRNT.
ATRÎ
Si l'on voulait compter les atomes contenus
dans un morceau de métal gros comme une
tête d'épingle, en supposant qu'on pût parla
pensée compter par seconde un milliard do
ces atomes, l'opération complète durerait
250 millions d'années. Bien des gens pense-
ront que cela revient à dire que la matière
est divisible à l'infini et que la seule diffé-
rence consiste en ce que le mot infini n'est
pas prononcé.
M. Gaudin voit dans les molécules des
agrégations équilibrées ou symétriques d'a-
tomes chimiques ; chacune d'elles est formée,
en général, d'éléments linéaires à 3, à 5, à
7 atomes, équilibrés eux-mêmes, qui se pla-
cent parallèlement entre eux, de manière à
former des solides géométriques, prismes, py-
ramides, prismes doublement pyramides, etc.,
simples ou accolés, mais toujours solidaires
et indivisibles. Dans les corps gazeux, les
molécules sont entre elles à une distance
constante, et la densité spécifique est pro-
portionnelle au poids de la molécule. Pour
les corps solides ou liquides, la distance des
molécules est très-variable, et la densité
spécifique est à peu près proportionnelle au
poids moyen, non des molécules, mais des
atomes. La matière organisée diffère de la
matière brute en ce que, dans sa composition
intime, la loi mathématique a été éludée; on
y remarque toujours un manque de symétrie
qui en forme le caractère spécial. 11 faut re-
marquer qu'il s'agit ici de la composition in-
time, et non de la forme visible. Les atonies
ne sont jamais en contact; leur distance pro-
bable est la centième partie d'un millionième
de millimètre; il n'y a point non plus de
contact entre les molécules, mais la distance
qui sépare celles-ci est beaucoup moindre. Un
corps est solide quand ses molécules restent
à la même place les unes par rapport aux
autres, bien qu'elles puissent s'écarter plus
ou moins, selon la température; dans les
corps liquides ou gazeux, au contraire, le
déplacement des molécules est incessant.
M. Gaudin est porté à croire que les ato-
mes résultent d'un groupement de particules
de l'ether sous une forme sphéroïdale, pou-
vant prendre, sous certaines influences, un
mouvement giratoire. Chaque atome d'une
certaine espèce est placé juste au milieu de
la ligne qui joint 2 atomes d'une autre es-
pèce ; il se forme ainsi des files d'atomes
équilibrés entre eux par 3, par 5 et par 7, et
ces files, placées et équilibrées parallèlement
entre elles, engendrent toutes les molécules
indiquées par les formules.
Nous ne suivrons pas l'auteur dans les ap-
plications qu'il fait de son système à un grand
nombre de cas particuliers. Nous en avons
dit assez pour donner une idée générale de
son travail, qui finit par un rapprochement
entre le mécanisme des atomes et la méca-
nique céleste. La seule différence qui existe
entre ces deux mécanismes , dit - il, c'est
que, pour les atomes, une seconde est un
siècle, tandis que pour les astres un siècle
est une seconde.
'ATONE adj. — Gramm. Qui n'a pas d'accent
tonique : Syllabe atone.
ATOPITES s. m. pi. (a-to-pi-te). Entom.
S\n. d'ATOPIDKS.
ATRACTE s. m. (a-tra-kte — du gr. atrak-
tos9 fuseau). Entom. Genre de coléoptères,
de la famille des helopiens, comprenant une
seule espèce, qui habite la Nouvelle-Hol-
lande.
* ATRACTOCÈRE s. m. — Genre de diptères,
dont les espèces sont aujourd'hui réunies au
genre simulion.
ATRACTYLODE s. m. {a-tra-kti-lo-de —
rad. atractyle). Bot. Genre de plantes, ayant
pour type un atractyle du Cap.
• ATRÉE. — Ce prince, le chef de la fa-
mille des Atiides, si fameuse dans la Fable
par ses crimes de toute sorte, assassinats,
parricides, incestes, etc., était petit-fils de
Tantale et fils de Pelops et d'Hîppodamie. Il
avait pour sœur Nicippe, épouse de Sthéné-
lus, roi de Mycènes, et mère d'Eurysthée, et
pour frères Chrysippe, né du commerce de la
nymphe Axioche avec Pélops, et Thyeste.
Atree eut trois femmes : Cléole, fille d
et mère de Plisthene; Erope, mariée d'abord
à Plisthene, puis, à la mort de ce dernier, à
son beau-père, et mère de Menelas. 1
memnon et d'Anaxibie, dont la paternité est
attribuée par les uns à Plisthene, par les au-
tres à Atree; enfin Pelopé I e, fille
de son frère Thyestb. Comme la plupart des
mythes des temps héroïques, celui d'Atréc
otî're beaucoup de variantes , tant pour le
nom et la filiation les acteurs qui y figurent
que pour les aventures qui les concernent.
C'est ainsi que Plisthene est fils de Pélops
pour certains auteurs, d'Atrée pour d'autres,
este pour d'autres encore; Erope est
Eu ry athée pour les uns, de Catrée ou
Çrétée pour les autres. La plupart des faits
se rattachant à ce mythe ayant été t]
8 Grand Dictionnaire, nous renvoyons
le lecteur aux articles Atrke, Atrkk i:r
Thyestb (tragédie), tome l«; Chrysippb,
tome IV ; Eoisthb, Eropk, Eurystheu,
tome VII; Pelopib, Plisthene, tome XII;
Thyestb, tome XV du Grand Dictionnaire.
ATR1ANUS, fleuve de la Gaule Transpa-
dane, qui se jetait dans la mer Adriatique, au
fond du golfe de Venise, près d'Adriu. A son
ATTI
embouchure se trouvaient les marais dits
Atrianorum Paludes, C'est aujourd'hui le
Tartaro.
ATRIPLEX s. m. (a-tri-plèks). Bot. Nom
scientifique de l'arroche.
ATRIPLICINE s. f. (a-tri-pli-si-ne — rad.
atriplex). Bot. Genre de plantes, de la fa-
des atriplicées ou cnénopodées. Syn.
d'ARROi m:.
* ATTACHÉ s. m. — Encycl. Une ordon-
nance du ter mars 1833 avait créé deux clas-
ses à' at tachés ,\es uns payés, les autres libres.
Les attachés payés remplissaient à peu près
les fnnetions de secrétaires; un décret de
1S56 leur a rendu le titre de secrétaires de
troisième classe, qu'ils avaient porté autre-
fois. Le même décret a substitué le nom
d'attachés surnuméraires à celui d'attachés
libres et en a fixé le nombre à trente-six,
qui doivent être nommés par le ministre des
affaires étrangères. Ils doivent âl
en droit, et ils ne sont admis qu'en justifiant
d'un revenu ou d'une pension de 6.000 f
C'est parmi les attachés surnuméraires qu'on
choisit la plupart des secrétaires de troisième
-, après trois ans au moins d'exercice.
Nul ne peut être attaché surnuméraire plus
de huit ans.
ATTALE, un des généraux d'Alexandre le
Grand, dans le iv« siècle av. J.-C. Il était
fils d'Andromène et il avait épousé Atalante,
sœur de Perdiccas. Il était du même âge et
de la même taille qu'Alexandre, et celui-ci
lui ordonna un jour de revêtir le manteau
royal pour tromper l'ennemi et favoriser
ainsi l exécution d'une mesure qu'il avait
projetée. Attale fut fait prisonnier tin jour
qu'il s'était trop aventuré à la poursuite de
Bessns, et il fut livré à Darius. Il s'était dis-
tingué aux batailles d'Issus et de Gauga-
mèle.
ATTALE, médecin grec du ne siècle et de
la secte médicale qui avait reçu le nom de
méthodique. Galien raconte qu'un stoïcien
nommé Théagène ayant consulté Attale pour
une hépatite aiguë dont il était attaqué, celui-ci
lui commanda d'appliquer sur le mal un ca-
taplasme de mie de pain et de miel, et de
boire en même temps une tisane dont il lui
indiquait la composition. Galien critiqua les
prescriptions d'Attale et proposa un autre
traitement, qui ne fut point suivi. Au bout de
quelques jouis, quand Attale revint visiter le
malade, celui-ci était mort. Il est probable
que Galien, malgré tout son talent, dut plus
d'une fois éprouver le même accident dans
le cours de sa carrière médicale.
ATTAR ou ATHAB (Rhodjah), régent du
royaume d'Ormuz , mort en 1513. Il fut
chargé de gouverner le royaume pendant la
minorité de Seif-Eddyn IV, et il sut repous-
ser toutes les tentatives des Portugais pour
s'emparer du pays qui lui était soumis.
Albuquerque ne put prendre Ormuz que
deux ans après la mort d'Attar.
* ATTE s. m. — Encycl. Entom. Les attes,
très-voisins des myrmicitesou myrmices, s'en
distinguent par les caractères suivants : pal-
pes très-courtes, antennes découvertes, tho-
rax sans épines, ailes à trois cellules cubita-
les, dont la troisième est incomplète. La tète
présente quelquefois un volume considérable
chez les neutres. Les espèces les plus com-
munes sont Vatta capitula et Yalta structor de
La treille.
— Arachn. Les caractères distinctifs de ce
genre d'aranéides sont : des yeux au nombre
de huit, inégaux et disposés sur trois lignes;
la ligne antérieure eu a quatre, et chacune
des lignes postérieures en a deux ; lèvre ova-
laire, allongée; mâchoires droites, arrondies
et dilatées à leur extrémité. On connaît
beaucoup d'espèces d'allés, toutes de petite
taille. Ils courent ou sautent pour saisir leur
proie; Us se tiennent entre des feuilles ou
dans des fentes de murailles, renfermes dans
une espèce de sac filé par eux. Parmi les
principales espèces, ou distingue les sauteu-
ses, les voltigeuses, les longunanes, les cau-
dées, etc.
Alterne (l'), tableau de Meissonier. Un
jeune gentilhomme, en haut - de - chausses
rouge et chemise blanche, vient d'ouvrir un
compartiment du volet de sa chambre, et,
B appuyant d'une main au rebord de la fenê-
tre, de l'autre à une table recouverte d'un
tapis d'Orient, il interroge d'un regard impa-
tient la campagne ou la rue. Lo profil perdu de
sa tête penchée en arrière n'annonce pas tou-
tefois une anxiété douloureuse; son expres-
sion est bien plutôt celle d'un désir amou-
reux vivement excité. Un gai rayon de
, entrant par l'ouverture du volet, vient
^einer quelques brillantes étincelles dans
l'ombre discrète du réduit où notre gentil-
homme attend son amoureuse. Les accessoi-
; ailleurs peu nombreux, sont touchés
ni de maître; on remarque surtout le
tapis oriental, la Jague, le flacon de liqueur
et le verre placés sur la table. La figure est
peinte avec cette précision étonnante qui fait
de Meissonier le rival des Mieris et des Gérard
Dov. Ce tableau a paru à l'Exposition uni-
verselle de 1867.
ATTl(Isotta degli), femme poète italienne
du xv- siècle, morte en H69. D'abord maî-
tresse de Sigismond Pandolphe Malatesta,
seigneur de Kimim, un des hommes les plus
ATTI
249
célèbres de son temps, elle devint ensuite
me. Avant elle, Malatesta avait eu
déjà successivement pour épouses Geneviève
d'Esté et Polyxène Sforza.
* Si l'on eu croit les poètes de son temps,
dit Ginguené, elle avait autant d'esprit et de
talents que de beauté : c'était en poésie une
autre Sapho. Mais ils disent aussi qu'elle
était en vertu et en sagesse une autre l
lope, et le premier rôle qu'elle avait joué au-
près de Sigismond Malatesta nous apprend à
juger de l'une de ces comparaisons par l'au-
tre. » On l'a quelquefois confondue avec une
autre femme célèbre par son savoir e
esprit, la Véronaise Isotta Nogarola. Elle ne
survécut qu'une année à son mari.
* ATTICIIY, bourg de France (Oise), ch.-l.
de cant., arrond. et à 21 kilom. de Compio-
gne, près de la rive droite de l'Aisne; pop.
682 hab. — pop. tôt., 897 hab. Le mou-
vement de navigation du port d'Allichy est
assez considérable. Près du bourg, monu-
ment de l'époque celtique; antiquités g
romaines.
ATTlCtlS, patriarche de Constantinople,
mort en 425. Saint Jean Chrysostom-
encore vivant, mats il était en exil, quand
on tira Atticns du monastère de Sêiiaste pour
1m placer sur le siège patriarcal. Cette élec-
tion fut blâmée par le papa Innocent 1er;
après la mort de saint Jean Chrysos-
i. la valida. Atticus a écrit contre les
ii< h. riens et les eutyehiens : il composa
aussi un traité, De fide et viryimtate, pour les
filles de l'empereur Arcadius.
ATT1DIATES, ancien peuple d'Italie, que
1 . tans 1 < unbrîe, •■i qui avait pour
capitale Attidîum, le nom semble a être
; va dans celui d'Attigio, ville située
dans la marche d'Ancône.
ATTIGNOLE s. f. (a-ti -gno-le ; gn mil).
Boulette de charcuterie cuite dans la graisse.
* ATTIGNY, bourg de France (Ardennes),
ch.-l. de cant., arrond. et à 27 kilom. de Vou-
ziers, entre l'Aisne et le canal des Ardennes;
pop. aggl., 1,7^3 hab. — pop, tôt., 1,827 hab.
Sucrerie, filature, fabrique de chicorée, tan-
neries), briqueteries; céréales en abondance.
Auila. tragédie en cinq actes, en vers,
d'Hippolyte Bis (théâtre de l'Odéon, 26 avril
1822). Refaire une pièce, même médiocre, de
Corneille est toujours une entreprise péril-
leuse; H. Bis s'en est pourtant assez bien
tiré et sa tragédie n'est pas trop mauvaise.
Ses défauts lui sont communs avec toutes
celles de son époque et ils sont, pour ainsi
dire, inhérents au genre. L'auteur a suivi
scrupuleusement le précepte de Boileau, qui
recommande aux poètes de ne pas s'astrein-
dre, en maigres historiens, à suivre l'ordre
des temps; il a brouillé tous les temps, toutes
les époques et traité l'histoire pat-dessous la
jambe. Par exemple, c'est a Paris et sur les
bords de la Seine que sainte Geneviève, d'a-
près l'histoire ou plutôt la légende, détourna
par ses prières les hordes d'Attila; H. Bis
transporte la sainte et ses miracles dans les
Champs catalauniques; il fait même prédire
à la sainte qu'Attila ne verra jamais 1 les
bords de la Seine ; • c'était bien inutile puis-
qu'on effet elle l'arrête net sur les bords de
la Marne. D'autre part, le véritable vain-
queur dans la bataille de Chàlons fut le gé-
néral romain Aetius ; par patriotisme , le
poète donne son rôle à Mérovée. Mais ce
sont là des chicanes.
Attila, suivi d'Ardaric,roi des Gépides.est
campé dans les Champs catalauniques, en
face des Francs, commandés par Merovée,
et des Romains d'Aetius. La bataille va s'en-
gager, mais on négocie avant d'en venir aux
. Dans le camp d'Attila se tr<
deux illustres captives, Elphége, reine des
1 s, femme de Merovee, et sainte Geue-
\ iève, qui a mal à propos quitte Nanterre.
Des ambassadeurs se présentent; Attila re-
fuse de recevoir ceux des Francs, mais il re-
lui de Byzance. dont la mission est de
1 assassiner, ainsi qu'il s'en vante tout haut
a son fils et confident Marcus. Sainte Geue-
vière, qui joue dans toute la pièce un rôle de
icsse, devine les 5 .ris du
Byzantin et les dénonce; MôroVce lui-même
ut Attila qui, grand et généreux, par-
donne au coupable. Un autre étranger est
ip des t'a; bares, c'es I
il vient chercher l'appui
d'Attila contre son frero ut n'en sollîcîti
moins la mise en liberté d'El| 1
le d'abord, puis se ravise en \
la beauté de la reine; il l'aime et n
plus la laisser partir; Geneviève lui prédit
alors tous les désastres possibles. La I.
s'engage I Mérovée est fait prisonniei ; At-
tila confie la garde de son camp et do ses
M omir, dans l'espérance que
celui-ci assassinera son frère, et il s'en fuut
de peu, en effet, qu'un combat singulier ne
mette fin à leurs haines domestiques ; mais
i-ve s'interpose et les réconcilie en
a de Clodion, leur
illustre père. Cependant la bataille, q>.
continuée avec des alternatives diverse , fi-
nit par être gagnée par les Francs; Attila,
que poursuivent toujours les menaces pro-
phétiques de Geneviève, lait préparer un
e bûcher pour trouver dans les flam-
mes une mort glorieuse. ( darcus
reparaît sur la scène; son père a eto égorgé
dans la bagarre ; il annonce sa résolution de
32
250
ATTI
tuer Attila et de se poignarder ensuite. El-
phége, qui croit Mérovée mort, veut se tuer
aussi; niais Mérovée avait réussi à s'échap-
per du camp, et c'est lui qui décide la vic-
toire; il rencontre Attila sur le champ de
bataille et veut se mesurer avec lui; Gene-
viève accourt au milieu d'eux. A sa voix, At-
tila frémit et disparaît : il est vaincu. Mar-
comir cherche et trouve la mort en combat-
tant, mais avant d'expirer il se réconcilie
avec son frère. Geneviève termine la pièce
en prédisant dès lors les destinées de l'em-
pire naissant.
Il y a, dans cette tragédie, bien des in-
vraisemblances, et la fiction y est mêlée à
l'histoire au point de la défigurer. L'inven-
tion la plus maladroite est cette conjuration
de l'ambassadeur de Byzance, que rien ne
motive et qui se lie si mal avec le reste. Elle
est historique cependant ; mais elle a eu lieu à
une autre époque, sous un autre empereur, et
en la transportant à Chàlons, en même temps
que sainte Geneviève, l'auteur l'a dénaturée
complètement. Les vers sont élégants, mais
généralement faibles; leur faiblesse éclate
surtout dans les passages où le poète veut
lutter avec Corneille.
Ailila repouné par aaiul Léon, fresque de
Raphaël au Vatican, dans la première cham-
bre du conclave. Au centre de cette compo-
sition, qui a 24 pieds de largeur, sur 12 de
hauteur, s'avance à cheval Attila, suivi de
ses hordes tumultueuses qui remplissent la
droite du tableau, dont le premier plan est
occupé par deux cavaliers allant au galop.
Le sauvage chef des Huns, la tète rejetée en
arrière, regarde d'un œil farouche saint Léon
qui arrive eu face de lui, monté sur une
mule et accompagné de divers personnages
dont deux portent des chapeaux de cardi-
nal. Le pape avance la main, comme pour
arrêter d'un geste celui qu'on appelle le
Fléau de Dieu. Sa figure a un grand ca-
ractère de calme, qui contraste heureusement
avec l'expression farouche de celle d'Attila.
On sent qu'il va parler et qu'il va recourir
à la persuasion. Dans le haut de la fresque,
Kaphael a représenté les apôtres Pierre
et Paul, qui accourent l'épée à la main et
qui paraissent, en accordant au pape leur
appui, faire entendre à Attila qu'il doit re-
noncer a ses prétentions sur Rome s'il ne
veut s'exposer au courroux du ciel. Dans le
lointain, on aperçoit le Colisée et la coloune
Trajane. Le contraste des deux groupes
principaux qui remplissent la fresque est sai-
sissant. Cette œuvre est singulièrement re-
marquable par l'expression des têtes, par la
science de la composition et par la pureté du
dessin.
ATT1NIACCM, nom latin d'ArriGNY.
• ATTIQUE s. m. — Encycl. Archit. On
donne le nom d'attique à un étage peu élevé
qui couronne la partie supérieure d'un édi-
fice et qui sert à dissimuler le toit. Il doit son
nom à ce qu'il est imité des bâtiments d'A-
thènes. On l'emploie souvent sans décora-
tion, comme cela a lieu dans les palais d'Ita-
lie, a la Bourse de Paris, aux portes Saint-
Denis et Saint-Martin. L'attigue de l'arc de
triomphe de l'Etoile comprend douze pilas-
tres ornés dVpées et de patinettes entremê-
lées de boucliers, sur lesquels sont gravés les
noms des principales victoires de l'Empire, et
il est surmonté d'une corniche à denticules.Or-
dinairement les attigues des arcs de triomphe,
des tombeaux, des fontaines reçoivent des
inscriptions. • V attique ^ dit Millin,ne fait, en
général, aucun bon erfet dans les édifices.
Traite en grand, il le dispute aux autres éta-
ges ; réduit a de moindres proportions, il ne
présente qu'un bors-d'œuvre, sans accord
avec la masse générale, et il choque l'œil
par le peu de saillie qu'on peut alors donner
a l'entablement. C'est pourquoi la meilleure
manière d'employer Vattique comme étage
est celle pratiquée en Italie, c'est-à-dire de
le mettre toujours en retraite du grand en-
tablement qui termine l'édifice. Mais lorsqu'il
entre dans la décoration du monument et
qu'il en partage l'aspect, comme à l'église de
Saint-Pierre de Rome et au Louvre, il n'est
pas aisé de lui assigner des formes déterrai -
Les croisées qu'on ménage dans Vatti-
que doivent être carrées ou presque carrées,
comme celles du palais National. » Leur lar-
geur doit être à leur hauteur a peu près dan-,
lo rapport de 4 à 5. Les balustrades qui par-
fois couronnent cet étage, se ressentant tou-
jours de sa proportion raccourcie, ont un
cinquième du moins en hauteur que celles
qui terminent uu ordre régulier.
''h distingue plusieurs sortes d'atliques.
L'attiquc circulaire est fait eu forme de pie
destaJ i irculaii e. 11 sert à exhausser les cou-
poles, les dômes, les lanternes et est fré-
quemment perce di | isées. Tel est
celui du dôme de i Invalide i h Paris. Vatti-
que coat iouroune un édifice sur toutes
bes face .. i ■ hôtel <> I en fournit un
spécimen. L'attique 'posé est un petit
étage ménagé entre deux grands et qui est
assez fréquemment décore de pilastres. La
grande g-. loue du Louvre possèue un attique
interpose. L'attique de comble est une Con-
struction qui sert de garde-fou ou qui a pour
objet do cacher une partie d'un comble.
i mtôt cet attique est purée do croi
de balustrades; tantôt il est décoré
de croi qui orn inondent a cel-
les do l'étage inférieur ; tantôt enfin il est
ATTI
décoré de tables destinées à recevoir des in-
scriptions ou des bas-reliefs. L'attique de
cheminée est un revêtement de marbre ou
de bois, qui repose sur la tablette de la che-
minée et qui s élève a la moitié de la hau-
teur du manteau. On en trouve dans les pa-
lais de Versailles, de Fontainebleau, etc.
Depuis qu'on orne les cheminées de glaces,
on a abandonné ce genre d'attique.
Ou a quelquefois distingué l'attique, con-
sidéré simplement comme étage supérieur,
de l'ordre attique, c'est-à-dire du système de
colonnes qui le décore. Cet ordre, d'ailleurs,
n'a pas de caractère bien déterminé, et l'ar-
chitecte reste libre de se laisser guider par
ses inspirations personnelles. D'après les uns,
il doit avoir la moitié, d'après d'autres les deux
tiers de l'ordre qui le soutient. Son chapiteau
tient à la fois de l'ordre dorique et de l'ordre
corinthien. Il ne doit jamais être employé en
colonnes, son peu d'élévation ne comportant
pas ce genre d'ornement. On ne le voit chez
les anciens employé qu'en pilastres, et très-
souvent il est appliqué aux massifs qui ser-
vent de couronnement aux arcs de triomphe.
En thèse générale, l'ordonnance de l'ordre
attique doit être réglée par le goût de l'ar-
chitecte et être mise en harmonie avec le ca-
ractère général du monument qui le reçoit.
Lorsque des colonnes ornent l'édifice qu'on
veut couronner d'un ordre attique^ on doit
reculer celui-ci à plomb des pilastres de des-
sous et placer des figures sur l'axe des co-
lonnes.
'ATTITUDE s. f. — Encycl. Physiol. et
pathol. Les principales attitudes chez l'homme
sont : la station verticale, puis celles de
l'homme qui se tient assis, qui s'accroupit,
qui se met à genoux ou qui se tient couché.
Ou trouvera la première de ces attitudes dé-
crite au mot station, tome XIV, page 1064 ;
nous allons dire quelques mots des autres.
L'homme s'assied pendant la veille quand il
est fatigué ou quand le genre de travail au-
quel il s'applique lui permet de choisir cette
attitude comme moins fatigante que toute
autre. Alors la tète et le tronc se trouvent à
peu près dans les mêmes conditions que si
l'on se tenait debout; mais les jambes et les
cuisses ne fatiguent pas et l'équilibre est plus
facile, parce que le centre de gravité se
trouve moins élevé et la base de sustenta-
tion plus étendue. L'homme est le seul ani-
mal qu'on voie s'accroupir, et c'est encore là
une attitude de repos, parce qu'elle se main-
tient puur ainsi dire d'elle-même sans qu'il y
ait à faire le moindre effort, si ce n'est celui
qui est nécessaire pour tenir la tête en équi-
libre. L'attitude de l'homme à genoux est
tres-fatigante et ne peut se prolonger que
par un redoublement d'efforts des muscles
extenseurs du rachis. An si voit-on les gens
d'église et les dévots s'appuyer sur un prie-
Dieu, tandis que les écoliers condamnés à se
tenir ainsi par punition s'acculent sur leurs
talons. L'homme se couche enfin pour jouir
d'un repos complet et pour se livrer au som-
meil; cette position a été étudiée d'une ma-
nière spéciale au mot dêcobitus, tome VI.
Les qualités morales de l'homme se manifes-
tent assez clairement dans ses attitudes. Le
sut lisant porte la tête haute, se dresse sur
toutes ses articulations, croyant sottement re-
hausser son mérite en élevant le plus qu'il
peut sa taille. Le courageux est ferme dans sa
pose, mais tous ses mouvements sont naturels
et sans prétention. L'audacieux se tient roide
et semble défier tout le monde. Le timide se
replie sur lui-même ; il a quelque chose de
contraint dans tous ses gestes comme daus
ses regards. L'homme franc se présente con-
stamment en face, la tête fixe et droite;
l'hypocrite, au contraire, baisse la tête et ne
regarde que de côté.
Quand les attitudes se prolongent ou de-
viennent habituelles, elles ont sur la santé
des influences très-marquées. ■ La position
verticale ou station fatigue promptement ;
elle peut devenir une cause de congestion
sanguine, de gonflement, quelquefois de pi-
cotements insupportables aux pieds, de vari-
ces aux membres inférieurs et d'ulcères que
l'on ne peut souvent guérir que par la situa-
tion horizontale et surtout par l'élévation des
jambes au-dessus du niveau du lit. Cette
même attitude favorise, par l'action de la
pesanteur des solides, la déviation des mem-
bres et de la colonne vertébrale chez les en-
fants et les rachitiques. Kilo augmente en-
core l'inflammation et la douleur dans toutes
les parties qu'elle rend déclives, favorise les
syncopes, .surtout après une abondante sai-
gnée; aussi rien de mieux, pour teinedier à
Ce dernier accident, que de coucher les dé-
faillants la tête basse. Quoique les attitudes
assis et COUChé soient des positions de repOS,
elles fatiguent, à la longue, la peau qui porte
sur le lit et sur le siège se trouvant ainsi
comprimée. Elles l'irritent, surtout darial'at-
titude assis, par la chaleur qu'elles y entre-
1 1 . ut, m les sièges -.ont chauds, et par les
démangeaisons, les vésicules et môme les
pustules qu'elles finissent par occasionner;
1 attitude assis détermine encore des hemor-
roïdes et prédispose, eu outre, à quelques
maladies de l'anus. Chez les femmes, elle
n'est peut-être pas tout à luit étrangère à la
production des fleurs blanches. L'attitude du
coucher trop prolongée n'est pas non plus
inconvénients; le sang, eu effet, cesse
d'avoir, comme dans la station verticale, de
la tendance à se porter, par sou propre poids,
AUBA
aux extrémités inférieures du corps; le
cœur l'envoie, au contraire, au cerveau par
de nombreuses artères avec une force qui ne
se trouves plu contre-balancée. Aussi les
vieillards qui restent trop longtemps au lit
sont-ils prédisposés aux attaques d'apoplexie.
Le corps, en outre, qui demeure constamment
inactif s'affaiblit par le défaut d'exercice;
cette faiblesse se remarque non-seulement
chez les convalescents, mais encore chez les
personnes bien portantes du reste, mais
qu'un accident, une fracture d'os, par exem-
ple, a retenues longtemps au lit. L'attitude
a genoux, par le renversement du corps en
arrière, produit la dilatation des parois ab-
dominales, expose aux déplacements her-
niaires par les efforts des viscères sur les
ouvertures naturelles de cette cavité. C'est
à cette influence du moins que l'on a cru
pouvoir attribuer le grand nombre de her-
nies observées jadis dans les couvents. Le
prie-Dieu rend cette attitude beaucoup plus
supportable et moins dangereuse.
■ L'état de souffrance des sujets imprime à
leurs attitudes des modifications qui peuvent
servir au médecin de symptômes. Dans l'abat-
tement causé par les fièvres graves, par les
inflammations du tube digestif, les malades
restent constamment couchés sur le dos, les
membres étendus, parce que cette position
est celle qui exige le moins d'action muscu-
laire. Si déplus l'affaiblissement est extrême,
les organes ne peuveut même résister a la
tendance de leur poids résultant de l'éléva-
tion plus grande du lit vers la tête, et le ma-
lade glisse continuellement du côté des pieds.
C'est donc un signe avantageux, dans les
affections aiguës, de voir le sujet supporter
toutes les attitudes, tandis au contraire que
l'immobilité complète, sans perte de connais-
sance, est du plus mauvais augure. Un chan-
gement continuel dans la position du corps
est l'indice certain d'un malaise général,
comme on le voit dans la chaleur de la fiè-
vre. L'envie continuelle de sortir du lit ou
de s'asseoir est encore un signe des plus fu-
nestes et la marque d'un grand trouble dans
le système seusitif. Il en est de même de
l'inflexion de tout le corps se courbant de la
tète aux pieds, à moins qu'elle ne soit le ré-
sultat d'une vive douleur ou ne se lie à quel-
que état particulier de lintellect. L'aliéna-
tion mentale donne lieu aux attitudes les
plus variées, selon les caractères des désor-
dres de l'intelligence qui la constituent, et
toutes ont un grand degré de ressemblance
avec celles qui peigneut les passions et les
sentiments de lame, parce qu'elles résultent
en effet des sentiments divers qui animent
les fous. Plusieurs maladies du système ner-
veux ont pour signe caractéristique les atti-
tudes qu'elles déterminent; telles sont, par
exemple, la chorée, les convulsions, l'byaté-
rie, l'epilepsie, la catalepsie. Les lésions du
système osseux et des articulations, notam-
ment les fractures et les luxations, impri-
ment encore aux attitudes des caractères qui
servent de diagnostic dans ces affections.
Dans les efforts respiratoires excessifs des
personnes affectées d'angine de poitrine,
dans l'asthme convulsif, etc., Vattitude assis
est la seule possible ; la tête, les épaules, le
haut du tronc sont jetés en arrière; les mains
fortement arc-boutées soulèvent le corps et
fournissent ainsi un point d'appui aux mus-
cles thoraciques. ■(Lepecq de LaClôturo.)
ATT1UM, ville et promontoire ancien de
l'île de Corse.
ATTWEL (Hugues), acteur anglais, mort en
1621. Bien que contemporain de Shakspeare,
il ne semble pas qu'il ait joué dans les pièces
du grand poète. Il parut dans VEpicxne de
Ben Johnson, en 1609, et fut un des acteurs
favoris de la cour.
ATYADES, nom patronymique des princes
de la première dynastie du royaume de Lydie,
descendants d'Atys, ancien roi de cette con-
trée. Ils régnèrent de 1579 à 1290 av. J.-C.
ATYMN1US, fils d'Emathion et de la nym-
phe Pédusis. Il Filsd'Amisodare, roi de Lycie,
et père de Maris. Il fut tué par Antiloque de-
vant Troie, il Fils de Jupiter et de CasMopee.
ATZYZ, souverain du Kharism (Perse), mort
eu 1155. Il rit la guerre aux peuples qui ha-
bitaient les bords de la mer Caspienne et fit
plusieurs conquêtes pendant les vingt-neuf
ans que dura sou règne. Aux talents pour la
guerre il joignit le goût des sciences et des
lettres.
• AUBAGNE, l'ancienne Albania, ville de
France (Bouches-du-I&houe), ch.-l. de cant.,
arrond. et a 17 kilom. »ie Marseille, dans un
bas-fond, pies du confluent do l'Huveaune
et du Meriançou; pop. aggl. , 4,903 hab. —
pop. tôt., 7,658 bah. Commerce considérable
de gros draps, poterie commune, légumes et
fruits.
• AUBAINE s. f. — Le droit d'aubaine a été
expose et discuté au mot DROIT, tome VI
du Grand Dictionnaire \ page 1272.
\i J;\n (SAINT), village de France (Al-
pes- Maritimes), ch.-l. de cant., arrond. et à
40 kilom. Ue Grasse ; pop. aggl., 191 hab. —
pop. tôt-, 573 hab. An moyen à^e, ce Village
formait une petite république administrée
par trois consuls.
U ii Mil I (Louis-Gabriel-Ualderie), marin
et orientaliste français, ne a Montpellier en
1825. Admis à l'Houle navale en 1841. il fut
AUBE
nommé aspirant en 1843, enseigne en 1R47 et
lieutenant de vaisseau en 1854. Pendant ses
campagnes maritimes, M. Aubaret apprit plu-
sieurs idiomes de l'Orient. Lors de la guerre
de Crimée, il servît d'interprète aux amiraux
pour la langue turque. Il fit ensuite la guerre
de Chine, pendant laquelle il commanda avec
distinction un aviso, reçut la croix d'officier
de la Légion d'honneur en 1861 et fut promu
capitaine de frégate au mois de juillet de
l'année suivante. Envoyé en Indo-Chine, il
reçut la mission de gérer le consulat de Bang-
kok. Ayant pris sa retraite comme capitaine
de frégate en 1866, il entra définitivement
dans la carrière des consulats, fut nommé
consul de l" classe et fut appelé, en 1867, à
occuper le poste de Scutari. M. Aubaret a
publié quelques ouvrages estimés : Histoire
et description de la basse Cochinchine (Paris,
1864, in-8°), traduit du chinois; Code anna-
mite, lois et règlements du royaume d'Aimam
(1865, 8 vol. in-8°), également traduit du
chinois; Grammaire annamite, avec un Voca-
bulaire français- annamite et annamite-fran-
çais (1867, in-8°).
"AUBE (département de l'), division ad-
ministrative de la région N.-E. de la France,
formée de la basse Champagne, d'une partie
du Vallage, de quelques enclaves du duché de
Bourgogne et de plusieurs démembrements
de l'ancienne généralité de Paris; il tire son
nom de la rivière d'Aube, qui le traverse du
i S.-E. au N.-O., et a pour limites, au N., le
département de la Marne; à l'E., celui de la
Haute-Marne ; au S.-E., celui de la Côte-d'Or ;
au S. et au S.-O., celui de l'Yonne ; au N.-O.,
celui de Seine-et-Marne. Sa plus grande lon-
gueur est de 112 kilom. et sa plus grande
largeur de 72 kilom. Superficie, 609,139 hect.,
dont 403,918 en terres labourables, 39,029 en
prairies naturelles, 22,912 en vignes, 3,225
en cultures arborescentes, 12,937 en pâtu-
rages, landes et bruyères; 118,118 en bois,
forêts, étangs, chemins, cours d'eau et terres
incultes.
Le département est divisé en 5 arrondis-
sements, comprenant 26 cantons et 446 com-
munes. Le chef- lieu de préfecture est
Troyes; les ch.-l. de sous-préfecture sont :
Arcis -sur- Aube , Bar-sur- Aube , Bar -sur-
Seine et Nogeut - sur -Seine; 255,687 hab.
La loi constitutionnelle lui attribue 2 séna-
teurs et 5 députés. Il fait partie de la 6« ré-
gion militaire, de la 3e inspection des ponts
et chaussées, de la 8e conservation des forêts,
dont Troyes est le chef-lieu, et de l'arrond.
mïnéralogique du N.-E., dont Troyes est éga-
lement le chef- lieu; il ressortit à la cour
d'appel de Paris et à l'académie de Dijon ;
le diocèse de Troyes est suffragant de l'ar-
chevêché de Sens.
Le département de l'Aube présente, comme
aspect général, une surface plate et unie dans
toute son étendue; on n'y rencontre aucune
montagne proprement dite, mais seulement,
au bord des rives des cours d'eau, des co-
teaux ou revers d'une élévation médiocre ; les
points culminants ne dépassent pas 400 mè-
tres au-dessus du niveau de la mer; ce sont
les hauteurs de Viviers, canton d'Essoyes
(350 met.); Bar-sur- Aube (349 met.); Ba-
gneux (308 met.) ; La Perrière (295 met.); les
hauteurs de Villery (395 met.), etc. Le sol
est crayeux, calcaire et argileux daus les
vallées de l'Aube et de la Semé, jurassique
à, l'E. du département.
Tous les cours d'eau du département de
l'Aube sont tributaires de la Seine, soit comme
affluents directs, soit comme sous-affluents.
La Seine le traverse du S.-E. au N.-E., sur
une longueur de 9u kilom.; elle entre à Mussy,
arrose Gyé, Bur-sur-Seiue, se subdivise eu
bras nombreux qui sillonnent une vaste plaine
transformée eu marécages , puis passe à
Troyes, à Méry-sur-Seine, où elle devient na-
vigable, à Roinilly et à Nogent-sur-Seine, au-
dessous duquel elle pénètre dans le départe-
ment de Seine-et-Marne; elle reçoit la Lai-
gnes, l'Ouree, l'Arce, la Sarce, l'Hozain,
grossi de la Magne, et la Melda. L'Aube entre
tians le département un peu au-dessous de
Clairvaux, arrose Bar-sur-Seîne, Dieuville,
Arcis-sur-Aube, Plaucy et se jette daus un
des bras de ta Seine, après avoir pénétré
dans le département de la Marne. Ses af-
fluents, dans le département de l'Aube, sont .
l'Aujon, la Voire, l'Auzon, la Bresse, le Mel-
dauson, le Puis, la Lestrelle, l'Ardussou, l'Or-
vin. Deux autres petiies rivières, l'Armance et
la Vannes, sont des affluents de l'Yonne.
Le territoire du département de l'Aube est
inégalemeut fertile. Dans les régions N. et
N.-O. s'eteudeut de vastes plaines à fond de
craie, recouvertes à peine d'une mince couche
de terre végétale, ou l'un ne récolte que de
l'avoine, du sarrasin et du seigle, pari ois eu
si minime quantité qu'ils ne payent pas les
frais de culture. Cette région a reçu le nom
de Champagne pouilleuse, a cause do su nu-
dite ou do la misère de ses habitants; les vil-
lages sont pauvres, les campagnes depomlleus
d'arbres ; cependant, depuis quelques années,
on y a pratique, comme dans les Landes, des
semis de pins qui ont réussi et qui, s'ils se
propagent, donneront du prix à des terrain!
restes jusque-là presque sans vuleur. La lé-
gion du N.-E., ou le sol est profotid et argi-
leux, est, au contraire, d'uue grande fertilité;
mais la terre est si forte qu'elle est difficile à
labourer. Cette région produit abondamment
toutes les espèces de céréales, des fruits, des
AUBE
légumes, de la navette, du foin; les bois y
offrent une végétation luxuriante et fournis-
sent tant a la consommation intérieure qu"à
l'approvisionnement de Paris. Les riches val-
lées de l'E., dont le sol est rocailleux, con-
viennent admirablement & la culture de la
vigne, qui s'y est largement développée. Les
meilleurs crus du département sont ceux de
Bar-sur-Aube, de Bouilly, des Riceys, de
^aines-aux-Bois et de Javernant. Après les
Céréales et la vigne, viennent par ordre d'im-
portance les cultures de légumes et de plan-
tes potagères; les navets de Montagneux sont
réputés les plus succulents de France ; l'ail
et l'échalote sont cultivés en grand sur le
territoire de Saint-André, près de Troyes;
les prairies naturelles des vallées de la Seine,
de 1 Aube, de l'Armance, de la Voire, de l'Au-
tan et de la Barse produisent des foins ex-
cellents.
L'espèce des bêtes k laines et celle des
chevaux se sont merveilleusement amélio-
rées; les bêtes k cornes, réduites aux plus
inaigres pâturages, sont de médiocre qualité.
Le département ne possédait autrefois que des
chevaux de labour; il en élevé aujourd'hui
qui sout prupres au service de la remonte.
Les moutons, croisés avec les mérinos et les
races anglaises, fournissent de belles laines;
on élevé aussi beaucoup de porcs, insuffi-
samment cependant eu égard à la consom-
mation de la charcuterie de Troyes, qui est
renommée et dont les produits sont expédiés
dans toute la France. Dans les vallées de la
Voîre et de la Barse, on se livre à la produc-
tion des oies, qui sont expédiées maigres en
Beauce, après la moisson, pour s'y engraisser.
La partie N. et E. du département est cou-
verte de belles forêts qui fournissent d'excel-
lent bois pour la charpente et le charbon-
nage; les principales forêts sont celles de
Clairvaux, de Chaource, d'Othe, de Mont-
morency, d'Orient et de Soulaines; les es-
sences dominantes sont le chêne, le charme,
le hêtre, le tremble et le bouleau. Elles ren-
ferment beaucoup de sangliers, de chevreuils
et quelques cerfs; les lièvres et les lapins y
pullulent. Les autres régions du département
sont également giboyeuses; la Voire produit
des truites et de belles écrevisses.
L'industrie manufacturière du département
de l'Aube a pour objet principal la fabrica-
tion des tissus de coton, de la bonneterie et
de la ganterie ; ces deux dernières fabrica-
tions sont surtout concentrées â Troyes, qui
répand ses produits jusqu'à l'étranger et cen-
tralise la plupart des tricots confectionnés
dans le département. En dehors de cette in-
dustrie, les distilleries, les tanneries, les tui-
leries sont encore assez communes et utilisent
les éléments que l'exploitation agricole met
à leur disposition; la minoterie a aussi beau-
coup d'importance, et il s'est fondé, dans ces
dernières années, de belles fabriques de draps
et de couvertures. Le commerce consiste prin-
cipalement en vins, en grains, en eau-de-vie
de marc, en charcuterie, en bois de chauf-
fage et charbou de bois. Sous le rapport des
productions minérales, le département est
un des plus pauvres de France. On exploite
seulement quelques carrières de pierre de
taille à Polisy et à Bourguignons, de grès k
paver dans les territoires de la Saulsotte,
ut, Crancey, Bar-sur-Aube, Bar-sur-
Seine, etc., et des carrières de craie friable
à Prunay, Thenneliere*. Ramerupt et Ville-
loup; celte craie sert à la fabrication du
blauc de Troyes, connu et expédié partout
sous le nom de blanc d'Espagne.
Le département de l'Aube est traversé par
5 mutes nationales, les routes de Paris à
Bàle, de Gîvet à Orléans, de Nancy a < >r-
leans, de Dijon à Troyes et de Sedan k No-
vers; leur parcours est de 378 kilum. Les
routes départementales, au nombre de 13,
ont un développement de 384 kilom. 11 est,
en outre, desservi par la ligue de Paiis a
Belfort, qui passe par Nogent-sur-Seine ,
Troyes, bat -Mir-Aube et Clairvaux, sur une
longueur de 1 23 kilom. Un embranchement de
Troyes à Chutillon-sur-Seine (58 kilom. dans
le départ.) a été inauguré eu 1863; enfin la
ligne d'Orléans à Châlons-sur-Marne traverse
le département du N. au S. sur une étendue
de 102 kilomètres. Une autre voie de com-
munication consiste dans le canal de la
Haute-Seine, destiné a suppléer k la navi-
gation de ce fleuve de Mareilly à Troyes;
son parcours est de 43 kilomètres.
Le département de l'Aube possède peu de
ruines antiques; en revanche, il est riche en
vieilles églises et abbayes, en maisons de la
Renaissance, etc., classées au nombre des mo-
numents historiques. Les principaux de ces
édifices sont : a Troyes, la cathédrale, les
églises de Saint-Urbain, de Sainte-Made-
leine, de Saint-Jean, l'hôtel de Mauroy, l'hô-
tel de Marizy, l'hôtel de Vauluisant, la mai-
son de l'Election; l'église Saint-André, au
village de ce nom; l'église de la Nativité, à
Bérulles ; 1 église d'H»-rvy; Saint-Etiei
Areis-sur-Aube; Sainte-Tanche, à Lhuître ;
Saïut-Maclou et Saint-Pierre , k Bar-sur-
Aube ; Saint-Cloud, kChappes; les églises de
Fouchères, de Mussy-sur-Seine, de Chaource,
de Rumilly-les-Vaudes, etc.
' AUBENAS, ville de France (Ardèche),
ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. de
Privas, sur uu coteau qui domino l'Ardeche ;
pop. aggl., 4,647 hab. — pop. tôt., 7,431 hab.
■ Lu plus importante ville du Vivarais après
AUBE
Annonay, Aubenas, dit M. Ad. Joanne, dis-
pute à Aps la gloire d'avoir remplacé l'A /6a
Augusta détruite par les Vandales. Les an-
ciennes fortifications que l'on y voit encore
(le château vieux) auraient été construites
par les habitants de la ville ruinée; mais
aucune preuve ne saurait être fournie à, l'ap-
pui de cette opinion. Aubenas s'appelait an-
ciennement Albenatès, nom qui vient, comme
alba, du radical celtique a/6 (pays élevé).
Quoi qu'il en soit, Aubenas eut une certaine
importance au moyen âge. Protégée par un
second château, d'origine féodale, elle avait
des seigneurs particuliers qui, au xme siècle,
lui octroyèrent diverses franchises. Ce fut la
première ville du Vivarais qui se déclara
pour la Réforme. Sa position sur un point
élevé, son château fort, ses remparts flan-
qués de tours en rendaient la possession im-
portante. Assiégée inutilement par les ca-
tholiques en 1562, prise par les ligueurs en
1587, elle fut reprise par les protestants en
1593, à la suite d'un hardi coup de main. En
1670, une sédition violente y ayant éclaté à
l'instigation d'un paysan nommé Jacques
Roure, Aubenas fut dépouillée de tous ses
privilèges. C'est aujourd'hui une ville indus-
trielle et très*florissante, qui possède une con-
dition publique des soies, des mégisseries et
des papeteries. Aux environs, les eaux de
l'Ardeche, divisées en béalières, font mou-
voir un grand nombre d'usines et surtout de
moulins k soie. Aubenas est le marché régu-
lateur du commerce des soies grèges, que
l'on y apporte de la Drôme, du Gard, de l'Ar-
deche, de l'Hérault et même de Naples et de
Milan. Cette ville expédie chaque mois pour
1 million et demi de marchandises.»
* AUBENTON, bourg de France (Aisne),
ch.-l. de cant., arrond. et à 25 kilom. de Ver-
vins, au confluent du Ton avec l'Aabe; pop.
aggl., 898 hab. — pop. tôt., 1,496 hab. Fila-
ture de laine cardée. L'origine de ce bourg
paraît ancienne; ses habitants obtinrent une
charte de commune en 1238. « La position
d'Aubenton sur les frontières de France l'a
exposé bien souvent aux malheurs de la
guerre, dit M. de Melleville. Au sac de 1340,
par le duc de Nassau, il y périt plus de
2,500 personnes; en 1521, Aubenton fut de
nouveau ravagé par les impériaux, puis suc-
cessivement par les ligueurs et par Henri IV,
en 159t. En 1648, le vidame d'Amiens livra au
pillage ce malheureux bourg, auquel, deux
ans plus tard, les Espagnols rirent subir les
mêmes maux. Enfin il eut encore fort à souf-
frir dans les deux invasions de 1814 et de
1815. >
AUBÉPIN (François-Henri-Auguste), ma-
gistrat français, né au Blanc (Indre) vers
1830. Il étudia le droit, se fit recevoir licen-
cié, puis docteur et quitta bientôt la profes-
sion d'avocat pour entrer dans la magistra-
ture. Devenu substitut du procureur impérial
au tribunal de première instance de la
il se fit remarquer à la fols par sa vive in-
telligence et par sa modération, devint avo-
cat général près la cour d'appel de Paris,
et, après la mort de M. Benoît-Champy, il
fut appelé par M. Thiers à lui succéder
comme président du tribunal de la Seine
(9 juillet 1872). L'année suivante, M. Aubé-
pin a été nommé officier de la Légion d'hon-
neur. Ce magistrat a collaboré à. la Revue
historique de droit français et étranger et à
la Hernie critique de Législation. On lui doit
les écrits suivants : Portalis, avocat au par-
lement de Provence (in-8°) ; Molitor, sa vie
et ses ouvrages (1855, in-8°); De l'influence
de Dumoulin sur la législation française (1855-
1861, 2 parties, in-8°); G. Deliste, sa vie et
ses ouvrages (1856, in-8°).
* ACBER (Daniel-François-Esprit), célèbre
compositeur français. — Il est mort à Paris
le 11 mai 1871. Dans ses dernières années, il
fit représenter deux opéras-comiques en trois
actes, le Premier jour de bonheur (1868) et le
Rêve d'amour (1869), ouvrages remplis de dé-
faillances, dernières lueurs d'un feu qui s'é-
teignait. Moins indifférent qu'il ne voulait le
paraître, il fut profondément affligé de nos
désastres de 1870 et, malgré son âge et l'état
de sa santé, il voulut rentrer dans Paris as-
siégé, t Auber, dit M. Ch. Clément, était un
véritable Parisien qui franchissait bien ra-
rement les limites du bois de Boulogne. Il
avait fait de sa vie deux parts bien di
tes. l'une consacrée au travail, l'autre aux
plaisirs de toutes sortes, cor il était de toutes
) fêtes, de tous les diverti seraents. On le
voyait partout. Il ne manquait ni une pre-
mière représentation, ni une course de che-
vaux. Sur le boulevard et dans les salons, il
semait les bons mots à pleines mains, et les
traits d'esprit dont il était prodigue ont peut-
être contribué autant que sa musique à le
rendre populaire. C'était un type. Il disait
lui-même qu'il n'avait eu que deux malheurs
dans sa vie : dans sa jeunesse, la garde na-
le; dans sa vieillesse, la commission du
Conservatoire, qui était pour lui un véritable
■mar. » — • Cet Anacréon de la musique,
dit Victor Massé, recherchait surtout
cieté des femmes. En France, la réputation
du vert-galant n'a jamais nui à personne. Sou
esprit est resté proverbial, et pourtant Auber
ne soutenait jamais une conversation; il y
E renaît part saus doute; mais, comme un ha-
ile archer derrière une palissade, il atten-
dait le moment voulu pour lancer le trait qui
résumait et terminait la conversation. Ses
AUBE
mots étaient, comme ses motifs, vifs et sail-
lants. Il répondait avec bonne grâce aux
questions qu'on lui adressait sur
de vivre, comprenant que cette curiosité était
un hommage rendu à sa grande notoriété.
Nous savions tous ainsi qn'Auber avait deux
facultés qui lui donnaient, selon lui, de la
santé et du temps : manger fort peu (un seul
repas par jour) et ne guère dormir. Il parlait
peu de son art, et sa conversation sur
jet était toujours intéressante : ■ La musique
» n'est pas dans la musique, me disait-il; elle
» est dans une femme demi-voilée qui passe,
■ dans le tumulte d'une fête, dans un régiment
■> qui s'éloigne... ■ L'affirmation exagérée
d* Auber doit être prise pour ce qu'ell-- veut
dire; pour ma part, je crois volontiers que
c'est l'impression du régiment qui s'éloigne
qui lui a dicté la première partie de l'ouver-
ture de Fra Diavulo. » Comme compositeur,
Auber possédait k un degré èminent l'esprit,
la grâce, la verve, l'élégance, le charme et
la fécondité. Son style est vif, pétillant,
mais toujours tempéré; il manquait i
daces, des sentiments grandioses, des inspi-
rations qui caractérisent le génie. Enfin l'é-
motion et la sensibilité lui faisaient absolu-
ment défaut. Selon l'expression de M. de
Charnacé, sa musique sourit, mais ne pro-
voque point les larmes. Un monument funé-
raire lui a été élevé au cimetière du I
Lachaise, non loin des tombeaux de Rossini
et d'Alfred de Musset. Ce monument, dû à
l'architecte Lefuel, se compose d'un chapi-
teau de pierre, surmonté d'une coupole qui
supporte le buste en marbre de l'illustre com-
positeur, œuvre de Perraud. Le corps du
chapiteau est surchargé d'attributs symbo-
liques ; une lyre entrelacée de feuilles de lau-
rier supporte une couronne funèbre. La liste
des ouvrages d'Auber est gravée sur les deux
côtés du monument, qui a été inauguré avec
une grande solennité le 29 janvier 1877. Des
discours ont été prononcés par MM. de Cheu-
nevières, Ambroise Thomas, Taylor, Halan-
zier, Bertauld, etc.
* ACBER (Charles), écrivain ecclésiastique.
— Il est né à Bordeaux en 1804. Outre les
ouvrages que nous avons cités, on lui doit :
Un martyr (1839, in-18); Recherche sur La
Jioche-sur-Yon (1840, in-S°); Table du Bulle-
tin monumental (1846, in-8°) ; Biographie poi-
tevine (1853, in-8°) ; Considérations générales
sur l'histoire du symbolisme chrétien (1857,
in-8°); les Catacombes considérées comme ty-
pes primitifs des églises chrétiennes (1862,
in-8°) ; Symbolisme du Cantique des canti-
ques (1862, iti-8«): Histoire de saint Martin,
abbé de Vertou (1870, in-18); Etude sur les
historiens du Poitou (1871, in-8°); Histoire et
théorie du symbolisme religieux (1872, 4 vol.
in-8°) ; Des sculptures symboliques du XIe et
Xiic siècle (1872, in-8»),
* AUBER ( Théophile-Charles-Emmanuel-
Edouard), médecin français, parent du pré-
cédent, né à Pout-1'Evèque (Calvad
1804. — Il étudia la médecine a Paris, où il
passa sou doctorat en 1831. Ayant peu de
goût pour la pratique de son art, il s'est
adonné à des travaux scientifiques et a pu-
blié des ouvrages qui l'ont fan avantageuse-
ment connaître. Nous citerons de lui : Coup
dit- il sur la médecine envisagée sous le point
de vue philosophique (1835, in-S°); Traité de
philosophie médicale (1839, in-8°), dans le-
quel il a exposé les ventés générales de la
médecine ; Hygiène des femmes nerveuses ( 1841,
in-12) ; Traité de la science médicale (1853,
in-8«) ; Esprit du vitalisme et de l'organisme
(1855, in-8°), livre dans lequel il a exposé
avec beaucoup de clarté les doctrines des
écoles médicales de Paris et de Montpellier ;
De la fièvre puerpérale devant l'Académie
impériale (1858, in-8o); Institutions d'Hippo-
crate, exposé philosophique des principes tra-
ditionnels de ta médecine (1861, m-S°), etc.
* AUBERGE s. f. — Encycl. V. AUBERGISTE,
au tome Ier du Grand Dictionnaire*
"AUBER1VB, bourg de France (Haute-
Marne), ch.-l. de caut., arrond. et a Î5 ki-
lom. de Laugres ; pop. aggl., 354 hab. — pop.
tôt., 943 hab.
" AUBERT (SAINT-), gros bourg de Franco
(Nord), cant. et à 7 kilom. de Carmeres, ar-
rond. et ii lt; kilum. de Cambrai ; pop. aggl.,
2,553 hab. — pop. tôt., 2,5;>y liai).
'AUBERT (MU- Anai), actrice fran
— Elle e-Sft morte en août 1871. M"« Anai . avait
pus sa retraite en 1851.
* AUBERT (Constance Junot d'Abkantks,
M"0), femme de lettres. — Elle a collabore
au s.'Uim, au Salmigondis, à VOpa
Temps, etc., où elle a publie u-
des m nivelles, des bulletins '1'' n i -, et elle
a fondé et rédige un recueil manuel intitule
d'abord les Abeilles parisiennes (1843), puis
les Abeilles illustrées. Un lui doit, t-u outre,
quelques volumes : le Dévouement (184 '2, in-12),
i , Manuel d'économie élégante (1859,
in-12); Encore le luxe des femmes. Les Fem-
mes sages et tes femmes folles (1865, in-16), etc.
'AUBERT (Ernest-Jean), peintre, graveur
et lithographe. — Depuis quelques an
a renoncé presque entièrement à la litho-
graphie pour s'adonner k la peinture. Nous
citerons, parmi .ses tableaux : le Déjeuner
matinal (1867); Jeune fille d'Atina (1868);
Jeune fille et portrait 11870); lu Fil rompu
(1872) ; Réveil (1873); A la source (1875), etc.
AUBE
251
* AfRrRT-ROCHB (Louis), médecin fran-
çais, né à Vitrv-l^Krançois vers 1808, mort à
Paris le 22décembre 1874. — Il étudia la mé-
decine à Paris, OÙ il passa son doctorat en
1833. Poursuivi peu après comme membre de
té des Droits de l'homme, il quitta la
France, se rendit en Orient, habita pendant
plusieurs annéea l'Egypte, <»ù il rit une étude
approfondie des questions relatives à l'hy-
giene publique, visita ensuite l'Italie, puis
b Paris en 1839. L'année suivante, il
Ht paraître un ouvrage f oi t remarquable dans
lequel il soutint qu.. , lânt n'était
pas contagieuse, et, s'appuya nt sur cette
thèse, il demanda dans des pétitions aux
Chambres que, dans l'intérêt du commerce,
ou diminuât de beaucoup la durée des qua-
rantaines. Comme il était resté fidèle k ses
convictions républicain' , kul i. he con-
courut ;i la fondation de la Réforme. Après
la révolution de 1848, Ledru-Ruilin le n
commissaire général de la République, [m-
filiqué, deux ans plus tard, dans l'affaire de
a Solidarité républicaine, il fut condamné a
deux ans de prison et, lors des proscriptions
qui suivirent l'attentat du 2 décembre, il se
vit déporté en même temps que Démosthène
OlHvier. Par la suite, il passa en Egypte, où
il devint médecin en chef de la compagnie
■ in canal de Suez et revint enfin se fixer k
Paris. Outre des articles dans l'^m'on médi-
cale, à la fondation de luquelle il avait con-
couru, des rapports, des mémoires adressés
a l'Académie 'i'- médecine, un Projet d'in-
stitution de médecins envoyés en Orient, un
' > intitulé : la Santc des travailleurs
dans l isthme et le choléra (1862), etc., on
lui doit : De la peste ou typhus d'Orient,
suivi d'un essai sur te haschisch et son emploi
dans le traitement de la peste (1843, in-8°);
De la réforme des quarantaines et des lois sa~
nitaires de la peste (1844, in-3°); Essai sur
l'acclimatement des Européens dans les pays
chauds (1854, in-8°).
* AUBERTIE s. f. — Bot. Syo. de racopilb.
AUBERTIN (Gabriel-Henri), journaliste et
écrivain, ne k Paris en 1809, mort par suicide
en 1876. Il s'adonna d'abord k l'enseignement.
Devenu professeur de rhétorique au lycée
Louis- le-Grand, â Paris, M. Henri Aubertin
collabora a divers journaux, notamment au
Corsaire, alors feuille légitimiste. II donna sa
démission de professeur après le coup d'Etat
du 2 décembre et se retira à Bruxelles après
la suppression de ce journal. Il collabora alors
k des journaux belges, à l' Observateur , k la
Nation, où il fit insérer des articles envoyés
de France par divers écrivains légitimistes,
et fut traduit, pour ce fait, en police correc-
tionnelle. De retour en France, M. Aubertin
continua k écrire dans des journaux franc lis
et étrangers et finit par envoyer des articles
de critique au journal bonapartiste la Patrie,
Dans les derniers temps de sa vie, il donna
des signes évidents d'aliéuation mentale et se
suicida. Outre ses nombreux articles, il a pu-
blié quelques écrits : Grammaire moderne des
écrivains français (Bruxelles, 1862, in- 12) ;
la Première Grawimatre ou les Huit f
de mots (1864, in-12); Alphabet du soldat
(1875, in-16).
AUBERTIN (Charles), professeur et écri-
vain français , no à Saint- Dizier (Un nie -
Marne) en 1825. U entra k l'Eeole normale
ure, se lit recevoir agrégé de l'Unï-
et devint professeur de rhétorique. En
1857, M. Aubertin passa son doctorat èa let-
tres. Depuis lors, il a été nommé suiwessive-
ment professeur k la Faculté des lettres de
Dijon, maître de conférences k l'Ecole nor-
male de l'a' is, recteur de l'académie de Cler-
mont (1873), puis de celle de Poitiers (1874)
et enfin membre correspondant de l'Académie
des sciences morales (1874). Outre des arti-
cles publiés dans la France et autres jour-
naux et des éditions classiques d'Horace, de
Virgile, de Salluste, de Phèdre, de Boileau,
de La Fontaine, etc., on lui doit : Composi-
tions littéraires françaises et latines (1854,
in-12) ; Etude critique sur les rapports suppo-
sés entre saint Paul et Sénèque (1857, in-8'J),
de doctorat; De sapientix doctoribus
qui a Ciceronis morte ad Neronis pnncipatum
viguere (1857, iu-8u); Sénêgue et saint Paul
(IS69, in-so), ouvrage fort remarquable dans
lequel, reprenant sa thèse de 1857 et déve-
loppant sou sujet, il a démontré que le philo-
sophe et 1 apôtre no s'étaient point .-..ni.
Les ressemblances et les diiferences
essenu* 1 1 doctrines: l' Esprit public
au xviiio siècle (1878, in-8»), livre couronné
par l'Académie frai ime le précé-
dent et dans lequel M. Aubertiu a montré une
méthode précise, un esprit judicieux et pé-
nétrant, les Origines de ta langue et de la
poésie françaises < 1 «75, ui-8°) ; Histoire de la
tangue et de la littérature françaises au moyen
âge (1876, in-8°), dans laquelle on trouve,
résumées avec élégance et clarté, les re-
cherches des philologues depuis vingt ans.
■ AURKRVILLIBRS.villede France (S
dans la plaine des Vertus, cant., arrond. et
k 4 kilom. de Saint - Denis ; pop. aggl.,
11,694 hab. — pup. tôt., 12,195 hab.
•AUBKIERRE, bourg de France (Cha-
rente), ch.-l. de caut., arrond. et k 39 kilom.
de B u bezieux, sur une colline qui domine la
rive droite de la Droune ; pop. aggl., 650 hab.
— pup. tôt., 731 hub.
AUBETTE, petite rivière de France (Seine»
252
AUPÎ
Inférieure). Elle se jette dans la Seine, à
Rouen, après un cours de 15 kilom. Sur ses
rives, on voit de nombreuses teintureries.
* AUBIÈRE, ville de France f Puy-de-Dôme),
cant., arrond. et à 3 kilom. de Clermont; pop.
aggl., 3,357 hab. — pop. tôt., 3,767 hab.
* AUBIERS (les), bourg de France (Deux-
Sèvres), cant. et à 13 kilom. de Châtillon-sur-
Sêvre. arrond. et à 17 kilom. de Bressuire,
sur l'Argent; pop. aggl., 1,156 hab. — pop.
tôt., 2,463 hab.
* ADB1GNÉ, bourg de France (Sanhe), cant.
et à 9 kilom. de Mayet, arrond. et à 31 ki-
lom. de La Flèche ; pop. aegl., 714 hab. —
pop. tôt., 2,377 hab.
ACB1GNÉ (Constant d') , baron de Suri-
neau, fils de Théodore-Aprippa d'AuBiGNR,
né vers 1584, mort à la Martinique vers: 1645.
Après avoir reçu une excellente éducation, il
se livra à une vie de désordres, abjura la re-
ligion protestante dans laquelle il avait été
élevé et se fit catholique pour obtenir des fa-
veurs qui lui permissent de payer les dettes
énormes qu'il avait faites au jeu. Plus tard,
pour rentrer en grâce avec son père, it fit
semblant de vouloir rentrer dans la religion
réformée, fit un voyage en Angleterre, par-
vint à connaître les projets du gouvernement
anglais sur La Rochelle, assiégée par les ca-
tholiques, et s'empressa de dévoilera ceux-ci
les délibérations de leurs ennemis. Cette nou-
velle trahison fut si sensible au vieil Agrippa
qu'il déclara rompre tous liens du snng qui
1 attachaient à « ce fripon et misérable fils. ■
Constant d'Aubigné s était marié, contre la
volonté de son père, avec Anne Mansaud,
veuve du baron de Châtel-Aillon, et il n'avait
pas eu d'enfants de ce mariage. Dans les
derniers mois de l'année 1627, il contracta un
second mariage avec Jeanne de Cardillac,
fille de Pierre de Cardillac, sieur de La Lane,
nui tenait le château Trompette pour le duc
d'Epernon. Voltaire raconte qu'il était détenu
prisonnier dans ce château, qu'il fut sauvé
par la fille du gouverneur et qu'ensuite il
épousa celle-ci par reconnaissance; mais il
est probable que cette aventure romanesque
n'a aucun fondement. Il fut réellement en-
fermé au château Trompette, mais plus tard,
après avoir été détenu, par ordre de la cour,
à Niort, où sa f^mme vint le rejoindre et ac-
coucha d'une fille qui devait, plus tard, être
presque reine de France sous le nom de
Mme de Maintenon. D'Aubigné sortit de pri-
son en 1639 et partit avec sa femme pour la
Martinique, où, après avoir perdu tout ce
qu'il avait au jeu, i! mourut dans la misère.
Sa femme, revenue à Paris, fut obligée de
vivre du travail de ses mains et de confier la
fille qui lui restait à M*110 de Villette.
* AUBIGNY, village de France (Pas-de-
Calais), ch.-l. de cant., arrond. et à 19 ki-
lom. de Saint-Pol, sur une des sources de la
Scarpe; pop. aggl., 546 hab. — pop. tôt.,
693 hab.
* AUBIGNY-SUR-IN'ÈRE, ville de France
(Cher), ch.-l. de cant., arrond. et à 41 kilom.
deSancerre; pop. aggl-, 2,532 hab. — pop.
tôt., 2,543 hab.
"AUBIN, ville de France (Aveyron), ch.-l.
de cant., arrond. et k 36 kilom. de Villefran-
che ; pop. aggl., 2,791 hab. — pop. tôt.,
8,832 hab.
Cette ville, qui existait déjà au IX® siècle,
doit son importance toujours croissante à ses
mines de houille.
■ Aubin, disent les auteurs de la Notice
historique et descriptive du chemin de fer de
Montauban à Rodez, donne son nom à un
bassin houiller qui est l'un des plus impor-
tants de France par sa position et par les ri-
chesses minérales qu'il renferme ou qui l'en-
vironnent. Les premières consistenten houille
et en minerais de fer carbonate lithoïde, i
couches de houille sont nombreuses ; leur
puissance sur les points reconnus est de 2,
4, 7, 10, 15, 25, 30 et 50 mètres. Le combus-
tible y appartient à la qualité des houilles
grasses à longue flamme donnant générale-
ni 'H' plus de 60 pour 100 de coke toujours un
peu boursouflé.
■ On procède de deux manières à l'extrac-
tion des houilles. Le premier mode d'exploi-
consiste à enlever la terre qui recou-
vre le charbon; la houille se trouve ainsi
mise à découvert sur une grande étendu.- et
il ce pour I ubatage. On voit parfois des
chantiers qui, du point de chargement des
. . jusqo'au point culminant où les mi-
abattent la houille par blocs énormes,
mtent une hauteur verticale de 40 mè-
n charbon massif et com-
i, et cela au sommet de la montagne.
; eminsde fer, avec plans inclinés, con-
lies charbons de ces chantiers dans
les usines au fond des vallées.
■ Le second mode d'exploitation consiste
a pousser des galeries dans le sein des nion-
lagnes a différents étages, depuis le niveau
des vallées jusqu'au sommet des huuteurs;
la houille présente en général une telle con-
sistance qu'il existe bon nombre de galeries
hautes de 6 a 7 mètres, larges do 4 u fi mè-
tres, creusées en plein charbon, Ban une
seule pièce de bois pour août- ;
sont en quelque sorte des carrières de houille.
On a foré en certains endroits des puits dont
mdeur varie d# 15 à 90 mètres et où
AUBR
l'extraction se fait au moyen de machines à
vapeur de 1S k 45 chevaux. »
Dans le bassin d'Aubin, on trouve encore
des mines de fer, des carrières de calcaire,
des gisements d'argile réfractaire, des mines
de soufre et d'alun.
'AUBIN D'AUBIGNÉ (SAINT-), village de
France (Ille-et-Vilaine), ch.-l. de cant., ar-
rond. et k 10 kilom. de Rennes; pop. aggl.,
425 hab. — pop. tôt., 1,749 hab.
* AUBIN DES-CHÂTEAUX (SAINT-), village
de France (I.oire-Inférieurel, cant., arrond.
et à 8 kilom. de Châteaubriant, sur la rive
droite de la Chèze; pop. aggl., 226 hab. —
pop. tôt., 2,204 hab.
WUB1N-DU CORMIEB (SAINT-), bourg de
France (Tlle-et-Vilaine), ch.-l. de cant., ar-
rond. et à 19 kilom. de Fougères, près de la
forêt qui porte son nom ; pop. aggl., 1,185 hab.
— pop. tôt., 2,104 hab.
* AUBIN -JOUXTE -BOULLENC, ville de
France (Seine-Inférieure), cant. et à 1 kilom.
d'Elbeuf, arrond. et à 21 kilom. de Rouen,
sur la Seine ; pop. aggl., 2,350 hab. — pop.
tôt., 2,566 hab.
AUBINEAU (Léon), journaliste et littéra-
teur, né à Paris en 1815. Il suivit les cours de
l'Ecole des chartes, puis se tourna vers le
journalisme. Etant entré h la rédaction de
l'Univers religieux, il devint un des lieute-
nants de M. Veuillot, et, depuis lors, il n'a
cessé de faire partie do la presse cléricale, y
défendant les idées de son chef de file et at-
taquant avec ardeur toutes les idées moder-
nes. Lors de la suppression de YUnivers en
1861, il entra k la rédaction du Monde, fondé
pour le remplacer; puis, lorsque M. Veuillot
put faire reparaître son journal (1867), il re-
vint à YUnivers, où il écrit encore. Il colla-
bore naturellement a la Bévue littéraire, ap-
pendice de YUnivers, fondée en septembre 1876.
Parmi les écrits qu'il a publiés en volumes,
nous citerons : les Jésuites au bagne (1850,
in-lS) ; Critique générale et réfutations (1851,
in-18), contre certaines vues historiques d'Au-
gustin Thierry; les Serviteurs de Dieu (1860,
2 vol. in-12); Histoire des petites sœurs des
pauvres (1852, in-18); Vie de la révérende
mère Emilie (1855, in- 12) ; Notices littéraires
sur le xvite siècle (1859, in-8°) ; Notice sur
M. Desgenettes , curé de Notre-Dame-des-
Victoires (1860, in-18); la Vie du bienheureux
Benoit-Joseph Labre (1873. in-18) ; Paray-le-
Monial et son monastère de la Visitation (1873,
in-8<>), etc.
AUBRÉE (René), général français, né à
Rennes en 1763, mort en 1808. Il servit dans
les armées du Nord et fut nommé général
après la bataille de Bergen, le 19 septembre
1790. Au combat de Castel-Nuovo, il chassa à
la baïonnette deux bataillons russes et une
troupe de Monténégrins. Il alla ensuite pren-
dre part à la guerre d'Espagne et fut tué au
siège de Saragosse. On lit son nom sur les
tables de bronze du palais de Versailles.
AUBRELIQnE (Louis), homme politique
français, né à Compiègne en 1814. Il entra
dans l'administration de l'enregistrement et
des domaines, où il occupait un emploi su-
périeur lorsqu'il donna sa démission en 1862.
En 1860, il devint membre du conseil d'ar-
rondissement de sa ville natale et fut prési-
dent de ce conseil. Nommé maire de Com-
piègne après le 4 septembre 1870, il dirigea
avec un grand tact l'administration de cette
ville pendant l'invasion allemande et rendit
d'importants services à ses concitoyens.
Nommé membre du conseil général de l'Oise,
président de la Société historique de Com-
piègne, administrateur de la Caisse d'épargne,
vice-président de la commission administra-
tive des hôpitaux civils, "etc., M. Aubrelique
fut un des candidats que les républicains de
l'Oise appuyèrent lors de l'élection des séna-
teurs, le 30 janvier 1876. « Faisant abstrac-
tion de toute préférer >e extérieure, disait-il
dans sa profession de foi, j'ai accepté depuis
longtemps les institutions qui nous régissent
et que viennent de consacrer, sous la forme
républicaine, les lois constitutionnelles que
nous allons être appelés a pratiquer pour la
première fois. Quant k la clause de révision,
ce droit inscrit dans la constitution estâmes
yeux un moyen pour améliorer les institu-
tions, les consolider, et non une arme pour
les détruire. » Elu sénateur, le second sur
trois, il est allé siéger dans le groupe des ré-
publicains modères, dits constitutionnels.
AUBRY (Claude-Charles, baron), général
français, né à Bourg-en-Bresse en 1773, mort
à Leipzig en 1813. Après avoir été élevé à
l'école d'artillerie de Chalons, il servit dans
les armées du Nord et de la Moselle ; mais il
donna sa démission en 1797. Deux ans après,
il reprit du service comme capitaine d'artïl
lerie de la marine et tut envoyé k Saint-Do-
mingue. A son retour en France , il fut
nommé général de brigade, puis général de
division, et reçut le titre de baron. Il fut
blessé mortellement k la bataille de Leipzig.
Son nom est inscrit sur les tables de bronze
du musée de Versailles*
AUBRY (Charles -Marie-Barbe-Antoine),
jurisconsulte et magistrat français, né k Sa-
i Bus-Rhin) en 1803. Il étudia le droit
à Strasbourg, où il se lit recevoir licencié,
puis docteur (1S24). Quelques années plus
tard, il fut nommé professeur do code civil
a la Faculté de droit de cette ville, dont i)
ATJBU
devint doyen. Au mois de mars 1872, M. Au-
bry a été nommé conseiller à la cour de cas-
sation. Il est officier de la Légion d'honneur.
M. Aubry a traduit de l'allemand et annoté
avec M. Rau le Cours de droit français de
Zacharia? (1843-1846, 5 vol. in-8<>), plusieurs
fois réédité.
AUBBY (Maurice) , homme politique et
banquier français, né à Mirecourt (Vosges)
en 1820. Il étudia le droit, se rit inscrire
comme avocat dans sa ville natale en 1845,
puis s'occupa particulièrement de questions
de banque et de finance. Après la révolution
de 1848, il organisa à Epinal un comptoir
national dont il prit la direction. Elu en 1849
représentant à l'Assemblée législative dans
les Vosges, il alla siéger dans les rangs de la
majorité monarchique, avec laquelle il vota
constamment, fut arrêté après le coup d'Etat
du 2 décembre 1851 et recouvra la liberté
après quelques jours de détention. L'année
suivante, il fonda à Paris une importante
maison de banque. Après s'être tenu long-
temps à l'écart de la politique, il posa en
1863 sa candidature au Corps législatif dans
la 2e circonscription des Vosges, contre le
candidat officiel, et obtint une imposante mi-
norité. Il resta pendant le siège à Paris, où,
le 5 novembre 1870, les électeurs le nommè-
rent adjoint au maire du Ville arrondisse-
ment. Aux élections du 8 février 1871 pour
l'Assemblée nationale, il fut élu député dans
le département des Vosges. M. Aubry alla
siéger à l'extrême droite dans le groupe des
légitimistes cléricaux. Il s'abstint sur la ques-
tion des préliminaires de paix, vota pour la
loi municipale, l'abrogation des lois d'exil,
la validation de l'élection des princes d'Or-
léans, le pouvoir constituant, la proposition
Rivet, la pétition des évéques, les prières
publiques, la proposition Feray, la suppres-
sion des gardes nationales, contre l'abroga-
tion des traités de commerce et le retour de
l'Assemblée à Paris. Avec ses amis politi-
ques, il fit une vive opposition à M. Thiers
lorsqu'il vit qu'il avait l'intention de fonder
la République, contribua a sa chute, puis se
mêla aux intrigues fusionnistes ayant pour
objet d'imposer à la France la monarchie de
droit divin. Cette combinaison ayant échoué,
M. Aubry vota pour le septennat, donna son
acquiescement a toutes les mesures de réac-
tion prises par le gouvernement de combat,
se rangea du côté du duc de Broglie le 16 mai
1874, vota le 8 juillet 1874, avec soixante-
seize autres légitimistes, contre l'ordre du
jour septennaliste de M. Paris, appuya la
proposition faite par M. La Roche toucauld-
Bisaeeia de rétablir la monarchie avec Je
comte de Chainbord , repoussa les amende-
ments Périer et M.ileville, vota contre la
constitution du 25 février 1875, pour la loi
cléricale sur l'enseignement supérieur, etc.
M. Aubry, comprenant qu'il n'avait aucune
chance d'être renommé, ne posa pas sa can-
didature dans les Vosges aux élections légis-
latives du 20 février 1876, et depuis lors il
est rentré dans la vie privée. On lui doit :
Théorie et pratique ou Union de l'économie
politique avec la murale (1851, in-12); les
Banques d'émission et d'escompte (1864, iu-S°).
"AUBRYET (Xavier), littérateur français.
— Outre les ouvrages que nous avons cités,
on doit k cet écrivain dilettante, qui professe
l'horreur des banalités et dont le style tombe
fréquemment dans l'affectation et la précio-
sité, les œuvres suivantes : les Patriciennes
de l'amour (1870, in-18); Hommage à Racine
(1872, in-8°) ; la Vengeance de J/me Afaubrel
(1872, in-18) ; Madame et Mademoiselle (1872,
in-12); le Docteur Molière (1873, in-18), co-
médie en un acte et en vers, jouée à l'Odéon •
les Représailles du sang commun (1873, in-18) ;
Madame veuve Lutèce (1874, in-18); Robin-
sonneet Vendredine (1874, iu- 18) ; Philosophie
mondaine (1S75, m-18). Ce dernier ouvrage,
un de ses meilleurs, contient des études très-
fines et d'heureuses trouvailles de mots.
'AUBUSSON, ville de France (Creuse),
ch.-l. darrond., à 43 kilom. de (.iuéret, au
confluent de la Creuse et de deux ruisseaux ;
pop. aggl., 5,890 hab. — pop. tôt., 6,427 hab.
L'arrond. comprend 10 cant., 101 conira.,
100,493 hab. Ruines d'un château démantelé
par ordre de Richelieu.
■ Les manufactures de tapisseries, au nom-
bre de quatorze ou quinze, occupent plus de
2,000 ouvriers, dit M. Ad. Joanne, et sont la
principale source du commerce d'Aubusson.
Elles fabriquent pi ineipalemeut des tapis ras
et veloutés et se distinguent surtout par le
bon goût et la nouveauté des dessins. Il se
fabrique aussi à Aubusson des draps com-
muns, et celte ville, qui sert d'entrepôt k Li-
moges et k Clermont, fait un commerce de
sel assez important. •
— Histoire. ■ Aubusson, ajoute le même
auteur, station romaine sans importance, de-
vint, des le ixe siècle, le chef-lieu d'une vi-
comte qui relevait des comtes de La Marche
et qui leur fut vendue en 1260. De la famille
des vicomtes descendait le célèbre Pierre
d'Aubusson, grand maître de l'ordre de Saint-
Jean-de-Jerusalem, l'héroïque défenseur de
Rhodes contre les Turcs en 1479. La ville,
érigée en continuité vers la fin du xnio siè-
cle, fut prise par les Anglais en 1350. Pon-
dant les guerres religieuses du xvio siècle, il
Y eut quelques troubles k Aubusson; en 1685,
la révocation de l'édit do Nantes nuisit à l'iu-
AUCO
du^trie des tapisseries, établie dans cette
ville depuis plusieurs siècles (depuis le vme
ou le ixe, suivaut quelques auteurs), et k la-
quelle les règlements de Colbert, en 1665,
avaient donné de sérieux éléments de pros-
périté. •
AUCAP1TAINB (le baron Henri), écrivain
français, né k La Rochelle en 1833, mort en
1867. Elève de l'Ecole de Saint-Cyr, il devint
sous-lieutenant au 36e régiment de ligne et
fut envoyé en Algérie, où on le nomma ad-
joint aux affaires arabes. Cet officier distin-
gué collabora aux Annales des voyages, au
Journal asiatique, h la Bévue et magasin de
zoologie, k la Bévue africaine, aux Mémoires
de la Société de géographie de Genève, etc. Il
a publié un certain nombre d'écrits intéres-
sants : les Confins militaires de la grande
Kabylie sous la domination turque (1857,
in-18); le Pays et la société kabyle (1358,
in-8°) ; les Yem-Yem, tribu anthropophage da
l'Afrique centrale (1858, in-8°) ; Etude sur
l'origine des tribus berbères de la haute Ka-
bylie (1859, in-8<>); Etudes récentes sur les
dialectes berbers de l'Algérie (1S59, in-8°) ;
Notice sur la tribu des Aib-Frooncen (1861,
in-80); la Zaouxa de Cheilata (1861, in-8°);
Etude sur les Druses (1862, in-8°); Etude sur
la caravane de La Mecque et le commerce ex-
térieur de l'Afrique (1862, in-s°) ; Mollusques
terrestres d'eau douce observés dans la haute
Kabylie (1862, iii-8<>); les Kabyles et la colo-
nisation de l'Algérie (1S63, in-18) ; Ethnogra-
phie. Nouvelles observations sur l'origine des
Berbers Tamou, à propos des lettres sur le
Sahara du professeur E. Desor (1867, in-so) ;
les Beni-Mezab. Sahara algérien (1868, in-S°).
* AUCH, ville de France, ch.-l. du dépar-
tement du Gers, bâtie sur les pentes roides
d'une colline au pied de laquelle coule le
Gers; pop. aggl., 9,414 hab. — pop. tôt.,
13,087 hab. L'arrond. comprend 6 cant.,
85 comin., 58,194 hab. Irregulîere, mal bâ-
tie, aux rues tortueuses, Auch est divisée en
deux parties qui communiquent entre elles
par des esculiers.
— Histoire. • Auch, dit M. Ad. Joanne,
eut pour premier nom Elliberri (en basque,
ville neuve) et fut la capitale d'une peuplade
ibérieune, les Ausci (Euskes, Euskariens),
soumise par Crassus, lieutenant de César.
Située avant laconquètesur la hauteurqu'elle
occupe aujourd'hui, elle s'étendit, splendide-
ment décorée par les Césars, sur la rive
droite du Gers, ou ont été trouvées les rui-
nes de beaux monuments en pierre, en bri-
que et en marbre, des médailles, des mon-
naies et de superbes mosaïques. De magni-
fiques villas l'entouraient de tous côtés. Elle
n'était pas néanmoins la métropole du pays;
ce privilège appartenait kElusa, aujourd'hui
Eauze.
■ Au commencement du ive siècle, l'é va-
que saint Taurin vint bâtir une chapelle k
Auch, qui devint ainsi ville épiscopale. Eu
732, les Sarrasins détruisirent la ville gallo-
romaine de la rive droite, et dès lors les ha-
bitations se groupèrent sur la colline. En
879, les évéques d' Auch reçurent de Jean VIII
la qualité d'archevêques. Les querelles des
moines et du métropolitain remplissent toute
l'histoire d'Auch jusqu'au xvie siècle. ■ C'est
» à qui s'emparera de force ou de ruse des
» privilèges religieux rapportant finance. ■
En 1119, les moines incendièrent la cathé-
drale.
• Entourée de murs dès le milieu du xuo siè-
cle, prise et pillée en 1246, puis en 1473, k la
suite du sac de Lectoure, et enfin pendant
les guerres de religion, Auch fut pourtant
une des villes du Midi les moins maltraitées
par les guerres féodales et civiles.
» En 1751, M. d'Etigny devint intendant
général du pays d'Auch, et, pendant les qua-
torze années de sou administration, ne cessa
de s'occuper de la prospérité de cette con-
trée ; mais l'archevêque d'Auch, jaloux de la
popularité de l'intendant, finit par obtenir sa
disgrâce. En 1851, lors du coup d'Etat, les
campagnes se soulevèrent; mais elles ne pu-
rent emporter Auch, défendue par uue nom-
breuse garnison. ■
AUC1IEL, bourg de France (Pas-de-Ca-
lais), cant. et à 12 kilom. de Norrent-Fon-
tes, arrond. et k 16 kilom. de Bethune; pop.
aggl., 1,223 hab. — pop. tôt., 2,832 hab.
AUCIIY EN BRAY, village de France (Oise),
cant. do Songeons , arrond. de Beauvais ;
150 hab. Près de ce village eut lieu, en 1077,
une bataille entre Guillaume le Conquérant
et son fils Robert Courte-Heuse.
AUCOC (Jean-Léon), jurisconsulte et ad-
ministrateur, ne k Pans en 1S28. En 1848, il
fut admis a l'Ecole d'administration , puis il
se (it recevoir licencié en droit et entra eu
1851, comme employé, au ministère de l'inté-
rieur. Nommé auditeur au conseil d'Etut en
!Sj2, il devint maître des requêtes en 1860,
fut charge eu 1865 de professer le droit ad-
ministratif kl'Ecole des ponts et chaussées et
l'ut appelé eu 1869 au poste de conseiller
d'Etat en service ordinaire. Il fut en outre
désigne pour remplir les fonctions de com-
missaire du gouvernement près le Corps
législatif. Sa grande compétence dans les
matières administratives et ses idées libéra-
les lui valurent, après la révolution de sep-
tembre 1870, d'être nomme membre de la
commission provisoire chargée de remplacer
l'ancien conseil d'Etat de l'Empire, et il y
audb
remplit les fonctions de président de la sec-
tion des travaux publics et des finances. Au
mois de mars 1872, M. Aucoc devint membre
d'une commission instituée pour étudier la
question relative à la réorganisation de l'en-
seignement des Facultés. Lors de la nomi-
nation du conseil d'Etat par l'Assemblée na-
tionale, il fut élu conseiller, au premier tour
de scrutin, par 569 voix. Au mois de juillet
suivant.il lut nommé président de la section
des travaux publics, et, le 3 août 1875, il re-
çut la croix de commandeur de la Légion
d'honneur. Outre des articles insérés dans le
Journal des économistes, la Revue critique de
législation, V Ecole des communes, etc., on lui
doit des ouvrages très-estixnés, notamment :
Des obligations respectives des fabriques et
des communes relativement aux dépenses du
culte (1858, in-80); Des sections de communes.
Des droits, des charges, des ressources propres
des sections, etc. (1S58, in-12) ; Voirie urbaine.
Des alignements individuels donnes par les
maires en l'absence de plans généraux (1862,
in -8°); les Sections de commune et la loi du
28 juillet 1860 (1863, in-8°) ; Introduction à
l'eiude du droit administratif (1865, in-8°);
Caractère des actes administratifs (im9,in-S°);
Conférences sur l'administration (1869-1870,
2 vol. in-8«) ; Des règlements d'administration
publique (1872, in-8°); Observations sur la co'
dification des lois (1874, in-8°) ; Du régime
des travaux publics en Angleterre (1875, in-8°);
Des moyens employés pour constituer le réseau
des chemins de fer français (1875, in-8<>) ; le
Consel d'Etat avant et depuis 1789 (1876,
iu-81-'), etc.
'AUCUN, village de France (Hautes-Pyré-
néen), ch.-l. de cant., arrond. et à 23 kilom.
d'Argelès-de-Bigorre, sur une hauteur qui
domine le gave d'Azun ; pop. aggl. , 388 hab.
— pop. tôt., 516 hab.
'AUDE (département de l')j division ad-
ministrative de la France, dans la région
méridionale, formée d'une partie du Langue-
doc. Il tire son nom de la rivière de l'Aude,
qui traverse trois de ses arrondissements. Ses
unîtes sont : au N., les départements du
Tarn et de l'Hérault; au N.-O., celui de la
Haute-Garonne; à l'O., celui de L'Ariége;
au S., le département des Pyrénées-Orien-
tales, et à 1 E. , la Méditerranée. Sa plus
grande longueur est d'un peu plus de 120 ki-
luin., et sa plus grande largeur de 81 kilom.
environ, Superficie, 631,324 hectares, dont
275,532 en terres labourables ; 13,810 en prai-
ries naturelles; 63,528 eu vignes; 2,386 eu
autres cultures arborescentes ; 175,456 en
laudes, bruyères et pâturages; 100,620 en fo-
rêts, buis, cours d'eau, chemins et terres in-
cultes.
Le département de l'Aude est divisé en
quatre arrondissements, comprenant 31 caiit.
et 436 comm. Ch.-l. de prélecture, Carcas-
souue; ch.-l. de sous-preièeture, Casteluau-
dary, Linioux et Narbonne; population totale,
285,927 hab. La loi constitutionnelle lui ac-
corde 2 sénateurs, et il est représente a la
Chambre par 6 députés. Il lait partie de la
16* région militaire (quartier gênerai, Mont-
pellier), de la 9° inspection des punis et
chaussées, de l'arrondissement îuineralogi-
que de Toulouse, de la 25e conservation des
loréio. dont le ch.-l. est Carcassonne ; il res-
sortit à la cour d'appel et a l'académie de
Montpellier et forme le diucese do Carcas-
■onne, sutfragaut de l'archevêché ue Tou-
louse.
La surface du département de l'Aude offre
l'aspect u'uu pays montueux, traversé par
une granue vallée longitudinale, de l'U. a
l'£.,etpar plusieurs vallées secondaires, pa-
rallèles aux Pyrénées et aux Devenues. Les
deux tiers Un département appartiennent au
versant N. des Pyrénées et l'autre tiers au
versant S* des Cevennes, dont un chaînon,
connu sons le nom a« montagne Noiri
pare le département de l'Aude de celui du
tara. Les côtes maritimes otfrent une a: ses
longue étendue et enteraient une p.irtie du
golfe du Lion, de L'étang de Leucate a 1'era-
Couchure de i Aude. Les montagnes offrent
U i groupes distincts, appartenant aux Py-
rénées, aux munis, Coi bières, ramification
des Pyrénées, et à la montagne Noire. Les
pouiu culminant: du premier groupe sont :
le Bcruat-Salvatehe (2,408 mci.J, 4111 sépare
le département do l'Aude de celui ues Pvré-
i nées-Orientales; les hauteurs qui dominent
i Ax.it et Belcaire (i.sou et 2,000 met.); ceux
du secoua groupe sont ; le pic ou puecfa de
I Bugarach (1,222 met.); la montagne
lobre-de-Buuisse et la CÎme de Taueh; ceux
de la montagne Noire suut : le Pic de Nore
| (1,164 met.) ; le pic de Muntaul (i,04u met.) ,
lu roc de Peyramoux.
L'Aude, qui prend sa source dans les Py-
1 ènées-Orien taies, estle principal cours d eau
du département. Elle y entre au dessous
1 d Axât, baigne Quillan,(Jouiza, Alot, Liinoux,
| Carcassonne, Trebes, FJeurae, Cupendu, se
< divise alors en deux bras, dont l'un conserve
j le nom d'Aude et va se jeter dans la Médi-
i lerranée, près de la citadelle de Vendres;
I l'autre prend le nom de Kobine-de-Nar bonne,
passe a travers celte ville et Va se perdre
dans l'étang de Si^ean. Le cours Ue l'Aude
est, dans le département, de 205 kilom. ; elle
j reçoit comme principaux afllueuls, sur sa
rive droite, la Guette, la Valette, le Couleurs,
la Sais, le Moulin, la Bretonne, le LazagaJ,
l'Oibiuu, qui «ai le plus considérable de tous
AUDE
et qui reçoit lui-même, dans son cours de
71 kilom., la Libre, la Nielle, l'Auzon, etc. ;
et sur sa rive gauche, le Rebenti, le Fres-
que!, grossi de l'Aigentouire et d'un grand
grand nombre de ruisseaux, l'Orbiel, le Ca-
mazou, le Claraoux, l'Argent-Double, l'Ognon,
la Cesse, petite rivière assez importante, et
le Ricaudier. Le Lers, dont presque tout le
cours est dans le département de l'Ariége,
sert de limite entre ce département et celui
de l'Aude, sur un parcours de 21 kilom.; il
reçoit, dans l'Aude, la Vixiêge et le Verdou-
ble. La Méditerranée baigne ies côtes de ce
département sur une étendue de 45 kilom.;
un seul port, celui de La Nouvelle, est éta-
bli sur cet espace. La mer y a laissé en se
retirant un grand nombre de lagunes, qui, dans
le pays, portent le nom d'étangs. Les prin-
cipaux sont : l'étang de Bages ou de Peyriac,
ou de Sigean , dont la dénomination change
dans les parties qui avoisinent l'une ou l'autre
de ces trois communes, le Rubrensis lacus
de Pline; il n'est que peu sale, à cause des
eaux de la Robiue qu'il reçoit, et communi-
que avec la mer par le port de La Nouvelle ;
1 étang de Gruissan, au S. de celui de Bages ;
il communique avec la mer par le grau de lu
Franqui; l'étang de Leucate, qui appartient
en partie au département des Pyrénées-Orien-
tales; l'étang d'Ouveilhan, au N. de Nar-
bonne, et l'étang de Pudre ; ces deux derniers
sont de véritables foyers d'infection. L'éten-
due de toutes ces lagunes est, d'après le ca-
dastre, de 9,767 hectares. Il en existait beau-
coup d'autres qui ont été défrichées.
Le climat du département est générale-
ment sain et tempéré. L'été est chaud et ora-
geux, mais l'automne est d'une grande beauté
et se prolonge jusqu'à la fin de décembre. En
revanche, les mois de janvier, février et mars
sont assez rigoureux, et les gelées se prolon-
gent très-avant dans le printemps. La neige
est très-abondante sur les montagnes, et il
n'est pas rare d'eu voir encore en plein été
sur le Bernai-Salvatche et la montagne Rase,
canton d'Axati dans l'arrondissement de Nar-
bonne, elle ne tombe qu'à de longs inter-
valles.
■ Longtemps stationnaire, dit M. Fisquet,
l'agriculture a pris dans le département de
l'Aude une assez grande extension, qu'elle
doit surtout à l'abandon de la routine ou la
retenaient l'ignorance et les préjugés. Le
froment, le seiyle, le maïs, l'orge, l'avoine et
les vesces sont les principales cultures. On y
récolte aussi la paumelle, l'épeautre, le petit
mil et le blé sarrasin. En gênerai, le ble, le
froment et le maïs prospèrent dans les val-
lées ou les plaines arrosées par les rivières
et dans les terres fortes et bien amendées.
L'avoine et le seigle viennent partout ; les
terres légères favorisent la culture de l'orge.
Le petit mil, la paumelle et le sarrasin se
cultivent dans la montagne. La réculte en
céréales dépasse de beaucoup les besoins de
la consommation. La culture de la vigne, à
l'exception d'une très-petite partie du terri-
toire, a lieu presque partout. Les vins de
Carcassonne sont les moins estimes; ceux
de Limoux sont goûtes comme vins de table
et ceux du Narbonne sont très-recherchés
dans le commerce pour l'exportation. Ceux
des communes de Nevian, de Monlredon, de
Cruscades, d 'Ornai son s sont extrêmement co-
lorés et servent au coupage des vins du
Nord. La culture des plantes légumin
est peu importante. Les arbres a fruit sonl
cultives presque partout pour la consomma-
tion locale ; le châtaignier et le noyer ne
viennent que dans les parties montagneuses;
L'amandier vient très-bien et est très-pro-
ductif dans les terres légères; l'olivier, quoi-
que beaucoup moins multiplié qu'autrefois,
est cultive avec avantage sur plusieurs pointa,
notamment dans l'arrondissement de Nar-
bonne. La montagne Noire, Le vallon de l'Or-
biel, celui de l'Argent-Double, les enviions
de Carcassonne et de Narbonue abondent en
riches prairies, où l'art tics irrigations est
bien entendu. Les prairies naturelles sont
assez multipliées, et la quantité de fourrage
que produit le département est plus que suf-
fisante pour la nourriture des bestiaux. Les
furets donnent des buis de charpente, de
menuiserie, de manne, de charronnage pour
. . besoins de l'agriculture et du me-
, des cercles et des douves pour les
tonneaux; du charbon pour les usines et la
consommation journalière. Les Garrigues,
la Clape et les Corbieres nourrissent une
quantité prodigieuse d'abeilles; le miel ré-
colte dans Les environs do Narbonue jouit
.1 une réputation justement méritée.
» Les laces d'animaux domestiques du dé-
partement comprennent : les chevaux, tes
mulets, qu'on tire en grande partie du Poi
tou ; les unes, fort nombreux, SUrtOUl
les commuai 1 voisines de la mer ou située \
- montagnes; Les bétes a lame et les
botes s corne , tirées pi incipalement des dé-
partements du Tarn et de L'Ariége. Parmi les
uétes fauves ou nuisibles, on remarque les
loups et les ours des Pyrénées, dans les hi-
vers rigoureux; les renards et les blaireaux,
18 uans les montagnes des Cor-
bii res et de la clape. Les chamois se mon-
trent sur les pics élevés qui séparent L'Aude
de l'Ariége; Les écureuils habitent les forets
de yuiUan. Le gibier do toutes sortes s'y
trouve en abondance; on y rencontre le
coq de bruyère, le faisan, la gelinotte, la
bécasse, la perdrix rouge, la grive, l'ulouelle
AUDI
huppée et la grande alouette, la caille, l'or-
tolan elle canard sauvage, l'oie , le cygne,
le pluvier, la bécassine, le vanneau, la ma-
creuse, l'outarde, le lapin, le lièvre. On trouve
dans les montagnes un grand nombre d'oi-
seaux de proie, parmi lesquels se distinguent
l'aigle, le jean-le-blanc et le vautour. Des
alcyons, des flamants roses, des goélands
fréquentent les étangs marins; les côtes, les
rivières et les étangs sont tres-poissonneux.
La mer et les étangs fournissent plusieurs
espèces de coquillages qui alimentent les
marcliés de l'Aude et de la Haute-Garonne. »
Les principales forêts du département sont :
les forêts domaniales île Belcaire et de Bou-
cheville, celles de Labéeède-Lauraguais, de
Montolieu, de Cahusac, de Bélestai, de Co-
lombes, de Fange, de Roquefort-de-Sault,
qui appartiennent à des particuliers,
bois de La-Iiastide-Esparbeireuque , <le Pi-
quemoure, du Chapitre, de Roullens, de Pa-
racol, de Belvis, de Rodome, de la Pajolle,
de Counozouls, de Valmigère, etc.
L'industrie du déparlement de l'Aude con-
siste spécialement en manufactures de draps,
de bonnets de laine et de tissus; c'est de
l'Espagne qu'elle tire la majeure partie de
ses laines fines. On trouve aussi un grand
nombre de forges, de fabriques d'acier, do
limes, de râpes; des tanneries, des minote-
ries estimées, principalement a Carcassonne,
Narbonne et Castelnaudary ; des carrières
de plaire, de marbre, d'ardoise, quelques
mines de houille. Cauues est renommé pour
ses marbres; il en a autrefois fourni de ma-
gnifiques, et en grande quantité, pour le pa-
lais de Versailles; Puyvert produit des ou-
vrages au tour , Narbonne et Trebes ont
leurs tuileries et briqueteries, Castelnaudary
ses poteries. Les scieries hydrauliques elles
ateliers de tonnellerie emploient un grand
nombre d'ouvriers.
L'Aude, comme tous les départements pyré-
néens, possède de nombreuses stations d'eaux
minérales. Les plus frêqueutées sont celles
de Bains- de-Rennes, près de Couiza, préco-
nisées contre les maladies de la peau, les pa-
ralysies et les affections chroniques; d'AIet,
conseillées dans les fièvres intermittentes;
de Campagne, d'Escouloubre et de Ginoles,
employées comme diurétiques et laxatives,
efficaces également contre les affections cu-
tanées, les obstructions des viscères abdo-
minaux, les maladies vénériennes, etc.
Ce département est traverse par cinq rou-
tes nationales, celles de Paris à Perpignan,
de Narbonne à Toulouse, de Perpignan à
Bayonne, d'.-xlbi en Espagne et de Carcas-
sonne à Saint-Girons, qui ont un développe-
ment de 336 kilom. j celui des routes dépar-
tementales, au nombre de vingt-cinq, est de
634 kilom. Le département est desservi par la
ligne de Bordeaux à Celte, de Ségala à Cour-
san, par Castelnaudary, Carcassonne et Nar-
bonne, sur une longueur de 120 kilom. Deux
sous-embranchements relient, l'un Nai bonne
à Perpignan (39 kilom.) et l'autre Castelnau-
dary a Cannaiix, par Castres et Albi (11 kt-
loin. dans le département); un autre, entre
Carcassonne et Quillun, par Limoux, est en
construction. Le département de l'Aude pos-
sède, en outre, la plus grande partie du
canal du Midi ou canal du Languedoc
(121,172 m-, sur un cours total de 24-1,092 in.)
et le canal de la Uobine, qui fait communi-
quer le canal du Midi avec le port do La
Nouvelle.
'AUDENGE, bourg de Fiance (Gironde),
cb.-l. de cant., arrond. et a 39 kilom. de Bor-
deaux, prés du bassin d'Arcachon ; pop. aggl.,
6SS h.ib. — pop. lot. 1,071 hab.
• AL DEUX, village de France (Doubs), ch.-l.
de cant., arrond. et à 13 kilom. de Besançon ;
138 hab.
A i 1)1 \ VI. (Elie-Adolphc-Hippolyto), jour-
naliste et littérateur français, m- a Limoges
(Haute-Vienne) en 1824. U a collabore a di-
vers journaux et revues, notamment à la
Datne, au Correspondant, u. la Revue contem-
porainetk la Semaine des familles, etc. U.Au-
de val .1 publié en outre, en volumes : les
Demi-dots (1S62, in-12); la Dernière; Un ma-
riage grec (1863, in-12); le Livre des
(1869, in-12); le r«eur de femmes (isù9,
in-12); Paria et province, deux histoires de
notre temps (1872, in-12); la Vierge de
les deux mères (1874, m- 12), etc. Enfin, il a
donné au théâtre qu , en colla-
boration avec Amedée de Jallais : Un mari
des nues, en un acte (LS53); Une nuit
sur la scène % parodie en deux scènes ,
Un pistolet qui ne veut pas partir, en un
acte (1853), etc.
AUDIAT (Louis), littérateur français, né à
Moulin s -sur-A Hier en 1833. Il a suivi la car-
ment,etil est deve
fesseui Saintes, puis bibho-
lire archiviste ae cette ville. M. 1
buta par un recueil de Poésies
in-12), suivi de weltes (18j7, iu-s->).
11 a publ é, .'ii outre . Péron [de G ritly), sa
vie, ses ouvrages (1855, iu-16); ReyiuuU lie-
ber, poète anglais (1859, in-8°) ; les Due t. s
propriétaire» 11868, in-12) ; les Oubliés. An-
dré Mage de Fiefmelin et Bernard Dattssy
(1864, 2 vol. in-8°) i Pourquoi l'on fume (1867,
111-8°); la Reforme tt la /''ruade en Bourbon-
nais (1867, in-8°J ; la fronde en Saintonge
(ist>:, iu-8**); Bernard Patissy (1868, Ln-18);
Une élection au XY« siècle (1863, in-8«) ; l'a-
AUDI
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Ussy et son biographe (1S69, in-8°); Entrées
épiscopales à Saintes (1869, in-8°) ; Épigraphie
santone et aunisienne (1870, in-8°); les États
provinciaux de la Saintonge (1870, in-8°);
Henri des Salles (1870, in-8°); Saint-Pierre
de Saintes, cathédrale (1870, in-8°); la Ter-
reur en Fi» urbonnais (IS73, in-8°) ; les Pon-
tons de Rockefort en 1793 (1873, in-8°); Fé~
nelnn à La Tremblade (1S74. in-8°); Sceaux
inédits de la Saintonge et de l'Aunis (1875,
in-$o)- Entrées royales à Saintes (IS15, in-8°);
Un fils d Estienne Pasquier (1875, in-s»).
*ADDlBERT(Lonis-François-Hilarion), lit-
térateur. — Il est mort à Paris on 1861.
ACDIFFRENT (Georges), médecin fra:
né à Saint-Pierre (Martinique) en 1823. Il
entra comme élève à l'Ecole polytechnique,
puis il étudia la médecine et se fit recevoir
docteur. M. Audiffrent se lia avec Ai
Comte, devint un chaud partisan de la doc-
trine positiviste et fut un des exécuteurs les*
lamentaires de Comte. On lui doit les ouvra-
ges suivants : Appel aux médecins (1862,
111-80) ; Théorie de ta vision, suivie d'une let-
tre sur l'aphasie (1866, in-12); Réponse à
M. de Boureuille au sujet de la question des
quarantaines (1866, in-8°); Des épidémies;
leur théorie positive, d'après Auguste Comte
(1866, in-8<>); Du cerveau et de l'innervation,
d'après Auguste Comte (1869, in-8°) j Des ma-
Uzdies du cerveau et de l'innervation (1874,
in-8°), etc.
* AUDIFFRET (Charles-Louis-Gaston, mar-
quis d'), homme politique et économiste, né
à Paris en 1787. — A dix-huit ans, il entra
dans l'administration des finances et ne tarda
pas à se faire remarquer du ministre Mollien,
qui le nomma chef de bureau et le fit appe
1er, en qualité d'auditeur, au conseil d'État.
Au retour des Bourbons, M. d'Audiffrei fut
nommé chef de division (1814). Pendant les
Cent-Jours, il refusa son adhésion à l'acte
additionnel aux constitutions de l'Empire,
puis il devint successivement maître des re-
quêtes (1817), conseiller d'Etat (1828) et pré-
sident de la cour des comptes (1829). Bien
qu'il eût manifesté un srand attachement à
la monarchie des Bourbons, M. d'Audiffret se
rallia à Louis-Philippe, qui le nomma mem-
bre de la Chambre des pairs (1837) et grand
officier de la Légion d'honneur en 1847. A
la Chambre haute, il fit partie de la majorité
qui vota avec le ministère. La révolution de
1848, en lui faisant perdre son siège à la pai-
rie, l'éloigna pendant quelque temps de la
politique active. S'etant rallié à l'auteur du
coup «l'Etat du 2 décembre I85l.il fut nomme
sénateur en 1852. Trois ans plus tard, un dé-
cret impérial le nomma membre de l'A
mie des sciences morales et politiques. En
1859, il prit sa retraite à la cour des comptes
et devint alors président du conseil d'admi-
nistration de la Société générale du crédit
con mercial et industriel. Au Sénat, il ne joua
qu'un rôle effacé, votant conformément aux
volontés du pouvoir et s'occupant particu-
lièrement de questions financières. Depuis la
révolution du 4 septembre 1870, le marquis
d'Audiffret est rentré dans la vie privée. Po-
litique des plus médiocres, il s'est en revan-
che acquis, comme économiste, une grande
et légitime réputation. Il a introduit d'im-
fiortantes améliorations dans le système de
a comptabilité publique, et il a pris une part
considérable, en 1838, à la rédaction du règle-
ment relatif à la comptabilité publique et aux
règlements concernant chaque ministère.
Tout en remplissant ses fonctions publiques,
il a écrit plusieurs ouvrages qui font auto-
rité, et, depuis qu'il est rentre dans la vie
privée, il a continué à travailler avec une
ardeur juvénile et mis au jour, malgi
grand âge, de nouveaux et importants écrits.
Indépendamment d'un grand uorobro de bro-
chures sur les questions financières, do rap-
ports, d'instructions, d'arrêtés, etc.,
Examen des revenus publ ics (1839, m-8°);
Système financier de la France (1840,
in-8*>),son ou.
édition, considérablement augmentée, a paru
de 1863 k 1870(6 vol. in-8°); Te Budget (ma,
in-8<») ■ la Libération de la propriété vu Reforme
anislraium des impôts directs et
pothèques (1844, in-8<>); la Crise financière de
1848 (184S, in-80); Souvenirs de l administra-
tion de M. de Vitlèle (1855, in-8<>); Aperçu
du progrès du crédit public et de la fortune
nationale de 1790 a 1S60 (1861, in-8o); Ana-
lyse du service de trésorerie en France (1870,
in-81J); Etat de la fortune nationale et du
crédit public de 1789 à 1873 (1873, in-80) ;
Souvenirs de ma carrière (1876, in-8<>), etc.
Un choix de ses écrits a ele publie dans la
collection des économistes (1844, in-8°).
AUU1FFRET-PASQUIER ( Edme-Armand-
n, duc d'), homme politique, do la mémo
famille que le précédent, né a Pans en
las du comte d'Audiffret, receveur
J do 1839 à 1856, il devint le fils adop-
;i 1 ami-oncle, le chancelier Pas-
3111er. Celui-ci obtint, par l ordonnance royale
u 16 décembre 1844, qui le créa due, que
son litre fût réversible sur la tête de son
petit-neveu | le comte Gaston d'Auditfret-
Pasquier.Le jeune comte, qui avait étudie le
droit, devint en 1845 auditeur au conseil d'K-
l il, ou il resta jusqu'à la révolution do 1348.
Tres-attache au parti orléaniste, il rentra
alors dans la vie privée, se tint à l'écart
I sous l'Empire cl se borna à êtie membre du
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AUDI
conseil général de l'Orne et maire de Sasy.
A la mort de son grand-oncle, il prit le titre
de duc, qui lui fut confirmé par décret du
t janvier 1S63. Cette même année, il se porta
candidat indépendant et libéral dans une
circonscription de J'Orne, pour le Corps lé-
gislatif; mais il échoua contre le candidat
officiel et renouvela sans succès sa tenta-
tive lors des élections de 1869.
Aux élections du 8 février 1871, le duc
d'Audiffret-Pasquier fut nommé député de
l'Orne à l'Assemblée nationale par 60,000 voix.
Il vota pour les préliminaires de paix, pour
l'installation de l'Assemblée à Versailles, alla
siéger au centre droit, dans le groupe des
orléanistes , dont faisait alors partie son
beau-frère Casimir Përier, fut chargé par les
princes d'Orléans de négocier l'abrogation
des lois d'exil, se fit remarquer dans les
commissions parson activité et par sou talent
oratoire et devint président de la commission
des marchés conclus pendant la guerre. En
outre, en 1871, il parut à diverses reprises à
la tribune, mais sans beaucoup attirer l'at-
tention, vota la loi municipale, la loi sur les
conseils généraux, se prononça pour le pou-
voir constituant de l'Assemblée et contre son
retour a Paris, s'abstint sur la proposition
Rivet et appuya la pétition des évêques. Au
mois de février 1872, il provoqua la destitu-
tion du général Susane, directeur général au
ministère de la guerre, qui avait adresse à la
commission des marchés une lettre peu parle-
mentaire. Le 4 mai suivant, lors de la dis-
cussion des conclusions du rapport fait par
la commission des marches, le duc d'Audif-
fret-Pasquier prononça un discours qui pro-
duisit une vive impression et le mit au
rang des premiers orateurs de la Chambre.
La vigoureuse indignation avec laquelle il
avait dénoncé la démoralisation produite par
l'Empire provoqua une interpellation de
M. Rouher, qui essaya de réhabiliter l'Em-
pire et de faire une diversion en attaquant le
gouvernement de la Défense nationale et en
contestant les chitfres énoncés par M. d'Au-
diffret-Pasquier dans son discours du 4 mai ;
mais celui-ci monta à la tribune le 22 mai et pro-
nonça le plus beau de ses discours, un réqui-
sitoire contre cet Empire qui avait condurt la
France aux abîmes : « Quand un pays, dit-il,
abdique ses libertés et ne sait pas les défen-
dre; quand il se met sous la protection d'un
homme providentiel, il en résulte fatalement
ce que vous venez de voir : la décomposition
et la démoralisation. • Le 29 juillet suivant,
il prit la parole au sujet des marchés Maxvell
et Parott, conclus par le gouvernement de
Tours, et prit directement à partie MM. Nu-
quet et Gambetta.
Devenu un des chefs de la majorité qui
voulait le rétablissement de la monarchie,
M. d'Audiffret-Pasquier vit avec le plus vif
mécontentement M. Thiers comprendre la
nécessité de fonder la République. Le 20 juin
1872, il fit partie des membres chargés par la
droite d'aller imposer au chef du pouvoir
exécutif une politique antirépublicaine. Cette
manifestation , due des bonnets à poil ,
n'ayant point eu le résultat que ses auteurs
en attendaient, ceux-ci résolurent de ren-
verser M. Thiers. Lorsque cet homme d'E-
tat eut adressé à l'Assemblée son message
du 13 novembre 1872, par lequel il demandait
l'organisation des pouvoirs publics, M. d'Au-
diffret-Pasquier devint membre et président
de la commission Kerdrel, nommée à l'insti-
gation de ce députe pour examiner le mes-
sage, et qui se prononça contre la politique
du président de la République. Il lit ensuite
partie de la commission des Trente (6 décem-
bre 1872), chargée de présenter un projet de
loi sur l'organisation des pouvoirs publics.
Le 14 du même mois, il combattit dans un
discours une proposition demandant la dis-
solution de l'Assemblée, attaqua avec pas-
sion les radicaux, qu'il déclara, ne pas con-
fondre avec les républicains, affirma sa pré-
dilection pour la monarchie constitutionnelle
et annonça qu'ajournant leurs espérances,
ses amis et lui acceptaient la forme actuelle
du gouvernement. A la commission des
Trente, il demanda que l'Assemblée ne se
séparât pas sans avoir statue sur l'organisa-
tion et la transmission des pouvoirs publics.
Le 24 mai 1873, il vota contre M. Thier.-,, qui
fut renverse, tt pour le maréchal de Mac-
Mahon. Quelques jours plus tard, il devint
président du centre droit. Tout eu donnant un
appui constant au gouvernement de combat,
qui foulait aux pieds toutes les libertés ,
M. d'Audiffret s'attacha a rallier a la majorité
réactionnaire les membres flottants du centre
gauche, en vue d'une entente pour restaurer
lu monarchie. 11 prit alors une part des plus
actives aux intrigues fusionuistes, fit partie
du comité des Neuf, qui amena lu fusion des
deux branches dos Bourbons; mais, au nom
des orléanistes, il demanda que le comte do
Cbambord lit les concessions nécessaires
pour se rendre possible, c'est-a-dire qu'il ac-
ceptât le drapeau tricolore et le icgime con-
stitutionnel. Les négociations entamées sur
Je pareilles buses avec le représentant du
prétendu droit divin ne pouvaient qu'avor-
ter, ce qui eut lieu. Après le misérable uvor-
lement de celte tentative oe restauration,
M. d'Audiffret-Pasquier coopéra à l'établis-
sement du septennat (20 novembre 1873).
L>ans une réunion du centre droit, le 24 no-
vembre, il traça le programme de la politique
de ce f,iou,e : ■ Nous uVuu» voulu, dil-il,
AUDI
fonder la monarchie constitutionnelle, forme
supérieure de gouvernement, à notre avis;
mais nous ne refuserons pas à notre pays le
droit d'avoir un gouvernement et nous ne
pouvons pas le laisser périr. » Il continua à
appuyer )a désastreuse politique du cabinet
de Broglie et de ses successeurs, repoussa les
amendements Périer et Maleville et passa
toute l'année 1874 sans aborder la tribune.
Le 2 décembre de cette année, il fut élu un
des vice-présidents de l'Assemblée. Détesté
des bonapartistes, attaqué constamment par
les légitimistes purs, qui l'accusaient d'avoir
entrave la restauration de leur roi, désireux
d'arrêter dans son essor l'active propagande
des partisans de l'appel au peuple, qui deve-
naient menaçants, ayant du reste conservé
des aspirations libérales, bien qu'il parût les
avoir oubliées depuis ie 24 mai, il se rappro-
cha de plus en plus du centre gauche et tra-
vailla activement, de concert avec son beau-
frere Casimir Perier, à rapprocher les centres
dans le but de constituer enfin les pouvoirs
publics, ce qui eut lieu par le vote de la con-
stitution du 25 février 1875. Le ministère
ayant donné sa démission, le duc d'Audiffret-
Pasquier semblait désigné par la situation à
devenir le chef du nouveau cabinet. Toute-
fois, ce fut M. Buffet qu'on appela à consti-
tuer le ministère. Un portefeuille fut offert à
M. d'Audiffret; maison l'ècarta systémati-
quement du ministère de l'intérieur, et il re-
fusa d'entrer dans la combinaison (mars
1875). Les gauches et le centre gauche le
nommèrent, peu de jours après (15 mars),
président de l'Assemblée nationale. Dans le
discours qu'il adressa le lendemain à la
Chambre, il prononça ces paroles qui con-
trastaient singulièrement avec le programme
réactionnaire de M. Buffet : ■ Vous n'avez
pas oublie ce que peut coûter à un pays l'a-
bandon de ses libertés publiques... Vous
voudrez, messieurs, par votre modésation,
les rendre chaque jour plus chères au pays.
Prouvons-lui que la plus sûre garantie de
l'ordre et de la sécurité , c'est la liberté. » Il
continua à présider l'Assemblée jusqu'à l'ex-
piration de son mandat. Lors des élections
des sénateurs a vie par la Chambre, il avait
été élu le premier, le 9 décembre 1875. Le
13 mars 1876, le Sénat ayant constitue sou
bureau définitif, ce fut le duc d'Audiffret-
Pasquier qui en devint le premier président.
Il fut élu, avec l'appui de la gauche, par
205 voix.
Lorsque M. Dufaure donna sa démission
de président du conseil, le duc d'Audiffret-
Pasquier reçut du président de la République
la proposition de former un cabinet; mais il
déclina cette offre (décembre 1866) et donna,
dit-on, au chef du pouvoir exécutif le con-
seil de charger M. Jules Simon de constituer
un nouveau ministère, qui pût marcher d'ac-
cord avec la majorité républicaine de la
Chambre des députes. Depuis le vote des lois
constitutionnelles , M. d'Audiffret-Pasquier
n'avait cessé de se faire remarquer par sou
attidude parfaitement correcte. Aussi ce ne
fut point sans la plus vive surprise qu'on ap-
prit, en mars 1877, qu'il s'était jeté tout à
coup dans la coalition légitimiste- or léaniste-
bouapar liste qui appuyait la candidature,
comme sénateur à vie, du bonapartiste Du-
puy de Lomé contre celle de M. André, ré-
publicain constitutionnel des plus modères.
L'alliance de M. d'Audiffret-Pasquier avec
ce parti bonapartiste qu'il avait a diverses
reprises stigmatise avec une éloquence indi-
gnée parut tellement extraordinaire que beau-
coup n'y purent croire. Cependant il fallut
se rendre à l'évidence lorsqu'on vit le prési-
dent du Sénat ne point protester lorsque les
journaux de la coalition affirmèrent qu'il
avait voté pour M. Dupuy de Lôme.
ai lni.WMi (Armand), publiciste. — Il est
morta Pans le 9 janvier 1875. En 1869, M. Au-
digauue s'était demis des fonctions qu'il rem-
plissait au ministère pour conserver sa li-
berté d'action. Lors des élections générales
pour le Corps législatif qui eurent lieu cette
même année, il se porta candidat de l'opposi-
tion dans la 4e circonscription de la Loire,
fut vivement combattu par l'administration,
et il échoua. M. Audiganue s'est beaucoup
occupé des questions ouvrières et des moyens
d'améliorer le sort des ouvriers ; mais il man-
quait de netteté dans ses vues, et ses con-
clusions sont singulièrement obscures. Ad-
versaire acharne du socialisme, il n'avait
qu'une confiance médiocre dans la liberté, et
il avait l'illusion de croire que les hautes
classes pouvaient seules diriger efficacement
le inouvemeut d'émancipation des classes ou-
vrières. Indépendamment d'articles dans la
Hevue des lieux-Mondes, le Al vmteur officiel,
ie Correspondant y etc., et des ouvrages que
nous avous cites, un lui doit; François Arayo,
son y ente et son influence (1857, m-12); les
Chemins de fer aujourd'hui et dans cent ans
chet tous les peuples (1858, 2 vol. in-8<>); les
Ouvriers d'à présent et ta nouvelle économie
du travail (1865, in-8°) ; V Economie de la paix
(1866, iu-12) ; la Lutte industrielle des peuples
(18C8, in-8°j I; liegiondubas de ta Loire (U6y,
m-8u); la Morale, dans lescampagnet (i87u,
in- 18); la Crise des subsistances et la cherté
des vivres (1871, in-8°) ; le Travail et les ou-
vriers anus ta troisième Hepublique (1873 ,
in- 18) , Mémoire* d'un ouvrier de Pétrit (1871-
1872-1873, in-18) ; la Nouvelle toi sur le tra-
vail dtr» enfanté (1874, m-»0), etc.
AUD0
■ AUDIGIER (Charles - Louis - Alexandre-
Henri, comte d'), journaliste. — Il est né à
Paris en 1828 et mort dans cette même ville
vers 1868.
AtJDIJOS, chef de partisans qui prit une
part considérable à la lutte provoquée en Bis-
caye par l'introduction de ce qu'on appelait
les bureaux de convoi, créés par Colbert en
1664 pour la perception de certains droits sur
diverses marchandises. Après avoir servi
plusieurs années dans le régiment du maré-
chal de Créqui, il se mit à la tête d'une bande
qui résista pendant plus de trois ans à l'ad-
ministration de la province et aux troupes
envoyées pour la détruire. Condamné par
contumace au supplice de la roue, il sutéchap-
par à toutes les recherches. La terreur gé-
nérale qu'il inspirait était telle, que les ha-
bitants de Mont-de-Marsan menacèrent de
s'insurger eux-mêmes contre les bureaux
qu'on voulait établir dans la ville, parce qu'ils
savaient qu'une fois ces bureaux établis, on
verrait bientôt paraître Audijos et sa bande,
qui pilleraient tout dans le pays. Un jour, il
fut surpris à l'irnproviste, dans une ferme,
par 200 dragons; il soutint un siège en règle
jusqu'à la nuit et se retira dans les bois avec
ses gens. Sa tète fut mise à prix, on promit
12,000 livres à celui qui le livrerait; mais sa
connaissance des lieux et l'assistance des
fiaysans, qu'il savait mettre dans ses intérêts,
ui permirent encore de se dérober à toutes
les poursuites. En juillet 1666, ses bandes
reparurent encore dans le Bearn ; mais il
éprouva des échecs sérieux dans ses enga-
gements avec les troupes, et, son principal
lieutenant ayant été tué, il passa en Espa-
gne et annonça son intention d'entrer dans
un monastère. Depuis ce moment, on n'a plus
entendu parler de lui.
ACDINCOURT, ville de France (Doubs),
ch.-l. de cant., arrond. et à 6 kilom. de Mont-
bèliard , sur le Doubs; pop. aggl., 3,714 hab.
— pop. tôt., 3,724 hab.
* AUDITEUR s. m. — Encycl. Auditeurs
au conseil d'Etat et à la cour des comptes.
Les auditeurs au conseil d'Etat sont divisés
en deux classes, dont la première se com-
pose de dix et la seconde de vingt auditeurs.
Ils sont tous nommés au concours. Pour se
présenter au concours il faut être Français,
avoir atteint l'âge de vingtet un ans et n'avoir
pas dépassé celui de vingt-cinq, justifier
enfin de certaines conditions de capacité con-
statées par un diplôme de licencie en droit,
es lettres ou es sciences, ou d'autres certi-
ficats que le règlement considère comme
équivalents. Les auditeurs de deuxième
classe peuvent seuls concourir pour les pla-
ces d'auditeur de première classe. Dans la
deuxième classe, ils ne reçoivent aucune
indemnité; dans la première classe, le traite-
ment est égal à la moitié de celui des maîtres
des requêtes. Les auditeurs de première
classe ont voix délibérât! ve dans la section
à laquelle ils sont attachés, et voix consulta-
tive seulement à l'assemblée générale pour
les affaires dont ils sont rapporteurs.
A la cour des comptes, il y a quinze audi-
teurs de première classe et dix de deuxième
classe. On les adjoint aux conseillers réfé-
rendaires pour prendre part aux travaux
dont ceux-ci sont charges. A près quatre années
d'exercice, ils peuvent être autorises à faire
directement des rapports et à signer les
arrêts rendus sur ces rapports. Les audi-
teurs de première classe ont droit à la moi-
tié des places vacantes parmi les conseil-
lers référendaires de deuxième classe.
AUDJ1LAH, oasis de la régence de Tripoli,
à 350 kilom. de Bengazy ; 10,000 hab.
V. Aoudjklah, au tome ief du Grand Dic-
tionnaire.
AUDLEY ou AUDE LE Y DE WALDEN (Tho-
mas), homme d'Etat anglais de la première
moitié du xvi« siècle. Successivement spea-
ker de la Chambre des communes, attorney
du duché de Lancastre, chancelier, il em-
brassa complètement la politique religieuse
de Henri VIII et contribua à la suppression
des communautés religieuses. Le roi le dota
de riches bénéfices ecclésiastiques et le fit
notamment prieur des chanoines de la Sainte-
Trinite et abbe de Waldeu.
AUDOENUS, nom latin de saint Ouen.
AUDOlN ou ALDUIN, roi des Lombards,
en Pannonie, mon vers 553. De 527 a 548,
il fit la conquête de la Pannonie et eut en-
suite à combattre les Horules et les Gépi-
des. Il défit complètement l'armée de ce der-
nier peuple en 551. Il laissa de Kodeliude,
sa femme et fille du roi de Tliuringe, deux
fils, dont l'un, Alboin, fut le premier rot des
Lombards en Italie.
AUDOLLON, roi des Péoniens, au iv° siè-
cle av. J.-C. il était beau-frere de Pyrrhus,
roi d'Epire, qui avait épouse sa sœur. Dans
uu péril pressant, il implora l'assistance de
Cassandre, qui sauva Audoleon eu transpor-
tant sur le mont Obelus vingt nulle de ses
ennemis, les Autanates, avec leurs femmes
et leurs enfants,
M lu 1 1 (Louis-Eustache) t littérateur et
libraire. — Il est mort à Paris en 1870.
Parmi les ouvrages de lui que nous n'avons
pas mentionnes, nous citerons : Pratique de
l'art de chauffer par ie thermomètre, siphon
ou calorifère à eau chaude, avec un article
Mur te calorifère à air chaud (.1864, iu*4°) ;
AtJER
les Nouveaux jardins des Champs-Elysées,
du parc Monceau et des squares de la ville
de Paris (1864, in-12).
AUDOUARD (Olympe), femme de lettres
française, née à Aix vers 1830. Elle épousa
un notaire de Marseille, mais leur union fut
de courte durée. Ayant recouvré la liberté à
la suite d'une séparation judiciaire, elle com-
mença une vie des plus aventureuses, partit
pour l'Orient, visita l'Egypte, la Turquie, où
elle étudia de près les mœurs orientales, et,
après avoir séjourné assez longtemps à
Constantinople, elle fit un voyage en Russie.
En quittant Saint-Pétersbourg, Mme Au-
douard revint en France. Etant venue se
fixer à Paris, elle chercha à se faire connaî-
tre en publiant des romans et des impressions
de voyages. Son œuvre de début fut un petit
livre intitulé Comment aiment les hommes
(1861, in-12), et dont la première page con-
tenait le portrait de l'auteur. Elle collabora
en outre à quelques journaux, fonda le Pa-
pillon en 1865, la Bévue cosmopolite deux
ans plus tard et eut l'idée de faire de cette
dernière feuille une revue politique. Le mi-
nistre de l'intérieur lui ayant refusé l'autori-
sation demandée, sous prétexte qu'elle ne
pouvait être accordée qu'à un Français
jouissant de ses droits civils et politiques,
Mme Audouard protesta vivement dans les
journaux contre ce nouvel acte de tyrannie
du sexe fort. En 1868, elle entreprit de faire
un voyage en Amérique; là, elle séssaya au
métier de conférencier et fit en public des lec-
tures qui eurent un assez grand succès de
curiosité. De retour à Paris en 1869 ,
Mme Audouard y entreprit, sous le patronage
d'Alexandre Dumas père, de poursuivre la
voie qu'elle avait explorée aux Etats-Unis.
Mais ses conférences n'eurent point la vogue
sur laquelle elle comptait. Dans ces derniers
temps, cette femme auteur, entraînée par
une imagination mal équilibrée, s'est prise de
passion pour le spiritisme et s'est livrée à
toutes les aberrations d'un esprit qui perd
pied pour s'enfoncer dans les rêves du mer-
veilleux. Nous citerons, parmi ses nombreux
écrits : Histoire d'un mendiant (1862, in-12) ;
un Alari mystifié (1863, in-12); les Mystères
du sérail et des harems turcs (1863, in-12) ,
le plus intéressant de ses écrits: le Canal de
Suez (1864, in-8°); les Mystères de l'Egypte
dévoilés (1865, in-12); Guerre aux hommes
(1866, in-12); l'Orient et ses peuplades (1867,
in-12); Lettre aux députés; les droits de la
femme (1867, in-8°) ; l'Homme de quarante ans
(1868, in-12) ; A travers V Amérique (1869-1871,
2 vol. in-12); la Femme dans le mariage, la
séparation, le divorce (1870, m-18) ; Gynéiolo-
giet la femme depuis 6,000 ans (1873, iu-18) ;
l'Anne intime (1873, in 18); le Monde des
esprits ou la Vie après la mort (1874,
in- 18), etc.
* AUDRU1CK, bourg de France (Pas-de-Ca-
lais), ch.-l. de cant., arrond. et à 25 kilom. de
Saint-Omer; pop. aggl., 1,148 hab. — pop.
tôt., 2,397 hab.
Al' DRY ou ALDRIC (saint), prélat français,
ne en 775, mort en 836. Elevé dans le mo-
nastère de Ferrieres, il fut ordonné prêtre
en 820 et chargé par Louis le Débonnaire de
la direction des écoles du palais. Pépin, roi
d'Aquitaine, fit d'Audry son chancelier;
mais, à la mort de Sigulfe, abbé de Ferrieres,
il fut appelé à lui succéder et se retira de la
cour. En 828, il fut, malgré sa résistance,
sacré archevêque de Sens. Il assista à plu-
sieurs conciles et signa la lettre circulaire
qui fut adressée en 833, par vingt-six pré-
lats à tous les évêques de l'empire. L'exem-
plaire reproduit par Duchesne et Mabillon
ci, ut adressé à Frothaire, evéque de Toul.
'AUDRY DE PUYRAVEAD (Pierre-Fran-
çois), homme politique. — Il est mort en 1852.
A l'Assemblée constituante, où les électeurs
de la Charente l'avaient nommé représentant
du peuple, il vota avec la gauche modérée,
se rangea parmi les adversaires de la poli-
tique réactionnaire de Louis Bonaparte, de-
venu président de la République, et ne fut
pas reelu à l'Assemblée législative. Avant
de mourir, il eut la douleur de voir la Repu-
blique étouffée par Louis Bonaparte, la li-
berté proscrite ei le despotisme triomphant.
* AUDUBON (John-James), naturaliste amé-
ricain.— 11 était né à La Nouvelle-Orléans en
1780, et il mourut à New-York en 1851.
* AUDUN-l.E ROMAN, bourg de France
(Meurthe-et-Moselle), ch.-l. de cant., arrond.
et à 16 kilom. N.-O. de Briey, près du bois
d'Amluu ; 553 hab.
Ali: (Hartmann von der), poète allemand,
né eu Souabe, mort dans ie même pays en
1235. Ou ue conuaU aucune particularité de
son existence et Ton ignore même à quelle
Condition sociale il a appartenu, les uns en
faisant un simple roturier, les autres uu no-
ble chevalier. Ceux de ses ouvrages qui ont
eto publiés sont : Ivain ou le Chevalier du
Lion, roman de la Table Ronde (Vienne,
1766, 2 vol.); le Pauvre Henri (1815). Ou a,
eu outre, de Von der Auo, en manuscrit :des
poésies lyriques, dans la collection des min-
nesiugers, do Maness ; Erek et Enite, roman de
la Table Ronde ; Saint Grégoire sur la pierre,
légende eu vers,
* AUERSPBRti (Charles-Guillaume-Phi-
lippe, prince d), homme d'Etat autrichien.
— Devenu membre de la diète de Bohème,
AUGE
il s'y mit k la tête du parti allemand et arj
fit remarquer par ses tendances libérales. Le
Î9 avril 1861, le prince Charles fut appelé à.
la présidence de la Chambre des seigneurs
de l'empire d'Autriche, dont il dirigeait en-
core les débats lorsque, en janvier 18G8, il
fut nommé président du ministère cisleithan.
Il lit réduire à 16 pour 100 l'impôt sur la
rente autrichienne, qui avait été fixé à
Î5 pour 100, et se fit remarquer par la fermeté
de son attitude lors de la protestation des
évoques. Mais bientôt fatigué du pouvoir, ou,
selon quelques écrivains, ne se trouvant pas
en complète conformité de v nés avec
M. de Beust, qui dirigeait la politique autri-
chienne, il se démit de son portefeuille
(sept. 1868). Depuis lors, il a continue k sié-
ger h la Chambre haute, sans rentrer de nou-
veau au pouvoir.
AUERSWALD (Jeau-Adolphe-Erdmann d),
général, né en 1*792, mort en 1848. Il était
originaire de la Prusse orientale et il fit les
campagnes de 1813 en qualité d'aide de camp
du général Bulow. Il fut nommé colonel en
1841, puis major général en 1846. Deux ans
-plus tard, il fut élu membre du parlement de
Francfort comme libéral. Il fut assassiné en
septembre 1848, k Francfort, pendant l'in-
surrection qui éclata à la suite de la ratifica-
tion par le parlement de cette ville de l'ar-
mistice de Malmoe, conclu entre la Prusse et
le Danemark.
AUGE (Guillaume d'), médecin français du
XV* siècle. Il prit ses degrés devant la Faculté
de Paris, dont il fut doyen en 1437 et 1448.
En 1454, il fut nommé médecin, gouverneur
et précepteur du jeune duc de Berry.
"AUGE. — Suivant Apollodore, après la
naissance de l'enfant qu"Augé, prêtresse de
Minerve Aléenne , avait eu d Hercule et
qu'elle avait cache dans le temple, la peste
et la famine désolèrent le pays. L'oracle,
consulté, répondit que le temple qui était
profané devait être purifié, ce qui fit décou-
vrir à Aléus le deshonneur de sa fille. Il la
remit alors à Nauplius, avec l'ordre de la je-
ter à la mer, et l'enfant fut exposé sur le
mont Parthénion, où une biche le nourrit ;
puis des bergers, l'ayant trouve, relevèrent
et lui donnèrent le nom de Télèphe en sou-
venir de la biche. Quant a Auge, Nauplius,
au lieu d'exécuter les ordres cruels qu'il
avait reçus, la conduisit en Mysie, où le roi
Teuthras, qui n'avait pas d'enfants, l'adopta
pour sa tille. Son fils Télèphe la rejoignit
plus tard.
Suivant une autre version, ce fut Auge
qui, étant accouchée à l'insu de son père,
exposa elle-même sou enfant sur le mont
Parthénion ; puis, redoutant la colère de son
■ lie s'enfuit en Mysie, sous la conduite
de Nauplius, et fut adoptée par Teuthras.
Enfla, d'après llécaiée de Milet, le père
d'Auge, instruit du déshonneur de sa fille,
l'enferma avec son enfant dans une boite et
les fit jeter dans la mer, dont les flots les
poussèrent jusqu'en Mysie, où le roi Teu-
thras les recueillit et épousa Auge.
ÀUGÉ (Lazare Auger, dit), écrivain fran-
çais, né à Auxerre en 1798, mort k Paris en
1874. Il était frère du littérateur Hippolyte
Auger, et il modifia lui-même légèrement
l'orthographe de son nom de famille. Etant
entré en relation avec Hoéné Wronski, il
devint un fer\ent disciple de ce philo-
sophe, qui prétendait être arrivé à la con-
naissance de l'absolu et s'était jeté dans les
rêveries de i'illuminisme. c'est sous l'inspi-
ration de ces idées qu'Ange écrivît la plupart
de ses ouvrages. On lui doit : Cacodemo~
nisme (1837, in-8°J; Tableau dichotomique de
l'histoire ancienne (1839,in-4°); A quelles con-
ditions ta republique est-elle possible? (1850,
"n-8°); Philosophie de la religion ou Solution
tes problèmes de l'existence de Dieu et de
l'immortalité de l'âme (1860, in-8°) ; Constitu-
tion philosophique de l'immortalité fondée
sur V hièrologie chrétienne (1862, in-8°) ; Neuf
pages décisives sur la Vie de Jésus, de M . Re-
nan (1863, in -80); Notice sur Hoéné Wronski
(i835,io-8°); Supplément à la Notice sur
Hoéné Wronski. Liste des ouvrages publiés,
rares et inédits (1867,in-S°); Documents pour
servir à l'histoire du messianisme ou de
['Union finale de la philosophie et de la reli-
gion. Exposition de la philosophie absolue de
Wronski (1868, in-so).
AUGER (Charles), général français, né à La
J Cbarîté-sur-Loire (Nièvre) eu I8u9, mort en
1859. Klève de l'Ecole polytechnique et de
l'Ecole d'application de Metz, il fut envoyé
en Afrique avec le grade de lieutenant d'ar-
tillerie en 1833, y fut promu capitaine et se
signala d'un-- façon toute particulier!
Combats du buis des Oliviers et ilu KImum-.
Appelé à Paris après la révolution du 24 fé-
vrier 1848, Auger reçut le grade de chef
d'escadron (l«r mai), fut attache, comme se-
cré taire, k la commission de défense mili-
taire, pus Dominé directeur du service de
l'artillerie au mm, stère de la guerre. Rappelé
au service actif, il devint lieutenant-colonel
eu 1852, colonel en 1854 et fut envoyé cette
même ;uuiee en Crimée, où il succéda a Le-
bœuf, en qualité de chef d'état-majôr de i'ar-
de 1 armée, et se distingua aux affaires
du Mamelon- Vert, de la Tchernaïa et à l'at-
taque de Malakotf. Il était général de bri-
gade depuis 1857 et il commandait l'artillerie
de la 7« division militaire lorsque éclata la
AUGI
guerre d'Italie (1859). Nommé alors comman-
dant de l'artillerie du corps de Hac-Mahon,
Auger se signala k Turbigo, à Magenta, où
il contribua au succès de la journée en pre-
nant en écharpe, avec une batterie de ca-
nons rayés, les Autrichiens entassés dans
une route, et enfin à la bataille de Solferino.
Dans cette dernière affaire, il fut atteint à
l'épaule par un boulet ennemi qui lui enleva
le bras gauche, et mourut de sa blessure le
30 juin. Il avait été promu général de divi-
sion sur le champ de bataille.
"AUGER<Hippolyte-Nicolas-Just),littérateur
et auteur dramatique français. — Parmi les
nombreux ouvrages de cet écrivain, qui a col-
laboré à la Mode, à l'Européen, etc., et signé
plusieurs de ses œuvres des pseudonymes de
Saiui -Hippolyte et de d.rou , nous citerons
les romans suivants : Marpha {1818, in-18);
Boris (1819, in-18); Gabriel Venance (1820,
2 vol. in 18); Ivan VI (1824. 3 vol. in-18);
Rienzi (1825, 3 vol. in-8<>); Une nuit de car-
naval (1826); le Prince (1S33, 2 vol. in-8°) ;
Moralités (1834, 2 vol. in-so); la Femme du
monde (1837, 2 vol. in-8°); Tout pour de l'or
(1839, in-8o) ; Avdotia (1842, 2 vol. in-8o) ;
Simples romans (1846, in-8°); Mme veuve Brue
(1S52, l vol. in-8°); le Roi des petits-maîtres
(1852), dans la Bibliothèque des romans iné-
dits ; la Bonté d'une femme (1852, in-8°) ; le
Commissionnaire (1852, in-8°) ; les Perles de
Gengis-Khan (1859, 2 vol. in-12), etc. Pour le
théâtre, M. Auger a écrit : les Mœurs et la
loi, comédie qui n'a pas été représentée ; une
Séduction (1832), en collaboration avec An-
celot; Plus de peur que de mal (1833), comé-
die jouée au Théâtre-Français; un Dévoue-
ment (1834), au même théâtre; Pierre le
Grand (1836), avec Ch. Desnoyers; la Folle
(1836}, avec Ch. Desnoyers; Pauvre mère
(1837), avec Cornu; Marcel (1838); Précep-
teur à vingt ans (1838); Benoit ou les Deux
cousins (1842), drame en trois actes, etc. En-
tin on lut doit : la République de Saint-Marin
(1827, in-8o); le Gymnase (1828, 4 vol.), re-
cueil de morale, avec Hipp. Carnot; Physio-
logie du théâtre (1839-1840, 5 vol. in-80), le
plus intéressant et le plus remarquable de ses
ouvrages ; la Question du théâtre ( 1848 ,
in-80), etc.
" AUGEROLLES, village de France (Puy-de-
Dôme), cant. et à 10 kilom. de Courpierre,
arrond. et à 20 kilom. de Thiers; pop. aggl.,
323 hab. — pop. tôt., 2,603 hab.
AUGERON, prince guanche, né à Gomère
(Canaries) au xnie siècle. Vendu comme pri-
sonnier canarien par Fernand Oroûez en
1402, il s'établit à la cour de don Henrique,
y apprit l'espagnol et accompagna ensuite
Béthencourt dans son expédition dans les Ca-
naries, pour lui servir d interprète
* AUGIER (Guillaume-Victor-Emile), poète
dramatique français. — Depuis sa pièce daMai-
tre Guérin, M. Emile Augïer a fait représenter
plusieurs comédies; mais aucune d'elles n'a ob-
tenu un aussi grand succès que quelques-
unes de ses œuvres antérieures. La première
en date est la Contagion, qui fut reçue au
Théâtre-Français sous le titre de Baron d'Es-
trigaud. Mais comme en ce moment le Lion
amoureux de Ponsard attirait la foule à ce
théâtre, M. Augier porta sa pièce à l'Odéon,
ou (iut obtint ^autorisation d'aller créer le
principal rôle. 11 s'était fait un tel bruit au-
tour de cette comédie en cinq actes et en
prose, avant son apparition, que M. de Vil-
lemessant offrit à M. Augier 10,000 fr. pour
la publier dans un de ses journaux avant
qu'elle fût représentée. L'auteur du Fils
de Giboyer repoussa cette proposition. Ce fut
le 17 mars 1866 qu'eut lieu la première re-
présentation de celte œuvre. Bien que les
principaux rôles fussent tenus par Got, Brin-
deuu, Berton et Mmo Doche, la Contagion
n'eut point le succès éclatant sur lequel on
avait compte (v. Contagion, au tome V). Le
25 janvier 1868, M. Augier fit représriii.-r
au Théâtre-Français Paul Forestier, comé-
die en quatre actes et en vers, dont nous
avons fait ailleurs l'a Forestier).
Cette œuvre, au souftle dramatique et aux si-
tuations d'une grande hardiesse, fut suivie
d'une bluette, le Post-scriptum (1869) et des
Lions et renards, comédie en cinq actes, re-
firesentéeauTheàti'd-I'i ançaiseu décembre de
a même année. Cette pièce, dont le principal
personnage, M. de Sainte-Agathe, est un cuis-
tre de sacristie personnifiant le jésuite laïque,
••st une pièce mal venue, qui tomba, malgré
le rôle charmant du jeune Valu-avers et bien
'[ii.- l'esprit gaulois de l'auteur y eût seine
une foule de mots drôles et piquants, t:
à l'emporte-pièce. Jean de Thommeray, comé-
die "mi cinq actes, en collaboration avec
M. .lui- Sandeau et tue.- d'un roman de ce
er, n'obtint guère plu- de m: ces que la
lente. Cette pièce fut représentée au
I li hh ai a la lin de décembre 1873.
On n'y trouve ni intrigue m situation
caractères sont mollement tracés 61 I
va sans cesse s'amoiudrissant. Toutefois, le
premier acte est une fraîche idylle, et l'on
trouve dans le second des détails d'un.
exc|Ui>e et un esprit étmcelant. Madame C'a-
BéWef, comédie en quatre actes et eu pi
représentée au Vaudeville en février 1876,
est une des pièces les plus fortes de M. Emile
Augïer. Le sujet en est dramatique et sai-
sissant, et l'auteur y soutient avec autant
d'habileté que de talent lu cause du divorce.
AULA
Enfin. M. Augier a fait représenter au Pa-
lais-Royal une comédie en trois actes, le
Prix Martin (1876), dont la donnée est fort
originale, mais qui n'a eu cependant qu'un
demi-succès.
Ce fut M. Emile Augier qui fut chargé de
répondre au discours de réception de M. Emile
Ollivier à l'Académie française. La commis-
sion de l'Académie française chargée d'é-
couter la lecture préalable des discours ayant
demandé à M. Ollivier de faire certaines cor-
rections au sien et celui-ci s'y étant refuse,
la réception officielle, en séance publique,
de l'ancien chef du cabinet du 2 janvier n eut
point lieu ; mais les journaux publièrent le
discours du récipiendaire et celui de M. Au-
gier. L'auteur de la Ciguë, un des intimes du
Palais-Royal et fort bien en cour sous l'Em-
pire, crut devoir saisir l'occasion pour faire
un portrait singulièrement flatté de l'homme
du 2 décembre etdu héros de Sedan. Il éprouva
en même temps le besoin de révéler au monde
son profond scepticisme. • Par quelle fantai-
sie, dit-il, le hasard, pour vous répondre,
a-t-il désigné, dans une compagnie ou 1 on ren-
contre tant d'hommes éminents, un des rares
Français qui n'ainvnt pas la. politique ? C'est,
sans doute, une infirmité de mon esprit ; mais
plus j'avance en âge, plus je suis tenté de la
mettre au nombre des sciences inexactes, en-
tre l'alchimie et l'astrologie judiciaire. Les
événements ont tant de fois déjoué les cal-
culs les plus spécieux, ils ont si brutalement
convaincu d'erreur les principes les plus op-
posés, qu'on n'en est plus k se demander où
est la vérité, mais s'il est une vérité. »
* AUGSROURG, ville de Bavière. — La po-
pulation d'Augsbourg est aujourd'hui de
51,000 hab.
' AUGU (Henri), homme politique et jour-
naliste. — Il est né à Land;iu en 1818. Ré-
dacteur du Siècle de 1849 à 1870. il a colla-
boré en outre k la Réforme, au Peuple, k la
Revue germanique, k la Presse, à la France,
à la Patrie, au Nord, au Journal de Cher-
bourg, au Monde illustré, aux Veillées pari-
siennes, à V Illustrateur des dames, à la Chro-
nique illustrée, à l'Europe, à l'International,
au National, au Bien public, à la Petite presse,
au Journal de Saint-Quentin, etc. En 1870, il a
fait au théâtre Clnny, avec succès, une con-
férence sur les libres penseurs du xvie siècle.
M. Augu est l'auteur d'un grand nombre de
nouvelles, de romans, dont, pour la plupart,
les sujets sont tires de l'histoire. Nous citerons
de lui : les Zouaves de la mort, épisode de l'in-
surrection polonaise (1863, in-12); les Fau-
cheurs polonais (18ô3, in-12); les Français sur
le Rhin (1864, in-4°); Montgomery ' ou les
Anglais en Normandie (1865, in-4"); Tribunal
de sang (1865, in-4°); les Oubliettes du vieux
Louvre (1867, in-18); les Assassins du Liban
(1867, in-18); YAbbessede Montmartre (1870,
2 vol. in-12); le Martyr du devoir (1871); Une
grande pécheresse (1873, in-12); Don César de
Bazan a Grenade (1873, in-18); le Mousque-
taire du cardinal (1873, 2 vol. in-18); Une
vengeance de comédienne (1875, in-isl. Enfin
M.Augu a fait jouer quelques pièces de théâtre:
les Femmes sans nom (ISH7), corné' lie en trois
actes, et les drames suivants, représentés au
théâtre Beaumarchais: les Rôdeurs de bar-
rière (1868), en cin<j actes, avec Serven ; les
Drames de la mansarde (1869), en cinq actes;
les Oubliettes du vieux Louvre (1869) , drame
en huit tableaux.
AiiEUile (TESTAMENT POLITIQUE D'). V. TES-
TAMENT, au t. XV «lu Grand Dictionnaire, p. 6.
AUGUSTIN (cap SAINT-), cap situé sur la
côte du Brésil, province et à 46 kilom. S. de
P'-rnambouc.
AULAF, prince danois, mortàJona en 980.
Chasse de la Northumbrie par Athestan, Au-
laf essaya de reconquérir ce pays avec une
flotte qu'il avait armée ; mais il fut battu et
gagna l'Irlande (93S),où il eutàsoutcnirune
longue guerre. Il parvint, cependant, ou
comment et à quelle époque, à re-
prendre possession de la Northumbrie; mais
Edmond, roi des Anirlo-Saxons, le vainquit,
le dépouilla de ses États et le contraignit à
iinbrasser le christianisme (943). Il ren
sur le trône après la mort d'Edmond , mais il
fut chasse par ses propres sujets et COU
igner l'Irlande, ou il rôussil a établir sa
minât ion. Un roi danois, Sihtrie le Bossu,
vint l'y attaquer, mais fut complètement
battu. Cependant les petits princes du pays
étaient constamment eu révolte contre la do-
mination danoise ; Aulaf assura son pouvoir
en faisant périr trois d'entre eux.
AUI.AHD (Pierre), gênerai français, né à
i eau, dans le Languedoc, en I76:ï. mort
à Waterloo «-n 1815. h entra comme simple
soldat au régiment de Elandre (1781), fut
nommé capitaine de la compagnie fran
Castelnaudary (i"y3), th les campagnes d'I-
talie, du Klun et d-- l'Ouest el fut nommé
lillon en 1807. Ku 18Ù8, il prit part
à l'expédition d'Espagne, devint colonel en
1811 et général de brigade eu 1814. 11 fut tué
k Waterloo.
AULARD (Alphonse), écrivain français, né
n Montbron (Charente) en isi9. Il suivit la
carrière de l'enseignement, professa la lo-
in lycée de Tours, puis il remplit pen-
dant plusieurs années les fonctions d'inspec-
teur de l'académie de Besançon. On lui doit
un certain nombre d'ouvrages, notamment :
AULT
255
Essai sur Vnccord de la raison et de la foi
(1850, in-12); Examen des principes delà mo-
rale sociale (1833, in-12); Eléments de philo-
sophie concordant avec le programme officiel
(1856. in-12), souvent réédité; Etudes sur la
philosophie contemporaine. M. Victor Cousin
(1859, in-8o); |d Logique ou l'Art de penser
de MM. de Port-Royal (1863, in-12); \
dhistoii-e de la philosophie (1863, in-12); Le-
çons de lecture courante (1870, 2 vol. in- 18), etc.
On lui doit, en outre, une traduction des œu-
vres d'Apulée dans la collection Nisard. des
éditions du Discours sur la met ht de Des-
cartes, des Opuscules philosophiques de Pas-
cal, du Traité de l'existence de Dieu de Fé-
nelon, etc.
AULARQUE s. m. (ô-lar-ke — gr. aular-
ehês; de uuté , cour; archos , chef). An-
tiq. gr. Chef du palais.
AULASTOME s. m. (ô-la-sto-me — du gr.
aulax, sillon; stoma, bouche). Annél. Genre
de la famille des hirudinées, comprenant les
espèces dont les mâchoires sont réduites à
un grand nombre de plis saillants.
'ACLAYE(SAINT-), village de FraneefDor-
dogne), cii.-l. de cant., arrond. et k 19 kilom.
de Ribérac, sur la rive gauche de lu Dronne ;
pop. aggl., 474 hab. — pop. tôt., 1,451 hab.
AULBER (Matthieu), théologien allemand,
né à Blanbeuren en 1495. Il accueillit avec
enthousiasme la réforme de Luther, qu'il
connaissait personnellement, prêcha la nou-
velle doctrine dans le duché de Wurtemberg
et exerça pendant vingt-neuf ans, à Reut-
lingen, le ministère evangélique. Nommé
ensuite prédicateur en titre de la catné
de Stuttgard, il se démit de ces fonctions,
parce qu on voulait lui imposer la présence
réelle, qu'il se refusait à admettre (1562). Il
avait écrit un mémoire intitule : Via corn-
pendiaria reconciliandi parles de cœna Do-
mini controver tentes, qui a été publie dans les
Acta et scripta publica Ecclesiss wurtember-
gicx (Tubingue, 1720).
AULERCES ou AUI.ERQUES, ancien peu-
ple de la Gaule, qui formait quatre nations
distinctes : les Aulerci Brannovices, tributai-
res des Eduens, près de la Loire, dans la
Iro Lyonnaise ; les Aulerci Cenoiimnit dans la
Ille Lyonnaise, et dont la capitale était Ce-
nomanum (Le Mans); les Aulerci Ihahlintes,
dans la Ille Lyonnaise, k l'O. des Cénoiiians,
avec Noviodunum (Nevers) pour capitale ; les
Aulerci Eburovices, dans la Ile Lyonnaise, et
qui avaient pour capitale Eburovicum ou
Ebroicum (Evreux).
AULÉTÈS ou AULESTES, Tyrrhénien du
parti d'Enee, en Italie. Il fut tue pur M >SS t-
pus, un des capitaines de Turnus. (Enéide.)
AULI s. m. (ô-Ii). Nom de petites statues ou
images que fabriquent et débitent les prêtres
de Madagascar, et auxquelles est attribue le
pouvoir de rendre des oracles, de procurer la
richesse, etc.
AUL1S, surnom de Jupiter, de Diane, de
Minerve et d'Apollon,
AUL1ZECK ou AUL1CZECK (Dominique),
sculpteur allemand, ne a Policzk;t (Bohème)
an 1734, mort à Munich en 1803. Aptes avoir
étudié les éléments de son art dans sou pays
natal, il alla se perfectionner à Vienne, à
Paris, à Londres, k Rome, où il obtint le
prix fondé par l'Académie de Saint-Luc et
fut décoré par le pape de l'éperon d'or. Il
partit ensuite pour la Bohème, mais fut dé-
valisé en route par un aventurier qui se don-
nait pour un évêque hongrois, et dut, pour
vivre, accepter une place dans la manufacture
de porcelaine de Nymphenbourgf Bavière). Ses
fonctions lui laissaient, d'ailleurs, le temj
travailler k de grands ouvrages de sculpture,
et l'on montre k Nymphenbourg, avec
quatre statues mythologiques dues k son ci-
seau.
* AULNAY, bourg de France (Charente-In-
férieure), ch.-l. de cant., arrond. el à 19 ki-
lom. de Saiiu-Jean-d'Angel3' , sur trois rms-
seaux; pop. aggl., ï,420 hab. —pop. toi.,
1,980 hab. Eglise qui date de Charleina a
' AULNAY-SUR-ODONou AINAY, bourg de
ml., arrond.
et a 32 kilom. de Vire; pop. aggl., 1,075 hab.
— pop. lot., i ,921 hab. Fabriques de cali
de oasin; filatures hydrauliques; tanneries.
Commerce de moutons.
aui.on d iphie ancienne, nom
C dabre, célèbre p i ■
vins qui, d'à pou\ aient rival i
avec ceux do Kalerue. Martial la cite
pour ses luines. | Ancienne ville du Pélopo-
nese, dans la Messènie, sur une rivière du
même nom. il Ancii
i île de Crète, n Aoci
ville de Macédoine. Il Ancienne ville de Cili-
cie, sur ia frontière des Ammonites, \
dee ensuite par les Moabite--.
AULON, ancienne vallée de la Palestine,
qui s'étendait le long du Jourda, a,
Liban jusqu'au désert de Pharan. Jéricho
était située dans celte vallée.
AULO.MUS, surnom d'Esculape, honoré k
Aulon, ville de Messènie, ou il avait un loin-
•AULT ou BOURG -D AULT, bourg de
France (Somme), ch.-l. de cant., arrond. et
a 32 kilom. d'Abbeville, au fond d'une gorge
256
ADMA
étroite; pop. aggl., 1,471 hab. — pop. tôt.,
1,490 hab.
„ ACLT-DUMESML (Georges-Edouard), écri-
vain français, né à Oisemont (Somme) en
1796, mort en 1371. Il suivit d'abord le mé-
tier des armes, lit, en 1830, l'expédition d'Alger
en qualité d'officier d'ordonnance du maré-
chal de Bourmont, puis il quitta le service. Des
travaux historiques et géographiques lui va-
lurent d'être nommé membre delà Société des
antiquaires de Picardie, de la Société d'émula-
tion d'Abbeville, de l'Académie de la religion
catholique de Rome, etc. Nous citerons de lui :
Relation de L'expédition d'Afrique en 1830 et
de lu conquête d'Alger (1832, in-12), reédité
en 1869 avec d'importantes additions; Dic-
tionnaire historique, géographique et biogra-
phique des croisades (1852, in-8°) ; Vie de
Pierre l'Ermite (1854, in-12) ; Nouveau dic-
tionnaire d'histoire et de géographie anciennes
et modernes (1865, in-8°), avec Louis Dubeux
et l'abbé Crampon, et dont une troisième édi-
tion a paru en 1874.
* AL'MALE , viile de Fiance (Seine- Infé-
rieure), ch.-l. de cant., arroml. et à 25 ki-
lom. de Neufchâtel, sur la rive gauche de la
Bresle, au milieu de prairies; pop. aggl.,
1,757 hab. — pop. tôt., 2,133 hab. Eglise Saints-
Pierre -et- Paul, classée parmi les monuments
historiques. Fabriques de draps; tanneries,
lammerie d'acier. Commerce de céréales,
fourrages et bestiaux.
• AUMALE ( Henri-Eugène-Philippe-Louis
d'Orléans, duc d'), fils de Louis-Philippe 1er.
— Sa Lettre sur l'histoire de France, adres-
sée au prince Napoléon et publiée en 1861,
eut un grand retentissement. Il répondit aux
attaques du cousin de Napoléon III contre la
monarchie par de vives accusations contre
l'Empire. «Sachez bien, dit-il en terminant,
que si vous ne sortez pas des mauvaises
voies où vous êtes si profondément engagés,
ce n'est pas aux Bourbons ni aux d'Orléans,
auxquels on n'a jamais pu du moins adresser
un tel reproche , c'est k vous et aux. vôtres
qu'on pourrait alors renvoyer les paroles de
votre oncle au Directoire :■ Qu'avez-vous fait
■ de la France? «Celte brochure fut saisie par
ordre du gouvernement; l'éditeur et l'impri-
meur furent traduits devant les tribunaux. Le
premier fut condamné à un an de prison et
5,000 francs d'amende, le second k six mois
de prison et à une amende de pareille somme.
Le ministre de l'intérieur, de Persigny, en-
voya alors aux préfets une circulaire dans
laquelle il niait que les bannis et les exilés
eussent le droit de publier des écrits en
France. Quelque temps après, le duc d'Au-
male ayant chargé l'éditeur Dentu de publier
son Histoire des princes de Coudé, la police
en saisit, par ordre, les exemplaires avant la
fin du tirage. Le prince et son éditeur s'a-
dressèrent vainement aux tribunaux pour ob-
tenir la restitution d'un ouvrage purement
historique, qui ne traitait en aucune façon des
événements contemporains. Ce fut seuleim-nt
à la fin de l'Empire, au mois de mars 1869,
que le ministre île l'intérieur d'alors ordonnade
restituer les exemplaires saisis. Cetie His-
toire des princes de la maison de Condé, au-
tour de laquelle on avait fait tant de bruit,
parut alors (1869, 2 vol. in-8<>) ; mais la cu-
riosité publique fut profondément déçue, car
l'ouvrage manquait absolument d'intérêt.
Cette même année 1869, le duc d'Aumale per-
dit sa femme, la duchesse Caroline, fille du
prince de Salerne , qu'il avait épousée le
25 novembre 1844 et dont il avait eu deux
fils, le prince de Condé, mort en Australie de
la fièvre typhoïde en 1866, et le duc de Guise,
qui muurut en juillet 1872, d'une fièvre cé-
rébral'. A la nouvelle des premiers désas-
tres éprouvés par nuire armée sur les bords
du Rhin, le duc d'Aumale adressa une lettre
au ministre de la guerre, pour lui demander
d'être employé dans l'armée active (9 août
1870); mais il ne reçut pointde réponse. Après
la révolution de septembre, le gouvernement
de la Défense nationale ayant signé un dé-
cret convoquant les électeurs a nommer une
Assemblée nationale, le fils de Louis- Philippe
fiusa sa candidature dans la Charente; mais
es élections furent ajournées et n'eurent heu
qu'après la capitulation de Pari% le 8 février
1871. Le 1er février, le duc d Aumale adressa
d'Angleterre, où il était resté, aux électeurs
de l'Oise, une profession de foi dans laquelle
il déclara qu'a ses yeux la monarchie consti-
tutionnelle pouvait répondre aux légitimes
aspirations d'une société démocratique ; mais
que, si la France voulait constituer un gou-
nii, il etaitprétks'incliner
devant sa BOUVi I lu députe de ce dé-
partementale second sur huit, par 52,222 voix,
il n- put aller siéger, les d'Orléans étant alors
son-, le coup (1 banni
de Fraii le d juin suivant que l'As-
semblée nationale vota l'abrogation do ces
loi ■ «•' la validi n de l'Aie. Lion du duc d'Au-
male et de celle du prince de Jolnville.
M. Thiers, craignanl que la rentrée des prin-
ces n'ajoutai aux d ation,
s'était roonti é peu favoi able 1 I
des lois d'exil, il céda oéanmoin ., n. u ■
tenant que le 1 prince 1
a l'Assemblée. Mais, apr-. le vote de I
position Rivet, qui conférait a M. Thiers le
titre de président de la KrpuUi<|u'' ■ 1
laissait son pouvoir, le duc Û Aui • et son
Iront n<- prétendirt'ii .1 1
messe; M. Thiers ne fut nullement de cet
AUMA
avis. Le duc d'Aumale adressa alors à ses
électeurs de l'Oise une lettre dans laquelle il
exposa sa situation et annonça qu'il allait s'a-
dresser à un tribunal supérieur, c'est-à-dire
kl'Assemblée,pour faire reconnaître que l'ob-
stacle qui l'avait arrêté jusque-là dans l'exer-
cice de son mandat n'existait plus. La question
fut en effet portée devant l'Assemblée par
une interpellation du député héroï-comique
Jean Brunet. Il s'ensuivit un débat orageux.
Au nom du président de la République, M. Ca-
simir Périer déclara que ce dernier renonçait,
en ce qui le concernait, à se prévaloir de l'en-
gagement pris envers lui par les princes ,
mais que cet engagement ayant été égale-
ment pris envers l'Assemblée, c'était à elle
de se prononcer en dernier ressort. La Cham-
bre eut à se prononcer sur deux ordres du
jour, celui de M. Desjardins, orléaniste, et
celui de M. Fresneau, légitimiste. L'ordre
du jour proposé par ce dernier était ainsi
conçu : « L'Assemblée nationale, considérant
qu'elle n'a ni responsabilité à prendre ni avis
à donner sur des engagements auxquels elle
n'a pas participé, passe à l'ordre du jour. »
Cette proposition , qui mettait les princes
d'Orléans seuls vis-à-vis de leur engagement
et de leur conscience, fut votée, et le lende-
main, 19 décembre, le duc d'Aumale et son
frère, précédés de MM. Bocher et Mornay,
rirent une entrée piteuse à la Chambre et al-
lèrent siéger au centre droit. Quelques jours
plus tard, le duc d'Aumale était nommé mem-
bre de l'Académie française en remplace-
ment de Montalembert (30 décembre). Au
mois de mars 1872, il reçut la notification of-
ficielle de sa mise en activité comme géné-
ral de division. Le 16 mai 1872, il fit ses dé-
buts oratoires à l'Assemblée en prononçant
un discours au sujet de la composition du
conseil de guerre chargé de juger Bazaine.
Il déclara qu'il 0 étaii prêt à faire son devoir
de soldat, quelque pénible qu'il pût être. » Le
28 mai suivant, il aborda de nouveau la tri-
bune au sujet de la réorganisation de l'ar-
mer-. H insista sur la nécessité d'abolir non-
seulement le remplacement, mais encore tout
ce qui pourrait y ressembler, et termina par
une invocation au drapeau tricolore, * sym-
bole de gloire, de concorde et d'union. «Cette
dernière phrase causa une vive irritation à
l'extrême droite, qui y vit une réponse au ma-
nifeste du comte de Chambord,à Anvers. Le
duc d'Aumale fut alors regardé comme le
principal obstacle à la fusion rêvée entre les
deux branches de la famille des Bourbons. Le
24 mai 1S73, il vota pour le renversement de
M. Thiers. Jusque-la, dans la plupart des vo-
tes importants, il s'était abstenu. Sous le gou-
vernement de réaction à outrance contre tou-
tes les libertés, qui prit en main la direction
des affaires après le 24 mai, le duc d'Aumale
donna son appui au cabinet de Broglie. Nommé
président du conseil de guerre chargé de ju-
ger Bazaine, il demanda un congé à l'Assem-
blée, le 24 juillet 1873, et parut s'occuper en-
tièrement de cette grave affaire. Il ne se mit
point en avant, tant lorsque son neveu, le
comte de Paris, alla trouver le comte de Cham-
bord pour lui déclarer qu'il ie reconnaissait
comme le seul représentant du parti monarchi-
que en France(5 août) ,que lors des ambassades
de tout genre envoyées auprès du représen-
tant de la monarchie de droit divin pour qu'il
vînt s'imposer de gré ou de force à la France.
Il dirigea avec habileté les débats du procès
Bazaine. Après la condamnation à mort de
cet homme qui avait livré à l'ennemi Metz et
notre armée (10 décembre), le duc d'Aumale
signa avec les autres membres du conseil
une demande en grâce, qui fut adressée au
président de la Republique et suivie d'une
commutation de la peine capitale en celle de
vingt ans de détention. S'étant rendu alors à
Besançon, où il avait été appelé à prendre le
commandement en chef du 7© corps d'armée,
il assista le moins possible, depuis cette épo-
que, aux débats de l'Assemblée, où il avait
voté pour le septennat le 19 novembre 1873,
et ou il vota contre la proposition Maleville
en juillet 1874. Il s'abstint de se prononcer
sur la constitution du 25 février 1875. L'E-
cho de Loir-et-Cher, dans un article repro-
duit par d'autres journaux, signala le duc
d'Aumale comme ayant réclamé à la Lé-
gion d'honneur cinquante-cinq actions du
canal du Midi qui étaient affectées à des
dotations, de plus les intérêts et les intérêts
des intérêts de ces actions ; l'article disait en
outie que cette réclamation avait épouvanté
le grand chancelier, car il eu résultait, si elle
était admis.-, que le service d-'s pensions des
légionnaires, de celles mêmes de leurs veuves
et de leurs filles ne pourrait plus s'effectuer ;
abus h- duc d'Aumale poursuivit le journal
en diffamation devant le tribunal correction-
nel de Blois et fit condamner 10 rédacteur
Chamillaidà 10 jours de prison, 500 francs
d'amende el 2,000 francs de dommages et in-
Possesseur d'une fortune immense
qu'il doit au prince de Condé, le duc d'Aumale
a ete mis, en outre, eu possession de sa part
des biens de Louis- Philippe, confisqués en
1852 par Napoléon lil et qui, mu- la L'âularaa-
ti [es princes d'Orléans, leur furent ren-
1 us |, ir un vote de l'Ai ■ ■" blée nationale le
m ii n- 1872. Au mois de décembre 1875,
il écrivit mis électeurs de l'Ois..- pour dédi-
uiididature à la Chambre des dé-
putés. 1 En 1871, dit-il, en me présentant aux
électeurs de l'Oise, j exprimais
l'espoir de oouvoir contribuer au rétablisse-
AUMO
ment de la monarchie constitutionnelle ; mais
je leur disais aussi que, si mon vœu ne pou-
vait s'accomplir, je continuerais à servir loya-
lement mon pays, et je le sers. »En septem-
bre 1876, il a été maintenu dans le comman-
dement du 70 corps. Outre les ouvrages
précités, le duc d'Aumale a publié : les In-
stitutions militaires de la France (Bruxelles,
1868, in-12); Ecrits politiques (1868, in-12);
Discours sur la réorgnnisotion de l'armée
(1872, in-12); Discours de réception à l'Aca-
démie française, 3 avril 1873 (1873, in-18).
AumAne du mendiant (i. '), tableau de Cour-
bet ; exposé au Salon de 1868. Un vieux men-
diant, coiffé d'un grand chapeau déformé,
ayant un de ses pieds enveloppé d'une gue-
nille et l'autre chaussé d'une savate percée,
chemine clopin-clopant, une béquille sous le
bras, sur une route solitaire. Tout à coup, au
bord du fossé, une femme et un enfant, aussi
misérablement vêtus que lui, se présentent à
sa vue. L'enfant s'approche de lui et lui de-
mande l'aumône. Etonné, ému et comme fier
de se sentir capable de secourir plus pauvre
et plus chétif que soi, le mendiant fouille
dans sa poche pour y trouver l'obole qui va
faire de lui un bienfaiteur.
Ce tableau, dans lequel Gustave Courbet,
prenant un peu trop au sérieux les théories
de son ami Proudhon sur le rôle philosophi-
que de l'art, a cherché à exprimer une idée
démocratique et sociale, ne vaut, ni pour la
composition, ni pour l'exécution, les œuvres
naïvement réalistes qui ont fait la réputation
du maître d'Ornans. ■ L'Aumône du mendiant
a soulevé presque autant de tempêtes que les
Baigneuses, dit M. Marius Chaumelin (l'Art
contemporain). Il faut avouer que le premier
aspect de ce tableau est loin d'être ravissant.
Le mendiant est hideux ; sa tête, ravagée par
la misère et la vieillesse, ressemble à ces fi-
gures en caoutchouc auxquelles la pression
du doigt fait prendre les formes les plus ex-
centriques ; ses haillons sordides couvrent un
corps qui n'a plus rien d'humain. Le petit bo-
hémien qui envoie à ce mendiant généreux
un baiser en échange d'un sou est affreuse-
ment dépenaillé, et la mère, accroupie au
pied d'un arbre, à côté d'une charrette à
chien, a une tournure de bête fauve... Une
fois remis de l'impression pénible causée par
la vue de ces personnages sinistres, si l'on
examine la peinture avec quelque attention,
on ne peut moins faire que d'y reconnaître des
qualités de premier ordre. Jamais M. Courbet
n'a tenu un tableau de cette dimension dans
une gamme aussi claire, aussi harmonieuse;
jamais il n'a donné plus de vivacité aux lu-
mières, plus de transparence aux ombres,
plus de profondeur aux lointains. Vu à une
certaine distance, ce tableau fait l'effet d'une
fenêtre ouverte sur la campagne. »
'AUMÔNIER s. m. — Encycl. Aumôniers mi-
litaires. Dans la législation antérieure à 1789;
il avait été créé des aumôniers militaires at-
tachés à chaque régiment. Cette institution,
abolie durant la République, le Consulat et
l'Empire, fut rétablie en 1816. Il y eut alors
une aumônerie militaire spéciale, ayant une
sorte d'état-major k Paris. L'aumônior atta-
ché à chaque régiment le suivait partout et
en faisait pour ainsi dire partie. Cette insti-
tution eut les effets les plus déplorables,
comme on peut le voir dans les Mémoires du
maréchal Marmont. Le principal rôle des au-
môniers fut de diviser les officiers et les sol-
dats en bien pensants ou mal pensants, sui-
vant qu'ils allaient on non k la messe, qu'ils
communiaient plus oumoinslfréqueminem, ou
qu'ils s'abstenaient de toutes pratiques reli-
gieuses; Vaumônter tint dans ses mains, par
l'influence de ses rapports et de ses notes, l'a-
vancement des militaires de tous grades et
protégea, non les meilleurs soldats, mais les
plus dévots ou les plus hypocrites. Le duc de
Raguse déclare que les ministres étaient sans
cesse assaillis des plaintes des aumôniei's et
que leurs notes avaient souvent plus de cré-
dit que celles des généraux inspecteurs. C'é-
tait là, d'après son témoignage, le résultat le
plus clair de l'aumônerie établie en 18U. Le
général Sébastiani disait k la Chambre des
députés en 1826, en pleine Restauration :
a L'armée est tourmentée par la délation et
l'espionnage; des hommes revélus d'un ca-
ractère sacré exercent une surveillance tur-
bulente et tracassière. Le soldat, asservi à
toutes les rigueurs des pratiques religieuses,
s'étonne des nouveaux devoirs qu'on lui pres-
crit et voit avec peine les récompenses pros-
tituées aux vains dehors dune fausse piété
plus monacale que religieuse. ■
Le gouvernement de Juillet se hâta d'abo-
lir les aumôniers de régiment; l'article 2 de
l'ordonnance du 10 novembre 1830 disait seu-
lement : « U sera désormais attache un au-
mônier dans les garnisons, places et établis-
sements militaires où le cierge dea paroisses
sera insuffisant pour assurer le service divin,
de même qu'a chaque brigade, lorsqu'il y aura
des rassemblements de troupes eu divisions
ou corps d'armée. » Le clergé des paroisses
étant presque toujours suffisant, les aumô-
niers militaires disparurent presque, sauf le
cas de guerre et d'agglomération do trou-
pes dans les camps, 1,'Kmpiro ne les rétablit
pas positivement; mais, usant de l'ordonnance
do 1830, il créa des aumôniers attuches k l'ar-
mée de Crimée (décret du 10 mars 1854); ils
étaient nommés par le ministre do la guerre
et inunis, par leurs évoques, de pouvoirs spé-
AUMO
ciaux. 11 y eut alors un aumônier supérieur
chargé de centraliser les services et ayaut
rang_ de chef de bataillon d'infanterie; un au-
mônier titulaire et un certain nombre d'aumô-
nîers auxiliaires étaient attachés k chaque am-
bulance. Unnouveau décretdu 14 février 1866
rentra quelque peu dans les voies de la Res-
tauration en créant un aumônier en chef
chargé de la direction et de la surveillance
des aumôniers militaires attachés aux hôpi-
taux et aux autres établissements militaires,
tant de la France que de l'Algérie. Il y avait
cependant encore loin de cette mesure pure-
ment administrative au rétablissement des
aumôniers de régiment.
Il était réserve k l'Assemblée nationale élue
au lendemain des désastres de la guerre de
1870-1871 de revenir au système déjà jugé de la
Restauration, en l'empirant. Cette Assemblée,
que l'histoire jugera sèvèremnnt, ne pouvant
ni ramener l'Empire, ni restaurer les Bourbons
de la branche aînée ou de la branche cadette,
impuissante k rien fonder, prit pour tâche
d'empêcher du moins autant qu'il était en elle
le fonctionnement paisible des institutions ré-
publicaines. Elle s'y est ingéniée de toutes
sortes de façons et spécialement par la créa-
tion des aumôniers militaires, destinés moins
k satisfaire aux scrupules religieux d'un pe-
tit nombre de soldats, qu'k semer dans notre
armée un esprit de discorde, k réveiller le
souffle des passions religieuses. MM. Fres-
neau et E. Carron, membres de l'extrême
droite, présentèrent dans ce but, en 1873, un
projet de loi qui, après un rapport favorable
de M. le vice-amiral de Dompierre d'Hornoy,
finit par être adopté le 20 mai 1874. En vain,
au cours de la discussion, les orateurs de la
gauche, principalement M. Jouin et les gé-
néraux Guillemaut et Saussier, montrèrent-
ils jusqu'à l'évidence les dangers d'une loi
ainsi conçue, les dissensions qu'elle créerait
dans l'armée, chacune de leurs paroles raf-
fermissait la droite dans ses convictions, en
lui montrant l'habileté de son plan et la cer-
titude des résultats qu'elle voulait obtenir.
La loi fut votée par 384 voix contre 231. En
voici les dispositions principales :
Les rassemblements de troupes sont pour-
vus, pour tout ce qui concerne le service re-
ligieux, de tout ce qu'exige l'exercice des
cultes reconnus par l'Etat (art. 1er). p_>es au.
môniers titulaires sont attachés k tout ras-
semblement de troupes de 2,000 hommes au
moins, et des aumôniers auxiliaires k tout
rassemblement de troupes de 200 hommes. Ces
aumôniers n'ont ni rang ni grade dans la hié-
rarchie militaire; en temps de paix, ils ne
sont pas attachés aux corps de troupes, mais
aux garnisons, camps ou forts où résident les
troupes (c'est la seule différence qui existe
entre les aumôniers militaires de la Restaura-
tion et les nouveaux aumôniers militaires; ils
ne voyagent pas avec le régiment, mais leurs
notes et leurs rapports voyagent pour eux) ;
de plus, étant k poste fixe, ils peuvent être
choisis parmi le clergé diocésain (art. 2). En
temps de guerre, le ministre de la guerre
doit s'entendre avec le ministre des cultes
pour la nomination k titre temporaire d'un
aumônier en chef par armée et d'uu aumô-
nier supérieur par corps d'armée (art. 6). Les
traitements des aumôniers militaires, en temps
de guerre ou en temps de paix, ont fait l'ob-
jet d'un règlement ou tarif daté du 25 sep-
tembre 1874.
Cette loi a été mise k exécution dès le
25 août 1874; un grand nombre d'aumôniers
ont été nommés en 1875 et 1876. Au courant
de cette dernière année, on a même vu le mi-
nistre de la guerre mettre en adjudication la
confection de petites chapelles portatives
destinées k l'édification des troupes. L'un des
promoteurs de cette loi, le colonel E. Carron,
a déjà reçu en ce monde la récompense
qui lui était due, en attendant celle que
plus tard il recevra nécessairement dans le
ciel. Voici le texte du bref du pape accordé
pour lui sur la demande présentée par l'ar-
chevêque de Rennes :
■ Très-saint-père, Emile- Eloï-Marie Car-
ron, humblement prosterné aux pieds do Vo-
tre Sainteté, la supplié de vouloir bien lui ac-
corder, ainsi qu'à ceux des membres de la
Chambre des députés de France ayant fait
partie de la commission législative qui u éla-
bore la loi de l'aumônerie militaire pour l'ar-
mée française, sa benédictiun apostolique et
l'indulgence plénière in articulo mortis, avec
conditions ordinaires ; et de plus de vouloir
bien accorder k tous les prêtres qui feront
fonction d'aumôniers militaires le pouvoir
d'appliquer l'indulgence pleniere k tous les
soldats blessas qui seront ùi articulo mortist
soit sur les champs de batuille, soit dans les
hôpitaux; et, en outre, le pouvoir k ces mé-
mes prêtres de donner la bénédiction apos-
tolique et 1'indulgeuco plénière, eu cas de
mort, aux soldats français au moment où ils
marcheront au combat, quand les chefs de
corps demanderont pour ces soldats celte bé-
nédiction et cette indulgence.
■ Die 29 septembris 1874.
■ Pro gratta in forma Ecclesus consueta.
» Pirjs IX. ■
La Chambre républicaine élue leïu (è\ 1 1er
1876 ne se soucia point de marcher sur les
traces de sa devancière. Une de ses premiè-
res préoccupations fut do s'opposer, autant
qu'il était eu elle, k l'exécution de la loi con-
cernant les aumôniers militaires ; elle passé-
AtTMO
dait pour cela un moyen efficace, c'était de
supprimer, dans le budget du ministère de la
guerre, le crédit afférent aces aumôniers. Sa,
commission en effet le raya purement et sim-
plement. La minorité de la Chambre essaya
de le rétablir par voie d'amendement, sur la
proposition de M. Keller; mais cet amende-
ment fut rejeté, dans la séance du 4 août
1876, pur 307 voix contre 137. Au cours de la
discussion, M. Meline fit valoir cet argu-
ment que, les aumôniers ayant été établis par
une loi, on ne pouvait, tant que cette loi ne
serait pas abrogée, supprimer entièrement
leur traitement; en conséquence, il présenta
un mnendement qui rétablissait seulement
une p;irtie du crédit et proposa de voter la
solde de onze aumôniers titulaires , ainsi
-qu'une indemnité réduite pour les aumôniers
auxiliaires. Dans ce système, la dépense au-
rait été de 65,600 francs, l.a prise en consi-
dération de cet amendement fut repoussée à
la majorité de 5 voix par 217 suffrages con-
tre 212- Cette suppression de crédit, du reste,
n b s'appliquait qu à l'intérieur. Le crédit pour
les aumôniers de l'Algérie était maintenu.
Lorsque le budget fut présenté au Sénat, la
majorité de cette Assemblée, toute dévouée
aux intérêts cléricaux, se prononça pour le
maintien du crédit des aumôniers; toutefois
Bile ion sentit à réduire le chiffre de 371,604 fr.,
figurant dans le projet du budget et rejeté
par W Chambre des députés, au chiffre de
61.390 fr., et elle vota, en outre, 42.300 fr.
pour frais de culte de 141 aumôniers. Le 28
de. einbre 1876, la Chambre des députés fut
appelée à se prononcer sur les modifications
apportées au budget par le Sénat. Afin d'é-
viter tout ce qui aurait pu provoquer un con-
flit, la majorité de la Chambre consentit k re-
venir sur sa première décision. Par 261 voix
contre 216, elle rétablit au budget le crédit
de 61,390 francs demandé par le Sénat pour
le traitement des aumôniers; mais elle re-
poussa par 271 voix contre 211 le crédit de
42,300 francs pour les frais du culte. Dans
cette même séance, M. Levavasseur annonça
qu'il était charge par un grand nombre de
ses collègues de déposer un projet de loi ten-
dant à abroger la loi sur 1 auraônerie mili-
taire.
Par suite des votes du Sénat et de la Cham-
bre des députés, le général Berthaut a pris
une décision, dont nous empruntons le résumé
au Journal des Débats :
• Il n'y aura plus que onze aumôniers titu-
laires affectes aux garnisons de Bourges, de
pallier, de Saint-Etienne, de Courbe-
voie, d'Anas. de Blois, de Langres, et aux
i as du Prince-Eugène, de l'Ecole mi-
litaire, de Reuilly, et de Napoléon, près
el de ville, à Pans.
» Les aumôniers auxiliaires seront au nom-
bre de ont trente-deux et seront répartis de
la manière suivante :
■ Quatorze seront affectés au gouvernement
de Paris et desserviront les forts du Mont-
Valérien, de Saint-Denis, de La Briche, de
l'Est, d'Aubervilliers, de Noisy, de Romain-
ville, de Rosny, 'le Nogent, de Charenton,
d'Ivry, de Bicètre, de Montrouge, et la gar-
nison de Saint-Germain-en-Laye.
»Cinq aumôniers seront affectés au îor corps
d'armée et desserviront les garnisons de
Douai, de Condé, d'Avesnes, de Calais et du
Quesnoy.
■ Six aumôniers seront affectés au 20 corps
d'armée et desserviront les garnisons d'A-
miens, de La Père, de Compiegne, de Sois-
sons, de Laon et de Beauvais.
• Le 3e corps d'armée en comptera six éga-
lement pour les garnisons de Rouen, du Ha-
vre, de Dieppe, d'Evreux, de Falaise et de
Vernon.
» Le 4> corps n'en aura que quatre, au Mans,
à Alençon, à Laval et à Chartres.
» Le 5e corps en comptera six, à Orléans,
Vendôme, Melun, Fontainebleau, Meaux et
Provins.
■ Le 6« corps en aura neuf, à Châlons, Ver-
dun, Mézières, Reims, Har-le-I>uc, Epinal,
Toul, Comraercy et Pont-k-Mousson.
■ Le 7* corps en comptera six, à Besançon,
Vesoul , Lons-le-Saunier, Cray, Bourg et
Pierre-Châtel.
» Le 8e corps n'en aura que cinq,aAuxonne,
Dijon, Chalon-sur-Saône, Nevers et au Creu-
xot.
» Le 9« corps en comptera cinq également,
à Tours, Saumur, Angers, Chàteauroux et
Poitiers.
• Dans le 10e corps, quatre aumôniers se-
ront affectés aux garnisons de Rennes, Saint-
Malo, Vitré et Cherbourg, et un au fort de
l'Ile Pelée.
» Dans le IIe corps, six aumôniers desser
viront les garnisons de Nantes, de l'Ile d'Yen,
de Brest, de Belle-lsle, de Fontenay-le-Comle
et de La Roche-sur- Yon.
• Le 128 corps aura quatre aumôniers pour
aes garnisons de Limoges, Angonlème, Pé-
rigueux et Tulle.
• Le 13e corps en comptera six, a Cler-
mont-Ferrand, Rîom, Moulins, Montluçon,
Roanne et au Puy.
■ Le 14e corps en aura neuf, k Valence,
Vienne, Grenoble, Chambéry, Annecy, Mon-
téliinar, Gap, Eriançon et Embrun.
» Le 15e corps en comptera onze, à Nie»-,
Toulon, Avignon, Tarascon, Privas, Pont-
Naitit- Esprit, Nîmes,Villefranche, Aix, Ajac-
cio et Bastia.
• Le I6c corps en aura également onze, k
MJPl'I.KMI.M.
AURA.
Rodez, Lodève, Cette, Béziers, Mende, Nar-
bonne, Bellegarde, Mont-Louis, Carcassonne,
Castres et Albi.
■ Le 178 corps n'en comptera que cinq, k
Montauban, Foix, Auch, Agen et Cahors.
• Le 18e corps en aura sept, à Tarbes,
Pau, Saint Martin-de-Ré, Rochefort, Sain-
tes, Libourne et Dax.
■ Enfin, pour être complet, nous ajouterons
que des aumôniers du service hospitalier as-
sureront le service religieux dans les quar-
tiers militaires des villes suivantes : Ver-
sailles, Lille, Cambrai, Dnnkerque, Valen-
ciennes, Maubeuge, Saint-Omer, Sedan, Gi-
vet, Paris, Vincennes, Neuilly, Belfort, Ren-
nes, Lyon, Chambéry, Marseille, Nice, Bas-
tia, Ajaeeio, Perpignan, Am-lie-les-Bains,
Toulouse, Bordeaux, La Rochelle, Bayonne,
Alger, Oran, Constantine, ainsi qu'au camp
d'Avor et au camp de Châlons. •
— Aumôniers de la marine. Les aumôniers
de la marine, créés par l'ancienne monar-
chie, ont été sujets à moins de vicissitudes
que les aumôniers militaires, et la raison en
est simple. De même que l'on ne conteste pas
aux prêtres le droit d'assister les soldats
mourants sur les champs de bataille ou dans
les ambulances, il a toujours semblé naturel
de donner place sur les vaisseaux de l'Etat
à des aumôniers prêts à offrir les devoirs de
leur ministère aux officiers, matelots ou sol-
dats qui les réclament. Une ordonnance du
31 octobre 1827 (art. 588 et suiv.) aénuméré
les devoirs et les obligations des aumôniers à
bord des bâtiments de l'Etat; un règlement
du 23 août 1845 organisa en outre le service
religieux dans les établissements dépendant
du département de la marine et institua des
aumôniers entretenus de la marine pour les
vaisseaux, les hôpitaux maritimes, les bagnes
et les maisons d'arrêt des ports. Un décret
du 31 mars Ï852 fit prévaloir un autre sys-
tème d'organisation. Ce décret a créé un au-
mônier en chef de la flotte, chargé près du mi-
nistre de la centralisation des services et dé-
signant les aumôniers titulaires ou auxiliaires,
dont la nomination reste au ministre de la ma-
rine. Il y a un aumônier k bord de tout bâti-
ment portant pavillon d'officier général ou gui-
don de chef de division navale, et des navires
destinés à une expédition de guerre. Il peut
être également embarqué un aumônier sur
tout bâtiment appelé soit k exécuter une lon-
gue campagne, soit à remplir une mission ex-
ceptionnelle. Un décret du 5 mars 1863 a
composé le service de l'aumônerie de la ma-
rine d'un aumônier en chef, de 6 aumôniers
supérieurs, de 28 aumôniers de l*e classe et
de 30 aumôniers de 2^ classe, en tout 65 ûtt-
mâniers. Le traiteiuentde l'aumônier en chef
est de 6,000 francs, celui de tout aumônier
embarqué est de 2,000 à 2,500 francs; il est
de plus admis à la table de l'officier général
ou du commandant. Après trois ans de ser-
vice sur mer, il peut être mis en disponibilité
pendant un an avec un traitement de 1,200 fr.
Ces dispositions sont encore actuellement en
vigueur.
•ADMONT, village de France (Lozère),
ch.-l. de cant., arrond. et k 24 kilom. de
Marvejols , sur un plateau qui domine la
Truyere ; pop. aggl., 672 hab. — pop. tôt.,
1,041 hab. Aux enviions, vestiges de la voie
romaine qui conduisait de Lyon k Toulouse.
Au xiv« siècle, ce village fut pris par les
Anglais.
• AUNEAU, bourg de France (Kure-et-Loir),
ch.-l. de cant., arrond. et à 22 kilom. do
Chartres, sur l'Aunay, près de son confluent
avec la Voise ; pop. aggl., 816 hab. — pop. tôt.,
1,736 hab. Ruines d'un château du xuie siè-
cle ; église romane.
AUMEDONACUM, ville des Santons, dans
la Gaule ; aujourd'hui AulnàY.
AUNES, ancien roi de Daunie.
'AUNEUIL, ville de France (Oise), ch.-l.
de cant., arrond. et à 12 kilom. do Beauvais,
.sur la lisière de la vallée de Bray ; pop. aggl.,
531 hab. — pop. tôt., 1,124 hab.
•ACPS ou AULPS, ville de France (Var),
ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom. de Dra-
guignan, au pied d'une montagne, sur un af-
fluent de la Bresque; pop. aggl., 2,236 hab.
— pop. tôt., 2,597 nab.
AURA, suivante de Diane et fille de Lélas
et de Péribée. Bacchns, qui était amoureux
d'elle, ayant vu ses vœux repoussés, Venus
1 a Aura des désirs frénétiques, dont le
dieu profita. Devenue mère de deux jumeaux,
elle tut saisie d'un transport furieux, déchira
l'un d'eux et se noya ensuite. Jupiter la «(lan-
gea en fontaine, il Un des chiens d' Action, il
Cavale île Phîdolas de Corinthe, qui parcou-
rut seule l'arène aux jeux Isthmiques, son
conducteur étant tombe, et remporta la vic-
toire.
AURALITE s. f. (ô-ra-li-te). Minéral qu'on
rencontre en Finlande/ où il se présente
en petites masses dont l'aspect rappelle la
pyrargillite d'Albo. C'est une altération de la
cordicrite.
• AURAY, ville maritime de Franco (Mor-
bihan), ch.-l. de cant., arrond. età 32 kilom.
île Lorient . sui une colline qui domino le
Loch ou rivière d 'A ura y, pu p. aggl., 4,169 hab.
— pop. tôt., 4,894 bah.
— Histoire. Auray. en breton Alré, h donné
son nom k une famille dont les branches ont
AURE
subsisté jusqu'au xvio siècle. En 1341, Jean
de Montfort assiégea Auray, dont il entraîna
les défenseurs dans son parti. Charles de
Blois s'en empara l'année suivante; Montfort
tenta de reprendre la ville, ce qui donna lieu
à la bataille d'Auray, que nous avons racon-
tée au tome I«r du Grand Dictionnaire, page
949. Pendant les guerres de la Ligue, les
troupes royales, l'armée catholique et les Es-
pagnols l'occupèrent tour à tour. Dans les
dernières années du xvme siècle, Auray de-
vint le lieu de dépôt des prisonniers faits à
Qniberon par l'année républicaine.
•AUREC, petite ville de France (Haute-
Loire), cant. et à 11 kilom. de Saint-Didier-
la-Sèauve, arrond. et k 30 kilom. d'Yssin-
geaux ; pop. aggl., 756 hab. — pop. tôt.,
2,531 hab. Restes de remparts. Aux environs,
mines de plomb inexploitées.
AURELIA ALLOBROGORUM, ancien nom
de Genève, ville de Suisse, au temps de
l'empire romain.
AURÉLIANE s. f. (ô-ré-li-a-ne). Bot. Genre
de plantes, de la famille de.s araliacées. Il
Syn. du genre panax.
AURÉL1EN (saint), archevêque d'Arles en
546. Il reçut du pape Vigile le titre de vie lire
du saint-siège, fonda des monastères et donna
des statuts aux religieux qu'il avait réunis
dans sa métropole. Il mourut en 555. Sa fête
se célèbre le 16 juin.
AURELLE DE PALAD1NES (Louis- Jean-
Baptiste d'), général français, né au Melsieu
(Lozère) en 1804. Admis k dix-huit ans k l'E-
cole de Saint-Cyr, il en sortit avec le gra le
de sous-lieutenant, fut envoyé en Afrique en
1841 et y resta jusqu'en 1848. Nommé alors
colonel du 64e de ligne, il fit peu après la
campagne de Rome, obtint le grade de
rai de brigade en 1851, prit part à la guerre
d'Orient et fut promu général de division le
17 mars 1855. De retour en France, il reçut
le commandement de la 9e division militaire,
à Marseille, d'où, pendant la guerre d'Italie,
il assura le départ de nombreux convois
d'hommes et de munitions. M. d'Aurelle prit
ensuite le commandement de la 5© division
militaire, à Metz, et fut mis à la tin de 1869 dans
le cadre de réserve. Lors de la guerre de 1870,
il fut chargé du commandement de la 9e divi-
sion militaire. Après la défaite de La Motte-
rouge près d'Orléans, M. Gambetta appela, le
| 14 oetubre, le général d'Aurelle à commander
la première armée de la Loire, formée alors
du 15e corps, mais qui se grossit rapidement.
Apres avoir arrêté la poursuite de l'ennemi à
Salbris, il s'occupa d'établir la discipline dans
son armée et adressa k ses troupes, le 19 oc-
tobre, un ordre du jour dans lequel il disait:
« Je suis parfaitement décidé à faire fusiller
tout soldat qui hésitera devant l'ennemi.
Quant k moi, si je recule, fusillez-moi. » Les
troupes placées sous son commandement s'é-
taient grossies successivement de celles des
16°, 17«, 18e, igeï 20e et 21« corps, lorsque,
sur la nouvelle reçue de Paris qu<
Troehu allait faire une grande sortie, la Dé-
légation de Tours demanda au général d'Au-
relle de marcher vers Pans. A la suite de
conférences tenues entre les généraux d Au-
relle, Pourcet, Martin des Paluères, Bore! et
la Délégation, le 24 et le 26 octobre, il fut
décidé que le mouvement commencerait le
lendemain. Mais, le 28, les généraux ap-
prirent la capitulation do Bazaine, et, sous
prétexte de mauvais temps, d'équipement dé-
fectueux, le général d'Aurelle écrivit à Tours
que le mouvement n'aurait pas lieu. La capi-
tulation de Bazaine, en permettant au prince
Frédéric-Charles d'envoyer contre l'armée
de la Lotre près de 200,00» hommes do venus
disponibles, aggravait terriblement la situa-
tion. Comprenant la nécessité d'accélérer le
mouvement sur Paris, M. Gambetta exigea
que l'armée se mît en marche, ce qui eut lieu
le 7 novembre. Deux jours plus lard, M. d'Au-
relle rencontra à Coulmiers l'armée du géné-
ral Von der Thann, sur laquelle il remporta
un brillant succès. A la suite de cette bataille,
l'ennemi abandonna Orléans, laissant entre
nos mains plus de 2,000 prisonniers. Pendant
que le général d'Aurelle faisait fortifier Or-
léans et prétextait du mauvais temps, de la
difficulté des chemins, etc., pour ne pas pour-
suivre en avant son mouvement, une partie
de l'armée du prince Frédéric- Charles et le
corps du duc de Meckleinbourg manœuvraient
pour resserrer leur cercle autour de nous.
Cependant, à la fin de novembre, l'ai m
général d'Aurelle obtenait des n cds ;
k Ladon, a Mé2 ères, 1 J \ ille. I I
d'une nouvelle sorti ! ;i pour le 30 110-
vembre, la Délés ition de Tours ordonna au
général en chef de l'amie'- de I» Loire un
nouveau mouvement en avant avec environ
160,000 hommes. Le icr ]t, "neral
Chanzy débuta par un succès suivi d ■ ■■
a la suite de ers éi hecs, le . énéral d'Aurelle,
se trouvant sépare des 18» et 1
donna à l'armée de battre en retraite, donna,
le 3 décembre, l'ordre d'évacuer Orléans, où
l'ennemi rentra de nouveau le 4, et se retira
en Sologne. Sui l'o de M. Gara-
betta, il e iaya d'arrêter son mouvement de
il M.tr-
pallièret . qu rmait l'arrièro-garde
ii' La 1 lOire, «t
tout m uvomei oait presque
du manque
irgie dont le général ; lurelle avait iu.ii
AURI
257
preuve en cette circonstance, lui enleva son
commandement (6 décembre), nomma une
d'examiner la
conduite du général, et nomma le même jour
nier commandant du camp de Cher-
bourg. Le gênerai d'Aurelle refus» ce poste,
demanda k être traduit devant un conseil de
guerre et se retira k Belley. Le 10 janvier,
■nbetta lui offrit de nouveau le com-
mandement d'un corps d'armée; mais le gé-
néral répondit encore une fois par un refus,
déclarant qu'il n'accepterait de fonctions que
d'un gouvernement régulier, • dont le pre-
mier acte serait de faire passer on conseil
de guerre les ambitieux et les incapables qui
avaient perdu la Franee. •
Nommé, le 8 février 1871, député & l'As-
semblée nationale dans la Gironde et dans
l'Allier, il opta pour ce d- -1 1 mène,
lit partie des quinze commissaires non
par l'Assemblée pour suivre k Versailles les
.rions He I 1 paix avec la Prusse, vota
pour la paix à son retour à Bordeaux et fut
appelé, le 3 mars, par M. Thiers à prendre
le commandement de la garde nationale de
la Seine. Extrêmement impopulaire k Paris,
le général d'Aurelle excita une profonde iih
Hance dans la population, bien que, dans une
visite que lui firent des commandants de la
garde nationale, il eût affirmé sur l'honneur
Mm aliMilu dévouement à la République ,
son action fut-elle complètement nulle loi
l'insurrection du 18 mais, et M. Thiers le rem-
plaça par L'amiral S usset. Le gênerai d'Au-
relle alla siéger alors a la droite de L'Assem-
blée, dans le groupe des réactionnaires cléri-
caux. Il vota la proposition Cazenove sur les
prières publiques, L'abrogation des lois d'exil,
la validation de Tel ''hou des princes, etc.
Nommé, en juillet 1871, commandant de la
division militaire de Bordeaux et, au mois de
septembre suivant, membre de la commission
..■te pour les capitulations, il pril peu
de part aux ira vaux lée. Le£4maia
il s'abstint d'émettre un vote; niais il vota
pour le septennat le 19 novembre et donna
silencieusement son acquiescement k toutes
les mesures ultra-réactionnaires du gouver-
nement de combat. Au mois de mars 1875, il fut
un des signataires de la lettre adressée par
un certain nombre de députes à M. Gutbert,
archevêque de Paris, pour lui présenter leur
offrande collective, destinée a L'érection do
l'éj Use du Sacré-Cœur, et lut demander qu'une
chapelle fût 1 ■■" pour
l'Assemblée nationale et les Assemblées fu-
tures. Le général vota contre la conslil 1
du 25 février 1875 et soutint jusqu'à l'expira-
tion 'les pouvoirs de la Chambre la politique
de M. Buffet. Au mois de septembre 1873, il
avait reçu le commandement du 18e corps
d'armée; mais, atteint par la limite d'âge, il
dut, en janvier 1874, se démettre de son com-
mandement. Le 10 décembre 1875, il fut élu
par l'Assemblée sénateur inamovible, et il
devint questeur du s nat en mars 1876. On
doit au gênerai d'Aurelle de 1
■ intitulé: la Première armée de ta
Loire (1872, in-8°), dans lequel il fait le récit
apologétique des opérations de l'armée de la
Loire lorsqu'elle était sous son comme
ment. Il y attaque vivement la Délégation de
Tours, particulièrement M. de Freycinet,dont
il essaye de réfuter l'ouvrage intitule : la
Guerre en province; mais, comme l'a très-
bien fait lemarquer ce dernier, les contesta-
tions du général d'Aurelle reposent sur des
confusions de dates ou sur des erreurs m
rielles, dont plusieurs trouvent leur réfutation
dans son propre ouvrage même.
*AUREMGABAD ou AUKAM.AIUI), ville de
l'Indoustan anglais. — Population actuelle,
60,000 hab.
AURKS(A.), ingénieur et archéologue fran-
çais, nu k Montpellier en 1806. Admis à I K-
cole polytechnique en isS4 . il entra eu 1886
dans le corps des ponts et chaussées, devint
ingénieurordinaireen 1831, ingénieur en chef
en 1847 et. prit sa retraite en 1868. M. Aurès
s'est fixé k Nîmes et est devenu membre de
l'Académie du Gard. Il a collabore a la Ga-
zette des architectes et du bâtiment, a divers
autres 1 ei tieil i, el e publié ■ ■ études dan»
les Mémoires de l'Académie du Gard; en ou-
tre, on lui doit les ouvrages suivants, qui
attestent une série l l
■ uns de ta Maison-Corréé (Mines, 1844,
in-40); I s du module déduite du
I 1862. in-40); Etudt
ruines de Metaponte(lS6$,in-4Q)i Métrologie
gautoise (1870, ra-4°)j Etude des dimensions
de Pttstum (tstig, in-40); Ou
..■■■■ . ■ . .
1873, ln-80): Nouvetl sur le
IMS Mariennes (1878, iu-8°); iVofe
sur l'expression antique de la contenance d'un
■ • .lu musée de Aimes (1875, in-s°).
AliHIA (Jean-Dominique d'), sculpteur ita-
lien , ne a Naples , mort en 1585. I
de Jean Nola, il obtint de son vivant une
Ltation et produisit de nombreux
travaux commandes par sa ville nat île et par
plusieurs autres villes d'Italie. Son œuvre la
■ lebre est la fontaii
orne la place de Castel-Nuovo, a Naples.
• AUR1AC ( Phili Marie
1. ). journaliste et littéi " - re les
nombreux ouvrages que - cités,
«.■t érudil infatigable a publie les œuvres
suivantes: Guide du voyageur en Belgique et
33
258 AURO
en Hollande 0864, 2 vol. in-12} ; Reddition
de Bordeaux (1865, in-8°) ; le Siège de Calais
(1865, in-8(>) ; Guide aux bains de nier (1866,
in-12); le Destin antique (1868, in-12); V Avant-
dernier siège de Metz {1875, in-12); Charlotte
(1875, in-32), nouvelle.
ÂURIAC (Jules Berlioz d'), littérateur
français, né à Grenoble nn 1820. Il étudia le
droit, se fit recevoir licencié, puis il entra
dans la magistrature et il remplit pendant
quelques années les fonctions de juge dans
sa ville natale. M. Berlioz, renonçant ensuite
à la magistrature, employa ses loisirs à cul-
tiver les lettres. Il a collaboré au Journal
pour tous, ainsi qu'à divers autres recueils,
et il a publié en volumes un certain nombre
de romans. Nous citerons de lui : la Guerre
noire, souvenirs de Saint-Domingue (1862,
in-]2); Ce qu'il en coûte pour vivre (1863,
in-12); l'Esprit blanc (1866, in-12); le Man-
geur de pondre (1866, in-12); les Forestiers
du Mielngan (1866, in-12); les Pieds fourchus
(1866, in-12); Hayon de soleil (1866, in-12); le
Scalpent- des Otiavas (1866, in-12); les Terres
d'or (1867, in-12) ; Œil de Feu (1867, in-12) ;
fmi l'Indien (1867, in-12); la Caravane des
sombreros (1867, in-12), etc.
* AURICULAIRE s. f. — Bot. Syn. d'HÊ-
DYOTIS.
ACRIGENA (né de l'or), surnom de Persée,
issu de Jupiter, à cause de la pluie d'or en
laquelle se métamorphosa ce dieu pour pé-
nétrer dans la tour où était renfermée Danaé,
qui devint mère de Persée.
AUR1GERA, nom latin de I'Ariege.
*ATJRIGNAC, bourg de France (Haute-Ga-
ronne), ch.-l. de cant., arrond. et à 21 ki-
lom. de Saint-Gaudens, sur une terrasse qui
se termine par un escarpement à pic ; pop.
aggl., 1,114 hah. — pop. tôt., 1,479 hab. On
a découvert près d'Aurignac des ossements
d'éléphant, de rhinocéros, de bison, d'hyène,
mêlés à des squelettes humains. ■ Dans une
ancienne sépulture, dit M. Lartet.lesos d'her-
bivores étaient cassés dans un plan uni-
forme et avec l'intention évidente d'en ex-
traire la moelle. Plusieurs présentent des en-
tailles et des raclures produites avec des in-
struments tranchants. On a trouvé aussi di-
vers outils et ornements d'os. C'est le premier
exemple authentique d'une sépulture évidem-
ment contemporaine de plusieurs espèces d'a-
nimaux admis jusqu'ici comme antédiluviens.
Et cependant il ressort de l'ensemble des faits
observés à Aurignac que, depuis l'habitation
de l'homme sur ce point, il ne s'est produit au-
cune grande invasion aqueuse, aucun boule-
versement physique de nature à apporter le
moindre changement dans les accidents to-
pographiques du sol. »
* ACR1LLAC, ville de France (Cantal),
ch.-l. de départ., à 657 kilom. de Paris, par
le chemin de fer, sur la rive droile de la Jor-
danne; pop. aggl., 8,795 hab. — pop. tôt,,
11,098 hab. L'armnd. comprend 8 cant. ,
93 coram., 90,227 hab. Commerce de froma-
ges dits du Cantal.
A1JR1MA, nom d'une prophétesse ger-
maine, qui était, suivant Tacite, honorée
comme une divinité.
* AURIOL, bourg de France (Bouches-du-
Rhône), cant. et à 4 kiloin. de Roquevaire,
sur la rive droile de l'Huveaune; pop. aggl.,
2,452 hab. — pop. tôt., 4,804 hab. Fabrique
de céruse, de soude, vinaigre de bois et sel
de Saturne; filature de coton; papeteries et
scieries hydrauliques. « Anriol, dont le nom
dérive peut-être de Auri valtwn (vallon d'or),
dit M. Ad. Joanne, est assez mal bâtie; mais
le Cours et les promenades plantées le long
de l'Huveaune sont fort agréables. On y re-
marque des débris de fortifications, élevées
peut-être pour défendre la contrée contre
les incursions des Sarrasins ; les ruines de
l'ancien bourg, bâti jadis sur la plate-forme
du pâti d' Amour, plus élevée que la ville ac-
tuelle et autour d'un château démoli pour
taire place à un couvent de capucins; la tour
de (Horloge, construite en 1564, etc.
» Dans les environs d'Auriol se trouvent
une concession houillère couvrant, au pied du
mont Regagnus, une superficie de 2,55r> hec-
tares, des mines de fer hydraté, des plàtriè-
res fort abondantes, et des carrières de
craie. »
AURONCESou AI RU iN CES, en latin Aurunci,
peuple de l'ancienne Italie , qu'on appelle
aus^i Ausonis.
11 ROPHITB, -pouse d'Ocitus et mère de
Gycnu , guerrier qui conduisit 12 vaisseaux
' i «ne.
* AURORE s. f. — Astron. Planète télés -
par Watson le 6 septem-
ore 1867. Voici les éléments de cette pla-
nète :
Mouvement diurne . . , . 631,0414
Durée de ta révolution si-
dérale 2051J.797
Distance moyenne au so-
leil 3,160026
Excentricité 0,08
Longitude du périhélie. . 45« 32' 4o"
Longitude du nœud nscen-
t ■ 4" 39' ■:",
H" 5' 1j"
*\ii;i>s. village de France (Gironde),
Ch.-l. Uu cant., arrond. ot à 10 kilom. de
AUST
1, pop. aggl., 255 hab. — pop. tôt.,
584 hab.
AUROTELLURITE S. f. (ô-ro-tèl-lu-ri-te —
du lat. aurum, or, et de tellurîte). Miner.
Telluriure natif d'or, appelé aussi or gra-
phique.
ADRUNCUS (Posthumîus Corainius), ma-
gistrat romain du vo siècle av. J.-C. Il fut
consul en 501 et en 493. Son premier consu-
lat fut interrompu par la première dictature,
celle de Larcius Rufus, et c'est sous le second
qu'eut lieu la retraite du peuple sur le mont
Sacré. Auruncus fit, en 493, UDe expédition
heureuse contre les Volsques et fut ensuite
un des envoyés choisis pour aller détourner
CoriolaD de faire la guerre à sa patrie.
AUSGULTATRICB S. f. (o-skul-ta-tri-se —
rad. ausculter). Religieuse chargée d'écouter
ce qui se dit au parloir.
AUS1A, nymphe que Protée rendit mère de
Méra.
AUSONES, peuple d'Italie. V. Ausonien, au
tome 1er du Grand Dictionnaire.
AUSONIA s. f. (o-zo-ni-a). Astron. Planète
télescopique découverte par M. de Gasparis.
AUSONICM MARE, ancien nom de la par-
tie de la mer Tyrrhénienne qui baigne les
côtes de la Calabre.
ACSSAGUREL ou AL'XA , petite ville du
royaume d'Adel, sur la frontière de l'Abyssi-
nie.
Au»ierih»(poNTD').V. Paris , au tome XII
du Grand Dictionnaire, page 245.
* AUSTÉTHOSCOPE. Ce mot n'est qu'une
forme corrompue de autostéthoscope.
" AUST1N (Sarah), femme de lettres an-
glaise. — Elle est morte en 1967.
AUSTOR SEGRET , poëte provençal du
xme siècle. Comme Austor d'Orlac, dont il
était contemporain, il sentit douloureusement
les désastres causés par les croisades et les
déplora en vers émus. On a de lui, surce sujet
qui troublait alors l'Europe, un sirvente qui a
été publié dans la collection de Raynouard.
AUSTRACAMPHÈNE s. m. (o-stra-kan-fè-
ne). Chim. Campheue qui dérive du chlorhy-
drate solide d'australène.
— Encycl. V. térébenthine, au tome XIV
du Grand Dictionnaire, page 1636.
AUSTRAL, ALE adj. — Terres australes.
V. antarctique, dans ce Supplément.
AUSTRALÉNE s. m. (o-stra-lè-ne). Chim.
Hydrocarbure pur qui forme le principal
constituant de l'essence de térébenthine an-
glaise. On le désigne encore quelquefois sous
le nom d'AUSTRATERÉBENTHÈNE. On se sert du
préfixe austra pour le désigner, parce que
l'essence anglaise provient du pinus auslra-
lis. V. térébenthine, au tome XIV du Grand
Dictionnaire, page 1634.
* AUSTRALIE. — Le tableau suivant indi-
que la population de l'Australie en 1871 :
HABITANTS.
Nouvelle-Galles du Sud . . . 50l,0S8
Victoria 729,868
Australie du Sud 188,995
Queensland 120,066
Australie occidentale ... . 24,785
Australie du Nord 99,328
Total .... 1,664,130
Voici un autre tableau qui fait connaître
l'importance du commerce pour 1873 :
EXPORTATION. IMPORTATION.
liv. st. liv. st.
Nouvelle - Galles du
Sud 11,815,829 ll,088,3S8
Victoria 15,302,450 16,533,856
Australie du Sud . . 4,587,859 3,841,100
Queensland 3,542,530 2,885,499
Australie occiden -
taie 265,217 297,328
35,513,885 34,646,171
Ce qui produit en francs un total de plus
de 1,754,000,000.
Le voyageur Gosse a parcouru, en 1873,
une grande partie de l'Australie. Daus ce
long et pénible voyage, il était accompagné
de quatre blancs, de trois Afghans et d'un
noir. Il a remarqué que le pays devient de
plus en plus mauvais après qu on a dépassé,
en tirant vers l'O., la limite séparant l'Au-
stralie méridionale de l'Australie occiden-
tale. Parti, le 21 avril, d'Alice -S pring, il ne
trouva d'eau vive et courante que le 19 juil-
let, à Ayer's-Rock. Quel pays que celui où
l'on peut ne pas voir d'eau courante pendant
presque trois mois l
■ L'Ayer's-Rock , dit le voyageur, est une
musse granitique dont la surface est décom*
posée et pleine de creux et de grottes ; di-
rigé de l'O. a l'E. et long de 3 à 4 kilomè-
tres, il s'élève, roide, au milieu de la plaine,
qu'il domine de 325 à 350 mètres. Nous gra-
vîmes ce rocher.
■ Combien j'enviai alors mon Afghan et la
peau cornée de ses pieds 1 il marchait sur la
ruche nu-pieds comme sur un tapis, tandis
que moi je marchais en réalité sur des am-
poules.» Dans toutes les grottes nous trou-
vâmes dos preuves du séjour des indigènes,
qui y passent volontiers la saison des pluies...
Ces troglodytes australiens ont couvert le
granit de dessins de toute sorte, tels que
cœurs enlacés, etc.
AUTE
1 Ce roc d'Ayer est la plus belle chose
que j'aie encore vue. Dans la saison des
pluies, ou après les grands orages, quand il
regorge de cataractes, il doit vraiment offrir
un spectacle sublime... ■
Les territoires que Gosse a visités sont
d'un aspect triste et sauvage, mais ils ne
laissent pas d'être parfois imposants et pit-
toresques. L'altitude de plusieurs montagnes
y est supérieure, et de beaucoup, à ce qu'on
aurait pu supposer, car, dans cette direc-
tion-là , l'Australie méridionale ne possède
pas un seul sommet dépassant ou atteignant
400 mètres, tandis que Gosse évalue à 841 mè-
tres la hauteur du mont Gardiner, dans la
chaîne de Reynold ; il donne au mont Liebig,
dans la chaîne de Mac-Donnell, une hauteur
relative de 625 mètres, une hauteur absolue
de 1,045 mètres; enfin, il estime à 1,253 mè-
tres l'élévation du mont Morris... Ce ne sont
plus là des collines.
Si Gosse a surtout traversé des terres sans
eau, sans valeur, sans avenir, il a aussi vu
de vastes pâturages, de belles vallées, des
rivières plus ou moins courantes; il a ren-
contré beaucoup d'animaux et, sans compa-
raison, beaucoup d'indigènes, ou du moins
il a souvent remarqué les feux de leurs cam-
pements à tous les points de l'horizon... Ces
indigènes se sont généralement montrés bien-
veillants ; cependant deux hommes de l'expé-
dition ont été attaqués une fois par une qua-
rantaine de sauvages, sur le territoire de
l'Australie occidentale, et il a fallu faire feu
sur les assaillants.
En somme , le pays est si mal loti que
Gosse ne croit pas possible de jamais établir
une route praticable entre le S. de l'Austra-
lie occidentale et la ligne du « télégraphe
continental. ■
On doit établir un télégraphe transconti-
nental et transocéanique de Londres à Mel-
bourne et à Sydney ; ce télégraphe doit avoir
pour point d'attache en Australie la nouvelle
colonie de Port Darwin , au N.-O. du conti-
nent. Pour renouera ce fil leur propre ré-
seau, les habitants de l'Australie du Sud ont
décidé de construire une ligne télégraphique
à travers tout le continent australien , de
Port-Darwin à Port-Augusta, à l'extrémité
septentrionale du golfe Spencer. Il s'agira
de poser un fil de 2,400 kilomètres de lon-
gueur à travers des solitudes qui n'ont été
parcourues qu'une seule fois. Il faudra donc
nécessairement établir de distance en dis-
tance, dans le désert, des stations pour les
gardiens et les approvisionner pour long-
temps, jusqu'à ce que le territoire ait été
graduellement peuplé et que des routes et
des chemins de fer aient rayonné à travers
les pâtis et les broussailles, si la chose devient
jamais possible.
AUSTRAMNE s. f. (ô-stra-li-ne — de Au-
stralie, n. de lieu). Bot. Genre fondé pour une
espèce d'ortie.
AUSTRAPYROLÈNE S. m. (o-stra-pi-ro-lè-
ne). Chim. Hydrocarbure isomère de î'auslra-
lène, qui prend naissance dans l'action de la
chaleur sur ce dernier corps. L'austrapyro-
lene est encore désigné sous le nom d'a-iso-
TÉBÉBENTHÊNE.V.TÉRÉBENTHINE, au tome XIV
du Grand Dictionnaire, page 1635.
AUSTRATÉRÉBENTHËNE s. m. (o-stra-
téré-ban-tè-ne ). Chim. Hydrocarbure pur
qui forme le principal constituant de les-
sence de térébenthine anglaise. On le dési-
gne quelquefois plus simplement sous le nom
d'AUSTRALÈNE. On se sert du préfixe austra
pour le désigner , parce que l'essence de té-
rébenthine anglaise provient du pinus austra-
lis. V. térébenthine, au tome XIV du Grand
Dictionnaire, page 1634.
AUSTRILÈNE s. m. (o-stri-lè-ne). Chim.
Nom donné par M. Berthelot à un isomère
de l'australène ou austratérébenthène, au-
quel il est mêlé dans l'essence de térében-
thine anglaise. V. térébenthine, au tomeXIV
du Grand Dictionnaire, page 1634.
AUSTRUDE ou OSTRD (sainte), née vers
634, morte vers la fin du vue siècle. Reli-
gieuse à l'âge de douze ans, elle fut élue, eu
654, abbesse du monast'-re, en, remplacement
de sa mère, sainte Saluberje, qui venait de
mourir. Elle eut ainsi à diriger, outre une
maison de trois cents religieuses, une com-
munauté d'hommes qui lui était annexée. Son
administration, en dehors des causes intes-
tines de division, fut très-orageuse. Elle eut
d'abord à se défendre d'une accusation de
complot politique, et elle dut ensuit-' repous-
ser les attaques de Mauger, son évoque, qui
voulait s'emparer de son monastère de
femmes.
AUTARIT, chef gaulois, mort en 238 av.
J.-C. Chef des mercenaires de l'armée car-
thaginoise d'Afrique, il prit part à la révolte
qui eut lieu vers la tin de la première guerre
punique et fut mis eu croix par ordre d'Hu-
milcar.
AUTELLET (Pierre-Médard) , médecin, né
à Civray (Vienne) en 1814. Il fit ses études
de médecine à Paris, où il prit le grade de
docteur en 1842 , puis il alla pratiquer son
art dans sa ville natale. Le docteur ÀUtellet
est devenu médecin des prisons et des épi-
démies pour l'arrondissement de civray, et
îlaobteuu une médaille d'or pour le d<\ oue
ment dont il a fait prouve dans diverses épi-
démies, ainsi que la croix d'honneur en 1364.
AUTO
On lui doit un *_ertain nombre d'écrits, no-
tamment : Mémoire sur la nature et le trai-
tement du choléra ; Nouvelles considérations
sur le traitement de la fièvre typhoïde épidé-
mique ; Histoire d'une épidémie de diphthérite
dans l'arrondissement de Civray.
' AUTERIVE, ville de France (Haute-Ga-
ronne), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom.
de Muret, sur une hauteur qui domine l'Ariége;
pop. aggl., 2,199 hab. — pop. tôt., 3,179 hab.
Moulins importants.
AUTESIODORUM, nom latin d'une ville de
l'ancienne Gaule Lyonnaise, chez les Sénons;
aujourd'hui Adxerre.
' AUTEDIL, ancienne commune du dépar-
tement de la Seine , comprise aujourd'hui
dans le XVle arrondissement de Paris. —
Depuis 1862, on a transféré à Auteuil l'insti-
tution de Sainte-Périne, précédemment si-
tuée rue de Chaillot et destinée, comme on
sait, à recevoir, moyennant une pension, des
personnes âgées. Les bâtiments de Sainte-
Périne d'Auteuil, situés près de l'église, à
l'entrée du parc, renferment 293 lits de pen-
sionnaires, soit 35 lits de plus que la maison
de la rue de Chaillot. Ils se composent d'une
série de pavillons isolés, reliés par des gale-
ries couvertes et disposés des deux côtés de
la cour d'honneur. Chaque pensionnaire a un
petit logement séparé. Ils jouissent en com-
mun d'un salon de réunion, de deux salons
de jeux et de lecture, d'une bibliothèque,
d'un vaste réfectoire, et l'établissement pos-
sède une chapelle. Près de là se trouve une
maison de retraite pour cent vieillards, qui
a été construite grâce aux libéralités de
M. Chardon-Lagache.
Le 1er novembre 1873, on a inauguré à Au-
teuil, en dehors des fortifications, dans le
bois de Boulogne, un champ de courses des-
tiné à combler la lacune laissée par la sup-
pression des steeple-chases de Vincennes.
Cet hippodrome a été crée par la Société des
steeple-chases de France et a coûté environ
1 million au cercle de la rue Royale, qui
s'est imposé cette dépense. Les tribunes y
sont admirablement construites; on y a con-
sacré des tribunes spéciales à la presse et au
ring et l'hippodrome est un véritable jardin
anglais.
* AOTHON, bourg de France (Eure-et-Loir),
ch.-l. de cant., arrond. et à 18 kilom. de No-
gent-le-Rotrou, près des sources de l'Ozanne
et de la Braye; pop. aggl., 932 hab. — pop.
tôt., 1,504 hab. Sur son territoire, château
moderne et ferme modèle.
AUTHRON1US, compagnon d'Enée. Il fut
tue pur S;thus. (Enéide.)
AUTOCLÈS , général et orateur athénien,
au IVe siècle av. J.-C. Il fut, en 371, chargé
de négocier la paix avec les Spartiates et,
en 362, il conduisit avec assez de mollesse
une expédition enThrace. Il avait une grande
réputation d'éloquence, et Aristote, dans sa
Rhétorique , cite un passage d'un de ses dis-
cours.
* AUTOCRATIE s. f. — Encycl. V. despo-
tisme, au tome VI du Grand Dictionnaire,
pour de nouveaux développements.
* AUTOGRAPHIE s. f. — Encycl. Dans son
acception la plus étendue, le mot autographie
s'applique à tout procédé destiné à reproduire
l'écriture, et c'est le sens que nous lui don-
nerons ici. Mais, dans l'usage le plus habi-
tuel, on donne le nom de copie de lettres
aux opérations par lesquelles on obtient une
seule copie ou un petit nombre de copies de
l'écriture, et on réserve le nom d'autographie
aux procédés plus ou moins analogues à
l'impression lithographique, qui permettent
de tirer un nombre indéfini d'exemplaires de
l'écriture qu'on veut reproduire.
Le procédé de copie imaginé par Watt est
encore aujourd'hui généralement employé,
avec quelques modifications dont l'expé-
rience a démontré la nécessité. On écrit la
lettre à copier sur du papier ordinaire, mais
avec une encre spéciale dont nous avons
donné la recette au mot encre, et dout le
caractère essentiel est d'être très-hygromé-
trique. Ensuite, selon que la lettre a une ou
deux pages écrites, on humecte très-égale-
ment une ou deux feuilles de papier le^er,
transparent, non collé. On a cru longtemps
nécessaire, pour humecter convenablement
ce papier, de le laisser sous presse, pendant
une demi-heure, entre deux morceaux de ca-
licot mouillés. La durée de l'opération était
un très-seneux inconvénient. Aujourd'hui,
on se contente de mouiller très-largement le
papier avec une éponge, de le placer entre
des feuilles de papier buvard et de frapper
le tout légèrement avec la main pour absor-
ber l'excès d'humidité. Si le papier était trop
humide, les caractères s'étendraient et l'é-
criture serait comme etfacée ; s'il était trop
sec, la copie ue se reproduirait pas; mais le
procédé si simple que nous avons indiqué
évite ces deux inconvénients. Pour tirer la
copie de la lettre, on se sert généralement
d'une petite presse analogue à celle dont se
servent les graveurs en taille-douce. On pose
sur la table de la presse un carton lissé à la
cire, on place dessus uue des feuilles humec-
tées, puis la lettre à copier, une autre feuille
humide, un autre carton, uu carré d'étoife^de
drap attache au bord de la planche, et l'on
lait passer le tout entre les deux cylindres,
en tournant la manivelle de l'appareil. Les
AUTO
épreuves ainsi obtenues sont écrites à IVn-
verô ; mais elles sont parfaitement lisibles
fiar transparence, et l'on peut les coller par
es angles sur les feuilles d'un registre ordi-
naire ou par un bord sur un registre à on-
glets.
On remplace très-souvent aujourd'hui la
presse autographique |iar un appareil très-
Simple et très-peu coûteux. Il se compose
d'un cylindre en bois entouré d'une étoffe
imperméable. On dispose autour du cylindre
la lettre à copier, après avoir placé sur cha-
que page d'écriture une feuille humectée;
on serre légèrement le tout entre les mâ-
choires d'un etau appelé pressoir, et l'opéra-
tion est terminée.
Tels sont les procédés usités pour repro-
duire l'écriture a un, deux ou tout au plus
trois exemplaires; car i! est évident que l'o-
riginal, perdant une partie de son encre à
chaque tirage, serait bientôt détruit et ne
donnerait, en tout cas, si l'on poussait trop
lom son emploi, que des copies de plus en
plus cales. Il peut être, cependant/ très-utile
de pouvoir tirer d'un écrit un très grand
nombre de copies, et de pouvoir faire par
L'écriture quelque chose d'analogue à ce qui
se fait soit par la typographie, soit par la
lithographie.
La première tentative dans cette voie
est due à Franklin. Son procédé, très-in-
génieux, mais aujourd'hui abandonné, con-
sistait a produire mécaniquement des plan-
ches gravées. On commençait par écrire
sur du papier avec de l'encre fortement
gommée, on saupoudrait ensuite l'écriture
avec du sablon ou de la poudre de fonte
très-fine, on plaçait le papier, l'écriture en
dessus, sur une planche de fer ou une pierre
dure, on passait dessus une planche aétaiti
et l'on soumettait le tout à l'action d'une
presse. Les caractères se trouvaient ainsi
imprimés en creux dans la planche d'étain,
qui servait ensuite à tirer des exemplaires
par l'impression en taille-douce.
Comme on le voit, la pensée des premiers
inventeurs avait été de ramener Vautogra-
phie aux procédés de la gravure en taille-
douce ; il était tout naturel qu'on songeât
ensuite a identifier l'autographîe avec la li-
thographie. Le problème, en eîî'et, se présen-
tait, i.-i avec une séduisante apparence de
simplicité et pouvait être réduit à ces ter-
mes : transporter sur la pierre ou le zinc le
modèle écrit ou dessiné sur papier. Néan-
moins, des difficultés de détail empêchèrent
longtemps toutes les tentatives d'aboutir. Ce
fut S snefelder qui, le premier, trouva une
solution satisfaisante.
Son procédé a reçu depuis des modifica-
si heureuses, que Yautographie est au-
jourd'hui en mesure de lutter avec la litho-
. raphie elle-même, présentant, du reste, sur
celle-ci, tous les avantages qui distinguent
le dessin sur papier du dessin sur pierre.
Le papier autographique générale m eut
employé se prépare avec trois couches légè-
res de gélatine de pied de mouton, sur les-
quelles on applique une couche d'empois et
une de gomme-gutte. Quelques-uns se con-
tentent de deux couches île gélatine, pour
avoir un papier moins épais. D'après Cru-
zel , inventeur de ce papier, la première
couche de gélatine chaude doit être a] pli-
quée avec une éponge bien également et en
petite quantité, pour éviter les stries et les
lités que produirait la coulure. La feuille
ainsi préparée est mise à sécher sur une
corde tendue. On upphque, avec les mêmes
précautions, la deuxième couche, puis la troi-
sième s'il y a lieu. La couche d'empois doit
de même être étendue très-légèremenl avec
une éponge, et la gomme-gutte, plie.- et dis-
soute dan-, l'eau, s'applique de la mémo fa-
çon sur L'empois. Le | apiei e 1 i n luite séché,
I i e. On écrit ou l'on di
très- commodément et très-finement, si l'on
veut, sur le pai.ier ainsi préparé. Le trans-
port sur la pierre s'opère ensuite sans diffi-
culté; la nature gélatineuse de lacouc
laquelle on a écrit ou dessiné explique suffi-
samment comment on obtient son adhérence
sur la pierre.
AUTOLÉON , général des Crotoniates. Les
EtOCi iens Opuntiens avaient l'habitude de
luîsser vide une place dans leur front de ba-
taille, en mémoire d'Ajax , tils d'Oïlée, leur
héros national. Dans une guerre soutenue
par les Crotoniates contre les Locriens, Au-
toléon voulut profiter de cette coutume des
ennemis et s'élança dan ce vid po i p ■
tn'i au milieu de. leur armée; m. us \\ fut
blessé à la cuisse par lo spectre d'Aj
de s'éloigner. Comme la plaie n
rissait pas, il s'adressa à l'oi acle. qui im or-
donna de se. rendre dans l'Ile de Leucé el
«I apaiser i ar un sacrifi :e les mânes du hé-
lu toléon, ayant obéi, obtint sa guérison.
( i l'ombre d'Ajax , Autoléon vil
l'île de Leucé celle d'Hélène, qui le ch
d'aller dire au poète Sté tichore que, s'il vou-
lait revoir la lumière (ce poète avait perdu
la vue pour avoir médil d'eue dans ses vei ),
il devait se rétracter en composant un chant
en son honneur. Stesichore le fit et recouvra
l'usage de ses yeux.
' AUTOLYCUS. — Autolycus était fils de
Mercure, ou de Dédalion , suivant qui '
auteurs, et de Chioué, nommée aussi Philo-
nis, ou de Télaugô; époux d'Amphitée, sui-
vant les uns, de Néere, fille do l'Arcadien
AUTR
Péréus, selon les autres, il fut le père d'An-
ticlée, épouse de Laerte et mère d'Ulysse et
de Ctimène, et, suivant Apollodore, de Poly-
mede, épouse d'Eson et mère de Ja 01 H -
mère dit qu'Autolycus surpassait tous les hu-
mains en fourberie. Ce fut lui qui déroba le
eéâèbre casque d'Amyntor , les troupeaux
d'Eurytus, dans l'Eubée, et ceux de Sisy-
phe. Ce dernier le convainquit de fraude,
ayant fait une marque au pied de ses bes-
tiaux, qu'il reconnut ainsi parmi ceux d'Au-
tolycus. A cette occasion , Sisyphe avait
noué des intelligences secrètes avec la tille
d'Autolycus, Anticlée, qui épousa plus tard
Laerte; quelques auteurs même attribuent à
Autoly.-us la paternité d'Ulysse. Autolycus
changeait de forme à volonté, ou plutôt, d'a-
près Hygin, métamorphosait tout ce qu'il dé-
robait. Il habitait le Parnasse, et c'est dans
une chasse sur cette montagne que fut blessé
Ulysse, qui avait quitté Ithaque pour venir
voir son grand-père. Il Fils de Déimachus et
frère de Déiléon et de Phlogius. Accompagné
de ses frères, il suivit Hercule dans son ex-
pédition contre les Amazones, puis tous trois,
s'étant un jour écartés, se rendirent à Si-
nope, dont Autolycus, suivant ■ ' ■
le fondateur, et où ils se joignirent plus tard
aux Argonautes, qui étaient descendu- dans
leur ville. Suivant Hygin, Autolycus était fils
do Phryxus et de Chalciope et frère de
Phrontes, de Démoléou et de Phlogius.
ACTOMÉDUSE, fille d'Alcathotis et mère
d'Iolatts, qu'elle eut d'Iphiclès.
Automne (l'), tableau de Théodore Rous-
seau. L'artiste nous transporte au milieu des
vastes plaines de la Sologne. Par un chemin
qui coupe la toile en deux, un cavalier vient
à nous; près de lui, une femme marche à
pied.
Or, c'était en automne,
Quand la précaution au voyageur est bonne.
Les mauvais temps ont défoncé la route;
les ornières sont pleines d'eau; le ciel est
chargé de grands nuages pluvieux qui pro-
jettent leur ombre sur toute la gauche du
tableau ; au loin, dans une éclaircie lumi-
neuse , on aperçoit une paysanne en jupe
rouge. Un bouquet de grands chênes, au
feuillage rougi par les premières gelées, est
plante au milieu du tableau. Toute cette com-
position est peinte dans les tons les plus
justes et les plus vigoureux: elle est pleine
d'air, de lumière, de pluie; les flaques d'eau
du premier plan reflètent bien les lueurs li-
vides du ciel; les pâturages, qu'un coup de
soleil éclaire vivement dans le lointain, sont
d'une couleur digne d'Hobbema. C'est là, en
somme, une des plus belles œuvres de Théo-
dore Rousseau. Elle a figuré à l'Exposition
universelle de 1867 et faisait partie, a cette
époque, du cabinet de M. Marmontel.
•AUTOMOTEUR. TRICE adj. — Encycl.
Plan automoteur. V. plan, au tome XII
du Grand Dictionnaire, page 1125.
AUTONOÉ, une des Danaïdes, épouse d'Eu-
ryloque. il Une des Néréides. Il Suivante de
Pénélope. Il Fille de Péiréus ou Piréus, com-
pagnon de Télêmaque, et mère de Palémon,
qu'elle eut d'Hercule. Il Fille de Céphée, nom-
mée aussi Antinoé.
AUTONOMES, ancien peuple de la Thrace,
dans le voisinage de Philippes, le plus vail-
lant de cette contrée, au dire d'Hérodote.
Alexandre ne put soumettre les Autonomes
qu'au prix des plus grands efforts. Plus tard,
ils opposèrent également une vigoureuse ré-
sistance aux Romains, qui enfin les subju-
guèrent sous le règne de Vespasien. Héro-
dote les appelle aussi Satrxy ce qui fait sup-
poser que leur nom d'Autonomes (peuple se
gouvernant par ses propres lois) n'était qu'une
dénomination grecque.
AUTONOMISTE s. m. ( ô-to-no-ini-ste ).
Partisan de l'autonomie d'un pays.
AUTONOtJS, époux d'Hippodamie et père
d'Acanthe et d'Aeanthis. 11 Nom d'un Troyen
tué par Patrocle, et d'un capitaine grec, tué
par Hector. {Iliade.)
AUTOPHONUS, Thébaiu, père de Lyco-
phron. {Ihade.)
AI1TOP1IHAUATE , général persan du
ivo siècle av. J.-C. Satrape de Lydie sous
Artaxerce Mnémon, il eut à combattre une
révolte générale de l'Asie Mineure et fut
complètement défait. Cependant, après une
soumission partielle des révoltés, Autophra-
.1 oûvei ii- ment de Lyd ie
et L'administra paisiblement.
AUTORITARISME s. m. (o -to-ri-ta-ri-sme
utoi U 111 1. Système qui admet la
ité d'une au toi tté forte équivalant a
l'arbitraire : Cavi ritarismb a enfanté chez
nous les préfets dits à poigne. 11 Neol.
"AUTR AN {Joseph^, poôte français. — Il est
mort ù Marseille, d une malu lie de cœur, le
1877. Après plusieurs tentatives in-
fructueuses pour entrer a l'Académie fran-
fl. Auti 'il fui élu membre de la docte
compagnie, en remplacement de Ponsard, au
mois de mai 1S68, et il prononça son discours
de réception I 1 1 5 avril de l'année suivante.
Pendant ses dernières années, il vécut pres-
que constamment retiré a la campagne, en
Provence, employant ses loisirs à produire
de nouvelles œuvres remarquables. Depuis le
AUTR
Cyclope d'après Euripide {iï,ù?, in-12), il a
publié les Paroles de Salomon (1869, in-8«),
recueil de poésies inspirées par la lecl
la Bible. Plusieurs des pièces de ce i
ont un caractère d'austère grandeur et de
pathétique éloquence. Dans les Sonnets ca-
pricieux (1873, in-8°), le poète a présen
talent sous une forme nouvelle. Ce recueil
contient environ trois cents sonnets, dont
l'inspiration, très - variée , est tour à tour
joyeuse et triste, ironique et enthousiaste,
patriotique et amoureuse. A ce volume de
vers a succédé la Légende des paladins (1875,
in-12), poème dans lequel M. Autran a fait
revivre, dans la langue du xvme siècle, les
héros légendaires du cycle de Charlemagne.
Citons enfin de lui : Gustave Ricard (1873,
in-8°), en vers. M. Autran avait commencé
la publication de ses Œuvres complètes, re-
vues et corrigées avec soin. Le 30 vol. in-8°
a été publié en 1875.
•AUTREY-LES-GRAY, bourg de Franco
(Haute -Saône), ch.-ï. de cant., arrond. et à
10 kilom. do Gray, sur un ruisseau ; pop. ' I
• Ms' hab. — pop. tett., 1,09G hab. Ruines d un
château qui appartint à Gabnelle de Vergy.
AUTRICHE-HONGRIE. Nous avons briè-
vement parlé, à l'article Hongrik (t. IX du
Grand Dictionnaire), du pacte de 1867, aux
termes duquel la Hongrie a été définitive-
ment reunie, sous certaines conditions, aux
Etats héréditaires de la couronne et appelée
à former avec ceux-ci l'empire d'Autriche-
Hongrie. Ce pacte a apporté à la situation
politique et administrative de l'empire di-
verses modifications importantes.
Le caractère particulier de l'empire austro-
hongrois, c'est le grand nombre et la diver-
sité des nationalités qui ont concouru à le
former. Voici le tableau de la population et
des superficies territoriales qu'elle occupe,
d'après le dernier recensement (31 décem-
bre 1869) :
PAYS DR LA COURONNE D'AUTRICHE
OU CISLEITHANIK.
Pop. Kil. car.
Basse Autriche 1,954,251 19,827
Haute Autriche 731, 579 ll,99S
Salzbourg 151,410 7,166
Styrie 1,131,309 82,457
Carinthie 336,400 10,375
Carniole 463,273 9,989
Territoire maritime . . . 582,079 7,9S9
Tyrol 878,907 29,331
Bohême 5,106,069 5l,9t'.:i
Moravie 1,997,897
Silesie 511,581 5,14S
Galicie 5,418,016 78 5u8
Bukowine 511,964 10,453
Dahnatie 442,796 12,795
Total. . 20,217,531 300,232
En y comprenant l'ar-
mée 20,394,980
PAYS DE I.A COURONNE DE SAINT-KTlKNNK
OU TRANSLEITHANIE.
Pop. Kil. car.
Hongrie 11,117,623 214,543
Transylvanie 2,101,727
Contins militaires .... 1,200,371 29,848
Croatie - Esclavonie . . . 997,606 22,982
AUTR
259
Total. . 15,417,327 322,328
Eu y compi enant l'ar-
mée 15,509,455
Au point ai; vue des nationalités, les popu-
i 1': 11s de la Cisleithauie se décomposent
ainsi en chiffres ronds :
Allemands 7,230,000
Slaves du Nord 9,822,000
Slaves du Midi 1,734,000
Italiens, Roumains, etc. . 815,600
Madgyars 18,000
Autres 742,400
Ensemble. . . 20,362,000
Celles de la Transleithanie se décompo-
sent en :
Allemands 1,810,000
Sl:i 2. '-'22, 000
Slaves du Midi :' n 000
Italiens, Roumains 2,649,900
Madgyars 5,413,000
Autres I
En: emble
15,148,000
Les Allemands, les Madgyars, les II
et Roui:
sous la dénomination de Slaves du Nord et
de Slaves du Midi, on eom| ifiona-
lit-'s bien iverses. J d ren-
ferment : 6,730,000 I tforaviens --t
Slovaques . 2, ta 1 00 1 Polonai 3,104 «00 Ru-
, |i s Slave ■ du Sud : 1,260,000 Slo-
. 1,424,000 Croates, 1,521,0
26,000 Bulj 1 t'es nationalités sont, de
plus , 1 on : la
i; >héi rompte 2.000,000 d'Ail ■ t
iO0 i ie, r.35,000 Al-
et 1,480 I ; la iiyrie ,
707,000 Allemands et 410,000 Slovaques; la
Caiimhie, 240,000 Allemands et 109,000 Sla-
, 32,uuo Allemands et
450,000 Slovaques ou autr
Au point de vue religieux, la diversité est
tout aussi considérable, ainsi que cela ressort
du tableau suivant :
romains, Autriche. . 16,305,675
— — Ib'ii i r.3,558
— grecs, Autriche . . 2,
— Hongrie . . i,r, i
— arméniens, Autriche. 3,146
_ . ~~ — Hongrie . 5,133
Orientaux grecs, Autriche. . . . 46l,5H
— — Hongrie .... ?
— arméniens, Autriche . i,208
— — Hongr 646
Protestants luthériens, Autriche. 25-j,:î27
— — Hongrie. 1,113,508
— reformés, Autriche. . Il l,93Ti
— — Hougrie. . i,03i,24ï
unitaires, Autriche 248
— Hongrie 54,822
Autres chrétiens, Autriche .... 4,i7-_-
— Hongrie ....
Israélites, Autriche s
— Hongrie
Cultes non reconnus, Autri
— Hongrie . . 223
Cette diversité singulière de races et de
religions a toujours été pour l'Autriche une
cause de faiblesse; il s'y joignait l'iné
des institutions politiques. La Hongrie
sait d'un gouvernement constitutionnel; les
pays de la couronne étaient placés sous une
royauté absolue, après que, sur quelques-uns
d'entre eux, l'empereur d'Autriche n'eut pos-
sédé longtemps qu'une suzeraineté pin
nominale, En apparence, chaque pays avait
son autonomie, sa diète; mais, depuis 1804,
la monarchie autrichienne avait absorbé tous
les pouvoirs, sauf en Hongrie. Pour faire
cesser cette inégalité choquante et suivre ie
courant d-'S autres nations modernes, la
clairvoyance politique ou même, à son défaut,
le simple bon sens indiquait qu'il fallait élever
les ;iutres pays au niveau de la Hongrie; les
hommes d'Etat autrichiens préférèrent s'obs-
tiner à diminuer les prérogatives de la diète
hongroise, pour que tout l'empire subit le
joug de la monarchie absolue. De là des ti-
raillements et des dissensions qui aboutirent
fatalement k la révolution de 1848-1849. L'in-
surrection de la Hongrie s'étant combinée
avec des soulèvements qui éclatèrent sur di-
vers points de l'empire, il fallut faire la part
du feu ; des constitutions libérales furent oc-
troyées par Ferdinand, puis l'empereur abdi-
qua. Lorsque les Hongrois eurent été vain-
cus, le nouvel empereur, François-Joseph,
considéra comme nulles et non avenues les
réformes arrachées à son oncle, supprima les
droits conférés aux diètes des états et les
privilèges séculaires de la Hongrie (1850).
Telle est cependant la force des principes
constitutionnels, que, peu à peu et maigre le
mauvais vouloir du souverain, il fallut y re-
venir. Le besoin d'argent, car les finances de
la monarchie autrichienne, comme celles de
l'ancienne monarchie française, ont toujours
été embarrassées, obligea de recourir aux
diètes et de leur reconnaître au moins quel-
ques prérogatives. De ce besoin sortit d'a-
bord le diplôme du 20 octobre 1860, qui régît
encore, sauf quelques modifications, l'empire
austro-hongrois. Ce diplôme, loi fondamen-
tale de l'empire, établit : 1° que le droit de
chao er ou supprimer les lois ne peut être
exerce par l'empereur qu'avec le concours
des diètes légalement réunies et spécialement
du conseil de l'empire (Beichsra(h) for.
délégués des diètes; 2<> que toutes les lois
concernant les finances, les monnaies, le cré-
dit public, les douanes, les traités de com-
merce, le service militaire, l'administration
des postes, des télégraphes, des chemins de
fer, etc., doivent être votées par !<• conseil
île l'empire, do même que l'introduction de
nouveaux impôts et l'augmentation de
pots existants, la conversion des dettes, la
fixation du budget, etc.; 3" que tous II
très objets de législation sont décides con-
stitutiomi.iliu.nl avec Le concours des diètes
des états, savoir, pour la Hongrie, dans l'es-
firit de ses constitua ires, et pour
es pays de la couronne. prit de
leurs constitutions provinciales.
Le pacte pai on du avec la Mon -
grie le 17 février 1867, sous le ministère de
M. de I ar le Reielisrath
dans lu courant de La n ême année, a I
subsister ces princip i c dont la mise
en prati | uchu-Hongrie une
a d'Etats, tout en laissant au
pouvoir central une autorité suffisante.
■ . mit.ies de L'empire ont pleine et
i oiir les matières qui n'ont
i oi ine . Soni comm i
L'armée, les finances
et tout ce qui dépend de ces trois sei \
Le ministère commun comprend donc seule-
ment trois ministres, qui, pour plus d'indé-
nce, no peuvent taire partie d'un mi-
nistère territorial. Les affaires communes
sont n ' le Eteischrath, par des
i ions parlementaires. Toutes les autres
sont du ressort des diètes provinciales.
Les diètes provinciales se composent, dans
l.s pays allemands, et slaves, des arc:
ques et évêques, des recteurs dus univer il ,
ntantfl des grands propriétaires
fonciers, des délégués des villes et bourgs,
imbres de commerce et d'intfi
Tyrol,
des po pi tpriétéa no-
bles; dans la Dalmatie, des plus imposés; a
2^0
AUTR
Tneste, le conseil municipal fait en même
temps fonction de diète provinciale. Les re-
présentant- des > ïampagnes sont élus à deux
degrés (un électeur secondaire par 500 hab.)',
les autres sout nommés directement par les
électeurs primaires. La base du droit électo-
ral est le cens, qui détermine en outre la
classe à laquelle appartient l'électeur. Pour
appartenir à la première classe, celle des
grands propriétaires, il faut payer 50 florins
d'impôt dans le Tyrol , 100 en Dalmaûe ,
200 en basse Autriche, 250 en Moravie, en
Bohême et en Silésie; la seconde classe
(électeurs des villes et campagnes) paye de
10 à 20 florins et est répartie elle-même, à ce
point de vue, en trois divisions: les moins
imposés, les peu imposés et les plus imposés,
qui jouissent de droits inégaux.
En Hongrie, la diète se compose de deux
chambres ou tables, table des seigneurs ou
des magnats, table des représentants. Font
partie de la table des seigneurs : les arche-
vêques, évêques, barons de l'empire, gar-
diens de la couronne ou Obergespans et
tous les autres princes, comtes et barons;
leur nombre n'est pas limité; la table des re-
présentants se compose : des députés des
chapitres, monastères et couvents, des délé-
gués des prélats et magnats absents et de
446 députés des comitats ou comtés, 333 pour
les districts et villes libres, 113 pour la
Croatie et la Transylvanie. C'est la propriété
foncière qui détermine les droits électoraux;
pour être électeur, il faut posséder un im-
meuble d'une valeur d'au moins 300 florins;
mais les capacités, c'est-a-dire les docteurs,
avocats, professeurs, ingénieurs, institu-
teurs, membres de l'Académie, etc., sout élec-
teurs de droit, sans condition de cens. La
Croatie et l'Esdavonie, d'une part, la Tran-
sylvanie, de l'autre, ont, en outre, des diètes
organisées sur les mêmes bases.
L'administration provinciale, dans les pays
de la couronne d'Autriche (Cisleithanie), a
pour base la division en lieutenances. La basse
Autriche, la haute Autriche, la Bohême, la
Moravie, la Styrïe, le territoire maritime, la
Dulmatie forment chacun une lieutenance ;
Salzbourg, la Carinthie, la Carniole, la Silé-
sie, la Bukowine n'ont k leur tête qu'une au-
torité provinciale (Landesbe horde) revêtue du
même pouvoir que les lieutenants impériaux,
dont les attributions sont à peu près les mê-
mes que celles des préfets en France. Toutes
ces provinces sont divisées soit en cercles,
subdivisés eux-mêmes en districts pour les
plus considérables, soit seulement en districts
pour les moins importantes. Comme à la tête
de l'administration de chaque cercle et de
chaque district il y a un agent du pouvoir
AUTR
central, certains pays se trouvent avoir trois
intermédiaires entre eux et la couronne, le
président de district, le président de cercle,
le lieutenant impérial; les autres n'en ont
que deux, le président de district et le lieu-
tenant impérial ou l'autorité provinciale. La
commune élit son conseil municipal pour trois
ans. Dans les communes populeuses^ les élec-
teurs sont divisés en trois corps, d'après le
chiffre des impôts qu'ils acquittent, les plus
imposés ayant proportionnellement à nom-
mer un plus grand nombre de magistrats mu-
nicipaux.
En Hongrie, le pays est divisé en quarante-
six comitats, subdivisés eux-mêmes en dis-
tricts. Les chefs de comitat sont nommés
par l'empereur; toutefois, cette charge est
héréditaire dans certaines grandes familles
hongroises, et les archevêques de Gran et
d'Erlau sont de droit Obergespans, c'est-à-dire
chefs de leur comitat. Leurs attributions
sont celles des lieutenants impériaux de
l'autre moitié de l'empire, avec un peu plus
de latitude et d'initiative. La Croatie est ad-
ministrée par un lieutenant impérial et divi-
sée en six comitats; en Transylvanie, l'ad-
ministration supérieure est en même temps
chargée de la justice et prend le titre de Gu-
bernium. ,
— Justice. La justice est organisée ditfé-
remment dans les deux moitiés de l'empire.
Pour le groupe allemand-slave, une cour su-
prême siège à Vienne. La seconde instance
est formée par les cours d'appel de Vienne,
Gratz, Trieste, Inspruck , Prague, Brùnn,
Lemberg, Crucovie et Zara. La première in-
stance est formée soit par des cours compo-
sées de plusieurs juges, soit par des tribunaux
a un seul juge. Les tribunaux n'ont qu'une
compétence bornée; ce ne sont guère que
des juges de police. Les cours connaissent,
non de l'appel de ces tribunaux, mais des
matières civiles ou pénales qui dépassent leur
compétence ; elles jugent en premier ressort
toutes les matières qui ne dépassent pas leur
propre juridiction.
En Hongrie, la cour suprême est formée
de la chambre des septemvirs, qui, avec la
table royale, forme la curie royale, présidée
par le ministre de la justice; celui-ci prend
alors le titre dejudex curise. La table des sep-
temvirs est la dernière instance ; la curie
royale est la seconde et connaît de tous les
jugements des tribunaux inférieurs qui lui
sont déférés en appel; les tribunaux infé-
rieurs sont, d'une part, ceux des comitats
et, au-dessous d'eux, les juges de district,
correspondant à nos juges de paix. Une or-
ganisation analogue existe en Croatie, en Es-
clavonie et en Transylvanie.
— Finances. Le budget de la monarchie austro-hongroise pour l'aimée 1875 se décompose
de la manière suivante :
Dépenses communes.
Ministère des affaires étrangères :
Administration centrale, service diplomatique et
consulats
Subvention au Lloyd autrichien
Dépenses extraordinaires
Ministère de la guerre :
Armée de terre
n.
2,537,660
1,700,000
72,800
92,849,796
Dépenses extraordinaires 3,677,234
Marine.
Dépenses extraordinaires
Ministère des finances :
Administration centrale et dépenses diverses. .
Pensions militaires
Dépenses extraordinaires
Cour des comptes
8,741,780
1,336,184
482,570
1,371,000
1,050
124,637
96,527,030
10,077,964
1,354,630
Total 112,894,711
Recettes communes.
Ministère des affaires étrangères :
il.
133,000
556,500
fl.
689,500
4,784,113
2,280
519
Consulats
Payement du Lloyd autrichien
Ministère de la guerre
Ministère des finances
Cour des comptes
Recettes des douanes I5,000,o00
quotes-parts matriculaiies 92,418,299
Total 112,894,711
UiilK.KT DES PAYA REPRESENTES AU RBICHSRATH.
Recettes.
n. n.
Minutera des finances, contributions directes:
Impôt foncier 36,500,000 \
îm; A i&tlmenta 21,500,000 /
Impôt industriel 8,330,000
lin|.ùt sur le revenu il, 000,000
Arrérages! etc 440,000
, . ,.
-nos 21,326,600
Impôts de coni tmation 59,900,000
Monopole du sel 19,180,000
Monopole do. tabac 58,878,200
Timbre 15,285,000
Droits de justice 84,000,000
Loterie .... 17,893; 100
Octroi 8,680,000
El donn ige 208,000 ,
produits des bien I l'Kta
Recettes* de l'administration 1 ntra
87,770,000
228,091,500
1,807,380
2,074,300
319,743,180
AUTR
Ministère du commerce :
Administration centrale
Péage des ports ....
Postes
Télégraphes
AUTR
Ministère de l'agriculture, total
Tutal.
Total des recettes des ministères des finances, de
l'agriculture et du commerce
Conseil des ministres
Ministère de l'intérieur
Ministère de la défense du pays
Ministère des cultes et instruction publique
Ministère de la justice
Recettes diverses
Administration de la dette publique
Fonds de l'amortissement
Ventes de biens de l'Ktat
Avances de la Société de navigation du Danube. .
Reste de la caisse centrale
ordinaires.
Il
318,662,852
430,000
1,133,060
39,288
4,766,336
370,600
36,000
308,200
200,000
420,000
16,500.000
3,160,000
20,280,000
11,031,490
extruonl.
H.
2,391,S18
1,507,100
0.412,336
900.000
632.309
2,500.000
Total des recettes 355,746,336 17,343,563
Total des recettes brutes. " 373,089.899
Total des recettes nettes. 290,886,395
Dépeîises.
extraord.
a.
Maison de l'empereur
Chancellerie du cabinet
Reichstag
Cour de 1 empire
Conseil des ministres
Ministère de l'intérieur :
Dépenses générales
Administration civile
Police
Travaux publics
Ministère de la défense du pays :
Dépenses générales
Landwehr
Gendarmerie
Ministère des cultes et instr. publique :
Dépenses générales 1,117.700 1
Cultes 4,363,882 [
. . . . 8,072,985 )
785,000
5.480,000
3,620,000
6,751,000
223,000
3,264,300
3,990,000
ordinaires.
11.
4,650,000
74,295
648,670
22,000
619,000
16,636,000 2,940,500
7,477,300
1,000,000
13,554,567 4,142,310
17,433,000
724,000
744,000
Instruction
Ministère des finances :
Administration centrale 1,716,000
Directions financières 2,750,000
Corps des douaniers 4,298,000
Administration des douanes .... 1,420,000
Bureau du cadastre 2,550,000
Hureaux des contributions 4,699,000
Frais de perception - 52,209,200
Ministère du commerce :
Dépenses générales
Services des ports
Frais d'exploitation des posles 15,120,000
Frais d'exploitation des télégraphes 3,900,000
Ministère de l'agriculture :
Administration 2,691,400
Domaines et forêts 3,222,000
Mines 4,436,000
Ministère de la justice :
Administration judiciaire 17,220,100
Prisons 2,180,890
Cour des comptes
Pensions civiles
Dotations et subventions
Dette publique 89,782,782
Administration de la dette publique 733,000
Part dans les dépenses communes 76,267,146
Total.
379,100
2,202,200
570.001)
1,818,437
161,000
321,000
881,300
242,000
390,100
19,400,990 1,116,850
157,000
12,475,900
400,000 20,507,900
1,664,002
16,000
343,378,350 3S,S52,699
Tutal des dépenses .
Total des recettes . .
Déficit . . .
PAYS UK LA COURONNE DE HONGRIE.
Recettes.
Contributions directes
Contributions indirectes
Produit des domaines de l'Etat
Imprimerie de l'Ktat
Mines et monnaies
Postes et télégraphes
Recettes diverses
Recettes extraordinaires du ministère des finances. . .
Recettes diverses des autres ministères
Fonds pour dépenses communes
Recettes d'opérations de crédit
Total des recettes. .
Dépenses.
Maison de l'empereur
Chancellerie du cabinet
Diète hongroise
Conseil des ministres
Ministère u latere
Ministère de la Croatie
Ministère de L'intérieur
Ministère de la guerre
Ministère des cultes et de l'enseignement
Ministère de la justice
Ministère de l'agi ieullure et du commerce
Ministère tii-^ voies do communication
Ministère des tinances
Administration de la Croatie
Administration de r?ium<
Pi
3S2, 23 1,049
373,089.899
9,141,150
a.
70,734
S3,41S
13,483
551
11,639
7,211
8,496
5,683
5,703
144
5,072
0S8
565
876
000
,nsi
500
050
856
770
600
132
212.13S. 518
Dette générale hongroise
Rachat des renies foncières
Part dans les dépenser commune*; ...
Part dans lu dette |'nulique autrichienne
Contrôle des colonies
Dépenses extraordinaires 26
Total des dépenses 233
000
295
173
180
,794
340
,429
.883
200
117
450
003
,4SC
,948
'.iso
,208
,067
,594
,944
.987
,000
,063
Déficit.
AUTR
BUDGET DR L'ADMINISTRATION AUTONOMC
DB LA CROATIE ET DB L'ESCLAVONIK.
D'après l'article 34 de la loi des pays hon-
grois de 1875, 55 pour 100 du produit des im-
pôts directs et indirects perçus dans la Croa-
tie et l'Esclavonie sont vergés dans le trésor
commun des pays hongrois; le reste, ou
45 pour 100, est retenu par la caisse du pays
pour les dépenses intérieures.
Dépenses.
Affaires intérieures 1,718,183
Cultes et instruction 495,848
Justice 893,619
Total 3,107,650
Recettes.
Recettes particulières 159,395
45 pour 100 des impôts .... 3,000,000
Total 3,159,395
— Armée. D'après la loi autrichienne du
5 décembre 1868 et l'art. 45 de la loi fonda-
mentale de la Hongrie, en date de la même
année, le service militaire est obligatoire
pour tous les citoyens. La durée du service
est de 3 ans dans la ligne, de 7 ans d;ms la
réserve et de 2 ans dans la landwehr. Le
pied de guerre de l'armée de terre et de la
marine, fixé pour 10 ans par la loi du 5 dé-
cembre 1868, est de 800,000 hommes, dont
457,012 fournis par les pays représentés au
Reichsrath et 342,988 par les pays de la cou-
ronne hongroise. Pour 1874, le contingent a
été fixé k 95,474 recrues.
Les troupes de campagne, destinées au
service actif, sont formées, en temps de
guerre, en 3 armées, 13 corps d'armée, 42 di-
visions d'infanterie et 5 divisions de cavale-
rie; en temps de paix, l'armée comprend
34 divisions.
L'infanterie se compose de 80 régiments.
Chaque régiment comprend, en temps de
paix, 5 bataillons de 4 compagnies, avec ca-
dre d'un bataillon complémentaire ; en temps
de guerre, les 3 premiers bataillons for-
ment 1 régiment de ligne ; les 4e et 5e et le
bataillon complémentaire forment 1 régi-
ment de réserve, ce qui porte à 160 le nom-
bre des régiments. L infanterie comporte en
outre un régiment à 7 bataillons et 33 autres
bataillons ue chasseurs tyroliens ; chaque
bataillon a 4 compagnies de ligue, 1 de ré-
serve et 1 supplémentaire. Kn temps de
guerre, les 40 compagnies de réserve et les
40 compagnies complémentaires forment
20 bataillons de réserve, ce qui porte k 60 le
nombre des bataillons de chasseurs. L'effec-
tif de l'infanterie de ligne et de réserve est,
eu temps de paix, de 148,480 hommes, et, eu
temps de guerre, de 485,680 ; celui des chas-
seurs est de 21,451 et de 59,340 hommes.
La cavalerie se compose de 41 régiments,
dont 14 de dragons, 16 de hussards, Il de
lanciers. Chaque régiment a, en temps de
paix, 6 escadrons, avec cadre complémen-
taire ; en temps de guerre, 6 escadrons, plus
1 escadron de réserve ec 1 escadron coin
plémen taire ;en tout, en temps de paix, 246 es-
cadrons, avec 43,993 hommes, et, en temps
de guerre, 328 escadrons et 58,671 hommes.
L'artillerie compte 13 régiments de cam-
pagne et 12 bataillons de forteresse. Chaque
régiment comprend, sur le pied de paix,
4 divisions de batteries ou 13 batteries de
8 pièces, plus les cadres d'une batterie et d'une
colonne de munitions , ensemble 169 batteries,
et 676 canons servis par 20,917 hommes ; cha-
cun des bataillons d artillerie de forteresse a
6 compagnies; en tout, 72 compagnies, 5 batte-
ries, 7,778 hommes. Sur le pied de guerre, cha-
que régiment comprend 14 batteries, l batterie
omplementaire et 5 ou 6 colonnes de muni-
tions ; ensemble, 195 batteries, 1,632 canons,
51,676 hommes. Les bataillons d'artillerie de
forteresse restent portés à 72 compagnies,
mais ils comportentiobatlerieset 18,933 hom-
me . Deux régiments du ■.'-Mue, comprenant
lu bataillons, 56 compagnies, 5,828 hommes
en temps de paix , 12 bataillons, 66 compa-
gnies, 16,434 nommes, en temps de guerre;
1 régiment de pionniers de 5 bataillons,
25 compagnies, 3,070 hommes en temps de
paix, 5 bataillons, 66 compagnies, 8,068 hom-
mes en temps de guerre ; 42 escadrons d'é-
quipages militaires, comprenant 2,567 hom-
mes et portés sur le pied de guerre à
31,727 hommes; les troupes du corps de
santé, 2,567 hommes, portes en temps de
guerre a 14,000, complètent l'ensemble de
l'armée autrichienne. L'effectif présente le
tableau suivant :
Pied Pied
de de
paix. guerre.
TrOUpes de campagne. , 256,265 744,534
Etablissements militaires. 10,217 18,772
Gendarmerie 8,808 8,808
Haras 5,149 5,149
La landwehr apporte, en temps de guerre,
à l'armée active, un appoint considérable.
Elle comprend 81 bataillons d'infanterie de
ligne, 20 bataillons de chasseurs tyroliens,
28 escadrons de cavalerie, pour la landwehr
autrichienne ; 124 bataillons et 40 esca-
drons, pour la landwehr hongroise ; ensemble,
351,752 hommes. Le total général des forces
militaires de l'Autriche-Ilongrie est donc de
1,137.401, d'après le budget de la guerre
de 1875.
— Flotte. Nous nous contenterons de ré-
AUTR
sumer dans un tableau les forces militaires
de la manne austro-hongroise, en ne tenant
compte que des navires à vapeur armés de
canons de fort calibre.
Canons Canons
de légers,
fort calibre.
Navires blindés à case-
mates 8 68 40
Frégates blindées. ... 3 38 12
Frégates à hélice. ... 3 63 —
Corvettes a hélice. . . 8 57 8
Schooners à hélice. . . 5 10 —
Vapeurs à aubes . ... 4 2 11
Avisos à aubes 2 1 6
Torpédo 1 2 —
Monitors 2 4 —
Canonnières 5 18 —
Nous empruntons au Dictionnaire générai
de la politique, de M. Maurice Block (1873),
les renseignements suivants sur les cultes et
l'instruction publique en Austrieh '-Hongrie.
— Cultes. Toutes les religions reconnues
par l'Etat sont protégées par le gouverne-
ment dans l'exercice public de leur culte,
dans l'administration des affaires qui s'y rat-
tachent, de leurs écoles, de leurs institutions
de bienfaisance, en tant qu'elles ne tiaus-
gressent aucune loi du pays.
Les évêques du culte catholique romain
sont nommés par le pape, sur la proposition
de l'empereur. On compte maintenant en
Autriche 13 archevêques et 52 évéques du
rit latin, 2 archevêques et 7 évêques du rit
grec, un archevêque catholique du rit ar-
ménien. En 1861, il y avait 16,960 paroisses
et chapelles, administrées par 32,362 prêtres
séculiers ; de plus , 9,784 religieux dans
720 couvents d'hommes et 5,198 religieuses
dans 298 couvents de femmes.
L'Eglise grecque non unie a pour chef le
patriarche de Carlovitz; il a 10 évéques suf-
fragants. Le patriarche est élu par le con-
grès national, composé des évéques et de
75 députés du cierge et des laïques. Ce con-
grès ne peut se reunir qu'avec l'autorisation
du souverain ; il prend des décisions sur
toutes les questions importantes relatives au
culte et k l'instruction religieuse. Eu Hon-
grie, où ses pouvoirs sont plus étendus, il y
a aussi des assemblées synodales, où sont
élus les 7 évêques hongrois appartenant à ce
culte. Les autres évéques grecs (Transylva-
nie, Dalmatie et Eukowine) sont nommes par
l'empereur ou par le roi, comme on dit de
l'autre côté de la Leitha. Cette église compte
3,600 paroisses, 3,800 prêtres et 40 couvents
avec 238 religieux.
Par une décision impériale du 8 avril 1861,
l'Eglise protestante a été affranchie des res-
trictions dont elle avait eu à se plaindre
jusqu'alors, et les luthériens et les réformés
ont été admis k tous les droits de citoyen.
Ces Eglises ont maintenant une organisation
presbytérale et synodale, semblable k celle
de la plupart des autres pays. Ces synodes,
et notamment le synode général, qui se
réunit à Vienne, règlent tout ce qui concerne
les matières religieuses.
Les ministres ou pasteurs sont élus par les
fidèles de chaque culte, mais ils doivent être
confirmés parle conseil supérieur ecclésias-
tique (Oberkirchenrath) ; l'élection des doyens
(Seniors) et des superintendants est confir-
mée par l'empereur. Le conseil supérieur,
compose de pasteurs et de membres laïques,
est, à la nomination de l'empereur. En Hon-
grie, l'organisation des Eglises protestantes,
basée sur la loi de 1791, est peu différente de
celle que nous venons d'indiquer.
Dans l'ensemble de l'empire, on compte
914 paroisses luthériennes avec 1,210 pasteurs
et 2,058 paroisses réformées (principalement
en Hongrie) avec 2,278 pasteurs.
Les autres cultes reconnus en Autriche
sont les unitaires, qui habitent surtout la
Transylvanie, où ils ont 107 paroisses, et les
Israélites, dont les rabbins, élus à temps par
les fidèles, sont confirmes par l'autorité ad-
ministrative.
Les divers cultes subventionnés par l'Etat
ne lui occasionnent qu'une dépense de 2 à
3 millions de florins dans les deux parties de
l'empire. 11 n'est pas nécessaire de dire que
les églises possèdent un revenu propre,
provenant soit de leurs propriétés, soit des
contributions que les fidèles s'imposent. La
valeur du capital des fondations religieuses
dans la Cisleithanie a été établie, en 1869,
au chiffre de 73,842,456 florins, dont 8 millions
et demi seulement en immeubles, le reste en
valeurs mobilières de diverses sortes. Les
revenus se sont élevés à 3,429,372 florins et
les dépenses à 4,616,306 florins. Montant de
la dette, 1,667,241 florins.
— Instruction publique. L'instruction est
primaire (ou élémentaire), secondaire, supé-
rieure et professionnelle ou spéciale.
Les écoles primaires se divisent en infé-
rieures, supérieures et urbaines ( Jiurger-
schulen). La toi veut qu'il y an au moins une
école primaire inférieure (Trtvial&chule) dans
chaque commuas rurale ou urbaine, et que
les sexes soient, autant que possible, sépa-
rés. Le primaires supérieures ou
principales [1/iutp^chulen) poussent un peu
plus loin l'instnx tion primaire et ne se trou-
vent que du: rifles. Les écoles dites
urbaines sont établies dans les villes plus
grandes et enseignent les éléments des scien-
ces exactes.
AUTR
L'instruction est obligatoire pour les en-
fants de six à douze ans. De plus, pour les
enfants qui ne suivent pas les cours d'une
école secondaire ou qui ne reçoivent pas
une instruction plus complète à domicile, on
a créé des répétitions (Wiederholungsunter-
richt), qui sont une sorte d'école d adultes.
Autant que le mélange des nationalités le
permet, c'est la langue maternelle des en-
fants qui est employée dans les écoles.
Des cours spéciaux, institués auprès de
certaines écoles primaires supérieures, sont
destinés à former des instituteurs; ces der-
niers sont nommés et installés par les soins
de l'administration.
Les dépenses pour l'instruction primaire
sont supportées par l'Etat, les communes ou
des fondations, et par la rétribution scolaire
des enfants appartenant à des parents ai-
sés.
Les écoles secondaires ou ■intermédiaires»
(Mittelschulen) se divisent en gymnases, qui
correspondent aux lycées français, et en
écoles de sciences exactes (Realschuten) qui
ont quelque analogie avec les ■ écoles secon-
daires spéciales.» Ou comptait en Autriche
94 gymnases avee30 et quelques mille élèves,
et 52 Realschulen avec 12,000 à 13,000 élevés ;
en Hongrie, 142 gymnase;- avec environ
30,000 élevés et 26 Realschulen, avec 3,500 élè-
ves. Le tout non compris les 130 collèges com-
munaux (Unter- Realschulen).
L'instruction supérieure est conférée dans
les universités, les écoles polytechniques et
dans quelques écoles spéciales.
Il y a 7 universités en Autriche-Hongrie.
Celles de Vienne, de Prague, Peslh et Cra-
covie ont 4 Facultés (théologie, droit, méde-
cine, philosophie) ; celles de Lemberg, Gratz
et Inspruck n'ont pas la Faculté de médecine.
Les universités autrichiennes comptent près
de 600 professeurs et 9,000 étudiants ; elles
ont, depuis 1848, une organisation semblable
à celles des universités allemandes.
Les 7 écues polytechniques de l'Autriche
(Vienne, Prague, Gratz, Brùnn, Cracovie,
Lemberg et Bude) sont destinées à donner
une instruction technologique, basée sur une
étude approfondie des mathématiques. Celle
de Prague est entretenue par la Bohême,
celle de Gratz par la Styrie seule, celle de
Bude par la Hongrie, les autres par tout
l'empire. Pour être admis dans ces écoles
comme élève ordinaire, il faut avoir suivi
avec succès les cours d'un gymnase ou d'une
école des sciences exactes. Ces écoles en-
tretiennent plus de 225 professeurs et
elles comptent plus de 3,000 élèves.
Les écoles spéciales ou professionnelles,
comptées parmi les établissements d'instruc-
tion supérieure, sont les 2 Facultés de théo-
logie (non compris celles qui font partie des
universités), les 120 séminaires entretenus
par les évêques ou des couvents (3,500 étu-
diants) et quelques institutions semblables
pour les ministres des autres cultes.
De plus, 5 académies administratives,
7 écoles de chirurgie, 16 écoles secondaires
d'agriculture (500 élèves), 3 écoles forestières
(100 élèves), un institut agricole (147 élevés)
et une académie forestière, plusieurs écoles
des mines, des écoles vétérinaires, 60 écoles
industrielles et commerciales (3,500 élèves),
les académies de commerce de Vienne, Pra-
gue, Pesth (affaires privées), 70 écoles des
beaux-arts, des écoles militaires et maritimes
et diverses autres.
— Monnaies, poids et mesures. 1° Monnaies
autrichiennes évaluées en monnaies fran-
çaises :
Souverain (or) vaut, 34 fr. 84
Ducat de l'empereur (or) .... il 85
Ducat de Hongrie (or) il 90
Demi-souverain (or) 17 4 1
Couronne ou Kronenthaler (ar-
gent) 5 7S
Risdale ou Species thaler (ar-
geut) 5 61
Ecu ou florin de convention (ar-
gent) 5 18
Florin, Reicbswahrung (argent). 2 57
Pièce de 20 kreutzers (argent). 0 86
Pièce de 6 kreutzers 1 25
Pièce de 2 kreutzers 0 09
(Monnaies de compte). Florin de
60 kreutzers, vaut 2 50
Risdale courante d'uu florin et
demi 3 75
Billet de rachat l 04
Une ordonnance du 27 avril 1858 a décrété
la fabrication de nouveaux florins divisés eu
100 parties (neu-kreutzers) ; l'ancienne mon-
naie continue néanmoins d'avoir cours jus-
qu'à nouvel ordre.
L'ancien florin vaut 1 fl. nouv. 5 neukreutz.
La couronne 2 — 30 —
La pièce de 2 kreutz. û — 3 —
En outre, il existe des pièces nouv<-
1 ou 2 thalersdits d'Union (Vereins thalers),
pondant à 1 florin nouveau 50 cen-
tièmes.
20 Poids évalués en it kilo-
grammes :
Livre commerciale (Pfund), sub-
divisée en 4 quarts, 16 ■
32 lotlis, 128 drai hme va it. 560 gr. 01
Livre d'apothicaire , de 24 loths. 420 — ■
Marc de Vienne ou dumi-livre. . 280 — 70
Saum ou 275 livres 154 kiiofe-r.
AUTR 261
30 Mesures de capacité évaluées en litres:
Matières sèches. Metzen, sub-
divisé en 4 vier'.el et
8 uchtel, vaut 61 litres 496
Mutt ou 30 metzen is hectol. 45
Matières liquides. Mass. sub-
divisé en 4 seidel, s pfiff. . 1 litre 415
Eimer, subdivise en 4 vîer-
tel, 40 mass, 70 kopfen,
I60seidel 5,-, litres 600
Eimer de vin ou 41 mass. ... 5S — 015
Eimer de bière ou 4 S0 — 138
40 Mesures de longueur évaluées en
très :
Pied(Fuss), subdivisé en 12
pouces, 144 lignes, 1,788
points, vaut 0 mètre 316
Toise (Klafter) ou 6 pieds ... I — 896
Aune (Elle) de Vienne 0 — 779
Aune de la haute Autru-he. . . 0 — 799
50 Mesures île superficie évaluées eu ares.
Juehart ou 1,600 toi -es rarrées,
vaut 57 ares 554
6° Mesures itinéraires évaluées en kilo-
mètres :
Mille de 4,000 toises, vaut. 7 kil. 586 met.
Mille marin 1 — 851 —
AUTRIVE (Jacques-François d'). mu
français, né â Saint-Quentin en 1758, mort à
Mons, en Belgique, en 1824. Il était très-
habile sur le violon, qu'il avait étudi
Jarnovich. Il a écrit un grand nombre de
concertos et de duos pour cet instrument.
Quelques-unes de ses compositions sont de-
meurées manuscrites. D'Autrive était devenu
sourd k l'âge de trente-cinq ans.
ÀUTRONIUS P^TUS, magistrat romain du
1er siècle av. J.-C. Consul en 66, il fut pour-
suivi et condamné pour concussion et entra
dans les deux conjurations de Catilina. Apres
l'échec de la seconde, Autronius s'adressa à
Cicéron pour obtenir sa grâce ; mais le consul
ne voulut pas l'écouter et le tit exiler en
Epire.
•AUTRUCHE s. f . — Encycl. Nous em-
pruntons au Journal officiel les renseigne-
ments suivants sur le commerce des plumes
d'autruche et sur la domestication de ce pré-
cieux oiseau :
L'acclimatation et la domestication des
autruches promettent de donner k l'industrie
coloniale du sud de l'Afrique et île l'Algérie
une nouvelle branche de commerce. Au Cap
de Bonue-Espérance, des essais de domesti-
cation sur une grande échelle ont été tentes.
Le premier essai consistait simplement k
nourrir des autruches dans des terrains clos
et à couper leurs plumes périodiquement. On
a essayé ensuite de vérifier si elles se repro-
duiraient dans l'état, de domesticité et, l'ex-
périence ayant réussi, si l'on pourrait sou-
mettre les œufs k une incubation artificielle.
En 1865, d'après un recensement lit a
cette époque, il n'y avait dans la colonie du
Cap que 80 autruches apprivoisées; en 1875,
il y eu avait 32,247, tant leur nombre s'était
développé par la domestication et l'incuba-
tion artiflcielle.
La demande des plumes d'autruche
tellement accrue que l'extermination de ces
oiseaux aurait eu lieu promptement, ou que
du moins ils auraient été forces do cher-
cher un refuge dans les déserts les plus
inaccessibles, si la nouvelle industrie n'eut
mis un terme à leur destruction et assuré
au commerce des plumes des ressources per-
manentes, toujours indépendantes des tribu-,
sauvages et des chances variables de leurs
chasses.
En 1858, avant que les résultats de la do-
mestication pussent avoir une influence, l'ex-
portation des plumes d'autruches s'élevait,
au Cap, à 1,852 livres, évaluées a 12,688 li-
vres sterling ; en 1874, l'exportation s'est
élevée k 36,829 livres, évaluées k 205,640 li-
vres sterling.
C'est un fait singulier que, en même temps
que l'approvisionnenientdes plume- s'accrois-
sait dans de telles proportions, leur prix
mentait : de 3 livres sterling 9 pence en 1868,
il montait k 5 livres 6 pence en 1874, et il y a
lieu de croire que, la
venant d'autruches apprivoisées fût-elle tri-
plée ou quadi inq premières
années, ce produit ne se déprécierait pas. Il
1 .m ren endantque les plumi
venanl -.^ues n ont pas la
valeur de celles qui proviennent d 01
siiuvag ■ taule comparative de la
valeur des différentes plumes d'autruche ,
celles du Cap ue viennent qu'en sixième
ordre.
La i d'un établis
1 -• il autruches, k Qrahamstown, don-
nera un*
Cent soixante Ux oh laux environ y sont
entretenus; sur ce nombre, deux maies e*
quatre femelles sont tenus k part pour la re-
production, tandis <jiie les autre.-, depuis les
jeunes poussins jusqu'aux oiseaux de deux
anst sont destinés à la production des plumes,
principal objectif de l'éleveur. Rarement on
permet aux autruches de couver les œufs,
mais on se sert de l'incubateur ; de cette ma-
nière on obtient un nombre plus considérable
de jeunes, qui sont aussi robustes que s ils
avaient été élevés par les par<-nts. L'incu-
bation a lieu au mois de juin, mais l'époque
varie dans los autres parties de l'Afrique.
La période d'incubation est de quarante-trois
jouis, et les petits, en sortant lie l'ueaf, oui
2G2
AUXE
la grosseur d'un poulet. On les nourrît rare-
ment le premier jour de leur naissance, mais
au deuxième et quelquefois au troisième
seulement on leur donne de l'herbe très-
tendre; même à cet âge, ils avalent déjà de
petits cailloux, qui aident à la digestion.
On conserve les jeunes oiseaux à l'abri
pendant la nuit, les plus délicats sont même
placés sous une mère artificielle ; quand ils
ont atteint l'âge de quelques mois, on les met
dans un enclos, où ils sont régulièrement
nourris d'herbe fine et de luzerne. Il est très-
amusant de voir les autruchons gambader
autour du jeune moricaud commis à leurs
soins; à son appel, ils courent vers lui, dan-
sent et montrent une grande agilité. Dans un
enclos adjacent se trouvent des oiseaux plus
âgés, de un à deux ans. Les reproducteurs
sont séparés et, quoique très-familiers, se
montrent parfois très-belliqueux; lorsqu'ils
sont excités, ils deviennent même dangereux.
Tous les oiseaux jeunes sont ramenés dans
une cabane le soir; plus grands, ils n'en ont
plus besoin ; cependant chaque enclos a un
bout de toit servant d'abri en cas de grêle
OU de forte pluie. Au Cap, la principale nour-
riture des autruches consiste en luzerne et
herbe, et l'on a grand soin de toujours placer
à leur portée des cailloux et du sable.
* ACTON, ville de France (Saône-et-Loire),
ch-1. d'arrond., à 106 kilom. de Mâcon, sur
le penchant d'une colline dont l'Arroux bai-
gne la ba^e; pop. aggl., 9,729 hab. — pop. tôt.,
11,684 hab. L'arrond. a 9 cantons, 85 com-
munes, 117,815 hab. Fabriques de serges, de
velours de coton, de bonnets et de gros draps
employés pour couvertures de chevaux.
Dès" les premiers temps de la campagne
dans l'Est en 1870, Garibaldi avait établi son
quartier général à Autun, d'où il donnait la
main au général Cremer, établi à Beaune.
Dans cette situation, et malgré l'infériorité
presque dérisoire des troupes qu'ils comman-
daient, ces deux généraux surent contenir
l'ennemi, déjà maître de Dijon, et l'empêcher
de s'étendre de là dans la vallée de la Saône.
Résolus à se défaire successivement de ces
deux tenaces adversaires, les Prussiens dé-
tachèrent, le 11 novembre, 6.000 hommes
d infanterie, un régiment de cavalerie et
12 pièces de canon contre Garibaldi. C'était,
en apparence, plus qu'il n'en fallait pour
avoir raison du hardi condottiere, qui n'avait
pas 6,000 hommes de troupes irreguliéres, ne
possédait que 6 pièces de petit calibre et
pas un seul cavalier. Néanmoins, cette poi-
gnée d'hommes soutint bravement le choc des
Allemands, les maintint depuis deux heures
jusqu'à quatre heures de l'après-midi et finit
par les forcer à la retraite.
'ACVILLAR, petite ville de France (Tarn-
ot Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et à
15 kilom. de Moissac, sur la rive gauche de
la Garonne; pop. aggl., 1,335 hab. — pop.
tôt., 1,744 hab.
AUVITY (Alphonse), général français, né
à Liège en 1799, mort en 1860. A dix-sept
ans, il entra le premier à l'Ecole polytechni-
que, passa en 1820, comme lieutenant, dans
le 4e régiment d'artillerie, puis devint ofti-
cier d'ordonnance du maréchal Gérard, avec
qui il fit la campagne de Belgique. Envoyé
ensuite en Afrique, il fit partie de l'état-major
du maréchal Vallée, se signala par sa bra-
voure à la prise de C'onstantine et fut nommé
colonel d'artillerie en 1849. A ce titre, Auvity
uida l'ariillerie des armées de Lyon et
de Paris. Dix ans plus tard, il fut promu gé-
néral de division et attaché au comité d'ar-
tillerie. Lorsqu'il mourut, il venait d'être
nommé directeur des poudres et salpêtres.
AUVOURS (plateau d'), plateau situé à
10 kilom. du Mans et célèbre par un des in-
cidents d.- la bataille qui fut livrée auprès de
cette ville le 10 janvier 1871. Le U avril,
un monument commémoratif a été élevé sur
le plateau. Le général Gougeaud, qui avait
pris une part glorieuse à la bataille, prési-
dait la cérémonie et prononça quelques pa-
roles pleines d'une émotion patriotique.
* AUVRAY (Louis), sculpteur et littérateur.
— Outre les œuvres sculpturales de cet in-
I Le ai liste, que nous avons mentionnées
■ ■ r 1 1 liie, nous citerons, parmi celles
au'il 0 envoyées BUX Salons , les bustes
e Sauvngcot (1865), de Condillac et de l'ar-
(1868), de Soton (1872), de
■, | is; d, de M oit te (i875).On lui
doit encore : le monument de Wutteau, à
Nogent-aur Marne (îscc); Saint Jean-Bap-
à, h Notre-] famé de Va«
lenci nin ; li M ment du graveur lire-
virrr, i , Eaux (1874). Comme lit-
- ritique d'art, outre un
nombre d'urti lesaunsUÂi vue des beaux-arts,
la //'■' ue m t\ tique ei littéi aire, 1 Europe ar-
i> ite, etc., il a publié : I
M7'.vs( i-.ii>, in-18] . 1 ■ u i -ai tst
comprenant le compte i endu ci il ique di
que tous les Sa loi 1834 à 1
in-8o) ; Déta ..' un ai U Ue
(18<9, in-8")
■
(1858, in-18) ; Projet di ■
. Napoléon /'-'<" (i*ci, m-4") ; Le
,■,> , copie» d ap H les gra
(1873, iu-80).
M \l V B OU Al \I.M ( ,.l), abbé de
, mort en 470. Son père, Abbas, qui était
i, fut contraint par la persécutl
AUXE
se réfugier en Syrie. Auxence obtint, en
432, un emploi d'officier dans les gardes de
Constantinople et commença dès lors, selon
la légende, à se faire connaître par des mi-
racles. Pour échapper à l'admiration de ses
camarades, il se réfugia sur une montagne
de la Bithynie, où il vécut de racines et ne
porta plus pour tout vêtement qu'une peau
de bête. Entraîné presque malgré lui au
concile de Chaloédoice, il se hâta, dès qu'il
le put, de s'enfuir sur la montagne de Siope,
où une foule de personnes des deux sexes
s'établirent autour de sa cellule et se mirent
sous sa direction. On célèbre la fête de saint
Auxence le 14 février.
" AUXERRE, ville France, ch.-l. du départ.
de l'Yonne, sur le penchant et au sommet
d'une colline, le long de la rive gauche de
l'Yonne; pop. aggl., 12,919 hab. — pop, tôt.,
15,631 hab. L'arrond. renferme 12 cantons,
132 communes, 116,427 hab.
Nous ne pensons pas avoir rien omis d'es-
sentiel dans l'article très-développé que nous
avons consacré à cette ville. Toutefois, le
Journal officiel du 6 juin 1874 nous fait con-
naître un usage local si extraordinaire que
nous n'hésitons pas à en donner ici le récit.
Il s'agit d'une sorte de promenade aux flam-
beaux, m:iis d'un caractère tout original, que
la ville d'Auxerre organise dans quelques
occasions solennelles. C'est une suite d'hom-
mes, d'animaux, de clmrs de toute forme et
de toutes dimensions, illuminés «à l'inté-
rieur » avec un art si merveilleux que l'on
aurait lieu de douter de l'exactitude du récit,
si l'on pouvait décemment révoquer en doute
les affirmations de la feuille officielle. La
ville d'Auxerre tout entière, au dire du re-
porter, passe trois grands mois à construire
les cages en toile métallique, à découper et
à colorier les papiers destinés à la grande
exhibition. Le reporter a vu la chose de ses
yeux, et nous demandons la permission de
lui laisser la parole. Il s'agit de la ■ Grande
Partie illuminée • (c'est ainsi que la chose
s'appelle) qui eut lieu dans la nuit du 30 au
31 mai 1874 :
Un brouhaha de cris et de rires et les
mouvements de la foule annoncèrent les
coureurs , montés sur des ânes postiches,
coiffés de bonnets lumineux de formes et de
couleurs bizarres, et galopant, ruant, cara»
cotant de droite et de gauche pour faire écar-
ter la foule.
Venaient ensuite, sur deux files et à six pas
de distance les uns des autres, les cavaliers
turcs, coiffes d'un turban avec grand bonnet
rouge, la poitrine couverte d'un large plas-
tron armorié et laissant flotter sur la croupe
de leurs chevaux un grand manteau blanc ou
bleu, orné de splendides rinceaux blancs,
bleus, verts ou noirs. Turban, plastron et
manteau étaient de feu.
L'ampleur de ces parties, surtout du man-
teau et du plastron, donnait un balancement
d'une majesté extraordinaire aux mouvements
des cavaliers sur leurs chevaux. Ces vête-
ments de feu, que l'œil n'est pas habitué à
voir, produisaient, en se détachant sur la
masse sombre de la foule, un effet indes-
criptible et tout à fait nouveau. Mais ce qui
était au moins aussi étonnant que 1 éclat lu-
mineux des vêtements, c'était 1 effet d'ombre
des figures et des corps au milieu de ces
masses de lumière : ces figures et ces corps
étaient rendus tout noirs, mais noirs comme
des bonnets à poil, et, de loin, on n'en voyait
absolument que les contours; et, chose ex-
traordinaire, lorsqu'on était tout près d'eux,
on voyait avec étonnernent qu'ils étaient
en réalité assez éclairés par les reflets pour
qu'on pût voir reparaître la couleur de la
chair.
Après eux marchaient douze sapeurs de la
vieille garde. Apres les cavaliers, ce sont les
costumes dont l'effet est le plus surprenant.
Ils avaient un tablier entièrement blanc et
illuminé avec tant d'art, qu'on y voyait des
ombres qui en marquaient la courbure et les
plis. Au bonnet a poil, qui était du noir le
plus absolu, brillaient la plaque de cuivre, les
tresses et les glands rouges, le plumet rouge
et la cocarde tricolore. Au dos, le sac en veau
fauve, avec la capote roulée dans son four-
reau, les courroies noires, et, fantaisie spiri-
tuelle et comique du plus amusant effet, on
voyait -se dessiner comme si l'on eût pu les
voir â travers la peau du sac, les ustensiles,
réglementaires ou non, qui figurent dans
lo fourniment, tels que peignes, brosses, ci-
seaux, et jusqu'à certaines pentes pompes
portatives dont on ne pourrait préciser dé-
cemment l'usage.
On retrouvait ic . comme sur les cava-
liers, cet étrange effet de contraste qui trans-
formait eu (jniltri'S chinois. -s la léto et le corps
dos hommes.
Après les sapeurs, les tambours de l'armée
turque, avec le turban, le plastron ot le sac
illuminés.
Puis les zouaves, dont la veste bleue, bor-
dée et galonnée de jaune, entourait com-
plètement le corps et ressemblait à une veste
ince éclairée par le soleil au milieu de
La nuit.
Une double file d'incasavec diadèmes ot tu-
de plumes de toutes les couleurs, illu-
au ii , escortait le palanquin de la
■ lagascar, La reine, vêtue d'une
robe do soie jaune et bleue, avec un dragon
vert et. ur sur la poitrine et un soleil sur
AUXO
chaque épaule, était étendue sur une sorte
de sofa à proue enroulée, capitonné de soie
pourpre. Sa jupe de soie, pourpre aussi, dé-
bordait par larges plis flottant aux vents.
Son bouquet de roses était planté sur un sup-
port, et un immense parasol l'abritait.
Tout cela, sauf la reine (qui était en réalité
un petit collégien), était en feu. Imaginez
une étoffe de soie gris clair avec des écus-
sons sur un fond courant de fleurs fantasti-
ques, comme on en voit sur les beaux para-
vents chinois; une draperie pourpre jetée
par-dessus et faisant ressortir tout cet éclat;
une bande noire ornée de guirlandes de per-
les de feux de toutes les couleurs, formant
soubassement.
Le char de l'Agriculture, attelé de bœufs,
suivait ensuite.
Le théâtre d'ombres chinoises, composé d'un
pavillon avec terrasse à colonnes carrées en
avant, était une des pièces les plus brillantes
et les plus spirituellement décorées.
Des cavaliers à manteau rouge, avec des
couronnes à pointes, comme il paraît qu'on
en porte aux enfers, précédaient le char de
Proserpîne, autour duquel sautillaient des
diables de feu. A la suite, la barque à Caron,
ayant pour attelage un volatile de race fan-
tastique et pour laquais une grenouille de
grandeur effroyable.
Un boyard en voyage suivait de près cette
funèbre compagnie. On ne voyait de sa per-
sonne qu'un bonnet indescriptible ; de son
équipage, qu'une grande bête jaune tache-
tée de noir, dressant au haut d'un cou de
6 pieds le mufle néo-grec d'un griffon à l'air
narquois et paterne. De temps à. autre, la
lueur d'un bec de gaz faisait apparaître, en
avant de ce fantastique traîneau, la silhouette
d'un bon petit cheval, maigre comme un cri-
quet affamé, et qui s'en allait trottinant sans
se douter qu'il figurait dans une fête.
Le char oriental était un kiosque haut dé
près de 10 mètres, porté sur quatre colonnes
cannelées, reposant sur une terrasse à ba-
lustrade percée à jour et supportant trois
toits superposés. L'effet général de cette
pièce était celui d'un bijou colossal tout étin-
celant de pierreries.
Deux personnages ravissants, le3 bouque-
tières, suivaient à pied. Jupe, corsage, bon-
net, hotte, montagne de roses dans la hotte,
tout cela était illuminé et semblait éclairé
par une lumière électrique placée à l'intérieur.
C'est une des merveilles de la fête, etc., etc.
* ACXESIA. — Après le meurtre d'Auxesia
et de Damia, venues de Crète à Trézène, où
elles furent lapidées dans une émeute, les
habitants les honorèrent comme des divinités
et instituèrent en leur honneur une fête sous
le nom de lithobolie.
Suivant la tradition d'Epïdaure, les champs
de cette ville étant devenus stériles, les ha-
bitants s'adressèrent à l'oracle de Delphes,
qui leur ordonna d'élever en l'honneur d'Auxe-
sia et de Damia deux statues qui ne fussent
ni de pierre ni d'airain, mais de bois d'oli-
vier. Les Epidauriens demandèrent de ce
bois aux Athéniens, qui leur en accordèrent
à la condition qu'ils sacrifieraient chaque
année â Athéné Agraulos, la déesse qui fé-
conde les champs, et à Ereehthée, le dieu des
eaux fertilisantes. Les Epidauriens y consen-
tirent, et l'abondance reparut chez eux. Plus
tard, Egine, ville alliée d'Epïdaure, s'étant
séparée de cette dernière, les Eginètes dé-
robèrent aux Epidauriens les statues d'Auxe-
sia et de Damia, qu'ils avaient adorées en
commun, et les transportèrent dans leur île,
où ils instituèrent des sacrifices et des mys-
tères en leur honneur. Les Epidauriens ayant
alors cessé de sacrifier à Athéné, les Athé-
niens eurent connaissance du vol des statues
et, sur le refus des Epidauriens de les rendre,
voulurent les reprendre de force ; déjà les
cordes étaient enroulées autour des statues,
que les Athéniens se mettaient en devoir
d'entraîner, lorsque la terre trembla en même
temps que le tonnerre se fit entendre; frap-
pés de folie, les Athéniens s'entre-tuèrent,
et un seul survécut pour porter la nouvelle,
d'après une version ; suivant une autre, au
moment où les Athéniens tiraient à eux les
statues, elles tombèrent d'elles-mêmes à ge-
noux, posture qu'elles gardèrent depuis.
Auxesia et Damia ne sont autres que Cé-
rès et Proserpine, suivant Ottfried Millier.
AUX ÊTES {qui donne la croissance), surnom
de Jupiter et de Pan,
AUX1DÉNOS {qui augmente la ruse), sur-
nom qu'Hésychius donne à Mercure.
* AUXM.E CHÂTEAU , bourg de France
(Pas-de-Calais), ch.-l. de cant., arrond. et à
27 kilom. de Saint-Pol, sur l'Authio ; pop.
Hggl-i 2»602 ollu' — P°P« tot-» 2,949. hab.
AUXI ou AUXY (Jean, sire d"), homme de
guerre français, mort en 1471. Philippe , duc
de Bourgogne, lui donna successivement les
capitaineries de Courtray, de Sauit-Ivuiuier,
des frontières de Picardie et de Pontnieu,
En U33, d'Auxi reprit aux Anglais la ville
deGamache. et en 14II il s'empara de la
ville et du château de Crotoy. Le duc, qui
faisait le plus grand cas do ses talents, le
riva suc. -es m veinent maître îles arh;iletriei ,,
chambellan, commandant de la forteresse
de Falaise.
AUXO, une des Heures, fille de Jupiter et
do Themis.
AVA
AUXOMENE (qui croit), surnom de la
lune.
* AUXONNE, ville de France (Côte-d'Or),
ch.-l. de cant., arrond. et à 31 kilom. de Dijon,
sur la rive gauche de la Saône; pop. aggl.,
3,014hab. —pop. tôt., 5,555 hab. Son nom
ancien était Assonium , Assona {ad Sonam,
près de la Saône) ;_c'est aujourd'hui une ville
commerçante plutôt qu'industrielle.
* AUZANCES , bourg de France (Creuse),
ch.-l. de cant., arrond. et à 30 kilom. d'Au-
busson, sur le penchant d'une colline au pied
delaquelle coule le ruisseau de l'Etang-Neuf ;
pop. aggl. 1,052 hab. — pop. tôt. 1,213 hab.
'AUZELLES, village de France (Puy-de-
Dôme), cant. et à 6 kilom. de Cunlhat, ar-
rond. et à 20 kilom. d'Ambert; pop. aggl.,
134 hab. — pop. tôt-, 2,025 hab. Eglise ^for-
tifiée.
AUZIAS - TURENNE (Joseph - Alexandre),
médecin français, né à Pertuis (Vaucluse)
en 1819, mort à Paris en 1870. Il vint étudier
la médecine à Paris, où il se fit recevoir
docteur, puis il devint chef des travaux
anatomiques à l'Ecole auixliaire et progres-
siste de médecine. Enfin, il s'établit comme
professeur libre d'anatomie, de chirurgie et
de syphiliographie à l'Ecole pratique de la
Faculté do médecine. C'est le docteur Au-
zias-Turenne qui a découvert la syphilisa-
tion. Outre un grand nombre de mémoires,
discours, communications faites à l'Acadé-
mie de médecine, et des articles insérés dans
divers recueils scientifiques , notamment
dans la Bévue étrangère, la Gazette médicale
de Toulouse, etc., on lui doit : Lettre ù M. le
préfet de police sur la syphilisation (1S53.
in-8<>) ; Cours de syphilisation fait à l'Ecole
pratique de la Faculté de médecine de Paris
(1854, in-8°); Communication sur le traite-
ment de la blennorrhagie et de la blennorrhêe
(1860, in-8°) ; Correspondance sypfûliogra-
pkiqne (1860, in-8°) ; le Virus, au tribunal de
l'Académie et dans la presse (1869, in-8°).
* AUZON, bourg de France (Haute-Loire),
ch.-l. de cant., arrond. de Brioude, sur la
rive droite de l'Allier; pop. aggl., 958 hab.
— pop. tôt., 1,494 hab. Aux environs, source
d'eau minérale froide, sulfatée calcaire.
* AUZOUX (T. -Louis), célèbre anatomiste.
— L'éminent inventeur de l'anatomie élas-
tique a obtenu des médailles d'or aux Expo-
sitions de 1834, de 1837, de 1844, de 1849, etc.,
et il a été nommé officier de la Légion d'hon-
neur. Outre des mémoires sur la Vipère, sur
le Choléra mordus, des Considérations géné-
rales sur l'anatomie et ses Leçons élémen-
taires d'anatomie et de physiologie ou Des-
cription succincte des phénomènes physiques
de la vie à l'aide de l'anatomie élastique
(1839, in-8°), on lui doit : Des tares molles et
osseuses dans le cheval (1853, in -8°) ; Phéno-
mènes physiques de la vie dans l'homme et
les animaux au point (te vue de l'hygiène et
de la production agricole (1857, in-8°); In-
suffisance des chevaux forts et légers. Du che-
val de guerre et de luxe (1860, in 8°), etc.
Ava ( Voyage d 'une ambassade à la
cour d'), par John Craufurd (Londres, 1829,
in-40). En 1827, le gouverneur général de
l'Inde envoya une ambassade à la cour
d'Ava ; M. Craufurd, le chef de la mission,
était chargé de négocier la conclusion d'un
traité de commerce entre la Compagnie des
Indes et l'empire birman. Il avait à triom-
pher et du ressentiment de la cour d'Ava,
irri tée de la perte récente de quelques pro-
vinces, et de sa répugnance à traiter avec
une compagnie de marchands ; elle ne voulait
reconnaître que le rot d'Angleterre. Les mi-
nistres d'Ava firent naître, en effet, toutes
sortes d'obstacles et eurent recours à une
foule de subterfuges pour éluder au besoin
les obligations qui leur étaient imposées ;
mais le souvenir de leurs défaites les rendit
accommodants, d'autant plus que l'envoyé
anglais eut soin de ménager leur vanité et
leur insolence excessives. Au surplus, le roi
et la reine tirent à l'ambassade une récep-
tion si splendide , que les Anglais croyaient
assister à la représentation d'une féerie.
M. Craufurd était parti de Rangoun le
V r septembre 1826, et il était de retour à
Calcutta en février 1827. D'abord, il avait
traversé une contrée fertile, ou la végéta-
tion se montre vigoureuse; néanmoins la cul-
ture y est peu avancée, par suite d'anciennes
révolutions. Les villes n'y ont qu'une pros-
périté éphémère. A Pugan, il y a des ruines
longues de huit milles anglais et profondes
de trois ou quatre milles; on y voit un très-
grand nomliie de temples etdes milliers d'in-
scriptions, que personne n'a encore copiées.
Depuis Prvan jusqu'à la capitale, le pays est
bien cultivé. Le Martaban, province fertile,
mais dépeuplée , attend une colonisation
comme les plaines de l'Amériime ; le bois de
teck est une de ses richesses. Les autres pro-
vinces abondent eu puits de pétrole et en
débris fossiles. LTne antre ri, -liesse du pays,
les éléphants, est réputée appartenir au roi;
m us la mouture ordinaire du prince est un
homme, un hercule, qui porte le monarque
sur ses épaules. M. Craufurd, tout en ren-
dant hommage aux qualités personnelles du
roi, juge avec sévérité lo système politique
de l'Etat, un despotisme intolérable, un gou-
vernement faible malgré los abus du pou-
voir. Il y a sept classes dans l'Etat, et eba-
AVAN
cune a ses privilèges et son emploi. Moins
civilisés et moins industrieux que les Chi-
nois et que les Indous , les Birmans ont
un type physique différent du type chi-
nois et du type indou ; ils ressemblent aux
Javanais. Le tatouage passe à leurs yeux
pour un signe de virilité. Ils professent le
bouddhisme, et leurs traditions religieuses
sont les mêmes que chez les Singalais. L'in-
Struction élémentaire , mais réduite aux
plus simples notions, est très-répandue parmi
eux. M. Craufurd s'occupe du système mili-
taire, des impôts, du commerce intérieur,
de l'industrie, des produits du sol, de la géo-
graphie, de l'hi»toire, des mœurs et du lan-
gage des Birmans. Observateur et diplo-
mate, il est tres-sobre de détails personnels;
son livre est très-clairement écrit; plein de
renseignements neufs et curieux, il intéresse
le savant et l'antiquaire. C'est un des plus
beaux ouvrages auxquels aient donné nais-
sance les événements politiques suscités par
les entreprises de la Compagnie des Indes.
AVAHI s. m. (a-va-i). Mamra. Genre de
lémuriens, voisin du genre indri.
'A VAILLES, village de France (Vienne),
ch.-l. de Cant., arrond. età36 kilom. de Ci vray,
sur la rive droite de la Vienne; pop. aggf.,
821 hab. — pop. tôt., 2,074 hab.
AVALITES, ville de l'ancienne Afrique,
sur les bords du Sinus Avaliles, au sud du
détroit de Bab-el-Mandeb. C'est aujourd'hui
Zeilah, dans le royaume d'Adel.
* A VALLON , ville de France (Yonne),
ch.-l. d'arrond., à 51 kilom. d'Auxerre, au
sommet d'un rocher escarpé dont le Cousin
baigne la base ; pop. aggl. , 5.029 hab. —
pop. tôt., 5,816 hab. L'arrond. comprend
5 cant., 72 comm., 44,016 hab.
AVALON, presqu'île d'Angleterre, comté de
Somerset, au S.-O. de Wells. Cette presqu'île,
à laquelle ses marais profonds ont fait don-
ner le nom d'île d'Avalon, était célèbre dans
les traditions légendaires du moyen âge. C'é-
tait à Avalon que le Caron de la mythologie
du Nord, Barinte, conduisait les âmes des
morts. Ce fut dans cette lie que l'enchanteur
Merlin et le barde Taliesien transportèrent
le roi Arthur, qui venait de recevoir une
blessure mortelle à la bataille de Carnlann.
C'est également là que l'auteur du roman
intitulé Guillaume au Court nez fait transpor-
ta par des fées Renoard et plusieurs guer-
riers. Dans la presqu'île d'Avalon s'élève la
ville de Glastonbury, où l'on adorait jadis,
sous un pommier, une laie allaitant ses mar-
cassins.
AVALON, presqu'île de l'Ile de Terre-Neuve,
à laquelle elle est reliée par un isthme étroit
dans sa. partie S.-O. Elle est formée par les
baies de Placentia et de Trinity. Son sol sa-
blonneux est à peu près improductif. Elle est
très-fréquentée par les pécheurs à la morue.
Avant la noce, opérette en un acte, paroles
de MM. Mestépès et Paul Boisselot, musique
de M. E. Jonas; représentée aux Bouffes-
Parisiens le 24 mars 1S65. C'est un petit ou-
vrage écrit avec talen". ai dont l'instrumen-
tation est fort ingénieuse.
* AVANTAGE s. m. — Encycl. Jurisp. V.
precipdt, au t. X11I du Grand Dictionnaire.
AVANTI, ancienne et puissante ville de
l'Indoustan, une des sept villes sacrées des
Indous. C'est aujourd'hui Oudjkin.
* AVANT-MUR s. m. — Anat. Couche de
substance grise qui s'élève de la partie su-
périeure de la tonsille cérébrale et se re-
courbe vers la substance blanche de la cir-
convolution limitant la scissure de Sylvius.
On l'appelle aussi rempakt et noyau rubans.
Av«mi-Scëne (L), vaudeville en cinq actes,
en prose, de M. Ernest LUuin (théâtre du
Palais-Royal, septembre 1876). La pièce est
imitée du fameux Chapeau de paille d'Italie :
dans le vaudeville de M- I. ib ne on cherche
un chapeau de paille, dans ce ui de M. Blum
on cherche un coupon d avant-scène. Voici
pourquoi. M. d'Estourelles, haut employé du
ministère de la guerre, doit dîner c
suit- chez son ministre; Mme d'Estourelles
ira ce soir-là à la première représentation
d'une opérette, Fleur de cassis, pour laquelle
un ami de sou mari, le bel Amilcar, lui a of-
fert, dit-elle, un coui on d'avant-scène. Mais
ce n'est là qu'une frime ; sous prétexte de
première, elfe ira tout simplement faire une
partie fine avec le bel Amilcar. Par malheur,
le dîner ministériel esl i "iitremandé; M. d'Es-
tourelles revient, tout joyeux d>- profiter,
avec sa femme et son ami, du coupon d'a-
vant-scène. Horrible embarras d'Am
de madame : ils n'ont pas de coupon, ilsn'ont
jamais songé à l'avoir. S'ils n en trouvent
pas un, l'honneur est perdu, et même on ris-
que davantage, car d Ëstourelles, en qualité
d'aueien colonel, prendra peut-être mal la
plaisanterie. Une lueur d'espoir vient cepen-
dant briller aux yeux d* Amilcar; il existe
un coupon d'avant-scène ; il ne s'agit que de
le conquérir. C'est assez difficile, car ce cou-
pon, qui se trouve en mains tierces, est, de-
puis le matin, poursuivi avec i
par un certain Beaupageot, vieil imbécile,
qui a juré de le déposer aux pi
Mlle Nina Lembùche, et qui sera mis infail-
liblement à la porte s'il échoue dans son en-
treprise. Amilcar et BeaupageotengHgent une
lutte à mort ; ils prennent toutes sortes de dé-
AVEN
guîsemente pour dépister l'adversaire et pé-
nétrer dans la place ; enfin, le coupon tombe
entre les mains d'Amilcar : il était temps.
Cette bouffonnerie n'est d'un bout à l'autre
qu'un long éclat de rire.
AVÉ (SAINT-), village de France (Morbi-
han), cant., arrond. et à 4 kilom, de Van-
nes; 1,500 hab. On trouve aux environs de
ce village quelques ruines romaines.
AVEBDRY ou ABl lt V. village d'Angleterre,
comté de Wilts, à 10 kilom. O. de Marlbo-
rough ; 750 hab. Près de ce village se trouvent
les ruines d'un grand temple druidique.
AVEIN, village de Belgique, province de
Liège, à 12 kilom. S.-K. de Huy. Le 20 mai
1635, les Français, sous les ordres des maré-
chaux de Châlillon et de Brézê, battirent les
Espagnols près de cet endroit.
AVELINE (Alfred d'), pseudonyme d'André
van Hassixt. V. ce nom, dans le tome XV du
Grand Dictionnaire,
• AVELLANEDA ( Gertrudis - Gomez de ) ,
femme poète espagnole. — Elle est morte
en juin 1864.
AVEMANN (Wolf), peintre allemand, né à
Nuremberg, mort vers 1620. Il peignit, à
l'imitation de Steenwyck, des intérieurs d'é-
glise et des vues d'architecture dont ses con-
temporains faisaient grand cas. Il mourut des
suites d'un coup d'épée qu'il avait reçu en
duel.
• AVENEL (Denis-Louis-Martial), journa-
liste et littérateur. — Il a été sous-bibliothé-
caire, puis, à partir de 1848, un des conser-
vateurs de la bibliothèque de Sainte-Gene-
viève . fonction qu'il remplissait encore
lorsqu'il mourut à Paris le 21 août 1875.
• AVENEL (Georges), historien. — Il est
mort à Bougival (Seine-et-Oise), des suites
d'une attaque d'apoplexie, le ierjui|]et 1876.
D'après sa volonté expresse, il fut enterré
civilement dans le cimetière de cette com-
mune. M. Georges Avenel, après l'insurrec-
tion du 18 mars 187 1, fit partie, avec Ranc,
Parent, etc., d'un comité de conciliation qui
s'efforça d'empêcher la guerre civile, puis d'y
mettre un terme. Lors de la fondation de la
République française (septembre 1S71), il
devint un des principaux rédacteurs de ce
journal, où il fil paraître une série d'études
sur la Révolution. Nul mieux que lui, du
reste, ne connaissait cette admirable période
d'enfantement et de progrès; il était idenli-
fié, en quelque sorte, avec les personnages
de cet immense drame politique. Les princi-
pales études qu'il publia de 1871 à 1874 fu-
rent réunies par lui sous le titre de Lundis
révolutionnaires (1875, in-8°). Nous avons
parlé ailleurs {v. révolutionnaires [Lundis],
tome XIII du Grand Dictionnaire) de ce re-
cueil, qui renferme des éclaircissements nou-
eaux sur la Révolution à propos des travaux
historiques les plus récents et des faits poli-
tiques contemporains. M. Georges Avenel
avait entrepris sur Jean-Nicolas Pache un
travail considérable, qui parut en partie dans
la République française, et qu'une mort inat-
tendue ne lui permit pas d'achever. On lui
doit encore une édition très-complète des
Œuvres de Voltaire, dite édition du Siècle,
dans laquelle il a fait preuvo d'une large éru-
dition et de beaucoup de goût.
•AVENEL (Paul), auteur dramatique et
littérateur. — Il est né en 1823, et non en 1824.
Outre les ouvrages que nous avons cités, on
doit à cet écrivain plein de verve : les Anti-
thèses morales (1852, in-18), poésies; Voyage
entre deux mondes (1853, 2 vol. in-8°); la
Nuit porte conseil (1S63, in-16) ; les Lipans
ou les Brigands normands (1866, in-16). ro-
man historique faisant suite au Roi de Paris
et au Duc des moines ; les Calicots, scène de
la vie réelle (1866, in-12). Il a publié des
chansons politiques qui ont eu un vif succès.
Elles ont paru en volume, sous le titre de
Chansons (1869, in-12); puis elles ont été
rééditées avee des additions, sous les titres
de Nouvelles chansons politiques (1870, in-is),
Chants et chansons politiques (1S72, in-32)
et Chansons de Paul Avenel (1875, in-18).
Ces chansons, qui relatent les principaux
événements de l'ère impériale, sont en quel-
que sorte l'histoire rimée. Leur côté caus-
tique et satirique en a fait le succès. La
complainte de Martin Bidauré est particu-
lièrement connue. Victorllugo, à qui M. Ave-
nel envoya son recueil de chansons, lui écri-
vit : ■ Je félicite dans le chansonnier le
et je salue dans le poète le citoyen. •
On doit encore k M. Paul Avenel : $j
nirs de l'invasion. Les Prussiens à Bougival
(1873, in-12) et plusieurs pièces de thé
A celles 'pie nous avons déjà mentionnées,
nous ajouterons : ['Antichambre en amour,
en un acte (1854); la Paysanne des Abruzzes,
drame en cinq notes (1861), avec Charlieu ; les
\ ireux pris par les pieds, en u
ilSG3;. ncierge, en un aeie (1864);
în oncle du Muii, en un acte (1867); les
Amoureux de Lucette, en un acte (1868), avec
•■ Adam ; le Beau Maréchal, tableau
populaire, en un acte (1868, m 12) ; Y Homme à
la fourchette, en un acte (1874); le Tour du
moulinet, opéra bouffe en un acte, musique
do Hubans (1S74); la Revanche de Candaule,
opér i bouffe, ave.' l hiéry. < liton i en< ■
Belle Lena, opéra bouffe en trois aetes(i875),
musique de Hubans, joué à l'Athénée; les
Plaisirs du dimanche, en quatre actes , avec
AVER
Thiéry; les Martyrs de ta chaleur, comédie-
vaudeville en cinq actes-, les Millionnaires
pour rire, comédie- vaudeville en cinq ac-
tes, etc.
* AVEMÈRES (les), village de France
(Isère), cant. et à 11 kilom. de Morestn
du Rhône ; pop. aggl., 450 hab. — pop. toi.,
4,002 hab.
AVÉNINE s. f. (a-vé-ni-ne — du lat. avena,
avoine). Substance découverte par Johoston
dans l'avoine.
— Encycl. Vavénine est jaune et soluble
dans l'eau. Elle se distingue de la légumine
en ce que l'acide acétique ne la précipite que
peu à peu. La solution aqueuse ne se coagule
pas quand on la fait bouillir, mais elle se
trouble par le refroidissement.
'Avenir national ( L' ). Nous avons, rians
le premier volume du Grand Dictionnaire,
page 1046, écrit l'histoire de cette feuille
courageuse, fondée le 10 janvier 1S65 par
M. Peyrat, et dans laquelle des écrivains de
talent, tels que Frédéric Morin, Henri Bris-
son, Et. Arago, Desonnaz, etc., donnèrent à
la démocratie tant de gages de dévouement.
Pendant huit ans, aucun autre journal ne
servit mieux les intérêts de la République.
Tous les patriotes, qui avaient encouragé ses
débuts, faisaient des vœux pour son succès
et il se montrait digne de tant de sympathies
par la netteté de ses vues et la fermeté de
ses opinions. Est-il besoin de rappeler que,
durant cette période, il combattit pour la li-
berté de la presse, le droit de reunion, la sé-
paration de l'Eglise et de l'Etat, apportant
dans toutes ses discussions une modération
de formes qui faisait plus encore ressortir la
vigueur de ses attaques?
En août 1873, M. Peyrat et ses collabora-
teurs avaient, pour divers motifs, abandonné
le journal; quelques-uns même avaient re-
noncé au journalisme. L'Avenir national ,
laissé aux mains d'un administrateur, fut
vendu à M. Portails, et il eut bientôt le sort
du Corsaire, qu'il avait du reste remplacé :
un arrêté du gouverneur de Paris le sup-
prima, en vertu de l'état de siège, le 24 octo-
bre 1873.
AVENSAN, village de France (Gironde),
cant. et a 3 kilom. de Castelnau-de-Médoc, ar-
rond. et à 27 kilom. de Bordeaux; 1,040 hab.
Fabrique de tuiles. Eglise romane classée
parmi les monuments historiques. Près du
village, belles sources et château de Saint-
Genès. « Les vins d'Avensan, dit M. Ad.
Joanne, qui ressemblent assez à ceux de Mar-
gaux, sont recherchés en Allemagne; les
meilleurs crus produisent environ 450 ton-
neaux. »
AVENTIA, ancienne divinité helvétienne,
adorée spécialement à Avenches (Suisse).
AVENTICUS LACCS, nom latin du LAC DE
MORAT.
AVENTIE s. f. (a-van-tl). Entom. Genre
de lépidoptères nocturnes, de la tribu des
phalénites, comprenant une seule espèce,
qu'on trouve quelquefois aux environs de
Paris.
* AVERNE. — Outre l'Averne, situé en Ita-
lie, dont nous entretenons nos lecteurs au
tome 1er du Grand liictionnaire, il y avait,
dans l'antiquité, plusieurs endroits portant le
même nom ; et, en général, les anciens appe-
laient ainsi tout heu, tout marais ou maré-
cage malsain, empoi onnant l'air de ses mias-
mes, toute localité, tonte grotte, toute caverne
dont le site solitaire et mystérieux remplis-
sait l'âme d'épouvante ou d'horreur. Telles
étaient les cavités avernales d'Adiabène, en
Mésopotamie; tel encore un marais de l'E-
pire, qui portait le nom d'Averne.
AVÉRON s. m. (a-vé-ron). Bot. Nom vul-
gaire de la folle avoine et de quelques au-
tres graminé-s.
•AVERTISSEMENT s. m. — Encycl. Pro-
céd. Avant la loi du 2 mai 1855, les juges de
fiaix étaient simplement autorises a faire dé-
ivrer des billets d'aï ' pour appeler
les parties en conciliation. Cette loi a rendu
les avertissements obligatoires, de façon que
le juge de paix ne peut aujourd'hui juger au-
cun différend sans avoir appelé les i
devant lui et avoir tenté de les concilier en
dehors de toute action judiciaire. Il n'est pas
sans intérêt de r>- b utant que la
chose est possible, les résultai'. |
la nouvelle loi, au point de vue de la conci-
liation. Nous empruntons au Dictionn
la conversation les chiffres suivants, q
vent servir i lultats : « En
1841, sous le régime des avertissements facul-
tatifs, le nombre des avertissements avait été
de 1.470,864; en 1860, il s'éleva à 3,307,664.
on a calculé que la conciliation devant le
juge de paix n'atteint pas les trois cinquiè-
mes des avertissements lancés; mais il faut
remarquer que, au nombre des avertissements
restes sans résultat, on compte, à tort selon
nous, ceux qui n'ont pas été suivis de cita-
tion, c'est-à-dire qu'une conciliation préala-
ble a rendus inutiles. Le nombre de compa-
rutions en vertu d'avertissements tend, du
reste, à s'accroître, comme celui des avertis-
sements eux-mêmes; la moyenne en a été,
dans la période de 1856 à 1860, de 1,928,040. •
— Adininist. maritime. Avertissements aux
ports. On sut qu'un des résultats, le plus
inattendu peut-être, de l'emploi généralise du
AVES
263
:>he électrique a été de faire connaître
mps à l'avance les changements atrao-
[ues qui, se déplaçant dans un sens
donné et avec une vitesse que deux ob>er
suftisent à calculer, peuvent faire
des changements analogues pour
les pays situés sur la direction qu'ils sui-
vent. Eu un mot, il est visible, dans un
r.wid nombre de cas.de faire connaître
à un point menace la tempête qui marche sur
ce point. Il suffit, pour cela, d'établir un grand
nombre de stations météorologiques et de les
relier entre elles, en centralisant les ren-
seignements dans un observatoire c
chargé de les transmettre aux intéressés.
Depuis le mois de mars 1875, 1 Obser1
de Paris se trouve chargé, en France, de ce
travail ; il reçoit de toutes les stations des
renseignements journaliers, qu'il communi-
que deux fois par jour à tous les présidents
des chambres de commerce et à tous les ca-
pitaines de port. L'Angleterre s'est associée
à cette œuvre utile en échangeant avec Paris
une dépêche hebdomadaire, qui sera, sans nul
doute, transformée en dépèche quotidienne.
• AVESNES, ville de France (Nord), ch.-l.
d'arrond., a 94 kilom. de Lille, sur les deux
pentes d'une colline dominant la rive gauche
de l'Helpe majeure; pop. aggl., 2,807 hab
— pop. tôt., 3,603 hab. L'arrond. a 10 cant ,
153 comm., 172,335 hab. Scierie de marbres,
raffineries, savonneries, clouteries, tanne-
ries, verreries. Commerce de grains, bois de
charpente, cendres fossiles, houilles, hou-
blons, toiles et fromages de Maroilles.
— Histoire. • Avesnes doit son origine, dit
M. Ad. Joanne, à une tour élevée en 1020 par
Werric II, dit le Barbu, seigneur de Leuze,
auquel le comte de Haiuaut donna en fief
toutes les terres situées entre les deux Hel-
pes. Thierry, fils de Werric, convertit en un
château fort cette tour, près de laquelle il n'y
avait alors que quelques chaumières, et con-
struisit une belle ég.ise. Un de ses succes-
seurs entoura de murailles la ville naissante,
qui grandit rapidement et qui obtint, en 1200,
une charte de commune; en 1247, Margue-
rite de Haiuaut accorda aux habitants de nou-
veaux privilèges.
» En 1423, le comte Olivier de Bretagne se
réfugia à Avesnes et en restaura les fortifi-
cations; au milieu du xvc siècle, la ville était
très-florissante. Louis XI y revêtit pour la
première fois la pourpre royale, le 3 août
1461; seize ans plus tard (juin 1477), il vint
en armes sommer les habitants de se déclarer
pour lui contre le duc de Bourgogne et, sur
leur refus, prit la ville d'assaut et la ruina
presque entièrement. Il ne resta debout k
Avesnes que huit maisons, un couvent et
l'hôpital. La place demeura déserte jusqu'au
traité d'Arras (1482); elle était à peine re-
construite qu'elle fut de nouveau brûlée par
les Fiançais et abandonnée par ses habitants
jusqu'au traité de Senlis. En 1493, Gabriel
d'Albret fit réparer les fortifications, et l'ar-
chiduc Maximilien y autorisa une foire an-
nuelle. Elle fut encore presque totalement
incendiée en 1513. Louise d'Albret releva
l'église et la fit ériger en collégiale (1534).
En 1549, Philippe II fit. sa joyeuse entrée à
Avesnes avec son père Chartes-Quint; en
1556, il obtint de Philippe de Croy la cession
de cette ville. Jusquk la fin du xvie siècle,
Avesnes eut à souffrir des épidémies et de la
guerre.
• Le 20 juillet 1631, Marie de Médicis, quit-
tant la France, y fut reçue par le prince
d'Epinay au nom de l'archiduchesse Isabelle.
Le traite -les Pyrénées ayant donné Avesnes
à la France en 1660, le roi y établit un bail-
liage en 1661. Louis XIV, lors de la campa-
gne des Pays-Bas, séjourna six jours à
Avesnes, dont les fortifications furent aug-
mentées et reparées par Vauban et Deville.
» En 1813, beaucoup de notables habitants
d'Avesi, victimes de leur dévoue-
menl à secourir les soldats atteints du typhus,
qui revenaient du Rhin. En 1814, la ville,
sans défense, se rendit aux Russes; Napo-
léon y arriva le 13 juin 1815 et n'y laissa
qu'une garnison insuffisante; le 21 juin, les
Prussiens l'investirent ; l'explosion d'une pou-
drière y causa de tels ravages qu'elle fut
obligée de capituler le lendemain; les Prus-
siens y furent remplacés six mois plus tard
par les Russes, qui y restèrent jusqu'au mois
de novembre 1818. »
AVESNES i i S U BERT, ville de France
(Nord), cuit, et a 4 kilom. de Carnières,
et à iô kilom. de Cambrai; pop. sggl.,
.b. — pop. tôt., 3.682 hab. Fabriques
de batiste et antres tissus; moulins à farine
et à huile; brasseries; carrières.
' AVESNES LE COMTE, bourg de France
(Pas-de-Calais), ch.-l. de cant., arrond. et à
S0 kilom. i' s ùnt-Pol; pop. aggl., 1,391 hab.
— pop. tôt., 1,484 hab.
• AVESSAC, village de France (Loire- In-
férieure), cant. et à 6 kilom. de Saint-Nico-
las-de-Redon, arrond. de Saint-Nazaire, près
de la rive gauche de la Vilaine, sur une hau-
teur d'où l'on découvre une partie des dé-
partements d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et
de la Loire Inférieure; pop. aggl., 320 hab. —
pop. tôt., 3,427 hab. «Av iè, dit
M. Ad. Joanne, dans un cartulaire de Redon
comme ayant servi d'emplacement au camp
où le roi Salumon de Bretagne se retrancha,
en 869, avec son armée, pour se porter de là
2C4
AVEY
contre les Normands, soit sur la Loire, soit
sur la Vilaine. Ce camp forme un carré long
entouré de fossés; des fragments d'armes en
ont été extraits. ■
Avencle* (KSSAI SUR L'INSTRUCTION DES),
par ie docteur Guillie (Paris, 1819, in-8°). Le
docteur Guiilié était, sous la Restauration,
chargé des cours et des consultations à l'hos-
fiice Saint-Cosme; il traitait donc, en par-
ant de l'instruction des aveugles, une ma-
tière qui était pleinement de sa compétence.
Son livre est une sorte de manuel pratique, à
l'aide duquel tout père de famille ou tout in-
stituteur peut arriver à donner à un enfant
aveugle une certaine dose d'instruction et le
moyen de gagner sa vie. Les difficultés sem-
blent assez grandes au premier abord. « L'é-
ducation des clair-voyants, dit le docteur
Guiilié dans son introduction , commence,
pour ainsi dire, avec leur naissance. Tout
contribue k leur développement ; ils imitent
avec facilité les jeux des compagnons de
leur enfance; ils lisent dans la physionomie
de leur nourrice, et les regards d'une mère
sont pour eux la meilleure leçon. Tout cela
est perdu pour l'aveugle, enseveli pour ja-
mais dans les ténèbres; il est obligé de tout
créer, puisqu'il n'a rien vu ; l'acte le plus sim-
ple en apparence pour les autres enfants de-
vient pour lui une chose nouvelle. L'institu-
teur ne réussira jamais s'il n'est persuadé que
l'aveugle sent les choses tout autrement que
nous, qu'il n'attache pas aux mots les mêmes
idées, s'il ne devient enfin l'élève de son dis-
ciple et s'il n'étudie avec lui. »
L'ouvrage du docteur Guiilié est divisé en
trois parties. Dans la première, l'auteur ex-
pose des considérations générales sur l'esprit
et le caractère des aveugles; la seconde est
consacrée aux aveugles célèbres; ils sont
plus nombreux qu'on ne croit : Diodore, le
grand géomètre, un des maîtres de Cicéron ;
ÀuIi'Jius; Eusèbe l'Asiatique; Dîdyme d'A-
lexandrie, le maître de saint Jérôme, de Ru-
fin, de Palladius, d'Isidore ; Abuubola, célèbre
poète arabe; John Gower, poète anglais;
Marguerite de Ravenne; Malaval ; Comîers ;
Saunderson; l'aveugle de Puiseaux, que Di-
derot a célébré; le naturaliste Huber, de Ge-
nève; Pougens, Bérard, le peintre Anas-
lasi, etc. Celui-ci n'est pas le seul artiste
aveugle qui ait acquis de la célébrité ; l'au-
teur cite encore le statuaire Gombasius de
Volterre, l'organiste Chauvet, les composi-
teurs Carulli et Givet.
Dans la troisième partie, qui est la plus im-
portante, le docteur Guiilié rend compte des
procèdes employés dans l'institution des Jeu-
nes-Aveugles pour arriver à leur donner une
instruction complète et à leur faire apprendre
un métier. L'instruction proprement dite,
l'explication de la lecture par l'impression
des livres avec des caractères en r-'lief, l'é-
criture, la géographie, les langues, la musi-
que vocale et instrumentale, font I objet des
huit premiers chapitres; les autres ont trait
aux travaux manuels et indiquent comment
on apprend aux aveugles le tricot, la filature,
la confection des filets, des chaussons et des
tapis de lisière, l'art du tisserand, la vanne-
rie, la corderie, le rempaillage des chaises, la
COnfe< lion des paillassons, le brochage, etc.
On peut aussi leur apprendre certains jeux,
comme les dames et les échecs, les jeux de
cartes même, en se servant de cartes mar-
par des piqûres, etc. Ces explications
sont accompagnées de planches qui en faci-
litent Tint lligenee.
* AVEYKON (dhi'ARTEMknt de l'), division
administrative de la France, dans la partie
i<>iiale, formée de l'ancien Rouer
du Cjuercy. Il doit son nom k l'Aveyron, qui
y a sa source et la plus grande partie do son
cours. Ses limites sont : au N., le départe-
ment du Cantal; a l'E., ceux de la I
et du Gard; au S., ceux du Tarn et de l'Hé
rault; à l'O-, ceux du Tarn et du Tarn-.-t-
i ne. Sa i"i me est celle d'un quadrilatère
irrégulier, dont te grtfnde di igonale, dirigée
du N.-K. au S.*<),, a une longueur de 112 ki-
lom. Superficie, 882,064 hectares, dont 354,458
en terres lai ru blés, I3â,:n6 «n prairies na-
turelles, 19,387 un vignes, 61,278 en autres
cullun entes, 172,963 en pànn
ères, 130,901 en forêts, bois,
l'fl mi, chemina et terres iiM'iil-
i des plus grands département
de lu l1
Il est divise en 6 armu'ii lemenl , corn-
et 2kq ci unes. Chef-
1 tire, Rodez , ou j-préfeciures,
■ n, Millau, S unt-Atfrique et Villefran-
174 hab. Aux tenu- . de
la loi constitutionnelle, il nomme '•• >■> urs
et il e ' n pré i n té a la Chambre par 7 dé-
puté - n faii pui lie de la 16« 1 6| ion mîlitaii e,
dont Rodes est , de la 7« in-
tch de i:- 88* con«
■
minéi ■] -v -\ I-- du S.-O., dont Rodes >■ .t lu
chef-li i ta a lit coui d'appel do
Muni | ■ . ,-t ju
d'Albi.
■ Coi i dit M. Pis-
- départi ment de l'Aveyron forme en
il
ot et ti l'O. vei ■ piai ■
n yuercy et de l'Alfa
ir les derniei
Murgeride et du Cantal, a 1*15. »-i au i>.
■ des hautes mo . <> i ■pu se-
AVEY
parent le bassin hydrographique du Rhône et
de la Méditerranée du bassin de la Garonne
et de l'Océan. Le sol de la contrée est inégal et
fortement accidenté. Sur le pourtour, une en-
ceinte à peine interrompue de monts abrupts,
dont les sommets atteignent presque la
hauteur des neiges éternelles; au centre, une
chaîne montueuse, qui traverse de l'E. k l'O.
tout le département et se rattache, vers son
extrémité O., d'une part au plateau primitif
du centre de la France, et de l'autre à la
montagne Noire. Dans l'intervalle qui sépare
ces diverses chaînes, de vastes plateaux cal-
caires et quelques plaines basses, entrecou-
pées de nombreuses collines; enfin, à travers
ces montagnes, ces collines et ces plateaux,
des vallées étroites et profondes, tels sont les
traits les plus saillants de la topographie de
l'Aveyron. Mais, si l'on trouve dans le dépar-
tement des régions dont l'aspect aride et dé-
solé produit une impression pénible, de som-
bres vallées, d'affreux précipices qu'on ne
peut contempler sans horreur, on y rencontre
aussi, par une heureuse compensation, toutes
les beautés des pays de montagnes : ce sont
de majestueuses forêts, des vallées aux flancs
tantôt nus et décharnés, tantôt ornés de tout
le luxe d'une végétation vigoureuse ; des gor-
ges qui, resserrées d'abord entre d'affreux
rochers, s'élargissent tout à coup pour for-
mer de riches et riants bassins ; des ruisseaux
qui fuient, silencieux, limpides et calmes, à
travers les prairies et les champs qu'ils fé-
condent, et, plus loin, mugissent, écument, se
précipitent avec fracas au milieu des rocs
éboulés qu'ils rongent et déchirent; ce sont
des sources aussi remarquables par l'abon-
dance que par la limpidité de leurs eaux; de
belles cascades, des abîmes, des grottes pro-
fondes creusées par la nature; ce sont, en
un mot, des sites qui changent, se renouvel-
lent sans cesse et dont l'aspect, tour à tour
simple ou majesteux, gracieux ou sauvage,
riant ou mélancolique, provoque la curiosité,
excite l'admiration du voyageur, fournit un
aliment inépuisable au zèle studieux du pein-
tre et du naturaliste. ■
Trois sortes de terrains principaux consti-
tuent le sol de l'Aveyron; des terrains cal-
-■t volcaniques occupent l'O. et le cen-
tre du pays : c'est la partie la moins fertile;
des terres schisteuses, granitiques et quart-
zeuses se trouvent dans la région S. ; le sol
des vallées, composé d'alluvions, est en gé-
néral très-fécond et produit toutes les sortes
de céréales. Dans le N., le sol, montueux,
coupé par des torrents et des précipices, est
graveleux; les céréales n'y viennent point;
ces' le pays des châtaigniers. Les montagnes
de l'Aveyron forment deux groupes distincts ;
celles qui a\ oisinent le Lot sont des ramifica-
tions des monts du Cantal ; celles de Levezou,
entre les sources de l'Aveyron et leTarn,S"iu
un pmlongement des Cevennes. Les points
culminants s<<nt : la Rogière de Saint-Chély
(1,428 mètres), le Lagast (923 mètres), le
Saint- Gui rai (1,502 mètres), les Vernhettes
(1,001 mètres), le Delpal (1,060 mètres), l'Ar-
bre-de-Louradou (585 mètres).
Au point de vue hydrographique, le dépar-
tement de l'Aveyron appariient au bassin de
la Garonne par le Tarn, le Lot et l'Aveyron,
affluents ou sous-affluents de cette rivière.
Le Tarn entre dans le département près de
Peyreleau, arrose Compeyre, Millau, Creys-
sels, Compreignac, Saint-Rome, Broquiès,
reçoit les .-aux du Meusan, de la Muse, du
ruisseau de Verrières, de la Joute, de la Dour-
bie, du Cernon, du Dourdou, de la Rance et
pénètre, au-dessus de Trébas, dans le dépar-
tement nuquel il donne son nom. Le Lot entre
dans le département de l'Aveyron près de
Saint-Laiirent-d'Olt, arrose, pendant un par-
cours de R7 kilom., Pomayrol, Saint-Geniez,
Sainte- Eu lalie, Saint-Corne, Espalion, Es-
taing, Entraygues. sert de limite à l'arrondis-
sement de Rodez, baigne Grand-Vabres, puis
Livinhac-le-IIaut, Bouillait, Balaguier, Sal-
. se grossit de la Tneeyre, du Dour-
dou (rivière qui porte le même nom qu'un af-
fluent du Lot), de la Diége, du Rieumort et
pénètre aussi dans le département du Lot.
I/Aveyron prend sa source vers l'extrémité
K. du département, près de Séverac-le-Chft-
-HI arrose Gayac, Pahnas, Gagea, Rodez,
Belcastel, Villefrnnche, Najnc, La Guépie,
Varen. Saint-Antonin, se grossit de la Serre,
de l'Alzou et du Viiiur, qui I- çoit lui-même
les eaux du Vernirons, de la Cadousse, du
Violou, du Séor, du Lieux, du Lézert, du
Jaoul et du Candoux ; son parcours dans le
dépai tement '-st, de 150 kilom.
On jouit dans l'Aveyron d'un climat pur,
qui cependant est assez rigoureux sur les
inontngnes. L'hiver dur.- environ six mois
sur les plateaux du N., où la neige tombe en
al>.ai. lance et II'- l'<<nd que difficilement* Le
climat est chaud dans la région K., où se
trouvent de beaux vignobles, I.". récoltes
en céréales, abondantes et hâtives dans le S.,
Sont nulles OQ tardives dans le \. Les terres
lalnHiraMes pn 'lui en! prun 1 1 i [•■un-nt du blé,
.rie, de l'avoine et de L'orge, niais en
quantité inférieure à la consommation* La
■ du maïs est répandu" dans |t> S. et le
S.-K.; celle du sarrasin et de la pomme de
tins toutes les régions. Les prairies
liai u celles sont abondantes, principalement
Bi n' des montagnes et dans les val-
pi m père que dans la par-
hàtaignler est cultive en grand
dans le et sur les plateaux du N.
AV1C
Les bois couvrent un peu moins du dixième
du département; les arrondissements d'Espa-
lion et de Rodez sont ceux qui en contiennent
le plus. Les essences dominantes sont le hê-
tre, le chêne et le sapin. Les loups et les re-
nards sout nombreux dans les montagnes;
les forêts ne renferment ni sangliers ni che-
vreuils, mais les lièvres et les lapins y pul-
lulent, ainsi que dans les landes; le gibier à
plume est aussi très-abondant.
On élève dans le département un grand
nombre de chevaux et de mulets, ces derniers
pour les exporter surtout en Espagne. L'a-
bondance des pâturages a fait multiplier les
bêtes k cornes; cependant le département
tire du Cantal ses bœufs de labour, l'espèce
du pays n'étant pas assez robuste. Les mou-
tons du Larzac sont renommes pour la qua-
lité de leur chair et la finesse de leur laine;
les chèvres et les porcs sont aussi élevés en
grand ; c'est avec le lait des brebis qu'on
tait les fromages de Roquefort, une des pro-
ductions les plus connues du pays. Les vins
de l'Aveyron sont agréables et délicats, mais
en général de qualité médiocre. Entre Pey-
russe et Aprières s'étendent de vastes truf-
fières dont les produits sont expédiés partout.
L'industrie manufacturière du département
consiste en fabriques d'étoffes de laine et de
draps communs, en tanneries et ganteries;
mais ces fabrications ne viennent qu'en se-
cond ordre; c'est l'iudustrie minérale et mé-
tallurgique qui tient le premier rang. La
houille, le fer et le cuivre, répandus sur pres-
que toutes les parties du territoire, font sa
principale richesse, et les usines de Decaze-
ville, Aubin et Firmy, qui occupent près de
6,000 ouvriers, fournissent à la consomma-
tion environ 40,000 tounes de fonte par an.
La fabrication des rails et du fer en barres y
est aussi poussée avec vigueur.
Le département de l'Aveyron possède trois
sources d'eaux thermales très-fréquentees :
ce sont celles de Sylvanès, employées contre
la phlhisie pulmonaire, les rhumatismes, la
paralysie, les scrofules ; de Cransac, eaux fer-
rugineuses froides, que les médecins prescri-
vent dans les cas de chlorose, de leucorrhée,
de fièvres rebelles ; et de Camarès-d'Andabre,
eaux gazeuses et salines, employées contre
les affections bilieuses, les obstructions du
foie, les ulcères atoniques, les affections des
voies urinairas et des organes utérins. Quel-
ques autres sources moins connues se trou-
vent encore à Salles-la-Source, Sainte-Marie,
La Trueyre, Costrix, etc.
Le département est traversé par six routes
nationales , dont le développement est de
577 kilom., et qui ont toutes leur point d'in-
tersection à Rodez; les routes départemen-
tales, au nombre de quinze, ont un parcours
de 754 kilom. Il est en outre desservi de Cap-
deuac k Rodez (65 kilom.), par un embran-
chement du chemin de fer de Paris à Limo-
ges, Périgueux . Agen et Capdenac, et par
deux sous-embranchements de la même ligne,
de Capdenac à Toulouse et Montauban, et
de Viviez à Decazeville; la longueur de ces
divers réseaux est de 125 kilom.
• AVEZAC-MACAYA (Marie-Armand-Pascal
d'), géographe français. — Il est mort k Paris
le 14 janvier 1875. M. d'Avezac était membre
de l'Académie des inscriptions, de la Société
de géographie, dont il fut longtemps le secré-
taire général, de la Société d'ethnologie de
Paris, a la fondation de laquelle il prit part,
et de plusieurs autres sociétés savantes fran-
çaises et étrangères. M. d'Avezac, qui possé-
dait à fond l'histoire géographique du moyen
âge, ne laisse après lui aucune œuvre d'en-
semble ; mais son érudition, sûre et approfon-
die, a fait la lumière sur un grand nombre
de points particuliers dans des mémoires
d'une haute valeur. Nous citerons de lui :
Essais historiques sur le Bigorre (1823, 2 vol.
in-8°); Esquisse générale de l'Afrique (1837,
in-12); Etudes de géographie critique sur l'A-
frique septentrionale (1836, in-8u); Notice sur
le pays et te peuple de Yebous (1845); Notice
sur les découvertes faites au moyen âge dans
l'océan Atlantique (1845, in-S^hlcs lies fan-
tastiques de l'océan Occidental au moyen âge
(1845, in-8°); Coup d'œil historique sur la pro-
jection des cartes géographiques (in-s°); Et fu-
cus ou les Ouvrages cosmugraphiques intitulés
de ce nom (1852, in-4.0); Bief récit et succincte
narration de la navigation faite en 1535 et
1536 par le capitaine Jacques Cartier aux ites
dp Canada, etc. (1864, in-8°), avec une intro-
duction historique; Esquisse générale de l'A-
frique et Afrique ancienne et moderne, dans
l'Univers pittoresque ; Campagne du navire
."Espoir (1869, in-s»j; le. Navigateurs terre-
neuoient de Jean et Sébastien Cabot (1870,
in-8°); Une digression géographique a propos
d'un manuscrit ds tu bibliothèque d'Altamira
(i'sto, iu-8"); lieux bluettes étymologiques
(1871, in-8°): Année véritable delà naissance
de Christophe Colomb (1873, iu-8°); le Livre
dr Ferdinand Colomb (1873, in-8o).
•AVICÉBRON (Salomon bkn Gabirol, dit),
philosophe arabe, mort à Malaga en 1070. —
Le nom d'Avicebron est célèbre chez les phi-
losophes scolastiques, 'pu, embarrassés par
cet lame-, idées péripatéticiennes peu ordi-
naiie-, eliey, u n philosophe arabe, sont allés
ju iqu a | ndre qu'Avicébron ■■ était con-
verti au christianisme. La critique moderne
a longtemps révoque en doute l'existence du
personnage et même de la Source de vie, son
.'«délire ouvrage, qui a de cependant mille
AVOC
fois indiqué, cité, commenté par les théolo-
giens et les philosophes. Aujourd'hui, il pa-
raît prouvé, il est au moins admis, qu'Avicé-
bron est le même personnage que le juif arabe
Salomon ben Gabirol. Quant k la Source de
vie, ou n'en connaît pas le texte original; mais
M. Munck en a découvert, à la Bibliothèque
nationale, un abrégé en langue hébraïque et
une traduction latine faite sur le texte arabe.
On a donc pu se rendre compte des doctrines
philosophiques d'Avicebron. C'est, au fond,
un effort remarquable pour concilier avec le3
doctrines orthodoxes des juifs une sorte de
panthéisme tiré de la philosophie d"*Aristote.
* AVICEDE s. f. — Encycl. Ornith. Après
avoir classé cet oiseau dans la famille des fal-
coninés, les ornithologistes ont reconnu qu'il
avait les plus grands rapports avec le genre
cymindis et l'ont placé k côté de lui, entre
les aigles-autours et les milans; peut-être,
tant les rapports sont frappants, eût-il con-
venu d'aller plus loin et de fondre les deux
genres en un seul.
Swainson, qui a créé le genre avicède, lui
assigne pour caractères : mandibule supé-
rieure munie de chaque côté de deux dents
petites et anguleuses; mandibule inférieure
munie d'une seule dent; narines transverses;
ailes allongées, à quatrième rémige plus lon-
gue que les autres ; pattes très-courtes ; tarse
de la longueur du pouce; doigt médian très-
long; queue large, carrée, de moyenne lon-
gueur.
La seule espèce connue, Vavicède cululoîde,
est un oiseau de 0m,45 de longueur, ayant le
dessus du dos gris foncé et brun vers la
queue; la gorge et la poitrine gris pâle; le
ventre blanc, traversé de larges bandes bru-
nes; la queue terminée par une large bande
noire; la cire et les pieds jaunes.
AVICOLE adj. (a-vi-ko-le — du lat. avis,
oiseau; colo, j'habite). Qui vit en parasite
sur le corps des oiseaux : Insectes avicoles.
* AVIGNON, ville de France, chef-lieu du
département de Vaucluse, sur la rive gauche
du Rhône, au milieu d'une plaine riante et
fertile; pop. aggl., 27,409 hab. — pop. tôt.,
38,196 hab. L'arrond. comprend 5 cant. ,
21 m., 84,259 hab.
AVIGNON (COMTAT D'). V. COMTAT, au
tome IV du Grand Dictionnaire.
•AVIGNONET, bourg de France (Haute-
Garonne), cant., arrond. et k 7 kilom. de
Villefrauche-de-Lauraguais, parle chemin de
ter, bâtie en amphithéâtre sur une eminence
jadis fortifiée ; pop. aggl., 918 hab. — pop.
tôt., 2,048 hab.
AVIOSA s. m. (a-vi-o-za). Erpét. Nom vul-
gaire du boa devin.
AVIRON (Jacques Le Batelier d'). V. Ba-
telier, au tome II du Grand Dictionnaire.
AVIS (Jean), médecin français du xve siè-
cle. Doyen de la Faculté de Paris en 1471, il
fut, en 1473, un des cinq docteurs qui, char-
ges de la reforme de l'Université, portèrent
contre les nominalistes la condamnation que
Louis XI promulgua par un édit.
AVITUS (saint), ermite, né dans le Péri-
gord, mort en 570. Fait prisonnier par l'ar-
mée de Clovis k la bataille de Vouillé, il fut
affranchi par ses maîtres, eut, dit-on, une
vision et prit l'habit monastique dans le cou-
vent de Bonneval, près de Poitiers; mais,
renonçant ensuite k la vie commune, il vint
se construire dans son pays natal un ermi-
tage, ou il passa quarante années de sa vie.
'AVIZE, bourg de France (Marne), ch.-l.
de cant,, arrond. et à 10 kilom. d'Kpernay;
pop. aggl., 1,962 hab. — pop. lot., 1,992 hab.
"AVOCAT s. m. — Encycl. Avocat général.
Dès le xivc siècle, il existait près les parle-
ments, concurremment avec un procureur
général, des avocats du roi, charges de dé-
fendre les intérêts du prince, tandis qu'on
donnait, le nom d'avocats généraux aux sim-
ples avocats chargés de plaider les causes
ordinaires. Ce ne fut que beaucoup plus tard
que les magistrats charges de prendre la pa-
role au nom du roi prirent le nom d'avocats
généraux, pendant que les avocats ordinaires
étaient appelés simplement avocats. Un des
premiers magistrats qui prirent le titre d <■■-
vocat général fut Antoine Séguier, en IT.S7
Au parlement de Paris, il y eut longtemps
deux avocats généraux, puis quatre; les au-
tres parlements en avaient également. Ces
charges, conférées d'abord gratuitement, de-
\ un eut. vénales au XVie siècle, et les avo<-ut\
généraux se trouvèrent par cela même ina-
movibles, comme les membres de la magis-
trature assise. Les fonctions d'avocat général
au parlement de Paris, achetées 4u,000 li-
vres à la lin du xvio siècle, augmentèrent
rapidement de prix ; e'esi ainsi que, en 1721,
d'Aguesseau acheta 400,000 livres cette
charge pour son tils.
Les avocats généraux avaient des fonctions
distinctes de celles des procureurs généraux.
Contrairement k ce qui existe aujourd'hui, d
n y avait point de lien hiérarchique entre
eux. Les avocats generuux, indépendants des
procureurs généraux, avaient le droit de
prendre la parole aux audiences et dans lea
assemblées de. chambres du parlement. Le
procureur général, aidé par des substituts-,
était charge de la procédure civile, de la
poursuite dea délits, de la police, de l exécu-
tion des arrêts et de la surveillance des tri-
AVOC
bnnaux. Le plus ancien des avocats généraux
prenait le titre de premier avocat général.
Chargés, comme hommes du roi, de défendre
les privilèges de la couronne, ces magistrats
devaient en même temps veiller aux intérêts
de l'Etat, ce qui rendait parfois leur situa-
tion très-difficile. ■ Indépendamment de leur
participation aux arrêts de la justice, qu'ils
préparaient par leurs conclusions, dit Des-
portes , les avocats généraux avaient une
juridiction proprement dite et particulière
dans certains cas; elle consistait à juger les
conflits entre les différentes chambres du
tient, les appels d'incompétence ou de
déni do renvoi des sièges inférieurs, les nul-
lités de procédure et d'autres affaires ren-
voyées au parquet par arrêt. Ils prononçaient
aussi sur les conflits entre le parlement et la
cour des aides, de concert avec les gens du
roi de cette cour ; ils opinaient alors tout haut
et publiquement. Ils présentaient au serment
les avocats et se faisaient gloire, selon les
expressions de Talon, ■ d'être placés à la
• tête du barreau et de marcher les premiers
■ d'un corps aussi illustre. » Au palais, une
des prérogatives des avocats généraux était
de ne pouvoir être interrompus lorsqu'ils
portaient la parole comme gens du roi, jouis-
sant ainsi du même privilège que le monar-
que lui-même. En dehors de leurs fonctions
judiciaires, ils avaient des attributions hono-
rifiques eminentes ; à la surveillance spéciale
des universités de Paris, Reims, Orléans,
Bourges et Anvers, des bibliothèques de
Saint-Victor, Mazarine et de l'Ecole de mé-
decine, ils joignaient le titre et les appointe-
ments de conseiller d'Etat et revêtaient la
simarre dans leur hôtel comme le chancelier
et le premier président. Enfin , ils étaient
exempts de tailles et on leur rendait les mê-
mes honneurs funèbres qu'aux autres mem-
bres du parlement. »
Au début de la Révolution, les fonctions
A' avocat général furent supprimées en même
temps que les parlements. Lors de la réor-
ganisation judiciaire de 1810, des avocats gé-
néraux furent attachés aux cours d'appel et
à la cour de cassation ; mais ces magistrats
devinrent les substituts et les subordonnés
du procureur général, chef du parquet, sous
la direction duquel ils agissent. Pour tout ce
qui concerne le service du parquet, ils doi-
vent se concerter avec le procureur général,
et, s'ils ne sont pas d'accord avec ce magis-
trat sur les conclusions à prendre, ils doivent
en référer au parquet assemblé, dont la ma-
jorité détermine les conclusions qu'ils de-
vront soutenir. Us sont particulièrement char-
gés de porter la parole dans les audiences et
de prononcer les discours de rentrée. Le nom-
bre des avocats généraux varie selon l'impor-
tance des cours et l'étendue de leur ressort.
La cour d'appel de Paris compte sept avocats
généraux; la cour de cassation en possède le
même nombre.
Les avocats généraux sont nommés par le
ministre de la justice et toujours révocables.
Pour être nommé avocat général, il faut
avoir vingt-cinq ans, être licencié en droit
et avoir suivi le barreau au moins deux ans.
Avocat (Lettres sur la profession d'),
par Camus. La probité rigide du célèbre ju-
risconsulte et la fermeté inébranlable de ses
convictions l'autorisaient mieux que personne
à tracer les devoirs d'une profession que nul
n'honora plus que lui. Aussi ses Lettres sur
la profession d' avocat, publiées pour la pre-
mière fois à Paris en 1772, obtinrent-elles un
très-grand succès. La première édition fut
vite épuisée. Une deuxième édition parut
en 1777, et a la mort de l'auteur, survenue
en 1804, les éditeurs songèrent à en publier
une troisième édition, qui eut la même vogue.
Mis.- en vent'- en l'an XIII (1805), elle fut
enlevée en quelques mois et il n'était plus
ible de satisfaire aux demandes du pu-
blic, lorsqu'un jeune docteur endroit, Du-
I in une, reprit le travail de Camus en sous-
■ J accédai, dit Dupin dans sa pré-
fa. ■<■ , à. l'idée de donner une nouvelle édi-
tion de cet important ouvrage d'autant plus
volontiers que , de longue main , j'uvais
chargé mon exemplaire de notes et de cor-
rections. J'avais aussi celles de mon père,
grand amateur de livres, et qui, en prenant
soin de me composer une bibliothèque de
droit, avait mis la plus scrupuleuse attention
à n'y faire entrer que les meilleures éditions
des meilleurs ouvrages. Je ne me proposai
pas seulement de réimprimer l'ouvrage de
M. Camus, mais d'y faire des additions con-
sidérables. • Et Dupin aîné fit des additions
telles que l'ouvrage se trouva presque doublé.
Les Lettres sur la profession d'avocat, de
Camus, forment deux volumes. Le premier
renferme différentes pièces sur la profession
du barreau; le second est consacré tout en-
tier à la bibliographie des livres de droit.
Le premier volume contient douze lettres
et cinq documents ou pièces diverses. La
première lettre traite de la profession d'avo-
cat, des qualités qu'elle exige, des devoirs
qu'elle impose, de l'honneur dont son exer-
cice est accompagné, etc. La seconde passe
en revue les études multiples nécessaires k la
profession : humanités, littérature, histoire,
droit, science, etc. L'avocat doit posséder
ce que Cicéron appelle Omnium rerum ma-
gnarutn atque artîum scientiam. La troi lième
lettre a pour objet I élude du droit naturel et
public et du droit romain. La quatrième lettre
SUPPLÉMENT.
AVON
trace le plan à suivre pour l'étude du droit
français. La cinquième lettre roule sur le
droit ecclésiastique, et la sixième indique la
manière d'exercer la profession d'avocat. La
septième a été ajoutée par Camus en vue de
la troisième édition. Les changements opérés
par la Révolution, les idées que la tribune
avait fait éclore lui montraient qu'il ne suffi-
sait plus à un avocat de se renfermer dans le
droit privé, mais qu'il devait encore étudier
les principes de l'économie sociale et les
bases tant de l'administration intérieure que
des relations extérieures. L'économie sociale
et le droit administratif font lo sujet do la
huitième lettre. La neuvième traite de la libre
défense des accusés, la dixième du droit
commercial, la onzième des conférences; la
douzième, enfin, renferme des réflexions sé-
vères sur l'admission des avocats au tableau
de leur ordre.
Les documents que renferme en outre le
premier volume sont : le Dialogue des avo-
cats de Loîsel, l'histoire abrégée de l'ordre
des avocats, deux mercuriales de M. d'A-
guesseau, l'une sur l'indépendance de l'avo-
cat, l'autre sur l'amour qu'il doit porter à
son état; enfiu un règlement sur l'exercice
de la profession.
Le deuxième volume traite, comme nous
l'avons dit, de la bibliographie. Il est aujour-
d'hui sans intérêt.
Avocats d'auirofoU (lbs), par M. Ambroise
Rendu (Paris, 1874, in-18). M. Amb. Rendu
a entrepris d'écrire l'histoire des ancêtres de
notre barreau moderne, de retracer la bio-
graphie de ces vieux avocats du xve et du
xvie siècle, dont on commençait à se moquer
dès le xvn© siècle, et qui, pourtant, avaient
joui k leur époque d'une grande célébrité.
La plupart sont aujourd'hui bien ignorés; on
les avait comparés, de leur temps, à Dé-
mosthène et à Cicéron; on se flattait que la
plus lointaine postérité se souviendrait d'eux,
et c'est à peine si quelques noms ont sur-
nagé. Il était temps qu'on écrivît leur histoire,
tâche dont l'auteur s'est acquitté avec beau-
coup de conscience et d'érudition, sans quoi
ils risquaient de tomber k tout jamais dans
l'oubli. Il y a bien des orateurs ampoulés et
solennels dans cette originale galerie, mais
on y rencontre aussi de belles figures, des
caractères indépendants et dignes; çà et là,
de véritables beautés littéraires étincellent
dans le poudreux fatras des plaidoyers remis
en lumière. « Parmi les plaidoyers que
M. Rendu cite ou analyse, dit M. Francis
Charmes, il y en a qui sont de véritables
monuments de notre histoire juridique et lit-
téraire. On y reconnaît, sous des formes vieil-
lies, la grande tradition oratoire qui n'a ja-
mais été complètement interrompue au bar-
reau. Il y a encore une autre tradition qui
s'y est également conservée, c'est celle du
dévouement, du savoir, d'une existence pure,
indépendante et modeste. M. A. Rendu n'a
pas eu seulement à rappeler d'heureux ta-
lents; il a rencontré plus souvent encore de
nobles caractères, des hommes simples, cou-
rageux, n'ayant qu'une passion, celle de la
justice, apportant dans le règlement de leur
vie quelque chose de cette rectitude absolue
des lois qu'ils étaient chargés d'interpréter.
Il y a bien par-ci par-là quelque ombre au
tableau, et nous ne serions pas surpris si
quelque admirateur fanatique du vieux bar-
reau reprochait à M. Rendu d'avoir laissé sa
verve satirique s'égayer un peu librement
sur le compte de ses confrères d'un autre
âge ; mais tant d'autres, avant et depuis Boi-
leau, lui en ont donné l'exemple 1 »
AVOCAT (Henri), auteur dramatique fran-
çais, mort en 1873. Il se fit acteur sous le
nom de Tacova, joua avec peu do succès et
composa un certain nombre de vaudevilles,
soit seul, soit en collaboration. Nous citerons,
parmi ces pièces : Sur la frontière, à-propos-
vaudeville en un acte (1859); Mon oncle le
puriste, en un acte (1859); Dans la gueule du
loup, vaudeville (1864); Deux vieux gardes,
pochade en un acte (1864); Un fusilier dans
l'embarras, avec Emile Lorrain (1864) ; VAs-
socié de Crampon, en un acte (1868, in-4*);
Veux auteurs incompris, opérette bouffe, mu-
sique de Jouffroy (1868); Marcel et compa-
gnie, bouffonnerie musicale en un acte, avec
Désiré (i87i), etc.
* AVOIR, v. a. ou tr. — Turf. Parier pour :
Quel cheval avez-vous?
' AVOl.D (SAINT-), ancienne ville de
France (Moselle), sur la Rosselle, affluent
de lu Sarre, a 19 kilom.de Forbach; 2,792 hal>.
Cette ville a été cédée à l'Allemagne par
lo traité de Francfort du 10 mai 1871, et elle
fait aujourd'hui partie de l'Alsace-Lorraine
(cercle do Forbach).
* AVOLSHE1M , ancien bourg de France, à
21 kilom. de Strasbourg; 600 hab. Cédé à
l'Allemagne par le traite de Francfort du
10 mai 1871, Avolsheim fait aujourd'hui partie
de l'Alsace-Lorraine (cercle do Molsheim).
* AVOND (Auguste), avocat et homme po-
litique français, né à Paulhaguet (Haute-
Loire) en 1819, mort en 1866. — Ayant bril-
lamment achevé ses études en province, il
se rendit à Paris, commença l'élude du droit
en 1838, fut reçu licencié en iS4i et se tit
alors inscrire au barreau do Paris. Comme
il avait peu de fortune, il lit pour vivre quel-
ques travaux de librairie, jusqu'à ce qu'il fût
parvenu à se faire connaître comme avocat.
AVRÏ
Après la révolution de 1848, Avond , qui
était républicain, fut nommé commissaire
général du gouvernement provisoire dans
trois départements; mais il refusa ces fonc-
tions, préférant celles de chef du cabinet au
ministère de la justice, que lui donna M. Cré-
mieux. Aux élections pour l'Assemblée con-
sumante, il fut élu représentant du peu-
pie dans la Hante-Loire. Avond y siégea
parmi les républicains modérés de la nuance
du National^ prit une part active aux tra-
vaux de la Chambre, vota l'amendement
Grévy et la constitution, appuya la politique
du général Cavaignac, puis passa à l'oppo-
sition, mais à une opposition modérée, sous
la présidence de Louis Bonaparte. N'ayant
pas été réélu à l'Assemblée législative, il re-
prit sa profession d'avocat. En 1860, Avond
prit la direction de la Caisse des chemins de
fer; mais peu après cet établissement finan-
cier ayant sombré, il reprit et continua sa
première profession jusqu'à sa mort.
Avoyo OU Avote (RELIGIEUSES DE Sainte-).
Elles s'établirent à Paris, dans le quartier
du Temple, vers 1288, et donnèrent leur nom
à un passage qui existe encore aujourd'hui.
Cet ordre avait pris le nom d'une sainte ca-
nonisée en 1266 sous le nom de sainte Hed-
wige, en français sainte Avoye. Il fut sup-
primé en 1790.
" AVBANCHES, ville de France (Manche),
ch.-l. d'arrond. et à 56 kilom. de Saint-Lô;
pop. aggl., 7,324 hab. — pop. tôt., 8,137 hab.
L'arrond. comprend 9 cant. , 124 comm.,
106,840 hab. Avranches , dit M. Adolphe
Joanne, ■ occupe une position pittoresque,
entre la vallée de la Sée au N. et la vallée
de la Sélune au S., à l'extrémité d'un pro-
montoire d'où l'on admire un des plus beaux
paysages de la France entière.» — ■ D'un
côté, celui de la vallée de la Sée, ajoute
Aristide Guilbert, on ne peut y arriver qu'en
gravissant une route taillée en rampe dans
le roc et au-dessus de laquelle on aperçoit
encore une partie de ses anciennes murailles ;
de l'autre côté, elle domine d'immenses grè-
ves, tantôt inondées, tantôt délaissées par le
double mouvement de l'Océan, mais toujours
belles et imposantes. Entin, à l'extrémité des
grèves, on voit surgir de la mer le Mont-
Saint-Michel et Tombelaine, comme des postes
avancés élevés contre l'invasion, comme des
bornes immuables placées aux limites de la
terre et de l'Océan ; sublime spectacle auquel
se rattachent quelques-uns des plus grands
souvenirs de la religion, de la guerre et de
la politique. »
AVR1AL (Augustin), membre de la Com-
mune de Paris, né à Revel (Haute-Garonne)
en 1840. Il apprit l'état d'ouvrier mécanicien,
s'engagea en 1859 et se fit affilier, pendant
qu'il était soldat, à l'Association internationale
des travailleurs. Etant venu se fixer à Pa-
ris, il y reprit l'exercice de sa profession,
employa ses loisirs à étudier les questions
ouvrières et acquit par son intelligence une
grande influence parmi ses camarades.
M. Avrial s'occupa activement de gagner des
adhérents à l'Internationale et fut un des
principaux fondateurs de la chambre syndi-
cale des ouvriers mécaniciens, de la fédéra-
tion des sociétés ouvrières et du cercle des
études sociales. Impliqué dans le procès fait
aux principaux membres de l'Internationale
(20 juin 1870), il attira l'attention par l'habi-
leté avec laquelle il se défendit lui-même,
mais n'en fut pas moins condamné par le
tribunal de la Seine à doux mois de prison
et 50 francs d'amende (9 juillet). Lors de la
révolution du 4 septembre 1870, Avrial, alors
emprisonné, fut rendu à la liberté. Il flt alors
partie de la commission municipale du Xl° ar-
rondissement, s'occupa avec un grand zèle
d'armer la garde nationale et fut nommé
commandant du 66e bataillon. Sa participa-
tion à la journée du 31 octobre le fit révoquer
de son grade ; toutefois il ne fut pas pour-
suivi, et se mit à la tête d'un certain nombre
de mécaniciens qui s'occupèrent de transfor-
mes les armes de guerre. Lois des élections
pour l'Assemblée nationale, Avrial posa ,
mais sans succès , sa candidature (8 fé-
vrier 1871). Il coopéra activement au mon-
vement insurrectionnel du 18 mars, éleva
des barricades dans son arrondissement, alla
occuper le fort d'issy et devint chef de lé-
gion. Le 26 mars, il fut élu dans le XIe ar-
rondissement de Pans membre de la Com-
mune par 16,193 voix, et il entra dans la
commission de travail et d'échange. Le
3 avril, il commanda sa légion dans la sortie
contre Versailles. Le 11, Lefiançais ayant
donné sa démission, il fut adjoint a la com-
mission executive, puis il flt partie, du
21 avril au 15 mai, de la commission de
guerre et devint enfin directeur général du
matériel d'artillerie. A ce dernier nue, i)
s'occupa de la fabrication des obus et il or-
ganisa la fabrication de projectiles de la rue
Saint-Maur-Popineourt. A la Commune, il
. parmi les membres modérés qui for-
mèrent la minorité. Il se prononça contre la
validation deséle<t tnentatrea d'a-
vril, dont les candidats n'avaient pas obtenu
le quart des voix de i inscrits, con-
tre l'institution du comité de .Salut public
(1er mai), signa la déclaration de Besiay et
ne prit presque plus part aux délibérations
de la Commune. Lors de l'entrée de l'armée
i sailles, il pan : t • s'échapper et il fut
condamné par contumace à la peine de mort.
AXEN
265
AVROLLES, village de France fïouue)»
cant. et à 3 kilom. de Saint-Florentin, arroud*
et à 29 kilom. d'Anxerre ; 720 hab. C'est l'an-
cienne station ù'Eburobriga; le village est
encore dominé par un camp romain.
AVRON (plateau d'), dans le département
de Seine-et-Marne. Ce plateau, séparé par
une vallée d'une série de hauteurs ayani a
peu près la même altitude que lui. fut occupé
par les Allemands pendant l'un estissement
de Paris en 1870 , et repris sur eux par
nous le l*r décembre de lu même année ,
durant la bataille de Champigny. Lorsque les
troupes commandées par le général Ducrot
furent obligées de se retirer vers Pans, on
ne crut pas devoir évacuer le plateau d'A-
vron, que L'on considérait alors comme un
point très-important pour la défense de Paris.
La garde du plateau fut confiée à la division
Hugues. On s'occupa activement de l'ai
d'une manière formidable. Los preii
pièces de 7 fondues dans Paris assiégé y fu-
rent installées et essayées avec un grand
succès. Mai3 les gelées vinrent entr
bientôt les travaux de terrassement, et l'on
ne tarda pas à s'apercevoir que les Prus
génès dans leurs communications par un
batteries, se préparaient à une attaque en
règle contre le plateau. Le 27 décembre, en
effet, ils démasquèrent brusquemeut une vé-
ritable ceinture de batteries, qui couvrirent
immédiatement le plateau d'un déluge de fer.
3 batteries étaient établies au Raiucy, 3 au-
dessus de Gagny, 2 sur le mamelon de Chel-
les, 3 au-dessus de Gournay, 3 à Noisy-le-
Grand, en tout 14 batteries comprenant en-
viron 60 pièces de très-gros calibre et se
développant sur un arc immense de 14 kilo-
mètres, dont A.vron occupait le centre. Heu-
reusement, dans la prévision de cette attaque,
le général lingues avait pris soin, des la
veille, de porter ses troupes sur un versant
du plateau à l'abri du tir direct de l'ennemi.
C'est à cette précaution quo nous dûmes de
ne perdre, dans cette terrible journée,<ju'une
centaine d'hommes. Quant h répondre uu feu
de l'ennemi, on l'essaya avec plus de coin Uge
que de succès. Nous n'avions, en effet, pour
riposter à la terrible artillerie allemande, quo
35 pièces, dont 5 de 30, 6 de 24, 12 de 12 et
12 de 7. Comme on pensait que lorsque l'en-
nemi jugerait le plateau suffisamment balayé
il lancerait son infanterie pour s'en rendre
maître, le général appela à son secours la
brigade Fournès et la division hJellemare.
Dans la journée du 28, nous eûmes 60 tués
ou blessés. Le général Trochu visita le pla-
teau ce jour-là et jugea la situation déses-
pérée. L'évacuation fut décidée pour la uuit
suivante. Elle ne se tit pas sans encombre.
Les Prussiens, avertis sans doute par le bruit
des affûts et des chariots, lancèrent quelques
obus qui s'égarèrent heureusement dans
l'obscurité de la nuit. Néanmoins, l'opération
n'était pas terminée qaaud le jour parut, et
l'on se vit réduit à abandonner deux pièces,
que l'on vint, du reste, enlever la nuit sui-
vante. Les Prussiens essayeront depuis de
s'établir sur le platean, mais ils en fureut de
loges par l'artillerie des forts.
*AX, ville de France (Ari-ge), ch.-l. de
cant., arrond. et à 42 kilom. de l*'oix, au con-
finent des trois vallées supérieures de l'A-
riége; pop. aggl., 1,275 hab. — pop. tôt.,
1,693 hab.
AXAJACATL ou AXAYACATZL1N, empereur
des Aztèques, mort vers 1477. Il était rils de
Montézuma Ier et père de Montézuma 11.
Son oncle Cihuacoath, qui avait refusé la
couronne à la mort de sou frère Montézuma,
exerça cependant, sous Axajacatl et ses suc-
cesseurs, une autorité morale que sa sagesse
rendit utile au pays. Axajacatl, prince guer-
rier, rit, des l'âge de vingt anB, une expédi-
tion contre Tehuantepec, et, en 14t>7, il con-
quit Cotasta et Tochtepu, et ramena
expéditions un grand nombre de prisonniers
qui lurent , selon l'usage du pays, égorges
en l'honneur des dieux. 11 fui a son tour
vaincu parles peuplades du Méchoacan, et il
se préparait à une nouvelle expédition lors-
qu'il mourut. U laissait neuf fils, dont deux,
Téçoeie et Ahuiizots, furent ses successeurs
immédiats.
AXAPll, ancienne ville de la Palestine, de
la tribu d'Aser. Cette ville , qui avait été
d'abord la résidence d'un roi chananéen , fut
conquise par Josue, qui en fit la frontière de
la tribu d Aser.
AXENFELD (Auguste), médecin français,
ne à Odessa eu 1825, mort à Paris en 1876.
Il vint étudier la médecine a Paris, ou il se
lit naturaliser Français, et se fixa dans cette
ville. Etant étudiant, il reçut deux médailles
pour le dévouement dont il fit preuve pen-
dant les épidémies cholériques de 1849 et do
1854 , et il obtiut pendant son internat la
grande médaille d'or de l'Assistance publique.
En 1855, M. Axenfeld passa son doctorat,
puis il devint agrégé, médecin des hôpitaux,
suppléant de Rostun à l'Hôtel-Dieu, d'An-
dr.il à l'Ecole de médecine, et il fit a l'Ecole
pratique, sur la pathologie interne, un cours
ti ès-sutvi par les étudiants. Devenu profes-
seur en titre à la Faculté, il fut en outre
nomme médecin, puis médecin en chef de
.1 Beaujon. Le docteur Axenfeld avait
acquis une réputation méritée, tant comme
professeur que comme praticien, lorsqu'il dut
se démettre de ses fonctions, ayant été at-
34
503
AYDI
teint d'un ramollissement du cerveau qui
l'emporta. On lui doit une très-remarquable
édition annotée du Traité des névroses de
Requin.
AIBUS ou AZÉGS, fils de Clymèoe , roi
d'Orchomène, et père d'Actor.
AXIACÈS, ancien fleuve de la Sarmatie
d'Europe, qui se jetait dans le Pont-Euxin
et donnait son nom à la ville d'Axiaca, située
sur le bord de la mer, ainsi qu'aux Axiaei,
peuple qui habitait sur ses rives. C'est au-
jourd'hui le Bog.
AXlÉBOS,nom de Cérès, dans les mystères
des Cabires.
AXIOCERSA, nom de Proserpine, dans les
mystères des Cabires.
AXIOCERSOS, nom de Pluton , dans les
mystères des Cabires.
* AXILLAIRE s. f. — Bot. Genre de plan-
tes, de la famille des asparaginées. Syn. de
POLTGONATE.
AXINE s. m. (ak-si-ne). Produit graisseux
extrait d'une espèce de cochenille, et dont on
fait, au Mexique, un onguent employé contre
les douleurs.
AXIOCHÉ , nymphe, mère de Chrysippe,
Qu'elle eut de Péiops. V. AtrÊe, au tome 1er
u Grand Dictionnaire et dans ce Supplément.
AXION, fils de Phégée, roi de Psophis, en
Arcadie, et frère de Téménus et d'Arsinoé.
Les deux frères tuèrent Alcméon, pour ven-
ger leur sœur, abandonnée par lui. Us por-
tent aussi le nom d'Agênor et de Pronoùs,
et leur sœur celui d'Alphésibée. Il Un des
fils de Priam. U fut tué par Eurypile, fils
d'Evémon.
AXIOPÈNE (vengeresse; gr. a£to(, digne;
«oivij, peine), surnom de Minerve , à Sparte,
où Hercule lui éleva un temple après sa vic-
toire sur Uippocoon et ses fils.
AX10POL1S, ancienne ville de la basse
Médie, sur le Danube, qui prenait à cet en-
droit le nom d'Ister. C'est aujourd'hui Ras-
sova, dans la Bulgarie.
AXIOTHÉB, une des femmes de Prométhée,
mère de Deucalion.
AXITÊS, surnom de Bacchus , honoré &
Hérée, en Arcadie.
AX1US , dieu-fleuve de Macédoine, époux
de Périnée, fille d'Acessaraène, et père de
Pélégon, qui régna en Péonie.
AXIDS, ancien nom de I'Orontk, fleuve de
la Turquie d'Asie.
'AXOLOTLs. m.— Encycl. Erpét. L'axolotl
est aujourd'hui parfaitement connu, et l'on a
réussi à le multiplier en Europe de telle fa-
çon qu'on l'y trouve aujourd'hui très-commu-
nément. Un cas d'albinisme très-curieux, et
qui s'est propagé par la génération, a permis
d'obtenir une variété blanche. La souice de
cette variété, recherchée des amateurs, est
un axolotl blanc trouvé au Mexique.
AXCLAB (Pierre), écrivain basque du
xvne siècle. U était curé de Sare, dans le
pays basque, et il a écrit un livre curieux et in-
téressant au point de vue de la linguistique ;
il est intitulé : Geroko Guero, aut de non pro-
crastinanda pœnitentia. Axular y compare
d'une façon fort singulière les héros et les
dieux mythologiques, ainsi que les hommes cé-
lèbres de l'antiquité, avec les docteurs et les
saints du christianisme. Ce livre passe pour
être très-purement écrit et on le considère
comme un important monument de la langue
basque.
AXYLUS, fils de Teuthras, roi d'Arisbé, en
Troade. Il fut tué par Diomède au siège de
Troie. (Iliade.)
• AY, ville de France (Marne), ch.-l. de
cant., arrond. et à 26 kilom. de Reims, sur
la rive droite de la Marne ; pop. aggl. ,
3,551 hab. — pop. tôt., 4,180 hab. Au Grand
Dictionnaire, l'article est fait au mot AI.
AYAN, ville de la Sibérie orientale, sur la
mer d'< >khotsk, près des bouches de l'Amour.
Bon port de commerce.
AYDIE (Alaise-Marie \>) , connu par son
intimité avec Mlle Aïssé, et que les Lettres
de celle-ci ont rendu célèbre, né entre 1693
et 1698, mort probablement en décembre 1768,
et non en 1760; c'est du moins ce oui i
du Mercure de janvier 1769. CraWord le fait
descendre du ■ fameux Odet d'Aydie, ■ bâ-
tard de cette maison de Foix qui donna des
rois à la Navarre. Chevalier de Malte et,
successivement, lieutenant des gardes du
, brigadier en 1740 , il fut un instant
distingué pur la duchesse de Berry. Il cessa
bientôt d'être un roué de la Régence pour
devenir l'amant le plus tendre et le plus
ûdele. Ce fut M"° Aïssé qui opéra cette cou-
version, et ce fut sous son influence que le
libertin d'Aydie devint le modèle des ch-va-
UerS] celui dont Voltaire s'inspira pour son
Couci d'Adélaïde Du Guesclin. Ce fut.
pas douter, dans les salons de M. de Perriol
que le chevalier connut M11" AXâSéi 11 en eut
une fille à qui fut donné le nom de Céléoie
Leblond et q plus tard le vicomte
de Nunihi i. i le leurs ammp
tout entiers dans les Lettres de M11,
passion vraie, sincère, où cl icun des amanta
rivalisa de dévoueim-iit, d'abnégation, de sa-
crifice, 1" chevalier pour se faire ugreer
comme époux sans cesser d'ètro amant,
AYMO
M'ie Aïssé pour refuser un mariage qu'elle
jugeait contraire aux intérêts de celui dont
elle mettait la gloire au-dessus de son propre
honneur.
* AYEN, petite ville de France (Corrèze),
ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. deBrive;
pop. aggl., 521 hab.— pop. tôt.. 1,326 hab. An-
cien duché-pairie érigé sous le nom de Noail-
les en 1737.
AYLIES (Raymond-André-Séverin), ma-
gistrat et homme politique, né à Auch en
1798, mort a Paris en 1875.11 étudia le droit,
se fit inscrire comme avocat à Paris et fit
paraître, en 1826 et 1827, les Annales de
l'éloquence judiciaire en France (i vol. in-8°),
avec M. Clair. Après la révolution de juil-
let 1830, il fut nommé par Dupont de l'Eure,
avec qui il était lié, conseiller à la cour d'ap-
pel de Paris. Très-attaché à cette époque
aux idées libérales, il se porta comme can-
didat & la députation dans l'arrondissement
de Domfront (Orne), où il fut élu. Il alla sié-
ger à gauche parmi les membres de l'opposi-
tion constitutionnelle, prit une part active
aux travaux de la Chambre, prononça plu-
sieurs discours et proposa de déclarer que
le mandat législatif était incompatible avec
les fonctions publiques. M. Aylies échoua
aux élections de 1846; mais, deux ans plus
tard, après la révolution de 1848, les dépar-
tements de l'Orne et du Gers l'envoyèrent
siéger à l'Assemblée constituante. 11 opta
pour ce dernier département et, à l'exemple
de la plupart des membres de l'opposition
constitutionnelle , il oublia tout à coup ses
idées libérales pour passer du côté de la
réaction. Non réélu à la Législative, il ad-
héra au coup d'Etat du 2 décembre et fut
nommé, en 1852 , conseiller à la cour de
cassation. En 1869, il se porta, avec l'appui
de l'administration, candidat dans la première
circonscription du Gers et fut élu député au
Corps législatif. Il vota avec la majorité
gouvernementale, notamment pour la guerre
contre la Prusse (juillet 1870), et rentra dans
la vie privée après la révolution du 4 sep-
tembre. On doit à M. Aylies un ouvrage in-
titulé : Du système pénitentiaire et de ses
conditions fondamentales (Paris, 1837, in-8°).
AYMAR- BRESSION (Pierre), écrivain fran-
çais, né à Metz en 1815, mort à Bois-Colombes
(Seine) en 1875. Il s'adonna de bonne heure
à l'étude des questions politiques et écono-
miques et devint directeur général de l'A-
cadémie nationale, agricole et manufactu-
rière et de la Société française de statistique
universelle. S'étant fixé a Saint-Pierre-de-
Colorabes (Seine), il devint, sous l'Empire,
maire et président de la société de secours
mutuelsde cette commune. Aymar-Bression a
rédigé presque seul, pendant un grand nom-
bre d'années, le Journal des travaux de
l'Académie nationale. Parmi ses nombreux
écrits, nous citerons : les Hommes de la Ré-
volution française (1841, in-18), publié en
collaboration "avec Bougeart et que les au-
teurs, menacés de poursuites, cessèrent de
faire paraître après la deuxième livraison;
le Canotier parisien (1843 , in-12) ; Galeries
biographiques historiques de la Société fran-
çaise de statistique universelle (1845-1848,
in-8°), deux séries; Revue générale de l'Ex-
position de 1849 (1849, in-8«); Fécondation
artificielle des poissoiis (1851 , in-8°); Frag-
ments sur l'Exposition universelle de 1S55
(1855-1856, in-8u); Coup d'œil sur l'Exposi-
tion universelle agricole de 1856 (1856, in-8°);
Coup d'œil sur l'Exposition universellede 1857
(1857, in-8°) ; Ecole nationale pratique de
culture jardinière (111-8°); Revue de l Expo-
sition universelle de Besançon en 1860 (1801,
in-8°); la France à Londres en 1862 (1862-
1863, in-8°); VBorloge du Conservatoire des
arts et métiers de Paris (1863 , in-8<>) ; l'In-
dustrie sucrière indigène et son véritable fon-
dateur (1864, in-12); Etude à vol d'oiseau sur
l'Exposition franco - espagnole de Rayonne
(1865, in-12); Etudes statistiques sur le livre
intitulé :la France et l'étranger, par Legoyt
(1865, in-8°); Actualités, Statistique, L'Ex-
position industrielle de Bordeaux, etc. (1866,
in- 12) ; Histoire générale de l'Exposition
universelle de 1867 (1868-1869, 2 vol. in-8») ;
Coup d'œil sur V administration de la com-
mune de Colombes, 1863-1869 (1870, in-12). On
lui doit enfin un Annuaire historique, mili-
taire, statistique, topographique et littéraire,
publié avec Secard.
' AYMARD (Antoine), général français. —
Il est mort en 18G1.
AYMONE ou AIMONE, comte de Savoie, né
à Bourg-en-Bresse en 1291, mort en 1343.
Second fiU d'Amedée V, comte de Savoio,
il succéda à son frère aîné, Edouard, en
1329. Il épousa, en 1331 1 Yolande, sœur du
marquis Je Montferrat. Le règne d'Aymone
fut i-ntièrement paisible. On lui doit quelques
institutions utiles, notamment la Création
d'un conseil suprême de justice, sorte de
cour de cassation établie à Chainbéry.
a \ MiiMi.lt (Etienne-François), officier et
écrivain français, né en 1844. Il entra, en
1862, a l'Ecole de Saint-Cyr, puis il passa
dans l'infanterie de marine et fat promu sous-
mant en 1808 et lieutenant en 1871 . En-
en Cochinchine, M. Aymonier acquit
ment la connaissance de la la
r-, ce qui lui a valu d'être
nommé professeur du cours do cambodgien
ètfe des administrateurs stagiaires à
AZAN
SoTgon. On lui doit des ouvrages très-estî-
inés: Dictionnaire français-cambodgien (1874,
in -4°) , ouvrage auquel l'Académie des in-
scriptions a décerné une grande médaille; Vo-
cabulaire cambodgien- français (1875, in -fol.);
Cours de cambodgien (1875, in-fol.) ; Notice
sur le Cambodge (1875 , in-8°) , ouvrage qui
abonde en renseignements pleins d'intérêt.
AYBAB (Ximénès- Pierre), peintre espagnol
du xvue siècle. Après avoir étudié sous
François-Ximénès de Tarragone, il s'établit
a Calatayud et y exécuta, pour l'église col-
légiale de Sainte-Marie, une Nativité, une
Adoration des mages et une Sainte Famille.
Son style rappelle celui de son maître.
AYREB (Melchior), savant allemand, né à
Nuremberg en 1520, mort à Neumark en 1579.
Après avoir fait ses études à Erfurt, il de-
vint maître es arts à Wittemberg , sous Mé-
lanchthon, étudia la médecine à Leipzig et
fut reçu docteur à Bologne (1546). Il prati-
qua la médecine à Nuremberg, mais s'appli-
qua en même temps a l'étude de la chimie et
des mathématiques. Tous ses ouvrages sont
restés inédits, bien qu'Ayrer ait joui, de son
vivant, d'une grande réputation de savant.
•AYTODN (W.-E.), littérateur anglais.—
Il est mort à Edimbourg, le 4 août 1865.
AYZAC (Marie-Félicie-Emilie d'), femme de
lettres, née à Paris en 1801. Elle entra en
1817 dans la maison de Saint-Denis, où elle
se livra à l'enseignement des jeunes filles
jusqu'en 1852. A cette époque, elle quitta cet
établissement avec le titre de dignitaire ho-
noraire de la maison impériale de Saint-De-
nis et elle employa ses loisirs à composer un
certain nombre d'ouvrages. M11^ d'Ayzac est
membre de la Société archéologique de Mos-
cou et maîtresse es jeux floraux. Indépen-
damment d'un grand nombre d'articles in-
sérés dans les Annales archéologiques, la
Revue de l'architecture , la Revue archéolo-
gique, la Revue de l'art chrétien , etc, on lui
doit les productions suivantes : Soupirs, poé-
sies (1842, in-12, 2e édit.) ; Des quatre ani-
maux apocalyptiques et de leur représenta-
tion sur les églises au moyen âge (1846, in-41-);
Symbolique des pierres précieuses ou Tropo-
logie des gemmes (1846, in-8°); Mémoire sur
trente-deux statues emblématiques observées
sur les tourelles du transsept de la basilique
de Saint-Denis (1847, in-8<>); les Statues du
porche nord de la cathédrale de Chartres
(1849, in-8°), ouvrage auquel l'Académie des
inscriptions a décerné une mention hono-
rable; Chœur de Notre-Dame de Paris (1853,
in-8°); Histoire de l'abbaye de Saint-Denis
en France (1861, 2 vol. in-8°), son ouvrage
capital, qui a obtenu un prix de la même
Académie; Iconographie du dragon (1864,
in-8°) ; Au temps passé (1867, in-12), etc.
AZADARACHTA s. m. (a-za-da-ra-kta).
Bot. Genre d'arbres de l'Inde, de la famille
des méliacées, tribu des méliées, voisin du
genre azédarach , et comprenant une seule
espèce.
AZAD-KHAN, chef afghan du xvih« siècle»
mort en 1779. U disputa le trône de Perse à
Karim-Khan-Zend, le vainquit (1753), mais
fut à son tour battu par lui et obligé de s'en-
fuir en Géorgie. Plus tard, il fit sa paix avec
Karim, qui le traita magnifiquement.
AZAËL, dans la théologie rabbinique, ange
révolte à qui Dieu fit lier les membres par
l'archange Raphaël, avec ordre de l'attacher
sur des pierres pointues dans un lieu obscur
du désert, pour y rester jusqu'au dernier
jour. Il en est fait mention dans la prophétie
d'Henoch.
AZAÏS (Gabriel), littérateur français, né à
Béziers en 1805. Il a étudié le droit, s'est fait
recevoir avocat, puis il a rempli des fonc-
tions dans la magistrature. M. Azaïs est se-
crétaire perpétuel de la Société archéolo-
gique de sa ville natale. On lui doit les ou-
vrages suivants: les Troubadours de Béziers
(1859, in-8°), livre réédite en 1870; Diction-
naire des idiomes languedociens, étymologi-
que, comparatif et technologique (1864-1867,
in-8°); Impressions de chasse. Variétés cyné-
gétiques (1870, in-12) ; Catalogue botanique.
Synonymie languedocienne , provençale , aas-
conne,quercinoise, etc. (1871, in-8») ; Las Yes-
prados de Chiirac (1874, in- 16) , etc. On lui
doit aussi une édition du Breviari d'amor
de maître Ermengaud.
AZAN, fils d'Areas, roi d'Arcadie, et de la
nymphe Krato, frère d'Aphidas et d'Elatus
et père de Clitor. Il partagea avec ses frères
l'héritage paternel, et la contrée qui lui échut
fut appelée de son nom Azanie. Sa mort fut
honorée par des jeux funèbres, les premiers
qui furent célèbres.
AZANES (Azani), habitants de l'Azanie.
Y. ci-après.
AZAMB (Azania), nom commun à plusieurs
tes de l'antiquité, et qui équivaut à la
dénomination de pays des A ses , uneiens peu-
ples de la grande famille scythique sur les-
quels nous ne possédons pas de notions pré-
cises , quant à leur histoire et à la situation
du pays qu'ils habitaient, muis dont on re-
trouve des traces certaines dans plusieurs en-
droits de l'Asie , de l'Afrique et de la Grèce.
Ptolémée nous apprend qu'il existait en
deçà de l im..u> un peuple. scythe qm portait
le nom <J Az.uies (Ax<iui). Dans l'Ethiopie
maritime, il y avait une contrée nommée
AZEG
Azanie (aujourd'hui côte d'Ajan), d'où Ï*
mer voisine était appelée Mare Azanium. Le3
Azanes s'étaient aussi répandus en Grèce,
où une partie de l'Arcadie, cette ancienne
terre des Pélasges, portait dès la plus haute
antiquité le nom d' Azanie. Les Azanes, que
Strabon regardait comme le plus ancien
peuple de la Grèce, nous reportent donc
vers la haute Asie, berceau de la race pé-
lasgique; il y a même à ce sujet un curieux
rapprochement à faire : les Azanes d'Arca-
die, d'après les documents les plus incon-
testés, avaient pour symbole le loup; leur
mont sacré était le Lycée (mont des Loups);
le père de leur race, leur premier civilisa-
teur, fut Lycaon, l'homme-loup ; or, les Turcs
de l'Altaï , originaires des mêmes contrées
que les Azanes , se prétendaient issus d'A-
séna, fils d'une louve et qui fit du loup l'em-
blème national.
AZANOTH ou AZANATH -THABOB, ancienne
ville de Palestine , de la tribu de Nephtali,
près du mont Thabor.
AZARl(Sheïkh), poète persan, mort en 1460.
Zélé croyant, il fut surnommé le Bol de la
foi, en même temps que, par ses vers, il men-
tait le titre de Boi de» poëiea. Il lit plusieurs
pèlerinages à La Mecque et voyagea dans
l'Inde.
AZAB1EL, ange qui préside aux eaux, dans
la théologie rabbinique.
* AZAY-I E-R1UEAU, bourg de France (In-
dre-et-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à
21 kilom. de Chinon, sur la rive droite de
l'Indre; pop. aggl., 1,284 hab. — pop. tôt.,
2,108 hab.
AZAZIL s. m. (a-za-zil). Nom des anges
qui sont les plus proches du trône de Dieu,
dans la théologie mahométane.
* AZE (Louis- Valère- Adolphe), peintre fran-
çais.— Cet artiste de mérite, très-travailleur
et très-êpris de son art, a fait des voyages en
Italie, en Orient, en Algérie, pour compléter ses
étudeset trouverde nouvelles sources d'inspi-
ration. Il a obtenu des médailles de 3« classe
en 1851 et en 1863. Depuis son tableau inti-
tulé Sujet tiré de Gil Blas, qui parut au Salon
de 1857, il a exposé, entre autres œuvres :
Came 7"" de Médicis tuant son fils; Ribera
montrant à deux alchi/nistes comment il fait
de l'or (1859); Nature morte (1861); Phi-
lippe II reconnaissant don Juan pour son
frère (1863); les Ablutions à la grande mos-
quée, à Alger (1865); Femme kabyle (1866) ;
Femmes de la tribu des Ouled-Nuits (1867; ;
Masacchio, Marchands israélites ( 1868 );
Louis XI promenant à Lyon le vieux René
(1869); le Matin (1874); Jean Belin dans une
rue de Venise (1875), etc.
AZÉ ou AZAY, village de France (Loir-et-
Cher), cant., arrond. et à 10 kilom. de Ven-
dôme, sur le Boulou; 1,710 hab. Le 6 janvier
1871, 2,000 hommes d'infanterie, commandes
par le colonel Tbiéry, soutinrent près de ce vil-
lage un combat très-vif contrôles forces prus-
siennes très-supérieures en nombre. Des le
matin, le colonel, établi près d'Azé pour défen-
dre la route de Vendôme, fut averti par la fu-
sillade et la canonnade que l'action était en-
gagée contre la première brigade du 74« dns
m ■ 'Li,es, et bientôt les reconnaissances tirent
connaître la marche de l'ennemi sur Azé. Le
colonel prend rapidement ses dispositions. U
garnit de tirailleurs le plateau qui domine la
vallée du côté de Vendôme, établit un ba-
taillon dans la forêt de Vendôme, fait occu-
per le village par 2 compagnies et poste la
compagnie de discipline, comprenant 300 hom-
mes, pour défendre la route et le passage du
pont. L'artillerie est de même postée de fa-
çon à enfiler la route. Les tirailleurs du pla-
teau, attaqués vers les dix heures et demie,
ne se replièrent que lentement, et, lorsque
l'ennemi tut suffisamment engagé sur le pla-
teau , le bataillon dissimulé dans la forêt
tomba sur son il uio et arrêta longtemps sa
marche. Le passage de la route était, pen-
dant ce temps, victorieusement défendu par
la compagnie de discipline. Cependant l'en-
nemi parvint à traverser la vallée, enleva
le village arrès une vive résistance et finit
par couronner le plateau voisin. Mais un
mouvement offensif le rejeta dans la vallée
et le contraignit à gagner la crête opposée.
Dans ce mouvement de retraite, la compa-
gnie de discipline, restée inébranlable à son
poste, fut un instant enveloppée. Elle résista
bravement et fit même essuyer des pertes
sérieuses a l'ennemi. L'infériorité notoire de
notre artillerie nous obligea ù cesser la pour-
suite et à regagner luèui- la crête opposée à
celle qu'occupait l'ennemi. Le combat cessa
à cinq heures et demie, et un ordre de re-
traite étant parvenu au colonel a huit heures
et demie, il commença, avant le jour, à se
replier sur Saml-Calais.
* AZEGLIOfMassimoTArPARKLU, marquis
d')i homme d'Etui italien. — il est mort le
15 janvier 1806. D'Azeylio était il lu fois ca-
tholique et tres-libéral. La lutte que provo-
qUttient en lui ses îdéea religieuses et ses
principes politiques troubla toute sa vie et
lui donna une physionomie à part. Il lui tar-
dait toujours, lorsqu'il était .m pouvoir ou
lorsqu'il remplissait quelque haute mission
politique, de retourner k sa plume et à ses
pluueaux. Comme il vivait de son travail et
vendait 803 chevaux toutes les fois qu'il ces-
sait de remplir des fonctions officielles, U
AZOL
disait alors paiement k ses amis : ■ Je rentre
dans l'infanterie. * C'était un homme grand,
élancé, nerveux, à la tête expressive et ré-
gulière, faite pour tenter le ciseau d'un
sculpteur. Le 9 novembre 1873, on a inauguré
à Turin la statue en bronze d'Azeglio, œuvre
tres-remarquable d'un jeune statuaire napo-
litain, M. Bal2ico.
AZÉLAÏQUE adj. (a-zé-la-i-ke ). Se dit
d'un acide qu'on extrait de l'acide subéiique
au moyen de 1 ether.
* AZÉRABLES, village de France (Creuse),
cant. et k 14 kilom. de La Souterraine ; pop.
aggl., 128 hab. — pop. tôt-, 2,107 hab. Sur
Bon territoire existe un tumulus de 13£ mè-
tres de circonférence, entouré d'un fossé.
AZEVEDO (Félix-Alvarès), général espa-
gnol, né à Oiero, dans la province de Léon,
mort en 1808. Il s'enrôla dans la garde royale,
fut nommé commandant des volontaires de
Léon, puis colonel, se distingua k Astorgaet
fut tué par des soldats qu'il cherchait à ral-
lier à la royauté constitutionnelle. La junte
suprême lui rendit de grands honneurs et or-
donna que son nom continuerait k figurer à
l'ordre du jour de l'armée.
' AZEVEDO (Alexis-Jacob), critique musical.
— Il est murt à Paris le 21 décembre 1875.
M. Azevedo possédait une vaste et solide éru-
dition comme musicien, et il exposait ses idées
dans un style clair et plein de feu. Il était un
chaud partisan de la notation par chiffres, et
il était convaincu que, au moyen de ce sys-
tème de notation, on pouvait rendre facile
l'art de la transposition. Ses procédés, expé-
rimentés au Conservatoire de Bruxelles, ont
donné, en effet, d'excellents résultats. Indé-
pendamment de ses remarquables études sur
Félicien David (1864, in-8<>) et sur ftossini
(1865-1866, iu-8"), on lui doit les ouvrages
suivants : Etudes sur la propriété littéraire
(1873, in -18) ; Impressions d'un vieux dilet-
tante, Jules Diaz de Soria (1873, in-8°) ; la
Transposition par Us nombres (1874, in-4°),
ouvrage didactique fort remarquable; les
Doubles croches malades (1875, 2 vol.), mé-
langes de critique musicale, remplis d'obser-
vations humoristiques et judicieuses.
wi \ I bu i.oi I IMlu (Marcos), voyageur
portugais du xvne siècle. Il fit, en 1596, une
exploration dans les forêts d'Espirito-Santo
et découvrit des mines d'émeraudes qui tirent
grand bruit k cette époque ; mais on ne put
retrouver la montagne où, d'après lui, se
trouvaient ces pierres précieuses, malgré deux
expéditions entreprises dans ce but par les
propies neveux d'Azevedo en 1649 et 1653.
AZEVEDO -COUTLNHO (José- Joaquin da
Cunha), prélat portugais, né au Brésil en 1742,
mort en 1821. Il étudia k Rio-Janeiro et a
Coïmbre, entra dans les ordres, devint évo-
que de Pernambuco (1794), puis d'Elvas et,
•■uiiii, inquisiteur général du Portugal et du
Brésil. Azevedo fut le dernier qui exerça
celte redoutable fonction. Il s'occupa beau-
coup d'économie politique et représenta Rio-
Janeiro aux cortès. Il mourut d'une atta-
que d'apoplexie. On a de lui ; Essai écono-
mique sur le commerce du Portugal et de ses
colonies (1791); Mémoire sur la justice du
commerce des esclaves de la cale d'Afrique, où
il se prononce pour la traite (1798); Mé-
moire sur la conquête de Rio-Janeiro par
Duguay-Trouin (1711).
AZEVEDO Y ZUNIGA (Gaspard de), comte
de Monterev, vice-roi du Pérou et du Mexi-
que, mort en 1606. Il succéda, en qualité de
vice-roi, au marquis de Salmos (1603). Sous
son gouvernement, Pedro-Fernandez de Qui-
ros fit une expédition pour découvrir le grand
continent du Sud et signala quelques lies
vers le 28e degré de latitude.
AZ1B-ZAMOUN, village d'Algérie, k 75 ki-
lom. d'Alger, créé par les réfugiés alsaciens-
lnirams en 1873. Il est pittoresquement situé
au pied d'une région montagneuse, sur les
derniers contre-forts du massif de la grande
Kabylie, non loin de la chaîne granitique des
Klissa, qui le protège contre les vents brû-
lants du sud. Place a l'intersection des deux
routes qui conduisent d'Alger à Dellys et k
Fort-National, par Tizi-Uuzou, il jouit d'un
territoire fertile et de bonnes voies de com-
munication.
AZ1NCOURT (Joseph -Jean -Baptiste Al-
bouis, dit d'), comédien français. V. Dazin-
cûurt, au tome VI du Grand Dictionnaire.
AZODITOLUIDINE s. f. (a-ZO-di-to-lu-i-di-
ne). Chim. Corps connu aussi sous le nom
de diazoamidotoluène, qui peut être consi-
déré comme un composé de toluidine et d'a-
zotoluidine. V. toluidine, au tome XV.
AZOD1XÉNYLAMINE s. f. (a-zo-di-ksé-ni-
la-mi-ne). Chim. Produit de substitution qui
dérive de la xénylamme par le remplace-
ment de trois atomes d'hydrogène par un
atome d'azote triatomique dans une double
molécule de cette buse. V. xùnylaminb, au
tome XV du Grand Dictionnaire.
AZODBACYLIQUE adj. (n-zo-dra-si-li -ke —
contr. de azotique et drucylique). V. DRACY-
Liquiïs (combinaisons), dans ce Supplément.
AZOLÉ1QUE adj. (a-zo-le-i-ke — contr. de
azotique et otéique). Se dit d'un acide dou-
teux qu'on aurait extrait du résidu huileux
obtenu par l'action de l'acide azotique sur l'a-
cide oléioue.
AZOT
AZOT ou AZOTH, ancienne ville de la Pa-
lestine, une des cinq satrapies des Philistins,
située k l'O. de Jérusalem, entre Ascalon et
Ekron (aujourd'hui Akir). Conquise un in-
stant par Josué, Azot fut donnée k la tribu
de Jiida, mais resta peu de temps en la pos-
session des Israélites. Cette ville était une
des places les plus fortes des Philistins et le
siège principal du culte de Dagon. C'est dans
le temple de Dagon que fut transportée l'ar-
che d'alliance, dont les Philistins s'étaient
emparés au temps du grand prêtre Héli, et
qui, en entrant, lit tomber en ruine les idoles.
Azot fut souvent l'objet des menaces des
prophètes. Clef de l'Egypte, cette ville eut
beaucoup de sièges k subir; Ozias renversa
ses murailles; du temps d'Isaïe, elle fut as-
siégée par les Assyriens; quelque temps
après, attaquée par Psamméticus, roi d'E-
gypte, elle eut k supporter un siège de vingt-
neuf ans. Détruite pendant les guerres des
Macchabées, rebâtie par l'ordre de Gabinius,
elle fut annexée au royaume d'Hérode le
Grand, L'Evangile y fut prêché de bonne
heure par Philippe, et, dans les siècles sui-
vants, elle devint le siège d'un évêehé; ses
évêques parurent aux conciles de Nicée (325),
de Séleucie (359), de Chalcédoine (451), de
Jérusalem (536).
L'emplacement d'Azot est occupé aujour-
d'hui par un petit village qui porte le nom
à'Esdoud; on y trouve des restes d'antiquités^
* AZOTE s. m.— Encycl. Chim. Four complé-
ter ici ce qui a été dit au tome 1er du Grand
Dictionnaire, sur les composés de Yazote, il
nous suffira de traiter du bromure, du chlo-
rure et de l'iodtire d'azote, des azotiles, do
l'acide hypoazotique, et enfin de décrire k
grands traits la préparation industrielle de
I acide azotique.
— Azotures. On sait que Yazote peut se
combiner directement avec plusieurs corps
simples, parmi lesquels on peut citer le bore,
le titane, le magnésium. Ces azotures, qui
sont très-stables, se forment par l'action de
l'ammoniaque sur les oxydes ou les chlorures
correspondants. Sous l'influence des acides,
ces composés -se détruisent en donnant de
l'ammoniaque; le même résultat est obtenu
avec la potasse. Quelques-uns de ces azotures
détonent par la chaleur ou sous le plus léger
choc ; tel est l'azoture de mercure, qu'on pré-
pare en faisant agir le gaz ammoniac bien sec
sur l'oxyde de mercure.
Les azotures métalliques ayant été étudiés
dans le corps même du Dictionnaire aux di-
vers métaux capables de les fournir, nous n'y
reviendrons pas ici, et nous nous contente-
rons d'étudier le bromure, le chlorure et l'io-
dure d'azote.
I/azoture d'hydrogène ou ammoniaque est
traité k ce dernier mot.
— Bromure d'azote (AzBr3)2. Ce composé
se prépare, d'après Millon, par l'action du
chlorure d'azote sur le bromure de potassium.
II s'opère une double décomposition et il reste
un liquide brun noirâtre, ' oléagineux et dé-
gageant une odeur putride très-irritante. Ce
composé est très-volatil; il détone sous l'in-
fluence de la chaleur avec une grande faci-
lité, et se décompose si on le traite par les
acides chloi hydique ou bromhydrique, ou par
l'ammoniaque.
— Chlorure d'azote AzClS. Ce composé a
été découvert par Dulong en 1812. On obtient
ce chlorure, dont la manipulation est parti-
culièrement dangereuse, en renversant sur
une capsule contenant une solution concen-
trée de sel ammoniac une éprouvette pleine
de chlore. On voit le gaz vert disparaître petit
k petit, absorbé qu'il est par le sel ammoniac.
La solution s'élève dans l'éprouvette et se
couvre k la surface de gouttelettes d'aspect
oléagineux, qui se réunissent bientôt en une
masse de plus grand diamètre et tombent au
fond du vase. On obtient également le chlo-
rure d'azote en faisant passer un courant de
chlore gazeux à travers une solution de
chlorure d'ammonium. Pour faciliter les réac-
tions dont nous venons de parler, il est bon
d'opérer k une température de 30<> environ.
On fait dans les laboratoires l'expérience
suivante : on décompose, au moyen d'un cou-
rant électrique fourni par dix couples Bunsen,
une solution concentrée de sel ammoniac. Il
se produit du chlorure d'azote, et, si la solu-
tion est recouverte d'une légère couche d'es-
sence de térébenthine, le chlorure d'azote, en-
traîné vers la partie supérieure du liquide
par les gaz qui accompagnent sa formation,
détone au contact de l'essence en donnant,
comme dans les autres cas d'ailleurs, 3 vo-
lumes de chlorure et 1 volume d'azote.
Le chlorure d'azote se présente sous l'as-
pect d'un liquide oléagineux de couleur jaune.
Il possède une odeur irritante qui produit sur
Toi gane respiratoire un effet analogue k celui
du chlore gazeux. Sa densité est de 1,653. On
peut le distiller, mais en prenant de grandes
précautions; il passe vers 71« et détone
vers 96°, avec une grande violence.
On ne doit manipuler ce composé qu'avec
la plus grande prudence, car il est excessive-
ment dangereux. Pour démontrer dans les
cours publics ta puissance explosive, on place
généralement sur une feuille de papier une
goutte de chlorure d'azote, qu'on approche en-
suite d'une bougie; la détonation, en ce cas,
est d'une médiocre violence; la décomposi-
tion de AzCl3 se fait avec une détonation ex-
tiaordinairement vive si l'on vient k toucher
AZOT
avec un fer rouge quelques gouttes de ce li-
3uide. Un fragment de phosphore, une goutte
'huile d'olive ou d'essence de tôrében
produisent également une violente détonation.
Le chlorure d'azote est un produit très-peu
stable ; il est décomposé par l'eau pure, qui le
détruit k la longue en donnant de l'acide azo-
teux et de l'acide chlorhydrique ; par les mé-
taux qui forment, en ce cas, des chlorures et
mettent Yazote en liberté ; par l'acide chlorhy-
drique avec production d'ammoniaque et de
chlore libre ; par l'ammoniaque non concen-
trée, qui donne de l'acide chlorhydrique et de
Yazote libre ; dans cette réaction, une partie
de l'acide formé se combine avec un excès
d'ammoniaque pour donner un chlorhydrate.
Parmi les corps simples ou composés qui
détruisent le chlorure d azote sans détonation,
il convient de ranger les solutions alcalines,
l'hydrogène sulfuré, l'hydrogène arsénié, les
sulfures métalliques, les métaux et le nitrate
d'argent.
Les corps qui décomposent le chlorure d'a-
zote avec détonation sont l'hydrogène phos-
phore, le phosphore, l'éther, le sélénium, la
potasse caustique concentrée, l'ammoniaque
concentrée, l'arsenic, le deutoxyde d'azote et
les huiles essentielles.
— lodure d'azote. On n'est pas absolument
fixé sur la composition de ce corps. Gay-
Lussac, qui, le premier, l 'étudia avec beau-
coup de soin, lui assigne pour formule Azl3et
en fait ainsi un composé qui correspondrait
au chlorure d'azote. Cette manière de voir a
été combattue d'abord par M. Marchand, qui
affirma que l'iodure d'azote renfermait de
l'hydrogène, ce qu'il démontrait en faisant
détoner l'iodure d'azote sous une cloche et
en dosant l'iodure d'ammonium formé. M. Bun-
sen, ayant soumis l'iodure d'azote a une série
d'expériences reposant sur l'action qu'exer-
cent sur l'iodure d'azote l'hydrogène sulfuré
et le sulfite d'ummonium, assigna k ee com-
posé la formule AzHIS. M. Marchand avait
trouvé AzH^I. Bunsen, ayant repris ses ex-
périences, finit par établir que le composé
qu'on désigne sous le nom d'iodure d'azote
est une combinaison d'iodure d'azote propre-
ment dit et d'ammoniaque et doit être for-
mulé ainsi : AzH3,AzI3. On finit par décou-
vrir qu'il existe un autre composé ammonia-
cal d'iodure d'azote , résultant de l'action
de l'eau sur AzH3Azl3 et qui a pour formule
AzH3,4l3Az.
Ces diverses recherches et les résultats
obtenus ont conduit k admettre que la com-
position de l'iodure d'azote varie avec son
mode de préparation, qu'il a pour composition
AzI3 lorsqu'il a été obtenu par l'action de
l'ammoniaque aqueuse concentrée sur une
solution d iode dans l'alcool absolu, et qu'il
présente la formule Azlll* lorsqu'il est pré-
paré par le mélange des solutions d'iode et
d'ammoniaque dans l'alcool absolu.
La préparation de l'iodure d'azote est des
pins simples ; elle se fait par plusieurs pro-
cédés, soit en soumettant l'iode k l'action de
l'ammoniaque gazeuse et en lavant le produit,
qui est un liquide brun, par l'eau qui donne
une poudre noire d'iodure d'azote, soit en trai-
tant l'iode pulvérisé par de l'ammoniaque
caustique. Dans ce dernier mode de prépara-
tion, on filtre au bout d'un quart d'heure en-
viron, puis on lave k l'eau la poudre noire
obtenue. On sèche cette poudre avec précau-
tion et en prenant soin de la diviser par peti-
tes fractions, afin de prévenir les conséquen-
ces d'une explosion qui pourrait être tres-
dangereuse si une quantité relativement im-
portante du produit préparé venait k détoner.
Aux modes de préparation indiqués ci-des-
sus on peut joindre les suivants, et obtenir de
l'iodure d'azote, soit en traitant la teinture
alcoolique par l'ammoniaque aqueuse ou al-
coolique, soit en traitant par l'ammoniaque
une solution d'iode dans l'eau régale. On lave
le composé obtenu et on le sèche sur des dou-
bles de papier Joseph.
L'iodure d'azote, bien sec, détone plus fa-
cilement encore que le chlorure; souvent il
se décompose avec explosion, même quand il
est humide. On doit donc ne le manier qu'avec
la plus extrême prudence, n'en préparer que
de petites quantités et ne le dessécher com-
plètement qu'au moment de s'en servir. Si
l'on place sur une feuille de papier quel iues
grains de cette poudre et qu on passe légè-
rement une barbe de plume sur l'iodure, il
détone en produisant de la lumière. L'eau
bouillante et les alcalis décomposent l'iodure
d'azote avec une grande rapidité. L'acide
chlorhydrique, l'acide sulfureux, l'hydrogène
sulfure et les sulfites le décomposent égale-
ment. Exposé k l'air humide quand il est sec,
ou sous 1 influence de l'air quand il est hu-
mide, l'iodure d'azote se détruit lentement en
donnant de Yazote, de l'acide iodique et do
l'acide iodhydrique.
— Azotites. Les azotites ont pour for-
mule générale, k quelques exceptions près,
M"(Az02)2. Ils sont tous solubles dans Veau
et cristallisables; quelques-uns sont colorés
en jaune. Nous allons compléter ici ce qui a
été dit dans le corps même de cet ouvrage
au mot AZOTiTB, en donnant les modes de
préparation les plus usités.
nu prépare les azotites de baryum et de
.uni en chauffant au rouge les azotates
de ces métaux. Il se produit un dégagement
d'oxygène, et il reste de l'azotite de potas-
sium ou de buiyum, que l'on traite par l'eau
AZOT
>Û7
bouillante et (fui cristallisent par refroidis-
sement de la liqueur. L'azotite de baryum est
employé pour obtenir par double décomposi-
tion les autres azotites.
i-a?OUT obtenir l'azotite de plomb, on porte k
1 ébullition uue solution d'azotate de plomb,
puis on y ajoute du plomb métallique. Il se
iorme un azotite de plomb qui, mêlé à l'oxyde,
s en sépare par cristallisation.
L'azotite d'ammoniaque se produit dans un
grand nombre de circonstances, et notam-
ment dans les oxydations lentes qui ont lieu
k 1 air humide. Il se forme encore lorsqu'on
fait passer de l'ammoniaque et do l'air sur de
la mousse de platine portée à 300<>. On ob-
tient le même résultat en plaçant dans une
atmosphère d'oxygène du noir de platine hu-
mecté d'une solution d'ammoniaque. La for-
mation de l'azotite d'ammoniaque par ce der-
nier procédé peut donner lieu k une très-
belle expérience. Il suffit de faire passer un
courant rapide d'oxygène par une solution
chaude et concentrée d'ammoniaque, au-des-
sus de laquelle on a placé un fil de platine
roulé en spirale et préalablement chauffé k
blanc. Le métal reste incandescent et toutes
les bulles d'oxygène qui traversent la masse
d'ammoniaque aqueuse produisent une vivo
lueur.
L'azotite d'ammoniaque se produit encore
sous l'influence d'une haute température dans
les circonstances suivantes. On prend un
creuset de platine, chauffé kune température
telle que l'eau n'y puisse point prendre l'état
sphéroïdal et se vaporise complètement en
y tombant. Puis on verse goutte à goutte de
l'eau dans ce creuset, on recueille les va-
peurs, que l'on condense, et dans le liquide
on constate la présence d'une quantité ap-
préciable d'azotite d'ammoniaque. Cette ex-
périence a été faîte par M. Schœnbein.
Sous l'influence des acides, les azotites se
décomposent et l'anhydride azoteux est mis
en liberté. Toutefois, si l'on emploie des acides
dilués, il se forme de l'acide azotique avec
dégagement de bioxyde d'azote. Les azotites
réduisent les solutions mercurenses, avec for-
mation de mercure métallique. Sous l'in-
fluence de l'acide sulfureux, les azotites al-
calins donnent une série d'acides sulfazotés
plus particulièrement étudiée par M. Frémy.
Traitées par l'hydrogène sulturé, les solu-
tions des azotites donnent de l'ammoniaque et
un dépôt de soufre. Les azotites colorent les
sels de fer en brun, comme le fait le bioxyde
d'azote; enfin le permanganate de potasse
qui est sans action sur les azotites, se déco-
lore immédiatement si dans une solution d'a-
zotite où il se trouve il intervient un acide,
soit dégagé dans la masse par une réaction
donnée, soit ajouté k la liqueur. Cette pro-
priété est utilisée dans le dosage des azotites.
— Acide hypoazotique (peroxyde d'azote).
Ce composé porte une foule de noms, qui lui
ont été donnés par les chimistes qui se sont
plus particulièrement occupés do dresser une
classification rationnelle. 11 a pour for-
mule AzOa; k l'état liquide , sa densité est
de 1,42. Sa densité de vapeur est de 1,72.
Par rapport k l'hydrogène, il pèse 24,8r> L;i
théorie exigerait 23. Son poids moléculaire
égale 46.
L'acide hypoazotique est un liquide jaune
rougeàtre qui bout k -P- 22°, d'après lv
k + 28», suivant Mitscherlich , et se solidifie
k — 9° ; il constitue ces vapeurs rouges qui
naissent lorsque le bioxyde d'azote rencontre
de l'oxygène libre, et notamment lorsque ce
bioxyde se dégage au contact de l'air. Ces
vapeurs rutilantes sont caractéristiques de
l'acide hypoazotique.
On prépare cet acide soit en laissant arri-
ver dans un ballon plongé dans un mélange
réfrigérant 2 volumes de bioxyde d'azote et
1 volume d'oxygène, soit par la calcination
de l'azotate de plomb. Dans ce second cas,
on reçoit le produit de la décomposition du
sel de plomb dans un ballon bien refroidi. Au-
dessous de — 9», l'acide azotique se prend
en cristaux incolores.
Quand on ajoute k de l'acide hypoazotique
une petite quantité d'eau, on observe qu'il se
forme de 1 acide azotique et de l'anhydride
azoteux qui colore le liquide en bleu, puis en
vert. Si on ajoute une nouvelle quantité d'eau
k la masse, il se forme de l'acide azotique et
il se dégage du bioxyde d'azote avec effer-
vescence. Les bases transforment le peroxyde
d'azote en azotites et en azotates; la baryte,
chauffée vers 200° et placée dans un courant
de vapeur d'acide hypoazotique, la décom-
pose avec incandescence. Sous l'influence des
: educteurs, le peroxyde d'azote se dé-
truit. Si l'on mélange l'acide sulfureux, à l'état
liquide, avec de 1 acide hypoazotique égale-
ment liquide et qu'on maintienne lo tout dans
un tube refroidi k — 12" environ, on voit na-
ger dans uu liquide qui se colore en bleu des
cristaux incolores; ces cristaux seraient for-
més d'anhydrides sulfurique et azoteux. Le
liquide n'est autre que de l'anhydride azo-
teux.
Pour déterminer la composition du peroxyde
d'azote, on s'est servi de la propriété que pos-
sède le cuivre chauffé au rouge de décom] 0-
ser les vapeurs rutilantes en se transformant
en oxyde de cuivre et eu mettant Yazote en
liberté. Cette réaction a permis d'établir que
2 volumes de peroxyde d azote forment l vo-
lume d'azote et 2 volumes d'oxygène. Suivant
M. Mutiler, qui a tout particulièrement etu-
268
AZOT
dié le composé qui nous occupe, la formule
ArO* et le chiffre 23, qui représente, avons-
nous dit, la densité de vapeur de l'acide hy-
poazot-que. ne seraient exacts que si on les
applique à l'acide gazeux pris à + "<>•. A °°>
la deDsité fournie par l'expérience serait dou-
ble de la densité théorique et tendrait à faire
attribuer au peroxyde d'azote la formule
Az20*. Ces faits et aussi l'action des oxydes
sur ce composé ont conduit quelques chimis-
tes à admettre que l'acide hypoazotique est
un anhydride azoteux-azotique.
— Préparation industrielle de l'acide azo-
tique. Dans l'industrie comme dans les labo-
ratoires, on prépare l'acide azotique en dé-
composant l'azotate de potassium ou de sodium
par l'acide sulfurique. Disons tout de suite
que l'industrie se sert de préférence de l'azo-
tate de sodium, qui est beaucoup moins cher
que le salpêtre et rend près d'un quart en
plus que ce dernier. Nous n'avons point à re-
venir ici sur la nature de la réaction qui s'ac-
complit, cette question ayant été traitée au
mot AZOTIQUE dans le Grand Dictionnaire;
nous aborderons donc immédiatement la pré-
paration industrielle.
L'appareil le plus ordinairement employé
se compose de cylindres en fonte de 0^,05
d'épaisseur. Ces cylindres ont généralement
1°»,50 de longueur et 0m,60 de diamètre. Ils
sont placés horizontalement sur des foyers
séparés et sont munis d'un fond fixe qui
fait corps avec le cylindre. A l'une des ex-
trémités du cylindre et du côté opposé k celui
où se trouve le tube de dégagement, il y u
une coulisse qui fait face au fond fixe et qui
est mobile; à la partie supérieure du cylindre
et du côté de la coulisse, se trouve une ou-
verture percée en forme d'entonnoir et par
laquelle on peut verser l'acide ; k l'autre bout
du cylindre, se trouve également une ouver-
ture circulaire de 0m,15 de diamètre environ
et dont les bords se relèvent de façon à for-
mer l'origine d'un tuyau. C'est de ce côté et
sur cette amorce que s'installe un tuyau en
poterie de om,40 de longueur, lequel tuyau
conduit les produits de la réaction dans les
vases condensateurs. Les cylindres sont com -
plétement enveloppés par une maçonneûe,
qui fait corps avec le fourneau sur lequel ils
reposent par leurs extrémités seulement.
Cette maçonnerie forme une voûte au-dessus
du cylindre, et cette voûte communique avec
des conduits spéciaux qui sont en rapport
avec une cheminée d'appel, disposée de telle
sorte qu'elle ne peut attirer au dehors les
produits de la combustion que lorsque ceux-ci
ont circulé tout autour du cylindre et passé
sous les premières bouteilles à condensa-
tion, qui doivent être légèrement chauffées au
moyen de ces produits, afin d'éviter les rup-
tures qui pourraient avoir lien si ces vases,
n'étant qu k la température ordinaire, rece-
vaient des produits dont la, température est
assez élevée.
L'appareil que nous venons de décrire a été
modifié d'une façon sensible depuis quelques
années. Toutefois, il fonctionne encore dans
un grand nombre d'usines. La modification
consiste surtout k substituer aux cylindres
une énorme chaudière en fonte dont le dia-
mètre a l"l-35 environ et dont la profondeur
est de 0m,8ù. (Jette chaudière peut contenir
350 kilogr. d'azotate de sodium et la quantité
d'acide sulfurique nécessaire à la décomposi-
tion de ce sel. Le fourneau a été, lui aussi,
modifie, et la chaudière est placée a côte du
foyer. Elle est complètement enveloppée par
les produits de la combustion, qui, comme dans
le cas de. l'emploi des cylindres, ne s'échap-
pent qu'après avoir réchauffé les premiers
vases condensateurs. La chaudière est munie
d'un couvercle «t porte du côté opposé au
foyer une tubulure qui fait corps avec elle et
peut se mettre en communication; au moyen
d'une allonge en verre, avec les vases con-
densateurs. La marche de l'opération est
d'ailleurs absolument la même. Toutefois,
avec le nouvel appareil, il est plus facile d'en-
lever le sulfate de soude qui reste dans la
chaudière. 11 suffit, en effet, d'ôter le couver-
cle et de fane quelques incisions dans la masse
pâteuse pour que son rétrécissement par le
refroidissement permette, lu masse, étant pour
un ij «lire coupée en tranches, de débarrasser
la chaudière par un simple mouvement de
bascule.
Pour parer k l'usure des cylindres, qui est
rapide, surtout pour la partie supérieure,
il animent en contact avec les
vapeurs aides, on a imaginé divers pro-
eilleur consiste dans l em-
ploi I un cylindre dont la partie supérieure a
un diamètre plus grand que la partie infé-
rieure, ce qui j l d appuyer le revêle-
ment de brique m l< i points rentrants et de
itable voûte.
Revenons maintenant a la marche de l'o-
pération, qui. comme noua l'avons dit, est
la même, quel que soit l'appareil employé.
On place dans les cylindres 80 k 9u !
d'azotate d-- soude, un d > ■. o, sui-
vant le cas, 350 kilogr. du même lel; on
lute, dans le pi emier ca i , le disque
uvec -I" l'aj gileet le cheval, puis
on vei'»e, a l'aide do l'entonnoir, la quan*
AZOT
tité d'acide sulfurique nécessaire. Cette quan-
tité est naturellement déterminée par la
masse d'azotate sur laquelle on veut agir,
et aussi par le degré de concentration de
l'acide employé. Ces points bien établis, afin
d'éviter soit des pertes d'azotate , soit des
pertes d'acide, on bouche l'entonnoir et, dans
le cas de la chaudière, on pose le couvercle,
puis on met le feu au fourneau et on entre-
tient le feu durant huit heures environ. Le
chauffage se fait ordinairement avec de la
houille qu'on allume facilement au moyen de
copeaux et de petit bois. Quelques industriels
préfèrent le coke, ce qui nécessite l'emploi du
charbon de bots. La réaction, qui commence
k froid, devient plus vive aussitôt que la tem-
pérature s'élève. On modère le feu de telle
sorte que la partie inférieure des cylindres ou
de la chaudière ne dépasse point le rouge
cerise. On reconnaît que la réaction est ter-
minée quand on voit réapparaître les va-
peurs rouges d'acide hypoazotique qui signa-
lent toujours le début de l'opération. On ar-
rête le feu et on laisse refroidir durant une
dizaine d'heures environ, puis on détourne et
l'on trouve dans les cylindres une masse
blanche, dure et ayant subi une fusion pâ-
teuFe (c'est du bisulfate de soude), puis du
sulfate de soude, qu'on détache des cylindres
au moyen de pinces spéciales. Quand les cy-
lindres sont nettoyés, on les recharge, et l'o-
pération recommence dans les mêmes condi-
tions.
La condensation de l'acide azotique s'opère
encore, dans quelques usines, au moyen d une
série de douze à quinze bouteilles en grès gar-
nies de deux tubulures. Ces bouteilles contien-
nent environ 50 à 60 litres. La première com-
munique avec le cylindre au moyen d'un tube
de verre qui permet de voir la couleur des
produits dégagés et de suivre ainsi la marche
de l'opération. Les trois ou quatre dernières
bouteilles commuoiquententre elles au moyen
de tubes en verre qui permettent également
de suivre la marehe de l'opération. La der-
nière est en communication avec un long
tube, qu'on prolonge autant que le permet l'é-
tendue de l'usine et qui se termine par un
vase de grande capacité et muni, lui aussi,
de deux tubulures. La seconde de ces tubu-
lures communique avec le tuyau de la che-
minée d'appel et emporte les produits qui ont
résisté k la condensation. U va de soi que les
premières bouteilles sont celles qui reufer-
ment l'acide le plus concentré et que chaque fa-
bricant manipule les produits obtenus comme
il l'entend. L acide azotique ou eau-forteJdu
commerce marquant ordinairement 36°, on
amène les acides obtenus k ce point d'hydra-
tation par une addition convenable d'eau.
Le procédé de condensation que nous ve-
nons d'exposer sommairement est aujourd'hui
presque partout abandonné et l'on n'emploie
plus, dans les usines les plus importantes, que
l'appareil Plisson et Devers, que nous allons
décrire aussi brièvement que possible.
Cet appareil se compose d'une série de dix
bouteilles étagées, dont six sont ouvertes k
la partie inférieure et terminées en entonnoir,
de façon k pouvoir pénétrer k frottement
doux dans une bouteille ordinaire. Chacune
des trois bouteilles ordinaires qui forment la
base de cet échafaudage est munie d'un tube
recourbé en grès, adhérant au fond de la bou-
teille et dont l'ouverture est située k l'exté-
rieur et, de plus, est libre. Ce tube porte une
fente latérale qui le met en communication
avec le liquide de la bouteille. Cet appareil
s'adapte k la chaudière ou se fait la réaction
au moyen d'un tube en grès qui, k son tour,
s'emboîte dans un tube eu verre a double
courbure. Ce dernier tube aboutit k une bou-
teille qui porte trois tubulures. Les premières
portions d'acide s'arrêtent dans cette bou-
teille, dont la disposition particulière permet,
au cas où la réaction deviendrait tumultueuse,
ce qui a lieu quand on chauffe trop brusque-
ment, d'empêcher le passage des matières so-
lides qui seraient entraînées par le bouillon-
nement. La première bouteille communique
au moyen d'un petit tube avec une autre
bouteille qui peut, si besoin est, servir de
déversoir. La seconde tubulure de la pre-
mière bouteille porte un petit entonnoir-si-
phon, par lequel un vase rempli d'eau laisse
tomber dans cette bouteille de l'eau froide
qui favorise la condensation. De cette bou-
teille, l'acide non condense passe dans une
série de bouteilles superposées, puis redes-
cend, remonte et se condense dans ce long
circuit. Les bouteilles qui forment la base de
l'échafaudage communiquent toutes, au moyen
de tubes particuliers, avec des bouteilles en
[ii ont pour seul rôle de recevoir I
condensé. En somme, cet appareil présente
les avantages suivants : il offre une très-
grande surface constamment refroidi
Pair, ee qui achevé la condensation do l'a-
cide; de plus, il permet de conduire dans un ré-
cipient spécial les premières portions con-
densées, ce qui a pour résultat d'isoler ces
parties qui peuvent être chargées d'impure-
tés et qui compromettaient, en cas d'accident
dans l'ancien procédé, la qualité do tout l'a-
cide prépare.
Lorsque l'acide osoteux soi t de l'uppureil
, il est rougi et souillé par des
AZOV
vapeurs d'acide hypoazotique qui y sont dis-
soutes. En cet état, ce produit ne saurait
être appliqué k tous les usages auxquels l'in-
dustrie le destine. Il convient donc de le dé-
barrasser de l'acide hypoazotique qu'il tient
en dissolution. Cette opération a reçu dans
le commerce le nom de blanchiment. Elle
repose sur la volatilité de l'acide hypoazoti-
que et se pratique tout simplement en chauf-
fant légèrement, c'est-k-dire vers 90° envi-
ron, l'acide azotique. Le peroxyde d'azote,
qui bout k -f- 28°, se volatilise rapidement, et
le produit devient blanc en quelques heures.
L'appareil au moyen duquel on pratique cette
opération se compose de bouteilles en grès
dans lesquelles on place l'acide azotique. Ces
bouteilles sont placées dans de grandes mar-
mites en fonte préalablement garnies d'une
couche de cendres, afin d'éviter le contactdes
vases en grès avec les marmites et aussi de
pouvoir régulariser le chauffage. Les mar-
mites sont installées dans des fourneaux en
brique construits ad hoc. Un tube de verre
recourbé met la bouteille de grès en comrau-
j mcation avec une bouteille qui porte une tu-
< bulure sur laquelle on installe également un
tube de dégagement aboutissant à la chemi-
'■ née d'appel. Pour faire fonctionner cet ap-
I pareil, on commence par garnir la marmite
de fonte d'une couche de cendres fines, on
■ cale sur ce lit uoe bouteille de grès pleine
1 d'acide azotique brut, puis on chauffe jus-
qu'à ébullition. Ce point étant atteint, on di-
minue l'intensité du feu, afin d'éviter la vo-
j latilisation de l'acide azotique; on prend ses
précautions, toutefois, pour maintenir pen-
dant le temps nécessaire la température aux
environs de 50°. Les vapeurs d'acide hypo-
azotique se rendent dans la bouteille k deux
tubulures, puis, de là, dans la cheminée d'ap-
pel. L'acide azotique qui a pu être distillé en
même temps se condense dans celte bou-
teille, dont la température est maintenue à
-t- 40° environ.
Ce procédé donne de bons résultats, mais
il a le désavantage de contraindre celui qui
l'emploie k distiller tout l'acide azotique pré-
paré. Or, on a constaté que les vapeurs d'a-
cide hypoazotique ne se produisent, dans la
préparation de l'acide azotique, qu'au début
et k la fin de l'opération; il suffisait donc,
pour éviter des frais assez élevés et uno
grande perte de temps, de recueillir k part
les portions d'acide azotique obtenues au dé-
but ou k la fin de la préparation. M. Chevé
a construit un appareil très-simple au moyen
duquel on peut obtenir ce résultat. Il con-
siste en un robinet en grès k trois branches.
Une de ces branches communique avec l'ap-
pareil producteur, et les deux autres avec
deux séries distinctes de bouteilles. Le robi-
net est échancré de telle sorte qu'il suffit d'en
faire mouvoir la clef pour établir la com-
munication entre l'appareil producteur et
telle ou telle série de bouteilles. Au début de
l'opération, on fait communiquer avec la sé-
rie qui doit contenir l'acide k distiller, puis,
lorsque le dégagement d'acide hypoazotique
cesse, ce qu'un tube de verre convenable-
ment placé permet de reconnaître, on met en
communication avec la série de bouteilles où
doit se condenser l'acide immédiatement li-
vrable au commerce. Quand les vapeurs d'a-
cide hypoazotique reparaissent, on met les
choses en leur premier état, et l'acide azoti-
que, coloré en rouge, passe dans les bou-
teilles k distiller. Cet appareil est, comme on
le voit, d'une grande simplicité et permet de
réaliser une notable économie de main-
d'œuvre.
Nous n'avons pas k revenir ici sur les usa-
ges multiples de l'acide azotique. Il nous suf-
fira de rappeler que cet acide sert k la pré-
paration de l'acide sulfurique, k l'affinage des
métaux précieux, k la préparation des ful-
minates, de l'acide oxalique, et k une foule
d'autres usages industriels dout la liste serait
trop longue a donner.
AZOTÉA s. f. (a-zo-té-a). Terrasse d'une
maison mauresque en Afrique.
AZOTOLUIDINE S. f. (a-Zo-to-lu-i-di-ne).
Chim. Corps connu aussi sous le nom de
DiAZOTOLUiiiNii et qui resuite do l'action de l'a-
cide azoteux sur la toluidine. V. tolui-
dini;, au tome XV du Grand Dictionnaire.
AZOTOXYDE s. lu. {a-zo-to-ksi-de — de
azote, et de oxyde). Minor. Nom générique
des minéraux qui cou tiennent de l'oxyde
d'azote.
AZOUNAS, tribu maure du Sénégal. On
l'appelle aussi Aadjodnahs.
* AZOV (mer d). — Cette mer, qui a envi-
ron 415 kilom. de longueur totale et 353 ki-
lomètres de largeur maximum, est alimentée
par un grand nombre de cours d'eau, notam-
ment le Kouban, le Manicn et le Terch.
Aussi sun fond est-il très-vaseux et ses eaux
à peine salées, maigre sa communication
avec la mer. Sa plus grande profondeur est
de 15 mètres, et elle offre do très-nombreux
bas- fonds, qui constituent un grand ob-
i la navigation. L'histoire de la mer
d'Azov prouve que sa configuration a nota-
blement changé, et tout fait présumer que,
dans un temps relativement court, olle Unira
AZYZ
par disparaître complètement. On a calculé
que le fond de cette mer s'était élevé d'envi-
ron 2 mètres en cent quarante ans. Déjà une
partie considérable n est occupée par les
eaux que lorsque le vent souffle de l'ouest;
c'est la partie qui a reçu le nom significatif
de mer Putride, et qui est formée par une
sorte de chaussée naturelle, la flèche d'Ara-
bat, s'é tendant d'Arabat jusqu'au voisinage
de Pérékop. Quand le vent vient de l'est,
toute cette partie de la mer d'Azov est trans-
formée en un marais boueux, exhalant des
miasmes pestilentiels.
Malgré les difficultés de la navigation, le
mouvement est très-actif sur la mer d'Azov.
Ses principaux ports sont ceux de Taganrog
et de Mariapol. Les navires qui sillonnent la
mer d'Azov exportent, surtout par la voie de
la mer Noire, les riches produits des pays
environnants. Des pêcheries très-importantes
sont établies le long des côtes, car la mer
d'Azof est très-poissonneuse et foisonne sur-
tout en esturgeons. En 1855, une flottille an-
glo-française ruina complètement ces pê-
cheries, incendia tous les magasins et brûla
jusqu'au dernier tous les navires de com-
merce.
AZOXYLÈNE s. m. (a-zo-ksi-lè-ne). Chim.
Produit de réduction du nitroxylene.
— Encycl. h'azoxylène Cl6Hi8Az2se pro-
duit par l'action de l'amalgame de sodium sur
le nitroxylene. Il cristallise en aiguilles rouge
brique, facilement solubles dans l'alcool et
dansl'éther. Il fond k 120° et se volatilise com-
plètement k des températures plus élevées, en
produisant une vapeur qui a la couleur et l'o-
deur du brome. Sous l'influence d'un excès
d'amalgame de sodium, il se convertit en un
corps incolore qui, probablement, se sublime
en aiguilles d'hydrazoxylène.
AZRAK1, poète et philosophe persan du
xie siècle, qui a laissé le Livre de Sindbad,
recueil de maximes ; Y H istoïre d' une femme,
recueil d'aventures amoureuses.
AZUL1NE s. f. (a-zu-li-ne). Chim. Matière
colorante bleue, dérivée de l'acide phénique
et de l'aniline.
— Encycl. Ce composé a été découvert
en 1860. On le prépare en traitant l'a-
cide rosolique, ou cet acide transformé par
l'ammoniaque en péonine, par la naphtyla-
mine ou l'aniline k l'ébullition. On prend
5 parties d'acide rosolique et 6 à 8 parties
d'aniline ; on mélange, puis on chauffe le tout
k 180° environ. La réaction se termine au
bout de quelques heures et l'on obtient une
matière bleue, qui est l'azuline. Pour débar-
rasser ce produit des impuretés qu'il ren-
ferme, on le lave d'abord avec de l'huile de
naphte chaude, puis avec des solutions alca-
lines et acides; enfin, on le dissout dans l'al-
cool, d'où on le précipite par l'eau alcali nisée.
L'emploi de la péonine donne des bleus moins
beaux que ceux qu'on obtient avec l'acide
rosolique.
Ce produit aurait pour formule, suivant
M. Ed. Willm, Cl2H»Az02 + H*0 ; mais
M. Ch. Lauth, qui a tout particulièrement
étudié les réactions qui accompagnent la for-
mation de Yazuline, pense que les travaux de
M. Ed. Willm ont besoin d'être contrôles.
h'azuline se présente sous l'aspect d'une
poudre amorphe d'un beau brun dore. Elle
est insoluble dans l'eau, k moins qu'on ne
l'ait chauffée durant quelques heures avec de
l'acide sulfurique concentré; elle se dissout
dans l'alcool et l'ether, en donnant une belle
teinte bleue, et dans l'acide sulfurique, avec
coloration rouge.
Cette matière a été surtout employée pour
la coloration de la soie; mais son prix de
revient, très-élevé, en a diminué la consom-
mation. Son emploi exige, d'ailleurs, de nom-
breuses manipulations préparatoires. Voici
comment on procède : on commence par dis-
soudre Yazuline dans de l'alcool faible, puis
on additionne la liqueur d'une petite quantité
d'acide sulfurique et on Immerge lu soie que
l'on veut teindre. Quand on a obtenu la teinte
convenable, on chauffe le bain jusqu'à ébul-
lition, puis on y agite la soie de nouveau, on
la retire et ou la lave pour enlever toute
trace d'acide. On la plonge dans un bain de
savon, puis on la lave dans l'eau légèrement
acidulée. Toutes ces manipulations, et surtout
la nécessite où l'on est d'employer L'alcool
comme dissolvant, ne coutribueut pas peu k
élever le prix de revient d'une soie teinte
par ce procédé.
AZYGITE s. m. (a-zi-ji-te — du gr. a, prêt.
priv.; zuyos, lien). Bot. Genre do champi-
gnons, qui se développent eu automne sur
les bolets en état de putréfaction.
AZYZ B1LLAU (Abuu-Maiisour-Nezar) , Ca-
life fatimite , né a Madieh eu 955, mort eu
996. Aux. Etats que lui avait laisses son père
il ajouta Emesse, Alep et Hamah. Azyz etuit
très-tolérant; il avait épouse une chrétienne
dont les frères, grâce a son influence, de-
vinrent patriarches, l'un de Jérusalem, et l'au-
tre d'Alexandrie. H protégea Les sciences et
les arts, construisît divers monuments et
s'appliqua particulièrement à favoriser les
observations astronomiques.
R\\ KR (Jean), peintre bavarois du
xviiie siècle, mort en 1779. Il eut pour maître
Knoller, qui l'emmena avec lui en Italie et
lui rît étudier les tableaux des grands maî-
tres. Il ne peignit guère que des sujets reli-
gieux, et plusieurs de ses œuvres décorent
les églises de la Bavière.
BAADER (Jean-Michel), peintre allemand,
lié à Eichstaedt en 173G. Il se trouvait a Pa-
ris en 1759, et tout fait supposer qu'il y resta
longtemps. En 1788, revenue de sa ville na-
tale le rappela et le choi it pour <"'tr>; son
peintre en titre. On rit--, comme mi''
œuvres les plus remarquables, la Fille de
Jephtéy et l'on sait qu'il peignit surtout des
tableaux d'intérieur.
BAADER (Louis-Marie), peintre français,
né à La union (Côtes-du-Nord) -'n 1880. 11 e^t
fils de M. Jean Baader, compositeur <*t pro-
fesseur de musique. Elève de M. Petit de
Granville, il s'adonna d'abord à la lithogra-
phie et a la gravure sur bois, puis se tourna
vers la peinture, prit dos leçons de M. Yvon
et suivit les cours de l'Ecole des beaux-arts.
Artiste laborieux, dessinateur habile, M. Baa-
der s'est adonné à la peinture d'histoire et de
genre et y a fait preuve de qualités sé-
rieuses. Il a le goût du style élevé ; ses com
positions sont bien entendues et parfois d'une
grande allure; enfin, il sait dojmrr a ■ .
tes beaucoup d'expression et de caractère.
RI. Baader a obtenu une médaille de 3e cl i e
•m Salon de 1874. Il a exposé aux Saions les
œuvres suivantes : Samson et Daiila (1857);
En pays conquis (1859); Parasites sortant d'un
àait<jntt et nues par te peuple. Plaisirs des
champs, portrait du Comte de Tromelin(iS6i)\
Révolte des Bretons et destruction de la co-
lonne romaine de Camuladunum (1863); Daiila
(1864) ; le Rappel des abeilles (1865); fféro et
Léandre, Naïade (1866); Ulysse et Naustcaa,
le Bel âge (1868) ; Esclaves jetés aux murènes,
Salmacis et' Hermaphrodite (1868); Cafypsn
après le départ d'Ulysse, la Zampagna (1869) ;
Contribution directe, la Saison des nids (1S10) ;
Sans vocation, Toilette (1872); Du côté de 1"
force est la toute-puissance ( 1 873) ; la Gloire
posthume (1874); le Remords , représentant
i >reste au moment où il vient de venger la
mort de son père Agamemnon, son œuvre
la plus remarquable, ei Chaudronnerie ( L875) :
Fantaisie sur ta virile (1876); la Cryptù ■ \
sodé du massacre des Ilotes ((877).
= BAAHD1N-MÉHÉMET-GEBET-AMEH, du.
tour persan du kviii siècle. Abbas le Grand
le chargea d'écrire un livre qui contenait en
abrégé tous les principes de droit civil et re-
ii X, et qu'il intitula la Somme d' Abbas,
Mais il ne put composer que les cinq premiers
livres; les autres furent rédigés par un de
ses disciples d'après les indications qu'il lui
avait données.
BAALA, ancienne montagne do la Pales-
tine, à proximité des frontières N.-O. de la
tribu de Juda. H Ancienne ville de la Pales-
tine, de la tribu de Juda. Elle fut comprise
plus tard dans celle de SiméOD Bl
même que la ville nommée Balapar Josué et
Billah par les Paralipomènes.
BAALAM, ancienne ville de la Palestine, de
la demi-tribu de Mansssé, située à l'uuest du
Jourdain. Quelques auteurs pensent que c'est
la même que Gethremmon,
BAALATH, ancienne ville de la Palestine,
de la tribu de Dan, d'après Josué. Elle était
située dans la partie nord-est de la tribu de
Dan, à proximité de Gazer et de Bethoron.
Ces trois villes furent fortifiées par Salomon.
BAAL-HERMON, ancien nom d'une monta-
gne de la Palestine, qui s'élevait au delà du
Jourdain, au N. de la tribu de Manassé. Bile
faisait partie de la chai no il '-s monts Ilormon.
H Ancienne ville de la Palestine, au pied de
la montagne de son nom. Dom Calmet la
nme aussi Bnal-Chermon.
BAAL-MÉON, ancienne ville d
tine, île la tribu de Ruhen, au pied du mont
Abarim, au S. et à 14 kilom. d Hésebon, \u
temps d'Ezéchiel, elle était au i voir des
Moaoites. il est présumable que la ville de
Béon, dont parlent les Nombres (32-38) , n'est
antre que Baal-Méon, dont on changea le
nom --n la réédifiant.
BAAL-SALISA, ancienne ville de la Pales-
tine, de la tribu d'Ephralm, à 14 kilom. N. de
de Diospolis, suivant. Eusèbe et saint Jérôme.
Cette vule fut témoin du miraclo de la mul-
tiplication des vivres par le prophète Eli ée
itvw.-TllAMAR, ancienne ville
tine, de la tribu de Benjamin, a proximité de
Gabaa. C'est dan i cette ville que e i i em
1 toutes les tribus pour venger l'ou-
trage fait par un Gabaanîte à la femme d'un
■ de i.. tr bu d'E I raîm.
BAARUER SN^FELLS-AAS, géant ou sor-
cier célèbre duus les fables de l'Islande. Il
habitait une caverne qui porte enoore
nom et qui, pour les Islandais, est un monu-
ment de leurs anciennes traditions. Une
géante, Hit, était sa maîtresse ; elle demeurait
à Hitardal, vallée à laquelle elle a donné i
nom, et où se trouve une église déc
l'extérieur de deux figures en pierre, qui pas-
sent pour représenter ces deux personnages.
BAARI.AND on BARI.AM) (Hubert van),
médecin flamand du xvie siècle, né à :
land, en Zél u exercé la nié-
a Nauiur, tl vint habiter Baie et se Ha
d'amitié avec Erasme II a la
entre autres : Veiitatio ■
I fur mon paucii abuti
nos oulgo medicamentis simp iciàus (An ■
1532); De medicamentis paratu facitibus, tr
doit de Galon (1633); Epistola medica de
aquarum distillatarum facuttatibus (1536).
R.VART ou DAEKT (Arnaud), jurisconsulte
brahançon, né à Bruxelles en 1554, mort
en 1629. Après avoir exercé la profession
d'avocat, il devint professeur de droh h
Douai; plus tard il entra dans la magistra-
ture. Il a publié des remarques sur la Practica
criminalis et Lectiones extraordinarise Duaci
habit x.
BABAILANA S. f. (bu-b)
ou sorcière, aux lies Philippines.
— Encycl. Pour éloigner les mauvais es*
prits de leurs demeures, les Indiens ont re-
cours aux babailanas , prétresses chargées
des sacrifices. La victime otferte aux mauvais
génies est ordinairement un porc, que les
bn'jaiUinas immolent avec !a '.ttnee dont elles
270
BABI
sont armées dans l'exercice de leurs fonc-
tions. Ce porc est ensuite partagé entre les
assistants, puis des danses succèdent au sa-
crifice. Ces prêtresses prétendent aussi lire
dans l'avenir.
* BABACD-I.ARIB1ÈRE (Léonide), homme
politique et publieiste. — Il est mort à Perpi-
gnan en 1873. Rendu à la vie privée en 1849,
Q collabora à la Liberté de penser et écrivit
son Histoire de l'Assemblée nationale consti-
tuante. Après le coup d'Etat du 2 décem-
bre 1851, M. Babaud-Laribière vécut dans la
retraite, passa la plus grande partie de son
temps dans sa propriété de Villechaïse, près
de Confolens, et employa ses loisirs à écrire
quelques ouvrages. Vers la fin de l'Empire, il
publia à Confolens un journal intitule Lettres
charentaises. Le 10 juin 1870, il fut élu grand
maître de la franc-maçonnerie de France, en
remplacement du général Mellinet, mais pour
une année seulement, les dignitaires de l'ordre
ayant résolu en principe de supprimer la
grande maîtrise. Après la révolution du 4 sep-
tembre 1870, le gouvernement de la Défense
nationale nomma M. Babaud-Laribière préfet
de la Charente. Il conserva ses fonctions
jusqu'à la fin du la guerre, posa sa candida-
ture à l'Assemblée nationale, mais ne fut point
élu. Nommé préfet des Pyrénées-Orientales
le 9 août 1872, il mourut huit mois plus tard h
Perpignan. M. Babaud-Laribière avait été
constamment attaché û la cause républicaine,
dont il ét;«it dans la Charente un des repré-
sentants les plus distingués. Outre l'ouvrage
précité et des articles publiés dansl'/?cAo au
peuple de Poitiers, le Processif de la Haute-
Vienne, Y Echo delà Charente, Y Indépendant,
les Lettres charentaises, on lui doit : Etudes
historiques et administratives ( Confolens ,
1863, 2 vol. in-8°); Lettres charentaises (An-
gouléine, 1865-1866, 2 vol. in-8<>); Questions
de chemins de fer (1867, in-8°).
* BABBAGE (Charles), mathématicien an-
flai>. — Il est mort en octobre 1871. M. Bab-
age était membre correspondant de l'Aca-
démie des sciences de Paris.
EABELQUAHTZ s. m. (ba-bèl - kouartz ).
Miner. Nom donné à des cristaux de quartz
de Beralstone, dans Je Devonshire.
— Encycl. Ces cristaux doivent le nom
qu'ils portent à la disposition qu'ils présentent
et qui offre l'aspect de gradins. Cette forme
résulte de la superposition de cristaux de
?uartz et de cristaux de fluorine en voie de
ormation.
BAB1CK, membre de la Commune de Paris,
né vers 1825, vivait encore à Genève à la fin
de 1882. Il était dit-on d'oiigine polonaise.
Babick fit pendant quelque temps des études
médicales. D'une imagination exaliée, il se
jeta dans les idées mystiques et devint un
des adeptes et des disciples de M. de Tou-
reil, qui eut la singulière idée de doter le
monde d'une religion nouvelle, la religion
fusionienne. Depuis plusieurs années, il était
parfumeur à Paris lorsque éclata la guerre
de 1870. Pendant le siège, il s'occupa acti-
vement de politique, puis il devint membre
du comité central, dont il signa les premières
proclamations après l'insurrection du 18 mars
1871. Il contribua à faire rendre à la liberté
le général Chanzy, proposa de supprimer la
solde des gardes nationaux qui refusaient
d'obéir au comité et fut élu membre de laCora-
mune dans le X* arrondissement le 26 mars,
par 10,738 voix. Du 29 murs au M avril, Ba-
bick fit partie de la commission de justice,
3u'il quitta pour passer dans la commission
es services publics. Il vota pour la valida-
tion des élections complémentaires, quel que
fût le nombre des suffrages exprimés, traita
Félix Pyat de traître lorsqu'il voulut donner
sa démission et se prononça contre l'établis-
sement du comité de Salut public, parce
que, dit-il, la Commune n'est pas en danger
(1er mai). Délégué a l'enterrement de Pierre
Leroux, il y prononça un discours qui attes-
tait combien son esprit était profondément
détraqué. Lors de l'entrée de l'armée de Ver-
sailles à Paris, il parviut à s'échapper et ga-
gna Genève.
* BABINET (Jacques), physicien français.
— Il est mort a Paris le 21 octobre 1872.
BAB1NGTOM (Jean), savant anglais du
xvm- siècle. 11 s'est fait connaître par un
Traité des feux d'artifice, très-remarquable
pour l'époque et qui fut publié à Londres
en 1635. Cet ouvrage était suivi d'un Traite
de géométrie, avec ligures.
* BABIROUSSA s. m. — Eocycl. Mamm. Les
anciens paraissent avoir connu cet animal;
toutefois, les textes qu'un allègue ordinaire-
ment, et qui sont embi untés a Pline, h Blien
etàCosmas, ceux tics deux derniers écri-
surtout, lai s< ni quelque Incertitude sur
1 identité dos animaux qu'ils ont décrits ou
désigne*. Celui de 1 u le plus probant,
car il parle d'un ian| lii c dont le boutoir est
armé do deux longues dent;; recoui liées, et le
'Vont de deux autre m niables aux
cornes d'un jeune taureau. BUen parle, d'a-
près Dinon, d'un i juatre cornes;
mais il lo place en Ethiopie, ce qui u fait
croire qu'il u pu parler du phacochère,
du babiroussa. Quant kCo voyagé
l'Inde, il uftlnno avoir vu un animal
qu'il appelle gotptXa^oc, et dit m< |
mange. XoipUaço^, comme babivouisatSG un-
BABU
duit littéralement, dans l'ordre des radicaux,
par cochon-cerf; mais les habitudes de la
langue grecque admettent une inversion qui
tendrait à faire traduire ïotf>t).a?oç par cerf-
cochon plutôt que par cochon-cerf, et l'on se
trouverait alors en présence, non plus du ba-
biroussa, mais d'une espèce du genre cerf qui
habite en effet l'Inde et qui, à cause de ses
formes trapues et replètes, porte encore au-
jourd'hui le nom vulgaire de cerf-cochon.
Les premiers renseignements certains que
nous possédions sur le babiroussa nous ont été
fournis par la relation d'Antonio Galvan,
gouverneur des Moluques, mort en 1557. Il n'a
pas vu l'animal, dit-il d'une façon du reste
assez confuse, mais il le connaîc parles récits
de personnes qui l'ont observé. Il lui donne
déjà le nom de babiroussa, dont nous avons
en France conservé l'orthographe. Thomas
Valentyn (1724) a donné la première descrip-
tion exacte du babiroussa, qu'il appelle babi-
roesa. L'expédition scientifique de 1 Astrolabe
fournit enfin aux naturalistes européens l'oc-
casion d'étudier le babiroussa. Ce navire ra-
menait en Europe quatre individus de ce
genre : une vieille femelle, qu'il fallut abattre
en route a cause de son indomptable férocité ;
un jeune mâle, qui périt par suite des excès
auxquels il se livra avec une truie que l'on
possédait à bord, et enfin un couple qu'on
put amener en Europe et installer au Muséum
de Paris, où il fut soigneusement étudié par
Cuvier. Pendant la traversée, les deux babi-
roussas avaient été presque exclusivement
nourris de pommes de terre et de farine dé-
layées, bien qu'ils acceptassent à peu près
tout ce qu'on leur offrait, y compris la
viande. A la Ménagerie, le mâle, qui était
vieux et obèse, se montra lourd et indolent,
ce qui donna des craintes sur ses facultés de
procréation. Néanmoins, la femelle mit bas
un seul petit, qu'elle éleva avec une très-
grande sollicitude, prenant bien soin de le
cacher sous la paille, pour le dérober à tous
les regards. Elle avait, du reste, toujours eu
pour son vieux mâle des soins du même
genre. Lorsque le mâle voulait se reposer, il
se couchait sur la paille qu'on avait disposée
dans un coin de sa loge, et la femelle relevait
la paille sur lui tout autour, de façon à l'en
couvrir entièrement. Elle-même, quand elle
voulait dormir, se couchait à côté du mâle et
s'enterrait dans la paille. Le jeune babiroussa
mourut à l'âge de dix-huit mois.
BABO. V. Baubo, dans ce Supplément.
* BABO (Lambert-Joseph-Léopold, baron de),
agronome allemand. — Il est mort en 1862.
BABORS (monts), petite chaîne de monta-
gnes de la Kabylie, barrant les communica-
tions de Sétif avec Bougie et Djidjelli. On y
distingue deux points culminants, nommés le
grand Babor et le petit Babor; le premier a
près de 2,000 met. de hauteur, et le second
est un peu moins élevé. Il fallut deux expé-
ditions successives pour soumettre les tribus
kabyles qui habitent les versants de ces
montagnes. Le général Randon, gouverneur
général de l'Algérie, partit de Sétif le
18 mai 1853, à la tête d'un corps d'armée di-
visé en deux colonnes, dont l'une était placée
sous le commandement de Mac-Mahon, alors
simple général. Après plusieurs combats
meurtriers, les tribus furent obligées de se
soumettre, et l'armée put entreprendre de
grands travaux pour établir des routes au
milieu de ces contrées jusqu'alors impratica-
bles. Cependant, en 1853, plusieurs tribus
ayant voulu se rendre de nouveau indépen-
dantes de l'autorité française, une nouvelle
expédition militaire devint nécessaire, et le
général Maissiat, qui la commandait, parvint
en moins d'un mois à soumettre les rebelles.
* BABOC(Hippolyte), littérateur français. —
Outre les ouvrages que nous avons cités, on
doit à cet écrivain de talent : les Païens in-
nocents (1858, in-12), recueil de nouvelles;
les Amoureux de Mm6 de Séuigné. Les Fem-
mes vertueuses du grand siècle (1862, in-8°);
Vive le luxel La Comédie de M. Dupignac,
réponse à AI. Dupin (1865, in-8lJ) ; M ontpensier ,
roi d'Espagne (1868, in-8°); les Sensations
d'un jure. Vingt figures contemporaines (1875,
in-12), etc.
BABOCR ou BABEH, prince persan, grand-
père de Timour, mort en 1457. Il gouvernait
l'Astérabad en 1457, pendant que son frère
Ala-ed Daula régnait sur l'Hérat. Ils firent
ensemble la conquête de la Transoxiane ;
mais ensuite la discorde ayant éclaté entre
eux, Baber s'empara de l'Hérat; il dépouilla
aussi de leurs possessions deux autres frères
qui régnaient à Irak et à Fars. Mais quand il
se vit à la tête de tous ces Etats, il s'aban-
donna a une honteuse intempérance, malgré
le vœu qu'il avait fuit sur la tombe d'un pieux
imam de s'abstenir de vin, et il mourut des
suites de ses excès. 11 transmit su puissance
à son fils Mirza-Sehah-Mahmoud ; mais celui-
ci ne la conserva pas longtemps.
BABU (Jean), ecclésiastique fiançais, qui
composa des poésies en patois poitevin. U
était docteur en théologie, et il travailla
longtemps à la conversion des calvinistes du
bas Poitou. Il devint ensuite curé de Sou-
dan, près de Niort. Il traduisit une partie de
Virgile en patois de son pays, mais cette
traduction est perdue. Ce n'est qu'après sa
mort qu'un sieur de La Torraudieio recueillit
ses i <■ et les publia en 1701. sous lo titre
de : Eyluijues poitevines sur déférentes ma-
BACC
tières de controverse, pour l'utilité du vulgaire
de Poitou (1 vol. in-12).
BABYLONIE, vaste contrée de l'Asie, dans
la géographie des anciens ; Babylone en était
la capitale, et elle forme aujourd'hui l'eyalet
de Bagdad. Elle était bornée au N. par la
Mésopotamie, à l'O. par l'Arabie Déserte, à
l'E. par la Susiade, au S. par le canal de
Naal-Malcha qui la séparait de la Cbaldéo
proprement dite. Ses villes principales étaient
Babylone, Séleucie et Ctésiphon. Son terri-
toire s'étendait à droite et à gauche du cours
inférieur du Tigre et de l'Euphrate et entre
ces deux fleuves. La Babylonie porta long-
temps le nom général de Chuldée ; mais, en
dernier lieu, on ne donna plus le nom de
Chaldée qu'à la région du S.-E., située au-
dessus du confluent des deux fleuves; c'est
du moins ainsi que l'entend Hérodote.
Le sol de la Babylonie était d'une fertilité
extraordinaire. ■ De tous les pays que nous
connaissons, dit l'historien grec, la Babylonie
est le meilleur et le plus fertile en blé. La
terre y est si propre à toutes sortes de grains
qu'elle rapporte toujours deux cents fois au-
tant qu'on y a semé et jusqu'à trois cents
dans les années de grande abondance. La
plaine est couverte de palmiers; mais le figuier
n'y réussit point, non plus que l'olivier et la
vigne. •
La Babylonie ne possédait aucune carrière
de pierre; en revanche, elle avait en abon-
dance l'argile, déposée partout en couches
épaisses et qui servait à la fabrication des
briques. Des sources abondantes de bitume
étaient exploitées pour la confection d'un
ciment particulier qui joue, avec la brique,
un grand rôle dans le» constructions des Ba-
byloniens. V. Babylone, tome II du Grand
Dictionnaire.
Apres avoir longtemps formé un royaume
indépendant, la Babylonie fut tour à tour
subjuguée par les Perses (528 av. J.-C),
par Alexandre (331), par les Parthes (140) et
par les Arabes (632-634 de l'ère moderne).
Elle appartient aujourd'hui aux Turcs.
* BABYLONIEN, IENNE a I j . et S. — Encycl.
V. chaldbkn, au tome II.
BABYTACE, ancienne ville de l'Elymaïde,
près des rives du Tigre, et dans laquelle,
suivant quelques auteurs, étaient gardés les
trésors du roi de Perse.
BACA, ancienne ville de la Palestine, de
la tribu d'Aser, au pied du Liban. Elle ser-
vait de limite entre les Tyriens et la Galilée.
BACBAKIRI s. m. (ba-kba-ki-ri). Ornith.
Nom spécifique d'une pie-grièche qui habite
l'Afrique.
* BACCALAURÉAT s. m. — Encycl. Bac-
calauréat es lettres. Un décret du 9 avril 1874
a apporté aux conditions et à la nature des
épreuves du baccalauréat es lettres des mo-
difications que nous devons faire connaître
pour compléter notre article baccalauréat
(Ile vol., page 18).
Ce décret, dont la nécessité était fort con-
testable, fut rendu sur l'avis du conseil su-
périeur de linstruction publique, à la suite
d'un rapport présenté, au nom d'une commis-
sion de l'Assemblée nationale, par M. l'èvéque
d'Orléans, et on peut dire que c'est l'œuvre
de M. Dupanloup.
Dans son rapport, M. Dupanloup, très-
porté, comme on sait, à se répandre sur les
questions d'instruction, qu'il regarde volon-
tiers comme siennes, se livrait a de longues
observations au sujet de l'enseignement se-
condaire dans les établissements de l'Univer-
sité. Ses idées sont fort connues, non-seule-
ment parce qu'il les a maintes fois dévelop-
pées dans des ouvrages dont le nombre et le
poids ont peut-être intimidé plus d'un leoteur,
mais surtout parce qu'elles ne s'élèvent pas
au-dessus des banalités ordinaires aux défen-
seurs quand même de la routine. Si la nou-
veauté leur manque, elles n'ont pas pour
cela la justesse. Ce qu'on y remarque le plus,
c'est le mauvais vouloir décidé dont elles
sont empreintes à l'égard de l'histoire et des
sciences. Il n'est donc pas étonnant qu'à la
suite du rapport de M. Dupanloup on ait
cherché à restreindre encore la part trop
mince faite aujourd'hui dans renseignement
à ces matières qu'on trouve envahissantes.
Nous ne voyons pas trop, nous le répetons,
l'utilité du décret du 9 avril 1874, à moins
que M. Polycarpe Batbie, avide de faire par-
ler de lui, n'ait voulu par cette réforme mar-
quer sou passage au ministère. On a pu di-
viser le baccalauréat es lettres en deux par-
ties ; on peut même le diviser en trois ou en
dix. Le plus clair du résultat produit pur
cette grande révolution est le surcroît de be-
sogne qu'elle impose aux examinateurs et de
préoccupations fastidieuses qu'elle cause aux
écoliers. Lo baccalauréat n'en est pas devenu
plus sérieux; les études n'en sont pas plus
fortes. U en sera ainsi tant que l'on abusera
d'exercices scuhistiques qui fatiguent l'esprit,
épuisent lo temps, ennuient ele\es et profes-
seurs, et n'ont plus, m quant au fond, ni
quanta la forme, lo moindre rapport avec la
vie moderne. Ces exercices sont précisé-
ment ceux auxquels M. Dupanloup et les hon-
nêtes pères de familles au nom desquels il
prétend parler tiennent le plus.
Un nouveau décret du 25 juillet 1874 règle
comme il suit les formalités nouvelles aux-
quelles sont assujettis tes candidat au bac-
calauréat es lettres :
BACC
Art. 1er. Nul ne peut, sauf le cas de dis-
pense, se présenter à l'examen du baccalau-
réat es lettres s'il n'est âgé de seize ans ac-
complis.
Art. 2. L'examen pour le baccalauréat es
lettres comprend deux séries d'épreuves.
Art. 3. Les épreuves de la deuxième série
ne peuvent être subies qu'un an après que le
candidat a subi avec succès celles de la pre-
mière série.
L'intervalle compris entre la session d'oc-
tobre-novembre et celle de juillet-août
compte pour une année.
Le délai d'une année pourra être réduit à
trois mois pour les candidats qui auraient
dix-neuf ans accomplis à la date des épreu-
ves de la deuxième série.
Art. 4. Pour le jugement des épreuves de
la première série, le jury est formé de trois
membres de la Faculté des lettres.
Pour le jugement des épreuves de la se-
conde série, il est formé de deux membres de
la Faculté des lettres et d'un membre de la
Faculté des sciences.
Art. 5. Les agrégés des Facultés, et, à leur
défaut, des docteurs désignés annuellement
par le ministre, après avis des doyens et du
recteur, peuvent être appelés à compléter le
jury d'examen.
Il peut, en outre, être adjoint au jury, sur
la proposition du recteur de l'académie, un
examinateur spécial pour les épreuves rela-
tives aux langues vivantes.
Art. 6. Les épreuves de chaque série sont
les unes écrites, les autres orales.
Art. 7. Les épreuves écrites do la première
série sont : 1° une version latine; 2° une
composition en latin.
Les deux compositions, corrigées chacune
par un membre du jury, sont jugées par le
jury tout entier, qui décide quels sont les
candidats admis à subir les épreuves orales.
Art. 8. Les épreuves orales de la première
série consistent en explication d'auteurs et
en interrogations.
Les explications portent sur des textes des
auteurs fiançais, latins et grecs prescrits
dans les lycées pour la classe de rhétorique;
en ce qui touche les auteurs grecs, l'examen
ne portera que sur certaines parties de leurs
œuvres désignées tous les trois ans par un
arrêté ministériel.
Les interrogations portent : 1<> sur les par-
ties de l'histoire et de la géographie ensei-
gnées en rhétorique dans les lycées ; 2<> sur
les principales nutions de rhétorique et de
littérature classique.
Art. 9. Les épreuves écrites de la seconde
série sont :
lo Une composition française sur un sujet
de philosophie;
2° La traduction, en français, d'un texte
de langue vivante.
Les dispositions prescrites par l'article 7
pour la première série le sont également
pour la deuxième.
Art. 10. Les épreuves orales de la seconde
série consistent en interrogations : 1<> sur les
parties de la philosophie, de l'histoire et de
la géographie enseignées dans la classe de
philosophie des lycées ; 2° sur les sciences
dans la limite du plan d'études des lycées
pour les classes des lettres; 3° sur une lan-
gue vivante.
Art. 11. Toutes les parties de l'examen
sont obligatoires.
Soit à l'épreuve écrite, soit à l'épreuve
orale, l'ajournement ne peut être prononcé
qu'en vertu d'une délibération du jury.
Art. 12. Les candidats qui produisent le di-
plôme de bachelier es sciencessontdispensés
de la partie scientifique des épreuves du
baccalauréat es lettres.
Art. 13. Tout bachelier es sciences qui aura
subi avec succès U première épreuve du bac-
calauréat es lettres, et qui aura été déclare
admissible aux épreuves orales de l'examen
pour l'Ecole polytechnique ou l'Ecole militaire
de Saint-Cyr, pourra prendre les trois pre-
mières inscriptions à la Faculté de droit ou à
la Faculté de médecine, avant d'avoir subi la
deuxième épreuve du baccalauréat es lettres.
Art. 14. Les droits à percevoir par le Tré-
sor pour le baccalauréat es lettres sont fixés
ainsi qu'il suit :
Examens (deux à 30 fr.) 60 fr.
Certificats d'aptitude (deux à 10 fr.). 20
Diplôme 40
Total 120 fr.
Le candidat consignera 40 francs avant la
première série d'épreuves et 80 francs avant
la deuxième.
Lorsque le caudidat est ajourné pour la
première série, il lui est remboursé la somme
de 10 fr. sur les 40 fr. qu'il a consignés.
Lorsqu'il est ajourné pour lu deuxième sé-
rie, il lui est remboursé 50 francs sur les
80 francs qu'il a consignés.
Art. 15. Tout caudidat qui, sans excuse
jugée valable par le jury, ne répond pas à
l'appel de son nom le jour qui lui a été indi-
que est renvoyé à une autre session et perd
le montant des droits d'examen qu'il a consi-
gnés.
* BACCARAT, ville de France (Meurthe-et-
Moselle), eh. -l.de cant., arrond. et à 28 kilom.
de Lunéville, sur la Meurthe; pop. aggl.,
4,209 hab. — pop. u»t., 5,036 hub. Manufac-
ture de cristaux.
BACCARIS s. f. (ba-ca-riss). Plante aro-
matique dont les uuciens se servaieut dans
BACC
leurs mystères, et qu'on croît la même que le
gant de Notre-Dame.
Baecfaaate, statue de marbre, par M. Car-
rîer-Belleuse. Jeune, belle, vigoureuse et à
peu près complètement nue, cette bacchante
rejette en arrière la tête et le torse et lève
les bras pour couronner de pampres un
hermès de Pan. Cette inflexion de tout le
haut du corps fait saillir le ventre et décide,
dans la hanche et les attaches des cuisses,
une contorsion que l'artiste a assurément
saisie sur nature, mais qui paraît néanmoins
exagérée et manque en tout cas de cette pu-
reté qui convient à l'art sévère de la sta-
tuaire. • M. Carrier-Belleuse, a dit W. Bùr-
ger (Th. Thoré), possède cette qualité rare
de taire palpiter le marbre ; sa Bacchante,
très-bien tournée dans son mouvement hardi,
est en chair, comme était la fameuse (
tre de Ciésinger ; ce marbre est rebonuis-
sact et, sous la peau, circule avec le sang la
volupté. Mais cette qualité naturaliste a son
défaut : tous les accidents de la realité ne
s'arrangent pas avec un art perdurable, dont
l'essence même est de généraliser et d'élever
la forme jusqu'au type qui résume des varia-
tions éphémères. Un mouvement tout à fait
passager ne vaut pas qu'on l'immortalisa
presque, ou du moins qu'on lui assure une
durée marmoréenne... Telle qu'elle est, cette
Bacchante est la plus vraie femme de l'Expo-
sition ; elle serait heureusement placée dans
un parc, sous quelque ombrage épais et mys-
térieux. » C'est au Salon de 1863 qu'a paru
cette statue qui, par la morbidesse des car-
nations et le dessin fouillé du torse, se dis-
tingue parmi les bonnes productions de la
sculpture contemporaine.
BACCHÉMON, fils de Persée et d'Andro-
mède.
BACCHÉPÉAN, surnom de Bacchus, repré-
sente sons les traits d'un vieillard, chez les
Grecs.
BACCHEREST (...), amiral hollandais du
xvuie siècle. Lorsque sir Charles Hardy fut
bloqué dans le Tage, en 1745, par Rocham-
beau, Baccherest commanda une escadre de
la flotte avec laquelle sir John Balchen fut
charge de le dégager. 11 échappa à la fureur
de la tempête qui rît périr John Balchen.
BACCHÈS, disciple de Tagès; suivant quel-
ques auteurs, Tagès lui-même, auquel les
Etrusques attribuaient leurs livres sacrés.
BACCHETOM (Joseph- Marie) , médecin
italien, ne a Bologne vers 1680. 11 fut célèbre
dans la première moitié du xvme siècle et
SOD nom se trouve souvent cité dans les re-
cueils de l'institut de Bologne. On a de lui un
traité, sous forme de lettre, des moyens de
guérir la plaie qui résulte de la lithotomie :
Lettera scritta ait' illustrissime* D. Dionisiù
Sancassam, filosofo e medico delï iltust.
città di Spoteto, dal sign. Giuseppe- Maria
Bacchetom, D. in filosofia e medicina, chi-
rurgot litotomo ed ocuitsta det illustnssimo
ed eccelso senato di Bologna (Spolète, 1729,
in-4<>).
BACCHU ou BACCH1E, fille de Bacchus.
C'est d'elle que certains mythologues font
descendre les Bacchiades, qui régnèrent
despotiquement a Corinthe de 777 à 655
av. J.-C.
BACCIUS, nom du taureau qui était con-
sacre au Soleil, à Hermonthis, ancienne ville
d'Egypte. Suivant Macrobe,le poil de ce tau-
reau changeait de couleur à chaque heure
et. croissait en sens contraire à celui des au-
tres animaux.
BACCH1UM, ancienne lie de la mer Egée,
sur la côte de l'Asie Mineure, en face de
Phocee. Elle renfermait des temples pleins
d'objets d'art tres-précieux, qui furent rava-
gés par les Romains lorsque leur flotte, par-
tie d'Elée pour se rendre a Phocee, atterrit
dans cette lie.
BACCI (Pierre-Jacques), compositeur ita-
lien, né a Pérouse vers le milieu du xvne siè-
i composa plusieurs opéras, dont le plus
tre est Abigail, qui fut représente à
Citta- lel-i'ieve en 1691. Le morceau le plus
remarquable de cet ouvrage était l'air: .Pensa
a quest'hora, qui serait encore admire au-
jourd'hui.
• BACCIOCHI(Napoleone-Elisa).— Elle est
morte dans sa terre ue Kour-el-Ouet, eu
Bretagne, le 3 février 1869. Sous l'Empire,
elle s'était flxée en Bretagne, où elle s'oc-
cupait de travaux de défrichement. La prin-
cesse Bacciochi avait inventé un rouleau à
disques tranchants, destine au défrichement
des terres, et qu'elle envoya au coucou, s
national d'agriculture en 1860. L'année sui-
vante, elle posa la première pierre d'un hô-
pital dans 1 île d Ouessant, où elle avait fait
dessécher de vastes marécages. En mourant,
elle laissa une grande partie de sa fortune
au flls de Napoléon 111.
BACCIOCHI (Félix), homme politique fran-
çais, neveu de la précédente, ne vers 1820,
mort en 1866. Il hérita de lu grande fortune
du prince Ue Lucques. Son parent, Louis-
Napoleon Bonaparte, le chargea, en 1853,
d'une mission extraordinaire auprès du roi
de Grèce, du vice-roi d'Egypte et du sultan.
A son retour, l'Empire avaut été proclamé,
Bacciochi fut nomme premier chambellan de
Napoléon 111, puis surintendant des specta-
cles de la cour et de la musique impériale.
BACH
Lors de la réorganisation de L'administration
des beaux-arts, il devint surintendanl
rai des théâtres impériaux (2 juillet 1863).
Deux ans plus tard, il reçut la croix de :
officier de la Légion d'honneur et fut :
le 5 mai 1866, a siéger au Sénat. Il mourut
quelques mois plus tard.
BACCON , village de France (Loiret),
cant. et à 9 kilom. de Meung, arrond. et à
26 kilom. d'Orléans ; 600 hab. Ce village a
été le théâtre d'un des incidents de la bataille
de Coulmiers. V. ce dernier mot, dans ce
Supplément.
BACCUET (Osée), médecin genevois, mort
en 1649. Apres avoir longtemps exercé la
médecine, il devint pasteur de l'Eglise réfor-
mée, à Grenoble. On a de lui V Apothicaire
charitable (Grenoble, 1670, in-8<>), livre dans
lequel il s'occupe particulièrement des sub-
stances médicinales et alimentaires les plus
usuelles, et un traité sur la médecine suisse :
Atrium med'tciux Helvetiorum (Genève, 1691,
in-12).
BACENIS, ancienne forêt de l'Allemagne,
entre les Chérusques et les Sueves. Cette
furet, qui était considérable, faisait partie
des monts Hercyniens, des rives du Mein à
celles de la Werra, et elle porte aujourd'hui les
noms de Fulda, Vogelgebiige, Spessart, etc.
BACH (Georges), philosophe allemand, né
vers 1590, mort en 1649. 11 professa au gym-
nase de Strasbourg, dont il devint recteur
par la suite. On a de lui : Vindicix pro ana-
lysi logica Com. Martini (Strasbourg, 1626,
în-8°); Vindicix tertii generis communient io-
nis adversus sophisticationes Joli. Combacchii
in libro suo De communicatione idiomatu n
(Strasbourg, 1641,in-8°) ; Examen principio-
rum quibus recentiores physici opéra naturx
maie superstrunnt, rerumque uliarum Arisfo-
teli oppositarum , nominatim principiorum
mundi vaporis, spiritus et lucis Jo. A m. Co-
montï (Strasbourg, 1649, in-8°).
BACH (Antoine), médecin allemand, né vers
1730, mort vers 1798. Il habita tour à tour
Neiss, Breslau et Hirsehberg, autant qu'on
peut le conjecturer par les lieux d'impression
de ses ouvrages. Les plus importants de ceux-
ci sont : Traité de la connaissance de l'art de
guérir (Neiss, 1787, in-8°) ; Traité de l'utilité
des plantes les plus usuelles, avec un exposé
phytologique destiné aux amateurs de bota-
nique (Breslau et Hirsehberg, 1789 , in-8°) ;
Traité de l'utilité des sangsues dans la pra-
tique de la médecine (Breslau, 1789, in-S°) ;
Traité des effets tout-puissants de la théra-
peutique naturelle ou Guérison des malades
sans te secours du médecin (Breslau, 1790,
in-80); Trailé des hémorroïdes simples, avec
tes indications sur la manière d'atteindre l'âge
le plus avancé (Breslau et Hirsehberg, 1794,
in-8°); le Meilleur guide pour assurer au ma-
lade et au médecin une cure heureuse (Bres-
lau, 1794, in-8°) ; Traité de l'élasticité du
corps humain (Breslau et Hirsehberg, 1794,
in-8o).
BACH (Julien), écrivain français, né à
Metz en 1795, mort dans cette vilie en 1872.
Il entra dans la société de Jésus, s'adonna à
l'enseignement et se fit connaître par quel-
ques ouvrages d'archéologie et d'histoire. Le
P. Bach était membre de la Société d'archéo-
logie et d'histoire de la Moselle, dans les mé-
moires de laquelle il a inséré divers travaux.
Nous citerons de lui : les Origines de Metxt
Tout et Verdun, études archéologiques (Metz,
1866, in-8°); Des oies sauvages et de leurs
rapports avec les origines de quelques villes
de France (1864, in-8°), étude historique et
phi li 'logique ; Ephèmérides naturelles du
pays Messin (1867, in-8°); Baldomir ou la
Fête du solstice d'été à Divodurum, drame
historique en trois actes et en vers (1865,
in -16); Histoire de saint François deGeronimo,
de la compagnie de Jésus, missionnaire de
Inaptes (1867, in- 12) ; le Père Catmette et les
missionnaires indianistes (1868, in-8°), etc.
BACHACZEK ou BACHACICS (Martin), cos-
mographe allemand, né à Prague vers 1550,
mort en J612. Il fut d'abord simple calligra-
phe, attaché au cabinet de Miglieius, évéque
de Vienne, puis il lit de fortes éludes dans les
universités de Leipzig, de Pardubitz, d'Alt-
dorf et de 'Wittomberg, se fit recevoir dans
cette dernière docteur en théologie, puis re-
vint en Bohême , professa a l'université de
Prague, devint recteur de celle de Zateck et
fut enfin nommé recteur de l'université de
Prague. On a. de lui des Notices académiques,
insérées dans les Programmât. Acad. Prug.,
de GicBDskv, et une édition estimée du De
rudimentis cosmographicis de Honters (Pra-
gue, 1595, in-8°).
BACHAÏE (Haddayan-ben-Joseph de Pe-
kuda), rabbin juif «lu xinc siècle. 11 a laissé
un traité de morale sur les devoirs de l'homme
envers Dieu, envers le prochain et envers
lm-méme, intitulé : Obligations de cœur. Cet
ouvrage, écrit en arabe, a été traduit en hé-
breu par Judas-Aben-Tibbon. Il avait été im-
primé à Constanlinople en 1530.
BACHAÏB-BEN-ASHER, rabbin espagnol,
né à Saragosse vers 1240. Il est connu par
quelques travaux erudus sur lu Bible, un
Commentaire sur divers passages de l'Ecri-
ture (Venise, 1546, m-4°), et par une édition
du Commentaire sur ta toi (Btur al Hattorah),
de son maître, le rabbin Salomon-ben-Ad-
dereth.
BACH
'BACHARACII (Henri), grammairien alle-
mand. — Indépendamment de sa Grammaire
allemande à l'usage des classes supérieures,
qui a paru d'abord sous le nom de Leçons de
langue allemande, et qui a eu de nombreuses
éditions, nous citerons de lui : Compositions
françaises, exercices d'orthographe, dictées et
versions latines, avec des textes et des mo-
tirés des archives des concours (1850,
in sû); J'réris de géographie (1852, in-S<>) ;
de l'histoire de France depuis rétablis-
sement des Francs dans les Gaules jusqu'au
règne de Louis XIV exclusivement, avec des
éclaircissements empruntés d l'histoire géné-
ru/e(1852, in-8°, 3e edu.) ; Grammaire abréijée
de la langue allemande (1858, in-12, 5« édit.);
Cours de thèmes allemands, accompagnés de
vocabulaires (1860, in-12 , 7« édit.), etc. On
lui doit aussi une traduction nouvelle du Faust
de Goethe.
BACHARTIF.lt BEAI IM Y [Michel- Armand),
général de la République, né âSaînl-M<
(Dordogne) en 1755, tué à la bataille de Reut-
lingen le 19 octobre 1796. 11 était en 1775 i
sous-lieutenant dans le régiment de Bassigny j
.-t il passa par tous les grades intermédiaires
jusqu'à celui de général de division, auquel
il fut nommé le 15 mai 1795. Il servît succes-
sivement dans les aimées du Rhin et de
l'Ouest et du Rhin-et-Moselle, et fit presque
toutes les campagnes de la Révolution. Son
nom est inscrit à Versailles sur les tables de
bronze destinées à perpétuer le souvenir des
généraux tombés au service de la Répu-
blique.
BACHE, petit pays de l'ancienne France,
dans la Bourgogne, dont le nom se retrouve
dans celui de Saint-Seiue-en-Bache (Côte-
d'Or), canton de Saint-Jean-de-Losne.
BACHE (Benjamin-Franklin), publîciste
américain, mort en 1799. 11 était petit-fils
de Franklin. Il vint étudier à Pans, entra
comme typographe dans la maison Didot et
retourna en Amérique vers 1785. Cinq ans
plus lard, il fonda le General advertîser, dont
il poursuivit la publication jusqu'à sa mort.
BACHE (Guillaume), médecin américain,
autre peut-fils de Franklin, mort en 1797. Il
a publie un Mémoire sur la pomme de tei're
(1790, dans le Columbian Magazine) et A dis-
sertation betng an endeavour to ascertain the
morbid effectsof carbouic acid gas vr fixed air
on liealthy animais and the manner in which
they are produced (Philadelphie, 1796, in-8°).
BACHELEME (Hugues de La), troubadour
français du xne siècle. Il était ne a U seiche,
dans le Limousin, et il eut pour amis iSavary
de Mauléon et Anselme Kaydit, son compa-
triote. Il reste de lui un fragment de pueme
sur une de ces questions banales que l'on
posait dans les cours d'amour, et sept autres
pièces de vers, recueillies par Millot et Ray-
nouard.
* BACHELET (Jean-Louis-Thôodore) , pro-
fesseur et littérateur français. — Il est pro-
fesseur d'histoire au lycée Corneille, a Pans.
Outre les deux ouvrages tres-esuinei qu'il a
composes avec M. Dezobry, le Dictionnaire
général de biographie et d'histoire (1857,
2 vol. in-8°), plusieurs fois réédité, etlo Die-
'ionnair*. général des lettres, des beaux-arts,
des sciences morales et politiques (1862, 2 vol.
m-8°), on doit a M. Bachelet un certain nom-
bre u'ouvrages d'histoire qui ont eu, pour la
plupart, de nombreuses éditions. Nous cite-
tons de lui : Mahomet et tes Arabes (1853,
in-12); Français en Italie au xvk siècle (1853,
in-12); Ferdùwnd et Isabelle, rois catholiques
d Espagne (1857, in-12), réédite en 1863 sous
le titre de : les Bois catholu/ues d'Espagne ;
Histoire de Napoléon Ver (1857, in-12); la
Guerre de Cent ans (1759, in-12); les Grands
ministres français : Stiger, Jacques Cœur,
Sully, Itichetieu, Mazarin, L'oiOert (I86u,
in-8°) , les Hommes illustres de France (1861,
in-8°) ; Histoire ancienne, grecque et romaine
(1868, in-12); Histoire du moyen âge (1870,
in-12); Histoire de France (1871-1872, 2 vol.
in-12); Histoire contemporaine (1874, in-12),
faisant suite a Y Histoire de France; Histoire
des temps modernes (1875, in-12).
* BACHELIER s. m. — Scolast. Bachelier
courant, Celui qui prenait ses degrés avant
d'avoir termine ses études.
BACHEI.OT (Jean-Alexis-Augiistin), mis-
sionnaire français, ne près de Mortague,
en 1790, mort eu 1838. Apres avoir professe
quelque temps les humanités et la théologie,
il s'embarqua en 1826 pour les Iles Sandwich,
s'installa a Honolulu-uahu et y lutta vigou-
reusement contre les missionnaires anglicans.
Vaincu par ^e^ adversairesj qui ameutèrent
contre lui les iiidigèuet, il fut rembarque de
force et se dirigea sur la Californie. Ue là, il
forma le projet d'aller prêcher dans les îles
du sud de l'oceau Pacifique, mais il succomba
aux fatigues de la traversée.
BACIIETT1 (Laurent), médecin italien, né
a Padoue vers I64u, mort vers 1710. il pro-
a L'université de sa ville
natale, B, et fut en même temps un
i -n renomme. On a de lui : Dialoyhi so-
prit 'l acido e sopra 'i atkali cou un esame di
qualche riflessioni del styn. Boyle sopra questi
principj {Gallerta di Minerva, t. 1er); (Jsser-
ie net cadavero del Padre don Pto Capo-
divacca d' extraordinano ed énorme ailunga-
mento det ventricolo (Giornale de' letterati
dltalia, t. XXX ,
BACIT
271
•BACnEVILLEtliaiUieleiny), officier Tan-
çais. — Il est mort à Paris en 1835. On lui
doit : Voyage des frères Bacheville en Tur-
quie et en Asie (1822, in-8°).
•BACHI-BOUZOUCK s. m. — Encycl. Les
bachi-bouzoucks sont la cavalerie irrégulier-i
de la Turquie; elle n'est levée qu'en temps
de guerre et se compose de volontaires en-
rôlés pour la campagne et auxquels on donne
en toute hâte une organisation militaire quel
conque. Dès que les hostilités ont été de
rées, que la guerre sainte a «■ t ê proclamée
dans l'empire ottoman, on voit accourir de
tous les points de l'horizon, du Tigre, de l'Eu-
phrate, du golfe Persique, des inontagn
Kurdistan, des hordes d'hommes farouches,
offrant un effrayant pêle-mêle d'armes et de
costumes, pillant tout sur leur passage et
plus semblables a des brigands qu'à des sol-
dats; ce sont les bachi-bouzoucks.
Lors de la guerre de Crimée, la Turquie en
avait enrôlé trente ou quarante mille, qui ne
tardèrent pas a devenir pour le général en
chef, Omer-Pacha, un embarras sérieux. On
en donna quatre mille à la France et quatre
mille à l'Angleterre, qui les acceptèrent a
condition de les faire commander par des
officiers français ou anglais ; mais ces hordes
restèrent si indisciplinées, que c'e
si l'on put s'en servir. Une révolte '
parmi ceux que les Anglais avaient pris a
leur solde; le colonel anglais périt en cher-
chant à la réprimer, et des vaisseaux embos-
sés sur la plage furent obligés de les ini-
traîller pour en venir à bout. Les 6acAi-6ow-
zoucks pris à la solde par la France, et aux-
quels on donna pour commandant en chef le
général Yusuf, coopérèrent à l'expédition de
la Dobrutscha, de sinistre mémoire ; un grand
nombre mourut du choléra. Lorsqu'il fallut
licencier le reste, on prit heureusement la
précaution de faire dominer leur camp par
une ou deux batteries de canons; moyen-
nant quoi ils reçurent leur complément de
solde et détalèrent sans oser rien dire. Telle
est la cavalerie irreguliere turque et l'une
des forces de l'armée ottomane.
Cette cavalerie, dont les services seraient
nuls dans une armée bien organisée et fai-
sant la guerre suivant les procèdes et la tac-
tique des nations modernes, n,- laisse cepen-
dant pas d'être utile a la Turquie. Son
comme celui de toute cavalerie irrégulière,
est d'éclairer la marche des corps d'armée;
on la porte en avant, à d'assez grandes dis-
tances, chaque colonne opérant comme ses
chefs l'entendent, suivant leur degré de ca-
pacité et d'intelligence. Mais pour les bachi-
bouzoucks, ce rôle d eclaaeurs n'est que tout
à fait secondaire; ce sont, avant tout, des
pillards qui ne voient dans la guerre qu'un
prétexte aux plus horribles depiedatious ; un
village envahi par eux est un village ruine
à jamais. Tout ce qui n'a pas pu fuir est saisi,
garrotte, livre aux supplices les plus raliines
jusqu'à ce que la douleur ait arraché aux
patients le secret de l'endroit où ils ont ca-
che leur or; alors seulement on les achève,
après leur avoir promis la vie en échange de
leur petite fortune; les femmes sont violées
ou vendues aux marchands d'esclaves, et,
pour couronner le tout, les bachi~bouzoucks
manquent rarement de mettre le feu aux
quatre coins du village qu'ils abandonnent.
La terreur bien jusiiîieo que répandent de-
vant e.les ces hordes barbares e
le vide se fait immédiatement dans la région
sur laquelle ils opèrent, et la Turquie, si on
lui reproche ces honteux faits d'armes, en
est quitte pour dire que ce sont Ces iri
iiers, qu elle n'a pas sur eux une action
taire bien précise, que, d'ailleurs, les faits
doiveutélre exagères. Ko 1854, lorsque -
quie était notre alliée et que quelques régi-
ments de bachi-bouzoucks étaient ànoti -solue,
on se taisait volontiers sur leurs exploits; ce-
pendant le colonel de Nue , qui commandait
un ue ces régiments, rapporte que, quand le
choiera en eut uevore une parue dai
Dobrutscha, beaucoup de nions avaient sur
eux 7,000 ou 8,00u francs en or. Dana la cam-
pagne des Balkans, aux mois u août et do
septembre 1876, ils ont montré une fois do
plus leur férocité, leur soit' insatiable do
meurtre et de pillage; mai* comme l'armée
régulière turque s'est livrée a peu près aux
mêmes excès, il serait diflicile de faire leur
part spéciale.
BACHILLAM , théologien arabe, mort à Bag-
dad eu 1014. Léon 1 Atncain le nomme parmi
les théologiens arabes envoyés a Constanli-
nople par le calife pour conférer avec les
théologiens grecs. Le résultat de cette dis-
cussion a été rédigé par lui ; mais cet ouvrage
n'a pas ete imprime; il a laisse quelques au-
rits, restes également iiieuiis. Il exer-
çait à Bagdad les fonctions de cadi ou juge.
UAC111M (Arnold), philosophe allemand du
xvuo siècle. On ne connaît ue lut qu'un seul
ouvrage : Pansophia enchiretica, seuphiloso-
phia umversatis expertmentaiis in Acadeuua
MoysiSy pnmum per sex prima capita Gene-
seos traatta, demum per tgnem examinata et
probata (Nuremberg, 1672, in-8°).
DVCUMANN (Chrétien-Louis), médecin et
musicographe allemand du xvmc siècle. 11ht
.des a l'université d'Eriangcn. Ou a de
lui sa the^e inaugurale : Dissertatio inauyu-
ralis medica de effectibus musicx in hominem
(sans date) ; Idées d'un cours de théorie de
272
BACO
la musique autant qu'elle est utile et néces-
saire aux amateurs de l'art, en allemand (Er-
langen, 1785, in-S°).
BACHMANN- ANDEBLETZ (Nicolas-Fran-
çois, baron de), général suisse, né à Naefels
en 1740, mort en 1831. Il entra avec son
frère dans un des régiments des gardes suis-
ses au service de la France, parvint succes-
sivement aux grades de lieutenant, puis de
capitaine et fit en cette qualité la guerre de
Sept ans. Il devint major en 17G8 et colonel
en 1789. Au 10 août 1792, il commandait la
défense des Tuileries avec son frère; mais,
plus heureux que celui-ci, il parvint à s'é-
chapper et alla offrir ses services au roi de
Sardaigne, alors en guerre avec la France.
Il organisa un régiment suisse qui se distin-
gua dans quelques affaires, et il obtînt en
1793 le grade de général-major. Les victoi-
res de Bonaparte réduisirent le Piémont k
demander la paix; en 1798, le régiment qu il
commandait ayant été incorpore à l'armée
française, le baron de Baehmann-Anderletz
le quitta pour en former un autre, qu'il mit
k la solde de l'Angleterre et qui opéra avec
les armées autrichiennes ; il se distingua aux
batailles de Zurich, de Feldkirsch et de Zutk.
La paix de Lunêville rejeta encore le baron
de Bachmann dans l'inaction; il en sortit
l'année suivante, au moment de l'insurrec-
tion des petits cantons en faveur de la
France, fut nommé général en chef des con-
fédérés et remporta d'abord quelques avan-
tages contre les insurgés ; mais ceux-ci re-
prirent le dessus dès que les Fiançais péné-
trèrent en Suisse pour les soutenir et Bach-
mann fut forcé de se réfugier en Souabe, où
il passa toute la période de l'Empire. En
1814, il revint à Paris à la suite des Bour-
bons et reçut de Louis XVIII le brevet de
commandeur de Saint-Louis. En 1815, il fut
placé à la tête d'un corps suisse de 30,000 hom-
mes, destiné à se joindre aux alliés et que la
bataille de Waterloo fit peu de temps après
licencier. Le baron de Bachmann passa le
reste de sa vie dans la retraite.
BACHUR, BACHUR1M ou BAHDR1M, an-
cienne ville de la Palestine, de la tribu de
Benjamin, située non loin de Jérusalem. Ce
fut près de cet endroit que David fut insulté
par Séméi, fils de Géra. Il y avait aussi dans
les environs un puits où une femme cacha
Jonathas et Achimas, qu'Absalon cherchait
pour les faire mourir. Les habitants de cette
ville portaient le nom de Bantamites ou Bè-
romites.
BACIO (Henri), savant jésuite, né à Nancy
en 1609, mort a Pont-à-Mousson eu 1681. Il
appartenait à une famille italienne établie en
France et il fut successivement professeur
de rhétorique k Dijon et préfet des études a
Pont-à-Mousson. Il a laissé deux éloges his-
toriques : Illuslrissimi ducis Bellegardit lau-
datio (1647, in-4°) et Elogium Henrici Bor-
bonii 11 (1647, iu-12).
BACK (Jacques de), médecin hollandais, né
à Rotterdam vers 1605, mort dans la seconde
moitié du xvu* siècle. Il fut un des premiers
à adopter la doctrine d'Harvey sur la circu-
lation du sang, et il a écrit d'assez remar-
quables observations sur la gravelle, la cha-
leur vitale, le fluide nerveux, etc.; il soute-
nait que le fluide nerveux était une chimère,
et il rapportait à l'action des vibrations les
phénomènes qui avaieni donne lieu à cette
hypotlies--. Son principal ouvrage est inti-
tule : Dtssertatio de corde, in qua ayitur de
nullitate spirituutn, de fuemopttsit de viven-
tium calore, etc. (Rotterdam, 1648, in-12).
* BACK (sir George), navigateur anglais.
— Il est mort à Londres en 1857. Les remar-
quables ouvrages qu'il a laisses sur ses voya-
ges ont pour titres : Voyage aux terres arc-
tiques (Londres, 1836, iu-8u), traduit en fran-
çais par Cazeaux (1836, 2 vol. in-8»), et Ex-
pédition sur le vaisseau la Terreur (1838,
in-8o).
BACKEK (Jacques), appelé aussi J ,...,...-
de Puierntt», peintre bolfanilais, ne k Anvers
-■il 163U,inort à Païenne en 1660.11 travailla
toute sa vie pour un marchand de Palerme
qui exploitait son talent et lui faisait croire
que la vento de ses tableaux était des plus
difficiles. Le pauvre peintre se tua d'excès
de travail, a trente ans. Il était bon colori te
et excellait surtout dans la disposition des
sujets.
BACKI.lt (François i>k), peintre hollandais,
ne vers 1<jKo , mort ilun > la première moitié
du xvuiu siècle. Il fut successivement appela
h la cour de l'électeur palatin Jean-Guillaume,
du dui: de Kloi'6 ice Co me 111, ou il avait
suivi la fera leur palatin, et au-
près de l'électeur de Mayence. 11 a lai
l-'lorenco et h Mayence quelques bmuitis
' einture».
BACKi.it (Pierre), soulpteur prussien du
XVill" siècle. 11 était eiuve do SchlÛtter, - l il
exécuta plu Lues d'après Les i
tes il i '-.ii ist l'ai
placés au pied du la statue de Fre
Guillaume, à Berlin*
BACON (Anna) , ■ mi «vante an
mère ce Krunyoi . Bacon, née vers 1^8. Elle
«tait fille d'Antoine Cook, précepte i
douard V, et elle épousa en eoonat >
garde des sceaux Nicolas Bacon. Elle prit
gronde part à l'éducation I
BACT
fils, Antoine et François Bacon. Elle a laissé
une Apology for the church of England, tra-
duite du latin, de Jewel (Londres, 1564) , et
une traduction anglaise de vingt-cinq ser-
mons de Bernard Oohin.
BACON (Phanuel), auteur dramatique an-
glais, né en 1700, mort en 1783. Il étudia à
l'université d'Oxford, puis devint ministre
protestant k Bramber et recteur de Balden.
Il a écrit un certain nombre de comédies re-
marquables par leur verve satirique : The
taxes (1757, in-8<>); The Tryal of the timekil-
lers (1757, in-8<>); The insignificants (1757,
in-S°); Snipe, imprimé dans VOxford Sau-
sage; The artificial Kîte {Gentleman s Maga-
zine, 1758).
BACON (Samuel), missionnaire américain,
né vers 1780, mort en 1820. Il fut chargé par
le gouvernement d'établir une colonie de
noirs en Afrique et s'installa dans ce but à
Sierra-Leone, avec 28 hommes de couleur, le
9 mars 1820. Il pénétra ensuite dans l'inté-
rieur et atteignit Oampelar, sur la rivière du
Sherbro, où une maladie l'emporta.
BACONN1ÈRE (la), bourg de France
(Mayenne), cant., et à 7 kilom. de Chailland,
arrond. et à 17 kilom. de Laval; pop. aggl.,
674 hab. — pop. tôt, 2,212 hab. Exploitation
de houille et d'anthracite.
BACQUA DE LABARTHE (Napoléon), juris-
consulte français, né k Lavardac en 1S04. Il
fit ses études de droit, prit le diplôme de li-
cencié et se fit inscrire comme avocat k la
cour d'appel de Paris. M. Bacqua de Labar- j
the a publié un certain nombre d'ouvrages de i
jurisprudence. On lui doit : Chemins de fer I
français. Code atinotè contenant : 1° la légis- \
talion applicable aux chemins de fer en géné-
ral; 2° sous un titre distinct les lois, ordon-
nances, cahier des charges, etc. (1SJ7, in-s°) ;
Code annoté de la police administ7-ative, ju-
diciaire et municipale (1856-1857, in-8°); Co-
des usuels de la législation française, avec des
annotations sur les lois d'intérêt général, etc. ,
suivi d'un appendice annoté contenant les lois
communales les plus importantes (1863,111-8°);
Codes spéciaux de la législation française,
contenant les lois, décrets, etc., sur tes diver-
ses matières du droit codifiées sous des rubri-
ques distinctes (1864, in-8°) ; Commentaire de
ta loi sur les sociétés du 24 au 29 juillet 1867,
contenant un exposé historique de la législa-
tion antérieure (1868, in-SQJ, etc.
BACQUÉ (Joseph), chirurgien français, né
vers 1790. Il professa l'anatomie et la chirur-
gie à Bordeaux et devint chirurgien eu chef
de l'hôtel-Dieu de Saint-André de cette ville.
Il a laisse deux ouvrages : Conférence sur ta
formation des pierres dans la vessie et wou-
veau procédé de cystotomie latérale (Bordeaux,
1816, in-s°) ; lie/lexions sur l'invention et l'in-
convénient de l'instrument à ressort pour l'o-
pération de la cataracte par extraction (Bor-
deaux, in-18).
BACQUÈS (Henri), écrivain français, né k
Monein-de-Bearn (Basses-Pyrénées) en 1823.
Lorsqu'il eut terminé ses études k Pau, il en-
tra dans le journalisme et collabora au Mé-
morial, puis a l'Observateur des Basses-Py-
rénées. Depuis lors, il a été rédacteur de l'A/ch-
bar d'Alger, de Y Illustration, du Courrier -le
Paris (1857-1858), et il a fourni des articles
au Dictionnaire politique et au Dictionnaire
universel de commerce et de navigation. Ad-
mis comme employé dans l'administration de-.
douanes, M. Bacqués est devenu sous-chef
au ministère des finances. On lui doit les ou-
vrages suivants : les Douanes françaises (1852,
in-12), réédité en 1862; Des arts industriels
et des expositions en France, recherches et étu-
des historiques (1855, in-12); l'Empire de la
femme (1859, in-12); la Heine du cœur (1868,
in-12), romau dont le sujet est emprunté au
temps de François 1er, etc.
* BACQUEVILLE, bourg de France (Seine-
liiferieure), ch.-l. de cant., arrond. et k
17 kilom. de Dieppe, sur la Vienne, petit af-
fluent de la Saane; pop. aggl., 1,546 hab. —
pop. tôt., 2,518 hab.
BACBEVANTATZV (David), théologien ar-
ménien, ne à Bacran (grande Arménie) k la
lin du vie siècle. Il quitta son pays pour aller
k Constantmople, où il devint interprète i
lu cour des empereurs grecs. En 647 , l'em
pereur Constance le chargea d'une mission
diplomatique en Arménie, pour rétablir l'u-
nion et la concorde entre les deux peuples,
et Bacrevantatzy figura en 648 dans i
bloe tenue k Thouin, où il prononça en fa-
veur de la paix un remarquable discours. Il
revint ensuite k Constantmople, remplir ses
fonctions ordinaires II a Laissé divers écrits :
la Porte de la sagesse et un Sermon sur la
i.mfurmité de la profession de l'Eglise grec-
quê avec l'Eglise arménienne.
* BACTÉRIE h. f.— Encycl. Infus. Le bacte-
rium termo ou bactérie est le plus petit des in-
fusuir-sfiugelliferes ; il appartient ii lu famille
de vibrioniens. Observe pour lu première
fois par Scuwenhoek, cet animal microsco-
e it long d'environ 3 millièmes de mil-
limètre; sa forme est celle d'un ni roi de et
court, présentant dos lignes articulées plus
ou moins distinctes: les mouvemenl ■ <\<i trans-
port dont le bactérium est dune onl ordinai-
rement trcs-lonts. ijuand on fait infuser une
-étale ou animale, et qu un ex-
ifusîon k l'air on voit bientôt Hp-
BACO
paraître des bactéries en nombre considéra-
ble; au bout d'un temps plus ou moins long,
elles disparaissent pour faire place k d'autres
infusoires, auxquels elles servent de nour-
riture; mais elles se montrent de nouveau
si l'infusion devient fétide et que cette féti-
dité ait donné la mort aux dernières espèces
venues.
M. Davaine a voulu, dans ces derniers
temps, établir une différence entre les bacté-
ries et les bactêridies, appliquante première
de ces dénominations aux petits bâtonnets du
sang de rate. Cette distinction, non plus que
celle qui assimile les bactéries aux infusoi-
res butyriques, n'a pas été admise dans la
science. La présence des bactéries a été con-
statée par un grand nombre d'observateurs
dans la maladie désignée sous le nom de
san» de rate, et ces infusoires ont été re-
gardés comme la cause de cette affection.
Cette opinion, émise et défendue avec succès
par M. Davaine, a été combattue par MM. Le-
plat et Jaillard, qui prétendent que la bacté-
rie, quand on la rencontre, ne doit être con-
sidérée que comme un épiphénomène de l'é-
tat pathologique. Jusqu'à présent, tout porte
k croire que les observations de M. Davaine
sont parfaitement exactes et qu'il y a corré-
lation entre le sang de rate et la présence
d'un ferment organisé, spécial. C'est l'opi-
nion de M. Pasteur.
D'après les recherches les plus récentes,
on tend aujourd'hui k supposer que les bac-
téries sont plutôt des champignons que des
animaux : ou dirait de petits filaments ani-
més souvent de mouvements appréciables ; k
l'état de spores, ces végétaux lilliputiens pré-
sentent un mouvement brownien, comme tous
les petits granules organisés. Ces champi-
gnons duivent être inoffensifs et nullement
toxiques, car nous en faisons une consomma-
tion journalière énorme, bon gré mal gré.
Les poussières de nos appartements, celles
qui couvrent nos vêtements contiennent ces
bactéries par quantités énormes. Les eaux
des fleuves et des rivières en sont constam-
ment souillées; la plus petite mare, la fiaque
d'eau qui recouvre les pavés de nos rues en
renferment des collections prodigieuses. Les
germes de ces organismes qui échappent à
la vue simple opposent une résistance ex-
traordinaire k la destruction; ils peuvent
affronter le froid et le chaud, l'humide et le
sec, et même des températures de plus de
100° dans des milieux quelconques. Us jouis-
sent, en un mot, d'une santé de fer. On en
a vu résister très-bien k des températures
supérieures k 125° k l'état sec.
BACTR1DION s. m. (ba-ktri-di-on). Bot.
Synonyme de bactride.
* BACTRIS s. m. — Encycl. Les tiges des
bactris ne dépassent guère en grosseur l'é-
paisseur du pouce et atteignent jusqu'à 4 mè-
tres de hauteur. Elles sont généralement en-
veloppées dans toute leur étendue par les
gaines des feuilles, souvent armées d'épines
noires de forme aplatie. Les feuilles elles-
mêmes, également garnies d'épines, sont pin-
nées, k folioles tantôt éparses, tantôt réunies
en faisceaux k leur base. Les fleurs sont por-
tées sur un spadice simple ou rameux, sor-
tant d'un spatlie double, coriace, hérissé d'é-
pines. Les fleurs femelles occupent la base,
et les mâles le sommet du spadice.
Les premières sont formées d'un double
périantne k trois divisions. Les secondes ont
six, neuf ou douze étamines naissant d'un ré-
ceptacle épais. Elles sont monopétales, k co-
rolle trideutée, le calice formant cupule. Le
fruit est un drupe monosperme, légèrement
ovale.
On connaît vingt-quatre espèces de bac-
tris; les plus connus sont : le petit bactris,
type du genre, dont on tire les cannes de
Tabago; le bactris k feuilles de caryote et le
bactris soyeux, tous les deux de Rio-Janeiro.
Quant au grand bactris, qui, avec le petit
bactris, a d'abord constitué le genre tout en-
tier, il n'en constitue pas une espèce cer-
taine.
BACUATES, ancien peuple de la Maurita-
nie Tingitane, que l'Itinéraire d'Antonin place
près de Tanger. Les Bacuates paraissent avoir
été les ancêtres des Berbers.
' BACULITE s. f.— Encycl. Moll. Les oarae-
tèresdes baculites sont, d'après A. d'Orbigny :
coquille multiloeulaire, non spirale, droite,
régulièrement conique, ronde ou comprimée,
représentant une corne droite, dont la par-
tie supérieure, sur une assez grande lon-
gueur, est toujours dépourvue de cloison,
cette cavité étant sans doute destinée k con-
tenir l'animal; bouche ovale ou comprimée,
projetée en languette du côté dorsal ; coquille
partagée régulièrement par des cloisons tra-
versées, du côté dorsal, pur un siphon COntigU
et divisées en quutre ou cinq lobes formes
de purties paires. La forme droite do la co-
quille et la bouche prolongée en languette
suffisent à distinguer les baculites des ammo-
nites et des liainites, avec lesquelles on les
a .souvent confondues. M. Alcide d'Orbigny,
qui a particulièrement étudie ces coquilles, a
réduit k quatre le nombre des espèces, qu'on
avait portées k douze. Les espèces qu il a
conservées sont : la baculite baculolde, la
bacutite incurvée, la baculite douteuse et la
baculite iieoeoinieiiue. A l'exception de cette
dernière, qu'où rencontre dans les terrains
Déocoralene, les trois autres appartiennent a
BADE
la crate chloritée. La baculite douteuse a été
trouvée dans le terrain parisien.
BACUBDE, dieu celte, que l'on adorait par-
ticulièrement à Cologne.
BADA (Joseph), architecte espagnol, né k
la fin du xvme siècle, mort k Malaga en 1756.
Il acheva la construction de la cathédrale de
Malaga, laissée interrompue depuis 1623, sur
des plans qu'il dressa lui-même, les anciens
ayant été perdus. La façade fut exécutée en
1724 par Acero.
'BADAJOZ, ville forte d'Espagne, sur la
rive gauche du Guadiana, au confluent du
ruisseau de Rivillas avec ce fleuve. Elle n'a
plus actuellement que 13,000 hab. ■ La cam-
pagne qui entoure Badajoz, dit M. Germond
de Lavigne, est belle; mais elle est presque
entièrement occupée en pâturages. On y
élève des bestiaux renommés pour leur taille,
surtout ceux de l'espèce bovine. Une petite
partie du territoire est cultivée en blé; sur
les bords du Guadiana s'étendent quelques
terrains maraîchers produisant de beaux lé-
gumes et des fruits estimés.
» L'industrie locale est k peu près nulle; il
en est de même du commerce, qui se borne k
l'importation de quelques objets de peu de
valeur. La contrebande de la frontière de
Portugal le rend presque impossible. ■
• BADE (grand-duché de). — Le grand-du-
ché de Bade est entré, en 1867, dans la confé-
dération de l'Allemagne du Nord. Le titre de
corps badois, donné jusque-là aux troupes
du grand-duché, fut aboli et ces troupes for-
mèrent une simple division de l'armée fédé-
rale. Cette division se composa de 3 brigades
d'infanterie, 3 régiments de dragons, 7 bat-
teries de campagne, outre l'artillerie de forte-
resse et les pionniers, le tout organisé sur Je
modèle prussien. Le corps des cadets badois
fut supprimé, moyennant la condition que la
Prusse accepterait dans ses écoles militaires
un certain nombre de cadets badois aspirant
au grade d'officier. Une partie du code pénal
prussien fut adoptée dans l'armée badoise,
malgré l'opposition du Parlement.
Lors de la guerre de 1870-1871, les troupes
du grand-duché de Bade firent partie du
14© corps d'armée, composé de 1 division
d'infanterie badoise, de l division de cava-
lerie également badoise, de 1 brigade prus-
sienne et de 3 divisions de landwehr. Co
corps d'armée fut d'abord placé sous le com-
mandement du général badois de Beyer, mi-
nistre de la guerre du grand-duché, et coo-
péra à l'investissement de Strasbourg. Mais
M. de Beyer inoutra, paraît-il, trop d huma-
nité, au moins en paroles; dès les premiers
jours du siège, il fit publier une proclamation
aux termes de laquelle il promettait aux
Strasbourgeois et aux habitants des campa-
gnes de l'Alsace où le 14e corps prenait ses
quartiers d'adoucir, autant qu'il le pourrait,
les rigueurs de la guerre. Le quartier géné-
ral allemand prit le prétexte d'une indispo-
sition qui lui survint pour le relever de son
commandement et le remplacer par le fa-
rouche général prussien de Werder, qui a
attaché k son nom une si triste renommée.
Après la reddition de la ville, les divisions
badoises furent dirigées, toujours avec le
14« corps et sous le commandement de
M. de Werder, contre la petite armée de vo-
lontaires et de francs-tireurs placée sous les
ordres de Garibaldi. Le général badois re-
couvra alors un commandement, mais sous
Werder. Ce fut lui qui s'empara de Dijon,
défendu par les mobiles de la Côte-d'Or,
commandés par le colonel Fauconnet. Les
Badois rencontrèrent d'abord une forte ré-
sistance k Saint-Apollinaire , puis dans les
faubourgs de la ville, Saint-Nicolas et Saint-
Pierre, qui avaient été crénelés et où ils
perdirent beaucoup de monde. L'infanterie,
qui avait voulu s'en emparer k la baïonnette,
ayant été repoussée, le général de Beyer
eut recours k l'artillerie et écrasa la mal-
heureuse ville sous une pluie d'obus. Dijon
capitula (30 octobre); les mobiles avaient
évacué la ville la veille au soir. Les Badois
exigèrent 500,000 francs d'indemnité de
guerre, et la ville dut nourrir en plus
20,000 soldats allemands.
La population du grand-duché de Bade est,
d'après le dernier recensement (1871), do
1,461,562 hab. Le budget de ce petit Etat se
décompose de la manière suivante, en marcs
de 1 fr. 25.
BUDGET DU 1875.
Hecettes:
Domaines et forêts. . . . 6,852,550
Impôts directs 9,461,882
Impôts indirects 5,629,833
Droits de justice 2,554,778
Salines 1,053,810
Douanes 1,101,907
Dépenses :
Liste civile 1,498,635
Munster» d'Etat 28,817
— de Ja maison du
grand-duc, de lajustiee
et affaires étrangères. 4,051,575
Ministère do l'intérieur. . 5,955,747
— du commerce. 3,898,947
— des finances. . 9,701,854
* BADE, qu'on appelle aussi BADEN-
BADEN, ville du grund-duehé de Bude. — Sa
population actuelle est de 10,083 hab. La rou-
lette et le treule-et quarante avaient fait de
BADE
Bade une des villes d'eaux les plus renom-
mées et les plus agréables. L'argent que les
joueurs laissaient à la ferme et les touristes
ou baigneurs dans les caisses de la munici-
palité avait permis de créer des routes, des
pnlaist des promenades, des jardins, un
théâtre, un champ de courses. L'hippodrome
d'Iffetzheim, établi dès 1858 à 5 kilom. de
Bade et où les courses duraient trois jours
consécutifs, était appelé à avoir l'importance
de- ceux d'Epsora, de New-Market, du bois
de Boulogne et de Chantilly. La ville elle-
même, devenue en été le rendez-vous de
toutes les notoriétés internationales du grand
monde et du demi-monde, s'était transformée
en un séjour eiu-hanteur. ■ L'aspect de Bade,
ut alors Théophile Gautier, est des
plus riants; on sent tout de suite une ville
de plaisance et de loisir. Les maisons, peintes
de nuances gaies, s'épanouissent au milieu
des verdures comme des fleurs entourées de
mousse ; tout est propre, frais, neuf, heureux.
Nulle trace d'âge ou d'intempéries ; on dirait
que toutes les habitations, cottages, villas,
eh ulets, ont été ronservées l'hiver dans des
boites et poses au bord de la route pour la
saison d'été. Aucune idée pénible ne vient
vous assaillir; jamais un convoi d'enterre-
ment n'y traverse les rues. A Bade, tout le
monde se porte bien et les eaux qu'on y boit
ne servent qu'à ouvrir L'appétit. La ville,
faite en décor d'opéra, s'étage gracieuse-
ment sur une colline dominée par le château
du grand-duc et une église dont les cloche-
tons à renflements moscovites produisent un
fort bon effet. Au bas, le long d'une rue
bordée par ces grands hôtels à tenue aristo-
cratique , à confortable anglais qu'on ne
trouve qu'au delà du Rhin, court, sous une
multitude de ponts en bois, en pierre, en fer,
l'Oos, une jolie rivière-torrent qui couvre de
2 à 3 pouces d'eau diamantée un lit de gra-
vier et de granit tapissé de fonlinales. •
Le décor d'opéra existe toujours, mais le
magicien qui le peuplait , le tiente-et-qua-
rante, a disparu, et la ville de Bade est main-
tenant presque abandonnée. La maison de jeu
a été fermée le 1« janvier 1873.
BADÉGIS1LE, maire du palais sous Chil-
périe 1er, mort en 585. Chiipéric le fit élire
èvêque du Mans en 58t. Badégisil^ était
marié, et les lois canoniques voulaient qu'il
se séparât de sa femme lors de son élévation
à l'épiscopat; mais il n'en tint aucun compte.
Non-seulement il resta avec sa femme, mais
les annales du temps le représentent comme
un homme cruel et dissolu, livré à toutes les
débauches et traitant ses ouailles comme des
esclaves. Il assista , en 585 , au concile de
Màcon et mourut peu de temps après d'un
excès de table.
BADÊMB (saint), martyr chrétien duive siè-
cle. D'après les hagiographes, il souffrit le
martyre en Perse, sous le règne de Sapor. Il
avait été condamné à mort en même temps
qu'un certain Nersan, prince d'Asie ; celui-ci
obtint sa grâce à condition qu'il tuerait Ba-
derne, ce qu'il s'empressa de faire. Le corps
de Baderne fut traîné sur une claie. Cet évé-
nement se passa le 9 avril 376.
• BADEN , bourg de France (Morbihan),
cant., arrond. et a 16 kilom. de Vannes, près
de la rivière d'Auray; pop. aggl-, 298 hab. —
pop. tôt., 2,639 hub. Dolmens de Craffel et de
Toulvern, ce dernier à 2 kilom. du bourg,
sur une pointe entre deux bras de mer.
BADEN (Torkill), philosophe danois, né
en 1668, mort en 1732. Il devint recteur à
Holberg (Zèlamle). Ses principaux ouvrages
sont, : Condimenta latinitatis seu elegantix
fntnix (Copenhague, 1717, in-8*>) ; liotna da-
nxca, harmonium atgue affinitatem lingux da-
nicx cum romana exhibais (Copenhague,
1699, in-8°); Parentalia g r animât ica , seu ob-
servationes philosophiez ad yrammaticam
(Copenhague, 1715, iu-8°).
BADEN (Sophie-Louise-Charlotte), mora-
liste danoise, née à Copenhague en I74u.
Elle a écrit un roman mural, le Nouveau
Grandisson (Copenhague, 1792, in-8°).
BADEN (Torkill), philologue danois, né à
Krederichsberg en 1765 , mort en 18U4. Il lit
la plus grande partie de ses études en Alle-
magne, reçut le diplôme de docteur eu phi-
bie à Gœttingue en 1789 et fut D
professeur d'éloquence àl'univer tté de Kiel
en 179*. Ses principaux ouvrages sont : De
eloquentia Poulina (178*, in-80); De ara
deo ignoto dicata (1786, in-8°) ; De causis ne
glectx a Romanis Iragosdi» (1789, in-8°) ;
Commentatio de arte ac judtcîo F. Philostrati
in describendis imag enhague, 1792,
.n-4°); Briefe ùber die kunst von und ami Sa-
jedom (Leipzig, 1797, in-8°) ; Hercules fu-
rens, spedmen nova recensionis trayœdiurum
L. Anuxi Senecx (1798, in-8°).
BADEMIAL'PT (Heimaun), compositeur
norvégien du xvue siècle. Il était 01 ganiste
de l'église de Glukstadt et il a compose un
certain nombre de morceaux de musique re-
ligieuse à trois voix, deux violons et basse,
imprimés sous le titre de Choragium melicum
(Glukstadt, 1674, in-4<>).
BADEMUS (André), théologien allemand,
né vers 1600, mort en 1667. Il se livra d'abord
à renseignement, puis à la prédication. Son
principal ouvrage est un commentaire sur les
Psaumes xc, xcxi et xcm (Hambourg, 1667,
in-8u).— Son uls, Christian BadiïMUS, se livra
K'JPPUÎMLNT.
BADI
aussi aux études théologiques et à la prédica-
tion. On a de lui : Johanniticum lestimonium de
veriCate (Hambourg, 1710, in-8°) et T , n
Badelicum, plan d histoire locale du \\
land. Il <-ut lui-même un fils égatement théo-
logien, Godefroi-Chnslian Badiïnius, auteur
de la Loi de Dieu (Hambourg, 1710, in-8°).
BADER (Mathias), philologue allemand du
xviie siècle. On a de lui : Nomenclator latino-
germanicus ; Nomenclator secundum decem
prxdicamenta ; Compendium prosodix et une
Rhétorique.
BADER (Charles), bénédictin du xvine siè-
cle. 11 est l'auteur de quelques dissertations
latines : Sttùt, Israelitarum ex-rex (1708);
Samson, Phitistxorum flagellum (1709); Am-
bilio severe castiyata in tnaximo tyranno (17 10);
Patientia calamitntum victrix in Jobo, Dus-
sxo principe (1711).
BADER (Clarisse), femme de lettres fran-
çaise, née à Strasbourg en 1840. Klle reçut
une éducation très-forte et se livra à de sé-
rieuses études qui, d'ordinaire, sont peu du
goût de son sexe. M'l« Bader s'est fait con-
naître par des productions philosophiques et
morales qui, presque toutes, ont pour objet
le sort de la femme dans le monde antique ;
elle y a fait preuve d'un esprit large et pé-
nétrant, d'une érudition réelle et de remar-
quables qualités de style. La Société asia-
tique l'a admise au nombre de ses membres.
On lui doit : la Femme dans l'Inde antique
(Paris, 1864, in-8°) , ouvrage couronné par
l'Institut; la Femme biblique , sa vie morale
et sociale, sa participation au développement
de l'idée religieuse (1865, in-8°), réédité en
1866 ; Une question vitale : L'élément religieux
est-il indispensable à l'enseignement scolaire
dansun Etat libre? (1871, in-S"); la Femme
grecque, étude de la vie antique (1871, réédité
en 1873, 2 vol. in-12), ouvrage couronné par
l'Académie française eu 1872.
BADÈKE (Clémence Delaunav, dame),
femme de lettres française, née à Vendôme
en 1813. Elle épousa M. Badere , qui est de-
venu receveur-caissierde la caisse d'épargne
de Vendôme. Mme Clémence Badère s'est
adonnée à la culture des lettres. Klle a col-
laboré à quelques journaux littéraires et elle
a publie plusieurs ouvrages, notamment des
romans où l'on trouve de l'intérêt et des
peintures morales. Nous citerons d'elle : le
Camélia et le volubilis (1855, in- 18) ; les Mal-
heurs d'une rose et la mort d'un papillon
(1855, in-18); le Soleil d'Alexandre Dumas
(1855, in-80); Dans les bosquets (1862, in-12) ;
l'Anneau du diable , comédie-vaudeville en
deux actes (1866, in-8°); Un enlèvement, étude
de mœurs (1870, in -8°); Marie Favrai ,
histoii'e d'une jeune fille pauvre (1873, in-12),
la meilleure de ses productions ; le Médecin
empoisonneur (1875, in -12); la Vengeance d'une
jeune fille (1875, in-12), etc.
BADER1C ou BADRE1C11, prince thurin-
gieu, mort en 530. Fils de Basin, roi de Thu-
ringe, il fut tué par son frère HermantVi«'d,
qui voulait s'emparer de son royaume.
BADERNA (Bartolommeo), peintre italien,
né à Plaisance, mort à la fin duxvne siècle.
Elevé de Ferrante, il a laissé un nombre
considérable de peintures qui n'ont rien de
remarquable. Francescliini a dit de lui qu'il
travaillait avec plus d'ardeur que de talent.
BADETO (Arnaud), théologien français du
commencement du xvte siècle. 11 entra dans
l'ordre des dominicains et fut prieur à Bor-
deaux, puis inquisiteur général a Toulouse.
Il s'était fait recevoir docteur en théologie.
Il a laissé divers ouvrages, parmi l<
nous citerons: Breviarium mirabiliummundi
(Avignon, 1499) ; Maryarita virorum illus-
trium (Lyon, 1529) ; Margarita sanctx Scri-
pturs [Lyon, 1559).
BADI (Paul-Emile), littérateur italien du
xvne siècle. On a de lui trois comédies: Le
Gare dell' inganno e delt' amore (Venise,
1689); Il Triunfo d' Amore e di Marte (Ve-
nise, 1689) ; L'Aryene (Venise, 1689).
BAD1A, ancienne ville d'Espagne, dans la
Betique, sur l'Anas (Guadiana). Elle fut prise
par Scipion. Sur son emplacement s'eleve
aujourd'hui Badajoz , que l'on pense s'être
appelée aussi Pax Augusta.
BADIA (Carloltina et Antonietta), canta-
trices italiennes , nées la première* à Truf-
farello, petit village avoisinaut Turin, le
25 août 1857, la seconde à Milan le I3juin
1859. Les stems Badia sont filles do Luigi
Badia, coinpositour fort connu en Italie et
dont on a joué plusieurs œuvres mélodra-
matiques à Bologne, à Trieste , à Florence.
La petite Carloltina débuta dis !..
quatre ans dans les salon de I , a
elle obtint le plus vit succès, notamment
chez la princesse Mary de Cambridge. >i
sœur Antonietta ne fut pus moins précoce.
■ Toutefois, dit M. Félix Jahyer, ee>> enfants
étaient réellement trop jeunes pour com-
mencer leur carrière de virtuoses, et les suc-
cès qu'elles obtenaient et qui les flattaient,
elles et leurs parents, pouvaient peut-être
leur être plus preju'iicuibles qu'utiles. Mais,
pour les arrêter dans leur essor, il fallait une
voix des plus autorisées ; heureusement pour
leur avenir, la destinée les servit a souhait,
M. Badia, les avant amenées a I' m. avec lui
en 1867, s'y rencontra avec Russini. L'il-
lustre maestro entendit chanter Carloltina
BADI
et Antonietta Badia ; il les accompagna même
sur le piano, dans un duo qu'il leur fit exé-
cuter chez lui. Là, tout en les complimentant
chaleureusement, il donna au père le
1 de laisser reposer ces deux voix qui
nt point encore formées et pouvaient
être brisées au passage de l'enfance à l'ado-
lescence. • M. Badia suivit l'excellent con-
seil de son illustre compatriote, et pendant
plusieurs années il interdit à ses tilles de
chanter. Ce ne fut qu'en 1871 qu'elles recom-
mencèrent à se faire entendre en public.
Elles firent leur réapparition dans vin grand
concert donné à la cour d'Angleterre devant
plusieurs princes étrangers. Elles chantèrent
ensuite dans des concerts publics avec la
troupe ordinaire du Théâtre-Italien de Lon-
dres. On les vit aussi au grand festival de
Herr Kuhe et à Saint-James' Hall.
En 1875, elles parurent à Paris, où elles
furent reçues avec la plus grande faveur
dans tous les salons artistiques. Les sœurs
Badia se firent entendre également à l'Opéra,
au Conservatoire, à l'Elysée. On apprécia
surtout l'originalité de leurs chants, le ve-
louté de leurs voix, la finesse de leur diction.
Nul doute que ces remarquables artistes ne
fassent plus tard la gloire des théâtres ita-
liens.
BADIATA (Jacques), auteur dramatique
italien du xvne siècle. On a de lui : L'Uma-
nità ristaurata delta gratta nella nascità del
bambino Gesù , drame sacré (Naples, 1691,
in-12) ; La Forza délie stelle, ovvero amare
è destino, tragi-comédie (Naples, 1693, in-12);
// Fiuto don Luigi , ovvero l'onore difeso
dell' amore, tragi-comédie (Naples, 1695,
in-12); / Prodigj délia Vergine del Carmelo,
drame sacré (Naples, 1699, in-12).
BADI-BOU, petit Etat de la Sénégambie,
qui a pour chef-lieu une ville ou bourgade
du même nom, située au confluent de ta Gam-
bie et d'une rivière nommée aussi Badi-bou,
à 84 kilom. E. d'Albreda.
BADICIIE (Marie-Léandre), écrivain fran-
çais, né a Fougères en 1798. Il se fit ordon-
ner prêtre, fut attaché comme aumônier au
lycée de Nantes, puis il devint successive-
ment trésorier de Notre-Dame de Paris, vi-
caire de Sainte-Marguerite, puis de Saint-
Louis-en-1'Ue, dans la même ville. L'abbé
Badiche a collaboré à l'Ami de ta religion, à
l'Univers, à l'Investigateur, etc. On lui doit :
une Notice historique sur le diocèse de Ren-
nes (1836); Histoire miraculeuse de la cha-
pelle de Sainte-Anne, près Fougères (1843,
in-18); Cours élémentaire de mythologie in-
dienne t égyptienne, persane, grecque, romaine,
gauloise et Scandinave (1854, in-18); Cours
élémentaire d'histoire ancienne proprement
dite (1855, în-18); Cours élémentaire d his-
toire romaine depuis la fondation de Rome
jusqu'à la destruction de l'empire d'Occident
(1855, in-18); Cours élémentaire d'histoire de
France depuis ta Gaule primitive jusqu'à nos
jours (1855, in-18); Cours élémentaire d'his-
toire sainte (1856, in-18), en collaboration
avec Fresse-Montval , ainsi que les précé-
dents; Vie de la révérende mère Marie de la
croix, fondatrice de la congrégation de la
très-sainte Trinité (1S56, in-12), etc.
BAD1EH (Jean-Etienne), théologien fran-
çais, né à B-ol en 1650, mort en 1719. Il
entra dans l'ordre des bénédictins et pro-
fessa la théologie et la philosophie à l'ab-
de Saint-Denis. Il fut ensuite nomme
prieur de Saint-Julien de Tours et de Cor-
bie. On a de lui : De la sainteté de l'état
monastique , oïl Von fait voir l'histoire de
l'abbaye de Marmouliers et cette de l'église
royale de Saint-Martin de Tours, pour servir
de réponse. à ta Vie de saint Martin donnée
par M. Gervaise.
* BADIN (Pierre- Adolphe) , peintre fran-
çais. — Il est né à Auxerre en 1805. En 1848,
M. Baiin fut nommé directeur de la manu-
facture des Gobelins. Il passa, en 1850, à la
manufacture île Beauvais, où il sut apporter
des améliorations impoi tantes. Les pi
envi.} es par ce dernier établissement à l'Ex-
position universelle de 1855 y furent tres-
remarqués et valurent à M. Badin la croix
d'officier de la Légion d'honneur. Eu 1860,
il reprit la direction de la manufacture des
Gobelins, & laquelle fut alors réunie celle
de Beauvais, et il conserva l'administration
de cet établissement jusqu'à la révolution
de 1870. Il aete remplacé depuis par M. Dar-
cel. M. Badin a et - membre des Expositions
universelles de 1862,et de 1867.
UADlMiUET, nom de l'ouvrier maçon qui,
le 25 mai 1846, moyennant un marché conclu
fiar le docteur Conneau, céda à Louis-Napo-
éon , alors prisonnier au fort de Hum, lo
costume a l'aide duquel le futur empereur
parvint à s'évader. Ce costume se coin,
d'une blouse, d'un gros pantalon, d'un tablier
en toile bleue, d une paire de sabots et d'une
casquette hors de service. On dit même que,
pour rendre le déguisement plus complet,
Louis-Napoleon ne craignit pas de mettre a
ses lèvres princieres la pipe en terre de Ba-
dinguet, brûle-gueule historique que, par un
oubli regrettable, plus lard de
iigurerau musée des Souverains. Nous
avons dit ailleurs (t. XI, p. 820) comment eut
lieu 1 - • Il 'us pas sur
ces détails. Ce que nous voudrions pouvoir
dire, maïs nos recherches sur ce point sont
restées infructueuses c'est la façon dont
li.Ki;:
-273
l'évadé, devenu empereur, s'acquitta envers
le compagnon de la truelle. Celui-ci chan-
1 de nom, comme Eialin, par exemple,
m baptême nouveau, devint-il
, hambellan ou sénateur?
lement grossir le nombre des
^retenus avec nos deniers sur
ce que l'on appela par euphémisme la cas-
sette particulière? Nous l'ignorons. Toujours
est-il que le peuple ne se montra pas ingrat.
Confondant le vrai et le faux goujat dans
une admiration commune, il voulut que le
nom de B<id\nguet ne disparût pas et il en lit
don au souverain, qu'il n'appela nlus autre-
ment que Badinguet, et, lorsque le sire prit
femme, madame fut nommé-: Badinguette.
BADOEKO (Camille), poète italien du
xvniû siècle. On a de lui : Poésie (Venise,
1662, in-12); Sesto Tarquinio, drame (Venise,
1678, in-12) ; Leandro, ovvero Gli Anwri fa-
talî, drame (Venise, 1679, in-12).
BADOLET (Jean), ministre protestant du
xvie s:ècle. Il fut professeur d'hum
au collège de Genève. On a de lui : Harun-
gue de Frédéric Spanheim , traduite en fian-
çais (Genevo, 1635, in-4w); Conscienlix hu-
munx anatomia (Genève, 1659, iu-40); l'Ex-
cellence de l'horlogerie (Genève, in-12);
Secrets curieux sur diverses choses de ta na-
ture et de l'art (Genève, in-80).
'BADONWILLER, bourg de France (
(the-et-Moselle), cant. et à 15 kilom. de Bac-
carat, arrond. et à 34 kilom. de Lunéville,
sur la Blette; pop. a-gl., 1,762 hab. — pop.
tôt., 2,013 hab.
BADSTÎJBER (André), jurisconsulte danois,
né à. Copenhague en 1728, mort en 1808. On
a de lui : De antiquojinepostliminii (1748) ; De
discrepantiisprxcipuisjuris danici et saxonici
circa arrestum (l~48j; De usucapione Dano-
rum (1749); De testamenti factione , jure da-
nico (1750).
BADUERI, famille patricienne de Venise,
à laquelle appartinrent un certain nombre de
doges et de sénateurs. Les plus connus,
parmi les membres de cette famille, sont :
Ursus 1er Bàduero, doge de Venise, élu
en 864, mort en 881 ; il battit les Sarrasins
sur les côtes de la Lalinaiie et reçut de l'em-
pereur Basile I«r) pour cette victoire, le titre
de protospathaire. — Ursus II Badukro, élu
doge en 912; ce fut sous son administration
que Venise r- çut de Roiiolphe de Bourgogne
le droit de battre monnaie. I) se retira dans
un couvent en 932. — Louis BadubRO , sé-
nateur vénitien au XV11« sie^-.e, ambassa-
deur delà républnju- a Constantiuoplo j il
conclut le traite par le ; te était
cédée aux Turcs. — Ange Badouro, séna-
teur vénitien au xvne siècle; il fut accusé
d'intelligences avec l'ambassadeur d 1
gue, Alphonse de La Cueva, condainn
cation de ses biens et dégrade
noblesse; il fit, en outre, un au de prison.
BADY (en dialecte dorien, doux, agréable).
ancien nom d'un petit pays et d'un fleuve de
l'Klido , d'après Pau inias. Voici, suivant
c< t auteur, l origine «le cette dénomination :
1rs femmes >i>- cette contrée avaient fait un
vœu à Minerve pour obtenir d'elle qu'elles
t concevoir la première fois gu
nt leurs maris, leur pays ayant été
l le par une guerre. Leur vœu fut
, et , en reconnaissance, elles >
rent un temple à Minerve, mère des hommes,
et le nom de Ba-iy fut donne à cet endroit,
ainsi qu'à un lleuve qui coulait auprès.
BJDB1A (yens), famille consulaire romaine.
Klle eut sa période de splendeur uu 111O et
au lie siècle av. J.-C. Les personnages mar-
quants de la gens Baebia, surnommée aussi
Dives, Herennia, Pamphila et Sulcafsont:
Lue lus B.liUlL'S, envoyé par Scipion comme
a en 202 et chargé
ensuite de commander à sa place le
mains. — Quintus B-sbius, tribun du
peuple t200) ; il s'opposa de toutes ses forces
a la guerre contre Philippe do Macédoine. —
Marcus U.ebius, un ues commissaires ro-
mains envoyés en . 1 186, pour
- griefs de d-\ . entre
autres de Maronée, en Thrace, contre Phi-
— Cneius B-bbius Pamphilus, consul
avec L. Kmilius. — Mucus Bjsbius
Pamphilus, consul en 181 avec P. Cornélius
us; il fut chargé de réprimer un sou-
lèvement des Ligures, tant «le fois ré
contre la domination romaine, et n'en vint à
bout qu'à l'aide d'un expédient terrible. A la
1 une dernière victoire, au lieu d'im-
implement un traite et un tribut aux
vaincus, comme on avait fuit jusqu'alors, il
40,000 habitants , qu'on
iuterna dans le Saronium, et leurs villes
furent repeu D3 romains. — Lu-
ciua u.tuius Pamphills, un des commi
ivoyés par la iepublique en Macédoine
I au 168 , pour y préparer l'expédition da
Paul-Emile. — Aulus B^sbius, proconsul
ifl en 167; il fui Uorae, pour
avoir lait mettre à moi t tout le sénat e
et condamne au bannissement. — Ca'ïus BJi-
nius, tribun du peuple en 110; il fut suborné
put Jugurtha, et s'interposa entre le roi nu-
mule et Meiomius qui voulait, avec quel-
ques autres, le forcer à s'expliquer sur sa
conduite envers II Calus L'.ebius,
général romain du 1" siècle avant notre
il fut chargé du commandement d'une des di.
274
BAEN
visions de l'armée de Sextus Pompée, durant
la guerre sociale.
BjCCK ou BECK (Théodoric), mathémati-
cien allemand, né k Ueberlingen en 1599,
mort en 1676. Il appartenait à l'ordre des jé-
suites et il professa les mathématiques à Fri-
bourg, puis la théologie k Lucerne. Il alla
ensuite à Rome, comme confesseur du car-
dinal Frédéric de Hesse et y mourut. On a
de lui : Architectonica mitttaris oppugnata
ac defensiva.
* BAECKER (Louis de), archéologue fran-
çais. — Ce remarquable érudit écrit aussi
son nom Backer. Outre les nombreux ouvra-
ges de lui que nous avons cités, nous men-
tionnerons : De l'administration politique,
administrative et judiciaire de la Belgique
pendant les trois derniers siècles (1841 in-12);
Eglises du moyen âge dans les villages fla-
mands du nor>i de la France (1848, in-4°) ;
Des Niebelungen, saga mérovingienne de ta
Néerlande (1852, in-8°) ; Pénalité et icono-
graphie de la calomnie (1857, in-8°) ; Analo-
gie de la langue des Gotks et des Francs avec
le sanscrit (1858, in-8°); Grammaire compa-
rée des langues de la France (1860, in-S<>); le
Duc de Brunswick, Erick II, comte de Cler-
mont (1862, in-8°) ; Rapport à M. le ministre
de l'instruction publique et des cultes en
France sur l'histoire et l'état des lettres en
Belgique et dans les Pays-Bas. Langue néer-
landaise (1862, in-8Q); les Tables eugnbines,
études sur les origines du peuple et de la lan-
gue d'une province de l'Italie (1867, in-8°);
De l'origine du langage d'après la Genèse
(1869, in-80); De la langue néerlandaise et
des premiers monuments littéraires écrits en
néerlandais (1869, in-8<>);. Essai de gram-
maire comparée des langues germaniques
(1872, in-8o); Histoire delà littérature néer-
landaise depuis les temps les plus reculés
jusqu'à Vondel (1873, in-8*>); Y Archipel In-
dien. Origines, langues, littérature , religions,
morale, droit public et privé des populations
(1874, in-80); Bidasari, poème malais, pré-
cédé des traditions poétiques de l'Orient et de
l'Occident (1875, in -8°).
RJKDLKER (Charles), libraire et écrivain
allemand, né à Essen (Prusse) en 1801, mort
à Coblentz en 1859. Il exerça la profession
de libraire dans cette dernière ville. Baade-
ker s'est fait connaître par une série de gui-
des k l'usage des voyageurs. Ces guides, fort
bien faits, ont eu et ont encore une grande
vogue en Allemagne, grâce aux modifications
qui y ont été apportées dans des éditions ul-
térieures. Nous citerons les suivants, qui ont
été traduits en français et publiés à Co-
blentz: le Rhin, de Bâte à Dusseldorf (1854,
in-16; 1875, 9^ édit.); la Belgique et la Sol-
lande (1858, in-8<>; 1873, 7e édit.); Pari*.
Guide pratique du voyageur (1860, in-12);
Italie septentrionale. Venise, la Lombardie,
le Piémont, Nice, Gênes, Parme, Modène et
Bologne (1861, in-12; 6" édit., 1873); l'Alle-
magne, l'Autriche et quelques pays limitro-
phes (1863; 5e édit., 1873, in-12); la Suisse et
les parties limitrophes de l'Italie, de la Sa-
voie et du Tyrol (1874, in-12, 10* edit.); Pa-
ris,Rouen, Le Havre, Dieppe, Boulogne {1865,
in-12); Paris, ses environs (1874, in-12); Lon-
dres et ses environs, le sud de l'Angleterre, le
pays de Galles et l'Ecosse (1875, in-12, 3^ édit.);
Italie centrale et Rome (1875, in-12, 4« edit. );
Italie méridionale (1875, in-12, 4e édit.), etc.
On lui doit encore : Manuel de conversation
pour le touriste en quatre langues, fiançais,
allemand, anglais, italien, avec un vocabulaire
(1864, in-12, 17e édit.).
BitfllER, en latin Berui, théologien et mé-
decin suisse, ne en 1486, mort en 1568. Il
étudia à l'université de Strasbourg et y pro-
fessa pendant quelque temps les belles-let-
tres, puis se fit recevoir docteur en théolo-
gie et en médecine et alla exercer à Bâle.
Kntré à l'université de cette ville, il fut
nommé recteur et parvint à assoupir les que-
relles religieuses qui y divisaient les élèves
et les professeurs. Il est l'auteur d'un Com-
mentaire sur l'Apocalypse de saint Jean,
' BAEH K (Jean-Christian-Félix), philologue
iand. — Il est mort à Heidelbcrg en
1872.
BAELHOLZ (Daniel), poète allemand, né à
Elbingen vers 16I0, mort en 1688. On lui doit
un recueil de cent sonnets intitulé ffylas,
qu'il a fait imprimer sous le pseudonyme de
BallbU (l.Mueek, 1674, in-12), et Un pOflme
sur les vendanges: Der Denkwurdige wein-
monath (Hambourg, 1678, in-8°), imprimé
sous le pseudonyme de Cimryde».
BAENA (Jean- Alphonse), po&te eapa nol,
né a baena, qui vivait au xvr siècle. Il s'a-
levint secrétaire de
Jean II, roi d ■ < in a fort peu de
lettré. Si son nom a êtê lire de
l'oubli, 'ne sorte d'anthologie ma-
ite qu il remit au roi de Castille et qui
des poésies de cinquante-cinq
poètes du temps, parmi lesquel do
rons le roi Ji in lui-même, le c itabledon
Alvaro de l.uiiii, Mendoces, ÛUJ5I
Aybîa, Uanrique, Macius, Alvarez de Villa
Sandino, Rodrigue* del Pai don, Oui
Calaveru, etc. Ce manuscrit se
I ni . 1526 a la <'!> ipelle i
. belle la < îathoiique l'a vait fa il dépo ei ,
i t quej ''h 1601) l 'hifippe 1 1 le iit 1 1 in, ipoj
ter a i.i bibliothèque de L'Esourial. Au coin-
BAEZ
mencement de ce siècle, l'Académie d'his-
toire de Madrid voulut le faire éditer; mais
les événements qui suivirent l'invasion
de Napoléon en Espagne empêchèrent ce
projet de se réaliser. Ce manuscrit fut
acheté par un Anglais, Richard Heber, après
la mort duquel la Bibliothèque nationale de
Paris en fit l'acquisition (1836). Quelques an-
nées plus tard, 1 ambassadeur d'Espagne ob-
tint qu'on lui prêtât le manuscrit de Baena,
et deux lettrés, MM. Duran et Pascual
Gayangos, se chargèrent d'en faire une édi-
tion annotée, qui parut aux frais du marquis
de Fidal sous le titre de El Cancionero de
Juan A Ifonso de Baena, ahora por la primera
vez dado a lus con notas y comentarios (Ma-
drid, 1851, in-8<> et in-fol.). Les pièces de ce
recueil sont loin d'être des chefs-d'œuvre.
On y trouve beaucoup d'affectation et de raf-
finement; toutefois elles offrent de l'intérêt
au point de vue de l'histoire littéraire.
BAEPENDY, ville du Brésil (province de
Minas-Geraes), par 5504' de latit. S., à 30 ki-
lom. S.-O. d'Ouro-Preto et k 227 kilom.de
Rio-Janeiro, ch.-l. de district; 5,000 hab.
Créée village paroissial par la loi du 19 jan-
vier 1804, elle fut élevée au rang de chef-
Ueu de la comarca du même nom par la loi
provinciale du 2 mai 1856. Chaire pour la
langue latine et la langue française. Ecole
élémentaire pour les deux sexes. Dans son
municipe, il y a des eaux thermales très-fré-
quentées. Population du municipe, 23,440 hab.
* BÂER (Charles-Ernest de), naturaliste
russe. — Il est mort en décembre 1876.
BAERTL1NG (Pierre-Conrad), théologien
allemand, né en 1680, mort en 1734. Il voyagea
en Allemagne et en Italie. On lui doit un ou-
vrage intitulé : le Temps et l'éternité ou le
Monde présent et à venir considéré sous di-
vers aspects et d'après différents auteurs, en
allemand (Brunswick, 1735, in-4<>).
BAEZ (Bonaventure), ex-président de la
république de Saint-Domingue, né k Azua
( Haïti ) vers 1810, Fils d'un mulâtre qui
avait acquis une grande fortune dans l'ex-
ploitation des forêts de bois d'acajou et de
campêche, il continua ce genre d'industrie et
ne tarda pas à exercer une grande influence
tant par ses richesses que par son intelli-
gence. Baez prit part, avec le général San-
tana, k ia révolution de 1844, qui eut pour ré-
sultat d'ériger Saint-Domingue en une répu-
blique indépendante «le celle d'Haïti. Apres
Il chute de Jemines, il devint président de la
république et fut ensuite remplacé à la prési-
dence par Santana , élu pour la seconde fois
en 1852. 11 se brouilla alors avec son ancien
ami, qui le bannit, et il se retira k Saint-
Thomas. Santana, dont l'administration avait
été l'objet des plus vives critiques, donna sa
démission au mois de juin 1857. Baez revint
alors à Saint-Domingue et fut de nouveau
proclamé président. Mais, dès le 2 juillet sui-
vant, une révolte éclata contre lui. Ses trou-
pes furent battues par le général Balverde ;
il se vit peu après assiégé k San -Domingo,
dut capituler et se retira à Curaçao (juin
1858), pendant que Santana reprenait encore
une fois le pouvoir suprême. Ce dernier né-
gocia l'annexion de Saint-Domingue à l'Es-
pagne. Le 18 mars 1861, il annonça cette in-
corporation, que la reine d'Espagne décréta
le 19 mai 1861, et fut nommé capitaine géné-
ral de Saint-Domingue. Baez se rangea
parmi les adversaires de l'annexion, contre
laquelle les Dominicains se soulevèrent en
août 1863. L'insurrection nationale finit par
triompher à la suite de la victoire remportée
par le général Cabra) sur les Espagnols à La
L'anela (4 décembre 1864). Le 5 mai 1865, un
décret de la reine d'Espagne reconnut l'indé-
pendance de Saint-Domingue, et, le 14 novem-
bre suivant, une Assemblée constituante élut
i laez président de la république. Mats, dès le
mois <le juin 1866, les généraux Pimentel et
Cabrai se mirent à la tète d'une insurrection.
Uaez dut quitter le pouvoir, auquel le rappela
un nouveau soulèvement, qui éclata cette
fois en sa faveur, en janvier 1868. Le
28 mars, il arriva à San-Domingo, ou il rem-
plaça Cabrai comme président de la républi-
que. Apres avoir comprimé des mouvements
suscités par les partisans de Cabrai, Baez
s'occupa de réorganiser l'administration et
de mettre de l'ordre dans les finances, que
li -H. rreavec l'Espagne et d'incessantes con-
vulsions intérieures avaient complètement
épuisées. En 1869, il contracta â Londres un
emprunt de 757,700 livres sterling, émis au
taux de 70 et réduit jusqu'à la fin de 1871 à
722,700 livres sterling. Cet emprunt ei ,
tine, disait-il, à perfectionner les voie de
communication, a organiser un système mo-
nétaire régulier, à établir une ligue de ba-
teaux a vapeur mettant la république en
communication périodique avec les Etats -
Unis et les Antilles. Baez déclara qu'avec sa
nouvelle présidence s'ouvrirait l'ère de la
régénération du pays. (Je qu'il voulait en
réalité, c'était se perpétuer au pouvoir, et,
dans ce but, il songea a chercher un appui
aux Etats-Unis. En avril 1868, I" congrès
dominicain avait décidé de faire de la baie
imana, une dea plus belles de L'Améri-
in port libre, une station télégraphique
commune a tout le nationa.
Bai 11 l'id ■'■ de \ enâre la buie et une par*
ne un territoire environnant aux Etats-Unis,
qui étendraient leur protectorat sur l'Ile et
BAFF
au oesoin l'annexeraient â l'Union. Des négo-
ciations entamées en ce sens à la fin de 1868
n'aboutirent pas. Après la prise de posses-
sion du pouvoir présidentiel des Etats-Unis
par le général Grant (4 mars 1869), Baez re-
prit ses négociations relatives soit au pro-
tectorat des Etats-Unis, soit à l'annexion du
territoire dominicain. Le général Grant en-
voya à Baez le général Babcock pour négo-
cier et se rendre compte de l'état des esprits
à Saint-Domingue. L'entente ne tarda pas à
se faire sur les conditions de l'annexion en-
tre Babcock et Baez, qui demanda une cer-
taine somme, ainsi que des armes et des muni-
tions pour comprimer les troubles qui pour-
raient éclater pendant les négociations. De
retour à Washington en septembre'1869, le gé-
néral Babcock rendit compte de sa mission au
président Grant. Celui-ci fit préparer un traité
d'annexion et envoya de nouveau Babcock à
San -Domingo. Babcock remit k Baez des ar-
mes et 150,000 dollars. Comme garantie de
ces avances, Baez signa un traité par lequel
il loua pour cent ans la baie et la presqu'île
de Samana aux Etats-Unis, traité qui fut
ratifié par le sénat dominicain : il signa en
outre le traité d'annexion. Ces deux traités
furent communiqués â la presse par le co-
mité des affaires étrangères en janvier 1870.
A la nouvelle de la prochaine annexion de
Saint-Domingue, il se produisit une vive fer-
mentation dans le pays. Les généraux Ca-
brai et Luperon lancèrent des manifestes et
adressèrent une protestation au gouverne-
ment et au sénat des Etats-Unis. Ils accusè-
rent Baez d'avoir violé la constitution domi-
nicaine, qui interdit l'aliénation d'une partie
quelconque du territoire national, de n'avoir
contracté l'emprunt fait â Londres que pour
son profit personnel et celui de ses syco-
phantes, et d'avoir trompé le gouvernement
de Washington en lui faisant croire que les
Dominicains accepteraient l'annexion sans
combattre. Ces protestations et l'agitation
qui régnait à Saint-Domingue donnèrent à ré-
fléchir au congrès des Etats-Unis; il re-
poussa par un vote l'annexion, bien qu'elle
fût appuyée par Grant. Toutefois, une com-
pagnie américaine, constituée par des capi-
talistes de New-York, ayant à leur tète
M. Hollister, prit possession de la baie de
Samana. Baez, qui antérieurement, à diver-
ses reprises, s'était posé comme le champion
de la nationalité dominicaine, vit alors le
nombre de ses ennemis s'accroître considé-
rablement. Comme les bandes insurrection-
nelles s'établissaient sur la frontière haï-
tienne, il dénonça au cabinet de Washington
le gouvernement d'Haïti comme un voisin
toujours prêt à fomenter des troubles dans
son pays et lui demanda encore une fois sa
protection comme le seul moyen de sauver
l'Etat dominicain. Quelque temps après, il fut
renversé du pouvoir et remplacé, le 22 dé-
cembre 1873, comme président de la répu-
blique, par Ignacio Gonzalès. Il dut quitter
encore une fois l'île et il se réfugia aux
Etats-Unis. Arrêté àNew- York, k la demande
d'un Américain qui l'accusait de l'avoir fait
emprisonner injustement pendant le temps
de sa présidence, il fut rendu k la liberté en
mars 1874. Depuis lors, il n'a cessé de se
livrer à de nouvelles intrigues pour recon-
quérir le souverain pouvoir dans son pays.
BAEZKO ou GLODZLAUS, chroniqueur po-
lonais du xm* siècle. Il fut bibliothécaire k
Posen et continua la Chronique de Pologne,
commencée par l'évêque Bagalulphe II, qu'il
mena jusqu'à l'an 1271. Le manuscrit, long-
temps supposé perdu, a été retrouvé et édité
par Sommersberg. Baezko fit en 1265 un
voyage a Rome.
BAFFI (Barthélémy), théologien italien,
né vers 1510, mort vers 1578. Il prit à trente-
trois ans l'habit de capucin et fut nommé
professeur de théologie k l'université de Pa-
vie. 11 fut aussi délégué au concile de Trente.
On a de lui : Oratio de religione ejusque prx-
fecio diligendo {Bologne, 1559, in-4«) ; De Ha-
bilitai e urbis Mediolani ( Bologne, 1562,
in-4°); De admirabili Dei providentia erga
romanum populum (Milan, 1562, in-40); Ora-
tio ad patres conalii Tridentini habita (Bres-
cia, 1563, iu 4°), insère dans les Conciles de
Labbe (xtvc partie); De felirila'e urbis Flo-
rentin (Bologne, 1565, in-4°); Oratio ad po-
pulum romanum in comiliis gcneralibus ha-
bita (Milan, 1565, in-40); Oratio de admira-
bili c/taritate divina (Milan, 1569, in-4»), etc.
BAFFI (Jean-Baptiste), médecin italien,
ne ;i l'erouse vers 1530, mort en 1596. Il de-
vint professeur de médecine k Pérouse, et,
comme il cultivait en même temps les lettres,
il se fit recevoir de l'Académie Degli fttsen-
sati. On a de lui, outre un recueil de poésies
imprimé a[ rès sa 1 t (Venise , 1614, in-12),
divers opuscules mèdicuux : Libellus de non
usu astrologie in medicina ; De sustentanda
valetudine adversus podagram; De aoûts et
morbis ocutorum; De fehnbus, et un discours
prononcé a l'Académie dont il était membre :
Oratio de reimediae majestate (Pérouse, i.v.ki,
in-40).
BAFFO, surnommée SaOlA (la Pure), Vé-
nitienne, devenue favorite du sultan Anin-
rat III, née vers 1560, morte en 1615. Prise
par des corsaires sur un vaisseau qui li
ortait avec son père k Corfou, elle fui
ai tietée pour le sérail d'AmuratlIl et ne tarda
pas k inspirer au sultan une passion -sans
BAGE
bornes. Ses rivales l'accusèrent de recourir
k des moyens surnaturels pour se rendre
ainsi toute-puissante, et l'imbécile monarque
eut assez de crédulité pour faire mettre k la
torture les esclaves de la favorite, afin de
les forcer à révéler ses procédés magiques.
Les femmes de Baffo ne révélèrent rien, na-
turellement, et la favorite continua d'exer-
cer sur lui l'ascendant qu'elle devait à ses
charmes et probablement aussi à son carac-
tère aimant et enjoué. Cependant elle ne
réussit ni k se faire épouser et reconnaître
comme sultane, ni k se faire rendre la liberté.
Après la mort d'Amurat, elle gouverna quel-
que temps au nom de Mahomet III, son suc-
cesseur; mais, à l'avènement d'Achmet III
(1603), elle fut reléguée dans le vieux sérail
et n'eut plus aucune espèce d'autorité.
BAFOR (Balthazar de), diplomate allemand,
né vers 1560, mort k Varsovie en 1620. Il
remplit divers postes de confiance près des
empereurs Mathias, Rodolphe et Ferdinand,
et fut un de ceux qui poussèrent le plus ac-
tivement l'empire autrichien dans les guerres
religieuses de la fin du xvre siècle. Il était,
dans les dernières années de sa vie, chargé
d'affaires près de Sigismond III, roi de Po-
logne.
BAG ou RANG, ville de l'Inde. V. Bang.
BAGJÏCS, seigneur perse du vie siècle av.
J.-C. Ayant la confiance de Darius Hystaspe,
il fut chargé par lui de s'emparer de la per-
sonne du satrape de Lydie, Oroès, qui s'était
révolté, et de le faire mettre à mort. Héro-
dote raconte qu'il se rendit k Sardes, tàta
d'abord les gardes du satrape et, certain de
leur obéissance, leur communiqua l'ordre du
roi. Les gardes mirent aussitôt k mort Oroès,
BAGJSUS, général perse du ive siècle av.
J.-C. Frère du satrape Pharnabase, il com-
mandait un corps de cavalerie lors de l'inva-
sion du roi de Sparte Agésilas, en 396. Il se
porta k la rencontre des Lacédémcniens et
coopéra k la victoire qui fut remportée sur
eux à Dascytiura.
BAGAGEM, ville du Brésil (province de
Minas-Geraes), district de Paranahyba, k
380 kilom. N.-O. d'Ouro-Preto créée paroisse
et bourg par les lois provinciales de 1854 et
du 30 mai 1S57, chef-lieu de la comarca de
ce nom par la loi du 19 septembre 1861 ;
14,640 hab. La population du municipe est de
25,152 hab. C'est dans son territoire qu'en
1S54 une négresse trouva ,1e célèbre diamant
nommé Etoile du Sud (Cruzeiro do Sul).
BAGAROTTO ou BAGARATO , jurisconsulte
italien, ne vers 1170, mort k Bologne en 1242.
il fut cousul de Bologne et se distingua par
une habile administration. Il a laissé quel-
ques travaux juridiques, parmi lesquels on
cite un Tractatus untversatis juris, imprimé
en 1584 (in-4°), etdivers opuscules: un Traité
sur les reproches des témoins, un Traite sur
tes délais et les déclinatoires, qui ont été réu-
nis à son grand ouvrage.
BAGAZOTT1 (Camille), peintre italien, né
à C amer in 0 vers 1520. Elève et imitateur de
Fra Sebastiano del Piombo, il appartenait k
l'école romaine. On ne connaît de lui que la
Communion de sainte Lucie, peinte dans la
collégiale de Spello et tout k fait conforme
au styta de son maître.
BAGE (Robert), littérateur anglais, né k
Darley (comté de Derby) en 1728, mort en
1801. Il a surtout écrit des romans, parmi
lesquels on distingue : le Mont Heneth; la
Belle Syrienne; James Wallace ; Bar fui m
Downs; l'Homme tel qu'il est; l' Homme tel
qu'il n'est pas, etc.
BAGEHOT (Walter), publiciste anglais, né
k Langport, comté de Sommerset, en 1S26,
mort en mars 1877. Il fit ses études k 1 uni-
versité de Londres, puis il s'adonna k des
travaux littéraires. M. Bagehot débuta dans
la National Review par des articles criti-
ques qui furent tres-remarqués. Doué d'une
grande pénétration d'esprit, le jeune écrivain
Créait un genre nouveau, dans lequel on ad-
mirait une analyse ingénieuse, déliée, savante
des sujets qu'il traitait. Il collabora ensuite
à la Fortnightly Review, où il donna des ar-
ticles politiques. Ce fut 1k qu'il publia une
série d'études sur/ la constitution anglaise,
qui sont assurément ce qu'on a écrit de [dus
original et de plus instructif sur ce sujet.
• L auteur, dit un écrivain, laissant de côté
les distinctions artificielles, les théories qui
ne s'attachent qu'au mécanisme extérieur
des pouvoirs, alla droit au principe même du
gouvernement parlementaire, tel que l'his-
toire l'a établi en Angleterre, et il y signala
une véritable république régie par une con-
vention, laquelle est dirigée elle-même par
un pouvoir exécutif. » Gendre de M. J. \Vil-
son, fondateur du journal financier The Eco-
nomist, M. Bagehot le remplaça comme di-
recteur de cette feuille bien connue et s'oc-
cupa tout particulièrement depuis lors de
questions économiques et financières. A di-
verses reprises, M. Bagehot se porta can-
didat ii la Chambre des communes, mais il
échoua. Trois ouvrages de lui ont été tra-
duits en français ; ce sont : la Constitution
anglaise, trad. par Gaulhiac (1869, in-12);
Lombard street ou le Marché financier en
Angleterre (1874, in-12), exposé plein do
clarté dos transactions monétaires et finan-
cières du marché de Londres; Lois seientifl*
ques du développement des nations dans leurs
BAGN
rapports avec tes prittcipes de la sélection na-
turelle et de l'hérédité (1874, in-8°), ouvrage
extrêmement remarquable, qui a puissam-
ment contribué k fonder sa réputation.
BAGENAL (Beauchamp), gentilhomme ir-
landais, né en 1741, mort en 1801. Il s'est
fait un renom par ses excentricités et ses
duels. Il se battit une vingtaine de fois et
presque toujours dans des circonstances bi-
-arres. Comme il était boiteux, il avait cou-
tume d'emporter avec lui sur le terrain une
pierre, à laide de laquelle il étayait la jambe
qu'il avait plus courte que l'autre. Il aimait
k se battre de préférence dans les cimetières,
où les pierres tombales lui servaient de
point d'appui, et le cimetière de Killiane,
dans le comté de Carlow, a été témoin de bon
nombre de ses rencontres.
BAGEREAD (Nicolas), jurisconsulte fran-
çais du xviio siècle. Il fut avocat au parle-
ment de Paris. On a de lui : Leçons sur l'or-
donnance des criées (Paris, 1613, in-12); Com-
mentaire sur l'ordonnance des quatre 7nois.
Décision sur les ordonnances des tailles et la
Juridiction des élus (1624, in-8»).
BAGET (Jules), poète français, né à Che-
vreuse (Seine-et-Oise) en 1815. Il commença
k se faire connaître sous Louis-Philippe, en
publiant des poésies satiriques contre le gou-
vernement et en manifestant hautement ses
idées républicaines. Il composa, en outre,
des poésies intimes et des drames en vers
qui ont été représentés k l'Odeon. Nous ci-
terons de lui : la Cause du peuple. Poésies po-
litiques publiées en 1837, 1838, 1839, 1840 et
1843, et pouvant servir de prologue au triom-
phe de la République (Pans, 1843, in-8°); les
Trois lyres, essais poétiques (1842, in-8°);
Isabelle de distille, drame en cinq actes
(1847, in-12); Haymond Varney ou le Manoir
de Grassdale, drame en cinq actes (1S49,
in-8°). Depuis lors, il n'a plus rien publie.
BAGHIRMI, Etat de l'Afrique centrale,
borné au N. par le lac Tchad, k l'O., au S.-G.
et au S. par le Charî et k l'E. par une con-
trée montagneuse habitée par les tribus
païennes de Sokoro et de Boua. Il a pour ca-
pitale Masena, résidence du sultan. • La po-
pulation de Bughirmijdit M.Vivien de Saint-
Martin, ne renferme guère que l million
d'habitants. Elle se compose en grande par-
tie d'esclaves et de descendants d'esclaves.
Il est difficile de dire quels sont les hommes
libres. La tribu actuellement régnante s'ap-
pelle, comme le pays, Baghirmi. Elle a une
proche parenté avec les Sara. La grande af-
finité des dialectes relie entre elles les deux
tribus. D'autres tribus de même langue ha-
bitent également le Kouka et le Fittri, aux
contins N.-E. du Baghirmi. • Ce pays est
arrosé par le Chari et ses dérivations au S.
du lac Tchad. Les seuls renseignements qu'on
possède sur le Baghirmi nous ont été trans-
mis par deux voyageurs, le docteur B;irth
et, plus récemment, M. Nachtigal, qui visita
cette contrée au commencement de 1873.
D'après Barth, le royaume de Baghirmi fut
fondé il y a environ deux siècles, par un chef
nommé Dokkenge , dans une partie de l'em-
pire des Tyniurs. Dokkenge fonda Masena,
eut pour successeurs Lubetko, Delubirni, qui
accrut beaucoup ses possessions; Abdallah,
fils de ce dernier, qui embrassa l'islamisme ;
Ouonja, Laoueni, Bugomauda, Mohamed-el-
Ainiii. Ce dernier se signala par ses conquêtes
t-t par son esprit de justice, fit le pèlerinage
de La Mecque etacquit une grande influence
sur les Etats, voisins. Son lils, Abd-»d-Rha-
man, fut moins heureux. Attaqué parSaboun,
roi du Ouaday, il périt dans une rencontre,
et son fils oihmau se vit contraint de payer
k Saboun, tous les trois ans, un tribut de
cent esclaves mâles, de trente esclaves fe-
melles, de cent chevaux et de nulle tuni-
ques. Sous le règne d'Othman, les Feilani en-
vahirent et ravagèrent le Baghirmi. Le sultan
liirmi avait, en 1872, sous sa domination
tes Muzzul'Oii, les Kouang, lesNdainm, les
Nultou, h .\ | illèm, dans le territoire qui s'é-
tend vers le S. et le S.-E., ainsi que les Som-
rhaï, les Gaben et une partie du Sara.
* BAGI1TC11É- SERAI (palais des jardins),
ville de la Russie d'Europe, en Tamide.
Elle est située sur le boni du Tehourouk-
sou , dans une position charmante. On y
trouve environ cent vingt fontaines, alimen-
tées par un gi and nombre de sources. Le pa-
lais des anciens princes de Crimée est situé
au milieu de la ville, qui est des plus pitto-
resques. Ce palais, construit en 1519 par le
kan Abd-ul-Sahat-Ghirei, a été restauré par
le gouvernement russe et meublé a l'orien-
tale. Catherine II, Alexandre 1er et Nico-
l,i . l1-r l'ont successivement visité. La popu-
lation se compose de Tartares, de Russes, de
Grecs, de Karattes et de Bohémiens.
BAG1STANES, Babylonien du |ve siècle
av. J.-C. En 330, il était avec Bessus et ses
complices, poursuivis par Alexandre; il les
abandonna et vint informer le Macédonien
du danger que courait Darius.
BAGNAC, village de France (Lot), arrond.
de Eigeac; pop. aggl., 381 bab. — pop. tôt.,
2,077 hab.
* BAGNE s. m. — Encycl. La suppression
des tiagnes a été arrêtée eu principe par la loi
de 187o; celui de Toulon fut évacue le der-
nier. Le 1er août 1873, le vaisseau-transport
le Var sortait de la rade de Toulon, ayant k
BAGN
bord, depuis la veille, tout ce qu'il restait en
France de forçats. Un nouveau régime était
définitivement établi pour cette catégorie de
condamnés. V. transiortation, au tome XV
du Grand Dictionnaire.
'BAGNÉRES DE-BIGOBRE.vMh de France
(Hautes-Pyrénées), eh.-l. d'arrond. k 21 ki-
lom. de Tarbf*s, sur la rive gauche de l'A-
dour qui s'y divise en nombreux filets; pop.
aggl., 7,239 hab.— pop. tôt., 9,464 hab. L'ar-
rondissement a 10 cantons , 194 communes,
88,065 hab.
On prend les eaux, k Bagnères-de-Bigorre,
soit k l'établissement thermal, qui est la pro-
priété de la commune et qui est exploité .en
régie, soit dans des établissements particu-
liers. Ils sont eu assez grand nombre; Ba-
gères-de-Bigorre est placée sur une nappe
d'eau minérale qui émerge naturellement en
quelques points; sur tous les autres, il suffit
de creuser le sol et de poser un tuyau pour
obtenir une source.
L'établissement thermal est alimenté par
sept sources principales : les sources du
Dauphin, de la Reine, du Roc-Lanne, de
Saint-Roch, du Foulon, du Platane et la
source des Yeux. Toutes ces eaux renferment
à peu près dans la même proportion des sul-
fates de chaux et de soude, des carbonates
de chaux, de magnésie et de fer, des chlo-
rures de magnésium et de sodium, de l'acide
silicique et une notable partie de gaz acide
carbonique. L'établissement est vaste; con-
struit presque entièrement en marbre , il est
d'un bel aspect et son aménagement intérieur
laisse peu k désirer. Il se compose d'un sous-
sol, d un rez-de-chaussée et d'un premier
étage. Dans le sous-sol se trouvent six salles
de bains qui reçoivent les eaux des sources
du Foulon et du Platane, et deux cabinets
alimentés par la source des Yeux; au rez-de-
chaussée, un magnifique vestibule donne
accès k des galeries latérales où se trouve la
buvette et qui conduisent aux salles de bains
alimentées par les sources du Dauphin, du
Roc-Lanne, de Saint-Roch et de la Reine,
aux cabinets de bains de vapeur et aux cham-
bres de repos, qui sont au nombre de qua-
torze. On a placé au premier étage douze ca-
binets de bains alimentés exclusivement par
la source de la Reine. Les baignoires, en
marbre blanc, sont encaissées dans l'aire des
salles, avec une saillie de 0m,20.
Les principaux établissements particuliers
sont : l'établissement Théas, où se trouve
une buvette des eaux de Labassère, source
un peu éloignée de Bagnères et dont on ap-
porte les eaux tous les matins dans des ton-
neaux ; l'établissement Cazaux ; l'établisse-
ment Parade ou Mora; l'établissement La-
serre; l'établissement du Salut, alimenté par
trois sources renommées; il possède seize
salles de bains; enfin, l'établissement Fras-
cati et les établissements du Petit-Prieur et
du Petit-Baréges.
Les eaux des sources de Bagnères-de-Bi-
gorne s'administrent en boisson, en bains et
en douches d'eau, en bains de vapeur et
d'étuve. Elles sont prescrites k l'intérieur
de deux à huit verres, le matin à jeun et de
quart d'heure en quart d'heure. L'action phy-
siologique et l'action thérapeutique n'est pas
la même aux sources de la ville et des éta-
blissements particuliers. ■ Toutes les eaux de
Bagnères-de-Bigorre, en boisson , dit le doc-
teur Armand Rotureau, sont laxatives et
diurétiques; seulement elles n'agissent pas
sur le tube digestif et sur les voies urinaires
dès le premier temps de leur emploi, et leurs
effets n'apparaissent guère avant le quatrième
ou le cinquième jour. Les eaux des sources de
l'établissement du Salut sont les plus efficace-
ment diurétiques. C'est dans le rhumatisme
chronique, sous toutes ses formes et toutes
s>-s manifestations : paralysies de la sensibi-
lité et surtout du mouvement, névralgies fa-
ciales, sciatiques, etc., que la vertu des eaux
hyperthermalesde Bagneres-de-Bigorre a sur-
tout mérite d'être remarquée. Leur haute tem-
pérature, leur action sur le tube digestif et
iur les reins expliquent les guérisons que l'on
a maintes fuis obtenues chez les rhumatisants
qui souffraient depuis plusieurs années et
'{U aucun moyen n'était parvenu k soulager.
Dans ces cas, on prescrit surtout les eaux
des sources de la Reine , du Dauphin , dé la
Gutière (établissement Erascati), en bains et
en douches d'eau, ou les b .uns d'étuve de
rétablissement de la ville et les eaux de la
source La-serre, en boisson. Mais lorsqu'on a
affaire k des arthrites rhumatismales, lors
même qu'elles sont récentes et, par consé-
quent, subiiigu^s, ce sont les eaux de la
source Saint-Roch qui donnent les meilleurs
résultats. Les névroses et particulièrement
les troubles proteiques de l'hystérie sont très-
heureusement traïu-s par les bains des eaux
bypothermales des sources du Salut et du
Foulon, qui agissent comme antispasmodi-
ques. Des névralgies externes ou internes
qui avaient résiste aux moyens les plus éner-
gique^ ont cède aussi sous l'influence des
mêmes eaux. Dans lev affections utérines,
c'est encore aux eaux sédatives du Salut, du
Foulon , du Petlt-Pru-lir et du Petit-Baieges
qu'il convient d'avoir recours. L'action spé-
ciale de l'eau de la source du Foulon dans
les dermatoses caractérisées par des papules,
des squames ou des vésicules, rend souvent
aussi des services signales. Le lichen, le
psoriasis, l'eczéma ayant résisté aux eaux
BAGN
sulfureuses les plus fortes de Bagnères- de -
Luchon et de Baréges ont cédé quelquefois,
après un temps assez court même, k l'u-
sage interne et externe des eaux de cette
source. Les eaux carbonatées, ferrugineuses
et sulfatées, calcaires et magnésien:,
i i r^s-de-Bigorre conviennent a l'inté-
rieur surtout dans les états pathologiques ou
il faut agir sur la composition élémentaire du
sang pour le ramener k l'état physiologique,
par exemple dans les convalescences lon-
gues et difficiles, dans toutes les anémies
consécutives soit k une altération du sang,
comme la chlorose, soit k une intoxication
miasmatique, comme l'empoisonnement pa-
ludéen et la fièvre intermittente de longue
durée. Les eaux de la buvette de l'établisse-
ment de Théas, alimentée par la source sul-
fureuse de Labassère, sont conseillées avec
un grand succès dans les catarrhes des voies
aériennes, surtout dans ceux qui se produi-
sent après la disparition d'une maladie, de la
peau, dans les laryngites et dans les bron-
chites chroniques. ■
' BAGNEKES-DB LOCUON, ville de Fiance
(Haute-Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et
k 48 kilom. de Saint-Gaudens, au confluent
de la Pique et de l'One ; pop. aggl., 3,750 hab.
— pop. tôt., 3,829 hab.
Les eaux de Bagnères-de-Luchon étaient
célèbres dès l'antiquité. On croit que Strabou
les a désignées en parlant des ■ magnifiques
thermes Onésiens ; • ce qui est plus certain,
c'est que les Romains connaissaient leur ef-
ficacité, et les fouilles ont fait découvrir une
foule de vestiges de l'établissement thermal
qu'ils avaient fondé k Luchon. Une voie ro-
maine reliait Luchon k Toulouse, par Saiut-
Martory, Valentine, Labarthe-de-Riviere et
Barcugnas; un sanctuaire avait même été
élevé au dieu Lixon ou Ilixon. On a retrouvé
un autel votif portant cette inscription : Deo
Lixoni Flavia Rufi F. Paulinx V. S. L. M. (au
dieu Lixon, Flavia, fille de Rufus et de Pau-
line; elle a acquitté son vœu). Cet autel aété
encastré dans la grande porte de rétablisse-
ment thermal actuel. Uno autre pierre vo-
tive, avec l'inscription : Nymphis aug. sa-
crum (consacré aux Nymphes augustes), a été
placée dans une des salles de bains. On a,
de plus, trouvé un grand nombre de débris
de piscines de marbre, de bassins, une statue
mutilée et les traces de chambres destinées
aux baigneurs.
L'établissement thermal actuel s'élève k
l'extrémité méridionale de l'allée d'Etîgny,
qui le relie au village de Bagnères, au pied
de la haute montagne de Superbaguères ;
il se compose de cinq pavillons précédés d'un
péristyle de vingt-huit colonnes de marbre
blanc des Pyrénées. Le pavillon du milieu,
construit en marbre, forme vestibule et donne
accès k une grande galerie ou salle des pas
perdus. Le vestibule est orné de fresques
dues k M. Romain Caze et représentant des
allégories assez bizarres; entre les fenêtres,
l'artiste a figuré huit nymphes représentant
les huit principales sources de Baguères-de-
Luchon : c'est le côté le moins critiquable de
son œuvre. De la grande galerie, l'escalier
conduit au promenoir et aux buvettes; deux
galeries transversales la coupent k angle
droit et conduisent aux salles de bains et aux
salles de douches.
Les sources qui alimentent l'établissement
sont au nombre de cinquante-quatre; mais
plusieurs sont captées ensemble, ce qui les
réduit à dix-neuf. Les principales sont : la
Reine, Bayen, Azéma, Richard, la Grotte,
Blanche, Ferras et Bordeu, Les unes sont
sulfurées, les autres salines; le débit des
sources sulfureuses est par jour de 605,088 li-
tres et celui des sources salines de 560,000 li-
tres ; au total, l,465,u88 litres, dont l'établis-
sement peut disposer par vingt-quatre heures.
A chaque ronde de bain, c'est-à-dire tous
les cinq quarts d'heure, il est mis k la dispo-
sition des baigneurs 106 baignoires pourvues
d'un appareil a douches, 20 a 30 places dans
les petites piscines, 30 places dans la grande
piscine de natation, une douzaine d'appareils
k douches, des etuves où 40 malades peu-
vent pieudre des bains da vapeur, des salles
d'inhalation et des salles de massage. Il y .*,
en outre, 22 buvettes. Malgie toutes ces res-
sources, l'affluence des baigneurs est telle
que l'établissement est insuffisant et que sou-
vent, au cours de la saison, les eaux vien-
nent k manquer, vers le soir.
Les eaux sult'urees de Bagnères-de-Luchon
smiii celles qui ont fait la renommée de réta-
blissement, quoique les eaux salines soient
aussi tres-recherehèes. Les premières émar-
gent de quarante-huit sources et forment, sui-
vant le docteur Filliol, la plus bel.
d'eaux sulfurées qui soit au monde. Ces eaux
sont limpides, incolores, avec une odeur pro-
noncée u'œufs eouvis et une saveur hépa-
tique; elles dégagent au griffon une notable
quantité d'azote et d'acide sulfhydrique. La
composition de la principale de ces soui
la source de la Reine, est la suivante pour
un litre d'eau :
Suifhydrate de sulfure
de sodium 0,0700
Equivalent a motl
fure de sodium. . . . 0,0510
Hyposultite alcalin . . sensible
Acide sulfurique. . . . o,u429
Acide carbonique . . . sensible.
Acide silicique 0,0426
BAGN 275
Acide pbosphorique. . traces.
Acide borique ■
Alumine 0,0019
Fer 0,0038
Chaux
16 0,0018
ÏO 0,0034
Chlore 0,0370
Lithine uoudosable.
Manganèse *
Antimoine ,
Plomb ,
Bismuth ,
Fluor .
Cuivre ?
Matière organique . . 0,1040.
Les eaux de Bagnères-de-Luchon s'em-
ploient en boisson, pures ou coupées avec
du lait, eu bains ordinaires ou en bains de
vapeur, en douches, -n inhalation. Leur effi-
cacité est reconnue surtout dans les maladies
de la peau; elles sont spéciales pour cei
de ces affections. « Toutes les deri lai
crétantes, toutes les dartres humides, dit le
docteur A. Rotureau (Des principales eaux
minérales de l'Europe, 1859, in-8<>), sont prin-
cipalement du ressort des eaux de Luc
les affections pustuleuses d'abord, les hui-
leuses et les vésiCuleUSOS ensuite, pour suivre
la classitication de Willan, modifiée par Biett.
Les maladies pustuleuses de la peau, l'ec-
thyma, l'impétigo, l'acne, la mentagre et le
porrigo retirent le plus grand prolit d'une
saison passée k Bagnères. Les affections hui-
leuses, le pemphigus et le rupia cèdent aussi
k un traitement sulfureux par les eaux de
Luchon , mais moins promptement que les
maladies de la peau se traduisant par des
pustules. Les dermatoses vésiculenses, l'ec-
zéma, l'herpès, la gale sont encore assez ai-
sément guéris par l'emploi des eaux de Ba-
gnères-de-Luchon. C seaux produisent aussi
des résultats satisfaisants dans les derma-
toses, le pityriasis, la lèpre, le psoriasis, l'ieh-
thyose, la p--l l ,r; pityriasis du cuir
chevelu est le plus difficile a combattre et il
résiste assez souvent même aune médication
hydro-sulfureuse parfaitement conduite. L'e-
lephantiasis des Arabes cède quelquefois k
l'application des eaux de Luchon, et plusieurs
exemples de guérison de cette maladie si re-
belle ont été cités par les auteurs. ■ On pres-
crit encore les eaux de Luchon contre cer-
taines affections catarrhales des voies respi-
ratoires, contre la chlorose et l'anémie.
Bagnem (COMBAT db), un des incidents du
dernier siège de Pans. Comme l'action fut
dirigée par le général Vinoy, commandant
du 13e corps, c'est k sou livre, le Siège de
Paris, que nous allons emprunter les élé-
ments de notre récit.
Dans la nuit du 12 au 13 octobre 1870, le
13e corps reçut l'ordre d'entreprendre une
grande reconnaissance sur le plateau de
Chàtillon. Cet ordre fut aussitôt communiqué
au geuéral Blanchard, auquel il parvint a
deux heures du matin au lycée de Vanves, où
il avait établi son quartier général. Le général
Susbielle et le colonel de La Marieuse le re-
çurent de leur côte k quatre heures. En ce
moment, le général Vinoy se trouvait au fort
d" Montrouge, où il achevait de prendre ses
dispositions et ou il appela le général Blan-
chard, qui le rejoignit k huit heures. Il fut
décidé que l'attaque commencerait k neuf
heures, avec les dispositions suivante^ : à
droite, la brigade Su -.bielle devait se porter
sur Chàtillon en trois colonnes, le 42e en ré-
serve k La Baraque, hameau ou la route de
Chàtillon se croise avec la route straté-
gique.
A gauche, une colonne, commandée par
le colonel de La Rdariouse et composée du
régiment des mobiles de la Céte-d'Or et d'uu
bataillon de l'Aube, avec ie 35* de ligue en
réserve, avait Boueux pour objectif,
La brigade La Charhere, division Caus-
tevait s'appuyer sur un ouvrage ébau-
che, qui se tro tnt de Bagueux et
qui était destiné a m un tenir Les troupes en-
nemies établies k Bour
Enfin la brigade Dumoulin s établit en ar-
rière du fort île Montrouge, comme réserve.
A l'extrême droite, cinq compagnies «ie gar-
des forestiers avaient mission d'opérer une
démonstration sur Clamart. Ainsi, la ligne
.c bataille allait s'étendre sur un front do
C kilom., du fort d'IsSV k la vallée de I
vre, ei trois forts, ceux de Montrouge, Van-
tssy, étaient appelés a coopérer k la
A neuf heures du matin, deux coups de
canon tirés du fort de Vanves donnèrent le
signal ae 1 atta | le. a\u ilôt le fort de Mont-
rouge ouvrit son feu sur Bagneux, distant
de 1,400 métros. La brigade La Chamero
s'élança alors avec rapidité sur le village,
ayant a parcourir pour l'atteindre un inter-
valle de 1,000 mètres et a essuyer k décou-
vert le feu île l'ennemi abrité par un mur
crénelé. Notre infanterie enleva rapi euieuc
la première barricade, et une fusillade très-
vive s'en-agea dans les rues de Bagneux,
pour cesser une demi-heure après sans ^rr inds
résultats de part et d'autre, car nus fantas-
sin; étaient abrités ainsi que L'ennemi. Tou-
tefois, le village restait eu notre possession.
U était détendu par le 5e bataillon de chas-
seurs k pied, faisant partie du ï» corps ha-
. que commandait le gênerai Von Ilart-
276
BAGN
manu, ayant son quartier général a Antony.
Nous avions t'ait environ 40 prisonniers dans
le village, et on en a vu défiler quel-
ques-uns dans la rue Beuret, escortés par
quelques gardes nationaux qui les condui-
saient à L'Ecole militaire. De ce côté, notre
succès était complet ; malheureusement,
parmi nos pertes, il fallait compter celle du
chef de bataillon de Dampierre, mort héroï-
quement à la lête de ses mobiles de l'Aube,
près de l'église de Bagneux.
Mais vers Châtillon notre attaque n'avait
pas été heureuse. Il fallut cheminer à la sape
et avancer maison par maison pour emporter
un réduit solidement établi près de l'église,
ce qui donna k l'ennemi le temps de se re-
connaître et de rassembler ses réserves.
Bientôt de fortes colonnes se montrèrent sur
le plateau de Châtillon, arrivant par la Croix-
de-Berny et amenant avec elles une artille-
rie nombreuse, qui entra en action des dix
heures et demie du matin. Nos batteries sou-
tinrent néanmoins vigoureusement la lutte,
appuyées par les pièces k longue portée des
forts de Montrouge, de Vanves et d'Issy.
■ Dans cette lutte d'artillerie, dit le géné-
ral Vinoy, malgré un coup malheureux qui
fit sauter un caisson dans une de nos batte-
ries, tuant et blessant plusieurs hommes,
l'avantage nous resta. A gauche de Châtil-
lon, une batterie bavaroise chercha à établir
ses pièces de façon à tirer sur Bagneux.
Elle fut heureusement contenue par une
seule pièce de 24 placée au saillant 3 du fort
de Montrouge, et chaque fois qu'elle se mettait
en batterie, ia précision du tir venu du fort
la forçait aussitôt k rétrograder. » Le com-
bat nous était donc encore favorable, et lu
colonne du général Susbielle continuait à
s'avancer au moyen de la sape. Nos troupes
réussirent entin k s'emparer complètement
de Bagneux; mais devions-nous nous main-
tenir dans cette position? Le cas n'avait pas
été prévu. Le général Vinoy envoya donc
au gouverneur de Paris la dépêche télégra-
phique suivante :
t Nous sommes maîtres de Bagneux ; je
prends des mesures pour nous y maintenir;
voulez- vous le conserver? ■
Le général Troehu repondit:
« Blanchard tiendra dans le bas Châtillon,
sans dépasser la route de Clamart; je Lui an-
nonce que vous le soutiendrez de Bagueux
par votre canon, qui devra tirer entre ie té-
légraphe et le haut de Châtillon. bous cette
protection, Blanchard fera sa retraite quand
il le jugera k propos ou quand vous le lui
direz. »
Il résultait de cette dépêche que nos trou-
pes ne devaient pas se proposer pour objec-
tif la hauteur de Châtillon, puisqu'elle pres-
crivait de ne pas dépasser la route de Clamai t,
en laissant au général Blanchard la liberté
d'opérer sa retraite quand il le jugerait k
propos, mouvement qu'il commença k exé-
cuter vers deux heures et demie. D'ailleurs,
des renforts considérables, surtout en artille-
rie, arrivaient de plusieurs points aux Prus-
siens, et la lutte allait prendre des propor-
tions tout à fait inégales. A trois heures, le
général Vinoy donna le signal de la retraite
fénérale, qui s'exécuta dans de bonnes con-
fions. Nos régiments, pour employer une
expression qu'affectionnait par trop le gou-
verneur de Paris, ■ se replièrent en bon or-
dre. • A cette vue, l'ennemi crut pouvoir
lancer ses colonnes d'attaque; mais un re-
tour offensif de nos troupes, des plus vigou-
reux, les rejeta en désordre surleur point de
départ.
Nous eûmes à peu près 20,000 hommes en-
gagés au combat de Bagneux, lancés contre
un ennemi bien supérieur en force. Nos
pertes, cepeudaut, ne furent pas bien sensi-
bles: 200 hommes tués ou blessés et 7 dispa-
rus, dont uu officier.
Ce qui ressort de cet exposé, c'est que la
lutte devait être fatalement stérile, puisqu'on
ne devait ni conserver Bagneux ni s'emparer
de la hauteur de Châlilb'ii. Des lors u quoi
bon? Le général Vinoy laisse percer sa pen-
sée dans les lignes qui terminent son récit ;
• Ce combat incomplet aurait pu avoir des
suites meilleures : nous avious pensé un mo-
ment qu'en présence «les chances do la jour-
née, qui se dessinait au début si favorable-
ment pour non., le gouverneur aurait tenu
k conserver Bagneux et a tenter Le Lende-
main une attaque, avec plus de forces, sur
L'importante hauteur do Châtillon, tentative
que nous pouvions espérer voir réussir,
puisque nous aurions ou pour premiei s points
d'appui les positions avancées de Bagneux
Bt du M-uIm-de-Pierre. Mais lo gouverneur,
qui avait sans doute d'autres opération
vue, ne jugea pas à propos de donner a
celle-ci tout le développement qu'elle aurait
pu avoir, »
Le 13 octobre 1874, quatrième anniver-
saire du eomh it de Bs .m-iix, a été inauguré.
sur la place du village, un monument élevé
k la mémoire du comman lant d i Damp erre
et des mobiles de L'Aube lues au combat de
1870. Dans la rue Morisseau, une plaque en
marbre blanc Indique L'endroit ou et tombe
frappe k mort l'héroïque descend, ai
.unîtes do Dampierre.
* BAGNOLES-LES EAUX, haumau de !
iOrne), commune de Cou terne, can t. de Lu
M.irn; 40 bab. — Le village se com-
I ce que exclusivement des bâtiments de
BAGN
l'établissement thermal ; les bains, les hôtels,
les restaurants appartiennent k un seul pro-
priétaire; le fermier des eaux fournit a la
fois aux baigneurs la table, le logement et
l'hydrothérapie. La saison commence le 15 mai
et finit le 1er novembre. Les sources de Ba-
gnoles ne sont qu'au nombre de deux, l'une
sulfureuse, l'autre ferrugineuse; la source
sulfureuse alimente la buvette et les piscines,
la source ferrugineuse n'est utilisée qu'en
boisson. La première, d'après une analyse
de Vauquelin et Thierry, renferme, dans des
proportions minimes, du sulfate et du muriate
de chaux et, dans des proportions plus fortes,
des muriates de magnésie et de soude; l'ana-
lyse de la source ferrugineuse n'a pas été
faite.
Les moyens balnéaires de l'établissement
consistent en une buvette, dix-sept cabinets
de bains d'eau ou de bains de vapeur, deux
piscines d'eau courante et une grande salle
de bains de vapeur en commun. Les bai-
gneurs, étendus sur des lits de camp, reçoi-
vent dans cette salle la vapeur que projettent
des tuyaux à robinet placés dans les inter-
valles ménagés entre chaque planche. Les
piscines de natation occupent un bâtiment
isolé, en face de l'aile destinée aux bains
particuliers.
• L'action physiologique des eaux de Ba-
gnoles, dit le docteur Rotureau, tient plus
aux principes gazeux qu'aux matières fixes
qu'elles renferment. Les eaux de la source
sulfureuse sont favorablement prescrites con-
tre les troubles de l'estomac et de l'intestin
qui tiennent k une surexcitation nerveuse ou
à une difficulté de digestion. C'est dans les
dyspepsies et surtout dans les gastro-entéral-
gies que ces eaux, en boisson ou en bains,
donnent les résultats les plus satisfaisants.
Elles doivent être prescrites à l'intérieur à
doses fractionnées; l'eau des bains et des
douches doit être peu chaude et même quel-
quefois à sa température native. Les troubles
de la sensibilité et du mouvement qui recon-
naissent pour cause soit un rhumatisme, soit
une névralgie , résistent assez rarement k
l'application extérieure de l'eau de la source
sulfureuse. Je n'ai qu'un mot à dire des ver-
tus physiologiques et curatives de l'eau de
la source ferrugineuse , employée en boisson
seulement. Son action est tonique, reconsti-
tuante, comme celle de toutes les prépara-
tions martiales; mais l'assimilation du fer
dissous ou suspendu dans les eaux minérales
est plus facile et produit de meilleurs résul-
tats, ainsi que les médecins le constatent
chaque jour. L'effet analeptique de la source
ferrugineuse est ordinairement secondé par
l'effet tonique et sédatif des bains frais de la
source sulfureuse ; le médecin les met k profit
chez les anémiques et les chlorotiques, quelle
que soit la cause de la diminution de globules
rouges du sang qui existe dans ces deux
états pathologiques et quels que soient les
effets consécutifs : palpitations , essouffle-
ment, aménorrhée, dysménorrhée, leucor-
rhée, métrorrhugie, etc.
* BAGNOLET, ville de France (Seine), cant.
et k 3 kilom de Pantin, arrond. et k 10 kilom.
de Saint-Denis ; pop. aggl., 2,033 hab. — pop.
tôt., 2,597 hab.
BAGNOL1 (Vincent), sculpteur italien du
xvie siècle, il avait un frère, Bernard Ba-
gnoli, qui s'adonna aussi k la sculpture. Tous
deux ont exécuté, soit à Reggio-dî-Modena,
leur ville natale, soit k Bologne, divers ou-
vrages, parmi lesquels on cite surtout les
Quatre évangélistes de l'église Saint-Pierre ,
à Bologne.
BAGNOLINO (Giovanni-Maria CERVA,dit),
peintre italien, né k Bologne vers 1610, mort
vers 1667. Quelques biographes le désignent
SOUS le nom de Giovaunî-Murin da Bologua.
Il eut pour maître Menichino del Brizio et
il exécuta un grand nombre de tableaux k
Venise et k Padoue.
"BAGNOLS, ville de France (Gard), ch.-l.
de cant., arrond. et k 23 kilom. d'Uzès, sur
la rive gauche de la Céze ; pop. aggl. ,
3,802 hab. — |»op. tôt., 4,876 bab. Importantes
filatures; tanneries, chapelleries.
BAGNOLS-LES-BAINS, village de France
(Lozère), cant. et a 9 kilom. de Bleymard,
arrond. et a 20 kilom. de Mende, au confluent
du Lot et du Villeret: 417 hab. L'établisse-
ment thermal est situo k L'extrémité S. du vil-
lage ; il est fréquenté annuellement par plus
de 1,500 baigneurs. La saison dure du 1er juin
au 1er octobre. Les sources, au nombre de
six, foin Hissent par jour 260,000 litres d'eau ;
la plus chaude est a 4;j«, la moins chaude à
230. Ces eaux, fortement sulfureuses, sont
employées avec succès dans les maladies rie
la peau, les ophihalmies, les affections de
poitrine, les rhumatismes, les paralysies, les
scrofules, etc. La partie ancienne de L'éta-
blissement comprend un vestibule commun
et deux piscines pouvant contenir chacune
trente personnes; l'une est réservée aux
hommes, L'autre aux femmes ; il y a en outre
une salle d'etuve ou de bains do vapeur et
une salle do douches. Des constructions ré-
centes qui portent le nom d'Etablissement
nouveau, accolées à l'auemu t'ililirc, eon-
ut une trentaine do cabine) , <[,• bains.
i Bagnols, dit M. Ad. Joa , est environné
de toutes parts de montagnes ; mai. la vallée
du Lot., plantée de peupliers, de frênes et do
bouleaux, offre do belles promenades. Sur le
BAGU
pont Notre-Dame, qui traverse le Lot, s'élève
une petite chapelle dédiée à sainte Ennuie,
fille du roi Clotai re III, que les eaux de Ba-
gnols guérirent, dit-on, de la lèpre. A l'O. du
village s'étend le vallon de la Bessière, de
chaque côté duquel s'élèvent en amphithéâtre
des bois de pins, de chênes, de hêtres et de
bouleaux. On y remarque surtout de lourdes
masses de rochers schisteux et calcaires ,
hérissés d'aiguilles et percés de grottes pro-
fondes, ainsi que plusieurs fontaines pétri-
fiantes, entre autres celle de la Combe-Gri-
mal qui forme une belle cascade; au milieu
de la vallée s'élève le château de Villaret. ■
BAGOAS CARUS, favori d'Hérode le Grand,
dans la première moitié du ier siècle de 1ère
moderne. La faveur dont il jouissait auprès
du tétrarque de Judée le fit surnommer
Cama ; il n'en conspira pas moins contre Hé-
rode, et, le complot ayant été découvert, il
fut mis k mort.
BAGOPHANES , général babylonien du
ivo siècle av. J.-C. Lors de l'expédition d'A-
lexandre, il commandait la citadelle de Ba-
bylone. Après la bataille d'Arbelles (331),
il remît la place avec ses munitions et ses
trésors aux Macédoniens.
BAGOUS s. m. (ba-gouss). Entom. Genre
de coléoptères tétranièies , de la famille des
curculionides, comprenant vingt - deux es-
pèces.
— Encycl. Le genre bagous , établi par
Germar, est caractérisé par un corps ovale,
convexe en dessous, de moyenne ou de pe-
tite taille. Les espèces en sont répandues
dans toutes les parties du monde. L'espèce
type habite particulièrement la Suède, mais
se rencontre quelquefois aux environs de
Paris.
BAGRATOUN1 (Arsène), philologue et poste
arménien , né k Constantinople vers 1785,
mort k Venise vert 1868. Il entra dans les
ordres et fut pendant plusieurs années at-
taché, en qualité d'aumônier, à une famille
de Constantinople. Il passa la fin de sa vie k
Venise. C'était un homme instruit, qui par-
tagea son temps entre des études de linguis-
tique et la poésie. Nous citerons de lui : Elé-
ments de grammaire arménienne ( Venise ,
1846, in-S°); Grammaire des grammaires ar-
méniennes (1852, in-8°) ; Poésies (1852, in-8°) ;
Haig (1858, in-8°), poëme épique arménien;
le Paradis perdu de Milton (1861, in 8°), tra-
duit envers arméniens; \ Iliade d'Homère
(1864, in-8°), également traduite en vers.
BAGR1ANSKY (Michel-Ivanowitch), méde-
cin russe, né k Moscou en 1760, mort en 1810.
D'abord professeur k la Faculté de médecine
de Moscou et secrétaire de l'Académie mé-
dico-chirurgicale, il quitta la Russie vers 1789
et voyagea en Allemagne. A Son retour en
1790, il fut emprisonné comme suspect d'être
favorable à la Révolution française et d'eu
répandre les principes en Russie. Son em-
prisonnement dura jusqu'à l'avènement de
Paul III, qui le relâcha et le dirigea sur le
gouvernement d'Iaroslaw avec le titre de
médecin officiel. En 1800, il fut nommé in-
specteur du corps médical.
' BAGUE s. f. — Bague d'excentrique, Cer-
cle métallique qui enveloppe l'excentrique
circulaire.
BAGUENAULT DE PCCHESSE (Fernand),
publiciste français, né k Orléans en 1814 II
appartient k une ancienne famille de cette
ville. En 1848, il devint membre du conseil
municipal d'Orléans, où il a été un des prin-
cipaux fondateurs de la Société générale de
secours mutuels. Tres-lié avec M. Dupanloup,
évêque d'Orléans, il a fait partie, sous l'Em-
pire, du groupe des catholiques libéraux et
a été un des promoteurs, dans cette ville, de
l'Union libérale. Collaborateur du Moniteur
du Loiret, qui fut supprimé en 1868, M. Ba-
guenault a pris part, en 1863, k la fondation
de ['Impartial du Loiret. Enfin, il était mem-
bre et il a été le premier président de l'Aca-
démie de Sainte-Croix , fondée en 1863 par
M. Dupanloup. Outre des articles philosophi-
ques et historiques publiés dans les journaux
précités, dans le Correspondant, etc., on lui
doit : V Immortalité , la mort et la vie (1846,
in-8°), étude précédée d'une lettre de M. l'é-
véque d'Orléans; le Catholicisme p7'ésenté
dans l'ensemble de ses preuves (1859, 2 vol.
in-12) ; Etude historique sur Chateaubriand
(1865), insérée dans les Etudes chrétiennes
de littérature , de philosophie et d'histoire
publiées par l'Académie de Sainte - Croix ;
Histoire du concile de Trente (1870, in-8u);
Un projet de réforme constitutionnelle ^18*1,
iii-8°), etc.
BAGUENAULT DE PUCIIESSE (Gustave),
littérateur français, fils du précédent, ne k
Orléans en 1843, Lorsqu'il eut terminé ses
études classiques, il suivit les cours de l'E-
cole de droit, se lit recevoir licencié et prit,
en 1869, le grade de docteur es lettres.
M. Gustave Baguenftult a collaboré il divers
journaux et revues. On lui doit : De vena-
tione apud Bomanos (1869, in-8°) ; Jean de
Afarvillier évêque d'Or liant iis70, in-so); les
Duc* Fi'ançou et Henri de Guise , d'après
tir nouveaux documenta (L867, in-8°): lu Saint-
Barthélémy à Orléans (iu-8«>); i'aœpédition
du duc de Guise à ÏVaples. Documents inédits
(in-8°), en collaboration avec M. J. Loise-
leur.
BAHÏ
" BAGUER-MOUVAIS , village de France
(Ille-et- Vilaine), cant. et à 3 kilom. de Dol,
arrond. et à 27 kilom. de Saint-Malo; pop.
aggl., 300 hab. — pop. tôt., 2,162 hab.
BAGUNTKEN s. m. (ba - gheun - tkènn ).
Ichthyol. Nom donné dans quelques pays au
surmulet.
BAGUTTI (Pierre-Martyr) , sculpteur ita-
lien du xvm* siècle. U était natif de Bolo-
gne et il excellasurtout dans la sculpture d'or-
nement. La plupart des églises de Bologne,
Santa- Maria - délie - Muratelle, l'église des
Servi, celles des Célestins et de Sainte-Ca-
therine, de Saragosse, contiennent des œu-
vres de cet artiste.
BAHADOOR (sir Yung), premier ministre
du maharajah du Népaul, né dans l'Inde en
1816, mort en février 1877. C'était un homme
d'une haute capacité, qui avait acquis un
grand ascendant sur le prince du Népaul et
qui exerçait dans cet Etat un pouvoir sans
limites. Grâce k son habileté, il était parvenu
à conserver l'indépendance de son pays tout
en acceptant le protectorat de l'Angleterre.
Lors de la terrible révolte des cipayes en
1857, non-seulement il parvint à dissuader
le maharajah de se joindre aux insurgés,
mais encore il fournit au général Havelock
des troupes auxiliaires, grâce auxquelles le
général anglais put opposer une première
résistance aux efforts de l'insurrection. En
récompense de ce service, la reine d'Angle-
terre lui donna le titre de baronnet et la
granderoix de l'ordre du Bain et de l'Etoile-
du-Sud. Le puissant premier ministre sut con-
stamment maintenir la paix dans le Népaul, où
il inspirait aux populations autant de crainte
que de respect. C'était un des plus intrépides
chasseurs de l'Asie. Il avait tué, dit-on , de
sa main, plus de 700 tigres dans les jungles.
Lors du voyage que le prince de Galles fit
dans l'Inde en 1876, sir Yung Bahadoor alla
lui rendre hommage et lui procura le plaisir
d'une magnifique chasse aux tigres. Le 25 fé-
vrier 1877, il mourut de la rupture d'un ané-
vrisme en sortant d'un bain qu'il avait pris
k Bugonuttee. Le maharajah du Népaul or-
donna qu'on lui fît de superbes funérailles,
et ses trois principales ranees ou femmes lé-
gitimes annoncèrent l'intention de ne pas
lui survivre. • Le frère et le fils du défunt,
dit une correspondance de l'Inde, tentèrent
inutilement de les détourner de leur sinistre
projet. Elles firent dresser un immense bû-
cher de bois de sandal et de résine, puis elles
prirent un bain, récitèrent des prières et of-
frirent des présents aux brahinines. Avant
de monter sur le bûcher, les ranees donnè-
rent des conseils k leur beau-frère, en le
chargeant de l'exécution de diverses mesu-
res k prendre en vue du bon gouvernement
du pays et de la paix; elles demandèrent
aussi la mise eu liberté de plusieurs prison-
niers. On les vit ensuite s'avancer au milieu
du bûcher sans manifester d'émotion et en
chantant des hymnes. Le corps de sir Yung
Bahadoor ayant etè placé sur le dos , l'aînée
des ranees prit la tête sur ses genoux, et les
deux autres les pieds. Les trois princesses,
dont les regards ne quittaient pas le mort,
furent bientôt environnées de flammes que
le fils du défunt attisait en jetant des com-
bustibles odoriférants, après avoir mis lui-
même le feu au bûcher. Bientôt il ne resta plus
que des cendres et des ossements calcinés.
» Sir Yung Bahadoor laissait une fortune
évaluée k 50 millions de francs et une superbe
collection de diamants.»
* BAHAMA (archipel de). — La population
actuelle est de 43,000 habitants. La capitale
est Nassau, dans l'île de la Nouvelle-Provi-
dence ; 10,000 hab.
BAHANA, ancienne ville d'Egypte, dans la
Thebaïde inférieure, sur le canal Joseph.
Ceriaines légendes égyptiennes attribuaient
la fondation de cette ville k Jésus-Christ, qui
y aurait régné et en aurait laissé le gouver-
nement k ses apôtres.
BAH 1ER (Jean-Louis), agronome français,
né k Quentin (Côtes-du-Nord) en 1809. Après
avoir été attaché comme sous-directeur k
l'institut agricole de Lannevez , dans le Fi-
nistère, il est devenu professeur d'économie
rurale au collège Saint-Charles, à Saint"
Brleuo. M. Babier a collaboré k divers jour-
naux, à la Foi bretonne, k \ Armorique de
Saint-Brieuc, il a fait paraître, depuis 185S,
uu grand nombre d'études sur les concours
régionaux et il a publié sur l'agronomie plu-
sieurs ouvrages estimés. Nous citerons de
lui : Manuel de comptabilité agricole (1850,
in-8°); Petit manuel du dratneur ou les Prin-
cipes du drainage réduits à leur plus simple
expression et mis à la portée de tout te monde
(1855, in-12) ; Système légal des mesures,
poids et monnaies métriques, avec des expli-
cations nouvelles et des notions sur les balan-
ces, le pesage, etc. (1856, ln-18); Leçons été'
mentaires d agriculture raisonnes et d'écono-
mie par demandes et par réponses, à l'usage
des cultivateurs et des écoles primaires de
campagne des cinq départements de la Breta-
gne (1856, iu-12) ; Nouveaux consens moraux
et agricoles aux cultivateurs bretons (1800,
in-12) ; Eléments d économie et d'administra-
tion rurales, suivis d'études sur l'art d'admi-
nistrer les biens ruraux en bon père de fa-
mille et de les améliorer avec intelligence et
profit (1864, iu-12); Etude sur la liberté du
commerce envisagée au point de vue théorique
BAÎL
de ta science économique , de la justice et du
droit, etc. (1870, iu-8o), etc.
BAH IL (Matthias), théologien hongrois du
xvme siècle. Une traduction qu'il fit de l'ou-
vrage de Cyprien : De l'origine et de la mar-
che progressive de la papauté en Bohême
(1745, in-8°), lui nUira des persécutions de In
part du clergé. Forcé de s'enfuir, il se réfu-
gia à Bîeg, où il publia le récit de ses tribu-
lations sous le titra de : Traurige Abbildung
àer Protestanten in Ungarn (Bieg f 1747 ,
in-8<>).
BAHMKA , nom d'un héros tué dans la
guerre des Pândavas contre les Koravas.
BAI1N (Christian -Auguste), polygraphe
alhmand, né en 1703, mort en 1755. Après
avoir fait ses études à l'université de Wit-
temberg, il fut d'abord prédicateur, puis fut
attaché comme aumônier U un régiment de
carabiniers envoyé en Pologne. Christian
Bahn fut ensuite nommé archidiacre à Fran-
kenstein et recteur à Sachsenbourg. On a de
lui : Schediasma de alpha et oméga Grxcorum
(M< issen, 1731, in-4»>ï ; Histoire de la utile de
fron kenstein , en allemand ( Dresde; 1747,
in-4o); Anecdotes historiques sur Frauken-
berg, Zsosrhau et Sachsenbourg (Sfhueeberg,
1745, in-40); De la joie d'avoir des enfants
bien élevés (1748, in-4<>.)
BAHOUBT, petit royaume de la Guinée
septentrionale.
BAHR-EL-ARAB, rivière de l'Afrique, un
des affluents de gauche du Bahr-el-Ghazal.
C'est le plus considérable par sa profondeur
et le volume de ses eaux.
i:\iik 1 1 G 11 w ii (fleuve des gazelles),
rivière considérable de l'Afrique équinoxiale,
affluent de gauche du Nil Blanc. Venu du
S.-O., près d'un lieu appuie Casinka ou Ka-
sanga, par 4" de latit. N. environ, Bahr-ef-
Ghazal traverse un lac maréengeux, reçoit
«le nombreux affluents : le Djour, le Bahr-el-
Rom, le Bahr-el-Arab, parcourt un pays cou-
vert de marais pestilentiels et de jungles,
formés de joncs et de roseaux, et se jette
dans le lac Nou ou Birket-el-Ghazal (le lac
des gazelles), par 90 30' de latit. N., où il ren-
contre le Buhr-el-Abiad ou Nil Blanc. D'intré-
pides voyageuses hollandaises, Mmes Tinne,
ont tente d'explorer, en 18tJ3,la région arro-
sée par le Bahr-el-Ghazal.
BAH REIN , contrée de l'Arabie, appelée
aussi EL-HAGA ou 11 il EDJ 11. < i qui s'étend le
long du golfe Persique jusqu'à l'embouchure
de { Eopnrate. Un auteur arabe affirme qu'on
désigne sous le nom général deBahre.n tout
le pays entre Baarah et Oman. Au reste, cette
contrée est fort peu connue; tout ce qu'un
en sait, c'est qu'elle présente un aspect des
plus tristes et qu'on n'y rencontre que quel-
ques misérables bourgades perdues dans de
chétifs bouquets de palmiers. On cite cepen-
dant deux villes qui ont une importance re-
lative : El-Haça, place assez forte, et Êl-
Katif, ville assez bien pourvue malgré sa
misérable apparence , et qui compte environ
6,000 habitants.
La province de Babrein est voisine dos îles
de ce nom, sur lesquelles nous avons donné
quelques détails au Grand dictionnaire. V.
Bahrein.
BAHREN (Philippe van), peindre hollan-
dais du xvne siècle. Il peignit surtout les
fleurs et la miniature, et l'archiduc Léopold
le nomma inspecteur de sa galerie de pein-
ture.
BAI1URIM. V. Bacbdr, dans ce Supplé-
ment.
BAIER (Ferdinand-Jacques), médecin al-
lemand, né a Altdorf en 1707, mort en 1770.
Il lit ses études médicales à Altdorf et s'oc-
cupa ensuite spécialement des proprié t<
eaux thermales, qu'il alla observer dans les
stations balnéaires les plus renommées; il
exerça ensuite k Wurtzbourg, a Leyde, a
Amsterdam, a Hambourg et k Nurembi
il fut nommé doyen du collège médical. On a
de lui sa thèse : De fulminibus ordini littera-
torum fatalibus (Wurtzbourg, 1724, in-4°) ;
de nombreuses dissertations insérées dans ;
les Actes d«- la Société des curieux de ;
ture : De vulnere dysepuleto seroti scarifica-
tione sanato; De fuuyo verrueoso per tectio-
uem féliciter abluto ; lie oenasectione \
lacttca, purgatione prxmit tendu ; De iaotis
vanurum gentium m museo Garentio J'. M.
çuondam obviis ; De medicamentio fait
tentibut vere con/ortativis ; De morbi compli*
cati specimine singutari, etc.
' BAIGNES SAliNTE-RADEGOINDE, bourg
de France (Charente), ch.-l. de canU, arroud.
et à 14 kilotn. de Barbezieux, sur Le Phftron ;
I <p, Sggl., 733 hab. — pop. tut., B,26l
Ruines du château de Montausier, siège du
duché de ce nom.
' BA1GNEUX-LES JUIFS, bourg de Fi 11
(Côte-d'Or), ch.-l. de cant., arroud. et a 36 ki-
lom. de Châtillon - sur -Seine; pop.
411 hab. — pop. tôt-, 436 hab. t Les impor-
tantes franchises accordées pendant le moyen
âge aux habitants de ce bourg, du M. Ad,
Joanne, y attirèrent un certain nombre de
juifs qui vinrent y faire le commerce ; maie
les guerres du xvi« sièelo l'ont ruiué com-
plètement. •
BAIL (Louis), théologien français, né à Ab-
bevillo vers it>iu, mort en 1GC9. Il se lit re-
BAIL
cevoir docteur eu ùorboiine et fut nommé
ensuite curé de Montmartre, puis pénitencier
de Paris. Dans des écrits, bien oubliés au-
jourd'hui, mais qui firent du bruit dans leur
temps , il s'attacha surtout k sou te n c
suites et a essayer de prouver que I
les calomniait en les représentant com
gens d'une morale plus que relâchée
principaux ouvrages, tous écrits en latin,
sont : De triplici examine ordinandorum con-
fessorum et pœnitentium (1651, in-$°); Summa
eoneiliorum (1645-1659, 2 vol. in-4»); Sapien-
lia f-ris prmdicans (1666. ill-4») ; Theotogia
affecliva (1 672, 2 vol. in-fol.); De bénéficia
crucis (1653, in-go).
BAIL (Antoine), peintre français, né à
Chasselay (Rhône) vers is\i6. Il débuta au
Salon de 1861 par un tableau de genre, les
Cerises, puis exposa successivement : la
Nourrice (1SC5); Souvenir du carnaval de
Lyon (1866): la Soubrette; ta Récréation
(1867); /es Bouquets (1868); le Colporteur;
l'Image (1869); le Repas de quatre heures
(1870); Mendiant (1873) ; le Dimanche en Au-
vergne (iSli); Une fromagerie en Auvergne;
la Soupe (1875); te Raisin (1876); Au a
(1877); Poissons (1878); le Chat; les /'
(1879); Une auberge en Normandie; Un inté-
rieur de tisserand à Ventes (1882); Mon ate-
lier (1883); ta Famille du tisserand (18S4);
la Veille du concours; Fan fore rustique (1885) ;
Forêt de Fontainebleau (ISST); Portrait (1888).
BAILA (Joseph), jurisconsulte italien, né à
Monreale en 1585, mort eu 1C45. En 162j, il
fut appelé k Rome comme avocat du consis-
toire des pauvres; il s'était antérieurement
acquis une grande réputation comme avocat
et comme jurisconsulte et il avait eu parmi
ses clients la tille du duc de Savoie, Amé-
dée II. Le pape Innocent X appréciait beau-
coup sou intégrité et sa science.
BA1LE (Jacques-Joseph), peintre français,
né k Lyon en 1810, mort dans cette ville en
1856. 11 suivit les cours de l'Ecole des beaux-
arts de Lyon, eut pour maître Thierriat et
s'adonna avec succès principalement k la
peinture de fleurs et de fruits. Baile exposa
a Paris : Groupe de fruits, Vase de fleurs
(1848); Nid dérobé (1850); Vase de fleurs
(lSôa) ; Fleurs, Fruits (1855), qui figurèrent
à l'Exposition universelle et qui appartien-
nent au musée de Lyon.
BAILEY (James-Roosevelt), prélat améri-
cain, né a New-York en 1814. Il rit ses étu-
des k Hartford, où il prit ses grades univer-
sitaires, puis il suivit des cours de théologie
protestante et reçut des leçons de Jervis.
M. Bailey était depuis quelques années pas-
teur à Harlem lorsqu'il nt le voyage de Rome.
Lk, il se convertit au catholicisme (1848),
puis Use rendit k Paris, entra au séminaire
de Saint-Sulpice, y fit de nouvelles études
théologiques et, de retour aux Etats-Unis, il
reçut la prêtrise (184 1). Apres avoir été pen-
dant quelque temps directeur du collège de
Saint-Jean, à Fordham, M. Bailey devint se-
cré taire de l'évéque Hugues et, en 1853, il
fut appelé au siège épiscopal de Newaïk. Il
passe pour un des prélats les plus instruit
des Etats-Unis.
BAILLARGE (Alphonse-Jules), architecte
français, ne k Melun (Seine-et-Marne) en
1821. Il vint étudier l'architecture a Paris
sous la direction de Duban, puis il fut atta-
ché, comme inspecteur des travaux, k la
restauration du château do Blois (1845-1848).
M. Baillargé se fixa ensuite k Loches, qu'il
a quitté depuis pour habiter Tours, M. Bail-
largé a exposé, au S»lon de 1S75, huit des-
sins représentant la Basilique de Suint-Mar-
tin de Tours, restituée sur ses fondations du
xie siècle, qui lui ont valu une médaille, et,
en 1876, sept dessina représentant les Monu-
ments du château de Loches. Il s'est fait
connaître, en outre, par d'intéressants ou-
vrages d'archéologie an hitecturale, qui l'ont
fail attacher & la commission des monuments
historiques. Nous citerons do lui : Album du
château de Dlois restauré et des châteaux de
Chambord, Chenonceaux, Chaumont et Am-
boise (Blois, 1851, in-40), avec 18 litho-
graphies), des dessins d'après nature par
M. J. Monthelier, el -les notices histori
par M. Joseph Walsh; Notice monographi-
que sur l'ancien château royal de Btoi$,
taure par M. Duban, architecte (1851, 1
les Châteaux de Blois restaurés, Chai
Chaumont, Amboise et Chenonceaux (1852 ,
in-80l; C<i. nielle .tu château de Loches (1854,
in-4<»), avec atlas de planches autographiées ;
Notice monographique sur la citadelle du
château de Loches (1854, iu-8°), etc.
* BAILLAHGEB (Jules-Gabriel-François),
in français. — Cet éminent aliénistej
après avuir suivi, comme interne, les cours
d Esquirol à Charonton, se fit recevoil
teurs eu 18:J7. Trois ans plus tard, il fut
médecin a l'hospice d'aliénées de la
Salpêtri re, où, pendant de longues années,
il a exercé son art avec succès et f.it des
cours théoriques très-suivis. Kn outre, il a
fait a l'Ecole pratique des leçons dont le
. s été très-grand. Pendant un certain
il a été un de 1 dii acteurs de la mai-
son il ali ie à Ivry pur Esquirol, En
1843, il a fonde, avec les docteurs Cerise et
1 , les Annales médico-psychologiques
du système nerveux, dans ; ■ ,',. pU,
bhe un grand nombre d'études sur l'aliéna-
tion mentale , le crétinismo , l'hallucina-
BAIL
tion, etc. Le docteur iJuuliuger a été un des
fondateurs de la Société médico-psychologi-
que. L'Académie de médecine l'admit au
nombre de m-s membres en 1S47, et, deux
ans plus tard, il fut décoré pour le dé'
ment dont il avait fait preuve à la Salpétrière
lie cholérique. Pai :
nombreux travaux, noua citerons partfculiè-
lunt ses études sur l'hallucination p
que ou psycho-sensorielle, qu'il a démontrée
être le résultat d'un état pathologique. Indé-
pendamment d'un grand nombre d'articles,
de mémoires insères dans I" recueil |
et dans les Mémoires de l'Académie de mé-
decine, il a publié à part : Du siège de quel*
gués hémorragies méningées (1837), sa thèse
de doctorat; Recherches sur l'anatomie, la
physiologie et la pathologie du système ner-
veux (1847,in-8o); De la paralysie petlagreuse
(18-18, in-4°) ; Essai de classification des ma-
ladies mentales (1831, in-s»); Enquête sur le
goitre et te crétinisme (1873, in-8»), etc. En-
fin, il a collabore au Traité des maladies
mentales de Griesinger, à l'ouvrage du même
intitule : Des symptômes de paralysie gêné-
raie, et fourni un assez grand nombre
ticles au Dictionnaire encyclopédique
sciences médicales.
' BAILLE s. f. — Se dit des perches dont
on entoure les pâturages, dans le nord de la
Krance.
" BAILLÉE s. f. — Encycl. Dm liée aux
noix. On sait qu'il était d'usage, a Rome, que
les jeunes mariés jetassent des noix à la
foule, comme les parrains et marrai □
jettent aujourd'hui des dragées dans la plu-
pa:t de nos npagnos. Etait-ce par une ré-
miniscence de ce fait classique que la nou-
velle épouse d'un membre du parlement do
Paris devait, d'après un usage immémorial,
offrir trois noix au premier président? I in li-
sait. c}uoi qu'il en soit, tout avocat ou con-
seiller au parlement qui voulait convoler
devait remettre la cérémonie de s. a, n,
à la rentrée de la cour. Apres la me
Saint-Ksprit, les deux époux se présentaient
devant le premier président , lui remettaient
leur contrat de mariage a Mener et, en
échange, la nouvelle mariée offrait au ma-
gistrat le singulier présent que nous avons
dit. Cela s'appelait la baillée aux noix.
BA1LLET (Jean), théologien et prédicateur
français, né a Dijon vers 1590, mort à Paris
en 1651. 11 fut doyen de la Sainte -Chapelle
de Dijon et archidiacre de Loscheret, a I Iha-
lon. 11 a laissé : un Compliment a Henri de
Coudé (Dijon, 1G32) , inséré dans la li>
lion de l'entrée du prince de Condé a i
de P. Malpoy (Dijon, 1632, in-fol.) : Haran-
gue faite, le s mars 1618, d Louis de Bourbon,
lorsqu'il prit possession de son gouvernement
(Dijon, 1650, in-4«).
BAILLET (Christophe-Ernest, comte dk),
jurisconsulte beige, né dans le Luxent!
en icùs, mort à Bruxelles en 1732. Il fut mem-
bre du conseil privé de l'empereur I
les VI et remplit diverses missions diplomati-
ques, entre autres lors du soulèvement de
Malines en 1718.
BAILLET (Noél-Beriiard), publiciste fran-
çais, ne a tiarnelal en 1801. Il a ele pendant
plusieurs années avoué a Rouen, puis il s'est
occupe d'une façon toute particulière de la
colonisation de 1 Algérie et a fait dans ce but
plusieurs voyages dans notre colonie. Il est
membre de la Société orientale de France.
Nous citerons de lui les ouvrages suiv
mus sur l'Algérie et les moyens de con-
tribuer à sa colonisation a laide de cultiva-
teurs choisis dans le département de la
Inférieure, et sur les modifications à introduire
dans diverses ordonnances qui régissent cette
colonie (Rouen, 1848, in-8°) ; Colonisation de
l'Algérie par l'emploi des jeunes détenus et
des enfants d'hospice (1850, in-8»); Réflexions
sur la colonisation de l'Algérie a laide des
enfants trouves et abandonnés, terminé
une pétition aux autorités de ta Heine-Infé-
rieure (1850, in -8"); Un dernier mo
i 11 tout he-Kouche, lettre au général Daumus
(1852, in-go); Rapport de M. Ba I et mr sou
voyage de is 32 en Algérie. Réflexi tu etamé-
tioratiousà soumettre a l'adminislr/'tion su-
périeure (1852, in-8») j Réflexions sur i
rie, l'Exposition universelle, te tissao'
main, tes nouvelles machines pour l'agricul-
ture et sur la néces
lis:,6, in-8»); Nécessité de la coi
l'Algérie et du retour aux principes du chris-
tianisme (1857, in-8»), etc.
• BA1LLEDL, ville de Krance (Nor 1), cli.-l.
decant.,arrond. et à nkilora. d'Hazeo
pop i il. — pop. lot., 12,828hab.
r'abiiq;.
iodée, ditVon, avant
ville fut ûë\
{■ u les Normands eu 888, | le Pri-
son en 1072, e nent détruite
par le feu en 1436, 1502 et 1681.
* BAILLEUR s. m. — Bailleur de blé, Se
dit i i u' l'auget distributeur, dans les au
BAILLEUX (Antoine), compositeur de mu-
iters 1720, mort en 1791.
On a de lui, outre un Bouquet a l'amitié et
un Journal d'arictt< . Svuphonie à
quatre parties (Pu is, 1758J; Méthode Je chant
(1760, in-fol.): sy., honie a grand orchestre
U1M.in.tn\.);Atethoded»molon(fflt,in-fo\.);
BAIL
S77
les Petits concerts de Pans. Méthode pour ap
prendre facilement la musique vocale et instru
mentale (1784, in-fol.).
' BAILLIAGE s. m. — Encycl. La création
des bailliages fut un des résultats de la lutte
1"'. '"* i.ps entre la royauté
et la lèodalité, Les possesseurs des grands
" aient conquis sous les Mérovingiens
et les Carlovingiens le droit de justice sou-
veraine dans leurs terres et sur leurs vas-
saux ; sous les Capétiens, la royauté essaya
de leur enlever ce droit ou tout an moins de
le réduire en nommant, sous le titre de grands
baillis, quatre officiers dont la fonction fût
de rendre la justice sur les terres du domaine
roval et d attirer a eux, autant
la juridiction desautres In intdi-
",''1 e"t des seigneurs. Ces baillis dé
nèrentunc foule de «cas royaux,! c'est ù-iiro
d'affaires rentrant par exception dans leur
compétence et soustraites ainsi .à la
li m seigneuriale. Ils tirent rentrer dans les
aux d'abord les crimes delese-iu
puis les crimes tendant à troubler 1
ue et, par simple conséquence.
nies crimes : assassinats, empoi
ments, infanticides, viols, incendies, comme
étant de nature à troubler la paix pub
Des qu'une province ou une ville était réunie
au domaine royal, on y installait la justice
royale et par conséquent un bailliage.
Les seigneurs féodaux avaient aussi leurs
baillis chargés de rendre la justice en leur
nom; comme les baillis royaux, ceux-ci cu-
mulaient l'administration judiciaire , finan-
cière et militaire. N. u. leulement ils jugeaient
les procès, les crimes, mais Us édictaient
I impôt et lev uent les hommes d'urines. Lin-
nient de ce cumul se fit sentir dès le
xive si.ele, et dès lors le roi, comme le
gneurs, tend i reindre le pouvoir
aillis, et on commença k établir une
distinction entre les baillis de robe et les
baillis d'épée, les premiers chargés de la iub-
tiee, les seconds du service militaire. Les
quatre grands bailliages de Champagne, de
\ i tu indois, de Bourgogne et d'Auvergne,
elablis par .saint Louis, continuèrent a
sister; mais la justice fut administrée par les
lieutenants des baillis, et chaque bailli fut
tenu d'avoir deux lieutenants, un lieutenant
général et un lieutenant particulier. Sous
Louis XII, la nomination de ces lieutenants
appartint aux parlements, et ainsi se con-
somma la séparation des pouvoirs judiciaire
et militaire. Les lieutenants généraux a
liculiers devaient être gradues en droit civil
ou en droit canon, et leur nombre continuant
de s'accroître, on eut plus tard dans chaque
bailliage un lieutenant général civil, un
tenant général criminel et p usie
liants particuliers, à couip. ce disi
Les anciens grands baillis ou baillis d'épée.
que l'on appelait au xvi» siècle baillis de
robe courte, conservèrent seulement le com-
mandement du ban et de l'arriére-ban et le
droit de convoquer la noblesse du bailliage,
dont ils étaient regardés comme les chefs
naturels.
Les bailliages seigneuriaux conserveront
plus longtemps leurs attributions multiples:
peu a peu cependant ils furent reduitsà
q le sim| res tril unaux, i estes peu impo-
sants des vieilles justices féodales, car les
lieutenants généraux criminels et civils fini-
rent par leur enlever toutes les causes im-
portantes, llssnbsisterentjusqn'en 171'j l
à cette époque ils n'avaient plus, et depuis
deux siècles environ, que la connaissance
uuples contraventions, des arbitrages
d'un modique un. Mut, desi estations
importance minime, c'est ce qui explique
comment les baillis de village sonl toujours
ir ridicule dans les pièces
de nutre ancien théâtre; ils n'étaient plus
que des magistrats subalternes.
mil I liiti; (Jean-Bapl braire
>is, né -i Be u
lire 1797. Il ai au vin l .-t un ans II ■
ion. li , Paris une librairie destinée à la pu-
blication d'ouvrages sur i i
sciences naturelles. Dix ans plus tard en 1828,
M. B till ère devint libraire de l'Académi
médecine. Sa m tison prit un rapidi
nient, :: u
îles qu'il fin
bres de sa i imille a Londres, . Madrid ot à
New-York. Lu IS52, il devint membre du
compl - de la Banque de France,
et cette inclue année i] recul la croix de la
. i :
■■i i i uninei
■ uaire et aux
I i librairie. Il a ele, eu 0
du cercle de la librairie. Parmi
uses publications éditées par
M. Baillière, nuus nous bornerons a citer les
le l/i . | n'a de
médecine (1828 et suiv., in-4»); les Bulletins
de l'Académie de médecine (1835 et suiv.);
VAnatomie pathologique de Cruveilhier i
1842, 2 vol. in-fol., avec pi.); l'Aualomie pa-
thologiqueàe Lebert(2 vol. in fol.,avei pi.);
les Œuvres d'Bippocrate (1839-1860, 9 vol.
in-8"), éditées par Li tiré, texte grec, aveu une
traduction française -, I1 Iconographie ophthal-
mique de Sichel (1852-1859 , 80 pi.), Ole
Son fils aîné, U. Jean-Ba| làuiie Bail-
Limti:, né à Paris eu 1831, est devenu son
associe en 1857. Il l'a remplacé au comptoir
d'escompte du la Danquo do France et, de-
278
BAIL
puis 1869, il fait partie de la chambre de
commerce de Paris. — Son second fils,M. Henri
Baillière, né à Paris en 1840, est devenu
également associé de la maison. Il a été nom-
mé, en 1872, juge au tribunal de commerce.
BAlLMÊRE(Germer-Gustave), libraire édi-
teur, ne a Paris, le 26 décembre 1837. Il est
neveu de L'éditeur Jean-Baptiste-Marie Bail-
lière. Ai. Germer Baillière, après avoir fait ses
études médicales, se rendit en Allemagne et,
pendant un séjour qu'il rit à Berlin en 1859,
il traduisit de l'allemand un important ou-
vrage du professeur Casper : Traité pratique
de médecine légale (2 vol. in-80). En 1859, il
prit la direction de la librairie médicale que
son père venait de lui léguer et la trans-
forma en une librairie scientifique et phi-
losophique. Doué d'un esprit plein d'ini-
tiative et largement ouvert aux idées nou-
velles , M. Germer Baillière a créé plu-
sieurs collections importantes, qui ont eu un
succès rapide. Telles sont : la Bibliothèque de
philosophie contemporaine (1863); la Biblio-
thèque d'histoire contemporaine (1535); laTte-
vue politique et littéraire (l&Tl)i\aBeoue scien-
tifique (1871); la Bévue philosophique (1876);
la Bévue historique (1876). Candidat à la de-
putation dans l'Oise, lors des élections du
0 février 1871, M. G. Baillière arriva le pre-
mier sur la liste républicaine, qui échoua
alors tout entière. Le 29 novembre 1874, il a
été élu, comme candidat républicain, membre
du conseil municipal de Paris par le quartier
de l'Odéon (VIe arrondissement), contre
M. Rondelet, candidat des monarchistes et
du cierge.
BAILL1VAL, ALE adj. ( ba-lii-val , a-le;
Il mil. — rad. bailli). Qui a rapport au bailli
ou au bailliage : Le secrétaire baillival d'Y-
verdun. (J.-J. Rouss.)
BA1LLOM (Ernest-Henri), médecin et natu-
raliste français, né à Calais en 1827. Il fit ses
études médicales à Paris, obtint le prix de
l'Ecole pratique et le prix d'internat des hô-
pitaux et fut reçu, en 1855, docteur en méde-
cine et docteur es sciences. Quelque temps
après, M. Bâillon se fit recevoir, à la suite
d un brillant concours, agrégé à l'Ecole de
médecine. Très-versé dans les sciences natu-
relles, surtout dans la connaissance de la
botanique, il fut appelé, en 1864, à succéder
à Moquin-Tandon comme professeur d'his-
toire naturelle médicale à la Faculté de mé-
decine de Paris. Peu après, il devint en même
temps professeur d'hygiène et d'histoire na-
turelle appliquées à l'industrie à l'Ecole cen-
trale des arts et manufactures. Depuis 1870,
il dirige un recueil périodique intitulé Adan-
sonia, où il a inséré un grand nombre d'études
sur la botanique pure et appliquée. M. Bail-
Ion a été décore en 1867. Savant des plus
remarquables, professeur des plus distingués,
il a acquis une réputation méritée par son
enseignement, qui est très-suivi, et par des
ouvrages justement estimés. Nous citerons de
lui : Monographie des aurantiacées (1855,
in-8u) ; Etude générale du groupe det euphor-
biacées (1858, in-8°, avec atlas de £7 pi.);
Monographie des buxucées et des stylocérées
(1859, in-8°, avec pi.) ; Becherches oryanoyé-
nique* sur la fleur femelle des conifères (1860,
in-8°) ; Mémoire sur le développement du fruit
des morees (1861, iu-8°); Guide de l'étudiant
au nouveau jardin botanique de la Faculté de
médecine de Paris (1865, iu-8°) ; Traité du
développement de la fleur et du fruit (1868,
in-80) ; Programme du cours d'histoire natu-
relle médicale professé a la Faculté de méde-
cine de Paris. Zoologie médicale , botanique
générale (1868-1869, 2 vol. in- 18); Leçons sur
les familles naturelles des plantes, avec Payer;
Histoire des plantes (1806-1875, 6 vol. in-8°,
avec grav.), sou ouvrage capital, édité avec
un grand luxe et qui est en sun genre l'œuvre
la plus remarquable que nous possédions.
BA1LLOUD (Jean-Baptiste-Charles-Joseph) ,
écrivain fiançais, ne en 1811. Admis en 1829
à l'Ecole polytechnique, il entra ensuite a
l'Ecole d'application de Metz, d'où il sortit
le grade de lieu tenant d'artillerie.
M. liailloud servit assez longtemps, comme
i , dans l'armée d'Afrique, puis il quitta
le service et fut uouuue inspecteur de la co-
II reçut eu 1846 la croix de la
i d honneur. M. Builloud est l'auteur
d'un ouvrage intitule : le Dessèchement des
marais et la culture du riz en Algérie (1853,
in-4»).
BAILLY (Henri), compositeur fiançais, né
vers 1580, mort en 1639. 11 fut surintendant
de la musique de Louis XIII, et il a laissé un
certain nombre de divertis Lements, de ballets
et de morceaux de La mu-
qu'il avait écrite sur le Super ftumina
Babytoms eut un grand retentissement.
BAii.i.v (François), littérateur français, né
à Auxerre lort h Sainte-Vertu,
pré de « b 'mis, en 1651. Simple 01s de vi-
gneron, il co h ', i ■•• i étude h Auxerre,
i li 1 ira II ensuite pic
du comté de I lei n
il voyagea dans les Flandres et en Italie, il
eut alors L'intention dentrei dans les*
reçut l.i ton mre el fui pourvu de la cure do
Yucy, en Auxemi , mais bientôt,
des fonctions ecclésiastique , il s ms
i s travailler pour le théâtre. II a laissé
quelques comédies et un recueil tle
(Anvers, in-4"J.
BAIN
BAILLT (Joseph), peintre flamand du
xvne siècle. Il était natif de Gand. On con-
naît de lui quelques paysages_ que les con-
naisseurs estiment presque à l'égal de ceux
de Claude Lorrain.
BAILLY (Antoine-Nicolas), architecte, né
à Paris en 1810. Son père, employé à l'admi-
nistration des postes, voyant son goût pour
l'architecture, le plaça sous la direction de
Debret. M. Bailly suivit ensuite les cours de
l'Ecole des beaux-arts, où il devint l'élève de
Uuban. Nommé en 1834 architecte inspecteur
des travaux de Paris, il prit part à l'achève-
ment de l'Hôtel de ville et à la construction
de la fontaine Molière. En 1844, M. Bailly
devint architecte du gouvernement dans les
diocèses de Bourges, de Valence et de Digne.
Il fut alors chargé d'importants travaux,
parmi lesquels nous citerons la restauration
de la cathédrale de Bourges et de la maison
de Jacques Cœur, la reconstruction d'une
tour de la cathédrale de Valence et la re-
construction de la cathédrale de Digne, dont
il a refait la façade et décoré la partie inté-
rieure. Appelé à Paris comme architecte en
chef de la ce section des travaux d'entretien
en 1854, il fut nommé, six ans plus tard, archi-
tecte en chef de la 3« division. C'est à ce
dernier titre qu'on lui doit la construction du
lycée Saint-Louis, sur le boulevard Saint-
Michel; du nouveau tribunal de commerce,
dont le dôme a élé assez vivement critiqué;
de la mairie du IVe arrondissement de Paris,
de postes-casernes, etc. Parmi les nombreuses
constructions particulières qu'on lui doit ,
nous citerons le château de M. Lagoutte, à
Çhoisy-le-Roi; les hôtels de M. Schneider,
alors président du Corps législatif, du mar-
quis de Ganay, du prince de Montmorency-
Luxembourg, etc. En outre, il a restauré les
châteaux de Cany et de Theuville, en Nor-
mandie, et exécuté des aménagements inté-
rieurs dans divers hôtels du Crédit foncier à
Paris. Chevalier de la Légion d'honneur
en 1854, il a été promu officier en 1868.
M. Bailly est membre de la Société centrale
des architectes, du conseil d'architecture de
la préfecture de la Seine, du jury d'architec-
ture de l'Ecole des beaux-arts, de la com-
mission des beaux-arts, des musées munici-
paux et des travaux historiques. Enfin, il est
inspecteur général honoraire des travaux
de Paris, et, depuis 1875, il fait partie de
l'Institut.
BAILLY (Jean-Baptiste), naturaliste fran-
çais, ne à Chambery (Savoie) en 1822. Il est
devenu conservateur d'ornithologie au mu-
séum d'histoire naturelle de sa ville natale.
On lui doit : Becueil d'observations sur les
7nœu?,s el les habitudes des oiseaux de la Sa-
voie (Chambery, 1851, in-80} ; Ornithologie de
la Savoie ou Histoire des oiseaux gui vivent
en Savoie à l'état sauvage, soit constamment,
soit passagèrement (1853-1855, 4 vol. in-8°,
avec atlas et ïig.), ouvrage très-important et
très-estimé.
* BAILLY DE MERL1EUX (Charles-Fran-
çois), savant français. — Nous citerons, parmi
les ouvrages qu'on lui doit : Nouveau ?nanuel
complet de physique ou Eléments abrégés de
cette science (1824, in-18), dans la collection des
Manuels Boret ; Nouveau manuel complet du
jardinier ou Y Art de cultiver toutes sortes de
jardins (1824, in-18), dans la même collec-
tion ; Coup d'œil sur les progrès de la phy-
sique (1827, in-8°) ; Traite élémentaire d'as-
tronomie (1842, in-32); Notice sur l'agronome
Phitippar (1850, in-8o); Traité de la raison
humaine (1853, in-8°); Mémorandum ou Bé-
capitulation des meilleurs procédés pour opè-
re sur papier par la voie sèche ou la voie
humide (1854, in-8°) ; Réforme de la géomé-
trie (1857-1858, iu-8°); Un mot sur la vie à
bon marché (1860, in-8°); De la prospérité pu-
blique, ses causes et ses effets (1861, in-8°),
M. Bailly de Milieux a collaboré a la Maisori
rustique du A7A*« siècle (1835-1845, 5 vol. in-4°)
et à divers recueils scientifiques.
BAILS (don Benito), mathématicien et rau-
sicographe espagnol, né à Barcelone en 1743,
mort dans les premières années du xixe siè-
cle. Il fut membre de l'Académie de Barce-
lone et il a laissé un ouvrage intitule : Lec-
ciones de clave y pnncipios de harmonia.
trad. de Bemetzneder (Madrid, 1775, in-4°).
• BAILY (Edouard- Hodges), sculpteur an-
glais. — 11 est mort a Londres en 1867.
BAIN s. m. — Encycl. Hist. Bains de Néron.
Bain* étaient situes sur le bord du golfe
de Pouzzoles, près de Baies, et décorés avec
une extrême richesse. Néron eu avait, fait
l'une de ses résidences favorites, et c'est là
qu'il avait donné rendez-vous à sa mère, re-
léguée à Antium, quand il eut résolu de la
l'aire penr. Il la conduisit, avec force dé-
monstrations d'ami lie et de respect, des Bains
jusqu'à la mer, ou il l'embarqua sur la tn-
L'ème préparée pour quelle y trouvât la mort.
Des ruines marquent remplacement de ces
fameux Jiums, sur la cime uun rocher abrupt,
au liane de la montagne de B Vies , les sources
qui alimentaient les piscines existent encore.
Les premières que l'on remontre sont au
pied de la montagne, et les Romains y avaient
aussi établi des thermes, dont.il reste deux
ailes ou l'on voit quelques baignoires
I re. L'eau des sources est tres-ehuude
i, m beaucoup d'alun; les parois des
salles sont imprégnées de cette substance qui
a couvert les décorations de stuc dout ellas
BATN
étaient ornées; des niches vides indiquent
l'emplacement qu'occupaient uo grand nom-
bre de statues. En gravissant la montagne,
vers les ruines des Bains de Néron, on ren-
contre les étuves supérieures, qui consistaient
en six corridors étroits et bas; l'un d'eux a
une longueur d'environ 85 mètres et descend
par une pente rapide jusqu'au golfe. Il recèle
une source si brûlante qu'on n'y peut mettre
la main ; les guides y font cuire des œufs en
quelques minutes, pour l'amusement des vi-
siteurs, et la chaleur est telle dans tout ce
corridor que peu de personnes peuvent s'avan-
cer jusqu'à la source. Partout, au reste, dans
ces corridors, il règne une température éle-
vée, due aux feux souterrains, au point que
les parois sont chaudes au toucher et que,
même au bord de la mer, le sable, quoique
rafraîchi par le flot qui le baigne, est tou-
jours tiède. La source brûlante dont nous
venons de parler alimentait spécialement les
Bains de Néron.
"BAIN, bourg de France (Ille-et-Vilaine),
ch.-l. de cant., arrond. et à 42 kilom. de Re-
don ; pop. aggl. , 1,582 hah. — pop. tôt.,
4,266 hab. Près du bourg existe un étang de
plus de 30 hectares de superficie, d'où sort un
ruisseau qui fait mouvoir plusieurs moulins.
BAIN (Alexandre), philosophe anglais, né
à Aberdeen en 1818. Issu d'une famille pau-
vre, mais doué d'une grande intelligence et
d'un goût très-vif pour l'étude, il parvint,
grâce à son ardeur au travail, à se faire ad-
mettre au collège de sa ville natale, où il se
fit recevoir maître es arts à vingt-deux ans.
Peu après, M. Bain devenait professeur sup-
pléant de morale, puis il obtenait une chaire
de philosophie naturelle à l'université d'Aber-
deen. Appelé au même titre à l'université de
Glascow en 1845, il fut nommé, en 1857, exa-
minateur de philosophie à l'université de
Londres. Enfin, en 1860, il est revenu dans
sa ville natale, où il occupe encore la chaire
de logique et de littérature anglaise. M. Bain
est un des plus remarquables philosophes de
l'Angleterre contemporaine. IL appartient à
l'école, positiviste anglaise, qui ditfere de
l'école positiviste française en ce que celle-ci
repousse l'observation psychologique et en
conteste la valeur, tandis que celle-là est
essentiellement psychologique et maintient !a
distinction des phénomènes psychologiques
soumis à l'observation externe, des phéno-
mènes psychologiques qui relèvent de l'ob-
servation interne, c'est-à-dire de la con-
science. M. Bain est avant tout un psycho-
logue, car ce n'est que par occasion qu'il
entre dans le domaine de la pure métaphy-
sique. Anatomiste de l'esprit, analyste plein
de pénétration, il excelle à disséquer, avec
une précision toute scientifique, les phéno-
mènes intellectuels, à les suivre jusque dans
leurs éléments, à les recomposer avec exac-
titude, à les classer méthodiquement selon
leurs affinités naturelles. Parmi les théories
qui sont propres à M. Bain, il en est une qui
mérite d'être remarquée, c'est la manière
dont il explique notre perception de l'éten-
due, t Selon lui, dit M. Taine, cette percep-
tion a pour éléments primitifs nos sensations
musculaires de locomotion. Le germe de la
théorie était dans Brown , mais la théorie
complète avec tout le cortège des preuves
est de M. Bain. On peut dire qu'il l'a mise
hors de conteste. Voilà une découverte po-
sitive et définitive, qui est eu même temps
un service de premier ordre. Car, d'une part,
elle coupe par la racine toute l'argumentation
par laquelle les philosophes critiques, haut
et Schopenhauer, par exemple, essayent de
nous persuader que l'étendue n'existe pas,
que cette idée est un simple produit de notre
structure mentale, que rien en dehors de
nous ne correspond a notre idée de l'espace ;
et, d'autre part, elle dissipe complètement les
ténèbres que les philosophes spii itualistes,
Reid et Royer-Collard, par exemple, amon-
celaient à l'origine de nos connaissances, di-
sant qu'entre la sensation et l'étendue on
ne peut concevoir rien de commun, que si
la premi'ere provoque en nous la perception
de la seconde, c'est par un mystère impéné-
trable, qu'en psychologie comme ailleurs il
faut admettre l'iucomprehensible et finir par
la foi. ■ M. Bain s'est attaché à rajeunir la
psychologie en profilant des découvertes de
la science, surtout dans le domaine de la
physiologie et de la pathologie. Dans cette
voie nouvelle, qui peut seule faire sortir la
psychologie du champ stérile où elle s'est si
longtemps confinée, M. Bain est arrive a des
résultats pleins d'intérêt. Nous citerons par-
ticulièrement l'application qu'il a faite du
principe de corrélation des forces physiques
au travail particulier qui se nomme la pen-
sée, [ndépendumment d'un grand nombre
d'articles publies dans la Bévue de West-
minster, le Cours d'éducation de Chambers,
Y Encyclopédie populaire , etc., on lui doit une
grammaire, un livre de compositions littérai-
res, etc., et dans un autre ordre d'idées : les
Sens et l'intelligence ( 1855, in-8<>), ouvrage
d'une grande portée philosophique, qui a été
traduit en français par JS.Caselleti (1873, in-8°);
les Emut tons et ta volonté (18.VJ); Y Etude du
caractère (1861); la Science intellectuelle et
morale (1869) ; Y Esprit et te corps considéré*
au point de vue de leurs relations , suivi
d'Etude* sur les erreurs généralement répan-
due* au sujet de l'esprit (1874, m-8u) , Logique
d'j'luçtive et xnductive , traduite pur Coin-
BAIX
payré (1875, 2 vol. iu-S°). Cet ouvrage, dans
lequel l'auteur s'est placé au même point de
vue que Stuart Mill, est un traité complet,
approfondi et approprié à l'état actuel de nos
connaissances d'une science qui a été trop
négligée parmi nous.
BA1NES (Rodolphe), érudit anglais, mort
en 1560. Il devint professeur d'hébreu à Pa-
ris, puis, revenu en Angleterre, il fut évêque
de Lîchtfield, sous la reine Marie. Elisabeth
lui enleva son évêchè et il vécut dès lors
dans la retraite. Il a laissé un Commentaire
sur les Proverbes et une Grammaire hébraïque
(Paris, 1550, in-4o).
BAÏNMADU, nom d'une idole en grande
vénération daus l'Indoustan. Une pagode lui
est dédiée sur les bords du Gange.
* BAINS, bourg de France (Vosges), ch.-l.
de cant., arrond. et à 25 kîloro. d'Epinal,
dans un vallon arrosé par le Bai^nerot, af-
fluent du Coney; pop. aggl., 1,387 hab.; —
pop. tôt., 2,348 hab.
— Histoire. Bains doit son origine et son
nom à ses sources thermales; elle a été oc-
cupée par les Romains jusqu'à l'invasion
d'Attila, dont le passage amena sa ruine.
Elle n'apparaît de nouveau dans l'histoire que
vers le xiii1- siècle. En 1498, elle fut à demi
détruite par un incendie, en 1571 par une
inondation et en 1682 par un tremblement de
terre. Au xvnie siècle, sous Stanislas, Bains
fut en partie rebâtie. Il y a une quarantaine
d'années, l'administration municipale a mis
tout en œuvre pour faire de la ville un séjour
agréable, fréquente chaque année par envi-
ron 1,000 baigneurs.
* BAINS, village de France (Ille-et-Vilaine),
cant., arrond. et à 7 kilora. de Redon; pop.,
aggl., 235 hab. — pop. tôt., 2,691 hab.
BAINV1LLE (Charles), poète et chanson-
uier français, né vers 1690, mort à Paris
en 1754. Il était parent de Boileau. On a de
lui quelques poésies fugitives, le scénario
d'un opéra et un assez grand nombre de
chausons bachiques.
* BAIS, bourg de France (Mayenne), ch.-l.
de cant. arrond. et à 21 kilom. de Mayenne;
pop. aggl., 805 hab. — pop. tôt., 2,057 hab.
Nombreux moudns.
'BAIS, village de France (Ille-et-Vilaine),
cant. et à 10 kilom. de La Guerche ; pop. aggl.,
403 hab. — pop. tôt., 2,891 hab.
BA1S1EUX, bourg de France (Nord), cant.
et a 8 kilom. de Launoy, arrond. et à 12 ki-
lom. de Lille; pop. aggl., 64 1 hab. — pop. tôt.,
2,020 hab.1
BA1TELLI (Angélique), femme savante ita-
lienne du xvne siècle. Elle était originaire
de Brescia et appartenait à une famille noble.
Eu 1646, elle fut élue abbesse des bénédic-
tines de Sainte-Julie, à Brescia. Elle a laisse :
Annali istorici de II' edificazione, creazione e
dotazione del seremssimo monasterio di San-
Salvatore e Santa-Giulia di Brescia, alla Sede
apostolica ed alla regia potestâ sotto posto
(Brescia, 1657, in-fol.). C'est l'histoire de la
fondation et des développements du couvent
qu'elle dirigeait; Vitay martirio e morte di
santa Giuiia, Cartaginese (Brescia, 1657,
in-8°), histoire de la patronne de ce couvent.
BA1TELL1 (François), poète italien du
xvii® siècle, originaire de Brescia. On a de
lui : Bime con un discorso délia nobilità (Bres-
cia, 1625) ; La Scipiade, poème (Brescia, 1636);
L'Adutazione, discouis en vers.
BA1TELLI (Jules), jurisconsulte italien, né
à Brescia en 1705, mort vers 1765. Il étudia
le droit à l'université de Padoue et revint
dans sa ville natale exercer la profession
d'uvocat; il remplit par la suite divers em-
plois importants. On a de lui : Tre lettere
deW antico Statode' Cenomani (Brescia, 1745),
et un recueil de poésies, où sont réunies les
œuvres de divers auteurs breseiaus : Compo-
mmenti recitati in una adunanza letteraria
(1746, in-80).
BA1TELLI (Françoise), femme savante ita-
lienne, née en 1706, morte vers 1760. Elle a
compose un grand nombre de pièces de vers
et elle était très-versée dans la connaissance
de la langue et de la littérature grecque et
latine. Quelques-unes de ses poésies ont ele
recueillies dans les Componimenti récitait m
uun adunajtXO letteraria (Brescia, 1746, in-8û).
BAITHOSUSou BAmiUS.Juifdumesie. le
av. J.-C. L n'est connu que pi>ur avoir coo-
père avec Sadoc à la fondation de la secte
des saducéens,
BAITZ DE COLOMB 1EB (Aude DB), général
français, ne en 1610, mort en 1657. Il entra,
en 1630, dans le régiment île Lyonnais, servit
sous les ordres du marquis, de Thoiras dans
l'expédition dirigée sur le Mon tf errât, as-,ista
en 1640 au siège de Turin, puis passa dans
l'armée de Catalogne, commandée par le
comte de La Mothe-Houdancourt. Il assista
à la prise de Vais, aux sièges de Tarragone
et de Tamarit, aux combats des 19, 24 et
31 mars 1642, dans le premier desquels il fut
lde>se, se trouva à la bataille de Lerida, au
sie^e de Knses et a la prise de I'nrto-Lon-
goue. En 1649, revenu à l'armée d'Italie, il
(ut lait maréchal de camp et il obtint,
eu 1656, le grade de lieutenaut gênerai.
'BA1XAS, bourg de France (Pyrénées-
Orientales), cant. et à ô kilom. de Kïvesul-
BAKE
tes, arrond. et à 12 kilom. de Perpignan ; pop.
aggl., î,734 hab. — pop.tot.,î,735 hab. Excel-
leais vignobles.
BAJARD (Ilippolyte-Egalité), homme poli-
tique français, né à Saint-Donat (Drôme) en
1793, mort en 1863. Il étudia la médecine à
Paris, où il passa son doctorat en 1820. Ar-
demment attai-hé aux idées républicaines, il
se fit affilier a la charbnnnerie, puis il de-
vint, après la révolution de juillet 1830, mem-
bre de la Société des droits de l'homme et
président de la Société républicaine de Ro-
mans, villa ou il s'était fixé et où il devint,
en 1834, commandant de la garde nationale.
8 opinions bien connues valurent au docteur
Bajard d'être nommé, en 1848, représentant
du peuple à la Constituante par 35,000 élec-
teurs de la Drôme. Il vota avec l'extrême
gauche, fut réélu à l'Assemblée législative,
OÙ il suivit la même ligue politique, et rentra
complètement dans la vie privée après le
coup d'Etat du 2 décembre 1851.
BAJASID, ville forte de la Turquie d'Asie.
V. Bayazid, au tome II du Grand Dictionnaire
et dans ce Supplément.
*BAKE (Jean), philologue hollandais. —
Il est mort en 1864.
BAKER (John), chancelier anglais, mort en
1558. Membre de la Chambre des communes
vers 1530, il fut nommé successivement at-
torney général, membre du conseil privé et
chancelier de l'Echiquier sous Henri VIII.
BAKER (Richard), poète et historien an-
glais, ne à Sissingherst, comté de Kent, en
1568, mort à Londres en 1645. Il était petit-
fils de sir John Baker, chancelier de l'Echi-
quier sous Henri VIII. Il fit ses études à l'uni-
versité d'Oxford et visita presque toute l'Eu-
rope. Créé chevalier par Jacques 1er en 1603
et nomme grand shérif du comté d'Oxford en
1620, il jouissait d'une fortune et d'un crédit
considérables ; il n'en mourut pas moins insol-
vable^ la prison pour dettes, ruiné parles pa-
rents de sa femme, qu'il avait eu l'imprudence
de cautionner. On a de lui : une Chronique des
rois d'Angleterre depuis l'époque des Romains
jusqu'à la mort du roi Jacques (1641, in-4°),
qui a joui d'une grande, réputation, malgré
ses erreurs, et que Philips, neveu de Milton,
et divers autres continuateurs ont prolongée
jusqu'au règne de George 1er; Cato variega-
tus nu Distiques moraux de Caton (Londres,
1636, in-8°); Méditations et recherches sur
l'Oraison dominicale (Londres, 1637, in-4°) :
Méditations et recherches sur les Sept psaumes
de la pénitence (Londres, 1639, in-4<>) ; Apo-
logie des laïques qui écrivent sur la théologie
(Londres, 1641, in-4<>), Theatrurn redivivum
(Londres, 164Ï, m-8°}, réfutation de VHistrio-
mastix de Prynne ; Theatrurn ttiurnphans
(Londres, 1670, in-8°). Richard Baker a, en
outre, traduit en anglais les trois premières
parties des Lettres de Balzac.
BAKER (John), amiral anglais, né vers
1650, mort en 1716. Il fit partie, comme ca-
pitaine de vaisseau, de l'expédition navale
envoyée à Smyrne en 1692 sous le comman-
dement de sir George Rook, puis un peu plus
tard de l'expédition envoyée a Cadix, a ista
à la prise de Gibraltar et à la victoire de Ma-
laga et fut en dernier lieu chargé de négo-
ciations entre l'Angleterre et les Etats bar-
baresqnes (1716). John Baker a été inhumé
dans l'abbaye de Westminster.
BAKER (sir Samuel-White), célèbre voya-
geur anglais, né à Londres en 1821. Il débuta
dans sa série de lointains voyages par Celui
qu'il fit dans l'Inde en 1847. Ayant visité 1 îl*>
de CVylan, il y fonda avec son frère, en 1848,
une ferme modèle et revint en Angleterre en
1855. Quelques années plus lard, il eut l'ii é
de suivre I exemple des voyageurs Speke et
Grant, qui étaient allés à la recherche 'lis
sources du Nil dans l'Afrique australe. Ac-
compagné de sa femme, qui avait voulu par-
tager les fatigues de sa périlleuse entrepi ise,
M. Baker quitta l'Angleterre en 1861. Après
avoir explore les affluents de l'Albin, il ■
reiuht a Khartoum. la, il lit les préparatifs
nécessaires pour visiter la région des Grands
lacs et du haut Nil, quitta celte localité en
décembre iso2 et s'avança dans une contrée
marécageus i pre que tous ses compa-
gnons européens périrent de la ii< vn, 11 était
arrivé à Gondokoro, sur lo Nil blanc, lors-
que, au mois do février 1863. il y fut ren-
contre par Speke el Grant, qui arrivaient do
I' région des Grands lacs et retournaient en
Europe. Speke lui dit qu'il avait appris par
les indigènes l'existence d'un grain i lac, situé
dans la r'-gion occidentale, et qui pourrait
bien être une des sources du Nil. Pendant
que Speke remontait a Khartoum', B
suivant la direction indiquée, continua sa
route, bien qu'abandonné par ses gu ,!r
Ayant rencontré une caravane, il la suivit
jusqu'à Latooka, où il arriva au milieu du
mois de mars suivant. Après avoir séjourné
assez longtemps dans ce lieu, l'infatigable
voyageur poursuivit son entreprise sans se
laisser rebuter par les difficultés de tout
genre qu'il rencontrait, ^'avançant entre le
Nil Blanc et le Sobat, il parvînt enfin à ga-
gner Kamrasi.s, OÙ il apprit des indigènes
au'il approchait enfin du but. Le 14 niais 1864,
arriva avec sa femme sur le bord mu lac
Louta N'zighé, auquel il donna le nom d'Al-
bert-Nyanza eu l'honneur du mari de la reine
Victoria. Baker explora complètement les
rives septentrionales de cet immense réser-
BAKE
voir du Nil, le plus grand des lacs de l'Afrique
équatoriale. Il revint alors sur ses pas, et, ;t
son retour en Egypte, il entra en relation
avec le vice-roi. Etant revenu en Angleterre,
il reçut dans son pays de nombreuses dis-
tinctions honorifiques. En France, il fut
nommé chevalier de la Légion d'honneur et
membre de la Société de géographie, qui lui
décerna en 1866 sa grande médaille d'or.
Le khédive d'Egypte ayant résolu, à l'in-
stigation de l'Angleterre, de mettre un terme
à la traite des esclaves dans le bassin du Nil
Blanc et de créer une ligne non interrompue
de comptoirs depuis Gondokoro jusqu'aux
rives méridionales du Grand lac, afin il êt8
blir des relations commerciales avec cette
région, le khédive jeta les yeux sur sir Sa-
muel Baker, dont il avait apprécié l'indomp-
table énergie, et lui offrit de le mettre a la
tête de l'expédition. M. Baker accepta. Après
avoir réuni un grand nombre d'instruments
d'astronomie et de physique, qui lui furent
fournis pour la plupart par la Société de géo-
graphie de Londres, il quitta cette ville an
mois de mai 1869. accompagné de sa femme
et de son neveu J.-A. Baker, et s'adjoignit un
lieutenant de la marine française, M. H. de
Bizemont. Arrivé en Egypte, il organisa son
expédition, qui comprenait environ 800 soldats
arabes ou nègres, d'immenses approvision-
nements et une flottille à vapeur. Le khédive
Ismaïl-Pacha, pour lui donner sur son corps
expéditionnaire toute l'autorité nécessaire,
lui conféra le rang de pacha, le grade de
major général et les pouvoirs les plus éten-
dus. Mais si le hardi voyageur avait pour lui,
dans son entreprise de supprimer la traite,
le khédive et quelques ministres, il avait
contre lui l'opinion des musulmans. Les fonc-
tionnaires et les commerçants du Sud, à qui
il allait enlever une de leurs principales
sources de profits illicites, devaient lui refu-
ser tout concours. Baker-Pacha se trouva
donc, dés le début de son entreprise, en pré-
sence d'une coalition de tous les intérêts et
de tous les préjugés, à laquelle vinrent se
joindre des difficultés matérielles tirées du
voyage lui-même. Lorsque l'expédition arriva
à Korosko, on dut tourner les cataractes,
s'engager dans le désert, et il ne fallut pas
moins de 1,800 chameaux pour transporter
les bagages. L'ingénieur Higginbothaur par-
vint à faire franchir les cataractes aux em-
barcations; mais lorsque, au mois de février
1870, on eut dépassé Khartoum, le Nil Blanc
était devenu, par suite des pluies, un vaste
marais. On trouva une barrière naturelle
formée par une accumulation d'herbes et de
détritus de tout genre. On se trouvait alors
à l'embouchure du Bahr-Scraf dans le Nil.
Baker s'engagea dans cette rivière, qui était,
lui dit-on, une dérivation du fleuve; mais,
après une navigation de 800 kilomètres, il lui
fut impossible d'avancer. Il dut rétrograder
jusqu'à Towtikeya, où il s'établit, fit des ex-
cursions dans le pays, prit des mesures pour
iier la traite et destitua le gouverneur
turc qui avait fait des razzias d'esclaves. En
décembre 1870, il quitta Towtikeya ave. sa
flottille et remonta le Nil jusqu'à Gondokoro,
où il arriva le 15 avril 1871. Baker donna i
cette bourgade le nom d'Xsmaflia, déclara
prendre possession du pays au nom du khé-
dive, somma les chefs indigènes de recon-
naître, l'autorité d'Ismaïl el leur annonça son
énergique volonté d'empêcher h- commerce
des esclaves, dont il s'efforça de démontre:
les maux. Les chefs indigènes feignirent de
se soumettre; toutefois, les Bari se soule-
vèrent : Baker marcha contre eux, les battit
et leur enleva un approvisionnement de !■ é
pour un au. A cette époque, une rébellion
éclata parmi les troupes de Baker, mécon-
tentes des fatigues que leur faisait incessam-
ment éprouver leur chef, et excitées par les
marchands d'esclaves. Sur les 1,100 hommes
environ qui composaient alors le corps ex-
péditionnaire, 600 retournèrent k Kharlouni.
Baker n'en continua pas moin:; i l'avancer
vers L'équateur. Ayant laisse k Linaïha une
partie de sa troupe, il se rendit a Fattiko,
chef-lieu d'une contrée fertile, devenuo le
quartier général des marchands d'esclaves,
qui dispo aient d'environ 1,500 hommes dis-
ciplinés militairement et placés Les or-
dres d un nomme AbusaOtf, véritable chef de
bri ois. Il entra aussitôt en relation avec
i . indigènes, ei nom du vice-roi, d
signifia l'ordre aux chu: eurs d'esclaves de
quitter le pays dans un délai fixé. Lai
ensuite a Kattiko un do ses lieutenants, A.D-
dullah, avec une centaine d'hommes et la plus
grande partie de ses bagages, il
vei il nyaro, où les marchands d'escl
pi "ii tant d'une guen e, .>\ aienl ré luit en cap-
tivité un grand nombre de femmes et d'en-
fants. Baker arriva a Masindi, résidence du
roi Kal ■ j qui était tp| ujré par le ■
mai chai d fi gga en* 03 a
idil taire du cidre einpoi ié,
fit tuer les hommes restes en arrière et
attaquer Baker par un grand nombre de
1 ,ui se tenaient ■ acnés dans les hautes
herbes . 1 ai | b aient tout à coup. A
avoir mis le feu à Masindi, sans avoir 1 u
s'emparer de Kabba-Regga, Baker gagna le
territoire du chel Rioo fa, avec qui il fil
alliance. Sur ces entrefaites, ayant appris que
les hommes laissés par lui a l'attiko allaient
être attaqués par la petite armée des chas-
seurs d'esclaves, il partit aussitôt avec une
quarantaine d hommes déterminés ei arriva
BAKO
k Fatiiko .e 1" août 1871. La troupe des
marchands d'esclaves, voyant Baker revenir
avec si peu de monde et pensant qu'il avait
perdu dans son expédition le reste de ses
hommes, fondit sur lui et lui mit 7 hommes
hors de combat ; mais Baker rallia les h i
qu'il avait laissés sous les ordres d'Abdullah.
Reprenant aussitôt l'offensive, il fondit a la
baïonnette sur l'ennemi et lui fit éprouver une
déroute complète, pendant laquelle la moitié
des brigands resta sur le champ de bataille.
Cette victoire, qui eut un grand retentisse-
ment, eut pour résultat immédiat d'amener
tous ies chefs indigènes k faire leur soumis-
sion. N'obéissant aux marchands d'esclaves
que sous l'influence de la peur, lorsqu'ils vi-
rent leurs Oppresseurs vaincus, ils accla-
mèrent Baker-Pacha et consentirent sans
peine à payer un tribut annuel. Baker tit
construire à Fattiko un fort inexpugnable et
en fit le .siège du gouvernement. Peu
il laissa le commandement de ses hommes au
| colonel Gordon. "Je laissai Fattiko heureuse
et prospère, dit-il, pour revenir à Ismaïlia
(Gondokoro), où je parvins le 1er avril 1872.
La paix était partout; aucun esclave ne pou-
vait descendre du Nil Blanc; le succès de
ma mission était complet, a Peu après cette
brillante expédition, il revenait avec sa femme
en Egypte, et il retourna enfin à Londres, où
au mois de décembre 1873 il fit le récit de
son voyage devant la Société de géographie.
Sir Samuel Baker a publié plusieurs ou-
vrages: les Chasses d Ceylan (1853, in-8») ;
Huit ans de pérégrinations (1855, in-8°), sur
son voyage dans l'Inde ; V Albert- Nyinza
(1866, in-8°), relation du voyage qu'il fit dans
l'Egypte équatoriale et pendant lequel il dé-
couvrit le lac Louta-N'zighé. Cet ouvrage a
été traduit en français par M. Gustave i
son, sous le titre de Découverte de t'Albert-
Nynnza, nouvelles explorations des sources
du Nil (Paris, 1867, in-8», avec 30 gravure
et 2 cartes), et abrégé par M. Belin de Launay
sous le titre de : le Lac Albert, nouveau voyage
aux sources du Nil (1870, in-12-). Sir Samuel
Baker a publie, en outre : l' Enfant du nau-
frage, trad. par Mme Pauline Eernand (1869,
in-8°) , et Ismaïlia, récit d'une expédition
dans l'Afrique centrale pour l'abolition de la
traite des noirs, trad. par Hippolyte Vatte-
mare ( 1875, in-8°, avec 56 gravures et 2 cartes),
ouvrage qui est d'un grand intérêt.
BAKER-BROWN (Isaac), médecin anglais,
né k Colne, comté d'Essex, en 1812, mort k
Londres en 1873. 11 appartenait à une famille
israélite. Baker-Browu étudia la médecine à
Londres, devint interne à l'hôpital de Guy,
suivit les leçons de Hilton, chirurgien fort
distingué, et passa son doctorat en 1834. Sa-
vant anatonuste, il s'attacha d'une façon
toute particulière à l'étude des maladies des
femmes, notamment des maladies de l'ovaire,
et c'est à lui que revient l'honneur d'avoir
introduit dans la pratique chirurgicale l'opé-
ration de l'ovariotoune dans les cas ou il
existe des kystes de l'ovaire. Après avoir
pratiqué sans succès cette opération sur trois
sujets, il n'hésita pas à la renouveler .sur sa
sœur, et cette fois il obtint les plus heureux
résultats (1852). A partir de ce moment, sa
réputation fut fondée. Il vit assister alors k
ses cliniques des chirurgiens venus de divers
pays pour s'initier à ses procèdes. C'est ainsi
quen 1862 Nelaton fit exprès le voyage de
Londres, et, après avoir assisté à plusieurs
ou rations pratiquées par Baker-Brown, il fit
connaître en France rovariotomie, qui depuis
lors a été adoptée dans notre pays. Après
avoir été chirurgien accoucheur et profes-
seur de maladies des femmes k 1 hôpital
Sainte-Marie de Londres, dont il avait été un
des fondateurs, Baker-Brown créa une mai-
son de santé, qui reçut le nom de London
Surgical house, et dans laquelle- il recul de
femmes malades. Cet éminent chirurgien a
laissé un certain nombre d'écrits, dont lo
plus remarquable est son Traité sur les ma-
ladies des femmes (Londres, 185<), plusieurs
fois réédite.
* BAKOU, ville forte de Russie, dans laTrans-
caucasie, port sur la nier Caspii
H, 000 hall., Persans, Tal tares et Arméniens.
Les maisons, qui ont toutes des terra
con mine .-, av lu naphte mêlé de terre. Les
principaux édifices soin le palais des kans,
d'une assez kollu architecture, et la forte-
resse. Le port, abrité par la pointe de la
presqu'île d Apschéron, est très-beau et très-
vaste. Le napote abonde dans les environs
et dans toute la province. Les sources de
naphte jailli: n -ni d'elles-mê-
mes. Elles donnent lieu à une importante
exploitation. Pour extraire ceti.
on construit des puits d'une profondeur va-
riable, qu'on cure tn 3 fréquemment et dont
leraenl varie beaucoup. On larecueille
dans des sacs en cuir et on la conserve dans
iternes construites à cet effet. Lei
. trouve e I noir, vert ou blanc: c'est
le non- qui est le plus abondant. A I !
Bakou .s élève le teu s, construit
en brique. Au milieu d'une cour, entourée de
cellules, so trouve un pavillon
OU l'on voit un foyer d'où la flamme
éefa tppe sans Interruption. De flai
sortent également de quatre cheminées con-
is aux quatre angles. Les adorateurs
du i a viennent dans ce temple se livrer à
leurs pratiques de dévotion.
' BAKOUN1NH (Michel), patriote et révo-
BALA
27S
lutionnalre russe. — Il est mort k Berne le
30 juin 1876. Etant parvenu à s'échapper de
Sibérie, où il avait été envoyé, il gag
Etais-Unis, puis revint en Europe. Avec uni-
nouvelle ardeur, il se jeta dans le lu
aliste et devint
oie des nihilistes, qui prit pour
programme l'athéisme, le triomphe du tra-
vail sur le capital, la collectivité de la pro-
priété et des instruments de travail au profit
des seuls travailler ne trou-
vèrent que peu d's .. parmi les
dé |te : us les coo-
cialistes auxq notamment
a celui de Berne en 1868, el il linit par rom-
pre avec le c.lëbre Karl Marx. A partir de
1873, il se tint à l'écart, vu-an a I
avec sa famille. Atteint d'une maladii
telle, Bakounine se reiiun
sulter les médecins. Il elait depuis qui
jours dans cette ville lorsqu'il y mourut.
BAKSAÏ (Abraham), historien et juriscon-
sulte hongrois du xvie siècle. Il était origi-
naire de Chemnitz et fut conseiller privé du
palatin de Pologne et du p mark.
Il a écrit une Chronolvgia reyum et ducum
Bungarix (Cracovie, 1567, in-4").
BAKSAÏ (Bernard), jurisconsulte hongrois
du xvt» siècle. Il fut secrétaire du roi
de Hongrie et charge par lui de négocier la
paix avec l'empereur Ferdinand 1er. m
lui : Commenlarium ad jus Werùœtzi tri-
partitum hungarienm (in-«oj.
BAKTSCIII-SÉRAÏ, ville de la Russie d'Eu-
rope. V. Baghtche-SeraI, au tome 11 du
Grand Dictionnaire.
BAKUS s. m. (ba-kuss). Bot. Espèce d'a-
cauthacée du Bengale.
B«l mn«i|i,« (le), opéra en quatre actes,
paroles de M. Edouard Duprez, d'après
vret italien de Somma, musique de M. Verdi ;
représente au Théâtre-Lyrique en mu
1869. Il était utile de faire e aitn-
œuvre distinguée au public qui ne fréquente
pas le Théâtre-Italien, autaut toutefois que
des chanteurs médiocres pouvaient la faire
apprécier. Les morceaux que l'auditoire du
Théâtre-Lyrique a le plus goûtes ont été
d'abord l'allégro en ta bémol, chanté par le
duc Richard un premier acte; la ballade, la
chanson du second acte; le duo avec Amalia,
le trio et la prière en mi bémol mineur du
troisième acte. Distribution : le due Ri-
chard, Massy; Anioli.., Mme Meillet; Oscar,
M"e Daram; Ulrica, Mme Borglièse ; I.
nato, Lutz. La musique du Battu in
chera est si nerveuse, si expressément scénî-
que, qu'elle ne peut, sans perdre beaucoup
de son expression, être détachée du texte
sur lequel elle a été imaginée et écrite. Cet
ouvrage a moins résiste a l'épreuve de la
traduction que la Traviata et Jtigoletto du
même compositeur.
BAI.A, servante de Rachel et concubine de
Jacob, dont elle eut Dan et Nepbtali.
BALAC, nom du roi de Moab qui fit venir de
Mésopotamie le prophète Baluam pour m. m
due 1rs Israélites, dont il redouta» les ail .
I qui plus lard, conseille ,
Balaam, essuya d entraîner le peuple hébreu
dan, l'impudicité et l'idolâtrie. C'est a
dit la Bible, que le Très-Haut, dans sa
1ère, envoya l'horrible plaie qui fit périr
24,000 personnes.
BALACE, préfet de l'empereur Constance
au me siècle. U est cité parmi les persécu-
teurs des chrétiens, et il parait que . ni
Antoine lui prédit qu'il ferait une nu,
un. I.a prédiction ne tarda pas à se réali-
ser: Balace l'ut mordu par un cheval furieux
et mourut des suites de sa blessure.
• BALADINAGE s. m. — Danse avec sauts,
qu'on appelait aussi danse par haut. !..
IS, sans sauts, s appelaient, par
opposition, danses par bas.
BAI. Mil l IDHUS, i i d'un héros ,
rang des. in-,:,
belges.
BALALAÏKA s. ni. (ha-la la-i-ka). Sorl
guitare a trois coi de ,
K i tait ensuite
flageolets! /r, Katmouks
balalaïkas. (Choubinski.) Il l in d I
aussi BALAI I I
' BALANCLs. t. — Ualancedes pnnfrn, Ta-
bleau comparatif du rite dos plus b il
peintres, établi par de Piles, sous le quadru-
ple rapp rt d m| o Ition, du de in, du
et de l'expression. Il suppos
I b ■!" l'art esi
1,1 s'élever k 20 degrés, tenue de pei
faction qu'aucun peintre n'a jamais atteint.
An. i, il trouve, dans les oui i
i ition k 17 degrés, le dessin k 18, le
a t; et l'expression a 18; dan
.e- Paul Veioncse.la composition a 15 d<
lo dessin à 10, le colons â 16 et l'expression
k 3, etc.
' balanccment s. m. — Disposition des
I hes d un escalier en vue do repartir pro-
i\ ement la dimiuulion de largeur du coté
de lu rampe.
* BALANCER v. a. ou tr. — Balancer un
escalier. Etablir le balancement des marches.
' BALANCIER s. m. — Encyol. Entom.
grand nombre d'autres noms al-
guilicatifs, le mot balancier a l'incom euium
280
BALA
de préjuger une question assez obscure d'ail-
leurs, car rien n'est moins sur, comme nous
le verrons plus loin, que la fonction de pondé-
ration dans le vol attribuée aux organes qui
nous occupent ici et qui leur a fait donner le
nom au'ils portent. Ce n'est pas, du reste, la
seule difficulté a laquelle ait donné lieu l'étude
de ces appareils. Commençons par les décrire
sommairement.
Les balanciers des diptères sont loin d'a-
voir la même forme et d'atteindre le même
développement chez les diverses familles.
Un fait qui paraît bien constaté, c'est que
les proportions de ces organes sont toujours
en raison inverse de celles des ailerons et
des cuillerons. Aussi les balanciers sont-ils
trës-développés chez les tipulaires, qui le
plus souvent sont dépourvus d'ailerons et de
cuillerons, au lieu qu'ils sont très-courts chez
les œstres et les hippobosques, dont les aile-
rons et les cuillerons sont très-développés.
Bien que la forme des balanciers soit très-
variable, ils se composent toujours de deux
parties: le filet, qui tient immédiatement au
corps de l'insecte, et le bouton, qui termine
ce filet. Le bouton peut être rond, ovale,
tronqué, mais il est presque toujours com-
primé.
Quelle est la nature de cet organe ? Les
entomologistes ont émis sur ce point des opi-
nions diamétralement opposées : les uns con-
sidèrent les balanciers comme des ailes in-
férieures atrophiées, les autres comme un
développement hypertrophique des appen-
dices vesiculeux qui accompagnent les deux
trachées postérieures du thorax. Latreille,
qui a émis cette dernière opinion, a même
cru reconnaître la véritable origine des ba-
lanciers dans les valves qui accompagnent
les stigmates de certaines larves qui vivent
dans l'eau ou dans les matières en putré-
faction. Du reste, les balanciers ne semblent
pas à Latreille occuper la position des
ailes inférieures chez les insectes pourvus
de deux paires d'ailes. Ces dernières, en effet,
ont toujours leurs attaches sur les sommités
latérales antérieures du troisième anneau tho-
racique, dans le voisinage immédiat des ailes
supérieures, au lieu que les balanciers ont
leur origine beaucoup plus bas, tout près des
stigmates. Quelques-uns même les fout naître
sur le premier segment abdominal, ce qui ex-
clurait définitivement toute idée d'aile atro-
phiée; mais cette dernière assertion paraît
contredite par toutes les observations. Par
des études microscopiques d'une nature d'ail-
leurs très-délicate, quelques entomologistes
prétendent avoir découvert, à la base même
des balancier», les épidèmes et les muscles
moteurs spéciaux qu'on trouve à la base des
ailes inférieures ; si ce fait se confirme, il est
décisif en faveur des ailes atrophiées. Quant
a l'objection formulée par Latreille, elle se-
rait réfutée par l'affirmation contraire de
M. Duponchel, qui prétend que les balan-
ciers, chez les diptères, sont précisément in-
sérés à la place qu'occupent les ailes infé-
rieures filiformes des nemopteres. On voit
que, loin d'être d'accord sur l'origine des
oalanciers, les naturalistes ne s'accordent pas
même sur la place qu'ils occupent.
Us ne sont pas moins divisés .sur les fonc-
tions de ces singuliers appendices. Les uns
les considèrent comme des appareils régula-
teurs du vol, les autres comme des organes
servant ;i la respiration. Il est clair que la
question d'origine, qu'il eût fallu peur être
ecart-r dans la recherche des applications, a
préoccupé ceux qui ont étudié les balanciers
au point de vue de leurs usages. Les parti-
sans des ailes atrophiées ont ete portés à rat-
tacher ces organes au phénomène du vol ;
ceux qui préfèrent voir en eux des hyper-
trophies des alignantes les rapportent plus
volontiers aux fonctions respiratoires. Pour
la première opinion, qui est, du reste, la plus
répandue, on allègue les expériences sui-
vantes: si l'on supprime l'un des balunciers
d'un diptère, il perd l'usage de l'aile située
du même cote, tourbillonne sur lui-même et
finit par tomber-, si l'un retranche les deux or-
ganes, l'insecte peid complètement la faculté
du vol. Ces expériences paraissent absolu-
ment probantes; malheureusement, M. La-
cordaire, qui a voulu les renouveler, n'a
obtenu aucun des résultats annoncés. D'au-
tre part, certains entomologistes prétendent
avoir supprime la faculté de bourdonner en
supprimant les balunciers; mais leurs adver-
saires ne se contentent pas de nier le fait,
ils af Arment avoir accru le bourdonnement
par l'ablation des balanciers. Si l'on ajoute
que les diptères font vibrer très-éuergique-
înent leurs balanciers pendant le repos, sans
produire ni le vol ni le bourdonnement, on
ion de l'usuge de ces
organes est loin d ôire résolue.
BALANCKE, sergent de grenadiers au ba-
taillon du Doubs, dans Les guerres de la Ré-
publique* 11 se signala à la bataille d'Aversdorf
(décembre 1793), OÙ, grièvement blesse à la
tête, il sut encore so défendre contre trois
dragons autrichiens, en tuer un et mettre les
1eux autres en fuite.
BALAISÉ, une des huit filles d'Oxylus et de
la nymphe i lamadryade.
"BALANIDE m. m. — Bot, Fruit formé de
deux ou troi i glands contenus dans un jnvo
lu tte épineux.
BALANO PREPUTIAL, ALE adj. (du gr.
BALA
balanos, gland, et de préputial). Qui se rap-
porte à la fois au gland et au prépuce.
BALANTES, peuple de la Nigritie occiden-
tale, dans la Sènégambie. Bien qu'ils se li-
vrent à l'agriculture, ils n'en ont pas moins
des mœurs féroces, et ils font périr tout
étranger qui pénètre chez eux. Ils adorent
des fétiches; leur langue est toute différente
de celle des Papels, qui les bornent à l'E.
BALANUS, prince gaulois du it« siècle av.
J.-C. Il est signalé par Tite-Live (XLIV, xiv)
comme ayant offert aux Romains son con-
cours contre les Macédoniens. Le sénat, en
récompense, lui fit don d'armes magnifiques,
d'un cheval de luxe, d'une chaîne d'or et
d'une confie.
* BALABD (Antoine-Jérôme), chimiste fran-
çais. — Il est mort le 30 mars 1876. Balard
tut emporté par une courte maladie, précé-
dée par un affaiblissement graduel de plu-
sieurs mois. Ce savant, dont les découvertes
ont été d'une si grande utilité pratique, était,
dit M. Berthelot, t bon, serviable, dévoué à la
science, toujours prêt à aider ceux qui la
cultivaient, sans être jamais effleuré parle
moindre soupçon d'envie ou de jalousie. C'é-
tait là, on peut le dire, son principal souci
et ce qui grave son souvenir en traits ineffa-
çables dans le cœur de ses amis et de ses
élèves. ■
'BALARUC, bourg de France (Hérault),
cant. et à 6 kilom. de Frontignan, arrond. et
à 23 kilom. de Montpellier, à 4 kilom. N. de
Cette; 690 hab.
Les bains de Balaruc, situés sur les bords
du lac de Thau, près de Cette, sont devenus
une des stations thermales les plus fréquen-
tées du midi de la France.Connus des Romains,
qui y avaient bâti des thermes, ils ont eu,
surtout à partir de la fin du xvre siècle, une
vogue qui ne s'est pas démentie. Les nom-
breuses habitations qui se sont peu à peu
élevées autour de la source ont fini par con-
stituer une agglomération importante, Bala-
ruc-les-Bains, dont l'accroissement tend a
rendre de plus en plus désert le village de
Balaruc, situé à quelque distance. Le nou-
veau village et l'établissement thermal sont
bâtis dans une presqu'île formée par le lac
de Thau et adossés aux collines qui entou-
rent ce lac, alimenté par la mer.
Le bassin de captage de la source est au
fond d'une cour dallée de l'établissement et
consiste en un puits de maçonnerie, dans le-
quel IVau monte à une hauteur variable et
est aspirée par le jeu d'une pompe dans des
tuyaux de plomb qui la dirigent soit aux bu-
vettes , soit dans les salles de bain. Cette
eau, qui est toujours brûlante, recouvre les
parois intérieures du puiis d'une couche d'un
sédiment rougeàtre , ferrugineux. Mais les
moyens imparfaits de captage font qu'avant
d'arriver jusqu'au réservoir elle a perdu la
plus grande partie de ses gaz. Voici quelle
en est la composition, d'après Marcel de
Serres et Figuier. On trouve par kilo-
gramme d'eau : chlorure de sodium. 6,802;
chlorure do magnésium, 1,074 ; sulfate de
chaux, 0,803; sulfate de potasse, 0,053; car-
bonate de chaux, 0,270; carbonate de ma-
gnésie, 0,030 ; bromure de sodium, 0,003 ;
bromure de magnésium, 0,032; silicate de
soude, 0,013; oxyde de fer, traces; gaz acide
carbonioue libre, 0,06.
Il existe deux buvettes, l'une dans la cour
près de la source, l'autre au premier étage ;
il y a, de plus, 12 cabinets de bains, 3 caoi-
nets de douches, une étuve, un cabinet pour
l'application des boues thermales et une pis-
cine réservée aux malades de l'hôpital. L'eau
de Balaruc est si chaude, qu'on ne peut ni la
boire ni la prendre en bain telle qu'elle sort
de la source. On la boit cependant pure aux
buvettes, parce qu'elle a eu le temps de se
refroidir en passant par de longs et minces
tuyaux et en séjournant quelque temps dans
des réservoirs; mais elle a perdu dans le
trajet presque tout son acid>; carbonique, ce
qui la rend lourde à digérer. Les baignoires
sont alimentées par deux conduits, dont l'un
amené l'eau chaude, l'autre de l'eau ayant
séjourné dans des refroidissoirs.
Comme on peut le présager par ces di-
verses installations, l'eau de Balaruc s'admi-
nistre en boisson, en bains, en douches, en
bains de vapeur, en fomentations locales et
en applications topiques du dépôt ou boue
minérale. Cette eau est inodore, assez lim-
pide et d'un goût désagréablement -.aie ; on
la boit cependant sans répugnance, à une
température assez élevée. A faible dose, elle
occasionne do la constipation; k dose élevée,
elle purge. Au xvnc siècle, on '-n prenait, en
trois temps, comme dit Marchand, jusqu'à
4 et 5 litn*s; mais cette méthode barbare est
abandonnée. Quelques verres seulement, bus
le matin, ont un effet excitant et tunique ; le
pouls s'accélère, l'appétit se réveille, et il
persisto dans la journée un sentiment do
bien-être et de chaleur à l'épigastre; les di-
gestions se font vite et facilement. Les bains
inistrent aune température progressive
et croissante de 32° à 40°, et leur durée est
de 30 ii 45 minutes. Us font rougir la peau,
stimulent sa vitalité, déterminent une suour
in te et augmentent le nombre des bat-
tements du cœur et des artères. Les deux
traitements , interne et externe , sont le plus
souvent omployès ensemble' mais quelques
BALA
maladies se traitent seulement par la bois-
son, d'autres par les bains, les douches et les
applications de boue. Le traitement externe
est employé avec succès dans les paralysies
et les rhumatismes chroniques; le traitement
interne dans les cas de trouble des organes
digestifs, dans les engorgements du foie et
de la rate, la chlorose, surtout pour les in-
dividus qui se trouvent mal d'un traitement
ferrugineux antérieur, le lymphatisme et les
scrofules. Les eaux de Balaruc ne doivent
jamais être administrées aux malades d'un
tempérament sanguin, sous peine de conges-
tions cérébrales généralement fatales; elles
semblent aussi accélérer la phthisie, bien
loin d'y porter remède.
* BALAYAGE s. m. — Encycl. Nous ajou-
terons ici quelques détails importants à ce
que nous avons dit sur le balayat/e des gran-
des villes, et en particulier de Paris. Quant
au balayage des villages, des bourgs et même
de quelques petites villes de province, nous
avouons, non sans quelque honte, qu'il
n'existe pas, même a l'état de projet. Dans
un grand nombre de petits centres agri-
coles du Midi, les rues, transformées en
véritables écuries, sont couvertes de litière
qui se transforme patiemment en fumier,
après quoi on les renouvelle, après avoir en-
tassé 1 engrais à côté des portes des maisons.
On ne connaît d'autre procédé d'enlèvement
des immondices; le fumier ne disparaît des
rues que lorsqu'il est réclamé par les champs,
et les malheureux habitants de ces bourgs
physiquement pourris font penser involon-
tairement à ces larves de criocères qui
s'ensevelissent dans leurs excréments gra-
duellement accumulés. Le tableau est hi-
deux; mais nous n'en avons pas^ chargé
les couleurs. Après cela, on pourra être sur-
pris que nos gouvernements aient poursuivi
jusqu à La Mecque et à Djeddah des causes
d'infection, et l'on se demandera si l'on
n'eût pas dû nettoyer les rues de nos villa-
ges avant de veiller à faire enterrer les dé-
tritus dont les caravanes orientales sèment
leur route derrière elles.
Ce déplorable état de choses est si mani-
festement funeste à la santé publique, qu'on
se demande comment il a pu résister aux
progrès de la civilisation. Nous ne referons
pas l'histoire faite tant de fois des boues in-
fectes de l'ancien Paris, et du temps que la
capitale a mis à comprendre la nécessité de
se débarrasser de ses immondices. Quand les
historiens de Paris nous racontent qu'au
xuie siècle il n'existait pas dans cette ville
de service public de la salubrité; que les
habitants les plus propres ne connaissaient
d'autre moyen de se débarrasser des immon-
dices dont les rues étaient encombrées que
de les transporter sur les places publiques,
le premier progrès consista à obliger les pro-
priétaires a enlever eux-mêmes les immondi-
ces accumulées devant leurs maisons, et ils
ne trouvèrent tout d'abord d'autre moyen
pratique que de jeter les ordures à la rivière.
Les inconvénients de ce système ne tardèrent
pas a se faire sentir ; des ordonnances inter-
vinrent pour proscrire ce procédé trop élé-
mentaire, mais sans indiquer un autre moyen
véritablement pratique. Louis XII fut le
premier qui inaugura un système rationnel
en chargeant l'administration de l'enlève-
ment des immondices et frappant, pour cet
objet, les propriétés d'une taxe spéciale.
Toutefois, 1 administration ne prenait à sa
charge que l'enlèvement des immondices,
le balayage des rues restait à la charge des
propriétaires. Malheureusement, le recou-
vrement de la taxe, dont les délégués des
notables bourgeois restaient chargés, était
rendu presque impossible par la mauvaise
volonté des princes, des seigneurs, des égli-
ses et des couvents, qui se prétendaient
exempts de toute sorte d'impôts. Henri IV
fit faire un pas à la question eu rempla-
çant la taxe des propriétaires par un droit
d'octroi sur les vins et en établissant une
administration spéciale dirigée par le grand
voyer. Louis XIII revint a la taxe, qui pa-
raissait en effet plus équitable, et prit des
moyens énergiques pour faire cesser les ré-
sistances de ceux qui se prétendaient exempts.
Il créa trois charges héréditaires de rece-
veurs, pour remplacer les collecteurs élus
par les bourgeois. Ces receveurs se ruinè-
rent, et il fallut de nouveau recourir à l'é-
lection ; mais les directeurs élus ne furent
pas plus heureux que leurs devanciers et
échouèrent comme eux contre d'invincibles
résistances.
Sous Louis XIV, les résistances particu-
lières étaient suffisamment vaincues pour
qu'on pût résoudre définitivement cette diffi-
cile question du balayage. On y parvint ,
grâce a la fermeté de Colbert et du conseil
général de police qu'il avait fait instituer.
On créa la charge de lieutenant de police, et
l'on plaça dans les attributions de ce nou-
veau fonctionnaire le soin de la salubrité.
Des assemblées de quartier, dites directions,
furent chargées de nommer les receveurs.
Le travail du balayage fut confie à des en-
trepreneurs contrôles par des inspecteurs
relevant du lieutenant de police.
Ct, système fut profondément modifié par
la Révolution, qui, supprimant la taxe du ba-
layage, mit ce travail a la charge des habi-
tants sous forme de prestation eu nature.
Plus tard, le balayage des places publiques,
BALA
des quais, des promenades, des graudes voies
macadamisées fut mis à la charge de ta ville.
Les propriétaires restés chargés du nettoyagfe
de la voie publique devant leurs immeubles se
déchargèrent généralement de ce soin sur des
compagnies autorisées par la ville et sur-
veillées par elle. Plus tard, en 1853, la ville
elle-même mit ses propres ouvriers à la dis-
position des propriétaires. Elle percevait,
pour le balayage, des particuliers abonnés,
un droit de 1 , 2 ou 3 centimes par mètre carré
et par mois, selon la catégorie dans laquelle
se trouvait classée la voie bordée par l'im-
meuble. En 1855, les balayeurs parisieus for-
mèrent une division spéciale du service de
la préfecture de police et furent classés en
4 légions, chacune de 3 compagnies a 4 sec-
tions de 8 ou 10 hommes ou femmes; en tout
environ 2,500 personnes, non compris les
cantonniers. Ce nombre a été beaucoup aug-
menté depuis. D'autre part, les abonnements
à la ville, qui, en 1859, rendaient 5,770,346 et
8,706,028 lannée suivante, époque de l'an-
nexion des communes suburbaines , n'ont
cessé de s'accroître depuis. Néanmoins, un
nombre considérable de propriétaires repous-
saient obstinément le régime de l'abonne-
ment et mettaient ainsi un grave obstacle à
l'exécution du balayage, qui devait nécessai-
rement gagner en régularité et en rapidité à
être confie à une seule administration. En
1873, la superficie totale des voies à balayer
était évaluée à 11,300,000 mètres carrés, dont
3,300,000 à la charge de la ville et 9,000,000
à balayer par les particuliers, se décom-
posant en 3,500,000 remis à la ville par
abonnement et 5,500,000 exécutés au compte
des particuliers. Un plan d'ensemble n'était
réellement possible sur une si immense su-
perficie qu'à la condition de n'être pas en-
travé par de nombreuses exceptions. Quant
aux dépenses, elles étaient fort lourdes pour
le budget municipal : elles montaient à
2,300,000 francs, dont 1,100,000 seulement
étaient couverts par les abonnements. Le
balayage coûtait donc à la ville 1,200,000 fr.
Aus^i le conseil municipal crut-il devoir se
faire autoriser par une loi à remplacer par
une taxe obligatoire pour tous les propriétaires
le système compliqué des abonnements. La
loi a été votée en 1873 pur l'Assemblée na-
tionale, avec cette clause, qu'il serait établi
un tarif différentiel pour les diverses caté-
gories des rues; que ce tarif, voté par le
conseil municipal, devrait être approuvé par
le conseil d Etat et revisé tous les cinq ans.
Le tarif adopté par le conseil municipal après
le vote de celte loi a été approuvé par décret
du 3 janvier 1874. Il admet 7 catégories de
voies publiques, dont les riverains payent à
la ville de 10 à 70 centimes par mètre carré
et par an. On a calculé que la taxe fourni-
rait un revenu suffisant pour couvrir large-
ment les dépenses de la ville, améliorer le
service et augmenter la paye des ouvriers,
qui est déplorablement insuffisante. La nou-
velle loi ne modifie en rien les obligations
des particuliers relativement aux neiges et
aux glaces. Miùs, telle qu'elle est, la taxe
de balayage donne encore lieu à de nombreu-
ses réclamations. Elle s'élève en moyenne à
0 fr. 365 par mètre carré. Les spécialistes
pensent qu'une entreprise privée réduirait
aisément ce pnx moyen k 0 fr. 20. Le 6a-
layage mécanique, qui tend à se substituer
de plus eu plus au balayage à la main et
qui donne de bons résultats, faciliterait cet
abaissement de prix universellement réclame.
BALAYEUSE s. f. — Encycl. Au mot BA-
LAYiiUK, dans le tome II du Grand Diction-
naire , nous avons dit quelques mots de la
balayeuse mécanique imaginée en 1856 parle
doeteur Colombe; nous allons expliquer ici,
d'après le Dictionnaire des arts et 7nanu-
factures de M. Laboulaye,le mécanisme d'une
balayeuse de création plus récente et plus
expeditive, due à M. Taillefer, et que l'on voit
fonctionnera chaque instant aujourd'hui dans
les rues de Paris.
Cette balayeuse, traînée par un cheval, se
compose d'une charrette à deux roues. L'ap-
pareil balayeur, tixé à l'arriére , consiste eu
un rouleau garni de brins de piazzava. Sur
une des roues de la charrette s'ajuste une
grande roue d'engrenage, qui engrène avec
un pignon fixe a 1 extrémité d'un arbre placé
sous la voiture. Le mouvement du pignon,
par le moyen d'une chaîne de Galle, se com-
munique a un second pignon placé à l'ex-
trèinilé de l'arbre du balai. Si le premier pi-
gnon engrené, la voiture marche en faisant
tourner le balai; s'il est deseugreue, l'appa-
reil balayeur reste immobile.
Cet appareil, de lm,73 de longueur, est
dispose d une manière ublique, de sorte que
le cote qui reçoit le mouvement touche pres-
que l'uue des roues de la charrette, tandis
que l'autre eu est écarté d'environ 0U1,I8.
Deux pièces de bois mobiles sur l'essieu sup-
portent l'axe du balai. Une tringle, placée
sous la main du conducteur sur son siège,
permet de les déclencher et de les abaisser
vers la chaussée si l'on veut que le balai fonc-
tionne, et la même manette sert k les relever
à volonté.
Comme le poids du balai cylindrique pour-
rait briser les brins coutre le sot, deux rou-
lettes fixées à ses extrémités permettent ue
l'élever ou do l'abaisser à volonté.
On a calculé que huit balayeuses peuvent ap-
proprier 40,000 mètres carres de terrain dnrti
BALD
l'espace de 1 heure 10 minutes, résultat qui
correspond au travail de 100 hommes envi-
ron. Au point de vue du prix de revient, I"
rapport de la dépense est de 1 fr. 50 à 3 l'r. 90,
ce qui constitue, comme on le voit, une éco-
nomie très-importante.
BALBILICS (Caïus), gouverneur de l'E-
gypte sous le règne de Néron, en 55 de 1 ère
moderne. Il était sénateur et attaché au parti
d'Agrippine; celle-ci lui tit attribuer le gou-
vernement de l'Egypte. Il avait écrit sur
cetie contrée et sur ses propres voyages des
ouvrages intéressants, mentionnés par Séné*
que et par Pline, et qui se sont perdus.
BALBCBA, ancienne ville de la Caballide,
contrée de la Carie, dans l'Asie Mineure. Elle
faisait partie d'une ligue formée entre plu-
sieurs villes de la contrée, dans le but de ré-
sister aux empiétements de Rome, et elle fut
annexée a la Lyeie par le prêteur Murena,
après la soumission de Cibyre (85 av. J.-C),
la capitale de cette confédération.
BALRl'S, ancienne montagne d'Afrique,
sur laquelle se retira Masinissa, vaincu par
Svphax , roi de Numidie. Elle était située
près de Carthage et bornait la Numidie.
BALCASAR , fils de Pygmalion, roi de Tyr,
et d'Astarbe. Sa mère, qui avait étranglé son
fière, conçut aussi le projet dt- se défaire de
ui; mais, averti à temps par Narbal, un des
officiers de la cour restés fidèles a la mémoire
de son père, il parvint à s'échapper dans une
barque et gagna la Syrie, où, pour vivre, il
se fit gardien de troupeaux. Dans la suite, il
retourna dans sa patrie, appelé par Narbal,
qui lui avait fait parvenir un anneau d'or,
signe dont ils étaient convenus, et il monta
sur le trône après la mort d'Astarbe.
Balcon (le), tableau de M. Edouard Mon et.
Sur un balcon, dont la balustrade est formée
de barres de fer peintes en vert, une jeune
femme est assise; elle est vêtue d'une robe
blanche et porte au cou un médaillon sus-
pendu à un ruban vert; ce costume printa-
nier fait ressortir les tons chauds de sa car-
nation, ses grands yeux noirs et sa chevelure
d'ebene. Ses mains jouent avec un éventail ;
son bras droit est appuyé sur la balustrade.
Près d'elle est debout une jeune fille égale-
ment vêtue de blanc, avec une ceinture rose ;
elle a une ombrelle verte sous le bras et met
des gants chamois. Par derrière se tient un
jeune homme ganté, à cravate bleue et à col
de chemise droit, le cigare à la bouche, les
moustaches en croc et la poitrine bombée.
Ces trois personnages , si franchement et
nous pourrions dire si crûment réalistes dans
leurs costumes, ont toute la banalité d'ex-
pression, toute la vulgarité des «bourgeois»
contemporains; la dame assise sait qu'elle a
de beaux yeux; la demoiselle a l'air gauche
et un peu niais d'une petite pensionnaire; le
monsieur a la mine satisfaite d'un gandin.
Au reste, la composition est dépourvue de
tout intérêt; l'exécution, qui dénote une cer-
taine habileté de ■ patte, • comme on dit dans
les ateliers, offre, en définitive, plus de pesan-
teur que de force.
Ce tableau a été exposé au Salon de 1869;
il est un de ceux qui ont contribué a fonder
cette réputation d excentricité réaliste, cette
renommée de mauvais goût qui s'est attachée
à M. Manet. Un des critiques qui ont jugé
cet artiste avec le plus d'indulgence, M. Cas-
tagnary, a dit du tableau que nous venons de
décrire : ■ Sur ce balcon, j'aperçois deux
femmes, dont une toute jeune. Snnt-ce les
deux sœurs? Est-ce la mère et la fille? Je ne
sais. Et puis, l'une est assise et semble s'être
placée uniquement pour jouir du spectacle
de la rue; l'autre se gante, comme si elle
allait sortir. Cette attitude contradictoire me
démute. Certes, j'aime la couleur et je re-
connais volontiers que M. Manet a le ton
juste, souvent même agréable. J'ajouterai
3ue, quand il aura appris l'art des nuances,
es demi-teintes, de tous ces secrets subtils
qui font tourner les objeU et répandent duns
une toile l'espace en même temps que la lu-
mière, il approchera des mieux uoues d'entre
les coloristes. Mais le sentiment des fonc-
tions, mais le sentiment de la convenance
sont choses indispensables. Ni l'écrivain ni
le peintre ne les peuvent supprimer. Comme
les personnages dans une comédie, il faut que
dans un tableau chaque figure soit à son plan,
remplisse son rôle et concoure ainsi <
pression de l'idée générale. Rien d'arbitraire
et rien do superflu, telle est la loi de toute
composition artistique.!
RALDASSAIM (Valerio), peintre italien, né
h Pescia vers 1C90, mort vers 1750. Il eut
pour maître Pierre Dandini, dont il n
p>-.-s le talent.
Battiaaauri , opéra-comique en un acte, pa-
roles de M. Jules Ruelle, musique de M. de
Morianeux ; représenté aux Fantaisi
n 'unes le 3 août 1S67. La donnée du livret
est un peu risquée. La partition offre de
jolis couplets et un duo dans lequel l'air Au
clair d: ta lune a été intercale et traité avec
goût.
BALDASSEROM (Jean-Jacques), juriscon-
sulte italien, né à Pescia en 1710, mort vers
1780. Apres avoir fait ses études à l'univer-
sité d-e Pîse, il y devint professeur de droit
canon en 1733 ec cultiva avec un égal succès
le droit, l'histoire, les mathématiques et la
philosophie. Il a édité les Ponderazioni sopra
SUPPLEMENT.
BALE
te contrattazioni maritime de Charles S;iga, et
il fut un des plus actifs collaborateurs du Ma-
gazzino toscano.
* BALDENECKER (Jean-Bernard), compo-
siteur allemand. — Il est mort en 1849.
BALD1 ( Bernardino) , peintre italien du
xvio siècle. Il appartient à l'école bolonaise.
Son atelier, à Bologne, fut très-fréquenté, et
il fit de nombreux et d'excellents élevés. Les
églises de Bologne contiennent de lui un
grand nombre de tableaux.
BALD1M (Pietro-Paolo), peintre italien de
l'école romaine, né en 1700, mort vers 1760.
Titi, dans ses Etudes de peinture, sculpture
et architecture des églises de Home, le donne
comme élève de Pierre de Cortone. Beaucoup
d'églises de Rome renferment encore de ses
œuvres, spécialement Saint-Dominique et
Saint-Sixte, où il a peint à fresque un épisode
de la vie de saint Dominique. Son style est
généralement pur et de bon goût.
BALDRIANE s. f. (bal-dri-a-ne). Bot. Va-
lériane officinale, il Racine de cette plante.
BALDUS ou BALDESC1I1 , jurisconsulte ita-
lien, né à Pérouse en 1327, mort à Pai
Moo. Ualdus fut un des plus érainents I-
du xive siècle, et tonte ^a vie il professa le
: ma les universités les plus renommées,
à Pérouse, à Pise, à Bologne, à Florence, à
Padoue et à Pavie. Dans les dernières années
de son existence, il avait été appelé a la
chaire de droit de l'Université de Paris. 11 a
écrit des Commentaires sur le vieux et Is nou-
veau Digeste; des Commentaires sur le Liber
feudorum et sur le Traité de la paix de Con-
stance ; des Leçons sur trois livres des Décré-
ta les; des Additions au Spéculum de Durante et
divers autres ouvrages juridiques : Practiea
judicia'ria ; De juris doctoribus vet de comme-
moratione ; De pactis; Disputatio de vi tur-
bativa, etc.
* BALDCS (Edouard-Denis), peintre et pho-
tographe. — Il a publié quelques ouvrages :
Concours de photographie. Mémoire déposé
au secrétariat de la Société d'encouragement
pour l'industrie nationale, contenant les pro-
cédés à l'aide desquels les principaux monu-
ments historiques du midi de la France ont
été reproduits par ordre du ministre de l'in-
térieur (1852, in-S°); Recueil d'ornements d'a-
près les maîtres les plus célèbres des xve, xvie
et xvne siècles, reproduits par les procédés de
graphie (136S, in-fol.): les Monuments
principaux de France reproduits en héliogra-
phie (1S75, in-fol., 60 pi.); Palais du Louvre
et des Tuileries, Motifs de décoration ulté-
rieure et extérieure {1875, in-fol. de 300 pi.).
* BÂLE, ville du N.-O. de la Suisse. — La
population s'élève aujourd'hui à 48,000 hab.
— Histoire. Nous complétons les courts
renseignements que nous avons donnés au
tome II du Grand Dictionnaire . page 99, par
les considérations suivantes, empruntées à
l'excellent Itinéraire de la Suisse de M. Ad,
Joanne : ■ Jamais, à aucune époque de son
histoire, Bâle ne fut plus libre, plus floris-
sante, plus peuplée, plus brillante qu'au com-
mencement du xvic siècle. Les évêques, dont
le pouvoir en matière civile et politique était
à peu près anéanti, venaient de se retirer à
Porrentruy, et la Réforme, adoptée avec
empressement par leurs anciens sujets, allait
bientôt les dépouiller de leur autorité spiri-
tuelle. Erasme et tïolbeïn vivaient dans ses
murs. Mais, à partir de cette époque, les
choses changèrent. Devenue toute-puissante,
la bourgeoisie fit de sa liberté un prîvi
exclusif; elle traita en serfs les nouveaux
venus admis a vivre dans son sein et se mé-
tamorphosa peu a peu en une aristocratie
oppressive. Aussi sa prospérité ne tarda pas
à décliner. Du xvi« siècle à la fin du xvmo,
la population décrut de moitié.
■ La Révolution française renversa cette
aristocratie et rendit la liberté a ses sujets.
Le 20 janvier 1798, le bourgmestre, le petit
et le grand conseil de la ville de Bàle as-
surèrent, par un acte authei t que, l'égalité
politique de ■ cita lins et de i montagnards,
Cet acte fut respecté sous le gouvernement
helvétique <*t L'acte de médiation; mais, lors
de la réaction de 1814, Bâl< iolant,
s'arrogea le droit do nom c h
membres du grand conseil
Campa i i il v» ement et n'attendil
qu'un moment favorable pour réclamer ses
droits. Apr<-s lu ré\ olu 1 183 Lai de
\ inl le lieu de i éuni m de l : tents.
Kn 183], la guerre éclata entre la Ville et
la Campagne, qui établit un gouvernement
provisoire. Vainement la diète, intervi
entre les deux parus, occupa militairement
le pays pendant buil mois environ et, le
1832, elle prononça par dé ri t
i | -n résen e de réunion i de
Ul pas
se soumettra, et, le 3 août 1833, elle fi: mar-
cher contre la Campagne i.soo à 1,600 hora-
illei le. Cette dernière
:, i par nue dé]
le champ de
bataille . i 1 1 i ; .i .\ i .
. . événements, la dii
des tro tires pour occu-
pa r t ut le canton de Bàle; la ville ouvrit
se-, portes lo 11 août et Al i
rampai ■ . I après parut l'ai i
le la \ ille et
■ ampagne, ne laissant h la première que
BALI
les quelques communes situées sur la rive
droite du Rhin.
» Aujourd'hui, chacune des deux parties du
canton de Bàle possède une constitution par-
ticulière. •
'BÂLE-CAMPAGNE, cant. de la Suisse,
ch.-l. Li estai; 5*, 127 hab. et 42,163 hectares.
* BALE-VILLE, cant. delà Suisse, ch.-l.
Bâle; 47,760 hab. et 3,686 hectares.
* BALÉARES (lies), groupe d'Iles de la Mé-
diterranée. — La population actuelle de ces
Iles est de 269,354 hab.
* BALÉARIQUE s. f. — Encycl. Omith.
Nous ne referons pas ici l'histoire de la grue
couronnée {v. giîui-;) ; mais nous ne pouvons
nous dispenser de faire remarquer que les
ornithologistes qui ont détaché ce bel oiseau
du genre grue, pour en faire un genre à part,
paraissent avoir établi cette distinction sur
des caractères peu marqués. On admet,
du reste , aujourd'hui, dans ce genre, deux
espèces longtemps confondues sous le nom
d'oiseau royal. L'oiseau royal proprement
dit habite l'Afrique méridionale. Il a les
joues nues, blanches avec une teinte
dans la partie supérieure, L'aigrette longue
et fournie, les plumes du . pen-
dantes, bleu cendré. L'autre espèce, qu on a
proposé d'appeler la grue-paon (héron-paon
de Linné), habite le nord du même continent.
Elle a également les joues nues, mais blan-
ches dans la partie supérieure et rosées dans
la partie inférieure ; l'aigrette très-petite ;
les plumes du cou longues, pendantes et noi-
râtres.
BALECH-LAGARDE (Louis-Auguste), litté-
rateur et journaliste français, né à Pavie
(Gers) en 1824. Il s'est adonné de bonne
heure au journalisme et il a collaboré & un
très-grand nombre de feuilles politiques et
littéraires, tant en province qu'à Paris. On
lui doiten outre des ouvrages, parmi lesquels
nous citerons : Mémoires d'un inconnu ou le
Département du Lot (1861, in-12); la Ville
des neiges, coup d'œil sur les Hautes-Pyré-
nées (1862, in-12) ; l'Ermite de Beausoleil,
coup d'œil sur le département de Tarn-et-
Garonne (1862, in-12); \r$ Débuts de Justin ou
le Pays de Foix (1864, in-12) ; Basques et
Béarnais (1864, in-12) ; les Dîners de Saint -
Blancard ou les Pyrénées- Orientales (1865,
in-12); Un héritage manqué ou le Départe-
ment de la Charente-Inférieure (1872, in- 12) ;
M. Castillon, coup d'œîl sur le département
de Lot-et-Garonne (1872, in-12); Ce qu'on
voit en Gascogne, excursion dans le Gers
(1872, in-12) ; Des marais aux dunes, prome-
nades dans les Landes (1872, in-12) ; le Hui
de pique ou le Département de la Charente
(1872, in-12), etc.
BALE1GOUR, un des noms d'Odin, dans la
mythologie Scandinave.
BALEMCANDA s. m. (ba-lèram-kan-da)
Bot. Ixie de la Chine.
BALERI s. m. (ba-le-ri). Omith. Nom vul-
gaire du faucon crécerelle.
BALESTR1ERO (Giuseppe), peintre italien,
né à Messine en 1632, mort en 1709. Il appar-
tient à l'école napolitaine et il fut élève d'A-
gostino Scilla, dont il s'efforça d'imiter la
manière. Il était bon dessinateur et il a pro-
duit un assez grand nombre de tableaux
estimés ; mais il abandonna de bonne heure
la peinture pour entrer dans les ordres.
BALÉUS, un des compagnons d'Hercule.
D'après Tite-Live, il donna son nom aux lies
Baléares, dans l'une desquelles il fut inhumé.
BALEXERDIE s. f. (ba-lè-ksèr-dl). Bot.
Syn. de nanodék.
* BALFE (Michel-William), compositeur
anglais. — 11 est mort en octobre 1870.
* BALFOUR1ER ( Adolphe - Paul - Emile) ,
peintre français. — Depuis ses débuta au
Salon de 1843, cet artiste laborieux et fécond
a exposé a, presque tous les Salons de pein-
ture. Nous citerons, parmi ses i
île l'église de Cima, Vue de Castellano (1814);
la Vula Mécène (1845); les Marais-Pontins,
Castelgonfaldo, Fragments d'aqueducs anti-
ques (1846); Maxeppa, Valtdemuxa (1847);
Maison de paysan, Parc Chigi, Plantation
d'orangers à Valldemuza (1848) ; le Lac
Environs de Carthagcne, Cours d'eau (1849);
Suaire Etudes d'après nature (1850) ; I
e Brunevul, Vue de Cri vi
son de paysan (1853) ; Moulin a eau, l'dtu-
rage (1855) ; Moulin à huile, Pont sur te
Roubaud, Environs d'Oradour (1857); Haines
à Yères, Vue. d'Yen I Vères
(1861) ; Barque sur le Gapeau, Puits d<- Saint-
I . i/--, Bois de
pins (1864) ; Environs de ta Crau, Etang de
Cotaria (1865); Haines du couvent de Saint-
d. Etangs des Pesquiers {HM) ,\o Cou-
don et les environs de ta Crau (1S'j7) ; Un
, près de Saint-Basile, le Bavin d'Elche
(1868) ; les Bords de la Tardaire, la T-ur de
Carruz, Un moulin a Biche (1889); l
es. Poste de douaniers (1870) ; Casca-
de Tivoli (1872) ; Vue prise dans le Var
(is:3) ; Environs de Valence (1S74) ; Bochers
a Hyères, le Pressoir à huile (1875).
BALI ou BALY (baie de), a l'ouest de Ma-
&r, !.'• brick :
la b de de
■■
nègres, lorsque ceux-ci se i [31 le
BALL
281
re 1858), s'emparèrent du navire et mas-
ent une partie de l'équipage, pillèrent
■ tonnèrent. Le capitaine
l Berlin, qui s'était racheté en payant on
I çon de 200 pisioles, se i
revint dans la baie de Bali en compagnie de
iitlère, commandée par Fleuriot-De-
l langle. Le commandant français détruisit le
- de Mahoukoulou, qui ai
du pays,
, et annexa ses Etats à ceux de Tsiah*.uan,roi
de Lambougou, dont il obtint, en échange,
une convention l'industrie, au
! commerce français, et la reconnaissance de
droits que la France revendique
stops sur cette partie de l'Ile de Mada-
'■ 11 lui imposa, on outre
de laisser s'établir des mi:
écoles catholiques. Des traites du même
genre furent signés avec d'autres chefs indi-
les de la baie de Bali. Mais ces tr li
sont guère observés que lorsqu'il y a en vue
des navires de guerre prêts à les faire res-
■
BALIBABULAH s. m. (ba-li-ba-bu-la). Bot.
Nom donné aux gousses de l'acacia de Far-
nèse.
BALIMBA s. m. (ba-lainba). Bot. Syo. de
BILIMBI OU CARAMBOLIKR.
BALIMBAGO s. m. (ba-lain-ba-go). Bot. Pe-
tit arbre des Moluques.
BALINSS1 [Michel), célèbre écrivain polo-
né en Lithuanie en 1794, mort en 1865.
Il lit ses études au gymnase de Wilna et les
termina en 1818, à l'université de cette ville,
où professaient Groddeek, ( .;
1 v/iez, Lelewel. Il dirigea une revue intitulée
\'IJ fnlomadaire de Wilna, et, [dus tard, une
autre revue satirique, tre-s-spintu.-!!.-. inti-
tulée Nouvelles recueillies sur le pavé. Après
un voyagea l'étranger, il occupa, en 1836,
de l'instruction pu-
blique, à Varsovie. En 1841, il fut un des
surs d'une revue intitulée la Bibliothè-
Varsovie, avec Woyeieki, R",
Lubie n ski, Szabranski, etc. Cette revue, d'un
grand mérite, occupe une place distinguée
dans la littérature polonaise et tonne 100 vo-
lumesgr. in-8°. Depuis, Balinski a publié une
Biographie de Barbe Badziwill, épouse du
-ismond -Auguste ; une Histoire de
Wilna ; un Dictionnaire géographique de l'an-
cienne Pologne et différents volumes sur les
sources relatives à l'histoire de Pologne.
En 1864 et 1865, il publia ['Histoire de i'uni-
versitè de Wilna et la Monographie de Jean
Sniadecki, célèbre astronome et littérateur.
BALIOS (tacheté), un des chevaux d'Achille.
L'autre se nommait Xauthos. Ces chevaux
étaient immortels, selon Homère,
daientde Zéphîre etdePodargeLT/iatfe, XVI);
ils avaient été transmis à Achille
qui, le jour de son mariage avec Thétis, les
avait reçus en don de Neptune. Il Surnom do
nus.
BALITSAMA, dans la mythologie indoue,
séjour de Bali, prince des dénions. Il Monde
souterrain, enfer des Indous.
'BALIVEAU s. m. — Baliveaux de l'âge.
Ceux qui ont fin de la pre-
mière coupe et qui ont ainsi le même oge que
le taillis. Il Baliveaux modernes. Ceux qui ont
parcouru deux révolutions. Il Baliveaux an-
ciens. Ceux qui ont parcouru trois révolu-
tions, il Baliveaux de vieilles écorc£st Ceux
qui sont plus anciens encore.
BALIVIS s. m. (ba-li-vi). Ornith. L'un des
noms donnés au canard sauvage.
BALL ou BAI.ÉB (Jean), théologien an-
glais, né à Casstngton (Oxfordshirc) en 15S5,
mort en 1640. Il lU ses études i, de-
vint maître d'école d'un petit
comté dt* Siafford et publia : Traité sur les
principaux fondements de la religion chré-
tienne (1630), ouvrage qui a été traduit en turc
et a eu quatorze éditions en moins d
/ raité sur la foi (1631, in-4
impartial sur les motifs de séparation (1640,
in 4>j . li laissait, en outre, des
et l'on a publié depuis : le Pouvoir de ta piété
ri-fol.) ; Traité de la méditation théo-
logique (1660, in-is).
BALL (Benjamin), médecin français,
en is;î3. Ual
■ m. Bail
■
1806, et il esl toi taux
iges suivants: De ta coïn-
cidence des gangrène* viscérales et il- s aff'ec-
tions gangri u i rysipèlegan-
aigre-
neuse (P es pul-
■ i -', m s") ; Du rhum U
(1866, iii>80). |
Çons de pathologie expérimentale de Claude
Bernard et les Leçons cliniques sur les mala-
dies des vieillards du docteur Charcot.
BALLAN ou BALAN (Antoine), général fran-
'<
1751, mort en 1832. Il fut fait colonel a
■ de Jemmapes, puis dev
et commanda en chef, en 1793, l'armée éta-
blie dans les environs de Guise. Il fut mis à
la retraite après la campagne do 1706, en Ila-
Quise,
BALLANDB (Hilarion). acteur et écrivain
Leur des Matinées littérai-
res, né à Cuzorn, canton de Pumcl (Lot-et-
36
282
BAIL
Garonne), en 1820, mort le *7 janvier 1887. Il
vint uès jeune a Paris où il entra au Con-
servatoire pour y suivre les eoura de deela-
raation, après avoir été pendant quelque !
mois élevé en pharmacie. L'unique passion de |
sa vie a été le théâtre; il a joué la tragédie à
rodéonet joué avec Rachel à la Coinédie-
Français". Entre temps, il a abordé la politi-
une brochure ou il attaquait la
souveraineté du pape. Il a également écrit
un livre : la Parole (1865, in-12), et publié un
poème: les Châteaux en Espagne (l861,in-8°),
muer à la Porte-Saint-Martin les Grands
Devoirs, drame en 5 actes et en vers.
Il y a quelques années, M. Ballande eut
une idée que les envieux et les indifférents
ne manquèrent pas de traiter d'utopie. Emu des
nombreuses difficultés que les jeunes auteurs
dramatiques éprouvent à faire jouer leurs
., j] créa 1 Société de patronage des
.■ dramatiques inconnus. Aux termes
des statuts de cette association, un jury de-
vait examiner les manuscrits et faire repré-
senter le. pièces dignes de voir la rampe.
h trouver un théâtre? où surtout trou-
l'argent? Suivantle projet élaboré par
lui, vingt-cinq dames patronnesses devaient
placer chacune 100 francsde billets Jorsqu une
pièce aurait été reçue, ce qui formait un to-
taldeï,600franes,c'est-à-diredequoi subvenir
aux premiers trais : ississait-elle,
elle faisait de l'argent et vivait de son propre
succès. Tombait-elle, on passait à une autre.
};, tail la qui tion -1 ■ la salle. Aprèsavoir
vainement frappé à la porte de la plupart des
surs qui refusèrent de lui prêter leurs
théâtres, M. Ballande loua la salle Herz où
eut lieu la première représentation en 1867.
Mais la véritable innovation de M. Bal-
lande fut la création des Matinées littéraires
du dimanche, qui eurent lieu tant à la Gaîté
qu'à la Porte-Saint-Martin, et dont plusieurs
sont restées célèbres. Le but de M. Ballande
était de réagir par le spectacle des chefs-
d'œuvre classiques sur le goût public égaré,
ou plutôt corrompu par le répertoire mo-
derne. La première matinée fut donnée le
17 janvier 1869. Suivant le programme conçu
par M. Ballande, il s'agissait de représenter
chaque semaine, de deux à cinq heures, à
partir du mois d'octobre jusqu'au mois de
mai, les chefs-d'œuvre classiques, et de faire
précéder chacune de ces représentations
d'une conférence sur la pièce principale qui
devait être jouée.
Il serait trop long d'énumérer toutes les
difficultés auxquelles se heurta M. Ballande.
L'innovateur ne se découragea pas cepen-
dant'. Entre autres récompensés qui vinrent
le consoler de ses nombreux déboires, M. Bal-
lande reçut de l'Académie française un prix
de 4,000 francs. Dans le rapport sur les prix
de vertu, lu devant les cinq Académies assem-
blées dans la séance du 8 août 1872, le duc de
Noailles disait: ■ L'Académie a particulière-
ment rega i de comme devant être récompensée
l'initiative hardie et le zèle aussi ingénieux
que désintéressé de M. Ballande, quia fondé
les Matinées, pendant lesquelles il fait jouer
les chefs-d'œuvre île notre théâtre classique,
en les faisant précéder d'une cooférence qui,
d'avance, explique l'œuvre et prépare les
auditeurs à la bi u saisir. Cette heureuse
idée portera ses fruits. Elle popularise nos
l'œuvre, leur conquiert une classe
rfbuvelle d'admirateurs attentifs, sympathi-
ques, prompts a V tvoir, qui apprennent
à vivre dans une sphère plus haute, et chez
qui naît et se propage le sentiment du beau.
1. Académie, en recommandant à M. H. Bal-
lande de ne pas s'evaru-r de sa voie, s'asso-
cie à ses efforts. • Le 2 juin précédent,
M. Sarcey, qui fut un des plus infatigables
conférenciers de M. Ballande, disait dans le
i'ournal le Temps : « L'institution de M. Bal-
ande durera. L Académie 1 a consacrée en lui
donnant un de ces prix qu'elle réserve à la
publication des œuvres morales. Quelques
immortels se sont demandé si l'Académie avait
le droit de détourner ainsi le fond i dont
elle dispose vers un but que n'avaient pas
prévu les donateurs; mais l'austère M. (iui-
lot a levé tous les scrupules. Il a, dans une
improvisation éloquente, fait ressortir ce que
ia v:n' u! d'utile aux mœurs et
quels avaient rendus au grand
art. Elles en rendront bien d'autres, i
|UÎ, le premier, comparant aux office de
i ■ ■ i citations qui se doi nt
le dimanche, a lu même heure, les ai appe-
lées des - vêpres latque8>. Le mot lit du bruit
»n temps ; on b en moqua ; de quoi ne se
moque -t-ou pus? Je n'avais pourtant pas
tort : les œuvres qu'on s jouéi là étaient
, tout au moins très-curieuses et pleines
de grandes l< pou . ■
Parmi les acteurs qu'on remarqua dans les
matin nous citerons : Beauval-
let père et flls, Bnndeau, Ballande lui-même,
qui a joué trois i""i i le C\â et Polyeucte; Ber-
con pera , < loquetin aîné, Pau] l lh ve i, l lelau-
nav, Dupont-vernon, Lu main--, Lafontatne,
nt, Mounet-Bully, Mélin-
;;,..ii, Talbot,
, ''tC
matinées ont compte
: M""'* AugUBlins Brohan,
'i ni, Mario
in, Alice Lo<l . . i
Une M l i l 'ic trd, R-eii h<
'|mi s in ont
entendre aux matinée de M. païlande lu-
BALL
rent MM. Bertin, Léo Lespès, Paul Féval,
Talbot, Claretie, Edouard Fournier, Descha-
nel, Ernest Legouvé, Lapommeraye et enfin
M. Sarcey, qui a parlé plus de trente fois.
Un historien dramatique infatigable, M. J.
Maret-Leriche, qui a publié diverses études
sur les matinées de M. Ballande, conclut
ainsi au sujet de son œuvre : ■ Voilà donc ce
i homme de foi, de persévérance et de
v- doute a fait, sans être secondé ni par le mi-
nistre, M. Jules Simon (alors au département
de l'Instruction publique), ni par M. Ch. Blanc,
qui, naguère encore, était directeur des
Beaux-Arts, ni même par la Comédie-Fran-
çaise, à partir du jour où, se substituant à
elle, il entreprit de célébrer le deuxième cen-
tenaire de la mort de Molière (1873). M. Hi-
larion Ballande a encore été moins secondé
par l'administration du second Théâtre-Fran-
Çais, qui, lui, n'a jamais voulu lui prêter seu-
lement un figurant. Pourquoi? puisque de ces
deux grandes scènes, et ue bien d'autres en-
core, M. Ballande a été le pourvoyeur et non
pas le rival. »
Nous venons de parler du deuxième cen-
tenaire de Molière. M. Ballande entreprit de
le célébrer d'une manière digne de l'illustre
Poquelin. Il loua pour huit jours, et cela
de ses propres deniers, la salle Ventadour,
pour y donner neuf représentations diurnes
et neuf représentations nocturnes.
Le nom de ■ jubilé « , qu'il donna à cette sé-
rie de solennités, fit rire, surtout quand on le
rapprocha des «vêpres laïques» de M. Sarcey.
Ce mot avait un certain parfum de sacristie,
et M. Ballande aurait peut-être pu eu trouver
un autre ; cependant ce même mot avait été
appliqué en Angleterre pour Shakspeare, et
en Allemagne pour Schiller.
Les représentations du «jubilé » eurent lieu
dans l'ordre suivant :
Le premier jour, les Fourberies de Scapin,
la Dernière heure de Molière, pièce en vers
de M. Alazard. Conférence d'Inauguration
du Jubilé, par F. Sarcey.
Le deuxième jour, 1 Etourdi, la Jeunesse
de Molière, conférence par Ed. Fournier.
Le troisième jour, le Dépit amoureux, en
cinq actes, les Voyages de Molière, conférence
par M. J. Claretie.
Le quatrième jour, le Mariage forcé et
cantates.
Le cinquième-jour, Tartufe, la Bataille de
Tartufe, conférence par M. E. Deschanel.
Le sixième jour, les Femmes savantes, les
Portraits de Molière, conférence par M. A.
Vitu.
Le septième jour, le Dépit amoureux, en
cinq actes (redemandé), V Œuvre de Molière,
conférence par M. Ch. Hippeau.
Le huitième jour, le Misanthrope, les
Amours de Molière, conférence par M. de La-
pommeraye.
Le neuvième jour, le Mariage forcé et
festival, cantates etc.
Malheureusement, on était en plein mois
de mai, et le soleil radieux attirait plus les
oisifs que le soleil factice des lustres de la
salle Vendatour. Peu de gens répondirent à
l'appel de M. Ballande, qui dépensa plus de
20,000 francs • de sa cassette ».
M. Ballande eut, dans le cours de ses ma-
tîuées, qui ont cessé d'exister depuis deux
ans, deux imitateurs qui furent encore moins
heureux que lui : à l'Ambigu, M. de Faby, qui
lit jouer V Othello de Ducis et la Mort de
Calas, de Pain. Au Chàtelet, M. Randoux
fit jouer et joua lui-même le Tartufe. Mais
ces deux imitateurs durent bien vite aban-
donner leur projet. Tout récemment enfin,
Mlle Marie Dumas vient d'inaugurer des ma-
tinées dramatiques.
Aujourd'hui plusieurs grands théâtres,
bénéficiant de l'idée de M. Ballande, ont or-
ganisé, le dimanche, des représentations diur-
nes; mais ils ne donnent guère que le réper-
toire moderne. Citons cependant le Gymnase,
qui n'a point tenté de ressusciter les œuvres
des grands maîtres, mais qui a trouve une
bonne voie en servant à son public les bons
vieux vaudevilles et les bonnes vieilles co-
médies de 1830.
M. Ballande, désenchanté, mais non dé-
courage, en est revenu à sa première idée :
protéger les jeunes. Il est, depuis 1 870, direc-
teur de l'ancien théâtre Dejuzet, qu'il a,
trop pompeusement peut*étre, appelé le
troisième The&tre-Français. Sur la nouvelle
scène, quelques jeunes auteurs ont pu se
produire... hélas 1 devant un publie trop clair-
semé. Mais M. Ballande, en comptant ses-
maigres recettes, peut se consoler en disant :
Si mon projet n'est pas fructueux, j'aurai du
moins L'honneur de l'avoir entrepris!
IIAI.LANTI (Jean-Baptiste), sculpteur ita-
lien. Il est auteur d'un grand nombre de
statues religieuses.
BALLARAT, ville d'Australie, ch.-l. d'un
district de La province do Victoria; 64,260 hab.
avec le, faubourgs* Cette ville s est bâtie en
quelques années dam; un Ml- ju que - la dé-
sert, grâce a la présence d in Bon voisinage
de ricin.-:- minus d'or. C'est à Buninyong, sur
la rivière de Ballarat, que furent découverts,
en 1851, les premiers gltefl nui [fères de l'Aus-
tralie, et cinq ans après on comptait déjà près
de tu, ooo mineurs établis dans le district. Le
■ u •. i rai y ôtail dis tèminé en ma
u ré uiieies dans "argile bleue i ...
upérieures: en L858< ou y trouva deux
ônpr s pepues d'or, dont l'une pesait 207 on-
BALL
ces et l'autre 685. En dix ans, on exporta
de Ballarat d'immenses quantités d'or ; les
gîtes sont maintenant à peu près épuisés.
Un voyageur autrichien faisait de Bulbtrat
le tableau suivant en 1856 : « Ballarat, le
foyer de la vie des chercheurs d'or, est situé
au haut d'une montagne escarpée, comme un
nid de corbenux et de vautours. Il porte, il
est vrai, le nom pompeux de cité ; mais, sans
un erTort d'imagination, il est difficile, au
milieu des tentes éparses et des niasses de
maisons de bois, d'y reconnaître les attributs
même les plus modestes d'une ville. Pour-
tant c'est une place d'une énorme importance.
Les maisons de bois reposent sur un sol au-
rifère ; les boutiques en toile cachent un rare
bien-être, et dans les rues confuses qui se
croisent il règne une activité, un pêle-mêle,
des cris, une animation qui ressemblent plu-
tôt à une chasse sauvage qu'à la circulation
d'hommes civilisés vaquant à leurs affaires.
Çà et là se montrent de petites églises et des
chapelles ombragées de pins de Norfolk ; des
habitations isolées, solidement construites,
s'élèvent aussi déjà de terre; des hôtels à un
et même à deux étages, peints en jaune, en
vert et en rouge, présentent un aspect assez
étrange au milieu des petites maisons en
toile qui montent ou descendent en désordre
le long de la montagne ; des enseignes et des
éeriteaux de dimensions gigantesques, sans
aucune proportion avec les petites huttes
qu'ils décorent, annoncent ici un restaurant
chinois, là le cirque olympique d'une fameuse
compagnie d'écuyers romains, un temple
français de la Fortune, acteurs, danseurs et
sauteurs anglais, etc. Quant à la population
de la ville, il est impossible de la deviner,
encore moins de la préciser : tout le monde
est constamment en voyage ou travaille aux
mines ; très-peu de gens ont des demeures
fixes ; personne ne s'attache au lieu qu'il a
une fois choisi; chacun court où la fortune
semble lui sourire. »
Quelques années plus tard, B illarat était
déjà transformé. ■ Ce digging, écrivait Fau-
chery, sur lequel je n'avais laissé rien que
des tentes et un personnel de 12,000 mineurs,
j'y retrouvais une population de 30,000 âmes,
des gens en habit noir suivis de la famille et
visitant curieusement le tour des trous,
dont quelques-uns dépassent 200 pieds de
profondeur; puis une ville coquette et ani-
mée, des constructions en brique, en bois et
en fer, des magasins magnifiques, des machi-
nes à vapeur, un journal quotidien, deux
théâtres, des salles de concert, des salles de
vente, des steeple-chases, des peintres d'his-
toire et des photographes I »
BALLARD (George), écrivain anglais, né à
Campden, dans le Glocestershire, mort en
1755. Il s'est beaucoup occupé d'antiquités,
mais ce qui fait surtout sa célébrité, c'est un
recueil biographique intitulé : Histoire des
dames anglaises qui se sont rendues célèbres
par leurs travaux et leurs connaissances dans
les langues savantes, les arts et les sciences.
(Oxford, 1752, in-4<>).
BALLARIM (Paul), peintre italien, né k
Bologne en 1712. Il fut élevé de Francesco
Monti et étudia aussi l'architecture sous Ste-
fano Orlandi et Ferdinando Bibiena. Ses pein-
tures d'ornement et ses paysages sont re-
marquables par l'éclat du coloris. Bien qu'il
ait beaucoup travaillé dans diverses villes
d'Europe, on rencontre peu d'ouvrages de
lui dans les collections publiques; celles de
France n'en possèdent aucun.
BALLAROTT1 (François), musicien italien
du xviib siècle. Ou lui doit en partie la mu-
sique de VAlciade o violensa d'umore, opéra
auquel il avait collaboré avec François-Char-
les Pollarolo et François Gaspanni, et qui
fut représenté à Venise en 1699. Il avait
également écrit, avec Perti et Magni, la mu-
sique d'un autre opéra, Ariooisto, représenté
la même année à Milan, et celle de l'Amante
impazzito, joué à Venise en 1714.
BALLE s. f. — Encycl. Baltes explosibles.
De toutes les blessures causées par les armes
à feu, les plus dangereuses sont Celles que
font les balles explosibles. Après la campagne
du Danemark et la guerre entre la Prusse et
l'Autriche, l'opinion publique s'était vivement
émue eu apprenant qu'il avait été fait usage
de ces engins, qui miu-seulemenl donnent la
mort, mais encore l'accompagnent d'horribles
souffrances. Aussi accueillit- elle avec un
sentiment d'approbation unanime l'initiative
prise en 1868 par le cabinet de Saint-Péters-
bourg. Par une note adressée aux gouverne-
ments européens, la Russie demanda aux di-
verses puissances si, sans porter préjudice à
l'art militaire et aux droits de la guerre, il
ne conviendrait pas de proscrire l'emploi des
balles explosibles. Une conférence eut lieu à
Saint-Pétersbourg le 21 novembre 1868, sous
la présidence du général Milutine. Les hom-
mes qui la composaient avaient étudié le pro-
blème ; ils n'avaient plus qu'à échanger leurs
idées. Trois séances leur suffirent pour so
mettre d'accord, et le il décembre la décla-
ration suivante fut siguee: « Sur lu proposi-
tion du cabinet impérial de Russie, une com-
mission militaire internationale ayant été
réuni-' à Saint-Pétersbourg afin d'examiner
la convenance d'interdire l'usage de certains
projectiles eu temps de guerre entre les na-
tions civilisées» et cette commission ayant
Axé d'un commun accord les limites tecbni-
BALL
ques où les nécessités de la guerre doivent
s'arrêter devant les exigences de l'humanité,
les soussignés sont autorisés par les ordres
de leurs gouvernements à déclarer ce qui
suit :
» Considérant que les progrès de la civili-
sation doivent avoir pour effet d'atténuer
autant que possible les calamités de la guerre;
> Que le seul but légitime que les États
doivent se proposer durant la guerre est l'af-
faiblissement des forces militaires de l'en-
nemi;
• Qu'à cet effet il suffit de mettre hors de
combat le plus grand nombre d'hommes pos-
sible ; que ce but serait dépassé par l'emploi
d'armes qui aggraveraient inutilement les
souffrances des hommes mis hors de combat,
ou rendraient leur mort inévitable ; que l'em-
ploi de pareilles armes serait des lors con-
traire aux lois de l'humanité ;
> Les parties contractantes s'engagent à
renoncer mutuellement, en cas de guerre en-
tre elles, à l'emploi, par leurs troupes de
terre ou de mer, de tout projectile d'un poids
inférieur à 400 grammes qui serait ou explo-
sible ou chargé de matières fulminantes ou
inflammables. Elles inviteront tous les États
qui n'auront pas participé, par l'envoi de dé-
légués, aux délibérations de la commission
militaire internationale tenue à Saint-Péters-
bourg à accéder au présent engagement.
• Cet engagement n'est obligatoire que
pour les parties contractantes ou accédantes
en cas de guerre entre deux ou plusieurs
d'entre elles; il n'est pas applicable vis-à-vis
des parties non contractantes ou qui n'au-
raient pas accédé. Il cesserait d'être obliga-
toire du moment où, dans une guerre entre
parties contractantes ou accédantes , une
partie non contractante ou qui n'aurait pas
accédé se joindrait à l'un des belligérants.
Les parties contractantes ou accédantes se
réservent de s'entendre ultérieurement tou-
tes les fois qu'une proposition précise serait
formulée en vue des perfectionnements à
venir que la science pourrait apporter dans
l'armement des troupes, afin de maintenir les
principes qu'elles ont posés et de concilier
les nécessités de la guerre avec les lois de
l'humanité. »
Pendant la guerre de 1870, on a prétendu
que la Prusse s'était servie de balles explo-
sibles; mais nous devons à la vérité de dire
que le fait n'a pas été prouvé.
BALLE (Nicolas-Edinger), écrivain et théo-
logien danois, né en 1744, mort en 1810. Il
entra dans l'état ecclésiastique, fut nommé
coadjuteur d'un évêque et décoré de l'ordre
de Danebrog. U a lusse, entre autres ouvra-
ges : Oratio de dignitate Verbi divini per
Lutherum restituta (1769) ; Très orationes de
Danorum Norvagorumque in litteris excolen-
dis diligentia (1782); Catéchisme de Luther,
avec des notes en danois (1786); Historia Ec-
clesix christianx (1790).
• BALLEROY, bourg de France (Calvados),
ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom. de
Bayeux,sur un coteau qui borde la rive droite
de la Dromme ; pop. aggl., 1,121 hab. —
pop. lot., 1,220 hab. Nombreuses fabriques
de dentelles et de blondes. Dans les environs
de Balleioy, mines de fer qui alimentaient
autrefois une vaste forge.
' BALLEROY (Albert dk), peintre français.
— U est mort eu 1873. M. de Balleroy obtint
une médaille en 1867 avec un Cerf à l hallali,
qui fut ires-remarquê des connaisseurs. Il
exposa ensuite Y Eté et un portrait (186S) ; le
Défaut, une Chasse (1869) et enfin Chiens bri-
quets et le Vol (1870).
BALLESTÊROSITE s. f. (bal-lè-sté-ru-zi-te).
Miner. Sorte de pyrite cubique de Galice, qui
contient des traces d'ètain et de zinc.
BALLÉTIS s. f. (ba-lé-tiss). Antiq. gr.
Fête que l'on célébrait à Eleusis, dans l'At-
tique, en l'honneur du fils de Celée, Déino-
pliou ou Tiiptuleme, brûlé par suite de l'in-
discrétion de Métanire, sa mère, qui était
venue interrompre les mystères de Cérèa.
V. Cérès, au tome IV du Grand Dictionnaire.
li vi. U (Antoine), ditl'AaeU», jurisconsulte
italien, ue à Trapaui, mort a Païenne eu
1591. Ou lui doit : Annotutwues ad bttllam
apcstolicam JVicotai V et réglant pragntaticem
Alphonsi régis de censibus, notes publiées
dans l'ouvrage de Pietro di Qregorio, De cen-
sibus (Païenne, 1609, in-4°).
BALLI (Antoine), dit le Jeuue, jurisconsulte
italien, m veu du précédent, mort eu 1598. U
était j"ge u la cour royale de Sicile et il a
écrit : Variorum tractatuum libri VI, omnem
fere mnte.riam criminalem judidorum et tor-
turas complectentes (Païenne, 1806, in-fol.).
BALLI (Paule). femme peintre italienne, née
à Bologne vers le milieu du xvu« siècle. On
cite surtout d'elle une Vierge, qui se trouve
dans une église de Bologne ut qui porte la
date de 1701.
'BALLIE s. f. — Encycl. Bot. Ce genre, dé-
finitivement place dans la tribu de-- fioridees,
est particulièrement connu par une plante
des îles M alo m ne.s, primitivement décrite sous
le nom de spha.elaiie eallitriehe. C'est une
belle algue a fronde rose, transparente, for-
mée d'une tige villeuse, sur laquelle s'im-
plantent des rameaux articulés, distiques,
pluripennés, à fructification terminale, en
masse globuleuse. Une secoude espèce, d'un
port tout différent, a été trouvée à Akarna.
BALL
BALLIÈRE s. f. (ba-liè-re — rad. batte).
Paillasse fuite de balles d'avoine.
BALL1NERI (Jean), peintre italien, né &
Florence vers la tin du xvie siècle. Elève
deCigoli, il a imité si habilement la manière
de son maître qu'on ne pouvait pas distinguer
les tableaux des deux artistes. Ballineri tra-
vailla à Rome pour le pape Clément VIII,
revint ensuite à Florence et y mourut de
misère.
• BALLON s. m. — Globe de verre qu'on
met aux lampes. Il Voiture qui, dans le dé-
partement de la Somme, sert à transporter
du poisson.
— Encycl. Ballons en caoutchouc. Rempla-
cer par du caoutchouc la baudruche autrefois
employée pour la fabrication des petits ôa/-
lons au gaz hydrogène, c'était une idée bien
Simple et qui semblait devoir venir à l'esprit
de tout le monde; elle n'a pourtant surgi
qu'en 1857, et celui qui l'a trouvée, un fabri-
cant ruiné de Saint-Denis, réalisa par elle,
en quelques mois, une fortune de 500,000 fr.
Les nouveaux ballons tirent fureur ; les pro-
menades de Paris en fuient d'abord encom-
brées ; la province et l'étranger partagèrent
bien tôt cet engouement qui, du reste, dura peu.
Le nouveau jouet, qui s'était vendu jusqu'à
5 et 6 francs, tomba rapidement à 50, 20 et
10 centimes; mais ce ne fut pas le moment
des moindres profits, car alors seulement le
petit ballon devint vraiment populaire.
En 1872, une nouvelle idée d'un marchand
parisien rendit aux ballons la vogue qu'ils
avaient perdue ; cet ingénieux industriel s'a-
visa de transformer en réclame le ballon en
caoutchouc. L'idée fut trouvée bonne et fut
rapidement imitée. Dans la même année
1872, un seul marchand de nouveautés affir-
mait, avoir distribué gratis (comme si les
marchands livraient jamais gratis 1) jusqu'à
390,000 ballons, que les clients s'imaginent
n'avoir pas payés. Cette illusion a si bien
pris, que tout grand magasin de nouveautés
est tenu aujourd'hui de « donner » ou des
ballons ou d'autres objets tels que ombrelles,
chromolithographies, etc.
Le mode de fabrication des ballons en
caoutchouc se devine sans peine. La ma-
tière, en feuilles déjà très-minces, vulcani-
sées, peintes, imprimées, est fortement étirée
et amincie encore par une insufflation d'air
k une assez forte pression ; on peut ensuite,
après cet effort subi sans accident par le
caoutchouc, retirer l'air et lui substituer de
l'hydrogène, non pas toutefois l'hydrogène
carburé des usines à gaz, qui serait trop
lourd pour le poids de l'enveloppe.
Ce travail est généralementexécuté par des
femmes, qui gagnent de 2 fr. 50 à 3 fr. par jour.
L'inconvénient de ces ballons, si c'est là un
inconvénient pour un jouet, c'est qu'ils sont
peu durables, vu la minceur de l'enveloppe,
qui permet uu échange très-actif entre le
gaz intérieur et l'air ambiant. Au bout de
deux ou trois jours, le ballon retombe triste-
ment sur le sol, s'il ne s'est pas déjà envolé
dans les nuages ; cette existence est courte,
mais le goût de 1 enfant pour son joujou dure
généralement moins longtemps encore.
* BALLON, petite ville de France (Sarthe),
ch.-l. de cant., arrond. et à 21 kilom. du
Mans, sur une colline de la rive gauche de
l'Orne; pop. aggl., 822 hab. — pop. tôt.,
1,722 hab. Fabrication de toiles, blanchisse-
rie de fils. • Ceinte de murs au xie siècle,
dit M. Ad. Jeanne, la petite ville de Ballon
fut, à cette époque, un sujet de lutte entre
les seigneurs de Bellême et les comtes du
Maine. Elle eut aussi beaucoup à souffrir
lors des tentatives de Guillaume le Bâtard
sur le Maine. Philippe-Auguste s'en empara
en 1199 et rasa la forteresse. Les Anglais
prirent la ville en 1417 et la conservèrent
jusqu'en M84. • Le château de Ballon a été
démoli de 1764 à 1794. Patrie du général
Coutard.
BALLONNEAU s. m. (ba-lo-no — dim. de
ballon). Petit ballon qui sert à certaines ex-
périences de physique.
* BALLU (Théodore), architecte français.
— Il a été nommé en 1860 architecte en chef
de la 4« division de lu ville de Paris et
membre du conseil supérieur de l'école. De-
puis lors, il est devenu officier de la Légion
d'honneur (18G9), membre de l'Institut, i la
place de Vaudoyer (1872), inspecteur général
des édifices diocésains (1874) et inspecteur
n rai de la première circonscription du
service d'architecture de la ville de Paris
(1875). Pendant le siège de Paris, il a com-
mandé une des compagnies du génie auxi-
liaire organisées par MM. Viollet-le-Duc et
Alphand. Parmi les derniers édifices qu'on
doit à cet architecte émineut, nous citerons
la nouvelle église d'Argenteuil (Seine -et-
Oise), qu'il commença en 1866; Je temple
protestant de la rue Astorg, à Paris; 1
Saint-Ainbroise, sur le boulevard Voltaire;
la belle église do la Trinité, située à l'ex-
trémité de la rue de la Chaussée-d'Antin. Le
soubassement de ce remarquable édifice,
construit dans le style de la Renaissance, est
décoré de fontaines, de vasques, de groupes
etdestatues. Commencée en 1867, cett<-
fut terminée en 1870. Citons encore de lui
l'église de Saint-Joseph, commencée en 1809.
Lors du concours ouvert par la ville de
Pans en mars 1873, pour la reconstruction de
l'Hôtel de ville de Paris, incendie à la fiu de
BALS
la Commune, le projet de M. Ballu fut classé
au premier rang, et il a été chargé, comme
architecte en chef, de reconstruire ce mo-
nument, en collaboration avec M. Deperthes.
* BALLUE (Hippolyte Orner), peintre fran-
çais. — Il est mort en 1867. Outre la Vue de
Paris, envoyée au Salon de 1842, il a exposé :
les Bayons du soir , Causeries d'Orient ,
Journée d'amour, une Station des Caravanes^
la Chevauchée y Commencement d'orage (1848);
la Prédication (1849); le Pas aux chèvres
(1850).
* BALLY (Victor), médecin français. — Il
est mort à Salons (Corréze) en 1866. Outre
les ouvrages que nous avons cités, on lui
doit : Voyage d'Horace à travers les marais
Pou tins, considéré sous le rapport médical
(1849, in-8°); Emploi de l'épi ou spathe du
typha latifolia (1857, in-s°) ; François de Nan-
tes, vie morale, politique et littéraire (1861,
in-8o).
BALME s. m. (bal-me — du gr. balsamon,
même sens). Vieux mot qui signifiait Baume.
BALME s. f. (bal-me). Vieux mot qui si-
gnifiait Grotte. On disait aussi baume.
BALMISIE s. f. (bal-mi-zî). Bot. Syn. d'A-
RISARON.
BALMORAL, résidence royale en Ecosse.
V. Crathy, au tome V du Grand Dictionnaire.
BALMAVES (Henri), théologien et poète
écossais, né à Kiikaldyen 1420, mort à Edim-
bourg en 1579. Ardent partisan des nouvelles
idées religieuses, il fut accusé de complicité
dans l'assassinat du cardinal Beaton, excom-
munié et exilé en France. En 1563, il fut
rappelé en Ecosse et fit partie du collège de
justice. Il a écrit : Confession de foi (Edim-
bourg, 1584, in-8°) et quelques poésies.
* BALNÉATION s. f. — Manière de faire
prendre des bains.
BALNÉATOIRE adj. (bal-né-a-toi-re — du
la t. balneum, bain). Qui est fondé sur l'emploi
des bains : Thérapeutique balnéatoirb.
BALNÉOLOGIE s. f. (bal-né-o-lo-jî — du
lat. balneum, bain, et du gr. logos, discours).
Traiié des bains.
BALNÉOTHÉRAPIE s. f. (bal-né-o-té-ra-
pï, — du lat. balneum, bain, et du g. thera-
peuô, je soigne). Méd. Traitement par l'em-
ploi méthodique des bains.
BALO s. m. (ba-lo). Bot. Nom spécifique
d'un plocame dont quelques botanistes font
un genre à part.
BALONDA s. m. (ba-Ion-da). Habitant du
pays du même nom, dans l'Afrique centrale:
Les Balondas sont induslrieux et avenants.
(Livingstone.)
BALONDA, région de l'Afrique centrale,
vers le 10e degré de latit. S. Elle a été explo-
rée par le docteur Livingstone, qui en a fait la
description suivante : ■ Balonda est un pays
très-beau, très-fertile ; il est entrecoupé al-
ternativement par des forêts et des champs
d'un beau vert ressemblant aux prairies an-
glaises. La surface, quoique généralement
plate, otïre cependant quelques inégalités de
terrain courant du N.-N.-E. au S.-S.-E., si-
mulant des vagues dont les crêtes sont
ornées de forêts magnifiques, qui ombragent
des villages construits au bord de gracieux
ruisseaux ; les arbres sont toujours d un beau
vert et l'éclat de leur feuillage est impossi-
ble à rendre. Il n'existe pas de routes tra-
cées, mais seulement quelques sentiers plus
ou moins battus qu'il faut souvent abandon-
ner à cause d'une chute d'arbre ou d'une
pousse de lianes. Les ruisseaux, très- nom-
breux, ont des directions bien différentes ;
beaucoup roulent vers le S., mais à une cer-
taine distance à l'intérieur ils se tournent
vers le N.-E. ; ceci s'explique par de grandes
inégalités de terrain, car, à 40 nulles
K.-S.-E. des frontières, le voyageur arrive
sur la crête d'une pente d'environ 2,000 pieds
de profondeur, surplombant la rivière de
Quango , dans la vallée de Cassange, qui
semble avoir été formée par des écoulements
précipités d'eau. Les villages sont assez
grands et bien bâtis. Les maisons sont tel-
lement entourées de plantes et d'arbres que
souvent le toit seul est visible. Les champs
environnants produisent des grains, du ma-
nioc et du tapioca. Les Balondas sont indu
trieux et avenant^, leurs voisins de Balabale
trouvent chez eux aide et protection contre
leurs chefs, qui les vendent souvent comme
esclaves. Ils sont cependant idolâtres, et
nous trouvons à chaque pas, dans les im-
menses et épaisses forets qui entourent leurs
es, des statues de dieux ou de déesses.
I .es lt:ilondas occupent le pays jusqu'au
7« degré de latit. S.; ils ont beaucoup de chefs
Ubaltemes qui sont tons soumis au chef su-
prême, Matianiro. »
BALSAMIFLUE adj. fem. (bal-za-mi-Hù —
du lat. balsumum, baume; fluo, je coule).
Se dit pour balsamiflubb.
1 BALSAMODENDRON s. m.— Encycl. Bot.
Kunih, qui a créé ce genre, l'a formé aux
dépens du genre amyride. Il le caractérise
ainsi : huit etumines insérées sur un disque
annulaire; style court, obtus, non divise;
drupe à une ou deux loges ; feuilles à trois
ou cinq folioles sessiles. Les batsamodendrons
sont des arbres ou des ai lu > eauxt dont uno
espèce, qui a donné son nom au genre, pro-
BALT
duit le baume de La Mecque. On en connaît
trois ou quatre autres espèces.
BALSER (Jean-Christophe), jurisconsulte
allemand, né à Giessen en 1710, mort en
1750. Après avoir fait ses études à Gn
il y devint professeur de droit et publia:
Dissi rtatio inauguratis de prrna stupri
(Giessen, 1736, in-4°) ; fiissertntio de liber-
tate religionis (Giessen, 1738, in-4°).
BALSER (Georges-Frédéric-Guillaume), mé-
decin allemand, né à Giessen en 1780. Il pro-
fessa la médecine dans sa ville natale et
publia : Dissertatio inauguratis, sistens pri-
mas lineas systematis scientix medics (1801,
in-4<>).
BALTA, président de la république du Pé-
rou, assassiné en juillet 1872.11 entra dans
l'armée et parvint rapidement au grade de
colonel. En 1867, Balta organisa dans le nord
du Pérou une insurrection contre Prado,
président de la république. Celui-ci ayant
été renversé, il fut élu président et prêta ser-
ment le i«r mai 1868. Pendant son adminis-
tration, le Pérou jouit d'un calme inaccou-
tumé. Balta s'attacha à imprimer une grando
activité aux travaux publics, surtout à la
construction des cbemins de fer ; mais, dans
ce but, il donna des hypothèques sur le guano
et obéra le trésor d'une manière déplorable.
Il ouvrit la navigation intérieure aux navires
étrangers, et sur son initiative Lima eut en
1869 une exposition industrielle. Les pouvoirs
que lui conférait la constitution devant ex-
pirer le 2 août 1872, on procéda aux élections,
et un démocrate, Manuel Pardo, fut élu pré-
sident de la république. Le ministre de la
guerre, Guttierez, poussa Balta à violer la
constitution pour se maintenir au pouvoir ;
mais celui-ci, bien que d'un caractère vio-
lent, déclara qu'il respecterait strictement
la légalité. Guttierez résolut alors de faire
un coup d'Etat pour son propre compte. Il
arrêta le président, prononça la dissolution
du congrès, qui le mit hors la loi, et se pro-
clama dictateur (22 juillet 1872). Balta, ayant
essayé de fuir, fut assassiné par le frère de
Guttierez. Sa mort fut vengée par la popula-
tion de Lima, qui prit les armes et mit à mort
les frères Guttierez.
* BALTARD (Victor), architecte et dessina-
teur. — Il est mort en janvier 1874. Les Hal-
les centrales lui valurent d'être rangé parmi
les premiers architectes de ce temps entre
lesquels se partagèrent les suffrages pour le
grand prix de 100,000 francs, qui fut décerné
à M. Duc en 1869. Baltard appartenait à la
religion protestante, ce qu'on ne sut qu'au
moment de sa mort. C'était un travailleur
infatigable et un homme d'esprit, à qui l'affa-
bilité de ses manières avait fait de nombreux
amis. Ce fut sur ses plans que M. Janvier
construisit le grand marché aux bestiaux et
les abattoirs de la Villette, à Paris. Enfin, on
doit à Baltard le temple protestant de Nérac,
le château deM. Haussmann, à Castar, et un
grand nombre de tombeaux, notamment ceux
d'Ingres, de Cousin, d'Artaud, du banquier
Bernbeim, d'Hippolyte Flandrin, ainsi que
le monument coinmémoratif élevé en l'hon-
neur de ce peintre à Saint-Germain-des-
Prés, etc.
BALTE, nymphe, mère d'Epimnéide.
BALTET (Charles), horticulteur et écrivain
français, né à Troyes (Aube) en 1830. Il est
devenu le directeur d'un vaste établissement
horticole dans sa ville natale, et il a obtenu
pour la beauté de ses produits des médailles
d'honneur <lans plusieurs expositions. M. Bal-
tet est membre résident de la Société acadé-
mique de l'Aube et de diverses sociétés, Aca-
démies et comices d'agriculture et d'horti-
culture. Collaborateur de V Horticulteur fran-
çais, de la Bévue horticole, du Journal d'A-
griculture pratique, du Journal de la ferme,
du Livre de la ferme de Pierre Joi-
gneaux, etc. , il a publie en outre plusieurs
ouvrages. Nous citerons de lui : les Bonnes
poires, leur description abrégée et ta ma
de les cultiver (Troyes, 1859, in-12), dont la
3° et la 4e édit. ont paru sous le litre de :
Culture du poirier, comprenant la plantation,
la taille, la mise à fruit et la d'
loo meilleures poires (1S65 et 18G7, in-12);
Y Horticulture en Belgique, son enseignement,
ses institutions , son organisation of
(1865, in-4°, avec pi.); \ Art de greffer les
arbres, arbrisseaux et arbustes fruitiers ou
d'ornement pour les multi\ rmer ou
les mettre à fruit (1868, in-12, avec lig.) ;
la Couture du raisin, su cause et ses effets
(1871, in-8°) ; Culture des arbres fruiti*
point de vue de la grande production (1871,
in-8").
* BALTHAZAR (Casimir-Alexandre '
DE), peintre français. — Il est mort en avril
1875. Depuis 1859,
le portrait du Baron •■ 1 186S.
*baltimokr, ville des Etats-Unis de l'A-
mérique du Nord.— Elle compte aujourd'hui
l hab.
BALTIMORE (Frédéric, lord), voyageur et
poète anglais, mort à Naples en 1771. Il fit,
en 1762 et 1763, un ' ient, revint
en Angleterre, séduisit une ; une Aile et fut
obligé de se 1 11 fit, sur les
n au général
Paoli. Il avait publié Voyagé en Orient
(1767); Gaudiapoctica eu latin, en onglo et
en français (Londres, 1769, in-40).
BALZ
283
RM TIQUES (PROVINCES). Les provinces
Baltiques (Courlande, Esthonle, Livonie, Fui-
■ si été appelé' a rus-
< 1 OU provinces allemandes df*
lue. Cela pourrait faire penser que
les populations sont ; d'origine et
rait là
1 1 ion dénuée de fond, nient, et la lan-
le n'est parlée que dans les villes
ou dans les familles les plus ri< l
I lysde l'Europe ■ \ lises,
nous ne aussi
curieux que celui d'une popul 1
nalité
Ile des citadin ■
la plaine et parlant des langues &b iolument
différentes. tëh bien, dan es Bal-
tiques, la campagm
ville, et, dans les cités mêmes, ;i
l'allemand soit comp
Les nobles et les bourgeois parlei
m. us tous les paysans n'ont d'autre idiome
que leur letton OU leur BSthonien. Apie- Sept
cents ans d'une domination incontestée de
l'élément germain, domination a la fois ma-
térielle et morale, les nal ur le
sol sont restées au-si éloignées du germa-
nisme que les Indous peuvent l'être de la
langue et de la civilisation anglai
* BALTZER (Guillaume-Edouard), pasteur
allemand. — Parmi les ouvrages qu'il a pu-
bliés depuis 1851, nous citerons: Nouveaux
prophètes, discours sur leur vie, leur caractère
et leur importance (1853, in-8°); B
ligieuse universelle (1854, il »' I
fatalistes du matérialisme (1859, in-8°) ; ScAlV-
ler (1880 1 -'>) ; Coup d'œil ïhj tt
(1859, réédité ■ Dieu, le
momie et l'homme (1865, in-ï
tin-e! le de vil ■ vol. in-16) ; le
Livre du travail (1 87 0, in-8«), etc.
•BALUFF1 (Gaétan), cardinal italien. — Il
est mort en 1868.
BALVAS (Antonio), poste espagnol, né a
ie, mort en I6ï9. Il a laissé un recueil
de [ sies sous le titre de El Poeta castel-
lano (Valladolid, 1627, in-12).
BALVHE, ancienne rivière de Messénie,
dans le Péloponèse. S n nom lui venait, dit
la tradition, de ce que Thamyris, devenu aveu-
gle, laissa tomber sa lyre dans ses eaux.
* BAI.ZE (Jean-Etienne-Paul), peintre fran-
çais. — Parmi les travaux exécutés par ce
remarquable artiste dans ces dernières an-
nées, nous citerons : la Vierge et l'Enfant
Jésus, peinture sur faïence (Salon de 1868);
Dieu le père charge son fils de promulguer la
doctrine, de la sainte Trinité, Jésus-t
charge les apôtres de baptiser tes hommes,
Jésus-Christ déclare que son père lui 1
te jugement des hoir >
exécutées pour l'église «le la Trinité, a Paris.
En 1869, il exécuta sur faïence, pour la fa-
çade de l'église de Puiseaux, Saint P
Saint Paul, Saint Louis et Louis VI
même année, il en\ n un tableau
représentant la Fur,::!- de Notre l'urne de
\ux décorée de peintures sur faïence par
n dessin représentant sainte Cé-
cile. Enfin, en 1875, M a 1 pour les
, du porche de l'égli e S 1 inl Jo ph
lie- émaux sur lave Saint Jo-
seph montant au ciel, ['Auge de la vigilance
et l'Ange de ta pureté, M. Paul Balze a et
coré do la Légion d'honneur en 1873.
* BALZE (Jean-Antoine Raymond), peintre,
frère du précédent. — Connue lui, il a été
décoré delà Légion d'honneur en 1S73. Parmi
les œuvres qu'il a ex] 0 èea depuis le Triom-
phe de Galatée, nous citerons : la Guerre,
ses causes, ses suites. Une suivante des mys-
tères d'Isis (1867), les Vi
Hache (1868); Elégie nationale
( 1872); Jésus- Christ apaisant fa tempête
(1873); Bénédiction pont 1/ \e-Ma-
rie-Afojeure, la Première { 1 s~4);
Jeanne Darc à Patay 77).
BALZICK, ville mai
sur la mer Noire, à • E. de Si-
lïstrie et a 108 kilom
porl le pin- importantpde In Dobrutscha, qui
y apporte tous & [expor-
tation; 3,000 hab. environ. [1 s'y tient tous
[es an uni foire pour la vente d I evaux,
dos bo 1 miel des en-
imé. La rade
lie est fréquentée par le
'\a eommorce#de lou Ltion
Balzick est bâtie ancien
.,11 fort, construit par !■ s 'I urci entn I !a-
■ et Varna, el 'i1,1 pi rtaii le nom d
zoek, suivant M, de rlau à tort
que quelques géogi tl le sur
1 empi a< , la Dionyso*
■ ciens. Les ruines de cel te ville se
trouvent a dei de Balzick et por-
tent encore le nom de Crâne. • Avant 1840,
dit M. Vretos, Balzick n'était qu'une miséra-
ble bourgade habité parles Turcs.
Mais depuis que Le go 1 vei nement ottoman a
accordé à ses sujef <■,
de faire exporter leur blé | er, lu
petite bourgade de Balzick est devenue une
\ Ile. Plu ie m habitées par des
chrétiens, ont été bâties sur le rivage, à
les grands magasin qui servent de dé-
grains , et elle fait de jour en
jour de rapides progrés dans le commerce,
grâce à la sûreté de >u rade, ou les nuvtrus
284
BAMB
sont mieux abrités des violents coups de mer
du nord que dans celle de Vnrna. Depuis
lors, plusieurs Hellènes et Ioniens y sont ve-
nus s établir en qualité de commis des négo-
ciants en blé des fortes maisons de com-
merce de Constantinople et de Trieste. ■
BAMBALIO (Mareus Fulvius, dit), père de
I- 'i: ne, la femme de Marc-Antoine. Il vivait
dans la première moitié du i^r siècle av. J.-C.
i nom de Bumbalio lui venait de la dif-
ficulté qu'il avait à. s'exprimer.
ROI RAM (Jean), écrivain allemand, mort
à Hambourg en 1699. Il était secrétaire du
conseil des Douze de Hambourg et il a publié :
Considerationes logiez et metaphyskx ; Ipse
sui interpres Tacitus; Laureata statua Wil-
helmo lll régi Britannis posita, etc.
BAMBAS (Neophytos), philologue et philo-
sophe grec, né dans l'Ile de Chio, mort à
Athènes en 1855. Après avoir fait ses études
à Paris, il retourna dans sa ville natale, dont
il dirigea le collège de 1815 à 1821. A cette
époque, il alla occuper une chaire de philo-
sophie & Corfou, qu il quitta pour prendre la
direction du collège d'Herraopoiis, à Syra, et
il y enseigna en même temps la philologie et
la philosophie. Enfin, lors de la création de
l'université d'Athènes (1837), il fut appelé k
y professer la philosophie. Ce fut là qu'il
passa le reste de sa vie. Bambas, qui était
archimandrite de l'Eglise grecque, n'était pas
seulement un pédagogue instruit, qui s'atta-
cha à répandre le goût des études littéraires
dans sou pays; c'était encore un orateur des
plus remarquables et un patriote ardent. Il
se signala pendant la guerre de l'indépen-
dance en excitant les esprits à se soulever
contre l'étranger, notamment dans le Pélo-
Îionèse, où il accompagna Démètrius Ypsi-
antien 1821. Nous citerons parmi ses ouvra-
ges, tous écrits en grec : Rhétorique (Paris,
1813); Technologie de l'ancienne langue grec-
que (Chio, 1816) ; Ethique (Venise, 1818) ;
Syntaxe de ta langue grecque (Corfou, 1828);
la Philosophie stoïque (Athènes, 1838); Gram-
maire de la langue grecque ancienne (Athè-
nes, 1845) ; Grammaire de la langue grecque
moderne (Hermopolis, 1849): Manuel de rhé-
torique sacrée (Athènes, 1851); Manuel d'é-
thique (Athènes, 1853).
BAMBEBGER (Edouard-Adrien), homme
politique français, né à Strasbourg en 1825.
Il appartient à une famille Israélite. M. Bam-
berger étudia la médecine k Strasbourg, où
il se lit recevoir docteur, puis il alla exercer
son art à Metz en 1858. En même temps, il
s'occupa avec ardeur de répandre l'instruc-
tion populaire, devint membre de la ligue de
renseignement, fit un grand nombre de con-
férences sur la philosophie, les sciences na-
turelles, l'hygiène, etc., et collabora à divers
journaux, dans lesquels il se prononça pour
l'instruction obligatoire, pour l'abolition de
la peine de mort, en faveur de la libre pen-
sée, etc. Très-attaché aux idées républicai-
nes, il se déclara hautement contre le plé-
biscite en 1870. Peu après, la guerre ayant
éclaté avec l'Allemagne, il assista k l'inves-
tissement de Metz et il eut la douleur de voir
cette ville livrée par Bazaine à l'ennemi. Elu
député de la Moselle par 32,632 voix, le 8 fé-
vrier 1871, il alla siéger à l'Assemblée de
Bordeaux parmi les membres de la gauche.
Lorsque l'Assemblée tut appelée à délibérer
sur la signature des préliminaires de paix,
M. lïamberger protesta avec énergie contre
ce traité • qui constitue, dit-il, une des plus
grandes iniquités que l'histoire des peuples
annales diplomatiques auront kenre-
r. Un seul homme devait le signer :
cet homme, c'est Napoléon III. »Ce fut cette
protestation qui amena le vote de déchéance
de l'Empire. Après avoir voté contre \k traité
qui enlevait son pays natal a la France,
M. Ban ta l'Assemblée. Mais après
l m in i action du 18 mars, répondant à I ap-
pel de M. Thiers, il alla reprendre son siège
de député à Vii .ailles. 11 lit partie dos grou-
pes de la gauche et du centre gauche, vota
les lois municipales et départementales, la
itiort Rivet, se prononça pour le retour
do L'Assemblée à Paris, contre la pétition des
en 1872 une proposition dans
laquelle il demanda la nu a en jugement de
ii cent i '■■ gauche a la fin
nnée el soutint la politique
de M. Thiers le 24 mai 1873. Apres la chute
homme d'Etat, M. Bamberger fit une
nie au gouvernement de
i et ii toute sea me iures*de repression.
■ ' i ,. i nnut (nov. 1873), con-
lie,ttppuyalea
i ' , I laleville,
ri 25 février 1875.
i celions du 20 févriei M. Ba ro-
ture a Neuil .
.
circoD cription pai
pub i ni a\ .nt,
1 PÏCl ai,
int au premier tour de scrutin que la
majorité relative , mai ■ i de 1
lu 5 ma
docteur Villeneuve, radical, par 4,893 voix
lut P,SSfl uffi iges exprimé . H est
i i ,
de la majorité républicaine, a i
u constamment voté.
BAMBIAI '■:, m. (ii m N 6), ' I
BAMB
Cuba, peu connu des naturalistes. On l'appelle
aUSSi BAMBIAYA.
BAMBINO s. m. (ban-bi-no — mot italien).
Nom que les Italiens donnent k l'Enfant Jé-
sus ou k ses représentations. 11 PI. bambini.
BAMBOCCIO (le), peintre. V. Bamboche,
au tome II du Grand Dictionnaire.
• BAMBOUK, royaume d'Afrique. — Mal-
gré les difficultés que le climat oppose à un
établissement définitif dans ces pays empes-
tés, leurs richesses végétales et minérales,
les dernières surtout, ont depuis longtemps
attire l'attention de la France et inspiré plu-
sieurs tentatives de colonisation qui n'ont
jusqu'ici que médiocrement réussi. Les mi-
nes d'or du Bambouk sont célébrées avec en-
thousiasme par les indigènes et par quelques
voyageurs ; mais les essais qu'on a faits jus-
qu'ici, essais d'ailleurs incomplets et super-
ficiels, n'ont presque pas donné de résultat.
Les cantons les plus renommés pour leurs
mines d'or sont Kéniéba, Khakadian, Nata-
con etSirraana. Le premier surtout passe pour
posséder des richesses merveilleuses et, à ce
titre, il a le plus souvent attiré l'attention des
voyageurs.
En 1852, M. Rey fit une excursion géné-
rale dans le Bambouk et se procura les pre-
miers renseignements précis et authentiques
que nous possédions sur ce pays.
Cinq ans plus tard, M. Brossard explora le
cours de la Falémé et M. Flize pénétra jus-
qu'à Farabana. Cette bourgade, une des plus
intéressantes de la contrée, a une origine as-
sez singulière. Elle a été fondée vers le mi-
lieu du dernier siècle, par des esclaves en
ru pt ure de ban, qui s'y étaient réfugiés et qui
s'y fortifièrent pour échapper k la poursuite
de leurs maîtres. Le chef actuel de ce pays,
Bongoul, continue à offrir un asile aux réfu-
giés des pays voisins, k la seule condition de
rester à son service pendant cinq ans, et il a
pu se créer ainsi les meilleures troupes et les
plus déterminées que possède le pays. Du
reste, le chef du pays, fidèle au contrat, n'a
jamais écouté les réclamations des chefs ses
voisins et n'a jamais rendu volontairement
un seul de ses réfugiés.
M. Flize, arrive k Farabana, y fut reçu
par Bongoul, chef du pays, et par Boubakar-
Saada, chef d'une peuplade voisine. Il leur
demanda et obtint sans peine pour la France
l'autorisation de fonder un établissement à
Kéniéba, centre présumé des gisements au-
rifères. L^année suivante (1858), Faidherbe,
gouverneur du Sénégal, partit de Saint-Louis
pour le Bambouk et conduisit jusqu'à Ké-
niéba une expédition militaire, à 350 lieues du
point de départ. Il fit quelques recherches re-
latives aux gisements aurifères, qui n'abou-
tirent qu'à de médiocres résultats. Il arriva
cependant à reconnaître que lor, dans ces
parages, existe en pépites dans le quartz et
en grains dans les sables ferrugineux et ar-
gileux. Le gouverneur dut repartir pour
Saint-Louis, après avoir établi l'accord en-
tre Bongoul et Boubakar, mais sans avoir pu
pousser k fond ses recherches relatives à l'or
et sans avoir notamment exploré le Sanou-
Kholè ou ruisseau de l'or.
BAMBYCE, ancienne ville de Syrie, qui
était située à l'O, de l'Euphrate, au S.-O. de
Zeugma et d'Apamée. Sur son emplacement
s'élève aujourd'hui la ville de Membidsch ou
Membigz. Elle porta plusieurs noms dans
l'antiquité, tels que ceux de Ninus (d'après
Ammien Marcellin), de Mabog, d'Kdesse, en -
fin d'Hiérapolis (ville sainte), qui lui fut donné
par Sèleucus Nicator. C'est sous ce dernier
nom d'Hiérapolis qu'elle est mentionnée, en
quelques ligues, au tome IX.
Suivautla tradition, les commencements de
Bambyce dateraient d'un temple élevé en cet
endroit par Leuealion après le déluge; on y
voyait même, comme à Athènes, une espèce
de gorge ou de trou par où, croyait-on, les
eaux du déluge avaient pris leur écoulement ;
pourtant, certains auteurs attribuent la fon-
dation de ce temple k Sémîramis. Quoi qu'il
en soit de son origine, Bambyce devint, dans
l'ouest de l'Asie, le centre d'un mouvement
religieux considérable; on y venait de l'Ara-
bie, .le l'Assyrie, de la Phénicie, etc., pour
y adorer la Grande Déesse de Syrie, appelée
aussi Junon l'Assyrienne, Atergatis, etc.,
noms divers d'une même divinité réunissant
Lea ai tributs des principales déesses de la
Grèce. Le temple, situé au «entre de la ville,
sur un monticule, et entouré de murs, était
d'une grande richesse et renfermait un tre-
01 omptueux, des objets d'art de toute
sorte, des statues que 1 artifice des prêtres
t. u sa i se mouvoir et rendre des oracles; on
v pénétrait par des portes d'or, et le toit
était recouvert du même métal. La Grande
D , la principale divinité du lieu, était
entée par une statue on or, assise sur
ons, un sceptre dans une main, une que-
nouille, dan-, l'autre; Sur sa télé, entourée de
i i, s'élevaient des figurines de tours;
i rres précieuses couvraient tout son
corps. Une autre statue, également en or et
reposant sur des boeufs, lui faisait pendant;
i Jupiter, au dire de Lucien ; en lin, i n-
deux statues s'en trouvait une troi-
ausal en or, avec une colombe sur la
tête , le un i voyaient en elle Deuculion, les
autres Baccnua ou même Sémirainis. Une
grande place, remplie de statues et où s'éle-
vait l'autel des Bn orifices, entourait le tem-
BANA
pie ; on y voyait des animaux féroces de
toute sorte, mêlés avec des animaux domes-
tiques, vivant en paix avec eux et ne faisant
de mat k personne. De cette place s'éle-
vaient, comme des colonnes, de gigantesques
phallus, dont quelques-uns avaient jusqu'à
300 brasses de hauteur, dit Lucien, et au
haut desquels, deux fois par an, allaient se
percher des individus qui y restaient sept
jours et agitaient des sonnettes au moment
où ils se mettaient en prière. Il y avait éga-
lement près du temple un étang qui servait
aux ablutions de la Grande Déesse et était
rempli de poissons ornés de bijoux; ces pois-
sons avaient chacun un nom particulier, k
l'appel duquel ils accouraient, toujours au
rapportde Lucien. Desjoweurs d'instruments,
des prophétesses, des galles ou eunuques sa-
crés, etc., faisaient le service du temple; les
fêtes qui s'y célébraient se terminaient en
bacchanales des plus ehontées.
BAMESB1ER (Jean), peintre flamand, né à
Amsterdam en 1500, mort dans la même ville
en 1600. U eut de brillants débuts, mais ses
excessives débauches arrêtèrent le dévelop-
pement de son talent, sans toutefois nuire
paraît-il, à sa santé, puisqu'il vécut cent ans#
* BAN s. m. — Encycl. Rupture de ban.
V. RUPTURE, au tome XIII, page 1526.
* BAN DE LA ROCHE, territoire situé au
sommet des Vosges et composé de cinq com-
munes du département de ce nom, sur les con-
fins de l'ancien département du Bas-Rhin. Il
tire son nom d'un vieux château, le Stein ou
la Roche, dont les ruines existent encore, au
milieu de forêts de sapins et de rochers dé-
nudés. Ce petit fief fut longtemps un repaire
de brigands et la terreur des paisibles habi-
tants de l'evèehe de Strasbourg. Au xive siè-
cle, il appartenait k la famille de Rathsam-
bausen, dont trois membres se firent tuer k la
bataille de Serapaeh; un de leurs descen-
dants dégénérés, Gérothée de Rathsamhau-
sen, se fit tout simplement voleur de grand
chemin, et il fallut que l'évéque de Strasbourg
et le comte de Salin allassent l'assiéger dans
sa forteresse presque imprenable (M67). Son
tombeau existe dans l'église de Fouday, et
une vieille peinture retrace aussi les traits
de trois demoiselles de Raihsamhausen, com-
plices de ses brigandages.
En 1584, le Ban de la Roche, avec les cinq
communes qui en relevaient, Fouday, Bel-
mont, Bellefosse, Solbach et Walbach, fut
vendu aux comtes de Veldenz, puis passa k
la maison de Deux-Ponts, k laquelle Louis XV
le retira, comme fief masculin, pour le don-
ner k l'intendant d'Alsace. Il passa depuis
aux mains de Pauliny d'Argenson, le fameux
bibliophile, fondateur de la bibliothèque de
l'Arsenal, k Paris, et aux barons de Dietrich.
BÂNA, ancien roi de Sonitpoura, surnommé
Asoum, dans la mythologie indoue. Il lutta
contre Viehnou, mais fut vaincu, malgré la
protection de Siva.
BANABA s. m. (bn-na-ba). Bot. Syn. de ba-
NAVA OU MUNCHAUSIE.
BANAL, horticulteur français du xvinc siè-
cle. Il était directeur du Jardin des plantes
de Montpellier et il a laissé : Catalogue des
plantes usuelles, suivant l'ordre de leu7-s ver-
tus (Montpellier, 1755, in-8°).
BANALITÉ s. f. — Encycl. La banalité
était le droit, pour le seigneur, d'obliger ses
vassaux k se servir d'une chose dont il était
propriétaire, en lui payant pour raison de cet
usage une redevance eu denrées ou en ar-
gent; ce droit impliquait pour le vassal la dé-
fense, sous des peines plus ou moins sévères,
de se servir de toute autre chose de même
nature. La banalité portait spécialement sur
les fours, les moulins k blé, k tau et k fou-
lon, les pressoirs, les inailleries de chanvre,
les forges; quelquefois lo seigneur avait un
étalon, un taureau, un bouc banaux, dont ses
vassaux devaient se servir comme d'animaux
reproducteurs.
Dans un certain nombre de cas, le droit de
bantitité avait pu naître d'uue convention
amiable entre le seigneur et ^es vassaux. Le
seigneur ayant fait bâtir k ses frais et entre-
tenant convenablement le moulin, le four ou
le pressoir, il était tout naturel qu'il retirât
un profit de la chose louée, et les vassaux
pouvaient même y trouver leur avantage; le
droit exigé par lui n'était pas, dans ce cas,
plus anomal que le droit de mouture que l'on
paye au meunier ou le droit de cuisson que
l'on paye au boulanger. L'abus consistait
dans l'interdiction de se servir do tout autre
four, moulin ou pressoir, quand même le vas-
sal y eût trouvé son intérêt ou sa commodité,
quand, par exemple, il lui fallait porter son
pain ou son blé a 5 ou 6 lieues de sa demeure,
et dans l'élévation de la redevance que le
seigneur était naturellement porte k ex. ité-
rer. C'était un impôt d'une perception com-
mode et d'un rendement régulier; aussi le sei-
gneur avuit-il une tendance k l'augmenter ou-
tre mesure, ce qui finit par lu rendra insup-
portable. 11 n'y avait pas un seul seigneur .haut
personnage ou petit hobereau, qui n'eût établi
sur ses terres ce droit si productif. Les abbayes
faisaient comme eux, et, dès le xio siècle, on
voit d:uis une charte de Saint- Germain -des-
Prés que l'abbé atl'ranchit un certain nom-
bre de serfs, k condition qu'ils resteront sur
!.■■, domaines de Saint-Germain et qu'Us vien-
dront cuire au four banal ut apporter leurs
BANC
raisins au pressoir. Cependant, à cette épo-
que, la banalité n'était pas en vigueur par-
tout; Fulbert, évêque de Chartres, dans une
lettre an duc de Normandie Richard, s'en
plaint, au nom de ses diocésains, comme
d'une servitude nouvelle et inacceptable, l'a-
gent du duc ayant voulu contraindre les
paysans à porter leur blé k un moulin éloi-
gné. ■ Nostrîs hominibus, y dit-il, nouant un-
gariam iudixit, banniendo ut irent ad molen-
dinum Sancti-Audoeni, quinque leucis, ut fer-
tur, ab eorum hospitiis remotum. »Peu k peu
elle s'établit partout, et Pothier range le droit
de banalité parmi les droits seigneuriaux,
c'est-k-dire parmi ceux qui n'avaient pas be-
soin d'être expressément formulés et qui ap-
partenaient au seigneur par cela seul qu'il
était possesseur du fief. En certains pays, on
trouve ce droit formulé dans les coutumes;
mais les habitants y trouvaient un avantage
en ce que la banalité étant reconnue pour
certaines choses, par exemple le moulin et
le four, le seigneur ne pouvait l'étendre da-
vantage et ajouter k ces deux servitudes celle
du pressoir ; s'il était spécifie que le moulin
banal était un moulin k moudre le blé, il ne
pouvait revendiquer la banalité des moulins
à tan ou k foulon.
Il existait dans toutes les coutumes des
clauses d'exemption de banalité; dispense
était donnée généralement aux nobles et aux
gens d'Eglise, et, dès le règne de Philippe-
Auguste, l'intérêt public fit aussi dispenser
les boulangers. Ainsi, en 1225, le prévôt de
Paris ayant voulu faire abattre les fours des
boulangers comme établis en fraude du droit
de banalité exercé par la prévôté, le roi ren-
dit une ordonnance qui permettait k chaque
boulanger d'avoir un four, ou, s'il aimait
mieux, de cuire dans le four de son voisin, k
la charge de payer au Trésor une redevance
annuelle de 9 sous 6 deniers. Eu 1580, il fut
établi par le parlement, puis par une ordon-
nance royale, que le droit de banalité devait
être justifié parles seigneurs au moyeu d'un
titre authentique, et non plus seulement,
comme jusqu'alors, en s'appuyant sur une
longue possession ; l'ordonnance de 1629 prit
pour base cette prescription et défendit* aux
seigneurs et gentilshommes d'assujettir leurs
vassaux et tenanciers k leurs moulins, fours
ou pressoirs, s'ils ne sont fondés en titre, k
peine de confiscation desdits fours et mou-
lins et de la perte de tous les autres droits
qu'ils pourraient prétendre sur eux. * La cou-
tume n'en persista pas moins k valoir litre.
La Révolution abolit les droits de banaliléf
mais d'abord avec quelque précaution. La
loi du 15 mars 1790, titre II, art. 23, portait:
« Tous les droits de banalité de fours, mou-
lins, pressoirs, boucheries, taureaux, ver-
rats, torges et autres, ensemble les sujétions
qui y sont accessoires, qu'ils soient fondes
sur la coutume ou sur un titre acquis par
prescription, ou confirmés par des jugements,
sont abolis sans indemnité, sous les seules
exceptions ci-après. • Ces exceptions com-
prenaient les banalités établies par conven-
tion entre une communauté d'habitants et un
particulier non seigneur, ou entre une com-
munauté d'habitants et un seigneur, mais k
condition que celui-ci eût fait k la commu-
nauté quelque avantage autre que celui de
tenir en état les fours ou moulins banaux,
comme, par exemple, une concession d'usage
dans ses bois, dans ses prés, etc. Une nou-
velle loi de 1792 revint sur ces exemptions
et exigea, pour le maintien des droits, que le
seigneur eût fait une concession de terre k la
commune, enfin toutes exemptions furent
abolies par la loi du 17 juillet 1793, et il no
subsista que les banalités convenues entre
une commune et un particulier non seigneur;
mais ces sortes de banalités rentrent uaiis la
catégorie des contrats el sont assujetties aux
mêmes règles.
ban ana s. m. (ba-na-na). Ûrnith. Syn. de
TROUP1ALK.
BANDA, petite-fille de Déal-Bhaoitou Balh
et femme d'Ealhoit ou Mac-Keaetb, dans la
mythologie irlandaise. Fodhla et Èire, ses
deux sœurs, formaient avec elle une sorte
de trinite.
'BANC s. m. — Encycl. Zool. La sociabi-
lité de quelques mammifères, tels que les
castors; d'un assez grand nombre d'oiseaux,
comme certains tisserins ; d'un plus grand
nombre d'insectes, surtout de ceux qui ap-
partiennent k la grande famille des hymé-
noptères, est un tait aussi intéressant qu'in-
déniable. Mais cet instinct exisie-l-il k un de-
gré quelconque "mus la classe des poissons?
L'existence des bancs ou grandes troupes de
poissons voyageurs semble tout d'abord re-
pondre affirmativement k la question; elle
reste cependant douteuse, et la plupart des
naturalistes n'hésitent même pas a la résou-
dre négativement. Selon eux, les bancs de
poissons ne constituent pas de véritables so-
ciétés, mais de simples agglomérations pro-
duites par certaines causes extérieures, aux-
quelles l'instinct de la sociabilité est absolu-
ment étranger. Il parait bien certain, eu
effet, qu'aucun lien n'unit les individus ipu
sr rassemblent eu bancs dans leurs émigra-
tions; qu ils ne se pièlent entre eux, dans
aucune circonstance, aucun appui mutuel-,
qu'ils ne se livrent ensemble k aucun travail
commun, qu'ils mènent, eu un mot, une exis-
tence absolument individuelle et i-olée. Mais
quelle peut être alors la raison de leuragglo*
BANC
méralion? Elle est diverse et quelquefois dif-
ficile a saisir. L'éclosion simultanée d'un
grand nombre d'œufs dans un même lieu,
qu'on n mis-1 en avant pour expliquer l'exis-
tence des bancs, est évidemment insuffisante
pour rendre compte de cette persistance des
individus à rester unis, au milieu des causes
innombrables qui tendent a les séparer.
L'existence d'agglomérations d'aliments éga-
I ent recherchés par tous les individus de
même espèce est une raison plus acceptable,
mais qui fait défaut dans bien des cas. Evi-
demment, il faut recourir, pour expliquer les
bancs, aux causes mal connues qui détermi-
nent, à certaines époques de l'année, les émi-
grations des morues, des harengs, des sardi-
nes, des thons, etc. La cause, quelle qu elle
soit, qui pousse, a un même moment, dans
une'même direction des masses d'individus
de lu même espèce suffit, évidemment, pour
expliquer leur agglomération.
Ces agglomérations marines ne sont, du
reste, pas particulières aux poissons. Certains
mollusques de la classe des ptéropodes, des
hyales surtout, et certains zoophytes se trou-
\\ ni parfois réunis sur une immense étendue
à la surface des eaux. Ici, il est aussi facile
d'expliquer le fait par l'agglomération des
œufs sur un même point qu il serait impossi-
ble d'invoquer 1 instinct de la sociabilité.
'BANCEL (François-Désiré), homme poli-
tique français. Il est mort en 1871. — Lors
des élections générales de 1869 pour le Corps
législatif, il posa sa candidature dans_ la
Drôme, dans la 2e circonscription du Rhône
et dans la 3« circonscription de la Seine, où
il se présenta contre M. Emile Ollivier. La
lutte tut très-vive entre les deux candidats,
dont l'un, Bancel, représentait ■ l'opposition
irréconciliable et l'éternelle revendication,»
tandis que l'autre, M. Ollivier, représentait
lu politique de la palinodie. Ce dernier, qui
s'était flatté de réduire en un quart d'heure
tous ses adversaires au silence, écrivit à
Bancel : ■ Monsieur, 1,073 électeurs de la
3e circonscription, dont j'ignore le nom, vous
ont offert une candidature contre moi, parce
que je me suis rendu indigne de la confiance
de la démocratie. Vous avez accepté cette
offre. Par là, vous vous êtes engagé k> re-
produire en ma présence et à justifier l'ac-
cusation d'indignité qui est la raison de votre
candidature. Je vous invite publiquement
8 remplir cet engagement. » M. Ollivier fit
ensuite demander à Bancel d'envoyer deux
amis qui s'entendraient avec deux des siens
pour choisir un vaste local, désigner un pré-
sident, des sténographes fidèles et fixer le
jour, l'heure et le Heu du tournoi oratoire,
dans lequel Bancel aurait pris la parole le
premier, cornu e accusateur ; après quoi M. 01-
[mer lui aurait répondu. Baucel répondit
simplement a ce défi théâtral que l'affaire
était entre M. Emile Ollivier et les électeurs,
et non entre M. Bancel et M. Ollivier, et
qu'il n'avait qu'a se rendre dans les réunions
publiques pour répondre à leurs interpella-
tions. M. Ollivier n'eut garde de le faire. Il
aima mieux convoquer au théâtre du Chàte-
let une réunion publique, où il devait parler
seul. Le 24 mai 1869, les électeurs de la
3e circonscription élurent Bancel député par
22,848 voix contre 12,848 données à son ad-
versaire. Le nouveau députe de Paris fut
également nommé dans la 2© circonscription
du Llione. Au Corps législatif, Bancel ne
répondit pas, comme orateur, à la réputation
qu'il avait acquise. 11 avait la parole ample,
le débit oratoire, le geste puissant et juste,
mais on sentait trop en lui l'ancien profes-
seur : il manquait de naturel. Aussi produi-
sit-il peu d'effet à la Chambre. Sa santé,
d'ailleurs, était gravement atteinte, et il
commençait à ne plus être lui-même. Bancel
vota constamment avec les républicains de
l'extrême gauche. Lorsque la révolution du
4 septembre 1870 éclata, il était malade, en
province, ce qui explique pourquoi il ne fit
point partie du gouvernement de la Défense
nationale. Quelques jouis avant sa mort,
le 2 janvier 1871, il écrivait à un de ses
amis : t II ne suffit pas de chasser l'en-
nemi et de remplacer la monarchie par les
institutions populaires, il faut que celles-
ci soient fondées sur le droit et sur lu liberté,
sans lesquels la démocratie est le pire des
esclavages. C'est vous dire que nous aurons
besoin d'esprits également éloignés de la ser-
vitude et de la chimère, résolus à pratiquer
tout ce qui est possible dans le véritable in-
térêt du peuple et à rejeter tout ce qui pour-
rait porter atteinte à sa souveraineté effec-
tive. ■
On doit à Bancel : les Harangues de l'exil
(Bruxelles, 1803, 3 vol. m-8u); le Génie de
Corneille (1869, in-12); les Origines de la Hé-
voluiion (1870, 111-12} j les Révolutions de la
parole (1869, iu-8<>).
' BANCHE s. m.— Encycl. Kntoin. Le genre
banche, ivi qu'il a d'abord été constitué, com-
prend des ichueuuioiiieiis curactérisé3 par un
abdomen comprimé latéralement, sessile ou
faiblement pédoncule. Mais ce genre a été
bien diminue depuis, et plusieurs naturalis-
tes en ont détaché de nombreuses esj ,
dont ils ont formé plusieurs genres, lois que
ceux des tropistes et des aroies.
UAMIIIM (Jean van), jurisconsulte hol-
landais, né à Leyde en 1540, mort en 1601.
Apres avoir étudie a Utrecnt, à Luuvaiu et
à Anvers, il devint membre du grand consi i
BANP
de Hollande et de Zélande, fut employé à
des négociations importantes et fut chargé
de présider le conseil dont il faisait partie.
BANCO (Nanni d'Antonio), sculpteur et
architecte italien, né k Sienne en 1374, mort
en 1421. Il fut un des meilleurs élèves de
Donatello. On vante surtout, parmi ses sta-
tues, son Saint Philippe, qui est k Florence.
Comme architecte, il a travaillé à la cathé-
drale de la même ville.
BANCOC s. m. (ban-kok). Bot. Plante de
Madagascar, qui produit de l'indigo.
BANCROFTIE s. f. (ban-kro-ftî — de Ban-
crofty n. pr.). Bot. Genre douteux de la fa-
mille des tiliacées, dont les espèces, incom-
plètement connues, croissent à la Jamaïque.
'BANDE s. f. — Zool. Nom donné à plu-
sieurs serpents, poissons et insectes qui por-
tent des bandes colorées.
Il AN DEL (Joseph-Antoine de), théologien
allemand, mort en 1771. Il fut chambellan
des princes Louis et Frédéric de Wurtem-
berg. Il a publié : le Droit catholique au su-
jet au déserteur de la foi (1752, in-4°); Con-
siliurn utriusque niedici ad Justinum Fabro-
nium , de statu Ecclesis et potestate papas
xgerrime febricitantem (176<, in-8°).
* BANDEL (Ernest de), sculpteur allemand-
— Il est mort au mois de septembre 1876»
près de Donauwerth (Bavière). Apres l'inau-
guration dans la forêt de Teutobourg de sa
gigantesque statue d'Hermanu ou d'Armi-
nius, le gouvernement allemand lui accorda
une pension annuelle de 30,000 francs, dout
6,000 francs réversibles sur sa veuve.
BANDIA s. f. (ban-di-a), Reiig. ind. Nom
sous lequel on désigne, dans l'Inde, la secte
des bouddhistes.
ll\MHMIII (Clémente), sculpteur italien
du xvte siècle, né à Florence, mort à Rome.
Fils naturel de Baccio Bandinelli, il fut aussi
son élève et l'aida dans ses travaux. Mais
les mauvais traitements l'ayant contraint de
quitter Florence, il alla a Rome, où il mou-
rut un an après son arrivée, épuisé par un
excès de travail. Il était très-jeune encore
et donnait les plus belles espérances.
BANDINELLI (Michel-Angelo), peintre ita-
lien du xvie siècle. Neveu et élevé de Baccio
Bandinelli, il jouit d'une assez grande répu-
tation. L'église de Sainte-Marie-Nouvelle, à
Florence, possède plusieurs de ses tableaux.
BANDINELLI (Marco), peintre italien du
xvii» siècle, né à Bologne. Il était cuisinier
et intendant de Guido Reni et lui servait de
modèle. Il finit par devenir artiste lui-même.
"BANDITISME s. m. — Encycl. V. l'article
brigandage, au tome II, et, pour les bandits
de la Corse, la fin de l'article vendetta, au
tome XV du Grand Dictionnaire.
BANDOLE (Antoine), écrivain français du
xvii« siècle. Avocat au parlement de Flo-
rence, il écrivit les Parallèles de Jules Cé-
sar et de Henri IV, publies par Vigenère,
avec les Commentaires de César (Pans, 1609,
in-40).
BANDON1NA ou BLANUONIA, femme au-
teur française du vi^ siècle. Attachée au ser-
vice de Radegonde, femme de Clolaire Ier(
elle entra avec elle au couvent et continua
la Vie de sa maîtresse, commencée par For-
tunat,évéque de Poitiers.
BANDY DE NALÈCHE (Charles-Léonard-
Louis), homme politique français, ne a Au-
busson en 1828. Il vint étudier le droit a Pa-
ris, où il se fit recevoir licencie, puis il
acheta une charge d'avocat au conseil d'E-
tat et k la cour de cassation. Pendant ses
loisirs, il traduisit les Poésies complètes du
chancelier Michyl de L'Hospital et publia en
1859 une brochure intitulée : les Maçons de
la Creuse. Ayant vendu sa charge, il retourna
dans la Creuse, où, en 1871, il prit a Bour-
ganeuf la direction d'un journal politique,
Uans lequel il s'attacha k démontrer la né-
cessité de fonder la Republique et appuya le
gouvernement de M. Thiers. En 1874, il fut
élu, dans le canton de Felletin, dont son ar-
riére-grand-père avait été le députe a l'As-
semblee constituante de 1789, membre du
conseil général contre M. Du Mirai, ancien
député de L'Empire. M. Baudy do Nalèche
était secrétaire de la commission départe-
mentale lorsque, aux élections du 20 février
1876, pour la Ciiainbie d<:s députés, il po^a
sa candidature dans l'arrondissement d Au-
busson. ■ Mon drapeau, dit-il dans sa pro-
fession de foi, est celui de la République con*
^erv atnee do l'ordre et de la Liberté, telle
qu'elle a été detinio par la constitution du
25 février... Je considère son principe comme
inviolable; mais . si, par la suite, l'expérience
revelu des imperfections, je veux qu'on y
porte remède par des réformes raisuim
progressives et essentiellement républicai-
nes. ■ Elu député par 6,412 voix contre
M. Cornudet, candidat bonapartiste, il est
aile siéger avec la majorité républicaine.
BANFFYE s. f. (ban-fl). Bot. Syn. de gyp-
SOPU1LU.
BAN FI (Antoine), peintre italien qui vivait
au xviuo siècle. Il a peint des tableaux d'his-
toire et des tableaux religb u\, dont on voit
encore quelques-uns dans les églises de
Milan.
BANK
BANGAR, ville des Etats-Unis de l'Ain
du Nord, district de Colombie; 18,289 hab.
BANGABD s. m. (ban-gar). Terme usité en
Alsace pour désigner un garde champêtre :
C'est ce que je fis, engageant tout b' monde à
venir sans faute et envoyant le BANGard por-
ter les billets de la préfecture jusque dans les
dernières baraques de la montagne. (Erek-
mann-Chatrian.)
BANGERT ou BANGERTUS (Henri), savant
allemand, né en 1610, mort en 1G65. Il était
recteur de l'université de Lubeek. On a de
lui : Oratio funebri* Benriei Coleri (Lu-
beek, 1644, in-4o) ; Chronica Slavorum Uel-
moldt et Arnoldi (Lubeek, 1659, in-4°).
'BANGIE s. f.— Encycl. Bot. Ce genre, créé
par Lyngbye, a été considérablement res-
treint par Aghard, qui n'y admet que les al-
gues offrant les caractères distinctifs sui-
vante : filaments capillaires, membraneux,
continus, plans ou comprimés ; granules co-
lorés,globuleux, ellipsoïdaux ou cylindracés,
agglomérés parfois en petites masses, plus
ordinairement disposés en séries transversa-
les, parallèles entre elles, La bangie brun
pourpre, une des rares espèces qui vivent
dans les eaux, se développe fréquemment
sous les roues de moulin. Les sept ou huit au-
tres espèces connues appartiennent, comme
celle-ci, exclusivement a l'Kurope.
BAN1C1II (Barthélémy), auteur dramatique
italien du xvne siècle. On connaît de lui : //
Figlio ribelto, oi-vero Davide dolente, opéra
en prose (Milan, 1667, in-12); / Tradimmti
nel traditore, ouvero ta Vigifanza sopera l'in-
gannOy autre opéra en prose (1671, m- 12).
BANISTER (Jean), comédien anglais, né
à Deptford en 1760, mort à Londres en 1836.
11 fut élève de son père, Charles Banister,
et du célèbre Garrick. Après la mort de son
père, il fut engagé à Drury-Lane et y obtint
des succès.
BANISTÉROÏDE adj. (ba-ni-sté-ro-i-de —
de bauistéretet dugr. eidos, forme). Qui res-
semble à une banistère.
* BANJOLÉE s. f.— Encycl. Bot. Ce genre ne
comprend qu'un seule espèce, d'ailleurs peu
connue, signalée et décrite par Bowdieh.
C'est une plante herbacée, velue, à feuilles
ovales opposées, dont les rieurs, disposées en
épis axillaires, ont un calice à quatre divi-
sions, accompagné d'une bractée unique,
une corolle violette à, quatre lobes sinueux
et inégaux, à. deux etamines. Le fruit est
une capsule à deux loges polyspermes.
BANKÉSIE s. f. (ban-ké-zi). Bot. Syn. de
BRAYIiRE.
'BANKOK., capitale du royaume de Siam;
500,000 hab., dont la moitié Chinois. — Nous
allons compléter ici les détails que nous avons
donnés sur cette ville au Grand Dictionnaire,
par une description empruntée à uu voya-
geur :
• Sa longueur est de 1 lieue sur 1 lieue de
largeur. Elle est située en grande partie sur
la rive gauche du fleuve (le Meïnam). Sa po-
pulation totale actuelle, avec ses dépendan-
ces, peut s'élever à 500,000 âmes. Cette ville
est entourée de murailles eienelees et flan-
quées de bastions de distance en distance; le
plan en est irrégulier et partout coupé de ca-
naux ; les rues sont sales et étroites. La plu-
part des habitations ne sont que de miséra-
bles huttes de bambous, sans aucune appa-
rence de solidité, de commodité ni de cOn-
fort. Mais il y a partout beaucoup d'arbres,
et le grand nombre des temples de Bouddha,
dont les flèches dorées s'élèvent dans les airs,
donne à cette Venise de l'Orient un aspect
pittoresque et même un air de magnificence.
Ce qu'il y a de plus remarquable à Bankok,
c'est le palais et les pagodes royales. L'en-
ceinte du palais est considérable et pavée en
belles dalles de marbre et de granit. On y
voit de tous côtés une multitude de petits
édifices élégants, ornés de peintures et de
dorures. Au milieu de la grande cour s'eleve
majestueusement le Mahaprasat, à quatre
lac ides, couvert en tuiles vernissées, décoré
de sculptures magnifiques et surmonte d'une
haute flèche dorée. C'est là que le roi reçoit
les ambassadeurs; lk aussi viennent prêcher
les talapoins. Un peu plus loin s élevé la
grande salie où le roi donne des audi<
m présence de cent mandarins prosternes la
lace contre terre; puis viennent le palais de
la reine, les maisons des concubines et des
dames d'honneur. Dans elle vaste enceinte,
il y a un tribunal, un théâtre, la bibliothèque
royale, de tres-grauds arsenaux et des écu-
ries pour les éléphants blancs. Les pagodes
royales sont d'une magnificence dont
se l'ait pas d'idée l | il y <" ■* 'l"i
me près do 5 millions de francs. Il \>y
l pas une seule voilure dans la capitale;
tout le monde va en bai que ; Le Beuve et les
canaux sontles seuls chemins fréquentés. Une
de jonques chinoises, du portât
600 tonneaux , s'étend dans une longueur
de plus de 2 milles, mouillées presque au mi-
Lieu do la rivière ; elles attendent la souvent
plusieurs mois pour vendre eu détail leurs
usons. Les Siamois sont actifs; mais
d un peu-
ple guerrier. Leur nourriture ordinaire con-
siste en riz, poissons d'eau douce, légumes
et fruits. Il se fait 1 Bankok une irea-grande
consommation de volaille, do viande de cerf,
,nx aquatiques, de chair de buffle se-
BANL
SS5
cliëe au soleil, de tortues et de quelques pois-
sons de mer. On y mange aussi des gre-
nouille1;, des vers k soie, des chauves-souris,
de gros rats, du crocodile, du serpent boa.
La boisson ordinaire se compose d'eau pure
et d'une espèce d'eau-de vie de riz qu'on ap-
pelle arak. Cette boisson , exce
perni -use, cause de très-grands ravuges
dans le pays. .
A Bankok, le vêtement ordinaire des hom-
mes se compose d'une sorte de large paiitaloa
qui descend seulement jusqu'au genou ; le
reste du corps est nu; celui des femmes est
à peu près le même, sauf qu'elles so couvrant
quelquefois la gorge au moyen d'un moi
d'étoffe jaune. Ho>nmes et femmes usent im-
modérément du bétel, ce qui finit pardon-
ner à leur bouche un aspect des plus d,
cieux.
BANKSÉEs. f. (ban-ksé — de Banks, n. pr.).
Bot. Nom donné par Kœnig à un genre de
plantes, fondu depuis par Linné dans le genre
costus.
' BANKS1E s. f. — Encycl. Bot. Les banksies
sont de magnifiques plantes exotiques dont
les principaux caractères sont : fleurs di
sées en un chaton dépourvu d'involucre, cha-
cune accompagnée de trois bractées sembla-
bles; périgone partagé en quatre ou cinq
lobes; quatre etamines cachées sous le som-
met concave des lobes périgonaux; quatre
squamules hypogynes entourant un ovaire
unilocuhiire qui contient deux ovules colla-
téraux, fixés sur la partie moyenne de la pa-
roi interne, et dont le côté extérieur de la
priinine, fendu longitudinalement, laisse le
nucléus à nu; style filiforme terminé par un
stigmate en massue. Le fruit est un follicule
Ligneux, biloculaire ; les primines des ovules
se soudent en une cloison ligneuse, libre et
s'ouvrant en deux valves ; les deux semences
qui leur succèdent sont attachées de chaque
côté de la base de la cloison dans une sone
de niche et terminées en une membrane»ailée
cunéiforme.
Ces arbrisseaux sont communs dans la ré-
gion extratropicale de la Nouvelle-Holland •-.
Un les distingue à leurs rameaux om!
garnis de feuilles éparses, dentées ou inci-
sées, dont la face intérieure est parsem
petites glandes à fleurs disposées en chatons
solitaires ou terminaux. Les bractées florales
sont persistantes, les plus grandes solitaires,
les plus petites géminées, collatérales et in-
ternes. Robert Brown, qui s'est beaucoup
occupé de ce ^enre, le divise en deux sec-
tions, le banksia proprement dit et l'isotylis.
On en connaît environ quarante espèces, ap-
partenant toutes à l'Australie, et dont quel-
ques-unes ont pu s'acclimater dans nos ser-
res ; ce sont les banksia grandis, littoralis,
speciosa, macrostachya, microstachya, etc.,
toutes remarquables par leur feuillage élé-
gant, qui persiste même dans les plus grands
troids. Le banksia serrata, arbrisseau de 8 à
10 pieds de hauteur, à rameaux cotonneux,
garnis de longues feuilles lancéolées, à fleurs
jaunes, est surtout estime. C'est uuo plante
de serre froide.
* BANLIEUE s. f. — Encycl. Depuis le dé-
cret de 1859, la banlieue de Paris a changé
d'emplacement eld'aspect. Avant cette épo-
que, les principaux points de la banlieue
étaient Montmartre, La Chapelle, Bell
Charonne, Bercy, Montparnasse, Plaisance,
le Petit-Montrouge, Vaugirard, Grenelle,
l'assy, Les Ternes et Batignolles. Tout
localités s'étendaient entro l'ancien mur
d'enceinte et les fortifications. Aujourd'hui
qu'elles sont comprises dans Paris, la ban-
lieue se trouve rejetee par le fait en de
des fortifications, et les principaux centres
sont: Levallois, Clichy, Aubervilliers, Pan-
tin, Les Prés-Saint-uervais, Romainville,
Ivry,Gentilly,lo Grand -Mon trouve, Va
Malakoff, Issy, Neuilly, etc. Les modifi
tions profondes apportées aux anciennes cir-
conscriptions, qui constituaient une sorte de
Paris excentrique, datent d'un décret impi
du mois de janvier 1850, 1 une
enquête publique à cet égard. Ci 1 tpasa
cette époque que l'on pouvait rencontrer do
l'opposition dans les administrât s munici-
pales de la Seine, qui s'empressèrent do se
prononcer pour l'annexion. Quant au Corp
itif, ii la vota au mois de mai, d.':, que
le projet lui eut été présenl leuce,
a partir du l^r janvier 1860, l'octroi i I
culé jusqu'aux fortifications et l'ancien inui
d'enceinte abandonne a la pioche des dé-
molisseurs, qui en firent rapidement dispa-
raître jusquau dernier vestige. Cette me
/.îeale atteignail gravement dans leur. s
intérêts une foule d'indu
.us aux ineiiies droits d'entrée pour
. de consommation que dans l'an-
cien Paris. Pour calmer leurs plaintes, on
leur accorda des facilites d'entrepôt et des
adoucissements temporaires d'octroi.
Pour juii.lier cette immense extension de
la capitale, nos gouvernants tirent valoir des
raisons d'hygiène et de salubrité , les com-
munes suburbaines ne possédant pas toujours
Les ressources nécessaires pour subvenir aux
nécessites de ca genre. Un allégua eu outre
que leurs habitauts, jouissant de tOU
avantages do la capitale, où ils
journellement pour leurs affaires, devaient
eue soumis aux mêmes en irges que s ils eus-
sent été dans l'ancien Paris. Une autre rai-
soii.qu'ou se garda b.en de meure eua\aut.
286
BANQ
était une raison stratégique. Le vieux mur
d'octroïdisparaîssant avec ses barrières, l'ac-
tion de la troupe devenait plus rapide et plus
efficace contre les insurrections, qu'on re-
doutait surtout de la part de ces aggloméra-
tions presque exclusivement ouvrières.
BANNA s. m. (bann-na). Nom vulgaire du
ténia en Abvssinîe.
* BANNALEC, bourg de France (Finistère),
ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilora. de
Quimperlé ; pop. aggl., 674 hab. — pop. tôt.,
4,390 hab.
Bannière blrtie (LA), Aifnlure» d'un mii-
■ iiliniin. A un chrétien el d un païen à I épo-
que des croimidci el de la conquête mon-
gole , par M. Léon Cahun (Paris, 1876).
M. Léon Cahun, l'habile directeur du Journal
de la Jeunesse, a entrepris, on le suit, la so-
lution du difficile problème qui en a tenté
bien d'autres moins experts : instruire en
amusant. Peut être faudrait-il renoncer ré-
solument à faire de l'instruction un amuse-
ment; mais ce n'est pas cette question de
principe qui doit nous préoccuper ici. Tel
qu'il est, le livre de M. Cahun est a la fois
instructif et intéressant. 11 décrit sous des
couleurs vives et saisissantes une époque
assez mal connue, celle des croisades, et des
pays plus inconnus encore, les grandes villes
d'Asie visités par les croisés et par Gengis-
Khan, nous peignant les mœurs de ses hordes
avec une grande vérité , sinon historique
(l'affirmation est difficile en cette matière),
au moins littéraire. Il a mis en œuvre, avec
une remarquable habileté, les rares docu-
ments que lui fournissaient les chroniqueurs
et les historiens. Il connaît très-bien les pays.
qu'il décrit et qu'il a, du reste, habités, et ce
que son imagination ajoute à l'histoire et à
la géographie ne fait aucune dissonance
avec la réaliié des temps et des lieux.
BANNISSEUR s. m. (ba-ni-seur — rad.
bannir). Celui qui bannit.
' BANON, bourg de France (Basses-Alpes),
ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom. de For-
calquier; pop. aggl., 607 hab. — pop. tôt.,
1,163 hab. Près du bourg, une belle furet de
chênes.
BANQUABLE adj. (ban-ka-ble — rad. ban-
que). Comm. Se dit d'une valeur sur papier
qui remplit toutes les conditions pour être
négociée : Un effet est banquable lorsqu'il
porte trois signatures connues. Il Quelques-
uns écrivent bancable.
* BANQUE s. f. — Encycl. D'après un ar-
ticle du Journal officiel du 25 mars 1875 ,
voici comment se décomposaient , à cette
époque, les billets de banque en circulation,
non-seulement en France, mais dans le monde
entier :
Il existait encore 6 billets de 5.Û00 francs.
On en comptait 822,297 de 1,000 francs,
431,922 de 500 francs, 4,094 de 200 francs,
9,698,075 de 100 francs, 6,410,499 de 50 francs,
190,150 de 25 francs, 14,986,159 de 20 francs,
1,342,701 de 5 francs et 1,292 des anciens
types de diverses coupures, qui représentaient
une somme totale de 2,641.081,935 francs.
Quant aux aunulatiois, aux broiements et
aux destructions de billets pendant le cours
de l'année 1874, voici le détail de ces di-
verses opérations :
On a successivement annule l billet de
5,000 francs; 369,300 billets de 1,000 francs;
168,400 de 500 fiancs; 19,400 de 200 francs;
651,007 de loo francs; 314,000 de 50 francs;
soit, au total, 1,822,107 billets, représentant
une somme de 568,185,700 francs.
Les brûleinents, suspendus en 1869, repris
en 1873, ont été continués au cours de 1874 ;
mais, à la suite d'une série d'expériences qui
ont donné les résultats les plus satisfaisants,
la destruction des billets imparfaits ou usés
é de Opel SI', a partir du 1er décembre
dernier, pur voie d'incinération, la B
avant donné son approbation à un nouveau
s v Unie de destruction qui réduit les billets
eu pâte sous l'influence d agents chimiques et
de la vapeur.
C'est ainsi que 1,989,353 billets ont été brû-
lés, et 560,225 détruits par un procédé chimi-
que; ensemble, 2,549,578 billets détruits, dont
le détail ; 579,201 billets de i , I
237,600 billets de 500 francs j 64,500 billets
de 200 francs; 1 billet de 250 francs;
1,870,276 billets de 100 francs et 289,000 billets
rrancs, représentant une valeur totale
■iiOS.
Enfin, lesbillet retirésde laoirculation s'é-
lèvent, pour l'année 1874, a 41,248,006, ce qui
["'■ lenteune ;mentation de 6,301,993 billets
.sur l'année 1873.
En 1875, lu Banque de France DOSSé lil
i suivant 111-
i ^ujue :
i«i7, Rouen.
1818, u m N un tes.
— '■' ■ ■ '"aux.
1835, 29 juin.
— 27 septembre. Mar eille.
1836, 6 mai. n .
— i" nt Etienne.
— 19 juin. Lille.
1837, 25 aOÛt. Havre (Le).
— 16 octobre. Saint* Quen lia.
J838, 19 janvier. Montpellier.
— 11 juin. "Use.
— 8 novembre. " M \<- mis.
1840, 31 mars.
BANV
1840, 24 avril. Angoulême.
1841, 21 août. Besançon.
— — — Caen.
— — — Château roux.
— — — Clermont-Ferrand.
1846, 28 avril. Mans (Le).
— 29 mai. Nîmes.
— 10 juillet. Valenciennes.
1849, 10 juillet. Limoges.
1850, 21 juin. Angers.
— 8 juillet. Rennes.
— 31 décembre. Avignon.
1851, 21 janvier. Troyes.
1852, 7 juillet. Amiens.
1853, 2 février. Rochelle (La).
— 18 avril. Nancy.
— — — Toulon.
— 14 décembre. Nevers.
1*55, 13 juin. Arras.
— — — Dijon.
— — — Dunkerque.
1856, 29 novembre. Carcassonne.
— — — Poitiers.
— — — Saint-Lô.
1857, 17 juin. Bar-le-Duc.
— — — Laval.
— — — Tours.
— — — Sedan.
1858, 26 juin. Agen.
— — — Bastia.
— — — Bayonne.
— — — Brest.
1860, 25 juin. Annonay.
— — — Chalon-sur-Saône.
— — — Fiers.
— 11 août. Nice.
1863, 30 novembre. Lons-le-Sanmer.
1S65, 8 avril. Annecy.
— — — Chambéry.
— 18 septembre. Chaumont.
1866, 28 février. Castres.
— — — Evreux.
— — — Niort.
1867, 1er février. Auxerre.
— — — Lorient.
— — — Montauban.
— — — Perpignan.
— — — Rodez.
— — — Saint-Brieuc.
— 31 décembre. Périgueux.
— — — Roubaix -Tourcoing.
1868, 29 février. Valence.
— 18 avril. Epinal.
— 27 mai. Moulins.
1869, 30 .janvier. Blois.
1870, 22 janvier. Bourges.
— 6 juillet. Chartres.
1871, 30 juin. Versailles.
1872, 23 mars. Vesoul.
1873, 27 février. Aubusson.
— — — Beauvais.
— 15 novembre. Bourg.
— — — Cahors.
— — — Tarbes.
— 26 — Auch.
— — — Aunllac.
1874, 26 janvier. Puy (Le).
1875, 6 janvier. Mende.
— Banque du peuple ou Banque d'échange.
V. échange, au tome VII du Grand Diction'
naire.
BANQUET1ÈRE s. f. (ban-ke-tiè-re). Nom
donné a certaiues ouvrières ovalistes.
llAiNTIL'S, soldat italien du me siècle av.
J.-C. Il servait dans l'armée romaine, et à
la bataille de Cannes U couvrit de son corps
le consul Paul-Emile et fut criblé de bles-
sures. Annibal, dont il devint prisonnier, le
félicita de son courage et lui accorda sou
amitié.
BANUS, un des chiens d'Actéon.
* BANVILLE (Théodore de), poète français.
— Depuis 1856, Mi Théodore de Banville n
produit un assez grand nombre d'œuvres qui
n'ont fait qu'accroître sa réputation. Nous
citerons de lui : les Exilés (1866, in-12); les
Parisiennes de Paris (1866, in-12) ; les Ca-
nnes parisiens (1866-1873, 3 vol. in-12);
Gringoire, comédie en un acte et en prose,
représentée avec succès au Théâtre-Fran-
çais; Etudes grecques. Nouvelles odes funam-
bulesques (1869, in-12); Flonse, comédie en
trois actes et en vers (1870, in-12); Eudora
Cleax, conte du jour (1870, in- 12); Adieu,
scène lyrique (1871, in-16); Idylles prus-
siennes (1871, in-12) ; Théophile Gautier (1872,
in-12); Petit traité de poésie française (1872,
in-16), livre dans lequel on trouve des idées
neuves, des aperçus ingénieux; Trente-six
ballades joyeuses, précédées d'une Histoire de
la ballade, par Charles Asselineau (1873,
in-16), œuvre de restauration poétique, dans
laquelle M. Théodore de Banville a voulu
faire revivre une forme poétique furt en vo-
gue à la lin du moyen ftge, « En restaurant
ce genre m difficile, dit m. Alfred Marchand,
M. Banville n'a pas pensé accomplir et DOUS
faire admirer un simple tour do force, b'il
nous a semblé que, dans deux ou trois de ses
pièces, la pensée est accessoire et que le
plaisir qu'elle nous cause est dû surtout à
l'harmonie chantante des mots et aux dif-
ficultés élégamment vaincues, dans d'autres
I l'ius sincère. Sous la tonne ar-
■ ii i |ue, "ii retrouve quelque chose des uspi-
rations et des préoccupations de l'àuie mo-
derne, et c'est la ce qui donne au recueil une
réelle valeur, t Les Trente - six ballades
joyeuses ont été rééditées avec le Sang de la
coupe (is74, m 12). M. Théodore do Banville
BAPT
a publié en outre les Princesses (1874, in-16),
rééditées avec les Exilés, sous le titre de
Poésies (1875, in-16); Poésies, Occidentales,
Rimes dorées, Rondels (1875, in-16). Enfin, il
a fait représenter à l'Odéon, en novembre
1876, Déidamia, pièce en trois actes et en
vers. Depuis 1869, M. Théodore de Banville
est attaché au National, où il fait la critique
du théâtre.
•BANYULS- SUR- MER, ville de France
(Pyrénées-Orientales), cant. et à 16 kilom.
d'Argelés-sur-Mer, arrond. et à 42 kilom. de
Céret; pop. aggl., 2,227 hab. — pop. tôt.,
3,599 hab. « La douceur du climat, dit M. Ad.
Joanne, attire chaque année à Banyuls un
grand nombre de familles du département, et
aussi de Montpellier, Nîmes, Castres, Maza-
met, etc. On peut y prendre les bains dans
une mer parfaitement tranquille sur un sable
très-fin. n
BAOUSSÉ-ROUSSÉ (grotte ou caverne de).
V. caverne, dans ce Supplément.
BAOVTH, nom d'un ancien dieu de la côte
de Coromandel et de l'île de Ceylan. Ce dieu,
dont le culte est aujourd'hui complètement
inconnu et qu'on croit représenté par une
statue trouvée près de Vizagapatam, serait,
suivant certains auteurs, le même que le Ko
des Chinois, qui, d'après leurs traditions, ont
reçu leur culte de l'Inde.
* RAPAI ME, ville de France (Pas-de-Ca-
lais), ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom.
d'Arras; pop. aggl., 2,864 hab. — pop. tôt.,
3,059 hab. Dans une bataille livrée les 2 et
3 janvier 1871, près de Bapaume , le général
Faidherbe battit l'armée prussienne comman-
dée par le gênerai Gœben. V. Nord (.innée
du), au tome XI du Grand Dictionnaire,
page 1086.
BAPAUME (Amable), publiciste français,
né à Yvetot (Seine-Inférieure) le 26 mai 1825.
Il se consacra de bonne heure à l'enseigne-
ment et fut pendant plusieurs années profes-
seur a Sainte-Barbe et à l'institution Massin.
Durant son professorat, il écrivit plusieurs
pièces de théâtre , sous le pseudonyme de
Henri NormiiDii. Il fit représenter, en col-
laboration avec Commerson , au théâtre
Déjazet : le Double deux, vaudeville; le
Futur dans le pétrin y vaudeville; la Ven-
geance de Pistache , vaudeville. Il écrivit
également, en collaboration avec Commer-
son, les Vacances de Cadichet, qui furent re-
présentées aux Folies-Dramatiques, et les
Premières armes de Citrouillard, comédie en
trois actes. Avec le chansonnier Paul Ave-
nel, il fit jouer sur des théâtres de genre : la
Lionne et le Philistin , comédie en quatre
actes , et le Service de nuit , vaudeville.
Amable Bapaume donna encore aux Folies-
Dramatiques un vaudeville, À' Q P G, et com-
posa une comédie en deux actes qui fut re-
présentée au théâtre Déjazet, les Egarements
de deux billets de banque.
II publia sous son nom plusieurs romans :
Juan a la lionne (3 vol.); la Rome Tintamar-
resque (l vol.); la Pierre jaune, roman qui
obtint un certain succès à l'Avenir national,
et enfin les Requins de Paris (4 vol.), qui ont
paru tout récemment dans le journal le Peu-
1 pie. Les premiers chapitres de ce dernier
ouvrage furent remaniés par Alfred Tou-
roude, qui avait eu l'intention d'en tuer un
grand drame où il entrevoyait un très -beau
rôle pour l'acteur Paulin Méuier. Touroude
mourut quelque temps après. Amable Ba-
paume a collaboré pendant longtemps au
Tintamarre, alors que ce journal était sous la
direction de Commerson. C'est lii qu'il écrivit
un grand nombre d'articles humoristiques,
parmi lesquels nous citerons les Médaillons
à l'eau-forte. Un de ces médaillons, écrits la
plupart avec une grande virulence, dépei-
gnait, dans tout l'épanouissement de sa vie
privée, une actrice alors fort en vogue dans
le monde de la galanterie. La vengeance ne
tarda pas à apparaître sous les traits de deux
galants de la belle outragée, qui faillirent as-
sommer à coups de gourdin l'auteur de cette
diatribe. Plus tard, Amable Bapaume suivit
Commerson, qui venait de quitter, eu 1872, le
Tintamarre pour faire revivre le Ta m 2\i m,
disparu depuis plus de trente ans. Quelque
temps après, à la suite d'une violente polé-
mique qui éclata entre les deux journaux,
Amable Bapaume se battit en duel et fut lé-
gèrement blesse. A la fin de 1876, Commerson,
, brisé par l'âge et les infirmités, abandonna
la direction du Tam-Tam, qui est depuis cet e
époque la propriété de M. Bapaume.
BAPTISTE (Jacob), graveur hollandais du
, xvnc BÎècle, né àDeutecum. Il a travaillé a
Ain ter dam. On cite surtout de lui: Vision
d'Eséchiet, d'après Goeree; la Mort d'Abel,
d'après Gérard lloet ; des estampes pour les
Œuvres complètes d'Erasme (L763).
BAPTISTE (Jean-Baptiste Renard, dit),
domestique de Dumouriez. A la bitaille de
Jemmapes, quelques escadrons autrichiens
cachés dans un bois ayant attaque subite-
ment jetèrent dans les colonnes françaises
un grand trouble, qui inennçnit de compro-
mettre le succès de la journée. Baptiste ,
avec une admirable présence d'esprit, ac-
courut sur les lieux, communiqua aux chefs
des co'onnes les prétendus ordres de Du-
mouvies pour faire avancer la cavalerie et
réussit à rétubHr le combat. Malheureuse-
BAR
ment pour la gloire de Baptiste, il n'hésita
pas, plus tard, à suivre son maître dans sa
trahison.
• BAQUET s. m. — Jeter dans le baquet,
Locution employée par Mme de S? vigne et
qui semble signifier : Faire rire aux éclats.
BAQCOL (Jacques), écrivain français, né
à Strasbourg en 1813, mort dans cette ville
en 1856. Il fut pendant assez longtemps
compositeur d'imprimerie, et il se fit con-
naître par deux ouvrages, dont le premier
est estimé : V Alsace ancienne et moderne ou
Dictionnaire topographique, historique et sta-
tistique du Haut et du Bas-Rhin (1849, in-S°,
avec cartes) , dont la 3e édition a paru en
1865, avec 20 planches et cartes; Guide sur
les chemins de fer de Slrasbourg à Bâle et de
Mulhouse à Thann (1854, in-12, avec 16 plan-
ches et i carte).
•BAR-SDR-ADBE, ville de France (Aube),
ch.-l. d'arrond., à 53 kilom. de Troyes, sur la
rive droite de l'Aube; pop. aggl., 4,356 hab.
— pop. tôt., 4,453 hab. L'arrond. comprend
4 cantons, 88 communes, 40,643 hab. Fabri-
ques de bonneteries, de calicots, de toiles ci-
rées; distilleries d'eau-de-vie de marc; clou-
teries, tanneries, meuneries importantes, etc.
Commerce considérable de grains, chanvre,
laines, bois et vins.
— Histoire. Primitivement, une forteresse
romaine occupait le sommet d'une colline
voisine de la cité actuelle ; une ville
groupa autour de cette forteresse et exista
jusqu'à l'invasion des Huns; détruite par cei
barbares, Bar-sur-Aube fut reconstruite sui
les bords de la rivière. Au xe siècle, elle ap-
partenait aux comtes de Vermandois. Elle
fut ravagée par la peste de 1636 à 1648. La
1814, le maréchal Mortier y repoussa l'avant-
garde de Schwarzenberg. Patrie de Jeanne
de Navarre, de Des Perriers et de l'archéo-
logue Du Sommerard.
• BAR-LE-DUC ou BAR-SI H on \ VI Y ville
de France , ch.-l. du département de la
Meuse, sur la rive gauche de l'Ornain ; pop.
aggl., 14,664 hab. — pop. tôt., 15,175 hab.
L'arrondissement a 8 cantons, 128 communes,
77,468 hab. En partie étagée sur les hauteurs
qui dominent la rivière, Bar-le-Duc se divise
en ville basse et en ville haute. l/Almanach
de Bar-le-Duc la décrit ainsi : t Des clochers,
une vieille tour de défense qui fait lire au
loin son cadran d'horloge, un grand couvent
flanqué d'une jolie chapelle, des bosquets et
de la vigne, voilà le cadre de la haute ville.
Au pied de l'amphithéâtre et s'étendant vers
l'O., des rues longues et larges, une rivière
bordée de peupliers et rarement impétueuse,
des ponts, l'énorme tour de Notre-Dame, et,
par-dessus le centre de la cité, de grands
tuyaux de brique qui fournissent l'agrément
de leur épaisse fumée , tel est, île la gare,
l'aspect de cette petite ville. » Filatures hy-
drauliques de coton; bonneterie, quincaille-
rie , tanneries , chamoiserie , teintureries ;
faïenceries , verreries ; confitures blanches et
rouges de groseilles et de framboises. Com-
merce de vins.
— Histoire. Bar-le-Duc doit son nom à un
poisson, le barbeau, très-commun dans l'Or-
nain; elle porte dans ses armoiries deux bars
ou barbeaux adosses l'un à l'autre. Cette
ville, qui existait, si l'on en croit la tradition,
avant l'établissement des Francs dans les
Gaules, appartint à Frédéric, beau-frère de
Hugues Capet; en 1419, elle fut réunie avec
le Barrois au duché de Lorraine. Louis XIV
s'en empara et la fit démanteler. Les troupes
allemandes, qui avaient occupe Bar-le-Duc
après nos désastres de 1870, ne l'évacuerent
que le 23 juillet 1873.
• BAR-SUR-SEINE, ville de France (Aube),
ch.-l. d'arrond., à 33 kilom. de Troyes, sur la
rive gauche de la Seine; pop. aggl., 2,443 hab.
— pop. tôt., 2,798 hab. L arrondissement com-
prend 5 cantons, 85 communes, 46,803 hab.
Commerce de vins, bois et grains.
BAR, deuxième incarnation de Ilakein, di-
vinité des Druses. V. HAKEM,daus ce Siip-
plènient.
BAR (M11* DE), nom sous lequel est surtout
connue la femme de Piron. V. Piron (Marie-
Thérèse Quenaudon), au tome XU.
• BAR (iMaio Clémentine de), artiste peintre.
— Elle est morte en 1865. Outre les tableaux
d'elle que nous avons cites, nous mention-
nerons : Costume espagnol, élude (1836),
Portrait (183s); Pensée (1840); Mois de Marte
(1844); Portraits (\S4&\\ le Départ des orphe-
lins, le Triomphe de Favori (1846); Trait de
l'enfance de sainte Thérèse (1847); Ange cou-
dueteur de l'enfance, La lettre d' Alger (1848);
Sainte Geneviève (1849).
• BAR (Alexandre de), peintre et graveur.
— Nous mirions dû lui donner pour prénoms
Pierre-Alexandre. Parmi les tableaux qu'il
a exposes, nous citerons : Vue prise de Sainte-
Maure (1845) ; Lisière de foré t (1847), Vue
de la forêt Noire (1848); Chemin de Viyne-
maie (1849) ; Jocetyn à la grotte des Aigles
(1852); Vue prise sur le Grimsel (1853); Bordé
de l'hère (1655); Vue du Caire, Pyramide»
de Giseh (1859); le Soir (1861); Vue prise
au Vtliars (1863); Mosquée d Amrou au rieur
Caire (1864) ; Village arabe près du Caire
(1865); Matinée de printemps (1866) ; Vue
pris de Lons-te-Bourg (1868); Vue des envi-
rons 'le Saint -Michel- de- .Vaurienne (1S69)"
BARA
Mort de Virginie (1870), ete. 11 a exposé, en
outre, des gravures k l'eau-forte, des dessins,
des aquarelles, des fusains.
BARA (Louis) , écrivain belge, né à Lille
en 1821, mort en 1857. Il étudia le droit et il
alla exercer la profession d'avocat au bar-
reau de Mons,où il se plaça bientôt au pre-
mier rang. I.ors du congres des sociétés an-
glo-américaines des amis de la paix, qui eut
lieu k Paris en 1849 , M. Louis Bara adressa à
re congrès un très-remarquable mémoire qui
fut couronné. Cet ouvrage , resté longtemps
manuscrit, a été publié à Bruxelles sous le
titre de la Science de ta paix (1872, in-8<>).
BARA (Jules), homme d'Etat belge , né à
Tournai en 1835. Il se lit remarquer des le
collège par sa vive intelligence. Ayant étudié
le droit, M. Bara prit le grade de docteur
avec une thèse intitulée : Essai sur tes rap-
ports de l'Etat et des religions an point de
vue constitutionnel , dans laquelle il soutint
des idées très-libérales. Il occupait une chaire
à l'université de Bruxelles lorsque, en 1862,
il fut nommé à Tournai membre de la Cham-
bre des députes. M. Bara s'y fît aussitôt
remarquer par l'ardeur infatigable avec la-
quelle il remplit son mandat et par l'élo-
quence avec laquelle il prit part à d'impor-
tantes discussions, notamment à l'occasion
du projet de loi sur les bourses d'études, dont
il l'ut le rapporteur. Malgré sa jeunesse, le
député de Tournai était devenu, trois ans
après son entrée à la Chambre, un des re-
présentants les plus distingués du parti li-
béral. Aussi lorsque, au mois de novembre
1865, M. Tesch se démit du portefeuille de
la justice, le chef du cabinet, M. Frère-
Orban, n'hesita-t-il point à proposer au roi
Léopoid Ier de confier ce portefeuille à
M. Bara, qui devint, k trente ans, ministre
de la justice. Pendant les cinq années qu'il
resta aux affaires, M. Bara fut constamment
en butte aux attaques de la presse cléricale
et trouva un mauvais vouloir marqué dans
le Sénat, où l'élément réactionnaire était
prépondérant. Ce fut ainsi que la Chambre
haute repoussa les projets de loi qu'il avait
présentés pour l'abolition de la peine de
mort (186$) et l'abolition de la contraiute
par corps (1869). Il offrit alors sa démission,
que ses collègues ne voulurent pas accepter.
Les élections de 1870 ayant donné la majo-
rité aux cléricaux, M. Bara donna de nou-
veau sa démission et quitta le pouvoir, qui
passa aux mains du parti rétrograde. Réélu
député à Tournai, il a siégé depuis lors dans
les rangs de l'opposition, dont il est devenu
un des plus brillants champions. Ce lurent
sas vigoureuses attaques contre le ministère
d'Anetham, au sujet de la nomination de
M. Decker comme gouverneur du L'un bourg,
qui amenèrent la chute de ce cabinet (7 de-
cembie 1871).
BARACE, ancienne ville maritime de l'Inde,
au sud de l'embouchure de l'indu , dans l'an-
cienne presqu'île de Lariee , aujourd'hui le
Goudjerate.
BARAD, ancienne ville de Palestine, de la
tribu de Juda, près de la fontaine d'Agar.
C'est là qu'Isniaôl, fils d'Agar, vit le jour.
BABADUC (Hippolyte- André -Ponthion),
médecin fiançais, ne a Clermont-Ferrand
(Puy-de-Lome) en 1814. Il étudia la méde-
cine d'abord à Clermont, puis à Paris OÙ il
devint, en 1838, interne des hôpitaux, colla-
bora aux travaux microscopiques de son
mai ire Berurd sur le pus et se lit recevoir doc-
teur. Le docteur Baraduc s'est fait connaître
par de remarquables travaux. 11 a découvert
les causes de la mort à la suite des brûlures
superficielles et les moyens d'y remédier; il
a démontre le rôle de la substance grise
dans le système cérébro-rachidien et dans
le grand sympathique, l'existence des quatre
conduits excréteurs de la glande lacrymale
-ment (1 île et des trois conduits excré-
teurs de la glande lacrymale palpebiale, les
communications directes des veines superfi-
cielles avec les corps caverneux chez l'homme
et chez les animaux ; il a prouve que le pou-
mon est un organe ventilateur, et non le foyer
spécial de la caloriflcalion animale. Outre
des articles et des mémoires publiés dans
le Bulletin de la Société anatomiQuet dans le
Bulletin de l'Académie de médecine, et des
mémoires sur les luxations de la clavicule,
sur le traitement des plaies pénétrantes des
articulations, .sur le larcin chez l'homme, sur
la staphylorrhaphie, sur un mode d'amputa-
tion dans la région Bus-malléolaire , on lui
iloit les ouvrages sui\ ants : Mémoires sur les
luxations de la clavicule et sur les plaies pé-
nétrantes des articulations (1842, in-8«);
Etudes tfu "igues et pratiques des a//
nerveuses considérées sous Ce rapport ! i
dificat ions qu'opèrent sur elles la lumii
la chaleur. Théorie de l'inflammation. Des
ventouses vésicanles (1850, in -8°); Des •
de la mort à la suite de brûlures superficielles ,
des moyens de l'éoiter (180-', in-8°J; De l'ul-
cération des cicatrices récentes symploma ligues
delà nymphomanie ou de l'onanisme (1872 ,
in -8U) ; De la luxât ion en arrière de la phalan-
gette du pouce (1872 , in-8o). M. Baraduc a
été décore île la Légion d'honneur en 1S54.
BARAUNON (N'.iuaj . administrateur et
homme politique français, ne k Nîmes en
17'.'7, mort eu 1871. Il Ût ses études de droit
a Pans, ou il prit le diplôme de Licencié,
puis il alla exercer, en 1821 , la profession
l
BAH A
d'avocat dans sa ville natale. Après la révo-
lution de 1830, il devint bâtonnier de son
ordre et fut nommé, au mois d'août de cette
même année, conseiller de préfecture à Nî-
mes. Tout en remplissant ces fonctions, qu'il
conserva jusqu'en 1854, il devint membre de
l'intendance sanitaire (184 1), du conseil mu-
nicipal, du conseil d'arrondissement, du con-
seil académique de cette ville. M. Numa Ba-
ragnon était président du conseil général du
Gard lorsque, en 1854, il fut élu, avec l'ap-
pui de l'administration, député au Corps lé-
gislatif à Nîmes. Il alla siéger dans les rangs
de la majorité, présida, en 1S55, la commis-
sion des impôts nouveaux, appuya toutes les
mesures eompressives présentées par le pou-
voir et, malgré son zèle, il ne fut pas réélu
député aux élections de 1857. Il rentra, à
partir de ce moment, dans la vie privée.
BARAGNON (Pierre-Paul), journaliste fran-
çais, parent du précédent, né au château de
Servanes (Bouches-du-Rhône) en 1830. Son
père, juge au tribunal de Nîmes, l'envoya
faire son droit à Toulouse où, en 1848, il dé-
buta dans le journalisme en collaborant aux
Tablettes de Toulouse. S'étant ensuite rendu
en Italie, il entra en relation avec le savant
Matteucci, qui l'associa k ses travaux sur
l'électricité, et il publia, eu 1851, une Elude
physiologique et psychologique sur le mesiné-
risme. De retour eu France, il devint, eu
1853, rédacteur en chef du Courrier de Tarn-
et-Garonne, journal dans lequel il défendit
avec ardeur la politique de 1 auteur du coup
d'Etat du 2 décembre. Après avoir rédigé
un journal de Rouen, M. Pierre Baragnon se
rendit à Paris, d'où il envoya des articles à
la Presse belge et a la Gazette d'Augsbourg,
puis il alla fonder à Bruxelles le journal le
Levant. En 1858, il devint chef de la chan-
cellerie de Moldavie. Une brochure qu'il
publia quelque temps après sous le titre de
a Turquie devant l'Europe, et dans laquelle
il prenait la défense de ce pays, lui valut
d'être appelé à Constanlinople , où il fut
nommé rédacteur en chef du Journal officiel
et directeur de l'imprimerie ottomane. Il con-
serva cette situation jusqu'en 1865. A cette
époque, il revint à Paris, où il fut attaché à
la Presse, dirigée alors par Mires. Lors de la
guerre entre la Prusse et l'Autriche, il se
rendit en Allemagne, d'où il envoya k ce jour-
nal la relation de la campagne qui se ter-
mina par la victoire des Prussiens k Sadowa.
En 1867, M. Pierre Baragnon devint direc-
teur du Mémorial diplomatique; mais, au
bout de quelque temps, M. de La Valette,
alors ministre de l'intérieur, exigea qu il
quittât cette feuille. Peu après, il fondait le
Bulletin international, qui paraissait à la fois
en français k Bruxelles, k Nîmes, k Florence,
à Dresde et k Bucbarest. Au commencement
de 1870, M. Baragnon fit paraître a Paris le
Centre gauche, journal dans lequel il défen-
dit la politique de M. Emile Ollivïeret l'Em-
pire libéral ; mais, après les premiers revers
qui suivirent la déclaration de guerre k la
Prusse, M. Baragnon attaqua vivement l'Em-
pire, dont il demanda la déchéance, et, par
ordre du cabinet Palikao, son journal fut
suspendu (17 août 1870). Devenu, après le
4 septembre , un chaud républicain , il fut
nommé, le 6, préfet de Nice, fonctions dans
lesquelles il eut pour successeur Marc Du-
fraisse au mois d'octobre, et il reçut alors la
mission d'inspecter les gardes nationales mo-
bilisées de la région du Sud-Ouest. En 1871,
les électeurs de La Ciotat le nommèrent mem-
bre du conseil général du Rhône. En jan-
vier 1872, il commença k publier par fasci-
cules la 'Tache noire, suite d'études sur les
événements contemporains , k laquelle il
joignit peu après une correspondance répu-
blicaine intitulée le Post-scriptum, adressée
à des journaux et k des particuliers. Au
mois de mai 1874, la police saisit le Posl-
scriptum , et M. Pierre Baragnon, traduit en
police correctionnelle, fut condamne au mois
de juillet suivant k 100 francs d'amende,
comme ayant publié sans cautionnement un
journal politique quotidien. Vainement il de-
manda k déposer un cautionnement, u ne put
en obtenir l'autorisation , et en mai 1S7:>,
sous le ministère Buffet, il dut suspendre la
publication de la Tache noire. Au mois de
juillet 187t;, M. Baragnon se porta candidat
au conseil municipal de Paris. U obtint la ma-
jorité relativeau premier tour de scrutin ; mais
la mise au jour d'articles dans lesquels il avait
tait, eu I8ô3 , L'apologie la plus complète de
L'Empire , lui \ al ut, au second tour, un i
complet, et son concurrent républicain,
M. Marais, l'ut élu.
BARAGNON fLouîs-Nnma), hoinmo polili-
que français, cousin du précédent à Nî-
mes le 24 novembre 1835. Il lir ses études au
collège de l'Assomption, a Nîmes, puis il étu-
dia le droit et devint avocat duus sa ville
natale, où il ne tari i ps i se faire remar-
quer par SOU aplomb imperturbable et juar
son organe retentissant. M. Numa Bara
gnon Ci en outre, a un journal de
la localité. Nommé inrmi.ro du conseil muni-
cipal de Nîmes lorsque éclata la révolution
du 4 septembre 1870 , ii rédigea et signa le
premier, te 6 septembre, une proclamation
réj ubli conseil adressa k la po-
pulation ■•( dans laquelle il disait : ■ Répu-
blique et | atrle BOnt deux exprès-. s insé-
parables ; attaquer lune serait perdre l'autre.
La victoire est facile quand le drapeau qui
BARA
va marcher au-devant de l'ennemi est celui
de la République. ■ Quelques m>
il faisait une évolution complète. Porte sur
la liste des légitimistes et des cléricaux, il fut
élu député du Gard le 8 février 1871 par
49,649 voix et il alla siéger k droite. M. Numa
Baragnon , grâce & sa faconde méridionale,
k ses éclats de voix et k ses interruptions
incessantes, ne tarda pas k attirer sur lui
l'attention. II vota pour la paix, pour la pé-
tition des évéques, pour l'abrogation des lois
d'exil et la validation de l'élection des prin-
ces 'l'Orléans, contre le retour de l'Assemblée
k Paris, prit uue part active k la discussion
des nouveaux impôts, se prononça pour l'im-
pôt sur les matières premières et rit partie
de la commission chargée d'examiner la con-
vention passée en juillet 1872 avec l'Alle-
magne. Le 5 février 1872, a l'occasion du
projet de loi de M. de Tréveneue, il ne se
borna pas k attaquer la révolution du 4 sep-
tembre, il déclara que la révolution de 1830
avait plutôt entrave que secondé le dévelop-
pement régulier de la liberté en France, et
que ceux qui l'interrompaient seraient peut-
être les premiers k saluer l'épanouisse ment
des libertés qui auraient Henri dans toute la
France si l'ancienne monarchie avait pu
continuer k faire ce qu'elle voulait pour la
France. Ce même mois, M. Baragnon se ren-
dit avec M. Ernoul auprès du comte de
Chambord, k Anvers, pour lui porter le ma-
nifeste monarchique de la droite et lui com-
muniquer la lettre d'adhésion du centre
droit. A partir de ce moment, il devint un
des meneurs les plus actifs du parti qui ré-
solut de renverser M. Thiers pour imposer à
notre pays la monarchie de droit divin, et il
monta fréquemment k la tribune. Après la
révolution parlementaire du 24 mai 1873 ,
M. Baragnon fut un des plus ardents cham-
pions du gouvernement de combat. Ce fut
lui qui, le 10 juin suivant , demanda k l'As-
semblée de voter l'ordre du jour pur et sim-
ple au sujet de la scandaleuse circulaire
Pascal. Le 14 du même mois, il lit le rapport
sur l'eleetion de M. Ranc dans le Rhône,
et cinq jours plus tard un nouveau rapport
tendant k autoriser des poursuites contre ce
député. Aux mois de septembre et d'octobre
1873, M. Baragnon fit partie du comité des
neuf qui s'était charge de rétablir le comte
de Chambord sur le trône de ses pères , sans
se préoccuper le moitis du monde de ce que
pensait la France. Après le misérable avor-
lement de cetie campagne, M. Numa Bara-
gnon s'empressa d'accepter la combinaison
du septennat, et, le 26 novembre 1873, il fut
nomme sous-secretaire d'Etat k l'intérieur.
On le vit alors redoubler d'ardeur et de pas-
sion dans ses attaques contre la liberté et la
République. Sous le prétexte d'arracher le
pays aux peiils d'une démagogie imaginaire,
il défendit, le 13 janvier 1874, le projet de
loi présenté par M- de Broglie pour enlever
la nomination des maires aux conseils muni-
cipaux. Son ton agressif et arrogant, la
révoltante injustice de ses accusations, son
horreur des idées libérales rirent k cette
époque de M. Baragnon une des plus curieu-
ses personniiications du gouvernement dit
de combat et de l'ordre moral. Le 21 jan-
vier 1874, répondant k une interpellation de
M. Ricard sur 1 * suppression d'un grand
nombre de journaux, M. Baragnon voulut se
lancer dans la grande éloquence , dans le
genre sublime, et ne réussit qu'a être singu-
lièrement grotesque. « Le gouvernement qui
nous a précèdes, dît-il, accordait l'autorisa-
tion de paraître k tei journal et la refusait
a tel autre. Nous la redisons à tous ; n'est-ce
pas plus impartial?» Ce fut alors que M. Ri-
card rappela k cet irréconciliable ennemi de
la République que, le 7 septembre 1870, il
avait Mgue une proclamation pompeuse, se
terminant par ces mots : • Vive la Répu-
blique! ■ Quelques jours après, il publiait
sous ce titre: Quelques mots à mes collègues ,
(1874) une brochure, dans laquelle il essayait
d expliquer son attitude au 4 septembre. Le
•2'à mai .suivant, lors de la modification mi-
nistérielle qui suivit la chute de M. de Bl'Oglie,
M. Baragnon passa comme secrétaire d Etat
au ministère île la justice, et k partir de ce mo-
ment il abordamoins souvent la tribune. Le 24
et le 25 février 1875, il vota contre la bu du Se-
natet contre la constitution. Luis de la ;
t ion du cabinet Buïfet-bu taure, il fut remplacé
par M. Bardoux comme sous-secrétaire d'E-
tat k Injustice. Au mois de juillet suivant,
il prononça un discours eu faveur de la loi
sur l'enseignement supérieur et vola contre
l'invalidation de l'élection de la Nièvre. En-
fin, un de ses derniers actes fut de VOter
contre l'amendement présenté par Ai
Janzé pi>ur la suppression du droit qu
l'administration u interdire la vent ■ des jour-
naux sur La voie ■ i»75)..
Lors des élections pour le Sénat qui i
lieu le 30 janvier 1876, M. Numa Bai
ire dans le Gard. Maigre
sou zèle bruyant, il n'avait pas
a gagner la confiance de ses coreligionnaires
politiques. Il se vu attaquer par f Union,
par la Gazette de Pfimest et dut letiror sa
. i comité lé-
gitimiste et clencal du Gard (23 janvier). Il
prendre sa revanche aux élections
1 févi îer Sui-
vant) ; niais les ôld leurs Ou (iard, qui l'a-
vaient vu k l'œuvre, s'empresseront de le
aux loisirs de la vie privée.
BARA
287
' BABAG1 Bl D'UILLIBRSfA h 11-, comte),
France. — Lors de la déclara-
tion de guerre faite k la Prusse le 15 juillet
1870, le maréchal devint commandant de la
place de I (ont il se démit lo
mois suivant et qui furent données au géné-
ral Soumain (n août). 11 vécut k l'écart tant
ira la guerre. Kn 1871. l'Assemblée na-
ayant ordonné la création d'un con-
i les capitu-
lations (le nos |1 t) depuis la
capitulation de Sedan pi qu'à la tin de cette
guerre néfaste, le maréchal Baraguey d Mil-
liers fut investi de la présidence- de ce conseil,
dont les décisions ont donné lieu k de nom-
breuses protestations. Au mois de juillet 1872,
il présida le conseil de guerre qui jugea le
général Urémer. En 1873 , il refusa , pour
cause de santé, do présider le conseil de
guerre appelé k juger le maréchal Bazaine.
BAR AIL (François -Charles du), général
français, né k Versailles en 1820. A dix-neuf
ans, il s'engagea dans les spahis d'Oran , se
signala par sa bravoure devant M
nem en février 1840, fut cité k l'ordre de
l'armée en 1842 et nommé, cette même an-
née, sous- Heu tenant. Décoré pour sa
duite k la prise de la smala d'Abd-el-h i
der (1843), il obtint le grade de lieutenant
après la bataille d'Isly, où il fut blessé (1844),
et, k la suite des combats devant Laghouat,
il fut promu chef d'escadron (18531. L'année
suivante , M. du Bara il était lieutenant-
colonel et appelé au commandement supé-
rieur du cercle de Laghouat, qu'il quitta
pour passer aux chasseurs de la garde.
Nomme colonel au 1er régiment de cuiras-
siers le 30 décembre 1857, il retourna en
Afrique, en 1860, comme colonel du 3e chas-
seurs et prit part, en 18G2, avec 2 escadrons
de ce régiment, a la guerre du Mexique
Cite k l'ordre du jour de l'armée pour sa l»i a
voure aux combats de Cholula et de San-
Lorenzo , il reçut le grade de général de
brigade (2 juillet 1863), remplaça, le mois
suivant, le général de Mirandol dans le com-
mandement de la brigade de cavalerie et
conserva ce commandement jusqu'à la tin de
L'expédition. De retour en France, il fut uns
à la tète d'une brigade de cavalerie de la
garde et nommé général de division le
23 mars 1870. Lors de la déclaration de
guerre k la l'russe, le 15 juillet 1870, M. du
Barail reçut le commandement d'une divi-
sion de cavalerie comprenant 4 régiments
de chasseurs d'Afrique. Un de ces régiments
ne put rallier Metz; deux autres escortèrent
Napoléon III de Metz k Chàlons. Avec le
dernier régiment qui lui restait, il prit part
aux batailles de Mars-la-Tour et de Siiint-
Privat. Apres la honteuse capitulation de
Bazame, M. du Burail fut envoyé prisonnier
en Allemagne. A son retour en France, tl
prit le commandement d'une division, puis
du corps de cavalerie de l'année de Ver-
sailles, avec lequel il investit le sud et l'ouest
de Paris pendant le second siège, sous la
Commune, reçut la croix de grand officier
de la Légion d'honneur le 20 avril 1871, puis
devint commandant en chef du 3e corps de
l'armée de Versailles (juin 1871). Il occupait
encore ce commandement lorsque, après le
renversement de M. Thiers par la coalition
réactionnaire des monarchistes, il fut ap-
pelé, le 29 mai 187:* , a remplacer, comme
ministre de la guerre, le gênerai de Cissey,
qui avait donne sa démission le 24 mai.
M. du Barail prit pour chef d'état-major le
général Borel. Membre d'un cabinet qui se
proposait de renverser la République , de ré-
tablir la monarchie et de supprimer toutes
les libertés, le général du Barail accusa lui-
même ces tendances, bien qu'il dirigeât un
ministère étranger à la politique militante
et que tous ses etforts parussent devoir se
concentrer dans la réorganisation de 1 i
Le député Brousses ayant demandé, avant
de mourir, d'être enterre civilement, deux es-
cadrons envoyés a ses obsèques, conformé-
ment a lu loi, se retirèrent sur L'ordre de
i officier qui les commandait lorsque celui-ci
apprit que l'enterrement était purement civil.
Interpellé kce sujet dans la seai.ee du 24 juin
1873,1e gênerai du Barail répondit que le
l'ait était vrai. « La Un porto, dît-il , qu.* Le
troupes se rendront k la maison mortuaire,
de 1k k l'église et ensuite au cim (nie. « in
i ise, les troupe
dû se reur-r. Nous no voulons pas que les
■ associés k des inanité latioiis
antireligieuses. • La droite répondit a ces
I par des applaudissements frénéti-
ques. Mais l'opinion s'en émut vivement
et vit lu une ut teinte flagrante a la liberté
mce. I et incident fut le point de
do mesures véritable-
ment odieuses, que prit le gouvernement de
combat a l'égard de ceux qui refu
. m niant, de suivre les prescriptions de
l'orthodoxie catholique. Une décision prise
a Versailles le 27 juin 1873 lut également
m critiquée, comme une violation des con-
'i lions exigées par la Loi de 1832 pour l'a-
t anceinenL 1 1 ipi as cette dé i on, • la cain-
de 1871, k L'intérieur, qui doit être
Ci inptée pour la décoration aux tenues de la
u ministérielle du 22 mai 1873, doit
re comptée pour l'avancement. « Le
il du Barail put part, en juillet et et)
décembre 1873, k la discussion sur la loi mi-
litaire et prononça, en mars 1874, un dis-
238
BARA
cours sur les fortifications de Paris. Trê<-
brave et très -brillant sur un champ de
bataille, M. du Barail r,e fit preuve, comme
orateur et comme ministre de la guerre, que
d'une capacité médiocre. Le 22 mai 1874, il
dut se démettre de son portefeuille et, le
lendemain, il fut nommé commandant du
9e corps d'armée et de la 18* division mili-
taire, commandement qu'il a conservé de-
puis lors.
BARA1LH (Jean-André, marquis de) , né
à Monclar (Lot-et-Garonne) en 1671, mort à
Paris le 25 août 1762. Issu d'une famille
noble, originaire de Biscaye, il entra au ser-
vice en 1689. Enseigne de vaisseau en 1692,
il assista en cette qualité à la bataille de
La Hngue. Appelé au grade de capitaine de
frégate en 1697, il accompagna le prince de
Conti en Pologne et soutint, en revenant
de Copenhngue, un combat très -brillant
contre un navire hollandais de force supé-
rieure. Il se fit remarquer par sa belle con-
duite à la bataille de Malaga en 1704, au
siège de Gibraltar, au siège de Barcelone ,
3u'il contribua à faire lever aux Anglais, et
ans les colonies, où il courut les plus grands
dangers. En 1721, il était capitaine de vais-
seau, directeur du port de Rochefort, che-
valier de Saint-Louis. Après s'être empare,
.dans les parages de Dantzig, d'une frégate
et de trois galiotes russes, il fut promu, en
1740, au grade de chef d'escadre, et c'est en
cette qualité qu'il commanda, en 1744, la
flotte destinée k transporter en Angleterre
le prétendant Charles Edouard Stuart , ac-
compagné du maréchal de Saxe. Enfin, il
fut nommé lieutenant g-néral des armées
navales en 1750 et vice-amiral en 1753.
BARALE (Joffroy dk) , poète français du
xme siècle, dont il nous reste deux chansons
et un jeu parti, qu'il avait proposé a messire
Aimeri. Dans le jeu parti, Joffroy de Barale
pose cette question : Ayant le choix de jouir
de sa maîtresse en plein jour ou d'attendre
la nuit suivante, vaut-il mieux attendre la
nuit, dont les mystères sont si favorables k
l'amour? Il se prononça résolument pour la
négative, jugeant peu amoureux celui qui
peut mettre un retard k ses désirs.
BARAN (Henri de), poète français du
xvie siècle. On connaît de lui : l' Homme jus-
tifie par la foi, tragi-comédie en cinq actes
et en vers (1554).
• BARANTE (Amable-Guillaume-Prosper
Brugiere, baron de), historien, publiciste,
homme d'Etat.— Outre les ouvrages que nous
avons cités, on lui doit : Des divers projets de
constitution pour la France (1814, in-s°); Des
communes et de l'aristocratie (1821, in-S*>);
Opinion sur le projet d'adresse en réponse ait
discours du roi à V ouverture de la session
(1823, in-8°); Opinions sur le projet de loi re-
latif au sacrilège (1825, in-s°); Mélangés his-
toriques et littéraires (1836, 3 vol. in-8Q); In-
troduction à la chronique du religieux de
Saint-Denis (1839, in-40); Notice sur le comte
Alollien (1850, in 8°); Questions constitution-
netles (1850, in-8<>); Etudes historiques et bio-
graphiques (1857, 2 vol. in-8»); Etudes litté-
raires et historiques (1858, 2 vol. În-S°): Bis-
toire de Jeanne M/rt* (1859, in-12); le Parlement
et la Fronde (1860, in-8°); la Vie politique de
Hoyer Coltardtses discours et ses écrits (\&6\,
2 vol. iu-8°); De la décentralisation en 1829 et
1833 (1865, in-18). Citons encore de lui des
Notices sur le comte de Saint-Prïest (1852),
sur Mme d'Arbouville, eu tête des Poésies et
nouvelles de cette dernière (1856), s>ur le comte
Louis de Sdute-Aulaire (1856); une notice sur
Bossuet; une traduction îles Œuvres drama-
tiques de Schiller, avec une notice (1821,
fi vol. in-8°); la traduction du Théâtre choisi
de Lessinget de Koizebue, avec Félix Frank.
Butin son gendre, le baron de Nervo, a revu,
mis en ordre et publie les Notes sur la Russie
(1835-1840), par M. le baron de Barante, am-
bassadeur de France.
BARANTE (Prosper-Claude Brugiere, ba-
ron de), homme politique français , fils du pré-
cédent, né ii Paris, le 27 août 18 16. A 21 ans,
il entra dans la diplomatie comme attaché
d'amba nde, poste qu'il occupa auprès de
re a Saint-Pétersbourg. Quelque temps
après, en 1838, il revint k Paris, où il lit
du cubinet «le Salvandy, puis il en-
tra dans l'administration et fut suci
ventent sous - pi éfel de Bou tsac , d'Autun
(U42), et préfet do l'Ai'dëuhe (1845). Rendu a
lu vie pn\ ée pai ta rè\ ulution de 1848, il
■ dans la rétro te ju qu'en 1803, époque
où il fut nommé membre du conseil gém rai
du i '■> . de '■ ! ans plus tard, il posa
sa candid dans lu &• c réinscription, et,
malgré te ■ effoi ts de l'administration, il fut
élu député uu datif, au second tour
de scrutin, par 13,085 il siégea, sans
attirer sur lut T miion, dans les rangs de
l'opposition modéi 6e , Bi na L'interj i
de . 1 10, uV\ int membre de La comm
ex m aparleinen! tire trait lalion et
euh ii. la ligue politique de M. 1
lu révolution du i
rame di pa ut de la i èi a poli
8 février 1871, les électeurs du ruy- 1 I lôine
l'envoj ren
par 49,738 Vulx. I
lutuni du bureau, il fui élu
i de n, .
Membre du parti orléani te, il appuya pen-
dant prés do deux années lu politique de
BARA
M. Thiers, fit partie du centre droit, vota
pour la paix, pour les prières publiques, l'a-
brogation des lois d'exil, le pouvoir consti-
tuant, la proposition Rivet, contre le retour
de l'Assemblée k Paris, etc. Le 13 juin 1872,
il proposa d'admettre dans l'armée la substi-
tution après un an de service. Lorsque
M. Thiers entreprit de faire comprendre à la
majorité la nécessité de fonder la Républi-
blique, M. de Barante se jeta dans la coali-
tion des anciens partis et contribua, le 24 mai
1873, au renversement du président de la
République. Oubliant qu'il avait longtemps
professé des idées libérales, il appuya de ses
votes toutes les mesures de compression k
outrance présentées par le gouvernement de
combat et se prononça pour le septennat,
après l'avortement des tentatives faites pour
rétablir la monarchie des Bourbons. M. de
Barante vota ensuite pour la loi contre les
maires élus, pour l'église du Sacré-Cœur,
contre les propositions Périer et Male-
ville, etc. Bien qu'il eût repoussé l'amende-
ment Wallon, il finit néanmoins par se join-
dre au petit groupe des orléanistes qui votè-
rent la constitution du 25 février 1875, et, au
mois de juillet suivant, il se prononça en fa-
veur de la loi sur l'enseignement supérieur.
Lors des élections sénatoriales du 30 janvier
1876, il posa sa candidature dans le Puy-de-
Dome. «Monarchiste constitutionnel, dit-il
dans sa profession de foi, j'ai voté par pa-
triotisme toutes les lois qui ont établi le gou-
vernement de la République; je servirai de
bonne foi ce gouvernement, avec le sincère
désir qu'il mette mon pays k l'abri des agita-
tions et des aventures. ■ Elu, le premier, sé-
nateur par 295 voix, il est allé siéger dans
les rangs de la droite, avec laquelle il a con-
stamment voté.
BARARA K1ED ou RADIEN-KIED, fils du
dieu suprême Radien-Ateié, dans la mytho-
logie lapplandaise. C'est à lui que fut dévo-
lue la mission de créer tout ce qui était né-
cessaire au monde.
BARASA, ancienne ville de la Palestine, de
la tribu de Gad. Elle était située au delà du
Jourdain, dans le territoire de Moab, au N. de
l'Arnon, et elle fut conquise par Judas Mac-
chabée. C'était une ville grande et fortifiée.
BARASCUD (Antoine - Hippolyte), homme
politique français, né à Saint- Afrique 1©
10 juin 1819. Il étudia le droit et se fit in-
scrire comme avocat k Montpellier; mais il
abandonna bientôt le barreau et s'occupa de
faire construire dans son arrondissement na-
tal de grands canaux d'arrosage qui ont rendu
d'importants services à l'agriculture et de
beaucoup accru la valeur du sol. M. Barascud
était membre du conseil général de l'Aveyron
et maire de Saint- Affriq ne, lorsqu'il se porta
candidat de l'opposition au Corps législatif
dans la 2© circonscription de ce département,
contre le candidat officiel, M. Calvet-Rogniat.
11 échoua, mais il mit en lumière les agisse-
ments électoraux de son concurrent, qui de-
vint alors fameux par le veau qu'il avait fait
distribuer à un certain nombre de ses élec-
teurs. M. Barascud fut plus heureux aux élec-
tions du 8 février 1871 ; le premier, il fut élu
député de l'Aveyron à l'Assemblée nationale
par 62,321 voix. Il alla d'abord siéger au cen-
tre gauche, pour se conformer k ses déclara-
tions antérieures de libéralisme; mais, pres-
que aussitôt, il passa au centre droit. Il vota
pour la paix, pour l'abrogation des lois d'exil,
pour la loi municipale, pour le pouvoir consti-
tuant de l'Assemblée et la proposition Rivet,
contre le retour de la Chambre k Paris, et
soutint la politique de M. Thiers jusqu'au
moment où cet homme d'Etat voulut organi-
ser la République. Il se rangea complètement
alors dans le parti de la réaction, avec lequel
il vota constamment, sans prendre part aux
discussions, sous le gouvernement de combat
issu du 24 mai et appuya le septennat. Il
s'abstint de voter la constitution du 25 février
1875 et se porta candidat k la députatïon dans
l'arrondissement de Saint- Atfrique le 20 fé-
vrier 1876. Comme il n'avait pas de concur-
rent, il ne fit pas de profession de foi et fut
élu. Il est allé siéger, k la Chambre, parmi
les membres de la droite.
* BARATEAU (Emile), chansonnier français.
— Il est mort k Paris le 16 février 1870.
BARATHROMÈTRE s. m. (ba-ra-tro-mè-
tre — du gr. barathron, abîme; metron, me-
sure). Instrument au moyen duquel ou peut
mesurer la rapidité et connaître la direction
des courants sous-marins.
BARATHRON s. ni. (ba-ra-tron). Antiq. gr.
Nom donne k dos jeux solennels en Thés-
protie, et où la victoire appartenait au plus
fort.
BARAT1ER (Arislido-Emile-Anatolr), écri-
vain militaire français, né ii Orange (Vau-
cluse) en 1834. Elève de l'Ecole de Saint-Cyr,
il servit dans l'infanterie, puis il entra dans
le corps de l'intendance. Nommé sous-inten-
dant militaire de 2» classe lo 9 juillet 1870,
M. Burauer ost attaché, a ■ ■■- nti'o, à la 21" di-
\ i .un du H» COrpa, Il est officier de la Légion
;! Ii .nii.-iir. Ollahi. râleur du Journal des seten-
i es et des Mélanges mititairest il a
publié un certain nombre d'études sur l'ad-
tration militaire. Nous citerons do lui,
dernier recueil : l' intendance fran-
nparée a l'intendance prussienne ; les
Réquisitions en temps de guerre; la Vérité sur
BARB
l unification des différents services de trans-
port, etc. Il a publie k part : V Intendance mi-
litaire pendant la guerre de 1870-1871, justi-
fication (1871, in-8°); Création de manutentions
routantes pour les quartiers généraux et les
divisions en campagne (1872, in-18); Principes
rationnels de la marche des impedimenta dans
les grandes armées (1872, in-12); De l'adminis-
tration militaire et du fonctionnement des ser-
vices administratifs (1872, in-12); les Impedi-
menta dans l'armée autrichienne (1874, in-8°);
YArt de ravitailler les grandes années (1874,
in-8°); Essai d'instruction sur la subsistance
des troupes en campagne dans le service de
première ligne (1875 in-S°).
BARBA (Genario della), peintre italien, né
k Massa-di-Carrara au xviiô siècle. On cite,
parmi les tableaux qu'on a conservés de lui,
ceux que possède le palais Corsini, et l'on eu
vante le coloris.
BARBA ( Jean-Sanchez), sculpteur espa-
gnol, né k Madrid, mort en 1670. On lui doit
la belle statue du Sauveur mourant t que pos-
sède le couvent de la Merci, k Madrid.
* BARBADE, île des petites Antilles. — La
population s'élève aujourd'hui k 152,727 hab.
BARBADORI (Donato), homme d'Etat ita-
lien, mort à Florence en 1379. Envoyé auprès
du pape, k Avignon, pour plaider les intérêts
de la république de Florence, en guerre avec
le saint-siége, il s'exprima, dit-on, avec une
si courageuse éloquence, qu'il tira des larmes
aux cardinaux; mais il n'en perdit pas moins
sa cause devant le consistoire. Une révo-
lution s'étant produite k Florence, dans la-
quelle Pierre Albizzi fut renversé, Barbadori,
qui était son partisan déclare, eut la tête
tranchée.
BARBADORI (Nicolas), homme d'Etat ita-
lien, neveu du précédent. Il vivait au milieu du
xve siècle. Il embrassa, comme son oncle, le
parti des Albizzi, qu'il défendit les armes a la
main. 11 suivit les Albizzi eu exil en 1434.
BARBANÇ01S(Léon-Formose, marquis de),
homme politique français, né au château de
Villegouges (Indre) en 1792, mort en 1863. Il
se fit nommer député de l'Indre k l'Assemblée
législative en 1849, siégea parmi les membres
de la majorité qui entreprirent de détruire la
République et de supprimer les libertés, et
vota l'état de siège, la loi du 31 mai contre
le suffrage universel, la loi sur l'enseigne-
ment secondaire, etc. Lors de la rupture qui
éclata, en 1851, entre la majorité monarchi-
que et Louis Bonaparte, le marquis de Bar-
bançois se rangea dans le parti de ce dernier
et applaudit au coup d'Etat qui imposa k la
France le plus odieux despotisme. Nommé
sénateur en 1852, il siégea jusqu'à sa mort,
silencieusement, dans ce corps politique, qui
devait rivaliser de servilité avec le Sénat
du premier Empire.
BARBANTANE s. f. (bar-ban-ta-ne). Grosse
barrique contenant 503 litres.
BARBARA (SANTA-), groupe d'îlots et d'é-
cueils sur la côte du Brésil, nommé aussi
Abrolhos. il Ville et port du Mexique, sur le
grand Océan, à 280 kilom. S.-E. de Monte-
rey; 2,000 hab. Il Ville de l'île de Luçon ;
6,600 hab. Il Ce nom désigne, en outre, plu-
sieurs villes ou bourgs situés en Espagne,
au Brésil, dans les Antilles, etc.
'BARBARA ( Louis - Charles ), littérateur
français. — Outre les ouvrages que nous
avons cités de cet écrivain vigoureux, nous
mentionnerons : Histoires émouvantes (1856,
in-12), où il a donné libre carrière k son ima-
gination, tournée vers les idées sombres et
dramatiques; Mes petites maisons , esquisse
de la vie d'un virtuose (1&60, in-16); Ary Zang
(1864, in-12); Mademoiselle de Sainte- Luce
(1868, in-12); Un cas de conscience, Anne-
Marie, ['Herboriste , Y Accordeur , Y Officier
d'infanterie de marine (1868, in-12). Parmi
ses meilleures nouvelles, nous citerons : Thé-
rèse Lemajeur, qui a été publiée avec Made-
leine Lorain sous le titre de : les Orages de
la vie (1859, in-12).
* BARBAROUX (Charles- Oger), magistrat
et littérateur. — Il est mort k Vaux (Seine-
et-Oise) le L0 juillet 1867. Outre les ouvrages
que nous avons cites, on lui doit : Monuments
de Nîmes (Nîmes, 1826, in-8°); Mémoires de
Robert Guillemard (1826, 2 vol. in-8°); Appli-
cation de l'amnistie (1838, in-8°); De ta trans-
portation, aperçus législatifs, philosophiques
et politiques sur ta colonisation pénitentiaire
(1857, in-8°).
BARBASTE (Matthieu), médecin français,
né a Montpellier en 1814. 11 fit ses études dans
sa ville natale, où il prit le grade de docteur
après avoir été lauréat de la Faculté. Succes-
sivement médecin en chef de l'hôpital de
Romans, médecin principal de l'institut reli-
gieux de Saillte-Marie et membre de l'Aca-
démie de Montpellier, il s'est établi à Paria
depuis quelques années. Le docteur Barbaste
a collaboré activement à VSeho, au Mémorial
d "Alais, k la Revue thérapeutique du Midi et
k divers autres recueils scientifiques. On lui
doit, en outre, un certain nombre d'ouvrages,
parmi lesquels nous citerons : Vitalismt mé-
dical OU Réponse critique à la thèse dé .1/ . Sa-
les-Girons sur les principes métaphysiques des
sciences naturelles et en particulier de la mé-
decine (Alais, 1841, in-8°); Reflexions conjec-
turales sur la chute de Henri de /'Vancc (1842,
in-80); Remarques apologétiques et critiques
BARB
sur te concours Brousonnet (Montpellier, 1848,
in-8o); Retour vers l'hippocratisme (Montpel-
lier, 1852, in-8°); De l'homicide et de l'anthro-
pophagie (Montpellier, 1856, in-8°); De l'état
des forces dans les maladies et des indications
qui s'y rapportent (1857, in-8°); la Moralisa-
tion médicale (1863, in-18); les Miracles de
Lourdes et de La Salette, appréciation scien-
tifique (Paris, 1873, in-12); Vues sur l'eiisei~
gnement supérieur ou Plan d'études de la
science de l'homme (1875, in-12), etc.
BARBAT (Louis), lithographe et éditeur
français, né k Chàlons-stir-Marne en 1795,
mort en 1870. Après s'être adonné au com-
merce, il fut pendant quelque temps employé
au cadastre. Dessinateur habile, il apprit la
lithographie et se fit imprimeur lithographe.
Louis Barbât exécuta k partir de 1833, avec
beaucoup de talent, des lithographies en or,
argent et couleur, qu'il livra au commerce
et qui eurent un grand succès. Far la suite,
il associa k ses travaux son fils, Pierre-Mi-
chel Barbât, k qui il laissa, vers 1850, la di-
rection de sa maison et qui l'aida k composer
des dessins et des vignettes. Membre du con-
seil municipal et de la commission des hos-
pices de Châlons, il devint en outre juge au
tribunal de commerce et membre du conseil
des bâtiments civils de la Marne. Barbât in-
venta un appareil très-ingénieux pour dé-
truire les émanations fétides qui s'échappent
des égouts. Il fut décoré de la Légion d'hon-
neur en 1864. Les plus belles productions
qu'on lui doit lui ont valu un grand nombre
de récompenses aux expositions; il a obtenu,
notamment, une médaille de 2° classe k l'Ex-
position de Reims (1836), une médaille de
ire classe k celle de Châlons (1852), une mé-
daille de 2e classe k celle de New-York (1S53)
et une médaille de ire classe k l'Exposition
universelle de 1855. Parmi ses plus beaux
travaux lithographiques, nous citerons: Livre
des Evangiles des dimanches et fêles, illustré
par Barbât père et fils (1845, in-40); Histoire
de ta ville de Châlons- sur -Marne et de ses
monuments depuis son origine jusqu'à l'époque
actuelle, ornée de dessins représentant les
monuments anciens et modernes, de plans,
de dessins de monnaies, médailles, sceaux,
portraits, etc. (Châlons, 1854-1860, in-4°);
Livre d'heures illustré (Châlons, 1863, in-12);
Pierres tombales du moyen âge, dessinées et
publiées par Barbât, décrites par MM. Mu-
sart et de Barthélémy (1865, in-fol.), ouvrage
qui n'a pas été terminé.
BARBE (SAINTE-), ancien village de
France (Moselle), cant. de Vigy. Cédé à
l'Allemagne par le traité de Francfort du
10 mai 1871; 580 hab.
Le village de Sainte-Barbe s'élève sur un
plateau dont l'occupation fut, pendant les
journées du 31 août et l^r septembre 1870, le
but d'une des tentatives faites par celui qui
s'appelait alors le maréchal Bazaine pour
briser le cercle de fer qui l'étreignait autour
de Metz. On sait du reste que ces tentatives
ne furent jamais sérieuses, ressemblant en
cela aux sorties exécutées pendant le siège
de Paris. Le 30 août, Bazaine avait reçu de
l'empereur une dépêche ainsi conçue :
■ Reçu votre dépêche du 19 dernier, k
Reims. Me porte dans la direction de Mout-
inedy; serai après-demain sur l'Aisne, d'où
j'agirai suivant les circonstances pour vous
venir en aide. ■
Cette déoéche fit penser k Bazaine que
l'armée de Châlons ne se trouvait plus qu'à
15 ou 20 lieues de Metz, et il résolut de ten-
ter un effort vigoureux pour se porter k sa
rencontre; c'est lui du moins qui l'affirme.
Son objectif était la prise du plateau de
Sainte -Barbe. Il déploya donc l'année en
avant des forts de Queuleu et de Saint-Ju-
ben et envoya aux commandants de corps
les instructions suivantes, qu'il a consignées
dans son livre justificatif, Y Armée du Rhin :
1 Instructions sommaires pour l'uttaque du
31 août.
■ Le 30 corps cherchera k aborder la posi-
tion de Sainte-Barbe par la gauche (château
de Chanly) et prendra position a la cote 31»
du bois de Chanly et k Avaucy. Le 4e corps
abordera la position de Sainte-Barbe par la
droite (Villers- l'Orme, Krilly et Vremy) et
fera son possible pour aller prendre position
k Sauey-lez-Vigny. Le 6© corps abordera la
position en avant de Chieulles, Charly, Mai-
roy et se portera sur Aulilly, où il prendra
position, appuyant sa gauche sur Argeney.
Le 20 corps suivra la marche du 30, eu veil-
lant sur la droite, et est placé sous les ordres
du maréchal Le Bœuf. La garde, en réserve. •
Bazaine prétend qu'en cas de réussite de
ce plan, il se proposait de gagner Thionville
avec les 3^ et 4« corps, tandis que la garde
ei le 20 corps suivraient la route do Malroy.
11 espérait dérouter ainsi l'état-major de l'ar-
mée prussienne au sujet de la direction qu'il
allait prendre: remonterait-il au nord? cher*
cherait-il k couper les communications de
l'ennemi?
Le 31, vers deux heures et demie, Bazaine
donna le signal de l'attaque. Nos troupes
téussirent à s'emparer du village de Servi"
gny, mais 1k s'ancta leur bucccs; elles ne
purent pousser jusqu'à Sainte-Barbe ; encore
durent-elles évacuer Servi gny la nuit sui-
vante devant un retour de l'ennemi en nom-
bre tres-siipcnt-ur. Le lendemain, lop sep-
tembre, des qu'il fit jour, la lutte recommença
au milieu d'un brouillard très- épais, 11 lut
BARB
impossible à nos régiments de reconquérir la
,i de Servigny. A neuf heures, Bazaine
envoya l'ordre a tous les commandants de
corps de tenir à tout prix leurs nos
puis, voulant tenter un effort décisif sur
Barbe, il se prépara à mettre ei
; 10 régiments de cavalerie:
\ heures, il recevaitdu maréchal
Lebœuf l'avis suivant, écrit nu crayon :
« La division Bastoul ayant battu en re-
traite il v a une heure, contrairement a mes
ordres, mon flanc droit est entièrement de-
couvert. Je suis enveloppé de feux et de co-
lonnes d'attaque de front et de flanc. Apres
tenu jusqu'au dernier moment, je me
rcé de oattre en retraite. •
En effet, notre aile droite était écrasée par
une batterie allemande de 50 pièces, à la-
quelle notre artillerie ne pouvait répondre
que d'une manière in suf lisante. C'est en ce
moment que le général Manèque, chef d'état-
major du maréchal Le Bœuf, tomba mortel-
plusieurs de ses offic
Bientôt l'opération, d'offensive qu'elle était au
début, de vint purement défensive; finalement,
nos troupes durent regagner leurs positions.
Nous allons com[ léter ce rapide aperçu
par la reproduction du rapport du maréchal
Le Bœuf à Bazaine sur la part que prit le
3« corps au combat du 31 août :
■ ... La division Aymar était destinée à
appuyer l'attaque parla droite de la position,
au 4© corps, la division Metman atta-
quant parla gauche, dès que la prise de Noisse-
ville aurait permis de se placer à la gauche de
ce dernier village. L'opération, conduite dans
ces conditions, réussit bien. Le 20e bataillon de
chasseurs du 4«> corps s'établit d'abord, m'a-
t-on dit, dans les premières maisons de Ser-
rigny. Informé i ar un officier du général de
Ladmirault qu'il avait peine à s'y tenir, j'or-
donnai au général Aymar d'attaquer vigou-
reusement, eu se substituant, s'il était néces-
saire, aux troupes du 4e corps qui pourraient
être ramenées. Le général Aymar lança aus-
sitôt deux compagnies de partisans, appuyées
par le Ht bataillon de chasseurs, et deux
compagnies du 7° de ligne (division Metman),
qui, ayant donne trop à gauche, se rallièrent
au 11e bataillon de chasseurs. La position
qui venait d'être abandonnée, me dit-on, par
le 20e bataillon de chasseurs, fut reprise avec
beaucoup d'entrain par les troupes du géné-
ral Aymar, qui les établit en réserve pies du
-, à la place du 7e de ligne (dh
Metman), sur la droite. Le 7^ de ligne était
arrivé sur le plateau peu de temps après que
les troupes du général Aymar avaient enlevé
I ! al Aymar prit le commun-
lier les divers corps
qui, obligés de franchir deux ravins et deux
croupes garnies d'arbres et de vignes, se
trouvaient un peu en désordre. Malheureuse-
ment, ce village avait été enlevé de nuit et
le général Aymar eut beaucoup de peine à y
rétablir l'ordre. Il était environ huit heures
du soir. Une maison crénelée tenait encore
et le général Aymar s'occupait d'en faire en-
foncer les portes, lorsque, vers dix heures
du soir, l'ennemi, sorti de Poix et de Sainte-
Barbe, prononça son mouvement offensif sur
les deux flancs de la division Aymar. Le S5e
tint bou pendant quelque temps; il n'en fut
pas de même du 44^, qui lâcha pied en désor-
dre et entraîna l'évacuation du village. Tou-
tefois, le général Aymar parvint à arrêter le
mouvement rétrograde sur le bord du plateau,
à 300 mètres du village , et ses tirailleurs
luttèrent toute la nuit avec l'ennemi, em-
busqué dans le village. Le gênerai Aymar
devait attaquer de nouveau des la pointe du
JOUI ; mais l'ennemi s'était rétabli en force
• Servigny; l'artillerie surtout y était plus
que la veille, et c'est alors que je
vous fis demander que la division Lorencey
ii Aymar. Au jour, le re-
tour offensif parut impossible. ■
Le combat de Sainte-Barbe nous
3,547 h i se par Bazaine,
t généraux: Montaudon, Osmoi I
.i .
lessures, et 142 officiers; et toutes ces
pertes, comme au combat de Ruzenva
tard, avec la certitude absolue, de la | art du
andant, de n'arriver à aucun résultat!
ci en quels termes Bazaine annonça cet
nt à celui qui s'appelait alors l'em-
pereur :
• Après une tentative de vive force, qui
nous a amenés à un combat qui a dut
jours, dans les environs de Sainte !
nous sommes de nouveau dans le es
tranche de Metz, avec peu de ressoui
munitions d'artillerie de c
ni bi < uit, mais du blé pour cinq semaines;
snliu, i aire qui n'est pas parfait:
la place est eue >mbrée de bl
de nombreux combats, le moral de 1
reste bon. Je continue à faire des efforts
pour sortir o u dans laquelle nous
sommes; mais l'ennemi est très-nombreux
autour de nous. Le général Decaen est mort.
Blesses et malades, 18,000. ■
BARBE, impératrice d'Allemagne, morte à
151. Elle
était i de Cileî, sei-
gneur bohémien. Barbe devint, en 1392, la
femme de l'empereui i, qu'elle aida
à reconquérir la Hongrie en 1401. Devenue
veuve en 1437, elle voulut se remarier en
secondes noces avec le jeune Ladislas, roi
(WPPLLMK.NT.
BARB
de Pologne. Pour la détourner de cette union,
quelqu'un ayant cité devant elle l'exemple,
assez mal choisi, du reste, de la tourterelle
Adèle au co
ratrice répondit qu'il valait mieux imiter le
passereau , qui cherche prompteraent une
compagne lorsqu'il a perdu la sienne. Barbe
était une femme d'un caractère hardi, n'ayant
nul goût pour les vertus modestes de son
et qui avait des connaissances assez
étendues. Elle s'occupait beaucoup de chimie
et savait en tuer profit eu composant vies al-
métalliques qui ressemblaient par la
couleur à de l'or et de l'argent et qu'elle
donnait comme tels. ■ Je l'ai vue, dit l'al-
chimiste Jean de Laaz, mêler du cuivre
chaud avec une certaine poudre qui chao-
i cuivre eu argent fin ; mais lorsqu'il est
fondu, il devient du cuivre. Elle trompa beau-
coup de ses sujets avec cel argent fai
autre fois, elle prit du safran, du vitriol de
cuivre et une autre poudre, et, en les mélan-
geant, elle appliqua le tout sur du cuivre.
le métal offrait l'apparence de l'or pur;
mais lorsqu'on le fondait, il en perdait la cou-
leur. Elle trompa ainsi beaucoup de mar-
chands. ■
BAHIîE, officier français, mort en 1798.
Simple sergent, Barbe se nça le premier a
l'assaut de la place de Frîbourg, entraîna
par son exemple quelques soldats, bientôt
suivis par les troupes, et décida de la
de la ville. Nommé sous-lieutenant pour ce
trait de bravoure, il renouvela le même ex-
ploit au passage du pont de Neueneck, sur la
Sensé, mais fut tué cette fois.
BARBÉ (Grégoire-Auguste), militaire fran-
çais.Il s'engagea en 1805. Attaqué, ave
trois hommes de sa compagnie, dans Allecos
(Vieille-Castille), par trois cent cinquante
nuls, il se défendit pendant cinq heures
et obligea les assaillants à se retirer. Il se
. ua encore au siège de Tarragone. A
Leipzig, il arracha le gênerai M
mains de l'ennemi. Il fut nom
en 1813 et servit dans la légion de la Moselle.
* BARBEAU s. m. — Partie du fer d'une
flèche. |] Vieux.
BAKBEDETTE(Hippoh te), littérateur fran-
çais, ne à Poitiers en 1827. Il s'est fait con-
naître, comme critique musical et littéraire,
par des articles publiés dans le Ménestrel et
par les ouvrages suivants: Beethoven, esquisse
musicale (La Rochelle, 1859, in-8°); Chopin,
essai de critique musicale (1861, in-8°) ; Weber
(1863, in-s°) ; Essais et critiques, Etudes sur
ta littérature contemporaine et les idées nou-
velles (1S65, in-8°).
* BARBBD1BNMB (Fer linand), indu
a Saint-Mart n-Fremoy (C
dos) en 1810. — 11 créa à P i 1834, une
fabrique do papiers ; eints et f
ans plus tard, avec M. A. Colas, un établis-
sement pour la reproduction et la réduction
en bronze des chets-d'œuvre de la statuaire
antique et moderne. M. Barbedienne a joint
à ces reproductions, dont le nombre est au-
jourd'hui considérable, la fabrication d'une
foule d'objets d'art, tels que vases, ci
émaux , chinoiseries, bronzes d'ornei
BS d'art appliquées à la décorât'
Plus de trois cents artistes et ouvriers sont
employés par lui pour exécuter ces pièces
artistiques, dont les plus belles ont paru aux
lions et ont fait à M. .ne une
réputation européenne. Il a remporté deux
grandes médailles, l'une pour les bronzes,
l'autre pour l'ameublement, à 1' Exposition
universelle de Londres en 1851, une grande
médaille d'honneur, quatre médailles d b
et quatre médailles de bronze à l'Exposition
universelle de Paris en 1855, trois méd
| osition universelle de Londres en 1861,
et il fut ra lors de l'Exposition
universelle de 1867. Cette ; èe,il fut
nommé la Légion d'honneur, dont
i chevalier depuis 1863.
BARBÉLITE s. m. (bar-bé-li-tc). M
stiques qui prétendaient
qu'un eon immortel avait eu commerc
un esprit vierge, nommé Barbôloth, à qui il
avait accordé successivem
l'incorruptibilité, la vie éternelle, etc. On
disait aussi bakbeliotb et barboribn.
BABBBLLO (.) tcopo), peintre
Creina | > en 1590, mort en 1656.
Il a peint a 1 huile et a tï
n Suint Lazare, qui est
de Bergame. Il fut tue d un coup d'arquebuse.
It MUllil oTIl , déesse de la débauche, chez
• BARBI m \M bourgdeFrani I
du -Rhône, canv, et à 11 kilom. de Ch
renard, arrond. et b 46 kil , .>ur lo
penchant de la Moutugnette; pop.
ib. — pop. tôt., 3,148 bab. Bons vins
et fruits.
BAHBEBBT (Charles), professeur et écri-
vain : a Cuiliouro (Pyrénées-
Orientales) en 1805. IL s'a i Digne-
ment, devint | r et de
géographie au lycée Loui
nomme inspe 1865, il
Bcteur hono-
raire. On lui doit un certain nombre d'ou-
pour l'ense
entre autres : Précis de géographie htsl
universelle (1840, in-80), avec Magin ; Abrégé
BARB
de géographie moderne (IS45, in-18), avec le
d'histoire de France (1842, in-12);
e et moderne
(lS48,n : iris d'histoire
(1848, in 12), ivec Val. Pai it; Atlas élé-
géograpkie moderne (iu-8°) ; His*
toire du moyen âne et histoire de France
(1856, in-SO), I rat de géographie
me et politique y ancienne, du moyen
âge et moderne (1864, in -4»), avec Pé-
ngot; Atlas classique de géographie physique
et politique (1864, in-4o), etc.
BARBER INI Giovanni- Battista), sculpteur
mort :i Crémone on 1666.
mna surtout à la sculpture d'ornement.
Il fut aidé par son frère dans ses travaux.
un admire surtout, parmi ses œuvres, les sta-
tues qui ornent l'orgue et le ciboriura de
l'église de Sainte-Pétrone, à Bologne.
BARBERON s. m. (bar-be-rou). Nom vul-
gaire donné quelquefois au salsitis.
B.VRBEHOUSSE, surnom de Frédéric 1er,
iÊrïC [or, au
tome VIII du Grand Dictionnaire.
BarltcroUBse ii-.in.ni le touilicau do Cliar-
knngBi de M. Franc
(Salon de 1876). Les deux empereurs à longue
La, l'un devant l'autre, tous deux
la couronne sur la tête : l'un, couché dans
son cercueil, dressé de façon a le fair
senter presque deboi ie barbe blan-
che étendue en nappe sur sa poitrine et les
pieds liés de bandelettes comme une momie
, l'autre, à longue barbe rousse
! lui laisse voir que les yeux, se tient
devant, drape dans son manteau et la
main sur la garde
te, derrière lequel un diacre tient sa
crosse d'or, d'autres prélats, des seigneurs,
des écuyers ent l'empereur dans
ce lugubre t ' In croirait que Bar-
beroussc songe à la fragilité humaine et im-
périale; point : il médite de prendre à l'em-
pereur mort un las de joyaux précieux qu'il
a sur lui et qui ne lui servent à rien; mais
tmeng n'a pu traduire cette pensée ra-
. Il s'est borné à mettre en
présence les deux empereur?, le vivant et le
mort. Sa composition est juste, claire, bien
entendue, et le peintre, lils d'un artiste émi-
nent, y révèle de grandes qualités de coloriste.
* BARBES (Armand), homme politique. —
Nous il ici, pour les lecteurs du
onnaire qui ont lu la vie de Bar-
bés toile que nous l'avions donnée da
is tirages, le rot qui a déjà
paru dai ultérieurs.
En qu ■ n-Mer, Barbés se
rendit a Paris, et, le jour même de son arri-
vée, il adressa ecteur
du Moniteur universel : ■ J'arrive a Paris, je
la plume et vous prie d'insérer bien
vite cette note dans votre journal. Un ordre
dont je n'examine pas les motifs, car je n'ai
i ibit.de de dénigrer les sentiments de
lé, le 5 de ce
ecteur de la maison de Belle-k
m ce de cette nouvelle, j'ai frémi
le douleur de vaincu et j'ai re-
tant que j'ai pu, durant deux jours, de
, Je viens maintenant ici
près et mieux me faire
I importe ;t qui n'a pas droit sur
me j'aime ou non mon pays? Oui, la
lettre qu'on a lue est de moi, et la grandeur
de la Fi iis qus j'ai une pen-
ma religion. M lis , encore un
□ l'Un]
loi que mon cœur ait ces sentiments? Dé-
• n'est-il pas, et pour toujours, un corn-
liqué entre n qui l'a fait? A
part «loue ma digi
mon devoir de loyal ennemi est de déclarer
et à chacun ici que je repousse de
mes forces la me ;ure prise à mon en-
droit. Je vais ps Paris deux jours afin
qu'on ait le temps de me remettre en prison,
et, ce délai | S cours
me chercher l'exil. — BARBES. — Pa-
ris, n octobre 1854, dix heures du n
1 hôtel du Prince-Albert, rue Saiut-
be-Saint-Honoré. •
"Barbes no fut p et, à l'heure
dite, il quittait la France, qu'il ne devai
. li se rendit ■ lix elles, puis
en Espagne. A reelone en 1S56, il
fut transféré en r
. i II iye, où il
i vie, en proie à do
grand'
des élections
I
, iture fut i o
|
.
.bon : « Je suis i contre
le serment, contre
■■ dil
souverain... Mais je ne puis que d
t dites
ne rem-
,, r un
blés, — la maladie atteint no me
fpour la
I ■ .
.
; tt-r la
Ch ■mine ; C 6 ■•• Mon
i -i : e, de je
BARB
ne sais combien de pulsations à la minute. ■
Quelques mois plus tard, il s'étci
tabtissement a
■ oir eu la douleur
;■• et ployant
■ Pro avait
surnomme le 1 : était
acquis l s adversaires eux-m
par la a
par son et la sincérité do
ses cou .
eules p ux jours de condamn
à mort (Paris, ls4S,in-£<>), sorte d
écrit j
t l'échafaud, et qui
1S49 avec une lettre de M.
Quelques mots à ceux qui possèdent en /
des prolétaires du travail (1848, in-8°).
BARBI 50 LA, ai
dans le territoire des Bastilles ( '.
avec une viile de même nom sut
ranée, près de Calpé (Gibraltar). C'est au-
jourd'hui le Guadiaro.
*BARBEV1> AUREVILLY (Jules), lit!- m
français, né à Saint-Sauveur
■)en 1511.— Dans le
de l'article biographique que nous avoi
l, trompés par les i
gnements que nous avions puisés dan
Supercheries littéraires do Quel
avons commis uno erreur grave en confon-
i. Jules Barbey d'Aurevilly avec
frère Léon, prêtre du diocèse de Coûts
Nous devons donc aujourd'hui :
que l'auteur de la Vieille maitress
été prêtre et que, mieux renseignés,
aurions du nous abstenir de faire cerla ns
rapprochements qui ont pu blesser deux hom-
mes honorables, celui des deux surtout qui a
embrassé la carrière ecclésiastique et qui,
il pris aucune part aux écrits de son
frère, devait rester en dehors de notr
tique. Aujourd'hui que nous connaissons la
vérité, nous manquerions à notre devoir si
nous ne cherchions pas a réparer le tort in-
volontaire que la première forme dot
cette biographie a pu produire. La forme
sera changée dans tous nos tirages ultérieurs,
et afin que ceux de nos abonnes qui ont reçu
le deuxième volume (premier tirage)
informés du changement,
dans le Supplément, la biographie de M
bey d'Aurev- ts corrections qu il
■
an publié par M. Barbej
Dur titre : VA ..
sible (1841, iu-8*). i
d'en faire une sorte de contre-poison
pour le mal qu'avait dû, selon lui, produire
non de Lélia, un
romans de George Sand. La Bague d'Annibal,
qui parut en 1513, lit peu parler d'elle. Un
livre intitulé Du dandysme et de G. Brummcl
(ISI5, in - 16) montra dans M. Barbey d'Aure-
un admirateur presque enthousiaste d'un
genre de vie bien frivole et bien inul
da 1851, il fut atta
du Pays, journal de l'empire, où ses ai
de critique littéraire se tirent remurqu
s attaques et par leur ;
acerbe. Il dut sortir de ce journal vers 1861,
à la suite d'une polémique irritante. Dans
l'intervalle, U avait fonde, avec M. Gi
de Cassagnac, une feuille intitulée le B
ou les œuvres des littérateurs appartenant au
parti libéral étaient souvent attaquées avec
il le n'eut qu'un
Coût en collai* jour-
Vureviity publia les Pro-
phètes du passé (1851, in-16), dont dou
rons suflis.imment couuaitre l'esprit par la
citation de ces phrases : t Nos peres ont été
;er les huguenots et bien
Le ne pas brûler Luther. Si.au lieu de
brûler les écrits de Luther, dont les cendres
retomb'.-rem sur le
, on avait brûle Luther lui-même, lo
lUVé, au moins pOQ
L'auteur affirme que le gouvernement des
I
non divin, dont la
ente Dieu. U i
l'étude
des que
i i ■
[uant aux autres, ph de
i laindre ? ne
il pas la botanique! Api
.
r
I
5°) valurent i ce livre u
i
;■ li rases comme celi
B une grappe de ru-
- Le liquide cinabre de sa bouche. —
t qui trahit tout à coup
ilance sous un tissu pénétré. — I, .
pourpre. —
Vellïni (l'héroïne), avec une infle
: es de mollusque, dont les arlicn
ont des mouvements do velours, fait
coup relever les désirs entortilles au fond do
l'âme de son aman1- i
que l'auteur glisse se
de ce
i plein d'une i e
celée, ricochets de conversation (1854,
8 vol. in-8°) suivit Une vieille mattretse. Elle
lui est supérieure par lo style et par la i
290
BARB
position. Les luttes ténébreuses de la chouan-
nerie servent de point de départ à l'action et
donnent à l'esprit catholique et monarchique
de l'écrivain une excellente occasion de se
faire jour dans les paroles et les actes de
l'abbé de La Croix-Jugan, prêtre et soldat.
Une deuxième série de l'Ensorcelée est venue
ensuite sous le titre du Chevalier Destouches
(1864, in-12). En 1861, M. Barbey d'Aureviily
publia les Œuvres et les hommes. On devine
que dans ce livre les libres pensent
traités à coups de cravache, comme Murât
traitait les Cosaques; mais ce qui étonne,
c'est que l'auteur, fatigué de frapper sur
l'ennemi , finit par tomber sur ses amis ;
MM. Veuillot et Nettement ne sont guère
mieux traités que MM. Renan et Litiré. Nous
n'avons plus à signaler, parmi les dernières
productions de M. Barbey d'Aurevilly, qu'une
étude sur les Misérables de Victor Hugo
(1862, in-12); le-, Quarante médaillons d? l'A-
cadémie française (1863, in-12), où sont loin
d'être ménages des noms dignes de l'estime
et de la sympathie de tous; Un prêtre marié
(1865, 2 vol. iu-12), roman étrange et som-
bre, qui nu point eu le succès que le titre
promettait et au sujet duquel M. Paul de
Saint-Victor a dit : • L'esprit se révolte con-
tre une telle morale; cela est sut humain et
inhumain a la fois. L'intelligence proteste,
mais l'imagination est fanatisée.» Citons en-
fin les Diaboliques (1S74, in-8°), ouvrage qui
a été saisi .liez l'éditeur Deutu. M. Barbey
d'Aurevilly a cullaboré en outre à divers
journaux, notamment an Nain jaune.
Terminons cette biographie par une appré-
ciation qu'on ne pourra pas accuser d'hosti-
lité, puisqu'elle est empruntée à M. Paul de
Saint-Victor : ■ L'Eglise militante, dit-il, n'a
pas de champion plus fougueux que ce tem-
plier de la plume, dont la critique guerroyante
est une croisade perpétuelle. Mais le polé-
miste intraitable est en même temps un écri-
vain de l'originalité la plus tière... On peut
séparer en lui l'artiste du croisé, l'homme
d'invention et de style de l'homme de lutte
et de paradoxes... Il y a un roman anglais,
intitule A outrance; ce pourrait être la devise
du talent de M. d'Aurevilly. Jamais peut-
être la langue n'a été poussée à un plus fier
paroxysme. C'est quelque chose de brutal et
d'exquis, de violent et de délicat, d'amer et
de raffiné. Cela ressemble à ces breuvages
de la sorcellerie, où il entrait à la fois des
fieurs et des serpents, du sang de tigre et du
miel. ■
" BARBEZ1E0X, ville de France (Charente),
ch.-l. d'arrond., à 43 kilom. d'Angoulême par
le chemin <ie fer, à 34 kilom. par la route, eu
amphithéâtre sur un monticule qui domine le
Trèfle et Condéon ; pop. aggl., 2,871 hab. —
pop. tôt., 3,910 hab. L'arrond. comprend 6 can-
tons, 80 communes, 50,834 hab. Cette ville,
appelée autrefois Bnrbezile, fut, des le xic siè-
cle, le siège d'un des grands fiefs de l'An-
goumois.
BAKBIAM (André), peintre espagnol du
xviii<-' siècle, né k Ra venue. 11 a peint un
grand nombre de tableaux de sainteté et des
fresques. On cite surtout, dans ce dernier
genre, les quatre évangélistes dont il a orné
les pendentifs de la coupole de la cathédrale.
BARBIE DU BOCAGE (Louis-Victor-Amé-
Tiv.uii, né a Pans en 1832- Comme
non père Jean-Denis, il s'est adonné particu-
lièrement à l'étude de l'histoire et de la géo-
graphie. Membre de la commission centrale
Société de [ a , de Paris, il a
pria part, comme secrétaire, depuis 1860, àla
rédaction du Bulletin de cette Société et fait
de nombreux rapports lus dans les séances
publiques. Outre des articles publies dans la
Revue maritime et coloniale, on lui doit: De
duction des Arméniens catholiques en
Algérie (1855, in-8°); Sues et Périm (1858,
in-8°); Madagascar, possession franc \i
ftuis 1642, avec une grande carte (1859, in-8°);
e Maroc (1861, in-8°) ; Revus géographique
des années istii a 1864, in -8°); essai sur l his-
erce des Indes orientales (1864,
in-8°) ; Bibliographie annamite. Livres, re-
cueils périodiques (1867, in-8°), etc.
Burhirr de l'éiénoM (l-Ii), comédie en Un
de MM. Km. Blémonl el Valurt (I I
15 i nviei i*77 ). Cette petite
pièce, un ..im pi-* a i réussi, a pour
b racontée dans les b ■
Molière. Molière vient souvent chez
dont la bout ique est
i ■ oi ■ i de lu
jeune, il auiin b I e diver-
tir. Un jour, la servante du barbier reçoit
' !ux, soldat du roi à
l'armi e de lu : prie on ami Mo-
'" i i. h fait
■
i
s'est battu l>i ivel ; >h ,. ■ ,|
a eu un bia i ,| eS[
meilleur qu'aup uu\ unt ,
|
aime n I te, il veul i e ■
pour l'épouser. Dan
■ iiicou p d'aï ti Pou I
. , . m .. ■
de lu lecture un bravache, qui a pi
■
, prie du cortiiier sou couteuu. Le. bra-
BARB
vache, qui ne sait pas lire, mais ne veut pas
l'avouer, parcourt le document d'un air en-
teudu et confirme tout ce qu'a dit Molière.
La servante, le comédien parti, montre la
lettre à d'autres qui n'y voient rien de tout
cela; mais elle sait bien ce qu'elle sait et elle
leur déclare que le monsieur de tout à l'heure
lisait bien mieux qu'eux. Le dénouaient de
cette petite aventure est ingénieusement
trouvé : le soldat, dans sa lettre véritable,
regrettait de n'avoir pas deux cents francs
pour se racheter et venir épouser Toi nette;
Molière les obtient du prince de Oouti et les
envoie au pauvre diable, qui accourt bien
vite. Cette petite pièce est gaie et spirituelle.
Barbier de Trouville (le), opérette en un
acte, paroles de M. Henri, musique de M. Ch.
Lecocq; représentée au théâtre des Bouffes-
Parisiens en novembre 1871. Henri est le
pseudonyme de M. Jaime. Il s'agit dans cette
farce d'une demoiselle Caroline, qui a la pas-
sion du théâtre et se prépare à débuter dans
le Barbier de Trouville, d'un amant jaloux,
d'un bourgeois nommé Potard, à la recherche
d'une cuisinière qui sache préparer un lapin
aux confitures. La musique que nos artistes
se donnent la peine d'écrire pour ces scènes
burlesques leur est bien supérieure et forme
avec elles un contraste bien singulier. M. Le-
cocq a écrit pour cette opérette une jolie
valse et un boléro assez agréable.
* BARBIER (Nicolas-Alexandre), peintre, né
à Paris en 1789, mort à Sceaux en 1864. Il
étudia la peinture avec Xavier Leprince, qui
l'associa pendant quelque temps à ses travaux,
et s'adonna particulièrement au paysage.
Barbier devint professeur des princes d'Or-
léans. C'était un peintre de mérite et un es-
prit cultivé. Tout en peignant, il collabora à
l'ancien Journal de Paris, au Journal des
Débats, a l'Ecole de dessin, etc., et il écrivit
quelques ouvrages. Cousin germain d'Au-
guste Barbier, l'auteur des Jambes, il eut,
pour lils M. Jules Barbier, le fécond auteur
dramatique. Nicolas-Alexandre Barbier ex-
posa, de 1824 a 1861, un grand nombre de
tableaux aux Salons de peinture et obtint
une 3e médaille en 1839, une 2e en 1S42 et la
croix de la Légion d'honneur également
en 1842. Nous citerons, parmi ces tableaux :
l'Ancien château de la Muette (1824) ; {'Eglise
de Verneuil, les Environs de Meulan, la Sa-
cristie de village (1832); Intérieur d'un réfec-
toire de couvent, Vue prise dans le Forez, Cour
d'une maison de paysan (1833); Vue des envi-
rons de M w 'un. Vue pris? des hauteurs de La
Celle (1835); Ménage rustiqu-- dans un vieux
monument du xi' siècle (1839); Cabaret à
l'entrée d'un village. Vue prise sur le bord de
la Seine, Vue prise en Bourbonnais (1842) ;
Une sortie de bois (1844); Vue du château de
Chantilly, Un canal en Flandre (1845); le
Château de Chantilly (1846); Un Te Deum
dans l'église de Saint-Etienne-du-Mont en
1721 (1848); Vue prise en Normandie, Rue de
Chartres, Vue d'un parc royal (1849); Vue
entre Sceaux et A'uïnay, Vue prise dans la
vallée de Fontenay, Chaumières normandes,
Vueprise a Bougivaï, Sortie du bois à Aulnay,
Environs de Bayneux, Chemin de Châtenay
(1850); Jubé de Saint-Etienne-du-Mont, Vue
du hameau de Bréxolles, Landes et bruyères
(1852); Site des environs de Paris, Vue près
d'Igny, Ancienne sablière (isos); Assemblée
de moines dominicains, Landes et bruyères,
Sous les saules. Cabaret sur le bord d'une
route. Vue de Verrières, Vue de Fontenay-
aux-Roses (1857); Vue du canal de Bourgogne,
Environs de Sceaux, Maison de garde sur le
chemin de Sceaux (1859) ; Vue de Bougivaï,
Vue des environs de Meulan, la Voie des Sa-
blons à Sceaux (1861). Connue écrivain, en lui
doit : Résumé du manuel de monde pratique
et religieuse (1845, in-12), avec Chevet; le
Maître d'aquarelle, traite pratique de lavis et
de peinture à l'aquarelle avec des fac-similé
(1 861, i n-8°), avec la collabora (ion de M' le Vic-
toire Barbier, sa fille; Lettres familières sur
ta littérature (1862, in-12).
'BARBIER (Paul-Jules), auteur dramatique,
rîlsdu précédent. M. Jules Barbier a été pré-
sident de la Société des auteur: dramatiques.
Cet écrivain, dont la fécondité semble inépui-
sable, a composé depuis 1865 les pièces suivan-
tes i\eA Dragées de Suscite, opéra co [u< en
un acte, musique de Salomon (1866, in-12); le
aelamai >on, comédie (1866, in-12) avec
Fouasiei , Maxwell, drame en cinq ici
an i roi gue (is67, in-12); Roméo et Juliette,
opéi .i ru cinq acte -, musique de * ■ >unod
(1867, in-12), avec Michel Cane ; la Loterie
1 ■ & >médie en deux actes et en
vers (1868, in-12); Mignon, opéra-comique
en ii oia acte >, mu ique d A mbi oi b 1 bornas
(18G7, in-12), avei Ci , Bamlet, opéra en
cinq actes , musique d Ambi Thomas
(1868, in-12), ave < larré , Don *_>■■
opéra-comique en trois actes, musique d'Er-
ne i Boulanger (I86y, in-12), avec Cari
Franc-tireur (1875, in-12), chanta de uei re;
Sous le même toit, comédie » a un acte (1872.
in-12) ; la Guzla o> Ternir, opéra comique en
icte , musique de Dubois (1873, in-12),
■ ■ ■ i .m i , Jeanne Darc, di urne en c inq ne
tes et en vers, avec chœur , donl la mu nque
a i de Ch. Oounod (1873, m 12), pii
publiée en 1869 ; Don\ M opéra-co
miqu ■ i o un ai te, mu ique d'En B
■ m 12), avec Carré; Paul et Virgi-
nie , opi ra en trois actes , musique de
176, iu-12), avec Cui ré ; lu Timbre
BARB
d'argent, opéra fantastique en quatre actes
(1877), avec Carre. M. Jules Barbier a été dé-
coré de la Légion d'honneur en 1865.
* BARBIER (Henri-Auguste), poète satiri-
que. — Il a été élu en 1869 membre de l'A-
cadémie française â la place d'Kmpis. Les
dernières œuvres de l'auteur des ïambes ont
passé presque inaperçues. Ce sont les Silves
(1864, in-12), recueil de poésies diverses;
Satires (1865, in-12); Trois passions (1867,
in-12), recueil de nouvelles; Discours de ré-
ception de M. Barbier à l'Académie française,
tu le 17 mai 1870 (1870, in-8») ; Etudes dra-
matiques (1874, iu-12), contenant ses pièces
intitulées : Jules César et Benvenuto Cellini;
la Chanson du vieux marin, trad. de Cole-
ridi^e, avec des illustrations de Gustave Doré
(1876).
BARBIER (Emile-Julien-Nicolas), médecin
français, né a Vesoul (Haute-Saône) en 1823.
Il étudia la médecine k Paris, où il se fit
recevoir docteur, fut nommé médecin du bu-
reau de bienfaisance du Ville arrondisse-
ment de Paris, puis fut chargé d'une mission
sanitaire en Orient et passa quelque temps
eu Egypte. Il est devenu, depuis lors, médecin
aux eaux, de Vichy. Le docteur Barbier est
membre correspondant de l'institut égyptien.
Indépendamment d'un grand nombre d arti-
cles scientifiques publies dans le Courrier
médical, le Monde thermal, la Revue illustrée
des eaux minérales, la Revue d'hydrothérapie
médicale, le Courrier de Lyon, etc., on lui
doit plusieurs ouvrages estimés. Nous cite-
rons de lui : Etablissements thermaux de
France. Lettre critique sur Vicliy (Marseille,
1862, in-8o) ; V Orient au point de vue médical.
Les maladies régnantes et les eaux minérales
de Vichy appliquées au traitement qu'elles
comportent (1863, in-12); Etablissements ther-
maux de France. Lettres médicales sur l'in-
spectorat près les eaux minérales (1864, in-so);
Nouvelle théorie du diabète envisagé au point
de vue du vitalisme, et son traitement par les
eaux de Vichy (1865, in-12); les Plages de ta
Provence au point de vue médical. Cannes et
son climat (1865, in-12); les Plages des Alpes
maritimes au punit de vue médical. Nice, Mo-
naco, Menton (1865, in-12) ; les Eaux minéra-
les de Vichy apposées aux affections de la
vieillesse (1867, iu-32) ; Du bicarbonate de
Soude ou des sels de Vichy appliques à l'hy-
giène et au traitement des maladies de t' esto-
mac (1867, in-18); le Choléra épidémîgue et
l'hydrologie médicale (1868, in-12); la Vie
ecclésiastique et les maisons religieuses au
point de vue des maladies qu'on y observe
chez l'homme et chez ta femme (1869, iu-12), etc.
BARBIER (Frédéric -Etienne), musicien
français, ne k Metz (Moselle) le 15 novembre
1829. Fils d'un officier supérieur du génie, il
termina ses études au lycée de Bourges. Un
organiste distingué d'une des églises de cette
ville, Henri Darondeau, lui enseigna les pre-
mières notions de musique et d'harmonie. Il
vint k Paris au commencement de la révolu-
tion de Février et suivit au Collège de
France l'école dite d'administration, que ve-
nait de créer le gouvernement de 1848 et qui
fut dissoute peu de temps après. Alors il se
livra k son penchant irrésistible pour la mu-
sique. Il luttait péniblement quand il rencon-
tra Adolphe Adam, qui, aimant en lui sa per-
sévérance et son activité, le guida et lit re-
cevoir au Théâtre -Lyrique, que dirigeait
alur^ Edmond Séveste, sou premier ouvrage,
Une nuit a Sevilte, opéra-comique en un acte,
qui, joue en 1855, eut le plus vif succès. Il
donna ensuite au même théâtre Rose et Nar-
cisse, opéra -comique en un acte, qui ne lut
pas moins bien accueilli. Depuis, il a fait re-
présenter aux Folies-Nouvelles, en 1858, le
Pacha, un acte, Francastor, un acte; le
Paye de Mm* Malhrough, un acte; en 1859,
le Docteur Tam-Tam, un acte. Au théâtre
Dêjazet, en 1859, M. Deschalumeaux, deux
actes; en 1862, le Loup et l'Agneau, un acte ,
Simon Terre-Neuve, un acte; en 1864, Deux
permissions de dix heures, un acte. Aux Fo-
lies-Marigny, -'n 1862, Verses, marquis, un
acte; la Cigale et la Fourmi, un acte; en
1863, les Trots Normands, un acte; la Fa-
mine du village, un acte; en 1864, Achille
chez Chiron, un acte. Aux Bouffes-Parisiens,
en 1863, /)/aio Pygmation, un acte; en 1865,
Un Congrès de modistes, un acte; en 1866,
/ g «i a perdu sa clef, un ai te. lu
théâtre Saint Germain (aujourd'hui Cluny),
en 1864, lu Bouquetière de Trianon, un acte
Aux Fantaisies-Parisiennes (Théâtre-Lyri-
que) en 1866, les Oreilles de Moins , opéra-
comique eu un acte, de Nérée D< arbres et
Nuitter (21 avril) ; en 1867, tes l ge ides, de
Gavarni, opéra-comique en trois acte d Hîp
polyte Lefebvro (29 janvier); en 1868, Ger-
vaise, opéra-comique en un acte, d'Alexis
Bouvier (3 octobre); le Soldat maigre lui,
opéra-comique en deux actes, de Chivot et
Duru (17 octobre). Aux Folies-Bergères, en
1869, èPlt Pierrot, un acte. Aux Variétés,
eu 1874, la Musique de A/iio Rose, an acte.
Il a, -'ti outre, compose pour L'Eldorado,
l'Ah tzar, Bfl ta clan, les Folies-Belloville,
ffe du-Nord, etc., un grand nombre
ettes, de ia | ni tes , de pantomimes, de
balli i. , notamment: Un procès en séparation -,
l'Acteur Omnibus. M. Frédéric Barbier e il
6>U : i auteur de plusieurs morceaux d'oi -
chestre très- estimés, de chœurs pour voix
:s, de galops, fantaisies, valses, ma-
zurka eto» Il a , ndant l'ISx-
BARB
position de 1867, chef d'orchestre au Théâ-
tre-International, et il dirige au même titre
depuis 1873 l'orchestre de l'Alcazar des
Chain ps-Elysées.
BARBIER DE MEYNARD (Casimir- Adrien),
orientaliste français, ne à Marseille en 1827.
Il s'adonna de bonne heure à l'étude des lan-
gues orientales et fut attaché à la légation
de France en Perse, où il fit une étude ap-
profondie de l'idiome de ce pays. De retour
en France, M. Barbier de Meynard se fit
nommer professeur de turc à l'Ecole spé-
ciale des langues orientalistes, où il fit un
cours jusqu'en 1876. Le 9 mai de cette année,
il a été appelé à occuper la chaire de persan
au Collège de France. On lui doit plusieurs
ouvrages estimés : Description historique de
ta ville de Kazoên, extraite du Tarikhé-Gu-
zidehde Hamd-Allah-Mustofi Kaxvini (1861,
in -8°); Extraits delà Chronique persane
dJSérat, traduits et annotés (1861, in-S°);
Dictionnaire géographique, historique et litté-
raire de la Perse et des contrées adjacentes,
extrait du Modjera el Bouldau de tagout et
complété (1861, in-8<>) ; Notice sur Moham-
med-ben- Hassan- Ech-Cheibani (iseï, in-8°);
les Prairies d'or de Maçoudi trad. en fran-
çais (1861-1871, 8 vol. in-8<>), avec M. Pave!
de Courteille; Tableau littéraire du Khora-
çan et de la Trunsoxiane au ive siècle de l'hé-
gire (1861, in-so), le Livre des routes d'Ibn-
Khordadbeh, traduit et annote (1865, in-sy);
fbrahinij fils de M ehdi, fragments historiques
(l869,in-8°); le Séid Himyarite, recherches
sur la vie et les œuvres d'un poète hérétique
(1875, in-8<>).
BARBIER DE MONTAULT (Xavier), ar-
chéologue et écrivain religieux français, né
à Loudun (Vienne) en 1830. Il entra dans les
ordres, puis s'adonna d'une façon toute par-
ticulière à l'étude de l'archéologie chrétienne.
En 1857, L'abbé Barbier fut nommé historio-
graphe du diocèse d'Angers, qu'il quitta en
1861 pour se fixer k Rome, ou il a reçu le
titre de camérier d'honneur de Pie IX. Il est,
en outre, chanoine de la basilique d'Anagni,
officier d'académie , correspondant du mi-
nistère de l'instruction publique, pour les
travaux historiques, et membre de diverses
sociétés françaises et étrangères. L'abbe
Barbier a collaboré aux Mémoires de la So-
ciété des antiquaires de l'Ouest, &\ix. Annales
archéologiques, à la Revue de l'art chrétien,
au Bulletin monumental de M. de Caumont,
aux Ana/ecta juris pomificii, etc. Parmi ses
nombreux écrits, nous citerons : Fpigraphie
et iconographie des catacombes de Rome et
spécialement d'Anagni (1857, iu-8<>); la Ca-
thédrale d'Anagni (1858, iu-S°); les Tapisse-
ries du sacre d'Angers classées et décrites
(1858, in-12); V Année liturgique à Rome
(1857, in -8°) ; Etudes ecclésiastiques sur le
dioeèse d' Angers (1861, in- 18); Peintures
claustrales des monastères de Rome (1860,
în-80); Traité du chemin de la croix (1863,
in-12); la Question des messes sous tes papes
Urbain VIII et Innocent XII (Rome, 1S63,
in-SO); Etude archéologique sur le reliquaire du
chef de saint Laurent (Rouie, 1864, in-fol.);
les Stations et dimanches du carême à Rome
(Borne, 1865, in-16) ; Antiquités chrétiennes de
Rome du ve au xvte siècle (Rome, 1864 et
suiv., in-fol.) ; les Fêtes de Noël et de l'Epi-
phanie a Rome (1S65, in- 16) ; Les Fêtes de Pâ-
ques a Rome (1866, iu-16) ; Èpigraphie du dé-
partement de Maine-et-Loire (An-ers, 1869,
in-8°) ; les Musées et galeries de /tome (Rome,
1870, iu-16); Recueil de pratiques pieuses en
l'honneur de saint Joseph (1875, iu-18), etc.
BARB1ER1 (Luca), peintre italien du
xvne siècle. Elevé de Tiarini, il aida Cas-
telli et Carbone dans l'exécution des peintu-
res dont ils ornèrent diverses églises de Bo-
logne.
BARBIER1 (Alexandre), sculpteur italien
du XMttc siècle, ne à Reggio de Modeue. 11
était élève de Pietro Tadolini. On cite de lui
des statues de marbre qui ornent la porte de
l'église de Saint-Pétrone, à Bologne, et qua-
tre statues de saints placées à l'entrée du
chœur de la Madonua-di-Mezzaratta, dans
la même ville.
BARB1ERI (Vittorio), sculpteur italien du
xvnio siècle, né a Florence. On a de lui plu-
sieurs morceaux de sculpture qui décorent
la cathédrale de Florence.
BARBIER1 (Francesco), dit le i.
peiitii-e vénitien. V. LBGNANO, au tuiuw X.
Bnrbiuci, oi donnuiices des rois de Franco
qui furent compilées par Barbin.
BARBITURIQUE udj. ( bar-bi-tu-ri-ke ).
Cbim. Se dit d un acide qui dérive de l'acide
urique-
— Encycl. I /acide barbiturique répond à
La formule C*B>Az*08; il dérive de l'acide
urique et a été obtenu pur M. Baeyer par la
réduction de L'acide bibromobarbiturique ,
dont nous nous occuperons en traitant dos
dérivés de l'acide barbiturique.
Pour obtenir cet acide, on mouille 50 gram-
mes <i acide bibromobarbiturique avec too gr.
environ d'acide lodhydrique concentré, puis
on chauffe le tout au bain-marie durant un
Suait û heure. On pourrait employer 10Û gr.
'amalgame de sodium, mais il vaut mieux se
servir de l'acide iodhydrîque concentré. Lors-
que le mélange a eio soumis h une douce
chaleur, un additionne lu liqueur de SOU VO-
BARB
lume d'enu, on filtre, puis on la décolore nu
moyen de l'ai ide sulfhydrio.ne et on la flltrp
ii nouveau, mai El lai déposer
par le refroidi les cristaux ortho-
rbombiquea d'acide barbiturique. Ces cris-
taux contiennent 4H*0, maïs perdent cette
eau assez rapidement dans une atmosphère
sèche.
L'acide barbiturique est à peu prés insolu-
ble dana l'eau froide ; il se dissout facilement
dans l'eau bouillante. Traité par le brome.il
donne l'acide bibromobarbiturique; avec Pa-
16, on obtient l'acide nitrobarbitu-
rique. Sous l'action de l'azotite de potasse,
il donne de l'acide nitrosobarbitunque ou
acide violurique. Si on le fait bouillir avec
«le la potasse en excès, il se d;
malonique, acide carbonique et am-
. i>|ue.
L'acide barbiturique est bibasique. Il fond
sous I influence de la chaleur.
La réaction qu'il donne quand on le fait
bouillir avec un excès 'le potasse au!
considérer l'acide barbiturique cou, me une
le malonyl- carbonique , c'est- à- 1 ire
malonyl-urée.
— DÉRIVÉS DB L'ACIDE BARBITURIQUE. A CÎde
bibromobarbiturique CMI2Bi-Az2G3. Cet acide
s'obtient en traitant l'acide violurique ou ni-
trosobarbiturique par le brome. Il se forme en
même I n le bromhydrique et du bro-
mure aZ' ii.- ux qui donne au contact de l'eau de
bromhydrique et des vapeurs d'acide
Eotique. L'acide bibromobarbiturique
est Boluble dans l'eau, l'alcool etl'êther; il
cristallise en prismes ou en lames carrées
d'un éclat très -vif. Il se dissout dans les al-
calis, et si on chauffe sa solution, on obtient
du bromoforme et un précipité qui se pré-
sente sous la forme d'une poudre cristalline
et n'est autre que du bromobarbiturate d'am-
moniaque.
Si l'on traite l'acide bibromobarbiturique
par les agents réducteurs, il donne quatre
réactions caractéristi |ues. Avec le zinc ou
l'acide bromhydrique, on obtient l'acide mo-
raobarbiturique: avec l'acide eyanhy-
drique, l'acide dialurique. L'acide iodhydri-
que en petite quantité transforme l'acide
mobarbiturique en acide hydurilique.
Enfin, sous l'action de l'amalgame de sodium
ou de l'acide iodhydrique en excès, l'acide
bibromobarbiturique donne de l'acide barbitu-
rique.
— Acide monobromobarbiturique
C*H»BrAz*03.
ide s'obtient en tvaitant l'acide bibro-
mob u biturîque par une solution aqueuse
d "Mi' cyanbydr'ique. Cette réaction donne
du bromure de cyanogène en même temps
que l'a ide a obtenir. Ce dernier se sépare
en petites aiguilles qui restent insolubles
dans l'eau froide après êvaporation de la li-
queur.
— Acide nitrosobarbiturique ou acide vio-
lurique C»H*(AiO)Az*0*. On obtient cet
acide en traitant 1 acide hydurilique par l'a-
cide azotique de 1,2 de densité. Il suffit pour
cela : 1° de délayer l'acide hydurilique dans
une quantité d'eau convenable et d'ajouter
à ce mélange une solution de nitrate de po-
tasse ; 2° de chauffer la liqueur au bain-mai
l'y ajouter alieruativement de l'acide
ie el du oitrite de potasse. Ces diver-
ses réactions donnent du violuratede potasse,
qu'on transforme en violurate de baryte et
que l'on décompose au moyen d'une quantité
déterminée d'acide sulfurique. On concentre
alors la liqueur, qui dépose de l'acide violu-
rique cristallisé en octaèdres orthorhombi-
CeS cristaux sont solubles dans l'eau
et dans l'alcool hydraté; à 100°, ils perdent
leur «-au de cristal li >ation.
L'a> irbiturique est monobasi-
que ; il donn i linaû nient crîstal-
et qui présentent de magn I
nuances de pourpre, de violet et de bleu.
SoU 1 influence de la chaleur, cet acide
donne des vapeurs oîtreuses ; en le ti
par le chlorure de chaux, on obtient de la
i ! réducteurs et 110-
«odhydrique Iran s
a uranile ou acide ami io-
barbiturique. Traité par le sulfite d'au mo-
DÎum, i acide violurique donne du tbionurate
d'ammoniaque.
— Acide mtroharbîturique ou acide diHtu~
rique C*H3(AzOi)Az*03. Cet acide s'obtient
'. i!a.: un mélange d'acide azot,
i à ce que la liqueur
iionie- un précipité blanc par l'am-
moniaque, i 'acide nitrobarbiturique se dé-
ement bous la i
cristaux, qu'on fait redissoudre afin d'obtenir
ir une seconde cristallisa-
tion. Cet acide colore l'eau en jaune et cris-
■ en lamelles ou en prismes a base car-
rée. 11 est très-soluble dans l'eau chaude,
mais se dissout tres-peu dans L'alcool ou
l -a loi-, un i - conn lit ce1 ■ ■■ ide à ci
colore en jaun a une solution faible
de pote e et qu'il donne un précipité blanc
avec les solutions de sels ammoniacaux.
Traité pai le brome, il donne de L'acide bi-
i b irbiturique, et par les agents réduc-
teurs il se transforme en uranile.
— Aeide dibarbiturique <j8I16az*0&. Cet
acide correspond a 2 molécules d'acide bar-
ùiturique réunies en une seule avec élimina-
tion d'une molécule d'eau. Il s'obtient en
BARB
chauffant à ir>oo l'acide barbiturique mêlé
a ver de la glycérine. Cet acide est bi-
i que et se présente sous l'aspect d'une
poudre blanche à peu près insoluble dans
l'eau.
" BARBON a. m. — Nom donné au mulot,
en-Norin i
BÀRBONE (Jacopo), peintre génois de la
fin du xvn c siècle. Il était élève d'Andréa et
d'ôttavio Semini et donnait les plus grandes
espérances, lorsqu'un de ses rivaux, l.azzaro
Calvi, lui servit un breuvage empoisonné,
qui lui fit perdre la raison. Les ouvrages de
lïarbone sont donc très-rares.
BARBOT (Joseph-Théodore-Jules), chan-
teur français, Dé a Toulouse le 12 avril 1824.
Il reçut à la maîtrise <ie sa ville natale une
si boni"- éducal on musicale que, dès 1838,
il était déjà premier violon au théâtre -lu
Capitole. Il vint à Paris, encore bien jeune,
ayant l'étude de lacompi sition pour bu
, comme unique ra \ en d'existence. Il
entra an Conservatoire en 1S42 et suivit
d'abord la classe d'harmonie de M. Elv/art,
qui lui acrer à la musique
vo a e. Elè e de Garcia, il obtint, au con-
cours de 1845, un accessit de chaut, le se-
cond prix en 1846 el le premier prix en 1847.
Au mois d'octobre de la m - il <ie-
1*0 l dans le Comte Ory et joua
suci essivement le Philtre, la Muette de Por-
tici, Charles VI et Léopold de la Juive. Quel-
ques mois plus tard, à la suite de la révolu-
tion de Février, Garcia alla s'installer à Lon-
■ i confia sa classe k son ancien élève,
qui la diriges avec succès jusqu'en 1850.
à cette époque qu'il épousa Mlle Caro-
line Douvry, dont il était le professeur, et
li mteuse légère à Vichy, sous la di-
rection de Strauss. Ils s'éloignèrent bientôt
de Pan t"iis deux au théâtre de la
Monnaie, à Bruxelles. Us chantèrent trois
ai. s dans cette ville et deux ans à Lyon. En
1856, M. Barbot débuta, le 12 mars, à la
salie Peydeati,dans le rôle de George Brown
de la Dame blanche. • L'agilité, la correction
iùt, dit M. A.deRovray,sont les quali-
lités dominantes du jeune ténor. Les notes
de poitrine sont fort bonnes et ne manquent
ni de force ni d'élan; mais il excelle dans la
voix de tète et dans la voix mixte; il phrase
bien, il sait filer un son et le diminuer jus-
qu'au pianissimo. Il respire où il faut respi-
rer; ses ornements sont bien choisis, sa vo-
calisation bien nette et il ne s'engage jamais
dans un trait qu'il n'en sorte à son hon-
neur. U a dit l'invocation : Viens, gentille
damet avec un charme extrême, une délica-
tesse, un fini qui lui ont valu des tonnerres
d'applaudissements.! Il i hantaavec non moins
de réussite Blonde! de Richard Cœur de Lion,
Zanipa, Lionel de ['Eclair, Gaston des Da-
Keber (1857) ; Fra-Diavolo,
Surgis des Monténégrins (1858). Au com-
ment de mars 1859, il se disposait à
quitter Paris quand la direction du Théâtre-
te lui omit de se charger du rôle de
ra de Gounod. Il n'hésita
pas à remplacer un acteur qui représentait ce
rôle depuis un an, et il le joua dans l'espace
de quinze jours. Ce fut sa dernière création.
Il tétait retire à Toulouse, quand il fut
nommé, en 1875, professeur de chant au Con-
servatoire, en i emplacement de M^e Viardot.
BARBOT (Caroline Douvry, dame), femme
du précédent, cantatrice, née à Pans en 1830.
Elle montra des son enfance de grandes dis-
positions pour la musique. Son père chantait
les premières basse-, en province et. à L'étran-
ger. Elle l'accompagna en 184 5 à LaNouvelle-
Urléans. Elle axa^ le sentiment dramatique
trè: développi et joua i bien plu leur; rôles
que Prévost, alors chef d'orchestre du théâ-
tre, composa pour elle un petit opéra inti-
tule le Lépreux, dans lequel elle mérita un
de larmes. En 1847, de retour d'Amé-
rique, elle entra au Conservatoire, suivit la
e de Garcia et obtint, au concours de
1850, le premier prix de chant. Devenue
M uic l'.i, t, hanta tour à tour à
Bruxelles et à isqu'enl857,é|
à laquelle elle fui engagée au Théàtre-Lyri-
créer B al quet des Dragons de
.. Elle n'interpréta pa ai
i retourna au théâtre de la M >nna e, à
Bruxelles, où elle était fort aimée du j
Ri \ enue a l'an.-., elle débuta ■ ■
1858, dans Valent) ne des Huguenots. -,
produisit fui tel que M
■ ses com] liineni \ ar le
leur, comme il en avait le, \ int
■ ■ .
. ompo-
. U était alors question de montei I A-
fricaine, mais bleyerbeer cherchait t
or, et iMmi" Barbot, ne pouvant atten-
u 1 50, à Bologne, puis à
i Gôi i . lille revint l'année sui-
vant- dans la première de ces trois villes et
■ .'■■ Q IV-
drotti. Elle se I tendre en mi te a Rome,
où \ i di Lui i roj os i un engagemeni pour
aller jouer a S ■ ■ ■■ I ' I ' bourg dans lai
L'illusli e musicien oe s'éi i
tromj é ■ ui la valeur de l'artiste, qui j
pi ■ après uvoir 1
i i em i d >b .t dans le Ballo in ma
Lu nouvelle j ae resta
cinq saisons en Russie; mais le mauvais état
ue sa saute la força de revenir ou France et
EARC
de ne retirer deux ans après définitivement
du théâtre. M*m Ba quali-
tés de la prima donna. Elle avait une voix
fort étendue, le jeu naturel et tin, les traits
réguliers, les yeux noirs bien rendus et très-
expressifs, ta taille svelte, les cheveux abon-
dants. Sa retraite prématurée fut une perte
regrettable pour l'art. — Mlle Andrée Bar-
bot, fille 'I" deUN. ai LlSt il I i.lîglléS
et nièce des précw ■' fait applaudir
en 1872 comme contralto au Théâtre-Royal
de La Haye et L'année suivante à Anvers,
chantant alternativement la Favorite , le
Prophète, le Trouvère, Odette de Charles VI,
Caiarina de la Reine de Chypre, Nancy de
Martha, Rose-de-Mai du Val d'Andorre, etc.
Engagée au théâtre des Arts a Konen en
1875, elle reprit les meilleurs rôles de sou
répertoire , créa Jeanne Maillotte, opéra-
comique inédit d'un musicien chef au 74* de
ligne, et elle s'habillait dans sa loge pour la
treizième représentation il' U amie t , quand
i le terrible 11 ama le
théâtre le 25 avril 1876. Mlle Barbot, en-
core revêtue urne le reine , n'eut
que le temps de i B sa femme de
chambre par une fenêtre donnant sur une
petite cour, car les flammes fermaient déjà
d'un côté la retraite.
* BARBOTAGE s. m. — Action d'agiter le
linge dans l'eau pour le laver : En tournant
pendant trois à cinq minutes la manivelle gui
fait agir les battoirs du laveur mécanique, on
obtient la pression réitérée et le bakuotage
sur place, d'où résulte te meilleur lavage.
* BARBOTER v. a. ou tr. — Chim. Paire
passer, a l'état de bulles sortant d'un tube,
un mélange de gaz dans une petite quantité
de liquide visqueux, pour retenir certains de
ces gaz et obtenir celui qui ne se dissout
pas.
* BARBU s. m. — Encycl. Ornitb. Ce genre,
tel qu'il a été délimite par Lafresnaye, est
caractérisé comme il suit ; beedi
robuste, renflé latéralement à sa base, garni
de cinq faisceaux de barbes roides; ailes
courtes et obtuses ; queue courte, légèrement
arrondie; pied assez robuste ; doigt interne
plus court et plus faible ; plumage à couleurs
vives et tranchées , rappelant celles des
perroquets. Les barbus se nourrissent d'in-
sectes et de fruits, particulièrementde ligues.
Lafresnaye divise les barbus en trois sous-
genres : les barbus proprement dits, les calo-
ramphes et les psilopogoas. Parmi les barbus
proprement dits, il cite particulièrement le
barbu à moustaches jauues, belle espèce
aussi remarquable par sa giande taille que
par ses vives couleurs, et le barbu chauve,
qui a la tète dênud :e.
B.4RBUCALLUS (Jean), écrivain grec du
ne siècle, qu'on croît être d'origine espa-
gnole. On ne connaît de lui que onze epi-
grammes, qui fout partie de l'anthologie
'BARBUSÉRIC . m. — Encycl. Les àarbute*
ries ou îiuuropogons, que beaucoup de natura-
listes confondent avec les barbions, se distin-
de ceux-ci par un bec médiocrement
long, fortement arqué et comprimé, carac-
tères qui les rapproche m ■ i i . Leur
plumage est mélange de noir et de blanc sur
le dos, jaune pâle sous le ventre, jaune doré
ou rouge sur la tele ou sous le CoU. Ou eu
connaît quatre espèces, toutes américaines;
L'espèce type habite t-ayenne.
BARCA, fils de Beius, roi de Tyr, et frère
de P)giualion. U'apres la tradition, il vint
de Tyr en Egypte, accompagne de ses deux
sœurs, Anne et Ûidon, et c'est de lui que
udait la famille carthaginoise des Barca.
BARC/KI, ancien peuple de la Cyrénaïque
(désert de Barca), composé de hordes sau-
qui habitaient a l'ouest de Carte
BARCAL1 ou MOIUMMED-BEN-PIR-AM,
igien mahomètan du \vr- siècle. On a
lie lui : instruction sur le mahométisme ;
Exhortation à ceux gui attendent ta mort
pour se repentir; le Heveil de ceux qui sont
assoupis.
BARCAMI, ancien peuple d'Asie, dans
l'Hyreanie, à l'E. de la mer Caspienne, vers
les bouche-, de l'OxUS. Ils servaient d
cavalerie de Darius.
BARCÉ, riile d Antée, roi d'Irase, en Libye.
Son père U , ar prix de la course
aux nombreux pi lui se dispu-
taient sa main, u Nourrice de Sichée,
de Uidon. [Enéide, IV.)
* BARCELONE, ville d'Espagne, ch.-l. delà
i i v. on nom; . lOO h ib. en 1877. —
Nous- i
dans le Télégraphe par Marie Rattaasi quel-
ques passages qui compléteront la description
que nous avons donnée do cotte grande
ville:
* Barcelone est, au premier abord, la ville
la moins espagnole de l'Espagne. La domi-
.i laisse des traces indêlé-
iprèS tant de Ulés, elle re-
ute encoi e la ■ ime d'A-
quitaine, la ré Mnoud
irite -Mitre toutes les pos-
sessions d-- Geoffroy croirait
dans quelque fa ibourg de Provence ou dans
le Roussillon, et ce| ir la grandeur
de ses édirices, Bfl Bgulieras, ses
longues rues, ses boutiques splendides, sou
EARC
201
sans rival, elle semble dé
naturellement comme capitale de
raoderi
■ Un grand boulevard nommé la Rambla,
toujours j euplé, toujours animé, la pari
milieu ; une promenade spacieuse,
de maisons neuves, s'étend tout le
Long de la rive; un immense faubouri . qui
une ville nouvelle à côté d-
s'étend à l'E., et de tous côtes sur
e jour, semblant sortir do terre, des
hôtels, des palais, des pavillons brillant de
luxe et d'élégance.
■ Sur la place de la Constitution, il y a
deux palais remarquables, l'un par sa porte,
l'autre par son vestibule, la casa de la
tation et la casa cousistoriale -, on rem
ensuite : un cirque de taureaux pouvant con-
tenir 10,000 spectateurs, un bourg qui s'étend
sur tout un bras de terre, et sur l
vit et s'agite une population imposante de
12,000 marins; un ^rand nombre de biblio-
thèques, un inusée d'histoire naturelle
rande richesse et des archives qui sont la
plus importante agglomération de documents
historiques du ix« siècle, depuis les comtes
de Catalogne jusqu'à la guerre de l'Indépen-
dance.
> Le Lycéum est un des plus beaux théâ-
tres de l'Europe, il en est aussi le plus grand.
Les loges, qui ressemblent à un petit
peuvent contenir 20 personnes a l'aise; elles
sont aussi confortables que spacieuses, pré-
antichambre; comme elles sont
très-découvertes, la taille des femmes, leurs
toilettes peuvent être admirées et aussi exa-
minées que daus une reunion.
» Comment n'a fc-on pas eu l'idée, à Paris
ou à Vienne, dans un de nos grands centres
de mode et d'élégance, de construire des
salles de spectacle aussi favoi tbl à la co-
quetterie et à la beauté que celle au théâtre
de Barcelone?
» Un soir de gala, ou un de ces veglione
ou bals masqués, si en vogue ici, i Q
coup d'œil féerique; tout
lumière déborde de toutes parts ; grâce a la
construction remarquable de la salle, on
peut contempler les temmes de tous les
a la fois, passer des galeries aux loges, des
loges aux galeries, se promener, s ai
faire cent visites, sans gèuer ou déranger
qui que ce soit. Toutes les autres parties de
cette magnifique construction, corridors, sa-
lons, vestibules, immenses foyers, sont en
harmonie. Il y a de> salles de bal d
d'un palais royal. On sent que toute la ville
de Barcelone, travailleuse, marchande, ou-
vrière est daus son theàti ■.
» En effet, il n'y a ni bals ni réunions, à
part de très-rares exceptions, qui se renou-
vell -nt une fois tous les trois ou quatre ans.
La seule et unique distraction des Bai
nais est le théâtre, l'opéra; pendant le
naval, U s'y donne des bals masques ex-
trêmement élégants et tres-Courus. Ces bals
s'appellent bals particuliers, et l'on y est
soi-disant invité, quoiqu'ils soient en réalité
absolument publics. Les jeunes gens ne se
voient absolument qu'au théâtre, à la messe
et aux promenades.
■ Une des choses les plus remarquables de
Barcelone est le cimetière. Rien n'est [dus
gai que l'entrée, on dirait un jardin. On passe
le seuil et l'on se trouve avec étonnement
dans une ville déserte, silencie^e. Un se
croirait à Herculauum ou plutôt k 1 oi
Les morts sont disposes dans des
adhérentes au mur, par ordre, comme les li-
vres dans une bibliothèque bien tenue.
■ Toutes ces niches, qui rappellent les eo-
lumbaria des anciens, portent le nom du dé-
code ; la plus grande partie de ces niches est
recouverte soit d'un verre, soit d'un treil-
lage en fil de fer et contient un certain
bre d'objets ayant appartenu au défunl
tographies, tableaux, broderies, joue
livres préférés, épingles, tout
a été cher et precie x â celui qui n'est plus;
- ijui rappellent la maison, la fa-
mille, la profession de celui ou
là, objet» inanimés que I'inditl'ereut
lui-même ne peut regarder sans émotion.
■ La famille du J r une rede-
vance pour cette niche exiguë; quand elle
de payer, par une circonstance quel-
conque, la bière est retirée de sa niche et
portée dans - mmune du cimetière
ues pauvres, t
'BAKCEI.ONNETTE, vil (Bos-
i., a 84 Ici loin, de
sur la rive droite de l'Ubayi
aggl., 1,6*3 hab.— pop. tôt., 1,919 hab
. ...
au delà de 1231, fut incendiée se| i f
par les ennemis, Boit par accident, de 1028 a
1701.
BAB-CEPHA (Moïse), th syrien,
ma l i ers y 1.1. Il entra au monastère de Ser
^'ius, sur le Tigre, devint Ôvéque do B
tnan, puis de Beth-Ceno et écri
mentaire sur le paradis, dont uns traduction
latine a ete publiée en l&6y (Anvers, in-8u).
Il AKCHETTA (André), sculpteur italien du
xvn« siècle, no a Napies. Ou fait grand cas
de ses statues en bois de saint François d'As-
sise et de saint Autoine de Padoue, qui or-
nent l'église de Sainte-Marie-ki-jNeuve, à
Napies.
BARCILLONNETTB, village de France (Hau-
292
BARD
tes-Alpes), ch.-l. de cant., arrond. et à 57 kt-
lom. de Gap, au-dessus de la rive gauche du
torrent de la Deoule ; pop. a£gL, 175 hab. —
pop. tôt., 301 hab. Restes d'un ancien châ-
teau.
BARCKHAUSIE s. f. (bar-ko-sî — de Bnrck-
haus, n. propre). Genre de plantes a fleurs
composées.
BABDANETTE s. f. (bar-da-nè-te). Bot.
V. Lappago, au tome Xdu Grand Dictionnaire.
BARDELLI (Alexandre), peintre italien, né
àUzzano. près de Peseta. mort en 1633. Elève
de Currado, il imita le style de son maître et
celui du Guerchin. Il peignit des tableaux
dei.-li.se, dont quelques-uns se trouvent dans
l'église de Pescia.
BARDENNES s. f. pi. (bar-dè-ne). Barres
de bois qui garnissent le banc de l'ouvrier
verrier.
BARD1. ancien peuple de la Germanie, voi-
imbres, des Huns, des Vandales,
des Hérules, et qui habitait le long des rives
del'All.is (Elbe).
'BARD1N DE LA MOSELLE (Libre), savant
et homme politique français. — Il est mort
à Paris en aéeen bre 1867.
BARDONNAOT (Marcelin), ingénieur et
écrivain fiançais, né à Rennes en 1792, mort
en 1873. Elève de l'Ecole polytechnique, il
en sortit un des premiers et devint ingénieur
des ponts et chaussées. M. Bardonnaut a pu-
blié quelques ouvrages signés soit des ini-
tiales M'a B., soit de l'anagramme Milcuare
Baarandont, soit enfin sous ce nom : Uo ou-
cien conducteur de* ponts el ebaunséoa. Ou-
tre des brochures sur le règlement des usines,
sur le curage des rivières, sur la propriété
littéraire, etc., on lui doit : Réflexions mora-
les et politiques ou Esquisse des progrès de la
civilisation en France au xixe siècle (1848,
in-8o); le Diamant, nouvelle, suivi de Pen-
dant un siècle et de la Leçon paternelle (1S54,
.; Suite du Diamant ou Vingt ans de
voyages avant et après 1830 (1864, in-8<>) ; En-
tretiens familiers sur quelques questions de
morale et d'économie politique (1856-1862,
2 vol. in-80}, Essai sur les réformes applica-
bles à l'éducation (1858, in-8°); Scènes dra-
matiques et proverbes. La ligue du Dieu pu-
blic (1868, in-8o); Petit dictionnaire politique
et social des mots les plus usités dans la litté-
rature religieuse, morale et politique, par
M. B. (1872, in-8°). Malgré mhi titre, ce livre
n'est pas un dictionnaire. Ce n'est qu'à la
table qu'on trouve les matières rangées par
ordre alphabétique.
* BAR DOS, village de France f Basses-
Pyrénées), cant. et à 6 kilom. de Bidache,
arrond. et a 25 kilom. de Bayonne; pop.
aggl., 125 hab. — pop. tôt., 2,304 hab. Dans
les env r i camps.
BABDOUX (Agénor), avocat et homme po-
litique français, né a Bourges le 15 jan-
viei 1829. Lorsqu'il eut termine son droit, il
alla s'établ r comme ai ocat dans sa ville na-
tale, où il se plaça au premier rang et de-
vint bâtonnier de son ordre. M. Bardoux en-
voya des études à la Revue de droit français
et étranger, ainsi qu'à la Revue des Deux-
Sfondes,ei collabora a l'Indépendant du Centre,
qu'il détendit comme avocat dans un procès
intenté, en 1869, au sujet de la souscription
Baudin, et qu'il lit acquitter. Elu, le premier,
membre du conseil municipal de Clermont-
i M, M. Bardoux, qui s était signalé sous
l'Empire par le libéralisme de ses idées, fut
nommé, après la révolution àa A septembre
1870, maire de cette ville, où la sagesse de
son administration accrut encore la considé-
ration dont il jouissait. Aux élections du
8 février 1871 pour l'Assemblée nationale,
M. Bardoux tut élu le premier sur onze par
81,265 voix. Il alla siéger an centre gauche,
|. n mi les républicain modérés. Travailleur
infatigable, orateur distingué, M. Bardoux
ne tarda pas à se faire remarquer
où il fut i nai
faire de nombreux rapports, soit dans les
séances publiques, où il prit très -fréquem-
ment la parole pour défendre des me mrea li-
les. Il se montra un des fermes soutiens
de la politique.de M. Thier , vota les préli-
minaires de paix, la loi muni ,ip de, la loi d s
, raux, la proposition Rh
tre le rétablissement du cautionnement des
journaux, au sujet duquel il prononça un re-
marquable discours, contre le pouvoir consii-
tuant, pour le retour de l'Assemblée i Pa-
ris, etc. La chuta de M. Thiers, pour lequel
il vota le 24 mai 1873, le jeta dans l'opposi-
tion. Tout en restant membre du centre (fau-
che, i ' tre dans le groupe do la
gauche répulilimiin', se pronunra contre tou-
tes les m i ■ > nement
»ie combat pour : la République
et amener une i monar-
, vota contre la cil :al, con*
I ..
Pa i
.in . iven
; 19 OV. r ■
i, ,i .hut. du i ubi [lie, ap-
oli ti
■,i. de Malevill I ■ oinbat-
iti .n munii
. on titution répul -
I 75, i ,n -, de la forra l i n du
Du taure (
lut nomme soUS-sc-ni,.,.. . u l'.tul au ium
BARE
tère de la justice. Malgré ses fonctions offi-
cielles, il conserva une grande indépendance
personnelle, vota contre la loi sur 1
gnement supérieur et prit, après le vote de
cette loi, la défense de l'Université dan-, un
discours qu'il prononça, le 14 août ls:."">, a la
distribution .les prix ou lycée Henri IV. Quel-
que temps après, il servit de témoin a M. Ju-
les Ferry, qui se maria civilement. M. Bar-
doux se vit alors en butte aux attaqui
plus vives de la presse cléricale et reaction-
naire et au mécontentement de M. Buffet, qui
continuait la politique de combat et d'aveugle
résistance aux vœux les plus légitimes du
pays. Ne voulant pas voir son nom associé plus
longtemps à une direction gouvernementale
déplorable contre laquelle il protestait, le dé-
puté du Puy-de-Dôme donna sa démission de
sous-secrétaire d'Etat au ministère de la jus-
tice (10 nov. 1875) lorsque le gouvernement
se prononça contre le scrutin de liste, dans
le i r>| t ilo loi électorale. Le 14 du moine
mois, 'le centre gauche l'élut à l'unanimité
son président. Dans le discours qu'il prononça
à cette occasion, il lit l'historique de cette
réunion et il ajouta : • Il n'y a que les gou-
vernements modérés qui soient durables;
n'excluant ni la fermeté, ni la vigilance, ils
préservent des violences comme des réactions
et garantissent de la démagogie comme des
pouvoirs personnels. Défenseurs résolus de
la constitution et des droits qu'elle a conte-
rés au président de la République, attachés
autant que qui que ce soit aux principes so-
ciaux, libéraux, au nom même des forces que
vous représentez, vous êtes les conservateurs
éclairés de la démocratie française. S'il est
vrai, comme on le dit, que le pouvoir appar-
tienne définitivement aux plus sages, liez-
vous sans crainte et livrez l'examen de votre
conduite politique à l'intelligence et à la
clairvoyance du pays. . Après la dissolution
de l'Assemblée nationale, M. Bardoux posa sa
candidature à la Chambre des députes, dans
l'arrondissement de Clermont-Ferrand, en-
tre M. Kouher et M. Thiébault, monarchiste.
« La République, dit-il dans sa profession de
foi, n'est plus un drapeau d'opposition, elle
est le gouvernement; sa tâche est d'assurer
la paix, d'organiser la démocratie dans l'ordre
et la liberté... La liberté, la science et la jus-
tice contiennent la solution des problèmes
qui nous divisent. C'est ainsi que la Republi-
que devient le grand parti national, parce
qu'elle respecte la conscience, n'exclut les
droits de personne et qu'elle sera toujours
contrôlée par l'opinion publique. ■ Elu dé-
puté au premier tour de scrutin le 20 fé-
vrier 1876, par 11,998 voix, il est allé siéger
dans les rangs de la majorité républicaine,
avec laquelle il a voté contre les jurys mixtes
d'enseignement, la loi sur les maires, etc.
M. Bardoux est membre et président du con-
seil général du Puy-de-Dôme. On lui doit les
ouvrages suivants : les Légistes au xvie siè-
cle (1856, in-8»); les Légistes au xvine siècle
(1858, in-8°); De l'influence des légistes au
moyen âge (1859, in-8»); Des grands baillis au
xve siècle (1863, in-8»); les Légistes, leur in-
fluence sur la société française (1876, in-S»),
ouvrage fort remarquable.
BARDSLEY (James-Lomax), médecin an-
glais ), ne UN utlingham en 1801.11 lit ses études
médicales à Edimbourg, où il fut reçu doc-
teur en 1823. S'ètant établi à Manchester, il
y exerça la médecine avec un grand succès
et devint un des praticiens les plus distingués
de l'Angleterre. La reine lui coulera le grade
de chevalier en 1853. Le docteur Bardsley a
collaboré à la Cyclopmdia ofpractical médi-
ane, à divers journaux scientifiques, et il a
publié, sous le titre de Faits et observations a
l'hôpital (1837, in-8»), un recueil de curieuses
observations cliniques.
* BARÉGES, village de France (Hautes-
Pyrenees), commune et & 8 kilom. de
pouey, cant. de Lu*, a 61 kilom. de Tai es,
sur la rive gauche du gave de Ba tau; les
habitants émigrent pendant l'hiver, qui y
est très- rigoureux. — L'établissement ther-
mal de Baréges a pour annexes un hô-
pital civil, bâti sur le Site le plus eleVe Un
village, dans une position pittoresque, el un
hôpital militaire qui reçoit annuellement, dans
la saison des eaux, quatre ou cinq cents of-
ficiers, SOUS-Ol'ficierS et soldats, l.'et !
ment appurtienl s la commune, qui aconcédé
gratuitement ii l'Etat la faculté d'em
aux bains de trois b cinq heures du matin et
aux douches de midi à quatre heure , le
m mu a ii quatre heures du mat m, tes officiers
et soldats admis a l'hôpital militaire. Tes
heures ohoi ies ne sont pas très-comi les,
puisqu'il l'un, i >' prendre un bai i,
au milieu de la nuil , mai
mentent les baignoires et pis. ânes sonl peu
abondantes, quoique au n br.
il a fallu parer a l'encombrement. De plus, les
malades de l'hospice militaire el de I hospice
civil no sont admis qu'aux pi cine i alim
par les eaux qui ont déjà servi ans douches
et aux bains particuliers. Moyennant t franc
par jour, les malades de tou , i . mtadmis
a l'hospice civil.
Les sources de Baréges, tout
l'intérieur d» l'établissement thermal, qui a
H grande partie reconstruit ou 1860,
u eti mpirature qui varie «le 2s» à «4». Leur
'élève guère, par jour, qu'a
ts très cube d'eau dirigés dans Beize b ti
la lans les pi i ■ du
BARE
I .1 i: es exhale une odeur d'oeufs
pourris fortement prononcée; sa saveur, lé-
gèrement sulfureuse, est fade et nau
bonde, mais on finit par s'y habituer et par
boire, sinon avec plaisir, du moins sans dé-
goût. Sa composition varie, suivant la source
dont elle provient; mais elle renferme tou-
jours, en plus ou moins grande quantité, du
sulfure de sodium, du sulfate de soude, de la
soude à l'état caustique, suivant M. Long-
champs, et, à l'état de carbonate, suivant
M. Anglada, une matière grasse azotée nom-
mée glairine ou barégine et un gaz que
M. Longchamps croit être de l'azote. Ces eaux
sont claires, parfaitement limpides et ne se
troublent ni par le refroidissement ni par
leur exposition à l'air. On les emploie en
bains, en douches et en boisson, à la dose de
quatre à six verres par jour, pris le matin, à
jeun. Longtemps on ne les employa qu'en
bains et en douches ; c'est au père et au frère
de l'illustre Bordeu que l'on est redevable de
leur administration interne qui produit d'ex-
cellents effets.
Les eaux de Baréges sont d'une efficacité
reconnue dans le traitement des maladies cu-
tanées chroniques de toute nature, les af-
fections du système lymphatique, les scro-
fules, les fleurs blanches, les rhumatismes,
les paralysies; les anciens ulcères et les
vieilles plaies d'armes à feu ayant causé la
rétraction des tendons et des muscles sont
le plus souvent guéris ou tout au moins mer-
veilleusement soulagés par leur emploi en
bain et en boisson. Dans les maladies cu-
tanées, elles provoquent généralement une
poussée qui aide au diagnostic, si l'affection
était restée jusqu'alors larvée, et qui est con-
sidérée comme d'un bon augure pourlagué-
rison. Elles permettent, de plus, de suppor-
ter sans fatigue les traitements spécifiques;
la salivation mercuiielle, par exemple, ne se
produit pas pendant que les malades font une
cure hydro-sulfureuse à ce poste thermal.
La saison , à Baréges , est^ ouverte du
ter juin au 1er octobre; on ne s'y rend guère
pourtant qu'en juillet et août, i± cause du
froid qui règne presque toute l'année dans
cette région.
BAREILLE (Jean-François), écrivain ec-
clésiastique français , né à La Valentine
(Haute-Garonne) en 1813.11 reçut la prêtrise,
s'adonna à la prédication et à des travaux
sur les écrivains religieux et dirigea, pen-
dant plusieurs années, l'école de Soreze.
L'abbé Bareille est chanoine honoraire de
Toulouse et de Lvon, On lui doit : Histoire
de saint Thomas d'Aquin (18-16, in-8»), plu-
sieurs fois rééditée; Emilia Paula (1854,
2 vol. in-8»), qui a eu plusieurs éditions;
Vie du cœur. Prière et sacrifice (mis, in-8°).
Il a traduit les Mélanges politiques, reli-
gieux, etc., de Balinès (1854, 3 vol. in-8»);
les Lettres d'un sceptique en matière de reli-
gion, du même (1855, in-8») ; les Œuvres com-
plètes de Louis île Grenade (1861-1866, 21 vol.
in-so); les Œuvres complètes de saint Jean
Chrysoslome, texte grec, avec traduction en
regard (1864-1873, 26 vol. in-4»). Cette der-
nière traduction a été publiée sans le texte,
en 13 volumes in-4° et 20 volumes in-8». La
traduction des Homélies, comprise dans les
Œuvres complètes, a l'ait décerner par l'A-
cadémie un prix à l'abbé Bareille. 11 est en
grande partie l'auteur de la traduction et do
la révision du texte de la Somme de saint
Thomas, publiée sous le nom de M. F. La-
chat.
It ir.l-.i 1 A (Hippolyte), médecin belge, né
à Louvaiu en 1832. Il s'est fait recevoir doc-
teur en médecine et s'est fixé dans le Hai-
naut, à Marche-lez-Escaussinnes.Toutenpra-
tiquant son art avec succès, le docteur Ba-
rella a collaboré à la Bévue critique de
Bruxelles, où il a donné des études sur des
écrivains belges c .n teuiporaiiis ; aux Annales
médicales d'Anvers, où il a publie d'mléres-
uavaux sur l'arsenic; au Journal de
médecine, au Scalpel, aux Annales de méde-
cine de Garni, etc., qui lui doivent des études,
des notes, des articles sur divers sujets de
thérapeutique. Nous citerons, parmi les ou-
vrages qu'il a publiés : les Ecrivains contem-
porains de la Belgique. Antoine Clesse, Denis
Sotiau, Adolphe- Matthieu- Edouard waki u
(1857 1860, 4 vol. in-8»); Observations de né-
vralgie sciatique grave guérie pur l'arsenic
(1863, in-8<>); De la médication arsenicale de
la fièvre intermittente (1863, in-s») ; l'Arsenic
dons i'herpétisme (1864, iu-8°); De la ■
(uni arsenicale dans les u, ■rr.i tijies( 1864, in-8»);
Des effets physiologiques de l'arsenic (1865,
m s"); De l'e nploi de l'arsenic dans diverses
maladies interw s (1865, in-8»)i Quelques con-
sidérations pratiques sur le diagnostic et le
traitement rationnel ./es maladies du cœur
(1872, in-8»); île lu mort subite puerpérale
(is7i, in-8»); /'" degré de fréquence de la fo-
lie à notre époque (1874, in-s»), etc. On lui
doit la traduction d'un ouvrage anglais inti-
tulé : Clinique médisait des affections du
cœur (1874, in-8»).
BARELLAS (Etienne), historien catalan du
xvn« ièi 1 1. u a publie un ouvrag mule :
leniueie ..u II: stoi i ■■ des comtes de Barcelone,
cina el Zinofre, son /Us (Ban e-
lone, 1600, in-l'ol.). Cet ouvra ;e, qui ne -
rite au.- confiance, appartiendrait en
réalité, :-el..ii quelques critiques, a un rabbin
Un nom de Cap .le Villa.
BARE
' BARENTIN, bourg ae France (Seine-In-
férieure), caut. et à 2 kilom. de Pavilly,
arrond. et à 21 kilom. de Rouen par le
chemin de fer, sur la rivière de Sainte-
Austreberte; pop. aggl., 1,477 hab. — pop.
tôt., 2,729 hab. Filatures de lin, fabriques
de tissus de coton.
• BARENTON, bourg de France (Mancbe).
ch.-l. de cant., arrond. et à 12 kilom. de
Mortain, près de la source de la Sélune ;
pop. aggl., 793 hab. — pop. tôt., 2,584 hab.
Rnrcre (MÉMOIRES DE), publiés en 1842
(4 vol. in-8°). Ces Mémoires se composent de
plusieurs séries de fragments, laborieuse-
ment recueillis par M. H. Carnot au sein
d'une énorme liasse de manuscrits formant la
matière d'une soixantaine de volumes. Le
choix des matériaux a dû nécessiter de lon-
gues et fastidieuses recherches ; l'insigni-
fiance du livre en fait foi. L'orateur du co-
mité de Salut public n'a pas moins écrit que
parlé, en sa double qualité d'avocat et de lit-
térateur. PMs du premier consul de la ville
de Tarbes, qu'une lettre de cachet avait exclu
à toujours des fonctions municipales pour
avoir fait énergiquement redresser des abus
de finance aux états de Bigorre, il débuta,
nous dit-il, avec éclat au barreau de Tou-
louse par la défense d'une jeune fille accusée
d'infanticide, et, dans les lettres, par VEloge
de Louis XII, singulier prélude pour un ré-
gicide. Il n'aspirait alors qu'à des succès aux
Jeux floraux; il n'était encore que l'homme
de tous les salons et de toutes les Académies,
selon l'expression d'un magistrat distingué,
M. Romiguières. M. de Cambon, premier pré-
sident du parlement, disait de lui: «Ce jeune
homme ira loin ; quel dommage qu'il ait déjà
sucé le lait impur de la philosophie moderne I
Croyez-moi, cet avocat est un homme dan-
gereux. ■ Singulière perspicacité 1 Lorsque
Barère prit la diligence pour se rendre à Pa-
ris, son père lui dit : ■ Tu vas dans un pays
qui va devenir bien dangereux; les impôts
sont excessifs, les ministres mauvais, le peu-
ple mécontent, le roi faible; la corde est trop
tendue, il faut qu'elle casse. • La Révolution
approchait; Barère, électrisé, comme il le
dit lui-même, par le mouvement rapide, iné-
vitable et perpétuel des hommes et des choses
dans cette capitale célèbre, a raconté ses
impressions dans une sorte de journal de
voyage intitulé : le Dernier jour de Paris
sous l'ancien régime; œuvre incohérente et
banale qui n'a qu'un seul mérite, celui de
peindre assez fidèlement, grâce à l'extrême
mobilité de l'auteur, les étranges fluctuations
des esprits, en ce temps d'orageuses espé-
rances et d'éclatantes malédictions contre la
tyrannie du passe. Rappelé chez lui par la
mort de son père, Barère se fit nommer élec-
teur, puis commissaire rédacteur du cahier
des doléances, enfin député des communes
aux états généraux.
Les Mémoires ne nous donnent pas un ré-
cit fort intéressant des séances de l'Assem-
blée nationale. La plume de Barère chemine
à travers cette période si intéressante sans
chaleur, sans intelligence. Il n'a pas dessiné
un portrait, pas entrevu un fil conducteur,
pas expliqué un mystère : Mirabeau, Barnave,
les projets supposés du duc d'Orléans, les
journée"s des 5 et 6 octobre, les projets de la
cour, tout est resté dans l'ombre; mais Ba-
rère vous dira qu'il a été membre du coiuilè
des lettres de cachet, qu'il a fait un rapport
sur les chasses royales, qu'il a provoque la
transformation en département de sa pro-
vince do Bigorre, etc., etc. Il n'y a qu'un
mot à citer dans ce récit pénible et sans cou-
leur, un mot de Mirabeau sur Sieyès. Lors-
qu il s'agit, dans l'Assemblée nationale, d a-
îourner à jour fixe la discussion sur la li-
berté de la presse, Mirabeau s'était écrié :
■ Le silence de M. Sieyès est une calamité
publique; ■ et, le soir, il disait en présence de
l'auteur des Mémoires : « Laissez faire, j'ai
donné à cet abbe une telle réputation qu'il
aura beaucoup de peine à la traîner. ■ Sièges,
eu effet, a plie durant toute la période révo-
lutionnaire sous le fardeau de cet incommoda
brevet d'intelligence et de capacité.
Reçu par Mme de Genlis, dont les éloges
Battaient sa vanité, Barère fut amené à
éprouver de la sympathie pour la famille
d Orléans. Il n'est pas de bien qu'il ne dise
de ni qui devait être Philippe-Egalité :
. M. le UUC (l'I M leans, dit-il, sou, l'apparence
de la légèreté et du trait d'esprit, exprimait
i tes et des opinions justes. On le
.lisait plus fait pour la société que pour la
politique, mais u était m.' u. il .nut ti-
mide, .pi 'ique grand seigneur ; il était ci-
toyen, quoique pi niée, ele. •» Quelques pages
plus loin, il est vrai, dans sou compte rendu
écrit en prison sous d--s m. pressions .liile-
. Barère portera sur Philippe-Egalité
un jugement tout autre. 11 l'appellera • un
homme ambitieux et inquiétant pour la li-
berté, etc. a Ces étranges contradictions abon-
dent dans les Mémoires,
Barère, qui était monarchiste pondant la
Constituante, se rapprocha, on habile homme,
vers la lin .le .eue iisseinbiee, de la minorité
<l. .ut le triomphe était proche, de Buzot, Ro-
b ispierre, Grégoire, etc., pour lesquels il
n'éprouvait au. une sympathie*
L intervalle qui sépare la Constituante de
la Convention forme une sorte de lacune
politiq lans la vio de l'autour des Memoi
res, nomme juge au tribunal de cassation.
BARE
I . Mémoire» sont à peu près muets sur
. Ils n'ont pour le, terrible
nées d'août et de septembre 1792 que quel-
qu . phrases banale nalitéetsans
vnleur ■ Cette déplorable incurie
des faits, Barère n'a pas manqué de l'étendre
non des personnages, et jamais
olutionnaires ne furent plus mal-
traités que ceux dont il a la prétention de
i traits et de deviner les secrètes
E Brisa »t, M irat, Ro-
rre, Danton deviennent tout a coup et
} réparation de misérables agents de
l'étranger. .
Barere vota la mort du roi, et il ne le re-
grette point : ■ Quand je pense, dit-il, à
it du siècle, à l'opinion des départe-
. qui étaient irrites, a l'exaltation de
que poursuivait le souvenir du 10 août,
quand je pense à ce que la liberté publique
imposait comme devoir, je suis tranquille sur
opinion et mou vote. »
Il essaya de s'opposer au 31 mai; mais ce
mot de Robespierre : • Vous faites un beau
, . l'arrêta net. Il se jeta au milieu de
lu Montagne et fut membre du grand comité.
aye de résumer sa vie et sa dé-
n ces mots, qui seront, au contraire,
nion : « Je n'ai point fait mon
époque, je n'ai dû que lui obéir. » Singulière
.:. pendre sa mission d'homme et
lateurl La fatalité, qui n'est une ex-
cuse pour personne, ne peut être invoquée
nstance atténuante que pour les
hommes qui ne sont point appelés à jouer un
rôle politique.
Est-il vrai que Napoléon ait dit, comme le
oires : t 11 est très-difficile
de bien écrire l'histoire de la Révolution
française. Je ne connais qu'un seul homme
capable de bien exécuter ce travail,
. mais il faut qu'il abandonne quelques
! ■ Nous l'ignorons, mais, dans
tous les cas, Napoléon se serait singulière-
ment abusé.
BARET (Eugène), littérateur français, né
a Bergerac (Dordogne) en 1816. Elève de
l'Ecole normale supérieure, il s'adonna à
ii le grade de docteur es
lettres en 1853 et devint professeur de litté-
rature étrangère à la Faculté des lettres de
at-Ferrand. M. Baret lit une étude i
toute particulière des littératures du Midi,
ment de celle de l'Espagne, où il fit des
voyages en 1855, 1857 et 1861. Ses travaux
sur ce pays Lui ont valu d être nommé mem-
bre de l'Académie de Madrid. M. Baret est
devenu recteur de l'académie de Ohambéry.
Outre des articles publies dans la Biographie
dans le Dictionnaire des sciences,
et arts de Dezobry et Baehelet, ou lui
ouvrages suivants : De Themistio so-
phista et apud imperatores oratore (1853,
a de Gaule et de son in-
fluence sur les mœurs et la littérature au
xvie et au xvn* siècle (1853, in-Su), réédité,
avec de is, en 1873, Etudes sur la
rédaction espagnole de /'Amadis de Gaule de
Garcia OrdoHez de Montalvo (1353, in-S°);
Espagne et Provence. Etudes sur la littérature
du midi de l'Europe (1857, in-S°); les Trou-
rs et leur influence sur la littérature du
midi de F Europe (1S57, in-8°), réédité en
1867; iJu poëme du Cid dans ses analogies
avec la Chanson de Roland (1858, in-s°); mé-
nage, sa vie et ses écrits (1859, iu-S°); His-
toire de la littérature espagnole depuis ses
origines les plus reculées jusqu'à nos jours
in-80); Mémoire sur l'originalité de
(1864, in-8°); Œuvres dra-
matiques de Lope de Vegat traduites en fran-
çais (1869 et suiv., in-8<>); Observations sur
ire de la littérature espagnole de
M . Amador de Los Hios (1875, in-8°).
BARETTA ou BARKETTA (Blanche), actrice
non en 1856. Elle vint fort
.. e au Conser-
e en 1868, bien qu'elle u'eût pas encore
nier, frappe des vives
faut, la prit en amitié
et lui donna des leçons dont elle tira rapide-
iii. ni profit. Admise au concours en 1870,
obtint un premier accessit; deux ans
l lu i tai d, el ■- - emporta le se
. l .. l'Odi elle y de-
buta d - Marthe de la
Edouard 1 louvier,
ins Gilbert de
r et le Petit marquis «le Coppée. Au
mois de juin 1873, Mllc Baretla alla jouer au
\ lu luis, i.i pièce de Barrière, intitu-
lée Dianah, Elle y conquit les suffrages du
a chai niante ligure, pur la fraî-
chi ur de sa voix, par son charme un peu
précii iix, mais tendre et pénétrant. De re-
' 3, elle aborda
le rôle d'Agnès dans [Ecole des femmes t et
son su ■ ■ mplet. Elle joua
veux nt ensu rôles de Clinon dans le
t> ■ ir G Çfibus. «le Georgette dans la Jeu-
ii ■ te de L isXIVt de Blanche dans V Aïeule,
de Diane dans Le Marquis de Villemer, et,
terpréta, avec
un talent qui s'assouplissait chaque jour, les
rôles de Marianne du Tartufe, d'Henriette
des l ■- '■■ "■■' ■ savantes, d Isabelle de l'Ecole
des Maris, de Fanchette du Mariage de Fi-
talent souple, discret et fin que
MIlL' Baretta montra dans Geneviève de la
Maîtresse légitime lui valut d'être engagée
a la Comédie-Française. Klle y entra au mois
BARI
de juin 1875 et y fit ses débuts dans les rôles
d'Henriette des Femmes savantes et d'Angé-
lique du Malade imaginaire, La façon dont
elle joue dans le Mariage de Piétonne lui va-
lut les éloges unan mes de la ci
mois de mai i
>. • Mile Baretta <-
jeune et bien nouvelle à la Comédie-Fran-
çaise, dit h ce sujet M. Sarcey ; mais Les suc-
ces qu'elle a obtenus ont été si vifs et elle
e déjà une si manifeste influence sur la
foule que personne dans le public ne SOI
à se plaindre que l'on ait pour elle devancé
quelque peu l'heure juste. •
BARGACHE s. m. (bar-ga-che). Nom donné
autrefois à une sorte de moucheron.
BARGASUS, fils d'Hercule et de B
Fondateur de la ville de Barges l,
il en fut chassé plus tard par Lamius, lils
..e el d'I iinphale.
BARGEMOX ou BERGAMON (Gu
poète provençal, mort vers la fin du xme siè-
cle. B rgemon était gentilhomme. Les rail-
leries dont il criblait les daines de la cour du
comte Bérenger de Provence le firent chas-
ser par ce prince. On ne connaît rien de ses
œuvres.
* BARGES fabbé Jean - Joseph - Léandre),
orientaliste français. — Outre les ou\
que nous avons cités, on doit à ce savant
orientaliste : Termes himyariques rap\
par un écrivain arabe (18;>9, in-8°); Tlemcen,
ancienne capitale du royaume de ce no»*, sa
topographie, son histoire (1859, hi-S°) ; les
Racines sémitiques, moyens de rechercher tes
racines arabes (1861, in-8°); Notice sur un
autel chrétien antique (1S61, in-4<>) ; Papyrus
égypto-araméen appartenant au musée du
Louvre (1S62, in-4°) ; Hèbron et le tombeau
du patriarche Abraham, traditions et légendes
musulmanes (1863, in-8°) ; Notice sur deux
fragments d'un Fentateuque hébreu-samari-
tain (1865, in-8°); Examen d'une nouvelle
inscription phénicienne découverte à Carthage
(1868, in-4°); Inscription phénicienne de Mar-
seille (1868, in-4°) ; Notice sur un autel anti-
que dédié à Jupiter, découvert à Saint -Za-
charîe (département du Yar)y et sur quelques
autres monuments romains trouvés dans la
même localité ou dans les environs (1875,
in-S°),etc.
BARGHON FORT-RION (François de), lit-
térateur français, né au château de Fort-
Rion, près de Châteldon (Puy-de-Dôme), en
1832, Il a employé ses loisirs à lu culture des
lettres et s'est fait connaître par un certain
nombre d'ouvrages, parmi lesquels nous cite-
rons : les Violettes deParme (1856, in-12), re-
cueil de poésies; San-Marino, poème (1S">7,
in-12); Thomas II, Maxime et Zoé (1857,
in-S°) , traduction de légendes illyriennes ;
Napoléon et la république de Saint-Marin
(185S, in-8°); Histoire de l'ordre de S
Sylvestre ou de l'Eperon d'or (185S, in-S°);la
Belle Pope, femme de Hallon, premier duc de
Normandie (ISâs, in-S°); Du rétablissement
de l'ordre de Malte (1S59, iu-8°); le Drni-
disme au moyen âge (1874, in-12); Etude his-
torique sur Jean-Àndre van der Mersch, géné-
ral d'artillerie, lieutenant général des armées
belges (1875, in-8<>), etc. Il a publié les Mé-
moires de la duchesse d'Angoulème et les Mé-
moires de Madame Elisabeth.
BAKGOLZINE, rivière de la Russie d'Asie,
dans le gouvernement d'Irkoustk. Klle se
jette daus le lac Baïkal, après un cours de
640 kiloui .
BAHGL'SIl, ancien peuple d'Espagne, qui
habitait au S. de l'Eure. Ce fut le premier
peuple d'ibérie que Rome chercha à
ner dans son parti contre Carthage; mais
Annibal parvint à le subju
BARGYL1A, ancienne ville de l'Asie Mi-
neure, dans la Carie, au N.-K. d'Halyear-
uasse. Le nom de Bargylelici Campi est
donné par Pline à la campagne qui entourait
cette ville, en ruine aujou ■
BARGYIXS, compagnon de Belléi
. .Mit. monte sur Pégase pour com-
battre la Chin
gnait, fut tué d'un coup de pu
ailé. Bellérophon fonda en son honneur la
ville de Bargylia ou Bargyla, en Carie.
BABHALAUA1CAPAL, lé dieu createur,ehez
les indigènes des Iles Philippines.
BARIATINSKY (Ivan, prince), diplomate
russe, ne en 1769, mort en is:
qui tu ' 1 village de Bariatino, dans
le gouverner I :nd des
princes souverains de Tchermgov. Son oncle,
Feuor, prit part, en 1762, à l'assassinat de
Pierre II; son père, Ivan, fut envoyé, en
1783, comme leur à Paris, où il joua
un roli dans les
a un traite il*- paix entre la I
et l'A Le prince [van, d
: article, suii
ma iq e. A près u\ oir
rempli divei
1 a m ..ii id, 11 épousa en pre-
irne, et,
, Wilhelmine,fllle du
. ; telle fonda
einents de bienfaisance. 11
eut plusieurs enfants de ce 8
bariati.nsky (Alexandre, 1 1
' maréchal russe, fils du précèdent, 1
BARI
1814. Il fut éWé avec le fils aîné de Nicolas,
aujourd'hui Alexandre il- In :orp ré
1 \ il fut en-
> , ... au I 1 ide nombreux
en 1835 et devint en peu
1 aide de camp de l'empe-
reur. En 1845, le prince Bariatinsky se con-
ment dans l'expédition de D 1
el il fut nommé, trois ans plus tard, major
I, Le ■ ■ qu'il remporta dans le
a 1850 et 1851, lui
»nt, en isr.2. le grade de 1
général et le commandement de l'aile gauche
de l'armée. Au début de la guerre d'Orient,
il dev rit chef d'état-major de l'armée placée
sous les ordres de Béboutov et contrit)
importèrent sur les
Turcs à Kourouk-Déré le 5 août 1854.
l'avènement au trône d'Alexandre II, qui
avait pour lui une affection toute particu-
lière, le prince Bariatinsky prit le comman-
dement des réserves de la garde à Saint-Pé-
urg, puis il accompagna le czar en
Crimée et fut promu général d'infantei
1S56. Nommé alors gouverneur et général en
■ l'armée du Caucase, il mit à exécu-
tion, avec une rare èn< rgie, un plan ayant
pour objet de soun
■ ie i a pied de] uis plu-
s -mus années ave.- la plus rare i
Sous ses ordres, le gênerai Eudokimov s'em-
para successivement de la porte de Goite-
mir, de la Salatavie ■ d'Ar-
goun et de Varandy (ls:>S), remporta un im-
portant succès sur Schamyl et prit d' 1
a (1859). Ce futalors que le prince Ba-
riatinsky marcha contre Le ehàl
U s'était enfermé 1 h<
du Caucase, s'en rendit mal la ré-
.. e la plus acharnée, tit Sch
nier et obtint ensuite la soumission de presque
tout le Caucase. Promu feld-muréchal (18 dé-
cembre 1859), le prime Bariatinsky fut com-
blé d'honneurs lorsqu'il vint rendre compte
à Saint-Pétersbourg du succès de sa mission.
Peu après, il retourna dans le Caucase pour
y réorganiser le pays. Il eut à. comprimer des
émeutes dans les montagnes du Daghestan
et une insurrection des Abadsêques, qui s'é-
taient unis aux Oubiches et aux Chap
pour secouer le joug de la Russie. A. teint
d'une maladie grave, il laissa le connu
ment au gênerai Eudokimov, quitta Tiflis,
puis alla prendre les eaux en Allem
(1S61). De là, il retourna à Saint-Pétersbourg.
Le prince Bariatinsky est devenu aide de
camp général d'Alexandre II et membre du
: de leinpire. — Un de ses frères, le
prince Vladimir, est devenu lieutenant gé-
néral, aide de camp général, écuyer de la
cour et directeur des écuries.
baric (Jules-Jean-Antoine), dessinateur
et caricaturiste, ne à Sainte-Catherine-de-
Fierbois (Indre-et-Loire) en 1830. Il fi
études à Tours, puis il entra dans l'adminis-
tration des postes. Le talent naturel qu'il
avait pour la caricature le décida à doni
démission et à se rendre à Paris. Depuis
cette époque, < unu aux journaux
illustrés, particulièrement au Journal amu-
sant et au Petit journal pour rire, une foule
tins satiriques sur les travers et les
modes du jour, sur les mœurs des paysans et
des soldats, sur les expositions de 1'
arts, etc. On y trouve beaucoup d'esprit <'t
de verve et des traits de mœurs pris sur le
vif. M. 1 ïondîté
inépui ■ bliéai au, de is:. t à isc5, di-
vers re ■ i ■■■■ Nous citer
lui : Proverbt 4°); Baliver-
■ i 10); Ai
on devient riche (1858,
in-40); Animaliaua (1858, in-4
femme, enfanta (1859, in-40) j [es Autrichiens
en Italie 11859, in-4") ; Où diable l'esprit va-
. ? (is.vj, in-40) ; Cesbonnea .■■■
( (1860, iii-4"J; ['Education de la pou-
i vrais, histoires dro-
1 i, in-80): les Jolis soldats
in-40): Portiers et locataires (1861, in-4°);
\; de Victor Hugo
(1862, iu-su); les Fourberie» tC Arlequin (1862,
(1862, in-40); Voilà ce
nt de paraître (1862, in-8°) ; Comment
,ute au théâtre (1863, ni-40y ; i
mitaine (1863, in-80); .Vos toquades
in -6°); la Prise de Troie (1863, 111-4
tour au Salon (1863, iû-18); Fantasia mili-
taire (1864, in-40) ; Martin Luudor ou la .17»-
sique enseignée au.r enfants (1864, iu-4°); la
. in-80), etc.
BABIC1 11 1 ir), médecin
du xvii'- s. .-le. h a éci it : De hîd\ onosa mi-
ne sudore humant corporia (N
1614, in-40) ; Hortutu» geniatis% sive
rum valdc admirabilium compendium
i et bulyri fa-
cultatif in-40).
BAHii.i 1 10 (François), poBto véniti
xvir faisait des
!UX, » In a île lui :
1 COl SU0
i il Gloria in
û ovvero ti furti del tempw, poema, col
suo cornent o (Ven.se, 1700).
Il AH I 11 (A uduxvicsie-
1 SU
I
' BARILLET s. m. Svn. de DOLIOLB. V. ce
iu tome VI du Grand Dictionnaire.
BARL
293
nATUNG, nom donné par le na\
\ une t'1' r-.' 1
couvrit, en isâ3. nu N.-O. de l'Amérique.
V. MACLtms, au Grand Dictionnaire.
•BARING (sir Francis ThornbiU). — Il est
mort en 1866.
" BARING (Thomas), banquier anglais, né
en 1S00, mort en 1873. Il '-t;iit frère do
1 , qui fut chai
lier de /1 l'ami-
rauté. Tl iue de Hun
don à la Chambre nés, depuis
1844 jusqu'à sa mon.
Amérique pour arranger à l'amial
des pêcheries et combattit en 1858, â la
Chambre, le bill de lord Palmerston pour la
suppression de la Corn)
Comme banquier, il souscr randa
emprunts, tant pour l'Angleterre que pour
les pays étrangers. A sa mort, sa fortune
mobilière s'élevait à 37,500,000 francs. Il
laissa en viager à son cousin, M. William Ba-
ring, ses propriétés des comtés de H un t.
et de Wilts, ainsi que quelques .1
priétés a Londres; il donna à son 1
. irthbrook, sa résidence d'Hamilton
place, tout son mobilier et ses effets et lit un
grand nombre d'autres legs.
BAR1NGO, grand lac d'eau douce
sous l'é
Usua, affluent de droite du Nil B
* BABITINÉES s. f. pi. — Encycl. Ornith.
tribu a ete créée par Ch. Bonaparte et
adoptée par un grand nombre de 1;
Elle comprend des oiseaux à bec robuste, dur,
allongé, droit en dessus et recourbé vers la
pointe; à pieds robustes, le doigt ex
plus long que le doi::t interne et réuni au
médian par la première phalange ; à ailes
longues ou médiocres, les quatre prei
rémiges étagées, la quatrième et la cinquième
plus longues que les autres. Les autei
peu près d'accord pour adopter ce groupe,
sont seulement divises sur la pla
gner. Les uns le rapprochent d-
les autres des pies-grièches. S
évidents avec ces deux familles, entre les-
quelles les baratinées forment un p 1
très-naturel, expliquent suffisamment
vergences; mus il faut reconnaître que le
groupe lui-même offre pe et
menace de se décomposer, loin de pouvoir
être érigé en famille dis tin
* BARJAC, ville de France (Gard), eh.-l.
■ m., arrond. et à 33 kilom. d Aiais, sur
une colline; pop. aggl., 1,582 hab. — pop.
tôt. , 2,471 hab. Filai Sur son
territoire, riche en mûriers, on trouve des
mines de houille et des E --raies.
'BARJOLS, ville de France (Var), ch.-l.
de cant., arrond. et à 22 kilom.
les, sur le penchant d'une coitin
laquelle coulent deux rivières; pop.
2,807 hab. — pop. tôt., 3,002 hab. Nombreu-
ses usines et papeterie. « Cette ville, dît
M. Ad. Joonne, fut prise, en 1562, par le
baron des Adrets, qui y passa 600 li>
an fil de 1 epée, et, en 1590, par d'autres cal-
tes, qui égorgèrent 500 habitants. »
BARKANIE s. f. (bar-ka-nl). Bot. Syn. de
HALOPOILK.
* BABKBB (Charles Spackman), facteur
d'orgues. — M. Barker s'est fixé a Paris et
s'est associé, en 1860, avec M. \
pour la fabrication des orgues. Eu <
ration avec M. Péchard, organiste à Caen, il
a inventé et perfectionné un système de cla-
1 w a ap| l.que avec .
à divers orgues, notamment à
celui de l'église Sait istin (1864) et k
celui de l'église Saint-Pi
I (1870). A la suite de L'Exposition uni\
1 de 1855, il a été décoré de la Légion d'hon-
neur pour sou levier pneumatique.
BARKER-WEBB (Philippe), 1
né a M dfor 1 en 1793,
mort a Fans eu 18T.4. Apres avoir termine
>es études, il se mit a \
ques années aux lie
tie de l'Orient et se lixa à Fans. M. Barker-
Webb a publié quelques ouvrages, dont les
principaux sont : Histoire natm
Canaries (Paris, 1836-1850,3 vol. iu-fol., avec
planches noires), magniti
sous les auspices du ministre de L'instruction
publique; Topographie de la Troade an
et moderne (1844, in*80); Fragmenta /loi ulx
ethiopico-3£gyptiacx ex plantis prxcipuc ab
1-80).
BARKHAOSÉNIE s. f. (bar-ko-zé-nî). Bot.
Syn. ue BARKHAUsm, genre de compo
BABLÉNI S, livinil 1 Nori-
que. probablement la même qu i i
it WîLlïT (Charles-Henri), écrivain
Çais, né à Arras en 1799. Use re
où ii se lit naturaliser eu 1850, 1
I
omie politique et de di oit comi
b née royal de Liège. M. Barlet, qui
d< pui ■■ plus ieui s ai né a a reno
gnement, est l'auteur d'un certain i;
1 iges sur des matière
Nous euerons do lui : Arithmétiq
appliquée à l'industrie, au commerce et a la
banque (Bruxelles, 1845, in-8*»); Traité com-
plet des opérations financières^ trait"
matières d or et d'argent, des système*
taïres de toutes les nations, des changes, des
294
BARN
arbitrages, des emprunts, etc. (Matines, 1852,
in-8°) ; Traité complet des opérations com-
merciales et de la tenue des tiares (1857 ,2 vol.
in-ê°); Géographie industrielle et eommerciale
de In belgigue (1858, in-8°); Ternie des livres
appliquée à la comptabilité des mines de
houille, des fiants fourneaux et des mines de
fer (1861, in-s«); Cours de commerce et île te-
nue lies livres (1861, in-8°) ; Manuel d'écono-
mie domestique ou l'Art de diriger un ménage
selon ses revenus (1867, in-12) ; Eléments de
cosmographie (1871, in-8°); Cours élémentaire
de droit politique, suivi du droit politique de
ta Belgique (1874, .2 vol. in-12).
• BÀHNÀBO (Alexandre), cardinal italien.
— Il est mort à Rome en 1874.
BARNAD1B s. f. (bar-na-dt). Bot. Genre
de plantes, de la famille des liliacées, établi
par Lindley , pour placer l'ornithogale du
Japon , qui se distingue des ornithogales
vraies par ses loges monospermes.
• BARNEVILLE, bourg de France (Manche),
ch.-l. Je cant., arrond. et à 27 kilom. de Va-
lognes, sur la Manche; pop. aggl., 555 hab.
— pop. tôt., 953 hab. Petit port de cabotage.
BARNHARDITE s. f. (bar-nar-di-te). Mi-
ner. Sulfure double de cuivre et de fer, que
l'on rencontre dans la Caroline du Nord.
— Encycl. Ce minerai a pour formule
Cu*FeâS5. Il se présente en masses eom-
, d'un jaune pâle et rappelle la pyrite.
Une peut passe cliver et donne au chalumeau
un globule magnétique avec dégagement de
vapeurs sulfureuses. Avec les fondants, il
.es réactions caractéristiques du fer et
du cuivre.
• BARNI (Jules-Romain), philosophe et
homme politique français, né k Lille en 1818.
— En sortant du collège d'Amiens, il fut ad-
mis à l'E<*ole normale supérieure (1837J, puis
il alla professer la philosophie à Reims. Quel-
que temps après, M. Barni revint k Paris,
lut secrétaire de M. Cousin, en 1841-1842, et
na, comme suppléant, la philosophie
dans divers collèges de la capitale, 11 était
docteur es lettres et professeur k Rouen lors
du coup d'Etat du 2 décembre 1851. Ayant
depuis longtemps des convictions républicai-
nes très-arrêtees, M. Barni n'hésita point k
sacrifier l'avenir qu'il avait dans la carrière
■ le l'enseignement, en refusant de prêter ser-
ment à Louis Bonaparte. A cette époque, Je
jeune professeur était déjk connu par la tra-
ductiou de plusieurs ouvrages de Kant, dont
lïI attaché a faire connaître la philoso-
phie par de remarquables articles publiés de
18 i* a 1851 dans la Liberté de penser. Il poursui-
bs travaux dans la retraite, collabora en
i ['Avenir, puisa la Hevue de Paris (1855-
1857) et fut appelé, en 1860, par le conseil d'E-
t K de Genèveà occuper une chaire dephilo-
sophieetd'histoire k l'académie de cette ville-
Dans les dernières années de l'Empire, il prit
une part active au congrès de la paix. De re-
tour à Pans en 1870, il fut nommé par le gou-
vernement de la Défense inspecteur général
de l'instruction publique. Lors de L'élection
complémentaire qui eut lieu dans la Somme
le 7 anvîer 1872, il posa sa candidature à l'As-
semblée nationale. Son concurrent, M. Dau-
phin, républicain modéré, fat élu. Mais ce-
i .i i ayanl refusé d'accepter son mandat, une
nouveUe élection l'ut fuite le 9 juin suivant,
et M. Barni Be poi ta de nouveau candidat. Ap-
par toutes les nuances du parti républi-
cain, il l'ut élu député par 5-1, 82u voix contre
3''.,6r>3 donn a M. Cornuau, candidat bo-
t| ai liste, 11 alla siéger k la gauche répu-
blicaine, vota pour M. Thiers le 24 mai 1873,
puis fit une opposition constante au gouver-
ii' nient de combat, se prononça contre le
nnat (19 novembre 1873), contribua à la
de M. 'l-' Broglie et vota les proposi-
tions Périer et Maleville, la constitution du
lier 1875, contre la loi sur l'enseigne-
mpérieur, etc. Loi s des électioni
torîales faites par l'Assemblée, il fut perte
par les gauches et il échoua. Aux élections
du 20 février 1876 pour la Chambre des dé-
putes, il se porta candidat a Amiens contre
M. de Pounnont, royaliste. «Il s'agit main-
. iit-il dans saprofi ion de toi, de vi-
vifier la constitution en faisant pénétrer dans
i i ■ pr t républicain et démocratique,
de telle sorte que la République produii
■ ,111 don ent révéler a tous
i li,:. u, i.- action... J'approuve en un
n mot de .M. Thiers : « La République
i i vatrice ou Bile ne Bei a pas ; ■
ite c tte c lu ion, qui ne nie pa
,i fa al que la Répu-
blique '1' \ i m îtitut s comme
i. ii uni. -ut. du progi es dé-
député par 1 1 ,099 voix,
I r le pa jei
a l.i < Ihaml lans Le :■ i oupe di la jau ne
. .1 : .
IV nient de la eninnii Si :h i r • ••■ Ù
min r le projet d ■ m ■
posii ion ■ '■■ lai n es au jur^ mixte dans la loi
;,: . i i . , ■ nemi al u] ri
pour l'abi ogal ion , demanda la libi
cours et dea conférence i ei pi ■
sujet un remarquable di coui i le 7 juin 1878.
On lui do tt les ou vra
B / t Gril ique du ju-
emeut (1850, in '), Pi Kant,
f ondem Dl ■ de la mé api .
1 1 ,!■■ ta ' | ■. i ai on put e
(1861, in-8*)j les Martyrs de la libre fiante'*
BARO
(Genève. is-"2, in 12); Napoléon et son histo-
rien, M. Thiers {Genève, 1865, in-12) ; His-
toire des idées morales et politiques en France
an xvnie siècle (1865-1866, 2 vol. in-12); la
Morale dans la démocratie (1868, in-8°), ou-
vrage rre --remarquable ; Napoléon /er (1870,
in-12); Manuel républicain (1872, in-12) ; les
Moralistes français au xvine siècle, Vauve-
nargues, Duclos, Helvétius, Saint- Lambert,
Volney (1873, in-12). Citons enfin ses traduc-
tions i justement estimées des ouvrages sui-
vants de Kant, qu'il a accompagnées d'ob-
servations critiques excellentes : Critique du
jugement, suivie des Observations sur le senti-
ment du beau et du sublime (1S46, in-8<>); Cri-
tique de la raison pratique , précédée des
Fondements de la métaphysique des mœurs
(1848, in-S0): Métaphysique des mœurs, Elé-
ments métaphysiques de la doctrine du droit,
Eléments métaphysiques de la doctrine de la
vertu, etc. (1853-1855, in-S**). Enfin, on lui
doit une traduction des Considérations desti-
nées à rectifier les jugements du public sur la
Révolution française, de Fiehte.
ItÀRNl.M (la baronne de). V. Eksler (Thé-
rèse), dans le tome VII du Grand Dictionnaire.
•BAROCHE (Pierre-Jules), homme d'Etat
français. — U est mort k Jersey le 29 octobre
1870. Vice-président de la commission con-
sultative après le coup d'Etat du 2 décembre,
il s'associa par son approbation à l'odieuse
proscription des républicains défenseurs de
la loi, et ne cessa depuis lors d'être un des
apologistes attitrés du despotisme démorali-
sant nue la France subit pendant dix-huit
ans. En 1852, Louis Bonaparte le nomma
vice-président du conseil d'Etat, avec droit
de prendre part aux travaux du conseil des
ministres. Il lui donna cent raille francs de
traitement avec un hôtel, etce même homme,
qui se flattait en 1S4S d'avoir devancé la jus-
tice du peuple, reçut le titre d'Excellence.
Peu après, il devint président en titre de ce
corps et, en 1855, grand-croix de la Légion
d'honneur. En même temps qu'il dirigeait les
travaux du conseil d'Etat, il était chargé de
faire devant le Sénat et le Corps législatif
l'apologie des mesures proposées par l'Em-
pire. Appelé à défendre devant le Corps lé-
gislatif, en 1858, laloi de sûreté générale, une
des plus abominables mesures du régime im-
périal, M. Laroche n'hésita point à prononcer
ces paroles: "Les concessions continuelles,
le respectexagéré desscrupules de|juriste, la
tolérance systématique ont conduit successi-
vement deux gouvernements aux révolutions
de 1830 et de IS48. L'Empire n'imitera point
dételles faiblesses.» Cette même année, il fut
nomme membre du conseil privé, et, en 1859,
membre du conseil de régence. Au mois do
janvier 1860, il prit par intérim, pour quel-
ques jours, le portefeuille des affaires écran -
gères. Nommé au mois de décembre suivant
ministre sans portefeuille, il soutint devant
les Chambres, avec une activité nouvelle et
une intarissable faconde, mais sans éléva-
tion ni dans le .langage ni dans la pensée, la
poli tique gouvernementale. Il lui arrivait
parfois, à bout d'arguments sérieux, de se
livrer k des affirmations étourdissantes. C'est
ainsi qu'au mois de janvier 1862 on l'entendit
déclarer à la tribune qu'il ne comprenait
point qu'on put nier la liberté considérable'
dont jouissaient les journaux sous le régime
du décret du 17 février 1S52. En 1863, il lut
remplacé par M. Rouher et remplaça lui-
même M. Delangle comme ministre de la
justice (ii juin). En même temps, il eut dans
ses attributions le ministère des cultes, dis-
trait de celui de l'instruction publique, et, en
1864, il reçut un siège au Sénat. Le 8 décem-
bre 1864, l'ie IX lança sa fameuse encyclique
Quanta cura, et le non moins fameux Syllabus.
Ces documents, dignes du moyen âge, pro-
voquèrent les plus vives protestations. M. Ba-
roche adressa alors aux evêques une circu-
laire dans laquelle il leur annonçait que le
conseil d'Etat était saisi d'un projet de loi
ayant pour objet de permettre la publication
delà partie de l'encyclique relative au jubilé,
ma S d'interdire celle de la première partie
de l'encyclique comme contenant des propo-
sitions contraires k la constitution de la
France. Un décret dans ce sons fut promul-
gué le 5 janvier 1865 et donna heu, de la
part de. évéques, aux [dus vives récrimina-
tions. Lors de la souscription Baudin, au
mois de septembre 1868, M. Baroche envoya
aux parquets une circulaire leur ordonnant
de poursuivra avec énergie les journaux qui
ouvriraient des souscriptions. Voulant que la
magistrature fût le docile in tr iment du
pouvoir, cet étrange représentant de la jus-
tice en France avait lu prétention île dicter
aux tribunaux leurs sentence et aux mem-
bres du parquet leui i c dusions. c'est ce
qui eut lieu notamment k |e;;uid du liaron
Séguier, procureur impérial k Toulou e, 'i111
mul devoir donner sa démission. Cette dé-
ni don lit grand bruit et acheva de discré-
diter complètement Le garde des sceaux. Le
17 juillet 1869, M. Baroche so vit contraint
de se démettre de son porte f Ile, qui fut
donnés M. JDuvergier. Il dut alors se borner
; i mi Sénat, mu il ne ni plus parler de
lui. Le 4 septembre 1870, lori que Le peuple
de Paria proclama la deelteain e l< 1 l'.uipire,
M. Baroche prit la parole au Sénat. Uontrai-
i ■■ ■ di' plu (leurs d- c ■ Lies
mandaient que la Chambre restât en
permanence, il lui proposa de se séparer,
BARO
sous le prétexte ingénieux que chacun pour-
rait alors ■ en sou nom personnel, avec ses
forces personnelles, soutenir jusqu'au der-
nier moment l'ordre et la dynastie impériale. »
Son avis prévalut. M. Baroche disparut
alors, quitta Paris et alla se réfugier a Jer-
sey, où il mourut a la tin du mois suivant. —
Un de ses tils, M. Ernest Barocuh, étudia
le droit, puis devint successivement maître
des requêtes au conseil d'Etat, commissaire
du gouvernement à la section du contentieux
et directeur du commerce extérieur au mi-
nistère de l'agriculture. En 1S63, il posa sa
candidature au Corps législatif dans le dé-
partement de Seine-et-Oise ; il échoua et ne
fut pas plus heureux aux élections de 1869,
où son concurrent M. Maurice Richard lut
élu. Devenu chef du 12e bataillon des mobiles
de la Seine, il sut, par sa bravoure et par son
entrain, faire oublier ses attaches bonapar-
tistes pendant le siège de Paris par les Al-
lemands. Envoyé avec son bataillon au Bour-
get le 28 octobre 1870, il dut défendre avec
l'héroïque commandant Brasseur cette loca-
lité qui fut bombardée le 29, puis attaquée
par des forces écrasantes le 30. ■ Mes amis,
dit Baroche à ses soldats, c'est aujourd'hui
qu'il faut apprendre à se faire tuer. ■ Avec
le commandant Brasseur et environ l ,500 hom-
mes, il défendit le Bourget pied à pied, mai-
son par maison. A midi, après une lutte de
trois heures, les deux commandants avaient
perdu plus de 1,200 hommes, mis hors de
combat ou faits prisonniers. La poignée de
combattants qui restait ne voulait point se
rendre. Avec une soixantaine d'hommes dé-
cidés à tenir, le commandant Baroche faisait
le coup de feu lorsqu'il fut atteint par un éclat
d'obus. Il demanda à ses soldats de tenir en-
core une demi-heure , pensant qu'il éiak im-
possible qu'on ne reçût pas de secours. Etant
descendu de la maison où il combattait pour
donner un ordre, il fut atteint dans la rue
d'une balle qui le frappa au cœur et il tomba
foudroyé. La mort du tils, a dit Victor Hugo,
a fait ce jour-là oublier la vie du père.
BARODET (Désiré), homme politique fran-
çais, né à Sermesse (Saône-et-LoireJen 1823.
Son père, qui était instituteur, le destina à
entrer dans les ordres et le fit admettre au
petit séminaire d'Autun ; mais, au bout d'un
certain temps, le jeune Barodet, qui n'avait
nul goût pour la prêtrise, quitta le petit sé-
minaire et entra à. l'Ecole normale de Maçon.
En sortant de cette école, il fut nomme insti-
tuteur dans le Jura, puis en 1847 dans Saône-
et- Loire.
La révolution de 1848 produisit une vive
impression sur l'esprit de M. Barodet. Les
id ■; républicaines trouvèrent en lui chaleu-
reux adepte et il s'occupa de les répandre
parmi les paysans au milieu desquels il vi-
vait. C'en fut assez pour amener sa révoca-
tion sous le régime républicain (19 juin 1849)
lorsque la réaction eut triomphé. Destitué
par M. de Falloux, il fut empêché d'ouvrïi
à Cuisery une école libre et dut abandon-
ner définitivement l'enseignement public.
Après avoir été précepteur dans une maison
particulière, M. Barodet se rendit k Lyon
(1856), où il fut successivement teneur de
livres, diiecteur d'une fabrique de baryte et
agent d'une compagnie d'assurance. Lors
de la révolution du 4 septembre 1870, il fut
un de ceux qui allèrent proclamer la Répu-
blique a l'hôtel de ville de Lyon et il devint
membre du comité qui s'y installa. Le 21 sep-
tembre suivant, il fut élu membre du conseil
municipal de Lyon. Quelques jours plus tard.
M. Barodet devenait le premier adjoint du
maire Hénon. Le 3 mars 187) , il fit adopter par
le conseil municipal l'arrêté par lequel le dra-
peau rouge, symbole de la patrie en danger
et de la résistance à outrance, cesserait de
flotter sur l'hôtel de ville. Pendant la Com-
mune, il fit partie d'une députation a M.TIners
pour demander qu'il eût recours à une tran-
saction pour mettre fin k la guerre civile.
M. Hénon, maire de Lyon, étant mon, le con-
seil municipal de Lyon mit le nom de M. Baro-
det en tête de la liste des candidats envoyés au
président de la République pour qu'il choisît
un nouveau maire, et M. Barodet fut placé à
la tête de la mairie de Lyon (23 avril 1872).
A l'ouverture de L'Exposition qui eut lieu
dans cette ville au mois de juillet suivant,
ii prononça un discours dans lequel il fit l'é-
loge de ses administres et paria ■ du pro-
blème redoutable qui agite !-■ monde et que
nous devons resoiidie -mus peine do déca-
cadence : les droits respectifs du travail et
du capital. • Pendant son administration, il
eut fréquemment a lutter contre L'adminis-
tration préfectorale, notamment à l'occasion
de processions (6 septembre 1878) et de
mandai', pour le nullement dos instituteurs
Congréganiste I, Le paru réactionnaire ayant
aliaque avec une extrême \udenoe la mu-
nicipalité de Lyon, le gouvernement eut la
malencontreuse idée de présenter un projet
do loi destine a supprimer la mairie centrale
et les libertés municipales de Lyon. Malgré d ■
remarquables discours de M. M. i .e Rover, Eer-
rouillat et Millaud, la majorité adopta ce
proj --de loi le 4 avril ls73. M. Barodet dut
cr ei ses fonctions de maire le L2 avril. A
e. u.' occasion, il adressa a la population
une proclamation au langui e dign 1 el rao-
dont ce] iant le préfet interdit 1 af-
fichage. Les débats do la ( liauilue mil' la
municipalité lyonnaise avaient retenti du
BARO
nom de M- Barodet. Aussi, les éVcteurs de
Paris ayant été appelés, le 21 avril suiw.ut,
à élire un député en remplacement de
M. Sauvage, un grand nombre de membres
du parti républicain eurent l'idée de mettre
en avant la candidature de M. Barodet
comme une protestation contre la loi qui
avait enlevé à Lyon ses franchises munici-
pales. A cette candidature les légitimistes,
alliés aux bonapartistes, opposèrent celle de
M. Sioffel, pendant que M. Thiers et les ré-
publicains modérés mettaient en avant la
candidature de M. de Rèmusat, ministre des
affaires étrangères. La lutte électorale pre-
nait un caractère de gravité exceptionnelle
par suite de la situation dans laquelle se
trouvait le gouvernement, en butte aux at-
taques des monarchistes coalisés et qui ne
cherchaient qu'une occasion pour le renver-
ser. M. Barodet accepta la candidature qu'on
lui offrait et envoya, le 13 avril, aux. élec-
teurs parisiens, une profession de foi dans
laquelle il disait :
« Lu vous adressant a, un serviteur mo-
deste, mais déjà ancien, de la République,
en le préférant même k des individualités
plus éclatantes, et dont nul de nous ne vou-
drait méconnaître le mérite et les services,
vous avez voulu, par votre choix, donner un
solennel témoignage de la solidarité qui non-
seulement unit les grandes cités entre elles
pour la défense de leurs droits, mais qui rat-
tache à la cause des libertés municipales les
plus humbles des communes de France. La
démocratie lyonnaise, dans les rangs de la-
quelle j'ai combattu, m encourage a répon-
dre à votre appel. Profondément pénétré de
gratitude pour la généreuse initiative du
peuple de Paris, elle ine charge de vous dire
?u'elle ne saurait mieux reconnaître votre
rateinelle assistance qu'en envoyant un des
siens réclamer avec vous :
1° La dissolution immédiate de l'Assemblée
de Versailles ;
2° L'intégrité absolue du suffrage universel (
3° La convocation à bref délai d'une As-
semblée unique, qui seule peut voter l'am-
nistie et la levée de l'état de siège.
» A ce mandat que Lyon et Paris me don-
nent ensemble, je ne puis que souscrire ; je
mettrai mon honneur à le remplir, assuré
d'ailleurs de l'adhésion unanime des républi-
cains sans acception de nuances. »
Le 27 avril 1873, M. Barodet fut élu député
par 180,005 voix, pendant que M. de Rèmu-
sat n'en avait que 130,000, et le colonel Stoffel
27,000. Les journaux de la réaction s'étaient
attachés à représenter l'ancien maire de
Lyon comme un énergumène et un démago-
gue dangereux, ce qui était absolument con-
traire à la vérité. Dans une circulaire adres-
sée à ses électeurs (2S avril), M. Barodet
s attacha à indiquer le véritable caractère
de son élection et de la politique qu'il voulait
suivre, t Ma candidature n'était pas une
candidature de combat, dit-il. Paris ne l'a
soutenue et fait triompher que parce qu'il a
compris qu'il s'agissait bien raoiu-. de lutter
contre le gouvernement que de l'éclairer. Je
m'attacherai a prouver dans toutes les occa-
sions que l'esprit de concorde et d'union a
trouvé en moi un représentant de plus, et
par là, je l'espère, je justifierai votre con-
fiance. ■ Cette élection, qu'on représenta
comme le triomphe de la démagogie, fut le
prétexte dont M. de Broglie et consorts se
servirent pour renverser M. Thiers, inaugu-
rer le gouvernement de combat contre les
libertés et la R-publique et proposer une res-
tauration monarchique. M. Barodet alla sié-
ger dans le groupe de l'Union républicaine,
vota le 24 mai pour M. Thiers, prononça le
14 juin un discours sur l'élection du Rhône
et répondît avec bonheur aux imputations
calomnieuses dont l'ancienne municipalité de
l.youeiait encore l'objet. Al. Barodet vota
contre le septennat et contre la politique de
ses ministres, pour les propositions Périer et
Maleville (juillet 1874), s'abstint sur la con-
stitution du 25 février 1875 , se prononça
c on ue la loi sur l'enseignement supérieur, etc.
Apres la dissolution de l' Assemblée, il posa
sa candidature à la Chambre des députés
dans le IVe arrondissement de Paris contre
MM. Vau train et Charles Loiseau , ac-
cepta le programme Laurent-Pîchat et dé-
clara, dans sa profession de foi, qu en cas de
révision de la constitution, il demanderait le
retour de l'Assemblée a Paris. Elu député,
le 20 février 1S76, par s,y30 voix, il a con-
tinué à siéger a l'extrême gauche, avec la-
quelle d a constamment voté.
'BAROMÈTRE s. m. — Encycl. Deux né-
ce s nés fn quelque sorte contradictoires
s'imposent au constructeur de baromètres :
réduire les dimensions de l'appareil à des
proportions commodes, et obtenir cependant
dans s.", oscillations des amplitudes aussi
grandes que possible, pour faciliter les ob-
servations et leur donner toute la précision
désirable. I,es baromètres à mercure répon-
dent bien a la première indication, mai, ne
satisfont pas à la seconde; les baromètres h
eau, 01 contraire, sont d'une très-grande boo«
-i lui île, mais Imposent des u mu' usions presque
impossibles. M. de Celles a résolu la difficulté
d'une façon très-ingénieuse : son baromètre
se compose de deux tubes, l'un vertical, et
dont il y a avantage à accroître autant que
possible le diamètre, et l'antre horizontal,
c'est a-dire disposé eu équerre par rapport
BARO
au premier, et d'un diamètre aussi petit que
possible. Le premier tube sert «le chambre
barométrique, le second tient lieu d'une cu-
vette. Mais il esl facile de comprendre que
les variations de la colonne verticale amè-
nent dans l.i colonne horizontale des varia-
tions qui sont avec les premières dans le
rapport des carrés des rayons, de sorte
que, si le tube vertical a un diamètre qua-
druple de celui du tube horizontal, une
variati-m d'un millimètre dan I premier
amènera une variation de 16 millimètres dans
le secon l. EJfl index en fer est placé en avant
de la colonne horizontale et se laisse pousser
sans peine par cette colonne ; mais comme
il ne pourrai! le suivre dans ses retraits qu'à
la i ondition d'obturer exactement et d*op| o
ser ainsi un obstacle énorme au jeu de l'ap-
pareil, 'in aimant convenablement disposé
est chargé de l'amener au contact du mer-
cure. C est un inconvénient sérieux, l'attrac-
tion de l'aimant & 'ajoutant nécessairement à
la pression atmosphérique pour faire varier
la hauteur de la colonne inercurieile. Si l'on
veut déduire cette action de L'aimant par le
calcul, c'est une grave complication, vu les
incertitudes qui existent sur l'intensité des
actions de l aimant. Dans ces conditions,
nous ne voyons pas assez l'utilité de l'index
l oui qu'il uous semble utile de le conserver
dans cet ingénieux appareil, dont il trouble,
à notre avis, le fonctionnement.
L'invention de M. de Celles avait été pré-
sentée à l'Académie des sciences en 1S5S. Le
P. Secchi, deux ans auparavant, avait con-
struit un appareil plus compliqué, mais non
moins ingénieux. L'idée du savant italien
peut se résumer en ceci : peser la colonne
mercurielle, au lieu de la mesurer. Voici com-
' ment il la réalisa. Aux extrémités des bras
d'une balance, il suspendait d'un côte le tube
barométrique plongeant dans une cuvette,
et de l'autre un contre-poids lui faisant équi-
libre à la pression moyenne. Il est facile de
Concevoir immédiatement que le contre-poids,
quel que *oit le rapport choisi entre les lon-
gueurs des bras de la balance, doit faire
équilibre au poids du mercure contenu dans
la partie du tube qui émerge de la cuvette,
moins la différence du poids du verre plongé
le poids d'un même volume de mercure.
Négligeant, pour simplifier, cette dernière
[uantité, d'ailleurs très-faible, nous admet-
trons que lorsque, par la variation de la pre
s-ion atmosphérique, la colonne mercurielle
vient à s'élever, le poids de celle-ci s'aug-
mentant, le tube s'enfonce dans la cuvette
hauteur égale à celle dont le mercure
était monté dans le tube, c'est-à-dire que la
hauteur de la colonne mercurielle qui émerge
reste toujours sensiblement la même (nous
avons dit pourquoi cette égalité ne
1 ie). Si donc OU suppose une aiguille
au-dessus du couteau de la bal
elle oscillera tantôt à droite, tantôt à
et, en parcourant or. limbe convenablement
divisé, indi |uera I snt les varia-
tions des pressions atmo pbériques. l'ourfa-
ciliter les observations, le 1*. Secchi rem-
place l'aiguille par un miroir reflétant une
échelle graduée placée à distance et réussit
ainsi à noter de très-petites variations. Le
très-grand avantage qu'offre cet appareil,
c'est qu'on peut le rendre sensible k volonté,
puisqu'il suffit pour cela d'augmenter le
pouls de la colonne mercurielle en augmen-
tant I diamètre intérieur du tube; son in-
convénient, c'est qu'il impose un calil
très-exact du tube, opération toujours déli-
cate, surtout lorsqu'il s'agit d'un tube en
verre. Il est vrai qu'on peut sans inconvé-
nient employer des tubes métalliques, à la
condition de choisir un métal inatta-
quable par le mercure, le fer par exemple.
Le P. Secchî, du reste, a indiqué, peut-être
avec quelque exagération, les avantages de
son appareil. Parmi ces avantage . on peut
ter ceux qu'on ne pourrait obtenir qu'en
des frottements, par exemple pourles
appareil |U*il propose, ou en-
core les en; i . il prétend pouvoir
ajouter pour multiplier l'amplitude des oscil-
lations et accroître par là même la rigueur
i Toui frottement, en effet,
travail de l'appareil, aurait le grave inc<
nient d'en diminuer la sensibilité, puisqu'il
lu rail pour sa part à établir l'équilibre
qu'on ne doit demander qu'au contre-poids.
Nous sommes , au contraire, pai fattement
d'accord avec le P. Secchi, quan
les difficultés qu'opposent aux observations
barométriques le ménisque mercuriel, l'im-
i ureté du mercure, les différences de tem-
pérature, l'intensité de la pesant* urvariable
avec la latitude, etc., difficulté que su ,
le nouvel app ire il. S'il t vi ,. me l'af-
linne le 1'. .secchi, et comme i la loit être,
que son tnsti umeiit a-, ance ti •■
sur les indications des bai
dont la rë À tani e est bien connue, .
Ereuve décisive en faveur du ùaro
ce et une in\ itation pre aux ob-
servateurs d'adopter cet instrument.
Toutefois, ceux UjUi se trouveraienl en me-
sure de tout sacrifier à la sensibilité du ba-
romètre devraient adopter, non pas le baro-
mètre à équerre, ni le baronn i balance,
ni aucun baromètre à mercure, mais le Lara-
mètre a eau, dont l'immense échelle est si
séduisante. Nous n'avons pas à énui
ici les causes qui s'opposent a la généralisa
lion de son emploi ; niais nui ne pouvons
BARO
nous dispenser d'exprimer notre étonnement
de ce que les grands établissements, qui ont
tous les moyens désirables pour résoudre les
plus sérieuses difficultés, ne possèdent pas
encore de baromètres de ce genre.
Il en existe un, cependant, à la S
royale de Londres, où il a été construit par
Daniell. C'est un tube en verre de 13m, 20 de
longueur et de 0m, 025 de diamètre. On peut
critiquer cette faible épaisseur de la colonne,
nui exagère les effets de la capillarité. I a
difficulté la plus sérieuse consiste à empê-
cher la dissolution de l'air dans l'eau, qui
pourrait amener rapidement, par les varia-
tions inévitables de la température, 1
truction du vide barométrique. Pour obvier
à cet inconvénient, on avait d abord couvert
l'eau de la cuvette d'une couche d'huile de
castor ; cette précaution étant restée in-
suffisante, on a remplacé l'huile par une dis-
solution de caoutchou dans du naphte. Le
baromètre de Daniell traduit les var
de la pression atmosphérique avec une mer-
veilleuse rapidité , et ses indications pour
les variations horaires devancent celles du
baromètre ordinaire au point de démontrer
complètement fausses les nombreuses tables
dressées pour cet objet. Lorsque le vent est
un peu fort, la colonne liquide du baromètre
Daniell est en oscillation perpétuelle, à cause
des changements incessants que le trouble
de l'atmosphère amène dans la pression.
Toutefois, ces variations ne se traduisent pas
dans le baromètre^ comme elles doivent se
produire dans l'air, par secousses plus ou
moins brusques, le frottement, dans un tube
aussi étroit, opposant une résistance trop
considérable au mouvement de la colonne
liquide. Les oscillations, dans le cas dont
nous parlons, se produisent donc alternati-
vement de bas en haut et de haut en bas,
avec une certaine lenteur.
Les baromètres à eau, comme les baromè-
tres a mercure, reposent uniquement sur les
effets directs de la pesanteur de l'atmosphère
sur les liquides ; celui que nous allons décrire
sort complètement de cette donnée et, par un
détour très-curieux, fait connaître les varia-
tions barométriques au moyen de deux ther-
momètres. La théorie de cet ingénieux appa-
reil peut se résumer en ceci : comparaison
■les variations de deux colonnes liquides, dont
l'une n'est soumise qu'aux variations de la
température et dont l'autre subit de plus les
effets variables de la pression atmosphérique.
Cela demande quelques explications. Si l'on
suppose deux thermomètres ordinaires de
cal i tire différent et placés l'un pies de
l'autre de façon que leurs zéros se corres-
pondent, comme les variations inégales des
deux colonnes resteraient proportionnelles,
toutes les lignes qui joindraient à tout mo-
ment les sommets des deux colonnes ten-
draient vers un même point de la ligne hori-
zontale qui joindrait les zéros. Cette coïnci-
dence serait la traduction visible de la
proportionnalité des variations des deux co-
lonnes. Mais si la colonne liquide d'un <]<■ -
thermomètres était mise intérieurement eu
communication avec l'atmosphère, les varia-
tions de cette colonne dépendraient alors d.
deux facteurs indépendants l'un de L'autre,
la température et la pression atmosphérique,
et la coïncidence dont nous avons parlé n au-
rait | lus lieu. En ce cas, l'écart entre le
I "M, de coïncidence de la première hypo-
thèse et le point de rencontre * ariable dans
la seconde serait la traduction visible du dé-
placement produit dans le thermo-iaroméïre
par la pression atmosphérique toute seule,
et rien ne serait plus facile q l'interpréter
cette traduction par le calcul ou d'en expri-
mer lo sens empiriquement par une échelle
établie sur 1 horizontale qui joindrait les
zéros. Dans l'appareil que MM. Hans et 11er-
mary ont construit sur ces données , le
thermo-ôarométre est représenté par un tube
en U contenant de l'acide sulfurique couvert
d'une légère couche d'huile. Un fi! qu'on
tend au niveau supérieur des deux i i
mai que la direction de la ligue qui les joint.
L'appareil est on ne peut plus ingénieux ; mai-
nt, il a peu de précision et il pré-
ervation de sérieuses difficultés.
i suit les baromètres liquides aujour-
d'hui connus. Nous n'insisterons pas sur les
baromètres solides ou anéroïdes, dont nous
■ nIVi . animent | ai le dans le 6
Dictionnaire. Le grand baromètre de ce
qu'on a installé en 1S7G k la pointe Suint- liu-
BARO
stache est une fantaisie parisienne, remar-
quable seulement par les dimensions du ca-
dran (im,50) et par la façon ingénieuse dont
M. Redier a pu résoudre ce problème : mou-
voir, avec un tube anéroïde de médiocre vo-
lume, une aiguille qui pesé 1,500 grammes.
i êa cette étude purement descriptive sur
les baromètrest il nous reste à parler deyob-
i ons auxquelles on a pu se Uvj
l'aide de ces instruments. Bien que cette
partie de notre travail soit traitée assez lon-
guement dans le tome 1er du Grand Diction-
naire y les incertitudes qui régnent encore sur
les observations de ce genre et sur les dé-
ductions qu'on a cru pouvoir eu tirer nous
: ; dans l'obligation d nous étendre
un peu longuement sur Les dernières études
auxquelles le baromètre a donne lieu.
La question des variations diurnes du ba-
romètre a longtemps divise et di
les physiciens. Nous avons indiqué déjà
principale cause des divergences qu'on re
marque dans les tables de ces variations
dressées par les divers observateurs. Il ne
fautfpas oublier que le baromètre à mercure
est un appareil paresseux, cédant lentement
et comme à regret aux influences de l'atmo-
sphère. Il ne faut donc accepter qu'a,
serve les données fournies par les tableaux
suivants, bien qu'ils aient été dressés par des
hommes dont la compétence ne saurait être
mise en doute. Le premier, r-latif aux varia-
tions diurnes, est dû a M. Leverrier ; il
donne, selon l'usage reçu, les observations
moyennes pour chaq le année, a 9 heures du
matin, midi, 3 heures du soir et 9 heures du soir.
BARO
295
Année.
9 h. m.
755,8
Midi.
755,5
3 h. s.
9 h. s.
1856
751,1
755,6
ls:,7
757,3
757,0
757,1
1858
757,5
757,1
757,1
isr.o
756,6
■
755,8
756,2
1860
754,5
754,2
753,9
754,4
1861
757,0
756,7
756 r
1862
756,2
755,9
755.4
756,0
1863
757,7
757,3
; ,6,8
757,4
1804
756,5
756,1
755,5
756,2
1865
756,5
756,1
755,7
756,2
1866
755,6
755,3
754,8
755,3
18G7
756,9
756,7
756,7
ISGS
757,2
756,9
756,4
751 ,ê
1869
759,0
756,6
756,3
750,1
755,8
756,6
Moyenne
: 756.6
756,3
Mois.
9 b. m.
Midi.
3 h. s.
756,2
9. b. a.
J;uiv.
756 6
1' i \ i .
758,6
: i
.Ml! s
7,. 1,0
Avril
755,6
754 9
75 i 1
Mai
755,2
754,9
754,4
7;.:,.]
Juin
757,3
757,0
756,6
Juillet
757,3
757,0
757,0
Août
756,2
755,7
75 il. 2
Sept.
756,6
755,7
Oct.
756,2
755,9
1
7!
Nov.
756,8
756,5
756,1
7 16,7
Dec.
757,7
757.4
756,3
757,1
755,8
Moyenne
. 756,6
!
llllll
■
3 10
2,34
1,10
1,75
L,20
i 0 I
0 ! l
0,80
0,76
0,36
0,20
0,00
Amérique équatoriale. Latitude, 23» N. et 12<> S
Vuito, au Pérou. Latitude, 0» ; 2,908 mètres de h
Payta, côtes lu Péro i. Latitude, 5° j ai
Saut, i-l' ■ I
(Brésil, Rio-Juueiro et Missions des Indiens, Lu
I 220 54' a
i.as Pal mas, Canaries. I ni s' N
Le Caire. Latitude, 3<>° 3' N
Toulouse. Latitude, 43° 34' N
Chambéry. Latitude. 45°34'N. ; 207 mètres de hauteur.
Clermont-Ferrand. I êtres de haut.
Strasbourg. Latitude, 48° 34' N
Paris, observatoire. Latitude, 480 5o' N
La Chapelle, près de Dieppe. Latitude, 49° 55' N
Koenigsbertr. Latitude. 54053' N
Latitude, 4?u IS
Observateurs.
rJumboldt -t Bonplnnd.
: Etivero.
[nn ta , Fi eycinet et
1
Léopold de Buch.
Coulelle.
.Marque (Victor).
ni chneider.
Bouvard aine.
Nell d^ Bréauté.
; nner.
l'ai r^\
Au même point de vue. nous ne pouvons
que recommander l'étude de l'înfl
vent sur lu pression atroosphé-
qu'on
■ I aurtrés-in "riant,
bleau importa
du à M, i £ observations ont été
faites de 1816 a 1826.
On peut conclure de ce tableau, d'ailleurs
confirmé par d'autres en ce point, que la
pression atmosphérique diurne atteint son
maximum vers 9 heures du malin et son mi-
nimum vers 3 heures du soir. Les variations
mensuelles, dont nous donnons le tableau
d'après le même observateur, tendraient à
faire admettre le maximum en février et le
minimum eu mars, rapprochement a sez bi-
zarre et qui est, du reste, formellement con-
tredît par d'autres observations. Celles de
M. Leverrier portent cependant sur quatorze
auuccs, de 1SÔG a 1869.
Nous sommes obligé de répéter que
induction qu'on voudrait tirer de ces tableaux
hasardée. Il n'en est pas de même de
celles qu'on pourrait demander an La
suivant, qui donne l'intensité des oscillations
diurnes pour diver es latitudes. Ces do
sont une base nécessaire, et l'on pi
dire ûre, j ta marées atin
i ique -. sujet intéi ■■ anl . mais eu \ ■
jusqu'ici d une prulouûo obscurité.
Vent.
ti-ur
woy
t stîOM.
S.
s.-o.
• 1
N.-O.
N.-E.
1,142
E.
S.-E.
754,3
658
Nous avons dit que l'étude des marées at-
mosphériques n avait été faite ju: qu'ici que
>i une façon tout à fait imparfaite. Il est inu-
tile d'énumérer les causes de cet in i
causes au m im
sairement l'extrême mobilité de l'éléi
dont il s'agit d'étudier les mouvements et
l'iraperfeci ion des instruments a i
étude. Toutefois, l'influence
tinns lunai e el sol lire sur la masse i
; tenta en soi, puisque cette înfl
suffit à déplacer d'énormes masses liqu
et il est aussi absurde de nier les no
atmosphériques qu'il est difficile d'en préci-
ser les lois au moyen de l'observation di-
recte. D'illustres savants , pu mi lesquels
nousciterons Arago, après avoir sérieusement
étudié la question de l'influence de la lune
sur les circoi lériques, sont
arrivés à une conclu ion complètement i
tive.ee qui peut paraître hasarde en théorie et,
s'il faut en croire des observations que nous
citerons plus loin, contraire a l'expérii
Dans cette question, nous ne tenons,
entendu, aucun compte des opinions popu-
laires sur les influences de la lune; mais
peut-on nier, d'une part, les relation
existent entre les hauteurs barométriques et
les accidents atmosphériques, et n est-il pas
certain, d'autre part, 'pie les pressions atmo-
sphériques et les hauteurs barométriques qui
en dépendent sont dépendantes dans une
certaine lirail positi >ns de la Lun i
l'espace? Il était devenu démode de
cela après Arago, et La question paraissait
décidément \ idée ; un retour parait s'être
opéré depuis vers les idées de M. Flauger-
gues, l'adver jo. Ii convient ici,
pour éclairer la question, de sappro b
observations de M. Schûbler, dans le sud-ouest
île l'Allemagne, observations qui s'éte
a une période de 28 années, des ol
que M. Plaugergues a continuel
pendant 20 ans. Les premières, il est vrai,
ne se rapportent pas directement à notre
sujet, mais concernent le rapport des
de pluie avec les phases diverses de la lune;
mais comme on sait, d'antre part, que les jours
de pluie coïncident d'un.; façon remarquable
avec une dépression atmosphérique , la
ux tableaux serait d'au-
tant plus probante qu'ils auraient été dresses
à des points de vue plus différents.
Un simple coup d'uni iuffît pour montrer:
10 que le nombre des jours de pluie augmente
constamment quand la pr< , héri
que diminue ; 2° que le maximun
de pluie coïncide avec le minimum de hau-
teur barométrique ; 3° que le minimum
jours de pluie correspond au maximum de la
hauteur barométrique. Ou ne saurait dé
une corrélation plus parfaite, à moins qu'on
n'exige, ce qui serait absu ; le ma-
tière, une exacte proportionnalité dans les
sious qui se produisent eu sens iu-
Voici donc le tableau qui résume les deux
d'observations que nous venons de si-
gnaler et qui se rapportent, on ne l'-mbliera
pas, a c et a des pays différents :
Ape
Jours de pluie
1 1 iteurs
de la lune.
sur l.
.: Iquea
Nouvelle lune
306
m t.
306
M
i er quartier.
■ 1 1
."■ 01 tant.
34] (in
. ■ 1 . .
l 'le ne lune.
.
int.
313
1
D. Quartier.
. ■ i (minim.)
■ (m ixi.)
40 octant.
765,50
Idiroii ii.> 4ir.>.i-|,i,u,ju,.| (| e)
en uu de M. Nuitter, musique
-i" M. Du] i.i mté aux Fautai
u le 24 se] nfa i
on a distingue la Légende du baron et des
chœurs n traiti banté par Gourdon,
Bonnet, Barnolt et MU» Bonelli.
• ntliON (l'ierre), théologien protestant du
tw siècle, i ' r aux persécutions
exercées contre les protestants aous Char-
les IX, il passa en Angleterre et obtint, en
1575, une chaire de théologie au collège Mar-
guerite, de l'université de •. a. la
suite d'une longue polémique qu'il soutint
conlre son collègue, le docteur Wl.uaker, au
296
BARO
sujet de la prédestination, polémique dans
laquelle il repoussait le rigorisme de Calvin,
Baron résigna ses fonctions, ayant été blâmé
par la reine Elisabeth et par le consistoire.
Il se rendit alors à Londres, qu'il habita jus-
qu'à sa mort, vers 1599 .On a de lui plusieui s
ouvrages de théologie, pour la plupart où-
aujourd'hui. On cite cependant encore :
Summa trium de prxdes/inatione sententia-
rumet Prxlectiones inJonam (Londres, 1C75,
in-*o).
"BARON (Michel BOYRON , dit), célèbre
comédien. — Ce n'est point cet acteur qui,
ayant entendu plusieurs spectateurs lui crier
de parler plus haut, répondit: « Et vous,
plus bas l ■ Ce n'est point lui non plus qui,
forcé de faire des excuses au public, pro-
nonça ces paroles : ■ Messieurs, je n'ai ja-
mais senti avec plus d'amertume qu'en ce
moment la bassesse de mon état. » C'est à
Quinault-Dufresne que toutes ces circonstan-
ces doivent être rapportées.
* BARON (Auguste- Alexis-Floréal) , et non
is te- Marie, littérateur, né à Paris en
1794, mort à Liège en 1862. — Après avoir
été répétiteur de grec à l'Ecole normale, il
s î rendit en Belgique, où il se fît naturaliser,
et devint professeur de littérature française
à l'université de Liège et membre de l'Aca-
démie royale de Belgique. On lui doit, outre
une Grammaire: Poésies militaires de l'anti-
?ui té on Callinus et Tyrtée,eh vers (Bruxel-
es, 1835; 2« édit., 1836); De la rhétorique
ou de la Composition oratoire et littéraire
(Bruxelles, 1841, iu-8°); Histoire de la litté-
rature française depuis son origine jusqu'au
xviie siècle (1841,2 vol. in-8«) ; Littérature
dramatique (3 vol. in-12), faisant partie de
Y Encyclopédie populaire ; Manuel de rhétori-
que (3 vol. in-12), dans la même collection;
Mélanges en prose et en vers ( Bruxelles ,
1860, 2 vol. in-18), etc. Citons encore de lui
une Introduction au Manuel d'histoire an-
cienne de Heeren et une traduction de Yllis-
toire de l'architecture de l'Anglais Hope.
* BARON (Charles-Antoine-Henri), peintre
français. — Parmi les dernières toiles expo-
sées par cet artiste brillant et distingué ,
nous citerons : le Cerf-volant, le Hallebnnlier
(1866); le Factionnaire, les Petits bateaux
(18G7); le Bénitier, V Arrivée (1868); les Pati-
neurs: (1870) ; le Vieux fou de Son Altesse,
Son Eminence chez ses neveux, Joueurs de
boules (1873); Un coin de rue à Catane, Arle-
quinade (187G), etc.
* BARON (Stéphane), peintre français. —
Parmi ses dernières productions, nous cite-
rons : Un meurtre, Suzanne (1860); la Séduc-
tion, le Mariage de raison (1867); Barques en
perdition à Capri (1868) ; Baigneuse, la Co-
médie de l'amour (1869) ; Penserosa, souvenir
d'Anacapri, le Retour de la fontaine (1870) ;
le Ravissement de Psyché , aquarelle d'après
Raphaël (1872); Un joueur de guitare île la
Vieille-Castille (1S75) ; les Quatre âges de la
vie (1876).
BARON (Julia), actrice, née à Paris vers
1836. Elle joua d'abord de petits rôles dans
divers théâtres et ne se fit guère connaître
du public qu'en 1865, lors de la reprise, à la
Porte-Saint-Martiu, de la fameuse féerie des
frères Co^niard, la lluhe aux bois. Elle y joua
avec une aisance parfaite le rôle de Giroflée,
pendant plus d'une année que dura Le succès
des représentations de cette pièce. En 1866,
elle fut engageu aux Bouffes-Parisiens, où
elle créa le rôle de la Commère dans Suivez-
moi, revue de T. muée 1866. Chargée, L'année
suivante, du rôle de Junon dans Orphée aux
enfers, elle représenta a ravir cette déesse
de l'Olympe, grâce à son opulente beauté et
a sa brillante verve. Une création excentri-
que, le rôle de Pleur de Noblesse, dans
1 Œil crevé, folie musicale, lui valut un suc-
. i i etentissant.
En 1868, elle débuta au Palais-Royal dans
la Vie parisienne, où elle joua le rôle de Me-
lella, puia dans les /Jiables roses de Grange
et, Lambert-Thibouat. Elle créa ensuite lea
rôles de Castagnette, dans le Carnavat
blanc, comédie de Cfaivot et Duru
(1868); de Porphyre, dans la Vie de château,
des mémos (1869) ; do Béatrix, dans Vinci
yuerra le bandit , opérette do Bo
i nandinette, «lans Fernandinette
ou la Rosière d'en face (1870); do la duchesse,
Sapeur et la maréchale (1871); de
Bêti es -lu ctsur% co lie
deThi .i-ro(i87l);de Kuuny Bom-
be ' t l 'ùcolet , comédie de
Meilhan et Ilalévy (1871) ; du Blanche, dans
Doit-on le due? comédie de Labiche ri, Duru
(1872); do Fleur de Bruyère, dans le Hussard
é | 1873) ;
de Dindon nette, dans le Chef de division,
comédie de < linel (1873). Enfin, elle créa
a i ier L&74 li ■ içia, dans le
,i/.. ■</■>!, comédie-vaudeville en troia artus, de
Sardou.
Ici se termine la lérii
dont, toutes furent autant di u ces 1 1
Ku 187-1, elle s'est retirée de La cène pour
/entrer « dans la vie pnv II I, ■
HAROT (Françoi
journaliste français, no à M ire beau | '•■■
en L830. A dix neuf ans, U débuta dans le
journalisme con
I ■ ublicain, dirigé aloi
l'',n 1851, il entra a la Presse^ dont il
fut un des collaborateurs jusqu
BARR
même temps, il collaborait au Bien-être unt-
versel, à la Revue philosophique et reli
au Ft$<iro (1861-1863)), au Nain jaune (1863).
En outre, il fonda, en 1835, la Revue des
cours scientifiques et littéraires, recueil inté-
ressant qui n'eut point le succès qu'il méri-
tait, et dont, faute de fonds, il dut abandon-
ner la direction. Lorsque, en 1866, M. Emile
de Girardin acheta la Liberté, M. Odysse
Barot entra à la rédaction de ce journal,
où il attira sur lui l'attention par des arti-
cles où l'on remarqua la vigueur de la pen-
sée et du style. Dans une série d'articles
sur la guerre du Mexique et ses causes,
il attaqua avec une extrême vigueur les
agissements du célèbre banquier Jecker,
qui le provoqua en duel. Les deux ad-
versaires se rendirent en Belgique , où la
rencontre eut lieu (1S68). M. Barot fut at-
teint en pleine poitrine d'une balle qui s'y
aplatit. Par le plus heureux des hasards, elle
était venue frapper des pièces de cinq francs
que le journaliste avait dans la poche de son
gilet. A la suite de ce duel, il fut condamne
avec Jecker, par un tribunal belge qui se
saisit de l'affaire, à un mois de prison et
200 francs d'amende (janvier 1869). Il conti-
nua à rédiger la Liberté lorsqu'elle devint
la propriété de M. Détroyat et il y dé-
fendit la politique de M. Emile OUivier.
M. Odysse Barot se rendit ensuite en An-
gleterre, où il rédigea un journal. Il est de-
venu depuis un des rédacteurs de la France,
lorsque M. de Girardin a pris la direction de
cette feuille. On lui doit les ouvrages sui-
vants : Grandeur et décadence d'un mirliton
de Saint-Cloud (Paris, 1855, in-18); la Nais-
sance de Jésus (1863, in-12); Lettres sur la
philosophie de l'histoire (1864, in-12), publiées
d'abord dans la Presse et où il s'inspire des
idées de M. Emile de Girardin; Histoire de
la Révolution française de Carlyle, traduite
ave.; Elias Regnault (1865-1867, 3 vol. in-18);
Histoire des idées au xixe siècle. M. Emile
de Girardin, sa vie, ses idées, son œuvre, son
influence (1866. in-12); l'Agonie de la papauté
(1S68, in-8°J; Histoire de la littérature con-
temporaine en A n</ le terre de 1830 à 1874
(1874, in-12); Fables lyriques de Robert Lyt-
ton (1S75, in-12).
BAROTE s. f. (ba-ro-te). Nom donné à la
baryte par Guytou de Morveau.
BAROV1T, dieu de la paix, chez les an-
ciens Teutons. Il avait cinq faces et portait
de longues moustaches.
"BARR, ancienne vilie de France (Bas-
Rhin), a l'entrée de la vallée de la Kirneck.
— Cédée à l'Allemagne par le traité de Franc-
fort du 10 mai 1871, cette ville est aujour-
d'hui comprise dansl'Alsace-Lorraine, ar-
rond. et à H kilom. de Schlestadt ; 6,000 hab.
Fabrique de bonneterie, filature de laines;
tanneries. Sources minérales.
BARRAH, contrée d'Afrique, dans la Sé-
négainbie; 200,000 hab., la plupart maho-
métans.
BARRAL s. m. (ba-ral). Tonneau dont la
capacité varie selon les lieux. Ce mot est
usité en Bourgogne, dans le Beaujolais, dans
l'Isère, etc.
BARRAL (Octave-Philippe-An ne- Amédée,
vicomte db), homme politique français, né à
Voiron (Isère) en 1791. Pelit-lils de la com-
tesse Fanuy de Beauharnais, il fut page de
Napoléon 1er (1807-1809), puis il entra dans
la cavalerie, fut envoyé en Espagne, où il
reçut une blessure au combat de Torque-
mada et tomba au pouvoir des Anglais (1812).
Rendu à la liberté, il revint en France, com-
manda un escadron de chasseurs pendant les
Cent- Jours et donna sa démission à la se-
conde rentrée des Bourbons. M. de Barrai
retourna habiter Voiron, où, après la révo-
lution de juillet 1830, il devint commandant
de la garde nationale. Après la révolution de
1848, il lut élu membre du conseil général de
l'Isère. Louia Bonaparte, devenu président
de la Republique, lui donna, en 18-i'J, la pré-
fecture se département, qu'il conserva jus-
qu'en 1850. Préfet du Cher uprès le coup
d'Etat, il alla siéger an Corps législatif en
1854 et reçut, en 185G, un siège au Sénat.
Il fut promu commandeur de la Légion d'hon-
neur en 1863. Jusqu'à la révolution île 1870,
qui le rendit à la vie privée, le vicomte de
Barrai vota silencieusement to
sures pré entées par le gouvernement, lia
publié un.- Notice sur les mm:- d'enceinte de
la ville de Bourges, d'après les manuscrits du
général vicomte de Barrai (185;.', m-8u).
* BARRAL (Jean Augustin), chinai te i i phy-
sicien. ■ De i :■ 19 ■■ i B66 , il ■< dil igé le Jour-
nal d'agriculture pratique, fondé pari
l'.i! isia/i. il a fonde Lui-même le Journal d'a-
gricultui '■, qu H dirige encore. En 1850, il fut
un des promoteurs des conférences publiques
et il en lit un grand nombre soil a Paris, soi t
en province. Membre de la Société centrale
d'agriculture de France, il en est devenu le
secrétaire général. Il fait, en outre, partie
d'un grand nombre do sociétés savantes et
étrangères; enfin, il a été membre du jury
aux Expositions internationale! de 1855, 1802
et 1867. M. Barrai était sous L'Empire mem-
br< du con eil général de 1 1 Mosi Ile. E)n
i i i l 69, il po a, mais B8 1 . B Can-
■ ■ i bérale a Mets pour le < ïorps légis-
te 1863, il a été promu offii ier do la
Légion d'honneur. Indépendamment d'un
BARR
grand nombre d'articles publiés dans la Dé-
mocratie pacifique, Y Opinion nationale, la
Revue des Deux-Mondes, Y Encyclopédie du
xixe siècle, le Journal d'agriculture, l'An-
nuaire météorologique de France, le Bulletin
de la Société centrale d'agriculture, le Bulle-
tin de la Société d'encouragement pour l'in-
dustrie nationale, la Revue horticole, la. Revue
scientifique des deux mondes, etc., ainsi que
de rapports et de mémoires fort remarqua-
bles, on doit à ce savant les ouvrages sui-
vants : Statistique chimique des animaux
(1849, in-12); Manuel du drainage des terres
arables (1854, in-12), réédité en 1856 (2 vol.
in-12); le Bon fermier, aide-mémoire du cul-
tivateur (1858, in-12); Atlas du Cosmos (1861
et suiv., in-fol.); Drainage, irrigation, en-
grais liquides (IS60, in-12); M. de Gasparin
(1862. in-18) ; le Blé et le pain (I8iî3, in-12) ;
Mémoire sur les eJigrais en général (1864,
in-so); V Agriculture du nord de ta France
(1S67-1870, 2 vol. in-8»); Trilogie agricole
(1807, in-12); Revue d'horticulture (1867,
2 vol.); VAlmanach de l'agriculture (1867-
1876, 10 vol.); Metz et le maréchal Bazaine
(1871, in-s°); Rapport du jury sur le concours
tenu à l'Ecole de Grignon (1873, in-8°); Vi-
site à l'institut agricole de Beauvais (1873,
in-so), etc. Enfin, on lui doit la publication
de Y Astronomie populaire de François Arago
(1854-1857, 4 vol. in-8°) et celle des Œuvres
complètes de l'illustre astronome (1854-1862,
17 vol. in-so).
RARRALMER (Auguste-Marie), médecin
français, né a Toulon en 1814. Lorsqu'il eut
termine ses études, il entra à l'Ecole de mé-
decine navale (1831), prit du service sur la
flotte en 1834 et assista notamment aux bom-
bardements de Tanger et de Mogador. En
1847, il se fît recevoir docteur en médecine
à Montpellier. Depuis lors, M. Barrallier a
été nommé professeur de pathologie à l'Ecole
de médecine navale de Toulon (1853) et mé-
decin en chef des armées navales (1855). Le
dévouement dont il lit preuve lors de l'épi-
démie de typhus qui ravagea le bague de
Toulon en 1855 et 1856 lui fit donner en 1856
la croix d'officier de la Légion d'honneur.
Il est membre de la Société académique du
Var et. membre correspondant de l'Académie
de médecine et de chirurgie de Cadix. Le
docteur Barrallier a collaboré à Y Union mé-
dicale, au Bulletin général de thérapeutique,
au Nouveau Dictionnaire de médecine et de
chirurgie pratique. On lui doit les ouvrages
suivants : Des accidents tertiaires de la sy-
philis (1847, in-4°); Des effets physiologiques
et de l'emploi thérapeutique de la lobalia in-
flata (in-so); Des effets physiologiques et de
l'emploi thérapeutique de t'huile essentielle de
valériane (1853, iu-8°); Du traitement des cé-
phalites nerveuses par le chlorhydrate d'ammo-
niaque (in-S°); Du typhus e pi dé inique et his-
toire médicale des épidémies de typhus ob-
servées au bagne de Toulon (1861, in-8°), etc.
HARRANCO (François), peintre de genre
espagnol (Andalousie); il vivait dans la se-
conde moitié du xvite siècle. On ne connaît
de lui que des bambochades, dans lesquelles
on remarque surtout un vif sentiment de la
couleur, du mouvement et de la vérité.
RAURANDE (Joaehim), géologue français,
né à Saugues (Haute-Loire) en 1799. Ancien
élève de 1 Ecole polytechnique, il s'est adonné
d'une façon toute particulière à l'étude de la
géologie et il est devenu membre de la So-
ciété géologique de France. Outre de nom-
breux mémoires sur la faune de Bohême, in-
sérés dans le Bulletin de la Société géologique,
on lui doit les ouvrages suivants : Notice
préliminaire sur te système silurien et les tri-
tobiles de Bohême (1846, in-8°) ; Nouveaux
trilobites (1847, in-RQ); Graptolites de Bo-
hême (Prague, isr.o, in-8°): Système silurien
du centre de la Bohême (1852-1867, 3 vol.
in-4°), avec atlas ; Représentation des colonies
de Bohême dans te bassin silurien du nord-
ouest de la France (1S53, in-8°): Parallèle
entre les dépôts siluriens de Bohême et de
Scandinavie [1856, in-8°) ; Colonie dans le bas-
sin silurien de la Bohême (1860, in-so); Docu-
ments anciens et nouveaux sur la faune pri-
mordiale et le système laconique en Amérique
(1861, in-so); Défenses des colonies (Prague,
1861-1865, 3 vol. in-so), formant trois parties
comprenunt : i° Groupe probatoire; 2u In-
compatibilité entre le système des plis et la
réalité des faits matériels ; 3*> Etude générale
sur uns étages G //., avec application spéciale
aux environs de Blubocep, près de Prague i
Réapparition du genre arethusina. Faune si-
lurienne des environs de /lof, en Bavière
(1869, in-8°); Distribution des céphalopodes
dans les contrées siluriennes (Leipzig, 1870,
in-so).
BARIUT(l'aul), Iim< ■■ LtOUl 1 1 mçais.V. BiR-
BiiïT, dans ce Supplément,
rarrau (Hippolyle de), écrivain français,
né a Salmiech (Aveyron) en 1798, mort clans
le même lieu en 1864. U consacra ses loisirs
.i de études historiques sur sa province na-
tale et devint président de lu Société de
lettres do l'Avoyron. Nous citerons, parmi
ses écrits ; Documents historiques et g\
gigues sur les familles et les homme* remar-
j tlu Rouergue dans les temps anciens et
modernes (Rodes, 1853-1860, 4 vol, in-8<>);
Documents sur les ordres du Temple et île Saint-
Jean de Jêi usalem en Rouergue (Rodez, 1861,
iu-go); Mémoire justificatif publié à la suite
BARR
d'une biographie sur feu M, de Monseignat
(1862, in-8<>).
* ls ut [(AU (Théodore-Henri), écrivain pé-
dagogique et moraliste. — Il est mort a Paris
en 1865 Outre les ouvrages de lui que nous
avons mentionnés et qui ont eu un grand
nombre d'éditions, nous citerons : De l'amour
filial (1836); Simples notions sur l'agriculture
(1847, in-12), dont la dernière édition est de
1871 ; Méthode de composition et de style (1847,
in-12), dont la 10e édition a paru en 1872;
Législation de l'instruction publique (1851,
in-8°); De l'éducation dans la famille et au
collège (1852, in-8°) ; Exercices de composition
et de style (1853, in-12); la Patrie, description
et histoire de la France (1859, in-12); Livre
de lecture courante pour les écoles; Histoire
de la Révolution française (1857, in-12) ; Mor-
ecauxehoisis des auteurs français (1862, in-12);
Narrations et lettres (1865, in-18) ; Félix ou
le Jeune cultivateur, livre de lecture cou-
rante (1868, in-18), etc.
BARRAUD (Pierre-Constant), archéologue
français, né à Beauvais (Oise) en 1801. 11 en-
tra dans les ordres, fut pendant quelques an-
nées directeur du grand séminaire de sa ville
natale, où il devint chanoine, puis il se livra
entièrement à son goût pour les études ar-
chéologiques. L'abbe Barraud est membre de
l'institut des provinces de France, inspecteur
de la Société française d'archéologie et cor-
respondant du ministère de l'instruction pu-
blique pour les travaux historiques. Collabo-
rateur du Guetteur du Beauvoisis, revue fon-
dée à Beauvais en 1864, il a publié, en outre,
un grand nombre d'études intéressantes dans
le Bulletin monumental de M. de Caumont.
Parmi les ouvrages de l'abbé Barraud, nous
citerons : Notice sur les calices et les patènes
(1S42, in-8°) ; Notice sur les cloches (in-8°);
Notice sur l'abbé Poultet (1846, in-8°); Des-
cription des deux grandes verrières de ta ca-
thédrale de Beauvais (1850, in-s°); Notice sur
l'église de Saint-Martin-aux-Bois (1851 ,in-8°);
Notice sur les tapisseries de la cathédrale de
Beaueais (1853, iu-S°) ; Description des vitraux
des hautes fenêtres de la cathédrale de Beau-
vais (1858, in-S°); le Bâton pastoral (1856,
in-4°); Notice archéologique et liturgique sur
les ciboires (1858, in-so); Recherches sur les
coqs des églises (1858, iu-8°) ; Notice archéo-
logique et liturgique sur l'encens et les encen-
soirs { 1 800, in -S°); Beauvais et ses monuments
pendant l'ère gallo-romaine et sous la domi-
nation franque (1861, in-8°); Des bagues à
toutes les époques et en particulier de l'anneau
des évêques et des abbés (1SH4, in-8°); Etude
sur les tableaux de la cathédrale de Beauvais
(1863, in-8°); Notice sur l'église et la paroisse
de Sa i nt Gilles, à Beauvais (1863, in-8°) ; No-
tice sur la paroisse et l'église de Sainte -Ma-
deleine, à Beauvais (1865, in-8°) ; Nonce sur
quelques émaux de la cathédrale de Beauvais
(1SG5, in-so) ; Notice sur la mitre épiscopale
(1865, in-8°) ; Des gants portés par les évêques
et par d'autres membres du clergé (1867,
in-8°), etc.
* BARRAULT (Emile), orateur et publiciste.
— U est mort te 2 juillet 1869. Cette même
année, il collabora au nouveau National.
* BARRE s. f. — Art milit. Peine à la-
quelle on soumet les hommes que n'a pu
doni|iter celle du silo.
— Encycl. La barre est une traverse en fer
ou en bois, plantée horizontalement sur des
piquets à 0m,30 du sol et à laquelle on atta-
che le patient par les pieds. Voici quelle est
l'attitude de l'homme condamné à la barre :
un des pieds ou les deux pieds sont tenus à
la barre, au moyen d'anneaux rivés, dans une
position plus élevée que la tête. L'homme,
couché sur le dos ou sur le ventre, est ex-
posé, comme dans le silo, le jour aux ar-
deurs du soleil, la nuit au froid et à l'humi-
dité. Ceux qui ne subissent pas docilement
un semblable supplice sont l'objet d'un raffi-
nement particulier; tantôt ou croise les deux
pieds sur la barre, tantôt on lie les deux
tnains sur le dos, et les pieds restent attachés
a la barre; les patients ne peuvent alors se
retourner ni changer de position ; tantôt enfin,
l'un des pieds étant détaché de la barre, on
ploie la jambe sur la cuisse pour attacher
le pied avec les deux mains, et le condamné
qui veut lutter contre les souffrances d'une
telle position no peut faire aucun mouve-
ment .sans se déchirer les chairs, yj ce châ-
timent ne suflit pas, si le condamné n'est pas
dompte, comme on dit, il en est un plus af-
freux encore, c'est la orapaudine (v. le mot),
à propos de laquelle nous avons dit ce que nous
pensons de ces tortures d'un autre âge, en
citanl leur historien indigné, M. Christian, au-
teur de l Afrique française.
* BARRti, bourg de France (Lozère), ch.-l.
do cant., arrond. et à 14 kilom. de Florae,
près des sources du Mulzac; pop. aggl,,
376 hab. — pop. tôt., 655 hab. tiur un ma-
melon qui domine le bourg se voient les res-
tes d'un eustruiu gallo-romain.
* BARRE (Jean-Auguste), statuaire fran-
çais. — Parmi les dernières œuvres qu'il a
exposées, nous citerons : la statue en bronze
do l'archevêque Affre (1864); le buste eu
marbre d'Emma Livry (1865); la statuette eu
bronze de M. de Nieuwerkerke (1868) ; la sta-
tue en bronze de l'amiral Protêt et la statue
en plâtre de la princesse Mathilde (1869);
les bustes de J/mo Ed. Dubufe et de M. de
BARR
Nieuwerkerke (1870) ; la statue en bronze do
Berryert pour la ville «le Marseille; le buste
é'JZortense Schneider (1874). etc.
BARRÉ (Auguste-Armand), chanteur fran-
çais, né au Pailet (Loire-Inférieure) le n dé-
cembre 183S. Son enfance s'écoula à Nantes,
où il acheva ses études à la maîtrise de l'ar-
2heveche.Il entra comme petit clerc dans une
étude de notaire, puis vint à Paris suivre an
Conservatoire la classe de chant de Fontana.
Après avoir obtenu un accessit au concours
de 1857, il débuta l'année suivante à l'Opèra-
Comique par le rôle de Germain du Valet de
chamore% de Carafa. Il possédait déjà une fort
belle voix de baryton ; mais, comme un le
faisait jouer au lever du rideau, il ne resta
pas a ce théâtre et parcourut la province. Il
chanta avec succès pendant, plusieurs années
a Lille, à Liège, à Marseille et à Bruxelles.
Engagé au Théâtre-Lyrique en 1866, il se
montra bientôt sous les traits de don Juan.
Il réussit complètement dans un rôle que les
plus grands chanteurs n'ont abordé qu'en
tremblant. « M. Armand Barré, dit Théo-
phile Gautier, est un jeune homme bien lut
de sa personne et qui représente suffisam-
ment le grand séducteur. Il porte ses bril-
lants costumes avec aisance, sa voix est
d'une bonne qualité et il sait s'en servir; on
lui a fait répéter la sérénade, qu'il a chantée
d'une façon charmante. ■ Il interpréta non
moins heureusement, en 1867, Mercutio de
Roméo et Juliette, l'oiseleur de la Flûte en-
chantée, Plunkett AeMartha, et créa, le 11 dé-
cembre de la même année, le comte de Mois-
sens de Cardillac, de Dautresine, et, quinze
jours plus tard, le duc de Kothsay, de la Jo-
lie fille dp Perth, de Bizet. Aptes la ferme-
ture du théâtre, le 5 mai 1SO8, il déimta im-
médiatement à la salle Favart et se fit \ ive-
ment applaudir dans BeJainy des Dr ayons de
Villars, puis créa Hector de Lussan du Cor-
ricolû, de Puise (2s novembre 1868), Landry
de la Petite Endette, de i>emet (il septem-
bre 1869) et Champrosé île Déa, de Jules
Cohen (30 avril 1870). Il alla chanter ensuite
avec Mile Battu à Baden-Baden et revint en
France aussitôt après ladéclaration de guerre.
Breton de naissance, il rejoignit son régiment
et commanda une compagnie de mobiles à
l'armée de la Loire. Engagé par un impré-
sario au mois d'août 1871, il fit une tournée
artistique en Amérique avec la Nilsson et
Capoul. Revenu en France avec sa femme en
1872, il joua pendant une saison à Milan , au
théâtre Dal-Verme, où il se lit .surtout applau-
dir dans Nevers des Huguenots, dans la Favo-
rite ei dans IPromessi sport, de Pet relia. Il de-
vint en 1873 le pensionnaire de M. Strakosch,
directeur du Théâtre-Italien, et quitta bientôt
la salle Veutadour pour entier k l'Opéra-Co-
mique, où il reprit plusieurs de ses anciens
rôles. Il a créé, le il avril 1876, Musaraigne,
dans Piccotîno de Guiiaud, un de ses meil-
leurs rôles, et, le 5 avril 1877, le personnage
un peu effacé de Fontraitles dans Cinq-Mars
de uounod; puis, an mai 1877,1e rôle d'Ana-
créon dans Balhy/e.
* BARRÊME, bourg de France (Basses-Al-
pes), cb.-l. de cant., arrond. et a 30 kilom.
de Digne, sur le bord de l'Asse; pop. aggl.,
664 hab. — pop. tôt., 1,000 hab. Fabriques de
tuiles et d'étoiles de laine; prunes estimées.
BVRREN, lie située dans la baie du Ben-
gale, par 12° 17' de latit. N. et 92054' de
iongit, E., à 65 milles au N.-K. des lies An-
daroan. La plus grande curiosité que ren-
ferme cette île consiste dans un volcan de
500 à 600 pieds de hauteur, au sommet du-
quel s'ouvre un cratère de 100 pieds de dia-
mètre. La montagne présente, de plus, trois
autres petits cratères et des fissures par où
se manifeste l'action volcanique. Un y trouve
1 1 de soufre cristallisé qui seraient
d'une exploitation facile. L'île présente un
second phénomène volcanique fort singulier.
Les phénomènes se produisent surtout au
mois de mars; a cette époque, l'eau de la
mer, comme échauffée par un vaste foyer
■ . m, bouillonne tout autour de I Ue. \ u
reste, l'aspect gênerai de Barren n'est point
sans agrément; on y Voit une grande quan-
tité d'arbres , et une herbe vivace 1
le sol.
Lïle Barren appartient depuis 1858 a la
Compagnie des Indes orientales.
BARRES (Jean UEs), mare, liai de Fl
seigneur de Chaumont-sur- Yonne et l'un des
il lers de Philippe le Bel, qui lui confia
différentes missions. A partir do 1322, il 110
laisse plus de trace dais l'histoire.
•BARRESWIL (Charles - Louis) , chimiste
franc. us. — Il est mort a Boulogne-sur- Mer
le 23 novembre 187u. liarreswil avait imele,
eu 18C5, la Société de protection de Appren-
tis et des entants employés dans les manu-
factures, fondation appelée à rendre d'i
ses services aux générations qui formeront
la nouvelle masse ou\ 1 ièi e. 0 tti
breux mémoires, les ouvra- es que mur, m ons
cites et des articles publics dans le Jq
de pharmacie, on doit k ce remarquable sa-
vant : Dœumenl» académiques et SCit ntifigut S,
pratiques et administratifs sur le taimate de
quinine (1852, in-8°); Dictionnaire tl. ,
industrielle (1861-1868, 5 vol. u>8°), avec
Aimé Girard; Répertoire de chimù
quee. Compte renaît îles appin
chimie en France et a l'étranger (1866, in -80),
en collaboration avec plusieurs savants.
SUPPLEMENT,
EARR
BARRETT ou BARRAT (Paul), ! ti
français, né à Lyon en 1728, mort à Paris
vers 1795. Il s'adonna & la culture de
et composa un certain nombre do romans et
de comédies. Parmi les premiers, nous cite-
rons: les Amours d'Alcidor, Mademoiselle Ja-
votte, Foka, etc.; parmi les secondes, nous
mentionnerons : Y Amant supposé, les Colifi-
chets. On lui doit encore les Petits spectacles
de Paris (1773, in-18).
BARRETT (John), savant anglais, né en
1753, mort en 1821. Doué d'une mémoire pro-
digieuse et consacrant à l'étude tous ses loi-
sirs, il ne tarda pas à acquérir une imi
érudition et devint membre du collège de la
Tnnite, à Dublin, bibliothécaire et professeur
de langues orientales. Ses manières étaient
des plus excentriques, et il en donna des
preuves jusqu à la tin de sa vie. Ainsi, par
son testament, il légua près de 100,000 livres
sterling destinées ■ à nourrir ceux qui ont
faim et à vêtir ceux qui sont nus. » Mais il
ne laissait que fort peu do chose à quatre de
ses nièces, probablement parce qu'elles n'é-
taient pas toutes nues, quoiqu'elles fussent
dans une situation peu en harmonie avec la
fortune de leur oncle. On doit à cet érudit :
Recherches sur l'origine des coJistellations qui
composent le zodiaque et sur les usages aux-
quels elles furent destinées (1800); Essai sur
la première partie de la vie de Swift (1808,
in - 8°) ; Evangelium secundum Matthsum,
ex codice rescripto in bibliotheen colley n
Sanctse-Trinitatis juxta Dublin.
BARRETT (Eaton-Stannard) , avocat du
barreau irlandais, qui abandonna cette car-
rière pour embrasser colle des lettres, né en
1785, mort en 1820, à peine âgé de trente-
1 inq ans. Ou a de lui : ta Comète, œuvre du
genre burlesque (1803, in-80); Tous les ta-
lents, poème satirique (1807, in-8°) ; la Femme
ou Aventures de Chérubin, poème (lsio ,
in-8°); YDéndne, roman qui eut un grand
succès (3 vol. in-12; 2« édit., 1814).
BARRETT (Elisabeth), femme poète an-
glais.-. V. Browning, au tome II.
" BARRETTE s. f. — Petite barre. 11 Partie
d'une boucle.
" RARRIAS (Félix-Joseph), peintre fran-
çais. — Parmi les dernières œuvres qu'il a
exposées, nous citerons : le Repos (1866) .
deux Portraits (1869); Lnisa l'Albanaise
(1870); Electre porte des libations au tom-
beau de son père; Hélène se réfugie sous la
protection de Vesta (1873); Y Somme est en
mer (1875); Eve, Portrait de la marquise F.
de R. (1877). M. Barri as a exécuté au grand
Opéra les peintures du salon du foyer. Elles
consistent en trois tableaux : la Musique
amoureuse, 1 1 Musique dramatique ^ la Musi-
que champêtre, et en un plafond représen-
tant la Glorification de l'harmonie.
Depuis lors, M. Barrias .1 exécuté dans la
chapelle Saintc-Gene\ lev, à l'Eglise de la
Trinité à Paris, de remarquables peintures
murales. Une paroi de la chapelle représente
Sainte Geneviève ravitaillant la ville deParis
assiégée par Attila. La sainte est. debout. Mil-
le pont d'un bateau remorquant d'autres
barques chargées de provisions. Deux ba-
teliers dirigent le convoi vers la rive, où se
pre se une foule remplie de joie. Un ange
montant au ciel plane au-dessus de la eom
position. La figure de Geneviève est simpl-
et d'un beau caractère : d'une main, la sainte
tend un pain aux habitants, de l'autre, elle
montre le ciel. I.a seconde paroi représente
la Châsse de sainte Geneviève, devant laquelle
des malheureux prient la sainte d'intercéder
pour eux. Sur le premier plan, une vieille
femme se soulève de son brancard et im-
plore la sainte. Au fond, une mère approche
les lèvres de suu enfant de la châsse. Ces
compositions terminées en 1877, font hon-
neur au talent correct et distingué de
M. Barrias.
BARRIAS (Louis-Ernest), sculpteur, frère
du précédent, né à Paris en 1841. H étudia la
peiuture dans l'atelier de Léon Cogniet, puis
s adonna a la sculpture, reçut des leçons de
Cavelier et de Joutfrov, et suivit les cours do
I Ecole des beaux-arts, a vingt ans, m. Bar-
rias débuta au Salon par les bustes de
MM, Barrias et Jazet , puis il expo
bustes de MM. Jules Favre et Cavelier (1863),
et, en 1863, une grande frise décorative re-
pi é entant la Guerre, le l la Pê-
che, cette même année, le jeune artiste rem-
porta a l'Ecole des beaux-arts le grand prix
de ulpture et il parut, pour Rome. Pendant
in i, il poursuivit avec ardeur ses études.
II reparut au Salon de i$7o avec une statue
en marbre, Jeune fille de M égare, qui lui va-
lut une médaille. Le Serment de Spartacus,
e en marbre, et ta Fortune 1 1 1 A
.- roupe en I se, qu'il i:n\-._>y,i un .s 1
i»72, fuient très-remarqués. i..i première da
■ avail un grand carai tère, I 1 e
nfînimenl de g race j aussi le jurj
cerna t il à M, Bai ri 1 ■ une iw médaille. De
puis loi ila /.'■ tigion et la Çh
en plâtre (1873); Un Monument fum
{1874), deux Bustes (inTo) et un très-
beau Groupe en marbre poui un tombeau,
"BARRICADE s. f — Encycl. ' m
des barricades. V. commission, dan
plement.
'BARRIBB (F.-M.), médecin français.—
Il est mort a Montfort-l'Amaury en 1870. Ou
BARR
trp l^s ouvrage: de lui que nous avons cités,
on lui doit :
ment des crècl ville de Lyon l I
1847, in- is) ; Observations et remarques sur la
rupture de l'ankytose et de la hanche (1860,
in-8°); Principes de sociologie (11167, ! vol.
in-8°); Catéchisme du socialisme libéral et
rationnel (1869, in-12), abrégé de l'ouvrage
nt.
* BARRIÈRE s. f. — Anat. Barrière des apo-
thicaires. On appelle quelquefois de ce nom
une valvule ou sorte de soupape dont l'ana-
tomiste Gaspard Bauhin s'est attribue la dé-
couverte, et que l'on désigne généralement
aujourd'hui sous le nom de valvule Héo-cse-
cale. Cette désignation de barrière des apo-
thicaires lui vient do ce que, dit-on, la puis-
sance des seringues est limitée à ce point.
V. valvule et BadbIN, au Grand Diction-
naire.
'BARRIÈRE (Jean-François), littérateur.
— Il est mort au sd'aoûl 1868. Sa ■■'■'
thèque des mémoires relatifs à l'histoire de
France pendant le xvmo siècle, avec
avant-propos et des notices, a paru de 1846
(28 vol, in-12).
' RAHRIÈRE (Théodore), auteur dramati-
que. — Depuis 1 SG4 t ce fécond et vigi
écrivain a donne au théâtre les pièces sui-
vantes : Aux crochets d'un gendre, comédie
en quatre actes (1S64); les Enfants de la
Louve, drame en cinq actes et un prologue
(1S05). avec Victor Séjour; les Jocrisses de
l'amour, comédie en trois actes (18G5), avec
Lambert-Thiboust ; Malheur aux vaincus, co-
co cinq actes et en prose (1865), pièce
qui fut interdite par la commission d'examen
et ne fut représentéequ'en mars 1870 ;les ZJre-
bis (juteuses, comédie en quatre actes (1866);
le Chic, eom -die en trois actes (1866), avec
Lauibert-ïhiboust ; le Crime de Favi
draine en cinq actes et sept tableaux (186S),
avec Léon Beauvallet; Paris ventre a terret
comédie fantaisiste en trois actes (1868), avec
Stapleaux; le Sacrilège, drame en cinq ac-
tes et huit tableaux (1869), avec Léon Beau-
vallet ; Théodoros, drame en cinq actes et
quatorze tableaux (1869) ; les Bêtises du cœur,
comédie en trois actes (1871) ; la Comtesse de
Sommerive, pièce en quatre actes (1872), avec
ftjtue de Prebois; Diana h^ comédie - n deux
actes (1873); Un monsieur qui attend des té-
moins, comédie en un acte (1873); le Gascon,
drame en cinq actes (1873), qui eut un assez
grand succès; le Chemin de Damas , drame
en cinq actes (1874); les Scandales d'hier,
comédie en trois actes (1875), etc.
BARRILLOIS (François-Sophie-Alexandre),
homme politique, né à Paris en 1801. Il étu-
dia le droit, se lit recevoir licencié (1821),
puis il exerça la profession d'avocat à Pans.
Nomme en I8ii3 conseiller général de l'Oise,
il fut élu, quatre ans plus tard, membre de la
Chambre des députés daus l'arrondissement
de Compiègne, et il vota avec l'opposition.
Son mandat ne lui fut poiut renouvelé eu
1839, mais il eutra de nouveau a la Chambre
eu 1842, continua a voter avec le groupe di-
ir M. Odilon Barrot, se prononça vi-
vement contre la politique do M. Guizot et
présida a Compiègne un banquet réformiste
en 1847. Apres la chute de Louis-Philippe, le
gouvernement provisoire nomma M. Barril-
lon commissaire de la République à Beauvais.
Deux mois plus tard, il fut élu dans I
repré entant du peuple à l'Assemblée consti-
tuante. Comme presque tous les membres de
l'opposition parlementaire sous la monarchie
déchue, M. Lan illon n'accueillit qu'ai 1
Sam e L'avènement de la démocratie pure et
se jeta dans le parti de la ré istance j toute-
fois, il vota la constitution et appuya [a can-
didature du général Cavaignac. Dans cette
Assemblée, n s'occupa principalement de
ns agricoles et financières. Réélu à la
itive, il se rapprocha de plus en plus
de la majorité monarchique; toutefo
sépara de la politique de l'Elysée, lit partie
pûtes qui, aj rès le coup d'Etat de de-
cembre,se réunirent à lu mairie du X1-1 arron-
■' eraenl pour organiser la résistai
Louis Bonaparte ei fut incarcère à M
Rendu à la liberté, il vont dans la re
jusqu'en 1865. A cette époque, une éli
■ Lie ayant eu heu dans l'Oise, il pi
au luture en se ralliant a l'Empire, il lut
élu député au Corps législatif, où il soutint
lu politique du gouvernement, reçut la
d'officier de la Xé n en 1868 et
échoua aux élections générales de 1869. De-
puis lors, il est rentre définitivement d
vie privée.
" BARRI LLOT (François), poi
— li est mort à Pans 10 n décembre 1874.
Outre les recueils de lui que nous a von ci-
tés, nous mentionnerons : Icare mhj
: 1 851, in 18 , f ux champions
de Rigolboche (1859, in-12); Triboulet a .\a-
1 lli (U61, iu-8<*); la Vérité, 0
1, m-»"); la Mort du dia-
ble, tirai i.q actes et quinze
tableaux (Lyon, l864,in-4°); le Concile oecu-
u ■ ri / 't'a IX
(IS70, in-12). Le journal le Guignolt qu il
avait fondé, le Journal du dt'ffii e 61 le
al de lui un
(.lues, ue chansons et de
■ 1 iques.
ituiKLN (Jean), littérateur françoi
1 en 104O, mort en 1 7 1 a. il lit de
BARR
"
ducttons en vers di l'Ovide, qu'il
1701
le nom de Ymbhé Dumt, l
<ju 'a /; i chemise (US3), oui
is orduriers. Barrit» devint grand chan-
tre et chanoine de Nantes. En I7u3, il reçut
■lise et, le jour ma ae.l'éveque de N Tin-
tes le nomma son grand vicaire. Outre les
ouvra -n lui doit la Vie de Fran-
çoise dAmboise, duchesse de Bretagne (1704,
iu-12). * v *
BARRIO-N0BTO ou BARNUBVO (François
, qui vivait
dans la première 1
lui doit : i.a Numantina del licencia'
■ t" ilarnuevo dirigidada
à la nobilissima ciudad da Soria y à sm
linages y casas « e tas agn g t [S
1612, in-4°). C'est nu poi m
quinze chants, que l'auteur con
sa patrie, dans laquelle il voit l'ancienne Nu-
n
BARRIOS ou BARROS (Dan
thé jien et poète juif de la seconde
du xvue siècle. Il était né 1
il passa une grande partie de
sterdam. On a de lui : Relation des poi
des écrivains espagnols d'origine juive; le
C ■>• des Muses; Histoire universelle aes
Juifs; la Maison de Jacob, etc.
MlAHROIMlLT (Paul), chanteur fra,
— Il est mort a Pans eu 1871.
BARROIS (Jean-Baptiste-Joseph), biblio-
graphe et antiquaire français, ne à Lille en
1785, mort en 1855.11 lit un voyage en Grèce,
devint sous la R ion adjoint au maire
de Lille, signala des abus commis pa I ld
ration et donna sa démis lion. Aux élec
tion de 1825, il fut élu, 1 0
déj endant, député a Lille ; mai , au li
voter avec les libéraux, il appuya la politi-
que du ministère et ne fut pas réélu. A par-
tir d'- ce moment, il s'adonna entièrem
des travaux archéo
bre de la Société de
Dans un voyage qu'il lit en Egypte, I
Couvrit, avec trois autres antiquaire , |,-
tombeau plus ou moins authentique d Ephes-
tion, recouvert d'une large pierre dont les
peintures, au dire de Barrois, étaient d'A-
pple. Un des trois antiquaires, qui était An-
glais, exigea sa part dans la découverte, lit
scier la part qui lui revenait et l'em]
Barrois, possesseur .lu reste, suivit 1 A
comme son ombre et, six ans après, à La mort
de celui-ci, il put acquérir le morceau
manquait. La passion des antiquités devint
en lui une monomanie. Elle 1
point de lui faire acheter bon nombre d'anti-
quités apocryphes, notamment un soi-disant
obélisque égyptien, illustre d'hiéroglyj
qui avait ete lait avec une pierre de Mont-
martre. Lorsqu'il connut la super
Bai rois intenta a celui qui lut avait \.
un très-haut prix l'obélisque un procès qui
nt grand bruit, outre des articl
dans divers recueils, on Lui doit : Bibliothè-
que protypographique (isau, in-40)
oes bibliothèques d'anciens rois ue Fi
en lettres gothiques; une édition de [His-
toire générale de l'Europe pendant les a
1527, lots et i52â, par Robert Macq 1
(1841, 111-40); Ogier de Danemarche (1842,
in-4u), poème du xii" siècle; Eléments
iques et littéraires (1846,
in-A<>) \ Dactylologie et langage primitif
tituéi d'après les monuments (1850, 111 -4»,
avec j l.J, ouvrage dans lequel Barrois s'at-
1 démontrer que les constructeurs de
la tour de Babel ne parlaient pas, mais s'en-
tendaient entre eux au moyen de t
■ Le oui ds mu Ls ; Lecture fi
des hiéroglyphes et des cunéiformes (1853,
in-40). Barrois avait formé une collection ue
manuscrits qu'il vendit 200,000 francs a lord
Ashbiirnhaïu. La lui
mourant lut vendue '11, 000 frani
BARROL1B ou RARROLLB, petit pays do
>□ Forez, qui avait pour ch.-l. Saint-
G le canton de Saint-
ia-Laval (Loire).
BARROLODS, 1 upl id de la Cafrerie, à
l'O. du Mouomotapa. Le territoire des Bar-
est traverse par le Zauibèze.
u.VKUos (ic Père André), écrivain portu-
onne, mort dans la première
i Apres avoir étudié
......
La suite membre de L'Acad
a histoire. En travaux his-
,on un doit une Vie du Père Antoine
Viegra, de ta compagnie de Jésus,
* BARROT(Caraille-Hyacinthe-Odilon),per-
•imne d'J
— li est mort a Bougival le 0 a, nu 1^73. p;n
■1. Barrot lut nommé membre libre de
politi-
que . EU 1803, il posa .J.. . ...nu sa
lature au Corps législatif, mais il
- A la même époque, il devint vice-
ent du comité central pour la cau^e
li S et prit part aux conférences pu-
en faveur de la Pologne. Lors-
que, a la un ue 1809, M. Emile Ollivier tut
1 .. ,
a M. Odilon Barrot, de la pa
■ de la JUStli uieiun
et du 20 décembre is.4
• ette oll're en alléguant sou grand
38
298
BARR
âge et les difficultés de la situation. Au mois
de février 1870, il fut nommé pré: ident aune
grande commission de décentralisation, in-
stituée par M. Ollivier. Dans cette commis-
sion, il montra beaucoup d'activité et se pro-
nonça, notamment, pour la création de con-
seils cantonaux, pour la suppression des
conseils d'arrondissement et pour celle des
sous- préfectures par voie d'extinction des
titulaires. Au mois de juin suivant , il
adressa au ministre de l'intérieur une let-
tre dans laquelle il exposa le résultat des
travaux de cette commission dans le but ■ de
préparer ia solution du grand et difficile
problème de la décentralisation. ■ Pendant
la guerre de 1870-187X, on n'entendit plus par-
ler de lui. Lors des élections complémentai-
res du 2 juillet 1871, il accepta une candida-
ture à l'Assemblée nationale dans l'Aisne et
dans le Var, mais il échoua dans ces deux
départements. Lors de l'élection du no
conseil d'Etat par la Chambre, M. Odilon
Barrot fut élu au premier tour de scrutin, le
22 juillet 1872, conseiller d'Etat par 375 voix,
le neuvième sur vingt-deux. Le 30 juillet,
M. Thiers le nomma vice-président de ce
corps, dont la présidence appartenait de droit
au ministre de la justice, et président de la
section du contentieux. Le 4 janvier 1873,
l'Académie des sciences morales le choisit
pour son président. Six mois plus tard, il
mourut dans sa propriété de Bougival, des
suites d'une hydropisie dont il souffrait de-
puis longtemps, odilon Barrot laissait une
fortune d'environ 2 millions. Il lé^-ua à l'In-
stitut une s.»miue de 50,000 francs pour la
fondation d'un prix biennal ou triennal en
faveur de l'auteur du meilleur ouvrage sur
la décentralisation ou sur la réforme judi-
ciaire. On lui doit les ouvrages suivants :
Examen du Traité du droit pénal de M. Rossi
(1856, in-8°); De la décentralisation et de
ses effets ( 1861 , in-12 ) , brochure revue
et augmentée de la Lettre aux auteurs du
projet de décentralisation, de Nancy (1870,
in-12); De l'organisation judiciaire en France
(1872, in-12) ; Mémoires posthumes (1875-
L876, 4 vol. în-8°), ouvrage curieux et inté-
ressant, auquel nous allons consacrer un ar-
ticle spécial.
Barrot {MÉMOIRES POSTHUMES d'OdILON)
[Paris, 1875-1876,4 vol. in-8°). Ces Mémoires,
puli. es par les soins de MM. Duvergier de
Hauranne, Corbin et le docteur Graugnard,
exécuteurs testamentaires du célèbre homme
d'Etat, sont divisés en amant de parties que
de volumes : la première va de 1791, date de
la naissance d'Odilon Barrot, au 24 février
1S48; la seconde, du 24 février à la prési-
dence de Louis Bonaparte ; la troisième, de la
présidence au coup d'Etat; la quatrième, du
coup d'Etat à 1872. Le premier souvenir en-
registré par l'auteur, alors âgé de six ans,
est relatif à la journée de vendémiaire; le
dernier est relatif à la Commune de 1871;
c'est donc, en réalité, toute la période con-
temporaine de notre histoire qu'embrasse
cet intéressant ouvrage.
La partie la plus curieuse correspond au
règne de Louis-Philippe; c'est celle où Gdi-
lon Barrot fut activement mêlé à la vie pu-
blique , et ces pages offrent sur bien des
points la contre-partie des Mémoires pour
servir à l'histoire de mon temps, de Gnizot.
On y trouve une foule de points de vue per-
sonnels, d'anecdotes, de jugements qui ont
une certaine valeur et qui permettent de
rectifier on de contrôler les opinions reçues.
Odilon Barrot commença, en effet, à jouer
Un rôle dès la révolution de Juillet et même
avant que Charles X eût encore quitté Ram-
bouillet, puisqu'il fut délégué auprès du roi
déchu co i '-présentant de la garde na-
tionule et qu'il l'accompagna en cette qua-
lité jusqu'à Cherbourg. On ne s'imaginerait
pas aisément à quoi pensait Charles X, dans
cet effondrement de La monarchie : il entre-
voyait avec horreur la nécessité où il allait
Erobablement se trouver de dîner a une ta-
ie rondel « i • ' a l herbourg, si mes sou-
venirs sont fidèles, dit Odilon Barrot, que se
passa un incident puéril, mais bien caracté-
I i tique : on vint nous dire qu'on était fort
i n i eine de trouver une table carrée pour le
dîner du roi. On n'avait rencontré que des
tables rondes; or, autour d'une table ronde,
mus les convives sont au même rang; une
table carrée seule permettait do conserver
au roi la prééminence qui lui appartient.
Nous donnâmes la solution de ce difficile et
important problème en conseillant tout sim-
plement de scier la table ronde de manière
a en faire une table carrée, ce qui fut fait. »
Une autre anecdote bien amusante tiom erne
le prince de Polignac, reconnu a Cherbourg
et menace d'être écharpé par la foule. Les
commi aii es le proté ont i i : a lui ant de
ij ; font entrevoir qu'il
lui faudi i pas lei en ju em< ni
la fu-
Billade . él ce condi u a mort. Le
lait s r< as gouttes. ■ Tou-
tefois, il y a une lueur d'esuoir, lui dit odi-
lon ; M. de Tracj vient de déposer une pro-
position pour L'abolition de tu peine d i mort* »
Alors le prince | rend on ai ■ ni i plus pé-
nrire pour démonti er combien
.n . .
taient là de L'appu
fori ■ , île peser de
leurs ainisl 11 y avait néce .; île urgente.
BARR
Le rôle d'Odilon Barrot durant la monarchie
de Juillet a ete .suffisamment apprécie dans
sa biographie pour que nous nous abstenions
d'y reveuir à l'occasion de ses Mémoires;
on pourrait en éclairer toutes les phases en
en détachant ça et là les pages importantes;
mais il faudrait suivre, pas à pas, toute l'his-
toire intérieure et extérieure du règne. Nous
nous contenterons de relever ce que ce rôle
de chef de l'opposition dynastique, occupé
pendant dix-huit ans par Odilon Barrot, avait
de puéril pour lui et de dangereux pour la
dynastie qu'il prétendait servir tout en l'at-
taquant. Lors de la catastrophe finale, il se
trouva impuissant, aussi bien vis-à-vis du
peuple que de la royauté, et il croula lui-
même avec le trône qu'il avait miné. Ce rôle,
qu'Odilon Barrot voulut reprendre vis-à-vis
de la République de février, a été jugé par
Ledru-Rollîn : ■ Vous avez des amours mal-
heureux 1 Vous aimiez la dynastie d'Orléans
et chaque jour vous la miniez sans avoir une
idée à mettre à sa place. Impuissant dans
l'opposition, vous l'eussiez ete au pouvoir;
ce que vous avez été pour le gouvernement
de Juillet, que vous avez fonde, je crains
bien que vous ne le soyez pour la République,
que vous n'avez pas fondée, truand vous
avez jeté cette agitation de la réforme , quand,
à un jour donné, vous avez assigne un ren-
dez-vous à une population tout entière, vous
avez manqué au rendez-vous que votre hon-
neur lui avait assigné. En voulant donner
une leçon au gouvernement de votre choix,
vous l'avez jeté par terre. Ne recommencez
pas cette opposition tracassiere. Vous n'a-
viez pas d'idées sous le gouvernement de
Juillet, vous n'en avez pas davantage au-
jourd'hui pour remédier au mal. Vous n'avez
jamais su que détruire; contentez-vous donc
de suivre, sans prétendre diriger. » L'his-
toire a ratifié le jugement contenu dans cette
véhémente apostrophe.
Dans les deux périodes historiques qui
suivirent, du 24 février au 2 décembre et du
coup d'Etat à la Commune, Odilon Barrot fut
plutôt spectateur qu'acteur. Nous détache-
rons de ses Mémoires une page curieuse sur
le géuéral Changaruier, au moment du coup
d'Etat, et une autre sur les agissements des
fonctionnaires du futur Empire. Voici la pre-
mière; elle montre l'incurie profonde du gé-
néral sur lequel l'Assemblée législative se
reposait tout entière, se croyant eu sûreté
tautque l'epée et la vigilance d'un tel homme
la protégeraient 1 Le général l'avait fait ap-
peler. ■ Comme d'un moment à l'autre l'ac-
tion peut commencer, me dit-it, je me suis
permis de vous relancer dans votre retraite.
C'est à qui de nous deux, Louis-Napoléon et
moi, prendra l'initiative... — Mais vousétes-
vous assuré du concours du préfet de police ?
lui demaudai-je. — Oh I je suis sûr de Carlier;
il est tout à moi. Sur la demande que je lui
ai carrément adressée s'il était eu mesure
d'arrêter le président, il m'a répondu que,
quand je lui en donnerais l'ordre, ■ il le
» mettrait dans un panier à salade » et le
conduirait sans plus de cérémonie à Vineeu-
nes. — Comme je me récriais et lui faisais ob-
server que Carlier n'avait sans doute rien eu
de plus pressé que d'aller rapporter cette con-
versation à Louis - Napoléon et peut-être
même d'offrir de lui rendre le même service
à 1 encontre du général : «Tant mieux, me
* répondit son aide de camp Valaze, nous
» sommes bien aises que l'on sache à l'Elysée
» ce que nous pourrons faire. »
» Etonué de tant d'assurance, j'essayai de
sonder Changaruier sur ses vues ultérieures,
mais il fut impénétrable; il n'a\ait peut-
être pas alors de parti bien arrête. Une fois
qu'il aurait écarté Louis-Napoléun, à qui
tiansmetirait-ille pouvoir ? De quelle branche
de la monarchie serait-il le MonkV flaeé
entre les orléanistes et les légitimistes, qui
le pressaient de se prononcer, il donnait des
esperauces aux deux partis sans se lier à
aucun. Je crois que cette situation d'arbitre
souverain des destinées de la France lui
plaisait assez et qu'il n'était pas presse de la
faire cesser. Cependantje lui fis observer que
le ressort était tellement tendu que la situa-
tion ne pouvait se prolonger plus longtemps.
* Qui attendez-vous pour eu finir î — Ohl
» nie repoudit-ll,je n'attends qu'une signature
» de Dupm. — Que vous êtes jeune, gênerai,
» lui dis-je ; vous ne connaissez donc pas en-
* core cet homme? Cette signature que vous
» attendez, vous l'aurez avec cent autres
» uprès le succès; mais uvam, et lorsque la
■ chaîne est encoi S incertaine , n'espérez
ê pas une syllabe de son nom. » Odilon Bar-
rot se fui peut ''lie là plus perspicace qu'il
n'était, mais ces révélations sont piquantes.
Ou sait, en effet, Comment se conduisit le
ni Dupin , qui, raillé plus tard dosa
se oi moment décisif, s'écria : «ohl
si j'avais eu seulement un homme a me:, or-
dres, je l'aurais fait lUOI 1 »
L'autre puge fort curieuse des Mémoire*
d Burrot concerne les agissements de
M. de Maupas, un peu avant lu t décembre,
■ M. de Maupas était préfet a Toulouse, où
il faisait 'In Sels ardent eonlm Les adversaires
de Louis-Napoléon. Un jour, il demanda a
l'avoc.it général do délivrer des m indats d'ar*
die quatre ou cinq membres du \
i, prétendant quila ètai ni impliqués
con ipii ation conin li gou> ei ue-
ineni. Le magistral du parquet, avant de
déférer a cette demande, crut devoir s'mfor-
BARR
mer sur quelles charges cette arrestation
était motivée : t Des charges! lui répondit
l'administrateur surpris et irrité d'une obser-
vation si simple, des charges! Ah! voilà bien
des scrupules de magistrats tièdes et indiffé-
rents! Des charges contre des ennemis no-
toires, qu'en est-il besoin? 11 suffit de con-
naître leurs sentiments! — Mais non, reprit
le magistrat ; la police peut, si elle veut, sous
sa responsabilité, arrêter des citoyens sus-
pects; mais la justice ne saurait procéder
ainsi; il lui faut des preuves ou tout au
moins des commencements de preuves. —
Eh bien! je m'adresserai à vos supérieurs, ■
dit le préfet. En effet, M. le procureur gé-
néral, qui était absent, étant revenu sur ces
entrefaites et ayant repris la direction de son
parquet, M. de Maupas se plaignit amèrement
a lui de la résistance que lui avait opposée
l'avocat général. Apres l'avoir attentivement
écouté, le procureur général dit au préfet
que, loin d'avoir à blâmer la conduite de sou
subordonné, il ne pouvait qu'approuver et
part iger ses scrupules, et que si l'avocat
général eût décerné les mandats qu'on lut
demandait sans charges suffisantes, il se fût
rendu coupable d'un véritable abus de pou-
voir. « Eh bien ! dit le préfet, si ces preuves
• sont aussi indispensables que vous le dites,
» elles se trouveront chez les prévenus tel
» jour, à telle heure, c'est moi qui vous en
» réponds. — Vous avez donc quelque docu-
» ment qui vous porte à croire que ces pièces
» sont, en effet, au domicile de ces personnes?
» Je désirerais connaître ces documents avant
» de signer les mandats. — Je suis certain,
» vous dis-je, qu'ils y seront, s'exclame le
» préfet pousse à bout, car c'est moi qui les
» y ferai remettre par mes agents 1 » El voila
sur quels documents ont jugé les commis-
sions mixtes, quand elles se donnaient la
peine d'exiger des documents l M. de Maupas
avait affaire à des magistrats intègres, et le
premier président de la cour de Toulouse
alla en personne porter plainte à Pans contre
lui. Le ministre de l'intérieur, Léon Faucher,
blâma le préfet, mais à l'Elysée on conçut,
au contraire, une admiration sans bornes pour
un administrateur si délicat et si scrupuleux ;
le prince président en lit immédiatement sou
préfet de police.
Une autre anecdote, car ces Mémoires en
fourmillent, montre la candeur de M. de
Persigny. Cet homme d'Etat, ayant acheté
moyennant 100,000 francs la connivence du
colonel, depuis général, Espiuasse, charge
d'enlever les représentants à mesure qu ils
se présenteraient au palais Bourbon, dans la
matinée du 2 décembre, alla lui-même, 1m
remettre la somme en une liasse de billets
de banque. Le prudent colonel compta les
billets un à un jusqu'au dernier, ce qui causa
à M. de Persigny un étunnement profond ;
c'était cependant bien naturel.
'BARROT (Adolphe), diplomate et homme
poluique, ne en 1803. — Il est mort à Paris
le 16 juin 1870. Au Sénat, il ne joua qu'un
rôle des plus effacés.
BARRUEL (Gustave), chimiste français, né
en 1798, mort a Paris en 1863. Il fut succes-
sivement essayeur de la fabrication des
monnaies à l'Hôtel des monnaies de Paris et
préparateur à la Faculté des sciences de
cette ville. On lui doit un ouvrage remarqua-
ble et estimé, qui est intitulé : Traité de
chimie technique appliquée aux arts et à
l'industrie, à la pharmacie et à l'agriculture
(Paris, 1856-1864, 7 vol. in-8°).
BARRY (Constant-Etienne-Alfred-Edward),
archéologue et historien français, né à Aves-
nes (Nord) en 1809. Il s'est adonné à l'ensei-
gnement et est devenu professeur à la Faculté
des lettres de Toulouse. Il s'est fait connaître
par un grand nombre d'études et de mémoires
qui ont paru soit en volumes, soit dans la
Revue archéoloyique de Paris, les Mémoires
lus à la Sorbonney la Revue de Toulouse^ les
Mémoires de l'Académie de Toulouse, etc.
.M. Barry est membre de la Société des anti-
quaires de France, de l'Académie des sciences
et belles-lettres de Toulouse, de l'Académie-
du Gard, de la Société archéologique du raidi
île la France, de l'Institut archéologique de
Rome, etc. Nous citerons, parmi ses écrits :
Recherchai historiques sur tes i'elasyes (1846,
iu-80); les inscriptions du temple de Jupiter
u Acsani (1840, in-8<>); les Eaux thermales de
Lez a l'époque romaine (1852, iu-80) ; Quelques
dieux de trop dans la mythologie des Pyrénées
(1858-1864, 4 brochures iu-8u), sur les 'lieux
jur, Nordosio, Hercules À.udossus; Mono:
graphie du dieu Leherenn d'Ardiége (1859,
m -8')) ; Inscriptions inédites des Pyrénées
(I8ii3-i8ô;>, *j vol. in-s"); Manuel d'histoire
yrecque (1865, in-8°); Manuel U histoire uni-
verselle, avec M. Durand; Nemausus Areco-
micorum (1873, in*8°), etc. On lui doit, eu
coliaboration avec M ES. Mabtlle, une édition
unnotee de i'JJistoire générale du Lanyuedoc
je dom Dovic et do ilom Vaissetto.
* BARKY (Pierre-François, et non Bernard-
Prançois), peintre français. — Parmi les
derniers tableaux qu'il u exposes, nous cite-
rons : les Humes de Knrnae , Chouna, extré-
mité de la première cataracte du i\il (1864);
Vallée des tombeaux des califes, au Cotre
(l S7): L-'eer de lune eu mer. Vue prise à
b keUjiesubé iisr.s), Vue de Constant
h'nttéeduport .le Marseille (1869) Vued'A-
laccw, Tarinouch (l87o); Vue d'Alexandrie t
PART
Navires au mouillage (1874); Pirate fuyait
tlevuni un croiseur, Entrée du Bosphore, Li-
térieur du port de Constant) no pie (1875) ; us-
cadre cuirassée en rade de Toulon (1876).
BARRY-CÈRES (le comte Jean du), beau-
frère d.- la trop fameuse comtesse du Barry
et l'un de ces roués sans scrupules comme
il y en avait tant sous le règne de Louis XV,
autrement dit le Bien-Aime. Ce fut ce Jean
du Barry qui présenta Mlle Lange à Lebci,
valet de chambre du roi, qui lui trouva un
mari commode et complaisant dans la per-
sonne de Guillaume du Barry, frère du comte,
lequel Guillaume s'offrit d'ailleurs de très-
bonne grâce à jouer ce rôle révoltant. Grâce
aux largesses de sa belle-sœur, qui puisait à
pleines mains dans le trésor de l'Etat, Jean
du Barry mena joyeuse vie à Paris. Cepen-
dant, il se montra d'abord partisan de la Ré-
volution et fut même nommé colonel d'une
des légions de la garde nationale; mais i) ne
tarda pas à manifester son antipathie contre
les institutions républicaines, fut arrêté après
le 10 août, condamné ;i mort par le tribunal
révolutionnaire de Toulouse et exécute au
mois de janvier 1794. Il était né près de cette
ville, à Lévignac, en 1722.
BARRY-CORNWALL, pseudonyme du poète
anglais Procter. V. ce nom, au tome XIII.
BARS s. m. (bars). Ichthyol. Autre ortho-
graphe du mot BAR.
* BARSAC , bourg de France (Gironde),
cant. et à 6 kilom. de Podensac, arrond. et
à 32 kilom. de Bordeaux, sur la rive gauche
de la Garonne; pop. aggl., 946 hab. — pop.
tôt., 2,891 hab. Vins blancs renommes,
BARSE (Louis-Antoiue-Amable) , écrivain
français, né à Riora en 1808. Il acheta en
1834, dans sa ville natale, une étude d'avoué
dont il se défit en 1860. Dans l'intervalle,
M. Barse fonda ia Revue de Riom, recueil
judiciaire et littéraire, le Courrier du Centre,
journal politique, et prit part à la création
de la Presse judiciaire de Riom. U est devenu
directeur central de la caisse des assurances
coloniales contre les incendies, à Paris. Nous
citerons, parmi ses écrits : le Club napo-
léonien de Riom (1848, in-8°); les Pénitents
de Confalou (1849, în-18); le Lutrin riomois,
poème héroï-comique (1857, în-18); un Ma-
riage à C 1er mont- Ferrand, comédie en trois
actes et en vers (1860, in-8»); Histoire des
assurances coloniales (1865, in-8°), le meilleur
de ses écrits; la Comédie ignoble, epître en
vers à Gambetta (1873, in-18), pamphlet aussi
mauvais par le fond que par la tonne. — Son
frère, M. Jules Barse, né à Riom eu 1812,
s'est adonné à la chimie. Ou lui doit, entre
autres ouvrages, Manuel de la cour d'assises
dans les questions d'empoisonnement ou Re-
cueil des principes de la toxicologie ramenés
à des formalités judiciaires, constantes et in-
variables (1845, in-8°); Manuel pratique de
l'appareil de Marsh (1843, in-S») , a^ec J.-B.
Chevallier; Observations sur la préparation
et les effets du chloroforme (1848, iu-8°), avec
Aguilhon; De l'éclairage public et prtue eu
France (1854, in-8°); la Fabrication et le
commerce du papier en 1860 et en 1864 (1864,
in-8°); un Spectre noir vu de près (1864,
in-8o), etc.
BAR.SOM s. m. (bar-somm). Faisceau de
branches liées avec un ruban, que les mages
portaient dans certaines cérémonies.
BARSONY DE LOVAS BEREISY (Georges),
théologien hongrois, mort en 1678. Il devint
êvêquedeGross-Wardeinenl663 et se montra
l'un des plus ardents adversaires du protes-
tantisme, qu'il combattit surtout dans son
ouvrage intitulé : Veritas loti mundo decla-
rata, argumento triplici ostendens S. C. re~
giamue Majestatem non obliyari tolerare in
Hungaria sectas lutheranam et culvinianam
(Kascliau, 1671, in-12; Vienne, 1672, in-18).
BARTALIM (François), peintre italien, né
à Sienne eu 1569, mort en 1609. Il prit des
leçons de son compatriote François Vanui.
On cite surtout de lui une Vierge, fort remar-
quable, qui ligure à l'oratoire de Saint-Jo-
seph, à Sienne.
mu in (Christophe-Godefroy), prélat et
érudit allemand, né en Bavière eu 1675, mort
en 1723. On a do lui : DiSp. de StudlU Roina-
norunt litterariis in ttrhe et nrooinciù (1698,
in-4°) ; De axiotnuttbus et defiuitninibas meta-
physicis (1699): De ïmaginibus retenait in bi-
Oliothects vel alibi posais (1702), etc.
' BARTH (Jean-Baptiste- Philippe), mé-
decin français. — 11 est membre do la Socmie
auatomique , de la Société médicale d'obser-
vation, du conseil supérieur d'instruction pu-
blique, etc., et officier de la Légion d'hon-
neur (1SÙ5). Outre son Traite pratique d aus-
cultation , on lui doit ; Rétrécissements et
oblitérations spontanés de i',i<-r(e (1837, m-4ù) ;
Histoire médicale du choléra-morbus epidémi-
qu,- observé a l'hôpital de la Salpêtrière {1849,
in-8°); Recherche sur la dilatation des bron-
ches (1S50, in-8l>) ; Ue la rupture spontanée du
cœur ttsTl, ui-8'>) , Rapport sur tes épidémies
du choléra-morbus qui ont régné eu France
pendant i>-s .innées isr>4 et 1855 (1874, in-4°);
des mémoires publiés dans les Archives yéné-
médecine t dans le Recueil de l'Aca-
démiû de médecine, etc.
«>AR'ili BAUTHBNUEIJU (Jean -Baptiste-
LtOUis-Honoré, comte DU), publiciate allemand
d'origine française, ne a Ilaguenau (Alsace;
BART
en 1784, mort a Vienne en 1846. Il entra de
bonne heure dans l'administration publique
de l'Autriche, et, après avoir franchi rapi-
dement tous les degrés de la hiérarchie, il
fut nomme conseiller aulique. Ses prit
ouvrages sont : Rapports politiques des di-
verses autorités ca
M de la basse Autriche (1818) ; Système
de la police administrative à l'égard de l'Au-
triche en deçà de l'Eus (1824), ouvrages in-
'■< ceux qui veulent bien connaî-
tre la législation politique ou administrative
de l'Autriche.
'BARTHE (Marcel), homme politique et
du 8 février 1871, il
fol nommé député à l'Assemblée nal
I yrénées . le second sur
neuf, par 5S.734 voix. M. Marcel Barthe :illa
parmi le- républicains du centre
t delà _ anche. Il ne tarda pas à 3
un rôle très-important et prit une grande
ftart aux discussions de la Chambre, il vota
liminaire-, de pais, la déchéance de
l'Empire, la loi sur les conseils généraux,
contre L'abrogation des lois d'exil, présenta
un ordre du jour contre les pétitions des
évéques en faveur du pouvoir temporel du
pape, appuya la proposition Rivet, sh pro-
nonça contre la proposition Ravine! , le
maintien des traités de commerce, la propo-
sition Keray, relative à l'impôt sur les ma-
premières, etc. Le 31 juillet 1872, il
proposa à l'Assemblée de nommer au sort une
commission de 200 membres, appelée section
de contrôle et chargée d'examiner toute loi
votée par 1* Assemblée; si la commission pro-
posait des modifications à la loi, cette loi de-
vait être soumise à une nouvelle déclaration
de l'Assemblée. Elu, en décembre 1872, mem-
bre de la commission des Trente, chargée
d'examiner les projets du gouvernement sur
I des pouvoirs publics, M. Bar-
résenta un projet de loi dont les prin-
cipales dispositions consistaient a proi
pour trois ans les pouvoirs de M. 1
à renouveler par tiers l'Assemblée actuel ■
et à instituer la section de contrôle dont nous
venons de parler. Au mois d'avril 1873, il
proposa à l'Assemblée de décréter que, dans
les deux mois qui suivraient l'évacuation du
territoire, elle se dissoudrait et qu'on procé-
derait ii des élections pour une nouvelle re-
présentation nationale. M. Barthe vota pour
M. Tbiers le 24 mai 1873; il combattit vive-
ment le gouvernement de combat, et, mon-
trant l'impuissance des partis coalisés contre
la République à rien fonder, il écrivait en
juin 1873: • Il faut que le pays tout entier le
sache; M. Thiers a succombé devant uue
coalition, non parce qu'il n'est pas conser-
vateur, ce serait véritablement trop absurde,
mais ] arce <iu'il a cru que le moment était
venu Je sortir du provisoire et qu'il a proposé
d'organiser la République. Eli bien t sans
avoir la prétention d'être prophète , j'ose
prédire que la politique de M. Thiers survi-
vra à sa sortie du pouvoir... Ne pouvant
s'accorder pour faire une monarchie, les trois
partis coalises seront amenés par la force
des choses à faire eux-mêmes la Republique,
et ils ne pourront la faire qu'en reprenant la
pensée de M. Thiers, celle de rapprocher et
d'unir les fractions modérées de l'Assemblée
pour former une majorité. » A l'occasion des
intrigues monarchiques qui se produisirent a
cette époque, M. Barthe publia plusieurs let-
tres remarquables dans lesquelles il démon-
tra, avec autant de bon sens que de clair-
voyance , l'insanité de toute tentative de
restauration monarchique. Le 19 novembre
IsT.ï, il vota contre le septennat et continua
a voter contre toutes les mesures de réac-
1 présentées par le cabinet de Broglie, et
par les cabinets suivants. Le 16 janvier 1874, il
□ça un remarquable discours pour com-
te projet de loi sur la nomination de
tou les maires par le pouvoir; le 28 mars
Minant, il attaqua le projet de loi relatif à
l'admission des princes d Orléans dans l'ar-
v titre définitif. M. Barthe vota les pro-
positions Périer et Haleville (juillet 1874),
puis il prit uue part des plus activ<
pourparlers qui eurent pour objet d'amener
une eut. Tit'- pour le vote de la ci
républicaine. En janvier 1875, il présenta sur
II des pouvoirs publics un c
projet, qu'il défendit devant l'Assemblée le
1er février 1875, puis il vota pour la 1
lution du 25 février suivant, contre la loi sur
l'enseignement supérieur, et présenta , le
t.ï novembre 1875, lors de la discussion de la
loi électorale politique, un amendement ayant
pour objet l'interdiction formelle de toute
candidature offii ielle. Apres la dissolution
de l'Assemblée, il se porta candidat a la
.ies dans la première cir-
rî] n do Pau. «Ma ligue polili .
i , varie, dit-il dans sa profession do
foi; m'appuyaut sur le pr 1 souve-
raineté nationale, j'ai toujours a]
vœux un gouvernement républicain , fort
contre toute tentative d'anarchie , respectant
tous les droits et tous le il unies,
protégeant les grands principes sur lesquels
repose l'ordre social , ouvert à tous ceux qui
; ar patriotisme ou par raison voudront e
rallier a lui et le servir, permettant au pays
d obtenir la satisfaction de ses h
libre manifestation de sa volonté. Elu députe
le 20 février 1876 par 6,920 voix contre M. de
Luppe, candiiiai tie la rèactiona M< B
BART
est allé siéger à la Chambre dans les rangs
de la gauche. Au mois de mai 1S76, il a pi é-
sente un projet de loi sur la réunion des ser-
vices de l'assiette et du recouvrement des
contributions directes.
BARTIIEL (Melchior), sculpteur allemand
(Saxe), mort en 1674. Il se rendit de bonne
heure à Venise, nu il continua de séjourner,
et se fit remarquer parmi les artisl
exercèrent leur art dans le goût du B
Parmi les oeu\ res dues à son ciseau, on rite
surtout les statues du tombeau de Pesaro,
dans l'église des Frari.
Barlbélrmjr ( SCENE DE LA Saint-), tableau
de Delaroche. Ce tableau a été peint en ISS6
et exposé au Salon de 1827. Il a été inspiré
au peintre par ces 1 gnes -inné vieille chro-
nique racontant divi
de la Saint-Barthélémy. ■ Le comte de Co-
conas vint dire à Caumont de La Force ,
caché avec ses deux enfants dans la maison
du capitaine Martin, qui lui avait promis la
vie sauve moyennant une rançon, que le
duc d'Anjou demandait à lui parler. La Force
vit bien qu'on le menait à la mort. Il suivit
Coconas en le priant d'épargner ses deux en-
fants innocents. Mais à peine fut-il hors la
maison qu'on frappa d'abord le père de plu-
sieurs eoU| s de poignard ; dans le même mo-
ment, le fils aîné tombe percé de coups, en-
traînant son plus jeune frère qui, par un
miracle étonnant, n avait reçu aucune bles-
sure et qui eut la présence d'esprit de s'écrier
en tombant : ■ Je suis mort.» Un marqueur
du jeu de paume du Verdelet voulut dépouil-
ler le jeune Caumont. ■ Hélas, dit-il en con-
» sidérant le corps de cet enfant, si jeune en-
■ core que peut-il avoir fait?» Ces paroles de
compassion engagèrent le petit Caumont de
La Force à lever doucement la tête et a lui
dire tout bas : t Je ne suis pas encore mort. »
Ce pauvre homme lui repondit: «Ne bougez
■ pas, mon enfant, ayez patience, etc. » Ce ta-
bleau obtint la faveur du public; on désire-
rait un peu plus de chaleur, un peu plus
d'émotion ; mais le tempérament de Paul De-
laroche se refusait à l'émotion ; il prenait ses
sujets par le côté pittoresque, quelquefois par
le côté touchant, rarement par le côté pathé-
tique. Le drame lui allait peu; l'histoire même
dut se résigner, avec lui, à n'être que de la
chronique, et la grande peinture dut souvent
s'arranger de son travail de chroniqueur sur
toile. Le tableau de Delaroche, y compris le
cadre, a une hauteur de im,28 sur une lar-
geur de 0m,97. Il a été acheté pour le musée
■le Kœnigsberg. Les figures sont d'une gran-
deur demi-nature. Il a été fait de ce tableau
une gravure assez estimée par Prudhomme.
BARTHÉLÉMY . en latin Bartbolonxeu* ,
évêque d Urbin du Xive siècle. On lui doit
deux extraits, l'un des pensées de saint Au-
gustin, l'autre des pensées de saint Am-
broise ; le premier intitulé : Melliloquium
Augustin/, imprimé à Lyon en 1555, in-fol.,
et reimprime à Paris en 1645, également
in-fol.; le second ayant pour titre : Mellito-
giùum Ambrosii, imprimé de même à Lyon
en 1556.
BARTHELEMY (Antoine-Joseph), jin 1
suite belge, ne à Bruxelles en 1764. mort en
1832. En 1831, il fut ministre de la ju I
a laissé : Dissertation sur l'ancien et le nou-
veau système hypothécaire (1806, in-8°); Ex-
posa succinct de l'état des Pays-Bas dep
xve siècle jusqu'au traité de paix signé à
Paris le 30 mai 1814 (1814, in-S°), avec une
suite ayant pour titre : Des gouvernements
passés et du gouvernement à créer (1815).
* BARTHÉLÉMY (Anatole - Jean -Baptiste
de), archéologue français. — Outre les ou-
vrages de cet auteur que nous avons cites et
des études publiées dans la Revue numisma-
tique, la Bibliothèque de l'Ecole des Chartres,
la Correspondance littéraire, etc., on lui doit :
Essai sur les monnaies des ducs de Bourgogne
(1849, in-40); Nouveau Manuel complet de nu-
mismatique du moyen âge et moderne (1859,
in-18), dans la collection Roret; Tombeau de
saint Dizier (1858, in-4°); De l'aristocratie
au xix'- siècle (1859, in-18) ; Armoriai delà
généralité d'Alsace (1861, in-80); la ■
ue de 1859 à 18C1 (1861, 111-8°) ; Recher-
r la noblesse maternelle (1861,
la Justice saus la Terreur (1862, in 8°); la Nu-
\tique 'le 1861 a 1863 (1803, m-S") ; le
Temple d'Auguste et la nationalité gauloise
( 1 s g 4 . in-80); le Château de Corlay (1865,
in-8°J; Mélanges historiques et arche
ques sur ta Bretagne (1869, in-8°) ; les Origi-
nes de la maison de France (1873, ïn-8°), etc.
•BARTHÉLÉMY (Kdouard-Marie ue), ar-
chéologue et historien français. — Indé-
pendamment des nombreux travaux de cet
écrivain que nous avons cités, nous mention-
1 ■ sur l'élection a l'empire
l ranÇOÙ - Etienne , duc de
£ (1851, hi-8°);les Vitra"
ilons-sur-Marne (1858, in-80); ;
sur les établissements monastiques du Rous-
sillon (1857, in-8°); Du conseil d Etat en 1859
(1859, 111-80) ; Diocèse ancien de Chûlons-sur-
Marne. Histoire et monuments (1861, 2 vol.
tn-8"); Relation de l'entrée de la duuphine
iette à Chatons le 11 7iiai 1770
(1861, 111-12); Armoriai général de ta généra?
\%té de Chdlons-sur-Marne (1862, in-12); la
Cour de Louis XIV (L863, 10-8°); Critique
.y'0;ai7ie(l863,io-8u) ; Philippe de I
cillon, marquis de Dangeau (1863, in-su) ;
BART
Trois conquêtes françaises du Roussillon (1S64,
in-so) ; ! toriques et archéologiques
sur Châlonssur- Marne (1864-1866, S
ïn-8°); Notice historique et archéologique sur
les communes du canton de Ville-sur-Tourbe
(1S65, 111-s0); Journal d'un curé ligueur de
tous les trois derniers Valois (1866,
in-12) ; les Ducs et les duchés français avant et
1789 (1867, in-8°); Gerbert (1868),
in-12); les Grands écuyers et la grande écurie
ance avant et depuis 1789 (1868, in-12);
vres nouveaux. Essais critiques sur la
<ure(i868. in-8°); Mesdames de France,
XV (1870, in-80); la Princesse
•le l'nndé, Charlotte-Catherine de La Trémoille
(1S72, 111-12); Histoire des archers, arbalétriers
et arquebusiers de la ville de Reims (1873,
in-80); les Filles du Régent (IS74, 2 vol. in-8»);
Etude sur Orner Talon (1875, in-s») ; une
Nièce de Mazarin, la princesse de Conti (1875,
in-s»), etc. M. Edouard de Barthélémy a pu-
n outre, la Correspondance de Turenne
(1S74, in-8°) , la Correspondance d'Armand de
Goûtant liiron, le Journal de Jean Hèroard
sur ta jeunesse de Louis XIII, etc.
BARTHÉLÉMY (Emmanuel), aventurier
français, ne vers 1820, exécuté à Lon-
dres en 1855. Cet homme, dont la vie est en
grande partie restée une énigme, eut une
des destinées les plus singulières et le!
tragiques. A dix-sept ans, ayant été maltraité
par un sergent de ville dans one de ces émeu-
tes fréquentes au commencement du règne de
Louis-Philippe, il garda précieusement dans
sa mémoire le profil de son ennemi, le guetta
et le tua roide d'un coup de couteau. Traduit
pour ce fait en cour d'assises, il fut condamné
à dix ans de travaux forcés. Sorti du bagne
en 1848, il fut fait prisonnier en juin, sur la
barricade du faubourg du Temple, passa de-
vant un conseil de guerre et fut condamné à
la déportation. Il parvint à s'échapper et se
réfugia à Londres, où il s'affilia a la Société
la Révolution, fondée par Ledru-Rodin. Bar-
thélémy prenait alors la qualité d'ingénieur
civil. L'exagération de ses opinions démocra-
tiques, qu'il affirmait violemment dans toutes
les réunions, la proposition qu'il fit uu jour
de substituer le drapeau noir au drapeau
rouge, ce dernier devant être écarté comme
réactionnaire, diverses autres cîrconsl
lui avaient valu un mauvais renom parmi les
réfugiés; à tort ou k raison, il passai; pour
un mouchard, un agent provocateur. Sa vie,
sur laquelle on n'avait aucune espèce de
renseignements, paraissait ténébreuse, et on
le tenait dans un isolement qui le blessait.
C'était, du reste, un homme taciturne, con-
centré, à physionomie louche. La première
affaire qu'il eut avec un de ses compatriotes
fut son duel avec l'enseigne de vaisseau Cour-
net. Celui-ci, un peu avant les événements
de Décembre, s'était rendu à Londres et avait
été chargé de remettre à Barthélémy quelques
papiers. Apprenant les bruits qui couraient
sur lui, il se contenta de les lui faire por-
ter. Barthélémy, sachant les soupçons aux-
quels il était en butte, flaira une insulte dans
ce qui n'était qu'une réserve un peu froide, et
demanda par écrit à Conrnet des excuses ou
une réparation par les armes. Cournot ne se
donna même pas la peine de répondre et re-
vint en France. A partir de ce moment, la
haine de Barthélémy ne le perdit pas de vue.
Les événements de Décembre forcére t.
bientôt Conrnet de s'expatrier aussi, et il vint
à Londres. Barthélémy quitta l'Angleterre et
gagna la Suisse, ou pendant trois ans il s'oc-
■ de tir au pistolet.
Il .savait que celui qu'il voulait provoquer
était un adversaire redoutable a n'importe
quelle arme, et il voulait égaliser les chan-
ces. Quand il se crut d'une I rce supérieure,
il revint a Londres et provoqua Cournet, QUI
l'avait entièrement oublié, mais qui préfera
: une fois pour toutes cette affaire, plu-
tôt que d'être en butte à des obsessions pé-
riodiques. Le duel eut lieu à Eton, près de
Windsor. Les adversaires devaiei
quatre halles et, Si le pistolet ne donnait pas
de résultat, continuer a l'è| ée. Cournet, qui
était un excellent tireur, lâcha le premi
coup et manqua son adversaire i Barthélémy
ajusta à son tour, mais son pistolet rai
furent rechargées. A cette seconde
, Cournet oe fut pas plus h
halle traversa le 1 B
Celui-ci ajusta une
ncore. Barthélémy pi
ment de terminer le duel à le; é
.a â son droit de tirer au moins
une fois sur son adversaire. Cournet, b
■ d'un homme qu il mépri-
sait, lui i
en lui enant : ■ Sacreblen , m
feu , et ie n'e suieraiï p le vôtre? Puis-
que v,.t.re pistolet rate , voici le D
■ ir l'ai me, 1
,, fée et, sora itime.
Le coup parut ceti fois, ei 1 ■
la poitrine traversée par la halle; il expira
sur-le-champ. Barthélémy tut pour ci
! ..ir la justice anglaise à deux mois
de prison.
■ Quelque temps âpre son duel avec Cour-
net, dit Victor Hugo, pris dan
le ces mystérieuse où la
\ . t mêlée, catastrophe où la justice
lit des circon suantes
et ou lu justice anglaise ne voit que la
BART
299
ilemv fut pendu. • Voici l'ave
rieuse & laquelle ces lignes obscures
Le 8 décembre 1S54, Barthe -
n'é , accompagné d'une
jeune dame, cnes lin riche fabricant d'eaux
. M. George Moore,
demeurant \\ p t.,,, square.
La servante l'introduisit, et quelques minutes
après elle entendit une détonation, suivie
hute d'un corps sur le parquet. Bile
s'élança dans la rue en appelant du secours.
Un nommé Collard, épicier voisin, sortit de
sa boutique et, voyant un individu qui |
chait ii s'échapper de la mai on Moore en
sautant par-dessus un mur ■ jeta
sur lui pour l'arrêter. C'était Barthélémy qui,
ayant encore un pistolet à la main, I
bout portant sur le malheureux épicier;
: mourut le lendemain, et sa femme
devint folle de douleur. Des pas-
cipitèrent et s'assurèrent du meurtrier. On
ra dans la maison, et on vit M. Moore
étendu par terre, baigne dans son sang; il
avait été tué roui.' a un coup e pistolet en
pleine figure. Quant a la jeune dame, elle
avait disparu, Barthélémy avait réussi a lui
franchir le mur du jardin avant d'être
aperçu lui-même, et, malgré toutes les re-
lies de la police, il fut impossible de
savoir qui elle était. On trouva sur le meur-
trier les deux pistolets qui lui ;*
à commettre les deux assassinats et vingt-
quatre cartouches; on sut de plus que son
11 retenu au bateau à va
d'HomberrjS et tout préparé pour un prompt
départ; des perquisitions faites à son domi-
cile amenèrent au- si la découverte d'une
trappe et d'un conduit souterrain par lequel
il pouvait, de sa chambre, s'échapper par un
L'enquête qui fut faite et les dé-
bats devant la cour centrale criminelle pré-
sidée par le grand juge lord Campbell ne
jetèrent aucun jour sur cette sinistre atfaire.
Barthélémy se renferma dans un mut
complet, demanda seulement que le jury lut
compose par moitié d'Anglais et d'étrangers
et, presse de faire des révélations, se borna
à dire : «Le dernier qui seul sait le secret
le dira s'il le veut. • Il fut condamné à mort
et pendu le 22 janvier 1855, en face de la
prison d'i lld- Bailey. Au moment où le capu-
chon allait être rabattu sur sa tête, le
lui demanda s'il avait fait sa paix avec Dieu :
■ Je ne crois pas en Dieu.» répondit Bar-
thélémy. Huit jours après l'exécution , il
parut à Londres une brochure intitulée :
Confession de Barthélémy. Cet écrit a]
phe, car l'accusé n'avait fait aucune
siou, relatait tout simplement les pha
procès et laissait deviner que la jalou
vait pas été étrangère au crime, ce qu'il est
assez naturel de conjecturer.
BARTHÉLÉMY (Charl-s), archéologue et
historien, ne a Paris en 1825. Il s'est adonné
à des études historiques et archéologiques, et
il est devenu membre de la Société des anti-
quaires <le Picardie, de l'Académie de la re-
ligion catholique à Rome, et correspondant
du ministère de l'instruction publique. Nous
citerons de lui : histoire du village dt
tenay-lez-Bagneux et du hameau d'Aulnay
(1847, in-8°) ; Notice d'une collection de vases
et de coupes antiques en terre peinte,
nant du feu prince de Canino (1848, iti-8°);
Etudes historiques, littéraires et artistiques
sur le \ i <\Sy in-8°); Histoire
qne ancienne et moderne (IS54, in-Sw) ;
■ de Russie depuis les temps les plus
(1856, in-8°); Histoire de la Tur-
quie depuis les temps les plus reculés (1856,
in -8°); Histoire de la Normandie ont
et moderne (1857, in-8°); Y Esprit du comte
Joseph de M dé d'un Essai sur
sa vie et ses écrits (1859, in-12); Annales
kagiologigues de la France (1860 et
6 vol. 111-80); Etudes sur quelques hagiolo-
:<l kvq° et du xvme siècle \
Erreurs et mensonges historiques (18(53-1874,
3 vol. in-lS); la Nouvelle imitation île saint
: d'après Gerson , saint François de
S etc. (1867, in-32); les Confessions de
2), etc. M. Charles Barthé-
lémy a publié, de îsso à 1853, une -
.Erudition (3 vol. iu-8u).
BARTHELEMY DB GLANTVILLE, en latin
Barlbolum(Bii«, saV tilt ai, eotlde
■ 1 1 le. Il était moine fi
cain. Il a composé un ouvrage intitulé : De
proprietattttus rerum, où 1 ou trouve de cu-
rieux détails sur les instruments de musique
■que, et qui a et e traduit
reli ieuz augustin, Jean
Coi bichon (w ion, re-
corrigée par Pierre Forget, fut réim-
■ BOUS le titre de : le Grand propre
'le de toutes les propriétés des choses
naturelles (Lyon, M82, in-fol.),
* BARTlIÉLEMY-SAINT-IULAIItE | 1
phe et ho |ue. —
lue toute la dui ée de 1 Empire,
dont d était l'adversaire déclaré, il a vécu
dans la retraite, occupe de savants travaux
sur la religion et la philosophie des peuples
d'Orient. Appelé par M. de Lesseps a (Mire
fiartie d'une commission chargée d'étudier
es moyens de doter d'un canal 1 isthme do
Suez, M. Barthélémy Saint-Hilaire ht, en
1855, un \o\ âge en ] 1 1 etour,
.1 | ublia le 1 ê il on u ion. Lorsqu'il
un long des-
r enfin le goût de la li-
300
BART
berté, il résolut d'entrer de nouveau dans la
ublique. Aux élections générales de 1S69,
il posa sa candidature au Corps législatif,
dans la première circonscription de ce dé-
partement de Seine-et-Oise qu'il avait repré-
senté à la Constituante et à la Législative.
Elu au second tour de scrutin par 1 8,541 voix,
il alla siéger auprès de MM. Jules Favre et
Jules Simon, vota constamment avec l'oppo-
tion, signa le manifeste de la gauche au su-
jet des manifestations sur la tombe de Bau-
din, prononça, en juin 1870, un discours p iur
demander la révision du décret de prai-
rial an XII sur les sépultures, à propos d'une
jeune protestante dont le curé de VilIe-d'A-
vray avait voulu reléguer le corps dans la
portion du cimetière réservée aux suicidés,
Se prononça contre la déclaration de guerre
à La Prusse, etc. Pendant la guerre, il
à Paris, où il posa sa candidature aux élec-
tions du 8 février 1871. Il échoua avec
26,185 voix; mais il fut élu député à l'As-
semblée nationale par 47,224 électeurs de
Seine-et-Oise. Lorsque l'Assemblée se réunit
à Bordeaux, il signa, avec MM. Grévy, Du-
faure, etc., une proposition tendant à faire
nommer M. Thiers chef du pouvoir exécutif.
Cette proposition fut votée presque à l'una-
nimité ie 17 février. M. Thiers, qui depuis
de longues années était intimement lié avec
M. Barthélémy Saint-Hilaire, le choisit pour
chef de son cabinet particulier. Le 21 du
même mois, M. Barthélémy Saint-Hilaire
pmposa de nommer huit commissions char-
gées d'étudier les forces et les ressources de
la France. Membre de la commission des
Quinze, chargée, le 19, par la Chambre d'as-
sister aux négociations de paix avec la
i se , il accompagna M. Thiers à Ver-
sailles et ce fut lui qui, le 28 février, lut à
l'Assemblée les conditions des préliminaires
de paix imposées à la France par l'empereur
magne. Le l^r mars, il vota la paix et
la déchéance de l'Empire. A Versailles, où
il se rendit ensuite avec M. Thiers et l'As-
samblée, M. Barthélémy Saint-Hilaire conti-
nua ses fonctions gratuites auprès du chef
du pouvoir exécutif. "Sa modestie, dit M. J.
Clère,se contentait volontiers de ce rôle in-
grat qui n'est pas du reste sans lui avoir causé
beaucoup d'ennuis. On n'a pas oublié les
orages qu'ont soulevés les réponses qu'il écri-
vait au nom de M. Thiers et dans lesquelles
les sentiments républicains du président se
trouvaient un peu accentués en passant par
la plume du secrétaire de la présidence.
M. Barthélémy Saint-Hilaire était, du reste,
la bête noire de la droite sous M. Thiers ;
elle en avait fait le boue émissaire de sa co-
in e et de sa haine contre Le président; elle
lui attribuait la conversion de M. Thiers à la
République, et, de fait, elle n'avait point ab-
solument tort, car nous croyons que l'in-
fluence de M. Barthélémy Saint-Hilaire n'a
pas été étrangère aux patriotiques résolu-
tions de M. Tbier& • Une lettre qu'il écrivit à
M. Tes tel in, candidat dans le département
du Nord, pour mettre à néant d'odieuses ca-
lomnies dont celui-ci avait été l'objet, parce
que, avec l'assentiment de M. Thiers, il s'é-
tait mis en rapport avec Delescluze, sous la
l tnmune, pour le détacher de l'insurrection,
fit jeter les hauts cris a la droite, notam-
menl à M. Baragnontqui accusa M. Barthé-
lémy Saint-Hilaire d'avoir voulu ressusciter
la candidature officielle ( 15 juillet 1871 ).
M. lJarthelemy Saint-Hilaire vota pour l'a-
brogation des lois d'exil, pour la proposition
Rivet, pour le retour de l'Assemblée à Paris,
contre la proposition Ravinel, contre le main-
tien des traités de commerce, etc. Après le
renversement de M. Thiers, il quitta la petite
chambre qu'il occupait à 1 hôtel de la prési-
dence et continua longtemps encore à être
le secrétaire de son illustre ami. Rentre dans
l'opposition, il vota contre les mesures de
compression présentées par le gouvernement
de combat, contre la circulaire Pascal, l'é-
rection de l'église du Sacré-Cœur, contre le
septennat, contre la loi sur les maires, con-
tribua à la chute de M. de Broglie (mai 1874J,
appuya les amendements Périer et Maleville,
vota ia constitution du 23 février 1875, con-
tre la loi sur l'enseignement supérieur, etc.
Lors des élections des .sénateurs â vie par
nblée, il lui. nomme le quatorzième, au
: econd tour de scrutin, par 349 voix (décem
■ :e>). An Sénat, M. Barthélémy Saint-
a constamment voté avec la gauche
■ aine.
fois érudit, orientaliste et philoso-
■n\ ;i écrit des ouvrage
citerons de lui : Be In
ristote (ik;ik, 2 vol. in-8°), livre
mné par l'Insti oie d'Âlexan-
Rapport »
tes ri politiques , précédé d un ■
. et le mysti-
■ (1845, ln-8o) , De i
1
m " airet et précédée d'i ne Intro-
oi ique (1850, Ln-is)
( , Rapport sut
on de la philo ■
i tique de Platon et <>' iristote avec les
gt .■■/ . t ■,,..,
54,in-4v) , Du Soudan sme 1 1 >5, tn-4°);
/.rares sur l'Egypte (1858. lo-8°) ; le Bouddha
igion. Les origines du bouddhisme
in-8°) ; Mahomet et te Co\
Introduction sur (es devoirs mutuels de
la philosophie et de ta religion (1865, iu-8° et
BART
iu-12); Philosophie des deux Ampère (1866,
in-S°); A la démocratie française (1S74, in-12);
Pensées de Marc-Aurèle (1876, in-12), tra-
duction nouvelle. Quelle que soit la valeur
des ouvrages que nous venons de citer, l'œu-
vre capitale de M. Barthélémy Saint-Hilaire
est sa belle traduction des œuvres d'Aristote,
dont quelques traités ont été traduits par lui
en français pour la première fois. Elle com-
prend : la Politique d'Aristote (1837, 2 vol.
in-8°); Logique, traduite pour la première
fois (1839-1844, 4 vol. in-8°) ; Psychologue
Traité de l'âme, traduit pour la première fois
(1SJ6. iu-8o); Psychologie, Opuscules (1S47 ,
in-8°), traduit pour la première fois; la Mo-
rale (1857, 3 vol. in-8°); la Poétique (1858,
in-so); la Physique (1862, 2 vol. in-S°); la
Météorologie (1863, in-s°); Traité du ciel
(1865, in-8°); Traité de la production et de
la destruction des choses, avec divers autres
traités (1S66 , in-8<>) ; la Rhétorique (1870,
2 vol. in-8°J. Ces traductions sont accompa-
gnées de notes.
* BARTHET (Armand), littérateur français.
— Mort à la maison de santé d'Ivry en fé-
vrier 1874. Le Moineau de Lesbie (Théâtre-
Français, 1849) l'avait presque illustré. C'est
par erreur que le titre de cette pièce ne
ii^ure pas à sa biographie au Grand Biction-
naire, bien qu'il y soit question de la pièce
elle-même.
* BABTHEZ (Antoine-Charles-Ernest de),
médecin français. — Il est né à Narbonne en
1811. Reçu docteur à Paris en 1839, il fut
chargé, en 1845, d'aller étudier, dans l'ar-
rondissement de Coulommiers, une épidémie
de suette miliaire. L'année suivante, il reçut
la croix de la Légion d'honneur. Sous l'Em-
pire, il devint médecin de l'hôpital de Sainte-
Eugénie, et, en 1866, l'Académie de mé-
decine l'admit au nombre de ses membres.
Outre son grand ouvrage intitulé Traité
pratique et clinique des maladies des en*
fants (1843, 3 vol. in-8°, reédite en 1S53),
un lui doit: les Avantages de la marche et des
exercices du corps dans les cas de tumeurs
blanches, caries, nécroses des membres infé-
rieurs (1839); des mémoires publiés dans les
Archives générales et la Gazelle médicale,
notamment sur ki Pneumonie, les Affections de
l'enfance^ les Angines, les Gangrènes du pha-
rynx, etc.
BAI; I M I / DE MARMOR1ERES (Guillaume),
savant ingénieur des ponts et chaussées de
la province du Languedoc, né dans les pre-
mières années du xvme siècle. Il a laissé :
Essai sur divers avantages que l'on pourrait
retirer de la côte du Languedoc, relativement
à la navigation et à l'agriculture (.Montpel-
lier, in-40, avec 2 planches); Mémoires d'a-
griculture et demécanique, avec tes rnoyens de
remédier aux abus du jaugeat/e des vaisseaux
dans tous les ports duroi (Paris, 1763, in-8°);
Traité des moyens de rendre la côte de la
province de Languedoc plus florissante que
jamais (Montpellier, 1786, in-S°, avec une
carte); divers mémoires, etc.
* BARTHOLDI (Frédéric-Auguste), sculp-
teur français. — Il a exposé depuis 18C4 :
Génie funèbre, statue en plâtre, et le buste
en terre cuite de M. Laboulaye (1866); le
buste de M. Lorentz (1867); les Loisirs de la
paix, groupe en plâtre (1868); Jeune vigneron
alsacien, statue en bronze (1869); Vercingé-
torix, statue équestre, Vauban, statue (1870) ;
la Malédiction de l'Alsace, groupe en bronze
et en marbre et les bustes de MM. Erckmann
et Chatrian (1872); La Fayette arrivant en
Amérique y statue, les Loisirs de la paix,
groupe en bronze (1873); les Quatre étapes
de la vie chrétienne, le Baptême, la Commu-
nion, le Mariage et la Mort, modèle en plâtre
commandé par la municipalité de Boston, et
qui doit être reproduit en pierre, par un sculp-
teur américain, à la surface extérieure du
Clocher d'une église de cette ville (1871) ; la
statue en marbre de Champollion (1875). Cet
artiste, doué d'une imagination puissanto, a
été chargé d'exécuter une statue colossale
en cuivre repoussé, représentant la Liberté
éclairant le monde, qui doit être placée dans
la rade de New-York, sur un Ilot, en fac d i
Long-Island. Cette statue, dont la hauteur
est de 34 mètres, atteindra, avec son pié-
<!■ i il, une élévation do 67 mètres. La nuit,
elle era transformée en phare et écluirera
l'Océan La belle statue de La Fayette, de
M. Bartholdi, a été inaugurée k New-York
le 6 septembre 1876.
BAKTIIOLMESS (Christian), écrivain fran-
çais, ie> a Qeisselbronn (Bas-Rhin) en 1815,
mort a Strasbourg en 1855. Il devint profes-
seur do philosophie au séminaire protestant
de Strasbourg et membre correspondant de
l'Institut. On lui doit quelques oui i âges re-
marquables par la sùrelo de L'él uditîon. Nous
Citerons: Jordano Bruno (1847, 2 vol. in-8w);
JJi/t't, évéque d'Avranches, ou lo Scepticisme
théologigue (1849, in-8°)j il y « sauveur et
sauveur (1851, in-a°) ; histoire philosophique
de l'Académie de Prusse, depuis Leibmx *u«-
gu'à Schelling, particulièrement sou-, FréaérU
\nd (1851,8 vol. iu-8°); le Grand Beau-
et ses amis ou la Société fran\
, entre 1685 et mo (isj4, in-8<>J; BU-
I . ,■■ des doctrines religieuses de la
philosophie moderne (1855, 2 vol. in-so).
BARTHOLON1 (César-Alexandre-Anatole),
poli! que français , né a Vei a illes
un 1822. il appartient à une famille d'ori-
BART
gine italienne. M. Bartholoui s'est fait re-
cevoir ingénieur civil. Après l'annexion de
la Savoie à la France, il posa sa candidature
au Corps législatif dans l'arrondissement de
Thonon, obtint en sa faveur la pression ad-
ministrative et fut élu député en avril 1861.
Il était, en outre, membre du conseil général
de la Haute-Savoie et maire de Sciez. M. Bar-
tholoui vota silencieusement toutes les me-
sures de compression proposées par le des-
potisme impérial. Réélu aux élections de 1863,
il suivît la même ligne politique et il échoua
au scrutin de ballottage, lors des élections de
1869. Il rentra alors dans la vie privée, dont
il essaya de sortir en posant sa candidature
à la Chambre des députés, dans le Vile arron-
dissement de Paris, le 20 février 1876. Admi-
rateur persistant du régime qui nous a valu
vingt ans de despotisme, l'invasion de la
France et la perte de deux provinces ,
M. Bartholoui annonça ses opinions bonapar-
tistes dans cette phrase ingénieusement con-
struite : ■ J'ai accepté de soumettre au suf-
frage universel parisien cette grande opinion
qui prétend avec raison qu'à la nation seule
appartient le droit de se donner un gouver-
nement définitif. » Le premier tour de scru-
tin fut sans résultat, et il échoua, le 5 mars,
contre M. Frebault, candidat républicain,
bien qu'il eût réuni aux voix des bonapar-
tistes celles des monarchistes et des cléricaux.
BAKTIIOLONY (J. -François), administra-
teur français, né à Genève en 1796. Il s'oc-
cupa de bonne heure d'entreprises financières,
acquit une grande fortune et émit le pre-
mier, en 1835, l'idée, qui fut adoptée, de faire
garantir par l'Etat un minimum d'intérêt aux
particuliers qui mettraient des fonds dans les
entreprises de chemins de fer; il fut égale-
ment le promoteur du système des grands
réseaux et des grandes compagnies. M. Bar-
tholony a été un des fondateurs de la Com-
pagnie du chemin de fer d'Orléans. Il est de-
venu président du conseil d'administration
de cette voie ferrée, de celle de Lyon à Ge-
nève, et il a pris part à la création du Crédit
foncier de France, ainsi que de diverses autres
entreprises industrielles. Il est depuis 1861
officier de la Légion d'honneur. On lui doit
les écrits suivants ; Quelques idées sur les en-
couragements à accorder aux compagnies con-
cessionnaires des grandes ligues de chemins de
fer (1835, iu*8°); Bu meilleur système à adop-
ter pour l'exécution des travaux publics en
France (1837, iu-8°); Appendice au Meilleur
système à adopter, etc. (IS38, in-8°); Lettre à
un député sur le nouveau systèine de travaux
publics adopté par le gouvernement pour la
construction des grandes lignes de chemins de
fer (1842, iu-8°) ; Beuxième lettre à un députe.
Observations sur la loi du 11 juin 1842 (1843,
in-8°) ; Résultats économiques des chemins de
fer ou Observations pratiques sur la distribu-
tion des richesses créées par ces nouvelles voies
de communication (1844, in-8°) ; Simple ex-
posé de quelques idées financières et indus-
trielles (1860, in-8o).
BABT1SCH (Georges), médecin oculiste al-
lemand du xvie siècle, né à Kœuigsbruck.
On lui doit un Traité des maladies des yeux,
publié à Dresde en 1583 et qui a eu plusieurs
éditions. Les planches paraissent avoir été
empruntées à l'ouvrage de Vesale, Be corpo-
ris humani fabrica. Cet oculiste s'est attribué
l'invention d'un instrument destiné a fixer la
paupière dans certaines opérations, invention
qui a été revendiquée par Rau.
BABTOLAM, guerrier scythe qui conduisit
une colonie en Irlande, 800 ans après le dé-
luge. Les traditions mythiques le représen-
tent comme ayant livré une foule de combats
k des géants.
BARTOLI (Taddeo), peintre italien de l'é-
cole de Sienne. Il vivait à la fin du xive et
au commencement du xvo siècle. Ses prin-
cipaux ouvrages figurent au Palais public de
Sienne et sont datés de différentes époques
assez éloignées les unes des autres, ce qui
semblerait indiquer que l'artiste a fait plu-
sieurs séjours dans cette ville. Ce sont des
fresques fort remarquables. Bartoli a peint
également le Couronnement de la Vierge, au
Campo-Santo de l'ise, et, à l'église de San-
Geinignano, les Bouze Apôtres, le Paradis et
Y Knfer.
BAKTOLI (Dominique), peintre italien du
xvc siècle. Il appartenait a L'école de Sienne.
A la salle des Pèlerins de l'hôpital de la
Scala, à Sienne, il a peint cinq fresques dont
Les ligures sont de grandeur naturelle et of-
frent des spécimens tort curieux des costumes
du temps. Ces peintures ont un mérite réel,
et Raphaël lui-même ne dédaignait pas do
les étudier.
BARTOLI (Sébastien), lecin italien, mort
en 1676. Il appartenait a l'école des spagins-
tes, oui prétendaient rendre compte de tous
tes phénomènes de la vie a l'aide de théories
chimiques, et il se lit une assez grande répu-
tation, tin a de lui : Examen artis mediess </<>>j-
viatum communiter receptorum in decem exer-
citationes paradoxas distinctum (Venise, 1666,
in 4°) ; Iriumphus spagirics medicintt; Courte
iiotnr' sur les eaux minérales de Pozzuolo (en
italien), etc.
BARTOLI ill. -Al.-, indre), homme politique
français, nu à Sartèno (Corse) vers 1825. Il
étudia ia médecine, .se iii recevoir docteur a
Montpellier, puis il alla exercer la médecine
BART
à Marseille, devint professeur de pathologie
interne à l'Ecole de médecine de cette ville
et fut nommé médecin en chef pour les ma-
ladies de la peau. En 1863, M. Bartoli s'est
porté candidat au Corps législatif à Sartène,
ou il obtint 10,000 voix sans être élu. En fé-
vrier 1S71, il renouvela sa tentative, lors des
élections pour l'Assemblée nationale. • Si
vous me jugez digne de vous représenter,
dit-il alors dans sa profession de foi, je con-
sacrerai tout ce que j'ai de force et d'intelli-
gence à soutenir énergiquementle gouverne-
ment de la République et les intérêts politi-
ques de notre pays. C'est ainsi que je resterai
toujours fidèle aux généreuses traditions de
cet antique foyer d'honneur, de liberté et
d'indépendance. » Le docteur Bartoli ne fut
pas élu. Plus heureux le 20 février 1876, il a
été , comme candidat républicain , nommé
membre de la Chambre des députés dans sa
Ville natale par 3,137 voix contre M. Ch. Ab-
batueei, bonapartiste. Il a toujours voté avec
la majorité républicaine de la Chambre.
BARTOL1NI (Joseph-Marie), peintre italien
de l'école bolonaise , né en 1657, mort en
1725. Ses principaux ouvrages, tels que le
Miracle de saint Biaise, ne sont pas sortis
d'Imola, sa patrie, et par cette raison même
sont restés peu connus.
BARTOL1NO (Teseo), sculpteur italien du
xvie siècle, né en Toscane. Il est le dernier
artiste qui travailla aux stalles de la cathé-
drale de Sienne, dont il exécuta une partie
en 1569. On lui doit aussi un bel autel qui
orne aujourd'hui la sacristie de la chapelle
de Saint-Bernard, près de Sienne.
BARTOLOCC1 ou BARTOLOCCIUS (Jules),
savant religieux italien, de l'ordre de Saint-
Bernard, né dans l'Abruzze en 1613, mort en
1657. Il fut professeur d'hébreu au collège de
la Sapience, a Rome. On lui doit : Biblio-
theca magna rabbinica, etc. (Rome, 1675-1693,
4 vol. in- fol.). C'est un ouvrage estimé, mais
auquel on a souvent reproche l'absence de
toute critique.
BARTOLOMME1 (Simon-Pierre), savant an-
tiquaire italien, né en 1709 près de Trente,
mort en 1764. Ses principaux ouvrages sont :
Itiss'vtatio de Tridentinorum, Veronensium ,
Meranensiumquemonetarumspeciebuset valore
(Trente, 1749, in-4°); Origines ijnlhcœ in
principalu Tridentino (1758) ; Qui fuerint
Galli, et unde venerint (1758) ; Be tempore quo
Etrusci a Gallis ab Etruria pulsi in Rhetiam
sese receperunt (1758).
BARTOLOMMEO, peintre de l'école floren-
tine. Il florissait vers le milieu du xme siècle.
On cite de lui une belle Annonciation, en
grande vénération dans l'église des Servites
de Florence, sa ville natale.
BARTOLOMMEO, sculpteur et architecte
vénitien. Il vivait vers la fin du xive siècle.
C'est à lui qu'est due la porte appelée délia
Carta, qui est la principale du palais des
doges. Son chef-d'œuvre est une figure de la
Vierge accueillant les prières des fidèles, qui
s'élève au-dessus de la porte de l'ancienne
confrérie de la Miséricorde.
BARTON (Catherine), nièce de Newton, née
en 1679. L'illustre savant anglais en fit sa
surintendante et n'eut jamais qu'à se louer
de la direction qu'elle donna à sa maison.
D'une beauté remarquable, douée de beau-
coup d'esprit, elle fut l'objet des hommages
des hommes les plus distingués de l'Angle-
terre à cette époque. Lord Halifax surtout
lui témoigna la plus vive sympathie, mais
sans que leurs relations donnassent la moin-
dre prise à ia médisance. Lorsqu'il mourut,
en 1715, il lui léguait par son testament tous
ses joyaux, 5,000 livres sterling et divers
autres dons. * Je les lui laisse , disait-il,
comme marque du sincère amour, affection et
estime que j'ai eus longtemps pour su per-
sonne et comme une petite récompense du
plaisir et du bonheur que j'ai eus dans sa con-
\ ers, mon. ■
Ce qui prouve que Mlle Barton était une
personne distinguée, c'est qu'elle tenait éga-
lement bien sa place avec les personnes du
caractère le plus opposé, avec les hommes en-
joués et les hommes graves, plaisantant agréa-
blement avec les uns, discutant sérieusement
avec les autres. Swift, qui, comme on le sait,
était aussi avare de sou estime que de son
argent, prodigue les éloges & la nièce de
Newton ; il ressentait tant de Sympathie pour
son caractère et son esprit qu'il changea de
logement pour se rapprocher d'elle et la voir
lin ouvent. Au sujet d'une de ces visites,
il écrit : t Nous fûmes trois heures ensem-
ble, discutant sur le whig et le tory. ■ Il dit
une autre fois : o J'ai été tracassé avec un
discours whig par mistress Barton et lady
Betty Germaine : on n'a jamais vu chose pa-
reille. .
En 1717, Catherine Barton épousa John
Conduitt, homme de condition, et pendant
quatre ans encore ils continuèrent à résider
dans la maison do Newton. Ils eurent une
tille qui épousa John Wallop, plus tard vi-
comte Lymingtoo, par lequel les comtes de
Portsinouth descendent de la nièce de Newton.
' HAHTKAMIE S. f. — EncyCl. Bot. Ce
genre, établi par Hedwig et légèrement re-
manie depuis, comprend des mousses vivaces,
uerocurpes, à capsules sphéroïdes, ovoïdes
ou piriformes , terminales, dont l'orifice
étroit, oblique, est muni d'un peristome sou-
BARY
vent doable, l'extérieur, en ce cas, avant
seize dents infléchies, l'intérieur formé de
seize cils entiers ou bifides. L'opercule est
convexe ou conique. La coiffe a
toujours la forme d'un capuchon. L**s fleurs
sont hermaphrodites, tantôt monoïques et
tantôt quelquefois dîclines. Les
feuilles, engainantes à la buse, se rétrécis-
sent progressivement et sont quelquefois ter-
minées par une pointe subulée.
On connaît une quarantaine d'espèces de
ce genre, qui habitent les lieux ombragés des
froides et tempérées et les hautes mon-
ts des contrées tropicales, où elles cou-
vrent d'un gazon touffu la terre et les ro-
'BARTRAMIÉESs.f. pi.— Encycl. Bot. Les
-roupe sont assez ti
pour qu'il convienne de le conserver, et quel-
ques naturalistes ont même cru devoir en faire
une famille à part, qu'ils définissent par les
caractères suivants : feuilles lancéolées;
fleurs discoïdes terminales ou latérales ; pé-
doncules terminaux ou latéraux ; capsule iné-
gale, globuloïde, sillonnée dans toute sa lon-
gueur; péristome double, simple ou nul, tou-
jours court lorsqu'il existe; opercule court,
convexe ou conique; coiffe subulée ou en
forme de mitre. Ce groupe comprend les
genres suivants : cryptopodie, bartramie, co-
nostome et glyphocarpe.
BARUCCO (Giacomo) , peintre de l'école
vénitienne. Il florissait dans la première moi-
t é du xvne siècle. Ses principales œuvres
sont les Mystères, Y Enfer et le Christ allant
au Calvaire, tableaux qui figurent dans trois
églises de Brescia, ville natale du l'artiste.
BARUL s. m. (ba-rul). Poids ancien qui
servait surtout à peser le poivre.
BARULE s. m. (ba-ru-le). Hist. relig. Mem-
bre d'une secte d'hérétiques qui renouvelè-
rent, au xi te siècle, les opinions des origé-
nîstes, prétendant que toutes les âmes avaient
été créées en même temps des le commence-
ment du monde, et qu'elles avaient toutes pé-
ché à la fois, aussitôt après la création.
* BARYB (Antoine-Louis), sculpteur fran-
çais. — 11 est mort à Paris, le 25 juin 1875. Il
était professeur de dessin au Muséum depuis
1854, et, depuis 186S, membre de l'Académie
des beaux-arts. Parmi ses dernières œuvres,
nous citerons la statue équestre de Napo-
léon /er, exécutée pour la ville d'Ajaccio, et
la statue équestre de Napoléon III, bas-re-
lief en bronze qui fut placé sur la façade du
pavillon du Louvre, en face du pont des
iSaints-Pères. Cette œuvre, une des plus mé-
diocres, du reste, de Barye, fut enlevée de
l'endroit qu'elle occupait après la révolution
du 4 .septembre 1870. « Barye parlait peu,
dit M. Charles Blanc, toujours discrètement
et toujours bien ; il écoutait, il observait.
Sous des dehors flegmatiques, il cachait un
cœur ardent, passionne, et il paraissait fn »i 1
parce qu'il était à la fois modeste et fier, Ses
grands yeux, pleins d'attention et de fran-
chise, révélaient son âme et pénétraient celle
des autres. Son nez, légèrement retroussé, lui
donnait un air futé et spirituel. Tout ce qui
s'échappait de sa lèvre mince était plein de
finesse et de bon sens. On peut se faire uue
idée de Barye jeune, de sa physionomie, de
sa tournure, de sa mise soignée d'après une
excellente lithographie de Gigoux, qui fut
publiée par V Artiste quelques années plus
tard, lorsque déjà Barye avait un nom. » Ba-
rye a été le premier et le plus savant des
sculpteurs d'animaux qui aient paru depuis
les temps antiques. Il a succombé à une
maladie du cœur dont il était atteint depuis
longtemps. Une exposition de ses œuvres eut
lieu k l'Ecole des beaux-arts au mois de no-
vembre 1875. Outre ses sculptures et ses
bronzes, on y vit figurer des paysaj à
l'huile et des aquarelles représentant (1
maux et des paysages. Ses peintures à l'huile
ne sont pas pai fanes, mais on y trouve beau-
coup de caractère, de vigueur et de vérité.
larelles, au contraire, sont excellentes.
Il y montre les finesses et les souplesses qui
lui manquent dans la peinture à l'huile.
* BARYUM s. m. — Encycl. Cbim. L'article
qui a paru dans le second volume du (
Dictionnaire ayant traité des pris
combinaisons de ce métal et aborde à peu
■s de la question, on ne
s étonnera point de rencontrer ici plutôt une
collection de renseignements qu'un
méthodique , que nous ne pourrions faire
sans nous exposera des redites inutiles.
— Alliages de baryum. I,o baryum
avec l'aluminium, le bismuth, l'étain, le pla-
tine, le zinc et le cuivre; il donue un amal-
game dont nous nous occuperons dans un
.
On obtient l'alliage d'aluminium et de ba-
ryum en chauffant dans un mêl
de la baryte caustique, de l'aluminium et un
peu de chlorure de baryum. Cet alliage con-
tient de 25 à 33 pour 100 environ de baryum ;
il pré:-, en te une teinte plus foncée q i«
de l'aluminium et offre quelques reflets jau-
nes. Il décompose l'eau à sa température
ordinaire, mais sans donner une solution al-
caline, ce qui peut s'expliquer en admettant
que la baryte et l'alumine s'unissent pour
former un aluminate.
L'alliage de baryum et de bismuth s'obtient i
mii ajoutant k un excès de chlorure de bu- i
BARY
ryum en fusion un alliage de bismuth et de
sodium, dans lequel ce dernier métal doit
figurer en petite quantii . i
se présente sois l'aspect d'une m
talline et renferme 2S pour 100 de baryum.
Il décompose l'eau k la température ordi-
naire, s'oxyde très-rapidement k l'air, mais
est indécomposable par la chaleur.
L'alliage d'étain s'obtient en mélangeant
intimement du carbonate de soude, du char-
bon, du chlorure de baryum et d'étain très-
dtvisé. Il présente les mêmes propriétés que
le précédei t.
On prépare l'alliage de platine et de baryum
en plongeant dans du chlorure ûe baryum en
fusion un til de platine qui communique avec
le pôle négatif d'une pile dont le courant
passe par le chlorure. On obtient, sur le til
en question, un dépôt jaune et fragile qui
constitue l'alliage de platine et de baryum, et
qui, traité par l'eau, la décompose lem
en abandonnant une poudre noire qui n'est
i chose que du platine très- divisé.
On prépare l'alliage de zinc et de baryum
en fondant euserable du zinc, du chlorure de
baryum et du sodium. Ce composé est encore
mal étudié.
Le mercure donne avec le baryum, comme
avec tant d'autres métaux, un amalgame. Il
suffit, pour l'obtenir, d'agiter un amal
de sodium avec une solution saturée de
chlorure de baryum. Il se produit un déga-
gement d'hydrogène, et la plus grande partie
du sodium s'unit au chlore. Cet amalgame,
dont la densité est relativement faible, se
présente sous forme de grains cristallins
constituant un tout à peu pies solide. Traite
par l'eau pure, cet amalgame donne de l'eau
de bar3'te ; avec une solution de sel s
niac, on obtient un amalgame d'ammonium.
Si ou le traite par une solution de sulfate
de cuivre et que l'on fasse l'expérience sur
un verre de montre, il se produit dans la
masse un double mouvement de rotation, une
partie tournant dans un sens et l'autre en
sens contraire. Il se forme du sulfate baryti-
que, qui est lancé hors de la petite coupe
où se fait l'expérience, puis, quand la mar-
che de ces deux courants se ralentit, on
voit l'amalgame se couvrir d'un précipité que
colore l'oxyde de cuivre et qui se présente
sous la forme d'efflorescences du plus bel
effet.
— Fluoborate de qaryum Ba"F12,2BoF13.
On obtient ce composé en ajoutant du car-
bonate barytique k de l'acide hydrofluobo-
rique étendu. Lorsque le carbonate barytique
cesse de se dissoudre entièrement, le reaction
est terminée. On évapore la liqueur avec
soin et, lorsqu'elle est arrivée à consistance
sirupeuse, le sel cristallise, par refroidis-
sement, en longues aiguilles.
Il donne des prismes plats, rectangulaires
à quatre pans, si on continue à évaporer la
liqueur à une douce température. Ce sel
cristallisé renferme 211-0 et rougit la tein-
ture de tournesol, est soluble dans l'eau et
se décompose, sous l'action de l'alcool, en un
sel acide qui se dissout et en une poudre
blanche encore mal étudiée. Porté au rouge,
le fluoborate de baryum donne du fluorure
de bore volatil et du fluorure de baryum.
— Fluostlicate de baryum Ba"F12,SiFl*.
On prépare ce sel en mélangeant une disso-
lution d'acide hydrofluosiiicique avec une
solution de chlorure de baryum. Au bout de
quelques heures, le mélange se trouble et il
se dépose du fluosilicate de baryum. Ce sel
se présente sous la forme de petites ai.
microscopiques, n est anhydre, se dissout
peu dans l'eau froide, plus dans l'eau bouil-
lante. Porté au rouge, il se décompose
formation de fluorure de baryum et de sili-
cium. Les solutions de ce sel attaquent lé-
gèrement le verre. L'acide sulfurique, em-
ployé k froid, décompose lentement ce sel.
— Séténiure de baryum Ba"Se. On prépare
ce sel eu chauffant jusqu'au rouge un mé-
lange de sélénite de baryum et de noir de
fumée bien calciné, et en maintenant latem-
point jusqu'à ce que tout
iment de gaz ait cessé. Le composé
ainsi obtenu est coloré par du charbon en
excès; il est soluble dans l'eau a -j- 50u,
mais ii s'y altère rapidement. On peut encore
obtenir le séléniure de baryum en faisant
un courant d'hydrogène sec sur du
sélénite de baryum. Cette réaction donne un
le baryum et de séléniure.
<it dans l'eau , qu'il teinte
. 1 raité par les acides, il
donne du gaz sélénhydrique et du sélénium.
— Chlorate de baryum (C108J
On obn a décomposant par l'acide
bydrofluosilii .
potassium, et eu saturant, après flltration,
l'acide chlorique par du carbonate de h
Le chlorate de baryum cristallise en prismes
| . Cette
cristallisation s'accompagne de phénomènes
lumineux tres-curieux k observer; les cris-
taux rel pour loo d'eau,
qu'ils perdent à + 120". Si on porte ce
200°, il corni i Ire son oxygène;
k 400°, il fond et son oxygène a disparu. On
obtient «■..aime résidu un chlorure faible-
i, Le chlorate barytique détone
avec violence si on le chauffe brusquement ;
Qgé avec du charbon ou du soufre en
, u prend feu sous le choc; avec du
benjoin et du soufre, il s'i | land on
BARY
v verse une goutte d'acide sulfurique et
brûle avec une belle flamme v
est soluble dans L'eau froide et plus soluble
encore dans l'eau bouillante.
— Perchlorate de baryum
(C10*)3Ba" -HH20.
On prépare ce sel en traitant la baryte ou
son carbonate par l'acide perchlorique, jus-
qu'à neutralisation ou décomposition com-
plète. On l'obtient encore par l'action de
;r le perchlorate de
si est quelque peu délique
dissout très-bien dans l'eau et cristallise
de s i dissolution , soit dans ce liquide, soit
dans l'alcool, en prismes hexagonaux. Ses
ix renferment 4 molécules d'eau qui
peuvent être expulsées, les 2 premièl ! B
lOuo, la troisième k une tempe
. et la quatrième à une plus haute t m-
pérature encore. Toutefois, l'expulsion de la
dernière molécule d'eau coïncide avec un
commencement de décomposition.
— Chlorite de baryum. On obtient ce sel
en traitant directement l'hydrate
par l'acide chloreux. On évapore jusqu
qu'il se forme une pellicule sur la m
quide, puis on place le résidu sous la cloche
de la machine pneumatique et l'on
dans le vide sur l'acide sulfurique mono-
hydrate. En chauffant le sel anhydre k 230°,
il se décompose; le même résultat est obtenu
quand on laisse l'évaporation du sel li
marcher lentement.
— Bromatedeba ryum (Br03)2Ba-f H-O. On
obtient ce compose en mélangeant une solu-
tion bouillante de 160 parties d'acétate ou
74 parties de chlorure barytique avec une
solution bouillante de 100 parties de ut
.i te et le chlorure bary-
tique employés doivent être secs, et il est
bon de laisser le tout refroidir lenteme
sel est peu soluble dans l'eau froide et
beaucoup plus soluble dans l'eau bouillante;
si on le chaude brusquement, il se décom-
pose avec production d'une lumière verte.
Il détone si on le projette sur des chai
ardents. Il donne des cristaux prismatiques
renfermant 1 molécule d'eau de cristallisa-
tion, qu'ils perdent k -\- 200°.
— lodate de baryum (I03)2Ba" + H20. On
prépare ce sel soit en saturant l'eau de ( i
ryte par l'iode , soit en précipitant, par une
quantité convenable de chlorure ou de ni-
trate de baryte, de l'iodate de potasse en dis-
solution. On lave ensuite le précipite . pu s
on le débarrasse des traces de chlorure ou
de nitrate de baryte qu'il renferme, en le fai-
sant bouillir durant quelques minutes avec
de l'acide iodique. On obtient ainsi une pou-
dre blanche tres-peu soluble dans l'eau , l'al-
cool ou l'éther, quelque peu soluble dans
l'acide azotique bouillant, d'où elle | ré
par le refroidissement eu cristaux pi-
ques. Ce sel renferme l molécul
cristallisation, qu'il perd si on le chauffe
vers 130°. Projeté sur des charbons incan-
descents, il jette une lueur phosphorescente
et détone , mais avec beaucoup moins de vio-
lence que le chlorate.
— Dithionates de baryum et de sodium ou
de magnésium. Ces sels s'obtiennent facile-
ment en décomposant l'hyposulfate d
ryum par un poids détermine de sulfate de
sodium, OU en traitant l'hyposulfate de ba-
ryum par une quantité
sulfurique et en saturant cet acide avec de
li magnésie. On filtre, puis, par évapora-
tiou, on obtient des sels doubles qui renfer-
ment un nombre égal de molécules de leurs
constituants. Le sel double de baryum et de
sodium renferme till-O ; le sel doul
baryum et àe magnésium contient 4H*0.
— Trithionate de baryum S306Ba" + 2H*0.
On prépare ce sel en saturant l'acide trï-
thionîque par te carbonate de baryum. On
ajoute au mélange un excès d'alcool, et il
>se des paillettes brillantes de trithio-
nate de baryum.
— Tétrathionale de baryum
S*06Ba"+2HSO.
On obtient ce sel soit en faisant agir l'acide
létrathionique sur le carbonate de baryum,
en décomposant une solution d'acide té-
t rat bionique par une quantité dé tel
d'acétate de baryum et en ajoutant un
d'alcool.
— Pentathionate de baryum
SSOSBa" -f H*0.
Ce sel s'obtient directement; il cristallise en
alcool k ooo le pré-
de scs solutions aqueuse:
ises, qui ne tardent pas k donner de
ut une petite quan-
tité d'alcool, dont on ne peut le
que tr> tient. Le pentuthion
baryum se décompose sous l'action de la
chaleur et donne de l'eau,
ulfureux et du sulfate de baryte. Si
l'ou év ! lution aqueu
>se et laisse déposer des cristaux pris-
matiques asseï volumineux.
— Azotate de baryum (Az03)*Ba". On pré-
pare ce sel en traitant le sulfure ou le car-
ie baryum par l'acide azotique •'
On filtre le produit , puis on le puril
plusieurs cristallisations successives. On
l'obtient également en mélangeai
luttons chaudes et concentrées du sulfure de
BARZ
301
baryum et de nitrate de sodium. Il se p
une double décomposition, et, par le refroi-
dit, il se dépose des cristaux abon-
Lte de baryum. Ce sel cristallise
réguliers, ces cristaux sont
mes et inaltérables au contact
de 1 air, et d'une densité de 3,185. Il pré
une saveur aroère el . S >us l'in-
fluence de la chaleur.il décrépite, puis fond
et enfin se décompose au rouge en donnant
de 1 oxygène, de l'azote
azotique, qui -. [| reste de la baryte
anhydre. Si on pr< ; ,tate de ba-
ryum sur des ch irb ms incandes ents.il fuse
comme l*az r ne de ; -,ive la com-
bustion. Il détone, : aent, sous le
choc quand on l'a i g corps
combustibles trës-divisès. Ce sel est
soluble dans l'eau
naire, et sa solubilité dans ce liquide
mente avec i élévation de la l
Quelques gouttes d'acide nitrique dans la
liqueur suffisent k diminuer la capacité dis-
ate de l'eau. L'azotate de bary
complètement insoluble dans l'alcool ou l'acide
nitrique pur.
L'azotate de baryum sert concurremment
avec le chlorure k constater la présence de
l'acide sulfurique et a le doser. On l'emploie
aussi dans i, ces d'artifice pour
obtenir une coloration blanc jau
— Asotite de baryum (AzO*)*Ba" ;
Ce sel se prépare en chauffant l'azotate de
baryte de telle sorte qu'il ne se forme qu'une
■ proportion : c. On traite
le résidu par l'eau, pus on fait passer un
courant d'acide car fixe la baryte
Lte: on filtre , puis on con-
centre la liqueur, qui abandonne d'ab<
• non décora) o é , puis Le nitrî
traitant le tout par l'alcool, on sépare le ni-
trite qui est soluble, du nitrate qui ne 1 est
Ce sel est inaltérable à l'air ; il se ■!
facilement dans l'eau et dans l'alcool aqueux
et semble dimorphe, car il cristallise soit en
prisai i iers ou en prismes
rhomboî le ix droits. Lang a prépare un ni-
trite de baryum et de potassium
Az20*Ba + 2ÀzO*K + H*0,
qui est inaltérable k l'air et se précipite sous
forme de longues aiguilles tres-solubles dans
l'eau. U a également découvert un niti
baryum et de nickel 2(Az30*Ba) + Az*0*Ni.
Ce sel double constitue une poudre rouge
clair, qui se dissout facilement dans l'eau et
la colore en vert.
— Pyrophosphate de baryum
PkWBa"* -f 211*0.
Ce sel s'obtient directement par l'action de
l'acide pyropl sur l'eau de ba-
ryte. Il se présente sous la forme
poudre blanche peu soluble dans l'eau, mais
se dissolvant assez bien dans les acides
chlorbydrique et nitrique.
— Séparation du baryum d'avec quelques
métaux. Pour séparer le baryum du stron-
inétaux a 1 état de
sel soluble, et, autant que possible, de clilo-
On additionne lasoluli hydro-
fraîchemeni pré] ■■ d'al-
cool destiné k précipiter te fluosilicate de
baryum. On recueille le précipité qui se
, puis OU le lave avec de l'alcool étendu
et ou le dessèche k 100°.
On peut encore, pour séparer le baryum
du strontium, transformer ces deux m<
en sulfate, les mélanger avec une dissolution
de bicarbonate de potasse ou de carbonate
d'ammoniaque et laisser digérer le tout a
une température de 20° environ. En vingt-
quatre heures, tout le sulfate de stronl
est transformé en carbonate, tandis que le
sulfate de baryte reste intact. On lave le
tout sur un filtre avec une solution très-
faible de carbonate alcalin, puis avi
l'eau pure. Le résidu que retient le filtre est
traite par l'acide chlorbydrique dilué, et le
sulfate de barye q^i reste donne la propor-
tion de baryum i/ue contenait le mélange mé-
tallique. Ou peut, pour isoler le baryum du
calcium, employer également le procède que
enons de décrire.
Pour séparer le baryum du zirconium, on
transforme la masse eu chlorure ou en ni-
trate, on la sursature au moyen de l'ammo-
niaque caustique, puis OD chauffe jusqu'à
ebullition pou r la masse de
. mmoniaque quelle renferme, et enfin
on filtre. La zircone- su précipite et le baryum
■
S'il s'agit do séparer le baryum du pli
on fait passer dans des solutions de sel
/, étendues, et acidulées par l'acide
chlorhydriqufl, an courant ■ sul
furé qui précipite le plomb. On filtre , et la
liqueur le sel de baryum,
ensuite suivanl
: do l'antimoine, il
suffit de taire ms une solution de
sel an timonio- barytique un courant d
Il ique. Tout l'antimoine e il
Si 1 ou e uce d'un sel auiim
utlira de le tri ; acide
étendu, qui précipitera du sulfure d'anti-
moine. Avec uu antirooniate, il suffira de
chlorure d'ammo-
nium pour chasser 1 antimoine.
BARZ s. m. (bars). Syn. de barde, en Bre*
tftgDO,
302
BASE
BARZUYEH, médecin persan de la cour de
Chosroès Nusbirvan, qui vivait au xvie siè-
cle. Il traduisit de i'mdou en pehlvi 1^ Ka-
lila et Dimna, fameux recueil de fables dont
la traduction en arabe, faite par Abdallah-
ibn-Almokaifu deux cents ans plus tard, est
seule parvenue jusqu'à nous. Barznveh était
allé dans l'Inde chercher L'original. Chos roèa
avant voulu le récompenser magnifiquement,
il refusa tout autre prix de son travail qu'un j
vêtement d'honneur; il stipula seulement !
qu'un exposé de sa vie et de ses opinions
serait ajouté à son œuvre. Ce récit, proba-
blementécrit par lui-même , était extrême-
ment curieux.
'BAS, bourg de France (Haute-Loire),
ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kiloin. d'Ys-
sîngeaux, sur la rive gauche de la Luire;
pop. aggl., 1,044 hab. — pop. tôt., 3,022 hab.
Ancienne capitale du petit pays de^ Basset.
Sur son territoire se trouve le château de
Rochebaron, construit sous Châties VU et
démantelé sous Louis XIII.
BASAI AS ou PASSALOS, un des Cercopes
V. Achemon, dans ce Supplément.
BASA>VOV, roi des Sicarobres. Il avait
succède à Diodes, son père, et, après un
règne de trente-six ans, il conçut le des-
sein de se faire passer pour dieu. Il rassem-
bla les peuplades qu'il commandait, parut au
milieu d'elles entouré d'une pompe extraor-
dinaire, puis disparut subitement. Les Ger-
mains, persuadés qu'il était monté au ciel, lui
rendirent les honneurs divins et l'adorèrent
comme dieu de la guerre.
BASARA, ancienne ville de la Palestine,
dans la Galilée, aux environsde Ptolémaïde,
à 20 stades de Gaba.
BASCAMAN , ancienne ville du territoire
deGalaad,où Jonathas Macchabée fut tué
avec ses fils par Tryphon, l'an 143 av. J.-C.
L'historien Josèphe nomme cet endroit Basca.
* BASCANS (Ferdinand) , journaliste fran-
çais. — 11 est mort à Neuilly en 1861.
* BASCIIET (Armand), littérateur français.
— Poursuivant ses curieux et salaces tra-
vaux d'erudit, il a publie les Archives de
Venise ; Histoire de la chancellerie secrète ;
Le sénat, le cabinet des ministres, le conseil
des Dix et les inquisiteurs d'Etat dans leurs
rapports avec la France, d'après des recher-
Ches faites aux sources originales (1*70, in-8°),
ouvrage plein d'intérêt, qui abonde en dé-
tails clairs et précis sur les différentes ma-
gistratures de la république vénitienne, en
documents curieux, et fait connaître le dépôt
des archives de Venise. M. Baschet a fait
paraître en outre : Journal du concile de
Trente , rédigé par un secrétaire vénitien
présent aux sessions de 1562 à 1563 (1870,
m- 18); le Dieu de Saint-Simon, son cabinet
et l'historique de ses manuscrits, d'après des
documents authentiques entièrement inédits
(1874, ïn-8°); Histoire du dépôt des archives
des tgères à Paris, au Louvre
en 1710, a Versai lies eu 1763, et de nouveau
à Pans depuis 17-J6 (1875, in-8°),où l'auteur
montre quelles ressources les hommes spé-
ciaux peuvent trouver dans cette réunion
de correspondances si variées, intéressant
notre histoire nationale et contenant la suite
non interrompue de nos relations avec tous
les pays étrangers depuis le ministère du
cardinal de K chelieu.
BASCLE DE LACREZE (Gustave), magistrat
et écrivain français, ne à Pau en 1811. Son
nère, qui était magistrat, l'envoya étudier le
droit ,t Paris, ou il se fit recevoir licencié et
suivit la carrière du barreau. En 1837,
M. Bascle de Lagrèze entra dans la magis-
trature. Dabi, ni .substitut, il était procureur
impérial à Pau lorsqu'il fut nommé en 1852
conseiller a la cour 'raii1*-' de cette ville, nu
il siège encore aujourd'hui. Outre des articles
dans la Biographie Michaud, on lui doil dea
ouvi âges ai cheoloj iques et juridiqu
mes. Nous citerons particulièrement : Chro-
nique de la ville et du Château de Lourdes
(l au, 1848, iii-8°) ; Antiquités du flearn, ma-
nuscrit inéd Pierre de Marca (1846, in-8°);
le Trésor de Pau (1851, in-8°) ; le ( hâteau de
Pau (1854, m 8°), plusieurs fois réédité; le
0i oii criminel à l'usage des jurés (1854, m-8°);
n . m nations sur les lacunes du code pénal
n >■') i :■■ Pèlerinages des Pyrénées
in 16); Histoire religieuse delà Èigorre
i fl me et Naples (1804, in-12) ,
■ -■■, Pyrénées, comté de !'■■
1864, in-8") , Histoire du droit dans
les /'/, 67, in-8°), ouvrage auq i I
l'Académie des inscriptions a donné
mention honorable . De la réorganisation de
la magistrature ( 1 87 1 , in-8u); Pompéi , les
, atacombes , l'A lhatnbi a , étude, à l'ait
païenne à son déclin,
■ oie chrétienne à son aurorefde la oie
■ un i (1872,
m 8°) ; le Pat - e ( 1878 ,
iii-8°), etc. On lui doit, en i atre, une ti iduc-
tion du \Smes du
roi Charles -\ V, dea monographies de Saint'
Savin de Lavedan
Ûfeu(l850,in B<>),de Saint Pd(l853,in 8o),etc
RAS'OB-CUIH , i tj pi g ■■ de
romaus de Fenimora Cooper. V. G
m, au tome XI du Grand Dictionnaire,
ÎBASELLÉ, ËE adj. (ba-sèl-lé). Bot Svd,
de BASBLLACB.
BASI.
* BASICITÉS, f. — En/cycl. On entend par
basicité la faculté que /possèdent les acides
d'échanger un ou plusieurs atomes d'hydro-
gène contre des métaux positifs, et cela par
double décomposition , en réagissant sur les
bases. Le degré de la basicité est déterminé
par le nombre d'atomes d'hydrogène rem-
plaçants. On nomme monobasiques les acides
qui possèdent 1 atome d'hydrogène rempla-
çable. bi basique s cens qui possèdent* atomes
rempfaçables, et ainsi de suite.
C'est Graham qui, le premier, a fourni la
notion de la polyb&sicité des acides. En 1843,
ce chimiste démontra que le phosphate neu-
tre de potasse contient 3 atomes de potas-
sium pour l atome d'acide phosphorique, et
que les phosphates acides du métal présen-
tent la même constitution quo le sel tripo-
tassique, avec cette différence qu'ils renfer-
ment de l'eau au lieu de potasse , ou , pour
parler le langage des chimistes modernes,
de l'hydrogène au lieu de potassium. La po-
lybasicité de l'acide phosphorique était f icile
à établir, mais il paraissait malaisé d'étendre
cette notion aux acides polybasiques qui
contiennent dans leurs éléments un nombre
d'atomes divisible par 2. Lîebig trancha
cette difficulté et étendit aux acides de cette
nature la notion de la polyatomicité.
Ce chimiste, dans un travail remarquable
qu'il publiait en 183S, insistait sur la néces-
sité de compter parmi les acides polybasi-
ques les acides cyanurique, mélonique, co-
ménique, citrique, aconitique et aconique,
tartrique, malique et fumarique. Raisonnant
par analogie et se basant sur ce qui se pas-
sait avec l'acide phosphorique, il expliqua
les tendances qu'avaient ces acides à former
des sels acides et des sels doubles, par les
raisons qui avaient été données dans le cas
de l'acide phosphorique. Il démontra que,
pour fournir une explication rationnelle des
faits nouveaux, il était indispensable de dé-
laisser les formules de Berzélius et de reve-
nir à la théorie de Davy, qui considère tous
les acides comme des hydracides, c'est-à-
dire comme des composés résultant de l'u-
nion avec l'hydrogène d'un radical simple
ou composé. La capacité de saturation d un
acide dépendait donc, pour Liebig. du nom-
bre d'atomes d'hydrogène qu'il renferme en
dehors de son radical et sans que la nature
du radical influe en aucune façon sur la ca-
pacité de saturation. Cette pensée de l'il-
lustre chimiste était un pas vers la théorie
nouvelle ; toutefois, cette théorie était plutôt
pressentie que formulée. En tout cas, elle
ne reposait point encore sur des bases in-
discutables. • En effet, dit M. Wurtz, la fa-
culté de former des sels acides ne saurait
servir de preuve de la polybasicité, puisque
des acides monobasiques, comme l'acide acé-
tique, l'acide benzoïque et l'acide stèarique,
peuvent, eux aussi, donner naissance à des
acides provenant de l'addition de 1 molé-
cule d'acide à 1 molécule de sel neutre.
Comment distinguer pratiquement ces sels
acides de ceux qui dérivent d'un acide bi-
basique par une saturation incomplète? C'é-
tait impossible tant que l'on ne sortirait pas
de l'étude des sels, tant qu'on ne chercherait
pas à établir, par d'autres caractères mieux
appropriés, le poids moléculaire des acides. »
C'est à Leurent et Gerhardt que l'on doit
d'avoir substitué aux notions intuitives pré-
sentées par Liebig une théorie nettement for-
mulée et définitivement assise et démontrée.
Voici, résumées et rédigées par Wurtz en
langage conforme à celui des chimistes mo-
dernes, les lois formulées sur ce point par
M. Leurent dans sa Méthode de chimie:
îo Sous un même volume de vapeur, les
acides monoatomiques ne renferment qu'un
seul atome d'hydrogène remplaçable par les
métaux, tandis que les acides polybasiques
en renferment plusieurs.
2° Deux volumes d'un éther neutre d'acide
monobasique renferment un seul radical; deux
volumes de l'éther neutre d'un acide bi ou tri-
basique renferment deux ou trois de ces ra-
dicaux. Ces derniers peuvent être identiques
ou différents.
3° Les acides monobasiques, en réagissant
sur les alcools, ne produisent qu'une seulo
série d éthers; les acides polybasiques en
produisent plusieurs, au nombre desquelles
une constituée par des éthers neutres et les
autres par des éthers acides.
40 A chaque acide monobasique correspond
une seule amide qui est neutre; à chaque
acide polybasique correspondent une amide
neutre et une ou plusieurs amîdes acides.
50 Ces acides polybasiques, pouvant seuls
donner naissance k des amides acides, peu-
vent seuls, par cela même, fournir des éthers
d'acides amidés, comme L'urétbane, l'oxamé-
thane, etc.
6° Lorsque les acides monobasiques réa-
gissent sur les substances neutres, ils don-
nent des corps conjugués neutres; c'est ainsi
que l'acide azotique, en réagissant sur la
benzine, donne un corps uitré neutre, la
nitrubenziue. Les acides polybasiques , en
reagissant sur los corps neutres, donnent des
corps conjugués acides, dont la basicité est
à celle de l'acide employé diminué
d une unité. Exemple : lucide sullurique
SHK>»,
en réagissant : ur la bensine i '611*1, donne
l'acide Milfubenzidique CHlfiN<>2n<> , qui est
monobasique.
BASI
70 Les anhydrides des acides polybasiques
s'obtiennent presque tous directement en
enlevant l'eau à l'acide hydraté, soit par la
chaleur, soit par les corps avides d'eau, tan-
dis que les anhydrides des acides monobasi-
ques ne s'obtiennent que par des moyens
indirects.
8° Les acides polyatomiques donnent seuls
desanhydro-sels,dansle genre du bichromate
et du bisulfate de potasse.
90 Les acides polyatomiques donnent seuls
des parasels, dans le genre des meta, para et
pyrophosphates.
Leurent ajoutait encore, comme caractère
particulier pouvant différencier les acides
polybasiques des acides monobasiques, la
propriété que possèdent les premiers de
donner facilement des sels acides et des sels
doubles, de fournir des sels moins solubles
que ceux des sels monobasiques, et earin
d'être moins volatils.
Gerhardt, dont les travaux sur ce point
sont d'une importance capitale, ajoutait
aux différences signalées ci - dessus entre
les acides polybasiques et monobasiques
quelques points particuliers. Dans son Traité
de chimie organique , il établissait la diffé-
rence suivante entre la basicité et l'atomicité
des acides. « Les acides hydratés , disait-il,
peuvent être distingues eu monoatomiques,
diatomiques, triatomiques, etc., suivant que
leur molécule dérive de l, de 2 ou de 3 molé-
cules d'eau. La basicité d'un acide, c'est le
nombre des atomes basiques qu'il renferme
dans sa molécule ; de là la division des acides
en monobasiques, bibasiques et trîbasiques,
suivant que le nombre des atomes d'hydro-
gène basique y est égal à 1, à 2 ou à 3. Cette
division correspond à la dérivation du type
eau, et très-souvent un acide monobasique
est aussi monoatomique , de même qu un
acide bibasique est biatomique et un acide
tribasique est triatomique. •
Bien que Gerhardt ait parfaitement com-
pris qu'il existait une différence entre la
basicité et l'atomicité des acides et qu'il ait
écrit notamment ce passage : ■ Un acide
monoatomique ne peutètre que monobasique,
mais un acide monobasique n'est pas néces-
sairement monoatomique, ■ il ne put fournir
à l'appui de son dire qu'un exemple , l'acide
sulfovinique, qui n'est en réalité qu'un éther
composé acide, dérivé de l'acide sulfurîque,
qui est biatomique et bibasique.
Les travaux de M. Wurtz ont nettement
établi cette distinction entre l'atomicité et la
basicité des acides. C'est en étudiant les gly-
cols, qu'il avait découverts, que cet illustre
chimiste démontra que ces alcools donnent,
par oxydation, deux acides, dont l'un est
monobasique tandis que l'autre est bibasique.
M. "Wurtz formula la loi suivante : Les
acides ont toujours la même atomicité que
les alcools dont ils dérivent, quelle que soit
d'ailleurs leur basicité. Le degré d'atomicité
dépend de la quantité d'hydrogène typique,
et celui de la basicité déjà quantité de cet hy-
drogène typique qui est remplaçable par des
métaux alcalins, par double décomposition
au moyen des bases. D'après cette nouvelle
manière de voir, dit M. Wurtz dans son Dic-
tionnaire de chimie, que nous croyons devoir
citer textuellement en cette circonstance,
■ le propyl-glycol
CSH80* = C3H«
H*
O*
donnant l'acide lactique par une oxydation
ménagée, l'acide lactique devrait être con-
sidéré comme diatomique et écrit
C3H4$J0*<=C3H603;
mais, continue M. Wurtz, l'acide lactique ne
possède que l seul atome d'hydrogène rem-
plaçable par des métaux. Il est donc seule-
ment monobasique. Il s'agissait de démontrer
que telle est, en effet, sa composition; que,
tout en n'étant que monobasique, il renferme
2 atomes d'hydrogène typique, c'est- a-dire
d'hydrogène en dehors du radical. » C'est ce
que fit M. Wurtz dans un travail qui ne
laisse guère le moindre doute à cet égard.
Il montre qu'en dehors de l'hydrogène ba-
sique , l'acide lactique renferme 1 atome
d'hydrogène alcoolique, susceptible d'être
remplace par des radicaux d'alcool et par
des radicaux acides.
En généralisant le fait observé sur l'acide
lactique, M. Wurtz admit que l'atomicité
d'un acide dépend de ses atomes d'hydro-
gène typique et que sa basicité dépend des
propriétés plus ou moins électro-négatives
de son radical.
Voici j d'ailleurs, comment s'exprime
M. Wurtz sur ce sujet dans ses Annales de
chimie et de physique : 1 I,a capacité de sa-
tura 1 ion d'un acide, la facilité avec laquelle
il échange son hydrogène basique contre un
meial , dépend non-seulement du nombre
d'atomes d hydrogène qu'il renferme en de-
hors du radical (hydrogène typique), mais
encore de la nature de ce radical. A mesure
que l'oxygène augmente dans ce radical,
celui-ci devient plus électro-négatif, et l'hy-
drogène typique devient do plus eu plus hy-
drog Ône basique (électro-positif).
» C'est ainsi que l'acide glycérique, qui
est triatomque parce qu'il dérive d'un alcool
triatomique, n'est, à proprement parler, que
mouobasique, paras qu'il ne peut échanger
BASI
que 1 seul atome d'hydrogène contre l atome
de métal... >
De ces travaux, il résultait que la distinc"
tion entre la basicité et l'atomicité était net-
tement établie ; mais il restait à faire con-
naître d'une façon précise quelle est la
quantité d'oxygène qu'il faut ajouter à un
hydrocarbure pour rendre typique 1 atome
d'hydrogène, et quelle est la quantité d'oxy-
gène qu'il faut faire entrer par substitution
dans le radical d'un alcool pour communi-
quer à un hydrogène typique des propriétés
basiques.
M. Kékulé aborda tout particulièrement
ces questions et combla les lacunes laissées
par les travaux de ses devanciers. Voici ce
qu'il dit à ce propos dans les Mémoires pré-
sentés par lui à l'Académie des sciences de
Bruxelles.
• Je rappellerai que les substances appar-
tenant au type eau et contenant des radicaux
formés par le carbone et l'hydrogène sont
des alcools et ne possèdent pas de caractères
acides bien déterminés. Les substances con-
tenant des radicaux oxygénés, au contraire,
échangent facilement 1 hydrogène du type
contre les métaux et sont de véritables aci-
des. Je ferai remarquer, en outre, que les
acides contenant 1 atome d'oxygène dans le
radical sont monobasiques; les acides con-
tenant 2 atomes d'oxygène dans le radical
sont bibasiques, et ainsi de suite. On voit par
là que la basicité d'un acide ne dépend pas
du uoiubre d'atomes d'hydrogène typique que
le corps contient, mais du nombre d'atomes
d'oxygène contenus dans le radical. La ba-
sicité d'un acide est donc indépendante de
son atomicité. ■
Les travaux de M. Kékulé venaient, comme
on le voit, compléter ceux de M. Wurtz, et,
grâce à ces deux chimistes, on put distin-
guer la basicité de l'atomicité et on posséda la
théorie complète de l'atomicité et de la 6a-
sicité.
Nous allons exposer cette théorie, d'après
le Dictionnaire de chimie de M. Wurtz.
« Dans les carbures d'hydrogène, tout
l'hydrogène est uni au carbone , mais il se
peut que 1 ou plusieurs atomes d'hydrogène
soient éliminés et que 1 ou plusieurs atomes
d'oxygène en prennent la place. Mais l'oxy-
gène, étant diatomique, ne se trouve pas sa-
turé après s'être uni au carbone par une de
ses atomicités; il lui reste une atomicité libre
par laquelle il se combine à 1 atome d'hydro-
gène. Ainsi, un hydrocarbure
C = H3
C=H»
peut fournir, de cette manière, les 2 molé-
cules oxygénées
C i-O-H
I i -112
u j— O — H
■ Ces molécules renferment l'une et l'autre
une certaine portion de leur hydrogène di-
rectement unie au carbone, et une autre par-
tie du même métalloïde qui n'est unie au
carbone que par l'intermédiaire de l'oxygène.
Ce dernier est l'hydrogène typique dont la
première de nos molécules oxygénées ren-
ferme 2 atomes et la seconde 1. L'oxygène
qui sert de lien entre 1 atome de carbone et
1 atome d'hydrogène a reçu le nom impropre
d'oxygène d'addition. Il est évident que, si la
théorie que nous exposons est exacte, chaque
atome d oxygène d'addition introduit dans
un hydrocarbure doit rendre typique 1 atome
d'hydrogène, de manière que l'atomicité
de 1 molécule soit toujours égale au nombre
d'atomes d'oxygène d'addition qu'elle reu-
ferme.
• L'hydrogène rendu typique par le méca-
nisme précédent est de l'hydrogène alcoo-
lique, et les corps dont il fait partie sont des
alcools. Ainsi, les deux formules que nous
avons données sont celles du glycol et de
l'alcool ordinaires.
t Pour que l'oxygène typique devienne
basique, il faut que, dans son voisinage le
plus prochain, un second atome d'oxygène
vienne se substituer à 2 atomes d'hydrogène.
On conçoit, d'après cela , «pie si dans un al-
cool polyatomique la substitution se fait seu-
lement dans le voisinage d'un hydrogène
typique, et non dans 1^ voisinage des autres,
celui-là seul devient basique dans le voisi-
nage duquel la substitution a eu lieu, il en
résulte que, pour transformer tous les hydro-
gènes typiques en hydrogènes basiques, il
faut introduire autant d'oxygènes de substi-
tution qu'il y a d'atomes "d'oxygène d'addi-
tion.
■ Si la quantité d'oxygène de substitution
introduite est moindre, mi aura des acides
donl la basicité sera inférieure a l'atomicité.
[ formules suivantes représentent la con-
stitution de l'hydrure de propyle, de l alcool
propylique, du propyl-glycol, de l'acide pro-
pionique, de l'acide lactique et de l'acide
malonique :
C l— o — H
I i = H*.
C = \{i
CH»
|
ci011
0lOH
0 ju"
|
1
C H«
1
C H»
CH»
Hydrure
■■
c m
Alcool
propylique.
1
C H»
Acide
propiouîqua
BASI
,|0H
' ) H!
a»
10"
C H3
I
C Hs
pjH» c)0"
A.-i.l- lac- Aciiie
lii[ue. mnlonique.
» On voit, h l'inspection de ces foimuli
Propyl-glycol.
HS
peut donner un acide triatomique; l'hydro-
carbure
C H»
I |H
CICH»
I |H
C f CM»
11-
peut donner un acide tétratomique.
» Les acides polybasiques peuvent perdre
de l'eau en donnant directement des anhy-
dri les. Lorsque leur basicité est supérieure
ii 2 , ces anhydrides renferment encore de
l'hydrogène basique et fonctionnent comme
acides. C'est ainsi que l'acide métaphos-
phorique PhO^OH est l'anhydride de l'acide
orthophosphorique.
• Les acides polybasiques peuvent égale-
ment perdre de l'anhydride carbonique. Dans
ce cas, un des deux atomes d'oxygène est
pris au radical, et l'autre vient de l'oxygène
typique. Il eu résulte que l'acide perd une
atomicité basique. Or donc , si l'acide qui
perd CO* est polyatoinique et monobasique,
il se transforme en un corps neutre, alcool
ou i bénol; si, au contraire, il est polyba-
sique, il se convertit en un nouvel acide
dont la basicité est inférieure d'une unité
à celle de l'acide primitif.
Inversement, si l'on fixe 00* sur une
subsl ince neutre, on donne naissance à un
acide dont la basicité est égale à 1 et dont
tomicité est égale à celle du corps neutre
plus l. •
Cette loi a été formulée pour la première
fois par M. Grimaux, et c'est elle qui a per-
mis de rectifier plusieurs formules ration-
nelles d'acides organiques dont la constitu-
tion était jusqu'alors mal exprimée. A ce
titre] cette loi présente un sérieux intérêt.
BASILÉE, un des capitaines de Cysique,
| ions. Il fut tué par l'argonaute
Télamon.
BASILETTI (Louis), peintre italien, né à
Bi i ' dans les premières unné b d
cle. Après avoir commencé -■ . étude
a> ville natale, il alla se perfectionner a
Rjme, où il se livra a son goût pour le g a ■
h torique , le portrait et te paysage, I n de
.s ■ j mei leurs tableaux est une Vue de l'é . i\ te
S nui Paul d'Ostie.
BAS1L1 (Pier-Aiigclo), peintre italien, né
vi ■:■ L540, mort en 1604. Ses ouvrages sont
peu connus, parce qu'ils ne sont pas sortis
de la petite ville de Gubbio, sa patrie. Les
., seurs estiment surtout ses fresques
du i loltn Saïnt-Ubalde et 1 » Prédication
di i u Christ, a Saint-Martial.
BASILICOGRAMMATE ... ni. (ba-2i-Iiko-
grainm-ma-te — du gr. basilikos, royal;
aititnmateus, écrivain). Secrétaire ou gref-
que l'acide lactique doit être monobasique,
quoique diatomique, taudis que l'acide malo-
nique est a la fois diatomique et bibasujue.
■ La théorie de Rekulé peut encore être
exprimée d'une façon très-simple en disant
que l'élément acide est l'élément
!0"
OH-
tandis que l'élément alcoolique est l'oxhy-
dryle OH lié à du carbure.
« On est porté à croire aujourd'hui que le
nombre d'oxhydryles OH qui se substituent
à 1 hydrogène des hydrocarbures ne peut
pas être supérieur au nombre des atomes de
Carbone que contient l'hydrocarbure. Ainsi, !
lin drure d'éthyle C2H6 ne peut pas donner
naissance k une glycérine. L'hydrure de
propyle ne peut pas donner naissance à un
alcool tétratomique.
> yuant à la basicité, elle ne peut jamais
dépasser le nombre d'atomes de carbure qui,
dans i hydrocarbure, sont liés k H3. Si, en !
en effet, 1 atome d'hydrogène est remplace
par L'oxhydryle dans 1 atome de carbone
placé au centre de la chaîne et uni seule-
ment a Ha, il ne reste plus à côté de cet
oxhydryle qu'un seul hydrogène, et la sub-
Biitution de O a H2 est impossible.
• 11 résulte des considérations que nous
venons d'exposer que tout acide tri ou té-
tratomique denve, non d'un hydrocarbure
normal
CHS
(CH*)n,
I
CH3
mais d'un hydrocarbure secondaire , ter-
tiaire , etc., provenant de la substitution
de n(CH3) a nH dans les atomes de carbone
moyens. Ainsi, l'hydrocarbure
C H3
0 j CHS
BASS
fier royal) en Egypte : Un sarcophage en
basa/te, rapporté par Champoliion, contenait
le corps du basilicogrammatb Taho,
BASI M DÈS, prêtre du Mont-Oarmel. D'a-
près Tacite, il prédit à Vespasien sa gran-
deur future.
BASILIS ou BAS1L1SSA, surnom SOUS le-
quel Vénus était adorée a Tarente, où l'on
célébrait en son honneur une fête nommée
basiiinda.
BASIN, roi des Francs, d'après Banier. Il
fut mis au rang des héros et reçut les hon-
neurs divins après sa mort.
BAS10LE ou BASLE (saint), ermite français
du vue siècle. Apres avoir pris l'habit dans
le monastère de Verzy. il se retira sur une
montagne voisine et y vécut dans une cellule
pendant quarante ans. Après sa mort, te mo-
nastère de Verzy s'établit dans le voisinage
de son ermitage, devenu célèbre a la suite de
plusieurs miracles rapportes par Godescard.
bassa-doungram, montagne de l'Inde,
daus le Tlnbet. Elle est toujours couverte de
neige et se trouve située par 34° 3o' de la-
tit. N. et 89<> 30' de longit. E.
* BASSANVILLE (Anaïs Lebrcn, comtesse
dk), femme de lettres française. — Nous ci-
terons, parmi ses derniers ouvrages : les Pe-
tits savants (I8G3, in-12); la Sayesse en action
(1863, iu-12); les Vacartces amusantes (1863,
in-12); la Chambre rouge (1864, in-12); Code
dit cérémonial) guide des gens du monde (1867,
in-12); le Conseiller des bonnes ménagères
(1868, in-16); Petit code du cérémonial pour
les principales circonstances de la vie (1868,
in-18); le Trésor de la maison (1868, 2 vol.
in-12); Souvenirs d'une douairière (1&68, in-s°);
les Salons d'autrefois (1870, iu-12, ■)•-■ série);
le Hosier du roi (1870, in-8°); l'Auge du logis
(1870, in-8°); YAlmanach du savoir-vivre (1875,
in-16), etc.
* BASSARIDE s. f. — Encycl. Mamm. La
place de ce genre dans la famille des digiti-
grades n'est pas encore définitivement fixée.
Waterhouse le classe parmi les ursiens, Isi-
dore Geoffroy Saiut-Hilaire parmi les viver-
riens, Blaiu ville parmi les mustèliens, mais
avec hésitation, après l'avoir rangé, dans
un travail précèdent, parmi les viverriens.
Si ce dernier système prévalait, la bas
serait le premier viverrien connu apparte-
nant au nouveau monde.
Les caractères de ce genre sont : six mo-
laires à chaque mâchoire, comme chez la
plupart des viverriens; langue douce; cinq
doigts partout, avec des ongles fortement
arqués, caractère commun aux viverriens et
aux mustèliens; corps vermiforme et jambes
courtes, rappelant le port général des mus-
tèliens; pas de poche odorifere; os fort sou-
tenant le pénis, comme chez les mustèliens.
Un connaît une seule espèce de ce genre,
la bassarîde rusée.
BASSE (Laurent), commissionnaire du
n° 18 de la rue des Oordeliers qui, le 13 juillet,
assena un coup de chaise sur la tête de Char-
lotte Corday, au moment où elle venait d'as-
sassiner Marat. Oet homme, qui s'était fait
• le chien île garde » du fameux tribun, était
le porteur d'épreuves de l'Ami du peuple.
Victor Hugo l'a mis en scène dans Le [Ile li-
vre de la première partie de Quatre-vingt-
treize.
' BASSÉE (la), villedeFrance (Nord),ch.-l.
de cant., arrond., et k 20 kilo in. de Lille, par
le chemin de fer, sur le canal d'Aire k La
Bassée; pop. aggl-, 2,894 hab. — pop. lot.,
3,246 hab.
BaMtée ((.'AN AI. DE LA). ÛD désigne, SOUS
le nom assez peu correct de canal d'Aire a
La Ba ée, le canal de jonction de la Lys à
la Deule. La partie de ce canal (7 kilom.)
comprise entre la Deule et La Bassée, partie
qui est plus particulièrement connue sous le
nom de canal de La Bassée, fat commencée
en 127), remn en 1660 et 177 1 et, depuis
cette époque, entretenue et exploitée par la
ville de Lille. Le prolongement jusqu'à la
1 \ île ce vieux canal fut, en Vertu de la loi
du 14 août 1822, concédé d'abord pour une
durée de quatre-vingt-dix-neuf ans, pue. a
l"'i | milite et enfin racheté.
Sur cette ligne principale, dont la l"ti mr
e de 42 kiloui. go, se soude un einbrani he
ni île 2 kilom. 40, destiné k la de soi te de
exploitations houillères du voisinage. Ligne
principale et embranchemenl repré ement
une longueur totale de 45 kilomètres.
isea de &m,20 de lai geursur41m,80
de longueur rachètent la différence d
ii ■ £01,05, entre la L)eule et la Lys;
■ litres écluses de dispositions Spé
i . |i nt le canal de la Lave et de I ■ ■
Le mouillage normal de i"',uâ est aisément
maintenu, grâce à une alimentation surabon-
dante fournie par la Deule, les marai
Cambrain, de Cuinchy et le puits axté ien.
Le canal que nous venons de décrire som-
mairement a i ■ mier établisse-
ment, environ 3 millions do franc , il ■ été
racheté, en vertu de la loi du 20 mai 1803,
pour une somme de 9,442,050 lianes.
Par décret du 20 avril 1 s, le canal d'Aire
à La Bassée a été dote d'un crédit de
770,ooit franc destiné k porter le tirant d'eau
du bief infèrieui a s mètres. On peut consi-
dérer ce crédit comme épuisé. 11 reste à dé-
penser environ 1, 300,000 francs pour amélio-
BASS
r<>r le mouillage du bief supérieur. Cette dé-
j pense est de première urgence.
Actuellement, le canal a coûté à 1 Etat :
Pour rachat 9,442,050 fr.
Pour améliorations . 770,000
Soit, en tout. . . 10,212,050 fr.
A quoi il convient d'ajouter les 1,300,000 fr.
nécessaires pour porter k 2 mètres le mouil-
lage du bief inférieur.
Les frais de l'entretien annuel s'élèvent k
environ 40,000 fr. ; les recettes des péages à
55,000 fr.
Le prix du fret est d'environ 0 fr. 04 par
kilomètre; l'amélioration du mouillage l'a*
mènera au-dessous de 0 fr. 02 et fera réali-
ser aux contrées traversées un bénéfice de
plus de 500,000 francs.
Baeseliti e< I. - coinpnp uam du Vuii-de-
Vir* (étude sur Olivier), par M. Gasté
(i.'aeu, 1866, in-18). La vie et les aven
d'Olivier Basselin et de ses compagnons, leur
rôle durant les guerres anglaises ont été l'ob-
jet de nombreuses controverses que M. tia ;té
a entrepris d'élucider. Olivier Basselin était
assurément le chef d'une petite compagnie de
joyeux et hardis gaillards ; mais ces bons com-
pagnons étaient-ils des francs-archers ou tout
simplement de francs buveurs? Ont-ils pris
une part héroïque aux guerres nationales, ou
se sont-ils contentes do vider bravement leurs
verres? Le doute était permis. M. Paul La-
croix, daus l'édition qu'il a donnée des Vaux-
de-vire d'Olivier Basselin (1858, in-18), dé-
montre que ces poésies ne peuvent pas être
antérieures au xvi« siècle, et que si leur au-
teur a guerroyé contre les Anglais, ces An-
glais n'étaient autres que des créanciers ; dès
cette époque, on appelait déjà ainsi les hon-
nêtes gens qui sont 1 épouvantai! des débi-
teurs. Il conjecturait en même temps que le
véritable auteur des Vaux-de-vire, donnés
sous le nom d'Olivier Basselin, était le Virois
Jean Le Houx, poète du xvi© siècle.
Cette dernière conjecture a été reprise par
M. Gasté et eiayee de preuves assez solides;
d'après lui, les Vaux-de-vire de Basselin
doivent être entièrement restitués k Jean
Le Houx, mais il ne conclut pas à la non-
existence de Basselin et ne croit pas non
plus qu'il n'ait guerroyé que contre ses créan-
ciers. Les véritables poésies d'Olivier B
lin se trouvent, d'après lui, dans un manu-
scrit longtemps déposé k la bibliothèque de
Bayeux et qui, depuis, a passe a la Bibliothè-
que nationale, où il porte le n° 5594 du Sup-
plément français; ce manuscrit est antérieur
d'un siècle à Jean Le Houx et par consé-
quent contemporain de Basselin. On y trouve
des chansons qui sont de véritables chants de
guerre contre les Anglais et qui, si elles ont
de l'inventeur des vaux-de-vire, montrent
qu'il joua réellement dans les longues guéries
de Normandie le rôle de chef de partisans. On
comprend en lisant ces pièces, que M. Gasté
a reproduites d'après le manuscrit de l ; .
la popularité dont Olivier Basselin et ses coin-
us ont dû jouir en Normandie et com-
ment, un siècle après, Jean Le Houx put
avoir l'idée de faire passer ses propres com-
positions en les étiquetant de ce nom popu-
laire.
BASSE- POINTE, ville de la Martinique,
ch.-l. de canton, arrond. de Saint-Pierre;
4,743 hab.
BASSET (André- Alexandre), littérateur
français, né k Nice en 1796. Fils d'un fj-m-i al
de la Republique, il servit comme lieutenant
dans Les gardes nationales mobiles du Var à
la fin de 1 Empire, d'où il passa avec le même
grade daus les gardes du corps sous la se-
conde Restauration. M. Basset composa sous
le voile de l'anonyme, de 1821 k 1835, un cer-
tain nombre de comédies et de vaudevilles,
notamment : Richard en Palestine, la Duchesse,
Simon Terre-Neuve, Heur et malheur, le Cou-
sin Frédéric, la Heine de France, les Envies
de m" femme. Veuve et garçon, Un amour de
Molière, etc. Membre de la commission de
ouvrages dramatiques, il fut chargé ensuite
de la direction du théâtre de l'Opéra-Comi-
que, qu'il conserva jusqu'en is4s. Deux ans
plus lard, il devint rédacteur de la /
journal bonapartiste, qu'il quitta pour entrer
au Constitutionnel) dont il fut pendant un
certain temps te rédacteur en chef.
BASSET (Nicolas), chimiste français, né k
â.voeourt [Meuse) en 1824. Il s'est adonné 11
l'étude dos sciences, puis s'est li\ ré a l 1
gncmenl de 1 1 chim e appliquée. On lui doit
des ouvrages utiles et intéressants. Nou
1 n de lui : Traité pratique de la culture et
de l alcoolisation dr la betterave (1854, in-12);
et d'alcoolisation gé
in-12); le Pain par la viande. Organisait
(1855, in-8°); Chimie de la
/> rme (1858, in-12); Traité théorique et prati-
que <ie la fermentation co tans a i
rapports généraux avec les sciences naturelles
dustrie (1858, in 12); Précis de ■
■■/s de chôme vulg
. 1803,
j 11 - 1 2) ; Guide pratique du fabricant de
■ vol. in-8<> ; réédité en IS72-1873,
3 vol. in-8°)i Guide pratique de chimie agri-
. | 1 . , l un raffiueur sur la
/industrie
théorique et pra-
tique du fabricant d'alcool et du du ixtlateur
(18US-1S73, 3 Vol. in-8»), etc.
BASS
303
BASSET (Adrien-Charles- Alexandre'.
raiem u ... ... v. Robert (Adneu-Cnarles-
Alexandre Basset, connu sous le nom de),
au tome XII l du Grand Dictionnaire.
BASSEW1TZ (Henri-Frédéric), historien
f"-"', irigini re du duché de Slesvîg-Hol-
né en 1880, mort en 17-19. U résida
mba leur a la cour d.- Russie
Pierre le Grand, et composa des mémoires
qui fureni 1 ubl ■■ us Eclair-
its iurplusienrs faits relatifs au règne
de Pierre le Grand. 1 tendent
«h- 17 13 a 1725. Ba sewitz fut un de ceux qui
contribuèrent à l'avènement de Catherine I™,
après la mort du czar.
BASSI (François), peintre bolonais, habile
coloriste, mort en nvï. L'église Sainl
de Bologne possède de lui deux grande
ques, la Conversion de saint Guillaume d'A-
quitaine et la Communion de sainteVéronique,
À Saint-Antoine-Abbé, on reniai
saint montant au ciel, et, â Saint-Jérôme, le
Bienheureux Niccolo Albergati.
* BASS1NAGB s. m. — Action de bassiner
une plan-.
BASSO (Antoine), jurisconsulte et poète
napolitain du xvn« siècle. Il se mêla active-
ment à la révolution de 1647, dans laquelle
Masanielio joua le principal rôle, et il eut la
tête tranchée à la suite de ces événements. Il
a laisse : Parte prima délie poésie (Naples,
1645, iu-40).
Baaaomplerre (H&MOIRJES nu MARÉCHAL Dl I,
depiii* l Mi* JHvqu n «ou vulrre u lu Bimlillo
c» igsi (Cologne, 1665, S vol. iu-12). La par-
tie historique de cette narration embi 1 a
une période de trente-trois ans (1598-1631).
Elle est précédée d'une introduction biogra-
phique qui remonte jusqu'il l'année i:»79. Ce
préambule n'est pas dénué d'intérêt. La gé-
néalogie de la maison de Bassompierre est
utile pour apprécier la position du maréi bal
et pour bien comprendre quelques passages
des Mémoires. Les détails assez étendu
lesquels il entre sur son éducation fonl
naître la manière dont on élevait, à la lin du
xvie siècle, les fils des grandes familles nui
étaient destines à jouer un rôle dans le Inonde.
Les études, perfectionnées par des \ •■ ■.
étaient presque encyclopédiques, peu appro-
fondies, sans doute, elles initiaient toutefois
un jeune homme aux connaissances lii
res, aux sciences et aux arts d'agrément qui
doivent entrer dans une éducation lib
Introduit :i la cour, recherché des dames,
devenu l'ami de Henri IV, frivole et brillant,
malicieux et hardi dans ses discours, Bas-
sompierre, qui écrit l'histoire de sa vie sous
les voûtes d'une prison, rapporte les événe-
ments politiques et militaires auxquels il u
pris part OU qui se sont passés sous sei
Homme du monde et le confident, quelq
l'artisan, des intrigues nouées à la cour, il
les raconte d'une manière piquant.-, et, Si l'on
ne peut pas toujours ajouter une foi entière
a ses récits, suspects de malignité, du 1
y trouve-t-ou un tableau très-original de l'in-
térieur de la cour ■ e Henri IV depuis ti>9$
• •n ir.iti. I .es eni r itiena de 1 1
avec Mano de Médii r ne sont pas la parue
la moins intéressante de ces Mémoires. Le
caractère de la reine veuve y est dé\
sans parti pris; on y voit sa passion |
pouvoir, ses impatiences lorsqu'elle est con-
daUS l'exécution de ses projets et les
ruses qu'elle emploie pour les taire réussir.
Possédant également la confiance du maré-
chal d'Anci e, 1 las omj ei re 1 ipi orte
crets, les embarras de sa position, ses inquié-
tudes sur L'avenir, il donne à ces confidences
une tournure originale et mém«
con rivant le mélange d'expressions fran-
çaises et italiennes qu'employait ordinaire-
ment le favori. On ht encore ce Si
avec fruit pour la connai isai te des
expéditions et des missions dont le maréchal
fut chargé et dei événements politiq
liaient la 1 Marie de al
L'influet
au pouvoir de Richelieu. Depui
de Bon ■ I jusqu'en L640, Ba
pierre écrit presque sans intérôl ; il pal
ulll .lll ■ .
blics ; il n'est plus ïnitii dan seci et ■
faires, et l'on 1 emarque n n'ose pu
dire toul Parra faits person
qu'il rapporte, il en
11: enl - h m temps. Des l'année 1615,
i omme
énorm ■ payer. Ayant été
averti qu'on avait dessein de L'arrêter, il
brûla, dans la nuit, pins de six mille lettres
compromis Jes plus gi
de la cour.
écrit l'histoire de sa i i
■ es qu'il b i et ues et mises en ■
iur a la Bastille. Il se m< 1
toujoui 0 et il lui arrive rarement
1 i ènements qui n'ont aucun
rapport a lui. « Il est difficile, suivant le
Journal des savant s (février 1665), de trouver
une histoire plus mêlée q tires;
il. boni rempli de quani.no d'intrigues d'a-
moui , de divers 1 n e, de
plusieurs affaires d'Etui et de toutes les ca-
pii s-- sont laites de son temps k la
cour. ■ Néanmoins, l'ouvrage esl dune lec*
1 m e amusante et il bien qu'il soit
surcharge de détails inutiles et minutieux.
Le style est quelquefois impropre; mais la
304
BAST
narration est rapide, elle a du trait et de la
[S le rapport historique, elle
p, p de particularités qu'on ne
trouve point ailleurs.
• BASSORA ou BASRAH, ville de la Turquie
d'Asie. Sa population est aujourd'hui réduite
k moins île 20,000 hab.
* BASTARE D'ESTANG (Henri-Bruno de),
magistrat français, né en 1797 et non en 1798,
comme nous l'avions dit par erreur. — Il est
mort à Paris le 11 juillet 1875. Conseiller
à la cour d'appel de Pans en 1833, il devint
président de chambre. M. de Bastard
était président honoraire lorsqu'il mou-
rut.
BASTARD D'ESTANG (Guillaume -Amable-
■jctave, comte de), officier et homme politi-
que, né & Enghien en 1831. Admis à 1 Ecole
■ le Saint-Cyr en 1849, il passa en 1S51 k l'E-
cole d'application d'état-major, puis il fut
envoyé à Rome, où il servit dans l'armée
d'occupation. Attaché à l'etat-major du ma-
réchal Bara.uuey d'Hilliers, il fit avec lui la
: uen e d'Italie en 1859. Devenu chef d'e^ca-
i, ron, il prit part, en qualité d'aide de camp du
maréchal de Mac-Mahon,à la guerre de 1S70,
se distingua à la bataille de Reischshoflen ,
après laquelle il reçut la croix d'officier de
la Légion d'honneur, et fut blessé à Sedan.
M. de Bastard a été promu lieutenant-colonel
en 1871, et colonel d'état-major le 13 novem-
bre 1875. Le 8 février 1871, il avait été élu dé-
puté à l'Assemblée nationale par 55,266 voix
dans le Lot-et-Garonne, où il était membre et
secrétaire du conseil général sous l'Empire,
et vi ''(.--président du conseil agricole de Mar-
mande. A la Chambre, il alla siéger à droite,
parmi les membres hostiles à l'établissement
du gouvernement républicain. Il prit part, à
diverses reprises, aux discussions relatives
aux questions militaires et fit partie des com-
missions des marchés, de l'armée, des grâ-
ces, etc. Il vota pour la paix, pour l'abroga-
tion des lois d'exil et la validation de l'elee-
tion 'les princes d'Oriéans, pour les prières
publiques, pour la pétition des évêques, con-
tre le retour de l'Assemblée k Paris, pour le
pouvoir constituant de la Chambre, contribua
le 24 niai 1S73 au renversement de M.Thiers
et se prononça eu faveur de toutes les me-
sures de renction présentées par le gouver-
nement de combat. M. de Bastard vota le
projet de loi pour l'église du Sacré-Cœur, le
septennat, la loi contre les maires élus, con-
tre la proposition Périer et Maleville, l'a-
mendement Wallon, la constitution du 25 fé-
vrier 1875, pour la loi sur l'enseignement su-
périeur et donna une adhésion constante aux
actes du ministre Buffet. Après la dissolution
de l'Assemblée, M. de Bastard se porta can-
didat au Sénat dans le Lot-et-Garonne, le
30 janvier 1876. Dans sa profession de foi, il
déclara que ■ le jour où la question de révi-
sion viendrait k se produire, il en chercherait
ia solution dans le sentiment national, dont
il s'efforcerait d'être le fidèle interprète. »
Pour accuser plus nettement ses opinions bo-
napartistes, il écrivit unn lettre dans laquelle
il se défendit d'avoir ■ *oté la déchéance de
l'empereur. » Elu sénateur au second tour de
scrutin par 203 voix, il est allé siéger à droite,
où il a continue à voter avec le parti clérical
et réactionnaire. M. de Bastard d'Kstang est
président du conseil général de Lot-et-
Garonne.
BASTARO (Joseph DB), peintre italien de
| romaine, qui fiorissait au euuuuenee-
110 -ut du XVIIe Mécle. A la voûte de la sacris-
tie de la Minerve, k Rome, on voit de lui un
Saint Dominit/ue très-remarquable.
BASTÉ (Eugène-Pierre), auteur dramatique
français, connu sous le pseudonyme d'Eo-
gëna Grange. V. ce nom, au tuiue V 111.
• BASTEL1CA, \ il le de France (Corse), r-h.-l.
. .1., aiTond. et k 40 kilom. d'Ajaccio;
1 op. Rggl., 2,909 hab. — pop. tôt., 2,934 liau.
BASTIIOLM (Chrétien), théologien danois,
q£ ;, i openhague en 1740, mort en 1819. Il
a publié : Trotté sur la résurrection (Copen-
1 .. jue, 1771); Eloquence spirituelle ( 1 7 7 . . ) ,
.:,■<• juive (1777); Philosophie pour les
rés (1787); Courte revue de la religion
},■■■ ètèc (17V.IJ .-|. h.-ail.'oii [i il'anll
sur la religion. En 1764, il avait traite une
question de philosophie naturelle et sociale
n mémo re couronné par l'Académie
de Copenhague, mais donl ta ceni ure interdit
l'impression, parce que L'auteur semblait y
proie ■ ■■'!■ de opinions trop libres relai iv 1 -
ment aux relations des princes avec leurs
Bujel >•
'BAST1A, ville forte de France (Corse), ch.-l.
d'arrond., a 151 lwlom.ii Ajaccio, sur lu côte
orieni le l'Ile ; pop. aggl. , 16,580 hab. —
pop, tôt. , 17,850 hab. Lai rond, comprend
Iq cant., 93 uorom., 74,124 hab. « Le port actuel
de Bastia n'esl l ] , ■ enl pai 1er , dit
M. Ad. Joanne, qu'une crique étroite, sans pro-
I
reux ; non-seulement il ne peut recevoir qu un
petit nombi e de il ne leur as-
Bure qu irité Imp irfaii
eue i truire un autre qu eu-
pera, dans l'an »e de Sain ■ empla-
cement vaste el bùi ■ i-1, i"" E e ' éclairé par
,,,., t, u n ■ e de m 1 iti ième ordre et d'une por-
Ur la trio du mole, à
droite de l'entrée.»
■ Le i'i ne 'i[- -«i établissement Industriel de
BAST
Eâstia, ce sont les forges et fonderies de
MM. Petin et C»e, de Rive-de-Gier, situées au
N. de la ville, près de la mer, et dont les pro-
duits sont principalement destiné-: a la ma-
rine et aux chemins de fer. Il faut signaler
ensuite le ehantier de construction de na-
vires marchands, des fabriques de pâtes ali-
mentaires, des moulins à huile, des marbre-
ries, des tanneries. Le commerce d'exporta-
tion comprend, outre les produits de ces di-
vers établissements, des légumes secs, des
farines de maïs et de châtaignes, des citrons
et des cédrats, du poisson frais et en par-
ticulier des anguilles de l'étang de Bigu-
glia. ■ Pêche du corail et des anchois.
BASTIANO DI FIÏANCESCO , peintre et
sculpteur italien, né à Sienne. Il vivait dans
la seconde moitié du xve siècle. Une de ses
fresques, les Prophètes , figure sur l'attique
de la. cathédrale de Sienne.
BAST1D (Martial -Raymond), avocat et
homme politique français, né à Aurillac (Can-
tal) le 30 juin 1821. Il étudia le droit et exerça
avec distinction la profession d'avocat dans
sa ville natale. Tres-attaché aux idées libé-
rales, M. Bastid se porta, en 1869, candidat
de l'opposition au Corps législatif, dans la
ire circonscription du Cantal, et fut élu dé-
puté par 19,117 voix, au deuxième tour de
scrutin. Il alla siéger au centre gauche, fut
chargé, en 1870, du rapport sur la loi de sû-
reté générale, dont il demanda l'abrogation,
appuya toutes les mesures libérales qui furent
proposées et vota avec l'opposition contre la
guerre de 1870. Après la révolution du 4 sep-
tembre, il retourna à Aurillac et fut nommé
dans le Cantal, le 8 février 1871, député à
l'Assemblée nationale par 35,297 voix, le pre-
mier sur cinq. M. Raymond Bastid alla sié-
ger, à l'Assemblée, dans les rangs du centre
gauche, qui prit pour programme la fondation
de la République conservatrice et appuya la
politique de M. Thiers; il y prît assez rare-
ment la parole, mais, k diverses reprises, il
prononça aux concours agricoles du Cantal
des discours sur la situation politique, qui fu-
rent très-remarques. «La République, disait-
il en 1872, n'est pas une secte, une faction,
comme ou le dit trop souvent; elle est le
gouvernement de tous; elle vient de prouver
qu'elle n'est pas seulement le gouvernement
qui nous divise le moins, qu'elle conduit à la
paix sociale en même temps qu'à la déli-
vrance du sol sacré de la patrie. » Après la
chute de M. Thiers, il renouvela les mêmes
déclarations et se prononça avec vigueur
contre toute tentative de restauration monar-
chique (octobre 1873). Après le vote de la con-
stitution, en mai 1875, parlant de la Republi-
que, il disait: ■ Vainement chercherait-on
dans l'histoire un gouvernement plus légi-
time, plus pur dans son origine, plus digue
d'obéissance et de respect. » M. Bastid vota
pour les préliminaires de paix, la loi des con-
seils généraux, l'abrogation des lois d'exil, la
proposition Rivet, le retour de l'Assemblée à
Paris, contre le maintien des traités de com-
merce, etc. 11 appuya M. Thiers le 24 mai,
vota contre le septennat et contre toutes les
mesures de réaction à outrance proposées
par le gouvernement de combat, se prononça
pour les propositions Périer et Maleville, pour
la constitution du 25 février 1875, contre la
loi sur renseignement supérieur, etc. Après
la dissolution de l'Assemblée, il refusa de se
porter candidat au Sénat; mais il demanda,
dans une nouvelle profession de foi toujours
nettement républicaine, aux électeurs de l'ar-
rondissement d Aurillac de lui renouveler son
mandat à la Chambre des députes. Réélu, le
20 février 187G, par 13,042 voix, sans concur-
rent, M. Bastid est allé, comme par le passé,
siéger avec le centre gauche et il a vote con-
stamment avec la majorité républicaine.
BASTIDE-DE-BESl'LAS (la), village de
Franco (Ariége), cant. et k 16 kilom. du Mas-
d'Azil, arrond. et k 30 kilom. de Pauners, sur
l'Aveze ; 784 hab.
Cette localité fut, en 18G4, le théâtre d'un
crime qui eut alors un grand retentissement.
Dans les premiers jouis du mois d'avril do
celte année, M. do La Salle, vieillard fort
riche, fut trouvé assassiné dans son lit; ses
trois domestiques avaient partagé le même
sort. Les assassins avaient emporté une
somme de 80,000 k 90, 000 francs on or et
en billets, négligeant, dans une armoire
d'apparence modeste, une autre somme de
5G,000 francs en écus. Celui qui avait « monte
. d ip » était un certain Jacques Latour,
dit Matilou, natif lui-même de 1 Ariége, d'une
commune voisine de La Bastide. Comme re-
1 . de justice de la plus dangereuse espèce,
on le dii ige ûl sui Cayenne, lorsque, aux en-
virons de Narboune, il trouva moyen de
fausser compagnie a messieurs les gendar-
mes et de s'esquiver au plus vite. Il vint alors
s'établir à La lla-lnl, , uns le (aux imii) de
puiol, corres| ondant à un faux pa ;e port
qu'il avait emprunté ou volé, il passa huit
jours à L 1 Basti le, étudiant les lieux et pré-
parant son crime. Connaissant parfaitement
1 idiome du pay -, il put gagner facilement ï.a
vie, grâce à une habileté peu commune, ga-
gner la confiance des domestique du château
■ ■• M. d.- La Salle ot choisir l'occasion pru-
e de Bins sinistres.
M. do La Salle vivait très retiré avec ses
ti dôme tiques. C'était un hoi • d ■
mœurs douces et patriarcale-,, n'ayant qu'un
seul défaut, celui do théi mri er, ce qui
BATA
devait tenter .a convoitise d'un scélérat. Les
principaux deiails du crime dénotent un sang-
froid cynique et une adresse infernale. Cha-
que domestique reçut k son tour, après son
maître, une mort foudroyante, produite par
un coup de hachette. Dans la perpétration
de ce crime, Jacques Latour avait été secondé
par un homme d'une force peu commune, sur-
nommé l'Hercule, saltimbanque qui courait
les foires et les fêtes publiques. Jacques La-
tour fut condamné k mort, l'Hercule aux tra-
vaux forcés k perpétuité, Latour marcha au
supplice avec toutes les marques d'une exal-
tation extraordinaire, ne cessant de chanter
la Marseillaise; le fatal couperet put seul
mettre fin k cette scène lugubre.
•BASTIDE - L'ÉVÊQUE ( LA. ) , bourg de
France (Aveyron) , cant. et k 12 kilom. de
Rieuxpey roux , arrond. et k 12 kilom. de
Villefranche, près d'uu affluent de l'Avey-
ron; pop. aggl., 233 hab. — pop. tôt.,
2,559 hab.
* BASTI DE-DE-SÉROTJ (la), bourg de France
fAriege), ch.-l. de cant., arrond. et k 49 ki-
lom. de Foix, sur la rive droite de l'Arize,
au confluent du Laujol; pop. aggl-, 1,110 hab.
— pop. tôt., 2,889 hab. Dans les environs,
grotte spacieuse et mine de cuivre dont l'ex-
ploitation est depuis longtemps abandonnée.
Mines de plomb exploitées, gisements de li-
gnite, mines de fer et de baryte.
— Histoire. C'était déjà, vers 1150, un
bourg connu sous le nom de Montesquieu.
En 16S9, les habitants de la campagne, pour
se soustraire aux violences des camisards,
s'y réfugièrent en foule, et les comtes de
Foix leur permirent d'en agrandir l'enceinte.
Ce fut de la circonstance de ce refuge, pro-
voqué par la frayeur (en patois fêrou), que
ce bourg aurait pris le nouveau nom de La
Bastide-de-Férou et par corruption La Bas-
tide-de-Sérou. 11 existait jadis dans le comté
de Foix une particularité bizarre, dont M. Ad.
Joanne raconte ainsi l'origine : « La première
femme de Gaston de Foix fut obligée de s'en-
fermer dans le château de la Tour-du-Loup
(voisin de La Bastide-de-Sérou), pour échap-
per aux persécutions de la seconde femme de
son mari, Jeanne d'Artois, nièce de Philippe
le Bel. Elle y mit au monde un fils auquel
elle donna le nom de Loup. Celui-ci, k l'é-
poque de la mort du comte de Foix, reven-
diqua la succession de son père. Philippe le
Bel s'y opposa; mais, en échange, il lui
donna plusieurs baronnies, le nomma cha-
noine honoraire du chapitre de Foix et lui
concéda, ainsi qu'à, ses descendants, le droit
de commander en souverain dans cette ville
pendant les semaines de Noël et de Pâques.
Alors le comte régnant était obligé de sortir
de Foix, pour y laisser son rival, et, chose
surprenante! cet arrangement singulier ne
produisit jamais aucun trouble dans le pays. »
BASTIDE (dom Philippe), bénédictin, né k
Saint-Benoît-du-Sault (Indre), mortk l'abbaye
de Saint-Denis en 1690.il prononça ses vœux
dans la congrégation des bénédictins de Saint-
Maur, et, à diverses reprises, il eut de vi-
ves discussions avec dom Manillon et le
Père Lecointe au sujet des saints de son
ordre. Le plus important de ses écrits est in-
titulé : De ordinis benedictini gallicana pro~
pagatione (1672, in-4°).
* BASTIDE (Jenny Dufourqult, daine),
femme de lettres française. — Elle est morte
à l'ans en 1851. Outre les ouvrages que nous
avons cités, nous mentionnerons les suivants,
que Mme Bastide a publiés sous le pseudo-
doiivme de Cnmillo Botiiu : la Famille d'un
député (1831, 5 vol. in-12); Aimïs {1840, 2 vol.
in-80); Jeanne (1841, 2 vol. in-8<>); Caliste
(1841,2 vol. in-80); Laurence (1842, 2 vol.
in-8°)i Berthe et Louise (1843, 2 vol. in-8<>);
Séverine (1845, 2 vol. in-8°); le Damné (1864,
in-12); le Monstre (1864, in-12), etc.
BAST1NELLER (André), savant juriscon-
sulte allemand de Halle, né en 1650, mort en
1724. Il a laisse : Disputatxo de domînio ia
génère ac inspecte (léna, iG72,in-4°); Disputa-
tio inaugura lis de denuntiationibus, avili, cano-
nica et evangelica l675,(in-4°). — Ses deux tils,
Gebhard-Christian et Jean-Frédéric, fu-
rent également des jurisconsultes distingués.
BASTIOU (Yves), ecclésiastique et péda-
gogue français, ne k Pontrieux (Côtes-du-
Nord) en 1751, mort a paris en 1SM. Apres
avoir cto principal du collège de Tréguier,
il fut nommé aumônier a l'Hôtel-Dieu, puis au
collège de Louis-le-Grand. Il a publie : Ex-
position des pi i u pes de la langue française,
par le citoyen Yves (Paris, 1798. in-lï) ; S lé"
ments de logique, pour servir d'introduction
à l'étude de la urammaire et de l'éloquence
(Paris, 1805, in 12); Grammaire de l'adoles-
cence (Paris, LS10, in-12); Grammaire de l'en-
fance, par demandes et par réponses (Paris,
1813, in-12), etc.
BATABACÈS, grand prêtre attaché au culte
do la mère des dieux, h Pessinonte. Plutarque
raconte que ce personnage, pendant la guei re
des Cimbres, se présenta au sénat romain .-1
lui annonça que les K aîns remporteraient
la victoire. Etant ensuite monté a la tribune
.lu Forum pour haranguer le peuple, il en fut
expulsé par le tribun Aulus Pompelus, qui
[e traita de charlatan. Aulus, rentré chez
lui, fut pris de la lièvre, qui L'emporta en
sept jours, ce qui mit Batabacès en grand
BATA
BATACCH1 (Dominique), écrivain satirique
italien, né a Livourne en 1749, mort en 1802.
Ou lui doit un recueil de nouvelles (Raccolta
di novelle) qu'il publia sous le nom du Père
Aihanase de Verrocchîo, et que Louet, de
Chaumont, traduisit en français sous le titre
de : Nouvelles galantes et critiques (Paris,
1803, 4 vol. in-Ï8). Batacchi est également
l'auteur d'il Zibaldone , poème burlesque.
Les compatriotes de cet écrivain lui repro-
chent les obscénités qu'il a introduites dans
ses productions, considérées par eux comme
des libelles diffamatoires ; car il n'a pas craint
quelquefois de désigner par leur nom les per-
sonnages qu'il met en scène.
Bn-tn-clan, un des plus vastes cafés-con-
certs de Paris, situé boulevard Voltaire.
L'architecture de cette salle justifie le nom
chinois qu'elle porte. Ce ne sont que festons,
ce ne sont qu'astragales chinois, sur lesquels
le pinceau d'un artiste fantaisiste a inscrit
des caractères et des mots qui pourraient
bien êtie indéchiffrables pour le "mandarin le
plus lettré ; car il est permis de supposer que
la langue chinoise a peu de chose à. voir dans
ces signes qui se croisent et s'entre-croisent
depuis le rez-de-ehaussée jusqu'aux combles.
Tel qu'il est, Ba-ta-clan n'en est pas moins
une des nombreuses curiosités de second
ordre que renferme la capitale des curiosités
par excellence.
Ba-ta-clan a été ouvert en 1866. Le pre-
mier rideau de la scène mérite une mention.
Au lieu de tomber vulgairement, comme les
toiles de tous les théâtres, ce rideau, com-
posé de lames en bois, s'ouvrait comme un
gigantesque éventail, a l'aide d'un mécanisme
fort ingénieux. Mais l'éventail de Ba-ta-clan
ne dura guère que ce que dure un éventail
entre les mains d'une coquette. Au bout de
quelques mois, il fut hors d'usage, et la scène
de Ba-ta-clan ne peut plus revendiquer au-
jourd'hui ce qui constituait naguère sa plus
grande originalité; car le rideau qui tombe
actuellement devant le public est une toile
dont la peinture ne rappelle en rien les œu-
vres des grands maîtres.
De chaque côte de la scène de Ba-ta-clan,
on lit en gros caractères cet étrange aver-
tissement : ■ U est défendu de jeter des bou-
quets aux artistes. » Un avis qui heurte
aussi vivement les lois de la galanterie nous
fait songer, malgré nous, à la prohibition
affichée dans certains jardins publics : « Il
est défendu de rien jeter aux animaux. »
La direction de Ba-ta-clan a eu peut-être
des raisons pour prendre une pareille me-
sure; mais comme nous ne les connaissons
point, nous avons le droit de taxer ladite me-
sure de lèse galanterie.
Souvent un spectateur enthousiasmé trouve
que les applaudissements et les bis ne lui
suffisent pas pour manifester ses impres-
sions. Il y joint un bouquet, qu'il lance à
l'objet de son admiration. Quel est le ly-
céen qui, au théâtre, n'a adressé k la diva
de ses rêves un bouquet recelant une décla-
ration d'amour capable d'incendier le cœm
le plus incombustible? L'an dernier, le tribu-
nal de La Haye était saisi de la question
suivante : « Un spectateur a-t-il le droit de
jeter des bouquets aux artistes?» (II s'agis-
sait de la défense signifiée par un imprésario
k un spectateur de jeter quotidiennement des
bouquets à la même actrice.) Les juges hol-
tandais se prononcèrent en faveur. du lan-
ceur de bouquets.
l»i? simple cale-concert qu'il était des le
début, Ba-ta-clan est devenu un vrai théâtre.
Les proportions de la scène se prêtent d'ail-
leurs très-bien aux comédies et aux drames
qui y sont représentes tous les soirs.
BATA1LLARD (Anne-Charles-Thomas), ju-
risconsulte, né à Paris en 1801. Il étudia le
droit, se fit recevoir licencié, puis il acheta
en 1827 une charge d'avoué à Troyès. En
1831, M. Charles But ail lard se défit de son
office et revint à Paris, où il se lit inscrire
comme avocat. Tout en exerçant sa profes-
sion, il fut, de 1S47 à 185$, juge de paix sup-
plëantdanslell»,puis leXll" arrondissement.
En 1858, il renonça au barreau, se démit de
ses fonctions de suppléant, >'t depuis lors il a
vécu dans la retraite. M. Bataillard s'est fait
connaître par quelques ouvrages qui lui ont
valu d*ètre nommé membre de la Société des
anl iquaii es de France, correspondant des
Académies de Troyes, do Caen, etc. Outre
.les éludes publiées dans la Gazette des tri'
bunaujc, 00 lui doit: Uu duel considère SOUS
les différents rapports de la murale, de l'his-
la législation et d,- l'opportunité d'une
loi répressive (1829, in-S°); Uu droit de pro-
priété et de transmission des offices ministé-
riels, de ses précédents historiques, de son
principe actuel <•/ de ses conséquences (1S40,
în-S»); L'Oie réhabilitée (1865, iu-8<>); les Ori-
gines de l'histoire des procureurs et des avoues
depuis le \* jusqu'au xv« siècle (1868, in-8»);
l'Ane glorifie, l'Oie réhabilitée, les Trois pi-
geons , l'École de village et l'Ane savant
(1873, in-12).
• BATAILLARD (Paul-Théodore), publiciste
français, frère du précèdent. — U est mem-
bre île la Société de l'Ecole des chartes et de
]:i Société d'anthropologie de Pans. M. Ba-
taillard a collabore à divers journaux et re
vues, notamment au journal les Ecoles, à la
Libre recherche, « la Revue de Paris, à la
Revue critique, etc. Outre les ouvrages do lui
quo nous avons cités, nous mentionnerons :
BATA
la Moldo-Valachie dans la manifestation de
ses efforts et de ses vœux (1856, m-8°); Pre-
mier point de la question d'Orient. Les prin-
cipantés de Moldavie et de Valachie devant
U congrès (1856, iu-8Q); les Derniers travaux
relatifs aux bohémiens dans l'Europe orientale
(1873 in-80); Sur les origines des bohémiens
ou tsiganes, avec l'explication du nom tsigane
(1875, in-8<»), etc.
IUi.HU .le» ■•in. (la), fabliau d'Andeli,
composé uu xmo siècle. Ce petit poème,
plein de vivacité et d'invention, fait con-
naître les crus les plus estimés au xm* siècle.
L'auteur suppose que le roi de France, après
avoir bu un peu plus de vin blanc qu il n è-
tait nécessaire pour apaiser sa soif, mande a
su table tous les vins. Ce roi, nomme Philippe,
et que Legrand d'Aussy, dans la Vie privée
des Français, suppose être Philippe-Auguste,
est déterminé à les juger tous et à proclamer
le meilleur. Un prêtre anglais, qui figure au
débat, « vraie tête folle, » dit le trouvère,
excommunie d'abord les vins de Beauvais, de
Clermont, d'Etampes et de Châlons et leur
défend de se montrer en bonne compagnie.
Cet exemple fait fuir les vins communs du
Mans, d'Argences, de Rennes et plusieurs au-
tres. Le débat s'engage entre le vin d'Auxois
et celui de la Moselle, qui se vantent d'a-
breuver les Allemands; mais le vin de La
Rochelle prend la parole et leur imposant si-
lence : «Je desaltère, dit-il, toute l'Angleterre,
les Bretons, les Flamands, les Normands, les
Ecossais, les Irlandais, les Norvégiens et les
Danois, et je rapporte de tous ces pays de
beaux esterlins. » Le vin deSaint-Jean-d'An-
gely passe à, son tour et rappelle au trouvère
qu'il lui a troublé les yeux; puis viennent
Angoulème, Bordeaux, Saintes, Poitiers avec
son bon vin blanc
Qui n'u cure de charretiers,
la Guyenne et le Limousin avec leurs vins
divers. Les vins de France disent aux vins
du Midi : • Vous êtes plus forts que nous,
mais nous sommes plus savoureux et plus
doux, t Le prêtre anglais goûtait de tous,
jurant par saint Thomas et saint Martin,
donnait k chacun un éloge et anathématisaît
les bières de Flandre et d'Angleterre. Enfin,
le roi Philippe, juge du différend, couronne
« pape de-- vins » le vin de Chypre, nomme
cardinal légat en France le vin d'Aquilée et
crée trois rois, trois comtes et douze pairs.
Quant à l'auteur, il exprime sa prédilection
pour les vins blancs de Chablis et de Beaune.
Ce petit poème a été recueilli par Méon
dans le tome 1er Je ses Fabliaux.
i'.«i.nii.- il'nmour, opéra-comique en trois
actes, musique de M. Vaucoibeil, paroles
de MM. Victorien Sardou et Karl Daclio ; re-
présenté à l'Opéra-Comique le 13 avril 18fi3.
Habitue aux triomphes, M. Sardou a dû
trouver assez extraordinaire que le public de
I l'Opéra-Comique lui fit subir un échec, et
le plus complet des échecs, car la musique
était parfaitement réussie; elle a été jugée
par tous les connaisseurs comme une œuvre
distinguée et faisant beaucoup d'honneur à
son autour. Malheureusement elle n'a pu sau-
ver le livret de M. Sardou. Ce n'est pas qu'il
n';nt sou mérite. Le dialogue est piquant, la
donnée amusante; mais quelques propos trop
lestes ont d'abord indisposé le public, et une
scène de mauvais goût a tout gâté. L'action
se passe en 1630, sur la terrasse de Saint-
Germain et dans un pavillon appartenant au
baron de Hoequmcotirt. Sa nièce et sa pupille,
l.< charmante Diane de Hocquincoun, est de-
mandée en mariage par le jeune comte Tan-
crède. Les jeunes gens s'aiment, mais le
baron a promis la main de Diane au cheva-
lier Ajax de Hautefeuille, ridicule personnage,
et il refuse. Tancrède persiste, Hocquineourt
s'entête. Sentant qu'il a pour lui le cœur de
la jeune tille, le comte parie qu'il triomphera
de tous les obsiacles au point de faire sortir
la nièce du baron de son appartement avant
minuit. Une gageure assez singulière a lieu à
ce sujet entre les deux personnages. C'est
ici que M. Sardou s'est mis en frais d'inven-
lion. Il est sans doute parvenu k faire enlever
Diane par son amant, maia non pas à enlever
les suffrages. La pièce n'aeuquequatre repré-
sentations. En écrivant sa musique, M. Vau-
i :i fait l'application d'une théorie qui
est sienne et que la direction de ses études
lui permettait d'aborder avec succès ; ayant
à mettre en musique une pièce dans le ca-
ructère des comédies du xvino siècle, il a
pensé qu'il devait adopter les formes de la
musique de cette époque. Est-il dans le vrai
un point de vue esthétique? a-t-il été partout
conséquent avec sa doctrine? Ce sont des
questions que nous ne voulons pas traiter
ici. Nous nous contenterons de dire que sa
punition se recommande non-seulement par
de fortes qualités de style, mais encore par
des motifs charmants et une instrumentation
distinguée. L'ouverture, qui atl'ecte la forme
de la sonate, offre une phrase fort élégante
en fa dièse répétée en mi bémol. L'action
: l'en âge dans un joli trio d'un sol passo; on
distingue dans le quatuor qui suit les des-
sins de l'orchestre imitant ingénieusement le
gazouillement des oiseaux. Le rondeau du
Duron module un peu trop, mais le motif est
heureux. Le duo entre le baron et Tancrède
a eu du succès : on y remarque une phrase
dans le style de lleeiidel d'un effet original et
comique. L'iuvocaiiou k lu nuit de Tanciède
1UPPLSMKKT.
BATA
montre ce que l'on peut attendre de M. Vau-
corbeil lorsqu'il traitera un sujet sérieux.
Il y a là des phrases d'un sentiment tout mo-
derne d'ailleurs, pleines de chaleur et de
passion. L'archaïsme revient dans la pavane
qui sert d'entr'acte. Le duettino a bien la
tournure gauloise des chansons à boire du
bon temps des Philidor et des Monsigny. Le
commencement du finale du second acte, qui
e>t d'une belle forme scénique, le joli motif
amiante en ré bémol de l'air de Tancrède au
troisième acte, le chant large et mélodieux
du quatuor et enfin la sérénade d'action qui
amène le dénoûment sont encore des mor-
ceaux saillants. Cette partition est trop in-
téressante pour ne pas être de nouveau sou-
mise au public, en sacrifiant toutefois ce duo
malencontreux des Cotillons qui en a motivé
le séquestre. L'ouvrage a eu pour inter-
prètes Montaubry, Crosti, Sainte-Foy, Nathan,
M'ics Baretti, Bèlia et Rèvilly.
• BATAILLE (Martial-Eugène), homme po-
litique français. — 11 est né k Kingston (Ja-
maïque) en 1815. Il a été conseiller d'Etat de
1857 k la révolution du 4 septembre 1870, qui
l'a rendu k la vie privée. Bien qu'il n'eût
alors que dix-huit ans de services adminis-
tratifs, il a obtenu en 1873 une pension de
retraite. On lui doit: l'raité sur les machines
à vapeur (1847-1849, in-4<>), avec 42 plan-
ches.
BATAILLE (Charles), journaliste et littéra-
teur, né k Paris en 1831, mort en 1868. Il fit
ses études a Paris, puis il se mit k écrire
dans divers journaux littéraires, notamment
au Figaro, de 1854 k 1866, et il collabora à la
série des biographies d'Eugène de Mirecourt.
Homme d'esprit, il avait un style vigoureux,
au ton cavalier et k l'allure cassante. « Il y
avait dans Charles Bataille, dit M. Jouvin,
un tempérament d'écrivain que l'abus d'iin-
pro\ isation devait énerver avant sa virilité.
L'étude fortifiante et fécondante manquait
trop souvent k ses excès de plume. Le cer-
veau devenait stérile sans que la main ces-
sât d'être agile. » Bataille, qui depuis quel-
ques années était atteint de surdité, finit sa
vie dans une maison de santé, où il avait du
être conduit k la suite d'un trouble profond
survenu dans ses facultés mentales. Indé-
pendamment d'un nombre considérable d'ar-
ticles, on lui doit : les Nouveaux mondes t
poèmes périodiques ;le Monde interlope (1859,
in-18); le Mouvement italien. Victor-Emma-
nuel et Garibaldi (1860, in-8°) ; Y Usurier de
village, drame en cinq actes et en prose (1859),
en collaboration avec Améilée Rolland et
qui obtint un grand succès à l'Odéon ; le Cas
de M. de Mirecourt (1862, in-32), brochure
piquante, dans laquelle on trouve de curieux
détails sur la façon dont M. Jaequot, dit de
Mirecourt, fabriquait ses biographies; Antoine
Quérard (1862, 2 vol. in-12), avec Raselû,
roman qui fit un assez grand bruit et dans
lequel on trouve des peintures .d'un réalisme
quelque peu brutal.
BATAL1N, île de l'archipel de la Sonde, à
l'E. de l'île Célèbcs. Elle u 32 kilotn. de lon-
gueur sur 8 de largeur, et elle est couverte
de forets.
BATAN s. m. (ba-tan). Bot. Arbre qui croît
dans les Indes et que les naturalistes n'ont
pas encore bien étudié.
BATAKA-GOUHOU, nom du dieu Siva, au
Japon.
Bâtard (lu), drame en quatre actes, en
prose, de M. Touroude (théâtre de l'Odéon,
18 octobre 1869). Ce drame a fait présager
chez son auteur un assez grand talent de mise
en scène, gâté par un peu de déclamation,
mais c'était l'œuvre d'un tout jeune homme
et la mort ne lui a pas permis de réaliser les
espérances qu'il avait fait concevoir. La
pièce s'ouvre auprès du berceau d'un enfant;
le père et la mère, deux jeunes gens qui ont
négligé de passer à la mairie, se donnent des
témoignages de leur amour réciproque, ci-
menté par la naissance de ce petit être qui
les a définitivement réunis l'un k l'autre.
Survient un trouble-fête, un certain Armand,
qui a aperçu la jeune femme, qui l'a suivie
et qui 1 aune, k ce qu'il dit. ■ Madame, lui dit-
il, je vous aime d'une passion terrible, fu-
rieuse, qui no se rebutera de rien, ne recu-
lera devant rien ; y eût-il un mur d'airain en-
tre nous, ce mur je le briserai, etc. » Ces grands
élans de passion semblent un peu hors de
propos ; mais le drame repose lk-dessus. Cet
Armand, comme on l'apprend par la suite,
est un viveur, moitié chevalier d'industrie,
moitié boursier, et qui appartient k ce qu'on
appelait sous l'Empire la grande bohème.
Son lyrisme n'en est que plus singulier, car
ces gens-lk n'ont pas des passions si violen-
tes. Quoiqu'il on soit, il est comme cela;
il lui faut cette jeune mère de famille, et non
toute autre. Pour la décider, il se charge de
lui faire voir que son amant, Robert, est in-
fidèle. Au deuxième acte, il lui fournit cette
preuve, bien facilement. Il lui a suffi de pré-
texter une crémaillère k pendre, d'inviter
Robert, quelques amis et deux ou trois fem-
mes fac.ies. An moment où Robert, succom-
bant aux agaceries de sa voisine, lui prend
amoureusement la taille, Jeanne, Introduite
mystérieusement par le séducteur, n'u qu'à
soulever un store pour apercevoir la
Un cri lui échappe; Robert démasque immé-
diatement l'intrigue et provoque Armand en
duel ; pour le mieux décider k se battre, il
BATB
lui jetto k la figure qu'il n'est qu'un bâtard et
un chevalier d'industrie. Armand, spai
habile, sûr de tuer son homme, so rel
vers la jeune femme et lui dit : « Eh bien,
madame, votre fils aussi ne sera qu'un bâ-
tard. » Robert veut alors légitimer son en-
fant, et c'est ici que le drame so corse. Il lui
faut le consentement do son père pour so
mai 1er avec Jeanne; le père refuse; mais au
nom d'Armand, avec qui son fils lui dit qu'il
vase battre, il pâlit. C'est qu'en effet Ar-
mand est aussi son fils, un bâtard qu'il n'a
jamais voulu reconnaître. Il se flatte d'em-
pécher le duel. Mis en présence d'Armand,
il commence par se donner comme un manda-
taire du père inconnu de ce bretteur et lui
intime l'ordre de ne pas se battre. Armand
n'aurait qu'k lui répondre : ■ Que n'intimez-
vous cet ordre k votre fils 7 Vos droits de
père sont bien plus sérieux que ceux d'un
simple mandataire. » Mais il n y songe même
pas ; il déi lune contre ce père qui ne l'a pas
même reconnu et qui vient maintenant, par
commission, exciper de ses droits. Le père
courbe la tête, et, en présence de ses deux
fils, il est obligé d'avouer la faute de jeunesse
qu'il se reproche depuis longtemps. Le duel
entre deux frères est impossible; Armand
consent donc k ne pas se battre, k condition
que Robert épousera immédiatement la mère
de son enfant, afin qu'il n'y ait plus qu'un
seul bâtard dans lu famille, ce qui est déjà
bien suffisant.
Ce drame, plein d'inexpériences, a obtenu
un assez grand succès lors des premières re-
présentations ; il a été moins favorablement
accueilli lors de lu reprise qui en a été faite
en juillet 1876.
• BÂTARDISE s. f. — Encycl. Le droit de
bàtaj-dise, tel qu'il existait sous le régime
féodal, a été traité au mot droit, tome VI
du Grand Dictionnaire, page 1272.
• BATBIE (Anselme- Polycarpe), juriscon-
sulte et homme politique français. — Pen-
dant toute la durée de l'Empire, M. Batbie
se tint k l'écart de la politique et il dut à son
enseignement, qui attestait des idées libéra-
les, une certaine popularité. Sa réputation
comme jurisconsulte et comme économiste
lui valut d'être nommé, le 8 février 1871, dé-
puté du Gers k l'Assemblée nationale, le pre-
mier sur six, par 59,860 voix. M. Batbie se
rendit à Bordeaux et alla siéger au centre
droit, dans le groupe des orléanistes. Ses
connaissances juridiques et son habitude de
la parole le mirent aussitôt en vue. Le 19 fé-
vrier, il fut nommé membre de la commis-
sion des Quinze, chargée d'accompagner k
Versailles M. Thiers pour assister aux négo-
ciations de paix. Le 1er mars, il vota pour la
paix et, quelques jours après, pour le trans-
fert de l'Assemblée k Versailles. Lorsque la
Chambre fut installée dans cette ville, au
moment même où éclatait l'insurrection du
18 mars k Paris, M. Batbie joua un rôle des
plus actifs. Le 24 mars, il fit un rapport dans
lequel il se prononça contre la proposition
qui avait été faite d'envoyer k Paris des dé-
putés pour arrêter l'insurrection. Rapporteur
du projet de loi sur les élections municipales,
il prit part, k diverses reprises, à la discussion
de cette loi, du 5 au 11 avril, vota pour les
prières publiques, puis il défendit comme
rapporteur le projet de loi qui abrogeait les
lois d'exil contre les Bourbons. M. Batbie de-
vint ensuite membre de la commission des
grâces, de la commission d'enquête sur l'or-
ganisation administrative de la ville de Pa-
ris, de la commission de réforme des études
de droit; en outre, il prononça des discours
sur l'organisation des conseils généraux, sur
l'enregistrement et le timbre, sur l'emprunt
de la ville de Pans, sur l'absence des prin-
ces d'Orléans de l'Assemblée, etc. Au mois
d'août, il vota pour le pouvoir constituant de
l'Assemblée, muis s'abstint sur la proposition
Rivet qui conférait k M. Thiers le titre do
président de la République, appuya, eu sep-
tembre, la proposition Ravine! ayant pour
objet de transférer les ministères k Versail-
les, se prononça pour ta proposition Ecray,
pour le maintien des traités de comn
contre le retour de l'Assemblée k Paris, etc.
Cot e, k cette époque, il espérait, que
M. Thiers aiderait les monarchistes à renver-
ser la République, il proposa, le 20 j
1872, l'ordre du jour de confiance qui décida
le président de la République k retirer sa dé-
mission, l'eu nprès, les deux grands groupes
de la majorité monarchique, jugeant le mo-
ment venu de rétablir le troue, ré.!
des programmes et envoyèrent a M. I
le 20 juin 1872, des délégués, dont M. i
taisait partie, et oui avaient i
d'imposer .m chef do l'Etat une politique con-
a Leurs vues. Cette manifestation, dite
des bonnets k poil, échoua. M. Thiers ayant
;■■ qu'il siovr.nl une politique con ■
trîce, mais que, tant qu'il serait uu pouvoir,
il s'opposerait à ce quon renversât la Répu-
blique, M. Batbie ei - u*s de-
clnrôrent la guerre au pré i Répu-
blique étal : »n favorable
pour lui arracher le pouvoir. Ils crurent la-
voir trouvée lorsque, le 13 novembre 1872,
M. Thiers lut k 1 A' message dans
i il exposait li
liinin BU Qt li fa Ré|
que. Sur la demande de M. de Kerdrel, une
commission de quinze membres fut cl.
dVxamnier le message «t d'y répondre. Cette
BATB
305
commission nomma pour rapporteur M. Bat-
bie, qui déposa son rapport le 26 noven
Ce rapport produisit une vive sens&tioi
il contenait une véritable déclaration de
guerre contre la démocratie, que M. Batbie
appelait « la barbarie révolutionnaire. • Le
rapporteur, parlant au nom des conservateurs
coalisés, opposait k la République • leurs in-
vincibles scrupules ■ et leur i culte hérédi-
taire; » il déclarait qu'aucun d'eux ne pour-
rait consentir c à sacrifier son principe ■ et
proclama la nécessité d'organiser un • gou-
vernement de combat ■ contre les républi-
cains. Malgré ce rapport, M. Thiers i
eneore une fois gain de cause devant l'As-
semblée (29 novembre). Le lendemain, M. Bat-
bie, ayant dît que le scrutin de la veille
indiquéd'une manière suftisummenléloquente
de quel côté était le vrai parti conservateur,
s'attira cette vive réplique de M (
Périer :• M. Batbie me permettra de lui dire
que, parmi ceux avec qui j'ai voté hier, il y
a des conservateurs de plus vieille d
moins variables que lui. »Kn effet, M. Bat-
bie, devenu un des champions de la réaction
k outrance, un ennemi déclaré de la liberté
et de la démocratie, avait été en 1848 un
orateur des clubs. Au club de l'Ecole de mé-
decine, il avait déclaré qu'il fallait « livrer
les riches en pâture au lion populaire. » En
1849, il avait adressé aux électeurs du Gers,
comme président du comité du Gers k Paris,
une circulaire dans laquelle il disait : • Une
seule forme est désormais possible et légi-
time, elle est le fruit kjamais Irré vocal
la révolution qui vient de s'accomplir,
ne saurait désormais nous enlever la Répu-
blique, qui est aussi inviolable que nos droits,
aussi définitive que la liberté, dont elle est
inséparable. N'envoyez à l'Assemblée que des
républicains éprouvés, dont le passé garan-
tisse l'avenir... Avec la République, la paix ;
avec la monarchie, la guerre civile : choi-
sissez. Vive la République I ■ Les palinodies
de M. Batbie, socialiste en 1848, libéral sous
l'Empire, ultra-réactionnaire en 1872, dé-
frayèrent la presse et ne furent pas sans
rendre ce personnage quelque peu ridicule.
Le député du Gers n'en resta pas moins un
des coryphées de son parti, contribua a la
chute de M. Thiers le 24 mai 1873 et entra
dans le nouveau gouvernement, qu'il avait
lui-même caractérisé d'avance sous le nom
de ■ gouvernement de combat. • Nomme mi-
nistre de l'instruction publique le 25 mai
1873, M. Batbie s'attacha k supprimer les
utiles réformes commencées par M. Jules
Simon, se fit le très humble instrument des
cléricaux et n'hésita point k donner de nou-
velles preuves de son inconsistance en sou-
tenant comme ministre, en matière d'expro*
priation, des doctrines absolument opposées
a celles qu'il avait défendues dans sou en-
seignement et dans ses livres, lors de la dis-
cussion du projet de loi tendant à exproprier,
sur la demande de l'archevêque de Paris,
des propriétaires de Montmartre afin d'<
une église au Sacré-Cœur (:>2 juillet 1873).
Malgré la ferveur de son zèle réactionnaire
et clérical, M. Botnie fit preuve au mini
de la plus complète insuffisance, et ses
eux-mêmes le comprirent; car, lors du rema-
niement ministériel qui suivit le vote sur le
septennat, il dut déposer son portefeuille, qui
fut donné k M. de Fourtou (26 novembre
1873). Le mois suivant, il devint président <le
cette seconde commission des Trente dont
les interminables et stériles travaux i
ront comme un type de parlementarisme by-
zantin. Il va de soi que M. Batbie se pro-
nonça dans la commission pour les iu-
les plus rétrogrades. Dans le rapport qu'il lit
en mars 1874 sur le projet do Un électorale,
il nia que le droit de voter fut un droit indi-
viduel, attaqua le suffrage universel, proposa
de • tempérer la puissance du nombre par lu
représentation dos intérêts, •
vingt-cinq ans l'âge do l'électoral, ri,
même année, il parla sur lebudgi
ces et se prononça contre lu pi
rier et Malevilie. L'année su-
rcontra très-hostile aux contre - propos it ■ « 1 1 s
faites par M. Wallon sur les 1'
tionnelles, prononça un discours .m sujet do
la loi qui organisait le Sénat, vota contre la
constitution du 25 février et eut, le 18 mai
1875, à l'Assembléo un assez vif débat avec
M. Luro au sujet d'un vote de la Chambre con-
tre la c les Trente, qui dut enfin
donner sa démission. M. Batbie soutint la dé-
■ politique de M. Buffet, vota la lot
sur renseignement supérieur, etc., lut porto
par la droite sur la liste des candidat au Sé-
nat inamovible, mais ne fut point
la dissolution de l'Assemblée, M. Batbie
sa candidature au Sénat dans le Gers. Eprou-
vant le besoin d'ajouter une nouvelle pa^e à
i i i t ure de ses variations politiques, il lit
ce avec les bonapartistes, qui patron-
nèrent sa candidature. Il si; ni aloi
M. Péraldi, candidat bonapartiste, une cir-
culaire dans laquelle ils expn nui, une en-
tière communauté de vues. Elu sénateur au
troisième tour, il est aile siéger a droil
voté constamment avec les advei ûi du
gouvernement républicain. Outre les ouvra-
ges de M. Batbie que nous avons cil
m, doil : tntroduct\ ■ ' H pu-
blie et administratif (1861
cours de droit public et administratif professé
à la Faculté de droit de Pai i il.S63, in-8o) ;
iXvuveau cours 'l'économie politique ( 1864-
30
306
BATE
1S65, 2 vol. in-8°); Y Homme aux quarante
écus et tes physiocrates (1865, in-8°); Mélan-
ges d'économie politique (1865, in-S°); le Luxe
(1866, in-8°); Grèves et coalitions (1867, in-8");
Révision du code Napoléon (18C6, in-8<>). Son
ouvra se capital, son Traité théorique et pra-
tique de droit public et administratif, publié
i à 1868, comprend 7 vol. in-8°. Enfin
on lui doit : Lois administratives françaises,
recueil méthodique, en collaboration avec
M. Vautrin; les Constitutions d'Europe et
d'Amérique t avec M. Ed. Laferrière ; Du
travail et du salaire, avecM.Thévenin, etc.
batchich s. m. (ba-tchicb). Gratification,
pourboire, en Turquie.
DATÉA ou BATIA, fille de Teucer, épouse
de Dardanuset mèred'Uus et d'Erichthonius.
La ville de Batéa, en Troade, tirait son nom
d'elle. Suivant quelques mythologues, elle
était sœur de Scamandre, par conséquent
tant- de Teucer, dont la fille, qui épousa
Dardanus, le fou dateur de Troie, serait Arisbé.
Il Naïade, dont Œbalus de Sparte eut trois
fils, Tyudare, Hippocoou, Icarion, et une
fille, Aréné.
" BATEAD s. m. — Bateaux de /leurs ,
Etablissements flottants que l'on rencontre
dans les parages de toutes les grandes villes
maritimes de la Chine.
— Encycl. Les bateaux de fleurs doivent
cette qualification aux niasses de fleurs dont
ils sont ornés et peut-être aussi aux jolies
femmes, fleurs vivantes, qu'ils renferment.
Il est interdit aux étrangers d'y aborder ; ce-
pendant quelques-uns ont pu le faire ou tout
au moins obtenir des renseignements précis
sur ces bateaux mystérieux. On y joue, on y
fume, on y prend le thé, on y entend de la
musique. Les femmes servent à boire et achè-
venF do dépouiller les dupes. ■ Ces bateaux
de fleurs, dit M. René de Pont-Jest, sont
des constructions à un étage, et, splendide-
ment décorés, dorés et illuminés, ils offrent
le soir, lorsqu'ils rejettent par leurs fenêtres
ouvertes le trop-plein de leurs tristes joies,
de l-iirs chants et de leurs lumières, le coup
d'œil le plus étrange et le plus féerique. Ils
sont rangés les uns auprès des autres et leur
avant laissé libre offre aux habitantes ou aux
visiteurs une terrasse pour prendre le frais.
Au rez-de-chaussée, ou, pour mieux dire, sur
le pont, est d'abord la salle des fumeurs sui-
vie du salon de jeu, puis au balcon du pre-
mier étage se t ennent les fleurs vivantes du
lieu. Les femmes seraient peut-être jolies si
l'usage immodéré du fard ne les faisait res-
sembler à des pastels. Elles laissent bien loin
a cet égard ces petites-maîtresses parisien-
nes qui semblent s'être débarbouillées le ma-
tin avec la palette de Watteau, et, pour me
servir d'une expression triviale, mais techni-
que, le maquillage en Chine est un art poussé
à ses dernières limites. Sur une couche de
blanc de riz préalablement étendue sur son
visage, la Chinoise élégante dessine à son
gré yeux, bouche et sourcils, et cela finit
souvent par faire le plus grotesque pastiche
que l'on puisse voir. Ajoutez encore des on-
gles de 5 à 6 centimètres de longueur, des
cheveux dressés en échafaudage aussi haut
que possible, une robe jaune fermant comme
les plastrons de nos militaires, des pantalons
;i la turque, verts ou rouges, des sandales
biodées avec une semelle de 1 pouce de hau-
teur, des bracelets, des colliers et un éven-
tuil de latanier, vous aurez le portrait fidèle
d'une des Laîs du Céleste-Empire. ■
* BATELEUR s. m. — Encycl. Ornith. Ce
genre d'aigles a pour caractères principaux :
bec long, légèrement courbé, depuis le mi-
lieu de sa longueur seulement; face nue ; na-
rines ovalaires et verticales; tarses courts,
robustes, largement réticulés ; queue droite,
très-courte, longuement dépassée par les ai-
les, qtii sont médiocrement longues, aiguës,
fortement étagées. La constitution des ailes
et la brièveté de la queue, tout à fait excep-
tionnelles dans cette famille, suffisent pro-
bablement à expliquer les singulières culbu-
tes que ces oiseaux exécutent dans les airs
ni leur ont valu leur nom. L'extrême
brièveté de la queue surtout ôte au vol des
bateleur* cette rectitude et cette fermeté qui
"lit si remarquables chez tous les autres
es de la même fanulle. Il est donc à
croire que les étranges fantaisies de leurs
mouvements ne sont pas absolument volon-
taires, et qu'ils sont fréquemment exposés,
par leur conformation même, à perdre l'équi-
libre dans les airs.
On connaît une seule espèce de ce genre.
C'est un oise p-an-le-olanc,
plu court, plus ramassé. Il a la tête,
ii, les ailes, le es, le dessous
du corps et les jambe» d un beau noir foncé,
avec des refléta verts, le reste roux brun
très-Vif. Ces couleurs voyantes sont encore
u a rare exception chez des rapaces diur-
iK.. un a remarq
lit en chutes feintes qui précipitent l'oi-
lu soi, se mnl'
.
étourdi par la passi n oit afoi i plut i
blo que jamais de maintenir iquilih
que ces mouvements ne soient que des j
coquetterie tels que ceux auxquels se livrent
on grand nombre d'espèces avant des'ii| pa-
rier. Les cris singuliers qui accomp
ces évolutions et qui consistent en deux no-
ies émises successivement à une octave d'in-
BATH
tervalle rendent plus étrange encore le spec-
tacle que donnent alors ces oiseaux.
Le bateleur est propre à l'Afrique méridio-
nale. La faiblesse de son vol le rendant in-
capable de donner la chasse à des proies agi-
les, il s'acharne de préférence sur les charo-
gnes, sur les moutons malades , sur les
jeunes autruches, sur les agneaux encore
faibles. Des naturalistes l'ont désigné sous les
noms de faucon sans queue, d'helotarse et de
tératopius.
BATH, nom du dieu suprême des anciens
Iliberniens. Les légendes de l'île d'Erin en
font tantôt une divinité, tantôt un colonisa-
teur venu des contrées de l'Orient et lui ad-
joignent parfois deux compagnons. Ce qui
ressort de tous ces récits confus et souvent
contradictoires, c'est qu'après avoir survécu
à une grande inondation, il finît ses jours
dans la partie occidentale de l'Irlande, lais-
sant deux enfants, Dhna ou Adhna, qui lui
servait de messager, et Fénius Farsa, qui fut
législateur de la contrée.
• BATH-KOL s. m. — Encycl. Le bath-kol était
un genre de divination particulier aux Hébreux
et consistant dans le présage tiré d'un bruit,
d^un son ou d'une parole entendus par hasard.
Les ouvrages des rabbins en donnent quelques
exemples singuliers. Deux rabbins allaient
rendre visite à un troisième nommé Samuel,
lorsque passant près d'une école ils entendi-
rent la voix d'un enfant prononcer cette pa-
role de l'Ecriture : ■ Et Samuel mourut »
{/lois, I, xxv); ils conclurent immédiatement
que le bath-kol s'était fait entendre et, arri-
vés au domicile de Samuel, virent qu'en effet
il était mort. Un autre rabbin allant voir un
de ses amis entendit une femme dire : ■ La
lumière s'éteint » et il trouva son ami grave-
ment malade. Suivant le Yak-hasin, édité par
M, Otto (Lexicon rabbinico-philologicum), ce
fut le bath-kol qui décida Hérode le Grand,
alors au service des princes asmonéens, à se
soustraire à leur dépendance. Ayant entendu
par hasard une femme dire, dans la rue :
• Tout esclave qui se révoltera maintenant
réussira, » il prit cette parole pour un heu-
reux présage, se révolta et réussit. Les com-
mentateurs de la Bible rangent aussi parmi
les cas de bath-kol la voix entendue par
Agar dans la solitude de Bersabée, les voix
que l'on croit entendre en songe, etc. Ils con-
sidèrent ces manifestations surnaturelles
comme un écho de la voix de Dieu.
Bitlhori rerevaul les envoyés d Ivan le
TerriMe, tableau de Jean Matejko. Ce tableau,
de grande dimension, a figuré avec éclat au
Salon de 1874 ; il y aurait certainement rem-
porté la médaille d'honneur, si cette récom-
pense insigne n'était traditionnellement ré-
servée à notre école nationale. Le sujet est
un des épisodes les plus glorieux de l'histoire
polonaise : le roi Etienne Bathori, après une
série de victoires remportées sur les Russes,
reçoit, devant la ville de Pskow, les envoyés
du czar Ivan le Terrible, qui viennent hum-
blement demander la paix.
Roide, impassible, hautain, la bouche dé-
daigneuse, les yeux demi-clos, la tète enfon-
cée dans les épaules, le vainqueur est assis
à l'entrée de sa tente et tient de ses deux
mains gantées son épée nue, posée en tra-
vers sur ses genoux écartés. Sous ses pieds,
une peau d'ours brun est étendue sur la neige.
Son costume est magnifique : un manteau de
brocart d'or, jeté sur ses épaules, s'en tr'ouvre
par devant et laisse voir sa cuirasse ri-
chement damasquinée ; ses gants et ses chaus-
sures sont également formés d'un tissu d'or;
son haut-de-chausses est en velours noir,
ainsi que sa toque, qui est surmontée d'une
aigrette de même couleur.
Sur la droite du tableau sont groupés les
ambassadeurs d'Ivan, conduits par un nonce
de Grégoire XIII, le jésuite Antonio Posse-
vini, chargé de faire croire à Bathori que les
Russes se convertiront au christianisme. Cet
homme noir, à la mine cauteleuse et cafarde,
étend la main pour bénir le pain et le sel que
préseute sur un plat d'or, en signe de sou-
mission, Cypryan, prince de Polotsk. Celui-
ci est agenouillé ; il a pour coiffure un bon-
net rouge brodé d'or et fourré d'hermine, et
est revêtu d'une immense chape de brocart
aux ramages bizarres et aux vives couleurs.
Il lève les yeux vers Etienne Bathori, et,
tout en gardant un air grave et digne, il sem-
ble peu rassure. Derrière Cypryan se tient un
boyard a la barbe rousse, à la face épatée et
grimaçante, Ivan Naszczokin, qui se courbe
tant qu'il peut, appuyant sur ses genoux ses
grosses mains chargées de bagues et prenant
une mine de suppliant tout à fait piteuse. Le
vieux prince Ilecki. dont la barbe et la che-
velure blanches sont agitées par le vent, con-
traste avec ce personnage grotesque par la
noblesse de ses traits et la dignité de S0 at-
titude : il tient à la main un parchemin tir
lequel on distingue la date de 1581 ; c'est le
traite consenti par Ivan le Terrible. Un guer-
ii. t polonais, Stanislas Z >lkiewski, reçoit ce
ieinîn;iiest revêtu d'une riche et bi-
larre armure et est accompagné du jeune
izar Bathori, neveu du roi, qui porte la
main à sa toque blanche et dont le
imberbe et souriant apparaît au milieu ilo
cette réunion de vieillards Bombres el SÔvè-
iiihii- une fleur égarée dans une forêt
; pi emier plan, nu quatrième am-
bassadeur, Romin-Wasltewskiulferlev, vêtu
! do fourrures brunes, s'est prosterné contre
BATH
terre avec une bassesse dont semble révolté
un nain, pansu et bouffi, tout habillé de
jaune, qui appuie ses mains crispées sur l'é-
cusson de son maître et qui affecte de rele-
ver son visage où la colère éclate. Les infi-
mes et les pauvres ont de ces ardeurs pa-
triotiques qui les transforment et les enno-
blissent I... Debout, près du nain, un général
moscovite, tout bardé de fer et tenant parla
lame l'epée qu'il va rendre, Théodor Oba-
lenski-Lichow, mord sa moustache grise et
détourne les regards d'une scène si honteuse
pour son pays.
Le côté gauche de la composition est oc-
cupé par la tente royale, qui est ouverte et
où se pressent les seigneurs et les officiers
de la cour de Pologne: le grand chancelier
Zamoyski, vêtu d'une fourrure de pourpre,
comme un procurateur de Venise, debout près
d'une table, la main droite appuyée sur un
livre, la gauche tenant le sceau du royaume ;
le vieux Constantin Ostrogski; Nicolas Sie-
nawski, qui parle à l'oreille de Filon Czarno-
bylski , vayvode de Sraolensk; Nicolas Rad-
ziwil le Roux, connétable de Lithuanie, qui
s'entretient avec le prince Zbarazki, vay-
vode de Braclaw ; Jean Boramissa , Jean
Zaborowski , le prince Sohkowski , Mi -
chel Haraburda et d'autres encore, les uns
souriants, les autres graves et songeant peut-
être à l'inconstance de la fortune; tous re-
vêtus avec une magnificence excessive, et
conservant dans leur maintien une dignité
aristocratique et une grandeur martiale. Le
fond du tableau est rempli par un escadron
de Cosaques de l'Ukraine, armés de longues
lances et ayant au dos des espèces d'ailes
qui leur donnent la tournure la plus fantas-
tique. L'hetman Jean Oryszowski est à la tête
de ces cavaliers redoutables, dont les cui-
rasses reflètent les lueurs sanglantes de l'in-
cendie qui dévore au loin la ville de Pskow.
Ceux qui aiment la Pologne nous pardon-
neront d'avoir décrit aussi minutieusement
cette grande scène. Il n'est pas besoin, d'ail-
leurs, pour saisir la signification et la haute
valeur de l'œuvre de M. Matejko, de connaî-
tre l'histoire du noble pays qu'elle glorifie.
L'idée principale y est exposée avec une pré-
cision et une clarté admirables, que n'altère
pas la richesse des détails. On comprend du
premier coup qu'on a sous les yeux une race
barbare s'humiliant devant un peuple civilisé.
Et en réalité, la Pologne ne fut elle pas
durant plusieurs siècles le rempart qui pro-
tégea l'Europe contre les invasions des hor-
des asiatiques? « Par la façon dont la com-
position est ordonnée, a dit M. Manus Chau-
înclin (le Bien public, 19 mai 1S74), l'attention
est attirée immédiatement sur les personna-
ges dont le caractère et le rôle historique
ont le plus d'importance : sur le roi, d'abord,
et sur les ambassadeurs; puis, presque aus-
sitôt sur le légat qui négocie le traité el sur
le grand chancelier qui doit lui donner la
sanction suprême. Les autres figures sont
des comparses qui n'excitent qu'une curiosité
très-secondaire; mais, par leurs groupements
pittoresques, par la diversité de leurs attitu-
des, elles contribuent singulièrement au mou-
vement et à l'ampleur de la scène. Si de l'or-
donnance générale du tableau nous passons
aux détails, comment ne pas admirer la réa-
lité saisissante des expressions, la variété des
physionomies, l'originalité des types auxquels
l'ethnographe le plus scrupuleux ne trouve-
rait rien a reprendre; la richesse des étoffes
et des armes aussi intéressante au point de
vue de l'archéologie qu'au point de vue de l'ef-
fet pittoresque ? Et que dire de l'exécution ? La
manière en est à la fois énergique et souple,
très-fiue dans le modelé des chairs, tres-
ample, mais très-nette dans les costumes et
les accessoires. La couleur a une limpidité,
un éclat et une solidité extraordinaires; je
lui ferai un reproche cependant : elle s'étale
partout et sur tout avec une franchise im-
placable. Il est souvent nécessaire, en art,
de biaiser quelque peu avec la vérité, pour
obtenir un effet plus saisissant, pour produire
sur les spectateurs une illusion plus com-
plète. Si M. Matejko avait amorti davantage
la lumière qui circule sous la tente royale,
s'il avait enveloppé de clair-obscur les figu-
res groupées de ce côté, ses lointains paraî-
traient beaucoup plus aérés et plus profonds.
Il serait à souhaiter aussi que la robe noire
du jésuite, qui occupe le centre du tableau,
eût reçu quelques reflets des brillantes étoffes
et des ricb'es armures qui l'avoisinent; telle
qu'elle est, elle ■ fait trou s dans la toile,
comme disent les gens du métier. Mais c'est
trop insister sur des imperfections faciles à
atténuer; elles n'enlèvent rien a la puissance
d'une œuvre qui classe M. Matejko parmi les
maîtres de la peinture d'histoire. ■
BATIiOS, ancienne vallée de l'Arcadie,
dans lo Pêloponèse, près du fleuve Alphee.
Suivant Pausauias, on y célébrait tous les
trois ans les mystères des grandes déesses.
Il il Util . petit-fils d'un frère d'Abraham
et père de Rebecca. Il accueillit Eliézer, ser-
viteur d'Abraham, et lui permit d'emmener
Rebecca pour qu'elle épousât Isaac , lils
d'Abraham,
* UATHYANI (Casimir, comte), homme po-
litique. — Il est mort le 13 juillet 1834.
liATHYCI.JiUS, guerrier grec, fils de l'A-
cheeii Chalcou. Il fut tué au siège de Troie
par Olaucus*
BATJ
Diiibyie, opéra-comique en un acte, paroles
de M. Blau, musique de M. Chaume!; repré-
senté pour la première fois, le 4 mai 1877, au
théâtre de l'Opéra-Comique. Voici l'aperçu
du poëme : Anacrêon reçoit les députations
et les présents de la Grèce entière. A ses
côtés est Bathyle, un jeune esclave qu'il a
acheté tout enfant et qu'il a élevé comme
son fils. Bathyle parait triste et r«veur;
l'amour a pris possession de cette âme qui
s'ignore encore elle-même. Anacrêon, vieilli
etquelque peu morose, Anacrêon, maudissant
l'amour qu il a chanté, cherche à préserver
son fils adoptif des atteintes du dieu malin.
U lui dit les perfidies de Cupidon, et, pour
s'opposer aux ravages qu'il prévoit, il ne
trouve rien de mieux que de réciter à Bathyle
sa jolie pièce de l'Amour mouillé. Bathyle
écoute sans se laisser convaincre et bientôt
succombe sous les regards de Mylila, la jeune
Syrienne, qui, surprise par un orage et toute
mouillée, comme Cupidon lui-même, s'en vient
demander l'hospitalité au pauvre adolescent.
Le bon La Fontaine l'a dit dans sa char-
mante imitation :
L'Amour fit une gambade,
Et le petit scélérat
Lui dit ; • Pauvre camarade,
Mon arc est en bon état.
Mais ton cœur est bien malade. •
Vous devinez le résultat de cette visite. Ba-
thyle et Mylila roucoulent comme deux tour-
tereaux; ils s'adorent, ils s'enivrent de leur
tendresse, quand tout à coup Anacrêon pa-
raît, furieux, et chasse la pauvre Mylila. Du
même coup il a fiappé Bathyle au cœur.
L'enfant, ne pouvant survivre à sa peine,
boit un poison subtil, dangereux présent de
l'Asie. Il meurt, et Anacrêon se trouve en
présence du cadavre de ce fils qu'il a tué. Sa
colère est apaisée; il pleure le jeune mort,
et, dans son désespoir, il est saisi d'une in-
spiration subite. Il invoque Cupidon, l'Amour
qu'il a célèbre dans ses vers immortels et qui
lui doit bien un peu de reconnaissance. 11 le
supplie de rendre la vie à Bathyle, et le dieu
exauce ses vœux. Il ranime Bathyle, et Ana-
crêon unit les deux amants.
Telle est la donnée charmante et gracieuse
du poëme, écrit en vers de la meilleure fac-
ture par M. Blau, l'auteur du livret d'un autre
opéra fort applaudi : la Coupe du roide Thulé,
ouvrage couionue à la suite d'un concours
officiel. Bathyle aussi est le produit d'un
concours, et même le premier produit du
concours Cressent. M. Blau est donc un heu-
reux lauréat; mais il faut dire qu'il justifie
son bonheur par un vrai mérite littéraire. Ses
vers sont charmants, et on éprouve à les lire
autant de plaisir qu à les entendre. C'est une
poésie fraîche, jeune, élégante et assez lyri-
que même pour se passer du secours du mu-
sicien. Mais les vers de M. Blau étaient des-
tinés à être chantés, et c'est M. Chaumel, un
compositeur débutant, qui s'est chargé de la
besogne. La partition de M. Chaumel, maigre
son petit cadre, n'est dépourvue ni de talent
ni d'espérances d avenir. M. Chaumel est
distingue dans la forme. Sa musique est fine
et délicate; son orchestration, sobre, ne vise
pas à. des effets bruyants. En un mot, sa pe-
tite partition s'écoute d'un bout à l'autre
sans fatigue, et toujours l'oreille reste char-
mée par la phrase mélodique même dans les
plus petits récitatifs.
Bathyle a été interprété avec soin par
Mlle Ducasse, Mme Eigeuschenek et M. Barre.
BATHYL1S, Cretois qui, étant phlhisique
et sur Je point de mourir, mangea de la chair
u'ane, sur l'ordre de Sèrapis, et fut guéri.
[Antiquité expliquée.)
BATHYLLUS, un des fils de Phorcus et de
Ceto, sœur de l'Océan.
BATHYMÉTRIE s. f. (ba-ti-mé-trî — du gr.
bat/tus, profond; metron, mesure). Mesure
des profondeurs de la mer.
BATHYMÉTRIQUE adj. (ba-ti-mé-tri-ke —
rad. bathymétrie). Wui se rapporte à la bathy-
métrie.
*BÂTIE-NEUVE (la), bourg de France
(Hautes-Alpes), ch.-l. de cant., arrond. et à
10 kiloin. de Gap; pop. aggl., 299 hab. —
pop. lot., 766 hab.
BATJUSHKOF (Constantin-Nieolaiévitch),
poète russe, ne a Wologda en 1787, mort dans
la même ville en 1855. Il était en 1806 soldat
aux tirailleurs de Saint-Pétersbourg et il fut
blessé au combat de Heilsberg; il rentra en
1S07 dans les chasseurs de la garde, fit la
campagne de Finlande, puis, rendu à la vie
pnvee, exerça les fonctions de conservateur
a la bibliothèque de Saint-Pétersbourg, reprit
du service en 1812 et fit la campagne de
France (1813-1814) en qualité de capitaine
d'etat-major et d'aide de camp du géueral
Bachmetjef. Lu 1816, il tut attache au minis-
tère des atlaires étrangères de Saint-Péters-
bourg.
Bans ses loisirs, il avait écrit un certain
nombre de petits puâmes, les uns originaux,
les autres imites des littératures étrangères,
et divers travaux do critique sur les écri-
vains russes. Nomme en 1818 conseiller d'am-
bassade k Naples, il étudia la littérature ita-
lienne et Se l aSSiulila complètement. L'imi-
tation du Tasse est très-sensible dans ses
compositions poétiques. Malheureusement, ses
facultés intellectuelles éprouvèrent, vers 1821,
un dérangement du"t ellus se sont toujona
BATT
ressenties depuis lors. Il vint passer quelques
Baisons aux eaux de Bohême, recouvra assez
de lucidité pour traduire en russe, à Dresd -,
la Fiancée de Messine, de Schiller, s'occupa
aussi de travaux astronomiques et vint, en
dernier lieu, se confiner dans un de ses domai-
nes de Wologda, près de Moscou, où il lan-
guit de longues années avant de mourir. Une
n de ses Œuvres complètes a paru dans
. leetion de* classiques russes, àe Smirdin
Pétersbourg, isi< . in-8<>). Elles se
composent d'odes, d'élégies, de poèmes, d é-
ptires et de quelques essais de critique en
prose.
BATKA, nom de famille de plusieurs musi-
ciens allemands, dont les principaux Turent :
Laurent, né à Lischau, en Bohème, vers
1705, mort a Prague en 1759. Il fut maître
! ipelle dans plusieurs églises de^ cette
dernière ville etlaissacinq enfants qui s'adon-
nèrent également à la musique. — Wekcus-
las, qui naquit à Prague, ou résidait son père,
urut au commencement du xix° siècle.
H dirigea la musique de chambre de l'evèque
do Breslau, fut très-habile sur le basson et
i les concertos qui restèrent inédits. —
Uartin. qui succéda a son père dans sa place
de maître de chapelle à Prague et qui fut un
violoniste distingué. On lui doit plusieurs
morceaux écrits pour son instrument favori.
— Michel, né en 1755 , mort en 1808, et qui
fut excellent violoniste. — Antoink, né en
1759, mort en 1820. Il possédait une voix
magnifique et devint musicien de chambre de
l'evèque de Breslau. — Jean, tils de Michel,
qui naquit à Prague vers 1791. Ce musicien
alla se fixer à Pesih, où il resta jusqu'à la fin
de ses jours. On lui doit divers morceaux
pour piano.
BATOU-KHAN ou BATIIY-KMAN, souverain
du Kaptschac.V. Batu-Khan, au tome II du
Grand Dictionnaire.
'BATRACHOÏDES s. m. pi. — Encycl.
Ichthyol. Ce genre, déjà difficile à classer,
l'est devenu davantage encore par l'incer-
titude de ses délimitations, par les espèces
qu'on a voulu y introduire ou en retrancher
arbitrairement. Le nom qu'il porte, du reste,
est emprunté à une espèce, le gadus raninus,
qu'on tend aujourd'hui à éloigner du genre
batrachoïde, et qui ne serait même pas un
gade, mais une blennie. Valenciennes, qui a
conserve dans le genre deux espèces appelées
jar Linné gadus tau et CQtlUS gruniens, ne
rapproche les batrachoïdes ni des gades ni
des cottes, mais d'un ^enre absolument diffé-
rent, celui des baudroies. Quant au nom de
batrachoïde , fondé sur la ressemblance qu'of-
fre avec un têtard de batracien une espèce
aujourd'hui étrangère au genre, on peut en-
core le conserver, le tau, qui est devenu le
type du genre, offrant lui-même quelque res-
semblance avec un têtard. Valenciennes,
après avoir remanié le génie, le caractérise
comme il suit: tête large et plate; gueule
largement fendue , ordinaireineineut gai nia
de barbillons (peut-être faudra-t-il séparer
les espèces privées de ce caractère); dorsale
très-courte, suivie d'une autre tus-longue
udant jusqu'à la caudale ; pectorales
I édiculées, portées sur des bras courts et
plats et situées en arrière des ventrales;
lires à (rois rayns; mâchoires, paluiin
et \ orner garnis de dents ; sous-opeia ule arme
de deux fortes épines; membrane bianehio-
Btége à six rayons.
lies deux espèces que nous avons citéi ,
le tau se trouve dans toutes les mers; le
cotie grognant ou coq bruyant se trouve à
Butuvia. L'épitbète singulière qu'on lui ap-
plique rappelle, non pas une faculté qu'il
puriager&it avec les irigles de produire des
.ocaux, mais simplement -son nom hol-
landais, qui veut dire, en effet, coq bruyant,
mais qui désigne proprement le coq de
bi u y ère, et qu'on a transporté à cette espèce
tie balrachoide. Cjuel rapport de forme peut-on
avoir aperçu entre l'oiseau et le poi
Nous t'ignorons i om| léteraent* mais on sait
Oue les dénominations vulguires sont souvent
fondées sur des rapprochements plus étranges
encore que celui-ci.
BATRACHOSIOPLASTIE s. f. (ba-tra-ko-
li-o-plu-silj. ËxuiMiiii de la membrane mu-
inenl de ses borda avec les
. d'une incision qu'on fuit au k_v
pelé grenouilletle.
BATRACHOSPEKMELLE s. f. (ba tra-ko-
Bot. Sj n. de BATRAC1IOSPJ RMU.
BATBACHUS •-. m. (ba-tra-kuss). Iclithyol.
Syn. de uathachuidk.
BATBAC1NE s. f. (ba- tra-si-no — du gr.
baaachos, grenouille). Substance venii
que les Indiens Cbocounos font sortir de la
duo petit batracien en le tenant em-
broché près du feu.
BATTAGL1A (Dionisio), peintre de l'école
vénitienne, né à Vérone v«rs la lin du xv*' siè-
cle. Il Commençait à se faire connaître vers
1530. On lui attribue plusieurs tableaux qui
ne paraissent point être de lui, et les a
qui sont regardées comme étant bien
main i onsistent en une fresque peî)
une façade de maison, près de 1 église Suinte-
i me, a Vérone, et en quel
lions dont il aurait orné la niaisou des ban-
guinetti,
'BATTAILLE (Chat 1 63- A niable) , cliantcur
français. — Il est mort à Paris en 1872.
BATT
"BATTE s. f. —Pièce de la cuvette qui
sert à maintenir un salue dans le fourreau.
'BATTERIE s. f. — Encycl. Batterie flot-
tante. Les batteries flottantes furent em-
ployées pour la première fois par la France
et l'Angleterre dans la guerre d'Orient et
opérèrent dans la mer Noire et la Baltique.
Jusqu'alors, c'étaient les grands et beaux
ira aux de ligne, dont le prix de revient
est si élevé, qui avaient dû se hasarder SOUS
le feu des batteries des >ôtes,pour toutes les
opérations de siège, de blocus ou de bombar-
dement; mais il y avait une disproportion
évidente entre les moyens d'attaque et les
moyens de défense, et il était désastreux do
risquer un vaisseau de plusieurs millions, por-
tant 1,500 hommes et armé de 80 canons,
contre une muraille de peu de valeur, ;
due par quelques batteries. On résolut de
créei , à l'aide de batteries flottantes, de vé-
ritables flottes de sièges, et l'on construisit à
cet effet des navires de guerre d'un nouveau
modèle, ayant peu de tirant d'eau, peu do
hauteur au-dessus de la flottaison et protèges
contre les boulets pleins, creux ou rouges et
contre les bombes par un solide blindage de
fer. On essai avait déjà été tenté par le
général d'Arçon en 1782 pour le siège de
Gibraltar. Il avait imaginé de faire construire
des bâtiments k double muraille, dont l'in-
tervalle était rempli par du sable mouillé,
continuellement arrosé par des jets de pompe
et sur lesquels il avait installé une puissante
artillerie. Ces batteries se comportèrent d'a-
bord assez bien, et les premiers boulets rouges
qui les atteignirent restèrent sans effet
à la fin de la première journée où on les em-
ploya, elles furent toutes incendiées. L'idée
fut reprise en 1854; mais on substitua avec
plus d'efficacité une carapace de fer forgé
de 4 à 5 pouces d'épaisseur à la double mu-
rai,le de bois et au sable humide du gênerai
d'Arçon.
Dans ces batteries flottantes, les qualités
nautiques furent naturellement sacrifiées à
l'objet qu'on se proposait. Chacune d'elles ne
reçut qu'une mâture disposée de manière à
être enlevée entièrement au moment du
combat et une machine à vapeur de faible
i tnce faisant mouvoir une hehee, de fa-
çon que la batterie pût évoluer et prendre
sans aide une position favorable à l'action
de ses pièces. Elle en portait seize du plus
gros calibre. Les plaques de fer du pourtour
avaient une épaisseur de 105 millimètres et
descendaient jusqu'à 60 centimètres au-des-
sous de la flottaison , le pont était recouvert
d'un blindage de 35 centimètres, suffisant
pour mettre à l'abri de bombes de 22 centi-
mètres. La machine était de 150 chevaux et
le tirant d'eau de 2«i,50. Ces navires, longs
de 53 mètres sur 14 de laigeur et 5 du
profondeur, pesaient, sans leur armement,
1,500,000 kilogrammes; leur forme était
lourde et disgracieuse.
Cinq batteries flottantes lurent construites
par la France et lancées eu murs LK55 ,
poi taient les noms de Coiigrève , lu Fou-
droyante, la Dévastation^ la Lave et la Ton-
nante et furent expédiées dans la
les Anglais dirigèrent les leurs sur Liinburn.
Lu Tonnante, la Dévastation et la Lave se
Comportèrent très-bien sou-, le feu des batte-
ries russes; la première reçut 66 boulets dans
son blindage .-ans être entamée; mais l'ex-
périence ne fut pas aussi favorable du côté
des qualités nautiques, trop négligées. A
peine si les batteries flottantes pouvaient se
mouvoir; elles gouvernaient mal; il fallait
les remorquer péniblement duiant toute la
traversée et les placer jusque sous le feu.
Lu 1859, lors de la guerre d'Italie, quatre
nouvelles batteries flottantes un peu modi-
fiées, le Pei-ho, le Saigon, le Paixhans et le
j'ulestro, chacune pourvue d'une machine do
150 chevaux et année de 12 canons, furent
construites dans les chantiers de la marine.
I£lles étaient destinées à opéri r sur le lac «le
Garde, contre Peschiora, et la paix de Vîlla-
francu ne permit pas de les utiliser en Italie,
mais elles servirent dans les mers de Chine
et au Mexique. Depuis, la construction des
navires cuirassés ,)saus faïri m coin*
i létement les batteries flottantes, a conduit
a les transformer et a eu taire de véi :
navires de guerre. Le fameux Monilc
K ta ta -Unis, qui a donne son nom a ces no i-
vea .x. engins de destruction, n'était en M'a-
lite qu'une batterie flottante perfectionnée.
\ . U0N1TOB.
BATT1ADBS, nom patro Les des-
cenuunta il« Battus, qui régnèrent a i
ut 63 1 a i8S av. J.-C. V. Battus, au t. 11 du
Grand Dictionnaire*
It VI 1ll.lt (biniou), jurisconsulte sur
en L629lmort en ibttl. 11 étudia le droil n
en jurisconsulte qu'en philosophe et en
i .en, puis lit de nombreux voyages en lui e,
i .m ua plusieurs années, s arrêtant suc
me ni a Véi - , Padoue , Ferrure et
Rouie, l i'A .i,t dans son pa< .s natal en | as-
I li Napl s, f rence, F et Ad
son retour a Baie, il fut char.- d BO i
tu i li i i Ique et la il obtint une
L67S. "n lui doîl pi ■
ouvrages, pai mi lesq
sertatio de virtute (sale , igoo, in-4°); Dû-
ptitati ■< dïstri-
i. ,,. , 1666, lu i ■ ralitate
(Baie, 1007, in-4<>)
troven» ex diverti* utriuigut iurit csoi
BATZ
canonici articulis coactês (1
lira mixta I
în-4o); 01 de majestate 1
putatio de exercitif> jurium (1674)*
tatiode pacificationibus (it'Ti
tiopolitica armorum iisque connexorum (Bàle,
1674, in-4<>).
BATTIEB (Samuel), médecin suisse, né à
l; n 1667, va ri en 1741. Il commença par
étudier la langue grecqu :, nuis les mal 1
tiques, que lin enseigna B rnouilli, puis il
s'adonna à la médecine et se fit 1
teur en 1790. Il vint alors a Paris, OÙ il sa
lui avec plusieurs savants et littérateurs de
l'époque. On lui doit plusieurs ouvrages, parmi
lesquels nous citerons : Dissertatio de gène -
ratione humana (1650, in-40) ; Spécimen phi-
lologicum, sive observât iones in Diogenem
Laerticum (1695 1705) ; Dissertatîones de mente
humana (1697- 1701, in-4») ; Disquisitio de ide 1
Dei non innaia in qua Lockius adversus Se/ter*
lokium vindïcatur (1721, in-4°). On lui doit
également quel. pies commentaires sur le
Nouveau et l'Ancien Testament.
BATTISTIN1 (François), improvisateur ita-
lien, né en 1747, mort en 1825. Il fut pn
seur de littérature latine dans un collège de
jésuites et conserva ce poste jusqu'à l'entrée
des Français à Rome. On lui do.t qui
poésies, qui furent trés-goûtées de ses con-
temporains.
BATTORI, nom d'une ancienne et noble
famille originaire de la Hongrie. V. Bathori,
au tome II du Grand Dictionnaire.
BATUTA (Abn-Abdallah-Mohammed-Ebn),
voyageur maure du X1V<> siècle. Il par ■
tout l'Orient, visita la Peise et de là se rendit
en Chine.M.Kosegarten a publié en msun
.r .i . voyages de Batuta. Cet ouvra,-',
écrit en latin, a été traduit en anglais par
Samuel Lee eu 1829.
"BATZ, bourg de France (Loire-Infé-
rieiii ■■), cant. et ii 3 kîlom. arroi I.
et à 21 kîlom, de Saint Naznire; pop. a ].,
1,152 hab. —pop tôt., 2,733 hab. L'aie
chaîne d'îles où se trouvent le Pouliguen, le
bourg de Batz et Le Croisic est attachée de-
puis quatre siècles au continent par des te; r -s
basses que les indigènes ont découpées en
marais salants, devenus actuellement inutiles
et se changeant en marais sau mitres.
Les habitants du bourg de Batz disent ne
pas appartenir à la même race que les popu-
lations d'origine bretonne des ^ lia es envi
r. amants; ils se croient de source
ou saxonne. Cependant, celte tradition
probablement pas antérieure au siècle der-
nier, et m l'aspect physique, ni le costume,
ni la langue des paludiers de Batz n'indiquent
une ligne de séparation nette entre eux et
leurs voisins du plateau de Guérande. Dans
les deux régions, on trouve à peu près en
même nombre des hommes de haut" taille,
aux yeux bleus, à la chevelure blonde; les
anciens costumes, qui ont a peu pies disparu,
sauf la coiffe des femmes, étaient de 1
apparence générale, et lu langue, fort rappro-
chée du vannelais, él lit jadis bretonne pour
les gens de Batz et de Guérande, ainsi que
pour les habitants de toute la côte jusqu au
xvtie siècle; actuellement, il reste seulement
dans les hameaux avoisinunt Batz 400 per-
sonnes environ pai tant
i le qui distinguait surtout
c'était l'isolement dans lequel ils vivaient et
le patriotisme local qui en était la consé-
quence.
Naguère, il n'y avait pas d'exemple qu'un
seul des jeunes hommes de Batz se n
avec une iillo des villages bretons des nlen-
tours : la pureté de la race était complète.
Tous les habitants du bourg sont co
les uns des a une-, et. les familles qui portent
le même nom sont si nombreuses qu'il faut les
distinguer 1 ar des sobriquets. Plus de la moitié
appartiennent à huit familles ; une
pieud 49Û individus; mais le danger jue pré-
sentera eut les unions consanguines, au dire
de certains physiologistes , n'existe p
i. de Batz , à en juger par l'état de force
até ■ ' témo aie (a population.
BATZ-TRENQUELLKON (Chai
râleur et journaliste fran M. -
ot-et-Gar te] en isas. Il dé-
buta très-jeune dans le journalisme.
avoir été ui taché 1 la 1 éda ition d 1 -'
de Toulouse, de la
ollabo-
.1 ■ do la Guyenne, j<
, aux , et, depuis
nue b est le rédacteur en
M. Batz-Trenquelléon a pu
; ■ . . ? don I 1 1 u
.. orf«* 1 .......
lui : A
\ Nouvelles (1854, 2 vol. in-l«); les
I perdtu i
le Paup
.. , in -soi, ou\
de Bordeaux ; le D-
ix ad ■ :
i
prit public. Lois 0 (1864,
111-80) , •
■ ■
; | .
en jai \ I ■
lux ; 1867, itl
le Du en trois
ti-S"), etc.
B.UJD
307
BAUnO, Biiui 1 nu UBO, vieill femme
: ■
e. dans ses courses a la
Proserpine, arriva d
■ resenté à Cérès un
ns sa d 1
! 1 ce qui prov .
son hôtesse; I
tirée de son accablement 1
t, but le bre ..-, ins mvtholo-
I mine
fut répète par un hus;
es en lin, que la déesse se précipita sur
■ ivec tant d'a\ i lite, qu'elle s'at-
tira les moqueries d'un jeune homme. S
ou Stellio, que Cérés, par venge 1
gea enjézard (v.Stbllb, au tome XL-
fable est attribuée par certains mytho-
a Misma, habitant de l'Attique, et &
son tils Ascalabus.
Hésychius fuit de Baubo la nourrice de
Cérès.
'BAOCHART (Alexandre-Quentin), homme
politique.— Président de la section du con-
tentieux au conseil d'Etat en 1861 , il fut
nommé commandeur de la Légion d'honneur
en 1866 et appelé à siéger au Sénat le :
vier 1867. La révolution du 4 septembre 1870
lu à la vie privée. On lui doit : Rap-
p > t fait au nom de ta commission de l'eu*
sur l'insurrection qui a éclaté dans ta
■•■'• du 23 juin et sur les événements du
15 mai (1S48, 3 vol. in-40); Manuel de l'élec-
teur et de VéUgiàle (1849, iu-32).
' BAUCHER (K.), écuyer français. — Il est
mort eu 1873.
BADCHET (Louis- Joseph), chirurgien fran*
en I8S6, mort à Pans ,-n
1805. Il fit ses études mé i
■.:
rgien des nôpil
1 déni de la Société anatomique. C'i
un praticien distingué, à qui l'on doit les ou-
suivants : Des tumeurs fibreuses du
maxillaire inférieur (1S54, in-8«); Des tuber-
cules, au point de vue chirurgical (1857, in-8°) ;
D<- ta tliyri.ïdite (goitre aigu) et du goitre en-
flammè (1857, in-18) ; Du. panaris et du s
mon de la main (185S, in-8°) ; Des lésions
traumatigues th l'encéphale (1860, in -8°) ;
Anatomie pathologique des kystes de 1 0
et de ses conséquences pour le diagnostic et te
traitement de ses affections (1859, in-4°).
BAUCHETTE s. f. (bô-chè-te). Jeu do
I» lie importe d'Italie, qur- Mazarin aima t
fort, et pour lequel il s'enfermait des : !
dïnéos entières dans un jardin où pers
■ trait: Son crédit monta à un tel point,
qu'il entrait chez le ministre à toute he
était un de ses rares partenaires à la bau-
chlttb. (J. Loiseleur.)
*BAUO, bi.urg de France (Morh
ch.-l. do cuit., arrond. et à 25 kilom. de
Pontïvy, au bord de l'Evel ; pop. ■■
1,446 hab. — pop. tôt., 4,067 hab. • Le
de l'Evel et au Blavet coulant au foi
; la forêt de Caraors ;e n
< t présentant un immense ride
ire verdure; des mamelons arides et ro-
i'beux s'éleva nt de teuies parts su, c
:'
et fraîches vallées; tout cela, dit M. 1
Délandre, offre à chaque pas au voj
Li il a les plus variés et les plus curieux. »
BAUDE (Louis Baudet, dit), littérateur
, né a Pai .» su 1804, 1 ! dans la
même ville en 1862. lis.,
ineul et f .t pi-;. a. .m ou
le seil
homme instruit, un latiniste babil •. [j .
u Dictionnaire des lettres, scù .
arts de Dezobry, au recueil Patria, lil
urticles pour le Grand Dictionnaire uhv
du XIX6 siècle t alors en vo 1 ition,
il lit les trad A'Sthicus, .
1 IU4 Sequester, dePublius \
du Serenus Sammonicus, [our \u Dibti"
latine française du
tradui
Quintilien dans la collection N isard.
■ de la
1 i, in-lï) ; En»
dt ia jeunesse
(1844, in-l
I tavie, trugé .i" en cinq actes 01
dans 1 intitulée Instruction poin-
te peuple et comprenant ; // itoire sum:--
(1846), Religion (U47), Histoire romaine
Hisl ire ancienne U847) , Chronotoyie
(1847), Gm philo-
1 . | ..lin, il
de la
iiaour, les Cahiers
d'une
et pour les
qui ne suivent p<r
i i-lï), dont la ■
1-1805.
* BAUDEl.AiltE (Pierre -Charles), poète
français. — Il il m à Pi ma une
iiibro 1867. L»'
■
!.. ... poi]
probab] ■ i^.ur fuir d<
d
Se tci
idole Gautier, un u. également, a
308
BAUD
si curieusement décrit. Jusqu'à quel point
l'habitude de se créer, comme il 1 a dit lui-
même, • des paradis artificiels, • a l'aide de
la funeste drogue orientale,, altéra- t-elle sa
santé, c'est ce qu'il serait difficile de préci-
ser. Ses amis l'ont toujours chaleureusement
défendu d'avoir poussé jusqu'à l'abus l'usée
de l'opium et du hasehieh ; mais sa maladie
otîi it la plupart des symptômes observés dans
l'intoxication causée par ces dangereuses sub-
stances, de même que celle de Fernand Bois-
sui-il, le fondateur du club des haschichins.
A Bruxelles, Baudelaire travailla peu; à
peine écrivit-il quelques courtes pièces de
vers, qui ne sont pas les meilleures de son
œuvre. « Les premiers symptômes du mal, dit
Th. Gautier, se manifestèrent par une cer-
taine lenteur de parole et une hésitation de
plus en plus marquée dans le choix des mots ;
mais comme Baudelaire s'exprimait souvent
d'une façon solennelle et sentencieuse, ap-
puyant sur chaque terme pour lui donner
plus d'importance, on ne prit pas garde à cet
embarras de langage, prodrome de la terrible
maladie qui devait l'emporter et qui se ma-
nifesta bientôt par une brusque attaque. Le
bruit de la mort de Baudelaire se répandit
dans Paris avec cette rapidité ailée des mau-
vaises nouvelles, qui semble courir plus vite
que le fluid- électrique le long de son fil.
Baudelaire était vivant encore, et la nou-
velle n'était que prématurément vraie; il
ne devait pas se relever du coup qui l'avait
frappé. Ramené de Bruxelles par sa ta
mille et ses amis, il vécut encore quelques
mois, ne pouvant parler, ne pouvant écrire,
puisque la paralysie avait rompu la chaîne
qui rattache la pensée à la parole. L'idée
vivait toujours en lui, on s'en apercevait
bien a l'expression des yeux, mais elle était
prisonnière et muette, sans aucun moyen
île communication avec l'extérieur, dans ce
cachot d'argile qui ne devait s'ouvrir que sur
la tombe. A quoi bon insister sur les détails
de cette triste fin ? 11 n'est pas de bonne ma-
nière de mourir; mais il est douloureux, pour
les survivants , de voir s'en aller sitôt une
intelligence remarquable, qui pouvait long-
temps encore porter des fruits, et de perdre
sur le chemin de plus en plus désert de la vie
un compagnon de sa jeunesse. •
Les Œuvres complètes de Baudelaire ont
été recueillies en une édition définitive (Mi-
chel-Lévy, 1871-1872, 7 vol. in-18). Elles se
composent de : Fleurs du mal (1 vol.); Pe-
tits poèmes en prose et Paradis artificiels
(1 vol.); Histoires extraordinaires et Nou-
veiles histoires extraordinaires , traduites
d'Edgard Pue (2 vol.); Curiosités esthétiques
(l vol.); l'Art romantique (1 vol.); Aventures
d'Arthur Gordon Pym, Eurêka, traductions
d'Edgard Pue (1 vol.). Il a été, de plus, pu-
blié sur le poète des Fleurs du mal un volume
intitulé : Charles Baudelaire, souvenirs, cor-
respondance, bibliographie, suivis de pièces
inédites (Paris, Pincebourde, 1872, in-8°).
BAUDELIBR s. m. (bô-de-lié — rad. bau-
det). Celui qui transporte le bois à dos de
bêtes de somme.
BAUDELOT (Emile), savant français, né à
Vendresse (Ardennes) en 1834, mort à Nancy
en 1875. Il étudia la médecine à Paris, où il
passa son doctorat en 1858, puis il s'occupa
d'une façon toute particulière d'anatoinie et
de physiologie et prit en 1863 le grade de
docteui es sciences. Elève de M. Blanchard,
il travailla avec lui jusqu'en 1865, se livra k
d'intéressants travaux d'histologie et y mon-
tra à la fois une grande pénétration d'ana-
lyse et un esprit hardi et géneralisateur. A
la mort de M. Le Hebaullet , doyen de la
Faculté des sciences de Strasbourg, Baude-
lot fut appelé k le remplacer comme profes-
seur d'unatomie comparée, et son enseigne-
ment eut un pleiu succès. «Quoique dune
organisation délicate, dit M. Figuier, Bau-
delot avait un caractère énergique. Pendant
la guerre de 1870-1871, il servit comme aide-
major dans le corps d'armée du général Du-
crot. Il fut ensuite attaché aux ambulances
de llaguenau. Il revint à Paris en 1871.
Après la prise de Strasbourg, qui raya de
notre nationalité les Facultés de cette ville,
Nancy remplaça Strasbourg comme ville uni-
versitaire. Le dédoublement de la chaire
d'histoire naturelle de la Faculté de Nancy
tit choisir Baudelot pour enseigner l'anutomie
iré* et la zoologie. • Baudelot avait un
esprit délicat, plein de sincérité et de droi-
ture. Travaillant sans ees^e, il avait amassé
un grand nombre de matériaux. On a de lui :
plusieurs mémoires, notamment sur les Fonc-
tions de l'encéphale des poissons, sur la Dé-
termination des caractères en anatomie corn-
travail qu'il laissa inachevé ; un recueil
berches sur le cerveau des poissons; des
Recherches sur l'appareil générateur des mol-
lusques gastéropodes (1863, in-4°), etc.
BACDEMENT (Théophile-Charles-Etienne),
[, né à Paris en 1808, mort dans la même
ville en 1874. Il commence par donner des
rétaire
d'Augustin Thierry (1835). Attaché en 1843
U lu bibliothèque Mas u Ine, El pa
plus tard k la Bibliothèque d
il remplit les fonctions de con lervate
inipi iméSt Baudement collabora uu Journal
de Vin Uructian publique, a la Législature
ii la Revue contemporaine, a VAlhe-
françaist au Bulletin du bibhophi
Il u ii [du ' •■' annoté, dans la Collection Ni-
BAUD
sard : Ovide, Tibulle, Publius Syrus, Cicé-
ron, Suétone, Florus, Jules César, Eutrope,
Sextus Rufus, Frontin, Modestus, Censori-
nus, Julius Obsequens. On lui doit, en outre,
le Rabelais de Huet (1867, in-12), les Eglo-
gues de Huet (1870, in-8°).
BAUDET (Louis), littérateur français. V.
Baude, dans ce Supplément.
* BAUDIN (Charles), amiral français, mort
en 185-*. — Il était H Is de Baudin des Ardennes,
et non de Nicolas Baudin. Sous le Consulat, il
demanda et obtint de faire partie de l'expédi-
tion qui s'organisa au Havre pour l'explora-
tion des terres australes, et qui se composait
de la corvette le Géographe et de la flûte le
Naturaliste. En 1848, le gouvernement pro-
visoire nomma le vice-amiral Baudin com-
mandant de l'escadre de la Méditerranée.
Lorsque éclata, le 15 mai suivant, la fameuse
insurrection de Naples, Baudin se trouvait
devant cette ville avec 8 vaisseaux de ligne
et plusieurs frégates. Peu après, il contribua,
par ses énergiques représentations, à mettre
un terme au moins momentané aux excès de
la réaction victorieuse. Son nom est resté
dans la mémoire de tous les vaincus qui
cherchèrent un asile sous le pavillon fran-
çais et que l'amiral Baudin parvint à sous-
traire a la mort ou au bagne. Au mois de
septembre suivant, d'accord avec l'amiral
anglais William Parker, il mit un terme aux
horreurs dont Messine était le sanglant théâ-
tre et il prévint, par son intervention spon-
tanée, le retour de semblables excès lors de la
reprise de Païenne en avril 1849. A cette
époque, Baudin quitta le service actif. Il re-
vint à Paris, fut nommé* en 1852, président
du conseil des travaux de la marine, en
1854 amiral, et il mourut le 7 juin de cette
même année.
BAUDIN (Désiré-Pierre), ingénieur fran-
çais, ne en 1809. A dix-sept ans, il fut admis
a l'Ecole polytechnique, d'où il sortit parmi
les premiers, puis il entra dans le service des
mines et devint ingénieur. Nommé ingénieur
en chef de première classe en 1850, il a été
depuis inspecteur général. M. Baudin est
oflicier de la Légion d'honneur. Outre un
certain nombre de notices, on lui doit : Précis
historique sur les mines de houille de Brassac
depuis leur ouverture jusqu'en 1836 (1842,
in-8°); Description historique, géologique et
topographique du bassin houiller de Brassac
(1851, in-4°, avec atlas in-fol.).
* BAUDIN (Jean-Baptiste-Alphonse-Victor),
médecin et homme politique français, né à
Nantua (Ain) le 20 avril 1811, tué à Paris le
3 décembre 1851. — Il fit de brillantes études
aux collèges de Saint-Amour et de Lyon ,
puis il suivit les cours de médecine dans
cette dernière ville (1828). Son père, qui était
chirurgien, avait peu de fortune. Pour allé-
ger les charges que ses études faisaient peser
sur sa famille, il obtint son admission dans un
hôpital militaire et fut envoyé au Val-de-
Grâce en octobre 1830. Elevé dans les idées
républicaines, le jeune étudiant partagea son
temps, a Paris, enlre l'étude des questions
politiques et sociales et l'étude de la médecine.
Il devint alors un adepte du saint-simo-
nisme, ce qui le fit mal noter de ses chefs.
Malgré le dévouement dont il fit preuve pen-
dant l'épidémie cholérique de 1832, il fut
éloigné de Paris et envoyé à l'hôpital mili-
taire de Toulon. De là, il passa en Algérie,
en qualité de chirurgien d'un régiment de
zouaves, dans lequel servait Cavaignac. Dès
qu'il le put, Alphonse Baudin quitta la chi-
rurgie militaire, revint à Paris, s'y fit rece-
voir docteur et s'y établit comme médecin.
Là, il se lia avec plusieurs hommes éminents
du parti républicain, notamment avec La-
mennais, se tit affilier k des sociétés secrètes,
devint franc maçon et, grâce à une grande
facilite d'élocution, il fut un des orateurs les
plus écoutés des réunions maçonniques. Ce
fut avec une joie profonde qu'il accueillit la
révolution de 1848. Il parla souvent dans les
clubs et y fut applaudi. Le 18 mai, Baudin
fut arrêté pour avoir fait partie de la foule
qui avait pénétré le 15 mai dans l'enceinte
de l'Assemblée nationale, mais on le relâcha
presque aussitôt. Nommé par les électeurs
de l'Ain représentant du peuple k l'Assemblée
législative par 46,739 voix, en mai 1849,
Alphonse Baudin alla siéger à la Montagne.
Lors de l'expédition de Rome, il signa chez
Ledru-RollÏD la demande de la mise en accu-
sation de Louis-Napoléon Bonaparte et de
ses ministres, ainsi que le manifeste de la
Montagne et l'appel au peuple (13 juin). Quel-
ques jours après, il interpella le ministre de
l'intérieur au sujet de perquisitions faites par
la police dons un local affecté aux réunions des
représentants de la Montagne. Le 8 janvier
1850, il prononça un remarquable discours
au sujet du projet de loi qui conférait aux
préfets la faculté de nommer et de révoquer
les instituteurs communaux et proposa de
voter l'enseignement primaire gratuit et obli-
gatoire. A trois reprises différentes, le 29 oc-
tobre 1849, le 3 avril et le 6 juillet 1350, le
riitantde Nantua prit la parulu pour
reclamer la levée de l'état de siège imposé k
la 60 division militaire dans laquelle le dé-
partement de l'Ain se trouvait compris, et
ignaler les abus de pouvoir commis à,
la faveur de ce régime exceptionnel. Esprit
alerte, prompt a la riposte et plus prompt
encore à l'attaque, il n avait pas toujours la
BAUD
patience de supporter silencieusement les
outrages contre la République et le sens
commun. Placé au sommet de la Montagne,
d'où sa voix tombait stridente et railleuse au
milieu des discussions, il avait le talent parti-
culier d'agacer, d'irriter le président Dupin,
qui ne se faisait pas faute d'ailleurs de lui in-
fliger les pénalités les plus rigoureuses inscri-
tes dans le règlement. A la séance du 16 mai
1851, lors de la discussion du projet de loi
qui conférait au préfet du Rhône les attribu-
tions de préfet de police dans les communes
constituant l'agglomération lyonnaise, Bau-
din, par son langage énergique, se fit rap-
peler deux fois à l'ordre et finalement retirer
la parole par une délibération de l'Assem-
blée. Lors du projet de loi organique sur
l'Assemblée nationale, il réclama avec véhé-
mence contre la disposition de cette loi qui
attribuait à l'autorité le soin de désigner les
individus aptes à être gardes nationaux.
A cette occasion , il prononça un dis-
cours éloquent, vibrant, d'une conviction
profonde, et le dernier qu'il devait faire à
l'Assemblée : t Nous agirons, s'écria-t-il,
nous vivrons, nous mourrons s'il le faut avec
et pour la vile multitude. » Quelques mois
plus tard, en revenant de l'Ain, où il était
ailé passer les vacances de la législature,
Baudin s'arrêta à Dijon. La, dans une réu-
nion d'amis, il fit cette déclaration prophé-
tique : « Notre mandat est de défendre la
République. Demain, je serai à Paris, et si
elle est attaquée, je jure ici de me faire tuer
pour sa défense. . »
Lorsque, le 2 décembre 1851, Louis-Napo-
léon Bonaparte commit contre l'Assemblée
nationale l'attentat qui devait avoir de si
terribles conséquences pour la France, Al-
phonse Baudin se réunit aux quelques dé-
putés qui résolurent de soutenir jusqu'au
bout la grande cause de la République et de
la liberté et, s'il le fallait, de mourir pour
elle. Le matin du 3 décembre, une douzaine
de représentants de la Montagne se trou-
vaient k la salle Roysin, en face de la rue
Sainte-Marguerite; il y avait Baudin, Briller,
Bruckner, de Flotte, Dulac, Maigne, Malur-
dier, Schcelcher, Esquiros, Madier de Mont-
jan et quelques autres. La troupe, sous les
ordres du général Marulaz, stationnait sur la
place de la Bastille. Plusieurs centaines d'ou-
vriers circulaient dans le faubourg, il était
environ huit heures; la barricade, ou plutôt
l'ombre de barricade, n'existait pas encore.
Les représentants, ceints de leur écharpe,
sortent tous de la salle Roysin et se mettent
à parcourir le faubourg ; ils essayent de faire
passer une étincelle de leur colère patriotique
dans le cœur des ouvriers qui étaient là mê-
lés à leurs femmes. Mais les paroles les plus
vibrantes ne trouvaient point d'écho ; on
voyait l'indifférence sur presque tous les vi-
sages : le faubourg gardait rancune des fa-
tales journées de Juin. C'est alors qu'une
femme du peuple, qui était dans le groupe et
qui paraissait très-exaltée, dit en s'adressant
aux représentants : ■ Ahl vous croyez donc
que nos hommes vont aller se faire tuer pour
vous conserver vos 25 francs! — Attendez
un peu, répliqua Baudin avec un sourire
amer, vous allez voir comment on meurt pour
25 francs. ■
Les représentants comprirent dès lors que
tout était perdu et qu'il ne leur restait plus
qu'à protester énergiquement et à mourir pour
le droit s'il le fallait. La fermeté de cette
attitude parut ranimer un instant le patrio-
tisme des ouvriers; trois ou quatre voitures
de maraîchers passaient en ce moment au
coin de la rue Sainte-Marguerite. En un in-
stant elles furent arrêtées, on détela les che-
vaux; une dizaine d'insurgés coururent ehex
un charron du voisinage, un omnibus traîné
à bras parut bientôt, et une barricade com-
mença à s'élever. Quelque temps après, le
général Marulaz, prévenu qu'une sorte de
résistance s'organisait dans le faubourg, en-
voya plusieurs compagnies sous les ordres
d'un chef de bataillon. Celle du capitaine
Petit marchait en tète. Le premier rang ap-
parut bientôt à une distance d'environ 300 mè-
tres. Les représentants, sans armes, mais
ceints de leur écharpe, viennent se placer
résolument devant la barricade; derrière se
tiennent les insurgés, deux k trois cents hom-
mes armés d'une vingtaine de fusils qui
avaient été enlevés k un poste. Sept des re-
présentants marchent vers les soldats, tandis
que Baudin, comprenant l'inutilité de cette
démarche, escaladait la barricade et s'enve-
loppait dans un drapeau, attendant fièrement
la mort. Cependant les représentants conti-
nuaient k marcher au-devant de la troupe.
Les soldats s'arrêtent instinctivement. Schœl-
cher prend la parole et dit : ■ Nous sommes
représentants du peuple; au nom de la con-
stitution, nous réclamons voire concours pour
faire respecter la loi du pays. Venez à nous,
ce sera votre gloire. — Taisez-vous, s'écrie
le capitaine, je ne veux pas vous entendre;
j'obéis à me;* chefs, j'ai des ordres; retirez-
vous ou je fuis tirer. —Vous pouvez nous tuer,
nous ne reculerons pas. — Vive la Républi-
que! vive la constitution!! répondent d'une
seule voix les représentants.
L'oftlcier fait apprêter les armes et com-
mande • «En avant t» Plusieurs des représen-
tants, croyant la dernière heure venue, met-
tent le chapeau k la main, comme pour saluer
la mort, et poussent un nouveuU cri de : • Vive
la République! ■ Mais l'officier ne commande
BAUD
pas le feu. Neuf rangs de soldats passent suc-
cessivement, marchant vers la barricade et
se détournant des représentants. Ceux-ci con-
tinuent de les adjurer de se joindre à eux.
Cependant quelques soldats, plus impatients
que les autres, repoussent les représentants.
Un fourrier couche en joue Bruckner; mais,
sur un mot calme et digne de celui-ci, il re-
lève son fusil et le décharge en l'air. Au
même instant, un soldat repousse Schœlrher
avec l'extrémité du canon de son fusil, cher-
chant k l'éloigner et non k le blesser, comme
l'a dit Schcelcher lui-même. Tout k coup une
balle part de derrière la barricade : un mili-
taire tombe mortellement frappé. La troupe,
qui n'était plus qu'à trois ou quatre pas, ri-
poste par une décharge générale; Baudin
tombe foudroyé.
Le 5 décembre, le corps de l'héroïque défen-
seur du droit fut conduit au cimetière Mont-
martre, escorté par son frère Camille Baudin
et par une centaine de personnes.
Baudin (PROCÈS DE LA SOUSCRIPTION). DÎX-
sept ans s'étaient écoulés depuis la mort du
représentant du peuple Alphonse Baudin.
L'Empire avait accompli son œuvre d'étouf-
fant despotisme. Cependant l'esprit public
commençait à se réveiller de sa longue tor-
peur. Un ardent besoin de liberté se mani-
festait dans la partie intelligente de la na-
tion. Le gouvernement, né dans le crime
et dans les proscriptions, avait accumulé
faute sur faute, et les moins clairvoyants
commençaient à comprendre vers quelles ca-
tastrophes marche un peuple qui, volontaire-
ment ou non, abdique entre les mains d'un
seul. Ce fut au milieu de cette disposition des
esprits que M. Ténot publia sur le coup
d'Etat, sous le titre de : Paris en décembre
1851 (1868), un remarquable ouvrage, dans
lequel il mit en relief la grande figure de
Baudin. Tous les journaux libéraux reprodui-
sirent le passage de ce livre où sont relatés
les événements de la rue Sainte-Marguerite.
Aussi pouvait-il sembler naturel que les dé-
mocrates parisiens songeassent, à l'occasion
de la fêle des Morts, à déposer des couronnes
sur le tombeau de Baudin. Cependant le bruit
se répandit qu'en prévision de manifestations
politiques les cimetières de Paris devaient
être fermés le 2 novembre. Le journal le
Réveil, dix 29 octobre 1S68, déclarait, dans une
note signée Ch. Quentin, qu'un pareil bruit
devait être sans fondement, et il ajoutait :
• On ne peut empêcher un peuple de s'ho-
norer lui-même en honorant la mémoire de
ceux qui lui ont légué de grands exemples,
de ceux qui, comme Godefroy Cavaignac,
ont usé leur vie aux luttes de la liberté, de
ceux qui, comme Baudin, sont tombés mar-
tyrs en défendant la loi. »
Les cimetières restèrent ouverts le 2 no-
vembre 1868.
Comme d'habitude, une foule nombreuse se
porta au cimetière Moutmartre; la grande
ombre de Godefroy Cavaignac reçut les
hommages accoutumés. Le nom de Baudin
fut prononcé; on parla de se porter à sa
tombe... Mais grand fut letonnement : on
ignorait où reposait le corps de ce héros. Un
gardien du cimetière y conduisit les visiteurs
et arracha de ses mains les herbes parasites
qui cachaient le nom de l'ancien représen-
tant du peuple.
Une fois découvert, le tombeau fut bientôt
entouré d'une foule compacte. M. Emile de
Girardin, qui se rendait k une sépulture de
famille, ayant été aperçu, est accosté et in-
vité à prononcer quelques paroles. Il s'y re-
fuse. M. Ch. Quentin, rédacteur du Réveil,
reçoit la même invitation; il décline tout
d'abord, mais, sur de nouvelles instances, il
consent à dire quelques mots chaleureux sur
la tombe de Baudin. Après lui, un inconnu
prêche hardiment l'insurrection et fait appel
k la violence; puis M. Gaillard fils lut une
pièce de vers, et M. Abel Peyrouton, avocat,
dit quelques paroles, dont les suivantes seules
furent entendues: «Que la vie de Baudin
nous serve d'exemple, et qu'au moment du
combat son nom nous serve de stimulant 1 ■
Le lendemain, l'Avenir national publiait
quelques lignes de M. Peyrat, son rédacteur
en chef, et une lettre de M. Delescluze, du
JtSveil, annonçant qu'une souscription était
ouverte dans les bureaux de ces deux jour-
naux pour l'érection d'un monument k Bau-
din. Le ministère public intervint alors (7 no-
vembre). Des poursuites furent dirigées contre
M. Peyrat; l Avenir national contenant les
premières listes de souscription fut saisi.
Ces rigueurs n'arrêtèrent pas ce journal.
Le Réveil, la Revue politique, l'Electeur,
la Gironde , l'Indépendant du Centre , le
Démocrate de Vaucluse et plusieurs autres
feuilles de Paris et de la province publiè-
rent également des listes de souscription.
Les hommes les plus considérables du parti
libéral, sans distinction de drapeau, envoyè-
rent leurs adhésions. C'est ainsi qu'on vit
figurer sur les listes les noms de Victor Hugo,
de Louis Blanc, de Quinet, de Jules Favre,
de Prèvost-Paradol, de Berryer, etc. L'adhé-
sion île ce dernier produisit surtout une vive
Bensation* Le U novembre, il adressa k
l'Electeur la lettre suivante :
■ Monsieur le Rédacteur,
• Le 2 décembre 1851, j'ai provoqué et ob-
tenu de l'Assemblée nationale, réunie k la
mairie du Xe arrondissement, un décret do
déchéance et de mise hors la lui du pie^i-
BAUD
dent de 1e. République, convoquant les ci-
toyens a la résistance contre la violation
des lois dont le président se rendait cou-
pable. ... .
i Ce décret a été rendu nus-i public dans
Paris qu'il a été possible.
■ Mon collègue, M. Baudin, a énprgique-
mentobéi aux ordres de l'Assemblée; il en
a été victime, et je me sens obligé de pi'eu-
dre part à la souscription ouverte pour le-
vection d'un monument expiatoire sur sa
tombe.
» Veuillez accepter mon offrande et agréer...
■ Berryer. •
En même temps la souscription se couvrait
de signatures aux Ecoles de droit, de méde-
cine, â l'Ecole polytechnique. Enlin des jour-
naux qui jusque-la avaient trouvé la sou-
scription impolitique, le Siècle, le Temps, la
Tribune, le Journal de Paris, lui ouvrirent
leurs colonnes lorsque le gouvernement en
poursuivit les promoteurs.
Le 13 novembre, MM. Delescluze , Ch.
Quentin, Peyrat, Duret, gérant du journal la
Tribune, Challemel-Lacour, directeur gérant
.le la Revue politique, Gaillard père, Gaillard
fils et A bel Peyrouton étaient traduits devant
la sixième chambre du tribunal correctionnel,
comme prévenus de manœuvres à l'intérieur,
dans le but de troubler la paix publique ou
d'exciter à la haine et au mépris du gouver-
nement de l'empereur. Le tribunal était pré-
sidé par M. Vivien; l'avocat impérial chargé
de requérir était M. Aulois. Les défenseurs
étaient : Me Gambetta pour Delescluze,
M» Crémieux pour Quentin, M> Emmanuel
Axago pour Peyrat, Me Laurier pour Challe-
mel-Lacour, M* Leblond pour Gaillard père
et Gaillard fils, Mc Hubbard pour Peyrouton.
Me Jules Favre, défenseur de Duret, se trou-
vant retenu à Nîmes où il plaidait dans une
affaire de réunion électorale, le tribunal re-
fusa la remise demandée au nom de Duret et
donna défaut contre ce dernier.
Les débals s'ouvrirent le 13 novembre, en
présence de nombreux auditeurs qui se pres-
saient dans l'étroite enceinte de la 6e cham-
bre. L'avocat impérial Dubois, dans un assez
faible réquisitoire, prit d'abord la parole. Il
essaya de justifier l'accusation de manœu-
vres à l'intérieur, en soutenant qu'on ne pou-
vait séparer le coup d'Etat de décembre du
régime qui en était issu, et qu'il fallait « res-
pecter le gouvernement que le pays s'était
librement donné. » M1-1 Crémieux, avocat de
M. Charles Quentin, répliqua le premier au
ministère public et prononça un vigoureux
réquisitoire contre le coup d'Etat. Son plai-
doyer remplit toute la fin de l'audience. Le
lendemain 14, MB Emmanuel Arago, défen-
seur de M. Peyrat, prit a son tour la parole
et se montra non moins vigoureux et élo-
?uent. Lorsqu'il eut fini, M" Gambetta, dé-
enseur de Delescluze, se leva au milieu d'un
redoublement de silence et d'attention dans
L'auditoire. Nous allons emprunter à l'His-
toire du second Empire de M. Taxile Delord
le compte rendu de celte partie du procès,
nui devait faire du jeune avocat , alors in-
connu , un des hommes les plus populaires de
France.
M« Gambetta avait a cette époque une voix
sonore, pénétrante, forte et douce à la fois,
oui s'emparait de l'oreille et du cœur de l'au-
ditoire. On l'ëcoutait avant de l'entendre. 11
commença par déclarer que le véritable ter-
rain du débat se trouvait pour lui dans le
toire même du ministère public. La
question terrible qu'il faut soumettre à des
hommes chargés de faire respecter la justice
e t celle-ci : existe*t-il un moment où, sous
prétexte de salut public, on puisse renverser
la loi et traiter comme criminels ceux qui la
défendent au péril de leur vie? « Le dernier
endroit qu'on eût du choisir, dit-il, pour
plaider une cause comme la cause actuelle
était l'enceinte dans laquelle siègent des ma-
gistrats. On ne peut ignorer (et ici sa voix
commença à s'élever) le trouble apporté dans
les consciences par 1 acte du 2 décembre. A
cette date se sont groupés autour d'un pré-
tendant des hommes sans talent, sans hon-
neur, perdus de dettes et de crimes, de ces
gêna complices à toutes les époques des
coups de force, de ces gens dont on peut ré-
péter ce que JSalluste a dit de la tourbe qui
entourait Catilina, ce que César a dit lui-
même de ceux qui conspiraient avec lui :
éternels rebuts des sociétés régulières. Avec
ce personnel, on sabre depuis des siècles les
institutions et les lois, et malgré ce défilé su-
blime des Socrate, des Thraséas, des Caton,
on écrase le droit sous la botte d'un soldat. •
Le représentant du ministère publi
levé à ces mots de ngens perdus de dettes
et de crimes,! pour déclarer que co n'était
lias là de la plaidoirie et qu'il allait se voir
obligé de requérir du tribunal qu'il retirât la
parole à Me Gambetta ; muis celui-ci, sans
presque lui donner le temps de finir sa phrase,
Continue son discours avec une nouvelle
véhémence de voix et de pantomime : ■ Mais
devant la justice, devant les magistrats, il ne
saurait en être ainsi. Ou a prétendu que l'on
sauvait la France par le coup d'Etat. Mais,
pour témoins de la vérité, n'avons-nous pas
Michel de Bourges, Courras et tant d'autres
morts loin de leur pays; Lediu >Rollin exile,
ai Berryer, ce mourant illustre, qui a prouve
par une lettre que tous les parus su tien-
nent pour la conservation de la morale 1 Où
BAUD
étaient, le 2 décembre, M. îhi-rs, M. de Ré-
musnt, M. Dupont de l'Eure, tous les hon-
nêtes gens? A MazisI à Vincennesl et
en route pour Cayenne, pour Lan
les victimes spoliées d'une frénésie ambi-
tieuse ! »
La voix de l'orateur s'élève de plus en plus.
Le président essaye de le calmer : « Mc Gam-
betta, mesurez vos forces, vous n'irez pas
jusqu'au bout; vous voulez dire que les au-
teurs du coup d'Etat ont commis un grand
crime/, cela ne peut-il pas se dire tout simple-
ment?» Cette façon de calmer l'orateur en
répétant froidement ses phrases les plus vi-
ves donne au débat une tournure malicieuse
qui n'échappe pas à l'auditoire et qui rend
la scène plus piquante, M° Gambetta recom-
mence. On voit qu'il cherche à suivre les
conseils du président; mais bientôt sa fougue
l'emporte; ses mouvements brusques et ré-
pètes portent le désordre dans sa toilette. Sans
prendre garde à ce détail, il continue : « Il
est donc clair qu'on n'a pas sauvé la société
en mettant la main sur le pays. Le pays a
approuvé, dit-on, le coup d'Etat. Oui, grâce
aux moyens de communication, la vapeur,
le télégraphe, on a trompé Paris avec la
province et la province avec Paris. Paris est
soumis, affichait-on, quand Paris était as-
sassiné, mitraillé 1» Ces mois soulèvent un
frémissement dans la salle. M° Gambetta
reprend : «Que parle-t-on de plébiscite, de
ratification par la volonté nationale? La vo-
lonté d'un peuple ne saurait changer la force
en droit, pour détruire ce peuple lui-même.
Après dix-sept ans, on cherche à interdire
la discussion de ces faits. Mais on n'y réus-
sira pas. Ce procès a été jugé hier, il le sera
demain, toujours, jusqu'à ce que la conscience
universelle ait reçu sa suprême satisfaction.
Depuis dix-sept ans, vous qui êtes les maîtres
de la France, vous n'avez jamais osé célé-
brer le 2 décembre comme un anniversaire
national; eh bien I cet anniversaire, c'est
nous qui le prenons... t
L'avocat impérial se lève et proteste de
nouveau contre des paroles qui vont bien au
delà des limites fixées à la défense. Mo Gam-
betta continue comme s'il n'entendait pas
M. Aulois. Une lutte s'engage entre ces deux
hommes, l'un s'etforçant de parler, l'autre
couvrant la voix de son adversaire, lutte
inégale, car M. Aulois tombe épuise sur son
siège pendant que Me Gambetta continue
avec une nouvelle vigueur, t II a voulu me
fermer la bouche, disuit-il au sortir de l'au-
dience en parlant du ministère public, mais
je l'ai submergé. • Le mot était vrai; l'avo-
cat impérial avait en quelque sorte disparu
sous le flot des phrases de Me Gambetta,
lorsque celui-ci lui répondit en finissant :
■ Vous avez dit : nous aviserons 1 Nous ne
redoutons ni vos menaces ni vos dédains;
vous pouvez frapper, vous ne pouvez ni
nous deshonorer ni nous abattre. • Accablé
par la couleur, par la fatigue, par l'émotion,
il retombe sur son banc au milieu des ap-
plaudissements que le président essaye mol-
lement de réprimer et qui vont se répercu-
tant de la salle dans l'escalier et de l'escalier
dans la cour. Les prévenus se jettent dans
les bras de Me Gambetta, dont l'éclatant
triomphe était le lendemain salué par la
France entière.
Après lui, MM*» Laurier, Leblond et Hub-
bard prirent successivement la parole pour
défendre MM. Challemel-Lacour , Gaillard
et Peyrouton, et le tribunal rendit son juge-
ment.
M. Delescluze fut condamné à 2,000 francs
d'amende et à six mois d'emprisonnement
et interdit pendant le même temps de l'exer-
cice des droits civiques. MM. Quentin, Pey-
rat, Challemel-Lacour et Duret furent con-
damnés chacun à 2,000 francs d'amende;
Gaillard père, à 500 francs d'amende; Gail-
lard fils et Peyrouton, à 150 francs d'amende
et un mois de prison.
Bien que, dans ce procès, le véritable con-
damne eut été 1 Empire, qui se vit llétri et
déshonoré dans son origine, le gouvernement
ne craignit point de faire un nouveau procès,
pour manœuvres à l'intérieur, à des jour-
naux qui avaient également ouvert des
souscriptions ou continué à recevoir des of-
frandes depuis le jugement du 14 novembre;
Ce fut ainsi que MM. ffébrard du Temps,
J.-J. Weiss du Journal de Paris, Duret, gé-
rant de la Tribune, Peyrat de l'Avenir na-
tional, Delescluze du Réveil furent traduits,
le 28 novembre, devant Je tribunal correc-
tionnel, qui les condamna à 1,000 francs d'à-
mendo. Delescluze fut de plus frappé de six
mois de prison, qui devaient a fondre
a\ c les six mois de la condamnation précé-
dente.
MM. Delescluze et Duret, seuls, in toi
rent appel de ce jugement. La coui
qu'il soi tirait son plein et entier effet, s tuf en
co qui concernait l'amende prononcée contre
Delescluze , laquelle fut réduite a 50 francs.
M" Jules Favre, qui prit la parole pour
M. Duret, put due avec vérité : ■ Do ce pro-
ces ressortira un i :i : t considéra-
ble... C'est que la figure de celui pour la mé-
moire duquel la souscription u été ouverte
. t restée pure et a l'abri de toute •■ ,
d'agression. Quelles que soient les opinions
.'•Mites qui se sont donné rendes vous
pour se livrer bataille, il n'a pas été proi
un mot qui puisse porter atteinte au rôle qu il
a joué... » L'illustre orateur ajouta : • Lu
BAÙD
leçon qui se dégage nu-dessus de ce débat
et qui restera dans la conscience publique,
c'est que la première des vertus, celle qui
doit être honorée, non pas seulement
qu'elle se rapproche de cet idéal vers lequel
nous devons tous tendre, l'idé. 1 do p
tîon et de dévouement, mais encore parce
qu'elle est avant tout la seule protection des
liés qui veulent se gouverner, cette
vertu, c'est le courage civique, c'est le sa-
crifice de soi-même, c'est l'immolation do l'in-
vidu à la loi et au devoir 1 ■
Les grands débats judiciaires auxquels
donna lieu la souscription Baudin contri-
buèrent à ébranler l'Empire, qui croula moins
de doux ans après, en livrant la France à l'in-
vasion étrangère. L'argent de lasousci
avait été recueilli par un comité, qui put alors
faire exécuter le monument funéraire de
L'ancien représentant du peuple do l'Ain.
Ce monument, dû à MM. Aimé Millet et Léon
Dupré , fut inauguré le 2 décembre 1872. Un
large socle, formé de deux marches de granit
gris, supporte une sorte de lit funéraire sur
lequel est étendue la statue en bronzo do
Baudin. M. Millet l'a représenté au moment
où il vient d'expirer. Sa main gaucho froisse
convulsivement la rosette de représentant du
peuple; l'habit et la chemise déboutonnés,
en désordre, montrent la poitrine nue. Le
bras droit, déjà roidi, retombe le long du
corps et le doigt s'appuie sur la table de la loi
écornée par les balles. La partie inférieure
du corps se dessine sous les plis d'un grand
manteau. La tête renversée en arriére re-
garde le ciel. C'est le morceau le plus remar-
quable de cette belle composition. Les yeux
ont le vague regard de la mort; la bouche
entr'ouverte semble sourire à l'immortalité.
Le front est troué d'une balle. Sur la face
principale du monument, qui, par le sentiment
gênerai de la composition , rappelle le mo-
nument de Godefroy Cavaignac, on voit ces
mots: • La loi ; ■ sur le piédestal, on lit:
■ A Alphonse Baudin, représentant du peuple,
mort en défendant le droit et la loi, le 3 dé-
cembre 1851. a
* BAUDISSIN (Wolf-Henri-Frédérie-Char-
les, comte DE), littérateur allemand. — Il est
mort à Dresde le 4 avril 1878.
' BAUDISSIN [Othon-Frédéric-Mngnus de),
officier danois. — Il est mort à Tœplitz le
2 juin 18C5.
BAUDOT (Auguste-Nicolas), général fran-
çais, né à Rennes en. 1765, mort à Alexandrie
en 1801. Il était capitaine au 1er bataillon
d'Ille-et-Vilaine en 1791 et il se distingua dans
plusieurs rencontres. Il devint aille de camp
des généraux Moreau et Kléber et lut nommé
général de brigade en 1800. Envoyé en
Egypte, il fut blessé en 1801 devant Alexan-
drie et mourut des suites de ses blessures.
Son nom figure sur les Tables de bronze du
palais de Versailles.
BAUDOUIN (Louis-Marie), fondateur de
l'ordre des ursulines dites de Jésus, né à
Moutaigu en 17G5, mort à Cbavagnes en
1835. IL lit ses études à Luçon, au séminaire
des lazaristes et se retira en Espagne pen-
dant la Révolution. Il rentra en France au
commencement de 1804 et s'occupa de fonder
une communauté religieuse ayant pour but
de faire l'éducation des jeunes tilles de la
campagne. Apres plusieurs tentatives in-
fructueuses, il parvint à s'associer une dame
riche, qui lui facilita les moyens de fonder un
établissement qui ne tarda pointa prospérer
giàce k la protection du pouvoir clérical qui
gouvernait alors la France (1820).
BAUDOUIN (Jean-Magloire), savant fran-
çais, ne à Saint-BenoH-sur-Loire (Loiret) en
1819. Lorsqu'il eut terminé ses études an sé-
minaire d'Orléans, il fut pendant quelque
temps professeur au collège de Pontlevoy.
M. Baudouin se rendit ensuite a Paris, où il
donna pour vivre des leçons de mathémati-
que ■ En même temps, il étudia la médecine et
les sciences, suivit les cours de l'Ecole poly-
technique et composa quelques savants mé-
moires. I barge en 1851 de donner aux (ils du
duc d'Orléans des leçons sur les sciences, il
se rendit à Cluremoiu, puis il VO
le comte de Paris et le duc de Lhart
Belgique, en Suisse, en Allemugne, e
recevoir docteur aux universités de Bo
d'Iéna. De retour en France en 1857, M. Bau-
douin épousa la fille de Bugnet proie
la Faculté de droit. Il eut alors l'idi
faire ses études juridiques et \
grade de docteur. Deux ans j lus tard,
instre do l'instruction publique Duruj
voya en nn-.sii.ii en Ail- i! Belgique
et en Suisse pour y étudier les méthe
pliquéea dans les écoles professionnelles. A
son retour, il publia un remarquable rapport
(18G5, in-4<>) et, peu après, il fut nommé In-
specteur général de l'enseignement pi
Lnvoyé aConstantinople, en 1866, pour y fon-
der des écoles spéciales SOUS le patl nuage do
la franco, il rédigea des programmes, fonda
de ii . i i evint à P ri . où, en
1867, il fit pai tie du jury de l'Exposition uni-
lle. Après la mort do son beau
(1806), il le remplaça commme conseiller gé-
néral du Doubs. M. B m lo tin est l auteur de
méi rea sur les Effets de la vapeur dans les
< v, in les A'ijmptotes, sur la Qui
les Etalons monétaires, etc., et
d une traduction des Niebelungen(\%r*H,m-\*>).
utl DOUX ou BEAUDOIX (Hubert), gra-
BAUD
309
veur, né à Bruxelles. II vivait au comnien-
le. On lui doit un grand
■ I ni
maritimes et qui ont été exécutées pour l'A-
■ Ces gravures onl
i ■ plus remar-
■ | .Laize
i ; un Vieillard et sa femme deman-
dant t'aumône et quelques portraits.
' DAUDRILLART (Henri J ; I, Léon)
I — Il devin', en 1* i.
membre
et politiques. Kn | '- erueinenl
créa pour lui, au Collège do Franco, une
chaire d'histoire de l'économie politique. Au
mois d'avril 18G8, il consentit U
Paulin Limayrac comme rédacteur eu
du Constitutionnel, journal officieux de I
pire; mais il donna s» démission au bout d'un
an. Il fut alors nommé inspecteur général
des bibliothèques. Outre les ouvrages que
nous avons cités et un grand nombre de dis-
cours, de mém niés à. l'Academio
des sciences morales, d'articles publiés dans
le Journal des Débats, le Journal des écono-
mistes, la Revue des Deux-Mondes, le Die-
tionnaire politique, le Dictionnaire des scien-
losophiqueSj le Dictionnaire de l'écono-
mie politique, etc., on lui doit : la Démocratie
et l'économie politique {WQ$t in- 12) ; Eléments
d'économie rurale, industrielle, commerciale
(1867, in- 12) ; Economie politique populaire
(1869, in- 12) ; Pertes éprouvées pur les bt
thèques publiques de Paris pendant l>
par les Prussiens, en 1870, et pendant lu do-
mination de la Commune révolutionnaire en
1871 (1872, in-8°) ; De l'enseignement m
industriel en France et à l'étranger (1873,
in-8°); la Famille et l'éducation en France
dans leurs rapports avec l'état de la société
(1874, in-8°), etc. On lui doit, en outri
certuïn nombre de petits volumes in-32 : Vie
de Jacquart (1806); l'Argent et ses critiques
(1867) ; les Bibliothèques et les cours populai-
res (1867); Luxe et travail (1867); la Pro-
priété (1867); le Crédit populaire (I8G8);
Philippe de Girard (1868); (e Salariat et l'as-
sociation (1868) ; Des habitudes d'intempérance
(1869).
* RAUDRIMONT (Alexandre-Edouard),chi-
miste fiançais. — Reçu docteur en médecine
à Pans en 1831, il a été nommé successive-
ment préparateur de chimie au Collège de
France (1834), professeur agrégé à la 1 1
culte de médecine do Paris, et il est devenu
en 1848 professeur de chimie à la Faculté
des sciences de Bordeaux. Outre les ouvra-
ges de lui que nous avons cités et un grand
nombre d'articles et de mémoires im
dans les Annales de chimie et de phui
dans le Dictionnaire de l'industrie, dans le
Moniteur scientifique, dans les Comptes ren-
dus de l'Académie des sciences, dans les Mé-
moires des savants étrangers, etc., on doit à
ce remarquable savant : Traité élémentaire
de minéralogie et de géologie (1835); Recher-
ches sur l'évolution embryonnaire des oiseaux
et des batraciens (l847-'l850, 2 vol. in-4°J,
avec Martin Saint-Ange, travail auquel l'In-
stitut décerna le grand prix des sciences
physiques; Observations sur la constitution (a
plus intime des oiseaux ( 1 349, in-8°); Des
sensations sympathiques (I852,in-8U) ; Histoire
des Basques (1854, in-8°); Notice sur la
parât ion de diverses boissons propres à rem-
placer le vin (1855, in-8°); Dynamique des
êtres vivants (1857, in-8°); Expérience sur l'ac-
tion chimique de la lumière solaire (1862,
in -8°) ; Atomologie considérée au point de vue
statique et cinématique (1862, în-8°) ; I
biliaire de (a langue des bohémiens habitant
tes pays basques français (1862, 111-S") ; la l ;-
gne, V oïdium et le vin (18G1, 111 I
riences agrotogiques ( 1 803, m-8°); trois Mé-
moires sur la structure des corps (1863
3 vol. in-8°); Observations sur la philo
nces (1865, in-8°); Recherches expéri-
mentales et observations sur le choléra ■ j
mique (îscr», in-8°); Démonstrations élémen-
taires relatives à la théorie des nombres pre-
miers (1865, in-8u); De la prépara:
de l'amélioration des fumiers et des engrais
de ferme (1866, iii-8») ; Théorie de la forma-
te pendant la période qui
a précédé l'apparition des être* vivants (ifsGT,
in -8°); Conférence sur la théorie de la musi-
que (1870, 111-80); Enseignement, instruction,
on (1871, m-8u); Etudes des différents
artement de la (inonde (1874,
in 8°); Expériences toxicologiques et agrono-
miques 1 es à ■■■j tie l'hy/loxerique
(1874, in-8°); Leçon sur le phytU
çrvations sur ta composition des
guanos (1874, in- 8°); i>>puuuujue corpuscu-
laire (I87â, in 8»), etc. M. Baudrimoni
», m ibre correspondant de I'a-
■ i"iiees.
BA0DRY (Frédéric), écrivain franc a
a Kouen en ikih. Reçu à l'Ecole normale
.supérieure en 1837, il la quitta bien tel
pour suivre los cours de
ceux de l'orientaliste Burnouf au Collège do
■ Reçu licencié eu 1841, il se |
rire à Pan ■ ocat stagiaire et fut
«■a même temps secrétaire do 1 avocat Du-
1 u dans sa ville natale en
1844, il y continua la profession d'avocat,
entra en rel 1 ard, dont il
l la m. . ai fui nommé, en ma.biblio-
re de (Institut agronomique de Ver-
sailles. Dix uns plus tard, il l'ut attaché
310
BAUD
comme bibliothécaire h la bibliothèque de
l'Arsenal, où il est devenu conservateur ad-
joint en 1871. M. Baudry est membre de la
Société de linguistique de Paris, qu'il a pré-
sidée en 1869, et il a reçu la croix de la Lé-
gion d'honneur en 1864. Outre des articles
publiés dans la Bévue de Paris, la Revue ger-
manique, la Revue de l'instruction publique,
la Revue archéologique, etc., on lui doit : Ré-
sumé élémentaire de la théorie des formes
grammaticales du sanscrit (1852, in-12); Ca-
téchisme d'agriculture (1853), avec M. Jour-
dier; les Derniers jours de la Chine fermée
(1855, in-8°); Etude sur les Vëdas (1855,
in-8°); les Frères Grimm, leur vie et leurs
travaux (1864, in-8°) ; De la science du lan-
gage et de son état actuel (1864, in -8»);
Grammaire comparée des langites classiques,
contenant la théorie élémentaire de la forma-
tion des mots en sanscrite, en grec et en latin
(1868, in-8°); Questions scolaires à propos du
livre de M. Bréat et de la circulaire ministé-
rielle du 27 septembre 1872 (1872, in-12). On
lui doit, en outre, une traduction des Contes
choisis des frères Grimm, une traduction an-
notée des Dieux et héros, contes mythologi-
ques de G. Cox (1867, in-8°), en collabora-
tion avec Delerot; une édition annotée des
Mémoires de Nicolas Foucault (1862, in-4°),
dans la collection des Documents inédits, etc.
BAUDRY (Paul), archéologue français, né
à Rouen en 1825. De bonne heure, il se prit
de goût pour les anciens monuments, visita
une partie de la France, les bords du Rhin,
la Belgique, la Suisse, etc., et devint dans sa
ville natale collaborateur du Mémorial, du
Nouvelliste, de la Revue de Rouen, de lu Ga-
zette de Normandie, où il a publié un assez
grand nombre d'articles artistiques et ar-
chéologiques. RI. Baudry a fait paraître , en
outre, un certain nombre d'écrits, parmi les-
quels nous citerons : Eglise paroissiale de
Saint-Patrice, Description des. vitraux (1850,
in -8°); Trois semaines en voyage, France,
bords du Rhin, Belgique (1855, in-12); His-
toire de saint Sever, évêque d'Avranches (1S60,
in-8°); le Musée départemental d'antiquités
de Rouen (1862, in-8o); l'Eglise collégiale du
Saint-Sépulcre de Rouen (1864, in-8°); Col-
lection céramique du musée des Antiques de
Rouen (1864, in-12); les Créatures du bon
Dieu (1864, in-8°); Quinze jours en Suisse
(1865, in-12); Y Eglise paroissiale de Saint-
Vincent de Rouen (1875, in-8°); les Religieu-
ses carmélites à Rouen (1875 , in-8°), etc.
M. Baudry est membre de la Société des bi-
bliophiles normands.
' BAUDRY (Paul-Jacques-Aimé), peintre
français. — Depuis 1865, M. Baudry n'a ex-
posé aux Salons que quelques portraits, l'ar-
chitecte Charles Garnier (1869), M. Edmond
Alout (1872), deux portraits en 1876; en 1877,
le portrait du général Cousin de Montaubau,
debout, appuyé sur son cheval, et celui d'une
petite fille en robe bleue avec une large
ceinture blanche.
Pendant une dizaine d'années, cetéminent
artiste a été à peu près exclusivement occupé
a exécuter les peintures décoratives du foyer
de l'Opéra, qu il termina en 1874. Pour me-
ner à bien cette œuvre immense, qui ne
comprend pas moins de trente-trois toiles,
M. Baudry alla d'abord étudier en Italie les
clief.i-d'œuvre des maîtres de la décoration ;
puis il se mit k l'œuvre, et lorsqu'il eut ter-
miné son vaste ensemble décoratif, il obtint de
l'exposer à l'Ecole des beaux-arts (août 1874).
Nous empruntons k M. Georges Berger la
de crîption sommaire de ces peintures, qui
font le plus grand honneur k M. Baudry.
■ La poésie, la musique, la danse, tels
sont les trois mots qui constituent à eux
seuls le programme donné au peintre. Dans
une importante série de vingt-cinq grandes
compositions et dans une autre de huit ligu-
res isolées, M. Baudry a su tout à la Fois
triompher des difficultés créées par l'archi-
tectonie décorative du plafond, puis éviter
le double écueil de la banalité et de la mo-
notonie; il a eu le bon esprit d'approprier
toutes ses peintures à l'harmonie de la lu-
mière naturelle, assez abondante pour per-
mettre la vue de ces toiles pendant le jour.
Quant k l'effet du gaz, il ne s'en est préoc-
cupé qu'en évitant l'emploi du blanc de
plomb qui fait pousser au noir, et en donnant
aux parties verticales le style éteint des
fresques, qui supprime toute cruinte de mi-
■ bous l'éclat de la lumière factice. Les
peintures horizontales, qui seront placées à
18 mètres au-dessus du plancher, sont d'une
i 1 ' ttion plu accentuée et plus brillante,
qu) rappelle Paul Veronèse. Le plafond com-
porte dans sa partie horizontale trois grands
>ns. Celui du centre est oblong et se
mesure par 14 mètres do longueur sur 6 de
largeur. Les deux autres sont ovales, d'éga-
les propurtions, ayant chacun 4 et 6 mètres
pour longueur daxe. La grande composi-
tion centrale comporte peu de figures capi-
tales : Y Harmonie et la Mélodie s'enlacent
fin s'élançant vers le ciel ; la Gtoiro vole k
leur suite et précède la Poésie, que Pi
emporte dans l'espace; dix-huit génies, ac
coudés sur la balustrade et entre les porti-
eued du pourtour, désignent les personnages
principaux ou bien sont repré B
attitudes d'extase ei de méditation. Dans l'un
des ovales, la Tragédie est personnifiée par
Melpomène Impassiblement assise sur un
6 de nuages; la Pitié pleure k se» pii d
BAUD
sous un voile de deuil; a côté d'elle V Epou-
vante suit d'un œil hagard les contorsions de
la Fureur, qui se démène et brandit un poi-
gnard. Dans l'autre, la Comédie, sous les
traits de Thalie, voit devant elle ses deux
agents principaux, YAmour et l'Esprit, se
précipiter sur un faune pour lui arracher la
peau de lion sous laquelle il dissimule encore
a moitié son corps de satyre.
» Les compositions, au nombre de douze,
destinées k prendre place dans les voussu-
res nous ramènent sur la terre; l'allégorie
s'y mêle à la réalité dans des scènes em-
pruntées à la légende, à l'histoire héroïque
et mythologique. Les deux principales occu-
pent les extrémités du plafond; elles com-
portent chacune un développement de 9 mè-
tres de largeur sur 4 de hauteur; elles
forment, k notre avis, la partie capitale de
l'œuvre de M. Baudry. L'une peut être inti-
tulée le Parnasse : Apollon reçoit la lyre
des mains des Grâces; Eros plane au-dessus,
en agitant une torche; les Muses se lèvent
pour honorer le dieu, qu'elles désignent à
deux groupes de personnages historiques;
dans le premier, nous reconnaissons Mozart,
Beethoven, Haydn, Rameau, Lulli, puis les
profils de Rossîni, Hérold et Meyerbeer ; dans
le second, nous aimons à distinguer Charles
Garnier, Paul Baudry et son frère Ambroise
Baudry, qui a collaboré comme architecte
au nouvel Opéra. Au premier plan, la fon-
taine de Castalie est personnifiée par une
nymphe entourée d'enfants qui s'ébattent
avec des cygnes dans une onde limpide.
L'autre composition, qui fait pendant à
celle - ci, représente la Poésie civilisant le
monde : la scène se passe sur les marches
d'un temple en construction, que gravit Am-
phion en agitant sa lyre; près de lui, un ar-
chitecte accroupi, peut-être Jctinus, mesure
un bloc de marbre. Au centre, Homère, le
père de la poésie, apparaît ayant à ses côtés
Polygnote, Polyclète, Achille, Jason, Pin-
dure et Platon; un vainqueur à la course
des chars s'avance en brandissant le trépied
d'or qu'il vient de gagner ; il est accompa-
gné par deux éphèbes du gymnase. A droite,
Orphée, suivi d'un lion et escorté de colom-
bes qui voltigent autour de sa lyre, s'avance
comme le Messie civilisateur vers un groupe
d'hommes primitifs occupés aux travaux des
forêts } k gauche, Hésiode prélude aux Géor-
giques de Virgile en parlant aux laboureurs.
Les dix autres peintures des voussures sont
réparties sur les deux côtés du plafond ; l'une
symbolise le triomphe de la beauté féminine
en nous faisant assister au Jugement de Pa-
ris ; M. Baudry s'est surpassé, comme grâce
et comme harmonie, dans cette idéale com-
position; le groupe des trois déesses fera
sensation; la Gloire, qui descend poser une
couronne d'or sur la tête de Vénus, ne le
cède en rien k celle qui, au plafond de la
grande salle du palais des doges, vient cou-
ronner Venise triomphante.
» Nous avons, presque sans distinction, à
louer au même degré les neuf compositions
suivantes , qui ont trait à la musique et k la
danse. La musique religieuse forme l'objet
d'un tableau où le maître a représenté la
Vision de sainte Cécile. La noble chrétienne
est étendue sur un lit de repos placé sur une
terrasse qui laisse apercevoir k travers ses
balustres un ciel étoile. Devant elle, trois
auges debout entonnent un pieux cantique;
dans les airs, au milieu d'un rayon de lu-
mière éclatante, trois autres anges voltigent
en accompagnant les chanteurs par les ac-
cords d'un violon, d'un luth et d'une viole.
La musique guerrière nous fait assister à
Une scène épique : Beltone, drapée de rouge,
le glaive k la main, s'élance dans la nuée et
la poussière, encourageant du geste ainsi
que de la voix un groupe de fantassins et de
cavaliers qui moulent k l'assaut, au son des
clairons. La musique pastorale nous trans-
porte en pleine idylle ; quatre bergers nus
préludent sur la flûte, les pipeaux et le sy-
i inx, k une mélodie champêtre, tandis qu'une
femme s'accroupit pour traire une brebis. Le
pouvoir de la musique s'atteste dans deux
untres toiles; voici d'abord David jouant de
la harpe devant la tente du roi Saill, dont
les enfants èplorés peuvent k peine calmer
les transports ; voici ensuite rémouvant
épisode de la descente d'Orphée aux enfers
pour en ramener Eurydice. M. Baudry a re-
présenté le chantre de Thrace au moment
OÙ il perd de nouveau celle que les accords
de sa lyre ont arrachée aux sombres demeu-
res, mais qu'il a voulu contempler trop tôt.
Ki, lin l'épisode &' Apollon et deMarsyas nous
donne eu spectacle la plus sanglante et la
plus cruelle des rivalités mui icales.
« La danse servit aussi le crime; RI. Bau-
dry nous montre dans une première vous-
sure Salomé dansant devant Anlipas pour
avoir le droit de jeter aux pieds d Herodiade
la tête de saint Jean-Baptiste. Plus loin,
m. us assistons k lu naissance de Jupiter;
les Corybantes et les Curetés dansent autour
de son berceau; c'est U la danse virile avec
a frénésie armée et bruyante. La danse fé-
minine est plus lascive; le peintre du nouvel
Opéra l'a pourtant représentée dons une
composition où la passion triomphe de la
grâce; Orphée, sourd aux Ci insolations des
femmes d" Tin ace , est livré aux Ménadest
qui le renversent et déchirent son corps en
ren traînant dans une ronde où les peaux de
tigre, les couronnes de lierre et de pampre,
BAUE
les thyrses flexibles nous initient k tous los
accessoires de la bacchanale.
• Entre chaque voussure, l'architecte a
réservé huit grands compartiments rectan-
gulaires. M. Baudry a peint pour ces cadres
de grandes figures isolées, qui représentent,
sur fond d'or, chacune des Muses, à l'excep-
tion de Polymnie. Ces figures assises ont
une hauteur de 3 mètres environ. Ou sent,
en les voyant, l'habile pinceau qui a copié
les Prophètes et les Sibylles de la chapelle
Sixtine.
» Dans les dix médaillons ovales qui sur-
montent les baies du foyer sont placés des
groupes d'enfants nus maniant les instru-
ments de la musique ancienne et moderne
chez les différents peuples.
» Cet aperçu rapide suffira pour donner
un idée de l'œuvre colossale que M. Baudry
a menée k bonne fin. RI. Baudry est le pe n-
tre des contours, c'est-k-dire du dessin et de
la forme ; la pureté du trait suffit chez lui
pour donner k ses personnages toutes les at-
titudes qu'il a conçues pour eux; jamais il
n'a recours k ces fausses ombres portées, k
ces musculatures exagérées qui sont la res-
source des artistes moins savants et moins
doués. M. Baudry est l'expression vivante
de l'école française, qui sait unir la grâce k
la correction italienne; il compose comme
David et comme Ingres; mais, tandis que
ceux-ci paraissent s'inspirer de la statuaire
antique, il accuse son tempérament propre
en puisant son inspiration dans les modèles
plus vivants des grands peintres de la Re-
naissance. Il est de plus le peintre de la
beauté et des nobles allures; il n'exagère
jamais l'expression au point de compromet-
tre l'harmonie esthétique des traits; il sait
éviter la surcharge des accessoires ; ses per-
sonnages sont toujours k l'aise, l'air circule
toujours dans ses fonds, quelles que soient
les dimensions du cadre qui lui est imposé. •
M. Paul Baudry a succédé k Schnetz, en
1870, comme membre de l'Académie des
beaux-arts. Officier de la Légion d'honneur
en 1869, il a été promu commandeur en
1875.
BAUUIIY D'ASSON (Léon- Armand - Char-
les), homme politique français, né k La Ro-
cheserviere en 1836. Il appartient a la même
famille que le chef vendéen Gabriel Baudry
d'Asson , qui fut tué au combat de Luçon en
1793. Riche propriétaire, il était membre du
conseil général de la Vendée, lorsqu'il se
porta candidnt à la Chambre des députés
dans la 2e circonscription des Sables-d 0-
lonne le 20 février 1876. Clérical ardent et
partisan de la monarchie de droit divin,
M. Armand Baudry d'Asson dit dans sa pro-
fession de foi : « Ries principes politiques
vous sont connus; vous savez que je n'y
faillirai pas. Mais avant tout je professe que
la religion est la base unique de tout ordre
social ; en conséquence, les intérêts religieux
seront l'objet de mes constantes préoccupa-
tions. Défendre la religion, rendre k la
France sa grandeur et sa prospérité, assurer
la paix k l'intérieur comme k l'extérieur,
voila mon programme, » et il fit un appel k
a tous les efforts des nommes d'ordre pour
opposer un obstacle infranchissable au tor-
rent démagogique, b Elu député par 6,240 voix
contre M. Richer, candidat républicain, il
alla siéger k l'extrême droite, où il a voté
constamment contre toutes les mesures libé-
rales. Il ne tarda pas k se faire remarquer
par ses incessantes et fatigantes interrup-
tions, réclama k diverses repiises la mise k
l'ordre du jour des propositions pour l'amnis-
tie et parla contre elle le 17 mai 1876. Au
retour d'un voyage qu'il fit k Rome, M. Bau-
dry d'Asson écrivit à Y Univers une lettre sur
sa visite k Pie IX (octobre 1876). Dans cette
lettre, inspirée par un fanatisme religieux
qui rappelle les plus mauvais jours du moyen
âge, le député des Sables-d'Oionne n'hésita
point k provoquer le président de la Répu-
blique k un coup d'Etat en faveur des bons,
qui naturellement, k ses yeux, sont les ultra-
montains et les partisans de l'absoliui-une
monarchique. Le 23 novembre 1876, il ter-
mina en pleine Chambre un discours sur le
budget des cultes par le cri de : t Vive
Pie IX! »
BAUDRY DE BALZAC (Caroline), peintre
de tleurs, née k Rletz en 1799. Elle étudia sous
la direction de Van Spandonk et lu quelques
peintures sur porcelaine pour la manufac-
ture de Sevrés. Elle exposa quelques toiles
et quelques porcelaines qui fureut très-re-
marquées.
lui li; (André-Frédéric), mécanicien al-
lemand, ne k Stuttgard en 1789, mort pics
de Wurtzbourg eu isgo. En 1807, il se ren-
dit à Londres, où il exerça l'état de mécani-
cien. Là, il fit la connaissance de Kœmg,
qu'il aida dans ses recherches pour l'inven-
tion de la presse mécanique. Le succès
ayant couronné leurs efforts, ils s'associo-
rent et fondèrent à Oberzell, près do Wurlz-
bourg, un établissement dans lequel ils con-
struisirent des presses mécaniques et qui
prospéra rapidement. Bauer le dirigea seul
après lu mort de Kumiig on 1833.
lui ru (Marie-Bernard), prédicateur, né
k l'usib [Hongrie) en 1829. Il est issu d'uno
riche famille juive. M. Bauer était étudiant
Lorsqu'à dix-neuf ans, poussé pur son goût
pour los aventures, il se rendit en France,
BAUJ
où venait d'éclater la révolution de 1848, et
servit dans l'armée comme volontaire. H
s'occupa ensuite d'art, surtout de peinture,
puis, entraîné par la fougue de son imagina-
tion, il abandonna tout k coup le judaïsme
pour embrasser le christianisme. Dans son
ardeur de néophyte, il entra dans l'ordre des
carmes, y fit ses études théologiques et reçut
la prêtrise. Au bout de quelques années, il
quitta cet ordre et s'adonna k la prédication
tant en Allemagne qu'en France. Ayant été
chargé en 1866 de prêcher le carême aux
Tuileries, il y plut beaucoup k l'impératrice
Eugénie, qui le nomma son chapelain en
1867, ce qui ne l'empêcha pas de prêcher en-
suite dans diverses églises de Paris. Vers cette
époque, il fut nommé vicaire général honoraire
et, en 1868, protonotaire apostolique. Au mois
de novembre 1869, il accompagna en Egypte
l'impératrice Eugénie, qui était allée assister
k l'inauguration du canal de Suez. En 1870,
après la déclaration de guerre k la Prusse,
M. Bauer devint aumônier en chef des ambu-
lances de la presse, auxquelles il fut attaché k
ce titre jusqu'à la tin de la guerre. L'abbé
Bauer a publié quelques-uns de ses sermons :
le Judaïsme comme preuve du christianisme,
conférences prêchées à Vienne, à l'église des
Ecossais (Vienne, 1866, in-S°) ; les Martyrs
de l'Europe au xixe siècle, discours prononcé
k Saint-Thomas-d'Aquin en 1867 (Paris, 186S,
in -80); la Pologne devant l'histoire et devant
Dieu, discours prononcé dans l'église de la
Madeleine en 1867 (1868, in-8o); le But de la
vie, sermons prêches k la chapelle des Tuile-
ries (1869, in-8°), Citons aussi de lui : Napo-
léon i II et l'Europe (1867, in-8<>), brochure
politique.
* BAUERLE (Adolphe), auteur dramatique et
romancier. — Accablé de dettes et poursuivi
par ses créanciers, il quitta Vienne et finit
par se fixer k Bàle, où il mourut d'une fièvre
typhoïde en 1859. Ses pièces de théâtre ont
été réunies sous le titre de Théâtre comique
(Pesth, 1820-1825, 5 vol. in-8<>).
BAUERNFE1ND (Georges-Guillaume), pein-
tre et graveur, né à Nuremberg vers 1730,
mort en 1763. Il fit partie comme dessinateur
de l'expédition de Niebuhr, envoyée en Ara-
bie par le roi de Danemark, en 1761. 11 tomba
malade durant ce voyage et mourut pen-
dant le trajet de Moka k Bombay. On a de
lui néanmoins une collection de dessins qui
ont été publiés par le professeur Forskal dans
ses Icônes rerum yiaturuiium,
BAUGE, frère de Suttung, roi des géants,
dans la mythologie Scandinave. Sa mission
était de garder 1 hydromel , liqueur divine,
en compagnie de Gilling, père de Suttung, et
de Sunlda, sa fille.
* RAUGÉ, ville de France (Maine-et-Loire),
ch.-l. d arrond., à 40 kilom. d'Angers, dans
la vallée du Couesnon ; pop. aggl., 2,S91 hab.
— pop. tôt-, 3,419 hab. L'arrondissement com-
prend 6 cantons, 67 communes et 75,387 hab.
BAUGEUR s. in. (bô-jeur— rad. bauge).
Ouvrier qui fait des constructions en bauge.
•BALGN1ET (Charles), peintre belge. —Il
est né en 1814. Parmi les derniers tableaux
qu'il a exposés aux Salons de Paris, nous ci-
terons : le Départ (1868) ; le Départ de In ma-
riée (1869); Mon petit-neveu (1876). On lui
doit un nombre considérable de portraits li-
thographies et dessinés sur pierre d'après
nature, représentant les hommes les plus
distingués de l'Europe.
*BAUGY, bourg de France (Cher), ch.-l.
de cant., arrond, et k 27 kilom. de Bourges,
sur un étang ; pop. aggl., 907 hab.— pop. lot.,
1,570 hab. Sur son territoire, camp romain
d'Alléan.
BAUJAULT(Jean-Baptiste), sculpteur fran-
çais, ne k La Crèche (Deux Sèvres) en îses.
11 avait vingt-deux ans lorsqu'il commença a
étudier la sculpture sous la direction do
M. Joufl'roy. Il suivit ensuite les cours do
l'Ecole des beaux-arts et concourut pour le
prix de Rome en 1854 et 1855. Ayant échoue,
M. Baujault renonça k l'enseignement aca-
démique. H n'en continua pas inoins à tra-
vailler avec une nouvelle ardeur et k cher-
cher des ressources dans son travail. Il dé-
buta au Salon de 1859 par une statue eu
plâtre, la Gaule, qui passa inaperçue. Ce ne
fut que cinq ans plus lard qu'il expo>a pouc
la seconde lois. An Salon de 1864, on vit de
lui un buste lYOrllie Antoine de Tounens, fort
ressemblant et d'une remarquable exécution.
En 1866, il exposa une Bniyneuse surprise,
statue en plâtre, et lo Projet de monument de
M. Billault pour Nantes, comprenant les
figures symboliques de l'Eloquence, lu Foi
patriotique, la Justice, la Loi. Les années sui-
v un tes, on vit de lui : le buste en marbre du
Comte de Tusseau (1867), lo buste de M. Js-
cher (1868), la statue «*n marbre du jeuno
Thoinnet de La Trumelière et un buste do
Femme (1809), le buste de M. Baujault père
et la statue en plâtre d'un Jeune Gaulois
(1870). Cette dernieie œuvre, fort remarqua-
ble, valut k M. Baujault une médaille. En
1873, il exposa, avec un buste do Afeyerbaert
une des meilleures statuts eu marbre du Sa-
lon, le Premier miroir. L'artiste a représenta
une jeune tille nue, aux formes délicates et
frêles, un peu penchée on avant, nouant se.
cheveux et se regardant dans une source.
lïion n'égale la ctnutotû, la grâ.'e un peu
gaucho, l innocente coquetterie de cette do-
BAUM
hcieuse fillette. Qunnt à l'exécution, elle est
de tous points excellente; aussi le jury dé-
cerna-t-il à M. B;iujault une première mé-
daille d'or. Ce statuaire distingué a exposé
ï en 1875 une réduction en bronze du Premier
miroir, sa statue du Jetnie Gaulois en marbre
et Brutus enfant, buste en marbre; en 1877,
deux bustes en marbre, dont un est celui de
M. Ricard, ancien ministre de l'intérieur.
BAI' LUS, surnom d'Hercule, qui avait un
temple k Baules, près de Baïes, suivant Si-
nus Italicus.
H M Mis u .11 (Jean-Balthasar), orientaliste
allemand, né dans la seconde moitié du
xvic siècle, mort en 1622. Il enseigna les
langues grecque et hébraïque à Heidelberg.
On lui doit plusieurs ouvrages aujourd'hui
complètement dépourvus d"intérêt et parmi
lesquels nous nous contenterons de citer : De
libro p.salmorum; De modo disputandi cu»i
judxis; De appel lationibus Dei qus in scriptis
rabbinorum occurruut.
lt.il M Cil EN , sculpteur allemand, né à Dus-
seldorf au commencement du xvme siècle,
mort en 1789. Il se rendit en Russie, où il l'ut
\ très-bien accueilli et reçut de nombreuses com-
mandes qui lui furent largement payées. Il
exécuta notamment un grand nombre de sta-
tues pour tes palais impériaux et amassa ra-
I pi dément une assez grande fortune. Le sé-
j jour de la Russie ne lui plaisait que médio-
I crement; aussi quitla-t*il bientôt ce pays
I pour revenir en Allemagne, où, à la suite de
| circonstances restées inconnues, il tomba
dans la plus profonde misère.
'DAIME-LES-DAMES, ville de France
(Doulis), ch.-l. d'arrond., à 32 kilom. de Be-
sançon, sur la rive droite du Doubs et sur
le canal du Rhône au Rhin ; pop. aggl.,
► 8,168 hab. — pop. tôt., 2,463 hab. L'arrond. corn-
pn nd 7 cantons, 187 communes, 59,918 hab.
BAl'ME (Charles-Joseph de La), littéra-
teur français, né à Nimes en 1644, mort près
\ de cette dernière ville en 1715. Il remplit
I quelques fonctions dans la magistrature, tout
en B*occupant de belles-lettres, et fut un des
[ premiers membres de l'Académie royale de
Nîmes. On lui doit quelques ouvrages, parmi
[lesquels on peut citer : Remarques sur l'his-
toire générale (1 vol. in-fol.) ; Remarques sur
l'histoire de Languedoc (l vol. in-fol.) et
enfin une Relation d'un voyage qu'il avait
fait en Italie.
BAl'ME SAINT-AMOUR (Philippe de La),
marquis d'Yennes, mort à Paris vers 1670.
Il gouvernait la Franche-Comté pour le roi
d'Kspugne lorsque cette province fut envahie
par l'armée française et conquise en quelques
semaines. Il fut accusé par ses ennemis, au-
près de son maître, d'avoir négligé de dé-
fendre le territoire placé sous ses ordres et
se défendit dans une brochure (Paris, 1668,
in -4°), où il explique la rapidité de la con-
quête de la Franche-Comté par l'abandon dans
lequel il avait été laissé parle gouvernement
espagnol, qui ne lui avait envoyé ni hommes,
ni vivres, ni argent. Cette Apologie et sa
Correspondance avec le parlement de Dole,
antre brochure qui parut à la même époque,
établissent qu'il avait fait tout ce que lui
permettait sa situation désespérée. Ces deux
pièces sont curieuses à consulter pour l'his-
toire de la Franche-Comté.
'BAUMES, bourg de France (Vaucluse),
ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom. d'O-
range ; pop. aggl., 857 hab. — pop. lot.,
1,675 hab.
BAUMES (Pierre-Prosper-François), méde-
c n français, né a Montpellier en 1791, mort
à. Lagnieu (Ain) en 1871. Il étudia la méde-
cine, se fit recevoir docteur en 1823 et fut
pendant plusieurs années chirurgien de l'hô-
pital de 1 Antiquaille, à Lyon. Le docteur Bau-
mes s'était occupé d'une façon toute particu-
lière du traitement des maladies vénériennes
et des maladies de la peau. On lui doit les
ouvrages suivants : Traité des maladies ven~
(euses (1834, in-8°); Aperçu médical des hô-
pitaux de Londres (1835, in-8°), au point de
vue des dermatoses et des maladies syphili-
tiques: Précis théorique et pratique sur les
maladies vénériennes (1840, % vol. in-8°);
Nouvelle dermatologie ou Précis théorique et
oratique sur les maladies de la peau, fondé
tur une nouvelle classification médicale (1842,
l vol. in-80, avec planches) ; Précis théorique
it pratique sur les diathèses (ls53, in-8°).
BAUMGABTEN (Martin) , voyageur alle-
mand, né en 1473, mort en 1535. 11 se rendit
;n Palestine vers 1507 et visita successive-
ment la Syrie, l'Arabie et L'Egypte. Il donna
ine relation de ses voyages, qui fut publiée à
Nuremberg eu 1594 et qui a été réimprimée
luns la collection Churchill sous le titre :
Vravels througlt Egypt, Arabia, etc.
BAUMGABTEN (Charles-Frédéric), com-
>ositeur allemand, né vers le milieu du
ivnic siècle. On lui doit, la musique d'un
ipera ayant pour titre Robin iiood et qui ob-
int un grand succès. Cet artiste tir long-
omps partie de l'orchestre du théâtre de
.lovent-Garden.
BAUMGARTEN (Michel), théologien alle-
miud, ne à Huseidorf (llolstein) en 1812.
ISon père, qui était un riche paysan, l'envoya
nuire ses études à Alloua, puis k l'université
Mo Kiel, où il s'occupi particulièrement de
_ o protostuuWi lîn 1840, il devint pas-
BAUS
teur k Slesvig, se fit remarquer par ses idées
libérales et par son ardent patriotisme. La
part qu'il prit au mouvement en faveur des
duchés de Slesvig-Holstein lui valut d'être
destitué par le roi de Danemark. Il alla pro-
fesser alors la théologie à Rostock; mais ses
opinions avancées lui attirèrent toutes
de persécutions de la part des protestants or-
thodoxes et conservateurs, qui obtinrent sa
destitution en 1858. On lui doit plusieurs ou-
vrages, parmi lesquels nous citerons : Doc-
trina Jcsu Christi de lege mosaica (Berlin,
1838); Commentaire thëotogique sur l'Ancien
Testa7nent (Kiel, 1843-1844); la Liturgie et la
prédication (1843); Douze thèses sur le pré-
sent et l'avenir de l'Eglise (1848) ; Un mot né-
cessaire dans l'affaire du Slesvig (1856) ; His-
toire des apôtres ou Marche de l'Eglise de Jé-
rusalem à Rome (1852, 2 vol.); les Visions
nocturnes de Zacharie (1854); la Crise cléri-
cale dans le Mecklembourg (1859), etc.
BAUMGARTEN -CRUS1US (Charles -Guil-
laume), philologue allemand, né k Dresde en
1746, mort en 1845. Il étudia d'abord dans sa
ville natale, puis passa à Leipzig, où il pro-
fessa quelque temps (1807) et se fit remar-
quer surtout par l'ardeur avec laquelle il at-
taquait les ennemis de sa patrie. En 1830, il
fut investi par ses concitoyens de fonctions
assez importantes, puis devint recteur de
l'école de Meissen, poste qu'il conserva jus-
qu'à sa mort. On lui doit plusieurs ouvrages
importants, parmi lesquels nous citerons :
Vier Reden an die Deutsche Jugend ûber Va-
terland , Freiheit , etc., discours adressés k
la jeunesse allemande sur la patrie, la li-
berté, etc. (Leipzig, 1814) ; des éditions avec
notes de Xénophon, Suétone, des Métamor-
phoses d'Ovide, de l'Odyssée d'Homère, etc.
* BAUMGARTNER (André, baron de), phy-
sicien et homme d Etat autrichien. — Il est
mort a Vienne le 28 juillet 1865.
BAUNARD (Louis), écrivain fiançais, né k
Bellegarde (Loiret) en 1828. Il fit ses études
théologiques à Orléans, où U fut ordonné
prêtre en 1851. L'abbé Baunard professa
ensuite la seconde et la rhétorique au pe-
tit séminaire de la chapelle de Saint-
Mesmin , à Orléans, et prit k Paris, en
1860, le grade de docteur es lettres. Cette
même année, il devint vicaire de la cathé-
drale d'Orléans, chanoine honoraire, et, dans
un voyage qu'il fit k Rome en 1862, il reçut
le diplôme de docteur en théologie. Il a été
nommé, en 1868, aumônier de l Ecole nor-
mal-; primaire d'Orléans. Outre des articles
publiés dans le Correspondant, la Revue éco-
nomique chrétienne, etc., des récits, des nou-
velles, des opuscules publiés sans nom d'au-
teur, on doit k l'abbe Baunard les ouvrages
suivants: Théodulphe, évêque d'Orléans (1860,
in-8o), thèse pour le doctorat; Quid apud
Gra>cos de institutione puerorum senserit Ptato
{1860, in-8°) ; Vies des saints et personnages
illustres de l'Eglised'Orlëaiis(l$6'Z-i%63,3vo\.
in- 18); le Doute et ses victimes dans le siècle
présent (1865, iu-8°); le Livre de la première
communion et de la persévérance (1867, in-16);
l'Apôtre saint Jean (1869, in-8«>) ; Histoire de
saint A?nbroise (1871, in-8°); le Pontificat de
Pie IX (l&ll, iu-8o), etc.
BAURANDONT (Milenare), pseudonyme de
Baniounaut (Marcelin).
BAUSA (Grégoire), peintre espagnol, né k
Majorque en 1596. mort k Valence en 1656.
Il lut l'élève de Jean Ribalta. On cite de lui
un Martyre de saint Philippe, qui figura du
vivant de l'artiste au maître-autel des Car-
mélites de Valence, et, dans le cloître des
mêmes religieux, le Martyre de plusieurs
saints de l'ordre des Trinitaires.
OAUSSANCOURT (François de), général
français. U vivait dans la seconde moitié du
xvmc siècle, et il appartenait k une famille
noble ; mais il accepta franchement les idées
nouvelles et prit du service dans les armées
de la Révolution. 11 se distingua en plusieurs
rencontres et arriva proinptement au grade
de général de brigade. Il rendit un service
signalé en repoussant les Autrichiens qui
s'avançaient vers Bouchain, près de Valeu-
ciennes, mais fut néanmoins destitue comme
noble. Cette disgrâce lui causa un tel cha-
grin qu'il en mourut.
BAUSSET-ROQUEFORT (le marquis Jean-
Baptïsle- Gabriel- Ferdinand de), écrivain
français, né à Toulon en 1800. Il étudia le
droit et suivit pendant quelques années la
U rlère de la magistrature. Ayant donné sa
démission, il s'occupa de questions philoso-
phiques et économiques, assista k plusieurs
congrès internationaux et devint mémo
diverses sociétés savantes. En 1855, il fut
membre du jury de l'Exposition universelle.
Outre un grand nombre d'articles et d'études
dans des recueils, on lui doit des ou-
vrages dont les principaux sont : Devoirs,
droits, assistance par le christianisme, la U-
, I éducation , origine et condition essen-
tielles des d\
au travail (1849, in-12); Des droits de l'homme
et de ses devoirs dans la société (1851, in-12) ,
.; \ i-- couronné par l'Académie frani
Etude des questions relatives a l'assx
des enfants confiés à la charité publique (1850,
in-8u) ; Etude sur le mouvement de tu popula-
tion en France depuis le commencement du
xix" siècle (1862, iii-8°) ; Notice historique
tur l'invention de la navigation à vapeur (1864,
BAVI
in-8<>); Notice sur M. Achille de Jou/fray d' A b-
bans (1864, in-80), etc.
'BAUTA1N (Louis-Eugène-Marie), philo-
sophe et théologien français. — Il est mort k
Paris en 1867. Outre les ouvrages de lui que
nous avons cités, il laissa les trois suivants
qui ont été publiés après sa mort : Idées et
plans pour la méditation et la prédication
(1867, in-12); les Choses de l'autre monde,
journal d'un philosophe , recueilli et publié
par l'abbé Bau tain (1868, in-12); Méditations
chrétiennes (1873, in-12).
BAUTÉ s. m. (bô-t"). Membre d'une secte
philosophique de l'Indouslan, qui passe pour
être athée.
BAUTIER (Alexandre), savant et homme
politique français, né k Rouen en 1801. A
vingt ans, il entra comme associé dans une
entreprise industrielle. Ayant éprouvé des
j : I s, il renonça k l'industrie, se rendit k
Paris, où il étudia la médecine et les sciences
naturelles. Ayant contracté, en disséquant,
une maladie grave, M. Bautier se rendit en
Italie pour y rétablir sa santé, puis il visita
la Suisse, la Belgique, une partie de l'Angle-
terre, et, de retour k Paris en 1830, il se fit
recevoir docteur en médecine. Il alla exercer
alors sa profession k Rouen , qu'il quitta
quelques années plus tard pour se fixer k
Dieppe. Nommé maire de cette ville en 1848,
il fut élu représentant du peuple k l'Assem-
blée constituante, fit partie du comité de
l'instruction publique et vota avec les répu-
blicains de la nuance du National. N'ayant
pas été réélu k l'Assemblée législative, it a
vécu depuis lors dans la retraite. On lui doit
les ouvrages suivants : Tableau analytique
de la flore parisienne (1827, in-18), très-sou-
vent réédite ; Flores partielles de ta France
comparées (1868, 2 vol. in-8°).
BAUX (Jean-Martin-Jules), archéologue
français, né k Lyon eu 1806. Elève de l'Ecole
des chartes, il est devenu archiviste du dé-
partement de l'Ain, membre de plusieurs So-
ciétés savantes, notamment des Académies
de Lyon, de Dijon, de Savoie, et correspon-
dant du ministère de l'instruction publique.
Nous citerons, parmi ses ouvrages : Recher-
ches historiques et archéologiques sur l'église
de Brou (Bourg, 1845, in-8°), plusieurs fois
rééditées; De urbe et antiquitatibus matisco-
nensibus liber (Lyon, 1846, in-12) ; Histoire de
la réunion à la France des provinces de Bresse,
Bugey et Gex sous Charles-Emmanuel /«
(1852, in-8°); Extraits analytiques des regis-
tres municipaux de Bourg de 1526 à 1600 (1861-
1862, 2 vol. in-8°); Nobiliaire du département
de l'Ain. Bresse et Bombes (1863, in-8<>); Bu-
gey et pays de Gex (I8ù4,in-£Q) ; Ruines d'ïzer-
nore (1865, in-8°) ; Mémoires historiques de la
ville de Bourg (1868-1869, 2 vol. in-8°).
* BAVAI ou BAVAY, bourg de France
(Nord), ch.-l. de cant., arrond. et k 21 kilom.
d'Avesnes , sur une hauteur, près de l'Ho-
gneau ; pop. aggl., 1,404 hab. — pop. tôt.,
1,777 hab. Tanneries , clouteries, fonderies
de fer et de cuivre; fabriques d'instruments
ar.it ires, de platines de fer, de pelles, poêles
et chaînes, de poteries; sucrerie, peignerie
de laine, bonneterie.
— Histoire. Appelée autrefois Bagacum,Ba-
vacum, cette ville était, au temps de Tibère,
la capitale des Nerviens. Elle fut ruinée au
ve siècle. «L'histoire, dit M. Ad. Joanne,
en fait de nouveau mention au ix.c siècle;
au xivc, son commerce était florissant;
au xvc, après que les Français l'eurent ra-
vagée, Philippe le Bon, duc de Bourgogne
et comte de Hainaut, augmenta (1454) ses
franchises et ses privilèges relatifs au com-
merce. Elle fut saccagée par Louis XI en
1477, incendiée en 1554 par ordre de Henri II,
puis, en 1572, par une troupe de protestants
français que les habi'.ants avaient assaillis,
et enfin démantelée en 1654 par Turenne. En
1655, l'armée française, ayant occupé Lan-
drecies , détacha 500 cavaliers pour aller
brûler Bavai. En 1678, lorsque cette pla
fut cédée k la France par le traité do Niraè-
gue, ce n'était plus qu'une ruine. ■ Sous les
Romains, Bavai possédait des thermes. Au
tome Ier du Grand Dictionnairet nous avons
écrit Bavay.
BAVAY (Paul-Ignace dk), médecin et chi-
mistti flamand, ne k Bruxelles en 1704, mort
en 1768. Il se livra jeune encore k l'étude de
la chimie, se mit ensuito à apprendre la mé le-
I., puis se rendit k Louvain, où il rit de
rapides progrès dans cette science. Il rev.nt
à Bruxelles, étudia avec, ardeur l'anatomie
et fut nommé médecin en chef des hôpitaux
militaires. En 1749, il fit un cours public d'a-
Datomïe et de chirurgie ; mais quelques dis-
cussions qu'il eut avec ses confrères l'obli-
gèrent k quitter Bruxelles, où il ne revint
pour mourir que quelques années plus lard.
On i de lui : Petit recueil d'observations en
médecine sur les vertus de la confection /o-
uique , résolutive et diurétique (Bru)
1753, iu-12); Méthode courte, aisée, peu coû-
teuse, utile aux médecins et absolument né-
cessaire au public indigent pour la guérison
< «r> maladies (Bruxelles, 1759, in-12),
baveuse s. f. (ba-veu-ze). Un des noms
de lu blennie.
• BAVIÈRE (royaume du).— Histoire, L'his-
toire de lu Bavière depu a l'avènement <ie
Louis U (II mars 1864) est tout entière dans
1'ubsorption méthodique n«»r U Prusse de ce
BAVI
311
royaume, qui n'a plus qu'une autonomie no-
minale, et dans les dissensions religieuses qui
dirent intérieurement. Le jeune sou-
, passionné pour les beaux -arts et
•nient pour la musique, s'est toujours
•up plus occupé des opéras de son ami
ner que de- et, en
vrai mi constitutionnel, il laisse ses ministres
gouverner a sa [lace.
Alliée k l'Autriche lors de la guerre de 1866
ue avec elle k Sadowa, la Bavière fut
■ de subir la loi du vainqueur; elle
fut détachée de la confédération du Sud et
entra dans la coni Nord, k des
conditions que la Prusse lui lit les plus dou-
ces possible, afin de se ménager un allié de
cette importance. Aux termes d'un traité
conclu en août 1860, la an du
Nord se chargea d'une partie de la dette de
i.i Bavière et, en échange, ne demanda qu'une
toute petite rectification de frontièn
point de vue des intérêts stratégiques ; le
roi de Bavière céda au roi de Puisse l'ar-
rondissement de Gersfeld, le district d'Orb
et l'enclave de Cauli • entre Saal-
feld et le cercle prussien de Ziegenruck. La
population des districts cèdes était de
33,900 habitants. L'année bavaroise dut, en
outre, adopter le système prussien et être
placée sous le commandement du roi de
Prusse, tout en conservant son administra-
tion spéciale; en revanche, une partie de son
entretien fut mise k la charge de la Prusse.
Le même traité stipulait une indemnité de
guerre k payer par la Bavière, la retraite
des troupes prussiennes aussitôt le dépôt ef-
fectué de la garantie de ladite indemnité, la
restitution des prisonniers de guerre, du ma-
tériel des chemins de fer dont les Prussiens
s'étaient emparés et de 33,000 florins qu'ils
avaient enlevés k la Caisse paternelle de
Kinsingen.
Depuis lors, la Bavière ne peut plus être
considérée que comme La vassale de la
Prusse, et le premier ministre de Louis II,
M. de Hohenlohe, n'exerça en effet que la
charge de secrétaire de M. de Bismarck. Sa
dépendance s'accentua encore davantage
lors de la guerre de 1870-1871 ; on vit L'armée
bavaroise marcher au commandement de
M. de Moltke, comme un simple corps d'ar-
mée prussien, sans que le roi de Bavière fût
même consulté sur la marche des opérations.
La part qui revient k la Bavière dans les
faits de cette guerro ne serait que difficile-
ment séparée de l'ensemble des opérations de
l'année allemande. Nous dirons seulement que
ce sont les Bavarois, sous le commandement
du général Von der Tann, qui s'emparèrent
de Bazeilles et qui brûlèrent ce malheu-
reux village, avec une partie de ses habi-
tants. Ce fut aussi ce corps d'année qui s'em-
para d'Orléans en novembre 1870, bombarda
la ville, quoique ouverte, en représailles du
combat qu'i llui avait fallu subir k ses portes
contre un détachement de l'armée de la Loire,
et incendia une partie do ses faubourgs. En-
fin, ce sont les Bavarois qui furent battus à
Coulmiers et laissèrent entre nos mains nom-
bre de prisonniers et deux canons. Ils ne
rentrèrent k Orléans, au 4 décembre 1870,
qu'avec l'aide de l'année de BdeU1 re
disponible par la capitulation de Bazaine.
Un autre corps bavarois opérait suus les
murs de Paris.
Lorsqu'il fut question de conférer au roi
de Prusse le titre d'empereur d'Allemagne,
le roi de Bavière y accéda volontiers et sa
chargea même de servir d'intermédiaire k ce
sujet entre le roi de Prusse et les princes al-
lemands. Il écrivit k chacun d'eux une lettre
pour les décider, et ses démarches furent cou-
s de succès. Comme compensation, la
Bavière reçut quelques adoucissements aux
rigueurs du traité de 1866.
A l intérieur, ce peut Etat est en proie de-
puis longues ai i agitation pol
et religieuse des plus graves. Le parti ultra-
montain, qui est en même temps le parti des
autonomes et des antifèdé Ijtient
continuellement la majorité dans les élec-
tions. Son programme se US ces
:hefs : indépendance de la Bavière,
fidélité ;i L'Eglise romaine. Le parti des néo-
catholiques, au contraire, est en m
I de La i russ fication , ils s'appellent
ainuitieu leraent catholiques libéraux. Les
ultramon tains ont pour eux le nombre; les
catholiques libéraux ont pour eux le roi
Louis II et II. de Bismarck I -voue
au fonda la Prusse, pend ut obligé do
de la majorité ulti niioutaïue et
la Chambre et du pays tout
De lk des crises sans cesse renouve-
l'il ne parvient k conjurer qu'a .
de compromis. Les lendai ntistes
: pas se faire jour ouvertement, mais
■ manifestent sous le couvert de la re-
aux doctriues ro-
. La querelle éclata d
de !.. promulgation du dogme de l'infaillibilité.
M. de Hohen premier min
signala le preiniei l< péi dogme
ut, en etfet,
plus sensibles pour lu Ba\ i .; touto
autre | ■ ûsque la lutte y est en-
sur le terrain religieux. Sou initiative
ho; lu France était occupée de
ses réformes intérieures, et M. de Bismarck
no pensait pas encore a engager le fer avec
les robes noires; il prétendait même alors
quo les jésuites uvaieiu du bon , co dont il
312 BAVI
sernit difficile de le faire souvenir à l'heure
actuelle. Diplomatiquement, M. de Hohen-
lohe subit uu échec; il lui en était réservé
un autre encore plus sensible. Le parti ul-
tramontain, jusqu'alors assez malléable , se
rebiffa. Aux. élections du 12 mai 1869, il con-
duisit les populations au scrutin avec ce
mot d'ordre : ■ La religion est en danger 1 » et,
grâce à une agitation supérieurement con-
duite, il obtint la majorité. La Chambre se
décomposa ainsi : 79 ulrramontains , 77 libé-
raux et centre-gauche. Le ministère ne vou-
lut pas céder à une majorité de deux voix ;
prenant pour prétexte que la Chambre ainsi
composée était inhabile à rien faire (en trois
séances elle n'avait pas même réussi à nom-
mer son président), il présenta à la tribune
un décret de dissolution. De nouvelles élec-
tions eurent lieu, pour le premier degré le
25 novembre 1869, pour le second le 2 jan-
vier 1870. Après une lutte électorale d'une
violence inouïe, M. de Hohenlohe éprouva un
échec plus complet encore, quoiqu'il eût ha-
bilement remanié les circonscriptions électo-
rales. Le parti catholique rit passer 83 de
ses membres, et il pouvait de plus compter,
jusqu'à un certain point, sur le petit nombre
de membres élus par le parti démocratique.
M. de Hohenlohe fut renversé et, par contre-
coup, l'influence prussienne diminuée consi-
dérablement; il ne fallut rien moins que les
événements de 1870 1871 pour la rasseoir.
L'administration de Lutz, qui succéda à celle
de M. de Hohenlohe, battue en brèche avec les
mêmes armes, finit par succomber et dut céder
In place à un des chefs du parti ultrainontain,
M. de Grasser (septembre 1872). Le mois précé-
dent, le roi de Bavière lui-même, malgré sou
u pat nie naturelle, avait opéré une demi-con-
version; il avait décliné l'invitation qui lui
était fuite de se rendre à Berlin, au baise-main
impérial, à l'occasion de l'entrevue des trois
empereurs d'Allemagne, d'Autriche et deRus-
sio (août 1S72). Mais, à vrai dire, ce ne sont
laque des velléités d indépendance sans grand
résultat pour l'avenir. Cette bouderie royale
et L'altitude constante du parti ultramontain
autonomiste, encore vainqueur aux élections
de 1875, ont eu pourtant pour conséquence de
relever l'influence de la Bavière, en Allema-
gne. Sa voix est écoulée au Reichstag et dans
le conseil fédéral, on satisfait k ses désirs, tant
on a peur de se l'aliéner. Il dépend de ses gou-
vernants de lui faire jouer un rôle dirigeant
dans les affaires de 1 empire , vis-à-vis sur-
tout des autres petits Etats, la Saxe, la Hesse,
le Wurtemberg, qui ont subi le même sort
qu'elle et qu'elle peut appuyer contre les exi-
gences de la Prusse. Elle sortirait ainsi du
rôle passif de vassale qu'elle s'est imprudem-
ment laissé attribuer.
Le budget de la Bavière pour l'exercice
1874-1875 s'est établi de la manière sui-
vante :
Recettes:
Marcs.
Contributions directes. . 18,739,123
Contributions indirectes. 33,246,343
Régales et établisse-
ments de l'Etat. . . . 76,911,240
Humaines 3C,2I2,277
Droits particuliers. . . . 55,366
Autres recettes 250,719
Recettes de la Société
générale de secours. . 347,469
Reliquat de l'exercice
précèdent 10,851,428
Somme payée par l'em-
pire allemand pour l'en-
tietien de L'armée. . . 34,580,760
Indemnité française. . . 857,143
Total 212,051,868
Dépenses :
Marcs.
Dette publique 27,581,400
Liste civile des apanages, 5,415,470
Conseil d'Etat 104,985
Date 346,006
Ministère de la maison
royale et des affaii es
étrangères 671,091
Justice 11,764,618
Intérieur 18,209,522
Cultes et enseignement. 18,476,318
Finances 2,359,553
Armée 34,580,760
Pensions de vcu\cs et
d'orphelins 1,689,771
Quotes-parts malt îculai-
res 14,747,691
Fonds do réserve. . . . 899,409
Total des dépenses. . 136,846,594
Fiais de perception. 75,205,274
Total 212,051,868
L'armée bavaroise forme une partie dis-
tincte dans L'armée du L'empire allemand ;
elle a une administration indépend
elle est placé luveraioeté militaire
du roi ; mais cette inel est loin.- no-
minale , Ht. en fait , L'armée bavan i
comptée ciau, l'ensemble des armé
mandes; en temps de guerre, elle est de droit
piaceo sous le commandement en chef do
['empereur.
Elle se compose, sur le pi' d de paix , de
.6 régiments d'infanterie et de lu bataillons
le chasseurs, ayant ensemble un effectif do
12,1 .» huimnusj de 32 batulUoca de landwehr,
BAVO
dont les cadres sont de 552 hommes seule-
ment; de 10 régiments de cavalerie (7,192 che-
vaux) ; de 4 régiments d'artillerie de cam-
pagne (34 batteries, 136 canons, 3,442 hom-
mes) ; de 2 régiments d'artillerie à pied
(2,102 hommes) ; de 2 bataillons de pionniers
(1,214 hommes) et de 1 compagnie de chemin
de fer. Sur le pied de guerre, cette armée
comporte, dans les mêmes cadres régiinen-
taires, 49,344 hommes d'infanterie de cam-
pagne, 10,260 hommes des bataillons de chas-
seurs, 22,488 hommes de troupes de dépôt,
29,724 hommes de la landwehr, 3,354 pion-
niers; au total, 115,370 hommes de troupes
de pied. Les 4 régiments d'artillerie compor-
tent un matériel de 204 canons de campagne,
servis par 9,064 hommes; plus 8 batteries
et 1,482 hommes d'artillerie de dépôt et
8 batteries et 6,588 hommes d'artillerie k
pied , 6 batleries et 972 hommes d'artille-
rie de réserve. Au total, 56 batteries et
18,106 hommes. La division de cette arme en
artillerie de campagne et artillerie k pied
est récente ; elle date de la réorganisation
de l'armée bavaroise, après la guerre de
1870-1871, terminée seulement en 1874. Dans
l'artillerie à pied, les hommes sont munis du
fusil ehassepot, avec lequel ils font usage
de la cartouche française. Le matériel af-
fecté aux batteries de campagne se compose
de canons en acier ou en bronze, des cali-
bres de 001,08 et 0m,09; ils sont du modèle
prussien. Les mitrailleuses ont été abandon-
nées. A la tète des troupes est placée la di-
rection de l'artillerie et du train. La cavale-
rie se compose de 14 régiments tant de trou-
pes de campagne que de troupes de dépôt et
de garnison et a un total de 11,562 chevaux ;
le train des équipages a un effectif de
5,450 hommes.
L'armée, placée sous le commandement
nominal du roi, est divisée en deux grands
commandements généraux. A la tète du com-
mandement général de Munich est placé le
général Von der Tann-Rathsamhausen, aide
de camp du roi, et à la tête de celui de
Wurizbourg le lieutenant général d'Orff.
BAV1LLE (Arnaud), général français, né à
Fronton en 1757 , mort a, Magdebourg en
1813. Il fit les campagnes d'Amérique (1780-
1783), puis, de retour en France, il servit dans
les armées du Rhin et de la Moselle jusqu'au
commencement de l'année 1796, époque à
laquelle il fut nommé au commandement de
l'hôtel des Invalides. Il prit sa retraite en
mai 1813, mais fut remis en activité un mois
plus tard et servit dans le premier corps de
la grande armée. Il fut blessé gravement
à Liebnitz, au mois d'août, et mourut de ses
blessures quelques mois plus tard. Le nom
de ce général ligure sur l'arc de triomphe
de l'Etoile et sur les Tables de bronze du
palais do Versailles.
Dnvou (SAINT) <ti*ti iliiiniit me» bleus aux
iHiiivres, chef-d'œuvre de Ribens; dans la
cathédrale de G and. La légende rapporte
qu'un gentilhomme nommé Bavon , après
avoir eu une jeunesse débauchée et avoir
fait mourir sa femme de chagrin, fut tout à
coup saisi de remords, distribua ses biens
aux pauvres, se retira dans le monastère
dirige par saint Amand, s'y livra aux pra-
tiques de la plus austère pénitence et mou-
rut en odeur de sainteté. On rencontre ainsi
dans l'histoire.... catholique beaucoup de
diables qui finissent par se faire ermites. Le
tableau que Rubens a peint pour la cathé-
drale de Gand, dont saint Bavon est le pa-
tron, est une des œuvres les plus renommées
du célèbre artiste; la composition, qui py-
ramide , embrasse deux sujets distincts :
dans le bas, saint Bavon , accompagné de
deux serviteurs qui portent des bourses plei-
nes d'argent, distribue sa fortune aux pau-
vres; dans la partie supérieure, le même
saint, escorte par un page et un domes-
tique, se présente à la porte de l'abbaye où
il est reçu par saint Amand, qu'entourent
ses moines et qu'assiste un autre prélat. Ru-
bens a bravé avec audace et bonheur l'ecueil
résultant de cette disposition du tableau
en deux zones superposées. ■ Ce qui frappe,
ce qui captive, a dit un écrivain belge,
M. Muke, c'est la chaleur et le mouvement
que l'artiste a donnes aux diverses ligures.
Etonnante de dessin, de couleur et d'en-
semble, celte peinture atteste les ressources
d'exécution les plus étendues, les moyens les
plus puissants; c'est une scène imposante et
complète, où la réalité de l'imitation est por-
tée k ses dernières limites. A vrai dire, Ru-
bens ne s'est pas recueilli pour arriver à
l'intelligence de l'événement religieux qu'il
a retracé ; ce n'est pas l'art qui lui a man-
que, c'est la méditation. ■ Parmi les ligures
Ue mendiants qui entourent saint Bavon, on
remarque une femme retenant de son bras nu
un enfant qui Lui échappe; il semble qu'Eu-
gène Delacroix s'en soit inspire pour peindre
sa superbe Medee du musée de Lille.
Ce chef-d œuvre de Kubens, pince actuel-
lement dans une «les chapelles du la cathé-
drale de Gand, ornait autrefois le multre-
autel do cette église* Enlevé par les Français
à la tin du siècle dernier, puis rendu a la
B que en îsn, il fut transporte a cette
époque au m isée de Bruxelles ; mais la ville
ue d ami huit par eu obtenir la restitution.
BAVOS1 (Alphonse), théologien italien, ne à
Bologne vers la fin du XVI" sièclo, mort en
1628. U était chanoine régulier de Saint -Au*
BAYE
gustin et fut plusieurs fois élu général de
son ordre. Il a laissé plusieurs écrits, parmi
lesquels on peut citer : Disputaliones catho-
licx in quibvs précipite Grxrorum quorumdam
opiniones orthodoxe fideî adversx rejiciuntur,
(Bologne, 1607, in-4°).
BAVOTA, ancienne ville d'Italie , dans le
territoire des Siilenlins. On pense que sur
son emplacement s'est élevé le village de
Parabita, dans la Terre d'Otrante.
* BAVOUX (Evariste), homme politique. —
Après la révolution du 4 septembre 1870 , le
conseil d'Etat de l'Empire ayant été dissous,
M. Bavoux est rentré dans la vie privée.
Depuis lors, il a écrit dans des journaux bo-
napartistes. Outre les ouvrages de lui que
nous avons cités, on lui doit : Manuel du
notariat (1843, in-12); le Prince Louis jugé
par la Chambre des pairs (1840, in-8°) ; Vol-
taire à Femey , sa correspondance avec ta
duchesse de Saxe-Cobourg-Gotha (1860,in-8°i;
Du gouvernement personnel (18G8, in-8°); Du
principe d'autorité et du parlementarisme
(1869, in-S°);la/VKS5eef le Rhin (1870, in-8<>) i;
la France et Napoléon III, V Empire et te ré-
gime parlementaire (1870, 1 vol. in-8°), ouvrage
dans lequel M. Bavoux fait une étourdissante
apologie du régime qui a valu à la France dix-
huit ans d'un étouffant despotisme, l'invasion
et la perte de deux provinces; les Causes de
la guerre (1871, in-8°) ; Une sœur de charité
(1874, in-18),sur l'ex-iinperatrice Eugénie;
Chiselhurst- Tuileries , souvenirs intimes sur
l'empereur (1873 , in-12) ; Appel à la nation
(1874, in-18); les Vacances du quatrième Na-
poléon à Arenenberg (1874, in-18) ; les Monu-
ments de Paris. La colonne Vendôme (1874 ,
in-18); H y a dix-neuf ans (1875, in-18), etc.
Tous ces derniers écrits sont des brochures
destinées à faire de la propagande bonapar-
tiste et qui, naturellement, s'adressent k la
classe ignorante. Ecrites sous l'empire d'une
passion aveugle, elles sont absolument dé-
pourvues de valeur.
BAYARD (Jean-Baptiste-François), juris-
consulte, né à Paris en 1750, mort en 1800.
Il étudia le droit et se fit recevoir avocat en
1776, puis fut nommé accusateur public près
le tribunal du Ile arrondissement de Paris.
De ce poste, il passa à celui de juge sup-
pléant au même tribunal, en 1792, et enfin fut
nommé, l'année suivante, substitut du com-
missaire du pouvoir exécutif près le tribunal
de cassation. Il remplit ces diverses charges
avec une fermeté qui n'excluait pas la bien-
veillance, et il fut enfin nommé juge au tri-
bunal de cassation par le Directoire. On doit
k ce jurisconsulte éminent quelques travaux
très-importants sur des questions de droit et
de jurisprudence. Il a également laissé un
ouvrage ayant pour titre: Annales de ta Dé-
volution ou Recueil de pièces authentiques et
d'extraits des procès-verbaux faits à L'Hôtel
de ville de Paris depuis le 18 juillet 1789
jusqu'au 1er janvier 1793 (3 vol. iii-8<>).
BAYARD (Ferdinand -Marie), écrivain fran-
çais, né à Moulins-la-Marche (Orne) en 1763,
mort en 1818. Il entra d'abord dans l'armée,
où il acquit le grade de capitaine d'artillerie,
puis il donna sa démission et se mit k voya-
ger. On lui doit plusieurs récits de voyages ,
entre autres : Voyage dans l'intérieur des
Etats-Unis pendant l'été de 1791 (Paris, 1798,
in-8°); Voyage de Terracine à Naples (Pans,
1S02, in-12). 11 a laissé également un ouvrage
d'histoire qui est resté inachevé et qui a pour
titre : Tableau analytique de la diplomatie
française depuis la minorité de Louis XIII
jusqu'à la paix d'Amiens (Paris, 1804 et 1805,
2 vol. in-8°). Ce livre ne va que jusqu'à la
mort de Louis XIV (1715).
BAYARD (Henri-Louis), médecin français,
né en 1812, mort en 1852. Il se fit recevoir
docteur à Paris vers 1839, devint un praticien
habile et fut médecin expert pies les tribu-
naux. On lui doit les ouvrages suivants : De
ta nécessité des études pratiques en médecine
légale. Réflexions sur les procès criminels de
Peijtel et de M™* Lafarge (1840, in-8°), Mé-
moire sur ta topographie médicaie du l r"o ar-
rondissement de Paris . recherches histori-
ques et statistiques sur les conditions hygié-
niques des quartiers qui composent cet ai'ton-
dissement (1842, in-8°); Manuel pratique de
médecine légale (1813, in-12), etc.
BAYARD (Emile-Antoine), peintre et des-
sinateur français, né à La Ferté-sous-Jouurre
(Seine-et-Marne) le 2 novembre 1837. Après
avoir fuit ses études au collège Sainte-Bai bo,
M. Emile Bayard entra, en 1853, dans l'ate-
lier de M. Léon Cogniet. Dès l'année 1854, il
donnait au Journal pour rire et k Vlllustra-
tion des dessins d'actualité qui furent juste-
ment remarqués ; mais où l'on trouve la véri-
table mesure de son talent souple et gracieux,
c'est dans les innombrables illustrations dont
il a enrichi la Bibliothèque rose et le Tour
du monde, en même temps quo son habile i t
chnrmunt crayon commentait la plupart des
ouvrages destinés à l'enfance, publiés parles
grandes librairies Marne et Hetzel. Ce labeur
écrasant, et qui ne dura pas moins de quinze
années, fut récompense, en 1870, pHr «a croix
de chevalier de la Légion d'honneur. Depuis
celte époque, M Emile Buvaid a produit :
Sedan (1870-1871), dessin devenu très popu-
laire; un grand triptyque : Exoriare n/iquis
nostrii ex ossibus ultor (Virg.), acquis par
l'Etat; Waterloo (1875), peinture achetée
BAYE
pour la loterie nationale; des Panneaux dé-
coratifs (1876-1877); la Fête au château
(1878), tableau décoratif. Ajoutons que cet
infatigable artiste exécute actuellement un
travail considérable d'illustration pour une
édition de Moliêi e et qu'il est chargé de la dé-
coration du foyer du théâtre du Palais- Royal.
* BAYAZ1D, ville forte de la Turquie d'A-
sie. — Celle ville, qui fait un assez grand
commerce avec la Géorgie et la Perse, tomba
au pouvoir des Russes en 1854 pendant la
guerre d'Orient; mais, au bout de peu de
temps, ils l'évacuèrent.
BAYER (N...), aventurier polonais, né vers
1835. Eu 1863, il se joignit k ses compatriotes
révoltés contre la Russie, passa en Angle-
terre et fut condamné k Londres, pour fabri-
cation de faux billets de banque russes. Plus
tard, il fut l'aide de camp de son compatriote
"Wroblewski, un des généraux de la Commune.
Traduit devant un conseil de guerre, il fut
acquitté.
"BAYEUX, ville de France (Calvados),
ch.-l. d'arrond., k 12 kilom. de la mer et k
27 kilom. de Caeu , sur le penchant de deux
collines au bord de l'Aure ; pop. aggl.,
7,716 hab. — pop. tôt., 8,536 hab. L'arrond.
comprend 6 cant., 136 comm., 73,476 hab.
C'est une ville triste et inanimée, dont les
maisons basses ont, dit M. A.Guilbert, * plu-
tôt un air de vétusté que d'antiquité. ■ De-
puis quelques années , Bayeux. a reçu de no-
tables embellissements.
BAYEUX (Adolphe-Auguste, dit MARC-),
littérateur français, né k Caen le 28 août
1829, d'une famille d'avocats et de légistes.
Son père s 'étant fixé k Paris, il acheva ses
études au lycée Saint-Louis. Destiné au bar-
reau, il préféra se vouer k la carrière de
l'enseignement. Il allait passer ses examens,
quand survint la révolution de 1848. M. Bayeux
se battit un peu en février, mais beaucoup
en juin, dans les rangs des insurgés. Blessé
et arrêté, il dut au dévouement de ses com-
pagnons de barricade d'échapper k la mort
ou k la déportation. Tout en reprenant la
préparation de sa licence, il fit la connais-
sance de Lamartine et se lia plus intime-
ment avec Victor Hugo. Son père mourut
l'année suivante, le laissant sans aucune for-
tune et l'unique soutien d'une mère et de
deux sœurs. C est alors qu'il écrivit dans des
journaux hebdomadaires sous le pseudonyme
d'Auguste Marc, nom qui appartenait réel-
lement à sa mère et qu'il a toujours gardé
depuis en y joignant le sien. Après le coup
d'Etat et la dispersion de tous ses protec-
teurs républicains, il se trouva sans ressour-
ces. Comme il fallait vivre, il se résigna au
métier de coloriste et donna des leçons k
25 francs par mois. Lors de la fondation du
nouveau Figaro, il y écrivit quelque temps
et il eut alors avec Buluz, directeur de la
Revue des Deux-Mondes , des démêlés qui
firent du bruit. M. Marc-Bayeux collabora
ensuite au Siècle. Vers cette époque il fonda,
avec Edmond About, une feuille baroque in-
titulée l'Ane savant, et il écrivit presque en
entier deux gros volumes in-4°, Revue de
V Exposition universelle, que le baron Brisse
publia en 1856. Très-versé en ces matières
par de fortes études scientifiques, principa-
lement en chimie et en mécanique appliquée,
il était autrement apte k cette besogne que
le célèbre gastronome des Menus parisiens.
C'est également en qualité de rédacteur in-
dustriel qu'il entra au Courrier de Paria, où
il rit paraître ses premières nouvelles • Profils
et contes normands. Devenu l'ami intime de
P.-J. Proudhon , il entreprit, sous son inspi-
ration, une campagne socialiste qui le fit
mander au ministère de l'intérieur. On lui
donna officieusement le conseil de cesser
d'écrire ou de consacrer sa plume k un jour-
nul du gouvernement. Entre ces deux alter-
natives, il préféra la première, ou du moins,
abandonnant momentanément le journalisme,
il se tourna vers le théâtre. Il lut en 1858
à M. Empis, administrateur de la Comédie-
Française, une pièce en cinq actes et en vers,
{'Héritier du trône, qui ne fut point reçue.
Apres une nouvelle période de détresse ,
M. Marc-Bayeux entra, en 1859, k {'Opinion
nationale, dont le fondateur, Adolphe tiue-
roult, lui rit une excellente position. Depuis
lors, il a publie ilanscejournal un certain nom-
bre de romans et de nouvelles , notamment :
Un amour de petite fille, Une femme de cœur,
le meilleur ouvrage peut-être de l'auteur;
la Première ëuipe, ['Histoire d'une ouvrière,
Denjamine, etc. Au Temps (1861), dont il fut,
dès l'origine, le rédacteur industriel, il rit
paraître un roman de longue haleine intitulé :
les Enfants du siècle, qui eut un assez grand
succès. Il collabora au Nain jaune , k la Na-
tion, au Figaro, à l'ancien Soleil, k l'ancien
Corsaire , etc. Cette dernière collaboration
fut d'uno teinte rouge tres-foucee. Il a donne
dans d'autres journaux beaucoup de romans,
entre autres, k la Presse, la Saur aince ; u
{'Europe, journal français de Francfort, la
Maison rouge; au Constitutionnel , {'Histoire
amoureuse du vieux temps; k la France, Une
a/faire d'honneur. Tentant une seconde fois
le théâtre, M. Marc-Bayeux lut Jeanne de
Lignei is a la Comédie-Française, qui reçut ce
druiiiu un cinq actes et eu vers. Mais, comme
on ne se décidait pas k mettre Jeanne de Li-
guéris k l'étude, il retira sa pièce ut la porta
u l'Odâon, qui la représenta le 3 septembre
1868. Bien qu'elle renfermât des parues tru»-
BAYL
fortes, elle fut outrageusement sifflêe. La
même année, il avait fait jouer un acte en
vers pour l'anniversaire de Molière au
Théâtre-Français , et là aussi le public n a-
va.t guère été plus tolérant. Ce fut contre
M. M irc-Bayeux un déchaînement de cri-
tiques inouïes. Il était à celte époque un des
priniipaux rédacteurs du Paris-Journal,
alors un des organes du parti républicain.
On inséra d» lui, d'abord sous le pseudonyme
de Je de Ric.puis sous sou nom , une
série d'articles qui lui ont attiré plus d en-
nemis qu'il n'a écrit de lignes. Dans ce même
Paris-Journal, il a publié deux grands ro-
mans : le Bien national et la Veitie de 89,
,iui ont fait quelque sensation. La gueire
éclata. M. Marc-Bayeux servit comme sim-
ple garde national et fut atteint d'un éclat
d'obus à la jambe gauche. Apres le siège de
Paris, il se rendit à Metz, puis à Bruxelles,
où il publia une brochure intitulée : Paris
aux Parisiens. A la chute de la Commune, il
revint a Paris pour un jour seulement, et, de
retour à Metz, il entreprit une série de petits
voyages dans le but de connaître les Alle-
mands chez eux. Il visita surtout les champs
de bataille d'Alsace-Lorraine et en rapporta
des impressions très-vives qui ne purent s ef-
acer de sa. mémoire. C'est dans ce courant
d'idées qu'il écrivit le drame de Nos aïeux.
iiueurslui paraissaient dépasser toute
mesure. 11 voulut que son œuvre , quoi-
que bien française, reproduit la terreur
des tragiques de la Grèce. 11 y introduisit le
chœur antique. Mais, de retour à Paris en
1873, il s'aperçut qu'une pièce héroïque n'a-
vait aucune chance de succès, et , au lieu
de Nos aïeux, il lut au Théâtre Français un
drame en cinq actes et en vers intitulé le
Btgicide , qui ne fut pas reçu. La lecture
d'un autre drame, la Maîtresse, aussi en cinq
actes et en vers, n'eut pas un meilleur sort.
11 revint alors à la polémique. Il organisa,
dans le Corsaire, la souscription pour l'envoi
des ouvriers français à l'Exposition de
Vienne , et peu après le Corsaire fut sup-
primé. D'autre part, il publiait dans VAvenir
national un grand roman intitulé le Petit-
fils de M. Dimanche, dans lequel il traitait
sans aucun détour les membres de l'Assem-
blée de Versailles de ■ saltimbanques et de
crétins. » L'Avenir national ayant essaye,
Kour prolonger sa vie, de fusionner avec les
onapartisles, M. Marc-Bayeux le quitta
sans achever son roman. Peu après, ayant
eu l'occasion de lire Nos aïeux â Emile Au-
gier, celui-ci s'éprit de l'œuvre et la porta
de son propre mouvement au Théâlre-Fran-
M. Marc-Baycr;x refusa cette fois de
lire sa pièce. Got en fit la lecture. Le comité
fut vivement frappé des beautés de l'œuvre,
mais il n'émit aucun vote, n'osant ni refuser
ni accepter une pièce qui lui semblait un
manifeste de guerre contre la Prusse. Le
drame ayant été imprimé, les journaux s'en
emparèrent, et les critiques du lundi le trai-
tèrent comme s'il avait été joue. La vente,
en librairie, dépassa toutes les prévision s. As
aiettx devinrent l'objet de conférences pu-
bliques et de récitations particulières. Enfin,
le gouvernement crut devoir accorder à l'au-
teur une pension comme indemnité de ce que
la pièce ne pouvait pas être jouée. M. Marc-
Bayeux a composé encore un autre draine
en trois actes et en vers, les Croisés, qui,
bien qu'il n'ait pas été imprimé, a reçu de la
presse le même accueil que Nos aïeux. Il a
été lu aux conférences du boulevard des Ca-
pucines. On a encore de ce fécond écrivain
un drame national inédit, Vercingétorix, un
volume sur les Gens de loi , un autre sur les
Gens d'église, publication faite en Allemagne
et défendue en France sous le régime impé-
rial.
BAÏI.E (Marc-Antoine), littérateur et écri-
vain religieux, né à Marseille en 1825. Il
étudia la théologie dans cette ville, où il se fit
ordonner prêtre, prit le grade de docteur eu
théologie et, après avoir été aumônier au
lycée de Marseille , il fut chargé de pn i -
ser l'éloquence sacrée à la Faculté de tii u-
logie d Aix. L'abbé Bayle s'est adonné avec
un certain succès a la prédication. En outre,
il a collaboré a la Bévue de Marseille, a lu
Revue d'économie chrétienne, à l'Ami de ta
religion, à la Gazette du Midi; il a publié,
de 1851 à 1852, sous ce titie. le Cou
catholique, une revue religieuse qui e
à Marseille, et, sous le pseudonyme de
A. Marc, il a donné des causeries littéraires
au Messager de la semaine. On lui doit, en
outre, divers ouvrages, des sermons, des
vies de saints , etc. , notamment : les Chants
de l'adolescence (1846, in-18), recueil de vers
sous le nom de Théoiime ; Petites fleurs de
poésies, hymnes et cantiques (1855, in- 18);
Vie de saint Vincent Ftrrier (1855, in- 121;
Sain* Serenus (1855, in-12); Marie au cœur
de la jeune fille 11855, in-8«) ; l'Ame à l'école
de Jésus enfant (1856 , in-12); Vie de saint
Philippe de Neri (1859, in-8") ; les Derme) s
jours dit chrétien (1862, iu-32); Oraison fu-
nèbre du Père Lacordaiie (1862, in-18); Bo-
bert (1862, in-12); Gloire et martyre de la
Pologne (1863, in-8°); Scènes et récits (1865,
in-12); Homélies sur les Evangiles (1865,
2 vol. in-12) ; Massillon (1867, in-8°); la Perle
d'Antioche (1869, in-12); Thalie ou l'Aria-
uisme et le concile de Nicée (1870, in-12), etc.
L'abbé Bayle a publié divers ouvrages d'au-
teurs étrangers : le Cléricalisme et l'Eglise
■UPPLKMBNT.
BAYO
à l'époque de leur fondation, par Dœll
Cxsonia, par Lehman n ; le Pieux cour
du Père Baker, les Sermons du ca
WisemaD, etc.
BAYLE .MOUU.ARD (Jean-Bapii.te) , îna-
gi^tr.it français, né à fîillom (Puy-de-Dôme)
en 1800. Il étudia le droit, exerça pendant
quelque temps la profession d'avocat, puis
a dans la magistrature. M. Bayle-
Mouillard était avocat général k Riom lors-
qu'il fut nommé , en 1847, procureur général
à la Guadeloupe. Lorsque le gouvernement
provisoire eut décrété, le 27 avril 1849, l'abo-
lition de l'esclavage dans les colonies ,
M. Bayle-Mouillard aida M. Gatine, commis-
saire de la République, a faire exécuter ce
décret, montra les idées les plus libérales et
entra, en ls49, en conflit avec te m
gouverneur de la colonie, qui
les idées de la réaction. Ce dernier, usant de
ses pleins pouvoirs, lit embarquer M. Bayle-
Mouillard pour la France. L'affaire lit grand
bruit ; mais la conduite du magistrat avait
été des plus correctes, et il lui fut facile de
se justifier des accusations portées contre
lui. Nommé procureur général à Douai, puis
secrétaire général au ministère de la jus-
tice, il reçut, en 1851 , un siège à la cour
de cassation. On lui doit : Y Emprisonnement
pour dettes (1835 , in-8°), qui obtint un ;r.N.
de l'Académie des sciences morales; Rap-
port sur tes travaux de l'Académie de Clcr-
iiwnt, de 1833 k 1834 (1835, in-so); Eloge du
taron de Gerando (1846, ui-S") et une nou-
velle édition augmentée du Traité des do-
nations du baron Grenier (1844, in-8°).
BAYLE-MOUILLARD {Elisabeth Canard,
dame) , femme de lettres française, épouse
du précédent, née à Moulins eu 1796, morte
k Paris en 1865. C'était une femme instruite,
k qui l'on doit un certain nombre d'ouvrages
très-divers. Sous son nom, e.le a publié:
Du progrès social et de la conviction reli-
gieuse (1840, in*8°); Loisirs des vacances,
recueil d'histoires morales et amusantes (1851,
in-12); Récréations de la jeunesse (1851,
in-12). Elle a fait paraître sous le pseuuo-
donyme d'Elisabeth Celuan ou de MUI« Cel-
nnn : Emile et Rosalie (1820, 3 vol. in-12) ;
Virginie (1822, 4 vol. in-12); l'Inquisition,
poème en quatre chants (1824, in-12) ; B>th-
sali ou la Dispersion des Juifs (1825, in-18),
eu vers et en prose; la Sortie de pension
(1825, 2 vol. in-12); Consolations chrétiennes
(1825, in-12); Manuel d économie domestique
des dames (1826, in-18) ; Manuel des -
selles (1826, in-12] ; Manuel du zoophile (1S27,
in- 18), De la murale de l'Evangile comparée
à la morale dis philosophes (1828, in S**) ;
V Art de fertiliser les terres (\&3l>'m-is)\ Nou-
veau manuel complet de la bonne compagnie
V1838, in-18), plusieurs fois réédité; les
'eillées de la salle Saint-Rock ou les Leçons
d'économie (1839, in-18) ; Nouveau manuel de
la ménagère parfaite (1839, in-18) ; Nouveau
manuel complet de la broderie (1840, in-18);
Nouveau manuel complet du parfumeur (1845,
in- 18); Nouveau manuel complet des jeux de
soc. été (1846 , in-18) *, Nouveau manuel com-
plet du fleuriste artificiel (1S54, in-18); les
Soirées du dimanche ou le Curé de village
(1842, in-12), etc. Les manuels ce M*" Bayle-
ird font partie de la collection R iret.
* BAYON , bourg de France (Meurthe-et-
Moselle), ch.-l. de eant. , arrond. et k 22 ki-
lora. S.-O. de Lunéville;pop. aggl., 886 hab.
— pop. tôt., 970 hab.
BAYON (Jean de), chroniqueur français,
né k Bayon (Lorraine) vers la lin du XIH< s è-
cle. Il était moine de l'ordre de Saint-Domi-
que ; mais, k la suite d'une querelle de moi-
nes, il fut chassé de son couvent et se retira
dans une abbaye de l'ordre des bénédictins,
où il composa plusieurs ouvrages historiques
assez remarquables pour l'epoq e.
• BAYONNE, ville de France (Basse s -Py-
rénées), ch.-l. d arrond., k 5 kilom. envi-
ron du goife de Gascogne, k 106 kilom. de
Pau, sur l'Adour et la Nive; pop. aggl.,
17,977 hab. — pop. tôt., 27,173 hab. L'arruiid.
Comprend 8 eant. , 53 Comm., 93,375 hab.
li ryonne est l'entrepôt principal des produc-
tion-, des Busses-Pyrénées et des Landes:
vins de Chalosse, maïs, eau-de-vie d Hen-
daye , laines communes d'Esp;igne et de
I '■: n, matières résineuses, planches, bois
de construction, kaolin de Louboassi
de BriacouSi etc. Fabriques de chocolats, de
as, de bouchons, de draperies grossiè-
res et de savons. Le* jambons dits de Bayonne
viennent des contrées voisines. Le mouve-
ment de son port, îwn compris le cabotage,
a été, en 1872, de 1,075 navires, jaugeant
118,251 tonnes. Ou y aruio pour la pêche de
la morue.
— Histoire. Nous allons compléter par
les détails Buivants, empruntes a M. Ad.
Joanne, la notice historique que nous avons
donnée au tome II du Grand Dictionnaire,
page 416: «En 1718, Bayonne comptait
16,000 hab. Jamais elle n'avait ete plus pros-
père. Dans la seconde moitié du xvui° siè-
cle, sa population était réduit'; do plus d'un
I Son coi imei ■■■, dfl 21 millions, était
tombé k 9 ou 10 millions. Cette décadeuce
était le résultat du système prohibitif. La
liberté du commerce a)ant été proclamée eu
1*84, Bayonne recouvra bientôt la pi
rite que la perte des institutions municipales
lui avait enlevée.
BAZA
i Sous l'Empire, lï.iyonne devint Ict!
d'événements importants. Ce fut, en effet,
Lte ville et au château voisin de M ir-
|ue Napoléon détrôna les Bourbons
d'Espagne pour mettre a leurpla e sou frère
Joseph, et qu'il donna à l'Espagne une con-
stitution nouvelle.
• Au mois de février 1814, le général an-
■ Adour près de son
embouchure , attaqu lit Bayonne, qui lui op-
posait une vive résistance. Le M avril eut
lieu une sortie dans laquelle les Français
perdirent environ 800 hommes, en tuèrent
autant â l'ennemi et rirent prisonnier I
H ipe. Celui-ci apprit à la garnison do
Bayonne la capitulation de Paris; mais ce
fut seulement le 21, après la nouvelle de la
bataille de Toulouse et de l'armistice , que
Bayonne arbora le drapeau blanc el
les Anglais pénétrer dans ses murs. Elle me-
ntait encore de porter sa devise : Nunquam
pollnta, • Toujours vierge. ■ En 1815, les
Espagnols, sachant qu elle ne renfermait
pas un soldat, s'en approchèrent assez près
pour voir les gardes nationaux et les marins
qui se disposaient à une vigoureuse résis-
tance. L'attaque n'eut pas lieu.
» De nos jouis, Bayonne a souvent servi
et sert encore d'asile aux personnages les
[dus considérables des trop nombreux |
qui ruinent et déchirent l'Espagne. »
BAYRHOFFER (Charles-Théodore), philo-
sophe et homme politique allemand, néaMar-
bourg(Hesse) en 1812. Il étudia le droit el la
philosophie k Heidelberg, puis a Marbourg,
où il prit le grade de docteur. M. Biyrhoffer
enseigna la philosophie k l'université de celte
dernière ville, d'abord comme professeur ad-
joint (1834), puis comme professeur en titre
(1845), et fut suspendu en 1846, pour ses
idées religieuse*. En 1848, il se jeta avec ar-
deur dans la lutte politique, devint membre
de la Chambre de Hesse, où il fut un des
chefs du parti démocratique, et présida cette
Chambre du 26 août au 2 septembre 1850. La
réaction ayant alors triomphé, M. Bayi hoffer
jugea prudent de quitter l'Allemagne, et, peu
après, il s'embarqua pour l'Amérique. Depuis
lors il a peu fait parler de lui. On lui doit un
certain nombre d ouvrages sur des matières
philosophiques et religieuses, par lesquels il
s - 1 attache k l'école panthéiste de Hegel. Nous
citerons de lui : Problèmes fondamentaux de
la métaphysique (1835, in-S<>); Idée du chris-
tianisme (1836, in-8u) ; la Guenson organique
de l'homme et tes moyens de guérison au tet.^ps
présent (1837, in-8°); les Véritables rapports
de l'Etat libre chrétien avec la religion et
l'Eglise chrétienne (1838, in-S°); Idée et his-
toire de la philosophie (1838, in-8°); Recher-
ches sur la philosophie naturelle (1839-1840,
in-8°) ; le Catholicisme allemand (1S45, in 80) ;
la Véritable essence de la Reforme en Alle-
magne (1846, in-8°) ; le Don sens pratique et
tes nommes instruits de Marbourg (1847 , m-soj ;
Recherches sur l'essence et l'histoire de ta re-
ligion (1849, in-80), etc.
•BAZAINE (François-Achille). — La vie
militaire de Bazaiue présente trois ;
qui se résument en trois mots, mérite, intri-
gue, crime.
Le Grand Dictionnaire (tome II, page 416)
a analyse la première de ces phases. Il nous
reste le pénible devoir de retracer les deux
autres; mais, auparavant, rappelons en quel-
ques lignes et complétons ce que nous écri-
vions en 1865.
Bazaine, né à Versailles le 13 février 1811,
igea au mois de mars 1831, k l'âge
de vingt ans, et il choisit le 37e de ligne de
préférence k tout autre corps parce que ce
régiment venait d'arriver en Afrique. Ro-
buste, énergique, ayant de l'éducation, un
esprit fin, délié, Bazaine fut vite en relief;
sa bonne tenue, sa haute intelligence,
bordinatiou.sou application k tous ses devo rs
le tirent remarquer de ses chefs. 11 Ii i
promptemeut les premiers grades, obtint l'é-
paule tte de sous-lieutenant et fut nommé
lieutenant en 1835, après avoir ete cite k plu-
Sieurs reprises, pour sa bravoure,
tins de l'armée d'Afrique. L'Espagne
alors en guerre civile. La renie Christine,
régente, luttait contre don C&rloS. La France
n'osait intervenir directement en la
la reine; mais Louis-Plnltppe, qui, déjà a
cette époque, songeait aux mariages espa-
gnols, crut gu'il pourrait, sans trop choquer
l'Europe, • prêter » a Christine sa légion
étrangère. On sn Afrique et
l'on lit passer dans la Péninsule un COI
;s mille h".. : ■
uout l'ambition alors était fort légii
qui cherchait une ouverture par laquelle il
put taire son chemin, ci ut avoir trou'
voie. Il demanda et obtint d'être admis dans
ce nouveau corps. Il pas>a donc au service
de l'Espagne et ne tarda ; h profil
les qualités dont il eta.l ooue. Noiuine capi-
taine, montrant k chaque occasion de .
pidite juiuie à une astuce excellente d
genre de guerre, Un
uu\ Jonctions de chef d'etat-major du petit
corps auxiliaire ni. i ■■ Chris-
tine. Dans cette posit.uu, il rendit ne réels
BS. Appliquant toutes ses qualités na-
turelles a cette guerre de surprises et
bûches pour laquelle il faut de la bravoure
personnelle, de la finesse, do la ruse, il acquit
une réputation qui lit jeter les yeux sur bu
du lautie côté des Pyrénées, et le ministre
BAZA
313
de la guerre français le nomma coinmï :
du roi au quartier général de l'armée de la
Péninsule. Après quatre années passées dans
cette position, Bazaine sollicita de rentrer
dans 1 armée française. Don Carlos avait dû
quitter l'Espagne à la suite de la trahison de
Maroto; la guerre était terminée. Bazaine fut
replacé comme capitaine dans la légion étran-
gère, en Afrique. On commençait k s'occuper
du tir ddns I infanterie, et il était question
de créer les bataillons de chasseurs k pied.
On faisait concourir les officiers les plus
adroits. Bazaine obtint le 1*? prix de tir, et,
en 1839, dès la formation du 1" bataillon de
chasseurs k pied, il y fut admis.
Chef de bataillon en 1844, pensant que le
des bureaux arabes otTrirait plus d'a-
1 ment k sou esprit, sans doute aussi plus
d'occasions de se mettre en relief, Bazaine se
imer dans le service de la province
, y gagna ses grades de lieutenant-
colonel et de colonel et devint, en 1843, di-
recteur des affaires arabes dans cette même
province.
En 1850, le 55e de ligne fut placé sous
les ordres du colonel Bazaine, qui, bientôt
après, prit le commandement de la légion
étrangère et, en même temps, celui de la
subdivision de Sidi-bel-Abbès.
Quatre ans après, la guerre éclata entre la
France et la Russie (1854). La léf
gère et son chef s'embarquèrent des premiers
pour l'Orient. Bi.iZ.dne fit cette longue cam-
pagne de Crimée avec la bravoure, le talent,
la distinction qu'il avait montrés jusqu'alors
dans toutes les opérations de guerre. Parti
colonel , il était général de division à la prise
de S- bastopol, dontil futnommé gouverneur.
Lors de la campagne d'Italie, Bazaine fut
un des divisionnaires du i©r corps d'armée
(Bataguey d'Hilliers).Sadivision se comporta
bravemeut à Melegnano et à Solferino, et
elle n'eut pour cela qu'à suivre l'exemple de
son chef.
On voit que, comme homme de guerre,
Bazaine s'était placé à la tête de notre ar-
mée. Aussi pensa-ton k utiliser ses talents
lorsque l'on envoya au Mexique des troupes
appelées à tirer du mauvais pas où on lavait
si maladroitement mis le faible corps com-
mandé par Loreneez. Toutefois, l'empereur
ne voulait pas donner k Bazaine le comman-
dement de 1 expédition. Il fallait d'abord olfi ir
un bâton de maréchal au général qui a vu il
rendu, lors de l'attentat du 2 décembre, le
service d'arrêter les représentants k la mai-
rie du Xe arrondissement et de les conduire
prisonniers k Mnzas. Mais si malheur arri-
vait au général Forey, il lui fallait un succes-
seur eapuble, et ce "successeur désigné d
vance était Bazaine.
Nous voici k la phase de l'intrigue.
En écrivant l'histoire du second Empire
[v. Napoléon III, au tome XI),
justement condamné ces expéditions loin-
taines, folies de ce règne néfaste, qui avaient
pour but, non-seulement de distraire l'opinion
et de noyer les difficultés intérieures dans
l'éclat douteux de coups de main faciles,
mais encore de procurer aux créatures des
occasions de fortune et les moyens d'écumer
un large butin. Déjà, en effet, l'exploitation
de la France ne suffisait plus k tant de con-
voitises et k tant d'appétits.
Le pilage et l'incendie du Palais d'été, ce
chef-d'œuvre de l'art chinois qui contenait
les plus riches et les plus précieuses collec-
tions de l'univers ( v. Palais d'ktk , au
tune XII), ce déménagement de tous les
trésors artistiques et historiques d'un peuple,
ce spectacle de gens brocantant de tous les
côtés des vases d'or, des pierres précieuses,
des joyaux sans prix, et qui semblait un épisode
détaché de l'histoire militaire des Avares et
des Goths, toutes ces scènes si humiliantes
pour la dignité nationale montraient assez l'in-
fluence déplorable du régime impérial et des
:.ons accomplies par ses ordres sur la
1 d'une partie de l'armée.
I 'aventure du Mexique fut le couronne-
ment de ces détestables entreprises, et, par
ses proportions formidables, par ses con*,e-
a funestes, eile devait les faire oublier.
Nous avons raconte aiileu;s 1 histoire de
cette funeste campagne. V. MbXiQUU, t. XI
:nd Dictionnaire, Maximilicn, t. X;
Jkckiîk, t. IX.
De ce triste épisode du règne de Napo-
léon 111 nous ne voul &er qu un pré-
cis rapide du rôle qu'y a joué Bazaine. Il
avait contribué k la priso de Puebla et de
Mexico, et il remplaça le maréchal Forey
..eut eu chef k la fin de
juillet 1863. Maxiiuilien n'avait pas encore
quitté l'Europe, et les pouvoirs du chef do
a d intervention sur les pays soumis
étaient à peu pre-. i limites. Cet état de choses
et la résistance bien naturelle des patriotes
mexicains avaient donné lieu k des abus de
Pouvoir el k des excès qu'il serait trop long
, douloureux de rappeler. Bazaine, sans
s'inquiéter d'ailleurs de mettre un terme aux
repressions implacables qui étaient devi
une méthode, un moyen de gouvernement,
affecta de nouer des relations avec les
cains de tous les partis, et il entama avec les
généraux el chets ennemis des négoci
fort irrégulieres, qui, par leurs fluctu
et leur caractère indéterminé, contrecan i
les ouôralions militaires et les mouvement*,
stratégiques. Les généraux places sous sei
ordres s en plaignaient vivement. Le ge-
40
314
BAZA
néraï Boyer, alors colonel, était déjà un
de ses hommes d'affaires, et il l'employait
à toutes sortes de besognes qui n'avaient
rien de militaire. Dans une lettre à l'empe-
reur, retrouvée dans les • papiers des Tuile-
nés, » Bazaine recommande Boyer en ces
termes: ■ M. le colonel Boyer rentrant en
France muni d'un congé, je le fais passer
pnr l'Amérique du Nord afin qu'il puisse don-
ner k Votre Mjeslé des renseignements
aussi exacts que possible de l'opinion de ce
pays dans la question mexicaine. Je serais
très-satisfait que Votre Majesté permît à cet
officier supérieur de revenir à l'armée du
Mexique, car il connaît bien les affaires et
les traite avec une réelle intelligence. ■
Après l'installation de Maxiruilien, au prin-
temps de 1864, Bazaine continua d'agir à sa
guise et comme pour son propre compte, pa-
raissant même se complaire à faire sentir son
autorité d'une façon blessante. Ainsi, le mi-
nistre de l'intérieur ayant autorisé la publi-
cation d'un journal, Bazaine fit insérer le
lendemain, dans une feuille à sa dévotion, le
texte de l'autorisation et, immédiatement au-
dessous, l'injonction au journal autorisé d'a-
voir sur-le-champ à cesser sa publication.
Les officiers, les commandants de territoire
suivaient naturellement l'exemple du chef.
Il en résultait des conflits journaliers avec
le cabinet de Mexico, les chefs des con-
tingents étrangers, les fonctionnaires pu-
blics. L'autorité militaire française exerçait
en réalité tous les pouvoirs, administrait,
gouvernait, jugeait dans les territoires qu'elle
occupait. Elle nommait les juges et les auto-
rités locales, reprenait les accusés acquittés
pour les faire passer devant une cour mar-
tiale, cassait les fonctionnaires indigènes
suspects de tiédeur pour la domination étran-
gère et faisait condamner à la prison ceux
qui refusaient de remplir les emplois va-
cants ■ pour manque d'affection au gouver-
nement. ■ Ce délit, on en conviendra, ne
manquait pus d'originalité.
Ces façons d'agir de Bazaine et de son en-
tourage pouvaient avoir, dans une certaine
mesure, une espèce de raison d'être au mi-
lieu des difficultés de la conquête; mais elles
n'étaient pas de nature à donner beaucoup
de prestige et d'autorité morale à Maximi-
lien, ce oui entrait probablement dans les
vues du cnef de l'expédition.
Bazaine, veuf, s'était remarié avec une
jeune Mexicaine, afin de prendre racine dans
le pays. A celle occasion, Maximilien, comme
cadeau de noce, accorda à la mariée la
jouissance du palais de Buena-Vista, splen-
didement meublé, avec l'engagement pris par
lui de verser 100,000 piastres le jour où les
époux retourneraient en Europe.
On connaît ce terrible décret du jeune sou-
verain, qui édictait la peine de mort contre
les dissidents armés, et même contre ceux
qui leur auraient donné des secours ou qui
entretiendraient des relations avec eux, dé-
cret qui devait, par de terribles représailles,
être appliqué à lui-même. Bazaine s'est-il
associé à cet ukase, qui refusait même aux
condamnés le bénéfice du recours en grâce?
Dans tous les cas, il en prit fort galamment
a sa charge l'application. Dans une note se-
crète, envoyée le 11 octobre 1865 à ses chefs
de corps et qui ne devait pas être transcrite
sur les livres d'ordre, il notifiait cette mise
hors la loi, et il ajoutait :
« Jo vous invite donc a faire savoir aux
troupes sous vos ordres que je n'admets pas
que Von fusse des prisonniers. Tout individu,
quel qu'il soit , sera mis k mort. Aucun
échange de prisonniers ne sera fait à l'aven ir. ■
Ce sont ces pratiques à la Tartare que l'on
appelait officiellement la ■ régénération du
Mexique 1 >
La conduite tortueuse de Bazaine, ses ma-
nœuvres, dont on commençait à discerner le
but, avaient fini par ouvrir les yeux à Maxi-
milien, qui demanda son rappel à Napoléon III.
Nous avons dit plus haut que Mmo Bazaine
avait reçu comme impérial cadeau de noce
le palais de Buena-Vista avec un riche mo-
bilier. Par suite d'un arrangement de ménage
habilement calculé, le maréchal refuse, mais
la maréchale accepte, et le mari devient le
simple locatuire de sa femme, « aux frais de
lu municipalité de Mexico, • qui paya, pour
le loyer du commandant eu chef, • k lui-
même ou du moins à sa femme, » ce qui est
tout nu, 60,000 francs par au, jusqu'au der-
nier jour de l'occupation. Quant au mobilier,
la maréchale n'oublia pus de le vendre, avant
départ , pour la modeste somme de
85,ooo francs.
11 est avère, d'ailleurs, que Bazaine est re-
venu du Mexique avec une grosse fortune,
et qu'il s'est livré la-bus k des spéculations
effrénées auxquelles il subordonnait tout.
Sans parler du laits qui étaient de notoriété
universelle dans l'armée d'occupation et de
documents nombreux appartenant aujour-
d'hui k l'histoire, il suffirait, pour être édifié
k cet égard, de lire certain* Lettres écrites
du Mexique par le général P. Douay il Bon
frère, lettres retrouvées dans les • papiers des
Tuileries.! Le gênerai Douay éprouvait un
profond mépris pour les ■ façons sournoises
et menteuses du maréchal, » qui jouait Maxi-
milien comme il jouait tout le monde, multi-
pliant ses Intrigues et subordonnant tout a
ses vues d'intérêt et d'ambition, écartant le ;
bommel do valeur pour ne s'entourer que
d'incapacités notoires et bans caractère. .Do
BAZA
Mexico, il avait la prétention de diriger les
moiudres mouvements du plus petit corps.
Aussi ne faisait-on que des choses insensées,
courant au nord après des bandes qui se
trouvaient au sud, k l'ouest quand elles se
trouvaient k l'est , etc. En même temps il
suivait des négociations ténébreuses avec
des chefs dissidents.
On peut aisément conjecturer les mobiles
de la conduite de Bazaine. De même qu'on le
verra s'isoler k Metz, agir seul, se séparer de
la France, sous le prétexte de scrupules dynas-
tiques, mais en réalité et incontestablement
dans des vues d'ambition personnelle, de
même, au Mexique, il voulait profiter de sa
haute situation pour faire servir l'armée et
les ressources de la France k la conquête
d'une position à la hauteur de ses convoitises.
Marié k une Mexicaine dont l'oncle avait été
un moment président de la république, et la
tante dame d'honneur de l'impératrice Itur-
bide, grisé d'ambition, surexcité sans doute
par sa nouvelle famille, accoutumé déjk au
rôle qu'il rêvait par sou espèce de souve-
raineté militaire, il parait certain qu'il ca-
ressait le projet d'un coup de fortune à la
Bernadotte. C'était l'opinion de l'armée et
du gouvernement français, et dans un pays
comme le Mexique, avec l'autorité qu'il y
exerçait, ce rêve de Bazaine pouvait ne pas
sembler chimérique.
Le gouvernement français, malgré les rap-
ports contradictoires et les mensonges cal-
culés du commandant en chef, était exacte-
ment renseigné sur les ambitions et les
intrigues de Bazaine. De là la mission du gé-
néral Castelnau, qui arriva au Mexique en
mai 1806, avec les instructions et les pouvoirs
nécessaires pour organiser le départ de l'ar-
mée, qu'il fixa au mois de mars suivant. Le
général Castelnau agit avec autant de fer-
meté que de prudence et de réserve, malgré
de nouvelles intrigues de Bazaine. C'est ainsi
que celui-ci, tout en signant avec l'envoyé
de Napoléon et le ministre de France une
note pour démontrer k Maximilien la néces-
sité de l'abdication, envoyait k ce dernier
une note secrète pour l'engager k se main-
tenir et k pousser vigoureusement la guerre,
lui promettant des armes et l'assurant de
son appui. Maximilien montra celte note à
MM. Castelnau et Dano, qui, bien que déjk
suffisamment édifiés, demeurèrent stupéfaits
de ce nouveau trait de duplicité du maréchal.
M. Castelnau avait, heureusement, entre les
mains de quoi dompter Bazaine, et il brisa
sa résistance hypocrite en lui annonçant qu'il
élait armé des pouvoirs nécessaires pour pro-
noncer sa destitution. Dano poussait à l'em-
barquement immédiat du maréchal ; mais
M. Castelnau, quoique indigné de la félonie
de Bazaine, voulut éloigner autant que possi-
ble l'échéance du scandale. L'heure vint
cependant, et, en dépit de la lutte sourde et
continuelle du maréchal pour contrecarrer lu
nus ion de M. Castelnau.il fallut à la fin
céder, dire adieu aux rêves de dictature, ou
rester seul pour les réaliser, ce qui n'était
vraiment pas pratique. Bazaine rentra en
France k 1 état de César avorté. On ne con-
nut) ra probablement jamais a fond toute son
histoire au Mexique ; mais ce qu'on en sait
suffit pour faire apprécier le rôle étrange
qu'il y a joué.
La cour des Tuileries avait été naturelle-
ment informée de la résistance faite par
Bazaine aux ordres de l'empereur apportés
par le général Castelnau. Des lettres com-
promettantes étaient même arrivées sous les
yeux de Napoléon III. Aussi le maréchal se
vit-il refuser, k son débarquement, les hon-
neurs militaires dus à son grade, et, pendant
quelque temps, il fut mis k l'index. Puis, et
sans que rien eût fait prévoir un changement
aussi brusque, il fut appelé au poste qui
passait alors pour le plus important de l'ar-
mée, au commandement en chef de la garde
impériale. L'empereur avait sans doute ou-
blié.'
La France oublia, elle aussi, ou plutôt,
lorsque la déclaration de guerre a la Prusse,
déclaration faite sans son assentiment et
malgré elle, vint la surprendre, elle ne voulut
plus se souvenir que de la bravoure dont
Bazaine avait donne vingt fois des preuves
avant la campagne du Mexique. On venait
«l'apprendre le désastre de Wœi th , et la re-
truite de Mac-Muhon. On sentait que ce qui
manquait k l'armée , c'était surtout une
bonne direction ; le peuple de Pa: is deman-
dait le retour de l'empereur , pour être
plus certain qu'en renonçant au comman-
dement en chef il ne continuerait pas à
l'exercer sous le nom des généraux. 11 ré-
clamait, eu mémo temps, la révocation du
maréchal Lebœuf, major gênerai de l'armée,
qui avait eu le tort impardonnable de nous
dire prêts alors que nous étions si loin de
l'être. Paris et, avec Pans, la France dési-
gna <-nt, à la place de ces chefs qui ne sa-
vaient [dus commander que des charges de
sergents de ville, le maréchal Bazaine comme
le seul homme capable d'exercer le comman-
dement en chef. On no se souvenait plus que
de Bon énergie exceptionnelle, de son habi-
leté consommée, de sa fécondité de ressources
inéj utsable. Ceux-lk mêmes qui no perdaient
• vue le.s agissements dr Bazaine au
Mexique et qui connaissaient son ambition es-
péraient que celte ambition trouverait sans
doute i se satisfaite dans l'éclat de services
éniiueuts rendus à la patrie ou danger.
BAZA
Ainsi, jusqu'à ses défauts, tout concourait
k lui donner un titre au commandement su-
prême, et on pensait que, s'il s'était rendu
coupable au Mex que d'actes blâmables, un
sentiment naturel et généreux l'obligerait
k faire des efforts surhumains pour noyer
dans la gloire de ses succès militaires les re-
proches qu'il avait encourus.
Dans la séance du 11 août, M. de Kératry
formula une proposition, qui fut repoussee
comme intempestive, celle de créer d'urgence
une commission d'enquête parlementaire qui
appellerait à sa barre le maréchal Lebœuf
et tous les fonctionnaires de l'intendance et
de l'administration militaire, selon qu'elle le
jugerait convenable. La majorité de la Cham-
bre partageait néanmoins l'opinion générale-
ment adoptée sur le maréchal Lebœuf et
sur le maréchal Bazaine. Un autre député,
M. Guyot-Montpayroux, le même qui, quel-
ques jours auparavant, parlant de nos sol-
dats et rendant justice a leur courage, disait
d'eux : • Ce sont des lions conduits par des
ânes, » M. Guyot-Montpayroux interpella de
nouveau le ministre de la guerre et lui posa
jusqu'à trois fois cette question : ■ A l'heure
qu'il est, le maréchal Lebœuf est-il, oui ou
non, major général, ou le maréchal Bazaine
dirige-t-il l'armée? » Cette insistance obligea
M. Cousin- Montauban k annoncer comme
faite une chose qui n'était pas accomplie.
« Je ne puis, dit-il, laisser la question sans
réponse. Le maréchal Bazaine commande en
chef l'armée du Rhin. • La vérité est que le
remplacement du maréchal Lebœuf par le
maréchal Bazaine avait été conseillé à l'em-
pereur comme une mesure de nécessité ur-
gente, mais que Bazaine ne fut élevé au com-
mandement en chef que par un décret du
12 août.
Nous allons voir de quelle façon Bazaine
répondit k la confiance que la patrie plaçait
en lui, et, pour qu'on ne puisse pas nous ac-
cuser de nous laisser aller à notre indigna-
tion, nous allons reproduire le rapport du
général S^rè de Rivière; il suit Bazaine de-
puis le 12 août jusqu'à la reddition de Metz.
• Le succès de la campagne de 1870, dit
M. Séré de Rivière, fui compromis dès le
début par le défaut de préparation adminis-
trative, par la dispersion de l'armée sur la
frontière et surtout par les hésitations du
commandement supérieur. Une initiative har-
die aurait pu changer les conditions de la
guerre ; l'heure favorable écoulée , c'était
l'ennemi qui allait prendre l'offensive; nous
devions attaquer, nous fûmes réduits à nous
défendre.
» Malgré ce renversement des rôles, en si
complet désaccord avec l'attitude de notre
politique, si tout était compromis, rien n'était
perdu. Le prestige de nos armes était intact;
l'armée, peu nombreuse, il est vrai, élait par-
faitement encadrée et pleine d'ardeur; le ter-
rain sur lequel elle allait combattre avait été
étudié depuis plusieurs années ; aussi lors-
que, le 5 août, les 2°, 3© et 4« corps, reportés
eu arrière de la Sarre, furent placés sous les
ordres du maréchal Bazaine, il était en me-
sure de répondre k une attaque par une vic-
toire. Rarement plus belle occasion fut of-
ferte à un général.
■ Si, au heu d'une victoire, l'armée fran-
çaise eut k subir, le lendemain 6 août, un vé-
ritable désastre, lu responsabilité en incombe
pour la plus grande partie au maréchal Ba-
zaine, qui, demeuré loin du champ de bataille,
laissa sans secours efficaces le général Fros-
sard. Cette situation fut connue plus tard;
mais au lendemain du 6 août, comme aupa-
ravant, l'opinion publique continua à voir
dans le maréchal Bazaine le seul général ca-
pable d'exercer le commandement de l'ar-
mée; aussi, sous sa pression, le maréchal
Bazaine fut-il investi, le 12, de ces hautes et
redoutables fonctions.
» Pendant la période qui s'écoula depuis la
prise de possession de son commandement
jusqu'à la capitulation de son armée, le ma-
réchal Bazaine a-t-il fait tout ce que lui com-
mandaient le devoir et l'honneur? Le maré-
chal avait à remplir des devoirs envers le
pays et envers son armée. Deux gouverne-
ments se sont succédé pendant lu période de
son commandement; quelle a été lu conduite
du maréchal vis-à-vis de chacun d'eux? A la
suite du désastre de Sedan et après que le
maréchal Bazaine eut associé le sort de son
armée k celui de la place de Metz, a-t-il l'ait,
pour prolonger lu résistance de cette place,
tout ce que lui commandaient les eireon-
tances? Quelle a été aussi sa conduite en\ ers
ses lieutenants et ses soldats? Telles sont les
questions que nous allons examiner.
• Kn ubundonnunt le commandement, sous
la pression de l'opinion publique, l'empereur
avait donne un dernier ordre au maréchal
Buzaine, celui de ramener l'armée k Châluns.
Eu présence de la supériorité numérique do
l'ennemi, supériorité qui lui permettait de
déborder notie armée, il était extrêmement
urgent do la reporter en arrière, a lin do pou-
voir encadrer dans ses rangs les réserves
rappelées sous les drapeaux.
» Par suite de circonstances sur lesquelles
il n'y a pas k revenir, et notamment de l'exi-
gUÏté des effectifs, on avait dû envoyer à la
frontière lu presque totalité des régiments et
engager la guerre presque uniquement avec
des cadres. Rien n'était plus pressé que de
reconstituer, au moyeu des réserves, les ef-
fectifs do guerre; car, ces cadres une fois
BAZA
bloqués sous Metz, il devenait impossible de
constituer d'une manière solide de nouvelles
armées. L'événement ne le prouva que trop.
• Le maréchal Bazaine, dont les hésitations
de l'empereur avaient souvent augmenté les
embarras, n'avait qu'un désir, se soustraire k
la tutelle du souverain, et cette unique préoc-
cupation allait, dès l'origine, l'entraîner aux
plus regrettables décisions. Ainsi, alors que
son expérience devait lui faire voir quel puis-
sant intérêt il y avait pour lui k se dégager,
par une prompte retraite, du tiot de l inva-
sion et, pour cela, activer la marche de l'ar-
mée, le maréchal Bazaine, au lieu de partir le
13 août, ne se mit en marche que le 14, dans
l'api ès-midi. Tout lui commandait d'entraver
la marche de l'ennemi en rompant les ponts
de la Seille et de la Moselle, et cependant il
les laissa intacts. Enfin, au lieu d'utiliser les
quatre routes qui relient Metz aux plateaux,
il entasse toute l'armée sur le grand chemin
de Verdun, où se produit immédiatement une
confusion inexprimable, cause de nouveaux
retards. A la vue de cette confusion, le maré-
chal, malgré les représentations de l'intendant
en chef, donne l'ordre de licencier le train
auxiliaire, qui portait les vivres, et cependant,
le 16 au soir, il cherchera dans une pénurie
de vivres, qui n'existait heureusement pus,
mais que cette mesure aurait pu causer, un
motif pour ne pas continuer sa marche. Des
le matin du 16, l'empereur, voyant l'armée
massée sur les plateaux et au moment de
s'ébranler dans la direction de Verdun, part
en avant. Aussitôt après, et bien qu'un re-
tard de quelques heures pût tout compro-
mettre, le maréchal ajourne le départ. La
résolution de ne plus exéculer les ordres qu'il
avait reçus était déjk anétée dans son esprit.
La déposition de l'intendant général Wolff,
qui vint prendre ses instructions le 16, avant
le jour, nous montre le maréchal concevant
pour le jour même une opération sur Pont-à
Mousson. Dès la veille, le maréchal ayaii
laissé entrevoir à un officier supérieur d'ar-
tillerie son ïutention de ne pus passer la
Meuse.
■ Déjà l'ennemi a su profiler des premières
fautes commises, et nous sommes utluques.
Lu bataille de Rezonville s'engage; nous de-
meurons maîtres du terrain. Les routes d'E
tain et de Briey sont libres. En se mettant
en marche dès le lendemain, 17, et en cou-
vrant sa retraite par cinq divisions d'infan-
terie qui n'avaient pas été engagées la veille,
le maréchal aurait pu devancer 1 ennemi dans
la direction du Nord, puisque ce fut seule-
ment dans l'après-midi du 18 que les masses
prussiennes, arrivant k marche forcée, pu-
rent atteindre Sainl-Privat.
« Nous avons vu combien étaient peu fon-
dées les raisons que le maréchal allégua pour
justifier sa détermination de suspendre, le 17,
la marche de l'armée. Il voulait se ravitailler,
disait-il, en vivres et en munitions; mais ni
les vivres ni les munitions ne lui faisaient
défaut, et, quand bien même ce besoin eût
été réel, il ne nécessitait aucun mouvement
en arrière. Le maréchal découvre le fond de
sa pensée lorsqu'il annonce, le 16 au soir, qu'il
va s'établir sur la ligne de Vigueulles-Lessy,
c'est-k-dire sur les glacis des forts de la rive
gauche. Une fois décidé à suspendre sa mar-
che, un devoir impérieux lui commandait
d'en informer l'empereur et le ministre. Le
télégraphe est à sa disposition ; il n'en use pas
pour rendre compte de l'issue du combat qu'il
vient de livrer, de la situation de son armée
et pour faire connaître ses besoins. Eu con-
fiant le rapport rédigé aussitôt après la fiu
du combat à un courrier qu'il dirige pur Ver-
dun et qui ne doit arriver que le lendemain
soir, il retarde d'un jour le moment où l'em-
pereur, informé, pourra prendre une déci-
sion. Le lendemain, 17, ne îecevaut pas do
nouvelles, l'empereur en réclame : t Dites-
» moi la vérité, pour que je puisse régler ma
> conduite ici. • Au lieu de lui répondre par
le télégraphe, c'est par un nouveau courrier,
le commandant Muguan , quo le maréchal
envoie un second rapport, retardant ainsi,
encore cette fois, le moment où des ordres
pourront lui parvenir. Le commandant Ma-
gnan apportait-il au moins la vérité? Loin de
la; il dépeint la position de l'armée de Met2,
letat de ses ressources sous un jour tel, que
le maréchal de Mac-Manon ne croit pus qu'il
aura le temps d'arriver ussez tôt pour déga-
ger Bazaine. De qui le commandant Mugmm
tenait-il ces renseignements, sinon de celui
qui l'envoyait? Or, le 17 au soir, au moment
où cet officier supérieur parlait, le maréchal
devait être rassure, si jamais il avait été sé-
rieusement inquiet, sur la situation do ses
ressources et savoir qu'il possédait largement
les moyens de reprendre sa marche. Le 16 au
soir, nous avons vu le maréchal décidé tout
d'abord à se retirer sur la ligne de Vigneulles-
Lessy, puis hésiter devunt ce mouvement
trop franchement rétrograde et établir sou
armée en haut des berges du vallon de Mou-
vans. Des le 17, une déposition le montre re-
prennnt lu pensée de rejoindre le jour même
la ligne de Vignetilles-Lossy ; il lait étudior
ce mouvement le 17 au matin et donne, k ce
moment même, l'ordre au maréchal Canro-
berl, auquel il signale l'approche de l'ennemi,
de taire exécuter k ses troupes, s'il est trop
vivement pressé, une conversion k droite
pour aller occuper des positions en arrière.
I,-' maréchal a cherché a établir qu'il voulait
livrer le 18 une bataille oll'onsive, utiu de
BAZA
pouvoir, après un succès, reprendre sa mnr-
che vers l'intérieur. L'ordre dont i) vient «l'ê-
tre question démontre combien le maréchal
était éloigné de cette pensée. S'il eût voulu
reprendre sa marche vers le Nord, et non se
retirer après le premier choc sur le contre-
fort de Suint-Quentin, il aurait placé à la
droite de son armée ses meilleures troupes et
tenu à portée de ce point la garde, sa belle
cavalerie et la réserve générale de l'artille-
rie, n-stée muette pendant cette bataille qui
décida le sort de la guerre. Les ordres qu'il
donna le 18 au soir, et dont le détail était ar-
rivé dès le matin, prouvent nettement com-
bien peu il se préoccupait de reprendre sa
marche. S'il eût voulu de nouveau déboucher,
il aurait nécessairement cherché à conserver
ses positions par lesquelles le contre-fort de
Suint-Quentin se rattache aux plateaux. Au
lieu de cela, le maréchal ne prescrit aucune
disposition dans le but de se maintenir dans
les bois de Saulny et, par là, laisse, pour
ainsi dire, tirer le verrou derrière lui. Cepen-
dant le maréchal écrit le 19: «Je compte
■ toujours prendre la direction du Nord. »
Devant cette affirmation, l'empereur doit
penser que Bazaine est encore libre de ses
mouvements, et le maréchal de Mac-Mahon,
oui le croit déjà en marche, partie 22 pour lui
donner la main. Le 20 août, alors que Bazaine
déclare au maréchal de Mac-Mahon qu'il le
préviendra de sa marche, si toutefois il croit
mouvoir l'entreprendre sans compromettre
armée, il fait supposer qu'il n'hésite pas à
se conformer aux ordres reçus. Enfin, le 26,
quand il est sûr que le maréchal de Mac-
Mahon a entamé son mouvement, il démas-
que ses intentions en annonçant au ministre
qu'il est impossible de forcer les lignes enne-
mies, invoquant ainsi un motif faux pour jus-
tifier son inaction, et cependant, le lendemain,
27, p;ir!aît de Thion\ ille une dépèche pour le
maréchal de Mac-Mahon, où on lisait ces
mots : « Nous sommes cernés, mais faible-
• ment; nous pourrons percer quand nous
■ voudrons. >
De cet ensemble de faits le rapport con-
clut que Bazaine, bien loin de remplir ses
devoirs, a trompé tout le monde et que, en
déterminant par ses faux renseignements la
marche sur Mmitmédy.qui aboutit au désastre
de Sedan, Bazaine doit assumer une grande
part dans ta responsabilité de cette catastro-
phe. Telle a été la conduite de Bazaine du
12 août au l^r septembre. Nous allons, tou-
jours d'après le rapport de M. Séré de Ri-
vière, l'étudier du Ier septembre jusqu'à la
reddition de Metz.
« La nouvelle des événements de Sedan,
dit le rapport, parvint au maréchal Bazaine
dans les premiers jours de septembre. Dès ce
moment, celui-ci, qui avait jugé nécessaire
d'attendre la venue du maréchal de Mac-
Mahon pour sortir du camp retranché, con-
sidère comme impossible de quitter Metz.
L'existence de son armée était donc désor-
mais liée à celle de la place. Quelques jours
nprès, le maréchal apprît les événements de
Paris et reçut les premières proclamations
lu gouvernement de la Défense nationale.
Une guerre à outrance est décidée. Paris
eut tenir trois mois. Une assemblée natio-
tale sera élue le 16 octobre et fera entendre
a voix du pays. Tel est le résumé des nou-
velles apportées à Metz par un homme sûr.
je maréchal accepte sans protestation le nou-
vel ordre de choses. Le 12 septembre, en an-
tonçant aux généraux les événements de Se-
lan et de Paris, il terminait son discours en
isant qu'il n'y avait plus qu'à attendre les
rdres du gouvernement. • De quel gouver-
nement parliez-vous? ■ a-t-il été demandé
u maréchal, t Du gouvernement de la Dé-
fense nationale, ■ a-t-il répondu. Le 16 sep-
lembre, un ordre du maréchal porte à la con-
laissance de l'armée la constitution du nou-
'eau gouvernement. Le commandant en chef
e l'armée du Rhin ne figurait pas au nombre
es membres du pouvoir qui venait de se ■■■ n-
tituer. Nous verrons avec quelle habileté
'ennemi saura tirer parti de cette circon-
tance. Le U septembre, un communiqué of-
ciel du gouvernement prussien déclarait que
!S puissances allemandes ne traiteraient de
paix qu'avec l'empereur, l'impératrice ou
maréchal Bazaine. A quel moment ce com-
mniqué est-il parvenu entre les mains du
narechal? L'instruction n'a pu le préciser;
lais l'ennemi avait un trop grand intérêt à le
ii faire connaître et une trop grande facilité
le lui faire parvenir pour que l'arrivée de ce
ocuiiient à Metz puisse être de beaucoup pos*
prieure à sa publication. Cette affirmation est
jsliriee par ce fait que, le U septembre, les
dations de Bazaine avec le prince Frédéric-
harles étaient déjà établies. Dès le 16 xep-
mbre, l'influence de ce communiqué se fut
:ntir. Ce même jour, le commandant en chef,
ii vient d'enregistrer officiellement l'avéne-
ent du nouveau pouvoir, demande au prince
rédéric-Charles de lui dire ■ franchement*
vérité sur la situation. A partir de ce mo-
ent, si ce n'est plus tôt, s'engagent, pour
irer jusqu'à la fin du blocus, des commun i-
tions personnelles et secrètes entre les deux
meraux en chef, communications indiscu-
bles, avérées, mais dont presque toutes les
a« es ont été supprimées.
* Le 23 septembre, entre en scène le sieur
êgnier. Il arrive de Hastings; il a vu M. de
smarck; il fait connaître au maréchul Da-
ine que les gouvernements allemands dési-
BAZA
rent restaurer le régime impérial et consti-
tuer, en dehors du gouvernement de la Dé-
fense nationale, un pouvoir régulier avec
lequel ils puissent traiter. Régnier veut savoir
si l'armée de Metz est engagée vis-à-vis du
pouvoir nouveau ou si elle est encore libre,
et, dans ce cas, si son chef consentirai! à
prêter son concours pour réaliser la combi-
naison admise par M. de Bismarck. En face
des brillantes perspectives qui s'ouvrent de-
vant lui, le maréchal adhère non-seulement
sans hésitation, en son nom et au nom de ses
lieutenants , aux propositions de Régnier,
mais, chose inouïe, et pour lui montrer la
nécessité de précipiter le dénoûment, il lui
livre le secret de la durée de ses vivres. Sur
le conseil du maréchal, Bourbaki se rend
auprès de l'impératrice. Régnier repart. Un
malentendu surgit avec l'ennemi; le maié-
chal cherche à le dissiper, mais en vain, en
écrivant au général de Stiehle et en offrant
de nouveau de capituler avec les honneurs
de la guerre. Régnier ne donne plus de ses
nouvelles; son silence, après le 28 septem-
bre, signifie que les négociations ont échoué.
* Ainsi le maréchal Bazaine, à l'instigation
du premier venu que n'accréditent aucuns
pouvoirs, dont l'entente avec l'ennemi est
patente, entre dans une intrigue politique
nouée en vue du renversement du nouveau
pouvoir dont il vient de notifier à son armée
l'avènement. Dès le 23 septembre, alors que
son armée est en état de combattre, qu'il a
des vivres et des munitions, que depuis le
1er septembre il n'a fait aucun effort pour
forcer le blocus, il offre de capituler et de
concourir à l'établissement d'un pouvoir ré-
gulier, bien que cette capitulation, en rendant
à l'ennemi toute liberté d'action, dût permet-
tre à 1 armée de blocus d'accabler les autres
aimées françaises, bien que le renversement
du nouveau gouvernement dût fatalement
provoquer une guerre civile. Le devoir du
maréchal était cependant parfaitement dé-
fini ; il devait combattre. S'il se croyait hors
d'état de tenir la campagne, il pouvait du
moins opérer autour de Metz et, par des at-
taques incessantes, détruire en détail l'armée
de blocus. Le mois de septembre s'écoule
pourtant dans une inaction funeste; pendant
ce temps, les vivres vont s'épuisant; aucune
précaution n'est prise pour en prolonger la
durée, et cependant le maréchal, résolu à ne
pas quitter le camp retranché, sait parfaite-
ment que la question des vivres domine tout,
puisque la capitulation sera la conséquence
de leur épuisement.
« Pourquoi, au lieu de prêter l'oreille aux
suggestions de l'ennemi, le maréchal Bazaine
ne se mit-il pas en relation avec le gouver-
nement do la Défense nationale? Son intérêt
personnel , engagé dans les rapports avec
l'ennemi, put seul l'en détourner. On ne peut
considérer comme des communications sé-
rieuses l'envoi des deux dépêches banales
que, pendant toute la période du blocus jus-
qu'à la veille de la capitulation, il se con-
tenta d'expédier au ministre de la guerre. Le
25 septembre, au moment même où il vient
de livrer au sieur Régnier le secret de ses
vivres, il tait au ministre de la guerre le terme
inévitable et précis de la résistance et ne
donne aucune information sur ses projets. Les
occasions abondaient pourtant pour corres-
pondre avec l'intérieur de la France ; les gens
du pays allaient et venaient; les émissaires
de l'état-major sortaient journellement; ils
rendaient compte de ce qui se passait au delà
des lignes de l'armée de blocus, mais ils ne
recevaient jamais l'ordre d'aller chercher des
nouvelles dans l'intérieur. Des ballons em-
portaient des milliers de lettres, mais jamais
une dépêche du maréchal pour le ministre de
la guerre.
■ Pendant que Bazaine s'isolait, de parti
pris, du gouvernement de la Défense natio-
nale, celui-ci multipliait ses tentatives pour
communiquer avec le commandant de l'armée
de Metz, et, tandis qu'il réussissait à faire
arriver des nouvelles dans les places assié-
gées, notamment à Strasbourg, à Belfort et à
Bitche, rien, au dire du maréchal Bazaine, ne
parvenait à Metz. Or, il a été démontré qu'un
émissaire venu de Thionville, le sieur Kille,
est entré à Metz dans les derniers jours do
septembre, apportant au maréchal la nouvelle
que de grands approvisionnements avaient
été réunis à Thionville et Longwy.
■ Devant cet ensemble de faits, on est en
droit de conclure, dit le rapport, que si le
maréchal ne s'est pas mis en communication
avec le ministre de la guerre, c'est qu'il n'a
pas voulu. •
La vérité, c'est que le communiqué du
11 septembre avait associé la for tune politique
de Bazaine au succès des desseins poursuivis
par l'ennemi. C'est là qu'il faut chercher le
mobile de sa conduite criminelle et de ses
ténébreuses intrigues.
Lorsque, après la bataille de Saint-Privat,
Bazaine ramena son armée dans le camp
retranché de Metz, il changeait complcteiih' ni,
les conditions de la défense de ce boulevard
du pays. Les approvisionnements qu'il avait
laissés dans la ville étaient loin de suffire a
une défense aussi prolongée que le comportait
l'importance de cette place. Le rei. un de l'a
mée aggravait cette situation, ht cependant
le maréchal ne prit aucune mesure pour re-
cueillir les ressources existant à portée de
ses camps et restituer ainsi à la place les
vivres que son urinée consommait. La pie-
BAZA
nvère préoccupation do Bazaine aurait dû
être de prolonger la durée des vivres en
mettant en commun ceux de la ville et ceux
de l'urinée et en ordonnant un rationnement
général. Au lieu de cela, préoccupa seulement
de maintenir dans l'intégrité de ses foi l'ar-
mée que ses menées politiques destinaient à
renverser le gouvernement établi, d'
avec lea Prussiens, Bazaine gaspilla ses
ressources, se croyant toujours à la veille do
réussir dans ses négociations. Non-seulement
il ne ménagea pas les magasins militaires,
mais, au moyen d'achats administratifs ou
individuels, il absorba pour les besoins de
son armée, et notamment pour nourrir des
chevaux qu'il dut plus tard laisser mourir de
faim ou remettre à l'ennemi, une grande
partie des blés de la place.
La conduite de Bazaine condamnait à une
capitulation prématurée la ville de Metz.
Cette capitulation eut lieu le 27 oc!
Nous avons écrit ailleurs cette page à jamais
douloureuse (v. METZ [capitulation de], au
t. XI). Nous y renvoyons le lecteur.
Le 31 octobre, Paris apprit la capitulation
de Metz, et cette fatale nouvelle, annoncée
par le journal de F. Pyat, fut la cause pre-
mière des manifestations qui se produisirent
ce jour-là et que nous avons racontées ail-
leurs (v. octobre [journée du 31]). Le gou-
vernement voulut d'abord garder le silence,
mais, le 1er novembre, il se vit forcé de ren Ire
publique la dépêche qu'il avait reçue. Voici
la proclamation qu'il rit afficher :
■ Le gouvernement vient d'apprendre la
douloureuse nouvelle de la reddition de Metz.
Le maréchal Bazaine et son armée ont dû se
rendre après d'héroïques efforts, que le man-
que de vivres et de munitions ne leur per-
mettait plus de continuer. Ils sont prisonniers
de guerre.
» Cette cruelle issue d'une lutte de près de
trois mois causera dans toute la France une
profonde et pénible émotion, mais elle n'a-
battra pas notre courage. Pleine de recon-
naissance pour les braves soldats, pour la
généreuse population qui ont combattu pied
à pied pour la patrie, la ville de Paris voudra
être digne d'eux. Elle sera soutenue par leur
exemple et par l'espoir de les venger.
• Le ministre des affaires étrangères,
chargé par intérim du ministère de
l'intérieur,
i J. Fàviîe. »
Nous nous associons de grand cœur aux
éloges donnés par Jules Kavre à nos héroï-
ques soldats et à la population si patriotique
de Metz. Mais nous nous demandons com-
ment le gouvernement de Paris n'a pas trouvé
un mot pour flétrir Bazaine. Ignorait-il donc
sa conduite, ou, par un pieux mensonge, a-t-il
voulu épargner à Paris les horreurs de la
guerre civile? Mieux renseigné et plus d'ac-
cord avec le sentiment de la France était
M. Gambetta , lorsqu'il lança de Tours la
pioolamatiou suivante :
« Français,
• Elevez vos âmes et vos résolutions à la
hauteur des effroyables périls qui fondent
sur la patrie.
■ Il dépend encore de nous de lasser la
mauvaise fortune et de montrer à l'univers
ce qu'est un grand peuple qui ne veut pus
périr et dont le courage s exalte au sein même
des catastrophes.
■ Melz a capitulé.
• Un général sur qui la France comptait,
même après le Mexique, vient d'enlever à la
patrie en danger plus de cent mille de ses
défenseurs.
» Le maréchal Bazaine a trahi.
» Il s'est fait l'agent de l'homme de Sedan,
le complice de l'euvahisseur, et, au mépris
de l'armée dont il avait la garde, il a livré,
sans même essayer un suprême effort, cent
vingt mille combattants, vingt mille blessés,
ses fusils, ses canons, ses drapeaux et la
plus forte citadelle de la France, Metz,
vierge, jusqu'à lui, des souillures de l'é-
tranger.
■ Un tel crime est au-dessus même des
châtiments de la justice.
• Et maintenant, Français, mesurez la pro-
fondeur de l'abîme ou vous a précipités l'Em-
pire. Vingt ans, la France a subi ce pouvoir
corrupteur qui tarissait en elle toutes les
.sources de la grandeur et de la vie. L'armée
de la France, dépouillée de son caractère
national, devenue, sans le savoir, un instru-
ment de règne et de servitude, est engloutie,
malgré l'héroïsme des soldats, par la trahi-
son des chefs, dans I de la patrie.
Kn moins de deux mois, deux cent vingt-cinq
mille hommes ont été livn mi : si-
nistre épilogue du coup de main militaire de
ubre.
• Il est temps de nous ressaisir, citoyens,
et, sous l'égide de la République, que nous
sommes décidés à ne laisser capituler ni au
dedan -. ni au dehoi , de puisai i extré-
mité même de nos malheurs ie
ment de notre moralité .-t de notre virilité
i le. Oui, quelle que suit l'ô-
II ne nous trouve - .
sternes ni hésitant .
» Nous sommes prêts aux derniers sacrifi-
ces, et, en face d'ennemis que tout favorise,
i nous de no jamais nous rendre. Tant
qu'il restera un pouce du sol sacré sous nos
BAZA
315
semelles, nous tiendrons ferme le glorieux
drapeau de la Révolution franc al
» Notre cause est celle de la justice et du
droit : l'Europe le voit, l'Europe le sent;
devant tant de malheurs immérités, sponta-
nément, sans avoir reçu de nous ni invita-
tion ni adhésion, elle a est émue, elle s'agite.
Pas d'illusions l Ne nous laissons ni alanguir
ni énerver, et prouvons, par des actes, que
nous voulons» que nous pouvons tenir de
nous-mêmes l'honneur, l'indépendance, l'in-
tégrité, tout ce qui fait la patrie libre et
fi ère.
• Vive la France 1 Vive la République une
et indivisible!
> Les membres du gouvernement :
« Ad. CrÉmieux, Glais-Bizoin,
Léon Gambbtta. ■
Pendant que la France indignée apprenait
les détails des machinations ourdies par Ba-
saine et que les soldats qu'il avait Ri
l'ennemi mouraient en Allemagne, décimés
par les privations et les maladies, l'a
commandant en chef de l'armée de Meiz,
traité par les Prussiens avec tous les égards
dus à son grade, supportait patiemment la
capth ité. Pour prison, il avait, comme d'ail-
leurs son maître et son modèle, Napoléon III,
une résidence princière, où un grand nombre
de valets avaient ordre de prévenir jusqu'au
moindre de ses désirs.
Puis la guerre prit fin. Les prisonniers que
le séjour en Allemagne n'avait pas tues ren-
trèrent en France. Bazaine quitta alors son
château, dit adieu à ses bons anus les enne-
mis et vint, après un voyage d'agrément en
Belgique, s'installer à Pans, d;ms son habi-
tation des Champs-Elysées. Dix-huit mois
s'écoulèrent ainsi. Pourtant le comité d'en-
quête, nommé par l'Assemblée nationale,
avait examiné une à une toutes les capitula-
tions, et il avait jugé celle de Metz crimi-
nelle.
La conscience publique voulait être satis-
faite. Cette satisfaction, M. Thiers, pour une
cause ou pour une autre, ne voulait pas la
lui donner. Le long retard apporté aux pour
suites contre le maréchal prêtait au soupçon
que le gouvernement n'était pas éloigne do
laisser dans l'oubli la douloureuse histoire de
la capitulation de Metz. Mais, après le ren-
versement de M. Thiers, la mise en accusa-
tion de Bazaine fut amenée, par diverses
circonstances, à occuper la première place
dans l'esprit publia.
Avait-on un mobile-pour attirer ainsi l'at-
tention publique et élever le procès du ma-
réchal à la hauteur d'uu grand procès d'E-
tat î Oui, assurément, il y eu avait un et un
bien manifeste.
Les plans de la droite en faveur de la res-
tauration monarchique étaient en voie rapide
de maturité; la fusion, déjà un fait accompli,
allait être bientôt proclamée; le conflit des
partis devenait imminent dans l'Assembléo
et dans le pays. Les royalistes avaient deux
ennemis à combattre : le républicanisme et
le bonapartisme. Nous avons indique ailleurs
(v. mai 1873 [révolution parlementaire et
gouvernement du 24], au tome X) les mesu-
res prises par l'ordre moral en vue de battre
le premier; quant au second, dont on n'avait
pas dédaigné l'alliance pour porter les do
Broglie et les Buffet au pouvoir, il fallait
aussi s'en défaire. Or, un instant écrasé
sous les désastres de 1870, il avait senti sa
force lorsqu'il s'était vu marchandé par les
meneurs de la droite, et il commençait à
relever la tête. Quoi de plus simple et de
plus efficace pour l'annihiler que de rouvrir,
par une enquête publique sur les circonstan-
ces de la capitulation de Metz, la page d'his-
toire remplie par la corruption et 1 incapacité
bonapartistes?
Bazaine fut arrêté et conduit à Versailles,
non en prison, mais dans une maison parti-
culière, située rue de Picardie. Le jeu était
aussi évident qu'habile, et cependai. |
journaux de l'ordre moral s'y trompèrent un
instant.
I>ès que le bruit se répandit que l'on allait
donner l'ordre déjuger Bazaine, les journaux
jues, bonapartistes, orléanistes cru-
rent patriotique d'ouvrir un.- campagne en
faveur de celui que les honnêtes gens de la
droite appelaient t l'illustre victime du 4 s y
tembre. • Dans des notes très -captieuse
plaidait l'innocence de celui qui avait livré
Metz et 173,000 Français à 200,000 Allemands.
une de ces notes, par laquelle on peut
juger des autres. C'est à l'Ordre, feuille bo-
napartiste, que nous l'empruntons :
• Le bruit se répand, écrivait ce journal,
98 la longue information poursuivie
le maréchal Bazaine, le rapport du
il de Rivière écarterait toute incrimi-
nation, et que les conclusions du commissaire
du gouvernement, M. le général Pour cet,
tendraient à une ordonnance de non-lieu.
■ Nous devons dire que cette nouvelle n'est
encore qu'à l'état de rumeur.
» Il n'est point, toutefois, indifférent d'ajou-
ter que, depuis quelques jours, les consignes
sont beaucoup moins sévères, tant à l'inté-
rieur qu'à l'exteneur de la maison de la rue
■ i ■ Picurdie, où est détenu le général. ■
A ces renseignements le Français ajoutait:
• M. Thiers est personnellement tout a fait
opposé à ce que, l'instruction prenant lin. un
débat s'engage publiquement et contradic-
toirement sur la conduite tenue à Mets i ai
310
BAZA
le maréchal Bazaine. L'ex- président de la
République serait très-frappé des inconvé-
nients politiques qui, selon lui, résulteraient
en ce moment d'un pareil procès. ■
journaux, précisant davantage,
eut que Bazaine avait clairement dé-
- son innocence.
Telles étaient les billevesées que des jour-
naux sérieux débitaient sérieusement. Ils
oubliaient qu'en présence du crime dont Ba-
zaine éi ait accusé, il n'appartenait à personne
d'interrompre le cours de la justice. Aussi la
conscience publique se sentit-elle soulagée
lorsque parut l'ordonnance suivante :
« Le ministre de la guerre,
■ Vu la procédure instruite contre M. le
maréchal Bazaine;
■ Vu le rapport et l'avis de M. le général
de brigade, rapporteur, et les conclusions de
M. le général de division, commissaire spé-
cial du gouvernement, tendant au renvoi
devant le 1er conseil de guerre de la 1™ di-
vision militaire:
■ Attendu qu il existe contre M. le maré-
chal Bazaine prévention, suffisamment éta-
blie, de s'être rendu coupable, le 28 octobre
1870, devant Metz :
• îo D'avoir capitulé avec l'ennemi et rendu
la place de Metz, dont il avait le commande-
ment supérieur, sans avoir épuisé tous les
moyens de défense dont il disposait et sans
avoir fait tout ce que lui prescrivaient le
devoir et l'honneur;
> 20 D'avoir, commandant en chef de l'ar-
mée devant Metz, signé en rase campagne
une capitulation qui a eu pour résuhat de
faire poser les armes à ses troupes;
30 De n'avoir pas fait, avant de traiter
verbalement ou par écrit, tout ce que lui
prescrivaient le devoir et l'honneur;
■ Crimes prévus par les articles 209 et 210
du code de justice militaire;
■ Vu les articles 108 et III du code de jus-
lice militaire,
■ Ordonne la mise en jugement de M. le
maréchal Bazaine;
■ Ordonne, en outre, attendu l'importance
de l'affaire et la nécessité de laisser à la dé-
fense le temps de prendre communication de
toutes les pièces, suivant la facilité qui lui est
réservée par l'article 112 du code de justice
militaire, que le conseil de guerre appelé à
statuer sur les faits imputés à M. le maréchal
lîazame sera convoqué pour le 6 octobre
prochain, à l'heure de midi.
• Eait à Versailles, le 24 juillet 1873.
■ Signé: Général du Barail. •
Un autre arrêté du ministre de la guerre
constituait le 1er conseil de guerre, sous la
présidence de M. le duc d'Auraale, le plus
ancien des généraux de division. M. le gê-
nerai Pourcet était chargé de remplir les
fonctions du ministère public.
Il fut décidé que les débats auraient lieu
au petit Trianon, qui fut disposé en vue de
contenir non-seulement la salle du tribunal,
mais le logement de Bazaine et les divers
services relevant soit du conseil, soit de la
surveibance. L'accusé fut conduit dans sa
nouvelle résidence le 4 octobre, et il est inu-
tile de dire que rien ne fut négligé pour qu'il
y jouit de toutes ses aises.
Les débats commencèrent le 6 octobre; ils
se terminèrent le 10 décembre, et, durant ce
long intervalle, l'attention du public ne C s^a
de les suivre avec le plus giand intérêt. Le
10 décembre, Me Luchaud ayant terminé sa
plaidoirie, qui avait occupé quatre séances,
le conseil entra dans la salle de ses délibéra-
lions. Il en sortit trois heures après, rappor-
tant un arrêt qui, à l'unanimité, reconnais-
sait Bazaine coupable et le condamnait à la
peine de mort et à la dégradation militaire.
Le président ordonnait, en outre, que luit
serait immédiatement lu à l'accusé, devant
lu garde assemblée. Le code d'instruction
criminelle militaire veut, en effet, qu'nprès le
prononcé de la clôture des débats, l'accusé
soit reconduit à sa prison.
Aussitôt après que lo conseil de guerre se
fut retiré dans la salle des délibérations, le
maréchal Bazaine, dit un témoin oculaire, se
rendit au salon des Boucher, ainsi nommé a
1 ause de quatre magnifiques tableaux qui le
<l orent. Ce salon précède l'appartement
qu'occupait le condamné. Bazaine était ac-
compagné du capitaine Maud'huy, spéciale -
té, depuis son transfèrement h
Bois, a la garde du prisonnier,
et du colonel Villctti-, smi aide de camp. Il
n'y demeuru que peu d'instants et remonta
bientôt dans sa chambre, où divers membres
du sa luiuillu ne tardèrent pus ù le rejoindre.
Vers dix heures et demie, le capitaine
Maud'huy fit commander lo peloton qui de-
vait, suivant le vœu de La loi militaire, assister,
0.1 armes, ii la lecture du jugement du mai -
1 i al. 11 Je lit introduit.; dans lo salon des
Boucher. Ce peloton, composé de lu b
de l sergent et de 1 ca| oait au
46* régiment do ligue et était sommai
un lieuionunt.
A neuf beur«S, M« Luchaud se présenta et
frappa a la porto du salon, porte qui avait
été fermée u clef. Le colonel Villetti
plein d'anxiété, épiait bod arrivée, lui de-
manda à travers la porte lo résultat do la
Ué libération du conseil : «Ouvrez, ouvrez, ■
répondit lo défenseur. Le colonel ouvrit et
UHUiunda d'une voix tremblante : • Il est ac-
BAZA
quitté? • Me Lachaud lui apprit alors la
condamnation. Le colonel Villette, vivement
et douloureusement ému, se dirigea aussitôt
vers l'escalier conduisant chez le maréchal.
Celui-ci était assis. A l'entrée de son aide de
camp, il se leva et s'approcha de lui. Le co-
lonel, se penchant à son oreille, prononça
ces seuls mots : « A mort I ■ Quelques minutes
après, un sous-officier se présentait dans la
p éce où la famille et quelques amis étaient
réunis et annonça qu'on attendait le muré-
chal dans les appartements du rez-de-chaus-
sêe. Il descendit. La garde était déjà sous
les aunes. Vis-a-vis de la porte par laquelle
cuirait le condamné se trouvaient réunis
M. le général Pourcet, commissaire spécial
du Gouvernement près le 1« conseil deguerre,
M. Colomb; son substitut, M. le commandant
Martin, qui si'-geait également au banc du
ministère public durant les débats, MM. les
greffiers Alla et Castres. Ils étaient séparés
du condamné par une large table occupant
le milieu de la pièce et à gauche de laquelle
le peloton était aligné. Derrière Bazaine,
dans l'encadrement de la porte restée ou-
verte, se tenaient M. le colonel Villette et
M. le capitaine Maud'huy. Bazaine s'avança,
puis, s'adressant au greffier : ■ Comment
dois-je me placer? dit-il. — Vous êtes bien à
cette place, monsieur, a répondit le greffier.
Alors, et sur l'ordre du général Pourcet, le
greffier donna lecture du jugement que ve-
nait de prononcer le l<" conseil de guerre.
Cette lecture terminée, le condamné, après
avoir déclaré qu'il était prêt, regagna ses
appartements en affectant un calme impassi-
ble. Bazaine n'ignorait pus que les influences
qui avaient si longtemps retardé son procès
et lui avaient fait si douce la prison préven-
tive s'emploieraient encore pour s'opposer k
l'exécution dujugement.il pouvait aisément
éprouver du calme. L'ordre moral, qui avait
eu besoin de son procès, n'avait pas besoin
de son exécution. D'ailleurs, toutes les pré-
cautions étaient prises d'avance, et le juge-
ment venait a peine d'être prononcé que
M° Lachaud écrivait à M. Thiers, lui de-
mandant d'intercéder auprès du président de
la Republique, afin d'obtenir une commuta-
tion de peine. M. Thiers écrivit-il à M. de
Mac-Mahon? Au besoin, il pouvait éviter de
faire celte démarche. Voici, en effet, ce qui
se passait à Trianon -sous-Bois. Au moment
méine où le greffier, devant la garde sous
les armes, donnait à Bazaine lecture du ju-
gement qui le condamnait k la peine de mort
et a la dégradation militaire, le président et
les membres du 1" conseil de guerre adres-
saient à M. le ministre de la guerre un re-
tours en grâce dont voici la teneur :
i Monsieur le ministre,
a Le conseil de guerre vient de rendre son
jugement contre M. le maréchal Bazaine.
■ Jurés, nous avons résolu les questions
qui nous étaient posées en n'écoutant que la
voix de notre conscience. Nous n'avons pas
à revenir sur le long débat qui nous a éclai-
rés. A Dieu seul nous devons compte des
motils de notre décision.^
• Juges, nous avons dû appliquer une loi
inflexible et qui n'admet pas qu'aucune cir-
constance puisse atténuer un crime contre
le devoir militaire.
■ Mais ces circonstances, que la loi nous
défendait d'invoquer en rendant notre ver-
dict, nous avons le droit de vous les in-
diquer.
> Nous vous rappellerons que le maréchal
Bazaine a pris et exercé le commandement
de l'armée du Rhin au milieu de difficultés
inouïes, qu'il n'est responsable ni du désas-
treux début de la campagne ni du choix des
lignes d'opération.
a Nous vous rappellerons qu'au feu il s'est
toujours retrouvé lui-même; qu'à Borny, k
Gravelotte, k Noisseville, nul ne l'a surpassé
en vaillance, et que le 16 août il a, par la
fermeté île son attitude, maintenu le centre
de sa ligne d'opération.
■ Considérez l'état des services de l'engagé
volo»taire de 1831 ; comptez les campagnes,
les blessures, les actions d'éclat qui lui ont
mérité le bâton de maréchal de France.
a Songez k la longue détention (?) qu'il vient
de subir; songez a ce supplice de deux mois
pendant lesquels il a entendu chaque jour
discuter son honneur devant lui, et vous
vous unirez k nous pour prier le président
de la Republique de ne pas laisser exécuter
la senlonje que nous venons de prononcer, a
Certes, ce morceau est d'un style académi-
que irréprochable; mais cette intervention
des membres du conseil de guerre produisit
dans l'urmée un déplorable effet. Quelques-
uns ne prirent pas la chose au sérieux et
prononcèrent tout haut, k l'adresse des juges
et surtout du président du conseil do guerre,
un mot fort expressif que nous ne voulons
pas écrire. Beaucoup se demandèrent si le
tribunal qui avait condamné B.izaine k « l'u-
nanimité a avait le droit de peser sur lesdé-
eiî mus du pouvoir exécutif en prenant l'ini-
tiative de signer un pourvoi en grâce. Avoir
le courage de condamner k mort un coupable,
ouable. Vouloir épargner sa responsa-
bilité propre an imposant presque la démenée
I-. qui ont la facilite do l'exercer, c'est
tout lo bénéfice d'un acte viril.
I! décembre 1873, on lis lii au Journal
officiel: ■ Sur la proposition de M. le minis-
tre de la guorre, M. le président do la Repu-
BAZA
blique a commué la peine de mort prononcée
contre le maréchal Bazaine en vingt années
de détention, k partir de ce jour, avec dis-
pense des formalités de la dégradation mili-
taire , mais sous la réserve de tous ses
effets. •
En vertu de cette décision, Bazaine fut
extrait de sa prison de Trianon-sous-Bo'ts et
conduit au fort de l'Ile Sainte-Marguerite.
Des instructions formelles enjoignaient au
directeur d'avoir pour son détenu tous les
égards possibles.
Certes, il aurait fallu à Bazaine un bien
mauvais caractère ou une forte dose d'impu-
dence pour se plaindre des traitements qu'il
subissait dans si nouvelle geôle. Quelle était
la situation faite au prisonnier? Le colonel
Villette, M"10 Bazaine, ses enfants et trois do-
mestiques avaient été autorisés à demeurer
avec lui. Par là, ce qu'il y a de plus cruel pour
le prisonnier, c'est-à-dire l'isolement et la sé-
paration d'avec les siens, lui était épargné.
Bazaine avait à sa disposition une maison
où ni les gardiens ni le directeur lui-même
ne pouvaient pénétrer. Pour se promener, il
avait une terrasse avec une vue admirable
et un jardin, où M. le colonel Villette culti-
vait des fraisiers et des fleurs. Les gardiens
ne se hasardaient point sur cette terrasse
quand le prisonnier s'y trouvait. L'un d'eux
a déclaré que, pour y passer, alors que Ba-
zaine respirait l'air pur, il avait besoin d'un
prétexte. Les gardiens avaient ordre, c'est
leur expression même, de surveiller le pri-
sonnier «sans le gêner.» Les instructions du
directeur poriaient, d'après son interroga-
toire, qu'il devait se conduire à l'égard de
Bazaine ■ plutôt en homme du monde qu'en
directeur de prison.» En dehors des mem-
bres de sa famille, Bazaine recevait des vi-
sites. L'ex-capitaine Doineau, condamné à
mort pour assassinat et que ses antécédents
ne recommandaient pas peut-être suffisam-
ment, était autorisé par le ministre de l'inté-
rieur à présenter ses devoirs à l 'ex-maré-
chal. Enfin, si la duchesse de La Torre,
t dame sympathique aux malheurs du maré-
chal, » n'avait pas le temps d'attendre la
réponse ministérielle, cette personne pressée
entrait dans le fort au bras de M. le préfet
représentant l'ordre moral dans le départe-
ment des Alpes-Maritimes. On ne voit vrai-
ment pas quels adoucissements à sa situation
Bazaine pouvait réclamer, si ce n'est sa mise
en liberté et son entière libération. L'événe-
ment allait bientôt prouver que c'est ainsi
qu'il l'entendait.
Le 12 août 1874, on lut dans le Journal of-
ficiel :
• Dans la nuit du 9 au 10 août, l'ex-maré-
chal Bazaine s'est évadé de la maison de
détention de l'île Sainte-Marguerite.
■ Le gouvernement a prescrit une enquête.
Ceux qui auront procuré ou facilité l'évasion
seront punis conformément aux lois. ■
Une enquête eut lieu, en effet. Elle con-
stata que Bazaine s'était évadé, ce que tout
le monde savait déjà, puis elle amena devant
le tribunal de Grasse, non Bazaine, que per-
sonne ne songeait à reprendre, mais neuf
personnes, dont huit se présentèrent à l'au-
dience du 14 septembre. C'étaient MM. Vil-
lette, lieutenant-colonel d'état-major, Mar-
cbi, directeur de la maison de détention de
l'Ile Sainte-Marguerite, Doineau, ex-capi-
taine, Barreau, domestique du maréchal,
Gigoux, gardien chef, Plantin, Leterme et
Let'rançois, gardiens. Le neuvième prévenu,
Alvarez Rull, sujet mexicain, ne se présenta
pas. Ils étaient accusés, Villette, Doineau,
Barreau et Rull, d'avoir facilité l'évasion de
Bazaine, qui n'était pas sous leur garde;
les cinq autres, d'avoir, par leur négligence,
facilité l'évasion du même condamné à la
garde duquel ils étaient préposés.
Mille versionscoururentsur les circonstan-
ces qui avaient accompagné l'évasion. Nous
ne voulons pas nous faire l'écho de tous les
bruits mis alors en circulation, et nous don-
nons ici les faits tels qu'ils résultent de l'en-
quête.
L'évasion fut le résultat d'une double ac-
tion combinée, l'une ayant eu lieu hors de
l'île, l'autre dans l'île. Elle s'effectua au
moyen du navire à vapeur // Barone liica-
soli, loué à Gènes, sous prétexte d'un voyage
d'agrément, par Mme Bazaine et son neveu,
Alvarez Rull, sous les noms du duc Rovilla et
sa femme, se disant Espagnols. Les deux
étrangers furent reconnus le 9 août au soir,
entre sept heures et sept heures et demie, à
la pointe de la Croizette (Cannes), où ils
louèrent un petit bateau appartenant à un
pêcheur, Marius Rocca. Ils exigèrent de n'ê-
tre accompagnés de personne dans la pro-
menade qu'ils se proposaient de faire et se
mirent à ramer dans la direction de S ûnte-
Mnrguerite.
Pendant que M^o Bazaine et Alvarez Rull,
partis de Gènes la veille, arrivaient devant
Sainte-Marguerite, que se passait-il dans la
maison de détention? Bazaine et le col 1
Villeite, qui avaient dîné entre sept et huit
heures, vinrent, selon leur habitude, so pro-
mener mu la terrasse; ils y furent rejoints
pur le directeur. Par exception, le prisonnier
et lo colonel, qui avait annoncé son départ
pour le Lendemain, rentrèrent dans leurs an-
parlements à neuf houros et demie. Le di-
recteur alla se coucher. Pendant oe temps,
Barrean, le domestique du condumné, oausult
dans la cour des gardiens avec le gardien
BAZA
chef et les surveillants Plantin, Leterme et
Lefrançois. On entendit, dès leur rentrée,
Bazaine et le colonel faire un certain bruit
dans leur chambre, mais ce bruit cessa pres-
que aussitôt. A dix heures précises, le fac-
tionnaire arriva et vint se placer à l'angle
nord -ouest de la terrasse. Le domestique
rentra, et les deux portes conduisant chez
l'ex-maréchal furent fermées par Plantin. Il
était bien temps. Vers minuit, Mra* Bazaine
et Alvarez Rull revenaient à bord du Rica-
soli avec un troisième personnage que l'on
fit passer pour un domestique et qui n'était
autre que le prisonnier de Sainte-Marguerite.
L'évasion avait eu lieu entre neuf heures et
demie et dix heures, c'est-à-dire dans l'inter-
valle écoulé entre le moment où le prison-
nier avait quitté le directeur et celui où le
factionnaire avait pris sa garde. Comment
l'évasion a-t-elie eu lieu? Quelques-uns ont
prétendu que Bazaine est tout simplement
sorti par l'une des poternes, corn plaisamment
ouverte pour lui livrer passage. L'enquête,
elle, affirme que le prisonnier est descendu
au moyen d'une corde dont le colonel Vil-
lette tenait une extrémité et dont l'autre ex-
trémité arrivait juste dans le bateau où at-
tendaient Mm« Bazaine et Alvarez Rull.
Le 10 août, le colonel Villette quittait le
fort avec six mail s, et l'on s'aperçut à dix
heures du matin que le prisonnier avait pris
les devants.
Le procès devant le tribunal de Grasse
n'apprit qu'une chose, c'est que... Bazaine
était parti. Personne n'avait rien vu, ne sa-
vait rien, et, d'ailleurs, il était recommandé
de ne pas ■ gêner • Bazaine. Quant au colo-
nel Villette, il n'était pas, répondit-il, chargé
de surveiller le prisonnier. Quelques con-
damnations furent prononcées, entre autres
celle du colonel Villette à six mois d'empri-
sonnement.
Bazaine et le colonel Villette avaient-ils
donne leur parole de ne point s'échapper?
Le directeur l'affirma énergiquement, et cela,
d'ailleurs, ne paraît pas douteux. Les instruc-
tions du ministère sur ce point étaient for-
melles. M. Marchi doit s'y être conformé, et
nous ne pensons pas qu'on puisse contester
son affirmation si précise. Du reste, le colo-
nel Villette n'était prisonnier que par tolé-
rance, et l'autorisation qu'on lui avait accor-
dée impliquait de sa part l'engagement mo-
ral de ne rien faire pour aider à l'évasion de
Bazaine.
De l'évasion en elle-même, que dirons-
nous? Une seule chose, c'est qu'il est sur-
prenant qu'elle n'ait pas eu lieu plus tôt.
D'ordinaire, dans les évasions célèbres, on
admire les prodiges d'adresse et d'ingénio-
sité du prisonnier. Ici, c'est tout le contraire ;
il semble qu'une fée bienfaisante ait em-
ployé son pouvoir à supprimer tous les obs-
tacles qui pouvaient gêner Bazaine. Exami-
nons ! ce qu'il y a de plus difficile pour un
prisonnier, c'est de faire ses préparatifs sans
éveiller l'attention des surveillants. Les gar-
diens n'entraient jamais chez Bazaine; il
pouvait, donc travailler tout k son aise, et le
ministère complaisant lui avait même pro-
curé un aide dans son ami le colonel Villette.
On avait besoin de cordes pour fabriquer
les engins de l'évasion. Les nombreuses mal-
les de Mmfi Bazaine entraient toutes cordées
dans la prison, et lorsque le président du tri-
bunal correctionnel de Grasse fait observer
au directeur que les cordes sont restées
longtemps au grenier et qu'il aurait dû les
faire enlever : ■ Je me serais créé de graves
soucis, « répond le directeur, et il ajoute
avec raison : « C'eût été, d'ailleurs, une pré-
caution insuffisante, du moment où je ne
pouvais faire de recherches dans les effets
particuliers de M m" Bazaine. •
Les cordes sont prêtes ; le jour de l'évasion
est arrivé. Il s'agit, pour Bazaine, de gagner
saDS être aperçu la terrasse qui donne sur la
mer. La fée bienfaisante y a pourvu : une
tente-rideau interceptait les rayons visuels
des gardiens. • Quelle était l'utilité de celte
tente? demande le président. — Elle empê-
chait le soleil, répond M. Marchi. — Com-
ment, s'écrie le président qui vient de jeter
un coup d'œil sur le plan, de ce côté? quelle
utilité? C'était le côté dont il fallait le moins
se préoccuper. •
Giàce à la tente, Bazaine a passé sans en-
combre. 11 arrive à la terrasse. Sans doute,
il va y trouver une sentinelle? Non. Il est
neuf heures et demie, il fait nuit noire, mois
la sentinelle n'arrive qu'à dix heures. Dans
toutes les prisons, les sentinelles de nuit se
placenta la nuit tombante. Pourquoi cette
violation flagrante du règlement? Le direc-
teur expose que, pendant le jour, il no de-
vait pas y avoir do gardien sur la terrasse,
que « c'était une tolérance qui lui avait ote
recommandée.' Soit, mais la nuit? Ahl voilà.
Bazaine pouvait rester sur sa terrasse jus-
qu'à dix heures, et sans doute on ne voulait
pas que sa promenade à la fraîcheur du soir
lût attristée parla présence d'une sentinelle
11 est cependant bien curieux que ce soit pré-
cis.nient quelques jours avant l'évasion qu'on
ait supprimé la sentinelle, laquelle, jus-
qu'alors, prenait son poste sur la terrasse
u lu nuit tombante.
Voilà Basai ne parti, il est dix heures du
soir; c'est lo moment du bouclage, c'esl s
dire de la fermeture par les guichetiers dd
L'appartement du condamné. Sans douto ou
Va s'apercevoir de l'évasion? Non; le gur-
BAZE
dit-n Je son ice boucle les portes sans s'as-
surer que le prisonnier est dans sa chambre.
Est-ce négligence coupable? Non ; les gar-
diens n'ont pa; le droit d'entrer dans la mai-
son. 11 leur est impossible de s'assurer de
visu do lu présence du prisonnier. C'est le
lendemain seulell eut, à dix heures du matin,
que le gardien chef constate que la maison
est vide, et il pousse cette exclamation, qui
est le vrai mot de l'affaire : ' Le tour est
joué. ■
En enVt, même si l'on repousse toute ulee
de complicité effective, Bazaine n'apuse-
vaderque (.'.âce h une violation incessante
et scandaleuse des règlements. Le directeur
de la prison a-t-il agi de son chef ou etait-il
lié par ses instructions? Dans le premier cas,
commentl'adininistration supérieure n a-t-ello
rien su, et, comme forcément elle devait sa-
voir, comment a-t-elle tout permis? Di-
sons-le : en acquittant M. Marchi, le tribunal
de Grasse semble avoir reconnu que ce di-
recteur n'était pas libre de son action. Le
jugement du tribunal a fait, volontairement
ou involontairement, remonter la responsa-
bilité plus haut, et il a atteint l'ordre moral
tout entier. Aussi l'opinion ne s'y est pas
trompée, et elle a vu dans l'évasion de Ba-
zaine un tour comme les bonapartistes seuls
savent en jouer.
Quel a été. d'ailleurs, le premier soin de
Bazaine libre? Il a été à Arenenberg baiser
les mains de l'ex-impératrice et recevoir
l'accolade de l'ex-prince impérial.
Le fils de l'homme de Sedan embrassant
le traître qui a livré Metz, quel tableau 1
M us aussi bien le cœur se soulève à de
semblables hontes, et il est temps d'en finir.
Où est Bazaine aujourd'hui?
Les uns disent qu'il vit en Allemagne au-
près de ses amis les Prussiens; d'autres en
Espagne, où les carlistes eux-mêmes ont re-
fusé ses services ; d'autres enfin en Turquie,
où il sollicite un commandement.
En quelque lieu qu'il aille, le mépris des
honnêtes gens de toutes les nations lui jet-
tera à la face son infamie, et les malédic-
tions de la France l'atteindront toujours.
BAZANI C.4VAZZOM (Virginie), femme
poète, née à Mantoue en 16S1, morte en 1715.
E le était demoiselle d'honneur de la du-
chesse de Mantoue et fort renommée pour sa
beauté et ses mœurs galantes. Elle composait
les vers avec une grande facilité. On lui doit :
Fan.asie poeliche (Naples, 1710, io-8°).
IU/.AMS, ancienne ville d'Arménie, dans
I II. iptau oie, dont elle était la capitale. Elle
porta aussi les noms de Léontopolis, de Jus-
linianopolia et de Byzana.
BAZARIE, district de la Sogdiane, quo
Quuiie-Curce cite comme couvert de parcs
peuples de bëtes fauves.
BAZARIEN, ENNE adj. et s. (ba-za-ri-aio,
ê- ne — rad. Bazarie). Qui habite la Bazarie ;
qui se rapporte à la Bazarie ou à ses habi-
tants.
• BAZAS, ville de France (Gironde), ch.-l.
d'arrond., à 52 kilom. de Bordeaux, à l'ex-
trémité d'un promontoire au pied duquel
coule le ruisseau du Beuve ; pop. aggl.,
2,59i) hab. — pop. tut., 5.023 hab. L'arrond.
comprend 7 cant., 71 couina., 54,898 hab. Les
rues de la ville sont pour la plupart étroites
et tortueuses et convergent vers une grande
place à peu près carrée. Fabriques d'étoffes
et de chapeaux, tanneries, huilerie.
— Histoire. Avant la conquête romaine,
Bazas élait la capitale des Vouâtes. Crassus
s en empara. Pendant la période gallo-ro-
maine, ce fut une des plus importantes cités
de la Novetnpopulanie. Charleinagne y fonda
une université. Les Normands la détruisirent
en 847. Pendant les guerres des Anglais, elle
fut prise et reprise. Les guerres religieuses
y déchaînèrent toutes les fureurs et y firent
verser des torrents de sang. En 1586, elle
était devenue un des boulevards de la Li-
gue; la peste la dévasta en 1006.
1 IlAZE (Jean-Didier), avocat et homme
politique français. — Lors des élections pour
le Coips législatif en 1863 et en 1869, il se
porta candidat de l'opposition libérale dans
la lre circonscription de Lot-et-Garonne,
mais il échoua. Le 8 février 1871, 57, 107 élec-
teurs de ce département le nommèrent mem-
bre de l'Assemblée nationale. L'énergie dont
il avait fait preuve lors du coup d'Etat de 185 1,
le souveuir de la vigueur avec laquelle il
avait défendu, pendant la Législative, les
privilèges de cette assemblée, comme ques-
teur, lui valurent d'être désigné par ses
collègues, lors de la formation du bureau de
la Chambre a Bordeaux, pour remplir ces
mêmes fonctions (16 février). On le vit alors
se constituer le cerbère de la Chambre et
montrer, surtout envers les journalistes qui
assistaient aux débats, une sévérité et une
humeur grincheuse, qui dégénérait souvent
en vives altercations. Attuché depuis long-
temps au parti orléaniste, M. Baze siégea au
centre droit et vota avec les adversaires de
la République. En 1871, il prit une part assez
active aux débats de l'Assemblée. Il inter-
pella le gouvernement sur la réunion en
congrès des délégués nommés par les con-
seils municipaux des grandes villes pour
aviser aux moyens d'arrêter la guerre ci-
vile, demanda la révision des décrets du
gouvernement de la Défense, parla sur la loi
BAZI
des conseils généraux, sur la démission du
général Faidherbe, etc., et déposa, le 15 juin,
une proposition dont voici l'article 2 : «Sauf
le cas où elle prononcerait elle-même si dis-
solution volontaire avant le terme ci-après
fixé, l'Assemblée nationale tiendra son man-
dat pour terminé par le seul fait de l'expira-
tion de deux années à partir de la promuL-u-
tîon du présent décret. » Celte proposition
fut repoussée par la majorité de l'Assemblée,
qui tenait à se perpétuer jusqu'à ce qu'elle
eût pu rétablir la monarchie. Pendant cette
année, M. Baze vota les préliminaires de
paix, la déchéance de l'Empire, l'installation
de l'Assemblée à Versailles, les prières publi-
ques, l'abrogation des lois d'exil, la valida-
lion de l'élection des princes d'Orléans, les
propositions Rivet et Ravinel, etc. En 1872,
il se prononça contre le retour de l'Assem-
blée à Paris, contre la proposition Feray,
le maintien des traités de commerce, et se
rangea parmi les adversaires déclarés de
M. Thiers, après la manifestation avortée
des bonnets a poil. Le 10 juin, il devint pré-
sident de la commission chargée de préparer
la liste des candidats pour le conseil d'Etat.
Elu membre de la première commission des
Tiente, il déclara, le 6 décembre, que la Ré-
publique n'était pas à ses yeux le gouverne-
ment, légal du pays. A cette époque, il se mon-
trait, comme questeur, de plus en plus intrai-
table et irascible. Le syndicat de la presse
départementale ayant réclamé la tribune
qu'elle avait dans les assemblées antérieures,
M. Baze repoussa cette demande du ton le plus
acerbe. Il déclara qu'il ne reconnaissait pas
le syndicat et qu'il ne lui donnerait aucune
tribune (15 janvier 1873). Ses^ prétentions
exorbitantes et dictatoriales finirent entin
par émouvoir l'Assemblée, qui enleva aux
questeurs la libre distribution des billets
pour les tribunes et les mit, à tour de rôle,
à la disposition d'une séné de députés. Tou-
tefois, la Chambre réélut son questeur jus-
qu'à l'expiration de ses pouvoirs.
Le 24 mai 1873, M. Baze contribua à la
chute de M. Thiers, puis il vota toutes les
mesures de réaction présentées par le gou-
vernement de combat. Il parla en faveur de
l'église du Sacré-Cœur, se prononça pour la
circulaire Pascal, pour la loi contre les mai-
res eus, pour le septennat, contre les pro-
positions Périer et Maleville et soutint la
pitoyable politique de M. de Broglie et de ses
successeurs jusque vers la fin de 1874. Com-
prenant alors l'impossibilité de rétablir la
monarchie, voyant les bonapartistes redou-
bler d'audace, gagner du terrain et^ devenir
menaçants, M. Baze fut amené à s'aperce-
voir qu'il avait fait fausse route, qu'il fallait
en revenir aux idées de M. Thiers et (ju'il
devenait impérieusement nécessaire de ton-
der une république conservatrice. Il devint
alors membre du groupe "Wallon-Lavergne
et vota les lois constitutionnelles. Lors des
élections par la Chambre des sénateurs à vie,
il fut porté sur la liste des gauches et nommé
sénateur par 345 voix, au troisième tour de
scrutin, le 11 décembre 1875. Le 13 mars
1876, il est devenu un des questeurs du Sé-
nat, où il a votJ depuis avec les républi-
cains modérés.
* BAZEILLE (SAINTE), bourg de France
(Lot-et-Garonne), cant., arrond. et à 6 ki-
lom. de Marmande; pop. aggl., 1,501 hab. —
pop. tôt., 2,552 hab.
*BAZEILLES, bourg de France {Arden-
nes), cant., arrond. et à 4 kilem. de Sedan, à
I kilom. do la rive droite de la Meuse;
2.064 hab. On trouvera au mot Sedan, au
tome XIV du Grand Dictionnaire, page 468,
le récit des événements dont Bazeilles fut le
théâtre pendant la guerre de 1870-1871.
BAZ1LLE (Gustave- Jean- Pierre-Barthé-
lémy), jurisconsulte français, né à Figeac
(Lot) en 1836. Il alla étudier le droit à Tou-
louse, où il se fit recevoir licencié, puis il se
fit inscrire au barreau de sa ville natale
(1S61), où il a été bâtonnier de sou ordre. At-
tache pendant quelques années h la préfec-
ture de la Haute-Garonne, M. Bazille s'est
beaucoup occupé de droit administratif. Ou-
tre des articles publiés dans le Journal de
droit administratif, on lui doit : Elude sur la
juridiction administrative à l'occasion de la
loi du 21 juin 1865 (1867, in-8°); Dissertations
sur la procédure administrative (1875, in-S°).
BAZIN (Guillaume), médecin français, né
dans les environs de Chartres dans la pre-
mière moitié du xv*> siècle, mort vers 1510.
II fut doyen de la Faculté de médecine de Pa-
ris vers 1472, et ce fut sous son administra-
tion que fut construite l'ancienne Ecole de
médecine située rue de la Boucherie. I tte
école fut achevée en 1477 . restaurée et
agrandie on 1519 et en 1571.
BAZIN (Denis), médecin français, parent du
précèdent. Il professa la chirurgie à Pans au
commencement du xvuo siècle et mourut en
1632. On a de lui : Ergo senilis juventut
6xviiopla{ judicium (Paris, 1630, in-4°J.
BAZIN (Simon), médecin français, do la fu-
mille des précédents, mort vers 1600. Il fut
doyen de la Faculté de Paris en 1638 et fut
.-, en cette qualité, de choisir la nourrice
de Louis XIV. On lui doit plusieurs ouvrages,
parmi lesquels on peut citer : Ergo ex carie
pudendi callosa cicatrix syphilis certissimum
siynum (Paris, 1628, in-4°); Ergo magis ab
BAZI
acre quam alimentis corpus mutatur (Paris,
1598. in-4<>).
BAZIN (Gilles-Augustin), médecin français,
de la famille des précéder ta vers
la fin du xv»e siècle, mort en 1754. Il ex
lecine à Strasbourg et étudia l'histoire
naturelle et la botanique. On lui doit : Ob-
servations sur les plantes et leur analogie avec
les insectes (Strasbourg, 1741, in-8°); Traité
de l accroissement des plantes (1743, in-4QJ ;
Histoire naturelle des abeilles (Paris, 1744,
2 vol. in-12); Lettres sur les polypes (1745,
in-12); Abréyé de l'histoire des insectes, pour
servir de suite à celle des abeilles (Paris, 1747,
4 vol. in-12) ; Description des courants ma-
gnétiques (Strasbourg, 1753, in-4<>).
BAZIN (Nicolas), graveur français, né à
Troyes en 1636, mort vers 1706. Il vint étu-
dier" a Paris et entra dans l'atelier de Claude
Mellan. On lui doit un certain nombre de
portraits et de sujets de dévotion. Il a en ou-
tre laissé plusieurs gravures d'après le Cor-
rége, le Guide et Philippe de Champagne.
* BAZIN (Antoine-Pierre-Ernest), médecin
français. — Le docteur Bazin a été promu
officier de la Légion d'honneur en 1873. Ou-
tre les ouvrages de lui que nous avons cités,
on doit à ce savant praticien : Répertoire des
études médicales (1848, in-go) ( inachevé;
Cours de séméiotique cutanée (1856, in-8°) ;
Leçons théoriques et cliniques sur lu scrofule
(l55S,in-80); Leçons théoriques et cliniques
sur les affections cutanées de nature arthriti-
que et dartreuse (1860, in-8°); Leçons théori-
ques et cliniques sur les affections cutanées
artificielles et sur la lèpre, les diathèses, etc.
(1862, in-8°); Leçons théoriques et cliniques
sur les affections'génériques de la peau (ISG2-
1865, 2 vol. in-so); Examen critique de la di-
vergence des opinions actuelles en pat!<
cutanée (1866, ïn-8°); Leçons sur le traitement
des maladies chroniques en général et des af-
fections de la peau en particulier (1870, in-8°).
* BAZIN (Louis-Charles), peintre , graveur
et lithographe. — Né à Paris en 1802, il est
mort en janvier 1859.
* BAZIN (François-Emmanuel-Joseph) ,
compositeur français. — Il a succédé, en
1873, a M. Carafa comme membre de l'Aca-
démie des beaux-arts et a été promu officier
de la Légion d'honneur en 1876.
BAZIN (Ernest-Joseph-Louis) , ingénieur
civil français, né à Angers (Maine-et-Loire)
en 1826. Dans ses études, il montra un goût
tres-prononcé pour les sciences physiques,
mécaniques et mathématiques. Pour satis-
faire à son goût de locomotion et d'explora-
tion, il se fit marin et, pendant plusieurs an-
nées, il parcourut l'océan Indien. Cette vie
maritime donne l'explication de ses recher-
ches et de ses inventions ultérieures, dont les
plus importantes se rapportent à la manne;
elles avaient germé dans son intelligence
pendant le cours de ses voyages. De retour
t-n France en 1851, M. Bazin s'occupa d'abord
de la questiou à l'ordre du jour : la naviga-
tion aérienne. Après avoir démontré l'impos-
sibilité de sa réussite par l'emploi de 1
tat et consacré deux années au problème de
la réglementation des forces du vent, il trouva
pour son début dans la carrière des inven-
tions, qu'il devait parcourir d'une façon si
brillante, un ingénieux appareil, appelé ané-
motrope. Désigné à la direction des sonda-
ges dans les mines du bassin de Mons, il in-
vente le tiroir équilibré, employé dans les
puissantes machines d'extraction. Doué d'une
intelligence créatrice hors ligne, le jeune et
infatigable chercheur invente successive-
ment ensuite un décortiqueur des céréales,
un filtre pour les sucreries, un indicateur
pour la cuisson des sirops, appliqué aujour-
d'hui dans presque toutes les usines; un lit
pneumatique, à l'usage des hôpitaux, qui va-
lut à son auteur une médaille d'argent; des
machines à briques, généralement employées
aujourd'hui dans les départements du Nord
et du Pas-de-Calais. II perfectionne la lampe
des mineurs de Davy ; il invente la foreuse
circulaire et tubulaire, que M. Leschot em-
ploya plus tard au percement du mont Cenis
en la perfectionnant par l'adjonction du dia-
mant noir ; une tailleuse mécanique ; un aver-
tisseur électrique, que la compagnie du Nord
adopta à la suite de l'assassinat en chemin
de fer du président Poinsot; une charrue
fertilisatrice par électricité; une machine à
rhabiller les meubles ; un allumoir; un coupe-
légumes; un rasoir à calorique permanent;
un moteur électrique, un fusil électrique ; des
appareils pour l'éclairage électrique des ar-
doisières d'Angers et pour les navires en
marche ; une fileuse à la main, dont le mérite
est dans le mouvement différentiel obtenu à
l'aide du fil lui-même; un métier à filer les
fils de caret, qui fonctionne depuis 1869 dans
l'industrie, etc. Toutes ces inventions, comme
on le voit, ont trait à l'industrie. Avant do
a bonne fin les conceptions qu'il ava t
te i Lus à cœur, M. Bazin avait voulu d
der à l'industrie I" « >■■< 1 1
la construction si coûteuse do
scientifiques et maritimes. Les inventions
maritimes de M. B izin i ont : un loch*
j our in tiquer la vil ' ires par tous
inpa tu qui ;i fouet onné iur la corvette
de guerre le liisson; une lanterne éle> in que
sous-marine; un observatoire sous-mann,
ins le but i t de vt*u de la
puissance des rayons lumineux dans le milieu
BAZY
317
océanique, où l'inventeur a effectué plus ùo
cent descentes. Ces deux derniers appareils
ont servi depuis à la pêche du poisson, à l'é-
clairage et à la visite des passes et des I
sîns de radoub, aux constructions sous-ma-
rines, etc. M. Bazin construisit ensuite une
immense bouée de sauvetage dans le but de
relever les navires englouti-. Vers la même
époque, il imagina un monitor plongeur à
tourelle armé d un canon sous-marin, de
à lancer avec précision à des distances de
100 à 300 mètres des projectiles du poids de
344 kilogrammes.
Lors de la guerre de 1S70, M. Bazin quitta
sa ville natale pour aller s'enfermer a Paris.
Il établit alors sur la butte Montmuru
phare électrique dont le puissant rayon al-
lait fouiller les rangs de l'ennemi de Besons
à Saint-Denis. Une nuit que les Pru
tentaient d'envahir la presqu'île de Uennevil-
liers, subitement démasqués par le ;
électrique de Montmartre, dont les rayons
portaient à 10 kilomètres, ils furent repous-
sés par l'artillerie du Mont-Valérien. Vers la
fin du siège, il essaya son projectile à trajec-
toire prolongée avec des pièces de marine de
19, établies à la batterie Saint-Ouen. Ch
en 1871-1872, par une société, d'opérer le sau-
vetage des galions de Vigo, en neuf mois il
retira de ces épaves tout ce qu'elles conte-
naient, 1,400 tonnes d'objets de toute espèce,
et il rapporta en France un musée des plus
curieux , composé d'objets restés dans les
flancs des galions depuis cent soixante-dix
années sous 20 mètres d'eau et 5 mètres de
vase. A son retour en France, il rendit in-
dustriel l'appareil hydrostatique qu'il avait
imaginé pour dévaser les galions. Cet appa-
reil, qui porte le nom d'extracteur Bazin, est
employé aujourd'hui dans l'extraction des
sables et des vases, quelle que soit la pro-
fondeur où on les trouve, faisant dix fois
plus de travail à un prix dix fois moindre
que les dragues ordinaires. Enfin, sa dernière
invention est un navire à marche rapide,
dont l'ingénieux et élégant modèle fut exposé
en 1875. Sauf cette dernière invention, qui
est actuellement en construction, toutes les
autres ont reçu la sanction de 1 expérience,
et la plupart, devenues pratiques, sont appli-
quées dans l'industrie. M. Bazin est décoré
de la Légion d'honneur.
BAZIN (François), géographe français, né
à Paris en 1830. 11 est devenu professeur de
géographie à l'école Turgot et a l'école Col-
bert. Pendantla guerre de 1870-1871, M. Ba-
zin a fait la campagne comme lieutenan"
le 1er bataillon des francs-tireurs. On lui
doit : Allas spécial de géographie physique,
politique et historique de ta France (1856,
32 cartes, in-fol.), avec M. Félix Cadel
graphie agricole, industrielle et commerciale
des cinq parties du monde. Etals de l'Europe
(1870, in-12); histoire du îcr bâtait,*
francs-tireurs de Paris- Châteaudun (1872,
in-18).
BAZIOTHIA, ancienne ville de la Pales-
tine, de la tribu de Juda.
BAZIRA ou BLZIRA, ancienne ville de
l'Inde, vers les sources de i'indus, dans lo
territoire des Assaceni.
* BAZOCHE GOUET (la), bourg de F
(Eure-et-Loir), caut. et à 13 kilom. d'Au-
thon.surl'Yères; pop. aggl., 845 hab. — j ,
lot., 2,037 hab. Eglise du xiuc siècle.
•BAZOCHES-SUR-HOÊNE, bout g de Franco
(Orne), ch.-l. de cant., arrond. et à 8 kilom.
: tagne, sur la rive gauche de la |
rivière de l'Hoene; pop. aggl., 374 hab. —
pop. tôt., 1,154 hab.
BAZOT ( Etienne - François ) , littérateur
fiançais, ne à Chàteau-Ciunon (N
1782. Il obtint un emploi à la pn
police, où il devint sous-chef au début
seconde Restauration. Ayant perdu cet em-
ploi en 1816, il fonda, l'ai ', les
Atmales des bâtiments et de l'industrie, puis
il devint directeur de la Biographie nouvelle
des contemporains (20 vol. in-8°J. On lui doit,
en outre, un Ma nul du franc-maçon ou Guide
des officiers déloge (1812, in-12), plu
fois réédité; un Eloge de l'abbé de L'Epée
(1819), des Cnntes maçonniques (1846, in-12)
et divers recueils de vers et de nouvelles.
* BAZOUGES LA-PKROUSE(et non BAZOU-
CIIES, comme nous l'avons écrit à toit au
tome II du Grand Dictionnaire)^ bourg do
[I Ile-et-Vilaine), cant. et à 9 kilom.
d'Anlrain; pop. ag^!., 790 hab. — pop. tôt.,
4,160 hab. Cidre renommé. Carrières de gra-
nit sur son territoire.
BAZY (Jean - Pierre - Antoine) , historien
français, né à Saint-Omer en 1804. Elèl t
■ normale, il s'adonna à l'eus
ment, se fit recevoir docteur et occupa des
chaires de littérature latine et d'histoire aux
Facultés de Dijon et de Poitiers. M. l
i retraite. Nous citerons de lui : His-
toire de la société chrétienne en Occident et
principalement en France, depuis les premiers
de l'ère chrétienne jusqu'au règne dt
saint Louis (1842, in-8<>); Histoire politique,
g et littéraire de Rome à l'époque de
Ciceron (1849, io-S°); De l enseignement public
en France, considère par rapport à l'Etat et
aux changements accomplis dans la situation
politique, morale et intellectuelle de l
e (1849, in-8') , EU tes historiques et
littéraires sur Marlowe et Gœthe (1850, in-8°J;
rua
BEAN
Un épisode de la guerre de Trente ans (1862,
in-?") ; Tableau de l'histoire du moyen âge
(1SG3, in-8°)j Etat militaire de la monarchie
espagnole sous le règne de Philippe IV (1864,
in- 12); Précis des opérations dusiége de Saint-
Orner en 1638 (1874, in-8°), etc.
BÀZZAN1 (Giuseppe), peintre Italien, né à
Mantnue au commencement du xvme siècle,
mort en 1769. Il étudia sous la direction de
Canti et prit k l'école de ce maître l'habitude
de faire vite, ce qui eut une fâcheuse in-
fluence sur son talent. Il aimait passionné-
ment Raphaël et s'étudiait k imiter la ma-
nière de ce grand peintre. On lui doit un
grand nombre de fresques, qu'il a peintes à
Mantoue. Bazzani fut, vers la fin de sa vie,
nommé directeur de l'Académie de peinture
de sa ville natale. Il occupa ce poste jusqu'à
sa mort.
BDELLA, une des filles d'Hercule.
BDELLÊPITHÈQUE s. m. (bdèl-lé-pi-tè-ke
— du gr. bdella, sangsue; epithêkê, pose).
Instrument servant k poser les sangsues dans
les diverses régions du corps, il On l'appelle
aussi POSE-SANGSUES.
BDELLÉPITHÈSE s. f. (bdel-lé-pi-tè-ze —
du gr. bdella, sangsue ; epithesis, apposition).
Application de sangsues.
BEACONF1ELD (comte de), titre donné à
M. Disraeli en 1876. V. Disraeli, au t. VI
du Grand Dictionnaire et dans ce Supplément.
BEALE (Robert), jurisconsulte anglais, né
dans la première moitié du xvie siècle, mort
en 1601. Il fut exilé pour ses opinions re-
ligieuses et parcourut successivement la
France, l'Allemagne et l'Italie. Dans ses nom-
breux voyages, il s'occupa surtout de collec-
tionner les livres rares et précieux et se
composa ainsi une bibliothèque d'une grande
valeur. C'est dans cette collection que fu-
rent pris les éléments d'un ouvrage publié k
Francfort en 1579 et qui avait pour titre :
lin-ion hispanicarum scriptores aliquot, ex bi-
bliotheca clarissimi domini Roberti Beli,
Angli, Beale put rentrer en Angleterre à
l'avènement de la reine Elisabeth ; il épousa
alors la fille de sir Francis Walsinghain et
put , grâce k son beau-père, entrer dans la
carrière diplomatique. 11 fut le secrétaire de
sir Francis dans son ambassade auprès de la
cour de France et alla, en la même qualité, k
la cour du prince d'Orange. Plus tard, il fut
envoyé en Espagne comme plénipotentiaire
de la cour d'Angleterre et assista en cette
qualité aux négociations qui se terminèrent
par le traité de Berwiek (1600). Il a laissé
quelques lettres diplomatiques qui ne sont
point dépourvues d'intérêt.
BEALE (Marie), femme peintre, née dans
le comté de SuJïolk (Angleterre) en 1632, morte
en 1697. Elle acquit rapidement une cer-
taine réputation comme peintre de portraits,
et ses œuvres furent très-recherchées. On
lui doit également quelques copies de Pierre
Lely et de Van Dyck, qui sont regardées
comme fort remarquables. Elle cultivait éga-
lement la poésie.
BEALE (Lionel), médecin anglais, né k Lon-
dres en 1828. Il rit ses études médicales dans
sa ville natale, commença à attirer sur lut
l'attention en publiant des mémoires dans les
Philosophical Transactions et fonda, en 1857,
les Archives de médecine. Depuis lors, il est
devenu membre du collège des médecins de
Londres (1859), médecin de l'hôpital du même
nom et professeur de physiologie et d'anato-
mie au Collège du roi. M. Beale fait partie de
plusieurs sociétés savantes et il s'est acquis,
par ses savants travaux, une grande notoriété.
Indépendamment de nombreux mémoires et
articles publiés dans les Philosop/ucat Trans-
actions, le Médical Times, la Lance t, la Mé-
dical and Chirurgical Heview, etc., on doit au
docteur Beale des ouvrages, parmi lesquels
nous citerons : le Microscope dans ses appli-
cations à la médecine pratique (1850, in-8°);
Comment on travaille avec te microscope (1S57,
in-8°); De l'urine, des dépôts urinaires (1851,
in-8°), ouvrage qui a été traduit en français
et annoté par M. A. Ollmer (1865, in-12); la
Structure des tissus du corps (in-8°); YAna-
totnie du foie {\a- 6°) ; VAnatomie physiologique
(in-8°) ; VAnatomie de l'homme (in-8">), etc.
BEAN (Richard), peintre et graveur an-
glai , né eu 1792, mort en 1817. Il commença
'adonner k la peinture du portrait et
acquit rapidement une grande renommée
dans ce genre. Il grava quelques planches
anatomioues, que recommande la finesse du
trait, puis, renonçant tout à coup k ce genre,
il se rendit k Paris, où il se mit k étudier lu
peinture et k fréquenter lea ateliers de David
et de Gérard. Il abandonna bientôt encore ce
genre d'étude et rentra eu Angleterre, où ses
e tournèrent vers la mu-
Bique. Il en était lk, lorsqu'il se noya en se
bai;, n mit a Haetinga, - résidence favorite.
* BÉANCE s. f. — Etat de ce qui est béant :
Béance des veitu .
BÉAtNNA, fila île Fachtna-Fathach et do
Néaza et l'un des frères de Kennor, le plus
rrit-.hfc de.1; [m nu'' ■. de l'Ulster, dan i lea tra-
ditions mythologiques de L'Irlande, Béanna
donna son nom au comté de Beantry ou
Danlry.
* BÉANTILLE 9. f. — Syn. (TaN^BCTAKOIE.
V. ce mot, ou tome I«r du Grand Dictionnaire,
BEAT
BEARD (Jean), artiste dramatique anglais,
né en 1717, mort en 1791. Il avait une fort
belle voix de ténor et possédait en plus un
réel talent dramatique. Il chanta et joua
longtemps aux théâtres de Covent-Garden
et de Drury-Laue, où il obtint de véritables
triomphes.
* BÉARN (Louis-Hector de Galard, comte
de) , sénateur français. — Il est mort k
Bruxelles le 18 avril 1871. Rallié au despo-
tisme impérial, il fit partie des membres les
plus réactionnaires du Sénat. Le prince Al-
bert de Broglie avait épousé sa tille.
Béarnais (lk) , drame historique en cinq
actes et neuf tableaux , par Xavier de Mon-
tépin ; représenté en novembre 1876 au théâ-
tre du Château-d'Eau. La pièce commence
par un prologue, où l'on voit le ligueur Saul-
nier tuer sa femme, parce qu'elle a été la
maîtresse du Béarnais (Henri IV), qui l'a-
vait rendue mère d'une fille nommée Jeanne.
Mais Jeanne porte le nom de Saulnier, en
vertu de l'adnge 75 pater est quem nvptix
demonstrant. Elle sait pourtant que son vrai
père est Henri, et elle ne songe qu'à le dé-
fendre contre tous les dangers. Elle emploie
pour cela des moyens mystérieux qui font
qu'on la regarde comme un être surnaturel,
et on la désigne généralement sous le nom
du Maheutre. Elle est invulnérable, insaisis-
sable, et son aspect seul terrifie les ligueurs.
Mayenne poursuit le Béarnais, et il se croit
sûr de le saisir dans le château du chevalier
d'Elbéan; mais, grâce au Maheutre, c'est
Mayenne qui est sur le point d'être pris et
qui se voit forcé de se réfugier dans une loge
k porcs. L'illustre Chicot, qui accompagne
Henri, se livre alors à mille allusions comi-
ques : le porc a du bon, il fournit du lard,
des saucisses, du jambon, qui ne sont point
k dédaigner, etc.
Un des tableaux représente l'abjuration de
Henri, le jour où ce libre penseur gascon
déclara que Paris vaut bien une messe. C'est
un tableau très-bruyant et très-brillant ; on
y entend des sonneries de cloches, des déto-
nations d'artillerie ; on y voit défiler les
troupes, et il y a de beaux uniformes. A la
fin, Jeanne Saulnier, qui veille toujours sur
la vie de son père, se trouve moins invulné- i
rable qu'on ne le disait, car elle paye son !
dévouement de sa vie et reçoit un coup de
poignard qui était destiné au roi.
Béarnais (Lt;), opéra-comique en trois ac-
tes, musique de M. J.-T. Radoux; représenté
au Grand-Théâtre de Liège en mars 1866, et
sur le théâtre Royal, k Bruxelles, en jan-
vier 1868. Il est inutile de dire que le bon
roi est le héros de la pièce. On a dit que cet
ouvrage renfermait des morceaux d'un mé-
rite réel. Nous le croyons d'autant plus volon-
tiers, que la musique religieuse de M. Ra-
doux nous est connue et qu'elle appartient k
un ordre de composition élevé et véritable-
ment religieux. Le Béarnais a été chanté par
Ricquier-Delaunay, Laurent, Mmes Sallard et
Dumestre.
• BÉAT (SAINT-), bourg de France (Haute-
Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et k 32 kt-
lom. de Saint-Gaudens, k l'entrée d'une gorge
étroite creusée par la Garonne; pop. aggl.,
902 hab. — pop. tôt., 1,091 hab. Aux envi-
rons, belles carrières de marbre gris et blanc,
qui malheureusement renferme des cristaux
de pyrite et des veinules d'ophite. ■ Les Ro-
mains, dit M. Ad. Joanne, appelaient le défilé
de Saint-Béat Passus Lupi. A la fin du xe siè-
cle, un prieuré fut fondé en ce lieu et un
château construit pour défendre le passage.
La ville se forma depuis lors, s'entoura à
son tour de remparts et fut surnommée Clef
de la France. »
BÉATR1X s. f. (bé-a-triks). Astroo. Pla-
nète télescopique, découverte par M. de Gas-
parin.
BEATUS 1LLE QUI PKOCUL NEGOT11S...
(Heureux celui qui, loin du tracas des affai-
res.,.). C'est le premier vers de la deuxième
épode d'Horace, dans laquelle il trace un ta-
bleau si séduisant de la vie champêtre. Il est
vrai que cet éloge a quelque chose d'ironique,
puisqu'il le place dans la bouche d'un usurier
qui, après s'être extasié sur le bonheur des
gens de la campagne, dont il jouit un jour en
passant, n'a rien de plus pressé que de re-
tourner k ses livres de compte et d'échéance.
Les vers d'Horace semblent avoir inspire
k Boileau ce pussage de sa sixième èpltre :
Qu'heureux est te motret qui, du monde vjnorê.
Vit content de soi-même en un coin retiré ;
gm- l'amour de ce rien qu'on nomme renommée
N'a jamais enivré d'une vaine fumée;
Qui de sa liberté forme tout son plaÎBir
Et ne rend qu'a lui seul compte de son loisir I
Ces vers no manquent pas d'élégance, sans
respirer cependant la mollesse, lu naturel et
Le sentiment de cotte strophe do Racan :
O bienheureux celui qui peut de sa mémoire
Effacer pour jamais les vains ut'sira de gloire
Dont l'inutile soin traverse noa plaisirs,
El qui loin retiré de fa foule importune,
Vivant dans sa maison, content de sa fortune,
A hi'Iimi son pouvoir mesuré ses démis 1
Des vers de Boileau et de Racan ou peut
également rapprocher cette exclamation d'A-
M. n dans Racine (Iphtycmc , acte 1er,
Bcèiic \tp) :
BEAU
Heureux qui, satisfait de son humble fortune,
Libre du joug superbe où je suis attaché,
Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché 1
Au reste, depuis Horace, la même idée a
été exprimée par une foule d'écrivains.
Beau... Pour divers comptes rendus d'ou-
vrages, de pièces de théâtre, etc., dont le
titre commence par belle, féminin de beau,
V. belle, au tome II du Grand Dictionnaire
et dans ce Supplément.
Beou Dunois (i«b), opérette en un acte,
paroles de MM. Chivot et Duru, musique de
M. Charles Lecocq; représentée au théâtre
des Variétés le 13 avril 1870. Les fables gra-
cieuses et poétiques de la mythologie ne suf-
fisaient pas k l'appétit destructeur de nos
faiseurs de pièces. La chevalerie devait avoir
son tour, dussent nos gloires nationales s'a-
moindrir et se ternir, La Hirese transformer
en Jocrisse, La Trémoille en Cassandre,
Dunois en Cadet-Roussel I Après Orphée aux
enfers, le Sire de Framboisy ; après le Sire,
Croque fer ou le Dernier des Paladins; après
Croque fer, les Chevaliers de la Table ronde;
après les Chevaliers, les Jeanne Dare, les
Dunois; et après toute cette suite de grands
noms et de grandes choses, changés en pi-
tres burlesques et en sarabandes grossières,
l'étranger envahit notre sol ; et l'étranger se
retire en gardant deux de nos provinces et
en nous emportant cinq milliards. Dans la
pièce jouée en 1870, trois mois avant la
guerre, le brave La Hire contracte mariage,
mais jure de ne le consommer qu'après avoir
chassé les Anglais de Montargis. La Tré-
moille et Xaintrailies sont les témoins de son
serment. Il confie la garde de sa femme k Du-
nois, qui abuse de la confiance de son ami
pour faire sa cour. Il est accueilli, et La
Hire, revenant sans avoir expulsé les An-
glais, est trop heureux de voir son mariage
cassé par le roi. En acceptant de pareils li-
vrets, en les sollicitant même avec empresse-
ment, les compositeurs n'apprécient pas le
tort qu'ils se font à eux-mêmes; k moins
qu'ils ne recherchent le succès que par le
scandale , l'excentricité et la drôlerie des si-
tuations, la flagornerie des instincts d'un cer-
tain public; en ce cas, il n'y a rien k leur
dire, il n'y a qu'à les plaindre; mais mieux
vaut encore les avertir. M. Charles Lecocq
a du talent et il le gaspille sur des pièces ri-
dicules et absolument mauvaises, dont le
moindre inconvénient est celui d'entraîner la
chute et l'oubli de ses partitions. Cet incon-
vénient a cependant son importance; car la
musique de M. Lecocq est bien faite, mélo-
dique, spirituelle, écrite avec une rare faci-
lité. On peut citer, dans la partition du Beau
Danois, les couplets du rire, la chanson O
mon Lubin! les couplets de La Hire : Ami je
te la confie, et un trio. Chanté ou plutôt joué
par Dupuis, Kopp, Léonce, Mllos Aimée et
Lucy Abel.
BEAUBOURG (Pierre Tronchon, dit), ac-
teur français, né vers le milieu du xvn° siè-
cle, mort en 1725. Il entra k la Comédie-
Française vers 1692 et succéda k l'acteur
Baron. Il avait d'excellentes qualités, mais
forçait un peu la note et manquait quelque-
fois de goût. Il quitta la scène vers 1718.
•BEAUCAIRE, ville de France (Gard),
ch.-l. de cant., arrond. et k 24 kilom. de Nî-
mes , sur la rive droite du Rhône; pop.
aggl., 7,604 hab. — pop. tôt., 8,804 hab. Pont
suspendu , au-dessous duquel se trouve lo
viaduc qui traverse le Rhône pour relier
l'embranchement de Nîmes au chemin de fer
de Lyon k Marseille.
BEAUCÉ (Jean-Adolphe), peintre, né k Pa-
ris en 1818, mort à Boulogne-sur-Seine le
13 juillet 1875. Il prit des leçons de Charles
Bazin et s'adonna à peu près exclusivement
k la composition de sujets militaires. Pour
bien connaître les soldats et leurs mœurs, il
vécut longtemps au milieu d'eux; pour re-
produire avec exactitude leurs faits d'armes,
il les suivit au camp, au bivouac, sur les
champs de bataille. Après avoir passé plu-
sieurs années en Algérie, Beaucé suivit l'ar-
mée en Crimée, puis dans la campagne d'Ita-
lie, accompagna en Syrie le corps expédition-
naire, puis il assista k la guerre du Mexique.
Pendant son séjour dans ce pays, d'où il rap-
porta une grande quantité de dessins, il fut
chargé par Maximilien d'exécuter plusieurs
tableaux, dont il ne put achever qu'un seul,
qui fut envoyé en Autriche. Atteint d'une
ophthalmie, if fut alors sur le point de per-
dre la vue et contracta les germes d'une ma-
ladie de cœur k laquelle il devait succomber.
Lors de la guerre de 1870, il accompagna
l'armée et fut enfermé dans Metz pendant lo
siège de cette ville. A partir de ce moment,
sa santé s'altéra de plus en plus, et ce ne fut
pas sans peine qu'il parvint k terminer le
combat de Pa~li-lùao. qui lui avait été com-
mandé. En mourant, il laissa une veuve et
une Mille sans fortune. Ses amis et un assez
grand nombre d'artistes se réunirent pour
ajouter k la vente des tableaux, des études
et des dessins qu'on avait trouvés dans son
atelier une collection de leurs propres œu-
vres, et cette vente eut lieu au mois do mai
1876. Beaucé avait reçu une médaille de
3e classe en 1861 et la croix de lu Légion
d'honneur -mi I.Hi'.I. .Ses toiles se rerouiinati-
dont par l'exactitude dos types et des détails
et rappellent un peu la manière d'Horace
Vernet. Beaucé était un artiste consciencieux
BEAU
et laborieux qui traduisait ce qu'il Voynit;
mais il manquait d'imagination et de fougue
et son coloris laisse souvent k désirer. Outra
ses tableaux, il avait fait un grand nombre
de dessins pour des ouvrages illustrés, no-
tamment pour Y Histoire de Napoléon /cr da
Laurent de l'Ardèche. Nous citerons, parmi
les œuvres qu'il a exposées : Prise de la
smalah d'Abd-el-Kader (1844); Charge du
colonel Morris à ta bataille d'Isfy (1845);
Mort du colonel Berthier, le Chevalier de
Boutières à la bataille de Cerisoles (1846);
Après Waterloo (1847); Prise dupant Saint-
Prix (IS48); Clémence du peuple vainqueur en
1848 (1849); Conduite héroïque du curé de
Pers (1852) ; Assaut et prise de Laghouat
(1853); les Francs-tireurs, Assaut de Zaai-
cha (1857); Combat de Kanghit, le Général
Canrobert reconnaissant les travaux des Bus-
ses devant Sébastopol (1859); Bataille de Sol-
férino, le portrait de Canrobert (1861); le
Débarquement des troupes françaises en Sy-
rie (1863); Soldaderas de la bande du parti-
san Chavez (1864); Campement du 3e zouaves
à San-Jacinto, portrait du Colonel Boyer
(1866); Prise du fort San-Xavier devant Pue-
bla, portrait de Bazaine (1867); Entrée du
corps expéditionnaire français à M exicr>(iS6S);
Combat de Camarone, Bataille de San-Lo-
renzo (1869) ; la Première sortie. Bazar à
A lexandrette (1870); le Général de Martimprey
devant Magenta (1872); les Dames de Metz,
souvenir du si^ge, dessin (1873); la Dernière
visite, le 16e de uhlands mis en déroute par
des chasseurs de France (1874); Combat de
Pa-li-Kiao (1875).
BEAUCHAMP {Louis-Evariste-Robert de),
homme politique français, né k Lhommaize
(Vienne) en 1820. IL appartient à une an-
cienne famille du Poitou. Maître de forges
dans son lieu natal, il devint, en 1846, mem-
bre du conseil général de la Vienne pour le
canton de Lussac, et il a fait depuis lors par-
tie de ce conseil soit comme secrétaire, soit
comme vice-président. Malgré ses attaches
légitimistes, M. de Beauehamp accepta l'ap-
pui de l'administration lotsqu il se porta can-
didat au Corps législatif dans la première
circonscription de la Vienne en 1854. Il fut
élu, puis réélu successivement en 1857, en
1863 et en 1869. M. de Beauehamp, qui est le
beau-frère de M. do Soubeyran, vota con-
stamment avec la majorité qui applaudit k
tous les actes de l'Empire, se prononça pour
la guerre contre l'Allemagne en 1870 et ren-
tra dans la vie privée après la révolution du
4 septembre. 11 avait été nommé comman-
deur de la Légion d'honneur en 1869. Lors
de l'élection partielle k l'Assemblée natio-
nale qui eut lieu dans la Vienne le îcr murs
1874, pour remplacer M. Laurenceau, M. de
Beauehamp posa sa candidature et se borna
k se déclarer résolument conservateur. Mal-
gré tous les efforts de la réaction qui triom-
phait alors, il échoua avec 31,000 voix contre
M. Lepetit, candidat républicain, qui fut élu
par 34,000 voix. Aux élections du 20 février
1876 pour la Chambre des députés, il se pré-
senta dans rarrondissementdeMontmorillon.
Dans sa profession de foi, il déclara qu'il
avait conservé fidèlement le souvenir do
l'empereur, qu'il appuierait le gouvernement
du maréchal de Mac-Manon, qu'il était un
homme d'ordre avant tout et que, quand le
peuple, directement consulté, serait appelé,
connue il le désirait, k fixer les destinées du
pays, tous devraient s'incliner devant la dé-
cision dusuffrage universel. Elu contre M. Bu-
taud, candidat républicain, il est allé siéger
k la Chambre avec les bonapartistes.
BEAUCHÈNE (Louise Beaudoin, diteAlaU),
actrice française, née k Evivux en 1817,
morte en 1874. Destinée dès son enfance au
théâtre, elle acquit chez Comte, vers 1828,
une sorte de célébrité sous le nom do la pe-
tite Atala, puis quitta le pussage Choiseul
pour jouer k la Comédie-Française, le 23 jan-
vier 1830, Christine, ■ princesse royale, en-
core enfant, »ûe Gustave-Adolphe, tragédie
de Lucien Arnnult. Bien jeune encore, elle
débuta au Vaudeville le 5 décembre 1832 par
le lôle de la comtesse de Glaris dans Beine,
cardinal et page d'An ce lot. Elle interpréta
successivement les Femmes d'emprunt, qui
fut un grand succès, la Peur du mal, c'est
encore du bonheur, le Prix de vertu (1833).
Elle entra bientôt aux Variétés et créa avec
une grande entente de la scène M'io de I.ai-
L'ii-M ille de Y Aiguillette bleue; Adèle Delinar
do Deux de moins (1834) ; Victoiine du Père
Goriot (1835); Paghua du Barbier du roi d'A-
ragon ; Anna Datnby de Kean (1836). C'est à
partir de cette époque que commença réel-
lement sa réputation. Elle était d ailleurs
gui. lée par Frederick Lemaïtre, avec lequel
i-lle parcourut la province. Engagée avec
lui, comme grande jeune première, au théâ-
tre de la Renaissance, dont l'inauguration,
dans la salle Ventadour, eut lieu le 8 novem-
bre 1838 par Buy-Blas, elle crut devoir, pour
une œuvre de cette importance, prendre son
nom de famille. Elle obtint sous les traita 'lu
doua Maria une véritable ovation, même a côté
de l'illustre comédien. iLa reine, du Victor
Hugo dans une note, est un ange, et la reine est
une femme. Le double aspect de cette chaste
ligure a été reproduit par M1'8 Louise Beau-
doin avec une intelligence rare et exquise.
Au cinquième acte, Marie de Neubourg re-
pousse le laquais et s'attendrit sur le mou-
rant; reine devant la faute, elle redevient
BEAU
femme ûevnnt l'expiation. Aucune de cps
nunnces n'a échappé ù Ml'« Beaudoin. Elle
n eu la pureté, lu dignité et le pathétique. »
Elle créa encore sous son vrai nom, avec le
plus vif succès, en 1839, la Maddalenn de
['Alchimiste, d'Alexandre Dumas. Elle fit sa
rentrée au même théâtre le 14 novembre par
le rôle de Jeannette à la reprise de Deux
jeunes femmes, de Villain de Saint-Hilaire, et
resta jusqu'à la clôture de la salle Ventadour
en avril 1840. M"o Atnla Beauchéne retourna
au Vaudeville et interpréta, en 1842, Louise
de la Grisette et l'héritière, d'Ancelot et de
Dnport. Elle vint jouer l'année suivante, au
Cirque-National, Joséphine du Prince Eugène
et de l'impératrice Joséphine, de Ferdinand
Laloue et F. Labrousse. Rentrée au Vaude-
ville, elle y créa, le 6 juillet 1844, la duchesse
d'Un mystère, d'Alexis de Coniberousse, puis
elle joua tour a tour Laure d'Un ange luté-
taire, de Loekroy et Jaime; Célestine des
Mystères de ma femme, de Laurencin et Ber-
nard Lopez ; Claire de l'Amour dans tous les
quartiers, de Clairville ; Mmo Derevert
d'Un bal d'ouvriers (1845) ; eu 1846, Théodo-
rine de Beaugaillard, de DuvertetLauzanne;
M'nc Remy des Gants jaunes; M11** Clairon île
For-l'Evêque. Engagée dès la fondation du
Théâtre-Historique, elle se montra, le 20 fé-
vrier 1847, jour de l'ouverture, dans le rôle
assez insignifiant de Mme de Sauve de la
Heine Margot, puis reprit, le 23 mai de la
même année, après Mme Perrier-Lacresson-
nière, le personnage de Marguerite que cette
dernière venait «l'abandonner, tout en répé-
tant Geneviève Dixmerdu Chevalier de Mai-
son-Rouge. Laferriére, qui joua le rôle de
Maurice et qui seul a survécu à tous les prin-
cipaux interprètes, pourra dire dans ses Me*
moires, en cours de publication (2 vol. in-18),
avec quelle passion contenue et avec quelle
poésie elle sut s'incarner dans l'héroïne des
girondins. Après la révolution de 1848, elle
obtint avec la troupe du Théâtre-Historique
le même succès à Londres, au théâtre de
Drury-Lane, qu'à Paris.
" BEAUCHESNE(Alcide-HyacinthemjBois
Dii), littérateur français. — Il est mort à La-
varenne, près de Gannat (Allier) en 1873.
Outre les ouvrages de lui que nous avons
cités, on lui doit : la Vie et la légende de
sainte Nolburg, Etablissement de la foi chré-
tienne dans la vallée du Necker(iZ61, in-8°);
Vie de Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI
(1869, 2 vol. in-8o).
BEAUCOUBT, ville de France, territoire et
à 25 kilora. de Belfort; 4,314 hab. Manufac-
ture d'horlogerie et de quincaillerie.
BE.UJDEMOI'LIN (Louis Alexis), ingénieur
et écrivain, né à Paris en 1790. Admis à l'E-
cole polytechnique en 1809, il entra ensuite
dans le corps des ponts et chaussées et devint
ingénieur en chef. Depuis 1850, il a pris sa
retraite. M. Beaudemoulin s'est beaucoup oc-
cupé des questions relatives à l'assainissement
de Paris. Ou lui doit un certain nombre d'é-
crits, notamment : Recherches sur la fonda-
tion, par immersion, des ouvrages hydrauli-
ques (1829, in-4.o); Considérations administra-
tives sur les ponts et chaussées (1833, in-8°) ;
Assainissement de Paris, état de la question
(1855, iu-8°); Assainissement de Pans, exa-
men du projet de traité entre la ville de Pa-
ris et M. Williams Scott (1856, in-8°); .4s-
sainissement de Paris, solutions pour les vi-
danges, tes cabinets, les égouts, etc. (1S58,
in -8<>); Hygiène publique, Londres et Paris
(1858, in 80); la Guerre s'en va (1867, in-8°) ;
la Guêtre s'en va, preuves nouvelles résultant
de ta dernière guerre (1812, in-18); Etude sur
une propriété spéciale du sable et sur ses ap-
plications (1874, in-8o), etc.
* ni vi i nu l bourg de France (Savoie),
ch.-l. de cant., arrond. et à 19 kilom. d'Al-
bertville, au débouché de trois vallées; pop.
aggl., 485 hab. — pop. tôt., 2,4o7 hab. Com-
merce de bestiaux et de fromages.
BEAUFORT-DU-JLRA, bourg de France
JJura), ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom.
e Lons-le-Saunier ; pop. aggl., 909 hab. —
pop. lot., 1,359 hab. Ce bourg doit son ori-
gine et son nom à son château bâti au xnc siè-
cle. Dans les environs, minerai de fer.
• BEAUFORT-EN-VALLÉE, ville de France
(Maine-et-Loire), ch.-l. de cant., arrond. et
a 16 kilom. de Baugé, dans une vallée qu'ar-
rosent la Loire et i'Authion; pop. aggl.,
2,023 hab. — pop. tôt-, 5,146 hab.
Bcttufuri (mort du cardinal), tableau de
Reynolds. Shakespeare , dont s'est inspiré
Reynolds, rapporte les derniers instants de
cet ambitieux prélat, un des juges de Jeanne
Darc. Il nous le montre assailli par les re-
mords que lui occasionne l'assassinat de son
neveu, le duc de Glocester. Ayant perdu la
raison, il veut s'empoisonner et excite la pi-
tié du roi d'Angleterre Henri VI, qui s'écrie :
» O toi, éternel moteur des cieux, jette un
regard de miséricorde sur ce malheureux I
Eloigne de lui le vigilant démon qui assiège
de toutes parts son âme, et délivre-le du
noir désespoir dont il est obsédé. » Reynolds
a représenté le démon, que l'on apeiçoitk
demi cache par des rideaux ; Burke blâmait
celte licence; Opie, au contraire, la trouve
heureuse. Cependant, lorsque Boydell rit gra-
ver le tableau par Caroline Watson, pour la
collection de Shakspeare, il lit gratter la li-
gure du démon, et dans la réduction qu'il
BEAU
donna ensuite il ne voulut pas la laisser re-
mettre. Reynolds reçut 500 livres sterling
(12,500 fr.) pour le prix de ce tableau, que
Northcote admirait comme digne du Titien
et de Rembrandt, sous le rapport de la cou-
leur et du clair-obscur.
BEAUl'ORT (Louis de), historien d'origine
française, mort à Maëstneht en 1795. Il ap-
partenait à une famille de protestants fran-
çais qui s'étaient réfugiés en Allemagne au
xvne siècle. Tout ce qu'on sait de lui, c'est
qu'il fut chargé de diriger l'éducation d'un
prince de Hesse-Hombourg et qu'il devint
membre de la Société royale de Londres.
Louis de Beaufort porta ses études sur les
institutions do Rome antique et rit preuve
d'une grande sagacité de vues, d'un esprit
critique fort remarquable. Nous citerons de
lui : Dissertation sur l'incertitude des cinq
premiers siècles de l'histoire romaine (1788,
in 80), plusieurs fois rééditée, en dernier lieu
en 1866, in-8°; Histoire de César Gennanicus
(1741, in-12); la République romaine ou Plan
général de l'ancien gouvernement de Rome
(1766, 2 vol. in-4°), qui a eu plusieurs édi-
tions.
BEAUFORT (François-Louis-Charles-Amé-
dée, comte de), littérateur français, né à Bé-
ziers en 1814. Il a employé ses Loisirs à com-
poser quelques écrits inspirés par les idées
catholiques les plus ferventes. Nous citerons
de lui : Légendes et traditions populaires de
la France (i«40, in-8°) ; Histoire des papes
depuis saint Pierre jusqu'à nos jours, avec
une introduction par M. Laureutie (1838-
1841, 4 vol. in-8°), son ouvrage principal, qui
est dépourvu d'esprit critique ; Lettres de deux
ultramontains, suivies d'un discours (1844,
in-8°) ; Appel à l'épiscopat français et aux
honnêtes gens de tous les partis sur la ques-
tion nationale de ta liberté d'enseignement
(1849, in-8°); Petits aperçus sur tes grandes
questions de l'éducation, du souverain pontife,
de l'Angleterre et de l'Allemagne (in-8°); VIS-
cote des pères (1856, in-12), drame eu cinq ac-
tes et en prose; Recherches sur la prothèse
des membres (1867, iu-8°), etc.
BEAUFORT (Henry-Charles Fitzroy-So-
MERStiT, duc de), homme politique anglais,
né en 1824. Tant que vécut son père, il porta
le titre de marquis de Worcester. Lorsqu'il
eut terminé ses études au collège d'Eton, il
prit du service dans l'armée et devint aide
de camp de lord Wellington, puis de lord
Hardinge. En 1845, il épousa lady Georgîna,
fille du comte de Howe. Il fut élu l'année sui-
vante membre de la Chambre des communes
dans le comté de Glocester, dont il devint
en 1852 député lieutenant. Son père étant
mort en 1853, il prit le titre de duc de Beau-
fort et alla occuper un siège à la Chambre
des lords, où, comme à la Chambre basse, il
a constamment voté avec le parti tory. En
1861, il a quitté l'armée avec le grade de
lieutenant-colonel. Le duc de Beaufort est
conseiller privé, lord lieutenant du comté de
Monmouth et commandant d'un régiment de
cavalerie de réserve. — Son fils aine, Hcnri-
Adalbert- Wellington Fitzroy, marquis de
Worcester, est né en 1847 et est capitaine
aux Royal horse guards.
BEAUFORT D'HAUTPOUL (Charles-Marie-
Napoleon de), général français, né à Naples
en 1804. Fils d'un officier du génie, il suivit
la carrière des armes, entra en 1820 à L'Ecole
de Saint-Cyr et, en 1822, à l'Ecole d'état-
major. M. Beaufort d'Hautpoul se distingua
pendant la campagne de RI orée. Devenu
aide de camp du général Valaze, il assista à
la prise d'Alger (1830). Quatre ans plus tard,
il obtint du ministre de la guérie l'autorisa-
tion de se rendre en Egypte et en Syrie, où
il resta jusqu'en 1837, et devint aille de camp
de Soliman-Pacha. Après avoir été attache
à l'ambassade de Perse, il visita l'Asie Mi-
neure, remplit une mission eu Egypte, puis
fut attache comme aide de camp au duc
d'Aumale, en Algérie, et prit part a la prise
de la smala. Il était lieutenant-colonel lors-
que éclata la révolution de 1848. Le général
Cavaignac le rit venir peu après à Paris,
qu'il quitta en 1849 pour retourner en Afri-
que, où il devint chef d'état-major du géné-
ral Pâtissier, à Oran. Promu colonel en 1850,
M. de Beaufort reçut, en 1854, le grade de
général de brigade. Il fut chargé de diver-
ses expéditions contre le Maroc, commanda
successivement les subdivisions de Mostaga-
nem, de Tiemcen, le département de l'Yonne
(1858), prit part, en 1859, à la campagne d'I-
talie en qualité de chef d'état-major du
se corps, sous les ordres du prince Napoléon
et fut, en 1860, uu des commissaires de i - n ,
pour délimiter les nouvelles frontières entie
lu France et l'Italie. Un corps expédition-
naire uyunt été envoyé en S_yrie pour proté-
ger les chrétiens, dont un certain nombre
avaient été massacrés à Damas et dans le
Liban, M. de Beaufort d'Hautpoul en reçut
lu commandement et débarqua à Beyrouth le
14 août isdu, jour où il fut promu général de
division. Il rétablit le calme dans la popula-
tion, fit rendre justice aux chrétiens persé-
cutes et remplit sa mission avec beaucoup
de modération et de tact. Au mois de juin
1801, il quitta la Syrie avec le corps expédi-
tionnaire ot revint eu France après avoir
fuit un voyage en Egypte. Depuis lors, il a
été promu grand officier de la Légion d'hon-
neur et mis daus le cadre do reserve. Le
BEAU
27 janvier 1871, il fut designé par le gouver-
nement de la Défense pour accompagner à
Versailles M. Jules Favre, en qualité de par-
lementaire, et fixer avec 1 état-major desar-
llemandes la délimitation précise de In
ligne de l'armistice autour de Paris. Mai il
ne put arriver à une entente définitive et fut
remplacé par le général de Valdan.
Bpau-rrère (un), drame en cinq actes, tiré
du roman de M. Hector Malot, par M. Adol-
phe Belot (Gymnase-Dramatique, 30 août
1873). Le drame, comme le roman, repose
sur les péripéties que ne peut manquer d'a-
mener l'incarcération , comme fou , d'un
homme qui jouit de toute sa raison. Un cer-
tain baron Friardel, fort vilain monsieur, ne
se contente pas d'entretenir dans le domicile
conjugal sa maîtresse, lady Forster, gouver-
nante de ses enfants, et de tyranniser sa
pauvre femme, qui n'ose souffler mot; il
convoite encore de faire interdire son beau-
frère, M. Cènéri d'Eturquerais, afin de se li-
bérer de 300,000 francs qu'il lui doit. Ce
beau-frère est d'un caractère emporté et les
choses qu'il voit ou devine dans le ménage
de sa sœur ne sont pas faites pour le calmer ;
il se laisse aller devant témoins à une scène
de violence très-juste, mais dont les témoins
n'ont pas la clef, et il n'en faut pas davan-
tage pour que le baron Friardel crie sur les
toits que sa tête se dérange. Un médecin
complaisant délivre un certificat de folie, et
Céneri est incarcéré dans une maison d'alié-
nés. Heureusement, il a une maîtresse.
Celle-ci va trouver Mme Friardel et la met
au courant des machinations auxquelles a
succombé son frère; l'épouse jusque-là pas-
sive se révolte, arrache à la gouvernante,
lady Forster, des lettres compromettantes du
baron et, armée de ces documents, donne k
choisir à son mari entre ces deux solutions :
séparation immédiate, dont le résultat scia
de faire rendre au susdit baron les 300,000 fr.,
objet de sa convoitise, ou mise en liberté de
son beau-frere. Friardel capitule, de mau-
vaise grâce, et Cenèri quitte Chareuton.
Mais ce n'est pas impunément qu'on cohabite
avec des fous, et voici qu'il parait beaucoup
plus fou qu'il n'a jamais été. Le délire le
prend, et il aperçoit distinctement un duel
qui a lieu bien loin de là; il voit le baron
Friardel, l'épée à la main, se défendre con-
tre l'avoué Helouys, qu'il a provoqué, rece-
voir un coup en pleine poitrine et tomber
mort. Un messager arrive : le fait était vrai.
Friardel vient de mourir, tué en duel par l'a-
voué Hélouys. Cette scène de fantasmagorie
sert de dénoûment, et comme, d'après tous
les traités de pathologie, la mort du persé-
cuteur fait généralement cesser la folie du
persécuté, Cénéri est guéri radicalement.
Le meilleur tableau de cette pièce, qui ren-
ferme des scènes très-émouvantes, est ce-
lui qui montre le prétendu fou aux prises
avec la folie véritable de ceux qui l'environ-
nent dans la maison d'aliénés.
BEAI UÉ (Louis), officier et écrivain fian-
çais, né à Marolles (Sarthe) en 1833. Il entra
dans l'administration de l'armée, devint ad-
joint au trésorier du 22° de ligne, avec le
grade de sous-lieutenant, puis fut nommé
lieutenant et, le 29 septembre 1870, capi-
taine. Pendant la guerre contre l'Allemagne,
M. Beaugé devint chef de bataillon au 43e de
ligne (1871); mais, lors de la révision des
grades, il fut renvoyé comme capitaine au
3c de ligne. M. Beaugé a publié plusieurs
ouvrages relatifs à l'armée. Nous citerons de
lui : Cours d'administration militaire, à l'u-
sage des officiels et des sous-officiers des
corps d'infanterie (Nice, 1863, in-12) ; Manuel
de législation et d'administration militaires,
à l'usage des officiers et des sous-officiers
(1868, m*8°), plusieurs fois réédité; le Guide
du fourrier (Lyon, 1871, in-8°); les Ecoles
militaires en France. Manuel à l'usage des.
aspirants aux écoles militaires, etc. (1874,
iii-8°); De l'organisation et de l'administra-
tion de l'armée française (1875, in- 8°); le
Service militaire en France. Manuel à l'u-
sage de tous les Français soumis à la loi du
recrutement (1875, in-8°).
BEAUGEABD (Jean-Siinon-Ferréol), avo-
cat et littérateur français, né à Marseille en
1754, mort à Lyon eu 1828. Il vint à Paris de
bonne heure et déluita par deux pièces do
théâtre qui n'eurent aucun succès Ces deux
comédies, l'une en cinq actes et en prose,
les Amants espagnols, l'autre en un acte,
l'Oncle et le Neveu, étaient médiocres. Uu
petit conte, les Deux neuvaines, qui pai ut
dans VAlmanach des Muses, n'eut pas plus
de succès. Beaugeard retourna à Marseille a
l'époque de la Kevolution et y rédigea un
journal suspect de royalisme. Il fut arrête,
condamné a la déportation et conduit en
Amérique, d'où il no revint qu'après l'am-
nistie de 1800. Il se fixa à Lyon, ou il exerça
la profession d'avocat avec un certain suc-
ces. 11 laissa en mourant uu travail inachevé
sur le code criminel.
" BEAUGENCY, ville de Fiance (Loiret),
ch.-l. de cant., anon). et à 26 kilom. ilUr-
l^ans, sur un petit coteau de la rive droite
(le la Loire; pop. aggl., 3,882 hab. — pop.
lot., 4,635 hab. Commerce considérable de
grains et de vins. Fabriques de draperies,
distilleries d'eau-do- vie ; tanneries, fer, cuirs.
Celte ville , une des mieux fortifiées du
royaume au temps des premiers Capétiens,
BEAU
319
posséda jusqu'à la fin du \i|0 siècle des aei-
uire: . di ut les plus coi
sonl : Lancelin ou Landry 1er, qui vii
• lu xo siècle et qui fut, dit-on, allié à
la maison royale de France. — Landry II,
fils du précédent, qui succéda à son |
vers 1060 et fut l'allié du roi Philippi
contre Hugues du Puiset. Ce seigneur fut,
dit-on, d'une instruction rare pour son temps.
— Raoul 1er, nis du préci
session de son u partît à la
: Ion en ]
A sou retour dans ses domaines, il eut quel-
ques contestations avec son suzerain Thi-
baut IV, comte de Blois; mais cette querelle
fut apaisée grâce à l'évéque de Chartres, et
Raoul devint l'allié de Thibaut. — On peut
citer encore dans la même famille Jean II,
qui fut l'allié de Philippe-Auguste et qui, en
1215, vendit à ce prince s<-s droits sur le
Vermandois. — Simon II, fils du précédent,
qui accompagna Louis IX à la croi
(1248), et enfin Raoul II, qui, se voyant sans
héritiers, vendit à Philippe le Bel sa sei-
gneurie de Beaugency. • Rendue à la com-
tesse de Blois par arrêt du parlement, cette
seigneurie appartint tour à tour, dit M. Ad.
Joanne, à Clémence de Hongrie, à Jeanne de
Bourgogne, à la famille d'Orléans, à Dunois,
qui agrandit et embellit le château, à la cou-
ronne de France, à l'apanage d'Orléans et ^
Catherine de Médicis, à la mort de laquelle
elle revint à la couronne. Elle fut érigée en
comté en 1569. Henri IV, après l'avoir don-
née au maréchal de La Châtre, qui y dé-
pensa 4,700 louis d'or, la lui reprit pour l'of-
frir à Henriette d'Kntragues. En 1663 seule-
ment, Beaugency fut réuni définitivement à
l'apanage d'Orléans. Malheureusement pour
elle, la ville de Beaugency avait été fortifiée,
et tous les partis s'en disputèrent la posses-
sion. Elle fut prise en 1359 par le prince de
Galles, eu 1361 par les Gascons, en 1370 par Du
Guesclin, qui en chassa les Gascons; en 1417,
en 1421, en 1428 par les Anglais, délivrée en
1429 par Jeanne Barc, assiégée en 1485 par
La Tremouille, qui força le duc d'Orléans et
François de Dunois à capituler; prise, pillée,
évacuée, démantelée en 1562 par Coude, oc-
cupée tour à tour par Antoine de Bourbon,
qui répara ses fortifications, par Conde, par
C'uligny, par Guise, qui lui confia pour un
temps le jeune Charles IX et la reine mère,
incendiée en 1567 par les protestants, qui y
commirent d'affreux excès. L'incendie, pro-
mené par la ville, se communiqua à la tour
de César, qu'il réduisit à l'état où elle se
voit aujourd'hui. Apres la Saint- Barthélémy,
les catholiques y exercèrent envers les pro-
testants de sanglantes représailles. ■
Le 8 décembre 1870, Beaugency a été le
théâtre de quelques faits militaires que nous
allons raconter sommairement.
A la bataille de Villorceau, le commandant
en chef de la deuxième armée de la Loire, le
général Clianzy, avait confié le commande-
ment de l'aile droite à l'amiral Jauregm-
berry. Par ordre de ce dernier, le général
Camô devait occuper fortement le ravin de
Vernon, ainsi que Massas, et s'y maintenu a
tout prix. Malheureusement, sur un ordre
télégraphique du ministre de la guerre, mal
interprété par ce gênerai, il crut devoir dé-
garnir les positions qu'il avait à défendre en
avant de Beaugency, pour occuper un pla-
teau situé eu arrière de la ville. Apres la
bataille, qui avait ete un succès pour nos ai-
mes, le commandant en chef, inquiet de no
recevoir aucune nouvelle du gênerai Camô,
lui envoya successivement plusieurs officiers
d'ordonnance, qui, vers onze heures du oir,
lui rapportèrent la nouvelle que nos troupes
avaient évacue Beaugency. Le commandant
en chef télégraphia au ministre de la guerre
pour lui rendre compte de cet incident :
« Les communications télégraphiques étant
interrompues depuis quelques heures
Beaugency, je viens seulement d'apprendre
que le gênerai Camô, contrairement aux or-
dres formels que je lui avais donnés et pré-
tendant obéir à ceux que vous lui aviez
adresses directement par un capitaine d
me envoyé de Tours, s'était relire dans l'a-
pres-midi de Beaugency, qui a ete occupe à
la nuit par une troupe inecklembourgeoise se
glissant le long de la Loire. Je regrette vi-
vement cet incident qui a terni le succès de
la journée, et je donne l'ordre à l'amiral Jau-
réguiberry, commandant la droite, de débus-
quer au jour l'ennemi de la ville. J'ai déjà
ici une centaine de pi isonniers prussiens, les
.leiiu-nis qu'Us m'ont fournis consta-
tent que le prince Charles a fait venir, la nuit
dernière, des troupes d'Orléans et a donne
aujourd'hui avec toutes ses forces. Ces pri-
sonniers disent que l'armée prussienne no
croyait avoir affaire qu'a ues fuyards et que
les pertes qu'elle a laites aujourd'hui sont
considérables. ■
De sou côté, le génetal Barry expédiait la
dépêche suivante :
• La coionne Camô est eu pleine déroute.
Je n'ai pas uu homme, je n'ai pas de division.
Pour n'être pas pris par l'ennemi, je me re-
tire sur Blois. •
C'est ainsi que la faiblesse de quelques-
uns de nos généraux paralysait nos succès
les plus chèrement achetés.
BBAUGENDflB (Antoine), moine bénédictin,
ne a Paris en 1028, mort en I7u8. Il entra de
bonne heure dans Les ordres et devint biblio*
320
DEAU
théca'ire de l'abbaye rie Saint Germain-d^s-
Prés , après avoir été prieur de plusieurs
abbayes île l'ordre des bénédictins de Saint-
Maur, dont il était membre. Il a édité : Vie
de messire Bénigne Joly, prêtre chanoine et
instituteur des religieuses hospitalières de Di-
jon (1700, in-4°); les ouvrages d'Hidt-bert,
archevêque de Tours, qu'il avait annotés.
BEACGRAND (Louis-Kmile), médecin, né à
Pans en 1809, mort dans la même ville en
1875. Il se fit recevoir docteur, exerça la
médecine à Paris, puis fut nommé bïb
cuire adjoint de la Faculté de médecine. lia
publié : la Médecine domestique et la phar-
mncie usuelle {1854, in-16), réédité en 18G0;
Y Hygiène ou Y Art de conserver la santé
(1855. in-16). Il a donné une édition du Traité
d'hygiène de Becquerel et fait paraître, avec
M. P. Broca , les Mélanges d'anatomie de
Gcrdy.
* BEAïTJEtJ,\ille de France (Rhône), ch.-l.
de canton, arrond. et à 22 kilom. de Ville-
franche, sur l'Ardière, dans un vallon res-
serre à l'E. par In montagne de Gonds et an N.
par celle de Cornillon ; pop. aggl., 2,833 hab.
— pop. tôt., 3,851 ha!>. Papeteries, tanne-
ries, fabriques de chapeaux, de toiles de co-
ton; filatures. Commerce de vin, bois, chan-
vre et laine.
Dennjon (quartier.). Ce quartier de Paris,
situé près de l'arc de triomi lie de l'Etoile,
entre l'avenue desChamps-Ehsées et le fau-
bourg Saint-IIonoré,a été bâti sur les dépen-
dances d'une magnifique propriété que possé-
dait, à la fin du xviuc siècle, le célèbre finan-
cier Beaujon. Il avait acheté dans le haut du
faubourg du Roule un ermitage appelé la
Chartreuse, entouré d'une centaine d'arpents
de terre, qui s'étendaient jusqu'au promenoir
de Chaillot. Il y fit bâtir lui-même un hôtel
princier, qu'on nomma la Folie-beaujon, et
qui existe encore, rue Fortunée; c'est là que
mourut Balzac, qui avait acheté ce petit palais
lors de son mariage avec Mme de Hanska. Il y
avait, du temps de Beaujon, une magnifique
galerie de tableaux, qui a été dispersée. Beau-
jon avait fait, de plus, bâtir une laiterie, à
l'imitation de celle de Trianon, et une cha-
pelle, où il voulait être enterré. I,a chapelle,
petit bijou gothique dû à l'architecte Girar-
tlin, est au coin de la rue du Funbourg-Saint-
H"iioré et de la rue Balzac; on l'a restaurée
en 1863 et dédiée à saint Nicolas.
Beaujon avait, dit-on, promis au comte de
Provence, depuis Louis XVIII, de le faire
son légataire: il n'en fut rien et, à sa mort,
la Folie-Beaujon, avec toutes ses dépendances,
fut vendue au receveur général des finances
Bergerac. Un fournisseur l'acquit ensuite,
puis elle tomba entie les mains de spécula-
teurs qui en firent un jardin public. On y
donna, sous l'Empire et sous la Restauration,
des fêtes qui eurent une certaine vogue. En
1825, une société se constitua pour morceler
les vastes dépendances de ce domaine et
perça trois grandes voies de communication
sous les dénominations de rue Fortunée et
d'avenues Byron et Chateaubriand. Diver-
ses rues furent ensuite ouvertes entre la
tue Fortunée et le faubourg du Ruule; l'a-
venue Chateaubriand, continuée jusqu'à l'a-
venue des Champs-Elysée, prit, dans sa par-
tie nouvelle, le nom de Bel-Respiro; enfin,
d'autres avenues furent encore percées pour
relier l'arc de Triomphe au buulevard Males-
herbes et au parc Monceaux. Ce sont toutes
ces rues et avenues qui portent le nom de
quartier Beaujon. Le nom du financier a été
donné à une petite rue qui relie l'avenue
Saime-Marie à la rue de l'Oratoire; il est
aussi resté à l'hôi ital dont nous nous occu-
pons ci -après.
Le quai lier Beaujon est un quartier très-
aristo'i utique ; les maisons ou plutôt les hô-
tels qui bordent les rues sont construits
avec élégance ; presque tous possèdent
d'ussez vastes jardins. Outre Balz.ie , qui
habita, comme nous l'avons dit plus haut,
l'hôtel inéiiie de Beaujon, le duc de Bruns-
wick, si célèbre par ses diamants et son ma-
quillage, dans les fastes de la galanterie pa-
risienne, s'y fit construire un palais aulendide.
M. Arsène lloussaye y possède un hôtel d'une
i -cture bizarre; les peintres Gigoux et
i.i lia s'y sont fait construire également de
luxueuses habitations.
ll.nujou (uùimtal). Lo financier Beaujon
avait sollicité de Louis XVI l'autorisation de
bà i: U ses fiais, sur le* terrains acquis par
l.i dans le buut du faubourg du Roule, un
hospice 'le vingt-quatre lits dcsiinés à autant
d'enfantsj lufauboui g, qui y auraient
6té logés, nourri I et in »truitS gratuitement.
lui fut accordée par lettres
patentes i □ date du mois de mai nsj. Beau-
jon affecta, «-u outre, a col établissement
■ ■ livtea de rente, Lhos] ■ instruit
par 1 arcbite mlateur
n'en put voir l'ai lieveinent, et lu Révolution
survint, i a Couv > jnm, par une
loi du 16 brumaire an 111, l'hospice beaujon,
nu, su v.mL t'iutenl I leui , ;■ vaient
été recueillis vingt-quatre jeui
qui furent rendus a leurs famil.es. Un autre
décret de olvôse nu 111 tran itorma i h
m un hôpital. Le» choses restèrent en cet otat
|U en 1813 , date a laquelle le conseil gé-
ii'ial des hospices, sans changer la di
lion nouvelle do l'établissement, lui rendit le
nom du son fondateur et l'agrandit eontùdo-
BEAU
roblement. Actuellement, l'hôpital Beaujon
possède 416 lits, dont 206 de médecine, 179 de
chirurgie, 18 d'accouchement, et 18 berceaux.
'BEAULIEC. bourg de Fiance (Loiret), can-
ton et à 8 kilom de Châtillon-snr-Lorre, sur
le ruisseau de Beaulieu," au milieu d'un vi-
gnoble assez estimé; pnp. aggl., 640 hab. —
pop. tôt., 2,515 hab. Eglise du xue et du
xvie siècle ; château de Courcelles-le-Roi.
• BEAUMEU, bourg de France (Corrèze),
ch.-l. de canton, arrond. et à 29 kilom. de
Brive, sur la rive droite de la Dordogne;
pop. aggl., 2,106 hab. — pop. tôt., 2,530 hab.
Ce bourg doit son origine à un monastère
que fonda Raoul de Bourgogne, près de l'en-
droit où il avait battu les Normands. L'ég'ise
de ce monastère subsiste encore et est clas-
sée parmi les monuments historiques; c'est
un des plus curieux édifices du centre de la
France.
BEUJLON, bourg de France (Allier), can-
ton de Chev^gne, arrond. et à 30 kilom. de
Moulins; pop. aggl., 587 hab. — pop. tôt.,
2,214 hab.
Bfaumnrrlinls (THÉÂTRE), Situé à Paris,
sur le boulevard du même nom, près de la
place de la Bastille. Construit en quarante-
trois jours, il fut inauguré lo 3 décembre
1835, sous le nom de théâtre de la Pone-
Saint- Antoine; il ne prit le nom de théâtre
Beaumarchais que lorsque le nom de Beau-
marchais fut donné au boulevard, en 1842.
Il prit en 1849 celui d'Opéra-Bouffe-Français.
A part cette courte période, durant laquelle
il essaya de se transformer en théâtre lyri-
que, il a toujours été un théâtre de mélodrame,
et les directeurs y ont rarement fait de bon-
nes affaires; on y reprend surtout les vieux
drames qui ont autrefois fait courir la foule,
la Grâce de Dieu, le Sonneur de Saint-Paul;
un ancien mélodrame de l'Ambigu, repris en
1876, Paul et Virginie, y a obtenu un grand
succès. Ce théâtre contient 1,200 places; il
a pour directeur M. Debruyère.
• BEAUME (Joseph), peintre français. —
Cet artiste infatigable, chez qui l'âge n'a
point affaibli la faculté de produire, a ex-
posé depuis 1865 à presque tous les Salons de
peinture. Nuus citerons : les Convives inat-
tendus, le Pantin (1865) ; la Fuite en Egypte,
Scène de la campagne de liussie (1866); le
Rendez-vous de chasse, le Retour de chasse
(1867); Louis XVII au Temple (1868); Là est
Toulon (1869) ;le Printemps, Y A utomne (1870);
la Sortie de l'école (1872); Départ pour le
marché, le Rendez-vous de chasse (187 4); Une
scène de l'invasion, la Tentation de saint An-
toine (1876); le Déjeuner du chasseur, \txMère
de famille (1877).
BEAUMER (Mme), femme de lettres, morte
en 1766. Cette dame, dont on ignore la fa-
mille et dont on connaît peu les écrits, pré-
tendait appartenir à la maison du maréchal
de Belle-Isle, ce qui ne l'empêcha pas de
mourir dans un état voisin de la misère. Elle
dirigeait une revue intitulée le Journal des
dames et elle publia, en outre, des poésies
fugitives, les Caprices de la Fortune, le Tem-
ple de la Fortune, le Triomphe de la fausse
gloire. Il a paru une édition de ses Œuvres
complètes.
* BEAUMESNIL, bourg de France (Eure),
ch.-l. de canton, arrond. et à 43 kiloin. de
Bernay ; pop. aggl., 340 hab. — pop. tôt.,
525 hab. • Le château, monument historique,
est, dit M. Ad. Joanne, une des plus magni-
fiques résidences aristocratiques de la Nor-
mandie. Bâti vers la fin du règne de Henri IV,
pur Jacques Leconle, seigneur de Nonant et
de Beauuiesnit, ce château se distingue par
ses hautes toitures et ses grandes façades en
briques rouges, avec losanges et moulures en
pierres; il est précédé de vastes jardins,
fermés par une grille en fer. »
BEAUMESNIL (Pierre), archéologue fran-
çais, mort à Limoges vers la fin du xvme siè-
cle. Pour satisfaire son goût pour les voyages
et l'archéologie, il s'engagea dans une troupe
do comédiens et parcourut avec elle une
grande partie de la France, dessinant tous
les monuments qu'il rencontrait et les ac-
compagnant de notes explicatives qui révè-
lent plus de bonne volonté que de science.
La protection d'un intendant du Limousin le
lit nommer membre correspondant de l'Aca-
démie des inscriptions et lui fit accorder une
pension de 1,500 francs. Diverses bibliolhe-
queS de Paris et des départements possèdent
des cahiers de Beaumesnil. Ils seraient utile*
à consulter pour un grand nombre de monu-
ments disparus, si l'un n'avait la preuve que
Beaumesnil n'a pas mis une grande con-
science dans ses dessins. On le soupçonne
même d'eu avoir inventé quelques-uns.
* BKAUMETZ-LES-LOGES, bourg de France
(Pas-de-Calais), ch.-l. de canton, arrond. et
a 10 kiloin. d'Arrus; pop. aggl., 557 hab. —
pop. lot., &57 hab.
BEAUMETZ (Albert-Marie-Auguste Bitu-
nkau, marquis du), magistrat français, ne à
Arias eu 1759, mort en 1824. 11 avait été,
sous la royauté, procureur général au parle-
ment de Flandre. Sous 1 Empire, il fut élu
au Coi ps législatif, présenta divers rapports
sur lu code pénal, se montra servile adula-
teur du maître, mais se hâta de voter sa do-
cheanco en it>i4. En 1815, il fut nomme re-
présentant par le Pus-do- Calais. Louis XVIII
BEAU
le nomma procureur général près la cour de
Douai. L'épuration de 1816 le fît mettre â la
retraite.
BEAUMONT, village et commune de France
(Ardennes), canton et à 9 kilom. de Mouzon,
arrond. et à £5 kilom. de Sedan; 1,340 hab.
Carrières de pierre de taille et de moellon.
Cette localité a été le théâtre du combat
dans lequel le corps d'armée du général de
Failly fut mis en déroute par les Prussiens
le 30 août 1870. V. Sedan (bataille et capitu-
lation de), au tome XIV du Grand Dictionnaire.
* BEAUMONT-HAGUE, bourg de France
(Manche), ch.-l. de canton, arrond. et à 17 ki-
lom. de Cherbourg; pop. aggl., 240 hab. —
pop. tôt., 679 hab. Dans les enviions du
bourg, on voit les restes d'un retranchement
en terre, appelé Hague-Diek, ayant 4 kilom.
de longueur et 6 à 7 mètres d'élévation, u On
croit, dit M. Ad. Joanne, que ce retranche-
ment date des premières invasions des Nor-
mands, et qu'il servait à protéger leur em-
barquement; il isole huit communes de la
pointe de la Hague. »
* BEAUMONT- DE -LOMAGNE , ville de
France (Tarn-et-Garonne) , ch.-l. de canton,
arrond. et à 21 kilom. de Castelsarrasin, sur
une colline de la rive droite de la Gimone ;
pop. aggl., 3,445 hab. — pop. tôt., 4,344 hab.
Fabriques de toile, de faïence, de ferronne-
rie, de fouets; tanneries, filature de laine.
* BEAUMONT-SUR OISE, bourg de France
(Seine-et-Oise), canton et à7 kilom. de l'isle-
Adam, arrond. et à 20 kilom. de Pontoise ;
pop. aggl., 2,356 hab. — pop. tôt., 2,392 hab.
* BEAUMONT-DU-PÉRIGORD , bourg de
Fiance (Dordogne), ch.-l. de canton, arrond.
et à 30 kilom. de Bergerac; pop. aggl.,
1,025 hab. — pop. tôt., 1,926 hab. Ce bourg
est encore entouré de remparts. Sur son ter-
ritoire, sources d'eau minérale et gîtes de
minerai de fer ; carrières de pierres à meules.
'BEAUMONT-LE-ROGER, bourg de France
(Eure), ch.-l. de canton, arrond. et â 15 ki-
lom. de Bernay, dans la vallée de la Rille;
pop. aggl., 1,295 hab. — pop. tôt., 1,985 hab.
* BEAUMONT-SUR-SARTHE ou BEAU-
MONT LE-VICOMTE, bourg de France (Sar-
the), ch.-l. de canton, arrond. et à 26 kilom. de
Mamers,sur la Sarthe ; pop. aggl., 1,678 hab.
— pop. tôt., 2,090 hab,
*BEAUMONT(Jean-Baptiste- Armand-Louis-
Léonce Elie du), géologue français. — Il est
mort au château de Canon (Calvados) le
22 septembre 1874. Jusqu'à la fin de sa vie, il
ne cessa de travailler à la grande carte géo-
logique de France, dont la partie septentrio-
nale fut admirée à l'Exposition de 1855.
L'exécution de cette carte et un travail sur
le réseau pentagonal, système qui lui appar-
tient en propre, sont les principaux titres de
gloire d'Ëlie de Beaumont.
* BEAUMONT (Edouard-Charles de), pein-
tre français, né à Lannion (Côtes-du-Nord)
en 1822. — Il prit des leçons d'Antoine Boisse-
lier, s'adonna d'abord à la sculpture de genre,
puis fit des dessins et des aquarelles. M. de
Beaumont se tourna enfin vers la peintuie à
l'huile. Artiste distingué et fin, il a exposé
de jolis tableaux, bien dessinés et d'un co-
loris agréable. Il a obtenu une médaille en
1870 et une autre en 1873. Nous citerons
de lui: Bohémiens (1855); les Ecueils de
ta vie, Un peu de beau temps (1855) ; les Fem-
mes chassent la vérité (1804) ; Andromède
(1866); Cireé (1867); Léda, la Part du capi-
taine, au palais du Luxembourg (18GS) ; Pour-
quoi pas? (1869); Quxrens que m devurel, les
Femmes sont chères (1870); imite d'une armée
(1872); Fin d'une chanson, Où diable l'amour
va-t-il se nicher? (1873) ; Têtes folles, Bête
comme une oie (1874); Au soleil (1875); A gui
parler? (1876); Un nid de sirènes (1877).
•BEAUMONT-VASSY (Edouard-Ferdinand,
vicomte de), publiciste et littérateur. — Il
est mort subitement à Paris le 25 juillet 1875,
chez son éditeur, qu'il était venu voir au su-
jet d'un ouvrage qu'il avait sous presse. Ou-
tre les ouvrages de lui que nous avons cités,
on lui doit : Swedenborg ou Stockholm en
1756 (lS42,in-8<>); Garibatdi et l'avenir (isuu,
in-8°) ; uue seconde série de Y Histoire de
mon temps (1864-1865, 2 vol. in-8u), compre-
nant la présidence décennale et le second
Empire; les Salons de Paris et la société pa-
risienne sous Louis-Philippe /cr (i8GG, iu-12) ;
les Salons de Paris et la société parisienne
sous Napoléon III (1868, iu-12) ; Une intrigue
dans le grand monde (1867, in-12), roman ;
Y Amour diplomate, roman (1869, m-12) ; le
Prince Max à Paris (1870, iu-12); Histoire
authentique de la Commune de Paris en 1871
(1871, in-12); le Fils de ta Polonaise (1873,
in-12) ; Mémoires secrets du xtx« siècle (1874,
in-12) ; Histoire intime du second Empire
(1874, in-12) ; Papiers curieux d'un homme de
cour de 1770 à 1870 (1875, in- 18). Dans ces
ouvrages, on trouve une foule d'anecdotes
qui nu manquent ni de piquant ni d'intérêt;
mais l'auteur, qui cherchait â amuser, donne
fréquemment de l'apocryphe pour de l'au-
thentique. Sa véraciié est dus plus suspectes,
et l'on no saurait accepter ses récits que
sous bénéfice d'inventaire.
* BEAUNB, ville de France (Côte-d'Or).
ch.-l. d arrond., à 38 kilom. de Dijon, au pied
de la cote d'Or, près de lu source de lu Bou-
loise ; pop. aggl., 10,100 hab. — pop. tôt.,
BEA
11,176 hab. L'arrond. comprend 10 cant.,
199 communes, 120,228 hab. « Le vignoble
de Beaune, dit M. Ad. Joanne, l'un des plus
importants de la Bourgogne, occupe une su-
perficie de 1,050 hectares, dont 500 au moins
sont consacrés â la culture du pineau, et qui,
dans les années abondantes, peuvent pro-
duire de 25,000 a 30,000 hectolitres de vin fin.
Parmi les tètes de cuvée, on cite les Fèves,
les Grèves, les Gras et les Champs-Pimonts. ■
* BEAUNE-LA-ROLANDE, bourg de France
(Loiret), ch.-l. de canton, arrond. et à 7 ki-
lom. de Pïthiviers; pop. aggl., 927 hab. —
pop. tôt., 1,818 hab. Cette localité fut, le
28 novembre 1870, le théâtre d'un combat
heureux livré par les Français aux Allemauds.
Le 18e et le 20e corps, reunis sous le com-
mandement du général Crouzat, ayant pour
chef d'état-major le général Billot, attaquè-
rent les positions occupées par les Prussiens.
Le 20s corps enleva Saint-Loup, Nancray et
Batilly.mais il fut arrêté devant Beaune-la-
Rolande, où l'ennemi s'était solidement re-
tranché. Le 18e corps n'arriva sur ce point,
après avoir emporté Maizieres et Juranville,
qu'à l'entrée de la nuit, pour soutenir le
20° corps. La lutte fut très-vive, et le
18C corps déploya la plus grande énergie; il
délogea l'ennemi de toutes ses positions. Ce-
pendant les Prussiens résistaient encore
lorsqu'une audacieuse charge de cavalerie,
conduite par le colonel Renaudot, les força
à battre précipitamment en retraite. Mais le
prince Frédéric-Charles accourut en per-
sonne et fit aussitôt soutenir ses troupes par
la 5« division d'infanterie et la 1" division
de cavalerie, et nos troupes durent céder la
place à leur tour devant des forces trop su-
périeures. Toutefois, l'ennemi avait reçu une
si rude secousse qu'il ne crut pas pouvoir
conserver sans danger la position de Beaune*
la-Rolande, et il l'evacua pendant la nuit.
Le succès avait été chaudement disputé;
c'est ainsi que le 3e régiment de zouaves de
marche eut,' à lui seul, 17 officiers tués ou
blessés.
A la suite de ce fait d'armes, le 18° corps
et son jeune commandant, le général Billot,
furent, de la part du gouvernement de la
Défense nationnale, l'objet du décret sui-
vant :
« Les membres du gouvernement, etc.,
» Considérant que le 18e corps d'armée, à
peine formé, composé en grande partie de
soldats qui voyaient le feu pour la prem ère
fois et privé de son commandant en chef,
a cependant, par la fermeté de son attitude,
remporté des avantages signalés sur l'en-
nemi à Ladon , Maizieres, Beaune-la-Ro-
lande,
» Décrètent :
■ Article îer. Le 18e corps d'armée de la
Loire a bien mérité de la patrie.
■ Art. 2. M. le chef d'ètat-mujor Billot,
général de brigade à titre provisoire, est
nomme général de brigade à titre définitif.
» M. Feillet-Pilatrie, général de division à
titre provisoire, est nommé général de divi-
sion à titre définitif. »
Les Prussiens accusèrent eux-mêmes une
perte de 1,000 hommes dans cette série d'en-
gagements.
BEAUME (Jean de), théologien français du
xive siècle, né à Beaune. Il appartenait à
l'ordre des dominicains ; devenu inquisiteur
delà foi, il s'occupa de recueillir les sentences
de l'inquisition organisée en France par le
fondateur de son ordre. On connaît de lut :
Sententix plures ab inquisitore lata*, à la
suite de Y Histoire de l'inquisition de Phi-
lippe de Limborch; Sententia solemnis die
il martii 1319 lata a domino Bernardo,epis-
copo Atbiensi, pièce à laquelle Uavuit coopéré
et qui est. une sentence levant les censures
portées contre la ville d'Albi pour outrage à
1 evèque de cette ville et aux inquisiteurs de
Careassonne ; Acta plura contra Albigenses
h&reticos, auno 1318; Sententia a Bernardo
Aarbonensi episcopo et Joanne inquisitore ad-
versus quosdum Albigenses hasreticos lata,
14 octoùris 1319 ; Opm-culum , seu censura
quam a Joanne XX/I royatus tttiit de doc-
trina F. Pétri Joannis Olivi ordinis minorum.
BEAUNE (Henri), magistrat et écrivain
fiançais, né a Dijon eu 1S33. Il fit ses études
de droit, et, après avoir exercé pendant
quelque temps les fonctions d'avocat, il en-
tia dans la magistrature comme substitut.
M. Beaune est devenu successivement en-
suite procureur impérial à Louhans (Saône-
et- Loire), avocat gênerai et enfin procureur
gênerai à la cour d'appel d'Aix. Grand tra-
vailleur, il a compose, pendant les courts loi-
sirs que lui ont laissés ses fonctions, un cer-
tain nombre d'ouvrages, qui lui ont valu d'être
Domine membre des Académies de Caen, de
Dijon, d'Aix, de la Société des antiquaires de
Fiance et correspondant du ministère de
1 instruction publique pour lus travaux histo-
riques. Nous citerons de lui : Des distinctions
honorifiques et de ta particule (1861, in-12);
Sainte Chantai et la direction des âmes au
xviiu siècle (18G2, in-8<>j; la Noblesse aux
étatsde Bourgogne de 1350â 1789(1864, in 4U),
avec M. Jules d'Aibaunioni; Journal d'un
lieutenant criminel au x.vn« siècle (1866, iii-8u) ;
les Reformes judiciaires dans les cahiers de
178D (1867, in-8<>); Voltaire au collège, sa
famille , ses études et ses premiers amis
(I8ii7, in-8u); les Sorciers de Lyon (lUiis,
ni*8y); Voltaire contre Traoenotx procès de
BEAU
presse au xvme siècle (1869, în-8°); les
Universités de Franche- Comté, Gray, Date,
Besançon (1870, in-8»), avec M. J. d'Arbau-
mont, ouvrage couronné ptir l'Institut; le
Palais de justice et l'ancien parlement de
Dijon (1872, in-18); le Paradoxe moderne
(1872, in-S°); M. Th. Foisset (1872, in-18);
les Dépouilles de Charles le Téméraire à
Berne (1873, in-4<>), etc.
BEACN1S (Henri-Etienne), médecin fran-
çais, né à Amboise en 1830. Il commença ses
études médicales à Paris, puis il entra dans
le corps de santé de l'armée, se fit recevoir
docteur et devint médecin aide-major de
1« classe. Le docteur Beaunis était profes-
seur agrégé à la Faculté de médecine de
lourg lors de la guerre de 1870. Depuis
lors, il a été nommé professeur de physiolo-
gie à la Faculté de médeciue de Nancy. On
ihjî doit les ouvrages suivants : Anatmnie
générale et physiologie du système lymphati-
que (1863, in-4o) ; Nouveaux éléments d'anato-
mie descriptive et d'embryologie (1867, in-8°),
avec figures, en collaboration avec Bouchard ;
Programme du cours complémentaire de phy-
siologie fait à la Faculté de médecine de
Strasbourg (1873, in-12)^ Remarques sur un
cas de transposition générale des viscères
(1874, in-S°); Principes de la physiologie
(1875, in-s°) ; Nouveaux éléments de physiolo-
gie humaine, comprenant les principes de la
physiologie comparée et de la physiologie gé-
nérale (1876, in-8°), son principal ouvrage.
BEACMS DE CHANTERAI (Pierre), sei-
gneur db Viettes, écrivain français du !
xvme siècle, ne à Rouen. On a de lui deux eu- '
rieux mémoires intitulés : le Holà des gens de
guerre fait par le messager de la paix, quiavoit
faict la tresve par l'esprit de ta cour (1614,in-8°);
le Cahier rayai divulgué en quatre parties
notables, par la convocation des députés as-
semblés à Rouen le 4 décembre 1617 (Rouen,
1615, in-8°).
BEACPÈRE (Jean) , surnommé en latin
Juannii Puichripairi», théologien français,
né à Nevers en 1380. Après avoir étudié à.
Paris, il entra dans la carrière ecclésiastique,
devînt maître es arts, docteur, recteur de
l'Université, chanoine de plusieurs égli-
ses, etc. Il prit part, comme juge, a la con-
damnation de Jeanne Darc, et plus tard, en
1450, lors de la réhabilitation de l'héroïne, il
essaya d'excuser sa conduite et celle de ses
complices en rejetant la taule de la condam-
nation sur les Anglais, qui n'avaient pas
laissé aux juges la liberté de prouoncer selon
leur conscience.
BEAUPRÉ (Plat de), conventionnel fran-
çais. Il avait été piètre. En 1792, il fut en-
voyé à la Con\ention par le département de
l'Orne et siégea à la Plaine. Il vota la mort
de Louis XVI avec sursis. Il fut ensuite élu
au conseil des Cinq-Cents et disparut au
l«r prairial an VI.
* BEAUPRÉ (Jean-Nicolas), magistrat et
antiquaire français, né à Dieuze (Meurthe)
et non à Dieppe, mort à Nancy en 1869. —
Après avoir été mis à la retraite, il devint
conseiller honoraire. Outre les travaux de lui
que nous avons cités, nous mentionnerons :
Recherches historiques et bibliographiques sur
les commencements de l'imprimerie en Lor-
raine et sur ses progrès (1845, in-8°) ;
de Ludre , maîtresse de Louis XIV (1862,
in-80)*, Notice sur quelques graveur* nancéens
du xvm« siècle et sur leurs ouvrages (1862,
in-8°).
* BEAUPRÉAU, ville de France (Maine-et-
Loire), ch.-l. de canton, arrond. et à 19 ki-
lom. de Cholet, sur le penchant d'un coteau
qui domine la rive droite de l'Evre ; pop.
aggl., «,210 hab. — pop. tôt., 3,758 hab.
* BEAUQUESNE, ville de France (Somme),
canton, arrond. et à 9 kilom. de Doullens;
pop. aggl., 2,646 hab. — pop. tôt., 2,658 hab.
Commerce de grains, de lin et de chanvre.
BEAUREGARD (marquis dk), nom sous le-
quel joua pendant quelque temps un certain
rôle un aventurier, dont le vrai nom était
| .-uiliruud OU LleiMbraUll. Il était fils illll
pauvre vigneron, et il devint valet do ch im-
bre d'un grand seigneur, qui, avant résolu
d'émigrer, avait réalise toute sa fortune en
louis d'or. Ces louis avaient été places dans
une épaisse sacoche de cuir, et cette ..
confiée à l'hounéte valet de chambre. A un
moment donne, le maure et le valet se quit-
tèrent, de peur d'exciter des soupçon , ■
donuant rendez-vous plus loin; mais, une
fois seul, Lieuthraud ht volte-face, rentra
dans sa province, arriva ensuite a Pans et
mena grand train. Nul ne connaissait alors
ces détails, dont Benyer père, qui I
porte, n'est d'ailleurs que l'écho et que rien
de positif n'établit. Ce qu'il y a de ci
c'est que Lieuthraud, devenu acquén
l'hôtel de SSalm, y donna des fêles merveil-
leuses. • C'est, dit Geoffroy dans la Feuille
du jour, le véritable marquis do Carabas. Il
a acquis de superbes attelages de douze che-
vaux du prince de Croy ; il a acquis l'hôtel de
Salin ; il a acquis Bagatelle ; il est l'amant de
Mlle Lange, de la rue Feydeau... Il singe
l'Anglais, et ses billets portent invitation de
venir prendre le thé a l'hôtel de Salin. »
Bientôt L'orgueil de Lieuthraud ne connut plus
de bornes, et il songeaà consacrer son m li-
quidât et sa fortune de fraîche date par un
mariage sérieux et honorable, qui fût au be-
8UPPLEMKM-
BEAU
soin pour lui un appui : il demanda la main
de M'le de Montholon, depuis la mur
duchesse de Tarente. Mme de Montholon de-
manda à réfléchir, tout en accueillant ses vi-
sites; bien lui en prit, car l'heure de la ruine
avait sonné pour Lieuthraud. Inquiété par la
police, curieuse subitement de voir clair dans
sa rapide fortune, le prétendu marquis de
Beauregard fut arrêté et condamné, comme
faussaire, à quatre ans de fers, à l'exposi-
tion et à la marque. Il parvint, en semant
l'or à poignées, à échapper à l'exécution du
jugement; mais, une fois redevenu libre,
ruiné et endetté, il disparut un beau jour
sans qu'on ait jamais retrouvé sa trace. On
crut généralement à un suicide.
* BEAUREPAIRE, bourg de France (Isère).
ch.-l. de canton, arroud. et à 29 kilom. de
Vienne, à la base d'un coteau qui domine une
vallée arrosée par le Suzon et l'Auron ;
pop. aggl., 295 hab. — pop. tôt., 2,548 hab.
On y a découvert des restes de mosaïque, des
briques et des médailles romaines.
* BEAUREPA1RE-EN-BRESSE, village de
France (JSuône-et-Loire), ch.-l. de canton,
arrond. et à 14 kilom. de Louhans j pop.
aggl., 208 hab. — pop. tôt., 875 hab.
BEAUREVOIR, ville de France (Aisne),
cant. et a 5 kilom. du Catelet, arrond. et à
19 kiloin. de Saint- Quentin ; pop. aggl.,
1,641 hab. — pop. lot., 2,035 hab.
" BEAUS5ET (le), bourg de France (Var).
ch.-l. de canton, arrond. et à 23 kilom. de
Toulon par le chemin de fer; pop. aggl..
1,823 hab. — pop. tôt., 2,513 hab. Commerce
de charbon de bois, goudron, savon, vin,
blé, huile et câpres.
BEAUSSET (le), bourg de France (Vau-
cluse), cant. et a 8 kilom. de Pernes, arrond.
et à 12 kilom. S.-E. de Carpentras, au pied
de la chaîne de Vaucluse; 322 hab. 11 est si-
tué sur un tertre élevé et dominé par un
énorme rocher à pic, sur lequel se trouvent
les ruines d'un château féodal, flanque de
quatre tours crénelées du xie siècle. Ce châ-
teau fut détruit par la foudre et incendié en
1783. L'église paroissiale, qui n'a rien de re-
marquable, a été agrandie, en 1857, d'une
chapelle latérale construite en l'honneur de
saint Gens, ermite, qui est l'objet d'une
grande vénération dans le pays. La chapelle
de l'ermitage de ce saint contient son tom-
beau, qui a été restauré en 1851. D'après
l'abbé J.-L. Prompsault, c'est a tort qu'on
écrit le nom de ce bourg Beausset ; la vérita-
ble orthographe du mot serait Baucet, dimi-
nutif de Bau, mot qui signifie en provençal
t rocher élevé. ■ L'abbé Prompsault pro-
pose, en outre, pour distinguer ce bourg des
autres localités qui portent le même nom,
de le désigner sous le nom de Baucet- Saint-
Gens. (Baucet-Saint-Gens, par l'abbé J.-L.
Prompsault. Avignon, 1873, broch. in-$o).
BEAUSS1RE (Emile-Jacques-Armand), écri-
vain et homme politique français, né k Luçon
(Vendée) en 1824. Il commença ses études
dans sa ville natale, où son père était négo-
ciant, et les termina au collège Louis-le-
Grand, à Paris. Admis, en 1844, k l'KcoIe
normale supérieure, il fut reçu quatre ans
plus tard, le second, au concours d'agréga-
tion de philosophie, où M. Renan était le
premier, et prit le grade de docteur eu 1855.
Successivement professeur de philosophie a
Lille, à Renues, k Tournon, à Grenoble, il
reçut ensuite une chaire de littérature étran-
gère à la Faculté de Poitiers, qu'il quitta pour
revenir k Paris, où il professa la philosophie
au collège Rollin, puis au lycée Charlem
Aux élections du 8 février 1871, M.Beaussire,
porte sur la liste républicaine, obtint dans la
Vendée plus de 15,000 voix, mais ne fut pas
élu. Pendant la Commune, il fut arrêté par
ordre du comité de Salut public (13 mai) et re-
lâché au bout de quelques jours. Aux élections
complémentaires du 2 juillet 1871, les élec-
teurs de la Vendée l'envoyèrent siéger k l'As-
semblée nationale par 34,475 voix. M. I
sire, républicain conservateur, dit a ses élec-
teurs dans une lettre de remercîment : « Vous
avez rendu la Vendée k la cause libérale.
Vous avez déclare par votre vote que vous
ne reconnaissiez qu un drapeau, le di
tricolore, qu'un principe, la souveraineté na-
tionale. • Il alla siéger à la Chambre au cen-
tre -auche, soutint la politique de M. Thiers,
vota pour la proposition Rivet, pour le re-
tour de l'Assemblée k Pans, contre la pro-
position Raviuel, le maintîi n les traités de
commercera proposition Feray, présenta un
projet de loi sur l'enseignement primaire
(1878) «-t prit fréquemment la parole, notam-
ment lors de la di.scussion de la loi sur l'ar-
mée, pour combattre le volontariat d'un an
(18 juin 1872). Peu de temps après, il écrivit, au
sujet des manifestes de la droite et du c
droit, une lettre dans laquelle il s'attacha a
sr que c'était dans les rangs du centre
gauche et sous le drapeau républicain qu'il
lall.ut ehereher les véritables conservateurs.
Au mois de janvier 1873, il prit plusieurs
fois la parole dans la discussion du pro-
jet de loi sur l'enseignement supérieur. Le
24 mai, il se joignit aux républicains, qui ne
purent empêcher M. Thiers d'être- renversé
par [ t coahl : artis monarchiques.
Dans une lettre qu il adressai
au mois d'août 1873, il leur rendit compte de
ses actes et porta sur la politique de réaction
impuissante, suivie par le gouvernement do
BEAU
combat, un jugement plein de sagacité. De-
venu membre de l'opposition, il lut un des
adversaires modérés, mais constants, des
mesures présentées par le gouvernement,
affirma la nécessité de fonder la République,
vota contre le septennat (29 nov>
tribua k la chute du cabinet de Broglie (1G mai
1874), appuya la proposition Périer et Mal-
ville (juillet 1874) et prononça cette ann e
des discours sur la loi des maires, sur la >i
aie municipale, sur les écoles militai-
res, sur les pensions de retraite, sur la loi de
- nement supérieur. Le 25 février 187.">,
M. Heaussire vota la constitution qui organi-
sait le gouvernement de la République. Il se
rirononça ensuite en faveur du scrutin de
iste pour les élections politiques, combattit,
aux mois de juin et de juillet, la loi sur l'en-
seignement supérieur, défendit avec élo-
quence l'Université et releva avec vigueur
les assertions erronées de M. Dupanloup,
évèque d'Orléans, qui, pour les besoins de sa
, avait tronqué des citations (irises dans
un discours d'un professeur de médecine de
la Faculté de Paris. Après la dissolution de
l'Assemblée nationale, le comité républicain
de la Vendée choisit M. Beaussire pour un
de ses candidats; mais la liste réactionnaire
l'emporta (30 janvier 1876). Aux élections du
20 février suivant pour la Chambre de
pûtes, M. Beaussire se porta candidat k Fon-
tenay-le-Comte (Vendée) contre le bonapar-
tiste Pugliesi-Conti. Dans sa profession de
foi, il demanda ■ l'application sincère et la
pratique loyale de cette constitution qui a
fondé en France une république sage, libé-
rale, ouverte k tous, respectueuse de tous les
intérêts et de tous les droits. » L'élection du
20 février fut sans résultat; mais, au scrutin
de ballottage du 5 mars suivant, il fut élu dé-
puté par 8,544 voix. A la Chambre, M. Beaus-
sire est allé siéger dans les rangs de la ma-
jorité républicaine modérée. Au mois d'avril
1S76, il a présenté un projet de loi sur les
retraites des membres de 1 instruction publi-
que ; au mois de juin, il se prononça en fa-
veur de l'abrogation de l'article de la loi sur
l'enseignement supérieur relatif aux jurys
mixtes, et, au mois de novembre, il parla
contre la subvention faite à l'Ecole des car-
mes. Esprit libéral et largement ouvert, ora-
teur habile et chaleureux, M. Beaussire est,
en outre, un écrivain instruit et distingué.
Outre des articles publiés dans la Revue des
Deux-Mondest dans le Journal des Débats,
dans le Temps, dans la Revue des cours litté-
raires, dans le Bulletin de la Société des an-
tiquaires de l'Ouest, etc., ou lui doit les ou-
vrages suivants : Du fondement de l'obliga-
tion morale (Grenoble, 1855, in-S°), thèse de
doctorat; De summi apud Anglos poets ira-
gœdiis e Plutarcho ductis(lS55, in-8<>), thèse;
Lectures philosophiques ou Leçons de logique
extraites des auteurs dont l'étude est prescrite
par l'Université (Grenoble, 1857, in-12); No-
tice sur un manuscrit inédit de la bibliothèque
de Poitiers (1864, in-8°); Antécédents de thé-
gélianisme dans la philosophie française (1865,
in-18); la Liberté dans l'ordre intellectuel et
moral (1866, in-S°), ouvrage auquel l'Acadé-
mie française a décerné un prix; la A/orale
ndante (1867, in-8°); la Guerre étran-
gère et la guerre civile en 1870 et 1871 (1872,
in 12), etc.
* BEAUVA1S, ville de France (Oise), ch.-l.
du département, dans une riche vallée, au
confluent de l'Avelon et du Thérain ; pop.
aggl., 15,532 hab. — pop. tôt., 15,551 hab.
L arrond. renferme 12 cant., 242 comm.,
123,712 hab. • Au centre de la ville, dit M. Ad.
Juan ne, se trouve l'ancienne Cité, dont les
fortifications ont été remplacées, en 1803, par
des boulevards bordés d'un canal. Les rues
de la Cité, pour la plupart étroites et tor-
tueuses, renferment un très-grand nombre
d'anciennes maisons mal bâties, en bois ou
en argile, mais où l'on voit des étages en
encorbellement et de jolies sculptures en bois.
Les eaux du Thérain , qui se divise en
plusieurs branches, mettent en mouvement
de nombreuses usines et manufactures, sur-
tout en dehors de la Cité. « La manufacture
de tapis que possédait cette ville a été réunie,
en 1860, k celle des Gohelins, de Paris.
BEAUVA1S (Catherine-Henriette Belubr,
dame dk), née vers 1608, morte vers 1675.
Elle fut la première maîtresse de Louis XIV,
celle qui, dit-on, le fait interes-
■ • passa eu 1653. Le monarque avait
quinze ans, et la dame de Beauvais, femme
de i li ambre de la reine mé ut qua-
rante-cinq ; elle était ion iée a Pierre di
seigneur de Gentïlly. Son royal écolier
lui sut gré fort Ion i remières 1c-
qu'il en avait reçues, car
gnait pas de la re :hei :hei encore en L661,
[U'elle approchait de la cinquantaine.
> ;i . .i . ge d'un moue
de transport alors tout nouveau,
publics à quatre chevaux, privilège qu'elle
transporta a un commis de l.ouvois, moyen-
nant finance. Elle conserva toute aa vie un
redit à la cour. ■ Je l'ai encore vue
vieille, chassieuse et borgnesse. du Saint-
, a la toilette '!'■ Madame la dauphine
de Bivière, où toute la cour lui faisoit mer-
. parce que do temps en temps elle ve-
noil a la cour, ou elle au soit toujours avec
te roi en partie uliei , qui avoit conservé beau-
coup h.- consîdéi .i i n pour elle. Son fila, qui
S'étoît fait appeler le buion do Beauvais, avoit
BEAU
32!
iinerie des plaines d'autour do Paris.
Il avoit été élevé, au subalterne près, avec le
roi. Il avoit été de ses ballets et de ses par-
*, hardi, bien fait, soutenu par
e et par un goût personnel du roi, il
avoit tenu son coin, mélo avec l'élite de la
cour, et depuis, traité du roi, toute sa vie,
8 distinction qui le faisoit craindre et
rechercher, llètoit fin, courtisan et gâté, mais
ami a rompre des glaces auprès du roi avec
succès et ennemi do même; d'ailleurs, hon-
nête homme et, toutefois, respectueux avec
1 jneurs. Je l'ai vu encore donner les
i Outre ce dis, Cathei i:
vois eul encore une fille, qu'elle maria au
marquis de Richelieu. Sur la fin de sa vie,
toute vieille et borgnesse ,
ne laissait pas de i onces. Elle
avait pour amant un fort beau garçon, Fro-
menteau de La Vauguyon,
naît, du -lie lui fai-
sait la vie dure, car ce beau garçon, admi-
rable joueur de guitare, dit encore Saint-
i, et adoré de touies les femmes, se
\)i ula la cervelle dans le lit même de sa maî-
tresse.
BAUVA1S (Achille-Gustave dk), médecin,
né à Paris en 1821. Lorsqu'il eut terminé ses
études classiques, il commença à apprendre
la médecine m.us la direction de son père, qui
•■tait pharmacien et médecin, puis H suivit les
cours de l'Ecole de médecine et la clinique
des hôpitaux. Devenu interne à l'Hâtel-Dieu,
il remporta une médaille d'argent en 1846, fut
attaché au mémo titre au service de ta prison
Saint-Lazare, reçut une médaille d'honneur
pour le dévouement dont il avait fait preuve
en soignant des blesses dans une ambulance
pendant l'insurrection de Juin et fut décoré
de la Légion d'honneur, en 1849, pour le zèle
qu'il déploya pendant l épidémie cholérique.
Ayant été reçu docteur en 1850, il fut atta-
ché, l'année suivante, comme médecin ad-
joint à la prison de Mazas. Eu 1855, le docteur
. ■ is devint chef do clinique à l'Hôtel-
Dieu, où il suppléa pendant quelque temps le
docteur Rosian. Pendant la Commune , en
1871, il fit tous ses efforts pour adoucir la si-
tuation des otages enfermés à M;izas, et il
reçut peu après la croix d'officier de la Lé-
gion d'houneur. Ce praticien dibtinu'ué n'a
écrit aucun ouvrage de longue haleine, mais
on lui doit un certain nombre de mémoires,
parmi lesquels nous citerons : Sur le traite-
ment chirurgical des tumeurs hémorroidales
par le cautère actuel; De la cautérisation des
bourrelets hémorroïdaux par te fer rouge
(1852); Sur l'influence des lotions aqueuses
sur (es plaies; Sur les propriétés obstétriques
de /'uva ursi ; Sur la valeur de ta céphalalgie
comme signe diagnostic dans les affections cé-
rébrales insidieuses de la femme ; Sur le dé-
faut d'élimination par les urines des substan-
ces odorantes ; Sur le chlorate de potasse comme
spécifique de la bouche; Etudà sur le traite-
ment topique du cancer de l'utérust etc.
' BEAU VAL , bourg de France (Somme),
cant. et à 6 kilom. de Doullens: pop. aggl.,
8,522 hab. — pop. tôt., 2,560 hab. Ce bourg
fut autrefois beaucoup plus important. • En
1129, dit M. Ad. Joanne, il obtint une charte
de commune ; en 1597, Henri IV y campa après
le siège d'Amiens et avant crlui de Doullens.
Ce lut de là qu'il écrivit k Sully pour lui pein-
dre la misère de son armée et sa propre dé-
tresse, t sa îiiarmitte estant preste à donner
■ le nez en terre. • Traces de la voie romaine
d'Amiens à Thérouanue.
•BEAUVALLET (Pierre-François), acteur
français* — Il est mort à Passy le 21 décem-
bre 187 3.
* BEAUVALLET (Léon), littérateur et au-
teur dramatique. — Outre les ouvrages de lui
que nous avons cités, on lui doit ; Ta Mariée
est trop belle, comédie en un acte, avec H. de
Kock (1855); le Guetteur de nuity opéra boutfe
en un acte, musique de Paul Blaquière (1856,
iu-12), avec de J allais; Je ne mange pas de ce
pain-la! vaudeville en un acte, avec Nou-
vière (1857, in-12); IlSignor Pulcinella, fan-
taisie napolitaine en cinq parties (1S57, in-12),
i ne le Prévost; la Filleule du chan-
sonnier, drame en trois actes, avec Saint-
Aguan Choler (1858, iu-4u), les Femmes de
, avec des illustrations d'KunloBayard
(is;>i, in-80).. en collaboration avec Lemer-
cier tle Neuville ; c Victor Hugo,
avec des illustrations do Gavarni, Gustave
te. (1862, în-8°), en collaboration avec
Charlc Montfaucon
(1864, m 12); le Crime de Faverne, drame en
tes et sept tableaux, avec Barrière
ui-12); le Sacrilège, drame en cinq ac-
c lo même (1869, in- 12); V Amant de
la lune, drame, avec Paul do Kock; les Qua-
rt ou la Destinée, drame en 6 actes
(1SG9, m 4°); le Fils d'une comédienne, drame
l actes ( i h 7 * ) , a\ ec Pranti Beauvallet;
mies de Paul de Kock, pièce en cinq
&Ctl 9 et neuf tableaux, avec le même (1875);
Auguste Manette, drame en Cinq actes (1875),
avec Alex. Bouvier; la Mère Gigogne, pieco
en cinq actes et dix tableaux (1875, iii-4°)t
i \. ELoninç; les Jolies filles de Grévint
vaudeville en cinq actes (1876), en collabora-
Cou avec Frantz Beauvallet; Loup, y es-tuf
revue en quatre actes et dix tableaux (1876),
de dallais, etc. — Son frère, Krantz
Bkauvallist, a donné au théâtre un certain
nombre du pièces et est devenu, en 1876, di.
41
322
BEAU
recteur du théâtre Taitbout. Nous citerons de
lui : Faites le jeu, messieurs! comédie en un
acte (1871); la Vagabonde, drame en cinq ac-
tes, joué sans succès à l'Ambigu-Comique en
1872; le Forgeron de Ckâteaudun, drame en
cinq actes (1873); le Portier du tio 15, drame
en cinq actes (1873); le Secret de JRockebrune,
drame en trois actes, avec Touroude (1874);
le Fils d'une comédienne, drame en cinq actes
(1874), avec Léon Beauvallet; les Femmes de
Paul de Kocky pièce en cinq actes et neuf
tableaux (1875), avec le même; Biquet à la
Houppe, féerie (1875); les Jolies filles de Gré-
«un, vaudeville en cinq actes (1876), avec
Léon Beauvallet, etc.
BEAU VERGER (le baron Edmond de),
homme politique, né à Paris en 1818, mort
en 1873. Il étudia le droit et se fit recevoir
docteur. M. de Beauverger était membre du
conseil tgénéral de Seine-et-Marne et maire
de Chevry-Cossïgny, lorsque, en 1852, il se
présenta comme candidat du gouvernement
au Corps législatif dans la 1™ circonscription
de Seine-et-Marne et fut élu. Réélu en 1857
et 1863, il échoua, aux élections de 1S69, con-
tre M. de Choiseul-Praslin et rentra alors
dans la vie privée. Il avait fait constamment
partie de la majorité, qui avait servilement
voté les plus odieuses mesures présentées par
le despotisme impérial. M. de Beauverger
était officier de la Légion d'honneur. On a de
lui : Epitre au prince Louis- Napoléon Bona-
parte (1841, in-so); Des constitutions de la
France et du système politique de l'empereur
Napoléon (1852, in-8°); Tableau historique
des progrès de la philosophie politique, suivi
d'une étude sur Sieyès (1S58, in-8°); les Insti-
tutions civiles de la France considérées dans
leurs principes, leur histoire, leurs analogies
(1864, in-8<>).
* BEAUVILLE, bourg de France (Lot-et-
Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et à 25 ki-
lom. d'Agen, sur une hauteur; pop. aggl.,
455 hab. — pop. tôt., 1,241 hab. Ruines de
remparts.
BEAUVILLE (Victor de), magistrat et éru-
dit, né a Montdidier (Somme) en 1817. Il étu-
dia le droit, se lit recevoir avocat, puis il
remplit pendant quelques années des fonc-
tions dans la magistrature. M. de Beauvillé
a employé ses loisirs à des études historiques
et archéologiques. Il est devenu membre de
la Société des antiquaires de France. 'Nous
citerons de lui : Histoire de la ville de Mont-
didier (1858, 3 vol. in-8°); Recueil de docu-
ments inédits concernant la Picardie, publiés
d'après les titres originaux (1861-1867, 2 vol.
in-40, avec pi.) ; Biographie montdidier 1e nue
(1875, in-S°).
BEAUVISAGE (Ernest), statisticien fran-
çais, mort en 1872. Il s'est occupé d'une fa-
çon toute particulière des questions relatives
aux pensions, aux caisses de retraite, etc.,
et il a rempli les fonctions de secrétaire du
directeur gênerai de la caisse des dépôts et
consignations. On doit à M. Beauvisage :
Guide du déposant à la caisse des retraites
pour la vieillesse, suivi des tarifs et de cal-
culs détaillés pour tous les âges, dont la
13c édition a paru en 1864 (wM0) ; Guide du
militaire et des familles. Instruction pratique
concernant la caisse de la dotation de l'armée
(1856, in-12); Des tables de mortalité et de
leur application aux assurances sur la vie
{rentes viagères et capitaux payables au dé-
cès), avec une nouvelle table du mortalité dres-
sée d'après les décès constates dans la tontine
Lafarge et la traduction drs lois unylaises de
1853 et 1864 sur tes assurances et les rentes
viagères de l'Etat (1867, in-8°).
* BEAUVOIR-SUK-MEK, petite ville de
France (Vendée), ch.-l. de cant., arrond.
et à 54 kilom. des Subles-d'Olunne, au fond
de la baie «ie Bourgneuf, sur un ancien pro-
montoire qui se trouve maintenant a 4 kilom.
de la mer; pop. aggl., 895 hab. — pop. tut.,
2,401 liab. Commerce de sel, par le port de
La Cahouette, qui communique avec 1 Océan
par le chenal du même nom. Aux environs,
1 êi he d'hulti es excellentes.
* BEAUV01K-SUR-NIOKT,bourgde France
(bcux-JSevres), ch.-l. de cant., arrond. et
à 16 kilom. de Niort; pop. aggl., A(,i hab. —
pop. toi., 500 hab. Distillerie; cari
* BEAUVOin (Edouard Eto er de Bully,
dit Koier dp), littérateur français. — Il est
mort a l'an;. 1 D [m,-,, i luttt - 'pi"
■ 11 d.ut ù en joyeux viveur,
e . souf-
r <t. roman (1843, 2 vol. m oj ,
VAbbé de Choisy (1848, 3 vol. in-8°), roman
réédité tous le titre d.- JfUe de Choisy
(I85y) [ M M II Mai 1 (1849, 2 vol.
in-8»); V Opéra (1854. ir
suis de ■ tlyt ru_
mun (1859, io-12); Duels et duetlistet |
in-12)
i bique par AluxaiK.'
mas (1868, in-]
BEADVOIB (1 .i I.. vie, comte, puis marquis
DE), ÔC1 > |. 1
1846. Son 1
mort en 1870,
M. Ludovic de 1 1
terminer ses ôtudos lorsque, au 1 d
1866 , il accompagna dans m. VOJ
du monde Le duo de Penthii i 1
r^ de Joinville. Il viail 1 [y
Australie, Java, Siuro, la Chine, le Japon,
BEAU
la Californie, et revint en France au mois de
septembre de l'année suivante. En 1869, il
publia les deux premières parties de la rela-
tion de son voyage, sous le titre d'Australie
(1 vol. in-12) et de Java, Siam, Canton{\&69,
in-12). Au mois de mai 1870, il perdit son
père et prit alors le titre de marquis. Pen-
dant la guerre avec l'Allemagne, M. de Beau-
voir servit comme capitaine dans les mobiles
de la Somme. Depuis lors, il est entré dans
la diplomatie, et il a été nommé en septem-
bre 1876 sous-chef du cabinet du duc Deca-
zes. ministre des afl'aires étrangères. Il a
publié en 1872 la troisième partie de son
voyage autour du monde, sous le titre de Pé-
kin, Yeddo, San-Francisco. Cet ouvrage,
écrit avec beaucoup de verve et de naturel,
est très-curieux et très-attachant. Aussi
a-t-il obtenu un succès des plus vifs, et l'A-
cadémie française lui a décerné un prix. La
îoe édition a paru en 1874, gr. in-8°, avec
100 gravures et 7 cartes.
* Beam-arli (ÉCOLE DfcS). — NOUS avons
parle, au tome II du Grand Dictionnaire, d'un
décret du 13 novembre 1863 qui soumettait
l'Ecole des beaux-arts àlune nouvelle organi-
sation. Un décret postérieur, inséré au Jour-
nal officiel du 25 mai 1874, vint modifier de
nouveau la réglementation. Les réformes
qu'on avait introduites avaient dépossédé
l'Institut de la direction effective des études
et de la distribution des prix de Rome. On
revint sur bien des points. La direction qui
précéda celle de M. de Chennevières rendit
à l'Institut une partie de ses privilèges. Le
décret que nous allons sommairement aua-
lyser, sans faire table rase de ces précédents,
ouvrit une situation nouvelle. Une large part
fut faite à l'enseignement pratique.
L'Ecole devait comprendre à l'avenir l'é-
cole proprement dite et des ateliers spé-
ciaux : trois de peinture, trois de sculpture,
trois d'architecture, un de gravure en taille-
douce, un de gravure en médailles et en
pierres fines.
Le directeur est nommé pour cinq années
consécutives. Il correspond avec l'adminis-
tration supérieure.
Les propositions importantes touchant l'in-
struction, le régime et la discipline sont,
avant d'être soumises à l'approbation du mi-
nistre, délibérées par un conseil qui porte le
titre de conseil supérieur. V. l'article sui-
vant.
En l'absence du ministre et du directeur
des beaux-arts, le directeur de l'Ecole est de
droit président du conseil supérieur. Il est
également président des conseils et assem-
blées des professeurs et des jurys.
Le personnel attaché à l'Ecole pour l'en-
seignement comprend :
Pour l'école proprement dite :
Un professeur de dessin, chargé en même
temps de donner les programmes des concours
de peinture.
Un professeur de sculpture, chargé égale-
ment de donner les programmes des con-
cours de sculpture.
Des professeurs de dessin ornemental, d'a-
natomie, d'histoire générale, de mathémati-
ques, de géométrie descriptive, de stéréoto-
mie, de physique et de chimie, de construction,
de législation du bâtiment, d'histoire de
l'architecture, d'art décoratif.
Un professeur de théorie de l'architec-
ture, chargé de donner les programmes des
concours d'architecture.
Un professeur d'histoire et d'archéologie.
Un professeur d'histoire de l'art et d'esthé-
tique.
L'article 18 de ce règlement donne satis-
faction à une demande souvent présentée :
Les personnes qui, par la spécialité de
leurs études, ont acquis des connaissances
exceptionnelles sur quelque partie de la
théorie, de l'histoire ou de la technique des
arts, pourront être appelées temporairement,
et sur l'avis du conseil supérieur, à exposer
à l'école des idées qu'il peut être jugé utile
de comprendre dans l'enseignement.
Deux fois par an, lorsque les concours
d'admission sont termines, les professeurs de
l'école se réunissent en conseil et par sec-
tion, sous la présidence du directeur.
Dans ces conseils, chaque professeur est
appelé a faire son rapport sur la partie de
L'enseignement qui lui •■ 1 confiée et à pro-
poser aux études telles modifications qui
pourraient lui paraître nécessaires.
Ces modifications, si elles sont approuvées
par le conseil, sont soumises au conseil su-
périeur.
De plus, deux fois par an, au commence-
ment ei a la lin d>- l'année scolaire, les pro-
1 . ion! réunis en ■> semblée générale
sous la présidence du directeur.
Dans réui us on règle l'ordre géuô-
neral des cours ut l'on discute les proposi-
tions qui intéressent l'ensemble des études.
Ces propositions, lorsqu'elles sont adoptées
pat rassemblée, sont soumises au eonseilsu-
perieur.
Les concours d'émulation de l'Ecole des
b tua arts sont jugés par des jurys com-
te l.i m inièl 6 .suivante :
Jury do peinture, 30 membres;
Jury de sculpture, 3u membres;
Jury d ai 1 bitecture, 3i> membres;
Jury do gravure on taille-d.mce, 7 mem-
bres;
BEAU
Jury de gravure en médailles et en pierres
fines, 6 membres.
Chacun de ces jurys comprend des mem-
bres permanents et des membres non per-
manents.
Sont membres permanents des jurys :
Les membres des sections correspondantes
de l'Académie des beaux-arts, de l'Institut
et les artistes reconnus par le conseil supé-
rieur comme se livrant à l'enseignement.
Sont membres non permanents des jurys :
Les artistes qui ne sont pas membres de
l'Institut ni reconnus comme professeurs.
En ce qui concerne les jurys mixtes, un
règlement arrêté par le ministre déterminera
pour quel ordre de concours et comment ces
jurys seront composés.
Au commencement de l'année scolaire,
chaque jury se renouvelle par sixième. Le
conseil supérieur procède au tirage au sort
du sixième sortant parmi les membres non
permanents. Dans une même séance, le con-
seil pourvoit, au moyen du scrutin et à la
majorité des voix, au remplacement des
membres sortants ; ces membres peuvent
être réélus.
Le conseil supérieur de l'école se com-
pose :
Du directeur des beaux-arts.
Du directeur et du secrétaire de l'école,
puis de deux peintres, de deux sculpteurs,
de deux architectes, d'un graveur et de cinq
autres personnes, ces douze membres étant
pris en dehors de l'école.
Ces membres sont nommés par le mi-
nistre.
Enfin, de cinq professeurs de l'école, dont
trois de beaux-arts, un de science et un
d'histoire, présentés par l'assemblée des pro-
fesseurs et nommés par le ministre.
Le conseil est présidé par le ministre ou
par le directeur des beaux-arts et, en leur
absence, par le directeur de l'école.
Pour l'école proprement dite, l'enseigne-
ment comprend :
1*> Un régime de concours dont les résul-
tats sont exposés publiquement avant et
après les jugements rendus par les jurys.
20 Des cours oraux suivis d'examens pu-
blics.
Les ouvrages récompensés à la suite des
concours sont exposés à la fin de l'année à
l'Ecole des beaux-arts.
Pour les ateliers, l'enseignement consiste
en études techniques exécutées sous la direc-
tion des professeurs.
Le point le plus nouveau et le plus impor-
tant, car il crée un enseignement spécial
qui fournira des professeurs à toutes les éco-
les, est celui-ci :
A la suite d'épreuves déterminées par le
règlement, l'école délivre :
10 Aux peintres, aux sculpteurs et aux ar-
chitectes, des médailles, des certificats d'é-
tude et de capacité.
20 Aux architectes, des diplômes spéciaux
d'architecte.
3° Aux élèves des trois classes, des diplô-
mes de professeur pour l'enseignement du
dessin.
C'est décréter, en réalité, la fermeture de
tous les ateliers prives ; car quel atelier
pourrait former des élèves osant lutter con-
tre les diplômés de l'Ecole des beaux-arts de
Paris ? Jamais la centralisation n'avait été
aussi nettement affirmée.
Le musée des études de l'Ecole des beaux-
arts a été inauguré le 3 décembre dernier,
La création de ce musée ne date pas d'au-
jourd'hui : elle fut décidée en principe le
17 septembre 1834 par M. Thiers, alors mi-
nistre de l'intérieur. Depuis cette époque,
presque tous les ministres qui se sont suc-
cédé aux beaux-arts se sont appliqués à aug-
menter le fonds d'objets destines à former le
futur musée, aussi indispensable aux archéo-
logues et aux historiens qu'aux architectes,
aux peintres et aux sculpteurs.
Les marbres, plâtres, terres cuites, etc.,
actuellement entassés dans les magasins de
l'Ecole et provenant soit des envois régle-
mentaires, soit des missions payées sur les
fonds des ouvrages d'art, s'elevent à près
de 4,500.
Leur réunion forme une collection chrono-
logique des plus précieuses, qui permettra de
ne plus envier celles qu'ont formées l'Angle-
terre et l'Allemagne.
On a déjà commencé à classer et à instal-
ler tous ces objets i mais la tâche sera lon-
gue, et, suivant toute probabilité, elle ne
sera guère terminéo que l'année prochaine.
Beoux-«n«(coNStïIL SUPER! RUB DES), insti-
tue en vertu d'un décret du président de la
République, rendu le 22 niai 1875. Voici
quelles sont, d'après les termes mêmes de
ce décret, la composition et les attributions
du conseil supérieur des beaux-arts.
Art. ter. Un conseil supérieur dos beaux-
arts est institué près le ministère de l'in-
struction publique, des cultes et des beaux-
arts.
11 se compose ainsi qu'il suit :
Le ministre, président ,
Le secrétaire général du ministère et le
directeur des beaux-arts, vice-présidents;
Le préfet de la Seine ;
Douze artistes pris dans l'Institut ou au
dehors, savoir : 6 peintres, 2 sculpteurs, 2 ar-
chitectes, 1 graveur, 1 musicien ;
BÉBÉ
Deux membres de l'Académie des inscrip-
tions et belles-lettres;
Un membre de l'Académie des sciences;
Le secrétaire perpétuel de l'Académie des
beaux-arts ;
Le directeur de l'Ecole nationale des beaux-
arts;
Le directeur du Conservatoire national de
musique;
Le directeur des musées ;
Le directeur des bâtiments civils;
Un membre de la commission de perfec-
tionnement de la manufacture de Sèvres;
Huit personnes distinguées par la connais-
sance qu'elles ont des arts.
Le chef de bureau des beaux-arts, assisté
d'un sous-chef, remplit les fonctions de se-
crétaire près le conseil supérieur des beaux-
arts.
Art. 2. Les membres du conseil supérieur
des beaux-arts qui n'en font pas partie à rai-
son de leurs fonctions sont nommés annuel-
lement par le ministre de l'instruction pu-
blique et des beaux-arts.
Art. 3. Le conseil supérieur des beaux-
arts s'assemble une fois par mois. En dehors
de ses réunions ordinaires, il peut toujours
être convoqué par le ministre.
Le conseil peut choisir parmi ses membres
des sous-commissions chargées d'étudier,
dans l'intervalle de ses réuuions, les ques-
tions sur lesquelles il est consulté et de lui
en faire un rapport.
Art. 4. Le conseil peut être appelé à don-
ner son avis :
Sur le règlement des expositions des ar-
tistes vivants;
Sur les concours ;
Sur les questions générales intéressant
l'enseignement des beaux-arts et le travail
des manufactures nationales ;
Sur les souscriptions de l'Etaf aux ouvra-
ges et publications qui concernent les beaux-
arts;
Sur les ouvrages et missions qui sont rela-
tifs aux beaux-arts.
Une sous-commission, nommée par le mi-
nistre, présidée, en son absence, par le di-
recteur des beaux-arts, pourra être consultée
sur les commandes et acquisitions d'oeuvres
d'art.
Art. 5. L'ordre du jour de chaque séance
est arrêté par le ministre.
Art. 6. Le conseil, avec l'agrément du mi-
nistre, peut appeler dans son sein les chefs
de service qu'il croira devoir entendre sur
les questions qui sont de leur ressort.
Beaui-arii (société des), fondée à Paris
dans le but d'organiser une exposition perma-
nente d'eeuvres d'art : tableaux, statues, etc.,
au profit des artistes. Chaque année, pen- ..
dant deux mois, les artistes sociétaires jouis- i
sent du droit exclusif d'exposer leurs ceu- 1
vres; celles des artistes non sociétaires sont 1
admises pendant le reste de l'année, mais a
la condition qu'elles soient examinées et ad-
mises par un jury. Les galeries de la So-
ciété des beaux-arts sont situées boulevard
des Italiens ; les amateurs et le public payent
un droit d'entrée, dont sont exemptes les
artistes qui ont pris part aux expositions of-
ficielles depuis 1848.
Il y a beaucoup de sociétés de ce genre eu
Allemagne, et quelques-unes entretiennent
entre elles des relations intimes et forment
même des cercles.
BEAUX YEUX DE MA CASSETTE (les),
Exclauiamation plaisante d'Harpagon, dans
l'Avare, comédie de Molière. V. œil, au
tome XI du Grand Dictionnaire, page 1252.
' BEAUZAC, bourg de France (Haute-Loire),
cant. et à 9 kilom.de Mouistrol-sur -Loire,
près de la Loire; pop. aggl., 515 hab. —
pop. tôt., 2,549 hab. Crypte sous le chœur
de l'église; débris d'anciennes fortifications.
* BEAUZÉLY (SAINT-), bourg de France
(Aveyron), ch.-l. de cant., arroud. et a
17 kilom. de Millau, au pied du mont Leve-
sou, près de la petite rivière de la Meuse;
pop. aggl., 463 hab. — pop. tôt., 987 hab.
BEBBEK (Jean -Baptiste), latiniste alle-
mand du xvme siècle, né à Cologne. 11 a pu-
blié : Ovidii Tristium Ubri V, ad usumjuveu-
tutis oermanx; Pamassus pro educatis in pa-
tria, tatino-yermamcisnotis,/ihrnstbus,fiyuris
et jii uverbiis itlustratus ( Cologne , 1730) -
Ovidius de Ponto, cum notis (Cologne) ; Ovi-
dius chiistuinus, seu Thomas a Kempis de Imi-
tatione Christi Ubri V, aureo stylo ovidiano
redditi (Cologne, 1734).
Bébé, vaudeville en trois actes, par MM. de
Najac et Henuequiu, joue au théâtre du
Gymnase en mars 1877. Ce vaudeville est
une des pièces les plus amusantes qu'on ait
vu jouer depuis longtemps sur les théâ-
tres de Pans. Il serait impossible de racon-
ter en quelques ligues tous les quiproquos
que les auteurs ont accumules dans ces trois
actes et de dire comment les personnages
qui paraissent sur la scène sont pris succes-
sivement les uns pour les autres, se cachent,
se perdent, se retrouvent au moment où l'on
s'y attend le moins. Le secoud acte se passe
dans un salon qui a cinq portes, et chacune
de ces portos s'ouvre ou se ferme sans cesse
pour donner entrée à ceux qu'on n'uttend
pas ou pour cacher ceux qu'on cherche.
Nous nous bornerons ici à exposer Je cadre
assez simple au milieu duquel ou voit se du-
roulur toutes ces surprisos.
BEBE
Gaston d'Aigreville a virigt-denx ans; mais
sa mère, qui l'a toujours traite en enfant
gâté, l'appelle encore Bébé comme lorsqu'il
avait trois ans. Elle est persuadée qu il a
conservé toute son innocence enfantine, et
elle ne songe qu'à le garantir des courants
d'air et des séductions du monde, jusqu'au
jour où il épousera sa cousine, une Bretonne,
MUe de Rernanigous. Le tuteur de celle-ci,
à qui Mme d'Aigreville vante la pureté naïve
de Gaston, n'est pas sans éprouver quelque
inquiétude k la pensée de donner a sa pu-
pille un mari si naïf; il aimerait mieux qu'il
eût fait un peu la vie de garçon, et il va
jusqu'à dire que le meilleur mari qu'on
puisse donner a une jeune fille doit avoir
commencé par séduire quelque femme de
chambre, puis avoir eu pour maîtresse une
le, el enfin avoir noue quelque intrigue
avec une femme mariée. Il aimerait mieux
un prétendant qui aurait passé par ces trois
phases, que celui dont Mme d'Aigreville lui
fait la peinture. Oc, la suite de la pièce nous
montre précisément Bébé passant par les
phases en question, et c'est avec la
femme même du sire de Rernanigous qu'il
entre en pleiu dans la troisième. Mais la
mère ne voit rien de tout cela, elle est tou-
jours persuadée que son Gaston est resté le
Bébé d'autrefois.
Parmi les personnages accessoires qui se
mêlent dans l'action générale, nous n'en ci-
terons qu'un, Pétillon, répétiteur de droit.
Une des scènes les plus plaisantes est celle
où ce Pétillon, vieux professeur réduit a
courir le cachet, vient donner une leçon de
droit à Gaston et à un de ses cousins. Les
deux élèves, au lieu d'écouter leur professeur,
se racontent leurs fredaines; puis leurs maî-
tresses surviennent, on se met à chanter, à
toucher du piano, à danser. Tout à coup des
pas se font entendre; c'est le père qui ar-
rive. Les visiteuses se cachent et on se ras-
sied à la table de travail. • Mais vous faisiez
de la musique, » dit le père. Les jeunes gens
se taisent. Cependant Pétillon s'avise de
dire qu'il a inventé un moyen mécani-
que d'apprendre le code en répétant les
articles sur des airs connus, et, pour con-
vaincre le père, il se met à fredonner un
passage du code sur l'air de Larifia, fia, fia.
Saint-Germain, qui jouait ce rôle, eu a fait
une création hors ligne, et les éclats de rire
qu'il a provoqués chez tous les spectateurs
auraient suffi pour assurer le succès de la
pièce.
BEBEL (Ferdinand-Auguste), socialiste al-
lemand, né à Cologne en 1840. Il perdit de
bonne heure son père, qui était sous-officier
prussien, reçut une instruction élémentaire
a Wetalar et entra à quatorze ans, en qua-
lité d'apprenti, chez un tourneur. En 1858, il
commença à, faire son tour d'Allemagne. La
faiblesse de sa constitution l'ayant fait
exempter du service militaire, il continua
son état, ae rendit vers 1864 a Le.} ::
fixa et devint maître tourneur en 1854. Ex-
cellent père de famille et très-laborieux, Be-
bel acquit l'estime des ouvriers au milieu
desquels il vivait. Connaissant par expé-
rience les misères des travailleurs, il s'oc-
cupa des moyens d'améliorer leur position,
des relations du capital et du travail, et
adopta en partie les idées du célèbre socia-
liste Lassalle. A partir de ce moment, Bebel
devint un agent actif du mouvement démo-
cratique en Allemagne. Il assista à divers
congres, attira sur iui l'attention et fui ap-
pelé, en 1868, à présider à Nuremberg le
cinquième congres des associations ouvrières
uides, lequel déclara adopter les prin-
cipes de l'Internationale, c'est-à-dire l'éman-
ion des classes ouvrières par les ou-
vrier.-, eux-mêmes, et ajouta, que la question
sociale étant inséparable de la question poli-
tique, la sol blême n'était possi-
ble que dans un Eut démocratique. A cette
i s'était intime ment h«- avec le
socialiste Liebnecht et avait foudé avec
Lei| Big, un journal intitule la Semaine
rattgue. Quelques jours après le con-
grès de Nuremberg, ils exposèrent dans
cette feuille ce qui. s entendaient par uu
Etat démocratique. D'après eux, le premier
ré uit.it que lei ouvriers devaient chercher
air était l'établissement d'un Etat po-
pulaire allemand constitue sur la plu
base, avec un parlement ayant un pouvoir
. neineni democrati |ue. Lu
1869, ils lonuereut le Votkstaat {l'Etat popu-
laire), un nouveau journal qui eut un rapide
-. Au mois d'août de cette m
i eprésenta o,ouo ouvriei
trichiens au congres d'Kiseuaeh, qui
pour principe l'établissement d'un Etat
ratique libre. Elu en Saxe député
uiement delà confédération de
magne du Nord, Babel y prit plusieurs I
notamment au mois de novembre
1870, pendant la guerre entre la Fran
l'Allemagne, pour protester contre une de-
mande uu crédit de 100 millions de thalers
lestinés a la continuation de la guerre. Par-
tisan de la paix, il demanda qu ou mit un
terme a une lutte terrible qui n avait plus de
raison d'être depuis la chute de Napoléon 111,
et il se prononça ave> énergie contre toute
annexion qui éterniserait l'.mi...
deux nations et sérail une violation du droit
des peuples de décider de leur sort. Au
i& juiu 1871, il protesta contre l'annexion de
BEBR
l'Alsace-Lorraine. • Le seul avantage qu'aura
cette annexion, dit-il. c'est que les tendances
républicaines qui prévalent en Alsace vont
passer en Allemagne et qu'ainsi l
formera le noyau du mouvement qui
emporter l'Allemagne monarchique. »A
de mars 1872, il fut traduit devant la cour
d'assises de Leipzig, avec MM. Liebnecht et
Hepner, sous l'inculpation d'avoir travaille
depuis plusieurs années, soit par leurs dis-
cours, soit par leurs articles ae journaux, à
troubler l'ordre existant en Saxe et en Alle-
magne, à ameuter les ouvriers contre la
bourgeoisie, à renverser le trône saxon et
celui des autres princes allemands pour sub-
stituer la republique à la monarchie, enfin,
d'avoir depuis quatre ans et plus conspiré
avec l'étranger la ruine de l'Allemagne. Ce
procès eut un grand retentissement en
magne. Bebel et ses amis déclarèrent qu'ils
avaient aidé de toutes leurs forces à fonder
en Allemagne le parti socialiste
que des ouvriers; que le but de ce parti était
en effet la fondation de la repu
ils protestèrent contre l'intention qu'on leur
attribuaitd'avoir voulu recourir à des moyens
violents. (On ne contestera pas, dit Bebel,
que dans toutes nos réunions je n'ai jamais
cessé de recommander de ne pas user de
moyens illégaux. Le premier de mes buts est
l'instruction des masses, parce que je sais
que c'est l'instruction qui nous donnera le
plus d'adhérents. Nous ne prétendons qu'à
une chose, c'est d'acquérir la majorité. »
Pendant le cours des débats, qui ne durè-
rent pas moins de quinze séances, l'accusa-
tion incrimina des tendances, des théories
qu'elle jugeait dangereuses, sans pouvoir re-
lever des faits précis tombant sous le coup
de la loi. Néanmoins, le 26 mars, Bebel fut
condamné, ainsi que Liebnecht, à deux ans
de forteresse comme coupable de haute trahi-
son. Un discours qu'il prononça a Gohlib au
mois de juin suivant lui valut un nouvelle
poursuite. Le tribunal de Leipzig le déclara
coupable de lèse-majesté à l'égard du roi de
Prusse et le condamna a neuf mois de prison
ainsi qu'à la déchéance de son mandat de
député au Reichstag, le tout eu vertu de l'ar-
ticle 95 du code pénal. Au mois de juillet
1872, il fut enferme dans la forteresse de
Houbertsbourg, pour y subir sa peine.
BÉBON, un des noms du serpent Typhon,
dans la mythologie égyptienne. A ce mot
s'attachait l'idée d'une puissance perturba-
trice, destructive, en rapport avec les légen-
des concernant Typhon. « Compagnon du
serpent Typhon, selon certains auteurs, sorte
de génie funeste, créateur des animaux mal-
faisants et nuisibles.
BÉBOCTOFF(WassiliOssiPOWiTCH, prince),
gênerai russe, né en 1792, mort à Tiflis en
1858.11 descendait d'une famille arménienne;
son grand-père avait été gouverneur de Ti-
flis, et son père entra au service de la Russie
après l'incorporation de la Grusie à l'empire.
WassUJ Béboutoff fit ses études à Saint-
Péterabourg, à l'Institut des cadets, et fut,
en 1809, envoyé avec le grade d'oificier dans
le Caucase, auprès du gouverneur général,
le marquis de Paulucci, dont il sut ^'attirer
les bonnes grâces. Il le suivit en Pologne et
prit part aux opérations d'un corps d'armée
russe contre Macdonald, dans la cam;
de 1812. En 1816 et 1817, il suivit en Perse,
comme aide de camp, le général [ermoloff,
se distingua dans la campagne qui eut pour
résultat la soumission de la province d'A-
koudja et parvint au grade de colonel. 11 lut
ensuite nomme gouverneur de l'Imerethie
(1825-1827), prit part au siège d'Akhalzikh,
fut nomme major général et gouverneur de
la ville prise d'assaut; il s'y défendit vigou-
reusement en 1829, avec une garnison déci-
mée par la peste et donna le temps à Bdou-
rawief de venir le délivrer. Après avoir
exerce diverses fonctions en Arménie, il fut
appelé en Pologne (1840) et nommé cumin. ai-
dant de Zamosc. Promu lieuieuam général
en 1813, il reparut dans le Caucase a la tête
d'un corps d'armée, commanda sous V>
zoff un des corps envoyés dans le 1
(1845), battit Schamy] pies de Koutidji (oc-
tobre 1846), prit part aux sièges
et de îSalti. Lors de la guerre d'Orient, il fut
nommé commandant d un corps
sur la frontière turque, haïra a Abdi-P icha
le chemin d.- 1 Arménie a ia bataille de Ka-
diklar (i" décembre 1853), mit en déroute à
K.ourouk-Déré l'armée de Zarif-Pacha, qui
perdit 15 canons et 2,000 prisonniers (5 août
1854), mais il ne put empêcher la prise de
Kars. 11 fut Mors remplace par Mmii i
envoyé à Titlis, comme chef du conseil d ad-
iu n. Il rentra en faveui
grand âge, après s être porte en Mingrelie
contre Oiner-Pacha, qu'il força de rebrous-
ser chemin, et Mourawief ayant été rappelé,
i ianda encore en chei l'armée du Cau-
I qu'à l'arrivée du pnuce Bariatyn&ki.
11 fut alors nomme gênerai de cavalerie
(1857), mais ses infirmités l'obligèrent de
prenure sa retraite.
BÉBRYCE, unedesDanaldes, épouse d'IIip-
ou Cthomus, qu'à l'exemple de sa
sœur Hyparmnestre, suivant quelques au-
teurs, elle sauva de la mort. Elle passe pour
avoir donne son nom à la natn m
ces, en Bitbynie. Une autre version fait des-
cendre ces peuples d'un héros nom m
br>x.
BÈCH
Bee (ARBAYK DU). V. BeC-HKLLOIN, »U
tome II du Grand Dictionnaire, page 463.
* BÉCARDE s. f. — Encycl. Oniith. I
nomination de bécarde a été créée pat
fon, mais le genre incohérent qu'il
voulu former sous ce nom a cei
depuis les modifications successives qu'y ont
apportées Vieillot, Cuvier et Swainv
genre bécarde actuel, d'où l'on exclut le ty-
ran et le vanga, que Butfon avait intro
dans le sien, a pour type la pîe-grièche grise
de Br : rend des passereaui dont
la place naturelle n'est pas encore dêliniti-
tes uns les rangeant parmi les
pies-grièches, les autres parmi les gobe-
mouches, dont ils se rapprochent, en effet,
également par certains caractères. Voici les
traits caractéristiques du genre : bec
en dessous: tète gt
pi imée ; pieds courts et faibles, à doigt
externe plus long que le doigt interne ;
sant les au-
tres; queue courte, terminée carrément.
Les bécardes vivent généralement par pai-
res et se tiennent le plus souvent au soi
des arbres, où elles saisissent, pour s'en
nourrir, les insectes qui viennent à pa
leur portée. Parmi les espèces de ce genre,
on cite : la bécarde grise (pie-grièche grise
de Lesson), oiseau d'un gris cendré clair, avec
le dessus de la tête, les joues, les ailes et la
queue noirs; dix espèces de la Guyane et du
Brésil, presque identiques à la précédente ;
plusieurs petites espèces du Brésil, sigrj
par Spix, qui en a tait le genre pachyrhyn-
que, et parmi lesquelles il faut citer le pa-
ch3Trhynque vert d'Azara ou gobe-mou.
tête noire de Licbtenstein. Il a le dessus de
la tête noir, le front blanc, le ventre gris
cendré, avec une large bande jaune sur la
poitrine, le dessus du corps vert.
BECC.VRI (M13©), femme auteur française
du xviiie siècle. On ne sait rien de l'exis-
tence de cette femme, qui paraît s'être par-
ticulièrementoccupée de littérature an
car tous les ouvrages qu'elle a publies sont
traduits ou imités de l'anglais ou portent sur
des sujets anglais : Mémoires de Lucie d'Ol-
bery, traduits de l'anglais (Paris, 1761,2 vol.
m-12); Lettres de milady de Bedfort (]
i 1769, in-12) ; Milard Damby (Paris, 1772,
I 2 vol. in-12); les Dangers de la calomnie ou
| Mémoires du fameux Spingler, histoire an-
| glaise (Pans, 1781,2 vol. in-12).
BECCHETTI (Joseph), peintre italien du
xviue siècle. Il fut élève d'Hercule Gra-
ziani et peignit des tableaux de sainteté, dont
quelques-uns ornent encore les églises de
Bologne.
BÉCEL (Jean-Marie), prélat français, né à
Beignon (Morbihan) en 1825. Elève du petit
séminaire de Sainte-Anne, puis du grand .sé-
minaire de Vauues, il reçut le sous-diaconat
en 1846, et comme il n'avait point encor
d'être ordonné prêtre, il quitta le séminaire
pour faire diverses éducations particulières
(1847-1859). Dans l'intervalle, il reçut la prê-
trise (1851). L'archevêque Morlol, a qui il
avait ete recommandé, l'appela en 1859 à
Pans et l'attacha comme vicaire à L'église de
la Trinité. En 1864, l'abbé Bècel retourna à
Vam.es, ou l'évêque Gazailhan le nomma
chanoine, archiprétre de la cathédrale et vi-
caire général. Bien qu'il n'eût point encore
eu le temps de faire preuve .Je talents admi-
nistratifs, dès la fin de 1865 il fut appelé à
succéder comme evêque de Vannes à M. Ga-
q qui venait de mourir et fut sacré a
Paris au mois de juillet 1SG6. Deux ans puis
tari, il prêcha le carême aux Tuileries. Lors
du concile du Vatican, M. Bécel se ra
dans ia majorité desevéquesqui pi
le nouveau dogme de 1 infaillibilité du pape.
Dirigeant un diocèse où les masse.s ignorantes
subissent avec une absolue docilité l'influence
"1 i. -1 .est sigualé par l'ardeur
qu'il a mise a faire intervenir ses p
dans les élections politiques, notamment lors
■étions partielles du 20 octobre 1872,
nu 27 avril 1873et du 5 mars 1876. Dans cette
dernière élection, qui eut un grand retentis-
sement, non-seulement il soutint et fit sou-
tenir publiquement L'élection du comte de
Mun, qu'il appelait • un apôtre,' mais encore
il déclara qu'il avait interdit la porte de l'e-
vôché i un di concurrents, qui ce|
était un prêtre, l'abhe Cadoret. Cette elec-
. i ii k lieu a une enquête parlementaire,
qui démontra des actes ue scandaleuse pres-
in laveur de M. de Muu et amena l'in-
tion de son élection. On doit à cet
quelques écrits d'une tres-mediocro
valeur : Souvenirs de première communion et
de confirmation (185,'», iu-12); Y Age ne raison
(1636, in-12), Souvenirs au catecht
Conférences à l'usage des jeunes gens (I85t>,
in-12); Lettres de condoléance et de consoia-
tion a un jeune enfant au sujet de ia mort de
son père (1857, in- 18) ; Souvenirs du pèlerinage
de Sainte- Anne-d' A uray (1860, in-18).
BECEHBA (François), architecte espagnol
du XVI*> siècle. Il construisit a 1
Mexique, la cathédrale, pi
couvents et un collège. On lui d
la cathédrale de Lima, l'église de Cuzco et
plusieurs beaux ponts.
BÊCHAGE s. m. (bè-cha-je — rad. bêcher).
A.CUO0 de bêcher, de cultiver à la bêche.
' BKCIIAMP (l'ierre-Jaeques-Aotoine), mê-
BECK
323
deein français, né à Bassing, près de Dieu ze,
en 1810. — Correspondant de l'Académie de
médecine de i de pharma-
ir du Montpellier
média:, çu en 1870 la croix de la
t 1876, M. Béchamp
ail à Mont-
pellier pour i an de la Faculté ca-
tholique ie, fondée à cette époque
à Lille. Outi raémoii
lui doit : Leçons sur la fermentation vineuse
et sur la fabrication du vin (Montpellier, 1863,
in-8o) ; ( ^ sur l'emploi
de la créosote pour l'éducation des vers à soie
(1867, in-12); De la circulation du carbone
dans la nature et des intermédiaires de cette
circulation (1868, in-8°).
'BÉCHARD ( Je an-Jacques -Marie- 1
ie français.
— 11 e^t mort à Puris en 1870. Outre les ou-
de lui que nous avons cites, on lui
• lice des associations reli-
(1845, in-8°); Droit municipal au moy*
(1864, 2 vol. in-8°); Du projet de décentrali-
sation administrative annoncé par l'empereur
(1864, in-8°); Droit tnunicipal dans les temps
modernes (1866, in-8°); Autonomie et césa-
risme, Ditroduction au droit municipal mo-
derne (1869, in-8°); la Monarchie de Mon-
tesquieu et la république de Jean- Jacques
.-80).
"BÉCH&RD (Frédéric), littérateur fran-
çais. — Les derniers ouvrages qu'il a publiés
\* Echappé de Paris, nouvelle série des
ées (1862, in-12); Jambe
d'urgent (1865. in-12); Scènes de la grande
chouannerie (\%fà, in-12); les Traqucurs de dot,
i intraartin; De Paris à Constan-
tinople% notes de voyage (1S72, in-12); la Loi
électorale (1873, in-12), etc.
BECHADD (Jean-Pierre), général fran-
çais, né â Belfort en 1770, mort à Orthez en
1812. Il était, sous la monarchie, soldat du
régiment du Dauphiné, et il lit les campa-
gnes de la République avec le grade d
de bataillon. Il prit part, en lSo4, a la cam-
de Saint-Domingue, revint en Kurope,
lit la camnagn de de
colonel, fut nommé général de brigade et
atta-hè en cette qualité a l'armée de Portu-
gal. Il revint ensuite en Espagne et fut tué à
la bataille d'Orthez.
" BÊCHE s. f. — Bateau plat recouvert
d'une toile à voile, en usage autrefois sur le
Rhône, et dont le^ bateaux de bains, à Lyon,
ont conservé le nom.
BÊCHER s. m. (bé-chêrr). Petite mesure
de capacité employée dans quelques parties
de l'Allemagne.
'BÉCHEREL, bourg de France (1
Vilaine), ch.-l. de cant., arrond. et à 19 kilora.
,1e Montfort, sur l'un des points les plus éle-
vés de la Bretagne et sur la limite des
départ. d'Ille-et-Vilaine et desCôtes-du-Nord;
pop. aggl., 764 hab. — pop. tôt., 816 hab. —
Eu 136.1, Charles de Blois, accompagné de
Du Gueselin, vint assiéger le château de
Béchei par Latimer, capitaine
I comte de Montfort. Ce fut à ce
que le canon fut employé pour la première
■ne. En 1371, Du Gueselin as-
siégea cette place pour la deuxième fois ;
elle tomba alors au pouvoir des Français.
BÉCHORTHOPNÉE s. f. (bé-chor-to-pné —
du gr. tèx, toux, et de orthopnée). Nom qui
a ete proja.se pour designer scientifiquement
la coqueluche.
•BECKMANN (Frédéric), acteur allemand.
— Il v -l mon ;i Vienne en 1866.
•BECK.MANNIE s. f. — Encycl. H t. Placéo
tour a tour dans les genres phalarïde, cyno-
sure, paspale, l'unique espèce qui constitue
oeckmannie parait devoir
rester son qu'elle conserve le
nom que nous 1m donnons -t ar-
ticle, soit qu'on accepte celui de jo.cliiine,
qu'a propi luidebruckmannie
kmannie a un ha-
bitai très-étei
fois sous U'-s l ».. n Ku-
rope, en Asie et en An i. Cesl une
>ntenant deux
aeUTS fertiles, contenues dans «Jeux valve,-»
comprin i,
eu plus courtes que les lleurs;
un ova . terminé par deux styles
courts, qui \ t cha un un stigmate al-
, plumeux, a poils simples; un fruit
glabre, cyundrique, dépourvu il écailles.
BEC&X (Jean-Pierre), général de l'ordre
aille ue petits culti-
vateurs, oui s'impi mds sacrifices
I our lui taire lans le but de
e suivre la carrière sacerdotale. Ayant
1819,
il devint vicaire à Uccle, près de Brux
mais presque aussitôt après il entra chez les
jésuites m riildel beim, où d lit son novo-iat.
II ne tarda pas à se faire remarquer de ses
supérieurs par un esprit tres-souple, tres-tin
nd .-n rrs-^ lurces. Attaché, comme con-
feSSeUT, à Ferdinand, duc d'Aiitlalt-Rœthen,
qui venait d'abjurer le protestantisme, le
Père Beckx exerça sur lui une grande în-
- et devint cure de la nou\elle église
catholique bâtie à Koothen. Ce prince étant
mort, sa veuve, lu princesse Julie, qui subis-
324
BECQ
sait complètement l'ascennant ou Jésuite, le
garda auprès d'elle tant qu'elle demeura à
Kœthen, puis l'emmena k Vienne, où elle se
fixa. Sur ce théâtre beaucoup plus vaste, le
Père Beckx devint un des instruments les
plus habiles de son ordre et fut nommé pro-
curateur de la province d'Autriche (1847).
L'année suivante, les jésuites ayant été ex-
pulsés de l'Autriche, il passa en Belgique, où
il fut successivement nommé suppléant et di-
recteur du collège de son ordre à Louvain.
Lorsque le triomphe de la réaction eut permis
aux jésuites de venir de nouveau s'abattre
sur l'Autriche, il revint dans ce pays, où il
prit une part des plus actives k toutes les
mesures qui eurent pour résultat de rétablir
le despotisme dans ce pays et de donner aux
cléricaux la direction des affaires publiques.
Il fit, en outre, rétablir son ordre en Hon-
grie, où il fonda le noviciat de Tyrnau. Le
Père Roothaan, général des jésuites, étant
mort en 1853, le Père Beckx se rendit à
Rome pour assister à la réunion des digni-
taires de l'ordre chargés de lui donner un
successeur, et ce fut lui qui fut appelé à lui
succéder. Sous sa direction, la célèbre so-
ciété, qui poursuit le double but de s'emparer
de l'éducation de la jeunesse et de la domi-
nation politique, a pris une extension consi-
dérable; non-seulement elle est l'auxiliaire
le plus puissant de la papauté dans la guerre
qu'elle poursuit contre les principes ration-
nels qui sont la base de la société et de la
civilisation modernes, mais encore elle s'est
emparée de la direction de l'Eglise catholi-
que. Grâce au Père Beckx et à l'armée qui
lui obéit aveuglément, le catholicisme a reçu
l'addition de deux dogmes nouveaux, l'imma-
culée conception et l'infaillibilité du pape,
et les anathèmes du Syllabus ont foudroyé
les catholiques libéraux , en essayant, ce
qui était moins facile, de réduire en poudre
les libertés modernes. Le Père Beckx, si
l'on se place à son point de vue, a déployé
une grande habileté dans le but poursuivi.
Après avoir préparé et gouverné le con-
cile du Vatican (1869-1870), il a réussi k
dominer le clergé et les évéques. Toutefois,
son triomphe n'a pas été aussi complet
qu'on pourrait le croire. Si l'influence des
jésuites a pris un développement menaçant
dans quelques Etats, notamment en France
et en Belgique, elle a été vigoureusement
combattue dans d'autres. En Italie, les jésui-
tes ne sont pas sans avoir éprouvé quelques
déboires, et, dans ces dernières années, ils
se sont vu expulser de Guatemala, du Nica-
ragua, de San Salvador, de l'Allemagne du
Nord, etc.
'BÉCLARD (Jules), médecin français. —
En 1867, il a été promu officier de la Légion
d'honneur, et il a succédé, en février 1872, à
M. Longet comme professeur de physiologie
k la Faculté de médecine de Paris. Le 4 août
de cette même année, M. Béclard écrivit au
sujet de l'incident Dolbeau, à l'Ecole de mé-
decine, une lettre qui lui fît le plus grand
honneur. M. Béclard, qui appartient au groupe
modéré du parti républicain, a été élu par les
électeurs de Charenton, le 15 octobre 1871,
membre du conseil général de la Seine, et
réélu en novembre 1874. Au mois de novem-
bre 1876, il posa sa candidature au Sénat
dans la Seine. Dans un diseoursqu'il prononça
devant les électeurs le 21 janvier, il exposa
son programme politique : ■ A l'Assemblée,
j'aurais fait partie du groupe de la gauche
républicaine, dit-il,.. C'est en améliorant ce
2ue nous avons, c'est en usant de sagesse et
e prudence que nous assurerons ce que nous
voulons, l'établissement de la République. ■
Il n'obtint que quelques voix. Aux élections du
20 février suivant pour lu. Chambre des dépu-
tés, il se porta candidat et fut soutenu par les
journaux républicains modérés. Aucun des
candidats n'ayant obtenu la majorité au pre-
mier tour de scrutin, il eut a lutter, au scru-
tin de ballottage, contre M. Talandier, can-
didat radical, qui fut élu le 5 mars. Outre les
ouvrages de lui que nous avons cités, dont
l'un, le Traité de physiologie, est arrivé en
1870 à sa sixième édition, on lui doit un Rap-
port sur les progrès de la médecine en Franc*
(1868, in-8°) et de nombreux articles publies
dans la (Jazette hebdomadaire de médecine
et de chirurgie.
éBÉCON, bourg de France (Maine-et-
Loire), cant. et a 7 kilom. de Louroux i; -
connais; pop. aggl., 847 hab. — pop. tôt.,
9,057 hab.
BECQ DB FOUQU1ERES (Louis), littéra-
rateur, né k Paris en 1831. Il suivit d'abord
le métier des armes, devint officier et donna
sa démission en 1858. Depuis lors, il a em-
ployé ses loisirs à des travaux littéraires.
Outre des éditions des poésies et des œuvres
i.n prose d'André Chénier, des poésies
aies deBalf,' ideP. de Ron-
sard,des œuvres de François de Pange, etc.,
on lui doit: Drames et poésies (1860, in-12);
les Jeux des anciens, leur description, leur
origine, leurs rapports avec la religion, l'his-
toire, tes arts et les mœurs (1869, in-8u);
Aspasie de Afilet, étude historique et morale
(1872, in-12) ; Documents nouveaux sur André
Chénteret examen critiqua de la nouv,
Hun de ses œuvres, accompagnés d'appendices
(1875, iu-12), etc.
BECQUE (Henri-François), auteur drama-
tique, ne h Paris le 9 avril 1837. Son père,
BÉCU
qui était employé dans une maison de ban-
que, le destina de bonne heure à la carrière
administrative. Après avoir fait de bonnes
études au lycée Bonaparte, il entra dans les
bureaux du chemin de fer du Nord, puis dans
ceux de la chancellerie de la Légion d 'hon-
neur.Il fut ensuite commis d'agent dechange,
puis secrétaire particulier d'un prince russe.
Tout en donnant des leçons de littérature, il
se lia d'amitié avec M. Victorin Joncières,
jeune musicien de l'école de Berlioz, qui
comme lui cherchait encore sa voie. Ils com-
posèrent ensemble Sardanapale, opéra en
trois actes et cinq tableaux, qui réussit au
Théâtre-Lyrique le 8 février 1867. L'année
suivante, M. Henri Becque fit représenter au
Vaudeville une pièce en cinq actes, en prose,
l'Enfant prodigue, qui n'avait rien de bibli-
que que le titre et dont la critique se plut a
reconnaître l'action simple et naturelle, le
comique facile et nullement cherché. Un ou-
vrage plus important, Michel Pauper, drame
en cinq actes et sept tableaux, devait être
joué à l'Odéon, et peut-être serait-il encore
enseveli dans les carions si l'auteur ne s'était
décidé k louer pendant l'été 1870 le théâtre
de la Porte-Saint-Martin. Il engagea Taillade
pour remplir le rôle principal de sa pièce et
devint, dit Théophile Gautier, son imprésario,
son metteur en scène, son préposé à la loca-
tion. Michel Pauper, sans être une bonne
pièce dans le sens où les directeurs l'enten-
dent, est un ouvrage supérieur aux drames
qui se reçoivent et se jouent partout sans la
inoindre difficulté. Il y a chez M. Henri
Becque, malgré l'inexpérience, le sentiment
du théâtre et le véritable instinct du poète
dramatique. M. Becque n'est pas, comme
on pourrait le croire, un riche capitaliste se
donnant le plaisir de faire représenter sa
pièce pour en mieux juger l'effet. Il a tenté
l'expérience à ses risques et périls. Apres
avoir perdu une somme assez forte dans cette
tentative honorable, il se retira, un peu meur-
tri, au bord de la mer, où il apprit par les
journaux nos premiers désastres. Il revint à
Paris en toute hâte prendre rang dans les
bataillons de marche et quitta la garde na-
tionale le jour même de la capitulation. De-
puis, il a fait jouer au Vaudeville, le 18 no-
vembre 1871, une comédie en trois actes, en
prose, l'Enlèvement, dont le succès n'a pas
été aussi franc que celui de l'Enfant prodigue.
Membre de la commission des auteurs et com-
positeurs dramatiques, pendant l'exercice de
1874 k 1876, il a contribué par son activité et
sa propagande au rétablissement du troisième
Théâtre-Lyrique. Il est un des principaux
rédacteurs du journal le Peuple, depuis que
M. Floquet, député et ancien conseiller mu-
nicipal, dirige cette feuille républicaine.
•BECQUEREL (Antoine-César), physicien
français. — Ce célèbre savant n'a cessé de
poursuivre ses travaux avec une ardeur que
son grand âge n'a point ralentie. En 1874,
l'Académie des sciences voulut lui donner un
témoignage d'estime et de sympathie en fai-
sant frapper une médaille en son honneur.
« Je suis aujourd'hui l'interprète de l'Acadé-
mie, dit, le 18 avril, son président, M. Ber-
trand, en remettant à M. Becquerel la mé-
daille qui vient d'être frappée à son intention.
M. Becquerel a été reçu en 1829; il occupe
sa place ici depuis quarante-cinq ans bien
sonnés, et il était si bien de l'Académie depuis
longtemps déjà, bien que les circonstances
n'aient pu permettre de le recevoir, que nous
avons voulu devancer l'heure exacte de la
cinquantaine. ■ Dans un ouvrage intitule
Des forces physico-chimiques et de leur inter-
vention da7is la production des phénomènes
naturels (1875, in-8w, avec pi.), M. Becquerel
a exposé toutes ses recherches depuis 1823
sur le dégagement de l'électricité dans les
actions chimiques; il a traité avec de grands
développements tout ce qui concerne les cou-
rants électro-capillaires, et il a exposé les
principaux phénomènes de l'atmosphère. On
lui doit, eu outre, plusieurs savants mé-
moires.
•BECQUEREL (Alexandre-Edmond), phy-
sicien français. — Il est membre de l'Acadé-
mie des sciences et officier de la Légion
d'honneur. Ancien professeur de l'Institut
agronome de Versailles, M. Edmond lierque-
rel a été appelé, le 9 octobre 1876, à la chaire
de physique et de météorologie du nouvel
Institut agronomique, fondé alors au Conser-
vatoire des arts et métiers de Paris, Ce sa-
vant physicien, qui a collabore aux travaux
de son père, outre les mémoires que nous
avons cités, a fait de nouveaux mémoires
sur la lumière, sur la chaleur, .sur la tempé-
rature, et il a publié : la Lumière, ses causes
et ses effets (1867-1868, 2 vol. in-8°), ouvrage
fort remarquable ; Phénomènes lumineux de
l'atmosphère (1873, iu-4"), etc.
•BECQUET (Just), sculpteur français.—
Depuis istio, il a exposé : Vendangeur, busto
de Muxo B...t terre cuite (1860) ; îsmaôl, sta-
tue fort remarquable (1870); le buste de
Victor Cousin (1872) ; buste en terre cuite
(1873); Lion, terre cuite (1874): Une vachet
terre cuilo (1875). Il a obtenu dus médailles
un 1869, 1870, et une première en 1877.
m m il i i il, ancienne contrée do la Pa-
lestine, dont il est fait mention dans lo texte
te Judith, et où Holopherne urrivaavec
B près avoir quitté Ninive.
BÉCtIBO. V. Baubo, dans ce Supplément.
BEDP
BED AFF (Antony-AIoysius-Emmanuel van),
peintre flamand, né k Anvers en 17S7. Il a
peint des tableaux d'histoire et des portraits
très-estimès ; mais les musées publics ne
possèdent rien de lui.
* BÉDARIEUX, ville de France (Hérault),
ch.-l. de cant., arrond. et à 33 kilom. de
Béziers, sur la rive gauche de l'Orb; pop.
aggl., 7,374 hab. — pop. tôt., 7,892 hab. —
Bien bâtie, propre et bien percée, cette ville
tout industrielle est reliée au faubourg Saint-
Louis, situé sur la rive droite de l'Orb, par
trois ponts de pierre, dont l'un est ancien;
elle n offre point d'édifices qui méritent d'être
cités. On y remarque seulement le viaduc
sur lequel le chemin de fer de Béziers k
Graissessac franchit la vallée de l'Orb.
— Histoire. La ville de Bédarieux exis-
tait déjà au xne siècle; elle était alors dé-
signée sous le nom de Bedeiriae. Elle sup-
porta plusieurs sièges pendant les guerres
de religion. C'est vers la fin du xviie siècle
que furent créées ses fabriques de draps, qui
ont acquis aujourd'hui une grande impor-
tance. Bédarieux est la patrie de Guillaume
d'Abbes de Cabrerolles , correcteur en la
cour des aides et finances de Montpellier, au-
teur d'une Relation des inondations arrivées
à la ville de Bédarieux en 1745.
BÉDARRIDE (Jassuda), jurisconsulte fran-
çais, né k Aix en 1804. Il étudia le droit dans
sa ville natale, où il se fit recevoir avocat et
où il exerça avec succès cette profession.
M. Bédarride devint bâtonnier de son ordre
en 1847. Il fut nommé, après la révolution de
1848, maire d'Aix et membre du conseil gé-
néral des Bouches-du-Rhône. Quelque temps
après, tout en restant profondément attaché
aux idées libérales et républicaines, M. Bé-
darride se démit de ses fonctions pour s'oc-
cuper d'écrire une importante série de traités
sur le droit commercial. Sous le titre géné-
ral de Droit commercial, commentaire du code
de commerce, M. J. Bédarride a publié, de
1854 à 1864, 17 vol.in-so, comprenant un ex-
posé complet des matières contenues dans le
code de commerce. Plusieurs des parties de
cet ouvrage très-remarquable et très-estimé
ont été revues et rééditées. En outre, on
doit à cet érainent jurisconsulte : Traité du
dol et de la fraude en matière civile et com-
merciale (1852, 3 vol. ùi-80; réédité en 1S67,
4 vol. in-8°); République-monarchie, aux tra-
vailleurs des villes et des campagnes (1S73,
in-8°); Commentaire de la loi du 14 juin 1865
sur les chèques (1874, in-8°); Du prosélytisme
et de la liberté religieuse ou le Judaïsme au
milieu des cultes chrétiens dans l'état actuel
de la civilisation (1875, in-S°). — Son cousin,
M. Israël Bédarride, mort en 1869, a exercé
avec talent la profession d'avocat k Mont-
pellier, où il a terminé sa vie. On lui doit
quelques ouvrages, notamment : les Juifs en
France, en Italie et en Espagne^ recherches
sur leur état depuis leur dispersion jusqu'à
nos jours sous le rapport delà législation, de
la littérature et du commerce (1859, in-18);
Etude sur la législation pénale,$De la peine
de mort, de la révision des condamnations
criminelles (1865, in-8°), ouvrage réédité avec
des additions en 1867 ; Etudes de législation
(1868, in-8<>). — C'est à la même famille qu'ap-
partient un des hommes qui, par le savoir et
par le caractère, font le plus d'honneur k
notre magistrature, M. P. Bédàrridk, appelé
en 1875 à remplacer M. Blanche comme pre-
mier avocat général à la cour de cassation.
* BÉDARR1DES, ville de France (Vau-
cluse), ch.-l. de cant., arrond. et k 14 kilom.
d'Avignon, au confluent de l'Ouveze et d'une
branche delaSorgue; pop. aggl., 2,005 hab.
— pop. tôt., 2,860 hab.
BÉDARR1DES (J.-P.), officier et écrivain
français, né vers 1831, mort à Marseille en
1875. Elève de l'Ecole polytechnique, puis de
l'Ecole d'application de Metz, il fit la campa-
gne de Crimée, devint capitaine d'artillerie
et prit part à la guerre de 1870. Fait prison-
nier après la reddition de Metz, il contracta
pendant sa captivité en Allemagne un rhu-
matisme articulaire, des suites duquel il mou-
rut. Le capitaine Bédarrides s'était fait con-
naître par quelques ouvrages intéressants,
n mi uni ment : Journal humoristique du siège de
Sëbcistopol (1867, 2 vol. iu-12), sans nom d'au-
teur; Capoue en Crimée, épisodes du Journal
humoristique du siège de Sébastopol (1869-
1870, 2 vol. in-16); Réorganisation de l'armée
française ou Morale de l'invasion prussienne
(1871, in-12), etc.
BÉDAUDE ou BÉDEAUDE s. f. (bé-dô-de).
Entoui. Nom vulgaire de plusieurs insectes
qui sont de deux couleurs.
* BÉUÊE, bourg de France (llle-et-Vilaine),
cant., arrond. et à 5 kilom. de Montfort;
pop. aggl., 308 hab. — pop. lot., 2,550 hab.
Grains, bois, lin et fruits.
BEDEL NOUZOUL s. m. (be-dèl-nou-zoul).
Impôt turc, prolevé sur chacun des quartiers
d'une Ville.
* BEDFORD, vilte d'Angleterre, ch.-l. du
Bedlurdshire , située sur les deux rives
do la rivière Ouse; 16,S50 hab. « Cette
ville, dit Alphonse Esquiros, remonte a une
haute antiquité et pusse pour avoir été le
Bedicanford de la chronique saxonne. Elle
il. ut mui il uni ii un gué (ford), que coiiiumii-
daitle château de Boauch.unps, fondé a l'e-
pooufl uu Guillaume le Conquérant établit sa
• BEEC
domination militaire sur la contrée environ*
nante. De ce château, il ne reste aucun ves-
tige. La rivière est maintenant traversée par
un beau pont en pierre. Des six églises de la
ville, Saint-Paul est la plus remarquable.
Saint- Pierre possède une ancienne porte nor-
mande, de vieux fonts baptismaux et quel-
ques vitraux coloriés.
• Au centre d'un district agricole, Bedford
se livre au commerce des grains, de la drè-
che et du bois. Il s'y fabrique aussi de la
dentelle, des souliers et des ouvrages de
paille tressée.
• De toutes les villes de l'Angleterre, celle-
ci est peut-être la plus remarquable par l'é-
tendue et la variété de ses établissements
philanthropiques. Sir W. Harpur, qui était né
k Bedford et dont le tombeau se voit dans
l'église Saint-Paul, a été le fondateur de plu-
sieurs œuvres de charité, sous le règne d'E-
douard VI. Parmi ces institutions, il faut ci-
ter 70 à 80 maisons de refuge et les fameuses
écoles gratuites de Bedford, ouvertes k tous
les habitants, bien administrées et recevant
des filles et des garçons. Ces écoles ont at-
tiré plusieurs familles dans la ville k cause
des avantages qu'elles présentent. Le chi fifre
des revenus de ces œuvres de charité s'élève
maintenant à la somme considérable de
425,000 francs par an, sur laquelle sont dis-
tribués des secours aux apprentis et des dots
aux jeunes mariés.
■ Le célèbre John Bunyan était pasteur
d'une congrégation indépendante à Bedford.
Il prêchait dans la chapelle de Mill-Lane, et
c'est dans la prison de la ville qu'il écri-
vit le Voyage du pèlerin (Pilgrim's Pro-
gress). Il naquit en 1628 k Elstow (1 mille
et demi au sud de Bedford) et exerça dans
sa jeunesse le métier de chaudronnier. On
montre encore son cottage et sa forge à Els-
tow, tandis que son fauieuil figure dans la
chapelle de Mill-Lane.
i Une des plus anciennes maisons de Bed-
ford est l'auberge de George (George's Dut),
bâtiment du xve siècle. •
BED1CR (Pierre), antiquaire arménien du
xvmo siècle, mort à Vienne. Il fut amené k
Rome par un religieux de l'ordre du Mont-
Carmel, fut admis au collège de la Propa-
gande, alla vivre quelque temps en Perse,
revint ensuite en Europe et s'établit àVienne.
Il a publie un ouvrage intitulé : Celil Sutîm,
scilicet explicatio utriusque celeberruni ac
pretiosissimi theatri quadraginta columnurum
in Perside orientis, cum adjecta fusiori nar-
ratione de religione moribusque Persarum
(Vienne, 1678, in-4°).
• BÉDOUIN ou BÉDOIN, bourg de France
(Vaucluse), cant. et à 8 kilom. de Morinoi-
1011, arrond. et à 16 kilom. de Carpentras,
bâti en amphithéâtre sur la première ondu-
lation du Ventoux ; pop. aggl., 1,281 hab. —
pop. tôt., 2,425 hab. ■ Au mois de mai 1794,
dit M. Ad. Joanne, l'arbre de la Liberté y fut
abattu pendant une nuit d'orage et par une
main demeurée inconnue. Aussitôt l'ordre
arriva de Paris de livrer Bédouin aux flam-
mes. Meignet , représentant du peuple en
mission, chargea Suchet, alors chef de ba-
taillon, d'infliger k Bédouin ce terrible châ-
timent, et l'ordre fut impitoyablement exé-
cuté. Mais le feu ne détruisit la ville qu'a-
près que le fer en eut décimé la population.
L'église ayant résisté k l'incendie, on la fit
sauter par la mine. L'année suivante, une
députation des habitants, jusque-lk dispersés
et logés dans de misérables huttes, obtint de
la Convention nationale, mieux informée, la
permission de reconstruire les maisons de la
ville et un secours de 300,000 livres pour cet
objet. Une pyramide fut même élevée pour
conserver Je souvenir de cette réparation
tardive ; cependant les traces du désastre
sont encore visibles. •
ni im si 111 (Antonio), peintre italien, né à
Crémone en 1578. Elève d'Antonio Campi , il
se distingua de bonne heure. Ou cite, parmi
ses meilleures œuvres, un Martyre de saint
Etienne et une Vierge au tombeau, qu'on voit
k Plaisance.
BEDUZZ1 (Antonio), peintre et architecte
italien du xvine siècle. Il était élève de Jo-
seph del Sole et il a surtout travaillé k
Vienne.
•BEEC.HER-STOWEfmistrcss Harriett), cé-
lèbre romancière américaine, née en 1814, k
Litthfield, dans le Connectieut. — Elle a ac-
quis par ses écrits une fortune considérable,
3u'on a évaluée à 30.000 livres. Parmi ses
erniers ouvrages, nous citerons : la Perle
de l'Ile d'Orr (isr.'>), dont M. Cucheval-Cla-
rignv a donne une traduction; lo Coin du
feu, livre dans lequel elle plaide la cause de
l'égalité des femmes. Au mois île septembre
1S09, elle rit paraître dans le Macmillan's
M-Hjdznie, sous le titre de la Vraie histoire
île ht vie de. lady Ryron, une étude qui fit
grand bruit. Dans cet article, clic prétendit
que lady Byron avait rompu avec son mari
puce que celui-ci était l'amant de sa so-ur,
11 lui Byron, et ello prétendit qu'elle tenait
cetto révélation tant des confidences que lui
avait faites la sœur de l'illustre poète que
d'un manuscrit dont celle-ci lui avait donne
communication. La presse anglaise s'émut vi-
vement de ces prétendues révélations, ne re-
posant sur aucun fondement, et il fut facile
.le démontrer que le récit de Mm<* Beeeher-
Stowe ne contenait pas de preuves, nuis
BEGA
qu'il fourmillait d'erreurs grossières et ne
pouvait soutenir l'examen.
BEECKMANN (Isaac), mathématicien hol-
landais, mort en 1677. Ami de Des car tes, il
le dérida à écrire son Traité sur la musique
et essaya ensuite de s'attribuer l'honneur d'a-
voir composé cet ouvrage; mais il finît par
reconnaître que le livre était de Descartes.
On doit a Beeckmann : Mathematico-pbysica
(Utrecht, 1644, in-4°).
BEEKKERK ( Hermann-Walter ), peintre
hollandais, né à Leeuwarden en 1756, mort
dans la même ville en 1796. Il étudia la pein-
ture à Amsterdam sous Van Drigt. On vante
son entente de la lumière, mais on lui re-
proche son ignorance de l'anatomie.
BEER (Mryer). V. Meyekeeer, au tome XI
dn Grand Dictionnaire.
BÉFLER v. a. ou tr. (bé-flé). Tromper, se
moquer de. Il Vieux mot.
BÉGABAR, ancienne ville de la Palestine,
qui était située au delà du Jourdain. Patrie
de Nahum, un des douze petits prophètes
qui prédirent la ruine de Ninive.
* BÉGARD, bourg de France (Côtes-du-
Nord), ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom.
de Guingamp; pop. aggl., 724 hab. — pop.
tôt., 4,518 hab.
BÉGAVEN, rajah, fils de Niçouraden et père
de Sindoudiva, dans les traditions indoues.
* BÉGAYEMENT OU BÉGAIEMENT s. m. —
Encycl. Pour compléter l'article donné sur le
bégayement dans le tome II du Grand Dic-
tionnaire, nous allons présenter a nos lec-
teurs l'extrait d'un mémoire adressé à l'Aca-
démie de médecine par M. K. Colombat (de
l'Isère), chargé du cours officiel d'orthopho-
nie, annexé en 1868 à l'Institution nationale
des sourde-muets de Paris, pour le redresse-
ment du bégayement et de tous les vices de
la parole. Ce mémoire contient l'analyse de
la méthode d'orthophonie créée par le doc-
teur Colombat (de l'Isère) et tend à prouver
qu'aujourd'hui le redressement du bégaye-
ment est devenu une affaire d'enseignement,
une question de véritable pédagogie.
Le bégayement est une modification parti-
culière des contractions des muscles de l'ap-
pareil vocal; c'est une affection essentielle-
ment nerveuse, qui est le résultat d'un manque
d'harmonie entre l'influx nerveux qui suit la
pensée et les mouvements musculaires au
moyen desquels on peut l'exprimer par la pa-
role. De ce manque de rapport et d'harmonie
entre L'excitation nerveuse et les contractions
musculaires résulte un désordre qui aug-
mente avec les efforts que l'on fait pour le
faire cesser et donne naissance à cette sorte
d'état tétanique et eonvulsif qui constitue le
bégayement.
Le bégayement est une infirmité, souvent
héréditaire et congéniale, dont il est toujours
facile de constater l'existence, car il suffit
d'entendre parler pendant un certain temps
un sujet bègue pour remarquerqu'il se trouve
plus ou moins arrêté soit dans la prononcia-
tion de toutes les syllabes qui entrent dans
la composition des mots, soit seulement dans
l'articulation de quelques-unes en particu-
lier. Dans sa manifestation, le bégayement
présente quelquefois des intermittences de
deux ou trois heures et même de quelques
jours.
Ce vice de la parole, qui a été confondu
avec plusieurs autres, doit être distingué :
io Du grasseyement, qui resuite de l'articu-
lation gutturale et défectueuse de la lettre R,
de la substitution d'une autre consonne a
celle-ci ou de sa suppression plus ou moins
complète.
2° Des diverses blésités : sesseyement,
lambdacisme, iotacisme, accent des étran-
gers, accent îles provinces du Nord et du
Midi, sifflement dentaire, empâtement buc-
cal, nasillement, etc., etc., qui consistent à
substituer une articulation a une autre ou à
lui donner un son qu'elle ne représente pas.
30 Du balbutiement, don! le caractère es-
sentiel consiste dans l'addition plus ou moins
firolongée de certains sons insignifiants après
es mots, ou dans la prononciation de ceux-ci
avec hésitation et interruption, mais sans
secou es convulsives ni précipitation.
40 Du bredouillement, qui est caractérisé
par la prononciation tumultueuse et confuse
j llabes, qui fait que les mots sont coupés,
articulés à demi et souvent inintell
Ce qui distingue le plus le bégayement des
antres vices de l'articulation, c'est que ces
derniers sont permanents, sans intermittence
et ne ^ont jamais modifiés, augmentés, di-
minués ou momentanément suspendus par les
affections inorales, certaines passions et cer-
taines circonstances.
Considère sous le rapport de ses formes,
de ses variétés et de ses divers degrés d'in-
tensité, le bégayement a été divisé par le doc-
teur Colombat en deux classes principales.
La première, qui consiste en une sorte de cho-
ree des lèvres et dans la succession plus ou
moins rapide des mouvements ou convulsions
cloniques de lu langue, de la mâchoire infé-
rieure et de tous les muscles do l'articula-
tion, a reçu le nom de labio-choréiquo. Cette
espèce de bégayement offre quatre variétés
qui sont : 1° le bégayement labio-choréique
loquax ou avec bredouillement; 2» le dif-
forme; 30 l'aphone; 4° le lingual.
La seconde classe de bégayement, qui est
BEGA.
caractérisée par une sorte de roideur tétani-
que de tous les muscles de la respiration,
principalement ceux du pharynx et du la-
rynx, a reçu le nom de gutturo-tétanique et
comprend six variétés : 1<> le bégayement gut-
turo-tétanique muet; 2° l'intermittent; 3° le
choréiforme ; 4° le canin; 5° 1 epileptiforine ;
60 le bégayement gutturo-tétanique avec bal-
butiement. Enfin, il y a encore un bégayement
assez fréquent, qui est désigné par Fépîthète
de mixte, parce qu'il est caractérisé par la
réunion d'une ou plusieurs des variétés que
nous venons d'exposer.
Lorsque le bégayement est ordinaire, il a
particulièrement lieu dans l'articulation des
consonnes C doux, G, K, L, Q; dans un de-
gré plus avancé, il comprend les lettres B,
P, V, M, F, C dur, G dur, T. D ; si, enfin, lu
difficulté de parler est excessive et qu'elle se
rapproche pour ainsi dire du mutisme, elle
embrasse non-seulement toutes les consonnes,
mais même les sous fondamentaux , qui se
trouvent arrêtés et comme étranglés dans le
larynx.
Il y a certaines consonnes que les bègues
prononcent plus facilement devant telle
voyelle que devant telle autre. Par exemple,
la syllabe co exige moins d'effort de leur
part que la syllabe ca, quoiqu'ils produisent
avec moins de difficultés, dans les mêmes cir-
constances, le son de la voyelle a que le son
de la voyelle o.
On a remarqué que le bégayement cessait
comme par enchantement lorsque les per-
sonnes qui en sont affligées déclamaient
des paroles mesurées par la musique. Deux
causes intimement liées l'une à l'autre ex-
pliquent ce phénomène : la première, c'est
que, étant obligées de soumettre leur pa-
role à un rhythme musical, les mouvements
des agents de la phonation se font nécessai-
rement avec plus de précision et de régula-
rité; la seconde, c'est que, devant avoir con-
stamment l'idée de la mesure, cette idée ac-
cessoire non-seulement arrête l'exubérance
relative des idées principales qui font le su-
jet du discours, mais encore modifie l'excita-
tion cérébrale; d'où il suit que l'irradiation
nerveuse se fait avec plus d'ordre, plus de
lenteur et se trouve alors plus en harmonie
d'action avec les contractions musculaires
des organes de la parole. Il est probable aussi
que la prolongation du son et de l'espèce de
syncope ou traînement de chaque syllabe con-
tribue également à produire comme une ar-
ticulation méthodique.
On peut avancer qu'un des premiers prin-
cipes dans le redressement des vices de la
parole consiste à placer l'appareil vocal dans
une position complètement opposée à celle
qu'il occupe pendant l'hésitation, parce que
les répétitions désagréables qui constituent le
bégayement ou un vice d'articulation ne peu-
vent se faire entendre lorsque le mécanisme
qui leur donne naissance se trouve remplacé
par un autre tout k fait inverse.
Le rhvthme est un des procédés orthopho-
niques indiqués dans la méthode de redres-
sement du docteur Colombat (de l'Isère). Ce
régulateur de tous nos mouvements est un
des moyens que l'on emploie pour combattre
le bégayement. Mais ce procédé, aussi simple
qu'unie, n'exerce son heureuse influence que
dans le milieu des mots et des phrases, c'est-
à-dire que la mesure n'est réellement efficace
sur cette infirmité que lorsqu'on est parvenu
ù articuler les premières syllabes qui, ordi-
nairement, décèlent le plus l'infirmité des
bègues. Pour surmonter les premières diffi-
cultés, le docteur Colombat a été obligé d'a-
voir recours k une gymnastique particulière
des organes de l'appareil tvocal, tour k tour
ou tout k la fois buccale, labiale, linguale,
gutturale, laryngienne et pectorale.
Ces différentes gyranastiques ont pour but :
10 de faire cesser la contraction spasmudi-
que de la gorge, et en même temps, par
une grande quantité d'air (inspiration), de
distendre la poitrine de manière que le
fluide ne s'échappe des poumons que pendant
une expiration lente, expiration qui doit avoir
lieu graduellement et seulement pour fournir
le son vocal; 8° d'agrandir l'ouverture glot-
tale, do refouler in férié urement le larynx, en
avant soin de le mettre, par l'emploi de tu
gymnastique linguale , dans le plus grand
abaissement possible (pendant le bégayement,
cet organe est ordinairement tres-eleve);
3° de faire cesser l'espèce do tremblement
convulsif qui a lieu chez le bègue, lorsque,
pour articuler les lettres labiales, les lèvres
forment une figure k peu près curviligne.
Aussitôt qu'à l'aide de ces diverses gymuus-
tiques la syllabe rebelle parvient à être pro-
noncée, les organes de 1 articulation doivent
reprendre leur position naturelle. Il faut avoir
soin de parler ensuite en battant la mesure
sur chaque syllabe. La mesure, en regulari-
sant nos mouvements, fixe l'attention des bè-
gues conjointement avec les autres parties
de la méthode de redressement et met l'influx
nerveux qui suit la pensée plus en harmonie
on avec la mobilité relative de tous les
organes vocaux.
Lorsque, par exception, les gymnastiques
orthophoniques que nous venons d'indiquer
sont insuffisantes pour surmonter les pre-
mières difficultés que présentent certaines
lettres et certaines syllabes, surtout au com-
mencement des phrases, on a recours pendant
quelques jours a certains artifices orthopho-
niques qui permettent de produire les arti-
BÉGA
dilations les plus rebelles. Par exemple lors-
que les voyelles a, e, 1, o, u, ou, on, in, ant
arrêtent les bègues, ces voyelles pourront
être prononcées facilement par eux s:,
avoir ouvert la flotte par 1 usage des gym-
nastiqu nne, gutturale et Uni
ils ont soin de faire précéder d'un e. m
son naturel qu'elles représentent. Ainsi A, K,
, se prononcent en passant légère-
ment et rapidement sur le son de l'K muet :
■•A, K, e\, eO, eVf etc. Le son que repré-
. e muet est celui que les bègues pro-
noncent avec le plus de facilité, par suite
d'un frémissement glotte) qui précède l'arti-
culation simple de cette lettre. Lorsqu'on est
parvenu à faire une application convenable
de ces divers mécanismes artificiels, on les
combine alors avec la méthode générale.
Quand les premières difficultés phonétiques
ont été surmonter ■-,, l'élève continue ses re- ,
cherches orthophoniques par l'étude du mé-
canisme des sons articulés et par des exer-
cices k haute voix faits sur des syllabes et
des phrases spéciales.
Les bègues ne craignent pas l'espèce de
monotonie qui résulte du mouvement me-
suré de leurs syllabes, le professeur les ayant
avertis que cette manière de parler n'est que
transitoire.
Afin de s'assurer que ces exercices ont
amené un changement marqué dans l'articu-
lation des mots, on fait commencer le troi-
sième exercice par la lecture lente et mesu-
rée de quelques vers de sept ou huit pieds,
préférables aux vers alexandrins, que le bè-
gue, le plus souvent, ne saurait articuler
d'une seule émission de voix. Après la lecture
et la récitation de ces vers, on passe à d'autres
morceaux de poésie composés alors de vers
alexandrins qui, plus longs et par là même
plus difficiles, exigent que l'élevé conserve
plus longtemps de l'air dans sa poitrine et
ménage ainsi la sortie de ce fluide pendant
la phonation, ce qui est toujours une grande
difficulté pour les bègues.
Pour faciliter k l'élève le travail de la ré-
citation, et dans plusieurs cas pour l'empê-
cher d'hésiter, on lui indique, selon la variété
de son vice de parole, les circonstances où il
doit se servir des principes rudimentaires de
l'orthophonie ou appliquer une partie de la
méthode.
Le cinquième exercice diffère du précédent
en ce sens que, au lieu de répéter littérale-
ment des phrases en prose ou en vers, il faut
traduire ou plutôt reproduire en d'autres
termes des pensées détachées, des maximes
et des anecdotes qu'on a lues ou entendu
lire, de manière k se rapprocher autant que
possible de la conversation ordinaire.
Au bout de quelques semaines de ce travail,
l'élève est amené a faire instantanément de
longues improvisations.
On varie k l'infini les exercices orthopho-
niques , non-seulement en représentant la
pensée sous une autre forme, mais encore en
faisant traduire en français, selon le pays ou
l'instruction du bègue, des phrases du même
genre, soit du patois, soit du latin, soit des
langues anglaise, allemande, italienne ou es-
pagnole. Les personnes bègues qui, vers la
Un de leur éducation orthophonique, parvien-
nent à traduire des phrases sans hésiter peu-
vent se regarder généralement comme étant
suffisamment instruites au point de vue pho-
nétique, car cette épreuve est une des plus
difficiles et, par conséquent, des plus con-
cluantes.
Afin d'éviter un débit lourd, pénible, fati-
gant, monotone ou confus, il faut articuler
toutes les syllabes vigoureusement et rigou-
reusement, sans précipitation ni trop de len-
teur; il faut également ménager la voix, ainsi
que toutes les inflexions phouasciques ; enfin,
on indique k l'élève les exercices vocaux qu'il
doit faire quotidiennement chez lui, sans le
secours du maître. De la sorte, il s'habi-
tuera, sans guide et comme instinctivement,
à parler suivant les règles de la méthode de
redressement et acquerra, par un travail vocal
et par un travail auriculaire intime, un or-
gane personnel agréable , flexible et sonore.
Après vingt ou trente jours d'exercices
orthophoniques, un bègue peut souvent arti-
culer presque sans hésiter. Mais il aurait
tort, k ce moment de ses études, de se croire
débarrassé de son infirmité vocale. En effet,
il n'a pas cessé d'être bègue, il a cessé ac-
cidentellement de bégayer, c'esti-dire que
son infirmité est momentanément suspendue,
ce qui est bien différent ; il doit, au contraire,
pour obtenir un résultat permanent, continuer
avec le professeur la pratique de la mi
de redressement et compléter son instruction
orthophonique. En effet, l'instruction ortho-
phonique, qu'elle s'applique à l'un
du bégayement ou aux cas spéciaux de re-
doublement d'insistance dus a des causes mo-
rales ou extérieures, comprend encoi
son ensemble une autre période d'enseigne-
ment due plus particulièrement aux travaux
personnels de M. Km. Colombat.
Ce second it, non moins utile,
non moins nécessaire, est celui qui c
dans la transition normale et progressive de
renonciation orthophonique artificielle à une
iiatlon se rapprochant de plus en plus
de renonciation naturel!' tnt com-
plètement les proc s méthodiques ind
Nous devons fuîre observer que les bègues,
parfaitement maîtres de leur parole dans l'ex-
pression artificielle qui leur a été enseignée,
BEIIA.
325
retombent infailliblement, au bout de très-
peu de temps, bous l'influence de leur infir-
mité des qu'ils veulent prendre, sans avoir
reçu l'e ..; lëmentaire, le
:haque individu.
apprennent
ce qu il y a de voulu dans leur
articulation, pour se conformer à un langage
normal ttérieurement parler sans
aucune difficulté personnelle, comme le pre-
mier parlant venu; il faut, de plus, qu'ils
vec ce c han-
te m pa
d'arrêt au point de vue physiologique, comme
sans gêne au point de vue moral, les im-
ms du moi qui se manifestent par des
inflexions différentes de la voix.
Pour obtenir cette sorte de transmutation
et rendre aux bègues le libre et e
de la parole naturelle, le professeur fait pas-
ser ses élèves par une série d'exercii
thophoniques qui assimilent la voix parlée k
une sorte de mélopée ou, si on le veut, de
récitatif; il leur enseigne les expressions mul-
tiples des sentiments par la parole, dans les
stres de la voix, en i
faire une étude spéciale des intonation
près à la manifestation sonore de
ments; il les dépouille peu impres-
sion mécanique qu'ils avaient adoptée tout
d'abord pour contraindre leurs organes rebel-
les; enfin, il les fait improviser au milieu
d'individus parlant avec facilité, de manière
à éviter cette sorte d'ahurissement [
qu'éprouverait le bègue enfermé seul pendant
un certain nombre de jours, à la suite
çons et d'exercices incessants, si, à la fin de
sesétudes orthophoniques, il se trouvait trans-
porté, sans transition aucune, au milieu de
personnes parlant naturellement.
Cette dernière série d'exercices importe
donc à un très-haut degré pour assurer I'ef-
ultérieiire de la méthode.
En terminant, il est bon de mentionner en-
core un des effets les plus heureux et les plus
constants de l'emploi de la méthode ortho-
phonique.
On connaît les relations intimes .-t merveil-
leases qui existent entre notre être tout en-
tier et l'expression do nos sentiments et de
nos désirs parla parole. Aussi, quelques-unes
des personnes affectées de bégayement .sem-
blent-elles extérieurement, par suite de cette
infirmité, présenter un entendement difficile ;
toutes ou à peu près sout d'une excessive ti-
midité, tristes ou tout au moins repliées sur
elles-mêmes.
A mesure que la méthode d'orthophonie pro*
duit ses effets sur les organes vocaux, k me-
sure que les bègues rentrent en possession
du précieux instrument de relation dont ils
n'avaient qu'une jouissance incomplète, on
remarque une amélioration très-sensible dans
leur état général ; l'intelligence s'éclaircît, la
mélancolie disparaît, la timidité s'efface, et le
corps lui-même, sous l'influence morale mys-
térieuse qui réagit sur lui, parait prendre de
nouvelles forces et, pour ainsi dire, jouir
d'une santé plus florissante.
* BKGLES, ville de France (Gironde), cant.,
arrond. et k 6 kilom. de Bordeaux par le che-
min de fer, sur le bord de l'Eau-Bourde, près
de la rive droite de la Garonne , pop. a_-l.,
4,390 hab. — pop. tôt., 5,547 hab. Cette loca-
lité est entourée de belles maisons de cam-
pagne.
BÉGOÉ. V. Baqob, au tome II du Grand
Dictionnaire.
BÉGONIE s. f. Bot. V. béûonb, au tome II
du Grand Dictionnaire.
BÉGUE(Lambert Lb), hérétique français du
xiii'' siècle. 11 enseignait que l'homme peut
atteindre à la perfection dès ce monde, et
que, arrive à cet état, il peut s'aban l
sans péché à tous ses appétits physiques. Les
fc.trtisaiis de cette morale commode s'appe-
aient béguins ou bégards. Us furent con-
damnés par le concile de Vienne, en 1311.
BEHAGHEL (Arthur- Alexandre), écrivain
français, né à 1833. A vingt-sept
ans, il se rendit en Algérie, OÙ il 1 olli
divers journaux, lut rédacteur eu chef de
l'Observateur de Dtidah et devint membre do
la Société historique d'Afrique et de la So-
ciété de climatologie algérienne. De retour
en France en IS65, il fut attaché jusqu'à la
lin de I Empire an I ilatlf, comme
secrétaire rédacteur. On lui doit : la Liberté
de la presse, ce qu'elle est en Algérie (18G3,
m v), Guidé à Alijery Alger et ses environs
in- lfl); l'Algérie, histoire, géog>
climatologie, agriculture, forêts, zoologie, ri-
. minérales, commerce et industrie ^mecur s
indigènes, population, armée, marine, admi
mstration (1865, m-12), etc.
' BÉIIAGUE (Amédée dk), agronome et éle-
veur français. — Il est ne à Strasbourg eu
1804. M. de Behague est membre de la So-
ciété d'agriculture de France, membre du
conseil gênerai d'agricultui e, etc.
la Légion d'honneur (1847). Grâce à l'appli-
cation intelligente des nouveaux procédés
d'agriculture a ses propriétés de Dampierre,
près d'Ouzouer-sur-Loire, il a complètement
transforme son vaste domaine, qui est devenu
une propriété modèle , et il a obtenu la
prime d'honneur au concours régional de 1861.
Outre les écrits de M. de Béhague que nous
avons cités, on lui doit : Considérations sur
326
BEIG
la vie rurale. Un grand'père à ses petits-en-
fants (1873, in-ie).
BEHESTH, séjour des bienheureux, dans la
religion parse.
* BÉH1C (Louis-Henri-Armand), adminis-
trateur et homme politique. — Il occupa le
ministère de l'agriculture, du commerce et
des travaux publics du 23 juin 1863 au 19 jan-
vier 1867, et fut alors nommé sénateur et
grand-croix de la Légion d'honneur. Jusqu'à
la tin de l'Empire, il présida le conseil d'ad-
ministration de la compagnie des Messageries
nationales. Au commencement de 1876, M. Bé-
hic devint vice-président d'un comité bona-
partiste, dit ■ comité national conservateur,»
qui se constitua pour faire une active propa-
gande, en vue des élections au Sénat et à la
Chambre des députés. Il posa alors sa can-
didature au Sénat dans la Gironde, fit dans
une réunion publique l'apologie complète du
détestable régime qui débuta par les massa-
cres du 2 décembre et finit par la capitulation
de Sedan, et, grâce à la coalition des partis
hostiles à la République, il fut élu sénateur le
30 janvier 1876, au troisième tour de scrutin,
par 367 voix. Au Sénat, il a naturellement
voté avec les adversaires coalisés du gouver-
nement républicain.
BÉHIER (Louis-Jules), médecin, né à Pa-
ris en 1813, mort dans la même ville en 1876.
Il fit ses études médicales à Paris, où il de-
vint interne, fut reçu docteur en 1838 et prit
part avec succès au concours d'agrégation
en 1844. Depuis lors, M. Béhier fut successi-
vement nommé médecin de Louis-Philippe,
professeur à la Faculté, membre de l'Acadé-
mie de médecine, médecin de la Charité, de
la Pitié, de l'Hôtel-Dieu, où il faisait encore
la clinique médicale quelque temps avant sa
mort, et officier de la Légion d'honneur. En
1874, le docteur Béhier obtint à l'Hôtel-Dieu,
en pratiquant la transfusion du sang, un suc-
cès qui présente beaucoup d'intérêt, car il a
fixé les praticiens sur le procédé à suivre
dans cette délicate opération. Jusqu'alors, on
jugeait nécessaire de défibriner le sang des-
tiné a la transfusion. M. Béhier, au con-
traire , regardait comme inutile et même
comme dangereuse la pratique de la défibri-
nation. Pour transfuser du sang du chef de
clinique, qui se prêtait à l'opération, dans les
veines d'une femme qui périssait d'une lente
et incoercible hémorragie, le docteur Béhier
se servit de l'appareil perfectionné de M. Mon-
coq, consistant en un petit corps de pompe
qui attire le sang de l'auxiliaire et le refoule
directement dans le système veineux du ma-
lade. Pour faire l'opération sur la malade,
l'habile praticien pratiqua sur la veine une
saignée peu large et suffisante pour l'intro-
duction de la canule de l'appareil, obturée
par un mandrin mousse, puis il reçut le sang
dans l'appareil de M. Moncoq. Deux précau-
tions sont indispensables pour que l'opération
réussisse, d'après le docteur Béhier. L'injec-
tion du sang doit être faite lentement. Si l'in-
jection était brusque, on ne pourrait éviter
la réplétion trop brusque du ventricule droit
du cœur, qui serait forcé, en quelque sorte,
et paralysé, ce qui amènerait l'arrêt de la cir-
culation, l'asphyxie pulmonaire et la mort. La
seconde précaution consiste à n'injecter à la
fois que de petites quantités de sang. Le doc-
teur Béhier n'injecta que 80 grammes de sang.
Dès l'injection du sang, les symptômes alar-
mants se dissipèrent chez la malade, dont la
guérison était complète à sa sortie de l'Hôtel-
Dieu. Outre un grand nombre d'articles et de
mémoires publies dans divers recueils scien-
tifiques, 1 union médicale, les Archives gé-
nérales de médecine, le Bulletin de la Société
anatomique, etc., on doit à cet habile prati-
cien des ouvrages estimés : De l'influence êpi-
démique sur les maladies (1844); Traité élé-
mentaire de pathologie interne (1844-1858,
3 vol. in-8°), avec le docteur Hardy; Confé-
rences de clinique médicale faites à la Pitié
en 1861 et 1862 (1864, in-80); Etudes sur ta.
maladie dite fièvre puerpérale, lettres adres-
sées au professeur Trousseau (1858, in-8«) ;
Transfusion du sang opérée avec succès chez
une jeune femme atteinte d'une anémie grave
consécutive à des pertes utérines (1874, in-8°).
* BEIGNET s. m. — Encycl. Art culin. Les
beignet» de pommes sont ceux qu'on préfère
généralement; cependant on en fait aussi
avec des abricots, des ananas, des oranges,
des pèches, des poires, etc. Voici commeni
vu procède. Apres avoir pelé les pommes
et les avoir coupées en tranches minces, on
lea fait macérer dans l'eau-de-vîe, avec du
Buoreetde la cannelle. Ensuite, ou prend une
tranche et, après l'avoir egouttee, on la
trempe dans une pâte k frire préparée d'a-
vuiie«, puis "u la iift. dana lu friture, t^n.uid
les beignets sont i egoutte et on
las saupoudre de lucre. Si loi. n avait pas de
pâte à frire, ou pourrait se contenter de met-
mplemeni i- li menés de fruit dans la
luniio avant de I* faire frire.
— Beignets souffles. Il faut d'abord prépa-
rer une pâte de cette manière : mettez dans
jne casserolo de l'eau, du beurre, du su.;ro
et un peu de sel. Quand < te, ajou-
tez de la farine. Au boni de quelques muiu-
tea, retirez la pâte du feu et m< tiez-la dans
une casserole, ou vous ajouterez quelques
jaunes d'œufs et quelques œufs entiers. Agi-
tez le tout vivement, puis mettez le quart
d'un zeste d'orange et des blancs d'œufs
BEL
fonettés. Pour faire ensuite les beignets, trem
pez le dos d'une écumoire dans la friiure,
puis abattez avec cette écumoire un morceau
de pâte gros comme une petite noix et fai-
tes-le tomber dans la friture, où il se gonfle
beaucoup en cuisant. Quand tous les beignets
sont cuits, on les saupoudre de sucre.
BE1GWER, écuyer du dieu Fréi, comme
Skirner, dans la mythologie Scandinave.
BEINBRECHER s. m. (bain-bre-chèr). Or-
nith. Syn. de percnoptèbk.
'BEI NE, bourg de France (Marne), ch.-l.
de cant., arrond. et à 14 kilom. de Reims ;
pop. aggl., 1,041 hab. — pop. tôt., 1,052 hab.
* BEI. S 1ER (Hermann, chevalier de). — Il
est mort a Munich le 15 octobre 1859.
* BEKE (Charles-Tilstone), voyageur an-
glais. — Il est mort à Londres le 31 juillet
1874. Beke avait reçu le diplôme de profes-
seur en philosophie, et le gouvernement an-
glais lui faisait une pension de 100 livres
sterling. En 1861, il fit le voyage de Syrie
pour vérifierl l'exactitude d'assertions faites
par lui dans ses Origines biblicx. Après son
retour de ce voyage, dont Mnie Beke a publié
la relation sous le litre de Jacob's fight, or a
Pilgrimage to Harran (Londres, 1865), il fit
à Londres, en 1864, une conférence, publiée
sous le titre de On the sources of the Nile
and on the means requisite for their final dé-
termination, dans laquelle il donna l'idée d'un
voyage d'exploration aux sources du Nil en
partant de Mombaz, au nord de Zanzibar.
Vers cette époque, le gouvernement anglais
lui donna la mission de se rendre en Abyssi-
nie auprès du négous Théodoros, afin de né-
gocier avec lui la mise en liberté des prison-
niers anglais. Malgré toute son habileté, il
ne put rien obtenir, et dès lors l'expédi-
tion d'Abyssinie fut résolue. Depuis, il édita
pour la collection de la Haklayt Society la
relation du voyage de Gerrît de Veer, et en
1873 il contribua à la publication de ceux
de Lacerda et de Monteiro dans l'intérieur
de l'Afrique portugaise, édités en anglais par
la Société de géographie de Londres. A la
fin de 1873, Beke fit un voyage dans l'Ara-
bie Pétrée , pour vérifier par une recher-
che locale les doutes qu'il avait conçus de-
puis longtemps sur la véritable position du
mont Sinaï de YExode, qui, d'après lui, ne
pouvait être situé dans la presqu'île Sînaï-
tique. ■ Beke, dit M. Vivien de Saint-Martin,
annonçait d'Akaba, au mois de février 1874,
qu'il avait retrouvé la montagne sacrée à une
journée de marche au N.-E. d'Akaba. Les
Arabes l'appellent Djebel-en-Nour (la mon-
tagne de lumière) ; elle a 1,500 mètres de hau-
teur. Sur le sommet, le docteur Beke a trouvé
des restes d'animaux sacrifiés, et plus bas il
a découvert plusieurs inscriptions sinaïti-
ques, qu'il a copiées. On pense bien que cette
innovation, passablement paradoxale, a sou-
levé en Angleterre plus d'une protestation.
On a dit que les débris d'antiquités trouvés
sur le Djebel-en-Nour, non plus que les in-
scriptions sinaïtiques que le docteur Beke y a
relevées, n'avaient nullement l'importance que
leur attribuait le voyageur, que de semblables
débris se rencontrent en bien d'autres loca-
lités, de même que les grafitti que l'on qua-
lifie d'inscriptions sinaïtiques. La localisation
du Sinaï n'est pas, d'ailleurs, un fait isolé dans
VExode; elle s'y relie à un ensemble de don-
nées topographiques qui ne se retrouvent
que dans le nord de la presqu'île Sinaïtique.
Le docteur Beke n'était pas homme à accep-
ter les objections sans défendre vigoureuse-
ment sa thèse ; mais la mort l'a frappé avant
qu'il ait publié les résultats de son investi-
gation. »
* BEKKER (Emmanuel), illustre philologue
allemand. — Il est mort à Berlin le 7 juin
1871. Bekker était correspondant de l'Insti-
tut de France.
BEKRY ou ALBEKRY (Abou-Obeyd-Allah-
Abd-Allah), géographe arabe, mort en 1094. Il
était vizir des princes de Séville et il a écrit :
Description géographique de l'Espagne et de
l'Afrique, dont la Bibliothèque nationale de
Paris possède le manuscrit; Dictionnaire
géographique, se rapportant uniquement à
l'Arabie et à quelques cantons espagnols;
Traité sur les plantes et les arbres d'Espagne.
11 n'est pas sur que ce dernier ouvrage soit
de lui.
BEKTACHITE s. m. (bè-kta-ki-te). Relig.
mus. Membre d'un ordre monastique musul-
man, fondé on 1357 par Bektachou Beygtach:
Les hektachitks descendent de la congréga-
tion il Abou-Bekr et sont ranges parmi les re-
ligieux les plus distingués sous le rapport in-
tellectuel* (Complet!), de l'Acad.)
BEL (Charles- André J, écrivain allemand,
lit de Mathias Bel, né a Preshourg en 1717,
mort eu nt?7. Il était conseiller de i électeur
de Saxe, professeur de poesio et bibliothé-
caire de 1 université à Leipzig. Il a publie :
De vera origine et epocha aunnorum, Avaro-
rum, Bungarorum in Pannonia (Leipzig, 1757,
m v) ; De lectione scriptorum veterum grae-
corum tulinorumque ad sensum honesii mo-
rumque probitatem referenda (Leipzig, 1777,
in-4«); De poesi scientiarum disciplina accu-
rate tradendmnon apta (Leipzig, 1757, in-40) ;
ttoria poetica (Leipzig, 1767, in-4<>j;
De ticentia poetica (Leipzig, 1767, in-4<>);
De futurorum et prxienttum historia (Leip-
BELB
zirT, 1768, in-4°). On lui doit encore une tra-
duction allemande de VBistoire de Suisse par
Watteville (Lemgo, 1762, in-8°). Il a conti-
nué, de 1754 à 1780, les Acta eruditorum vi-
rorum.
BEL (François), avocat et homme politique
français, né à Rumilly (Haute-Savoie) en
1805. Il étudia le droit et se fixa à Chambery,
où il exerça la profession d'avocat, puis sié-
gea comme juge au tribunal de cette ville,
jusqu'à l'annexion de la Savoie à la France
en 1860. A cette époque, il reprit sa place
au barreau. Il est président de la Société
centrale d'agriculture et président du conseil
général de la Haute-Savoie. Très-libéral et
jouissant dans son département d'une grande
considération, M. Bel fut porté candidat à la
Chambre des députés dans la deuxième cir-
conscription de Chambery, aux élections du
20 février 1876. « Je ne vois, dit-il dans sa
profession de foi, que la République qui puisse
assurer au pays la paix, la tranquillité... Ce
mode de gouvernement, seul perfectible, est
seul susceptible de donner à chaque instant
satisfaction à toutes les aspirations légitimes,
et il peut le faire sans secousses et sans ré-
volution. Mes opinions républicaines sont as-
sez anciennes pour être connues de vous
tous. » Les monarchistes lui opposèrent le
marquis de La Chambre ; mais M. Bel fut élu,
avec environ 2,000 voix de majorité, par
7,204 voix. Il est allé siégera la Chambre du
côté gauche, et il a voté constamment avec
la majorité républicaine,
BÊLA, nom sous lequel les habitants de la
Laconie adoraient le Soleil, selon Hésychius.
' BÉLABRE, bourg de France (Indre), ch.-l.
de cant., arrond. et à 13 kilom. du Blanc, sur
une colline de la rive droite de l'Anglin;
pop. aggl., 1,206 hab. — pop. tôt., 2,125 hab.
— Fabrique de toile. Débris d'une puissante
forteresse.
Bel-Air (combat de). Après le combat de
Vendôme (15 décembre 1870), le général
Chanzy, commandant la deuxième armée de
la Loire, n'eut d'autre ressource que de battre
en retraite sur la Sarthe. Il allait, en effet,
se trouver enveloppe de toutes parts par les
troupes du prince Frédéric-Charles. Celui-ci,
pour en finir avec, un général dont la téna-
cité lassait la sienne, avait appelé à lui tous
les détachements qui occupaient le pays jus-
qu'au delà de Dreux. La retraite se fit en
bon ordre, excepté à l'aile droite, plus expo-
sée aux coups de l'ennemi lancé à la suite de
nos colonnes. Celui-ci put s'emparer d'un cer-
tain nombre de voitures que leurs conduc-
teurs durent abandonner, parce que leurs
chevaux, épuisés, étaient incapables de re-
monter des pentes rapides et glissantes qui
se présentaient à chaque instant. Une mi-
trailleuse appartenant au 16e corps resta
dans la boue et tomba au pouvoir des Prus-
siens. Une batterie de 12 de la réserve avait
été établie sur le plateau de Bel-Air ; les ser-
vants, mal surveillés par les officiers, dit le
général Chanzy (la Deuxième armée de la
Loire), s'étaient enivrés avec le vin d'une cave
qui leur avait été ouverte , et la batterie
quitta trop tard son emplacement. Vers le
soir, au moment où elle suivait difficilement
un chemin étroit et boueux, elle fut attaquée.
Par deux fois le capitaine Joly, commandant
la ire section de la 3e compagnie bis du gé-
nie, et le commandant Fourneau, à la tête du
lie bataillon de chasseurs, réussirent à re-
pousser l'ennemi, déjà maître de nos pièces.
Malheureusement, le commandant de la bat-
terie ayant persisté à suivre le chemin creux
dans lequel il s'était engage, au lieu de cher-
cher à rejoindre nos colonnes sur le plateau,
la batterie resta définitivement aux mains
de l'ennemi. Cet engagement fit le plus
grand honneur au capitaine Joly et à ses sa-
peurs , dont la plupart ne comptaient pas
trois mois de service. 40 de nos soldats
avaient lutté contre 200 Prussiens, leur
avaient tué ou blessé 50 hommes et fuit
15 prisonniers (16 décembre).
* BÉLANGER (Jean-Baptiste-Charles- Jo-
seph), mathématicien français. — Il était in-
génieur en chef, en retraite, lorsqu'il mourut
a Neuîlly-sur-Seine en 1874. Outre les ou-
vrages de lui que nous avons cités, on lui
doit : De l'équivalent mécanique de la cha-
leur (1863, in-8°); Truite de cinématique (1864,
;n-8°) ; Traité de la dynamique d'un point ma-
tériel (1864, in-8*>); Traité de la dynamique des
systè7nes matériels (1866, in-8°, avec pi.), etc.
BELATES, Lapithe de Pella, qui tua le cen-
taure Amycus, aux noces de Pirithoùs.
BELATHEN, nom de Baal ou Bel, chez les
Chaldeens.
BELATUCADR1IS, BKLATURCADUS ou BÉ
LERTI1CADÈS, divinité des anciens peuples
de la Grande-Bretagne. Suivant les uns, c'é
tait Apollon qui était adoré sous ce nom;
suivant d'autres, c'était Mars; enfin certains
auteurs assimilent cette divinité au Bélenus
de la Norique.
BELBELTA s. m. (bèl-bél-ta). Nom abys-
syuien d'un téniafuge qui se fait avec les
sommités de deux amarantacées.
* BELBEUF (Antoine-Louis-Pierre-Joseph
Godard, marquis dk). homme politique fran-
çais. — Il siégea silencieusement an Sénat,
votant toutes les mesures présentées par le
pouvoir, et il reutra dam la vie privée après
BELC
In révolution du 4 septembre 1870. Il est mort
eu 1872. On lui doit : Histoire des grands pa-
netiers de Normandie et du grand fief de .'a
grande paneterie (1856, in-8°) ; De ta noblesse
française en 1861, par un maire de village
(1861, in-80).
BELBINA, ancienne île de la mer Egée,
dans le golfe Saronique, avec une ville de
même nom. Il Ancienne ville du Péloponèse,
dans la Laconie, près de l'Eurotas.
BELBOG ou BELOIBOG (dieu blanc), divi-
nité suprême des Sarmates, des Slaves et
des Vandales. Comme l'Ormuzd des anciens
Perses, il représentait le principe du bien,
et il était opposé à Czernobog {dieu noir),
principe du mal. Belbog était l'ordonna-
teur du monde, le distributeur de la nourri-
ture à tous les êtres animés. On célébrait en
son honneur des jeux et des festins, dans les-
quels, par prudence, on invoquait également
Czernobog. V. ce dernier mot, au tome V du
Grand Dictionnaire, page 741.
BELCARO (Damiano), sculpteur génois du
xv« siècle. Il a fait de la gravure plutôt que
de la sculpture proprement dite, s'appliquant
k rendre, sur de très-petites surfaces, des
sujets très-compliqués. C'est ainsi qu'il a re-
présenté toute la passion de Jésus sur un
noyau de pèche.
BELCASTEL (Gabriel de), homme politique
français, né à Toulouse en 1820. Sa famille
l'envoya faire ses études chez les jésuites de
Vaugirard. Il étudia ensuite le droit à Paris,
où il fut reçu licencié à vingt et un ans, puis
il revint dans sa ville natale. En 1850, M. de
Belcastel obtint aux Jeux floraux leglantine
d'or pour un discours sur le progrès et fut
nommé, trois ans plus tard, membre de cette
Académie. Il passa ensuite quelques années
dans le midi de l'Europe et aux îles Canaries,
revint à Toulouse et fut nommé, en 1865,
membre de la Société d'agriculture de la
Haute-Garonne pour un travail sur la loi des
céréales. Deux ans plus tard, il publia sur la
question romaine, » envisagée au point de vue
de la liberté du monde, ■ une brochure ultra-
catholique qui passa inaperçue. Lors des
élections du 8 février 1871, M. de Belcastel
fut nomme député dans la Haute-Garonne,
le dernier sur dix. Arrivé à Bordeaux, il alla
siéger à l'extrême droite, dans le groupe des
légitimistes et des cléricaux les plus ardents.
Du premier coup, il attira sur lui l'attention
en votant seul contre le décret de l'Assemblée
qui nommait M.Thiers chef du pouvoir execu-
tif de la République, parce qu'il ne voulait pas,
dit il, même pour un jour, admettre l'étiquette
républicaine (17 février). Il prononça ensuite
un discours contre le retour de l'Assemblée
nationale à Paris, proposa de concéder en ]
Algérie des terres aux Alsaciens-Lorrains,
vota pour la paix et fit partie de la commis-
sion chargée de reviser les décrets du gou-
vernement de la Défense. Après l'installation
de la Chambre à Versailles, M. de Belcastel
prit très-souvent la parole, et dès cette épo-
que il se rangea parmi les adversaires de
M.Thiers en refusant de voter, le U mai 1871,
l'ordre du jour par lequel l'Assemblée expri-
mait sa pleine confiance dans la politique du
chef du pouvoir exécutif. Lors de la discus-
sion de la pétition desévèquesen faveur du ré-
tablissement du pouvoir temporel (22 juillet),
il protesta violemment contre le renvoi des
pétitions au ministre des affaires étrangères
et souleva un violent orage parlementaire, à
la suite duquel un vote lui interdit la parole.
A cette époque, il déposa une proposition
d'après laquelle l'Assemblée ne devait pas se
dissoudre avant d'avoir voté une forme défi-
nitive de gouvernement. Le 31 août, il vota
contre la proposition Rivet, après avoir pro-
noncé un de ces discours qui, par la tournure
des idées et la forme apocalyptique, font res-
sembler M. de Belcastel à un moine du moyen
âge, absolument incapable de comprendre les
conditions de la vie moderne, c'est ainsi
qu'on le vil déclarer avec une candeur par-
laite que t constituer la France, c'est la dé-
finir, et qu'il n'y a qu'une définition : c'est la
Fiance monarchique, héréditaire, représen-
tative et chrétienne. ■ La veille de la pre-
mière prorogation de l'Assemblée, le 16 sep-
tembre, il éprouva le besoin, avec 45 de
ses collègues de la Chambre, d'envoyer au
pape une adresse dans laquelle, après avoir
« protesté contre les usurpations Sacrilèges
de l'Italie à l'égard du saint -siège , ■ les
4ti députés déclaraient* croire fermement au
[pi i\ ilege d'infaillibilité du pape » et professer
u une adhésion absolue a l'autorité doctrinale
des encycliques sur les rapports essentiels de
la société Civile avec la société religieuse, i
M. de Belcastel fit publier dans YUnivtrt
cet te adresse, dont tous les signataires, sauf lui
et M. Combler, cachèrent soigneusement leurs
Moins, afin de montrer, selon sou langage^
■ que la phalange chrétienne est l'avaut-
g irdo d'une armée et qu'il est bon, des au-
I iiinl hm, de moutrer à la foule un drapeau
social au service du Christ. • Il était impos-
sible de faire une profession de foi plus nette.
Adhèrent passionné du Syllabus, qui con-
damne formellement les principes de justice
sur lesquels repose la société moderne, M. do
Belcastel n'en prononça pas moins fréquem-
ment le mot de liberté dans ses discours, ce
qui fit répeter par quelques naïfs qu'il était
partisan des libertés les plus larges; mais
M. de Belcastel, avec une eutiere franchisa
BELO
du reste, a reconnu que ce qu il réclamait
c'était la liberté des catholiques, liberté qui,
comme on le sait, consiste à obéir aux ordres
du Vatican et k se déclarer opprimé lorsque
les lois civiles ne s'inclinent pas devant cette
belle autorité. Quant a la liberté des non-
catholiques, il va de soi qu'elle ne saurait
exister, puisqu'elle est condamnée par le Syl-
labus et qu'elle ne saurait être que le mal.
Grâce k cette théorie, aussi inique que gro-
tesque, M. de Belcastel s'est fait une certaine
réputation de libéralisme, d'autant moins mé-
ritée qu'il ignore absolument ce que c'est que
la liberté et qu'il a voté constamment, à la
Chambre, avec les partisans de la plus effré-
née réaction.
Au commencement de 1872, il fit partie
des 11 irréconciliables qui refusèrent de vo-
ter l'ordre du jour de confiance, lors de la
discussion de l'impôt sur les matières pre-
mières, pour empêcher M. Thiers de mainte-
nir sa démission. Dans une lettre datée du
12 février 1872, il répudia toute tentative de
fusion avec les orléanistes pseudo-libéraux
de la nuance Saint-Marc Girardin et déclara
que ■ régénérer un peuple mourant de scep-
ticisme sans proclamer avant tout le nom et
les droits de Dieu, fonder la liberté sur une
autre base que le Christ unique, relever le
trône en diminuant le prestige du roi, tout
cela constitue une entreprise vaine. » Lors
de la discussion de la loi militaire, il demanda
l'établissement de la substitution entre hom-
mes de la même classe, c'est-k-dire le rem-
placement militaire (juin 1872); le mois sui-
vant, il proposa d'établir un impôt sur les
pianos, et, au mois de décembre, il se pro-
nonça contre les subventions théâtrales. Le
29 novembre, M. de Belcastel vota contre
M. Thiers, qui ne fut renversé, aux grands
applaudissements de ta droite, que le 24 mai
1873. M. de Belcastel accueillit alors avec une
vive joie l'avènement du gouvernement de
combat, en qui il entrevoyait l'instrument
destiné à écraser la République et ses adhé-
rents, à livrer, pieds et poings liés, la France
à ■ son roy » de droit divin et à substituer le
Syllabus à nos abominables lois civiles. Mal-
heureusement pour M. de Belcastel, ce beau
rêve ultramontain ne devait pas se réaliser,
et il en conçut la plus vive irritation contre
le cabinet dit de l'ordre moral, qui se con-
tenant, faute de mieux, de frapper les répu-
blicains et de châtrer les libertés. Toutefois,
à cette époque, M. de Belcastel eut deux
joies bien vives. Le 29 juin 1873, il assista
solennellement, avec une trentaine de dépu-
ta uliramontains, au pèlerinage de Paray-
le-Monial, et là, après la messe, il se leva au
milieu des fidèles assemblés dans l'église et
prononça ces mots : « Au nom du Père, du
Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Très-
Sacré-Cœur de Jésus, nous venons nous con-
sacrer à vous, nous et nos collègues qui nous
sommes unis de sentiment... Pour la part que
nous pouvons y prendre et dans la mesure
qui nous appartient, nous vous consacrons la
France, notre patrie bien-aimêe, avec toutes
ses provinces, avec toutes ses œuvres de foi
et >le charité... ■ Apres avoir consacré la
France au Sacré-Cœur, M. de Belcastel et
ses amis éprouvèrent le besoin d'élever un
temple k ce même Sacré-Cœur, et, dans ce
but, l'archevêque de Paris demanda à l'As-
semblée l'autorisation de faire exproprier
h 1 r : habitants de Montmartre. La majorité de
lai Inambre s'empressa de satisfaire k ce désir,
bien qu'il fût quelque peu entaché d'illéga-
lité. A cette occasion, le député de la Haute'
Garonne prononça naturellement un discours
(22 juillet), et, bien que l'Assemblée n'eût
point osé inscrire dans la loi, comme il le
demandait, que ■ la nouvelle église est érigée
pour attirer sur la France, et particulière-
ment sur la capitale, lu miséricorde et la
protection divines, ■ M. de Belcastel put
néanmoins s'écrier : • C'est une grande jour-
Dée qui restera comme la déroute des im-
pies I • Maigre la déroute des impies et, la
i atiorj au Sacré-Cœur, M. de Belcastel
ne put voir se réaliser la restauration de cette
monarchie héréditaire et très-chretionne, lo
B6i ond objet de son culte.
Apres lavortement des intrigues de la fu-
sion, la majorité de l'Assemblée, voyant lim
{losaibilité 'ie (aire la monarchie, i ^ ne vou-
ant pas iaire la République, constitua le sep-
tennat avec le maréchal Mac Manon (19 no-
vembre 1873). M. de Belcastel s'abstint de
voter. Il était «convaincu, dit-il dan une
déclaration, que la monarchie nationale et
chrétienne était le seul moyen de salut du
pays et qu'on pouvait la faire si l'on avait
voulu. » Il ne pouvait donc s'associer a un
acte qui avait pour résultat de faire atti mil-
le roi jusqu'à l'expiration du septfnn.it.
Comme il attribuait aux orléanistes ec
rai et à M. de Broghe en particulier l'échec
du comte de Chambord, il se rangea parmi
les adversaires du principal ministre de l'or-
dre moral et contribuait sa chute en mai 1874.
Au mois de décembre précèdent, il avait pro-
posé un projet de loi électorale dans lequel un
électeur pouvait cumuler jusqu'à quatre votes
s il était marié, s'il payait au moins 25 fr in
d'impôts directs et s'il appartenait a d<
tégories particulières de citoyens. En 1874,
il parla en faveur de l'établissement des au-
môniers militaires, interpella le gouverne-
ment sur le régime de la presse et demanda
qu'on fit une loi nouvelle, prononça un dis-
cours pour que le gouvernement exigeât la
BELC
stricte observation du dimanche, etc.; ifrvota
contre les propositions Périer et Malevtlle.
En 1875, M. de Belcastel fit une vive o
tion à l'organisation des pouvoirs publics,
vota contre les amendements Wallon, mais
parvint à faire insérer dans les lois constitu-
tionnelles un article additionnel portant que
des prières publiques seront dites le dimanche
qui suivra la constitution des Assemblées. Le
jour même où l'Assemblée vota définitive-
ment la constitution républicaine, le 25 jan-
vier 1875, M. de Belcastel adjura ses collè-
gues de ne pas voter la République, de ne
pas commettre « une infidélité au mandat
qu'ils avaient reçu de la Providence et de
la patrie. » Pour la première fois, ce député,
dont le langage ampoulé et les élucubral tom
mystiques avaient si souvent déridé l'As-
semblée, pour la première fois, ce députe tint
un langage simple, auquel une émotion véri-
table donnait le caractère d'une plainte sai-
sissante et désolée, et les républicains eux-
mémes s'inclinèrent devant ce vieux débris
d un autre âge qui pleurait sur les ruines d'un
passé a j imais disparu. Pendant le reste de
l'année 1875, M. de Belcastel prononça un
certain nombre de discours avec son ton ha-
bituel de hiérophante inspiré, notamment au
sujet de la loi sur l'enseignement supérieur.
Dans une lettre qu'il adressa au journal l'U-
nion en octobre 1875, il exposait ainsi ses
vues sur la constitution nouvelle ; « Nous
avons été vaincus. Pas plus que vous, je ne
me suis rendu. Après avoir introduit au pas-
sage, dans l'une d'elles, le nom de Dieu, je
n'ai vote aucune des lois organiques. Cette
constitution dont j'ai les mains pures, je ne
l'accepte pas, je n'y adhère nullement, je ne
m'y résigne nullement; mais je veux, usant
de la force qu'elle nous laisse, arriver par
elle à sa transformation totale. ■ Lors des
élections des sénateurs à vie par l'Assemblée,
en 1875, il refusa de se laisser porter sur la
liste dressée de concert par les gauches et
l'extrême droite; mais il posa sa candidature
dans la Haute-Garonne à l'élection du 30 jan-
vier 1876 pour le Sénat et fit une profession
de foi légitimiste et cléricale qui se termi-
nait par ces mots : * Comme j'ai respecte les
lois de mon pays, je respecterai les lois con-
stitutionnelles. Si je suis là quand viendra
l'heure de la révision légale, on connaît d'a-
vance ma pensée.» Au premier tour de scru-
tin, il ne fut point élu. Au troisième tour, les
électeurs républicains, voulant empêcher un
bonapartiste de passer , reportèrent leurs
voix sur lui, et il fut nommé sénateur par
378 voix sur 674 suffrages exprimes. Au Sé-
nat, M. de Belcastel est allé siéger k l'ex-
trême droite, avec laquelle il a toujours voté.
Il y a pris la parole pour défendre les jurys
mixtes, pour interpeller le gouvernement au
sujet d'un discours prononcé par un con-
seiller municipal dans une distribution de
prix, pour s'opposer à ce qu'on fît le recen-
sement des congrégations religieuses (26 dé-
cembre 1876), etc. On doit à M. de Belcastel :
les Iles Canaries et la vallée d'Orotava, au
point de vue hygiénique et médical (1862,
in-8°); la Citadelle de la liberté ou la Ques-
tion romaine au point de vue de la liberté du
monde (1867, in-8u); Ce que garde le Vatican
(1871, in-12), écrit qui lui a valu une lettre
de félicitatiou de Pie IX.
* Itl I CHER (sir Edouard) , navigateur an-
glais. — 11 est mort au mois de mars 1877.
BELC1NAC, lie de la Seine, près de Cau-
debec, qui, après avoir été submergée et
avoir reparu plusieurs fois, n'est plus au-
jourd'hui qu'un bas-fond qui rend difficile en
cet endroit la navigation du fleuve. Voici les
détails donnés sur Belcinac par le journal le
Havre :
■ En 675, Condèle, après avoir fait don aux
moines de Saint-Wandrille de l'Ile de Belci-
nac et de tous les monuments religieux qu'il
y avait fait construire, avec l'aide d'un sei-
gneur des environs de Caudebec, nommé
Schiward, se réfugia dans cette abbaye, y
revêtit l'habit de bénédictin et y acheva ses
jours.
• Dans la charte par laquelle le roi Thierry
approuva également en 675 la cession faite
au monastère de Saint-Wandrille par Condèle,
le roi donne k l'Ile de Belcinac le nom de Lu-
tum. En 1784, Guillaume le Conquérant, par
une churte datée du palais de Lillebonne,
confirma à son tour a l'abbaye de Saint- Wan-
drïlle la possession de Lutum. Philippe V (le
Long), en 1319, et le roi Jean, alors duc de
Normandie, en 1349, confirmèrent ans i
! n de Belcinac. Celte
31e existait encore en 1536; mais, depuis cette
ie, Les flol de lu Seine, qui avaient d*-jLi
paru durant une longue suite d'années de-
voir l'absorber tout entière, finirent par l'én-
peu à peu.
■ Excepte une faible lisière que l'ancien
canal méridional, après avoir été liii-m>-mc
complètement rempli par la vase et le galet,
tenait encore, il y a peu d'années, réuni
rive gauche de ta rivière (entre Vatteville et
Satnt-Nicolas-di -Bliquetuit), tout le v i
église, mona I abîmé dans les gouf-
fres béants du fleuve. En 1641, dit M. E.-L.
Langlois, l'Ile reparut au-dessus de l'onde,
mais hideuse et nue comme la mort. Nous
ajouterons, pour terminer, que les débris
submergés de l'Ile de Belcinac se réun
quelquefois vis-a-vis de Villequier et forment
un banc aussi fort que dangereux. •
BELP
•BELCREDl (Richard, comte), homme d'E-
tat allemand. — Nommé président du
seil des ministres le 27 juillet 1865 , il dirigea
les affaires pendant une des périodes les plus
critiques qu ait traversées l'Autriche. Il ne
put empêcher une rupture d'éclater entre
l'Autriche et la Prusse. Apres le désastre
de Sadowa, l'empereur François-Joseph dut
adopter une politique toute nouvelle. Au mois
de février 1867, M. Belcredi donna sa démis-
sion, et le comte de Beust prit la direction des
affaires. Depuis lors, cet homme d'Etat est
resté à l'écart du pouvoir.
* BÉLEMNITELLE S. f. — Encycl. Moll. Al-
cide d'Orbigny, qui a créé ce genre, le diffé-
rencie des belemnites par une fente inférieure
au bord antérieur du rostre et par deux im-
pressions dorsales latérales. Il signale aussi
la différence des gisements : les belemnitelles
observées appartiennent toutes a des forma-
tions plus récentes que celles qui sont
térisées par la présence des belemnites et
n'apparaissent qu'avec la craie blanche, qui
marque en même temps la disparition com-
plète des belemnites. Alcide d'Orbigny re-
connaît trois espèces de ce genre : la bélem-
ni telle aiguë, la bélemnitelle carrée et la bélem-
nitelle de Suéde. Peut-être leurs caractères
distinctifs sont-ils trop secondaires pour qu'on
puisse conserver ce genre et conviendrait-il
de le réduire à un sous-genre de bélemnite.
Les belemnites et les belemnitelles sont, du
reste, des genres factices, qui disparaîtront si
l'on vient à connaître d'une façon plus cer-
taine l'organisme dont elles (araissent n'être
qu'un débris. Quant à présent, la création
d'une famille de céphalopodes acétobuliferes
qui comprendrait les animaux des belemnites
et des belemnitelles et les couotheutfces nous
paraît prématurée.
BÉLÉPHÀNTES, devin de Chaldée , qui,
suivant Diodore, avait prédit à Alexandre le
Grand le sort funeste qui l'attendait s'il en-
trait à Babylone.
BÉLESSICIIARÈS (qui aime à lancer des
flèches) , surnom d'Apollon.
'BÉLESTA, bourg de France (Ariége),
cant. et k 8 kilora. de Lavelanet, arrond. et a
35 kiloin. de Foix ; pop. aggl., i ,140 hab. —
pop. tôt., 2,534 hab. ■ A l'E. du bourg, écrit
M. Ad. Joanne, la forêt de Bélesta, qu'on dit
être la plus belle des Pyrénées, recouvre les
pentes des montagnes et se rattache k plu-
sieurs autres forêts qui se prolongent au loin
dans le département de l'Aude. Cette admi-
rable forêt, presque entièrement composée de
sapins, s'étend sur une longueur de près de
15 kilom. de l'E. a l'O., et sur une largeur
moyenne de 3 à 5 kilom. du S. au N. Bien
qu'on puisse y faire les promenades les plus
intéressantes et y visiter des sites très-pitto-
resques, elle est peu fréquentée par les tou-
ristes. On y trouve des cavernes profondes qui
décèlent un vide immense et l'existence d'un
lac souterrain; au N.-E. s'ouvre un joli val-
lon, connu sous le nom de Val d'amour. ■
BELESTAT (Pierre Langlois de), médecin
et antiquaire français, né k Loudun vers 1540.
Il fut premier médecin du duc d'Anjou, de-
puis Henri III, et consacra ses loisirs k l'é-
tude des antiquités et du langage des Egyp-
tiens. Il a consigné le résultat de ses recher-
ches dans un ouvrage intitulé : Discours des
hiéroglyphes égyptiens, emblèmes, devises et
armoiries, ensemble LIV tableaux pour expri-
mer toutes conceptions, à la façon des ASgyp-
liens, par figures et images des choses, au lieu
de lettres (Paris, 1583, in-4°).
BÉLESTICA, surnom de Vénus à Alexan-
drie, où elle avait un temple que lui avait
élevé l'esclave Bélestie, maîtresse d'un roi
d'Egypte.
BEI.EV, ville de la Russie d'Europe, à
tu kilom. S.-O. de Toula. On y fait com-
merce de cuirs et de suif.
' BELFOKT, ch.-I. du territoire de Bel fort,
ancien ch.-ï. d'arrond. du Haut-Rhin , a
69 kilom. de Colmar, sur la Savour<
pop. aggl., 7,910 hab. — pop. tôt., 8,030 hab.
Belfort est situe au pied des doux hautes
collines de la Miotte et de ,' u tî '
de ces deux collines ont été taillés k v m
l'établissement des forts qui couvrent lo pas-
-uvert entre les Vosges et le .lui
sage désigné sous le nom de Trouée de Belfort.
— Histoire. «Belfort, dit M. Ad. Joanne,
autrefois la ville la plus considérable du
Sundgau , une des anciem
cipales de la haute Alsace, doit son ori
Ueau fort donton fait remonter la con-
struction au Xie siècle. Apres avoir appar-
tenu, ainsi que le pays environnant , .i la
première maison de Bourgogne, B
par m uiage, au ci du xi ve siè-
cle, au i oml de v Mette, dont la 611e
porta à son tour en i, a l'archiduc
Albert d'Autriche. Belfort resta entre les
de la maison d'Autriche jusqu'à ce que,
en 1636, le comte de La Suzeen prit i
sion au nom du roi de France. Louis XIV,
qui accorda k Muzarin, en I neurie
de Belfort, en s'en réservant a lui-même la
souveraineté, fit de cette ville une des places
. plus impoi i »3 aumo.
» En 1814, Belfort, assiège une première
fuis par un corps d'armée bavarois, se dé-
fendit avec succès et n'ouvrit ses portes
qu'après l'abdication de Napoléon. Bloqué
en 1815 par les alliés , il leur opposa la
BELF
327
plus honorable résistance. Malgré l'infério-
rité de ses forces, le général Lecourbe, qui
commandait la place, put se maintenir, sou-
tenu par le courageux patriotisme des Bei-
tortms, dans le camp retranché établi sous
Belfort. « De tels antécédents obligent; aussi,
ire de 1870-1871, Belfort,
au milieu de 1 , d, ne mentit
pas k son passe et soutint énergiquement et
avec succès un siège mémorable. V. l'article
suivant.
Belfort (S1BQB db), un des épisodes les plus
héroïques de la guerre de 187V-1871. Tandis
que le général Werder opérait dans l'Est, du
côté de Dijon, la division Treskow, détachée
du 14e corps d'armée allemand, recevait l'or-
dre dese porter sur Belfort et d.- l'enlever.
Mais c'était plus facile k dire qu'à faire. Celte
ville, qtii ne compte que 8,000 habitants eu-
viron, n'en est pas moins une des plus fortes
i et le patriotisme de ses
habitants est depuis longtemps connu. De
plus, elle avait pour diriger la défense un
homme dont les talents et l'énergie devaient
se trouver k la hauteur des circonstances, et
dont le nom restera toujours attaché au sou-
venir de ce siège célèbre , le colonel du génie
Denfert-Rocheieau. D'ailleurs, il connaissait
parfaitement la place de Belfort, car c'était
lui qui, alors commandant du génie, avait
dirigé quelque temps auparavant la construc-
tion des forts des Perches et des Barres, qui
allaient jouer un grand rôle dans la défense.
Au reste, le colonel Denfert avait de glorieux
| les k suivre; en 1814, Belfort ne s'é-
tait rendu qu'après l'abdication de Napoléon,
et en 1815 le général Lecourbe s'y était main-
tenu avec une poignée de soldats, presque
sans vivres.
Outre les deux forts que nous venons de
citer, la place de Belfort a sa citadelle, ap-
pelée la Roche, qui date de Vauban et qui, se
présentant en saillie comme un inexpugnable
château fort, constitue une redoutable forti-
fication, en mesure de braver tons les as-
sauts. Du haut du fort des Perches, la vue
embrasse cette fameuse trouée des Vosges
par laquelle une année française peut tou-
jours pénétrer en Allemagne.
Au moment où la division Treskow parut
devant Belfort, la garnison de la place com-
prenait :
Armée permanente.
Un bataillon du 84° de ligne.
Un bataillon du 45<J de ligne.
Le dépôt du 48e, d'un faible effectif.
Une demi-batterie h pied du 7« d'artillerie.
Quatre demi-batteries à pied du 12« d'ar-
tillerie.
Une demi-compagnie du 2e du génie.
Garde nationale mobile.
Une compagnie du génie, formée dans ta
mobile du Haut-Rhin.
Trois batteries mobiles du Haut-Rhin.
Deux batteries mobiles de la Haute-Ga-
ronne.
Trois compagnies du Haut-Rhin.
Le 570 régiment (de la Haute-Saône), trois
bataillons.
Le 4« bataillon de la Haute-Saône (isolé).
Le 16e régiment (du Rhône), deux ba-
taillons.
Cinq compagnies de Saône-et-Loire.
Deux compagnies des Vosges.
Garde nationale mobilisée, sédentaire, etc.
Trois compagnies de mobilisés du Haut-
Rhin.
Environ 390 hommes de garde nationale
sédentaire de Belfort.
Environ 100 douaniers.
Quelques gendarmes k cheval et cavaliers
isoles, restés k Belfort.
Toutes ces troupes réunies formaient un
effectif d'environ 16,200 hommes, dont la plus
grande partie, comme on a pu le voir, se
composait de mobiles.
Le 4 novembre isth, les Prussiens cam-
paient autour de Belfort, et le général de
Treskow adressait une sommation au colonel
Denfert, sommation conçue dans des termes
d'une politesse affectée, et ijni priait le • tres-
honorable et tres-lionoré commandant » de li-
vrer Belfort, ■ pour éviter k la population du
pays les horreurs de la guerre. • Le colonel
Denfert, au courant de la phraséologie alle-
mande , répondit ;
■ Belfort, le 4 novembre 1870.
■ A. N irai de Treskow commandant
les forces prussiennes devant Belfort.
aérai,
• J'ai lu avec toute l'attention qu'elle mé-
rite la lettre que vous m'avez fait l'honneur
de m écrire avant de commencer les I
lités. En pesant dans ma conscience le
•n .jiie vous me développez, je ne puis
m'empècher do trouver que la retraite de
l'année prussienne est le seul moyen que con-
seillent a la fois l'honneur et l'humanité pour
évitera la population de Belfort les horreurs
d'un siège.
■ Nous savons tous quelle sanction vous
donnez & vos menaces, et nous nous atten-
dons, général, à toutes les violences que
vous jugerez nécessaires pour arriver a votre
but; mais nous connaissons aussi l'étendue
de nos devoirs envers la France et envers la
République, et nous sommes décidés â les
remplir.
328
BELP
■ Veuillez agréer, général, l'assurance do
ma considération très-distinguée.
■ Le colonel du génie, commandant supé-
rieur de Belfort,
■ Denfert-Rochbrbau. »
Dès le début du siège, le colonel Denfert
rompit toute espèce de communication avec
l'ennemi. Il avait remarqué que plusieurs
parlementaires prussiens profitaient de la
firotection du drapeau blanc pour inspecter
es fortifications, et il déclara au général de
Treskow qu'il n'en recevrait plus.
Le 10 novembre, Belfort était investi sur
une étendue de 4 kilomètres autour de sa ci-
tadelle, et, le 16, les ouvrages allemands ne
se trouvaient plus éloignés que de 1,300 mè-
tres. Dans la nuit du 16 au 17, dit M. Clare-
tie, auquel nous empruntons les éléments de
cet article, 3,000 de nos soldats exécutaient
une sortie au cours de laquelle ils boulever-
saient tous les ouvrages de l'ennemi; mais
nous ne pûmes empêcher les Prussiens d'ou-
vrir deux parallèles du 18 au 30. Bientôt leurs
batteries commencèrent un bombardement
sans exemple dans l'histoire, mais qui, dans
ses effets désastreux pour la ville, ne put
lasser ses héroïques défenseurs. Le 6 dé-
cembre, l'état-inajor prussien envoyait ce
télégramme à Berlin : • Belfort peut tenir cinq
jours au plus. • Deux mois après, Belfort tenait
plus que jamais. Et cependant l'ennemi bom-
bardait avec une fureur toujours croissante
et ne ménageait pas les assauts. Le 26 jan-
vier 1871, les Prussiens essayèrent d'enlever
de vive force le fort des Perches, dont la
possession leur eût permis d'écraser la ci-
tadelle sous leurs obus, et pendant la nuit
leurs bataillons de landwenr tentèrent un
assaut. A huit reprises, ils revinrent à. la
charge, et huit fois ils furent repoussés. Au
point du jour, décimés, écrasés, ils durent
battre en retraite, abandonnant leurs blessés
sur le champ de bataille , et cependant les
Perches n'étaient défendues que par un seul
bataillon, qui n'eut qu'une trentaine d'hom-
mes hors de combat. Toutefois, le fort dut
être abandonné, nos canons et nos travaux
étant sans cesse bouleversés par l'artillerie
prussienne. Mais Belfort n'en résistait pas
moins , bravant les assauts et le bombarde-
ment. Les cadavres allemands s'amoncelaient
autour de ses murailles. C'est par milliers
que devaient se compter les victimes de telle
attaque des Prussiens, et tel coin de terre,
où leurs bataillons allaient s'engouffrer en
pure perte, avait reçu le nom sinistre de
Trou de la mort.
Et ce n'était pas seulement la garnison
qui résistait à l'ennemi avec une indomptable
énergie; la population elle-même multiplia
les preuves de son patriotisme, d'autant plus
qu'elle avait foi dans la victoire. Elle savait
que la campagne de l'Est avait été surtout
entreprise pour venir à son secours, et cha-
que jour elle s'attendait à entendre le reten-
tissement du canon de Bourbaki. Le colonel
Denfert dirigeait tout. Nous ne nous atta-
cherons pas à relever ici les stupides calom-
nies qui se sont colportées à son égard ; on a
osé 1 appeler un • colonel de casemates,»
comme s il n'avaitpas donné assez de preuves
de son dévouement. On sait de reste d'où par-
tent ces bruits odieux, du momentqu'ils visent
un homme connu pour ses opinions républi-
caines.
Uu matin du mois de janvier, Belfort crut
arrivé le moment de la délivrance et s'aban-
donna aux transports d'une joie bruyante.
Denfert avait envoyé l'ordre suivant à toutes
les batteries de la place : « Tirez à blanc jus-
qu'à la nuit, cinq coups par pièce. L'année
française s'avance. » En effet, on entendait
là- bas, du côté d'Héricourt, le canon, les mi-
trailleuses, les feux des tirailleurs. Les Fran-
çais 1 c'étaient les Françaisl Quelle fièvre!
• Le bruit se rapproche. Les nôtres ne recu-
lent donc pas li On comptait les heures aux
battements de son cœur. Le soir, la bataille
celait pour reprendre le lendemain 16 jan-
vier, ['lus furieuse. Ce jour-la, quelle emo-
tion] on aperçoit du haut de la Miotte les
batteries françaises installées au mont Vau-
dois. L'action su rapproche, Lo bruit court
que les Prussiens enclouent déjà leurs ca-
nons. Un bataillon sort aussitôt de Belfort,
se porte sur Essert et décime les artilleurs
nids. Cependant le soir vient, et Bel-
fort n'est point délivré. Le 17, après une
nuit d'anxiété, le bruit semble s'éloigner. On
and plus le canon. Que se passe-t-il?
Ce ne sont plus que des escarmouches. La
pluie tombe, froide, mélee de neige fondue.
■ Quelles angoisses I Les Fiançais seraient-
ils repousses? llSBOnt ropoussés, hélas I et la
lugubre retraite de Bourbaki commence. »
(J. Clai
Ce même soir, ii une réunion des maires,
\ Paris, le ni leur disait : «Je
suis certain qu'à i B Ifort déblo-
qué e.st libre.» Amère dérision 1 Belfort sem-
blait, au contraire, toucher a .sa perte. L'en-
nemi continuait à pousser activement ses
travaux d'approche, et, le 6 février, il n'é-
tait plus qu'à 80 mètres de la place. Le tir
formidable de .ses batteries inondait Belfort
d'une pluie d'obus, tandis que noua do pou-
vions répondre que d'une manière peu effi-
cace, n'ayant à notre disposition que des
pièces bien Inférieures en nombre et en puis-
sance. De plus, les maladies, la variole sur-
tout, exerçaient leurs ravages dans les rangs
BELF
de la garnison. Un journal de Thann, pu-
bliant le chiffre des morts d'après les regis-
tres de l'état civil, ajoutait : « La liste en a
été longue, et elle 1 eût été encore plus si
tous les décès arrivés dans les postes avancés
et aux grand'gardes avaient été déclarés.
Les épidémies, plus que le feu ennemi, ont
contribué à étendre la mortalité, qui s'est
accrue par la maladie connue sous le nom
de pourriture d'hôpital, espèce de gangrène
qui survient aux plaies des blessés. Nos ambu-
lances perdaient 95 malades sur 100; aussi
ne faut-il pas s'étonner que, sur la fin des
hostilités, les planches aient manqué pour la
confection des cercueils. Les rats en ont fait
leur profit en dévorant les cadavres entassés
avant leur inhumation et dont on rencontrait
les débris sur la voie publique. •
Le 8 février, la situation n'était plus te-
nable aux Perches, et nos soldats durent les
abandonner; bientôt, d'ailleurs, l'ordre de
rendre Belfort arrivait au colonel Denfert de
la part du gouvernement, et le 13 février le
feu était suspendu de part et d autre ; le soir,
à S heures 35 minutes, le dernier coup de
canon était tiré par une pièce de 24, de la
citadelle. L'ennemi, du moins, ne pouvait pas
se vanter de pénétrer de vive force dans la
place.
■ Le siège de Belfort était par là terminé
au bout de cent trois jours, dont soixante-
treize d'un bombardement sans trêve , qui
avait jeté sur la place plus de 500,000 pro-
jectiles, alors que Strasbourg, fameux par
ses malheurs, n'en avait pas, sur une su-
perficie dix fois aussi grande, reçu plus de
150,000 à 200,000, c'est-à-dire les deux cin-
quièmes. « (La Défense de Belfort, par E.
Thiers et S. de La Laurencie.)
Le colonel Denfert adressait aussitôt la
proclamation suivante à la population de
Belfort :
■ Citoyens et Soldats,
» Le gouvernement de la Défense nationale
m'a donné, en vue des circonstances, l'ordre
de rendre la place de Belfort. J'ai dû en con-
séquence traiter de cette reddition avec M. le
général de Treskow, commandant en chef de
l'armée assiégeante.
■ Si les malheurs du pays n'ont pas permis
que la résistance vigoureuse offerte par la
garnison, la garde nationale et la généralité
de la population reçût la récompense qu'elle
méritait, nous avons pu, du moins, avoir la
consolation de conserver à la France notre
garnison, qui va rallier, avec armes et ba-
gages et libre de tout engagement, le poste
français le plus voisin.
• Connaissant l'esprit qui anime les habi-
tants de la ville au milieu desquels je de-
meure depuis plusieurs années, je comprends
mieux que personne l'amertume de la situa-
tion qui leur est faite. Cette situation est
d'autant plus pénible qu'on prétend nous faire
craindre qu'au mépris des principes et des
idées modernes, le traité de paix que nous
allons subir ne consacre une fois de plus le
droit de la force et n'impose à l'Alsace tout
entière la domination étrangère.
■ Mais je reste convaincu que la population
de Belfort conservera toujours les sentiments
français et républicains qu'elle vient de ma-
nifester avec tant d'énergie. En consultant,
du reste, l'histoire même du siècle présent,
elle y puisera la légitime confiance que la
force ne saurait prévaloir contre le droit.
» Vive la France I Vive la République ! »
Le surlendemain, 18 février, l'intrépide co-
lonel, à la tête de la dernière colonne de la
garnison , quittait la ville qu'il avait si vail-
lamment défendue. 11 avait conquis le droit
de lancer un jour, en pleine Chambre des dé
pûtes, cette riposte au visage du général
Changarnier : » Nous nous appelons Belfort;
vous vous appelez Metz. •
Mais dans quel état lamentable il laissait la
ville I ■ Le cœur se serre, disait un témoin, à
l'aspect de ces maisons sans toitures dégar-
nies de fenêtres, lézardées, de ces murailles
écroulées. Partout, dans la ville, on ne voit
que boulets, éclats d'obus et même des pro-
jectiles qui n'ont pas fait explosion. ■
La vaillante petite cité devait, du moins,
recevoir la récompense de son héroïsme : elle
a continué à faire partie du territoire fran-
çais après tous nos désastres.
Quelques jours après, le 0 mars 1871, le
colonel Denfert adressait l'ordro du jour sui-
vant aux divers corps qui avaient composé
la garnison de Belfort:
• Aux gardes nationaux mobilisés
du Jlaut-Jl/tut.
■ Vous allez rentrer dans vos foyers après
avoir eu l'honneur de concourir à la défense
de Belfort.
■ M. le ministre de la guerre me charge de
vous remercier de votre b'-lle conduite pen-
dant le siège. Votre concours et celui de la
garde nationale sédentaire ont aide la gar-
ni .-..ri a obtenir la conservation do la place à
la France. Seuls, en Alsace, vous avez le
privilège de ne pas subir la domination étran-
gère, et vous vivrez désormais libres souS les
Fois do la République, alors que vos frères,
après avoir subi pendant vingt ans lo despo-
tisme do l'Empire, restent condamnés ii subir
le joug d'un empire étranger, yuo cette pen-
Bée soit toujours présente à vos osprits jus-
qu'au jour où vous serez appelés à revendi-
BELO
quer avec eux et avec toute la France l'in-
tégrité de notre patrie.
■ Vive la France 1 Vive la République 1 ■
t Aux mineurs et artilleurs de la ligne.
» Avant de quitter la compagnie des mi-
neurs du 2e régiment du génie et les cinq demi-
batteries d'artillerie de l'armée régulière qui
ont pris part à la défense de Belfort, le com-
mandant supérieur qui a dirigé cette défense
tient à leur exprimer sa reconnaissance pour
la manière dont elles ont satisfait à la rude
tâche qui leur était assignée. C'est surtout à
la fermeté dont ont fait preuve les artilleurs
sous le feu de l'ennemi, à la vigueur avec
laquelle ils ont répondu à ce feu , au talent
déployé par les officiers d'artillerie pour cou-
vrir ou masquer leurs pièces, qu'a été due la
lenteur des progrès des attaques ennemies.
■ C'est à l'énergie des sapeurs du 2© régi-
ment, à l'exemple qu'ils, ont donné au reste
de la garnison, à la vigoureuse impulsion de
leurs officiers, que nous avons dû la con-
struction relativement rapide des nombreux
abris créés sur tous les points de la place, et
qui, en réduisant nos pertes, ont permis, mal-
gré la violence du bombardement, d'offrir
une résistance que l'ennemi n'était pas en-
core en mesure de briser au moment de la
reddition de la place, au bout de cent trois
jours de siège.
» Malgré tous vos efforts, les malheurs de
la patrie ont obligé la place de Belfort à subir
la souillure de l'étranger; mais, du moins,
elle nous est conservée, et elle pourra dans
l'avenir nous servir de boulevard contre de
nouvelles attaques et nous aider à préparer
la revendication de l'intégrité de notre ter-
ritoire.
» En attendant ce moment, que votre cri
de ralliement soit : Vive la France I et Vive
la République I *
En même temps, le colonel Denfert adres-
sait au reste de la garnison un ordre du jour
conçu dans le même ordre d'idées.
BELFORT (tlrkitoîkb de), division admi-
nistrative de la France, dans la région orien-
tale. Le territoire de Belfort est borné à l'E.
et au N. par l'Alsace-Lorraine, à l'O. parles
départements des Vosges, de la Haute-Saôneet
duDoubs;au S. parledépartementduDoubset
par la Suisse. Sa superficie est de 60,814 hec-
tares ; chef-lieu, Belfort. Ce territoire, ou-
tre Belfort, comprend trois cantons, dont les
ch.-l. sont : Délie, Fontaine et Giromagny,
auxquels on a rattaché quelques parties des
anciens cantons de Massevaux et de Danne-
maire restées françaises. La population, d'a-
près le recensement de 1872, est de 56,781 hab.,
répartis en 106 communes.
Aux termes de la loi constitutionnelle du
24 février 1875, l'arrondissement de Belfort
nomme un sénateur et un député ; il fait par-
tie de la 7e région militaire, dont le quartier
général est à Besançon, et il est la résidence
du général commandant la 25© brigade d'in-
fanterie ; il appartient au 12e arrondissement
forestier, à l'arrondissement minéralogique
de Dijon; relève, pour le service des douanes,
de la direction d'Epinal; ressortit à la cour
d'appel de Besançon et est placé dans le res-
sort de l'académie de la même ville; au
point de vue religieux, il a été détaché en
1874 du diocèse de Strasbourg pour être in-
corporé au diocèse de Besançon. Les réfor-
més de la confession d'Augsbourg ont à
Belfort une église consistonale.
L'arrondissement de Belfort est desservi
par l'embranchement de Dijon à Belfort, qui
appartient à la ligne de Lyon, et par le sous-
embranchement de Montbéliardà Porentruy,
qui le traverse sur une longueur de 18 kilora.,
de Grandvillars à Délie.
BELGES {Belyx), anciens peuples de race
kymnque, qui, vers l'an 600 av. J.-C, s'éta-
blirent sur la rive droite du Rhin. Plus tard,
une partie de ces peuples passèrent dans la
Grande-Bretagne et s'y fixèrent au sud ;
d autres peuplèrent le nord-est de la Gaule,
entre le Rhin et la Seine, et s'étendirent
même dans le sud. Leur nom pourrait venir
du mot celtique bolg (guerre).
Pour plus amples détails, V. Bklgiquë, au
paragraphe Histoire, tome II du Grand Dic-
tionnaire, page 493, et Gaulis, tome VIII,
page 1079.
* BELGIOJOSO {Christine-Trivulzio, prin-
cesse), femme auteur italienne. — Elle est
morte à Milan le 5 juillet 1871. Outre les ou-
vrages d'elle que nous avons cités, nous
mentionnerons : Emina, vrais turco-asiaH-
gués (Leipzig, 2 vol. in- 16); Asie Mineure et
Syrie, souvenirs de voyage (Paris, 1858, in-8°);
Scènes de la vie turque (Paris, 1858, in -12);
Histoire de la maison de Savoie (1860, in-8°) ;
Réflexions sur l'état actuel de l'Italie et sur
son avenir [1869, in-12), etc.
• BELGIQUE, royaume de l'Europe occi-
dentale. En 1874, la population était de
5,336,634 hab.
— Histoire. La Belgique souffrait impa-
tiemment depuis 1815 le joug de la Hollande,
à laquelle elle avait été réunie par décision
du congrès de Vienne, lorsque la révolution
qui éclatait à Paris en 1830 vint, en per-
mettant d'espérer un secours de ce côté et
en surexcitant l'amour des Belges pour leur
indépendance, précipiter lo mouvement qui
devait aboutir a une rupture complète entre
les Flamands et la famille de Nassau. Les
BELG
nombreuses mesures vexatoires prises par
Guillaume-Frédéric d'Orange-Nassau contre
le peuple annexé en 1815 à ses Etats de Hol-
lande avaient, d'ailleurs, profondément in-
disposé la population belge et flamande. La
partialité évidente du pouvoir pour tout ce
qui était hollandais de naissance; le soin
avec lequel les administrateurs placés en
ce pays, pour ainsi dire conquis, étaient choi-
sis parmi les Hollandais; la part faite à la
Belgique dans la dette hollandaise ; les vices
d'une constitution despotique qui pesait plus
lourdement encore sur les annexés; l'incom-
patibilité absolue des deux peuples, dont l'un
tendait à sacrifier à la prospérité de sa flotte
marchande et de son commerce l'agriculture,
qui était la principale, presque la seule ri-
chesse duseeonl ; enfin, et par-dessus tout, la
question religieuse, qui ne pouvait manquer de
diviser deux peuples dont l'un était protes-
tant, tandis que l'autre était catholique ul-
tramontain, tout cela constituait un obstacle
invincible à une fusion qu'avaient rêvée les
diplomates du congrès de Vienne, mais que
le nouveau roi de Hollande attendait de la
force plus que du temps et d'une bonne ad-
ministration.
A ces raisons de premier ordre on pour-
rait en joindre d'autres, qui ne furent point
sans influence sur la rupture qui éclata en
1830. On pourrait, en effet, mentionner la
sévérité du pouvoir pour la presse belge,
l'inégale représentation des deux pays aux
Chambres, les provinces hollandaises, bien
que moins peuplées, ayant une représentation
numérique égale à celle des provinces du
Sud; l'administration tracassière et injuste
des gouverneurs nommés par le pouvoir
central; enfin une série d'impôts vexatoires
qui, constamment, frappaient les provinces
belges et épargnaient en partie les provinces
hollandaises.
Tous les griefs que nous venons d'énumé-
rer soulevaient contre le roi de Hollande la
haine des^ libéraux belges. Toutefois, le mou-
vement eût peut-être tardé longtemps encore
à se produire si Guillaume-Frédéric n'eût
tenté de toucher aux prérogatives du clergé
catholique; cette tentative était exception-
nellement dangereuse dans un pays où la
population rurale, aujourd'hui encore abso-
lument fanatique, était alors appuyée dans
son dévouement au parti prêtre par une très-
forte minorité dans les villes. Nous savons
par expérience que le parti clérical s'accom-
mode de tous les gouvernements, à la seule
condition de conserver les privilèges dont il
jouit. Le clergé belge, fidèle à la tradition
d'un parti que nous retrouvons le même sur
tous les points de l'Europe, eût donc subi le
despotisme du roi de Hollande et contribué
même à le faire accepter par les masses ru-
rales, si ce despotisme n'eut poussé l'audace
jusqu'à tenter d'amoindrir l'influence du parti
prêtre.
Guillaume-Frédéric, protestant rigide, ne
pouvait supporter que le clergé catholique
conservât en Belgique l'influence qu'il avait
dans les écoles. Il fit fermer les petits sémi-
naires, qui relevaient exclusivement des évo-
ques. Certains ecclésiastiques ayant refusé
de prêter serment à la constitution, ou, pour
être plus exact, à un prince protestant, furent
frappés de mesures de rigueur. Enfin, les
écrits publiés par des ecclésiastiques contre
le gouvernement du roi furent poursuivis
avec la dernière sévérité, ce qui exaspéra
d'autant plus le parti clérical que dès long-
temps il était habitué à tout dire sans courir
le moindre risque. La proclamation de l'éga-
lité des cultes devant la loi, mesure excel-
lente, mais qui ne suffisait point à faire par-
donner les nombreuses vexations dont le
parti libéral était victime, fut le grand ar-
gument des évéques belges, qui n'eurent
point de peine à présenter cette mesure
comme tendant à supprimer les immunités
dont jouissait en Belgique le culte catholi-
que. La création du collège philosophique de
Louvain, collège par lequel devaient désor-
mais passer tous les prêtres qui voudraient
exercer en Belgique, mit le comble à la fu-
reur du haut clergé, qui se vit dépossédé du
droit de former lui-même les hommes desti-
nés à servir ses intérêts.
Ainsi donc le roi de Hollande, par les me-
sures vexatoires prises contre un pays dont
il se défiait, avait indisposé contre lui les li-
béraux, et du même coup, par son ardent
désir de faire triompher dans ses Etats la
religion reformée, dont il était un fervent
adepte, il avait surexcité contre lui les pas-
sions religieuses.
Cette conduite devait porter ses fruits na-
turels. Les libéraux et les catholiques s'alliè-
rent contre le pouvoir, les uns pour conquérir
1 indépendance ou au moins une situation
égale à celle des sujets de nationalité hol-
landaise, les autres pour conserver leurs
privilèges. - *->
La situation était telle que nous venons
do la dépeindre, quand on apprit en Belgique
la chute de Charles X et son remplacement
sur le trône français par un prince qu'on
disait très-libéral. Le parti belge, qui rêvait
d'échapper à la domination du roi de Hol-
lande, exploita très-habilement le renverse-
ment des Bourbons en France. Par des écrits
répandus à profusion et venus de France, où
ils étaient rédiges par des libéraux belges
qu'avait exiles le gouvernement hollandais,
on s'efforça d'exulter le putriolisme belge
BELG
et de provoquer un mouvement révolution-
naire. On y réussit. m
Le 24 aoftt 1830, moins d'un moisapres la
chute de Charles X, on devait, en l'honneur
de l'anniversaire de la naissance de Frédéric-
Nassau, donner une fêle publique, avec ac-
compagnement d'illuminations et de feu
d'artifice. L'anniversaire se passa sans qu'il
fût fait la moindre fête. Le 25 août, le
grand théâtre de la Monnaie, à Bruxelles,
donnait la Muette de Portici. Le public était
nombreux dans le théâtre comme aux abords.
I résentation de cet opéra fut le signal
imitation sérieuse. Les appels a la li-
berté qu'il renferme furent répétés par les
spectateurs, et bientôt l'enthousiasme, fran-
tl ,t les portes du théâtre, envahit la foule.
: mde d'hommes du peuple, dont quel-
ques-uns àpeine étaient armés, se dirigea vers
les bureaux du journal ministérielle Natio-
nal, et y mit tout à sac. La foule incendia la
maison d'un journaliste aux gages de la Hol-
lande, M. Libri-Bagnano, puis se rendit suc-
cessivement au palais de justice, a l'hôtel du
ministre de la justice. Van Maanen , chez le
chef de la police, où tout fut également bou-
leversé. Ces troubles se renouvelèrent plu-
sieurs jours de suite et ne cessèrent qu'après
la formation d'une garde civique, dans les
■ le laquelle figuraient de nombreux
UX, décidés à. obtenir au moins l'auto-
nomie des provinces du Sud et une adminis-
i prise parmi les nationaux belges ou
<ls. Partout, a Bruxelles, on avait en-
levé et brisé les armoiries royales, pour leur
tuer celles de Brabant. L'agitation se
répandit bientôt de la future capitale dans la
province, et Liège, Louvain.Bruges, Yei v, r
turent le théâtre de scènes analogues à celles
?ui avaient eu lieu à Bruxelles. Partout il se
orma rapidement des gardes civiques et des
com tés de sûreté publique, qui devaient
bientôt jouer un rôle actif dans la révolution
qui se préparait.
Le roi de Hollande, pensant avoir rapide-
ment raison de l'émeute, envoya ses fils, k la
tête de 6,000 hommes environ, contre Bruxel-
les. Is établirent leurquartier général àYil-
vorde, village situé à environ 12 kilomètres
de la ville. Pendant que le pouvoir central
prenait ses mesures pour arriver à étouffer
l'insurrection, les députés des pays soulevés
ge rendaient auprès du roi, à La Haye, pour
tenter de lui arracher une concession qui pût
calmer les esprits. D'autre part, les notables
habitants de Bruxelles se rendaient au camp
de l'armée hollandaise pour tenter une con-
n, biais si le prince d'Orange se raon-
trait tout uisposé à faire des concessions et
promettait aux habitants l'autonomie des pro-
vinces du Sud et une administration exclusi-
vement prise parmi les habitants de ces pro-
vinces, le roi ne voulait rien céder, et on
apprenait a Bruxelles, par le baron de Stas-
sart, qui revenait de La Haye, non-seule-
ment que les députés n'avaient rien pu ob-
tenir, mais encore que la teneur des promesses
faites par le prince royal avait été formelle-
ment désapprouvée par le roi.
L'irritation fut à son comble, et le bruit
s'étant répandu dans la ville que le prince
royal allait entrer de vive force à Bruxelles,
une insurrection plus violente que les précé-
dentes, et à laquelle prirent part le peuple
et la bourgeoisie, éclata et eut pour résultat
l'armement d'une dizaine de mille hommes,
que les chefs du parti populaire s'empressè-
rent d'organiser sérieusement. Les troupes
de l'insurrection en vinrent bientôt aux mains
avec les avant-postes de l'armée du prince
rie, dont le quartier général était à
A n vers. Ces engagements insignifiants furent
bientôt suivis d'une lutte meurtrière. Voici
dans quelles eircon*tances. Le roi, voyantque
ie mouvement insurrectionnel se propageait,
donna l'ordre d'agir. Le prince d'Orange,
sollicité d'ailleurs par quelques conservateurs
qui tremblaient pour leurs propriétés et leurs
□nés, que nul ne menaçait, se persuada
qu il entrerait dans Bi uxelles sans coup férir.
avoir lancé une proclamation dans
Inquelle il menaçait d--s châtiments les plus
es ceux qu'il qualifiait de perturbateurs,
utença l'attaque la 23 septembre au
matin, a la têt- d'une douzaine de mille hom-
mes environ. Il s'empara facilement de la
ville haute et pénétra dans la ville basse,
quartier populaire; mais il en fut chassé,
au courage de la milice improvisée et
a l'habile direction qu'elle reçut de ses ehefs,
aérai français Mellinet et Juan vau
llalen, réfugié espagnol qui jouissait sur le
peuple d'une grande influence. La bataille
uura quatre jours , pendant lesquels les
Bruxellois reçurent constamment de nou-
veaux renforts, venus des villes voisines.
:ivait, kelle seule, fourni un contingent
■ ni, que commandait M. Rogier, avo-
Cat, plus tard ministre.
Le prince Frédéric, épuisé par une lutte
qui d'heure en heure devenait plus inégale,
i hit pur abandonner la place et se retira sur
A overs, après avoir perdu près d"un tiers de
Bon urinée. Cette victoire eut en Belgique un
immense retentissement et entraîna les villes
et les bourgs qui jusque-là s'étaient tenus sur
la reserve. Le 24 septembre, il se constitua
un gouvernement provisoire, tout d'abord
i ■- de MM. Rogier, d Hooghvorst, com-
mandant de la garde civique, Joly, offi 1er,
Vanderlynden et de Coppin, secrétaires de
l .lie. Ce gouvernement s'installa à l'hôtel de
SUPPLEMENT,
BELG
ville et, deux jours plus tard, s'adjoignit
plusieurs membres, M Si. de Mérode, Gende-
bien, Van de Weyer et Nicolaï, ce dernier
faisant fonction de secrétaire. Le 27, M. do
Potter, revenu de l'exil, prenait également
place parmi les membres du gouvernement
improvisé.
Le nouveau pouvoir était composé d'élé-
ments assez disparates; toutefois, il était en
majorité libéral, et, l'enthousiasme aidant, il
finit par proclamer, le 4 octobre, l'indépen-
dance de la Belgique et fit connaître son
intention de préparer une constitution qui
serait soumise à l'acceptation d'un congrès
national composé de 200 députés. L'élection
de ce congrès devait avoir lieu prochaine-
ment, et le pouvoir promettait de mettre tout
en œuvre pour que cette convocation fût
rapide. Le gouvernement ne restait point
inactif, d'ailleurs; il prenait les mesures
d'ordre administratif nécessaires pour rame-
ner le calme dans les rues et organiser
puissamment la défense, au cas d'un retour
des troupes hollandaises. Kntre temps, il
proclamait, comme principes fondamentaux
de la constitution, la liberté de la presse,
iation et de réunion, la liberté des
cultes, de l'enseignement, etc.
Tandis que le pouvoir nouveau mettait tout
en œuvre pour assurer à la I «bien-
faits d'une constitution libérale, le prince
d'Orange intriguait pour tâcher de prendre
[a tête ment. 11 se déclarait prêt à
gouverner la Belgique comme Etat indépen-
dant et faisait les plus brillantes promesses.
nées furent déjouées par la fermeté
du gouvernement provisoire et aussi par le
roi de Hollande qui, dans une proclamation
datée du 24 octobre, désavoua complètement
son fils et déclara qu'il abandonnait la Belgi-
que a elle-même jusqu'au moment ou le con-
grès des grandes puissances européennes
réuni & Londres aurait statué. Il ajoutait
dans la même proclamation qu'il continuerait
a faire occuper par ses troupes les citadelles
d'Anvers, de Maastricht et de Venloo. Trois
jours après cette proclamation, la ville d'An-
vers était occupée par les Belges, en viola-
tion d'une capitulation signée par le com-
mandant de la citadelle, le général Chassé.
Par représailles, celui-ci bombarda la ville
et obtint pour tout résultat de soulever contre
lui et le gouvernement qu'il servait toute la
diplomatie, qui fut accablée des réclamations
qu'amena de la part des négociants étrangers
une mesure qui les ruinait par l'incendie de
leurs magasins. La population anversoise,
qui n'était en aucune façon responsable de
(entrée des troupes belges, prit parti pour
ces dernières, à la suite de cet acte de bru-
talité. Les troupes du gouvernement provi-
soire continuèrent, d'ailleurs, à occuper An-
vers. Tandis que ces événements s'accom-
plissaient et que la révolution entraînait toute
la population des villes et môme une forte
partie de la population rurale, le parti con-
servateur libéral, qui voyait en M. de Potter
un ennemi, parce qu'il se déclarait républi-
cain, faisait de son mieux pour empêcher ce
chef populaire d'arriver à la proclamation de
la république. Des émissaires expédies i ar-
tout allaient, au nom des partisans d'un libé-
ralisme modéré, prêcher l'établissement d'une
monarchie constitutionnelle. Le clergé, les
grands industriels et les propriétaires fon-
ciers, qui tremblaient plus ou moins au seul
mot de république, se coalisèrent contre uu
mouvement qui ne comptait guère, d'ail-
leurs, d'appui sérieux qu'à Bruxelles et à
Liège. Ils amenèrent rapidement la population
rurale à leur manière de voir, et lorsque, le
10 novembre 1830, eut lieu, sous la |
dence de M. de Potter, l'ouverture du congres,
il était facil mstaterque le parti répu-
blicain avait été presque partout battu par
ses adversaires. Dés la première séance, et
à une grande majorité, le congrès proclama
■ndance de la Belgique et la dé-
chéance de la maison d'Orange-Nassau; la
question de l'annexion du duc ■ de Luxem-
bourg a la Belgique, sauf entente ultérieure
avec la Confédération germanique, fui
lement résolue dans un sens afiinnatif. Quand
on vint à discuter la forme du nouveau pou-
voir, 13 voix seulement sur 187 votants se
prononcèrent pour la république, en dépit des
efforts faits par une minorité intelligente et
active. Le cierge, tout-puissant en Belgique
en 1830, comme aujourd'hui encore, était la
cause principale de cet échec.
La conférence tenue à Londres par les
plénipotentiaires des grandes puissances su-
bit, dans une mesure uppréciable, lo contre-
coup des événements ouï se déroulaient en
lue. Le 4 novembre, d ins un pi
protoi
qui depms la fin d , . ■ fait,
suspendu les hostilités, devaient cesser tome
lutte ; quelque temps api imbre),
ilutiou do l'ancien
i oj aun .. - . alait a
lance de la fi
: x jours auparavant pat le con-
■■■',. elle ■"■ omj
déclaration de cou les; elle
fixait, notam itre les
deux 1 .
qui remettait aux d
Anvers et une partîi ■ in es du Nord,
et décidait qu ferait retour
ù la famille de Nassau. Lu coi
repoussa ces conditions, qui furent modi
BELG
dan? un sens très-favorable a la Belgique.
Le traité qui consacrait ! ce du
nouvel Etat reçut le nom de traité des Dix-
II tit articles e( fut officie use m
par le congrès qui, dès loi u ccuper
de chercher un roi. Le baron Surlet de Cho-
kîer, nommé régent provisoire du royaume
le 23 févr er 1831, fut chargé d'offrir la
ronne d'abord au duc de LeuchtenberL.
au duc do Nemours; maïs la conférence de
Londres se déclara contre ces deux princes.
C'est alors que l'Angleterre conseilla de choi-
sir le prince Léopold de Saxe-Cobourg. Cette
ition fut acceptée par le congrès à la
majorité de 152 voix sur 196 votants. Léo-
pold accepta la couronne, mais & la condition
que le congrès reconnaîtrait formellement le
traité des Dix-Huit articles, ce qui fut fait
le 9 juillet 1831. Rien ne s'opposait plus à ce
que l'élu prit possession du trône ; il fit donc
son entrée solennelle a Bruxelles le 21 juillet
et prêta serment à la constitution. Lo roi de
Hollande, qui jusqu'au dernier moment avait
pu croire que la conférence de Londres ne
l'abandonnerait pas, voyant que sa maison
était sacrifiée, prit le parti de recourir à la
force. Il déclara qu'il n'acceptait point le
traité des Dix-Huit articles, et la Belgique fut
envahie par une année hollandaise, conduite
■ ■ rinc ■ ■! Orani e. L' irraé
aisée pour tenir la campagne, fut battue
l Ha >elt et à Louvain,et sans l'int srvention
armée française, commandée par le
hal Gérard, la ville de Bruxelles tut
sans d aux mains du prince
range. L'arrivée des troupes françaises lit
reculer le fils du roi de Hollande, et bientôt,
sur les instances des ambassadeurs d'Angle-
terre et de France, une trêve fut conclue. On
négocia de nouveau, et un traité en \
quatre articles, traité moins dur pour la
Hollande que le précédent, fut proposé à
l'acceptation des belligérants. Aux termes de
cette convention nouvelle, la Belgique pre-
nait à sa charge le payement annuel d une
somme de 8,400,000 florins, comme part de la
dette hollandaise; de plus, le Luxembourg et
le Limbourg étaient partagés entre les deux
mees. La Belgique accepta ce traité,
que repoussa la Hollande. Les hostilités re-
commencèrent ; mais l'intervention des flottes
anglaise et française, qui barrèrent les bou-
ches de l'Escaut et manœuvrèrent sur les
côtes de Hollande , tandis qu'une seconde
armée française, entrée en Belgique le 15 no-
vembre 1832, s'emparait d'Anvers, obligea
la Hollande à accepter un nouvel armii
Des négociations s'ouvrirent encore une fois
à Londres (21 mai 1833), et il fut convenu
qu'en attendant la signature du traité défi-
nitif, les Belges conserveraient les duchés do
Luxembourg (moins la forteresse) et du Lim-
bourg, tandis que la Hollande resterait maî-
tresse des forts de Lislo et de Lieflenshœck,
qui commandent l'entrée de l'Escaut. I
provisoire dura cinq ans. Nous dirons plus
loin ce qui advint lorsque les négociations,
longtemps suspendues, furent reprises. Nous
allons tout d'abord donner un aperçu de la
constitution belge.
Cette constitution, aujourd'hui encore en
r, au moins daus son ensemble, pro-
clame légalité de tous les \ unt la
loi, la suppression des privilèges attaches à
la noblesse, la liberté de la presse, celle de
l'enseignement, le libre exercice de tous les
cultes et leur égalité, l'exclusion de toute
ingérence de l'Etat dans les affaires du
et, par une contradiction singulière, l'obliga-
tion pour lui de les solder tous. Cette clause
a créé de grands embarras au gouvernement
belge, qui, n'ayant point le droit de censure
contre les mandements de sou haut clergé,
s'est vu souvent à la veille de compiles
diplomatiques très-graves par le fait d
bez lesquels le patriotisme parlai!
haut que le fanati U1X. L'article
dont nous parlons avait, d'ailleurs, soulevé
de Vives discussions dans le sein du COD
national; in ais le parti clérical, tout-puissant
chez □ . avait bientôt réduit au si-
lence les rares opposants.
Le pouvoil int au roi, qui
l'exerce par ses i ponsables de-
vant les deux Chambres. La royauté e
réditaire par ordre de primogeiuture, mais à
l'exclusion des femmes et de leur descen-
dante. Le roi a le droit de dissoudre les
tires; il partage avec elles l'initiative
des luis. La Chambre des représentants se
Compose de 108 députes élus pour quatre ans
par les citoyens âges de vingt-cinq ans et
payant au moins 40 francs d'un pots d
Cette clause no fut point appliq
t. et, pendant pies de dîl
: ons de capacité électorale furent plus
■-. dans les villes que dans les campa-
■
rée a L'élément rural, qui,
De ailleurs, est clérical et i
Tout citoyen Age de vingt-cinq uns est eh-
gible s °at est
ur huit ans par les mômes électeurs,
eux- la sem sont i
8,000 1
e quarante ans. Le nombre
irs est de 54 seulement. Ils se ro-
■ nt par quart l lx ans.
Chambres votent le budget tous les
. QSJ que le chiffre des forces militaires.
ition doit être
it les deux Chambres statuant
BELG
329
isolément. Lad modi-
fier ne peut s'ouvrir qu'apr i des
deux Chambres. Tous les procès potitiq
e ou autres
ministre i es que par la
cour de cassation, soit que des poursuites
leur soient intentées par des parti
raison de faits étrangers à la politique, soit
qu'une des deux Chambres ait voté leur mise
en ac membres de la cour de
cassation sont nommés par le roi, sur une
liste présentée par la cour elle-même et par
le Sénat. Les conseillers des cours d appel
sont également choisis par le roi, sur une
double liste présentée par ces cours et par
les conseils provinciaux.
Telle est, dans son ensemble, la consti I
belge, qui n'a point, -excepté en 18<s, subi de
modifications importantes :
X côte des lois fondamentales dont le li-
béralisme eut une Influence cons
le développement de la prospérité en B
que, il convient de citer certain
tamment celles qui organisèrent les communes
et les provinces. Ces lois, souvenl
contribuèrent également et dans une
mesure au bien-être du nouvel 1
18-13, elles laissent aux conseils communaux
et provinciaux élus une autorité considérable
et leur remettent la solution d'une foule do
questions important I plus aptes à.
trancher que le pouvoir central.
Nous avons dit plus haut que renseigne-
ment fut déclaré libre à tou
le congrès; le pouvoir législatif, par des lois
fit de son mieux pour propager
l'instruction. Il eut a lutter contre les cléri-
caux, qui, là comme ailleurs, prétendaient
être les seuls dispensateurs de l'instruction,
fut qu'en 1842 que put être votée la loi
qui obligeait les communes à fonder des écoles
là où les institutions libres étaient insuffi-
santes. Le clergé, dont la loi en qu
restreignait les pouvoirs, . u em-
pêcher l'application et fonda le plus possible
d'écoles libres, afin de rendre plus dïtfieile la
fondation d'écoles communales, dont l'ensei-
gnement devait échapper à son influence
déplorable. Nous reviendrons, d'ailleurs, sur
cette question, qui est, aujourd'hui encore,
la plus importante qui puisse •"■'
chez nos voisins, et nous aurons l'oecs
de constater la néfaste influence exercée sur
la marche générale des affaires par l'élément
ultramontain, dont la tout» a plus
d'une fois compromis i'ir do la
Belgique. Nous aurons, au cours de cet arti-
cle, l'occasion do constater que la prédomi-
nance des ultramontains dans les conseils du
pouvoir a failli, ces dernières années, amener
de graves complications avec la Prusse, qui,
deveuue toute-puissante à la suite de la
guerre de 1880-1871 avec la France, a
et songe peut-être encore à supprimer la
Belgique.
Mais faisons un retour en arrière et sui-
vons pas à pas les événements qui se dérou-
lèrent en Belgique à dater d-- 1 élévation au
trône de Léopold de Saxe-Cobourg.
En 1S3S, Léopold épousa la tille aînée du
roi de France, Louis-Philippe. Cette union,
en assurant au nouveau roi L'appui de la
France, lui permettait et de prendre une
place relativement bonne dans le concert
européen et d'assurer du même coup l'indé-
pendance de son royaume. De ce mariage
. eut trois fils, dont un mourut en bas
âge. Cependant, La situation de la Be
ueta.t pas exempte do périls. Le pal
i a tout prix la guerre avec la Holl
dominait daus la Chambre des députes ; Léo-
pold, au contraire, ne demandait que 1
et voulait à tout prix éviter une D
cause de conflit. Il prononça donc en 1833
la dissolution do la Chambre des représen-
tants et eut cette bonne fortune de voir reve-
: nir nue Assemblée plus , entrer
dans la voie pacifique qu'il voulait suivre.
A cette date, comme nous la\
haut, la conférence
rédiger le truite dél
raieut fixées les lunil ■
queetue Hollande, avaitsuspendusesaéaoces
et ne semblait , ■ statu
quo etabu doim ùt . int lieu à de
nouveaux coi - lj comman-
dant hollandais de • de Luxem-
bourg qui empêchait les officiers belges do
procéder au recrutement de L'armée sur les
territoires voisins do la forteresse et arrêtait
même un officier belge chargé do co service ;
tantôt c'était le parti oraugiste belge qui,
r de res hollandais, créait
des embarras au gon et [provoquait
, i aments jusque dans La ■
nouvel Etat. Ces coutlits donnaient lieu ù
d'interminables négociations dont Le dé
pouvait être la reprise dos hOBl
entre les deux puissances. Dans i
stances difficiles, et pour amener La tin de
gociations, Léopold crut devoir rem-
BOn cabinet modérément libérai par
nistère de conciliation pris parmi les
libéraux et les catholiques. Ce cabi i
lent clérical domina bientôt, crut
;it de la Belgique, et, dans
la crainte de voir le pays abandonné par
terre, où les tories
.voir, il engaj ■ ces du
ifin de mettre La nation sui
guerre. La Lu i is, fort heureuse-
ment pour la Belgique, qui put, durant trois
42
330
BELG
ans environ, s*1 consacrer aux travaux de la
paix. Pendant .^ette période, 1p mouvement
industrie) s'accentua; de grands établisse-
ments financiers se fondèrent, et il sp forma
un tiers parti industriel, partisan de la paix
et d'une liberté modérée. Ce mouvement fut
asses puissant pour amener la formation d'un
nouveau cabinet, où dominait encore l'élé-
ment catholique. Du nouveau ministère fut
créé, celui des travaux publics, et il fut at-
tribué à M. Nothomb. Tout semblait devoir
prendre une tournure pacifique, lorsque la
Hollande, qui occupait, aux termes de traités
antérieurs, la forteresse de Luxembourg,
s'empara de la forêt de Gnnevi'ald vers la fin
de l'année 1837, dix-huit mois environ après
que la Confédération germanique eut donné
son assentiment à l'échange du Limbourg
contre une partie du Luxembourg. L'affaire
de la forêt de Gunewald donna lieu à un long
échange de notes, puis fut réglé, ce qui per-
mit de penser que toute cause de conflit avait
disparu et que les gouvernements de Hol-
lande et de Belgique allaient enfin signer un
traité définitif, si longtemps attendu. On comp-
tait sans la population belge, qui ne vouait
à aucun prix évacuer une partie du Luxera-
bourg. Des adresses et pétitions, signées par
un grand nombre de membres des Chambres
et par une foule de citoyens, furent expédiées
au roi, afin de le décidera recourir à la force
plutôt que d'abandonner une partie du terri-
toire national. L'agitation, qui avait pris nais-
sance à Bruxelles, gagna bientôt le Luxem-
bourg, et jusque dans les plus petits bourgs
de cette province on arbora les couleurs bel-
ges. La forteresse de Luxembourg fut mena-
cée, et son gouverneur, isolé au milieu d'une
population hostile, se vit dans une situation
critique. Le jour de l'ouverture des Chambres
(13 novembre 1838), le roi fit une déclaration
aux termes de laquelle il s'engageait à dé-
fendre avec courage les intérêts du pays. A
ces paroles, qu'on pouvait interpréter dans un
sens belliqueux, les Chambres répondirent
par des acclamations unanimes, et l'adresse
votée en réponse au discours du trône ac-
centua encore l'interprétation donnée par le
public aux paroles de Léopold. La consé-
quence naturelle de cette menace fut un ar-
mement chez les deux peuples rivaux. En
Belgique, on rappela les soldats en congé,
on vota des subsides; les garnisons d'Anvers
et de la forteresse de Venloo, qui devait être
cédée aux Hollandais d'après le traité des
Vingt-Quatre articles, furent doublées; le
général polonais Skrzyneeki fut appelé à
Bruxelles et nommé général de division;
tout fut préparé enfin pour une lutte déci-
sive. Pendant ce temps, la diplomatie s'ef-
forçait d'empêcher une collision et des avis
venus de Paris invitaient la Belgique à se
conformer au traité conclu. L'Autriche et la
Prusse, que la nomination d'un gênerai po-
lonais, qui naguère encore luttait énergique-
ment pour l'indépendance de la Pologne ,
avait particulièrement indisposées, retirèrent
leurs envoyés et firent entendre des mena-
ces. Le roi, qui d'ailleurs ne se laissait en-
traîner qu'avec peine aux mesures extrêmes,
comprit qu'il fallait céder. Il accepta la dé-
missiOD de ceux de ses ministres qui pous-
saient à la guerre, mit en disponibilité le gé-
néral Skrzynecki et demanda aux Chambres
la ratification du traité arrêté par la confé-
rence de Londres le 22 janvier 1839. Un ora-
geux débat s'éleva dans les Chambres; mais
les menaces qui venaient de toutes parts
décidèrent les représentants belges à subir
ce qu'ils considéraient comme une humilia-
tion. La Chambre des représentants, à la
majorité de 13 voix, vota le protocole du
12 janvier 1H39, et le 4 avril le traité était
signe. La Hollande l'avait accepté un muis
auparavant. La question du règlement de la
part de la dette hollandaise à laisser à la
charge de la brique ne fut tranchée que
plus tard et conformément à l'esprit du traité
des Vingt-Quatre articles. La signature de
ce traite financier eut lieu le 19 octobre 1842.
Au commencement du printemps de 1840,
les affaires d'Orient ayant pris une allure
menaçante, le ministère belge crut devoir
voter une augmentation de 1 effectif, qui de
50,000 hommes fui porté d'un seul coup à
80,000 hommes. Mais l'état des finances ne
permettant point le vote d'un crédit en rap-
port avec cette nouvelle charge, le budget
de la guerre fut, au prix des plus grands
, porté a 33 millions. C'était 16 mil -
lions de moins que l'année précédente, et
pour atteindre ce chiffre, ou avait
faire d'importantes réductions
sur divers services publics, et notamment de
mer de nombreuses subventions ou
\k i établissements
ieux.
Le parti libéral, qui était alors au pouvoir,
■ .m punit fait : le pe moyen ;
de là un ineque nour-
rissaient l'un pour l'autre le parti cath
et le parti libéral. Le second de con partis,
' ompi 'nt continuel
du cierge, qui partoui tendait à prendre en
main la direction d , tuait
une menace contre les libertés ;
royaume, voulait obtenir de lu Chambre le
règlement de certaines question
l'intervention du cierge dans les uff.ii.
munaies. Lo parti ultramootain, qui comptait
imbreuz partisans dans les Chan
évitait un parmi débat avec le plus grand
BELG
soin et ménageait aux siens le temps néces-
saire pour prendre partout position. Le parti
libéral, impatienté de tant de retards et
voyant sans cesse grandir le péril, résolut
d'en finir et demanda la discussion immédiate
des questions jusque-là réservées. La lutte
éclata. Une violente rupture eut lieu entre
les deux partis, et le clergé entra ouverte-
ment en campagne contre le parti libéral.
Sous l'impulsion de l'évêque de Liège, Buin-
mel, le clergé affirma hautement sa préten-
tion de tout dominer, et il fit subir à tout ce
qui était soupçonné de libéralisme les mille
tracasseries dont il peut accabler ses adver-
saires. Les francs-maçons furent mis à l'in-
dex et privés des secours religieux , que
beaucoup d'entre eux avaient la faiblesse de
réclamer. Le clergé ne s'en tint pas là et
usa des moyens de propagande dont il dis-
pose pour lancer sur ses adversaires, com-
merçants ou industriels, un véritable interdit.
Le parti libéral, qui jusqu'alors avait cru
devoir ménager et même subir une puissance
rivale, releva la tête et arbora fièrement son
drapeau. Comme le parti prêtre tenait sa
puissance des masses rurales, qu'il condui-
sait au scrutin comme on mène un troupeau,
les libéraux demandèrent que nul ne fût
électeur s'il ne savait lire. Le cens était
moins élevé dans les campagnes que dans
les villes, ce qui donnait la prépondérance à
l'élément rural, tout dévoué au clergé; ils
demandèrent que le cens fût abaisse dans
les villes. Ces mesures, présentées par les
libéraux comme constituant le minimum de
leur programme, exaspérèrent le parti cléri-
cal, qui, par ses déclamations dans les égli-
ses, ameuta ses partisans. Une collision de-
venait inévitable. Elle éclata à Liège, ville
essentiellement manufacturière et où domine
l'élément ouvrier. Les Liégeois, dont la majo-
rité etaît tres-libérale et qui comptaient parmi
eux des hommes entreprenants et hardis,
assaillirent l'evéchè et plusieurs établisse-
ments religieux, qu'ils bouleversèrent de fond
en comble. Cette agression avait été motivée
fiar un bruitqui courait dans les masses popu-
aires, bruit suivant lequel l'évêque de Liège
aurait voulu rétablir à son profit les dîmes
et autres droits féodaux, abolis depuis plus
de cinquante ans. Les bâtiments occupés par
les jésuites, par quelques congrégratious et
par l'évêque turent mis à sac. De nombreuses
arrestations furent opérées. Sur ces entre-
faites (mars 1840) , le ministère de Tbeux
donna sa démission. Il fut remplacé par le
cabinetRoger-Lebeau, où dominait l'élément
libéral. Ce cabinet s'attacha à ménager tous
les partis. 11 commença par accorder une
amnistie générale pour les faits dont il a été
parle plus haut, puis, pour donner des gages
aux ultramontains, il refusa de continuer
l'élection de M. Stassart comme bourg-
mestre de Bruxelles, parce que ce citoyen
était grand maître des loges maçonniques.
D'autres concessions encore étaient faites au
clergé par le cabinet, afin d'amener le parti
ultramoutainàne point attaquer ouvertement
le ministère. Ce fut en vain, et dans une
adresse votée le 17 mars 1841 par le Sénat,
on invitait le roi à faire cesser Les dissensions
intestines qui existaient dans le sein de la
représentation nationale. Cette invitation à
dissoudre la Chambre fut très-mal accueillie
par le pays, et tous les conseils municipaux des
grandes villes tirent entendre d'énergiques
protestations. Le ministère tenta d'obtenir du
roi la dissolution de?, Chambres ; mais Léopold
se refusant formellement à dissoudre le Sénat,
le cabinet, pousse par l'opinion publique, qui
était manifestement avec lui, donna sa dé-
mission (avril 1841). Le roi éprouva quelque
difficulté à reconstituer un nouveau cabinet
et dut le prendre dans l'élément libéral tres-
modere. Les hommes qui le composaient
étaient, d'ailleurs, en majorité catholiques et
ne visaient à rien moins qu'à reconstituer
l'ancienne union des libéraux et des catholi-
ques. M. Nothomb, auquel était échu dans
cette combinaison le ministère de l'intérieur,
lit les plus grands efforts pour amener la paix
entre les libéraux et les catholiques; mais si
l'alliance était possible entre les chefs plus
ou moins avoues de ces deux partis, il ne
fallait point espérer une entente entre les
soldats. En effet, en dépit des circulaires
ministérielles, où la conciliation était pré-
chèe au nom de l'intérêt supérieur de la na-
tion, la lutte éclata plus vive que jamais aux
élections du 8 juin 1841. Quarante-huit élec-
tions devaient avoir lieu a cette date. Ce fut
un véritable combat. Dans toutes les villes,
où le peuple est trop intelligent pour subir
l'influence du clergé, les candidats catholi-
ques obtinrent uu nombre de voix ridicuie,
tandis quo leurs adversaires, les libéraux,
furent élu.^ avec des majorités considérables.
Dans les campagnes, il se produisit naturel-
lement un phénomène inverse, et le résultat
de cette lutte fut, au point de vue parlemen-
taire, absolument nul, car il ne donna point
Or majorité, et les deux parti, restèrent ''li-
siblement égaux dans 11- parlement. L'effer-
vescence causée par la lutte s'apaisa bientôt
et tout rentra dans le calme ; mais l'énergie
avec laquelle s'étaient prononces les libéraux
lit reculer le cierge, dont les chefs renoncè-
rent a demander pour l'université catholique
de Louvain la juridiction civile qu'ils avaient
teve de lui faire obtenir. Cette, prétention
ieuse avait, d'ailleurs, soulevé dans le
pays un lotie gênerai, parce qu'elle avait
BELO
Permis de représenter les évêqne* comme
aspirant à reconquérir la situation dont ils
jouissaient sous l'ancien régime.
L'attention du pays fut, du reste, détournée
de la question religieuse par un événement
qui causa, sinon une grande inquiétude, au
moins un certain trouble dans les esprits.
Le parti orangiste, qui depuis la victoire du
parti national semblait avoir accepté sa dé-
faite avec résignation, conspirait sourdement,
et, s'appuyant sur la Hollande dont il rece-
vait des fonds, fait très-grave qui fut établi
au cours du procès, il rêvait la restauration
de la maison d'Orange-Nassau. A la tête de ce
complot, qui se tramait depuis le commence-
ment de 1 année 1S41 et qui ne fut découvert
qu'en 1842, se trouvaient deux généraux, dont
l'un, le général Vandermeer , était en acti-
vité de service, l'autre, le général Vanders-
missen, était depuis plusieurs années privé
de tout commandement. L'affaire fit grand
bruit et les complices furent traduits devant
la cour d'assises de Bruxelles. Le jury, qui
aux termes de la constitution devait statuer
sur le sort des conspirateurs, prononça la
peine de mort contre les chefs, reconnus
coupables d'intelligences avec l'étranger ;
mais le roi Léopold, usant de son droit de
grâce, commua cette peine en celle de vingt
ans de détention. Le général Vandersmissen
s'évada en 1842 de la forteresse où il était
prisonnier, et ses complices, y compris le gé-
néral Vandermeer , furent mis en liberté
l'année suivante, à la condition qu'ils se ren-
draient en Amérique, ce qu'ils firent.
Le chef du cabinet, M. Nothomb, conclut
durant l'année 1842 un traité de commerce
avec la France. Ce traité, très-avantageux
pour les deux pays, fut approuvé par les
Chambres belges. Il stipulait que les toiles
belges seraient affranchies, à leur entrée en
France, de l'augmentation de droits dont elles
avaient été frappées tout récemment. La Bel-
gique réduisait , par compensation, les droits
perçus par elle sur les vins , les soieries et le
sel expédiés de France. Cette conventionétait
particulièrement favorable à l'industrie fla-
mande, et les deux nations se trouvèrent
très-bien d'un traité qui faeilitaitles échanges
entre les nationaux des deux pays. Disons,
puisque nous tenons la question commerciale,
que le roi Léopold fit avec l'Allemagne, vers
la même époque, une convention provisoire
qui exonérait les vins et les soieries expédiés
de ce pays en Belgique. Cette avance ne con-
tribua pas peu à hâter la signature d'un traité
de navigation (1er septembre 1846), conclu
entre la Belgique et le Zollverein, ou union
douanière allemande. Ce traité rencontra
quelques opposants chez les industriels belges
qui travaillaient le fer, mais fut approuvé
par la majorité des négociants et des manu-
facturiers, auxquels il ouvrait un débouché
jusque-là fermé ou à peu près.
Le ministère Nothomb, malgré les tendan-
ces rétrogrades de plusieurs de ses membres,
se décida néanmoins à présenter une loi sur
l'enseignement primaire. Les libéraux et les
ultramontains votèrent cette loi qui, en réalité,
devait surtout profiter aux seconds. Vinrent
les élections nouvelles, et la lutte, si violente
à l'époque des élections partielles en 1841,
recommença sans rien perdre de son énergie.
Les grandes villes de Belgique donnèrent
en 1843, comme en 1841, la majorité aux
candidats libéraux ; mais, se souvenant de la
faiblesse qu'avaient montrée les modérés,
elles accentuèrent leur opposition en votant
pour des radicaux. Malheureusement pour la
Belgique, les campagnes étaient restées en
arrière et n'avaient nomme, sauf quelques
exceptions, que des députés cléricaux. Le
roi constitua immédiatement un ministère de
coalition, dont la présidence fut confiée à
M. Nothomb. Mais ce cabinet, qui ne pouvait
satisfaire ni les libéraux ni les catholiques,
tomba bientôt et fut remplacé par un minis-
tère à la tète duquel se trouvait (juillet 1845)
M. Van de Weyer. Cet homme politique ap-
partenait à la fraction libérale et tenta, aus-
sitôt son entrée au pouvoir, de reconstituer
l'ancienne Uniun fondée sur l'alliance des libé-
raux et des catholiques ; mais il comptait sans
les exigences des ultramontains, qui voulaient
bien accepter l'alliance des libéraux, mais à
la condition qu'ils se feraient les dévoues ser-
viteurs des intérêts catholiques. A peine, en
effet, M. de "Weyer eut-il fait connaître son
intention de tenir la main à ce que le pou-
voir ecclésiastique n'empiétât point sur le
domaine de la puissance civile dans les
questions d'instruction primaire, que le paru
catholique le renversa. Le roi, qui s'efforçait
en tout de suivre scrupuleusement les princi-
pes du gouvernement parlementaire et qui
cependant était assez éclairé pour voir que le
parti clérical menait sou gouvernement a un
conflit avec les grandes villes, se demauda
quelque temps s'il aurait recours à la disso-
lution des Chambres, puis finit par accepter
un ministère exclusivement compose de ca-
tholiques, et dont la présidence fut confiée a
M. de Tbeux. Le parti libéral, indisposé par
uu choix qui, bien que correct au point de
vue parlementaire, u en était pas moins une
faute, résolut d'opposer au cabinet une masse
compacte. Pour arriver à reunir eu un .seul
groupe les différentes fractions libérales, il fut
décide qu'un congres se rendrait à Bruxelles
et que, duus ce congres, on arrêterait uu
programme uuique, au triomphe auquel les
forces de tout le parti devraient contribuer.
BELG
Ce congrès s'ouvrit dans la capitale le 1 5 juillet
1846, et, après quelques discussions nq se
révélèrent des hommes qui, comme M. Frère,
devaient occuper plus tard le pouvoir, on ar-
rêta un programme qui contenait les points
suivants :
1° Adjonction immédiate des capacités, à la
condition, toutefois, que ceux qui bénéficie-
raient de cette disposition fussent portés pour
40 francs sur les registres des contributions
directes: diminution du cens électoral dans
les villes, de façon à rapprocher ce cens de
celui que devaient payer les électeurs des
campagnes. Les libéraux avancés avaient
vainement demandé que les électeurs urbains,
dont l'intelligence était manifestement supé-
rieure à celle des populations rurales, fussent
traités comme ces derniers.
2° Indépendance du pouvoir civil de l'in-
fluence ecclésiastique, notamment dans les
questions d'enseignement, et suppression du
contrôle que le pouvoir épiscopal prétendait
exercer sur les établissements d éducation
entretenus par l'Etat.
3° Enfin, émancipation du clergé inférieur
qui, nommé et révoqué par le pouvoir épis-
copal, sans que l'Etat put intervenir en au-
cune façon, était composé moins de ministres
du culte que d'employés chargés par les
évêques de faire de la propagande en faveur
du parti politique dévoué au pape.
Ce programme était, comme on le voit,
bien modeste ; il n'en souleva pas moins les
clameurs delà presse êpiscopale qui, suivant
son habitude, accusa les libéraux modérés de
vouloir la ruine de la religion, de la famille
et de la propriété. Une fête catholique, avec
procession publique, ayant eu lieu à Liège au
moment où se tenait à Bruxelles le congres
libéral, les évêques, conviés de tous les points
à cette cérémonie, se réunirent, eux aussi, en
assemblée politique et délibérèrent sur l'en-
semble des mesures à prendre à l'effet de
parer aux dangers qui menaçaient les privi-
lèges épiscopaux et l'influence catholique.
On se sépara en fulminant contre les impies ;
on se félicita de l'appui des masses rurales, et
on convint de tout faire pour le conserver.
Sur ces entrefaites, eurent lieu les élections
de 1847, dont le résultat fut favorable au
parti libéral, qui triompha dans toutes les
villes et même dans quelques cantons ruraux.
Il obtint une majorité très-faible, 8 ou 10 voix
au plus, mais c était suffisant pour soutenir
un ministère libéral. Le cabinet de Theux
donna sa démission, et Léopold, fidèle aux
usages parlementaires, choisit un ministère li-
béral. Le nouveau cabinet, présidé par M. Ko-
gier, comptait comme membres MM. d'Hoff-
schmidt, de Haussy, Veydt, Chazai et Frère-
Orbau, qui tous appartenaient au parti libéral
modère. Sous peine do tomber en minorité,
ce cabinet devait être soutenu par le parti
libéral avancé, qui possédait quelques repré-
sentants dans la nouvelle Chambre. Cette
condition imposait aux ministres une ligne
de conduite très-ferme. Le Sénat, que son
mode d'élection mettait, pour ainsi dire, à
l'abri de l'invasion du parti libéral, puisque
les grands propriétaires ou les membres les
plus riches de la vieille noblesse pouvaient
seuls être élus, en raison du cens énorme
(2,000 francs) que devaient payer les éligibles,
le Sénat, disons-nous, était absolument étran-
ger au mouvement, et l'élément libéral y
constituait toujours une Infime minorité.
D'ailleurs, cette assemblée était très-mai
disposée vis-à-vis du ministère Rogier,qui
naguère, pendant un de ses passages au
pouvoir, l'avait menacée de la dissoudre.
Il paraissait donc difficile que le nouveau
cabinet fit triompher le programme voté par
le congrès de libéraux récemment tenu à
Bruxelles. Il résolut néanmoins de signaler
par d'importantes reformes son arrivée aux
affaires, et, des les premières séances, il fit
connaître son programme, dont un des arti-
cles pnucipaux portait : • Indépendance ab-
solue du pouvoir civil à tous les degrés de la
hiérarchie, et obligation pour les chefs du
cierge de se renfermer dans leurs attributions
spéciales. » Le ministère annonçait, en plus,
son intention de déposer des projets de loi
tendant - 1° a restituer aux conseils munici-
paux le droit de nommer les bourgmestres,
qui depuis la loi Nothomb étaient choisis par
le roi; 2° à faire figurer sur les listes électo-
rales les capacitaues payant dans les villes
40 francs d'impôt direct. Il promettait, eu
outre, de ne point surcharger les tarifs doua-
niers et de remanier le système d'impôts de
façon à dégrever les objets de consommation
de première nécessité. Le ministère conduisît
très-habilement la campagne par lui entre-
prise et sut triompher des résistances du
Sénat. La question de l'enseignement, la plus
brûlants qu'on put alors, comme aujourd bul
encore, soulever en Belgique, reçut une so-
lution libérale, et le cierge, dont les repré-
sentants an Sénat se voyaient sous le coup
d'une dissolution probable, dut se contenter
de modifier légèrement la loi proposée parle
cabinet.
Bien qu'absorbé par les débats qu'il soute-
nait devant les Chambres, le cabiuet ne né-
gligeait point de pratiquer dan-, toutes les
blanches de 1 administration des reformes im-
portantes. 11 se montrait également soucieux
des intérêts de la classe pauvre; par la créa-
tion d'écoles agricoles et industrielles, d'eco-
itts ot d'ateliers modèles, de bibliothèques
BELG
populaires, il développait l'intelligence des
nabitants des campagnes. La création de
nombreuses caisses d'épargne et de retraite
accroissait le bien-être des populations ur-
baines et élevait le niveau moral des masses.
Enfin, par quelques mesures hardies et prises
à propos, il sut faire comprendre au parti
clérical qu'il devait renoncer à se jouer de la
puissance civile.
Telle était la direction politique suivie par
le cabinet, quand éclata en France la révolu-
tion de 1848. Le trône belire comme tous ceux
de l'Kuroue en eût été ébranle, si le cabinet
eût été entre les mains des cléricaux. Le roi
Léopold eut, du reste, en cette circonstance
une inspiration très-heureuse. Une vive agi-
tation avait été causée à Bruxelles par les
nouvelles de P;.ris, et quelques républicains,
très-rares d'ailleurs, s'efforçaient de décider
certains groupes k proclamer la république.
Do là une certaine effervescence, qui se
calma comme par enchantement quand on
sut que Léopold venait de déclarer qu'il était
f>rét k se retirer si le peuple en manifestait
e désir et qu'il n'entendait point défendre sa
couronne les armes à la main. Les quelques
libéraux avances qui eussent accepté la ré-
publique si elle eût été votée par acclama-
tion populaire comprirent que leur pays n'é-
tait pas mur pour une solution pareille. Le
ministère sut d'ailleurs profiter de la situa-
tion pour arracher à la Chambre haute des
lois qu'elle n'eût point votées en d'autres cir-
constances. C'est ainsi qu'il fit adopter la ré-
duction à 40 francs du cens dans les villes,
la suppression du timbre des journaux, l'in-
compatibilité avec le mandat législatif des
fonctions rétribuées par l'Etat. En dehors de
ces mesures purement politiques, dont le li-
béralisme eut pour résultat d'affermir le
gouvernement monarchique constitutionnel,
le cabinet, en prévision d'une guerre euro-
péenne, fit voter une imposition extraordi-
naire sur la propiiétè foncière et prit diver-
ses mesures fiscales dans le but d'être prêta
défendre l'intégrité du territoire belge. Les
mesures libérales prises par le cabinet lui
avaient dounè une force telle que, vers la
fin de mars 1848, lorsque des ouvriers fran-
çais et belges tentèrent d'entraîner la popu-
lation dans un mouvement révolutionnaire,
cette entreprise échoua complètement.
A peine les conjurés avaient-ils franchi la
frontière belge àMouscron, qu'ils se trouvè-
rent en présence de la gendarmerie belge,
qui les dispersa, fit quelques prisonniers et
repoussa la majeure partie des envahisseurs
sur le territoire français. Les conjurés, con-
duits par un avocat de Gand, nommé Spil-
thorn, avaient compté sur un soulèvement à
Bruxelles et à Liège. Ces villes ne bougè-
rent point et prouvèrent par leur attitude
que la partie la plus libérale de la population
belge ne voulait point la chute de la royauté
constitutionnelle. On a accusé les républi-
cains français d'avoir tenté de soulever les
Belges contre leur gouvernement et d'avoir
fourni de l'argent et des armes aux envahis-
seurs; niais il est manifeste que cette entre-
prise fut l'œuvre de quelques exaltés qui rê-
vaient la republique universelle à une épo-
que où le développement de l'intelligence des
niasses rurales était, même en France, in-
suffisant à faire vivre la République qui ve-
nait d'y être proclamée.
Cette éehauffourée n'inquiéta pas, du reste,
le ministère belge, qui reçut du gouverne-
ment français «les explications très-satisfai-
santes et fut pleinement rassuré sur les in-
tentions du nouveau pouvoir. Il put donc
s'occuper, sans rien craindre de ce côté, des
nouvelles élections rendues nécessaires par
li modification de la loi électorale. La Cham-
bre élue en juillet 1848 fut en majorité '.im-
posée de libéraux constitutionnels décides k
soutenir le cabinet. Les libéraux avancés
avaient perdu quelques sièges et le part» clé-
rical était réduit à une minorité désormais
impuissante. Le cabinet put donc poursuivre
sans entraves la réalisation de son pro-
gramme. Ses actes les plus importants fu-
rent : h» conclusion avec la France, eu novem-
bre 1849, <l un nouveau traite de commerce
d'une durée de dix ans et qui était ba é or
le principe de la réciprocité; la prolongation
du traite conclu avec le Zollverein, et enfin
le règlement définitif, en 185U, de questions
relatives à l'enseignement. Le clergé, par
cette dernière loi, vit ses attributions exor-
bitantes tres-sensiblemeut réduites, niais pas
encore assez au gré de ceux qui voulaient
enlever au parti ultramontaiu toute surveil-
lance sur l'enseignement donne par l'Etat,
Dans le courant de l'année 1850, le minis-
tère subit quelques modifications, amenées
par des causes étrangères a la politique gé-
nérale.Toutefois, a l'époque de la diseii non
du budget de la guerre, le gênerai Brialmont,
chargé de ce département, ou il succédait à
M. Chacal, s'opposa aux réductions que la
Chambre voulait imposer k son ministère.
Abandonné par ses collègues qui pensaient,
eux aussi, que l'état do l'Europe ne justifiait
point les charges qu'il voulait imposer k la
nation, il dut se retirer au commencement de
l'année 1851. L'agitation causée par ce dé-
bat, et surtout par la façon dont le ministre
de la guerre avait donne sa démission, n'é-
tait pas encore calmée, lorsque le Sénat re-
poussa une loi imposant les successions et
3 ni avait été votée k une grande majorité
ans la Chambre. Le ministère, fort de l'ap-
BELG
pui de cette dernière et comptant que les
électeurs modifieraient la composition du Sé-
nat dans un sens libéral, demanda au roi, qui
l'accorda, la dissolution de cette Assemblée.
Malheureusement le cens exigé des élïgiblea
au Sénat limitait les choix, et l'Assemblée
dissoute revint en grande majorité. Sept ou
huit sièges au plus avaient été gagnés par
les libéraux. La loi dut être amendée et ne
passa que grâce aux modifications qu'elle
avait subies.
Le ministère poursuivait l'exécution de ré-
formes financières et administratives très-
importantes, et tout promettait à la Belgique
un calme dont elle ne pouvait que profiter,
lorsque les événements qui se passèrent à
l'un s en décembre 1851 vinrent jeter de
nouvelles inquiétudes dans un pays qu'agi-
taient si fort les moindres changements sur-
venus dans le gouvernement ou la politique
rie la France. Aussitôt que fut connue à
Bruxelles la nouvelle de l'odieux attentat, le
bruit se répandit que le second Bonaparte al-
lait, pour se faire pardonner son crime par
les Français, tenter l'annexion de la Bel '
que. Les républicains échappés aux massa-
cres et aux proscriptions de celui qui devait
finir à Sedan contribuaient parleurs propos
à entretenir l'inquiétude dans l'esprit des
Belges. Quelques publications faites immé-
diatement par les réfugiés ayant raconté dans
le détail les scènes odieuses dont Paris avait
été le théâtre, le gouvernement issu du coup
d'Etat fit des menaces qui ne contribuèrent
pas peu it redoubler les craintes de nos voi-
sins. Plusieurs procès de presse, intentés à
la requête des agents de l'usurpateur contre
des feuilles libérales ou républicaines pu-
bliées à Bruxelles par les réfugiés français,
se terminèrent par des acquittements, ce qui
redoubla la colère de Bonaparte et le décida
k faire des menaces positives. La Belgique
ne voulut point céder et prit des mesures
pour protéger son indépendance contre un
coup de main. On fortifia la Tète de Flan-
dre, et 4,700,000 francs furent votés par la
Chambre pour la création d'un camp retran-
ché près d Anvers. Mais le second Bonaparte,
trop occupé de proscrire et de déporter eu
masse les républicains, s'en tint k des mena-
ces verbales et démentit même, par une note
insérée au Moniteur, les projets d'annexion
qui lui étaient attribués. Le ministère, in-
quiet malgré les protestations du nouveau
gouvernement français, songeait k se ména-
ger des alliés. Pour se concilier la Russie, il
mit en disponibilité les officiers polonais que
contenait l'armée belge, et des relations di-
plomatiques s'établirent entre les deux pays et
rassurèrent la Belgique. A la même époque , la
reine d'Angleterre vint passer quelques jours
k Bruxelles et à Anvers, et cette visite ne
contribua pas peu k rétablir le calme dans
les esprits. En somme, le cabinet fut seul at-
teint par le contre-coup qu'eut cet attentat en
Belgique. Les ultramon tains relevèrent la
tête et saluèrent ce qu'ils appelaient le ré-
tour de l'ordre en France. Dans des brochu-
res et dans leurs journaux, ils demandèrent
le renvoi du ministère libéral qu'ils accu-
saient de vouloir détruire la religion. Une
polémique très-vive s'engagea entre les deux
partis, qui s'injurièrent plus ou moins et n'a-
boutirent qu'à surexciter les esprits. Sur ces
entrefaites, eurent lieu de nouvelles élections.
Leur résultat fut un affaiblissement notable
de la majorité ministérielle. De nouvelles dif-
ficultés étant survenues avec la France à
propos du traité de commerce qui expirait
en 1852 et dont le renouvellement exigé par
la France en termes très-durs ne put être
négocié, le cabinet donna sa démission le
9 juillet. Cette démission fut refusée par le
roi, qui ne se décida k l'accepter qu'à la
réouverture des Chambres (27 septembre).
La formation du nouveau ministère fut très-
laborieuse, et ce fut au bout d'un mois seule-
ment que M. de Brouckere parvint k former
un cabinet, qui d'ailleurs ne présentait au-
cun caractère bien tranché. Il se présentait
comme ministère d'affaires. M. de Brouckere,
qui avait pris le portefeuille des affaires
étrangères, paraissait décidé k subir [dus
que le cabinet Rogier-Frère t 'influence du
gouvernement de Bonapai te. * 'est ainsi qu'il
présenta une loi destinée k punir les insultes
commises envers les souverains étrangers
par la voie de la presse. Cette mesure, mal
accueillie par la majorité libérale du pays,
fut votée par les ultramontains et quel [U<
libéraux timides jusqu'à l'excès. Elle était
manifestement imposée a la Belgique
gouvernement de Bonaparte. Ei me temps,
le cabinet remit en vigueur le traite de com
merce conclu avec la France en 1845 et né-
gocia la signature d'une nouvelle conven-
tion. i„i Belgique, qui n'était représentée en
Russie que par un consul résidant a Saint-
Petersbourg, éleva, d'accord avec Le exar, ce
consulat au rang d'ambassade. Les ofl
polonais mis en non -activité par la loi du
4 avril 1852 furent pensionnes et perdirent
ainsi l'espoir de rentrer dans l'armée active.
Cette dernière mesure assura la bienveil-
lance de l'empereur de Russie, sur L'alliance
duquel le ministère comptait en cas de con-
flit armé avec la France. Enfin L'armée fut
<- de 80,000 k 100,000 hommes. Le mi-
nistère, désireux d'être agréable k tous, fit
aux deux partis quelques libéralités; les libé-
raux reçurent 518,000 francs pour élever le
monument en l'honneur du congrus qui avait
BELG
proclamé l'affranchissement de la Belgique,
et les cathodiques 450,000 francs pour bâtir
une église k Laken en l'honneur de la reine
défunte. Cette conduite habile et aussi les
fêtes célébrées k l'occasion du mariage du
duc de Brabant, héritier présomptif, avec la
fille de l'archiduc Joseph d'Autriche firent
pendant quelques semaines oublier la politi-
que ; mais on y revint bientôt, et la session
de 1853-1854 s'ouvrit par le vote d'une loi né-
faste, qui passa k Une grande majorité dans
la Chambre, en dépit de l'opposition élo-
quente de M. Frère. Cette loi, connu-- sou.
le nom de Convention d'Anvers , statuait
qu'aucun livre scientifique ne pouvait conte-
nir de théories contraires aux idées renfer-
mées dans la Bible. Ceci n'était qu'absurde,
et la liberté de La presse existant en Belgique,
une pareille décision était purement platoni-
que. Mais ce qui était grave, c'est que la
même loi autorisait le prêtre qui enseignait
la religion orthodoxe dans les lycées a con-
trôler les livres donnés comme prix, qu'elle
obligeait tous les conseils de perfectionne-
ment des études secondaires k s'annexer un
prêtre, qui naturellement était choisi par l'é-
vêque parmi les plus ultramontains. En vain,
M. Frère fit ressortir que la science et les
dogmes sont choses différentes et qu'on ne
pouvait sérieusement prétendre, au xix® siè-
cle, que la science devait s'incliner devant
les rêveries d'un autre âge; il fut abandonné
sur ce point par plusieurs libéraux et ne
trouva que sept de ses collègues pour voter
contre une convention aussi ridicule que
dangereuse.
Le 27 février 1854, un nouveau traité de
commerce fut conclu avec la France et
-idopté le 31 mars par la Chambre. Une con-
vention littéraire fut également conclue, et la
Belgique, qui depuis de longues années fai-
sait k la France une concurrence peu loyale
par la contrefaçon, qui se pratiquait en
grand sur son territoire, dut renoncer k cette
branche d'industrie. Le ministèreeutquelque
peine k faire voter cette dernière mesure.
Son influence sur la Chambre semblait, du
reste, être aussi puissante qu'aux premiers
jours, bien qu'il eût subi quelques échecs sur
des questions peu importantes , notamment
sur 1 annexion k la ville de Bruxelles de ses
faubourgs et k propos de quelques taxes
qu'il voulait établir, sur l'eau -de -vie par
exemple.
Le pays était plus que jamais retombé sous
le joug des cléricaux; en effet, aux élec-
tions complémentaires du 13 juin 1854, le
parti libéral perdit trois représentants impor-
tants, entre autres M. Rogier, qui fut battu
k Anvers. La situation de l'Europe était k
cette époque très-mauvaise. La guerre venait
d'éclater entre la Russie d'une part et la
France et l'Angleterre de l'autre, k propos do
l'éternelle question d'Orient. De graves
complications étaient k craindre, et la Bel-
gique, dont la situation intérieure était ren-
due fort précaire par la perte de deux ré-
coltes successives, se voyait k la veille d'être
obligée de fournir des troupes k l'Angle-
terre, qui devait, disait-on alors, lui en re-
clamer. En cette situation difficile, le minis-
tère fit appel au patriotisme de la Chambre et
tourna toute son attention vers la question
extérieure, aurès avoir obtenu de la repré-
sentation la libre importation des subsistan-
ces et l'interdiction ae les exporter. Le parti
libéral subit vers cette époque plusieurs
échecs successifs. Enfin, le ministère s étant
opposé à l'abolition de l'examen de capacité
que subissaient les étudiants en l'absence de
certificat d'études suffisantes, fut battu par
59 voix contre 25- Abandonné en cette cir-
constance par une partie des libéraux dont
il défendait cependant la cause contre le
clergé qui réclamait cette suppression, le
ministère donna sa démission. Il avait, d'ail-
leurs, perdu la confiance de Léopold, car il
n'avait pu empêcher le roi de se rendre k
Calais, où il devait se rencontrer avec le chef
du gouvernement français. La formation du
nouveau cabinet donna lieu k de longs pour-
parlers, et ce ne fut que vingt-huit jours
après la démission du ministère de Brouc-
kere que M. P. de Decker, un clérical, par-
vint k constituer un cabinet, qui fut qualifié
de ministère de ■ reconciliation catholique, ■
par opposition au précédent, connu son. le
nom de ministère de « réconciliation libé-
rale. • En l'ait, le nouveau cabinet était com-
posé de cléricaux ardents, an nombre des-
quels figuraient MM. A. Nothomb, k la
justice, et le vicomte Vilain, ministre des
affaires étrangères, lequel se faisait appeler,
par une prétention grotesquement dynasti-
que, vicomte Vilain XIV. Ce cabiuait con-
tenait des membres ayant appartenu, &
d'autres époques, au parti libéral, mais qui
depuis s'étaient rallies au parti cathi
Il n'avait point la confiance des catholiques
ultramontains, et il De pouvait compter sur
L'appui des libéraux. La session se termina,
tort heureusement pour le nouveau minis-
tère, sans qu'un débat important fût abordé.
Quelques troubles eurent lieu k Bruxelles et
ailleurs, et quelques cris de ■ Vive la répu-
blique I ■ furent même poussés dans plu-
sieurs villes manufacturières; mais la troupe
eut raison de ces ; ions, qui
trouvaient eu somme peu d'écho dans une
population foncièrement dévouée au cierge
ou k la monarchie.
Le roi, qui sentait bien que les partis po-
BELG
331
litîques n'avaient aucune confiance dans les
I avait placés h la tète des affai-
res, esa ton discours d'ouverture
de la session 1855-1856, de leur donner un
peu de ce prestige dont lia manquaient tota-
lement. Mais ce fut en vain qu'il invitales
Chambres k soutenir le nouveau pouvoir. La
djscu sion de l'adresse votée en réponse au
du trône Ht comprendre aux i
lue l'appui du monarque ne leur était
point d un grand secours. Cette adresse ne
fut votée, en effet, que par 50 voix contre 39.
A.u cours de la discussion, M. Vandenpeere-
boom proposa un amendement k la rédaction
de l'adresse, amendement dans lequel il of-
frait l'appui de la Chambre au cabinet
k certaines conditions. Cet amendement fut
repoussé k 5 voix de majorité, ce qui prou-
vait k l'évidence que le nouveau mini
même appuyé par le roi, ne pouvait compter
que sur une tres-faiblè majorité.
Un événement inattendu vint heureuse-
ment détourner l'attention publique. Les frè-
res Jacquin, qui avaient teutè de tuer Napo-
léon III en disposant sur le passage d un
train où se trouvait ce monarque un baril de
poudre, se réfugièrent en Belgique. Le mi-
nistère français réclama leur extradition. La
cour d'appel de Bruxelles refusa de les li-
vrer; mais la cour de cassation et après elle
la cour d'appel de Liège ayant conclu k leur
extradition, le ministère se vit dans un grand
embarras. Il porta la question devant la
Chambre, qui décida qu'k l'avenir les auteurs
d'attentats contre les souverains étrangers
seraient livres, mais se prononça contre
l'extradition des frères Jacquin. Le comte
Walewski se fit, au congres tenu k Paris
pour le règlement de la question d'Orient,
l'écho de la mauvaise humeur de son maî-
tre et accusa la presse belge de prêcher le
meurtre et l'assassinat. Il concluait en disant
que le ministère belge clan impuissant k répri-
mer les excès de cette presse, et il demandait
lu modification de la loi belge sur la matière.
Le ministère belge, par l'organe d'un de ses
membres, déclara dans la séance du 7 mai,
devant la Chambre belge, que jamais il ne
consentirait k modifier la loi qui garantissait
k ses concitoyens la liberté de la presse.
Cette déclaration était k peine connue aux
Tuileries que le gouvernement français en-
voyait une note menaçante k la suite de la-
quelle le Moniteur belge déclarait que le
maintien des principes fondamentaux de la
constitution ne s'opposait point k une mo-
dification purement législative. Le cabinet
belge était obligé de baisser la tête devant
le despote qui gouvernait alors en maître ab-
solu la nation française.
Si nous quittons un peu le terrain politique
pour nous occuper des développements du
commerce et de L'industrie belges, nous con-
statons que, vers la lin de 1855, ce pays était
en majorité favorable au libre échange. Il se
produisit même, k ce sujet, un assez vif mou-
vement de l'opinion publique vers les mesu-
res les plus larges; des meetings furent te-
nus, qui réclamèrent des modifications au
régime douanier; la presse et même plusieurs
personnages officiels se montrèrent favora-
bles aux idées nouvelles, qui furent tout d'a-
bord bien accueillies même dans l'entourage
royal. Toutefois, sur la plainte de quelques in-
dustriels assez importants et kqui leur outil-
lage ne permettait point de lutter avec avan-
tage contre la concurrence étrangère, le roi
refusa de seconder le mouvement, qui se ra-
lentit. L'industrie n'était point seule, du
reste, à prendre une extension remarquable;
la haute finance avait déjà fonde plusieurs
établissements qui traitaient les grandes af-
faires sur un pied assez large. Des institu-
tions financières, calquées sur le modèle de
celles qui existaient alors k Paris , ten-
taient de s'établir k Bruxelles. On pal lai
tamment de la fondation d'un Crédit mobilier
belge, qui n'attendait que l'autorisation d'ou-
vrir ses bureaux pour commencer des tra-
vaux immenses, et particulièrement la
tion de docks k Anvers, le défrichement de
la Campine, vaste contrée qu'envahissaient
les sables de l'Escaut et de la Meuse et qu'on
promettait de transformer. L'affaire faisait
grand bruit et les organisateurs de cette im-
mense machine financière possédaient dans
le conseil de chaleureux appuis. Le gouver-
nement, interpelle k la Chambre sur la COD
dui te qu'il entendait tenir vis-à- vis du Cré-
dit mobilier belge, répondit ou il o avait pas
encore de ré tolution arrêtée. On disait cepen
daut que le décret était tout prêt, et ceux qui
voyaient dans cette affaire la main do finan-
ciers français se montraient très-inquiets.
L'opinion publique, enfin , ei ait delavorable
a celle combinaison. Le décret ne fut pus
signé, et une note insérée au Moniteur belge
annonça que le gouvernement n autoriserait
point de nouvelles sociétés financières ano-
oymes.
On était k peine remis de l'émotion qu'a-
vait causée cette affaire que la lotie recom-
mença entre les clérioatu et les libéraux.
Elle prit cette fois un singulier cars
d'acrimonie; lo parti prêtre, qui, pur la
vention d'Anvers, avait obtenu de si grands
avautages, résolut de ne poinl
Si beau chemin ; les univerbites de 1 Etat, ou
s'était réfugié le libéralisme, fuient vivement
attaquées. M. Brasseur, professeur k l'uni-
vei llté de Gand , ayant nie la divinité du
Christ, le ministère lut vivement interpelle,
332
BELC+
et la révocation du professeur fut impé-
rieusement demandée. M. de Decker répondit
que, l'Etat D'ayant point de religion officielle,
les professeurs devaient s'abstenir de toute
attaque contre les dogmes des diverses re-
ligions; mais il refusa de révoquer le profes-
seur, qui, après tout, n'avait fait que répé-
ter une assertion devenue banale à force
d'avoir été reproduite. Le clergé ne se tint
point pour battu. Vers la fin de septembre,
l'évêque de Gand, M. Delebecque, fit lire
dans toutes les églises de son diocèse une
lettre pastorale dans laquelle il dénonçait
l'athénée et l'université de Gand comme un
foyer d'athéisme, ce qui était inexact, les
plus libéraux des professeurs incriminés
n'allant point au delà d'un déisme très-vois n
des religions révélées. A la même époque,
M. Malou, évéque de Bruges, un fougueux
ultramontain, attaqua avec la dernière vio-
lence l'université libre de Bruxelles. Le cu-
rateur de cette université, M. Verhaegen, ré-
pondit sur le même ton et, généralisant le
débat, fit aux applaudissements du public
bruxellois le procès des ultramontains. Le
ministre de Decker, prévoyant un conflit dont
le cabinet pouvait être victime, adressa dès
le lendemain aux professeurs de l'Etat une
circulaire dans laquelle, tout en se pronon-
çant pour la liberté de la science contre les
dogmes, il invitait tous ses subordonnés à
respecter la religion de la majorité. Les pro-
fesseurs se turent, et tout naturellement le
clergé continua ses diatribes. Des élections
partieHes ayant eu lieu dans l'intervalle des
deux sessions, le parti libéral perdit 10 voix
et ne compta plus que 40 membres, alors que
les ultramontaiens en possédaient 60. Le
clergé résolut de profiter de cette bonne au-
baine, et, au début même de la session, il
s'affirma à propos d'un paragraphe qui ré-
pondait à un passage du discours royal rela-
tif aux incidents qui, à Gand, avaient signalé
la lutte des deux partis. Le cabinet, qui n'é-
tait ni libéral ni catholique ultramontain,
mais dont les tendances étaient fortement
catholiques, demandait qu'on insérât dans la
réponse au discours royal une phrase où il
était dit ■ que la liberté relative du pro-
fesseur a pour limite la liberté de conscience
des élèves et le respect légal et constitution-
nel pour les croyances religieuses des fa-
milles. » L'opposition ne voulait point ac-
cepter ce passage, qui, suivant elle, limitait
outre mesure les droits du professeur. Elle
fut battue. Le parti clérical, voyant que le
ministère, qui jusque-là s'était efforcé de
maintenir la balance à peu près égale entre
les deux partis, venait à lui, proposa une loi
sur la collation des grades académiques
(21 février 1857), loi qui établissait la libre
concurrence entre les établissements de l'E-
tat et les établissements privés, qui tous
étaient aux mains du clergé. Du même coup,
l'examen d'entrée à l'université fut aboli
malgré l'opposition du ministère, qui n'avait
pas compris qu'après les premières exigen-
ces du clergé satisfaites, les ultramontains
s'empresseraient d'en montrer de nouvelles.
Les libéraux avaient en vain signalé le
danger; le ministère fît semblant de ne pas
y croire. Il était pressant cependant, comme
on va le voir. Le 21 avril, commença la dis-
cussion d'une loi dite de bienfaisance et qui,
dans la pensée de ses auteurs, M. Malou et
consorts, avait pour but de soustraire au
contrôle de l'Etat les legs et donations faits
par les particuliers aux couvents ou congré-
gations. La loi avait été rédigée par l'évêque
Malou ; le rapport était dû au frère de ce
prélat, membre de la Chambre. Une discus-
sion très-vive s'engagea ; la somme était très-
importante; il s'agissait d'un revenu annuel
de près de 10 millions. Le parti libéral,
M. Frère en tête, soutenait avec raison que
l'accroissement des couvents (4,791 en 1829,
15,000 en 1857) était un péril sérieux pour
l'avenir de l'Etat et déclarait que si la sur-
veillance jusque-là exercée par 1^ pouvoir
sur les legs aux établissements religieux vi-
vait à être supprimée, on verrait s accroître
en Belgique et les couvents et la misère du
. M. d'Haussy tenait un langage ana-
logue et, dans un discours très-vif, montrait
liissement successif du pouvoir civil
par le pouvoir religieux. En vain le parti
! : m ir que la loi nouvelle ne
ait ni aux bureaux de bienfaisance ni
Munissions des hospices et qu'elle ne
■ ; un u ■ | 6 déjà ancien ;
le parti libéral tint bon et prolongea la dis-
. se soucier des hésitations du
cabinet, 'lotit i>; . membres semblaient divisés
i. Au fond, il s'agissait en
■■ i de i -il i paire ses
de l'Etat et
■
des biens des pauvres pour la transférer au
pouvoir ecclé ta itique. I >e i tère défendit
[e projet Malou par de pitoya-
bles* L'oppo ition L'attaqua, au contraire,
surtout lors do la discussion dos articles,
avec une grande vigueur. M. Frère, M. Per-
■ i remarquer dans cette
lutte i' ; i peut-
Atre ui
1831. I ifl pi pie des
pauvres en Belgiqi
non touchait à su tin, il déclare que, i i la lui
était votée, ou n'entenarait plus en Belgique
que ce ■ mots : « A ba les couvents I •
L'agil du. n( qui étuit très-grande à Bruxel-
BELG
les depuis quelques jours, redoublait à me-
sure qu'approchait le moment du vote. Le
mot prononcé par le chef du parti libéral fut
repris par les Bruxellois et, traduit en langue
populaire, devint « A bas la calotte! » On
n'entendit que cela à partir du 27 mai dans
toutes les rues de Bruxelles. Le soir du même
jour, des bandes nombreuses composées de
citoyens de tout rang firent un tapage in-
fernal devant la maison où demeurait M. Ma-
lou ; de là ils se rendirent aux bureaux des
journaux cléricaux, l'Emancipation et le
Journal de Bruxelles, où les vitres furent
brisées. L'émotion gagna les grandes villes
de Belgique, et des collisions sanglantes eu-
rent lieu entre le peuple et la troupe. Le roi
crut devoir prononcer la clôture de la ses-
sion, et par le fait, la discussion, cause de
tant de troubles, fut ajournée.
La presse catholique prit fait et cause pour
le ministère opprimé contre le roi, qu'on ac-
cusa de pactiser avec l'émeute. Cependant
des condamnations très-sévères et allant jus-
qu'à cinq ans de prison avaient été pronon-
cées contre ceux qui avaient été reconnus
coupables d'avoir entraîné le peuple. A
Gand, le général Capiaumont, qui comman-
dait la troupe, s'étant permis de donner l'or-
dre de charger le peuple sans en avoir été
requis par le bourgmestre, fut vivement at-
taqué par le conseil municipal, qui le dé-
nonça au ministre de la guerre comme s'é-
tant rendu coupable d'un abus de pouvoir.
Cette affaire fit grand bruit; mais le cabinet,
pour donner des gages au parti clérical, fit
casser par décision royale la délibération du
conseil gantois.
Les événements des deux derniers mois
avaient fait au cabinet une situation très-
difficile. Les conseils municipaux ayant été
renouvelés le 27 octobre, les libéraux rem-
portèrent une victoire complète, dont le pre-
mier résultat fut la chute du ministère. Le
roi tenta d'abord de constituer un nouveau
cabinet de réconciliation libérale; tuais M. de
Brouckêie, chargé de le constituer, dut y
renoncer en présence de l'hostilité des libé-
raux. M. Rogier tut alors mandé au palais
et, le 9 novembre, un cabinet libéral était
constitué. Il se composait de MM. Rogier à
l'intérieur, Tesch à la justice, Frère-Orban
aux finances, le baron de Vrière aux affaires
étrangères, Berten à la guerre.
Le nouveau ministère, à peine constitué,
prononça la dissolution de la Chambre des
représentants. Le 10 décembre, les élections
eurent lieu et donnèrent une grande majorité
aux libéraux. Plusieurs des anciens minis-
tres ne furent pas réélus, et des villes jus-
que-là dévouées aux cléricaux se pronon-
cèrent pour leurs adversaires. La Chambre
comptait 70 voix libérales et 38 acquises au
clergé. M. Rogier, qui aurait pu inaugurer
son administration par une amnistie accor-
dée à des citoyens dont l'énergie, en fin de
compte, l'avait porté au pouvoir, se montra
très-sévère pour les auteurs des désordres
qu'avaient provoqués les exigences des clé-
ricaux. Il fit même plus et crut devoir re-
doubler de rigueur contre les réfugiés politi-
ques français ; il donna notamment au colonel
Charras l'ordre de quitter le territoire belge.
En dépit de ces concessions faites au parti
clérical, le ministère n'en fut pas moins qua-
lifié de • ministère de l'émeute. » Le cabinet
devait, du reste, faire pis encore. Au lende-
main de l'attentat d'Orsini contre la vie du
second Bonaparte, alors empereur des Fran-
çais, soit que M. Rogier eût reçu des minis-
tres du gouvernement voisin une note me-
naçante, soit qu'il ait cru devoir ne pas
l'attendre, mais cette seconde hypothèse est
m ni as admissible que la première, M. Rogier,
disons-nous, présenta un nouveau projet de
loi sur la police des étrangers. Ii accompa-
gnait ce dépôt d'une demande de modifica-
tion des articles du code pénal qui visaient
les crimes et délits portant atteinte aux re-
lations nationales. La loi Faider (1852), qui
statuait que les poursuites ne pouvaient
avoir lieu que sur la demande des parties
lésées, était donc sensiblement aggravée,
puisque le cabinet belge demandait pour le
pouvoir le droit de poursuivre proprio motu
et sans attendre que la partie attaquée de-
mandat des poursuites. Cette loi fut votée
par la Chambre à une grande majorité. Bien
que l'attitude prise en cette circonstance par
le cabinet libéral manquât de dignité, il con-
vient de remarquer que la Belgique, si sou-
vent menacée par l'empire français, est
assez excusable d'avoir subi la pression d'un
voisin puissant et d'avoir préféré son repos
à l'indépendance absolue des réfugiés fran-
çais. Mais laissons ce point historique de
cote et revenons à la loi Rogier. Les pour-
suites ne se tirent point attendre ; trois
journaux rédigés par des étudiants et des
ouvriers furent poursuivis; des condamna-
tion très sévères (quinze et dix-huil mois
de prison) furent prononcées. Du reste, le
cabinet, tout en poursuivant les journalistes
ioupables d'injures envers un souverain
Voisin, ne se gênait point pour faire con-
damner du même coup les feuilles républi
qui se publiaient à Bruxelles. Cette
conduite lui aliéna un grand nombre de libé-
raux. Le mécontentement redoubla quand on
■ al i s'opposer b des rél ormes depuis
mp réclamées par l'opinion publique,
nment la réduction de la taxe des let-
tres u 0 lï. 10 pour tout le royaume. Le pays
BELG
tout entier se montra peu favorable a cer-
taines augmentations de traitement propo-
sées pour les membres de la cour des comptes
et pour le personnel diplomatique. U accueillit
mieux une augmentation de 400,000 francs
votée pour les instituteurs primaires. La
grande question discutée durant la session
1857-1S58 fut celle qui avait trait aux fortifi-
cations d'Anvers. Depuis plusieurs années
ce projet occupait les esprits et les passion-
nait. Les uns soutenaient qu'on ne pouvait
songer à transformer Bruxelles en place
forte et voulaient qu'on fît d'Anvers le point
où pourrait se réfugier le gouvernement en
cas d'une invasion étrangère. Ils faisaient
valoir que, l'attaque ne pouvant venir que de
la France, il était préférable d'abandonner
une ville située trop près de la frontière et de
s'établir sur un point que des flottes amies
pourraient protéger. Les autres prétendaient
que l'abandon de la capitale serait d'un effet
moral déplorable et amènerait infailliblement
un désastre; ils ajoutaient que, si Anvers
était accessible à la flotte anglaise, il ne l'é-
tait pas moins à la flotte française et que des
lors le grand argument mis eu avant par les
partisans des fortifications d'Anvers n'avait
aucune valeur.
Le gouvernement avait adopté la manière
de voir des premiers, et déjà, en 1855, il avait
déposé un projet de loi dans ce sens; mais ce
projet avait été successivement ajourné. On
ne s'entendait pas, du reste, dans les régions
officielles sur la nature des fortifications à
adopter. Le gouvernement tenait pour un
agrandissement de la ville au nord, pour l'é-
tablissement d'un camp retranché et la con-
struction de forts détachés. Les spécialistes,
qui avaient choisi pour rapporteur le géné-
ral Goblet, voulaient que la ville fût agran-
die sur tous les points et demandaient une
enceinte continue reliant tous les forts dé-
tachés. La population anversoise se pronon-
çait pour ce dernier projet, mais le gouver-
nement tenait bon pour le premier. La
Chambre était très-divisée sur cette question
et plusieurs des membres les plus influents
prétendaient que les deux projets n'étaient
point assez étudiés. Lorsque la discussion
s'ouvrit, le cabinet, dont plusieurs membres
avaient attaqué, en 1855, le projet qu'ils s'é-
taient décidés cependant à présenter, ne pa-
raissait guère disposé à demander une déci-
sion immédiate. Toutefois, pour sauver les
apparences, il fit précéder le projet des for-
tifications d'Anvers d'une série d autres pro-
jets qui se reliaient plus ou moins à celui-ci
et qui étaient d'une utilité incontestable. La
majorité de la Chambre allait voter l'ajour-
nement après une très- courte discussion
lorsqu'un membre fit observer que cette me-
sure était un rejet, moins la franchise. Cette
observation amena le rejet pur et simple du
projet. La session fut close le lendemain.
Lorsqu'elle se rouvrit quelques mois plus
tard (1858), on s'attendait à voir le cabinet
entrer moins timidement dans la voie des
réformes. Le discours par lequel le roi ou-
vre toute session était donc impatiemment
attendu. Les libéraux furent très-désappoin-
tés, car le discours royal ne contenait que
fort peu de politique et se contentait d'an-
noncer une loi destinée à diminuer le nom-
bre des pauvres. La majorité en conçut un
grand dépit, mais se décida à ne point le
faire sentir dans sa réponse. La discussion
de l'adresse, ordinairement très-animée, me-
naçait donc d'être monotone, lorsqu'un para-
graphe relatif aux rapports du clergé avec
l'Etat souleva une tempête à droite. La mi-
norité cléricale se prétendit blessée par une
phrase assez vive, dans laquelle les libé-
raux présentaient le cierge comme plus
dévoué au pape qu'à la nation. La minorité
quitta la salle après le vote de ce paragra-
phe en jurant de ne point y reparaître de
toute la session. Elle ne tint pas sa parole,
et, un à un, les cléricaux revinrent siéger,
notamment pendant la discussion de la ré-
vision du code pénal. Ils eurent d'ailleurs
l'occasion de voter plusieurs fois, durant
cette période, avec le cabinet, qui proposa
plusieurs modifications réactionnaires et fut
abandonné sur ces différents points par les
libéraux sérieux qui siégeaient à la Cham-
bre. La presse, cette grande ennemie des
gouvernem ents faibles et qui prêtent le flanc
à la critique, fut particulièrement maltrai-
tée. Dans un premier moment d'entraîne-
ment, et sans entrevoir les conséquences de
son vote, la Chambre approuva les proposi-
tions du ministère (décembre 1858); mais
bientôt elle revint sur ses décisions hâtives
et le gouvernement fut accablé de récla-
mations. Le cabinet, qui semblait exclusive-
ment préoccupé do se détendre contre les
républicains, fut obligé de consentir un com-
promis (mars 1859), aux termes duquel les
modifications apportées au régime de lu
presse seraient susjpendues jusqu'à codifica-
tion a pari de ces dispositions.
Le parti libéral, sentant le besoin de don-
ner satisfaction a l'opinion publique, se dé-
cida à proposer quelques mesures contre le
clergé, 'pu continuait à attaquer en chaire,
avee la plus grande viol. -néo, plusieurs lois
Libérales votées sur l'initiative du cabinet. Il
lit voter une loi qui punissait d'une amende
i i l'emprisonnement tout prêtre qui, dans
l'exercice de ses fonctions, ferait la critique
ou la censure des actes du gouvernement.
Les cléricaux poussèrent de violentes cla-
BELG
meurs et prétendirent que la liberté de la
chaire était supprimée. Ils oubliaient que
nul ne possédait le droit de réplique im-
médiate aux discours prononcés ou aux écrits
lus dans les églises et que, par suite, la
liberté de tout dire en chaire constituait à
leur profit un privilège exorbitant. L'opi-
nion libérale approuva cette loi, et, parmi
les libéraux catholiques, car il s'en trou-
vait bon nombre dans la Chambre belge,
plusieurs se flattèrent de voir la chaire en-
levée aux orateurs politiques du clergé. La
Chambre prit encore une décision excel-
lente (mai 1859) en refusant aux établisse-
ments de bienfaisance, presque tous entre
les mains du clergé, la personnalité civile.
Le cabinet se montra très-sévere à l'égard
des fonctionnaires. U exigea, sous peine de
révocation, que les agents de tout grade
attachés au gouvernement s'abstinssent de
toute attaque et même de toute critique sur
la marche des affaires publiques.
Cependant, comme la conduite du cabinet
Rogier n'était pas de nature à contenter le
parti libéral tout entier, on vit éclater une
scission dans ce parti, qui se divisa en vieux
et en jeunes libéraux. Les premiers, vérita-
bles partisans de ce que fut en France le
juste milieu, ne concevaient rien au delà de
ce qu'avait fait la constitution légèrement
amendée; les seconds allaient jusqu'au ré-
publicanisme, ou tout au moins demandaient
que la population des villes, plus intelligente
et plus émancipée que celle des campagnes,
pesât du même poids dans la balance élec-
torale. Ils étaient décidés à se montrer très-
hostiles aux empiétements du clergé, et ils
réclamaient la réduction ou l'abolition du
cens. La population ouvrière des villes mar-
chait en partie avec eux ; mais quand vin-
rent les élections de 1859, on vit bien que
ce parti ne comptait que peu d'adhérents
dans le pays légal.
Lorsque s'ouvrit la session extraordinaire
de juillet 1859, on vit reparaître l'éternelle
question des fortifications d'Anvers. Le ca-
binet fut plus heureux cette fois qu'il ne
1 avait été quelques mois plus tôt, et l'ar-
ticle îer Je son projet fut voté à la Chambre
à une dizaine de voix de majorité.
La session ordinaire de 1859-1860 fut con-
sacrée à la discussion d'une loi qui portait
suppression des octrois; cette mesure, ré-
clamée par l'opinion publique, fut votée par
la Chambre sans lutte sérieuse, et le débat
s'engagea sur la nature des ressources à
créer pour faire face au déficit que causait
cette suppression.
Le projet proposait de substituer aux
revenus que les communes tiraient des oc-
trois un fonds composé : 1° du produit net
des postes ; 2° de 75 pour 100 sur les droits
d'importation du café; 3° de 34 pour 100 sur
les droits d'accise sur les vins et eaux-de-
vie étrangers; 4° enfin de 34 pour 100 sur
les bières, eaux-de-vie, vinaigres et sucres
indigènes. Il était entendu que la répartition
de ce fonds serait faite proportionnellement
au priueipal de la contribution foncière sur
les propriétés bâties. Le principal de la con-
tribution personnelle et celui des patentes
devaient également figurer comme éléments
de calcul dans la repartition. La Chambre
lit subir peu de remaniements au projet
ministériel : elle se contenta de substituer au
produit net des postes 40 pour 100 du pro-
duit brut de ce service, et de refuser l'aug-
mentation de l'accise sur le sucre. Elle fixa
à 15 millions par an, et pour jusqu'en 1861, le
minimum garanti aux communes. Cette loi
populaire reçut son exécution le 21 juil-
let 1860, jour où l'on célébrait en grande
pompe le 29e anniversaire de l'avènement
du roi Léopold. En dehors de cette loi im-
portante, la Chambre ne fit rien qui vaille
la peine d'être noté, si ce n'est qu'elle re-
poussa un projet de loi sur l'usure Habituelle
et s'opposa à la modification de la loi sur les
coalitions. Ces deux propositions émanaient
de l'initiative de quelques députés. C'est de
1860 que date la création, en Belgique, d'une
monnaie de nickel destinée à remplacer les
monnaies de bronze, qui sont malpropres et
très -lourdes. Le paysan montra d'abord
quelque défiance à l'endroit des nouvelles
pièces, eu raison de leur ressemblance, assez
lointaine d'ailleurs, avec celles d'argent;
niais elles furent bientôt acceptées, et do t'aie
elles présentent un avantage sérieux sur nos
monnaies de billon.
La session de 1860-1861 fut particulière-
ment consacrée au vote de lois autorisant
la création de nouveaux chemins de fer.
Parmi les lignes autorisées figuraient celle
de Louvain a Herentbals avec embranche-
ment d'Arschot fa Dust, celle de Brame-le-
Comte à Gand, celle d'Eecloo à Bruges,
binant la même session fut approuvé un
nouveau traité do commerce signe le l« mai
avec la France. Ce traite fut calqué sur
celui qui avait été conclu par cette dernière
puissance avec l'Angleterre. La même année,
la Belgique signa une nouvelle convention
relative à la propriété littéraire et artisti-
que et s'engagea à surveiller de près ceux
de ses nationaux qui tenteraient des contre-
façons. Les marques de fabrique que les
négociants et fabricants belges imitaient
sans le moindre scrupule, et dont ils cou-
vraient leurs produits, furent également
protégées par un traite spécial, qui fut
d'ailleurs aussi bien accueilli par les coin-
BELG
merçants belges sérieux que par la France.
Vers la fin de la session de 1860-1861, la
Chambre vota une !oi qui rétablissait le cours
légal des pièces de 20 francs françaises en
Belgique. Aux ternies d'une convention mo-
nétaire spéciale1, le gouvernement belge
était autorisé à frapper lui-même la quantité
de pièces qu'il jugerait utile de lancer dans la
circulation. I-'* vote de cette loi amena la dé-
mission de M. Frère-Orban qui, comme minis-
tre des finances, s'y était vivement opposa,
Le6novembre 1861, le gouvernement belge
reconnut officiellement le royaume d'Italie.
Cette mesure rencontra des adversaires
même dans le cabinet, et M. de Vrière, minis-
tre des affaires étrangères, donna à ce propos
sa démission. Il fut remplaça par M. Rosier,
dont M, Vandenpeereboom prit la place.
M. Frère-Orban rentra aux finances. L'opi-
nion libérale applaudit a cette reconnais-
sance, qui rencontra naturellement dans le
parti catholique une violente opposition.
Toutefois, les évèques,qui savaient le minis-
tère décidé à leur appliquer la loi s'ils se
permettaient de censurer eu chaire cet
acte du gouvernement, se tinrent sur leurs
gardes et laissèrent à leurs amis de la presse
le soin de protester. Le clergé, dont la toute-
puissance était un péril réel pour la Belgi-
que, fut, durant la session de 1861-1862, très-
directement atteint par le parti libéral, qui
vota une loi aux termes de laquelle les biens
des fabriques seraient administrés civile-
ment. Cette loi laissait aux églises un simple
droit de contrôle. Durant la même session,
un membre de la Chambre ayant réclamé
une augmentation de traitement pour les
fonctionnaires ou employés, un député clé-
rical voulut ajouter les mots : * et le clergé ■.
La Chambre repoussa cette proposition.
Les années 1861, 1862 et 1863 ne présen-
tèrent que peu d'incidents remarquables au
point de vue politique. La lutte se poursui-
vait entre les libéraux et les cléricaux, et
ces derniers, constamment vaincus dans les
élections, continuaient de l'être dans les dé-
bats des Chambres. Si la politique était
d'ailleurs relativement sans intérêt, et si le
cabinet Rogier semblait décidé à en faire le
moins possible, les questions commerciales
étaient l'objet de ses constantes préoccupa-
tions. Différents traités de commerce étaient
signés avec le Mexique, la Turquie, le Ma-
roc et la Perse, puis avec les Pays-Bas,
dont le roi avait tout récemment fait une vi-
site officielle à Bruxelles, et enfin avec la
Iius>ie, la Prusse, l'Espagne, l'Italie ei l'An-
gleterre. Vers la même époque, la Belgique
supprima la formalité du passe-port pour les
nationaux d'un certain nombre de pays, no-
tamment pour 'es Français, les Anglais, etc.
La seule question politique débattue en
1863 était relative aux donations faites par
les particuliers en faveur de l'enseignement.
Le cabinet voulait que toutes les fondations re-
vissent à. l'Etat et aux conseils provinciaux
ou communaux. Le parti libéral acceptait le
principe de la loi proposée ; mais, tandis que
le gouvernement désirait que les legs, dona-
tions ou autres libéralités revinssent cons-
tamraent à l'Etat quand les donateurs avaient
spécifié que ces libéralités devaient subven-
tionner l'enseignement supérieur, les libé-
raux voulaient que les conseils communaux
pussent également profiter dans ce cas des
donations faites. Le parti clérical faisait à la
loi la plus vive opposition et prétendait que
les donations étaient sa propriété, sous pré-
texte que les auteurs de ces libéralités, décé-
dés pour la plupart depuis fort longtemps,
en avaient confie la répartition à des titu-
laires de fonctions religieuses et notamment
à des évêques ou à des supérieurs de con-
grégation. Le gouvernement, qui était dé-
cidé à réduire l'omnipotence du clergé et à
mettre fin aux abus scandaleux qu'engen-
drait la répartition faite exclusivement par
les évêques, proposa de confier l'adminis-
tration des fondations faites en faveur de
l'enseignement et la collation des boui
une < spéciale nommée par les
conseils provinciaux. Il faisait toutefois une
exception pour les fondations dont L'adminis-
tration avait ete confiée par testament aux
héritiers du donateur. Ces derniers conser-
vaient la gestion du fonds et la répartition.
Etaient encore exceptées les bourses >
pour les étudiants en théologie. Ce!
restaient entre les mains des détenteurs pré-
sents, qui tous étaient membres du clergé
régulier ou autre. Enfin il était admis que le
boursier désigne aurait le droit de choisir
rétablissement public où il voudrait étu
Cette loi, très-sage, et qui enlevait à un
pouvoir tout-puissant une de ses armes les
plus terribles, fut très-bien accueillie, non-
seulement à la Chambre, mais
public. Elle fut votée le 19 mai 1863, telle
qu'elle avait été présentée par le ministère,
auquel s'étaient rallies les libéraux qui ré-
clamaient quelques modifications au mode de
répartition proposé.
La question des fortifications d'Anvers,
qui revenait perpétuellement a l'ordre du
jour depuis une dizaine d'années, reparut
une fois encore en mai 1863. Plusieur pro-
jets de loi relatifs aux constructions proj
furent votés sans grand débat.
L'année 1864 fut signalée par une crise
ministérielle qu'amena cette éternelle ques-
tion des fortifications d'Anvers et aussi par
la part que prit la Belgique à l'expédition
BELG
contre le Mexique. On sait que l'époux de la
princesse Charlotte, fille de Léopold, l'ar-
chiduc Maximilien d'Autriche, a,
choisi par Napoléon III comme empereur du
Mexique. Le despote qui régnait alors (1864)
en France avait rêvé de constituer un em-
pire sur les limites de la république des
Etats-Unis ; il pensait avoir facilement raison
de la résistance des républicains mexicains.
La fille du roi Léopold voulait être impératrice.
Elle écouta les conseils que lui donnait sou
entourage, où dominait l'influence française,
et décida l'archiduc son époux à accepter la
couronne qui lui fut offerte a Miramar. Une
légion belge, destinée it protéger la fille du roi
el i soutenir ses prétentions, s'embarqua pour
le Mexique, où elle arriva en même temps
que le nouvel empereur, à la fin de mai 1864.
L'opinion libérale vit d'un mauvais œil
cette entreprise ; mais, soit qu'elle ne crût
point la Belgique directement engagée par
l'envoi en Amérique île 1,500 de ses enfants,
soit qu'elle comptât sur l'appui de la France
pour mener à bien une pareille aventure,
elle ne fit rien pour empêcher cette folie. Le
ministère, dont la majorité désapprouvait la
conduite du roi en cette circonstance, se tut,
et la princesse Charlotte, qui quatre ans plus
tard devait revenir veuve et folle en Belgi-
que, partit enchantée d'avoir placé *sur sa
tète une couronne d'impératrice. On sait
comment se termina cette aventure. Maxi-
milien d'Autriche, abandonné par Bonaparte
que les Etats-Unis menaçaient d'une inter-
vention armée, fut pris et fusillé (juin 1867)
par les républicains qu'il avait mis hors la
loi par un décret du 3 octobre 1865.
Mais revenons un peu en arrière. Au dé-
but de l'année 1864, M. Rogier, chef du ca-
binet, trouvant que la majorité sur laquelle
s'appuyait le ministère manquait de cohésion,
obtint du roi qu'il prononçât la dissolution de la
Chambre. De nouvelles élections eurent lieu
et laissèrent les choses à peu près en l'état.
Le cabinet se contenta donc de traiter les
affaires courantes, sans aborder de grandes
questions politiques.
Vers la fin de 1865, Léopold 1er mourut.
Cet événement causa une très-grande dou-
leur en Belgique, où le roi était très-aimé.
Son fils lui succéda sous le nom de Léo-
pold IL II conserva le cabinet qui gouver-
nait sous son père et annonça l'intention de
suivre la ligne de conduite suivie par le roi
défunt, qui s'était constamment montré scru-
puleux observateur des règles du régime
parlementaire.
Léopold II était à peine monté sur le trône
qu'éclatait entre la Prusse et l'Autriche la
guerre qui devait se terminer par la bataille
de Sadowa, l'amoindrissement de l'Autriche
et son exclusion de la Confédération germa-
nique. La Belgique, dont les sympathies
étaient certainement acquises a, 1 Autriche,
vit avec terreur la Prusse prendre une in-
fluence décisive en Europe. Elle redoubla
de prudence et s'efforça de ne point mécon-
tenter ses deux puissants voisins, la France
et la Prusse.
Le 3 janvier 1868, M. Rogier et plusieurs
de ses collègues donnaient leur démission.
M. Frere-Orban, appelé par le roi Léopold II,
constituait un cabinet ou figurait notamment
M, Bara à la justice. Au mois de juin de la
même année, eurent lieu des élections par-
tielles. Elles ne modifièrent point la situation
des partis dans la Chambre, qui resta com-
posée de 72 libéraux sur 124 membres. La
session s'ouvrit le 10 novembre ; le roi ne
prononça point de discours d'ouverture et
fit aiusi comprendre aux partis en présence
qu'aucune reforme nouvelle ne serait pré-
durant la session. On avait d'ailleurs
à s'occuper de questions assez importantes,
depuis quelque temps à l'ordre du jour.
M. Lara, ministre de la justice depuis le
3 janvier, avait annoncé son intention de
demander l'abolition de la contrainte par
corps. On avait également à reviser la loi
sur l'organisation do la milice. La droite du
Sénal eiait ires-hostile à M. La. a et guettait
i ision de le mettre eu minorité; cette
occasion se présenta vers la fin de février.
La Chambre des députés avait voté , le
18 décembre, le budget du ministère de la
justice. Lorsque ce crédit vint devant le Sé-
nat, cette assemblée, profitant de l'absence
de quelques sénateurs de gauche, repoussa
le budget du ministère, ce qui causa une
grande colère dans la Chambre des re-
stants, qui discutait alors le budget du
ministère de l'intérieur, Kilo vota quelques
réductions qui affectaient des crédits alloués
i d établissements religieux et supprima
notamment une subvention de 6,000 francs,
accordée a la Société des Bollandistes pour la
\AciasanctOrum. Quand le bud-
get du la justice revint devant ta C h ambre j
ite catholique demanda un examen
nouveau , mais La majorité libérale passa ou-
tre, reuvoya séance tenante le budget à la
section centrale, d'où il revint approuve.
Elle le vota par 62 voix contre 42, et
le crédit, objet du confl.it, revint au
Sénat. La gauche était en nombre et, ; |
une discussion assez vive, le budget du
ministre de la justice fut voté à une majo-
rité de 4 voix (10 mars 1869). M. Bara,
dont les i ii "i e père la re-
traite, conserva son portefeuille, mais se
vit en butte à des ad gués continuelle
bien dans les Chambres que dans lu presse.
BELG
Le grand débat sur la suppress.on de la
Mute par corps approchait La com-
mission centrale de la Chambre des i
sentants avait desapprouvé le proj
M. l'.ara, qui voulait la suppression al
de la contrainte par corps. Bile
d'importantes réserves et demandai)
ntrainte pût être prononcée par le tri-
initial dans certains cas déterminés.
Quand la discussion vint à la Chambre
(février 1869), de nombreuses contre-]
sitions furent présentées. Leurs auteurs ac-
ent tous la suppression de la contrainte
par corps en matière commerciale; mais les
uns voulaient qu'elle fût maintenue en ma-
tière correctionnelle, criminelle ou de po-
lice et pour doiiin rôta excédant
300 francs et adjuges contre les auteurs de
ou crimes commis par la voie
contre les | es autres de-
mandaient que le maximum de la durée de
la contrainte par corps lut fixé à deux ans
et voulaient qu'elle ne tût prononcée que
contre ceux qui auraient causé à autrui un
préjudice matériel et moral. Ils désiraient
d'ailleurs que la durée de la contrainte lui
| déterminée par l'importance du dommage
i causé. M. Bara repoussa tous ces amende-
ments, et la Chambre des représentants
vota le projet ministériel par 71 voix
contre SI. Le Sénat, qui tenait absolument
à renverser le ministre de la justice, rédi-
gea un contre-projet qui fut adopte a la
fin d'avril par 32 voix contre 9. A la suite
de ce vote, le bruit se répandit que le
ministre de la justice avait remis sa dé-
mission aux mains du roi. Il n'en était rien
cependant ; toutefois les adversaires de
M. Bara, prenant texte de ce bruit répandu
par leurs amis, interpellèrent le mi
de la justice dans le courant de mai ,
au moment où on allait discuter les crédits
afférents à son ministère pour le budget de
1870. M. Bara refusa de répondre et se dé-
clara prêt à soutenir la discussion de son
budget, qui fut voté sans modification, en dé-
pit des efforts de la droite. Cependant l'atti-
tude hostile du Sénat inquiétait les esprits;
on ne savait au juste comment se termine-
rait l'important débat engagé, et bien qu'il
résultât du vote des deux Chambres que la
contrainte par corps était supprimée en ma-
tière commerciale, les détenus pour dettes
continuaient à rester sous les verrous.
M. Frère-Orban avait obtenu le renvoi du
projet voté par la Chambre a la section cen-
trale, qui avait maintenu sa première propo-
sition. La Chambre à nouveau consulta
vait rien modifie à son projet. Le Sénat, de-
vant lequel ce dernier projet était revenu,
avait maintenu le sien. Cette situation me-
naçait de s'éterniser, lorsque le 20 juin la
session fut close par un arrête royal. Durant
cette session, signalée par tant d'incidents
et qui, en fin de compte, n'avait i ien |
de sérieux, on discuta également la loi de
réorganisation de la milice. On se con-
tenta toutefois d'arrêter le mode de re-
crutement et do réduire le nombre des
eus d'exemption dont pourraient bénéficier
les jeunes gens qui se destinaient a l'étal
ecclésiastique. C'est également durant l'an-
née 1S09 que surgit 1 incident relatif aux
chemins de fer du Grand-Luxembourg et du
Lunbourg ; ou sait que cet incident faillit
amener une rupture entre la France, qui
prit parti pour la compagnie des chemins de
fer de l'Est, et la Belgique, qui s'oppoJ lil
avec raison, à la cession d'une ligne belge à
une compagnie françai
C'est le il décembre 1868 que cette ques-
tion fut portée officiellement à la connais-
sance du public. A cette date, un membre de
la droite interpella le cabinet à la Chambre,
à l'elfe t de savoir s'il était exact, comme le
prétendait la presse belge depuis une quin-
zaine environ, que la compagnie du Luxem
bourg avait l'intention de céder sa ligne a la
compagnie française de. l'Est. Le inin
des travaux publics répondit que, en effet,
il avait entendu parler d'un projet de Iran.',
mai - qu'il n'avait point ete saisi par les con-
:, is de la demande d'autori al
saire ; que, par .suite, l'affaire n'était pas
avancée qu'on le supposait; qu'enfin, il était
décidé a opposer son veto à cette tra
tion. 1, 'opinion publiqu ■ accepta
ration du ministre belge, et l'inq
calma. La compagnie do l'Est française n'en
continua [ias moins ses négociations avec la
nie belge, et, le 13 février 1869, on
apprit, par une déclaration de M. Frère i '■■
ban a la Chambre, que, le 30 janvier, le traite
avail - titre les deux compagnies.
Le cas était d'ailleurs plu i ne le
I it, car 1 1 con |
exploitait le i ail^i i
le chemin do fer de Pepinster à Spa, négo-
ciai! également l'achat du chemin liégeois-
liiul rgeois. M. 1'
conséquences naturelles de cette prise de
possession, qui ne rail que causer un toit
i érable au commerce belge. Aupo
vue politique, la concession de
■ ■ \ , i de conflit ave
lue , une situation i
le, M. i : re-Orbau, «'appuyant sut
. ■
9 février 1869, un ; loi relatif aux
. . de chemi [ui coi i
comme disposition principale , l'obligation
pour Us contractants de soumettre les Irai-
BELG
333
tés conclus a l'approbation du gouvernement.
Dans la séance du 13 février, le chef du ca-
binet déclarait que « le projet proposa avait
pour but de faire sanctionrer par une loi un
droit qui était indiscutable, celui qui appar-
tient a tout E .-s des
voies terrée» de no point souffrir qu 9
!'Sne3- ' être, en cas de conflit, un
•nstrum :.t cédéesàdes gou-
vernera irs, , n ajoutait que • la
loi actuelleme ■ ■■ puni .sait de mort
1,11 ' • i nationalité
belge, .
substit 1er a m ■ :u'elle
ètail barbai e un i
de protéger par u
intérêts de la nationalité 1.
soutenue par le chef du ibsolu-
ment inattaquable. La déclaration don
venons de reproduire a peu près les ti
fut faite dans 1» séance où eut lieu le vote de
la loi. La Chambre, par 61 voix contre 16,
donna raison au ministre.
A peine ce vote fut-il connu a Paris, qu'il
souleva dans la presse impériale de violentes
colères. Le Sénat belge ne crut pas devoir se
laisser intimider pai ce clameurs, et, le
vner, la loi présentée par M. Frère-Orban
était voiee par 49 voix contre 7. L- H
était promulguée. Devant le Sénat, M :
Orban, qui avait reçu une note du <
Tuileries lui demandant des explications, dé-
clarait i qu'il aucune époque le gouvernement
belge n'avail pus une mesure défavorable
aux intérêts de la France, a laquelle la Bel-
gique était attache- par tant de liens de sym-
pathie et oe reconnaissance.»
Cependant les bruits les plus alarmants
étaient répandus à propos de cette affaire.
On disait que le cabinet des Tuileries se pré-
parait, a prendre sa revanche sur le ti
commercial; on allait même jusqu'à dire que
le langage du gouvernement français était
très-menaçant pour la Belgique. Au milieu
de tous les embarras que lui causait cette
polémique, M. Frère- Orb u : et, le
22 mars, un mois après le vote au Sénat do
la loi par lui proposée, il obtenait qu'une
note serait insérée en même temps dans les
journaux officiels des deux pays.
Cette note était ainsi conçue : • La présen-
tation et le vote de la loi du 23 février der-
nier sur les cessions des concessions de che-
mins de fer ont donné lieu, en France, à des
appréciations au sujet desquelles le gouver-
nement du roi s'est fait un devoir de trans-
mettre à Paris des explications d'une loyale
et complète franchise.
• Afin de donner un mutuel témoignage de
dispositions cordiales et confiantes, et dans
le désir de concilier les intérêts des deux
pays, les gouvernements belge et franc
sont entendus pour instituer une coinmi
mixte, qui sera chargée d'examiner les di-
verses questions économiques que font naître
soit les rapports existants, soit «le ré
projets de traités de cession d'exploitation.
et dont la solution serait de nature à déve-
lopper les relations commerciales et indus-
trielles entre les deux pays. »
Cette note assez vague, sans calmer com-
plètement les esprits en Belgique, rassura les
plus inquiets eu leur prouvant que des négo-
ciations avaient, lieu entre < Minets
On apprit bientôt a Bruxelles que M. Frère-
Orban, ministre des affaires étrangères et
chef du cabinet, était parti pour Fans, a l'ef-
fet de régler les points de détail relatifs à la
nomination de la commission mixte annon-
cée. Durant un mois (du 1er au 30 avril),
c'est - k - dire tant que dura l'absence de
M. Frère-Orban, les bruits les plus contra-
dictoires circulèrent sur les résultats de la
m du chef du cabinet. Les uns affir-
maient que tout allait à m l'an très
annonçaient Une rupture complète. Enfin, le
30 avril, M. Frère-Orban rentrait a Bi ux elles,
et, le jour même, il répondait a tin m
de la droite, qui l'interpellait à propos des
négociations, que, le lendemain, I organe of-
'.■' QOte con-
statant l'état des négoci il i ■
La note à laquelle faisait allusion le chef
du cabinet belge parut, en effet, le lende-
main; elle était ainsi conçue :
c Pour préciser la situation dans laquelle
se trouve actuellement la négociation suivie
entre i1 Bruxelles et le gouver-
nement français, les soussignés ont dressé
i vaut :
■ M. Frère-0 ban rappelle que des objec-
snt a l'approbation
par le gouvernement belg proje-
tés par la compagnie de l'Est, la compagnie
du Urand-Luxembourg et la pou
l'exploitation des chemins do fer de l'Etat
• Il se "efere, à cet égard, aux déclarations
qu'il a faites.
■ M. Frère-Orban expose ensuite que, animé
du vif désir de maintenir entre la Belgique et
lice les relations les plus amicales et de
tes rapports commerciaux entre la
France, la Belgique et les Pays-Bas, lo gou-
vernement belge prêtera son concours lo plus
empressé à l'organisation des services directs
mentionnés dans les conventions, les trainsde
transit pouvant être affectée au service local.
» M. Frere-Orban remet entre lus mains de
M. le marquis de Lavalette un projet rédigé
dtuii le s«h3 qu'il vient d'indiquer.
334
BELG
» M. le marquis de Lavalette croit que la
solution la p!us|favorable se trouve, non dans
l'approbation pure et simple des conventions
intervenues, mais dans de nouveaux traités
d'exploitation de la totalité ou de partie des
lignes du Grand-Luxembourg et de la société
Liégeoise-Limbourgeoise, traités qui seraient
entourés de toutes les garanties de contrôle,
de surveillance et d'autorité qui appartiennent
incontestablement au gouvernement belge.
■ Toutefois, M. le marquis de Lavalette
serait heureux d'obtenir le même résultat à
l'aide des moyens que suggère M. Frère-
Orban, et il déclare que le gouvernement de
J'empereur, dirigé par les sentiments de la plus
sincère cordialité envers la Belgique et exclu-
sivement occupé de donner aux intérêts éco-
nomiques leur lé-itime expansion, accepte de
recherehersi le projet présente par legouver-
nement belge répond à la pensée qu'il indique.
■ En conséquence, M. Frère-Orban et M. le
marquis de Lavalette sont convenus de nom-
mer dans ce but une commission mixte, com-
posée pour chaque pays de trois membres
qui seront désignés par les cabinets respec-
tifs dans un délai de quinze jours à dater de la
signature du présent protocole.
» Fait a Paris, en deux exemplaires, le
vingt-sept avril mil huit cent soixante-neuf.
» Signé : Frkre-Orban.
» Lavalette. •
Le 14 mai 1869, les journaux officiels des
deux pays publiaient la liste des membres de
la commission. Les commissaires étaient,
pour la France : MM. Cornudet, président de
la section de 1 agriculture, du commerce et
de I industrie au conseil d'Etat; de Franque-
ville, conseiller d'Etat, directeur général des
ponts et chaussées et des chemins de fer;
Combes, directeur de l'Ecole des mines, mem-
bre du comité consultatif des chemins de fer.
Les commi>saires belges étaient : MM. Fas-
siaux, directeur général des chemins de fer;
Vandersweep, directeur au département des
finances, et Belpaire, ingénieur en chef des
ponts et chaussées.
L'élément politique n'entrant point dans la
composition de la commission mixte, on en
conclut, peut-être à tort, que le différend
franco-belge était réglé au point de vue poli-
tique et qu'il ne restait plus à traiter que des
questions purement techniques. La commis-
sion ouvrit ses séances le ierjuin,et le ^juillet
1869 elle arrêtait les dispositions suivantes,
qui furent publiées par les journaux officiels
des deux pays le 13 juillet.
Nous donnons ici le texte de la note rédi-
gée par les commissaires, sans nous occuper
des deux annexes qui accompagnaient cette
note, et qui avaient pour but de régler les
questions de service et de tarif. La pièce que
nous reproduisons ci-dessous constitue, en
effet, la partie politique du traité intervenu,
la seule dont nous ayons à nous occuper ici.
Cette note est ainsi conçue :
« Les membres de la commission mixte
instituée en exécution du protocole signé le
27 avril 1869 par M. Frere-Orban, ministre
des finances, présidant le conseil des minis-
tres de Belgique, et par M. le marquis de
Lavalette, ministre des affaires étrangères
de France, se sont livrés à une étude atten-
tive des questions soumises à leurs délibéra-
tions, en vertu du protocole précité.
» Les commissaires soussignés, pénétrés de
la pensée que le but ;i atteindre était de sub-
stituer aux traités projetés par la compagnie
de l'Est, la compagnie du Grand-Luxembourg
et la compagnie il exploitation des chemins de
for Néerlandais et Lie^eois-Limbourgeois,des
combinaisons nouvell'-s qui permissent de fa-
ciliter le développement des rapports com-
merciaux entre la Belgique, les Pays-Bas et
la France; .-.'inspirant d'ailleurs des senti-
ments de conciliation qui ont dicté le proto-
cole du 27 avril dernier, ont discuté avec soin
et admis d'un eommun accord des dispositions
qui leur ont paru présenter, au point de vue
îles intérêts économiques des deux pays, des
avantages ré» iproques.
■ Ces dispositions permettent, en effet, l'or-
ganisai imi de services directs de transit, d'une
part, entre le port d'Anvers et Bàle, et, d'au-
ii, entre la frontière des Pays-Bas et
destination; ce dernier service pou-
vant, d'ailleurs, avec l'assentiment du gou-
vernem i srlandais, s'étendre jusqu'à
Rot ter dam et Utrecht.
• Les commissaires soussignés ont formulé,
dans deux pièces annexées au présent pro-
i ulations qu'ils ont arrê-
tées \ i ba s a la rédaction des
traites que I de L'Est peut desor-
a, d'une part, avec l'administra-
<>.<• ter de l'Etat belge, et,
d'autre part, avec la compagnie d'exploita-
tion des - ii- 1 ■ 'ie fer Néerlandais ot Lié-
geoi Liinboui
i1 < , i Paria, le 9 juillet 1869. •
(Suivaient les signatures des commissaires
.1.- ignés plu haut).
Quelques semaines api i - Ion de
■ p. convi ntion par les journaux offli
Errance et do Belgique, le min
Orban approuvait le tarit' intei national conclu
Le l'Etat 1
Grand-Luxembourg, le Guillaume-Luxem-
bourg et l'Est frai' .
Ainsi ne termina cette affaire, qui faillit
un instant amonar uuo rupture entre Le» deux
pays,
ËELG
Comme événements importants dans l'his-
toire de la Belgique durant l'année 1S69, on
peut signaler encore la mort du duc de Bra-
bant, héritier présomptif (février), et la signa-
ture d'un traité d'extradition des malfaiteurs
(mai). Vers la fin de 1869, les villes de Bruxel-
les et de Liège furent le théâtre de manifes-
tations pacifiques auxquelles donna lieu la
présence des membres de sociétés de tir
françaises, anglaises et allemandes. Le roi,
qui présidait à la distribution des récompen-
ses, fit des vœux pour la paix générale et,
dans une allocution très-applaudie, parla de
la • fraternité des peuples et de la grande
aspiration de notre temps vers la paix géné-
rale et le respect des droits de tous. »
Le 14 juin 1870, eurent lieu en Belgique des
élections complémentaires qui tournèrent
complètement au profit des cléricaux. Les
libéraux, qui comptaient à la Chambre et
même au Sénat une majorité suffisante, tom-
bèrent tout à coup en minorité; la majorité
cléricale fut de 24 voix à la Chambre et de
6 voix au Sénat. L'émotion fut grande à
Bruxelles, le cabinet Frère -Orban donna
sa démission, et quelques troubles assez gra-
ves, mais promptement apaisés, eurent lieu
dans la capitale. Le 16 juin, un nouveau
cabinet était constitué sous la présidence de
M. d'Anethan , ministre des affaires étran-
gères, avec M. Cornesse à la justice, M. Ker-
vyn à l'intérieur, M. Jacobs aux finances
et M. Guillaume à la guerre. Le roi .tuvrit les
Chambres le 8 août et prononça un discours
tres-patriotique, dans lequel il faisait un ap-
pel chaleureux au peuple belge, qu'il conviait
à tout faire pour conserver son indépendance.
Dans le même discours, il disait qu'il avait
reçu de l'empereur des Français, qui venait
de commencer les hostilités contre la Prusse,
une lettre dans laquelle celui-ci lui annonçait
son intention formelle de respecter la neu-
tralité de la Belgique et invitait les Belges à
faire respecter leur territoire par tous les
moyens à leur disposition. La Prusse, ajou-
tait le roi Léopold, se déclarait prête à res-
pecter le territoire belge tant qu'il ne serait
pas violé par son adversaire. Enfin dans le
même discours, dont le retentissement fut
immense non-seulement en Belgique, mais en
Europe, le roi annonçait que l'Angleterre
s'engageait dans une large mesure à garantir
la neutralité du territoire belge.
Dans la séance du 16 août, au début de la
discussion de l'adresse, le nouveau président
du conseil donne communication d'une lettre
de M. de Gramont, alors ministre des affaires
étrangères de France, de laquelle il ressort
que le gouvernement français s'engage à res-
pecter la neutralité du territoire belge tant
qu'elle sera respectée par la Prusse. Il com-
munique ensuite à la Chambre une note si-
gnée de M. de Bismarck, dans laquelle le
chancelier de l'Allemagne du Nord fait une
déclaration analogue à celle qui émane du
ministre français. M. d'Anethan ajoute que,
ces déclarations ayant été communiquées au
cabinet de Londres, le gouvernement anglais
a pris l'initiative de la rédaction d'un nou-
veau traité garantissant expressément la neu-
tralité de la Belgique. Ce traité, vu l'urgence,
a été signé par la France et la Prusse avant
l'adhésion formelle de la Russie et de L'Au-
triche, mais ces deux puissances en ont ap-
prouvé toutes les clauses. Ces déclarations
sont très-bien accueillies par la Chambre, qui
vote l'adresse par 106 voix sur 107 votants.
Le pays fut complètement rassuré par le
langage ministériel, et le calme se rétablit
peu à peu dans les esprits. Le cabinet belge,
oui s'était montre d'une platitude absolue, de
1 aveu même de ses amis les cléricaux, vis-à-
vis de Bonaparte au début de la guerre, chan-
gea naturellement à mesure que la France vit
ses années livrées ou battues. Au début de
1871, et alors que tout semblait conspirer pour
assurer la victoire de la Prusse, M. d'Ane-
than ne prit plus la peine de garder la neu-
tralité entre les belligérants. Tandis qu'il fai-
sait arrêter et interner les malheureux qui
s'échappaient, vêtus de costumes nvils, des
mains des Allemands, ce que ne prescrivaient
point les règles internationales, puisqu'elles
n'ordonnent que le désarmement et l'interne-
ment des troupes qui se réfugient sur un ter-
ritoire neutre, M. d'Anethan laissait aux mains
de la Prusse 3,000 wagons belges dont les
bâches servaient de tentes-abris aux Prus-
siens. La presse libérale bel^r lit entendre de
vives réclamations à ce sujet et fit observer
au ministère que cette partialité monstrueuse
aurait pour résultat d'indisposer contre la
Belgique un pays qui se relèverait, maigre
toutes ses détaites. Le cabinet clérieal n'en-
tendit rien et continua de se montrer aussi
complaisant pour les vainqueurs que dur pour
les vaincus.
Après l'insurrection parisienne du ls mais
1871 et lorsque los troupes de l'année do Ver-
sailles se fuient rendues maîtresse;* de la Ca-
pitale, M. d'Anethan fut. interpellé ;i la i iham-
bre belge sur la conduite qu'il comptait tenir
a l'égard des Français qui, compromis dans
le mouvement, tenteraient de se réfugier en
Belgique. Le président du conseil repondit
qu'il leur refusait la qualité d'hommes politi
ques et que, par suite, il leur interdirait lo
séjour en Belgique. Victor Hugo, qui était
alors en Belgique, ayant publié dans \' Indé-
pendance belge une lettre où il offrait sa mai-
son coiiim<- usilu aux réfugiés, le ministère
belge fut sommé au Sénat de faire connaître
ËELG
les mesures qu'il comptait prenare contre le
poète français. M. d Anethan déclara qu'il
avait invité M. Victor Hugo à quitter la Bel-
gique et que, sur son refus, il avait fait si-
gner par le roi un arrêté d'expulsion, qui se-
rait exécuté. On sait quelles scènes eurent
lieu à propos de la lettre de M. Victor Hugo ;
sa maison fut assiégée par la fine fleur de la
réaction cléricale; les vitres furent brisées.
Les attroupements devant la demeure du
poète prirent un caractère assez grave pour
que la police dût intervenir. Un ordre du jour
blâmant l'arrêté d'expulsion fut déposé à la
Chambre le 31 mai et repousse par 81 voix
contre 5.
Le parti clérical, qui, depuis l'arrivée au
pouvoir d'un ministère qui lui était tout dé-
voué, redoublait d'arrogance, résolut de cé-
lébrer avec une solennité exceptionnelle le
jubilé accordé par le pape à 1 occasion du
25e anniversaire de son arrivée au pontificat.
Cette cérémonie fut environnée de toutes
les pompes imaginables. Les cléricaux pa-
voisèrent leurs maisons; quelques-uns allè-
rent jusqu'à illuminer. Cette fête, qui tirait
des circonstances et de son éclat même un
caractère de provocation, amena une contre-
manifestation, et, le soir, une troupe de jeu-
nes gens appartenant à l'élite de la bour-
geoisie libérale parcourut les rues de la ville
en criant : a A bas la calotte 1 A bas le pape ! ■
Une collision peu grave eut lieu avec la po-
lice, et ce fut tout. A Liège, quelques trou-
bles eurent également lieu; la procession qui
défilait, ayant l'évêque de la ville à sa tête,
fut sifflée à outrance; puis les manifestants
se rendirent devant le collège des jésuites, où
ils firent durant quelques minutes un tapage
infernal. Tout se calma d'ailleurs sans inter-
vention de la police. Au commencement du
mois de juillet, le parti clérical, furieux du
transfert de la capitale italienne et de l'in-
stallation à Rome de l'administration centrale
du nouveau royaume d'Italie, interpella le
ministre des affaires étrangères à ce propos.
M. d'Anethan, bien que tres-clérical, répon-
dit qu'il n'avait ni à approuver ni à désap-
prouver l'occupation de Rome et qu'il se con-
tenterait, suivant les usages diplomatiques,
d'ordonner au ministre de la Belgique près
Victor-Emmanuel de suivre le roi où il rési-
derait. Il déclara, en outre, qu'il conserve-
rait, comme par le passé, un ministre auprès
du pape. Le Sénat se déclara satisfait.
Le 5 juillet, la Chambre des représentants
vota la suppression des jeux de Spa. Quel-
ques jours plus tard, elle aborda la discus-
sion d'un projet de loi sur la contrainte par
corps. Ce projet comptait des adversaires
dans le sein du cabinet, qui présentaitcet héri-
tage du ministère libéral à son corps défendant
et sous la pression de l'opinion publique.
Mais laissons un instant les débats parle-
mentaires pour nous occuper de la situation
économique, très-grave en Belgique vers la
fin de 1871. De nombreuses grèves avaient
éclaté. Tous les ateliers de construction
étaient abandonnés. Plusieurs charbonnages
étaient désertés par les mineurs, et cette dé-
sertion menaçait de s "étendre atout le bassin
de Charleroi. Toutes les tentatives de conci-
liation avaient échoué et des collisions étaient
à craindre. L'industrie du fer était très-éprou-
vée. Les journaux belges s'alarmaient et con-
juraient en vain les patrons et les ouvriers de
s'entendre, afin d'éviter un désastre ; tout fut
inutile, et, pendant plus de six mois, les grè-
ves allèrent se propageant sur tous les points
du tf-rritoire. Les ouvriers, particulièrement
les mécaniciens et les fondeurs, abandonnè-
rent la Belgique pour se rendre dans le nord
de la France, où ils étaient embauchés par
les industriels français qui avaient hérité des
commandes que les grèves empêchaient d'exé-
cuter en Belgique.
Cette crise amena de grands désastres et
porta un coup terrible à l'industrie belge.
C'est durant cette période critique que le
ministre des travaux publics, M. Wasseige,
eut l'idée de doubler les tarifs des chemins de
fer de l'Etat. Cette mesure était d'autant
moins motivée , que l'ensemble du réseau
avait donné, l'année précédente, 6 millions
de bénéfice. L'annonce de cette mesuri- sou-
leva une clameur générale, et les réclama-
tions les plus vives ne vinrent pas toutes des
libéraux. Le ministre des travaux publics,
qui n'osait prendre sur lui de signer un ar-
rêté tle pareille importance, se rendit près du
roi et le supplia de le signer. Léopold refusa,
alléguant que, l'abaissement des tarifs ayant
été ordonné par nu simple arrêté ministériel,
la sanction royale n'était pas nécessaire à
leur élévation. Le ministre attendit.
La session se traînait d'ailleurs pénible-
ment, et le cabinet clérical poursuivait avec
acharnement l'abrogation de toutes les lois
vôtres sntis u- Muni. ici.1 Min ,il, lorsqu'un in-
cident de peu d'importance, la nomination au
poste do gouverneur du Limbourg de M. de
Decker,ancien administrateur des entreprises
Langrand , amena des troubles graves à
Bruxelles et finalement causa la chute du
cabinet. On sait quelles furent les entreprises
Lui ;rand-Dumonoeau. Ce financier catholi-
que avait monté, grâce à l'influence du clergé
i en se mettant h sa compléta dévotion, une
série d'institutions financières dont les fonds
■latent fournis eu grande partie par les ha-
bitants des campagues. Le pape, dont Lan-
grand avait, à une époque difficile, sauve les
emprunts d'un désastre au prix d*s plus
BELG
lourds sacrifices, supportés d'ailleurs par ses
actionnaires, l'avait nommé comte romain.
Après avoir largement vécu pendant quel-
ques années et grassement payé au clergé
son appui, ce financier allait échouer devant
les tribunaux belges, où il devait entraîner
avec lui les sommités du parti clérical.
La déconfiture de Langrand avait fait
scandale , et les tribunaux s'occupaient de
son cas , lorsque M. d'Anethan et ses col-
lègues trouvèrent opportun de confier un des
postes importants du royaume à un des an-
ciens administrateurs d'une des sociétés en
déconfiture. L'émotion fut vive à Bruxelles,
et M- Bara, ancien ministre de la justice dans
le cabinet Frère-Orban, se chargea d'inter-
peller le ministère clérical au sujet de cette
nomination. Cette interpellation eut lieu le
22 novembre et fut développée avec une
grande énergie par M. Bara. Le ministre de
l'intérieur fit une réponse embarrassée et finit
par conclure à l'honorabilité de M. de Dec-
ker. La séance fut levée et la discussion ren-
voyée au lendemain. Tandis que le débat se
déroulait devant la Chambre, l'émotion ga-
gnait la foule qui stationnait devant le palais
législatif. A la sortie des députés, les cris de
a Vive Baral à bas le ministère! ■ se firent
entendre. Durant la séance, le tapage fut tel
sur la place de la Nation, que le bourgmestre,
M. Anspach, quitta la séance et se rendit à
l'entrée du palais pour haranguer la foule;
mais il ne put se faire entendre, et le tapage
continua. On dut faire intervenir la police,
devant laquelle la foule recula sans résis-
tance, mais aussi sans se disperser. Vers le
soir, l'effervescence se calma, mais il était
manifeste que le lendemain de pareilles scè-
nes devaient se reproduire En effet, le 23,
avant l'ouverture de la séance, la place est
garnie d'une foule énorme, maïs silencieuse.
On apprend avec satisfaction que le bourg-
mestre, invité par le cabinet à prendre des
mesures et notamment à requérir la troupe,
a refusé et s'est chargé de maintenir l'ordre
avec l'assistance de la garde civique, recru-
tée, comme on sait, parmi les citoyens. Vers
deux heures, les députés commencent à ar-
river; ils ont toutes les peines du monde a
fendre la foule et sont accueillis, les uns par
des clameurs et des sifflets, les autres par
des applaudissements. M. Bara est l'objet
d'une ovation. Ce député, qui, la veille, a
littéralement accablé le ministère et ses amis
en prouvant, pièces en main, qu'ils ont tous
plus ou moins trempé dans L'affaire Langrand,
est littéralement porté en triomphe. M. No-
thomb, député de droite, qui est particuliè-
rement compromis et qui a demandé le ren-
voi de la discussion au lendemain, afin de
produire des pièces qui doivent, dit-il, l'inno-
center, avait été salué la veille par ces cris :
« Place aux voleurs I ■ Il se dérobe aujour-
d'hui à l'ovation qui l'attend et se rend à la
Chambre en évitant de passer par la place.
Tandis que la foule s'amasse aux abords du
palais, la séance s'ouvre, et, après un dis-
cours dans lequel M. de Fuisseaux flagelle
énergiqnement les coupables, la parole est à
M. Nothomb, ancien ministre de la justice et
ancien administrateur des sociétés Langrand.
Ce personnage plaide les circonstances atté-
nuantes et parle des tortures morales qu'il
endure depuis la chute des entreprises aux-
quelles il fut associé. Ce discours est ac-
cueilli par les bravos de la droite, qui pro-
nonce la clôture et rejette un ordre du jour
dans lequel M. Bara demande un blâme pour
le cabinet. La séance est levée. A peine le
vote est-il connu que la foule pousse des
huées formidables. M. Nothomb, qui sort de
la salle, est bouscule et obligé de se réfugier
au ministère des affaires étrangères. La foule
se dirige vers le palais du roi; elle enfonce
les grilles du ministère des travaux publics
et arrive jusqu'au perron en criant : ■ A bas
les ministres 1 a bas les voleurs 1 Démission I ■
Une partie de la bande se porte vers le col-
lège des jésuites. La garde civique est com-
plètement débordée ; d ailleurs, elle fait cause
commune avec le peuple et crie aussi : « A
bas le ministère t ■ On brise quelques vitres
aux établissements religieux, puis tout ren-
tre dans l'ordre sans qu on ait à déplorer au-
cun accident réellement grave; quelques ar-
restations et quelques blessures, et c'est tout
Le 24, la séance s ouvre encore au milieu du
tumulte de la place publique. Le président
donne lecture d une lettre de M. Brasseur, un
des anciens compères de Langrand, lettre
dans laquelle ce membre de la droite demande
un congé, qu'il entend consacrer à la rédac-
tion d'un mémoire en réponse aux accusations
qui pèsent sur lui. Ce congé est accordé au
milieu des rires de la gauche. Puis le bourg-
mestre de Bruxelles prend la parole pour une
motion d ordre; il se plaint que Le président
de lu Chambre et le ministre de 1 intérieur
l'aient accuse pur lettre de n'avoir point fait
le nécessaire pour rétablir l'ordre et insiste
sur ua passage de la missive du ministre de
l'intérieur, passage dans lequel M. Kervyn
parle d'employer l'armée. Cet incident ra-
mène le débat sur l'affaire Langrand et sur
la complicité des ministres, dont plusieurs
figuraient parmi les principaux actionnaires
do cette entreprise financière. La discussion
s'envenime. M. Bara reprend la parole et atta-
?ue le président du conseil, qu'il accuse d'avoir
ait descendre le peuple dans la rue en choi-
sissant comme gouverneur de province un
i homme compromis par son ingérence dans
BELG
des affaires véreuses. Il rappelle que le chef
du cabinet avait été lui-même commissaire
des sociétés Langrand , qu'il était naguère
en correspondance avec ce banqueroutiei et
que sa conduite comme commissaire avait été
vigoureusement attaquée, dans une assemblée
d'actionnaires, par îles porteurs d'actions
Langrand. Dans une péroraison très-hardie,
M. Cira demande la démission d'un cabinet
presque totalement composé de gens qui
avaient plus ou moins trempé dans les so-
ciétés aujourd'hui en déconfiture.
M. d'Anethan n'ose point repondre et con-
fie sa défense a M. Jacobs, ministre des fi-
nances, qui se contente d'injurier M- Bara et
de déclarer que le cabinet, dût-il réprimer
^émeute au moyen de L'armée, ne se retire-
rait pas. M.Nothomb.qui était plus particu-
lièrement compromis, prit la parole pour se
justifier; mais il fui cloué par la réplique de
M. Bara, «pu déclara que les administrateurs
<j._-s sociétés Lan grand avaient un moyen bien
Simple île se justifier et qui consistait à faire
demander par le ministre de la justice au
procureur général la publication des dos-
siers formés par les curateurs de la faillite.
[■Incident est clos et la séance levé vers
Suatre heures. La foule qui attend la sortie
es députés continue k crier : « Vive Bara I
A bas les voleurs l à bas le ministère t » Vers
six heures, une bande nombreuse se porte
devant l'hôtel de M. Nothomb et brise toutes
les vitres. Les troubles continuent toute la
soirée, et plus que jamais on va crier sous
les fenêtres du roi : « Démission 1 démission ! ■
Durant cette période agitée, le Journal de
Bruxelles, organe dévoué au ministère d'A-
nethan, ayant, affirmé que la nomination de
M. de Decker était due k une pression exer-
cée par le roi sur le cabinet, M. Anspaeh,
dans un banquet donné par une société cho-
rale, affirma '|ue le fait était absolument
inexact <-t que le cabinet avait, au contraire,
menace de se retirer si le roi ne signait, point
la nomination de M. de Decker. Dans cette
même allocution, le bourgmestre de Bruxel-
les annonça la démission du ministère. Cette
nouvelle était inexacte, et le lendemain on
apprenait simplement que M. de Decker avait
donné sa démission de gouverneur du Lim-
bourg. Cette concession, faite trop tard, ne
devait point sauver le cabinet. Les attroupe-
ments et les cris continuèrent. Enfin, le 28 no-
vembre au soir, on annonça que la retraite
de M. d'Anethan et de quatre de ses collè-
gues était décidée. M. Thonissen, un députe
catholique non compromis dans les affaires
Langrand, était chargé de former un nouveau
cabinet.; mais la droite s'efforçait de rendre
sa tâche impossible. M. Bara fut l'objet, dans
la journée du 29 novembre, d'une véritable
ovation. Une députation de quatre cents li-
béraux gantois, conduite par le bourgmestre
de Gand, se rendit au domicile du député li-
béral, auquel une adresse de félicitation fut
remise. Plus de quatre mille Bruxellois s'é-
taient réunis au cortège. Cependant l'agita-
tion continuait dans la capitale, où l'on sa-
vait que M. Tiionissen ne pouvait arriver à
constituer un ministère; elle était assez vive
pour que le roi s'abstînt d'inaugurer en per-
sonne, comme il avait promis de le faire, les
nouveaux boulevards de la capitale. Enfin, le
l«r décembre, le président du conseil, RI. d'A-
nethan, annonça que le roi lui avait demandé
sa démission et que le cabinet se retirait tout
entier. M. de Theux, membre de la droite,
était officiellement chargé de constituer un
ministère.
L'agitation se câlina. Le 5 décembre, le
ti Te était constitué. M. de Theux, mi-
nistre sans portefeuille, était président du
conseil; M. d'Aspremont-Lynden, sénateur,
prenait les affaires étrangères ; M. Malou, les
finance* , M. Deleuourt, l intérieur; le géné-
ral Guillaume, la guerre.
Ce cabinet, nettement clérical, ne comp-
tait, sauf un, le général Guillaume, que des
membres étrangers aux affaires Langrand;
il était en majorité militariste, c'est-a-dire
décide :i adopter L'obligation du service mi-
litaire, que le général Guillaume voulait im-
posera tons les Belges. Le précèdent cabinet
était hostile l . ■■<■■■ mesure.
La chute de M. d'Anethan fut accueillie
dans la presse cléi i des récrimina-
tion a violer i ■■ i l'adresse du foi. Les feuilles
catholiques qualifièrent ce prince de roi de
l'émeute et le menacèrent d'une révolution
3ue ne manquerait point de faire le peuple
epuis qu'il était établi qu'il avait le droit de
dicter des ordres au ,
Dans la séance du LS décembre, le nouveau
cabinet prit officiellement pi d lu pou-
voir et donna quelques renseignements sur
les motifs qui avaient détermine le roi a con-
gédier M- d'Anethan et ses amis. M. Frére-
Orban se félicita de voir le ministère con
de membres franchement cléricaux, puis la
i ion s'envenima et se leu
gros mots. La majorité cléricale bouda pen-
dant quelques jours le nouveau Cabinet, puis
elle cessa de lui tenir rigueur. Le début de
ion 'écoula, du reste, sans amener un
incident di^ne d'être remarque , mais, vers le
milieu de lévrier 1872, on apprit que le comte
de Chambord, prenant au sérieux son rôle
de pi étendant au trône de France, devait se
tendre à Anvers pour y tenir une petite cour
et y recevoir quelques députés français ap-
partenant k celte majorité cléricale, issue,
dans un jour de malheur, des élections de fe-
BELG
vrier 1871. Le parti libéral belge s'émut des
complications que pouvaient amené:
l'avenir la réception ménagée au prête ti i int,
comme aussi les visites officielles que lui
avaient faites le gouverneur de la province et
plusieurs notabilités belges. Quelques jouis
avant la grande réception officielle i. i
M. de Chambord, on avait signale la présence
k Anvers de plusieurs préfets français et de
quelques députés. Le 21 février, dans l'après-
midi, le prétendant reçut les "visiteurs comme
aurait pu le faire un monarque en voyage.
On but à sa santé et à la restauration du pape.
Tout cela, bien que profondément inouensif
et simplement ridicule, indisposa la popu-
lation anversoise qui, le 22, se porta devant
l'hôtel où était descendu le comte de Cham-
bord et lui donna un charivari corsé. Le
bourgmestre d'Anvers dut intervenir pour
empêcher de plus grands désordres. Le jour
même, M. Couvreur interpellait, à la Cham-
bre, le cabinet sur la présence du prétendant
et sur les troubles qu'elle avait causes à An-
vers. Le ministre des atfaires étrangères
plaida les circonstances atténuantes, parla de
la vieille hospitalité belge et finit eu décla-
rant que le gouvernement n'avait point à
s'inquiéter de la présence du comte de Cham-
bord k Anvers, puisque le cabinet français
ne réclamait point contre cette présence.
L'ordre du jour demandé par M. Maiou, mi-
nistre des finances, fut voté par 58 voix con-
tre 37. Au commencement du mois de mars,
k propos de la discussion du budget des af-
faires étrangères, la gauche proposa la sup-
pression de l'ambassadeur belge auprès du
pape. Cette motion fut repoussee par 63 voix
contre 32. Plusieurs libéraux avaient vote
avec la droite. Le 28 mars, le président de la
République française.quiétaitalorsM.Thiers,
fit remettre au ministre des affaires étran-
gères une note dans laquelle il dénonçait le
traité de commerce conclu le 1er mai 1861
entre les deux puissances. C'était au moment
où M. Thiers, protectionniste à outrance, rê-
vait de modifier les traités de commerce dans
le sens de ses idées. Toutefois, en remettant
la note en question, le charge d'affaires,
M. Tiby, avait déclaré que cette dénoncia-
tion n'était point le ■ prélude d'une réaction
économique. » L'événement ne répondit point
pleinement à la promesse. Le mois de mai
vit la fin de cette session. Des élections de-
vant avoir lieu le Il juin pour le renouvelle-
ment de la moitié de la Chambre, les partis se
préparèrent à la lutte. Le 20 mai, le parti
clérical convoqua a Anvers un grand mee-
ting auquel furent invités tous les députés
de la cite; niais à peine la plate-forme était-
elle garnie des sommités cléricales de l'en-
droit qu'elle fut envahie par la foule , qui
bouscula tout et dispersa les organisateurs de
cette réunion. Si les passions étaient vive-
ment surexcitées à Anvers, elles ne l'étaient
pas moins dans toutes les grandes vides de
Belgique, notamment kBruxelles. Dans la ca-
pitale, tout se passa cependant avec calme. Le
jourdu vote, la ville prit un air de fête et, eu dé-
pit d'une pluie battante, une foule nombreuse
stationna constamment aux abords de , salles
de vote d'abord, puis aux locaux des asso-
ciations libérale et catholique. Des le matin,
on vit arriver par bandes les électeurs ru-
raux qui venaient, conduits par leurs curés,
déposer leurs votes. Le parti clérical donna
tout entier, mais il ne put faire triompher au-
cun de ses candidats. La liste libérale passa
avec 3,001) voix de majorité. Malheureuse-
ment pour ie parti libéral, les campagnes vo-
tèrent en masse pour les candidats réaction-
naires, et les catholiques restèrent, en fin de
compte, maîtres du terrain avec une majo-
rité de 25 voix, à la Chambre, ils avaient
ainsi gagné une voix. L'élection des conseils
communaux, qui eut lieu à la lin de juin,
donna dans les grandes villes la majorité aux
libéraux. Les catholiques, qui étaient les
maîtres k Anvers, Louvain et Dînant, furent
battus et remplaces par des libéraux. A Ma-
lines, le contraire se produisit. La session,
qui s'ouvrit vers la fin de l'aunee, ne [pré-
senta rien de particulièrement intéressant.
Au début de 1873, le bruit se repanu dans
la presse que ie gouvernement belge est sur
le point de céder a la Prusse lotit le reseau
Ues lignes du Luxembourg. M. Malou, inter-
rogé a ce sujet, repond que son intention est
de racheter ce chemin. Il déclare que ce che-
min et toutes les concessions qui en dépen-
dent seront repris par l'Etat, à partir du
1er jutviur 1873, moyennant L'obligation par
l'Etat de servir aux actionnaires une rente
de 22 francs par action pendant tonte la du-
rée de la concession, il parle d'oiLes faites
aux actionnaires pour le rachat tle leurs li-
gues et annonce qu il a traite avec la Société
des bassina houilli i (Philippart et CJej pour
instruction de 2ï5 kilomètres de nou-
veaux chemins. Cette déclaration rassure
les intéresse , i i dément vers la fin de
janvier 1873 que reprirent les négociations
'.-maniées pour la conclusion du nouveau
tiaile de commerce franco-belge. Ce . n
dations lurent conduit! . poui la Frauce, i uc
M. Ernest Picard, ministre pléuipoteni
j Bruxelles, et par M. Ozenne, commissaire ex-
traordinaire, spécialement délègue a cet el-
| fe t. Ces messieurs traitaient directement avec
les ministres des finances et desaffaii es étran-
gères belges.
On sait que le cabinet qui remplaça celui
que présidait M. d'Anethan était compose,
BELG
suivant une expression de M. Frer«-»rbnn.
de la fine fleur des militaristes. ■ ■ i
cléricaux étaient divisés sur la question de
la reforme militaire. Le projet èlaooré par le
al Guillaume, ministre de la guerre,
comptait de nombreux adversaires dans le
itholique, et, hi--n que les membres du
I fussent en majorité bien disposés eu
ir >le cette réforme, ils n'osaient la sou-
tenir, de crainte d'un échec qui leur semblait
certain. Le parti catholique, dont les chefs
tenaientessentielleiiient au remplacement, qui
i mettait d'exonérer leurs enfants, étant
eu majorité dans les Chambres, le cabinet
conclut k l'ajournement de la réforme mili-
taire. M. Guillaume offrit sa démission, qui
ne fut point acceptée, et les choses restèrent
en l'état. La pre-s-- religieuse, qui voya
L'armée un foyer de libéralisme et qui redou-
tait de voir les électeurs ruraux perdre dans
la vie des camps le respect qu ils avaient
pour le clergé, poussa des crisdejoi
nouvelle de cet ajournement. Elle injuria
quelque peu les partisans d'une rél
qu'elle considérait comme préjudiciabh
intérêts politiques, et ce fut tout. La
fut exclusivement consacrée à des questions
d'affaires. Ou remania quelques articles du
code de commerce, on vota 25 millions pour
la construction et L'ameublement d
placées sous la direction de l'Etat; enfin le
traité de commerce conclu avec la France al
rédigé dans un sens assez favorable k la li-
berté du commerce fut approuvé.
Pendant la période qui va de la fin de la
session 1872-1873 à l'ouverture de la session
suivaute, rien ne vaut la peine d'être signalé,
si ce n'est l'attitude de la presse cléricale, qui
se livre aux attaques les plus violentes con-
tre le chancelier de l'empire d'Allemagne aux
prises, à cette date, avec le cierge catholique
allemand. Nous mentionnons ici ces attaques,
parce que, comme on le verra plus loin, elles
ont créé de réels embarras à la Belgique.
La session législative de 1873-1874 fut ou-
verte le 11 novembre 1873 par le roi, qui pro-
nonça un discours dans lequel il appelait l'at-
tention des députés sur une série de projets
de loi dont il annonçait la présentation. Il
était notamment question, dans ce discours,
de la réforme du code civil, de la rédaction
d'un code rural, de la codification des règle-
ments relatifs k la police des chemins de tfr,
de la prorogation du privilège accordé a la
Banque de Belgique et, enfin, de plusieurs
mesures destinées k donner une vive impul-
sion aux travaux publics. Léopold annonçait
encore la conclusion de traités de commerce
et d'extradition avec plusieurs puissances
étrangères, etc., etc. La discussion de l'a-
dresse en réponse au oSscours du trône ne
présenta rien de particulier.
Vers la fin de janvier 1874, le bruit courut
dans les cercles politiques belges que le chan-
celier de l'empire d'Allemagne avait adressé
à M. d'Aspremont-Lynden, ministre des af-
faires étrangères, une note dans laquelle il
se plaignait amèrement du langage de la
presse catholique belge qui excitait, disait-il,
le clergé catholique allemand k la révolte
contre les lois de l'empire. M. Berge porta
ces bruits k la tribune et interpella sur ce
point M. d'Aspremont-Lynden, qui répondit
que ce bruit était sans fondement et qui] n'é-
tait qu'un produit de l'imagination du Daily
Télégraphe journal anglais, qui avait lance
la nouvelle. Le ministre termina en fusant
appel, ■ dans l'intérêt du pays, a la prudence,
;i la modération et à l'impartialité des jour-
naux qui appréciaient les événements qui se
passaient au delà de la frontière. » Cette ré-
pons e ne parut qu'à moitié rassurante, car le
soin qu'avait pris le ministre de rappeler les
organes catholiques belges à la prudence et
à la modération semblait indiquer que, si au
cune note n'était arrivée k Bruxelles, on avait
fait savoir officieusement au gouvernement
que le langage des feuilles ultramontaines
belges était de nature à compromettre les
bonnes relations que le pays entretenait alors
avec la Puisse.
Au mois de juin 1874 eurent lieu des élec-
tions pour le renouvellement d'uue partie de
la Chambre et du Sénat. Ce fut un échec i oui
le parti catholique, qui vit sa majorité i
de 22 k 14 voix dans cette assemblée. An Ne
nat, les catholiques furent réduits a z \
majorité. Le cabinet d'Aspremont- Lynden
conserva, comme cet. ut s. m, di ou. le pouvoir,
mais comprit qu'il lui était impossible de con-
tinuer k gouverin-r dans le sens de l'intérêt
exclusif des catholiques. Vers la fin de
nit a Bruxelles la coi ■ i natio-
nale ch trgé le i igler lesquestio
au droil guerre. Cette
conférence, provoquée par l'empereur de Rus-
sie, fut close k la fin d'août; I j.ssau-
c. s y avaient pris pan. Les m tembre
et d octobre virent une foule de
organises par le cierge belge soiis la haute
1
lat, dans un pèlerinage k la madone d
i.t Vierge nu- couronne
en réclamant d'elle un miracle en faveur du
pipe. Le gouvernement italien eut le bon
esprit de ne point se formaliser de ces ui
mtefoiv, ie min stre i ètran-
belges crut devoir rappelei une fo
plus aux organisateurs de pèlerinages qu'ils
feraient sagement >' ■
manifestations politiques leurs cérémonies re-
ligieuses.
BELG
335
Au mois d avril 1875, on apprit en B--1
que le gouvernement allemand avait
muniqné au gouvernement belge une note
dans laquelle le premier se plaignait amère-
ment que les i b permissent point
an cal.. «primer certains écarts
de ses nationaux, écarts qui pouvaient trou-
bler la bonne harmonie qui existait entre les
deux puissai. • -, en date du 3 fé-
vrier is:;>, rappelait q irparlers
avaient et.- dé . mo-
ment belge et l'Allemagne touch
actes de sujets belles ayant des rapports
avec les afrVi
Elle disait que ces pourparlers aval
ionnés par 'i'' ■ m
belges et, plus récemment, par une
du Comité des œuvres pontificales a l'évêque
de Pa lerborn, pièce qui uvaitéte publiée par
une feuille belge, lie ijoutait que le gou-
vernement be
res nécessaires pour empêcher lu :
précier d'une façon injurieuse Le B
gouvernement allemand, avait constamment
répondu qu'il regrettait le langage employé,
mais ne pouvait rien contre ceux qui s .
vaïent, la constitution belge reconnaissant la
liberté de la presse.
Dans cette même note, M. Perponcher, mi-
nistre plénipotentiaire de l'Allemagne, disait
eucore : « Un autre fait qui est, il est vrai,
d'une nature différente, mais qui n'est
sans avoir un rapport moral avec les in ini-
festations dont se plaint le gouvernement al-
lemand, a donné, en outre, lieu de prendre
des informations sur les lois belge II
de l'offre que le chaudronnier Duchi
faite a l'archevêque de Paris de tuer le prince
de Bismarck pour une certaine somme, offre
que l'archevêque de Paris a portée k la con-
naissance du public. Or, dans ce cas, les ju-
ristes ont émis L'opinion que les lois belges
ne permettaient point de poursuivre Duehesne
pour ce qu'il avait fait ou avait voulu faire. •
Le ministre allemand ajoutait cette j lira e
assez menaçante : ■ La Belgique est tenue de
veiller à ce que son territoire ne soit pas un
atelier de complots contre la tranquilh!
Etats voisins et contre la sécurité do leurs
nationaux, » et terminait en exprimant l'es-
poir* que le gouvernement belge reconnaîtrait
sans doute que les lois en vigueur onl b
d'être complétées, si elles ne fournissent pas
le moyen de protéger dans les pays voisins
et amis la paix intérieure et la vie des per-
sonnes contre les attaques des sujets belges. ■
Avant de relater avec quelques détails les
incidents diplomatiques et parlementaires
qu'amena la remise de cette note, disons deux
mots de l'affaire Duehesne k laquelle faisait
allusion le plénipotentiaire allemand.
Ce Duehesne était un chaudronnier de Her-
stal qui, le 9 septembre 1873, adressait a l'ar-
chevêque de Paris une première lettre dans
laquelle il lui offrait, moyennant 60,000 1 1
de tuer le prince de Bismarck. Il joignait a
cette lettre un alphabet chiffre et, le 21 sep-
tembre de la même année, expédiait une se-
conde lettre dans laquelle il taisait usage de
cet alphabet et pressait M. Guibert de lui
répondre. L'archevêque communiqua les pu-
ces au gouvernement français, qui avisa le
gouvernement belge, lequel fit surveiller le
chaudronnier Ducliesne. L'affaire resta se-
orète pendant plus d mi an et ne fut connue
que vers la fin de décembre 1874. L instruc-
tion dura près de cinq mois et se termina par
une ordonnance de non-lieu, conforme au ré-
quisitoire du procureur du roi, qui avait con-
clu que la loi belge ne permettait point de
poursuivre. Cette décision n'était point en-
core connue du gouvernement prussien au
moment de la remise de la note Perj
mais elle était prévue de tous depuis le début
de l'affaire. Revenons k l'incident pi
belge; la note dont nous avons parle di ait
en substauce que, la législation belge étant
insuffisante k garantir les nationaux alle-
mands et l'ordre public contre les attaqu
la presse ou de
de la modifier. Le cabinet du roi Léo
l.i d.Ue du 86 février 1875, l'en.:
poncher une réponse dans laquelle il d<
rait les excès commis soit par la pr>
tholique, soit par les évéq
que la liberté de la presse o'étuit point un
droit dont pouvaient seuls jouir les journa
qu'elle upi tous le citoyens
et que la publ BpiSCO-
paux était un usage d ce droit. Le min
belge ajoutait entiu M \
tive des pouvons civil et religieux en i
que était telle, -I api i mon, que |e
| n'avait p. .s plus d autorité sur les uvé-
qucïque ces derniers n en avaient sur le mi-
nistère.
Cette note ne satisfit point, comme il était
aise de le prévoir, le gouvernement allemand,
qui, le 15 avril, prSSCI ivit a SOU nin.i >ire pie
mi ttre une onde note,
ce qui lut fait le 16. Ce do nue m ■• ugissail
M et, après avoir exprime un regret du
refus opposé par la Belgique a la demande de
nagne, posait eu principe qu un paya
est tenu de reprimer les attaq
par la voie de la presse contre un Etat t
quand ces ait le nature k CC
mettre la tranquillité du pays voisin. M. Per-
poncher ajoutait que le gouvernement impé-
rial, ayant reconnu dans la législation alle-
mande une lacune semblable à cède qui exis-
tait dans les lois belges, allait s'empresser ce
336
BELG
la combler: il invitait ensuite la Belgique à
imiter cet exemple et laissait entrevoir qu'en
cas de refus la Prusse pourrait provoquer
une conférence de tous les Etals intéressés.
Après avoir protesté contre les bruits qui re-
présentaient la Prusse comme rêvant l'an-
nexion de la Belgique, M. Perponcher ter-
minait en rappelant ■ que certains devoirs
incombent à la Belgique en raison de sa neu-
tralité, notamment vis-a-vis des puissances
garantes, et en rappelant, comme preuve à
l'appui des intentions pacifiques et amicales
de l'Allemagne, que l'échange d'idées entre
cet Etat et la Belgique avait eu lieu à la con-
naissance des autres puissances, auxquelles
tous les documents relatifs à cet incident
avaient été communiqués par la chancellerie
allemande. »
Dans cette seconde note, le plénipoten-
tiaire allemand semblait avoir oublié l'affaire
Duchesne et donnait au débat par lui soulevé
une proportion inquiétante. En fait, les pré-
tentions de M. de Bismarck étaient absolu-
ment insoutenables et ne tendaient à rien
moins qu'a mettre les Etats neutres en tu-
telle et à les obliger de modifier leur législa-
tion suivant le bon plaisir des puissances ga-
rantes. Cette audacieuse théorie souleva de
vives réclamations en Angleterre et en
France, et la Prusse comprit qu'elle était al-
lée un peu loin. Interpellé à ce sujet par
lord Russel, M. Disraeli fournit, le 19 avril,
devant la Chambre des lords, quelques ex-
plications desquelles il ressortait que l'An-
gleterre avait refusé de s'associer aux récla-
mations du gouvernement allemand.
En Belgique, le cabinet fut interpellé deux
fois à propos de cette affaire ; la première
fois. 1" 12 avril, par un membre de la droite
auquel M. d'Aspremont-Lynden répondit que
l'affaire n'avait point l'importance que lui
prêtait la presse; la seconde fois, au com-
mencement de mai. Cette dernière interpel-
lation occupa plusieurs séances ; elle fut dé-
veloppée par MM. Berge et Frere-Orban, aux-
quels répondirent M. Malou , ministre des
finances, et M. d'Aspremont-Lynden. Le parti
libéral se montra satisfait des explications
fournies par ces ministres et déclara que le
cabinet avait fait son devoir devant l'étran-
ger, mais qu'il lui restait à le faire devant le
pays, c'est-a-dire a désavouer le langage cou-
pable tenu par les mandements épiscopaux.
La bataille s'engagea sur ce point; elle fut
assez vive; cependant la fraction libérale ob-
tint de faire passer un ordre du jour ainsi
conçu : ■ La Chambre, s'associant aux expli-
citions pt ans regrets du cabinet, pa se à
l'ordre du jour. ■ Cette rédaction fut votée à
l'unanimité, le parti clérical ayant compris
que l'intérêt du pays imposait à la représen-
tation nationale le devoir de désapprouver le
langage acerbe de la presse catholique belge.
Cependant l'échange de notes entre l'Alle-
magne et la Belgique continuait. Le 23 mai,
M. d'Aspremont-Lynden remettait à M. Per-
poncher une note relative à l'affaire Du-
chesne. Le ministre belge disait dans cette
pièce que son gouvernement était décidé à
soumettre à la législature une disposition d a-
près laquelle l'offre ou la proposition non
agréée de commettre contre une personne un
attentat grave sera, à l'égal de la menace,
punie d'une peine correctionnelle sévère. En
effet, au mois de juin, le ministre de la jus-
tice déposa un projet de loi qui tendait a la
répression du genre de délit commis par le
chaudronnier Duchesne. Ce projet fut adopte
Bans modification. L'incident était clos, et la
Belgique avait su, tout en tenant une attitude
très^ferme, désarmer son puissant voisin. Elle
avait été puissamment aidée dans cette tâche
difficile par l'Angleterre. Pendant que s agi-
taient les graves questions soulevées par les
notes prussiennes, le parti clérical belge,
comme s'il voulait rendre la situation de la
Belgique plus critique encore, continua la sé-
rie de pèlerinages bruyants inaugurée au dé-
but de l'année. La population libérale des
grandes villes, indignée d'une conduite aussi
peu patriotique, perdit patience et disp
a Liège notamment, les processions clérica-
les. Le conseil municipal de cette ville intér-
im manifestation extérieure .lu culte et,
tte mesure énergique, ramena le calme.
i les mois de mai et juin, les collisions
i fréquentes dans les villes entre les ul-
et les libéraux. Le ministère ca-
irda bien de prendre les mesures
pour empêcher les provocations
, | , livraient ses anus .-t se con-
des poursuites conl
fauteurs de ti . D irailt le mois d'avril,
les mil lorleroi se mirent en
des tri éclatèrent, la troupe dut
,,,!,,. enir, '." n ois d'o itobre et bien que le
ministre de la justice, en a i qualité <l** catho-
ardent, eûi tout fait poui uvei I
îompl s du financier Langi and, un mandat
lutter ul-
trumontain , au grau I nii
, comptait dans la h bruxel-
loise. An-s èlei lions i omi i 26 octo-
bre, le parti libéral l'emporta d
Villes. Dans les G
lhollqu.es.
I. a session 1875-1870 s ouvrit le 9 novem-
bre. Durantïfl ded
on ne peut guère
. Jique importance qu'une i pi
i M. Malou, istie des finances,
BELG
par les libéraux, qui lui demandent si le cabi-
net a l'intention de favoriser les cléricaux au
point de demander pour eux une modification
de la constitution. M. Malou répond négati-
vement, ce qui ne l'empêche point de pour-
suivre résolument, de concert avec ses collè-
gues les réformes qu'il croit de nature à fa-
voriser l'influence du parti prêtre, sur lequel
le cabinet s'appuie d'ailleurs complètement.
Au mois de février, la seconde Chambre vote
le projet de loi concernant le traité interna-
tional relatif k l'impôt du sucre. Des négo-
ciations sont ouvertes avec le gouvernement
hollandais, qui rejette la première convention.
Vers la fin d'avril, le roi Léopold, accompa-
gné de la reine des Belges, rend une visite à
l'empereur d'Allemagne, alors k "Wiesbaden.
On conclut de cette entrevue que toute diffi-
culté entre la Belgique et l'Allemagne est dé-
cidément aplanie. Durant le mois d'avril, la
Chambre des représentants vote un projet de
loi qui autorise la libre collation des grades.
La droite se rencontre sur ce terrain avec
M. Frère-Orban et ses amis, les libéraux doc-
trinaires, qui, au nombre de 19, appuient le
projet ministériel; 26 libéraux seulement se
prononcent contre cette loi. Dans le mois de
mai, le Sénat sanctionne la dénonciation du
traité de commerce avec l'Italie. La session
est close le 26 mai 1876.
De nouvelles élections se préparent pour le
renouvellement d'une partie de la Chambre.
Le parti libéral, qui a vu se réduire succes-
sivement de 24 k 14 la majorité cléricale,
compte sur la victoire. Il est battu, cepen-
dant, aux élections de juin et ne parvient à
gagner que 2 sièges, ce qui est insuffisant.
A Anvers, les libéraux sont battus, grâce
aux électeurs des campagnes. Ce résultat
inattendu amène des troubles graves k An-
vers et même k Bruxelles et k Gand, où il
n'y a point eu d'élections. Un vaste pétition-
nement s'organise pour réclamer l'immédiate
convocation des Chambres k leffet de véri-
fier les élections d'Anvers et de Bruges qui
sont, disent les pétitionnaires, entachées d il-
légalité par le fuit de la pression exercée par
le clergé sur les électeurs ruraux. Des mee-
tings s'organisent dans les grandes villes, et,
là, des orateurs appartenant au parti libéral
demandent une reforme électorale k l'effet
d'empêcher les villes d'être noyées dans les
votes des campagnes.
L'àpreté de la lutte creusa vers cette épo-
que, entre les libéraux et les catholiques, un
abîme infranchissable. En haine du clergé et
d'une administration cléricale qui ne recu-
lait devant aucune manœuvre pour se main-
tenir au pouvoir, le paru libéral, ou tout au
moins la partie la plus avancée, se sépara
des catholiques. La haine politique suspendit
entre ces deux groupes les relations d'af-
faires, et la religion catholique fut dénoncée
comme étant l'adversaire née de toute li-
berté. Les libéraux, qui jusqu'alors avaient
conserve l'espoir de vivre en paix avec elle,
acceptèrent la lutte contre un adversaire
dont la puissance en Belgique est considéra-
ble. Le parti catholique y gagna de voir re-
venir k lui les indécis et plusieurs membres
de la fraction doctrinaire qui, chez nos voi-
sins comme chez nous, croit qu'une religion
est nécessaire au peuple. Les libéraux ga-
gnèrent en cohésion ce qu'ils perdirent en
nombre, et s'ils reculèrent ainsi leur avéne-
uit.li tau pouvoir, ils conquirent, en pLeiiantune
altitude plus nette, une plus grande influence
sur la population des villes qui, au lendemain
d'une reforme électorale désormais inévitable,
les portera et les maintiendra au pouvoir.
La session 1876-1877 s'ouvrit au mois de
novembre. Elle ne présenta, au moins jus-
qu'à la fin de janvier lt*77, aucun incident re-
marquable. L agitation faite en vue d'une ré-
forme électorale impérieusement réclamée
par les habitants des villes trouva de l'echo
dans la Chambre des députes, et M. Bara,
ancien ministre de la justice et l'un des chefs
les plus distingues du parti réellement libéral,
prit la défense des citoyens des villes. La
majorité cléricale mit fin k ce débat intéres-
sant en votant l'ordre du jour pur et simple.
— Statistique. Population. En 1874, le re-
censement officiel de la population belge don-
nait 5,336,034 habitants, dont 2,688,212 hom-
mes et 2,648,442 femmes. Sur ces chiffres, on
comptait 2,400,000 habitants environ parlant
le flamand, 2,042,000 parlant le français,
310,000 parlant les deux langues. Eu 1874,
la Belgique comptait 15,000 protestants en-
viron, 3,000 juifs k peine ; le reste , c'est-à-
dire l'immense majorité, appartenait à la re-
uatholique.
Les villes les plus peuplées étaient:
Habitants.
Bruxelles (capitale) 3î0,y»5
Anvers 145, ooo
Gand 130
Liège 115,000
es 48,000
Verviera i
Muliues ' 500
t .ouvain 32,500
TOUI nai
Serai ng
Coin irai Ï7,
Nainur
Saint-Nicole 25,500
Mons U 500
Alost 20,000
— Finances. Eu 1870, le total des recettes
BELG
était de 250,244.86" francs. Les dépenses s'é-
levaient k 245,220,640 francs. La dette pu-
blique était de 1,163.619,777 francs, portant
61,170 875 francs d'intérêt. Au budget des dé-
penses, l'instruction publique figurait pour
8, 197,000 francs ; la justice, pour 15,563.000 fr.;
la guerre, pour 41,100,000 francs; les finan-
ces, pour 15,144,000 francs; les travaux pu-
blics, pour 82,912,000 francs; les affaires
étrangères, pour 1,613,000 francs; la liste
civile, pour 3,300,000 francs et les apanages
pour 200,000 francs. Les contributions direc-
tes, comprenant l'impôt foncier, la cote per-
sonnelle, les patentes et les redevances sur
les mines, figuraient aux recettes pour
42,675,000 francs. Les contributions indirectes
donnaient, pour les douanes, 16,000,000 fr. ;
pour les droits de consommation, 31, 587 ,000 fr.;
pour les droits d'enregistrement, 50, 575,000 fr. ;
pour les chemins de fer, 86,500,000 francs;
pour les postes, télégraphes et paquebots,
10,200,000 francs, etc.
— Commerce. En 1874, les exportations ont
donné les chiffres suivants :
France 343,400,000 fr.
Zollverein . . .
Pays-Bas
Angleterre
Russie
Autres pays d'Europe.
Total pour l'Europe. .
Amérique
Asie et Afrique
228,900,000
156,000,000
222,300,000
14,500,000
97,400,000
;,063, 100,000 fr.
49,100,000
2,400,000
Total des exportations. 1,114,600,000 fr.
Dans la même année, les importations se
sont élevées à :
France 326,100,000 fr.
Zollverein 158,700,000
Pays-Bas 171,200,000
Angleterre 204,200,000
Russie 92,200,000
Autres pays d'Europe. 78,100,000
Total pour (l'Europe. . 1,030,500,000 fr.
Amérique 252,400,000
Asie et Afrique 9,600,000
Total des importations. 1,292,500,000 fr.
— Industrie. Les mines métalliques, qui, en
1869, occupaient 8,500 ouvriers environ et
donnaient un rendement de 11 k 12 millions,
étaient dans une situation moins prospère en
1875, k la suite des longues grèves que nous
avons signalées dans notre historique. Les usi-
nes où se travaillent le fer et la foute avaient,
elles aussi, périclité durant les années 1874 et
1875. Elles étaient au nombre de 322 en 1869,
occupaient 23,000 ouvriers et donnaient,
comme rendement, 135,500,000 francs envi-
ron. Le rendement avait diminue de plus
d'un tiers en 1875 et l'acier allemand avait
supplanté en grande partie le fer belge* Les
usines où se traitent les minerais ue zinc,
cuivre, plomb donnaient ensemble, en 1870,
pour 4,500,000 francs de produits. En 1875,
ces usines avaient prospéré. L'industrie du
verre, qui, en 1869, livrait pour 29,000,000 de
francs de produits, était restée stationnaire
en 1875 et tendait plutôt k décroître.
Les centres de fabrication des machines,
mécaniques et outils sont Liège et ses envi-
rons, où l'armurerie emploie plus de 20,000 ou-
vriers ; Namur, où la coutellerie compte de
nombreux ateliers, etc.
L'industrie linière, si florissante autrefois
en Belgique, a subi, dans ces vingt dernières
années, plusieurs crises importantes. Elle a
dû, pour conserver ses débouchés et pro-
duire dans des conditions de bon marché dé-
sonnais nécessaires, renouveler sou matériel
K substituer les machines k filer au filage a
la main. Cette transformation s'est accomplie
en quelques années et les produits belges
soutiennent la concurrence avec avantage
sur tous les marchés.
Il en est de même pour l'industrie des
laines et draps, qui occupe k Verviers et
dans les environs plus de 18,000 ouvriers ou
ouvrières.
L'industrie des dentelles occupe, dans tout
le royaume, plus de 150,000 ouvrières repar-
ties dans li-s Flandres, les provinces de Bra-
dant et d'Anvers. Un travaille également la
soie dans la Flandre orientale et a Bruxelles,
mais le travail national ne suffit poiut k la
consommation.
A toutes ces industries il convient d'en
ajouter plusieurs autres qui, bien que moins
importantes, présentent cependant un ren-
dement considérable. Nous voulons parler
des brasseries, distilleries, papeteries, orfè-
vreries, des fabriques do cigares, de pia-
nos , etc.
Instruction publique. La population des
écoles primaires en Belgique était, en 1848,
de 450,000; elle atteignait 600,uoa en 187o.
Celle des écoles adultes était, en 184s,dr
190,000 et de 2i7,ooo eu is7o. La proportion
sur loi) des miliciens sachant lire et écrire
était «le 51 pour 100 eu 1847 et de 71,5 pour
100 en 1872.
L'ensemble du personnel enseignant dos
écoles primaires était, eu 1870, de 10,576 in-
dividus, dont 6,804 laïques et 3,772 religieux.
I.- total .les écoles était de 5,641, soit 2,20 par
commune et 1,12 par 1,000 habitants. Le
chiffre des élevés était do 600,000, comme
nous l'avons déjà dit, soit de U pour 100.
BELG
On comptait à cette même date (1870)
2,620 écoles d'adultes contre 1,110 qui exis-
taient 1848.
La population des athénées royaux était
de 2,441 en 1850 et de 3,651 en 1870. Les
écoles moyennes ou intermédiaires entre les
écoles primaires et les collèges comptaient
3,309 élèves en 1850 et de 8,741 en 1870.
Les universités de l'Etat, qui n'avaient que
453 élèves en 1850, eu comptaient 628 en 1870.
Les universités libres avaient atteint, en
1871, le chiffre de 1,3S2 élèves. Elles n'en
avaient que 769 en 1840.
A ces chiffres il convient d'ajouter celui
de 585 élèves qui fréquentaient, en 1870, les
écoles spéciales du génie civil, des arts et
manufactures et de l'Ecole normale des
sciences.
— Armée. L'effectif, sur pied de paix, est
de 46,277 hommes, 10,000 chevaux, 204 ca-
nons. Sur pied de guerre, il est de 103,683 hom-
mes , 13,800 chevaux et 240 canons de cam-
pagne. La garde civique compte 28,985 hom-
mes pour sa partie active et 90,000 hommes
de réserve.
— Flotte. La marine marchande belge
comptait, en 1877, 33 navires à voiles, jau-
geantensemble 14,925 tonneaux, et 24 navires
à vapeur, jaugeant 30,397 tonneaux. A ces
chiffres il convient d'ajouter 252 barques de
pêche, jaugeant ensemble 8,447 tonneaux.
— Postes. En 1850, la poste belge trans-
portait 10,894,536 lettres; en 1870, elle en
transportait plus de 45,000,000 ; en 1875, on
comptait en Belgique 486 bureaux de poste;
le chiffre des correspondances particulières
était de 60,520,000, celui des cartes postales
de 785,000, celui des correspondances admi-
nistratives de 8,499,000 ; le chiffre des jour-
naux transportes était de 65,480,000, celui
des imprimés de 33,335,000.
— Chemins de fer. C'est le 5 mai 1835 que
fut inauguré le premier chemin de fer belge.
Il allait de Bruxelles k Malines. En 1842, le
réseau exploité des|chemins de fer apparte-
nant k l'Etat était de 396 kilom. En 1872, il
était de 1,470 kilom.; en 1875, de 1,953 kilom.,
et en 1876 de 2,024 kilom. Les chemins con-
cédés, dont plusieurs avaient été repris par
l'Etat en 1874, atteignaient une longueur de
1,475 kilom. en 1876.
— Télégraphes. Au 1" janvier 1870, la
longueur des lignes était de 4,959 kilom.;
celle des fils, de 21,094 kilom., sans compter
991 kilom. établis aux. frais des concession-
naires de chemin de fer. Le nombre des bu-
reaux était de 586. Les dépêches échangées
entre particuliers, y compris celles de l'é-
tranger, avaient atteint, en 1875, le chiffre de
2,871,890. Les dépêches de service (minis-
tères, chemins de fer, etc.) s'élevaient à
1,245,54-7.
— Littérature. Nous laissons ici la parole
k un écrivain belge :
a On a pu discuter autrefois, dît-il, si la
Belgique était susceptible de posséder une
littérature nationale en langue française.
Aujourd'hui cette question est résolue par
les faits, mais la controverse peut se pro-
longer sur la valeur intrinsèque de cette lit-
térature. Ce qui est certain, c'est que la cul-
ture des lettres n'a pas atteint jusqu'ici, en
Belgique, le développement réalisé par pres-
que toutes les autres branches de l'activitp
humaine, notamment par la peinture et la
musique. Cette différence peut s'expliquer,
dans une certaine mesure, par la proscrip-
tion dont l'art de penser et d'écrire a été
l'objet sous lu réaction politique et religieuse
des derniers siècles, alors qu'au contraire
les beaux-arts, également favorisés par l'Etat
et par l'Eglise, brillaient d'un éclat isolé et
inoffeosif. Mais cette explication ne nous pa-
raît pas suffisante, k moins de nous suppo-
ser une incapacité irrémédiable dans les
œuvres d'imagination, pour justifier l'absence
de tout vrai réveil littéraire à la suite d'une
renaissance politique qui remonte déjà k
plus de soixante ans.
- Il ne faut pas méconnaître qu'en littéra-
ture, comme en science et en industrie, le talent
reste une marchandise. A l'instar de toutes
les valeurs commerciales, qu'elles s'échan-
gent contre de la considération ou de I ar-
gent, il va toujours 1k où il trouve sou meil-
leur débouche. Or, depuis que la Belgique
s'est reprise k vivre et k penser, toute notre
activité intellectuelle s'est concentrée sur la
lutte des partis qui naquirent au lendemain
même de 1815. Aussi sont-ce les sciences mo-
rales et politiques, ou, pour parler plus exac-
tement, la polémique et l'histoire qui accapa-
rent la liste la plus longue et la plus distin-
guée de nos écrivains.
» Il suffira de citer Van de Weyer, RI. No-
thoinli , «pu, comme ce dernier, a quitte lu
plume tlo l'historien pour le portefeuille du
diplomate; MM. P. Deveaux et de Oerlach,
deux Vétérans de nos luttes parlementaires;
M. Van Piuet, qui sesl revelè naguère
comme lu premier de nos historiens uatio-
naiix; Quetelet, le fondateur d'une science
nouvelle basée sur la statistique , l'anthn»-
pomètrie; MM. Thonissen, Ducpetiaux, Pé-
un, Juste, Aluiiey.-r, Tiberghien et tant
d'autres encore, sans compter nos deux seuls
écrivains d'une réputation vraiment euro-
péenne, MM. Em. do Lavel-eye et F. Lau-
rent. Dans i'histoiro des arts, les travaux
critiques et les sciences naturelles, nous
pourrions également mentionner un certain
BELQ
nombre d'ouvrages qui se révèlent par des
3ualités littéraires, tels que les vulgarisations
e M. Houzeau en astronomie et du capitaine
Le Hon en anthropologie préhistorique ; les
études éparses de MM. Eug. Van Beromel
et Ch. Potvinjles travaux bien connus de
MM. Fétis sur l'histoire de la musique et de
M. Alf. Miebiels sur l'histoire de la peinture
flamande.
• Mais dans les genres littéraires propre-
ment dits, ce qu'on peut dire de moins sé-
vère, c'est que la Belgique n'a encore pro-
duit aucune œuvre de premier ordre. Au
théâtre, sauf quelques levers de rideau as-
sez heureux, nous ne pouvons nous attribuer
aucune pièce qui, même sur nos propres
Scènes, ait obtenu un succès de quelque du-
rée. Quant a la poésie, nous comptons beau-
coup de rimeurs ; mais, a part les auteurs de
quelques bluettes éparses, quand on a men-
tionné Van Hanelt, ainsi que MM. Mathieu
et Potvin, on a clos la liste des noms qui
§ eu vent prétendre, de près ou de loin, au titre
e poète. Nos romanciers sont plus nombreux
encore. Mais, si l'on excepte Mme Caroline
Graviere, qui est peut-être plus appréciée
encore à l'étranger qu'en Belgique, bien peu
de ces auteurs réussissent à se faire lire.
Détail curieux, mais significatif , nos meil-
leures oeuvres d'imagination proviennent de
débutants dans la vie, qui, forcés ensuite de
poursuivre quelque carrière professionnelle,
ou bien ont renoncé à la littérature, ou bien
ont vu leur talent et leur verve se modifier
au contact de préoccupations plus positives.
La profession d'homme de lettres n'existe
pas en Belgique. Parmi nos littérateurs les
plus connus , M. E. Greyson est chef de di-
vision au ministère de l'intérieur, M. Era.
Leclercq est journaliste, M. Ch. de Coster
est professeur à l'Ecole de guerre, M. L. Hy-
raans dirige la politique de l'Echo du Parle-
ment, MM. Prins et Pergaraeni plaident au
barreau de Bruxelles. Même Mme Caroline
Graviere est un pseudonyme qui cache la
femme d'un bibliothécaire fort estimé dans
le monde savant. En dehors du journalisme,
on ne trouve pas un Belge qui vive de sa
plume, et cela pour une bonne raison , c'est
qu'il serait mort de faim depuis longtemps.
■ Il est impossible de méconnaître que le
grand coupable est ici le public, et, qui pis
est, c'est un coupable inconscient. Sauf la
Turquie et l'Espagne, on trouverait difficile-
ment un pays d'Europe où les besoins litté-
raires soient moins développés. Eu dehors de
quelques petits groupes lettrés à Bruxelles,
ii Anvers, a Liège, à Gand, les hommes ne
lisent guère et les femmes ne lisent pas. La
seule publication qui ait jamais enrichi ses
propriétaires en Belgique, c'est \' Etoile
belge, une feuille quotidienne qui se tire a
40,000 exemplaires, mais qui coûte seulement
12 francs par an. A pi es V Etoile, le journal
qui fait peut-être le plus do bénéfices, c'est
la Chronique de Bruxelles, qui se vend
2 centimes le numéro! Si à ces deux jour-
naux on ajoute la Gazette, un journal bruxel-
lois qui se vend i sou; le Précurseur d'An-
\.r , qui a une importance commerciale à
; urt, V Indépendance belge, qui prospère sur-
tout par ses abonnements à l'étranger, le
Bien public, qui est spécialement poussé par
le clergé; enfin l'Echo du Parlement et peut-
être le Journal de Bruxelles, qui sont les or-
ganes officieux par excellence de nos grands
partis gouvernementaux , on peut être sûr
que le reste de nos 347 journaux et publi-
cations périodiques arrive difficilement à
nouer les deux bouts; la plupart ne se main-
tiennent même qu'à l'aide des subsides four-
nis par les partis, les associations ou les in-
alités dont ils ont pour mission de
soutenir les vues. Voici un fait caractéris-
tique dont je vous garantis L'authenticité.
Nous avons actuellement une revue litté-
raire et politique qui est arrivée à faire ses
frais, la Revue de Belgique , qui atteint le
chiffre extraordinaire de 2,000 abonnés en
oe. Mais, comme elle a dû, pour ne
point perdre la moitié de ses lecteurs, baisser
son prix d'abonnement à 12 francs (soit
1 franc par exemplaire in-8°de 100 a 120 pa-
ges), les six propriétaires, qui b< LU m terni ai
n'en font qu une affaire de | ropagande, ont
I touche en is~5, pour leur pan de bénéfices,
une ne de fi anc 1 1 ha< un, il est vrai
que 1rs articles -sont payi ion «le
25 francs La feuille de 16 pages; ei
est-ce la première fois qu'un.- : < vue peut se
monti er au en Belgique I
■ Dans de pareilles conditions) le bon mar-
i ble à première vue un élément
de diffusion, devient uu contraire un sérieux
obstacle à notre développement littéraire.
• Ce n'est pas seulement que le public se
refuse au moindre sacrifice pour satisfaire
des besoins de lecture encore dans l'enfance ;
•nais, s'il faut tout dire, il a encore contracté,
n temps de nos contrefaçons littéraires, des
"les de bon marché qu'il est bien diffi-
cile de lui faire perdre. Il y a là comme un
juste châtiment des pirateries littéraires qui
™ ious ont valu longtemps une si mauvaise
éputation en Europe et particulièrement en
France, lorsque, en Belgique même, elles
•touffaient tout développement original de
notre littérature en rendant la concurrence
npossïble aux auteurs nationaux.
■ Pour remédier tant soit peu a cette parci-
nonie du public, l'Etat, les Académies , les
larticuliers même ont organisé un système
■crrr.KMi nt
BELG
de concours et de primes peut-être plus con-
sidérable qu'en aucun autre Etat d'Europe.
L'année dernière encore , Sa Majesté Léo-
pold II instituait, sur sa cassette particu-
lière, un prix annuel de 25,000 francs pour
récompenser le meilleur ouvrage paru chaque
année daus des genres divers. Mais les con-
cours sur des questions déterminées à l'a-
vance ne peuvent guère favoriser que réclu-
sion d'une littérature académique, et même
le système des primes , si utile qu'il puisse
être , ne remplace jamais complètement la
faveur du public.
■ Ajoutez qu'aucune branche de notre ac-
tivité intellectuelle n'échappe ici à l'invasion
de la politique. Non-seulement nos meilleu-
res productions littéraires sont des romans à
tendances, mais encore tous nos écrivains,
poôtes, dramaturges, romanciers, critiques,
historiens, savants même, sont ouvertement
revendiqués par l'un ou l'autre de nos partis.
Dût-on me suspecter de partialité, je ne puis
m'empêeher d'ajouter ce fait, du reste facile
à vérifier, que l'immense majorité d'entre
eux se rattache au parti libéral. Si l'on ex-
cepte M. Ad. Deschamps, qui s'est retiré de
la' scène parlementaire depuis l'avènement
de l'ultramontanisme ; MM. Thonissen et de
Haulleville, qui sont presque restés des ca-
tholiques libéraux: enfin M. Périn, à qui les
ultramontains ont fait une grande réputation
d'écrivain et de penseur, on serait embar-
rassé de citer un seul écrivain de valeur
parmi les cléricaux belges. C'est, du reste,
la même pénurie qu'ils révèlent dans les
sciences naturelles, où, lorsqu'ils ont voulu
fonder à Bruxelles une association scienti-
fique pour faire concurrence à l'Académie
royale, ils n'ont pas pu trouver, à part
M. le professeur Van Beneden, un seul sa-
vant susceptible d'allier quelque notoriété à
son orthodoxie. De là résulte que le parti ca-
tholique tout entier est amené à combattre,
dans la personne de nos littérateurs, le dé-
veloppement même de notre littérature, et
celle-ci rencontre de la sorte dans les in-
fluences cléricales un nouvel obstacle qui
l'empêche de pénétrer dans l'intérieur des
familles. Rien de plus instructif h cet égard
que les articles récemment publiés par toute
la presse épiscopale , lorsque les derniers
prix quinquennaux ont été décernés, pour la
littérature française, aux Etudes sur l'his-
toire de l'humanité, le grandiose ouvrage de
M. Laurent , et , pour 1 histoire nationale , à
lu Patria belgica, encyclopédie belge publiée
par M. Van Bemmel avec le concours d'une
soixantaine d'écrivains spéciaux. Parmi ces
derniers figurent plusieurs catholiques, tels
que MM. Thonissen et Van Beneden, tous
deux professeurs à l'université de Louvam.
Mais, comme a côté de ces messieurs figu-
rent à peu près toutes les illustrations libé-
rales du pays, et comme, en outre, l'ouvrage
tout entier est écrit dans un grand esprit
d'impartialité, il n'en faut pas plus pour que
nos ultramontains accusent le jury de favo-
riser le développement de l'impiété en Bel-
gique et demandent la suppression du sys-
tème qui aboutit à l'encouragement d'une
littérature indépendante.
» La presse épiscopale a pria la même atti-
tude vis-à-vis (les nombreux congrès qui se
sont_ réunis à Bruxelles pendant les mois
d'août et de septembre. Congrès néerlandais,
congres des instituteurs belges, exposition
d'hygiène et de sauvetage, congrès de
graphes, aucune entreprise quelque peu mar-
quante n'a échappé au dénigrement du Bien
public et de ses confrères, qui se sont désor-
mais donné pour unique devise : « Tout par
nous ou contre nous. ■
De la longue citation qui précède, il ré-
sulte qu'un des grands obstacles au dévelop-
pement d'une littérature propre, en Bel
serait le parti ultramoniain, qui fait Ue son
mieux pour tuer touie initiative indépendante
de son autorité. Nous pensons que l'auteur
des lignes citées ci-dessus voit juste en con-
sidérant l'Influence du parti ultramontuin
comme funeste au développement de la litté-
■ , mai.-, a cote de cet obstacle, il
convient d en signaler un autre, plus insur-
montable peut-être, nous voulons parler de la
difficulté, pour une nation neuve, de créer en
fiança, a et à quelques lieues de Paris/c'est-
à-dire près d'un foyer éminemment littéraire,
une littérature propre, qui toujours devra
plus ou moins souffrir de la comparaison.
• BELGODÈHB, bourg de France (Corse),
ch.-l. de cant. , arroud. et à 43 kiluiu. de
Calvi; 938 hab.
* BELGRADE , capitale do la Serbie ou
Servie. — La | opulation est aujourd'hui ré-
duite a 24,500 hab.
BELGBAND (Eugène), ingénieur français,
l\ube) le 23 avril 1810. Elevé de
[Ue, il devint, des 1828,
I onts et cbaui Bées. De-
puis Loi - M. B ■ [-and a été sue ■
" m ' ordinaire en I83n,
nieur en chef en L&52, inspecteur général de
2c classe en 1867 et inspecteur gêné]
ireclasseen 1874. Il est, en outre, membre
do l'Institut, directeur des eaux et •■■. outs de
Paris et commandeur de la Lé
neur. C'est à cet n . ■■■ r.,
ris doit la. construction de son udm
me dégoûts, s ■ al lan I i grand
égout collecteur d'Àsmëres et pré; entant un
ensemble de travaux
BELL
lement lui qui a dirigé les travaux de déri-
vation de la Vanne et la construction de
l'immense bassin de Montsouris, etc. En
outre, M. Belgrand a publié des ouvra]
attestent autant de science que d'éin
Nous citerons de lui : la Seine, le bassin pa-
risien aux âges antéhistoriques (1S69, in-4",
avec 79 ni.); ies Travaux souterrains de Pa-
ris, Etudes préliminaires, La Seine , i
urées t des eaux courantes,
applications à l'agriculture (1873, in-SO, avec
de 73 pi.); les Travaux souterrains d'1
Paris, Les eaux. Introduction, Les aqueducs
romains (1875, in-8°, avec 8 planches et
atlas); Notice sur l'aqueduc romain de Sens,
avec M. Julliot.
BELGRAND, comte de Vaubois. V. Vào-
bois, au t. XV du Grand Dictionnaire.
BELHOMME, médecin frai çais, père de
Jacques-Etienne Belhommb. Il était proprié-
taire et directeur d'une maison de santé éta-
blie vers le haut de la rue Cbaronne, et il
utilisa cetto situation, pendant la Terreur,
d'une façon très-singulière. Il rit de son éta-
blissement le refuge des courtisans les plus
compromis, et, en échange du service qu'il
leur rendait en les arrachant au tribunal ré-
volutionnaire, il en reçut, dit-on, des sommes
énormes. Le gouvernement connut-il l'exis-
tence de ce refuge et ferma-t-il volontaire-
ment les yeux? On no sait; mais toujours
est-il que Belhomme continua, sans être in-
quiété, son commerce lucratif. Les royalistes,
mal venus à se plaindre de cette tolérance
dont ils profitèrent largement, n'ont cepen-
dant pas manqué cette occasion de tomber
sur Fouquier-Tinville, qui tres-probableraent
n'en pouvait mais, et de renouveler contre
lui les accusations de vénalité si souvent re-
futées, mais qu'on ne se lasse pas de repro-
duire, sans doute pour se donner le plaisir
de calomnier le terrible accusateur public.
Non content de cela, M. de Sainte-Aulaire,
qui eut l'occasion de raconter ces faits dans
une notice sur sa mère, accuse encore Bel-
homme, non pas précisément d'avoir livré
ses augustes pensionnaires au tribunal ré-
volutionnaire, mais de les avoir rançonnés
d'abord et ensuite d'avoir expulsé, sans
souci de ce qui pouvait en résulter, ceux
d'entre eux qui se trouvaient hors d'état de
payer leur pension. Elever de pareilles ac-
cusations , c'est peut-être oublier un peu
trop que Belhomme n'était pas un royaliste
ayant entrepris, par conviction, le sauvetage
des aristocrates , mais un homme ingénieux
qui avait trouvé un bon moyen de gagner
de l'argent. Lui demander de donner gratis
à ses nobles hôtes le vivre, le couvert et
les plaisirs les plus raffinés, c'est se montrer
par trop exigeant, surtout si l'on songe que
ce beau dévouement pouvait le conduire à
la guillotine.
Nous avons parlé de plaisirs raffinés; ce
mot n'étonnera que ceux qui auraient oublié
la façon dont tous les hommes de cour, si
bien habitués à s'amuser sous |a dé
royauté, continuaient a s'amuser jusqi
les cachots où ils attendaient leur tour pour
se présenter devant le tribunal révolution-
naire. Grâce à cet invincible instinct du plai-
sir, c'était une bien singulière maison que
L'établissement de la rue de Cbaronne.
Comme l'afrluence des nobles pensionnaires
des deux sexes allait chaque jour croissant,
Belhomme avait dû s'agrandir en s'annexant
l'hôtel Chabannais, dont il était séparé par
de vastes jardins. Quand ce verdoyant asile
se trouva peuplé par les jolies femmes et les
aristocratique i de l'ancienne cour,
Belhomme s'ingénia de toutes les façons pour
amuser ses nobles hôtes. On chantait, on dan-
sait, on buvait, etc. Mlles Lange et Mézoray,
les deux plus jolies actrices de la cour et
qui, dit M. de Sainte-Aulaire, • conservaient
encoro des adorateurs opulents, ■ Tenaient
retrouver là ces adorateurs et contribuaient
à égayer cette société, si peu portée, du
à la mélancolie. Tout cela devait coûter
gros; aussi no peut-on s'empêch
d'exagération ceux qui accusent Belhomme
d'avoir presque envoyé à l'échafaud les du-
chesses du Cnàtelet et de Gramont, pour les
avoir expulsées famé d'avoir payé leur
terme. Peut-être serait-il plus juste de s'en
Ire à ces grands seigneurs égoïstes, qui
aimèrent mieux conserver leurs matti
que leurs nobl int à choisir
entre les deux duchesses et MllQi La
■ y, s'en tinrent a ces dernières. Du
: il ne paraît pas que Belhomme
ne. nlre aussi Impll ■
est vrai
une rép ' ■ Lilaire,
que son mai îne '00 francs à
l'époque de son mi
Terreur. Un I montre bien
qu'il se monti ai liant avec ses hôtes,
c'est qu'il fut obligé de réc leurs
les arrérages de leur pension, sous la Res-
taura ti i io les
accusations de M tirent,
non pas poui but, n
ser le cri de l s in-
grats qui cherchaient un pour ne
pas payer àjBelfa fie qu'il
leur avait sauvée.
délia (Victorine-Zoé Dblau, dite), ac-
ée vers 1836. Engaj
-Comique au commençante) ■ ■
1853, elle remplaça, pour ses débuts, Mlle \A .
BEL!
337
febvre dans Madelon de Bazin, i Sa voix est,
suivant La France musicale, d'une remarqua-
ble légèreté et d'un timbre excellent. |
de la physionomie, du naturel et possède les
es précieuses que la nature seule donne
et que l'étude ensuite développera. Elle a
très-bien chanté tout son rôle et s'est surtout
distinguée dans l'air du premier acte et 1"
grand duo du second acte. • Elle obtint en-
laydée.
Elle créa, L'année suivante, la bei ■ de
au camp, de Paul Poucher, m
de Vai ' : os tu me
d\in des quatre pages de la Cour de Célimène,
d'Arabroise Thomas, et joua un
portant dans Le Maçon (1855). Elle chanta
avec succès, en 1856, le rôle principal du
Chercheur desprit de Poussier, musique de
Besanzoni. Elle créa ou reprit
ment, en 1857, Mathilde de Joconde, un de
ses meilleurs rôles; Diana des Dian
la couronne; en 1858, laMaugrai
tin Durward. . ■'■ .
du Nord; en 1859, Olivia du Songe d'une nuit
d'été; en 1860, Jenny de l'Habtt de milord,
de Laurencin et Leris, musique de Paul Lu-
garde ; Nanettedu Petit chaperon rouge, etc.
En i86i, elle joua Salvador 'uprato,
Pidès de la Beauté du diable, d'Alary ; la fer-
mière de Marianne, de Tli T, etc.;
en 1862, Mirza de Lalla-Roukh de i
David; Lorezza de Jean de Paris; en 1863, la
soubrette de Bataille d'amour, ,
de Vaucorbeil: Ri ta de Zampa <
Amours du diable, Brigitte du Domino noiVj
en 1864, Raj hael de la Fiancée du roi de
Garbe , de Scribe et d'Auber; Darbel do
\' Eclair; en 1865, Fleurette du Capitaine
Benriot , Berthe des Mousquetaires
reine; en 1866, Zerline de Fra Diaooto,
de Jose-Man . n 1S67, Nicette du Pré-aux-
Clercs, Charlotte de l'Ambassadrice; en 1868,
la Part du diable, le Docteur M irobol
gène Gautier; en 1869, lu
Fontaine de Bemy, d .
Ion de la Petite Endette, de Théoph le S met;
en 1870, Roxelano de l'Ours et te pacha, de
Bazin.
En dépit de tant de créations, c'e
core dans l'ancien répertoire que M11,
a obtenu, comme actrice et comme mezzo-
soprano, ses plus grands suc es. 1
allée habiter Versailles pendant plu
années; puis elle a entrepris une i>
artistique en Amérique, ou elle chantait en-
core en 1877.
BÉLIDES, descendants de Bélus, père de
D. malis, roi d'Argos^ Ce nom \ ■
s'appliquait spécialement aux membi
la dynastie ô/Argos depuis Dauaûs, à Pa-
lamède, arrière-petit-fils de Bélus, et aux
Dauaïdes.
' BÉL1ERE s. f. — Nom par lequel on dé-
signe les courroies qui attachent le sabre au
ceinturon,
BEi.lÈRB (Claude on La), moraliste fian-
ça.s, no a Chai '.li fut aumô-
nier de Louis XIV, un ouvrage
intitulé : Phy .
rieux pour on inclinations de cha-
cun (Paris, 1664, in-12). Il tradu
ce livre en latin : Physionomia naturatis,
seu Ful'jidum sidus quo tenebris obsitx
siones human* in quolibet deteguntur (]
1666, in-12).
BEMGAT1 (Cassio), orientaliste italii
à Macerata en nos. mort à Rome en 1791. 11
entra dans l'ordre d lu en-
voyer comme n
et le royaume du Grand Mogol. Il m
son séjour de dix-huit ans dans
pour acquérir une c< i fondie
du thibétatn et de l'indousiaii;. \ I
fit imprimer un Alphabet thibétain (1773, in-8o),
une Grammaire indoustani et une Grammaire
sanscrite en caractères malabares. Il a s i
collabore avec le Père Gioi
à l'explication des man
1721 dans la Tartarie- et que le I
a édités.
BÉLILLE s. f. (bé-ii-le). Bot. Genre de
plantes, do la famille des rubiacées. Syn. de
MUSSiENDA.
BEL1MB (V , né à Di-
■ .
1814. Il étudia le droit a Djjon, se lit recevoir
ient et
fut no. iïté de droit
fort dis-
. une mort prém ■ i
■
dr>nt d
(1842, i. | lie du droit ou I
d'introduction à ta science du droit (184J-
184S, 2 vol. in-8»), dont la 8« édition u paru
en 1869.
* BEL1N, bourg do France (Gironde), ch-1.
de cant., arrond. et à 41 kiloin.de Bordeaux,
sur la n\ . i , i 'ggb,
372 hab. — pop. tôt., 1,860 hab.
BEL1N i P : !■■ Louis), homme poli
1 ' en 1810. Il
lit ses étU
et exerç,
barreau û Vali m. Le
département de la I
comme représentant du peuple a
constituante de îsis. ou il fut nommé mem-
43
338
BELK
bre du comité de l'agriculture et du Crédit
foncier. Fidèle aux doctrines républicaines,
il soutint d'abord le gouvernement du général
Cavaignao et, après le vote du 10 décembre,
fit constamment partie de la gauche. Ses
électeurs le renvoyèrent siéger a la Législa-
tive. Compris, après le coup d'Etat de dé-
cembre 1851, sur les listes de proscription
dressées à l'Elysée, il se retira en Belgique.
Au mois d'août 1852, il apprit qu'un décret
lui permettait de revenir en France; mais il
s'empressa de protester contre la grâce
qu'on lui infligeait et continua de résider à
Bruxelles. La loi belge interdisait aux avocats
proscrits d'exercer leur profession ; M. Belin
entreprit des travaux et des publications ju-
ridiques. 11 traduisit la Théorie du droit pu-
é/i'cie Diego Loria (Bruxelles, 9 vol. in-18) et
le Rationalisme d'Antonio Franchi (Bruxelles,
1 vol. in-18). Rentré en France après ^am-
nistie générale, il travailla dans la maison
Hetzel, puis devint chef du contentieux à la
maison de banque de M. Mottu. En 1868, il
fut un des directeurs de Y Encyclopédie géné-
rale entreprise par cette maison.
BELI.N (François-Alphonse), orientaliste, né
à Paris en 1817, mort en avril 1877. Il étudia
les langues orientales, devint secrétaire in-
terprète de l'ambassade de France à Constan-
tinople, et, depuis lors, il a été nommé con-
sul général dans cette dernière ville. Belin
s'est fait connaître par d'intéressants tra-
vaux sur l'Orient, particulièrement sur la
Turquie. Outre des articles insérés dans le
Journal asiatique et dans le Contemporain,
revue d'économie chrétienne, Belin a publié :
Extrait d'un mémoire sur l'origine et ta con-
stitution des biens de mainmorte en pays mu-
sulman (1854, in-8°); Idyazé ou Diplôme de
licence pour le professorat, délivré à Constan-
tinople à la fin du dernier siècle de l'ère vul-
gaire, traduit de l'arabe (1855, in-8°); Etude
sur la propriété foncière en pays musulman et
spécialement en Turquie (1862, in-s°); Essais
sur l'histoire éùonomique de la Turquie, d'a-
près les écrivains originaux (1865, in-8°) ;
Lettre à M. Reinaud, de l'Institut, sur un do-
cument arabe relatif a Mahomet (1866. in-so) ;
De l'instruction publique et du mouvement in-
tellectuel en Orient (1866, in-so); Caractères,
maximes et pensées de Mir Ali Chir Névâli
(1866, in-8°) ; Encore quelques mots sur l'in-
struction publique en Orient (1867, in-80) ; Bi-
bliographie ottomane ou Notice des livres
turcs imprimés à Constantinople durant les
années 1281, 1282, 1283, 1284 et 1285 de l'hégire
(1868-1869, 2 vol. in-8<>); Histoire de l'Eglise
latine de Constantinople (1872, in-8°), etc.
BELIN DE LAUNAY (Jules-Henri-Robert),
littérateur, né a Paris en 1814. Fils d'un édi-
teur, Auguste Belin, il s'occupa de bonne
heure de littérature, commença k vingt et un
ans à collaborer k la Revue des théâtres, puis
s'occupa de typographie. En 1840, il alla pro-
fesser l'histoire au .ollégede Bergerac. Neuf
ans plus tard, il se fit recevoir agrégé et fut
appelé en 1857 k enseigner l'histoire au lycée
de Bordeaux. Depuis lors, il a fondé dans
cette ville des cours pour l'enseignement se-
condaire des filles (1867), et il a été nommé
inspecteur d'académie. M. Belin fait partie
de plusieurs sociétés littéraires et savantes.
On lui doit des livres historiques pour l'en-
seignement classique: Sur les temps méro-
vingiens (1843, in-18); Du traité d'Andelot
considéré sous tes points de vue historique et
politique (1844, in-8°) ; Guerre à la Russie!
Etat de l Europe en 1854 (1854, in-8«); Etat
et progrès des sciences historiques au xix« siè-
cle (1865, in-8°); l'Ordre en bataille (1870,
in-8°), etc. M. Belin de Launay a publie, dans
le format in-18, une collection de traductions
abrégées des voyages les plus intéressants
faits de notre temps par des étrangers. Nous ci-
terons dans cette séi ie si intéressante au point
de vue do la vulgarisation des connaissances
géographiques : Voyage au Brésil, de M. et
Mme Agassiz; Voyage dans le sud-ouest de
l'Afrique, de Th. Baines; le Lac Albert, par
sir S. Baker; Voyage du Natal au Zambèze,
fiar C. BaVwin; Voyages du capitaine Burton;
a Mer libre du pôle, île Bayes; Explorations
dans l'Afrique australe et dans le bassin du
Zambèze, par Livmgstone ; Voyage dans le
Soudan occidental* par L. Mage; Voyage de
l'Atlantique au Pacifique, par le vicomte
Milton; Une année de voyage dans l'Arabie
centrale, par G. Palgrave ; Voyage autour du
monde, par Mme Ida Pfeiffer; les Sources du
Nil. -. - capitaines Speke et Orant;
Voyage d'un faux derviche dans l'Asie cen-
trale, par A. Vambery, etc.
BÉLIS, un des surnoms d'Apollon. Selon
toute probabilité, c'était, Le même que le Bé-
lénus de l'Illyrie ei de la Norîque. Bélia
honoré u Aquilée, et des oracles y
étaient rendus en son nom. On le repr<
tait sous les trail . <i un jeune humiue, lu tête
entourée de i i
BKI.ISAMA ou BÉLISAMA, ancienne divi-
nité gauloise, U laquelle était attribuée l'in-
vention îles arts ; c'était la Minerve des
Gaules. Elle était représentée coiffée d'un
casuue, vêtue d'une tunique et du péplum,
la teto penchée, dans l'attitude de la médi
tation. Des sacrifices humains avaient lieu
en son honneur* Son origine parait être sy-
no phénicienne.
BELKNAP (Jérémie), historien américain,
né a Boston eu 1744,iuuit eu 1798. Il fut l'un
BELL
des fondateurs de la Société historique du
Massachusetts. On lui doit une Histoire du
New-Bampshire de 1784 d 1792 (1792, 3 vol.
in-8») ; Biographie américaine (1798, 2 vol.
in-8»); le Garde- forêt, conte (1798, ir.-lS) et
divers Essais sur des matières civiles ou
commerciales.
* BELL (John), homme d'Etat américain. —
Il est mort en 1865.
•BELL (Robert), littérateur et publiciste
anglais. — Il est mort à Londres en 1867.
BELL (Patrick), agronome anglais, né
dans le comté de Forfar (Ecosse), vers la
fin du dernier siècle. Après avoir été minis-
tre protestant dans le Canada, il revint s'éta-
blir dans son pays natal et y inventa une
moissonneuse, qui passe pour avoir été _ la
première machine de ce genre. Il obtint
pour cette invention, en 1830, un_ prix de
1,250 francs, que lui décerna la Société d'a-
fricultuie d'Ecosse, et sa machine, installée
ans la ferme d'Inch-Michael, y fonctionna
durant onze ans. De nombreux appareils du
même genre, mais construits plus économi-
quement, ont fait oublier depuis l'invention
de Patrick Bell, et son nom même n'a pas
conservé une célébrité proportionnée aux
services qu'il a rendus à la grande culture.
* BELL (John), statuaire anglais. — Aux
œuvres de cet artiste que nous avons men-
tionnées, il convient d'ajouter : la Jeune fille
à la fontaine. Psyché enlevée par Zéphire,
Psyché et un eygne, Saint Jean-Baptiste, Un
enfant iltis), acquis par la reine Victoria;
Lord Fackland (1847), pour le Parlement;
Sir Bobert Walpole (1854), également des-
tiné au Parlement; un monument élevé à
"Woolwich,à la mémoire des soldats morts en
Crimée (1860).
* BELL (Joachim Hodnau, dit Georges), lit-
térateur et journaliste français. — Parmi les
journaux auxquels il a collaboré, nous cite-
rons la Patrie, la Presse, les Mousquetaires
d'Alexandre Dumas, l'Illustration, la Liberté,
l'Ordre, etc. Les derniers ouvrages qu'on ait
de lui sont : la Croix d'honneur (1867, in-12);
le Brapeau tricolore , drame militaire en
dix tableaux, joué au Château-d'Eau en dé-
cembre 1876.
BELL (Lina Brunkl, dite Lina), actrice
française, née à Angers vers 1850. Son père,
un excellent virtuose, remplit encore au ly-
cée d'Angers les fonctions de chef de musique
vocale. MlIe Brunel entra très-jeune au Con-
servatoire, où elle remporta, en 1868, le pre-
mier accessit de chant. Elle eut alors l'inten-
tion de renoncer au théâtre; elle se maria et
revint dans sa ville natale. Mais l'amour des
planches ne tarda pas à reprendre le dessus.
La jeune femme retourna à Paris, où elle fut
engagée au théâtre des Variétés sous le nom
de Lina Bell. Elle y débuta le 11 mars 1874,
dans Vile de Tulipatan. On la vit ensuite
jouer le rôle d'Hélène dans le Chapeau de
paille d'Italie, puis la princesse des Brigands,
d'Offeubach. Sa jolie voix bien timbrée et sa
gentillesse n'avaient pas tardé à la mettre
tout à fait en relief, lorsque M. Du Locle
l'engagea à l'Opéra-Comique pour figurer
dans le rôle d'un des deux pâtres du Pardon
de Ploënnel, dont la reprise eut lieu le
27 août 1874. M. Félix Jahyer , dans ses
Camées artistiques, fait remarquer à ce sujet
qu'une circonstance toute particulière devait
alors attirer l'attention sur Lina Bell : ■ Aux
lieu et place de la scène d'explication du se-
cond acte, entre le chœur et la valse, et
jouée au début à l'Opéra-Comique par Le-
maire et Palianti, on avait introduit un air
inconnu des Parisiens, la Chanson s'envole....
Ce ravissant morceau fut enlevé par Mme Lina
Bell avec une voix fraîche, d une étendue
remarquable, révélant un véritable contralto
et un style acquis déjà. La chanson fut bissée
avec enthousiasme, et, d'un seul coup, la dé-
butante avaiteouquis sa place. La comédienne
aida puissamment la chanteuse dans son
succès.... Un incident toujours amusant vint
encore augmenter la sympathie qu'inspirait
la débutante. Ses grands cheveux débordaient
en un si gros volume sous son petit chapeau
de pâtre et s'agitaient avec tant d'irapetuo-
sitè, que la chapeau alla rouler près du souf-
fleur. Une pantomime s'engagea alors entre
Mme Lina Bell et l'excellent chef d'orchestre
Deloffre, dans laquelle on remarqua avec
plaisir la naïveté charmante de la jeune ar-
tiste demandant à son conducteur s'il conve-
nait qu'elle se baissât pour ramasser sa
coiffure. Les reporters s'emparèrent avide-
ment de ce fait, qui contribua à produire un
plus grand retentissement autour du nom de
butante.. Quelque temps après, Am-
broise Thomas confia à Lina Bell le rôle de
Patina du Caid, dont la reprise eut lieu le
20 juillet 1875. Malheureusement, elle n'a eu
ensuite k remplir que des rôles tout a fait
secondaires, si l'on en excepte le double rôle
de Taven, la sorcière, crée par Mme Ugalde,
et du petit pâtre Andrelonne, crée par
Mme Kaure - Lefevre dans la Mireille de
Charles Gounod. Elle joua dans le Calife de
Bagdad, Richard Cœur de Lion, Joconde,
l 'armen et Piccotino.
IIHI. LA (Auguste), agronome français, ne
en 1776, mort en 1856. Il s'engagea comme
lontuire dans les années de la République,
iimiiu h servir sous L'Empire, devint lieu-
tenant-colonel, se distingua à Waterloo, prit
BELL
sa retraite en 1815 et se voua dès lors tout
entier à l'agriculture. En 1827, il fonda l'In-
stitut agronomique de Grignon, qu'il dirigea
avec une grande habileté et dont il lit un
établissement de premier ordre. Il a publié
les Annales de la Société agronomique de
Grignon. Son fils lui a succédé dans la direc-
tion de la ferme école.
* BELLAC, ville de France (Haute-Vienne),
ch.-l. d'arrond., à 69 kilom. de Limoges par
le chemin de fer; pop. aggl., 2,682 hab. —
pop. tôt., 3,398 hab. L'arrond. comprend
8 cant., 65 comm., 78,805 hab.
BELLACATO (Louis), médecin italien, né à
Padoue en 1501, mort en 1565. Il professa la
médecine à l'université de sa ville natale, et
il a laissé divers ouvrages : Consultationes
aliqus pro variis affectibus ( Bàle , 1583 ,
in-fol.); Consultationes (Bàle, 1587, in-fol.) ;
Lectiones medicœ practicx (Ulm, 1676, in-4°).
BELLADONE ou BELLADONNÉ, ÉE adj.
(bel-la-do-né— rad. belladone). Qui est de la
nature de la belladone.
BELLANG s. m. (bè-lauk). Nom par lequel
on désignait autrefois un cornet k jouer
aux dés.
* RELLANGÉ ( Joseph - Louis - Hippolyte ),
peintre français. — 11 est mort en 1866. Nous
allons compléter la liste des tableaux exposés
par cet artiste : Un jour de revue sous l'Em-
pire (1810) ; Episode de la retraite de Russie,
Combat dans les rues, épisode de la bataille
de Magenta (1863); Episode du retour de
Vile d'Elbe, Paysans badois allant passer le
dimanche à la ville (1864); les Cuirassiers à
Waterloo, passage du chemin creux; le Dé-
filé après la victoire (1865); la Garde meurt
(18 juin 1815) ; l'Escadron repoussé (1866).
BELLANGÉ (Eugène), peintre français, fils
du précèdent, né à Rouen en 1835. Il est
élevé de son père et, de M. Picot. De bonne
heure, il s'est adonné au genre de peinture
auquel Hippolyte Bellangé a dû sa réputa-
tion. Le jeune artiste débuta au Salon de
1861 par la Garde à Magenta et un Episode
de Magenta. Depuis lors, il a exposé succes-
sivement : le Drapeau du 91e de ligne à Sol-
ferino, Une culbute à Palestro, Halte de
zouaves en Lombardie (1863) ; Un soir de ba-
taille, Un intérieur d'atelier (1864); Un écarté
à la cantine, au camp de Boulogne; la Partie
de loto, souvenir du camp de Châlons; Un
dernier souvenir. Un soir de bataille (1867);
Combat de Palestro te 31 mai 1859, Episode
de la bataille de l'Aima, d'après un dessin
d'Hippolyte Bellangé (1SGS); Aurons-nous la
guerre? Episode de la bataille de Wagram
(1869); Une entrée de parc à lngouville,\e
Déluge au camp de Saint-Maur, suite de l'o-
rage du 21 juin 1868 (1870), Sainte- Adresse
(1875). M. Eugène Bellangé possède un ta-
lent facile et agréable qui rappelle la ma-
nière de son père , mais toutefois sans
1 égaler. Ses toiles, pour la plupart de pe-
tite dimension, sont d'une exécution sans vi-
gueur et sans éclat ; aussi n'ont-elles eu qu'un
succès assez médiocre.
BELLAINGER, ingénieur français, né k Va-
lencieunes en 1790, mort en 1874. Elève de
l'Ecole polytechnique, puis de l'Ecole des
ponts et chaussées (1813), il devint ingénieur
et commença à se faire connaître par un
Essai sur le mouvement des eaux courantes.
Ce remarquable ouvrage ouvrit de nouvelles
voies aux recherches sur cette importante
branche de l'art de l'ingénieur. Nommé pro-
fesseur de mécanique k l'Ecole centrale peu
après la fondation de cet établissement, il
rendit de grande services par son enseigne-
ment k la t'ois pratique et scientifique. En
1840, il fut appelé k enseigner la mécanique
appliquée à 1 Ecole des ponts et chaussées,
puis il devint professeur à l'Ecole polytech-
nique et ingénieur en chef. Bellanger, qui
a beaucoup contribué à répandre en France
les connaissances de la mécanique appli-
quée, a publié, entre autres ouvrages : Cours
de mécanique appliquée et Traité de géomé-
trie analytique.
BELLANGER (Marguerite), actrice des
Folies-Dramatiques, dont les pie.es saisies
aux Tuileries dans le cabinet de l'ex-empe-
reur ont fait connaître les relations intimes
avec celui qui devait conduire la Fiance aux
abîmes. V. papikks bt correspondance, etc.,
tome XII du Grand Dictionnaire , p;tge 155.
RELLAQUE MATRIRUS DETESTATA (Et les
guerres dont les mères ont horreur), Vers
d'Horace (livre 1er, odd ire), souvent cite et
que l'on rapproche parfois du vers de A. Bar-
bier sur la culonne Vendôme :
Ce bronze que jamais ne regardent l«a mères.
BELLARDIE s. f. (be-lar-dî). Plante de
Cayenne.
BELLARIM (Jean), théologien italien, ne
à Castelnuovo vers 1560, mort a Milan en 1630.
Il entra de bonne heure dans la congrégation
des l.aruabites, où il fut distingué par Char-
les Borroraee, en sortit pour professer suc-
cessivement la théologie à Pavie et k Rome
et fonda ensuite diverses maisons de son
ordre, dont il resta le supérieur, à Novare
et k Spolete. Ses principaux ouvrages sont :
Praxis ad omnes veritates evangelicas cum
certudine comprobandas (Milan, 1626, iu-8<>) ;
Doctrina concilii Tndcntini et catechtsmi ro-
mani de Symboto apostolorum (Rome, 1630,
iu-8°); Spéculum humanx atque divin* sa-
BELL
pientix, seu Praxis scientiarum et methodus
scientifica lumine naturali et supernaturali
illustrata (Milan, 1630, in-8°); Mémorial des
confesseurs et des pénitents, tiré principale-
ment du concile de Trente et du catéchisme
romain, trad. de l'italien par le Père Rémi de
Montmealier (Paris, 1677, in-12).
BELLAT1 (Giovanni), peintre italien, né à
Premana en 1745, mort en 1808. On connaît
de lui deux tableaux assez remarquables,
dans l'église de Peiledo, à Rome ; ils repré-
sentent des épisodes de la Vie de saint Mar-
tin. Bellati négligea de bonne heure la pein-
ture pour se livrer à l'exploitation des mines,
et il s'y ruina.
BELLATOR, surnom de Mars et d'Apollon.
Belle -Madeleine. (Là), opéra-comique en
quatre actes, paroles de MM. de Lustières
et Dutertre, musique de M. G. Schmitt.; re-
présenté au théâtre Déjazet le 24 juin 1866.
La Belle-Madeleine est le nom d'un bâtiment
qui, pendant les guerres de l'Empire, na-
viguait de conserve avec un autre vaisseau
nommé le Crocodile. Une jeune femme, dé-
guisée en mousse, sauve la vie du capitaine
de la Belle -Madeleine. La musique a paru
digne d'estime, malgré l'interprétation in-
suffisante des nombreux morceaux de la
partition. Chanté par Gayral et Mlle Lon-
gue fosse.
Belle parfumeuse (la), opéra-comique en
trois actes, paroles de MM. H. Crernieux et
E. Blnm, musique de M. Otîenbach (théâtre
de la Renaissance, novembre 1873). L'aeiion
commence aux Porcherons. Rose Mïchon
vient d'épouser son cher Bavolet, qui a un
oncle riche, le baron de La Cocardière. Mais
la protection que leur accorde celui-ci n'a
rien de bien desintéressé; au lieu de mener
la mariée au domicile conjugal, il la mené
dans sa petite maison. Des danseuses, avec
lesquelles le galant baron est au mieux, vien-
nent traverser l'intrigue. Rose Michon elle-
même prend le costume et les manières d'une
ue ces demoiselles à laquelle elle ressemble.
Bavolet s'y laisse prendre, comme les autre: ;
on soupe, et Bavolet, croyant être en bonne
fortune, se trouve faire la cour k sa propre
femme. Il y a trois ou quatre scènes assez
scabreuses.
Cet ouvrage tient le milieu entre l'opéra-
comique et l'opera-bouffe; il a quelque pa-
renté avec la Fille de Mu>* Angot, qui pro-
bablement en a donné l'idée. La musique de
M. Offenbach est tantôt fine, délicate et
comique; tantôt bouffe et pleine de ces ex-
centricités auxquelles le maestro doit ses
plus grands succès. Des réminiscences s'y
mêlent comme d'habitude , et il y a aussi
quelques longueurs et des plaisanteries trop
pimentées.
Belle au bais dormant (LA), opéra-feerie
en quatre actes et quatorze tableaux, de
MM. Clairville et Busnach, musique de M. I.i-
tolff (Chàtelet, 4 avril 1874). Cette pièce
n'est pas une féerie ordinaire, et une plus
grande place y est réservée à la partition
musicale, que M. Litolff a fort soignée. L-s
auteurs du livret n'ont pas suivi tout à l'ait
le conte de Perrault; ils n'y ont puisé que le
commencement et la lin. Une fois la princesse
endormie pour cent ans, ils ont songé à rem-
plir cette lacune d'un siècle par une intrigua
qu'ils ont naturellement dû tirer de leur In-
vention et qui n'est pas des plus amusantesj
Elle consiste dans la rivalité du sorcier
Abaltaman et de la fée Azoline, dans les aven-
tures de Muguet et de Coquelicot, deux petits
enfants abandonnés, et dans leurs amour!
avec la fausse Silvéa et la fausse Nénda,
Cela tient deux grands actes, qui auruien1
paru bien longs sans l'excellente musique dl
M. Litolff. Ces aventures se passent en pré
sence de la princesse endormie et d un]
cinquantaine de choristes, plongés connu
elle dans le plus profond sommeil ; c'est l
seul point par lequel elles se rattachent à 1;
Belle au bois dormant.;
Belle Bourbonnaise (LA.), opéra-eoilliqU'
en trois actes, paroles de MM. Dubreuil t
Chabrillat, musique de M. Cœdes (Kolies-Dri
matiques,ll avril 1874). L'intrigue de la pied
repose sur la ressemblance d une paysann]
du Bourbonnais, Manon, avec la Du Barr
Un jeune abbe, qui découvre la pavsanni
conçoit L'idée de la substituer a la favorite
il est évident que Louis XV ratifiera l'échanj
d'une ancienne maîtresse en faveur d'uni
toute neuve qu'il trouvera par hasard dans
sou lit. Mais la Du Barry est instruite du
complot et met sa police sur pied. Taudis
qu'un certain baron de Catignae, ennemi
mortel (!•■ I;i fivoriie dmit il a '-mise le per-
roquet, guette Manon k l'arrivée du cochq
le policier diplomate Grisou met la main '
la véritable Bourbonnaise, et le baron s'ent
pare seulement de sa cousine, la Billette. Ui
loule de quiproquos naissent de la situation
Manon, grâce aune ressemblance parfaite!
étant prise pour la favorite, et réciproque*
ment, et le baron de Catignae croyant tenir
Manon, tandis qu'il n'a que sa parente. L'in-
trigue est assez bien menée et «maillée da
mots suffisamment spirituels. M. Cœdes a
écrit une partition sans grande originalité,
où l'on retrouve une foule do réminiscences
d'airs connus, mais qui cependant se laisse
agréablement écouter. On y a remarqué v-r-
tout uu'ehœur de gardes-françaises, de p".v-
| sans, de bourgeois et de maraîcher:*; le*
jr-
u.
te,
BELL
8p. rituels couplets dits par le ténor et repris
par le chœur, Tu tomberas, tu sauteras; au
troisième acte, les couplets de la Du Barry,
agencés en quintette et gracieusement or-
chestrés.
BELLE (Antoine-Dieudonné), homme poli-
tique français, né a Montlouîs-sur-Loire en
1824. Il étudia le droit, puis exerça la profes-
sion d'avocat à Tours et se fit connaître sous
l'Empire par le libéralisme de ses idées. Aux
élections du 8 février 1871, il posa sa can-
didature dans l'Indre-et-Loire, mais il n'ob-
tint que 11,077 voix. M. Belle était membre
du conseil général de ce département et
maire de Tours, lorsqu'il se porta candidat k
la députation, dans la 1" circonscription de
cette ville, le 20 février 1876. ■ La Républi-
que, «lit-il dans sa profession de toi, n'est pas
seulement le gouvernement légal de la France,
mais c'est encore le gouvernement définitif
de notre pavs. La constitution peut être ré-
visée en 1880, oui, pour améliorer la Répu-
blique et non la détruire... Ni nous, republi-
. nous devons être inflexibles sur la
forme du gouvernement, nous devons nous
montrer aussi pleins de tolérance et de mo-
dération ; notre Republique doit être large-
ment ouverte à tous, respectueuse des droits
de chacun , sagement conservatrice , mais
résolument progressive. Nous devons encore
donner l'exemple de l'obéissance aux lois
existantes. » Il fut élu député par 11,078 voix
contre M. Charpentier, candidat monarchiste.
M. Belle a voté constamment avec la majo-
rité républicaine de la Chambre des députés.
Bellechaaa» (RUE ET QUARTIER DE). Le
Suanier de Bellechasse, qui s'étend du quai
'Orsay aux rues de Grenelle-Saint-Germain
et de Varennes et qui comprend, outre la
rue et la place de Bellechasse, les rues Cham-
pagne, Las Cases, Martignac et Casimir Pé-
rier, a été en grande partie ouvert sur les
dépendances de deux monastères de femmes,
le couvent des religieuses du Saint-Sépulcre,
vulgairement appelées religieuses de Belle-
chasse, et l'abbaye de Notre-Dame-de-Pen-
teinont. Sur l'emplacement de ce dernier
couvent s'élèvent aujourd'hui les bâtiments
du ministère de la guerre, rue de Grenelle-
Saint-Germain ; les jardins ont servi au pro-
longement de la rue de Bellechasse.
Les religieuses du Saint-Sépulcre, dont le
domaine était beaucoup plus étendu, appar-
tenaient à un ordre fondé au xi8 siècle à Jé-
rusalem. Cinq de ces religieuses furent appe-
lées à Paris en 1632 par une dévote, la ba-
ronne de Planci, qui acheta pour elles un
vaste terrain appelé l'enclos de Bellechasse.
Elles portaient le nom de chanoinesses régu-
lières de l'ordre du Saint-Sépulcre de Jéru-
salem. Elles furent expropriées en 1790. et la
vente des bâtiments et des terrains dépen-
dants du monastère eut lieu, au compte du
domaine, de thermidor an VI à prairial
an XII. Les acquéreurs furent obligés, par
les contrats de vente, de percer un certain
nombre de rues, et ainsi s éleva peu k peu
le nouveau quartier. La rue de Bellechasse
fut la première construite, du quai d'Orsay
à la rue Saint- Dominique; elle fut prolongée
d'abord de la rue Saint-Dominique à la rue
de Grenelle, sur les domaines de l'abbaye de
Pentemont, puis, en 1830, de la rue de Gre-
nelle k la rue de Varennes >ur des terrains
particuliers déjà cédés à la couronne au
xvue siècle, lors de la construction de l'hô-
tel des Invalides. C'est aussi en 1830 que
furent ouvertes les rues qui portent actuel-
lement les noms de Las Cases, Martignac,
Casimir Perier et Cbampagny.
A la rencontre des rues Saint-Dominique,
Bellechasse, Casimir l'érier et Martignac
s'étend la place de Bellechasse, au milieu de
laquelle s élève l'église de Sainte-Clotilde,
entourée d'un square élégant. Cette é
truite dans le style gothique sur les
plans de M. Gau, fut achevée par M. Ballu.
H fc.LI.FXOM BE ( Jean - Antoine - Cyriaque
Casse de), ne k Montpezat (Lot-et-Garonne)
en 1773, mort en L837.Anc e l'Ecole
na\ aie, puis officier de cavalerie, il fut maire
de Montpezat pendant trente années et mem-
bre du néral de Lot-et-Gai
I) joua un rôle important dans ce départe-
ment pendant les Cent-Jours et pan
sauver la vie au comte Christophe d-- '
neuve-Bargemont, préfet de Louis XVIII.
I . . ■ .i ■ ins lors de la BCène
s'occupa de Littérature et traduisit les 4nt-
partants de Cas ti, ■ In lui
tre, lu réunion de nombreux matériaux tire.
hlvesdu duc d'Aiguillon pour l'hi
i mpezat et de l'Agenois, matériaux mis
en ordre et publiés par son îils.
'BELLECOMBE (André-Ursule Casse de),
fils du précèdent. — Nommé membre
lion scientifique in1 le 1887
avec MM. deQuatrefages,Texier, de I I
tut, etc., M. André de Bellecombe pn
k la commission un mémoire Bur l'indu
es rapports ethnographique
aptitudes et l'organisation Bociale de
lions, travail demandé par le ministre d
Président de l'Institut historique e( ;
bre et secrétaire du comité de la Socié
de lettres, il a complètement t
les manuscrits de son Histoire universel I
de sa Chronologie universel le (1U vol. tn-8°),
donl 20 ont ete publiés jusqu'à ce jour par la
maison Fume. Indépendamment de ce grand
BELL
travail , M. André de Bellecombe, grand
amateur d'estampes et de porir
une collection générale de plus de 35,000 por-
traits historiques français et étrangers, re-
cueillis dans ses voyages, classés historique-
ment et chronologiquement par lui-même,
formant 100 volumes in-folio. C'est une des
collections historiques les plus curieuses qui
existent de nos jours. Outre les ouvrages de
lui que nous avons cités, on lui doit : Anto-
nio Morales, drame en trois actes et en prose
(1844, io-8°) ; Polygénisme et monogénisme.
Considérations générales sur le polygénisme
et le monogénisme, suivies de l'examen criti-
que de l'ouvrage sur /'Unité des races humai-
nes , par M. de Quatre fages, et de la profession
de foi d'un polygéniste indépendant (1867,
in-s°); la Vie ou ta mort, Constitution répu-
blicaine ou monarchie libérale (1872, in-8°).
M. de Bellecombe adonné quelques articles au
Grand Dictionnaire universel du xix« siècle.
' BELLEFONTAINE, ville de France (Vos-
ges), cant. et à 6 kilom. de Plombières,
arrond. et à 13 kilom. de R-Miiiremont, près
de la Semouse ; 2,133 hab. Sur son territoire,
carrières, étangs et tourbières; moulins,
coutellerie.
BELLEGAMBE, peintre flamand, qui tra-
vaillait dans la première partie du xvr8 siè-
cle, né à Douai, où il a passé toute son exis-
tence. Il vivait encore en 1531. Célèbre de
son temps (ses contemporains l'avaient sur-
nommé le Maître de» couleurs), il tomba après
sa mort dans une obscurité si profonde que
nul historien des beaux-arts , nul diction-
naire biographique ne le mentionne. Les ou-
vrages peu nombreux de sa main, conservés
par le hasard, étaient attribués à Memlinc,
attribution qui fait sourire quand on consi-
dère la différence de leurs styles. Le déla-
brement des tableaux reconnus, dans ces
derniers temps, comme des productions au-
thentiques de son pinceau rendait très-dif-
ficile de juger son mérite d'une manière dé-
finitive. Le plus grand nombre des person-
nages ont souffert de telles avaries que leurs
contours nuageux, leurs formes vagues,
leurs couleurs pâlies et barbouillées forcent
le critique à se tenir sur la réserve. M. Al-
fred Michiels a eu la bonne fortune de re-
trouver à Dijon, dans une collection parti-
culière, un panneau de cet artiste figurant
la Trinité, sujet que paraît avoir affectionné
Bellegambe, ou qu'on lui demanda souvent
à cause du fameux Po/yp/y^ued'Auchii^où il
l'a représente d'une autre manière. M. Mi-
chiels, qui a minutieusement étudié et décrit
cette œuvre, la considère comme la plus irré-
prochable et la mieux conservée qui existe de
Bellegambe.
* BELLEGARDE, village de France (Ain),
cant. et à 5 kilom. de Châtillon-de-Michaille,
sur la Valserine ; 570 hab. — Une compagnie
dite Compagnie de Bellegarde fut autorisée,
en 1872, a établir une prise d'eau dans le
Rhône et à employer cette eau concurrem-
ment avec celle de la Valserine, comme force
mécanique applicable à diverses industries.
Au continent du Rhône et de la Valserine, on
a établi un bâtiment pour six turbines, dont
chacune représente 630 chevaux de force.
Des câbles qui transmettent la force motrice
sont conduits le long de routes et de railways,
sur les côtés desquels sont établies diverses
usines, qui payent à la compagnie de 200 à
300 francs par force de cheval et par an.
BELLEGABDE, ville de France (Gard),
cant. et à 13 kilom. de Beaucaire, arrond. et
à 18 kilorn. de Nîmes; pop. aggl., 2,498 hab.
— pop. tôt., 2,753 hab. Vieille tour et restes
d'un aqueduc romain.
" BELLEGARDE, bourg de France (Loiret),
ch -1. ne cant., arrond. et à 23 kilom. de
Montargis, sur la rive droite du Pessard ;
pop. aggl., 1,116 hab. — pop. tôt., 1,153 hab.
— Ce bourg a été d'abord appelé Soisy, puis
Choisy- aux- Loges ; il doit son nom actuel a
Roger de Tenues, duc de Bellegarde.
* BELLEGARDE, bourg de France (Creuse),
ch.-l. de cant., arrond. et à 11 kilom. d Au-
busson ; pop. aggl., 667 hab. — pop. tôt.,
688 hab. — Ce bourg était autrefois défendu
pur des murailles d'enceinte dont il ne reste
un une tour.
* BELLE ÎLE ou BELLE -1SLE-BN TERRE,
en breton Béaac'h, bourg de Fiance (Cotes-
ln Nord), ' ti.-l. de cant., arrond. et à 20 ki-
lom. de Guingamp, entre les deux rivières du
Guer et du Léguer (d'où son nom) ; pop. aggl.,
948 hab. — pop. tôt., 1,876 hab. — ■ Le terri-
toire de Belle-Ile, montueuz et accidenté,
dit M. Ad. Joanne, contient dans sa partie
S. Les forêts limitrophes de Cntaney (le bois
du jour) et de Coatannos (le buis de la nuit),
d'une contenance de 1,300 hectares, s'eteu-
dani aussi sur la commune de Louargat et
d'autres communes voisines. •
* BELLEL (Jeun-Joseph), paysagiste fran-
çais. — Depuis 1864, ce remarquable artiste
grand nombre de peintu-
res et de dessina au fusain. Parmi Le
rona : Souvenirs du Dau-
phiné , Marche de bohémiens (1865); lioute
de Châteldon , Bords du J I (if 15) ; Sal-
vator Rosû parmi les brigands (1867) ; Arabes
fuyant ua incendie. Une scierie sur la rivière
du Sillet (1868); les Dernière beaux jours,
Environs de Médian (186 tgnes de
Lachaux (1870); Environs de Cassis. De Bo-
BELL
ghar à Boussaada (1873); Oasis près de Bous-
saada, Environs d'Allevard (187 4) ; Solitude,
Grande route du bazar, à Constantin' \ \
Baoin de Gironde, Arabes à la recherche tt' un
campement (1876). Nous citerons, parmi ses
beaux dessins au fusain : Gorges de M nt-
Pairou, Effet du soir (1865); vingt- neuf fu-
sains (1866) ; la Fuite en Egypte, Chemin de
Puyguillaume (1867); Boute de Châteldon,
Bois de Gravière (1868); Ravin de Grave-
Nove (1874); Don Quichotte, Souvenir du ra-
vin de Thiers, Chemin de la Chaux (1875).
BELLELI (Gennaro), administrateur ita-
lien, ne a Naples eu ISIS. Il fit ses études de
droit dans sa ville natale où, dès 1832, il fut
inscrit comme avocat. Impliqué, à la même
époque, d.ms un de ces innombrables procès
que faisait aux Libéraux L'odieux gouverne-
ment des Bourbons, M. Belleli fut jeté en
prison, mis au secret, et ce ne fut qu'au bout
de deux ans qu'il comparut enfin devant le
tribunal appelé commission d'Etat. Comme
aucune charge ne pesait sur lui, ses ju
décidèrent à l'acquitter. Il recouvra alors La
liberté, et, quoiqu'il vécût dans la retraite, il
se vit en butte k de constantes vexations de la
part de la police. Lors de la révolution qui
éclata en 1848, M. Belleli devint membre du
comité révolutionnaire. Peu après, il était élu
député et il devenait à la Chambre un des chefs
du parti libéral. Mais la réaction ne tarda pas
à triompher. Forcé de fuir et condamne à
mort par contumace, M. Belleli chercha d'a-
bord un asile en France, puis alla se fixer à
Turin. Apres la guerre de 1859 contre l'Au-
triche et la délivrance de la plus grande
partie de l'Italie, qui se constitua en royaume,
il reçut un siège au Sénat, puis il remplit pen-
dant plusieurs années les fonctions de direc-
teur général des postes. Grâce a lui, ce ser-
vice important a reçu de notables améliora-
tions. M. Belleli a publié plusieurs mémoires
remarquables sur des questions d'économie
politique et de législation.
BELLEMARE ( Adrien-Alexaudre-Adolphe
Carrey de), général français, né en 1823.
Elève de l'Ecole de Saint-Cyr, :l en sortit en
1843 avec le grade de sous-lieutenant, fut
envoyé en Afrique, où il se distingua, et fit
partie, après la révolution de 1848, de l'état-
major de Lamoricière. Après avoir été pro-
fesseur de topographie militaire et exami-
nateur k l'Ecole de Saint-Cyr, il reprit du
service actif, fit les campagnes de Crimée,
d'Italie (1859), du Mexique, et il était c lo-
nel d'un régiment d'infanterie lorsque éclata
la guerre de 1870. Incorporé dans l'armée du
maréchal de Mac-Manon, M. Carrey de Bel-
lemare dut à la bravoure dont il fit preuve k
Wissembourg et à F rœschwiller d'être promu
général de brigade le 25 août 1870. A Sedan,
il commanda une division dont le chef avait
été mis hors de combat. Dans le conseil de
guerre qui fut alors réuni, il demanda un
effort suprême, et, ne pouvant se résigner k
l'affront d'une capitulation en rase campa-
gne, libre de tout engagement, il s'évada
sous le costume d'un paysan, traversa les
lignes ennemies et gagna Paris, où il se mit
k la disposition du gouvernement de la Dé-
fense nationale. Investi d'un commandement,
il poussa, le 23 septembre, une vigoureuse re-
sance jusqu'à Pierrt-fitte,d où il chassa
l'ennemî, organisa la défense de Saint-Denis,
et, le 28 octobre, il donna l'ordre à 300 francs-
tireurs de la presse d'attaquer le Bourget.
Nous avons raconté ailleurs (v. Paris, t. XII,
p. 268) les héroïques combats qu'une poignée
d'hommes livra contre des forces écrasantes.
Abandonné dans cette position , ne recevant
ni secours ni artillerie, le général de Belle-
mare ne saurait être rendu responsable delà
déplorable issue de son entreprise. Lors de
la bataille de Champigny, il passa la Marne
k la tète d'une division le 30 novembre, chassa
les Prussiens, sauva, le 2 décembre, l'aile
droite de l'armée refoulée sur la Marne et
fut chargé le lendemain de protéger la re-
traite. Quelques jours après, sur uu rapport
du gênerai Ducrot, il fut nommé gênerai de
division. Le 19 janvier 1871, il .■■ m manda a
Buzenval le centre de l'armée comprenant
34,500 hommes. Malgré les services qu'il
avait rendus et les preuves de bravoure qu'il
avait données, la commission de révi 1
, nommée par L'Assemblée nationale
il du 8 avril 1871, prit, le
16 septembre suivant, um par la-
mdre M. de BeUemare du
■i .i de gé-
Le général se nom \ ut,
■ . uivante, devant le conseil d'Etat
siégeant au content eux .
. novembre 18711. li b
alors k L Assemblée nationale une i
■ ■ , tquelle il protesta contre la
la commission des grades. Bien que chaleu-
reusement appuyé par MM. Cazot et Qam-
betta, l'Assemblée n'en rejeta j
demande. Le 22 août suivant, il fut uppelé
au commandement de la ubdi* i >ion de la
Dordog -11"11 de
la statue de Daumesnil aP (8a sep-
tembre), il prononç , un lise trèi
i
i intrigues des
partisans de ! muea à
Une fusion entre les deux branches
i : i de se voir
imposer malgro elle la monarchie de droit
.-rai Carrey de BeUemare i
BELL
339
lut de protester d'avance contre cette odieuse
éventualité. En conséquence, le S5 octo-
bre 1873, il écrivit de Pengueux au ministre
de la guerre : • Monsieur le ministre, j
la France depuis trente-trois ans avec le
drapeau tricolore et le gouvernement de la
République depuis la chute de l'Empire. Je
iai pas sous le drapeau blanc et je
irai pas mon épée à la disposition d'un
gouvernement monarchique restauré en
dehors de la libre expression de La volonté
nationale. Si donc, par impossible, un vote
de la uii i lié de l'Assemblée national
tabiissait la monarchie, j'ai l'honneur de vous
pr er, monsieur le ministre, de vouloir bien,
dès le moment précis de ce vote, me relever
du commandement que vous m'avez confié. •
Cet acte si digne fut considéré par le m
tre de la guerre du Barail connue un acte
d'indiscipline: non-seulement M. de BeUe-
mare fut mis a la retraite d'office, mais en-
core M. du Barail adressa k l'armée (28 oc-
tobre) un ordre du jour par lequel il annon-
çait que M. de BeUemare venait d'être mis
en retrait d'emploi, comme se refusant k re-
connaître la souveraineté de
natiouale. En ce moment môme, les projets
de restauration, si laborieusement échafau-
dés, échouaient misérablement. Le 16 juin
1874, le brave général fut réintégré dans la
lre section du cadre de l'état-roajor et
placé en disponibilité. Le 6 du mois suivant,
il reçut le commandement de la 55u brigade
d'infanterie, et depuis lors il a été appelé a
i inder la subdivision de Saintes et de
La Rochelle.
BELLEMARE (Camille-Edouard Dieudonné),
né à Rouen en 1833. Cet individu s'est fait
connaître par une tentai»
rigée sur Napoléon III. Le 8 septembre 1855,
comme l'empereur et l'impératrice se ren-
daient en voiture au Théâtre-Italien, deux
coups de petits pistolets de poche furent
tout à coup tires, non sur la premier*- voi-
ture, mais sur la seconde, qui renfermait le&
daines d'honneur, par un individu poste sir
le trottoir de la rue Ventadour, devant le
perron du théâtre. La police arrêta aussitôt
l'auteur de cet acte insensé; il n'avait pas
même cherché à fuir. L'instruction apprit
Sue c'était un nommé BeUemare, déjà con-
amné, k seize ans, pour escroquerie
ans de prison, puis compromis en décem-
bre 1851 pour avoir fait imprimer des affi-
ches portant en gios caractères . Motif de
la condamnation a mort de Louis- Napoléon,
qui furent saisies k sou domicile. Il avait été
pour ce fait interné deux ans k Belle- tsle.
L'instruction relative à la tentative Ù i
sinat achevée, le gouvernement ne voulut
pas, pour un motif ou pour un autre, qu'il y
lût donné suite. BeUemare fut enferme dans
un hospice d'aliénés.
* BELLÈME, petite ville de Frauce (Orne),
ch.-l. de cant., arrond. et k 18 kilom. de
Mortagne; pop. aggl., 3,106 hab. — pop. tôt.,
3,199 hab.
* BELLENAVES, bourg de France (Allier),
cant et a 10 kilom. dKbreuil. arrond. et k
20 kilom. de Ganuat; pop. aggl., 1,205 hab.
— pop. tôt., 2,725 hab.
* BELLBNCOMBHE, bourg de France | S
ure), ch.-l. de cant., arrond. et k 33 ki-
lom. de Dieppe, dans la vallée de la Varenneg
pop. aggl., 628 hab. — pop. tôt., 858 hab. —
■ Les bois qui l'entourent, dit M. l'abbé Co-
chet, possèdent une grande quaulité de ter-
rassements qui proviennent pour la plupart
d'anciennes xerneres, forges ou mines de fer
présentement abandonnées. »
BELLER1G s. m. (bé-te-rik). Bot. Espèce de
myrobolan.
BELLÉBUS, frère ou compatriote de Belle-
rophon. Ce dernier, dont le vrai nom «tait
Hipponoiïs, tua Boiteras par mégarde, ce qui
lui valut le nom de Bellerophon.
BELLET (l'abbé), érudit français du
xvi v siècle, chanoine de Cadillac. Il a pu-
blié un certain nombre de dissertatio
ues sujets de numismatique, d'histoire natu-
relle et d'archéologie dans l.-s Mémoires de
l'Académie de Bordeaux. Voici les titr
plus importantes : Lettre sur ta légende d'une
monnaie de saint Louis (1730); Description
de Bordeaux ancien et moderne; Observations
d'histoire naturelle, de physique et de météo-
roio/jie faites à Cadillac en 171», 1720 et 1729;
gue alphabétique des plantes qui vien-
nent aux environs de Cadillac; Catalogue des
arbres des environs de C dogue
: I raisin qu'on cultive
-Jfyj, en Perigord, en Languedoc, à
Cadillac et aux environs de Bordeaux, etc.
BELLEVAL (Charles-François I)umaisnibl
DU), botaniste français, ne en 1733, mort k
D 1790. Le goût de la botanique
vint que vers lâge de quarante ans,
a la Lecture des ouvrages de Tournefort, ot
il comp tucation en formant une
riche bibliothèque d'auteurs spéciaux qu'il
annota et augmenta de ses propres observa-
tions. Les quelques articles qu'il aécrits dans
l'Encyclopédie par ordre de matières, sa Cor-
respondance avec Lamarck, ses Notes sur les
de Picardie (1774-1789), ses Notes
sur les coquilles et sur les lithophytcs indi-
quant une rare aaga
■ BEI i I \ Mil S (JB- SAÔNE, ville de
e), ch.-l. de cant., arrond. et
340
BELL
k 13 kilom. de Villefranche, sur la rive droite
de la Saône; pop. aggl., 2,585 bab. — pop.
tôt., 3,271 hab. — Cette ville occupe l'em-
placement d'une ancienne ville romaine ap-
pelée Lunna.
'BELLEY, ville de France (Ain), ch.-l.
d'arrond., à 74 kilom. de Bourg; pop. aggl.,
3,534 hab. — pop. tôt., 4,684 hab. — L'arron-
dissement comprend 9 cantons, 116 commu-
nes, 78,348 bab. Située au milieu d'un
pays aride et pittoresque, qui rappelle, dit La-
martine, i les paysages de la Calabre peints
par Salvator Rosa, » Belley est une ville
• triste et silencieuse. » Dans les environs,
carrières de pierres lithographiques, regar-
dées comme les meilleures de France.
BELL1 (Jules) , compositeur italien du
xvue siècle. Il fut maître de chapelle à Imola
et à Venise. Il a laissé des Messes à cinq voix
(Venise, 1597, in -fol.); Compiles, antiennes
et litanies à cinq voix et avec faux bourdon
(Venise, 1G05); Psaumes à huit voix et basse
continue (Venise, 1615).
BELLl (Nicolas), publiciste italien du
xvne siècle. On a de lui : Emporium univer-
sale, traduit de l&Piazza vniversale de Gar-
zoni (Francfort, 1614, in-4») ; Dîssertationes
politicm de statu imperiorum, regnorum, etc.
(Cologne, 1610, in-4°).
BEI.LIA ESTATELLA (Ottavio), poëte ita-
lien, ne k Païenne eu 1661, mort en 1693. Il
a écrit quelques scénarios d'opéra : La Li-
daura (Païenne, 16S5, in-12); Andromède
(1691, in-12) et des Poésies (1691, in-12).
BELLIDIOÏDE s. f. (bèl-li-di-o-i-de — du
gr. bellts, pâquerette; eidos, aspect). Bot.
N'»m donné d'abord k une espèce de pâque-
rette, puis à un sous-genre de chrysanthèmes.
BELL1EB DE LA CHÀV1G.NER1E (Emile),
littérateur français, né à Chartres en 1821,
mort à Saint-Malo en 1871. Il commença par
être receveur de l'enregistrement ; puis, sV-
tant pris de goût pour les études littéraires
et artistiques, il donna sa démission, fut em-
ployé au catalogue de la bibliothèque de la
rue Richelieu, sous l'Empire, et devint sous-
inspecteur aux expositions des beaux-arts.
Pendant la guerre de 1870-1S71, il entra dans
les ambulances et y contracta le germe de
la maladie qui l'emporta. Bellier de La Cha-
vignerie a oeaucoup écrit. Outre de nom-
breux articles publiés dans les Archives de
l'art français, dans la Revue des beaux-arts,
la Revue universelle des arts, la Biographie
universelle Afichaud,k laquelle il a fourni un
raïul nombre d'articles sur des artistes fran-
on lui doit : Hecherches historiques, bio-
graphiques et littéraires sur le peintre Lan-
tara, avec la liste de ses ouvrages (1852, in-8o);
Un voyage du grand dauphin au château d'A-
net (1805, in-8o) ; Fêles célébrées à Chartres
en 1781 (1855, in-so); Biographie et catalogue
de l'œuvre du graveur Miger (1855, in-8°) ;
la. Correspondance administrative sous le règne
de Louis XIV (1856, in-8<>): Institution d'une
compagnie de chevaliers de l'Oiseau royal
(isr»7, in-8°); Recherches sur Louis Licherie,
prnitre normand (1860, in-8°) ; Recherches sur
A/Ho Anne-Iienée Strésor (1860, in-S"); Let-
tres inédites du peintre Girodet-Trioson, de
Suvée et du général Gudin (1863, in-12) ; Ma-
nuel bibliographique du photographe français
(1863, in-12); Notes pour servir a l'histoire de
l'exposition de la jeunesse qui avait lieu à Pa-
ris, etc. (1864, in-8o) ; les Artistes français du
xvnio siècle oubliés ou dédaignés (1865, in-8°);
I)ictionnaire général des artistes de l'école
française depuis l'origine des arts du dessin
jusqu'à l'année 1868 (1869, in-8°), ouvrage
dont les neuf premières livraisons seules ont
paru.
BELLIGÉRER v. n. ou in t. (bèl-li-ié-ré —
du Ut. bellum, guerre ; gerere, faire). Faire
rre : Une nation capable de BELLIGÉRER.
" B&LL1GNÉ, bourg de France (Loire-Infé-
rieure), cant. et k 10 kilom. de Varades, ar-
rond. et k 17 kilom. d'Ancenis; pop. uggl.,
304 hab. — pop. tôt., 2,221 hab.
BBLLIN (Antoine-Gaspard), écrivain fran-
i\ , aé k Lyon en 1815. Il étudia le droit a
OÙ il se lit recevoir docteur, devint,
en i8.j:t, juge suppléant au tribunal civil do
Lyon, et fut nommé bibliothécaire de ce tri-
M. Bellin est membre do la Société
littéraire de Lyon <'t de plusieurs autres so«
savantes. Outre des urticles publiés
irnaux, dus notices, des compte
rendus, etc., <>n lui doit: la Silhouette du
;owr, août, vit (1830), ouvrage écrit
par oi iqu et qui s été i
; titre de : ii' Sun/mit-, d'un bonhomme
..■ tr Dvitiya D\
riya tir Bénarèê (1857-1860, 2 vol. in-18); De
lu •!'■< ■ ■ France l'en
meni du <h ,,.-/ ) j ,. position
i
is ois Pi ' on et
le Fém "" 1 1 -.n, in-*") ; /
.
tùmner (1842, in-80)
tages du cow >■„( ,iH
. .
| ; Tableaux iudii ic ■ et a<
, in -80); Notù
I Théâtre '■! du Pa/ai
. iu-8°) , VEtepc ition uni
.-,..- ban 1 1 i;),
* m;i lim (Vincent), céli in.
BELL
italien. — Il fut enterré k Paris au cimetière
du Père-Lachaise. En 1876, la municipalité
de Catane résolut de faire exhumer les restes
de son illustre compati iote et de les faire
transporter dans la ville où il était né le
3 novembre 1801. En conséquence, une com-
mission, déléguée par Catane et présidée par
le prince de Grlmaldi, se rendit à Paris, où,
le 1G septembre, l'exhumation eut lîeuau
Père-Lachaise, en présence des notabilités
artistiques et littéraires. La dépouille de l'au-
teur de la Norma fut transportée à Marseille,
puis embarquée sur une frégate k vapeur
italienne qui la conduisit k Caiane. Là, du 22
au 24 septembre, eurent lieu des fêtes somp-
tueuses en l'honneur de Bellini et ses restes
furent déposés dans le monument funéraire
élevé k sa mémoire. Sous le titre de Bellini,
sa vie, ses œuvres (1867, in-12), M. Arthur
Pougin a publié une très-remarquable étude
sur ce compositeur.
BELLIN US, nom du Bélénus gaulois, chez
les Arvernes.
BELLIO (Barbe de), homme politique rou-
main, né k Bucharest en 1825. Son père, qui
était grand logothète,lui fit donner une bonne
instruction, qu'il compléta en Grèce. Peu
après son retour dans sa ville natale, M. de
Bellio entra dans la magistrature comme juge
(1850), puis il devint successivement prési-
dent de tribunal, procureur général près la
cour d'appel et enfin membre de la haute
cour de justice. Elu député de Valachie en
1858, il se prononça chaudement en faveur
d; l'union de cette principauté à la Moldavie
et contribua k l'élection, comme prince de
Valachie, d'Alexandre Couza, qui venait d'être
élu prince de Moldavie (1859). A la fin de 1860,
le prince Couza obtint de la Porte l'autori-
sation de réunir en une assemblée les Cham-
bres de Moldavie et de Valachie et de con-
stituer pour les deux principautés un minis-
tère unique. M. de Bellio, qui venait d'être
nommé député par deux collèges électoraux
en 1861, fut appelé, au commencement de
l'année suivante, à prendre le portefeuille de
l'instruction publique , qu'il garda peu de
temps. 11 revint de nouveau au pouvoir,
comme ministre de la justice, en 1863; mais
il ne tarda pas à donner sa démission. M. de
Bellio est un des hommes distingués du parti
conservateur en Roumanie.
BELL1POTENS, surnom de Minerve et de
Mars.
Bdiïque (colonne), monument de Rome
ancienne. V. colonne, dans ce Supplément.
* BELLOC (Anne-LouiselS'WANTON, dame),
femme de lettres. — Dans ces dernières an-
nées, elle a publié pour les enfants des livres
qui ont eu un vif succès : la Tirelire aux
histoires (1869, in-8<>); le Fond du sac de la
grand'mère, contes et histoires (1873, in-8°);
Histoires et contes de la grand'mère, illus-
trées par G. Staal (1869, in-8<>).
" BELLOC (Jean-Hilaire), peintre français.
— Il était né en 1787 et il mourut en 1866.
BELLOCA (Anna de), cantatrice russe, née
à Saint-Pétersbourg en 1854. Son père, mem-
bre du conseil d'Etat, lui fit donner une très-
bnllante éducation. A l'étude de plusieurs
langues vivantes la jeune fille joignit l'étude
de la peinture, de la musique, et prit des le-
çons de chant de Mme Nissen-Saloman. La
beauté de sa voix lui donna l'ardent d-sir de
se produire sur le théâtre, et son père, cédant
enfin k ses instances, consentit à l'envoyer
en 1872 k Paris, où elle continua son instruc-
tion musicale sous la direction de M. N. La-
blache et de M. Strakosch. Cette même an-
née, MllB de Belloca se produisit pour la
première fois en public dans un concert spi-
rituel donné k l'Odéon. En 1873, elle fut at-
tachée ;i la troupe du Tlieàtre-Ituhen et dé-
buta dans le rôle de Rosine du Barbier de
Séville le 10 octobre. Grâce à sa jeunesse, à
sa beauté et k sa voix de contralto d'une
pureté exquise, elle obtint le plus vif Buccès.
Elle parut ensuite dans la Cenerentola, dans
le rôle d'Arsace de Semiramidr, dans celui de
Romeo de Romeo e Gulictta , de Vaccaï
(mai 187*). Depuis lors, Mlle de Belloca s'est
fait entendre -sur les principales scènes de
1 Europe. En 1875, elle a chanté à Londres
dans le Barbier^ Mignon, Semiramide, Tan-
crêde, Orphée, etc. Le talent de la jeune can-
tatrice est loin d'avoir encore atteint toute
sa perfection , mais l'habitude de la scène et
l'étude triompheront facilement des dernières
difficultés qui lui restent à vaincre pour être
une artiste accomplie. Sa voix est lait bello
et fort étendue, puisqu'elle tient k la fois du
soprano et du contralto. « Sa tète d'un ovale
gracieux et aux traits réguliers, dit M. E.
Jahyer, ses yeux noirs si brillants comme ou
n'en soupçonne point dans les pays du Nord,
tes un pou gauchos, mais d'une viva-
it! aimable, sa tournure attrayante lut con-
quirent immédiatement tous les veux : avant
qu'on entendit la virtuose, la lemme avait
■ aptivé son auditoire par un ensemble sédui-
i jeunesse, de grâce et de beauté, »
* BEI.LOGUET (Dominique-Erani;ois-Louis,
baron Roqbt ds), archéologue français. —
il e .i m.ua k Nice au mo h d'août isi2. Sun
■ ouvrage, intitulé Ethnogénie gauloise
(1858-1873, 4 vol. iu-8o), lui lit deeOrmr par
; prix i iobei t i a I
BBLLOTTI (l'iorro), peintre italien de l'é-
Oole vénitienne, ne à Volgnno vers 1640,
BELL
mort à Garîgano en 1700. Il s'est essayé k la
fois dans la peinture historique, dans le por-
trait et dans la caricature; ses portraits sont
surtout estimés pour l'exactitude et le fini.
Ses grands tableaux sont moins renommés,
quoique Bellotti s'y montre excellent co-
loriste.
BELLOTTI (Jérôme), antiquaire italien, né
k Venise k la fin du xvne siècle, mort vers
1740. 11 a laissé quelques mémoires sur des
questions de numismatique : Medaglia enig-
matica spiegata in lettere (Venise, 17."2, in-S0)*,
Dissertations sur des médailles antiques (neuf
morceaux insérés dans les Atti eruditi délia
Société albriziana, 1725).
* BELLOU-EN-HOULME, village de France
(Orne), canton et k 8 kilom. de Messei, ar-
rond. et k 16 kilom. de Domfront; pop. aggl.,
246 hab. — pop. tôt., 2,651 hab.
* BELLOVÈSE, chef gaulois du vie siècle
av. J.-C, fondateur de la ville de Milan. —
Tite-Live rapporte de la manière suivante les
événements qui amenèrent Bellovèse et ses
Gaulois k passer les Alpes et k s'établir dans
le nord de l'Italie : ■ A l'époque où Tarquin
l'Ancien régnait k Rome (501 av. J.-C), la
Celtique, une des trois parties de la Gaule,
obéissait aux Bituriges, qui lui donnaient un
roi. Sous le gouvernement d'Ambigat, que
ses vertus, ses richesses et la prospérité de
son peuple avaient rendu tout-puissant, la
Gaule reçut un tel développement par la fer-
tilité de son sol et le nombre de .ses habitants,
qu'il sembla impossible de contenir la réunion
de tant de peuples. Le roi, déjà vieux, vou-
lant débarrasser son royaume de cette mul-
titude qui l'écrasait, invita Bellovèse et Si-
govèse, fils de sa sœur, jeunes hommes
entreprenants, k aller chercher un autre sé-
jour dans les contrées que les dieux leur in-
diqueraient par les augures ; ils seraient libres
d'emmener avec eux autant d'hommes qu'ils
voudraient afin que nulle nation ne pût re-
pousser les nouveaux venus. Le sort assigna
k Sigovèse les forêts herciniennes ; k Bello-
vèse les dieux montrèrent un plus beau
chemin, celui de l'Italie. Il appela a, lui, du
milieu de ces surabondantes populations, des
Bituriges, des Arvernes, des Sénons, des
Eduens, des Ambarres, des Carnutes, des Au-
lerques, et, partant avec de nombreuses
troupes de gens k pied et k cheval, il arriva
chez les Tricastins. Là, devant lui s'éle-
vaient les Alpes, et, ce dont je ne suis pas
surpris, il les regardait sans doute comme des
barrières insurmontables. Arrêtés et pour
ainsi dire enfermés au milieu de ces hau-
tes montagnes, les Gaulois cherchaient de
tous côtés , k travers ces roches perdues
dans les cieux, un passage par où s'élancer
dans un autre univers, quand un scrupule re-
ligieux vint les arrêter; ils apprirent que des
étrangers, qui cherchaient comme eux une
patrie, avaient été attaqués par les Salyes.
C'étaient les Massiliens qui étaient venus par
mer de Phocée. Les Gaulois virent là un
présage de leur destinée; ils aidèrent ces
étrangers k s'établir sur le rivage où ils
avaient abordé et qui était couvert de vastes
forêts. Pour eux, ils franchirent les Alpes
par des gorges inaccessibles, traversèrent le
pays des Taurins et, après avoir vaincu les
Toscans près du fleuve Tésin, ils se fixèrent
dans un canton qu'on nommait le Champ-des-
Insubres. Ce nom, qui rappelait aux Eduens
les Insubres de leur pays, leur parut d'un
heureux augure, et ils fondèrent là une ville
qu'ils appelèrent Mediolanum (Milan). De
nouvelles émigrations de Gaulois vinrent
alors se joindre à Bellovèse et s'établirent,
sous sa protection, dans l'Etrurie, dans la
Ligurie et jusqu'au pied des Apennins. Toute
l'hahe septentrionale prit alors le nom de
Gaule Cisalpine.»
" BELLOY (Auguste, marquis dk), poëte et
auteur dramatique. — 11 est mort en mai 1871.
Outre les ouvrages énumérésdans sa biogra-
phie, au tome II du Grand Dictionnaire , cet
écrivain distingué a publié: Lilith, poème fan-
taisiste inséré dans la Revue de Paris (1853);
nous en avons rendu compte ; Physionomies
contemporaines (1859, in-12); les Toqués (isoo,
in-12); Christophe Colomb et la découvrrte
du nouveau monde (186-1, in-4°). Il a, de plus,
traduit en vers le Théâtre complet de 2'erence
et le Thrâtrc complet de Ptaute.
BELLUNELLO (André), peintre italien du
xvu MCele , ne k San-Vito . dans le Erioul.
Son chef-d'œuvre est un Crucifié nu rnilieu
de plusieurs saints^ que l'on voit dans la salle
du conseil, k Udîne, et qui est remarquable,
sinon par le dessin et le coloris, du moins
par le grandio le des li.-.ures.
BELL US (Jean-Baptiste Beau, en latin),
ne à Saly (Comtat Venaissin) en i6oo, mort
k Monipellier en 1G70. On a de lui : Dtatrthx
dn&. De partibus templi auguralist Demense
et die Victoria Pharsalica (Toulouse, L6JÏ7,
iu-8°), réimpr iné dans le T/i-;sdUrus antique
tatuiu romanarum de Gra;vtus (tome Mil);
Polyxnus gallicus, sive stratagemata Galto-
rtim (1043, in-18) ; Idée excellente de lu haute
perfection ecclésiastique en l'histoire de la vie
et des actions du trèS'illustre prélat François
d'JSstaing , évéque de Rhodes (Clermunt,
a.-joj.
* HLLLY (Léon-Auguste-Àdolphe), peintre
français. — Il était né eu 1827, et il est mort
à la fin de mars 1877. Les Ueruieis tableaux
BELO
exposés par ce brillant paysagiste sont : les
Sirènes (1867); le Soir, Canal de Mah-
moudieh (1868); Fête religieuse au Caire, la
Pêche des dorades (1869); la Mare aux fées ,
les Bords de la Sautdre , les Ruines de Baal-
beck (1874); Etang, Lande, Bords de la
Sauldre (1874); le Gué de Montboulan, Daha-
bieh engravée (1877).
BELMA, ancienne montagne de la Pales-
tine, près de Béthulie, où campa et fut eu-
terrê Holopherne.
* BELMONT, bourg de France (Aveyron),
ch.-l. de ^ant., arrond. et k 25 kilom. de
Saint-AfTrique, sur le penchant d'une colline
au pied de laquelle coule la Rance ; pop.
aggl., 692 hab. — pop. tôt., 1,706 hab.
" BELMONT, bourg de France (Loire),
ch.-l. de cant., arrond. et k 38 kilom. de
Roanne; pop. aggl., 484 hab. — pop. tôt.,
3,774 hab.
* BELMONTET ( Louis ), poste et homme
politique français. — Il fut réélu député a
Castelsarrasin en 1869, par 18,619 voix. A
l'occasion du plébiscite qui eut lieu l'année
suivante, il adressa k ses électeurs une pro-
clamation dans laquelle il s'efforça de leur
démontrer, dans une prose digne de ses vers,
que le plébiscite était « le passage de la mer
Rouge pour aller dans la terre promise. « Il
vota naturellement pour la guerre et il as-
sista à l'effondrement de cet Empire qui avait
été si fatal k la France. Rendu k la vie pri-
vée , l'ex - barde impérial put continuer k
loisir k se livrer au culte des muses. Il était
k peu près oublié lorsqu'en janvier 1876 il
posa sa candidature au Sénat dans le Tarn-
et-Garonne. Dans sa profession de foi, M. Bel-
montet oublia pour la première fois de parler
des gloires impériales ; il se borna à dire qu'il
adoptait sans réserve le sage programme du
président de la République et de son ancien et
affectionné collègue, M. Buffet. Malgré cette
affirmation, il échoua (30 janvier). Il résolut
alors de se faire nommer député dans l'ar-
rondissement de Castelsarrasin et fit appel
■ k ces campagnes où son nom était resté,
dit-il, le symbole du dévouement. ■ Mais les
réactionnaires de l'arrondissement ayant
alors offert la candidature au ministre Buffet,
qui, par sa détestable politique, s'était rendu,
ajuste titre, l'homme le plus impopulaire de
France, M. Belmontet se désista dans une
lettre héroï-comique qu'il adressa k M. Buffet,
t Cette immolation de mes intérêts person-
nels, lui dit-il, mérite, j'ose le croire, un té-
moignage officiel de votre considération. Je
voudrais que Votre Excellence fît annoncer
dans le Journal officiel que M. Belmontet lui-
même est venu vous complimenter sur votre
acceptation et déposer entre vos mains sa
démission de candidat. C'est simple et c'est
juste. ■ C'était aussi souverainement grotes-
que. M. Buffet, qui le comprit, se borna k ac-
cepter le désistement de M. Belmontet en sa
faveur. Ce désistement, du reste, était tout
platonique, car le représentant de tous les
partis coalisés contre la République fut com-
plètement battu par le candidat républicain
(20 février 1876). Depuis lors, le barde bona-
partiste n'a plus fait parler de lui. Outre les
elucubrations plus ou moins poétiques que
nous avons citées, on lui doit: les Deux
règnes (1843, in-8°), poésies; la Poésie de
l'histoire (1844, in-80); la Poésie de V Empire-
français (1853, in-8°); la Campagne de Cri-
mée (1835, in-8°); Poésies guerrières (1858,
in-8°) ; le Luxe des femmes et la jeunesse de
l'époque (1858, in-18), en vers; les Napoléo-
niennes, poésies nouvelles (1859, in*S°) ; les
Lumières de la vie, pensées, maximes et pro-
verbes poétiques (1861, in-12); les Enfants du
Soleil, tragédie en cinq actes (1870, in-S°) ;
Choix de pensées et maximes tirées de /'Imi-
tation de Jésus-Christ, traduites en vers, sui-
vies de Mes pensées (1873, in-18).
BELOIBOG, dieu des Sarmates. V. Beluog,
dans ce Supplément,
BÉLONOÏDB adj. (bé-lo-no-i-de — du gr.
belonê, aigudle; ados, forme). Se dit des
apophyses styloïdes des os temporal et cubi-
tus, il On dit aussi bkloîdk.
BELOT (Emile-Joseph) , littérateur fran-
çais, né k Montoire (Loir-et-Cher) en 1S^9.
11 fil k Paris, au collège Louis-le-Grand, d ex-
cellentes études, qu il venait de terminer
lorsque, après la révolution de février 1848,
M. Carnot créa l'Kcole d'administration.
M. Belot concourut et fut admis le premier
k cette école, dans la section des lettres.
Apres la dissolution de cet utile établisse-
ment, il suivit la carrière de l'enseignement.
Après avoir professé les lettres k Blois et k
Orléans, M. Belot a enseigne l'histoire k
Vendôme (18">4), k Strasbourg (1857), à Ver-
sailles (isii^), au lycée Corneille, à Paris, et
est devenu enliu professeur k la Faculté d>s
lettres de Lyon. Il s'est l'ait connaître par
deux ouvrages importants qui se complètent
et qui oui ule couronnes l'un et l'autre pal
L'Académie française, lis ont pour titre ; His-
toire des chevaliers romains, considérée duus
ses rapports avec les différentes constitutions
de Home depuis le temps des rois jusqu'au
temps îles dracques (18G7, in-8°); Histoire des
chevaliers romains depuis le temps des Grac-
guet jusqu'à In division de l'empire romain en
3u:» après J.-C. (1873, in-8«).
* BELOT (Adolphe), auteur dramatique et
romancier. — Outre les ouvrages que nous
BELV
avons mentionnés , on lui doit : Châtiment
(1855, in-12); le Drame de ta rue de la Paix
(1867, in-l*);la Vénus de Gordes (1887, in-lï),
en collaboration avec M. E. Daudet; les Mé-
moires d'un caissier (1868. in-12) : Mademoi-
selle Giraud, ma femme (1870, in-lî); nous en
avons rendu compte ( v. mademoiselle);
Y Article 47 (1870, in-12); la Femme de (tu
a-li); le Parricide, Dacolardel Lubm,
roman en ilenx parties (1S73. 2 vol. in-12) ;
|i Mystères mondains (1874, in-lï) ; Belette
et Mathilde (1874, in-12) ; les Baigneuses de
Trouville (1875, in-tt); Mmc Vitel et ,l/"ç Le-
lièvre (187:., in-lï); Une maison centrale de
femmes (1875); cet ouvrage forme, avec le
précédent et les Mystères mondains, un ro-
man ei trois parties.
M. Ad. Belot a, de plus, donne au théâtre
un certain nombre de pièces, presque toutes
tirées de ses romans : l'Article 47, drame en
cinq actes (1871); le Beau-frère, drame en
,-inq actes, tiré d'un roman portant ce titre,
du M. H. Malot (1874); le Drame de la rue de
la Paix, drame en cinq actes (1869); la Femme
de feu, drame en cinq actes (1873); Miss
Mullou . drnme en trois actes (théâtre du
Vaudeville, 1868); la Fièvre du jour, comé-
i! collaboration avec Eng. Nus; Bidon,
, musique de Blangini (1866); la
Marquise, pièce en quatre actes, en collabo-
ration avec Eue. Nus; le Parricide, drame
en cinq actes (1S74); la Venus de Gordes,
drame en cinq actes (1875).
• BELOl'INO (Paul), littérateur français.
— Il est né à TilTaui-'es (Vendée) en 1812.
Outre les ouvrages que nous avons mention-
nés, on lui doit : Histoire générale des persé-
cutions de l'Eglise (Lyon, 1848-1856, 10 vol.
in-8°); l'Oraison dominicale (1849, in-32 ) ;
Dictionnaire général et complet des persécu-
tions souffertes par l'Eglise catholique depuis
Jésus-Christ jusqu'à nos jours (1851, 2 vol.
in-8°), faisant partie de Y Encyclopédie théo-
logique de l'abbé Migne ; Fables et apologues
(1868, in-12).
* BELPECB, bourg de France (Aude), eh. 1.
de cant., arrond. et à 34 kilom. de Castelnau-
dary, au confluent du Lers et de la Vixière ;
pop. aggl., 1,074 hab. — pop. tôt., 2,306 hab.
BELSTA, fille du géant Berglhorer, épouse
du dieu Bor et mère d'Odin, de Vile et de Vé,
dans la mythologie Scandinave.
BELTA, rivière d'Afrique, dans la région du
Sahara. Elle se jette dans l'Atlantique après
un cours d'environ 60 kilomètres de l'E. à
l'O., vis-à-vis des lies Canaries, entre le cap
Jubî et le cap Bojador, par 26° 40' de la-
tit. N. En 1820 , une frégate française . la
nuis et biens un peu au
rivière,
, .■mi aujourd'hui, semble appelée
.-nir une des voies les plus importantes
ouvrant le continent africain au commerce
du monde euiier. Il ne s'agit de rien moins,
en elfet. que de creuser un canal de 740 milles
de l'embouchure de la Belta jusqu'au coude
septentrional du Ni^'er à Tombouctou.
On croit qu'aucun obstacle sérieux ne s'op-
posera à la construction du canal ; la confor-
mation du grand désert de Sahara favori-
i,u contraire l'exécution du projet. A
630 milles de distance, on a constaté une
vaste dépression de terrain dont le fond est
ii environ 250 pieds au-dessous du niveau de
l'Atlantique. Cette immense cavité devait
remplie par les eaux de la mer.
Elle e^t séparée de la mer par une bande de
terrain de 30 milles de largeur, dont 25 sont
I ar la rivière la Belta, de sorte
qu'il suffirait de creuser le lit de la rivière
pour la canaliser, de couper la bande de
Les eaux de l'Atlantique se
précipiter dans cet immense bassin de - b
un formerait, de celte façon, une
nappe d'eau, le climat serait bientôt plus
tem| éré ; le pays fertilisé deviendrait propre
à la culture et se couvrirait de pâturages;
en même temps, le commerce pénétrerait
ar de l'Afrique.
là un fort beau projet, qui ne peut
.'tir ..mnaré qu'au percement de l'isthme de
Suez. M lis il reste encore beaucoup •
avant qu'on puisse affirmer la pos tb
er. 1, 'auteur du projet, M. D
I topose d'organiser u ixpédi-
nr eiablir t non à
ichure de la Belta, puis, de là, I
le pays, afin
ation et la nature du terrain. S
i. ;, prouver que la chose et possible,
sans nul doute l'Europe se montrera à la
hauteur de l'entreprise.
BELTHAMI (Antoine), peintre italien, ne a
Crémone en 1724, mort en 1784. Il fut élèvi
de Er. Boccaccino. On voit encore beaucoup
de tableaux de lui daus les églises de Cré-
mone.
BELUS, nom de l'Hercule Indien, suivant
Cicèron. u Roi de Tyr et père de Pygmalion
et de Union, d'après Virgile. U s'empara de
l'Ile de Chypre et la donna à Tenus.
BF.I.VAL (Jules-Bernard GAFFlOT.dit), chan-
teur français, né en 1*2:1. Après avoir par-
couru la province pendant dix tins et tenu
avec di L'emploi de pn n
noble au Grand-Théâtre de Lyon, il vint à
Paris, où il fut engage par M. Crosnier, qui
dirigeait alors l'Opéra. Il débuta, le 7 sep-
tembre 1855, dans un lôle qui lui était déjà
BEM
familier, celui de Marcel des Huguenots. On
lui trouva une voix sympathique et parfaite-
ment homogène. Il chanta le même mois,
pour son second début, un rôle peu important
lans Sainte-Claire, opéra en trois an
duo de Saxe-Cobourg-Goiha. Il parut ensuite
sons les traits de Bertrnm de Robert le Diahl,-,
et il fut vivement applaudi. Il créa encore
cette même année, le 24 décembre, Gargantua
de Pantagruel, de Henri Trianon, musique de
Th. Labarre. Il reprit en 1856 et en lsr.7
Broghi de la Juive , "Walter de Guillaume Tell,
Balthazar de la Favorite, Oberthul du Pro-
phète. Il parut Pan née suivante , avec une
égale sonorité de voix, dans la Magicienne, de
Saint-Georges et d'Halévy, puis créa su
s'ivement Soliman de la Reine de Saba, de
Gounod (1862); l'archevêque Turpin de Ro-
land à Roncevaux, de Mermet (186 O ; dom
Diego de \ Africaine, de Meyerbeer (1865).
Le répertoire nouveau n'ajouta rien à la ré-
putation de M. Belval, auquel il a suffi,
comme acteur et comme chanteur, de quatre
grands opéras : les Huguenots, Robert le
Diable, Guillaume Tell et la Juive, pour le
faire applaudir pendant tant d'années par le
public parisien. Devenu le plus ancien pen-
sionnaire de l'Opéra, M. Belval s'est retiré
de notre grande scène lyrique, après avoir
soutenu pendant vingt ans le poids du grand
répertoire. On a donné les Huguenots pour
sa représentation de retraite, le 15 septembre
1S76. Depuis, se consacrant au chant italien,
il a été engagé, dès le commencement do
l'année 1877, au Lyceo de Barcelone. — Sa
femme, Mme Sophie Gaffiot, née de Monti-
gnac, dite aussi Belval, a débuté au théâtre
vers 1840 et a parcouru comme lui la pro-
vince. Son passage à l'Opéra n'a pas été bien
marquant.
BELVAL (Marie), cantatrice française,
fille du précédent, née à Paris en 1853.
Mlle Marie Belval reçut une éducation artis-
tique très-soignée. Elle devint une très-
bonne musicienne, et M. Pagaus lui donna
des leçons pour le mécanisme vocal. Ce fut
le 7 octobre 1873 qu'elle débuta au théâtre
en jouant au Théâtre-Italien le rôle de No-
rina de Don Pasquale. Elle y montra une
inexpérience à peu près complète de la scène ;
maison applaudit sa voix étendue, fraîche,
souple et d'un timbre agréable. Elle chanta
ensuite dans Don Giovanni, Riyotetto et la
Semiramide. Dans ce dernier opéra surtout,
elle fit preuve d'une rare organisation musi-
cale. «Son organe, d'une extrême puissance,
d'une limpidité, d'un éclat exceptionnels, dit
M. Jafayer, a fait merveille dans ces grands
récitatifs d'une si magnifique largeur, voca-
lisant avec une agilité et une sûreté d'into-
nation auxquelles on n'est plus habitué de-
puis longtemps; ella a étonné et charmé tout
a la foisj et cela d'autant mieux que dans les
passages tendres sa voix sait prendre des in-
flexions d'une douceur infinie. » Au mois de
mai 1874, M"c Belval quitta le Théâtre-Italien
pour le Grand-Opéra, où elle débuta dans le
rôle de la reine Marguerite des Huguenots.
Son père avait repii--, pour cette circonstance,
le rôle de Marcel, qu'il remplissait depuis
longtemps à la satisfaction générale. MW« Bel-
val obtint, comme cantatrice, un succès très
vif, tout en laissant encore beaucoup à dé-
sirer comme comédienne. Depuis lors, elle a
fait de remarquables progrès, et elle semble
appelée à devenir une des meilleures canta-
trices de la génération nouvelle. C'est une
belle personne, grande, forte, aux traits régu-
liers, au sourire narquois, à la taille bien
prise, mais sans élégance et accusant plus
que son âge.
BELVEDERE (André), peintre italien, né à
N iples en 16-tù, mort eu 1732. Il peignit sur-
tout les natures mortes, animaux, fleurs et
fruits; ses tableaux sont recherchés.
* BELVÈS, petite ville de France (Dordo-
gne), cb.-l. de canton, arrond. et à 33 kilom.
deSarlat, sur un plaie. lu élevé; pop. aggl.,
1,690 hab. —pop. lot., 2,368 hab. Cette ville,
à l'aspect très-ancien, renferme quelques
maisons du xur®, du xivc et du xv° siècle et
une tour féodale du xin*.
* BELZ, bourg de France (Morbihan), ch.-l.
.ton, arrond. et à 25 kilom. de I. orient,
ni la rive gauche de PEtel; pop. aggl.,
245 hab. — pop. lot., 2,243 hab. l'r
bourg se trouvent plusieurs dolmens, dont un
surtout est très-remarquable.
BELZAIS-CULHMEML (Nicolas- Bernard-
Joachim-Jean), homme \ oblique franc,
... thé (Oi ne) eu 1747, mort en 1804. Il
fut élu député aux états généraux de 1780
par Le bailliage d'AJençon, et ne joua ù 1 A -
semblée nationale qu'un rôle efiacé. II viol
reprendre, durant la durée do l'Assemblée
législative, sa place de procureur du roi a
..n, qu'il avait quittée, et ne I i
I lu Convention. Kn 1795, le d.-
ment de l'Orne 1 envoya au en.
l au 4 orpa législai il
le îs brumaire. Napoléon le nomma pré
en 1802, et U occupa cette fonction
jusqu'à sa mort.
BEM (Magnus von), voyageur russe du
XVIII* sieele. Il explora une partio du I
tebatka, dont ii fut gouverneur de 1772 à
177'j, et s'efforça d'améliorer les routes de c -s
contrées sauvages. Eu 1775, la détresse des
compagnons du capitaine Couk lui ayant été
signalée sur un puiul du littoral, il n'hésita
BKNA
pas a se porter a leur secours, quoiqu'il lui
fallût faire plus de 200 verstes a pied. Les
rigueurs du climat le forcèrent à demander
son rappel en 1779.
BEMBO (Bonifazio), peintre italien, né a
Val larno, dans le Crénwnaîs. vers 1400, mort
a Milan vers 1465. 11 concourut a la décora-
tion de la cathédrale de Crémone, où se trou-
vent encore deux grandes fresques de lui :
Y Adoration des Mages et la Purification: il
travailla ensuite pour les ducs de Milan. Ses
ouvrages sont remarquables par l'expression
des poses et la richesse du coloris. Divers
critiques ont confondu ce maître avec Boni-
fazio de Vérone.
BEMBO (Giovanni-Francesco), peintre ita-
lien, de la famille du précédent, né vers 1460, I
m*»rt en 1525. Ses tableaux ne semblent pas j
appartenir à l'école lombarde et font présumer j
qu il dut étudier dans les ateliers des maîtres I
romains ou napolitains; son style se ra]
cbe, en effet, beaucoup plus de celui de Fra
Bartolommeo que du faire des maîtres eré-
monais. Les historiens de l'art italien le sur-
nomment quelquefois il Veiraro (le Vitrier),
ce qui ferait croire qu'il peignît aussi sur
verre,
BEMRO (Pierre-Louis, comte), administra-
teur italien, né en 1825. Il fit ses études a
Vérone, puis à Padoue, où il apprit la juris-
prudence. Depuis 1850, le comte Bembo était
assesseur de la municipalité de Venise lors-
que l'archiduc Maximilien,, nommé gouver-
neur du royaume Lombarde»- Vénitien, vint
habiter cette ville. U entra alors en relation
avec ce prince, qui l'admit dans son intimité,
et il dédia un de ses ouvrages à sa femme,
l'archiduchesse Charlotte. Après la guerre
d'Italie (1859), qui eut pour résultat d'enlever
la Lombardie à l'Autriche, la Vénétie, restée
au pouvoir de l'étranger, reçut un nouveau
gouverneur. M. Bembo fit alors partie du
conseil de la lieutenance et devint quelque
temps après podestat de Venise; en outre,
l'empereur François-Joseph lui donna un
siège à la Chambre des seigneurs de Vienne ;
mais la haine bien naturelle qu'inspirait alors
l'Autriche à ses compatriotes l'empêcha d'al-
ler siéger dans cette Assemblée. En 1863, le
comte Bembo fit un voyage a Vienne pour
demander la réalisation des réformes promises
aux Vénitiens, et, trois ans plus tard, il donna
sa démission de podestat. A la suite de la
guerre de 1866, pendant laquelle l'Autriche
fut de nouveau vaincue, la Vénétie vit enfin
disparaître le joug de l'étranger et fut incor-
porée au royaume d'Italie. Depuis lors, le
comte Bembo a été appelé à siéger au Sénat
italien, On lui doit quelques écrits, dont les
principaux sont : Del instituzioni di benefi~
cenza nelta >:ilà e provi'icin di Venezia (Ve-
nise, 1859, in-8°); // Comune di Venezia nel
trienno 1860-1862 (1863, in-S«). L'archiduc
Maximilien, devenu empereur du Mexique,
avait donné au comte Bembo la croix de
grand officier de Notre-Dame de Guadalupo
BEM1LCC1US, surnom de Jupiter dans les
Gaules. D'après l'Antiquité expliquée, on a
découvert près de l'abbaye de Klavigny, en
Bourgogne, où ce dieu passe pour avoir ou
un l 'iilte, une statue de Jupiter Bemilucius,
figurant un jeune homme imberbe, à la che-
velure courte, couvert d'un pallium et portant
des fruits dans ses mains.
BEMMEL (Jean-Georges), peintre allemand,
ne à Nuremberg en 1669, mort en 1723. Il
peignit avec une rare perfection les animaux
et les paysages ; ses tableaux sont remarqua-
bles par la fidélité avec laquelle ils rendent
la nature. — Son fils Joel-Paul Bemmkl, élevé
de Preissler et de Marna Schuster, continua
avec succès les traditions artistiques de la
famille. Né à Nuremberg en 1713, il fut con-
ti .il,!, de quitter son atelier pour servir dans
L'armée prussienne jusqu'en 1737, reprit alors
ses pinceaux et peignit surtout des paysages
et des tableaux d'histoire. — Jean-Noé BSM-
mi;l, nuire fils de Jean-Georges, no a Nurem-
berg on 1716, a peint des chasses, des paysa-
ges, des batailles, des scènes d'amour et des
scènes champêtres. —Ses deux fils se sont
fait, comme lui, un nom dans les arts. L<
premier, Georges-Christophe-Theophile von
BbmubL, no à Nuremberg eu 1738, ■
daus l'atelier de Martin Preissler et devint
membre ik- l'Académie do peintura de sa ville
le; on a do lui des paysages et d
bleaUX de bataille également cstiiu
second, Burkhard-Albert von Bkmmkl, ne en
17 4.', mort en 1755, eut lo temps, da
courte carrière de treize années, de se i
comme dessinateur; ses de maux,
irês-i a -■■ herches des amateurs.
BEMMEL (Pierre DB), peintre allemand,
rg en 1685,
lionne on 1754. Il s'est
surtout dans lo paysage, et ses tableaux re-
produisent avec une grande fidélité des Coups
de ve ■ les Effets de neige.
Son d ■ ireux, et ses
effets sont d U ■ gé-
. m. ut fait peindre les ligures de ses
tableaux par son frère. — Son Ûls.Chi i
BBMMBL, né à Nuremb irg en 17l>7, mon
eu 17S3, a peint des paysages es
BSN, un des noms do Neptune, dans la
an linave.
BENAGLIO (François), peintre italien du
iecle. Il travaillait en 147« a Vérone et
REN.V
341
i! peignit divers tableaux dans l'église délia
Scala. — Un autre peintre du nom de Benx-
glio (Jérôme) vivait à Vérone à la même
époque.
BBH vr.LIO (Jean), poète italien du xvue siè-
cle. Il a jédie intitulée : ltinnea
1738, in-40); «m lui attribue aussi di-
vers ouv hilosophie, de théologie
et de mathématiques.
BKN-AÏCliAil. poétesse arabe, née a Cor-
doite vers 960, morte en 1009. Fille du |
-i,t par ses
vertus que pnr ses talents
. icours, qui, lus
blées littéraires, a Cordoue, excitèrent sou-
vent l'enthousiasme de ses comp il 1
*BENALCAZ\R ou BELARCAZtR (Sébas-
tien db), aventurier e 1 les conqué-
rants de l'Amérique du Sud, né a Benalcas
(Estramadure), vers H95, mort dans le Po-
payan eu 1550. Son père s'appelait Moyano,
et Benalcazar tira son surnom de sa ville
natale. Ayant quitté sa famille , qui était
fort pauvre, il s'embarqua en 1514 sur le
vaisseau qui portait en Amérique don Pe-
drarîas, nommé gouverneur du Darien, et, à
peine arrive, s ir les aventures. Il
explora presque seul les solitudes de l'isthme
de Panama, couvertes alors d'inextri 1
forêts, s'empara d'un village in lien, qu'il
pillé, et fut de
ne un homme
d'exécution. Divers aventuriers se
autour de lui, confiants dans son audace, et
constituèrent un petite bande qui s'acquit du
renom. Les Pizarre attirèrent près d'eux ce
hardi compagnon e( le chargèrent de diverses
entreprises. A la mort d'Atahualpa, Rumi-
nahui ayant essayé de relever lo pouvoir des
in cas, Benalcazar fut envoyé contre lui. Il
n'avait qu'une poignée d'hommes, et il est
douteux qu'il eût réussi à vaincre les Indiens
si ceux-ci, effrayes par une éruption du Co-
chabamba, ne s étaient enfuis en désordre
vers Quito, avant même de se mesurer avec
la petite troupe --spagnole. Benalcazar, se
lançant à leur poursuite, s'empara facile-
ment de Quito, mais les Indiens avaient en-
ou détruit toutes les richesses que les
vainque ient y trouver. Il y laissa
son lieutenant, Ampudia, qui se signa
des cruautés inuuïesetse mit à la recherche
de régions inconnues. On lui avait signale
comme très-riche une région gouverner- par
un chef appelé Popayan,et à laquelle lesEs-
pagnols donnèrent plus tard lo même nom.
Benalcaz ir y pénétra et y fonda Guai
puis, ne trouvant pas l'or qu'il chei
il revint au Pérou et en repartit p
temps après sur de nouv uions.
Il s'agissait de trouver ce fameux Eldorado,
où l'or était aussi commun que partout ail-
leurs les cailloux, où les maisons étaient cou-
vertes de briques d'or, où. les enfants jouaient
ts rues avec des palets d'or, L--s récita
des Indiens ne manquaient pas de précision
et tous [ a peu près une région
identique comme but aux recherches des
aventuriers, car en ir.3"< tr 'armée
espagnols, partis des point posés,
1 n ncontraient, comme s'ils s'étaient donné
rendez-vous, sur le territoire de ce qui fut
plus tard la Nouvelle-Grenade, .-'étaient la
troupe de Benalcazar, venant du Pérou, celle
de D. Pedr.. II. -mandez, venant de la pro-
vince de Sainte-Marthe, et celle de N.
mann, partie de v enesuela. Toul
trois avaient surmonté les plus grandes fati-
traversé des territoires immenses et
inconnus, et elles se trouvaient les unes en face
des autres sans avoir rencontré l'Eldorado
tant cherché. Benalcazar, laissant la plus
grando partie do ses compagnons, retourna
uans le Popayan , dont Diego Pizarre le
Il , Il se signal ;
ministrateur habile et il s ra . ■ iuut
reproche s'il n'avait laissé son lieutenant
Ampudia continuer son sj stème d'ex 1
et do férocité. A la chute de Pisarre , il fut
dépouillé de son utre d.- gouverneur; a demi
ruiné, .1 Be disposait a retournée eu Europe
ie la mort lo saisit.
BENAN ASCHA S. m. pi. (be-nuiwt-srh a).
1 s de Dieu, »
était donne par les A \ miles
qu'ils adoraient avant la venue de Mahomet.
111 Miin (Théodore-Ai 1), pu-
bliciste H01 fleur (Calvados) en
1808, mort a J ) on 1S73. Eu
1826, il se rendit en Angleterre et continua
■ ii 1848, sauf un court sé-
jour qu'il fit - 0 is3o, pour b\
. . isle !•> bal 1
le se porter au se-
cours de la révolution parisienne. La victoire
mai du ii! pie, il retourna à
Londri .ne da
juillet 184S, il se Ir
linitiveinent en France, et, depuis cette épo-
il s'occupa constamment de questions
et commerciales. Des 1849, il
collaborait au fournai du ffavre9 un des or-
proi inciaux ortants , l'an-
née suivante, il fui attaché u lu rédaction du
Siècle, où il publia, en laveur du système du
llbraéchange, une sérîed'arlicles importants.
Au len leniain du coup d'Etat de décembre,
républicaines lui valurent d'être
transporte sans jugement en Algérie. De re-
tour en France, il continua de collaborer an
342
BENA
Siècle et au Journal du Havre jusqu'à ce que
cette dernière feuille, ayaot modifié ses allu-
res économiques, eut arboré le drapeau de la
protection, à laquelle Th. Benard faisait une
guerre acharnée. Dans le Siècle,Th. Benard
a surtout traité des questions d'économie
politique et de droit international. En 1856,
il a publié à la librairie Guilluumin un volunv-
intitule : les Lois économiques, et il a fondé
en 1860 l'Avenir commercial, organe qui dé-
fendait, de la manière la plus absolue, le
principe de la liberté du commerce, de l'in-
dustrie et du crédit. Dans cette feuille, il a
publié un certain nombre de lettres sur l'in-
dcription maritime, réunies en un volume
sous le titre de Servage des gens de mer
(Dentu, 1862, in-18), et qui ont été le point
de départ de réformes que l'administration
de la marine a commencé à effectuer dans
cette institution. Th. Benard a fait, en ou-
tre, une guerre active au privilège des
courtiers, et c'est en partie à cette vigou-
reuse initiative qu'est due la présentation au
Corps législatif d'un projet de loi qui a été
voté par cette assemblée et qui a mis fin au
privilège des courtiers. On lui doit encore :
Résumé de l'enquête parlementaire sur le ré-
gira* économique de la France (1867, in-8»);
les Traités de comme ce, Lettre à M. Pouyer-
Quertier (1868, in-8°);le Socialisme d'hier et
celui d'aujourd'hui (1869, in-12).
Dans les dernières années de sa vie, Th.
Benard avait quitté ta France pour se mêler
à la vie laborieuse des colons algériens, à
laquelle il avait été déjà initié lors de son
internement forcé. C'est là que la mort le
surprit. On a depuis sa mort publié de lui un
volume intitulé : De l'influence des lois sur
la répartition des richesses, précédé d'une
notice sur sa vie et ses travaux, par M. Me-
nier (Paris, 1874, in-8<>).
* BENARD (Charles), professeur et écrivain
français. — Outre les ouvrages de lui que
nous avons cités, on lui doit: Manuel d études
pour la préparation au baccalauréat es lettres
(1850, in-18); Logique, suivie d'une analyse
des auteurs et d'un mémento (1858, in-18); la
Ln,j>f/ue enseignéepar les auteurs {\&bS,'m-S°) ;
Nouveau manuel de philosophie, rédigé con-
formément au programme du 8 septembre 1863
(1863, in-12) ; Questions de philosophie, modè-
les, esquisses et programmes de dissertation
philosophique (1869, in-8°) ; Petit traité de la
dissertation philosophique (1866, in-12, réé-
dite en 1869); Manuel de philosophie, suivi
de réponses aux questions du programme de
1874 (1875, in-12).
* BÉNABÈS, ville de l'Indoustan anglais. —
Depuis la guerre indo-anglaise, la population
de Bènarès n'estplus évaluée qu'à 200,000 hab.,
dont 30,000 mahométans environ.
Un des principaux temples est le Vishvaïsha,
élevé en 1523 à l'endroit où la tradition in-
doue fait sortir Para-Brahma d'un œuf d'or.
11 est construit en pierres rouges et orné d'une
profusion de colonnes de marbre. Il est ac-
«nmpagné de deux pagodes d'une grande ri-
chesse, dédiées l'une à Si va, l'autre à un tau-
reau sacré. Le simulacre de ce taureau, en
marbre vert d'un seul bloc, a environ 8 mè-
tres de hauteur.
H a été fondé à Bènarès, par le rajah Djéï-
Sïng, un observatoire qui est aujourd'hui en
ruine. Cet édifice était surmonté d'une cou-
pole tournante, établie e:i 1772 sur les des-
sins d'un savant indou, Hyenmar, astronome
célèbre qui avait, de plus, inventé une foule
d appareils. Les murs étaient couverts de
figures astronomiques gravées dans la pierre
etdans lesquelles on reconnaît que le système
de Copernic n'était pas ignoré dans l'Inde à
cette époque. La bibliothèque publique de
Bènarès renferme une collection complète
dus Commentaires sur les Védas, collection
qui forme environ 15,000 volumes.
Lors de l'insurrection contre les Anglais,
Bènarès fut épargne. L'immense population
de la ville n'attendait qu'un signal, et le nom-
bre de pèlerins fanatiques dont cette ville est
le rendez-vous aurait pu rendre difficile le
maintien do la paix. Mais; le soulèvement des
cipayes fut Immédiatement réprimé avec tant
de vigueur par la garnison anglaise, que la
population ii osa pa-i bouger.
BENASCH1 (Angela), femme peintre ita-
i ,' e dan i Piémont en 1666, morte»
i ille et élève de Gian-Bat-
listu Benaschi, elle s'appliqua surtout a pein-
portrait Bile passa la plus grande
i vie à Ruine, ou sus ouvrages
étaient estimés.
BENAVIDE8 (Vincent), peintre espagnol,
10 mon a Madrid en 1703.
si, il excelle surtout
ùt aussi à fresque et
I ■ i i mpe la
83, k M mi id,
■•t ou voit uni ' ■ lans 1 ■■.■ Ij le
de la Victoire, de la même ville. 11 fut nommé
peintre de ( harle i IL
ni .vw.n (Bern ird dh La), en latin it>n«-
«ins, n ' mi iquuii e fra
/ fan ''n L034j mort dans la même ville en
i7S8. Il était enan
■ ■ i, il m i.mi éi m1 di i ouvra
■ n. i kiti ' un certain uombi •■ de ti ■
. i i )i .ton •• de ■ Agonoi , on lui doit :
tôt, n <ir tempore quo primo Evangelium
i ,t pi mdicatum m Gatliis (Toulouse, itiui,
tn-ivj, Dé fenss de l'antiquité d$s Bglisu de
BENE
France (Agen, 1696, in-12); Prxconium divi
Caprasii e jusque episcopalis dignitas (Agen,
1714, in-12).
BENCE (Jones), médecin anglais, né en
1810, mort le 20 avril 1S73. Il avait étudié
sons Orraham, l'inventeur de la dialyse, et
s'était particulièrement livré à l'étude de la
chimie organique, dans ses rapports avec la
thérapeutique. La chimie tint toujours une
très-large place dans ses méthodes tant phy-
: siologiques que pathologiques et thérapeuti-
| ques. Il étudia d'une façon toute particulière
' les maladies des voies urinaires, où la chimie
i tient une très-grande place. Il était membre
de la Société royale de Londres et médecin
de l'hôpital de Saint-George.
BEÏSCHAÏM (Abraham), rabbin italien du
xve siècle. Il est l'éditeur d'une Bible (Son-
cino, 1488, in-fol.) qui est considérée comme
la première imprimée en texte hébreu. Elle
est en caractères carrés. Au temps où Van
Praët composait son Catalogue des livres sur
vélin (1813), cet érudit comptait treize exem-
plaires de la Bible de Benehaïm, douze sur
papier et un sur vélin. On n'en connaît plus
maintenant que quatre : deux se trouvent à
Rome, dans les bibliothèques Barberini et
Sainte-Prndentienne; le troisième est à Flo-
rence , dans l'ancienne bibliothèque des
grands-ducs de Toscane; le quatrième est à
Durlach, dans l'ancienne bibliothèque des
margraves.
BENDASSOL1 (Giovanni), sculpteur italien,
né à Vérone vers 1745, mort à la fin du
xvme siècle. Il habita longtemps Vicence, où
se trouvent encore quelques-uns de ses ou-
vrages. Ce sont : à Santa-Corona, quatre
figurines décorant le tabernacle du maître-
autel, et à S.-Faustino-e-Giovita cinq sta-
tues et deux bas-reliefs de la façade.
BEN DEL (Bernard), sculpteur bavarois, né
vers 1660, mort en 1736. Son père, assez bon
sculpteur, lui apprit les premiers éléments de
son art, et il alla ensuite se perfectionner à
Paris, à Rome et dans diverses villes d'Alle-
magne. Il travaillait avec le même talent le
marbre, la pierre, le bois et l'ivoire. On con-
naît de lui une chaire, ornée de grandes
figures en bois, dans l'église des jésuites
d'Augsbourg, et un crucifix d'ivoire, dans la
cathédrale de Munich.
BENDELER ou BENDLER (Jean-Chrétien),
peintre allemand, ne en 1688, mort à Breslau
en 1728.11 s'est distingué comme paysagiste.
Ses tableaux ont de l'exactitude, mais man-
quent d'une bonne ordonnance. Auguste III
appela l'artiste à Dresde et voulut le nommer
peintre de son cabiuet; maisBendeler aimait
la vie nomade, indépendante, et il dédaigna
ces faveurs royales.
* BENDEMANN (Edouard), peintre. — Aux
travaux déjà cités de M. Bendemann, il faut
ajouter : une fresque qu'il a exécutée dans
sa propre maison, à Berlin, et qui représente
la Poésie et les arts; le dessin du Monument
de Sébastien Bach, élevé k Saudstein ; plu-
sieurs portraits, notamment celui de l'empe-
reur Lothaire II, pour la ville de Francfort;
le portrait de la temme de l'artiste, qui est
une fille de Schadow.
BENDTSEN (Bendt), érudit danois, né à
Copenhague en 1763, mort à Fredenksbourg
en 1830. Il fit ses études en Allemagne et se
lit recevoir docteur en philosophie a Gœtliu-
G ne (1789). On le rappela en Danemark pour
lui conférer la direction du collège de Fré-
deriksbourg. Il a laissé: De pietate literaria
Plinii Secundi (Copenhague, 1808, in-8°) ; lie
natatione apud Itomanos (Copenhague, 1809,
iu-8°) ; Comparatio Alex. Aphioris et M. T.
Ciceronis (Copenhague, 1812, in-8°); De fato
imprimu Homerico (1813, iu-8») ; De Samo-
thracia (1816, in-8°).
m M' ni i ri (dom Mattia), prêtre et pein-
tre italien, né à Reggio vers 1650, mort vers
1710. Elève d'Orazio Talarai, il excellait dans
les ornements et les perspectives, mais il ne
peignit que rarement la figure. Il a peint à
fresque la voûte de Saint-Antoine de Bres-
eia, avec l'aide de Cairo et de Garofalmi.—
.Son frère, Lodovico Mattia, fut aussi un
peintre distingué de l'école de Modene.
* BENEDETTI (le comte Vincent), diplo-
mate français. — Au moment où nous avons
rédigé, dans lu tome II du Grand Diction-
nuire, la courte notice que nous avons con-
sacrée ii ce pei sonnage, il n'avait pas encore
acquis ta célébrité que lui ont donnée le
avènements de 18<iô et surtout ceux do I87u.
Nous allons combler la lacune qui s'étend de
l'année 1804, date a laquelle il fut nommé am-
ieur do Franco a Berlin, k 1870, qui mit
lin a sa carrière diploinali'|ui:.
Au commencement do ibog, il devint évi-
dent pour M. Benedetti que M. de Bismarck
prenait ses mesures pour un remaniement
politique do la carte d'Allemagne et pour
irriver à un résultat qui Lui permit d'éliminer
l'Autriche de la Confédération. 11 lui fallait
un prétexte, mais il notait nullement embar-
rassé pour eu trouver, ot l'administration des
duchés «luit la pour lu lui l'ouï un '. i )n a sou-
vent accusé noire ambassadeur à Berlin d'a-
voir manqué de clairvoyance et de purspi-
dans <:«s circonstances délicates ;
après avoir pria attentivement connai isanoe
du livre Ma miuiùn en Prusse, nous incli-
nons ù croire que ces reciuuinaliona ont été
fort exagérées, ot, bien que lo personnage
BENE
nous inspire peu de sympathie, nous ne pou-
vons nous empêcher de reconnaître que,
dans ce livre qu'il a publié pour sa justifica-
tion, il a accumulé des documents qui pré-
sentent les choses sous un jour moins défa-
vorable pour lui, bien que le lecteur, natu-
rellement, ne doive pas un instant oublier
quel est l'auteur de cette sorte d'apologie.
Ces réserves faites, on peut croire que le di-
plomate français a pénétré assez justement
les vues et l'ambition du ministre prussien.
Il a surtout su mettre en relief, dès les pre-
miers mois de 1866, un des traits de la ma-
nière de M. de Bismarck, qui devait si bien
s'accentuer plus tard, et qui consiste à s'at-
tribuer le beau rôle, à se donner comme
poussé malgré lui à la guerre, alors qu'il a
tout fait pour préparer une explosion et ame-
ner une provocation. « Il devenait chaque
jour pour moi, dit M. Benedetti, de plus en plus
évident que M, de Bismarck ne reculerait
devant rien pour provoquer les complications
qui devaient, dans sa conviction, assurer le
triomphe de sa politique Militairement,
dit-il plus loin, toutes les dispositions prépa-
ratoires sont prises; les chefs de service ou
de corps sont prévenus et se tiennent prêts ;
dès que le roi en donnera l'ordre, le passage
de l'état de paix à l'état de guerre s exécu-
tera avec une extrême rapidité. Mais M. de
Bismarck veut y procéder de manière à évi-
ter la responsabilité de l'initiative et à pou-
voir la rejeter sur l'Autriche. C'est dans ce
but qu'il a multiplié les menaces, ne dissimu-
lant à personne son intention de réduire
l'Autriche à lui abandonner les duchés, ou
de la contraindre à accepter la guerre; déjà il
a obtenu qu'elle ait, la première, opère des
mouvements de troupes et pris au moins des
précautions. A Berlin, on a aussitôt prétendu
et répète qu'elle faisait des armements consi-
dérables, qu'elle concentrait un corps d'ar-
mée sur la frontière de la Silésie et qu'elle
preuait ainsi une position agressive et mena-
çante. La Prusse néanmoins s'abstient de
l'imiter, et M. de Bismarck lance une circu-
laire par laquelle il dénonce cette situation à
toutes les cours secondaires, déclare que le
gouvernement prussien est mis dans la né-
cessite d'armer à son tour, et les somme en
quelque sorte de s'expliquer et de prendre
parti. #
Survient le traité signé le 6 avril 1866 en-
tre la Prusse et l'Italie. Quelle a été l'attitude
de M. Benedetti en cette circonstance? 11
affirme bien qu'il a tenu le gouvernement
français au courant des négociations ouvertes
au sujet de ce traité, et auxquelles il a ete
accusé d'avoir pris part; mais il faut avouer
que sa justification est faible sur ce point.
Son indignation à l'endroit des suppositions
qui se firent jour alors paraît jouée et n'est
pas de nature à produire la conviction. Un
comprend, d'ailleurs, qu'il s'attache à les
détruire, car elles ne font pas honneur à sa
perspicacité diplomatique. Malheureusement,
les preuves lui font défaut.
Ici, nous devons placer quelques détails
relatifs au fameux projet d'annexion de la
Belgique à la France, en compensation de la
nouvelle position prise par la Prusse en Al-
lemagne et en Europe, projet dont la divul-
gation publique n'eut lieu qu'après la guerre
de 1870 et qui couvrit de ridicule le diplomate
français. Naturellement, celui-ci présente les
choses à un point de vue tout différent, mais
qui n'en découvre pas moins le piège que lui
tendit M. de Bismarck et dans lequel il donna
tête baissée.
Au sujet des compensations auxquelles la
France croyait avoir droit , il est bien cer-
tain qu'il y eut des propositions échangées
entre M. do Bismarck et notre ambassadeur ;
mais chacun d'eux a sa version : quelle est
la vraie? Dans ses circulaires- du mois de
juillet 1870, le ministre prussien disait :
« La France n'a pas cesse de nous tenter
par des offres, aux dépens de l'Allemagne et
de la Belgique. Je n'ai jamais pensé qu il fût
possible d'accepter des offres de cette nature;
je croyais bien qu'il était utile, dans l'intérêt
de la paix', de laisser aux diplomates français
lus illusions qui leur sont particulières, aussi
longtemps que cela serait possible, sans faire
même do promesses verbales... Par ces mo-
tifs, je ino taisais sur les demandes qui m'a-
vaient été faites et jo négociais liilatoiremeut,
saus jamais faire de promesse. Lorsque les
négociations avec le roi des Pays-Bas pour
l'acquisitiuu du Luxembourg eurent échoué,
la Franco me renouvela ses propositions
précédentes, concernant la Belgique et l'Al-
lemagne du Sud. C'est alors qu'eut lieu la
communication du manuscrit de M. Bene-
deiti. Supposer que l'ambassadeur do France
ait formulé ces propositions de sa propre
main, me les ait remises et les ait débattues
a plusieurs reprises, tout cela sans l'au ori-
sation de son souverain, est complètement
invraisemblable.
» ... Relativement au texte de cos propo-
sitions, je fais observer que le traité est en-
tièrement du la main de M. Benedetti ci sur
■lu papier de I ambassade de France , et que
le i ambassadeurs et ministres d'Autriche,
d'Angle terre, do Russie, do Bade, de Bavière,
de Belgique, do liesse, d'Italie, ne Saxe, de
Tuiquio et do Wurtemberg, qui ont vu l'ori-
ginaltont reconnu L'écriture do M. Benedetti.
a l'article i,r, Al. Benedetti renonça, dos la
première lecture, à la clause filiale, et il la
mit entre parenthèses, apros quu ie lui '-us
BENE
fait observer qu'elle supposait une immixtion
de la France dans les affaires intérieures de
l'Allemagne. M. Benedetti fit spontanément,
en ma présence, uno correction moins impor-
tante à l'article 2. •
M. de Bismarck se révèle tout entier dans
ces lignes qui, montrent jusqu'à quel point
M. Benedetti a été sa dupe. Celui-ci se
défend mal; il ne cherche nullement à nier
que le traité soit de son écriture; mais, à
l'en croire, l'initiative ne vint pas de lui, elle
ne vint pas même du gouvernement français,
elle fut tout entière l'œuvre de M. de Bis-
marck; c'est lui qui mit le projet en avant,
après avoir fait comprendre à M. Benedetti
, que la France devait chercher des compen-
| sations ailleurs qu'en Allemagne, et c'est en
; débattant la proposition relative à l'annexion
de la Belgique que lui, Benedetti, aurait écrit
i le traité en question, sous la dictée même du
ministre prussien. Voilà tout ce que trouve à
, dire notre ancien ambassadeur pour sa jus-
; tification. Eh bien 1 nous voulons croire que
j ces détails sont parfaitement exacts; mais
1 qu'est-ce que cela prouve, sinon que M. de
Bismarck, comprenant la nécessité de payer
la neutralité bienveillante de notre gouver-
nement, l'amusait avec des propositions allé-
chantes et lui présentait l'ombre d'un os à
ronger? Au lieu de laisser entre les mains
d'un homme tel que M. de Bismarck une
pièce aussi compromettante, c'était à l'am-
bassadeur de France, au contraire, à mettre
sa sincérité à l'épreuve en tirant de lui un
engagement capable de forcer plus tard sa
mauvaise volonté ; c'est-à-dire que M. Bene-
detti a bénévolement laissé intervertir les
rôles. La justification de l'ex-ambassadeur sur
ce point est d'une mélancolie caractéristique.
« Je n'ai pour ma part, dit-il, qu'un tort à
me reprocher, et je n'ai pas hésité à l'a-
vouer dès le premier moment, c'est celui de
ne pas avoir soupçonné l'usage que M. de
Bismarck devait faire un jour du document
que je lui ai livré; il était son œuvre, mais
il était écrit de ma main, et j'aurais du me
montrer plus défiant. Je préfère cependant,
je l'avoue encore, même à l'heure qu'il est,
mou rôle à celui qu'il s'est donné dans ce
triste incident. Tel sera, j'en ai la confiance,
le verdict de l'opinion publique. »
M. Benedetti, eu admettant que cette con-
fiance soit sincère, ne se fait-il pas là une
singulière illusion?
Donnons maintenant le texte de ce traité,
que M. Benedetti se garde bien de publier :
• S. M. le roi de Prusse et S. M. l'empe-
reur des Français, jugeant utile de resserrer
les liens d'amitié qui les unissent et de con-
solider les rapports de bon voisinage heureu-
sement existants entre les deux pays ; con-
vaincus, d'autre part, que, pour atteindre ce
résultat, propre, d'ailleurs, à assurer le main-
tien de la paix générale, il leur importe de
seuteudre sur des questions qui intéressent
leurs relations futures, ont résolu de con-
clure un traité k cet effet et nommé, eu con-
séquence, leurs plénipotentiaires, savoir :
■ Sa Majesté, etc. ;
■ Sa Majesté, etc.;
• Lesquels, après avoir échangé leurs pleins
pouvoirs, trouvés en bouue et due forme,
sont convenus des articles suivants :
■ Article 1er. s. m. l'empereur des Fran-
çais admet et reconnaît les acquisitions que
la Prusse a faites à la suite de la dernière
guerre qu'elle a soutenue contre l'Autriche
et contre ses alliés.
• Art. 2. S. M. le roi de Prusse promet de
facilitera la France l'acquisition du Luxera-
bourg; à cet effet, ladite Majesté entrera en
négociation avec S. M. lo roi des Pays-Bas
pour lo déterminer a faire à l'empereur des
Français la cession de ses droits souverains
sur ce duché, moyennant telle compensation
qui sera jugée suffisante, ou autrement. De
son cote, l'empereur des Français s'engage à
assumer les charges pécuniaires que cette
transaction peut comporter.
( ■ Art. 3. S. M. l'empereur des Français ne
s'oppose pas a une union fédérale de la Con-
fi -d. -ration du Nord avec les Etats du midi de
l'Allemagne, laquelle union pourra être basée
sur un parlement commun, tout en respec-
tant, dans une juste mesure, lu souveraineté
desdits Etats.
» Art. 4. De sou côté, S. M. le roi de Prusse,
au cas ou S. M. l'empereur des Français se-
rait ameuo, par les circonstances, à fane en-
trer ses troupes en Belgiquo ou à la conqué-
rir, accordera lo secours de ses troupes a la
France, et il la soutiendra avec tomes sos
forces de terre et do mer, envers ut oontre
toute puissance qui, dans cotte éventualité,
lui déclarerait la guerre.
• Art. 5. Pour assurer rentière exécution
des dispositions qui précèdent, &. M. i<- roi
do Prusse et s. M. 1 empereur des Français
contractent, par le présent traité, uuu al-
Liance offensive et défensive, qu'ils s'enga-
gent solennellement à maintenir* Leurs Ma-
j 68tés S'obligent, ou outre et uolalUinent, à
l'observer dans tous les cas où leurs Etats
respectifs, dont elles se garantissent mutuel-
lement l'intégrité, seraient menacés d'une
agression, se tenant pour lioes, ou pareilles
conjonctures, île prendre sans retard et de
no décimer sous aucun prétexte les arran-
gements militaires qui serment commandos
par leur intérêt commun, conformément aux
clauses et provisions ci-dessus euoucees. ■
Au sujet du traité et du livre Ma mission
BENE
en Prusse, auquel nous empruntons ces ren-
seignements, la Gazette de l'Allemagne du
Nord publiait, peu de temps après, les lignes
suivantes : « M. Benedetti eût sans doute
préféré se taire s'il avait pu soupçonner
quels papiers français étaient tombes aux
mains des soldats prussiens pendaut la guerre
et quels documents sont, depuis ce temps, en
la possession du département des affaires
étrangères à Berlin. Parmi ces papiers se
trouvait l'instruction du 16 août 1866, que
M. Chauvy avait apportée de Paris au comte
Benedetti, et par laquelle ce dernier était
chargé de présenter des propositions spécia-
lement concernant l'annexion de la Belgique.
Il s'y trouvait encore le rapport du 23 août
1866, écrit de la main de M. Benedetti, et le
projet de traité, également autographe, qu'il
avait été chargé de présenter. Ce projet est
accompagné de notes marginales, par les-
quelles on l'avait amendé à Paris. C'est avec
ces amendements, introduits dans la rédac-
tion primitive, qu'a été établi le texte du
projetque bientôt après M. Benedetti présenta
au ministre prussien et que celui-ci a fait
publier, et c'est pourtant ce même projet, y
compris les amendements de Paris, que M. de
Bismarck devait avoir dicte à l'ambassadeur
français.
» Le Reichsanzeiger (journal officiel de
l'empire d'Allemagne) eut la bonne grâce et
la précaution de ne pas publier plus que ce
qui était nécessaire pour convaincre M. Be-
nedetti, qui garda le silence. Il terminait en
disant qu'on résisterait, jusqu'à ce qu'on y
fût de nouveau contraint, à la tentation de
faire un plus ample usage du matériel ex-
trêmement riche dont on disposait. Mais la
Germania fit connaître ensuite d'autres dé-
tails. Le 21 octobre 1871, quand le Reich-
sanzeiger s'occupait de M. Benedetti, Na-
poléon III vivait encore. Par ménagement
pour l'empereur détrône, on s'était contenté
d'une légère allusion à l'origine des notes
marginales qui avaient été ajoutées au pro-
jet Benedetti du 23 août 1866. Il est au-
jourd'hui loisible de compléter cela. Ces no-
tes sont écrites au crayon , de la main de
l'empereur, et reproduites à côté, à l'encre,
de la main de M. Rouher. On conserve le
document original au ministère des affaires
étrangères de l'empire d'Allemagne. ■
Les documents auxquels la Gazette de l'A l-
lemagne du Nord fait allusion sont évidem-
ment ceux qui ont été trouvés àCercey, dans
la propriété de M. Rouher.
M. Benedetti n'en fut pas moins nommé
grand-croix de la Légion d'honneur cette
même année 1866 et créé comte vers IS69; il
est vrai que le fameux traité n'avait pas en-
core été ébruité. M. de Bismarck le tenait
soigneusement en réserve, en attendant une
bonne occasion. De 1866 à 1870, M. Bene-
detti continua à représenter la France a Ber-
lin, et nous devons lui rendre cette justice
qu'il appela, à maintes reprises, l'attention du
gouvernement français sur les développe-
ments prodigieux que la Prusse donnait à ses
forces militaires et sur l'état des esprits dans
ce pays, profondément hostile a la France.
On sait le profit que tira le gouvernement
impérial de ces avertissements salutaires.
A l'avènement du ministère Ollivier (2 jan-
vier 1870), M. Benedetti offrit sa démission;
mais l'empereur la refusa.
Nous arrivons aux négociations qui précé-
dèrent la guerre désastreuse de 1870-1871;
mais , comme nous les avons déjà expo-
sées à notre article Guerre; de 1870-1871,
au tome VIII, nous nous contenterons de
compléter ici cet exposé au moyen d'un do-
cument extrait <iu Moniteur prussien du
17 juillet 1870, et qui fut publié avec l'ap-
probation immédiate du roi de Prusse. Les
deux versions se serviront ainsi mutuelle-
ment de confirmation ou de rectification. C'est
dans 1'ouvmge de M. Jules Ciaretïe, Bistoire
de la révolution de 1870-1871 , que nous pui-
sons ces nouveaux détails.
■ Le comte Benedetti demanda, le 9 de ce
mois, à Km , une audience au roi, qui lui fut
immédiatement accordée. Dans cette au-
dience, il demanda que le roi donnât l'ordre
au prince de Hohenzollern de retirer son
acceptation de la couronne d'Espagne.
■ Le roi répondit que, dans cette affaire, un
ne s'était adresse à lui que comme chef de
famille, et non comme roi de Prusse; que,
par conséquent, n'ayant uas donne 1 ordre
d'accepter la couronne d'Espagne, il ne pou-
vait non plus donner l'ordre de la refuser.
■ Le 11, l'ambassadeur de France sollicita
et obtint une seconde audience, dans la-
quelle il chercha à exercer une pression sur
b : î, pour que celui-ci insistât auprès du
prince, afin de le faire renoncer à la cou-
ronne.
• Le roi répliqua que le prince était par-
faitement libre en ses décisions; que, d ail-
leurs, il ignorait même où le prince, qui dé-
sirait faire un voyage dans les Alpes, se
trouvait eu ce moment.
» Le 13 au matin, à la promenade des Eaux,
le roi remit à l'ambassadeur un supplément
extraordinaire de la Gazette de Cologne^ qu'on
venait de lui présenter, contenant un télé-
gramme prive de Sigmariogen au sujet do la
renonciation du prince. Le roi fit observera
l'ambassadeur que lui même n'avait pas en-
core reçu de lettre de Sigmarîngeu, mais
qu'il pouvait bien en recevoir aujourd nui.
■ Le comte Benedetti répondit qu'il avait
BÉNÉ
I reçu la nouvelle de cette renonciation
i des hier soir, de Paris. Le roi considérait
j ainsi l'affaire comme terminée. L'ambassa-
deur demanda au roi, d'une manière « tout
à fait inattendue, ■ de donner l'assurance
j qu'il n'accorderait jamais plus son consente-
ment si la candidature devait revivre.
* Le roi refusa formellement de se rendre
j à cette demande et persista dans sa réponse
! lorsque le comte Benedetti revint à la charge
I d'une manière de plus en plus pressante.
Néanmoins, après quelques heures, le comte
I Benedetti demanda une troisième audience,
i Lorsqu'on lui demanda quel objet il voulait
traiter, il fit répondre qu il désirait traiter de
nouveau l'objet de la conversation du matin.
Le roi refusa une nouvelle audience, n'ayant
pas d'autre réponse à faire que celle qu'il
avait donnée, ajoutant que, d'ailleurs, toutes
les négociations passeraient désormais par
les mains des ministres. Le roi accéda aux
désirs du comte Benedetti de lui taire ses
adieux à son départ pour Coblentz, eu le sa-
luant dans la gare le u. ■
Ainsi se termina la carrière diplomatique
de M. Benedetti, dont le nom restera tou-
jours attaché à l'un des épisodes les plus
douloureux de notre histoire. Y eut-il inca-
pacité absolue de sa part ? Nous ne le croyons
pas. Fut-il à la hauteur des circonstances?
Nous le croyons encore moins. Nous ne pou-
vous voir eu lui qu'un homme médiocre sur-
pris par des événements qu'il n'était pas de
taille à diriger.
BÉNÉDICTINE s. f. (bé-né-di-kti-ne —
rad. bénédictin). Liqueur fabriquée par un
industriel de Fècamp, qui l'a ainsi nommée,
selon toute apparence, pour qu'elle pût en-
trer en concurrence avec la trappistine.
BÉNÉDICTINISME s. m. (bé-né-di-kti-ni-
sme — rad. bénédictin). Qualité de béné-
dictin : // se flatte d avoir de quoi former une
preuve démonstrative du bénedictinisme /)*•(?-
tendu de saint Thomas d'Aquin. (Mem. de
Trévoux.)
BENEDIX (Julien-Roderich), littérateur et
auteur dramatique allemand, né à Leipzig en
1811, mort dans cette ville eu 1873. U n'avait
reçu qu'une instruction très-élémentaire, lors-
qu'il commença à écrire pour le tlieàtre quel-
ques petites pièces morales. Comprenant l'in-
suffisance de ses études premières, Benedix
s'attacha à les compléter en apprenant les
langues anciennes et quelques langues mo-
dernes. Il résolut ensuite de se taire ac-
teur ; comme il avait une assez jolie voix
de ténor, il entra, en 1833, dans une troupe
d'opéra et se fit entendre , non sans suc-
cès, sur divers théâtres d'Allemagne. Vers
1835 , il fut attaché comme régisseur au
théâtre de Wesel. Profitant des loisirs que
lui laissait cet emploi, Benedix se mit alors
à fonder le Parleur, feuille littéraire à la-
quelle il collabora activement. En outre, il
écrivit un certain nombre de (pièces pour le
théâtre et publia des contes, ainsi que divers
ouvrages littéraires. Etant allé habiter Co-
logne en 1842, Benedix y fit une série de
cours sur les ehefs-d œuvre de la littérature
allemande. Trois ans plus tard, il fut chargé
de diriger le théâtre d'Elbersfeld, puis il de-
vint régisseur du théâtre de Cologne (1847-
1848) et continua à se livrer à ses travaux
littéraires, t'anui ses pièces de théâtre, très-
nombreuses, qui consistent en drames et co-
médies et qui ont été réunies sous le titre
d'Œuvres dramatiques complètes (Leipzig,
1846-1870, 23 vol. in-8°) , nous citerons :
Jeanne Jebus; la Tête moussue, qui obtint un
très-grand succès; V Ennemi des femmes; le
Procès; le Docteur W'espe; les Jaloux; le
Voyage de noces; la Lettre d'amour ; Junker
Otto ; la Marâtre ; le Marchand; la Prison, etc.
.Ses principales œuvres littéraires sont: Contes
populaires allemands (1839-1840, 6 vol. m-12) ;
Almanach populaire du Bas-Rhin (1836-1842) ;
itinéraire de Rotterdam à Strasbourg (1839,
in-12); 1813, 1S14 et 1S15 (1841), reçu de la
guerre contre Napoléon Ierj Scènes de la vie
des comédiens (1847, 2 vol. in-8°) ; L'un sans
l'autre (1850, in-8u), recueil de nouvel
Dégénérescence de l'esprit français , mirage
de la dernière guerre, trad. de 1 allemand par
Prim (Anvers, 1871, iu-8°).
BÉNÉFICIEMENT s. m. (be-ne-fi-sl-man
— rad. bénéficier). Action de bénéficier ; ce
dont on bénéficie.
* BENET, bourg de France (Vendée)
ei i 14 kilom. de Maillezais, arrond. et à
21 kilom. de Fontenay-le-Comte ; pop. aggl.,
1,267 hab. — pop. tôt., 2,771 hab.
* BÉNÉVENT ou BENEVENTO, ville du
d Italie, ch.-l. lie la province et d'un
arrond. du même nom; 18,991 hab La pro-
vince de Benevento comprend 3 arrond.,
20 communes et 232,012 hab.; l'arrond. a
7 cantons, 35 communes ei 94,666 hab. — Le
c nom de cette ville fut Malvx
Maleventum, à cause de la violence des vents
qui y soufflaient. ■ Soit par optimisme, dit
M. A.-J. Du Pays, soit par esprit depi-
gramme, on l'a appelée depuis Reneventum. ■
Aux nombreux souvenirs historiques qui
se rattachent a Bénévent et que qouS avons
notes pour la plupart à l'article consacré à
cette ville au tome II du Grand Dictionnaire,
p 638, nous ajouterons un souvenir classique.
celui du passage d'Horace par Bénévent, <i\., ,
*on voyage de Rome a Blindes, en co
BENG
de Mécène, de Virgile et de Varius, voyage
si gaiement raconté dans la va satire du li-
vre 1er :
Tendimus hincrecta Beneventum,ubi sedulus hospes
Pêne, macros, arsit, dum turdos versât in i'jne.
• De là nous arrivons tout droit à Béné-
vent, où un aubergiste empressé faillit brû-
ler en faisant rôtir de maigres grives. •
•BÉNÉVENT-L'ÀBBAYE, bourg de France
(Creuse), ch.-l. de cant., arrond. et à 23 ki-
lom. de Bourganeuf ; pop. aggl., 1,528 hab.
— pop. tôt., 1,725 hab. — Eglise romane, à
deux clochers, dont l'un s'élève au centre du
transsept, sur une coupole; cette église est
classée parmi les monuments historiques.
BÉNÉZET ou BÉNÉDET (saint) , cénobite
du xue siècle, originaire de Hermillion, près
de Saint-Jean-de-Maurienne. Il était d'abord
berger et aimait passionnément le calcul. U
conçut le projet de construire un pont sur le
Rhône, à Avignon, et parvint à exécuter cette
œuvre difficile, qui fut achevée en liss. A sa
: mort, on plaça son corps au milieu du pont
j dans une petite chapelle construite exprès,
et les hayiographes rapportent un
. nombre de miracles opérés par ces reliques.
I La petite chapelle s'étant écroulée en 1669, le
corpsde saint Bénézetfut portéquelque temps
! après dans l'église des Célestins, où il est
encore.
BENFATTO (Luigi), surnommé 11 FrUo,
peintre italien, né à Vérone en 1551, mort
en 1611. Il était le neveu de Paul Véronese,
qui le prit comme élève et qu'il s'efforça
d'imiter. On lui reproche de s'être d'abord
borné à une imitation trop servile; plus tard,
il acquit quelque habileté et se fit une ma-
nière expeditive etdégagée à laquelle ses con-
temporains trouvaient quelque charme. Les
églises de Venise renferment un assez grand
nombre de ses tableaux.
* BENFELD, ancienne ville de France (Bas-
Rhin). — Cédée à l'Allemagne par le traité
de Francfort du 10 mai 1871, elle fait aujour-
d'hui partie de l'Alsace - Lorraine (cercle
d'Erstein); 2,757 hab.
'BENGALE, vaste contrée de l'Indoustan,
faisant partie de l'empire an^lo-indien , pré-
sidence de Calcutta. — Elle est traversée
par les deux plus grands fleuves de l'Inde, le
Gange et le Brahmapoutra. Le sol du Ben-
gale est tres-fertile et on y fait généralement
deux récoltes par an ; mais le climat, humide
et très-chaud, est souvent mortel pour les
Européens. Presque tout le commerce exté-
rieur se fait par Calcutta, la capitale. Les
principales villes sont : Calcutta, sur la rive
gauche de l'Hougly, grande et belle ville très-
commerçante» de 380,000 hab., défendue par
le fort William. On en exporte de l'indigo,
de la soie, du salpêtre, du riz, du sucre, dû
coton, du chanvre, de l'opium, des graines
oléagineuses, des huiles, etc. La plus grande
partie de ce commerce se fait avec Londres,
Liverpool. Le Havre, New- York, Hambourg'
l'Australie, Singapour, la Chine, les côtes
d'Arabie, etc. Il Barrackpour, grande station
militaire et résidence du gouverneur géné-
ral, il Serampour, cédée aux Anglais par les
Danoisen 1845; 13,000 hab. Il PlaSSEY, c
par la victoire que lurd Clive y remporta en
1757, et qui assura aux Anglais la possession
du Bengale, u Kossim-Bazar ; 35,000 hab. Fa-
briques de soieries et de cotonnades, u Moo-
cuidabad; 150,000 hab. Fabriques de soieries
de broderies, de tapis, il Bahrampour, une*
des grandes stations militaires de l'Inde, u
Boglipour; 30,000 hab. Fabriques de soie-
rie-, il -Monghir; 40,000 hab. Armes et cou-
tellerie, il Patna; 160,000 hab. Fabriques de
tapis, d'étoiles de coton, de soie; orfè-
vrerie, poterie, commerce de tabac et d'o-
pium. Il Gayah, lieu de pèlerinage, au S.
de Patna; 40,000 hab. Il Dakka; 70,000 hab.
Commerce de coton et d'indigo, il Bardwan.
au N.-O. de Calcutta; 50,000 hab. il BahâR;
30,000 hab. Il Kattack, sur un bras du Maha-
uaddy ; 40,000 hab. il Jaggrenat, si célèbre par
mples, ses idoles et ses sanglants pèleri-
nages (v. au Grand Dictionnaire) ; 35,00u hab.
Suivant les chroniques orientales, le Ben-
gale tire son nom de Bang, un des arrière-
petits-rils de Noé. 11 parait avoir été peuplé
dès la plus haute antiquité, et déj i, 3uu0 ans
avant J.-C. il était, gouverné par des rajahs
dont les livres indous citent les noms ;
mais on sait de reste combien ils sont fa-
buleux et à quel point ils sont dépour-
vus de chronologie. < poque ou ce
pays fut conquis par les Anglais, son histoire
ne présente aucun intérêt; ce n'est qu'une
suite de princes restes obscurs, qui i e sont
Signalés que par des guerres continuelles
avec leurs voisins, guerres conduites a tra-
VÎCissitudeS les plus diverses. Un
seul de ces noms a survécu à l'oubli, celui
du fameux A.ur< ng-Zeyb, contemporain de
Louis XIV.
En 1757, les Anglais reprirent Calcutta, qui
était tombée, quelque temps auparavant, au
pouvoir d'un des princes de cet!
se firent assurer par un traité le maintien de
leurs privilèges et de leurs concessions. Ce
traité ne tarda pas être violé; mais la vic-
toire de lord Clive, que ons men-
tionnée plus bain , établit définitivement la
domination anglaise sur ce riche pays, dont
les souverains n'exercèrent plus qu'une au-
torité illusoire et durent se couleuler d'une
BENI
3i?
pension payée par la Compagnie des 1
puis par le U is. Aujourd'hui, ils
sont tellement effacés qu'on ne cite même
plus leurs noms.
BENGY DE POISVALLEE (Antoine), ju-
risconsulte français, né en 1569, mort en 1616.
En 1595, k l'âge de vingt-six ans, il fui
digne de succéder à Ciiias, dans la chaire
que ce graui apaît à l'université
de Bourges ; il occupa cette chaire jusqu'à sa
mort, et avec un tel succès que son cours
compta jusqu'à 2,000 auditeurs. Il remplit, en
outre, les fonctions d'échevin et de conseiller
de'Ll I ! Bengy dePuisvalle.s
avait commencé la i idaction d'un Traité des
bénéfices, qui a été achevé et édité par son
petit-fils, François Pinson (1659, in-8°).
BENI ou VENI , un des départements de le
république de Bolivie; ch.-l., Trinidad. Ce
département renferme le pays des Moxos.
BEM-BARDE (Joseph-Marie- Alfred), mé-
decin français, né à Toulouse en 1834. Il se
fit recevoir docteur en médecine et s'occupa
d'une façon toute particulière d'hydrothé-
rapie. Le docteur Beni-Barde est devenu
médecin en chef de l'établissement hydro-
thèrapique d'Auteuil, près de Paris. Outre une
traduction des Leçons sur les nerfs vaso-mo-
teurs du docteur Brown-Sequard , on lui
doit : De la névro-myopathie péri-articulaire
(1873, in-8<>); Du goitre exophthalmique (1874,
in-8°); T)e C hy,i>, .thérapie dans quelques trou-
bles de la menstruation (1874, in-8°) ; Traité
théorique et pratique d'hydrothérapie, compre-
nant les applications de la méthode hydro-
thérapique au traitement des maladies ner-
veuses et des maladies chroniques (1874, m-8°),
ouvrage qui a été couronne par l'Institut bï
par la Faculté de médecine de Paris.
BÉN1C (François-Colomban-Etienne-Ma-
rie), marin français, né le 23 janvier 1S16.
Il entra à l'Ecole navale en 1832, devînt as-
pirant en 1833, enseigne de vaisseau en 1839,
lieutenant de vaisseau en 1844, capitaine de
trégate en 1855 et capitaine de vaisseau en
1863. Promu contre-amiral le 7 janvier 1874,
il fut nommé quelques mois plus tard major
général de la marine à 1, orient; puis il reçut
le commandement <'ii chef de la division na-
vale des Antilles (29 juillet 1875) et mourut
dans l'exercice de son commandement. Cet
officier distingue était commandeur de la Lé-
gion d'honneur.
Benî-Mered (combat dk). Le meilleur récit
que l'on puisse faire de ce combat célèbre,
c'est de rapporter, in extenso, l'ordre général,
à l'armée d'Afrique, du maréchal Bugeaud.
ORDRE GÉNÉRAL.
N° I.
FAIT Ii'ARMES DE BENI-MERED.
Au quartier général à Alger, le U avril 1812.
Soldats I
J'ai à vous signaler un fait héroïque qui, à
mes yeux, égale au moins celui de Mazagran.
Là, quelques braves résistent à des milliers
d'Arabes, mais c'est derrière des murailles.
Dans le combat du 11 avril, 21 hommes, por-
tant la correspondance , sont assaillis en
plaine, entre Bouffarick et Mered, par 200 ou
300 cavaliers venant de l'est de la Mîtidja.
Le chef des soldai français, tous du 26« de
-tait un sergent nommé Blandan. L'un
i nues, croyantà l'inutilité delarésistance
d'une aussi faible troupe, s'avance et somme
Blandan de se rendre ; celui-ci repond par un
coup de fusil qui renverse son ennemi. Alors
ige un combat acharne: Blandan est
frappe de trois coups de feu; en tombant, il
s'écrie : «Courage, mes .unis, défendez-vous
jusqu'à lu mort 1 ■ Sa, noble voix est entendue
de tous, et tous ont été ti le les a son ordre
héroïque. Mais bientôt le feu supérieur des
Arabes a tue ou mis hors de combat 17
braves; plusieurs sont morts, li
ut plus manier leurs armes; 4 seule-
ment sont debout; ce sont : Bire, Gérard ,
st. il et Marchand; ils défendent encore leurs
camarades blessés OU ni i] I le lieil-
tenant-colonel Mori >, du ré in en) de chas-
seurs d'Afrique, arrive de I n ec un
faible renfort. En même temps( le lieutenant
du génie Jouslard, qui exécute les travaux de
Mei ed , accourt avec un détachement de
30 hommes. Le nombre des nôtres est en-
core très-inférieur à celui des Arabes; mais
coin pie- t-on ses ennemis quand il s'agit de
un reste de héros T Des deux
précipite sur la horde de Ben-Salem;
elle fuit et laisse sur place une |
Lui ont vu emporter
■ ad nombre des siens; elle n'a pu cou-
tête, elle n'a pu recueillir un
seul tro Ce combat OÙ elle avait un
si grand avantage numérique.
Nous avons ramassé ensuite nos morts et
nous leur avons donné les honneurs de la
u-e. Nos blesses ont été Min |
a I hôpital de Boutfarick, entoures des hom-
aîrs .. de leurs eau ixad» I
quels ont le plus mérite de la patrie, de
ceux qui ont succombe sous le plomb, ou des
4 braves qui sont reste-, debout et qui, jus-
qu'au dernier moment, ont couvert lu corps
de leurs camarades? S'il fallait choisir entre
eux , je m'écrierais : « Ceux qui n'ont pas été
frappés )■ Car ils ont vu toutes les phases
du combat, dont le danger croissait à mesure
que les cuiiiuattunts diminuaient, et leur im«
344
BENI
n'a point été ébranlée ! Mais je ne veux point
établir de parallèle; tous ont mérité qu'on
gardât d'eux un éternel souvenir.
Je compte, parmi eux, le chirurgien sous-
aide Ducros, qui revenait de congé et rejoi-
gnait son poste avec la correspondance; il a
BENO
saisi le fusil d'un blessé et a' combattu jus-
qu'à ce que son bras eût été brisé.
Je témoigne ma satisfaction an lieutenant-
colonel Moris, qui, en cette circonstance, a
montré son courage ordinaire, tout en re-
.._„! _..>:i ■„ _ Y *~ .; ,.-; f..;kla
BENO
détachement. Je la témoigne aussi à M. le
lieutenant du génie Jouslard, qui n'a pas
craint de venir avec 30 hommes partager le»
dangers de nos 21 braves.
Voici les noms des 21 braves porteurs des
grettant qu'il ait mis en route un aussi faible • dépêches ; 1 armée doit les connaître tous ; la
BENO
France verra que ses enfants n'ont pas dé-
généré, et, s'ils sont capables de grandes
choses par l'ordre, la discipline et la tactique
qui gouvernent les masses, ils savent aussi,
quand ils sont isolés, se battre comme les
chevaliers des anciens temps.
Régiments.
NOMS.
GRADES.
Nombre
de
blessures.
OBSERVA-
TIONS.
Régiments.
NOMS.
GRADES.
Nombre
de
blessures.
OBSERVA-
TIONS.
Régiments.
NOMS.
GRADES.
Nombre
de
blessures.
OBSERVA-
TIONS.
26e de
ligne.
BlANDAN. . .
Sergent.
3
Mort.
26c de
ligne.
Lecointe. . .
Fusilier.
2
Mort.
26e de
ligne.
BOURRIER . .
Fusilier.
1
Mort.
■
Leclair . . .
Fusilier.
1
Amputé
de
la cuisse
droite.
'
Larricousb .
•
1
Mort.
"
VlLLARD . . .
"
1
Mort.
•
Girard. . . .
s
1
Mort.
•
■
■
Non
blessé.
■
Lemercier. .
»
1
■
■
Elib
GÉRARD . . .
■
■
■
1
1
■
Mort.
Mort.
Non
blessé.
■
Marchand . .
Stal
Michel. . . .
Perre ....
■
1
•
■
■
2
1
Non
blessé.
Non
blessé.
■
Mort.
Hôpitaus.
2e chas-
Ducros. . . .
Ducasse . . .
Chirur-
gien.
Brigadier
1
1
Amputé.
Mort.
i
•
Zaccher . . .
Ramachar . ■
■
1
Mort.
Amputé
de
la cuisse
droite.
•
Laurent . . .
■
1
Mort.
seurs
d'Afrique.
Ducros ...
Chasseur.
1
Mort.
I
Le Lieutenant général , Gouverneur général de l'Algérie,
Signé : Bugeaud.
No 2.
SUPPLÉMENT A L'ORDRB GÉNÉRAL
du 11 avril 1842.
Armée d'Afrique.
ÉTAT-MAJOR GÉNÉRAL.
Au qoartier général a Alger, le 17 avril 1812.
L'enthousiasme que m'a causé le fait d'ar-
mes qui est l'objet de l'ordre général du
14 avril ne m'a pas permis d'attendre un
rapport circonstancié pour signaler à l'armée
tous eeux qui se sont distingués; mais ces
nements me sont parvenus, et je dois
réparer les omissions involontaires que j'ai
faites.
MM. Corcy, lieutenant au 4° chasseurs
d'Afrique; de Breteuil, sous-lieutenant au
|«; Lacarde et Diornn, capitaines au 26e, et
Hippolyte, maréchal des logis au 1er chas-
seurs, se sont précipités dans la mêlée, un à
un, à mesure qu'ils arrivaient. C'esten grande
partie a leur élan généreux que l'on doit d'a-
voir sauvé les restes des braves qui, pendant
une demi-heure, avaient soutenu la lutte.
Le Lieutenant général,
Gouverneur général de l'Algérie,
Signé : Bugeaud.
Pour perpétuer la tradition de ce beau fait
d'armes, quand le colonel Forey, depuis ma-
réchal de France , prit le commandement du
26*. il décida que, désormais, les deux ordre*
ci-dessus seraient inscrits en tête des livres
d'ordres des compagnies du régiment. V.
Blandan, dans ce Supplément.
DEN1NCASA (Giovanni), architecte italien,
Dé a Naples vers 1580, mort vers 1645. Il fut
chargé par le vice-roi de Naples, Pierre de To-
de construire la partie du palais Royal
appelée aujourd'hui Palazzo-Vecchio et s'ac-
. de cette tache avec la collaboration
de Ferrante Maglione. Il a aussi construit a
Naples quelques mitres édifices.
* BENIN-D'AZY (SAINT-), bourg de France
(Nièvre), ch.-l. de canton, arrondiss. et à
19 kilom. de Nevers; pop. aggl., 5G2 hab.
— pop. tôt., l,9M hab. — Sur une hauteur,
i bois, on voit le château mo-
1 Benoit d'Azy.
BENINGA (Egerik), administrateur et his-
i niais, né vers 1500, mort en
; privé de di-
Holl si ouverneur
listi ation fut équïta-
i surtout a maintenir les
on lui doit
>land :
ironyck van Ostfriesland . qui va
jusqu ans les
hnus (tome Vllï). Il en
saxon due h Harc-
kenroth fhiul.'i ,, 1723, in -4°).
1 "• I I sintre italien, né
inone vera 1680. Il lut élève do Maxa-
rottl et
religieuses ;
cependant ses paysages sont plus estimés.
m. mm (<!.'■ , flla du
précédent, m
vers 1770. Il fut élève de son pore et
as lai 1" paysage, — Bon B
nini, né en 1760, mort an ny4, a \ >■■<■
bl aux religieux q l oncor*'
. erses églises de Crémone.
UfcMSTAN (Jeao-Godefroi), philologue
français, né en 1711, mort en 1777. Sa famille
était calviniste ; son père s'étant remarié avec
une catholique, celle-ci, pour se débarras-
ser de lui, 1 enferma dans un couvent de ca-
pucins. Benistan parvint a s'échapper et se
réfugia en Allemagne, où il gagna pénible-
ment sa vie en donnant des leçons de fran-
çais. Il professsa successivement à Baireuth
et à Hoi. On lui doit deux petits ouvrages :
la Seule vraie religion (Hof, 1755, in-8°), tra-
duction française d'un ouvrage de M. Loen,
et Quelques pensées jetées au hasard sur
l'emploi qu'un homme chargé d'enseigner une
langue doit faire du bon sens pour allier les
règles avec l'usage (Baireutli, 1771, in-8°).
BENLOEW (Louis), philologue, né à Erfurt
(Prusse) en 1818. Il est venu se fixer en
France, où il s'est fait naturaliser, et après
avoir pris le grade de docteur es lettres en
1847, il a obtenu une chaire à la Faculté des
lettres de Dijon, dont il est devenu le doyen.
On lui doit plusieurs ouvrages savants et es-
timés, notamment : De l'accentuation dans les
langues indo-européennes, tant anciennes que
modernes (1847, in-8°) ; Théorie de l'accentua-
tion latine, avec M. Weill ; Aperçu général
de la science comparative des langues, pour
servir d'introduction à un traité* comparé des
langues indo-européennes (1858, in-8°), réédité
avec quelques traites (1872, iu-S°) ; Recher-
ches sur l'origine des noms de nombre japhé-
tiques et sémitiques (1862,in-8°) ; Précis d'une
théorie des rhythmes (1862, 2 vol. in-8°) ; De
quelques caractères du langage primitif "(1862,
in-8°); les Sémites à //ton ou la Vérité sur la
guerre de Troie (1863, in-8°); Essai sur l'es-
prit des littératures. La Grèce et son cortège
ou la loi esthétique (1870, in-12); Essai sur
l'esprit des littératures (1871. in-8°) ; la Grèce
avant les Grecs, étude linguistique et ethno-
graphique (1877, in-8<>).
BEN-LOMOND, montagne d'Ecosse. V. Lo-
mond (BEN),au tome X du Grand Dictionnaire.
BENNETT (John-Hugues), médecin anglais,
né à Londres en 1812, mort à Norwieh en
1875. Il a contribué au progrés do la physio-
de la pathologie et de la thérapeutique.
I);ms son t'iis'-iu'iiemeiit cliniqm', il avait
adopté une méthode rigoureuse qui conduisait
les élèves à une connaissance exacte des
maladies. Ce fut lui qui observa le premier
cas de leucocythémie. Nous citerons, parmi
ses ouvrages : Clinical lectures on the princi-
pes and practice of medicine ; Pulmonary
consumption ; On cancerous and cancroid
growths ; An introduction to clinical med\
Outlines of physiology ; Text-book of physio-
logy.
BEN-NÉVIS, montagne d'Ecosse. V. NÉ-
VIS, dans ce Supplément.
* BENOIST (Louis- Victor, baron dk),
homme politique français. — Il fut
dans la Meuse en 1869, par 19,605 voix, et
continua jusqu'à la fin de l'Empire fa loutenir
la politique la plus réactionnaire. Depuis la
ion du 4 septembre 1870, il a vécu
la retraite.
BENOIST (Eugène), professeur et écrivain
i, né à Nangis (selna-et Marne) en 1891.
Il fut admis h l'Ecole normale, puis chargé
-î" l'enseignement de la rhétorique dansai"
ta , notamment m lj se de
I e. En 1862, il passa son doctorat es
, M. Benoist a été nommé
profs ise ir « U Faculté des lettres d'Aix, «"t
il a été désigné en 1876 pour succéder à
M. Patin comme professeur de poésie latine
à la Faculté des lettres de Paris. On lui doit :
Guichardin, historien et homme d' Etat ita-
lien au xvie siècle, étude sur sa vie et ses ou-
vrages, accompagnée de lettres' et de docu-
ments inédits (1862, in-8°);/>e personis mu-
lieribus apud Plautum (1862, in-8°) ; Lettre a
M. Egger, membre de l'Institut, sur divers
passages de l'A\i\u\ar\a. de Piaule (1865, in -8°).
On lui doit, en outre, des éditions des Let-
tres de Ph. de Commines, de Cistellariaet Ru-
dens de Plante, avec une préface et des no-
tes ; des Œuvres deVirgile (1867-1872, 3. vol.
in-80), avec un commentaire critique et ex-
plicatif. Ce dernier travail, qui est extrême-
ment remarquable, fait le plus 'grand hon-
neur au goût et à la vaste érudition de
M. Benoist.
BENOIST (Honoré), littérateur français, né
à Grancey-le-Château (Côte-d'Or) en 1831. Il
s'est fait connaître par divers ouvrages, et il
est devenu membre de la Société d archéo-
logie, d'histoire et de littérature de Beaune.
Nous citerons de lui : Cours de thèmes cal-
gués sur les versions de TEpitome historié
sacrœ (1854, in-12) ; le Jeune Louis ou les Le-
çons d'un bon maître (1862, in-12); Jules ou
l'Enfant trouvé (1862, in-12); les Soirées du
père Grégoire{ 1862, in -18); les Anecdotes mora-
les du père Grégoire[lS62, in-18); le Supplice de
Tantale, pièce en un acte (1863, in-18); la
Contagion des lettres, comédie en un acte et
en vers, jouée en 1865 sur le théâtre des
Jeunes-Artistes (1865, in-12); les Dupes du
cœur, Deux ombres (1865, in-12); les Grands
phénomènes (1869, in-12), ouvrage illus-
tré, etc.
BENOIST DE LA GRANDIEBE (Auguste-
Etienne), médecin français, ne à La Trem-
blade (Charente-Inférieure) en 1833. En sor-
tant du lycée de La Rochelle, il commença
ses études médicales à Paris, puis il entra
comme chirurgien dans la marine (1834). Il
Ht alors la campagne de la Baltique, et, de
IS58 à 18G2, il ht partie des expéditions de
Chine et de Cochinchine. De retour en
France, il alla passer sa thèse de docteur a
Paris (1862), et depuis lors il s'est fixé dans
cette ville. M. Benoist de La Grandiero a col-
laboré :'i divers journaux scientifiques et lit-
téraires, à la Revue française, a la £1-
berté, etc. Il est membre do plusieurs sociétés
sa* anteSf et il a reçu, en 1871, la croix d'offi-
cier de lu Légion d'honneur. On lui doit : Re-
lation médicale d'une traversée de Cochinchine
en France à bord du navire-hâpitol tu Saône
(1862), sa thèse de docteur; Souvenirs de
campagne. Les ports de l'extrême Orient
(I86y, in- 12); Siège de Paris. L'ambulance
des sœurs de Saint-Joseph de Cluny (1871,
ni sM); De la nostalgie ou Du mal du pays
(1873, in-12), ouvrage très-intéressant.
BBNOÎT-DC-SAULT (SAINT-), bourg de
France (Indre), oh.-l, de tant., arrond. et h
38 kilom. du Blanc, au confluent de plusieurs
ruisseaux et an milieu de sites accidentés;
pop. aggl., 1,059 hab. — pop. tôt., 1,1 12 hab.
— Ancieu prieuré dépendant de Saint-Be-
nolt-sur-Loire; dans les environs, dolmen de
Montgarnaud et souterrains-refuges.
* BENOÎT (Philippe-Martiul-Nureisso), In-
génieur et topographe français. — Il est
mort à Choisy-le-Roi en 1867. M. Benoit fut
prnfemeur adjoint de topographie et de géo-
désie à l'Ecole d'application d'état-major et
reçue, en 1837, la croix de la Légion d'hon-
neur. Outre les ouvrages de lui que nous
avons cités, on lui doit : Nouveau manuel
complet du boulanger, du négociant en grains t
du meunier et du constructeur de moulins 1 1845,
2 vol. in-8°), avec Julia de Fontenelle et
Malepeyre, ouvrage qui fait partie des Ma-
nuels Roret et dont la première édition avait
paru en 1825; la Règle à calcul expliquée ou
Guide du calculateur à t'aide de la règle lo-
garithmique à tiroir (1853, in-12); Guide du
meunier et du constructeur de moulins (1863,
2 vol. in-8°).
BENOÎT (Charles), littérateur français, né
à Nancy en 1815. Admis à l'Ecole normale à
vingt ans, il se fit recevoir agrégé, puis il
passa son doctorat es lettres en 1846 et fut
envoyé à l'Ecole d'Athènes après la fonda-
tion de cet établissement. Depuis lors, M. Be-
noît a été nommé professeur de littérature
française à la Faculté des lettres de Nancy,
doyen de cette Faculté (1854) et chevalier
de la Légion d'honneur. On lui doit : Essai
historique Sur les premiers manuels d in-
vention oratr ire (1846, in-8°) ; Historica
M. T. Ciceronis De Offieùs commentatio(l&i6,
in-8°); Essai historique et littéraire sur la
comédie de Ménandre, avec le texte do la
plupart des fragments (1854, in-8<>) ; Des
chants populaires daJis ta Grèce antique (1857,
in-8»), extrait des Mémoires de l Académie
de Stanislas; Chateaubriand, sa vie et ses
œuvres (1865, in-12), etc.
BENOÎT (Louis), archéologue français, no
a Berthelming (Meurthe) en 1826. Il devint
sous l'Empire maire de Berthelming, sup-
pléant du juge de paix de Fénétrange, con-
servateur de la bibliothèque de Nancy (1867)
et membre de l'Académie de Stanislas. Ou-
tre des articles insérés dans des recueils
d'archéologie, on lui doit : Notes sur la Lor-
raine allemande, Les rhingraves et les rcitres
pendant les guerres de religion du xvi*-' siècle
(1860, in-S°) ; Notes sur ta Lorraine alle-
mande. Les corporations de Fénétrange (1864,
iu-8°) ; Exposition de la doctrine chrétienne
en vers français (1864, in-38); Y Abbaye de
Craufthnl (1865, in-8°); les voies romaines
de l'arrondissement de Sarrebourg (1865,
in -8°); Pierres bornaires armoriées (1870,
in -8°), etc.
* BENOÎT ou BENOIST D'AZY (Dents,
comte), homme politique français. — Le
8 février 1871, il fut élu députe à l'Assem-
blée nationale, à la fois dans le Gard et dans
la Nièvre, et il opta pour ce dernier dépar-
tement. Ce fut lui qui, comme doyen d
présida les premières séances de l'Assem-
blée a Bordeaux, et, lors de la constitution
définitive du bureau (16 février), il fut élu un
des vice-présidents. M. Benoît d'Aay fit par-
tie de la commission des Quinze qui accom-
pagna le chef du pouvoir exécutif i» Ver-
-, Lilles pour y suivre les négociations de
paix avec M. de Bismarck, Au retour do
cette mission, il vota les préliminaires de
pnix et la déchéance do l'Empire, et se pro-
nonça contre l'installation de l'Assemblée a
Pftris. A Versailles, où siégea ensuite la
Chambre, M. Benoit d'Azy se joignit aux dé-
putés de la droite qui firent tousleurs efforts
pour empêcher la République de se fonder et
pour rétablir la monarchie. Il vota pour l'a-
brogation des lois d'exil, pour le pouvoir
constituant de l'Assemblée et la proposition
BENI
Rivjt on faveur de la pétition des évêqnes
et des prières publiques, pour l'installation
des ministères à Versailles, contre la pro-
position Feray, contre le maintien des trai-
tés de commerce, etc. M. Benoît d'Azy con-
tribua au renversement de M. Thiers et vota
imperturbablement toutes les mesures de
réaction proposées par le gouvernement de
combat pour étouffer la liberté et renverser
la république. A diverses reprises, il prit la
parole sur des questions d'impôts et de
finances, et fut président de la commission
du budget en 1872. Il vota contre les propo-
sitions Périer et Maleville en 1874, contre la
constitution républicaine du 25 février 1875,
pour la loi sur l'enseignement supérieur, etc.
Dans une lettre qu'il écrivit au Conservateur
de Nevers en décembre 1875 , il déclina
toute candidature au Sénat et à la Cham-
bre des députés, et il rentra dans la vie
privée. — Son fils, le baron R.-A.-A. Be-
noît d'Azy, a été nommé directeur des colo-
nies au ministère de la marine le 10 mai
1872. Cette nomination fut très-mal accueil-
lie par les députés des col. mies, et, depuis
lors, la gestion de ce fonctionnaire a été
l'objet des plus vives attaques à la Chambre
des députés, de la part de MM. Germain
Casse et Raoul Duval (8 novembre 1876).
*BENOÎT-CHAMPY{ Adrien-Théodore), ma-
gistrat et homme politique français. — Il est
mort en 1872. Il avait été nommé officier de
la Légion d'honneur en 1856, et commandeur
en 18G0.
BENOÎT-CHÀMPV (Bernard-Gabriel), avo-
cat et administrateur, tils du précédent, né à
Paris en 1835. II étudia le droit, se fit rece-
voir licencié, puis docteur, et devint avocat
stagiaire à Paris. Quelque temps après,
M. Benoît-Champy fut chargé de faire un
cours de droit industriel au lycée Charlema-
gne. En 18G6, il renonça au barreau pour
s'occuper d'affaires industrielles. Vers cette
époque , il fut un des fondateurs du Yacht-
Club de France, destiné à encourager la na-
vigation de plaisance en mer, et dont il de-
vint le vice-président. Membre du jury de
l'Expositiou universelle de 1867, il présida
une des classes de ce jury et fut nommé, en
1868, administrateur de la Société centrale
de sauvetage. M. Benoît-Champy devint, en
outre, un des administrateurs du Crédit in-
dustriel. Pendant le siège de Paris, il fut
capitaine des éclaireurs de la Seine, qu'il
commanda pendant quelque temps après la
mort de l'intrépide Franchetti. Chevalier de
la Légion d'honneur en 1868, il fut nommé
officier en février 1871. Outre des articles
publiés dans le Journal des Débats, on lui .
doit un Essai sur la complicité (1851, in-80). I
BENOLI (Ignazio), dit il Bornio ( 'e Myope),
peintre italien, né à Vérone vers 1650, mort
en 1724. Amené en France par l'ambassa-
deur de la république de Venise, il resta
cinq ans à Paris et a Versailles et étudia
spécialement Rubens et Van Dyck. Il était
parvenu à imiter ces deux maîtres avec une
telle perfection, que ses copies et même di-
vers portraits qu'il fit d'après nature passent
encore pour des Van Dyck ou des Rubens
originaux.
BENON1 (Ginseppe), architecte vénitien
du xvne siècle. C'est lui qui a bâti la Douane
de mer à Venise, admirable édifice situé au
confluent du Grand-Canal et du canal de la
Giudecca.
* BENOCVILLE (Jean-Achille), paysagiste
français. — Dans ces dernières années, ce
remarquable artiste a quitté Rome et est re-
venu habiter Paris. Parmi les toiles qu'il a
exposées depuis 1863, nous citerons : Tivoli,
i ungkezza (1864) ; le Cotisée (1865); le Tibre,
Saint-Piere de Home (1867); Vue de Torre-
Chiavi, a l'Exposition universelle de cette
même année; le Cotisée vu du Palatin et le
Bavin, panneau décoratif pour le nouvel
Ooéra (1870); Pic du Midi de Bigarre (liiz);
Château de Lugagnan (1873); YAriccia, la
ffive à !■■:■'■■■ u (1874); I^s Bords delà Nive,
Vans les ôois(i875); le Vallon de Maure-
vielle, le Saut -du- loup (1876); le Lac d'At-
bano, portrait (1S77).
BENOZZO GOZZOM, peintre. V. Gozzoli,
au tome VIII du Grand Dictionnaire.
BENSAÏTEN, nom sous lequel la Japonaise
Bounsio fut mise au rang des camis (divini-
tés du Japon), après qu'elle eut pondu cinq
.■.nts œufs, d'autres disent trois mille, d'où
sortirent le même nombre d'enfants. C'est la
déesse de la richesse.
BENTANG s. m. (bain-tangh). Espèce de
théâtre ou de lieu élevé, qui, dans les villes
de la Nigritie, sert de halle ou de tribunal.
BEN-TAYOUX ( Louis - André - Frédéric ),
compositeur de musique, né à Bordeaux le
14 juin 1840. Ses aptitudes musicales le ti-
rent apprécier, tout enfant, par la haute so-
ciété bordelaise. Un jour, dans un coi
il exécuta de mémoire une brillante fantaisie
qu'il avait composée et écrite sans en rien
dire à personne. Ben-Tayoux n'avait alors
que neuf ans. On ne tarda pas a l'onv
Paris, où il fut admis au Conservateur i
eut pour professeur de piano Marmontel;
Daniel, Collin et Carafa lui donnèrent
lement des leçons d'harmonie et de compo-
sition. Le Conservatoire, qui a lo tort de je-
ter tous ses élèves dans le même moule, ne
SUPPLEMENT.
BENZ
lui enleva cependant ni la verve ni l'origina-
lité qui caractérisent son talent. Il le pi
en produisant un grand nombre de co:m
parmi lesquels nous citerons : Eve, {'Entraî-
nante, Plaisir et bonheur, la Source et letar-
reut, les Babillardes, fmperatoria, le G
scherzo, A Naples, Dans tes bois, le Dimanche
au village, YJdiote, deux Nocturnes , d-ux
Villaneltes, etc. Il a écrit, en outre, quelques
oeuvres de longue haleine, entre autres Lu-
crèce, qui obtint, en 1870, un assez vif succès
au théâtre Dejaz-_'t. La guerre franco-alle-
mande interrompit le cours de ses produc-
tions artistiques. Il alla dans le département
du Nord, où il dirigea une fabrique de car-
touches. Revenu à Paris après le siège, il
écrivit une page vraiment remarquable sur
un chant patriotique, qui ne tarda pas a être
dans toutes les bouches :
Voua n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine,
Et, malgré vous, nouB resterons Français]
Les concerts parisiens comptent par cen-
taines les romances et les chansons compo-
sées par Ben-Tayoux. Les plus populaires
sont : les Turcos, Je briserais mon verre, la
Valse des chasseurs, Strasbourg, attends! Ré-
publique, Jeanne est grise, la Cuve, Y Eté.
■ Ce qui distingue Ben-Tayoux, dit A. Ta-
vernier, c'est une netteté remarquable d'exé-
cution ; il a une façon d'enlever les traits
qui n'appartient, qu'a lui et le forait recon-
naître entre cem pianistes. Il a pris de l'é-
cole tout ce qu'elle pouvait lui donner sans
détruire une originalité naturelle qui donne
a son jeu un véritable charme. Nul ne possède
mieux ses classiques, et il y a trouvé des ef-
fets qui ont dû être dans la pensée du maître
et qui passent inaperçus. »
BENTHAMISME s. m. (bain-ta-mi-sme —
de Bentham, n. pr.). Système qui, d'après les
principes de Bentham, fonde la morale et le
droit sur l'utile, sur l'intérêt bien entendu
BENTHÉS1CVME, fille de Neptune et d'Am-
phitrite. Neptune lui confia l'éducation d'Eu-
molpe, qu'il avait eu de Chione, fille de Bo-
rée, et que sa mère, pour cacher sa faute,
avait précipité dans la mer, mats qui fut
sauvé par son père.
BENl!K, fleuve de l'Afrique centrale, dé-
couvert par le docteur Barth. Il fut exploré
en détail par une expédition anglaise dirigée,
en 1854, par le docteur Baikie. Petermann
conjecturait que ce fleuve n'était autre que
la partie supérieure de la Tchadda , af-
fluent du Kowara. L'expédition du docteur
Baikie démontra, au contraire, que le nom de
Benué (mère des eaux) s'appliquait au fleuve
dans tout son parcours et qu'il ne prenait le
nom de Tchadda (masse d'eau) que dans sa
partie inférieure; on découvrit de plus, en le
remontant depuis son embouchure dans le
Kowara, qu'il était navigable au moins sur
une longueur de 250 milles. Par lui, on peut,
en partant d'un port anglais de la côte occi-
dentale, pénétrer en six semaiues au cœur
même de l'Afrique.
* BÉNY-BOCAGE (le), village de France
(Calvados), ch.-l, de cant., arrond.eta 14 ki-
lom. de Vire; pop. aggl., 235 hab. — pop.
tôt., 834 hab.
* BENZAMIDE s. t. — Encycl. La formule
atomique de ce corps est
CWO.AzH*
■loo)- ISS-
Outre le procédé de préparation que nous
avons indiqué dans le Grand Dictionnaire,
et qui a l'inconvénient de ne pas transformer
tout le chlorure, M. Wurtz en indique plu-
sieurs autres. On peut, en effet, remplacer le
chlorure de benzyle par l'anhydride benzoï-
que. On peut encore faire bouillir l'acide
hippurique avec de l'eau et de l'oxyde pur de
plomb, jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus d'a-
cide carbonique. L'acide hippurique peut
également être chauffe dans un courant de
gaz chlorhydrique sec. Enfin, M. Wurtz re-
commande le procédé suivant : on triture
dans un mortier du chlorure de benzoyle avec
du carbonate d'ammoniaque eu excès, ou
chauffe légèrement et on lave à l'eau froide
pour enlever le sel ammoniac et l'excès de
carbonate.
Les composés do la benzamide sont assez
nombreux. Lo bromure de benzamide
C7H50(AzH2Br8
i été indiqué par Laurent en 1844. On le pré-
pare en dissolvant la benzamide dans le
brome. Les cristaux de bromure de benza-
mide se déposent spontanément dans la solu-
tion, au bout de quelques jours.
En dissolvant la benzamide dans l'acide
chlorhydrique concentré, on obtient do même
du chlorhydrate do benzamide
C?H'0,AzH'flCI,
cristallisé en longs prismes agglomérés.
Pour obtenir la benzamide mercurique
(C7IKM1.UIHH -,
on dissout de l'oxyde de mercure dans une
solution aqueuse do benzamide ; on dis out
ensuite dans l'alcool chaud la bouillie de
cristaux qui se produit ; on ti tre la solution,
on laisse refroidir, et il se dépose de:, cris-
taux blancs, lamelleux, qui sont de la ben-
zamide mercurique.
On connaît également un grand nombre de
BENZ
dérivé^ par substitution de la benzamide.
Nous citerons :
i t chlorobonzamide
BRXZ
31r
enncio.AzH» =
C«H*Cl,CO )
H*
tiZ,
qu'on obtient en dissolvant le chlorure de
blorobenzoyle dans l'ammoniaque coi
trée. Il existe un isomère de co corps, la pa-
rachlorobenzamide, qu'on obtient en traitant
le chlorure de parac&lorobeDZoyle par l'am-
lue aqueuse.
La tntrob"iiznniide
CH*(Az05)n,AzH»
«•«H»(AiOl)(jO| Al.
Pour la préparer, on dissout de l'éther ni-
trobenzoïque dans l'alcool, on ajoute de
l'ammoniaque, mais pas assez pour précipi-
ter l'éther, et lorsque le liquide ne donne
plus de précipité par l'addition de l'eau, on
évapore au bain-marie et l'on fait cristalliser
une ou deux fois lo résidu dans un môlaDge
d'éther et d'alconl.
L'amidohenzamide
C7H8Az20 = C6H8Az*0
CfiH4(Azll2)0O I
IIS
Az.
Pour l'obtenir, on fait agir le sulfhydrate
d'ammoniaque sur une solution aqueuse de
nitrobenzamide jon décante, au bout de viii.t-
quatre heures, le liquide clair ; on évapore
au bain-marie, on dissout le résidu liquide
dans l'eau bouillante, et un laisse évaporer
spontanément. L'amtdobenzamide se di
en cristaux jaunes transparents. L'amîdo-
benzamide se comporte, dans les combinai-
sons, comme un alcaloïde et donne toute une
série de sels acides : le chlorhydrate d'ami-
dobenzamide, l'azotate, l'oxalate, le chloro-
inercurate, le ehloroplatînate.
La thiobenzamide
C«H5CS |
CHBS.HSAz =
Az.
Pour préparer ce corps, on dissout le benzo-
nitrile dans l'alcool légèrement ammoniacal ;
on fait passer jusqu'il saturation, dans sa
solution, un courant d'acide sulfhydriqno ; on
évapore les trois quarts du liquide par Pébul-
lition, et on obtient ainsi des flocons jaunes
qu'on dissout dans l'eau bouillante ; on laisse
refroidir très-lentement, et l'on obtient ainsi
la benzamide sulfurée en longues aiguilles
jaunes.
BENZAMILE s. m. (bain-za-mi-le). Pro-
duit do distillation de l'huile d'amandes amè-
res avec la potasse, obtenu par Laurent.
* BENZANILIDE s. f. — Encycl. Ce rorps,
que nous avons k peine indiqué dans le
Grand Dictionnaire, est encore aujourd'hui
incomplètement étudié. Sa formule atomique
paraît être définitivement.
C«H8CO 1
C«H«AzO = C«II* { Az.
h!
Pour le préparer, on fait un mélange de
chlorure de benzoyle et d'aniline, on élimine
par l'eau bouillante le chlorhydrate d'aniline
oui s'est produit, on fait cristalliser dans
1 alcool bouillant. On obtient ainsi de L'anhy-
dride benzuïque qu'on dissout à chaud dans
l'aniline, et il se forme de la benzaniline avec
un excès- d'aniline, dont on la débarrasse en
lavant, avec de l'eau contenant une faiblo
quantité d'acide chlorhydrique, et faisant
cristalliser. Les cristaux ainsi obtenus sont
des paillettes brillantes, solubles dans l'al-
cool, insolubles dans l'eau, que la potasse
fondante dédouble en benzoate et en aniline.
Les réactions de ce corps sont, du reste, mal
connues. On en connaît deux dérivés, la di-
benzanilidt
(C«Il5,CO)S|.
CII5 { AZ
et la uitrobenzanilide, ou tout au moins un
corps non encore analysé, auquel on donne
pour formule provisoire C6II*(Az02).
BENZÈNE s. m. (bain-zô-ne). Chim. Syn.
de NITROBENZINB.
BENZÉNIQUE adj. (b;un-zé-ni-ke — rad.
benzène). Chim. Qui a rapport au benzène:
Solution HENZÉNIQUIÎ.
BENZHYDROL s. ni. (bain-zi-drol). Chim.
Nom donne primitivement h une substance
qui se dépose dans l'essence de cassia, et
1(u'on représentait par II formule hypothéti-
que C^IItsos.s, n Al i l' ic-
tion de l'a lonede
l'acide benzoïque.
— Encycl. V. imiényl-benzoÏLR, au t. XII.
BKN7.I ou BF.NZO (Giulio), peintre italien,
né à Bologne en 1647, mort en 1681. '
de Carlo Cignani, il n'a laissé qu'un petit
leaux, parmi lesquels on remar-
qoe un Saint Philippe Beniszi, peint a fres-
ns le couvent des servîtes, a Bo-
logne.
BRNZ1 (MassimîHano Solpani), peintre
italien, né a Florenco en îer.s, mort vers
1720. U travailla aussi comme sculpteur et
comme graveur en pein-
ture, il était élève de Ciro Ferri et de Daniel
de Volterre; pour la :omme
maître Ercole Ferrata. On connaît de lui un
grand nombre de figurine;
lées, en or et en bronze, qu il exécuta pour
la reine Christine de Suède, pour
noeent XI et divers autres per
est aussi l'auteur d'une belle mol aille de
Louis XIV.
BENZIDINE s. f.(baïn-zi-di-ne). Chim. Sy n.
d'AMiDOPHÉNTLB. V. paÉNTLB, au tome XII.
BENZILAM ou BENZILAME S. m. (bain-Zt-
lamm). Chim. Produit obtenu, en a
que ht benzilituido, par l'action de l'ammonia-
que sur le benzile.
BENZILIMIDE s. f. (bain-zi-li-mi-de — rad.
benzile). » !him. L'un des produits obtenus par
l'action de l'ammoniaque sur le benzile.
BENZIMIQUE adj. (bain-zi-mike). Chim.
l'un acide non analysé, qui se produit
quelquefois, en mémo temps que l'amarine,
quand on fait agir L'ammoniaque alcoolique
sur l'hydrure de benzoyle.
'BENZINE s. f. — Encycl. Chim. Nou
avons déjà, dans le Grand Dictionnaire, parlé
longuement de la benzine ou hydrure de phé-
nyle ; nous allons ajouter ici quelques détails
nouveaux sur ce corps intéressant, après
avoir fait observer que la benzine, que nous
avons désignée par CUH', se note, d'après
le nouveau sysrème. atomique, C6Hfl. Mais
tout d'abord nous dirons un mot d'une cu-
rieuse modification de la benzine, que M. Hou-
zeau a obtenue en faisant réagir l'ozone sur
la benzine ordinaire. Ce corps, qu'il ! nommé
ozo-benzine, possède, d'après M. Houseau,
une force explosible de beaucoup supérieure
à tout ce que l'on connaît, et d'autant plus
terrible que l'inflammation de la substance
peut être déterminée par le choc le plus lé-
ger ou par une faible élévation de la tempé-
rature. L'ozo-benzine est un corps amorphe,
solide, de couleur blanche. On entre\
grands services qu'elle pourrait rendre dans
l'art de la guerre et dans l'exploitation des
mines; mais il faudrait, pour l'utiliser, qu'on
pût arriver à la rendre maniable sans les
graves dangers qu'elle offre jusqu'ici.
A la benzine se rattachent beaucoup d'hy-
drocarbures renfermant comme elle le grou-
pement C* et dérivant do la substitution de
groupes alcooliques 'le la scriô gras ;e à son
hydrogène, Ces hydrocarbures contiennent
hCII2 de plus que la benzine, dont ils sont les
vrais homologues. En outre, d'autres hydro-
i-arl.iures en dérivent par la substitution à
l'hydrogène de radicaux alcooliques ou phé-
niques moins hydrogènes que ceux de la
rrasse; ils appartiennent alors à des
séries moins hydrogênées que celles de la
benzine et de ses homologues dont ils sont
les isologues. La plupart de ces hydrocarbu-
res ont été décrits à leur ordre alphabétique.
Plusieurs rependant de ceux qui appartien-
nent à la série homologue n ont pu l'être
parce que la lettre qui correspondait à leur
ordre alphabétique était dépassée lorsqu'ils
furent découverts. De plus, certaines rota-
tions entre ces hydrocarbures homologues
ont été signalées qui méritent d'êtro notées.
Nous ferons connaître ici ces relations géné-
ral' ; nous donnerons la liste de tous les
homologues de la benzine et de tous ses iso-
logues découverts jusqu'à co jour.
— Homologurs DR la BBNZtNK. Ces hydro-
carbures répondent comme la benzine à la
formule générale CnH,n— , et ils offrent en-
tre eux de nombreux cas d'isomérie, dont la
théorie de M. Kekulé rend compte et que
nous avons expliqués à l'article PHENOL. V. ce
mot, au tome XII du Grand Dictionnaire.
Les recherches de Louguinine ont montré
certaino--; relations entre les propriétés phy-
siques 'i ' quelques-uns de ces composes, ben-
zine, tolu ne, tylène, cymènedn campluv et
cymène de l'essence de cumin. La deu
. itocarbures à la température de 0°
est :
ÎSî!M Différences.
0,8995 1
0,8S41
Pour la benzine (do l'acide benzoïque)
Pour le toluène (de la houille) bouillant entre i ll°ot in°,5
i'our le xylène (d > bouillant entre 138<> et 139». . . . 0.8770
Pourlecyi i7:>»etl7G0. 0,8703
Pour le cj m ! bouillant entre 174° et 175» 0,8738
luire de là : 1° que la densité de seconde,
, ... .n bure i ' iF"'ur
molécule se complique; 2° que le
Su nl.serve entre de doux hy-
rocarbures consé itifs pré mtent un
t iin- régularité. En effet, de o,ûl54 entre la
benzi'i'
t-à-dire à la moitié environ du
•lient entre lo toluène et le xy-
0,0154
0,0071
Vppolons a la première différence,- la
et supposons que cette difl
soit régulière; ello sera représentée par-
. ntre le xylène et le cymène (de cumin), et
par entre les deux cymènes. La den&ité
nt, par
celle de la benzine, -la somme
(■ i
346
BENZ
ce qui donnerait, en effectuant le calcul,
0,8706 pour la densité* du cymène, nombre
3ui se confond presque avec celui qu'a
onné l'expérience et qui est de 0,8703.
Benzine » =
Toluène v =
Xylène o =
Cymène (de l'essence) v =
Cymène (de la houille) o =
M. Louguinine a construit des tables dans
lesquelles il a donné, pour on2e températu-
res comprises entre 0° et 100°, et pour ces
cinq hydrocarbures, les volumes spécifiques
trouvés par l'expérience et ceux qui sont
BENZ
Les volumes spécifiques des cinq hydrocar-
bures aux diverses températures sont donnés
par les formules d'interpolation suivantes, le
| volume spécifique étant 1 à 0°.
1,0000 + 0,001 16 f + 0,000002226 fi
1,0000 + 0,001028/ + 0,000001779 fi
1,0000 -f- 0,0009506 t -j- 0,000001632 fi
1,0000 + 0,01)08952 t -t- 0,^00001277 fi
1,0000 + 0,000898 t + 0,000001311 fi
calculés par les formules d'interpolation. Les
chiffres ainsi obtenus se confondent presque.
(V. Annales de chimie et de physique, 4e série,
t. XI, p. 153.)
Hydrocarbures C?}] *
Hydrocarbures CTO10
Hydrocarbures CW*
hydrocarbures CJ°H»*.
Hydrocarbures C»H],i
Hydrocarbures C«H".
Hydrocarbures C13H*>.
Les seuls de ces hydrocarbures qui n'aient
pu être décrits k leur ordre alphabétique et
que, par conséquent, nous devions étudier ici
sont l'étbylbenzine, ladiéthyl-méthyl-benzine
ou isoamyl-benzine, l'amyl-benzine, l'amyl-
méthylbenzine et l'amyl-diméthyl-benzine.
— Ethyl-benzine (phényl-éthyle)
C«H&
I
C«H1° = C«HB,C*H» = OH*.
I
CHS
On prépare l'éthyl-benzine en faisant réagir
le sodium sur un mélange de benzine mono-
bromée et de bromure d éthyle dissous dans
l'éther. La réaction est très- vive, aussi
faut-il placer le mélange dans un appareil à
reflux et refroidir constamment. En outre, il
est nécessaire de ne pas opérer sur pins de
40 grammes de benzine bromée à la fois,
sans '|iioi, malgré toutes les précautions, la
réaction serait si violente qu'il se formerait
surtout de la benzine et du diphényle. Quand
l'action est terminée, on éloigne 1 éther par
distillation et l'on distille le résidu.
L'éthyl-benzine est incolore, mobile et bout
a 135°, par conséquent 3° plus bas que le
xylène ou diméthyl-benzine. A l'oxydation,
BTtit **n acide benzoïque, ce qui
est conforme k la théorie Kékulé. Suivant
cette théorie, en effet, l'oxydation des hy-
drocarbures aromatiques porte sur les chaî-
nes latérales qui se réduisent, quelle que soit
leur longueur, au" chaînon CO'H. Léthyl
bensine, n'ayant qu'une chaîne latérale, doit
fournir en B oxydant un acide renfermant un
seul carboxyle. C'est l'acide benzoïque
C*H*,COSH.
Avec le brome, k froid et en présence de
l'iode, l'éthyl-bcnzme fournit un dérivé brome
C*H*Br,CW»f
qu'b l'ébullitlon il se forme un iso-
mère de ce corps, le bromure de styrolyle,
renfermant le brome dans la chaîne latérale
CW,C*H*Br
et, si 1«« brome «st en quantité suffisante, le
me 4 *>ll^,< *H3Br2, identique avec
\ v<-r l'acide azo-
tique, '-U" donne deux dérivés ni
L'éthyl-benzine sa produil e b, d'après
M. Bertnelot, dans l'nj di i 6m i i n
- '"i i;',< "M;i par
l'acicl ne preu ve de
plus '■■■ l'identité lu pi oduit bibromé don'
im.ii . venoo
enu directement avec le cinna-
mène.
— ICthyl benzine chlorée
, «H» — CHC1 — CQ».
C'est un liquide huileux, luco
obtb '■ I ant a l'action du i to
rare de pho iphoi e l'alcoo
phôui I
I
I
LISTE DES HOMOLOGUES DE LA BENZINE.
. | Le toluène ou méthyl-benzine C6H5.
( i térexylène 1
\ Diméthyl-benzines 1 isoxyléne î C6H*
' t \ orthoxylène ]
( Ethyl -benzine (ou phényl-éthyle). . C6H8
)™méthy..beozioesj^'^ène| C«H»
iPropyl-benzine i f6H6
Isopropyl-benzine (cumène) f ' "
I Propyl-méthyl-benzine i p6H4
' Isopropyl-méthyl-benzine (cymène du camphre j "
Diéthyl-h*nzine (phényl-diéthyle) C^H*
' Ethyl-diméthyl-benzine (éthyl-xylène) C6H*
TétraméthjMxmzines j ^™f e de la h™®° j . C6Hs
f Amyl-benzine (amyl-phényle) C6H°.
l [soamyl-benzine (diéthyl-toluène) C6H*,
( Propyl-diméthyl-benxine (laurène) C6HS
. j Amyl-méthyl-benzîne C6H*
. J Amyl-diméthyl-benzine . . C^H»
CH
CH3
JCH»
j CH3
C2HR
CHS
CHS
CH»
(C8H7
l C3H7
j CH*
C2H&
ÎC2H5
i C*HS
CH3
( CH»
;ch3
|CH3
|CH3
'CHS
C»H«
C2II5
C2H5
(CH»)*
C3H7
CI 13
C5H"
(CH»)»
CSH»
résultant de l'hydrogénation de l'acétone mé-
thyl-benzoïque
C«H»
I
CO .
I
CHS
— EthyVbenxîne bromée C»H*Br,C*H». Ce
corps s'obtient, nous l'avons dit, par l'action
du bromure d'iode sur l'éthyl-benzine refroi-
die. C'est une huile dont la densité est de
1,36 à 35°. Il bout à 1990. L'oxydation le
transforme en acide bromodracylique ou pa-
rabromobenzoTqne. Soumis à l'action simul-
tanée du sodium et d'un courant de gaz car-
bonique sec, il échange son brome contre du
carboxyle et fournit l'acide éthyl-benzoïque
C«H*
, C«H»
C02H »
CilS
H
"M
qui se forme encore lorsqu'on oxyde le dié-
thyl-phényle d'une manière incomplète et de
manière à n'enlever k ce corps qu'une seule
de ses deux chaînes latérales.
— Bromure de styrolyle CH8,C2H*Br On
prépare ce corps en traitant par le brome en
vapeur l'éthyl-benzine bouillante. Ce corps
distille entre 180° et 190°; mais si on cher-
che à le redistiller, il se décompose, dégage
de l'acide bromhydrique et donne du cinna»
mène. Il se comporte comme l'élher bromhy-
drique de l'alcool C»H5 — C*H*OH. Par dou-
ble décomposition, il fournit les éthers de
cet alcool, mais en même temps il se dédou-
ble en grande partie eu donnant du cinna-
mène, et le rendement est peu considérable.
Ces réactions faisaient déjà supposer ce que
M. Rudziszewski a démontré plus tard : qu<-
ce bromure n'est point l'éther d'un alcool
primaire C6H& — CH2,Cll*,OH, mais bien l'é-
ther bromhydrique de l'alcool secondairo
C«HB — c j JJh-chs.
Il est entièrement semblable au chlorure que
nous avons décrit plus haut et qui a été pré-
paré in moyen de cet alcool secondaire lui-
même, l'ai elfet, on peut le transformer en
cet alcool secondaire volatil entre 202« et
204».
ou évite la décomposition du bromure de
atyrolyln en distillant ce corps dans le vide.
Soua une pression do 0n»,005, il passe entre
M&w et 152» a l'état d'un liquide dense, in-
colore, d'une odeur très-irritante.
Chauffe a i8uo avec de la potasse diBSOUte
l 'ii l'eau, il perd i molécule d'acide brom-
hydrique et se convertit eo cinnamène.
— Ethyl-benzine bibromée
C*H*Br*- C«H» — CHBr — CH»Br.
Lorsqu'on ajoute peu à peu 2 molécules de
brome (21îi2) à 1 molécule d'éthyl-benzine
maintenue en ébullition, il se dégage du gaz
bromhydrique, et le produit de lu réaction su
i rend pur le refroidissement en une masse
solide, qu'on purifie en la comprimant dans
epbeten la faisant cristalliser.
Le produit ainsi obtenu est entièrement
|Ui avec lo bromure de cinna ne.
dernier, il fond k 72", b. Chauffé
avec trente fois son poids d'eau à 100° peu-
BENZ
dant une centaine d'heures, il se saponifie '
en grande partie en donnant de l'acide brom-
bydrique et un corps soluble, crîstallisable,
fusible au-dessous de 100° et qui parait être
le glycol cinnaménique mi-secondaire mi-
primaire C«H» — CH,ÛH — CH20H, d'où dé-
rive l'acide formobenzoïlique ou phéuyl-gly-
colique C»HK — CH,OH — CO»H.
— Ethyl-benzine nitrée C6H^(Az02)C2H5.
M. Beilstein a obtenu ce corps sous deux
modifications isomériques. Pour les préparer,
il refroidit 120 parties d'éthyl-benzine à 0<>
et ajoute assez d'acide azotique de 1,475 de
densité pour que l'hydrocarbure se dissolve.
Le liquide précipité par l'eau et lavé k l'eau
glacée et k l'ammoniaque distille entre 220°
et 251o. par la distillation fractionnée répé-
tée vingt fois, il se scinde en deux isomères,
la nitrethyl-benzine a et la nitrétbyl-ben-
zine p.
Le composé a bout entre 245° et 2460. Sa
densité est de 1,124 k 25°. Traité par l'acide
cbromique, il s'oxyde sans donner d'acide.
Les agents réducteurs le transforment en un
produit amidé, l'amidoéthyl-benziue a
C6H*(AzH2),C*H5,
corps liquide, volatil entre 2130-214° et d'une
densité de 0,975 k 22°, que MM. Beilstein et
Kuhlberg appellent xylidine, quoique ce nom,
qui doit être réservé aux bases dérivées d'un
des xylènes (diméthyl-benzines), soit ici im-
propre. A cette amidoéthyl-benzine corres-
pond un dérivé acétylé
r6Ht|AzH,C2H30
C H j C2H5
qui cristallise en fines aiguilles, fond k 94°
et distille entre 3150 et 317°.
Avec l'acide sulfurique de Nordhausen, la
nitréthyl-benzine o forme uu acide sulfocon-
jugué dont le sel barytique cristallise en
longues aiguilles aplaties, assez solubles dans
l'eau et contenant de l'eau de cristallisation.
Il est probable que ce sel, fondu avec de la
potasse, fournirait de l'éthyl-phénol isomère
des xylénols.
Le composé p l»ut entre 227° et 228°. Sa
densité est de 1,126 à 24°,5. Oxydé par l'a-
cide chromique, il fournit l'acide nitrodracy-
lique. Par réduction, il donne un dérivé
amidé, l'amidoêthylbenzine p, bouillant entre
210° et 211° et possédant la même densité
que son isomère a. Cette base donne comme
son isomère un dérivé acétylé
,,fim l AzH,C2H30
C H I C2H5
cristallisable, facilement soluble dans l'eau
bouillante et volatil entre 304° et 305°. Avec
l'acide sulfurique fumant, la nitréthyl-ben-
zine p donne un acide sulfoconjugué dont le
sel barytique forme des lamelles argentées
anhydres et très-peu solubles.
— Amyl-benzine
C6H5,C5H»
= C«HB — CH2— CH» — CH2 — CH* — CHS.
On prépare ce corps en faisant agir le so-
dium sur un mélange k équivalents e^'aux de
brome, de phényle et de bromure d'amyle
étendu de benzine. On opère comme pour la
préparation de l'éthyl-benzine. Cet hydro-
carbure bout k 190°, et sa densité est de
0,859 k 120. Traité même par des quantités
insuffisantes de brome, il donne du premier
coup un dérivé tribromé CHHlSBi-S. Pour ob-
tenir ce corps régulièrement, on ajoute 2 mo-
lécules de brome (Br*) k de l'amyl-benzine
bien refroidie, et, lorsque la réaction s'est
arrêtée, ou chauffe à 100° en vase clos jus-
qu'à ce qu'il y ait décoloration. On purïhe le
produit qui est solide par des cristallisations
répétées dans la benzine. La tribronuunyl-
benzine se présente en belles aiguilles soyeu-
ses, incolores, peu solubles dans l'alcool
froid, plus solubles dans le même liquida
bouillant, fusibles k 140°. Les eaux mères
alcooliques, d'où ces cristaux se sont dépo-
sés, renferment une huile dense qui paraît
être le dérivé monobromé.
L'acide azotique transforme l'amyl-ben-
zine eu deux dérivés de substitution, tous
deux liquides, l'uu monouitre, l'autre di-
nïtre.
— isoamyl-benzine
C6116.C11
i C2H&
BENZ
benzine C«H&,CH3, dont 2 atomes d'hydro-
gène de la chaîne latérale sont remplacés
par de l'éthyle. Mais le nom de diéthyl-mé-
thyl-benzine doit être réservé k l'hydrocar-
bure encore inconnu C6HS,CH3,(C2H6)2 et ne
saurait dès lors être appliqué sans confusion
k celui dont nous nous occupons actuel-
lement.
L'isoamyl-benzine a été découverte par
MM. Louguinine et Lippmann, qui l'ont ob-
tenue par l'action du zinc-èthyle sur le chlo*
robenzol :
C6H5.CH [ £}
Chlorobenzol.
\ C2H5
i CW
Zinc-éthyle.
Zn"
[Cl
Ici
Chlorure de zinc.
Zn"
C»H»,OHJggJ
Isoamyl-benzine.
On étend chacun de ces corps de cinq k six
fois son poids de benzine^ on maintient le
premier dans un mélange réfrigérant et l'ou
y ajoute le second par petites portions suc-
cessives. On traite le produit par l'eau aci-
dulée d'acide chlorhydrique pour dissoudre
le chlorure de zinc et décomposer l'excès de
zinc-éthyle; on décante l'huile qui surnage,
on en retire la benzine par distillation au
bain-raarie, on chauffe le résidu pendant,
plusieurs jours en vase clos avec du sodium
pour détruire les substances chlorées qui le
souillent, et enfin on le rectifie. L'hydrocar-
bure pur est liquide, incolore, bout k 178° et
a une densité de 0,875.
— Amyl-méthyl-benzine (amyl-toluèné)
C»H«
C12H18 = C6HB !
CH»
Ce corps a encore reçu le nom de diéthyl-to-
luène ou de diéthyl-méthyl-beuzine. 11 re-
présente, en effet, le toluène ou methvl-
On le prépare en traitant par le sodium un
mélange de toluène monobromé et de bro-
mure d'amyle étendu de benzine ou d'éther.
C'est un liquide incolore, d'une odeur agréa-
ble, volatil k 213° et d'une densité de 0,864
k 90°. L'oxydation remplace ses deux chaî-
nes latérales par deux carboxyles C02H et
donne de l'acide téréphtalique. La portion de
l'arayle qui se sépare fournit en même temps
de l'acide acétique.
L'acide azotique donne avec l'amyl-to-
luène un dérivé bimtré Ci2Hi6(Az02)*, li-
quide, visqueux et jaune.
Le brome donne un dérivé tribromé
C12H«Br3,
liquide, sirupeux et incristaliisable.
L'amyl-benzine se dissout dans l'acide sul-
' furique fumant, en donnant un acide sulfo-
eonjugué dont le sel barytique se présente
' sous la forme d'une masse gomraeuse, dèli-
I ouescente, très-soluble dans l'eau et dans
1 alcool, et dont le sel de potassium
C12H",S03K
donne des cristaux mal formés, et se dissout
I facilement dans l'eau et dans 1 alcool.
— Amyl-diméthyl-benzine (amylxylène)
I On l'obtient en faisant réagir, en présence
1 d'un excès d'éther ou de benzine, le sodium
j sur un mélange, k nombre égal de molécules,
' de xylène monobromé fait k froid et de taro-
' mure d'amyle. C'est un liquide incolore, d'une
1 odeur qui rappelle celle des autres carbures
' analogues. Il bout de 232° k 233<>. S;» densité
1 est égale k 0,8951 k 9°. Par ses propriétés,
| il ressemble k l'amyl-méthyl-benzine. Il ne
fournit pas de dérivés cristallises. A froid,
i il donne avec l'acide azotique des dérives
nitres jaunes, sirupeux, non volatils. Par
une longue digestion k chaud, il se forme
des produits nitrés d'un jaune brun, qui sont
soluoles dans l'eau.
L'acide sulfurique fumant forme, avec ce
corps, un acide dont les sels de baryum et
de potassium ne cristallisent pas. Le brome
ayit déjà k froid sur l'ainyl-diméthyl-beuzine,
mais ne donne pas de dérivé cristallin.
ISOLOGUKS DU LA. BKN/.LNK. NOUS COIU-
prenous sous ce titre des hydrocarbures ap-
partenant à des séries moins hydrogénées
que la série CnH 2n — 6 et renfermant !o phé-
nyle C8H° plus ou moins modifié. Ces ïsolo-
gues appartiennent eux-mêmes k des séries
différentes. Nous les rangeons, par Suite, SOUS
des formules générales; mais il est bon de
remarquer que sous chacune- de ces formules
viennent souvent se placer des corps qui
n'ont que l'apparence de l'homologie, comme
la tnphenyl-nielhane C19HW et la diphenyl-
benzme C18Hik.
Hydrocarbures appartenant à ta série c"ll2
C«IP
Phényl-éthylène (cinnamène, styrolène) C&118 = CH
CIIî
CH2C6II6
Phényl-propylène (phényl-allj Le)
C911»o - CH
CH"
C«H3
Phouyl-butylènn C"H« - I
C*HÏ
Hydrocarbures appartenant à lu série c"llJ" — 10-
Phényl-acétylène C^lic = C*fIlC6ll&)
BENZ
BENZ
Hydrocarbures appartenant à la série Cnl\"n
Naphtaline C<«H8 = C«H*(C*H*)Î
M.ihyl-oaphtaline C«H1» = CIOHT(CH')
Ëihyl-naphtaline C'SH'2 = Ct°HV i <)
Hydrocarbures appartenant à la série CnH n~ '
Acénaphtène C'*Hlo
i C«H«
Diphényle C12H1» = |
I C6H5
C6H5
, I
Phényl-benzyle (diphényl-méthan.-) C13H" = { CH«
. . Ci3H« = }
(. M-
/ I
[ CH%C6H5
Dibenzyle C^H" = |
(CH2C6H5
C6H*,CH3
Dicrésyle (ditolyle) CHHH = |
[C«H*,CHS
benzyle-toluène C**H14 = < |
(CH*,C6H5
f C6HS(CH3)«
Dixylyle C»«H>8 = |
[ 06H3(CII3)2
Stîlbène (diphényl-étbylène) C1*H« =
CH,C«H5
CH.CAHB
( C*H*,CH
Anthracène C**H>0 = 1 | Il
l C6H*,CH
JC6H*,CH
Phénanthrène C^H<° = j | il
( C8H*,CH
l C,CW
Tolane , . . . C**H*° = J |||
( 0,C°H5
n,T2a — 20.
Hydrocarbures appartenant à la série C II
Phényl-naphtyl-raéthane (naphtaline benzylée). . . C17!!1
\ I
JCH*
( C«W
Hydrocarbures appartenant à la série CnH2" 22*
f C2.C6HS
Diacéthyl-phényle . , . . - C^H™ = III
I C2.C6H5
Pyrène (phénylène-naphtaline) C16H10 = CW,C10H*
Diphényl-benzine C«H<* = C6HUC6H5)2
Triphényl-methane C»9H»6 = CH(C6H5)3
Hydrocarbures appartenant à la série cnH2fl_S4-
Chrysène -. C™n™ = (C6H4)2,C6H^?
Hydrocarbures appartenant à la série CnH2n — 30'
Tétraphényl-éthylène CMH** = C2(C6H5)4
* BENZOATE 3. m. — Encycl. Chim. Les
benzoates métalliques neutres, à qui l'on don-
nait autrefois pour formule C**H50*,OM, sont
représentés dans la nouvelle notation par
CWO.OM
pour les métaux monoatomiques, et par
(C7H602)2M«
pour les métaux diatomiques. Les benzoates
sont généralement très-facilement cristalli-
sables, solubles dans l'eau et l'alcool, et leurs
solutions aqueuses se décomposent sous 1 ac-
tion de presque tous les acides, qui mettent
l'acide benzoïque en liberté. Nous allons
donner, d'après M. "Wurlz, quelques détails
sur les benzoates les plus connus.
— Benzoates d'ammonium. Il existe un sel
neutre CH502,AzH4, et un sel acide
CTOBOSK.+HSO
d'ammonium. Le premier se prépare en dis-
solvant à chaud de l'acide benzoïque dans
l'ammoniaque concentrée. On l'obtient ainsi
en cristaux déliquescents, solubles dans l'al-
cool. Si l'on soumet cette solution à l'évapo-
ration, il se dépose de larges cristaux irré-
guliers, qui ne sont autre chose que le ben~
zoate acide d'ammonium.
— Benzoates de potassium. Il existe égale-
ment un sel neutre C7H60*K -f- H*0, qui,
dissous dans l'alcool, cristallise en aiguilles
ou en lames brillantes , et donne de la ben-
zine en le chauffant avec l'acide arsénieux,
et un sel acide C7H&0"K,L7H60*, obtenu en
préparant l'anhydride acétique au moyen du
chlorure de benzoyle et de l'acétate de potas-
sium. Il se présente en lames nacrées , peu
solubles dans l'eau froide et dans l'alcool
bouillant, plus solubles dans les liqueurs al-
calines.
— Benzoate de baryum
(CH802)*Ca + 2H*0.
Il s'obtient en fines aiguilles ou en larges ta-
bles transparentes, devenant opaques à 100°
et perdant, à 1 10°, leur eau de cristallisation.
Ce benzoate est peu soluble dans l'eau froide,
plus soluble dans l'eau bouillante.
— Benzoate de calcium (C7H80*)>Ca + 2HO.
On l'obtient en grains ou en aiguilles affec-
tant la forme de barbes de plume. H est très-
soluble dans l'eau froide et plus encore dans
l'eau bouillante.
— Benzoate de cuivre (CWO*)*Cu. On
l'obtient sous forme de précipité, verdissant
par la dessiccation. Insoluble dans l'alcool, il
cristallise, a chaud , dans l'acide acétique,
en aiguilles vertes.
— Benzoate de manganèse
(CWO^Mn + H«0.
Il se présente en aiguilles solubles dans l'eau
froide, moins solubles dans l'alcool.
— Benzoate de plomb (C7HB02)2Pb + H*0-
Il se produit, sous forme de poudre cristalline,
quand on précipite un sel neutre de plomb
par le benzoate de potasse bouillant. Dissous
dans l'acide acétique, il cristallise en pail-
lettes.
— Benzoate d'argent (CWO*Ag). Préparé
par double décomposition , il s'obtient en
un précipité blanc, caillebotté, qui, dans l'eau
bouillante, cristallise en lames brillantes.
— Benzoates de mercure. On connaît un sel
mercureux (C7H502)2Hg2, précipité amorphe
ou cristallin, insoluble dans l'eau froide, se dé-
composant dans l'eau bouillante, et un sel mer-
cunque (CWO*)SHg + H*0, précipité blanc,
en petites aiguilles , insoluble dans l'eau
froide, soluble dans l'eau chaude, se décom-
posant dans l'alcool et l'éther.
— Benzoate de méthyle
C7HSOï(CH3) = C«H5,CO?OCH».
On obtient cet éther en distillant 2 parties
I d'acide benzoïque, 2 parties d'acide sulfu-
1 rique, i partie d'alcool méthylique, et préci-
pitant par l'eau le produit de la distillation.
j C'est un liquide huileux, incolore, balsa-
mique.
— Benzoate d'éthyle
C'H»0*(C>H«) = C«H*,COiOC»H«.
' On le prépare en distillant 2 parties d'acide
I benzoïque, 4 d'acide chlorhydrique et 1 d'al-
| cool.
— Benzoate d'amyle
CWO*(C»H") = C6HB,CO,OC»H".
C'est une huile jaunâtre, d'une densité de
| 1,0039 à 0°, qu'on obtient en distillant 1 par-
8 lie d'alcool amylique, 2 d'acide sulfurique et
j du benzoate de potasse en quantité indéfinie.
'BENZOINE s. f.— Encycl. Chim. Ce corps,
; dont la formule atomique est C^HI'O*. existe
'! daus l'essence brute d'amandes amères et
reste dans le résidu quand on rectifie cette
j! essence. Mais, au lieu de traiter ce résidu
omme on faisait autrefois, on traite aujour-
d'hui directement l'essence brute par une so-
4 lution alcoolique saturée de potasse, Le
BENZ
liquide se prend en masse dans un espace de
temps qui varie selon la quantité d'acide
cyanhydrique contenue dan I
mandes ann-res. La rendement en benzoine
est d'autant plus considérable que la rapidité
de la coagulation révèle une plus gi
Quantité d'acide cyanhydrique. On purifie la
enzoine ainsi obtenue en la faisant cristalli-
ser, d'abord dans l'eau bouillante, et une se-
conde fois dans l'alcool. On peut aussi pré-
parer la benzoine en chauffant légèrement
l'hydrobenzine avec de l'acide azotique à une
densité de 1,36.
La benzoxne, qu'on obtient en cristaux
prismatiques très-brillants, fond à 120° en
un liquide incolore qui, en se refroidissant,
cristallise de nouveau, mais en cristaux ra-
diés. Insoluble dans l'eau froide, elle se dis-
sout dans l'eau bouillante, mais en petite
quantité. Elle est peu soluble dans l'éther,
davantage dans l'alcool. Sons l'action d'un
courant de chlore sur la benzoxne en fusion,
il se dégage de l'acide chlorhydrique et il se
produit du benzyle Ct*HW02. On obtient le
même résultat en chauffant doucement la
benzoxne avec de l'acide azotique concentré.
Quand on la fond avec de la potasse, elle
se transforme en benzoate et il se dégage de
l'hydrogène. Si l'on emploie la notasse dans
une solution alcoolique , c'est du benzilate
qui se produit. Quand on chauffe la hi-nzoïne
en vase clos avec de l'acide chlorhydrique
très-concentré, il se produit du benzyle et du
lépidène.
On connaît deux dérivés ammoniacaux de
la benzoxne : la benzoïnamide et le benzoï-
nam V. ces mots, au tome II.
La substitution d'un radical acide dans la
benzoine donne également deux corps : l'a-
cetyl-benzoïne(Cl6H**03=Cl*H»0*,C*H3O)
et la benzoyl-benzoïne
(C»H1603 = Cl*H"0*,C7H&0).
Pour obtenir le premier corps, on dissout
4 parties de benzoxne dans 3 parties de chlo-
rure d'acétyle , on chauffe à 100° tant
qu'il se dégage des vapeurs d'acide chlor-
hydrique , on laisse refroidir, on purifie le
précipité par cristallisation dans l'alcool ou
dans l'éther, et l'on obtient ainsi des tables
hexagonales ou de larges prismes rhombi-
ques; c'est la benzoyl-benzoïne. Elle est in-
soluble dans l'eau et fond vers 100°. Pour
préparer la benzoyl-benzoïne, on dissout de
la benzoxne dans du chlorure de benzoyle à
70°, on chauffe à 196° tant qu'il se dégage
de l'acide chlorhydrique , et la benzoyl-
benzoïne se précipite en une poudre blanche
qu'on lave à l'alcool froid. Elle est insoluble
dans l'eau , peu soluble dans l'alcool froid.
Quand on la dissout dans l'alcool bouillant
à 80°, elle se précipite par le refroidisse-
ment en petites aiguilles incolores. L'éther,
qui la dissout plus facilement, l'abandonne
ensuite en larges tables rhombiques.
L'hydrogène naissant, qui se dégage quand
on fait agir l'acide chlorhydrique sur le zinc,
fait perdre à la benzoxne 1 atome d'oxygène
et la transforme en benzoine désoxydée, ap-
pelée aussi hydrobenzile ou oxyde de stil-
bène. C'est un corps blanc, cristallin, fusible
à 45°, soluble dans l'alcool et dans l'éther.
Avec le brome, qui l'attaque vivement, elle
donne un composé C**Hi°OBr*.
L'hydrobenzoïne, ou glycol stilbénique, ou
alcool toluèuiqiie, se produit par l'action de
l'hydrogène naissant sur l'hydrure de ben-
zoyle. V. HYRKOBENZOÏNE.
Le beuzile (Cl*Hï°tj2) est un produit de
la désydrogenation de la benzoxne. On l'ob-
tient soit en faisant passer un courant de
chlore dans la benzoine en fusion , soit en
chauffant la benzoine avec deux fois son poids
d'acide azotique concentré. En tout cas , le
produit doit être rectifié par la cristallisa-
tion dans l'alcool. On obtient ainsi de beaux
cristaux prismatiques hexagonaux. Le ben-
zyle est inodore, insipide, insoluble dans l'eau,
très-soluble dans l'alcool et dans l'éther. Sa
température de fusion est 90° ou 92°. Il existe
deux composes isomeriques et un
nombre de dérives du benzyle. Nous allons
dire quelques mots des principaux de ces
dérivés.
On connaît un seul dérivé chloré du beu-
zile, le chlorobenzile 0 î^HMOCl*), qu'on ob-
tient, en faisant agir l \ perchlorure de
phore sur le benzile. Quand on dis
corps dan l'éther, il se
ix affecta ni la forme de tables rhom-
boldales. Il est insoluble dans l'eau, soluble
Le seul ré du benzile, le nitroben-
e ■
CÎde J' ' "" dans
| ■ oide. Le nitrobenzile se p
■ liquide, se et on le
fait cristalliser dans l'éther, où il est d'ail-
i. il est éga
,] et point du tout
l'eau. Il fond à 110°.
I ej an hydrate d ■ benzile se ,
n ajoute h une solution alcoolique bouil-
|< benzile peu : icide
cyanhydrique j hydre.
Les dérivé i ami
au nombre de trois ' lM A/O),
^II**AZ*0») et le benzi-
im (C29H18AJ0). Pour les préparer, on dis-
sout do benslle u • absolu, on fait
BENZ
341
dant que l'alcool est chaud, on continue quand
il est refroidi et l'on obtient ainsi d'abord
une poudre blanche, puis de petites aiguilles
transparentes. Bn portant à l'ébullition, fil-
trant et lavant à l'éther, on obtient une pou-
olore, inodore, insoluble dans l'eau,
lubie dans l'alcool et l'éther
i bensilamide
Mie en même temps que l'im ibenzyte,
dont on la sépare par l'alcool ou l'éther.
se présente en tî nés aiguilles , blanches et
soyeuses. Quant au benzilam, on le sépare
sans peine des deux produits précédents,
grâce à son extrême solubilité <uuis l'alcool
et l'éther. 11 cristallise eu prismes rhom-
biques.
L'acide benzilique a été découvert par Lie-
big. Pour l'obtenir, on dissout du benzyle dans
une dissolution bouillante de potasse dans
l'alcool, on ajoute un peu de po>
en temps, on évapore àsiccité au bain -marie,
on dissout daus l'alcool, on purifie par i-
charbon animal, on évapore de nouveau et
on obtient du benzilate de potasse en cris-
taux anhydres, transparents. On les dissout
dans l'eau et l'on précipite par l'acide chlor-
hydrique. On obtient ainsi l'acide benzilique
en cristaux rhomboédriques ou en longues
aiguilles prismatiques. U est peu SOlubl
l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouillante,
très- soluble dans l'alcool et dans l'éther.
Parmi les benzilates étudiés, nous avons
déjà cité le benzilate de potasse. Le b
laie de plomb (ClfcHtt03)Pb est une poudre
blanche, légèrement soluble dans l'eau bouil-
lante , fondant au dessous de ioo°. Le ben-
zilate d'argent C**H**0*Ag s'obtient de raÔm
en une poudre blanche, légèrement soluble
dans l'eau bouillante, en ajoutant de l'azotate
d'argent à du benzilate de potassium. Le
chlorure de benzile ou de stiibyle
Cl*H«0*,Cl
est un corps huileux, incolore, bouillant
à 70°, qu'on obtient en traitant l'acide benzi-
lique par le perchlorure de phosphore.
* BENZOÏQUE adj. — Encycl. Chim. Acide
benxoique. La préparation de cet acide
si remarquable par la variété des proci
été encore enrichie par la découverte de
deux méthodes synthétiques. Dans le pre-
mier procédé, dû à M. Harnitz-llai nitzky, on
chauffe une cornue exposée aux rayons du
soleil, on la fait traverser par des vapeurs de
benzine et ou y dirige un courant d'oxy chlorure
de carbone. L'oxychlorure et la benzîi
combinent en donnant naissance à de l'acide
chlorhydrique et k du chlorure de benzoyle
CWCOCl.
On obtient ensuite de l'aeide benzoïque en
décomposant par l'eau le chlorure de ben-
zoyle. M. Kékulé introduit de la benzine rao-
nobromée, délayée dans la benzine ordinaire,
dans un ballon à long col, muni d'un réfrigé
rant ascendant, et il y ajoute de petits mor-
ceaux de sodium. Il chauffe au baio-marie et
dirige dans le mélange, pendant vingt-quatre
ou quarante-huit heures, un courant d acide
carbonique sec. En traitant ensuite par l'eau,
celle-ci s'empare du benzoate de sodium et
laisse les produits secondaires du consistance
oléagine
Les dérivés de l'acide benzoïque sont très-
nombreux ;nous étudierons rapidement, dans
l'ordre adopté par M. Wurtz, ses dérivés
bromes, chlorés, iodes , nitriques, amidi
1° Dérivés bromes de l'acide benzoïque. On
connaît deux acides bromobenzolques: l
i i omobenzolques, l'acide tribrom
zoique. A. un vase contenantdu benzoate
fent, on adapte un tube qui contient du
romo. Quand cet appareil ferme est i
de vapeurs rougeàtres, on traite par l'i
le produit de la reaction, on évapore, et l'on
obtient ainsi une huile brune qui se concrète.
On dissont dans la potasse, on décolore par
le noir animal et l'on précipite par un
L'acide monobroinooenzolquc i
il est tres-soluble dans
l'alcool et I iluble dans l'eau.
cide tribromobenzoïque se produit, en
même temps que l'acide monobromoben-
zi'ïqiie, dans la décomposition de I
zoanudobenzoïque par le brome. Il se pro-
duit sou uillês.
2° Dérivés chlores de l'acide benzoïque.
ai en tt nitant
par un mélange ù
benxolçw monobichloré et d ai ide benzoigue
monotrichloré, ou bien en distillant I
sulfobenzoïque avec le perchlorure d<- i
phore et dédoublant, par l'eau bouilla
en acide chlorhydrique et acido chlon <■
i le chlorure de chlorobenzi ■
première opération. L'acide i
i . te en pel ti
ires, solubles dans l'eau, L'alcool
ther.
i -ide parachlorobenzoïque s'obtient en
distillant Pacide salicylique avec le per-
chlorure de phosphore, rectifiant et décom-
posant par l'eau ce qui passe entre 200°
et 250°. L'acide obtenu est mêlé à un peu
d'acide salicylique, qu'on élimine par une
lente i i i pa-
rachlorobenzoïque su forme aloi
guilles soyeuses et brillantes. Il est légère-
ment soluble dans l'eau froide, très-soluble
dans l'eau chaule.
L'acide bichtorobenzoïque est un produit
du dédoublement de l'acide bichlorohipnu-
348
BENZ
rique par une longue ébullition avec de l'acide
chlorhydrique. Il est blanc, soluble dans l'eau
chaude, très-soluble dans l'alcool et Péther.
30 Dérivé iodé de l'acide benzoîque. L'acide
iodobenzoïque s'obtient eu traitant Pacifie
diazoïque par l'acide iodhydrique, ou l'acide
benzoîque par l'iodate de potasse. Il cristal-
lise en paillettes allongées, est peu soluble
dans l'eau, très-soluble dans l'alcool et Pé-
ther.
4° Dérivés nitriques de l'acide benzoîque.
L'action prolongée de l'acide benzoîque ou
de l'acide azotique concentré donne naissance
à l'acide nitrobenzoïqne. Voici comment pro-
cède Gerland : il broie 1 partie d'acide ben-
zoîque avec 2 parties d'azotate de potasse,
ajoute 1 partie d'acide sulfurique en remuant
continuellement, chauffe légèrement la masse,
fait cristalliser dans l'eau bouillante pour
éliminer le bisulfate acide de potassium. L'a-
cide nitrobenzoïqne, ainsi isolé, se prend en
une masse de petits cristaux incolores, peu
solubles dans 1 eau froide, plus solubles dans
l'eau bouillante, très-solubles dans l'alcool
et Péther. II existe un corps isomère de cet
acide, c'est l'acide nitrodracylique ou para-
nitrobenzoïque.
Comme les acides nitrobenzoïques sont
très-énergiques, il existe un grand nombre
de sels de ces acides. Nous nous contente-
rons de menliouner les nitrobenzoates d'am-
moniaque , de potasse, de soude, de baryte,
de strontiane, de chaux, de zinc, de manga-
nèse, de suivre, de plomb et d'argent.
Les éthers nitrobeozoïques ou nitroben-
zoates do méthyle et d'éthyle méritent une
mention «pédale. Le premier s'obtient en
dirigeant un courant de gaz chlorhydrique à
travers une solution d'acide nitrobenzoïque
dans l'alcool roéthylique bouillant. Il se
forme bientôt deux couches de liquide: la
couche inférieure, qui se solidifie en se refroi-
dissant, est le 'nitrobenzoate de méthyle; la
couche supérieure est le même éther dissous
dans l'alcool , d'où l'on peut l'extraire aisé-
ment. Cet éther cristallise, au-dessous de 70°,
en prismes droits rhoraboïdaux, blancs, pres-
que opaques, insolubles dans l'eau, légère-
ment solubles dans l'alcool et l'éther. Quant
à Péther éthylnitrobenzoïque, on l'obtient par
le même procédé, en dissolvant le benzoate
d'éthyle dans uu mélange d'acide azotique
et d'acide sulfurique concentres. Il cristal-
lise, à 42°, en prismes droits rhomboïdaux,
incolores, transparents, insolubles dans l'eau,
lubies dans l'alcool et l'éther.
II existe un acide binitrobenzoïque qu'on
obtient en chauffant a 50° ou 60° an mé-
lange d'acide azotique et d'acide sulfurique,
y projetant, par petites quantités, de l'acide
benzoîque fondu, chauffant doucement, lais-
sant refroidir et ajoutant de l'eau. Il se pré-
cipite alors des flocons jaunâtres, qu'un lave
et qu'on purifie en les cristallisant dans l'al-
cool; c'est l'acide binitrobenzoïque, qui cris-
tallise eu prismes ou en lames. Très-peu
soluble dans Peau froide, un peu plus dans
l'eau bouillante, il est bien soluble, à chaud,
dans l'alcool et dans Péther.
On a produit quelques sels de cet acide,
notamment les binitrobenzoates de potas-
sium, de sodium et d'ammonium , et le bini-
tn>h.-NZoate d'éthyle ou éther binitroben-
zoïque.
50 Dérivés azotés de l'acide benzoîque. Pour
obtenir l'acide azobenzoîque, on ajoute de Pa-
1110 de sodium à une solution aqueuse
concentrée de nitrobenzoate de sodium, puis
de l'acide acétique ou de l'acide sulfurique
dilué. L'acide azobenzoîque se précij
nasse gélatineuse, qui devient pulvéru-
lente et qu on lave soigneusement. L'acide
azobenzoîque est un corps amorphe, jaune
clair, peu soluble dans Peau, dans l'alcool et
Péther. On connaît 1 sis do cet acide.
robensoa te de baryum est un sel jaune,
liin, peu soluble dans l'eau et dans
l'alcool.
L'alcool azobenzolque se présente on ai-
guilles jaune .. I 1 m duble dans l'eau, so-
luble dans l'alcool et dans l'éther. On lob-
.1 réduisant par t'amalgama de sodium
benzoate d éthyle.
60 Dérivés amidés de l'acide benzoîque. L'a-
cide amidobenzoïque
CWAzO»-C«H«{&*îH
pare de la façon suivante. On soumet à
luion une solution alcoolique d'aci
lolque saturée d'hydrogène sull
ature d'bydru-
6 à lad
te cette opération jusqu'à ce qu'il
-•ut'ie , •ouc.'iitro la
liqueur a co 1 t l'on sature
l"»»* Pi ■■ . on di tout
le amidobenzoïque
1 barbon
que la de liccatlon trans-
it s amorphe. H est Inodore,
d'une saveur douceâtre, légèrement
lette. Il 1
l'alcool et l'éther. Il ■ ■ nbreux!
parmi lesquels nous citei
. de sodium, de baryum, d
a d'él !i\ le et de mé-
thyle. Il se combina égal
■ pour pi odulre dn ul fate, d
tate, du chJoi ■ bromhydrate, du
cttloroplutiuate ainidobeuzoïques.
BENZ
L'acide amidobenzoïque donne lieu à divers
produits dérivés, dont quelques uns doivent
nous arrêter un instant.
L'action de l'acide azoteux sur l'acide ami-
dobenzoïque produit l'acide diazoaraidoben-
zoïque ou diazoïque Ci*H*lAz30*. Pour l'ob-
tentr, on dirige un courant d'acide azoteux
dans une solution alcoolique froide d'acide
amidobenzoïque. On obtient ainsi en préci-
pité une poudre jaune orangé, qu'on lave
plusieurs fois à l'alcool chaud, et 1 acide dia-
zoamidobenzoïque cristallise en petits prismes
jaune orangé, insipides, inodores, très-peu
solubles.
L'éther diazoamidobenzoïque s'obtient de
même en faisant agir de l'acide azoteux sur une
solution alcoolique d'éther amidobenzoïque. Il
cristallise en belles aiguilles jaune d'or.
L'acide acétoxybenzamique ou acétylami-
dobenzoïque
com
AzHCWO
s'obtient soit en chauffant de l'acide amido-
benzoïque avec de l'acide acétique dans un
tube scellé, soit en faisant agir le chlorure
d'acétyle ou l'acide acétique sur Pamidoben-
zoate de zinc. On dissout le produit dans un
alcali et on le précipite par un acide. L'acide
acétoxybenzamique se présente alors en une
poudre blanche formée de cristaux microsco-
piques. Il est très-peu soluble dans l'eau
froide et dans Péther, un peu plus soluble
dans Peau bouillante et très-soluble dans l'al-
cool bouillant. Il est isomère avec l'acide hip-
purique. Il fournit des sels de potassium, de
sodium, de baryum, de calcium et d'éthyle.
En réduisant l'acide nitrochlorobenzoïque
par le sulfure d'ammonium et précipitant par
l'acide chlorhydrique, on obtient de l'acide
chloramidobenzoïque, qui se présente en ma-
melons jaune clair, peu solubles dans Peau,
plus solubles dans l'alcool et dans l'éther. On
connaît des chloramidobenzoates de sodium,
de potassium, de magnésium, de baryum, de
calcium, de plomb, de cuivre et d'argent.
L'acide tribromoamidobenzoïque
C?H2Br3AzH202 = C«HBr3 |£n^J
se présente en aiguilles incolores, brillantes,
peu solubles dans l'eau froide, assez solubles
dans Peau chaude.
L'acide diumidobenzoïque
CW(AzH*)*0* = C6H3 f £0z*l*2
s'obtient en faisant agir un courant d'hydro-
gène sulfuré sur une solution ammoniacale
chaude d'acide nitré. On sépare le soufre pré-
cipité, on chauffe le liquide, on le sursature
d'acide chlorhydrique et l'on voit se déposer
des cristaux do chlorhydrate diamidoben-
zoïque. On les dissout dans l'acide sulfurique
étendu, ou concentre les liqueurs et l'on fait
cristalliser dans l'alcool le sulfate diamido-
benzoïque. On évapore la solution filtrée au
baui-marie, puis dans le vide sec, et l'on ob-
tient l'acide diumidobenzoïque.
BENZOL s. m. (baiu-zol). Chim. Produit
résultant du mélange d'une certaine quan-
tité de benzine et de toluène.
— Encycl. On donne le nom de benzols à
des mélanges de benzine et de toluène que
l'industrie emploi* à la .fabrication de l'ani-
line. Les proportions du mélange étant varia-
: volonté, sa densité est nécessairement
intermédiaire entre celle de la benzine (o,sôo)
et celle du toluène (0,870). Sou point d'ebul-
lition varie, par la même raison, de 80° à 120<>.
Pour préparer le benzol, on rectifie la ben-
zine pure du commerce dans un alambic en
cuivre ii serpentin d'étain, qu'on chauffe à ht
vapeur ou au bain d'huile de palme, et l'on
.loillo que les parties qui distillent en-
tre 80° et 120°, températures extrêmes d'é-
bullition des benzols.
Les produits ainsi obtenus sont titrés dans
le commerce par les quantités proportion-
nelles jusqu'à 100°. Ainsi, l'on dit que lo ben-
zol est à 30°, 40°,..., 90°, selon que, chauffé à
100°, il donne 30, 40,..., 90 pour 100 de la
Le re te, naturellement, doit distiller
entièrement au-dessous do 12o°, température
extrême de l'ébullition des benzols.
Le commerce rejette les beuzoh à 20°.
Quand ils atteignent 30° ou 4o<>, on les uti-
lise pour la production do l'aniline pour rouge ;
l'aniline pour bleu ou pour noir exige des ben-
zols a 90».
BENZOLONE s. m. (bain-zo-lo-ne). Chim.
Produil obtenu par la décomposition de Phy-
drobenxamidet
'BENZONE S. f. — Encyol. Chim. La ben-
tofie ou benzophénone peut s'obtenir pure par
le procédé suivant, indiqué par M* Chancel. On
distille dans une bouteille à mercure munie
d'un oanon de fusil recourbé du benzoate de
chaux bien sec et uu dixième de sou poids de
chaux vive. Du liquide fortement colore en
rouge que produit 1 e < I nitluonce
de la chaleur, il so dégage d'abord de la ben-
zine, puis do l'hydrure do beoSOvle. Quand le
,o a atteint la température do 315°, on
uge de récipient, »n reconnu'- nro la dis-
1 et on recueille alors, jusqu'à 3260, do
la benzone presque pure. Ou la purifie en la
l ii ant 1 talliser & plusieurs reprises dans
un mélange d'alcool ot d'éther.
Si l'on luit agir ù chaud l'acide azotique lu
mnnt sur la fonsont, on obtient un liquida hui-
BENZ
leux, très-soluble dans l'éther et se précipi-
tant ensuite rapidement sous forme de poudre
cristalline jaunâtre: c'est la benzone bini-
trée Ct8H8(Az02)«OS. En faisant agir sur ce
corps le sulfhydrate d'ammoniaque, on ob-
tient la diamidobenzophénone ou flavine
ClSHUAzO - GO t C6H*(AzH«)
L"H"AzO - CO | C6H*(AzH»)
en aiguilles incolores ou jaune pâle, solubles
dans l'alcool, peu solubles daus l'eau.
BENZONI (Venturino), prince italien du
Xive siècle. Sa famille possédait la souverai-
neté de la ville de Crema depuis 1258; en
1310, l'empereur Henri VII le força d'abdi-
quer, et il ne recouvra ses domaines qu'en
13)3, à la mort de son ennemi. Un de ses des-
cendants, Giorgio Benzoni était encore sou-
verain de Crema en 1410, date k laquelle il
fut dépossédé par le duc de Milan. Il se ré-
fugia alors à Venise, s'engagea dans les trou-
pes de la république, y obtint par la suite un
commandement et fut, en récompense de ses
services, inscrit sur le livre d'or des patri-
ciens.
BENZONITRILE s. m. (bain-zo-ni-tri-le).
Chim. Syn. de cyanure de phényle. V. le
mot cyanure, tome V du Grand Dictionnaire,
page 699.
BENZOPARATARTRIQUE adj. (bain-zo-pa-
ra-tar-tri-ke). Chim. Se dit d'un éther qui dé-
rive du paratartrate neutre d'éthyle par la
substitution d'un benzoyle à un atome d'hy-
drogène typique non basique.
BENZOPHÉNONE s. f. (bain-zo-fé-no-ne).
Chim. V. benzone, ci-dessus.
BENZOPINAKONE s. f. (bain-zo-pi-na-ko-
ne). Chim. Corps produit par l'action de l'hy-
drogène naissant sur la benzone.
— Encycl. Pour préparer la benzopina-
kone C26H2202, on fait séparément une dis-
solution très-concentrée de benzone dans l'al-
cool et un mélange de 1 partie d'acide sulfu-
rique concentré, 1 partie d'eau et 4 parties
d'alcool; à 6 parties de ce mélange, on ajoute
une partie de la dissolution et du zinc. La ben-
zopinakone se dépose en partie sur le zinc et
reste en partie dissoute. On évapore le liquide,
on élimine le zineparl'acide sulfurique et l'on
obtient un résidu qui est de la benzopinakone
impure. On la purifie par des cristallisations
répétées dans l'alcool bouillant. On obtient
ainsi de petits prismes transparents, peu so-
lubles dans l'alcool bouillant, plus solubles
dans l'éther, le sulfure de carbone et le
chloroforme.
On connaît un isomère de la benzopinakone.
L'isobenzopinakone s'obtient par la pulvéri-
sation, la fusion ou la distillation de ta ben-
zopinakone. Dans ce nouvel état, la benzopi-
nakone est liquide, incolore, sirupeuse. Elle
passe, du reste, assez rapidement à l'état
solide. Elle est soluble à froid dans l'alcool,
l'éther et la benzine.
BENZOSTILBINE s. f. (bain-zo-stil-bi-ne —
de benjoin et de stilbine). Chim. Corps obtenu,
comme le benzolone, par la décomposition de
Phydrobenzamide.
BENZOSULFATE s. m. (bain-zo-sul-fa-te—
de benjoin, et de sulfate). Chim. Sel formé par
la combinaison de l'acide benzosull'urique avec
une base.
BENZOTARTRATE s. ni. (bain-zo-tar-tra-te
— de benjoin et de tartrate). Chim. Sel de
l'acide benzotartrique. Comme leur acide gé-
nérateur, ces sels sont décrits au mot tar-
trique. V. ce mot, au tome XIV.
BENZOTARTR1QUE adj. (bain-zo-tar tri-
ke — de benjoin et de tartrique). Chim. Se
dit d'un éther qui n'est autre que du tartrate
neutre d'éthyle daus lequel un atome d'hydro-
gène typique non basique est remplacé par du
benzoyle. Cet éther est décrit au mot tar-
TRIQDB. V. ce mot, au tomo XIV.
BENZOYLANILIDEs. t'.( bain-zo-i-la-ni-li-de
— de benzoyle, et de anilide). Chim, Corps pro-
duit par l'action réciproque do l'aniline et de
l'hydrure de benzoyle.
— Encycl. Lorsqu'on chaude légèrement
un mélange s volumes égaux d'aniline et
d'hydruro de benzoyle secs, il se produit de
Peau 'i111 surnage et un dépôt qui se solidifie
ordinairement , dont on peut, en tout cas, pro-
voquer la solidification par une addition d'eau.
En purifiant ce corps par pression ot cristal-
lisai dans Pftlcool chaud, on obtient de la
benxoylanilide pure
C»31lllAz = C«H«,CH ) À
ce,HMAz'
Ce corps cristallise en paillettes brillantes
insoluble, dan-. IVau, très-SOlubieS dans Pal"
cool. dan I 1 liai et dans Pacide sulfurique,
qui lo décompo e. Dans Paoide acétique, il
devient liquide .-.ans se dissoudre. Un mé-
lange de l« nzoïjlauilide et d'iodure d'éthyle
chauffé au bain-marie se transforme, au bout
de quelque heures, en une masse rouge oui,
ite dans L'alcool chaud h 76° et traitée
par le ch irbon animal, donne, après évapo-
ration, de l'iodure d'ethyl-benzyleno pheny-
lumlne
an !» 1
(CMI«)"[AzI,
corps insoluble dans Peau, peu soluble dans
l'alcool faible et dans l'éther.
BENZ
'BENZOYLE s. m. — Encycl. Chim. Long-
temps admis comme existant dans d'intéres-
santes combinaisons, le radical benzoyle C7H50
aenfin été rais en liberté et isolé, non pas, il
est vrai, dans la forme simple que nous ■ve-
nons de lui assigner, mais à l'état de diben-
zoyle C14H*°02. Pour l'obtenir en cet état,
on fait un amalgame de sodium, on y ajoute
du chlorure de benzoyle et de Péther anhy-
dre, on chauffe au bain-marie, on filtre après
vingt-quatre heures, on lave à l'eau, on con-
centre la solution et l'on obtient des cristaux
de dibenzoyle , qu'on lave à Péther froid et
qu'on fait cristalliser de nouveau en les dis-
solvant dans Péther bouillant. On obtient
ainsi du dibenzoyle en petits cristaux inco-
lores, brillants, légèrement solubles dans l'al-
cool et l'éther.
Le benzoyle entre comme radical dans un
grand nombre de composés que nous allons
passer rapidement en revue par ordre alpha-
bétique.
10 Bromure de benzoyle C7HsO, Br. Pour
préparer ce corps, il suffit de chauffer légè-
rement un mélange de brome et d'hydrure de
benzoyle; il se dégage de l'acide bromhydri-
que et du brome, et il reste un liquide jaune
brun, qui se prend, par le refroidissement,
en masse molle ; c'est le bromure de benzoyle,
corps soluble dans l'alcool et P'éther. L'eau
bouillante le décompose lentement en acide
benzoîque et en acide bromhydrique.
2° Chlorure de benzoyle C7H.B0,C1. On con-
naît plusieurs manières de préparer ce corps.
La première, due k Liebig, consiste à faire
agir un courant de chlore sec sur l'hydrure
de benzoyle. Dans la seconde méthode, qui
est plus pratique, on introduit dans une cor-
nue tubulée un mélange de 211 parties de
perchlorure de phosphore et de 122 parties
d'acide benzoîque sec. Quand le dégagement
d'acide chlorhydrique a cessé, on soumet à
la distillation fractionnée le produit de la
réaction; il se dégage d'abord de l'oxyehlo-
rure de phosphore, puis du chlorure et de
l'oxychlorui'ô de benzoyle t et enfin, entre
195° et 2000, du chlorure de benzoyle conte-
nant une faible proportion d'oxychlorure et
de perchlorure dont on le débarrasse par un
lavage dans Peau froide. Il ne reste plus
alors qu'à soutirer le chlorure avec une pi-
pette et à le faire digérer sur du chlorure de
calcium fondu.
Gerhardt fait agir Poxychlorure de phos-
phore sur le benzoate de sodium. La réac-
tion donne du phosphate de sodium et du
chlorure de benzoyle.
Enfin, Harnitz-Harnitzky a pu réaliser la
synthèse du chlorure de benzoyle en combi-
nant la benzine avec le chloroxyde de car-
bone. On expose aux rayons du soleil une
cornue dans laquelle on dirige un courant
d'oxychlorure de carbone et un courant de
vapeur de benzine; il se forme dans la cor-
nue un mélange de chlorure de benzoyle et
de benzine, qu'on sépare par la distillation.
Le chlorure de benzoyle est, k la tempéra-
ture ordinaire, un liquide incolore, d'une
densité d'environ 1,200, brûlant avec une
flamme bordée de vert, deeomposable par
Peau, Pair humide, l'alcool concentré, les al-
calis. Il est très-utile aux chimistes a cause
de la propriété qu'il possède de faire la dou-
ble décomposition avec un grand nombre de
corps.
On connaît plusieurs dérivés du chlorure
de benzoyle. Le chlorure de chlorobenzoyle
CH*ClO,CI s'obtient impur en distillant de
Pacide sulfobenzoïque avec le perchlorure
de phosphore. En traitant par Peau le corps
ainsi obtenu, on le transforme en acide rao-
nochlorobeuzuïque, qui donne le chlorure de
chlorobeuzoyle quand on le soumet à l'ac-
tion du perchlorure de phosphore. C'est un
liquide clair, incolore, réfringent, bouillant
à 2250.
Quand on traite Pacide salicylique par le
perchlorure de phosphore et qu'on rectifie le
produit entre 225<> et 250°, ou obtient du pa-
rachlorure de chlorobeuzoyle, ou plutôt un li-
quide huileux, pesant, très- réfringent, qui
n'est pas du parachlorure de ohlorooenzoylQ
pur. Co dernier corps, eu effet, n'a pas en-
core ete obtenu à Petat de pureté parfaite
et n'a pu être analysé.
Le chlorure de mtrubenzoyle
C'H*(AiO»)0,01
est un liquide jaune, plus dense que Peau,
bouillant outre 205» et 268°. Ou l'obtient en
chauffant doucement du perchlorure de phos-
phore avec de l'acide nitrobenzoïque, recti-
fiant le produit, lavant il Peau froide les der-
nières parties qui distillent, les séchant sur
du chlorure do calcium et les distillant de
nouveau.
30 Cyanure de benzoyle C'II&OCAz. U s'ob-
tient en distillant du chlorure de benzoyle
avec du cyanure de mercure. On obtient
ainsi une huile jaune qui deviont incolore
après rectification. Cette huile se prend len-
tement en une masse cristalline pure qui, la-
vée à l'eau, comprimée et séchée au-dessus
de l'acide sulfurique, constitue du cyanure de
benzoyle pur. Si on Ih fond ensuite (il est fu-
sible a 31u), il cristallise, par le refroidisse-
ment, en tables du om,u2 à m», in. U est plus
lourd que Peau, inflammable, fusible entre
2060 et 208°, decomposable par Peau.
4° Uydrure de benzoyle C'II60. Ce corps,
qui constitue presque à lui seul l'essence du-
mandes umères, est considéré aujourd'hui
BENZ
comme une transformation de l'amygdaline
en présence de l'eau, d'après la réaction sui-
vante :
C»H*UzOll + 2H20
Amygdaline. Eau.
» C?II60 + CHAz + 2C6H1S06.
Hydrure Acide Glucose.
do ben- cyanhy-
zoylc. drîque.
On connaît deux modes principaux de pré-
paration de l'hydrure de benzoyle. Dans le
premier, on délaye du tourteau d'amandes
amères dans une grande quantité d'eau, on
laisse macérer pendant vingtrquatre heures,
on distille en chauffant par la vapeur d'eau
dirigée dans le mélange, on décante l'eau qui
surnage sur l'essence d'amandes et on la dis-
tille de nouveau pour en extraire les restes
d'essence qu'elle contient. Four débarrasser
l'essence d'aman des amères des traces d'acide
benzoïque, de benzoTne et d'hydrure de cya-
nobenzoyle Qu'elle contient, on peut éliminer
d'abord l'hydrure de cyanobenzoyle par une
distillation fractionnée, puis fixer l'acide
cyanhydrique à l'état de cyanure de mercure
par une macération de plusieurs jours avec
de l'oxyde de mercure réduit en poudre fine
et délayé dans l'eau, et enfin obtenir l'hy-
drure de benzoyle pur par une simple rectifi-
cation. On peut aussi agiter l'essence d'aman-
des amères dans un lait de chaux additionné
de perchlorure de fer, distiller, séparer l'huile
des parties aqueuses et rectifier sur la chaux
vive. On peut également transformer l'es-
sence en sulfite de benzoylsodiuiu, en l'agi-
tant avec trois ou quatre t'ois son volume de
bisulfite de soude. On passe ensuite le sulfite
dans une toile, on lave avec l'alcool, on dis-
sout dan-; une très-petite quantité d'eau et
l'en décompose par une solution concentrée
de carbonate de sodium.
On voit, en résumé, que cette méthode,
quelles qu'en soient les opérations secondai-
res, se borne à prendre dans l'essence d'a-
mandes amères l'hydrure de benzoyle tout
formé et à éliminer les divers corps qui en
altèrent la pureté. La seconde méthode dif-
fère entièrement de celle-ci. On fait un mé-
lange de 1 partie de chlorure de benzyle,
I partie d'acide azotique et 10 parties d'eau,
et on maintient ce mélange ii la température
de 1 00° pendant plusieurs heures. Alors le chlo-
rure s'oxyde et il se forme de l'hydrure de
!
CWC1 + 2AZ02
= C WO -f Az*> + H20 -f HC1.
On distille la moitié du liquide, on sépare par
décantation l'hydrure de benzoyle, qui a passé
tout entier dans cette distillation, et on le
transforme en sulfite de benzoylsodium par
le procédé indiqué ci-dessus.
L'hydrure de benzoyle, quel que soit son
mode de préparation, se présente sous la
forme d'une huile incolore, d'une saveur acre
et aromatique, d'une odeur très-prononcée
d'amandes amères. Sa densité, encore mal
déterminée, est supérieure à celle de l'eau. Il
est soluble dans 30 parties d'eau et dans l'al-
cool et l'éther en toute proportion. La série
des combinaisons et des décompositions qu'on
petit obtenir à l'aide des divers réactifs es-
sayés jusqu'ici sur l'hydrure de benzoyle a
fait rorisidérer ce corps comme étant l'aldé-
hyde de l'alcool benzylique. Nous allons énu-
mérer les combinaisons le mieux étudiées
dans lesquelles on a pu faire entrer ce corps.
Le benzoate d hydrure de benzoyle a été
obtenu en faisant a^'ir le chlore humide ou
l'acide sulfurique sur l'essence d'amandes
amères; ma^ les chimistes ne sont nullement
d'accord sur la nature des réactions qui se
produisant dans ces deux cas.
Le sulfite de benzoylamitionium se produit
auand on dissout de l'hydrure de benzoyle
ans le bisulfite d'ammoniaque. Le bisulfite,
en ce cas, dissout un excès d'hydrure qu'on
en sépare pur une addition d'eau.
L- sulfite de benzoylpotassium s'obtient
I mt l'iiydrnro de benzoyle dans une
solution de bisulfite de potasse, desséchant
la bouillie cristalline ainsi obtenue, dissol-
vant dan; l'alcool bouillant et laissant refroi-
dir. Le sulfite se dépose alors en lamelles
rectangulaires brillantes, très-solubles dans
l'eau, peu solublcs dans l'alcool bouillant.
Le sulfite de benzoylsodium se prépare
comme le corps précèdent, en remplaçant,
lu. -n entendu, le bisulfite de potasse par le
bisulfite de sou. le. H se présente en petits
prismes brillants, très-solubles dans l'eau,
très-peu solubles dans l'alcool bouillant.
Le cyaubydrate d'hydrure de benzoyle se
prépare en formant un mélani a d'eau dis-
tillée, d'amandes amères et d'acide chloi hy-
drique concentré, évaporant sans ébullition
et laissant refroidir ; l « * eyaiihydrute d'hy-
drui -• de benzoyle .no dépose alors sous toi me
d'huilo jaunâtre, qu'on purifie parle lavage
à l'eau et par l'action prolongée de l'acide
sulfurique concentré dans le vide. Ce cyan-
hydrate a une densité de 1,124 et bout à 170°.
II est peu soluble dans l'eau, très-soluble
dans l'alcool et dans l'éther.
L'hydrure de nitrobenzcyle peut être ob-
tenu en versant lentement de l'hydrure de
benzoyle dans l'acide azotique fumant ou
dans un mélange de 1 volume d'acide azoti-
que et de 2 d'acide sulfurique, et en préci-
pitant la solution par l'eau. L'hydrure de
nitrobenzoyle se précipite en gouttelettes hui-
leuses jaunâtres et se solidifie au bout de
BENZ
quelques jours. On le lave à l'eau froide, on
le presse, on le dissout dans une petite quan-
tité d'alcool étendu bouillant ; on laisse re-
froidir et l'on obtient d abord un liquide jau-
nâtre qui cristallise en masse, et des cristaux
isolés qui se précipitent progressivement en
aiguilles blanches et brillantes. L'hydrure de
nitrobenzoyle a une saveur piquante, dégage
des vapeurs irritantes, est peu soluble
l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouil-
lante, l'alcool et l'éther.
En chauffant légèrement de l'hydrure de
nitrobenzoyle avec une solution de bisulfite
d'ammoniaque, on obtient du sulfite de nitro-
benzoylammoniuin en prismes transparents
très-solubles dans l'eau froide, un peu moins
dans l'alcool bouillant.
Le sulfite de nitrobenzoylsodiura s'obtient
par le même procédé, en substituant le bisul-
fite de soude au bisulfite d'ammoniaque. Ce
sulfite cristallise en lames brillantes, très-
solubles dans l'eau bouillante.
On connaît divers dérivés cyanhydriques
de l'hydrure de benzoyle ; nous en avons in-
diqué deux dans le Grand Dictionnaire, aux
mots BENZHYDRAMiDE (hydrure de cyanazo-
benzoyle o) et eenzimide (hydrure de cyano-
benzoyle). Un troisième, l'azotide benzoyli-
que ou hydrure de cyanazobenzoyle B, se
produit de même que 1 hydrure de cyanazo-
benzoyle a. Il se présente en cristaux mi-
croscopiques, de forme prismatique, offrant
à l'œil nu l'aspect d'une poudre blanche. Il
est insoluble dans l'éther, très-peu soluble
dans l'alcool bouillant. Quand on le fond, il
se prend, par le refroidissement, en une
masse vitreuse , entrecoupée de quelques
prismes obliques.
50 ïodure de benzoyle C?H5OL Pour ob-
tenir ce corps, on chauffe de l'iodure de po-
tassium avec du chlorure de benzoyle, et 1 on
recueille l'iodure sous forme de liquide brun,
qui donne par le refroidissement des cris-
taux incolores.
6o Peroxyde de benzoyle C1W>03. On dé-
laye dans l'eau du bioxyde de baryum et du
chlorure de benzoyle en quantités égales, et il
se produit, sans qu'il soit nécessaire de chauf-
fer la solution, une double décomposition qui
met en liberté le peroxyde de baryum. Il se pré-
sente eu cristaux brillants, solubles dans l'é-
ther.
70 Sulfure de benzoyle, V. thiobenzoïque
(acide), au tome XV du Grand Dictiunnutre.
BENZOYL-NITROTOLUIDINE s. f. (bain-
zo-il-m-tro-to-lu-i-di-ne). Chim. Dérivé ben-
zoyiique de lu nitrotoluidine.
BENZOYL-RÉSORCINEs. f. (bain-zo-il-ré-
zor-si-ne). Chim. Ether dibeuzoïque du phé-
nol résorcique ou résorcine.
BENZOVL-SALICINE s. f. (bain-zo-il-sa-li-
si-ne). Chim. Nom générique donné a tous
les corps qui dérivent de la saheiue pur la
substituttou du benzoyle à l'hydrogène. On
en connaît quatre : la monobeuzoyl-salicine,
la dibenzoyl-salicine , la tribenzoyl-salicine
et la tétrabenzoy 1-s i,i in
BENZOYL SULFOTIIYMOLIQUE adj. (bain-
zo-il-sul-fu-ti-mo-li ke). Chim. fcie dit d'un
acide dérivé du benzoyl-tbymûl pur la sub-
stitution d'un résidu moiioutomique de l'acide
sulfurique (i>03IIJ à un atome d'hydrogène
du radical thymyle.
BENZOYL-THYMOL s. m. I bain-zo-il-ti-
mol). Chim. Composé qui résulte du rempla-
cement de l'atome d'hydrogène typique du
thymol par le radical benzoyle.
BENZOYLURÊIDE s. f. (bain-zo-i-lu-ré-i-
de — de benzoyle , et de urec). Chim. Corps
produit par l'action de l'uree sur l'hydrure de
benzoyle.
— Encycl. En délayant 5 parties d'urée
dans 2 parties d'hydiure de benzoyle et
chauffant légèrement, on obtient une niasse
aqueuse qui, lavée à l'éther et bouillie ensuite
duns l'eau, donne lieu ù lu réaction suivante :
3CWO + 4COH*Az* = C25II29Az80* + 3H*0.
La benzoyluréide ainsi isolée est une pou-
dre blanche, inodore, insipide, soluble
l'alcool, insoluble dans l'eau et dans l'éther,
se décomposant à 170°, avec dégagement
d'hydrure de benzoyle. L'ammoniaque
aqueuse la décompose également en
géant de même de l'hydrure de benzoyle.
Il se dégage eu même temps do l'ammonia-
que et il reste du benzoate de potasse dans
la solution.
BENZULMIQUE adj. {buiii-zul-mi-ke — de
benzoïque. et do ulmique). Chim. Se dit d'un
acide produit par l'action de l'acide azoteux
sur l'acide amidobenzoïque.
— Encycl. Quand on fait agir l'acide azo-
teux sur l'acide amidobenzolqne pour obtenir
de l'acide oxy benzoïque, il se produit un
corps amorphe, do couleur brune, friable,
soluble dans les alcalis, précipité de ses so-
lutions par les acides. Cet acide, qui pa-
raît avoir pour formule C^H^O0, est consi-
déré comme bîbusique.
BENZYLAMINEs. f. (buin-zi-la-mi-ne — de
benzyle. et de aminé), Chim. Base isomérique
de la toluidine, qui sera décrite avec tous les
développements nécessaires au mot toluidinb,
dans ce Supplément.
BENZYLÈNE S. m. , buin-zi -lè-ne — rnd.
benzyle). Chim. Radical hypothétique qui
consisterait dans l'aldéhyde benzoïque et ses
dérivés.
BENZ
— Eucycl. M. "Wurtz admet que dans cer-
taines réactions l'aldéhyde benzoïque
comporte comme un oxyde (,'7H60, et e
duit l'existence du radical CH6 dans toutes
les combinaisons où l'aldéhyde benzoïque
joue le rôle que nous avons dit. Il runge
dans cette série de corps le chlorure, le bro-
mure, les éthylates et les éthers de benzylène;
nous suivrons son exemple.
10 Bromure de benzylène C'H6Brs. Pour
préparer ce corps, on ajoute par petites por-
tions du perbromure de phosphore a de l'hy-
drure de oenzoyle , on fait digérer au bain-
marie avec un excès de perbromure, on lave
avec une solution de potasse, puis de nou-
veau avec une solution concentrée de bisul-
fite de soude; on sèche, on distille dans le
vide, et l'on obtient ainsi un liquide insolu-
ble dans l'eau, très-soluble dans l'éther
et dans l'alcool, coloré en rouge vif par la
lumière, distillant et se décomposant sous la
pression ordinaire.
2° Chlorures. Chlorure de benzylène mono-
chloré ou chlorobenzol, ou toluène bichloré,
C7H6C1*. Il se produit, dans les mêmes con-
ditions que le corps précédent, si l'on substi-
tue le perchlorure au perbromure ; seule-"
ment le produit ne distille qu'à 206°. C'est un
liquide incolore et limpide, émettant à chaud
des vapeurs très-irritantes, insoluble duns
l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther.
L'oxydo de mercure et l'oxyde d'argent à
froid, l'ammoniaque à 100<>, la potasse dis-
soute dans l'alcool ou dans l'eau au baîn-ma-
rie le transforment en aldéhyde benzoïque.
— Chlorure de benzylène chloré ou chloro-
benzol monochloré, ou toluène trichloré,
C7H«C13.
On l'obtient en chauffant à 180°, en vase clos,
pendant quarante-huit heures , du perchlo-
rure de phosphore et du chlorure de ben-
zoyle, puis distillant. C'est un liquide léger,
jaunâtre, d'une odeur faible et agréable.
L'oxyde d'argent sec délayé dans l'éther et
l'eau à 150°, en vase clos, le convertissent
en acide benzoïque; l'ammoniaque aqueuse
en benzonitrile, sous l'influence de la cha-
leur.
30 Ethers. Diméthylate de benzylène ou
éther méthylbenzylénique C9H1202. Quand on
chauffe l molécule de chlorure de benzylène
avec 2 molécules de sodium dissous dans
l'alcool méthylique anhydre, le chlorure de
sodium finit par se séparer; on distille alors
l'excès d'alcool méthylique et l'on ajoute de
l'eau. L'éther surnage alors; on le décante,
on le lave, on le rectifie, et l'on obtient un
liquide incolore, limpide, d'une odeur de gé-
ranium, insoluble dans l'eau, soluble dans
l'alcool, l'éther et l'esprit de bois.
— Diéthylate de benzylène ou éther éthylben-
zylénique C*lH1802. Il s'obtient comme le
précédent et possède des propriétés analo-
gues.
— Acétate de benzylène ou C1!Hl-0*. Pour
obtenir ce corps , on triture ensemble 1 molé-
cule de chlorure de benzylène, 2 ou 3 d'acé-
tate d'argent; on chauffe légèrement dans
un ballon, on laisse refroidir, ou épuise par
l'éther, on distille, et il reste une huile qui,
lavée avec une faible solution alcaline, puis
avec l'eau, redissoute dans l'éther, donne
naissance à une huilo épaisse qui se solidifie
en une masse de cristaux insolubles dans
l'eau, solubles dans l'alcool et dans l'éther.
— Benzoate de benzylène C25H160*. \\ ^ob-
tient comme le corps précédent. C'est un li-
quide huileux incrîstallïsable.que la potasse
alcoolique décompose en benzoate et en hy-
drure de benzoyle.
— Benzylène phénylamine. V. bbnzoylani-
LIDK, dans ce Supplément.
4» Sulfures. Sulfure de benzylène CWS.
En faisant agir une solution alcoolique de
potassium sur le chlorure do benzylène, on
obtient un dépôt nacré qu'on reprend par
l'eau, puis par l'alcool bouillant qui, en se
refroidissant, abandonne le sulfure de benzy-
lène en écailles brillantes.
— Sulfure de benzène ou hydrure de sulfo-
benzoyle (C6H*>, CIIS). On dissout 1 volume
d'hydrure de benzoyle dans 8 ou 10 d'alcool ;
on y ajoute peu à peu 1 volume de sulfhydrate
d'ammonium, on porte à l'ébullition, on lave
a l'alcool bouillant lu poudre très-fine qui se
précipite et qui est l'hydrure de sulfoben-
zoyle, corps insoluble dans l'eau et l'alcool,
soluble dans l'éther.
— Sulfure de )ritra/i>-:>izy:èn--- ou hydrure de
nitrosulfubcn- ibtient
en dissolvant 1 do l'hydrure de
nitrobenzoyl' -uns la solu-
tion un courant d'hydrogène sulfuré et luvunt
à l'alcool tiède lu pou Ire grisâtre qui se pré-
ulfure de nitrobenzylene.
turc est insoluble da
et l'éther. Dan
émettant des vapeurs d'une odeur ali
dans l'alcool bouillant, il se prend en musse
amorphe; dans l'éther, il devient visqueux
et transparent.
— Sulfazoture de benzylène ou thiobeuzol-
dîne, ou hydrure de sulfazobcnzoyle
C*lH">AzS«.
On connaît deux modes de préparation. Dans
le premier, on dissouide l'essence d'aman
amères dans 4 ou 5 fois sou volume d'éther ;
on y ajoute 1 volume de sulfure d'ammo-
BKNZ
340
nium.et, au bout de vingt ou trente jours, il se
forme sur le liquide une couche cristalline
de sulfazoture de benzylim isdans
l'éther, s'y cristallise en prismes obliques a
baser . Dans le second pri
i ou 2 volumes de sulfhydrate
d'ammoniaque sur 1 volume d'essence d'a-
mandes amères, et quand colle-ci est solidi-
i la lave a I éther froid, on la fait
cristalliser dans l'éther bouillant. Ni l'un ni
1 autre procédé ne réussissent toujours. Le
sulfure de nitrobenzylene cristallisé est in-
colore, transparent," soluble dans l'éther et
l'acide sulfurique, décomposais» par l'alcool
bouillant et l'acide azotique.
• BENZYLIQUE adj. — Encycl. Chim.
I. Alcool denzyliquk
ClHSO = <j6H<iCH«!
Il
O.
Ce corps, désigné par les divers auteurs sous
les noms d'hydrate de benzoyle, ou de benzé-
thyle,ou de loluényle, et d'alcool btuz^
benzéthylique, u été découvert par M,
nizaro et se prépare aujourd'hui de plusieurs
manières. 1° On étend de l'hydrure de ben-
zoyle dans son volume d'alcool absolu, on y
ajoute une solution alcoolique de potasse ; le
tout se prend en masse cristalline, quon
distille pour enlever l'alcool ; on lave à l'eau
chaude pour enlever le benzoate potassique ;
on agite le résidu dans l'éther, on évapore,
on sèche le résidu sur la potasse caustique
et l'on rectifie à plusieurs reprises; 20 on
dissout de l'acétate de benzyle .dans une so-
lution alcoolique concentrée d-? potasse; on
distille l'alcool, et le résidu liquide se sépare
en deux couches, dont la supérieure est de
l'alcool benzylique impur, qu'il suffit de rec-
tifier ; 30 on chauffe du chlorure de benzyle
avec de l'oxyde de plomb hydrate et de
l'eau, et il se produit du chlorure de plomb
et de l'alcool benzylique.
Ce dernier corps est un liquide incolore,
d'une densité de 1,051, insoluble dans l'eau,
très-soluble dans l'alcool, l'éther, le sulfure
de carbone et l'acide acétique. Nous allons
passer en revue les divers éthers de cet
alcool.
1° Ether benzylique ou oxyde de benzyle
Ci*Hi*0 = C7H7(r,
cwju'
On l'obtient en chauffant dans un tube scellé
un mélange d'alcool benzylique et d'acide
borique fondu et pulvérise, fuvant à I eau
bouillante et au carbonate de potasse le pro-
duit solide de la réaction, séchant et distil-
lant entre 300° et 315° l'huile verdâtre qui
surnage. On obtient ainsi une huile légère-
ment bleuâtre.
On connaît aussi un oxyde de benzyle et
d'éthyle, qu'on obtient en chauffant le chlo-
rure do benzyle avec une solution alcoolique
de potasse et faisant refluer les vapeurs. II
se forme un dépôt de chlorure de potas-
sium; on filtre le liquide, on chasse 1 excès
d'alcool par distillation, on ajoute de l'eau
et il se forme deux couches, dont la supé-
rieure est un éther de benzyle et d'éthyle.
C'est un liquide incoloro, plus léger que
1 eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther,
exhalant une odeur agréable.
Un autre éther mixte, l'oxyde do benzyle
et de phényle, s'obtient en faisant bouillir
du chlorure de benzyle et du phénate de po-
Us-Hini. Il cristallise en écailles nacrées,
d'une odeur agréable, inso L'eau,
solubles dans l'alcool et dans l'éther.
2» Acétate de benzyle (WCWO*. Quand
on fait bouillir le chlorure de benzyle avec
de l'acétate de potasse, on obtient une huile
incolore, plus dense que l'eau, d'une odeur
agréable; c'est l'acétate de benzyle.
30 Benzoate de benzyle CWCH'Ol. On
l'obtient en distillant l'alcool benzylique
du chlorure de benzoyle ou do l'anhydride
ilque. Le benzoate recueilli est une
huîle i(iii cristallise en partie en aiguilles fu-
t 20°.
40 Bromure de benzyle CH'Br. 1 la le pré-
pare --o faisan! agir L'acide brom hydrique
sur l'alcool benzylique, ou en faisant arri-
ver un mélange d'air et de vapeurs de brome
duns «t. -s v.ipours do toluène. Il est liq
incolore, d'une odeur aromatique, d'une den-
sité de 1,438.
5° lodure de benzyle C6I17I. Pour lo pré-
■11 dissout de l'alcool benzylique duns
du sulfure do carbone et du phosphore
lide; ou mélo l'une a l'autre les
, mi, y ;ijn ne do l'iode par pe-
1 |uantités, on distille, et il ro. le un li-
quide non encore analysé, qu'on croit être
nie de benzyle.
60 Chlorure de benzyl<- 1 lïVC\. On peu*
rer soit en faisant passer dans l'ai
cool benzyliqne un courant de gaz chlorhy-
1 e :ueillant le liquide qui surnage, le
le dosséehaut et le rectifiant ; soit en
distillant lo toluène dans un routant do
chlore; soit enfin en faisant arriver du
chlore dans des vapeurs de toluène et fai-
sant refluer les vapeurs. Ou recueille alors
du toluène, divers produits chlorés et surtout
une grande quanti» de chlorure do benzyle.
C'est une huile incolore, d'une densité de
l,lu7, bouillant à 183°. U est isomère avec le
toluène chloré, qui bout à 158<>.
On connaît un dérivé nitrè et trois dérivés
chlorés du chlorure de benzyle. Le chlorure de
nilrodracéth>le C*H*(MO»),CH*CL résulte
350
BERA
de l'action de l'acide azotique fumant sur le
chlorure de benzyle. Il cristallise en fines
aiguilles blanches ou en lames nacrées, très-
solubles dans l'alcool bouillant et dans l'é-
ther.
Les trois dérivés chlorés, ou plus exacte-
ment bichlorés, encore innomès, sont re-
présentés par
C«H3C1*CH3, C«H*C1CH*C1, C6H.6CHC1S.
Le premier existe dans les produits de l'ac-
tion du chlore sur le toluène; le second,
identique au chlorobenzol.se trouve dans
les produits de l'action Ju chlore sur le chlo-
rure de benzyle ; le troisième est du chlorure
de benzyle bichloré.
70 Cyanure de benzyle C7H5,CAz. Pour
obtenir ce corps, on fait bouillir du chlorure
potassique dans une solution alcoolique con-
centrée de cyanure de potassium; on filtre
pour séparer le chlorure potassique, on éva-
pore la plus grande partie de l'alcool, et le
cyanure de benzyle finit par surnager.
— II. Mercaptan benzylique C*H6S. Ce
corps se produit quand on fait agir le suif hy-
drate de potassium sur le chlorure ou le bro-
mure de benzyle. C'est un liquide incolore,
d'une densité de 1,028.
On connaît trois dérivés du raercaptan
benzylique. Le premier, le sulfure de ben-
zyle C*W*S, se produit lorsqu'on mélange
une solution alcoolique de sulfure de potas-
sium et une solution alcoolique de chlorure
de benzyle. On ajoute de l'eau, et il se pré-
cipite des gouttelettes oléagineuses , c'est
du sulfure de benzyle. Il est insoluble dans
l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther, où
il cristallise en écailles ou en longues ai-
guilles blanches. Le second dérivé, ou oxy-
sulfure de benzyle C»*Hl*SO, se produit par
l'action de l'acide azotique sur le sulfure de
benzyle. Il est légèrement soluble dans l'eau
bouillante, très-soluble dans l'alcool et dans
l'éther. Enfin le troisième dérivé, le bisul-
fure de benzyle C^H^SS, s'obtient en fai-
sant agir l'air atmosphérique sur le sulfby-
drate de benzyle additionné d'ammoi.iaque,
ou le bisulfure de potassium sur le chlorure
de benzyle. Il cristallise en lamelles brillantes,
insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool
bouillant et dans l'éther.
BENZTL-PHOSPHINE s. f. (bain-zit-fo-sfi-
ne). Chim. Ammoniaque composée dans la-
quelle l'azote est remplacé par du phosphore
et un atome d'hydrogène par du benzyle. V.,
au mot pbosphinb, l'article Phosphines aro-
matiques, tome XII du Grand Dictionnaire,
page 865.
BENZYL-TOLUIDINE s. f. (bain-zil-to-lu-i-
di-ne). Chim. Dérivé benzylique de la tolui-
dine.
* BÉOTIE, avec l'Attique, nomarehie de la
Grèce moderne ; 136,804 hab. et 6,426 kilom.
carrés.
BÉOTIE, femme d'Hyas et mère des Hyades.
BÉOTUS ou BOEOTUS, fils de Neptune et
d'Arné, fille d'Eole, roi d'Eolide, et frère
d'Eole, dieu des vents. Il fut élevé avec son
frère à Métaponte, où sa mère, fuyant le
courroux de son père, s'était réfugiée auprès
du roi de cette contrée, Métapontus. Devenus
grands, les deux frères s'emparèrent du trône
de leur hôte, puis ils quittèrent le pays avec
leurs partisans; Eole se dirigea vers les Iles
de la mer Tyrrhénienne, et Béotus retourna
Vers son grand-père, auquel il succéda ; il
donna à son royaume le nom de Béotie. Suî-
vinr. une tradition, son nom viendrait du
grec bous, bœuf, parce que sa mère, à sa nais-
sance, l'aurait caché dans du fumier de bœuf,
p mr le dérober aux regards de son père.
Certains auteurs fout descendre Béotus et
son frère de Neptune et de Mélanippe, fille
de Desmontès, et racontent qu'ils furent ex-
posés à leur naissance par les ordres de leur
1 :nid-père, qui fit crever les yeux à leur
mère, après l'avoir fait mettre en prison;
'pie des pâtres les ayant trouvés les élevè-
rent; qu ensuite ils furent recueillis par
Tfaéano, épouse de Métapontus , roi d'Icarie,
laquelle, étant sans enfants, les fit passer
iens; mais que, deux fils lui étant- sur-
dons la suite et ayant alors voulu
jéiir Béotus et son frère, ceux-ci sor-
tir .-nt vainqueurs de la lutte, tuèrent les fils
'[>• Théano, qui elle-même se donna la mort;
fils retournèrent chez les pâtres qui
èlevéfl et que, Neptune leur avant
révélé leur orig ne, ils allèrent délivrer Mé-
, leur mère, avec laquelle ils revin-
rent auprès dft Métapontus, qui épousa Méla-
nippe, ii qui Neptune avait rendu la vue, et
1 Béutus et Eole.
Enfin d'autres auteurs fout descendre Béo-
tus d'Itonus, fils d'Amphictyon, et de la
nymphe Mélanippe.
itlliA [te i"r)( avocat et homme po-
litique français, né vers 1760, mort vers 1820.
il ne parvint pai b e ignaler durant
riode révolutionnaire et, bous l'Empire, il tut
1 né i"'1 ' rai à Poitlei
Restauration lui Ht perd] n m en
1815 il fut envoyé h ta 1 lhambre des d
par trois collogi^ électoraux. * > 1 1 a -In lui un
Choix de plaidoyers sur des gw
'•t des difficulté* intéressante élevées en inter-
prétation du code Napoléon et du code de
prcr'dure civile (Paris, 1812, in-4»).
DKRARJ£, ancienne ville de l'Inde nu delà
BERA
du Gange, dont les habitauts étaient anthro-
pophages.
BERABONNA, ancienne ville de l'Inde
orientale, dans le pays d'Argensëe, sur le
Gangeticus Sinus (golfe du Bengale).
BÉRAIN (Jean), dessinateur français, né à
Saint-Michel en 1630, mort en 1697. 11 était
attaché au cabinet de Louis XIV et chargé
de dessiner les ornements pour la décoration
dès appartements des palais royaux. On a
des gravures qui reproduisent plusieurs de
ses dessins et qui prouvent que Berain fut
artiste de goût et un praticien habile. — Son
fils Jean fut, lui aussi, dessinateur et fournit
uu grand nombre de dessins pour les sculp-
tures qui figuraient alors aux proues et aux
fioupes des navires. Jean Bérain dessina éga-
ement des costumes pour les ballets royaux et
donna les plans des décorations qui devaient
embellir l«s fêtes données par le roi Louis XIV
et par le Régent.
BÉRAIN (Pierre-Martin), historien fran-
çais, frère du précédent. Il vivait dans la
première moitié du xvme siècle et fut pré-
vôt du chapitre de Hazelach, en Alsace. Il
a laissé un ouvrage ayant pour titre : Mémoi-
res historiques sur le règne des trois Da-
gobert , au sujet des fondations de plusieurs
églises d'Alsace, et particulièrement de celle
de Hazelach (Strasbourg, 1717, in-4°).
BÉRALDI (Pierre-Louis), administrateur et
homme politique français, né à la Martinique
en 1823. Il remplissait des fonctions dans le
commissariat de la marine lorsqu'il fut nommé,
en 1865, chef de bureau au ministère de la
marine. Depuis lors, il y est devenu sous-di-
recteur de la comptabilité. Elu membre du
conseil général de l'Aude en 1871, il y siégea
dans les rangs des adversaires de la Répu-
blique et fut nommé, en 1873, président de
ce conseil à la place de M. Marcou. Cette
même année, il se porta candidat à l'Assem-
blée nationale dans une élection partielle qui
eut lieu dans ce département, mais il échoua.
Lors des élections du 30 janvier 1876 pour le
Sénat, l'Union conservatrice, représentant la
coalition de tous les partis hostiles au gou-
vernement établi, choisit pour un de ses can-
didats M. Béraldi, qu'appuyaient chaude-
ment les bonapartistes et le préfet de l'Aude.
Il fit une profession de foi des plus insigni-
fiantes , affirma ses idées conservatrices ,
déclara qu'il acceptait la constitution, tout
en réservant ses aspirations personnelles, fit
un éloge singulièrement pompeux de l'admi-
nistration de l'Empire et fut élu sénateur au
deuxième tour de scrutin par 266 voix. Au
Sénat, M. Béraldi est allé siéger à droite, et
il a voté constamment avec les réaction-
naires.
BÉRANN1TE s. f. (bé-rann-ni-te). Miner.
Variété de vivianite.
BERANOTH, ancienne ville de la Palestine,
de la tribu de Siméon.
BÉRARD, village de l'Algérie, arrond. de
Blidah, dans le Sahel des Hadjoutes, sur le
versant N-, à 10 kilom. de Bou-IsmaSi et à
16 kilom. de Tipaza. Ce centre de population
fait maintenant partie de Mouzaïaville. Le
village est situé dans une position salubre,
rafraîchie par les brises de mer ; il a pour
dépendances 862 hectares de terres, prés,
bois et étangs. Il porte le nom du contre-
amiral Bérard, qui, de 1831 à 1833, releva les
côtes de l'Algérie.
BÉRARD (Jules), administrateur français,
né en 1818. Entré en 1812 a l'Ecole po-
lytechnique, il en fut expulsé pour un dis-
cours prononcé sur la tombe de Laffitte et
remarquable par l'exaltation des doctrines
républicaines et démocratiques. A la suite de
la révolution de Février , il fut aussitôt
nommé lieutenant d'artillerie, puis commis-
saire de la République dans le Lot-et-Ga-
ronne. Ses administrés ne tardèrent pas à
envoyer siéger a la Constituante cet ardent
républicain et le réélurent à la Législative.
M. Jules Bérard, à qui l'élection présiden-
tielle du 10 décembre avait dessillé les yeux,
jusqu'alors, sans doute, éblouis par de purs
mirages, s'affilia au fameux comité réaction-
naire de la rue de Poitiers, dont il fut long-
temps le secrétaire; puis, ayant flairé les
chances supérieures du prince qui résidait à
l'Elysée, lorsque le comité de la rue de Poi-
tiers se prononça contre le futur emporeur,
M. Jules Bérard abandonna ses amis pour
s'attacher décidément au sauveur de la
France en détresse. Après le coup d'Etat, il
reçut la récompense de son attitude et fut
nommé membre de la commission consulta-
tive, puis envoyé à Amiens en qualité de
commissaire extraordinaire; il salislitsi >■
plétement ses patrons, qu'au bout d'une se-
maine de mission il reçut la croix de la Lé-
gion d'hunneur. En 1852, il fut appelé a lu
préfecture de l'Isère , qu'il quitta en 1856
pour prendra sa retraite.
BÈRATAMPHAT, ancienne ville de la Pa-
lestine, de lu tribu de Gad. Plus tard, elle fut
appelée Juliade, du nom de Julia, femme do
l'empereur Tibère.
BBHATOM (Joseph), peintre espagnol, né à
Tarragono en 1747, mort à Madrid en 1796.
Il fui eleve do François Bayen, dont il imita
la manière. Plusieurs églises d'Espagne pos-
sèdent quolqti'-s-unos de ses peintures, ■' ail-
leurs anses médiocres.
BERC
BÉR AU D ( Bruno - Jacques ) , chirurgien
français, né k Monteux (Vaucluse) en 1823,
mort à Paris en 1865. Il vint étudier la mé-
decine k Paris, où il se fit recevoir docteur
en 1854, après avoir été prosecteur de l'am-
phithéâtre d'anatomie des hôpitaux. Agrégé
de la Faculté en 1857, il devint chirurgien et
professeur adjoint à la Maternité de Paris,
puis chirurgien a l'hôpital Saint-Antoine. On
lui doit : Manuel de physiologie (1853), réédité
sous le titre de Eléments de physiologie de
l'homme et des principaux vertébrés (1856-1857,
2 vol. in-12); Essai sur le catkétérisme du ca-
nal nasal (1855, in-8*>); Maladies de la pros-
tate (1857, in-8°) ; Atlas complet d'anatomie
chirurgicale topographique , pouvant servir de
complément à tous les ouvrages d'anatomie
chirurgicale (1862-1864, in-4oj ; Manuel d'a-
natomie chirurgicale, avec Velueau.
HÉRAULT (Josias), jurisconsulte français,
né en 1563, mortkSaiot-Fulvien, près de Lai-
gle, vers 1640. Il était avocat au parlement
de Rouen et il rédigea un commentaire sur la
Coutume de Normandie, qui a été publié avec
les travaux de Godefroi et d'Aviron (1626,
2 vol. in- fol.).
BERBÉRALES s. f. pi. (ber-bè-ra-le). Bot.
Syn. de berbéridees.
' BERBÉRINE s. f. — Encycl. Chim. Avant
d'être extraite de la racine de l'épine-vinette,
la berbérine CSOrl^AzO^avait été extraite par
MM. Chevalier et Pelletan d'une espèce de
zanthoxyie et désignée par eux sous le nom
de zanthopicrite. Elle a été depuis décou-
verte dans un grand nombre d'autres végé-
taux. On l'obtient cristallisée en petits pris-
mes groupés concentriqueraent ou en aiguilles
soyeuses d'un jaune clair. Pour la préparer,
on épuise par l'eau bouillante la racine d'é-
pine-vinette, on concentre, on traite par l'eau
ou l'alcool bouillants. Peu .soluble dans l'eau
et dans l'alcool, elle est insoluble dans l'éther.
Elle fond au-dessus de lOOO et dégage, vers
200°, des vapeurs jaunes odorantes. La po-
tasse caustique transforme la berbérine en
une matière résinoïde très-peu soluble dans
l'eau, très-soluble dans l'alcool. En ajoutant
de l'iode à une solution d'un sel de berbérine,
on produit un iodhydrate de biiodoberbérine
C20Hl7AzO*I2,HI, sous deux formes homé-
riques. Si on ajoute un peu d'iode k la solu-
tion, on obtient un précipité brun, insoluble
dans l'eau, peu soluble dans l'alcool froid,
plus soluble dans l'alcool bouillant, cristalli-
sant en prismes. Il n'a pas été analysé. En
versant une solution d'iode dans une solution
alcoolique chaude d'un sel de berbérine, on
obtient deux séries de cristaux, les uns en
belles paillettes vertes k reflets métalliques,
les autres de couleur rouge.
L'hydrogène naissant produit dans une so-
lution de sel de berbérine transforme celle-ci
en hydroberbérine C»>H2lAzO*. Elle se pré-
sente en petits prismes rhomboïdaux obliques
ou en aiguilles incolores. Si l'on dissout cette
base dans un mélange à volumes é^aux d'al-
cool et d'acide chlorhydrique et qu on ajoute
goutte k goutte de l'acide chlorhydrique
étendu d'eau, la berbérine se régénère et se
précipite à l'état de chlorhydrate.
L'hydroberbérine donne, avec les acides,
des sels cristallisés; on a produit l'azotate,
l'oxalate , te tartrate , le chlorhydrate f le
bromhydrate , l'iudhydrate, deux sulfates,
l'un neutre et l'autre acide.
On connaît un chlorure d'or et de berbérine
et un chlorure de platine et de berbérine.
BERB1SEY (Jacques), jurisconsulte fran-
çais, né k Dijon en 1598, mort en 1678. Elève
de Paeius de Berga, professeur k Valence,
il publia un ouvrage important de ce profes-
seur sous ce titre : Definitiones juris civilis
et canonici (Paris, 1639).
* BERBRUGGER (Louis-Adrien), littéra-
teur et philologue français. — Il est mort à
Mustapha, près d'Alger, en 1869. Berbrugger
eiait conservateur de la bibliothèque et du
musée d'Alger et correspondant de l'Acadé-
mie des inscriptions. Outre les ouvrages de
lui que nous avons cités, nous mentionne-
rons : Négociations entre l'évégue d'Alger et
Abd-el-Kader pour l'échange des prisonniers
(1S43, in-8°) ; (îéronimo, le martyr du fort des
Vingt-quatre- Heures, à Alger (18r>4, in-8°) ;
Epoques militaires de la grande Kabylie (1857 ,
in-12); Bibliothèque - musée d'Alqer (1860,
in-16); le Pégnon d'Alger ou les Origines du
gouvernement turc en Algérie (1860, in-8°) ;
les Puits artésiens des oasis méridionales de
l'Algérie (1861, in-12); les Colonnes d*Jffer-
cule, excursion à Tanger, Gibraltar, etc. (1863,
in-18) ; le Tombeau de la chrétienne, mausolée
des derniers rois de Mauritanie (1868, in-8°).
BKRCUÈRE (Jean-Baptiste Le Gouz DE La),
magistrat français, mort k Grenoble on 1631.
Délégué en 1612 pour rechercher les limites
du duché et du comté de Bourgogne, il écri-
vit sur les résultats de sa mission nu nu-
moire, qui a été publié dans la Coutume de
Bourgogne (1636, in-4°). On connaît aussi de
lui doux harangues adressées k Louis XIII
en 1629, et qui ont paru dans le Mercure
français.
m m il i:i; i. (Pierre i.k Gouz db La), ma-
gistrat français, fils du précédent, né à Dijon
en 1600, mort a Grenoble en 1653. 11 fut pre-
mier président k Dijon, puis à Grenoble et
mérita, par son intégrité, le surnom d'Incor-
ru pif h U. On a de lui : deux lettres k Su,
BERE
maise et deux au duc de Montansier, publiées
dans le recueil de de La Mare; Harangue au
prince Henri de Condé, lorsqu'il fit son entrée
à Dijon , publiée dans la description que
Malpoy a donnée de cette entrée (Dijon, 1632,
in-fol.).
BERCHÈRE (Denis Le Godz de La), magis-
trat français, qu'on croit fils du précédent,
mort en 1681. Il était premier président du
parlement de Grenoble. On a de lui : Lettre
au roi sur les grandes actions de Sa Majesté
(Grenoble, 1633); l'Allemagne au roi (Gre-
noble, 1664).
BERCHÈRE (Cari Ls Gouz db La), théolo-
gien français, né k Dijon, mort k Narbonne
en 1719. 11 entra dans l'état ecclésiastique,
devint évêque et occupa tour à tour les sièges
épiseopaux de Lavaur, d'Aix, d'Albi et de
Narbonne. Il a laissé : Statuts synodaux de
Lavaur (Toulouse, 1679. in-12); Addition aux
statuts synodaux de Lavaur (Toulouse, 1679,
in-12); Statuts synodaux d'Albi ( Albi, 1695,
in-12); Harangue au roi Louis XIV et Ha-
rangue au roi Louis XV (Paris, 1715, in-4°).
* BERCHÈRE (Narcisse), peintre français.
— Il est né en 1822. Ce paysagiste distingué
a été décoré de la Légion d'honneur en 1870.
Les principaux tableaux exposés par lui de-
puis 1866 représentent, avec beaucoup d'art
et de vérité, des vues d'Egypte et des scènes
de la vie orientale. Nous citerons : Basses
eaux du Nit, Funérailles au désert (1867);
Nomades en marche au milieu du jour (1868) ;
Port du vieux Caire, Halage dans le lac Men-
zaléh ( 1869); Embouchure du NU (1870); le
Haut Nil, les Plaines du Delta (1875); Ma-
halet-el-Kèbir, la Sakieh (1876); le Campe-
ment en Egypte (1877). Daus cette dernière
toile, l'artiste a installé son campement aux
pieds des ruines d'un temple gigantesque.
i La foule qui s'éveille s'agite et fait ses ablu-
| tions dans une mare voisine. C'est un très-
I bon tableau, habilement composé et d'une
jolie couleur.
BERCHETT (Pierre), peintre hollandais,
né en 1650, mort on 1720. 11 travailla en
Angleterre, sous la direction de Rarabour,
peintre fiançais, fut chargé de décorer le
palais royal de Loo, repassa en Angleterre
et peignit le plafond de la chapelle du collège
de la Trinité, à Oxford.
BERCHON (Ernest), médecin français, né
à Cognac en 1825. Il entra dans le service de
santé de la marine, se fit recevoir docteur et
devint médecin principal. Le docteur Ber-
chon fut chargé de diriger le service de la
santé à Pauillac. Outre des articles et des
études, insérés dans les Archives de médecine
navale, dans la Gazette des hôpitaux, etc.,
on lui doit: Relation d'un voyage médical aux
mers du Sud (1858, in-4°); le Tatouage aux
îles Marquises (1860, in-8°); Un chapitre des
erreurs, lacunes et imperfections de la litté-
rature médicale (1861, in-8°) ; Théorie nou-
velle sur le mécanisme de certaines fractures
de la base du crâne (1862, in-80); De l'emploi
méthodique des anesthésiques et principale-
ment du chloroforme (1862, in-8<>); Recherches
sur le tatouage (1862, in-8»); De la cicatri-
sation de fractures du crâne très-étendues ou
accompagnées de dépressions considérables
des os (1863, in-8°); la Commission sanitaire
des Etats-Unis (1866, in-so) ; En steamer,
D'Europe aux Etats-Unis, histoire, souvenirs,
impj^essions de voyage (1867, in-12) ; les Fonds
de la mer, étude sur les particularités nou-
velles des régions sous-marines (1867-1S69), eu
collaboration avec Folio et Périer; Histoire
médicale du tatouage, Anatomie, Physiologie,
Médecine légale, Pathologie, Applications
chirin-gicates (1869, iu-80).
' BERCK-SUR-MER, bourg de France (Pas-
de-Calais), caul., arrond. et k 15 kilom. de
Montreuil-sur-Mer; pop. aggl., 3,318 hab. —
pop. tôt., 4,228 hab. — Ce bourg, situé a
2 kilom. de la mer, dont il est séparé pur des
dunes, possède un établissement île bains de
mer et uu hospice pour 600 enfuuts serofu-
leux. La pèche du hareng y attire beaucoup
de marins. Commerce considérable de pois-
son. Phare de 1" classe, k feu scintillant.
BERCKHEYOÏDE s. f. (bèr-ké-io-i-de — de
berckheye , et du gr. eidos , aspect). Bot.
Sous-genre de stéphanocomes , comprenant
tes espèces qui ont des capitules radies et des
réceptacles légèrement alvéolés.
iu iu Kiti.Mii u (Daniel), savant allemand,
né dans le Palatinat, mort en 1667. Apres
avoir fait ses études à, Groninguo, il devint
précepteur des enfants du roi de Bohême,
puis professeur de philosophie k Utrecht, et
euliu professeur d éloquence dans la même
vdle. Ou cite, parmi ses meilleurs ouvrages :
Exercitationes ethicx et politics de summo
bono (Utrecht, 1644); Exercitationes œcono-
micx didactico-problematicx (Utrecht, 1644);
Dissertatio de cometis, utrum tint signa, an
causm , on utrumque, an neutrum (Utrecht,
1665, in- 18). Il avait prépare contre Hobbes
un ouvrage intitulé : Examen elementorum
philosopMCOrvm de bono cive; il n'a jamais
été publié.
it. «-.-, (roNT db). V. Paris, au tome XI i
du Grand Dictionnaire, page £45.
BÉRÉCYNT111A, surnom de Cybèle, qui
avait un temple sur le mont Bérécynthe, en
Phrvgie, m'i elle éttit n^". Le culte de la
BERE
mère des dieux, sous le nom de Bérécynthîa,
était en honneur dans les Gaules, ou il sub-
sista jusqu'au rve siècle, suivant Grégoire de
Tours.
BÉRÉCYNTHIUS, surnom de Midas, roi de
Phrygie, i û était le mont Bérécynthe.
BÉRENGER (René), magistrat et homme
politique français, ne & Valence en 1830. Il
est Sis de Bérenger de la Drôme, qui fut pair
de France et président de chambre à la cour
de cassation. M. René Bérenger étudia le
droit à Paris, où il se rit recevoir licencié
en 1850 et docteur en 1853. Etant entré dans
la magistrature, il devint successivement
substitut à Evreux, procureur impérial a
Bernay et a Neufehàtel, substitut du procu-
reur général à Dijon ^1860), avocat général
à Grenoble (1862), d où il passa au ;
titre à Lyon. Un discours qu'il prononça à
la rentrée des tribunaux en novembre 1869,
sur l'organisation judiciaire et sur les refor-
mes à introduire dans la magistrature, lut
très remarqué. Au 4 septembre, ayant tenté
de délivrer son Procureur général, illégale-
ment arrêté, il tut emprisonne, mais délivré
bientôt après par le procureur général répu-
blicain Le Royer; il se rit alors inscrire
comme avocat a Lyon. Ayant été de nouveau
poursuivi, il échappa aux poursuites, et, bieu
que marié et père de famille, il s'engagea
comme volontaire dans la première légion de
marche des mobilisés du Rhône. Il prit alors
part à la guerre contre l'étranger et fut
blessé à la bataille de Nuits. Lors des élec-
tions du 8 février 1871 pour l'Assemblée na-
tionale, M. Bérenger fut nommé député dans
le Rhône par 72,000 voix, et dans la Drôine
par 36,417 voix. Il opta pour ce dernier dé-
partement. A l'Assemblée de Bordeaux, il
vota les préliminaires <le paix et la déchéance
de l'Empire. Après la réunion de la Chambre
à Versailles, M. Béienger rit partie du groupe
Féray, comprenant d'anciens orléanistes dis-
poses a se rallier à la Republique conserva-
trice. Il prit une paît active aux débats de la
Chambre, proposa de nommer une commis-
sion chargée de se rendre à Paris pour assis-
ter L'armée dans la répression de la Commune,
parla sur la loi des conseils généraux, sut les
élections municipales, contre les poursuites
pour delus de presse, sur l'abrogation des
luis d'exil, sur la répression en matière de
presse, etc. Cette même année 1871, il pré-
senta des projets de loi relatifs à l'organisa-
tion judiciaire et à la répression des délits de
presse par un jury spécial, vota pour les
prières publiques, la pétition des évêques,
l'abrogation des lois d'exil, la loi des conseils
généraux, la proposition Rivet, le retour de
l'Assemblée à Paris. En 18"2, il prit une part
importante à la discussion sur la réforme de
la magistrature. Le 20 février, il eut la ma-
lencontreuse idée de défendre la magistra-
ture de l'Empire et de plaider les circons-
tances atténuantes en faveur des membres de
cette magistrature qui étaient entrés dans
les commissions mixtes. Il prononça de nou-
veaux discours sur la réorganisation judi-
ciaire le 23 février, le 1er mars et le 10 mai.
Il contribua à déterminer Thiers à donner
des juges aux insurges de la Commune et fut
rapporteur de la loi qui organisa à cet effet
les conseils de guerre. Au mois de février 1873,
M. Bérenger qui, maigre ses tendances clé-
ricales et ses anciennes opinions monarchi-
ques, avait compris, comme M. Thiers, que,
dans l'état actuel des partis, il n'y avait plus
qu'un gouvernement possible, présenta a la
commission des Trente un amendement de-
mandant que l'Assemblée organisât, avant de
se séparer, le gouvernement de la Républi-
l tans une lettre qu'il adressa à la France
m d'avril 1873, il exposa nettement ses
idées k ce sujet.
■ Nous pensons, dit -il, que l'état du
l ne saurait supporter plus longtemps
invoques, les faiblesses, les germes de
non qu'entraînent I^s situations in-
décîses; que, pour affronter les périls pro-
chains, dont quelques-uns semblent depuis
peu de jours plus apparents, il a besoin d'un
gouvernement fermement assis, dod contes-
luiile --t :<i. ...linii'-nl i.h.-i ; qlie la république
est le seul gouvernement possible; qu'elle a
d'ailleurs, depuis deux ans, donne U l'ordre
iges énergiques et indéniables; qu'il
faut dune reconnaître et organiser le gouver-
nement républicain. ■
Dans le remaniement ministériel survenu
le 19 mai 1873, M. Thiers appela M. Bé-
er k prendre le portefeuille des tra-
vaux publics; mai-, cinq jours plus tard,
le [.résident de la République était ren-
vei ■■■ par la coalition des anciens partis et
M. Bérenger donnaii sa démission le 25 mai.
puté d.- I:i Drôme, devenu un des mem-
bres do centre gauche, suivit la ligne poli-
de M. Casimir l'erier et vota contre
la plupart des mesures réactionnaires pré-
sentées par le gouvernement de combat;
toutefois, il s'associa a la manifestation des
cléricaux qui concédèrent & larebevêque de
Paris le droit exorbitant d'exproprier des
propriétaires de Montmartre pour ériger une
église au Sacre-Cœur. Le 19 novembre 1873,
M. Bérenger vota contre le septennat. Il
contribua, le 19 mai 1874, a la chute de
M. de Broglie, appuya L'amendement Périer
et Mallevile, vota l'amendement Wallon, les
lois constitutionnelles, se prononça contre la
loi sur l'enseignement supérieur, etc. Parmi
BERE
ses discours, nous citerons ceux qu'il pro-
nonça au sujet de la loi sur la municipalité
lyonnaise, dout il demanda la suppression,
sur la réforme du régime des prison
partementales, sur la loi des maires, sur l*é-
lectorat municipal, sur les lois constitution-
nelles, etc. Le 24 octobre 1875, il prononça,
dans une réunion privée qui eut lieu au théâ-
tre de Valence, un important discours dans
lequel il exposa ses idées politiques et rit une
distinctiou entre les idées religieuses qu'il ap-
prouvait et les tendances cléricales qu'il con-
damnait.
Le 16 décembre 1875, il fut élu sénateur
à vie par l'Assemblée par 325 voix. Dans
cette nouvelle Chambre, M. Bérenger a
soutenu généralement la politique gouver-
nementale.
BÉRENGER-FÉI1AUD (Laurent-Jean-Bap-
tiste), médecin français, né à Saint-Paul-du-
Var en 1832. Il entra en 1852 dans le service
de santé de la marine, devint officier de santé
de 3e classe en 1855, officier de santé princi-
pal en 1868, et fut nommé médecin en chef
en 1872. M. Bereuger-Féraud, qui a pris le
grade do docteur, a collaboré k la Revue
d'anthropologie et s'est fait connaître par des
ouvrages estimés. Nous citerons de lui :
Traité de l'immobilisation directe des frag-
ments osseux dans les fractures (1869, in-8°) ;
Traité des fractures non consolidées ou pseu-
dartkroses (1871, iu-8°) ; De la fièvre bilieuse
mélanurique des pays chauds comparée avec
la fièvre jaune. Etude clinique faite au Séné-
gal (1S74, in-8°); De la fièvre jaune au Séné-
gal (1S74, in-8°) ; Etude sur les Ouolofs de
Sénégambie (1875, in-8°); Etude sur les Peuls
de la Sénégambie (U75, in-8°); Traité cli-
nique des maladies des Européens au Sénégal
(1875, 1er vol., in-80).
BÉRKNGERE (Adèle Bonau, dite), actrice
française, née à Paris le 15 mai 1835. Sa
mère, accablée par des chagrins domestiques,
l'emmena bien jeune encore à. Pithiviers, où
elle venait d'acheter un fonds de mercerie.
Ce petit commerce prospérant, elle put met-
tre sa fille dans uq des deux pensionnats de
cette ville. Adèle se destinait à la carrière de
l'enseignement, quand elle assista à une re-
présentation que donnait une troupe de co-
médiens nomades. On jouait le Livre noir de
Léon Gozlan, et cette pièce produisit une
telle impression sur son esprit , qu'elle se
sentit une vocation irrésistible pour le théâ-
tre. Sa mère, cédant à son penchant, vendit
son fonds de mercerie et revint avec elle à
Paris. Une lettre de recommandation l'in-
troduisit auprès de Michelot, qui reconnut en
elle d'heureuses dispositions. Uue actrice,
M1^ Marcus, que connaissait une voisine, la
conduisit chez Beauvallet, qui lui fit suivre
son cours et la présenta aux examens du
Conservatoire, où elle fut admise à l'unani-
nimité. Comme il fallait subsister, la future
comédienne broda des ornements d'église ,
fiuis peignit des guirlandes de roses pour
ampes. C'est ainsi qu'au bout d'un an elle
atteignit le premier concours du Conserva-
toire; mais elle ne remporta aucun prix.
Elle alla, un peu en larmes, se présenter au
théâtre du Gymnase, où on lui offrit un enga-
gement semestriel, à titre d'essai, avec ap-
pointements de 50 francs par mois. Elle .s'em-
pressa d'accepter et débuta bientôt par Ce ile
de la Marraine. On ne lui confia ensuite que
trois ou quatre rôles assez insignifiants. Ce-
pendant, elle avait attiré l'attention d'Al-
phonse Royer, directeur de l'Odéon, et, a
l'ouverture de ce théâtre, le 19 septembre
1853, elle joua le rôle d'un petit page dans
Guzman le Brave de Méry. Elle interpréta
ensuite, avec un succès plus décisif, 1.' D
du Barbier de Séville, Mariette de François
le Champi, et, dans l'ancien répertoire, Ma-
rianne du Tartufe y Henriette des Femmes
savantes et Agnes de {'Ecole des femmes, qui
fut son véritable triomphe. Elle créa, avec
autant de grâce, d'espiegierie, desprit et de
distinction, en 1854, ie petit étudiant de la
Taverne, de Sardou; Rosine de Au printemps,
de Léopold Laluyè, etc. Elle quitta le second
Théâtre-Français pour entrer au Vaudeville,
ou elle débuta le 29 juillet 1859, par le rôle
de Marguerite des Honnêtes femmes, d'Anieet-
Bourgeois et d'Adrien Decourcelle, puis re-
put avec beaucoup de succès Pauune de la
Marâtre, de Balzac Elle créa, en 1860, deux
'•ulement : Mm« Vatinelle des Petites
, de Labiche et d'Edouard Martin, et
Mme Jolibois de la Femme doit suivre son
mari, de Delacour. C'est vers cette époque
que sa santé la força de renoncer à un art
qu'elle aimait tant, et elle cessa de faire par-
tie de l'Association des artistes dramatiques
i ommencement de juillet 1864.
1IKRKNG11ER (le Père Ramon), peintre es-
pagnol, ne a l.erida, mort en 1675. Pour sa-
"H oui pa s sionné pour les arts, il
.ntra au monastère de Paular, où il copia les
nombreux tableaux de Vincent Carducbo, que
possédait cette maisOD, et devint plus tard
supérieur de la chartreuse de Lérida, qui
ie le plus grand nombre des œuvres de
cet artiste.
"BERESFORD (William Carr, vicomte).—
Il est mort dans ses terres du comté de Kent
en 1854.
BERESTECZKO ou BERESTELCHKO, bourg
de la Russie d'Europe, sur la rive gauche du
Sur, gouvernement de Wolhyuie. Une san-
BERE
ghnte bataille, où se distingua Nicolas Po-
tocki, y fut livrée en 1651.
BERETTA (Jean-Gaspard), historien ita-
lien, né à Milan en 1660, mort en 1736. Il ap-
partenait à l'ordre des bénédictins. On a de
lui : Lyrhnus chronologico-juridicus, disserta-
tion sur des reliques découvertes dans la
ion de Saint-Pierre {Milan, 1700,in-4°);
De Italia medii xvi dissertatio chronologica ;
In dissertationem ïtalix medii xvi censurx
très Viterbiensis , Veneta et Brixiana, cum
responsis tribus (Milan, 1729, in-4°).
BERF./.OWSK1 (N...), auteur d'un attentat
contre le czar Alexandre II, né en Pologne
vers 1849. Il était venu se fixer à Paris vers
1865 et, complètement dénué de ressources,
s'était fait ouvrier mécanicien. Ayant réussi
à épargner quelque argent sur sou salaire, il
entra dans une pension pour se perfectionner
dans la langue française et y resta environ
six mois. Il venait de quitter cette institution,
lorsque s'ouvrît l'Exposition universelle de
1867 et que le voyage du czar à Pari3 fut
annoncé dans les journaux. Le projet d'at-
tenter à la vie d'Alexandre II germa aussitôt
dans son esprit, et il profita, pour le mettre
à exécution, d'une grande revue qui devait
avoir lieu au bois de Boulogne, en l'honneur
du czar et du roi de Prusse. Le défilé ter-
miné, les voitures qui devaient ramener les
souverains à Paris s'engagèrent dans l'allée
qui remonte du champ de course en passant
près de la cascade; dans la première étaient
l'empereur de Russie, Napoléon III, le prince
héritier de Russie et son frère, le grand-duc
Wladiroir; dans la seconde , l'impératrice
Eugénie, le roi et le prince royal de Prusse.
Comme la calèche impériale passait très-len-
tement, k cause de la foule, le long d'un
bouquet de bois qui avoisine la cascade, une
détonation se fit tout à coup entendre; l'é-
cuyer de l'impératrice, M. Raîmbault, avait
vu un individu se diriger, en étendant la main,
vers la voilure, et, croyant avoir affaire à un
pétitionnaire, avait poussé son cheval en
avant pour l'écarter; les naseaux du cheval
furent traversés par la balle, qui alla blesser
une dame de l'autre côté de la route. Quant
k l'auteur de l'attentat, il ne cherchait aucu-
nement à fuir; il tenait encore à la main le
pistolet déchargé, dont le second coup, en
éclatant, lui avait brisé les doigts, et il fut
arrêté par un sergent-maior anglais qui se
trouvait près de lui. La foule composée en
partie de mouchards furieux d'avoir fait si
mauvaise garde autour des deux empereurs,
voulait massacrer le prisonnier; la force ar-
mée eut de la peine a le retirer vivant de la
cohue.
Le soir même, le Moniteur du soir publia
cette note, qui fut trouvée un peu vague :
■ Un individu, se disant Polonais, a tiré un
coup de pistolet sur la voiture qui ramenait
Sa Majesté avec l'empereur de Russie et ses
deux fils, à l'issue de la grande revue passée
aujourd'hui par l'empereur au bois de Bou-
logne, en l'honneur des souverains étrangers,
au milieu d'un enthousiasme indescriptible.»
La nationalité de l'auteur de l'attentat faisait
seule supposer que c'était le czar qu'on avait
voulu atteindre, et ce n'était pas sans peine
que cette révélation avait été obtenue. In-
terrogé d'abord par M. de Marnas, procureur
général, M. Gonet, juge d'instruction, et le
préfet de police Piétri , le prisonnier avait
refusé de dire qui il était et quel mobile l'a-
vait poussé. 11 craignait, en effet, qu'on ne
fît expier sa tentative sur son père, qui vi-
vait en Pologne avec d'autres membres de sa
famille. Mais, dans un second interrogatoire
que lui firent subir MM. Baroche et Rouher
en présence du comte Sehouwaloff, L'rand
maître de la sûreté générale en Russie, son
accent polonais le trahit à l'oreille exercée
de ce dernier et il fut obligé de confesser son
origine. Il déclara se nommer Berezow.ski,
être âgé de dix-huit ans et donna sur son
séjour i» Paris les détails que nous avons rap-
portés plus haut. ■
Le parquet déploya la plus grande activité
dans l'instruction de ce procès, mais il ne
parvint k savoir rien de plus. Berez..\\ski
n'avait pas de complices; l'espérance de dé-
livrer la Pologne du joug russe, ou tout au
moins de venger l'oppression de ses compa-
triotes par la mort de l'oppresseur, l'avait
seule poussé au crime. Traduit devant la
cour d assises, il refusa d'abord de défen-
dre, puis choisit pour avocat Mp Emmanuel
Arago, qui plaida éloquemment en sa faveur.
Le jury, touché de sa jeunesse et de la pu-
reté de sa vie, lui accorda des circonstances
atténuantes, grâce auxquelles il ne fut con-
damné qu'à, vingt ans de travaux forcés. Le
czar et son entourage se montrèrent violem-
ment courroucés de cette indulgence, et pen-
dant longtemps les journaux ru- i
la justice frauçaise, impuissante, disaient-ils,
k protéger les étrangers, fussent-ils souve-
rains, dont on pouvait menacer la vie impu-
nément. 11 y eut cependant un a I
pour le czar dans les adresses qui lui furent
envoyées par quelques municipalités et dans
les félicitations que délibérèrent en su faveur
le Sénat et la Chambre des députés. Un Te
Deum fut solennellement chante k l'église
russe, eu présence d'Alexandre II, de Napo-
léon III et de l'impératrice. Quant k Bere-
gows&i, il fut e:, tLrne de Toulon, puis
On a fait courir le
bruit de sa mort ; nuis il vit encore a l'Ile Non,
BERQ
351
BERG(Jo&chim dk). pbilauthrope allemand,
. k Hermdorfen 1526, mort en 1602. Après
des études sérieuses et variées, il voyagea
dans presque toutes les parties de l'Europe
et revint occuper dans sa patrie de hautes
fonctions politiques. Mais ce qui l'a fait con-
naître surtout, c'est un acte de générosité
par lequel il consacra tous ses biens, après
sa mort, k l'éducation des enfants pau-
vres.
BERG (Mathias van der), peintre hollan-
dais, né à Ypres en 1615, mort en 1647. Il
passait pour un des meilleurs élèves de Ru-
bens. Il n'a pourtant guère laisse que des
copies, excellentes il est vrai. Ses dessins
surtout sont fort estimés, et il est k croire
qu'il eût montré des qualités originales si la
mort ne l'eût enlevé de si bonne heure.
BERG (Maguus), peintre et sculpteur nor-
végien, né en 1666, mort en 1739. De petits
ouvrages de sculpture, qu'il exécutait étant
domestique, furent connus du roi Christian V.
Ce prince le prit sous sa protection, confia
son éducation artistique k Anderson, peintre
de la cour, et l'envoya ensuite étudier eu
Italie. On estime surtout les ivoires .sculptés
de cet artiste.
BERG (Frédéric-Guillaume-Rambert, comte
de), gênerai russe, né en 1790, mort en 1874.
[I appartenait aune vieille famille livonienne,
et l'un de ses ancêtres, Magnus de Berg, con-
quit la Crimée sous Catherine II. Après avoir
tait ses études à l'université de Dorpat, il
entra comme sous-lieutenant, en 1812, dans
un régiment d'infanterie, puis passa dans le
corps de l'etat-majur, fit les campagnes de
1813 et de 1814 et assista k l'entrée des alliés
k Paris. La paix lui permit de voyager en
simple particulier, et il profita de ses loisirs
pour étudier k fond presque tous les champs de
bataille de Napoléon, puis il visita l'Archipel,
la Grèce etlaTroade. Revenu k Saint-Péters-
bourg, il fut nommé au grade de colonel et
envoyé avec une mission diplomatique oc-
culte k Naples, pour y étudier les menées des
carbonari. L'empereur l'envoya ensuite comme
inspecteur dans l'Orenbourg , et il dirigea
d'intéressantes reconnaissances sur les step-
pes des Cosaques et des Kirghiz (1822-1824).
C'est k lui que l'on doit la soumission a une
administration régulière de ces hordes no-
mades, rebelles k toute espèce de joug, et
qui auparavant entravaient le commerce des
caravanes de Boukhara aux Indes. Il purgea
des pirates qui l'infestaient la côte asiatique
de la mer Caspienne, puis fit une reconnais-
sance complète de la mer d'Aral et exécuta
le nivellement du plateau qui sépare les deux
mers. Eu 1825, l'empereur le nomma major
général, et, l'année suivante, il l'attacha
comme conseiller de légation k l'ambassade
de Constantinople. Il servit ensuite, de 1828
k 1829, sous les généraux Wittgensteiu et
Diebitsch, dans la campagne dirigée contre
les Turcs, et coopéra a la prise de Silistrie.
A la fin de la guerre, il épousa en Italie la
comtesse Cicogna, puis, rappelé brusquement
par l'insurrection de la Pologne, fut envoyé
en Podolle avec le corps d'armée du général
Toultchine et coopéra k la prise du général
polonais Dwernicki, réfugié en Galicie avec
les débris de ses troupes; il força les Autri-
chiens â désarmer et k livrer les fugitifs. En-
voyé k Eiev rejoindre le corps d'armée de
Diebitch, U prit part aux combats de Pîsky,
d'Ostrolenka et k toute cette campagne qui
se termina par l'assaut de Varsovie. Il fut
alors nommé quartier-mestre de l'armée d'oc-
cupation et resida k Varsovie une douzaine
d'années, durant lesquelles il exécuta d'ex-
cellents travaux topographiques. En 1843,
il fut promu au grade de général d'infan-
terie et nommé quartier-mestre général de
toutes les troupes de l'empire, fonctions qu'il
illustra en déployant une grande activité dans
tous les travaux de l'état major; il fut, en
outre, chargé de diverses missions diploma-
tiques k Vienne et k Berlin. Il se trouvait à
\ i une k un moment critique de la monar-
chie autrichienne, lors do la révolution de
1848-1849, et sa correspondance, déposée aux
archives de la guerre, k Petersbourg, con-
tient, paraît-il, des révélations curieuses.
Lors de la guerre d'Orient, le général de
Berg fut nomiii" gouverneur de lEst!
avec la ' défendre Revel.
en la puissance
des allies, et tout faisait présager que Revel
|.- même sort; mais il *ut si bien con-
centrer ses moyens de défense, que les ami-
raux français et anglais, inspection faite de
la place, renoncèrent a la bloquer; l'amiral
Napier avoua depuis, dans un discours, k
Hambourg, qu'il avait craint d'y perdre trop
de bons et précieux navires. L'empereur ré-
solut alors do lui ouvrir un champ d'activité
plus vaste ot le nomma gouverneur de la
Finlande; le général fortifia et arma si rapi-
dement les cotes, que les flottes alliées no
purent les entamer, même après le bombar-
dement de Sweaborg, qui resta sans résultat.
Il fut, en récompense, nommé comte en 1856.
Malheureusement, cet officier gênerai a terni
sa gloire militaire k la tin de sa vie. Lors de
l'insurrection de Pologne de 1863, il fut en-
voyé k Varsovie pour remplacer le général
Lambert, devint le second du prince Con-
stantin, envoyé en qualité de lieutenant de
l'empereur, 61 s'&SSOCia aux sévérités exces-
sives mises envigueui p< air dompter ce mal-
Il pays. Après le départ du prince Con-
352
BERO
stantin, ce fut le comte de Berg qui hérita du
commandement en chef.
BERGAM1LÊNE s. m. (bèr-ga-mi-Iè-ne —
rad. bergamote). Camphre liquide de berga-
mote.
BERGAMO (Fra Damiano da), sculpteur
italien, mort en 1549. Il était religieux domi-
nicain, et on lui doit les belles boiseries qui
ornent l'église du couvent de son ordre, à
Bergame, et celles de Bologne et de Pérouse.
Il avait des secrets pour teindre les bois qu'il
employait.
BERGAMORI (Jacopo-Antonio), poëte ita-
lien, né à Bologne, mort en 1717. Il a surtout
composé des poésies destinées à être mises
en musique : Oreste in Argo, dramma per
musica (Modène, 1685, î n - 1 2 ) -, La Caduta di
Jerusalemme, oratorio (Modène, 1690, in~4°);
Ludovici Bentivoli oirtutis et nobilitatis in-
signia (Bologne, 1690, in-S°); S. Galgano Gui-
dotti, oratorio (Bologne, 1694, in-4«); Ester,
oratorio (Bologne, 1695, in-8°); Cristo morto,
oratorio (Bologne, 1696, in-4°); II Trionfo
délia pietà (Bologne, 1703, in-40); Gesù al
sepolcro, oratorio (Bologne, 1708, in-8°).
* BERGEN, ville forte de Norvège. — Elle
compte aujourd'hui 29,200 hab.
BERGEN (Rudiger de), poëte allemand, né
& Riga en 1603, mort en 1661. Après six an-
nées de voyages dans les diverses parties de
l'Europe, Bergen se fixa à Kœnigsberg, où il
institua une rente en faveur des étudiants
pauvres. On cite, parmi ses ouvrages : Car-
men de Uladislai I Vin urbem Begiomontanum
ingressu (Kœnigsberg, 1636, in-4°); Apollo
acerbo-dulcis (Kœnigsberg, 1651, in-4°).
BERGEN (Jean-Georges de), médecin alle-
mand, né à Dessau, mort à Francfort-sur-
l'Oder en 1738. Il devint professeur de bota-
nique et d'anatomie dans cette dernière ville
et publia : Dissertatio de conceptione fœtus
humant (Wittemberg, 1638, in-4°); Dissertatio
de aeris per pulmones in cor sinistrum transitit
(Francfort -sur-l'Oder, 1700, in-4°); Disserta-
tid de circnlatione sanguinis (Francfort-sur-
l'Oder, 1705, in-4°); Dissertatio de morum et
morborum transplant atione ( Francfort-sur-
l'Oder, 1706, in-4°); Disserlatio de scrofulis
(Francfort- sur-l'Oder, i7io, in-4°); Disserta-
tio de bile, icteri causa ficta (Francfort-sur-
l'Oder, 1710, in-4°); Dissertatio de plethora
complicata cum cacorhymia { Francfort-sur-
l'Oder, 1710, in-4°); Dissertatio de hsemoptysi
(Franc for t-sur-l'Oder, l7II,in-4°); Dissertatio
de lienis structura et usu (Franefort-sur-1'O-
der, 1713, in-4°); Dissertatio de parotidibus
(Francfort-sur-1'Oder, 1715, in-4°); Disserta-
tio de atrophia infantum ex lacté corrupto
(Francfort-sur-1'Oder, 1728, in-8°).
BERGEN -OP- ZOOM, ville de Hollande.
V. Bi:rg-op-Zoom, au tome II du Grand Dic-
tionnaire et dans ce Supplément.
Berger Oiieie (le), tragi-comédie pastorale
de Guarini. V. Pàstor fido (il), au tome XII
du Grand Dictionnaire, page 380.
Bergère et «on troupeau, tableau de Fran-
çois Millet. Vêtue d'une cape grise et d'une
jupe bleue, coiffée d'une cornette rouge et
les pieds chaussés de gros sabots, une jeune
paysanne est debout, au premier plan d'une
plaine vaste et morne, sur laquelle descend
le crépuscule; elle s'est arrêtée pour comp-
ter les mailles de son tricot, tandis que, der-
rière elle, ses moutons, rassemblés sous la
garde d'un chien noir, s'acheminent tout en
broutant vers le bercail. Dans le lointain, on
entrevoit des gens qui chargent un char de
foin. Des lueurs jaunes et r>sées éguyent çà
et là le ciel, qui s'assombrit.
Ce tableau, qui parut pour la première fois
nu Siïlon de 1864 et fut réexposê en 1867, est
une des œuvres capitales de Millet. \V. Bûr-
gar (Th. Thoré) lui a consacré les lignes sui-
vantes : « La Bergère de Millet n'a jamais
dansé au petit Trianon avec M">o de Pompa-
dour. Elle tricote. La tête penchée sur ses
deux mains, elle emmaille avec des broches
grossières les Mis d'une laine qui n'a point
passé au cardage. Les bons bas bruns qu'elle
aura l'hiver prochain, pour stationner tout
le jour, les pieds sur la terre détrempée I
Toute seule, elle occupe ce paysage sombre
et monotone, dont les lignes plates s'étendent
sans aucune ondulation jusqu'au lointain, où
terre et ciel se confondent. Son troupeau,
ô en tas, est enveloppé dans la teinte
neutre et harmonieuse de l'ensemble; car il
n'y a point de fracas sur les premiers plans
du paysage, pas le moindre repoussoir vio-
lent, de même qu'il n'y a point de subterfuge
dans les fonds à perte de vue. i.a campagne,
nue, pas bien féconde et très- mélancolique,
ire du soir, B'étale dans
toute ,1e dis-
tract lan i - feuillage
et sans ooll aes... Tout cela donne au tableau
un cai tctèi i ..x, profond et très-atta-
chant, outi
à fait. ■ ,. ne to-
nalité trè forte malgré sa sobriété. ■ I
alut une méd .. . ■ ■ uteur en L864,
Bile fait partie de la collection de M. Van
* BERGER (Jullen-Fram ; . i ), pro-
■ i. t jais. — Il est mort en 1869. i >u
tre des éditions annotées, on lui doit : Pro-
ctut, Exposition de sa doctrine (1840, in-8°),
Ue rhetoricu secundum Platonem (1840), ses
BERG
thèses de doctorat, et Histoire de l'éloquence
latine depuis l'origine de Borne jusqu'à Cicé-
ron (1872, 2 vol. in-8° et in-12), ouvrage post-
hume publié d'après les notes de M. Adolphe
Berger par M. Victor Cucheval.
BERGEB (François-Eugène), homme poli-
tique français, ne à Cholet (Maine-et-Loire)
en 1829. Il étudia le droit à Paris, où il fut
reçu licencié en 1851, puis il entra au minis-
tère de l'intérieur. Ensuite M. Berger devint
successivement conseiller de préfecture des
Basses-Alpes (1853), du Loiret (1S5G), sous-
chef du cabinet du ministre de l'intérieur
(1S57) et directeur du personnel (1860). Elu,
comme candidat officiel, député de la 2<= cir-
conscription de Maine-et-Loire en 1866, il
fut réélu au même titre en 1869. M. Berger
rit partie des membres de la majorité les plus
hostiles à toute réforme libérale. Il débuta
dans la carrière législative en demandant la
prison pour les journalistes et la termina,
sous l'Empire, en votant pour la plus désas-
treuse des guerres. Rendu à la vie privée par
la révolution du 4 septembre 1870, M. Berger
disparut pendant quelque temps de la scène
politique. Après la chute de M. Thiers , le
parti bonapartiste, dit de l'appel au peuple,
étant parvenu a ressaisir une certaine in-
fluence, M. Berger profita d'une élection par-
tielle dans le Maine-et-Loire (1874) pour poser
sa candidature. Dans sa profession de foi, il
n'hésita point à annoncer le prochain avène-
ment de l'odieux régime que l'Assemblée na-
tionale avait si justement flétri en pronon-
çant solennellement la déchéance de l'Em-
pire. « J'ai le ferme espoir, dit -il, que les
regards de la France se tourneront avec
reconnaissance vers cette dynastie impériale
à laquelle nous avons dû vingt ans d'une
prospérité sans exemple, et dont les revers
ne feront oublier ni les grandeurs ni les bien-
faits. » Le ministre de 1 intérieur, M. de Cha-
baud-Latour, n'hésita point à déclarer, de-
vant la commission de permanence de l'As-
semblée nationale, qu'il avait trouvé cette
circulaire électorale très-blâmable et que, si
elle eût été un article de journal, il l'eût
déférée aux tribunaux. M. "Berger obtint au
premier tour de scrutin, qui fut sans résultat,
environ 20,000 voix. Il retira alors sa candi-
dature et écrivit au ministre de l'intérieur
qu'il attendait ses poursuites avec une en-
tière confiance dans la justice du pays. Lors
des élections pour la Chambre des députés
■ en 1876, il se porta candidat dans l'arrondis-
sement de Saumur, en renouvelant ses dé-
clarations bonapartistes. Le premier tour de
scrutin fut sans résultat; mais, au scrutin de
ballottage du 5 mars , le monarchiste Delavau
s'étant retiré et les voix qu'il avait obtenues
étant passées à M. Berger, celui-ci fut élu par
12,299 voix, contre M. Bury, candidat répu-
blicain. Il est allé siéger, à la Chambre, dans
le groupe de l'appel au peuple, avec lequel il
a constamment voté.
BERGER, célèbre joueur de billard, né à
Thoissey (Ain), mort à Lyon en 1875. Il con-
sacra sa vie à l'étude du billard et il éleva
ce jeu a la hauteur d'une véritable science;
nul mieux que lui n'en connaissait les se-
crets, les ressources. Il perfectionna le massé,
dont u sut tirer des effets étonnants, et il joi-
gnait à la précision un brio extraordinaire,
ce qui lui valut d'être surnommé le Roi du
billard. Pendant plusieurs années, il tint au
Palais-Royal un café, puis il se retira à Lyon,
où il devint propriétaire du Café du xixe siè-
cle, rendez-vous de tous les joueurs de billard
de la cité lyonnaise. Berger a publié un ou-
vrage intitulé : Principes du jeu de billard,
divisés en cours élémentaire et supérieur et
précédés d'un précis historique (1855, in-12).
* BERGERAC, ville de France (Dordogne),
ch.-l. d'arrond., à 49 kilom. de Périgueux et
à 96 kilom. de Bordeaux par le chemin de
fer, sur la rive droite de la Dordogne; pop.
aggl., 8,024 hab. — pop. tôt., 11,699 hab.
L'arrond. comprend 13 cant. , 172 comiii.,
111,381 hab. Commerce de truffes, de vins
rouges fins et de bons vins blancs tres-re-
nommés, qui se récoltent surtout a Montba-
zillac, sis à 7 kilom. au S.
BERGERET (Jacques), marin français, né
a Bayonne en 1771, mort à Paris en 1857. A
douze ans, il s'embarqua comme mousse sur
un navire marchand, puis il passa en 1784
dans la marine militaire, qu'il quitta deux ans
plus tard. 11 n'en continua pas moins a navi-
guer et rentra dans la marine de l'Etat en
1793, avec le grade d'enseigne. Nomm
[•'haut en 1795, il reçut le commande rit de
la Virginie et obtint le grade de capn >
(1796) à la suite d'un brillant combat qu'il
avait livré lo 13 juin 1795. Dans un autre
combat contre des l'iuves inégales, il seul ni.
une lutte opiniâtre contre un vu seau anglais
et dut se rendre au moment OÙ la Virginie
allait couler bas (1790). Envoyé prisonnier
en Angleterre, il Ait chargé; quelque temps
après, d'aller négocier à Pai i l'é h inge du
commodore Sidnev Smith, qui était tombé
entre les mains des Français; mais ces négo-
ciations échouèrent et il retourna en Angle-
terre. Ayant recouvré enfin la liberté, il re-
vint mi France, reçut le commandement du
Dix-Août, puis fut capitaine de pavillon de
L'amiral Bruiz dans le Méditerranée. Chargé
plus tard d'une mission dans l'Inde avec la
Psyché j il livra dans les eaux du Gange un
combat terrible à la frégate anglaise le Su»-
BERG
Fiorenso , qu'il tenta vainement d'aborder,
vit l'incendie éclater dans son navire et dut
alors capituler. Sous la Restauration (1819),
il reçut le grade de contre amiral, et il fut
promu vice-amiral en 1831. Il rit alors partie
du conseil d'amirauté, puis il fut nommé pair
de France (1841), grand-croix de la Légion
d'honneur (1847) et sénateur (1852).
BERGERET (Louis-François-Etienne), mé-
decin fiançais, né à Montigny, près d'Arbois
(Jura), en 1814. Reçu docteur en médecine à
Paris, il alla se fixer à Arbois, où il est de-
venu médecin en chef de l'hôpital de cette
ville. Ce savant praticien a publié les ou-
vrages suivants : De l'abus des boissons al-
cooliques (1851, in-18); Maladies de l'enfance,
Erreurs générales sur leurs causes et leur
traitement (1855, in-12); Des fraudes dans
l'accomplissement des fonctions génératrices,
Dangers et inconvénients pour les individus,
la famille et la société (1868, in-lî), dont la
5e édition a paru en 1874 ; De l'abus des bois-
sons alcooliques , Dangers et inconvénients
pour les individus f la famille, la société,
moyens de modérer les ravages de l'ivrognerie
(1870, in-12).
BERGERET (Antoine), médecin, né à Saint-
Léger-sur-Dheune en 1829. Il fit ses études
de médecine à Paris, où il passa son doctorat,
puis il s'est fixé à Chalon-sur-Saône. Le doc-
teur Bergeret s'est fait connaître par quel-
ques ouvrages estimés. Nous citerons de lui :
Philosophie des sciences cosmologiques, criti-
que des sciences et de la pratique médicale
(1855, in-8°); Du choix d'une station d'hiver,
et en particulier du climat d'Antibes, études
physiologiques, hygiéniques et médicales (1864 ,
in-12); Lettres à mon ami X... sur les eaux
naturelles, iodo-bromo-phosphatées et arseni-
cales de Saxon-les- Bains (1866, in-8°); De
l'urine, Chimie physiologique et microscopique
pratique ou Indicatians nosologiques, patho-
logiques et thérapeutiques fournies par les
urines (1868, in-12); Petit manuel pratique de
ta santé, nutrition, alimentation, hygiène,
avec photographies (1870, in-12).
BERGERET (Jules-Victor), membre de la
Commune de Paris, né prés de cette ville
en 1839. Malgré le ridicule qu'ont nécessai-
rement déversé sur Bergeret les fonctions
que les circonstances lui ont fait remplir, et
pour lesquelles il n'était pas préparé, c'est
une flagrante injustice de voir en lui, comme
on l'a fait, un ouvrier banal et ignorant.
Sa seule existence révèle une intelligence
qui le distingue du commun. Apres avoir été
simple garçon d'écurie, il réussit, par son
intelligence et son travail, à se faire typo-
graphe , puis correcteur d'imprimerie et
commis en librairie. D'après une légende que
rien ne paraît justifier, il serait en même
temps devenu chef de claque dans un théâtre.
Il entra ensuite au service militaire et y de-
vint sergent. Dans les dernières années de
l'Empire, il s'affilia à l'Internationale, et, aux
élections législatives de 1869, il fut un ora-
teur assidu des réunions publiques. 11 appar-
tenait sans doute au parti républicain, mais
ii représentait la fraction modérée de ce
parti, puisqu'il défendait les candidatures de
J. Favre, de J. Simon, d'E. Picard, de Pel-
letan.
Pendant le siège de 1870, Bergeret servit
dans la garde nationale avec le grade de capi-
taine. Après la capitulation, lorsque la résis-
tance au gouvernement de Versailles com-
mença à s'organiser, Bergeret fut envoyé
par son bataillon pour le représenter, en qua-
lité de délégué, auprès du Comité central,
dont plus tard il fut nommé membre. Au
18 mars, il donna à Montmartre de grandes
preuves d'énergie en ralliant les fédérés, à
qui l'arrivée soudaine des troupes avait fait
perdre contenance, et contribua puissam-
ment à la défection du 83« et du 1358 régi-
ment en faisant crier par les gardes natio-
naux : cVive la ligne I ■ Le Comité central,
réuni rue des Rosiers, 6, le récompensa en le
nommant chef de la légion de Montmartre.
Au 22 mars, il commandait les gardes natio-
nales de la place Vendôme au moment de la
manifestation des ■ amis de l'ordre, » et ce
fut lui qui donna l'ordre de tirer sur les ma-
nifestants. Il était dès lors au nombre des
membres les plus ardents du Comité central;
aussi, dans la fameuse séance de nuit du
24-25 mars, se prononça-t-i) énergiquem int,
avec Assi, pour la rupture Immédiate des né-
gociations entamées avec le général Saisset.
■Aux élections de la Commune qui eurent
lieu le 26 mars, Bergeret fut élu a Belle-ville
par 14,003 voix. Il lii partie, à l'Assemblée
communale, de la commission executive et
de la commission militaire. Il commandait
comme général, au à avril, la fameuse expé-
dition contre Versailles, où les fédérés, per-
suadés, sur de faux renseignements, qu'ils
avaient des intelligences au Mont-Valérien,
se virent coupés et écrasés par l'artillerie de
cette forteresse. Ce coup retomba d'autant
plus terrible Bur le générai Bergeret, que,
deux jours auparavant, il avait surexcité les
espérances des fédères en faisant uiumueer
que Bergeret ■ lui-même ■ était a, Neuilly.
Dans cette situation, sa disgrâce était inévi-
table, il fut destitué, après Quatorze j de
■ m. i. iiat, et remplace quelques jours après
par le Polonais Dombrowski. Il fut môme in-
c ircérô a Mozas le 8 avril, pour refus d'o-
béiasance au général CTuseret; mais, le
22 avril, il fut mis en liberté, et Cluseret le
BERG
remplaça à Mazas. Bergeret, rentré en grâce,
mais jugé incapable comme général, fut ad-
joint à Delescluze, délégué à la guerre, et
uniquement investi dès lors de fonctions qui
ne pouvaient rien compromettre. C'est ainsi
qu'il fut délégué à l'inspection de la garde
nationale (24 avril), puis mis à la tête de la
ire brigade, dont l'état -major siégeait au
Corps législatif. Après l'évacuation du fort
d'issy, ce fut Bergeret qui fut chargé d'opé-
rer l'arrestation du colonel Rossel.
Bergeret ne paraît pas avoir pris une part
bien active à la lutte qui eut lieu dans Paris.
Quand l'armée régulière se fut rendue maî-
tresse du quartier qu'il était chargé de dé-
fendre contre elle il réussit à s'échapper de
Paris et se réfugia en Belgique. Le 7e conseil
de guerre le condamna par contumace à la
peine de mort {19 mai 1872). 11 était particu-
lièrement accusé d'avoir incendié les Tuile-
ries et la bibliothèque du Louvre. Bergeret
était photographe à Jersey. Il a publie : le
18 mars, journal hebdomadaire, par J. Berge-
ret (Londres, 1871, in-12).
'RERGHEIM, ancienne ville de France
(Haut-Rhin). Cédée à l'Allemagne par le
traité de Francfort du 10 mai 1871, cette
ville est aujourd'hui comprise dans l'Alsace-
Lorraine , arrond. et à 6 kilom, de Ribeau-
villé; 3,089 hab.
BERGHEN (Gérard van), médecin flamand,
mort à Anvers en 1583. On ne connaît pas
les circonstances de sa vie; mais il a laissé :
De pestis prxservatione (Anvers, 1565, in-8°);
De prxservatione et cur atione morbi articu-
laris et calculi libellas (Anvers, 1584, in-s°),
De consultationibus medicorum et methodica
febrium curatione, item de dolore pénis (An-
vers, 1856, in-S<>).
BERG1MCS ou BERGOMUS, divinité an-
ciennement adorée à Brixia (aujourd'hui
Brescia), en Italie.
BERGION, géant, fils de Neptune et frère
d'Albion. U fut tué par Hercule , ainsi que.
son frère. V. Albion, au tome Ier du Grand
Dictionnaire.
BERGISTANI, ancien peupla de l'Espagne,
dont le territoire s'étendait entre l'Ebre et
les Pyrénées.
BERGRLINT (Olaûs), écrivain suédois du
xvme siècle. Il était prêtre et curé d'un pe-
tit village. Il a laissé divers écrits pour 1 in-
struction morale et littéraire de la jeunesse,
mais ses compatriotes font surtout grand cas
de ses poésies. Son ode Sur les revers est
restée populaire.
BERGMANN (Michel-Adam de), historien
allemand, né à Munich en 1733, mort en 1783.
(1 était bourgmestre de Munich et il se livra
avec ardeur à l'étude de l'histoire de son pays.
Il a laissé: Dissertatio de ducum Bojarix jure
regio, praesertim succedendi in nobilimn pa~
trias feuda activa gentilitiatextinctis masculis
(Munich, 1778, in-4°); Documents relatifs à
la ville de Munich (Munich, 1780, in-4°).
• BERGMANN (Frédéric-Guillaume), philo-
logue français. — Après la guerre de 1870-
1871, il a opté pour la nationalité allemande
et a conservé sa chaire de littérature à Stras-
bourg. Outre les ouvrages que nous avons
cités, on lui doit: JVbrj'ce sur la vision de
Dante auparadis terrestre (1863, in-8°) ; Ex-
plication de quelques passages faussement in-
terprétés de la comédie de Dante (1865, in-S°);
Dante, sa vie et ses œuvres (1S66, in-8y);
Origine et signification du nom de Franc
(1S66, in-8°); De l'influence exercée par tes
Slaves sur les Scandinaves dans l'antiquité
(1867, in-S°); la Priamèle dans les différentes
littératures anciennes et modernes (Mes, in -S");
les Prétendues maîtresses de Dante (1869,
in-12); Résumé d'études d'ontologie générale
et de linguistique générale ou Essai sur la
nature et l'origine des êtres, la pluralité des
langues primitives et la formation de la ma-
tière première des mots (1869, in-12; réédité
en 1875); Cours de linguistique fait moyen-
nant l'analyse glossologique des mots de la
fable de La Fontaine : le Bat de ville et le
Rat des champs (1875, in-12).
BERGON (le comte Joseph-Alexandre),
administrateur français, né a Mirabel (Roner-
gue) en 1741, mort en 1824. Il fut quelque
temps avocat, se fit ensuite écrivain, com-
posa, sur les sujets les plus variés, un grand
nombre d'ouvrages dont plusieurs ont été
imprimés, mais ne sont guère plus connus
que ceux qui sont restés manuscrits. Il eut
enfin la pensée plus heureuse d'entrer dans
l'administration , et fut successivement se-
crétaire des intendances d'Aueh et do Pau,
chef de division au contrôle général, direc-
teur de la correspondance à l'enregistre*
ment et aux domaines. Il adopta, sans en-
thousiasme, les principes de la Révolution,
devint administrateur des forets sous lo Con-
sulat, directeur gênerai, conseiller d'Etat et
c te sous l'Empire. Il accueillit avec sa-
tîsfactîon l'arrivé-' îles Bourbons et salua de
en orî le comte d'Artois au conseil d'Etat :
• Enfin, les fils de saint Louis et de Henri IV
nous sont rendus !» Il refusa, aux Cent-Jours,
de servir L'empereur, devinant sans doute
que s.m règne serait de courte durée. I.a
seconde Restauration le rétablit au conseil
d'Etat, et i) y resta jusqu'à sa mort.
RERGOND1 (Andréa), sculpteur uanen du
xvuio siècle. On lui doit des bas-reliefs qui
BERI
ornent plusieurs églises <]e Rome, et une par-
tie des décorations des horloges qui surmon-
; tent lu façade de Saint-Pierre.
BERGONDI (Constantin), avocat et homme
politique français, né en 1817, mort en 1874.
ïl exerçait avec beaucoup de distinction la
profession d'avocat à Nice, et il était mem-
bre du conseil général des Alpes -Maritimes
pour le canton de Saint-Sauveur lorsqu'il
fut élu, dans ce département, député à l'As-
semblée nationale, le deuxième sur quatre,
par 14,619 voix. Il alla siéger à la Chambre
dans le groupe des républicains modérés et
Boutint la politique de M. Thiers. Il vota pour
la paix, contre la pétition des évêques, pour
l'abrogation des lois d'exil, la proposition Ri-
vet, le pouvoir constituant de la Chambre,
contre la dissolution, pour la loi contre la
municipalité lyonnaise , pour M. Thiers, le
24 mai 1873, et se rangea alors parmi les
adversaires du gouvernement de combat. A
l'occasion des intrigues qui se produisirent
pour imposer a la France la royauté avec
le comte de Chambord, M. Bergondi se pro-
nonça énergiquement contre toute tenta-
tive de restauration d'une monarchie que
le pays répudiait hautement. Le 19 novem-
bre 1873, il vota contre le septennat. Atteint
d'une maladie de foie, d'un caractère atra-
bilaire, il était devenu hypocondriaque au
plus haut degré lorsque, pendant un voyage
à Nice, il se donna la mort en se tirant un
coup de pistolet qui lui traversa la tète.
BERGONZON1 (Lorenzo), peintre italien, né
à Bologne en 1646, mort en 1722. Il fut élève
de Bolognini et du Guerchin et se distingua
surtout comme peintre de portrait. On cite
cependant avec éloge son Miracle de la mut-
tipiication des pains, fresque qui orne le ré-
fectoire du couvent des servîtes, à Bologne.
* DERG-OP-ZOOM, ville forte des Pays-
Bus ( Brabant septentrional); 6,000 hab.
Port sur l'Escaut oriental, t Cette ville est
située entre des marais et le ■ pays inondé,*
dit M. A.-J. Du Pays, au fond d'une sorte
d'anse formée par l'Escaut oriental , sur la
petite rivière de Zoom, d'où elle tire son nom
op-Zoom (sur le Zoom). Comme place forte,
elle est le chef-d'œuvre de l'ingénieur hollan-
dais Menno van Coehorn (Cohorn). Les ma-
rais en rendent l'approche difficile et les en-
virons peuvent être facilement inondes. Un
canal d'environ 2 kilom. la met en commu-
niention avec l'Escaut et, par l'Escaut, avec
la mer. ■
BERGSNYLTRA s. m. (bèrgh-sni-ltra). leh-
thyol. Poisson des mers de Norvège.
BERGTHORER, géant, père de Belsta,
femme de Bor, dans la mythologie Scandi-
nave.
* BERGUES-SÀINT-WINOC.villede France
(Nord), place de guerre de 2« classe, ch.-l.
de cant., arrond. et à 8 kilom. de Dunker-
que, au point de jonction du canal de la
Colme avec deux autres canaux; pop. aggl.,
5,174 hab. — pop. tôt-, 5,774 hab. Marché aux
grains, l'un des plus importants de la région
septentrionale ; commerce de lin, fourrage et
beurre.
BERGUES - LA - GARDE ( Joseph-Jacques-
Casimir du), écrivain français, né à Castel-
jaloux (Lot-et-Garonne) en 1837. Il est con-
trôleur des postes de la Vendée. M. de Ber-
gues-la-Garde a publié les ouvrages suivants :
les Landes (1868 , in-8°) ; Dictionnaire histo-
rique et biographique des /tommes célèbres et
th- tous les illustres de la Corrèze (l871,in-8°);
Nobiliaire du bas Limousin (1873, in-8°); les
Gaules, histoire de la France dans les temps
les plus reculés (1873, in-12), etc.
BERGYLTE s. m. (bér-ji-lte). khthyol.
Poisson des mers du Nord.
ui.Uii.W (Charles), ingénieur français,
né a Kecamp en 1771, mort en 1842. Sorti
second de la promotion de l'Ecole polytech-
nique, il devint ingénieur en chef (1800), in-
i cteur général (1830), et fut nommé député
en 1828. Il a écrit : Navigation maritime du
Havre à Paris (Paris, 1826, in-8°); Menu, ire
sur un projet d'injection propre à prévenir
ou à arrêter les infiltrations sous les fonda-
tions des ouvrages hydrauliques (Paris, 1832,
in-8^).
BERIISGER (Diephold), prédicateur alle-
mand du xvio siècle. Beringer était un simple
paysan qui, entraîné par le mouvement reli-
gieux, se mit a prêcher contre le pape et
obtint un très-grand succès. Il fit ses débuts
a Wohrd (1524), se rendit ensuite à Nurem-
berg, mais en fut expulsé par ordre de l'ar-
chiduc. Il s'établit ensuite à Kitziugen, en
Fraueonie, et l'on ignore ce qu'il devint de-
puis. Ses sermons ont été imprimés.
BERINGHEN (Jacques-Louis, marquis db),
premier ecuyer de la petite écurie de
Louis XIV, ne à Paris en 1651, mort en 1723.
Le fondateur de sa maison avait été premier
valet de chambre de Henri IV. La protec-
tion de ce prince et de ses successeurs e..-\ i
rapidement la famille aux premières chargea
de la cour. Jacques-Louis de Beringhen tut.
d'abord chevalier de Malte, sortit de l'ordre
premier éeuyer, devint colonel de cavalerie,
puis guidon des gendarmes de Bourgogne.
En 1708, le marquis de Beringhen fut le hé-
ros d'un fait véritablement incroyable pour
ceux qui ne connaîtraient pus l'état de com-
plète déroule ou étaient tombées les forces
■UPPLBMVMT,
BERL
militaires de la France k la tin du règne du
grand roi. Un parti de réfugiés français au
service de la Hollande, ayant pénétré par les
Ardennes et la forêt de Compiègne, arriva
jusqu'au pont de Sèvres, rencontra en cet
endroit la voiture du marquis, et, comme cette
voilure portait l'écusson de France, les
aventuriers, croyant avoir affaire au dauphin,
enlevèrent Beringhen, qu'ils traitèrent du
reste avec de grands égards. Mais, peu après,
une troupe de pa.-es du roi atteignit les Hol-
landais dans leur re raite et les fit prison-
niers. Sur les instances de Beringhen , ils
furent relâchés. Le marquis de Beringhen
devint premier éeuyer en 1723. U fut le rival
heureux du duc d'Orléans, régent du royaume,
à qui il réussit à enlever sa maltresse, la
comtesse de Parabère. Il avait formé une
précieuse collection de gravures qui passè-
rent, après su mort, au cabinet des estam-
pes de la Bibliothèque royale.
* BÉRIOT (Charles-Auguste de), célèbre
violoniste. — Il est mort à Bruxelles en 1870.
BERJEAC (Jean-Philibert), bibliophile fian-
çais, ne à. Ballon (Sarthe) en 1809. Il quitia
la France en 1851 et il alla se fixer en An-
gleterre. M. Berjeau s'est adonné d'une façon
toute spéciale à des travaux bibliographi-
ques. Il a publié : Biographies bonapartistes
(Londres, 1853, in-32); Spéculum humanx
salvatinnis , le plus ancien monument de la
xylographie et de la typographie réunies,
avec une introduction historique (Londres,
1861, in-4°); Essai bibliographique sur te Spé-
culum humanaa salvationis (Londres, 18G2,
in-4°); le Bibliomane (1861, in-8°) , journal
qui n'eut que deux numéros; le Bibliophile
illustré (Londres. 1862- 1865), qu'il a continué
ii publier en anglais à partir de 1866 sous
le titre de The Bookworm, Catalogue illustré
des livres xylugraphiques (1865, iu 8°), avec
de nombreuses gravures, etc.
Bl Khi I ou BERKEMUS (Abraham van),
philologue hollandais, né à Leyde vers 1630,
mort en 1688. Il se destina d'abord à la mé-
decine, qu'il abandonna bientôt pour l'étude
des lettres, et devint professeur, puis rec-
teur de l'Académie de Delft. Berkel était un
érudit distingué, mais un caractère peu esti-
mable. Il a passé une partie de sa vie à dis-
puter à d'autres savants des découvertes
qui ne lui appartenaient pas et à s'approprier
les travaux de ses concurrents. Les éditions
qu'il a données sont néanmoins estimées;
nous citerons : Manuel d'Epictète ( Leyde ,
1670, in-8° ) ; Métamorphoses d'Antoninus
Liberalis (Leyde, 1674, in- 18), édition moins
bonne que celle de Munker, qui parut en
même temps et que Berkel attaqua avec fu-
reur; Fragments originaux d'Etienne de By~
zance sur les villes et les peuples, avec le Pé-
riple d'Hannon, en grec et en latin (Leyde,
1674, in-8°). C'est le principal travail de
Berkel; on prétend qu'il y consacra la plus
grande partie de sa vie. 11 n'a pourtant d'o-
riginal que le nom, les fragments qui y sont
rassemblés ayant déjà été publiés ; les notes
mêmes qui accompagnent le texte sont tiiees
de la Géographie sacrée de Bochat.
BERKEL (Janus), philologue hollandais,
fils du précédent, né en 1675. Il était recteur
de l'Académie de Dordrecht et il a laissé l'ou-
vrage suivant : Dissertationes selectx ciHtics
de poetis grxciset latinis (Leyde, 1704,111-8°).
Le même volume contient : un traité de
Paulmierde Grentemesnil, /Vo Lucano contra
Virgilium;(\fïs traductions latines de la Com-
paraison d'Homère et de Virgile, par le Père
Rapin, et de la Comparaison de Pindare et
d'Horace, par François Blondel; enfin les
Poetarum latinorum cum grxcis comparatio*
nés, de Jacques Tollins.
• BEULA1MONT, bourg de France (Nord),
ch.-l. de cant., arrond. et à 12 kilom. d'Aves-
nes ; pop. aggl., 1,764 hab. — pop. tôt.,
2,755 hab. Restes d'une forteresse romaine.
BERLEPSCU (M^e Emilie de) , femme de
lettres allemande, née à Gotha en 1757. Elle
passa de son temps pour écrire très-pure*
ment la langue allemande. Ses ouvrages,
aujourd'hui oublies, sont intitulés : Mélange
de prose et de vers (Gœttingue, 1787); Cale-
donia (1802), livre qu'elle écrivit après un
voyage en Ecosse.
IU RI. ET (Albert-Ernest-Edmond), homme
politique français, né a Nancy en 1837. Reçu
docteur en droit, il s'établit comme avocat dans
sa ville natale, où il ne tarda pas à se l'aire re-
marquer par son talent et par ses idées libé-
rales, et lit partie du fameux comité de Nancy
qui, sous l'Empire, donna le branle au mou-
vement décentralisateur. Lors des élections
du 8 février 1871, M. Berlet fut élu député
de la Meurthe pur 44,495 voix. Il alla siéger
il la gauche républicaine , avec laquelle il a
constamment voté, et il prit ù diverses re-
f irises la parole. M. Berlet vota contre les pré-
liminaires de paix, contre lu pétition des - - -
ques, pour le retour de la Chambre à Paris,
pour la proposition Rivet, pour M. Thiers, le
24 mai 1873. 11 lit une opposition constante
au gouvernement de combat, se prononça
contre le septennat (19 novembre 1873), con-
tribua a lu i- h u te du cabim-t. t\>>. Ili ..- lie (lo mai
1874), appuya les propositions Périer et Ma-
leville; enfin il vota pour lu constitution ré-
publicaine du 25 février 1875, contre la loi
sur l'enseignement supérieur, etc. Aux élec-
tions pour la Chambre des députée, lo 2u le-
BERL
vrier 1876, M. Berlet posa sa candidature
dans la 2e circonscription de Nancy. Après
avoir, dans sa profession de foi, exposé la
ligne de conduite qu'il avait constamment '
suivie depuis que, sous l'Empire, il avait
« lutté ouvertement contre un gouvernement
corrupteur, énervant, dont la folle politique
devait nous faire subir lesdouleurset la honte
d'une troisième invasion et d'un démembre-
ment, • il déclara qu'il repousserait toute pro-
position de révision qui n'aurait pas pour ob-
jet exclusif d'améliorer la constitution dans un
sens républicain. Elu député par 11,917 voix,
il alla reprendre à la Chambre sa place dans
les rangs de la gauche, devenue la majo-
rité républicaine, et il a constamment voté
les mesures propres à affermir nos institu-
tions.
' BERLIN, capitale du royaume de Prusse.
— Peu de villes européennes ont eu un ac-
croissement de population aussi rapide que
Berlin. En 1817, Berlin ne comptait que
188,000 habitants; en 1831, ce chiffre s'éle-
va, t à 230,000 ; en 1851 , à 250,000; en 1867,
lu statistique indiquait 702,000 habitants; la
population avait presque triplé en seize ans;
enfin, au 31 décembre 1871, elle était de
828,015 habitants, et en 1873 de 850,002.
Cette augmentation s'est, du reste, étemiue
à toute l'Allemagne. Si elle a été un peu
plus considérable à Berlin dans ces derniè-
res années, c'est que, depuis la guerre, une
masse considérable d'Allemands a reflué sur
la capitale, attirée par l'appât des 5 milliards
de la rançon française; les badauds croyaient
qu'on allait leur en faire faire curée. La
ville, malgré sa vaste superficie, devint trop
petite pour ces affamés et se remplit, des
caves aux galetas, de toute une population
flottante; on aménagea des caves en appar-
tements, on bâtit même une sorte fie camp
en planches en dehors de la ville, et cette
installation pittoresque reçut le nom non
moins pittoresque de Burukia, la ville des
baraques. Ce fut bientôt un tel foyer d'in-
fection, physique et morale, que le gouver-
nement se Vit obligé d'y mettre le balai ad-
ministratif; les femmes et les enfants furent
internés dans les hospices; quant aux hom-
mes, forcés de rentrer à Berlin et n'ayant
pas de moyens d'existence, la plupart trou-
vèrent un abri dans les prisons. La masse
d'emigrants dirigés sur Berlin de 1871 à 1873
montait à 133,693 individus , comprenant
55,400 femmes, dont plus des deux tiers n'é-
taient pas mariées
M. V. Tissot, dans son amusant Voyage
au pays des milliards, donne de la physiono-
mie de Berlin une idée tout autre que celle
que l'on peut se faire d'après les descriptions
officielles et fait connaître diverses particu-
larités de voirie dont nous n'avons pas parlé
à l'article Bkrlin du Grand Dictionnaire.
Nous transcrivons ici cette page humoris-
tique. «Rien de moins allemand, dans le
sens gothique que nous donnons a ce mot,
que la physionomie de Berlin. Les rues se
suivent, longues et monotones; elles sont le
produit d'une volonté souveraine ; elles ont
été bâties par ordre, comme des casernes
et alignées par la canne du roi-caporal. Il
ne faut pas chercher ici des monuments qui
parlent du passé, qui soient l'incarnation
d'une époque ou d'un art; l'enthousiasme du
beau n'a jamais enflé le cœur coriace de ces
rois de Prusse rationalistes et mesquins. Un
canon leur a toujours paru supérieur a une
cathédrale; ils auraient troqué une douzaine
de madones de Raphaël contre un grenadier
de six pieds. On dit ■ l'Arsenal et le Château
» de Llerlin, » comme on dit à Vienne, à Colo-
gne, à Francfort, à Ulm ■ le Dôme ou la Ca-
■ thédrale. ■ Le dieu de la guerre est seul re-
connu et adoré dans la capitale prussienne.
L'aigle tonnant de Jupiter est orgueilleuse-
ment pose sur l'église de la garnison, et la
statue de la Victoire s'élève sur la place du
Roi, comme le veau d'or au milieu du camp
israélite. Les mélodieuses sonneries des clo-
ches chrétiennes sont remplacées par le bruit
assourdissant des tambours et les aigres sif-
flements des fifres. Le gai tumulte du travail
est étouffé par le roulement de l'artillerie.
Aussi, quand vous avez parcouru ces rues
rangées à la file, veuves d'animation popu-
laire, quand vous n'avez vu que des sabres,
des casques et des panaches dix heures du-
rant, vous vous sentez pris d'un indicible
ennui; vous comprenez pourquoi Berlin, mal-
gré le prestige que lui ont donné les derniers
événements, ne sera jamais une capitule
comme Vienne, Puris et Londres. Ce n'est
pas quelqu'un, c'est quelque chose : un en-
tassement de moellons gardés pur des senti-
nelles.
■ La Sprée, qui traverse la ville, est une
rivière infecte, roulaii'. de la boue noii ••, aux
émanations pleines de pestilence. • La Sprée,
• dit un poète du cru, est | cygne
» ii son entrée dans la capitale; elle en
■ sort semblable à une truie. ■ Les ponts jeies
sur la rivière sont tous en bois, lourds, mas-
sifs, mais solides et suffisants pour le pas-
sage des régiments et des canons. L'entre-
i o i rues ferait honte ù une bourgade
italienne. Dans les faubourgs, pas de pave.
Quand il pleut, bêtes et gens naviguent dans
une mer de boue. Les trottoirs sont inconnus
duns ces quartiers ou la population grouille
comme des animaux immondes et Végète
dans les caves
BERL
333
i So^s .es Tilleuls, le boulevard des Italiens
de Berlin , a des trottoirs qui sont b
d'une ornière profonde. A chaque instant, de
grosses servantes à la taille de tambour-ma-
jor, les manches retroussées et les bras étoi-
les d'énormes taches de rousseur, chaussées
d'une espèce de tabotdans lequel le pied est
nu, viennent y vider des eaux de reluvures
en éclaboussant les passants. La nuit, ces
rigoles remplacent les êgouts absents et con-
duisent à la Sprée ce que la compagnie Ri-
cher recueille avec tant de soin à Paris et
transforme en dividendes inodores. Plus
d'une fois on a trouvé des ivrognes noyés
dans ces ruisseaux.
• Au milieu de la ville, autre foyer d'in-
fection. C'est un immense réservoir à ciel
ouvert, dont les émanations putrides tuent
les mouches a cent pas. Toute description
est impossible, il faut voir pour croire. Pen-
dant trois mois de l'été, les employés de lu
voirie sont occupés à répandre de l'acide
phénique dans le voisinage. U a été souvent
question d'assainir la ville, car le choléra y
est en permanence; mais les ressources mu-
nicipales sont terriblement restreintes. Du
reste, le peuple ne se plaint pas; il semble
se complaire dans celte atmosphère pimentée.
On a voulu construire des halles pour faire
disparaître ces ignobles marche- -le la viande
et <h) poisson qui se tiennent en pleine rue.
Les marchands sont allés s'installer, la pra-
tique a refusé de venir, et aujourd'hui les
halles de Berlin ont été transformées eu
cirque. »
Enfin, pour donner une idée de la manière
dont les Berlinois peuvent goûter les plai-
sirs de la scène, dans leurs principaux théâ-
tres, nous terminerons par cette notice, en-
voyée au journal le Temps par sou corres-
pondant particulier :
■ Les deux théâtres royaux ont trois sortes
de prix, les petits, les moyens et les grands.
Ordinairement, une stalle de parquet, prise
à la caisse, se paye 5 marcs pour l'Opéra
(6 fr, 25); 4 marcs pour le Théâtre- Dr ama-
tique (5 fr.); une place de balcon ou de loge,
au premier rang, 6 marcs (7 fr. 50) a l'O-
péra, 5 marcs au Théâtre-Dramatique. Les
places les plus chères se trouvent dans les
loges d'avaut-scène.
■ Un règlement militaire défend aux offi-
ciers en uniforme de se montrer ailleurs
qu'au premier rang ou à l'avant-scène, même
duns les théâtres royaux. C'est un peu dur
pour l'armée, et cela l'est tout à fait pour les
pékins du parquet; mais cette défense date
d'une époque où l'année avait des allures
désagréables et où il n'eût pas été prudent
de l'exposer à marcher trop souvent sur les
pieds des civils. Peut-être a-t-on, à la com-
mandature, des raisons de ne pas tolérer
beaucoup d'uniformes à la fois dans les
salles de spectacle. En tout cas, le parquet,
qui comprend ce que nous appelons les stal-
les et les fauteuils (cette distinction n'existe
pas ici), est fréquenté par le meilleur inonde ;
dans certains théâtres, ces places sont même
les seules recherchées. Partout l'usage y
admet les dames.
• Pour que le public puisse en tout temps se
procurer des billets sans passer sous les
fourches caudines de certains industriels,
voici le système adopté : on écrit son nom
et son adresse sur une carte postale, au re-
vers l'objet de sa demande; cette carte doit
être déposée la veille du spectacle, avant
midi, dans une boite spéciule adaptée au bâ-
timent de l'Opéra. Le lendemain au matin,
elle vous revient par le facteur avec ou sans
la mention : accordé. Il ne reste plus qu'à
faire retirer ses billets, qu'on délivre de dix
h onze heures à la caisse, sur la présentation
de lu carte postale.
» Quant aux places démocratiques, parterre
et grenier, elles se payent dans les thé;
royaux 1 marc (l fr. 25) et 1 mure 1/2
(l fr. 90). L'espace réservé au parterre est
fort étroit dans l'une et l'autre salle. A
L'Opéra, les spectateurs s'y tiennent deb ut,
ce qui suppose des jarrets d'acier, lorsqu'on
donne une pièce de la dimension de Tristan
et Iseult.
■ Les deux grands théâtres de Berlin, sur
lesquels tous les autres doivent naturelle-
ment se régler, l'Opéra et le Théâtre-Dra-
matique, ne sont pas des entreprises sub-
ventionnées, mais des instituts royaux di-
rectement administrés par un fonctionnaire
de la liste civile.
■ Que l'exercice se solde en excédant ou
en déficit, cela regarde la cassette du roi.
Le roi ne spécule point. Il donnera, par
DOIlt pur, 'les spectacles à prix
réduits. L'été dernier, comme le public ber-
linois trouvait le théâtre encore trop cher,
après ses mésaventures à la Bourse, l'inten-
dance organisa dos représentations drama-
tiques à bon marché. Un certain nombre de
billets de parterre forme une réserve de fa-
veur pour les étudiants. Les cadets, les élè
ves des établissements d'instruction publique
sont fréquemment admis, sinon à l'Opéra,
du moins au Théâtre-Dramatique, à des con-
ditions paternelles,
» Le répertoire est vurié. Un intendant
royal ne dépend pas de la vogue. Quand une
pièce nouvelle a trente représentations en
une année, c'est beaucoup ; mais jamais on
ne la donnera trente fo;3 do suite, le succès
fût-il grand. ■
45
354
BERN
■ DERLIOZ (Louis-Hector), compositeur et
critique musical français. — Il est mort k
Paris le 8 mars 1869, des suites d'une maladie
nerveuse dont il souffrait cruellement depuis
plusieurs années. Berlioz avait épousé en
secondes noces MHeZevaco, de l'Opéra. Outre
les ouvrages qu* nous avons cités, on lui
doit : la damnation de Faust, légende en
quatre parties (1846, in-8°); l'Enfance du
Christ, trilogie sucrée, paroles et musique de
Berlioz (1854, in-8°) -, le Chef d'orchestre,
Théorie de son art (1856, in-8°) ; les Troyens
à Carthage, opéra en cinq actes, paroles et
musique de Berlioz (1864, in-12); Mémoires
d'Hector Berlioz, comprenant ses voyages en
Italie, en Allemagne, en Russie et en Angle-
terre, avec portrait (1870, in-8°).
BERLIOZ D'ACRIAC (Jules), littérateur
français. V. Aoriac, dans ce Supplément.
BERMUDEZ DE CASTRO (Manuel), homme
d'Etat espagnol, né vers 1805, mort à Madrid
en 1870. Il entra d'assez bonne heure dans la
vie politique comme membre des cortès et
siégea dans les rangs du parti libéral. Son
aptitude pour les affaires lui valut d'être
chargé du portefeuille des finances en 1853.
Il se retira lors de la chute du cabinet Ler-
sundi; mais il revint ensuite aux affaires,
d'abord comme ministre de l'intérieur, dans
le cabinet Mon, puis comme ministre des af-
faires étrangères lorsque, en 1865, le maré-
chal O'Donnell reprit la présidence du con-
seil. A ce titre, il notifia k Victor-Emmanuel
la reconnaissance par l'Espagne de son titre
de roi d'Italie. L'année suivante, il quitta le
ministère en même temps qu'O'Donnell, qui,
porté au pouvoir par les conservateurs libé-
raux, s'était montré aussi réactionnaire que
Narvaez lui-même. Depuis cette époque jus-
qu'à sa mort, Manuel Bermudez de Castro
ne joua plus qu'un rôle effacé.
BERMUDEZ DE CASTRO (Salvator), mar-
quis de Lema, diplomate espagnol, parent du
précédent, né vers 1812. Il entra dans la di-
plomatie et fut accrédité en 1844, en qualité
de ministre plénipotentiaire, près le président
de la république mexicaine. Peu après, une
rupture diplomatique s'étant produite entre
le gouvernement de Mexico et le cabinet des
Tuileries, M. Guizot, alors ministre des af-
faires étrangères, chargea M. Bermudez de
Castro des intérêts de nos nationaux et lui
conféra la croix de grand officier de la Lé-
gion d'honneur en témoignage de reconnais-
sance pour les services qu'il leurrendit. De re-
tour en Espagne en 1848, M. Bermudez fut élu
députe aux cortès, où il siégea parmi les con-
servateurs libéraux, et prit une part brillante
aux discussions de la Chambre. En 1853, il
fut accrédité, comme ministre plénipoten-
tiaire, auprès du roi de Naples. Il occupait
encore ces fonctions lorsque, en 1860, Fran-
çois II se vit expulsé de Naples à la suite
d'un soulèvement national provoqué par son
gouvernement tyrannique. Pendant que Ga-
nbaldi entrait dans la capitale des Deux-
Siciles , M. Bermudez de Castro accompa-
gnait François II à Capoue. puis il le suivit à
Gaëte et à Rome. Sa mission se trouvant
alors terminée, il revint k Madrid, reçut un
siège au Sénat et prit part a diverses dis-
cussions , notamment k celle que souleva
l'annexion temporaire de Saint-Domingue.
M. Mon, ambassadeur k Paris, s'étant demis
de ses fonctions en 1865, M. Bermudez fut
appelé k le remplacer; mais il n'occupa ce
poste que jusque vers le milieu de 1866. De
retour en Espagne, il reprit son siège au Sé-
nat et l'occupa jusqu'à la révolution de 1868.
qui renversa la reine Isabelle. Depuis cette
époque, il a peu fait parler de lui. Le mar-
quis de Lema a cultive avec succès les let-
tres. Le plus intéressant de ses écrits est
selui qu'il a publié sur Antonio Perez et
Philippe II.
BERNABE1 (Pier-Antonio), peintre italien
-lu xvie si>-ele. Il a imité avec succès la ma-
nière du Corrége. On fait grand cas surtout
de fresques dont il décora l'église de Notre-
l);iiiic-des-Angeset celle de la Madonna-del-
yuartiere, k Parme. Les premières reprè-
nt les Prophètes et les Sibylles, et les
autres le Paradis.
BERNABEI (Tommaso), peintre italien du
XV(0 siècle, ne & Cortone. Il étudia sous
i ,uca Signorelli. Mais, comme il n'avait nul-
ot besoin de peindre pour vivre, il a
travaillé lentement) soigneusement et n'a
produit qu'un | Lit nombre d'oeuvres. On cite,
parmi ses meilleures, celles qu'il a exécutées
pour l'église de sa ville natale.
BERNADlf.LE, pseudonyme adopté depuis
quelques anné >a par Victor Fournel. V. Four-
ni;!, dans ce Supplément*
Bernard (STATUE DE SAINT), par M. Jouf-
froy , au Panthéon (église de Sainte-Gene-
vh'v). Revêtu de sa robe monacale et de
son manteau k capuchon, la téta nue et ceinte
d'une petite couronne de cheveux, l'abbe de
I || aux est debout; il tient de la main gau-
che une croix de bois qu'il rapp
ftoitrine, et il lève la main droite; il prêche
, . ■ j i i . ,i ., i
■ -ut. On '■ prend a l'ei | i
visa--', que tout en cherch ml b ■■ avoir, a
i"r les cœurs pieux, il se propo d'i
citer la [Mission guerrière* Ce n'est ,
contemplatif, un ascète; c'est un abbé
ni.itunt, une nuriu oe mbuu religieux que
BERN
M. Jouffroy a voulu représenter, et il y a
assez bien réussi. Son Saint Bernard n'en a
pas moins une tournure grave et imposante.
Cette statue a figuré au Salon de 1877.
L'exécution en est assez ferme, le costume
de bure est drapé avec simplicité et vérité.
BERNARD (saint), margrave de Bade, né
au Vieux-Château en 1430, mort en 1458. Il
était fils du margrave de Bade, Jacques 1er,
et il succéda à son père en 1453; mais deux ans
après il laissa le pouvoir à son frère Charles
pour se livrer aux pratiques de la dévotion.
Il se rendait k Rome pour prendre part k la
croisade armée contre les Turcs par le pape
Calixte III, lorsque, arrivé près de Turin, il se
sentit malade et se retira au couvent des
franciscains de Montcalier, où il mourut. En
1498, Clément XIV le canonisa et le désigna
comme patron du grand-duché de Bade. Ses
reliques sont à Montcalier ; mais le margrave
Ferdinand-Maximilien a acheté l'un de ses
bras en 1654, et ce bras, déposé d'abord dans
l'église de Radstadt, puis dans le couvent de
Lien tentai (1812), est encore l'objet de la vé-
nération des fidèles. On célèbre chaque an-
née solennellement la fête de saint Bernard,
margrave.
" BERNARD (Salomon), dit le P«lll Bernnrd,
graveur français, né à Lyon en 1520, mort
dans la même ville en 1570. — lia surtout orné
de ses excellentes gravures, qui sont en gé-
néral de très-petite dimension, particularité
k laquelle il doit son surnom de Petit Ber-
nard, les livres édités par le célèbre libraire
lyonnais Jean de Tournes. Les principaux
ouvrages, aujourd'hui fort rares et très-re-
cherchés, qu'il a illustrés de ses gravures
sont : la Métamorphose d'Ovide figurée (Lyon,
1557, in-8o); les Figures de la Bible ou
Quadrins historiques (Lyon, 1553, in-8°, et
1555, in-8°) ; la première édition contient
175 planches et la seconde 231, toutes dues
k Salomon Bernard, au moins pour le dessin;
l'exécution, en est remarquable et donne une
haute idée de l'habileté des graveurs sur bois
français de cette époque; Andrex Alciati
emblemata libri duo (Lyon, 1547, in-16) ; cet
ouvrage est accompagné de 113 planches,
Epitome thesauri antiquitatum, etc., ex museo
Jacobi de Slrada Mantuani antiquarii (Lyon,
1547, in-16); c'est un recueil de médailles au
nombre de 485, gravées tant figures que re-
vers; ï'Enéyde de Virgile, prince des poètes
latins, translatée de latin en francoys par
Loys des Masures, Toumisien (Lyon, 1560,
in-4°); chaque chant est orné d'une gravure
de Salomon Bernard; ces compositions, d'une
netteté singulière, malgré le nombre des per-
sonnages et des accessoires, sont de dimen-
sions extraordinaires dans l'œuvre de l'artiste,
108 millimètres de largeur sur 80 millimètres
de hauteur ; Hymnes du Temps et de ses par-
ties (Lyon, 1560, in-4°). On lui doit en outre
une foule de vignettes, fleurons, encadre-
ments, figures, portraits, etc., dans diverses
autres publications de Jean de Tournes. Pa-
pillon cite, en outre, un volume intitulé Pour-
tratets divers, dont toutes les planches avaient
été dessinées et gravées par S. Bernard et
qu'il considérait comme son chef-d'œuvre.
L'éditeur anglais Dibdin, qui a reproduit
dans son Décaméron quelques gravures de cet
éminent artiste, en apprécie en ces termes
la manière ; • Ce qui frappe d'abord dans les
produits de son génie, dit-il, c'est la liberté
de son dessin et le fini de son exécution. La
vie et l'esprit brillent partout dans ces pe-
tites compositions où se reflète le monde en
abrégé. Le soleil y resplendit, le vent courbe
les branches et agite le feuillage, les trou-
peaux ruminent ou mugissent, les montagnes
lèvent leur tête orgueilleuse, et la dégrada-
tion des plans depuis le premier jusqu'au der-
nier se proportionne aux distances , soit
villes, soit campagnes. L'architecture y sem-
ble l'œuvre du pinceau de Canaletti. Les
personnages, hommes, femmes, enfants, sont
gracieux et hardiment dessinés, mais on peut
leur reprocher d'avoir une taille trop haute,
contrairement à ceux d'Holbein ; quelquefois
les poses semblent un peu forcées; mais ja-
mais on ne vit, renfermées dans une aussi
petite pièce de bois, autant de merveilles.
Si dans l'expression et le caractère des figu-
res Salomon Bernard est inférieur à Holbein,
on doit lui reconnaître plus de facilité dans
l'invention et l'exécution. »
Les bois de cet éminent graveur ont été
en grande partie recueillis. Ils appartenaient,
au milieu de ce siècle, à l'imprimeur gene-
vois Guillaume Fick , qui les avait acquis
des héritiers des de Tournes, réfugiés a Ge-
nève k la fin du xvie siècle, et qui en a fait
servir quelques-uns k l'illustration de divers
ouvrages sortis de ses presses. Malheureuse-
ment, ils avaient été gardes avec peu de
soin et quelques-uns ont mémo été sciés en
plusieurs morceaux pour faire servir les re-
vers à de nouvelles gravures.
"BERNARD (Claude), physiologiste fran-
çais. — Cet illustre savant devint eomman-
'[■■ ,r de lu Légion d'honneur on 1867, pré-
sident de la Société de biologie au mois de
novembre de la même année, et il fut appelé au
mois de mal isesk remplacer Flourens comme
membre de l'Académie française. Dans Bon
dit "irs de réception, qu'il prononça le 27 mai
1869, il exposa les rapports qui existent entre
lu science expérimentale et le, doctrines
philosophiques, et ■ il rattacha a L'énumé ra-
tion des travaux de Flourens, dit M. Seherer,
BERN
l'exposition de ses idées favorites : la dis-
tinction entre les propriétés de la matière et
les fonctions qu'elles accomplissent dans les
corps organisés, entre le côté matériel de la
fonction, par lequel elle se range sous l'em-
pire des lois de la physique et de la chimie,
et le côté idéal par lequel elle contribue k une
formation, par lequel elle obéit k un type. »
Cette même année, M. Claude Bernard reçut
un siège au Sénat, qui devait disparaître
après la révolution du 4 septembre 1870. En
1876, la Société royale de Londres lui a dé-
cerné la médaille Copley. Dans ces dernières
années, ce savant de premier ordre a pour-
suivi ses études si remarquables et si neuves
sur la physiologie. Parmi ses travaux les
plus importants, nous citerons ses belles ex-
périences sur l'influence de la chaleur sur les
animaux, sur l'action exercée par la chaleur
sur les éléments du sang, sur la formation du
sucre dans le foie, sur la formation du gly-
cogène chez les divers animaux, sur la gly-
cémie ou présence du sucre dans le sang,
sur les anesthésiques, sur la théorie de la di-
gestion des plantes, sur la sensibilité, etc.
Sur tous ces points, M. Bernard, grâce k la
sûreté de sa méthode, k l'ingéniosité de ses
procédés d'investigation, a fourni k la science
des idées nouvelles et lui a tracé de nouvelles
voies. Outre les ouvrages de lui que nous
avons cités, on lui doit : Leçons sur les pro-
priétés des tissus vivants (1865, in-8°) ; Traité
complet de l'anatomie de l'homme (1867-1871,
in-fol.), avec Bourgery, etc. ; Rapport sur les
progrès et la marche de la physiologie géné-
rale en France (1867, in-8°) ; Discours de ré-
ception à l'Académie française (1869, in-8») ;
De la physiologie générale (1872, in-8<>) ; Le-
çons de pathologie expérimentale (1872, in-8°);
Leçons sur la chaleur animale, sur les effets
de la chaleur et sur la fièvre (1875, in-8°) ;
Leçons sur les anesthésiques et sur l'asphyxie
(1875, in-8<>), etc.
'BERNARD (Aristide-Martin), dit Martin
Bcruord, homme politique français. — Aux
élections du 8 février 1871, il fut élu député
k l'Assemblée nationale dans le département
de la Seine par 102,366 voix. M. Martin Ber-
nard alla siéger k l'extrême gauche, avec la-
quelle il vota constamment sans jamais pren-
dre part aux discussions de la Chambre. Il
se prononça notamment contre les prélimi-
naires de paix, contre l'abrogation des lois
d'exil, pour le retour de l'Assemblée k Paris,
pour la dissolution, contre les prières publi-
ques et la pétition des évoques, pour M. Thiers
le 24 mai 1873, contre le septennat, contre
l'érection de l'église du Sacre-Cœur, pour la
liberté des enterrements civils, s'abstint de
voter la constitution du 25 février 1875, etc.
Après la dissolution de l'Assemblée, il posa
sa candidature k la Chambre des députés
à Saint-Etienne le 20 février 1576; mais il
échoua contre M. César Bertholon, qui fut
élu, et il est rentré alors dans la vie privée.
" BERNARD (Jean-François-Armand-Fé-
lix), peintre français. — Parmi les tableaux
exposés depuis 1861 par cet artiste, nous cite-
rons : Souvenirs d'Italie, Vue près de Norma
(1861); Vue prise à Terracine (1863); Une
prairie à Crémieux (1864) ; Vue prise à Su-
biaco (1865); Bords de l'Indre (1866); Etang
de Nymphéa, le Matin à Norma (1867) ; le
Mont Soracte vu du Tibre (1868); Ravin de
Ruthières (1869); Campagne de Rome (1870),
Poveretto (1872); le Lac Némi, le Mont Ai-
guille (1874); Bords de l'Anio (1875), etc.
BERNARD (Auguste-Joseph-Emile), homme
politique français, né k Château-Salins (Meur-
the) en 1824. Reçu licencié en droit, il se
fixa en 1845 k Nancy, où il exerça la profes-
sion d'avocat avec beaucoup de distinction.
M. Bernard devint bâtonnier de son ordre,
conseiller municipal, adjoint au maire de
Nancy (1852 1857). Pendant l'invasion alle-
mande, il se rendit très-populaire par les
services qu'il rendit k ses concitoyens. Au
mois de mai 1872, M. Thiers nomma M. Ber-
nard maire de Nancy, et, bien qu'il fût répu-
blicain, le gouvernement de l'ordre moral
n'osa pas le destituer après le 24 mai. La
grande considération dont il jouissait lui valut
d'être porté candidat au Sénat dans la Meur-
the-et-Moselle aux élections du 30 janvier
1876. Il déclara qu'il était un républicain sa-
gement progressiste, qu'il fallait exclure toute
candidature princière de la présidence de la
République) que la constitution du 25 février
1875 pourrait être revisée, mais que pour lui
cette clause de révision signifiait perfection-
nement, consolidation et affermissement do
la Republique. Elu sénateur au premier tour
do scrutin par 388 voix, il est allé siéger au
centre gauche du Sénat, où il a appuyé par
tous ses votes la politique républicaine.
BERNARD (Paul), magistrat français, né
k Apt (Vaueluse) en 1828. Il étudia le droit,
se fit recevoir docteur, et, après avoir exercé
pendant quelque tenrps la profession d'avo-
cat, il entra dans lu magistrature. M. Ber <l
u, été successivement substitut, procureur
impérial et substitut du procureur gêner. il k
Aillions. L'Académie de législation de Tou-
louse le compte au nombre de >es membres
correspondants. Collaborateur de la Revue
historique de droit français et étranger et de
la Revue critique de législation et de juris-
prudence, il u publie un certain nombre d'é-
crits. Nous citerons de lui : De la prescription
en dVo.'f criminel (1862, in-8°); De la sépara-
BERN
tion de corps réformée (1862, in-8°); De la
détention préventive pendant l'instance cor-
rectionnelle (1862, in-8°); De l'inscription des
hypothèques légales par le procureur impérial
(1864. in-8°) ; Etude historique sur le droit de
réduction des libéralités faites aux établisse-
ments publics (1864, in-8°) ; Histoire de l'au-
torité paternelle en France (1864, in-8o);
Etude sur le nouveau code pénal promulgué
en Italie (1864, in-8°) ; le Faux témoignage
est-il un délit d'audience? (1865, in-8°);
De la réparation des erreurs judiciaires (1871,
in-8o), etc.
•BERNARD (Thaïes), poète et littérateur.
— Il était né en 1821 k Paris, où il mourut
en 1873. C'était un homme très-instruit, doué
d'un esprit très-fin, qui vécut k peu près con-
stamment dans la misère et qui ne put jamais
s'astreindre k faire, pour vivre, un travail
qui n'était pas dans ses goûts. Thaïes Bernard
était doué d'une facilité extrême; mais cette
facilité même l'empêchait de donner k ses
œuvres, en prose et en vers, cette forme
serrée et vigoureuse qui donne au style du
coloris et du relief. L'Académie française lui
décerna des prix en 1858 et 1860, et la So-
ciété des gens de lettres lui donna, en 1869,
un prix de 1,000 francs. En 1861, il avait
fondé la Revue de la province, qui eut une
courte existence. Thaïes Bernard collabora
k une foule de recueils, k la Revue contempo-
raine, k ï'Athen&um, k la Revue européenne, k la
Revue des races latines, k YEurope littéraire,
au Nord, k la Revue de Neustrie, au Réveil, au
Cours de littérature du colonel Staaff, etc.
Outre les ouvrages de lui que nous avons
cités, nous mentionnerons : la Lisette de Bé-
ranger, souvenirs intimes (1864, in-32); His-
toire de la poésie (1864, in-12), résumé sub-
stantiel qui n'a pas eu le succès qu'il méritait;
Notice sur Rodolphe Turecki, chimiste polo-
nais (1805); l'Esclavage en Amérique (1865),
sous le pseudonyme de Fauuy Lev«t; Orphée
aux enfers, parodie de l'Orfeo de Métastase
(1868, in-12) ; Mélodies pastorales (Mil, \t\-4°);
le Progrès (1869), poème didactique; des tra-
ductions de poètes hongrois, etc.
'BERNARD (Joseph), littérateur français.
— U est mort k Cauterets en 1864.
* BERNARD (Auguste - Joseph), historien
et érudit. — Il est mort en 1S6S.
•BERNARD (William Bayle), auteur dra-
matique américain.— U est mort k Brighton
en 1875.
'BERNARD (Pierre), littérateur français.
— Il est mort k Paris le 24 septembre 1876.
BERNARD-DUTREIL (Jules), homme poli-
tique français, né k Laval (Mayenne) en 1804,
mort en 1876. A vingt ans, il entra k l'Ecole
polytechnique, d'où il passa k l'Ecole d'ap-
plication de Metz et devint, en 1828, lieute-
nant du génie. Deux ans plus tard, il renonça
à suivre la carrière militaire, et quelque temps
après il devint conseiller de préfecture. En
1846, il se porta candidat de l'opposition libé-
rale dans un collège électoral de la Mayenne,
mais il ne fut point nommé député. Après la
révolution de février 1848, M. Bernard-
Dutreil fut élu dans ce département repré-
sentant du peuple k l'Assemblée constituante.
Il siégea d'abord dans cette Assemblée parmi
les républicains modérés, appuya la politique
de la commission executive, puis celle du
général Cavaignac et vota la constitution.
Mais, après l'élection de Louis-Bonaparte k
la présidence de la République, M. Bernard-
Dutreil se rangea complètement dans le parti
de la réaction, avec lequel il ne cessa de vo-
ter, et il ne fut pas réélu kl* Assemblée légis-
lative (1849). Rendu a la vie privée, il vécut
dans la retraite pendant toute la durée de
l'Empire. Elu député de la Mayenne le 8 fé-
vrier 1871, par 53,534 voix, il alla siéger dans
le groupe des monarchistes cléricaux. M. Ber-
nnrd-Dutreil ne joua qu'un rôle des plus
effacés dans cette Chambre. Il vota pour la
paix, pour les prières publiques, pour l'abro-
gation des lois d'exil, pour le pouvoir consti-
tuant, contre le retour de la Chambre k Paris
et contribua au renversement de M. Thiers.
Il appuya toutes les mesures de réaction
ineptes proposées par le gouvernement de
combat, vota pour l'église du Sacré-Cœur,
pour le septennat, pour la loi contre l'élec-
tion des maires, contre les propositions Périer
et Maleville, contre l'amendement Wallon et
la constitution du 25 février 1875, pour la loi
sur l'enseignement supérieur, etc. Après la
dissolution de l'Assemblée, M. Bernard-Du-
treil posa sa candidature dans la Mayenne,
concurremment avec M. tiauthierde Vauce-
nay, comme lui monarchiste et clérical. Dans
sa profession de foi, il déclara qu'il défen-
drait tous les grands principes religieux et
sociaux. Elu sénateur an second tour le
30 janvier 1876 par 184 voix, il alla siéger k
droite parmi les adversaires du gouvernement
républicain; mais il mourut des le mois de
juin suivant. — Son fils, M. Paul BltRNA&D-
DUTRBÏL, devenu chef du cabinet de M. Dé-
cades, ministre des affaires étrangères , posa
sa candidature au Sénat dans la Mayenne,
ronde M. Goyet-Dubignon, candidat republi-
raiu. Dans sa profession de foi, il déclara
qu'il défendrait les principes conservateurs
et soutiendrait énergiqueinent les pouvoirs
du maréchal de Mnc-M ihon. Appuyé par tous
les partis hostiles k raffermissement de la
République, il fut élu sénateur pur 189 voix le
20 août 1876.
BERN
BERNAïtDl (François), dit n BiCoiaro,
peintre italien du xviie siècle. Il imita le
genre de son maître, Dmitenico Peii. Il a
très-peu produit. On consiJère généralement
comme son chef-d'œuvre le Saint Charles
Borromée qui se trouve à Vérone, dans l'é-
glise dédiée à ce saint.
BERN \RDI (François), dit Seoeiino, chan-
teur italien, né à Sienne vers 1680. Après
s'être fait entendre à la cour de Dresde, il
s'engagea au théâtre de Hœndel et y chanta
de 1721 k 1730.
BERNARDI (Auguste-Ferdinand), philolo-
gue allemand, né à Berlin en 1769, mort dans
In même ville en 1820. Il étudia sous Wolf et
Tici-k et rédigea avec ce dernier un ouvrage
intitulé Bambocciaden (Berlin, 1797, 3 vol.).
Il a publié aussi : Cours de langue (Berlin,
1801, 2 vol.); Principes élémentaires de la
tcience des langues (Berlin, 1805) ; Vues sur
l'organisation des écoles savantes (Iéna, 1818).
'BERNARDIN, INE s. — Encycl. C'est à
Clairvaux que saint Bernard fonda l'ordre
des religieux qu'on désigne sous le nom de
bernardins, et ce nom a ensuite été étendu
k ceux de l'ordre de CHeaux, dont Clair-
vaux n'était d'abord qu'une dépendance.
V. Cîteadx et Clairvaux, au tome IV.
BERNARDINI. sculpteur et fondeur italien
du xvie siècle. C'est à cet artiste d'un grand
mérite qu'on doit la statue de Sixte V érigée
devant l'église de Lorette et une partie des
bas-reliefs qui ornent les portes de la même
église.
BERNARDINO DA NOVI, sculpteur italien
du xvie siècle. On ignore la vie de cet ar-
tiste, mais on sait qu'il a sculpté les statues
de la Benommée et de la Victoire qui ornent
le tombeau de Jean-Galéas Visconti, k la
chartreuse de Pavie.
BERNÀRDINO DA TREVIGLIO (Bernardo
Zenale, dit), peintre et architecte milanais,
né à Treviglio, mort en 1526. Il était élève
de Civerohio et ami de Léonard de Vinci, qui
vantait beaucoup sa science de la perspec-
tive. Il excellait dans la manière de rendre
les raccourcis. Le cloître du monastère délie
Grazie, à Milan, possède de lui des fresques
représentant des sujets tirés de la Passion.
Dans la sacristie du même couvent, on trouve
un Saint Jean- Baptiste et un portrait du
Comte Vimercalï dus au pinceau de Bernar-
dine On cite du même peintre les fresques
de San-Pietro-in-Gessate et une Annoncia-
tion qui est dans l'église de Saint-Simp'.i-
CÎen. Il publia, en 1524, un Traité de per-
spective.
BERNARDO DA CRIZ, historien portugais
du xvie siècle. Grand chapelain de l'armée de
Portugal, il assista en cette qualité à la bataille
d'Alcaçar-Kebir et, de retour à Lisbonne,
écrivit l'histoire de dom Sébastien, qu'il avait
accompagné dans sa seconde expédition.
Cette histoire n'a été publiée qu'en 1837, par
les soins de H. Hercolano {Lisbonne, in-12).
BERNASCONI (Laura), femme peintre ita-
lienne, née k Rome vers 1620. Elle fut élève
de Mario de Flori et, comme son maître, se
livra uniquement à la peinture des fleurs. On
cite, comme son chef-d'œuvre, l'encadrement
du San Gaetano de Tomassei, qui est dans
l'église de San-Andrea-della-Valle.
" BERNAV1LLE, bourg de France (Somme),
ch.-l. de cant., arrond. et k 16 kilom. de
Doullens; 1,011 hab. Près de ce bourg existe
une tombelle dans laquelle on a trouvé des
ossements, des armes et divers autres objets
paraissant appartenir k l'époque gauloise.
* RERNAY, ville de France (Eure), ch.-l.
d arrond., k 60 kilom. d'Evreux, dans une
vallée arrosée par la Charentonne et le Cros-
nier; pop. »ggl., 5,695 hab. — pop. lot.,
7,281 hao. L'arrond. comprend 6 cantons,
124 communes, 68,000 hab. — t L'industrie
COtonnîère, dit M. Ad. Joanne, comprend
dans l'arrondissement de Bernay : la filature,
la fabrication des toiles et des rubans. Lu
li la turc de coton v est représentée aujourd'hui
(1872) par 28 établissements mis en activité
pur 850 chevaux de force hydraulique et
160 chevaux-vapeur. Ces établissements ren-
ferment 170,000 broches occupant 2,500 ou-
vriers. La fabrication des rubans de lil et de
colon a pris, dans ces dernières années,
un développement considérable ; elle occupe
0 métiers et près de 10,000 ouvriers. Elle
j vre a la consommation française ci
gère pour 5,500,000 francs de lissus... Bernay
compte actuellement 4 filatures de laine, con-
tenant ensemble 13,200 broches. • En outre,
l'industrie liniere y est florissante ; il y existe
plusieurs minoteries, des moulins a huile,
des tanneries, des papeteries, des fonderies
de fonte, des ferronneries, des verreries, des
briqueteries, etc.
BERNAZZANO, peintre milanais du xvie siè-
cle. Il excellait a peindre le paysage, les ani-
maux et la nature morte, mais n ne pi
jamais de figures, et celles qui ornent ses
j aysages sont dues au pinceau de Cesare
da Seslo, qui était l'ami de Ëernazzan < ■■■ |
ainsi qu'ils ont exécute ensemble un Baptême
de Jésus-Christ, qu'on voit au palais Scotii-
iratï de Milan. Un met sur le compte de
Bertiazaaiio une aventure qui rappelle celle
de Zeuxis. Ayant peint sur le mur de la cour
d'un palais un £raisi«r chargé de fruits, des
BERN
paons, dit-on, vinrent becqueter la peinture
jusqu'à ce qu'ils l'eussent détruite.
* BER.NBOURG, villa d'Allemagne. — Elle
compte aujourd'hui 12,500 hab.
*BER>E (ville et canton de). — La po-
pulation actuelle de la ville de Berne est de
36,000 âmes, et celle du canton de 506,485,
dont 66,015 catholiques et 436,304 prote-;
le reste appartient en grande partie au culte
Israélite. L'histoire contemporaine de Berne,
comme celle de la plupart des autres Etats
confédérés, n'orTre pas un bien grand intérêt.
Il convient, cependant, de consigner ici quel-
ques faits d'une importance relative. En 1S65,
il se tiut k Berne un congrès de la paix, et
après celui qui se tint k Genève l'année sui-
vante et qui eut un si grand retentissement,
le comité central des Amis de la paix et de
la liberté fixa son siège k Berne. En 18G9, il
se tint également k Berne, entre les repré-
sentants de la Suisse et de l'Italie, des con-
férences qui aboutirent k un accord entre ces
deux Etats pour le percement du tunnel de
Saint-Gothard (15 octobre). En 1874, lorsque
la question de la révision de la constitution
fut soumise aux cantons, dans ce débat qui
passionna très-vivement la Suisse et qui, un
instant, parut sur le point de la troubler,
parce qu'il touchait k la question religieuse,
le canton de Berne, avec la majorité des
autres cantons, se prononça pour la révision
(19 avril 1874).
Des questions purement intérieures ont plus
d'une fois aussi agité le canton de Berne ; la
plus grave a été celle de l'adoption du code
civil qui fut longuement élaboré et finalement
établi parun vote populaire(18 janvier 1874),
malgré la coalition passagère des ultramon-
tains avec les partisans de la séparation de
l'Eglise et de l'Etat. Ce fut le dénoùment des
longs démêlés du conseil bernois avec l'au-
torité ecclésiastique. Déjà, en octobre 1873,
le conseil avait voté une loi organique sur
les cultes, attribuant aux paroissiens l'é-
lection des curés et des pasteurs, et ren-
dant cette élection obligatoire tous les six ans.
La constitution du canton de Berne ne
date que de 1846 et a été modifiée en 1869.
Comme tous les grands cantons, Berne a une
constitution représentative (on sait que celle
des petits cantons est purement démocrati-
que, c'est-à-dire que tous les citoyens discu-
tent en commun les affaires du canton).
Toutefois, une modification de la constitution
bernoise, votée en 1863, a admis que toutes
les lois nouvelles seraient soumises à la ra-
tification du corps électoral, ce qui a fait k
ce canton une situation intermédiaire entre
celle des cantons démocratiques et celle des
cantons représentatifs.
En Suisse, où l'instruction publique est
si largement dotée, le canton de Berne se
fait particulièrement remarquer par les sacri-
fices qu'il s'impose pour cet objet. Il con-
sacre k l'instruction 2,100,000 francs par an.
Il possède une université cantonale très-
prospere.
La contribution des cantons aux dépenses
fédérales se résume en une cote personnelle
variable suivant les camons; celle du canton
de Berne est de 0 fr. 50. Les revenus du
canton consistent surtout dans la perception
d'un droit sur les boissons, qui produit plus
d'un million par an.
BERNE - BELLECOCR (Etienne - Prosper),
peintre français, ne k Boulogne-sur-Mer ( Pas-
de-Calais) en 1838. Il passa en partie son en-
fance k Bruxelles, a Marseille, k Bordeaux,
puis il vint habiter Paris. Lorsqu'il eut ter-
miné ses études, il étudia la peinture sous la
direction du classique et froid Picot, l'ut ad-
mis k l'Ecole des beaux-arts, où il obtint
plusieurs médailles, reçut des leçons de Bar-
rïas et fut admis au concours pour le prix de
Rome en 1859. Mais le jeune artiste échoua.
Doue d'un esprit vif, prime-sautier et original,
il essayait en vain d'étoutfer son tempéra-
ment, pour se plier au genre académique. Il
comprit qu'il y devait renoncer et se tourna
vers le paysage. En 186 1, il débuta au Salon
par un tableau intitule Souvenir de. Norman-
die. Peu après, les besoins de l'existence le
décidèrent k accepter la direction dune mai-
son de photographie, dans laquelle il resta
pendant environ quatre ans. En 1864, il ex-
posa un Chemin creux sur les bords de la
Normandie. Cette même année, il se maria
et parut renoncer k la peinture. Ce fut quatre
ans plus tard, sur les instances de son beau-
frère, M. Vibert, qu'il se décida k se remettre
k peindre. Apres avoir envoyé au Salon de
1868 deux toiles, Grande chaleur et Vue sur
la côte de Normandie, il se révéla enfin au
public comme un excellent peintre de genre
en exposant en 1869 : Désarçonné, Un sonnet,
et deux aquarelles, Un umoureux et la Sar-
bacane. La première de ces toiles, qui lui
valut une médaille, eut un succès des plus
francs et des plus vifs. En 1870, on vit de
lui : Après la procession et Tonte de moutons
en Normandie. Lorsque éclata la guerre, il
resta a Paris avec sa femme et sa jeune fa-
mille, s'engagea dans un corps franc, les ti-
railleurs de la Seine, se conduisit vaillamment
et fut décoré, en 1871, de la médaille mili-
taire. Ce fut un des souvenus du siège de
Paris qui inspira k M. Berne- Bellecour ce
petit chef-d'œuvre qui parut au Salon ,de 1872
sous le titre de Un coup de canon, avec une
aquarelle, Un nid d'amoureux. Il ublint alors
BERN
une médaille de 1" cïasse, et de ce jour 11
fut rangé au nombre de nos premiers pein-
tres de genre. Parmi les toiles qu il a expo-
sées depuis lors et qui n'ont fait qu'affermir
sa réputation, nous citerons : le Jour des fer-
mages (1873); le Prétendu, Un matin d'été
(1874); les Tirailleurs de la Seine au combat
de la Malmaison, la Brèche (1875); la Desserte
(1876) ; Dans la tranchée (1877). Cette dernière
il une des meilleures de M. Berne-
Bellecour. Il y a représenté un épisode du
le Paris en janvier 1871. Des tirailleurs
de la Seine, places aux avant-postes, dans
une tranchée, emportent dans une masure un
officier mortellement blessé. Les physiono-
mies, les mouvements, tous les détails de la
scène sont d'une vérité saisissante. Dans un
voyage qu'il fit en Russie pendaut l'hiver
de 1875, M. Berne-Bellecour fut présenté au
czar et invité k assister k des chasses impé-
riales. Dessinateur habile, cet artiste traite
les sujets qu'il peint avec infiniment d'esprit.
Il cherche l'expression et la trouve, et 1 exé-
cution de ses petites toiles est d'une rare per-
fection et d'un fini précieux. M. Berne-
Bellecour est l'auteur, en collaboration avec
M Georges Vibert, de la Tribune mécanique,
pièce humoristique en un acte, qui a été re-
présentée au théâtre du Palais -Royal en
mai 1872.
BERNEAUD (Arsène Thiébaut de). V.
Thiébaut de Berneàud, au tome XV.
* BERNHARD (Karl S\!NT-AOBlN,dit), ro-
mancier et chroniqueur danois. — Il est mort
k Copenhague en 1865.
BERMiARDT (Rosine Bernakdt, dite Sa-
rah), actrice, née k Paris le 22 octobre l S44 .
Elle est la fille d'une juive berlinoise, qui,
toute jeune, quitta sa famille pour chercher
fortune k Paris. Son père, dont elle ne devait
point porter le nom, la fit baptiser et élever
dans un couvent. Lorsqu'elle en sortit, elle
résolut de se faire comédienne. Admise au
Conservatoire, elle reçut des leçons de Pro-
vost et de Samson et obtint un prix. Ce prix
lui valut d'être engagée au Théâtre - Fran-
çais en 1862. Elle y débuta dans le rôle
d Iphigénie, ou elle attira peu sur elle l'at-
tention. Peu après, Mlle Sarah Bernhardt
quittait la Comédie -Française et entrait an
Gymnase. Son passage k ce théâtre fut tout
aussi court qu'au premier. Un beau soir, elle
disparut. De retour k Paris, ■ la jeune bo-
hème, doublée d'une enfant gâtée,» selon
l'expression de M Sarcey, ne trouva point
de théâtre où s'engager. Prise de la nos-
talgie de la scène, elle parvint k se faire ad-
mettre, sous un nom qui n'était pas le sien
au théâtre de la Porte-Saint-Martin, où elle
joua dans la Biche au Bois, une féerie, le
rôle de la princesse Désirée et chanta un
duo avec Mme Ugalde. Grâce a la protection
de M. Camille Doucet, elle parvint enfin k
obtenir de M. Duquesnel un engagement k
l'Odeon. Elle y débuta le 14 janvier 1867,
dans lerôled'Armande des Femmes savantes.
Ce fut dans le rôle du jeune lévite à'Athutie
qu'elle commença k se faire remarquer par
le charme de sa voix et par sa remarquable
diction. Parmi les rôles qu'elle joua avec le
plus de succès k ce théâtre, nous citerons
ceux d'Anna Damby dans Kean, de Cordelia
dans le Boi Lear, et surtout celui de Zanetto
du Passant (janvier 1869), auquel elle donna
un charme incomparable. Son nom, jusque-
là peu connu, se trouva alors dans toutes
les bouches. La jeune actrice se vit acclamée
par un public ravi. Elle parut ensuite dans
le rôle d'AIssé, puis elle interpréta celui
de la reine d'Espagne dans Buy Blas avec
un art extrême (1872). L'éclatant succès
qu'elle obtint dans ce rôle décida M. Perriu
k l'engager alors au Théâtre-Français. Elle
y débuta en novembre 1872, dans mademoi-
selle de Belle-Isle, où elle fut médiocre;
mais elle se releva, dans Junie de Britanni-
eus, dans la Belle Paule de Denayroussc, duns
Aricie de Phèdre, dans Andromaque , ou aile
déploya toutes les ressources de son admirable
diction et se montra pleine d^une grâce tou-
chante et poétique. Dans le rôle de Berthe de
Savignv du Sphinx, M*'* Sarah Bernhardt
obtint tous les suffrages des vrais connais-
seurs. Après avoir joue Zaïre avec éclat, elle
aborda, en décembre 1874, ce terrible rôle de
Phèdre, d&Tia lequel Rachel avait laisse d'in-
iblea souvenus. Phèdre mit le -ceau k
sa réputation. • Il est ires-vrai, dit M. Sar-
cey, qu'elle ne jouera jamais le quatrième
acte avec 1 "énergie et l'emportement qu'exige
le déploiement do ces passions tragiques;
mais, dans les trois premiers actes, elle est
^arable, et j'ai entendu bi.au
bons juges avouer que, dans cette partie du
rôle, elle les satisfaisait | élément
que sa grande devancière. • Parmi les rôles
qui depuis ont fait le plus d'honneur à
brillant-- ttCtl ■ «eux de Ber-
■ >■ Roland et
dans Borne vaincue, de M.Parodi. M"1' Sarah
Bernhardt n'est pas seulement uue des pre-
mières comédiennes de ce teu paj cet i
ne, udmiraulomenl douée, spirituelle,
fantasque, au caractère peu endurant, s'est
a tête de devenir sculpteur, et
1 1 . i. Après avi . ns de M. Mat-
thieu Meueni r, elle i des bustes et
des su • .El i » au Salon de 1874 un
buste ; et k celui de 1876 un buste en bronze
et un groupe en plâtre, Après la tempête tqn{
u vivement attire l'attention uublique.
BERO
35 7)
" RERNIER (Adheltne), historien français.
— Ne a sentis en 1808, il est mort en no-
vembre 1868, et non vers 1850.
BERNIER (Camille), peintre français, né k
Colmar (Haut-Rhin) en 1823. Il comin
ird l'étude de la peinture, se rendit à
Pans .-t prit des leçons de Léon Kleury.
:ier débuta en 1855 eu faisant admet-
tre k i'Exposition universelle un tableau re-
présentant le Village d'Arberg (Ain). L'an-
née suivante, il partit pour la Bretagne, où
il a ensuite presque constamment vécu. Il
s'éprit de cette nature k l'aspect sauvage,
austère et pittoresque, et depuis lors cet ar-
tiste laborieux et des mieux doués a repro-
duit, avec autant de talent que de bonheur,
les scènes simples et familières que dérou-
laient devant lui les paysages bretons. M. Ber-
nier a obtenu des médailles en 1867, en 18GS,
en 18G9, et en 1872 il a été décoré de la Lé-
gion d'honneur. En 1873, il a été membre du
jury du Salon. Parmi les tableaux de ce paysa-
giste, dont un figure au musée du Luxein-
. nous citerons : la Ferme de Kerluce
(1857); Bochers près de Plougastel (lgr.9);
Un doué, les Bords du Gapeau (1861); Vil-
lage de Plounèsùr, la Baie de Penhir (1863);
la Grève de Guisseny, l'Embouchure de VÉ-
lom (1864); Feux de goémon sur la côte de
Eersaint (1865); Landes près de Bannalec
(1867); Etang de Quimerch, le Sentier dans
les genêts (1868) ; Lande de Kerbagadic, Fon-
taine en Bretagne (1869); Un chemin près de
Bannalec (1S70) ; Janvier, Août (1872) ; D'Ann-
dour (1873); Lande en Bretagne (1874); Eté,
Automne (1875); Une ferme à Bannalec (1S76);
Sabotiers dans le bois de Quimerch (1877).
BERNIESQUE adj. (bèr-ni-è-ske — du nom
du poète Berni). V. biîrnksque, au tome IL
BERN1M (Pierre), peintre et sculpteur
toscan, père du chevalier Bernin, né k Sssto
en 1562, mort k Rome en 1629. Il alla s'éta-
blir k Naples et s'y maria, puis fut appelé k
Rome par le cardinal Farnese, pour décorer
son palais de Caprarola. Il abandonna ensuite
la peinture et se livra k la sculpture.
BERMNI (Louis), mécanicien italien du
xvne siècle, frère du chevalier Bernin. Il
construisit des appareils ingénieur, notam-
ment des balances pour peser les énormes
pièces de bronze dont se compose la chaire
de Saint-Pierre, construite sur les dessins de
son frère, et la tour de bois qui sert encore
pour les travaux intérieurs de l'église.
DERMNI (Joseph-Marie), missionnaire ita-
lien, né k Carîgnan (Piémont), mort en 1753.
Il était capucin. Envoyé dans l'Inde pour y
prêcher l'Evangile, il étudia soigneusement
les mœurs et la religion du pays et écrivit:
Notizie laconiche di alcuni usi, sacrifizj ed
idolinel régna di Neipal, raccolti net anno
1747. Cet ouvrage intéressant est resté ma-
nuscrit, mais il en a éXé publié une traduction
anglaise dans les Asiatic Besearches. On a en-
core de Bernioi : des Dialogues en langue in-
doue, une traduction de YAdhiatma Bamayana
et du Djana Sagara, des Mémoires historiques.
BERMTZ (Martin-Bernard), médecin po-
lonais du xviie siècle. Il fut médecÏD du roi
de Pologne et s'occupa beaucoup de botani-
que. On lui doit : Catalogus plantarum tum
exoticarum quam indigenarum qu& anno 1651
in hortis regiis Varsovix et circa eosdem, in
locis sylvaticis, pratensious, arenosis et palu-
dosîs nascuntur (Dantzig, 1653, in-12); Fasci-
culi duo remediorum (Leipzig, 1676, 2 vol.
in-4°). On trouve dans les Acres de l'Acadé-
mie des curieux de la nature plusieurs mé-
moires de Bernitz sur la botanique.
BERNOULLI, nom d'une famille de savant-,
dont les biographies ont été données, nu
tome II du Grand Dictionnaire, avec un i de-
vant les deux //. L'orthographe véritable
est celle que nous donnons ici.
BÉROÉ, tille de l'Océan, sœur de Clio et
compagne de Cyrene, inere d'Aristée.
de Vénus et d'Adonis, demandée en mariage
par Neptune, mais donnée par Venus k Bac-
cous. Il Epouse de Do a agnon d'E-
née. Iris, par les ordres de Junon, prit ses
traits pour engager les dames troyenues a
incendier la floue d'Enée, sur les cotes de
Sicile. Il Nourrice de Sémélé. V. Bkkoe, au
tome II du Grand Dictionnaire.
BEUON (Pierre), -.avant vataque, né k Cor-
It en France,
il ide des sciences et de la
i. Beron a publié en français un
assez grand nombre d'ouvrages. Nous cite-
rons de ll|i : Système d'atmosp/térologie (1846,
in-8°) ; Système de géologie et origine des co-
rne!'s (1874, in -8°) ; Déluge et vie des plantes
avant et après te déluge (1858, iu-4°); Grand
atlas cosmo - biographique , contenant le mode
et la production des corps célestes , de leurs
mouvements, de leur forme, etc. (1858, in*4°,
avec pi.); Origine des sciences physiques et
naturelles et des sciences métaphysiques et
morales (1858, in-4<>) ; Atlas météorologique
(1S60, in-4°), avec 12 pi. coloriées; le fluide
de lumière ramené, comme te gaz. aux calculs
sur htométriques et aux lots aérostatique?
(1862, iii-s^); Découverte du fluide echogène,
Urée dans les propriétés commune.'' à ce
fluide et a la lumière (1863, in-8°) ; la Décou-
verte de l'origine de la pesanteur démontrée
dans une formule exprimant la double cause
du mouvement orbiculaire et axial du soleil,
des planètes, etc. (1863, in-8°); Mémoire sur
3:>fi
BERR
un système contre l'incendie, approuvé à Lon-
dres par la marine et te corps des pompiers
(1863, in-*"); Météorologie simplifiée par
l'application de la loi physique au mode de
la production de la chaleur terrestre , des
courants uiantimes, etc. (1863, in-8<>) ; Phy-
sico-physiologie (\$64, in-8o); le Grand soleil
visible au centre du système du monde (1866,
in-8°); Y Inégalité des deux hémisphères delà
terre et des planètes produisant les anomalies
(1866, in-8('); Taches solaires et périodicité
de leur nombre (1866, in-8°) ; Physique céleste
(1866-1868, 3 vol. in-8°) ; Origine de l'unique
couple humain, dispersion de ses descendants
(1867, in-8°); Etat de ta terre et de l'homme
avant et après le déluge (1867, in-8°); Trans-
formation de l'eau en minerais (1868. in -8°);
Physieo - chimie , partie générale simplifiée
(1870, in-8°).
BERONICE (Nicolas), philologue français,
né à Tulle en 1742, mort en 1820. Il entra, de
bonne heure dans les ordres et devint pro-
fesseur de belles-lettres. Il enseigna du-
rant vingt-cinq ans dans sa ville natale et
obtint une cure modeste, ce qui lui permit de
se consacrer à ses travaux littéraires. Il fut
nommé bibliothécaire de l'Ecole centrale de
la Corrèze, mais perdit cette place lors de
la création des lycées. On lui doit un diction-
naire du patois limousin. Cet ouvrage, dans
la rédaction duquel il avait été fort aidé par
M. Raynouard de l'Académie française, fut
puidié aux frais du gouvernement et continué
à la mort (te Bérénice par M. A. Vialle, un
de ses amis. Il a pour titre : Dictionnaire du
patois du bas Limousin et plus particulière-
ment des environs de Tulle (Tulle, 1825, in-4°).
ItF.ltRETl (Nicolo), peintre italien, né en
1637. mort en 1682.11 étudia sous la direction
de Maralti et de Cantarini , puis se prit de
passion pour la manière du Corrége et celle
du Guide. II acquit une très-grande légèreté
de main et devint un excellent artiste. Ses
progrès éveillèrent la jalousie de son maître
Maralti, qui vit en lui un rival et fit tous ses
efforts pour lui faire perdre les travaux qu'il
avait obtenus. Cette conduite odieuse causa
tant de chagrin à Berreti, qu'il en mourut.
# HERRIAT SAINT-PRIX (Charles), juris-
consulte et littérateur. — Il est mort à Riom
le 11 septembre 1870.
' BERRIEN, village de France (Finistère),
cant. et à 6 kilom. d'Huelgoat, arrond. et à
40 kilom. de Châteaulin; pop.aggl., I03hab.
— pop. tôt., 2,076 hab. Kleve de bestiaux.
• BERRY (Marie -Caroline -Ferdinande-
Louise dk Bourbon, duchesse de). — Elle est
morte dans son château de la haute Styrie le
16 avril 1870.
* BERRYER (Pierre-Antoine), illustre avo-
cat et orateur politique. — 11 est mort à Au-
gerville-la-Rivlere (Loiret) le 29 novembre
1868. La fermeté de son opposition sous l'Em-
pire accrut encore la popularité qu'il devait
à sa grande éloquence. Après sa réception à
l'Académie française (23 février 1855), Ber-
ryer ne voulut pas se soumettre à l'usage,
devenu obligatoire pour tout nouvel acadé-
micien, de rendre visite au chefdel'Eiat.
l>ans ce but, il écrivit à M. Mocquart, chef
du cabinet de Napoléon III : « Je fais appel
aux souvenirs de mon ancien confrère ,
M. Mocquart, pour réclamer de lui un bon
office. Je viens d'être reçu à l'Académie
française. Il est d'usage a peu près constant
que chaque académicien aille présenter aux
Tuileries son discours de réception. La situa-
tion particulière qui m'a été faite en 1851
rend cette présentation tout à fait impossible
do ma part. Je crois avoir acquis, il y a
quinze ans, le droit de m'abstenir aujourd nui
d'une formalité dont l'accomplissement ne
serait pas pénible pour moi seul. M. Moc-
quart sait bien que par principe, comme par
caractère, j'ai autant de répugnance pour le
bruit inutile et les vaines manifestations que
pour un manque d'égards personnels; je le
prie donc de vouloir bien sans retard faire
Connaître la détermination qu'un sentiment
honorable m'impose. » M. Mocquart lui ré-
! lit : t L'empereur regrette que, dans
M. Berryer, les inspirations de l'homme po-
litique l'aient emporté sur les devoirs de
n. Sa présence aux Tuileries
ii pas causé l'embarras qu'il semble
■ i. De lu hauteur où elle est placée,
lajesté n'aurait vu dans l'élu de l' Acadé-
mie que l'auteur et l'écrivain, dans l'adver-
saire d'aujourd'hui que le défenseur d'uutro-
foii. M. Berrver est parfaitement libre d'o-
.■ ce que mi prescrit l'usage ou a ce que
ugnances lui conseillent, t
cinq dernières années de sa
vie, Berryer siégea Isïatif comme
1 de Marseille. Il y prononça quelques
tirs, parmi lesquels nous citerons ceux
du H janvier et du lu mai 1864, il
il attaqua la mauvaise ge non ■ ■
celui du «juillet 1867, dans lequel
il signala avec cl" | adulte »,-
raie du gouvernement au prunts
mexicain 1. Un des derniers uet<
fut ' "i» adni ion ■ lu sou ■ iption Baudin
(1868). Il écrivit alors è Vtilecttui libre la
lettre suivante : ■ Le 9 décembre 1851, j'ai
|.i ovoqué et obtenu do l'Assemblée nai ii
réunie dans la mairie du X° arroi
un dé 1 et '!•> déchéance et de mise hoi
du président de la République, convoquant les
BERS
cîtoyensàla résistance contrôla violation des
lois dont le président se rendait coupable. Ce
décret a été rendu public dans Paris autant
qu'il était possible. Mon collègue, M. Baudin,
a énergiquement obéi aux ordres de l'Assem-
blée ; il en a été victime, et je me sens obligé
de prendre part à la souscription ouverte
pour l'érection d'un monument expiatoire sur
sa tombe. •
Berryer, qui avait été un des avocats du
procès des treize (1864), eût probablement
figuré parmi les défenseurs des journalistes
poursuivis au sujet de la souscription Baudin,
si en ce moment il n'avait été atteint de la
maladie qui devait l'emporter. Il mourut, en
effet, le lendemain du second de ces procès.
Sa dernière lettre fut adressée au comte de
Chambord. ■ Toutes les générations qui s'é-
taient succédé depuis 1815, dit M. Tuxile
Delord, avaient été émues par son éloquence,
si elles n'avaient pas partagé ses opinions
politiques. La fortune lui épargna les soucis
et le aventures du pouvoir, en lui laissant la
gloire d'une popularité européenne. La ré-
ception triomphale que lui firent ses confrè-
res d'Angleterre l'attendait dans tous les
pays où il se serait présenté. Ln célébration
du cinquantième anniversaire de son entrée
au barreau, par tous les avocats de France,
fut une de ces fêtes qui font la gloire d'un
homme. Berryer n'avait jamais été que le
chef ou plutôt l'ornement d'un parti vaincu;
il vécut sans regretter de n'avoir pas été
autre chose, et il mourut fidèle à sa foi. Aris-
tocrate sans morgue, d'un esprit fin, trempé
d'humeur gauloise, passionné pour les arts,
alliant le travail au plaisir, M. Berryer était
un de ces hommes aimables et généreux qui
se livrent au monde et aux passions sans
leur permettre de rien retrancher à la di-
gnité de leur vie. La société dans laquelle
il s'était formé, si différente de celle de ce
temps-ci, pouvait seule produire de tels ca-
ractères. Les journaux de toutes les opinions
unirent leurs regrets sur cette tombe, que
V Univers eut seul le triste courage d'insul-
ter. > A la suite d'une souscription publique,
on a inauguré à Marseille, le 25 avril 1875, sur
la place Montyon, devant le palais de justice,
la statue de Berryer, par le sculpteur Barre,
Sous le titre û' Œuvres de Rerryer, on a réuni
et publié ses Discours parlementaires (1872-
1S74, 5 vol. in-8°) et ses Plaidoyers , devant
former 4 volumes, dont le premier a paru en
1875 (in-8<>).
Berryer (statue de), en bronze, par Jean-
Auguste Barre; érigée à Marseille en 1875.
Le grand orateur est représenté debout, la
main gauche appuyée sur la tribune, qu'un
manteau, jeté négligemment, recouvre en
partie; il a la main droite placée sur la poi-
trine, dans une ouverture de l'habit. La tête,
légèrement tournée vers l'épaule gauche, est
assez ressemblante; mais on lui souhaiterait
une expression plus vive, plus énergique, un
caractère plus noble, plus idéal; Berryer
avait, à la tribune, une dignité imposante,
que le statuaire n'a pas saisie. Ajoutons que
l'habit à la française et le pantalon presque
collant accusent les formes avec un réalisme
qui n'a rien de monumental. M. Barre aurait
mieux fait de mettre le manteau sur les
épaules de l'orateur que de le laisser sur la
tribune.
Cette statue a figuré au Salon de 1874.
Berryer (STATUE DE), par M. ChapUJ au
Palais de justice de Paris. Ce n'est point au
grand orateur politique, c'est à l'une des
gloires les plus pures du barreau français
que cette statue est consacrée. Berryer est
représenté debout, revêtu de sa robe d'avo-
cat, la main gauche appuyée sur la barre
sculptée d'une tribune comme on n'en voit
pas au palais, la main droite posée sur son
cœur; il plaide ou, pour mieux dire, il parle
avec cette abondance chaleureuse et cette
ampleur magistrale qui émeuvent et qui
frappent; il ne déroule pas les arguties de
la chicane, il exprime des idées qui, si elles
ne sont- pas formulées littéralement dans les
codes, sont gravées en caractères indélébiles
dans la conscience universelle; il en appelle,
à la fois, au bon sens et au cœur des juges.
Son visage a une expression sereine et son
attitude est pleine de simplicité et de dignité.
La ressemblance physique n'a pas été moins
heureusement rendue que la ressemblance
morale. M. Chapu est un des meilleurs por-
traitistes que compte l'école contemporaine
de sculpture. Sous le rapport de l'exécution,
la statue de Berryer offre une grande finesse
de détail qui ne nuit point au caractère
monumental de l'ensemble. La robe , qui
laisse à découvert le côté gauche du corps
revêtu de l'habit à la française, est drapée
avec goût; la manche droite est relevée au-
dessus du coude; la manche gauche, au con-
traire, descend jusqu'au poignet.
Cette statue de marbre, bien supérieure à
celle que M. Barre a exécutée pour Mar-
seille, a été exposée au Salon de 1877.
BEHSIER (Eugène- Arthur-François), écri-
vain protestant français, né à Morges (Suisse),
de parents fraiiçais, en 1831. Il commença h
Genève ses études, qu'il continua a Paris et
en Allemagne. Devenu ministre protestant,
il fut appela à Paris en 1854 et nommé pas-
tour. Il dessert depuis 1874 le temple de l'E-
i Bersier s'est fait connaître comme
iteur distingué et comme écrivain. Lu
dévouement dont il fit preuve pondant lo
BERT
siège de Paris en 1870-1871 lui valut d'être
décoré de la Légion d'honneur en octobre
1871. Outre des articles qui ont paru dans
divers- recueils, notamment dans la Revue
chrétienne, il a publié plusieurs de ses dis-
cours ; la Présence du Christ (1862, in-8°) ;
le Dimanche (1864, in-8°) ; Nos périls et nos
espérances (1867); les Ruines de Jérusalem
(1867), etc. Il a donné aussi un recueil de ses
Sermons (1864, 1870, 4 vol. in-12) et les ou-
vrages suivants: Solidarité (1670, in-12).
étude de philosophie religieuse; Histoire du
synode général de l'Eglise réformée de
France, à Paris, en juin-juillet 1872 (1872,
2 vol. in-8°); Liturgie à l'usage des Eglises
réformées (1874 , in-12), etc.
* BERSOT (Pierre-Ernest), philosophe et
écrivain français. — Enjuin 1866, il a été élu
membre de l'Académie des sciences morales
et politiques, en remplacement de M. Gustave
de Beaumont, et, le 1er octobre 1871, il a
succédé à M. Francisque Bouillier, comme
directeur de l'Ecole normale de Paris, qu'il
dirige encore (1877). Outre les ouvrages de
lui que nous avons cités, on lui doit : Du
spiritualisme et de ta nature (1846, in-8°) ;
Etudes sur la philosophie du xvme siècle, Di-
derot, Montesquieu (1851-1852, 2 vol. in-12);
Questions actuelles, Enseignement, Décentra-
lisation, etc. (1862, in-12); Essai de philoso-
phie et de morale (1864,2 vol. in-8<> et in-12);
7 roi* séances du conseil municipal de Ver-
sailles, Publicité des délibérations (1866, in- 18);
la Presse dans les départements (1867, in-is) ;
Morale et politique (1868, in-8° et in-12); Li-
bre philosophie (1868, in-12).
BERSOTTI (Carlo-Girolarao), peintre ita-
lien, né à Milan en 1645, mort à la tin du
xvue siècle. Il fut l'élève de Carlo Sacchi,
mais ne tarda point à renoncer à la grande
peinture d'histoire pour peindre des fleurs,
des fruits et des animaux. Il acquit un véri-
table talent en ce genre et eut un vif succès
auprès de ses contemporains.
BERT (Paul), physiologiste et homme poli-
tique français, néà Auxerre (Yonne) le 17 oc-
tobre 1833. Lorsqu'il eut achevé ses études,
il suivit les cours de l'Ecole de médecine de
Paris et prit le grade de docteur. M. Paul
Bert s'adonna alors d'une façon toute spé-
ciale à l'étude de la physiologie et de l'ana-
tomie comparées. Voulant suivre la carrière
de l'enseignement, il se fit recevoir docteur
es sciences et devint professeur à la Faculté
de Bordeaux. Il ne tarda pas k se faire con-
naître par des travaux extrêmement remar-
quables, qui révélaient un esprit d'une rare
sagacité et qui lui ont valu d'être nommé
professeur de [ihysiologie à la Faculté des
sciences de Paris et à l'Ecole pratique des
hautes études. Parmi ses travaux, ceux qui
lui ont fait le plus d'honneur et qui ont fait
époque dans la science sont ceux qui ont
pour objet des recherches sur la sensitive,
l'influence des changements de pression ba-
rométrique sur les phénomènes de la vie, puis
l'influence de l'air comprimé sur les fermen-
tations. Ses découvertes scientifiques, résul-
tat d'expériences aussi variées qu'ingénieu-
ses, lui ont fait décerner par l'Académie des
sciences, en octobre 1875 , le grand prix
biennal de 20,000 francs.
M. Paul Bert n'est pas seulement un savant
de premier ordre, c'est un des hommes poli-
tiques les plus distingués que compte le parti
républicain. Apres la révolution du 4 septem-
bre 1870, M. Bert, alors professeur à la Sor-
bonne, fut appelé aux fonctions de secrétaire
général de la préfecture de l'Yonne. Le
15 janvier 1871, M. Gambetta le nomma pré-
fet du Nord, où il ne resta que jusque dans
les premiers jours de février. Il donna sa
démission en même temps que M. Gambetta,
fut porté candidat dans l'Yonne aux élections
pour l'Assemblée nationale, et, bien qu'il eut
décliné la candidature, il obtint 10,828 voix,
sans être élu. Au mois d'octobre suivant, les
électeurs du canton d'Aillaut le choisirent
pour leur conseiller général. Une élection
partielle ayant eu lieu dans l'Yonne le 9 juin
1874, pour donner un remplaçant à M. J aval,
décédé, les comités républicains désignèrent
M. Paul Bert, qui fut élu député k l'Assem-
blée nationale par 34,813 voix. [| alla siéger
dans le groupe de l'Union républicaine et
suivit la ligne politique de M. Gambetta, lia
voté pour Ta levée de l'état de siège, contre
la loi sur la municipalité lyonnaise , pour
M. Thiers le 24 mai 1873, a fait une constante
opposition au gouvernement de combat, s'est
prononcé contre le septennat, la loi des mai-
res, le cabinet de Broglie (16 mai 1874), pour
la proposition Pener et Maleville, pour la
constitution du 25 février 1575, contre la loi
sur l'enseignement supérieur, etc. M. Paul
Bert prit une part importante aux débats de
l'Assemblée et traita particulièrement, avec
autant de compétence que d'autorité, des
questions relatives à l'enseignement. Nous
citerons parmi ses discours ceux qu'il pro-
nonça sur le conseil supérieur de l'enseigne-
ment, sur le budget de l'instruction publique,
sur la création de nouvelles Facultés de
médecine, sur le Collège do France, sur le
projet de loi relatif à l'enseignement supé-
rieur, etc. Nomme à l'unanimité rapporteur
pour la création de nouvelles Facultés de
médecine (juillet 1873), il fut chargé d'aller
étudier sur place los avantages OU les incon-
\ ônients que pourraient présenter les villes
uui réclamaient uue Fuculté. A la Au do
BERT
cette même année, il présenta a la Chambre
un projet d'organisation de renseignement
supérieur, projet rempli de vues élevées et
neuves. Après la dissolution de l'Assemblée
nationale, M. Bert a posé sa candidature à
la Chambre des députés dans la 2e circon-
scription d'Auxerre le 20 février 1876. Dans
sa profession de foi très-fermement républi-
caine, il toucha aune des questions capitales
du temps, celles de l'enseignement. « Il faut
soustraire, dit-il , l'éducation nationale au
joug des sectes religieuses, la rendre à tous
les degrés accessible à tous les citoyens et
préparer, par l'avènement des plus dignes, la
réalisation delà véritable égalité.! Elu député
par 8,466 voix contre M. Cherest, candidat
monarchiste, il a continué, dans la nouvelle
Chambre, k siéger à l'extrême gauche. Dès le
commencement de la première session, il a
déposé des projets de loi sur la composition
des conseils de l'enseignement, sur les con-
ditions du recrutement et du fonctionnement
des instituteurs et institutrices primaires et
sur la retraite des instituteurs. Il a con-
stamment voté avec la majorité républicaine,
et il a signé, le 18 mai 1877, le manifeste des
gauches contre le message du maréchal de
Mac-Mahon. En 1876, M. Bert a fondé un
firix destiné à récompenser l'auteur du meil-
eur mémoire ayant trait aux 11103'ens méca-
niques et scientifiques de préserver, dans les
régions raréfiées de notre atmosphère, la vie
des voyageurs sur les montagnes ou en bal-
lon. Outre de remarquables feuilletons scien-
tifiques publiés dans la République française,
depuis l'époque de sa fondation, et de nom-
breux mémoires adressés à l'Académie des
sciences, M. Bert a publié les ouvrages sui-
vants : De la greffe animale (l863,in-4°) ; Ca*
talogue des a}ù)7iaux vertèbres qui vivent à
l'état sauvage dans le département de l'Yonne
(1864, in-8°); Revue des travaux d'anatomie
et de physiologie publiés en France pendant
l'année 1864 (1866,111-8°); Notes d'anatomie
et de physiologie comparées (2 séries, 1867-
1870, in 8°); Recherches sur tes mouvements
de la sensitive (1867-1870, 2 vol. in-8°) ; la
Machine humaine (1868, 2 vol. in-12); Leçons
sur la physiologie comparée de la respiration
(1869, În-8U), professées au Muséum d'histoire
naturelle; Rapport sur ta création de nou-
velles Facultés de médecine (1874, in-4°), etc.
BERTAGL1A, savant physicien, né k Fer-
rare vers la fin du xvue siècle, mort vers
1760. Il s'occupa surtout d'hydrostatique et
construisit plusieurs machines à élever l'eau
qui furent utilisées dans sa ville natale. Il
fut appelé k Rome en 1726 par le pape Be-
noit 111, qui lui demanda un projet de dessè-
chement des marais Pontins. A son retour k
Ferrare, Bertaglia enseigna les mathémati-
ques. On lui doit plusieurs ouvrages, parmi
lesquels nous citerons : Rtcerca dell' alza-
mento che sarebbe per produrre l'immissione
tdel Reno in Po, publie sous le pseudonyme de
Vniiiniatro, en 1717; Ragione delta citta de
Ferrara, presentata alla sagra congregatione
dell' Acque, colla quali si démos tr a t'insus-
sistenza del proggetto continuto net memortale
de* signori Rolognesi (1732); Riflessioui sopra
il parère del sig. Ant-Felice Facci Ferrarese
ingegnere (1750).
ni n 1 Al IH (Jean-Louis), médecin italien,
né à Murillo, dans le Piémont, vers la fin du
xvie siècle, mort vers 1640. 11 fut médecin
d'Emmanuel ler) duc de Savoie, et eut de
son temps une grande réputation d'habileté.
Il a publié les ouvrages suivants : De dura -
tiombus medicamentorum compositorum eo-
ruuu/ue facultatibus (Turin, 1800, in-4°); Me-
dicamentorum apparatus, in quo remédiai- um
omnium compositorum vires enodantur (Turin,
1611-1612, în-4°); Tructatus confections hya-
ctnthi et alkermes (Turin, 1613, in-4°) ; Ex-
temorum medicamentorum apparatus (Turin,
1614); Regolle delta sanita e natura de' cibi
d'Ugo Denzo Sanese (Turin, 1618, in-4°).
* BERTALL(Charles-AlbertD'ARNOUX, dit),
dessinateur et caricaturiste.— En avril 1871,
il fonda à Paris un petit journal satirique à
caricatures, le Grelot, dans lequel il attaqua
les membres de la Commune. Le 3 février
1875, il a reçu la croix de la Légion d'hon-
neur. Au talent du dessinateur et du carica-
turiste, M. Bertall joint celui de l'écrivain. Il
a publie divers petits recueils, dans les-
quels il éclaire son texte par de vives et
spirituelles esquisses, et il entoure ses es-
quisses d'un texte qui est lui-même pétillant
de verve, de gaieté et de fine raillerie. Nous
citerons: les Infortunes de Touche-à-Tout,
recueillies par Bertall (1865, in-4°); Marié
sans Soin (1867, in-40); M. Hurluberlu et ses
déplorables aventures (1868, in-4°) ; la Comédie
de notre temps (2 séries, 1873-1874, 2 vol.
111-80); la Vie hors de chez soi (1875, iu-S°),
études au crayon et à la plume, dont le suc-
ces a été des plus vifs.
mit mi i> (Marie -Rosalie), également
connue sous le nom do Uu|»ic«*U- Dortoud,
femme qui sust illustrée uaus la gravure
vers le milieu du xviuo siècle. Elle étudia
sous lu direction de Saint-Aubin et de Chof-
fard et se fit rapidement remarquer par la
finesse de son burin. Elle a surtout grave des
(leurs et des ornements, d'après La Fosse et
Vernet.
'DERTaULD (Charles-Alfred) Jurisconsulte
ethouime politique français.— Al. Bertauld eta-.*
membre du conseil municipal de Caeu depuis
BERT
1S49 et, depuis 1853, professeur titulaire à la
Faculté de droit de cette ville lorsque, aux élec-
tions du 8 février 1871, il fut nomme dans le
Calvados député à l'Assemblée national-', le
septième sur neuf, par 52,000 voix. A Bor-
deaux , il vota les préliminaires de paix et la
déchéance de l'Empire. A Versailles, où l'As-
semblée s'installa ensuite, M. Bertauld alla
siéger au centre gauche, appuya constam-
ment la politique de M. Thiers, prit une part
active aux discussions de la Chambre et ne
tarda pas k y occuper une place des plus dis-
tinguées. Joignant au savoir d'un juriste
consommé un esprit très-vif, très-fin et très-
mordant, il sut donner de l'intérêt et du pi-
quant aux questions les plus arides. Le dis-
cours qu'il prononça notamment sur la ré-
forme de la magistrature eut un vif succès.
En 1871, il vota pour l'abrogation des lois
d'exil, pour la loi des conseils généraux, pour
la proposition Rivet, contre la proposition
Ravine!, le maintien des traités da com-
merce, etc. En janvier 1872, il fit un remar-
quable rapport sur le projet de loi présenté
par M. Tnlain, relativement au droit d'asso-
ciation. Nommé, ce même mois, président du
centre gauche, il prononça, en prenant la
présidence de cette réunion, un discours
dans lequel il dit: « Si la Republique, et no-
tre réunion a le droit de l'espérer, elle qui
prépare loyalement son avènement, est le
gouvernement de l'avenir, c'est principale-
ment le centre gauche qui aura contribue à
la fonder. ■ Au mois de mars, il prononça
deux remarquables discours contre la loi sur
l'Internationale. En mai, il défendit, comme
rapporteur, le projet de loi relatif aux asso-
ciations et démontra que la loi qui règle en
France le droit d'association est nuisible aux
intérêts matériels, scientifiques et moraux
du pays. En novembre, il attaqua le nouveau
projet de loi sur le jury. En 1873, il parla sur
le conseil supérieur de l'instruction publique,
contre la proposition Savary, relative à la
majorité requise pour être élu député, sur les
attributions des pouvoirs publics (3 mars}.
Dans ce dernier discours, au milieu d'une
foule de traits piquants, il fit preuve d'une
dialectique serrée et d'une haute raison. Il
exposa très-finement ce qu'avait été le pacte
de Bordeaux et somma le gouvernement de
déclarer nettement la politique qu'il entendait
suivre. ■ Je ne suis pas un révolutionnaire,
dit-il, et c'est bien un peu pour cela que je
m'intéresse à. la R publique, qu'on ne peut
renverser que par une révolution. ■ Le 24 mai
1873, il se rangea du côte de M. Thiers et
passa dans l'opposition après l'installation du
prétendu gouvernement de l'ordre moral, qui
tenta la chimérique entreprise d'écraser les
républicains et la République, de fouler aux
pieds toutes les libertés et de relever le trône.
Le 22 juillet, M. Bertauld, bien qu'il eût voté
en 1871 pour les prières publiques et pour la
pétition des évoques, attaqua avec une grande
vivacité et un grand bonheur d'expression
le projet de loi relatif à l'église du Sacré-
Cœur. Le plus habilement du monde, il opposa
au discours du ministre Batbie les opinions
que ce ministre avait constamment détendues
dans ses ouvrages sur le droit d'expropria-
tion, et comme celui-ci, invoquant l'exemple
de certains avocats, revendiquait le droit de
changer de doctrine juridique selon les be-
soins de sa cause, « je n'ai pas le droit, ré-
pliqua M. Bertauld, d'empêcher ces révolu-
tions dans les convictions du barreau; mais
je n'ai jamais vu un avocat soucieux de sa
dignité venir plaider et demander la consé-
cration d'une thèse qu'il avait condamnée. »
En novembre, il parla contre la prorogation
des pouvoirs publics et vota contre le sep-
tennat. En )874, il contribua à la chute du
cabinet de Broglie,vota contre la loi des
maires, pour les propositions Périer et Malt-
ville, etc. Cette même année, il prononça
des discours sur le conseil d'Etat, sur la no-
mination des maires, sur la loi électorale, sur
l'organisation municipale, sur la loi de l'en-
seignement supérieur, etc. En février 1875,
il proposa de conférer au maréchal de Mae-
Mahon le droit de dissoudre la Chambre des
députés et vota la constitution du 25 février.
Portant l'esprit d'indépendance au point de
ne point s'occuper de la discipline de parti, il
lui arriva à maintes reprises de déconcerter
même les députés du centre gauche, eu sou-
tenant sur certains points des idées atta-
quées par toute la gauche; c'est ainsi qu'on
le vit en 1875 s'opposer vivement à la révi-
sion des pensions accordées depuis le 4 sep-
tembre à d'anciens fonctionnaires de l'Ent-
Înre, en violation des conditions exigées par
a lui, et combattre, lors du voie ue la loi
électorale , 1 amendement Rive contre les
circonscriptions électorales. Au mois de juil-
let I8î5, M. Bertauld fut nomme maire de
Caen et membre du conseil gênerai du Cal-
vados. Lors des élections des sénateurs ina-
movibles par l Assemblée nationale, il fut
nomme membre du Sénat, au quatrième lour
de scrutin, par 350 voix (décembre 1875).
Dans celte nouvelle Chambre, M. Bertauld a
appuyé de ses votes la politique républi-
caine, il y a prononcé des discours , no-
tamment contre l'abolition de la peine de
mort, pour la suppression des jurys mixtes
et pour la cessation des poursuites (r ' dé-
cembre 1876). L'amendement qu'il proposa
au Sénat sur ce dernier sujet fut accepte | ai-
le gouvernement, mais repoussé par la Cham-
bre, ce qui amena la démission du cabinet
BERT
Dutaure. Enfin, M. Bertauld a prononcé, le
22 juin 1877, un discours éloquent contre la
dissolution de la Chambre des députés de-
mandée par le maréchal de Mac-Mahon, a
la suite de son coup d'Etat parlementaire.
Outre les ouvrages de M. Bertauld que
nous avons cités, on lui doit : De la su-
brogation (1853, in-8<>), réédite sous le titre
de Traita théorique et pratique de ta subro-
gation a l'hypothèque légale des femme» ma-
riées (1864, iu-8°); Introduction à l'histoire
des sources du droit français (1860, in- 12) ;
Philosophie politique de l'histoire de France
(1861, in-8°); £)es substitutions et des vraies
causes de leur prohibition (1861, in-8°) , la
Liberté civile. Nouvelle étude critique sur les
publicistes contemporains (1864, in-8°) ; Ques-
tions pratiques et doctrinales du code civil
(1867-1869, 2 vol. in-8°) ; Du pouvoir consti-
tuant de l'Assemblée nationale (1871, iu-8<>) ;
l'Ordre social et l'ordre moral. Le droit et
le devoir (1873, in-12), etc.
BERTAUT ou BERTAULT, violoncelliste
français, né à Valenciennes vers la fin du
xvnc siècle, mort en 1756. Il vint a Paris de
bonne heure, où il ne tarda point à faire fu-
reur. Il fut fort bien accueilli par les riches
amateurs de musique. Il joignait à ses talents
sur le violoncelle une voix mélodieuse dont il
tirait un excellent parti. Il eut pour élèves
Cassis, les deux Janson et Duport l'aîné.
L'anecdote suivante, qu'il se plaisait a ra-
conter lui-même, fait connaître ia singula-
rité de son caractère. Tandis qu'il jouissait
k Pans de toutfe sa renommée, un ambassa-
deur, ami de la musique, l'engagea à venir
jouer de son instrument dans une soirée où
il devait réunir une nombreuse compagnie.
L'artiste y consentit, et l'ambassadeur lui
fit donner huit louis, et donna l'ordre de le
reconduire dans son propre carrosse. Ber-
taut, qui trouva le présent trop modique,
remit les huit louis au cocher k titre de
pourboire. Plus tard, le même ambassadeur
le fit encore venir et lui donna seize louis.
Cette fois Bertaut garda tout et dit. au co-
cher qui avançait déjà la main : t Mon ami,
je t'ai payé pour deux fois. ■
BERTAUT (Eloi), littérateur français, né à
Vesoul en 1782, mort en 1834. Il montra dès
l'âge le plus tendre d'excellentes dispositions
pour les mathématiques et fut, k l'âge de dix-
huit ans, chargé d'une chaire de géométrie
au collège de Besançon. Ce genre d'études
ne lui fit point négliger les lettres, et a vingt-
quatre ans il publiait un mémoire ayant pour
titre : le Vrai considéré comme source du bien.
Il fut nommé inspecteur de l'académie de
Besançon en 1819, puis recteur de celle de
Clerinont. Il mourut dans ce poste, épuisé
par un travail incessant.
* Bl UT U X (M™e Léon), sculpteur contem-
porain. — En 1866, Mme Bertaux exposa une
statue en plâtre, les Caresses fatales, au Sa-
lon de l'année suivante, elle envoya une œu-
vre fort remarquable, un Jeune Gaulois pri-
sonnier, statue en marbre, qui lui valut une
nouvelle médaille, et un charmant médaillon
de M*»e Constant Dufeux. Depuis lors, elle a
exécuté pour l'église Saint-Laurent une sta-
tue de Saint Matthieu, dont le modèle en
plâtre a figure au Salon de 1868, avec un
gracieux médaillon de femme ; une statue de
Saint Philippe, pour la même église ; la Sculp-
ture, statue allégorique pour le musée de
Grenoble; le tympan de la porte principale
de Saint-François-Xavier, a Paris, repré-
sentant Deux anges adorant t' Agneau immolé.
Mme Bertaux reparut au Salon de 1873 avec
une statue en plâtre devenue célèbre, la
Jeune fille au bain, fréquemment désignée
sous le nom de la Fille au papillon, et qui lui
fit décerner par le jury sa 3« médaille. Elle
a exposé depuis : Vx victoribus, statue en
bronze, représentant un jeune prisonnier,
œuvre d'un style élevé et d'un grand carac-
tère (1874); le Printemps, buste en marbre
(1875); enfin, en 1876, le buste en marbre de
il/nie E. de L..., avec une reproduction en
marbre de la Jeune fille au bain, qui fut un des
grands succès du Salon. Pour l'exécution de
cette œuvre ravissante, Mmo Léon Bertaux
s'est inspirée de ces vers de Victor Hugo :
Elle est là sous la fouillée,
Eveillée
Au moindre bruit de malheur;
Et rouge pour une mouche
gui la touche.
Comme une grenade en (leur.
La jeune fille, au sortir du bain, est à demi
couchée, le corps soutenu par un de ses bras,
pendant que l'autre est ramené devant la
poitrine. Elle retourne la tète et regarde avec
une surprise émue une libellule qui vient de
se poser sur son épaule. Tout son beau corps
semble frémir au contact de l'insecte. Un
nuïf elïroi se peint sur son charmant visage,
dont le front est couvert de boucles légères
qui s'échappent de la chevelure, retenue par
un ruban sur le sommet de la tête. La gorge,
les épaules, les jambes, placées l'une sur
l'autre, présentent des formes et des lignes
d'une rare élégance et d'une vérité qui fait
illusion. Tout, dans cette œuvre séduisante,
semble fait pour le plaisir des yeux. M»10 Ber-
taux a exécuté, eu outre, un grand nombre
de compositions gracieuses pour des collec-
tions particulières. Elle s'est livrée égale-
ment k des travaux décoratifs qui lui ont
valu des recompenses et des diplômes d'bon-
BERT
neur tant en province qu'a Paris, où, en
1877, elle a obtenu une médaille de ire classe
à l'Exposition des arts appliqués à l'indus-
trie. Remarquablement douée et entièrement
vouée à son art, Mme Bertaux s'est placée
incontestablement au premier rang des fem-
mes sculpteurs de notre époque. Elle excelle
à rendre la suavité des lignes et l'élégance
des contours ; elle joint la science à la grâce
et ses œuvres ont une personnalité très-
marquée. Par une mention honorable et trois
médailles obtenues aux Salons de Paris, elle
se trouve hors concours, et si l'usage ne pri-
vait les femmes ayant un talent égal aux
hommes de la récompense, si chère aux ar-
tistes, de la décoration, il est hors de doute
qu'elle ne l'eût obtenue. En dehors de ses tra-
vaux, Maie Léon Bertaux a ouvert un cours
de sculpture pour les dames et les demoi-
selles du monde. Très-habile professeur, elle
a formé des élèves dont plusieurs ont vu figu-
rer honorablement leurs œuvres aux der-
niers Salons. — Son mari, M. Léon Biïrtaux,
a continué à exécuter de bons bustes, dont
plusieurs ont paru aux Salons. Nous cite-
rons les bustes de l'abbé Russeau (1S66), du
directeur de l'Ecole préparatoire d'Auteuil
(18G7), d'un Jeune homme et d'une Jeune fille
(1868) ; les bustes en terre cuiie d'un Berger,
d'une Nymphe (1873); le buste de il/'"c "\
également en terre cuite (1874), etc.
BERTEAUD (Jean - Baptiste - Pierre - Léo-
nard), prélat français, né à Limoges en 1798.
Apres avoir été professeur au petit sémi-
naire de Dorât, il devint chanoine de Limo-
ges. L'abbé Berteaud s'adonna à la prédica-
tion avec un assez grand succès en province
et à Paris. Orateur d'une faconde intarissa-
ble, couvrant la trame de ses discours par
des amoncellements d'images plus ou moins
heureuses, puisant sa rhétorique dans les
formules aujourd'hui usées de l'école roman-
tique , ce prédicateur mystico-lyrique fut
amené k prêcher aux Tuileries quelque temps
après la mort du duc d'Orléans, et en 1842
il fut nommé évêque de Tulle. Depuis cette
époque, il n'a cessé de diriger ce diocèse.
Toutefois, il ne renonça point à la prédica-
tion. Sous l'Empire, il se fit entendre quel-
quefois à Paris. A la fin de 1864, il pro-
nonça sur l'infaillibilité et le progrès un dis-
cours dont nous citerons quelques phrases
pour donner une idée de son style : « La
France a été surnaturalisèe dès son origine...
Elle a été constituée foncièrement sur le sur-
naturel ; elle y a vécu... ■ Définissant l'infail-
libilité, il dit : ■ Pas d'intermédiaire entre le
pape et Dieu; les secrets de l'infini sont des se-
crets à eux deux. Le pape est le confident de
la divinité ; il a l'oreille du Père qui est dans
les cieux... » Adversaire de tout progrès et
ayant une sainte horreur des chemins de fer,
il disait encore : a Quel progrès y a-t-il, en
vérité, à être transporté en quelques heures
à deux cents lieues dans un char, fût-il orné
comme un palais, si ce char emporte un être
vil, un impur bien qu'illustre animal, qui va
•Menaçant tous les points de la terre de ses
armes ou de ses luxures? 11 valait mieux
laisser cette besogne en sou lieu. Il fallait la
cacher et non la produire à l'univers. » Tel
est le style et le genre d'éloquence de cet
étourdissant prédicateur, qui n'est pas sans
avoir trouvé des admirateurs. Fougueux in-
faillibiliste, il se rendit en 1869 au concile de
Rome, où il prononça un discours tout à fait
à la hauteur des précédents. Malgré ses tra-
vers oratoires, M. Berteaud est un excellent
homme qvii vit en plein moyen âge et dont
l'imagination exubérante l'entraîne dans des
régions tellement nuageuses qu'il est fort na-
turel que le sentiment de la réalité lui échappe.
Outre ses mandements, il a publié : l'Infailli-
bilité (1870, in-18), discours prononcé à Rome;
l'Egttse, ta papauté, le conaler lettres pasto-
rales (1871, in-8°).
BERTET (Bernard), médecin français, né à
Cercoux (Charente-Inférieure) en 1815. Fils
d'un paysan, il reçut une instruction élémen-
taire à l'école de son village et dans une
pension de Libourne. A dix-huit ans. il se
rendit à Bordeaux, se mit à étudier la méde-
cine, prit en 1835 le diplôme d'officier de
santé et, tout eu donnant des leçons pour
vivre, il poursuivit ses éludes. 'J'est ainsi
qu'il se fit recevoir bachelier es lettres (1839),
es sciences (1840) et docteur en médecine en
1841. Il alla exercer alors la médecine dans
la localité où il était né et devint bientôt un
praticien distingué. Le docteur Bertet est
correspondant des Sociétés de médecine de
Bordeaux et de Toulouse. Il a collaboré à
l'Union médicale et il a publie : Pathologie et
chirurgie du col utérin (1866, ln-8°), ■ ■
valut en 1865 un prix de la Société de méde-
cine de Bordeaux; Des parasites de t'h
tant internes qu'externes et des moyens qu il
convient d'employer pour les détruire (18C6,
in-8°). Citons encore de lui : D
tion dans le traitement de ta pneumonie ai-
guë ; la Pellagre sporadique (1867), etc.
BERTHAL (Louise-Madeleine Dknau, dite),
actrice française, née vers 1843, morte eu
1875. Elle débuta aux théâtres de la banlieue
que dirigeait Larochelle et le suivit, avec une
nouvelle troupe, quand il loua.au mois de sep-
tembre 1866, la salle des Folies-Saint-Ger-
maiii. Douée d'une voix chaude, franche et
rustique comme Thérésa, mais gardant pour-
tant son originalité , elle fut, on peut le dire,
l'unique attrait tf Entrez t vous êtes chez vous,
BERT
357
pièce d'ouverture en quatre actes et cinq
tableaux, de M. Suint-Aignan Cboler. Elle
obtint un succès encore plus vif dans la re-
vue de fin d'année Je me {'demande, du même
auteur. Au moment de représenter la Fille
du millionnaire, de M. Emile de Girardin ,
Larochelle la prêta obligeamment à Moreau-
Sainti, pour créer aux Polies-Dramatiques, le
27 mars 1867, le rôle , es Voyageurs
pour l'Exposition, revue-fantaisie en cinq
actes et six tableaux, de Henri Thiéry et
William Busnach. Devenue libre au mois
d'avril, elle resta à ce théâtre et s'y fit ap-
plaudir dans plusieurs reprises, telles que :
Vive la joie et les pommes de terre! la Fleur des
pois, les Canotiers de la Seine, etc., et
une création qui marqua, Dindonnette de
VŒU crevé, paroles et musique d'Hervé
(12 octobre). Elle se montra l'année su
dans les Plaisirs du dimanche, vaudeville en
quatre actes, mêlé de chant, de Henri Thiery
et Paul Avenel, et remplaça en 1869 M-le Van
Ghell dans le Petit Faust. Engagée au mois
d'octobre 1871 aux Folies-Nouvelles (ancien
Déjazet), elle y créa Aladin du Nouvel Ala-
din , opérette d'importation anglaise qui ne lit
que passer. La faillite du théâtre amena bien-
tôt la dispersion des artistes, et M11" Louise
Berthal, au lieu de parcourir la province,
préfera, en attendant, doubler, à la Gatté,
Mlle Zulma Bouffa r dans le Roi Carotte. Elle
entra, en 1873, aux Variétés, où elle reprit
avec succès Pauline de la Vie parisienne et
Fragoletto des Brigands. Elle interpréta en-
suite, sans trop de fatigue apparente, la
Petite Marguerite, la Revue à la vapeur et
Victoriue du Manoir de Pic-Tordu, musique de
Serpette. Ce fut sa dernière création. Atteinte
de la poitrine, elle espéra, environnée de
grands jardins d'orangers et en vue de la
mer, retrouver la santé et s'éteignit, dès la
première bise, à Cannes, au commencement
de novembre, des suites d'une phthisie galo-
pante.— Sa sœur, Marie Bkrtiiai., née en
1853, débuta également sur les scènes de la
banlieue, où elle jouait encore, en 1869, les
Danses nationales. Elle était plus jolie que
Louise et possédait une assez belle voix ;
mais elle n'avait pas, à beaucoup près, le
tempérament dramatique de sa sœur aînée.
Depuis, elle s'est retirée du théâtre.
BERTHAUT (Jean-Auguste), général fran-
çais, né à Genlis (Côte-d'Or) en 1817. Elève
de l'Ecole de Saint-Cyr, puis de 1 Ecole d'é-
tat-major, il servit d'abord en Afrique et fut
aide de cainp de Cavaignac. M. Berthaut était
colonel d'état-major lorsqu'il fut chargé, en
1869, d'organiser la garde mobile dans le Nord
et dans l'Est. Promu général de brigade en
avril 1870, il reçut le commandement en chef
de la garde mobile de Paris, qu'il conduisit
au camp de Chàlons après la déclaration de
guerre à la Prusse. Quelque temps après, le
général Trochu, gouverneur de Paris, fit re-
venir les mobiles dans cette ville. Après l'in-
vestissement, le général Berthaut se distin-
gua par sa bravoure aux affaires du Bourget,
de Champigny et île Montretout. Le 16 sep-
tembre 1871, il reçut le grade de général de
division. Après l'organisation des corps d'ar-
mée régionaux, il fut appelé au commande-
ment de la 10e division d'infanterie du
5e corps, sous les ordres du général Bataille.
En outre, depuis 1874, il présidait la com-
mission d'organisation de l'armée territoriale
au ministère de la guerre, lorsque, le 15 août
1876, il fut appelé a succéder au général de
Cissey comme ministre de la guerre. Il com-
mença par réduire de moitié son état-major
particulier; puis, dans le but de prévenir, de la
part d'officiers généraux, l'expression publi-
que d'opinions politiques hostiles au gouver-
nement établi, il adressa aux commandants de
corps d'armée une circulaire dans laquelle il
déclara qu'il désirait que les officiers géné-
raux et hauts fonctionnaires militaires n'ac-
ceptassent la présidence dans les distribu-
tions de prix et autres solennités qu'autant
qu'ils en auraient préalablement obtenu l'au-
torisation du ministre de la guerre, et il rap-
pela que les membres de 1 armée devaient
s'abstenir soigneusement, dans leurs discours
et dans leurs écrits, de toute appréciation
personnelle sur les questions se rattachant à
la politique. Peu après, il maintint en fonc-
tion tous les commandants de corps d'ar-
mée, mesure qui fut assez mal accueillie.
Lorsque, au mois d'octobre, le refus de fane
accompagner par des troupes le corps de Fé-
licien l>a\ id,quJ avait demandé d'être enterre
civilement, eut de nouveau attiré l'attention
du pays et de la Chambre sur une question
qui interesse la liberté de conscience, le gou-
vernement, interpelle, déposa un projet do
loi que la Chambre des députes repoussa. Lu
gênerai Berthaut, appelé a exposer son opi-
nion devant une commission de la Chambre,
sur la question des honneurs dans les enter-
rements civils, se prononça dans le sens con-
traire à la liberté, en invoquant la singulière
interprétation, donnée en violation d'un texte
ue loi formel, par le général du Bai ail, mi-
nistre de la guerre sous le gouvernement de
combat. Au mois de novembre, il prit part,
devant le Sénat, a la discussion de la loi sur
l'administration de l'armée et fit modifier,
d'une façon peu heureuse, la rédaction de
l'article 16, concernant le service de saute.
Le 2 décembre, le gênerai Berthaut donna
sa démission en même temps que M. Dufaure
et tous les membres du cabinet, mais il cou*
358
BERT
serva son portefeuille dans le nouveau mi-
nistère qui fut constitué sous la présidence
de M. Jules Simon. Il déclara alors, dit-on,
qu'on l'avait représenté à tort comme un ad-
versaire du régime républicain, et dans un
entretien avec M. Féray, rapporteur du bud-
get de la guerre au Sénat, il affirma qu'il n'é-
tait nullement partisan de la loi sur l'aumô-
nerie militaire.
BERTHE DE HOLLANDE, morte en 1094.
Elle épousa Philippe 1er en 1071 et en eut
trois enfants, dont Louis VI, dit le Gros. Elle
fut répudiée par son mari, qui fit casser son
mariage par des gens d'Eglise payés grasse-
ment pour démontrer que sa femme était sa
parente. Berthe fut ensuite reléguée au châ-
teau de Montreuil, où elle mourut.
BEBTHÉLEMY (Pierre-Emile),peintre fran-
çais, ne à Rouen en 1818. Il avait vingt ans
lorsqu'il entra à l'école de dessin et de pein-
ture de sa ville natale, où, à la suite d'un
concours, il obtint de la municipalité de
Rouen une pension pour aller continuer ses
études à Paris (1841). Apres avoir pris des
leçons de Léon Cogniet, M. Berthélemy se
lit peintre de marine. Il débuta au Salon de
1846 par un Combat livré par Duquesue aux
flottes de Hollande et d'Espagne. Depuis cette
époque, il a exposé un grand nombre de ta-
bleaux qui attestent, sinon un talent bien ori-
ginal, du moins de sérieuses études et de
bonnes qualités de peintre. Parmi les œuvres
de cet artiste, nous citerons : Entrée du port
de Fécamp (1847) ; Une plage (1848) ; Evasion
de Jean Bart (1849) ; Naufrage du Van Tromp
(1850); Pèche au hareng (1852); Naufrage
du pirate /'Enfant de la patrie (1853); Ren-
trée des bateaux pécheurs (1857); Après la
tempête (1859); Incendie en mer (1861), au
musée de Ruuen ; Un soir d'orage en mer
(1863); le Vauban désemparé de son grand
mât (1864), au musée du Puy; te Maréchal
de Vïllars, paquebot du Havre (1865); Nau-
frage du Borysthène (1866), tableau qui a
figuré k l'Exposition universelle de 1867 et
qui appartient au musée de Lille ; Naufrage
de i'Evening Star (1867); Port de Bar fleur
(1868) ; Naufrage du transport /'Europe (1869);
la Pêche au maquereau (1870) ; Coup de vent
à l'entrée du port de Fécamp (1872); Va Plage
d'Asnelles (1873); Préparatifs de départ pour
la pêche (1874); Grosse mer roulant des épa-
ves (1876); la Rentrée des bateaux pêcheurs
(1877). M. Berthélemy a gravé k l'eau -forte
un certain nombre de planches, notamment
pour Y Illustration nouvelle. Il a obtenu des
médailles k l'Exposition de Porto, k l'Expo-
sition maritime internationale du Havre et
dans diverses expositions de province.
•BERTHEL1N (Max), architecte et dessi-
nateur. — Il est mort en 1875.
BERTHELOT (Jean - François), juriscon-
sulte français, né k Paris en 1749, mort en
1814. H se fit rapidement une réputaiion de
jurisconsulte distingué, et ses cours de droit
furent três-fréquentés. On lui doit un grand
nombre d'ouvrages, parmi lesquels nous cite-
rons : Traduction des six derniers livres du
Digeste (Metz, 1803-1809); Traité des évic-
tions et de la garantie formelle (Paris, 1781,
2 vol. in-12) ; De quxstionibus. Réflexions sur
la loi XXI du Digeste, relatives à la question
dans l'empire romain, à son origine en France
et à ses différents états jusqu'à nos jours (Pa-
ris, 1785, in-S») ; Réponse a quelques proposi-
tions hasardées par M. Garât (Paris, 1785,
in-12).
BEKTIIELOT (Pierre-Eugène-Marcelin),
chimiste français. — Ce savant de premier
ordre a été nommé membre de l'Académie de
médecine en 1863 **t membre de l'Académie
des sciences en 1873. Il est officier de la Lé-
gion d'honneur depuis 1867. Dans ces der-
nières années, M. Berthelot a poursuivi le
cours de ses beaux travaux sur la thermo-
chimie et publié les ouvrages suivants: Le-
çons de chimie sur l'isomerie , traité élêmen-
<!e chimie organique (1872, iu-8°); Sur
la force de la poudre et des matières explosi-
ves (1872, in-12); Vérification de l'an ■■
de Baume (1873, in-8°) ; la Synthèse chimique
(1875, in-8°), ouvrage d'une haute portée
scientifique.
REUTIIET (Jean), théologien français, né
a Tara on en 1038, mort à Oulx en 1692. Il
entra chez les jésuites, où il fit de brillantes
études, et fut choisi par eux pour enseigner
: Géologie dans plusieurs
iperslitieux comme tout bon ca-
tholique, U se mit eu rapport avec la Voisin
et lu vi si tu. On nu sait au juste si c'était pour
lui demander de sa fameuse poudre de suc-
implement pour s»; faire tirer son
horos ira est-il que Louis XIV,
l'avant appris, exigea son expulsion de chez
les jésuites, et Berthot so réfugia chez les
...un:;, mi il mourut.
■BBHTHBT (Elle - Bertrand) , romancier
franc i avons
cites, on doit a ce féi end écrivain un grand
nombre d'autres produci
les ii" le Chevalier de Çlermont
(1811, 2 Vol. III-K1
Justin (18*2, in-é0); Richard te fan
(ih44, 2 vol. iii-8°) ; le Château de Afontbrun
(1*7, ;i vol. ni-80), lu Fille du cabanier
(1847, 2 vol, in-8u); le Château d'A
(1848,2 vol. in-8°); UnemaUondeParU (ixik,
3 vol. in-8°); le Roi des ménétriers (18 J0,
BERT
S vol. in-go); la Fille des Pyrénées (1851,
3 vol. in-80) ; les Mésaventures de Michel Ma-
rin (1851, in-12); le Vallon suisse (1852, 2 vol.
in-8°) ; la Malédiction de Paris (1S52, in-12) ;
la Marquise de Norville (1853, 3 vol. in-8«) ;
la Ferme de la Borerie (1853, 2 vol. in-S°);
le Dernier Irlandais (1852, 3 vol. in-S°); le
Garçon de banque (1853, 2 vol. in-8°) ; la Bas-
tide'rouge (1853, 2 vol. in-8°); le Cadet de
Normandie (1S53, 2 vol. in-8°); les Mission-
naires du Paraguay (1853, in-18) ; les Mystè-
res de la famille (1853, 3 vol. in-8»); le
Garde-chasse (1854, 3 vol. in-8°); la M ai son
murée (1855, in-4°); Gaétan le Savoyard (1S55,
in-32); \a Nièce du notaire (iZôG, 2 vol. in-8°);
la Bête du Gévaudan (1858, 5 vol. in-8<>)-, les
E migrants (1S59, 5 vol. in-8"); la Dryade de
Claire font (1859, 3 vol. in-8°); le Douanier de
mer (1860, 5 vol. in-8°) ; la Directrice des pos-
tes (1861, 4 vol. în-8°); Y Aveugle-né (1862,
in-4°); YOiseau du désert (1863,5 vol. in-8°);
Odilia (1863, in-16); le Fou de Saint-Didier
(1864, 4 vol. ît\-&°) ;\e Capitaine Blangis (lS6i,
4 vol. in-8°) ; la Double vue (1865, 5 vol. in-8°) ;
l'Enfant des bois (1865. in-12) ; le Fermier Reber
(1865, in-12); les Bouilleurs de Poliguies
(1866, in-12); Va Peine de mort ou \& Boute du
mal (1866, in-12) ; le Bon vieux temps (1867,
in-12); le Démon de la chasse (1868, in-12);
les Drames de Cayenne (1868, in-12) , le Sé-
questré (1869, in-12); la Tour du télégraphe
(1869, in-12); le Gouffre (1872, in-12); Y In-
cendiaire (1873, in-8°); YŒil de diamant
(1873, in-12) ; les Parisiennes d Nouméa (1873,
in-12); le Val d'Andorre (1873, iu-18) ; l'An-
née du grand hiver (1873, in-12); les Oreilles
du banquier (1874, in-12); les Drames du
cloître (1874, in-12); le Colporteur et la Croix
de l'affût (1874, in-12); le Capitaine Bemy
(I874,in-12); Va Famille Savigny (\%lb, in-12);
Maitre Bernard (1875, in-12), etc.
• BERTH1EE (Jean-Ferdinand), professeur
à l'institution des sourds-muets. — Il est né
à Louhans en 1803. Depuis 1865, il a pris sa
retraite comme professeur. En 1867, M. Ber-
thier a reorganisé, sous le nom de Société
universelle des sourds-muets, l'ancienne So-
ciété centrale, laquelle a créé, en 1869, des
cours publics pour les adultes et qui publie,
depuis 1870, un bulletin rédigé par des sourds-
muets. Il est membre de l'Institut historique,
vice-président de la Société d'éducation et
d'assistance des sourds-muets et chevalier de
la Légion d'honneur (1849). Outre les ouvra-
ges que nous avons cites, on lui doit : Sur
l'opinion de feu le docteur Itard, médecin en
chef de l'institution nationale des sourds-
muets de Paris, relative aux facultés intellec-
tuelles et aux qualités morales des sourds-
muets (1852, in-8"); le Code Napoléon, code
civil de l'empire français, mis d la portée des
sourds-muets, etc. (1869, in-12) ; Y Abbé Sicard,
Précis historique sur sa vie, ses travaux, etc.
(1873, in-8°) et divers mémoires.
BERTHIER (Pierre), médecin français, né
à Sennecy-le-Grand en 1830. Il fit ses études
médicales à Pans, où il s'occupa d'une façon
toute particulière des maladies mentales.
Apres avoir été chef interne de l'asile
d'Auxerre, il passa son doctorat, devint mé-
decin en chef des asiles d'aliénés de Bourg,
puis fut nommé médecin en chef de l'hospice
de Bicêtre. Le docteur Berthier est membre
de plusieurs sociétés savantes. Le dévoue-
ment dont il fit preuve pendant la guerre de
1870-1871, en soigoant les militaires atteints
de la variole, lui a valu la croix de la Lé-
gion d'honneur (1871). On lui doit des ouvra-
ges estimés : Médecine mentale (1858-1860,
2 vol. in-8«); De ta folie diathésique (1859,
in -8°) ; De la dépopulation des campagnes
(1859, in-80); Erreurs et préjugés relatifs à
la folie (l863,in-8°). Excursions scientifiques
dans les asiles d'aliénés (1864-1867, 4 séries
in-&o) ; Des névroses menstruelles (\&TS,u\-$Q] ;
Des névroses diathésiques ou les Maladies
nerveuses dans leurs rapports avec le rhuma-
tisme, la goutte, etc. (1875, in-8°). En outre,
il a collaboré au Journal de médecine men-
tale, aux Annotes médico-psychologiques, etc.
BERTHILUE ou BERTILLE (sainie), née au
commencement du vue siècle, morte vers 702,
Elle entra dans un couvent de Jouarre et en
devint prieure. De là, grâce H la protection
de Bathilde, reine de France et veuve de
Clovis 11, elle passa comme abbesse au mo-
nastère de Chelles, que cette reine venait de
fonder. L'Eglise catholique l'a mise au nom-
bre de ses suintes.
BERTI10IS (Auguste, baron de), général
français, ne a Calais en 1787, mort a Paris
en 1870. Admis en 1804 a l'Ecole polytech-
nique, il passa en 1806 à l'Ecole d'applica-
tion de Metz, fut promu lieutenant en 1809
et lit aUna la campagne d'Autriche. Envoyé
en Espagne en 1810, il se distingua aux siè-
ges de Sagonte et de Valence, devint capi-
taine en 1811 et prit part, eu 1812, à la ba-
taille do Castolla. En 1813, il rejoignit en
Allemagne la grande année, concourut à la
e de Dresde, puis à celle de Mayence,
fut promu chef de bataillon aptes la bataille
Ipzig et combattit jusqu'à la première
non de Napoléon l«r. Pendant les
Cent-Jours, M. Berthols prit part aux tra-
vaux de fortification faits a Paris* Mis en
. biltte après Waterloo, il fut réintègre
■ i raée en i »i6, puis il devint lieute-
nant-colonel et aide de camp du duc d'Or-
lAans, qu'il suivit u l'Hôtel do ville le 30 »uil-
BERT
let 1830. Promu colonel, il prit part a la cam-
pagne de Belgique, assista au siège d'Anvers,
puis devint maréchal de camp en 1838, lieu-
tenant général en 1844, membre du comité
supérieur des fortifications, inspecteur géné-
ral du génie et grand officier de la Légion
d'honneur en 1845. Elu député de Vitre en
1832, puis de Saint-Malo, il fit partie de la
majorité gouvernementale jusqu'à la révolu-
tion de 1848. Depuis cette époque jusqu'à sa
mort, il vécut dans la retraite.
BERTHOLET (Guillaume), sculpteur fran-
çais, né vers le milieu du xvo siècle, mort à
Paris en 1614. Il se rendit de bonne heure
en Italie et y passa la plus grande partie de
sa vie. Il fut chargé par Clément VIII et
Paul V d'un grand nombre de travaux et fit
surtout des modèles pour la fonte. On lui doit
un Ange, qui orne la Scala regia du palais
Monte-Cavallo, et une Vierge colossale, pla-
cée au sommet d'une colonne qui s'élève de-
vant Sainte-Marie-Majeure.
* BERTHOLON (César) , homme politique
français. — Il est né à Lyon en 1808, et non
en 1796. Arrêté après le coup d'Etat du 2 dé-
cembre 1851, il fut interné en Algérie; de là,
il passa en Angleterre, puis il revint en
France. Aux élections législatives de 1869,
il se porta candidat de 1 opposition dans la
ire circonscription de la Loire, et il obtint, au
second tour de scutin, 14,131 voix contre
14,830 données au candidat officiel, le comte
de Charpin-Feugerolles, qui fut élu. Après la
révolution du 4 septembre 1870, le gouverne-
ment de la Défense nationale le nomma pré-
fet de la Loire. M. Bertholon se montra ad-
ministrateur ferme et conciliant, et partisan
de la défense à outrance; il donna sa démis-
sion de préfet lorsque M. Gambetta quitta
le pouvoir (fév. 1871). Quelque temps après,
il fonda la Bépublîque des paysans, journal
hebdomadaire, destiné à répandre et à sou-
tenir les idées démocratiques dans les cam-
pagnes. En 1874, une élection partielle pour
un député à l'Assemblée nationale ayant eu
lieu en Algérie, il posa sa candidature ; mais
ce fut M. Crémieux qui fut élu. Lors des
élections pour la Chambre des députés (20 fé-
vrier 1876), il se porta candidat à la fois à
Alger, ou il échoua, et dans la ire circon-
scription de la Loire, où il eut pour concur-
rent M. Martin Bernard, comme lui républi-
cain, et il fut élu par 7,865 voix. Dans sa
profession de foi, il avait dit : • Si vos suf-
frages me renvoyaient à l'Assemblée, j'irais
reprendre ma place au milieu de nos amis de
l'extrême gauche. Je poursuivrais l'abroga-
tion des mesures et des lois d'exception qui
font obstacle à la manifestation de la liberté
sous toutes ses formes , par la presse, par les
livres, par le droit de réunion. Je réclame-
rais surtout l'abrogation de la loi sur l'ensei-
gnement qui livre nos enfants aux cléricaux
et aux jésuites. Je demanderais l'enseigne-
ment exclusivement laïque , obligatoire et
gratuit; la séparation de l'Eglise et de l'E-
tat... ■ M. Bertholon est allé siéger dans les
rangs de la gauche avancée. U a volé pour
l'amnistie, contre les jurys mixtes, pour la
suppression du crédit affecté aux aumôniers
militaires, etc. Enfin, le 18 mai 1877, il a signé
le manifeste des gauches contre le coup
d'Etat parlementaire du maréchal de Mac-
Mahon, et, le 19 juin 1877, l'ordre du jour de
défiance de la Chambre contre le cabinet de
Broglie-Fortou.
BERT H ON (Nicolas), peintre français, né
à Paris en 1831. Après avoir reçu des leçons
de M. de La Roche-Noire, il suivit les cours
de l'Ecole des beaux-arts, puis il prit des le-
çons de Yvon et de Léon Cogniet. M. Ber-
thon s'est adonné à la peinture de genre. Il
a représenté avec talent des scènes familiè-
res, empruntant la plupart de ses sujets aux
mœurs de la campagne, particulièrement en
Auvergne. U a obtenu une médaille au Salon
de 1866. Parmi les tableaux que M. Berthon
a exposés, nous citerons : le Goûter des mois-
sonneurs (1857); Moissonneurs (1864); Jeu de
quilles en Beauce (1865); Pendant la messe.
Paysan auvergnat (1866); la Bourrée d'An-
vergne (1867); Une prière (1868); la Barbière
de Castet-Guyon (1869); la Leçon de biniou
(1870); Loin du pays (1872); le Passe-temps
en Auvergne (1873); Un enterrement à La
Tour-d'Auvergne (1874); Paysanne des envi-
ronsde Riom, la Promenade (1%7j) ; Brayaudet
prés de Riom (1876); Une procession a Saint-
Bonnet (1877).
" BERTHON (MUe Sidonie), miniaturiste. —
Elle est. morte eu 1871.
BERTHOT ou BERTHAUD (Claude), théo-
logien français, ne à Langres dans la pre-
mière moitié du xvi" siècle. 11 vint de bonne
heure à Pans et lit ses études au collège de
Navarre, où il fut reçu docteur eu théologie.
Il commença par enseigner dans les collèges
de Dijon et de la Marche, puis revint k Pa-
ris, fut nomme recteur de l'Université en
1537 et, enfin, directeur du collège de Na-
varre. On lui doit plusieurs ouvrages, parmi
lesquels nous citerons : Judicium pauperum
(Paris, 1554, in-4u); Traduction de l'ouvrage
de Jean Cochleesur te purgatoire {y uns, 1858);
Dialectica progymnastnata t quibuscum omma
philosophUl instrumenta, tum nuuime ejus
qux rationalis dicitur elementa, continentur
[Paris, 1643, in-4»).
'BERTHOUD (Samuel-Henri), littérateur
français. — Outre les ouvrages que nous
BERT
avons cités, on doit à cet agréaMo écrivair
les productions suivantes : la France histo-
rique, industrielle et pittoresque (1835-1837,
3 vol.) ; Nicolas Champion (1S46, 2 vol. in-8°) ;
Mémoires de ma cuisinière (1846, 2 vol. in-8°);
Zéphyr d' El- Aronch (1850) ; Fantaisies scienti-
fiques de Sam (1861, 4 vol. in-12); le Dragon
rouge (1861, in-18); la Botanique au village
(1862, in-12); Contes du docteur Sam (1862,
in-8°) ; Petites chroniques de la science (1862-
1871, 10 vol. in-18); les Femmes des Pays-
Bas et des Flandres (1872, in-12); Lectures
des soirs d hiver (1862, in-12); Histoires pour
les petits et les grands enfants (1863, in-18);
Véritable tableau de l'amour conjugal (1863,
3 vol. in-18); le Monde des insectes (1864,
in-S°); Y Homme depuis cinq mille ans (1865,
in-S°) ; Y Esprit des oiseaux (1866, in-8°); les
Féeries de la science (1856, in-8°) ; les Bâtes
du logis (1867, in-8°); la Cassette des sept
amis (1863, in-S<>); les Os d'un géant (1869,
in-8°); \e$ Soirées du docteur Sam (l&ll, in-S°),
illustrées de gravures, ainsi que la plupart
des ouvrages que nous venons de citer; le
Baiser du diable (1871. in-18); la Très-mer-
veilleuse et véridique histoire de la belle Ma-
rie d'Amiens (1871, in-18) ; Etienne le man-
chot (1872, in-18); Histoire d'un meunier et
de ses enfants (1872, in-18) ; la Nouvelle et vé-
ritable morale en action (1872, in-18); la
Paysanne parvenue (1872, in-is), etc.
BERTHOCD (Eugène), romancier français,
également connu sous le pseudonyme de Gon-
iran Borys, né à Saint-Quentin (Aisne) en
1828, mort en juillet 1872. S'étant rendu à
Paris, il écrivit dans le Figaro, composa des
nouvelles, dont quelques-unes ont paru dans
deux petits recueils, Entre deux cigares (IfLôô,
in-12) , et A propos de bottes (1855, in-18), en
collaboration avec Reifienberg, et débuta
comme romancier par un Baiser mortel (1861,
in-12). Sous son nom de Berthoud, il fit pa-
raître ensuite : Secret des femmes, contes pa-
risiens (1862, in-12), livre qui eut du succès.
Depuis lors, sous le pseudonyme de Gontran
Borys, Eugène Berthoud publia plusieurs ro-
mans, notamment: les Paresseux de Paris
(1870, 2 vol. in-12), comprenant une Maîtresse
imprévue et la Vertu de Bosette; le Beau Bo-
land (1872, 2 vol. in-12); Finette, Dans les
cendres (1874, in-12), etc. Citons encore de
lui le Cousin du diable, roman d'aventures.
M. Berthoud avait de la verve et un style
assez pur.
BERTHOUV1LLE, bourg de France (Eure),
cant. et à 8 kilom. de Brionne, arrond. et a
13 kilom. de Bernay; 800 hab. En 1830, un
cultivateur trouva dans un champ, au ha-
meau de Villeret, soixante-dix objets d'un
poids de 25 kilogr., et consistant en sta-
tues , instruments de sacrifice , offrandes
votives, etc. Ces objets, dont la Biblio-
thèque nationale a fait l'acquisition, sont
pour la plupart ornés d'inscriptions. Leur
style fait supposer qu'ils remontent au temps
des premiers Césars. Ils composaient le trésor
d'un temple de Mercure, qui avait été élevé
en ce lieu, dont le nom était alors Cauetum.
BERTILLON (Louis-Adolphe), médecin et
statisticien, né à Paris en 1821. Il fit ses étu-
des médicales dans cette ville, où il a passé -
son doctorat en 1852. Deux ans plus tard,
M. Bertillon fut attaché comme médecin k
l'hôpital de Montmorency, et il remplit ces
fonctions jusqu'en 1860. Des cette époque, il
s'était signalé par des travaux qui lui avaient
valu un prix de l'Académie de médecine en
1856 et un autre de l'Institut en 1858. Depuis
lors, M. Bertillon a publié un grand nombre
d'articles et de mémoires dans la Gazette heb-
domadaire, 1 Union médicale, h' Moniteur uni-
versel, le Journal d'anthropologie, le Dic-
tionnaire de médecine de Littre et Robin,
Y Encyclopédie générale, le Dictionnaire ency-
clopédique des sciences médicales, etc. Il fait
partie d'un grand nombre de sociétés sa-
vantes, notamment de la Société de statisti-
que de Paris, de la Société de sociologie,
Ue l'Association générale des médecins de
France, de la Société d'anthropologie, dont il
a été un des fondateurs. Apres l;i révolution du
4 septembre 1870, il fut nomme maire du \'o ar-
rondissement de Paris, puis il devint inspec-
teur général des établissements de bienfai-
sance. Un des fondateurs de l'Ecole d'anthro-
pologie de Paris, il a commence a y profes-
ser un cours en 1876. Ce reniai quable savant
s'est surtout fait connaître par ses importants
travaux sur la démographie ou statistique
sociale et médicale, dont il n'a cesse Ue s'oc-
cuper depuis 1857, époque où il se livra à
une enquête sur la grande mortalité des en-
fants tant à Paris que dans les départements
limitrophes de lu Seine. Ou lui doit les deux
ouvrages suivants : Conclusions statistiques
contre les détracteurs de (a vaccine, prêt U ts
d'un essai sur ta méthode statistique appl
à l'étude de l'homme (1857, in-18) et la Démo-
graphie figurée de la Fiance (1874, in-4°,
a^ec 58 cartes). Cet ouvrage, extrêmement
remarquable, contient une étude Statistique
de la population française, avec des tableaux
graphiques qui traduisent les principales con-
clusions de l'auteur et dans lesquels il indi-
que lu mortalité sulon 1 ùge, le sexe, 1 état
civil, etc., dans chuque département ut pour
lu France comparée aux pays étrangers.
Fruit de longues et patientes études, co tra-
vail du docteur Bertillon abonde un faits cu-
rieux et nouveaux, eu observations du plus
huut intérêt.
BERT
"BERTIN (Jenn-Louis-Henri) , juriscon-
sulte et publicisle. — Il a cessé en 1870 d'être
rédacteur en chef du Droit. Outre les ouvra-
ges que nous avons cités, on lui doit : De la
répression pénale et des circonstances atté-
inanités (1859, in-S°) ; Biographie de M. de
Belleyme (1863, iu-8">); Des réformes de Vin-
ttruction criminelle (1863, in-S°); Du pouvoir
discrétionnaire du président du tribunal ( 1866,
in-8<>); De la diffamation envers les morts
(1867, in-8°); Observations sur le projet de
code de procédure civile (1869, in-8°) ; Ordon-
nances sur requête , voies de recours (1S73,
in-8°); Ordonnances de référé (1874, in-8°);
Colonie agricole et maison paternelle de Met-
trai/ (1874, in-8°).
BEItTIN (Emile), médecin français, né vers
1S20. Il fit ses études médicales à Montpel-
lier, où il fut reçu docteur et devint profes-
seur agrégé de la Faculté de médecine de
cette ville. M. Bertin dirige l'établissement
médico-pneumatique de Montpellier. Outre
des articles publiés d&ns Montpellier médical,
on lui doit : Etude clinique de l'emploi et des
effets du bain d'air comprimé dans le traite-
ment des maladies de poitrine (1855, in-8°),
rééditée en 1868; Etude sur les crises (1858,
in-8°); De la méthode et de l'espèce en his-
toire naturelle (1860, in-8°) ; le Matérialisme
physiologique (1864, in-8°); Etude pathoqé-
nique de la glucosurie (1865, in-8°); Analyse
bibliographique de trois brochures sur l'air
comprimé (1866, in-8"); De la ménopause con-
sidérée principalement au point de vue de l'hy-
giène (1866, in-8°) ; Etude critique de l'em-
bolie dans les vaisseaux veineux et artériels
(1869, in-8<>), etc.
BERTIN (Louis-Emile), ingénieur français,
né à Nancy en 1840. A dix-huit ans, il entra
à l'Ecole polytechnique, puis il passa dans le
génie maritime et fut nommé en 1864 sous-
ingénieur de l'e classe. M. Bertin a publié
des travaux dans les Mémoires de l'Institut
et dans les Mémoires de la Société des sciences
de Cherbourg. On lui doit, en outre : Données
théoriques et expérimentales sur les vagues et
le roulis (1874, in-8°) ; Etude sur lu ventilation
d'un transport-écurie (1874, in-4«) ; Noie sur
la résistance des carènes dans le roulis des
navires et sur les qualités nautiques (1874,
in-4°); la Marine à vapeur de guerre et de
commerce (1875, in-8°), etc.
* BERTIN (François-Edouard), paysagiste.
— Il est mort en septembre 1871.
* BERTIN (Louise-Angélique). — Mlle Ber-
lin a publié en 1876 un nouveau volume de
poésies intitulé : les Nouvelles glanes. C'est
par erreur que, dans les premiers tirages du
tome II, nous avions annoncé sa mort en
1863. Elle est morte à Paris le 28 avril 1877.
BERTIN DU ROCHERET, administrateur
français, né à Epernay en 1693, mort dans
la même ville en 1762. Il remploies fonctions
de président et grand voyer de l'élection
d' Epernay et fut lieutenant criminel au
bailliage et au gouvernement de ladite ville.
Bertin du Rocheret a laissé des écrits divers,
des mémoires, etc., qui ont été récemment
mis au jour par M. Auguste Nicaise et qui
fournissent des renseignements précieux.
Ce sont : Journal des états tenus à Vitry-le-
François en lia, rédigé par Berlin du Roche-
ret (Chàlons-sur-Marne, 1864, in-8°); Œu-
vres choisies , mémoires et correspondances de
Bertin du Rocheret (1865, iii-8">).
* BERTINCOURT, bourg de Fiance (Pas-
de-Calais), ch.-l. de cant.,arrond. et à 30 ki-
lom. d'Arras; 1,537 hab. Près de l'église,
souterrains refuges.
BEBTIN1 (Erancesco Di Fausto), peintre
italien, né à Sienne vers 1600, mort à une
époque inconnue. Tout ce qu'on sait de lui,
i i qu'il exécuta en 1634 quatre fresques à
lu confrérie de Sainte-Lucie, et qu'il vint en
France dix ans plus tard environ. Il peignit
en 1646 la voûte de l'oratoire de Saint-Roch,
U Paris.
* BEKTINI (Henri-Jérôme), pianiste et
compositeur. — Il est mort près de Greno-
ble en octobre 1876.
* BERTINOT (Gustave-Nicolas), graveur
français. — 11 est né en 1822 M. Bertinot a
obtenu une médaille de iro classe à l'Expo?
siiiun universelle de 1867, et il a reçu cette
même année la croix de la Légion d'honneur.
Depuis 1867, il a exposé les gravures sui-
vantes : Portrait de M. Jules Favre, d'après
Ch. Lefebvre (1867); le Docteur Amussat,
d'après Naigeon; Séduction de Marguerite,
d'après Merlu (1869); le Christ succombant
sous la croix, d'après Lesueur; Pénélope,
d'après Marchai (1870); Pastorale et Jeune
mère, d'après Bouguereau (1872) ; M. Darboy,
archevêque de Paris, d'après M. Lehman n
(1874); la Belle jardinière, d'après R L]
(1875); Portrait de M. Jacques Mutuel, d'a-
près Housseaux (1876), etc.
BERTLEF (Martin), historien allemand né
en Transylvanie dans la seconde moitié du
xvue siècle. Il s'établit en Livonie et obtint
divers postes dans l'enseignement. On lut
doit plusieurs ouvrages, parmi lesquels on
peut citer : Solennes et civiles conciones, stylo
Curtiano adornatx (Dorpat, 1695 in- 12), et
une histoire du siège soutenu par la ville de
Kiga contre le grand-duc de Moscou, eu al-
lemand.
HERTOJA ou BERTOG1A (Jacques). peintre
BERT
italien, né à Parme au commencement du
xvne siècle, mort vers 1660. Ses tableaux
eurent un grand succès à la cour de Parme,
qui lui fit de norrrbreuses commandes. Il fut,
dit-on, l'élève de Procaccini et traita surtout
des sujets mythologiques. On lui doit égale-
ment quelques miniatures, qui furent très-
recherchées de ses contemporains.
BERTOLOTTI (Lucas), biographe italien,
né à Motidovi dans la première moitié du
xvne siècle, mort vers 1780. Il entra dans
l'ordre des Bernardins et devint bientôt gé-
néral de cet ordre. Il a laissé un assez grand
nombre de biographies ou éloges de person-
nages plus ou moins illustres, parmi lesquels
nous citerons : Elogium ad Innocent um X
(Rome, 1677); Vita Joannis Bona cardinalis
(Asti, 1677, in-8<>), etc.
BERTOLOTTI ( Jean - Laurent), peintre
d'histoire, né à Gênes en 1640, mort en 1721.
Il étudia sous la direction de J.-B. Casti-
glione et peignit surtout des sujets emprun-
tés à l'histoire ancienne. Il a laissé plusieurs
tableaux qu'on peut voir soit à Saint-Théo-
dore de Gènes, soit à l'Observance de Saint-
Maurice. Il eut un fils qui cultiva également
la [teinture, mais fut plutôt un restaurateur
de tableaux qu'un artiste original.
BERTON (Louis-Sébastien), principal de
l'Ecole militaire de Brienne, né dans cette
ville en 1745, mort en 1811. Il fit de bonnes
études dans sa ville natale, puis s'engagea
dans le régiment du roi. Mais il se dégoûta
bientôt de l'état militaire et entra dans les
ordres. Son savoir le fit appeler à la direc-
tion de l'Ecole militaire de Brienne, poste
qu'il conserva jusqu'en 1790, époque de la
suppression de l'Ecole. Bonaparte, qui avait
été l'élève de Berton, lui confia, dès qu'il
fut premier consul , la direction du lycée
des Arts de Compiègne, puis celle du lycée
de Reims, qu'il ne conserva que six ans. Il
fut, dit-on, destitué pour sa mauvaise admi-
nistration et en mourut de chagrin.
* BERTON (Charles -Francisque Montan,
dit), acteur français. — Il est mort à Puris-
Passy, à la suite d'une longue maladie, en
j an vie]- 1R74. Cet excellent acteur, après avoir
quitté l'Oiléon, parut sur diverses scènes du
boulevard, notamment à la Porte-Saint-Mar-
tin, uù il créa, le 18 mars 1869, un des prin-
cipaux rôles dans le drame de Patrie, de
M Sardou.
BERTON (Pierre-Francisque-Samuel), ac-
teur, fils du précédent, né a Paris en 1842.
Comme son père, il se destina de bonne heure
au théâtre et suivit comme auditeur, au I !on-
servatoire, les cours de Samson, son aïeul
maternel. Il débuta au Gymnase le 23 avril
1859 par le rôle de Cyprien dans Marguerite
de Siiiite-Gemme, de George Sand. « Il a du
l'eu, dit Théophile Gautier, de la sensibilité,
de la grâce, du naturel; il est comédien de
race, et il a reçu, on le sent, d'excellentes
leçons sans sortir de chez lui. » Il apporta
les mêmes qualités à sa seconde tentative dans
Maxime de Rosalinde ou Ne jouez pas avec
l'amour, de Lambert-Thiboust. Apres avoir
joué divers rôles, il créa Albert Grandidier
de la Vie indépendante, de Narcisse Fournier
et Alphonse-François (1861); Coqneret du
Pavé, de George Sand; Sorel de Monjoye,
d'Octave Feuillet (1863). Il remplaça vers
felte époque Lafontaine dans son rôle de
M ircel Cavalier des Ganaches, de Sardou, et
joua d'une façon très-heureuse le rôle de Jac-
ques du Fils naturel, d'Alexandre Dumas fils.
C'est alors que, se montrant véritablement
digne de son père, il joua d'une façon fort re-
marquable le Bout de l'an de l'amour, de Théo-
dore Barrière. Depuis lors, il réussit particu-
lièrement en créant, en lS64,Simerose de l'Ami
des femmes, d'Alexandre Dumasfils; Cardenio
de Don Quichotte, de Sardou; en 1865,Nantya
des Vieux garçons, d\iSa.rdon; Auvray des \ u ■-
Urnes de l'argent, de Gondinet; le prince Henri
de Fabienne, de Meilhac; Victorien du Passé
de M. Joanne, de Belot et CrisafuIH ; en 1866,
Raoul iV/Iétoïse Paranguet, d'Armand Duran-
tiu ; Henri de Nos bons villageois, de Sardou ;
en 1867, Camille des Idées de madame Aubray,
d'Alexandre Dumas fils, un de ses meilleurs
rôles; Paul de Miss Suzanne, d'Ernest Le-
gouvè; en 1868, Jacques du Comte Jacques,
de Gondinet, Robert de Séraphine, de Sar-
dou; en mai 1869, Paul Dornan du Filleul
de Pompiynac , d'Alphonse de Jaliu (Dumas
fils). U était resté dix ans au Gymnase, en
possession presque sans partage de son em-
ploi de jeune premier. Engagé en môme
temps que son père k l'Odeon, il obtint à
côté de lui le plus vif succès dans le rôle do
Robert Duversy du Bâtard, de Touroude
(18 septembre). Il se montra ensuite dans
Almaviva du Barbier de Sévitle , Saveruy
de Marniu Delorme, Valère du Tartufe, et
créa le 25 février 1870, avec une grande
puissance do talent, Marcus dans l'A utre, de
George Sand. Après la guerre, il parcourut
la i' ovince en compagnie de sou père, de
Mme Marie Laurent, de Desrieux et de l'a-
lien. H fit sa rentrée a l'Odeon en 1872, par
le rôle fort sympathique de Raymond du Ren-
dez-vous, du Coppée, puis joua tour a tour
Henri d'Arqués de la Salamandre, de Plou-
vier: le gentilhomme campagnard de Gilbert,
de Ferrier, en 1873, le commandeur de
l'Aïeule ; Henri du Petit Marquis, de Coppée;
Rodolphe de la Me de Bohême, etc. A cotte
époque il quitta lOdéon pour devenir simple
BERT
pensionnaire du Théâtre-Français. Il y dé-
buta le l©r juillet par Noël de VEté de la
Saint-Martin, de Meilhac et d'Halévy. Il joua
ensuite Gaston de Presles du Gendre de
M. Poirier et Valère de V Avare. Son succès,
il faut bien le dire, fut moins grand que sur
l'autre scène : il n'était pas chez lui, comme
à l'Odéon. Après avoir joué plusieurs rôles
de l'ancien et du nouveau répertoire, il créa,
en mai 1875, Armand de la Grand'maman, de
Cadol. Il ne renouvela pas son engagement
et passa presque aussitôt au Vaudeville, où
il débuta avec éclat le 15 novembre, par le
rôle 'le La Frénoy des Scandales d'hier, de
Théodore Barrière. * M. Pierre Berton res-
semble à son père, dit Charles Monselet.
C'est le même masque calme et digne ; c'est
aussi la même moustache. On voudrait lui
voir corriger sa diction tremblée, parfois na-
sale ; cela lui serait facile : une saison au
bord de la mer, comme Démosthéne! Du
reste, excellent diseur, diseur juste, le geste
sûr. » Il créa le 1er février 1876, avec succès,
Henri Merson de Madame Caverlet , d'E-
mile Augier; Paul des Dominos roses, de De-
lacour et Hennequin, Frantz de Fromont
jeune et Rister aîné, d'Alphonse Daudet et
de Belot, et, en 1877, André de Maurillac de
Dora, de Sardou. « Après avoir été élé-
gant et tendre, dit M. Gustave Claudin, il
s'est montré dramatique et terrible. Il a
joué avec passion et a enlevé la salle par
des élans tout à fait trouvés. Ce rôle le
place au premier rang de nos jeunes pre-
miers. « Comme son grand-père et comme
sa mère, M. Pierre Berton a écrit pour le
théâtre. On a de lui : les Jurons de Cadillac,
comédie à deux personnages, représentée au
Gymnase le 29 avril 1865 ; cette pièce s'est
maintenue au répertoire ; la Vertu de ma
femme, comédie en un acte, jouée au même
théâtre le 1er septembre 1867; Didier, pièce
en trois actes, en prose, qui a obtenu à l'O-
déon, le 3 janvier 1868, un véritable succès
de larmes.
BERTRAM (Jean-Georges), théologien alle-
mand, né en 1670, mort en 1728. Il fit ses
études à Lunebourg et àHelmstxdt, puis se
rendit k Iéna. Il fut, quelque temps après
son arrivée en cette ville, nommé aumônier
de l'armée et suivit en cette qualité les trou-
pes allemandes dans le Brabant. A la paix,
il revint à Gîffhorn, d'où il passa à Bruns-
wick, ou il continua d'exercer son ministère.
11 a publié les ouvrages suivants : Dissertatio
de Avenione, qua ratione ad pontificatum Ro-
manum pervenent (léna, 1693) ; Epistola gra-
tulatoria de nummis Hussitias. On lui doit
encore une Vie du duc de Brunswick et une
Histoire de la Réforme et de l'Eglise de
Lunebourg. Ces derniers ouvrages sont écrits
en allemand et ont été publiés à Brunswick
en 1718 et 1719.
BERTRAM (Jean-Frédèric), théologien al-
lemand, né vers la fin du xvue siècle, mort
en 1741. Il rit ses études à l'université de
Halle et remplit dans cette ville diverses
fonctions ecclésiastiques. Il a laissé un cer-
tain nombre d'ouvrages dirigés contre les
philosophes qui attaquèrent les doctrines de
Luther. On lui doit également quelques écrits
relatifs à la linguistique, parmi lesquels nous
citerons . Commentatio de singnlaribus An-
glorum in eruditionem orientaient meritis,
avec un appendice ayant pour titre : De vera
medii sévi barbarie; Parerga ostfrisica, qui-
tus continentur dissertationes de rerum in
Ecclesia et republica Frisix Onentalis sert-
ptoribus gestarum (Brunswick, 1735,in-8°).
BERTRAM (Auguste-Guillaume), médecin
allemand, ne en 1752, mort en 1788. Il fit ses
éludes à l'université de Halle et s'occupa
surtout de médecine et d'histoire naturelle.
Il se livra ensuite à l'étude de la minéralogie
et fit de nombreuses excursions à l'effet de
recueillir les éléments d'une collection de mi-
néraux. Dans ce but , il parcourut la Saxe et
le Riesen-Gebirge eu 1776. H fut reçu docteur
à l'université de Halle en 1781, et devint pro-
fesseur à la même université six ans plus
tard. On lui doit : Dissertatio de spasmo (Halle,
1781, in-8°).
* BERTRAND- DE -COMMINGES (SAINT),
bourg de France (Haute-Garonne) ; ch.-l. de
cant.,arrond.età 21kilom. deSamt-Gaudens,
sur un rocher isolé qui domine la plaine où
l'i lurse se jette dans la Garonne; pop. aggl.,
457 hab. — pop. tôt,, 71 1 hab. — L'origine de ce
bourg est très-ancienne ; elle remonte à ré-
plique où plusieurs tribus celtibériennes, chas-
sées d'Espagne, vinrent chercher un refuge
dans les Pyrénées gauloises. Sous les premiers
empereurs romains, la population de la ville
élevait, dit-on, à 50,000 hab. • Aujourd'hui,
dit M. Ad. Joanne, Saint-Bertrand est pres-
que un désert. Sa faible population résilie
presque toute dans h) faubourg du Plan, et
l'herbe pousse dans la ville haute, que par-
lais (m paivoui t dan mS sur- reii-
eontrer personne... Pour lui conserver un
pou de vie, on lui a donné le titre de chef-
li au d'un vaste canton, dont il occupe une
extrémité, •
BERTRAND (Gabrlelle), femme peintre
française, née à Luné ville en 1737, morte en
1790. De bonne heure, elle se rendit à Vienne
(Autriche), où elle épousa lo sculpteur Beyer,
et se fit une réputation par l'éclat et le fini
de ses pastels. Kilo habita successivement
Bruxelles et Naples, ou elle obtint également
BERT
359
un vif succès. Elle a peint, pour la reine des
Deux-Siciles, un tableau qui représente Ma-
rie-Thérèse prenant possession du pouvoir.
BERTRAND (François-Gabriel), professeur
et homme politique français, né a Valognes
(Manche) eu 1797, mort en 1875. Il entra
dans l'enseignement en 1825, comme profes-
seur au collège de Valognes, qu'il quitta
pour professer la troisième, puis la rhétori-
que à Caen (1827). Agrégé es lettres en
1828, il prit, l'année suivante, le diplôme de
docteur en soutenant une thèse sur le goût
et la beauté. En 1S30, M. Bertrand devint
professeur adjoint de littérature
la Faculté de Caen. Nommé en 1831 profes-
seur en titre, il occupa cette chaire jusqu'en
1863 et devint, en 1840, doyen de la Faculté.
Membre du conseil municipal de Caen depuis
1840, il fut appelé au mois d'août 1848 à rem-
plir les fonctions de maire, qu'il exerça jus-
qu'à la révolution du 4 septembre 1870. Kn
outre, il siégea au conseil général du Calva-
dos depuis 1852 jusqu'à la chute de l'Empire.
En 1863, il se porta candidat au Corps i
latif, avec l'appui de l'administration, et fut
élu député dans la ire circonscription du
Calvados par 14,268 voix. Tout en siégeant
avec la majorité, il montra quelques velléités
libérales et il lui arriva de voter avec le tiers
parti. Aux élections de 1869, il ne fut pas
réélu, et» à partir de l'année suivante, il
rentra complètement dans la vie privée.
M. Bertrand était officier de la Légion d'hon-
neur (1858), membre de l'Institut des pro-
vinces et membre de l'Académie de Caen.
Les Mémoires de cette dernière société con-
tiennent quelques études de lui sur Aristo-
phane.
BERTRAND (Ernest), magistrat français,
né à Troyes (Aube) en 1806. Il fit ses études
de droit à Paris, prit le diplôme de licencié,
et, après avoir été quelque temps avocat, il
entra dans la magistrature, M. Ernest
Bertrand remplit diverses fonctions, puis
fut nommé conseiller à la cour d'appel de
Paris. Mis à la retraite en 1876, il a été
nommé conseiller honoraire. On lui doit des
ouvrages estimés, notamment : De l'avance-
ment hiérarchique dans l'ordre judiciaire
(1843, in-8o); Moyens d'éteindre la mendicité
dans le département de l'Aube (1848, in-8°);
De la détention préventive et de la célérité
dans tes procédures criminelles en France
(1862, in-8°); De l'opposition aux jugements
par défaut en madère correctionnelle (1867,
i in-80); Loi sur les aliénés (1872, in-8°); la
l Reforme judiciaire en Angleterre et en France
(1873, in-8°) ; Moralité comparée des classes
ouvrières (1874, in-8°),etc.
BERTRAND (Edmond), magistrat français,
fils du précédent (Ernest), né à Troyes en
1842. Reçu licencié à Paris, il se fit inscrire
au tableau de l'ordre des avocats et devint
juge suppléant au tribunal de la Seine.
M. Bertrand a été nommé en 1875 substitut
au même tribunal. Il a publié les ouvrages
suivants : Etudes anglaises, De la banque-
route en Angleterre, Des enquêtes législati-
ves en Angleterre (1868, în-8°) ; Législation
anglaise. Le régime légal de la presse en
Angleterre (186S, in-8°); Essai sur l'intem-
pérance (1875, in-8°) ; Code d'instruction crî-
minelle autrichien, traduit et annoté (1875,
in-8u), avec M. Cri. Lyon-Caen.
• BERTRAND (Léon), littérateur français.
— Il est né à Nantes en 1807, et il est mort en
juin 1877. M. Bertrand a dirigé \e Journal des
chasseursde 1840 k 1861. Chroniqueur du sport
au Journal des Débats, il dirigea depuis 1866
jusqu'à sa mort le Derby, journal des courses,
dont il était le fondateur. En 1844, il avait
reçu la croix de la Légion d'honneur. Outre
les ouvrages que nous avons cités, on lui doit :
le Vade-mecum du chasseur (1841, in-8°); Pé-
tition à MM. les députés pour obtenir la ré-
pression du braconnage (1843, in-8°); Chasse
à tïr de la forêt de Fontainebleau (1850);
Des faisans considérés dans l'état de nai
dans l'état de domesticité (1851, in-8°) ; Au
fond de mon carnier (1862, tn-12); la Chasse
et les chasseurs (1862, in- 12); Un savant in-
complet (1864, in-8°), nouvelles; Tonton, fon-
taine, tonton (1864, in-12), avec préface
d'Alexandre Dumas et dessins de Martlnus;
le Comité de lecture, comédie en un acte et
en vers, jouée à l'Odéon (1869, in-12), etc.
BERTRAND (Théodore), mathématicien
français, ne à K- welaar (Hollande) en 1807.
Il s'est fixé en 1831 à Paris, où il est devenu
professeur de comptabilité commerciale et de
grammaire. M. Bertrand a publié un certain
nombre d'ouvrages spéciaux, parmi lesquels
nous citerons : Cours de tenue délivres en par-
tie double (1847, in-8°), plusieurs fois réé-
dité ; Cours d'arithmétique commerciale (18.:>7,
in-12); Cours d'études commerciales (1860,
in-12); "Éléments simplifiés de tenue ae U-
Ores, suivis de notions de comptabilité agri-
cole (1863, in-12) ; Note sur les première* opé-
rations de l'algèbre (1864, in-8°); Solutions
des problèmes de l'arithmétique commerciale
(is>> 9, in-12); Nouveau recueil de problèmes
d'arithmétique , relatifs au commerce, à l'in*
dus trie, à l économie domestique et à l'agn-
culture (l»72, in-12); Eléments simplifiée
d'arithmétique commerciale et pratique (1874,
in-12), etc.
BERTRAND (Félix), magistrat et hommo
f oblique français, né à Saint-Flour en 1908.
I étudia le droit, et, après avoir été quelque
360
BERT
temps avocat, il entra dans la magistrature-
D'abord substitut, il devint ensuite procu-
reur du roi à Saint-Flonr et a Ambert, puis
substitut du procureur général à Riom, avo-
c.it -:cnéral a Grenoble, premier avocat gé-
néral à Bastia. Il remplissait ces dernières
fonctions, lorsqu'il demanda et obtint la pré-
sidence du tribunal de sa ville natale, où il
revint se fixer (1858). Lors des élections sé-
natoriales du 30 janvier 1876, M. Bertrand,
api es s'être démis de ses fonctions de pré-
sident, posa sa candidature et fut appuyé
pur les royalistes et les bonapartistes. Il
fit une profession de foi des plus vagues,
dans laquelle il déclara qu'il était ■ ferme-
ment attaché aux principes d'ordre, de re-
ligion et en même temps de liberté, qui ren-
dent les sociétés prospères,» et qu'il donnerait
un loyal concours au gouvernement du maré-
chal de Mac-Mahon. Elu sénateur par
186 voix, il est allé siéger à droite dans cette
assemblée, et il a constamment voté avec le
p/roupe des anciens partis coalisés contre la
République.
* BERTRAND (Alexandre-Arthur-Henri),
pénéral français. — Devenu colonel en 1858,
il fut nommé inspecteur des manufactures
d'armes et promu, en 1864. général de bri-
gade. Depuis lors, il a été mis dans la section
de réserve, appelé au commandement du
prytanée militaire de La Flèche et nommé
grand officier de la Légion d'honneur (1874).
* BERTRAND (Joseph-Louis-François), ma-
thématicien. — Nommé en 1862 professeur
en titre de la chaire de physique générale
et mathématique au Collège de France, il a
été promu , en 1867, officier de la Légion
d'honneur, et il a succédé à Elie de Beau-
mont, en novembre 1874, comme secrétaire
perpétuel de l'Académie des sciences. Kn
juillet 1876, M. Bertrand fit partie de la
commission chargée de faire une enquête au
sujet des réclamations élevées le 29 juin pré-
cédent pendant les compositions du con-
cours d'admission à l'Ecole polytechnique.
Des candidats avaient déclaré que le sujet
de géométrie était connu de quelques-uns
depuis la veille, grâce aux indiscrétions d'un
élève de l'établissement des jésuites de la
rue des Postas, où le professeur chargé de
choisir le sujet de composition était chef des
travaux graphiques. A la suite de l'enquête,
M. Joseph Bertrand fut chargé par la com-
mission de faire son rapport. Il s'attacha à
disculper le professeur chargé de donner le
sujet de la composition pour le concours, et
qui se trouvait en même temps chef des tra-
vaux graphiques a l'institution des jésuites,
et termina son rapport en blâmant énergi-
quement les élèves qui avaient vivement
réclamé et cru «trop légèrement, dit-il,
et trop vile à une trahison qu'il fallait
confondre. » Cette dernière partie du rap-
port donna lieu h une protestation de la part
de quatre membres de la commission d'en-
quête. Outre les ouvrages de M. Bertrand
que nous avons cités, on lui doit : Arago et
sa vie scientifique (i865, in-8°); YAcadémie
des sciences et les académiciens de 1666 à
1793 (1868, in-80); la Théorie de la lune d'A-
boul-Wefa (1873, in-4°), etc.
* BERTRAND (James), peintre français. —
Depuis 1866, ce remarquable artiste a exposé
les tableaux suivants : la Mort de Sapho,
Idylle (l£67) ; la Sérénade, les Curieuses
(1868); la Petite curieuse et la Mort de Vir-
ginie (1869), ce dernier tableau, dont le suc-
cès fut tres-graml, fait aujourd'hui partie du
musée du Luxembourg ; Marguerite, Mort de
Manon Lescaut (1870) ; Folie d'Ophélie, Mort
d'Ophétie (1872); Cendrillon, qui appartient
au musée de Caen, Idylle (1873); lîoméo et
Juliette, étendus sur la dalle du caveau fu-
nèbre et s embrassant encore dans la mort,
Jeune fille, achetée par le cercle artistique
de Montpellier, Anuccia (1874); Madeleine,
Connais-toi toi-même, Lesbie (1875); l'Aurore,
Marguerite de Faust (1876) ; Echo, \ Educa~
twn de la Vierge (1877), pour l'église Snint-
Louis d'Antin. M. James Bertrand a obtenu
pour la troisième fois une médaille au Salon
ne 1869. Il a été nommé chevalier de la Légion
leur le 10 août 1876. Ses figures ont de
l'élégance et de la grâce ; ses compositions
sont ingénieuses, poétiques, parfois même
d'un esprit un peu raffiné, comme dans le
petit tableau intitulé : Connais-toi toi-même.
Il peint bien, avec sobriété, sans éclat, dans
<mme de tons harmonieux. M. James
Bertrand compte aujourd'hui parmi les pein-
tres les plus estimés.
BERTRAND (François), monomane fameux
les fastes judiciaires de l'année 1849.
Le récit suivant, que nous empruntons k
M. Maxime Du Camp, fera connaître la na-
ture étrange de son horrible monomanie.
tl y a vil
Paris ii i meur, et les gardes i
faisaient des rondes nocturnes pourdéc
un .if! Insaisissable que l'on n apercevait ja-
mais, mais d le | i u traces
;Ui . i épouvantable qtiextraoi I
sépultures étaient violées, et des cad i
étrangement li tient au milieu de
avenues. Des faits que l'on ne pi m i
firent reculer d'horreur les gardes du
lu Sud dans les matinées du 16 novem-
bre et du 12 décembre 1848. Les bruits les
tins invraisemblables se répandaient dans
uns; la legendo grossissait ; les cimetières
BERT
étaient visités par un vampire invisible qui
déterrait les morts et les mangeait. On avait
beau redoubler de vigilance, renforcer les
gardiens par des agents de police, lâcher des
chiens formidables, les hommes n'aperce-
vaient personne, les chiens n'aboyaient pas;
cependant, un matin, on trouva onze corps
exhumés, dépecés, répandus par morceaux
sur une large surface, et jusque parmi les
branches des arbres.
Ces monstruosités semblaient s'être con-
centrées dans le cimetière Montparnasse. On
y prépara une façon de machine infernale,
composée d'un petit mortier chargé de tou-
tes sortes de projectiles, et à la détente du-
quel aboutissaient de nombreux fils de fer
tendus vers plusieurs directions. Dans la
nuit du 15 au 16 mars 1849, la machine fit
explosion, et l'on apprit que, le lendemain,
un sergent-major d'infanterie, nommé Fran-
çois Bertrand, était entré à l'hôpital du Val-
de-Gràce pour se faire soigner de blessures
singulières qu'il avait reçues dans la région
dorsale; c'était le vampire.
11 eût dû répondre à un tribunal d'aliénis-
tes, et il comparut devant un conseil de
guerre le 10 juillet 1849. C'était un fort bon
sujet, très-doux, excellent soldat, ayant fait
de suffisantes études dans un séminaire.
Loin d'essayer de nier, il avoua avec une
franchise et une humilité très- sincères.
Lorsque sa « frénésie ■ le prenait, il s'échap-
pait de la caserne , sautait d'un bond par-
dessus les murs du cimetière ; il savait qu'on
avait installé une machine infernale; il y
courait et « la démantibulait d'un coup de
pied > ; les chiens s'élançaient vers lui, il
marchait contre eux et les chiens se sau-
vaient.
Il parvenait à cette inexplicable puissance
surhumaine qui n'est pas très-rare dans
certains cas d affection nervoso-mentale. Sa
force dépassait tout ce que l'on peut imagi-
ner : à l'aide de ses seules mains, il enlevait
la terre qui recouvrait le cercueil, brisait
celui-ci et déchirait le cadavre, qu'il hachait
quelquefois à coups de sabre. Etait-ce tout ?
Non, mais il est des atrocités qu'on doit se
refuser à écrire. Ce possédé se sauvait en-
suite des lieux de repos qu'il avait souil-
lés, puis se couchait n'importe où, dans un
fossé, au bord d'une rivière, sous la neige,
sous la pluie, et dormait d'un sommeil ca-
taleptique qui lui permettait de percevoir
tout ce qui se faisait autour de lui. A la suite
de ces accès, il se sentait « brisé et comme
moulu pendant plusieurs jours. » C'était un
monomane emporté par des impulsions irré-
sistibles et fort probablement atteint d'épi-
lepsie larvée. Il fut condamné à un an d'em-
prisonnement, maximum de la peine édictée
par l'article 360 du code pénal.
HERTItAND (Eugène), artiste dramatique
français, né à Paris le 15 janvier 1834. Il se
destina d'abord à la médecine et fit des étu-
des dans ce but jusqu'à l'âge de vingt ans.
Se sentant alors des dispositions pour la
carrière dramatique, il entra au Conserva-
toire, où il suivit les cours de Provost. Ses
débuts eurent lieu modestement au théâtre
des Jeunes-Artistes, rue de la Tour-d'Auver-
gne, et il y joua pendant plusieurs années.
De là il passa à l'Odéon, dont il ne fut que
I" ii de temps le pensionnaire.
En 1859, Eugène Bertrand partit pour l'A-
mérique, qu'il habita six ans, et où il fut d'a-
bord acteur, puis directeur d'un petit théâ-
tre. A son retour de la terre des Yankees, il
obtint un engagement au théâtre du Parc, à
Bruxelles. Il ne tarda pas à. quitter cette pe-
tite scène et prit la direction des deux théâ-
tres de Lille, qu'il abandonna au mois de
juin 1869 pour revenir à Pari*; et succéder
deux mois plus tard à M. Cogniard, directeur
des Variétés
Depuis quatre ou cinq ans, Eugène Ber-
trand, sacrifiant au goût du jour, a fait du
théâtre des Variétés un véritable Conserva-
toire d'opérettes L'affluence du public lui a
prouvé qu'il avait eu raison. — Son frère. Er-
nest BiïRTRand, est un des trois directeurs du
théâtre du Vaudeville. Les deux autres sont
MM. Roger et Raymond Deslandes.
BERTRAND DE GORDON, troubadour du
xnic siècle. Il était issu d'une ancienne famille
du Quercy, et il commença de bonne heure
à cultiver la poésie. Ses œuvres sont en par-
tie perdues et l'on n'a de lui qu'un tenson, qu'il
composa avec Pierre Ramond. Dans ce dia-
logue, les deux troubadours se prodiguent
alternativement les critiques et les éloges.
DERTRANS (Clerc), trouvère du xme siè-
cle, sur la vie duquel on ne possède aucun
détail; on sait seulement que ce nom passe
pour celui de l'auteur du roman de Gérard
de Viane ou de Vienne, dont nous avons
rendu compte au Grand Dictionnaire, roman
3u i parait avoir été composé à Bar-Sur* Aube,
ans la première moitié du îtxup siècle.
M. Km. Bekker en a donné un extrait de
4,ooo vers.
BERTRON (Adolphe), dit la eaadldafl lm-
tb»Ih, ué à La Flèche eu 1804. Ce personnage,
1 peut-être un fou et peut-être un simple
lateur, s'est fait connaître lors des élec-
i 857 el de 186 ; en po u ni sa candida-
■ m; re orijj innfe. Dana son sys-
tème politique, il fait table rase do tous les
partis, i tes, bonapartistes, orléanis-
tes, républicains, conservai»; m s, r;i licnii i, ut
BERW
n'en reconnaît que deux, les humains et les
inhumains. C'est le premier qu'il a naturel-
lement la mission de représenter, et aussi
s'intitule- t-il tcandidat humain.» En 1857, il
posa, à ce titre, sa candidature dans les dix
circonscriptions de la Seine, déposa son ser-
ment et fit apposer partout de gigantesques
affiches ornées de sa photographie; malheu-
reusement, il eut l'idée de distribuer lui-
même son prospectus sur la voie publique,
sans avoir reçu l'autorisation nécessaire, et
fut appréhendé par des agents, rue Dau-
phine. Il opposa en vain une résistance éner-
gique et fut conduit au poste, puis au Dépôt
de la préfecture de police, d'où il ne sortit
qu'après les élections; il avait recueilli une
dizaine de voix. En 1861, il posa encore sa
candidature lors d'une élection partielle k
Amiens et obtint une voix. En 1863, de plus
grands horizons s'ouvrirent devant lui; il
songea que le parti humain pouvait concen-
trer tous ses votes sur un seul candidat et
que tous les autres députés devenaient par
cela même inutiles; qu'une Chambre compo-
sée d'un seul homme, le député humain, suf-
fisait amplement à tous les besoins de la re-
présentation nationale, et il posa sa candi-
dature dans toute la France, adjurant ses
concitoyens de faire ainsi cesser toutes les
discordes et compétitions de parti. Il adressa
en conséquence son serment, sa circulaire et
ses bulletins de vote aux bâtonniers de l'or-
dre des avocats, aux présidents de chambre
des avoués et des notaires de tous les dépar-
tements, afin que ces pièces fussent par eux
déposées entre les mains des préfets. La chose
eut lieu partout, sauf dans la Seine-Inférieure,
où on négligea le dépôt. M. Bertron fit aus-
sitôt demander un train express pour aller
réparer en personne ce regrettable oubli ;
mais il était trop tard, on était au dimanche
matin, et il lui fut démontré qu'aucun train
spécial n'aurait assez de vitesse pour le trans-
porter à Rouen avant l'ouverture du scrutin.
11 n'y eut donc que dans la Seine-Inférieure
que ses bulletins ne purent être comptés.
Partout le candidat humain recueillit un cer-
tain nombre de voix; rien qu'à Paris il en
eut une centaine, et un second tour ayant
eu lieu dans la 68 circonscription, où il avait
eu 8 voix, il en obtint 28 à cette seconde
épreuve.
M. Bertron a encore fait parler de lui en
1876, en intentant un procès en diffamation
à l'Evénement, qui l'avait traité à'* aliéné».
U demandait modestement, pour tous dom-
mages intérêts, l'insertion du jugement dans
cent journaux de Paris, à son choix, et dans
un journal de chaque arrondissement de
tous les départements de la France. Le tri-
bunal, en le déboutant de sa demande, a sem-
blé reconnaître qu'on avait le droit de ne pas
le prendre au sérieux. Cet excentrique per-
sonnage est riche, et il est possible qu'au
fond ce soit un excellent homme. Il habite à
Fontenay-aux-Roses une très-belle propriété
en dehors de laquelle il a fait garnir les murs
d'espaliers où végètent les fruits les plus
savoureux, les poires les plus appétissantes,
et qu'il a fait disposer ainsi pour que les pas-
sants et les pauvres de la commune pussent
les cueillir.
" BERTRY, bour;> de France (Nord), cant.
et à À kilom. de Clary, arrond. et à 21 kilom.
de Cambrai; pop. aggl., 2,998 hab. — pop.
tôt., 3,010 hab. Traces de constructions ro-
maines.
BERTUCCI (Jacques), peintre italien de
la première moitié du xvie siècle, qu'on a
souvent appelé aussi Jacopone dl !..<■..,„
Parmi ses meilleurs tableaux, on cite une
Vierge, qu'il peignit pour les dominicains de
Faenza et qui est datée de 1532.
BERTUCHIE s. f. (bèr-tu-chî). Bot. Genre
de plantes.de la famille des rubiacées. Syn.
de DENTELLK OU de GARDBNIB.
BÉRUT11 , femme d'Hypsistus et mère
d'Uranus (le ciel) et de Ghe (la terre), dans
la mythologie phénicienne. (Sanction iatoo.)
* BERVILLB (Saint-Albin), magistrat fran-
çais. — Il est mort à Paris en 1868.
HrrnlrL (MÉMOIRES DU MARECHAL Dtl), pu-
bliés en 1778 par le duc de Fitz-James, son
fietit-Iils, et revus par l'abbé Hook. Cette re-
ation commence à l'année 1670 et s'arrête à
l'année 1716. Les Mémoires de Berwick sont
plutôt militaires que politiques; cependant
on y trouve des documents précieux sur les
principaux événements de l'époque. Les pre-
mières parties sont consacrées au récit de
ses campagnes en Hongrie; viennent ensuite
ses campagnes en Angleterre et en Irlande
contre les troupes du prince d'Orange, et on
le voit a l'âge de vingt ans chargé seul de la
conduite des affaires du roi Jacques, son père,
retiré en France après la bataille de la Boyne.
Entre au service de Louis XIV, i) raconte
les différentes batailles où il s'est trouvé
jusqu'au traité de Ryswiek et sos VOJ i
jusqu'à la guerre de Succession. A dater de
170.', sa relation acquiert un nouveau degré
d'intérêt , non - seulement par l'impur t •>■
des événements , mais parce que sou récit
suit régulièrement la marche des faits. Dans
le tableau qu'il trace des campagnes et des
opérations 'le la guerre de Succession , le
maréchal présente toujours les choses avec
netteté et évite les drtails fastidieux. Tant
qu'il est sous les ordres d'autres généraux,
il s'exprime franchement »ur leurs opéra-
BÊSA.
tions; quand il commande en chef, il explique
ses plans, les difficultés qu'il a k vaincre,
les ressources dont il peut disposer et les
moyens qu'il emploie pour arriver à son but.
Partout on remarque la justesse de son
coup d'œil, la sagesse de ses combinaisons.
Etranger k toute espèce d'intrigue, ne con-
naissant que ses devoirs, il traite sans ména-
gement dans ses Mémoires les officiers et
les généraux qui se laissent guider par des
vues d'intérêt personnel, ou qui ne font pas
tout ce que les circonstances leur permettent
de faire. Il juge avec sévérité, mais avec
probité, le duc de Vendôme et quelques au-
tres capitaines distingués de son temps. On
reconnaît qu'il ne blâme que ce qui lui paraît
véritablement répréhensible , et qu'il ne
cherche ni à rabaisser ses rivaux , ni à se
faire valoir à leurs dépens. En parlant des
Mémoires du maréchal , Montesquieu s'ex-
prime ainsi : ■ M. le maréchal de Berwick a
écrit ses Mémoires , et à cet égard, ce que
j'ai dit dans V Esprit des lois sur la relation
d'Hannon, je puis le dire ici : c'est un beau
morceau de l'antiquité que la relation d'Han-
non ; le même homme qui a exécuté a écrit.
Il ne met aucune ostentation dans ses récits ;
les grands hommes écrivent leurs actions
avec simplicité, parce qu'ils sont plus glo-
rieux de ce qu'ils ont fait que de ce qu'ils
ont dit. *
Si le duc de Berwick ne donne point aux
faits qu'il raconte un air de merveilleux, il
supplée au prestige de la mise en scène par
des remarques judicieuses qui instruisent in
lecteur des circonstances d'où sont sortis les
grands événements et qui avertissent les
militaires de la suite des moindres fautes. Il
faut admirer la justice qu'il rend aux qua-
lités d'un ennemi qui l'avait chassé de sa
patrie, usurpateur de la couronne paternelle,
et qui, en mourant, fit mettre à prix la têtu
de l'héritier présomptif du trône. L'impar-
tialité se fait surtout remarquer quand il est
question de lui. Ses actions les plus bril-
lantes, les expéditions où il montra un si
grand talent militaire, les événements poli-
tiques où sa prudence et ses lumières inter-
vinrent avec tant de poids, sont racontés en
quelque sorte d'une manière négative ; il
faut quelquefois être en garde contre sa mo-
destie, pour bien apprécier l'importance de
ce que le narrateur a fait. Quand il parle
des campagnes où deux fois il sauva l'Es-
pagne et de celles où il défendit les fron-
tières du Dauphiné et de la Provence , on
croit d'abord que c'était la chose du monde
la plus facile; on ne s'aperçoit que par ré-
flexion de ce qu'elles supposent d'étendue
dans les vues, de justesse dans les combi-
naisons. Toujours attentif à rendre justice
aux talents des autres, il semble qu'il n'y
ait que les siens qu'il néglige de faire va-
loir. Les Mémoires de Berwick présentent
les faits sous un point de vue différent de
celui des historiens du siècle passé. Ils con-
tiennent des anecdotes utiles et nullement
frivoles. La relation écrite par le maréchal
s'arrête à l'année 1711; la suite, jusqu'en
1736, est une continuation abrégée faite par
l'abbé Hook, sur ses lettres et sur sa cor-
respondance avec les ministres.
* BÉRYL s. m. — Nous rétablissons ici un
passage de l'article encyclopédique, où, dans
nos premiers tirages, sont inexactement ci-
cité de?; vers de Juvénal et de Properce :
■ C'est k cette dernière (la topaze) que Ju-
vénal fait allusion dans lave satire, v. 38 et
suivant .
Et insquales beryllo
Virro tenet pftialas ;
• On trouve aussi dans Properce la men-
tion suivante du béryl :
Et solitum digito beryllon adederat ignis, •
BÉRYTE ou BÉRYTUS, ville de l'ancienne
Pnénicie. Elle était située au bord de la mer
et elle fut détruite en Ho av. J.-C. Mais les
Romains la rebâtirent plus tard et Lui don-
nèrent le nom de Julia Augusta Fe'ix. On
voit aujourd'hui ses ruines près de Beyrouth.
BERZBou BERS1L (Hugues dk), poète sa-
tirique français de ta première moitié du
xiiib siècle. U est connu comme auteur de la
Bible du seignnr de Berze , en 838 vers de
huit syllabes, et que l'on trouve k lu suite de
la Bible de Guyot de Provins dans la collec-
tion des Fabliaux publiée par Méon. V., au
tome H du Grand Dictionnaire, Biblb du
SE1GNOR DU BERZE.)
BERZIN s. m. (bèr-zuin). Hist. relig. Mem-
bre d'une secte de mahoinetuns, qui fut fon-
dée en Perse. Cette secte prétend suivre les
rites établis par Abraham, il On dit aussi PER-
ZlN et PDRZ1N.
BBRZSENTI (Daniel), poète lyrique hon-
grois, ne en 1776, mort en 1836. II est auteur
du |". .'■!.■■■, dont une première édition parut
en 1813, une seconde '-u 1816. En i83t>, l'A-
cadémie hongroise lui ouvrit ses portes. Une
édition complète de ses œuvres parut k Pesih
en 1842.
BÈSA ou BB/A, divinité adorée dans la
haute Egypte, particulièrement k Abydos,
en Tli'l':i"lil<\ <V ilh-u li-nilail .1rs ora.'lt*-»,
transcrits sur des bilb-is cachetés. L'empe-
reur Constance, k qui l'on avait remis piu<
Sieurs de ces billets repondaut k des du-
mundea mit des choses concernant les de>li-
uêus de l'empire, lit faire une enquête sévère
BESN
et emprisonna ou exila un grand nombre de
per-onnes compromises.
BESAMONDB. dieu de la classe des Foto-
rjucs, d.ins la mythologie japonaise. V. Ko-
toque, dans ce Supplément.
•BESANÇON, ville de France (Doubs),
ch.-l. du départ., place forte de lre clause,
à 407 kilom. de H^ ris par le chemin de fer,
sur la rive gauche du Doubs, dans une pres-
qu'île formée par eette rivière; pop. aggl.,
33,158 hab. — pop. tôt., 49,401 hab. L'arrond.
comprend S cant. , 203 comin., 109,898 Iiab,
BESCIIEN, le second des êtres que Dieu
créa avant le monde, dans la doctrine des
brahmanes.
BESETHA, une des collines sur lesquelles
B'ëlevait Jérusalem. Elle était au N. du
temple.
* BESKOW (Bernard von}, poète et érudit
suédois. — Il est mort à Stockholm en 1803.
* BESLAY (Charles), ingénieur et homme
politique, membre de la Commune, — Pen-
dant le siège de Paris, Charles Beslay prit
souvent la parole dans les clubs , et il se rît
remarquer par la vivacité de ses attaques
contre le gouvernement de la Défense na-
tionale. Il voulut payer de sa personne dans
la lutte contre l'ennemi qui prétendait écra-
ser la France, et il s'engagea bravement dans
le 23« de ligne; mais son grand âge ne lui
permit pas de supporter longtemps le-; l'ali-
gnes d'un service actif. Le 26 mars 1871, il
fut élu membre de la Commune, dans le
VI© arrondissement, par 3,714 voix. Le
29 mars, il fut appelé, comme doyen d'âge,
;i présider la séance d'ouverture de la nou-
velle Assemblée et prononça un discours
dont tout le monde remarqua la modération
et la sagesse. Après ce discours, il voulut
donner sa démission, qui ne fut pas acceptée,
et, quelques jours après, on le nomma mem-
bre (le la commission des finances. Le 11 avril,
il fut nommé délégué à la Banque, et, dans
ce poste important, il sut se rendre très-
utile. Au risque de perdre sa popularité, il
ne voulut jamais permettre que la Commune
s'immisçât dans l'administration de la Banque
ni que la garde nationale fût admise à y faire
des perquisitions. Lorsque, le 12 mai, le
208e bataillon voulut en forcer les portes, il
s'y opposa avec fermeté; puis il envoya à
la Commune une démission motivée, dans la-
quelle il blâmait les violences commises, et
notamment la démolition de la maison de
M. Thiers. Sa démission fut encore refusée,
et il signala les derniers jours de sa partici-
pation aux actes de la Commune par de vains
efforts pour empêcher la formation du co-
mité de Salut public et pour sauver l'infor-
tuné Gustave Chaudey. Lorsque les troupes
de Versailles fuient entrées à Paris, le mar-
quis de Plceuc, sous-gouverneur «Je la Ban-
que, obtint de M. Thiers qu'on ne fit aucune
poursuite contre Charles Beslay, qui ne s'é-
tait servi d'un pouvoir dont il avait voulu
plusieurs fois se décharger que pour se
rendre utile et empêcher le mal. On lui per-
mit de sortir de France, et il se réfugia en
Suisse.
BESLAY (François), journaliste, fils du pré-
cédent, ne à Paris en 1835. Bien que son père
lut républicain et libre penseur,il fut élevé dans
nés idées diamétralement opposées. M. Fran-
çois Beslay étudia le droit, se fit recevoir doc-
teur et exerça la profession d'avocat à Paris,
Sous l'Empire, il collabora à la Revue contempo-
raine et à divers recueils qui représentaient
alors les opinions des catholiques dits libé-
raux , le Correspondant, la tieuue d'économie
chrétienne, etc. M. Beslay entra ensuite à la
rédaction du Français , dont il est devenu
rédacteur en chef et qui fut, après le ren-
versement de M. Thiers, l'organe officieux du
gouvernement de combat. Dans cette feuille,
M. Beslay a constamment défendu les idées
catholiques et toutes les mesures hostiles a
l'établissement de la liberté et de la Répu-
blique, Pour faire vivre ce journal, qui ne
comptait qu'un nombre infime d'abonné ,
M. de Broglie , alors ministre des affaires
étl'ai gères, fit inscrire dans le budget de son
ministère une somme importante qui était
vergée dans la caisse du Fiançais en éch
d'abonnements à cette feuille. Celle subven-
tion déguisée a été l'objet des plus vives et
des plus justes critiques à lu Chambre des
députés lors de la discussion du budget de
1877. M. Beslay a publie les écrits suivants :
Du style et des formes de la plaidoirie (1SGI,
in-8"); Lacordnire , sa vie, ses œuvres (1662,
In- 12); Des actes de commerce , commentaire
théorique et pratique des articles 632 et G33
du "-(le de commerce (1865, in-8°); Commen-
taire théorique, pratique et critique du code
de commerce (1867-1869, in-8°),dont il n'a
paru que deux volumes, le premier et le
cinquième; Voyagé au pays rouge par un con-
servateur (1873, in-12), etc.
BESN1EK (N...), inventeur français du
XVII* siècle. 11 n'est connu que par la men-
tion d'une ingénieuse machine de sa confec-
tion , signalée par le Journal des savants.
Bosnier était alors serrurier à Sablé, dans le
Maine. La machine à laquelle il doit de ne
as rester inconnu était une de ces nom*
'cuses tentatives d'aviation sur lesquelles
s'essaie depuis plusieurs siècles le
des inveuteurs. Elle consistait en deux bô>-
tons ayant à chaque bout un châssis garni
BUI'l'LEMliNl
E!
BESS
de U.ff las, en tout quatre châssis, reliés aux
bâtons par des articulations et pouvant ser-
vir à jouer le rôle des ailes. Pour s'élever dans
l'air l'homme s'adaptait aux bras ces deux bâ-
tons, de façon à avoir deux châssis devant lui
et deux derrière; ceux do devant étaient ma-
nœuvres directement à l'aide des mains, et
ceux de derrière avec les pieds, à l'aide d'une
corde; l'expérimentateur imitait le mouvement
diagonal naturel aux quadrupèdes et à l'homme
quand ils nagent: Ta main droite faisait baisser
le châssis de l'épaule droite, et le pied gauche
le châssis de gauche de derrière ; par le mou-
vement inverse, on faisait mouvoir ensemble
l'aile droite de derrière et l'aile gauche de
devant. Besnier essaya publiquement son
appareil et parvint, en se jetant du haut d'un
grenier, à passer par-dessus les maisons voi-
sines et à descendre sans accident à terre à
quelque distance. Une seconde expérience fut
tentée par un autre individu avec un appareil
semblable, et eut le même résultat. Puis on
n'entendit plus parler ni de l'inventeur ni de
son invention.
BESOMBES DE SAINT- GENIES ( Pierre-
Louis), magistrat et écrivain français, né à
C ah ors en 1719, mort dans la même ville en
1783. Il fut conseiller à la cour des aides et
membre de l'Académie de Montauban. On a
de lui : Transilus animas revertentis adjugum
sanctum Christi Jesu {Montauban, 1782, 1787
et 17SS, in-12). Cet ouvrage a été traduit en
français par Cassagnes de Peyronnec sous
le titre de : Sentiments d'une âme pénitente
revenue des erreurs de la philosophie moderne
au saint joug de ta religion (Montauban,
1787 ; Paris, 1789, 2 vol. in-12). On doit aussi
à Besombes une traduction de V Iliade et de
l'Odyssée
BL.SON s. m. (be-zon). Ancienne mesure
de capacité pour les liquides.
* BESSaN , bourg de France (Hérault),
canton et à 8 kilom. d'Agde , arrond. et à
8 kilom. do Beziers , sur l'Hérault; pop.
nggl., 2,367 hab. — pop. tôt., 2,552 hab.
* BESSABABIE. province méridionale de
la Russie, dont le chef- lieu est Kichenev.
— Avant de faire partie intégrante de la
Russie, la Bessarabie avait longtemps vé-
gété sous la domination turque ; la partie
S-, appelée Boudjak, était surtout peuplée
de Tartares-Nogaïs , les Turcs occupant mi-
litairement les places fortes d'Akkerman, de
Bender et de Chotin. La partie N. et le
centre appartenaient à la Moldavie. Le traité
de Bucharest céda toute la Bessarabie à la
Russie, qui la peupla de colonies d'Allemands,
de Bulgares, de Petits- Russes et de Moldo-
Valaques. Les populaiions primitives, Tar-
tares et Cosaques Zaporogues , s'étaient ex-
patriées en grande partie pour rester sous
la domination turque. En 1844, la Bessara-
bie comptait environ 600,000 hab., dont
60,000 Bulgares, 10,000 Allemands et 9.000 tsi-
ganes sédentaires. Les Cosaques-Zaporogues
furent rappelés et organisés en colonies mi-
litaires, fournissant 1,200 cavaliers, divisés
en 2 régiments, sur une population totale
de 15,000 hommes, à laquelle il fut accordé
de larges immunités, qui bientôt s'étendirent
à toute la Bessarabie. Sous le règne d'A-
lexandre 1er, cette province acquit une haute
prospérité; beaucoup de familles russes vin-
rent s'y établir pour s'y livrer aux travaux
agricoles. Mais Nicolas ne suivit pas cette
bonne voie; il chercha autant que possible
à russifier la province, interdit l'usage de
la langue moldo-valaque dans les rapports
officiels, imposa partout des fonctionnaires
et employés russes, malgré les protestations
des habitants, et la prospérité déclina.
A la suite du traité d Audrinople, la Bes-
sarabie reçut de nouveaux colons. Bulgares
et Rouroéliotes. compromis dans les événe-
ments de la guerre turque, et qui obtinrent
de se réfugier sur le territoire russe; ils
peuplèrent une centaine de villages, divisés
en 10 cantons et ayant pour chef-lieu Bol-
prad; cette ville ayant dû être cédée à la
Moldavie par suite du traité de Paris en
1856, le chef-lieu devint Komrat. La fron-
tière de la Bessarabie fut en même temps
modifiée de ce côté ; elle part de la mer
Nn re, à l kilom. à l'E. du lac Bourna-Sola,
rejoint la route d'Akkerman qu'elle suit jus-
qu'au Val de Tinjan, passe au S. de Bolgrad,
remonte le long de l'Yalpulk jusqu'à la hau-
teur de Saratzika et aboutit à Kalamori, sur
le Pruth; les territoires enlevés à la Russie
furent donnés k la Moldavie, placée sous la
suzeraineté de la Porte.
* BESSE, bourg de France (Var), ch.-l. de
cant., arrond. et à u kiloin.de Brignoles;
iggl., 1,630 hab. — pop. tôt., 1,720 hab.
Ancienne place forte. ■ Cette petite ville,
dit M. Ad. Joanne, dont les rues bien ali-
aboutissent a deux jolies places, est
située sur les bords d'un lac poissonneux,
profond de plus de 30 mètres, qui déverso
ses eaux dans l'Issole.
* BESSE, bourg de France (Puy-de-Dôme),
ch.-l. de cant., arrond. et a 39 kilom. illu-
soire, sur le penchant d'une colline dont la
Couze baigne la baso; pop. aggl., 821 hab.
— pop. tôt., 1,931 hab. Restes de fortifica-
tions.
BESSE, bourg do France (Sarthe), cant.,
arrond. et k 11 kilom. de Saint-Calais, près du
confluent de la Braye et de l'AnilIe; pop.
BESS
Rggfl., t,295 hnb.— pop. tôt., 2,305 hab. Pnpe-
tene, fabriques de bougies, de BÎamoi
de cotonnades. A 1 kilom. et demi du bourg
le château de Courtanvaux, autrefois
siège d'une seigneurie, érigée plus tard eu
marquisat. Ce marquisat passa par la suite
k la famille de Montesquiou, qui possède en-
core le château de Courtanvaux.
* BESSÉGES, ville de France (Gard), ch.-l.
de cant., ai tond, et à 31 kilom. d'Alais par le
chemin de fer, sur les deux rives de la l
pop. aggl., 8,03G hab. — pop. tôt., 8,908 hab.
Cette . -ntre du bassin houiller
de la i étend dans toute la haute
vallée de la Cèze et dans une des régions
montagneuses du S. du département de l'Ar-
dèche.
• Les mines de Bességes, dît M. Emile
Frossard (Tableau pittoresque de Ni
de ses environs) , se recommandent à l'atten-
tion des géologues et des naturalistes par
l'énorme quantité et les dimensions extraor-
dinaires des végétaux fossiles qui en tapis-
sent les toits. C'est à une profondeur de
200 à 210 mètres qu'on trouve ces débris
d'êtres organisés. La voûte des galeries offre
bien la collection la plus curieuse qu'on
puisse imaginer; on y remarque des coni-
fères entiers et un grand nombre d'empreintes
d'arbres, de feuilles, de calamités, de lépi-
dodendrons et autres monocotylédons dont
on ne connaît pas d'analogues vivants. »
L'exploitation de ces mines, malheureuse-
ment situées à une grande profondeur (200 mè-
tres environ) , ce qui augmente les frais
d'extraction , a fait en quelques années d'un
village ignoré une ville importante, qui pos-
sède aujourd'hui quatre hauts fourneaux,
des fonderies de fonte, des forges anglaises,
des fabriques de fers marchands, de rubans
de fer, de rails, de tôles; des ateliers de con-
struction de plaques tournantes, de ponts en
fer et en tôle, de toitures en fer, etc.
Bességes a été le théâtre, en 1859 et 1861,
de deux sinistres déplorables. Dans la nuit
du 19 au 20 juillet 1859, le feu prit à l'église ;
les moyens de combattre l'incendie man-
quaient presque complètement, et le feu ga-
gna les vastes bâtiments de la compagnie
des forges, adossés à l'église. Tout fut dé-
voré ; on évalua les pertes à 1,500,000 francs.
En octobre 1861, à la suite d'un orage épou-
vantable, la Cèze, le Long et le Gastillon,
trois torrents qui se réunissent au-dessus de
Bességes, débordèrent, et leurs eaux, formant
une sorte de lac , crevèrent l'entrée d'une
ancienne galerie depuis longtemps abandon-
née, par où elles pénétrèrent dans les gale-
ries en exploitation. Près de 2 millions de
mètres cubes d'eau envahirent la mine avec
une rapidité effrayante. Cent trente-neuf ou-
vriers étaient occupés aux travaux; vingt-
huit s'échappèrent au premier moment, six
autres purent gagner l'entrée à la nage, le
reste fut englouti. Trois mineurs, fuyant de-
vant le torrent, parvinrent à se réfugier dans
une galerie haute, où l'eau les suivit, mais
la pression de l'air refoulé la maintint à
quelque distance , et ils trouvèrent un abri
en se creusant des logettes dans les parois.
Ils vécurent là quatre jours, sans lumière et
sans provisions; heureusement, on avait en-
tendu les coups qu'ils frappaient dans la mu-
raille, et, dès le lendemain de la catastro-
phe, on commença à opérer leur sauve-
tage; il fallut creuser 30 mètres de galeries
avec les plus grandes précautions, car un
coup de pic donné mal à propos pouvait li-
vrer passage à l'inondation, dont on n'était
séparé que par un banc de houille. Après
soixante-dix heures consécutives d'un travail
acharné, on atteignit les captifs; ils n'él aient
plus que deux, le troisième, un vieillard, s'était
laissé tomber à l'eau, et ses compagnons n'a-
vaient pu lui porter secours. Pour les deux
survivants, ils avaient pu se soutenir en bu-
vant de l'eau de la galerie, au risque de se
tuer en s'aventurant jusqu'à elle, ce qui avait
failli maintes fois leur arriver. Il semble
qu'ils auraient dû trouver le temps long; au
contraire, on les surprit beaucoup en leur
apprenant que leur réclusion avait duré
quatre jours ; ils croyaient que la catastro-
phe ne remontait guère qu'à vingt-quatre
h'-ur-'s. Neuf jours après ce sauvetage, on
en accomplit un autre bien plus inespéré;
deux hommes furent retirés vivants d'm
lerie de remontée, où ils avaient été protèges
comme les précédents par la pression de 1 air
refoulé. Ils avaient vécu là treize jours, bu-
vant de l'eau noire de houille et mangeant
le cuir de leurs souliers et de leurs courroies.
Tous les autres mineurs, au nombre de cent
cinq, avaient péri ; on ne retrouva mémi
tous les cadavres. Le gouvernement s'en-
tendit avec la compagnie pour venir en aide
aux veuves de ces malheureux; il fut alloué
à chacune d'elles une rente viagère do
300 francs, augmentée de 100 francs par tête
d'enfant. Sept médailles d'or et dix d'argent
furent décernées aux sauveteurs qui avaient
montré le plus d'énergie et d'abnégation.
BESSEI.1ÈVRE (N...), matelot français,
mort au Havre en 1861. Il se distingua lors
du naufrage du liolland, <\ni sombra dans la
rade de Mazatlan en août 1849. Le vaisseau
fut surpris la nuit par la tempête et chassa
ancres; le capitaine était a terre; le
i et tout l'équipage, s'emparant de la
chaloupe, se bâtèrent de s'enfuir, abandon-
nant les passagers. Seul, le matelot Besse-
BESS
361
lièvre resta à son poste, ranima le courage
des passagers, installa les plus robustes aux
manœuvres et essaya de sauver le bâtiment.
efforts furent impuissants; le liolland
finit par talonner, le gouvernail fut em-
porté, le grand mat fut rompu par le vent
bute deux des passagers;
bientôt le navire, à moitié rempli d'fl
coucha sur le flanc. Quelques passagers es-
nt de se sauver à la nage et périrent.
Besselièvre parvint i rocher sur
lequel il espérait ; ■ ir un va-et-
vient; mais le câble se trouva trop court, et
il revint partager le sort de ses compagnons
d'infortune. Le jour était venu, au bout de
toutes ces fatigues et de toutes ces angoisses,
et deux embarcations, lancées du port, par-
vinrent à recueillir les naufragés. L'équi-
page, qui avait si lâchement déserté le na-
vire en détresse, avait péri tout entier,
quelques minutes après avoir quitté le bord.
Besselièvre reçut la croix de la Lé
d'honneur.
* BESSENAY, bourg de France (Rhône),
cant. et à 10 kilom. de L'ArbresIe , arrond. et
à 22 kilom. de Lyon, sur un petit plateau,
entre le Cône et le Conan ; pop. aggl. ,
1,073 hab. — pop. tôt., 2,285 hab. Le terri-
toire de ce bourg produit de bons vins.
RESSERER (Guillaume), chroniqueur alle-
mand de la fin du xve siècle. Il assis
1495, à la diète de Worms , dont il a publié
un historique sous ce titre : Compte rendu et
dissolution de la diète royale de Worms te-
nue en l'an 1495.
BESSICA, ancienne contrée de la Thrace,
qui était habitée par les Besses. V. ce der-
nier mot, au tome II du Grand Dictionnaire.
'BESS1NES, bourg de France (Haute-
Vienne), ch.-l. de cant., arrond. et à 31 ki-
lom. de Bellac, sur la rive gauche de la Gar-
tempe; pop. aggl., 374 hab. — pop. tôt.,
2,636 hab. Château de Monime , bâti au
xv* siècle.
BESSON (Joseph), missionnaire français,
né à Carpentras en 1607, mort k Àlep en 1691.
U entra, en 1623, dans 1 ordre des jésuites et
se destina d'abord au professorat. Apres avoir
enseigné les littératures anciennes, puis la
philosophie au collège de Nîmes, il devint
recteur de cette institution et, peu de temps
après, se démit de ses fonctions pour se con-
sacrer à l'apostolat. Il rejoignit les missions
de Syrie et de Palestine et y resta jusqu'à
la fin de sa vie. U mourut de la peste, en soi-
gnant les malades. On lui doit plusieurs ou-
vrages, dont le principal est la Syrie sainte
ou Des missions des Pères de la compagnie de
Jésus en Syrie (Paris, 1660, in-S°), réimprimé
sous le tiire de la Syrie et la terre sainte
au xvii* siècle (1862, in-8°).
BESSON (Jean-Baptiste-Charles), peintre
et religieux français, né près de Besançon
le 23 août 1816, mort à Mar-Yakoub, pies .!■•
Mossoul, le 4 mai 1861. Il fut d'abord un des
adeptes de Bûchez, dont le neo-christianisme
le séduisit. Après un voyage en Italie, à lu
suite de Sigalon, qui avait été chargé de co-
pier la fresque du Jugement dernier, il entra
dans l'atelier de Paul Delaroche. Kn 1838 , il
retourna en Italie, ou il étudia principale-
ment Cimabue et Giotto ; l'année suivante,
il se lia avec Lacordaire, et, à Pâques 1840,
il s'associa à son œuvre en prenant lui-
même, sous le nom d'H jacinthe , l'habit de
dominicain au couvent de Suinte-Sabine, à
Rome. Kn 1845, il accepta la direction du
noviciat de Chalais et se livra ensuite à la
prédication. Eu 1850, il devint prieur du cou-
vent de Sainte-Sabine et, en 1852, il entreprit
la restauration de la salle capitulaire du
couvent de Saiul-Sixte-le-Vieux, à Koine,
qu'il voulut orner de peintures k fresque.
Ces peintures, que tous les étrangers, de
passage à Rome, ont visitées, commencées
en 1852, ont été terminées en 1859, uprès do
nombreuses interruptions: elles sont consa-
crées à la glorification de unique
et de l'ordre qu'il a fondé. Hippolyte Flan-
drin en a fait l'éloge ; il en a vanté ia compo-
et l'expression. « Il y a, dit-il,
choses vraiment pathétiques et d'une sobriété
éloquente. ■ Il y a lieu .seulement de crain-
dre que l'humidité ne détériore prompteiucnt
ces peintures et n'anéantisse, dans un temps
■ igné, l'œuvre intéressante du Père
!
En IS56, le Père Besson fut envoyé en
ni q par le saint-siégo a Mossoul, pour
maintenir dans l'unité les chrétiens de ce
pays, et surtout le clergé chaldéen, souvent
attiré vers le nestortanisme; il revint en Eu-
rope en 1858, après avoir réussi dans sa
mission. De nouvelles difficultés étant sur-
, le Père Besson fut envoyé de nou-
Uossoul en 1859 et mourut deux ans
après, sans avoir revu la France, au couvent
de Mar-Yacoub, dans le Kurdistau, à seize
heures de route de Mossoul.
Sa vie a été écrite par M. E. Cartier, qui
a aussi publié une partie dosa correspon-
dance (Vie, Paris, 1869, in-12; Lettres, Pa-
ris, 1870, in-12).
BESSON (Louis), prélat français, ne m
Bnume-les-Dames (Doubs) en 1321. Il Û
études au collège de sa ville natale, puis il
entra au gran I lançon, où il
fut ordonne prêtre. L'abbé Besson passa en-
iuiio, comme professeur, au séminaire de
46
362
BETH
Vesoul. Quelques écrits archéologiques, in-
sères dans les Mémoires de l'Académie de
Besançon, dont il était membre, attirèrent sur
lui l'attention du cardinal Matthieu , qui le
chargea de diriger à Besançon le collège de
Saint-François-Xavier, qu'il venait de fon-
der. Depuis lors, l'abbé Besson s'adonna avec
succès à la prédication. Après la mort de
M. Plantier (IS75), il a été appelé à lui suc-
céder comme évèque de Nîmes. Outre des
articles insérés dans YUnion franc-comtoise ,
les Annales franc-comtoises , etc., M. Besson
a publié : Mémoire historique sur l'abbaye de
Baume-les-Dames (1845, in-8°); Mémoire
historique sur l'abbaye et la ville de Lure
(1846, in-80); Mémoire historique sur l'abbaye
de Cherlieu (1847, in-8»); Histoire de la mile
de Gray (1851, in-8°); Vie de M& Cart ,
écêgue de Nimes (1856, in-12); Nouveau sou-
venir de première communion (1S62, in-18);
Panégyriques et oraisons /u«è6res(l870, in-8<>),
M. de Montalembert en Franche-Comté (187 1 ,
in-8<>); les Sacrements (1873, 2 vol- in-8*),
conférences; le Sacré-cœur (1873, 2 vol. in-8°),
conférences; VAnnée des pèlerinages (1874,
in-12), sermons; les Mystèresde la vie future
(1874, in-8°), conférences, etc.
BESSON (Paul), avocat et homme poli-
tique français, né à Lons -le -Saunier le
5 juin 1831. Il étudia le droit à Paris, où, en
1860 , il se fit recevoir docteur et inscrire au
tableau des avocats. En 1867, M. Besson
acheta une charge au conseil d'Etat et a la
cour de cassation. Attaché au parti clérical,
il fut chargé de plaider quelques causes qui
eurent un certain retentissement, et il dé-
fend, t notamment les dominicains contre
M. Lacordaire, qui poursuivait la révocation
du testament fait par son frère en faveur
de ces derniers. Lors des élections du 8 fé-
vrier 1871, il fut élu député dans le Jura
par 30,156 voix. M. Besson alla siéyer à
droite parmi les monarchistes clérieaux et
ne joua qu'un rôle insignifiant dans cette As-
semblée. Il vota pour la paix, pour les prières
publiques, pour l'abrogation des lois d'exil,
pour la pétition des évêques, pour le pou-
voir constituant et la proposition Rivet, con-
tre le retour de l'Assemblée à Paris, etc.
Le 24 mai 1873, il contribua à la chute de
M. Thiers et appuya toutes les mesures de
réaction a outrance présentées par le gou-
vernement de combat. Le 13 novembre 1S73,
il vota pour le septennat; il s'abstint lors du
vole qui renversa du ministère le duc de
Broglie, repoussa les amendements Périer et
Maleville, la constitution du 25 février, ap-
puya la loi sur l'enseignement supérieur, etc.
Après la dissolution de l'Assemblée natio-
nale, il posa sa candidature au Sénat dans
le J ura, mais ii échoua (30 janvier 1 876) et ren-
tra dans la vie privée. Au mois de juillet
1875, M. Besson avait eu un procès dont
le retentissement avait été très - grand.
M. Bréon, dont il avait épousé la fille, de-
manda au tribunal de la Seine de prononcer
la nullité du mariage que M. Besson avait
contracté, malgré lui, avec sa fille, qui ve-
nait de mourir, après une courte union, en
laissant une fortune considérable à son mari.
Ce procès, très-curieux au point de vue de
l'action des influences cléricales, se termina
par le rejet de la demanda de M. Bréon;
mais, dans les considérants de son jugement,
le tribunal frappa d'un blâme sévère la con-
duite que M. Besson avait tenue à l'occasion
de son mariage.
BESSONORN1S s. m. (bè-so-nor-niss — du
gr. béssai, halliers; oruis, oiseau). Ornith.
Espèce du genre merle, qui habile l'Afrique.
Il On lu appelé^ aussi DB8SON0RNI8.
BESTIAUX S. m. pi. — Encycl. V. BÉTAIL,
au tome II du Grand Dictionnaire.
* BESOCHET (Jean-Claude), médecin.—
Il est mort a Boulogne-sur-Soine en 1867.
BÉSYCHIDES s. m. pi. (bé-zi-kï-de). An-
tiq. gr. Prêtres qui desservaient le temple
i iiries, élevé à Athènes, près de I
page, sur le conseil d'Epimenide de Crète.
* BÊTA s. m. — Chim. Lettre d'ordre qui
sert a mdiquerun second produit après qu 011
d'en décrire un premier, qui était dé-
par la lettre alpha.
* BÊTE s. f. — Art vélér. Nom vulgaire
dans certaines contrées.
Delà «le l'Apocalypse. V. APOCALYPSE, fiu
tome l,r du Qrand Dictionnaire, p. 479.
" m ■■ 1 11 1 1 1. ( ir Richard), homme politique
I 1873.
' i'i rHl BEM, j etite ille de lapalestine. —
■ . le \
■ . ...
int donné lieu
■
été plus
parti-
1 relions
m .« nu . en mouvement 1 -matie.
Ce 'S'-
il s'agit d'une tapii
3 En 1889
Nativité un incen ;
■ it "H détéi lora notablement m
le et huit tableaux de la
que ci , pér-
il ind ils
furom détruite, tous,grc ans, ca-
BETH
tlinliques, s'en déclarèrent possesseurs, pour
établir un droit de propriété sur l'emplace-
ment qu'ils occupaient, et chacun se déclara
seul autorisé à les remplacer. Le gouverne-
ment turc, d'accord avec l'ambassadeur de
France, fit décider qu'il remplacerait lui-
■ les objets, que la tapisserie aurait un
caractère latin, et que des tableaux, réduits
à quatre, trois seraient peints à la manière
?cs et l'autre à la manière des latins.
ireusement, avant que ce projet de
conciliation eût été réalisé, deux religieux
grecs dérobèrent un lambeau de la tapisserie
à demi brûlée, et, pour se venger, les latins,
sans attendre l'intervention des Turcs, in-
stallèrent eux-mêmes une tapisserie neuve.
De là, bataille générale, dans la sainte grotte,
entre les moines latins et les moines grecs,
que les soldats turcs durent séparer à coups
de crosse. Ils chassèrent les combattants de
la grotte , qu'ils occupèrent militairement.
Le gouvernement turc, d'accord avec l'am-
bassadeur français, télégraphia l'ordre d'en-
lever la tapisserie des latins et d'installer le
plus tôt possible à sa place la tapisserie que
les Turcs continuaient à préparer. Mais le
plus tôt possible, en Turquie, se concilie très-
bieu avec une sage lenteur; les Turcs, que
cette situation amusait, la prolongèrent plu-
sieurs mois. Toutefois, la fameuse tapisserie
finit par s'achever et même par être instal-
lée ; on crut la paix faite, mais ce n'était
qu'une trêve.
Les latins, depuis longtemps, possèdent sans
conteste la grotte de Bethléem, et les grecs
l'église supérieure ; mais a qui appartient le
passage qui conduit de l'une à l'autre? Les
grecs le revendiquent comme étant chez
eux, et les latins se l'attribuent comme con-
duisant chez eux. La question est délicate;
le gouvernement consulté se prononça pour
les grecs (1873), qui, pour affirmer leur droit,
posèrent aussitôt des lanternes dans le pas-
sage en litige. Les prêtres latins, exaspérés,
se portèrent dans le passage, brisèrent les
lampes et portèrent leurs ravages jusque
dans l'église supérieure, qu'ils saccagèrent.
Les grecs, repoussant l'invasion , firent ir-
ruption dans la grotte, déchirèrent la tapis-
serie toute neuve qu'avaient mise les Turcs,
détruisirent plusieurs tableaux, notamment
deux belles toiles de Murillo. Tout cela, na-
turellement, n'eut pas lieu sans horions;
cinq prêtres grecs et cinq prêtres latins fu-
rent sérieusement blessés dans la bagarre.
La diplomatie en aura pour longtemps à ré-
gler aimablement cette affaire; mais les di-
plomates, qui ne cessent de sauvegarder
avec tant de soin notre prestige en Orient,
devraient bien se demander à la fin quel
genre de prestige peuvent donner aux chré-
tiens ces scènes de boxe et de vandalisme.
* BETHMONT (Paul), avocat et homme po-
litique français. — Pendant le siège de Paris,
il s engagea comme volontaire dans une com-
pagnie de marche de la garde nationale. Le dé-
partement delà Charente-Inférieure le nomma
représentant aux élections du 8 février 1871;
il alla siéger au centre gauche, fut plusieurs
fois élu secrétaire par ses collègues et monta
souvent à la tribune, où il .savait se faire
écouter, souvent même se faire applaudir
par tous les partis ; car sa parole habile et
pleine de tact lui permet de dire sans bles-
ser des vérités qui, dans une autre bouche,
11s (ueraîent fort de paraître offensantes. Aux
iis du 80 février 1876, M. Paul Beth-
mont eut à lutter contre un candidat bona-
te, sur lequel il ne remporta que de
quelques centaines de voix. La Chambre des
députés l'appela à la vice-présidence par
349 voix, et la réunion du centre gauche le
nomma son président.
Pendant sa vie parlementaire, Paul Beth-
mont b - int voté comme la gauche
républicaine. Il veut sincèrement l'etablis-
1 d'un gouvernement fondé sur le suf-
frage universel, mais il croit que, pour en
arriver là, il no faut point recourir à des me-
sures violentes; il vaut mieux procéder len-
tement et faire acte de patience.
Beibanbfe au bain , t ableau de Rembrandt.
La jeune femme d'Urie ne se distingue pas
précisément ici par l'harmonie et la beauté
dos formes; c'est une robuste gaillarde,
mieux faite pour l'amour sensuel que pour
l'amour idéal. Elle vient de sortir du bain et
est absolument nue; elle est assise sur une
draperie blanche, et une vieille servante lui
essuie les pieds. De la main droite, posée sur
ses genoux, elle tient une lettre qui est sans
nul doute un billet doux du roi David; elle
réfléchit sur le contenu de cette lettre, et
sa préoccupation trahit bien moins la femme
ée au plaisir que la femme pratique qui
mettre a profit la pas-ion du roi. Ce ta-
b iau, signé et daté de 1654, a été pavé
Minées a la vente de M. William Ymii'i-
, en 1837, et a fait pai tie,
1, de la collection de M. Peac
Smith (Cat. tuppt.tDfl 1) le signale comme
une œuvre capitale de Rembrandt. iSi le
int-il , peut reg retter que la
féminine fa a cette œu-
vre, il peut, du moins, y admirer un coloris
1 imbiné avec un claîi - ibscur d'une
puisa» ace. 1 Jean M bel Moreau le
in 1763, une Bet/itabée au
. Rembrandt; le m- me sujet a
. par un graveur anglais, J. liur-
'"t, qui tn.v t880.
BETH
Une autre composition, qui a été gravée
par J.-G. Haid, et qu'on intitule quelque-
fois la Maîtresse de îlembrandt , représente
Bethsabée assise dans un élégant boudoir et
tenant une lettre de David , qui vient de lui
être remise par une vieille femme; elle est
vêtue d'un costume ou pour mieux dire d'un
déshabillé des plus coquets, et ses cheveux
blonds se déroulent en longues tresses sur ses
épaules.
Beihsnbée an bain , tableau de Robert-
Fleury. Le moment choisi par le peintre est
celui où la belle Juive, après avoir dépouillé
ses vêtements, descend dans la piscine ; son
mouvement a toutes les séductions de la
grâce et toutes les délicatesses de la chasteté.
«Cette Bethsabée est admirable, a dit M. de
Lescure (Gazette de France du 21 février
1860). C'est bien là la femme aux cheveux
d'or qui fut la fatalité de la vie de David.
J'aime cette pudeur sans innocence, cette
volupté troublée et farouche avec laquelle la
belle baigneuse descend dans l'eau comme
dans un abîme.» Un autre critique, M. Vic-
tor Fournel, n'a vu dans cette Bethsabée
«qu'un prétexte à une étude de carnations
exécutées dans un ton chaud et vigoureux. »
C'est surtout, en effet, par les mérites de
l'exécution que brille ce tableau, dont la
composition est des plus simples. M. Robert-
Fleury a tant dépensé d'imagination et d'é-
rudition dans la plupart de ses œuvres, qu'on
peut lui pardonner de s'être borné cete fois-
ci à faire acte de peintre. Sa Bethsabée est
fort éloignée, d'ailleurs, des académies de
l'école classique; si elle n'a pas la puissance
des figures créées par Rembrandt, elle pos-
sède, du moins, quelques-unes de leurs qua-
lités : elle est enveloppée d'une chaude lu-
mière , elle se meut , elle vit.
Betusniiée , statue de marbre, par Jules
Blanchard. L'épouse d'Urie vient de sortir
du bain; elle est entièrement nue et se pen-
che pour prendre ses vêtements placés sur un
socle près duquel elle est debout. Sa tête est
légèrement tournée vers l'épaule gauche ;
ses yeux, à demi clos et baissés, ont une ex-
pression de modestie charmante, que relève
encore le plus doux, le plus délicieux des
sourires. Les cheveux, relevés au-dessus des
tempes, se déroulent librement sur les épau-
les. Le bras gauche, ramené devant le sein,
ne cache rien des beautés secrètes de Bethsa-
bée ; et l'on conçoit qu'en apercevant ce beau
corps, aux formes si souples et si harmonieu-
ses, le saint roi David soit devenu amoureux
au point de commettre toutes sortes de folies.
La statue que nous venons de décrire a été
exposée au Salon de 1874. Le modèle en
plâtre avait paru au Salon de 1872.
Bôthulio délivrée (Betulia Uberata), drame
sacré italien, paroles de Métastase, musique
de Rentier; représenté pour la première fois
dans la chapelle impériale à Vienne en 1731.
Cet ouvrage a été composé sur la demande
de l'empereur Charles VI. Les morceaux les
plus saillants sont les chœurs : Pietâ, se irato
sei et Lodi al gran Dio, che oppresse.
Béihnlïe délivrée (Betulia liberata), drame
sacré italien, paroles de Métastase, musique
de Cafaro (Pascal) ; représenté à Naples vers
1778. Elève de Léo, Cafaro se distingua sur-
tout dans la musique d'église. La pureté du
style s'allie à l'expression du sentiment des
paroles, particulièrement dans l'air de Ju-
dith : Bel pari in féconda d'un fiume è la
sponda, et dans celui d'Ozia : Se Dio veder
tu vuoi.
'BÉTHUNE, ville de France (Pas-de-Ca-
lais), ch.-l. d'arrond., à 29 kilom. d'Arras;
pop. aggl., 4,204 hab. — pop. lot-, 8,410 hab.
L'anond. comprend 8 cantons, 142 commu-
nes, 172,471 hab. Fabriques de sucre et raffi-
neries de sel, fabrique de pipes, atelier de
confection de vêtements militaires ; com-
merce de grains, de graines oléayineu ses et
de toiles; tartes et andouillettes renommées.
— Histoire. Nous allons compléter ici, d'a-
près M. Ad. Joanne, les détails historiques
que nous avons donnés sur cette ville au
tome II du Grand Dictionnaire , p. 649. En
1778, le duc de Sully obtint du'roî, pour lui et
pour ses successeurs, le comté de Béthune.
■ En 1813 et 1814, l'arrondissement de Bé-
thune, qui s'était fait remarquer par son op-
Position au gouvernement impérial, devint
asile des nombreux réfractaires des dépar-
tements du Nord et du Pas-de-Calais. Une
partie de cet arrondissement (au N. de Bé-
thune), nommée pays de Lallœu et surnom-
mée le pays Bas, forme une contrée maré-
cageuse, couverte d'arbres, coupée de nom-
breux fossés, de buissons, de baies, et dans
Laquelle il n'existait alors aucune route pa-
vée. On ne peut y circuler en voiture ou
à cheval que pendant les grandes se he«
rosses ou les fortes gelées. Les piétons
eux-mêmes ne peuvent marcher sur cette
terre glissante qu'en posant le pied sur de
larges pierres, placées de distance en dis-
tance, à 30 centimètres environ l'une do l'au-
tre. Aide d'un bâton, on marche, ou plutôt
lie en cadence de pierre en pierre, au
risque do tomber, d'un côté dans la boue du
ii, de l'autre dans des fossés larges et
profonds. Quand deux voyageurs se rencon-
pierres étroites, l'un d'eux est
obligé de s'appuyer contre un urbre pour
i ir passer 1 autre. Les refrnetaires, réfu-
Q grand nombre dans cette contrée sin-
BETT
gnlièrî, s'y trouvaient protégés par la bien-
veillance des habitnnts autant que par la
nature du pays. Us s'étaient donne pour chef
un d'entre eux, Louis Fruchart, surnommé
j Louis XVII, parce qu'il était le dix-septieme
enfant vivant du même père. Napoléon en-
voya contre eux une division de la garde
impériale, commandée par le général Boyer
de Ribeval. Cet officier dut attendre à Bé-
thune une forte gelée du mois de janvier
pour pénétrer dans le pays et y réduire les
insurgés; mais on commit la faute de les in-
corporer ensuite à la garnison de Béthune,
et, au premier dégel, ils regagnèrent le pays
de Lallœu, où ils ne furent plus inquiétés jus-
qu'à la Restauration. ■ Béthune a vu naître :
Robert de Béthune, l'un des compagnons de
Godefroi de Bouillon à la première croisade;
Jean Buridan , recteur de l'Université de
Paris, mort en 1358. C'est à Béthune qu'ont
été forés les premiers puits artésiens.
BÉTHUNE (Hippolyte de), évoque fran-
çais, arrière-neveu du duc de Sully et petit-
tils de Philippe de Béthune, né en 1647, mort
en 1720. Il n'avait que trente-quatre ans lors-
que Louis XIV le nomma au siège épiscopal
de Verdun. A part quelques tracasseries que
dut subir son clergé, sa conduite fut irrépro-
chable, chose assez rare chez un évèque de
cette époque, et il mit beaucoup d'habileté
dans son administration. 11 établit un grand
séminaire à Verdun et fit composer pour
l'usage de son diocèse un Catéchisme , un
Rituel, une Méthode pour administrer utîle-
lement le sacrement de pénitence, ouvrages
qu'un grand nombre d'évèques adoptèrent.
Vinrent ensuite le Nouveau bréviaire de Ver-
dun (1693, in-S«) et le Missel (1699, in-fol.).
Il fut un des premiers prélats français qui in-
terjetèrent appel de la bulle Unigenitus. En
1713, il fonda à Verdun un hôpital, auquel il
laissa presque toute sa fortune en mourant.
BÉTHCNE DORVAL (Anne-Léonore de),
religieuse française, auteur d'ouvrages acé-
tiques, née à Paris en 1657, morte en 1733.
Elle n'avait encore que vingt-neuf ans lors-
que Louis XIV la nomma abbesse de Notre-
Dame-du-Val-de-Gis. Elle a laissé, sous le
voile de l'anonymat : Réflexions sur l Evan-
f/ile; Idée de la perfection chrétienne et reli-
gieuse, pour une retraite de dix jours ; JM-
i;iement de l'abbaye de Gis, avec des réflexions ;
Vie de Afrae de Clermont-Monglat, l'abbesso
à laquelle elle avait succédé.
BÉT1FALQUE s. f. (bé-ti-fal-ke). Bot. Syn.
de TAMIER.
BÉTION s. m. (bé-ti-on). Bot. Nom vul-
gaire d'une espèce d'origan.
Beilj, opéra italien eu deux actes, pa-
roles et musique de Donîzetli; représenté
pour la première fois à Naples en 1836, et à
Pai is , d'après la traduction en français de
M. Hippolyte Lucas, sur le théâtre de l'O-
péra, le 27 décembre 1853. Donizetti abusa
souvent de sa prodigieuse facilité. Quelques-
uns de ses ouvrages Sent acquis a la posté-
rité; les autres sont déjà oubliés. Parmi ces
derniers, on peut citer, sans crainte d'être
taxé de sévérité, l'opéra de Betly , qui ne
produisit qu'un médiocre effet à l'Académie
de musique, lors de son apparition en 1853;
moins de cinq ans après la mort du chantre
inspiré de Lucia. Bornons-nous donc à citer
pour mémoire cette œuvre assez faible, dont
on ne chante plus que la tyrolienne, fort bien
écrite et d'un effet certain dans les concerts.
La voix séduisante de Mme Bosio ne put
sauver la partition du naufrage. Donizeiti,
qui unissait facilement le talent de poète à
celui de musicien, avait traduit lui-même le
ltvretde Z?e//ysurle Chalet de Scribe et Mè-
lesville , mis en musique par Adolphe Adam
(1834). Ajoutons que Donizetti n'avait rien
pris, ou fort peu de chose, aux arrangeurs
Français. Ceux-ci s'étaient bornés, en somme,
à convertir en opéra-comique le Betly de
Gœthe, qui remettait en lumière le Daphnis
et Alcimadure , pastorale de Mondon ville,
imitée elle-même de l'Opéra de Froustignan,
pièce languedocienne. Nous pourrions re-
monter à Longus et à Théoerite.
BÉTOD (Alexandre), graveur français du
ivir» siècle. On lui doit quatre-vingt-treize
estampes d'une mauvaise exécution, mais qui
sont néanmoins fort recherchées des ama-
teurs, parce qu'elles donnent seules la repro-
duction des peintures du Primatice dans les
galeries de Henri II et d'Ulysse, au palais de
Fontainebleau*
ii.-(ii<.it, opéra-comique en un acte, pa-
roles de M. Emile de Najac, musique de
M. Léonce Cohen ; représenté aux Fantai-
sies-Parisiennes le M juin 1866. La donnée
de ■ ;i" pièce n'est pas neuve. Vieille his-
toire de tuteur et de pupille, mais compliquée
d'une servante que son maître croit m>U6 et
qui est pleine de malice, Alita simplire. Cei 1 il-
v rage a servi de pièce de début a M. Léonce
Cohen, prix de Rome. L'air de Bettina : File
veut cirr une fermière; les couplets : Le pius
bi te n'est pat celui gu*on pense, ont obtenu du
. Chanté par Berthc, Costa, M^es Costa
et Hermauce.
'BETTON, bourg de France (Ille-et-Vi-
laitie),cant., arrond. et ti 11 kilom. de Rennes,
sur tu rive droite de H lie et le canal d'Ille-
et-Uance; pop. aggl., 354 hab. — pop. tôt.,
2,038 hab. Ce bourg fut pillé et incendié à
éprises pendant les guerres de la Ligue.
BEUL
BETTY (William-Henry West), acteur an-
glai , connu dans son jeune âge sous le nom
de i Eufnnt Roaoini, né k Shrewsbury en
1791, mort en 1874. Son père était l'un des
plus érninents médecins de Lisburn (Irlande).
A l'âge de onze ans, on l'emmena un soir
voir m» ihéàtre Ballast mistress Siddons dans
le rôle d'Eivîre de la tragédie de Pizarre, et
celle pièce produisit sur sa jeune imagina-
tion une impression telle, qu'à partir de cette
époque le drame devint son étude favorite.
Le il août 1803, avant qu'il eût atteint
douze ans, il parut sur le théâtre dans le rôle
d'O-man de la tragédie de Zara, et à la suite
d'une courte, mais rapide série de représen-
tations données par lui en province, il signa
un engagement pour douze représentations
au théâtre de Covent-Garden. En 1805, le
jeune Betty avait de 50 à 100 gui nées par
soirée. La dernière fois qu'il parut sur la
BCène ce fut k Southampton, à l'occasion de
.sua bénéfice d'adieu, qui eut lieu le 9 août
1824. Betty avait alors trente-deux ans et se
relirait du théâtre.
BETUN s. m. (be-tun). Liquide fétide qui
emplit la tonne dans laquelle on jette les
détritus des feuilles et des côtes de tabac.
BLTYMï, fils d'Uranus et de Ghè, frère de
Saturne.
'BETZ, bourg de France (Oise), ch.-l. de
oint. , arrond. et à 35 kilom. do Sentis, sur
la Grivelle, affluent de l'Oureq; pop. aggl.,
405 hab. — pop. tôt-, 541 hab.
BEUDANT (Charles), jurisconsulte fian-
çais, né k Fontenay-lez-Fleury (Seine-et-t lise)
eii 1829. Il est fils de M. Beudant de l'Institut,
mort en 1850. M. Charles Beudant étudia le
droit à Paris, se fil recevoir licencié, puis
docteur et fut attaché à la Faculté de cette
ville comme professeur agrégé. Aux élec-
tions municipales de Paris en 1871, il se porta
candidat dans le quartier de Notre-Dame- des-
Champs et fut élu au 2e tour le 30 juillet.
Républicain conservateur, M. Beudant siégea
au conseil municipal dans le groupe des mo-
dérés et refusa, au mois d'octobre 1873, de
signer une adresse aux députés de la Seine,
leur demandant de protester contre les tenta-
tives de restauration monarchique qui étaient
faites alors. Dans une lettre qu'il adressa à
ce sujet à M. Hérold, il expliqua son refus
par des raisons de conduite politique et d'op-
portunité. Aux élections du 29 novembre
1874, il eut pour concurrent le docteur Ro-
binet, candidat radical , et par suite de di-
verses circonstances, ce fut seulement le
14 février 1875 qu'eut lieu l'élection défini-
tive. Cette fois encore. M, Beudant fut élu
par 2,393 voix contre 2,339 données à son
concurrent. Il a continué à voter avec la
fraction la plus modérée du conseil. Collabo-
raleur actif de la Revue critique de la légis-
lation et de la Revue pratique du droit fran-
çais, il a publié un ouvrage intitulé : De
l'indication de la loi pénale dans la discussion
devant le jury (1861, in-8°).
' BEL'l.É (Chailes-Ernest), archéologue et
homme politique français. — Il est mort par sui-
cide à Paris le 4 avril 1874. Jusqu'à la fin de
l'Empire, M. Beule continua avec un grand
succès son cours d'archéologie et publia sur les
premiers Césars romains des ouvrages dans
lesquels, par des allusions transparentes, il
attaquait avec vivacité le despotisme des Bona-
parte. Son attitude vis-à-vis de l'Empire avait
beaucoup contribué à lui attirer la sympathie
des lettrés. Cependant M. Beulé était trop sou-
cieux de sa fortune pour que sou opposition
fût en réalité bien tranchée. 11 le prouva de
reste lorsque Napoléon III lui envoya un
exemplaire de son Histoire de Jules César.
La lettre de remerciaient qu'il lui envoya
alors est d'une remarquable platitude. Après
la révolution du 4 septembre 1870, M. Beulé
reçut de la Société de secours aux blessés la
mission d'organiser les ambulances et les co-
mités de distribution dans l'ouest de la France.
Lors des élections du 8 février 1871, ses com-
patriotes de Maine-et-Loire l'envoyèrent sié-
ger à l'Assemblée nationale par 102,600 voix.
11 alla siéger au centre droit, dans les rangs
des orléanistes, déploya aussitôt une grande
activité, fut nommé rapporteur de la propo-
sition Keller sur l'Alsace-Lorrainc, fit, au
sujet de la translation de l'Assemblée à Ver-
Bailles, un rapport dans lequel il se munira
tres-hostile k Paris, puis il devint membre
des commissions de décentralisation, du bud-
get, de l'organisation du pouvoir executif, etc.
M. Beulé vota pour la paix, pour l'abi i
des lois d'exil et la validation do l'éle in
des princes d'Orléans, pour ta loi srir |<
seils généraux, au sujet de laquelle il pro-
nonça un discours, pour les prières publiques
et la pétition des évoques; il s'abstint sut la
proposition Rivet, commençant îles col
que k se montrer hostile à M. Thiers, puis il
vota pour le maintien des traités de com-
•nerce, pour la proposition Feray, contre le
retour de l'Assemblée k Paris, etc. Un très-
remarquable discours qu'il prononça au mois
de mars 1872 pour demander le maintien des
subventions théâtrales produisit une vivo im-
pression et le luit tout k fait en évidence. Lo
centre droit considéra, k partir de ce moment,
l'ancien professeur d'archéologie comino un
de ses meilleurs orateurs et crut avoir trouvé
en lui l'étoffe d'un homme politique. Celle
même année, il devint membre de la commis-
llou des Trente et fit une opposition de plus
BEUL
en plus accentuée à M. Thiers. Plus tard,
dans une réunion du centre gauche, il exposa
l'interminable série de lois que, dapn lui,
l'Assemblée nationale devait voter avant de
se séparer, et il prit part k la discussion sur
le conseil supérieur de l'enseignement. La
part active qu'il prit au renversement de
M. Thiers le 24 mai 1873 lui valut d'être
nommé, le 25 mai, ministre de l'intérieur
dans le cabinet dont M. de BrogHe avait la
présidence. M. Beulé fut cfc ce titre,
d'inaugurer ce détestable gouvernement, dit
de l'ordre moral, qui jeta en France un trou-
ble si profond et qui prit pour programme
l'écrasement de la République et des républi-
cains, la suppression de toutes les libertés et
la restauration, malgré le pays, du gouver-
nement monarchique dès que les coalisés
pourraient s'entendre sur la personne qui
devait occuper le trône. Dans cette œuvre
de violente et inepte réaction, l'archéologue
B iule donna toute la mesure de son absolue
nullité comme homme d'Etat. Qui plus est, il
perdit jusqu'k ces facultés oratoires, pure-
ment académiques, qui l'avaient mis en évi-
dence; ne pouvant plus préparer laborieuse-
ment ses discours, forcé par le cours des
discussions de répondre k des arguments im-
prévus, il manqua totalement de présence
d'esprit, et il émailla ses discours de mots
malheureux, qui déridèrent les fronts les plus
sombres. M. Beulé commença par révoquer
tous les préfets et sous-préfets soupçonnés
de quelque sympathie pour la République, et
il les remplaça par des fonctionnaires légi-
timistes , orléanistes et bonapartistes. Le
1er juin, il adressa aux préfets une circulaire,
dans laquelle il leur ordonna d'entrer en
communication constante avec la population,
de dire bien haut de quel côté sont leurs
sympathies et les encouragements du gou-
vernement, en leur assurant que sa respon-
sabilité couvrirait toujours la leur. Le 5 juin,
il écrivit une circulaire pour ordonner de ré-
primer sévèrement le colportage d'adresses
appréciant les événements politiques du 24 mai
et commença à sévir contre les journaux ré-
publicains, dont un grand nombre fut sup-
piimé ou suspendu. Interpellé le 10 juin par
M. Lepère, député, au sujet de la suppres-
sion du Corsaire, 11 déclara que ce journal
avait été supprimé pour avoir ouvert une
souscription et que le gouvernement main-
tiendrait l'état de siège. ■ M. Lepère, dit-il, a
demandé ce que c'était que l'ordre établi ; mais
c'est le pouvoir de l'Assemblée que le pays
a choisie dans un jour de malheur. ■ Cette pa-
role devait longtemps défrayer la gaieté
française; le parti républicain s'en empara
comme du jugement le plus heureux qu'on eût
encore porté sur une Chambre où dominait a
un si haut point l'esprit clérical et réaction-
naire. Ce fut aussi le 10 juin que M. Gain*
betta, intervenant dans la discussion, de-
manda des explications au ministre de l'in-
térieur sur une circulaire confidentielle, dont
il fit la lecture, et qui avait été adressée aux
préfets et aux sous-préfets le 4 juin. Dans
cette circulaire, on lisait : «11 est néces-
saire que nous reprenions du côté de la
presse l'autorité qu'un système d'indifférence
et de neutralité nous a fait perdre. Indiquez-
nous les journaux conservateurs ou suscepti-
bles de le devenir, quelle que soit d'ailleurs
leur nuance; sachez leur situation et le prix
qu'ils pourraient attacher au concours bien-
veillant de l'administration. Dites-nous le
nom de leurs rédacteurs en chef, leurs opi-
nious présumées, leurs antécédents, etc. i
M. Beulé assuma la responsabilité de cette
circulaire, rédigée par M. Pascal, son secré-
taire d'Etat; il essaya de la justifier et trouva
une majorité qui l'approuva. Mais il n'en fut
pas de même dans le pays, qui put apprécier
k sa juste valeur la moralité du gouverne-
ment de l'ordre moral, et le ministre do l'in-
térieur ne put se relever du coup qui lui avait
été porté. Lors de la discussion relative à la
question des enterrements civils et de l'ar-
rêté pris k ce sujet par le préfet de Lyon,
Ducros, M. Beulé se montra au-dessous
même de l'insuffisance. Pour justifier la vio-
lation flagrante de la liberté de conscience,
il eut recours aux plus pitoyables arguments;
mais cette fois, il recueillit les applaudisse-
ments des cléricaux, k l'instigation desquels
il écrivit, eu juillet, une circulaire pour or-
donner le repos du dimanche. Ne soupçon-
nant | as quo, pour entrer en vigueur, les lois
et décrets ont besoin d'être promulgues,
.M. Beulé n'hésita point k affirmer quo le dé-
partement des Vosges était en état do siège,
parce qu'il se trouvait dans les cartons de
son ministère un projet de décret sur la mise
en état de siège de ce département, projet
qui n'avait été ni volé par le Sénat ni in-
sère au Journal officiel et au Bulletin des
lois. Le 24 novembre, il lit un discour i
répondre à une interpellation de M. Léon
Say, relative k la non-convocation des élec-
teurs dans les départements où il y avait
des sièges vacants pour la depuiation. Ce
fut dans ce discours qu'il prononça
parole: «Aujourd'hui, la responsabilité mi-
lle se pré ente pour la première fois
dans loute sa beauté. ■ Deux jour:, [dus
tard, le 26 no\euibre 1S73, M. Beulé dut
se démettre du poi ■ tille de L'intérieur,
que prit le duc de Broglie, et il redevint,
simple député. Il ne repurut plus qu'une seule
fois k lu tribune pour parler sur la surveil-
lance do la haute police. Quoique temps
BEUR
après, il fut l'objet d'une manifestation peu
sympathique de la part de l'Ecole des beaux-
arts. Le 4 avril 1874 , le domestique de
M. B"ulé étant entré dans sa chambre pour
l'éveiller le trouva mort sur son lit. Il s'é-
tait frappé au cœur de deux coups de cou-
teau. D après les uns, ce suicide tut attribué
à de grandes pert ■ n'en ministre
avait faites k la Bourse; d'après d'autr s , a
d'intolérables souffrances que lui faisait éprou-
ver une maladie de cœur.
Outre les ouvrages de lui que nous avons
cités, on lui doit : Fouilles à Carthage (18G0,
in-8°); Y Architecture au siècle de Pisistrate
(1860, in-so); Phidias, drame antique (1S63,
in-12); Eloge d'Horace Vernet (18G3, in-S°);
Eloge d'IJippolyte Flandrin (1864, in-8°);
Eloge de Meyerbeer fl865, in-so) ; Histoire de
la sculpture avant Phidias (1864, in-s°); Cau-
series sur l'art (1867, tn-8u) ; Auguste, sa {<<■
mille et ses amis (18G7, in-8°); Tibère et
l'héritage d'Auguste (1SG8, in-S°) ; Histoire
de l'art grec avant Périclès (1SCS, in-8°); le
Sang de Germanicns (1869, in-8") ; le P
des Césars. Titus et sa dynastie (1870, in-8°) ;
l'Opéra et le drame lyrique (1872, in-8°), dis-
cours; Fouilles et découvertes, résumées -t
discutées en vue de l'histoire de l'art (1873,
2 vol. in-8°).
BEURET (Georges), général français, né à
La Rivière (Haut-Rhin) en 1803, mort k la ba-
taille de Montebello le 20 mai 1859. Adl
l'Ecole de Satnt-Cyr, il en sortit avec le grade
de sous-lieutenant, prit part k la guerre d'Es-
pagne, puis k la campagne de Morée , et de-
vint capitaine adjudant-major en 1836. Beuret
fut envoyé ensuite eu Algérie, où il se dis-
tingua par sa valeur et reçut le grade de
chef de bataillon. Il venait d'être promu lieu-
tenant-colonel lorsqu'il fut attaché k l'armée
chargée par Louis Bonaparte de s'emparer
de Rome et d'y reuverser la république (18-19).
Colonel en 1852, il conquit en Crimée le
grade de général de brigade (1855). De re-
tour en France, Beuret reçut le commande-
ment d'une brigade de l'armée de Paris. En
1S59, il fit partie de l'armée envoyée en
Italie et trouva la mort en combattant les
Autrichiens à Montebello.
BEURNONVILLE (Etienne-Martin, baron
de), gênerai français, né à La Ferté-sur-Aube
(Haute-Marne) en 1779, mort en février 1876.
Neveu du maréchal de Beurnonville, il fut
destiné à la carrière des armes. Aqu'inz
il entra dans la marine, qu'il quitta peu après
pour aller étudier k l'Ecole militaire de Fon-
tainebleau. Sous-lieutenant en 1807, il lit la
campagne de Pologne, devint, en 1809, aide
de camp de Macdonald, qu'il suivit en Espa-
gne, puis en Russie, fut promu, en 1813, k
quelques mois d'intervalle, chef de bataillon
et colonel et reçut une grave blessure en
combattant les Prussiens k Arnheim. Kn re-
venant en France, Louis XVIII lui donna le
titre de baron et, en novembre 1815, le com-
mandement d'un régiment de la garde royale.
Lorsque Napoléon revint de l'île d'Elbe, le
colonel de Beurnonville essaya de l'arrêter
près de Juvisy; mais, voyant ses hommes se
débander, il dut battre en retraite. Promu
général de brigade en 1817, il fut nommé
pair de France en 1821, devint, l'année sui-
vante, aide de camp du duc d'Angoulêwe,
avec qui il fit la guerre d'Espagne, et reçut
la croix do grand officier de la Légion d'hon-
neur en 1825. A] rès la révolution de 1830, il
resta fidèle aux Bourbons, fut mis alors a lu
réforme et se démit de son siège à La Cham-
bre des pairs, après l'abolition de la pairie
héréditaire. A partir de ce moment jusqu'k sa
mort, il vécut dans la retraite.
* BEURRE s. m. — Encycl. Falsification du
beurre. A ce que nous avons dit sur ce .sujet
dans le tome II du Grand Dictionnaire, nous
allons ajouter quelques renseignements four-
nis par M. MeymottRidy à la Société de
cins attachés au bureaud'hygiêno k Londres :
On falsifie d'abord le beurre en y introdui-
sant une certaine quantité d'eau, au m ryi n
d'aspersions et de battages répètes 1
est encore semi-solide, après avoii
à 100°; parce procédé, on peut introduire
dans le beurre jusqu'à 28 pour 100 d'eau.
130 échantillons de beurre achetés chez di-
vers marchands du comte de Kent ont i
les résultats suivants au point de vue do
l'eau : 7 échantillons contenaient 7 à 9 pour
100 d'eau; 21, de 9 k 10 pour 100; 34, do 10 à
12 pour 100; 42, de 14 k 17 pour 100; 18,
24 pour 100; 9, plus de 25 pour 100. I
peut donc jouer un rôle important dans la
i ition. Il est donc nécessaire , loi
l'on l'ait, des analyses do beurres,
la quantité d'eau contenue dans ces beurres
elle dépa 10 pour loo.
Ou falsifie aussi le beurre en employant le
sel «'ii excès. Air i, a l'analyse, sur 27 ■■
tillons, 2 ont donne moins de 3 pour 100 de
sel; 2 autres, 3 et 4 pour 100; 3, do 4 à
5 pour 100; 4, de 5 k G pour 100; 10, de
6 à 7 pour 100; 2, de 7 k 8 pour 100; 1, do
B à 9 | oiir 100; 2 sont arrivés k 10 pour 100
et Lan pour 100. te 7 pour îoo
commence la fraude suivant le docteur
Meymott.
La fal plus usuelle est prntiquce
moelle et d'autres
corps gras ; mais le m i iraais iu-
arce qu'il ne peut avoir lieu b chaud,
Les graisses no sont pas comme
e, car elles contiennent de la stéarine,
BEUS
363
de l'oléine, de la margarine, etc. ; par consé-
, lorsque l'on veut les découvrir
10 beurre, il faut noter le point de fusion et
de solidification du mélange.
oût sert aussi k découvrir la fraude.
Le beurre pur, mis sur la langue, fond rapi-
dement sans produire aucune sensation de
granulation ; lorsque des graisses y .sont in-
troduites, il fond plus lentement, et il se pro-
duit, au moment de la fusion des dern
parties, une sensation de granulation.
D'autre part, le bon oeurre est presque tou-
jours d'un beau jaune bien uniforme , tandis
que le beurre falsifié est plus pâle et présente
des marbrures résultant de sou mélange im-
pai fait avec les graisses.
Le beurre sur lequel on voit des stries, ou do
petites marbrures peut presque toujours étro
considéré comme suspect. Lorsque l'on passe
rapidement un couteau sur du beurre pur, on
obtient une surface lisse, qui prend un aspect
grenu lorsqu'il y a eu des mélanges.
— Beurre artificiel. On fabrique au
d'hui k New-York, avec des graisses de bœuf,
un beurre tout à fait artificiel. Voici com-
ment on procède :
La graisse est d'abord lavée et épurée k
grande eau, pendant deux heures; puis.au
moyen d'une puissante machine a hacher, elle
est déchiquetée et pressée en même temps
■ un tamis très-fin, adapté contre l'une
des parois de la machine.
Le tout fonctionne à la vapeur, et l'instru-
ment est construit de façon k débiter un mil-
lier de livres de graisse par heure. La g
sort sous forme de gelée et beaucoup plus
blanche que lorsqu'elle y a été introduite. La
consiste k séparer l'oléine
liquide, la stéarine et La margarine des tissus
animaux qui les enveloppaient.
Dans ce but, le tout est mis dans de grandes
cuves en buis, chauffées au moyen de tuyaux
de vapeur, et une fois arrivé k l'ébullilion, on
commue de faire bouillir pendant deux h
La chaleur fait monter l'oléine ot la t
k la surface, taudis que les autres m
organiques, telles que tissus et parties fi-
breuses ou muscles, restent au fonu.
On dirige ensuite le liquide bouillant dans
de grauds réservoirs placés sous le
et on le laisse s'y refroidir lentement, l .
90 pour 100 net d'un mélange d'oléim
stéarine et de margarine sont ainsi obtenus
d'un poids donne de graisse. Reste main tenant
k séparer l'oléine liquide de la stéarine et de
la margarine solides , et voici comment se
pratique l'opération.
Le contenu des réservoirs est versé sur
une table dans de petits moules en étain re-
couverts de sacs en toile se fermant à chaque
extrémité et contenant environ i kilogr. Lors-
que ces sacs sont pleins, ou les en.c
moules et on les passe sous uno presse k
huile. La graisse ainsi comprimée s échappe
par le treillis serré de la toiie, sous la forme
d'une huile jaune, qui est recueillie daus des
récipients en fer gaU
C'est cette huile ou oléine, contenant une
solution plus ou moins grande de margarine
et de stéarine, qu'il ne reste plus qu'il ba-
ratter, pour former du beurre. Le rési
sacs est de la stéarine solide, qui sert princi-
palement a la fabrication des bougies.
La dernière main-d'oeuvre du beurre arti-
ficiel consiste :t baratter L'oléine, qu'on a soin
d'additionner seulement d'un cinquième i
I puis on l'agite pendant environ vingt
minutes, jusqu'à ce qu'on soit arrivé aune cer-
taine consistance.
Au sortir des barattes, le beurre artificiel
est coloré au moyen d'une teinture véj île
tout à fait in offensive, et, Bprès l'avoîi
on le travaille comme le beurre ordn
Jusqu'à présent, le beurre artificiel, d'un prix
peu élevé comparatif ment, se consomme
presque exclusivement k New-York.
' BEURRÉRIE s. f. — Bot. Genre de plantes.
Syn. de calycantuu.
* BECST (Frédéric-Ferdinand, baron db),
homme d'Etat allemand, né à Dresde en 1809.
— Sa famille était originaire du Brandebourg*
11 lit ms études à PRcole de la Croix, do
le, les continua k l'université de Goat-
, OÙ il suivit les cours d'économie po-
ilu savant Heeren, et les acli
l'université de Leipzig, où il prit ses grades.
deux ans, il fut attaché au
du royaume
de Saxe, y occupa divers emplois et coin-
i a polîl ique en visitant les
I îles cours de l'Kurope. En 183C, il l'ut
a Berlin comme secrétaire de léga-
. en 1838, à Paris. Trois ans plus tard,
il fut en tires de Saxe k Munich, oc
il y épousa la fille du gênerai bavarois Von
Jordan. Il remplit ensuite un poste diploraa-
i Londres, fit partie, en 1848, i
aison ministérielle qui avorta en pré
de la révolution do Février, -'-ne révo-
lution ayant eu son contre-coup dans presque
pi taies de l'Europe, et il Eut
• comme représentant do la Saxo k
Berlin.
Sa véritable carrière politique commença
en 1819. La révolution avait gagne la Saxe,
et le roi Frédéric- Auguste II ne savait quel
parti prendre, M. de Beust, appelé au minis-
tère des affaires étrangères, daus le cabinet
de rield, lui conseilla de fuir sa capitale et
de se réfugier à Kcouigsleîn. Une purtie île
L'armée saxonne était alors ou Slesvig-Uol*
361
BEUS
stein, avec le corps d'oceupation prussien;
M. de Beust profita de cette circonstance
pour demander à la Prusse quelques troupes,
car on n'était pas bien sûr de pouvoir comp-
ter sur les soldats saxons. La Prusse accéda
à cette demande avec empressement; c'était
un premier pas vers l'objet de ses convoi-
tises, l'annexion de la Saxe. Les troupes
prussiennes réprimèrent la révolution, chas-
sèrent le gouvernement provisoire qui s'était
improvisé aussitôt après la fuite du roi, et
l'ordre régna à Dresde, comme dix-huit ans
auparavant à Varsovie ; M. de Beust dut plus
tard, en présence des prétentions croissantes
de la Prusse, regretter profondément d'avoir
eu recours a ses puissants voisins. Dans le
cabinet présidé par Zsehinsky, il eut encore
le portefeuille des affaires étrangères, joint
à celui du ministère des cultes. Il prit la plus
grande part à l'alliance dite des Trois rois
(mai 1849), consolida l'union de la Saxe avec
l'Autriche et déploya une certaine habileté
dans toutes les affaires diplomatiques ; mais à
l'intérieur il se montra réactionnaire acharne
et se signala par les restrictions qu'il fit ap-
porter a la liberté de la presse, à la liberté
d'association et aux franchises communales.
Nommé, en 1853, ministre de l'intérieur, il
s'engagea de plus en plus dans cette voie de
la répression, surtout lorsque laraortduehef
du cabinet Zschinsky lui doDna la prési-
dence du ministère.
En 1854, le roi Jean succéda à Frédéric-
Auguste II; M. de Beust resta le conseiller
en litre du nouveau monarque. La guerre de
Crimée venait d'éclater, l'Allemagne était en
fermentation; il fallut un peu céder à la vo-
lonté populaire. M. de Beust fit reviser la loi
électorale, rendit quelque liberté à la presse
et s'associa, au nom du patriotisme, a quel-
ques réformes demandées par les libéraux.
Les temps commençaient à devenir durs
pour la Saxe, convoitée à la fois par la Prusse
et par l'Autriche, et il fallait louvoyer. Lors-
que le conflit danois mit les deux grandes
puissances en présence, M. de Beust entre-
prit de défendre l'indépendance de la Confé-
dération, et c'est lui qui est l'auteur de cette
fameuse théorie des trois tronçons , qui a
fait chez nous la popularité de M. Rouher.
Il croyait parer a tout par la création d'un
équilibre impossible entre lu Prusse, l'Au-
triche et la confédération des autres Etats
allemands, mise en possession des mêmes
droits et de la même influence que les deux
puissants Etats et contre-balançant leurs for-
ces. L'avenir démontra le vide de cette théo-
rie qui, pour notre malheur, aveugla si pro-
fondément le principal conseiller de Napo-
léon III.
M. de Beust éprouva un premier échec
lorsque, après la défaite du Danemark, il ré-
clama, pour les habitants du Slesvig-Holsteîn,
le droit de dispos t d'eux-mêmes par un vote
régulier. L'Autriche et la Prusse, chargées
de l'exécution fédérale décrétée contre le
Slesvig, substituèrent leur action propre à
de la diète de Francfort, malgré les
i éclamations des Etats confédérés, dont elles
ne tinrent aucun compte. Le nom du premier
ministre de Saxe se trouve au bas de toutes
les protestations qui signalèrent alors la cu-
pidité et la mauvaise foi de la Prusse; mais
l'Autriche agissait à peu près de même. M. de
Beust imagina alors une alliance entre la
Saxe, la Bavière, le Hanovre et le Wur-
temberg, qui, d'accord avec la diète, pro-
pi aèrent la candidature du prince d'Augus-
te n bourg comme duc de Holstein. Combi-
naison inutile 1 Les troupes fédérales furent
chassées du Slesvig, et, par le traité de
Gusiein, l'Autriche et la Prusse se parta-
gèrent les provinces conquises, sans plus se
Bou ".T du troisième tronçon qui devait con-
tre-balancer leur volonté. La guerre ne tarda
pas à éclater entre les deux puissances co-
partageantea. M. de Beust, tout en procla-
mant la neutralité de la Saxe, poussait les
armements avec vigueur, malgré les récla-
mations du comte do Bismarck; mais la rapi-
dité des opérations militaires ne permit qu'à
un faible corps de Saxons de se joindre à
l'Autriche, pour se faire écraser avec elle a
& tdowa (3 juillet 1866). Si la Saxe ne lut pas
alors purement et si iiplement incorp
elle le dul aux représentations de
la Fi i et de l'Angleterre, mais elle ne
sortit que bien amoindrie de cette lutte, et,
admi . ■ confédération des Etats du
Nord, i ico la vassale de la 1
Le rôle de M. de Beust était terminé dans
son p- i privé de toute initiative
politique; mais l'homme d'Etat allait grandir
en changeant do théâtre. L'empereur d'Au-
triche l'appela dans ses conseils au milieu
du défl rroi qu'avait causé la défaite. Il s'a-
gia .ait de reconstituer un empire tombant en
dis ilution, de former un tout à peu i i
populations de race, et de
tendances bo agrégées encore plus
qu'elle, ne l'avaienl été jusqu'alors .
ruine de l'armée et du trésor. C'était une
lourd'- tache, ei M. de Beust l'entreprit aveo
habileté. Sui , ilh ex-
ié, et U j proposa la
■ .
les 1 ■ ■
et de liberté. Le Keiuhai ai h ad
mais il fallut que le o i ■. i
les résistances qui partnienl de l'entou i ■
i lai ; il finit, pur le i ôcai ter h fo
i ;o coin te Belcredi, cliuf
BEVE
de cette opposition déraisnnnaole, et, re-
cueillant sa succession, fut élevé à la prési-
dence du conseil, avec le titre de chancelier
de l'empire. Grâce à d'adroites transactions,
il scella la réconciliation de l'Autriche avec
la Hongrie et fit couronner l'empereur comme
roi de Hongrie à Pesth (8 juin 1867). Kn
même temps, il accomplissait en Autriche
toute une série de réformes libérales: admis-
sion des juifs aux droits civils et politiques,
égalité des confessions religieuses devant la
loi, adoption du mariage civil, malgré les
hauts cris jetés par le clergé, qui se déclara
traîné au martyre. Rome fulmina des bulles;
les évêques inondèrent l'Autriche de mande-
ments séditieux; M. de Beust les déféra
tranquillement aux tribunaux et, dans une
circulaire diplomatique, exposa son bon droit
avec la plus grande modération. La révision
du concordat fut la conséquence de cette
agitation cléricale. La réorganisation de l'ar-
mée et des finances fut ensuite le principal
objet du chancelier; un impôt de 16 pour 100
sur tous les titres de rente autrichienne ,
même entre les mains de créanciers étran-
gers, avait mis en émoi tous les porteurs de
titres; M. de Beust calma ces appréhensions,
sans pouvoir néanmoins réduire immédiate-
ment l'impôt. Il fut plus heureux en ce qui
régarde l'armée et réussit à faire adopter au
Keischrnth une loi nouvelle qui portait l'ar-
mée active à 800,000 hommes et la landwehr
à 200,000 (mai 1869) En trois ans, il avait
réussi à rendie à l'Autriche son rang parmi
les puissances européennes, et la tâche était
d'autant plus difficile qu'il fallait, pour mettre
cette vieille et chancelante monarchie au ni-
veau des nations modernes , rompre avec
toutes les traditions séculaires. Il y a gagné
personnellement une grande popularité, et
après qu'il se fut retiré volontairement du mi-
nistère (mai 1871), sa politique continua de
prévaloir dans les conseils de l'empereur.
Depuis sa retraite, M. de Beust est ambas-
sadeur d'Autriche à Londres.
•BEUTIIER (David), alchimiste du xvie siè-
cle.— Il avait été élevé par les soins de l'élec-
teur Auguste de Saxe, qui s'occupait d'al-
chimie et voulait faire de lui son élève. Vers
1575, Beuther et deux jeunes compagnons de
ses travaux ayant découvert, selon toute ap-
parence, quelque trésor se mirent k mener
joyeuse vie et, pour couvrir leur larcin, ré-
pandirent le bruit qu'ils avaient trouvé la
pierre philo?ophale. Les deux compagnons
parvinrent à s échapper; mais Beuther resta
entre les mains de 1 électeur, qui le fit jeter
en prison sur le refus de livrer son prétendu
secret. En 1580, la cour de Leipzig, sur la
plainte de l'électeur, fit comparaître l'alchi-
miste et le déclara coupable de félonie; les
juges, en effet, le croyaient sérieusement en
possession de l'art d'opérer la transmutation
Ûes métaux et considéraient qu'il avait man-
qué à ses devoirs d'élève et d'alchimiste en
titre de Son Altesse en gardant pour lui sa
précieuse découverte. La sentence portait
que son secret lui serait arraché par la tor-
ture; que, de plus, il serait battu de verges,
qu'il aurait deux doigts de la main droite
coupés et serait détenu le reste de sa vie en
prison, de peur qu'il n'allât enrichir un prince
étranger. L'électeur, craignant de tuer sa
poule aux œufs d'or, ne voulut pas livrer
Beuther au bourreau; il se contenta de le
faire garder étroitement. Mais l'alchimiste
refusa de se remettre à ses fourneaux tant
qu'il serait en captivité. « Chat enfermé n'at-
trape pas de souris, » écrivit-il à l'électeur.
Celui-ci lui rendit la liberté, tout en le fai-
sant surveiller de près ; la transmutation des
métaux ne s'opéra pas davantage, et Beuther
fut réintégré en prison. Un beau jour, on le
trouva pendu dans sa cellule : il avait mis fin,
en se tuant, à une situation qui était pour lui
.sans issue.
BEUTIIER (Michel), théologien et historien
allemand, né à Carlstadt en 1522, mort à
Strasbourg en 1587. Il étudia à Wittemberg,
sous Luther et Mélanehthon. On a de lui un
certain nombre de traités historiques, dont les
principaux sont : Anintûdversiones historien
et chronographicB; Opus fastorum antiguitatis
mmaiw; Fasti IJebrxovum, Atheniensium et
Ramatwrttm ; Animadoertiones in Tacïti Ger-
maniam} Commentarii in Livium, Sallustium,
Velleium Paterculum, etc.
* BEUVRY, ville de France (Pas-de-Calais),
cant. et ii 6 Kiloin. de Caïubrin, arrond. et a
6 kiloni. de Béthune, sur laLouanne; pop.
aggl. , 1,733 liab. — pop. tôt., 3,232 hab.
* BEUZEC-CAPS1ZUN , bourg de France
(Finistère), cant. et à G kllom. <le Pont croix,
arrond. et à 35 kilom. do Quimper, près de
l'O c:ni; pop. Mggl.i 81 hab. — pop. tôt.,
2,112 hali —Restes d'un ancien camp, dit
Camp de Funtenelle.
* BECZEVILLB, bourg de France (Eure),
ch.-l. de cant., ai rond, et à 13 kil011l.de
Pont-Audemer; pop. aggl., 980 hab. — pop.
lot., 2,318 hab. — Celiourg.se fut n rquor
par sa propreté, ses jolies maisons, son cliâ-
teau-d'eau et .sa petite halle en bois.
BB VER LE Y (Jean db), en lutin ■ -......-
Beveri». iti», prélat anglais, élevé a 1 arche-
d'York eu 887, mort en 721 à Bever-
i i! avait fondé un collège pour les
■ u liera. Il était trè i- w\\ uni pour
i il encourugun vivement les élu-
des. Dôilo fut uu nombre de soa disciples. Sa
BEYL
mémoire resta en grande vénération en An-
gleterre, et plusieurs rois accordèrent de
grands privilèges au collège qu'il avait fondé.
On lui a aussi attribué des miracles. Il a
composé les ouvrages suivants : Pro Luca
exponendo; Homilix in Evangelia; Epistolx
ad tiildam abbatissam, etc.
BÉVILACQUE s. f. (bé-vi-la-ke). Bot. Nom
indigène de Thydrocotyle asiatique, em-
ployée à l'île Maurice contre la lèpre, la sy-
philis, les scrofules, etc.
BEYLE (Pierre-Marie), peintre français,
né à Lyon en 1838. Ayant de bonne heure
perdu sa mère, il eut une enfance abandon-
née. Un jour, le petit Beyle, âgé d'environ
onze ans, s'arrêta devant une baraque de
saltimbanques. Il tomba en extase devant les
exercices de la parade. Les oripeaux de la
pelite troupe, les lazzi du pitre, le boniment
qui annonçait des merveilles produisirent sur
lui une profonde impression. Il entrevit toute
une série de plaisirs inconnus derrière la toile
entrouverte où s'engouffrait la foule, aux
sons formidables du trombone et de la grosse
caisse. Pénétrer dans la baraque en specta-
teur, quelle joie I s'y installer en artiste, quel
idéal] Cette dernière pensée entra dans la tête
de l'enfant et devint une idée fixe. Quel-
ques jours après, grâce à une autorisation de
son père (autorisation fabriquée par un ca-
marade plus âgé que lui), le petit Beyte était
au comble de ses vœux; le maître de la ba-
raque, l'excellent père Lauramus, consentait
a le prendre avec lui et ouatait Lyon. Pen-
dant plusieurs années, 1 enfant mena la vie
nomade et tourmentée des saltimbanques.
Durant l'intervalle des représentations, où il
figurait avec honneur, il lui arrivait parfois
d'aider son maître à réparer, à coups de pin-
ceau, les décors endommagés. Il prit alors le
guùt de la peinture, qui ne devait pas tarder
à devenir sa passion dominante. M. Beyle
avait environ quinze ans, lorsque son maître
se décida à prendre du repos et à se défaire
de sa baraque. Notre jeune artiste retourna
alors à Lyon et se fit peintre en bâtiments.
A vingt ans, pris par la conscription, il de-
vint soldat. Pendant ses sept ans de service,
il peignit avec ardeur, sans maître, exécu-
tant des portraits et des tableaux. Doué de
rares aptitudes, il faisait d'étonnants progrès,
apprenait à dessiner correctement et faisait
déjà concevoir de grandes espérances. En
1863, redevenu libre, M. Beyle partit pour
Paris. Il n'avait pour toute ressource qu'un
talent en germe et l'espérance. Il lui fallut
traverser de longues heures de lutte. Un
heureux hasard lui fit enfin rencontrer le
dessinateur Philippon, qui, frappé de ses re-
marquables aptitudes, lui fournit l'occasion
de travailler et de se perfectionner. Ce fut
au Salon de 1867 que le jeune artiste exposa
sa première toile, Une bohémienne. Ce ta-
bleau passa à peu près inaperçu. Il n'en fut
pas de même de ses envois à l'Exposition de
1868, la Permission refusée et Aohl La pre-
mière de ces toiles surtout fut l'objet des
louanges unanimes de la critique. Connais-
sant à fond les péripéties poignantes ou gro-
tesques de la vie des bateleurs, M. Beyle
s'est attaché, dans une série de tableaux, k
reproduire, avec autant d'exactitude que d'o-
riginalité, des scènes qui l'avaient frappé
sans doute lorsqu'il vivait avec des saltim-
banques. Il était difficile d'être plus heureux
qu'il ne le fut dans son œuvre de début, la
Permission refusée. « Q telle jolie peinture 1
dit M. Charles Blanc C'est une troupe de
saltimbanques composée de quatre sujets :
un vieux (la clarinette), un jeune (le danseur
de corde) et deux chiens, a qui M. le inaire a
refusé la permission de i travailler ■ sur la
voie publique. Le vieux est un philosophe qui
connaît les vicissitudes de la fortune. Assis
sur un tas de hardes, il a un chapeau dé-
forme, le nez rouge, et sa mine, sans être
absolument triste, manque de gaieté. Le
jeune est accablé. Debout, appuyé contre un
mur, les jambes tout d'une venue sous un
pantalon blanc et collant, il voit avec dou-
leur sa position sociale compromise , et il
songe I Sur le premier plan, deux barbets,
dont l'un k demi tondu, k demi vêtu 'le son
habit de cérémonie, semblent renoncer, eux
aussi, aux gentillesses de leur rôle ei a la sé«
bile qu'on aliait remplir de gros sous. Tout
cela est discrètement présenté, touchant à
voir, peint à ravir. ■ — • Une impression na-
vrante, dit M. Paul de Saint-Victor, se dé-
gage de ce groupe burlesque à la surface, au
tond lamentable. L'artiste n'a pas fait de bo-
niment à la misère de ces pauvres diab!cs, il
la met simplement en scène , et cette douleur,
vêtue d'oripeaux, vous émeutcomnie feraient
des larmes coulant a travers les deux trous
d'un masque. ■ Dans la toile intitulée Aoht
M. Beyle a représenté un Anglais, dont la
physionomie s'illumine de joie en apercevant
le portrait de l'acteur comique Sothern. Au
Salon de 1809, M. Beyle exposa la Toilette de
la femme sauvage, (ligne pendant de la /'<•)•-
mission refusée. • Un vieux pitre, dit Paul de
Saint-Victor, dessine au pinceau, sur le dos
d'une Atala forame, les grimoires d'oiseaux
et de serpenta fubuleux qui vont la transfor-
i en reine de Madagascar ou d'Amatibou,
La pauvre diablesSO, couronnée de plumes
île perruche, les hanches ceintes d'une vieille
peau do tigre, se laisse faire avec un onnuî
résigné, Plus loin, un jeune acrobate, étriqué
par le maillot qui serre son corps grêle, lève
BIIAD
mélancoliquement, appuyé sur son trombone
déformé. ■ A la vérité des types, k la fine
observation des détails, au charme pénétrant
et triste qui se dégage de cette petite toile,
l'artiste avait su joindre un talent très-re-
marquable de dessinateur et de coloriste. Le
talent de M. Beyle n'a cessé depuis lors de
se développer, et cet artiste a pris rang parmi
nos peintres de genre les plus originaux e*
les plus forts. Il a exposé, en 1870, le Tour
de ville, entrée grotesque et triomphale d'une
troupe de saltimbanques dans une petite ville
par une froide matinée d'hiver, et la Chute,
en 1872, la Toilette du singe; en 1873, la
Toilette de l'atelier, Un marchaud de bibelots;
en 1874, le Combat de tortues, la Part du
maître, la Collation. Outre deux petits ta-
bleaux de genre, les Premières notes et la
Confession, œuvre pleine de finesse et d'es-
prit, M. Beyle a exposé, au Salon de 1875,
une grande composition, Bayard et les jeunes
filles de Brescia. Dans cette toile, il a repré-
senié Bayard pendant sa convalescence, en-
touré de jeunes filles avec qui il cause ou
qui font de la musique pour le distraire. Ce
tableau, composé avec goût et d'un brillant
coloris, atteste un effort sérieux fait par
M. Beyle pour s'élever an grand style de la
peinture d'histoire. En 1876, il a exposé les
Commères de Briquebec et Une Japonaise, vé-
ritable bijou de couleur et de sentiment;
en 1877, Yamina, Mauresque d'Alger ; t'n
bazar à la Casbah d'Alger, jolie scène très-
finement peinte.
Au mois d'octobre 1876, M. Beyle a fait un
voyage d'étude en Algérie, el ses deux en-
vois au Salon de 1877 nous permettent d'af-
firmer que cette exploration artistique sera
riche en résultats. Doué d'une imagination
vive, d'un esprit observateur, d'un talent
original, M. Beyle est un artiste k la fois
spirituel et naïf. Il a particulièrement réussi
dans la représentation des misères de la vie
de bohème, qu'il traduit avec une poésie tou-
chante, avec une émotion d'autant plus poi-
gnante qu'elle est contenue. Dessinateur
correct, exact et nerveux, il est en même
temps uu coloriste plein de vigueur et d'har-
monie.
* BEYNAT, bourg de France (Corrèze),
ch.-l. de cant., arrond. et k 21 kilom. de
Brïve; pop. aggl., 464 hab. — pop. tôt.,
2,012 hab. — Dolmen, dit Cabane des fées.
* BEYROUTH ou BAIROUT, ville de la
Turquie d'Asie. La population s'élève à
80,000 hab.
BEYWÉ, nom sous lequel le soleil est adoré
en Laponie.
BEZ ( Ferrand de), poëte français du
xvie siècle, né k Paris, mort en 15S1. Parmi
ses ouvrages, nous citerons : Poésies (Paris,
1548) ; Eglogue ou Bergerie à quatre person-
nages (Lyon, 1563); Epitres héroïques aux
Muses, dédiées à Dieu, Aîécénas très-libéral
(Paris 1571). On lui doit également quelques
ouvrages écrits en latin : Symbola et dicta
cognitione digna nonnullorum regum Franco-
rum, ex variis auctoribus (Pans, 1571); lu
omnium regum Franconis et Franco-Gallix
res gestas compendium (Paris, 1577-1578), etc.
BEZA s. m. (be-za). Nom donné en Abys--
sinie au favus du cuir chevelu.
* BÉZIERS, ville de France (Hérault),
ch.-l. d'arrond., à 74 kilom. de Montpellier,
sur les pentes et sur le plateau d'une colline
dont l'Orb et le canal du Midi baignent la
base; pop. aggl., 27,533 hab. — pop. tôt.,
31,468 hab. L'arrond. comprend 12 cantons,
99 communes, 152,452 hab. — ■ Les poètes et
les voyageurs ont célébré bien haut la ville
de Béziers, dit M. Fisquet. On ne saurait trop
admirer, en effet, la beauté de sa position, la
douceur de son climat, la fertilité des terres
qui l'environnent. D'un côté, villages, mé-
tairies, maisons de campagne, jardins, vergers
plantés d'oliviers et de mûriers; de l'autre,
le canal du Midi avec ses neuf écluses super-
posées, d'où les eaux s'échappent en magni-
fiques cascades, panorama splendide qui se
termine par la ceinture azurée de la Médi-
terranée. Apres une si admirable perspective,
l'étranger s'attend k ne rencontrer a l'inté-
rieur de la ville qu'édifices somptueux, voies
superbes, maisons élégantes; mais con bien
n'est-il pas tristement surpris quand, péné-
trant plus avant, il n'aperçoit plus dans Bé-
ziers que laides constructions, rues sombres,
droites, tortueuses 1 ■ Mais, dit de son côlu
M. Ad. Joanue, ■ grâce aux nombreuses amé-
liorations qui ont modifié son aspect inté-
rieur, cette ville deviendra l'une des plus
belles et des plus agréables du midi de la
Franco. »
BÉZOARDIQUE adj. (bé-zo-ar-di-kc). Chim.
Sytl. de ELLAGIQUB. V. liLI-AGlQUli, dans ce
Supplément.
\\l.r/.\ (Jean-François), peintre italien du
xvio siècle, né a. Bologne en 1500, mort en
ir»71.Ses principales œuvres, que possède sa
ville natale, sont : une Circoncision, à Sainte-
Marie-Majeure; une Annonciation, au Buon-
Gesù; Sancta-Afaria-della-Vita, la Vierge et
plusieurs Saints, à l'Oratoire. Au palais Sa-
vini, on remarque une chambre que Bezzi
peignit entièrement à fresque en 1558.
RIIADRAKAI 1, un des noms de Parvati ou
Dourga, femme de Siva, dans la théogonie
indoue. Sous ce nom, elle est censée envoyer
les maladies aux humains, et les Indous cher
BIAN
chent & apaiser sa colère par des chants ob-
scènes, regardés par eux comme agréables &
cette divinité, qui est aussi la déesse de ht gé-
nération. Leyont, représentation des parties
sexuelles de la femme, est son attribut, comme
le lingam celui de son mari.
BI1AGIRATI1A, rajah d'Ayodhya, le même
que Bagiraden. V. ce dernier mot, au tome II
du Grand Dictionnaire.
BI1AG1RATH1, surnom de Gangà (le Gange
personnifié).
BIIANOU, nom d'un des douze Adityas,
dans la mythologie indoue.
BHARATAMOtM, nom d'un sage considéré
comme l'inventeur du draine, ou au moins
comme celui à qui Brahmà l'a révélé, dans
l'histoire religieuse de l'Inde.
BUARATI, un des noms de la déesse de l'é-
loquence, dans la mythologie indoue.
BHAVA, surnom de Siva, dans la théogonie
indoue.
B1IAVAM , nom de Parvati ou Dourga ,
femme de Siva, sous sa forme pacifique. Elle
a des attributs semblables à ceux de la Vénus
Marine.
BHEABER s. m. (bê-a-rèr). Fête indone,
qui se célèbre dans le Bengale, en souvenir
d'un roi du pays sauvé miraculeusement des
eaux du Gange. D'après la tradition, ce roi
traversait le Gange sur un bateau qui cha-
vira pendant la nuit; il aurait péri si l'appa-
rition soudaine d'une multitude de jeunes
fiiles, montées sur des barques éclairées de
fanaux, n'avait permis de lui porter secours.
Km mémoire de ce f.iit, a un jour donné, les
rives du Gange s'illuminent, et on promène
sur le fleuve un véritable palais flottant, orné
de guirlandes et de milliers de lanternes.
BHIMASENA, le troisième des princes Pan-
davas, dans la mythologie indoue.
BHIMEÇVARA (maître terrible), un des
surnoms de Siva, dans la mythologie indoue.
BIIODJA, parent et ami un Krichna, roi de
Bhodjapuura, dans la mythologie indoue.
BHOURISRAVA, nom d'un chef tué dans la
guerre des Pandavas et des Kôravas.
BHR1GOU, nom d'un mou ni célèbre, l'un
des dix Pradjâpatis, fils de Brahmà, et le pre-
mier être créé. Bbrigou naquit une seconde
fois, comme fils du dieu Varouna. il Nom du
Ricin Djamadagni, père de Praçourâma et
petit-fils du mouni Bhrigou.
BIA, la Violence, divinité allégorique chez
les Grecs, fille du titan Pallas et de Styx.
BlADICé.V.DiiMODicé.dansceStTTî/e'meHr.
BIAN s. m. (bi-an). Corvée d'hommes et
d'animaux, terme usité dans l'Anjou, l'An-
goumois et le Poitou.
BIANCA (Blanche Boissard, dite), actrice
française, née a Valent-Sennes vers 1840. Son
fière était dans l'administration des postes,
orsqu'une maladie cruelle le condamna à
l'inaction. Pour subvenir aux besoins de la
famille, M°>e Boissard vint se fixer à Paris,
où elle se mit à travailler courageusement
pour des personnes riches, qui se chargèrent
d'élever la petite Blanche. Celle-ci débuta
toute jeune au théâtre dans une revue que
montait Roger de Beauvoir, et elle fut assez
heureuse pour obtenir un engagement avan-
tageux pour un théâtre de Bruxelles. C'est
là qu'elle connut Mmc Doche, qui la prit en
grande affection et lui promit son appui.
M11* Bianca, de retour à Paris, voulut abor-
der un théâtre de chant; elle se fit présenter
à Charles Bataille, qui, ne lui reconnaissant
point de dispositions pour la musique, la rit
entrer au Vaudeville, où elle joua un rôle de
fée dans la comédie de Ponsard ayant pour
litre Ce qui plaît aux femmes J1860); puis elle
joua successivement dans Une heure avant
l'ouverture, Vingt francs, s'il vous plaît, la
Poule et les poussins, Au diable les revues,
le Cotillon, Un homme de rien, les Coups d'é-
pingle, C'était Gertrude, Sous cloche, \' Amour
qui dort, Aux crochets d'un gendre; mais elle
n'eut guère do succès bien marqué dans l'in-
terprétation de ses rôles jusqu'au jour où elle
créa le rôle de Nérine, dans les Fourberies
de Nérine, de Théodore de Banville. La ma-
nière de dire le vers, les mines agaçantes,
l'esprit tout parisien de Mlle Bianca en tirent
une ravissante Nérine. Elle joua ensuite avec
un vif succès Pierrot posthume, de Théophile
Gautier. Ce fut dans cette dernière pièce que
le directeur de la Comedie-Françaîse, M. Per-
rin, la remarqua et songea à elle pour la scène
de la rue Richelieu.
Après les désastres de 1870, Mllc Bianca ne
représenta au Vaudeville que le personnage
insignifiant de Ml'c de La Bond rie, dans Y ICn-
nemie, et créa le rôle deTirlirette de Rabaqas.
Elle entra sans le moindre bruit au The'ttre-
Prançnis le 25 septembre 1872. Peu habituée
au répertoire classique, Bianca fut, dès le dé-
but, une peu remarquable Lisette, des Folies
amoureuses, et elle se trouva mal a l'aise dans
Madelon, des Précieuses ridicules. Mais elle
ne tarda pas à se faire à. ces nouveaux rôles,
et la souplesse de son talent, qui se prête aussi
bien aux personnages des grandes coquettes
qu'à ceux des soubrettes, lui a permis de te-
nir heureusement les emplois si variés qui lui
ont été confiés. C'est ainsi qu'au Théâtre-
Prançaîs on l'a vue succe siveroent jouer *
Béroé, 'l.ms Horace et Lydie; Fancbette, des
BTAS
Ennemis de fa maison; Hortense, du Dernier
quartier; Marmotte, du Dépit amoureux;
Yvonne, de Marcel; Mariette, de Af'te de
Belle-Isle; Thérèse, de Mcrcadet; Justine,
de Par droit de conquête; A miette, de Péril
en la demeure; Justine, du Mari à la campa-
gne; Georgette, de V Ecole des femmes; Hor-
tense, du Testament de César Girodot; Goite,
de la Gageure imprévue; Gabrielle de Lajar-
die, du Sphinx, etc.
BÏANCARDI (Sébastien), poëte napolitain,
né en 1679, mort en 1741. Nous citerons, parmi
ses principaux ouvrages : Poésies (Florence,
1708, in-8°); la Folie de Roland (Venise, 172?.,
in- 12); Vies des rois de Naptes , recueillies
avec le plus grand soin et disposées par ordre
chronologique (Venise, 1738, in-4°); Recueil de
proverbes, paraboles, sentences, etc., tirés de
la sainte Ecriture et mis en vers hendécasyl-
labes (Venise, 1740, in-8°).
BIANOU, surnom d'Oenus, roi d'Etrurie.
V. < >cNt;s,au tome XI du Grand Dictionnaire. 11
Nom d'un centaure tué par Thésée aux noces
de Pïrithoûs. Il Guerrier troyen, tué par Aga-
meuinon.
BIAR (kl), village d'Algérie, dont le nom
signifie les puits, province, arrond. et à 5 ki-
lom. d'Alger; 1,626 liab. Ce village est re-
marquable par la richesse du sol et le nom-
bre de maisons de campagne dont il est en
quelque sorte formé. Observatoire météoro-
logique.
B1AHCEUS {qui soutient ta vie ; du gr. 6105,
vie ; a rA;e t h, aider), surnom de Bacchus et de
Pan.
* BIARD (François-Auguste), peintre fran-
çais. — Parmi les derniers tableaux exposés
par ce fécond artiste, nous citerons : la
Bourse, Un plaidoyer (1863); Fête de l'Etre
suprême (1864); Mon atelier (1866); le Mam-
mouth, Canotières en contravention (1867);
Pêcheuses de Saguasson (1868); Mort de Du-
petit -Thouars, Passagers incommodes par les
moustiques (1869); Capture d'un vaisseau an-
glais. Mort de Bisson (1870); Bataille d'Abou-
kir, De Suez à Calcutta (1872); Ouverture de
la chasse (1873); Convives en retard, le Capi-
taine Pleville, Palais en Espagne (1874); le
Vengeur, Exilés alsaciens (1875); Apparte-
ment à louer, Maison à louer à la campagne
(1876); les Naufragés de la Lucie-Marguerite,
Compartiment réservé pour la tranquillité
des dames seules (1877).
* BIARRITZ, petite ville de France (Basses-
Pyrénées), cant., arrond. et à 7 kilom. de
Bayonne, au bord de la mer, sur une falaise
escarpée; pop. aggl., 3,164 hab. — pop. tôt.,
4,659 hab. • Biarritz, dit M. Ad. Joanne, a
longtemps joui d'une grande prospérité com-
merciale. Au moyen âge, ses hardis marins
harponnaient la baleine dans les mers voi-
sines, et les produits de leurs expéditions les
enrichissaient. En 1388, Edouard III concéda
au Landais Paz de Puyanne le droit de pré-
lever un impôt de 6 livres sur chaque ba-
leine capturée parles pêcheurs de Biarritz;
mais les baleines de ces parages, d'une es-
pèce un peu différente de celles des mers du
Nord, finirent par disparaître complètement.
Biarritz vit diminuer peu à peu le nombre de
ses habitants et de ses maisons. Au commen-
cement de ce siècle, ce n'était qu'un miséra-
ble hameau. La mode en a fait un des bains
de mer les plus célèbres et les plus fréquen-
tés des côtes de France. » C'est surtout sous
le second Empire que Biarritz a pris une as-
sez grande extension, par suite des séjours
qu'y faisait régulièrement en été l'ex-impé-
ratrice Eugénie. Située, comme nous l'avons
dit, sur une falaise escarpée, cette ville ne
présente cependant, en dehors de sa belle
que fort peu d'agréments; les maisons
et les hôtels qui y ont été bâtis s'élèvent ça
et la en désordre, au hasard, et ne forment
pas une agglomération d'un aspect satisfai-
sant. Les plaisirs du promeneur sont circon-
scrits entre le phare et la côte des Basques.
Les endroits les plus remarquables sont : le
Cap Su ut-Martin, qui porte le phare de Biar-
ritz; la côte du Château, prolongement du
cap, et sur laquelle s'élève l'ancienne rési-
dence impériale, la villa Eugénie, bâtiment
vulgaire en briques rouges; la côte du Mou-
lin, qui borde lu plage et que circonscrit une
bordure d'habitations coquettes; l'établisse-
ment des bains, au tournant de la côte du
Moulin ; la Chinaougue, entassement de ro-
ches de toutes formes, au pied du principal
groupe de maisons de Biarritz; c'est sur la
Chinaougue que s'élève le Casino; viennent
ensuite : le parc aux huîtres, le port aux
Mrs; L'Atalaye, promontoire élevé que
couronnent les ruines d'un vieux château ; le
Port Vieux, dont la grève sablonneuse est
très- fréquentée des baigneurs; enfin le pro-
montoire de Port-Hart, où il existait an-
ciennement un fanal; la côte des Basques,
qui suit ce promontoire, est ainsi nommée
parce que les gens du pays s'y baignent de
préférence, pour fuir le luxe bruyant de la
plage de Biarritz.
Biarritz possède une société de sauvetage,
qui rend des services signalés aux baigneurs
et aux pécheurs.
B1AS, fils d'Amythaon et d'Idoménée, fière
de M<'iampe. Nclee ayant promis In main de
,s:i tille Pero a celui qui enlèverait les bœufs
d'Iphiclu . B a , aidé de son frère, s'en em-
para et épousa Pero. Selon une tradition, il
BIBL
aurait été obligé d'employer la force pair
contraindre Nélée à tenir sa promesse. Plus
tard, son frère Mélampe ayant guéri de la
folie les filles de Prœtus, roi d'Argos, il ob-
tint la main de Lysippe, une de celles-ci,
ainsi qu'une partie du royaume d'Argos. Il
donna son nom à une rivière de Messénie. H
Prince grec, appelé le Bon par Homère, il
Un des tils de Priim. Il Frère de Ctéson et
oncle de Pylas, qui le tua par mégarde. H
Fils de Mélampe et d'Iphianire.
B1ASL1E s. f. (bi-a-sll). Bot. Genre de
plantes, de la famille des joncées. Il Syn. de
MAYAQUE.
BIAURICULAIRE adj. (bi-o-ri-ku-lê-re —
du pref. hi, et de auriculaire). Qui se rap-
porte aux deux oreilles.
" BIBERON s. m. — Petite éponge ronde,
employée pour la toilette : Les petites épon~
ges rondes, dites bibeho^s, qui atteignent jus-
qu'au prix de 2 à 3 francs, et dont le débit s'é-
lèce à plusieurs milliers par mois à Paris....
(La Liberté.)
B1BERSTE1N (Marschall, baron de), bota-
niste et conseiller d'Etat russe, d'origine al-
lemande, né dans le Wurtemberg eu itgs,
mort en 1828. Après avoir fait ses et
Stuttgard, il prit du service dans l'armée
russe en 1792, fut envoyé dans les provinces
de la mer Caspienne, dont il donna une ex-
cellente description géographique , et fut
nommé bientôt après inspecteur général pour
l'éducation des vers à soie dans les provinces
méridionales de la Russie, fonctions qui ren-
dirent sa présence nécessaire dans la Crimée
et le Caucase. Indépendamment des services
qu'il rendit en sa qualité officielle, il mit a
profit son séjour dans ces contrées pour en
étudier la flore. C'est alors qu'il publia sa Flora
taurico-caucasica, excellent ouvrage, dont la
première grande édition était accompagnée
de 100 planches d'une admirable exécution.
■ DIBESCO (Georges-Démètre). — Depuis
qu'il avait perdu le pouvoir, le prince Bibesco
vécut surtout en France, dans la haute so-
ciété parisienne. Dans le mois de mai 1873, il
fut victime d'un accident de voiture et mou-
rut le 1er juin des suites de cet accident.
BIBMOLATHE s. m. (bi-bli-o-la-te — du gr.
biblion, livre; lanthanô, je suis caché). Ce-
lui qui possède beaucoup de livres sans les
connaître. Il Peu usité.
B1BLIOLÂTRE s. (bi-bli-o-lâ-tre — du gr.
biblion, livre; latreuô, j'adore). Personne qui
adore les livres, qui les aime à. l'excès, ou
personne qui s'attache trop servilement au
texte de la Bible.
BIBLIOLÂTR1E s. f. (bi-bli-o-là-trl — rad.
bibliolâtre). Amour excessif des livres; atta-
chement trop servile au texte de la Bible.
B1BUOTECHNIE S. f. (bi-bli-o-tè-knt —
du gr. biblion, livre; technê, ait). Art qui
embrasse l'impression, la reliure, le choix
des livres, etc. : Les différents asperts sous
lesquels on peut considéi-er ta biblioti:< nMt:
ont été successivement passés en revue. (Guiil.
Depping.)
* BIBLIOTHÉCAIRE s. m. — Encycl. Un
congrès des bibliothécaires américains a eu
lieu dans le mois d'octobre 1876 à Philadel-
phie. C'était le premier congrès de ce genre
qui eût encore siégé. La reunion a eu lieu
dans les bâtiments de la Société historique
de Pensylvanie, qui avait mis obligeamment
son local à la disposition du congres. Une
centaine de délégués, venus des différentes
parties de l'Union, y ass^taient. Il devait n'y
avoir d'abord que deux séances par jour;
mais la durée du congrès ayant été limitée a
trois jours, il fut bientôt reconnu que le temps
manquerait pour tous les sujets à iraiter dans
cette courte session, et il fut décidé qu'il y
aurait chaque jour trois séances. Ces trois
séances ont été remplies par la lecture de
mémoires et par des discussions intéressan-
tes, où les différents aspects sous lesquels on
peut considérer la bibliotechuîe ont été
cessivement passés en revue et examines.
Un fait intéressant que ce congrès nous a
fait connaître, c'est l'existence de bulletins
publiés périodiquement par les bibliothèques
elles-mêmes.
La bibliothèque de Boston est dans ce cas.
Nous avons sous les yeux le dernier numéro
de son bulletin mensuel, celui du mois de sep-
tembre 1876. La direction y fait connaître
l'état de la bibliothèque pendant le mois qui
vient de s'écouler; le nombre de livres et de
journaux, revues ou recueils périodiques qui
ont été communiqués aux lecteurs ; celui des
lecteurs de la salle ou des salles de lecture;
le progrès du catalogue ou des catalogues sur
cartes ; les accroissements du registre des en-
trées et par conséquent l'augmentation de la
bibliothèque; le chiffre des volumes mis au
rebut par suite d'usure; celui des ouvrages
dont l'acquisition est recommandée par le
publie; celui des volumes qui ont été reliés;
enfin les modifications survenues dans le ser-
vice intérieur.
Le public est ainsi tenu au courant du mou»
veinent de la bibliothèque, il s'intéresse à l'é-
tablissement; de son cote, la bibliothèque
prend en main les intérêts du public et s'ef-
force de donner satisfaction à ses besoins et
à ses réclamations.
Le bulletin mensuel se publie en une feuille
format in- folio ; les trois premières pages
BIBL
365
sont occupées par le compte rendu de l'état
de la bibliothèque; la quatrième est consa-
crée à des reproductions d'articles du eaU-
■•, prie
ceux qui reçoivent le bulletin de vouloir bie»
: t avec les corrections
qu'ils jugeraient à propos d'y faire.
' BIBLIOTHÈQUE s. f. — Encycl. Biblio-
thèques publiques. La centralisation des li-
vres dans les bibliothèques publiques offre, il
est vrai, à ceux qui peuvent les fréquenter
;tude que tout oup. e qu'ils
pourront chercher s'y rei contre; mais l'im-
mensité des recherches nécessaires pour ar-
1 iver à mettre la main sur le v
rend souvent cet avantage illusoire. Pour
rendre ces recherches fructueuses, deux cho-
ses sont nécessaires, un bon classement et un
catalogue méthodique et complet. Le cl
ment, selon nous, ne présente pas toutes les
difficultés que l'on s'imagine; seuleme:
duits par une idée logique, mais à peu près
impraticable, les bibliothécaires s'obstinent à
classer les livres par ordre de matière, ordre
qui a d'abord l'inconvénient d'être arbitraire,
les matières ne pouvant se définir d'une ma-
nière très-précise, et qui, en outre, ne déli-
mite pas suffisamment, car celui, par exem-
ple, qui chercherait un roman de Mine Cottin
ne serait guère avancé quand on l'aurait in-
troduit dans la salle immense où seraienl
tenus tous les romans. Il nous semblerait plus
rationnel de disposer les ouvrages par ordre
alphabétique de leur titre; de cette façon,
celui qui chercherait Mathilde de Mm8 Cot-
tin le trouverait aussi facilement qu'on trouve
un mot dans un dictionnaire. Le format seul
ferait difficulté, par l'impossibilité où l'on
est de classer sur un même rayon des volu-
mes de taille différente; mais si l'on admettait
nuiant de classements spéciaux qu'il existe
de formats, la difficulté disparaîtrait presque
complètement, puisqu'il suffirait de répeter
les recherches sur autant de rayons que le
livre cherché serait susceptible d'avoir de
formats. Un livre de médecine pourrait ainsi
très-bien côtoyer un roman, mais on se de-
mande vainement quels pourraient être les
inconvénients d'un rapprochement pareil.
Reste le catalogue. Ici se présentent deux
difficultés également sérieuses, sinon insolu-
bles. La première, particulière aux très-gran-
des bibliothèques, consiste dans l'imme
du travail, capable de faire reculer les cou-
rages les plus intrépides. En 1850, on 11 en-
trepris de cataloguer les livres de la Biblio-
thèque nationale-, mais, en 1873, c'est-à-dire
vingt-trois ans après le commencement du
travail, on s'aperçut qu'on n'avait catalogué
que le dixième des ouvrages existant en 18â0
à la Bibliothèque, ce qui portait à deux cents
ans le temps nécessaire pour achever le ca-
talogue de ces ouvrages, et comme, au bout
de ce temps, à raison de 12,000 par an, 2 mil-
lions et demi d'ouvrages nouveaux se seront
entassés, cela exigera deux cents nouvelles
années de travail. Qui ne reculerait devant
ces chiffres fantastiques?
Autre difficulté, celle-ci commune aux
grandes et aux petites bibliothèques. Vu
■/ue est un trésor sans cesse grossis-
sant; c'est, en quelque sorte, un trésor ou-
vert, faisant peu de pertes, mais des acqui-
sitions incessantes; le catalogue qu'on en
dresserait devrait être mobile comme les ri-
chesses elles-mêmes, chose impossible, sur-
tout pour un catalogue imprime. L'expédiei t
des suppléments donnerait bientôt des résul-
tats déplorables et conduirait bien vite au
chaos. On peut donc dire que le système des
fiches mobiles est seul praticable, vu l'ex-
trême facilité des intercalations ; mais il faut
bien convenir que ce système, si rationnel,
s- prête mal aux recherches directes du pu-
blic, le déclassement des fiches étant 1
et offrant de graves dangers. M. F. Bon
a essayé de remédier à ces inconvénie
l'aide d'un mé inisme fort ingénieux. Ses
sont coupées vers le quart de leur
hauteur et les deux parties sont reliées par
une bande de toile faisant office de char-
nière. La partie inférieure est reçue par un
casier et retenue vers le fond du casi
les fiches se
desserrent quand on tourne la tige à droite
et se resserrent qu^nd on la mai
le sens contraire. Rien de plus facile que rie
ter, la tige restant serrée, la partie
-ire des fiches, qui seule porte les
indications du catalogue. Nous ne voulons
! ans faire les champions du système
tiopté d-jà par plusieurs
grands établissement-* publ os , mais
pensons qu'il est urgent de 1 étudier atl
t , et si celte étude le démontrait im-
praticable, il faudrait nécessairement ai
yen do constituer rapidement des cata-
tnprimés, si l'on ne veut se r<
imais à l'impossibilité de connaître et
d'utiliser les richesses qui s'entassent journel-
lement dans les bibliothèques publiques. Pour
peu que l'on tardât, on serait cerl i
réduit à renoncer aux avnniages qu'ol
aux travailleurs ces grandes aggloméra
■ nécessité, évidente pour les grandes
bibliothèques parisiennes, commence a
inte pour les bibliothèques
étrangères, car tous les Etats montrent au-
jourd'hui pour la formation ti ns de
livres une louable émulation. Le France, h
cette heure, possède dans ses bibliothèques pu-
366
BIBL
blîques 6,200,000 volumes; l'Italie, 4,150,000;
l'Autriche, 2,500,000; la Prusse, 2.000,000;
l'Angleterre, 1.800,000; la Russie, 850,000.
En France, l'accroissement du nombre des
bibliothèques et des volumes est plus remar-
quable que partout ailleurs. M. Camille Boc-
quet, sous le titre de Pétition du citoyen Jac-
ques à son député, nous a donné sur ce sujet
des renseignements intéressants. D'après ce
travail, il existait en France, en 1870, 350 bi-
bliothèques publiques dans les départements,
possédant ensemble, dès 185-1, 3,689,369 vo-
lumes. Malheureusement, le nombre des lec-
teurs était fort loin de correspondre à ce beau
chiffre : pour trois seulement de ces biblio-
thèques, le chiffre journalier des lecteurs était
égal ou supérieur à. 100; une seule avait
90 lecteurs; cinq en avaient 50; quarante-
deux en avaient de 20 à 40; soixante-six en
avaient moins de 10 et plus de 5; soixante-
quatre en avaient 5; cent vingt-huit n'en
avaient pas du tout. En résumé, les 350 bi-
bliothèques départementales étaient fréquen-
tées par 3,000 lecteurs, ce qui donne une
moyenne de 33 lecteurs par département.
_ Ce chiffre ridicule s'explique en grande par-
tie par l'indifférence publique; mais il y en a
une autre et puissante raison, tirée de la mau-
vaise organisation des bibliothèques. Ainsi,
des 350 bibliothèques que nous avons signa-
lées, 2 seulement sont ouvertes tous les jours
de la semaine; au une des autres n'est ou-
verte le dimanche; 45 sont fermées deux
jours par semaine; 18, trois jours; 38, quatre
jours; U, six jours; S4 ne s'ouvrent jamais !
309 de ces bibliothèques sont fermées le soir.
U en résulte que les adultes, qui générale-
ment ne disposent que du dimanche dans la
semaine et de la soirée dans la journée, n'ont
jamais la possibilité d'aller à la bibliothèque.
Ces richesses scientifiques sont donc absolu-
ment comparables aux trésors que les avares
entassent avec un soin jaloux, mais en s'in-
terdisant d'y toucher.
Toutefois, un véritable mouvement popu-
laire s'est produit en France en faveur de
L'instruction. Il a été créé dans les petites
communes un très-grand nombre de biblio-
thèques , modestes comme le chiffre de la
population, mais appelées à rendre bien plus
de services, ou tout au moins des services
plus généraux que les grandes collections
entassées si inutilement dans les grandes
villes. Ce mouvement s'était surtout pro-
noncé après la guerre de 1870; malheureuse-
ment, le gouvernement de M. Buffet, avec ce
fere de réaction à outrance qui le dis-
tingua, trouva moyen d'enrayer ce mouve-
ment. Après avoir « moralisé • l'estampille,
qui, paraît -il, s'était prostituée sous l'admi-
ition de M. Thi^rs, M. Buffet résolut de
iliser les bibliothèques communales. Mais
l'intervention du ministre dans le choix des
livres des communes paraissait chose diffi-
cile ; M. Buffet trouva le joint. « Vous avez,
écrivait-il aux préfets, le règlement des bud-
gets municipaux; donc, vous pourrez exami-
ner l'emploi des sommes; donc, vous rejet-
terez toute souscription à une publical on
suspecte (de républicanisme ou de libre
pensée) et vous veillerez à ce qu'aucune
partie des fonds alloués au budget ne soit
affectée à l'achat de livres auxquels l'estam-
pille aurait été refusée ou retirée. » C'était
donc, en définitive, la commission du colpor-
tage, alors vouée au Sacré-Cœur, qui avait
I" hoix des livres des communes. Cette fa-
meuse circulaire de M. Buffet ne satisfit pas
les espérances du ministre, qui étaient,
us, fort grandes. Cette première me-
sure fut bientôt suivie d'une autre [dus ingé-
nieu e encore. Mécontent de la manière dont
s'exerçait l'inspection du préfet sur lus bi-
hequeg communales, il voulut organiser
a côté de lui une inspection plus sévère. Il
lit donc créer au ministère de l'instru Mon
publique une commission spéciale des biblio-
thèques communales; mais comment lui don-
ner, sans violer ouvertement tous les dro I ,
l m pection sur les bibliothèques communa-
les? Le procédé du budget était ici inappli-
ces bibliothèques ne recevant rien du
ministère de l'instruction publique. On trouva
en de leur faire recevoir quelque chose.
Le dé] ôt légal fournit chaque année par tren-
de nulle des rossignols dont l'Etat se
fort embarrassé; on offrit aux com-
i r une bonne part dan
condition que ces bibliothè-
S tO] Lima I à l'inspection
restei ouvertes à tous
légués du ministre. Celui-ci recevra
idministra-
- ions de siir-
Viséa par le
nés, s'il y H lieu, dl
è i
ahé de
upe, qui i i ni néanmoins avantageux à
noinbi de l'ordre mor il «-r fu(
ité par eux. Tels furent tes moye
I m .m sur
M ils pour-
quoi le
.
• pour
I
■ Itatf Poui |Uol i i r. on , . ,
Bibliothèque national" do tous les livre
! On trouve de cos lu
os dans Ion i aractèros les plus résolus,
être auul M. Buffet n'a-t-ll pus ou lo temps
BIBL
de pousser plus loin sa mesure conservatrice.
Quand l'ordre moral tomba avec M. Buffet
(mars 1876), on crut sa chute définitive, et
l'on se prit à espérer que les bibliothèques
communales reprendraient leur libre mou-
vei ent; les événements de mai 1S77 ont tout
rem. s eu question.
Naturellement, la grande diversité des oc-
cupations de la population parisienne y rend
moins sensibles les défauts d'organisation des
bibliothèques; on trouve là aisément des lec-
teurs de toutes les heures et de tous les jours.
Néanmoins, les lecteurs présents ne doivent
pas faire oublier ceux qu'éloignent la ferme-
ture générale des bibliothèques le dimanche
et l'absence, presque générale aussi, de bi-
bliothèques ouvertes le soir. La multiplicité
des formalités nécessaires pour obtenir la
communication d'un volume n'est pas moins
désastreuse, surtout à la Bibliothèque natio-
nale. Cet état de choses est d'autant plus fâ-
cheux, qu'il immobilise des richesses immen-
ses, des trésors que, seule au monde, possède
la ville de Paris. D'après un recensement exé-
cuté en 1875, ces richesses se décomposent
comme il suit :
BIBLIOTHEQUES.
De l'Arsenal
De la Sorbonne. . .
De l'Ecole de mé-
decine
Nationale
Mnzarine
Sainte -Geneviève.
VOLUMES
imprimés.
MANU^CIUTS.
200,000
80,000
35,000
1,700,000
200,000
160.000
S, 000
■
80,000
4,000
350,000
2,375,000
442,000
Totaux.
Malheureusement, ce recensement, publié
par le Journal officiel, paraît avoir été fait
avec une légèreté tout à fait digne de l'incu-
rie proverbiale des bibliothécaires. Une note
rectificative, publiée en 1876 par M. Deppîng,
bibliothécaire à Sainte-Geneviève, est, a cet
égard, curieuse à consulter. D'après cette note,
les recensements de la Bibliothèque nationale
et la bibliothèque Sainte-Geneviève ont seuls
été faits volume par volume, et seuls, par con-
séquent, ils méritent confiance; or, les chif-
fres ronds fournis par ces bibliothèques sont
déjà un motif légitime de suspicion; mais il
y a mieux : M. Deppiug déclare que le chif-
fre des volumes imprimés de Sainte-Gene-
viève était de 120,000, et non de 160,000, et
celui des manuscrits de 2,500 au lieu de
350,000 1 Pour la Bibliothèque nationale,
M. Depping n'a pas fait lui-même de recen-
sement; mais il rappelle qu'un recensement
officiel, opéré en 1874, a donné pour résultat
2,077,571 volumes; or, il est difficile d'ad-
mettre que ce chiffre, qui, en un an, devait
s'accroître de 12,000 volumes, ait pu descen-
dre de près de 400,000 volumes I Ces chiffres
nous semblent bien éloquents et bien propres
à montrer la nécessité d'une administration
plus sérieuse dans les bibliothèques publiques.
La Bibliothèque nationale présente néan-
moins, depuis quelques années, un remarqua-
ble redoublement d'activité. La confection
du catalogue (nous avons donné les raisons
qui lo rendront toujours défectueux) a mar-
ché avec une rapidité relative. Une mesure
excellente, et qui parera dans une certaine
limite aux dangers si menaçants de l'arriéré,
consiste à rédiger immédiatement deux fi-
ches, par nom d'auteur et par titre d'ou-
\ rage, de tout livre qui entre à la Bibliothè-
que. En 1875, les ouvrages sur l'histoire de
France avaient des catalogues imprimes jus-
qu'en 1830 (441,836 volumes); les sciences
médicales (68, 483 volumes) étaient complète-
ment cataloguées et imprimées; la théologie
avait 39 volumes in-4*> de catalogues manu-
scrits pour 199,499 volumes de texte; l'his-
toire d Angleterre (19,243 volumes), 13 volu-
mes in-4° de catalogue; enfin des histoires
de divers pays, représentant 24,447 volumes,
étaient complètement cataloguées. Le catalo-
gue des manuscrits fiançais de l'ancien fonds
(6,170 numéros) était pareillement achevé,
ainsi que celui des manuscrits syriaques et
Babéens ; celui des manuscrits hébreux et
samaritains est dresse depuis longtemps. Le
fonds latin, qui comprend 19,800 pièces, est
catalogué pour 9,826; le reste est sommaire-
ment inventorié. Le catalogue complot des
manuscrits aurait 10 volumes in-4°.
Un décret du 5 mai 1868 a placé la Biblio-
thèque nationale bous un régime que les ad-
oi.ii m atours encensent à 1 envi dans leurs
rapports, mais que le public intéressé dans
ces questions ne se lasse pas de maudire. Ce
décret a divisé en deux catégories les habi-
tues de la Biblioth , i lecteurs et les
travailleurs. Cette dh i don quelque peu arbi-
traire a créé deux classes dans l'établisse-
ment de la rue Richelieu : la classe aristo-
ue des gens qui obtiennent tout ce qu'ils
demandent et la classe déshéritée de ceux à
On lie donne t| -e qile l'on veut.
Ire élevé a la i travailleur,
il faut faire ses preuves absolument comme
gissait de quartiers de noblesse; pour
obtenir le titre de lecteur, il suffit de se pré-
senter. Les travailleurs ont une salle à pai t,
également. Ceux-ci ont 25,000 vo-
lumes ii leur disposition, les autres dispo*ent
de lu liibhuthêque entière. Or, il arrive qu'un
BIBL
simple lecteur se trouve avoir besoin d'un
livre qui ne se trouve pas sur le catalogue
de la salle de lecture; en ce cas, il n'a qu'un
parti à prendre, c'est de s'en passer, car pour
rien au monde on ne se permettrait d'aven-
turer dans sa salle les ouvrages réservés à
la caste des travailleurs. Il est bien vrai
que les rapporteurs intéressés allèguent que
la salle de lecture est si commode que plu-
sieurs travailleurs , renonçant volontaire-
ment à leur privilège, s'installent de leur
plein gré au milieu des lecteurs; mais ces
messieurs négligent de nous dire combien de
simples lecteurs seraient bien aises d'être éle-
vés à la dignité de travailleurs. Il est grand
temps, croyons-nous, qu'on fasse cesser tou-
tes ces chinoiseries indignes de notre temps
et qu'on cesse de régler une administration
publique sur la paresse de quelques em-
ployés ou la vanité de quelques citoyens;
car, il ne faut pas l'oublier, le but réel de
cette bizarre institution des lecteurs et des
travailleurs a été de parquer les ouvriers stu-
dieux dans une salle spéciale. En attendant
qu'on revienne sur cette déplorable mesure
qui ferme la Bibliothèque à 1 immense majo-
rité des lecteurs, nous croyons utile de donner
la statistique des lecteurs et la nature des
ouvrages que ceux - ci ont demandés en
moyenne par mois. En 1871, le nombre des
lecteurs était de 2,522, celui des volumes de-
mandes de 3,611; en 1872, le chiffre des lec-
teurs est monté a 3,460 , celui des volumes
à 5,428; en 1873, les lecteurs étaient au nom-
bre de 4,2S3, et le chiffre des volumes attei-
gnait 6,736. Ce dernier chiffre se décompose
comme il suit, au point de vue de la matière
traitée dans les volumes demandés :
Belles-lettres 2,891
Histoire 1,781
Sciences et aris 1,550
Jurisprudence 454
Théologie 60
Total 6,736
Pour faire face aux dépenses énormes que
lui imposenti la reliure, 1 entretien et l'achat
des livres, la Bibliothèque nationale était in-
scrite au budget, en 1875, pour une somme
de 114,350 francs, qui a été portée, en 1876,
à 150,000 francs. Elle jouit, en outre, d'une
rente annuelle de 4,000 francs, provenant de
la succession du duc d'Otrante. Quant aux
accroissements de la Bibliothèque, ils sont
dus surtout au dépôt légal, qui, en 1875, y a
fait entrer 29,500 articles. Le dépôt interna-
tional n'a fourni que 160 volumes; les dons
se sont élevés à 2,600 volumes, et le chffre
des acquisitions a été de 3,811 volumes.
Il existe à la Bibliothèque nationale un
dépôt qui n'est jamais ouvert au public ; c'est
l'enfer, recueil de tous les dévergondages
luxurieux de la plume et du crayon. Toute-
fois, le chiffre de ce recueil honteux n'est
pus aussi élevé qu'on se l'imagine générale-
ment, puisque le nombre des ouvrages n'y
est que de 340 et celui des volumes de 73o".
Mais il est bon de noter que cette catégorie
ne comprend que les livres d'une obsceniié
révoltante, ceux qu'il est défendu de commu-
niquer sous quelque prétexte que ce puisse
être.
L'Allemagne se distingue surtout par l'im-
mensité des richesses qu'elle met à la dis-
position de ses étudiants ; ses universités sont
à la fois les plus nombreuses et les plus riches
en livres du monde entier. Une simple énu-
înération suffira pour montrer l'immensité de
ses ressources en ce genre :
Volumes
Universités. et manuscrits.
Berlin 155,000
Bonn 180,000
Breslau - - .... 342,900
Erlangen 161,900
Fribourg-en-i3risgKu .... 255,000
Giessen 151 300
Gœttmgue 405,000
Greifswalde 70,000
Halle 101,000
Heidelberg 373,000
Ièna 100.006
Kiel 150,000
Kœnigsberg 220,000
Leipzig 354,000
Marbourg 120,000
Munich 285,000
Rostock 140,000
Strasbourg 300,000
Tubingue 340,00 1
"Wurtzbourg 202,000
En Autriche, l'université de Vienne pos-
sède 211,220 volumes. La bibliothèque pu-
blique de la même ville compte 350,000 vo-
lumes, et celle de Prague 150,000. En Angle-
terre, la bibliothèque la plus riche est celle
du British Muséum de Londres (500,000 vo-
lumes). La bibliothèque de Bruxelles ne
compte que 90,000 volumes, celle de Copen-
hague 40,000 seulement. Madrid a 200,000 vo-
lumes, non compris s,000 manuscrits arabes
collectionnés a l'Escurial. L'Italie est très-
riche an livres. Rome seule a seize bibiio-
thèques. Celle du Vatican n'a que 30,000 vo-
ulais la plupart très-précieux. La bi-
bliothèque Angelina a 90,000 volumes et
3,000 manuscrits. La bibliothèque de Milan a
150,000 volumes et 15,000 manuscrits ; celle
de Naples, 200,000 volumes; celle do Venise,
125, uuu volumes et 10,000 manuscrits; celle
de Turin, 450,000 Volumes; celle de Gênes.
BIBL
100,000 volumes. En Portugal, on cite la ôt-
bliothèque de Lisbonne, qui a 90,000 volumes ;
en Russie, celle de Saint-Pétersbourg,
460,000; en Suisse, celle de l'université de
Bàle. qui a 100,000 volumes et 4,000 manus-
crits.
Le nouveau monde est tout à fait en ar-
rière sur l'Europe pour le développement des
bibliothèques ; néanmoins, les Etats-Unis
avec cette furie d'exécution qui les caracté-
rise, onr, dans ces dernières années, entassé
dans les collections publiques des masses de
livres véritablement prodigieuses. Nous nous
bornerons à mentionner celles de ces biblio-
thèques qui possèdent au moins 25,000 volu-
mes, le nombre des autres étant trop consi-
dérable pour qu'il nous soit possible de les
énumérer ici. New-York : Astor library,
168,000; Mercantile library, 131,060; Appren-
tices library, 50,000. Albany : New- York Sta-
tes library, 85,000. Brooklyn : Mercantile li-
brary, 30,500. Philadelphie : Library Com-
pany, 95,000. Colombus : Ohio state company,
36,100. Cincinnati : Public library, 33,953;
Young men's mercantile library association,
33,175. Boston : Athenseum, 200,000; Public
library, 183,000; Massachusetts states li-
brary, 32,000; Heendel and Haydn society,
40,000. Springfield : City library association,
30,000. Cambridge : Haroad universal li-
brary, 150,000. Lansiug : Michigan state li-
brary, 40,000.
— Bibliothèques libres. La mainmise du
gouvernement sur les bibliothèques commu-
nales rendait absolument indispensable la
création de bibliothèques populaires par sou-
scription. Déj-i, en 1860, \in& bibliothèque de ce
genre avait été créée à Paris. En 1871, de nou-
velles bibliothèques furent fondées dans les
divers arrondiss-ments de la capitale, où
elles sont aujourd'hui très-nombreuses. Elles
sont généralement entretenues au moyen d'un
droit d'entrée de 1 fr. à 2 et d'une cotisation
mensuelle de 0 fr. 50àofr. 25. Quelques biblio-
thèques du même genre, trop peu nombreuses
encore, ont été fondées dans les déparle-
ments. En Allemagne, le même mouvement
se prononce avec énergie depuis quelques
années.
— Bibliothèques scolaires. L'utilité de ces
établissements ne saurait être contestée.
Avant qu'on se fût avisé de mettre les livres
entre les mains des enfants, on leur apprenait
à lire, mais ils ne lisaient pas, de façon qu'ils
sortaient des écoles possédant un précieux
instrument dont ils ne s'étaient jamais servis
et dont la plupart ne songeaient pas à se servir.
M. Duruy pensa avec raison qu'il fallait don-
ner aux élèves le goût de la lecture en même
temps que l'art de lire. Il créa donc les bi-
bliothèques scolaires et les entoura de ga-
ranties capables de satisfaire les esprits les
plus craintifs et les plus exigeants. Aux ter-
mes de son arrêté du 13 juin 1862, les biblio-
thèques scolaires comprennent : les livres de
classe destinés à. l'usage des élèves ; les ou-
vrages accordés par le ministre de l'instruc-
tion publique; les livres donnés par les pré-
fets sur les fonds votés par les conseils gé-
néraux; les livres donnés parles particuliers
et les livres acquis par la bibliothèque. Per-
sonne ne croira que les bonnes mœurs cou-
rent le moindre danger dans le choix des li-
vres ainsi organisé. Du reste, les inspecteurs
primaires sont nécessairement consultés sur
l'introduction dans la bibliothèque de tout li-
vre provenant de dons particuliers ou d'achats
faits parla commission, et ils sont de plus tenus
de vérilier par eux-mêmes si aucun mauvais
livre ne s est glissé a leur insu dans la
collection. Avec de pareilles précautions, il
u v a L-uère de danger qu'un livre susceptible
d'effaroucher un clérical ou un monarchiste
puisse entrer dans les bibliothèques scolaires.
Néanmoins, M. de Fourtou, ministre, n'était
pas tranquille à cet égard. Comme il n'avait
pu exercer aucune surveillance avant d'arri-
ver au pouvoir, il présuma (les instituteurs et
les inspecteurs sont gens si corrompus I) quo
les particuliers avaient dû déverser dans les
bibliothèques scolaires l'enfer de leur propre
bibliothèque, ou, danger non moins redouta-
ble, que les républicains y avaient fait accep-
ter leurs œuvres. Il ordonna donc, par sa
circulaire de janvier 1874, une Saint-Barthé-
lémy générale de tous les livres suspect.
Nous pensons qu'il y a, en effet, des élimi-
nations à faire dans ces bibliothèques, mais
tout autres que celles auxquelles M. do
Fourtou a songé : nous croyons qu'il serait
urgent, puisqu'on veut former l'esprit des
en funts.de retirer de leurs mains ces petits ro-
mans lits catholiques, romans niais de pen-
sées et de style, uniquement créés pour chan-
ter In charité et la piété de madame la com-
tesse, innocente victime de la Révolution, la
providence du bourg, et pour peindre sous
les plu S sombres Couleurs le vieux républicain,
le buveur de sang, détenteur actuel des biens
de la lite comtesse, cherchant dans le ci un.»
l'oubli de ses remords. Voilà les inepties qu'il
faudrait extraire des bibliothèques scolaires
et qui, aujourd'hui encore, composent le prin-
cipal menu des distributions de prix et en-
combrent en grande partie les rayons desdites
bibliothèques.
Aussi u est-ce qu'avec une demi-satisfac-
tion que nous signalons les progrès de cette
utile institution si malheureusement détour-
née de son but. Sous le ministère de M. Du*
ruv, en 1865, le nombre des bibliothèques étuit
BIBL
dû <i,833, celui des volumes était de 180,854.
En I8G0, lo chiffre des bibliothèques s'élevait
il 14,3$?> et celui des volumes a 1,239,165. En
1874, les bibliothèques, non compris celles du
département de la Seine, étaient an nombre
de 15,623, et le chiffre des volumes s'élevait à
1,474. C37-, et cela malgré les obstacles mul-
tipliés par l'administration autour des libé-
rales associations créées à Paris pour offrir
. ratuitement aux bibliothèques scolaires des
livres choisis avec le soin le plus intelligent.
— Bibliothèques militaires. Les bibliothè-
ques de garnison datent de l'Empire; mais
il ne faut pas que les partisans de l'Empire se
hâtent de triompher de cette circonstance :
cette utile institution est due à l'initiative
privée, et si le gouvernement impérial in-
tervint, ce fut dans l'intention de la rendre
absolument inutile. Quand la Ligue de l'en-
seignement, qui a rendu tant de services, pro-
posa de fonder des bibliothèques de caserne
pour les soldats, caporaux et sous-officrers,
le maréchal Randon , alors ministre de la
guerre, approuva pleinement et entièrement
lîdée; mais il y mit cette bizarre condition
qu'il serait expressément défendu de faire en-
trer dans les bibliothèques de caserne d'au-
tres livres que ceux qui étaient inscrits dans
un catalogue dressé par son ordre et qu'il
annexait a son autorisation. Or, ce catalogue
fermé, véritables colonnes d'Hercule du sol-
dat, contenait 417 ouvrages, parmi lesquels
nous citerons : le Combat spirituel, les ,4?i-
nales de la Sainte- Enfance, le Mois du Sacré-
Cœur, un Choix de lectures ascétiques, des
Lettres au clergé, le Bonheur des époux chré-
tiens, les Manuels des mères de famille et des
jeunes personnes, etc., etc. En fait d'histoires,
on y trouvait celle de Napoléon III par l'abbé
Mullois, la. Vie et la mort de M. A. Datain-
ville, par un Père de la compagnie de Jésus ;
la Vie de saint Aquilar, des Récits anecdoti-
ques sur Pie IX. etc., etc. Il convient d'ajou-
ter les œuvres « littéraires » de Mgr de
Ségur, Y Almanach du Rosier de Marie, le Do-
mine salvum fac imperatorem , en plain-
chant, etc., etc. On devine avec quelle avi-
dité les soldats se jetaient sur de pareils ou-
vrages.
Sous le ministère de M. Jules Simon, en
1871, la Ligue de l'enseignement renouvela
ses offres avec plus de succès, aidée cette
fois par l'administration supérieure et par les
cercles d'officiers ; des bibliothèques, très-
bien composées, se formèrent par ses soins
dans un grand nombre de régiments. En
neuf mois, 14,000 francs furent employés à la
création de "0 bibliothèques, comprenant les
meilleurs ouvrages de notre littérature et
de la littérature étrangère. Bientôt la Société
Franklin s'associa à ces intelligents efforts
et ouvrit, pour la fondation de bibliothèques
militaires, une souscription publique qui dé-
passa 100,000 francs. En juillet 1874, elle avait
fondé 140 bibliothèques de caserne et 14 ôi-
hliothèques de régiment; en novembre de la
même année, le chiffre des bibliothèques
qu'elle avait fondées s'élevait a 224. Les co-
mité^ catholiques, qui regrettaient le cata-
logue Randon, où les idées • religieuses »
étaient si largement représentées, ne man-
quèrent pas de fulminer contre la Société
Franklin, assez hardie pour introduire dans les
casernes les œuvres de Henri Martin. Ils por-
tèrent leurs plaintes jusqu'à la tribune par la
voix du marquis de Fournès. Il était trop tard
cette fois; le mouvement était lancé et ne
devait plus s'arrêter. M. le comte de Madré,
président du conseil d'administration de la
Société de secours aux blessés des armées de
terre et de mer, aida puissamment à ce mou-
vement en s'y associant, peut-être avec l'in-
tention de le diriger dans un sens moins
libéral. Il fonda l'œuvre des Bibliothèques
des sous - officiers et des soldats |29 août
1873), qui, en peu de temps, réunit 7,104 vo-
lumes dans 14 bibliothèques. C'est la part
■use dans le catalogue général, et il
faut espérer que les cléricaux s'en conten-
teront.
— Bibliothèques de la marine. La création
de ces bibliothèques remonte seulement k
l'année 1872. Il fut fonde, k cette époque,
une bibliothèque de bord pour chaque di-
vision. Ce début était plus que modeste;
mais, grâce k l'intervention du ministre de
l'instruction publique, des particuliers et sur-
tout de l'inépuisable Société Franklin, l'in-
stitution prit un rapide essor. En is*:t, un
règlement d'administration publique institua
dans chaque port une commission de la bi-
bliothèque de division et créa des ressources
financières empruntées aux masses générales
d'entretien des divisions. Le nombre des vo-
lumes devint assez considérable pont e> ij ec
la création d'un catalogue. Une conin.
centrale fut établie dans ce but {18 août 1st:î).
Ce catalogue est malheureusement assez
mince ; une part immense y est faite aux illus-
trations, et la commission paraît s'être préoc-
cupée d'amuser le matelot plutôt que de l'in-
struire. Il y a là. d'importantes modifications
ii introduire et l'on doit désirer qu'un esprit
plus large préside k l'introduction des livres
dans les bibliothèques de la marine.
Rilillofbt-qiie roie Illustrée. SOUS Ce titre
a paru une série d'ouvrages destinés à l'en-
fance et à la jeunesse, propres k être donnés
comme livres d'étrennes ou comme livres de
prix ; l'importance de cette collection, le pro-
pres qu'elle a fait faire k la librairie fran-
BICII
çais", la popularité légitime dont elle jouit,
te nous permettent pas de la passer sous si-
lence. Pendant longtemps, leslivi es destinés
à l'enfance et k la jeunesse ont été (l'une
médiocrité, pour ne pas dire «l'une nullité,
déplorable, aussi bien pour le fond que pour
la forme. Il suffit de jeter les yeux sur les
éditions qui avaient cours il y a une ving-
taine d'années, éditions que certains librai-
res obscurs continuent à débiter, sans profit
pour personne, car ces livres, insignifiants
pour l'esprit comme pour l'œil, accompagnés
de gravures d'Epinal, sont aussi chers que
de bons ouvrages bien impriméset bien écrits.
C'étaient pour la plupart de méchantes compi-
lations, faites sans goût comme sans intelli-
gence, formant des volumes tantôt insigni-
fiants, tantôt hors de la portée de ceux aux-
quels ils s'adressaient. L'impression et le
papier étaient à la hauteur du texte. Les
plus passables étaient encore ces romans re-
ligieux, revêtus de l'approbation de tous les
evèques et archevêques, et qui travestissaient
indignement l'histoire au profit de l'esprit
clérical. En un mot, l'enfance et la jeunesse
étaient complètement négligées; nous avions
des pelants en us, mais point de ces éduca-
teurs qui savent rendre la science aimable
et cacher la leçon sous la forme d'un récit
intéressant. Le vent de la réforme souffla de
l'étranger; en Angleterre, en Allemagne, en
Suisse, des ouvrages bien faits existaient,
spécialement destinés k la jeunesse. On tenta
de les imiter; ce premier essai réussit. Ce
qui n'avait été qu'une expérience devint bien-
tôt une entreprise importante. Une littérature
spéciale se créa, chargée de donner aux jeu-
nes intelligences toutes les notions morales,
scientifiques, historiques à leur portée; des
écrivains ne tardèrent pas k se distinguer
dans cette voie spéciale. De jolis livres, bien
imprimés, ornés de jolies gravures, eurent
bientôt la mode; les jouets, les sucreries fu-
rent abandonnés peu k peu, au grand profit
de l'intelligence et de l'estomac. Ces char-
mantes éditions, d'un prix relativement mi-
nime et auxquelles un débit considérable per-
mit d'atteindre jusqu'au luxe, produisirent
chez la gent scolaire la même révolution
que le journal à bon marché dans les clas-
ses ouvrières; elles popularisèrent le goût
de la lecture , amenant par lk un incon-
testable progrès. Aujourd'hui, les volumes
de cette Bibliothèque se trouvent partout.
Quelques-uns ont été tirés k plus de cent
mille exemplaires; ces chiffres expliquent
leur prix relativement modéré, car il faut
que l'éditeur en ait vendu une dizaine de
mille pour rentrer seulement dans ses frais.
Cette Bibliothèque, qui comprend aujourd'hui
près de trois cents volumes, se divise en trois
parties : la première, destinée aux enfants de
quatre k huit ans, contient surtout les contes
de fées de Perrault, de Mme d'Aulnoy, de
Mme la comtesse de Ségur, les ouvrages du
chanoine Schmidt, de Perchât, de Mme Pape-
Carpeniier. Dans la seconde partie, destinée
aux enfants de huit k quatorze ans, se trou-
vent des ouvrages divers d'Anderson , de
Mme de Bawr, de Berquin,de MmeCarraud,
de missEdgeworth,de Fénelon,de de Foë, de
Mme de Genlis*, de M"e Julie Gourand, des
frères Grimm , de Marinier, du capitaine
Mayne-Reid, de la comtesse de Sannois, de
M"'e de Ségur, de M™« de Stalz, de Mme de
Witb, née Guizot, tous écrivains s'adressant
spécialement aux enfants. La troisième par-
tie, réservée aux adolescents, devient plus
sérieuse. Elle se compose de l'abrégé de tous
les grands voj-ages faits dans les diverses
parties du globe par Agassiz, Baldwin, Ba-
ker, Hayes, Livingstone, Mage, Monhot, Pal-
grave, Speke et Vainbery ; quelques ouvrages
sur l'histoire et la littérature la complètent
et conduisent ainsi l'adolescent jusqu'au seuil
même de la vie sérieuse.
Itim.is. ancienne ville d'Asie, dans la Ca-
rie, peuplée par des Milésiens, d'après Orté-
lius. Il Ancienne fontaine de l'Anatolie, dont
les eaux se jetaient dans le port de Milet et
se rendent aujourd'hui dans le Buïuk-Meïn-
der. Elle était célèbre dans l'antiquité par
l'histoire des amours funestes de Biblis ou
Byblis, dont les pleurs, suivant la Fable, don-
nèrent naissance k la fontaine qui prit d'elle
son nom.
BIRI.IS, fille de Miletus et sœur de Caunus.
Ayant conçu pour son frère une passioa cri-
minelle, elle se pendit de désespoir. Elle fut
changée en fontaine.
BIBLITE adj.
— s. f. pi. (bi-bli-te). Entoin. Tribu de lé-
pidoptère nocturnes, de la famille des nym-
nhahens, intermédiaire entre les vanesses et
les satyres.
DIIU'LL'S (buveur)t surnom de Bacchus.
BICEPS (à double tâte)y surnom de Janus.
BICHNOUB s. m. (bi-chnoubb). Relig. ind.
Dévot \oué au culte de Vichnou.
— Encyd. On appelle bichnoubs , dans
l'Inde, des hommes qui se sont voués exclu-
sivement au culte de Vichnou, après avoir
renoncé k toutes les jouissances du monde et
fait abandon de toutes leurs richesses, en un
mot s'être mis dans lo dénûment le plus com-
plet, pour pouvoir se consacrer entièrement
k leur salut et se préparer k la vie future,
sans être distraits par les occupations mon-
daines. Ce sont ordinairement des hommes
BIDA
d'un âge mû--; après avoir réuni leurs amis,
leurs parents, ils leur annoncent leur réso-
lution, puis, coifTés d'un bonnet rouge et
bleu, vêtus de toile, portant un bâton et un
chapelet, ils s'en vont de temple en temple,
errant par les chemins et vivant des aumô-
nes qu'on leur fait.
* BICHO s. m. — Pathol. Espèce de gan-
grène du rectum, endémique au Brésil.
BICHY s. m. (bi-chi). Bot. Syn. de luna-
NÉb.
BICKERSTAFP (ïsaae), auteur dramatique
anglais du xviue .siècle. Lorsque lord Ches-
terfield fut devenu lord lieutenant d'Irland •
en 1746, Bickerstaff entra dans la marine et
obtint un grade assez élevé; mais des cir-
constances d'un caractère assez équivoque
lui tirent quitter le service, et il se mit à
écrire pour le théâtre. Parmi les nombreuses
pièces qu'il composa, nous citerons : l'Amour
nu village (17G3); V Amour à la ville (17G7);
Y Hypocrite (1768); Lionel et Clarisse (1708) ;
Il le ferait s'il pouvait (1771).
BICOTYLÉDONÉ. V. DICOTYLHDONE , au
tome VI du Grand Dictionnaire.
BICYCLE s. m. (bi-si-kle — du préf. bi, et
du gr. kuklos, cercle). Se dit quelquefois pour
désigner un vélocipède k deux roues.
BICYCLISTE s. m. (bi-si-kli-ste — rad. bi-
cycle). Se ditquelquefois pourvÉLOClPÉDiSTH :
Une course de vélocipèdes des plus intéressan-
tes a eu lieu lundi à Cremorn-ùardens, d Lon-
dres, entre te fameux bicycliste, M. Stand»/,
et M. Markham, par suite d'un pari entre ces
deux gentlemen. (Débats.)
* BICHE s. f. — Astron. Un des noms de la
constellation appelée plus souvent Cassiopée.
"BIDA (Alexandre), peintre et dessinateur
français. — Depuis 1865, cet éminent artiste
n'a plus exposé que des dessins. Nous cite-
rons de lui : le Départ de l'enfant prodigue,
Paix à cette maison (1865); les Vierges folles,
Hérodiade (1867); Décollation de saint Jean-
Baptiste(\$6$); Y Auteur de /'Imitation (1869 ;
la Prédication de saint Paul à Athènes, la
Cène (1870) ; Jésus au milieu des docteurs
(1872) ; le Départ, le Repos, la Porte de Beth-
léem, trois dessins dont les sujets sont tirés
de la Bible (1874); Jérôme Savonarole, aqua-
relle (1875). La plupart des dessins que nous
venons de citer ont été exécutés par M. Bida
pour une édition des Evangiles, traduction de
Bossuet (1873, 2 vol. in- fol.), ouvrage admi-
rable au point de vue de l'exécution typo-
graphique et dont les illustrations, dues k
M. Bida, ont été l'objet de louanges una-
nimes. M. Bida a obtenu une médaille de
ire classe à l'Exposition universelle de 18G7,
et il a été promu, en 1870, officier de la Lé-
gion d'honneur.
* BIDACHE, bourg de France (Basses-Py-
rénées), ch.-l. de cant., arrond. et k 33 ki-
lom. de Hayonne, sur les rives du Lihurry et
de la Bîdouze; pop. aggl., 873 hab. — pop.
tôt., 2,567 hab. Fabrication de gants, de
clous et de poterie ; exploitation de carrières.
Ruines de l'ancien manoir féodal des Gra-
inont.
BIDAHVN ou BEDAHAN, ville delà Perse,
dans le Farsistan ; 10,000 hab. environ. Il s'y
fait un commerce de quelque importance.
nin Vil M ou BIDACUM, ancienne ville de
Germanie, aujourd'hui Burghauskn.
BIDARD (Théophile), homme politique etju-
riseonsulte français, né k Rennes en 1804. Il
étudia le droit dans sa ville natale, où il fut
reçu docteur en 1824. Après la révolution de
1830, M. Bidard devint substitut k Rennes,
puis il remplit dans la même ville les fonc-
tions de substitut du procureur général (1S31-
1S32). A la suite d'un concours, il obtint une
chaire de procédure (3 novembre 1832), qu'il
continua a occuper tout en se livrant k la
plaidoirie, k partir de 1835. Apres la révolu-
tion de 1848, les électeurs d'IIle-et-Vn une
l'envoyèrent siéger k la Constituante par
77,599 voix. Il fit partie du comité de l'instruc-
tion publique, vota avec les républicains mo-
dérésetdonna sa démission le 10 février 1849.
De retour ;i Rennes, il y reprit son enseigne-
ment et ses travaux d'avocat et fut nommé
en 18G0 doyen de la Faculté, iïn 1864, il cessa
d'être avocat. Peu après, ayant eu k se plain-
dre d'un nouveau recteur nus » la tète do la
Faculté de Rennes, il donna sa démission et
demanda k faire valoir ses droits k la re-
traite; mais le ministre Duruy lui lit une ré-
ponse évasive. S'étant porte candidat au
conseil général en 1867, il puldia une circu-
laire très -libérale, dans laquelle il attaquait
les candidatures offlcii Ile ■ el tut nus aussi-
tôt, ;'i la retraite. Kiu conseiller municipal de
Rennes au mois d'août 1870, il devint maire
de cette ville après la révolution du 4 sep-
tembre, et il conserva ces fonctions jusqu'au
12 janvier 1871. Le 8 février suivant, M. Bi-
dard fut élu députe de l'I Ile-et-Vilaine
semblée nationale, par 90,783 VOIX. Il prit
place au centre droit, dans lo groupe dos
orléanistes, vota la paix. L'abrogation des lois
d'exil, la loi des conseils généraux, la pro-
position Rivet, se prononça pour les prières
publiques, pour la pétition des i \ êques, pour
la proposition Ravine], contre le ret< :
L'Assemblée à Parii ien des traites
de commerce, etc. Le 21 mai 1873, il vota
pour M. Thiers, et, bien qu'il ne fit pas d'op-
position au gouvernement de combat, il vota
B1EL
367
contre le septennat et en 1874 pour la pro-
position Péner et Maleville. An commence-
ment de 1875, il fit une proposition tendant
ablisseinent de la monarchie constitu-
ée, puis il vota contre la constîtut on
('u *5 ' la loi de l'enseignement
ni-, etc. M. Bidard fut rapporteur du
projet de loi sur l'organisation de la magis-
trature, du projet de loi relatif k des in-
demnités à. accorder aux victimes du 2 dé-
cembre, pnrla sur la réforme judiciaire, sur
la i a on trucl .de la colonne
sur divers impôts, en-. Après la dissolution
de l'Assemblée nationale, .M. Bidard est ren-
tré dans la vie privée (1876).
BIDAUCT s. m. (bi-doktt). V. BiDANliT, au
tome II du Grand Dictionnaire.
BIDERMANN (Jean-Godefroy), généalo-
ffi n* allemand du xvuie siècle. Il fut pasteur
a Aufsess, dans l'évêchè de Bamberg. Ses
principaux écrits, en allemand, sont
néalogie des maisons souveraines de comtes
dans la Franconie , ire partie (Erlangen,
1746, in-fol.) ; Généalogie des maisons souve-
raines de princes dans in Franconie (lîaireuth,
1746, in-fol.); Registre généalogique du patn-
Ciat de Nuremberg,
B1DI, nom que les peuples du Malabar
donnent au destin.
"BIDING et non BID1NY (Moïsc-Israel),
hébraïsant fiançais, né en 1773. Il se vouait
L'instruction de la jeunesse Israélite et publia
de nombreux ouvrages, dont les principaux
sont : Sepher im Lamikra ou Principes de
lecture (Metz, 1816); Hanoch la naar , G
de la jeunesse; Machzor, recueil de poésie
sacrée pour le culte israélite (Metz, 1817);
Selihoth [Prières de la pénitence] (Metz,
la Vengeance d'Israël (Metz et Paris,
1840).
B1DÏN1, ancien peuple de la Sicile, au S.
de Syracuse, et dont la capitale portait lo
nom de Bidis.
Bidiu», ancienne forteresse do Sicile, au
N. de la partie orientale de l'Etna, et dont
10 bourg moderne de Linguagrossa tient k
peu prés la place.
BIDJI ou IUJI, nom des génies qui veillent
k l'entrée du paradis, dans la mythologie
indoue.
BIDONE (Georges), mathématicien italien,
né vers la fin ou siècle précèdent. Il fut
membre de l'Académie des sciences de Mi-
lan et publia, outre plusieurs mémoires sur
des questions de mathématiques pures, des
dissertations sur lu boussole, sur la chaleur
du soleil, sur le remous et la propagation de ;
ondes et sur divers sujets se rattachant à la
physique.
BIDOHIS s. m. (bi-do-ri). Nom donné au-
trefois aux chevaux que montaient les offi-
ciers subalternes d'intanterie.
B1DOURÉ (Alexandre Martin, dit), une
des victimes du coup d'Etat du 2 décembre,
V. Martin, dans ce Supplément.
BIDUINO, sculpteur italien du xne siècle,
dont les principaux ouvrages se trouvent en
Toscane. On voit de lui dans l'égl se Saint-
Sauveur de Lucques un bas-relief daté de
1180 et représentant un Miracle de saint
Nicolas, Pise possède un sarcophage du
même artiste, sur lequel on voit des cl
seurs poursuivant des pièces de gibie:
sculptures, toutes grossières qu'elles sont
encore, semblent pourtant indiquer que l'art
avait déjà fait quelques progrès k cette
époque.
R1KDERMANN ou BIDERMANN (Jean-
Jacques), peintre suisse, ne il Wînterthur vers
la fin du siècle dernier. Il eut pour maître
(iratf, de Dresde, et se rendit ensuit' a I
où il peignit de aux. H
alla ensuite à Constance et produisit
aquarelles qui furent recherchées. Ses œu-
vres les [dus estimées sont : Délices de la
promenade solitaire; les Cataractes du Rhin ;
. , avec une vue sur le lac; la Ville de
Francfort et ses environs, etc.
BIEL (Gabriel), savant théologien allemand
du moyen âge, mort vers H95. Biol était do
la Socié ■ de la vie commune, li-
en théologie et professeur à Tubin-
gue. H fut un des principaux théologien
dogmatiques dont l'influence se fit longtemps
dans l'école catholique de Tubingue,
■ la avee énergie au niouvene-n t i'ie lu
Réforme, mais devant lequel elle finit par
succomber. Parmi ses nombreux écrits, on
peut citer : des Commentaires sur les qnatn
livre-; du Maître des sentences, une Explica-
tion du canon de la messe et des Discours.
• B1ËI.EFEI.D ou BIELFEI.D , ville de
-, province da Wèstphalie, dans lo
gouvernement de Mm len, sur la Luttei ;
23,000 hab. Elle possède un gymnase el une
Ecole polytechnique. Fabriques de toiles et
de soieries; blanchisseries les plus vastes de
l'Europe.
B1EI.ER (Benjamin), théologien et savant
allemand, no en Saxe en 1693, mort en 177.;.
11 étudia à l'université de Leipzig, et, quoi-
qu'il remplit avec zèle les fonctions de pas-
teur, il trouva le temps de publier les ou-
vrages suivants : Dissertatio de lapidihus
Runutnorum tnilliaribus seu juxta viam po«-
tts (Wittemberg, 1713, in-4<>); De cathedra
368
BIEN
tancti Pétri Antiochz Romxr/ue comipta ac de-
perdita brevis commentatio (Ilelmslaedi, 1738,
in-40); Observations fondamentales sur les
tremblements de terre, en allemand (Wittem-
berg, 1757, io-80), etc.
* BIELITZ, ville d'Autriche-Hongrie (Mo-
ravie); 8,000 hab. Importante fabrique de
draps.
BIELKE (le baron Thure), conspirateur
suédois, mort à Stockholm en 1792. Lorsque
le sénat fut supprimé par Gustave III, plu-
sieurs seigneurs formèrent une conspiration
dan s laquelle entra Thure Bielke. Gustave III
fut tué; mais le meurtrier fut arrêté, ainsi
que les principaux conjurés. Alors Bielke
s'empoisonna, et, lorsqu\>n vint pour l'arrê-
ter, on le trouva mort.
* BIELOWSKI (Auguste), poète et écrivain
polonais. — Il est mort en octobre 1876.
* BIEN s. ni. — Encycl. Philos. Aux con-
sidérations métaphysiques sur le bien que
nous avons exposées dans le tome II, nous
croyons devo'r ajouter qit lques remarques
d'un caractère plus positif, plus saisissable
en quelque sorte. Nous ferons d'abord remar-
quer que le mot bien, quand on l'applique à
des êtres déterminés, signifie toujours quel-
que chose d'avantageux, d'utile pour ces
êtres : travailler pour le bien de l'humanité,
c'est chercher à produire ce qui est avanta-
geux à l'humanité; quand on punit un en-
fant, on dît que c'est pour son bien, et cela
signifie pour son avantage dans l'avenir; il
en est de même dans tous les autres cas. Si
le mot est employé dans un sens plus vague,
l'idée d'avantage n'apparaît pas d'une ma-
nière aussi claire ; mais nous prouverons
bientôt qu'elle subsiste toujours. En général,
tout être vivant cherche son &n?n,c'est-a-dire
ce qui lui est utile, soit pour conserver sa
vie, soit pour la rendre plus agréable, et
c'est là un bien naturel, parce que l'animal
est porté à le chercher par l'instinct même
dont l'a pourvu la nature; mais il y a en
outre pour l'homme un bien moral, qui diffère
du bien naturel en ce que l'homme y est
porté, non par sa nature première, mais par
les mœurs, et par mœurs il faut entendre ici
les lois, les institutions, les habitudes socia-
les, tout ce qui sert à régler les rapports que
les hommes ont entre eux dans une société
organisée. Pourquoi l'homme n'est-il point
porté directement au bien moral par sa na-
ture même? Parce que ce bien est souvent
un désavantage réel et direct pour lui : par
exemple, il serait avantageux pour le pauvre
de s'emparer des trésors du riche, et le bien
moral, pour lui, consiste précisément à lais-
ser intacts ces trésors; le bien moral, en ce
cas, consiste dans l'avantnge du riche opéré
par le pauvre, et partout où l'on parle du
bien moral, cela signifie toujours le bien
d'autrui opéré par celui qui n'en doit pas di-
rectement profiter. Mais si le mubile qui
porte l'homme à se proposer comme but di-
re'ct de ses actes le bien ou l'avantage d'une
autre personne était un sentiment tout à fait
naturel, comme par exemple l'amour d'un
jeune homme pour une jeune tille, celui d'une
mère pour son enfant; si même il s'agissait
d'un sentiment prenant naissance en partie
dans une inclination naturelle, en partie
d.ins certains rapports de famille ou d'ami-
tié, on n'appliquerait point encore aux actes
faits pour l'avantage d'autrui la dénomina-
t.on de bien moral; pour qu'il y ait réelle-
111 m bien moral, il faut que les actes résul-
tent uniquement de ce que les usages géné-
raU-meni établis, les institutions.les lois écrites
Iles que l'intérêt général devrait faire
établir commandent , dans le cas particulier
dont il s'agit, de préférer le bien d'autrui a
celui de l'agent lui-même. Quant à la ques-
tion de savoir si la pensée de ces u>nges
et de ces institutions se présente à l'esprit
dans tous les cas où il s agit de faire un
acte qui peut avoir pour autrui des consé-
quences heureuses ou funestes , il serait
peut - être téméraire de la résoudre affir-
mativement; mais l'étude attentive des fans
montre qu'il en est ainsi le plus souvent, et
presque toujours celui qui va faire un
do ces nctea Bail quel parti il doit prendre
s'il veut tenir compte des mœurs, c'est-à-dii e,
e une fois, des lois, des institutions, des
tendants sauvegarder l'intérêt géné-
ral, il sent en lui quelque chose qui ressemble
Qpéralif de Kant, sauf qu'il
n'y a la rien de catégorique ni d'absolu,
lie c'est le produit des institutions , des
mœurs.
Comment l'homme, que sa nature première
porte toujours a chercher son intérêt propre,
peut i lit iger par de»
m itilution idonl le but direct est l'intérêt d'au-
trui ? Cet i'ar la force de l'habitude. et pour
lui faire contracter cette habitude, il a fallu
lui faire com] bord , à un point do
vue général, que toi □ entendu lui
commandait souvent de sucritier un aval
direct et momentané pour s'assurer du
venu- des avantagea durables el d'une
importance pour - on bonheur personnel
quand l'éducation morale est fuite, la vue
distincte des avantages futurs que | 1
li pratique du bien n'est [dus née sire;
1 homme est vertueux par la force de I
tude vertueuse, et su vertu présente tous lus
res du désintéressement.
Beaucoup de moralistes ont prétendu qu'il
BIEN
y a entre le bien et le mal moral une diffé-
rence essentielle, fondée sur la nature des
choses et non sur les întérêis, les conven-
tions, les institutions humaines. Que la diffé-
rence entre le bien et le mal soit fondée sur
la nature de> choses, cela ne peut être nié,
puisque tout ce qui existe n'est que le résul-
tat de la nature des choses; mais que cet-e
différence soit indépendante des intérêts, des
conventions, des institutions humaines, cela
est faux; d'abord parce qu'il n'y a aucune
raison qui puisse faire exclure les institutions
du nombre des choses dont la nature produit
la différence dont il s'agit, et ensuite parce
que la qualification même de moral donnée
au bien signifie que ce bien est précisément
produit par les mœurs, c'est-à-dire par les
institutions humaines. Tout ce qu'on pour-
rait admettre, c'est que certaines institutions
réelles peuvent être mises de côté quand
elles paraissent injustes, c'est-à-dire mal
calculées pour atteindre le but que les hom-
mes se sont proposé en adoptant la vie so-
ciale.
Ainsi, la différence entre le bien et le mal
moral peut à la rigueur être regardée comme
indépendante des institutions qui semblent
injustes; mais elle dépend alors complète-
ment de certaines institutions idéales dont
on prévoit et dont on désire la création pour
un temps plus ou moins éloigné. S'il ne de-
vait exister d'institutions d'aucune sorte, le
bien moral serait complètement impossible,
puisque moral est ici synonyme à'institution-
nel, c'est-à-dire fondé sur des institutions,
soit écrites, soit consacrées par l'usage, soit
appelées par l'intérêt général bien entendu.
Mais il en est bien peu parmi les hommes
qui soient capables de juger par eux-mêmes
si les institutions existantes, lois ou usages,
sont défectueuses, et ceux qui se permettent
de critiquer ces institutions y sont presque
toujours portés par des passions aveuglas ou
par leur intérêt personnel plus ou moins dé-
guisé. Pour les masses, on peut donc affirmer
que le bien moral n'est autre chose que le
bien ou l'avantage d'autrui devenu le but di-
rect de certains actes particuliers par l'in-
fluence unique des lois ou des mœurs réelle-
ment établies. Quant au petit nombre de
ceux que des études sérieuses semblent avoir
rendus capables déjuger les institutions exis-
tantes, ils ont jusqu'à un certain point le
droit de ne compter pour rien celles qui leur
paraissent mauvaises; et pourtant, ou a le
droit aussi de leur demander .s'ils sont bien
sûrs de ne pas se tromper dans lo jugement
ou'ils portent sur ces institutions. C'est sur
1 autorité de la raison qu'ils s'appuient; mais
quelle raison? Ce ne peut être que la leur;
et de quel droit peuvent-ils exiger que tou-
tes les raisons s'inclinent devant la décision
qu'ils ont portée? Reconnaissons pourtant
qu'à toutes les époques on a vu un certain
nombre d'esprits éclairés se prononcer contre
certaines lois ou certaines pratiques; plus le
nombre de ces esprits est grand, plus il pa-
rait raisonnable de retrancher ces lois ou ces
pratiques de celles qui doivent servir à éta-
blir la différence entre le bien et le mal mo-
ral; mais il est impossible de déterminer à
quel moment précis l'apparence se change
en certitude et l'on peut affirmer qu'elle ne
se change jamais en certitude absolue.
Est-ce amoindrir l'homme, que de lui re-
fuser ainsi la connaissance de l'absolu? Oui,
sans doute; mais sait-on bien jusqu'où ten-
dent à le grandir ceux qui veulent que l'ab-
solu soitàsa portée? Connaître quelque chose
d'absolu est impossible, à moins de connaître
tout, car si une seule chose reste inconnue,
elle peut avoir avec ce qu'on croît connaître
absolument des rapports qui en changent la
nature. Mais personne n'a jamais osé soute-
nir que l'homme soit appelé à tout connaître;
tout le monde, au contraire, admet que ce
que l'homme ignore et ignorera toujours dé-
passe de beaucoup ce qu'il sait.
Mais, dira-t-on encore, si la notion du bien
doit dépendre de quelque chose, ce n'est pus
des conventions, des institutions humaines,
puisque, au contraire, celles-ci sont ou doi-
vent être fondées sur la notion du bien. Cela
est vrai ; mais le mot bien change ici de sens ,
et ne signifie plus que ce qui est utile à la
société tout entière. C'est en effet le bien$
I avantage de la société que doivent toujours
se proposer ceux qui créent ou cherchent à
modifier les lois, les institutions, les mœurs.
Le bienf dans ce dernier sens, est plutôt poli-
tique que moral.
Si dans tout ce qui précède nous n'avons
point parlé de la religion, que ses défenseurs
présentent comme le seul véritable fonde-
ment de tout bien, c'est que nous avons eu
l'intention de la comprendre parmi ces insti-
tutions sociales qui peuvent porter les indi-
vidus à prendre l'avantage des autres pour
but direct de leurs actes. La religion, en effet,
est une institution sociale par cela seul qu'elle
existe au milieu des sociétés humaines, et,
lors même qu'elle serait divine par son ori-
gine, elle serait toujours sociale par le milieu
où elle a été établie. Ou conçoit, d'ailleurs,
au'une discussion religieuse serait ici fort
éplacéSt
Biou publie (le), journal du soir, quoti-
dien, politique, littéraire, scientifique, nuan-
olo, fondé le s mars 1871, pur
M. lieu ri Didier, dit Vrignault. Ne au len-
deiuaiu de nos désastres et au moment où
DTEN
M. Tliiers signait aver- l'Allimn^ne victo-
rieuse les dures conditions de la paix, le
Bien pttbhc se montra, dès son premier nu-
méro, très-patriote et sincèrement républi-
cain. Son dévouement même à la République
lui fit entrevoir les dangers du Comité cen-
tral formé à Paris après l'armistice, et il
protesta avec une courageuse indignation
contre les assassinats du 18 mars. La Com-
mune trouva en lui un adversaire énergique.
Elle le supprima le 21 avril. Sept jours après,
le journal, sans rien changer à sa ligne de
conduite, reparaissait sous ce titre : la Paix.
La Paix fut interdite le 1er mai. M. Vrignault
ne se laissa pas décourager. Du 14 au 19 mai,
il publia de nouveau son journal, qui s'ap-
pela alors le Républicain. Enfin, après l'en-
trée des troupes à Paris, le 29 mai, il lui
restitua son titre primitif, le Bien public.
Les tribulations d'un début aussi tourmenté
et l'impossibilité d'établir des correspondances
avec la province ne permirent pas au Bien pu-
blic de se faire apprécier tout d'abord. Il
ne commença à avoir des abonnés sérieux
qu'à la fin de 1871, et leur chiffre ne s'éleva
pas bien haut. Le journal était cependant
fort bien rédigé ; ses informations étaient pui-
sées à des sources sûres, officieuses presque.
On n'ignorait pas, en effet, la bienveillance
toute particulière que lui portaient M. Thiei s et
le secrétaire de la présidence, M. Barthélémy
Saint-Hilaire. Le peu de faveur qu'il rencon-
tra dans le public tint à des causes particu-
lières et , pour tout dire, personnelles à
M. Henri Vrignault, son rédacteur en chef,
dont le républicanisme, de trop fraîche date,
rencontra bien des incrédules. Puis, les col-
laborateurs qu'il s'était donnés avaient, sous
l'Empire, appartenu presque tous à lu presse
réactionnaire. C'étaient M. Drumont, recom-
mandé jadis à Villemessant par M. Veuillot;
J. de Gastyne, qui sortait de la Patrie et y
est retourné; Saint-Aymé, dont la canonisa-
tion n'imposait à personne. Le Bien public
eut beau être décoré, dans la personne de
son rédacteur en chef, Didier, dit Vrignault,
il traîna jusqu'en 1S73 une existence peu do-
rée. M. Alexandre Rey essaya, pendant un
an ou deux, de conjurer la malchance qui
semblait s'être, des le début, attachée au
Bien public. Il réussit à ... se faire nommer
préfet. Quant au journal, il fut mis en vente
et trouva un acquéreur dans la personne de
M. Menier, le grand industriel, députe de
Seine-et-Marne.
M. Menier amena avec lui une rédaction
nouvelle, à la tète de laquelle se trouve
M. Yves Guyot. La couleur du journal s'est
accusée d'une façon précise, et l'on est sur
aujourd'hui que le Bien public est républicain.
Il se recommande non-seulement par la sin-
cérité de son opinion, mais encore par l'au-
torité avec laquelle il traite les questions
économiques et administratives. Nous espé-
rons qu'avant peu le Bien public, dont la
place est marquée au premier rang de la
presse démocratique, obtiendra sans conteste
le succès qu'il n'a jamais pu rencontrer lors
de sa première incarnation.
" BIENA1MÉ (Paul-Emile), musicien fran-
çais. — 11 est mort à Paris en 1869.
■ BIENFAISANCE s. f. — Encycl. Bureaux
de bienfaisance. V. assistance publique ,
dans ce Supplément.
Bicii-Hoa, forteresse de la basse Coehin-
chine. Elle est située sur la rivière et dans
la province de même nom. En décembre
18G1, le contre-amiral Bonard résolut de
s'emparer des positions fortifiées que les
Annamites occupiiient entre le Saigon et son
affluent, le Bien-Hoa. Ils avaient établi, au
centre de cette position, un camp retranché
occupé par 3,000 hommes. Le cours de la ri-
vière était coupé de nombreuses estacades et
de barrages en pieux et en pierres, protégés
par des forts établis sur les deux rives. Après
un ultimatum envoyé au roi Tu-Duc, le contre-
amiral divisa sa petite armée en plusieurs
corps, qui s'avancèrent dans trois directions
différentes, tandis que les embarcations de la
Renommée remontaient la rivière {14 décem-
bre). Le capitaine de vaisseau Le Bris s'em-
para le soir même de Co-Gong, puis, forte-
ment appuyé par la tiottille, vint attaquer les
forts de la rive. Deux de ces forts se rendi-
rent après une vive résistance; la IloUille
supporta les principales attaques de l'en-
nemi, et l'une des embarcations, l'A far me,
fut criblée de boulets. A la suite de la perte
de ces deux forts et d'un autre qui se rendit,
sur la rive gauche, les Annamites évacuèrent
tous ceux qu'ils avaient construits sur la ri-
vière jusqu'à Bien-Hoa, ce qui permit do
détruire tous les barrages. En même temps,
la colonne Comte, après la prise de Co-Goox,
avait rallié la colonne Doinenech, chargée
d'opérer contre le camp retranche de II .-lion,
i-t !>' . Annamites, attaqués sur trois points k
la I»is, se bâtaient d'évacuer le camp et de
se jeter dans Bien-Hoa. Toutes les forces
françaises convergèrent alors vers la cita-
delle, qui ne tint que quelques heures. On y
trouva 4$ pièces do canon, 15 jonques royales
et de grands approvisionnements do buis do
construction. La campagne avait duré quatre
juins et ne nous avait coûté que des perles
, liantes. Le colonel Doinenech, nommé
gouverneur du pays, organisa rapidement la
province do Bion-lloa, dont la possession a
été assurée à la France pur le traite signé le
E.JUIII 1862.
BIER
BIENJOINT s. ra. (biain-join). Dot. Arbre
de l'Ile de France.
* B1ENNE, ville de la Suisse, ch.-l. d'un
district du canton et à 36 kiloni. de Berne,
au pied du Jura, non loin de l'embouchure
d'un des bras de la Suze dans le lac de son
nom; 10,000 hab. C'est une ville industrielle
et commerçante.
BIENNIUM CANONICORUM. Cette ex-
pression servait à désigner autrefois le temps
(ordinairement deux an*) que les jeunes cha-
noines, élevés dans une maison religieuse,
passaient dans une université pour y étudier
la théologie et le droit canon. Auparavant,
ils étaient élevés et instruits dans les écoles
des cathédrales ; lorsque ces dernières eurent
disparu, on exigea que les jeunes chanoines
fissent des études académiques.
B1ENMUS, surnom de Jupiter, tiré de la
ville de Biennium, en Crète.
* BlENNOUItY (Victor-Krançois-KIoy),
peintre fiançais. — Les derniers tableaux
qu'il ait exposés sont: ['Amitié, panneau;
Partkénope (1865); la Maison du peintre à
Pompéi (1867); Socrale s'exerçant à ta pa-
tience (1868); Esope composant une faule
(1S6S); \e Bôdeurp&lQ). M. Biennoury a exé-
cuté, en outre, d'importants travaux décora-
tifs, notamment 97 compositions décorati-
ves dans les salons du palais des Tuile-
ries, 8 compositions dans la bibliothèque du
Louvre, œuvres qui ont été anéanties par
l'incendie en mai 1871, ainsi que des pein-
tures exécutées par lui au ministère d'Etat.
Citons encore d'importantes peintures déco-
ratives dans des salles de la galerie des An-
tiques au musée du Louvre (1867), ['Educa-
tion de la Vierge, à l'église Sainte-Elisabeth
(1874), etc. ; enfin, 42 compositions pour l'il-
lustration d'une édition des Evangiles, qui a
figuré en 1862 à l'Exposition de Londres.
BIENNUS, un des Curetés gardiens de la
caverne où Rbéa cacha Jupiter, pour le
soustraire aux recherches de Saturne.
BIÉNOR, chef tué par Achille, avec son
cocher Oïlée.
BIENVENU (Charles-Léon), journaliste et
écrivain satirique, connu sous le pseudonyme
de Toucbaiout. V. Touchatout , dans le
tome XV du Grand Dictionnaire.
* BIÈRE s. f. — Encycl. Transformer l'a-
midon en dextrine, celle-ci eu sucre et le su-
cre en alcool, tel est le but essentiel de la
fabrication de la bière. Maïs s'il est facile
d'énoncer le résultat final de cette série d'o-
pérations qui aboutissent à la production de
ce liquide alcoolique que tout le monde con-
naît, il l'est beaucoup moins de se rendre
compte des réactions par lesquelles s'opèrent
ces intéressantes transformations.
Toutes les graines qui contiennent de l'a-
midon, toutes les céréales par conséquent,
pourraient être employées à la fabrication
de la bière; mais c'est l'orge qu'on préfère
généralement. Entre autres qualités qui ex-
pliquent cette préférence, il iaut signaler la
facilité particulière qu'on trouve k provo-
quer la germination de cette graine, et aussi
son prix vénal, notablement inférieur à celui
du froment.
Mais il existe diverses variétés d'orge,
dont les principales sont l'orge commune et
l'orge à six rangs. En France, les brasseurs
n'établissent aucune différence entre ces
deux variétés, au point de vue de la fabri-
catîon de la bière; les Anglais, au contraire,
sont persuadés que les diverses qualités
d'orge donnent des quantités d'alcool très-
variables, et le fisc lui-même, en Angleterre,
admettant ces différences, perçoit sur les or-
ges des taxes différentes suivant leur rende-
ment présumé en malt, dont nous parlerons
plus tard. Pour faire celle difficile évalua-
tion, il admet que le rendement est propor-
tionnel aux accroissements de volume que
prennent les grains soumis au mouillage.
A ce point de vue, l'orge de Suffolk, qui
grossit énormément pur le mouillage, est con-
sidérée comme propre adonner la plus grande
quantité possible de ce malt et, à ce titra,
est frappée de la taxe la plus élevée.
On sait que l'orge et en général les céréales
employées a la fabrication de la bière ne sont
propres a cet usage qu'après avoir subi un com*
mencetnent de germination. Mais quel est le
rôle de la germination dans la production do
la dextrine? Malgré les recherches attentives
des chimistes, la question est demeurée fort
obscure. MM. l'ayen et Persoz prétendirent
avoir réussi à la résoudre. D'après eux, l'ef-
fet de toute germination est do provoquer la
formation d'un corps particulier, la diastuse,
qui posséda la propriété de dissoudre l'ami-
don, de s'emparer de la dextrino et de la glu-
cose, et de fournir ainsi aux jeunes tiges les
éléments nécessaires à leur développement.
Dans le cas «lu fabrication de l'orge, taaiastase
se produirait comme dans la nature et dis»
Boudrait de môme l'amidon ; mais la germi-
nation étant arrêtée à point, les opérations
ultérieures utiliseraient la dextrine et la glu*
C0 <■ pour la production de l'alcool.
Malheureusement pour cette théorie três-
séduisunte, des chimistes trés-vérieux ont
déclare n'avoir pu retrouver la diastaso dans
l'orge germe» ni dans les autres matières
amylacées ou on l'avait signalée, et ont nié
résolument son existence. L'étude de la
question exige une connaissance très-exacte
I3IÈR
de la constitution de l'orge avant et après
la germination, ce qui donne un haut intérêt
au tableau comparatif qui suit et qui est em-
prunté à Oudemaiis :
MATI&UE4.
OROB.
MALT
dessi cl é
a l'air.
5,6
67,0
0,0
9,6
12,1
2,6
3,1
8,0
58,1
Sui're
Matières cellulaires . .
Substances albumineu-
0.5
14,4
13,6
Mutii re grasse
2,2
3,2
100,0
100,0
Le Irait saillant de la transformation su-
bie par l'orge sous l'influence de la germina-
tion est la perte d'amidon et la production de
dextrine. Le sucre, qui n'existait pas dans
l'orge, existe à peine tians le malt, et c'est la
dextrine qui reste i hurlée de fournir l'ap-
point de sucre nécessaire pour la production
de l'alcool. D'autre part, il paraît prouvé au-
jourd'hui, par les expériences de M. Bou-
chiirdat, que toutes les substances albumi-
noïdes en état de décomposition ont la fa-
culté de saccharifier l'amidon. Sur cette
donnée, M. Mulder a cru pouvoir attribuer
à ces substances la production du sucre dans
le malt, et, étudiant dans cette pensée les
substances albuininoïdes contenues dans
l'orge et dans le malt, il a trouve :
MATIÈRES.
OROB.
MALT.
0,28
0,28
1,55
7,59
9,70
Substance albumineuse so-
luble, eoauulnble ....
Substance albumineuse so-
Inble, non cnagulable. .
Substance albumineuse in—
0,45
2,08
6,23
9,10
On est immédiatement frappé de l'accroisse-
ment des substances albumineuses solubles,
eoagulubles ou non eoagulubles, aux dépens
des substances insolubles. C'est cette trans-
formation qui, selon M. Mulder, constitue-
rait à elle seule l'effet de la germination au
point de vue de la décomposition de l'amidon.
Malheureusement, la composition des sub-
stances rIdii mi nobles indiquées dans le ta-
bleau ci-dessus n'a pas encore été déter-
minée.
Les effets de la germination sont donc
encore incertains-; les phénomènes qui l'ac-
compagnent sont mieux connus. Il est cer-
tain, par exemple, que, pendant la germina-
tion, d y a absorption d'oxygène et d'oxyde
de carbone, d'où résulte, en définitive, une
perte de poids évaluée à 3 pour 100.
Cette perte de poids s'augmente encore par
la dessiccation qu'on doit faire subir à l'orge
après la germination, puisqu'on a calcule
que 100 kilogrammes de bonne orge ne don-
nent que 80 kilogrammes de malt, ce qui
ferait croire à une perte totale de 20 pour
100. Mais il est a remarquer que l'orge séché e
a la même température que le malt perd m il
12 pour 100 d eau, quantité qu'il convient de
déduire du chiffre ci-dessus, ce qui réduit la
pei te effective à 8 pour 100, dont 3 pour lui,
Comme nous l'avons tlit, sont le fait de la
gerinmation. Les 5 pour 100 qui restent doi-
vent être partagés entre le mouillage, qui
dissout quelques substances, la dessiccation et
le passage au tarare, qui a pour but l'élimi-
nation des produits de la germination. Ces
diverses pertes se résument comme il sut :
Mouillage 1,5 pour ioo
Germination et dessiccation 3 —
Passade au tarare 3 —
Déchets 0,5 —
Total 8,0 pour 100
Le malt, convenablement préparé, pré-
sente les qualités suivantes: il est plus 1 g r
que l'eau ; son grain est plein, rond, s'écrase
aisément sous la dent; écrasé sur le bois, il
y laisse une trace blanche comparable à une
marque de craie. La dessiccation produit dans
sa constitution chimique quelques Iran for-
mations importantes à noter. La quantité de
dextnne s'y trouve notablement accrue par
la continuation de l'action des matières rrf-
bumuieuses sur l'amidon, que favorise l'élé-
vation de la température. Il se forme même
dans le malt, par la torréfaction, des produits
nouveaux, en nombre et en quantité du reste
tres-variables. Selon la manière dont on a
conduit la torréfaction, on trouve dans le
malt tantôt de l'acide apoglucique, tantôt du
caramel et de l'assamare, substances oui
contribuent puissamment à donner à la bière
son goût spécial.
Le mouillage de l'orge augmente de 25 pour
100 environ son volume , et cet accrois-
sement persiste en grande partie après la
dessiccation, puisque le malt a encore un vo-
lume qui excède de 8 à 9 pour luo celui do
l'orge.
Le brassage, qui suit la mouture, u pou-
srri'i v- ni.
B1ER
but immédiat la dissolution des matières so-
lubles contenues dans le malt et la saceha-
rification des matières amylacées. Nous
avons indiqué déjà les discussions auxquelles
ont donné lieu le rôle et l'existence même de
la diastase dans cette transformation de t'a-
midnn. Pour Mulder, l'adversaire des idées
de MM. Payen et Persoz, l'amidon n'existe
déjà plus dans le malt et a été remp a ••■
par une .substance particulière, qu'il désigna
par le nom d'amylo-dextrine, et qui serait un
état particulier de l'amidon en voie de se
transformer en dextrine. Il se trouverait de
plus, dans le malt, une gomme spéciale pro-
venant de la torréfaction de l'amidon, et que
les opérations suivantes transformeraient
lentement et incomplètement en glucose. La
dextrine, qu'on trouverait également à l'état
libre dans le malt , serait^aussi transfor-
mée en sucre, sous l'influence des matières
albuniineuses dissoutes. Enfin , Mulder re-
connaît encore dans le malt des corps inter-
médiaires entre l'amidon et la dextrine et
d'autres entre la dextrine et la glucose. Ceux
même qui admettent la diastase comme
agent de sacehnrifieation n'expliquent pas
son action de la même manière. Selon
M. Payen, la diastase opère directement la
sacchai irication de la dextrine, sacchar Ii< a-
tion qu'entrave la présence de la glucose en
saturant le liquide; mais quand la fermenta-
tion a commencé la transformation de la glu-
cose en alcool, l'action de la diastase sur la
dextrine se prononce vivement; la dextrine
est rapidement transformée en sucre et ce-
lui-ci en alcool, par la fermentation, dont
l'activité s'accroit de plus en plus. Museulus,
qui admet la diastase, explique autrement
son action. Pour lui, la diustase dédouble la
matière amylacée en glucose et en dextrine.
On voit que la divergence des deux systèmes
consiste en ceci, que l'un n'admet que la dex-
tnne dans la matière amylacée et la trans-
forme successivement en glucose et en al-
cool, au lieu que l'autre suppose l'existence
parallèle de la glucose et de la dextrine dans
la matière amylacée. En tout cas, la trans-
formation directe de la glucose et la transfor-
mation indirecte de la dextrine en alcool
jouent, dans la bière, des rôles très-diffé-
rents. La transformation de la glucose, étant
rapide et complète, a surtout pour résultat
de constituer la richesse alcoolique de la
bière ; celle de la dextrine, qui est très-lente,
a des effets tout différents. La bière, en ef-
fet, est un liquide alcoolique qui a ce carac-
tère particulier de ne conseiver ses qualités
alimentaires que pendant s» fermentation ;
or, si une itère ne contenait que de la glucose,
la transformation de celle-ci en alcool se fai-
sant très-rapidement, la fermentation alcoo-
lique ne durerait que très-peu de temps, et le
liquide cesserait bientôt d'être potable. La
présence de la dextrine, au contraire, assu-
rera la durée de la fermentation et par con-
séquent de la bière.
Quand le moût est prêt, il est important
pour le brasseur, avant d'en déterminer la
fermentation, de pouvoir connaître avec
exactitude sa richesse en matières extrac-
tives. La méthode la plus commode a em-
ployer pour cet objet consiste à déterminer
d'abord la densité du liquide par l'aréomètre
Baume, qui, au moyeu du tableau suivant,
donnera tout de suite en bloc le poids des
uiitieres exttaelives qu'il s'agit d'étudier. Ku
dres-ant ce tableau, on a supposé que le muùt
était à uûe température de 15°.
10
20
30
40
50
00
70
80
90
ioo
lio
120
POIDS
de 100 litres
de moût.
kil.
100,680
101,405
102,110
102,810
103,510
104,220
104,930
105,640
100,360
107,180
107,865
108,050
POIDS
•le
l'extrait.
kil.
1,410
2,020
4,450
6,430
8,240
10,190
12,560
13,920
15,910
17,740
19 904
21,900
Le poids d'extrait étant connu, on pourra
connaître le poids de la glucose en la dosant
par le tarti ate de cuivre et «le potasse, et ce-
lui de la dextrine au moyen d'un tube gradué
destine à et usa e | écliil. On verse dans ce
tube une quantité déterminée de moût, puis le
même volume d'alcool, et la dextrine, qui est
m < utile dans ce liquide, se précipite en
i : solide dont le poils est aussitôt donné
par les degrés du tube. On peut, du reste, se
• h i .-user de doser la glucose, le poids de
celle-ci étant égal à l'excès du poids total de
l'extrait, déterminé, comme d a été dit, sur
le poids de la dextrine. Il existe deux modes
de brassage, qui ne sont pas indifférents
pour la nature des résultats >|u'on se propose
d'obtenir : ce sont le brassage par infusion et
le brassage par décoction. La différence en-
tre ces méthodes, dont la première est sur-
tout usitée en Augletene et dans le nord de
la France, et la seconde en Allemagne, con-
siste mu t. nu en ce que, dans le brassage par
décoction, on fait bouillir le malt «vec l'eau,
BIER
ce qui n'a pas lieu dans le premier procédé.
Alors cette ébullitîon du malt a pour luit de
coaguler une partie notable do la matière
albumineuse, dont l'action est diminuée d'au-
tant, d'où résulte la production d'une moi
quantité de glucose et la conservation tl'i nr
plus grande quantité de dextrine. Les bières
brassées par infusion sont donc plus alcoo-
liques, et celles qu'on brasse par décoction se
conservent plus longtemps.
La cuisson du muùt, qui suit le brassage,
a pour but d'opérer la transformation en
dextrine des dernières parties d'amidon, d'o-
pérer la concentration du liquide, qui con-
tient un excès d'eau, et la précipitation de
la plus grande partie des matières albunii-
neuses, précipitation presque nulle si l'on a
binssé par décoction ; enfin d'introduire dans
la bière les principes qu'elle doit emprunter
au houblon.
Les cônes de houblon ou plutôt la lupuline
qu'ils contiennent modifient à la fois le goût,
1 odeur et la consistance de la bière. Le goût
amer de cette boisson est précisément dû a
une résine qui se trouve dans la lupuline;
son odeur provient en grande partie 'le
l'huile essentielle que contient la même sub-
stance, et enfin le tanin qu'on y rencontre
également contribue plus que toute autre
cause à précipiter ce qui reste dans le li-
quide de matière albumineuse, précipitation
nécessaire pour donner de la limpidité au li-
quide et assurer sa conservation. Il résulte
de là que, plus on emploie de houblon, plus
la bière est propre à être conservée, mais
plus aussi elle est amère. Dans ces nombreu-
ses manipulations qui donnent lieu a des
réactions si diverses et si compliquées, au-
cune opération n'est secondaire, aucun détail
ne peut être négligé sans danger. C'est ainsi
que le refroidissement du moût, qui parait
'chose si simple, a besoin d'être opéré avec
des précautions particulières. Une indication
capitale, c'est que l'opération doit être con-
duite avec la plus grande rapidité, sans quoi
l'on ne pourrait éviter l'acidité, toujours si
redoutable à tous les moments de la fabrica-
tion de la bière.
Le refroidissement a pour résultat néces-
BIEK
369
saire la n des matières que la
chaleur seule maintenait en suspension, no-
tamment des matières albumineu ■■■
lées par la cuisson, des corps ins
la formation a, été provoquée par le tanin,
d'une combinaison particulière d amidon et de
tanin el me l'on croit, d'une cer-
taine qu mtité d'amidon que la chaleur au-
rait issoute. Ces éliminations <'.-
naturel la
du moût. Mu ie le moût
soit limpide après la cuis) :■■} ro-
froidissi meni ? On le croyait autrefois, on no
le croit plus aujourd'hui",
avec raison des collages et is fort
pratiques aut* in t trop sou-
vent pour résultat d'aigiirla biè
maintenant qti" la clarincatî in esi m uns un
phénomène mécanique qu'un phénomène chi-
mie pie, et l'on sait par expérience qu'un
moût trouble peut très bien s e.'iiuivir
tation, s'il acte préparé dans des con-
ditions convenables, et qu'un moût clair peut,
dans le cas contraire, donner de la bière
trouble.
La fermentation, qui est la dernière des
Opérations prïncipa es de la fabrication de la
bière, exige plus que toute ;ui(re des soins
précis et minutieux, qu'il est, impossible de
décrire au long II nous suffira de citer
ques-uns des faits les plus importants. La
première chose à noter, c'est la température
la plus convenable pour le moût au m
do la fermentation. Il a été reconnu tout d'a-
bord que cette température doit varier avec
les proportions de dextrine contenues dans
le moût, puisque l'éévation de la temj
! turc contribue puissamment à activer I
mentation, et qu'il fuit avoir soin de |
tarder pour les bières de garde. Si l'on opi
dans des caves profondes et dont la tempéra-
ture serait sensiblement invariable,)] n'y au-
rait pas d'autre observation k faire relative-
ment à la température du moût ; ma
cette condition est raremei il faut
déplus tenir compte de la température ex-
térieure. C'est sur ces données qu'on a pu
dresser le tableau suivant, établi sur la tem-
pérature moyennedes divers mois de l'année
I IEILE DE TALLE
BIÈRE l'Ol'l LE
PETIT E riËRË
DOIS.
Je Paris.
de l'aris.
de l'ai i3.
Janvier et février . . .
150
1JO
190
210
200
I»o
130
170
20»
ioo
M»
120
ICO
180
170
0»
110
150
150
HO
Septembre et octobre.
13»
150
l-o
190
ISO
Novembre et décembre.
H»
16"
1S0
200
190
Il est essentiel de noter que le tableau ci-
dessus n'est applicable que dans le cas en
l'on se propose d'opérer par fermentation
superficielle, car tous les modes de fermen-
tation peuvent être réduits à deux : fermen-
tation superficielle et fermentation par dé-
pôt. Dans le premier procédé, après avoir
amené le moût à la température convenable
et l'avoir versé dans les cuves guilloires, on
y ajoute de la levure fournie par une fermen-
tation superficielle précédente, levure qui se
distingue delà levure par dépôt en ce qu'elle
est formée de cellules aiborescentes, au lieu
que l'autre se compose de cellules juxtapo-
sées. On emploie, pour ce mode de prépara-
tion, du moût tres-riebeen sucre et en ma-
tières azotées, de la levure particulièrement
active, une température élevée, toutes con-
ditions qui concourent à produire très-rapi-
dement une fermentation tumultueuse. Cette
fermentation détermine la production d'une
nouvelle quantité de levure, qui s'élève sur le
liquide et qu'on a soin de recueillir pour des
opérations ultérieures. Si l'on se propose
d obtenir de la petite bière, on arrête après
quelques heures la fermentation , on trans-
vase le liquide dans des tonneaux, où on
laisse la fermentation se continuer. Tour les
bières proprement dites, on laisse la fermen-
tation se continuer dans les cuves guilloires.
Quand on opère la fermentation par dé] fit,
le procédé est essentiellement dînèrent. Le
moût, dans les cuves guilloires, doit
amené à la température la plus basse \
ble, et, pour cela, le> brasseurs bien 1
entourent les cuves de glace ou même ont
des cuves très-profondes, complètement en-
tourées de glacières. On ajoute au liquide de
la le\ ûie de dépôt. Tout 1 oncourt ainsi a re-
tarder la fermentation, qui n'est jamais tu-
multueuse. La levure nouvelle n'a] p
qu'après quatre ou cinq jours à la
liquide et retombe au>sitôt au fond. Après
huit ou dix jours, on soutire le hqui!'
clair que possible, et on peut le consommer
sur-le-champ comme petite bière; si l'on veut
obtenir de la bière de garde, il
de placer le liquide dans de grands foudres
maintenus par tous les moyens possibles à
une liasse température et do les y con <•■ ver
m\ mois au moins. Cette bière n a pas besoin
d'être clarifiée.
Il est, au contraire, presque toujours né-
cessaire de coller les 61ères obtenues par la
fermentation superficielle. Cette opération,
presque toujours abandonnée au consomma-
teur, se fait avec de la colle de poisson bri-
sée au marteau, muccree de douze a viugl*
quatre heures dans l'eau froide,
avec de la vieille bière acide, étendue avec
de la bière fraîche légère et enfin pas
tamis fin. Si l'on veut conserver celte pré-
paration, on y ajoute un peu d'eau-de-vie ur-
diuaire Quand on veut employé!
on y ajoute son volume de la bière à claii-
fier, on verse dans le baril et on l.iis •
ser. La clarification s'opère en deux ou trois
jours.
Les procédés suivis pour la préparation du
faro, sorte de bière particulière à la Belgique,
diffèrent essentiellement de ceux que nous ve-
nons de décrire; nous les avons fait connaî-
tre en leur lieu. V. karo, au tune VIII du
Grand Dictionnaire.
BIER1MG {Chrétien-Henri), poêle d
né en ironie le 26 août 1729, mort en 1804. Il
fut nommé curé d'une paroisse de l'Ile de
Falster, et il reçut en 1801, du premier con-
sul Bonaparte, une tabatière en or comme té-
moignage de satisfaction pour un poème la-
tin où le curé faisait l'éloge de
guerre. Ou lui doit, en outre : Pensées poéti-
ques sur la destruction de Lisbonne (Cop u-
hague, 1756); les i'.pitres d'Uorace traduites
en vers danois (1777), etc.
Bir.ltl.lMG (Gaspard-Théophile), médec n
allemand, né à Leipzig, mort en 1693. Il
exerça la médecine avec succès à Magde-
bourg et fut reçu membre de l'Académie des
ix .le la nature. Contemporain de Sy-
denhain, il adopta plusieurs de ses 1
notamment dans le traitement de la petite
On lui doit, entre autres ouvrages :
Thésaurus t/teoretico-practicus (Magdebourg,
1693 in-4°); Consilium pesttfugum (icbu,
iu-8°J ; De diarrli&a cfiylosa, feure tertiana, etc.
BIBUMANN (Martin), médecir allemand du
xvio . .na la médecine à Helm-
stsedt, puis il se démit de sa chaire et com-
posa plusieurs ouvrages pour réfuter Jean
Bodin et discuter les questions qui se rat-
tachent à la di'UUUn.l ,.;;,■ f-t HI1X SOrtîll
Les principaux sont : Disuuisitio de magi.m
actioiiih'is (ilelin .x It, 1590); De prinçtptis
generatiuni.s reiumnatuiatium internis (Heun*
stiedt, I5s'.i).
BIEUMAMN ou BIBMANN (I
nateur et peintre suisse de moitié
du XVlllf sie.le. Apres avoir pris les leçons
de Rioter à Berne, il suivit celles de Uueros
à Rome, ou il séjourna q m ad-
mire, pai qui a pour
sujet la Chute du Rhin près de Schaffhuitse.
* BIJ.lt.VU.hl ( Aluïs-Pruspcr), agrôl
47
370
BIEV
et homme d'Etat polonais. — Il est mort en
France en 1778.
* B1ERNÊ, bourg de France (Mayenne),
oh.-l, de cant., arrond. et à 13kiloin. de Châ-
teau-Gontier; pop. aggl., 437 hab. — pop.
tôt., 963 hab.
• BIERT, bourg de France (Ariége), cant.
et à 3 kilom. de Massât, arrond. et à 23 ki-
lom. de Saint-Girons, sur la rive droite du
Salât; pop. aggl., 2,402 hab. — pop. tôt.,
2,509 hab. Ruines du castel d'Amour, o ainsi
nommé, dit M. Ad. Joanne, parce que les
seigneurs y prélevaient certains droits infâ-
mes sur les filles et les femmes de leurs
serfs. Un jour les paysans l'assiégèrent et le
démolirent de fond en comble. »
B1ESEL1NGUEN (Chrétien-Jean van), pein-
tre hollandais, né à Delft vers le milieu du
xvi« siècle. Après l'assassinat de Guil-
laume 1er, prince d'Orange, il vit ce prince
dans son cercueil, et il étudia ses traits avec
tant de soin qu'il put longtemps après les re-
produire très-exactement dans une peinture
qui servit plus tard de modèle pour les por-
traits de ce prince. Bieselinghen se rendit
ensuite à Madrid, où il devint peintre du roi.
Sa femme étant morte à Madrid^ il revint en
Hollande, se remaria et alla se fixer à Mag-
debourg, ou il mourut à l'âge de quarante-
deux ans.
BIES1US (Nicolas), médecin et écrivain
néerlandais, né k Gand en 1516, mort en 1572.
Après avoir étudié dans sa ville natale, puis
à Louvain, en Espagne et & Sienne, où il se
fit recevoir médecin, il revint en Flandre et
fut chargé de professer sur YArs parva de
Galien ; puis il fut appelé à Vienne parMaxi-
milien II, qui le nomma son médecin. Parmi
ses publications, nous citerons : Commenta-
rii in artem medicam Galeni (Anvers, 1560,
ïn-8°); De methodo medicinx liber unus (An-
vers, 1564) ; De natura libri qui noue (Anvers,
1578); De m'edxcina theorelica libri sex (An-
vers, 1578).
B1ET (Antoine), missionnaire françai-s, né
dans le diocèse de Senlis vers 1620. Après
avoir élé curé d'une paroisse de Senlis , il
s'embarqua pour Cayenne avec 600 colons
qui voulaient aller y fonder un établisse-
ment; mais la faim et les maladies firent pé-
rir la plupart de ces hommes, et Biet lit
preuve du plus généreux dévouement pour
les encourager et les soulager dans leurs
misères. 11 ne revint en France qu'après
deux ans d'absence , et il publia d'après
ses souvenirs le Voyage de la France équi-
noxiale.
BIET (René), historien et antiquaire fran-
çais, mort en 1767. Il fut abbé de Saint-Lé-
ger de Soissons et consacra ses loisirs à
l'étude des antiquités du Soissonnais. Il publia
une Dissertation sur la véritable époque de
l'établissement fixe des Francs dans les Gau-
les, dans laquelle il fixe a l'année 351 le pre-
mier établissement des Francs. Cette disser-
tation remporta le prix dans le concours qui
avait été ouvert par l'Académie de Soissons.
On doit encore k l'abbé Biet un éloge du ma-
réchal d'Estrées (1739).
* B1ÉTRY (Laurent), industriel français.
— Les récompenses obtenues par M. Biétry
sont : une médaille d'argent en 1827, une
médaille d'or en 1834 , trois rappels de mé-
dailles d'or en 1839, 1844 et 1849, une mé-
daille de prix à l'Exposition universelle de
Londres en 1851. A l'Exposition universelle
de Paris en 1855, il fut, sur sa demande, mis
hors concours, en qualité de membre de la
commission des récompenses. Il avait été
nommé chevalier de la Légion d'honneur en
1839 et officier en 1852; il devint , en 1854,
président du conseil des prud'hommes de la
Seine. M. Biétry mériterait d'être proposé en
exemple aux ouvriers intelligents , s'il n'a-
vait abusé de la réclame industrielle dans
des proportions véritablement exagérées.
Ses indignations de commande contre les tis-
sus •mélangés,* en recommandant lai pureté*
des siens, ont puissamment contribué à faire
sa fortune, mais non pas à accroître sa con-
sidération personnelle. L'« abus» des cachemi-
res mélangés n'est pas aussi dangereux pour
la morale publique qu'affecta de le croire
M. Biétry, et l'on ne voit pas bien pourquoi
il serait interdit aux demi-fortunes de porter
des châles demi-cachemires. Il n'est pas
donné à tout le monde de porter sur le dos
la signature de M. Biétry, vu le prix qu'il
faut mettre à cette fantaisie.
• BI1ÏVKE, petite rivière de France. — Elle
parcourt encore à découvert, dans Paris, la
distance entre les fortifications et lo boule-
vard Saint-Marcel. Elle ne se jettfl plu dans
la Seine, mais est reçue, au quai d'Austerlitz,
par un tunnel oui la conduit au quai Saint-
Bernard, où elle se jette duns des embran-
chements d'égout qui la déversent dans le
Ërand égout collecteur k lu place Saint-
[ichel.
L'infection croissante des eaux do la Biè-
vre est une des questions qui ont le plus
occupé l'edilité parisienne depuis plus d'un
demi-siècle. Si elle a trouvé des incrédules
au début, elle nu peut plus être aujourd'hui
révoquée en doute. Le malheureux quartier
qu'elle traverse encore en est littérale nt
empesté. Les gaz malsains qu'elle dégage
vers la dernière partie de son parcoui , |
aidants qu'ils y produisent un véritable
BIGL
bouillonnement. M. Gail , qui a fait des ana-
lyses comparatives des eaux de la Bièvre
sur toute l'étendue de son parcours, est ar-
rivé à des résultats désolants. A Antony
déjà, l'infection se manifeste par une diminu-
tion notable de l'oxygène, causée par la fer-
mentation. Dès ce point, on ne trouve dans
la rivière presque plus d'herbes aquatiques
et pas un seul poisson. Près de la rue Buf-
fon, qui est voisine de la Bièvre, l'analyse
a donné les résultats suivants, pour 100 en
poids de liquide infecté :
Eau 64,0
Matières organiques. . . . 28,3
Ammoniaque 1,7
Acide sulfhydrique 6,0
100,0
C'est donc plus d'un tiers de leur poids que
les eaux, en ce point, contiennent de matiè-
res malfaisantes. La nécessité de remédier
à un état de choses si funeste à la santé pu-
blique s'impose d'une manière évidente; les
moyens pratiques ont fait défaut jusqu'ici,
bien qu'il semble que, devant un cas d'utilité
publique aussi bien constaté, on ne devrait
se laisser arrêter par aucun obstacle. En
1875, cependant, le conseil de salubrité du
département de la Seine a nommé une com-
mission qui, après une sérieuse étude de la
question, s'est arrêtée au projet suivant :
transformer le lit de la Bièvre , depuis Ca-
chan, en une cuvette imperméable ; la cou-
vrir entièrement dans l'intérieur de Paris;
établir, en amont d'Antony, de fortes écluses
de chasse, capables de nettoyer rapidement
le lit de la rivière toutes les fois qu'on le ju-
gerait nécessaire. Il est évident pour nous
que le mal actuel, complètement supprimé
pour l'intérieur de Paris, serait seulement
diminué pour la banlieue; néanmoins, la si-
tuation présente est si grave, que nous ap»
pelons de tous nos vœux une amélioration,
même incomplète. Le rachat des droits de
toutes les usines riveraines serait le seul re-
mède complètement efficace; si l'on recule
devant la dépense qu'imposerait ce remède
radical, il est du moins nécessaire de trouver
un puissant palliatif.
* BIFFE s. f. — Instrument qui sert à an-
nuler les empreintes des timbres; marque
produite par cet instrument.
B1FF1 (Andréa), sculpteur milanais du
xvie siècle. On lui doit une partie des bas-
reliefs de la clôture du chœur de la cathé-
drale de Milan , la statue d'un consul ro-
main, père de sainte Praxède, et un terme
qui sert de support k l'inscription commémo-
rative de la dédicace de la cathédrale par
saint Charles Borromée. — Son fils, Carlo
BiFKi.a sculpté un bas-relief représentant
l'histoire d'Ksther et un Père éternel dans
une gloire, placé dans la chapelle du Rosaire.
— Un autre Carlo Biffi eut pour maître Ca-
u 111e Procacoini et devint un habile dessi-
nateur. Né à Milan en 1605, il mourut
en 1675.
B1FF1 (Nicolas), savant italien, né en 1625.
Il fut docteur en droit canon et professa la
philosophie k Bergame, sa ville natale. On a
de lui : In Claudiani libros de raptu Pro-
serpinx commentaria (Milan, 1684, in-fol.)
et des Epilres adressées à Antoine Maglia-
becchi.
B1GALLO (Francesco), architecte de la fin
du ':-..'. I-' siècle, surnommé le Fontanella, du
nom du lieu où il était né. Ce fut lui qui res-
taura le palais Pallavicini, et plusieurs édi-
fices de Crémone furent élevés par lui ou
d'après ses dessins; on peut citer, entre au-
tres, l'église et le collège de Saint-Pierre-et-
Saint-MarceUin, le couvent de Saiut-Ime-
rio , etc.
BIGAR1 (Vittorio), peintre, sculpteur et
architecte italien, né à Bologne en 1692,
mort en 1776. Un de ses meilleurs tableaux,
l'Apparition de saint Pierre au pape Cèles-
tin, se trouve dans la cathédrale de Bologne.
On en voit d'autres dans beaucoup d'églises
d'Italie; mais on s'aperçoit trop que la plu-
part ont été faits à la hâte, car Bigari abu-
sait souvent de sa facilité.
* BIGARREAU s. m. — Encycl. Les bigar-
reaux confits au vinaigre peuvent servir de
hors-d'œuvre et remplacer les cornichons.
Pour les préparer, on ôte les queues, on
verse dessus de l'eau bouillante, puis, après
les avoir égouttés, on les met dans le vinai-
gre avec de l'estragon et du sel.
liH.I (Felice), peintre italien du wir siè-
cle. Il s'appliqua surtout h la peinture des
fleurs et eut pour élève, à Vérone, Domenico
Levo. Une malheureuse affaire, dans laquello
il se trouva impliqué , le porta a commettre
un meurtre, ce qui l'obligea k prendre la
fuite. Il alla se réfugier k l'arme et y mou-
rut quelque temps après.
B1GIO (Nanni-Baciio), sntlptour et archi-
tecte italien du xvr* siècle. Parmi ses meil-
leurs morceaux de sculpture, on cite une
Statue de Clément V// et un Sauveur cru-
cifié. Comme architecte , il construisit le pa-
lais du cardinal Montepulciano , et il fut
employé à la construction de Saint-Pierre ;
mais Michel-Ange, s'apercevant que ses tra-
vaux manquaient de solidité, le fit destituer.
BHU.IÀ (André), historien italien, qui mou-
rut k Sienne en 1435. 11 entru dans l'ordre
des ermites de Saint-Augustin et acquit une
CtGO
connaissance parfaite du latin, du grec et de
l'hébreu. Les ouvrages qui lui ont valu sa
notoriété comme historien sont : De ordinis
Eremitantm propagatione ( Parme , 1601 ,
in-4<>) ; Hïstoria rerum Mediolanensium, in-
séré dans le dix -neuvième volume des Scri-
ptores rerum italicarum.
* B1GNAN, bourg et commune de France
(Morbihan), cant. et à 8 kilom. de Saint-
Jean-Brévelay, arrond. et à 35 kilom. de
Ploërmel, au bord de la Claye ; pop. aggl.,
331 hab. — pop. tôt., 2,509 hab.
B1GN1COURT (Simon db), poëte et écrivain
français, né à Reims en 1709, mort à Paris
en 1775. Conseiller au présidial de Reims, il
s'occupait de littérature dans les heures de
loisir que lui laissait son emploi. Il publia
d'abord un volume de Poésies latines et fran-
çaises, contenant des pièces imitées de Ca-
tulle et des épigrammes (Londres, 1756 et
1767, in-12), puis un ouvrage qu'il fit paraî-
tre successivement sous trois titres diffé-
rents : Nouvelles pensées détachées (1752),
Pensées diverses et réflexions philosophiques
(1755), V Homme de qualité et l'homme du
monde (1774). On lui doit encore : Pensées et
observations attribuées à M. de Saint-Hya-
cinthe (Amsterdam, 1760).
B1GNON (François), homme politique fran-
çais, né en 1799, mort en 1863. Il devint pré-
sident du tribunal de commerce de Nantes,
président du conseil général de la Loire-
Inférieure, et fut élu député en 1834, 1837
et 1842. En 1846, il fut nommé conseiller
maître à la cour des comptes.
• B1GNON (Augustin, et non Eugène) , ar-
tiste et auteur dramatique français, mort en
1858. — Il avait été, avant de débuter au théâ-
tre de Montmartre, apprenti cordonnier, puis
sculpteur. Après son mariage avec Mme Al-
bert (1835), il s'éprit d'un goût passionné
pour l'étude; il apprit l'histoire , le latin, le
grec et surtout la littérature française. En
1848, il se lança dans la vie politique, devint
orateur de club et brigua même le mandat
de dépu,te, qu'il ne parvint pas k obtenir.
B1GOIGNE (Pierre), sculpteur français du
xvic siècle. Son nom est surtout connu parce
qu'on sait qu'il travailla, avec Pierre Bon-
temps et Germain Pilon, au magnifique tom-
beau de François Ier.
BIGOR1E DE LASCHAMPS (François de),
magistrat et écrivain français , né à Luber-
sac (Corrèze) en 1815. Il fit ses études de
droit, puis il exerça la profession d'avocat.
Etant entré dans la magistrature, il fut suc-
cessivement substitut, procureur du roi, sub-
stitut du procureur général, procureur gé-
néral k Colmar, conseiller à la cour de cette
ville. 11 y remplissait les fonctions de pre-
mier président lorsque l'Alsace tomba, eu
1870, au pouvoir de l'Allemagne. Ce magis-
trat s'est fait connaître par quelques ouvra-
ges : le Prince blanc, chronique du xive siè-
cle (Angers, 1857, iu-8°) ; Michel de Montai-
gne, sa vie, ses œuvres, son temps (1860, in-12);
Du jury en matière criminelle (1862 , in-12);
Circonstances a ttén liantes [sur la poésie] (1870,
iu-8°); De la nécessité des langues mortes comme
base de l'éducation littéraire (1870, in-80);
l'Inamovibilité de la magistrature et M. Cré-
mieux, ministre provisoire de la justice (1871,
in-so); l'Inamovibilité de la magistrature en
principe et dans l'application (1871, in-8°).
BIGOT (Léon), avocat, né à Paris en 1826,
mort a Versailles en 1872. Il étudia le droit
k Paris, où il se fit recevoir licencié, puis il
devint avoué k Versailles. Ayant vendu sa
charge, M. Bigot revint k Pans, où il exerça
avec succès la profession d'avocat. Apres la
Commune, il fut choisi par Assi pour le dé-
fendre devant le 3e conseil de guerre de
Versailles. Dans sa longue plaidoirie, il se
fit remarquer par une éloquence entraînante
et termina par un émouvant appel à la clé-
mence, qui produisit une vive sensation. A
partir de ce moment, il se voua k la défense
des accusés traduits devant les conseils de
guerre ; non-seulement il ne leur réclamait
pus d'honoraires, mais il les aidait de sa
bourse, et, après leur condamnation, il se
livrait à d'incessantes démarches pour obte-
nir l'atténuation de leur peine. Le 20 août
1872, Bigot venait de commencer une plai-
doirie devant le 6*> conseil de guerre, lorsque,
aux premiers mots, il se trouva mal; néan-
moins, il voulut continuer; mais bientôt il
s'affaissa, frappa d'une attaque d'apoplexie.
Il mourut dans la nuit, sans avoir repris
connaissance. Léon Bigot avait publié : les
Lois et les institutions judiciaires de la lltts-
sie (IS64, in-8<>); Réfutation de Force et ma-
tière , te matérialisme contemporain (180S,
in-12), sous le pseudonyme de Pierre Noi© ;
Dossier d'un condamne à mort (1871, in-12),
sur le procès de Gustave Maroteau.
BIGOT ( Julien- Armand ), magistrat et
homme politique français, né à Couptl'&in
(Mayenne] en 1831. Il étudia le droit ii Pa-
ris, où il tut reçu licencié en 1852, docteur
en I8.~>4,et où il devint , l'année suivante,
secrétaire de la conférence des avocats. Bn
1856, M. Bigot entra dans la magistrature
comme substitut ù Mayenne. Nommé suc-
cessivement substitut k Laval (1858), k An-
gers (1861), substitut du procureur gêne-
rai dans cette ville (1863), il était depuis
deux ans avocat général , lorsque , après la
révolution du 4 septembre 1870, il donna sa
1JIKU
démission. M. Bigot se fit alors inscrire,
comme avocat, au barreau d'Angers. Elu
député de la Mayenne par 61,500 voix, le
8 février 1871, il alla siéger k l'Assemblée
nationale dans les rangs du centre droit et
fit partie de la réunion Saint-Marc Girardin.
Il fit ensuite partie de la commission des
grâces, de la commission chargée de faire
un projet de loi sur l'organisation de la ma-
gistrature, prit k diverses reprises la parole
et se montra l'adversaire constant des idées
libérales et de la République. Il vota pour les
préliminaires de paix , les prières publiques,
l'abrogation des lois d'exil, la loi des conseils
généraux, la pétition des évêques, le pouvoir
constituant de l'Assemblée, l'abrogation des
traités de commerce, contre le retour de la
Chambre à Paris, la proposition Feray, etc.
Il se joignit à la coalition qui renversa
M. Thiers le 24 mai 1873, appuya toutes les
mesures réactionnaires présentées par le
gouvernement de combat, parla en faveur
de l'érection de l'église du Sacré-Cœur, vota
le septennat, repoussa la proposition Périer
et Maleville, etc., et se livra à diverses re-
prises à de violentes attaques contre les ré-
publicains; toutefois, le 25 février 1875, il
vota la constitution. M. Bigot soutint ensuite
la politique du ministère Buffet et vota la loi
de l'enseignement supérieur. Après la disso-
lution de l'Assemblée, il posa sa candidature
k la Chambre des députés (20 février 1876);
mais il échoua et rentra alors dans la vie
privée. Il a publié deux discours de rentrée,
qu'il avait prononcés comme avocat général:
Éloge de Prévost, avocat général au présidial
d'Angers (1868, in-8°) et Essai sur l'histoire
du droit en Anjou (1869, in-8°).
* BIJOU s. m. — Desserte des plats et des
assiettes, chez les restaurateurs de Paris.
— Encycl. Les bijoux en Algérie. Le Jour-
nal officiel a donné, sur les bijoux que por-
tent les femmes en Algérie, des détails qu'il
nous a paru intéressant de reproduire :
« Les femmes mauresques ou israélites des
villes et même cellesqui, dans les tribus, oc-
cupent un certain rang portent, comme or-
nement de tête, des résilles, des diadèmes,
des chaînes k plusieurs rangs, à larges an-
neaux, avec crochets d'attache qui se fixent
de chaque côté des tempes; aux oreilles, des
anneaux garnis de perles tiligranées, très-
variés de forme et de matière ; aux poignets,
plusieurs bracelets de différents genres ; aux
doigts, des bagues nombreuses à chatons à
pierre; autour du cou, des colliers garnis de
plaques diverses avec ou sans pendillons;
enfin, sur les autres parties du corps , des
cassolettes, des porte-glace, des boucles de
ceinture, des bracelets de poignet et de
pied et beaucoup d'autres objets encore
dont la nomenclature serait trop longue.
■ Ces objets sont généralement ornés de
pierres précieuses : diamants, émeraudes,
perles fines principalement. Ils ne sont d'ail-
leurs portés que par les femmes ayant une
certaine aisance. Quant à celles des classes
inférieures, elles se parent de bijoux en ar-
gent garnis en corail et qui se distinguent
surtout par leur dimension. Les femmes les
plus pauvres ne renoncent pas k ce genre
d'ornement, et on en rencontre souvent chez
lesquelles l'épingle de haïk ne sert qu'à unir
des haillons.
■ La fabrication des bijoux est monopo-
lisée, en partie, entre les mains des israélites
des grandes villes, Alger, Coustantine, Oran,
Tlemcen, Bône, Sétif , etc. On en fabrique
aussi beaucoup en Ivabylie.
• L'établissemeut de ces industriels se com-
pose généralement d'une sorte d'échoppe dans
laquelle se trouvent deux fourneaux défec-
tueux, accompagnés d'une peau de bouc pour
ventilateur, une balance avec des poids oxy-
dés, une lampe k chalumeau pour souder, des
coquilles, cisailles, creusets, emporte-pièce,
libères, lingotieres , mandrins, ainsi qu'un
mauvais etau. Tel est, avec quelques autres
ustensilas de même valeur, le matériel qui
^ort k fabriquer les nombreux bijoux dont ti
est parle plus haut; et cependant certains de
ces bijoux, sortis de celte fabrication encore
dans l'enfance, ont un caractère et une ori-
ginalité qui les font rechercher, malgré la
concurrence qui leur est faite par l'industrie
française.
« La fabrication des bijoux est depuis long-
temps soumise, en Algérie, à un service ue
Contrôle qui donna toute garantie aux ache-
teurs. »
BIJUMEAU s. m. et adj. (bi-ju-mo — du
préf. bi, et de jumeau). Se dit des monstres
doubles et des muscles biceps.
B1KUNIS s. f. pi. (bi-ku-niss). Relig. jnp.
Sorte de congrégation religieuse, établie au
Japon.
— Encycl. Les bikunïs sont des religieuses
mendiantes, dont l'ordre est autorisé au Ja-
pon. Kilos ont la tête rasée, errent par inouïs
et par vaux, demandant l'aumône aux pas-
sants. Les gens pauvres recherchent avec
empressement pour leurs filles, quand elles
sont jolies, la faveur d'entrer dans cet or-
dre ; car alors elles sont plus certaiues d'ex
citer la compassion des nommes riches. Les
jaiuimibos, sorte de moines japonais, pren-
nent leurs femmes dans cette corporation.
Inutile d'ajouter que les mœurs sont fort re-
lâchées parmi ces religieuses, qui font sans
aucune honte trafic de leurs charmes.
BILE
DIL, frère de Hioute ou Hiu^e, d'après les
S<iya$ Scandinaves. Les deux frères reve-
naient d'une fontaine, portant une cruche
suspendue k un bâton, lorsqu'ils furent en-
levés au ciel par le dieu de la lune, Mane ou
O^tar, qu'ils accompagnent constamment et
auquel ils servent d'échansons.
BILUN (Antoine), jurisconsulte français,
né à Fism^s, mort à Paris en 1672. Avocat
très-habile, il fut chargé d'établir les droits
de Marie-Thérèse sur les Pays-Bas et la
Franche-Comté, et le mémoire qu'il composa
dans ce but fut traduit en latin et dans pres-
que toutes les langues de l'Europe. Lors du
procès de la comtesse de Saint-Gèran contre
la duchesse de Ventadour, en 1633, il rédigea
un autre mémoire, qui fut jugé aussi habile
que le précédant. Son véritable nom était
Vilain; mais Louis XIII l'avait autorisé à
remplacer le V par un B.
rtilnu de* deux Empires. V. EMPIRB.
" B1LBAO, ville d'Espagne, capitale de la
Biscaye, port de commerce, sur la rive droite
du Nervion ; 25,000 hab. — Cette place fait uu
grand commerce avec la France, l'Angle-
terre, la Suède et les colonies espagnoles;
le mouvement général de son port a repré-
senté, en 1863 : a l'importation, 139,549 ton-
neaux; à l'exportation, 72,320; total,
211,869 tonneaux. Les marchandises impor-
tées consistent principalement en sucre ,
cacao, morue, cuirs, denrées coloniales, etc.;
les marchandises exportées, en farines, fro-
ment, fers , laines, toiles, etc. Fabriques
de toiles, épingles et pointes de Paris ; pape-
teries, minoteries, verreries, raffinerie de
sucre, corderies, usine a gaz. Aux environs
de Bilbao, grandes forges.
Cette ville a joué un rôle très-important
dans les dernières guerres civiles. En octo-
bre 1836, le ministre universel de don Car-
los crut la Péninsule en éiat complet de
dissolution et d'anarchie, tant à cause du
mouvement militaire de La Granja et des
changements politiques qu'il avait occasion-
nés, qu'en raison des alarmes et des désor-
dres que suscitait dans toutes les provinces
de l'intérieur le passage de la colonne com-
mandée par Gomez. En conséquence , dans
un grand conseil de guerre tenu à Durango
le 15 octobre 1836, il proposa a tous les gé-
néraux carlistes de tenter un grand coup et
d'entreprendre le siège de Bilbao. Déjà le
manque de ressources , disait-il, se faisait
vivement sentir dans les provinces basques
et dans la Navarre ; on ne tirait pas des ex-
péditions sur les territoires occupés par les
libéraux tous les avantages qu'on en avait
attendus; il fallait profiter de l'éloignement
d'une partie des troupes occupées sur divers
points de la Péninsule. Les banquiers étran-
gers refusaient de souscrire aucun emprunt,
tant que le parti carliste n'aurait pas en sa
possession une capitale de province. Ces ré-
flexions furent considérées comme détermi-
nantes; malgré l'opposition du général en
chef Villareal, qui ne se croyait pas en état
de prendre la place de vive force, le conseil
de guerre s'était rangé k l'avis du ministre
universel, et le siège axait été décidé.
Les troupes carlistes avaient été immédia-
tement mises en mouvement; dès le 22 oc-
tobre, la ville avait vu apparaître sous ses
murs les premières colonnes chargées de la
réduire.
Bilbao se savait depuis longtemps mena-
cée; elle ne fut pas prise au dépourvu. Elle
comptait dans son sein , comme défenseurs,
3 régiments provinciaux , 6 compagnies ,
1 bataillon de chasseurs, quelques artilleurs
et sa milice nationale ; en tout, 4,300 hom-
mes. Leur commandant était un chef éner-
s^ntos San-Miguel.
Nous ne raconterons pas en détail toutes
les péripéties de ce siège, qui ne fut levé que
le 25 décembre, après qu'Esparteroeut forcé
les carlistes k se disperser, les ayant vaincus
dans une suite de combats glorieux.
Au mois de mars 1874, Bilbao fut de nou-
veau assiégée par les carlistes. Ce second
m< >'e fut levé au mois de mai, après les vic-
toires remportées sur les carlistes par les
maréchaux Serrano et Concha.
* BILE s. f. — Encycl. Chim. On extrait
de la bife des animaux un certain nombre
d'acides, parmi lesquels quelques-uns se ren-
contrent dans la bile des herbivores, tandis
que d'autres figurent dans celle de l'homme
et dans celle des carnivores. Quelques aciJ. s
enfin ont été exclusivement retirés de la bile
de certains animaux et n'ont point été ren-
contrés ailleurs.
Plusieurs des acides dont il devrait être
question dans un article qui trait-* des com-
posés extraits de la bile ayant etc. en, .
leur ordre alphabétique, nous nous conten-
terons de les mentionner ici ; nous n'insiste-
rons que sur ceux qui n'ont point eu d'ar-
ticles spéciaux.
Les articles extraits de la bile sont :
l<> L'acide cholique ou glyeoehoiique, qu'on
retire principalement de la bile des herbi-
vores. V. glycochouque, au tome VIII.
20 L'acide choleique ou taurocholique ,
3u'on retire de la bile de l'homme et de celle
u chien. V. taurocbolate, au tome XIV.
3° L'acide cholalique. Cet acide a pour
formule C**H*°05. Il n'existe pas tout formé
dans la bile des animaux , mais il constitue
le principal produit du dédoublement des
acides glyco et taurocholique. U se rencontre
BILE
souvent dans le canal digestif et même dans
le sang ou dans les urines, où il se forme aux
dépens des acides biliaires. Pour l'obtenir
artificiellement, il suffit de faire bouillir, du-
rant quinze à dix-huit heures , de la bile pu-
rifiée avec de la potasse caustique ou de
l'hydrate de baryte. Cette préparation exige
l'emploi d'un appareil constitué de telle sorte,
qu'il soit possible de faire refluer les vapeurs
aqueuses dans le ballon où se fait la réaction.
Lorsque la décomposition de la 6 (7e est ter-
miné**, on ajoute de l'acide chlorhydrique, on
lave le précipité et on le redissout dans la
soude caustique, puis on le reprécipite k non-
venu par l'acide. On lave une fois encore le
dépôt, puis on le mélange avec de l'éther, au
contact duquel il se forme une masse d'aspect
cristallin. On sèche ce produit entre plusieurs
doubles de papier Joseph, puis on le dissout
dans l'alcool chaud. Enfin, on ajoute k la li-
queur une quantité d'eau suffisante pour la
troubler. Au bout de quelques minutes, il se
forme un dépôt d'acide cholalique cristallisé
en tétraèdres. On peut également obtenir
l'acide cholalique k l'étatamorphe.Sionprend
cet acide en cet état et qu'on le dissolve dans
l'éther, il se dépose, par évaporation de l'é-
ther, en prismes k quatre pans avec deux
faces pyramidales de chaque côté. Il se dé-
pose d'une solution alcoolique chaude en té-
traèdres ou octaèdres tétragonaux. Sous la
première de ces deux formes, les cristaux ren-
ferment 2 molécules d'eau de cristallisation;
ils n'en contiennent que 1 dans la seconde.
L'acide cholalique cristallisé est insoluble
dans l'eau, peu soluble dans l'alcool, mais se
dissout assez bien dans l'éther. L'acide amor-
Fhe se dissout peu dans l'eau, plus dans
alcool et en toutes proportions dans l'éther.
L'acide cristallisé est blanc ; l'air ne l'attaque
point. Les alcalis caustiques dissolvent très-
facilement l'acide cholalique. On peut l'em-
ployer k la décomposition des carbonates
alcalins, dont il déplace facilement l'acide
carbonique. Cet acide dévie k droit© le plan
de polarisation.
Si on fait bouillir pendant un temps con-
venable l'acide cholalique avec un acide
énergique quelconque, ou même si on main-
tient cet acide pur k une température voisine
de 200°, il perd H*0 et donne un composé
?ui a reçu le nom de dyslysine, et dont la
ormule est C,2*H3603. On prépare ordinaire-
ment ce corps en faisant chauffer de l'acide
cholalique pur k une température supérieure
k 200°. La masse est ensuite traitée par la
soude, puis le résidu est lavé k l'eau d'abord,
et enfin k l'alcool. C'est une poudre blanche
ou légèrement jaune, fusible k 140°, très-
solubl- dans l'acide» cholalique en dissolution
alcoolique concentrée, peu soluble dans l'é-
ther bouillant et complètement insoluble dans
l'eau et l'alcool.
Quand on traite la dyslysine par une solu-
tion alcoolique de potasse et qu'on fait bouil-
lir le tout pendant une heure, elle se trans-
forme en chololate.
L'acide cholalique, soumis k la distillation
sèche, donne des huiles aromatiques encore
peu étudiées. Cet acide donne des sels solu-
bles dans l'alcool et présentant généralement
une saveur sucrée ou légèrement amere.
Tous ces sels, traités par l'acide sulfurique
et le sucre, donnent la coloration caracté-
ristique des acides biliaires.
Les seuls sels de cet acide qui aient éié jus-
qu'ici quelque peu étudiés sont : îo le chololate
d'ammoniaque, qui s'obtient en traitant une
solution alcoolique d'acide cholalique par de
l'ammoniaque. La liqueur, additionnée d'é-
ther, abandonne des aiguilles qui constituent
le sel en question. 11 se décompose au con-
tact de l'air humide; 2° les chololates de po-
tassium et de sodium, qui s'obtiennent en sa-
turant par de la potasse ou de la soude une
solution alcoolique d'acide cholalique. L'éva-
poration de la solution amène le dépôt d'ai-
guilles cristallines de chololate de potassium
ou de sodium ; 3° le chololate de baryum, qui
se forme lorsqu'on dissout l'acide cholalique
dans l'eau de baryte. Après avoir précipite
l'excès de baryte par l'acide carbonique, on
filtre, puis on concentre la liqueur, et on ne
tarde point k voir se former à la partie su-
périeure du liquide une couche mamelonnée
qui, k la partie inférieure, semble formée d'ai-
guilles fines et soyeuses; ce sel se dissout
quelque peu dans l'eau froide, mieux dans
l'eau bouillante et très-facilement dans l'al-
cool. Mentionnons encore le chololate d'ar-
gent, qui soutient en traitant un chololate
alcalin par le nitrate d'argent et qui est so-
luble dans l'eau et dans l'alcool; le chololate
de plomb, qui se prépare en faisant reagir le
sous-acétate de plomb sur le chololate d'am-
moniaque et qui se présente sous la forme
d'un précipite blanc, peu soluble dans l'eau,
mais soluble dans l'alcool et l'acide acétique.
Plusieurs chimistes allemands ont admis
que, lorsqu'on fait bouillir pendant qu
heures de la bile étendue de 15 pour loo d'eau
l -e avec HCI, il se forme un acide par-
ticulier connu sous le nom d'acide choloïdi-
que. Ce composé aurait pour furmule
C211I280V
et se présente sous forme l'une masse so-
lide, blanche, amorphe et fusible au-dessous
de 100°. Suivant quelques autres chin
le corps en question ne serait qu'un mélange
d'acide cholalique inaltéré, d'acides Rlyco et
taurocholique non décomposés et de dysly
BILE
sine. Ce composé, simple mélange ou corps
nettement défini, a été d'ailleurs très-peu
étudié.
Les acides qui ne se rencontrent que dans
la bile de telle ou telle espèce d'animaux,
sont : 10 l'acide hyoglycocholeique et son dé-
rivé 1 acide hyocholalique, que 1 on rencontre
exclusivement dans la bile du porc ; 20 l'acide
chénocholéique et son dérivé l'acide chéno-
cholalique, que l'on extrait directement de la
bile d'oie.
Ce dernier acide, également connu sous
le nom d'acide chénotaurocholique, a pour
formule C*9H«AzSO«. Il a été découvert par
Marsson et étudié par Heintz et Wislicenus,
qui l'ont extrait de la bile d'oie en préci-
pitant d'abord le mucus et la matière colo-
rante de la bile au moyen de l'alcool absolu,
puis en mélangeant le résidu avec l'éther
qui retient les graisses en dissolution tan-
dis que les sels se précipitent. Après avoir
purifié les sels par un lavage méthodique
avec une solution de sulfate de soude, ces
chimistes les faisaient sécher, puis dissoudre
dans l'alcool absolu. Us terminaient cette
préparation en additionnant le liquide d'é-
ther aqueux et en précipitant la solution al-
coolique par l'acétate tribasique de plomb.
Enfin, ils lavaient le précipité, puis le dé-
composaient par un c. irant d'hydrogène sul-
furé et obtenaient, par concentration, une
masse brunâtre, qui n'était autre que l'acide
en question.
Ce composé est amorphe, soluble dans
l'eau et duns l'alcool. Si on le maintient pen-
dant tren'e-six heures environ k une tem-
pérature voisine de l'ébulhtion, après l'avoir
mélangé avec l'hydrate barytique , il donne
de la taurine et de l'acide chénocholalique.
Ce dernier acide a pour formule C^H^O?.
Il se prépare eu lavant et en décomposant
par l'acide chlorhydrique le précipité qui ré-
sulte de l'ébullition prolongée de l'acide ché-
nocholéique avec l'hydrate de baryte. Ce
composé se présente sous la forme d'une
masse jaunâtre qu'on purifie par des lavages
successifs k l'eau de baryte. Il est soluble
dans l'éther et l'alcool, mais insoluble dans
l'eau. Si on abandonne k elle-même une so-
lution de cet acide dans l'éther, il se dépose
par évaporation une masse amorphe, qui
n'est autre que l'acide chénocbolalique. Cet
acide fournit, avec le sucre et l'acide sulfu-
rique , la réaction caractéristique des acides
biliaires. Il donne des sels avec le potassium
et le baryum.
On extrait enfin de certains excréments,
et notamment du guano et de la fiente de
pigeon, un acide biliaire, connu sous le nom
d'acide biliaire du guano. Pour l'obtenir, on
procède comme suit : on commence par mé-
langer le guano avec une quantité d'enu con-
venable, puis on évapore lentement et k
froid l'extrait aqueux afin d'amener la préci-
pitation de l'oxalate d'ammoniaque. Cela fait,
on traite l'eau mère par l'acide chlorhydri-
que , et le précipité ainsi obtenu est dissous
dans l'alcool, puis décoloré par le charbon.
On précipite k l'aide du chlorure de baryum,
puis, après lavage et dessiccation, on traite
par l'alcool absolu. On filtre, on évapore la
liqueur, et le résidu est un sel de baryte in-
cnsullisable dont il suffit de mettre l'acide
en liberté. Cet acide se présente sous l'aspect
d'une masse amorphe, soluble dans les alca-
lis et dans l'alcool, maïs complètement inso-
luble dans l'eau. Ce composé, traité par l'acide
chlorhydrique bouillant, donne des produits
analogues a ceux qu'on obtient avec l'acide
cholalique quand ou le fait bouillir avec Hcl.
— Matières colorantes de la bile. Les
travaux les plus réceuts faits sur ces iuté-
ressantes questions, et notamment ceux de
Staedeler, ont conduit k admettre l'existence
de quatre pigments distincts, qui sont : la
bilirubiue, la bihverdine, la bilifuscine et la
biliprasine. Il faut ajouter k ces pigi
plusieurs autres qui sont moins étudies et
sur lesquels nous n'insisterons pas. Enfin,
quand on a successivement isolé de lu bile
les composés que nous venons d'énumérer,
il reste , comme résidu insoluble, la bilihu-
mine, qui est, dit M. Wuitz dans son remar-
quable Dictionnaire de chimie, île produit
ultime de la décomposition des pigments bi-
liaires, en solution alcaline, a l'air. »
Nous allons successivement étudier les
quatre pigments que nous venons dénommer.
— Bilirubine. Ce corps a pour formule
C«H«A8»0».
On l'obtient en fai uni dissoudre plusieurs
fois dans le chloroforme les cal
de l'homme, où il se trouve en grande quan-
tité. Le produit est lavé par l'éther et l'al-
cool , puis redissous dans le chloroforme et
finalement précipité par l'alcool. La biliru-
bine se présente sous l'aspect d'une ;
soit amorphe et rouge orange, soit eris
et rouge funcé. Ce composé, d'après M.VVurU,
serait celui qu'on désignait autrefois sous le
nom de bilipnéiue. 11 est insoluble dans l'eau,
peu soluble dans l'alcool et dans
se dissout très-bien dans le chloroforme, les
huiles grasses, l'essence de térébenthine ,
le sulfure de carbone et la benzine. La bili-
rubine se dissout également dan
.qu'une faible portion de matière suf-
fit l colorer en rouge ou en jaune. Au con-
tact de la lumière , ces solutions se déeom-
I nt et ne peuvent plus être précipitées
par l'acide chforlndrique
BILH
371
La solution ebloroformique de bilirubine
se décolore sous l'influence d'une solution
ammoniacale ou sodique. Traité© par l'acide
nitrique fumant, une solution alcaline de
bilirubine, additionnée de son volume d'al-
cool, passe successivement au vert, au bleu,
-t,au rouge vif, et enfin au jaune
sale. Si on n'agite point la liqueur, ces tein-
tes se forment l'une après l'autre et par cou-
ches. Il suffit d'ailleurs que la solution alca-
li e renferme 10 pour 100 de son poids de
bilirubine.
La solution chloroformique, traitée par l'a-
cide nitrique fumant, prend une teinte rouge
rubis; l'addition d'alcool en excès amène la
production des teintes verte et rouge; quel-
luttes d'acide suffisent pour produire
cet e réaction.
Les acides sulfurique et cblorliydriqu^
donnent, avec la bilirubine, le premier, i
il est concentré, une solution brune qui tourne
au vert foncé; le second, des composés hum
ques bruns. La plupart des chimistes regai-
dent la bilirubine comme identique ave
cristaux d'hématoïdine accumulés dans le*
extravasations sanguines.
— Bihverdine. Si l'on prend une solution
sodique de bilirubine, qu'on l'agite k l'air et
qu'on la traite par l'acide chlorhydrique, il
se forme un précipité insoluble dans i
et le chloroforme , mais se dissolvant très-
bien dans l'alcool, qu'il colore en vert; ce
précipité n'est autre que la biliverdine et a
pour formule C16H*»az*OS. Elle ne se ren-
contre pointa l'état libre dans les calculs bi-
liaires, mais on en a trouvé, dit M. Wurtz,
sur les bords du placenta du chien. On peut
l'obtenir cristallisée en feuillets rhombiques,
en laissant évaporer k froid une solution
acétique de bilirubine.
— Bilifuscine. Ce composé a pour for-
mule Cl6H20Az*O*. On l'obtient en évaporant
k sec les calculs biliaires dissous dans le
chloroforme et en traitant le résidu par l'al-
cool, puis en évaporant et en reprenant par
l'éther et le chloroforme. Le résidu de ces
réactions successives est redissous dans l'al-
cool, qui, soumis k l'évaporation , laisse une
poudre brillante, brun foncé, qui est la bili-
fuscine. Ce composé est insoluble dans l'é-
ther et le chloroforme, mais se dissout faci-
lement dans l'alcool et les alcalis étendus.
Dissous dans l'ammoniaque aqueuse ou dans
les solutions de soude et de potasse, ce com-
posé se détruit rapidement k l'air. Les mê-
mes solutions , traitées par l'acide chlor-
hydrique dilué, l'abandonnent sous forme de
précipité floconneux de couleur brune.
— Biliprasine. Ce composé ne diffère de la
biliverdine que par H*0; sa formule est
donc Cl6HMA2*0». On l'obtient en prenant
la solution alcoolique de la bilifuscine , en
l'évaporant, en traitant le résidu soigneuse-
ment pulvérisé par l'éther et le chloroforme,
etenfiu en reprenant par l'alcool. Le liquide
obtenu présente une teinte vert foncé et
donne, par évaporation , la biliprasine. C'est
une masse noire tirant sur le vert et dont la
cassure est brillante. Elle est insoluble dans
l'eau, l'éther et le chloroforme, mais se dis-
sout facilement dans l'alcool, qu'elle colore en
vert. Ce composé ne peut êtrejeonfondu avec
la biliverdine, car sa solution devient brune
si on la traite par l'ammoniaque, ni avec la
bilifuscine, car sa solution brune, ti aitée par
un acide, revient au vert. Les solutions ul-
calino-carbonatées dissolvent peu la bilipra-
sine, qui se dissout facilement dans les alca-
lis caustiques.
BILÉ1STOCR, frère de Loke, le génie du
mal, dans la mythologie Scandinave.
BILETTA (Emmanuel), compositeur italien,
né k Casai, province de Monferrato, en 1815.
U lit ses études musicales k Turin, puisk Bo-
logne, s'adonna k la composition et partit, k
vingt-trois ans, pour L'Angleterre. Le direc-
teur du théâtre de Covent-Garden, de Lon-
dres, ayant entendu des morceaux de lui, le
m de composer des ballets qui ont ete
tentés sur cette scène. M. Biletta a
e en outre des morceaux de musique
de chambre et un certain nombre d'opéras,
la nous citerons: lu Magie blan-
l hbesse de Kelso, la Bose de Florriice,
, piège, etc.
B1LGNEB (Paul -Rodolphe du), célèbre
joueur . fers 1800, mort k Berlin
en 1840 L trouva peu de rivaux qui pussent
■ntre lui k ce jeu difficile, qui exige
une force d'esprit peu commune. On lui doit
deui ouvrages recherches par Les amateurs:
le Jeu des deux cavaliers à l'arrière-garde et
du jeu d'échecs* tous deux en aile-
muni. Le dernier n'était pas terminé quand
■ mourut, et il fut continué par Hey-
debrand.
B1LBON (Jean-Joseph-Frédéric), écono-
français, né k Avignon en 17S9. mort
a Paris en 1834. Sa famille le destinait au
barreau et il viut étudier le droit k Paris. 11
publia d'abord une Dissertation sur l'état du
commerce des Romains et un Eloge de J.-J.
Rousseau, où la censure supprima plusieurs
s. En 1790, il entra au ministère des
finances et devint bientôt chef de bureau lu
contentieux. Ses autres ouvrages sont : De
l'administration des revenus publics chet les
Romains (Pans, 180j); le Gouvernement des
Romains considéré sous le rapport de la poli-
tique, de la justice, des finances et du corn-
372
BIT.L
mcrce (1807)- Principes d'administration et
d'économie politique des anciens peuples, ap-
■ aux peuples modernes (1819, in-8°).
B1LHCBEÏI (Joseph-Frédéric), médecin al
lemand , ne à Au rie h en 1758 , mort a Lnd-
b urg en 1793. Il avait d'ab r l exerce la
inédecineaveesuecèsà"vVayIiing'Mi,etil avait
augmenté sa réputation en publiant les deux
es suivants : Dissertatio inaugurait*
de magnesia cruda et calcinnta (Tubingn<>,
1779); liecueil d'observo'imts sur une certaine
epizootie des moutons (Tubin^ue, 1791); ce
ernier ouvrage était composé en allemand.
BIL1FOLVINE s. f. (bi-li-ful-vi-ne — de
bile, et du lat. futvus, rou\). Chim. Nom
rionné par Berzêhus à une matière jaune qu'il
a extraite de la bile de bœuf et qui serait un
mélange de bdiverdine et de taurocbolate.
BILIFUSCINE s. f. (hi-li-fuss-si-ne — de
bile et de fascine). Chim. Matière colorante
extraite des calculs biliaires.
— Encycl. V. bii.h (matières colorantes de
la), dans ce Supplément.
BILIHUMINE s. f. (bi-l^-u-mi-ne — de bile,
et de humine). Chim. Matière contenue dans
les calculs biliaires.
— Encycl. V. bile (matières colorantes de
la), dans ce Supplément.
BIMOCCAC, un des noms de Piliatchou-
tchi, dieu du Kamtchatka.
B1LIPHÉ1NE s. f. (hi-li-fé-i-ne).Cbim. Ma-
tière colorante de la bile.
— Encycl. La biliphéine est une matière
coloranre rouge jaunâtre, qu'on peut extraire
des calculs biliaires. C'est une amide dérivée
de la biliverdine. Elle a été retirée de la bile
humaine par Brucke, au moyen du chloro-
forme. Traitée par la potasse aqueuse ou al-
coolique, elle donne un dégagement d'ammo-
niaque.
BILIPBASINE s. f. (bi-li-pra-zi-ne — de
bile, et du gr. prasinost vert). Chim. Matière
colorante extraite des calculs biliaires.
— Encycl. V. bilf. (matières colorantes de
la), dans ce Supplément.
BILIRUBINE s. f. (bi-H-ru-bi-ne — de bile,
et de rubine). Chim. Matière colorante ex-
traite des calculs biliaires.
— EneycL V. bile (matières colorantes de
la), dans ce Supplément.
B1L1STEIN (Charles-Léopold Andreu, ba-
ron de), économiste français, né dans la
Lorraine en 1724, d'une famille originaire de
Delft, en Hollande, mort au commencement
de ce siècle. Après avoir été conseiller de
commerce en Russie, il vint habiter Nancy,
et c'est là qu'il composa ses ouvrages. Il
épousa en secondes noces la fille d'un prince
moldave, qui, n'ayant pu le résoudre k chan-
ger de religion, lui donna la mort. On lui
doit : £?sii sur la ville dp Nancy (Amsterdam,
1762); Essai sur les duchés de Lorraine et dn
Bar (lia); Essai sur In navigation lorraine
(1764); Institutions militaires pour la France
ou le Végèce français (1762). C'est d'après les
idées de Bilistein que Louis XVI fit exécuter
d'importants embellissements dans la ville de
Nancj*.
BILIVERDINE s. f. ( bi-li-vèr-di-ne — de
bile, et de ve> t). Chim. Matière colorante ex-
traite des calculs biliaires.
— Encycl. V. bili: (matières colorantes de
la), dans ce Supplément.
B1LLAGE s. m. (bi-lla-je; // mil. — rad.
bilter). Navig. Action do biller, de remor-
quer, de piloter.
RII.LAKD (Jean-Pierre), médecin français,
né i Vesoul en 1786, mort dans la même ville
-il 1790. Il acquit la réputation d'un habile
praticien et fut reçu membre correspondant
de la Société royale de médecine. Les Ihs-
sertations françaises et latines sur les points
tes plus impur! an f s de l'art de guérir, pu-
par -■Mu SI Ci i ' ietinent plusieurs mé-
moires de Jean-Pierre Billard, entre autres :
nVfi sur une faussé grossesse singulière;
o [(ton sur un dépôt au bas-ventre: /lis-
analyse et propriétés des eaux miné'
tir /;■ /ifs, près Vesoul; Antilep'
ticorum medicaminum natwa, vires et selectus. ;
dis usu in febribus, — François*Gabriel
Billard, son (1 aîné, mort h Genevreuil en
I rt théorique et pratique
sur les prairies artificielles.
B1L1 M Dl L (Ei ne t), littérateur et jour-
le français, né h Lille en 1836. Il entra
à dix - 1 de Saint-Cyr, puis
il de\ rs. Ayant donné sa
i ■ ■ ature,
fut attaché la ré m «lu Pays pour la
partie i, ei outi e, des ro-
et des articl
tique dans
\ionnel. l i J* urnal pour fout, le Grand
Journal, \' Opinion nationale x \
t runçais, lu France, ■■'■■ Sa le min 1ère du
hnl Niel, il I i
q .ut une coui te m. Bil-
juude ' 'honneur
en 1870. On l t doil les ouvrages suivants :
i n (iKdr,,
in-lî), recueil d urlicl
B 1868, in-12) ;
in-12j ; la Téti •
q dû province (1869,
C1LL
in 12); Un mariage légendaire (1869, in-12);
Far-dessus le mur (1869, in-12); Ma tante
Lys (1873, iu-12) ; Une femme fatale (1874,
in-4°) -, histoire amoureuse de deux coups de
couteau (1874, in-12); la Conspiration de Sal-
cède (1875, în-ie); les Noces vermeilles (is~5,
ir.-i2);la Vie en casaque, carnet intime d'un
officier (1875, in-12), ne.
B1LLACLT DE GÉRAINV1LLE (Alexandre-
Ernest), écrivain fiançais, ne à Chàteaudun
(Eure-et-Loir) en 1825. Lorsqu'il eut terminé
ses études au collège Louis-le-Grand, il s'a-
donna à l'enseignement et professa la rhéto-
rique et l'histoire. M. Billault collabora en-
suite à la nouvelle édition de la Biographie
Michaud, traduisit la Vie des philosophes de
Diogène Laërce, le Câble de Piaule, donna
un>; édition de ['Eloge des perruques de de
Guérie, etc. Pendant le siège de Paris, il prit
part à la bataille de Buzenval , puis il se
porta, sans succès, candidat à la députation
dans l'Eure-et-Loir. On lui doit: Histoire de
Louis -Philippe (1870 1875, 3 vol. in-8°), qui
doit avoir une dizaine de volumes; Résultats
fantastiques de l'application de la loi sur les
loyers (1871, in-8°); Cuisine gouvernementale
(1872, in-12), brochures satiriques.
BM.l.EMAZ (François Billiismas, dit), ma-
gistrat et révolutionnaire français, né à Bel-
ley vers 1750, mort en 1793. A l'époque de la
Révolution, il occupait à Lyon la charge de
greffier civil et criminel. Apres un voyage à
Paris, où il se mit en rapport avec les chefs
des jacobins, il ouvrit à Lyon un club appelé
le Club central. Nommé juge de paix en 1791,
il se fit le persécuteur acharné des prêtres
non assermentés. On ne connaît pas avec
certitude le rôle qu'il joua dans la révolte des
Lyonnais, mais lorsque la ville fut prise par
les troupes de la Convention, on l'accusa
d'être l'agent des girondins; il fut condamné
à mort et exécuté. On a de lui : Discours de
l'âne du E. Nabuth (1787); le Grand bailliage
de Lyon, comédie en un acte et en prose
(1788).
nu il mil u (Constantin du), général
prussien, ne à Janikow en 1713, mort en 1785.
Il servit d'abord dans le régiment du prince
d'Anhalt, puis dans celui du prince Henri, où
il obtint le grade de colonel. Il se distingua
par sa valeur à Prague, à Pirna, à Reiehen-
berg, Kollin, Cuuuersdorf et Nimbourg, fut
décoré de l'ordre du Mérite et se vit con-
traint, par suite de ses blessures, à, demander
un congé en 1762. Mais, ayant repris du ser-
vice cinq ans après, il fut nommé successive-
met colonel, major général et lieutenant gé-
néral, puis chevalier de l'Aigle-Noire.
BILLEREY (Claude-Nicolas), médecin fran-
çais, ne à Besançon vers 1667, mort en 1759.
Il fut nommé professeur de médecine à l'uni-
versité de Besançon, et il acquit des con-
naissances très-variées en mathématiques, en
astronomie et en littérature. Il a publié :
Traité sur la maladie pestilentielle qui dépeu-
plait la Franche- Comté en 1707 (Besançon,
1721); Traité du régime (1748) et un Traité
des médicaments, en latin, conservé en ma-
nuscrit à la bibliothèque publique de Be-
sançon.
* BILLET s. m. — Encycl. Théâtre. Billet de
spectacle. Une ordonnance de police relative
aux théâtres, du 16 mars 1857, établit la pres-
cription suivante dans son article l^r ;■ Les di-
recteurs ne pourront établir aucun bureau de
location ou de distribution de billets ailleurs
que dans leur théâtre. La vente des billets et
contre-marques, soit sur la voie publique,
soit dans une localité quelconque, et le raco-
lage ayant cette vente pour objet sont for-
mellement interdits. ■
Cette prescription n'a nullement aboli l'in-
dustrie ayant pour objet l'exploitation des
billets de spectacle. D'abord, l'autorité tolère
l'écoulement des billets « d'auteurs, » qui sont
soumis au droit des pauvres. Quant aux
billets de faveur, c'est-à-dire aux billets dé-
livres à des personnes qui n'y ont aucun droit
reconnu et qui les \endent quelquefois, il
est prudent de les laisser au marchand, si
l'on ne veut pas s'exposer à payer sa place
cninme le premier venu. Ces billets doivent
rester suspects, attendu que les contrôleurs
les reconnaissent à première vue.
Les billets qu'on vend sur la voie publique
coûtent généralement moins cher qu'au bu-
reau; néanmoins, quand une pièce, vaudeville,
di unie, opéra, etc., passionne le public, qui se
presse aux guichets, surtout aux premières
repi •' t-iiiations, il arrive que le marchand de
billets met joyeusement à profit cette vogue
pour vendre ■ plus cher qu'au bureau. • Ce
sont les premières repi esentations de Robert
le Diable qui donnèrent, sinon naissance, du
moins un grand développement à cette in-
dustrie. Des individus passaient la nuit à, la
porte du bureau de location, puis, dans le
courant do lu journée, ils revendaient à de
plus ou moins beaux bénéfices les billets
qu'ils avaient ainsi obtenus. On n'en trouvait
I lus au bureau; mais les marchands qui en-
combraient le trottoir en avaient les mains
p u l'administration , qui
S'einut de cet état de choses, d s'installèrent
une boutique du voi ei y conti-
nuèrent leur industrie. Ils finirent même par
se constituer en association, au cajpitul de
200,000 francs. Le docteur Véron, dans ses
i d un boutgeoi» de /'ans, mois four-
nit ;i ce BUJSt d'inteiessaiits détails. « 1! tau-
BILL
coup de gens, dit-il, soit pour le Théâtre -
Italien, soit pour l'Opéra, entretiennent des
relations d'affaires avec les marchands de
billets. Les jours de première représenta-
tion de spectacles courus, ils leur vendent
leur stalle à un prix tellement élevé, qu'à la
fin de l'année, à part ces grandes solennités,
ils ont joui d'une stalle pour rien. L'un des
membres de cette société, le plus intelligent,
se charge, pour ainsi dire, de faire la ville;
comme les courtiers de commerce, comme
les agents de change, il ne court chez ses
clients qu'en cabriolet; il a ses entrées du
matin dans les plus grindes maisons, il sait
les habitudes, les goûts, les moeurs, les in-
trigues de cœur de chacun. Ces études dis-
crètes lui apprennent chez qui il placera
avantageusement une stalle ou une loge lors-
qu'il est sûr que Mme *** garde la sienne. La
boutique des marchands de billets, située
dans le voisinage de l'Opéra, est une vraie
succursale du bureau de lo ation ; on y trouve
un plan de la salle colorié , avec stalles et
loges numérotées; on y tient des livres du
commerce et une comptabilité fort en règle. »
L'industrie des marchands de billets de
spectacle n'est pas seulement en faveur chez
nous ; en Italie, à Milan surtout, aux environs
du théâtre, on cède une loge pour toute une
saison ou même pour une partie seulement.
A Londres, cette spéculation a lieu chez des
libraires , qui exploitent le commerce des
loges et des stalles pour une soirée, pour un
mois ou pour l'année tout entière.
" BILLETTE s. f. — Techn. Palette de bois
qu'on attache aux forces pour les soutenir.
BILLEUR s. m. (bi-lleur; // mil. — rad.
biller). Navig. Celui qui fait le billage.
BILLBARZIA s. m. (bill-ar-zi-a ; //mil. —
rad. BUlharz, nom propre). Zool. Genre d'hel-
minthes nématoïdes, regardé comme la cause
de l'hématurie endémique d'Egypte.
B1LL1CAN (Théohald), savant et prédica-
teur allemand, né à Billigheim, petite ville
de Bavière, vers la fin du xve siècle, mort
après 1544. Son vrai nom était Gerlaeker;
mais, suivant la coutume de l'époque, d prit
celui de sa ville natale. Condisciple de Mé-
lanchthon, il adopta d'abord les principes de
la Réforme, les prêcha à Weil (Wurtemberg),
en fut chassé en 1522 et alla continuer ses
prédications dans la ville de Nordlingen, où
il établit le culte protestant, et se maria avec
la fille d'un négociant, ce qui attira sur lui
une grande attention, les faits de ce genre
étant encore rares (le premier prêtre qui se
maria, en 1521, fut Barthélémy Bernardi ,
surnommé Feldkirch, cure de Kemberg, en
Saxe). Vers 1527, Billican commença a atta-
quer divers points de la doctrine de Luther,
et enfin tl paraît être rentré, eu 1530, dans
l'Eglise catholique.
ltlllir.il ( Antoine-Gontier), médecin et
chimiste allemand, né dans la Frise à la fin
du xvie siècle. Ayant épousé la fille d'Ange
Sala, il adopta les doctrines chimiques de son
beau-père , et il devint médecin du comte
d'Oldenbourg. Ses principaux ouvrages sont:
De tribus chimicorum priucipiis et quinta essen-
tia (Brème, 1621); Dénatura et conslitutione
spagyrices entendais exercitationes ( Helm-
staedt, 1623); Pétri Laurenberqii deliria chy-
mica (Brème, 1625); Thessaius in chymicis
redîvivus, etc. (Francfort, 1639).
' BILLIET (Alexis). — Le cardinal Billiet
est mort en 1S73, à l'âge de quatre-vingt-
dix ans.
B1LL1NG (Sigismond), officier français, né
à Colmar en 1773, mort en 1832. Il descendait
d'une famille suédoise établie en Alsace après
la bataille de Lutzen. Il s'engagea en 1792
dans un bataillon de volontaires, se distingua
à la bataille de Jemmapes et fut nommé
commissaire des guerres. Pendant les Cent*
Jours, il contribua à déterminer l'abdication
de l'empereur en se mettant à la tète d'une
légion de la garde nationale pour défendre
la Chambre des représentants. Après la se-
conde Restauration, il s'unit à d'autres chefs
de la garde nationale pour réclamer lu con-
servation de la cocarde tricolore, Knlin, après
la révolution de 1830, La Fayette le nomma
commandant de son état-major.
BILMNGSLBY (Henri), mathématicien an-
glais, lord maire de Londres sous le règne
d'Elisabeth, mort en 1606. Il fit ses études
ii l'université d'Oxford et cultiva surtout les
mathématiques; mais sa famill-; voulut lui
faire abandonner la- carrière scientifique et
le décida à se faire armurier. Dans cette pro-
fession toute mécanique.il parvint à amasser
une grande fortune et il finit par être nomme
lord maire de Londres. Mais, au milieu de
tant d'occupations, il trouvait encore le temps
do cultiver les mathématiques. Whltohead,
son ancien professeur, étant tombé dans la
pauvreté, il lui ouvrit sa maison et le traita
avec les plus grands égards. Celui-ci, k .sa
mort, lui légua ses manuscrits, parmi lesquels
V'' trouvait une traduction d Kuclide , que
B lltugsley publia en 1570.
BILLIOltAV (Alfred -Edouard), membre de
la Commune de Pans en 1871, né à Neples,
de parents français, vers 1840. Il étudia la
peinture dans l'aielier du peintre Chazal ,
présenta au jury, en 1866, quelques toiles
qui furent refusées, m»fa fti admettre, en
1870, à l'KxpnsitiOn des beaux ails, un ta-
bb au nyanl pour titre : la Sollicitude mater-
BILL
| nflle. Pendant le siège de Paris, Billioray
fut un des orateurs les plus assidus des réu-
nions populaires de la rue de la Maison-Dieu
I et du théâtre Montparnasse. Membre du fa-
meux Comité central, il en signa les affiches
au 18 mars, et, le 26 du même mois, il fut
nommé membre de la Commune dans le
XlVe arrondissement, par 6,100 voix. Après
avoir fait partie de la commission des ser-
vices publics, puis de celle des finances, il
entra au comité de Salut public, en remplace-
ment de Delescluze, qui venait d'être nommé
délégué à la guerre. Dans les délibérations de
ce comité, B llioray se montrait toujours prêt
à soutenir les mesures les plus violentes, et
il signa les derniers décrets de la Commune,
avec Arnaud, Eudes, Gambon et Ranvier,
ainsi que l'ordre d'exécution des otages, avec
Delescluze. Arrête après le 21 mai, il fut
conduit k Versailles, où le 3e conseil de
guerre le condamna, le 3 septembre 1871, â
la déportation dans une enceinte fortifiée.
On le conduisit d'abord au fort Boya:d, et
depuis il a été dirigé sur la Nouvelle-Calé-
donie.
union (Eugène-Louis- Antoine), médecin
français, né à Biiançon en 1818. Il vint étu-
dier la médecine à Paris, où il s'occupa d'une
façon toute particulière de l'étude des mala-
dies mentales, suivit les cours de Ferrus. de
Kabret, de Moreau de Tours et se fit rece-
voir docteur en 1846. Successivement méde-
cin adjoint de l'asile d'aliénés de Sainte-
Gemmes, près d'Angers (1846), médecin eu
chef et directeur des asiles de Blois, de
Rennes, de Sainte -Gemmes, directeur, eu
1868. de l'asile de Vaucluse, à Epinay-sur-
Orge (Seine-et-Oise), il reçut dans cet asile,
au début de la guerre de 1870, les aliénés de
Vdle-Evrard et rendit les plus grands ser-
vices à la population en recueillant en même
temps des femmes, des enfants, des vieillards,
des soldats prisonniers qui s'étaient enfuis.
Comme témoignage de sa belle conduite, ses
concitoyens firent, après la guerre, une sou-
scription publique et lui offrirent une mé-
daille d'or (octobre 1871). Le docteur Billod
est chevalier de la Légion d'honneur (1868),
membre de la Société médico-psychologique,
correspondant de la Société de médecine lé-
gale, de la Société de médecine de Lyon, etc.
Outre de nombreux mémoires publiés dans les
Annales médico-psychologiques, ànnslas Archi-
ves générales de médecine, sur l'èpilepsie, la pa-
r.dvsie générale, la lypèiiKinïe, les lésions de
l'association d«s idées, les aliénés dangereux,
les intervalles lucides, les aliénés ayant con-
science de leur état; outre des rapports de
médecine légale, etc., on lui doit : Considé~
rations psychologiques sur le traitement de la
folie (1846, in-8°); Des maladies de la volonté,
ou Etude des lésions de cette faculté dans
l'aliénation mentale (1848, in-go) ; De ta pel-
lagre en Italie, et plus spécialement dans les
asiles d'aliénés (1860, in-S°); De la dépense
des aliénés assistés en France et de la coloni-
sation considérée comme moyen pour les dé-
partements de s'exonérer en tout ou en partie
(1861, in-8°); Traite de la pettaijre d'après
des observations recueillies en Italie et eu
France (1865, in-8°); les Aliénés de Vaucluse
et de Ville Evrard pendant te siège de Paris
(1873, in-s°), etc.
Bîiioir (affaire). Le 8 novembre 1876, des
enfants qui jouaient à Clichy, sur le quai de
la Seine, dans un endroit désert, aperçurent
dans le fleuve, à 5 mètres environ de la
berge, un paquet qui leur parut contenir le
corps d'un nouveau-né. Effrayés, ils appe-
lèrent un marinier qui saisît et ramena sur
le bord l'objet désigné. C'était lu partie su-
périeure du corps d'une femme dont les jam-
bes et l'abdomen avaient été séparés ; lu tète,
entièrement rasée, était enveloppée dune
toile grossière, et le tronc entoure d'un fri-
ment de jupon d'indienne; ce jupon était lui-
même rempli de sciure de bois et de morceaux
de papier d'emballage ; les deux bras étaient
ramenés en avant et repliés sur la poitrine ;
enfin, un pavé avait été attaché au cou par
une corde pour empêcher ces tristes débris
de surnager et de suivre le courant du fleuve.
Quelques heures après, k 350 mètres eu amont,
un pêcheur découvrit, sous un radeau, uu
autre paquet enveloppé dans un morceau du
même jupon, lié de la même façon que le pre-
mier et également retenu pu- mie pierre. Ce
paquet contenait les membres inférieurs du
même corps, repliés sur eux-mèines et main-
tenus dans cette situation par une corde plu-
Meurs fois enroulée. Le corps de la malheu-
reuse femme fut transporte à Paris et expose
a In Morgue; son signalement fut publie pur
les journaux , et de nombreuses photogra-
ph ;, reproduisant son visage, fureul ré-
pandues dans le public.
l'endant plusieurs jours, toutes les investi-
gations restèrent sans résultât ; mais , le
20 novembre, plusieurs habitués d'un café
si un'' boulevard Ornano, s'et.uit montré l'un
ii l'autre une des reproductions photogra-
phiques, y reconnurent unanimement l'image
d'une femme qui, depuis un an, fréquentait
cet établissement en compagnie d'un homme
décoré de la médaille militaire. Le cafetier
et quelques-uns de ses clients se rendirent à
la Morgue, y virent le moulage en cire que
l'on avait du substituer au buste de la vic-
time , et cet examen attentif les confirma
pleinement dans leur conviction. Us décla-
rèrent que la femme coupée en deux était
BILL
Jeanne Le Manach, veuve Bellange. Quant
a l'homme que, pendant un an, on avait vu
avec elle, il se nommait Billoir. On se mit à
sa recherche, et, le 23 novembre, on le trouva
à son domicile. Interpellé au sujet de la veuve
Bellange, il déclara qu'elle l'avait quitté le
7 novembre pour se placer comme domes-
tique, et que, depuis lors, il n'avait plus en-
tendu parler d'elle. Cette déclaration, bien
que faite avec les apparences du plus grand
calme et de la plus complète indifférence,
parut néanmoins suspecte. Il était étrange,
en effet, que, pendant plus de quinze jours,
cette femme n'eût pas notifié à celui avec
lequel elle vivait le nom et la demeure de
ses maîtres, alors surtout qu'elle avait laissé
chez lui sa inallq et ses effets. BUloir fut
arrêté.
Originaire du département du Nord, Billoir
était entré au service en 1840, à luge de
vingt et un uns. En 1869, il avait pris sa re-
traite comme sous- officier médaille et était
venu se fixer à Pans. Il travailla d'abord
chez un banquier, puis, en 1874, dans les ate-
liers du chemin de fer du Nord, et, en 1875,
dans ceux de M. Godillot. Mais ses habitudes
d'intempérance l'avaient fait congédier de
partout, et il en fut réduit a tenir des écri-
tures et a faire des courses pour le compte
d'un bureau de placement. C'est là qu'au mois
de septembre 1875 il rencontra la veuve Bel-
lange, femme simple qui n'avait de secret
pour personne et qui raconta à l'ancien sous-
officier sa vie et sa situation. Elle ne cacha
pas à Billoir qu'elle n'était pas sans ressource
et elle'tU naître ainsi dans son esprit de tristes
convoitises. Il entrevit que la petite fortune
de cette femme lui permettrait île quitter un
travail qu'il trouvait fastidieux, et il résolut
de l'attirer pour vivre à ses dépens. Séduite
par le beau langage de Billoir et surtout par
la promesse qu'il lui rit d'un prochain ma-
riage, la veuve Bellange se laissa convaincre
et pe décida promptement à partager sa
chambre et son lit. Billoir se dispensa aussi-
tôt de tout travail; mais les ressources de la
veuve Bellange s'épuisèrent, et, des le mois
de caai, il ne restait plus rien des 1,500 ou
1,800 francs qu'elle possédait au moment où
commença son union irrégulière avec Billoir.
Au mois d'octobre, celui-ci était harcelé par
dus créanciers; il avait engagé au mont-de-
piétè la plus grande partie de son linge et de
ses effets, et, au lieu de chercher du travail,
il préféra adresser u diverses personnes des
demandes de secours qu'il signait d'un faux
nom. Il voulut déterminer la veuve Bellange
à sp placer, mais elle n'y consentit pas. U
rés» lut alors de s'en défaire par un crime.
Iblloir, arrêté, nia effrontément. Mais, le
14 décembre, les cheveux et les entrailles de
sa victime lurent trouves dans la fosse de la
maison qu'il habitait. Des ce moment, la jus-
tice, sûre qu'elle tenait le coupable, devint
plus pressante dans ses interrogatoires, et
Billoir finit par avouer. Il raconta que, le
2 novembre, sa maîtresse était rentrée en éiat
d'ivresse et avait brisé un verre doré auquel
il attachait un grand prix, et que, saisi ii
cette vue d'une fureur soudaine, il lui avait
porté dans le bas- ventre un violent coup de
pied. Aussitôt, sans même pousser un cri, la
malheureuse s'était affaissée sur elle-même,
et, depuis ce moment, elle n'avait plus donné
signe de vie. Il l'avait alors transportée sur le
lit et l'y avait laissée toute la nuit, pendant que
lui veillait sur une chaise, dans un état com-
plet de prostration. Le lendemain, il avait dés-
habillé le cadavre, lui avait ouvert le ventre
verticalement avec un rasoir, pour en ex-
traire les intestins et les organes internes;
puis, par une section horizontale, il avait sé-
paré les jambes du tronc. Pour briser la co-
lonne vertébrale, il s'était servi d'un ciseau
a. froid et d'un marteau, et, pour étuncher le
sang qui s'écoulait à flots de ce corps ainsi
mutilé, il avait employé une éponge, du pa-
pier d'emballage et île la sciure de bois. Après
avoir ensuite enveloppé dans de vieux linges
chacun de ces horribles tronçons, il les avait
fiortes dans la Seine, à 4 kilomètres de chez
ui. Deux nuits avaient été consacrées à ces
sinistres voyages.
Billoir comparut le 14 mars 1877 devant la
cour d'assises de la Seine. Des débats, il ré-
sulta qu'il avait prémédité son crime. La
veille, on l'avait aperçu sur les bords de la,
rivière, cherchant un endroit propice û ses
odieux piojets. Eu outre, il fut établi que la
veuve Bellange avait été ouverte vivante!
Le 15 mai , Billoir fut condamne a la peine
de mort. Il fut exécute le 26 avril. Coïnci-
dence singulière, ce jour-là était le quatre-
vingt-cinquième anniversaire du jour ou, pour
la première fois, la guillotine avait fonctionné
eu France.
• Util n.M, ville de France (Puy-de-Dôme),
ch.-l. de caiit., arioud. et à 24 kilom. (le
Clermont-Ferrand, sur une hauteur entourée
de collines couvertes de châteaux ruinés;
pop. aggl., 3,331 hub. — pop. loi., 4,336 hab.—
Celte ville possédait autrefois une école célè-
bre qui compta jusqu'à 2,000 élevés. L'egliso
Siint-Cerueuf, bàtio du \o au XIe siècle, est
ciussée parmi les monuments hMonques.
•BILLON s. m. — Pièce de bois de sapin
équurue.
BILLOT (Jean-Baptiste), gênerai et sé-
nateur français , ne dans le département
de la Correze en 1828. A sa sortie de l'E-
cole de Saînt-Cyr, il entra dans le corps
BIMA
d'êlîit-mnjor et fut nommé lieutenant-colonel
en 1869. Pendant la guerre de 1870, il fut
nommé colonel, puis général de brigade et
général de division à titre auxiliaire. Plus
tard, la commission de révision des grades ne
lui conserva que le litre de général de bri-
gade. Aux élections du 8 février 1871 , il
fut nommé représentant de la Corrèxe par
28,246 voix et il alla siéger parmi les mem-
bres de lu gauche républicaine, qui le nomma
son vice-président. Dans ses votes, il a re-
poussé les préliminaires de paix, l'abrogation
des lois d'exil, la validation de l'élection des
princes d'Orléans, la loi départementale, la
préposition Ravinel, le maintien des traités
de commerce; il s'est, au contraire, déclaré
pour le retour de l'Assemblée et du gouver-
nement à Paris, la proposition Casimir Pé-
rier, la dissolution, l'amendement Wallon, les
lois constitutionnelles, etc. Il a pris une part
active à la discussion des lois militaires, et
ses discours ont souvent été fort goûtés par
ses collègues. Lorsque l'Assemblée procéda
à l'élection des 75 sénateurs inamovibles
qu'elle devait nommer d'après la constitu-
tion nouvelle, le général Billot fut nommé le
soixante-dixième, au septième tour de scru-
tin, par 299 voix. Il fait aussi partie du con-
seil général de la Corrèze.
B1LLV (Jean de), théologien français, né à
Guise vers 1530, mort en 1580. Il suivit la
carrière ecclésiastique et mena d'abord une
vie assez mondaine; mais ayant failli périr
dans un incendie, il résigna tous les bénéfices
qu'il possédait et se retira chez les chartreux.
Il publia les ouvrages suivants . Des sectes et
îles hérésies de noire temps, traduit du latin
de Stanislas Hosius (Paiis, 1561); Dialogue
de la perfection de charité, traduit également
du latin (1570); Homélie de saint Jean Chrv-
soslome, avec deux sermons de saint Augustin
(1571); Exhortation au peuple français pour
exercer les œuvres de miséricorde envers tes
panures (1572).
Bl LLY (Rt-né -Constantin dk), écrivain fran-
çais, mort en 1709. Il était curé du Mesnil-
au-Parc, près de Saint-Lô, et il a laisse deux
manuscrits qui contiennent de précieux ren-
seignements sur l'histoire de Saint-Lô et sur
celle du Cotentiu. Ces manuscrits sont au-
jourd'hui à la Bibliothèque nationale; ils sont
intitulés : Hecherches pour l'histoire de la
ville de Saint-Lô et Mémoires pour l'histoire
du Cotentiu.
B1LLY (Jean-Eugène), homme politique
français, né à Meiz en 1820. Lorsqu'il eut
terminé son droit, il se fit inscrire comme
avocat à Metz. M. Billy fut nommé conseil-
ler de préfecture après la révolution de
1848, maïs ses opinions républicaines le tirent
révoquer en 1849 et, après le coup d'Eiat de
1851, la commission mixte de la Meuse le
força à quitter sa ville natale. Après avoir
subi un assez long internement à Spincourt,
M. Billy revint à Metz, s'occupa d'agronomie
et fit une vive opposition à l'Empire. Elu
conseiller d'arrondissement en 1867 , il se
porta candidat de l'opposition au Corps lé-
gislatif en 1869, attaqua vivement dans sa
circulaire les abus du pouvoir et les can-
didatures officielles; mais il échoua. Aux
élections du 8 février 1871, il fut élu dé-
puté de la Meuse par 21,309 voix. Il alla
siéger à la gauche républicaine, vota con-
tre la paix, s'associa à la protestation des
députés de l'Alsace - Lorraine contre la
cession de ces provinces , vota contre les
prières publiques, contre la pétition des évé-
ques, contre l'abrogaiion des lois d'exil, pour
le retour de l'Assemblée à Paris, pour
M. Thiers le 24 mai 1873, fit une constante
opposition aux mesures présentées par le
gouvernement de combat, se prononça con-
tre le septennat (19 novembre 1873), con-
tribua à la chute du cabinet de Broghe, vota
les propositions Périer et Malevdle, la Con-
stitution du 25 février 1875, contre la loi de
l'enseignementsupéi ieur, etc. Porté candidat
au Sénat dans la Meuse le 30 janvier 1876,
il échoua. Aux élections pour la Chambre îles
députes (20 février 1876), il posa sa candida-
ture à Montmedy, déclara dans sa circulaire
qu'il voulait une • République sincère, modé-
rée t sérieusement conservatrice, mais défi-
nitive;... pouvant seule, par sa stabilité non
limitée à l'échéance de 1880, nous donner des
alliances, écarter la guerre, assurer la pros-
périté, commander à tous le respect de la loi
faite par tous, nous garantir l'ordre avec tou-
tes les libertés... ■ Elu depulé par 7,673 voix,
contre le candidat monarchiste Pécheuart, il
est aile siéger dans les rangs de la majorité
républicaine, avec laquelle il n'a cesse de
voter.
RiUbirner, palais rlu dieu Thor, d'après
les Sayua Scandinaves.
BILULO s. m. (bi-lu-lo). Bot. Nom vul-
gaire d un arbre des Philippines, du génie
manguier.
BIMASTOIDIEN, 1ENNE adj. (bï-ina-slO-
i iii. un. è-ue — du préfixe 6i, et de mastoï-
dien). <Jui va d'une apophyse mastoïde à l'au-
tre : La largeur BlMASTOlDlfiKNK du crâne,
BIMATEU {qui a deux mères), surnom de
Baechus, envers qui Jupiter, après la mort
de Sémélé, remplit l'office do mère.
BlMAUVE v. f. (bi-mô ve) — du bas latin
bis malva). Nom qu'on a quelquefois donné u
la guimauve.
B1MB
* BIMBELOTERIE s. f. — EneycL Le com-
merce de la bimbeloterie comprend non-seu-
lement les jouets d'enfants, mais une foule
de petits articles qui servent aux usages do-
mestiques. Ce genre d'industrie est fort an-
cien, car déjà au moyen âge on prisait fort.
les petits ouvrages sortis des mains des ta-
bletiers limousins, «les rustiques sculpteurs du
Jura et des mécaniciens primitifs de Nurem-
berg. Nous lisons dans le Dictionnaire des
arts et métiers de 1766 : t II y a deux sortes
de bimbelots : les uns qui consistent en petits
ouvrages fondus d'un elain de bas aloi ou de
plomb; telles sont toutes les petites pièces
qu'on appelle ■ ménages d'enfants. ■ Les au-
tres consistent dans ton les ces bagatelles, tant
en bois qu'en linges, étoffes et autres matiè-
res dont on fait des jouets, comme poupées,
carrosses. Ce sont les merciers qui font com-
merce de ces derniers bimbelots; les maîtres
miroitiers, lunetiers, bimbelotiers, font le
trafic des autres. ■
A l'Exposition universelle de 1855 figurait
une grande variété de ces objets. Dans le
/{apport du jury de l'Exposition , on lit ces
mots :
■ Il est difficile de se faire une idée de l'in-
telligence, et même, l'expression est vraie,
de l'imagination qu'exige la fabrication du
jouet d'enfant. Il ne suffit pas d'atteindre à
la limite extrême du bon marché, il faut in-
cessamment varier et les modèles, et les fa-
çons, et les genres. Le bimbelotier étudie
toujours. Vous rencontrez celui qui fait les
animaux devant lu ménagerie ou dans les ga-
leries du Muséum d'histoire naturelle; tel nu-
ire note, d'après les relations de voyages, les
types de race, les costumes, les allures d<*s
peuples étrangers; tel autre s'attache à sui-
vre jour par jour et à traduire en jouets l'his-
toire contemporaine. »
M. Edouard Fournîer nous fournit égale-
ment n'intéressants détails, relativement au
sujet qui nous occupe, dans un article inti-
tulé le Marchand de jouets d'enfants, qui fait
partie de son histoire des petits métiers de
Paris : ■ Il y aurait injustice à ne point par-
ler de la bimbeloterie du Jura, a ne rien dire
de ces infatigables tourneurs des bords de
l'Ain et de la Bienne, qui donnent tant de
foi mes utiles au bois du hêtre, du sorbier et
de l'érable, au buis, à l'if et au cytise des
Alpes. Ces ingénieux artisans de Cernon, de
Manouille, de Saint-Claude et du Bois-d'A-
mont, sont à la fois artistes et ouvriers. Ceux-
là taillent et cisèlent l'ivoire; ceux-ci tra-
vaillent le bois. Parmi les uns, il se trouva des
maîtres sculpteurs d'une modestie sans égale,
comme Rosset et Jaillot, a la fin du xviiio siè-
cle, qui furent les premiers à s'étonner do
leur gloire, quand, par la bouche de Voltaire
et du grand Frédéric, elle se mit à courir le
monde; parmi les autres, il n'y a que d'in-
telligents et infatigables travailleurs: ce sont
des familles entières à la tâche, depuis la
mère jusqu'au petit enfant, depuis celui qui
dégrossit le bois brut jusqu'à celui qui achève
et polit l'ouvrage. En 1799, un incendie sur-
prit Saint-Claude, et la pauvre petite ville
brûla tout entière comme une boîte de jouets.
Dix ans après, il n'y paraissait plus; un y
était mieux que jamais en travail; comme
pour narguer plus intrépidement le fléau, on
ne s'en tenait pas, comme par le passe, à fa-
çonner des joujoux d écaille, d'ivoire ou de
buis; on s'était mis à faire, avec du bois lé-
ger, de petits meubles, de petites voitures,
ues ménages, enfin toutes sortes de «joujoux
d'Allemagne, » dont un négociant de Dôlu
avait apporté des modèles. Tout ce qui vient
de cette contrée s'appelle ■ bijouterie de
Saint-Claude. » C'est une dénomination un
peu ironique peut-être; qu'importe? cette bi-
jouterie, saus doute, n'est pas taillée dans
l'or; mais, ce qui vaut mieux, elle en pro-
duit. ■
Aujourd'hui, a Paris surtout, le commerce
de la bimbeloterie s'est concentré presque
exclusivement dans les bazars, depuis qu'une
ordonnance de police l'a repousse de la rue.
* B1MBENET (Jean- Eugène), littérateur
français. — 11 a cessé depuis plus de dix ans
d'être greffier en chef de la cour d'appel d'Or-
léans. Outre les ouvrages que nous avons ci-
tés, on lui doit : Hecherches sur l'état dû la
femme, l'institution du mariage et le régime
nuptial (18j5, in-8°); Genabum , essai sur
quelques passages des Commentai)
(1861, iu-8°); Episcopats de saint Buverte <-t
de saint Aignan (1861, iu-soj; les E
Montaigne dans leurs rapports avec la légis-
lation moderne (1864, iu-8") ; Université d Or-
léans, chronique historique extraite des regis-
tres des écoliers allemands (1875, iu-8u), etc.
HiMBl (Bartolommeo), peintre italien, né
à Settignaiio en 1648, mort à Florence en
1723 selon Lanzi, en 1710 d'après Ticozzi. 11
suivit d'abord les leçons de Lorenzo Lippi et
peignit quelques tata inouçaientun
talent réel; mais ensuite u étudia, BOUS An-
giolo Gori, la peinture de fleurs et de fruits.
Il y devint si habile, qu on Le surnominu le
Mario de l'école florentine.
DIMET (Pierre), jésuite et littérateur fran-
çais, ne à Avignon en 1687, morl en 1760. Il
fui quelque temps professa ur de rhétoi ique li
Lyon et publia un poème latin sur l'art du
découvrir le caractère d iprèa les traits du
visage. O» l'envoya ensuite au Collège ro-
main pour y étudier la théologie, puis il fut
charge de professer la philosophie dans di-
BINE
3"3
rers collèges. Revenu a Lyon, il devint mem-
bre do l'Académie de cette ville et lut devant
cette société plusieurs dissertations savantes.
Il a, en outre, publié : Dissertation critique sur
rialisme; Dissertations sur te monde
vjstble et sur les semaines de Daniel; Obser-
sur le Traite de la nature des dieux;
gnomonia (I.yon, 1708).
BIMÉTHYLTJRÉE s. f. (bï-mé-ti-lu-ré — du
préf. bi, de méthyle, et de urée). Chim. Urce
dont deux équivalents d'hydrogène sont rem-
placés par deux équivalents de méthyle.
BIN (Jean-Baptiste-Philippe-Emile), pein-
tre, né à Paris en 1825. D'abc ■ ' élève d
père, peintre décorateur, puis de Gosse 1
Léon Coignet, il lit des progrès rapides, ex-
posa des portraits aux Salons de 1845, d !
1848, de 1849, de 1850, suivit en même
les cours de l'Ecole des beaux-arts et
le 2e grand prix de Rome en 1850 et 1851. De-
puis 1853, cet artiste, qui s'est adonné e
sivement à la peinture d'histoire et de
trait, dans laquelle il a fait preuve de re-
marquables qualités de style, a exposé les
ouvrages suivants : Portrait du maréchal
Vaillant (1853); le Baptême de Clovis (1857),
qu'on voit a l'église de Saint- Rémi, en Au-
vergne; Pxte, non dolet! (1861); Orphée
a mort par tes bacchantes (1863); Atalante et
Hippomène (1864) ; Jésus et sainte M ad*
(1865), tableau qui appartient a. l'église de
Gennevilliers; Peraée et Andromède (I8tî5);
Hercule frappé de démence (1866), au musée
de Nantes; VIHssus, le Céphise (1867); Nais-
sance d'Eve (1868), an musée du Puy; Pro-
met fiée enchaîné (1869), au musée de Mar-
seille; le Bûcheron et l'hamadryade (1870);
Héraclès Ter ap boni as (1872); Venus Àstarté
(1874) ; Ave, César, scoparii te salutant (l&~5) ;
l'Harmonie (1876). Parmi ses portraits, nous
citerons ceux des maréchaux Vaillant et de
Caslellane , an palais de Versailles; de
MM. Sauboul, Savoy , Lagoudeix , M aile t
(1877), etc. Enfin, M. Bin a exécuté de re-
marquables peintures décoratives au mu é
des souverains du Louvre, a la grande salle
de l'Ecole polytechnique de Zurich , à la
grande salle de l'hôtel du I. ouvre, dans les
hôtels de MM. Millaud, Erlanger, Pereire,
u'Osmond, Pillet VVili, Grellôn, etc.; a l'é-
glise Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à l*é
Saint-Sulpice, a la grande chancellerie de la
Légion d'honneur, etc. Outre plusieurs men-
tions honorables, M. Bin a obtenu des mé-
dailles aux Salons de 1865 et de 1869.
BINAS, village de France (Loir-et-Cher),
cant. et a 5 kilom. d Ouzouer-le-Marohé, ar-
rond. et à 42 kilom. de Hlois; 1,230 hab.
Cette localité fut, pendant la guerre de
1870-1871, le théâtre d'un épisode qui rit le
plus grand honneur a nos francs tireurs. L'eu-
neini, soupçonnant que nous allions exécuter
un mouvement sur Orléans, multipliait ses re-
connaissances sur le front de notre I6tf corps,
• Le 26 octobre, dit le général d'Au relie de
Pal ftd in es (la Première armée de la Loire) t
les Bavarois dirigèrent sur ce dernier poini
(Binas) une colonne composée de 200 cava-
liers, 200 fantassins et 2 pièces de canon.
Ce poste était défendu par 38 francs -tireurs
de Saint-Denis, de la compagnie Liénard, qui
préférèrent mourir plutôt que de se rendre.
Ces braves vendirent chèrement leur vie;
embusqués} tirant à coup sûr a petite dis-
tance, ils épuisèrent toutes leurs cartouches.
Armes de carabines sans baïonnette, ils s'en
servaient comme de massues, assommant tous
ceux qui s'aventuraient trop près. Ils durent
succomber sous le nombre, et lorsque le reste
de la compagnie accourut a leur secours, un
seul de ces braves n'était pas blessé. Le soir
de ce combat, sur les :J8 hommes, 14 étaient
morts I Quant aux Allemands, ils coinptuienl
137 tués, dont un colonel, et un grand nom-
bre de blessés. ■
Ces détails, si honorables pour les intré-
pide combattants, sont extraits du rapport
officiel du gênerai Pourcet, corn ndunt le
i gc corj s A 1 milieu de tant de
il est consolant de pouvoir citer de pareils
exemples.
BIN-BACH1 (binn-ba-ki). Titre 411e portent
certains officiers de l'armée turque : D
que la tactique européenne est adoptée dans
l'empire ottoman, le grade de BlN-BACHI ré-
itailton. (Compl. de
l'Acad.)
BINC1I01S (Gilles), musicien français du
peut-éli e du xivo. On ne
sait rien de précis sur sa vie nî sur ses œu-
vres; mais il est cité avec éloge par Jeai
Tinctor, Gaffurio, Hermann Kinck et Mai-un
le Pranc. On trouve de lui un fragment ù
deux parties dans l'un des traites de 1 1
et un manuscrit, découvert à Paris en 1834,
contient, dit-on, des chansons à trois voix
dont la musique est de Binchois.
"BINETs. m. — Petite . harrue, appelée plus
ordinairement BINOT.
Bl NET (Claude), poète français du xvr
cle, ne à Beauvais. H était avocat au p
mont lorsqu'il se lia ave 1
chargea de publier une édition Complèl
ses œuvres; omis d en retrancha 1
contre les personnes de la cour de Char-
les IX. Son Discours de ta vie de Pierre Ron-
sard se lit avec intérêt. Il a traduit du latin
en vers français un livre do Jean Dorât sur
les Oracles des douse sibylles. Ou lui attribue,
374
BIOP
en outre, une Ode sur la naissance et le bap-
tême de Marie-Elisabeth de Valois, fille uni-
que de France y et beaucoup d'autres pièces
du même genre, ainsi que les Plaisirs de la
vie rustique et solitaire (1583).
BINI s. m. pi. {bi-ni — motlat.). Deux reli-
fieux ou deux pénitents, dont l'un est chargé
'accompagner l'autre, de marcher à côté de
lui : Ce cortège nocturne franchissait la porte
basse, couple par couple, comme les bini d'une
procession de pénitents. (V. Hugo.)
"BIN1C, bourg de France (Côtes-du-Nord),
cant. et à 3 kilom. d'E tables, arrond. et à
13 kilom. de Saint-Brieuc, sur la Manche, a
l'embouchure de l'Ic, qui y forme un petit
port; pop. aggl., 600 hab. — pop. tôt.,
3,458 hab., presque tous marins.
•BINNET (Thomas), théologien anglais,
mort à Londres en 1784. La plus connue de
ses publications est une petite brochure inti-
tulée : la Dissidence n'est pas le schisme (Dis-
sent not schism), titre qui devint le mot de
ralliement de ses coreligionnaires.
BINMNG (Hugues), théologien écossais,
né en 1627, mort en 1654. Il acquit la renom-
mée d'un éloquent prédicateur et d'un puis-
sant controversiste. Dans une conférence à
Inquelle assistait Cromwell, il réfuta victo-
rieusement les arguments des presbytériens
et des indépendants. Après avoir été profes-
seur de philosophie à l'université de Glas-
cow, il fut nommé ministre à Govan, et e'est
là qu'il mourut. On a publié de lui des Commen-
taires sur l'Kpttre aux Romains, accompagnés
de sermons et de traités (Edimbourg, 1735).
BINS (Anne de), femme poëte, née à An-
vers, morte vers 1540. Elle était instituirice
et elle publia des poésies en langue flamande
contre les hérétiques. Ces poésies parurent
si belles qu'elles furent traduites en vers la-
tins par Euchard ou Houchard deGand, sous
le titre de : Apologia rhythmica Annx Bin-
sis, virginis Antuerpiensis, adversus hxreticos,
venu elegiaco reddita (Anvers, 1629).
BINSFELD (Pierre), théologien flamand,
mort en 1598. Après avoir pris à Rome le
grade de docteur, il devint chanoine, puis
grand vicaire de Trêves et fut sacré évéque
in partibus. Il mourut de la peste et laissa :
Enchiridion theotogix pastoralis (Douai, 1630) ;
Commentarium in latina décréta de injuriis et
damno; Commentaria ad titulum de simo-
niat etc.
BINTAMBURU s. m. (bain-tan-bu-ru). Bot.
Sorte de liseron de Ceylan.
H H if HE (Charles-Jules-Armand), juris-
consulte, né a Paris en 1805, mort dans la
même ville en 1866. Licencié en droit en
1827, docteur en 1829, il exerça la profession
d'avocat à Paris; il fonda en 1835 le Journal
de procédure civile et commerciale, en 1852
le journal des justices de paix, et publia plu-
sieurs ouvrages sur des matières juridiques.
Nous citerons de lui : Dictionnaire de procé-
dure civile et commerciale, contenant la juris-
prudence, l'opinion des auteurs, etc. (1835,
4 vol. in-8o), ouvrage très-estimé, dont la
5© édition a été publiée en 1867 (6 vol. hi-8°j ;
Nouveau formulaire de procédure civile, com-
merciale, criminelle, mis en rapport avec le
Dictionnaire de procédure (1840, in-s»), dont
la 5e édition a paru en 1865; Dictionnaire
des juges de paix et de police ou Manuel théo-
rique et pratique en matière civile, criminelle
et administrative (1851-1852, 2 vol. in-8°),
réédité en 1866-1867 (3 vol. iii-8°); Traité des
actions possessoires, contenant l'exposé com-
plet de la jurisprudence, etc. (1864, in-S°).
BIODORE (qui donne la vie), surnom de
Cérès.
BIODOTOS (qui soutient la vie), surnom
d'Apollon.
RIotKNKl.oi: (Matthieu), homme d'Etat
suédois, né en 1 607, mort en 1671. Fils d'un
meunier, il devint professeur d'éloquence au
collège d'Upsal et ensuite secrétaire de délé-
n, puis ambassadeur. Nommé plus tard
sénateur, il se mit à la tête du parti opposé à
celui du comte Mugnus de La Gardie. Charles-
ve lui rendit cette justice qu'il avait su
minent allier l'habileté politique à la
plus sévère probité. On a de lui : Oratio de
revoluta periodo bellorum gothicorum extra
patriam, sub Gustavo Adolpho.
Bl'JtHNSTAIII. ( Jacob-Jonas ), voyageur
rbo, dans lu Sudermanie,
en 1731, morl a Salon ique en 1779. Devenu
préci pteui .1-, enfants «lu baron de Rudbeck,
I pa irul '•■'■ ■ eu ■- une pai Lie de ri1'. pe.
étudia les Un-
83, la première
p irlie du Decalogus hebraïeus ex arabico
a ion retour en ï
il fut ' né de
Lund, et (in itave ni ; quelque
temps apr< s, d m e expl ration cier
.■n Qtrèi e, en Syi
le la peste a Salon ique. •■(. on a de lui, outre
l'ouvrage déjà cité, trois volumes de |
sur ses voyages.
biognose s. f. (bl-og-no-ie — du gr. 6105,
vie; gnons, connaissance), Etude ou science
de la vie.
BIOPHIL1E s. f. (bi-o-fl-11 — du gr. bios,
vie; philtâ, j'aime). Amour de la vie, in-
«tinclde la conservation individu. Ile.
B1RM
BIOSCOPIE s. f. (bi-o-sko-pl — du gr. bios,
vie ; skopein, observer). Observation des phé-
nomènes de la vie.
*BIOT (le), village de France (Haute-
Savoie), ch.-l. de cant., arrond. et à 22 kilom.
de Thonon; pop. aggl., 378 hab. — pop. tôt.,
751 hab. Un pont naturel , sur la Dranse ,
réunit ce village à celui de La Vernaz.
BiOl'L. ancien comté de France, qui fai-
sait partie du Quercy (Guyenne).
BIPENNIFER, surnom de Lycurgue, roi de
Thrace. Ce nom lui est venu de ce que,
dans un accès de fureur que lui inspira Bae-
ehus pour se venger de ses injures, il se
coupa la jambe avec une hache (lat. bipen-
nis, hache).
BIPINNATISEQUÊ, ÉE adj. (bi-pinn-na-
ti-sé-ké — du pref. 61, et de pinnatiséqué).
Bot. Se dit des feuilles dont les nervures sont
pennées et dont le limbe est divisé en deux
lobes.
* BIQUE s. m. (bi-ke). Art vétér. Nom donné
au barbouquet dans certains pays.
BIRAGO (Lapo, diminutif de Jacopo), phi-
losophe italien, né en Toscane au commen-
cement du xve siècle. Nommé professeur de
littérature et de philosophie à l'université de
Bologne, il obtint l'estime et l'amitié de tous
les savants de son temps. Il a laissé : une
traduction latine de quatoize Vies de Plu-
tarque ; Dionysii Halicarnassii antiquitatum
libri (Trévise, 1480); Strategeticon, ouvrage
où Birago a indiqué les meilleurs moyens de
détourner l'invasion des Turcs, et d'autres
ouvrages restés manuscrits.
"B1RCH-PFEIFFER (Charlotte Pfkiffer,
dame), célèbre actrice allemande. — Elle est
morte à Berlin en 1868.
B1RDAMA ou BR1DAMA, ancienne ville de
l'Inde, située en deçà du Gange, capitale des
Porvari ou Porouari, dont le nom rappelle
celui de Porus.
BIRÉFRINGENCE s. f. (bi-ré-frain-jan-se —
rad. biréfringent). Etat d'une subsiance bi-
réfringente.
BIREKH s. m. (bi-rèk). Mois intercalaire de
l'année bihezekh des Persans.
B1RGUS, ancienne rivière d'Irlande, sur la
côte méridionale ; aujourd'hui la Darrow.
BIRMANIE, contrée de l'Asie dont le Grand
Dictionnaire a parlé au mot Birman (empire).
Voici quelques détails qui compléteront cet ar-
ticle. La population de iaBirmanie est de 5 à
6 millions d'habitants, de race jaune, modifiée
par le contact avec les races de l'Inde. On
divise les Birmans en Rakyens et Yowas, ha-
bitants des montagnes de l'O. ; Schans, habi-
tants de celles de l'E., et Rares, habitants
de celles du S. La langue, les coutumes, la
religion diffèrent suivant les peuplades.
Les villes principales sont : Mandatât, ca-
pitale actuelle, bâtie dans une grande plaine
voisine de l'Iraouaddy ; elle a trois enceintes
carrées et renferme le palais du roi, la grande
pagode du Bouddha, une foule de temples,
des casernes pour les troupes, les palais des
grands dignitaires et une fonderie de canons.
La population est évaluée à 100,000 hab.;
A va, l'ancienne capitale, actuellement en
ruine; Amarapoura , sur l'Iraouaddy; elle
est aussi en ruine, et le quartier chinois a
seul conservé quelque animation; il y a un
temple magnifique et des distilleries de sucre;
Sagaïn, également située sur l'Iraouaddy, en
face d'Ava; Yandabo, sur le même fleuve;
les Anglais y ont fait signer au roi le traité
de 1826; Pagan, autrefois capitale de l'em-
pire, maintenant ville industrielle; on y fa-
brique beaucoup d'ouvrages en bois sculpté;
il y reste un nombre prodigieux de pagodes;
Monaî, sur le haut Iraouaddy , avec 20,000 hab.;
Bhâmo, dans la même région, ville aujour-
d'hui déchue et qui ne compte plus que
3,000 ou 4,000 hab.; Mogoung, au N. de
Bhâmo; Miinwyne, sur le Tapeng, affluent
de l'Iraouaddy, habitée par les Schans ; Ye-
nangyoung, près de l'Iraouaddy ; il s'y trouve
d'abondantes sources de pétrole qui fournis-
sent un revenu annuel de 1,362,000 roupies.
Un traité de commerce a été conclu en
1873 entre la République française et le roi
de Birmanie, par l'intermédiaire de son am-
bassadeur, Ken Won Mengi, qui est en même
temps son ministre des affaires étrun gères.
Aux ternies de ce traité, les Français en Bir-
manie et les Birmans en France peuvent li-
brement résider, circuler, faire le commerce,
acheter des terrains, les vendre, les exploi-
ter, y élever des constructions, le tout en se
conformant aux lois du pays; les marchan-
dises exportées ou importées d'un pays à
l'autre jouissent du même traitement que les
produits .similaires étrangers les plus ta\ cri-
ses; les Français voyageant en Birmanie
dans 1'inléi'àt de la science, géographes, na-
turalistes et autres, doivent recevoir des au-
torites toute l'assistance dont ils minuit be-
soin. Les deux gouvernements sont, en outre,
convenus d'entretenir auprès de chacun d'eux
un agentdiplomntique accrédité et ont décidé
que les contestations entre Français résidant
en Birmanie seraient portées devant la consul
de France. Une nouvelle ambassade de Bir-
manie lia envoyée en 1874 près du maréchal
de Ma.- M ,|,,, n, pour ratifier ce traiie, qu'un
envoyé français, le comte de Koeherhouart,
avait été précédemment porter a Mandais!.
BISC
' BIRMINGHAM, grande ville manufactu-
rière de l'Angleterre. — Elle compte aujour-
d'hui 396,076 hab.
BIR-BEnALOU, village d'Algérie, province
et à 86 kiiom. d'Alger, créé par un décret du
29 juillet 1858. Il s'eleve sur la route d'Alger
à Aumale, k 19 kilom. de cette dernière ville,
dans la plaine des Aribs, et se trouve dans
une situation climatérique des plus favora-
bles. Son territoire, d'une remarquable ferti-
lité, offre une superficie de 2,281 hectares.
Aujourd'hui, le village de Bir-Rebalou con-
stitue une section de la commune d'Aumale.
La population s'élève à environ 300 hab.,
dont les musulmans et les Français fournis-
sent la plus grande partie.
BISALP1S, une des femmes de Neptune.
B1SALTÈS, fils du Soleil et de la Terre, père
de Theophane.
B1SALTIS ou BISALTIDE, nom patronymi-
que de Theophane, qui mit au monde le bé-
lier à la toison d'or.
'B1SCHHE1M, ancienne ville de France
(Bas-Rhin). — Cédée à l'Allemagne parle traité
de Francfort du 10 niai 1871, elle fait aujour-
d'hui partie de l' Alsace-Lorraine, arrond. et à
4 kilom. de Strasbourg; 3,624 hab. Fabrique
de plâtre et tuileries.
"BISCHOF (Charles-Gustave), géologue
et chimiste allemand. — Il est mort à Bonn
en 1870.
BISCIIOFFSIIE1M (Louis-Raphael), ban-
quier, né à Mnyence en 1S00. Son père, qui
était Israélite, lui faisait faire ses études au
lycée de Mayence, lorsqu'il mourut en 1814.
Le jeune homme entra alors dans une maison
de banque de Francfort-sur-le-Mein, et, vers
1820, il alla s'établir comme banquier à Am-
sterdam. Grâce à sa remarquable aptitude
pour les affaires, sa maison prospéra avec
une extrême rapidité. Dès 1827, il fonda une
succursale à Anvers, puis, en 1836 et en 1846,
il en créa de nouvelles d'abord à Londres,
puis à Paris. Après la reconnaissance du
royaume de Belgique par la Hollande, M. Bis-
choffsheim devint consul de ce premier pays
à Amsterdam. Il remplaces fonctions jusqu'en
1850, époque où il vint se fixer définitivement
à Paris. Mêlé activement aux grandes opé-
rations financières du temps, il accrut encore
considérablement sa fortune et devint admi-
nistrateur du chemin de fer du Midi, de la
Société générale de banque des Pays-Bas,
du Crédit foncier colonial, de la Banque
franco-égyptienne, etc. Il fut, en outre, mem-
bre de la Société du prince impérial et de la
Société philotechnique, dont il eut pendant
quelque temps la présidence. Ce fut lui qui
eut l'idée de faire construire la salle de l'Athé-
née (1866), pour qu'on y fît des conférences
et des concerts dont le produit était destiné
k entretenir des écoles professionnelles. L'idée
généreuse du fondateur n'eut point le succès
sur lequel il comptait, bien qu'on entendît k
l'Athénée des artistes éminents et les con-
férenciers en vogue. Il dut donc y renoncer
et, en 1867, cette salle devint un théâtre
lyrique et comique dans le genre des Bouffes-
Parisiens. M. Bischoffsheim constitua alors
une rente de 40,000 francs pour l'éducation
de jeunes gens et de jeunes filles pauvres.
* B1SCHW1LLER, ancienne ville de France
(Bas-Rhin). — Cédée à l'Allemagne par le
traité de Francfort du 10 mai 1871, cette ville
fait aujourd'hui partie de l'Alsace-Lorraine,
cercle de Haguenan, k 22 kilom. de Stras-
bourg; 7,000 hab. Fabrique considérable de
draps; commerce de laine et culture de houblon.
BISCOTER v. a. ou tr. (bî-sko-të). Cares-
ser, obtenir les dernières laveurs de : Pour
guérir des verrues, faut toucher à la robe
d'un cocu; c'est celui à qui l'on biscotb sa
femme. (Noèl du Fail.) Il Vieux mot.
* BISCOTTE s. f. — Encycl. Kcon. dom. La
biscotte est une sorte de pâtisserie sèche et
légère qu'on aromatise le plus souvent avec
de l'unis, surtout lorsqu'elle est destinée k
accompagner le thé; mais comme l'anis est
échauffant, on doit l'exclure de la prépara-
tion des biscottes que l'on emploie pour le
potage des jeunes enfants. Voici la manière
dont on doit procéder pour obtenir cette pâ-
tisserie. On agite pendant dix minutes environ
cinq jaunes d'oeufs auxquels on a ajouté
125 grammes de sucre en poudre ; puis, après
avoir fouette également les cinq blancs d'œufs
jusqu'à ce qu'on ait obtenu une pâte ferme
qu'on mélange avec les jaunes, on ajoute
alors l'anis et environ 125 grammes de belle
farine, et, lorsque le mélange se présente
sous la forme d'une pâte souple et légère, on
le verse dans une caisse de papier a laquelle
on a donne les proportions convenables, et
qu'on met ensuite au four , modérément
chauffé. Trois quarts d'heure suffisent pour
la cuisson. Lorsque la pâte est froide, on la
débarrasse du papier qui lui servait d'enve-
loppe et on la découpe en biscottes auxquelles
on donne des formes quelconques, en carrés,
en Losanges, etc.
'BISCUIT s. m. — Encycl. Econ. dom.
Pour préparer la pâle à biscuit, on procède
de la manière suivante : après avoir eusse
douze œufs, on sépare les blancs des jaunes,
puis on verse ces derniers duns un vase quel-
conque, en y ajoutant 500 grammes de sucre
en poudre, le zeste d'un demi-citron râpe et
l'aromate que l'on préfère, eau de tleurs d'o-
EISM
ranger, vanille, etc. Lorsque le tout a été
bien battu pendant une demi-heure envirou,
au moyen d'une cuiller en bois, de manière
à obtenir une pâte presque blanche et très-
bien liée, on fouette à leur tour les blancs
pour les transformer en neige, jusqu'à ce
qu'ils deviennent très-fermes; puis on les
mêle avec les jaunes et on ajoute à ce mé-
lange 350 grammes de fleur de farine ou de
fécule de pommes de terre.
Pour obtenir des biscuits à la cuiller, on
verse sur une feuille de papier une quantité
proportionnée de pâte à biscuit, que l'on sau-
poudre de sucre fin ; puis on met au four pen-
dant une dizaine de minutes.
Pour la fabrication des biscuits de Reims, on
prépare une pâte ainsi composée : 250 gram-
mes de fleur de farine, 150 grammes de sucre
et cinq œufs. Après avoir mélangé d'abord
le sucre et les œufs, par portions successives,
on ajoute à ce mélange de la farine, afin
d'obtenir une pâte douce et unie, qu'on divise
en morceaux que l'on place dans des moules
légèrement beurrés, et l'on dispose ceux-ci
dans un four chauffé à une chaleur modérée.
Lorsqu'on s'aperçoit que la pâte monte, on
la comprime légèrement en se servant d'une
pelle de bois.
Pour avoir un biscuit de Savoie, on com-
mence par beurrer légèrement un moule, puis
on le saupoudre de sucre en poudre et on le
remplit à moitié de pâte à biscuit. On le mat
alors au four, qu'on a eu soin de chauffer
proportionnellement à la grosseur du biscuit.
Pour s'assurer du degré de cuisson, on n'a
qu'à enfoncer une paille dans le biscuit ; le
plus ou moins de facilité avec laquelle elle
pénètre est un indice suffisant. Au lieu de
mettre le biscuit au four, on peut le faire
cuire dans les cendres bien chaudes d'un
foyer, en ayant soin de couvrir le couvercle
du moule de cendres chaudes mélangées
avec un peu de braise ou de charbon allumé.
BISDÉCEMPONCTUÉ , ÉE adj. (biss-dé-
sèinm- pon - ktu-é — du lat. bis, deux fois;
decem, dix, et du français ponctué). Qui est
marqué de vingt points.
BISERTE ou B1ZERTE, l'ancienne Hippo-
Zaryttts ou Diarrhytus des Romains, ville
d'Airique, dans la régence de Tunis, entre un
lac et un golfe du même nom; 5,000 hab.,
dont 200 Européens. C'est le rendez-vous des
pécheurs de corail. Commerce de céréales et
de laines.
B1SI (Bonaventure), peintre italien, né à
Bologne en 1612, mort à Mode ne en 1662. Il
s'appliqua surtout à la miniature et repro-
duisit en petit les meilleurs ouvrages du
Guide et des autres élèves des Carrache, ce
qui le fit appeler le Pîiiorino. Il vécut pres-
que constamment à la cour des divers sou-
verains de l'Italie. Il a aussi gravé à l'eau-
forte plusieurs tableaux du Parmigiano, de
Vasan et du Guide.
• BISMARCK - Sf.HGF.MIAUSEN ( Otto -
Edouard Leopold, d'abord baron, puis comte
et enfin prince de), célèbre homme d'Etat
prussien, dont nous avons retracé la biogra-
phie jusqu'aux événements qui modifièrent
si profondément la constitution de l'Allema-
gne à la suite de la guerre de 1866.
A partir de cette époque, le rôle politique
de M. de Bismarck (et non Bismark, comme
nous l'avons écrit par erreur) devint de plus
en plus prépondérant, non -seulement en
Prusse, mais en Allemagne. Le 26 juillet, il
signait avec l'Autriche le traité de paix 'de
Nikolsbourg, aux termes duquel cette puis-
sance était exclue de la Confédération germa-
nique, qui allait passer ainsi sous l'influence
directe et exclusive de la Prusse, du moins
l'Allemagne du Nord, séparée des Etats du
Sud par la ligne du Mein. Comme les sujets
des pays annexés à la Prusse en vertu du
nouvel état de choses élevaient des protesta-
tions ou organisaient des émeutes, M. de Bis-
marck prit des mesures impitoyables contre
ces manifestations. Quant aux duchés du
Slesvig-Holstein, qui ava.ent fourni le pré-
texte a la guerre, nous n'avons pus besoin de
due qu'ils durent subir les premiers la loi du
vainqueur. Vers la fin de 1866, M. de Bism uvk
signa avec la Bavière, le grand-duché de
Bade, le Wurtemberg, etc., des traites de
paix et d'alliance offensive et défensive en
vertu desquels, en cas do guerre, le com-
mandement supérieur des armées appartien-
drait au roi do Prusse. Cette organisation
formidable était surtout dirigée contre la
France, avec laquelle la clairvoyance de cet
homme d'Etat éminent lui faisait entrevoir
une lutte prochaine. Nous avons raconté à
l'article Bknkdetti , dans ce Supplément,
comment AL de Bismarck sut esquiver les re-
vendications de la France relatives à ces
agrandissements de la Prusse. Nous avons
également expose le laineux projet qui offrait
eu perspective la Belgique a la sotte convoi-
tise du gouverna ment impérial. AL de Bis-
marck voulait bien prendre, et sans vergogne,
mais il n'entendait pas se prêter sérieuse-
ment à des compensations. Toute l'année
1867 fut par*lui consacrée à l'organisation de
U confédération du Nord, dans laquelle en-
trèrent vingt-deux Etats, d'une importance
plu-* ou moins considérable. M. de B.Mnarck
eu fut alors nommé chancelier, ainsi que pré-
sident du conseil fédéral. Au commencement
de l'année 1867 surgit la question du Luxem-
bourg, qui faillit déjà à cette epouue amener
BISM
la guerre entre la France et la Prusse. Le
Luxembourg avait cessé de faire partie de la
Confédération germanique, et le roi de Hol-
lande consentait à ce qu'il fût cédé à la
France; mais M. de Bismarck s'opposa for-
mellement à cette cession. Une transaction
intervint alors, en vertu de laquelle ce terri-
toire fut neutralisé et ses forteresses déman-
telées. Malgré cet accord apparent, la situa-
tion entre les deux puissances continuait à
se tendre de plus en plus, et les esprits
clairvoyants purent dès lors prévoir que la
lutte allait devenir inévitable et que le moin-
dre prétexte servirait à la faire éclater. Nos
tristes gouvernants avaient fini par s'aperce-
voir de la faute qu'ils avaient commise en
aidant par leur inertie à l'unification de l'Al-
lemagne, et l'habile ministre prussien en
avait largement profité pour l'accomplisse-
ment de l'œuvre nationale. Dans une circu-
laire du mois de septembre adressée à notre
ministre des affaires étrangères , M. de
Moustier, il revendiquait hautement pour
l'Allemagne te droit de s'agglomérer sous
toutes les formes qui lui conviendraient.
Déjà, au mois de juin précédent, il avait
obtenu des Etats du Sud non englobés dans
la Confédération qu'ils enverraient des re-
présentants au parlement douanier , dont
l'action devait s'exercer sur les affaires com-
merciales de l'Allemagne tout entière. Soli-
dement appuyé par la confédération du Nord,
il obtint, au mois d'octobre suivant, l'autori-
sation de contracter un emprunt spécial de
40 millions destinés à la construction d'ou-
vrages de défense des côtes et au service de
la marine. En même temps, il prenait l'ini-
tiative de diverses améliorations en Prusse;
entre autres, il proposait une loi devant ren-
dre plus efficace le système prussien de l'in-
struction populaire obligatoire.
En 1868, l'action de M. de Bismarck en
Prusse devient moinsostensible ; une maladie
nerveuse, résultat d'une existence aussi for-
tement surmenée , avait porté de graves
atteintes à sa santé, et, dès le mois de février,
il avait dû quitter momentanément les affai-
res. En même temps, il était nommé membre
héréditaire de la Chambre des seigneurs. Il
reprit pendant quelque temps ses fonctions
officielles. D'un caractère excessivement ner-
veux et irritable, il proposa au Parlement
allemand un projet de loi destiné à réprimer
les excès de parole qui pourraient se pruduire
à la tribune; en d'autres termes, il voulait
réduire légalement ses adversaires au silence.
C'était demander qu'on poriât une grave
atteinte à l'inviolabilité parlementaire , et
cette fois le tout-puissant ministre subit un
échec éclatant. Son projet fut repoussé à upe
forte majorité. Mais, à la même époque, il
réussit à faire abolir la contrainte par corps
dans tous les Etats confédérés de l'Allemagne
du Nord. Vers le 1er juin, il adressait au
Danemark un ultimatum impérieux relative-
ment au nord du Slesvig, et, dans les derniers
jours d'octobre, après un nouveau repos de
quelques mois, il ressaisit la direction des
affaires. La situation avec la France s'était
considérablement détendue, et le chancelier
put consacrer toute son activiléau règlement
des complications intérieures.
Dans les premiers mois de 1869, l'action de
M. de Bismarck se révèle par l'envoi de plu-
sieurs circulaires diplomatiques; en même
temps, il prononce d'importants discours dans
les Chambres prussiennes et dans le Parle-
ment de l'Allemagne du Nord. Au commen-
cement de février eut lieu la discussion rela-
tive au séquestre des biens du roi de Hanovre
et de l'électeur de Hesse, double spoliation
que le chancelier eut l'habileté de faire con-
sacrer par une majorité considérable, en
invoquant l'intérêt de la Prusse et les senti-
ments de l'Allemagne. Au mois d'avril, au
Parlement du Nord, il obtint un triomphe
bien autrement important pour le succès do
sa politique personnelle, nous voulons dire le
droit de créer des ministères fédéraux sous
la seule réserve que les titulaires seraient
responsables devant le Reichstag.
Le 8 décembre 1869 s'ouvrit au Vatican le
concile qui devait transformer l'Eglise en mo-
narchie catholique et le p:>pe en demi-dieu.
Tous les gouvernements s'émurent à la nou-
velle de ces incroyables prétentions; quant
à M. de Bismarck, nous croyons devoir re-
produire ici quelques passages des dépêches
qu'il adressa à ce sujet au comte d'Arnim,
représentant de la Prusse auprès du saint-
siège. Le 5 janvier 1870, il lui écrivait:
Nous sommes sûrs, dans l'Allemagne
du Nord, de la conscience nationale et poli-
tique de la nation, et même de la majorité de
la population catholique, et nous trouvons
dans la grande majorité de la population
évangélique un appui qui manque aux gou-
vernements des pays purement ou principa-
lement catholiques. Nous n'avons pas besoin
que le pape nous assure que les résultats du
concile ne changeront rien aux relations
traditionnelles ou établies entre la curie et
les gouvernements; les tentatives que l'on
ferait pour les modifier ne sauraient avoir de
conséquences désavantageuses pour nous.
■ En dépit de cette sécurité, nous sommes
naturellement loin de désirer que les choses
soient poussées à l'excès. Nous devons dési-
rer, dans l'intérêt des sujets catholiques de
S. M. le roi et du développement pacifique do
notre existence nationale, que l'organisme
de l'Eglise catholique qui a servi jusqu'ici
BISM
de base à de bonnes relations entre l'Etat et
l'Eglise, ne soit ni détruit ni interrompu.
» Nous avons tout lieu de souhaiter que les
éléments de la vie religieuse, unis à la liberté
intellectuelle et aux tendances scientifiques
qui sont propres en Allemagne à l'Eglise ca-
tholique, exercent aussi leur influence au
concile de Rome, en opposition aux éléments
étrangers, et ne soient pas étouffés et tyran-
nisés par la majorité numérique.
■ Cependant, comme ce désir ne provient
pas de l'intérêt de l'Etat, mais de la sympa-
thie que nous inspire la vie religieuse de
notre population catholique, il ne peut être
exprimé par une initiative émanant du gou-
vernement. Nous devons, au contraire, at-
tendre que l'initiative émane des évèques
allemands faisant partie du concile, et nous
devons, de notie côté, nous borner à don-
ner aux évêques allemands l'assurance de
notre sympathie et à leur prêter appui si
le besoin s'en faisait sentir et que les évê-
ques le reconnussent.
» Je crois que notre devoir n'est pas de
faire valoirauprèsde la curie ou du concile des
prétentions en faveur des évêques allemands.
Non-seulement il serait difficile de trouver à
cet effet un terrain pratique et de formuler
la demande d'un vole par nation; mais, de
plus, nous nous mettrions dans une fausse
position vis-à-vis du concile et de la curie,
et nous reconnaîtrions en quelque sorte l'au-
torité à laquelle on prétend à Rome, ce qui
pourrait avoir de très-graves conséquences.
» Que ferons-nous si l'on repousse, comme
cela est probable, notre demande, parce qu'il
ne s'agit que des affaires intérieures du con-
cile ? Et si l'on nous accordait à Rome ce que
nous demandons, ce qui n'est nullement pro-
bable, n'aurions-nous pas alors les mains
liées pour l'avenir? N abandonnerions-nous
pas ainsi le seul point de vue possible pour
nous, point de vue d'après lequel nous som-
mes, comme gouvernement, complètement
étrangers au concile et complètement libres
vis-à-vis de cetto assemblée, de telle sorte
que nous sommes autorisés à juger ses déci-
sions au tribunal de notre législation et de
notre vie gouvernementale?
■ Nous ne pouvons, ne fût-ce que pour cette
raison, considérer comme convenable, quand
même elle serait possible, une réunion per-
manente de représentants des gouvernements
que Votre Excellence désigne par le nom
d'anticoncile et ne recommande pas, il est vrai,
mais mentionne comme une éventualité à
laquelle il est bon de songer. Cette réunion
serait, du reste, impossible en pratique, ne
fût-ce que parce qu'il n'y viendrait qu'un
petit nombre de représentants des gouver-
nements et parce que Votre Excellence a
déjà fait remarquer avec raison qu'il serait
difficile d'agir de concert avec l'ambassadeur
d'Autriche.
■ La France, qui a le concile sous sa dé-
pendance et qui peut le mettre en danger en
retirant ses troupes, se tiendrait certainement
à l'écart ; quant à l'Angleterre, à la Russie et
à l'Italie, elles n'ont pas de représentants.
Et quelle influence pourrait avoir à Rome
une réunion composée de représentants de
l'Allemagne du Nord, de la Bavière (qui ne
représenterait pas les autres Etats de l'Alle-
magne du Sud, vu que le Wurtemberg ne
semble pas enclin à charger la Bavière de ce
soin) et du Portugal?
• Toutes ces considérations ne peuvent que
cous raffermir dans l'idée que toute initiative
doit émaner, au concile, des évêques seule-
ment, c'est-à-dire, autant que possible, des
évêques allemands, auxquels se joindraient
les évêques autrichiens et hongrois, et peut-
être aussi les évêques français et les re-
présentants des différentes autres nationa-
lités.
» Tout ce que l'on pourra faire pour le
moment, ce sera d'encourager et d'appuyer
moralement les évêques allemands et ceux
qui se joindront à eux, de leur donner l'assu-
rance que, même dans le pire des cas, nous
saurons sauvegarder leurs droits dans notre
pays. Je vois avec plaisir, par vos rapports,
que vous avez des relations assez fréquentes
avec les évêques, et je souhaite sérieuse-
ment que vous en profitiez pour exercer con-
fidentiellement votre influence sur eux dans
le sens indiqué.... »
On voit avec quelle résolution ferme et
bien arrêtée M. de Bismarck envisageait Les
conséquences possibles du concile, et quelle
sage conduite il dictait au représentant de la
Prusse. Dansde nouvelles instructions datées
du 13 mars, il lui disait :
■ Les rapports transmis à Votre Excellence
par la poste de campagne ont été soumis au
roi. Sa Majesté a pris avec un vif intérêt
connaissance du document dans lequel les
évêques autrichiens-allemands ont exposé
leurs observations sur le nouveau règlement
et ont réclamé qu'il y soit introduit certaines
modifications qu ilsdéclareutne>'<-
irer, au point de vue de l'Eglise catho
lique, le caractère œcuménique du ci
Le langage de ce document est aussi digue
que ferme. Les évêques me semblent, no-
tamment dans leur protestation contre l'ap-
plication du principe de la majorité à des
.!-• isions dogmatiques, avoir touché le point
sur lequel la lutte doit être principalement
dirigée au sein même do l'Eglise catholique.
■ J'ai veillé à ce que ce document fût tenu
secret, et je ne lui communiqué d'aucun
BISM
côté. Pourtant, je vois qu'une nouvelle assez
vague en a déjà été télégraphiée de Rome,
nouvelle qui a été reprodute par les jour-
naux.
■ Maintenant, quoi qu'il en soit, la question
est de savoir combien de temps et jusqu'à
quel point les évêques auront le courage de
maintenir cette conviction, qui est la leur, et
d'y conformer logiquement leurs actes.
» Pour nous, cette question est le point fon-
damental d'où doivent dépendre toutes nos
décisions en ce qui concerne le concile.
• Nous, j'entends le gouvernement do la.
Confédéral n de l'Allemagne du Nord, nous
n'avons pas qualité pour engager une lutte
contre le concile et la curie romaine aussi
longtemps que les questions formellement
agitées ne sortiront pas du domaine religie x
Aux yeux de la curie, nous sommes et nous
demeurons la puissance protestante pour la
majeure partie. C'est bien pins aux évêques
qu'il appartient de défendre leur propre si-
tuation en même temps que les intérêts reli-
gieux d* leurs diocèses et les consciences des
diocésains confiés à leurs soins.
n Les gouvernements n'ont pas à se char-
ger He ce soin. Ils ne peuvent que donner à
l'épiscopat l'assurance que, s'il vient luî-
inème défendre ses propres droits et les
droits de ses diocésains, les gouvernements
sont derrière lui, décidés à ne tolérer aucun
acte de pression. Jusqu'où les évêques veu-
lent-ils ou peuvent-ils aller dans cette dé-
fense de leurs droits? C'est affaire à décider
par leur propre conscience. Quant aux gou-
vernements, ils ne peuvent aller que jusqu'au
point où les évêques iront eux-mêmes.
■ Si nous voulions aller plus loin, c'est-à-
dire entreprendre de diriger les évêques ou
simplement les encourager à certains actes,
nous nous engagerions sur un terrain où la
curie romaine aurait l'avantage contre nous.
Pour nous, l'Eglise catholique d'Allemagne
est représentée en la personne de ses évê-
ques, et nous sommes prêts à appuyer ceux-
ci avec vigueur aussitôt qu'ils réclameront
cet appui et dans la limite où ils le recla-
meront.
« Mais, quant à l'action sur le terrain re-
ligieux proprement dit, nous devons l'aban-
donner à l'épiscopat lui-même. Notre action
ne peut commencer que du jour où les déci-
sions du concile menaceraient de conduire à
des conséquences en dehors du terrain reli-
gieux. Par une immixtion prématurée, nons
troublerions les consciences et nous rendrions
plus difficile la situation (les empires eux-
mêmes.
» Vous pouvez, d'après ces observations,
régler votre conduite à l'égard des év< ues
allemands. Nous souhaitons qu'ils reçoivent
tout l'encouragement susceptible de leur in-
spirer la confiance; en aucun cas, les gou-
vernements ne les abandonneront sans dé-
fense, et ils leur donneront toute la pr
lion que les circonstances exigeront, aussi
longtemps et aussi loin qu'ils voudront aller
eux-mêmes dans la défense de leurs droits
et de leur situation eu face de l'absolutisme
de l'Eglise.
• En ce qui concerne 1 exposé trncé par
vous de la situation dans votre rapport du
4 courant, ainsi que les moyens proposés par
vous d'y porter remède, je ne partage pas,
dans la mesure où vous les exprimez, vos
appréhensions au sujet dos funeste-
que les décisions du concile pourront .-ivoir
après coup, et je crois qu'en une telle ques-
tion il convient de faire entrer d'autres élé-
ments en ligne de compte. Toutefois, le dan-
ger demeure assez grand pour exiger un sé-
rieux examen de la question de savoir s'il
serait encore possible de prévenir ces effel .
» Mais je ne pense pas que nous ayons
qualité pour procéder de notre propre mou-
vement, et si les gouvernements catholiques
ne veulent pas agir, il ne nous reste qu'à
nous en remettre avec confiance à l'esprit
qui anime l'épiscopat allemand et, comme je
vous l'ai dit plus haut, à l'encourager par
l'assurance qu'il peut compter sur nous dans
la mesure où il fera appel a notre concours. •
Lorsque se produisirent les complications
diplomatiques qui amenèrent la guerre ne-
faste de 1870, M. de Bismarck ne cessa de
diriger la politique prussienne et fit princi-
l'.tl'-inenl ■ entir son action p.-i sonnelle lors
de la candidature du prince de Hohenzollern,
candidature que le chancelier négocia lui-
même. Lorsqu'elle eut été abandonnée, ce
fut lui qui inspira le roi Guillaume et lui dicta
son refus quant aux garanties que notre am-
bassadeur, M. Benedetti, réclamait à Kms
avec ane insistance si inopportune. En même
temps, il dévoilait à l'Europe les tentatives
f.iiies auparavant par le gouvernement im-
périal pour obtenir de l'Allemagne ^<<<\ con-
sentement ii un agrand ssement de ten
à notre profit, qui visait directement la Bel-
gique. M. de Bismarck suivit les armées al-
i in 'i de lorsqu'elles eurent envahi le terri-
toire français et, après la capitulation de
Sedan, eut avec Napoléon III l'entrevue de
Prenois, que non- avon ol leurs
i . Sedan, au tome XIV). De;
l'homme d'Etat pi tfl haute*
ment sa volonté bien arrèti cracher à la
France l'Alsace el la L rraine, et il ne le
dissimula point à M. Jules Pavre, lors de la
fameu ■ (v. Fbrrjb-
Riis, au tome VIII). M. Jules Pavre l'a ra-
contée eut, mm ,i. iaiis son livre.
BISM
375
le Gouvernement de la Défense nationale, et
nous saisissons l'occasion d'emprunter à un
juge aussi compétent le portrait du célèbre
homme d'Etat prussien :
• En transcrivant ce récit (celui de l'en-
:)i j';»i encore devant les yeux tous les
incidents de la scène qu'il retrace, et surtout
l'image du redoutable interlocuteur qui y
jouait le premier rôle et que j'abordais pour
la première l'ois. Bien que touchant a sa cin-
quante-huitième année, M. le comte de Bis-
marck paraissait être dans la plénitude de
sa vigueur. Sa hante stature, sa tète puis-
sante, sa figure fortement accentuée lui don-
naient un aspect à la fois imposant et dur,
tempéré cependant par u: natu-
relle allant presque jusqu'à la bonhomie. Son
accueil fut courtois et grave, absolument
exempt d';iffeetalion et de roideur. Aussitôt
que la conversation fut commencée, il prit un
air bienveillant et commun s quitta
plus pendant toute sa durée. Il me considé-
rait certainement comme un négociateur fort
indigne de lui; mais il eut la politesse de ne
pas le laisser voir et parut intéressa par ma
sincérité. Pour moi, je fus frappé de suite
de la netteté de ses idées, de la vigueur de
son bon sens et de l'originalité de son esprit.
Son absence de toute prétention n'était pas
moins remarquable. Je le jugeai un homme
d'atfaires politiques supérieur a tout ce qu'on
peut imaginer, ne tenant compte que de ce
qui est, préoccupé des solutions positives et
pratiques, indiffèrent a tout ce qui ne mené
point à un but utile. Depuis, je l'ai beaucoup
vu; nous avons traité ensemble des ques-
tions de détail très-nombreuses ; je l'ai tou-
jours trouve le même. Le pouvoir consi-
dérable qu'il exerce ne lui donne ni morgue
ni illusion, mais il y tient et ne prend pas la
peiue de cacher les sacrifices qu'il fait pour
le conserver. Tr<.s-eon\aincu de sa \
personnelle, il veut continuer à l'appliquera,
l'œuvre qui lui a si prodigieusement réussi,
et si, pour le faire, il faut aller plus ou moins
loiii qu'il ne le voudrait, il s'y résigne. Du
reste, mpressionnabie et nerveux, il n'est
pas toujours le maître de contenir son impé-
tuosité. Je lui ai connu des répulsions et des
indulgences que je ne me suis pas expliquées.
J'avais beaucoup entendu parler do son ex-
cès d'habileté; il ne m'a jamais trompé; il
m'a souvent blesse, révolte même par ses
exigences et ses duretés. Dans les grandes
comme dans les petites choses, je l'ai con-
stamment rencontre droit et ponctuel. »
Ce portrait du célèbre homme d'Etat prus-
sien est plutôt dallé qu'empreint d'un senti-
ment hostile; mais on y trouve un accent de
vérité, de conviction qui ne peut manquer
de frapper, émanant d'un homme tel que
M. Jules Favre, et, puisque nous en sommes
à emprunter des passages à son livre très-
remarquable sur le rôle qu'a joua le gouver-
nement de la Défense nationale, nous cite-
rons L'opinion de M. de Bismarck sur le siège
de Paris, dont il redoutait 1 is-ue :
■ U avait soutenu ... qu'il y avait d'énor-
mes inconvénients et de grands périls à blo-
quer complètement et à aîTainer Paris. Un
devait nécessairement, m le s^ege se prolon-
geait, développer dans le sein de cette im-
mense cité d'aveugl'-s et formidables [las-
sions. « Je m'aliénas, pour ma part, disait-il
» au roi, :. voir un dénouaient qui dcpasseia
■ en fureurs et en desastres tout ce que les
» historiens nous ont raconté de la prise de
» Jérusalem. Plusieurs centaine-- de mille
» d habitants peuvent périr dans les horreurs
» de la t'aiin ou dans un vaste incendie. Votre
» Majesté ponera la responsabilité de
» catastrophe. D'ailleurs, les Parisiens se de-
«tendront avec d'autant plus d'o
« qu'il-, seronl Séparés des départements, dont
» ils ne connaîtront pas les soutfrances. lien
• sera île même des ueparlements, prives des
> nouvelles de Pans. ■
Pendant toute la durée du siège de Paris,
M. de Bismarck ne cessa d'ailleurs de p
niser, au quartier gênerai allemand, la Q<
site d'une guene implacable, moins par une
froide cruauté, nous voulons le croire, que
pour en abréger, au com neurs.
Au reste, il ail'eetait de se montrer exempt
d'une hainu sans merci et Ue ne chercher que
des garanties contre nous, t J'admets, disail-il,
la nécessite d'bumiliei la fiance, de diminuer
ses ressources, et, avant tout, do nous ga-
rantir solidement contre ses futures agres-
at '"litre son intervention dans nos
affaires intérieures \ mais je ne crois pas utile
du il ruiner ou le poussoi son peuple au d<--
ir. Cette guerre doit avoir une tin, et
loisque c-ito lin arrivera, nous serons obli-
i un modus vivendi avec ce peu-
fuire du > utierce avec lui et de ré-
tablir une foule de relations indispensables
aux rappoits des nations civilisées, bien
qu'elles aient éto bridées temporairement par
la guene.
• Il faut que nous prenions Paris sans
doute, et nous le prendrons; mais, un
ce triomphe obtenu, il faut faire la i i
le moindre délai, et, si cela est possible, à
des conditions qui paraissent justes et ac-
ceptables au monde civilise. Nous ne pou-
vons prendre un avantage illicite de notre
force supérieure, en convertissant une puni-
tion méritée en une vengeanco sans merci,
U faut qu'on nous rembourse nos dépense,
de guerre jusqu'au dernier sou ; mais ruiner
la France n'est peul cire pus le moyen le
376
BISM
plus pratique de rentrer dans nos fonds. Que
nos succès ne nous aveuglent point. Nous ne
pouvons nous annexer la France, et nous
n'avons pas le droit de sévir contre elle au
delà d'une certaine mesure. Arrangeons nos
nffaires avec la France de façon que, pen-
dant une longue période à venir, nous puis-
sions n^.us occupe* exclusivement de notre
lisation intérieure. Finissons -en avec
un état de choses qui, déjà fort embarras-
sant, deviendra bientôt insupportable. De
longues guerres ne sont en harmonie ni avec
notre caractère ni avec notre système mili-
taire; prenons garde, en ruinant les autres,
d'attirer des maux incurables sur nous-mêmes.
Les Français ont déjà souffert terriblement
dans leurs intérêts matériels et dans leur
prestige. Quand nous aurons pris Paris, tâ-
chons de les aider à sortir fie leurs embarras
plutôt que de les laisser s'enfoncer davantage
dans la boue. Ainsi nous sortirons de la lutte
à notre honneur, avec un réel agrandisse-
ment de gloire; aucun doigt ne sera levé
contre nous comme signe de reproche. •
Et pour ne pas < ruiner « la France, il lui
arrachait deux provinces et 5 milliards!
Lors de la piteuse occupation des Champs-
Elysées par les Prussiens, M. de Bismarck
voulut également savourer la satisfaction
d'entrer <lans Paris a la façon d'un triompha-
teur romain. Disons, toutefois, que ce fut en
simple coupé. Comme il passait dans l'ave-
nue de la Grande-Armée, il mit sa tête à la
portière et fut reconnu par un groupe d'in-
dividus, dont l'un s'écria avec un geste me-
naçant : • Voilà ce salaud de Bismarck!»
Quoique parfaitement au courant de la lan-
gue française, il ignorait cependant la signi-
fication He ce mot, appartenant moins a la
langue classique qu'à la langue verte, et le
soir, de retour à Versailles, il demanda à un
écrivain qui, quoique étranger, connaissait à
fond les ■ finesses ■ de notre langue : ■ Qu'est-
ce que c'est, salaud? Je ne connaissais pas ce
mot-là? » L'interlocuteur dut être assez em-
barrassé pour trouver une réponse ,. diplo-
matique.
A la fin de décembre 1870, M- de Bismarck
avait réuni les représentants des Etats alle-
mands du Sud et concerté avec eux l'entrée
de ces diverses puissances dans la Confédé-
ration de l'Allemagne du Nord, tout en lais-
sant à la Bavière quelques prérogatives plus
apparentes que réelles. C'est alors que le roi
Louis II proposa de reconstituer l'ancien
empire d'Allemagne en faveur du roi Guil-
laume.
Pendant les élections qui suivirent l'armis-
tice, M. de Bismarck, si jaloux des préroga-
tives de son pays relatives au règlement de
ses affaires intérieures, intervint hardiment
pour protester contre le décret de la délé-
gation de Bordeaux, qui établissait certains
casd'inéligilnliic, décretqui dut être rapporté.
Il donnait ainsi une nouvelle consécration à
la devise brutale qui restera attachée à son
nom : * La force prime le droit. » L'Assem-
blée nntionale était à peine réunie que les
négociations pour la paix commencèrent
entre M. de Bismarck et M. Thiers; le 26 fé-
vrier, grâce à une prolongation de l'armis-
tice, les préliminaires furent signés à Ver-
sailles. On sait à quel prix le chancelier du
nouvel empire daigna apposer sa signature :
il nous extorquait la plus monstrueuse ran-
çon que jamais nation vaincue ait eu :i payer,
et il nous enlevait deux de nos provinces ! Le
10 mai suivant, M. de Bismarck signait à
Francfort le traité définitif avec nos pléni-
potentiaires, MM. Jules Favre et Pouyer-
Quertîer. Depuis, il n'a cessé de diriger la
politique de l'Allemagne, s'attachant surtout
a combattre les empiétements du cléricalisme.
On sait de quelle façon il traita les évèques
récalcitrants, qui prétendaient que leurs vo-
lontés, abritées sous les prétendues exigen-
ces de leur conscience religieuse, él
supérieures à la loi. C'est là du moins un
exemple dont nos gouvernantsdevraient bien
faire leur profit.
On sait avec quelle animosité M. de Bis-
marck fit poursuivre le comte d'Arnim au
l'un détournement de pièces diplôme ti-
. Arnjm, dans ce Supplément), Lors-
la question orientale se réveilla, mena*
I Europe tout entière de complications
hancelier de la Confédéra-
N ird affecta pendant longtemps la
. <• d'un diplomate formé à la bonne
école. Sa clairvoyance, sa perspicacité est
trop ! p i qu'il ne se rende pas
on stances actuelles
l'Allemagne ne pourrait que perdre a nu
qui mettrait toutes les forces de
l'Europe en jeu.
Au oommence ni d'avril, M. de Bismarck
a demande et obtenu un congé, qu'il annonça
lui-même aux député: du keiciistag, par la
lettre suivante, qui fut lue dans la séance
du II avril ■
■ Me
■ j'ai l'honneur d
de ma santé m'empéch*
gret, de pi endi a pari issions qui
vu nt avoir lieu au sein du Reichstng. I
de mon rétabli sèment, l'entper
ra'accorder un congé et a consenti a
pendant m congé, je sois rem
l'expédition de iflaue lurantes, par lo
£résidont de l'office de la chancellerie pour
uu:l lo \'p pire M par le
BISM
secrétaire d'Etat, M. de Bulow, pour les af-
faires étrangères. »
BISMERPFUND s. m. (bï-smèr-pfondd).
Poids de 12 livres, en Danemark.
" BISMUTH s. m. — Encycl. Cbim. Ce mé-
tal est trialomîque dans toutes ses combinai-
sons, moins une, un acide très-instable, où il
fonctionne comme pentatomique. Les chi-
mistes modernes le rangent dans la famille
du phosphore, â côté de l'antimoine.
Le bismuih donne, avec bon nombre de
métaux, des alliages intéressants. Outre ceux
qu'il forme avec le plomb et l'étain, et qui con-
stituent les alliages fusibles si connus de tous,
et dont il a été question dans divers articles
du Grand Dictionnaire , le bismuth s'allie au
potassium, avec lequel il donne un véritable
bismuthure. Il suffit, pour obtenir cet alliage,
de calciner dans un creuset 20 parties de
bismuth pulvérisé avec 16 parties de tartrate
acide de potassium. On donne un coup de
feu et Ton maintient quelques minutes au
blanc le mélange. On laisse refroidir et on
trouve au fond du creuset un culot métalli-
que offrant l'aspect de l'argent. Cet alliage
présente une cassure lamelleuse ; il fond fa-
cilement, prend l'état pâteux, qu'il garde
assez longtemps avant de devenir liquide;
l'eau le décompose aisément. On peut, à
l'aide du marteau, le réduire en poudre.
Avec le sodium, le bismuth donne un al-
liage qui se dilate d'une façon très-sensible
au moment de sa solidification. On l'obtient
en calcinant du tartrate acide de sodium
avec son poids de bismuth. L'alliage de ce
dernier métal avec l'antimoine se dilate éga-
lement en se solidifiant. Les alliages avec
l'or, l'argent, le platine , le palladium et le
rhodium sont aigres et cassants. Enfin, le
bismuth donne avec le mercure un amalgame
liquide qui, préparé dans de certaines condi-
tions, peut cristalliser par le refroidissement.
Le bismuth donne avec les métalloïdes, et
notamment avec le chlore, le brome, l'iode,
le soufre et le phosphore, des composés que
nous allons successivement étudier.
— Chlorures de bismuth. Il existe plusieurs
chlorures de bismuth ; le composé BiCl2 ou
Bi2Cl*, qui s'obtient en traitant directement
le bismuth par le chlore, mais en ayant soin
de ne faire arriver sur le métal qu'une pe-
tite quantité de chlore. Si ce gaz est en excès,
il se forme un trichlorure BiCl3 qui distille.
Ce trichlorure a pour densité de vapeur, par
rapport à l'air, 10,96; par rapport à l'hydro-
gène, sa densité de vapeur est de 158,25.
On obtient encore ce trichlorure soit en
distillant une solution acide de chlorure de
bismuth, soit en traitant le bismuth métalli-
que par le bichlorure de mercure.
Le trichlorure de bismuth se présente sous
la forme d'une masse blanche et grenue. Il
fond très-facilement et est très-volatil. Il se
dissout aisément dans l'acide chlorhydrique
ou dans une petite quantité d'eau; traité par
l'eau en excès, il se transforme en oxyehlo-
rure, qui est blanc et complètement insoluble
dans l'eau. Porté au rou^e, il jaunit, puis
fond sans se décomposer. Si on le calcine au
contact de l'air, il perd du chlore et absorbe
de l'oxygène ; l'acide azotique le dissout,
mais l'abandonne sans avoir modifié sa con-
stitution première.
Quand on mélange une solution chlorhy-
drique de chlorure de bismuth et une solution
de chlorure alcalin, et qu'on laisse évaporer
le tout lentement, on peut obtenir un chlo-
rure double de bismuth et de potassium ou île
sodium, suivant que la solution alcaline ren-
ferme l'un ou 1 autre de ces métaux. Ces
composés sont détruits par l'eau. Les chlo-
rures doubles de bismuth et d'ammonium
s'obtiennent en évaporant des solutions aci-
des de chlorure de bismuth contenant une
proportion convenable de sel ammoniac. On
obtient également ces composés, qui sont au
nombre de trois, en traitant par l'acide chloi-
hy lr que les dérivés aininomés du chlorure
du bismuth.
Ces dérivés se forment dans les circon-
stances suivantes : si on fait passer un cou-
rant de ga2 ammoniac sur du chlorure de
bismuth placé dans un appareil à distiller, il
t>e forme trois produits bien distincts. L'un
est très-volatil et passe dans le récipient; il
se présente sous forme d'un liquide blanc,
dont la formule est, d'après M. Deh-'iam,
3AzH*,BiCl'; les deux autres demeurent
dans la cornue et constituent, le premier,
une masse rouge, très-fusible et cristallisa-
ble, et le second une masse vert sale diffi-
cile à isoler de quelques impuretés qu'elle
renferme. Le chimiste que nous venons de
citer plus haut ussigne nu premier de ces
produits la formule Azll^BiCi3 et au second
lu formule 8AsH8Bil 11»,
Si on traite les dérivés ammoniés dont il
vient d'être question par l'acide chlorhydii-
que, on obtient avec le composé volatil un
chlorure nui a pour formule 3AsH*0l,BiCla,
qui cristallise en lames rhoinboïdnles; avec
le produit rouge, un chlorure qui cristalline
en aiguillas déliquescentes et a pour formule
AzH*CI,ïBiC»*; avec le produit vert, enfin,
un chlorure qui cristallise en lames hexago-
nales d'un blanc jaunâtre et a pour formule
»AzH>CI,BiClft.
Quand on fond à l'abri do l'air du chlorure
de bismuth et d'ammonium avec un
le de son poids de soufre et qu'on re-
prend la masse, aprus refroidissement, pur
BISM
l'acide chlorhydrique étendu, on obtient un
chlorosulfure de bismuth (BiSCl). On prépare
également ce composé en chauffant à 300°
dans un courant d'hydrogène sulfuré le chlo-
rure double de bismuth et d'ammonium. Ce
composé cristallise en fines aiguilles, blan-
ches et insolubles dans l'eau et l'acide chlor-
hydrique étendu.
On prépare de même façon le chlorosélé-
niurede bismuth (BiSeCl) en ajoutant au chlo-
rure double de bismuth et d'ammonium en
fu-ion du séleniure de bismuth. Le chlorosé-
léniure cristallise par le refroidissement et
est débarrassé du chlorure de bismuth en
excès par un lavage à l'acide chlorhydrique.
Ce composé, traité par l'acide azotique, aban-
donne du séleniure de bismutn.
— Bromure de bismuth BiBr*. Quandon fait
passer sur du bismuth pulvérisé de la vapeur
de brome, il se produit une réaction très-
énergique, puis il distille un liquide rouge
qui, refroidi dans un récipient convenable,
donne une masse jaune clair, d'aspect cris-
tallin. Ce composé fond à 200° ; l'eau le dé-
compose et donne de l'oxybromure de bis-
muth. Le bromure de bismuth est soluble
dans l'éther, d'où il cristallise en prismes
déliquescents ; l'acide azotique le dissout éga-
lement, mais avec décomposition.
Le bromure de bismuth, ainsi que le chlo-
rure, se combine avec les bromures alcalins
pour donner des bromures doubles. Le bro-
mure double de bismuth et, d'ammonium s'ob-
tient notamment en faisant agir le brome sur
le bismuth en présence d'une solution con-
centrée de bromure d'ammonium. Il se pré-
sente sous forme de fines aiguilles, jaunes et
solubles dans l'alcool. M. Weber a préparé
un bibromure de bismuih (BiBi2) en fondant
avec un poids donné de tri bromure (BiBr3)
une quantité de bismuth métallique égale à
la moitié du poids du bismuth contenu dans
la quantité de Bil3r3 employé. Si l'on traite
cette substance par l'eau, elle se décompose;
soumise à l'action de l'acide chlorhydrique,
elle se transforme en tribromure etdonne du
bismuth métallique.
Si l'on met en vase clos de l'éther anhydre
et du bromure de bismuth et qu'on chuiffe
le tout à 100°, le bromure se dissout dans
l'éther, et bientôt se forment deux couches
dont l'une, la couche inférieure, est colorée et
contient une combinaison de bromure et. d'e-
ther qui, par une évaporation sous la cloche
d'une machine pneumatique , cristallise en
prismes rhomboïdaux qui, à l'air, sont très-
déliquescents. Ce composé a reçu le nom d'e-
ther bromobismuthique ; il a pour formule,
suivant Nickies, BiBr* (C*H1U0)2H20.
— Iodure de bismuth Bil3. M. R. Weber
prépare l'iodure de bismuth en mélangeant
de l'iode et du bismuth pulvérisé et chauffé,
puis en distillant ; il obtient ainsi une masse
lamelleuse d'un noir brillant et métallique.
M. Nicklès obtient le même produit en fai
sant passer de la vapeur d'iode sur du bis-
muth pulvérisé et chauffe dans un vase ad
hoc. On peut encore préparer ce compose en
mélangeant 32 parties de trisulfure de bis-
muth avec 6 atomes d'iode. En élevant la
température à un degré suffisant, le mélange
fond, puis, à une température plus élevée,
donne des vapeurs rouges, qui se subliment
dans les parties refroidies de l'appareil et
se déposent sous forme de lamelles brillantes
de triiodure de bismuth. Il se dégage du
soufre qui, par la caleination du produit à
l'air, se présente sous forme d'acide sulfu-
reux. Ce triiodure (Bip) traité par l'eau
bouillante se convertit en oxyiodure ; l'eau
froide, l'éther, l'alcool et le sulfure de car-
bone ne l'altèrent pas. Traité par les alcalis,
il se décompose et donne avec les sulfures
alcalins des trisulfures de bismuth.
L'iodure de bismuth, comme le chlorure
et le bromure, forme des sels doubles avec
les métaux alcalins et même avec d'au-
tres.
C'est ainsi qu'on obtient un iodure double
<le bismuth et de potassium ou de sodium en
traitant le bismuth par l'iode en présence do
l'iodure de potassium ou de sodium. On pré-
! pare également le sel double d'îodure de
bismuth et d'ammonium en traitant le bis-
muth par l'iode en présence de l'iodure d'am-
monium. •
Quand on traite l'iodure de bismuth par
l'eau bouillante, on obtient de l'oxy iodure
(BiO.l). On l'obtient également en calcinant
au Contact de l'air de l'iodure de bismuth so-
lide. Cette substance se présente sous l'as-
pect d'une unisse cristalline rougeàu o.
L'oxy iodure chauffé à l'abri de l'air se su-
blime s nis décomposition ; au contact de
l'air, il donne un oxyde jaune cristallisé. Cet
oxyiodure n'est attaqué ni par l'eau bouil-
lante, m pu l'alcool, ni par les alcalis éten-
dus, m. ùs les acides nitrique et chlorhydri-
que le dissolvent en le décomposant.
Si on dissout jusqu'à saturation du sulfure
de bismuth dans do l'iodure de bismuth fondu,
on obtient en reprenant le tout par l'acide
chlorhydrique, de l'iodosulfure de bismuth
(BiS.l). Le chimiste Linan prépare ce com-
posé en Calcinant dans un creuset assez
grand dus couches alternatives d'iode, de
soufre et de sulfure de bismuth. Au fond du
creuset, on trouve un culot métallique qui, à
sa surface, porto des cristaux d'iouusulfure.
Quand on traite ce composé par L'acide azo*
tique, il su décompose en donnant do l'iode
BISM
et du soufre ; avec l'acide chlorhydrique bouil-
lant, il donne de l'hydrogène sulfuré. Avec
l'eau bouillante et les acides étendus, on ne
provoque aucune réaction ; la potasse à
chaud le décompose et laisse un réoidud'oxy-
sulfure.
— Sulfures de bismuth. Le bismuth donne
avec le soufre deux combinaisons: un sous-
sulfure BiS et un trisulfure Bi^SS. Le sous-
sulfure se prépare soit en fondant un mélange
en proportions convenables de soufre et de
bismuth, soit en mélangeant du bismuth mé-
tallique avec un trisulfure et en faisant
chauffer le tout jusqu'à fusion complète. On
retire le sous-sulfure en décantant la masse
encore chaude, ce qui permet d'obtenir le
sulfure, qui cristallise au sein de la masse en
fusion. On peut encore obtenir ce sous-sul-
fure en traitant une solution d'oxyde stau-
neux et d'oxydulede bismuth par l'hydrogène
sulfuré. Il se forme deux sulfures, l'un de
bismuth, l'autre d eiher. Ce dernier étant so-
lulile dans une lessive de potasse, oui ne dis-
sout pas le sous-sulfure de bismutn, on peut
les isoler facilement par décantation. Il se
présente sous forme d'une poudre noire qu'on
lave à l'eau privée d'air par l'ébullition et
qu'on fait sécher doucement. La formule de
ce sous-sulfure est BiS-{-H20; il prend l'é-
clat métallique, quand on le frotte avec une
brosse dure. Ce composé, traité par l'acide
chlorhydrique, donne du trichlorure de bis-
mttth, du bismuth métallique et de l'hydro-
gène sulfure.
Si on mélange 142 parties d'oxyde de bis-
muth et 40 parties de soufre et qu'on porte
le tout au rouge sombre, il se forme une
masse grise et d'aspect métallique , qui
n'est autre que de l'oxysulfure de bismuth,
corps encore assez peu étudié et sur la for-
mule duquel on n'est point d'accord.
Le sulfure de bismuth Bi2S3 se rencontre
à l'état natif et se présente en masses com-
pactes ou en cristaux isolés. Il est très-diffi-
cile à préparer pur et renferme généralement
des cristaux de sous-sulfure. On l'obtient en
fondant un mélange convenable de soufre et
de bismuth. Si on chauffe ce produit avec un
sulfure alcalin et qu'on maintienne quelques
instants le tout à une température de 2oo*,
le sulfure devient anhydre et cristallise
comme le sulfure natif. Il est attaquable à
l'acide chlorhydrique concentré , qui le dis-
sout à chaud avec dégagement d'hydrogène
sulfuré ; l'acide sulfunque bouillant le dissout
également, et de l'acide sulfureux devient
libre; ce sulfure est moins fusible que le bis-
muth.
— Séleniure de bismuth Bi2Se3.0n obtient
ce composé en fondant ensemble du bismuth
et du sélénium. Le produit est une masse
blanche d'aspect méiallique. Sa densité est
de 6,82; il est inattaquable à tous les acides
sauf un, l'acide azotique, qui ledeeomposô et
met du sélénium en liberté. L'enu régale ag.i
également et de même sorte sur le séleniure
de bismuth,
L'arseniure et le phosphure de bismuth sont
des composés peu stables; ils s'obtiennent eu
faisant passer un courant d'hydrogène arsé-
nié ou phosphure dans une solution de bis-
muth. L'arseniure et le phosphure obtenus
sont noirs et ne résistent point à l'action de
la chaleur, qui les décompose rapidement.
Le bismuth donne, avec les acides sulfuii-
que, azotique, phosphorique, des sels que
nous allons étudier.
— Sulfates de bismuth. On connaît trois
sulfate-- de bismuth. Le premier a pour for-
mule Bi*0*,3S03 + 3H*0 et s'obtient en tr.i-
tant|le bismuth métallique par l'acide sulfu-
rique ou en faisant dissoudre l'oxyde de bis-
muth dans l'acide sulfurique conceiC*. °'
on fait dissoudre le produit de cette re..et. u
dans l'acide sulfurique étendu, on obtient un
sulfate de bismuth dont la formule est
Bi*032S03 -r- 3H*0.
Ce second sulfate s'obtient également en
traitant une solution d'azotate neutre i.'s él's-
muth par l'acide sulfurique. Le troisième sul-
fate de bismuth s'obtient par la calcinatiia
des sels précédents. Il a pour formule
Bi2o3,S03.
Il existe un sulfate double de bismuth et iij
potassium, dont la formule est
Bi203(SO»)3 + 8(U'0,SO*).
Ce sel s'obtient eu mélangeant une solulio..
nitrique d'azotate de bismuth à une solution
de sulfate do potassium.
— Nitrates de bismuth. Plusieurs chimistes
ont admis un grand nombre de nitrates de
bismuth; mais nous nous contenterons d'étu-
dier ici deux de ces composés, les seuls dm
soient très-nettement définis. Le premier, l a*
zotate tieutre, dont la formule est
Bi"'(AsO*jO>1
se prépare eu soumettant le bismuth métalli-
que à l'action de l'acide azotique. Quand la
reaction, qui est très-vive, s'est calmée, o i
concentra la liqueur, au sein de laquelle lo
composé ne tarde point à cristalliser en prî-
mes transparents et incolores, renfermant
& molécules d'eau de cristallisation. Si ou
traite ces cristaux par l'eau pure, ils se de-
com posent* L'acide azotique les dissout tr< s-
rapidement. Soumis a l'action de la chaleur
serbe, ils commencent ii ;>o décomposer vers
10U0, perdent a 100J do l eau et de l'noldo
BI?M
Azotique; si on continue k élever la tempéra-
ture, ils se transforment en un oxyde dont la
formule esl Bi*03. Les azotates basiques sont
très-nombreux; mais, comme ils paraissent
tous dériver d'un seul par l'action prolongée
de l'eau ou de U chaleur, nous étudierons
simplement ici le composé BiAzO* -j- H*0 ou
sous-nitrate de bismuth, si fréquemment em-
ployé en médecine. Ce composé peut se prépa-
rer parle procédé que recommande le Codex,
et qui est le suivant : dissoudre dans 3 pour
100 d'aride azotique pur, marquant 35°, une
partie de bismuth réduit en poudre et purifié ;
puis, lorsque In dissolution est complète, éva-
P rr le liquide aux deux tiers et le verser dans
4ù à 50 fuis son poids d'eau. Faire séeher le
précipite abondant qui se forme, après avoir
décante la liqueur. La liqueur renfermant
encore une assez grande quantité d'azotate
de bismuth avec excès d'acide azotique, ii
faut neutialiser une partie de cet acide au
moyen de l'ammoniaque , ce qui amené la
précipitation d'une nuuvelle quantité de sous-
nitrate, qu'on ajoute à la quantité primitive-
ment recueillie. On peut également, et il vaut
mieux même reprendre celte nouvelle portion
par l'acide azotique, puis reprécipiter par
l'eau. Ce compose a pour formule
Bi(AzO*) -|- H«0.
On a indiqué d'autres préparations du sous-
nitrate de bismuth. C'est ainsi que M. de
Smedt le prépare en dissolvant le bismuth
dans l'acide azotique et en additionnant la
liqueur acide de 80 grammes d'alcool pour
120 grammes de métal. Cela fait, il évapore,
ajoute à nouveau 80 grammes d'alcool, éva-
pore jusqu'à siccité, puis reprend le produit
avec 2 kilogrammes d'eau distillée.
Le sous-nitrate de bismuth est peu soluble
dans l'eau quand il est fraîchement préparé;
cependant il s'y dissout encore si l'eau n'est
pas acidulée; mais, au bout «le quelques heu-
res, il se dépose et devient complètement in-
soluble. Il se déshydrate à ioo°, en perdant
la moitié de l'eau qu'il contient.
— Phosphates de bismuth. On connaît deux
phosphates de bismuth. L'un a pour formule
BiM,PhO* et s'obtient en traitant l'oxyde de
bismuth par l'acide phosphorique. Il se pré-
sente sous forme de s^l soluble, cristallisant
par l'évaporation. Le second a pour formule
Bi'"PhO* + Bi2*>3. Il s'obtient en faisant réa-
gir du pyrophosphate de soude sur une solu-
tion d'azoïme de bismuth. C'est un précipité
blanc, soluble dans les acides ehlorhydrique
et azotique; il ne cristallise pas.
— Dosage du bismuth. Le dosage du bis-
muth se fait de pli. sieurs façons. Toutefois, le
procédé le plus généralement employé con-
siste à ramener le inétal à l'état d'azotate. On
l'attaque donc par l'acide azotique, ce qui
permet d'en séparer l'antimoine et l'étain, qui
souvent se trouvent unis à ce métal dans le
commerce.
Celu fut, si l'on est en présence d'un azo-
tate de bismuth pur et qu'on veuille do?er le
bismuth que contient ce sel, on le calcine
dans un creuset de porcelaine, et on obtient
pour le idn un oxyde pur Bis03. Si on est en
préseirCe d'un sel organique, on calcine jus-
qu'à décomposition de lu matière organique,
puis on reprend par l'acide azotique, et on
calcine comme il vient d'être dit.
Si la solution sur laquelle on veut opérer
ne renferme que des nitrates, on I étend d'une
quantité d'eau suffisante, puis on y ajoute
en excès une solution de carbonate d ammo-
niaque et on porte à l'ébullition. Il se forme
un précipité de bismuth, qu'on recueille sur
un filtre; on le calcine dans un creuset de
porcelaine, en prenant garde de ne point trop
élever la température et d'éviter la fonte du
métal. Le poids du résidu, augmenté du poids
des cendres résultant de l'incinération du
filtre, donne le poids du bismuth.
Si on est en présence d'une solution dont
la nature ne permet point d'employer utile-
ment le carbonate d ammoniaque *'t qu'elle
coutiei les métaux non précîpîtables par
l'hydrogène sulfure, le bismuth étant preei-
piti ble par ce gaz, on procède comme suit:
on étend la solution bismutbique d'une quan-
tité d'eau convenable, puis on fait passer
dans la masse un courant d'hydrogène sul-
furé; lorsque la précipitation est complète,
on recueille le préi ip té, puis on le lave, et
enfin on le traite par l'acide azotique. On fil-
tre le produit, afin d'isoler le so utre mis en
liberté ; on lave a nouveau et, lu liqueur étant
filtrée une fois encore, on précipite par le
carbonate d'ammoniaque. On calcine le ré-
sidu avec du cyanure de potassium et l'on
élève ju>qu'.i la température de fusion, qui
est maintenue durant quelque» heures. On
reprend par l'eau bouillante lu masse refroi-
die, et, si l'opération u été bien conduite, tout
le résidu, sauf un culot de bismuth mé
que, doit se dissoudre dans le liquide.
On peut encore précipiter le bismuth à l'é-
tat d'oxycblorure ou de ehroinaie; mais nous
renverrons, pour l'étude de ces procédés, uux
traitas spéciaux.
— Séparation du bismuth de quelques au-
tres métaux. On a pu voir, par ce qui pré-
cède, que le bismuth peut eue séparé d'un
grand nombre de solutions métalliques au
moyen de l'hydrogène sulfuré. Or, plusieurs
métaux sont dans le même cas, ce qui oblige,
quand on veut retirer le bismuth des solutions
où il se rencontre avec eux, à prendre une
aUPPI.ÊURNT.
BISM
autre voie que celle qui a été Indiquée plus
haut.
Notons, en passant, qu'il se peut faire,
quand on a réduit à l'état de sulfure les mé-
taux d'une solution donnée, que tel sulfure
soit soluble dans les sulfures alcalins, tandis
que l'autre ne l'est pas, ce qui permet la
Séparation.
Pour séparer le plomb et le bismuth , on
peut précipiter les deux métaux à l'état
d'oxyde, puis chauffer ces deux oxydes dans
un courant d'acide ehlorhydrique sec. Le
chlorure de bismuth, étant volatil, peut être
recueilli très- facilement. On arrive au même
résultat en plongeant dans une solution de
bismuth et de plomb une lame de plomb dont
on connaît le poids. Le flacon où s'exécute
l'expérience est rempli d'eau, de telle sorte
que le tout soit couvert par le liquide. On
terme le flacon, et on le laisse en cet état
durant une quinzaine d'heures; après quoi,
on retire la lame de plomb, que l'on pèse à
nouveau; la perte de poids qu'elle a subie
donne la quantité de bismuth uns en liberté,
et, de plus, en reprenant le bismuth par l'a-
cide azotique, on le redissout, et on peut le
traiter par le carbonate d'ammoniaque ,
comme il a été dit ci-dessus.
Pour isoler le bismuth de l'argent, il suffit
d'amener à l'état de. chlorure ces deux mé-
taux. Le chlorure de bismuth, étant volatil,
se sépare aisément. Si on est en présence
d'une solution de mercure et de bismuth, il
suffit de la traiter par l'acide phosphoreux,
qui précipite le mercure à l'état métallique.
On décante le produit, et le chlorure de bis-
muth formé peut être facilement ramené à
l'état métallique. L'alliage de cuivre et de
bismuth se traite par le chlore; on le chauffe
dans un courant de gaz sec, qui transforme
les deux métaux en chlorure, ce qui permet
de recueillir le chlorure de bismuth, qui se
volatilise facilement. Les solutions qui ren-
ferment du cadmium et du bismuth se trai-
tent par le cyanure de potassium, qui amène
les métaux a l'état d'oxydes. U suffit alo:s
d'ajouter au mélange de l'ammoniaque, qui
dissout l'oxyde de cadmium et laisse libre
l'oxyde de bismuth; on décante et on réduit
l'oxyde par les procédés ordinaires.
— Miner. Découverte d'un gisement de bis-
tnuth dans le département de la Corrèze. Au
pied des montagnes granitiques qui séparent
la Creuse de la Corrèze, on rencontre la pe-
tite ville de Meymac. chef-lieu d'un des plus
pauvres cantons de France. Klle est située
sur un plateau élevé de 900 mètres au-dessus
du niveau de la mer.
En 1867, un habile conducteur des ponts et
chaussées, M. Vény, fit extraire, pour em-
pierrer une route, une roche blanche très-
dure, formant éminence dans le voisinage de
Meymac. Cette roche n'était autre que du
quartz, très-commun dans tous nos pays gra-
nitiques. Le quartz exploité près d<- Meymac
formait précisément les affleurements d'un
filon , c'est-à-dire d'une de ces précieuses
fissures résultant de la rupture de l'écorce
de notre globe et remplies ultérieurement de
minerais métalliques, de quartz, de spath
fluor, etc.
M. Vény remarqua bientôt dans le quartz
la présence de quelques échantillons de wol-
fram. C'est un minéral très-lourd qui con-
tient du tungstène, métal dont on fait quel-
ques applications intéressantes.
M. Carnot (fils du député de Paris), ingé-
nieur des mines de cette légion, ayant con-
staté ce fait, engagea M. Vény à continuer
les recherches dans le même filon, et, en
1869, M. Carnot put s'assurer de la présence
du bismuth, qui se trouve en quantité assez
considérable pour donner lieu k une exploi-
tation avantageuse.
Une compagnie s'est formée, et des tra-
vaux sérieux permettent d'espérer qu'on
pourra tirer un bon parti du gisement de
Meymac. Il est, d'ailleurs, très-vraisemblable
que d'autres filons seront découverts et pour
roiit fournir d'autres richesses minérales.
BISMUTHÉTHYLE 8. m. (bi-siuu-le-ti-le —
de bismuth, et de éthyle). Chim. Corps qui
résulte de la combinaison du bismuth et de
l'éthyle.
— Encycl. Le bismuth donne avec l'éthyle
( C s 1 i & > deux combinaisons bien définies.
L'une, connue sous le nom de bismuth-tri-
éthyle, a pour formule (C2IIs)3lïi'"; l'autre
constitue le bismuthéthyte proprement dit et
s'écrit (. -IK'iu. On sait que le bismuth est un
métal triatomique ; or, dans le premier de ces
composés , les trois atomicités du bismuth
étant satisfaites , le bismuth - trieihyle ne
forme point de combinaisons stables, U n'en
est pa.s de même pour le bismuthétbyle, qui
reniai me un seul groupe éthyie et conseï ve
deux atomicités disponibles; aussi ce ■
corps se conibine-t-il avec 2 atomes de
pour donner un chlorure de bismuthéthyte,
avec 2 atonies diode pour former un io-
dure, etc.
Nous allons d'abord étudier le bismuth-tri-
éthyle. Co compose constitue un liquid
, incolore ou le plus souvent jaune
pâle ; il possède une odeur naus«ab> n
densité *:l de 1,82. Abandonné a l'air libre, il
donne des vapeurs jaunes qui s'enflamment
eu produisant une petite explosion et en don-
nant des vapeurs jaunes d'oxyd i 16 bismuth.
Un prépaie le bismuthéthyte ci. faisant i •■ ■
gir l'iodure d'ethyle sur un alliage de bis-
BIS M
mut h et de potassium. <>n commence par ré-
duire cet alliage en poudre, puis on le p!a<'u
dans de petits ballons n unis de tubes à dis-
>n. La réaction devant être très
après addition de l'iodure d'ethyle, on no
met dans chacun des petits ballons qu'une
vingtaine de grammes d'alliage. On ver^e
alors vivement l'iodure d'ethyle, on bouche,
et, an bout de quelques minutes, tu t< Dl
s'élève et la réaction s'accomplit avec
-tion de l'iodure d'ethyle en excès.
: toute effi-rvescence a dis; aru , on
ajoute an mélange que contiennent les bal-
■ d'air par l'ébullition, puis
on chauffe légèrement et I eau dissout l'iodure
de potassium ; on peut alors réunir dans un
grand ballon plein d'acide carbonique tous
les résidus, puis traiter par l'éther, afin de
dissoudre le produit. On laisse évapore;
avoir additionné d'eau, et le bismuth-triéthyle
reste au fond du vu
puis on traile par l'acide azotique étendu, afin
d'enlever les petites quantités d'oxyde de
bismuth que pourrait contenir 1-' prod
on dessèche sur du chlorure de calcium.
Ce composé est insoluble dans l'eau, peu
soluble dans l'éther, très-soluble dans l'alcool
absolu. Si on le verse goutte U goutte i
du chlore, il brûle et donne un dépôt de char-
bon ; la même réaction se produit avec le
brome. Au contact de l'acide azotique , le
bismuth-triéthyle fait explosion. Chauffé k
50°, il commence à bouillir et donne un dé-
gagement de bicarbure d'hydrogène avec
dépôt de bismuth métallique; si la tempéra-
ture continue a s'élever et qu'elle atteigne
1600, il se produit une violente explosion.
Traité par l'acide azotique étendu, le bismuth-
triéthyle se dissout lentement en donnant lieu
k un dégagement de bioxyde d'azote; il se
forme dans la liqueur de petites aiguilles cris-
tallines qui disparaissent quand on distille le
liquide. Si on verse dans une solution azoti-
que de bismutb-inéthyle une solution alcoo-
lique de chlorure mercurique, il se forme un
précipité de protochlorure île mercure; mais
si les solutions mélangées sont faibles, légè-
rement chaudes et que la solution alcoolique
de bismuth-triéthyle soit additionnée de quel-
quesvgouttes d'acide ehlorhydrique, il se
forme, au bout de quelques minutes seulement,
un précipité volumineux de chlorure de uier-
curéthyle et de chlorure de bîsmuthêthyle. Ce
précipité se redissout si on chauffe la liqueur.
Une solution alcoolique de bismuth-triéthyle
traitée par l'iode donne un précipité qui est
jaune ou rouge, suivant que la liqueur est
[dus ou moins concentrée. On retire de ce
mélange une huile rouge très-lourde en fil-
trant la liqueur et en la chauffant au bain-
marie entre 35° et 40°. Enfin si, après a\oir
enlevé cette huile par décantation, on laisse
refroidir, il se dépose une quantité assez
gran ie d'aiguilles rouges et cristallines peu
solubles dans l'eau, mais assez solubies dans
■ I et dans l'éther. Ce composé serait,
suivant le chimiste Dunhaupt, une combinai-
son d'iodure de bismuth et d'iodure de sesqui-
bismuth éthyle.
Quand on fait réagir le chlorure mercurique
sur le bismuth-triéthyle en solution alcoolique,
on obtient un chlorure de bismuthëthyle, k
l'aide duquel on peut préparer les divers com-
posés de bismuthéthyte.
Ce chlorure a pour formule C2H5Bi,< 1*; il
se forme comme nous venons de le dire et
s'isole au moyen de la concentration de la
solution alcoolique. Si cette eonc.-ntration
est poussée assez loin, on obtient des cristaux
blancs de chlorure qui, traités par l'eau, se
dissolvent et se décomposent en partie. La
solution, traitée par l'iode, donne de l'iodure
de bismuthëthyle (C2H5lïi ,l2)t qui se dépose
en paillettes hexagonales peu solubles dans
l'eau et dans l'elher, mais assez solubles dans
l'alcool.
Si on traite par la potasse une solution
d'iodure de bismuthëthyle , on obtient un
oxyde 'le bismuthëthyle <j2HsBi,0, qui
sente sous l'asj t d'un précipité jaune solu-
ble dans un excès de potasse. Ni on lave ce
précipité k l'alcool, qu'on le des
ment dans le vide, il se forme une \
non cristalline qui, mise au contact de 1 air,
s'enflamme et donne un oxyde de bismuth
avec production d'épaisses fumées jaunes.
Quand on fait passer dans une solution
d'iodure de bismuthëthyle un courant d'hydro-
gène sulfure, il se I oudre brunâ-
tre qui, desséchée dans le vide, ne renferme
plus que du sulfure de bismuth. Avant sa
dessiccation, ce composé présente une odeur
nauséubo
Le bismuthëthyle donne un suif
tient eu traitant une solution faible d'
de bismuthëthyle par une quantité COI
ble de sulfate d'argent Ce compi
été isolé jusqu'ici. L'azotate de bismuthëthyle
I ortiuns
atomiques des solutions alcooliques u
de bismuthéthyte ai d'azotate d .
tiltration, on abando dans le vide
et , au bout de quelques instants , la li-
queur se concentre en un sirop épais, puis
ment aux heu et pi
ce sirop. Ces cristaux fraîchement préparés
sont 1 l'eau , mais
bientôt ils se décomposent au conta, i
une poudre insoluble. Si
1 on II i les cristaux
secs d'azoïate de bismuthëthyle, ce sel prend
fou et se décom]
B1TH
377
y
u
BISNAGILU s. m. (bi-sna-jil-li). Rot. Nom
nie d'une espèce de bryoue.
BiSNOW s. in. (bi-snô). Relig. ind. Mem-
■.e indoue qui ne reconnaît qu'un
Luquel elle donne le nom de Ram-Ram
(Très-Haut) : Les bisnows pensent que Ram-
Itam fait tout par lui-même, sans agents ex-
térieurs. (Complém. do l'Acad.)
— Encycl. Les bisnows forment l'une des
quatre seeies principales des banians. I
nourrissent de^ fruits, de de lai-
te., et s'abstiennent de viande et ai
généra] le tout ce qui est en vie, poussant
leurs scrupules a ce sujet jusqu'au p> i
se servir (le fiente ■'; ■ ■ hée au sole 1
et mêlée à des herbes pour faire du feu, au
lieu de bois, qui pourrait contenir des
dont ils causeraient la moi t en ;.
respect pour tout être vivant vient de co
3u'ils croient au passage fréquent de l'âme
u corps humain u
quelconque. Ils célèbrent le culte de len
Ram-Ram par des chants, d^s ds
accompagnement d'une multitude d'instru-
ments divers, tambours, flûtes, etc. Dans cette
• venues veuves ne sont
as obligées de se brûler avec le corps de
eur mari, mais elles doivent garder un veu-
vage perpétuel.
* BISQUE s. f. — Encycl. Art culin. La bis-
f/iw constitue une espèce de potage qui n'est
plus guère d'usage aujourdhui et dont la
préparation comporte soit des écrevisses, soit
du gibier, soit du poulet et du riz. Les écri-
visses doivent être cuites sur un feu ardent,
assaisonnées de sel, de gros poivre
beurre. Une fuis cuites, on en pile les chairs.
qu'on délaye ensuite dans un bouillon gras
ou maigre, jusqu'à ce qu'on ait obtenu une
I ,iii ne soit ni trop épaisse ni trop clairi ,
On pile de même les coquilles, additio:
de la cuisson des écrevisses, et on obtient
une seconde purée, qu'on , ; irai ne.
Lorsque ces deux purées ont été chauffées à
l'aide d'un feu doux, on les verse successi-
vement sur le pain coupé dans la soupière et
préalablement mouillé d'un peu de bouillon.
Pour la bisçue .m gibier, perdreaux, cailles
ou faisans cuits à la broche, on pile a froid
le-. <haii-, ce qui produit une pllive que Ion
mouille avec de bon consommé; puis,
av.^ir passe à l'étainine, ou procède comme
ci-dessus.
Ki. fin, pour la bisque au poulet et au riz,
le procédé est k peu près identique : après
avoir ['réparé une purée avec les chairs d'un
poulet loti, on la délaye dans du consommé,
que l'on passe également à l'étamine et au-
quel on ajoute du riz cuit a part.
* BISSE> (Hermann-Guillaume), sculpteur
danois. — Il est mort, a Copenhague en 1868.
* BISSEXT1L, ILE adj.— Encycl. V. &NNBK,
au tome I*r du Grand Dictionnaire^ page 4ûc.
BISTAC (François), grammairien français,
né k Langres en 1677, mort en 1752. Il suc-
céda k Antoine Garuier dans la direction du
collège de Langres, et il publia une nouvelle
édition des Hudimenls de la langue latine,
avec de nombreuses additions. Cet ouvrage
a été souvent réimprimé et a longtemps éié
mis entre les mains des élèves de nos écoles
secondaires.
BISTNOO {qui aime , qui conserve), le
deuxieiu-' de ■ ■■ i u l'Etre su-
prême, dans la mythologie inaoue. Il repré-
sente La puissance du Dieu créateur, con-
servateur et consolateur.
BISTON s. m. (bi-sion). Kntom. G'*nre de
lépidoptères nocturnes, il Syn. d'AMPHiDASB.
BISTON, tils de Mars el . Il a
d -■ son nom aux Bistones, peuple de l'an-
cienne Tlirace, entre la mer Egée el le mont
Rhodope.
BISTONIDBS, nom donné aux baccl
de la 1 h i e primitivement Bistonie,
BISTON1S, nymphe de Thrace, qui fut ai-
mée de Mais. Kilo donna le jour U Térée,
épou s tle Procné.
R1SIJLTOR {gui venge deux fois), surnom
sa victoire
sur les Par h
BITAFRE s. m. (bi-la-fre)). Ornith. Oiseau
connu.
BITAXA, ancienne ville d'Asie, dans l'A rie
propre, i et au N.-K. de Hérat.
* B1TCFIB, ancienne vil. ' (Mo-
selle). - . in> estie par les
mands e 1870 ne i endit que le
II mars 1871. lîlle a été o nagne
i incfort du 10 mai 1871, et
elle est aujourd'hui comprise dans l'Alsuce-
Lorraine, arrond. et k 34 kiloin. de Sarre -
.
BITEMPOBAL. ALE adj. (M tan-po-ral, a-
le — du piéf. ai ). Q ,, \ a
d'une t' tin ^eb l'autre Dît poral.
B1THYNIABQUE s. m. ( bi- li-ni-ar-ke ).
i .iin pontife ou premier magistrat de
| ; |
BITHYN1S, nymphe, mère d'Amycus,
qu'elle eut de Neptune u Surnom de la nym-
phe Mélie.
niTHYNUS, lils de Jupiter et de la Tita-
>• pour avoir donné : on
i la Buhynie.
48
378
BIVO
BITTAS, Troven, fils d'Alcanor et frère de
Paudare. Il avait été élevé dans, les forêts
avec son frère par leur mère, Hîéra. Il sui-
vit Enée en Italie, où il fut tué par les Ru-
tules. (Enéide.)
BITIN s. m. (bi-tain). Erpét. Serpent dont
l'espèce est peu connue.
't F1TINO, peintre de l'école bolonaise, né
vers la fin du xive siècle. Il peignit pour
l'église Saint-Julien de Rïm'mi un Saint Ju-
lien et la Découverte miraculeuse du corps de
saint Julien, qui, pour l'époque, étaient pres-
,. que des chefs-d'œuvre. Il eut un fils, Antonio
BiTINO, qui se livra également à la peinture
et qui florissait vers le milieu du xve siècle.
* B1TSCHW1LLER, ancien bourg de France
(Huit Rhin).— Cédék l'Allemagne par le traité
de Francfort du 10 mai 1871, ce bourg est
aujourd'hui compris dans l'Alsaee-Lorraine,
arrond. et à 3 kilom. de.Thann ; 2,830 hab.
B1TCRIS, ancienne ville de l'Espagne T^r-
raconaise, dans le pays des Vasoons (Na-
varre).
B1URET s. m. (bi-u-rè). Chim. Composé
qui résulte de l'action d'une chaleur prolon-
gée sur l'urée.
— Encycl. Wiedemann prépare ce composé
en soumettant d'abord pendant quelques
heures ['urée k une température qui varie en-
tre 150» et 170°. Lorsque tout dégagement
d'eau et d'ammoniaque a cessé et que l'urée
s'est sublimée dans le col de la cornue, il
reste un résidu soluble dans l'eau bouillante.
Si on abandonne la solution k un refroidisse-
ment lent, il se dépose des cristaux d'acide
cyanurique et d'ammélide. On décante la li-
queur, puis on traite par le sous-acétate de
plomb pour éliminer les dernières traces d'a-
cide cyanurique ; enfin on fixe le plomb au
moyen de l'hydrogène sulfuré, on décante à
nouveau, puis on évapore et il reste des cris-
taux de biuret. Ce composé a pour formule
« 2|15Az30S-f H20.
Le biuret est soluble dans l'eau, dans l'al-
cool, dans l'acide sulfurîque concentré et
L'acide azotique monohydraté. Ces deux
acides ne l'attaquent point. De ses dissolu-
tions aqueuses, il se sépare en cristaux hy-
dratés qui perdent leur eau de cristallisation
& l'air et plus rapidement sous l'influence
d'une température de 100°. Le biuret se sé-
pare de ses solutions alcooliques en longs
feuillets anhydres.
Soumis k la chaleur sèche, le biuret fond
d'abord vers 170°, puis, si la température
s'élève, il s-? décompose, abandonne de l'am-
moniaque et laisse de l'acide cyanurique pur.
La réaction est représentée par l'équation
suivante :
3C2H5AzSO* = 2C3H»Az303 + 3AzH3.
Biuret. Acide cya- Ammo-
nurique. moque.
Si on chauffe a 120° le biuret dans un cou-
rant de g:iz chlorhydrique sec, il se forme
un composé que détruit l'eau et dont la for-
mule est (C2II5Az3Q2,2HCl. Si on élève la
température à 170", tout en maintenant l'ap-
pareil en l'état, le biuret se ramollit, puis
donne un dégagement de vapeur d'eau et
d'acide earbon que. Il reste comme résidu du
sel ammoniac, du chlorhydrate de guani-
dine, du cyanurate d'urée et de l'acide cya-
nurique.
L'eau de baryte décompose le biuret quand
on a soin do porter le mélange à l'ébullition.
I) se forme de l'ammoniaque, de l'anhydride
carbonique et de Uurée.
Les chimisles ne sont point d'accord sur la
constitution du biurett qui est regardé par
les uns comme du bieyanate BOimonique et
par Vautres comme une amide secondaire
nont deux fois le radical urée; l'au-
teur de cette hypothèse considère l'urée
a im me une amide primaire contenant h- même
radical.
BIVERONNB s. f. (bi-ve-ro-ne). Conchyl.
Espèce de coquille.
R1VIA, chez les Romains, déesse qui pré-
sidait aux lieux où deux chemins al mtis
..■•ut.
B1VOLTAIN ou BIVOLTIN s. m. (bi-vo-
Itoin), Nom donné aux vers k soie qui don -
général . par an.
— Adjectiv. : Races imvoltings.
r.v...... araba ■•• ir*«*r «lu j««r, tableau
d'Eu ■ u. i /aub ■, incertaine en -
m nuit : l'horizon se co-
lore de et ii décisea; les étoiles
. '-. Au milieu d'une
e immense se dressent les tentes d'é-
toffe sombre du bivouac; quelques Arabes,
les m pis, Les autres étendus, dor-
ment en plein air, ayant près d'eux leurs
aux et leurs moutons; çk et là brillent
feux, dont la fumée monte droit
vers le ciel. Au premier plan, où les figures
sont nettement b
bleue, cheveus ri
et tombant delà
i aille un n ftgnifl |us cl eval. Deux antres
uhevaux, d'u leur gris bleuâtre tine-
iin-ii!. nuancée, Bttii enl i' >< ticulti rem
iention; l'un d'eux hennit vers le oleil, trop
lent h paraître, comme Hen
■ 1 1 qui donn i 1 1 royauté i Dm
'il- t. ipe, . i îetti
w. Maxime Lu « lamp ma ell ■ a
due rie main '1" maître pur un effet b
BIZO
mystérieux et puissant, qui est certainement
le résultat d'une vive impression à jam us fixée
dans le souvenir : l'air frais du matin, im-
prégné de rosée, glisse sur la plaine et fait
frissonner, sous ses blancs vêtements, le
cheik qui se réveille en prononçant la for-
mule sacrée de sa foi... La facture de ce ta-
bleau est une, solide et fine, de cette délica-
tesse exquise et vaporeuse qui crée k M. Eu-
gène Fromentin une incontestable et sé-
rieuse originalité II a trouvé ici moyen de
réunir deux qualités qui, trop souvent, se
combattent et se neutralisent : l'exactitude
et la poésie. * Le Bivouac arabe a figuré au
Salon de 1863 et à l'Kxposition universelle
de 1867; il a été peint pour un riche amateur
parisien, M. E. Delessert.
BIW1TZ s. m. (bi-vitz). Bot. Planteoléagi-
neuse, originaire de la Bohême.
BIXINE s. f. <bi-ksi-ne — de bixa , ro-
couyer). Chim. Matière colorante extraite du
rocou.
— Encycl. On désigne sous le nom de
bixine la principale matière colorante ex-
traite du rocou. Ce composé, étudié par
Chevreul , Boussingault et plusieurs au-
tres chimistes, se prépare avec la pulpe qui
entoure les fruits du ro.-ouyer, arbuste qu'on
rencontre dans l'Amérique du Sud, au Mexi-
que et aux Indes orientales. Quand on traite
par l'eau la pâte rocou, elle abandonne à ce
liquide un principe jaune qui n'est autre que
l'orelline, et le résidu renferme de la bixine,
que M. Bolley extrait par le procédé sui-
vant. Il commence par laver le rocou à l'eau,
puis il le sèche et 1- met digérer dans de l'al-
cool concentré et bouillant. Il filtre le li-
quide, puis l'évaporé à une douce chaleur et
traite le résidu par Téther, qui enlève une
partie de la musse. Le résidu constitue une
poudre rouge, soluble dans l'alcool, insoluble
dans l'eau, fusible â 100», inattaquable à l'a-
cide sulfurique étendu, même à chaud, mais
soluble en jaune dans l'alcali et les eaux sa-
vonneuses. On assigne à cette substance la
formule C^HGo*; mais on ne s'accorde pas
sur sa constitution. Ce composé n'a pas été
d'ailleurs étudié d'une façon suffisante, et
ce qu'on sait de plus certain sur son compte,
c'est qu'il agit comme colorant et possède
une action très-énergique. C'est à lui que le
rocou doit les propriétés qui l'ont fait em-
ployer dans l'industrie pour la coloration de
nombreux produits.
"BIXIO (Girolamo, dit Nlno), général ita-
lien. — Il est mort à La Haye en décem-
bre 1873.
* BIZARRE adj. — Véner. Tête bizarre,
Tête d'un cerf dont les nndouillers sont pla-
cés d'une manière irrégulière.
BIZE s. f. (bi-ze). Iehthyol. Syn. de sarde.
BlZET(Léopold-Georges), compositeur fran-
çais, né en 1839, mort k Bougival en 1875. Il
fut un des élèves favoris de F. Halévy. U
avait remporté le grand prix de Rome en
18G7, et il fut nomme chevalier de la Légion
d'honneur le 3 février 1875. On lui doit : la
Jolie fille de Perth (1867); les Pêcheurs de
perles, opéra joué au Théâtre-Lyrique; la
musique tle V Artésienne et de Patrie; Car-
men, joué k l'Opéra- Comique.
B17.0T, village d'Algérie, annexe deC'ondé,
arrond. et à 15 kilom. de Constantine, sur la
route de Philippeville. Il a été créé en 1836
et porte le nom du général Bizot, mort de-
vant Sêbastopol; 65 hab. Dans ses envi-
rons se trouvent des fermes en bonne voie
de prospérité.
BIZOT DE FONTENY (Pierre), homme po-
litique français, né k Versailles en 1825. Il
est parent du maréchal de Mac-Mahon et
l ede de grandes propriétés dans la Haute-
Marne. Bien qu'appartenant k une famille lé-
gitimiste, M. Bizot de Fonteny se montra,
sous l'Empire, très-attaché aux idées libéra-
les et fut nommé par M. Gambetta, après le
4 septembre 1870, sous-préfet de Vassy. Lors-
qu'il alla prendre possession de son poste,
l'ennemi occupait la ville. Il ne s'établit pas
moins k la sous-préfecture. Ayant résisté
avec énergie aux exig'nees de l'ennemi, il
fut arrêté par les Prussiens, condamné par
eux k un an d'emprisonnement et envoyé en
Allemagne. Rendu à la liberté après la con-
clusion de la paix, M. Bizot de Fonteny re-
tourna prendre possession de la sous-préfec-
ture de Vassy, où il fut maintenu par le gou-
vernement de M. Thiers et par celui qui lui
da 1" 24 mai 1873. Une élection par-
ayant eu lieu dans la Haute-Marne en
mars 18741, et le candidat républicain, M. Da-
nelïe-Bernardin, ayant été élu, M. Biznt de
Fonteny fut envoyé en disgrâce a Embrun
par lo ministre de l'intérieur Chabaud-La-
lour. Il donna aussitôt sa démission, et j|
adressa aux maires de ia Haute Marne une
lettre dans laquelle si' trouvait ce pas tj
§ Permettes-moi d« vous dire que tous \<-,
bruis citoyens doivent plus que jamais ré-
clamer la" prompte organisati lu gouver-
nement définitif de la République et des pou-
voirs du maréchal président; c'est la qu'est
la légalité, là qu'est l« salut. » Lors des élec*
u 20 février 1R76 pour la Chambre des
.M Bizot posa sa candidature dans
l'arrondi semènl de Langres contre M. Dii-
ttini Germain, candidat monarchi-
que! Apres avoir déclaré dans sa prof
était t conservateur de la famille,
BLAC
de ta propriété, du gouvernement républi-
cain existant, » qu'k ses yeux reviser la con-
stitution, c'était l'amender, la perfectionner,
conserver la République et non la détruire,
M. Bizot de Fonteny disait : ■ Egalement éloi-
gné des utopies subversives et de toute pen-
sée de retour vers les régimes passés, je suis
convaincu que les institutions républicaines,
par l'application des principes de 1789, peu-
vent seules rendre aujourd'hui la prospérité à
notre pays, imposer l'économie dans les finan-
ces, amener la diminution progressive de
l'impôt par l'extinction graduelle des charges
du Trésor, intéresser la nation k la gestion
des affaires publiques et lui garantir la paix
à l'extérieur, Tordre et la liberté k l'inté-
rieur. » Il fut élu député par 12,123 voix, et
il est allé siéger k la Chambre dans les rangs
du centre gauche, avec lequel il a voté.
* ni \ ru 1 (Jean-Gaston-Marie), médecin
français. — Il est mort k Courbevoie en 1872.
BLACKBOULER v. a. (bla-kbou-lé — de
l'angl. black, noir, et du fr. boule). Evincer
par un vote; voter contre, donner une ma-
jorité de boules noires k : Blackbouler un
candidat.
BLACKFORT (miss Thathie), célèbre aven-
turière américaine , beaucoup plus connue
sous le nom de Fanny Leur, née k Philadel-
phie en 1839. Elle est la tille d'un prédicateur
dont malheureusement elle n'a pas suivi les
leçons. Elle vint k Paris vers 1872, avec l'in-
tention d'éblouir la capitale par sa beauté;
mais elle n'y fut guère remarquée, et elle
tourna alors ses regards vers la Russie, cet
objectif perpétuel des femmes galantes. Le
pays des neiges et des boyards devait être
le théâtre de ses exploits, donts'émurent pen-
dant près de deux ans toutes les cours euro-
péennes.
Les trois premières semaines qu'elle passe
k Saint-Pelersbourg suffisent pour révolu-
tionner toute l'aristocratie russe. Elle tourne
toutes les tètes par ses toilettes extrava-
gantes, par l'originalité de son esprit et par
son ■ œil tout k fait américain. » Elle ne tarde
pas k rencontrer une victime de choix, un
malheureux jeune homme de vingt-deux ans
dont elle devait, en quelques mois, dévorer
les illusions et le patrimoine.
Tandis que miss Blaekfort faisait son en-
trée dans la capitale de toutes les Russies,
Mme Pasca jouait au théâtre Michel dans
Fanny Lear, où elle obtenait un très-vif suc-
cès. Comme miss Blaekfort avait la même
voix que la grande comédienne, on lui donna
le surnom de Fanny Lenr, qu'elle devait ren-
dre si scandaleusement célèbre en publiant
sous ce titre un livre où elle raconte l'his-
toire tragique de ses amours, livre que la
cour de Russie poursuivit de ses anathèmes,
auxquels le gouvernement français s'em-
pressa d'ajouter son veto. On est toujours ga-
lant en France avec les souverains. Le fa-
meux livre avait été publié en Belgique,
cette terre hospitalière pour toutes les pro-
ductions véreuses.
Voici comment l'héroïne raconte sa pre-
mière entrevue avec « sa victime. •
Ce soir-lk, il y avait bal masqué au grand
théâtre de l'Opéra.
c Je fis le demi-tour de la salle et j'aperçus
bientôt un groupe d'officiers que je connais-
sais très-bien, et parmi eux un très-beau jeune
homme plus haut de taille que les autres et
.que je voyais pour la première fois... Plu-
sieurs de ces officiers m'offrirent leur bras.
« Non, leur répondis-je, je ne veux pas de
« vous; je prendrai le bras de ce beau garçon
• qui m'est inconnu. *
■ ... Mon cavalier m'emmena dans les cou-
lisses, et je remarquai pour la première t'ois
que tout le monde le saluait d'un air très-
respectueux. Nous montâmes quelques mar-
ches : un laquais tout galonné d'or nous ou-
vrit une porte, et je me trouvai dans un salon
aux tentures cramoisies sur lesquelles se dé-
tachait çk et 1k l'aigle k deux têtes. Il me
prit doucement par la main et m'attira k ses
côtés sur un sofa, en me demandant la per-
mission de fumer. Lorsqu'il sortit son porte-
cigarettes, j'y remarquai l'aigle et les armes
impériales... Mon partner se retourna vers
moi avec le plus doux sourire : « Eh bien,
• madame Fanny Lear, me dit-il, vous n'avez
■ donc jamais vu un G. D.; vous pouvez en
» regarder un a votre aise si vous voulez ôter
• votre masque. •
Il faut voir avec quelle humilité simulée
la célèbre aventurière parle de « sa proie. ■
Alors qu'elle est le bourreau de ce jeune
bomine naïf dans l'art d'aimer, c'est elle qui
se pose en victime et en esclave.
La scène a lieu après un souper en tête à
tête.
■ Prenant une feuille de papier et une
plume, il se mit k écrire, Quand il eut fini,
il me dit : ■ Lisez et signez, vous serez ma
» petite femme. • Je parcourus ces lignes
avec curiosité et, après en avoir pris con-
naissance, j'allais lui rendre le billet en riant
Sitand il me posa la main sur l'épaule en me
isant d'une voix basse et fortement scan-
dée : • Il le faut. ■ Jo cédai; c'était proba-
blement grâce ii l'Influence magnétique qu'il
exerçait sur moi, car pendant près de trois
ans que dura mitre liaison, je ne sus jam i is
lui désobéir, «t il me domina jusqu'au der r
jour de nos relations, celui de sa disgrâce...
Maintenant, je vais donner connaissance du
papier que je dus signer :
BLAI
t Je jure, par tout ce que j'ai de plus sacré
» au monde, de ne parler k personne, de ne
• voir personne, jamais, nulle part, sans la
» permission de mon auguste maître. Je m'en-
s gage k rester fidèle k ce serment comme
» une Américaine bien née et me déclare es-
' clave de corps et d'âme d'un G. D. de R
» Signé : Fannï Lear. ■
En moins de trois ans, cette « esclave de
corps et d'âme ■ jeiait aux quatre vents de
ses ruineuses fantaisies des milliers de rou-
bles et affolait complètement sa malheureuse
victime.
A la lin, on s'émut en haut lieu, et, sur un
ordre du czar, on arrêta miss Fanny Lear;
on fit des perquisitions dans son domicile, puis
on la conduisit k la frontière.
Le général T.... fut chargé de cette
exécution sommaire. Expulsée de Russie,
Mlle Fanny Lear se rend d'abord en Belgi-
que, puis de là en France, d'où elle dut dé-
guerpir au plus vite. Ce Juif errant de l'a-
mour et du hasard dirige alors ses pas vers
l'Italie, où elle ébauche une intrigue k la
cour même du roi Victor- Emmanuel, qui
donne k son tour l'ordre de l'expulser. On ne
lui laissa même pas le temps de faire ses
malles. Restait le ciel brumeux ai Londres,
sous lequel Fanny Lear ne tarda pas k être
atteinte du spleen. Elle passe la Manche et
revient à Paris. Mais, hélas I que les temps
sont changés I l'héroïne de la Russie pleure
sa splendeur disparue dans quelque logement
garni. Triste retour des choses d'ici-bas I
BL£SING (David), mathématicien alle-
mand, né k Kœnigsberg en 1660, mort en
1719. Il étudia la médecine, la théologie, les
mathématiques, qu'il professa dans sa ville
natale. Il devint, en 1701. membre de l'Aca-
démie de Berlin, k laquelle il fit, en mourant,
des legs importants. Il a écrit un grand nom-
bre d'ouvrages sur les mathématiques : De
potioribus arithmeticx regulis algebrnice evo-
httis: De Euclidis propositione XLVIll libri 1
Etementorum; De Unes juxta proporttonem
divinam divisione ; De hnea meridiana; i>-
sphaerarum cœlestium symphonismo ; De eclipsi
lunari.
BLAHOWESTSCH1NSK, ville de la Sibérie
orientale, sur l'Amour, près de l'embouchure
de la Séja. Elle a été fondée par le général
Mourawieff. Il s'y tient des foires importan-
tes, que fréquentent surtout les marchands
mandchous. Ils y apportent des soies de
Chine, des pelisses, des étoffes, des confitures
chinoises, du thé, du tabac, des céréales, des
volailles et toutes sortes de comestibles. C'est
grâce k eux que la ville peut s'approvisionner.
Les Mandchous font le voyage en bateau, en
suivant la rive chinoise de 1 Amour et abor-
dent au village de Sakhaliane, situé en face
de Blahowestseh'insk. Tous les matins, ils
transbordent d'une rive k l'autre le lot de
marchandises qu'ils veulent mettre en vente.
En payement, ils acceptent parfois les billets
de banque russes, mais ils leur font subir une
dépréciation. Les habitants s'approvision-
nent de façon k pouvoir vivre d'une foire k
l'autre, car les ressources du pays sont très-
bornées.
BLAIN s. m. (blain). Bateau plat, très-al-
longé, qu'on emploie sur les tourbières.
• BLAIN, ville de France (Loire- Inférieure),
ch.-l. de cant., arrond. de Saint-Nazaire,
pies du canal de Nantes k Brest; pop. aggl.,
1,237 hab. — pop. tôt., 6,825 hab.
BLAIR (Francis-Preston), homme politique
américain, né k Lexington (Iventu.kv) en
1821. U s'adonna k l'étude de la jurispru-
dence, puis se mit k voyager. En 1847, il prit
part comme volontaire k la guerre du Mexi-
que, puis il alla se fixer k Suint-Louis, dans
le Missouri. En 1852, les électeurs de Saint-
Louis l'envoyèrent au congrès de Washing-
ton, où il fut réélu jusqu'à l'époque où éclata
la guerre civile. Blair, qui appartenait au
parti démocratique, se rangea du côte d. s
sécessionnistes. Il leva un régiment dont il
devint colonel, prit une part fictive à la
guerre et fut nommé général. Apres la dé-
faite définitive des Etals du Sud par dant,
M. Blair vécut dans la retraite. Toutefois,
lors des élections présidentielles de 1868, les
démocrates le choisirent pour candidat à la
vice-présidence, mais il ne fut point élu. De-
puis lors, M. Blair a fait de nouveau partie
du congres de Washington.
* 111 VI Si; (Adolphe-Gustave), économiste
franc us. Outre les ouvrages que nous avons
cités, on lui doit: Observations sur les projets
de loi concernant le* sociétés à respon$a.bilité
limitée et la modification de Vartiett ?* du
code de commerce (1863, in-8»), etc. M. Biaise
n publié, avec M. J. Garnier, le Cours d'éco-
nomie industrielle de BLanqui (1836-1839,
4 vol. in-8°}. Il a été décoré en 1855.
• BLAI'ZË (Ange), publiciste et administra-
teur. — Il a publié : Des commissionnaires au
mont-de-piété de Paris et des bureaux de prêts
auxiliaires (ISii, in-8°) ; Mont-de-pieté, Ma-
nuel des emprunteurs (1844, in-32); Lettre à
M '. Guéroult, rédacteur de /'opinion nationale,
sur le Mont-de-piété de Paris (1861, in-8°).
M. Blaize a publié les Œuvres inédites de son
olicle, le célèbre abbe de Lamennais, et il u
eu avec M. Forgues un procès au sujet des
œuvres posthumes de l'ancien prêtre devenu
un libre penseur.
BLAN
ni.\KE>EV (lord), général anglais, né en
1672. Il prit port au sié-çe de Venloo, devint
l.'ii_:idier général et assista en eette qualité
a l'assaut de Bocca-Chica, défendit vigou-
reusement le château de Stirling, résista avec
une grande énergie aux att iques de la flotte
française contre l'île de Minorque, dont il
était gouverneur, niais fut obligé de capitu-
ler (1750). Néanmoins, le roi George 11 l'a-
noblit en récompensée de sa belle conduite.
* BLÂME s. ni. — Encycl. Jurispr. Le blâme
est une des peines qui ont disparu après la
révolution de 1789 ; purement infamant, il en-
traînait incapacité de posséder aucun office,
charge publique ou bénéfice. Le condamne,
amené devant ses juges, soit publiquement,
soit en chambre du conseil, écoutait tête nue
et à genoux le blâme qui lui était infligé. Au-
cune loi n'avait attaché cette peine plutôt à,
tel fait délictueux qu'à tel autre. Les juges,
d'après la législation ancienne, prononçaient
arbitrairement, et d'après l'impression qu'ils
avaient reçue, la condamnation qu ils ju-
geaient convenable.
L'admonestati"n, qui faisait aussi partie rie
la liste des peines en usage avant 1789. dif-
férait du blâme en ce qu'elle n'était pas infa-
mante et ne créait aucune incapacité. Les
condamnés écoutaient debout, derrière le
barreau, l'admonestation qui leur était adres-
sée.
Le blâme a disparu de notre législation ;
les peines qui s'en rapprochent sont la ré-
primande, l'aver-issement, l'injonction d'être
plus circonspect à l'avenir, peines purement
disciplinaires, n'en traînant aucune incapacité
et ne pouvant être encourues que par des
magistrats pt des officiers ministériels dé-
pendant de l'administration <ie la justice.
'BLAMONT, bourg de France (Doubs),
ih.-l. de caut., arrond. et à 18 kiloin. de
Montliéliard, sur un plateau; pop. aggl.,
619 h:ib. — pop. tôt., 646 hab. Ruines d'un
ancien château fort.
* BLAMONT, ville de France (Meurthe-et-
Moselle), ch.-l. de cant., arrond. et à 30 kt-
lom. de Lunéville, sur les deux rives de la
Vezouze; pop. aggl , 2,224 hab. — pop. tôt.,
2,272 hab. — « Cette petite ville, dit M. Ad.
Joanne, qui date d'une époque fort reculée,
fut autrefois le siège d'un comté dont les
seigneurs ont eu une grande célébrité en
Lorraine. Blamont, qui était fortifiée dès le
xivc siècle, possédait un château fort et plu-
sieurs couvents. Ruinée par la guerre, par
la famine et par la peste, à, l'époque de la
guerre de Trente ans, elle perdit alors ses
fortifications et son château fort, dont il
reste de belles ruines. Blamont est aujour-
d'hui le centre d'une industrie active qui
compte plusieurs établissements importants,
filature et tissage de laine et de coton, tail-
landerie, distillerie, tanneries, etc. »
* BLANC. BLANCHE adj. — Encycl. Méd.
Tumeurs blanches. V. tumeur, au tome XV
du (iraud Dictionnaire, page 579.
* BLANC s. m. — Bot. Blanc d'argent, Es-
pèce d'agaric.
' BLANC (LE), ville de France (Indre),
ch.-l. d'arrond., à 56 kilom. de Cliâteauroux,
sur la Creuse; pop. aggl., 4,332 hab. — pop.
tôt., 5,709 hab. L'arrond. comprend 6 can-
tons, 56communes,58,901 h:.b.— Eglise Saint-
Géni'our, classée au nombre des monuments
historiques. Brasserie, filature de laine, che-
miseries et tanneries. Le Blanc occupe rem-
placement de l'ancienne station romaine d'O-
olincum.
* BLANC (Adolphe-Edmond), homme poli-
tique français. — Il est mort a Paris en 1850.
* BLANC (Louis-Godefroy), philologue al-
lemand. — Il est mort â Halle en 1866.
' Itl INC (Jean-Alphonse Gustave), h omma
politique et industriel français. — Il est mort
a Put s en 1867.
" BLANC (Auguste - Alexandre-Philippe-
Charles), littérateur et graveur français. —
Pendant les dernières années de l'Empire,
M. Charles Blanc continua à publier, comme
rédacteur en chef, la Gazette des beaux-arts
et à donner au Temps des articles de criti-
que d'art extrêmement remarquables. En
1869, il devint membre de l'Institut et, l'an-
née suivante, il lit un voyage en Egypte à
l'occasion de l'inauguration du canal de
l'isthme de Suez. A| res la chute de l'Empire,
en novembre 1870, il fut invite par le gou-
vernement de la Défense nationale k r
dre la fonction de directeur des beaux-ans,
dans laquelle il avait fait preuve d'une com-
pétence hors ligne. Le 23 décembre 1873,
M. Charles Blanc fut destitué parle gouver-
nement de combat, qui n'admettait pas qu'un
homme éuiinent put remplir des fonctions,
même purement artistiques, des l'instnnt où
il était entaché de républicanisme. Il fut
alors remplace par M. de t 'heniu*\ h-n-s. Elu,
le 8 juin 1876, membre do l'Académie fran-
çaise en remplacement de M. de Carné, il pro-
nonça, le 3o novembre suivant, son discours
de récepl , dans lequel il se montra plein
d'esprit, de verve et de finesse. Par la sû-
reté du goût, par la profondeur de l'éru It-
tion, par l'éclat et la souplesse du style,
M. Charles Blanc tient d'une façon incon-
testée le premier rang parmi nos critiques
d'aï t. Outre les ouvrages de lui que nous
avons cités, nous mentionnerons les sui\ ants,
BLAN
nui n'ont fait qu'accroître sa réputation : les
Peintres des fêles qalanles(\Sh3, in-16); Grand-
ville (1855, in-12); Grammaire des nrts du
dessin {Mil, in-8»), ouvrage extrêmement re-
marquable; Ingres, sa vie et ses ouvrages
(IS70, in-8»); le Cabinet de M 1
in 8»); Y Art dans la parure rt dans le vête-
ment (1875. in-8°); les Artistes de mon temps
(187.3, in-so); Voyage de ta haute Egypte
(1876, in-so), etc.
* BLANC (Jean-Joseph-Louis), publiciste,
historien et homme politique français. —
Pendant son exil en Angleterre, il adressa
de Londres au Courrier français de Paris une
correspondance sons le nom de Wcller puis il
publia dans le Temps, d'abord sous le voile
rie l'anonyme, puis sous son nom, des Lettres
de Londres, très-remarquables et qui excitè-
rent vivement l'attention publique. Le 25 oc-
tobre 1865, il épousa k Brighton une jeune
Anglaise, miss Christina Groh. qui est morte
à Paris le 23 avril 1876. La publication de la
seconde édition de son Histoire de la Révo-
lution française, en 1868, donna lieu à une
polémique entre lui et Michelet, qui venait
de publier son histoire relative à la même
periode.De même que Victor Hugo, il m- voulut
point profiter des amnisties de îsv.i el de 1869,
ayant résolu de rester dans l'exil tant que
I Empire serait debout. Des électeurs de' la
80 circonscription de Paris lui offrirent, en
18C9,de poser sa candidature au Corps légis-
latif, mais il refusa. Ce ne fut qu'en appre-
nant la révolution du 4 septembre 1870 que
M. Louis Blanc revint à Paris (8 septembre).
Le gouvernement de la Défense bu proposa
de retourner comme ambassadeur en Angle-
terre, dans le but d'exciter les sympathies
des Anglais et du cabinet Gladstone en fa-
vour de la France (24 septembre). Mais en
ce moment Paris était investi par les armées
allemandes, et le grand état-major pin ien
refusa à M. Louis Blanc un sauf-conduit pour
traverser les lignes ennemies. M. Louis
Blanc donna son appui moral au gouverne-
ment de la Défense et s'efforça de calmer
I agitation des esprits en déclarant qu'il im-
portait au salut de la patrie d'éviter toute
chance de collision en présence de l'ennemi.
II se tint donc à l'écart lors des événements
du 31 octobre. Ce ne fut qu'à son insu que
son nom fut inscrit sur la liste du comité de
Salut public, dont Flourens donna lecture à
1 Hôtel de ville, et lorsqu'il l'apprit, il refusa
absolument de s'associer ii un mouvement
qu'il désapprouvait. Il pensait qu'il fallait
stimuler le gouvernement, mais non l'ébran-
ler. A la fin de décembre, il adressa a Victor
Hugo une lettre, rendue publique, dans la-
quelle il demandait non-seulement une résis-
tance inébranlable, mais surtout un effort
suprême pour briser le cercle de fer qui en-
tourait Paris.
Lors des élections du 8 février 1871 pour
l'Assemblée nationale, M. Louis Blanc fut
élu le premier de la liste, dans la Seine, par
216,471 voix. Il se rendit à Bordeaux, où il
siégea à l'extrême gauche. Le 17 février, à
l'occasion de la nomination de M. Thiers
comme chef du pouvoir exécutif, il protesta
contre la qualification de provisoire donnée
à la République dans le rapport de la com-
mission. Le 1er mars, il vota contre les pré-
liminaires de paix, qui livraient à la Prusse
une partie du territoire français. Le 10, il
prononça un nouveau discours pour que l'As-
semblée allât siéger à Paris. Quatre jours
auparavant, il avait déposé une proposition
demandant que les membres du gouverne-
ment rie la Défense fussent appelés à rendre
compte de leur administration politique et
militaire. Au moment où l'Assemblée allait
siéger à Versailles, l'insurrection du 1S mars
éclata à Paris. Tout en étant favorable aux
justes revendications de Paris en ce qui tou-
chait l'exercice de ses droits municipaux,
RI. Louis Blanc désapprouva vivement une
révolution qui faisait du comité central de la
garde nationale de Paris un gouvernement
tendant à se substituer au pouvoir de l'As-
semblée nationale. Toutefois, il fit, avec un
certain nombre de députés de Paris, de su-
préines el inutiles efforts pour amener une
conciliation et empêcher la guerre civile d'é-
clater. Il refusa de se laisser porter candi-
dat a la Commune ("r, mars), et il obtint,
sans être élu, 5,680 voix dans le XIVu ar-
rondisse ,,t. a l'Assemblée, il vota, en 1871,
pour l'abrogation des lois d'exil, mais contre
In validation de l'élection des princes d'Or-
léans, pour la loi départementale, contre les
pi ères publiq ., contre le pouvoir con li-
mant de la Chambre, contro les pri
lions Rivet et Ravinel, pour le retour de
l'Assemblée a Paris, pour le maintien des
traites de commerce, etc. Devenu le chef ra-
de l'extrême gauche, qui tonna le
groupe dit des intran igeants, il exposa sa
politique dans de nombreux discours, dans
des lettres publiées par les journaux, et il la
formulait en ces termes dans un discours
prononcé dans' un banquet en 1875 : • On a
beaucoup vante chi /. nous dans ces der s
temps l'exi lï< qu'on noinm<
politique oral 0 eu raison si I1
tcud par la qu il faut iptâ du temps
et du milieu OÙ Ion vit, qu'il ne fan
prétendre à atteindre d'un bond son idéal en
s'élançant par-dessus la réalité.., Mai I
question est une question de mesure, Non,
non, ce n'est pas man , ne que
BLAN
de ne pas céder à la crainte, de ne pas tourner
le dos au but qu'on se fin de ne vou-
loir pas y aller trop précipitamment. Ce n'est
pus manquer de modération que de ne pa
poser à être immodérément modéré. Ce n'est
pas demander tout ou rien que d'hésiter à
entrer dans des compromis qu'on juge être
I ■ ■ b 'ii "■ '1 ■ tout contre rien. Ce n'es!
être intraitable, quand on veut la Républi-
que, que de reculer devant le danger d'a-
bandonner k des royalistes le soin de la faire
et de la gouverner. Toutes les transactions
ne sont pas mauvaises sans doute; mais les
lionnes sont celles qui s'arrêtent au point
passé lequel les principes Bembleni dis-
paraître. La vérité est que le culte e>
du relatif n'a pas de moindres inconvénients
que le culte exagéré de l'absolu. ■
Parmi les discours qu'il prononça à l'As-
s >mblée, nous citerons ceux qui eurent
objet le cautionnement des journaux, la loi
départementale, le retour de l'Assemblée a
l'ans, la loi sur Pin te ri atîonale el le
lisme, le travail des enfants dans les manu-
factures, la dissolution de l'A mblée (1872),
la proposition relative à l'organisation des
pouvoirs publics (1873). I.e 24 mai de cette
dernière année, M. Louis Blanc vota pour
M. Thiers, que renversa la coalition des par-
tis monarchiques. Il est inutile de dire que le
député de la Seine se prononça contre toutes
les propositions présentées par le gouver-
nement de combat et repoussa le septen-
nat. En 1874, il contribua à la chute du ca-
binet de Broglie, s'abstint de voter sur la
proposition Périer et vota la proposition
Maleville demandant la dissolution de l'As-
semblée. Cette même année, il fit à la Cham-
bre trois discours, contre la nomination des
maires par le pouvoir exécutif, contre la loi
relative à l'enseignement supérieur et sur la
loi électorale politique. Ce dernier surtout
compte parmi les plus beaux et les plu
quents qu'il ait prononcés (4 juin 187-4). Le
25 février 1875, il vota contre la constitution,
qu'il avait critiquée le 25 janvier pré. ■
et contre laquelle il prononça un véritable
réquisitoire le 21 juin suivant. Il ne pouvait
prendre son parti d'une constitution qui, selon
lui, n'offrait de la République que le nom.
Accusé quelques jours après par le Journal
des Débats d'être le théoricien de l'absolu et
de l'impossible, M. Louis Blanc répondit
qu'il reconnaissait l'utilité de certaines trans-
actions et la nécessité de tenir compte des
circonstances et du milieu «il l'on vi ,
la recherche de ce qu'on croit être la vérité
et la justice. Mais, ajouta-t-il, j'estime qu'il
est des choses qui excluent par leur nature
même toute idée de conciliation, el des prin-
cipes à l'égard desquels nulle transaction
n'est possible. Et, par exemple, aujourd'hui
comme jadis, je tiens pour certain que, là où
le suffrage universel est établi, tout ce qui
lui porte atteinte est un mal; que la souve-
raineté de la nation ne saurait être matière
à compromis; que ce n'est pas au manda-
taire à déterminer la nature et l'étendue de
son mandat, et que c'est bien le moins que
le peuple ait voix au chapitre quand il s'agit
du règlement de ses destinées. ■ (ie sei tem-
bre 1875.) Dans le dernier discours qu'il lit à
l'Assemblée, M. Louis Blanc détendit la li-
berté de la presse et combattît l'état de siège.
Lors des élections du 30 janvier 1876 pour
l< Sénat, M. Louis Blanc fut porté candidat
dans le département de la Seine. Assez gra-
vement malade, il ne put prendre la parole
dans les réunions préparatoires, et, du reste,
ses idées politiques étaient trop connues
pour qu'il eût besoin de faire une
de foi. Sur 220 électeurs, il n'obtim
87 voix. Cet échec produisit une grande
sation, et il fut ali i . que lion de poser,
comme une protestation, sa cand
les vu ._■■) arrondissements de Pan.
M.Louis Blanc repoussa cette ma ■
qu'il jugea intempestive, et .se borna h se
porter candidat dans le Ve arrondissement,
« quartier des études et de la jeunes
dans le XHIe, où dominait 1 élément ouvrier,
et dans la circonscription de Saint-]
l 'Hissa circulaire électorale, il
lie ses idées politiques sous forme d'axiomes :
«Il n'y a qu'un souverain, la nation, dit-il.
La souveraineté s'exprime par 1 i suffrage
universel. Une nation n'a pas plus le droit
de se donner que d ê
quanti on lui dit : tu es souverain; Lu
donc tout, même te faire esclave. Il est ab-
surde d'admettre que, par le choix d'un mo-
narque héréditaire, le suffrage unh
d'aujourd'hui puisse confisquer le si fl
universel de demain, et, par Conséq
u n'y a de
peuple, que la République. La R
pour but l'amélioration du sort de ton
assemblées des mandataires du sou\
doivenl
que les élus du |
maîtres. La su d du pouvoir i
tif au pouvoir légi 1 i
de la - du peuple. C'est tu
naître le prim ij ■■
d'o] pi i er a l'as embl< dû ec-
tutorité rivale. Partout où l'Etat,
.m lieu ■ est dominé
elle, U y a dai
■ de l'esprit I ai abso-
lument 1 .... ience,
celle île réunion, CC hou et cette
liberté de parler et moyen de la-
ELAN
379
quelle la minorité peut devenir majorité quand
raison et qu'elle le prouve, t Elu le
;er député dans la 1" circonscription
ois par 8,386 voix, contre lecan-
monarchique Courvoisier; dans le
XlIIc arrondissement de Paris par 6,938 voix,
contre M. Perron, bonapartiste, et dans lo
Ve par 9.8H9 voix, contre MM. Delacour et
Galloni d'Istria, M. Louis Blanc opta pour
•>rniere circonscription. A la Cl.
il a continué k être le chef de
I extrême gauche, avec laquelle il a voté
pour l'amnistie pleine et entière, contre les
jurys mixtes, contro les crédits ac
aux auiooii: mi iiaires, contre le droit du
Séi <t de modifier par voie d'amendements le
budget voté par la Chambre (décembre
1876); enfin il a signé, le 18 mai 1877, le ma-
nifeste des gauches contre le coup d'État par-
lementaire du gouvernement, et, le 19 juin,
il a voté l'ordre du jo ir de défiance contro
le cabinet de Broglie-Fourtou et a prononcé,
à cette occasion, un discours fort remar-
. piaille. Le 27 octobre 1876, M. Louis Blanc
a f.nde un journal , Vffomme libre, pour dé-
fendre ses idées poli uetque temps
après, il a abandonné la direction de ce jour-
nal.
Outre les ouvrages de M. Louis Blanc que
nous avons cités, il a publié : Révélatio
toriques (Bruxelles, 1859, 2 vol. in- 12) ; Let-
tres u,r l'Angleterre (1805-1867, i vol. in-8»),
réimpre sion d'articles publiés dans le
liai le Temps; VEtat et la commune (1865,
in-8<>); Histoire de la révolution de 1848
(1870,8 vol. in-12), ouvrage fort rein:.
ble; Questions d'aujourd'hui et de demain
(1873-1874, 2 vol. in-12), etc.
BLANC (Pierre), homme politique français,
né k Beaufort (Savoie) en 1806. Il élu
droit, exerça avec, beaucoup de talent la pro-
fession d'avocat et fut élu député de la Sa-
voie au pari ni sarde. Devenu Frai
après l'annexion de son pays natal a la
France, M. Blanc reprit sa place au ban
Sous l'Empire, il se tint à l'écarl de la politi
que. Lors des élections du 20 février 1876 i
la Chambre des députés, M. Blanc posa sa
candidature dans l'arrondissement d'Albert-
ville, concurremment avec M.de La Uathie,
monarchiste. Dans sa profession de foi, il
affirma hautement ses convictions républi-
caines. . Je veux la République, dit-il,
parce que, rendant à la nation ses d
trop longtemps usurpés, elle ferme sur elle
les révolutions et lui donne la sécurité, le
repos et la stabilité qu'un peuple ne trouve
que dans la possession de lui-même. Je la
veux, parce qu'après les douloun
ves que nous avons traversées, elle s'est im-
posée comme la seule forme de salut et de
réparation. Je la veux, parce que les désas-
tres de l'Empire, l'impuissance des ,
coalisés et les stériles tentatives de i.
ration monarchique ont fait d'elle le seul
gouvernement possible. Je la veux, enfin,
parce que aujourd'hu elle est ce qu'elle doit
toujours être, le droit supérieur et la loi défi-
nitive de la France. .M : 1C fllt
élu député par 4.407 voix. Il eSI
dans les rangs de la gauche, et il a
avec la majorité républice
BLANC (Xavier), homme politique frai
né à Gap en 181G. Lorsqu'il eut ter nim i
études de droit, il se lit inscrire comme
rat au barreau de sa ville natale (is
fut un grand nombre de fois élu b&toni
son ordre. En 184C, il devint membre du con-
seil général Haut. -Alpes, où,
lors, il a constamment si-gê, et il fut ad-
ministrateur | i-ovr o dépat te nt
après la révol I on de 1848 et après celle de
1870. Aux élections du 30 janvier 1876,
M. Blanc a pi ,t en
faisant une pi unent
républicaine. Il a été élu par i
iin du
BLANCHAHD ( Antoine i ivain
fiançais, i
Il a la
Printemps el les
fleurs, poésie lue à la distribution des prix de
aux ( Bordeaux , i- 6,
in -80); la Liberté recor
1830, in-8") ; Hector Fiera M osca ou
de Barbetta, orique, traduit
d'Azegl o, m cet écrivain
M .nzoni (Paris, 1833,
2 vol in-8"). Blanchard a, d laboru
à divers jour» iux de province de nuances po-
• bi.a.m il vi, u (Pierre), littérateur fran-
çais. — Il est mort il Angers en 1836.
' ni im u uni (Henri-Pierre-Léon-Ph
. " - il ■ t mort* Pa-
ris en 1S73. Parmi les derniers tableau:
i
i, Cour de ferme à CI,
la Oi'iJtiie<o/"Aa(1865); c/ni
In lui di u. i u outre, un ou
intitule : Itinéraire historique et descriptif de
Constammople, contenant tes em
dt cette dernière ville, avec un plan ar •
d une partie du Bospliure[m&,
in-12).
• hum HAHD (Emile), a luraliste fran-
çais. — A partir de 1872.
M
d'une i
380
BLAN
fin de 1873, il fit .'-t.iblir les cages destinées à
recevoir les reptiles et tracer le plnn 'l'un
bassin pour les batraciens et de deux autres
bassins pour les poissons. Le 9 octobre 1876,
M. Blanchard a été nommé professeur de
zoologie à l'Institut agronomique qui venait
d'être fondé. Les derniers ouvrages qu'il a
publies pont : les Poissons des eaux douces de
la France, Anatomie, physiologie, description
des espèces, mœurs, instincts, industrie, com-
merce, etc. (1866, in-8°); Métamorphoses,
mœurs et instincts des insectes (1867, in-8°),
avec figures.
• BLANCHARD (Au^uste-Thomas-Marie),
graveur français. — Parmi les dernières gra-
vures qu'il a exposées, nous citerons: Jupi-
ter et Antiope, d'après le Corrége(lS57), œuvre
fort remarquable; le Derby d'Epsom, d'après
Frith ; les Joueurs d'échecs, d'après Me'isso-
iiier (1864) ; le Mariage de fa princesse royale
d'Angleterre, d'après John Philipp (1866); le
Christ mort sur les genoux de In Vrerqe,<V:i-
prês Francia (1872); ta Fêle des vendange* à
Home, d'après Aima Tadema (1874). M. Blan-
chard a été décoré de la Légion d'honneur
en 1861, et il a obtenu une médaille de
3« classe à l'Exposition universelle de 1867.
BLANCHARD (Jules), sculpteur français,
né à Puiseaux (Loiret) en 1S32. Elève de
Jouffroy et de Delotnv\ il débuta au Salon
de 1859 en exposant un bas-relief en pierre, la
ftésurrection du fils de la veuve de Naïm, puis
il donna successivement : une Tête d'étude,
marbre; Buste de M. Bisson (Salon de 1861);
Faune dans l'ivresse , Gaulois combattant ,
Buste de Af™ ffunebelle (Salon de 1863) ;
deux Bustes (1864); Samson lançant des re-
nards dans les blés des Philistins, statue en
plâtre (1865); un Jeune équilibriste, statue
en plâtre dont le bronze parut à l'un des Sa-
lons suivants: c'est une des oeuvres les plus
réussies de 1 artiste, qui a su rendre avec
délicatesse la gracilité et la finesse d'attaches
des éphèbes chers à la Grèce; une Chasse-
resse, statue en plâtre (1867); le Drame, la
Comédie, la Musique et la Danse, bas-relief
destiné au fronton du théâtre d'Angnulêine
(Salon de 1869); la Bouche de laVérité, statue
de marbre, actuellement dans le jardin du
Luxembourg (Salon de 1870) ; nous lui consa-
crons un article spécial (v. bouchk, dans ce
Supptémcnt)tBethsabée,stat\ieen plâtre(l872);
Jeune fiiune, statue en plâtre; le bronze a été
exposé au Salon de 1876; Buste de A/Ue G. F.
(1873); Bethsabée, statue de marbre; la Foi,
Y Espérance, plâtres; le Buste de M %e Bu-
guet, pour un monument élevé à ce prélat
dans l'église des Carmes (1874); Buste de
M. J. H., marbre (1875); le Jeune faune,
bronze, et un Buste de J/Ue Paul P., terre
cuite (1876); Hercule et Omphale, groupe
en plâtre (1877). M. Jules Blanchard est un
aitiste consciencieux, dont toutes les œuvres
ont un rare cachet d'élégance.
BLANCHE (Antoine -Georges), magistrat
français, né à Rouen en 1808, mort à Paris
en 1875. 11 étudia le droit, se fit recevoir
docteur, puis il entra dans la magistrature.
Après avoir été substitut à Bernay (1833), a
Kvreux et à Rouen, il devint substitut et
avocat général à Rouen, procureur général
à Riom (1852), enfin avocat général (Ï855) et
premier avocat pénéral a la cour de cassa-
lion (1871). En 1860, il fut promu officier de
la Lésion d'honneur. C'était un homme fort
instruit, a\i langage simple, clair, dédaigne ix
de tout ornement. Outre des discours de ren-
trée, notamment sur les Déformes à intro-
duire dans la législation commerciale (1801),
.sur VEtude comparée de la législation crimi-
nelle en Fiance avec la loi criminelle en An-
gleterre (1868), on lui doit: Etudes pratiques
sur le code pénal (1861-1872, 7 vol. in-8°), ou-
vrage très-important; Etudes sur les contra-
ventions de police (1872, iu-8°).
BLANCHE (Armand), magistrut français,
né à Rou-:n en 1812. 11 étudia le droit à Paris,
se fit recevoir docteur et se fixa ù Rouen, où
il a exercé avec succès la profession d'avo-
cat. M. Blanche devint bâtonnier de son
ordre. Il s'était fait connaître par des ou-
■ importants sur la législation, lorsqu'il
fut nommé conseiller à la cour d appel de
On doit a M. U 'anche : De l'expropria'
tion pour cause d'utilité publique ou Taoleau
■-( de ta jurisprudence de la cour de cas-
'l'expropriation pour cause
il utilité publique (1852, in-8°) ; Contentieux
des chtmini de fer ou Exposé de la jun'spru-
aire et administrative en matière
emins de /er(l861, in-8°) ; Des transports
par chemin de fer et de la responsabilité des
compagnies (1866, 2 vol. in-8°); Ecoles nor-
s de mairies. Actes
• le l'état civil, Matières usuelles de l'adminis-
tration munie,!, ni» ri de la police rurale (1867,
in-aoj; Acres de l'état civil (isG8, in-80).
' BLANCHE (' t. I1. rre), administrateur
fiançais. — Il est né a Rouen en 1816, et non
1806. M. B
révolution du 4 leptembre i87n Las stiona
de secrétaire gôni in ■ la pi f otui e de la
Saine, de conseiller d'Etat hors section et
do commissaire du gouverne ont devant le
< îorps législatif. A lii à di-
vurses i epi ises l'a Imini tru ion si vivement
m laquée do M. Haussmann. Bn 1860, M
clie tut promu commandent <] lit l, ion
uour. Outre son Répertoire d'admmis-
trution, on lui doit la 2« édition, ave
BLAN
plément, du Dictionnaire général de Vadmi-
nistratimi (1860, in 8°), et il a terminé avec
M. Boulutignier les Instituts du droit admi-
nistratif du baron de Gérando (1846, tomes
IV et V).
BLANCHECOTTE(Augustine MalvinaSou-
villk, dame), femme de lettres et poète, née
à Paris en 1830. Elle commença à se faire
connaître par un recueil de poésies, intitulé
Bêves et réalités (1851, in-18), qui parut sous
le nom de Mme B..., ouvrière et poète. Ses
vers agréables, dans lesquels, à défait d'un
grand souffle poétique, on trouvait de la sen-
sibilité et un don inné de versification, lu
valurent des encouragements. La Revue fran"
çaise, la Bévue contemporaine, la Revue euro-
péenne , etc., accueillirent ses productions.
Depuis lors son talent s'est affermi, et elle a
publié : Nouvelles poésies (1861, in-12) ; Im-
pressions d'une femme, pensées, sentiments et
portraits (1867, in-12); Tablettes d'une femme
pendant la Commune (1872, in-12); les Mili-
tantes (1875, in-12), le meilleur de ses recueils
de vers, etc.
BLANCHEMAIN (Jean-Baptiste-Prosper),
littérateur et p>ëte français, né à Rouen en
1816. 11 étudia le droit et se fit recevoir li-
cencié en 1838. Attaché, cette même année,
comme rédacteur au ministère de l'intérieur,
il remplit ensuite, pendant plusieurs années,
les fonctions de bibliothécaire à ce ministère.
Devenu, en 1842, le gendre du député Boissel,
il put désormais se livrer à loisir à son goût
pour les lettres et la bibliographie. Poète agréa-
b'e, aux productions faciles et gracieuses,
M. Blanchemain à obtenu, en 1837 et en 1843,
des mentions aux concours de l'Académie
française, et il est devenu, en 1853, maître
es Jeux floraux. Outre des poésies détachées
publiées dans divers recueils, on lui doit : Poè-
mes et poésies (1845. in-18 et in-8°), plusieurs
fuis réédités; Foi, Espérance et Charité(l$53,
iu-12), poésies religieuses et morales; l Idéal
(1858, in-18), recueil de poésies; Recherches
sur les noms véritables des dames chantées par
les poètes français du xvie siècle (1868, in-8u) ;
Jacques du Lorens et le Tartufe (1867, in-8°) ;
Notice sur le président François de Maynnrd
(1867, in-8°) ; le Vicomte de Beauchesne (1875,
in-8°). Comme bibliophile, M. Blanchemain a
fourni des articles au Bulletin du bouqui-
quiniste et publié un assez grand nombre
d'éditions de poètes et d'écrivains apparte-
nant pour la plupart à l'époque de la Re-
naissance. On lui doit notamment des éditions,
avec notes et préfaces, des Œuvres poétiques
de Jean Vauquelin des Yveteaux, des Œuvres
complètes de Ronsard, des Elégies de Jean
Doublet, des Satires de du Lorens, des Epi-
grammes inédites de Gonibauld , des Œuvres
de Louise Labé , des Rondeaux et vers d'a-
mour de Jehan Marion, de Philandre, poëme
de François de Maynard; des Œuvres com-
plètes de Mellin de Saint-Gelays, des Mignar-
dises amoureuses et des Poésies de Jacques
Tabureau, des Foresteries de Jean Vauque-
lin, etc.
* BLANCHET s. m. — Pièce de harnache-
ment. Il Jupe tricotée, dans le langage de cer-
taines provinces.
■ BLANCHET (Alexandre-Louis-Paul), mé-
decin français. — Il est mort en février 1867.
BLANCHET (Pierre-Armând-Charles) , fa-
bricant de pianos, né à Paris en 1819. II
appartient à une famille qui, depuis plu-
sieurs générations, s'est occupée de la fa-
brication des pianos. Son père s'associa en
1S26 avec Roller , qui avait inventé les
pianos droits, et il donna une grande ex-
tension à sa maison. En 1838, M. Charles
Blanchet fut admis k l'Ecole polytechnique,
qu'il quitta presque aussitôt. Il y entra une
seconde fois en 1840, fut classé à sa sortie
dans l'arme du génie et donna sa démission
en 1843. Son père lui laissa alors la direction
de sa maison t qu'il dirigea seul lorsque , en
1S52, M. Roller eut cessé d'y être associé.
M. Charles Blanchet s'est attaché à apporter
des perfectionnements dans la fabrication
des pianos. Ses instruments lui ont valu de
nombreuses récompenses aux Expositions ,
notamment en 1844, en 1849, aux Expositions
universelles de 1851, de 1855, où il a obtenu
des médailles de première classe. M. Blan-
chet a été décoré de lu Légion d'honneur en
1855. Il a siégé comme juge au tribunal de
commerce de la Seine, et il a fait des cours
gratuits à l'Association philanthropique.
BLANCHET (Stanislas I'ami.ii;, dit), mem-
bre de la Commune de Paris en 1871. Pen-
dant le siège, il se fit remarquer par lu \i»»-
lenco de ses discours dans les clubs. Il fit
partie du Comité central, dont il signa les
affiches, et fut élu membre de la Commune
le 28 mars, dans le Vo arrondissement. Mais,
i il votât constamment avec les plus
zélés, il devint suspect à, ses collègues; le
comité de sûreté générale le fit arrêter, or-
donna une enquête, et Blanchet fut obligé
d'avouer que son vrai nom était Pnullle,
3 u'il avait passé neuf mois comme novice
ans un couvent de capucins, à Brest, qu'en-
suite il était allé en Savoie, dans un autre
rit do capucins; que, revenu ii Lyon, il
avait d'abord donné des leçons parti. îUlièl 68,
rait rempli diverses fonctions. [1 avoua
qu'il avait été condamné k six jouis de
piison pour banqueroute, h Lyon, et dé
que. s'il avait changé de nom, c'est parco
■y.nt -i'i'mii ne pnnva'l plus sigr.er son
BLAN
nom dans un journal lorsqu'on avait été mis
en faillite. Après ces aveux, on exigea qu'il
donnât sa démission de membre de la Com-
mune, et on l'enferma à Mazas, d'où il sortît
nu moment où les troupes de Versailles en-
trèrent dans Paris. Il eut le bonheur de pou-
voir, depuis, échapper à toutes les recher-
ches.
'BLANCHIMENT s. m. — Encycl. Nous
avons exposé, au tome II du Grand Diction-
naire, les procédés usités pour le blanchiment
des matières textiles végétales et animales;
il nous reste à indiquer brièvement ici les pro-
cédés appliqués à diverses autres matières :
peaux, éponges, paille, ivoire, gomme laque,
huiles et paraffine.
■ Oij blanchit les peaux en les exposant à
l'action oxydante ae l'air et de la lumière ;
mais on peut opérer plus rapidement en em-
ployant le permanganate de potassium et
ensuite l'hypochlorïte de sodium, puis le bain
au savon d'huile.
Pour le blanchiment des éponges, on em-
ploie l'acide chlorhydrique trèsetendu, l'hy-
posulfite de sodium aiguisé d'un peu d'acide
chlorhydrique.
La paille tressée, après avoir été dégraissée
au savon et lavée, se plonge dans une solu-
tion d'hyposulfite de sodium et, après avoir
été retirée du bain, y est plongée de nou-
veau, après qu'on l'a étendu.
L'ivoire peut être blanchi au chlorure de
chaux; mais l'exposition prolongée à la lu-
mière suffit pour amener le même résultat.
Pour blanchir la gomme laque, on la dis-
sout dans l'alcool, on y ajoute de l'hypo-
chlorite de soude , puis , après un quart
d'heure, un peu d'acide chlorhydrique et on
expose la solution aux rayons du soleil. On
fil;re ensuite la solution, on y ajoute du sul-
fite de sodium et l'on précipite la gomme
laque par une faible quantité d'acide,
BLANCHIE s. f. (b au-ki). Bot. Syn. de
cokobéi:.
* BLANC-MANGER s. m. — Encycl. Art
eulin. Pour obtenir un blanc-manger, on verse
dans de l'eau bouillante environ 500 grammes
d'amandes douces, auxquelles on a ajoute 10
ou 12 amandes amères; puis on les monde et
on les trempe dans l'eau fraîche, et, après les
avoir égouttées dans un tamis, on les essuie
au moyen d'une serviette. On les pile ensuite
dans un mortier, en ayant soin de les mouiller
de temps en temps avec une demi-cuillerée
de lait. Lorsque cette opération est terminée,
on verse le produit dans un vase et on le délaye
avec environ 5 verres de lait bouillant conve-
nablement sucré. On place alors le tout dans
une serviette que l'on tord fortement, pour
exprimer le jus d'amandes, et on ajoute à
celui-ci 40 grammes décolle de poisson qu'on
aura fait fondre en même temps et passer à
l'étainine. On jette le tout dans un moule en-
touré de glace pilée, et, lorsqu'on veut servir,
on trempe rapidement le moule dans l'eau
bouillante, afin que le blanc-manger se dé-
tache plus facilement en renversant le moule
sur un plat.
On peut préparer le blanc-manger d'après
divers procédés, suivant le goût qu'on veut
faire prédominer: au marasquin, au rhum, à
la vanille, au café, au chocolat, etc. Pour
obtenir un blanc-manger au marasquin ou t u
rhum, on n'a qu'à verser deux petits vene^
d'une de ces liqueurs dans la préparation.
Pour la vanille, on en coupe une gousse en
petits morceaux, que l'on fait cuire dans un
petit caramel de 180 grammes de sucre, et
on laisse refroidir. On fait ensuite dissoudre
ce mélange dans un verre d'eau chaude, en
ayant soin de placer le poêlon sur des cen-
dres rouges afin de faciliter cette dissolu-
tion ; il en résulte un sirop qu'on ajoute à, la
préparation du blanc-manger. Pour le café et
le chocolat, le procédé est le même : dans le
premier cas, on fait infuser dans un verre
d'eau bouillante 60 grammes d'excellent cale,
auxquels on a ajouté 180 grammes de sucre;
dans le second cas, on fait dissoudre égale-
ment dans un verre d'eau bouillante 180 gram-
mes de chocolat à la vanille additionnés do
120 grammes de sucre.
* BLANC SEING s. m. — Encycl. Jurispr.
C'est ordinairement à un mandataire qu'on
remet un blanc-seing, lorsqu'on se croit dans
l'impossibilité de prévoir tous les actes que
ce mandataire devra exécuter selon les cir-
constances Le code pénal a prévu le cas où
celui qui a reçu le blanc--:eing en abuserait;
l'article 4,07 porte :
« Quiconque, abusant d'uu blanc-sting qui lui
aura été confié, aura frauduleusement écrit
au-dessus une obligation ou décharge, ou
tout autre acte pouvant compromettre la per-
sonne ou la fortune du signataire, sera puni
des peines porteos en l'article 405 {emprison-
nement d'un au il cinq ans et amende de
50 fr. à 3,000 fr.). Dans le cas où le blanc -
seing ne lui aurait pas été confié, il sera
poursuivi comme faussaire et puni comme tel.»
BLANDAN (Jean-Pierre-IIippoly te), sergent
au 2G« d'- ligne, ne à Lyon le 9 lévrier 1819,
mort ii l'hôpital de BoufTarick (Algérie) le
12 avril 1842, des suites de trois coups de feu
reçus au combat de Beni-Mered, où, avec
21 soldats du 26« portant la correspondance,
il résista k près de 300 cavaliers arabes. L'un
d'S Arabes, pensant qu'il éiait impossible de
hoir résister, somma olandan dosa rendre;
Le "i "Mit français lui répondit par un pmip
BLAN
de fusil qui le renversa; alors un combat
acharné s'engagea, et Blandan , trois fois
blessé, tomba en s écriant : » Courage, mes
amis, defendez-vous jusqu'à la mort!...» V.
Biîni-Merbd (combat de) , dans ce Supplé-
ment.
Une cantate, dont nous donnons ci-apres
les paroles, a été composée en son honneur
par M. Luce, alors chef de musique du régi-
ment, paroles de Dussi, et, tous les ans, elle
était chantée le 11 avril, par les sous-officiers
du 26e, qui se réunissaient pour fêter l'anni-
versaire du combat de Beni-M'-red.
Cette petite fête n'a plus lieu depuis l'an-
née 1856, époque de la rentrée des troupes
de Crimée, où le 26e, ayant subi de très-gran-
des pertes, se trouva renouvelé presque en-
tièrement.
PREyiER COUPLET.
Toi qui viens d'entonner l'hymne de la victoire
Aux défenseurs de Mazagran,
Rouvre les portes d'or, panthéon de la gloire!
Place aujourdhui [bis), place à blandan I
Joignons vingt priions triomphales
Aux gloires de nos vieux drapeaux!
O France! jamais tes annales
N'ont vu briller de noms plus beaux
CHŒUR.
Clairons, qui sonnez les batailles.
Pour célébrer Blandan formez des chants nouveaux ,
Tocsin de nobles funérailles,
Tambours, un ban d'honneur (bis) aux mânes des
[héros.
DEUXIÈME COUPLET.
Contre vingt, de Salem les escadrons agiles
Chargent ensemble. Vains efforts t
France, tes dignes fils résistent immobiles,
Et leurs remparts (bis), ce sont leurs morts.
L'assaut redouble de furie :•
Ils tombent tous en répétant
Le serment fait à la patrie;
Ils tombent tous en combattant.
CHŒUR.
Clairons, qui sonnez les batailles
Pour célébrer Blandan formez des chants nouveaux ;
Tocsin de nobles funérailles.
Tambours, un ban d'honneur (bis) aux mânes des
[héros.
TROISIÈME COUPLET.
Vingt braves aux fureurs de trois cents cannibales.
Vingt Français, opposent leur front;
Au fer prêt à frapper, au feu tonnant des balles
Ils vont céder (bis) : non, ils mourront!!
Biandan est là, Blandan leur crie :
• Vaincre ou mourir, le jurtz-vous?
— Par les lauriers de la patrie
Nous jurons tous, nous mourrons tous ! ! •
CHŒUR.
Clairons, qui sonnez les batailles.
Pour célébrer Blandan formez des chants nouveaux ;
Tocsin de nobles funérailles.
Tambours, un ban d'honneur (bis) aux mânes d< s
[héros.
QUATRIÈME COUPLET.
Trois fois frappé, Blandan leur a donné l'exemple.
■ Vaincre ou mourir : * il dit, il meurt.
Rouvre tes portes d'or, Gloire rouvre ton temple!
Place aux martyrs (bis) de la valeur!
Réjouis-toi, martyr sublim \
Ton coeur reste avec tes sol ats;
Le sang de plus d'une, victime
A déjà vengé ton trépas.
CHŒUR.
Clairons, qui sonnez les batailb-s.
Pour célébrer Blandan formez des chants nouveaux;
Tocsin de nobles funérailles,
Tambours, un ban d'honneur (bis) aux mânes des
[héros,
CINQUIÈME COUP1.LT.
Sous la pierre il repose : honneur à sa mémoire!
Son sang reteindra nos drapeaux ;
Que le coeur de nos fils palpite pour la gloire
En s'inclinant (bis) sur leurs tombeaux!
Et vous, venez, lâches Numides,
Lire au front de ces marbres saints :
• Honneur et Gloire aux intrépides]
Honte et remords aux assassins ! ! •
CHŒUR.
Clairons, qui sonnez les batail'es,
Pour célébrer Blandan formez des chants nouveaux ;
Tocsin de nobles funérailles,
Tambours, un ban d'honneur (bis\ aux mânes des
[héros.
11LAND1I.OQUUS {aux paroles flatteuses),
surnom de Mercure, dieu de l'éloquence.
iîlandin (Eugène), homme politique fran-
çais, ué à Villeneuve-les-Cou verts (Côte-
d'Or) en 1830. H acheta une étude d'avoué à
Epernav en 1860, vendit sa charge en 1866
et s'associa alors à une maison de commerce
de celte ville; membre du conseil municipal
d'Kpornay pendant l'occupation allemande,
il lit preuve d'autant d'énergie que de dé-
vouement. Aux élections du 8 février 1871,
les républicains appuyèrent sa candidature
dans la Marne, où il obtint 28,835 voix, sans
être élu. Le 13 juin suivant, M. Tluers le
nomma maire d'tëpeinay, puis lut donna la
croix de la Légion d'honneur pour sa con-
duite pendant la guerre (1872). Cette même
mince, M. liliindin devint membre du conseil
général. L'estime dont il jouissait à Kpernay
«sait telle que le gouvernement de Combat
n'osa le destituer de ses fonctions de maire.
Aux élections du 20 février 1876, il a posé su
cimdidtiluie h la Chnmbre des députés dans
l'arrondissement d'Epernuy , contre M. de
Villiers, cimdidnt niMi::irclii.( e ij'n fn' d i.«
n i n\' l u* . ï<: nt: ■. j, ...l \'. duiia s., pru*
BLAN
fession de foi; j'ai la ferme conviction que,
s;-gement pratiquées, elles peuvent
mettre une fin aux luttes et aux compétitions
des partis, ncus éviter de nouvelles révolu-
lions, nous donner l'ordre, la. prospérité, la
liberté a l'intérieur, la paix à ['extérieur et
permettre à la France de reprendre la place
qu'elle mérite dans le conseil des nations. ■
Kln député par 13,813 voix, M. Blandin est
allé siéger a gauche, dans les rangs de lu
majorité qui a pris pour tâche de fonder dé-
finitivement la Republique. Il a signé le ma-
nifeste des gauches du 18 mai 1877 et a voté
l'ordre du jour de déliance du 19 juin contre
le cabinet de Broglie-Fonrtou.
BLANDUS1CM ou KAMH'Ml'M , ancienne
ville d'Italie, dansl'Apulîe, près de Venu-
sia, la patrie d'Horace. Dans le voisinage
de Blandu.-iuin se trouvait la fontaine de
sie ou Bandusie, chantée par ce poète.
' BLANGY, bourg de Frsmce (Calvados),
ch.-l. de cant., arrond. et à 9 kilom. de Pont-
l'Rvéque; pop. aggl., 271 hab. — pop. tôt.,
640 hab.
* BLANGY-SUR-BRESLE, bourg de France
fSeine-Inférieure), ch.-l. de cant., arrond. et
à 30 kilom. de Neufehàtel, sur la rive gauche
de la Bresle; pop. aggj., 1,250 hab. — pop.
tôt., 1.599 hab. — L'église Notrc-Dnme, bâtie
an xi\c siècle, est classée parmi les monu-
ments historiques. Ce bourg possède des mou-
lins importants.
BLANGY {Bon- Henri -Pierre, vicomte),
homme politique français, né en 1756, mort
en 1827. Il émigta en 1791, servit dans les
armées éiran^ères et rentra en Fiance sous
le Consulat. En 1815, il fut élu député de
l'Eure. A la Chambre, il se montra clérical
ardent. — Son fils, qui avait hérité de ses
idées, a publié : Réponse d'un Français ca-
tholique au terrible adversaire de JU. te comte
Lanjuinais (Paris, 1818, in-8°).
BLANKEEL s. m. (blan-kèl). Métro). M m-
naie du Maroc, valant environ 10 centimes.
* BLANQUART DE BAILLEI'L ( Louis -
Edouard-Marie), prélat français. — Il est
mort à Saint-Denis (Seine) en décembre 1863.
* BLANQCEFOBT, bourg de France (Gi-
ronde) , ch.-l. de cant., arrond. et à 8 kilom.
de Bordeaux; pop. aggl., 2,334 hab. — pop.
tôt., 2,747 hab. Son territoire produit des
vins rouges et des vins blancs, ces derniers
connus sous la dénomination de vins blancs
de Graves.
' BLANQt'ET (Théodore - Xavier- Albert ) ,
littérateur fiançais. — Il est mort au Vésinet,
près de Paris, en 1875. M. Blanquet a fait long-
temps une chronique a la £t'6er fe, sous le nom
de Cbryaaie. Outro les ouvrages de lui que
nous avons cités, on lui doit : les Bains de
mer îles coter normandes (1859, in-12); la Vie
ruartier latin (1868, in-12); les Femmes
(1875, in-12), sous le pseudonyme de Chr\ sale.
* BLANQUETTE s. f. — Bot. Syn. de BLAN-
CBBTTK, espèce d'il j; art c.
* BLA>QU1 (Louis-Auguste) , homme poli-
tique. — Le 14 août 1870, dans la soirée, une
étrange nouvelle se répandit dans Pans. Vers
trois heures, quelques èmeutiers avaient tenté,
revolver au poing, de s'emparer des fusils
renfermés dans la caserne de pompiers si-
tuée boulevard de la Villetle. Il y avait eu
réï siance de la part de la sentinelle et du
petit nombre d'hommes composant le poste.
Des sergents de ville étaient accourus , une
mêlée s'était engagée, et les insurgés durent
céder le terrain et s'enfuir, poursuivis par la
foule, qui les prit pour des espions prussiens
et maltraita un certain nombre d'entre eux.
A i';ssue de cette échauffourée, de nombreu-
ses arrestations eurent lien, et les principaux
ic u es furent traduits devant le conseil de
guerre,qui prononçaonzecondamnations,dont
six a ia peine de mort. Aucune exécutî m
pourtant n'eut lien. Des débats il résulta que
Blanqui, rentré depuis quelques jours à Paris,
avait été l'instigateur de ce mouvement; mais
il échappa à toutes les poursuites. La chose
lui fut d'autant plus facile que les préoccu-
riations étaient alors à la frontière, et lorsque,
e A septembre, la France se vit délivrée de
l'Empire, le premier acte du gouvernement
de la Défense nationale fut une amnistie.
Le lendemain même de la déchéance de
Napoléon III et de sa famille, Blanqui pu-
blia, à Paris, la Patrie en danger , journal
quotidien qui devint bientôt 1 organe des
ultra- radicaux. Blanqui i éelninaii dans sa
feuille, un instant fort en vogue, l'institution
de la Commune , la suppression des cultes et
l'affectation des églises à des usages natio-
naux , l'enrôlement forcé et l'armement des
préires, qu'il demandait qu'on mit aux avant-
postes. Il se prononçait en même temps pour
la construction des barricades, le rationne-
ment, la mise en commun des subsistances:
enfin, à ces mesures considérées par lui
comme des moyens de salut public, il ajou-
tait la dénonciation des suspects et des bo-
napartistes. Ce programme devait plaire par
son radicalisme même aux éléments
en dernier lieu à former les bataillons des
anciennes communes de la banlieue annexées
a Paris, et Blanqui fut élu commandant du
169e bataillon, k Montmartre ; mais il ne garda
pas longtemps son commandement, et, le
10 octobre, de nouvelles élections avant eu
I; ,ilic f-r |ias ic.
BLAS
Nous ne referons pas ici l'histoire de la
journée du 31 octobre (v. au t. XI, p. 1225,
octobre l&TC [journée du 31]). On sait que Le
nom de Blanqui figura sur la liste des mem-
bres appelés à former un comité provisoire
chargé de remplacer le gouvernement. Pré-
venu de sa nomination vers cinq heures du
soir, Blanqui quitta à six heures le bureau
du journal la Patrie en danger, se rendit à
l'Hôtel de Ville, et là, invité par des gardes
nati inaux à prendre posse-sion de son f
il s'assit à une table et signa des ordres |»our
assurer le succès de la nouvelle révol ition.
La plupart ne purent être exécutés. A cela
pareil s'être borné le rôle joué par Bl.uiqui
dans cette journée. Poursuivi dans les pre-
miers jours de novembre, ainsi que la plupart
des individus désignés comme les instigateurs
du mouvement, il fut l'objetd'uneordonnance
de non-lieu, laquelle d'ailleurs n'empêcha pas
qu'il ne fût arrêté plus tard.
Après l'insuccès du 31 octobre, Blanqui sem-
bla ne plus se mêler aux réunions publiques et
on le vit s'adonner tout entier à fa réduction
de son journal; mais les lecteurs diminuaient
de jour en jour, et la Patrie en danger dis-
parut le 6 décembre faute d'acheteurs. L'ar-
mistice arrive. Blanqui , dont la candida-
ture, au 8 février 1871, n'avait réuni que
52,389 voix sur 328,970 votants, quitta Paris
et se rendit dans le Midi. On a prétendu,
mais sans pouvoir le prouver, queson voyage,
fait à l'instigation du Comité central, n'avait
eu d'autre but que de préparer les départe-
ments méridionaux à l'avènement de la Com-
mune. Ce qui est certain, c'est que Blanqui ne
cessa de correspondre, durant les mois de fé-
vrier et de mars, avec les membres les plus
actifs de ce comité, et, bien qu'absent, il fut
élu, le 26 mars, membre de la Commune pour
le XVtlle arrondissement par H,953 voix.
C'est alors que le chef du pouvoir exécutif le
lit arrêter et conduire au fort du Taureau ,
avant même qu'il eût pu rentrer à Paris et
prendre possession de son poste. Traduit, le
15 février 1872 , devant le 4e conseil de
guerre de lu ire division séant à Versailles,
pour participation k un attentat dans le but
d'exciter à la guerre civile et complicité d'ar-
restation et de séquestration des membres
du gouvernement de la Défense nationale, il
fut condamné à la déportation dans une en-
ceinte fortifiée. Sa peine ayant été commuée
en détention à perpétuité, il fut enfermé au
fort de Quélern. Depuis, son état de maladie
l'a fait incarcérer k Clairvaux, où il est en-
core (juillet 1877).
Blanqui s'est refusé jusqu'à ce jour à si-
gner son recours en grâce. Il n'a même pas
cédé aux instantes de sa vieille sœur, dont
le dévouement pour lui n'a jamais faibli. Des
démarches actives ont été faites dans le but
do faire améliorer le sort de Blanqui; on a
proposé de l'interner dans une ville de la co-
lonie algérienne ; on a parlé également de son
transfert aux îles Sainte - Marguerite. Il est
permis d'espérer qu'au moment où viendra
enfin l'heure de la clémence, on n'oubliera
pas ce vieillard, qui, somme toute, n'a pas
pu [trendre paît à la Commune et a èl
à payer l'éeliautfburée du 31 oet., m. en 1881 .
* BLANZAC, bourg de France (Charente),
ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom. d'An-
goulême, sur la rive droite di Né; pop.
aggl-, 678 hab. — pop. tôt., 830 hab. — Donjon
ruiné du xnc siècle; église classée parmi les
monuments historiques.
•BLANZY, bourg de France (Saône et-
Loire), cant. et à 13 kilun.de Bfontcenis,
ai rond, et k 40 kilom. d'Autun, sur la Bour-
bince; pop aggl., 1,824 hab. — pop. tôt.,
3,302 hab. — Importantes mines de houille.
' BLAPS s. m. — Encycl. Entom. Les blapt
sont en général privés d'ailes; leurs élytres
sont soudés entre eux et recouvrent leur
abdomen, en se prolongeant en pointe. Leur
prothorax est presque carré, et leur c
de forme oblongue, se rétrécit antérieure-
ment. On les trouve dans les lieux sombres
et humides, où ils se tiennent cachés pendant
le jour; mais ils sortent la nuit pour cher-
cher leur nourriture. Des qu'ils sont arrêtés
par un obstacle qui leur fait craindi
danger, ils répandent par l'anus une liqueur
d'une odeur nauséabonde. On présume
leur larve ressemble beaucoup à celle des
ténébrions. Parmi les espèces de ce
nous citerons le btaps mucioné, qui se trouve
en Suède, le btaps obtus, qu'on voit dans les
as de Paris, elle btaps gigas, du midi
de la Fi <■■■■
' DLAQU1LHE (Paul), compositeur fran-
çais. — Il est mort en 1868.
' BLASON s. m. — Lit 1er. Pièce composée
de pei ta vers a mues plates, et renflai
un éloge ou un blâme.
• BLASTE s. m. — Bot. Arbrisseau de la
Cochinchîne.
BLASTÉMATIQUE adj. (bla-sté-ma-ti-ke
— vud.btaiièi'ie). Qui a rapport au Ida
qui en provient, qui en est formé : Masse
BLASTBUATIQUU.
BLASTEUX. EUSE udj. (Ida st«U, eu-Se —
rad. btasle). Se dit d'un tissu générateur d'un
autre tissu.
BLASTOCARDIEs. f. (bla-sto-kar-dl — du
gr. blastos, germe; kardiat cœur). Tache
germi native, ainsi nommée pur Wagner, parce
iniiie le rein •* ■•■ '■■ m ■-
pi. (bla-ti-de). Syn. de
pi. (bla-ti-ne). Syn. de
BLAV
tion de l'ovule, u On l'appelait aussi blas-
TOCBLIB.
BLASTOCHYLE s. m. (bla-sto-chi-!e — du
gr. blastos, germe; chutos, suc). Liquide qui
remplit l'ovule des plantes.
BLASTOCYSTE s. f. (bla-slo-si-ste — du
gr. blastos, germe ; kustis, petit sac). Syu. de
' : K GBRMINATIVB.
BLASTOSTROMA s. m. (bla-sto-stro-ma
— du gr. 6/05/05, germe; strôma, couche).
Portion du blastoderme qu'on appelle aussi
tache embryonnaire.
BLATIÈRE s.f.(bta-liè-re — rad. blatier).
Sorte de bài dont se servaient les blatiersde
Picardie.
* B LATIN (Henri), médecin français. —
Parmi les derniers ouvrages qu'il a p i
nous citerons: les Courses de taureaux (îs :?.
în-8°); De ta rage chez les chiens et des me-
sures préservatrices (1863, in 8rt) ; Nos c
tés envers les animaux, au détriment de l'hy-
giène, de la fortune publique et de la morale
(1867, in 18).
BLATTI s, in. (bla-li). Bot. Nom indigène
de> sonuer.ities.
BLATTIDES S.
BLATTI ENS.
BLATTINES S. f.
BLATTIKNS.
BLA VET (Emile-Raymond), publïciste
çais, né à Cournonterral, près de Montpell er
(Hérault), le a février 183S. Ce fut par la
porte de l'Université que M. Blavet entra
dans la vie publique. Il professa successive-
ment à Ton; mont- Ferrand et k
Nice. Alphonse Karr habitait alors cette der-
nière ville. A son contact, M. Blavet devint
journaliste. Dés 1860, ii jetait la toge aux
orties pour courir le guilledou de l'article de
fantaisie dans la Gazette de Nice et pour
fonder le Lazzarone, feuille qu'il rédi
lui tout seul, avec cette incroyable acl
qui n'est pas la moindre de ses qualités.
Celles-ci, du reste, frappèrent tellement l'au-
teur des Guêpes qu'il conseilla à son jeune ami
d'aller k Paris, conseil que suivit M. Blavet.
Après avoir débuté par un portrait fort réu i
d'Alphonse Karr au Club d'Aurèlien Scholl
et travaillé avec plus d'honneur que de pro-
fit au ATai'u jaune de Giêgory Ganesco,M. Bla-
vet apprit que Polydore Millaud allait publier
le journal le Soleil, et il parvint, non sans
peine, à ;e faire admettre dans la rédaction du
nouveau journal. Du Soleil, M. Blavet passa
au Camarade, d'Aurèlien Scholl, une feuille
qui aurai! vécu si l'e - i it suffisait pour faire
vivre, puisk la Situation, journal dirigé
tre les ambitions de la Prusse et contre
l'unité allemande, puis au Figaro, dont, k
partir de 1868, il devint l'un di
leurs les plus assidus. Surgissent la guerre
et le siège. M. Blavet ne quitte pas Paris. Il
s engage dans les éclaireurs de Poulizac, une
vaillante poignée de volontaires qui opère
au nord de la plat e, et dont il parts:
fatigues, les expéditions, les danger-. A] rès
la Commune, nous le retrouvons k Versailles,
où il fonde le Rural, journal ou plutôt bro-
chure hebdomadaire, une sorte de Lanterne
conservatrice très-violente ettrès-a
qui ne compta qu'une vingtaine de numéros.
il enti a ensuite k V Eclair et de là au Gau-
lois, ou il remplit en 1874 les fonctions de
secrétaire de la rédaction, et dont ta i
lion en chef lui est confiée depuis décembre
1SÎ6.
M. Kmi le Blavet s'est quelque peu occupé de
théâtre. C'est ainsi qu'il u collaboré avec ses
confrères du Figaro k une revue représen-
tée, sans trop de succès, en 1868 aux M
Plaisirs, et qu'il a donne a M. de Saint- \'.-
bin, aux Polies-Dramatiques, le Ruy Rlas
d'en face, une des pièces, il le constate lui-
même avec une belle humeur exempte de
rancune, les plus sil'flees qui aient paru
sur le théâtre. Ii a écrit un opéra en quatre
actes, le Bravo, dont son ami Salvayre u
écrit la musique.
M. Emile Blavet est /eïiére, comme Al| h
Daudet, Paul Arène, eio., ami particulier de
Mistral et de Kouiuauilte.
• BLAVIER (Edouard), ingénieur. — Admis
à l'Ecole polytechnique en I8l9,il enti
1821 k l'Ecole des mines, puis il devint in-
génieur ordinaire en 1826 ieur en
chef en 18to. De 1S17 à 184», M. Blavier fut
attaché aux mines de la Com]
lin, en qualité de directeur général,
1856, il devint inspecteur géuéral des ■
les du département de lu Seine. Il
inspecteur général des mines en isjs
et promu officier d« la Légion d bonne ir deux
ans [lus tard. Outre plusieurs i;
doit k M. Blavier : une Notice statisi ,
géologique sur tes mines et le territoire a an-
thracite du Maine (1834, in-8°); Esi
statistique mineralogtque et géologique du
département i -Su) ;
Eludée géologiques au département de t'Orne
to .iu Grand
alias toulerrain de la ville de Paris.
' Itl AVOYElt (J
litique français. — Elu députe a l'Assemblée
nationale le 8 février 1871, par 27,675 voix,
il alla siéger au centre droit, daus les i
des orléanistes. Il vota pour les préliminaires
de paix, pour l'abrogation des lois d'exil et la
BLÈM
3SI
pour les prières publiques et la pétition des
is, pour lu proposition Rivet et te
pouvoir consr L'Assemblée, contre
isition Ravine), demandant Unstalla-
à Versailles, contre le
■ îs de commerce.
M. Blavoyer se joignit aux orléamVes qui
contnb la direction du duc do
Broglie, . m. Thiers (U mai 1873)
et k établir un gouvernement de combat
destiné, d'après se^ auteui mer la
République et la liberté et a rétablir la mo-
narchie. M. Blavoyer appuya toutes les me-
sures de réaction proposées par le cafa
M1 rè I '" !" des tentât v iration
monarchique, il vola pour 1 . con-
tinua àsuivrelainême ligne politi
tellement et ! tre les
propositions Péner et Maleville(ju llel 1874),
mais finit par donner son vote
tion du 25 février 1875. Il devint ensuit
des soutiens du cabinet BntTet et vot •
■sur l'en supérieur. A| i
lui ion Je l'Assemblée, il se pré: ■
t les électeurs de l'Aube et de-
puis lors (1876) il est rentré dans la vie
■
* BI.AYE, ville maritime do France (Gi-
ronde), ch.-l. d'arrond. ,k 33 kilom. de Bor-
Sitr la rive droite de la Gironde ;
aggl., 3,274 hub. — pop. toi., *,478
L arrond. comprend 4 cant., 56 coin m. ,
57,569 hab. Le territoire de Baye produit
des vins rouges estimés.
* BLAYHABD ou BLEYMAKU (i.e), '
de France (Lozère), ch.-l. de canton, ai ;
et a 24 kilom. de Mende, prés de-, sources du
Lot; pop. aggl., 430 hab. — pop. tôt.,
575 hab. Fabriques de cadis et de serges.
* BLAZK DE Bt'RY (Ange-Henri Blaze,
dit), littérateur français. — Les derniers ou-
qu'il h ( ubliés sont : les Èa
modernes de V A Ibmagne (1868, in-12); i
gende de Versailles (1S70,
■ de Gœthe (IS72, in-12), livre tr
téressant; tes Fi unes et la société au temps
d'Auguste (1875, in-S»), etc.
BLAZNAVATZ(M ivoî Petrovitch),gé ■
et homme d'Etat serbe, né à Blaznavatz en
1826, mort en avril 1873. Il entra fort jeune
'. où il se lit remarquer par sa
vive intelligence et par ses aptitudes m
res. Capitaine en 1847, il prit part en 1849 a
une expédition contre la Hongrie el fut promu
peu après chef de bataillon. M. Blaznavatz
obtint alors d'aller perfectionner ses él
militaires à l'étranger. Après
quelque temps à Vienne, il se rendit en
Fiance, suivit les cours de l'Ecole d'.ij .
tion de Metz, puis passa un certain temps à
ipa particulièrera ml
dier les questions administratives el éco
nomiques. M. Blaznavatz visita en uife la
Belgique, portant principalement son ■
non des arme
avoir acquis des connaissances ti
il rel urna dans son pays. Le prince
bie, Michel Obrenovitch, fut vivement frappé
de son mérite. Désireux d'introduire dans
rit Etat des réformes administratives
et militaires, il appela auprès de lu M. Blaz-
navatz, qu'il nomma en 1S61 ministre de la
guerre et ministre des travaux publics. Ce-
lui-ci se mit aussitôt k l'œuvre. Non-seule-
ment il réorganisa L'armée, créa des établis-
sements militaires, mais encore il
d'une façon toute particulière de développer
la richesse nationale eu créant des voies de
communication, en donnant une grande acti-
vité aux travaux publics et en i lisunt
d'importantes améliorations dans l'instruc-
tion publique, jusqu'alors s nég
bie. Lorsq ie le prince M; :hel | é -
(10 juin 1868), il res
maintint l'ordre pendant qu'un envovait
cher, lier à Paris, <»ù il faisait son
le jeune Milan, neveu du prince Michel, le
lit proclamer prince de Serbie et fut élu
par la Skouptchina membre du conseil do
régence avec MM. R St tch et G
i »nt, il continua les réformes
u ira
constitutionnel et exerça, sur la direction
:
■ me majeur
Blaznavatz devint président du con-
seil et | ... ■; la guerre, il
remplissait ces doubles fonctions lorsqu'il
mourut dans t tute la force de l'âge. Par ses
idées
forma liuque, Blas
. juste titre, comme
l'homme le pins éininent de son paj s.
■ BLÉ s. m. — Bot. Blé des Canaries, N'ouï
e de 1 .dpiste. ii Bie de vache, Nom
ire de la aj onaire et du sarrasin.
BLECHNLES s. f. p|. (blè-kuô — rau.
blechne). Bot. Tribu de la famille des fouge-
i .t pour type le genre blechne,
BLÉCUROPE s. m. (bië-kro-pc
btéchroSf hébété; ops, œil). Omith. G
,\ , de la famille des r' \< m
comprenant quatre ou cm |
* BLEME s. m. — Encycl. Entom. Ce
génie.
a ele rejeté par Dejean, qui eu range .
pèces dans les geurt
Nous croyons cependant devoir retenir co
n<"-m nu moins pour une ewpèce . le 'Afme
382
BLES
rou«âtre, dont les mœurs singuleres ont
particulièrement attiré l'attention des natu-
ralistes. Ce petit insecte habite le voisinage
immédiat de l'Océan. A la marée haute, il se
laisse tranquillement submerger et vit au
fond de l'eau sans paraître aucunement in-
commode ni même gêné dans ses mouve-
ments, qui sont vifs comme ceux de la plu-
part des .arabiques. Il n'est pas possible
d'admettre qu'il soit préservé de l'asphyxie
par un appareil respiratoire particulier.
M. Audoin, qui a particulièrement étudié les
aracteres de cet insecte, paraît avoir trouvé
la véritable explication de sa vie subaquati-
)up. Le blême est complètement couvert de
poils qui retiennent des bulles d'air dans les-
quelles l'animal se trouve sous l'eau comme
dans une véritable atmosphère. Ce fait, du
reste, n'est pas absolument particulier au
blême, et l'on cite, entre autres insectes aé-
riens ayant la faculté de vivre sous l'eau,
la chenille du potamogéton, le staphylin tri-
corne, etc.
BLENDEUX, EUSE adj. (blain-deu, eu-ze
— rad. blende). Miner. Qui contint de la j
blende ou sulfure de zinc : Plomb blendeux.
' BLÉiNEAU, bourg de France (Yonne),
ch.-l. de cant., arrond. et à H kilom. de Joi-
u-nv; pop. nggl., 1,433 hab. — pop. tôt.,
5,010 hab.— En 1652, Turenne battit près de
ce bourg l'année du prince de Condé.V. Bl.K-
xe\u (combat de), au tome II du Grand Dw-
e 816.
BLENNADÉNITE s. f. (blènn-na-dé-ni-le
— du gr. blenna, mucus; adên , glande).
Path"l. Inflammation des follicules muqueux.
BLENNOMÉTRITEs. f. (blènn-no-mé-tri-te
— du gr. blenna, mucus; métra, matrice).
Pathol. Catarrhe utérin.
ELENNURIQUE adj. (blenn-nu-ri-ke —
rad. blennurie). Pathol. Qui se rapporte à la
blennurie.
BLÉPHABADÉNITE s. f. (blé-fa-ra-dé-
ni-le — du nr. blepharon, paupière; adên,
glande). Pathol. Inflammation des glandes
ptilpébrales, des glandes de Meiboinius.
BLÉPHAB1DES s. f. pi. (blé-fa-ri-de —
mot gr.). Poils ou cils des paupières.
BLEPHABID1UM s. m. (blé-fa-ri-di-omin
— du gr. blepharis, paupière). Bot. Section
du getre polygala.
BLÉPHARO-BLENNOBRHÉE s. f. (blé-fa-
ro-blénn-nor- é— dugr. blepharon, paupière, et
J,: blennorrhee). Pathol. Ophthalmie puru-
lente des nouveau-nes.
BLÉPBARO COLOBOME s. m. (blé-fa-ro-
ko-lo-bo-me —du gr. blepharon, paupière, et
de colobome). Pathol. Colobome des pau-
pières.
BLEPHARO-CONJONCTIVITEs. f. (blé-fa-
ro-kon-jon-kti-vi-le — du gr. blepharon, pau-
pière, et de conjonctivite). Pathol. Inflam-
mation de la conjonctive oculo-palpébrale.
BLÉPHARODÉBE s. f. (bléfa-ro-dè-re —
du gr. blepharon , paupière; derê, cou). En-
tom. Sous-genre de périsphères, de la fa-
nnlle des blattiens, comprenant une seule
espèce, qui habile le Cap.
8LÉPHAR0PHYLLE s. m. (blé-fa-ro file
— dugr. blepharon, paupière; phullon, feuille).
Bot. Génie de plantes, de la famille des éri-
-., dont plusieurs auteurs font une simple
.section du genre omphalocaryon.
BLÉPHAROPHYME s. m. (blé-fa-ro-fi-nie
— du gr. blepharon, paupière; phltma, tu-
meur). Pathol. Tumeur des paupieies.
BLÉPHAROPYORRHÉE s. f. (blé-fa-ro-
pi-or-re — du gr. blepharon, paupière ; puon,
pus; rhein, couler). Pathol. Ophthalmie pu-
rulente des nouveau-nés*
BLÉPHABOSPASME s. m. (blé-fa-ro-spa-
uic — du gr. blepharon, paupière ; ipatmos,
spasme). Pathol. Spasme des paupières.
BLÉPHAROSTAT S. m. (blé-fa-ro-sta — du
i, blepharon, paupière; statês, qui arrête).
Instrument servant à lixer la paupière dans
certaines opérations chirurgicales.
BLÉPHAROSTÉNOSE s. f. (blé-fa-ro-sté-
- «lu gr. blepharon, paupière ; sténos,
t). Pathol. Diminution accidentelle de lu
l'enie palpébrale.
BLÉPHAROSTOMEs. m. (blé-fa-ro-sto-me
— dugr. blepharon, paupière; stoma, bou-
geore de jongermannes,
■ dont le périanthe u
son orillce complètement entouré de cils.
BLÉPUABOZIE s. f. (blé-fa-ro-ll — du gr.
rron, paupière), Bot. Section du genre
>nt les espèces dont
involucrales ont leur pourtour
muni i
■ iiiiiiK, ville do Franco (Indre-et-Loire),
cb.-l. le cuntl m d. et k 25 kilom. do
la rive gauche du Cher; pop.
uggl., 1,092 hab. — pop. lot., 3,510 hab.
* nu si i:, bourg de France (Haute-Loire),
ch.-l. de canton, a d. et à 20 kii de
[Jrioude. sur la rivière de même nom, un
pied le roi her basait! [ues ; pop. aggl. ,
po] l I ,580 hab.
BLESSBOCK s. ni. (blè-sbok), Mniiiin. Nom
d'une antilope du Cap de Bonue-
— Encycl. Lo blestbock est un gi
BL1A
animal de la taille du chevreuil. Son pelage
est fauve foncé sur le dos, blanc sous le ven-
tre. Ses cornes sont longues, droites, diver-
gentes, aiguës, largement annelées. Il vit en
nombreux troupeaux, difficilement aborda-
bles aux chasseurs, car le premier de ces
animaux qui aperçoit un objet ou entend un
bruit suspect pousse un cri aigu qui se ré-
pète de troupeau en troupeau, et les bless-
bocks fuient aussitôt avec une prodigieuse
rapidité. Le premier individu vivant connu
en France a été envoyé au Jardin d'acclima-
tation du bois de Boulogne par M. Chabaul,
vice-consul de France à Port-Elisabeth.
* BLESSÉ s. ni. — Encycl. Blessés militai-
res. \ . convention deGlnevi;, dans ce Sup-
plément.
* BLESSON (Louis-Jean-Urbain), écrivain
militaire allemand. — 11 est mort à Berlin en
1861.
BLESSONNIERs. m. (blè-so-nié — rad. bles-
son). But. Espèce de poirier sauvage, dans la
Franche-Comté.
* BLESSURE s. f. — Encycl. Jurispr. V., au
mot voie, l'article Voies de fait, au tome XV
du Grand Dictionnaire, page 1147.
— Chir. V., pour d'autres détails sur les
blessures par les armes à feu , le mot armu,
au tome 1er du Grand Dictionnaire, page 649.
BLETON (Barthélémy), hydroscope fran-
çais, né à Rouvente (Dauphine) vers 1740.
On a prétendu que Bleton avait manifesté de
bonne heure la faculté de découvrir les sour-
ces. On a raconté que, s'étant assis, tout en-
fant encore, sur une pierre au milieu des
champs, il éprouva un malaise particulier,
qui le quitta dès qu'il s'en éloigna. Ce fait
ayant été rendu public, on soupçonna qu'il
existait sous la pierre quelque objet dont la
vertu mystérieuse avait produit ce malaise;
on y creusa et l'on découvrit une source. La
vacation du jeune Bleton fut dès lors con-
nue; il était appelé à faire des dupes au
moyen de la baguette divinatoire, à laquelle
il ne pouvait longtemps se dispenser d'avoir
recours. Il fut pourtant élevé dans des idées
contraires à cette pratique, car il fut recueilli
par les chartreux de Lyon ; on sait que l'E-
glise ne nie pas les vertus de la baguette di-
vinatoire, mais qu'elle en condamne l'usage
comme entaché de magie. Quand Bleton fut
sorti du monastère, il parcourut le Lyonnais,
le Dauphine, la Bourgogne, émerveillant
partout les populations par ses découvertes.
Un médecin de Nancy, le docteur Thouvenel,
contribua puissamment aux succès de Ble-
ton. Après l'avoir soumis à de longues expé-
riences, il en consigna les prétendus résul-
tats dans un Mémoire physique et médicinal
montrant des rapports évidents entre les phé-
nomènes de la baguette divinatoire, du îna-
ynétisme et de l'électricité (1781). Thouvenel
prétendait que la baguette divinatoire, dont
Bleton jouait déjà très-habilement, cessait
de se mouvoir dès que le sujet était placé sur
un tabouret isolant. Le fait fut vérifié k Pa-
ris par une commission de savants; malheu-
reusement, le professeur Charles ayant eu
l'idée d'établir en secret la communication
du tabouret au moyen d'une chaîne, la ba-
guette n'en resta pas moins immobile. Autre
expérience désagréable k Bleton : celui-ci
s'etant déclaré capable de découvrir une
source près de laquelle on l'aurait conduit les
yeux bandés, la commission lui lit exécuter
une excursion avec un bandeau sur les yeux,
et quand il s'arrêta, déclarant se trouver sur
une source, il était sous la coupole de Sainte-
Geneviève. Cet échec ridicule ne nuisit pas
à sa réputaiion, au contraire. Il fut appelé à
Trianon, puis dans tous les grands domaines
des enviions de Paris; partout on lui de-
mandait des sources, partout il en découvrait
qu'on lui payait libéralement, et il finit par
se retirer dans le Dauphine, où il vécut tran-
quillement des fruits de son habileté et de la
crédulité des autres.
* BLETTE ou BLETE s. f. — Rejeton île
châtaignier, dont les tonneliers du Var em-
ploient le bois.
• BLETTERANS, bourg de France (Jura),
ch.-l. de canton, arrond. et à 13 kilom. de
Lons-le-Saunier, sur la Seille; pop. aggl.,
1,114 hab. — pop. tôt., 1,191 hab.— Bletteruna
fut jadis fortifie ; ses marchés sont tres-fré-
quentés.
RLEWF1ELDS ou BLUEFIELDS (rivière,
baie et ville de) ou des Champs bleus, dans
le Nicaragua (royaume des Mosquitos, Amé-
rique centrale), sur la mer des Antilles. La
petite baie de Blewfields est fort pittoresque,
sillonnée qu'elle est à toute heure par d'élé-
gantes pirogues manoeuvrees par des naturels,
les Mosquitos. Sur le rivage, la capitale de
la tribu, Blewtields, est très-cui ieuse à voir,
au milieu de la touffe do palmiers, de pla-
tanes, de papayers qui entourent son en-
ceinte. Le centre est occupé par le palais du
roi des Mosquitos, le hardi aventurier an-
glais, George-William Clarence. Quant k la
ville proprement dite, elle conipn-ml deux
quartiers, celui qu'on appelle spécialement
Blewtields et celui deCurlsruhe, qui di.it smi
i, :,, ,i une colonie pru sienne au) i efui eta
blie pu cet endroit.
m us, mère de Ménéphron, de la ville de
Cyllène, en Arcadie. Suivant Ovide, elle vé-
cut avec SOQ fils dans une liaison [nCC l'i.-i .■■.
D'autres auteurs, au contraire, racontent 'i"''
BLOC
Ménéphron, ayant voulu attenter à l'honneur
de sa mère, fut changé en bête; d'autres en-
fin, que sa mère le fit périr avant qu'il eût
exécuté son crime.
* BLIDAH , ville d'Algérie, province et à
51 kilom. d'Alger, surl'Oued-el-Kébir, au pied
de l'Atlas; 15,255 hab., dont 8,127 indigènes.
* BLIGNY-SUR-OUCHE, bourg de France
(Côte-d'Or), ch.-l. de canton, arrond. et à
18 kilom. de Beaune; pop. aggl.. 1,068 hab.
— pop. tôt., 1,294 hab. Pour le récit d'un en-
gagement qui eut lieu le 3 décembre 1870,
entre les Prussiens et les troupes comman-
dées par Garihaldi et par le général Cremer,
v. Arnav-le-Duc, dans ce Supplément.
* BLIN (SAINT-), bourg de France (Haute-
Marne), ch.-l. de canton, arrond. et k 31 ki-
lom. de Chaumont; pop. aggl., 556 hab. —
pop. tôt., 568 hab.
BLIN (Joseph), homme politique français,
frère de François-Pierre, né à Rennes en
1763, mort dans la même ville en 1834. Il
s'engagea à seize ans comme soldat, servit
dans les Antilles, revint en France en 1783,
entra dans l'administration des aides et se
prononça energiquement pour les idées de la
Révolution. En 1792, il servit comme volon-
taire contre les Prussiens, obtint le grade de
capitaine. L'année suivante, il conduisit une
compagnie de gardes nationaux contre les
Vendéens. Il fut élu en 1798 député au con-
seil des Cinq-Cents. Naturellement indépen-
dant, républicain modéré, mais très-con-
vaincu, il fit au Directoire une opposition,
non pas systématique, mais très-décidée. La
révolution du 18 brumaire n'eut pas d'adver-
saire plus déterminé. Sous le Consulat et
l'Empire, il se tint complètement éloigné de
la scène politique et se cantonna dans les
fonctions de directeur de la poste à Rennes,
d'où sou élection au conseil des Cinq-Cents
l'avait tiré. En 1815, il tenta inutilement de
former une fédération bretonne contre l'in-
vasion étrangère. Pour ce fait, les Bourbons
le privèrent de sa place, qu'il refusa de re-
prendre en 1830.
* BLIN (François) , paysagiste français. —
Les dates que nous avons données dans les
premiers tirages de la lettre B doivent être
rectifiées de la manière suivante : François
Blin est né à Rennes en 1827; il est mort
dans la même ville en juillet 1866.
BLIN DE BOURDON (vicomte Marie-
Alexandre-Raoul), homme politique français,
né k Abbeville en 1837. Son grand-père fut
député de la Somme de 1S15 à 1848. M. Raoul
Blm de Bourdon compléta ses études par des
voyages en Europe, en Asie, en Afrique, en
Amérique, visita en 1867 le Pérou, la Co-
lombie et explora la vallée des Amazones. Il
devint ensuite attaché d'ambassade. Nommé
capitaine de mobiles dans le bataillon de Doul-
lens, il prit part en 1870 aux combats de
l'armée du Nord sous les ordres de Faid-
hei be, reçut une blessure et fut décoré. Aux
élections du 8 février 1871, 96,887 électeurs
de la Somme l'envoyèrent siéger à l'Assem-
blée nationale. M. Blin de Bourdon fit partie
du groupe des légitimistes cléricaux et de-
vint un des secrétaires de la Chambre, où il
ne prit qu'une fois ou deux la parole, en de-
hors de la lecture du procès-verbal. Il vota
pour la paix, les prières publiques, l'abroga-
tion des lois d'exil, la pétition des évêques,
contre le retour de la Chambre k Paris, s'as-
socia aux efforts de la majorité réaction-
naire pour renverser M. Thiers (24 mai 1873),
appuya constamment le gouvernement de
combat, vota pour le septennat, contre les
amendements Périer et Maleville, contre la
constitution du 25 février 1875, pour la loi
sur l'enseignement supérieur, etc. Après la
dissolution de l'Assemblée, il posa sa candi-
dature à lu Chambre des députés le 20 fé-
vrier 1876. Dans sa profession de foi, il dé-
clara qu'il était partisan de la monarchie lé-
gitime, et que, cette opinion n'ayant pas
prévalu, il soutiendrait loyalement le gou-
vernement du maréchal de Mac-Mahon, ainsi
que les principes conservateurs. N'ayant
point eu de concurrent, M. Blm de bourdon
fut élu député par 10,602 voix. Il alla siéger
k la droite de cette Assemblée, où, comme
par le passe , il vota avec les adversaires
acharnés de la République.
BLISSUS s. m. (bli-suss). Entorn. Genre
d'insectes hémiptères, de la famille des ly-
géens, voisin des nnthocoris et des xyloco-
ri.s, comprenant une seule espèce, qui habite
l'Abyssini*1.
BLITANTHE s. m. (bli-tan-te — du gr.
bliton , blette ■ anthos fleur). Bot. Svn. de
LÉCANOCABPU
BLITÈ, ÉE adj. (bli-té — du gr. blitony
blette). But. Qui ressemble à la blette.
— s. f. pi. Sous-tribu de la famille des
chénopodées , tribu des cheuopodiées, ayant
pour type le genre blette.
liiiiril (Rosine), cantatrice française, née
en 1 8 4 ■ J . Apres avuir suivi longtemps les le-
çons de Charles Bataille, elle débuta à l'O-
péra dans le rôle d'Aczucéna du Trouvèi'e}
6 (rembre 1865. Sa voix, pu- me d'ampleur,
lui valut un de ses plus grands SUCCèa dans
ce personnage de vieille bohémienne , pour
lequel elle dut sacrifier son incontestable
beauté. Elle était cependant bien eu droit de
l'iuupt.'i- ui se:-, atiraiis pour in ce n tuer son
BLOI
triomphe sur notre première scène lyrique.
Nouveau rôle, nouvelle abnégation de 1 ar-
tiste; car, le 16 décembre 1868, nous la voyons
sous les traits de Fidès dans le Prophète, ce
rôle si magistralementcréé par Pauline Viar-
dot et où devait s'illustrer ensuite Mme Guey-
mard, k qui Rosine Bloch succédait.
Mais la beauté de MUe Bloch , jusque-là
voilée par les exigences scèniques, devait
apparaître éclatante dans la Fiancée de Co-
rinlhe, de Duprato, où elle joua, en octobre
1867, le rôle de Lysis , qui fut sa première
création. Elle interpréta, la même année)
dans Guillaume Tell, le rôle de la mère du
héros suisse. En 1868, elle se fit applaudir
dans Olympia, de Y Herculanum de Félicien
David, et, quelques mois plus tard , dans le
personnage de Lé-more, de la Favorite.
En 1870, le directeur du Théâtre-Lyrique
l'engagea spécialement pour remplir le rôle
d'Odette, dans la reprise de Charles VI.
Mais une bron«feite cruelle atteignit alors
l'artiste, et l'œuvre d'Halévy ne fut jouée
que plus tard, sans le concours de Mlie Bloch.
La Coupe du roi de Thulé , où elle créa le
rôle de Caribel au mois de janvier 1873, fut
pour elle un véritable triomphe, grâce à ses
attraits, qui s'encadraient merveilleusement
dans le costume étineelant de cette divinité
des eaux.
Sa beauté , plutôt que sa voix, puissante,
mais qui manque d'émotion, avait décidé
Membrée k l'engager pour la principale
création de son nouvel opéra, YEsclave. Mais
M. Halanzier, ne voulant pas se séparer de
sa pensionnaire, s'empressa de lui faire signer
un engagement des plus avantagenx pour
trois années, ce qui décida Mlle Bloch k re-
noncer k cette création.
Nous avons dit que Mlle Bloch était douée
d'une superbe voix; mais cette voix plaît au
spectateur sans l'impressionner ; elle manque
d'âme, et c'est en vain qu'on y cherche la
passion. Voilà pourquoi Mlle Bloch n'est
point une grande artiste. Elle est jeune, il
est vrai, et l'avenir, nouveau Pygmalion,
animera peut-être un jour cette autre Gala-
tée. Mais, actuellement, on ne trouve pas
chez Mlle Bloch ce qui caractérise la véri-
table artiste : le sentiment de son rôle. Pour
nous servird'une expression triviale, maisqui
rend bien notre pensée, expression usitée dans
l'argot du théâtre,! elle ne se met point dans
la peau du personnage ■ qu'elle interprète.
* BLOCK (Maurice), économiste français.
— Depuis 1863, cet infatigable et savant éco-
nomiste a publié : les Finances de la France
depuis 1815 (1863, in-8°) ; Y Europe politique
et sociale (1869 , in-8°) ; les Théoriciens du
socialisme en Allemagne (1872, in-8°); Petit
manuel d'économie politique (1873, in- 13),
petit livre de vulgarisation , fort bien fait,
qui a été couronné par l'Académie française.
En outre, il a continué la publication de Y An-
nuaire politique, dont leXXXIIe volume in-18
a paru en 1876; enfin, il a donné de nou-
velles éditions entièrement refondues de son
Dicionnaire général de la politique ( 1872-
1874, 2 vol. in-8»), de la Statistique de fa
France comparée avec tes autres Etals de
l'Europe (1874, 2 \ol. in-8°) et du Diction-
naire de l'administration française (1875 et
suiv., in-S°).
BLODUGHADDA, une des neuf filles d'E-
ger, dieu de l'Océan , dans la mythologie
Scandinave. V. Egkr, au t. VII du Grand Dic-
tionnaire.
* BLOIS, ville de France, chef-lieu du dé-
partement de Loir-et-Cher, bâtie en ampfa -
théâtre sur une colline de la rive droite de
la Loire ; pop. aggl., 14,496 hab. ; — pop. tôt.,
19,860 hab. L'arrond. comprend 10 cant.,
139 comm. et 137,298 hab. Cette ville fut oc-
cupée par les Allemands le 12 décembre 1870,
tandis que la deuxième armée de la Loire,
commandée par le général Cbanzy, exécutait
son mouvement de retraite sur Vendôme.
Déjk le 10, c'est-à-dire deux jours avant lé-
vacuation de Blois par nos troupes, l'ennemi
s'était présente k la tète du pont de Blois et
avait menacé ta ville d'un bombardement si
on ne réparait pas aussitôt une arche qu'on
avait fait sauter pour interdire le passage du
fleuve. Les autorités locales hésitaient, car
la ville n'était protégée que par des forces
insignifiantes. Heureusement, Gainbetta ar-
riva sur les entrefaites et opposa le refus le
plus énergique ; car le rétablissement du
pont eût permis aux Allemands de tourner
l'armée de Chanzy. Or, quoiqu'il fût doulou-
reux d'attirer les horreurs ue la guerre sur
une ville ouverte et paisible, cette considé-
ration devait disparaître devant la nécessité
d'assurer le salut de l'armée française. Au
reste, l'ennemi se borna ii des menace , se
contentant d'envoyer seulement quelques
obus dans la ville , qui dut néanmoins .h.*
évacuée par nos troupes, comme nous l'avons
dit plus haut. Voici comment ce dernier in-
cident est raconté par le général Chanzy,
dans son Vivre, la Deuxième ai mée de la Loire.
t II était plus de minuit, lorsque le général
en chef reçut enfin des nouvelles du général
Barry, Apprenant que l'ennemi occupait
Mer, il n'avait pas cru pouvoir se maintenir
a Blois jusqu'au le,, il m un matin pour l'aire
coïncider son mouvement do retraite avec
celui de ta droite de l'armée, et s'était re-
tiré dans laprés- midi sur Saint- Arnaud.
Si les Allemands s'étaient aperçus k temps
que Blois était évacue, ils pouvaient y a\o r
BLON
déjà pénétré et réparé le pont pour faciliter
le passage de leurs troupes de lu rive gau-
che. Nous pouvions donc avoir, dès le matin,
des" forces considérables sur notre droite,
nous précédant sur Vendôme. Le général en
chef donna immédiatement l'ordre au géné-
ral Barry de se débarrasser de tous ses ba-
gages et de se reporter sur Blois, ou tout an
moins sur Herbault, pour observer l'ennemi.
Il envoya en même temps un oflieier qui de-
vint pénétrer dans la ville même «vant le
jour, voir le maire ou les autorités et rap-
porter le plus promptement possible des ren-
seignements certains sur ce qui s'était passé.
i Le préfet de Blois, M. Lecanu. qui avait
montré dans toutes ces circonstances la plus
grande énergie et le plus grand dévouement,
était anivé a une heure du matin au quar-
tier général des Noyers. Il n'avait quitté
Blois qu'après nos dernières troupes et ei;.it
passé par Vendôme. Il confirmait la présence
de forces ennemies assez considérables sur
la rive gauche de la Loire et ne mettait pas
en doute que le pont ne fût facilement et
promptement réparé, dès que celles qui s'a-
vanceraient sur la rive droite pénétreraient
dans la ville.
■ L'ofricier envoyé à Blois rentra vers
huit heures. Il avait vu le maire à six heu-
res; aucun Prussien n'était dans la ville, et
il n'avait encore aperçu aucun mouvement
de ce côté en se retirant.
» Le général en chef, en partie rassuré,
envoya immédiatement prévenir les com-
mandants des divers corps d'armée de hâter
le plus possible leur marche sur Vendôme ;
pour bien observer l'ennemi, il chargea le
capitaine Bernard', avec ses éclaireurs â
cheval, de s'avancer le plus possible dans la
direction de Blois et de le tenir exactement
renseigné sur tout ce qu'il apercevrait. «
Le 13, le mouvement, de retraite de l'ar-
mée de la Loire sur Vendôme s'acheva, en
dépit des difficultés créées par le temps, qui
devenait de plus en plus mauvais.
Le 28 janvier suivant (1871) , le général
Pourcet reprit possession de la ville de Blois ;
ce fut le dernier fait d'armes de la seconde
armée de la Loire, car ce même jour M. Ju-
les Favre, minisire des affaires étrangères,
signait avec M. de Bismarck l'armistice qui
mettait fin à cette épouvantable guerre.
V. Pourcet, au Grand Dictionnaire.
* BLOND s. m. — Encycl. Art culin. Blond
de veau. Cejus est d'un fréquent usage dans
les préparations culinaires. Voici comment
on doit procéder : après avoir garni le fond
d'une casserole au moyen de bardes de lard,
carottes, oignons, bouquet de persil, on range
sur le tout des tranches de veau prises au-
tant que possible dans l'épaule, et on les
pare au moyen d'abatis de volaille. On
mouille le tout d'une quantité convenable de
consommé et on active l'ébullition après avoir
couvert la casserole. Au bout d'un certain
temps, on pique les viandes au moyen d'un
Couteau pour faciliter l'écoulement des sucs,
et ou a soin de les retourner de temps en
temps, en modérant l'action du feu. On
mouille une seconde fois avec du consomme,
on écume et on laisse la cuisson s'achever
doucement en plaçant la casserole sur l'an*
gle du fourneau. Cette cuisson achevée, on
passe le fond au moyen d'un tamis, et on le
mélange dans une casserole avec un roux
blanc dans la préparation duquel on aura
fait passer des champignons. On fait cuire
de nouveau à un feu ti ès-doux pendant quel-
ques minutes, en ayant soin d'écumer; [mis
on laisse reposer, on dégraisse et on passe
à l'étamine ou à la serviette.
* BLOND, village de Fiance (Hante-Vienne),
eant., arrond. et à 3 kilom. de Bellac, sur la
rive gauche de l'Issoire ; pop. aggl., 321 hab.
— pop. tôt., 2,242 hab.
BLOND1N (Jean-Marie-Esprit-Théodore) ,
médecin français, né a FYontignan (Hérault)
en 1819. Fils u'un professeur de philosophie,
qui surveilla son instruction , il termina de
bonne heure ses études, commença pal
donner à renseignement, et, après avoir
passé son baccalauréat es sciences (1839), il
alla étudier la médecine à Montpellier,
M. Blondin devint aide-anatomiste en 1840,
préparateur du cours de M. Estor en 1842,
et il lit, dès cette époque, des cours d'anato-
mie et d'épidésiologie. Reçu docteur en 1845,
il s'est occupé, tout en se livrant à la pra-
tique de son art, de publier divers écrits et
de traduire les oeuvres du célèbre m
allemand G.-E. Stahl. En 1868, il lut i barge
de faire un cours d'hygiène à Toulouse, ou
il s'est fixé. M. Blondin est membre de di
verses sociétés savantes. Nous citerons de
lui : Corps étrangers des articulations (1845).
linton-e delà médecine (1860-1867); Philoso-
phie médicale (1861-1869) ; Vitalisme anémique
(1863, in 8°) ; Ussat- les -Bains, Etudes médi-
cales sur tes eaux minérales de cette station
thermale (1865, in-8°); Œuvres médico phi
losophiques et pratiques de Stahl, traduites
et commentées (Montpellier1, 1834 et suiv.t
8 vol. in-8°).
" BLOÎSDLOT (Nicolas) , médecin français.
— Il est mort en janvier 1877. Outre l'ou-
vrage de lui que nous avons cité, on lui doit:
Nouveaux perfectionnements sur la méthode
de Àlai-sh (1845, in-80); lïssaî sur les fonc~
lions du foie et de ses annexes (1846, in -8*);
Nouvelles recherches chimiques sur ta nature
BLUE
et t'origine du principe acide qui domine dans
le suc gastrique (1851 , in-8°) ; Inutilité de la
bile dans la digestion proprement dite (1851,
in-8o) ; Recherches sur la digestion des ma-
tières grasses , suivies de considérations géné-
rales sur la nature et les agents du travail
digestif (1855, in-8°), etc.
BLOS1US ou BLOSSIUS (Caïus), de Cumes,
philosophe romain, mort en 132 av. J.-C. Il
avait étudié la philosophie sous Antipater
de Tarse, et il devint l'ami et le partisan dé-
voué de Tiberius Gracchus, Après la chute
du tribun, il se réfugia auprès d'Aristonicus,
roi de Pergame , et quand ce prince eut été
vaincu par les Romains, il se donna la mort
pour ne pas tomber entre les mains des im-
placables patriciens.
*BLOSSEVILLÉE s. f. — Encycl. Bot. Ce
genre, détaché par Decaisne du genre cys-
tosire, comprend toutes les espèces dont les
rameaux naissent de la partie aplatie de la
tige, se recourbent d'abord en bas et se re-
dressent ensuite. Tous les oonceptaeles qui
contiennent les sporidies sont disposés en
deux rangées longitudinales, au lieu que
dans les autres algues ces mêmes concepta-
cles sont épais sans ordre. De plus, les con-
ceptacles sont filiformes et toruleux, i ara
tère auquel il convient de conserver toute sa
généralité en écartant la blosseviitée platv-
lobe, dans laquelle ces organes sont aplatis
et lancéolés, soit en faisant un sous-genre,
comme fait Decaisne, soit en faisant un genre
à part. Agardh a forme, avec les espèces du
genre blossevillée, le genre cystophore.
BLOTMADUR s. m. (blo-tina-dur). Prêtre
chargé des sacrifices humains , chez les
anciens Scandinaves. Il On l'appelait aussi
BLOTSVEIRN.
* BLOTZHEIM , ancienne ville de France
(Haut-Rhin). — Cédée k l'Allemagne par le
traité de Francfort du 10 mai 1871, cette
ville est aujourd'hui comprise dans l'Alsace-
Lorraine (arrond. de Mulhouse); 2,461 bab.
BLOUQUIER s. m. (blou-kié). Ancien nom
des fabricants de boucles.
' BLOUSE s. f. — Cavité pleine d'eau et
recouverte de sable, dans les landes de Gas-
cogne.
— Blouses blanches, Nom donné à de faux
ouvriers revêtus de blouses blanches, que la
police payait avec l'argent des fonds secrets,
et qui, dans la dernière année du second
Empire et sous le préfet de police Piétri, si-
mulaient des émeutes ou servaient aux ex-
citations policières. An moment où la guerre
allait être déclarée à l'Allemagne, on les vit
parcourir tumultueusement les boulevards
en criant : • A Berlin I à Berlin I •
BLUARD s. m. (blu-ar — rad. bleu). Bot.
Nom donné, en Provence, à l'échinops, à
cause de ses fleurs bleues.
ni... < (liï), roman de mœurs, par Gustave
Haller (1875, in-80). Gustave Haller n'est
qu'un pseudonyme et cache très-probable-
ment une femme. C'est ce que George iSand
laisse suffisamment entendre dans la préface
dont elle a fait précéder le roman. ■ Je crois,
dit-elle, malgié le pseudonyme masculin, que
ce charmant livre est l'œuvre d'une femme.
Il y a de ces dêlieaiesses de sentiment, de
ces recherches d'analyse qui me semblent
appartenir a un esprit plus pénétrant et plus
contenu que celui de l'homme. L'homme qui
joue le principal rôle dans cette simple et
touchante histoire a, dans tous les cas, un
cœur de femme ; mais il a aussi le caractère
d'un homme bien trempé, et ce mélange de
tendresse et de fermeté fait de lui un type
assez neuf. Est-il vrai ? Je veux l'admettre;
on ne discute pas ce qui plaît et intéresse.
Dans tous les cas, l'auteur, en voulant être
romanesque, ce que je crois très- nécessaire
à un romancier, nous prouve qu'il sait bien
étudier les caractères les plus opposés, et
tous les types qu'il nous montre ont un grand
relief. La fdrme nous paraît très-bonne, coi
recte et sobre. Nous croyons que le public
encouragera cet essai d'un homme excessi-
vement délicat ou d'une femme très-forte-
ment douée. »
Le roman se passe entre cinq personnages
principaux. Un certain duc de B... loue une
chasse en Alsace et s'y installe avec sa tille
et sa nièce, deux beautés; la nièce, Au- i t,
est une grande et hautaine blonde; la fille,
Renée, est tout aussi jolie, mais douce et
expansive. Un jeune et riche campagnard,
Franz , les aime toutes les deux ; mais il n
plu d'amitié pour Renée et [dus d'amour
pour Augusta ; il n'épousera pourtant ni
l'une ni l'autre. Il sacrifie d'abord Renée,
qui peut-être mirait bien voulu de lui , en
faveur d'un Polonais, le comte Maksin -ki, et
aide son mariage en lui faisant recouvrer ses
biens mis bous le séquestre. Le voyage qu'il
fait pour cela en Pologne lui fait perdre de
plus Augustû, qui cependant l'aimait et pa-
ii ail décidée à le prendre pour époux.
Voici comment : un grand seigneur russe,
Ratchkoff, qu il rencontre dans un hôtel, voit
une photographie d'Augusta, s'éprend delà
belle personne rien qu en présence do son
image, accourt en France, se fait pré enl t
à Augusta et est aus ilôl agréé, quoiqu'il uit
double ha cap de la quarantaine. Franz ré-
clame en vain les droits qu'il croyait avoir,
t Votre amour, dit Augusta , est vraiment
d'un despotisme trop naïf: vous avez trouvé
BOBB
une jeune fille noble, et elle vous aime. Ce
n'est pas assez. Vous voulez que, par affec-
tion pour vous, elle devienne paysanne comme
vous êtes paysan. Et, parce que cela ne lui
est pas possible, vous ne croyez pas à son
amour I » Cet amour-là ne lui tenait guère
nu cœur ; elle aimait assez Franz pour lui
i r ses préjugés de noble fille, mais non
pas sa beauté, destinée a rester enfouie dans
un vieux château, loin de ce monde brillant
dont le seigneur russe allait lui ouvrir les
portes. Ce qui recommande surtout ce ro-
man, c'est la délicatesse des analyses et la
vérité des caractères.
Diuets (les), opéra-comique en quatre ac-
tes, paroles de MM. Cormon et Trianon, mu-
sique de M. Jules Cohen; représenté au
Théâtre-Lyrique le 23 octobre 1867. Le livret.
n'a pas été heureusement conçu. Le roi don
Juan de Castille veut remettre sa couronne
à son fils naturel, Fabio, jeune guerrier plein
de bravoure. Pour arriver à son dessein, il
fait éloigner de sa vue une jeune tille qu'il,
aime et qu'il doit épouser. Estelle est son
nom. Le roi la fait enfermer dans un cou-
vent. L'abbesse de ce couvent, la sœur Car-
men, qu'il destine en mariage a Fabio, est un
personnage comique et de mauvais
L'infant d'Espagne meurt; Fabio, le fils na-
turel, est proclamé roi d'Espagne, et il ou-
blie la pauvre Estelle avec laquelle il allait
cueillir les bluets dans les blés. La musique
n'a pas produit une vive impression. On a
cependant distingué plusieurs morceaux ,
chantés par Mlle Nilsson, un chœur au troi-
sième acte et une marche triomphale, Instru-
mentée avec habileté. Cet ouvrage a été
chanté par Troy, Lutz, Mlles Nilsson et Tuai.
un mu (Christian -Albert), homme
d'Etat danois. — Il est mort en 1866.
BLUM (Ernest), auteur dramatique et
journaliste , né a Paris en 1836. Fils d'un
acteur, il prit de bonne heure le goût du
théâtre, et, dès qu'il eut terminé ses études,
il se mit à composer des vaudevilles, dont le
premier, Une femme qui m or d, fut représenté
au théâtre des Variétés en 1855. Depuis
lors, M. Blum a composé, soit seul, soit Je
plus souvent en collaboration, un grand nom-
bre de pièces de genres très-divers. En ou-
tre, il a été longtemps rédacteur du Chari-
vari , et, depuis plusieurs années, il est.
rédacteur du Rappel, où, sous le titre de
Zigzags , il écrit une sorte de chronique
quotidienne. M. Blum est un écrivain plein
de verve et d'esprit. Parmi ses pièces, ex-
trémement nombreuses, nous citerons : les
Délassements en vacances, en trois actes (1859),
avecFlau; A vos souhaits, revue en trois
actes (1860), avec le même; l'Almanach co-
mique, en trois actes (1860), avec le même;
Parts-journal, en trois actes (1861), avec le
même ; le Plat du jour, revue en trois actes
(1861), avec le même; En zigzag, en trois
actes (1861), avec le même; les Photogra-
phies pour rire, un vingt tableaux (1861), avec
le mèine; la Petite Pologne, drame en quatre-
actes (1861), avec Lambert Thiboust , les
Jolis farceurs, en quatre actes (1862), avec
Mau; Horace et Linine , en un aoie (1862);
le Love lace du quartier Latin , en un acte
(1862), avec A. Routf; les Noces du diable,
en trois actes (i86;t), avec Flau ; Crockbête
et ses lions, en deux actes (1863), avec Clair-
ville j Voilà la chose/ revue (1863), avec
Flau; M ont joie fait peur (1863), avec Si-
raudin; la Revue au cinquième étage, en
trois actes (1863), avec Siraudin et Clair-
ville ; Lâchez tout.' revue en trois actes (1864),
avec Flau ; Rocambole, drame en cinq actes
(1S64), avec Anicet Bourgeois et Ponson du
Terrail; la Lanterne magique, en vingt ta-
bleaux (1866), avec Clair ville et Monn'ier;
le Diable Laiteux (1866), avec Flau et Clair-
ville; Cendrillon, féerie (1866), avec Clair-
ville; les Voyages de Gulliver, féerie (1867),
avec Clairville et Monnier ; les Conféren-
ces chez Denubichon (1867), avec Clairville;
le /fiable boiteux, revue (1867), avec le
même , la Reine ' 'rinoline , pièce fantastique
en cinq actes (1867), avec IL Coignard ; le
Vengeur, drame en cinq actes (1868), avec
Brisebarre. Citons encore les pièces suivan-
tes : le Livre bleu, avec Labiche; la Jolie
parfumeuse, opéra-comique; le Salon cerise,
i oi néi lie ; Bagatelle , opéra* comique , uvec
M Crçmieux; Rose Michel, drame (1875);
I Espion du roi, drame (1876), etc. Enfin , on
doit à M. Blum: Mémoires de îtigolboche {1&60,
in -12) ; les Pieds qui r'tnuent; bals, danses et
danseuses [1864, iu-32), sans nom d'auteur;
Maire Bicétre »et Charenton, Les avi
d'un notaire, etc. (is<;<;, in-12), recueil d'ar-
ticles publies dans le Charivari; Biographie
te de ffenn Roche fort, par un ami de
dix ans (1SGS, in-18), etc.
* BLUMENBACH1E s. 1. — Bot. Genre de
plantes, de la famil.e des graminées, formant
aujourd h ui une u genre androp
* DLUMROEDER (Auguste Frédéric m:).
pul» iciste allemand. — u est mort à Sondera-
N en 1860.
* BLUTAGE s. m. — Encycl. Y. ui.im-.Rm
et moulin, au Grand Dictionnaire.
blysme s. f. (i.h Genre de la
famille des cynéracéeSj formant actuellement
une ui vi lion du geni e scirpe.
BOBBY s. m. (bo-bi — abréviation du pré?
DOCA
3S3
nom Robert, en anglais). Sobriquet servant
à désigner un policeman, à Londres.
BOB1EBRE (Adolphe), savant français, né ;.
i i 1823. Il s'a tonna de bonne heureàl'é-
tudede la chimie, considérée principalement au
point de vue de ses applications industrielles
En 1858, il se fit recevoir doc-
1 I immé ensuite professeur
de chimie al'] signe
ment supérieur des sciences et des I
de Nantes, M. Bobierre a été appelé k la
direction de cet établissement. On lui doit
z grand nombre d'ouvra
•mi , pai mi lesquels nous.
manipulations chimiques (1844 , in-s- :
Voir considéré sous le rapport de la sa
(1S45, in-12); Nouveaux procédés de conserva-
tion des substances anima/es, applicû
l'embaumement des corps (1845, in
chimiques sur les cours d eau du dépari
de la Loire- Inférieure (184:
ride; De l'intervention de l'Etat d
dustries insalubres (1848, in-8<>); Connu.'
sur la nouvelle législation des engrais (1850,
in-8°); Leçons élémentaires de chimie
■c arts, à l'industrie, â l'agriculture, etc.
(1852, in-12, |
mal (1S56, in-12); Du phosphate de ch
de son emploi (1859, in-8°); ['Atmosphère, le
sol, les engrais (1863, in-18); Recherches sur
les '-aux pluviales (1864, in-4°); Simples no-
tions sur l'achat et l'emploi des eng\
X 1869, in-16); Pourquoi la France
n'a p ommes supérieurs au mo-
ment dupèril (1871, in-8°); Simples notions
sur l'achat et l'emploi des engrais co
ciaux (1874, in-8<>); Des conditions dam les-
quelles le plomb est attaqué par les eaux
(1875, in-8o), etc.
' BOBINE s. f. — Phys. Cylindre autour
duquel est enroulé un ri) métallique dans le-
quel peut passer un courant éleeti
* Bobiuo (THBÀTRE De). — Ce théâtre fut
ferme en 1S68 et. dut êtie démoli, avec les
maisons dont il était entoure, pouï
d'embellissements publics. Un café-concert
de la rue de la Gaîté a repris son nom,
^ BOBŒUF (Pierre-Alexis-Francis), chimiste
français, né al'haunyle 6 septembre 1807,
mortàSaint-Denisen 1874. Après 1830, Bobœuf
entra comme surnuméraire dans les bureaux
du ministère Guizot. Plus tard, nous le re-
trouvons occupant un emploi où fi-
breux loisirs lui permettent de s'adonn
tiërement à sa passion, l'étude de la chimie.
C'est vers cette époque que, grâce à ses con-
naissances, il trouva d'abord des procédés
jusqu'alors inconnus dans l'application des
couleurs et donna, par son activité, un dé-
veloppement très -considérable à l'ind i
des neurs artificielles. Apres s être lance dans
des opérations que la révolution de 1848 ar-
rêta brusquement, Bobœuf, co
ruiné, se remit à l'étude de la chimie ■
tamment â celle des huiles minéi
Tous ses soins portèrent d'abord sur les
propriétés de l'acide phénique, donl la longue
préparation, & cette époque, était l'on
teuse. Après de nombreux tâtonnemenl
bœuf trouva une excellente solution, se rit
bieveter pour son procédé de préparation,
qui donnait trente-six fois plus de produit et
qui consistait à traiter directement toutes les
huiles de houille par une solution concentrée
de soude. Le phénol Bobœuf ( phémit
soude) était découvert. Bientôt il ne fut pus
question que des propriétés vraiment mer-
veilleuses de ce nouveau produit comm
infectant énergique, antiputride , an
bu tique , antiépidémique et hémostai ,
guéi i ant, prévenant ou détruisant li
lu res, les coupures, les ulcèn in
la gangrène, le charbon, etc., etc. Plu!
Bobœuf découvrit dans le phénol de
» elles propriétés au point de vue de l'él
du bétail, du typhus et autre- m i . . .
animaux.
L'Académie dos sciences lui décei i I
prix Montyon dans sa séance du 25 m u
Bobœuf a publié les ouvra
a nos vaisseah i / 1
toi (18C3, in -S"); Mémoire aaresi
mie îles sciences sur t'ai
in-8°) ; De l'acide p/i
aqueuses et du phénol sodique (iStliï, ui-S°).
bobua s. m. (bo-bu-a). i: ' Genre d'ar-
i l'i'i !, pla ite dans la fa-
■ I ■
croît à Ceylan. u On a lit aussi b ■nu et
BOMBU.
inx ICCINO Bo ■■ iccio), pi Intre il i] n à
: ■ e de I lamîlli Bocti tno. Il é
blît dans l'école de Crémone un pas
entre L'ancienne manière et la nouvelle. Son
style, qui rappelle encore celui du Pé
n m ittre va ■■ umè, cou mence déjà a s'en
sensiblement. Ses fresqu s du
• le l'église de Crémone, la Nais
\ ierge,ie Mariage de la Vierge, le I
saut, sont surtout curieuses a ce i a de
BOCAIN, AINE el adj, |
— rad. Bocage). Qui habite te B
concerne ce pays ou ses habitants.
BOCAN1, ancien peuple de l'Ile de Ceylan,
à 1 K. Sa ce i ' i tait Bocana.
DOCAMIM HEMBBOM, ancienne ville d'A-
frique, dans la Mauritanie Tingitan^,
L'emplai ement de laquelle s'est ci
dit-on, la ville de Maroc.
3S4
DOCC
BOCARRO-FRANCEZ (Manoel), médecin et
Astronome portugais, né à Lisbonne en 1J88,
morl : È irence en 1662. Il prit ses degrés à
Montpellier, nlla suivie à Rome les leçons de
Galilée et publia : Anacephaleosts indicss his-
torié (1624); Traité des comètes (1618), et on
lui attribue : Carmen intellectuelle (Amster-
dam, 1639); Quinla essentia aristolclica (1632);
Fœtus astroiogicus (Rome, 1626).
BOCATI (Giovanni), peintre italien du
xv e siècle, né à Cainerino. On ne connaît
qu'un tableau de lui, mais c'est une peinture
magistrale, exécutée dans le genre de Fia
Angelieo. Ce tab'eau, en détrempe, se trouve
Il Péronse, dans l'église de la confrérie de
Saint-Dominique, et représente la Vierge an
milieu d'un groupe de saints. Il est daté de
1447, indique le lieu de naissance de Bocati
et nous donne ainsi les seuls renseignements
que nous ayons sur cet artiste.
* BOCCHERINI (Louis), célèbre composi-
teur »-t viùloncellisie italien, né à Lucques
en 1740, mort a Madrid en 1806. — Nous rec-
ulions, d'après une excellente notice de M. L.
Picquot, la biographie de cet artiste, dans
laquelle il s'est glissé quelques inexactitudes.
Le père de Boccherini était contre-bassiste
à la cathédrale de Lucques et, appréciant les
dispositions musicales de son fils, il l'envoya
développer son talent à Rome, où le jeune
violoncelliste étudia surtout les vieux maîtres
et principalement Palestrina. C'est à son re-
tour a Lucques qu'il se lia avec Manfredi,
son compatriote, violoniste habile; il était
élève de Nardini. Les deux jeunes virtuoses
se rendirent à Turin pour donner des con-
certs; Boccherini y produisit ses premières
compositions, des trios pour violon et basse
(1702); de là, ils parcoururent les principales
\illes du Piémont, de la Lombardie et du
midî de la Fiance, puis s'acheminèrent vers
Paris. Us y donnèrent, en 1768, un concert
spirituel qui fut tiès-goûtè des amateurs, et
les éditeurs La Chevardiere et Vemer se dis-
putèrent les compositions de Boccherini, qui
eurent aussitôt une vogue considérable. C'é-
taient des symphonies pour alto, violons et
violoncelle, des trios pour violons et violon-
celle,des sonates, etc. L'année suivante, Boc-
cherini et Manfredi, séduits par les promesses
de l'ambassadeur d'Espagne à Paris, se ren-
dirent à Madrid, où ils furent d'abord très-
bien accueillis; Manfredi réussit même à ga-
gner beaucoup d'argent; niais il n'en fut pas
de même de son associé, qui songeait plus à
la gloire. qu'a lu fortune et qui parvint avec
pe à se faire apprécier de la famille royale.
■ Boccherini, dii M. L. Picquot, apporta avec
lui en Espagne sou troisième livre de trios,
qu'il s'empressa de dédier au prince des As-
turies, plus tard Charles IV; immédiatement
après, il composa pour la cour de Madrid un
concerto a piu stromenti obbligati. Quel effet
produisirent ces deux ouvrages sur l'esprit
du roi et de son ri. s aîné en faveur de Boc-
cherini? On ne saurait le dire exactement,
mais il est hors de doute que le grand com-
positeur n'obtint pas la distinction due à son
mérite, puisque ni le roi ni l'héritier pré-
somptif ne songèrent à se l'attacher. Ce fut
l'infant don Luis, frère de Charles III, qui
répara cette injustice. On remarque, en effet,
que, dès cette même année 1769, Boccherini
écrivit pour sou protecteur six quartetti qu'il
l,,i dédia en prenant le titre de Compositore
p. virtiioso di caméra di S. A. fi. don Luigi,
infante d'Ispagnia. Tous les manuscrits de
l'auteur reproduisent invariablement, sur leur
feuille de tête, celle qualification unique, sans
qu'il y soit jamais fait mention d'autres tiires
jusqu'à la mort de l'infant, arrivée le 7 août
1785. A partir de cette époque, au contraire,
ou voit Boccherini étaler avec une sorte de
complaisance les différents titres dont il était
revêtu. Ainsi, par exemple, on lit assez fré-
quemment : Composti da Luigi Boccherini,
professore di musica ail' nttual servizio <it
S. M. C, et.-.; mais souvent aussi il nég ige
la plupart de ers titres pour ne conserver que
celui de c positeur de la chambre du roi de
Prusse, Frédéric-Guillaume II, dont il était
pensionné. • Boccherini réussit donc , à la
mort de l'infant don Luis, à se faire attacher
. mpositeur k la musique du roi
es III; lorsque le prince des Asturies
n père BOUS le nom de Chai lea 1 \ ,
il conserva encore quelque temps ses fonc-
ii- nouveau monarque lui préférai!
ino Burnetti, violoniste habile et non
. 1 h courtisan. Notre célèbre vtolu-
tndri I loucher, qui fut longtemps
mtnchéà la musique du roi d'Espagne, a ra-
conté ' 1 e ojet une anecdote caractéri tique
Boci herini avuit, a son arrivée, trouvé Bru-
t plu à le diriger par
i dont il fut bien mil re
compi 1 "', très-jaloux de sa situa-
tion et guanl de se voir supplanter par
un composit'Ui île pn-im.
1 hei un , profitai t » ol ou tiers des leçons du
multre pouraccrol re son propre talent, mais
quand il 1 n pui laii au pi in e, il ne ces lait de
dénigrer ses compositions. Un jour, le pi ince,
exéi utant, b b ■ un de 1 es parenl , un rnor
l ' i, 86 mit b 1 icanet en arri-
vant a un passage qui, selon lui, ne valait
i, ■ 1 ; B fa "i, mauvais courtisan, lui
lit obsi ■ .'■ poui ait être bon,
mais qu'il le rendait peut-être inauvai par
11 e de le jouer. Le pri
u 10 vu il wt\ virtuose excellent, fut pris d'un
BOCC
tel accès de colère eu entendant douter de
ses aptitudes musicales, qu'il empoigna le
pauvre compositeur par le collet, et comme
il était d'une vigueur peu commune, il allait
le jeter par la fenêtre, sans plus de cérémo-
nie, si on ne l'eût arrêté à temps. Des ce jour,
Boccherini fut perdu dans son estime,_ et,
quelque temps après être devenu roi, il le
congédia. Boccherini s'obstina néanmoins à
rester à Madrid, où il fut d'abord soutenu par
les secours du roi de Prusse, qui accepta la
dédicace de quelques-unes de ses composi-
tions, le pensionna et lui fit en outre parvenir
quelques cadeaux. Après la mort du roi de
Prusse, en 1797, ce fut Lucien Bonaparte,
envoyé comme ambassadeur de la Républi-
que a Madrid, qui soutint de son argent le
compositeur; mais il fut rappelé au bout de
quelque temps, et Boccherini tomba dans la
plus complète misère. Il ne cessa cependant
d'écrire , et ses dernières inspirations ont
toute la fraîcheur et l'originalité des pre-
mières. Réduit à habiter une mansarde, avec
sa femme et ses enfants, il s'était construit
près du plafond une petite guérite en plan-
ches, qu il gagnait à l'aide d'une échelle et
où il travaillait tranquillement, à l'abri des
marmots.
■ Jamais compositeur n'eut plus que Boc-
cherini, dit Eètis, le mérite de l'originalité;
ses idées sont toutes individuelles et ses ou-
vrages sont si remarquables sous ce rapport,
qu'on serait tenté de croire qu'il ne connais-
sait pas d'autre musique que la sienne. La
conduite, le plan de ses compositions, leur
système de modulation lui appartiennent en
propre comme les idées mélodiques. Admi-
rable par la manière dont il sait suspendre
l'intérêt par des épisodes inattendus, c'est
toujours par des phrases du caractère le plus
simple qu'il produit l'effet le plus vif. Ses
pensées, toujours giacieuses, souvent mélan-
coliques , ont un charme inexprimable par
leur naïveté. Son harmonie, quelquefois in-
correcte, est féconde en effets piquants et
inattendus. 11 fait souvent usage de l'unisson,
ce qui réduit parfois son quintette à un sim-
ple duo; mais, dans ce cas, il tire parti de
la différence des timbres avec une adresse
merveilleuse, et ce qui serait un défaut chez
un autre devient chez lui une source de beau-
tés qui lui sont propres. Ses adagios et ses
menuets sont presque tous délicieux ; ses
finales seuls ont vieilli. Chose singulière I
avec un mérite si remarquable, Bocchei mi
n'est maintenant connu qu'en France. L'Al-
lemagne dédaigne sa simplicité naïve, et l'o-
pinion qu'en ont les artistes de ce pays se
résume dans un mot pronoucé par Spohr a
Paris, dans une réunion musicale ou l'on ve-
nait d'exécuter quelques-uns des quintetti du
maître italien. On demandait au célèbre vio-
loniste et compositeur allemand ce qu'il en
pensait : ■ Je puise, répondii-d, que cela ne
• ne mérite pas le nom de musique I ■ Il est
fâcheux que la manière de sentir se formule
comme les idées chez les artistes et qu'un
homme de mérite, passionné pour les transi-
tions fréquentes, soit arrivé au point de ne
plus trouver de charme aux choses simples
et naturelles, et, ce qui est bien plus triste
encore, qu'il soit devenu insensible au mérite
de créations tout originales et individuelles.
Heureux l'artiste qui sait certaines choses
qu'on ignorait un siècle avant lui; mais mal-
heureux cent fois celui dont le savoir se
transforme en habitudes et qui ne comprend
que ce qu'on fait de son temps 1 L'art est im-
mense; gardons-nous de le circonscrire dans
une forme et dans une époque. Baillot, inter-
prete admirable des œuvres de tous les grands
maîtres, avait su conserver à celles de Boc-
cherini tout le chat nie de la jeunesse. Après
lui, cette musique ravissante^ a été négligée
par les jeunes artistes. Bientôt elle sera tom-
bée dans un profond oubli, car le nombre d'a-
ma'teurs intelligents qui la connaissent et en
sentent les beautés diminue chaque jour. Je
fais ce qui est en mon pouvoir pour en per-
pétuer le souvenir, eu la faisant exécuter par
les jeunes artistes du Conservatoire de
Bruxelles; mais bientôt je ne serai plus ; Dieu
sait ce qui eu adviendra quand j'aurai fermé
les yeux. »
L'œuvre de Boccherini se compose de six
sonaus pour piano et violon, Ue six autres
pour violon et basse, de six duos pour vio-
lons, de quarante-deux trios pour violons et
violoncelle, de douze autres pour violon, alto
et violoncelle; de quatre-vingt-onze quatuoi i
pour violons, alto et violoncelle j de trente
quintettes pour flûte ou hautbois, violons, alto
et Violoncelle; de douze autres pour piano,
violons, al u> et violoncelle; de Vent treize au-
tres pour violons, alto et violoncelles; de douze
autres pour violons, altos et violoncelle; de
seize sextuors et de deux octuors pour divers
instruments ; de vingt symphonies ordinaires,
de huit symphonies concertantes et d un con-
certo de violoncelle. Quelques-uns de ces
morceaux sont inédits; parmi ceux qui ont
elé graves, il on est quoiques-uns d'apo-
cryphes et reconnus comme tels par M. L.
Picquot; l-'et.is croit qu'il y en a un bien plus
grand nombre, surtout parmi ceux qu'a édités
Pleyel, et il les attribue à Cambini, «Outio
l'opinion générale a ce sujet, busqué jetais
au Conservatoire de Paris, dit-il, j'ai pour
preuve le témoignage de (Jambmi lui même.
Je dînais avec lui chez l'éditeur An.;. Leduc,
avec Choron, L'associé de celui-ci, C'était, si
j'ai bo mémoire, en 1807. Dans la convoi-
BODA
satîon, Choron dit tout à coup : ■ Est-il vrai,
* père Cambini, que vous avez fabriqué du
» Boccherini pour les marchands, notamment
■ pour Pleyel? — Très-vrai, et j'ai eu tort,
* car on me payait bien peu pour cela. — Si
» l'on avait voulu payer plus cher, dit Leduc,
* on se serait adressé à Boccherini. — Qui
» n'aurait peut-être pas si bien réussi, d dit
le bonhomme, avec sa suffisance habituelle. ■
BOCHASP, prince des Dévas, dans la my-
thologie purse. Il blessa mortellement le tau-
reau primordial Aboudad.
* BOCIIER (Henri-Edouard), administra-
teur et homme politique. — Il fut nommé, le
8 février 1871, représentant à l'Assemblée
nationale par le département du Calvados. Il
siégea sur les bancs du centre droit et vota
pour les préliminaires de la paix, pour l'abro-
gation des lois d'exil et la validation de l'é-
lection des princes d'Orléans, pour le pouvoir
constituant, pour la proposition Rivet ; contre
la proposition Ravinel, contre le maintien des
traités de commerce, etc. Ce fut lui qui fit le
rapport sur le projet de loi relatif à la resti-
tution des biens non vendus dont le gouver-
nement de Napoléon avait dépouillé la mai-
son d'Orléans. Il vota pour la paix, pour les
prières publiques, pour l'abrogation des lois
d'exil, pour le pouvoir constituant de l'As-
semblée, le renversement de M. Thiers, l'état
de siège (1873), lu loi des maires, etc. ; contre
la proposition Casimir Périer, la dissolution
en 1874, l'amendement Wallon, etc.
Porté sur la liste des candidats pour l'élec-
tion sénatoriale du 30 janvier 1876, dans le
Calvados, il adressa aux électeurs la circu-
laire suivante :
« Il existe une constitution, qui est la loi
fondamentale du pays, qui a déterminé la
nature, les conditions et le titre du gouver-
nement de la France.
» Je l'ai votée parce que je l'ai crue néces-
saire; parce qu'elle était alors une œuvre de
transaction et de rapprochement provoquée
par le chef de l'Etat, et à laquelle il pressait
de concourir les hommes modérés de tons les
partis; parce qu'elle formait le [dus sûr obs-
tacle aux revendications téméraires et aux
coupables entreprises; parce qu'enfin elle
nous rendait, sous un autre nom et sous une
forme nouvelle, les garanties essentielles du
gouvernement parlementaire : la responsabi-
lité des ministres, la division du pouvoir lé-
gislatif, le droit de dissolution attribué au
président de la République, avec le concours
du Sénat.
» Confiée a l'honneur du maréchal de Mac-
Mahon, qui, avec le concours des deux As-
semblées, saura en assurer le libre exercice,
elle sauvegarde, dans le présent, tous les in-
térêts, dans l'avenir comporte tous les pro-
grès, réserve tous les droits, et il est permis
d'espérer qu'elle nous donnera au moins
quatre années de paix et de sécurité.
■ 11 dépend de vous, il dépend de l'usage
que vous allez faire de vos pouvoirs, que cet
espoir soit réalisé. Vous avez à choisir entre
les partisans et les adversaires avoués ou ca-
chés du régime actuel, entre ceux qui , con-
servateurs véritables, l'acceptent de bonne
foi et sans arrière-pensée, qui pourront en
prévoir le changement, mais sans le désirer,
surtout sans le rendre eux-mêmes nécessaire,
et ces faux conservateurs qui ne croient pas
à la stabilité des nouvelles institutions, en
souhaitent la ruine et feront tout pour la
précipiter. Je suis avec les premiers.
» Ce que j'ai fait loyalement le 25 février,
j'aurai la loyauté de l'observer et de le dé-
fendre, et je ue songerai point ù modifier la
loi constitutionnelle avant le temps qu'elle a
elle-même fixe, et sans en avoir fait une sin-
cère et sérieuse épreuve. »
Il fut élu, le deuxième sur trois, par 648 voix
sur 862 électeurs. Il siège au centre, parmi
les sénateurs qu'on peut qualifier de consti-
tutionnels.
" BOCK (Charles-Ernest), anatomiste alle-
mand. — Il est mort à Wiesbaden e a 1875.
BOCKIE s. f. (bo-kî). Bot. Syn. de MOURiRi.
BOCO s. in. (bo-ko). Bot. Arbre peu connu
de la Guyane.
•BOCOGNANO, bourg de France (Corse),
ch.-l. de eu 11 1., aiiond. et a 4u kiloin. d'Ajac-
cio ; pop. aggl., 810 hab. — pop. toi.,
1.426 hab.
ito dan (Charles-Michel-Christophe du),
hoiinne politique français, né à Qu'imper (l'V
11 ÏS 1ère) en 1827. Il étudia le droit, exerça
pendant un certain temps U profession d'avo-
cat, puis il entra dans la magistrature et de-
vint procureur impérial. M. du Bodan avait
, ..i- de faire partie de lu magistrature lors-
qu'il l'ut nommé, en 1871, membre du conseil
ii'T.il nu Morbihan. Une élection partielle
il l'Assemblée nationale ayant eu lieu dans Ce
département le 27 avril 1873, M. du Bodan,
légitimiste et clérical, posa sa candidature
re celle de M. Beauvais, républicain, et
il lui élu député par 47,226 voix. Il alla siéger
a l'extrême droite, contribua à la chute de
M. Thiers, vota pour toutes les mesures réac-
tionnaires pi Oposees par le gouvernement de
1 uinbai et se prononça en faveur du septen-
nal., p.ii mai 1874, il vota contre le cabinet de
Broglie, qui fut alors renversé, signu, le
15 juin SUlVaut, la proposition deiuamlant Le
1 établissement do la monarchie ot se joignit
aux députes qui fireut en grande pompe, à
BODU
cette époque, le pèlerinage de Paray-te-Mo.
niai. Eu 1875, il vota contre la constitution
du 25 février, pour la loi sur l'enseignement
supérieur, etc. Lors des élections du 20 fé-
vrier 1876 pour la Chambre des députés,
M. du Bodan posa sa candidature dans la
ire circonscription de Vannes et i) fut élu
député contre M. Burgault, candidat répu-
blicain. A la Chambre, il a continué à siéger
et à voter avec l'extrême droite légitimiste.
Au mois de janvier 1876, M. du Bodan a inter-
pellé le ministre de la justice au sujet de la
destitution de l'avocat général Baideul, qui
avait fait l'apologie des commissions mixtes.
Bol»] 1 .1 s. bourg de Fiance (Finistère), cant.
et à 6 kiloni. de Landivisiau, arrond. et à
25 kilom. de Morlaix, au bord de l'Elorn, à
116 mètres d'altitude; 1,871 hab. Magnifique
église de la Renaissance, toute couverte de
sculptures et classée parmi les monuments his-
toriques ; on y remarque surtout un baptistère
en pierre, à deux étages, avec niches renfer-
mant des statues d'apôtres et de Pères de
l'Eglise.
C'est sur le territoire de cette commune, à
3 kilom. environ de Landivisiau, qu'existe la
fontaine dont parle le savant antiquaire Caiu-
bry, et dont les eaux, dans lu croyance des
habitants, auraient le singulier privilège d'ap-
prendre aux amoureux si leur maîtresse a
conservé son innocence, cela par une expé-
rience bien simple : l'amant n'a qu'à dérober
l'épingle ou plutôt l'épine qui attache la col-
lerette de l'objet de son adoration, puis il
pose cette épine sur la surface de l'eau; si
elle s'y enfonce, c'est mauvais signe; si elle
flotte, il n'y a aucun doute sur la vertu de
lu bien-aimee.
DODIN (Jean), agronome fronçais, né à
La Lhaitre (Sarthe) en 1805. IL dewnt pro-
fesseur d'agriculture à l'Ecole normale de
Rennes, où il a fondé une écolo d'agriculture,
et il est président de la Société d'agriculture
de Rennes. On lui doit un certain norabred'ou-
v rages, parmi lesquels nous citerons : Elé-
ments d'agriculture ou Leçons d'agriculture
appliquées au département d'Ille-et- Vilaine
(1840, in-12), plusieurs fois réédités; Herbier
agricole ou Liste des plantes les plus commu-
nes {1856, iu-18), réédité en 1870; Lectures
et promenades agricoles pour tes enfants des
écoles primaires (1856, in-18); lu Culture et
la vie des champs (1858, in-12); Petit diction-
naire agricole pour les écoles primaires (1860,
in-18), réédite sous le litre de Hésumé d'agri-
culture pratique (4e édit., 1869) ; Conseils aux
jeunes filles gui veulent devenir fermières
(1864, iu-18), etc.
BODIN (Camille), pseudonyme de MmeJenny
Bastide. V. Bastidk, au tome I« du Grand
Dictionnaire et dans ce Supplément.
* BOD1MER (Guillaume), peintre fran-
çais. — Né k Angers en 1795, il est mort en
1872 dans la même ville, où il était directeur
du musée. Depuis 1858, il était membre cor-
respondant de l'Académie des beaux-arts.
M. Bodinier n'avait plus rien envoyé aux Sa-
lons de peinture depuis 1857.
'BODMER (Karl), peintre, graveur et li-
thographe suisse. — Parmi les tableaux qu'il
a exposes depuis 1861, nous citerons: Ter-
riers dans les genêts (1861); Une famille
d'ours. Dindons sauvages (1863) ; la Forêt
(1865); Bande de sangliers (1868); Terrier de
renards (1870); Au bord d'une forêt maréca-
geuse (1872); Une curée dans la forêt de Fon-
tainebleau (1874); Haute futaie (1875); Pré-
liminaires de combat (1877;.
BODTY s. m. (bo-dti). Er^ét. Syn. d'AM-
PHlSbliNE.
BUUUIN (Charles-Louis-Narcisse), homme
politique français, né à Pecquencom t (Nord)
en 1808. Lorsqu'il eut terminé ses études do
droil a Paris, il se fit inscrire comme avocat
au barreau de Louai (1833). Trois ans plus
lard, il acheta une étude de notaire k Vu-
tenciennes. Ayant vendu sa charge en 1859.
M, Boduin devint un des administrateurs de
la Société des haut- fourneaux de Maubeugu
et de la compagnie des mines d'Auzin. Il était
conseiller municipal de Valenciennes, lors-
que, aux élections de 1869 pour le Corps le-
gislat'f, il se porta candidat indépendant dans
lu 6e circonscription du Nord. Elu député, au
second tour de scrutin, par 14,439 voix con-
tre le marquis d'Havrineourt, candidat offi-
ciel, il siégea dans les rangs du tiers pai ti
qui défendait alors les idées libérales. Apres
la guerre de 1870-1871, il fut olu députe du
Nord à l'Asse nblee nationale, le 8 février
1871, par 213,778 voix. M. Boduîn alla siéger
au centre droit dans le groupe des orléanis-
tes et ne prit point part aux discussions do
lu Chambre. IL vota pour les préliminaires de
paix, les prières publiques, l'abrogation des
lois d'exil, la validation de l'élection des
princes d'Orléans, la pétition dos evéques, le
pouvoir constituant de l'Assamblée, itt pro-
position Rivet, contre la proposition Ravi-
nel et le ma m tien des traites de com-
merce, etc. Apres avoir soutenu la politique
de M. Thtera, il se joignit k la coalition
monarchique qui le renversa le 34 mai, vota
toutes les mesures ultra réactionnaires pré-
sentées par le gouvernement de combat,
su piuuonça pour le septennat, contre Ici
propositions Ferler et Maleville; mais il finit
par voter la constitution du 25 février 1875.
M. Boduin n'en continua pas inoins k fane
BOES
partie des partisans de la compression, avec
qui il appuya le ministère Buffet et vota la
loi sur l'enseignement supérieur. Après la
dissolution de 1 Assemblée, il renonça de nou-
veau a poser sa candidature et il rentra alors
dans la vie privée.
• DOECKH (Auguste), célèbre philologue
allemand. — Il est mort à Berlin en 1867.
• BOËGB, bourg de France (Haute-Savoie) ,
ch.-l. de cant., arrond. et a 24 kilom. de Tho-
non, sur la rive droite de la Menoge; pop.
aggl., 580 bab. — pop. tôt., 1,446 hab.
• BOKN, bourg de France (Loire), ch.-l.
de cant., arrond. et à 18 kilom. de Montbri-
sod, sur la rive gauche du Lîgnon ; pop.
aggl., i-860 bab. — pop. tôt., 2,035 hab. —
« C'est, dit M. Ad. Joanne, une ville fort an-
cienne qui tire, croit-on, son origine des
flou, peuple germain transplanté par César
de la Séquanie dans le pays d'entre Loire et
Allier. Au moyen âge, elle appartenait aux
seigneurs de Couzan, qui l'entourèrent de
murs et de tours (xive siècle). Pendant les
guerres de religion, Boen eut à souffrir éga-
lement des deux partis qui l'occupèrent tour
à tour. En 1745 , Mandrin occupa la ville
avec sa troupe, jusqu'à ce que les magistrats
et les habitants lui eussent payé une somme
considérable, en échange de marchandises de
contrebande. »
• BŒNNINGHAOSIE s. f. (bé-nain-gô-zl).
Bot.— Genre de plantes, de la famille des lé-
gumineuses, tribu des lotées.
BŒON, ancienne ville de la Doride , qui
faisait partie de la Tétrapole Dorique, dans
le voisinage du mont Œta.
BŒOTCS. V. Bêotds, dans ce Supplé-
ment.
BOEBESCO (Basile), jurisconsulte et homme
politique roumain, né à Bukarest en 1830. Il
venait d'achever ses études lorsque, en 1S48,
la révolution de Paris produisit son contre-
coup dans l'Europe presque entière. Avec
toute l'ardeur de la jeunesse, M. Boeresco
s'éprit des idées libérales et publia des arti-
cles dans divers journaux sous le pseudo-
nyme de Pmnrui Roman. Il ne tarda pas à
être poursuivi, mais il parvint à se cacher.
Quelque temps après, il partit pour Paris, où
il étudia le droit. A cette époque, il publia en
France quelques ouvrages qui attirèrent sur
lui l'attention. Reçu docteur en 1857, il re-
tourna en Valachie, fut nommé par le prince
Glùka professeur de droit commercial à la
Faculté de Bukarest et se démit peu après
de sa chaire. Il fonda alors le National t jour-
nal libéral, se fit inscrire au barreau et, tout
en étant avocat et journaliste, il publia di
vers ouvrages. En 1859, M. Boeresco fut
élu député. Il prit alors une part des plus ac-
tives au mouvement qui amena la réunion
des deux principautés de Valachie et de Rou-
manie sous le pouvoir suprême du prince
Couza. Les talents dont il fit preuve comme
ora-eur politique lui valurent d'être nommé
en 1860 ministre de lajustice. Après la chute
de Couza, il continua à faire partie de di-
verses combinaisons ministérielles. Chargé
du portefeuille de la justice dans le minis-
tère Ghika (28 novembre 1868), il donna sa
démission le 2 février 1870. Le 23 avril 1873,
il devint ministre des affaires étrangères et
fut remplacé dans ce poste, en juillet 1876,
par M. Jonesco. On doit à M. Boeresco plu-
sieurs ouvrages, parmi lesquels nous cite-
rons : la Roumanie après le traité de Paris
du 20 mars 1856 (1856, in-8°); Traité compa-
ratif des délits et des peines au point de vue
philosophique et juridique (1857, iu-8°) ; Exa-
men de la convention du 19 août relative à
l'organisation des Principautés danubiennes
(1858, in-go); Mémoire sur la juridiction con-
sulaire dans les Principautés - Unies (1865,
in-8°), etc.
BOERIO (Joseph), jurisconsulte italien, né
à Lendînara en 1754, mort en 1832. Il étudia
le droit à Padone, sous Bragolino, devint
juge dans divers tribunaux de la république
de Venise, puis, quand Venise fut livrée aux
Autrichiens (1797), il fut nommé assesseur du
tribunal criminel de C6tte ville, et enfin,
quand Venise eut été incorporée au royaume
d'Italie (1800), il devint juge à la cour de jus-
tice de 1 Adriatique. Apres 1814, sous le
vernement autrichien, il fut successivement
juge à Rovigo et à Padoue, conseiller k Ve-
nise. Il a laissé : Raccolta délie leggi venete,
menti i corpi magUtraii ed ofpcj rnunici-
pali di Chioggia (1764, in-8°) ; lîaccoltn délie
leggivenete pel terri turio (Vérone, 1793, in-8°) ;
La l'ratica det processo criminale (\
1815, in-8°); Répertoria det codice criminale
nustriaco (Venise, 1815, in-8°); Dizionario
del dialetto veneziano (1827).
'BOEKJESSON (Jean), poète suédois. — Il
est mort en 1860.
• BOERSCH. ancien bourg de France (Bas-
Rhin). — Cédé à l'Allemagne parle traite de
Francfort du 10 mai 1871, ce bourg est au-
jourd'hui compris dans l'Alsace -Lorraine,
cercle de Mnlsheim ; 1,804 hab.
•BOESCHÊPE, bourg de France (Nord),
cant. et k 10 kiluin. de Steenvoorde, arrond.
et à 18 kilom. d'IIuzebrouek ; pop. aggl.,
410 hab. — pop. tôt., 2,201 hab.
• BOESW1LLWALD (Emile) , architecte
français. — De 1852 à 1855, il fut chargé de
tram x à SnKv»n«, f> M . vnnne et à Orléans.
OUPPl.l-MU*T.
BOGH
Depuis lors, il a travaillé à la restauration
de monuments historiques dans la Haute-
Marne et la Meuse. Il a restauré Notre-Dame
de Laon, reconstruit l'Ecole centrale rabbi-
niqne de Metz, etc. En 1845, M. Boeswilrw lI i
a obtenu la médaille des monuments histori-
ques. En outre, il a obtenu une médaille de
20 classe au Salon de 1849, une de P* classe
à l'Exposition de 1855. Chevalier de la Lé-
gion d honneur en 1853, il a été promu offi-
cier en 1865. Parmi les dessins qu'il h expo-
sés, nous citerons : la Chapelle oVElbraek
(1839); Monuments religieux de Picardie,
Y Abbaye de Saint-Germer (1842); Projet de
restauration de la cathédrale de Laon (1S49) ;
Palais des ducs de Lorraine, à Nancy ; les
Eglises de Neuwiller, de Guebwiller, de Nie-
derhasbach, de Moulier-en-Der (1855). De-
puis lors, il n'a plus rien envoyé aux Sa-
lons.
BOETHUS, Spartiate, père d'Etéonée. Ce
dernier était un des principaux officiers de
Ménélas.
BŒUVONNE adj. f. fbeu-vo-ne — rad.
bœuf). Se dit d'une vache qui a subi l'opéra-
tion du bœuvonnage.
BOFF1NTON (***), homme politique fran-
çais, né à Bordeaux en 1817. On dit que,
dans sa jeunesse, il fut commis voyageur
pour les vins; mais, sous la présidence de
Louis-Napoléon, il fut nommé sous-préfet de
Jonzac; plus tard, il passa aux sous-préfec-
tures de Saintes, puis d'Alais. Le zèle qu'il
montra pour le gouvernement qui l'avait fait
entrer dans l'administration fut bientôt ré-
compensé par la préfecture de la Charente-
Inférieure, d'où il passa à celle du Gard,
puis des Busses-Pyrénées. Rendu à la vie
privée par la révolution du 4 septembre 1870,
il saisit la première occasion de se remettre en
évidence et se présenta aux élections du
11 mai 1873 dans la Charente-Inférieure. Il
fut élu à cause de l'appui qu'il trouva chez
les légitimistes et alla siéger à l'Assemblée
dans le groupe désigné sous le nom de groupe
de l'Appel au peuple, où tons ses votes furent
inspirés par le désir de voir tomber la Répu-
blique. Aux élections sénatoriales du 30 janvier
1876, il se présenta avec MM. Vast-Vimeux
et Roy de Loulay. Il fut élu le second par
341 voix sur 575 électeurs. Dans la circulaire
qu'il avait jubliée pour cette élection, il di-
sait : ■ J'obéirai à la constitution que je n'hi
point votée, mais qui est devenue la loi du
pays; mais, en cas de révision, je deman-
derai que les populations soient mises en pos-
session du droit national et que le pays décide
lui - même quel système politique il pré-
fère. » M. Boffinton joint à son titre de sé-
nateur celui de membre du conseil général de
la Charente-Inférieure.
BOGERMANN (Jean), théologien protes-
tant, né à Oplewert, dans la Frise orientale,
mort en 1637. Professeur de théologie à
Franeker, il présida en 1618 le synode de
Dordrecht. Il a publié de nombreux ouvrag-s,
parmi lesquels nous citerons : Praxis pœni-
tpntise, seit meditationes in lapsum Davîdit;
Annotatinnes contra H. Grotium in cjns pie-
tatemordiniim Hollandix; Parascheve ad ami-
cam collationem cum piscatore; De la puni-
tion des hérétiques; Miroir des jésuites.
* BOGHEAD s. m. — Encycl. Miner. Les
chimistes ne sont pas entièrement d'accord
sur la constitution des bogheads; mais il est
à noter que cette constitution est très-va-
riable et que le boghead ne peut guère être
considéré comme une espèce minérale défi-
nie. Le boghead d'Ecosse, le plus estimé de
tous, est d'un brun noirâtre, se laisse facile-
ment rayer et donne des traces noirâtres. Le
boghead d'Angleterre ou south-boghead est
d'une teinte plus pâle; il contient beaucoup
de matières terreuses et de soufre. M. Payen,
qui a analysé le boghead d'Ecosse, lui a
trouvé la composition suivante :
Matières bitumineuses . . . 77,00
Silicate d'alumine 20,50
Chaux, magnésie, sulfure de
fer (traces) 1,67
Eau 0,83
Total 100,00
Les schistes français de l'Ardèche et de
Saône-ot-Loire, ayant de grandes anal
de composition avec les bogheads anglais et
servant aux mêmes usages industriels, peu*
vent être classés dans la même catégorie rai-
ner île.
Jusqu'à présent, L'usage de ces schistes bi-
tumineux se limite presque à i
maïs les services qu'ils rendent bou
fiort sont très-importants et bue
e devenir plus encore quand on
des procédés économiques pour utiliser les
schistes que leur pauvreté en bitume fa
jeter jusqu'ici. On n'exploite guère, quant à
présent, que des schistes contenant au n
3 pour 100 d'huile brute, et l'on en n<
même qui sont susceptibles de fournil
qu'à 9 pour 100 lorsque leur gisement se
trouve dans des conditions défavorables pour
l'exploitation. Nous nous bornerons à étudier
ici les bogheads au point de vue des mai
qu'ils fournissent à l'éclairage, saufàîndi-
ommaii ement, en terminant, les au-
tres avantages qu'en tire l'industrie.
Le pouvoir éclairant des matières que con-
tient le boghead peut être utilisé de deux ma-
nières : suus forme de gaz ou sous forme
BOGH
d'huile. Les procédés d'extraction du gaz de
boghead se rapproehent nê'**--snirement de
l'i'on emploie pour extraire le j:az de la
houille ; il nous suffira de signaler quelques
différences dans les détails de la fabrication.
Pour extraire le gaa d'éclairage du bog-
head , on se sert de cornues séparées en
deux compartimenta par une cloison verti-
cale et avant im.30 de longueur sur om,i2 de
hauteur. Comme il importe «l'opérer brusque-
ment la distillation pour limiter autant que
possible la formation des huiles, on chauffe
d'abord les cornues à vide jusqu'à une tem-
ire d'environ 1,000°, puis on y introduit
le bnqhead concassé en morceaux de même
volume. Une demi-heure suffit pour opérer la
distillation, et pour utiliser la haute tempé-
rature des cornues ; il faut avoir soin d'en
retirer vivement le résidu et de les rech:irLr'*r
aussitôt. On a calculé que 100 kilogrammes
de boghead peuvent donner jusqu'à 20 ;
cubes de gaz, rendement sensiblement
à celui de la houille, mais qui devient énorme
si l'on considère que le pouvoir éclairant du
gaz de boghead équivaut à quatre fois celui
de la houille. Il faut d'ailleurs ajouter que
les huiles lourdes qui composent en grande
partie le résidu de la distillation, quand on
opère sur le boghead. ont une valeur ■
de 0 fr. 40 le kilogramme et qu'on en tire
près de 30 kilogrammes, ce qui élève de
12 francs le prix des produits de la distilla-
tion. Malgré tout, le prix élevé de la matière
première empêche d'utiliser ce g:iz pour l'é-
clairage public, et le boghead n'est guère em-
ployé jusqu'ici qu'à la fabrication du gaa
portatif.
La fabrication des huiles de schiste reste
donc le principal emploi du boghead. Ces hui-
les se composent en très-grande partie d'hy-
drocarbures divers, homologues de l'éthy-
lène, de la benzine, etc. Les raisons que nous
avons données pour faire comprendre la né-
cessité d'une haute température pour opérer
la distillation du gaz feront nuss'i compren-
dre qu'il faut, dans la distillation des hui-
les, se maintenir à une température relati-
vement basse, et d'autant plus que, si les
huiles peuvent être utilisées quand elles for-
ment le résidu de la fabrication du gaz, ce-
lui-ci est beaucoup moins facilement utilisa-
ble quand il se produit dans la fabrication
des huiles. La distillation de celles-ci com-
mence à 310°, et il n'est pas prudent de por-
ter la température beaucoup au delà de 400°.
Une bonne pratique consiste à placer les cor-
nues dans un bain de plomb, ce qui assure
une température maxima de 135°. Ces cor-
nues ont généralement 2m, 70 de longueur sur
om,33 de hauteur. Vers la fin de l'opération,
qui dure environ douze heures, il passe des
huiles brunes, très-épaisses, et il se dégage
un gaz très-éclairunt. La quantité des huiles
précédemment recueillies varie, suivant la
provenance du boghead^ de 5 à 50 pour 100.
Le résidu est un coke utilisable, soit pour le
chauffage des cornues, soit à d'autres usages
que nous signalerons (lus tard. Ce résidu a
donné à l'analyse les résultats suivants :
Charbon 33,00
Silice 39,70
Alumine 26,75
Chaux et magnésie 0,15
Peroxyde de fer 0.40
Total iou.00
Quand les huiles obtenues sont destinées à
l'éclairage, de nombreuses opérations sont
nécessaires pour les purifier. On les débar-
rasse d'abord de l'eau ammoniacale en agi-
tant vivement la niasse et la laissant en-
su, te reposer pendant plusieurs jours t ce
qui suffit pour que l'huile se superpose &
l'eau (sa densité est d'environ 0,850). On la
décante et on la distille pour séparer les hui-
les légères (0,825 à 0,830). Cette opération
offre un danger sérieux, celui de la solidifi-
cation d-- la paraffine, qui aurait pour suite
l'explosion de l'appareil; on s'en préserve en
Conservant à la matière une température su-
périeure à celle de la fusion de la paraffine.
Cette distillation donne :
Huile légère 58,85
Huile paraffineuse 16, 50
Goudron 20,00
Eau ammoniacale 3,00
Pertes L65
Total iuu,00
Pour achever la pi
gère, on la traite par l'acide sulfurique, on
à l'eau, on la neutralise par la chaux.
Les huiles ainsi obtenues sont parfai
sa éclairantes, mais
iod kilugr. de boghead n'en donnent que 12 ki-
logr. Si l'on veut obtenir un meilleur rende-
mais des qualités inférieures, après
avoir éliminé l'eau ammoniacale, on traite
l'huile brute par l'acide sulfurique à 60°, on
agite, on laisse reposer pendant trente heu-
I il se formo trois couches super;
ts par l'acide sulfurique, le goudron et
diverses huiles qu'on recuedle et qu'on traite
par la chaux hydratée. On laisse reposer
vingt-quatre heu t C
tifie. Ce proc i en huile
ioo du boghead em
La France, jusqu'à ces dernières ami
le boghead,
dont elle extrayait d tge.Cea
importations, avant la e..ncurrence que leur
BOHE
3S"
l
a faite depuis le pétrole, ont dépassé îo mil-
lions de kilogrammes,, dont les deux tiers
étaient fournis par la Grande-Bretagne. Les
->rincipales usines de distillation étaient éta-
ilies dans le département de la Seine. L'em-
Floi de plus en plus général du pétrole dans
éclairage privé a diminué de beaucoup l'im-
Eortance de cette industrie. Toutefois, les
uiles de schiste sont encore très-avanta-
geusement employées pour la préparation de
zîne. Aucun des pn lus de
i n'est, du reste, entièrement
perdu : l'huile paraffineuse, traitée par l'a-
cide sulfurique, est employée à la prépara-
tion de la paraffine ; les huiles lourdes, très-
utiles pour le graissage des machines, ont
pu, dans ces dernières années, être em-
ployées à l'éclairage; le goudron est em-
i des usages multiples, notamment à
ja conservation des bois de construction.
BOGMARE s. m. (bogh-nta-re). Ictuhyol.
Genre de poissons mal déterminé.
* BOGOTA (SÀNTA-FB-DE- ), ville de l'A-
mérique méridionale, capitale des Ktats-
Unis de Colombie et de l'IStat de Candi-
uamarca; 60,000 hab.
BOGUSLAS - BABAÎSOWSK1 , conspirateur
polonais du xvue siècle. Profilant du mécon-
tentement de l'urinée qui, pendant les trou-
bles qui suivirent la mort de Jean Sobieski.
ne recevait plus de solde, Boguslas lu poussa
à la révolte, se fit proclamer général et
causa de grands ravages en Pologne et en
Russie. Mais, obligé de maintenir une disci-
pline seveie, il mécontenta les soldats, et la
diète polonaise ayant proclamé L'amnistie,
tous les partisans de Boguslas l'abandonnè-
rent. II lit alors sa soumission et obtint son
pardon (1696).
* BOHadschie s. f. — Bot. Genre de
plantes, de la famille des turnéracees. I Syn.
de TURNÊRE.
* BOHA1N, ville de France (Aisne), ch.-l.
de cant., arrond. et à 22 kilom. de Saint-
Quentin , pop. aggl., 5,480 hab. — pop. tôt.,
5,931 bab. Cette ville eut à soutenir un
Lia:, 1 nombre de sièges. Elle fut prise en
1183 par Philippe-Auguste, en 1339 parles
Anglais, en 1479 par les Bourguignons, en
1481 par les Français, en 1523 par les An-
uixquels les Français la reprirent, en
1536 par les impériaux, en ÎS^S par les li-
gueurs, en 1593 et 1636 par les Espagnols,
en 1637 par Ttnenne, en 1793 et 1794 parles
Autrichiens, en 1814 et 1815 par tes alliés.
BOHATSGHIE s. f. (bo-att-chî). Bot. Syn.
de PKLTAIRK.
BOHÉATE s. m. (bo-é-a-te). Chim. Sel de
l'acide bohéique. V. bohéique ci-apres.
BOHÉIQUE adj. (bo-é-ike). Chim. So dit
d'un ueiue extrait du the noir.
— Encycl. Pour préparer l'acide bohéique
CH1°08, ou précipite par l'acétate de plomb
une décoction de thé noir, ou filtre, on
reposer pendant vingt-quatre heures, on fil-
tre de nouveau, on sature par l'ammoniaque,
• m reprend par l'alcool le précipité jaune
ainsi obtenu, on filtre, on dessèche, on re-
prend par l'eau, on évapore dans le vide, on
l 100° et ou recommence trois fois la
dernière opération. L'acide bohéique ainsi
obtenu, est déliquescent à l'air, soluble dans
l'eau et l'a cool, et fond à 100°.
On connaît deux buhéates de plomb,
cmsosrb + H»0 et C7H80«Pb,PbO
On obtient le premier, sous forme de sel gri-
sâtre, en opérant un mélange de deux solu-
tions alcooliques, l'une d'acide bohéique et
l'autre d'acétate de plomb, lavant à 1 alcool
le précipité et le séchant à 100°. Le second
se prépare en précipitant la solution aqueuse
i i a nie par une solution ammoniacale d'a-
cétate de plomb. Ce second sel est coloré eu
jaune.
Si, avant de laver le bohéate de plomb
C?M80«Pb + H*0.
on le traite par l'hydrogène sulfuré: qu'on lo
reprenne par l'eau , on obtient un
précipité jaune qu'on lave, à l'abri de l'air,
dans l'eau aie t le bohéate de ba-
ryum ( 7H806Ba-f H*0.
' BOHÈME, rovaume aujourd'hui réuni à
. — I.a population de ce
était de 4,800,818 habitants eu
18*54, s est eievee en 1870 à 5,106,069, dont
x cinquièmes d Allemands, les trois
autres cinquièmes de Tchèques ou d'étran-
gers. Cette population, en majeure partio
; -, comprend cependant 87,353 pro-
testants et 75,459 juifs. Les statuts du 25 fé-
vrier 1861 accordent à la Bohème une diète
le 2411 r : le princo
arche i Leit-
ineniz, de liœniggrœtz et de Budweis, le
de Prague, coi
membres de droit; 70 membres elu.s i
les grands propriétaire , 87 dans les vi,lesr
"9 dans les autres communes. La diète choi-
méme dans son sein 54 députés au
Keichsrath de i cas où clic
serait de procéder à cette élection, la norai-
mpereur, mais les
devraient toujours être pris dans la
diète provinciale.
Eu 1876, d'importantes modifications à la
loi électorale oui été proposées par la com-
mission permanente de la dicte. Nous avons
49
386
BOHE
dit que 87 députés étaient nommés par les
grandes villes; aux termes du nouveau pro-
jet, le nombre des villes ayant droit d'élec-
tion devra être porté de onze à seize. Un
cens de 35 florins pour la ville de Prague.de
12 florins pour les autres villes, de 8 florins
pour les campagnes serait désormais né-
cessaire pour être électeur au Landtag. Un
nouveau député serait accordé à la ville de
Pilsen, et deux nouvelles circonscriptions
électorales seraient formées à Carolinenthal
et à Leitomischi. Dans les villes, ou les cir-
conscriptions électorales sont formées par
nationalités, les 72 districts actuels, compre-
nant 36 députés allemands et autant de Tchè-
ques, comprendraient37AHemands et35Tchè-
ques; dans les campagnes, le nombre des
députés allemands serait réduit de 32 à 30,
et celui des députés tchèques serait élevé
de 47 à 49. Les femmes, qui avaient droit de
vote, le perdraient dans les villes et dans
les communes rurales et ne pourraient plus
l'exercer que par procuration dans les collè-
ges des grands propriétaires. Les délibéra-
tions du Landtag ne pourraient être valables
que lorsque les trois quarts de la diète se-
raient présents. Cette disposition, si elle était
adoptée, ne tendrait à rien moins qu'à sup-
primer la diète, si les députés tchèques per-
sévéraient dans leur système d'abstention.
L'abstention, tel est, en effet, le fond de
la politique que les partis tchèques poursui-
vent avec une'infatigable persévérance. Nous
disons les partis tchèques, car il en existe
deux, unis par une égale passion pour l'autono-
mie nationale, mais profondément divisés sur
les questions politiques. Les vieux Tchèques
constituent un parti purement aristocratique
et clérical , ardemment attaché aux, ancien-
nes institutions et refusant, par principe, de
siéger dans le Landtag aussi bien que dans le
Reichsrath, toutes inventions constitution-
nelles et libérales dont il ne veut pas enten-
dre parler. Les jeunes Tchèques, au con-
traire, partisans déclarés des idées modernes,
refusent de siéger au Reichsrath, qui est pour
eux un parlement étranger, mais siègent
très-volontiers au Landtag, qu'ils considèrent
comme un parlement national. Grâce à l'ap-
point des Allemande, partisans de la constitu-
tion , c'est généralement ht politique des
jeunes Tchèques qui triomphe, c'est à-dire
que le Landtag siège et délibère, mais que les
députés élus par lui s'abstiennent de se pré-
senter a Vienne, ce qui donne au gouverne-
ment impérial la faculté d'avoir dans le par-
lement des députés bohémiens de son parti
et lui facilite même la formation d'une majo-
rité gouvernementale. Tels sont les résultats
nécessaires de toute politique d'abstention.
Nous avons dit que la composition actuelle
de la diète de Bohême fut réglée par les ta-
tuts de 1861. La première diète s'ouvrit à
Prague le 6 avril de la même année. Le
1er niai suivant, ses députés siégèrent au
Reichsrath, où, unis aux députés galliciens,
ils tirent au gouvernement une opposition
formidable. Rieger surtout, un Tchèque d'un
incontestable talent, mais d'une violence in-
comparable, se distingua par ses attaques
furibondes. Après un incident de séance,
provoqué par Branner, autre député tchèque,
les députés tchèques et polonais quittèrent
la salle. Cet événement excita à Prague un
soulèvement général, où des Allemands, des
juifs surtout, périrent victimes de l'animosité
des Tchèques.
Depuis cette époque, les députés tchèques
se sont généralement abstenus de siéger à
Vienne. Le parti clérical, très-influent en
Bohème, favorise de toutes ses forces les
aspirations autonomistes des Tchèques. En
1873, le cardinal prince de Scbwarzenberg,
archevêque de Prague, a donné publique-
ment lecture d'une lettre pontificale annon-
çant le prochain rétablissement, à Rome,
de la congrégation de la nation tchèque.
Cette façon détournée de rétablir les na-
tionalités nous ramène bien loin en arrière
en plein moyen âge et constitue pour l'unité
ausl ;ro- hongroise, menacée déjà de tant de
façons, un tres-sérieux danger.
ESn 1S74, les vieux et les jeunes Tchèques
n'ayant pu s'entendre au moment des v.U-r-
les premiers remportèrent une victoire
rate, victoire qui, eu définitive, profita
au parti allemand, vu le système dan ten-
<i"Ti i ' les vainqueurs. La même
i François* Joseph, ton ]i m
préoccupé 'in :;*■■. idées centrait tes, in un
Prague, dans IV poir de favoriser
le progrès de ces i
onvaincre que, i ;l
les population i tchi que i, cette vmpathie
" allail pas jusqu'à ébranler chez elles la
ferme volonté de conquérir le droit de na-
tionalitô qu'on a- lil déjà et ntraintd'ac-
corder aux Hongrois.
Tel e i. i- ite i état de la Bohême depuis le
commencemenl de la lutte, el tel il re tera
prob ibleraent Ion temp m i- . vieux Tchô-
i I ai impolitique nb-
on, En loto, l T< bègue i di
Duam e , qui ai aient la majorité d
diète provinci île, onl manqué un- ,.
unique d" l'ave r dan le parle l
Vi une eu venant ■ o ,
fractions de Top]
:, | )| m ■ tU 1
Il "w ii i .,ui |< m offi m une véi itnl
e, el nfni hanl la bigarre 1 1
BOHE
donner une constitution à l'Autriche, ils ont
perdu la plus belle et peut-être la dernière
occasion de conquérir leur nationalité. Au-
jourd'hui la politique centraliste a triomphé
dans les conseils de l'Autriche, et il n'est
pas à prévoir que l'abstention des vieux
Tchèques parvienne à enrayer ce mou-
vement.
* BOHÊME adj. — Encycl. Frères bohèmes.
V. morave, au tome XI du Grand Diction-
naire.
Bohémienne (la), opéra en quatre actes
et un prologue, livret de M. de Saint-Georges,
musique de Balfe ; représenté au Théâtre-Ly-
rique le 30 décembre 1870. Cet ouvrage était
populaire et avait rendu célèbre le nom de
Balfe en Angleterre depuis plus de vingt
ans, lorsqu'on se décida a le faire connaî-
tre au public français. Les péripéties nom-
breuses et serrées de ce drame en décèlent
l'origine; c'était primitivement un ballet de
MM. de Saint-Georges et Mazillier, la Gipsy,
dont MM. Benoist, Thomas et Marliani ont
écrit la musique. Le lieu de l'action a été
transporté d'Ecosse en Hongrie. Sarah d'Arn-
heim est une jeune fille qu'un bohémien ,
nommé Trousse-Diable, a enlevée tout en-
fant à son père, riche seigneur hongrois.
Elevée au milieu d'aventuriers, elle a inspiré
une passion qu'elle partage k un jeune sol-
dat nommé Stenio, qui s'est engagé dans la
troupe de Trousse-Diable pour ne pas servir
l'empereur d'Autriche. La reine des bohé-
miens, Mabb, jalouse de Sarah, s'efforce de la
perdre. Elle lui fait porter un bijou volé à un
seigneur de Crackentorp. La jeune fille est
arrêtée, conduite devant le juge, qui se trouve
être le comte d'Arnheim. Dans son désespoir
de ne pouvoir prouver son innocence, elle
veut se tuer d'un coup de poignard. Le
comte arrête son bras et découvre à un signe
particulier que Sarah est sa fille. Le prolo-
gue explique l'origine de cette cicatrice, dont
Stenio a été l'auteur dans une circonstance
où il a sauvé la vie à cette enfant. C'est une
invention, à notre avis, tres-hasardée,etqui a
l'inconvénient d'un pléonasme dramatique.
Sauver trois fois la vie à une jeune fille dans
un opéra, c'est deux fois de trop. Cela n'est
supportable que dans un ballet. La reine
Mabb, en effet, jalouse du bonheur de Sarah,
qui va enfin épouser Stenio, rentré en grâce
auprès de l'empereur et reconnu pour un
noble gentilhomme, veut faire tuer la jeune
fille par un de ses hommes. Trousse-Diable
détourne l'arme, et la balle va frapper la
reine Mabb elle- même. La pièce a beau-
coup plu en Angleterre et a peu réussi à
Paris; c'est la meilleure partition de Balfe.
L'inspiration manque un peu d'originalité et
de force, mais elle est brillante et facile. La
partie vocale est bien traitée et l'instrumen-
tation colorée. Quant à la nature des idées,
elle se subordonne trop aux moyens drama-
tiques employés alors par Donizetti et même
par Adolphe Adam. Ce dernier musicien a
exercé sur lui une influence singulière, que
l'on a remarquée surtout dans le Puits da-
mour et dans l'Etoile de Sêville. L'ouver-
ture de la Bohémienne est fort bien écrite
pour les instruments. Elle plaît aux amateurs
d'une intelligence musicale moyenne. Les
modulations y sont trop fréquentes. On peut '
citer le chœur des bohémiens , la prière ,
dans le prologue; dans le premier acte, la
marche du guet, la romance du rêve, le duo
entre Stenio et Sarah; au deuxième acte, un
bon quatuor et un duo de femmes; ensuite,
un finale imité de Donizetti , et des soli de
flûte et de violon pendant les entr'actes. L'o-
péra de la Bo/témienw a été chanté par Mon-
jauze, Lutz, Bacquié, M^e Wertheiinber et
Brunet-Lafleur ; dans une autre distribu-
tion, on a remarqué Coppel, Mlle Sehrœder
et Mme Dubois.
Bobcmiem devant Luuis XI, tableau de
M. Charles Comte. Le titre sous lequel ce
tableau a été expose au Salon de 18G9 est
celui-ci : Bohémiens faisant danser des petits
cochons devant Louis XI malade Le sujet est
emprunté & la chronique de Jean de Saint-
Gelais. Au milieu de la chambre royale, un
zingaro crépu, maigre, élance, vôtu d'un
costume baroque, souffle gravement dans un
flageolet et bat du tambour, jouant un inr-
nuet que dansent deux ooehons savants. Le
danseur, vu de dos, a la toque sur la bure et
l'épée au flanc; la danseuse, coiffée d'une
cornette en forme de pain de sucre, laisse tom-
ber délii 'i' m ni ses mains, srs pattes, pour
mieux dire, • ■< penche la tête pour se don-
ner des grâces; elle «-st. a croquer. Le vieux
roi, eut :é da ris son ht a courtine -, n
»-ii riant. Près «lu chevel se tient le médei m
Coictier, roide et impassible. Devant le foyer,
doux n ii-s ."ut agenouilles, marmottant
des prières et jetant un regard effaré aux
dtmx 'lui lurs, qu'iLs prennent apparemment
| ' dos incarnai s do Satan. A gamme, la
femme du bohémien habille trois autres .n-
teurs de cette troupe savante. Des seigneurs
et des haltebardiers témoignent leur gaieté
avec plus ou moins d'expansion. « La
est spirituellement composée, sans recher-
che d'une ordonnance théâtrale, a dit M. Paul
■ le Saint- Victor ; les figures sont empreintes
de l'esprit du temps; la couleur, un peu
■ le, ied à une cnambri de malade, ou lu
n'an ive qu'a rtî. * m ne saurait trop
1 r i" ■ tyle exact, le rendu parfait de l'u
m iublemeut et des accessoires. M. * ! ointe d ■•
BOIS
jamais mieux fait, nous allions dire mieux
narré. Ses tableaux ont l'intérêt de récits
bien faits; on dirait des pages de Mémoires
prenant forme et vie. »
BOHON UPAS s. m. (bo-o-uu-pass).Toxicol.
V. upas, au tome XV du Grand Diction-
naire.
BOIARIA, ancienne contrée de la Germa-
nie, où s'établirent les Boïens chassés de la
Bohême par les Marcomans. C'est aujour-
d'hui la Bavière.
' BOICHOT (Jean-Baptiste), homme politi-
que. — S'étant fixé en Belgique, il sy est
marié, et il est devenu chef d'institution à
Bruxelles. Outre les écrits de lui que nous
avons cités, on lui doit : Notions sur l'astro-
nomie (1S62, in-12); Esquisse de l'Europe,
Eléments de géographie physique et politique
(1863, in-8°); Eléments de géographie physi-
que (1864, in-12); la Révolution dans l armée
française (1865, in-is); Souvenirs d'un pri-
sonnier d'Etat (1867, m-32); la Question de
demain, Esquisse d'une nouvelle organisation
politique et sociale (1868, in-32); République
et patrie (1870, in-12); la Fiancée du pros-
crit, comédie en quatre actes (1873, in-12) ;
Après l'orage (1875, iu-8<>), etc.
BOIDE s. f. (boî-de). Bot. Syn. de thapsie-
BOIGUE s. m. (boi-ghe). Bot. Arbre du
Chili.
" BOILAY (Antoine-Fortuné), publiciste et
administrateur français. — Il est mort en
1866.
BOILLOT (Alexis), savant français, né à
Louhans ( Saône-et-Loire) en 1819.11 s'est
adouué à l'étude de la physique, de la chi-
mie, de l'astrouomie, et il a été attaché pen-
dant plusieurs années à l'Observatoire de
Paris. M. Boillot s'est livré ensuite à l'ensei-
gnement des mathématiques. Ce savant s'est
fait connaître par des ouvrages et par d'in-
téressants travaux, notamment sur les efflu-
ves électriques et sur l'ozone. Outre de
nombreux articles insérés dans le Moniteur
officiel, auquel il a été attaché comme rédac-
teur scientifique, M. Boillot a publié : Nou-
velle théorie des parallèles, exposée et démon-
trée avec la dernière rigueur (1851, in-8°);
l'Astronomie vulgarisée (1863, in-18); V Astro-
nomie au XIXe siècle, tableau des progrès de
celte science depuis l'antiquité jusqu'à nos
jours (1864, in-12), réédite-' en 1872; Elé-
ments de météorologie (1864, in-12); Traité
élémentaire d'astronomie (1866, in-12); De la
combustion , Phénomènes généraux ( 1869,
in-12), etc. M. Boillot a aussi publié avec
M. Menault : le Mouvement scientifique.
* BOINV1LL1ERS (Edouard). — Il a cessé
de faire partie du conseil d'Etat après la ré-
volution du 4 septembre 1870. M. Edouard
Boinvilliers a fait depuis lors, dans ses écrits,
de la propagande bonapartiste. Outre ses
Etudes politiques et économiques, il a publié :
Introduction aux éléments d' histoire de France
(1856, in-S°); Eléments d'histoire de France
(1856, iu-8°) ; les Tarifs des chemins de fer
dans la nouvelle politique commerciale (1S60,
iu-8°) ; Des transports à prix réduits sur les
chemins de fer (1859, in-8°) ; l'Etat et les che-
mins de fer (1865, in-8°) ; Paris, souverain de
la France (1868, in-12); Causeries politiques
(1872, in-12) ; Catéchisme impérial ( 1873,
in-12); le Septennat (1874, in-16); le Manuel
de l'électeur indépendant (1875, in-16); les
Droits et les devoirs de l'impérialiste (1875,
in-16).
* BOIS s. m. — Bot. Bois d'acossois, ou
Bois baptiste, ou Buis de sang, ou Bois san-
glant, Millepertuis en arbre. Il flots d'agatis
ou d'agouti, Gattilier divariqué. Il Buis d'ai-
nou. Robinier. Il Bois d'amande. Laurier pi-
churim et marile k grappes, n Bois d'angeltn,
Andire à grappes, n flois d'anisette, Espèce
de poivrier, il Bois arada ou Bois piquant,
Chrysobalane icaco. Il flots d'argent, Pro-
tee argenté. Il Bois d'aronde, de ronde ou
de rongle, Erythroxyle à feuilles de lau-
rier, n Bois d'aspatath. Bois de Chypre, Bois
de cygne, Aspalathe ébène. Il Bois bâcha, Bois
à caleçons, Bauhinie. Il Bots à baguettes, Rai-
sinier et sébestier. Il Bois balle, Guaree tri-
chiloïde. Il Bois de bananes, Uvaire odorante
et uvaire distique, il Bois bardottier, Bois de
natte. Bois téte-de-jacot, Mimusopes. il Bois
raboit, Bois de férole, Dois satiné. Bois mar-
bré, Pérolie. il Bois a baraques, Bois oarao,
Corobret if. il Bois à barriques, Bauhinie. n
Bois <le bassin, BlaokweUie. n Bois de bigail-
Ion, Eugénie, n Bois de bittet Sophora hété-
rophylle. n Bois blanc. Staphilier, hernandie
re, stdéroxyle s feuilles de laurier, se-
ringats coronaire et inodore, n Bois blanc
rouge, Bois de poupart, Poupartie. n Bois de
bombarde, de tambour ou de ruche, Ambôra.
Il Bois de bouc. Promue à feuilles dentées. Il
flots bracelet, Jacquinle a bracelets, n Bois
brai, Cordie macropnyUe. n Bois de Brésil ou
de Fernambouc, Brésillet, n flot* cabri ou ca-
ln-il. Unis ,ir t)nurt .Lu ipli\ 1-', rllivlir, |';i-
gara, knantie orientale, il Bois puant, Câ-
prier, breynie. mimeuse de Farnèse. n flot'j
d'Inde de la Jamaïque, de Nicaragua, Sté-
inatoxyle de Cam pèche, n flots de canot, Ca-
lophylle, tri nu nain- , tulipier, cyprès disti-
que, ii Bois de capitaine, Bois hinselin, Mal-
\que, Cornutie pj i amidale.
H flots cabré, Bois de loustau. Fusain, évo-
d Rurope, antirrhée asiatique, fl Bois
assaut ou collant, Psutliyua. n Bots de ('ara-
BOIS
lam, Sterculie fétide, u flots de cayan, Sîma-
rouba. Il flots de cèdre, Anibe de la Guyane,
cacaoyer, genévriers à l'encens et de la Ca-
roline, il Bois de chambre, Agave d'Amérique.
Il Bois de chandelle, de lumière, Amyride elé-
mifère, dragonnier, agave fétide, erithalis
frutiqueuse. Il flois de charpentier, Juslicie
pectorale. Il Bois de chauve-souris, Gui de
Bourbon, u Bois de chêne, Bignone à bois
blanc, très-longue, à cinq feuilles. Il flots de
chenilles, Volkamérie héiérophylle, conyze k
feuilles de saule. H Bois de cheval, Bois-ma-
jor, Erythroxyle de La Havane, il Rois de
chik, Cordie. il Bois de clou, Eugénie lui-
sante, ravenala de Madagascar, myrte à
feuilles de noyer. Il Bois d cochon, Bursère à
gomme, icica à sept teuilles, paultinie asiati-
que, n Bois de colophane bâtard, Bois de com-
pagnie, Bursère k feuilles obtuses. Il Bois de
corail, Erythrine â bois de corail, il flots de
corne, Garcinie d'Amboine, brindonîer de Co-
chinchine. il flois câtelet ou à côtelettes, Cor-
nutie pyramidale, caséarie à petites fleurs,
éhrétie, ellisie. Il flois du crabe ou de crave,
Myrte à feuilles de noyer, il flois creux, Lî-
syantbe aile, il Bois de cuir ou de plomb,
Dirca palustre. Il flois de dames, Bois d'huile,
erythroxyle de Maurice. Il flois dard, Bois de
flèche, Possire. Il flots de dartres, Milleper-
tuis à larges feuilles et k feuilles sessiles. n
Danaïde odorante, il Bois de demoiselles, Ivir-
ganélie de Maurice, il flois de dentelle, La-
get. Il flots dur, Charme de l'Inde, il Bois dys-
sentérique, Bots tan, Malpighte à épis, il Bois
d'écorce, Uvaire, blaekwellie, nuxie. Il Bois
d'encens, Icica ennéandre. il flois épineux,
Fromager, zanthoxyle. Il Bois éponge, Cissus,
gastonie. Il Rois éti, Eugénie, il Rois falaise,
Myrte. Il Bois fléau, ou de flot, ou de liège,
Bois siffleux, Fromager coton, cordie k lar-
ges feuilles, hibiscus tilleul. H flois fragile,
Caséarie fragile. Il Rois de fredoche ou d'ortie,
Rois pelé, Cythocoxyle. Il flois de frêne, Bi-
gnone et quassia. Il flois galeux ou de sen-
teur, Assonie. Il Bois de garou, Bois gentil ou
joli, Rois d'oreille, Daphné garou. il flots de
gaulettes, Hirtelle à grappes et mélicocca. Il
Bois de gérofle, Myrte k feuilles de noyer. Il
flots de glu, SUlliugie. H flots de goyave,
Prockia. Il flots de grrynon, Bucide. il flois
gris, Mimeuse. Il flois Guillaume, Convie,
baceharide. Il Bois de guitare. Bois gui tarin,
Cytharexyle. Il Bais immortel, Hunibertie de
Madagascar, erythrine à bois de corail. Il
Bois incorruptible, Homalion k grappes, bu-
mélie à feuilles de saule, laurier sassafras,
humbertie de Madagascar, h flois Isabelle,
Laurier de Bourbon, myrte. Il Bois jncot, Eu-
génie de Maurice, il Bois Jean, Ajonc d'Eu-
rope. Il flois de lance, Randie épineuse,
uvaire odorante, u flois de laurier, Croton k
feuilles de coudrier, il flots de lessive ou de
lièvre, Cytise des Alpes, il flois de lettres,
Sidéroxyle inerme, piratinere de la Guyane.
Il Bois lucë, Carallie comestible. Il flois ma-
caque, Tococo de la Guyane. Il flots de maïs,
Mtriueeyle. il flois Malabar ou de Malbutuk,
Nuxie. n flois a Malingre, Tournefortie. ||
flois manche houe , Zanthoxyle massue d Her-
cule. H Bois marbré bâtard, Erythroxyle. Il
flois Marie, Calophylle. il Buts de mâture,
Uvaire. Il floi's de mèche, Apeiba glabre,
agave fétide, u flois menuisier, Portésie. u
Bois de merle, Andromède k feuilles de saule,
olivier du Cap, célastre ondule, savonnier
Il Bois des Moluques, Croton tiglium. Il flois
nagone, Mirobolau. n flois de nèfle, Eugénie.
Il flois noir, Mimeuse lebbek, diospyre ebe-
nier, Aspalathe ebenier. il flois d'oltve, Oli-
vier de Bourbon, eleodendron de Maurice,
nerprun très-grand, il Buis d'or, Garpînus
d'Amérique, il flots d'orme, Micocoulier a pe-
tites fleurs, cacaotier guazuma. Il liois deper*
roquet, Fissilie des perroquets. Il flois de pin-
tade, lxore rouge, ardisie. Il Bois a pion, Mû-
rier des teinturiers. Il flots de pied de pouli ,
flois de ronce, Toddalie. il flois de pissenlit, Bi-
gnone. Il Rois pliant, Osyris blanc. Il flotv plié,
Brunsfelsie. Il Rois de poivrier, Erythroxj le a
feuilles de laurier, fagara. Il flou guevis, Ojn-
visie. n Bois de quinquina , Malpigbie. u flois
ramier, Psychotne, micocoulier. Il Boisrwnon,
Trophide a Amérique, savonnier, ei vthroxyle
roux, il flots de râpe, Cordie. Il flois de rat,
Myouiiue. H Bois de rivière, Chiinairhule,
inga, caséarie k petites feuilles, il Boit sain,
Daphné gaîac. n Bois de Saint-Jean, Panas.
n Bois de sapan, Géaalpînie. n I><>is sarmw
tettx; Cordie jaunissante. Il Bois de sassafras,
Laurier sassafras, n Bois de sauge, Laniane.
il flois de savane, Cornutîe pyramidale, Qat-
iilici- ihgite, coumarouna odorant, il flots de
sénil, Conyze à feuilles de saule, y Bois dé
sente, Nerprun, ti flois de seringue, Sève de
!a Guyane, il Bois de suie, Muungie, celtide
k petites fleurs. Il flois de taeamaque, Calo-
phylle, peuplier balsumifêre. Il Buts de teck,
Tectone grande, il flois tendre à cailloux, Mi-
meuse arbre, il flois if. tisane, Smilax. Il Buis
de violon, Macaranga.
— Moll. flois de cerf. Nom marchand du
rocher scorpion, n flots veine, Volute hé-
braïque.
— Modes. Manière de di «poser les cheveux
pour la coiffure d'une femme, à la lin du
xvnc siècle. Il y avait le bois et le petit bois,
— Art vétér. Maladie du buis, Mal de bois.
Mal de bois chaud, Gastro-entérite u laquelle
sont sujets les herbivores qui paisseut dans
le b
— Cncycl. Industi. Conservation des bois.
BOIS
Pendant l'hiver de 1840. un professeur de
chimie h Bruxelles, M. Melsens, eut l'idée de
procéder à la préparation de blocs de bois de
cm 40 de longueur sur om,25 de diamètre, en
les* imprégnant de goudron de gai pai
chauffes et des refroidissements successifs;
ensuite, il avait enfoui les bois dans an coin
do jardin, dans un endroit où la terre était
saturée des produits d'un urinoir voisin. Deux
ans après, ils furent retirés et trouvés par-
faitement intacts. Des stries blanches, dans
lesquelles le goudron n'avait pas pénétré, ré-
gnaient sur leur section; mais on put faci-
lement se rendre compte que le goudron
avait partout suivi les sinuosités des fibres
ligneuses.
Lorsque ces bois eurent été fendus, on fit
deux parts, dont l'une fut conservée à l'air,
tandis que l'autre était soumise à des épreu-
ves multipliées. Après avoir été enfouis plu-
sieurs années dans la terre, ils furent expé-
diés en France, où, pendant dix-huit mois,
• in les tint à l'abri de toute cause de dé-
térioration. A. leur retour en Belgique, on
les soumit pendant douze heures de suite à
de la vapeur d'eau à 100o, puis ils furent
brusquement refroidis dans de l'eau et expo-
sés à la gelée. Après les avoir laissés passer
un hiver à l'air libre, on les exposa sur un
sol humide, et, au bout d'un certain temps,
on les transporta sur une terrasse, dans un
endroit isolé. Enfin, ils furent enfouis pen-
dant six ans dans une terre sablonneuse, mé-
langée de mortier, où ils supportaient un
tonneau destiné à recevoir l'eau de pluie.
Comme on le voit, les alternatives de sé-
cheresse et d'humidité s'étaient succédé sans
rien laisser à désirer. Le résultat fut aussi
satisfaisant que possible, puisque, après plus
de vingt-cinq ans d'expériences, les bois gou-
dronnés étaient restés parfaitement intacts.
Après s'être bien rendu compte de l'action
du goudron, le savant chimiste tira de ses
observations les conclusions suivantes, for-
mulées par M. Louis Figuier dans son vo-
lume de l'Année scientifique de 1873.
« On peut injecter en tout ou en partie des
blocs de bois en grume, secs, humides,
équarrïs, travaillés, ayant été préparés par
des sels et même en voie de pourriture, en
employant la condensation de la vapeur
d'eau et la pression atmosphérique comme
force mécanique et en utilisant la chaleur
pour dissoudre ou liquéfier les matières pré-
servatrices.
• Les bois peuvent être entièrement ou par-
tiellement imprégnés, et, dans ces deux cas,
ils résistent plus ou moins aux agents qui les
allèrent.
i La matière préservatrice qu'on injecte
suit toujours les chemins que la détérioration
prend dans les bois qui s'altèrent spontané-
ment.
» La carbonisation superficielle est plus ef-
ficace quand elle se fait par l'intermédiaire
des matières goudronneuses, etc., que lors-
qu'on se contente de porter le bois en na-
ture a une température qui en désorganise
une partie.
■ Lorsqu'on ne produit qu'une injection
peu profonde, il est indispensable que le bois
ait reçu, avant la préparation préservatrice,
la forme sous laquelle il doit être utilisé.
» Une bille qui serait complètement péné-
trée de goudron, de brai, etc., aurait une
existence très-longue, sinon indéfinie, si elle
n'était soumise qu'aux agents ordinaires;
mais il y a Heu de tenir compte des causes
tué uniques qui doivent l'altérer.»
Depuis les expériences de M. Melsens, une
foule d'autres ont été tentées avec plus ou
moins de succès pour la conservation des
bois. Le procédé qui a obtenu le plus de fa-
veur est dû à M. Boucherie, et il consiste a
faire pénétrer les liquides antiseptiques jus-
qu'au cœur, ou tout au moins k de grandes
profondeurs de bois. En ce qui concerne la
pénétration du liquide, le système de M. Bou-
cherie (emploi d'une haute colonne de li-
quide faisant pression) et divers autres sys-
i i 'lus à MM. Bréant, Bethel, Lêgé,
Fleury-Pironnet, pression en vase clos, don-
nent les résultats les plus satisfaisants; mais
la difficulté consiste à trouver des antisep-
tiques convenables. Les inventeurs ont utilisé
tour à tour le chlorure de zinc, le sulfate de
enivre, un mélange d'urine et île -ulfato de
fer, qui donne naissance à an phosphate de
fer ; un mélange de chlorure ou de su I fur- de
baryum et d'acide sulfurique, qui produit
du sulfate de baryte; un mélange do sulfate
de fer et de silicate de potasse, au moyen
duquel on obtient un ferro-silicate, etc.
Tous Ces procédés, en raison même dos
acides qu'ils emploient, altèrent plus ou moins
la composition des bois.
On a également employé la créosote ; mais
cette substance est d'un prix trop élevé, et
d'ailleurs elle ne durcit pas le bois. Enfin, un
ancien élève de l'Ecole polytechnique, M.Hatz-
feld, a imaginé tout récemment un système
nouveau pour la conservation des bois. Après
avoir reconnu, au moyen de diverses expé-
riences, que les bois les plus résistants sont
les 1 1ns ! iches en acide tânnique et gallique,
M. Hatzfeld propose, d'imprégner les bois de
diverses essences, d'abord d'acide tânnique,
puis d'une dissolution de pyrolignite de ter.
!,'< s deux injections successives ont pour ré-
sultat de déposer peu à peu dans les cellules
du bois Lé tannate de fer, qui devient l'agent
du leur conservation. Les vois ainsi préparés
BOIS
peuvent être assimilés au chêne devenu in-
altérable par un long séjour sous l'eau. On a,
en effet, constate que des blocs de chêne re-
trouvés après plusieurs siècles avaient ac-
quis une densité extraordinaire en même
temps qu'une couleur variant du brun an noii .
Ce nouveau procédé est plus économique
que les autres, car l'acide tânnique et le py-
rolignite de fer se trouvent d'une manière
courante dans le commerce.
Boi« nacré (un), tableau de M. Français;
au musée de Lille. Dans un vallon boise, un
ruisseau roule sur un lit pierreux et baigne
de ses ondes fugitives les hautes herbes, les
fleurs sauvages et les jeunes arbustes qui en-
combrent ses rives. Un doux soleil de prin-
temps éclaire, sans la pénétrer, la fraîche
verdure du bocage. Un ciel d'un azur encore
pâle se montre ça et là, à travers les dente-
lures du feuillage. Dans le lointain, une cas-
cade couvre de son écume brillante le flanc
verdoyant d'un coteau. Ce paysage, ou tout
est lumière, fraîcheur et parfum, ou s'épa-
nouit l'éternelle jeunesse de la nature, a un
caractère vraiment idyllique ; le titre de Bots
sacré que lui a donné l'auteur n'est point
trop ambitieux, et M. Français n'avait pas
besoin, pour le justifier, d'animer sa toile au
moyen d'un couple mythologique, un satyre
assis près d'une nymphe qui tient un chalu-
meau, t A la place de M. Français, dit
M. Maxime Du Camp, j'aurais simplifié la
composition; je l'aurais débarrassée des ac-
cessoires inutiles, je n'aurais point assis sous
les arbres ce satyre et cette nymphe, et je
serais arrivé, je crois, à un résultat meilleur,
à produire un effet abstrait de fraîcheur et de
printemps, et c'est là, je n'en doute pas, ce que
cherchait l'artiste. Son tableau eût donné une
impression plus mystérieuse, plus profonde;
la nature est pleine de. ces solitudes char-
mantes devant lesquelles on s'absorbe avec
admiration et que la présence seule de
l'homme, fùt-il pâtre ou Sylvain, suffit à trou-
bler. Les véritables habitants de ce Bois sacré,
c'étaient les fleurs printanières, les branches
flexibles et l'invisible nymphe qui pleure en
chantant au loin dans la grotte et dont les
larmes coulent en reflétant l'ombre mobile
des feuilles caressées par la brise. » Ce ta-
bleau, exposé pour la première fois au Sa-
lon de 1864, a reparu à l'Exposition univer-
selle de 1867. Il a été lithographie par
M. Français lui-même, et l'Illustrât ton en a
publié une gravure sur bois.
B01SGOINT1F.R (Geneviève-Elisa), actrice,
née à Paris en 1817, morte dans la même
ville en 1877. Fille d'une marchande des
quatre saisons, elle vendit, comme sa mère,
sur la voie publique jusqu'au jour où une
rencontre romanesque décida de sa carrière
d'artiste. Elle débuta en 1837, au théâtre Saint-
Antoine, dans Zixine ou l'Ecole de décla-
motion. Son succès fut aussi franc que son
jeu. Elle montra la même gaieté communica-
tive dans plusieurs vaudevilles, notamment
dans les Belles femmes de Paris (1839). Elle
passa ensuite à l'Ambigu-Comique et inter-
préta un rôle que Dennery avait écrit pour
elle, la Grisetle au vert (1840). Engagée aux
Variétés, elle parut le 9 janvier 1841 dans
l'Hospitalité, de Cormon et Chabot de Boin.
■ C'est une débutante, dit Thomas Sauvage,
qui ne manque pas d'aplomb et d'assurance;
elle lance le mot le plus hasardé avec une
audace froide qui a bien son piquant. ■ Elle
chantait, d'ailleurs, fort agréablement le
couplet. Son second début fut plus décisif, le
Il mai, dans les Deux darnes au violon, po-
chade qui réussit grâce à son entrain et à sa
joyeuseté. Elle créa, entre autres rôles, en
1842, Athénaïs d'un Bas-Bleu; Mme Patin
de Carabins et carabines; Mme Crépin de
Fargeau le novrrisseur; Camélia des Petits
mystères de Paris; en 1843, Anoanda de Bo-
guillon à la recherche de son père; Mme Le-
bœuf des Caravanes de Moyeux; Virginie des
Deux hommes noirs; Gervaise du Mariage au
tambour; Madeleine du Trombone du régi-
ment; en 1844, Julie d'Une séparation ; Giro-
flée du Bal Mabille; Francinette des Aven-
tures de Télémaque, etc. C'est vers cette
époque que, bonne et compatissante de sa
nature, elle vint en aide à un comédien au-
quel, au récit de sa détresse, elle remit 50 fr.
et qui, avant de la quitter, lui déroba une ba-
gue. Mlle Boisgoniier s'éloigna de la scène
parisienne pendant quelques années. Après
la révolution de Février, elle revint aux Va-
riétés, où elle se fit de nouveau applaudir
dans bon nombre de pièces, parmi lesquelles
is i itérons : tes Beautés de la cour (1849);
I ■ Supplice de Tantale (lS5o) ; les Souvenirs de
M (1852); les Mystères de l'été, nn
meilleurs rôles (18.'»3); les Noces de Merlu-
chet (1854). Elle entra en 1857 aux Folies-i)in-
' , ou elle débuta dans la V iramlirre
des zouaves de Charles Potier et dans Un
scandale, une pièce de son gai répertoire,
puis retourna pour la troi . en dé-
■ ■ mbre 1858, au passage des Panoramas, sur
eue qui convenait le mieux à son talent.
Elle y créa tour a tour la comtesse de Mon
nez, mes yeux, ma bouche; l'ogresse du Petit
Pout et 1 I 159] . ^i terni iê A* Une femn <
corniche aux papillons (1861).
Au mois de juillet, on ferma la salle pour
cause de réparation, et la troupe alla jouer
an théâti 8 D Boi gontiei , qui
était depuis Ion ;temps très-Kée avec Prétil-
lou, ne la quitta plus et créa ou reprit, souvent
BOIS
à côté d'elle, des râles dans les Premières ar-
mes de Bichelieu, les Chevaliers du pi:,',
le Mari d'une étoile] les Prés Saint-Gt i
les Mystères de l'été, les Pantins étemels\
les Enfants terribles (1865), etc. For
une paralysie des jambes de se retirer jeune
encore du théâtre, elle entra, pour u'm \
sortir, dans la maison de santé de la rue Pic-
pus, ou elle mourut après avoir souffert, pen-
dant de longues années. — Il ne faut point
la confondre avec Mme Roeheblave, dite
Boisgonticr, née Elisabeth-Françoise Adam,
morte Je 15 mars 1876. Cette dame a laissé
au théâtre : \nPariure de Jules Denis, comé-
die en deux actes (1852); Maître Wol/f, co-
médie eu un acte (Odéon, 1858). Le sujet de
cette dernière pièce est tiré d'un conte trHoff-
matin intitulé : Maître Martin et ses appren-
tis, dont Charles Lafont a fait lui-même le.
Chef-d' œuvre inconnu.
* BOIS-D'OINGT (LK), bourg de France
(Rhône), ch.-l. de cant., arrond. et à 14 ki-
lom. de Villefranehe, sur la pente d'une mon-
tagne ; pop. aggl. , 867 hab. — pop. tôt.,
1,394 hab.
* BOIS-DUVÀL (Jean-Alphonse) , médecin
et naturaliste. — Outre les ouvrages «pie
nous avons cités, on doit à ce naturaliste dis-
tingué les livres suivants : Gênera et index
methodicus europxorum lepidopterorum (1840,
in-8°); Essai sur l'entomologie horticole com-
prenant l'histoire des insectes nuisibles à l'hor-
ticulture, avec l'indication des moyens propres
à les éloigner et à les détruire (1866, in-80) ;
Considérations sur les lépidoptères <
de Guatemala à M. de LOrza (1870, in-8°) ;
Histoire naturelle des insectes, Species géné-
ral des lépidoptères hétérocères (tome 1er,
1874, in-8o).
•BOIS -GUILLAUME, bourg de France
(Seine-Inférieure), cant. et à 4 kilom. de Dar-
netal, arrond. et à 4 kilom. de Rouen, sur
une hauteur; pop. aggl., 3,000 hab. — P°p.
tôt., 4,046 hab.
* BOIS-LE-DUC, ville de Hollande, ch.-l. de
la prov. de Brabant septentrional ; 28,000 hab.
BOISSARIE (Gustave), médecin français,
né k Sarlat en 1836. Il étudia la médecine à,
Paris, ou il fut reçu docteur en 1862. M. Bois-
sarie exerça pendant quelque temps son art
à Cauterets, puis il vint se fixer dans sa ville
natale. Il a été, pendant quelque temps, sous-
préfet de Sarlat eu 1871. Correspondant de
la Société de médecine de Bordeaux et de
quelques autres sociétés savantes, le docteur
Boissarie a collaboré à la Gazette des hôpi-
taux, et il est l'auteur d'un certain nombre
de mémoires , parmi lesquels nous citerons :
le Bhumatisme cérébral (1858) ; le Rétrécisse'
ment de l'urètre (1862) ; le Pied bot hysté-
rique (1864) ; le Choléra infantile ( 1866 ) ;
l'Embolie, son étude critique (1867); l'Uré-
throtomie externe (1869), etc.
BOISSE (Adolphe), ingénieur et homme po-
litique français, né à Rodez en 1810. A vingt-
deux ans, il entra à l'Ecole des mines, d'où
il sortit avec le brevet d'ingénieur civil en
1835. Nommé, l'année suivante, directeur des
mines de Cannaux, il fut à la tète de cette
exploitation jusqu'en 1853, époque ou il de-
vint directeur général du chemin de fer de
Cannaux à Albi. Le gouvernement le chargea
ensuite de diverses missions. Membre de la
Société géologique de France, de la Société
d'histoire et d'archéologie , il est en outre
président de la Société des lettres et des
sciences de l'Aveyron. Lors des élections
du 8 février 1871, M. Boisse fut élu, par
59,563 voix, député de l'Aveyron à l'Assem-
blée nationale. Il alla siéger dans le groupe
monarchique et clérical et ne prit point
part aux discussions. Il vota pour la paix,
pour les prières publiques, pour la pétition
d'-s evéques, pour le pouvoir constituant de
l'Assemblée, pour l'abrogation des lois 'd'exil,
contre le retour de la Chambre à Paris ; il
contribua au renversement de M. Thiers ,
appuya imperturbablement toutes les me-
sures de réaction proposées par le gouverne-
ment de combat et vota pour l'érection do
l'église du Sacré-Cœur, pour la septennat,
Contre la constitution du 25 février 1875, pour
la loi sur l'enseignement supérieur, etc.
Après la dissolution de l'Assemblée', il fut
porté par les conservateurs coalises de l'A-
veyron candidat au Sénat, sur la demande
de 1 evèque de Rodez, comme étant le repré-
sentant le plu;-, élevé des intérêts reli
dans le département. Dans sa profession de
foi, M. Boisse lit la déclaration suivante, qui
vaut la peiii^ trvée : ■ Convain u
qu'un pouvoir fortj honnête et respecté peut
seul opposer a L'invasion des doctrines anti-
oci i es une barrière sûre, je donnerai, comme
: toujours fait.au maréchal de Mae-
■ , un concours loyal pour l'aider h af-
fermir l'or. Ire et la paix, pour l'aider a com-
battre les programmes révolutionnaire
.i depuis plus de q iali
notre malheureux pays, lui ont infligé tant
,1 humiliations et de désastres, lui ont coûté
plus ' omme
on le voit, le péi étrai t ■ ivron,
devenu un historien de première force, eu
irrivé, grâce sans doute à une inspira-
.
si la Fi ice a pei ; ] ■ rraîne
al les ■ pro-
nnuires. Elu sénateur le
ier 1876, par 210 voix, le dernier sur
BOIS
3s:
trois, M. Boisse est allé siéger dans les i
t du Syllalnis, avec
• de voter.
* BOISSEZON, bourg d. I rn),
L 3 kilom ■' ond. et
à 55 kilom. d'Ail. i, sur la Durenque ; pop.
aggl-, 406 hab. — pop. tôt., E,727 hab.
BOISSIER (André fran-
■ uites en L7( 0 1840
U sadonna surtout à la peintur
On oompte, parmi 91 . une
Assomption. l'Apothéose de saint Vincent de
Paul, une Tentation du Christ, uno Adora-
tion des bergers, etc.
BOISSIER (Marie-Louis-Gaston), profes-
seur et littérateur français, né à Ni
1823. U entra à l'Ecole normale en 1843, et,
à sa sortie de l'Ecole, il fut nommé
de rhétorique à Angouléme, puis û Nîmes.
Reçu docteur en 1856, il fut bientôt chargé
de la classe de rhétorique au lycée Charle-
in igné. En isgi, il suppléa M. Havet au Col-
lège de France, dans la chaire d'. Inquence
latine. En 1865, il devint maître de
renées à l'Ecole normale, et, peu de
après, il professa la poésie latine au Co
de France, comme suppléant de Sainte-
Beuve. Le 8 juin 1876, il fut élu membre de
l'Académie française, en remplacement de
M. Patin. Il avait été décore de la Lé
d'honneur en 1863. Outre ses thèses de
teur Sur le poète Attius -t Sur Plaute, <■
ton Boissier a publié : Etude sur Terentius
Varron (1859), qui obtint le prix Bordin U
l'Académie des inscriptions et belles -lettres;
Cîcéron et ses amis, étude sur la société ro-
maine du temps de César (1866), couronné
par l'Académie française; 1 Opposition sous
les Césars (1875); la d'Au-
guste aux Antonins (is74). La Reoue des
Mondes .-t. la Revue de l'instruction
publique ont aussi compte Gaston Boi
parmi leurs collaborateurs.
BOISSIEU (Alphonse dk ) , arche,.
français, né à Lyon vers 1808. Il s'est
k des travaux d'archéologie historique et
d'épigraphie, el u est devenu membre cor-
rei ponda m. de l'A.-., .[ru i,;S inscripl I
belles-lettres. Eu outre, M. de Boissieu fait
partie de l'Académie de Lyon et de dh
sociétés littéraires. Outre <les articles dans
la Gazette de Lyon, il a publié quelques ou-
vrages, parmi lesquels nous citerons : In-
scriptions antiques de Lyon (Lyon , 1846-
1854, in- fol.) ; De iixcommuuication (1860,
in-80); Ainay, son autel , son amphithéâtre,
ses martyrs (1S64, in-8°), etc.
BOISSIEU (Arthur de), littérateur fran-
çais, né en 1835, mort a l'aris en 1873. Il dé-
buta au Figaro en 1856 et passa pour êtro
l'auteur anonyme des Lettres de Colombine,
spirituelle série qui fut tres-remarquée. Il
entra ensuite à la Gazette de France, où il
fit, sous le titre de Lettres d'un passant . des
chroniques pleines de variété et d'humour.
Elles ont été réunies en volumes et forment
cinq séries (1868-1875,5 vol. in-18). M. Ar-
thur de Boissieu est aussi l'auteur d'un petit
recueil de vers légers et spirituels, Poésies
d'uti passant (Lemerre, Wï70 , iu-16).
BOISSONADE (Gustave-Emile) , juriscon-
sulte français , né à Vincennes (Seine) en
1825. Il est fils du célèbre helléniste Jean-
François Boissonade. Reçu licencié , puis
docteur en droit k Paris (1852), il se fit in-
scrire comme avocat au barreau de cette
ville, puis il devint, en 1864, profe:
agrège k la Faculté de droit de Grenoble.
En 1867, M. Gustave Boissonade fut a]
comme professeur k la Faculté de Paris, et,
en 1871, il fut chargé du cours d'écon
politique, en qualité de suppléant de M. Bât-
it; e. En 1873, il a fait un voyage au Japon.
On lui doit plusieurs ouvrages, notamment :
Essai sur l'histoire des donations entre époux
et leur état d'après le code Napoléon \ 1
in-8°); Tableau synoptique du droit romain
(1854, in-8°),sous le nom de Ilouirjr ; De l'ex-
<-<>ptu»i apportée en ut itière de partage au
princip' 1856, m-S1');
choisis ilu Digeste < 1 s ♦ ; :, , in-8°)j le
Code Napo éon et les soci
dans le Dauphinê (1866, in-8°); 0<
urr/us lions la vente sous Justinien (1866,
oe héréditaire chez les
Athéniens (1867, in-S») ; Rrserve héréditaire
Inde ancienne et moderne (1870, in-8°) ;
r de la réserve héréditaire et de son
influence morale et économique (1873, in-8°),
ouvrage couronne par l'Académie des BCÎen-
Bistoire des droits de l'époux
survivant (1874, in-8°), couronné par l'Aca-
démie de morales et politiques, etc.
BOISSONNAS (B. du La Touvhk, dame),
li [el n n mçaise, née en 1889, morte
a Arcachon. en 1877. C'était une femme in-
struite, d'un remarquable talent et du plus
noble caractère. L'invasion allemande pro-
duisit sur elle l'impression la plus profonde
et la plus douloureuse. Ce fut *'llo qui lui
inspira son premier ouvrage : Une famille
pendant la guerre, récit de la campagne de
1 71 (Pans, 1873, in-12). Ce livre se
e.. 1 |io.se de lettres supposées écrites au 1
nements pai les membres <i une fa-
mille qui correspondent entre eux de divers
de notre territoire envahi, où ils rem-
plissent avec on séle patriotique leurs de-
voirs de bous Français et de braves soldais.
38!»
BOIT
Peu de lectures sont jilus émouvantes et plus
salutaires. A l'élévation des sentiments, aux
leçons d'honneur, de patriotisme et d'huma-
nité qui y abondent, l'auteur sut joindre an
style simple et vigoureux; l'Académie cou-
ronna cet ouvage, dont le succès fut très-
grand. M106 Boissonnas fit paraître ensuite
Un vaincu , souvenir du général Lee (1875,
in- 12), livre écrit avec une grande sincérité
et d'où se dégagent également de nobles et
héroïques enseignements. En racontant la
vie du général en chef des armées sépara-
tistes lors de la guerre de la Sécession ,
Mme Boissonnas a soin de flétrir l'odieuse
institution de l'esclavage. Cet ouvrage est
le dernier qu'ait publié cette femme remar-
quable, enlevée prématurément aux lettres
qu'elle honorait.
BOISSONNET (André-Denis-Alfred), géné-
ral et homme politique français, Dé à Se-
zanne en 1812. Fils d'un général du génie, il
fte prépara à l'Ecole polytechnique, où il en-
tra en 1830. En 1832, il passa à l'Ecole d'ap-
plication de Metz, d'où il sortit dans l'arme
du génie. M. Boissonnet prit part aux cam-
pagnes d'Algérie, de Rome (1849), de Crimée,
où il reçut une grave blessure. Il était co-
lonel et commandant en second de l'Ecole
polytechnique au début de la guerre de 1870.
Nommé alors chef d'état-major du génie à
l'année du Rhin, il prit une part active aux
combats livrés devant Metz et se prononça
pour la résistance la plus énergique. Le 27 oc-
tobre 1870, il fut promu général de brigade.
Après la capitulation, M. Boissonnet suivit,
en Allemagne , notre armée prisonnière. Eu
J873, il posa sa candidature à l'Assemblée
nationale dans une élection partielle qui
avait lieu dans le département de la Marne
où, depuis 1871, il présidait le conseil géné-
ral. Dans sa profession de foi, il déclara qu'il
donnerait son concours à M. Thiers pour
l'aider à doter le gouvernement de la Répu-
blique d'institutions conservatrices, et, dans
une circulaire, il demanda aux maires du
département d'user de leur influence pour
le faire élire. Bien que soutenu par tous les
adversaires de la République, M. Boissonnet
échoua, et ce fut M. Alphonse Picart, dont la
candidature était nettement républicaine,
qui devint député. Dans un discours prononcé
quelque temps après en sa qualité de prési-
dent du conseil général, M. Boissonnet ex-
posa ses opinions politiques, qui se résument
en un mot, l'indifférence complète en matière
politique, t Ecartons les querelles qui nous
divisent, dit-il, et qui ne sont le plus souvent
que des querelles de mots. Que le chef du
pouvoir exécutif s'appelle empereur, roi ou
président, que le gouvernement s'appelle ré-
publique ou monarchie, la chose est en soi
assez indifférente. » Cette indifférence, qui
consiste k accepter comme également bonnes
toutes les combinaisons gouvernementales
pourvu qu'elles soient conservatrices , lui
valut l'appui de tous les adversaires de la
République lors des élections du 30 janvier
1876 pour le Sénat. Porté candidat dans la
Marne, il se déclara conservateur constitu-
tionnel et ajouta : ■ Si la question de révi-
sion de la constitution est posée devant les
Chambres, nous l'aborderons sans parti pris,
ne nous inspirant que de notre patriotisme
et tenant compte exclusivement des néces-
sités publiques et de l'intérêt du pays. • Elu
par 396 voix, il est allé siéger au Sénat dans
les rangs de la droite monarchique, avec
laquelle il a voté depuis lors.
'BOISSY-SA1NT-LÉGER, bourg de France
(Soine-et-Oise), ch.-l. de cant., arrond. et
à 19 kilom. de Corbeil; pop. aggl., 632 hab.
— pop. tôt., 764 hab.
BOITARD s. m. (boi-tar — rad. boite).
l'.uih- -il huile, au centre de la meule infé-
rieure ou gisante.
Bolie à Hitii (la), folie-vaudeville en trois
actes, do MM. Duru et Sa'mt-Agnan Choler;
n-présentée en mai 1877 sur Te théâtre du
Palais-Royal. Bibi est un jeune homme qui
• la vie a grandes guides. Il est l'ami
intime du baron Groslait, un vieux roquen-
t.n imbécile, et, naturellement, de la baronne
Groslait, une jeune et jolie femme. Mais cela
.('lit pas a Bibi. Il est, en outre, l'ami
intime d'une foule de jeunes femmes, non
inoins jolies que la baronne. Il s'appelle Ar-
thur de son petit nom; mais ces daines l'ap-
pellent familièrement Bibi. La baronne a dans
Mule armoire dans laquelle
i oferme l'aimable Arthur lorsque le ba-
ron survient à ('improviste, au milieu d'une
conversation trop intime. Madame donne un
tour de clef et met ensuite la clef dans sa
poche ; c'est pourquoi les domestiques de lu
dd et les commères du quartier appel-
lent cette armoii e 1 1 boite à Bibi,
Arthur do nier d'adieu à ses
cinq ou ilz dernlèi e maîtres ei . < lorame il
ropoae d'offrir > chacun i d'elles un bijou
soi i, un de se i amis, vieux vivi
lille de simuler une distribution d
Il commence par 1" di coui i i £ le n taire,
i u appelle I is nom û
met le prix en l'a< omj il d'un petit
commentaire el d'un ba ! ■ i bui le froni , el
ce pendant r .
■ e ■ dont mi a l'haï les collé-
;■ ien . qui monl ml ■ s'a
Ion l'u âge. Cet « ffet est d'un co-
mique h i é i t)ble.
BOIV
Il y a dans la pièce un serrurier nommé
Cassigoul, qui se trouve mêlé plaisamment
à toutes les complications de l'intrigue. Tout
le monde le connaît, tout le monde a besoin
de lui; chacun des personnages est néan-
moins intéressé à dérober aux autres la con-
naissance des services qu'il lui a demandés;
ainsi la femme le mande pour ouvrir la porte
de l'armoire où elle a fourré son amant, et
dont son mari a emporté la clef; le mari, de
son côté, le fait venir pour scier les barreaux
qui séparent son balcon de celui d'une ac-
trice. Chacun des deux a donc intérêt à le
cachera l'autre. Ajoutez qu'il est l'amoureux
de la soubrette, qu'il connaît l'actrice, qui a
eu besoin de lui autrefois, et qu'en prêtant
ses bons offices à tout ce monde il ignore les
rapports qui existent entre chacun d'eux.
Mais ce n'est pas tout. Ce serrurier de
malheur, comme on l'avait enfermé dans un
cabinet, y a trouvé un verre plein, qu'il a
bu. Il y avait dans ce verre une potion som-
nifère, du vin mêlé de quelques gouttes de
laudanum que la femme avait préparé pour
plonger dans le sommeil sou mari jaloux.
Voilà notre serrurier qui s'endort, mais d'un
sommeil si profond que rien ne peut l'en tirer.
Il pst tombe sur un fauteuil et ne bouge non
pins qu'une souche.
Chacun des personnages a un intérêt par-
ticulier k le faire disparaître et a en dérober
la vue aux autres. En sorte que les voilà
tous s'escrimant l'un après l'autre autour de
ce fauteuil, le traînant k travers les cham-
bres, jetant, selon les circonstances, au
moindre bruit, ce corps endormi tantôt dans
un coffre, tantôt sous une table.
Faire un récit bien lié de toutes ces folies
serait impossible; on n'y comprend rien;
mais on rit tout de même sans savoir pour-
quoi ; on a rarement vu au théâtre un succès
de fou rire aussi net que celui de la pièce de
MM. Duru et Saint-Agnan Choler. A un mo-
ment donné, le rire a été si intense, si vio-
lent dans toute la salle, que les éclats en ont
couvert la voix des acteurs et qu'ils ont
poursuivi leur rôle sans que l'on ait pu en-
tendre un seul mot de la scène. Ils avaient
l'air de jouer une pantomime.
BOITTE (Lonis-François-Philippe), archi-
tecte, né à Paris en 1830. Il étudia son art
sous la direction de Blouet et de Gilbert,
suivit les cours de l'Ecole des beaux-arts et
remporta le grand prix d'architecture en
1859. Pendant son séjour en Italie et pen-
dant un voyage en Grèce , M. Boitte s'a-
donna avec passion à l'étude de l'architec-
ture ancienne. De retour à Paris, il s'est fait
connaître en envoyant au Salon de remar-
quables dessins d'architecture, qui lui ont
valu une 2e médaille à l'Exposition univer-
selle de 1867 et une ire médaille en 1872.
Nous citerons de lui : Projet de décoration
de la place de la Concorde, Vue de la Stanza
délia Segnatura (1866); Vue occidentale du
Parthénon, Guirlande de mosaïque (1867);
Décorations murales à Pompéi (1868) ; Tem-
ple de ta Victoire Aptère, à Athènes (1872) ;
Restauration de la sépulture de Henri de
Bourbon, prince de Coudé, dans le transsept
sud-est de l'église Saint-Paul, à Paris (1875).
BOITTELLE (Symphorien-Casimir-Joseph),
administrateur français , né à Fontaine-
Notre-Dame (Nord) en 1813. Admis k vingt
ans à l'Ecole de Saint- Cyr, il en sortit sous-
lieutenant d'infanterie en 1835, puis il passa,
en 1837, dans un régiment de lanciers et
donna sa démission en 1845. Après le coup
d'Etat du 2 décembre, M. Boittelle devint
sous-préfet de Saint-Quentin. Apres avoir
été préfet de l'Aisne (1853) et de l'Yonne
(1856), il fut mis, en 1858, à la tête de la
préfecture de police et remplit ces fonctions
jusqu'au 20 février 1866. U reçut alors un
siège au Sénat et rentra dans la vie privée
après la chute de l'Empire. M. Boittelle avait
été nommé, en 1862, grand officier de la Lé-
gion d'honneur. Depuis, il est devenu admi-
nistrateur d'une compagnie de chemin de fer.
BOITTIEAU (Emile), magistrat et repré-
sentant français, né k Maubeuge en 1822.
Il fut d'abord avocat à Douai, puis entra
dans la magistrature, et il était conseiller à
la cour d'appel de Douai lors de la guerre.
Use présenta comme candidat à l'Assamblée
nationale aux élections du 8 février 1871 et
fut élu par le département du Nord avec
207,877 voix. M. Emile Boittieau siégea con-
stamment k droite et se fit remarquer par
ses votes réactionnaires ; il vota contre le
retour de l'Assemblée à l'an , contre la
proposition Rivet, pour les préliminaires de
paix, pour la loi municipale, l'abrogation
des lois d'exil, la validation de i <
princes, le pouvoir constituant, etc. M. E.
Boittieau n'a pas été réélu en février 1S70.
BOIVIN-CIIAMPEAUX (Louis), m
français, m' aux Andelys (Eure) en lS2:t. Lors-
qu'il eut terminé ses études de droit, il
exerça la profession d'avocat, puis il entra
dans la magistrature. Après avoir occupé
des postes inférieurs, il est devenu BUCCfl
sivement avocat général à la roui de Caen,
premier avocat général k la même «oui-,
peur général k Poitiers, puis û Caen
(1873), enfin premier président a lan.nr de
es (1877). M. Boivln Cb impeaux s pu-
: i tin nombre d'ouvraj es , no ta m -
Notices pour servira l'histoire de la
Révolution dam le département de l'Eure
BOLI
(1864, in-go); les Fédéralistes du département
de l'Eure devant le tribunal révolutionnaire
(1865, in-8°); les Élections de 1789 dans te
grand bailliage d'Evreux (1865, in-8°); No-
tices historiques sur la Révolution dans le dé-
partement de l'Eure (1868, in-8o).
BOKDA-OOLÀ, montagne de la Chine, dé-
pendant de la chaîne de Thian-chan ou mon-
tagnes célestes, et qu'il ne faut pas confon-
dre avec le Bogd-oola, montagne de Russie.
BOL, ancienne ville d'Afrique, située au
S.-E. de Carthage, au pied du mont Balbus,
sur lequel se réfugia Masinissa, après sa
défaite par Syphax. Cette ville, qui fut éri-
gée en évêche, était célèbre par le nombre
de ses habitants qui subirent le martyre. Elle
paraît avoir occupé l'emplacement du lieu
appelé El-Ardaïn (les Quarante ) , nom qui
provient de l'agglomération de quarante
tombeaux que les habitants regardent comme
étant ceux de musulmans morts en cet en-
droit les armes à la main. Des recherches
modernes ont fait supposer que ces tombeaux
sont ceux des compagnons d'armes de Ma-
sinissa, qui s'enfuirent avec lui du mont Bal-
bus, et dont la plupart furent massacrés par
les soldats de Sypnax.
BOLATHEN , ancienne divinité syrienne,
qu'on pense être la même que Saturne.
* BOLBEC, ville de France (Seine-Infé-
rieure), ch.-l. de cant., arrond. et k 35 kilom.
du Havre, sur la rivière de même nom ; pop.
aggl., 9,048 hab. — pop. tôt., 10,204 hab.
Industrie très-florissante, mouchoirs et in-
diennes.
BOLDUC1E s. f. (bol-du-sî). Bot. Genre de
plantes, de la famUle des légumineuses. Syn.
de D1PTÉRYX.
• BOLET s. m. — Zooph. Bolet de mert
Alcyon papilleux.
BOLGBAD , gros bourg qui , après avoir
longtemps dépendu de la Bessarabie , se
trouve compris dans la Moldavie depuis 1857,
U est situé à 43 kilom. d'Ismaïl, à 230 kilom.
d'Odessa et k 10 kilom. du Pruth ; 8,350 hab.
La ville de Tabak, peu éloignée de Bolgrad,
avait longtemps porté ce dernier nom.
BOI.1NÏ:, nymphe qui , pour échapper aux
poursuites d'Apollon, se jeta dans la mer.
Son nom fut donné à la ville de Bolina, en
Achaïe.
* BOL1NTINEANO (Deraètre), poète et
homme politique roumain. — II est mort en
1872. Il a traduit en français et publié à Fa-
ris des poésies roumaines, sous le titre de
Brises d'Orient (1866, in-S<>).
BOLIVAR, l'un des neuf Etats unis de la
Colombie (Amérique du Sud); ch.-l., Carta-
gena. L'Etat compte 247,100 hab.
BOLIVAR , un des Etats ou provinces de
la république de Venezuela; ch.-l. LaGuayra.
L'Etat de Bolivar compte 129,143 hab.
• BOLIVIE, Etat de l'Amérique méridio-
nale.— Linarès , en arrivant au pouvoir,
avait fait de grandes déclarations républi-
caines; mais de pareilles promesses, même
faites de bonne foi, sont difficiles k tenir
dans un pays aussi agité que la Bolivie. Son
gouvernement, sur lequel on avait fondé de
grandes espérances, fut d'abord troublé par
une tentative de Belzu , qui, en 1858, essaya
de reprendre le pouvoir. Cette tentative
échoua , et quelques autres insurrections
furent a.>-;ez facilement réprimées. Dans la
période de calme qui suivit, Linarès intro-
duisit d'importantes réformes dans l'admi-
nistration et augmenta dans des proportions
notables les revenus des écoles et du clergé.
Il essaya en même temps de ramener l'équi-
libre dans le budget, qui se soldait, en 1838,
par un déficit de 1,200,000 francs, ce qui fai-
sait prévoir, dans un prochain avenir, l'obli-
gation de créer une dette nationale (il n'en
existait pas à cette époque). Les dépenses
nécessitées par l'entretien d'une armée de
4,000 hommes empêchèrent la réalisation
des projets d 'économie qu'avait formés Li-
narès.
En 1860, des complications survenues avec
le Pérou rendirent plus nécessaire que ja-
mais l'entretien d'une année hors de propor-
tion avec les ressources du pays. Les arme-
ments inquiétants du Pérou , pour lesquels
il ne put obtenir d'explications satisfaisan-
tes, décidèrent Linarès à interdire tous rap-
ports commerciaux entre les deux Etats,
mesure malheureuse, qui nuisit moins au
Pérou qu'à la Bolivie. La guerre avec le Pe-
r^ii, un instant conjurée, fut tout à coup sur
le point d'éclater a la suite d'un grave inci-
dent. Les partisans de IVx-president Belztl
ayant soulevé une révolte sur le territoire
de Puno, Linarès envahit brusquement le
territoire péruvien , culbuta un escadron qui
es ayait de repousseï l'envahisseur et tomba
sur les révoltés, qu'il dispersa sans difficulté,
gr&ce ii lu promptitude île cette manoeu-
vra hardie. Il icii.mL ensuite a apaiser la
juste colère du Pérou en levant 1 interdic-
tion qu'il avait mise sur le commerce avec
ce pays,
l'ai is.ii, unt' consul!»* d'Etat, secrètement
formée h Lu Paz, décréta 1» renversement
de Linai.s, alléguant pour prétexte que celui-
ci avait négligé de réunir le congrès et
il ainsi constitué en véritable dictateur.
Le 15 jon\ 1er, h» président, alors gravement
, fut brusquement arraché de sou
BOLI
lit et conduit a la frontière. La consulte dé-
créta aussitôt une amnistie générale et la
convocation d'une assemblée constituante.
Ces événements n'eurent pas lieu sans effu-
sion de sang. Le colonel Yanez, qui apparte-
nait au parti des Indiens et professait, par
conséquent, une égale haine pour les Espa-
gnols et pour les cholos ou métis, fit exécu-
ter dans La Paz d'épouvantables fusillades
sur ces malheureux; 120 personnes furent
exécutées par ses ordres en une seule fois,
et parmi elles le général Cordova, ancien
président, qui fut tué dans sa prison ; 200 cho-
los furent en outre égorgés dans les rues.
La division ne tarda pas k se mettre entre
les auteurs de la révolution. Une convention
nationale élut président (mai 1862) Jose-
Maria de Acha; maisRuperto Fernandez lui
disputa le pouvoir, et leurs partisans se li-
vrèrent dans La Paz k des luttes sanglantes,
qui coûtèrent la vie au féroce Yanez , par-
tisan de Acha. Celui-ci parvint cependant k
prendre le dessus, et Fernandez fut contraint
de s'enfuir. Fernandez vaincu, Acha eut à
combattre un autre concurrent, Belzu, dont
il eut facilement raison, puis un autre en-
core, le général Perez, qui, envoyé pour
combattre les révoltés, se proclama lui-
même président à Chuquisaca. Après la dé-
faite de ce dernier adversaire, Acha voulut
donner k son pouvoir une consécration défi-
nitive au moyen d'un vote populaire. Ce
plébiscite fut aussi facile à faire voter que
tous les plébiscites possibles,
La paix ainsi établie, Acha s'occupa sé-
rieusement de reconstituer l'administration
publique et donna k l'industrie nationale
une impulsion remarquable. 11 donna surtout
ses soins à la création de moyens de com-
munication, qui faisaient complètement dé-
faut. Cet état de prospérité, dont la Bolivie
était privée depuis si longtemps, fut mal-
heureusement troublé par des dissensions
avec le Chili. Le gouvernement de ce pays,
profitant de l'affaiblissement dans lequel tant
de guerres civiles avaient jeté la Bolivie,
s'empara, en 1863, des côtes d'Atacama et
de la baie de Mexillones, où il existe de ri-
ches dépôts de guano. Acha, dans son dis-
cours d'ouverture de la session du congrès,
protesta contre ces usurpations, et il se fit
autoriser k déclarer la guerre au Chili, dans
le cas où il ne serait pas fait droit k ses ré-
clamations. L'affaire resta pendante jusqu'en
1866, époque où, par un traité spécial, la
possession des dépôts de guano fut reconnue
à la Bolivie (10 août).
Mais, avant cette solution pacifique, Acha
était déjà tombé du pouvoir. Dans les pre-
miers jours de 1865, il avait été battu et
blessé dans un combat livré aux partisans
de Belzu. Vainqueur un instant, celui-ci fut
k son tour battu et tué par un nouveau pré-
tendant, le colonel Malgarejo. Ce nouveau
maître eut lui-même à défendre son pouvoir
contre le colonel Casto Aguedas , qui s'em-
para de La Paz le 2b mai et la conserva jus-
qu'au 6 juillet. Débarrassé de ses adversaires,
Malgarejo se fit élire président pour trois
ans. Les dissensions sans cesse renaissantes,
les révoltes chaque jour renouvelées fini-
rent par jeter Malgarejo dans une dictature
plus insupportable encore que toutes celles
qu'on avait subies jusque-la. L'expédient du
plébiscite, dont il voulut essayer k son tour,
lui réussit comme aux autres, mais sans ame-
ner les résultats pacifiques sur lesquels il
avait compté. Une autre mesure, très-libé-
rale en soi, n'eut pas uu meilleur résul-
tat : il décréta que tout Américain obtien-
drait le titre et les droits de citoyen bolivien.
Malgarejo, fatigué des luttes qu'il avait k
soutenir, arriva bientôt k la conviction qu'il
avait trois ennemis également redoutables:
le clergé, l'année et le gouvernement brési-
lien. Impuissant k conjurer ce triple péril, il
tenta d'amadouer l'armée et le clergé en
bâclant une constitution uniquement faite en
leur faveur, et le Brésil en lui cédant de
vastes territoires. Cette dernière concession
souleva de terribles tempêtes dans l'opinion
et jusque dans le parlement, habitué cepen-
dant à subir sans murmurer les volontés du
dictateur et de son année de prétoriens. Un
courageux patriote, Munoz Cabrera, osa ful-
miner en pleine tribune contre ces cessions
de territoire faites , disait-il , pour payer les
décorations étrangères dont se paraient le
président et les autres généraux. Ce langage
inattendu souleva un tonnerre d'applaudis-
sements dans les tribunes publiques. Mal-
garejo, qui assistait k la séance, se leva,
pâle de colère, et ordonna de fouetter devant
lui les imprudents approbateurs de Cabrera ;
mais la courageuse intervention du président
de l'Assemblée empêcha ce scandale, et Mal-
garejo furieux quitta la salle, puis la capitale.
L'audacieux Cabrera, qui avait provoqué
cette explosion, ne se sentant pas appuyé
par ses collègues, fut contraint de Sexpa-
trier. Malgarejo revint, mais l'exemple do
Cabrera avait excité tous les courages. Une
révolte éclata, suscitée par le propre neveu
du président, le colonel Lozada. L insurrec-
tion fut étouffée, et Lozada fut fusille pat
ordre de sou oncle. Malgarejo profita de ces
troubles pour se faire proclamer dictateur
par la Chambre des députés, abrogea la con-
stitution et essaya de terrifier le pays en
exécutant en tous sens des promenades k la
lête de sa fidèle armée. Outre les dépenses
qu'occasionnaient ces continuels déplace-
BOLO
ments de troupes, Malgarejo se livrait à des
prodigalités insensées. Déjh, en 1867, les dé-
pensée s'élevaient à 29.784,332 francs et les
recettes à 22,646,725 francs, ce qui consti-
tuait un déficit de 7,137,627 francs. Pour le
combier, il fallut recourir a des emprunts
d'autant plus onéreux que l'administration
financière de la Bolivie n'inspirait et ne mé-
ritait aucune confiance. Pour donner une
idée de cette administration, il suffit de dire
qu'une banque publique ayant été créée par
Mal-arejo en 1867, il ex'igea d'elle, avant
même qu'elle eût constitué son capital , un
prêt forcé de 500,000 francs. Du reste , l'ar-
gent fourni par les emprunts , forcés ou vo-
lontaires, passait à peine dans les caisses de
l'Etat et était absorbé en grande partie par
les besoins ou les caprices du dictateur. Sur
le premier argent fourni par l'emprunt chi-
lien de 50(^000 francs, 20,000 francs furent
donnés à un acteur espagnol dont Malgarejo
s'était engoué, et 50,000 francs partagés en-
tre ses deux généraux. Cette méthode finan-
cière conduisit la Bolivie, qui était restée
jusque-là exempte de dette publique, à fon-
der une dette dont le chiffre s'élevait, dès
1869, à 10,906.075 francs; en 1873, il s'éle-
vait à 83,141,545 francs.
A l'expiration des pouvoirs de Malgarejo,
l'Assemblée des députés résolut d'élaborer
une nouvelle constitution , qui ne fut pro-
mulguée qu'à la fin de 1871. Elle élut en-
suite, comme président provisoire, Augustin
Morales, dont les pouvoirs, reconnus par les
électeurs, furent prolongés pour quatre ans;
mais il mourut vers la tin de 1872. Il avait
eu le temps, cependant, de commencer l'uni-
que ligne de chemin de fer que possède la
Bolivie. Thomas Frias, président de l'Assem-
blée, fut provisoirement chargé d'exercer
les fonctions présidentielles et céda ensuite
la place à Ballivian , qui avait déjà été pré-
sident. Il mourut après quelques mois d'un
pouvoir que les généraux lui avaient disputé
les armes à la main. Son successeur, Thomas
Frias, prit possession du pouvoir en 1874,
et parut avoir réalisé, au moins pour quelque
temps, l'union de tous les hommes sincères
et patriotes. Quant à faire des conjectures
sur l'avenir d'un pays démoralisé par le
triomphe successif de tant de scandaleuses
ambitions, qui l'oserait?
• BOLLÈNE, ville de France (Vaueluse),
ch.-l. de cant., arrond. et à 20 fcilom. d'O-
range, sur la rive gauche du Lez, dans une
plaine plantée de mûriers ; pop. aggl. ,
3,085 hab. — pop. tôt-, 5,703 hab.
BOLLETRIE s. f. (bol-le-trl). Espèce de
gutta-percha produite par un arbre de Su-
rinam.
• BOI.LWILLER, ancien bourg de France
(Haut-Rhin). — Cédé à l'Allemagne par le
traité de Francfort du 10 mai 1871, ce bourg
fait aujourd'hui partie de l'Alsace-Lorraine,
arrond. et à 7 kilom. de Guebwiller ; 1,410 h.
• BOLOGNE, ville forte du royaume d'Ita-
lie ; 109,395 hab., y compris les faubourgs. —
Lors de la guerre d'Italie, Bologne fut éva-
cuée par les Autrichiens le 14 juin 1859, et
aussitôt les écussons pontificaux furent abat-
tus. Le cardinal Antonelli eut beau protester
et déclarer que c'était un acte de félonie,
Bologne , ayant été l'objet » de la spéciale
et tendre bienveillance du souverain grand
pontife; » la ville, qui était considérablement
déchue de sa grandeur passée depuis qu'elle
appartenait aux papes, fit organiser par sa
municipalité une junte provisoire dont le
premier acte fut de proclamer la dictature
de Victor-Emmanuel. La dictature fut refu-
sée par le roi, qui se contenta d'envoyer à
Bologne le colonel Pinelli, avec pleins pou-
voirs, puis le marquis d'Azeglio, commissaire
gênerai dans les Romaines. Le saint-siége
continuait de dicter des ordres à Bologne,
comme si la ville lui était encore soumise ;
ses efforts échouèrent devant l'énergie du
marquis Pepoli, président de la junte. Le
général piémontais Mezzacapo organisait eu
même temps les forces militaires pour que
Bologne n'eût pas le misérable sort de Pé-
rouse, mise ii sac, avec toutes sortes de raf-
finements de cruauté, par les Suisses pontifi-
caux. Le marquis d'Azeglio forma en juillet
un ministère, avec le marquis Pepoli aux
finances, le professeur Moutanari k l'inté-
rieur et le colonel Falicon à la guerre. Ce-
lui-ci succéda au marquis d'Azeglio comme
commissaire général, et il eut lui-iuêmr pour
successeur M. Cipriani, sous l'administration
duquel eut lieu le vote préparatoire d'an-
nexion à la Sarduigne (septembre 1859). Le
vote définitif s'opéra les 11 et 12 mars 18G0.
Bologne donna 21,694 oui, contre 2 non.
Bologne est maintenant reliée pur des che-
mina de fer à Forli, à An cône, S la Vénétie
par Kerrare, età Florence. Le chemin da fer
de Forli a été inauguré en 1861 ; celui d'Au-
cône en novembre de la même année ; celui
de Ferrare en janvier 1862.
En 1S53, il a ete découvert près de Bologne
une vaste nécropole étrusque, où l'on releva
llfi tombeaux. Les fouilles ont eu pour ré-
sultat de mettre au jour une grande quantité
de vases, d'objets de bronze, d'anneaux, d'a-
grafes, de parures en sinalt et en verre bleu,
Ue colliers d'ambre, de médailles, etc. Au-
cun objet d'or ou d'argent n'a été trouvé, ce
qui indique l'âge profondément reculé de ces
sépultures.
BOMA
De nouvelles fouilles ont eu lieu en 1871,
dans cette nécropole, qui porte le nom de
cimetière de la Certosa (chartreuse). Les
antiquités qu'on y a découvertes doivent être
rapportées à Feîsina, ville étrusque dont la
Bolonia latine occupa depuis J'emplai-eni.ni.
Ces antiquités viennent se placer à côté de
celles de Monteviglio, Bagnarola, Villanova,
Marzabotto. Quatre groupes de sépultures
ont été mis au jour, représentant un ensem-
ble de 365 tombes. Dans les unes, les restes
des morts ont été déposés après avoir été
brûlés; dans les autres, ils ont été simple-
ment inhumés; chacun des quatre groupes
fournit des exemples de l'un et de l'au-
tre rit.
Les dépouilles incinérées sont placées soit
dans des vases en terre grossière ou dans
des vases d'argile décorés de figures, soit
dans des cistes ; les restes d'un de ces morts
étaient déposés dans un vase en marbre ; les
restes d'un autre étaient contenus dans une
situla ou seau de bronze. Ailleurs, les cen-
dres sont simplement placées dans une fosse
ou sous un tumulus. Le nombre des cistes de
bronze ainsi découverts s'élève à quatorze.
Le plus grand des vases à figures mesure
oro^S de hauteur. La situla a la forme d'un
cône tronqué, mesure 0m,32 de hauteur et
présente quatre zones ou registres de bas-
reliefs, qui représentent une pompe militaire,
un sacrifice, une cérémonie religieuse indé-
terminée.
La plupart de ces urnes ou vases funérai-
res n'étaient pas déposés dans un caveau,
comme cela s'observe pour la majorité des
sépultures de l'Etrurie; ils étaient déposés
dans une fosse creusée en pleine terre. Tel est
le cas, notamment, pour lasitula, enfouie dans
le sol et recouverte d'une légère enveloppe
creuse de maçonnerie. Avec les cendres des
morts, on a recueilli ça et là des fibules, des
anneaux, des colliers, des miroirs et jusqu'à
des morceaux d'étoffe ou de toile entourant
les os calcinés. Les sépultures à inhumation
offrent, comme celles où l'incinération a été
pratiquée, trois catégories distinctes.
1° Le squelette a été placé dans une fosse
avec quelques vases de terre à ses côtés.
2<> Le squelette est entouré d'un grand
nombre de vases unis ou peints, d'objets di-
vers en bronze; la fosse est recouverte d'un
lit de moellons; les restes sont enfermés le
plus souvent dans une caisse de bois rectan-
gulaire; quelquefois la paroi de la fosse
est recouverte d'une construction en pierre
sèche.
3° Le squelette est toujours enfermé dans
un cercueil de bois rectangulaire, où se sont
également trouvés en grand nombre des va-
ses peints, des bronzes, des vases à parfums,
des verres émaillés. Plusieurs lits de grosses
pierres s'étendent au-dessus de la sépulture.
Dans les tombes de ces trois classes, on a
déterré presque constamment près de la dé-
f touille du mort un grand vase à contenir du
iquide (amphore, cratère, céléba) et un plus
petit vase k verser (cenochoé).
Beaucoup de sépultures de la Certosa pré-
sentent les caractères d'une haute antiquité.
M. Zannoni a essayé d'assigner la date rela-
tive des divers groupes ; il s'est livré, à cette
occasion, à d'importantes considérations sur
les développements de l'art et de la civi-
lisation étrusques. A la variété des tom-
beaux, le savant italien reconnaît dans la
nécropole de la Certosa le cimetière de toute
la population de l'antique Feîsina durant des
siècles. Il admet avec raison que les sépultu-
res à inhumation appartiennent, eu général,
à une période plus ancienne que les autres.
On ne saurait se prononcer encore sur la
valeur des classifications adoptées par M. Zan-
noni ; mais il n'est pas douteux que ses étu-
des et ses recherches ne jettent le plus grand
jour sur les antiquités de l'Italie centrale et
sur l'histoire de 1 art étrusque.
* BOLSENA, ville des anciens Etats ponti-
ficaux, légation de Viterbe ; 1,700 hab. — De-
puis le mouvement d'affranchissement qui se
produisit au sein des populations encore sou-
mises au saint-siége en 1870, Bolsena fait
partie du royaume d'Italie.
nui i/ (Jean - Christophe) , jurisconsulte
allemand, né en 1652, mort en 1713. On a de
lui : Disputatio de juris naturalis et civilis
convenientia; De sortitegiis; De officio prin-
ripis; De parentumitd nuptuis liberorum con-
tenait} De juritsus liberoi'um legitimoruin; De
conditionibus sponsalium contractuum et ul-
timarum vohintatum^ etc.
BOLVEKKOl'R, surnom d'Odin, dans la
mythologie Scandinave.
BOLZ (Théodore), jurisconsulte allemand
et professeur do droit à Kœnigaberg, né
cette ville en îosu, mort en 1764. Il a
divers ouvrages, dont les principaux sont:
De morte (1701, iu-4o); De conshtoriis (1705-
1713, in-4") ; De tuteta et potionbus ejus ex-
cusatiombus (1738, in-4t>) . De tudis pu
(1744, in-4"), etc.
noinnraunti, ancienne forteresse russe qui
s'élevait dans l'Ile il'Aland, sur la côto fij.,
au fond de la vaste baie de Lumpar, et qui
appartient à la Russie d'-jnns 1809. Cette
forteresse , construite en brique avec un
épais revêtement de granit, était casemates
à deux étages; de plus, les ouvrage* do la
place comprenaient trois tours circulaires,
élevées sur les hauteurs. Lorsque la guerre
BOMP
d'Orient éclata en 1854, -antre la Fiance,
l'Angleterre et la Turquie, d'une part, et lu
Russie de l'autre, la place de Bomaisund était
défendue par une garnison de 2,400 hon
sous les ordres du général Bodisco, et 18
ces d'artillerie. Les escadres alliées (France
et Angleterre), commandées par l'amiral an-
glais Napier et le vice-amiral français Pur-
s'-val-Desehênes, portaient un corps de dé-
barquement placé sous les ordres du géné-
ral Baraguey d'Hilliers; le génie était dirigé
par le général Niel. Les deux escadres se
rallièrent le 6 août dans la Baltique, après
avoir franchi le grand Belt. Le 7, elles re-
montèrent la baie de Lumpar, et, dès le len-
demain s'effectua le débarquement des trou-
pes, parmi lesquelles se trouvaient 2,000 An-
glais, sous les ordres du général Harry Jo-
nes. Une tranchée fut ouverte dans la nuit
du 12 contre la tour du Sud, qui tomba le
14 au pouvoir des troupes alliées ; elles atta-
quèrent le lendemain l'ouvrage principal,
que foudroyait en même temps le feu de
quatre vaisseaux. De leur côté, les Russes
tirent sauter, à l'aide de leurs bombes, la
tour du Sud, mais après que les Français
l'eurent évacuée. Pendant ce temps -là, le
gênerai Jones attaquait la tour du Nord, qui
dut capituler. Le 16, vers midi, les Russes se
résignèrent à arborer le drapeau blanc, mal-
gré les soldats, résolus à résister ou à se faire
sauter, alors que les ofticiers jugeaient, avec
raison, une plus longue résistance impossible.
Une capitulation fut enfin signée, en vertu
de laquelle les fortilications durent être dé-
truites. Par le traité de Paris de 1856, la Rus-
sie s'engagea à ne pas les relever.
BOMBAGISTE s. m. (bon-ba-ji-ste). Fabri-
cant ou marchand de couvre-plats, de cor-
beilles, de garde-manger, etc.
BOMBAST (le comte), illuminé français
du xvne siècle. On lui doit une sorte de
prophétie sur la naissance de Louis XIV, qui
aurait été publiée en 1609, et le Trompette
François ou le Fidèle François (1609, in-12).
BOMBIDES s. m. pi. (bon-bi-de). Entom.
Syn. de bombitks.
BOMBITE s. f. (bon-bi-te). Minéral d'un
noir bleuâtre, qui se trouve aux environs de
Bombay, et qui paraît être un schiste argi-
leux ou siliceux.
BOMBO, nom d'une idole du Congo, dont les
fêtes sont célébrées par des danses de jeunes
tilles qui se livrent à des postures et k des
gestes indécents.
BOMBONASE s. f. (bon-bo-na-ze). Bot. Nom
qu'on donne quelquefois au bobonax. V. ce
mot, au tome II du Grand Dictionnaire.
BOMBONNEL ("*), chasseur intrépide, sur-
nommé le Tueur de paulbèrea, Comme SOU
émule, Gérard, avait été appelé le Tueur de
lions. Un jour, il partit de la Bourgogne pour
l'Algérie ; là, il se livra en toute liberté à son
goût pour la destruction des panthères, goût
qu'il n'avait cependant guère pu contracter
dans son pays natal. On se tromperait si l'on
croyait que la chasse à la panthère est moins
dangereuse que la chasse au lion : celui-ci,
dans la confiance de sa force, se présente
hardiment de face, tandis que la panthère,
moins forte, mais beaucoup plus souple, se
glisse comme un serpent et tombe à l'impro-
viste sur le chasseur qui oublierait un seul
instant d'avoir l'oreille au guet. On entend
de loin les rugissements du lion, la panthère
rampe eu silence ; on comprend dès lors la
prudence, l'attention constamment éveillée
que commande une chasse aussi dangereuse.
Plus d'une fois, M. Bombonnel a failli payer
de la vie ses excursions aventureuses. Gêné-
ralement, le hardi chasseur frappait l'animal
d'une balle à la tête ou au cœur, et il tom-
bait foudroyé; mais une nuit, la panthère,
n'ayant eu que les pattes de devant bris ,
bondit sur le chasseur dans un mouvement
de rage et le déchira à coups de dents. Heu-
reusement, M. Bombonnel réussit entin à lui
plonger un long couteau dans la poitrine.
Toutefois, il lui arrivait de singulièi et tné
saventures, et quel Nemioil n'eu a pas es-
suyé? Il avait l'habitude d'attirer la pan-
thère au moyen d'une chèvre liée à un po-
teau, Candis qu'il avait auprès de lui, der-
rière un buisson, un petit chevreau qu'il
pinçait île temps en temps pour le faire crier.
Une nuit, il entrevoit tout a coup une i
noire qui se précipite -sur la chèvre, il fait
feu, et un ... malheureux bouc tombe, vic-
time de ses amoui i mal .-ises.
Les aventures ne M. Bombonnel, que plus
d'une fois sa femme a partagées, sont fort
intéressantes, ci on eu trouve le récit duns
un livre qu'il a publie, intitulé : Bombonnel
ou le Tueur de puutht'res , ses chasses (Paris,
l&Go, in-lû).
BOMBU s. m. (b-.n-bu). But. V. BOBUA,
dans ce Supplément.
BOMBYC1LLINES s. f. pi. (bon-bi-si-li-ue —
rad. bombycitte). Oruiih. Trilm d'ampellnées,
ayant pour type le genre bombycillo ou ja-
seur de Bohême.
BOMl'AHU (Henri), homme politique fran-
çais, no on 1817. Propriétaire d'une liiature à
liar-le-Due, il est devenu un des grands in-
iels de cette villo, où il a ete président
du tribunal de cou où il a rempli
pendant la guerre 'le 1870-1871 les fou.
de inaire. Aux élections du 8 février 1871, il
BON
389
fut nommé député de la Meuse à l'Assemblée
de, par 27,501 voix. Il vota pour la
paix, les prières publiques, l'abrogation des
lois d'exil, la validation de l'élection des prin-
ces d'Orléans, la proposition Rivet, contre le
retour de l'Assemblée à Paris et soutint,
jusqu-s et y compris le 24 mai 1873, la politi-
'l1"- d - M 1 . i -ut du
gouvernement de combat, M. lîompard aban-
donna le centre gauche pour passer, avec
armes <■• bagag< | ■■ rangs du centre
droit et des défenseurs de la politique ultra-
réactionnaire que «lu me aveugle
passion le duc de Bi
pour le septennat, il se prononça en faveur
de la proposition Périer. mais contre la pro-
position Maleville, qui demandait la dissolu-
tion. Lors des discussions relatives a l'orga-
nisation des pouvoirs publics, M. Bompard
quitta le centre droit pour passer au groupe
Lavergne, avec lequel il vota la constitution
du 25 février 1875. Il n'en appuya pa.î moins
I.' cabinet Buffet jusqu'à l'expiration des pou-
voirs de l'Assemblée, où il n'avait pris que
très-rarement la parole. En 1871, il avait été
élu membre du conseil général de la Meuse,
qui le choisit pour vice-président. A la suite
des élections municipales de novembre 1874,
la liste républicaine ayant passé à Bar-le-
Duc, M. Bompard donna sa démission de
maire. Lors des élections du 30 janvier 1876
pour le Sénat, il fut porté candidat avec
M. S ilmon, contre les candidats républi-
cains H. Didier et Bill)'. Dans sa profession
de foi, il déclara qu'il serait le serviteur
loyal de la constitution, qu'il la respecterait
en honnête homme, dominé par un seul sen-
timent, l'amour de la patrie; mais il ne lit
aucune déclaration au sujet de la clause de
révision. Elu le second par 398 voix, il est
allé siéger au Sénat dans le groupe des con-
stitutionnels qui votent le plus souvent avec
la droite.
* BON, BONNE adj. — Bon sens. V. ces
deux mots, considérés comme n'en faisant
qu'un, nu tome II et dans ce Supplément.
— Encycl. Econ. polit. Bon marché. Un
dicton parisien prétend que rien n'est si cher
que le bon marché, et ce dicton-là a souvent
raison. Le véritable bon marché ne consiste
pas, en effet, à mettre en vente des mar-
chandises qui coûtent peu, si elles ne valent
fias mémo le peu d'argent qu'on les paye, et
il est certain qu'aujourd'hui, grâce nu pro-
grès de l'industrie, on est arrivé à fabriquer
une foule d'objets, d'étoffes de belle appa-
rence, qu'on paye un tiers ou moitié moins
cher qu autrefois, mais dont on reconnaît à
l'usage le peu de valeur. Ce Ôou marché est
illusoire; le bon marché réel doit résulter
non-seulement du bas prix, mais des amélio-
rations qui, en rendant un objet usuel plus
durable, plus commode, plus facile à entre-
tenir, procurent à ceux qui s'en servent une
économie de temps et de dépense.
Si on met à part un certain nombre d'objets
qui sont à meilleur marché aujourd'hui qu au-
trefois, le plus souvent aux dépens de leur
qualité, il faut reconnaître que partout en
Europe on s'éloigne chaque jour do I
caressé de tout le monde : la vie à bon
marché. Tout a renchéri dans de grandes
proportions, et ce renchérissement a,commo
toute chose, son bon et son mauvais côté.
Le consommateur ne voit absolument que le
mauvais; mais le producteur, qui rentre
plus aisément dans ses avances, et les ou-
vriers qu'il emploie, dont il peut élever a
proportion les salaires, ne peuvent manquer
d'apercevoir le bon; à une condition toute-
fois, c'est que, comme ils sont en même temps
consommateurs, leurs bénéfices ou leurs sa-
laires se soient élevés en proportion du ren-
chérissement de toutes les choses nécessaires
à la vie. Par cette même raison, le bon mar-
ché, qui serait, comme la cherté, profitable
aux producteurs en doublant ou en triplant
la consommation, a sa limite tracée dans la
nécessité de maintenir les salaires à un taux
raisonnable; tout abaissement de prix obtenu
par la réduction d te 1 ouvrier se-
rait plus nuisible qu'utile, a moins que cet
abaissement ne Fui génér .1 et n'atteignit à la
fois les denn ■ ■ ■ fera, te vêtement, etc.,
ce qui est tout à fait impossible*
Il ne faut pas, d'ailleurs, croire que la con-
dition essentielle de la vie Lùon marché réside
i ■ bas prix du pain, de la viande et du
vin. • Le paysan moldave ou valaque, dit
M. Michel Chevalier, le farouche Gaucho qui
i mpas sur un cheval moin i
ne quo lui, le paisible Indou qui vit
sur les bonis du Gange se procurent a vil
prix leur pâture accoutumée. Est-ce à dire
qu'ils jouissent les uns et les autre, de I
trt /o:/\Je H,- le pense pas; les uns et les
tint misérables, parce qu'ils manquent
élément de cet ensemble d'élén
du bien-être, familiers à nos nations avan-
cées, qui constitue la vie civilisée et qu'on
retrouve parmi nous, même dans i | .
trieurs de la société. Il est vrai qu'ils n'ont
pas .i donner beaucoup d'argent pour se pro-
curer, jusqu'à un certain point, leur alimen-
ta) de chaque jour, mais aussi l'argent
qu'ils gagnent se réduit à trcs-peu do chose.
L'ouvrier anglais et l'ouvrier parisien, qui
payent leur pain, leur viande et leur boisson
beaucoup plus cher, sont cependant bien plus
voisins de la vie h bon marché, parce que le
montant de leurs salaires diffère moins de la
390
BONA
somme de leurs besoins, tels qu'ils les con-
çoivent eux-mêmes quand ils sont raisonna-
bles. La vie à bon viarché dépend beaucoup
moins du nombre de grammes d'or ou d'ar-
gent qu'il faut donner en retour d'une ration
de tel ou tel article de subsistances que de
l'abondance générale et régulière des diffé-
rents articles nécessaires pour l'entretien et
la conservation de la personne, pour sa pro-
tection contre la faim, le froid et les intem-
péries des saisons, les maladies et la mal-
propreté, pour la culture au moins sommaire
de l'esprit, en un mot pour la satisfaction
des besoins de l'homme qui est entré dans la
vie civilisée et en suit la carrière avec espé-
rance. •
En résumé, la vie k bon marché doit être
réalisée plutôt par un ensemble de conditions
économiques que par l'abaissement spécial
du prix de tel ou tel objet, fût-il de première
nécessité. On peut y arriver par le perfection-
nement des moyens industriels, qui permet-
tront d'utiliser plus de matières premières-
par le perfectionnement des moyens agrico-
les, qui feront rendre à la terre davantage;
par la réduction et la proportionnalité des
impôts, établis de telle sorte qu'ils ne soient ps s
plus lourds pour le pauvre que pour le riche ;
par l'abaissement des tarifs des chemins de
fer, afin que les denrées puissent circuler
plus activement et se porter k peu de frais là
où elles renchérissent; enfin, par des réu-
nions de consommateurs en sociétés coopé-
ratives, ce qui leur permettra de se passer
d'intermédiaires aussi coûteux pour eux que
pour le producteur.
Bon bock (le), tableau de M. Manet (Sa-
lon de 1873). C'est une des meilleures produc-
tions de ce maître excentrique. Un homme,
assis devant un guéridon d'estaminet, met
religieusement le feu à sa pipe, d'où la fumée
commence à s'échapper en nuages épais et
blanchâtres. Sur le premier plan, ce grand
verre de style allemand, tout plein de bière,
qu'on appelle un bock. C'est un bock sans
faux col. Tout au plus y distingue-t-on un
léger liséré d'écume blanche. Au reste,
l'homme paraît animé d'une soif voisine de
la pépie; il a le nez savamment pique de
rouge et regarde son verre avec une ten-
dresse d'amoureux. Le Bon bock a été acheté
par M. Faure, de l'Opéra.
Bon bock (banquet du). Au mois de février
1875, vingt-cinq amis, artistes et gens de let-
tres, se réunissaient dans un dîner pique-
nique, chez le restaurateur Brautemer, pour
entendre un professeur de déclamation,
M. Gambini. Le photographe Carjat et Adrien
Liezamy y récitèrent également des vers.
Bref, la soirée fut si agréable, que les convi-
ves décidèrent à l'unanimité qu'on recom-
mencerait chaque mois un dîner analogue,
auquel seraient conviés artistes, poètes, mu-
siciens, hommes de lettres, chanteurs. Le
graveur Beltot fut chargé de l'organisation
de ces réunions artistiques. Le mois de mars
suivant, eut lieu le premier dîner mensuel.
Le banquet reçut le nom de dîner du Bon
bock, k cause du tableau le Bon bock, d'E-
douard Manet, qui avait pris comme modèle
de son fameux buveur de bière le graveur
Bellot, qui fut nommé président de ces aga-
pes. Les dîners du Bon bock avaient eu lieu
d'abord au restaurant du Grand-Turc, boule-
vard Ornano. Ils ne tardèrent pas k être
transférés à la Boule-Noire. Naturellement,
le dîner du Bon bock n'est que le prologue
d'une soirée littéraire et musicale, ou se fout
entendre les plus célèbres artistes en tous
genres. Parmi les principaux convives qui
font partie ou qui tirent partie du banquet du
Bon bock, nous citerons les chanteurs Las-
salle, Salomon, Boudouresque, le comédien
Coquelin cadet, Charles Vincent, le gênerai
- renier, La Bédolliere, Edouard Mauet, te
caricaturiste Léonce Petit, Paul Arène, Gus-
tave Aymard, Alex. Pothey, Charles Monse-
let, le caricaturiste Gill, le docteur Dupré, le
peintre Victor Dupré, les députés Ordinaire
et Charles Leçon te, Alexis Bouvier, Léon
Cladel, Alexandre Duoros, Adolphe Puissant,
Tony Révillon, les frères Lionnet, le carica-
turiste Uandou, etc.
Le banquet du Bon bock , qui réunit men-
.ii 'M plus de cent convives, prouve quo
la fraternité et la solidarité littéraires et ar-
Bont pus de vains mots. Jamais
la moindre discussion n'y a amené la zizanie,
diversité des opinions des nieni-
de ce joyeux banquet, on ne s'y jette
i la Le te. C'est dire que la
et la plus franche cordialité pre-
. Il est vrai qu'on n'y parle
pus politique!
• BON s. m. — Encyct. Fin. Bon de liqui-
dation. Lorsque V Assemblée nationale de is7t
« ut vote une indemnité k répartir entre les
.un s qui avaient été le ;
p ir i' de la guerre, el
même tenipi i le Tré-
sor, que cette indemnité s'effe
la forma de boni dits de liquidation i
Ijnur.nM''', .i la vuliHil, du ,i, n
dttisant un Intérêt de j pour îoo.
BONAFO08 (Eugène), magistrat el homme
politique françafe, né s Cannes (Aude) en
1812. Apre» avoir ete quelque I
il entra dans la magistrature eu 1sj7 l 0 1
substitut k baint-Puus. M. Bonafous était
BONA
avocat général à Montpellier lorsqu'il fut
destitué après la révolution de 1848. Rentré
dans la magistrature sons l'Empire, il devint
successivement procureur général a Mont-
pellier, à Toulouse,â Grenoble, et fut nommé
en 1861 premier président k la cour d'appel
de cette dernière ville. M. Bonafous remplis-
sait encore ces fonctions lorsque, aux élec-
tions du 30 janvier 1876, il posa sa candida-
ture au Sénat dans le département de l'Hé-
rault. Dans sa profession de foi, il exprima
nettement ses opinions bonapartistes, réac-
tionnaires et cléricales. Grâce à la coalition
des bonapartistes et des légitimistes, il fut
élu sénateur, avec MM. Rodez-Benavent et
Pagézy, par 217 voix sur 420 électeurs. Il est
allé siéger dans le groupe des adversaires
acharnés de la liberté et de la République.
BONAGRAZIA, moine franciscain italien du
xive siècle. IL a laissé un ouvrage de contro-
verse intitulé : Articuli probationum contra
fratrem Dbertinum de Casali a Bonagratia
inductarum.
•DONALD (Louis- Jacques -Maurice de),
prélat français. — Il est mort à Paris en fé-
vrier 1870.
* BONALD (Victor de), écrivain français.—
Né en 1779, il est mort en 1871.
BONA-NOX s. f. (bo-na-nokss — mots îat.
qui signif. bonne nuit). Bot. Genre de plantes,
de la famille des convolvulacées, il Syn. de
CALONYCTION.
" BONAPARTE (Charles- Lucien-Jules- Lau-
rent), fils aîné de Lucien. — Il est mort en
1857.
* BONAPARTE (Antoine), quatrième fils de
Lucien. — Il est mort à Florence le 28 mars
1S77. Depuis le coup d'Etat de son cousin
Louis-Napoléon Bonaparte, il s'était retiré en
Italie, où il avait épousé la fille de Cardinal),
avocat de Lucques.
BONAPARTE (Lucien-Louis- Joseph-Napo-
léon), cardinal, né à Rome le 15 novembre
1828. Petit-fils de Lucien Bonaparte, frère
de Napoléon Iei\ il est fils de Charles Bona-
parte, prince de Canino, qui joua un rôle po-
litique actif en 1848 et qui avait épousé sa
cousine, la fille du roi Joseph Bonaparte.
Le prince Lucien Bonaparte eut pour par-
rain Louis-Napoléon Bonaparte, qui devait
être plus tard Napoléon III. Elevé en Italie,
il manifesta du goût pour l'état ecclésiasti-
que, se fit ordonner prêtre en 1853 et devint
camérier secret de Pie IX, qui lui donna le
chapeau de cardinal le 13 mars 186S. Son
frère aîné, Joseph-Lucien Bonaparte, né en
1824, étant mort en 1865, le prince Lucien
devint alors le chef de sa famille, et Napo-
léon III lui donna, cette même année, les
titres de prince français et d'altesse. Sous
l'Empire, k diverses reprises, on considéra
le cardinal Bonaparte comme pouvant être
le successeur éventuel de Pie IX; mais,
n'ayant que des capacités médiocres, il n'a
acquis aucune influence dans le collège des
cardinaux, ne fait partie d'aucune des gran-
des congrégations qui régissent les affaires
de l'Eglise et joue un rôle des plus effacés.
BONAPARTE (Napoléon-Charles-Grégoire-
Jacques-Philippe), dit le prince Charles,
frère du cardinal, né à Rome le 5 février
1839. Il a épousé en 1859 la princesse Marie-
Christine Ruspoli, dont il a eu trois filles.
Sous l'Empire, il fut capitaine aux tirailleurs
algériens, colonel d'état-major de lu garde
nationale de Paris et reçut en 1861 le titre
d'altesse. Le prince Charles était k peu pies
inconnu lorsque, en 1874, l'ex- impératrice
Eugénie et son fils le firent porter candidat
au conseil général à Ajaccio contre le prince
Napoléon. Le prince Charles, représentant le
bonapartisme clérical et néo-légitimiste, fut
élu à une majorité d'environ 300 voix et rem-
plaça également, comme président du con-
seil général de la Corse, le prince Napoléon,
représentant le bonapartisme anticlérical et
soi-disant démocratique. A la même époque,
il fut beaucoup question dans les journaux bo-
napartistes, qui annonçaient la restauration
de l'Empire comme imminente, de modifier
le Bènatus-consulte relatif à la succession au
trône et d'y substituer le prince Charles au
prince Napoléon, dans le cas où l'ex-prince
impérial mourrait sans postérité.
• BONAPARTE (Napoléon-Joseph-Charles-
Pftttl), généralement connu sous le nom de
prisée Napoléon. — Pendant la guerre de
1866 entre l'Autriche, d'une part, la Prusse
et l'Italie de l'autre, le prince Napoléon l'ut
envoyé auprès de son beau-père, Victor-Em-
manuel, et assista, sans y prendre part, à
cette grande lutte, dont un des résultais fut
l'abandon de la Venelle k Napoléon III, qui
la rétrocéda à l'Italie. En 1868, il lit un grand
voyage en Autriche, en Bohême, en Hongrie,
dans les Principautés danubiennes, en tur-
quie. Ce fut s. -us sa présidence que la com-
n. i 9 charge., de publier! i Coi respondance
de Napoléon 1er fit paraître la seconde moi*
le on travail, en procédant à des retran-
chements qu'on n'avait point faits 'l.>n. la
première partie. Cette publication fut tormi-
i eu 1809. Le l"r septembre île ivtt.n mon m
année, le prince Napoléon prononça au Sé-
nat un discours qui eut un grand retenti ise-
un m. Apres avoir aflinn - m dévouement
entier, complot, non-seulement a l'empereur,
I son tils, • il déclara qu'il approuvait
le senatus-consulle qui modifiait la conttltu-
BONA
tion en transformant l'Empire autoritaire en
Empire libéral; qu'il avait depuis longtemps
demandé la liberté de la presse, le droit de
réunion, et qu'il croyait parfaitement possible
l'existence simultanée de l'Empire et de la li-
berté. Il fit ensuite l'apologie du gouvernement
parlementaire, exposa un programme de réfor-
mes libérales et attaqua vivement les plébis-
cites. « Le plébiscite, dit-il, n'a que l'ap-
parence de la démocratie; c'est le pouvoir
législatif exercé directement par le peuple.
Eh bien, ce pouvoir me semble, sauf des cas
très-rares, un pouvoir illusoire... C'est la der-
nière étape avant une révolution. ■ L'ardeur
qu'il mit dans sa revendication des libertés
les plus larges fut l'objet des plus vives atta-
ques dans le Sénat lui-même. M. de Ségur
d'Aguesseau traita son discours de «scanda-
leux, i et le ministre de l'intérieur, M. For-
cade de La Roquette, s'attacha à le réfuter.
Quant au pays, il ne vit qu'avec indifférence
ce prince, qui devait sa fortune à rétablisse-
ment du despotisme, se faire l'apologiste de
la liberté, se souvenant que, avant d'arriver
au souverain pouvoir, Napoléon III avait
tenu un langage absolument semblable. Quoi
qu'il en soit, le prince Napoléon, adversaire
déclaré de M. Rouher et de sa politique, con-
tribua, dit-on, à l'avènement du cabinet du
2 janvier, où figuraient deux de ses amis,
MM. Ollivier et Maurice Richard.
Au mois de juin 1870, il partit pour aller
visiter les régions du nord de l'Europe. Use
trouvait k Bergen (Norvège) le 8 juillet, lors-
qu'il apprit les complications politiques aux-
quelles donnait lieu la candidature au trône
d'Espagne du prince de Hohenzollern. Le 15,
il reçut kTromsoe un télégramme qui l'appe-
lait en France, la guerre étant devenue iné-
vitable. Le 21, il était à Paris. Napoléon III
lui offrit le commandement d'un corps de dé-
barquement qui devait agir en Danemark et
sur les côtes nord de la France. Il accepta
et demanda qu'on mit sons ses ordres le gé-
néral Trochu, commandant les troupes de
terre, et le vice-amiral Bouet-Willaumez,
chargé de commander l'escadre; mais Napo-
léon III lui annonça que, sur l'avis du conseil
des ministres, il prendrait le commandement
en chef des troupes de terre et des troupes
alliées du Danemark, si le roi de ce pays y
consentait; quant à la marine, elle serait in-
dépendante, sous les ordres de l'amiral Bouet-
Willauinez. Cette expédition projetée ne de-
vait point avoir lieu ; rien n'était prêt pour la
faire, et le Danemark n'était nullement dis-
posé à se lancer dans l'aventure. Le 28 juillet,
le prince Napoléon fut attaché au quartier
général de l'armée du Rhin, et il suivit son
cousin dans cette campagne, qui fut conduite
d'une façon si inepte. Il avança avec lui jus-
qu'à Sarrebourg, puis revint avec lui k Metz
et au camp de Chàlons. Le 19 août, Napo-
léon III le chargea de se rendre à Florence
pour amener Victor-Emmanuel et l'Italie k se
prononcer en faveur de la France et à en-
traîner l'Autriche dans le même sens. Le
21 août, il arriva à Florence et il entama des
négociations qui ne devaient point aboutir.
Quelques jours après, il écrivait au général
Trochu, gouverneur militaire de Paris : ■ Je
suis envoyé ici par l'empereur et le maréchal
de Mac-Mahon pour décider l'Italie et l'Au-
triche k faire la guerre... Mon opinion est
que l'Italie pourrait donner 50,000 hommes
dans huit jours, portés à 100,000 dans quinze
jours et à 150,000 dans un mois. Je suis sans
nouvelles précises, et je m'adresse k vous,
qui avez mon amitié et ma confiance. Dites-
moi quelle est notre situation militaire et
donnez-moi votre avis sur la direction des
soldats italiens, si je pouvais les obtenir;
faut-il les diriger par le mont Cenis sur Bel-
fort, ou par les Alpes sur Munich? Dans ce
cas, la permission de l'Autriche est néces-
saire, puisqu'on passe sur son territoire. »
Après avoir fait manœuvrer en imagination
les armées italiennes, de même que Napo-
léon IU escomptait d'avance l'alliance da-
noise, le prince Napoléon vit qu'il ne fallait
pas compter sur le secours de l'Italie. Il con-
tinua néanmoins k rester à Florence, sur les
instances de son cousin. A la nouvelle de la
capitulation de Sedan, il écrivit & Napo-
léon III : ■ Je demande k vous rejoindre,
aujourd'hui surtout que toute défense de la
patrie est impossible pour moi, après les évé-
nements de Paris. Quelles que soient les con-
ditions qui me seront faites, je m'y Soumets
d'avance pour être auprès de vous... Je prie
Votre Majesté d'accéder k la demande que je
lui fais et que j'adresse au roi de Prussu. »
Napoléon III refusa cette offre. Alors le prince
Napoléon se rendit en Suisse, à son Cnâteau
de Prangins, où vint le rejoindre sa femme,
la princesse Clotilde, qui avait quitte Paris
le 4 septembre. Peu après, il passa en Angle-
terre et visita à ChiséihUrst 1 ex-impératrice
Eugénie, avec laquelle il eut deux entretiens,
dont le dernier se termina par une scène \ io>
lente. Vers la tin de la guerre, le bruit cou-
rut que le prince Napoléon était entré en
pourparlers avec M. de Bismarck au sujet
d'une restauration impériale, dans laquelle
le prince ne se serait pas présente simple-
ment comme régent, mais bien comme buc-
ce eut immédiat de l'Empire. La prince \ i
poléon adressa à ce sujet au Times une lettre
dans laquelle il protesta vivement C( <• ces
bruits {lévrier l«7l). A cette époque, il re-
fusa d'accepter une candidature u l'Assem-
blée nationale dans la Corse et dam la < ha-
BONA
rente - Inférieure; mais, lors des élections
pour les conseils généraux (8 octobre 1871),
il se fit élire membre du conseil général de
la Corse par le canton d'Ajaccio. Il obtint du
gouvernement un passe- port pour voyager
en France. Craignant des troubles dans l'île,
M. Thiers y envoya M. Charles Ferry en
qualité de commissaire extraordinaire et fit
prendre des précautions pour le maintien de
l'ordre. La validation de l'élection du prince
Napoléon donna lieu, au sein du conseil gé-
néi-iil de la Corse, k des discussions orageu-
ses, à la suite desquelles les conseillers bona-
partistes se retirèrent. Le prince donna alors
sa démission dans une lettre rendue publique
(24 octobre) et se renditenltalie. Quatre jours
plus tard, il adressa k ses électeurs un mani-
feste, dans lequel il attaqua le gouvernement
chargé de la difficile mission de réparer les
désastres causés par la déplorable politique
d'un Empire si fatal k la France. Il célébra
les prétendus bienfaits de ce régime odieux
et conclut naturellement, selon l'invariable
formule bonapartiste, k l'appel au peuple, au
plébiscite, qu'il avait si vigoureusement atta-
qué le 1er septembre 1869. Le 21 janvier 1872,
il fut réélu membre du conseil général de la
Corse; mais, ayant échoué comme candidat
k la présidence du conseil, il ne voulut pas
prendre part k ses délibérations. Le prince
Napoléon retourna ensuite k Prangins, puis
il fit de nouveaux voyages en Italie, en An-
gleterre et se rendit en France au mois d'oc-
tobre 1S72 avec la princesse Clotilde. Il se
trouvait au château de Milleinont , chez
M. Maurice Richard , ancien ministre de
l'Empire , où étaient réunis en conciliabule
les principaux chefs du parti bonapartiste,
lorsque, sur un ordre du ministre de l'inté-
rieur, M. Patinot, chef du cabinet du préfet
de police, lui notifia un arrêté en vertu du-
quel il fut reconduit k la frontière (12 octo-
bre). Le prince protesta contre cette mesure
dans une lettre adressée k M. Grévy, prési-
dent de l'Assemblée nationale ; puis, de Pran-
gins, il écrivit au procureur général Leffem-
berg pour porter plainte contre le ministre
de l'intérieur, le préfet de police et le com-
missaire de police qui avaient ordonné ou
fait exécuter la mesure prise contre lui. Le
procureur général lui répondit que l'arrêté
dont il se plaignait avait été pris par ordre
du président de la République, le conseil des
ministres entendu ; que, par conséquent, c'é-
tait un acte gouvernemental, k l'occasion du-
quel un ministre ne pouvait être mis en ac-
cusation que par l'Assemblée. Décidé k faire
beaucoup de bruit avec cette affaire, le prince
Napoléon déclara, dans une réponse au pro-
cureur général, qu'il épuiserait toutes les ju-
ridictions. Il adressa une pétition k l'Assem-
blée nationale, qui passa k l'ordre du jour
après avoir entendu le rapport de M. De-
peyre ; puis, il poursuivit devant la ire cham-
bre du tribunal civil de la Seine M. Lefranc,
ancien ministre de l'intérieur, et les fonction-
naires qui, d'après l'ordre du ministre, l'a-
vaient expulsé le 12 octobre 1872; mais, le
19 février 1873, le tribunal, invoquant le prin-
cipe de la séparation des pouvoirs, se dé-
clara incompétent.
A cette époque, le prince Napoléon essaya
de prendre la direction du parti bonapartiste,
qui venait de perdre son chef naturel. Napo-
léon III, mais il ne fut suivi que par uue fai-
ble partie des impérialistes; la grande majo-
rité accepta la direction de M. Rouher,
l'homme de confiance de l'ex-impératrice et
de son jeune fils, et une scission de plus en
plus profonde ne tarda pas k se produire en-
tre les deux groupes, l'un représentant le
bonapartisme soi-disant démocratique, l'au-
tre le bonapartisme clérical et ultra-réac-
tionnaire. Après la chute de M. Tliiers, le
prince Napoléon revint librement en France.
Une décision ministérielle du 17 juin 1873
ayant rayé son nom des contrôles de l'armée,
il s'adressa d'abord au maréchal de Mac-
Maliou, puis au conseil d'Etat, pour être
maintenu sur la liste de l'état-major général
de l'armée; mais sa demande fut repoussée.
Le 2S septembre, au moment où les partisans
de la monarchie se livraient k de suprêmes
efforts pour restaurer le trône des Bourbons,
un journal dit radical, VAvenir national, di-
rige alors par M. Portails, publia une lettre
dans laquelle ce dernier proposait au prince
Napoléon et aux bonapartistes un pacte d'al-
liance pour réunir en un grand parti national
et démocratique toutes les forces de l'opinion
publique. Le prince s'empressa d'accepter la
proposition. • Le devoir de tout citoyen, k
l'heure grave où nous sommes, répondit-il,
est de nu pas sortir de la cité en péril, comme
les neutres de l'antiquité. Non, je ne suis pas
neutre et je ne déserterai pas la lutte. Je ne
puis parler qu'en mon nom ; mais comment
croire quo ceux dont les coeurs vibrent au
nom de Napoléon me désapprouvent? L'al-
liance de la démocratie populaire et des Na-
poléons a été Le but que j ai poursuivi dans
li.iis les actes il' ma vie politique. Soutenons
notre drapeau en l'ace des menaces du dra-
peau blanc, étranger à notre France moderne
et que le prétendant ne saurait abandonner
que p. u- \m compromis et un sacrifice tait aux
h;il>iles de son parti. Que vaudrait, d'ailleurs,
cotte concession de la dernière heur.'? Le
règne des Bourbons ne saurait être que le
triomphe d'une politique réactionnaire, cléri*
cale, an tl populaire. Le drapeau de la Révo-
lution abrite seul, depuis prés d'un siècle, la
BONA
gloire et les douleurs de la France; c'est lui
3ui doit oous guider vers un avenir vraiment
emocratique. Entre tous les défenseurs de
la souveraineté du peuple, beaucoup diffèrent
sur les moyens de l'appliquer; mais une en-
lente commune, à 1 heure actuelle, sur le
principe même de la souveraineté, est néces-
saire et patriotique. Nous tous, citoyens de
la société moderne, nous devons chercher à
établir par le suffrage universel la vraie li-
berté, basée sur les réformes qui sont ]a con-
dition du salut de la France... Soyons unis
pour déjouer des tentatives funestes et for-
mons ainsi la sainte alliance des patriotes I ■
Cette alliance ne fut point du goût du parti
véritablement républicain, qui savait, par de
cruelles expériences, que le bonapartisme
était le pire des ennemis de la liberté; aussi
les propositions de l'Avenir national eurent-
elles un fiasco complet, non-seulement de ce
côté, mais encore du côté des bonapartistes
orthodoxes, qui attaquèrent avec une grande
vivacité le prince Napoléon pour avoir ac-
cepté l'alliance proposée par M. Portalis
sans avoir demandé préalablement conseil à
l'ex- impératrice et à l'ex-vice-empereur,
M. Rouher. En janvier 1874, un journal bo-
napartiste de la Charente-Inférieure, la Vo-
loilté nationale, qui passait pour être l'or-
gane de la politique du prince Napoléon,
l'engagea k se séparer publiquement des bo-
napartistes de l'Assemblée, qui faisaient cam-
pagne contre la liberté, d'accord avec le duc
de Broglie. « Est-il vrai, répondit le prince
dans une lettre adressée à ce journal, est-il
vrai que la démocratie ouvrière mêle mon
nom à ses préoccupations et à ses espéran-
ces? Je l'ignore; mais ce qui est vrai, ce que
vous avez eu raison de dire et ce que je veux
vous remercier d'avoir dit, c'est que j'appar-
tiens k la démocratie par les idées et les opi-
nions de toute ma vie. J'ai toujours pensé
qu'il n'était possible de rien fonder en France
de grand et de stable en dehors de la démo-
cratie, et vous avez bien raison de dire que
le triste spectacle auquel nous assistons n'est
pas de nature à me faire changer d'opinion.
Vous comprendrez, après cela, que je dédai-
gne de répondre aux calomnies intéressées
qui me prêtent je ne sais quels projets d'am-
bition ridicules ou odieux. ■ Quelques jours
après, le prince Napoléon avait une alterca-
tion des plus vives avec M. Galloni d'Istria,
député bonapartiste de la Corse, au sujet de
la politique à suivre pour renverser la Répu-
blique et s'emparer du pouvoir. A partir de
ce moment, la rupture fut complète entre les
deux branches du bonapartisme militant. S'é-
tant rendu en Corse, eu avril 1874, pour as-
sister aux séances du conseil général, dont il
avait été élu président l'année précédente,
le prince Napoléon vit se tourner contre lui
les bonapartistes qui recevaient le mot d'or-
dre de M. Rouher, et il fut exclu de la prési-
dence. Il en conçut une vive irritation, qui
ne tarda pas à s'accroître encore. Lors des
élections du 4 octobre 1874 pour la réélection
partielle des conseils généraux, l'ex-irapéra-
trice et son fils lui opposèrent comme con-
current le prince Charles Bonaparte, frère
du cardinal, qui fut élu à une majorité de
300 voix.
Sous le coup de sa défaite, le prince Napo-
léon adressa aux électeurs du canton d'Ajac-
cio qui avaient voté pour lui un manifeste,
dont voici les passages les plus saillants :
■ Mes amis, rien n'a été respecté. Obéissant
à une inspiration passionnée et non fran-
çaise, les chefs du parti bonapartiste ont
choisi Ajaccio, berceau de ma famille, pour
théâtre d'une lutte que je n'avais pas provo-
quée; pour la rendre plus éclatante, mon ad-
lire a été désigné parmi mes parents.
Le tils de l'empereur a parié pour la première
fois, et c'est contre moi. Des dépèches ont
été envoyées, au nom de sa mère et au sien,
pour féliciter la majorité de 300 voix qui l'a
emporte. S'agissait-il d'une simple nomina-
tion de conseiller général? Non. Deux politi-
ques étaient eu présence. Ceux qui veulent
continuer la tradition napoléonienne n'ont
pas à restaurer une dictature qui a eu sa rai-
son d'être alors qu'il fallait assurer en France
et en Europe les conquêtes de la Révolution ;
ils ont à achever l'émancipation du pays;
c'est ainsi que je comprends l'idée napoléo-
nienne... L'expression libre de la volonté na-
tionale peut seule mettre un terme aux agi-
tations des partis, si m mbi eux -
et qui, en réalité, ne sont que deux, celui de
la réaction et celui du progrès, le parti qui,
avec ui '
ver et le parti qui veut les ]
très et nos dissensions prouvent
cessité. Quant aux chefs impérialiste:
tant d'un silence qui convient seul fa
fautes, ils ne rêvent que réaction, prc
lions; ils obéissent à un esprit de clérii
aussi fatal au dedans qu'au dehors, et, néo-
légitimistes, sauf le drapeau blanc, ils veu-
lent le système gouvernemental des Bour-
bons. Je réprouve cette politique; j
quoi qu'il arrive, je ne serai avec le gouver-
nement qu'ils veulent rétablir. Ce que j'ap-
pelle de mes vœux, c'est un gouverii
démocratique et réformateur, institué par
la nation, un gouvernement favorisant tou-
tes les réformes politiques et sociales dont le
peuple attend, avec raison, l'amélioration de
son sort. A ceux qui vous diront que je pour-
suis un but personnel, repondez que mon am-
bition est plus haute. J'ai connu do trop près
BONA
les grandeurs du pouvoir pour qu'il me reste
de l'ambition pour ma personne. Je n'ai d'am-
bition que pour mou pays et pour mes idées. •
Lors des élections du 20 février 1876 pour
la Chambre des députés, le prince Napoléon
posa sa candidature à Ajaccio, où il eut pour
adversaire M. Rouher. « Je me présente a
vos suffrages, dit-il dans sa profession de foi.
Je vous dois la vérité et veux vous expliquer
comment moi, Napoléon, j'ai pour adv
M. Rouher, qui s'est placé à la tête du parti
impérialiste; c'est que je crois que le nom de
Napoléon doit être une ressource, et jamais
un piétexte pour augmenter nos dissensions.
M'inspïrant de l'esprit de Napoléon I", je
vous dis : la forme du gouvernement n'est pas
en question, elle existe ; je l'accepte franche-
ment, et cependant, qui pourrait dire que
j'accepte la République par ambition ou par
intérêt personnel?... Mon dévouement con-
stant pour Napoléon III, mon souverain dans
la prospérité, mon ami dans le malheur, et
mon affection pour son fils ne sauraient être
mis en doute. Je méprise les calomnies inté-
ressées; cherchez les seuls vrais motifs de
ma conduite dans des convictions profondes,
formées par les enseignements de l'histoire,
inspirées par mon respect pour le repos de la
France... Ce que je veux, vous le savez, c'est
l'organisation de notre démocratie; hors de
là, je ne vois pas de salut... Mes adversaires
sont toujours réactionnaires. Quant à moi, si
vos suffrages m'envoient à l'Assemblée, je
serai toujours démocrate et partisan du pro-
grès. » L'ex-prince impérial répondit à cette
profession de foi en adressant a M. Franees-
chini Piétri une lettre destinée à être rendue
publique et dans laquelle il disait : « Le prince
Napoléon se présente aux suffrages des Ajac-
ciens ; il se porte contre ma volonté; il s'ap-
puie sur nos ennemis; je suis forcé de le trai-
ter comme tel. S'il était vrai qu'il eût tenu à
effacer de ma mémoire des dissentiments pas-
sés, il se serait retiré de la lutte ; il eût évité
à moi une amère résolution, à vous et à tous
nos amis une tâche pénible. Je ne pouvais
aller au-devant d'une réconciliation, mais je
l'aurais acceptée avec joie. Une entente ne
pouvait être sincère que s'il renonçait à me-
ner une conduite politique autre que la
mienne; elle n'eût été durable que s il eût
abandonné toute idée de candidature à l'As-
semblée. »
L'élection du 20 février 1876 fut sans ré-
sultat. Au second tour de scrutin (6 mars),
M. Rouher fut élu, l'emportant d'un millier
de voix sur le prince Napoléon, qui en obtint
5,S37.Mais l'élection de M. Rouher ayant ete in-
validée par la Chambre des députés, les élec-
teurs d'Ajaccio furent appelés de nouveau k
voter le 14 mai 1876. Le prince Napoléon se
trouva alors en présence d'un candidat répu-
blicain, M. Ceccaldi, qui obtint 2,880 Voix,
pendant que le prince était élu par 6,023 suf-
frages. Dans une lettre qu'il adressa à ses
électeurs le 21 mai suivant, il dit : t La Ré-
publique existe ; le patriotisme l'impose ; c'est
la seule forme de gouvernement possible dans
la situation de la France. Je la veux loyale-
ment, sans arrière-pensée. » A la Chambre
des députés, où il est allé siéger quelque peu
isolé, ce « César déclassé, • selon l'expres-
sion de M. About, a voté constamment avec
la gauche. Le 24 novembre 1876, au sujet du
budget des cultes, il a prononcé un discours,
dans lequel il a vivement attaqué la politique
cléricale et rappelé que, si Napoléon III ne
s'était pas obstiné à vouloir maintenir le pou-
voir temporel du pape, il aurait trouvé, lors
de l'invasion allemande, une alliance certaine
et efficace dans le gouvernement italien. Le
19 juin 1877, le prince Napoléon a voté l'or-
dre du jour de défiance contre le ministère
de Broglie-Fourtou.
" BONAPARTE (Pierre-Napoléon, prince).
— Jusque vers la fin de l'Empire, il fit peu
parler de lui et continua à n'occuper aucune
position officielle. Voulant légitimer deux en-
fants qu'il avait eus d'une ouvrière du fau-
bourg Saint-Antoine, et ayant sollicité en
vain du chef de sa famille l'autorisation d'é-
pouser la mère de ses enfants, il se rendit
avec elle en Belgique et s'y inaria en 1868. Il
revint alors en Fiance et habita une maison
qu'il avait à Auteuil. A la fin de décembre
1869, un journal démocratique de la Corse, la
Revanche, attaqu t avec vigueur les actes de
Napoléon Ier. M. Pierre Bonap I
à ce-, critiques en adressant à l'Avenir de ta
Corse une diatribe d'une extrême virulence;
il qualifia les fiche de
• lâches Judas, traîtres ii leur pays e( que
leurs propres parents eussent autrefois jetés
;i la mer dans un sac, • et les compara îi
des > escs ] tmpant sur le bronze pour
le rayer de leur bave. »
Pendant qu'une ardente polémique
geait entre les deux journaux corses, M. I b
vigne publiait dans la Marseillaise, dirigée
par Henri Rochefort, un article dans lequel
il attaquait vivement M. Pien i
ci écrivit, le 9 janvier 1870, à Henri
Rochefort, la lettre suivante : ■ Apres avoir
outragé L'un aptes l'autre chacun des miens
et n'avoir épargné ni les femmes ni les en-
fants, vous m insultez par la plume d'un de
vos manœuvres. C'est tout naturel, et mon
tour devait arriver. Seulement, j'ai peut-être
un avantage sur la plupart de ceux qui | or
tent mon nom, c'est d'être un s ira] le
culier tout en étant Bonaparte. Je vais donc
BONA
vous demander si votre encrier se trouve ga-
ranti par votre poitrine, et je vous avoue que
je n'ai qu'une médiocre confiance dans lissue
de ma démarche. J'apprends, en effet, par les
journaux que vos électeurs vous ont donné
le mandat impératif de refuser toute répara-
tion d'honneur et de conserver votre pré-
cieuse existence. Néanmoins, j'ose tenter
l'aventure, dans l'espoir qu'un faible reste
de sentiment français vous fera vous dépar-
tir en ma faveur des mesures de prudence et
de précaution dans lesquelles vous vous êtes
réfugié. Si donc par hasard vous consentez
les verrous qui rendent votre hono-
rable personne deux fois inviolable, vous ne
me trouverez ni dans un palais ni dans un
château ; j'habite tout bonnement 59 , rue
d'Auteuil, et je vous promets que, si vous
vous présentez, on ne vous dira pas que je
suis sorti. ■ Cette lettre fut remise le lende-
main à Henri Rochefort, qui chargea MM. Mil-
lière et Arthur Arnould d'être ses témoins et
de se rendre auprès de M. Pierre Bonaparte.
Le même jour, M. Pasehal Grousset, rédac-
teur de la Marseillaise et un des fondateurs
de la Revanche, se jugeant personnellement
offensé par la lettre publiée par M. Bona-
parte dans ce dernier journal le 30 décembre
1869, pria MM. Ulric de Fonvielle et Victor
Noir de se rendre à Auteuil pour lui deman-
der raison et régler les conditions d'un due).
Le 10 janvier, vers une heure de l'après-
midi, les deux témoins de M. Grousset en-
traient chez M. Pierre Bonaparte. Quelques
instants après, Victor Noir sortait en chan-
celant et tombait foudroyé sur le seuil, mor-
tellement frappé d'un coup de revolver par
M. Pierre Bonaparte, et M. de Fonvielle,
dont les vêtements portaient la trace de bal-
les, se précipitait à son tour daus la rue en
criant : ■ A l'assassin ! » A l'article Noir
(affaira Victor), tome XI, nous avons raconté
longuement cet événement tragique, qui eut
un énorme retentissement, et le procès qui
s'ensuivit. Nous nous bornerons à rappeler
ici sommairement que M. Pierre Bonaparte
fut incarcéré le soir même k la Conciergerie;
qu'un décret, signé par son cousin Na 0-
léon III et inséré le lendemain à l'Officiel,
convoqua une haute cour à Tours pour le
juger, et que le procès commença le 21 mars
1870. Pendant les débats, qui se prolongèrent
jusqu'au 25 mars, M. Bonaparte montra à
diverses reprises une violence extrême. Le
jury, composé de membres des conseils géné-
raux, l'acquitta. La haute cour, appelée à se
prononcer sur la question des dommages-
intérêts envers la partie civile, condamna
M. Pierre Bonaparte à payer à la famille
Noir une somme de 25,000 francs, que celle-
ci refusa et qui fut versée dans la caisse des
hôpitaux de Tours. Le meurtre de Victor
Noir et le verdict du jury produisirent dans
l'opinion publique une surexcitation extrême.
M. Pierre Bonaparte dut quitter le théâtre
de son sinistre exploit; il alla habiter une
propriété qu'il possédait à Epioux, dans les
Ardennes. Après la honteuse capitulation de
Napoléon III à Sedan et la chute de l'Empire,
il passa en Belgique, vendit sa terre d'E-
pioux et alla habiter Londres. En 1872, sa
femme fonda dans cette ville, avec son agré-
ment, une maison d'habillements pour dames,
puis elle acheta le fonds de magasin et la
clientèle d'une confectionneuse, Mme Turner.
Non-seulement le commerce de Mme Bona-
parte ne prospéra point, mais son mari, ainsi
qu'il l'apprit au public dans une lettre pu-
bliée par les journaux, y engloutit plus de
100,000 francs. Au mois de juin 1874, elle
vendit sa maison de confection, et, comme
elle redevait une douzaine de mille francs à
Mme Turner, celle-ci fit saisir deux tableaux
de RaphaSl appartenant au cousin de Napo-
léon III. Dans une lettre écrite au Times le
24 juin 1874, M. Pierre Bonaparte annonça
qu il avait été victime, lui et ses frères,
spoliation inouïe de la part de Louis XVIII,
spoliation qui avait été maintenue par tous les
gouvernements postérieurs, et que l'Etat leur
était redevable dune somme de 2,064,000 fr.,
on compris les intérêts depuis 1825. Au mois
de décembre 1875, il eut la velléité !•■ p. . r
sa candidature, en Corse, à la Chambre des
députes i|ui devait être élue au mois de fé-
vrier 1876 ; mais, au moment des élections, il
renonça à se présenter.
BONAPARTÉE s. f. (bo-na-par-té— du nom
de Bonaparte i premier consul). Bot. Genre
de plan
tribu des agavées, réuni aujourd'hui au genre
de a famille des
brome ia< es, tribu des t land compre-
nant quelques espèces de l'Amérique tro-
'BONARO (Louis- Adolphe), marin fran-
çais. — 11 est mort en 1867.
BONASE s. f. — Ornith. Syn. de bonasie.
BONAVENTURK {le baron Nicolas), juris-
consulte et homme d'Etat belge, nu a I
ville en 1751, mort en 1831. Apte.
il se fit recevoir avocat,
lit rapidement une grande répul
et fut nommé, en 1784, membre du c
i ty. L-.rs de la révolution
ibant, il figura parmi les plénipoten-
-■harges de négocier la paix avec la
; [e. En ni:, ie département de la
a au conseil des Cinq-Cents, et,
10, Bonapurle, alors premier consul,
BOND
391
le nomma juge à la cour d'appel de la Dyle
et président du tribunal criminel de Bru \
Il prit sa retraite peu de temps après 1811.
Ou n'a de lui aucune publication.
BONAZZA (Antoine), sculpteur padouan du
XViue siècle. Il sculpta surtout des figures
d'anges, que l'on voit dans diverses églises
d'Italie, à Venise, k padoue, i Vicence, etc.
* BONCOMPAGN1 ou BUONCOMPAGM (Bal-
thasar), érudit et homme po tique italien. —
M. Boncompagni a iouè un rôle assez impor-
tant dans les événements qui ont abouti à la
création du royaume d'Italie. Elu député au
Parlement pieinontais, viee-presideitt de la
Chambre en mai 1852, il fut appelé a cette
époque au ministère de la justi
son portefeuille jusqu'au 4 novembre, puis
devint président de la Chambre. En 1857, il
fut envoyé comme ministre de Sardaigne en
Toscane, «t la même année il alla à Bologne
féliciter le pape, qui le reçut très-froidement.
An moment des préliminaires de la guerre de
1859, toute l'opposition libérale de la Toscan»
se groupa autour du représentant du Pié-
mont; M. Boncompagni, après avoir vaine-
ment essayé de détacher de l'Autriche le
grand-duc de Toscane , se trouva investi
d'une sorte de dictature quand la déchéance
de ce prince eut été prononcée et fit élire une
municipalité. Victor- Emmanuel le nomma
commissaire royal k Florence, avec pleins
pouvoirs, et il gouverna le grand-duché jus-
qu'à la paix de Viilafranca ; un des princi-
ftaux actes de son administration fut la démo-
ition du fort du Belvédère, élevé autrefois
sous la domination des Médicis pour tenir
Florence en respect. Durant le vote qui pré-
para l'annexion de la Toscane au royaume
d'Italie, M. Boncompagni quitta Florence et
visita Parme, Modène et les Délégations avec
une mission du roi. Il reçut alors le titre de
gouverneur général des Provinces - Unies,
qu'il garda jusqu'à ce que l'annexion fût ae-
complie. Depuis cette époque, redevenu simple
député au Parlement italien, il soutint le ca-
binet Ricnsoli et contribua, en 1862, lors de
l'affaire d'Aspromonte, à la chute du cabinet
Katazzi,qui l'avait remplacé. Dans les débats
brûlants qui eurent lieu au Parlement il
k propos de la question romaine en 1863, il
blâma l'attitude de l'Italie vis-à-vis de La
France, à qui elle devait tout, et montra dej
vues pleines de prudence et de patriotisme.
BONDAX s. m. (bon-daks). Outil en for ne
de demi-besaigue.
" BONDOD, royaume d'Afrique. — Le Bon-
dou, qui ne figure sur les cartes que depuis
1716, a été visité en 1786 par le Français
Rubanet, en 1791 par l'Anglais Houghton, en
1794 par Mongo-Park, en 1810 par le guide
nègre de ce ceU-bre voyageur, Isaac Moltien ;
en 1818 par Gray et Doohard ; en 1819 par
Gray, qui y revint seul, et en 1824 par Grout
de Beau fort. Tous ces voyageurs ont reconnu
que le sol est généralement coupé de monta-
gnes presque stériles; les plaines, au con-
traire, sont d'une fertilité peu commune I
habitants du p-iys sont assez industrieux; ils
tissent des étoffes de coton, lavent les
pour trouver de l'or, élèvent beaucoup de bé-
tail, de volailles et d'abeilles. Ils sont surtout
chasseurs et font servir à leur nourriture le
bœuf sauvage et le cerf; la chasseàl'éléphaiit
est pour eux d'un assez grand produit; c'est
par l'échange de l'or et de l'ivoire qu'ils s-
procurent tous les objets fabriqués en Eu-
rope dont ils ont besoin, tels qu'armes de
guerre et de chasse, verroteries, étoffes, par-
fums, etc.
Dans le Bondou, la monarchie est hérédi-
taire en ligne collatérale. Le roi exerce un
pouvoir despotique et constitue des revenus
à l'aide d'une dîme prélevée sur tous les pro-
duits et de droits sur les marchandises im-
portées. Le gouvernement franc ii
une redevance annuelle pour la cession dû.
territoire >ur lequel ou a éleva le fort do
Bakel. Le roi de Hondou entretient une ar-
mée de 10,000 à 12,000 fantassius et de 500 à
600 cavaliers, qu'il dirige, soit en pai
r les membres de sa famille, dans d'in-
cessantes expéditions. Ces guerres no sont
prement parler que des razzias O]
sur les populations du Oully, du Bandouk et
dont on enlevé les habitants, les
tes. AUSSÎj a force A
I touche- t-Û maintenant a
nos possessions du il
'BONDUBS, bourg de France (Nord), cant.
et à 7 kilon I ; "ng, arrond. et a
7 kiloiu. de Lille; pop. aggL, 7.tJ bab. —
t., 3,2'.»4 bab. — Ce bourg était connu
vc siècle.
* BONDY, bourg de France (Seine), cant.
kilom. de Pantin, arrond. et à 10 kitom.
int-Denis. dans une plaine fertile, près
du canal de l'Oureq, à l'entrée de la forêt
Ile nom ; 1,677 hab.
Bondy fut, pendant le siège de 1870-1871,
Q&e des localités des environs de Paris les
plus cruellement éprouvées. Bondy avait ete
occupé par les Allemands des les premiers
jours du siège. Le 24 septembre, le contre-
amiral Saisset ayant combiné une sortie du
côté de l'est, le commandant Poulizac, à la
tète des éclaireurs de la Seine, fut chargé
d'opérer contre le village de Bondy. I
telotset les soldats de l'infanterie de marine,
qui le précédaient en avant-garde, arrives
en présence des lignes ennemies, reçurent
392
BONH
ordre de se jeter à plat ventre et de ne pas
tirer, taDdis que les éclaireurs soutenaient
avec une admirable bravoure la fusillade
très-nourrie des Allemands et lui donnaient
vivement la réplique. Quand l'ennemi com-
mença à plier, les matelots et les soldats de
marine se levèrent subitement, se disper-
sèrent en tirailleurs et rejetèrent l'ennemi
dans le boi^. Le lendemain, 25 septembre, de
profondes masses de Prussiens se montrè-
rent du côté de Bondy, qui fut réoccupé par
eux sans coup férir. Ou renonça dès lors à
les en déloger définitivement, mais non aies
inquiéter par de fréquentes reconnaissances
dirigées de ce côté.
Le 30 du même mois, M. de Pindray, à la
tête des éclaireurs à cheval, appuyé par
trois compagnies d'éclaireurs à pied et sou-
tenu par une colonne d'infanterie en réserve,
se jette sur Bondy, en chasse les Prussiens,
s'avance jusqu'à 500 mètres de la lisière du
bois, fouille Bondy en tous sens et ramène sa
reconnaissance.
L'affaire du 8 octobre fut plus vive. Elle
était conduite par le chef de bataillon Bou-
sigon, de l'infanterie de marine. L'ennemi,
repoussé des abords du village, s'abrite der-
rière les barricades élevées près de l'église.
Les francs-tireurs parviennent à l'en déloger
après une vive résistance. Il se retire pas à
pas, essaye de s'arrêter derrière les grands
arbres qui précèdent le bois et de là dirige
sur nous le feu de deux mitrailleuses et de
plusieurs pièces de campagne. Mais les forts
imposent silence à cette artillerie, et les Al-
lemands s'enfoncent dans le bois. Pendant
ce temps, les soldats du génie faisaient sau-
ter, à l'aide de pétards, quelques ouvrages
établis en avant du village et qui gênaient
nos avant-postes.
Ces alternatives dans lesquelles Bondy pas-
sait des mains des Prussiens dans celles des
Français, et réciproquement, se renouvelèrent
jusqu'à la tin du siège. Le 5 janvier, le village
etaitoccupé par les troupes du général Reille,
lorsque l'ennemi fit, à six heures du matin,
une tentative simultanée du côté du cime-
tière et du côté du canal. Il fut partout vive-
ment accueilli et finalement repoussé, après
une fusillade de trois quarts d'heure. A onze
heures, les Prussien^, formés en colonne et
précédés de mitrailleuses, s'établissent à peu
de distance de Bondy et bombardent le vil-
lage, mais ne parviennent pas à l'occuper.
Dès ce moment, Bondy cessa d'être consi-
déré comme une position militaire. Les Alle-
mands reconnurent l'impossibilité de l'occuper
de vive force, et les Français l'abandon-
nèrent, jugeant impossible de s'y maintenir
contre 1 artillerie ennemie.
On trouve des détails sur la voirie de Bondy
à l'article voirie, au tome XV du Grand Dic-
tionnaire, page 1153.
BONDY (François-Marie Taillepied, comte
de), homme politique français, né à Paris en
1802. Il est fils de l'ancien préfet de la Seine,
mort en 1847. Admis à l'Ecole polytechnique
en 1822, il en sortit en 1824 comme sous-
lieutenant d'artillerie, donna bientôt sa démis-
sion et se mît à étudier le droit. Reçu licencié
en 1827, M. de Bondy devint en 1828 auditeur
au conseil d'Etat, qu'il quitta, après la révo-
lution de Juilllet, pour aller administrer suc-
cessivement la Correze et l'Yonne (1833). En
1841, il reçut un siège à la Chambre des
pairs, où il vota avec la majorité jusqu'à la
révolution du 24 février 1848. M. de Bondy
rentra alors dans la vie privée. Sous l'Em-
)ire, il devint conseiller général de l'Indre
1867) et président de la Société d'agrrculture
le ce département. Le 8 février 1871, les
électeurs de l'Indre l'envoyèrent siéger à
l'Assemblée nationale par 44,772 voix. Très-
attaché au parti orléaniste, M. de Bondy
soutint d'abord la politique de M. Thiers. il
vota pour la paix, les prières publiques, la loi
départementale, l'abrogation des lois d'exil,
la validation de l'élection des princes d'Or-
léans, la pétition des évêques, le pouvoir
constituant de l'Assemblée , la proposition
Rivet, le retour de la Chambre à Paris, etc.
Mats lorsqu'il vit le chef du pouvoir executif
décidé à organiser la République comme étant
la seule forme de gouvernement possible, il
se jeta dans la coalition qui renversa M.Thiers
du pouvoir le 24 mai 1873. Il donna constam-
ment alors l'appui de ses votes à. la politique
de folle réaction qui signala le gouvernement
de combat. Apres l'échec des tentatives de
restauration monarchique, M. de Bondy vota
Suiiat. Ii se prononça en faveur
Cœur, de la loi sur les
re les propositions Périer et Ma-
levilb , ttdemeni Wallon, et finit
néanmoins par voter la constitution du 25 fé-
vrier iti7:>. < née, il donna son
vote aux lois sur les
renseignement supérieur, etc. Après la dis-
solution de l'Ass-mblée, M. de Bondy posa
■a candidature dans l'Indre aux élections du
30 janvier 1876 pour le Sénat. Dans Ba pro-
fession de foi, il déclara que, tout en i
tant que la France ne pût jouir do la mo-
narchie parlementaire, il avait eontr.i
constituer un gouvernement cap
fendre l'ordre social <-t qu'il sei
■l'i pouvoir légal. Elu sén
COnd tour de scrutin par 166 voix, il est
ullé siéger k droite et a consomment voté
■ ■'ans.
' lio.MlKUK (Auguste), peintre français.—
BONN
Parmi les derniers tableaux qu'il a exposés,
nous citerons : le Plomb du Cantal, le Dor-
moir (1866) ; le Berger et la mer, Environs de
Jalleyrac (1868); le Chemin perdu (1869);
Souvenirs d'Auvergne (1874) ; Avant la phtie,
aux environs de Jalleyrac (1875). M. Auguste
Bonheur a reçu en 1867 la croix de la Légion
d'honneur.
* BONHEUR (Isidore), sculpteur français. —
Nous mentionnerons, parmi les dernières œu-
vres qu'il a exposées : Enfants et chiens,
Jockey, bronze (1864) ; deux Taureaux (1865) ;
Cheval anglais pur sang, Postillon, groupe
en bronze (1866); A l'abreuvoir, Ours et tau-
reau, groupes (1867); Dromadaire (bronze),
Tigre royal (1868) ; Lionne et ses petits, Bœuf
et chien (1869); Cheval percheron (1870) ; Pé-
pin le Bref dans l'arène, groupe (1873); Tète
de chien couchant, Tête de chien d'arrêt, Cora,
chienne d'arrêt (1875); un Lion (1876); le
Dénicheur de tigres (1877). M. Isidore Bon-
heur a obtenu des médailles en 1865 et 1869.
BONHOMMEAU s. m. (bo-no-mo — dirain.
de bonhomme). Petit bonhomme :
Mais le voyant si sage, si fidèle.
Le bonhommeau des coups se contenta.
La Fontaine.
'BONIFACIO, ville de France (Corse),
ch.-l. de cant., arrond. et à 53 kilom. de Sar-
tène, sur un rocher qui s'avance dans la
mer; pop. aggi., 3,282 hab. — pop. tôt.,
3,616 hab.
BON1N , archipel du Japon. V. Bomnsima,
au tome II du Grand Dictionnaire.
BON1TO (Joseph), peintre italien , né à
Castellamare en 1705, mort en 1789. Ce fut
surtout un peintre de portrait, genre dans
lequel il réussissait admirablement.
* BONJEAN (Louis-Bernard), magistrat et
jurisconsulte français. — Après la révolu-
tion du 4 septembre 1870 , M. Bonjean vou-
lut payer de sa personne dans la lutte su-
prême contre l'ennemi qui semblait vouloir
la ruine complète de la France ; il servit d'a-
bord dans la garde nationale sédentaire, et
plus tard, malgré son âge déjà avancé, il s'en-
gagea dans un bataillon de marche. Arrêté
le 10 avril 1871, par ordre de la Commune,
il fut enfermé à Mazas et détenu comme
otage avec l'archevêque de Paris, le curé de
la Madeleine et plusieurs autres ecclésiasti-
ques. Ils furent tous fusillés le 24 mai, après
une courte délibération d'une prétendue cour
martiale, présidée par un nommé Genton.
La veuve de M. Bonjean, respectant ses
dernières volontés , a fait transporter ses
restes a Orgeville, dans le caveau de la
famille.
* BONNAFONT (Jean-Pierre), chirurgien
français. — Outre les ouvrages de lui que
nous avons cités, on lui doit : Nouveau projet
de réformes à introduire dans le recrutement
de l'armée, ainsi que dans les pensions des
veuves des militaires (1850, in-8°); la Femme
arabe dans la province de Constantine (1865,
in-8°); le Choléra et le congrès sanitaire di-
plomatique international (1866, in-8°) ; Du
fonctionnement des ambulances civiles et inter-
nationales sur le champ de bataille ( 1870 ,
in-8° ) ; De l'acclimatement des Européens et
de l'existence d'une population civile romaine
en Algérie, démontrée par l'histoire (1860,
in-8°), etc.
BONNANIE s. f. (bo-na-nï). Bot. Syn. de
CUPANIK.
BONNARDEL (Hippolyte), sculpteur fran-
çais, né à Paris en 1824, mort à Rome en 1856.
Mort à l'âge de trente-deux ans, ce jeune
artiste n'eut pas le temps de réaliser les belles
espérances que ses débuts avaient fait con-
cevoir. Apres avoir remporté, en 1851, le
premier prix de dessin à l'Exposition inter-
nationale de Londres, il obtint, l'année sui-
vante, à l'Ecole des beaux-arts, le premier
grand prix de sculpture et partit aussitôt
pour Rome. C'est là que la maladie l'emporta.
Il laissait inachevés deux groupes eu inarbre,
Notre-Dame de Pitié et les Vierges sages et
les vierges folles.
BONNASS1ES (Jules), littérateur français,
né en 1813. Il a été pendant longtemps atta-
ché au bureau des théâtres, à la direction des
beaux-arts, et il a fait une étude approfondie
de l'histoire de notre ancien théâtre fran-
çais. Il n publié plusieurs ouvrages très-es-
timès pour la sûreté de l'érudition. Nous ci-
terons de lui : la Comédie-Française, notice
historique sur les anciens bâtiments ( 1868 ,
in-8°) ; Lettre à milord **• sur Bat-on et la de-
moiselle Le Couvreur, par George Wittk
(l'abbé d'Alluinval ), etc. (1871, in-16) ; le
Théâtre et le peuple (1872, in-12); la Censure
dramatique (1873, in-12); les Auteurs drama-
tiques et la Comédie- Française à Paris au
xvno et au xvnio siècle (1874, in-16); lu Co-
médie-Française, histoire administrative (1874,
in-12) ; la Musique à la Comédie- Française
(1874, in-8°) ; les Spectacles forains et la Co-
ju'ihr Française, le droit des pauvres avant et
après 1789, etc. (1874, in-12); les Auteurs
dramatiques et les théâtres de province (1875,
in-16); lit Comédie-Française et les comédiens
de province au xvno et au xvino siècle (1875,
in-16), etc.
' BONNASS1ECX (Jean-Marie), sculpteur
français. — Il a été décoré de la Légion
d'honneur en 1855 et nommé, en 1866, mem-
bre de l'Académie des U9auX-urts, en rem*
BONN
placement de Jaley. Depuis 1864, cet artiste
n'a rien envoyé aux expositions ; mais il a été
chargé d'exécuter d'importants travaux de
sculpture, notamment à la nouvelle église
Saint-Augustin, à Paris.
* BONNAT, bourg de France (Creuse), ch.-l.
de cant., arrond. et à 22 kilom. de Guéret,
sur la Petite-Creuse; pop. aggl., 417 hab. —
pop. tôt., 2,707 hab. — Eglise fortifiée du
xme et du xive siècle.
* BONNAT (Léon-Joseph-Florentin), peintre
français. — Aux tableaux de ce peintre que
nous avons cités dans sa notice biographique,
tome II, nous ajouterons : l'Assomption (1869);
Femme fellah, Une rue à Jérusalem (l 87 0) ;
Cheiks d'Akabah, Femme d'Ustaritz (Salon
de 1872); Barbier turc, Scherzo (Salon de
1873); le Christ, Portraits de jtflles D
les Premiers pas (Salon de 1874); Barbier
nègre à Suez, la Lutte de Jacob (Salon de
1876) ; Portrait de M. Thiers (1877). M. Bon-
nat, qui compte aujourd'hui parmi nos pein-
tres les plus remarquables , a obtenu une
médaille de 2© classe en 1861, un rappel de
médaille en 1863, une médaille de 2e classe à
l'Exposition universelle de 1867 et la mé-
daille d'honneur en 1869. Chevalier de la Lé-
gion d'honneur en 1867, il a été promu offi-
cier en 1874.
BONNE (Louis-Charles), jurisconsulte fran-
çais, né à liuerpont (Meuse) en 1819. Il étudia
le droit et prit les grades de licencié et de
docteur. M. Bonne acheta ensuite une charge
d'avoué. Pendant plusieurs années, il a pro-
fessé le droit commercial au lycée de Bar-le-
Duc. Outre des études publiées dans la Bévue
pratique de droit français, on lui doit un as-
sez grand nombre d'ouvrages sur des ma-
tières juridiques. Nous citerons de lui: Le-
çons élémentaires de droit commercial (1862,
in-16), dont la 3« édition a paru en 1871;
Cours de législation usuelle (1864, in-18); Con-
seils aux parents qui font à leurs enfants le
partage de leurs biens sous la réserve d'une
pension viagère (1864, in-S°); Législation fran-
çaise élémentaire et pratique (1864, in-12),
réédité en 1875 sous le titre de Traité élé-
mentaire et pratique de droit français, Cou7~s
élémentaire et pratique de morale (1867, in-12);
Observations pratiques sur le projet de ré-
forme du code de procédure (1867, iu-8°); Ce
que c'est que le devoir (1869, in-18); Cours
élémentaire d'économie sociale et industrielle
(1871, in-12); Explication de la loi du 23 août
1871 sur les nouveaux droits d'enregistrement
et de timbre (1872, in-12); Explication de ta
loi du 27 juillet 1872 sur le recrutement de
l'armée (1872, in-12) ; Compétence commerciale
(1874, in-8o), etc.
* BONNECHOSE (François-Paul-Emile Bois-
normand de), littérateur et historien fian-
çais. — Il est mort à Paris le 15 février 1875.
Outre les ouvrages de lui que nous avons ci-
tés, on lui doit: Histoire sacrée ou Précis
historique de la Bible (1838, in-12) ; Abrégé
facile de l'histoire de France (i%40, in-18);
Abrégé de l'histoire sainte (1S40, in-18); Chris-
tophe Sauvai ou la Société en France sous la
Restauration (1845, 2 vol. in-8°) ; les Quatre
conquêtes de l'Angleterre, son histoire et ses
institutions jusqu'à la mort de Guillaume le
Conquérant (1851, 2 vol. in-S°); Bertrand Du
Guesclin, connétable de France et de Castitle
(1866. in-12); Lazare Hoche, général en chef
des armées de la Moselle, d'Italie, etc. (1867,
in-12) ; la Crise actuelle dans l'Eglise réformée
de France à propos de Thomas Parker et de
son école (1868, iu-8">). La 15e édition de son
Histoire de France, continuée jusqu'à nos
jours, a paru en 1872.
" BONNEGKÂCE (Charles-Adolphe), peintre
français, ne à Toulon en 1812. — Parmi les
œuvres qu'il a exposées depuis 1863, nous ci-
terons : la Manne dans le désert et le portrait
de M. Havin (1864); le portrait de M. Ana-
tole de La Forge (1865); les portraits du
Comte de Flahaut et de il/"1» Ernesta Grist
(1866) ; la Famille du berger (1867) ; les por-
trait de M. Bussy (1869), de Georges Faydeau
(1870), de M. Despléchin (1872), de Jl/He Cel-
lier et son propre portrait ( 1873) ; les por-
traits de MM. V. Thiebauld, De Ganevat, etc.
(1874); la Naissance de Vénus (1875), tableau
qui fut três-remarqaë et qui mentait de l'être.
Aux Salons de 1876 et 1877, M. Bonnegr&ce
a envoyé des portraits peints d'une façon ma-
gistrale. Cet artiste de beaucoup de talent a
été décoré de la Légion d'honneur en 1867.
BONNEL (Léon), homme politique français,
né à Nui-bonne en 1829. Riche propriétaire,
il vivait dans sa ville natale, où il avait fait
une opposition constante a l'Empire, lorsqu'il
fut nommé maire de Narbonne après la révo-
lution du 4 septembre 1870. Aux élections du
8 février 1871, il se prononça pour la conti-
nuation de la guerre et échoua à la députa-
tion avec 13,758 voix. Une élection partielle
à l'Assemblée nationale avant eu lieu dans
l'Aude le 14 décembre 1873, M. Léon Bonne)
fut désigne comme candidat par les comités
républicains. Dans sa profession de foi, il dé-
clara qu'il était « conservateur, mais conser-
vateur de la République, seule forme do gou-
vernement qui puisse nous donner l'ordre et
l;i stabilité et permettre aux affaires de repren-
dre leur cours. ■ Elu député pur 29,763 voix,
il alla siéger à gauche, où il lit partie dos
groupes de lu gauche républicaine et de l'U-
ni.m républicaine. Au mois de février 1874,
M. de Btoglie, ministre de l'intérieur, qui
BONN
poursuivait sa croisade contre la République
et les républicains, révoqua M. Bonnel comme
maire de Narbonne. Le député de l'Aude vota
contre la loi des maires, contre la mise en
état de siège d'Alger, contribua à la chute
du duc de Broglie, appuya les propositions
Périer et Maleville, vota les lois constitu-
tionnelles des 24 et 25 février 1875, se pro-
nonça contre la loi sur l'enseignement supé-
rieur, etc. Après la dissolution de l'Assemblée
nationale, il posa sa candidature k la Cham-
bre des députés, le 20 février 1876, contre
M. Peyrusse, bonapartiste. Dans sa circulaire
électorale, il revint sur le vote de la consti-
tution, au sujet duquel il avait précédemment
écrit une lettre à ses électeurs et qui avait
fondé la République. «Je m'honore, dit-il,
d'avoir contribué par mon vote à ce grand
résultat qui assure l'avenir contre les coups
de la force et les usurpations, et qui a amené
la dissolution. La constitution du 25 février,
fondée sur le suffrage universel, mais impar-
faite sur bien des points, a eu du moins l'a-
vantage d'offrir un appui et un centre d'ac-
tion à cet admirable mouvement républicain
qui allait grandissant. Elle l'a régularisé, for-
tifié, rendu irrésistible... Pour moi, l'ère des
révolutions e9t finie et la République est dé-
finitivement fondée en France. Si la confiance
de mes compatriotes m'honore d'un nouveau
mandat, je voterai toutes les mesures qui
tendront à l'affermissement de la constitution
et à la réalisation des légitimes espérances
qu'elle a fait naître, t Elu député à Narbonne
par 10,960 voix, contre M. Peyrusse, qui en
obtint 8,604, il est allé siéger à gauche et a
voté, comme par le passé, avec les républi-
cains, devenus la majorité.
BOMNELIER (Hippolyte), littérateur fran-
çais, né en 1799, mort à Passyen 1868. Tout
jeune , il mena de front la politique et la lit-
térature, se mêla activement au mouvement
libéral sous la Restauration et se fit profes-
seur de déclamation en 1826. Lorsque éclata
la révolution de Juillet 1830, Bonuelier cou-
rut k l'Hùtel de ville de Paris, se fil nommer
secrétaire du gouvernement provisoire, puis
il fut envoyé comme sous-préfet à Compiè-
gne. Ayant cessé de faire partie de l'admi-
nistration, il écrivit dans les journaux, publia
des romans et eut l'idée de devenir acteur.
Admis k l'Odèon en 1845, il y joua, sous le
nom de Ma., quelques rôles dans des tragé-
dies, mais sans succès. Il quitta alors le théâ-
tre et reprit la plume. Après la révolution Oe
1848, il fit une propagande active en faveur
de Louis Bonaparte et devint, en 1849, sous-
préfet k Sceaux. Dans les derniers temps de
sa vie, il se retira à Passy, où il mom'it.
Nous citerons de lui : Cours public de débit
oratoire et de lecture à haute voix (Paris,
1826); Guy-Eder ou la Ligue en Basse-Bre-
tagne (3 vol.); la Fille du libraire (1828, in-8°);
Mémorial de l'Hôtel de ville (1830, in-8°); la
Calomnie (1832, in-4o); la Plaque de la che-
minée (1832, 3 vol. in -8«); Une méchante
femme (1833); Mœurs d'Alger, Juives et Mau-
resques (1833, in-8»); Nustradamus (1833,
2 vol. in-8»); le Maréchal de Bel; (1834,
2 vol. in-8°) ; Un homme sans cœur ( 1835,
2 vol. in-8o); l'Anneau de paille (1836, in-8°);
Contes d'un villageois aux jeunes personnes
(1837, in-80); Un malheur domestique (1837,
in-8»); le Vicomte d'Aché (1839, in-8°) ; Ma-
nette (1841, 2 vol. in-8»); Un bosquet sous les
toits (1844, 2 vol. ill-80) ; Manoir et chalet
(1844, 2 vol. in-8»); le Pigeon noir (1844,
2 vol. in-8»); Fauvella (1845, s vol. in-8°);
Une glace sans tain (1845, 2 vol. in-8°) ; Sous
la lampe (1847, in-8») j Mes missions secrètes
(1865, ill-S°).
BONMEMAISON (F. DE), peintre fiançais,
qui mourut vers 1828. L'Empire employa son
habileté de pinceau à la restauration des ta-
bleaux étrangers transférés dans le musée de
Paris. <;» travail, dont il eut la direction, lui
laissa peu de temps pour la composition d'oeu-
vres originales. On ne connaît de lui que ses
Etudes calquées et dessinées d'après cinq ta-
bleaux de Haphaél, texte d'Emeric David, et
Galerie de S. A. II. Madame la duchesse de
Berry (Paris, 1822, 2 vol. ill-fol.).
* BONNEMÈRE (Joseph-Eugène), littéra-
teur français. — Dans ces dernières années, ce
renuirqujiljlu écrivain a publié plusieurs ou-
vra^.-, qui n'ont fuit qu'accroître sa réputa-
tion. Nous citerons de lui : la France sous
Louis XIV (1864, 2 vol. in-8»); la Vendée en
1793 (1866, in-12); le Roman de l'avenir (1867,
in-12); Louis Hubert, mémoires d'un curé
vendéen (1868, in- 12); Histoire des camisards
(1869, in-12); Eludes historiques saumuroises
(1869, in-12); les Déclassées (1869, in-12); la
Commune agricole (1872, in-32; les Paysans
avant 1789 (1872, in-18); les Paysans après
1789 (1872, in-12); Histoire de la Jacquerie
(1874, in-18); Histoire populaire de ta France
(1874, 2 vol. in-32), etc.
BONNE ESPÉRANCB ( cap de ). V. Cap db
Honni, I ■ si'khanck, au tome II du Grand Dic-
tionnaire et dans ce Supplément,
BONNES (EAUX-) V. Eaux - Bonnes, au
tome VII du Grand Dictumihure, page 35.
• BONNET s. m. — Echin. Bonnet blanc,
Espèce du genre ananchite.
— Encycl. Hist. Bonnets d poil. Outre la ma-
nifestation îles bonnets à poil du 16 murs 1848,
dont nous avons parlé au tome II, une autre
nmuifestalion , connue sous le même nom ,
BONN
eut Heu le 20 juin 1873. V. mai 1873 (révolu-
tion parlementaire et gouvernement du 24),
au lome X tlu Grand Dictionnaire, page 940.
Bonnet rouge (le), l'an des nombreux jour-
naux qui parurent à Taris sous la Commun*»
de 1871. Il avait pour rédacteur en chef
Seeondigné, et pour rédacteurs ordinaires
G. D'Antray, A. de Saint-Léger, Le Guillojs,
IL Jacques. Le secrétaire de la rédaction
était Lefèvre. Comme l'indique son titre, l'es-
prit de ce journal était un dévouement ab-
solu aux principes de la Commune et une
haine farouche pour ses ennemis, qu'il appe-
lait les hommes de Versailles. 11 n'eut, du
reste, qu'un succès très-éphémère, car après
le treizième numéro il cessa tout à coup de
paraître.
* BONNET (SAINT-), bourg de France
(Hautes-Alpes), ch.-l. de canton, arrond. et
à 16 kilom. de Gap, à l'entrée de la vallée de
Champsaur; pop. aggl., 1,220 hab. — pop.
tôt., 1,758 hab. — « A l'époque de la Réfor-
ination, dit M. Ladoucette, la partie la plus
aisée et la plus éclairée de la population du
Champsaur embrassa spontanément le pro-
testantisme. Saint-Bonnet devint la Genève
des Hautes-Alpes. • Patrie du connétable de
Lesdiguières.
* BONNET-DE JOCX (SAINT), bourg de
France (Suône-et-Loire), ch.-l. de cant., ar-
rond. et à 14 kilom. de C'harolles ; pop. aggl.,
639 hab. — pop. tôt., 2,005 hab.
* BONNET-LE-CHÂTEAC (SAINT), ville de
France (Loire), ch.-l. de cant., arrond. et à
30 kilom. de Montbrison, sur une montagne;
pop. atïgl., 2,052 hab. — pop. tôt, 2,237 hab.
« Ce bourg fut dès l'époque romaine, dit
M. Ad. Joanne, un poste d'observation établi
sur la voie de Lyon à Rodez. Au xme siècle,
c'était le chef-lieu d'une baronnie, qui devint
plus tard la propriété des comtes du HVrez.
Dès cette époque, la ville avait obtenu une
charte d'affranchissement. Vers le milieu du
xive siècle, elle fut entourée de murailles,
dont il reste quelques débris. Saint-Bonnet
eut peu à souffrir des guerres de religion.
En 1754, Mandrin y lit une descente et s'y
empara de l'argent de la gabelle. * Fabrique
de dentelles; serrurerie. Commerce de grains,
de bestiaux et de bois.
* BONNET (Bernard-Auguste-Ferdinand),
médecin français. — Il est mort à Bordeaux
en 1873. Outre les ouvrages que nous avons
cités, on lui doit : Question pénitentiaire : De
l'influence que le système de PeJisylvanie exerce
sur le physique et le moral des prisonniers
(1845, in-8°) ; Considérations sur la déporta-
tion, la réclusion cellulaire à court terme, etc.
(1S64, in-8y); De ta contagion en général, en
particulier du mode de propagation du cho-
téra-morbus (1866, in-8»).
* BONNET (Guillaume), sculpteur français.
— 11 est mort à Lyon en 1873. Une de ses
dernières œuvres est la statue de la Ville de
Lyon, qui a été érigée sur la place Morand,
dans cette ville.
BONNET (Louis), écrivain proteslant suisse,
né dans le canton do Vaud en 1805. Il étudia
la théologie protestante et entra dans la car-
rière évangélique. Après avoir été pasteur de
l'Eglise française de Londres de 1830 à 1835,
il alla s'établir à Francfort-sur-le-Mein, où,
depuis 1835, il est pasteur de l'Eglise réfor-
mée. M. Bonnet s est fait connaître par un
certain nombre d'ouvrages. Nous citerons de
lui : la Famille de Déthanie (1834, in- 12) ,
plusieurs fois réédité; V Unité de l'esprit par
le lien de la paix (1847, in-8°); Souvenirs de
Rose S... (1847, in- 18), traduction libre de
l'allemand; la Parole et la foi (1851, in -8°);
le Bienfait de Jésus-Christ crucifié envers les
chrétiens, ouvrage traduit de l'italien, avec
une introduction (1856, in-12); le Miracle de
ta vie dans le Sauveur (1866, in 12); De la
peine de mort (1868, in -8°), etc.
BONNET (Amédée), médecin français, né a
Ambérieux en 1809, mort à Lyon en 1858.
Reçu docteur en 1832, il alla se lixerà Lyon,
où il devint chirurgien en chef de l'Hotel-
Dieu (18;(7) et professeur à l'Ecole de méde-
cine (1839). Le docteur Bonnet fut nommé
membre de l'Académie de Lyon en 1848 et
membre correspondant du l'Institut en 1855.
Praticien très-distingué, il fut en outre un
écrivain médical de beaucoup de mérite, < t
ses ouvrages sont estimés. Nous citerons de
lui : Traité des sections tendineuses et muscu-
laires dans le strabisme, la myopie, etc. (1841,
in-8°, avec planches); Traité des maladies
des articulations ( 1845, in-S°, avec atlas in-4«);
Traité de thérapeutique des maladies articu-
laires (1853, in-so); Influence des lettres et
des sciences sur l'éducation (1855,in-8°); Traité
de la cautérisation (1855, in-8«), avec Philip-
peaux; De l'oisiveté de la jeunesse dans tes
classes riches (1858, in-8°) ; Méthodes nou-
velles de traitement des maladies articulaires
(1859, in-8°).
BONNET (Armand-Benjamin), magistrat
français, né a Ayron (Vienne) en 1810.11 étu-
dia le droit ii l'tutii'is, ou il se fit recevoir
licencié (1831), puis docteur (1834). Inscrit au
barreau de cette ville, il concourut sans suc-
cès pour une i baire de code civil et il entra
dans la magistrature en 1835. Successive-
ment substitut à Pnrthenay (1835), a La U<>-
che-sur-Yon (1836), procureur du roi à Lou-
dun (18)1), à La Rochelle (1848), à Poitiers
(1850), il fut nommé en 1853 conseiller a la
SUPPLÉMENT.
BONN
cour d'appel de cette ville, puis président du
tribunal civil (1862), enfin président de cham-
bre à la cour d'appel. En 1868, il reçut la
croix de la Légion d'honneur. M, !
membre du conseil général de la Yi
membre de diverses sociétés savantes. On
lui doit : Des dispositions par contrat de ma-
riage et des dispositions entre époux envisa-
gées des points de vue du droit romain, de
l'ancienne jurisprudence et du code Napoléon
(1859, 3 vol. in-S°), ouvrago très-remarquable
qui a été réédité en 1875; Théorie et pratique
des partages d'ascendants envisagés des points
de vue du droit ancien, ae la législation ac-
tuelle et des réformes proposées (1873, 2 vol.
in-8°); Des droits du conjoint survivant sur la
succession du prédécédé (1874, in-8°).
BONNET (Jacques-Victor), publiciste et
économiste français, né à Maint'-noii (Kure-
et-Loir) en 1814. Il étudia le droit à Paris, où
il se fit recevoir docteur. Après la révolution
de 1848, M. Bonnet se lança dans le journa-
lisme et s'occupa d'une façon toute particu-
lière de l'étude des questions économiques et
financières. Il collabora au Pays, à Y Assem-
blée nationale, puis il entra à la Revue des
Deux-Mondes, à laquelle il a été depuis lors
attaché. Depuis 1857, il est secrétaire de la
conférence des chemins de fer, qui se coin-
pose des délégués des grandes compagnies
de voies ferrées. Il a été nommé, en 1866,
chevalier de la Lésion d'honneur. M. Victor
Bonnet est l'auteur de plusieurs ouvrages
estimés. Nous citerons de lui : Questions éco-
nomiques et financières à propos des crises
(1859, in-8°); la Liberté des banques d'émission
et le taux de l'intérêt (1864, in-8°); le Crédit
et les finances (1865, in-8°); V Enquête sui te
crédit et la crise de 1863-1864 (1866, in-8°) ;
Etudes d'économie potitique et financière
(1868, in-8°); Etudes sur la monnaie (1870,
in-so); les hnpàts après la guerre (1871, in-8°)î
le Payement de l indemnité prussienne et l'état
de nos finances (1873, in-8°); le Crédit et les
banques d'émission (1875, in-8°), etc.
BONNET (Eugène), sénateur français, né à
Jujurieux (Ain) en 1815. Il étudia la médecine
ii Paris, se fit recevoir docteur en 1843, exerça
ensuite à Lyon en qualité de chirurgien des
hôpitaux, puis à Jujurieux, où il acquit une
grande notoriété. Il était, en 1871, conseiller
général pour le canton de Poncin. Porté aux
élections sénatoriales eu 1876, il a été nommé
a une grande majorité. Il appartient à la
gauche républicaine.
BONNET (Jules), écrivain français, né à
Nîmes eu 1820. Il se fit recevoir à l'Ecole nor-
male supérieure, puis il renonça à l'enseigne-
ment, étudia le droit et prit le grade de li-
cencié. En outre, M. Bonnet passa son doc-
torat es lettres. Appartenant à la religion
réformée, il s'est particulièrement occupé d'en
étudier l'histoire, et il est devenu secrétaire
de la Société de l'histoire du protestantisme.
M. Bunuel est l'auteur de plusieurs ouvrages
remarquables. Nous citerons de lui : Olympia
Morata, épisode de la Renaissance en Italie
(1S50, in-12), plusieurs fois réédité; Calvin
au val d'Aoste (1861, in-8°) ; Aonio Paleario,
étude sur ta Réforme en Italie (1862, in-12) ;
Récits du xvio siècle (1864, in-ia) ; ^Nouveaux
récits du xvi« siècle (1869, in-12); Derniers
récits du xvie siècle (1875, in-12); la Réforme
au château de Saint- Privât (1873, iu-8°); No-
tice sur la vie et les écrits de M. Merle d'Au-
bigné (1874, in-8°), etc. On lui doit une édi-
tion des Lettres françaises de Jean Calvin
(1854).
* BONNÉTABLE, ville de France (Sarthe),
ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. de Ma-
niera par le chemin de fer; pop. aggl.,
3,136 hab. — pop. tôt., 4,637 hab.
* BONNEVAL, ville de France (Eure-et-
Loir), ch.-l. de cant., arrond. et à 14 kilom.
de Châleaudun, en aval du confluent du Loir
et do l'Ozanne; pop. aggl., 1,976 hab. —
pop. tôt. , 3,348 hab. Eglise du XIIe ou du
xm« siècle , classée parmi les monuments
historiques, t
* BONNEV1LLE, petite ville de France
(Haute-Savoie), ch.-l. d'arrond., a 34 kilom.
d'Annecy, sur la rive droite de l'Arve,àla hase
méridionale du Môle; pop. aggl., 1,611 hab.
— pop. tôt., 2,185 hab. L'arrond. comprend
9 cantons, 68 communes, 69,833 hab.
* BONNIÈRES, bourg de France (Seine-et-
Oise), ch.-l, de cant., arrond. et à 13 kilom.
de Mantes, près de la rive gauche de la Seine ;
pop. aggl., 680 hab.— pop. tôt., 839 hab.
Distilleries.
Bouvière* (UN VILLAGE près de), tableau
île UharJea Daubigny, Lu Seine coule au pre-
mier plan; un paysan fait boire son cheval;
un femme lave; une autre gravit la berge,
un seau d'eau à la main. Quelques m i
nettes sont rangées sur la rive, séparées par
des bouquets d arbres; le clocher du village
émerge au-dessus de la verdure. Sur la gau-
che s'ôlagent des coteaux verdoyants. Le
soleil se couche derrière les maisons, dont
les façades se réfléchissent dana le fleuve.
Des lueurs dorées diaprent le ciel gris, sur
lequel se deta< h ul le bame mi et les ai bres
baignés d'un clair-obscur vigoureux. Cet effet
est rendu avec une grande justesse. Toul le
tableau est peint dans une gamme à la fuis
trè -pui if antè ei très b u n ieu a.
Ce tableau a figuré au Salon do. i86i et à
l'Exposition universelle de 1867; a cette der-
BONS
nière date, il faisait partie do la collection
de M. Th. Claudon. Il a été gravé à I
forte par M. Victor Focillon.
* BONNÏEUX , bourg de Fj
ch.-l. <i<- cant., arrond, <■! à 12 kilom. d'Apt;
pop, aggl., 993 hab. — poj l hab.
— Ce bourg est encore entouré de murailles
ruites du temps des albigeois. Eglise
romane.
BONNOB ou BONNET (Honoré), théologien
français, qui r* siècle. On lui doit
un ouvrage intitulé V Arbre des batailles, qui
fut composé sur l'ordre de Charles V, pour
l'éducation du dauphin (Paris, 1493); cet. ou-
vrage, dont la Bibliothèque nationale possède
plusieurs exemplaires manuscrits, traite des
duels, desca imités qui, suivant l'auteur, ac-
cablaient alors l'Eglise catholique, etc.
'BONNY, bourg de France (Loire), cant.
et à il kilom. de Briare, arrond. et à 21 ki-
lom. de Gien , sur la rive droite de la Loire;
pop. aggl., 1,470 hab.— pop. t.. t., 2,321 hab.
a Bonny a conservé, dit M. Ad. Joanne, une
église du xne et du xvie siècle et quelques dé-
bris de remparts. Occupé par les Anglais
sous le règne de Charles VII, il leur fut en-
levé par Jeanne Dure. ■
BONNY, ville d'Afrique, dans la Guîi,
l'embouchure du fleuve de même nom, sur la
côte do Calabar, tributaire du royaume de
Bénin; 20,ooo hab. Il s'y faisait un grand
commerce de noirs.
BONNY, fleuve d'Afrique, dans la Guinée
septentrionale. Son embouchure est située
par 4« 20' de latit. N. et 4° 22' de longit. E.
Il traverse le royaume d'Ouary.
"BON SENS s. in. — Encycl. Nous avons
donné, au tome II, une définition du bon sens
qui suffit pour faire comprendre vaguement
la valeur de cette expression; le bon sens,
avons-nous dit, est la droite raison, le senti-
ment vrai de ce qui est juste, permis, con-
venable. Mais si 1 on voulait sortir du vague
pour arriver aune notion précise, nettement
déterminée, on ne pourrait guère se con-
tenter d'une telle définition. Si le bon sens est
la droite raison , il arrive donc quelquefois
que la raison n'est pas droite, et il faudrait
savoir comment on distingue une raison droite
d'une raison faussée; s'il y a un sentiment
vrai de ce qui est juste, il arrive donc quel-
quefois qu'on a le sentiment de ce qui est juste
et que ce sentiment est faux, et il faudrait
nous dire comment nous pouvons reconnaître
si ce que nous sentons est vrai ou faux. La
question du bon sens se trouve ainsi bée à
celles du vrai, de la certitude, de la raison,
et sous ce rapport nous devons renvoyer
aux mots: certitude, raison, vérité, dans
le Grand Dictionnaire* Mais , sans vouloir
rentrer ici dans l'examen approfondi de ces
questions difficiles, qui ont été traitées ail-
leurs, on pourrait modifier la définition du
bon sens, de manière à rendre beaucoup plus
simples les expllcationsique ce sujet comporte.
Ne parlons point de raison, puisque les phi-
losophes se sont plu à charger cette haute
faculté de plonger dans les profondeurs de
la métaphysique, où il lui arrive si souvent
de se perdre; ne prononçons point le mot
vrai, puisqu'il est si difficile de trouver le
critérium infaillible de la vérité; disons tout
simplement que le 60» sens est l'habitude ac-
quise de juger simplement, sans détours et
d'après les appareuces naturelles des choses.
Pourquoi l'habitude de juger ainsi est-elle
appelée 6011 sens? C'est évidemment parce
qu on est porté à croire qu'en jugeant sim-
plement, d'après les apparences naturelles
des choses, on risque moins de se tromper que
de toute autre manière. On est porté a le
croire, c'est un fait; mais cette croyance est-
elle fondée? Nous ne chercherons pas à le
prouver d'un manière absolue, puisque ce
serait rentrer dans la question des caractères
essentiels de la vérité; nous nous conten-
terons d'exposer ce qui rend probable la
croyance dontils'ugit. La nature présente tou-
jours les objets tels qu'ils sont; elle n'est pas
une personne rusée qui puisse avoir l'inten-
tion de tromper en faussant les appas >
elle n'est en réalité que l'ensemble des cho-
ses, et dire qu'elle présente les cl
qu'elles sont, c'est tout simplement dire que
les choses se présentent elles-mêmes; or, il
y a tout lieu de croire qu'elles ne p un
pré enter que comme elles sont. Mais pour
que l'homme ait l'idée des choses, il ne Bufflt
pas qu'elles se présentent, il faut encore que
ses sens soient frappés par elles et en lassent
par venir l'image au cerveau. Dans la plupart
des cas, l'image ainsi transmise pur le
doit nous paraître fidèle, par cela seul quo
l'objet no noua est présenté d'aucune autre
manière. Mais il y a descasexce]
; transmettent deux ou plu
, et alors il n'y a qu'ui
ces images qui soit vraie; la tau
très résulte de Cette vérité même. C'est donc
toujours en noua confiant a certaines appa-
l naturelles que nous arrivons a
naître ce qui est. Ainsi, un bâton plonf é
l'eau parait brisé; mais le mêm
lire de l'eau parait droit, ou 1> 1
dans l'eau il parait droit au t<
. le no nous e t coi 1 " cer-
taine - apparences. Ainsi ei 1 tei repa
rail immobile et le soleil parait marcher
u'ori ni en occi lenl ; m 1 as deux ap'pa-
sont jugées fausses, parce qu'elles
BONS
393
sont contredites par une foule d'autre
parences résultant de la position d
s par rapport aux autres et sur les*
nés ont établi un système
bon sens doit admettre,
tive , il est fonde m,
laturelles; jamai , en effet, l'as-
ile n'a songé a appuyer ses doctrines
u [-naturels. Remarquons,
lis, à propos des notion
que», que li ell entrent parmi celles dont le
6011 sens doit tenir compte, c'est parce qu
sont établies depuis si longtemps qu'eli
sont plus conte té
parce que la confiance qu'on accorde ainsi
aux enseignements des astronomes est justi-
fiée par la réalisation matérielle et journa-
de toutes leur pré
par exemple, qui se rapportent aux \ :
de la lune, au lever et au COUCher du
aux éclipses, etc. < m n'en ,
tant de beaucoup d'autres notions scientili-
de celles, par exemple,
domaine de la chimie, de la physique, de la
: mes loin d'en
vérité, mais nous disons qu'elles sont • I
gères au bon sens, et que lorsqu'on invoque
lé simple bon sens pour faire admettre quel-
que chose, ce n'est point à ces notions- la
qu'on fail appel. Sup| osons qu'uni
s'élève entre deux chimistes; si l'un d'eux
dit à l'autre : le bon sens montre que ce que
vous dites est inadmissible, il fait appel H de ■
connaissances usuelles étrangères a la chi-
mie; autrement il se reporterait aux princi-
pes mêmes admis en chimie, et il ne parlerait
[tas du bon sens. Quant aux notions philoso-
phiques ou relij ieuses, elles sont encore bien
plus étrangères au bon sens, et jamais on
n'attribuera au bon sens un jugement qui se
base sur de telles notions. Il est vrai pour-
tant qu'on a vu souvent des ph
des docteurs religieux prétendre que I
sens démontre L'existence d'un Etre supi
mais dans une pareille démonstration l'idée
religieuse est Le résultat, et non la base du
jugement; la vraie i 1 , c'est
la pensée qu'il n'existe rien sans eau ••, et
cette pensée n'appartient au bon sens qu'au-
tant qu'on la considère comme l'expression
exacte de tous les faits naturels qui se mani-
festent continuellement à nos regards. i>i,
ensuite, on voulait partir de l'existence do
Dieu pour montrer qu'il y a une autre vie où
le crime est puni et la vertu récompensée,
personne n'aurait l'idée d'appeler bon sens
cette manière de raisonner; elle entrerait
dans le domaine de ce qu'on appelle la raison.
Est-il certain qu'il faille attribuer au bon sens
la pensée qu'il n'existe rien sans cause l
peut être contesté, parce qu'il n'est pas établi
d'une manière parfaitement claire que l'im-
possibilité d'exister sans cause nous appa-
raisse naturellement partout. Mais ce qui ne
peut pas être contesté, c'est que, dès que la
pensée dont il s'agit cesse d'être re
comme l'expression naturelle des faits tels
qu'ils apparaissent à tout le monde, on ne songe
plus a invoquer le bon sens, et l'on ne parle
plus que delà raison, faculté que les philoso*
plies regardent comme lui étant supérieure.
Mais, si les philosophes mettent la raison
au-dessus du bon sensj ne peut-on pas les
soupçonner de se laisser influencer par leur
intérêt? Ils ont besoin de la raison pour ex-
poser et essayer de démontrer leurs doctri-
nes ; il est donc naturel qu'ils cherchent a en
rehausser la valeur. Cependant il leur arrive
souvent à eux-mêmes d invoquer le bon sens,
et, par cela seul qu'ils emploient le qualifi-
catif bon, ils semblent admettre que la raison,
comme distincte du bon sens, est une ma
déjuger moins bonne, plus exposée à l'er-
reur. Au surplus, qu'ils l'admettent ou non,
on ne peut douter que les créateurs du lan-
gage, en formant l'expression bon sens,
n'aient voulu donner au simple bon sens une
pi êférence mai quôe relativement à la 1 ■
Celle-ci, en effet, mot en jeu toutes les no-
tions qui se sont formées dans l'esprtl
manière quelconque, les notions
ou métaphysiques comme celles des
naturels; or, les notions ah:. traites ou méta-
physiques résultent lie certaines combinai-
sons intérieures qui se forment entre les
.
et qui son: eXpOSéei j 'iTour
très-nombreuses, parmi lesquelles on doit
surtout compter la constitution plus ou moin
défectueuse du eer> ou les
1 a variables de cet organe, les pas-
sions, I ides, etc. IL est vrai que, si
L'on en croit les philosophes, la raison coin-
telles elle
mise pa l'ils lui suppo-
sent de pouvoir s'élever jusqu'à des hauteurs
où le simple bon sens ue peut pas même por-
ter ses regards. Klle monte très haut, cria
est possible; Si haut qu'elle se perd .souvent
dans les nuages. Kilo croit pointant voir
■ . , mais, privée de la lu-
1 ■ l'expérience, elle distingue mal et
se contredit souvent dans se-, descriptions.
Le bon sens reste plus près do la terre; mais
il ne s'avance qu'a la clarté do 1
et s'il se ti in foi . parce quo lo
vrai absolu n'est point à la |
cela n'arrive que trè
nière tout exceptionnelle. Il ne vaut rien
pour créer des systèmes ; ma ni pus
qu'il cherche , e-
des choses. 11 est à peu près inutile à ceux
50
394
PONS
qui veulent écrire de gros livres; mais il est
le meilleur des guides pour l'homme qui se
propose simplement île vivre honnête, heu-
reux autant que les circonstances le permet-
tent et en faisant partager son bonheur à
ceux qui l'entourent.
Boa aen* (école l'u). L'école dite du bon
sens est née vers 1845, un peu après les re-
présentations des deux premières tragédiesde
Ponsard, Lucrèce e t A gnès de Méranie ; elle est
née du besoin de réaction que l'école classique
éprouvait contre le romantisme, arrivé alors à
son apogée.Tout mouvement brusque en avant,
en littérature comme en politique , a pour
contre-coup fatal un mouvement de recul que
les vaincus de la veille essayent d'imprimer;
l'oppposition classique, après avoir vaine-
ment cherché à contre-balancer les triomphes
de V. Hugo et d'Alex. Dumas sur la scène
française en ressuscitant Racine et Corneille,
grâce au prestigieux talent de Mlle Raehel f
cherchait un poète contemporain, bien sage,
bien imbu des traditions, qu'elle pût o.]
aux hardis novateurs. I'onsard se présenta,
sa Lucrèce à la main, et, malgré l'infériorité
manifeste de l'œuvre qui a fondé sa réputa-
tion , il joua ce rôle de Messie littéraire si
impatiemment attendu. Le succès de Lucrèce,
h 1 Odéon, et la chute simultanée des Bw-
graves , au Théâtre-Français , furent con-
sidérés par les adversaires du romantisme
comme la revanche éclatante du bon sens sur
la déraison, restée trop longtemps maîtresse
du terrain. Ponsard se défendit, toutefois, de
vouloir restaurer la vieille tragédie classique,
et il répondait a ceux qui le croyaient capa-
bles d'un si noir dessein : « Pourquoi cette
levée de boucliers? Est-ce que les règles
d'Aristote sontà nos portes? Les trois unités
nous menacent-elles d'une autre invasion ,
escortées des confidents de tragédie, et veut-
on nous faire jurer sur la parole de Boileau?
Je n'en sais rien; tout ce que je sais, c'est
que, pour ma part, je n'admets que lu souve-
raineté du bon sens; je tiens que toute doc-
trine, ancienne ou moderne, doit être conti-
nuellement soumise à l'examen de ce juge
suprême. Qu'est-ce que cette profession de
foi a de commun avec la pédagogie et le pé-
dantisme?»
« Ce qu'elle a de commun avec la péda-
gogie et le pédantisme, bon Dieu! répondit,
dans la Revue de Paris, M. Alfred Michiels,
elle en est l'essence même. M. Ponsard l'a
empruntée au plus étroit des pédagogues, au
plus acre des pédants, au plus faux des cri-
tiques, k M. Désiré Nisard. Le système du
Don sens érigé en faculté poétique ne lui ap-
partient pas d'une manière absolue, puisque
Hoffman et les autres rédacteurs des Débats
s'en étaient servis jadis contre Chateaubriand ;
mais il se l'est, pour ainsi dire, approprié par
l'obstination avec laquelle il en a fait usage.
Jamais théorie plus débile n'a été employée
comme arme de guerre. Reid et les philoso-
phes des diverses écoles définissent le bon
sens ou le sens commun «la portion d'intelli-
» gence nécessaire pour ne pas être fou. » Les
lois de tous les peuples civilisés, nous dit le
philosophe écossais, distinguent ceux qui pos-
sèdent ce don du ciel de ceux qui ne le pos-
sèdent pas. Ces derniers peuvent avoir des
droits qu'il faut respecter; mais n'ayant pas
assez d'intelligence pour se gouverner eux-
mêmes, la loi les fait guider par l'intelligence
d'autres personnes, On découvre aisément
leur état à ses effets dans leur conduite, dans
leurs paroles et jusque dans leurs regards.
Si l'on doute qu un homme possède ou non
cette faculté, un juge, un jury, après un
court entretien avec lui, pourra toujours dé-
cider la question d'une manière péremptoire.
Voilà donc, m vint M. Nisard et son adepte,
la source du génie poétique 1 Cette minime
Quantité de di lerh ment qui nous préserve
u délire ou de l'idiotisme, qui empêche qu'on
ne nous détienne dans une maison d'aliénés
ou qu'on ne nous mette en curatelle, leur
semble suffisante pour créer des chefs-d'œu-
vre! Tel est leur idéal intellectuel, Le but de
leurs désirs, l'état de perfection où ils souhai-
tent nous amener: telles sont les ressources
lit n i -lires qu'ils s attribuent et auxquelle i ils
voudraient réduire leurs antagonistes. .S'ils
ut moins sérieusement, ne croirait-on
pus qu'il is moquent du inonde? *
MM. Nisard et I'onsard parlaient très-sé-
maia ils ne prenaient pas le mot
bon en s dan L'acception que lui donnait Reid;
dément, le second surtout,
excentricités du roman
tii me. i'"n ard lui-même n'était pas de taille
;- mrer, sur le théâtre, avec V. Hugo,
avec a Dumas . avec Alfred de Mu: jet et
Si! u donné a quelques-unes
igt è» de M
■ Lite plus sage , plus
l L'ancie tne tra-
■ revu «'t
lu fan ri e romantique cela di I a u
péché, lans e < harlotte
Coi dajf i et dans s , V Honneur et
l' Argent i la Bout te, d pr adre i
mamique toul ce qu'il lui a plu; il b
Ire ici upule aux rè ;lea di L'unité
de U mp • et de lieu ; il a imprimé au di
i
Toute la conce «ion qu'il ■* faite au prétendu
l.oo Ben , tel que l'enl odai que Ni-
■ i d'avoii éci I irtaii inbre
de vers qui m> sont que do la pi ose mal i un- e,
BONV
Si c'était là le but que se proposait l'école
du bon sens, elle ne réalisait sur le roman-
tisme qu'un maigre progrès. Au reste, cette
armée du bon sens, qui n'a jamais compté en
tout, capitaines et soldats, que deux hommes,
Ponsard et M. Emile Augier à ses débuts, ne
pouvait remporter des victoires bien nom-
breuses. Elle a tini par se fondre dans la
grande armée du romantisme, devenue plus
sage, dès que la période de fougue a été
passée.
Bon Neui (le), journal populaire de l'oppo-
sition constitutionnelle, publié sous les aus-
pices des députés signataires du compte rendu
(1832-1839, 8 vol. in-fol.). Cette feuille, ré-
digée successivement par Cauchois-Lemaire
et Louis Blanc, avait pour objet principal
l'instruction politique et morale du peuple.
■ Antidote nécessaire des dominicales ser-
vîtes, la petite dominicale indépendante de-
vait avoir pour effet, à la longue, d'accroître
la masse des citoyens pour qui la connais-
sance des papiers publics était un besoin de
tous les jours. » En un mot, le Bon sens était,
dans une ligne un peu moins avancée que la
Tribune, le journal des intérêts démocrati-
ques. Sa devise résumait son esprit : ■ Tout
pour et par le peuple. > Il se distinguait entre
tous les journaux par l'appel incessant et
direct qu'il faisait à l'intelligence des masses.
Il s'était imposé la loi d'admettre dans des
colonnes réservées , sous le titre de Tribune
des prolétaires, les articles sortis de la plume
des ouvriers. On se rappelle les luttes que la
monarchie de Juillet eut à soutenir, dans ses
premières années, contre la presse démocra-
tique, et la guerre qu'elle fit notamment aux
crieurs publics. Sur ce terrain, ce fut le Bon
sens qui conduisit la résistance. Son gérant,
Rodde, se rendit sur la place de la Bourse,
en blouse et en casquette, dans le costume
dont le comité de propagande avait revêtu
ses agents, et se mit k distribuer des impri-
més. ■ Je résisterai , avait-il dit d'avance, à
loute tentative de saisie et d'arrestation ar-
bitraire; je repousserai la violence par la
violence. J'appelle à mon aide tous les ci-
toyens qui croient encore que force doit res-
ter à la loi. Qu'on y prenne garde, la pertur-
bation, s'il y en a, ne viendra pas de mon
fait : je suis sur le terrain de la légalité, et
j'ai le droit d'en appeler au courage des
Français; j'ai le droit d'en appeler k l'insur-
rection. » Devant cette attitude et l'indécision
des tribunaux, le gouvernement fut contraint
de demander aux Chambres de nouvelles ar-
mes, et il en obtint la loi de 1834. V. crieurs
publics, au tome V du Grand Dictionnaire.
BONTAD1NO, ingénieur et architecte ita-
lien, né à Bologne vers la fin du xvie siècle,
mort à Malte vers 1650. Il habita cette der-
nière ville pendant la plus grande partie de
sa vie et y exécuta de nombreux travaux.
C'est à lui notamment que la ville de Malte
dut d'être dotée de fontaines nombreuses,
dont les eaux furent amenées de plus de
C milles de distance.
BONVALET (Théodore-Jacques), né k Paris
en 1817. Sous le lègue de Louis-Philippe,
il se fit remarquer par l'ardeur de ses opi-
nions républicaines , prit part k quelques
mouvements démocratiques et se trouva tout
désigné, lors de la révolution de Février,
k la faveur populaire. Il fut nommé chef de
bataillon dans la 6U légion de la garde na-
tionale. Arrêté au 2 décembre, il fut seu-
lement enfermé à Mazas et eut la chance
d'en sortir au bout de quinze jours. Durant
l'Empire, la politique chôma forcément, et
M. Bonvalet se borna à faire de bonnes af-
faires et à faire manger k ses clients d'ex-
cellents dîners : il était propriétaire du Ca-
dran bleu, le restaurant en vogue du boule-
vard du Temple. Lors de la révolution du
4 septembre, il fut nommé maire du UI« ar-
rondissement, et le vote du 5 novembre 1870
lui conserva ses fonctions; il eut 12,031 voix
sur 15,398 votants. M. Bonvalet montra pen-
dant le siège la plus louable activité ; il créa
des coin missions d'armement , d'assistance
publique et d'hygiène; il décréta même l'in-
struction laïque et obligatoire dans son ar-
rondissement. Il échoua néanmoins lors des
élections pour l'Assemblée nationale et ne
recueillit qu'un peu plus de 30,000 voix. La
révolution du 18 mars le trouva k son po te
et l'y maintint provisoirement; mais il échoua
lors des élections pour les membres de la
Commune, où il n'obtint que 3,906 voix, et il
est d'ailleurs douteux qu'il eût siégé. 11 s'ad-
joignit aux efforts tentes par la plupart des
maires de Paris pour prévenir, par la conci-
liation, la guerre civile imminente entre la
' mine et Versailles, et ces tentatives lui
valurent un nouvel échec; après le vote de
la bu municipale, il ne fui pas renommé maire
du II h" arrondissement. Use présenta encore
aux élections complémentaires pour l'As-
semblée nationale le 2 juillet is7i et obtint
i>5,ooo voix. Son élection semblait as urée
lorsque le vote de l'année changea les résul-
iiit,, d. d a la majorité à son compétiteur,
M. F. Moreau. Il u été élu, le 23 juillet sui-
vant, conseiller municipal dans l'u llio ar-
rondia ementet réélu en 1873, mais depuis il
du donner sa démission.
* BOMTALOT (Antoine-François), poète et
littérateur. — Il est mort a Salins en 1878.
• BON VIN (François), peintre français.—
Parmi les derniers tableaux qu'il a expo e ..
BOOK
nous citerons : Religieux allant distribuer des
vivres. Vieille femme lisant (1867); la Lettre
de réception i Harengs sur le gril (18C.8); Re-
ligieuse tricotant , le Jeuue dessinateur (1869) ;
Y Ave Maria, le Pâturage (1870); le Réfec-
toire , le Laboratoire (1873); Y Ecole des frè-
res, YEcureuse (1874); Y A lambic, le Cochon,
YEcolier en retenue (1875) ; Graoesende , le Ba-
teau abandonné (1876) ; le Couvreur tombé
(1877), etc. Ce remarquable artiste a été dé-
coré de la Légion d'honneur en 1870.
BOODF1 s. m. (bou-dfi). Erpét. Syn. d'i-
BIARE.
BOOKMAKER s. m. (bouk-mé-keur — mots
anglais qui signifient faiseur de livre). Celui
qui tient un livre pour les paris, dans les
courses de chevaux : 77 a été constaté sur
le champ de course de Beauvais et dans l'en-
ceinte du pesage que, en dehors des voitures
pour les paris, cinquante book-makers am-
bulants opèrent autour des piquets. (Répu-
blique française.)
— Encycl. Quoique nous ayons déjà parlé
des book-makers au mot pari, tome XII,
page 222, nous avons ici plusieurs faits nou-
veaux à faire connaître. Depuis que nous
nous sommes tout à fait a anglicanisés » et
que nous nous occupons d'améliorer la race
chevaline, en attendant que nous songions à
améliorer la race humaine, les book mnkers
jouent un grand rôle dans le monde. Leur
étoile a cependant bien pâli, depuis que
dame Thémis, qui ne veut entendre parler ni
de jeux ni de paris, leur fait une guerre k
outrance.
Naguère le book-maker s'installait triom-
phalement sur la pelouse de nos hippodro-
mes. Sa voiture était une véritable adminis-
tration ambulante, où des commis délivraient
des coupons aux parieurs. Sur un grand ta-
bleau étaient inscrits les noms des chevaux
avec les cotes en regard, et de toutes parts
on entendait les books-makers crier :
■ Voyez la cotel voyez la cote!... Qui veut
Brise-du-Soir à dix contre un? Jambe-d' Acier
à neuf contre un? *
Et l'on se bousculait, et l'on se battait au-
tour de toutes ces agences en plein vent.
En ce temps-la, la devise du book-maker
était : ■ Courir ou payer. » Ce qui signifiait
que, contrairement à la devise d'un célèbre
magasin, on ne rendait pas l'argent au pa-
rieur, même lorsque le cheval qu'il avait
choisi ne courait pas. Mais l'autorité vigi-
lante s'empressa de supprimer cet aléa, si fa-
vorable au book-maker, et exigea qu'on res-
tituât le montant du pari, alors que le cheval
désigné ne prenait point part à la course. Le
book-maker courba la tête et ne dit mot, car,
malgré cette prescription, il réalisait d'assez
jolis bénéfices, yrâce aux gogos qui pullulent
autant sur le turf de Longchamp que sous
le péristyle de la Bourse. Il continua tran-
quillement à empocher ses recettes jusqu'au
jour fatal où la justice s'avisa de lui chercher
noise de nouveau.
Le premier procès des book-makers fit
grand tapage dans le Landerneau hippique.
Naturellement les turfistes jetèrent les hauts
cris, et ceux-là même qui avaient été spé-
cialement « étrillés • par les book-makers se
déclarèrent leurs plus chauds partisans.
Le 18 juin 1876, c'était jour de courses dans
la vallée de la Sole, à Fontainebleau, la gen-
darmerie dressa un certain nombre de pro-
cès-verbaux contre les book-makers qui of-
fraient au public les paris dits à la cote. Le
parquet de Fontainebleau les fit tous assigner
à comparaître devant le tribunal correction-
nel, eu exécution de l'article 410 du code pé-
nal, u En réalité, dit à l'audience le minis-
tère public, les book-makers contre lesquels
des procès-verbaux ont été dressés sur le
champ de course de Fontainebleau, sans dis-
tinguer entre ceux qui avaient une voiture
et ceux qui n'en avaient pas, ceux qui opé-
raient sur la pelouse et ceux qui opéraient
dans le pesage, sont tous habitués des ter-
rains de course, où ils exercent régulière-
ment leur industrie, les uns depuis plusieurs
mois, les autres depuis plusieurs années. Ils
apportent des fonds qui s'élèvent, pour la
plupart d'entre eux, à plusieurs milliers de
francs et qui sont uniquement destines a l'ex-
ploitation de leur commerce. Ils ont une
comptabilité régulière pour constater leurs
opérations; ils ont presque tous des tickets
imprimés à l'avance, portant leur nom et leur
adresse, et spécialement préparés pour men-
tionner leurs engagements; enfin ils fout
tous appel uu public, qu'ils attirent et solli-
citent, soit au moyen de la cote imprimée ou
manuscrite, soit par leurs cris et leurs ges-
tes. Ils tiennent donc de véritables maisons
de commerce organisées et permanentes. Or,
le commerce auquel ils se livrent et qui est
connu sous le nom de • pari il la cote " con-
stitue un jeu de hasard. lis tiennent donc
maison de jeux de hasard et sont tous pas-
sibles des peines portées en l'article 410 du
code pénal. ■
Le tribunal de Fontainebleau condamna les
book makers k des amendes variant entre
L00 al 1,000 francs.
Ce n'était que le prélude. Le ministère pu-
blic ne se lassa pas de poursuivre les book-
makers . Ceux-ci, à la vérité, ne se lassèrent
pas non plus de varier, avec une invention
surprenante, leurs différents inodes d'éta-
blissement. Ils voulurent avant toul ne pas
mourir. Et pour cela, on les vit rechercher
BOR
dans leur imagination les procédés les nias
ingénieux. Déjà ils s'étaient organisés dans
des cafés avoisinant le boulevard ou situés
sur le boulevard même, tels que le café de
Bade, cafés où l'on ne consommait pas, mais
où se réunissaient les gens qui voulaient pa-
rier malgré tout.
Le 27 juillet 1876, plusieurs de ces book-
makers, la plupart originaires de la t perfide
Albion « et ne connaissant pas un mot de fran-
çais, comparurent devant le tribunal correc-
tionnel de Paris.
La prévention exposa les faits suivants :
« A la suite des décisions de justice qui
ont fait fermer les agences ouvertes dans
Paris pour les paris à la cote, les bookmakers
ont transporté leur industrie et en ont établi
le siège dans des cafés ou brasseries qui sont
de véritables maisons de jeux de hasard. L'un
de ces établissements est la taverne située
rue de Choiseul, 16, dans la même maison où
était autrefois une des agences et tenue par
un nommé Walker. Les book-makers lui payent
une redevance quotidienne pour la location
de la table sur laquelle ils s'installent, assis-
tés de leurs commis, pour recevoir les en-
jeux, inscrire les paris et délivrer les tic-
kets. On joue sur les courses qui se font à
l'heure même en Angleterre, jusqu'à l'arrivée
de la dépèche télégraphique qui annonce le
nom du cheval vainqueur. Les individus qui
fréquentent cet établissement n'y sont attires
que par la passion du jeu.
■ Le 3 mai 1876, au moment où le commis-
saire de police y opéra une descente, une
foule compacte remplissait la taverne. Se
pressant autour des tables des book-makers,
on pariait avec ardeur sur des courses an-
glaises qui se faisaient ce jour même, et les
enjeux saisis dépassent la somme de 1,200 fr.
» Les individus qui se livraient au jeu appar-
tiennent aux catégories les plus diverses :
on y trouve des étudiants, des commerçants,
des garçons d'hôtel, autrefois familiers des
agences, qui trouvent aujourd'hui les mêmes
facilités dans cette taverne. »
La plupart des inculpés furent condamnés
à la prison; les autres à des amendes.
Ces rigueurs de la justice jetèrent la con-
sternation dans le camp des book-makers. C'é-
tait fait de leur industrie. L'un d'eux, M. 01-
ler, jeta son carnet de paris aux orties et, ne
pouvant plus organiser ni cotes ni poules, il
transforma son agence du boulevard des Ita-
liens en un théâtricule qui prit le nom de
Fantaisies-Oller. Plus de poules dans cet éta-
blissement fantaisiste, mais en revanche pas
mal de cocottes, qui composent une grande
partie de son public.
Cependant le deuil planait sur les turfs, qui
menaçaient de devenir déserts. Bien que fort
curieux de sa nature, le Parisien va surtout
aux courses pour jouer, et aussi la Pari-
sienne; les exploits d'un cheval ne l'intéres-
sent guère si ce Bucéphale ne porte pas sur
ses quatre pattes une partie de sa fortune.
On s'émut, paralt-il, en haut lieu. La fine
fleur du Jockey-Club montra les dents. Elle
menaça de se mettre en guerre ouverte avec
l'autorité.
■ Eh quoi 1 s'écrièrent les clubistes, vous
voulez nous enlever une distraction qui est
devenue l'élément essentiel de notre exis-
tence 1 Vous voulez laisser tomber dans le
marasme l'industrie clievaliuel Que vont de-
venir ces superbes chevaux qui font la gloire
de notre pays? Et aussi (soyons humanitai-
res), que vont devenir ces fameux jockeys,
ces vaillants centaures qui ont été crées et
mis au monde pour nous amuser et pour se
casser bras et jambes? ■
Malgré les révolutions et les revendica-
tions sociales, l'aristocratie est toujours écou-
tée chez nous avec une déférence très-mar-
quée.
Les larmes des membres du Jockey-Club
touchèrent l'autorité, qui voulut bien se dé-
partir de ses rigueurs en faveur des clubistes
Elle consentit k admettre les book makers
dans les enceintes de pesage; mais, hors de
cette enceinte, point de salut pour eux.
Un pareil privilège accordé aux habitués
du pesage est loin d'être à l'abri de toute
critique. Comme tous les privilèges, il est
souverainement injuste , et nous espérons
qu'il ne tardera pas k être aboli. L'industrie
des book-makers doit être proscrite partout,
ou elle doit être partout permise.
* BOOS, bourg de France (Seine-Inférieure),
ch.-l. de cant., arrond. et k 12 kiloiu. de
Rouen ; pop. aggl., 482 hab. — pop. tôt.,
717 hab. Restes d'un ancien manoir du
xui" siècle.
* BOPP (Franz), célèbre philologue alle-
mand. — U est mort à Berlin en 1867.
* BOQU1LI.ON (Nicolas), littérateur et pu-
bliciste. — U est mort a Aix (Bouohes-du
Rhône] en 1869.
BOB (Georges), baron pk Ratsky, officier
français d'origine hongroise, ne vers la lin
du xvii° siècle, mort à Prague en 1742. Après
avoir fait ses premières armes en Hongrie,
sous le prince Ragotzky, il offrit sou épée à
Louis XIV, rjui lui confia uu régiment du hus-
sards, a la tête duquel il assista aux batailles
d'Oudenarde, de M alplaquet et de Deuain. Sa
valeur dans ces divers combats lui valut
des lettres de naturalisation qu'il reçut on
1715. Quelques années plus tard, il fut nomme
brigadier de cavalerie et assista en cette qua-
lité k la conquête de la Lorruine (1733). U
BORD
passa de là à L'armée d'Italie, ou il se dis-
tingua aux batailles de Parme et de Guas-
talla, après lesquelles il fut nommé maréchal
<le camp. Il prit part a une nouvelle campa-
gne en Bohême, assista au siège de Prague
et à la bataille de Sahay, puis quitta le ser-
vice pour des raisons d âge et de santé.
BORABORA , lie de la Polynésie, dans l'ar-
chipel de la Société , une des plus belles du
groupe, quoique d'une médiocre étendue. Ses
habitants étaient autrefois la terreur des Îles
voisines. Elle possède un port d'unaccès fa-
cile, et sur son sol s'élève un pie d'une hau-
teur de 729 mètres.
BORBETZY (Nersès), théologien arménien,
né à Tiflis dans la seconde moitié du X"« siè-
cle, mort en 1317. Il étudia la théologie et
acquit une certaine renommée par les nom-
breux débats qu'il soutint sur les questions
qui s'y rattachent. Il fut nommé évêque de
Bitlis et il a laissé les ouvrages suivants : Lo-
gique divisée en trois livres; Explication des
cinq livres de Moïse; Recueil d'une cinquan-
taine de sermons et d'homélies sur différents
sujets de ta religion.
Borbonico (hoséb), à Naples. V. Bour-
bon (musée), au tome II du Grand Diction-
naire, page 1112.
BORCHARD (Marc), médecin français d'o-
rigine allemande, né à Schwerin en 1808,
mort à Paris en 1872. Il commença par étu-
dier la médecine à l'université de Halle, où
il prit le grade de docteur. Etant venu en-
suite à, Paris, il y continua ses études, y
passa de nouveau son doctorat et se fixa en
France. Après avoir été attaché comme mé-
decin aux hôpitaux de Bordeaux, M. Bor-
chard revint à Paris. On lui doit plusieurs
ouvrages, notamment : De la nature et de
l'origine de la varioloxde (1840, in-s°); His-
toire de l'épidémie de suette miliaire qui a
régné en 1841 dans le département de la Dor-
dogne (1842, in-S») ; Commentaires historiques,
critiques et pratiques sur la suette (1856,
in-8°) ; Hygiène des professions (1859, in- 8°) ;
Y Hygiène publique chez les Juifs, son impor-
tance et sa signification dans l'histoire géné-
rale de la civilisation ( 1 865, in -S°) ; Intolérance
et persécutions religieuses (1868, in-S°), etc.
BORCHGRAVE (Emile de), écrivain belge,
né à Gand en 1837. 11 termina ses études de
droit en prenant le titre de docteur, puis il
entra dans la diplomatie, M. Borchgrave a été
successivement secrétaire de la légation de
Belgique à Berne, chef du cabinet du minis-
tre des affaires étrangères et conseiller de la
légation belge a Berlin. On lui doit de re-
marquables travaux historiques, qui lui ont
valu d'être nommé membre de 1 Académie
royale de Belgique et de plusieurs autres so-
ciétés savantes. Outre des articles insérés
dans la Revue générale, la Revue belge et
étrangère^ etc., il a publié : Scènes intimes
(1862, in-12); Nouvelles historiques de l'an-
cienne Flandre , traduites du néerlandais
(1864, in-18); Histoire des colonies belges qui
s'établirent en Allemagne pendant te xne et
le xme siècle (1865, in-8o), couronné par l'A-
cadémie de Belgique; Histoire des rapports
de droit public qui existèrent entre les pro-
vinces belges et l'empire d'Allemagne (1870,
in-40), qm a obtenu un prix de la même Aca-
démie ; Essai historique sur les colonies belges
qui s'établirent en Hongrie et en Transylvanie
pendant les xie, xne et xme siècles (1871,
in-4o), etc.
BORDAS (Rosalie Martin, dite Roua), ar-
tiste lyrique, née a Monteux (Vaucluse) le
18 février 1841. Toute petite, elle apprit à
chanter la Marseillaise sur les genoux de
son grand-père. Plus tard, elle cou
a se taire entendre dans le café que la fa-
mille Martin tenait a Monteux ; puis un
musicien du nom de Bordas vint se joindre
à la jeune chanteuse et l'épousa eu 1858.
Cette année même, le jeune ménage fut en-
gagé dans un café*conoert de Mayanne. Jus-
qu'en 1870, les deux époux allèrent de ville
en ville, menant cette aventureuse vie de
bohème inhérente à la plupart des artistes.
En janvier 1870, Mm« Bordas fut ei
au concert Parisien du faubourg Saint-1 1. m -,
à Paris. C'est là que su personnalité
ment étrange la fit immédiatement remar-
quer. L'étoile de Theresa avait tout h fait
pâli, le public était las «les chansons de son
répertoire. 11 lui fallait un genre nouveau.
Mme Bordas mit â la mode le chant patrio-
tique et devînt aussitôt populaire. Elle con-
quit son premier succès avec la Canaille,
chanson d'Alexis Bouvier, musique do Lar-
cier. Puis vint la Marseillaise, qu'elle inter-
préta avec une passion vibrante et dont le
succès fut «considérable, • selon l'expres-
sion consacrée; tout Paris voulut entendre
Mme Bordas, dont la voix était vigoureuse et
belle, mais qui, à force de vouloir être ex-
pressive, tombait dans l'exagération et dé-
passait souvent le but. Depuis la guerre de
1870-1871, Mme Bordas a continué a chanter
dans les concerts, mais la grande vogue
qu'elle eut en 1870 a beaucoup diminué.
BORDE (Alexandre), médecin anglais, Dé
vers la fin du xve siècle, mort en 1550. Il
commença par entrer dans la congre
des chartreux ; mais les études médicales aux
quelles il se livrait le contraignirent à quitter
cet ordre, où on ne voulut point le tolérer.
Il partit donc, se mit à voyager et se
BORD
jusqu'en Afrique. De retour dans sa patrie,
il voulut exercer la médecine, mais il fut
en butte à de nombreuses persécutions. On
lui doit un Bréviaire de la santé, quelques
écrits sur le vœu de chasteté et ses
quenees an point de vue médical, et enfin un
traité sur les pronostics qu'on peut tirer de
l'examen de l'urine.
*BORDEACX, ville de France, ch.-l. du
dép. de la Gironde; pop. aggl., 182,727 hab.
— pop. tôt., 194,055 hab. L'arrond. com-
prend 18 cantons, 158 communes, 381,966 hab.
— Après la seconde occupation d'Orléans
par les Allemands (4 déc. 1870), la déléga-
tion du gouvernement de la Défense natio-
nale, qui siégeait à Tours, se rendit à Bor-
deaux (9 décembre) et continua à y organi-
ser la défense à outrance et la résistance
jusqu'à complet épuisement. Ce fut a Bor-
deaux que fut signé le décret du 26 décem-
bre qui prononçait la dissolution des conseils
généraux ; ce fut également de Bordeaux que
Gambetta adressa, le 31 janvier, au peuple
français sa célèbre proclamation au sujet de
la capitulation de Paris. Quelques jours plus
tard paraissait le non moins fameux décret
de Bordeaux par lequel le gouvernement de
la Défense, en appelant les citoyens au scru-
tin pour l'élection d'une Assemblée nationale,
frappait d'inéligibilité tous ceux qui avaient
exercé les fonctions de ministre, de sénateur,
de conseiller d'Etat, de préfet, ou qui avaient
accepté des candidatures officielles sous l'Em-
pire.Ce décret fut cassé par de nouveaux mem-
bres du gouvernement de la Défense, envoyés
de Paris â Bordeaux, et qui firent appliquer les
décrets rendus à Paris le 29 janvier 1871, les-
quels déclaraient éligibles tous les citoyens
non privés de leurs droits civils. L'Assem-
blée nationale élue le 8 février 1871 se réu-
nit à Bordeaux, devenu ainsi pour quelques
jours la capitale politique de la France. Ce
fut le 10 février que cette Assemblée tint sa
première séance préparatoire. Bordeaux vit
cette Assemblée établir le gouvernement de
M. Thiers (18 février), voter les préliminaires
de paix et proclamer la déchéance de l'Em-
pire (1er mars). Le 10 mars, l'Assemblée dé-
cida qu'elle irait siéger à Versailles et ses
membres quittèrent peu après Bordeaux. De-
puis lors, aucun événement notable ne s'est
produit dans cette ville.
Bordeaux (pacte de), nom sous lequel on
a désigné et sous lequel on continuera sans
doute à désigner une sorte de trêve conclue
entre les divers partis qui divisaient l'Assem-
blée nationale à Bordeaux, et due surtout à
l'entremise de M. Thiers, chef du pouvoir
exécutif. Ce pacte fameux, qui ajournait la
réalisation des espérances de chacun après
la réorganisation du pays, fut libellé par
M. Thiers dans les séances des 19 février et
10 mars 1871. Dans la séance du 19 février,
M. Thiers s'exprimait ainsi :
■ Ah 1 sans tloute , lorsque nous aurons
rendu à notre pays les services pressants que
je viens d'énumérer, quand nous aurons re-
levé du sol où il gît ce noble blessé qu'on
appelle la France; quand nous aurons fermé
ses plaies, ranimé ses forces, nous le ren-
drons à lui-même, et, rétabli alors, il dira
comment il veut vivre.
■ Quand cette œuvre de réparation sera
terminée, et elle ne saurait être bien longue,
le temps de discuter, de peser ces théories
de gouvernement sera venu, et ce ne sera
plus un temps dérobé au salut du pays. Déjà
un peu éloignés des souffrances d une révo-
lution, nous aurons retrouvé notre sang-
froid; ayant opéré notre reconstitution sous
le gouvernement de la République, nous pour
rons prononcer en connaissance sur nos des-
tinées, et ce jugement sera prononcé, non
par une minorité, mais par la majorité des
citoyens. •
Le 10 mars suivant, on agitait a l'Assem-
blée nationale la question de savoir où elle
continuerait à siéger. Les membres de la
droite, tremblant à la seule idée de Paris,
proposaient Fontainebleau; ils eussent pro-
pose Quimper-Corentin s'ils l'avaient osé;
M. Thiers réussit â faire substituer V<
les à Fontainebleau, la ville de Louis XIV à
celle de François Ier- Pour justifier cet étran-
glement de la capitale, cette étrange peur de
Paris, la majorité mit en avant une raison
politique des plus singulières : la translation de
l'Assemblée devint une question politique qu'il
fallait reserver. Le véritable motif, celui qu'on
n'osa pas avouer, mais que tout le monde con-
naît, c'est que cette Assemblée, élue à l'une
des heures les plus sombres de notre histo ri
n'osait passe montrer au grand jour de Paris ;
m litantde mauvais desseins, (die imitait ces
industriels qui commencent par éteindre les
réverbères avant d'opérer. M. Louis Blanc
cita en cette circonstance une phrase de
Machiavel qui semble avoir été écrite pour
L'Assemblée : « Quand on a à gouverner une
ville dont les dispositions intérieures sont re-
doutables, l'un des plus grands moyens et des
plus sûrs est d'y aller habiter. Etant sur les
lieux, «-il voit naître les désordres et l'on y
remédie aussitôt. Quand, au contraire, on en
est absent, on ne les connaît que lorsqu'ils
sont si grands qu'il n'y a plus moyen d'y por-
ter remède. » (Livre du Prince.)
Comme, dans cette discussion, on avait
prononcé le mot de ■ questions réservées, »
M. Thiers saisit L'occasion pour préciser la
conduite politiaue au il se pi oposait de .suivre,
BORD
de concert avec le pouvoir législatif. • Ce
qui est urgent, dit-il, c'est de réorganiser; or,
pmir cela, vous serez toujours d'accord au
fond ; donc vous vous bornerez à réorganiser.
» Vous pouvez vivre les uns â côté des au-
tres et vous aider à accomplir cette 1
rude, écrasante, de réorganiser le pays, mais
à une condition : « réserver beaucoup de dis-
uces et réserver les questions de con-
» stitutîon. « Je jure devant le pays et de-
vant l'histoire de ne tromper aucun de vous,
de h" pivpiter, sous le rapport des questions
constitutionnelles, aucune solution à votre
insu et qui serait de notre part, de ma part,
une sorte de trahison.
» Je dirai donc : monarchistes, républi-
cains, non, ni les uns, ni les autres, vous ne
serez trompés; nous n'avons accepté qu'une
mission déjà assez écrasante : nous ne nous
occuperons que de la réorganisation du ;
Nous vous demanderons toujours votre appui
pour cette réorganisation, parce que nous
savons que, si nous sortions de cette tâche li-
mitée, nous vous diviserions et nous nous
diviserions nous-mêmes... Sous quelle forme
se fera la réorganisation? Sous la forme de
la République et à son profit. »
Telles sont les origines de ce qu'on est con-
venu d'appeler le Pacte de Bordeaux, ajour-
nant les espérances de chacun et rendant
ainsi possible un accord nécessaire pour la
solutiou immédiate des questions les plus ur-
gentes.
Bordeaux à, Versailles (de), par M. O. RanC
(Paris, 1877, 1 vol.). De Bordeaux a Versail-
les, ce n'était peut-être pas précisément la
route la plus directe pour arriver à la Répu-
blique; mais, comme tout chemiu mène h
Rome, on a fini par atteindre le but, malgré
le mauvais vouloir de ceux qui, « élus dans
un jour de malheur, » selon l'expression do
M. Beulé, avaient fait ample provision de bâ-
tons pour mettre dans les roues du char de
l'Etat. De Bordeaux à Versailles, c'est l'his-
toire, écrite au jour le jour, de l'Assemblée
de 1871, et cette histoire est surtout intéres-
sante à lire depuis le coup de tête du 16 mai
1877. En ee moment, où les tronçons des par-
tis monarchiques s'agitent dans les convul-
sions de la fin, car la dernière lueur de vie
est toujours le signe avant-coureur de la
mort, il n'est pas inutile de voir par quelles
intrigues déplorables, par quels calculs 'l'am-
bition personnelle, les ennemis de la Répu-
blique ont retardé l'heure du calme et de
l'apaisement pour le pays. Il ne suffit pas de
dire bien haut qu'ils sont les plus funestes
ennemis de la France, il faut les prendre la
main dans toutes les turpitudes qu'ils ont
commises.
La décision qui a décapitalisé Paris et
donné le signal de la guerre civile de 1871 ;
la pétition des évêques qui pouvait nous atti-
rer une nouvelle invasion de la Prusse; la
suppression des gardes nationales, prélude
de la conspiration monarchique; la conspira-
tion des bonnets à poil, qui avait pour but
d'amener la démission de M. Thiers au risque
de compromettre le succès de l'emprunt na-
tional et de retarder la libération du terri-
toire; le 24 mai, cette déclaration de guerre
à la République, qui n'a pas été suivie d'un
coup d'Etat parce que l'armée a refusé de
trahir le pays; les folies de la réaction, les
tentatives de restauration monarchique, les
I 1 'vocations de l'ordre moral qui a pesé deux
longues années sur la France : tels sont les
hauts faits de l'Assemblée de 1871.
Ces hauts faits, M. O. Ranc les a écrits
avec un calme de langage que nous cher-
cherions en vain chez ses adversaires, avec
une impartialité de vues d'autant [dus méri-
toire que M. O. Ranc est très-proche parent
de M. Arthur Ranc, lequel a de bonnes rai-
sons de ne pas aimer 1 Assemblée. Très-peu
de jours après le 24 mai, un noble cœur, une
belle âme, un sympathique confrère, AL Henri
de Pêne, publia dans le Paris-Journal un ar-
ticle écrit en style soutenu. Il y exposait que
la conscience publique demandait l'arresta-
tion immédiate de M. Ranc et l'envoi non
moins immédiat de M. Rochefort à la Nou-
velle-Calédonie. Le 24 mai mémo, une demi-
minute après la proclamation du scrutin, un
aimable bonapartiste s'était soûls ,
parole expressive : t Enfin, nous allons donc
pouvoir pincer Ranc et envoyer Rochefort
crever à la Nouvelle-Calédonie.» M. Roche-
fort, dont la santé débile était connue de
tous, fut arrache à l'iuliruieno et cn\ <>\ e a
la Nouvelle-Calédonie, où, henreu
pour lui, il ■ creva» si peu qu'il en est re-
venu et se porte aujourd'hui à merveille.
Quant il M. Ranc, qui, fort tcure'i
aussi, se porte très-bien, il fut condamné a
mort. Son crime était san roir re-
fusé de faire partie de la Commune.
M. O. Ranc, qui, nous le répetons, touche
de très-près -M. Arthur Ranc, avail don
les motifs pour ne pas se montrer aimable
envers cette Assemblée. M. » ». R inc n'a pas
voulu forcer la note. A quoi bon d'ailleurs? Il
a fait des actes des Butlét, des de Br<
des de Fourtou la plus cruelle satire, car il
les a racontés tels qu'ils sont.
En face des étions de ces gens dont la
peur a perverti le sens mural et qui s'écrient
en tremblant : « Tout 1 lutôl que la Républi-
que! " M. « ». Ranc n-. omm inde le calme et le
i dd. Il n<- faul pas de nouvelle Com-
m une : elle ferai! trop bien L'affaire de ceux
BORD
39S
qui ont mis en commandite le péril social.
Tous ceux qui veulent sincèrement, honnê-
la République, doivent méditer cette
conclusion au livre de
M. t ». Ranc et lu prendre pour règle de leur
conduite dans tontes les conjonctures : « Ce
serait pour la Republique le plus grand des
malheurs si le, folies et les crimes de ses en-
nemie nous contraignaient de nous rejeter
dans la politique révolutionnaire. ■
BORDELAISE s. f. (bor-de-lè-ze). Futaille
ou barrique dont on se sert dans le commerce
des 1 111s a Bordeaux et qui contient, au iul-
nimiim, Î25 litres.
* BORDF.RFS, bourg de Franco (llautes-
Pyreuées), ch.-l. de cant. , arrond. et k
51 kilom. de Bngnères de-Bigorre, sur la
Neste de Louron; pop. aggl., 336 hab.— pop.
tôt.. 405 hab.
IlORDET (Henri), homme politique fran-
çais, ne à Veuxaullcs (Oôte-d'Or) en is?0.
Reçu licencié en droit, il se fit adm
comme auditeur au conseil d'Etat en is.v>.
Sous l'Empire, il devint maître des requêtes,
fonctions qu'il conserva jusqu'à la révolution
du 4 septembre 1870. H fit, en outre, 1
ilu conseil général de la rôt -d'Or depuis
18G8. En 1870, il se prononça avec ardeur
pour le plébiscite. Après la chute do l'Em-
pire, il rentra dans la vie privée. Lors des
us du 8 février 1871 pour l'Assemblée
de, il po a sa candidature dans la
' l'Or, mais il échoua. Il était maire de
Veuxaullcs et administrateur de la Société des
de France, lorsque, après la dis-
solution de L'Assemblée nationale, il se porta
ii a la députation dans l'arrondisse-
ment de Chatillon-sur-Seine. Il déclara dans
sa profession de foi qu'il donnerait son con-
cours au maréchal de Mac-Mahon, et il obtint
l'appui des monarchistes contre M. Rolle,
candidat bonapartiste, et M. Leroy, cal
républicain. Le 20 février 1876, celui-ci obtint
5,848 voix, tandis que M. Borde t n'avait que
3,825 suffrages. Toutefois, aucun des candi-
dats n'ayant obtenu la majorité, on procéda,
le 5 mars, au scrutin de ballottage. Les bo-
napartistes donnèrent alors leurs voix h
M. Bordet, qui fut élu député par 6,588 suf-
frages. Il est allé siéger à la Chambre parmi
les députés qui formaient la minorité ai
publicaine, et il a constamment voté avec
elle.
'BORDIEK (Henri - Léonard) , archiviste
français. — Il a publié dans ces dernières an-
nées : les Inventaires des archives de l'Em-
pire (1867, in-4o); Une fabrique de faux au-
tographes ou Récit de l'affaire Vrain-Lucas
(1870, in-4°); l'Allemagne aux Tuileries de
1850 à 1870, collection de documents tirés du
cabinet de l'empereur (1872, in-12). M. Bor-
dier est devenu bibliothécaire honoraire de
la Bibliothèque nationale.
Bord in (prix). Un ancien notaire, M. Bor-
dai, a légué par testament aux cinq classes
de l'Institut le capital nécessaire à la fonda-
tion de cinq prix annuels que chacune des
Académies décerne depuis 1856. Le prix Bor-
din de l'Académie française est destine à
■ encourager la haute lii térature, » et sa va-
leur est de 3,000 francs. L'Académie peut en
disposer en faveur d'un ouvrage paru dans
les deux années pi 1
elle-même le sujel lu prix par la mi
concours dune question d'histoire ou de cri-
tique littéraire empruntée soit à l'antiquité,
soit aux temps modernes.
Voici les titres de quelques-uns dos ouvra-
ges qui ont obtenu ce prix : la traduction en
vers de la Divine Comédie de Lame, par
M. Katisboune (1859); la traduction en vers
des Tragiques grecs, par M. L. Ilalevy, et
Poèmes et paysages, de M. issudo
(1861) ; Droit municipal dans {antiquité et nu
moyen âge. par M. K. Béchard (1802, 3 vol.) .
Histoire d; Espagne^ par M. Rosseuw !
H ila ire, et Récits du xvie siècle, par M.
net (1864); Henri de Valois et la Pologne en
1572, par M. de Noailles (1868, 3 vol.
in-80)> etc.
L'Académie des inscriptions et celle des
beaux- arts ont le pi t mis au
cours un sujet proposé, mais rarement lo
[iris a ete remporté par les concurrents;
at ce prix en plu-
sieurs mé |ui Sont
n publiés an-
térieurement et intéressant sut lepigraphie
ou la numismatique, soit les beaux-arts.
BOHDJ s. m. (bornj). Mot arabe qui désigne
un posl > forl ii''-
BORDONB (Philippe-Toussaint- Joseph >,
.' pendant la guerre do
1870-1871, ne à &,VÏg en 1S21. 11 descend
iraille ('■'* h - ■■ fixée en 1 1
Après avmr fait ses études au collège d Avi-
gnon, il suivit les cours de médecine de l'A-
cadémie de Montpellier, se lit recevoir doc-
teur et s'embarqua, en qualité de chirurgien,
sur un des navires de l'Etat. S m avance-
ment fut rapide , mais il donna sa démission
en 1848 pour se livrer à la politique, revint
aux études médicales après le coup d'Etat de
décembre et rentra dans la marine, en qua-
lité de chirurgien, lors do la guerre de Cri-
mée. I'1 6 ■' la !in 'i'' la -uerre, il
se rendit en Italie, où l'on expérimentait une
de ses inventions, un affût de ma ■ , l
.a la défense il s'occupait ù e>-ttu
396
BORE
époque d'art militaire et de fortification. Il
entra en relation avec Garibaldi, qui lui con-
fia les fonctions de commandant du génie de
sa pelîte année lors de la mémorable expé-
dition de Sicile (1860). Après la prise de
Regi-io,il organisa la défense du Mont-Saint-
Ange, prépara l'attaque de Capoue, prît part
à la bataille du Volturne et néanmoins, vu
de mauvais œil par l'armée régulière, fut un
moment emprisonné, sur les ordres du géné-
ral Fanti. Après l'annexion du royaume de
Naples k l'Italie, il revint en France.
Lorsque la guerre franco-allemande éclata,
M. Bordone se fit chef de partisans et décida
Garibaldi k venir offrir son épée à la France
en détresse. Ce fut lui qui présenta Garibaldi
à Gambetta, a Tours; on confia au vieux gé-
néral patriote le commandement en chef de
tous les corps francs de la région des Vosges,
et Garibaldi nomma M. Bordone son chef
d'état-major général. L'objectif de cette ar-
mée de partisans était de couvrir Autun et
Dijon ; elle devait prêter la main au général
Bourbaki. Nous n'avons pas à raconter ici
les diverses péripéties de cette campagne,
mais nous pouvons du moins noter que l'ar-
mée des Vosges fut le seul corps de l'Est
que l'armistice n'obligea pas à capituler. L'a-
miral Penhoat, qui remplaça Garibaldi après
sa démission, conserva à M. Bordone ses
fonctions de chef d'état-major et rendit jus-
■ II activité et à son dévouement dans
un rapport rendu public; ce fut lui qui fut
chargé du licenciement de l'armée. Il avait,
dans le cours de la campagne, reçu de Gari-
le grade de général. Il alla, aussitôt la
paix signée, rendre visite, à Caprera, à son
vieux compagnon d'armes et, à son retour,
se trouva impliqué dans un complot contre
la sûreté de l'Etat. 11 fut relâché après trois
semaines de détention. Une autre fois en-
core, il eut maille k partir avec la justice,
sur une plainte du colonel Chenet, chef de
la guérilla d'Orient, qui l'attaquait en diffa-
mation; il fut acquitte. Néanmoins, ces di-
verses comparutions en justice lui nuisirent
en ce qu'il fut forcé de convenir qu'il avait
déjà subi trois condamnations.
* BORÉE, vent du nord. — Nous avons dit,
à l'article encyclopédique du mot borée,
tome II, [.âge 1002, que Borée était fils d'As-
tréus et de l'Aurore; certains auteurs lui
donnent Héribée pour mère, d'autres le font
naître du dieu-fleuve Strymon. Pindare lui
décerne le titre de roi des vents. C'est de la
Thraee, où il résidait, qu'à l'appel d'Iris il
accourut avec Zéphire pour allumer le bû-
cher de Patrocle. De Chloris, fille d'Arcturus,
il eut Hyrpace; d'Orithyie, fille d'Erechthée,
outre Chioné, il eut Zetès et Calais, Hemus,
Cléopàtre et Chthonia. Callimaque lui attri-
bue la paternité des vierges hyperboréennes
Loxo, Opis et Hécnergé; Diodore, celle de
Butes et de Lycurgue. De l'union de Borée,
métamorphosé en cheval , avec les cavales
d'Erichthonius naquirent, suivant Homère,
douze poulains m légers et si rapides qu'ils
couraient sur les blés suis les courber et sur
les ilôts de la mer sans mouiller leurs pieds.
Le Athéniens avaient élevé un temple à
Borée sur les bords de l'Ilissus, pour le re-
mercier du service qu'il leur avait rendu en
dispersant la flotte des Perses au temps de
l'expédition de Xerxès; pendant celle du
jeune Cyrus , au dire de Xénophon , le vent
du nord incommodant l'armée, un sacrifice
fut offert à Borée, et aussitôt le vent cessa;
enfin, Klien rapporte que Denys le Tyran of-
frit (h a Borée et institua des fê-
tes annuelles en son honneur, en re connais -
■ qu'il avait sauvé d'un grand
ir la ville de Thorium que menaçait une
flotte ennemie, flotte qui fut anéantie par une
i le vent du nord.
A Athènes, Borée était aussi révère comme
pré urseur des pluies fertilisantes. Dans le
temple octogone des Vents de cette ville, il
était représente sous la figure d'un enfant
ailé, des sandales aux pieds, la tète couverte
■l'un manteau. Ovule, dans ['Enlèvement d'O-
. lui donne une physionomie dure et
; sur le coffre de Cypsêle, des serpents
lui tenaient heu de jambes.
«o«El.(Pierre-Françuis-ThoraasDK), comte
inerbe, général français, né en 16S5,
mort en 1762. 11 entra de ires-bonne heure
t | ut part à toutes les eau ,
i le Rhin ou en Allemagne
ta également a la ba-
itenoy. Il fut nommé lieutenant
1748, après ht bataille de Lawfeld.
. mes uimues plus
' Il îes.,
■ BOR] i- i) haï ii.uim: [André-François-
- — il a été
idjoint à la bi-
bliothi
il a continué la pub,
de I Annuain
'rente-
0 Dai u en 187»;. En outie
il apubli Li ial d'Artois ■ \
gênén n» (istîG, 111-8°); te Monar-
I nndte
i I ■ 0*4 Paris, annales
militaire* de la capitale depuis Jule,
four (187», in-lî).
BORBLL (Jtun). naturaliste et m
ii ttnç Iles (D iu| h 1
jcmi mort en 17*7. £S,i famille quatu la
BORG
France à l'époque de la révocation de l'édit
de Nantes et alla s'établir à Zurich. La, Bo-
rell fit ses humanités , puis se rendit à Mar-
bourg, où il commença l'étude de la méde-
cine. Ses progrès furent rapides, et ses con-
naissances lui valurent une place de profes-
seur en cette dernière ville. On lui doit : Dis-
sertatio de plantis verno tempore efflorescenti-
bits (Marbourg, 1706, in-40); Dissertatio de
singultu (Marbourg, 1707, in-4°); Dissertado
de apoplexia (Marbourg, 1720, in-40).
BORE-MÉTHYLE s. m. ( bo-re-mé-ti-le).
Chim. Gaz obtenu par l'action de l'éther bo-
rique sur le zinc-méthyle.
— Encycl. Le bore-mêthyle Bo(CH3)3 se
prépare comme il suit: on introduit dans
un petit ballon placé dans un mélange ré-
frigérant 60 grammes d ether borique et un
volume égal d'une solution de zinc-méthyle
dans l'éther. Quand la réaction est achevée,
on met le ballon en communication avec un
flacon vide, également entouré d'un mélange
réfrigérant et communiquant lui-même avec
un autre flacon contenant environ 15 gram-
mes d'une solution ammoniacale concen-
trée; on chasse l'air par un courant d'azote,
on supprime le mélange réfrigérant du bal-
lon et on le remplace par de l'eau froide qu'on
chauffe peu à peu; le gaz dégagé dépose
dans le flacon froid les vapeurs d'éther et de
zinc-méthyle qu'il contient et est absorbé par
l'ammoniaque contenue dans le flacon sui-
vant; on le met en liberté en y ajoutant une
solution faible d'acide sulfurique, et on le
recueille sur le mercure.
C'est un gaz incolore, d'une densité de
1,93, d'une odeur forte et désagréable, se
transformant, k lOO, sous une pression de
3 atmosphères, en un liquide incolore, peu
soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool
et dans l'éther. Mêlé à l'air, à l'oxygène ou
au chlore, il s'enflamme et détone en don-
nant une flamme brillante, très-fuligineuse.
Il donne des combinaisons définies avec le
gaz ammoniac, la potasse, la soude, la chaux
et la baryte.
BORÉTBYLE s. m. (bo-ré-ti-Ie — de borei
et de éthyle). Chim. Corps obtenu en faisant
réagir le zinc-étbyle en excès sur le borate
d 'éthyle.
— Encycl. L'action du zinc-éthyle sur le
borate d éthyle donne naissance à de l'éthy-
late de zinc et en même temps à du boré-
tbyle :
2[(CHI^i03J + 3[(2»6)*Z"]
Borate d'éthyle
Ethylate de zinc. Boréthyle.
On isole le boréthyle par la distillation (il
passe entre 94*> et 130°) et on le rectifie deux
fois. C'est un liquide d'une densité de 0,6961 ,
bouillant à 95° et émettant, à froid, des va-
peurs irritantes qui, au contact de l'air, pren-
nent une couleur bleuâtre. Le boréthyle est
insoluble dans l'eau. Il s'enflamme k l'air et
brûle avec une belle flamme verte. Au con-
tact de l'oxygène, il s'enflamme avec explo-
sion. L'acide chlorhydrique concentré lo
transforme, à chaud, en hydrure d'éthyle et
chloréthylure de bore.
BORGES DE CASTRO (Jose-Ferreira, vi-
comte Dii), diplomate portugais, né à Porto
en 1825. Neveu du comte de Castro, ancien
ministre des affaires étrangères, il entra fort
jeune dans la diplomatie. SuccesMvemen! at-
taché de légation k Saint-Pétersbourg, a I lei -
lin, secrétaire d'ambassade à Madrid (1851),
chargé d'affaires à Turin (1860), il est, de-
puis le 25 septembre 1862, envoyé extraor-
dinaire et ministre plénipotentiaire près du
roi d'Italie. Le vicomte de Borges de Castro
est, en outre, conseiller d'Etat et membre
associé de l'Académie des sciences de Lis-
bonne. On a de lui, en portugais, une Collec-
tion de traités, conventions, etc., passés entre
le Portugal et les autres puissances depuis
1640 (Lisbonne, 1856-1858, in-S°).
BORGET (Auguste), peintre français, né k
[ssoudun (Indre) en 18os. 11 suivit les leçons
de Boichard père et de Gudiu, puis il lit un
voyage autour du monde, ce qui l'a misa
même de publier plus tari plusieurs grands
albums de voyages et de fournir de nombreux
dessins à l'Illustration. Nous citerons, parmi
ses œuvres nui ont paru dans les Expositions
annuelles: bords du Tibre (1836); l'emple
chinois a Macao (1841); Une rue de Calcutta
(1843) ; Mosquée d' Assa/n (184 4) ; Pont chinois t
le jour de la fête des Lanternes (184C; ,
nois disant la bonne aventure (184s); (.'ma-
vansérail dans le Dethy (I84y); Village in-
dien (1850); le liai tuer chinois t Lnvirons de
Dordrecht (îs.'.'jj, .t. . M. Borget h obtenu
nui- -y médaille en 1843.
Durci* (LiUORBOB), d'aprr» 1ns doruinrnl*
origiuaus • t les corrvs|ion«lant-cs ritiilrinpu-
r-uiiips , par 1' . Ci egoruvius. V. LtICRBCH
Hougia, dans ce Supplément.
Borftta (FRANÇOIS Dll), devaul la cercueil
d Isabelle de Portugal, tableau de M. ,1 ' i:i-
l'aul Laurens. Charge par Charlos-Quint
d'accomp^ner a Grenade le corps de L'impé-
ratrice Isabelle et de le fui. en -\ elir dans
la cathédrale, François de Borgia, écuyer *lo
■, \ lent de l' m •■ ouvrît le cer-
avant qu'il soit enfermé pour tou-
jours dans le tombeau. Le grand d Espagne,
Zinc-tHhyle.
fOï) + 2[Bo(C2H5)3].
BORN
qui avait le droit de rester couvert devant
l'impératrice vivante, porte la main à sa to-
que devant l'impératrice morte. U contemple
avec une tristesse respectueuse celle qu'il
avait connue belle et puissante, maintenant
encore parée des oripeaux de la souverai-
neté, mais livide, grimaçante et glacée.
Ce spectacle du néant des grandeurs humai-
nes décide de sa vocation; il fait vœu d'em-
brasser la vie monastique, si jamais son
épouse, Eléonore de Castro, lui est enlevée.
Celle-ci est présente k la cérémonie lugubre ;
son jeune et charmant visage est empreint
d'une douce mélancolie; on devine qu'elle
aussi médite sur la fragilité des choses de ce
monde. L'impassibilité de l'évêque qui officie
et l'insouciance du jeune clerc contrastent
avec l'émotion douloureuse des deux époux.
Il a suffi à M. Laurens de ces cinq tigures,
car nous ne comptons pas un moine encapu-
chonné et un hallebardier qu'on entrevoit
dans l'ombre, pour produire l'impression la
plus grande et la plus puissante. D'autres
n'auraient pas résisté au désir de faire
preuve d'érudition, d'étaler de riches costu-
mes de gentilshommes et de prélats, de dé-
velopper la splendide architecture de la Ca-
pilla real de Grenade. Le décor se réduit ici
a une colonne revêtue de lécusson d'Espa-
gne et à une baie mauresque qui s'ouvre sur
un sanctuaire mystérieux. Sur le devant du
tableau, on voit un brûle-parfums dont la fu-
mée monte en spirale au-dessus du cercueil
et un coussin de velours rouge surmonte d'une
couronne d'or enrichie de pierreries. Ces der-
niers accessoires sont, d'ailleurs, touchés de
main de maître et jettent une note éclatante
au milieu de la sévère harmonie qui règne
sur toute la toile.
Ce beau tableau a figuré au Salon de 1876
et a valu à l'auteur les plus grands éloges.
• M. Laurens est un vrai peintre d'histoire,
dans la haute acception du mot, a dit M. Chau-
melin; il ne se contente pas de faire des
■ restitutions archéologiques, ■ de reproduire
avec exactitude les costumes et le mobilier
de l'époque où il nous transporte; il laisse
aux personnages le rôle principal , il traduit
des caractères et des passions, il excelle à
exprimer des situations émouvantes et de-
meure simple et sévère dans les scènes qui
prêteraient le plus au mélodrame. ■
* BORGNET (Charles-Joseph-Adolphe), lit-
térateur belge, né à Naraur en 1804. — Avant
d'être nommé professeur d'histoire k l'uni-
versité de Liège, il avait été pendant sept
ans juge d'instruction au tribunal de Namur.
Outre les ouvrages que nous avons cites au
tome Ier^ on doit à M. Borgnet : Lettres sut-
la révolution brabançonne (Bruxelles, 2 vol.
in-18); Manuel d'histoire et de géographie
anciennes (1854). Il a aussi publie, dans les
Chroniques nationales : la Suite du chevalier
au cygne et Godefroi de Bouillon (1859);
Chronique de Jehan de Stavelot (1861); Chro-
nique de Jehan d'outre-Meuse (1864-1809). Il
est , depuis 1846 , membre de l'Académie
royale de Belgique. — Son frère, Jules Bor-
gnet, né en 1810, a publie une Histoire du
comté de Namur (1848). Il a, de plus, fourni
quelques articles aux /Jocnnmnls inédits con-
cernant l'histoire de la province de Namur et
aux Annales de la Société archéologique de
Namur.
* BORGO, bourg de France (Corse), ch.-l.
de canton, arrond. et à 20 kiluiu. de Bastia;
pop. aggl., 737 hab. — pop. tôt., 787 hab.
BORGO (Francesco di), peintre de l'école
bolonaise, qui vécut vers le milieu du xvo siè-
cle. Tout ce qu'on sait de lui, c'est qu'il pei-
gnit pour l'église Saint-François de Kiuiini
une Flagellation et un Sigismond Malatesta,
seigneur de Rimini, aux pieds de son patron.
* BOR1E (Victor), économiste et littéra-
teur français. — U est devenu directeur du
Comptoir d'escompte. Outre les ouvrages de
lui que nous avons cités, on lui doit : Tra-
bailleurs et propriétaires (1848, in- 12) ; la
Question du pot-au-feu, Organisation ducom-
mené des viandes (1857, m 8°); ['Agriculture
an coin du feu (1858, iu-12): 1 Année rustique
(1862-18ti3,2 VOl.ill-12); bi Pain (1862, 111-8°) ;
Cours élémentaire d'agriculture (1562, m-12) ;
Animaux de la ferme (U63-1867, in-4°); les
Jeudis de M. Oulaurier (1865, 2 vol. in-lî);
le Mouvement agricole en 1865 (1865, in-18);
le Patrimoine universel 11865, în-go); | Agri-
culture et la liberté (1866, in-8°); le Mouve-
ment agricole en 1866 (1867, in-18); Associa-
tion du capital et du travail dans le métayage
(1870, in-s°).
BORKHAUSIE s. f. (bor kô-zi). Lot. Genre
de plantes, de la famille des composées, tribu
des chk'Oracées, duiit une espèce, laborkhau-
sie pourprée, est cultivée Comme plante d'or-
nement.
IIOKMOS ou BORIMOS, jeune Bithynion
d'une grande beauté , fils d un roi, suivant
quelques auteurs. Les uns disent qu'il pé-
rit k la chasse , les autres qu'il Oispat ut
subitement, un jour qu'il était aile chercher
de L'eau à une source pour rafraîchir des
1 oneurs. Tous les ans, k la moisson, on
chantait en sou honneur une sorte de mé-
lodie plaintive, Y. hokimus, au tome II du
Grand Dictionnaire, page 1007.
BORNAIRE adj. (bor-nè-re). V. BORtUL
ci-après.
BORN AL, ALE adj. (bor-nal , a-le). Qui
BORN
borne, qui sert de limite : Les pierres borna
les d'un champ. Des termes bornaux.. Il On dit
aUSSi BORNA1RE.
•BORNÉÈNE, et non BORKÊENNE s. m.
(bor-né-è-ne — rad. 5orvie'o). Chi m. Hydrocar-
bure que sécrète le dryabanalops camphora et
qui est un composé dérivant du bornéol.
— Encycl. Ce composé est un hydrocarbure
répondant à la formule CH>H16. On le con-
naît aussi sous les noms d'essence de Bornéo
ou de camphre de Bornéo. Il découle du
dryabanalops camphora encore vert et peut
être recueilli, puis purifié par distillation.
Quand il a ete distille, il présente une odeur
sut genei-is qui ne rappelle point celle du
camphre, mais est voisine de celle de l'es-
sence de térébenthine. C'est un liquide inso-
luble dans l'eau, plus léger qu'elle et bouillant
à 1650 environ. Il absorbe l acide chlorhydri-
que et dévie k droite le plan de polarisation.
D'après Gerhardt, le bornéène existerait tout
formé dans l'huile essentielle de valériane;
il aurait pour formule, d'après ce chimiste,
C1°H*6, comme le bornéène extrait du drya-
banalops camphora, et fixerait les éléments
d'une molécule d'eau pour se transformer en
bornéol quand on le traite par une solution
aqueuse ou alcoolique de potasse. Traité par
l'acide azotique, le bornéène de Gerhardt se
transformerait en camphre. Ces hypothèses
ont été attaquées par quelques chimistes.
Indépendamment du bornéène extrait par
Gerhardt de l'huile essentielle de valériane,
M. Jeanjean a extrait de l'alcool de garance
une essence k laquelle il attribue la formule
C10H16 et qui est volatile k 160°. Ces diver-
ses expériences ont besoin d'être contrôlées.
BORNÉOL s. m. (bor-né-ol — rad. Bornéo).
Chim. Substance qu'on extrait du dryabana-
lops camphora.
— Encycl. Le bornéol existe tout formé
dans les vieux troncs du dryabanalops cam-
phora. Pour l'obtenir pur, il suffit de re-
cueillir la matière aromatique que renferme
le tronc de ces arbres et de la sublimer pour
la débarrasser des impuretés qu'elle ren-
ferme. Le bornéol a été également extrait
par Gerhardt de l'essence de valériane hu-
mide, par M. Jeanjean de l'alcool de garance,
par M. Beilhelot du succin; enfin, ce der-
nier chimiste a pu l'obtenir artificiellement
au moyen du camphre onlinaire. Tous ces
produits ont une formule identique C,0H18o,
mais possèdent des pouvoirs rotatoires ditfé-
rents.
Pour extraire le bornéol de l'essence de
valériane ou de l'alcool de garance, on sou-
met ces produits k la distillation fraction-
née, on recueille les dépôts solides qui se
produisent dans les liqueurs, on les com-
prime entre plusieurs doubles de papier Jo-
seph pour les sécher, puis on les sublime.
M. Berthelot a prépare le bornéol au moyen
du succin en distillant cette résine fossile
avec de la potasse. Il prend 1,000 grammes
de résine, 250 grammes de potasse et 2 litres
et demi d'eau distillée. Le mélange étant fait
avec soin, il distille le tout dans un alambic
spécial. La vapeur qui passe est coudensée,
puis filtrée, et le bornéol reste sur le filtre.
M. Berthelot, ayant remarqué que le succin
distille avec la potasse ne donne point de
bornéol et que la présence de l'eau est né-
cessaire k la production de ce composé, ad-
met que le bornéol n'existe pas tout formé
dans le succin, mais qu'il s'y trouve k l'état
d'ether compose. Pour préparer le bornent
avec le camphre ordinaire (variété dextro-
gyre), M. Berthelot chauffe k 180<> et pen-
dant plusieurs heures, dans des tubes scellés
k la lampe, du camphre ordinaire mélangé à
une solution alcoolique de potasse, puis il
ca^se le bout des tubes, ajoute de l'eau et
décante l'huile qu'abandonne la masse. Cette
huile ne tarde point a déposer des cristaux,
qui smit un mélange de bornéol et de cam-
phre inattaqué. Pour isoler ces deux sub-
stances, on profite de la propriété que pos-
sède le bornéol, en sa qualité de véritable
alcool, de réagir sur les acides pour donner
des èthers composes. On prend donc les cris-
taux et on les entérine, avec une quantité con-
venable d'acide stéarique, dans un tube de
verre scelle, on chauffe 1 180Q pendant plu-
sieurs heures, et le bornéol, ou au moins une
forte partie, se combine avec l'acide stéari-
<pie pour donner de l'éther stéarique, tandis
que la totalité du camphre reste inaltérée,
ainsi qu'une partie du bornéol. On ouvre les
tubes, ou en extrait le contenu, qui est pul-
vérise, puis placé dans une capsule, ou il est
SOUmtS a une température de 160», qui est
maintenue jusqu a ce qu il ne su ile^a^e plus
il odeur de camphre du mélange. Ce résultat
atteint, on place le tout, additionué de la
moitié de son poids do chRUI sodée, dans
une cornue que l'on chauffe a 120°. Il se
forme du stéarate sodique et du bornéol qui
se sublime et s'attache aux parties froides
de la cornue.
Le bornéol possède une odeur qui rappelle
k lu fois celle du camphre ordinaire et celle
du poivre; su sueur est brûlante et légère-
ment amere. Sa densité est moindre que
celle de l'eau; il fond k 198°, bout k 212°
sans se décomposer. Il est insoluble dans
l'eau, mais su uble dans l'alcool, l'éther et
l'acide acétique. Il se présente sous forme de
peiits cristaux bancs qui se brisent faci-
lement sous la pression du dnigt. Si on les
BORN
jette sur l'eau, ils tournent a la surface du
liquide comme le camphre.
Le bornéol, traité par l'acide azotique hy-
draté et bouillant, s'oxyde et se convertit en
camphre ordinaire, avec production de va-
peurs rutilantes. Cette réaction peut être
figurée comme ci-dessous :
C10O16O + 0 = H20 + CN>H16H.
Bornéol. Oxy- Eau. Cnmphre
gène. des [burinées.
Si on traite le bornéol par l'acide chlorhy-
drique concentré et qu'on maintienne le mé-
lange quelques instants à 100°, on obtient de
la chlorhydrine ClOH"Cl.
En somme, le bornéol constitue un vérita-
ble alcool, qui fait la double décomposition
avec les acides et donne de l'eau et un éiher
simple ou composé.
* BORNET (Jacques), poêle français. — Né
à Besançon en 1816, il est mort a Porentruy
en 1873. Outre les deux recueils intitulés les
Filles delà terre (1862 et 1S64, 2 vol. in- 12),
il a publié : Seize poèmes extraits des Filles
de la terre (1865, in-32) ; la Banqueroute, co-
médie en deux actes et en vers (1868, in -8°) ;
Guerre aux fléaux (1869, in-12) ; Poèmes de
la jeunesse (1869, in-is); la Fille de l'Espa-
gnole t,*lira.me en un acte et en vers (1870,
in-12); la Nouvelle Aspasie, drame en un
acte et en vers (1872, in-12). — Une de ses
filles, Mlle Anna Bornet, née à Besançon
en 18-11, a composé des poésies publiées dans
les "livres de son père et publié une comé-
die en un acte et en vers, Nicolle et Périne
(1867, in-16).
*RORNIER (Henri, vicomte de), poëte
français. — Outre les œuvres que nous avons
citées, il a publié : le Fils de ta terre, poème
(18C4); Un cousin de passage (1864, in-8°) ;
A nniversaires de Corneille, poésies ( 1 87 1, 2 vol.
in 80); Dans son lit (1873, in-12). Il a, de plus,
donné au théâtre : la Cage du Hou (1862);
Agamemnon, tragédie (1868); la Fille de Bo-
land, drame en cinq actes et en vers (Théâ-
tre-Français, 1875).
BORN1TE s. f. (bor-ni-te). Miner. Nom
d'un lelluriure natif de bismuth, qu'on appelle
encore bismuth tellurlque et tétradymite. Ce
minéral est décrit au mot tellure, au
tome XIV du Grand Dictionnaire, page 1567.
RORNY, ancien bourg de France (Moselle) ;
719 hab. Cédé à l'Allemagne par le traité de
Francfort du 10 mai 1871, il est compris au-
jourd'hui dans l'Alsace-Lorraine (arrondisse-
ment de Metz).
Le 14 août 1870, au point du jour, l'armée
française, rangée en bataille sur la rive droite
de la Moselle, avait commencé son mouve-
ment de retraite sur Verdun. I.e 2e corps
(Frossard) et le 6e corps (Canrobert) étaient
déjà sur la rive gauche de la rivière, ainsi
que la division Lorencez, du 4© corps (Lad-
mirault); la division de Cissey, du même
corps, était engagée sur les pentes qui des-
cendent du fort Saint-Julien vers la Moselle.
Il ne restait plus sur la rive droite que le
corps Decaen, la garde et la division Grenier
du 4° corps quand, vers trois heures et demie
de l'après-midi, les Prussiens attaquèrent
avec impétuosité les divisions Meiman et
Castagny, placées au centre des positions
françaises.
Les corps Decaen et Ladmirault couvraient
l'espace compris entre les villages de Grigy
à droite et de Méy à gauche. Le terrain
qu'ils occupaient forme un plateau à arêtes
indécises, légèrement incliné vers la Moselle ;
il est protège en avant et sur la droite par le
ravin de Vallières; tout le fond, rempli d'une
eau stagnante, constitue un obstacle d'autant
plus sérieux que la disposition des pentes y
est des plus favorables à l'action du chasse-
pot et de la mitrailleuse, surtout dans la zone
comprise entre Lauvallière et La Planchette,
par laquelle débouchent les deux routes de
Sarrelouis et de Sarrebruek. Sur la gauche,
occupée par la division Grenier, entre Méy et
Nouilly, le terrain forme un vaste plateau
fortement ondule, qui s'élève insensiblement
du foi tSainl-Julienjusqu'au villagede Suinta-
Barbe, situe à 6 kilomètres plus loin et donl
le clocher, très-élevé, se dresse comme un
obélisque à l'horizon. La position française
était coupée lon^itudinalement par 1*-' ravin
escarpé de Vallières, qui se bifurque a la
hauteur de Méy; l'uue des branches se di-
rige droit sur Nouilly, l'autre tourne à droite
en formant un coudo brusque dans la direc-
tion du château de Calambey.
La lro division Montauduu, du 30 corps,
avait sa droite a la route de Strasbourg . en
avant du village de Grigy, sa gauche au bois
de Borny; la 26 division (Castagny), placée
en arrière du château ci du bois de Calam-
bey, avait a sa gauche la 3U division (Met-
mati) à cheval sur la route de Sarrelouis, en
avant de la ferme de Bellecroix; la 40 divi-
sion (Aymaid) occupait les crêtes qui ilonn-
nent le raviu de Vallières, en avant do Van-
taux. La division Grenier, du corps de Lad-
mirault, était placée de l'autre côte du ravin,
la droite appuyée au village de Mey, la garde
impériale en réserve en arrière de Borny.
Vers deux heures et demie, le général do
Goltz, commandant l'avant-garde prussienne
du 8e corps, ayant appris que l'ai tu
çaise était en pleine retraite, so mit rapide-
ment en route et se jeta sur Calambey,
en passant entre le village de Coincy et le
château d'Aubiguy. Cétwl un véritable coup
BORO
de tête, dont l'auteur obtint cependant le ré-
sultat qu'il désirait, celui de ralentir le mou-
vement de l'armée du Rhin, afin de permet-
tre à celle du prince Frédéric-Charles de
franchir la Moselle en amont de Metz, de se
placer sur la route de Verdun et de couper
ainsi toute communication entre la France et
Metz.
Dans le premier moment de surprise, la
brigade de Goltz pénétra dans un coin des
lignes françaises, si mal éclairées par leur
cavalerie, que personne ne s'y doutait de
l'approche des Prussiens. Les généraux Met-
man et Castagny firent rapidement volte-face
avec leurs troupes déjà en marche sur Meiz
et les formèrent en deux lignes, la première
déployée, la deuxième en colonne, par divi-
sion. Le général Decaen, accouru de son
quartier général de Borny aux premiers
coups de canon, était allé se placer au point
le plus menacé, sur la grande avenue de
peupliers qui va de la ferme de Bellecroix au
château de Calambey.
Les généraux allemands, avertis par leur
collègue de Gollz de son attaque si auda-
cieuse , marchèrent résolument à son se-
cours. Le général Manteuffel, commandant
le 1er corps, lança sa ire division sur les po-
sitions occupées par la division Aymard, en-
tre Vantaux et Nouilly, et sa 2e division sur
Mey, où, ainsi qu'il a été dit, se tenait la di-
vision Grenier. Le général de Ladmirault fit
mettre sac à terre a la division de Cissey,
dont une partie était encore engagée sur les
pentes du mont Saint-Julien; la division Lo-
rencez, déjà arrivée sur la rive gauche, re-
vint également sur ses pas.
A la gauche des Prussiens, tout le 7e corps
s'était engagé à la suite de son avant-garde,
commandée par le général de Goltz, et jus-
qu'à neuf heures du soir la lutte fut des plus
acharnées sur toute la ligne. Les attaques
réitérées des Prussiens turent partout re-
poussées, et les corps Decaen et Ladmirault
restèrent sur leurs positions. Les corps Man-
teufl'el et Zastrow se replièrent en arrière du
ravin de Vallières sans être poursuivis, tan-
dis que les Fiançais reprirent tranquillement
leur mouvement de retraite, interrompu par
l'attaque du général de Goltz. I.e mouvement
de ce général a été longtemps controversé ;
son général en chef, M. Steinmetz, avait
vertement blâmé M. de Goltz; mais M. le
comte de Moltke a tranché la question en
louant hautement dans son livre l'intelligente
initiative du général qui a su retarder de plus
de douze heures la retraite de l'armée fran-
çaise et permettre au prince Frédéric-Charles
d'arrêter Bazaine à Rezonville.
Les Allemands donnent a. cette bataille le
nom de Calambey-Nuuilly ; chez nous, on l'a
toujours appelée bataille de Borny; elle ou-
vrait la série des luttes gigantesques qui ont
ensanglanté les environs de Metz du 14 au
18 août.
A Borny, les troupes engagées de part et
d'autre comprenaient à peu près le même
effectif. Les Français mirent en ligne six di-
visions, dont quatre du corps Decaen et deux
du corps Ladmirault, plus quelques batail-
lons de la division Lorencez, soit environ
60,000 hommes; la garde n'a engagé qu'un
peu d'artillerie en avant du fort Queuleu.
Les Prussiens avaient fait donner les corps
Manteuffel et Zastrow, 1er et 7e, un régiment
du 9e corps (Manstein), enfin l'artillerie des
ire et 3e divisions de cavalerie.
Les pertes des Français furent de 200 offi-
ciers et 3,408 sous-officiers et soldats ; celles
des Prussiens, de 222 officiers et 4,684 hom-
mes. Les Allemands s'attribuent à tort la
victoire dans cette rencontre; malheureuse-
ment pour nous, leur insuccès dans la lutte a
été largement compensé par des avantages
stratégiques dont M. de Moltke sut profiter
avec une grande habileté, tandis que son
adversaire, le maréchal Bazaine , reprenait
lentement sou mouvement de retraite, qui
eût, au contraire, dû être mené avec la der-
nière célérité.
Notre succès tactique était chèrement payé
par la blessure mortelle du brave gênerai
i' - 11, un des meilleurs manœuvriers de
l'armée du Rhin. Atteint d'une balle dans le
geilOU, il resta a la tête de ses troupes jus-
qu'à ce que son cheval, tué sous lui, l'enl raina
dans sa chute, lui pressant cruellement sa
jambe blessée. Par un singulier hasard, les
deux commandants «le corps d'armée tués
dans la dernières campagne, Decaen et Re-
nault, ont succombé à une blessure reçue
h la jambe. (Illustration, du icr novembre
1873.)
DOROCGH (Jean), jurisconsulte anglais,
né vers la lin du xv« siècle, mort à 1 1
vers L645. Il était fila, d'un père hollandais
établi brasseur dans le comté de Kent, Il fit
ses études à l'université d'Oxford et devint
ivemenl héraut d ai mes de Charles Ier
et archiviste de la Tour de Londres. Parmi
ses ouvrages, on peut citer : The sov,-
of the HritisU s?als proved by records histo-
rical and municipal law of the kingdom.
HOROWIKOWSKI, peintre russe, qui vivait
au commencement du xixo siècle. 11 acquit
une grande réputation pal ISS portrait--, dont
quelques-uns sont très-remarquables. On cite
notamment celui do Catherine II, qui fut plu-
sieurs fois reproduit par la gravure. Borowi-
kowski fut nommé membre de l'Académie
des beaux-arts en 1801.
BORU
DORREL (Abraham), écrivain français, né
à Caussade (Tarn-et-Garonne) en 1795, mort
k Nîmes en 1865. Il suivit la carrière évan-
gehque et fut pendant plusieurs année,
leur protestant a Nîmes. On lui doit un cer-
tain nombre d'ouvrages, parmi lesquels nous
citerons : Histoire de l'Eglise réformée de
Nimes, depuis son origine en 1533 jusqu'à la
loi organique de germinal an X {1844, in-12),
rééditée en 1856; Géographie sacrée du Nou-
veau Testament {\$46,\n%°); Actes des synodes
nationaux des Eglises réformées de France
après la révocation de l'éait de Nantes (1847,
in-12); Biographie de Paul Babaut, pasteur
du désert, et de ses trois fils (is:>4, in-12);
Biographie de Claude Brousson (1855, in- 121;
Etude biblique sur les œuvres visibles de ta
création, contenant l'explication familière des
usages orientaux, des expr< iques
et des passages obscurs qui se rapportent à Ces
matières (1860, in-12); Biographie d'Antoine
Court, auteur de la Restauration du protes-
tantisme en France après la révocation de
ledit, de Nantes (1863, in-12); Pierre et Ma-
rie Durand (1863, in-8<>).
BORRELLY s. m. (bo-rèl-li). Nom d'une
comète qui a été découverte par M. Borrelly
à l'observatoire de Marseille.
BORRIGLIONE (Alfred-Ferdinand), homme
politique français, né à Nice en 1841. Il fit
ses études de droit, puis revint dans sa ville
natale, où il devint en peu de temps un avo-
cat des plus distingués. Sous l'Empire,
M. Borriglione fut à Nice un des chefs du
parti séparatiste. Il posa sa candidature aux
élections du 8 février 1871 et du 2 juillet
suivant pour l'Assemblée nationale, mais il
échoua. Elu par le canton de Sospette mem-
bre du conseil général des Alpes -Maritimes,
il vota avec les libéraux. Le 20 février 1876,
il se porta candidat à la Chambre des dépu-
tés dans l'arrondissement de Nice. Dans sa
profession de foi , il déclara qu'il prêterait
un concours dévoué au gouvernement de la
République. • Je suis, dit-il, au nombre de
ceux qui pensent que nous avons eu assez de
révolutions; qu'il est grand temps d'en clore
l'ère funeste, et que le meilleur moyen d'y
parvenir, c'est de se placer sur le seul ter-
rain où les partis qui ont déchiré la France
dans le passé puissent oublier leurs divisions,
leurs haines et marcher d'un commun accord
dans la voie d'une sage liberté et d'un pro-
grès d'autant plus sûr qu'il sera mesuré et
exempt de secousses. ■ Aucun concurrent ne
se présenta contre lui dans une ville. où il
est très-populaire, et il fut élu député par
5,317 voix. M. Borriglione est aile siéger dans
les rangs de la majorité républicaine, avec
laquelle il a constamment voté.
BORSETTI (Antonio), peintre de l'école
milanaise, qui vivait au commencement du
xvme siècle. Il a laissé quelques tableaux et
plusieurs fresques, qui furent très-admites
de son vivant. Il peignait surtout avec grâce
les enfants. Quelques-unes de ses fresques
les mieux réussies existent encore à Varallo,
dans l'église paroissiale de San-Gaudenzio.
* BORT, ville de France (Corrèze), eh.-i.
de cant., arrond. et à 2 kiloin. d'Ussel, au
pied d'une montagne, sur les deux rives de
la Dordogne; pop. aggl., 1,973 hab. — pop.
tôt., 2,693 hab. Sites remarquables et cu-
riosités naturelles aux environs.
BORTUM ou BORTOM s. m. (bor-toinm).
Bot. Arbrisseau qui croît en Arabie.
BORUNDA (Manuel), archéologue mexi-
cain, né vers le milieu du xvmc siècle, mort
au commencement du xix°. Plusieurs auteurs
contemporains de Boruuda prétendent qu'il
connaissait k merveille la valeur symbolique
et phonétique des hiéroglyphes mexicains;
mais aucun travail de cet archéologue n'est
venu jusqu'à nous. Tout co qu'on sait de Bo-
runda, c'est qu'il fut mêlé à un procès ecclé-
siastique intenté à un jésuite nomme Mier,
qui avait nié, dans un de ses sermons, une
apparition de la Vierge.
BORUS, fils de Périérès et époux de Poly-
dore, fille de Pelée et de Polyméle ou d'An-
tigone. Il Père de Phestus, qui fut tue devant
Troie par Idoménée. Il Fils do Penthile dt
père d'Androinaque. (Pausanias.)
BORUSSE s. m. (bo-iu-se). Langage
I 11 les Borusci ou Borusses, habitauts do la
Prusse ancienne.
— Encycl. Linguist. L'ancien prussien ou
borusse était parle anciennement on onze dia-
lectes très-différents par autant de peuplades
formant la puissante nation de - B
habitants primitifs de la rive Baltique, entre
la Vistule et la Memel. Ci i , faisaient
partie de la grande famille lithuanien]
civilisation féodale et chrétienne que les
conquérant ■ allemands y implantèrent au
xim- siècle et le long et atroce combat livre
l ai Le . chevaliers teutoniques tus ra ■
aux habitudes nationales ont peu a pe
truit la langue de ces peuplades hei
et ces peuplades elles-mêmes, qui 01
reniplacces pe jl ••■• Cepen-
dant l'ancien prussien el 1 11 lé lors
de la Ré formation dans \< 1 Natan-
1 une partie do l'Oberland. Le dernier
1 maître de l'ordre Teutonique, Albert
indebourg, voulant conserver à ses
ireux sujets indigènes ce qui leur res-
tait encore de leur ancienne langue, fit tra-
duire le catéchisme en borusse; mais c'était
BOSN
397
trop tard, et cet idiome cessa d'exister à la
fin du xvue siècle. On ne peut donc étudier
éteinte que d'après ce caté-
chisme. On la trouve moins antique que celle
des Lithuaniens et libre des changements
nombreux qui déforment celle des Lettes. Le
nombr des cas de la déclinaison est plus res-
treint qu'en lithuanien; le duel n'existe pas
elles troisièmes personnes ont toutes une
même tonne, comme cela se trouve aussi
dans les autres langues letto-slaves. La lan-
gue borusse se distingue, en outre, de toutes
ses autre. Meurs de la famille lithuanienne
par l'influence de l'allemand, surtout dans
les déclinaisons et les formes du 1 u
elle a deux articles, et sa syntaxe ressemble
beaucoup à celle de l'allemand. Elle n'a pas
les sons sifflants qu'on trouve dans le polo-
nais et le lithuanien, et elle est exempte des
mots finnois qu'on rencontre dans ce dernier,
ainsi que dans le lette.
RORYS (Gontran), pseudonyme d'Kugène
Berlhoud. V. Berthûud, dans ce Supplément.
RORYSTllÈNK, ancien roi d*\s Scythes et
père de Tboas, le roi de Tauride chez lequel
[phigénie fut transportée par Diane.
BOSC (Ernest), architecte français, né à
Nimes en 1837. Il fit ses éludes artistiques
sous la direction de M. Questel et k l'Ecole
des beaux-arts de sa ville natale, où il obtint
le grand prix d'architecture en L855. Tou< en
s'occupait de son art, M. Bosc a écrit, soit
sous son nom, soit smis les pseudonymes de
J. Yl.i . ..- .1.- \ .-»■• de linril r, de /tK'Ini
rie bibliophile, un grand nombre d'articles
sur l'architecture, l'archéologie, la critique
d'art, l'économie sociale et politique, etc. Il a
collaboré au Journal d'agriculture, à la Bévue
horticole, à la Municipalité, à la Chronique
des arts, k la Bévue et gazette des théâtres,
au Moniteur des architectes, dont il est ré-
dacteur en chef, etc. Il a fourni des dessins
an Dictionnaire de l'Académie des beaux-arts
et a envoyé des dessins d'architecture à di-
vers Salons. Apres avoir été attaché a la di-
rection des travaux d'architecture de Paris
(1866-1871), M. Bosc est devenu inspecteur
des travaux publics. Il fait partie de diverses
sociétés savantes. On lui doit enfin les ou-
vrages suivants : Traité complet de la tourbe
(1870, in -8°, avec fig.); Crise financière,
moyen pratique de la conjurer (1871, in 8°);
la République devant le suffrage universel
(1871, in-8°); le Suffrage universel, l'arme à
deux tranchants (1871, in-8°) ; le Salon de
1S72, architecture (1872, in-8°); Etude sur les
chaussées dans les grandes villes (1873, in-8*);
Des concours pour les monuments publics, à
propos du concours de l'Hôtel de ville de Pa-
ris (1873, in-8LI); Traité complet théorique et
pratique du chauffage et de la ventilation
(1875, in-8°, avec rig.); Du chauffage en gé-
néral, et plus particulièrement du chauffage
à la vapeur et au gaz hydrogène (1875, in-Su);
Architecture rurale. Traité des constructions
rurales (1875, in-8°).
Rosi -njuolo (il) [le Forestier], opéra, musi-
que de Flotow ; représenté au théâtre Scribe,
de Turin, le 30 novembre 1872. C'est une tra-
duction italienne du livret de l'opéra ropré-
senté en France sous le titre de VAme en
peine. Chanté par Mmelti, Cuyas, Beretta,
Mores Pernin, Zenoni.
•80SCR0GER ou ROSROGER - EN - ROU-
MOIS, bourg de France (Eure), cant. et à.
5 kiloin. de Bourgtheroulde, arrond. et à
36 kilom. de Pont - Audemer; pop. aggl.,
2,206 hab. — pop. tôt., 2,223 hab.
• DOSIO (Astyanax-Scevola), sculpteur ita-
lien. — Il est mort en juillet 1876.
• ROSNA-SÊRAÏ, ville de la Turquie d'Eu-
rope (Bosnie), sur lu Migliatzku ; 70,000 hab.
• BOSNIE, pachalik ou eyalet de la Tur-
quie d'Europe. — Les événements dont la
Bosnie a été le théâtre en 1876 ont de nou-
veau attiré l'attenti . Des ren-
seignements plus précis ont eto mis au jour
sur sa population, son gouvernement, ses
ressources, sa topographie, et nous permet-
tent de compléter ceux que nous avons don-
nés au tome II du Grand Dictionnaire.
La Bosnie a été 1 te gouveno-
ment turc on sept inutesarirliks, uutrelois
tes : celui de s bc les caTma-
camliks ou cercles de Foinica, Visoka, Wla-
I et Fojnica (pop ,
134,250 hab.); celui de Tawnik, avec les cer-
lesero, Lh no et Glamoe (pop ,
156, ott; hab ), celui de Banjaluka, avec les
1 Derbend et Tesuje (pop.
.1 de Bihac, avec les cercles
l'Asl izab, Rusa, I 0 t ijnica, Pridor, Stari,
et Novoselo (nop., 161,410 hab.); ce-
lui de Zvosnik, avec les cercles de Maytaj,
iviea, etc. (pop., 229,296 hab.); celui de
ir, ivec les cercles de Siénica, Prié-
[Colasin, Akova et Wossovici (pop.,
141,405 hab.); celui de Mostar, avec les car-
de Foclia, Nevesinge, Gatshko, Niksie,
Neretva, Stolac, Ljuboska, Piva, Bilek et
Trebinje (pop., 207,905 hah.). La population
totale do l'eyalet, y compris 3,000 juifs non
itlsents dans les »),ill'ies précédents, est de
1,211,816 habitants, qui.au point de vue reli-
gieux, se divisent en 425,050 musulmans,
186,473 catholiques romains, 587,7:6 catholi-
ques grecs, 9,537 tziganes et 3,000 Israélites.
L'élément turc n'entre que pour une très-
398
BOSN
faible partie dans le chiffre des musulmans;
sauf les fonctionnaires, tous les musulmans
sont de race slave; Us descendent des sei-
fneurs du pays, qui se convertirent en masse
l'islamisme au xv« siècle pour conserver
leurs droits féodaux; leurs serviteurs firent
de même, pour professer la même religion
que leurs maîtres. Sauf un petit nombre d'ex-
ceptions, toutes les propriétés foncières sont
entre les mains de ces musulmans de race
slave, dont le fanatisme ne le cède en rien
à celui des vrais Osmanlis et qui oppriment
les ratas de la façon la plus violente. La haine
n'est pas moins grande entre les catholiques
grecs, régis par leurs popes, et les catholi-
ques romains, dirigés par des moines de l'or-
dre de Saint-François; ils se détestent et se
trahissent mutuellement, et cette division
des raïas entre eux en face de leur ennemi
commun est une des causes qui ont toujours
fait avorter misérablement les tentatives de
rébellion en Bosnie. Les Israélites répandus
dans tout l'eyalet sont pour la plupart origi-
naires de l'Espagne et descendent des juifs
chassés de cette contrée au xvie siècle; ils
ont conservé l'usage de la langue espa-
gnole.
Les villes principales de la Bosnie sont :
Bosna-Séraï, 70,000 hab., résidence du vali
ou gouverneur général , Zvosnik, 14,000 hab.,
et Livno, sur la route de Dalraatie. Tous les
chefs -lieux d'arrondissement ou de cercle
servent de résidence a un gouverneur turc
et à une garnison postée dans une citadelle;
la citadelle est généralement un château flan-
qué de tours et armé de quelques pièces de
gros calibre. Outre ces forteresses, il y a en
Bosnie quelques véritables places de guerre,
telles que Bihac, Zvosnik, Bagna-Louka, etc.
Une des causes sans cesse renaissantes de
mécontentement en Bosnie est le mode de
perception des impôts. Comme dans tout l'em-
pire turc, l'impôt est de deux sortes, le virgi
et Yachar. Le virgi est un impôt de 3,000 pias-
tres (600 fr.) par groupe de quarante familles,
qui se le divisent entre elles proportionnelle-
ment k leur fortune. L'achar, sorte de dîme,
est un prélèvement de 12 1/2 pour 100 sur
les produits agricoles, les fruits et les légu-
mes exceptés. Il y a, en outre, différentes
taxes spéciales par tête de mouton, de bœuf,
de porc, de cheval, etc. Ces charges ne sont
pas exorbitantes; ce qui les rend insupporta-
bles, c'est la manière dont elles sont perçues
et qui donne naissance aux abus les plus
criants. Le gouvernement turc cède l'impôt,
par voie d'adjudication, à des fermiers qui
en opèrent la collection; les chrétiens ne
sont pas admis à se présenter comme adju-
dicataires. Lo bey musulman, riche proprié-
taire, fermier de l'impôt, commence par s'en
exonérer et le fait retomber tout entier sur
le paysan, dont il exige, de plus, comme sei-
gneur féodal, une foule de prestations; il a
le droit de réquisitionner gratuitement ce qui
lui convient parmi ses bestiaux et ses instru-
ments agricoles pour des semaines ou des
mois entiers.
11 n'existe pas de commission pour l'évalua-
tion honnête et modérée des taxes k payer;
le collecteur opère k sa guise. Dans l'Herzé-
govine, l'achar est exigible en argent, sur la
simple estimation du collecteur; de plus, le
fermier de l'impôt en vend toujours la percep-
tion à des sous-fermiers, qui la revendent eux-
mêmes, et toute la population se trouve ainsi
soumise k la rapacité de quelques centaines
d'usuriers. I)ans les mauvaises années, ceux-ci,
sous prétexte d'aider le paysan, lui avancent
l'argent nécessaire au payement de l'impôt
bur la récolte 'le l'année suivante, et le pay-
san se trouve bien vite.avoir engagé les ré-
coltes de plusieurs années, de sorte que toute
libération lui est impossible. Les prévarica-
tions et. les abus de tout genre se perpétuent
avec d'autant plus de facilite au il n'existe,
pour les chrétiens, ni lois ni tribunaux.
11 n'est donc pas étonnant que la Bosnie
soit lo théâtre d'insurrections périodiques
sans cesse amenées par les mêmes es
mais les dissensions des raïas entre eux ont
toujours empêché leur succès. Si celle de 1876
a pour résultat, ce qui est encore incertain,
qut Ique amélioration dans leur sort, c'est que
là Russie, dans un but tout personnel, a ap-
puyé les revendications des Slaves bosnia-
ques et des chrétiens. Cette insurrection a
éclaté au mois d'août 1875 et h pris immé-
ment de grandes proportions. Les notes
diplomatiques de la Turquie l'imputèrent à la
200 Serbes amenés en Bosnie
par 'i i autrichiens; mais l'op-
hosniaques est elle-même
une cause suffisante de soulèvement, sans
au'il soit m- un. le recourir a l'hypothèse
'agitateurs étrangers En avril 1870, les in-
l o, tenaient
; ■ ' - i n ■■ aient aux environs
•le B i ion ■ turque i étaient chas-
- n x ; les
popul
trouvaient inféi ieu raïas,
furent me
vinrent la proie de ■ flammes, \ leui l
musulmans | an i éprirent
l'offensive, ni,
de l'armée régulièi e '-1 •^■-- coloi
bouzoucks; ils se vengèrent des excès com-
mis sur eux par des excè plus révoltants en-
core* Mais les opérations militaires uni, dif-
ficiles dans ce pays accidenté, et la lutte dura,
uvoc dos alternatives do succès et de n ■-
BOSS
vers, au milieu d'atrocités commises par les
deux partis, jusqu'à l'armistice de décembre
1876.
BOSON, surnommé le Vieux, comte de Pé-
rigord, mort dans la seconde moitié du xe siè-
cle. Il était petit-fils de Geoffroy, premier
comte de la Marche. Il avilit épousé la sœur de
Bernard, comte de Périgord, et il prit le parti
du fils de ce dernier contre le comte d'An-
foulème, Armand Manzer. Les fils de son
eau-frère étant morts sans postérité, il hé-
rita du comté de Périgord. Il acquit ultérieu-
rement le Limousin et laissa cinq fils, dont
l'aîné, Hélie, lui succéda.
BOSQUET (Amélie), femme de lettres fran-
çaise, née à Rouen en 1820. Pendant plusieurs
années, elle fut institutrice, puis s'adonna à
des travaux littéraires. Elle collabora à la
Revue de Rouen et de Normandie, publia un
ouvrage intitulé : la Normandie romanesque
et merveilleuse (Rouen, 1845, in-8°), recueil
de traditions, de légendes, etc., et devint
membre de l'Académie des sciences de Rouen.
Depuis lors, SOUS le nom d'Emile Bosquet,
Mlle Amélie Bosquet a collaboré a divers
journaux, au Journal de Rouen, k l'Opinion
nationale, etc., et elle a fait paraître un cer-
tain nombre de romans agréablement écrits.
Nous citerons d'elle : Louise Meunier, suivi
d'Une passion en province (1861, in-12); Une
femme bien élevée (1866, in-12); le Roman des
ouvrières (1868, in-12); les Trois prétendants
(1874, in-12), etc.
BOSQUILINE s.f. (bo-ski-li-ne). Nom qu'on
donnait autrefois à une terre couverte de bois
et d'eaux.
BOSREDON (Alexandre Dupont de),
homme politique français, né au château de
la Fauconnie (Dordogne) vers 1818. Frère
d'un conseiller d'Etat sous l'Empire, il t.e
porta, avec l'appui de l'administration, can-
didat dans la 4e circonscription de la Dordo-
gne, lors d'une élection partielle en 1868, et
tut élu député au Corps législatif. Aux élec-
tions générales qui eurent lieu l'année sui-
vante, M. de Bosredon fut de nouveau can-
didat officiel et l'emporta par 12,132 voix sur
M. Roger, candidat de l'opposition, et M. Gi-
biat, se disant bonapartiste libéral. Au Corps
législatif, M. rie Bosredon vota avec la ma-
jorité réactionnaire et se prononça pour la
guerre avec la Prusse. Rendu à la vie privée
après la révolution du 4 septembre, il devint
en 1871 membre du conseil général et de la
commission départementale. Aux élections
du 20 février 1876, il se porta candidat à la
députation dans l'arrondissement de Sarlat,
fit une piofession de foi bonapartiste et fut
élu par 9,256 voix , contre M. de Selves ,
candidat républicain. Il est allé siéger dans
le groupe dit de « l'Appel au peuple, » avec
lequel il a constamment voté.
BOSSE (Auguste), marin français, né en
1809. Admis à l'Ecole navale en 1826, il de-
vint successivement aspirant en 1827, ensei-
gne de vaisseau en 1832, lieutenant de vais-
seau en 1836, capitaine de frégate en 1847,
capitaine de vaisseau en 1853, contre-amiral
le 24 décembre 1861 et vice-amiral le 4 mars
1868. M. Bosse faisait partie du conseil d'a-
mirauté, lorsque, après l'investissement de
Paris par les armées allemandes, il reçut le
commandement du 3e secteur. Il prit part, à
ce titre, à la défense de la capitale, sans at-
tirer particulièrement sur lui l'attention. ïl
est grand officier de la Légion d'honneur.
BOSSELET(Hippoly te), journaliste et litté-
rateur, ne à Paris en 1824. Il fut, en 1847, un
des fondateurs de la conférence Montesquieu.
Après la révolution de Février 184S, il devint
rédacteur en chef de Y Avant-Garde, journal
des Ecoles, puis il collabora à la Réforme et
au 7Vv?ips(1850). Après le coup d'Etat de 1851,
il publia diverses brochures inspirées par les
idées libérales et fut appelé, en 1867, à rédi-
ger en chef le Glaneur d'Eure-et-Loir. Can-
didat au Corps législatif dans ce département
en 1863 et 1869, il échoua avec d'importantes
minorités. M. Bosselet posa de nouveau sa
candidature k l'Assemblée nationale lo 8 fé-
vrier 1871, et il obtint environ is,ooo voix.
Nous citerons de lui : le Cardinal de Riche-
lieu, tragédie (1846, in-12); la Crise (1872,
in- 18); Lettres de M, Journal (1861, in-12);
De la liberté et du gouvernement (1858, in-12);
les Elections générales de 1863 et l'opinion
(1863, in-12); la Liberté ajournée (1865, in-12);
l'Union des classes (1874, in- 12).
BOSSEUT (Adolphe), écrivain et profi
français, né ;t Bur (Bas-Rhin) eu 1832. 11
s'est fait recevoir agrégé, puis docteur es
lettres. Après avoir été chargé d'un cours k
la SorbODOQj il a été nomme professeur de
littérature étrangère k la Faculté de Douai.
On lui doit les ouvrages suivants : Tristan et
Iseult, poème de Gotfrit de Strasbourg, com-
paré à d'autres poèmes sur le même sujet (Pa-
ris, 1865, in-8°): Des caractères généraux de
la littérature allemande (1868, in-8«); Lu Lit-
térature allemande au moyen âge et les ori-
gines de V épopée germanique (1871, m-S"),
et Schiller t La littérature alU
a Weimar, la jeunesse de Sc/,t/lrrt etc. (1873,
in-80).
BOSSOLI (Giovanni), sculpteur de l'école
florentine, ne à Montepulcinno vers le milieu
du xvi" siècle, mort vers 1598. Il S décore de
charmantes fontaines le Palais-Vieux de Flo-
rence et le château de Parme. Bon talent
BOTR
était apprécié du duc Octave Farnèse, pour
lequel il a beaucoup travaillé.
* BOSSU (Antoine-François, dît Antonin),
médecin français. — Outre les ouvrages que
nous avons cités, on doit à ce savant : Petit
dictionnaire de médecine usuelle (1851, in-18);
Agenda- Formulaire des médecins praticiens
et carnet de poche (1851, in-16), qui. depuis
lors, a paru chaque année; Traité des plan-
tes médicinales indigènes, précédé d'un cours
de botanique (1854, 2 vol. in-8°), dont la 3© édi-
tion a été publiée en 1872 ; Législation médico-
pharmaceutique ou Lois et règlements qui ré-
gissent l'enseignement et la pratique de la
médecine et de la pharmacie (1865, in-12); Lois
et ?nystères des fonctions de reproduction con-
sidérées dans tous les êlres animes, spéciale-
ment chez l'homme et chez la femme (1875,
in-12).
BOSSULUS, théologien, né, suivant les uns,
en France et, suivant les autres, en Italie. 11
vivait sur la tin du xvie siècle et il professa
la théologie k l'université de Valence. Phi-
lippe II le choisit pour précepteur de l'infant
don Carlos. Ce prince étant mort, Bossulus
vint en France et fut nommé régent du col-
lège de Boncourt, k Paris. Il se fit dans cette
position quelques enuemis, qui l'accusèrent
d'hérésie et parvinrent à le faire exclure de
l'Université. Il y put rentrer cependant quel-
ques années plus tard. Ce théologien eut de
son temps quelque réputation comme ora-
teur. Il a laissé en manuscrit deux ouvrages
ayant pour titre, le premier, Matthxi Bossuli
scholia in libros III et V institut ionum orato-
rîarum Quintiliani, et le second, M. Bossuli,
hisiorici regii, institutiones dialectxcx, g m bus
omnîs dissereudi doctrina, pluribus libris ab
Aristotele descripla, complectitur, ab eodem
dictatx, an no 1584.
* BOSSUT (Charles, abbé). — L'anecdote ra-
contée, dans nos premiers tirages, sur Bossut
mourant lui a été attribuée par erreur. C'est k
Lagny mourant que Maupertuis, pour le faire
parler, demanda quel est le carré de 12.
BOSSY s. m. (boss-si). Bot. Arbre qui croît
en Afrique.
* BOST (Jean-Augustin), écrivain protes-
tant, né k Genève en 1815. Il fit ses études
théologiques dans sa ville natale, où il fut
reçu pasteur. Après avoir prêché l'Evangile
k Genève, M. Bost est devenu successive-
ment pasteur k Bourges, k Reims et k Sedan.
On lui doit les ouvrages suivants : Diction-
naire de la Bible ou Concordance raisonnée
des saintes Ecritures (1849, 2 vol. in-s°), ré-
édité en 1865; Petit abrégé de l'histoire des
papes au point de vue de leur infaillibilité et
de leur unité (1853, in-12); le Troisième jubilé
de la Réformation (1859, in-12); Y Oraison
chrétienne ou la Prière du cœur (1862, in-12);
Y Epoque des Macchabées, histoire du peuple
juif depuis le retour de l exil jusqu'à la des-
truction de Jérusalem (1862, in- 12); le Repos
(1863, in-18); Quelques pensées sur la foi (1863,
in-12); Marie Sothrop ou les Merveilles de la
grâce dans le coeur d'un enfant (1865, in-12),
traduit de l'anglais; Valentine, Episode de la
vie d'un pasteur (1871, in-8°); Souvenirs d'O-
rient. Damas, Jérusalem , Le Caire (1875,
in-8°), etc.
* BOSTON , ville d'Angleterre (comté de
Lincoln) ; 18,276 hab.
* BOSTON, ville des Etats-Unis de l'Amé-
rique du Nord, capitale du Massachusetts ;
529,078 hab. d'après Y Annuaire de Firiniii-
Didot; 841,919 hab. suivant YAlmanach de
Gotha.
BOTACHUS, fils d'Iocritus et petit-fils de
l'Arcadien Lycurgue. Il donna son nom aux
Botachides, tribu des Tégéates, en Arcadie.
Botanique (DICTIONNAIRE), par M. Bâillon.
V. Dictionnaire botanique, dans ce Supplé-
ment.
BOTAURE s. m. (bo-tô-re). Ornith. Sous-
genre de hérons, dont quelques-uns ont fait
un genre k part, et qui a pour type le butor.
BOTCH1CA, dieu législateur et civilisateur
de Condinamarca, d'après les Mozcas, livres
sacrés du Pérou, Botchica vécut deux mille
ans dans la vallée d'Iraca. On l'appelle aussi
11 «•Mii|iii'iiit-im et Zonlié,
BOTELUE s. f. (bu-te-lù). Bot. Svn. de
BouTliLouA. V. ce mot, dans ce Supplément.
BUTHRIOCÉPHALÉS S. m. pi. (bo-tri-o sé-
fa-lé — rad. bothriocéphale). Hennin th. Or-
dre de vers apodes, comprenant les familles
des tsenioldea et des cestoïdes.
BOTRES, fils d'Eumolus ou Ktigimtiis. Son
!>ère ayant un jour fait un sacrifice à Apol-
on, Botrès, avant que la victime fût placée
sur l'autel, en mangea la cervelle; irrite,
Eumél us saisit un ti,-. n lia m mu et eu frappa
son fils, qu'il tua; mais, la colère passée, les
regrets le saisirent, et Apollon, toucha de ses
plaintes, changea Botrès en un oiseau que
les a ciena nommaient sEropus.
BOTROBATYS s. m. (bo-tro-ba tiss). En-
tom. Genre de coléoptères, do la famille des
curculionides.
BOTRYDION s. m. (bo-tri-di-on). Bot. Syn.
de 1MSYCLÀDK.
BOTRYD1UM s. m. (bo-tri-di-omm). Bot.
Svn. dllYliROOASTriK.
BOTRYOCHA1TÈ9 (dont la chevelure est or-
née <<>■ ',' uppes deraisin)t surnuin de BacchuSi
BOUB
BOTRYOSPORION s. m. (bo-tri-o-spo-ri-
on). Bot. Syn. de stachylidïon.
BOTRYPE s. m. (bo-tri-pe). Bot. Syn. de
BOTRYCHION.
BOTRYTIQUE adj. (bo-tri-ti-ke — du grj
botrus, grappe). Qui est en forme de grappe
ou de chou-fleur.
BOTRYTOSTÉOPHYTE s. m. (bo-tri-to-sté-
o-ti-te — àebotrytique,et de ostéophyte). Ostéo-
phyte botrytique.
* BOTTA (Paul-Emile), archéologue fran-
çais. — Il est mort en avril 1870.
BOTTARD (Jean-Alohonse), homme politi-
que français, né à Châteauroux en 1819. Il
étudia le droit, se fit recevoir licencié, puis il
acheta une étude d'avoué dans sa ville na-
tale. Ayant vendu sa charge, il se fit inscrire
au barreau comme avocat. Lnrs des él-ctions
du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale,
M. Bottard fut élu député par 33,767 voix. Il
alla siéger au centre gauche, fit purtie du
groupe Feray et se rangea parmi les députés
qui. k l'exemple de M. Thiers, comprirent la
nécessité de fonder la République, mais une
République conservatrice, ralliant k elle le
monde des affaires. Il vota pour la paix, l'a-
brogation des lois d'exil, la loi départemen-
tale, le pouvoir constituant de l'Assamblée,
la proposition Rivet, la proposition Feray,
contre la proposition Ravinel, pour M. Thiers
le 24 mai 1873. Il fit partie de l'opposition sous
le gouvernement de combat, se prononça con-
tre la circulaire Pascal, contre l'érection de
l'église du Sacré-Cœur, contre le septennat,
contre la loi sur les maires, contre le cabinet
de Broglie le 16 mai 1874, pour la proposi-
tion Périer et Malevîlle, vota pour la con-
stitution du 25 février 1875, contre la loi sur
l'enseignement supérieur, etc. Après la dis-
solution de l'Assemblée, M. Bottard fut porté
par les républicains candidat au Sénat dans
l'Indre, concurremment avec M. René Beth-
mont. Dans sa profession de foi, il dit : ■ Ma
ligne de conduite, je puis la résumer en deux
mots : la République avec la constitution; le
respect absolu de la loi et, par conséquent,
le concours dévoué au gouvernement du pré-
sident de la République. Point de guerre,
point de révolution, point de dictature. » Il
échoua; mais il fut plus heureux aux élec-
tions pour la Chambre d^s députés. Il se porta
alors candidat dans la 1" circonscription de
Châteauroux et fut élu au scrutin de ballot-
tage, le 5 mars 1876, par 5,085 voix, contre
M. Balsan , monarchiste, et contre M. Le-
jeune, bonapartiste. A la Chambre, il a siégé
au centre gauche et voté avec la majorité
républicaine.
BOTTENTC1T (Pierre-Arraand-Narcisse),
médecin français, né k Rouen en 1806. Il
étudia la médecine k Paris, où il se fit rece-
voir docteur. Après avoir été pendant plu-
sieurs années médecin en chef de l'hôpital
de Darnetal, il a fondé à Rouen un établisse-
ment hydrothérapique, dont il a gardé depuis
la direction. On lui doit les ouvrages sui-
vants : Hydrothérapie, son histoire, sa théorie
(1858, in-12); Hygiène et thérapeutique au
point de vue de l'hydrothérapie des eaux de
mer et des eaux minérales (1865, in-8°); les
Mariages du docteur Ferraud (1^13, in-l'i), etc.
BOTTENTU1T (Emile), médecin français,
fils du précédent, né k Rouen en 1840. Il a
pris le grade de docteur k la Faculté de mé-
decine de Paris, est devenu médecin consul-
tant aux eaux de Plombières et dirige la
rédaction de la France médicale. Le docteur
Bottentuit s'est fait connaître par quelques
ouvrages : Des gastriques chroniques (1869,
in-8o); Des dyspepsies jlatulentes à forme dou-
loureuse et de leur traitement par les eaux de
Plombières (1869, in-s°) ; Des diarrhées chro-
niques et de leur traitement par les eaux de
Plombières (1873, in-S°), etc. On lui doit en-
core un Guide des baii/neurs aux eaux miné-
rales de Plombières, avec M. Hntin, et une
traduction du Traité pratique des maladies
des reins du docteur allemand Rotenstein.
BOTT1A ou BOTTIAîA, ancienne contrée de
la Macédoine, dans le voisinage de la Thrace.
Elle renfermait les villes de Pellœ et dlohnSft,
suivant Hérodote.
BOTTINI (Jean-Dominique), médecin fran-
çais d'origine italienne, né a San-Remo en
1813. Il fit ses études médicales à Gènes, où
il prit le grade de docteur en chirurgie, puis
il alla les compléter à Turin, où il passa son
doctorat en médecine (isjy) et son doctorat
eu philosophie. M. Bottint devint ensuite
chirurgien-major dans l'armée sarde. Lors de
l'annexion du comté de Nice en 1S60, il cessa
d'être Italien pour devenir Français. S'ét&nt
fixé k Menton, il a été attaché comme mcile-
cin & l'hôpital de cette ville. En 1868, il a
reçu la croix de la Légion d'honneur. Le doc-
teur Bottini est membre de plusieurs socié-
tés savantes. Outre dea articles publiés en
italien dans la Gazetta medica et diverses
brochures, on lui doit : Menton et son climat
(1863, in-12).
•BOUAYB, bourg de France (Loire-Infé-
rieure), ch.-l. de caot., arrond.etk lekilom.
do Nantes; pop. aggl., 360 hab. — pop. tôt.,
1,340 hab.
BOU BAGIILA (le Père à la mule), sectairo
arabe qui souleva une partie de l'Algérie
contre la domination française lors de la
guerre d'Orient. Il appartenait k lu tribu
BOUC
des Atftfs, tribu qui occupait la subdivision
de Mdianah, et il préluda dès 1850 au rôle
qu'il se proposait de jouer, si l'occasion s'en
présentait. Il parcourait les tribus, prédisant
faveoir, distribuant des talismans qui ren-
dent invulnérables et faisant toutes sortes de
jongleries. Chez les Beni-Abbès, il s'essaya
au rôle de chérif et se fit appeler Mohammed-
ben-Abdallay ; il prêchait ouvertement la
guerre contre les infidèles et s'annonçait
comme ayant reçu une mission du ciel. Les
Beni-Abbes, qui n'étaient pas mûrs pour la
révolte, le forcèrent de s'éloigner; les Beni-
Mellikenchs l'appelèrent sur la rive gauche
de l'Oued-Sahel.et il eut bientôt à sa dévotion
deux autres tribus du Jurjura, les Zouaouas
et les Tolbas du Ben-Dris. Il les conduisit
contre quelques-unes des tribus soumises k la
France, les Meebedallas, les Ben-Ali, et leur
fit opérer des razzias fructueuses de bœufs et
de moutons; le village d'Ighil-Hammad fut
pillé et incendié par eux (mars 1851). Le chef
des Beni-Alî, chérif de Chellata, fut réduit à
implorer l'assistance de la France, et au mois
d'avril suivant une colonne expéditionnaire,
sous les ordres du colonel d'Aurelle, marcha
contre Bou-Baghla, qui s'enfuit précipitam-
ment. Eu même temps, le général de Saint-
Arnaud, depuis si fameux, opérait dans les
environs de Collo.et une sourde agitation se
propageait dans toute l'Algérie. Bou-Baghla
mit a profit l'irritation de ses compatriotes,
réunit un millier d'hommes, 200 cavaliers
et parut à leur tête aux portes de Bougie. La
garnison , sous les ordres du colonel de
Wengy, mit cette petite troupe en déroule
(10 mai), et, quelques jours après, Bou-Baghla
rencontré par les colonnes des généraux
Caraou et Bosquet subit encore une défaite
complète (1er juin). L'intrépide sectaire n'en
continua pas moins à prêcher la guerre sainte ;
profitant de ce que les grandes chaleurs re-
tenaient les troupes françaises dans leurs
cantonnements, il leva des hommes chez les
Mellikenchs, les Zouaouas, les Ouled-Ali, en-
traîna les tribus placées sous le commande-
ment de l'aga Bel-Kassem et forma ainsi un
sérieux noyau d'insurrection. LesGuechtoula-
Maatkas 1 appelèrent et réussirent, avec son
aide, à repousser les goums conduits à leur
rencontre par les chefs des bureaux arabes.
Malgré une série de brillants combats dirigés
contre lui et ses adhérents par le général Fé-
lissier qui fit rentrer les Guechtoula-Maatkas
dans l'obéissance (30 octobre 1851), Bou-
Baghla continua de semer la terreur dans
les tribus soumises, qu'il pillait et incendiait,
et s'empara du village d'Agemmoun (M jan-
vier 1852). Les tribus soumises commençaient
k chanceler, lorsque l'apparition du général
Bosquet, accouru de Sétif, leur rendit un peu
décourage. Les Beni-Oughlis.que Bou-Baghla
menaçait, prirent les armes et le forcèrent
de se réfugier chez les Zouaouas; ceux-ci,
battus à leur tour, durent se soumettre, et le
cherif, réduit à une poignée de cavaliers, se
tint quelque temps à l'écart. La guerre d'Orient
et l'embarquement des troupes françaises
pour Gallipoli lui fournirent, en 1854, le pré-
texte de nouvelles agitations. 11 se remit à
parcourir les tribus, proclamant l'évacuation
de l'Algérie par la France, et aussitôt les
tribus du haut Sebaou et du bord de la mer,
les Beni-Djedma, les Flisset-el-Bar et quel-
ques autres, vinrent se joindre à lui. Les
Azozga, sollicités en vain à la rébellion, nous
restèrent fidèles et infligèrent a Bou-Baghla
une défaite; le chérif, qui se disait invulné-
rable, fut blessé k la figure, et son prestige
diminua un peu. Quelque temps après s'ou-
vraît la campagne du maréchal Randon en
Kabylie. Chassé de village en village, Bou-
Bahirla offrit de faire sa soumission; le ma-
îechal refusa. Bou-Baghla se retira alors
dans le nord du Jurjura, chez les Mellikenchs,
qui lui étaient restes fidèles jusqu'au bout;
on le poursuivit dans cette dernière retraite,
et il peut les armes à la main le 10 décem-
bre 1854, à la suite «l'une razzia opérée | >ar
lui sur les troupeaux du caïd des Beni-
Abbès ; le caïd lui cassa la tête d'un coup de
pistolet.
•BOUC s. m. — Crust. Nom donné en
Saintonge au palèmon a dents de scie.
— Doue espagnol, Nom donné en Allema-
gne à un instrument de torture. Cet instru-
ment consiste en une mb n tison de \ is au
moyen desquelles on fixe les coudes du patient
entre ses deux genoux; on courbe -.'n même
temps sa tête presque jusqu'aux pieds. Les
membres étant ainsi assujettis , on passe
entre eux un bâton qui empêche le patient
de bouger, et l'on peut lui infliger toute es-
pèce de châtiment sans qu'il lui soit possible
de faire un mouvement.
BOUCAUMont (Marie-Louis-Auguste), in-
génieur et homme politique fiançais!, né k
liontmarault ( Allier) en 1803, mort en août
1870. Admis a L'Ecole poiwerhniqueen 1820,
il entra, en 1822, dans le corps des ponl et
chaussées, devint ingénieur ordinaire a Ne-
vers (182G-1839), puis fut successivement
ingénieur dans les Ardenues (1840-1843) et
dans la Nièvre (1843-1802). Boucaumont
construisit le pont de Ne vers, un viaduc sur
la Loire, dirigea des travaux de constr
pour le chemin de fer du Centre, pour le ca-
nal des Ardeiu.es, etc. Mis à la retraite en
1863, il devint alors maire de Nevei
iniuistiateur des hospices ot fut, cette même
année, élu, avec l'appui de l'administration,
BOUC
député au Corps législatif dans lu l'e cir-
conscription de la Nièvre par 17,868 voix. Il
alla grossir la majorité qui appuyait aveu-
glément tous les actes d'un pouvoir despoti-
que, et fut réélu au même titre en 1869 par
19,500 voix. Il mourut au début de la guerre
contre l'Allemagne , le 10 août 1870. Il avait
été nommé, en 186e, commandeur de la Lé-
gion d'honneur. — Son frère, Marie-Christo-
phe-Adolphe Boocaumont, né kMontmarault
on 1805, entra en 1824 à l'Ecole polytechni-
que, d'où il passa dans le service des ponts
et chaussées. Apres avoir ère ingénieur dans
l'Allier et dans le Cher, il fut nommé ingé-
nieur en chef en 1847 et dirigea d'importants
travaux de chemin de fer sur les lignes de
Vierzou et de Roanne. Il est devenu ingé-
nieur en chef de la Nièvre et commandeur
de la Légion d'honneur (1861).
* BOCCHA1N, ville de France (Nord), ch.-l.
de cant., arrond. et à 18 kilom. de Valen-
lenciennes, sur l'Escaut, au confluent de la
Sensée; pop. aggl., 1,039 hab. — pop. tôt.,
1,607 hab. t Divisée par l'Escaut en haute
et basse ville, dit M. Ad. Joanne, Bouchain
est entourée d'importantes fortifications et
offre l'aspect d'une citadelle. Des écluses
permettent d'inonder les abords de la place
en cas de siège. ■ Fabriques de sucre; tan-
neries, moulins importants.
BOUCHARD (Charles-Jacques), médecin
français, né k Montier-en-Der (Haute-Marne)
en ] 837. Successivement interne des hôpitaux
de Lyon et de Paris, il se fit recevoir docteur
en médecine de la Faculté de Paris, puis il
est devenu chef de clinique médicale, agrégé
k la Faculté et enfin médecin des hôpitaux
(1870). Entre temps, il avait été l'objet de
plusieurs distinctions pour ses travaux et ses
recherches médicales : il fut successivement
lauréat de la Faculté de médecine de Stras-
bourg et de la Faculté de médecine de Paris.
Le docteur Bouchard est bien connu dans le
monde médical par les nombreuses et savantes
recherches qu'il a faites et qui lui ont permis
de professer brillamment k la Faculté de mé-
decine de Paris la clinique médicale et l'his-
toire de la médecine. Ses principales publi-
cations sont : Recherches sur les éruptions
générales de vaccine (1859, in-8*>) ; Études
expérimentales sur l'identité de l'herpès cir-
ciné et de l'herpès tonsurant (1860, in-8°) ;
Recherches nouvelles sur la pellagre (1862,
in-s°); Des dégénérations secondaires de la
moelle épiniere (1866, in-8°); De la pathogénie
des hémorragies cérébrales (1866, in-s°) ; Tu-
berculose et phtkisie pulmonaire (1868, in-S");
Organieisme et vitalisme (1873, in-8o). il a
consacré, en outre, dans divers recueils, de
nombreux articles à l'étude des maladies des
centres nerveux, des maladies parasitaires,
de la pellagre, de la phthisie, des diabètes et
des altérations humorales, des maladies des
vieillards. En 1876, le docteur Bouchard fit k
la Faculté un cours, qui fut très-remarque ,
sur la prophylaxie des maladies vénériennes
dans l'antiquité et dans les temps modernes;
cette étude, qui abonde en idées neuves, en
savantes recherches, va être incessamment
publiée en volume.
'BOUCHARDAT (Apollinaire), chimiste et
pharmacien français. — Il est né en 1806.
Outre les ouvrages que nous avons cités, on
doit à ce savant : Histoire naturelle (1844,
2 vol. in-12) ; Atlas de botanique (IA44, in-12) ;
Recherches sur la végétation appliquées ,i l'a-
griculture (1846, in-)2) ; Traité sur la maladie
de ta vigne (1853, in 8°); le Travail, son in-
fluence sur ta santé (1862, in-12); [Éau-de-
vie, ses dangers (1863, in-12) ; Rapport sur les
progrès de l'hygiène (1867, in-8°); De la gly-
cosurie ou diabète sucré, son traitement hy-
giénique (1875, in-80), ouvrage tres-remar-
quable.
BOUCHARD-HUZARD (Louis), agronome
et écrivain, né k Paris en 1S24, mort dans
cette ville en 1873. Il s'est adonne d'une fa-
çon toute particulière k l'étude des questions
d'économie rurale. Bouchard était
taire gênerai de la Société centrale d'agri
culture de France et il collabora aux Annales
de l'agriculture, au Journal de la Société
d'horticulture, etc. On lui doit les ou
suivants: Traité des constructions rurc
de leur disposition (1858-1860, 2 vol. in-8u,
avec pi. et flg.), ouvrage réédité e i
1870; Engrais (1869, in-8*>); Ouvrages publiés
jusqu'à ce juur sur les cous truc ions rurales
et sur la disposition des jardins ( 1860, ni-8°) ;
Habitations à l'usage des cultivateurs (1863,
in-8°); Biographie des membres de la S
centrale d agriculture de France (1865-1874,
in-8°); le Château de Voré et ses jar-
dins (1873, in-8°), etc.
'BOl'CHARDY (Joseph), auteur dramati-
que.— Aux pièces dramatiques que nous
avoir; cil ■>' dans la noi ice biogi aphique du
tome U, il faut ajouter l'Armurier de Santiago
(1868). Joseph Bouchardy est mort k Cliàte-
nay «*n mai 1870.
Bouche- «ir la Vérité (la), statue en mar-
bre de M. Jules Blanchard (Salon de 1870,
Il y a l K e, près
L-Maria-in-Cosmedin, un
masque antique, a la bouche largement ou-
verte, encs tré dans les pilastres du portique
ies gens du peuple ont surnomme la
Docca délia Verita (la bouche de la Vérité),
C'est tout simplement une bouche >1
travaillée avec cet art que les Romains sa*
BOUC
vaient appliquer k la décoration. Une vieille
légende attribue k ce masque une propriété
singulière. On prêt. mi! que les dames ro-
inaiues, soupçonnées d'avoir failli, étaient
amenées là parleurs maris, qui leur taisaient
m lue la main dans la bouche du masq
le soupçons étaient fondés, la bouche si- re-
fermait et broyait la main de la coupable. A
ce compte, toutes les dames romaines du-
rent sortir indemnes de l'épreuve, car il est
peu probable que ce masque de marbre ait
réussi k faire jouer ses mâchoires.
C'esl cette légende que M. Jules Blanchard
a traduite, en lui donnant un sens plus mo-
derne, car la toute jeune fille qu'il nous montre
présentant timidement son doigt k la bouche
de marbre est trop jeune pour être mariée,
ou même pour avoir déjà un amoureux. On
menace aujourd'hui à Rome les enfants soup-
çonnés de mensonge de les conduir.
Hor.ra délia Veri/«,et '-'est probablement d'un
petit mensonge que la jeune fille de M. Jules
Blanchard veutse disculper. On pourrait trou-
ver k redire en ce qu'elle est absolument nue
et que l'épreuve en elle-même n'exige rn-n
de semblable; mais les sculpteurs ont rare-
ment, dans les sujets modernes, l'occasion
de légitimer tout k fait l'emploi du nu, si né-
cessaire k la statuaire, et l'on excuse volon-
tiers l'artiste en faveur de ce gracieux corps
de jeune fille, si délicat et si élégant.
BOUCHÉ (Jean-Baptiste), littérateur fran-
çais, né k Cluny (Saone-et-Loire) en 1815. Il
s'est fait connaître par quelques ouvrages
où l'on trouve de la vérité et de l'originalité.
Nous citerons de lui : les Z)>'ut<ies{1844, ïn-8°);
Voyage en Bourgogne (1845, in-8°) ; Christ et
pape ou la Doctrine de Dieu et de ses ministres
(1846, in-12); Idolâtrie des popes. Triomphe
du Christ (1846, in-12) ; Ibérie (1847, in-8°) ;
Druides et Celtes ou Histoire de l'origine des
sociétés et des sciences (1848, in-12); le Scor-
pion politique, satire hebdomadaire qui parut
en 1848; les Scapins de ta république (1852,
iu-S°), poème satirique en ti ente-deux chants;
les Français en Crimée (1856, in-8°), poème
satirique en cinq chants.
'BOUCHENÉ LEFER (Adèle-Gabriel-De-
nis), jurisconsulte. — Il est mort k Elancourt
(Seine-et-Oise) en janvier 1872. Apres la ré-
volution du 4 septembre 1870, il avait été
appelé k faire partie de la commission char-
gée de remplacer le conseil d'Etat. Au mois
d'avril 1871, il fut mis k la retraite et nommé
conseiller d Etat honoraire. Outre les ou-
vrages que nous avons cités, on lui doit :
Principes et notions élémentaires pratiques,
didactiques et historiques du droit public ad-
ministratif (1862, in-8°).
Boucher turc m JérauleM il s), tableau de
M. Gérome. Le personnage est adossé au
mur de sa boutique ; ses bras et ses jambes
bronzés sont nus ; il est jeune ; il tient a la
main sa pipe et montre ses dents blanches,
eu souriant au spectateur. Des quartiers de
viande sont accrochés k la muraille, et des
tètes de chèvre et de mouton sont a terre.
Ce tableau est de très-petite dimension et
la composition en est fort simple , c'est là
néanmoins une des œuvres remarquables de
M. Gérome, tant .sous le raport de l'exécu-
tion, qui est très-fine et a la fois très-ferme,
que sous le rapport de l'expression, qui est
>i une rare justesse. Cet ouvrage a figuré
au Salon de 1863 et k l'Exposition univer-
selle de 1867; il appartenait, k cette dernière
date, à M. J. Hoeg.
BOUCHER (Auguste), littérateur français,
né k Calais en i s 3 r . Elevé de l'Ecole normale
supérieure, il devint professeur au lycée
d'Orléans , puis il quitta renseignement .
M. Boucher est devenu un des rédacteurs du
Correspondant. On lui doit les ouvrages sui-
vants : Morceaux choisis de Ht ter alun
çaise (1865, 3 vol. in-12); Bataille de Coul-
miers, 9 novembre 1870 (1871, in-12); Récits
de l'invasion, jotu nai d'un bourgeois d'O
(1871, in-12); Combat d'Orléans (1872, in 18);
Bataille de toignyt avec les combats de Ville*
pion et de Poupry (1872, in-12); le Prince de
J m, trille pendant la campagne de France
(1874, in-12); Deux ?nazariuades en patois
lis (1875, in-8°), etc.
'BOUCHER DE CHÈVECOBCB DE PF.B-
THES (Jacques), littérateur et arché<
français. — Il est mort a Abbeville en 1868.
ii itre les ou\ rage [Ui i ivon tés, on
lui doit :£e aiion du pauvre (iS42t in-8°);
h<- ta misère (18 10, in-ftoj , Du :
de l'influence par la cAari/e (1846, in-s°); Pe-
solutions de gr mds mots (1848, in-12) ;
.1/ ■ ule et choléra 1 1 s is, in- i ■
sauce a la loi (lsji), iu-8°); Sujt
matigues (1852, 2 vol. in-12); Du vrai dans
eurs et les caractères (1856, in-8°); De
la femme dû is Vétt "ait et
de sa rémunération (1860, ln-8»); De t homme
iluvien et de ses œuvres (i8Cû, in-S*) ;
De la génération spontanée (1861, in-8»);
et blanc, De qui i - fils? (1861,
in-12); natie de l'Angleterre et de
sa durée (1863, in-12); Des outils de pierre
(1865, in-8°) ; Rien ne nait, rien ne meurt, la
mâchoire humaine gnon, Afatt-
velles découvertes (1865, in-s») , Trois se-
maines à Vichy (isùg, in-12); Des idées innées
u-8°).
'BOUC1IEH1E (Auguste), chimiste fran-
çais. — Il est mort en juin 1871.
BOCC
399
'BOrCHTS-DU-MIONB, département «le
France. — il comprend 3 arrondissements!
I >8 communes, 554,911 hab., est
un de ceux qui font partie du 15* corps
et appartient à la 7c inspection
péché k Aix,
, ■ el académie à
Aix. Aux termea de la loi du 24 î
le département des Bouches du-Rhône nomme
3 sénateurs, et, d'après la loi du 30 novem-
bre 1875, il nomme 7 députés.
BOIH.I1ET ( Paul-Emile-Brutus ) , homme
politique français, né k Embrun ( H au tes -
Alpes) en 1840. Reçu licencié k Paris, il se
lit inscrire comme avocat d'abord dans sa
ville natale, puis k Marseille. Chaud partisan
de la République, M. Bouchet prit une part
active au mouvement électoral de Marseille
en 1869 et contribua k l'élection de M. Gain-
betta. Apres la révolution du 4 septeu.
fut nommé substitut du procureur de la ré-
publique k Marseille; s'. -tant démis Je ses
fonctions 1- 23 mars 1871, il fut arrêté peu
après sous l'inculpation d'avoir pris part k
l'insurrection communaliste. Après trois mois
de prison préventive, il passa devant un
conseil de guerre, qui l'acquitta. Au mois
d'octobre suivant, les électeurs du 5e canton
de Marseille le nommèrent membre du con-
énéral, où il vota avec les radicaux.
Des élections partielles ayant eu lieu dans les
Bouches-du-Rhône le 7 janvier 1872, M. Bou-
chet fut porté candidat, concurremment
avec M. Cliallemel-Lacour, et il fut élu dé-
puté par 47,513 voix. Il alla siéger k l'ex-
gauche, aborda k plusieurs reprises la
tribune, vota pour la dissolution, contre la
loi municipale lyonnaise, pour M. Thiers le
24 mai 1873 et rit une opposition constante
tvernement dit de l'ordre moral. C'est
ainsi qu'il se prononça contre la circulaire
Pascal, pour la liberté des enterrements ci-
vils, contre l'érection d«- l'église du Sacré-
Cœur, contre le septennat, contre la loi des
maires. Le 14 mai 1874, il contribua a la chute
du cabinet de Broglie, appuya la proposition
Périer et Maleville et vota pour la constitu-
tion du 25 février 1875, contre la loi sur l'en-
seignement supérieur, etc. Après la dissolu-
tion de l'Assemblée, il se porta candidat k la
députât ion dans la 4* circonscription de
M ai ■ m lie. Touten restant tidèle au programme
républicain qu'il s'était engagé a suivre, il
se prononça contre les idées intransigeantes
q te M Alfred Naquet voulait faire prévaloir,
et qu'il regardait comme absolument nuisi-
bles k L'affermissement de la République. 11
se rit lu défenseur de la politique de .M. Gaïu-
betta et fut élu députe par 8,872 voix.
M. Bouchet a continue a la Chambre k sié-
ger avec les membres de l'Union républi-
caine et a voté, ainsi qu'il s'y était engagé
envers ses électeurs, pour l'amnistie pleine
et entière demandée par M. Raspail.
•BOUCIUTTB (Louis-Firmin-Hervé), phi-
losophe français. — Il est mort a Ver
en 1861.
* BOUCHON s. m. — Techn. Pièce de cui-
vre servant k boucher le trou d'une pierre
uV\ ier.
BOUCHONNE s. f. (bou-eho-ne — rnd. bou-
chonner). Nom d'amitié familière qu'on don-
nai! a nue femme : Ne craignez rien, ma bou-
chonne. (Regnard.)
'BOUCIIOUX (les), bourg de France
(Jura), ch.-l. de cant,, arrond. et a 14 kilom.
de Saint-Claude; pop. aggl., 163 hab. — pop.
tôt. , 879 hab. Ce bourg est composé d'un
grand nombre de hameaux disséminés sur
les deux rives du Tacon. Fabrication des
fromages bleus dits de tieptmoncel.
*BOUCH UT (Eugène), médecin français. —
Outre les ouvrages que nous avons cites, on
lui doit : Traité des signes de ta mort et des
moyens de ne pas être enterré vivant (1S49,
in-12, réédite en 1874); Cérébrotcopie des tu-
bercules de la rétine et de la choroïde
nus à t'ophthalmoscope et indiquait ta tu-
berculose céré brate (Ut>9, in-8»); Des effets
physiologiques et thérapeutiques i
de chlorat (1869, in-8°); Bistoin
cine et des doctrines médicales (iS7;i, s vol.
în-8°) ; U S enfants. Ri <
tomiques et cliniques sur l'endocardite
tante et uteéeeuse des maladies aignés fébriles
in-80), etc.
'bouclier s, m. — Bot. Agaric brévi-
Noin donné k l'apothécie de certains
■
mit t Qi BAU DE \ n. i Fit au: (phi
I belge, né à Bi uxelles dans
in wiuû siècle, mort en
IS34. Il fit d'excellentes études dans
, i . principes de la K
l lat, il tut nommé pr i
de Cobleniz, nui le la directii
droits réunis a Maastricht. A la suite de 4a
fils aine, il entra dans les ordres,
croyant trouver dans d'étroites pratiques re-
ligieuses un adoucisseiu.-iit ■ sa douleur. Après
volution de 1830, il fut envoyé connue
del>-gue du district de IWahm-s au congres
national, où il vota pour l'exclusion de la
maison de Nassau. 11 lit partie de la d
. ii n i jd vint à Paris offrir la couronne
! ■ . : ique au duc de Nemours, (ils de Louis-
Philippe. A l'expiration de sou mandat, il se
retira k Liège, ou il vécut dans l'obscurité.
U légua tous ses biens, qui étaient immenses
400
BOUD
à des communautés religieuses et au sémi-
naire de la ville qu'il habitait.
Bouddhn (HISTOIRE DO) depuis sn n«i«mic*
fana « «* mon, par M™ Mary Summer,
avec préface et index par Ph.-Ed. Foueaux,
professeur au Collège de France (Paris, 1874,
l vol. in-18). Nous empruntons à M. Ad.
Franck les éléments de l'analyse que nous
allons donner de ce livre.
Mme Mary Summer, à qui nous devons
déjà une intéressante notice sur les reli-
gieuses bouddhistes, ne s'est pas bornée à
raconter la vie historique du Bouddha; elle v
a mêlé la légende telle qu'elle s'est formée a
la faveur de l'obscurité qui environne tou-
jours le berceau des institutions religieuses,
par la foi et l'imagination des races les plus
exaltées de l'extrême Orient. Celui qu'on
appelle le Bouddha, c'est-à-dire le suge, le
savant, le seul sage, le seul savant, aussi
longtemps qu'un être de même nom et de
même rang ne l'a pas remplacé sur la terre,
c'est l'incarnation de la sagesse elle-même,
de la sagesse et de la science éternelle et
Universelle, en un mot de la raison divine.
Les documents consultés et mis k contribu-
tion par Mmc Mary Summer placent dans sa
bouche ces paroles significatives : ■ Je suis
le plus grand de tous les êtres; je vain-
crai le démon et je mettrai un terme à la
naissance, à la vieillesse, à la maladie, à la
mort. •
Le Bouddha n'est soumis aux conditions de
la vie humaine que pendant la durée de son
incarnation, ou aussi longtemps qu'il est uni
à un corps; mais la sagesse dont il est In
personnification l'a précédé et lui survivra
de toute éternité. D'autres Bouddhas l'ont
précédé et lui succéderont, sans que la sa-
gesse elle-même soit atteinte dans son unité
et son éternité. Le but qu'elle offre aux
hommes, c'est l'inaltérable quiétude qui lui
appartient au-dessusdes formes particulières
de l'existence, toutes passagères et troublées,
même celles qui nous représentent les dieux.
Cette paix sans interruption et sans mélange
répond, dans le bouddhisme, à l'idée de la
béatitude et reçoit le nom de Nirvana. Mais,
avant même d'être entré dans le Nirvana,
Çakya-Moûni, depuis sa transfiguration par
les austérités de la vie ascétique, dispose à
son gré du monde visible et invisible, comme
le Dieu de la Bible et de l'Evangile.
Le récit légendaire de son existence ter-
restre, tel qu'on le lit dans l'élégant résumé
(]e MmB Summer, suggère à l'esprit un cer-
tain nombre de rapprochements avec les
doctrines du christianisme, qui ne manquent
pas d'intérêt, pourvu qu'on n'y apporte ni
exagération ni esprit de système.
Si le Bouddha n'est pas né d'une vierge,
du moins la femme qui l'a mis au monde,
Mâya-Dêvi, la merveille de la création et le
type de la perfection féminine, n'a mis au
monde que lui, et meurt aussitôt qu'elle lui a
donné le jour.
11 se marie, et la princesse qu'il épouse
est une femme accomplie comme sa mère;
mais il s'impose les lois du célibat au sein
du mariage, et au bout de quelque temps,
après avoir contemplé le spectacle de toutes
les grandeurs et de toutes les misères hu-
maines, il quitte le toit conjugal, le palais de
ses ancêtres, le trône où l'appelle sa nais-
sance, pour aller chercher dans le désert une
vie de pénitence et de méditation.
Dans son austère solitude, il rencontre la
tentation. A lui aussi le démon fait l'offre de
tous les royaumes de la terre s'il veut re-
noncer à son œuvre de rédemption. Le trou-
vant insensible aux attraits de la puissance,
le tentateur en essaye d'autres dont il es-
fièfe un meilleur effet. Par son ordre, les
égions infernales so changent en houris et
mettent en œuvre contre le futur sauveur
iln -enre humain ce que la légende in-
dienne appelle «les trente-deux magies des
femmes. »
I pendant, Mâra (c'est le nom du Satan
indien) échoua complètement dans sa dou-
ble tentative de séduction, dont la dernii re,
par plusieurs détails, a beaucoup d'analo-
gie avec la tentation de saint Antoine. Ajou-
tons qu'elle est racontée avec un véritable
'.aient et une très-grande mesure par l'écri-
vain français.
Les sept semaines de jeûne et d'abstinence
que s'impose Çukya-Mouni avant de rece-
el de promulguer la i velle loi ne font-
[uai mite jours et aux
nte nuits que Mol >e pas la sur le .s
■ i |i a deux 'laides de
l'alliance? On se rappelle les deux faisceaux
de lumière qui ne ci tèrenl point depuis ce
i "ut. du législateur des
Hi breux. Le rél >rmat ur de l'Inde brahma-
nique ''in, lui uu 1. 1 e dont
nous v .... i aminée par
un rayon bui natui permet
une antre c i, il eut, lui Q
tran (I ■ it Thabor ou Le flgu i
lodnimanda.
Elevé bu Û* ■ Ible ■ tes et d<
de la tei i e n pai
que pai le i épi ■ ■< ■
■
Loi, i i , ré lumé
OUtOS les autres, fondement do i
doeti m", est un sermon sur la mon
car il le prononça sur lu montagne d
BOUD
au milieu de ses apôtres réunis autour de lui
pour la première fois.
Parmi les apôtres du Bouddha, il y en eut
un qui le trahit, qui joua le rôle de Judas
Iscariote ; son nom est Dèvadotta. Un autre,
Kaçyapa, est le disciple bîen-aimé qui, s'il
ne dort pas sur le sein du maître, est admis
à l'honneur de reposer près de lui, sous le
même manteau. Il fut appelé plus tard à pré-
sider un concile et concourut avec Nouda, le
cousin de Çakya-Mouni, à la rédaction de la
Triple-Corbeille, c'est-à-dire des livres cano-
niques de la nouvelle religion.
Pour ne pas multiplier indéfiniment ces
rapports, nous ne citerons plus qu'un seul
personnage, mais ce n'est pas le moins cu-
rieux à connaître. Nous voulons parler de la
courtisane Amrapâli, véritable prototype de
Madeleine. Comme la pécheresse de Magdala,
elle avait beaucoup aimé, et il lui fut beau-
coup pardonné. Célèbre par sa beauté et par
ses désordres, elle entendit un jour le Boud-
dha et fut prise de la plus ardente piété pour
sa personne et pour sa loi. Çakya venait
d'accomplir sa quatre-vingtième année ; il
touchait à sa dernière heure et reçut avec
la plus tendre compassion cette brebis éga-
rée qui se réfugiait dans son sein. Il poussa
l'indulgence jusqu'à s'asseoir à la table
d'Amrapâli. Elle ne lui baigna pas les pieds
de ses larmes, mais elle en versa beaucoup
le jour où il lui annonça qu'il allait mourir.
Si imparfaites qu'elles soient, ces ressem-
blances nous prouvent que la nature morale
de l'homme, comme son organisation physi-
que, obéit partout aux mêmes lois et pusse
par des transformations analogues. Ce qui
est accepté depuis longtemps par les sys-
tèmes philosophiques, pour les créations de
la poésie et de l'art et les diverses formes
de l'ordre social, n'est pas moins vrai pour
les croyances religieuses. Seulement, si l'on
veut rester convaincu de cette unité de plan
réalisée et manifestée dans le genre humain
par le progrès des siècles, on se gardera de
la pousser à l'extrême; il faut que l'unité
nous laisse apercevoir la diversité et que les
ressemblances ou, pour mieux dire, les ana-
logies ne nous cachent pas les différences.
C'est précisément ce qui fait la beauté et la
grandeur du tableau mouvant que nous offre
l'histoire. Le petit livre de Mme Marie Sum-
mer est écrit avec tant de conscience et de
mesure, qu'on pourra l'invoquer utilement à
l'appui de ces considérations.
Bouddhisme indien (INTRODUCTION À l 'HIS-
TOIRE du), par Eugène Burnouf (1845;
2c édition, précédée d'une notice de M. Bar-
thélémy Saint-Hilaire, 1876, 1 vol. \n-4o). Cet
ouvrage important est le résultat de longues
études faites par Eugène Burnouf sur des
manuscrits qui formaient une vraie biblio-
thèque bouddhique et qui avaient été donnés,
tant à la Société asiatique de Paris qu'à celle
de Londres, par sir B.-H. Hodgson, résident
anglais à la cour du Népaul. L'auteur a fait
passer dans son livre toute la richesse et
tonte la vie dont l'imagination indoue colore
même les doctrines philosophiques les plus
abstraites, sans rien laisser voir du travail im-
mense auquel il a dû so livrer pour dépouiller
ces manuscrits et les classer par époque.
Ce que Burnouf a tenté de faire, c'est une
reconstruction historique du bouddhisme in-
dou, par laquelle il remonte jusqu'à la pen-
sée et à la personne de son fondateur. Si l'on
songe aux mystères qui entourent le berceau
des religions, surtout dans cette terre des
merveilles, on jugera de la grandeur de l'en-
treprise grâce à laquelle nous pouvons entre-
voir ce qu'était le bouddhisme primitif et en
retrouver le principe et les plus puissants
mobiles.
Dès son apparition, V Introduction à l'his-
toire du bouddhisme eut, en Angleterre et en
Allemagne, un grand retentissement; chez
nous, ce livre passa d'abord presque inaperçu.
Ce n'est qu'après avoir fait le lourde l'Europe
que le nom d'Eugène Burnouf devint illustre
en France. Mais, au moment où la gloire lui
revenait ainsi de tous les côtés, Burnouf
mourut, usé par le travnil.
r.oi i"ii\ nom du régent de la planète
Mercure, dans la mythologie indoue. Il est fils
de Sonia ot de Tara, et le premier roi de la
dynastie lunaire. C'est un demi-dieu chez les
Iudous, ainsi, d'ailleurs, que toutes les autres
planètes. Par là, ces peuples s.- rapprochent
de l'opinion de Zenon, rie Philon et autres
philosophes, qui préiendentque les astres sont
dos animaux dunes de sentiment. Boudha pré-
side au mercredi.
HOUl>lF.lt DE LÀ J0U9SELIN1ÈBE (René),
pu. -ie, historien et antiquaire français, né à
Treiiiy en 1684, mort à Mantes-sur-Seine en
1783. Il annonça de bonne heure de grandes
dispositions pour L'étude, et à l'Age de vingt
ans il -sav:ut, dejît le grec, l'espagnol et le la-
tin. Mais il ne tint pas co que proni.-tijiieni,
ses brillants débuts et no donna que des ou-
vrages d'une i note médiocrité. Noua cite-
rons do lui: Histoire de la république ro-
maine depuis la fondation de ttomt jusqu'à
César Auguste ; Traduction en vers français
de J'Eccleslaste d<- Salomon; Traduction en
vers français de plusieurs satires d'Horace et
de Juvénal. Ces ouvrages ne furent publiés
qu'après ta mort de l'auteur.
* BOUDIN (Jean-Chris lie rn-Murc-Kranç, ois-
1 ph), médecin français. — Outro les ou-
BOUD
vrages que nous avons cités, on lui doit :
Etudes sur le chauffage, la réfrigération et la
ventilation des édifices publics (1850, in-8°);
Statistïgue de ta population de lu France et
de ses colonies (1852, in-8°) ; De la circulation
de l'eau considérée comme moyen de chauffage
(1852, in-8°) ; Histoire du typhus cérébro-spi-
nal (1854, in-8°); Résumé des dispositions lé-
gales et réglementaires qui président aux opé-
rations médicales du recrutement (1854, in-8°);
Traité de géographie et de statistique médi-
cale et des maladies endémiques, comprenant
la météorologie et la géologie médicales, les
lois statistiques de la population, etc. (1S57,
2 vol. in -8°); Eléments de statistique et de
géographie générales (1860, in-12) ; Souvenirs
de la campagne d'Italie (1861, in-8°); Dangers
des unions consanguines et nécessité du croise-
ment dans l'espèce humaine et parmi les ani-
maux (1862, in-8o); Etudes ethnologiques sur
la taille et le poids de l'homme (1863, in-8°) ;
Etudes anthropologiques (1864 , in-8<>), etc
BOUDIN (Amédée), littérateur, né à Paris
en 1814.11 s est fait connaître par un certain
nombre d'ouvrages, pour la plupart ayant
trait à l'histoire, par des notices biographi-
ques, et il a dirigé, avec M. Davons, le re-
cueil intitulé Panthéon de la Légion d'hon-
neur. Nous citerons de lui : Histoire de Louis-
Philippe, roi des Français (1845-1848, 2 vol.
in-8°); Véritable physiologie de la Consti-
tuante de 1848 (1849, 2 vol. in-18); Histoire
de Marseille (1851, in-8°, avec pi.); Satires
prophétiques et poésies diverses (1852, in-S°) ;
Napoléon III (1865, in-12), avec Devons;
Histoire généalogique du musée des Croisades
(1858-1866, 4 vol. in-4°) ; /. Maquet (1869,
in-12); Jules Lacroix (1870, in-12); Révolu-
tions modernes de l'Espagne, 1868-1370 (1870,
in-8°), avec Mouttet; Révolutions modernes.
Le Portugal, 1861-1867(1872, in-8<>); \e Prince
Georges Bibesco (1874, in-8<>), etc.
Boudoir des Mimes (le), théâtre situé rue
des Filles-du-Calvaire, à Paris (1805-1S07).
V. Muses (théâtre du Boudoir des), au tome XI
du Grand Dictionnaire.
BOUDON (Raoul), économiste et publiciste
français, né à Courtalin (Eure-et-Loir) en
1814, mort en 1868. Il s'adonna à l'industrie,
fit une étude particulière des questions écono-
miques, collabora à divers journaux spéciaux
et publia quelques écrits qu'on peut consulter
avec fruit. Nous citerons de lui : Organisa-
tion unitaire des assurances (1840, în-8°), mé-
moire adressé au gouvernement et aux Cham-
bres ; Organisation unitaire et nationale de
l'assurance (1848, in-8u), mémoire adressé à
l'Assemblée nationale; Y Isthme de Suez et la
question d'Orient (1860, in-8o); la Vérité sui-
tes institutions de crédit privilégiées en France,
La Banque de France, le Comptoir national
d'escompte, etc. {\%6î,\i\-&o); Lettre à AI . Emile
Pereire (\8&3,'m-&°); Seconde lettre à M. Emile
Pereire (1863, in-8°); la Vérité sur les che-
mins de fer en France (1864, in-8o); Simples
réponses aux 42 questions de la commission
d'enquête sur la Banque de France (1865,
in-8o ); la Vérité sur la situation économique
et financière de l'Empire (1867, in-8o); la
Production , la consommation et le libre
échange (1808, iu-8°), etc.
BOUDOURESQUE ( Auguste - Acanthe ) ,
chanteur français, né à La Bastide-sur-1'Hers
(Ariége) en 1835. Il lit ses études à Marseille,
puis il entra dans la compagnie du chemin
de fer de Béziers comme piqueur. Depuis
quelque temps, il était aide-conducteur, lors-
que, étant tombé au sort, il fut appelé à ser-
vir dans l'artillerie. De retour à Marseille,
M. Boudouresque obtint un emploi d'inspec-
teur de l'éclairage. Tout en remplissant ces
fonctions, il s'adonna à son goût pour la mu-
sique et se fit admettre comme élevé externe
au Conservatoire de Marseille, où il reçut
des leçons de Benedict et de Morel. Il venait
d'obtenir le second prix de chant lorsque
M. Alttbroise Thomas, l'ayant entendu chan-
ter, fut frappé de sa belle voix de basse et
l'engagea k aller terminer tes études au Con-
servatoire de Paris. Le jeune homme voulut
suivre ce conseil: mais, pendant son voyage,
il prit un refroidissement, sa vois s'altéra et
il no fut point admis au Conservatoire. 11 re-
tourna à M.nseille (1859), où il obtint, peu
après, le premier prix de chant. Au lieu de
tenter la fortune du théâtre, M. Boudou-
resque se lit entrepreneur d'éclairage. En
1862, il obtint, k lu suite d'une adjudication,
l'entreprise de l'éclairage au schiste, qui lui
fut très- fructueuse, et, dix ans aines, il achetu
un des plus beaux cales de Marseille. Une
circonstance fortuite vint enfin le lancer duns
lu carrière du théâtre. En 1874, le baryton
Maurel, ayant voulu faire jouer à Marseille
YErnatti de Verdi, ne trouva pas dans .sa
troupe un chanteur qui pût remplir d'une fa-
çon satisfaisante le rôle de SUva. Il avait eu
l'occasion d'entendre chanter Boudouresque,
dont la voix puissante l'avait vivement frappé.
H le pria de lui venir en aide en jouant le rô!e
do Sllva. Boudouresque y consentit, apprit
en une quinzaine de jours le rôle qu'il devait
chanter en italien et débuta sur le théâtre
Valette le 5 Septembre 1874, avec un si grand
succès, qu'il se décida enfin à se faire chan-
teur, n vint à Paris, obtint une audition de
M. Halaniier, directeur de l'Opéra, et celui-ci
l'engagea pour trois ans, à partir du l«r jan-
vier 1875. Boudouresque débuta au mois d'a-
vril suivant sur co théâtre, dans le rôle do
BOUÉ
Brogni de la Juive. Peu satisfaisant comme
comédien, il donna une excellente opinion de
lui comme chanteur, car sa voix, d'un très-
bon timbre, était d'une parfaite justesse. Il
joua ensuite dans Guillaume Tell, dans la
Favorite, dans les Huguenots, où il remplit le
rôle de Marcel. Au mois de décembre 1876,
il interpréta Beîîram, dans Robert le Diable,
et, cette fois, son succès fut complet.
* BOUE s. f. — Encycl. En 1S23, la ville
de Paris affermait ses boues 75,000 francs;
en 1831, 106,000 francs; en 1845, 400,000 francs,
et en 1874, 600,000 francs. Sur les bénéfices
que les adjudicataires réalisent aujourd'hui,
ils sont obligés de pourvoir aux frais du ba-
layage des rues et du transport des immon-
dices. Le personnel affecté k ce service, qui
demeure sous la direction et la surveillance
de l'autorité, est fixé par le cahier des char-
ges et se compose de plusieurs milliers de
personnes.
— Volcan de boue. V. salse, au tome XIV
du Grand Dictionnaire.
BOUÉ DE VlLLlERS(Amable-Louis), jour-
naliste et littérateur français, né à Villiers-
le-Bel (Seine-et-Oise) en 1834. Il commença
par être ouvrier typographe, puis il servit
dans l'armée, qu'il quitta avec le grade do
sous-officier. Pendant ses loisirs, il compléta
son instruction et devint correcteur d'impri-
merie. Poussé par ses goûts littéraires, il
composa un poôme sur Y Agriculture et se mit
à collaborer k divers journaux de province
et de Paris, dans lesquels il publia des ar-
ticles, des romans, des nouvelles, etc., soit
sous son nom, soit sous les pseudonymes de
docteur Bouge, Raymond de Feri-ièrei, Jac-
ques Artevelde, capitaine Lancelol, Mirlitir.
Eu 1863, il publia les Echos littéraires con-
temporains, puis dirigea, à Evreux, le Petit
Bonhomme d Evreux. Depuis lors, il est de-
venu rédacteur en chef du Progrès de l'Eure
et rédacteur gérant de Y Union républicaine
de l'Eure. On lui doit les ouvrages suivants :
Vierge et prêtre (1862, in-12); Martyrs d'a-
mour (1863, in-12); les Amoureux de Flavie
(1864, in-12); Armand Lebailly (1865, in-18);
Messieurs les pompiers (1863, in-12); la Bible
des pompiers (IS67, in-12, avec grav.), sous
le pseudonyme de capitaine Lancelot. Cet
ouvrage, saisi pour une pièce de vers intitu-
lée les Commandements du pompier, valut à
son auteur une condamnation à 300 francs
d'amende, sous l'inculpation d'outrage à la
morale publique. Depuis lors, M. Boue a pu-
blié : les Pompiers peints par eux-mêmes
(1S68, in-18), nouvelle édition de la Bible des
pompiers, moins les passages incriminés; la
Normandie superstitieuse (1870, in-18); les
Prochaines élections, lettre aux ouvriers et
aux paysans de l'Eure (1871, in-S°), etc.
* BOUÉE s. f. — Encycl. Nous empruntons
a la causerie scientifique de M. Henri de
Parville, dans le Bulletin français, la des-
cription d'une nouvelle bouée automatique
qu"un inventeur américain, M. Courtenay, de
Ibdivild, vient d'expérimenter aux environs
de New-York. Elle fonctionne aussi bien par
mer calme que par mer houleuse, et elle pro-
duit un son suffisamment aigu pour être en-
tendu, même par gros temps, révêlant même
aux habitants du littoral le rhythme dans le-
quel se succède le flot, par suite l'état plus
ou moins agité de la mer au large. Cet in-
strument est simple et nous parait mériter
d'être décrit.
Quelques détails préliminaires sont indis-
pensables.
La va^ue n'est pas produite, comme on le
croit quelquefois, par un transport de l'eau
poussée par le vent; la vague n'est qu'un
gonflement tout local de la mer; l'eau oscille
surplace; chaque particule d'eau part d'un
certain niveau, s'élève et retourne au point
de départ; elle monte une sorte de côte ou
de plan incliné, puis elle le redescend, et ainsi
de suite de proche en proche. Le même phé-
nomène de gonflement local se reproduit sans
cesse. Telle est la vague ordinaire du large
ou ■ vague oscillatoire. •
Il est vrai qu'à l'approche des côtes, le
mouvement de l'eau n'est plus si simple ; non-
seulement il y a gonflement local, mais il y a
aussi translation. Chaque particule monte et
descend, mais progresse aussi, se déplace en
avançant un peu du large vers le littoral.
C'est la vague de translation, une exception,
comparativement à la vague oscillatoire.
Le mouvement superficiel de l'Océan se
communique à une certaine profondeur; le
gonflement descend; l'eau est agitée au-des-
sous ; on admet que l'eau oscille encore à une
distance de la surface égale à la hauteur de
la vague mesurée du creux à la crête.
Une vague de 3 mètres de hauteur, qui a
daiisl'Oeeun environ 10 mètres de longueur (la
longueur est la distance comprise entre deux
vagues, comptées entre deux crêtes), agile
l'eau jusqu'à 3 mètres de profondeur. Il est
vrai qu'il y a encore un peu de mouvement
à 10 mètres, c'est-à-dire à une profondeur
égale à la longueur de la vague; mais ce
mouvement peut être négligé en pratique.
Les vagues les plus hautes que l'on ait ob-
servées au cap de Bonne - Espérance mesu-
raient 13m,75, soit Gm, 09 au-dessus du niveau
moyen et autant au-dessous. Les vagues de
l'Océan, à une certaine distance de la terre,
dépassent rarement 6 mètres. Il résulte de là
que l'on peut compter sur de l'eau calme, qui
BOUF
ne se gonfle plus, entre 3 et 4 mètres; l'agi-
tation y est insensible.
Donc, en immergeant un tube d'une Ion-
gueur suffisante, l'eau de mer qui pénétrera
par le bas dans cette g;<îne abritée contre les
mouvements de la surface sera immobile, un
peu comme celle d'un puits. La mer défer-
ler* autour de la partie supérieure du tuyau ;
mais l'eau, dans 1 intérieur du tuyau, ne par-
ticipera pas à ce mouvement.
La nouvelle bouée est maintenant facile «
décrire.
Imaginez un tuyau de 3 à 4 mètres, ou-
vert eu haut et en bas et fixé au fond de la
mer par des chaînes et une ancre. Introdui-
sons dans cette gaine tin long piston creux,
c'est-à-dire un second tube fermé en haut et |
en bas. Enfin, coiffons ce piston, à sa partie
supérieure, par une bouée.
La bouée, gros flotteur, montera sur place
avec la vague et descendra, et ainsi sans
cesse; comme elle fait corps avec le piston,
il faudra bien que celui-ci monte aussi et
descende dans sa gaîne fixe. Or, le fond et le
haut du piston portent des soupapes conve-
nablement combinées pour qu'à chaque sou-
lèvement l'air soit nppelé du dehors et pé-
nètre sous le piston entre sa base et la nappe
d'eau à niveau fixe, et pour qu'à chaque
descente l'air introduit soit refoulé sous un
sifflet placé au sommet de la bouée.
La bouée fait manœuvrer ainsi une véri-
table pompe à air. L'air est alternativement
appelé et chassé sous le sifflet.
L'intensité de son dépend de l'énergie de
la compression de l'air sous le piston et de la
longueur du tuyau. Or, c'est le poids de la
bouée qui, en descendant, refoule le piston.
Il suffit de donner à la bouée un poids conve-
nable pour engendrer un son aussi intense
qu'on le désire.
La vague ne cessant jamais de se produire,
courte ou longue, petite ou haute, l'appareil
ne cessera jamais de fonctionnel'. Uue houle
longue le mettra en mouvement comme une
lame courte; plus creuse sera la Urne, plus
le son sera étendu. Ainsi, avec des lames de
3 mètres, déferlant au nombre de 8 à la mi-
nute, on entendra 8 coups de sifflet assez
courts; avec des lames de 6 mètres, défer-
lant seulement au nombre de 4 à la minute,
on ne percevra plus que 4 coups de sifflet,
mais beaucoup plus longs. Il y aura des in-
tervalles variables entre les sons, selon les
vagues ; mais l'intensité du son restera con-
stante, puisque la force motrice, c'est-à-dire
le poids de la bouée, reste constante.
Dans les expériences déjà faites, le bruit
du sifflet a été entendu à 9 milles sous le
vent; à 3 mille;, au vent et à 6 milles vent de
travers.
* BOUÈRE, bourg de France (Mayenne),
cant. et à 4 kilom. de Grez-en-Bouère, ar-
rond. et à 18 kilom. de Chàteau-Gontier, près
de la forêt de Bellebranche; pop. aggl.,
785 hab. — pop. lot., 2,002 hab.
* BOCET-V1LLAUMEZ ( Louis - Edouard ,
comte db). — L'amiral Bouet-Villaumez fut
nommé commandant en chef de la flotte de
la Baltique dès la déclaration de guerre à la
Prusse; mais le désarroi qui régnait dans les
sphères gouvernementales et l'indécision qui
présida aux commencements de cette lugu-
bre campagne paralysèrent tous ses moyens
d'action. La France croyait posséder une
flotte puissante : le commandant en chef put
à grand'peine réunir sept frégates et un aviso,
avec lesquels il appareilla pour le Sund le
24 juillet, en présence de l'impératrice, qui
vint assister solennellement au départ. Le
tirant des navires, le manque de troupes de
débarquement l'empêchèrent de tenter quoi
que ce tut. Au moment ou il se proposait
d'attaquer les forts de "Weichselmunde et
Neufahrwafser, placés en avant de Dantzig,
il reçut l'ordre de se contenter de faire le
blocus de la Baltique et ne trouva l'occasion
que d'un seul combat avec la corvette alle-
mande la Nymphe, qui vint se jeter sur le
vaisseau amiral et qui réussit à échapper à
sa poursuite en se réfugiant dans l'embou-
chure de la Vistule. Après le 4 septembre,
l'amiral Fourichon rappela de la Baltique
l'amiral Bouet- Villaumez , qui revint en
France. En passant devant la Jahde, il offrit
vainement le combat à la flotte allemande,
qui refusa de tenter l'aventure. De retour à
Cherbourg, l'amiral Bouet-Villaumez tomba
malade et fut remplacé dans son commande-
ment par le vice -amiral Penhouet. Il est
mort k Maisons-Laffitte en septembre 1871.
BOL'E&IÈRE (la), village de France (Ille-
et-Vilaine), cant. ei k 7 kilom. de Liffré, ar-
wnd. et k 23 kilom. de Rennes ; pop. uggl*.
*28 hab. — pop. tôt., 2,528 hab.
BOUFFAR ( Zulma - Madeleine } ,
française, née en 1844. Elle débuta sur les
théâtres de Bruxelles et de Liège, où Olfen-
bach la remarqua; en 1863, il l'engagea pour
les Bouffer-Parisiens, lui fit chauler, k ErûS,
le principal rôle d'une petite saynète de sa
composition, Lischen et Fritzchen, rôle dans
lequel il la présenta au public des Bouffes en
janvier 1864. Son jeu fin et spirituel, sa grâce
piquante, l'espièglerie qu'elle mettait dans ses
créations furent aussitôt très-goùtés. On la
vit successivement dans les rôles de Mos-
chelta de II Signor Fagotto (1864); de Nini,
dut s les Géorgiennes (1864) ; «le Jeanne et de
aiïPPJLKMKXT.
BOUG
Jean, dans Jeanne qui pleure et Jean qui rit
(1865)- d'Eros, dans les Bergers (1865); d'As-
cagne, dans Didon (1866); de Julie, dans les
Rendez-vous bourgeois. En 1S67, les Bouffes-
Parisiens ayant été momentanément f
MUe Zulma Bouffar entra au théâtre du Pa-
lais-Royal, où elle créa le rôle de Gab
dans la Vie parisienne, de Meilhuc ei (
bach ; ce dernier lui envoya la partition avec
cette dédicace : « A Zulma Bouffar, la Patti
de l'opérette. • Elle joua ensuite GetH
de Brabant au théâtre des Me nus- PI
puis revint au Palais-Royal créer le rôle
d'Hector de la Trompette, dans le Château à
Toto (1868); celui de Léon, dans la Cour du
roi Pétaud (1869); celui de Fragolette, dans
les Brigands (1869). Apres la guerre, elle re-
parut au théâtre de la Gaïté, où Offenbach la
lit engager pour jouer Robin Lusan, dans le
lioi Carotte (1872), puis celui de Ginetta,
dans les Braconniers (1873). Pendant la sai-
son 1873-1874, Mlle Zulma Bouffar fit des
excursions en Belgique et dans le nord de
la France et aborda avec un grand
le rôle de Clairette, dans la Fille de il/me An-
got En 1875, elle créa le rôle de Fantasca,
dans la Reine Indigo, de Johann Strauss, au
théâtre de la Renaissance. C'est un des rô-
les les plus difliciles qu'elle ait abordés.
■ Mlle Zulma Buulfar, dit M. Félix Jahyer,
a de l'esprit et sait le pratiquer, une verve
entraînante, de la grâce et, ce qui est une
qualité excessivement rare, de la gaieté vé-
ritable. Sa voix, sans avoir un grand volume,
porte dans toute la salle, parce qu'elle est
juste et bien posée. Elle chante comme elle
parle, avec un naturel parfait. Nulle n'a plus
qu'elle l'habitude des planches, ce qui con-
tribue puissamment à rendre son jeu aimable
et comraunicatif. ■
• BOOFFAR1CE ou BODFARIK, ville d'Al-
gérie, prov. et k 37 kilom. d'Alger, station
du chemin de fer d'Alger k Oran ; 6,100 hab.
Bouffes d« Nord (théâtre des). Ouvert en
décembre 1876 et situe au coin du faubourg
Saint-Denis et du boulevard de la Chapelle,
c'est, sans contredit, la plus jolie et la plus
coquette salle de spectacle des faubourgs pa-
risiens. La pièce d'inauguration : Ta da da!
revue de l'année 1876, obtint un grand suc-
cès. Les Bouffes du Nord n'ont rien de cuin-
mun avec leur frère aîné les Bouffes-Pari-
siens, dont le public compte la fine fleur du
monde et du demi-monde. A la Chapelle,
la chope classique triomphe et le cigare fra-
ternise avec la pipe. Jusqu'à présent le ré-
pertoire s'est composé de vaudevilles, d'opé-
rettes et de chansons. Mais dans les fau-
bourgs on raffole du drame ; aussi la direction
des Bouffes du Nord prendra- 1- elle sans
doute le parti de substituer les poignards des
traîtres et les sanglots des filles perdues aux
maillots des divas d'opérette et aux joyeux
flonflons de la chansonnette. Singulière po-
pulation que celle de nos faubourgs I elle s'a-
muse beaucoup plus quand elle pleure que
lorsqu'elle rit 1
BOUGARD (Emile), médecin français, né à
Damremont (Haute-Marne) en 1832. Elève
de l'Ecole de médecine de Paris, il y prit le
diplôme de docteur en 1857. M. Bougard s'est
occupé d'une façon toute spéciale de l'étude
des eaux thermales appliquées k la thérapeu-
tique. Il est devenu médecin de l'Hôtel-Dieu
de Bourbonne-les-Bams et du grand hôpital
militaire thermal qui y a été établi. [| est
membre de la Société d'hydrologie mé
de Paris, de la Société historique el ai
logique de Langres, de la Société de méde-
cine de Strasbourg, etc. Ses principaux ou-
vrages sont : Relation du grand incendie ar-
rivé à Bour bonne -Us- Bains, en Champagne,
le 1er niai 1717, avec introduction et notes
(1862, in- 12); Bibliotheca Borvoniensis ou Es-
sai de bibliographie et d'histoire, contenant
la reproduction de plaquettes rares et cu-
rieuses et le catalogue raisonné des ouvrages
et mémoires relatifs a l'histoire de Bour-
bonne et de ses thermes (1865, in-8°) ; les
Eaux salées chaudes de Bourbonne-tes-Bains
(1866-12); les Eaux chlorurées sodiques ther-
males de Bour bonne- les- Bains et les eaux si-
milaires d'Allemagne (1872, in-80), etc.
BOUGAUD (Emile), théologien franc ■
à Dijon en 1824. Il étudia la théologie au sé-
minaire de Saint-Sulpice, k Paris, et reçut
la prêtrise dans cette ville. De retour dans sa
ville natale , il fut chargé d'enseigner le
dogme et l'histoire ecclésiastique au grand
ire. Plus tard, l'abbé Bougaud fut
Dominé aumônier du monastère de la N
tion, puis l'évéque Dupanloup l'appela a Or-
léans pour y remplir les fonctions de \
i i connaître par un i
nombre d'où \ i , ir son talent comme
prédicateur. L'abbé Bougaud a ;
I fréquemment d a b i ent ■■■ el ai s*
divers* de Paris. Nous citerons de
lui : Etude historique et critique sur la mission,
les actes et te culte de saint Bénigne, apôtre
de Bourgogne (Autun, 1859, in-S<>); Histoire
de sainte Chantai et des origines de ta Visi*
talion (1861, 2 vol. in-8°) ; histoire de sainte
Monique ( 1865, in-8°); Panégyrique de Jeanne
Darc (1865, in-8°); 1 Agriculture et la France
(1868, in-8°); le:> Expiations de la France
(1874, in-8°); Histoire de la bienheureuse
Marguerite-Marie et des origines de la dévo-
tion au Sacré-Cœur de Jésus (1874, in-8° et
;n-12); le Christianisme et les temps présents ,
BOUI]
la religion et l'irréligion. Jésus-Christ (1871-
1874, 2 vol. in-8°), etc.
* BOUGIE, ville et port de l'Algérie, prov.
16 kilom. de Constantine, à 210 kilom.
d'Alger; 3,800 hab. Par décret du 10 mars
1873, un tribunal de première instance y a
été établi.
BOUGIRONNER V. n. OU intr. V. BODGE-
Ronnkr , au tome II du Grand Dictionnaire.
* BOUG1VAL, bourg de France (Seine-et-
Oise), canton et à 6 kilom. de Marly-le-Roi,
arrond. et à 9 kilom. de Versailles, sur la
rive gauche de la Seine; | op. aggl., 2,080 hab.
— pop. tôt., 2,085 hab.
" BOUGLON, bourg de France (Lot-et-Ga-
ronne), ch.-l. de cant., arrond. et k i 5 kilom.
de Marmande, sur une colline dont la base
est baignée par l'Avance ; pop. aggl., 154 hab.
— pop. tôt., 745 hab.
* BOUGUENAIS, bourg de France (Loire-
Inférieure), cant. et k 3 kilom de Bouaye,
arrond. et à 18 kilom. de Nantes, près de la
rive gauche de la Loire; pop. aggl., 384 hab.
— pop. tôt., 3,709 hab.
* BOUGUEREAU (Adolphe-William), peintre
français. — Parmi les dernières productions
de cet artiste très-distingué, nous citerons :
VAge d'or (1S67); Pastorale, Enfants endor-
mis (1868); Apollon et les Muses, plafond qui
orne la salle des concerts au Grand-Théâtre
de Bordeaux; Entre la Richesse et l'Amour
(1869); Baigneuse, le Vœu à sainte Anne,
Pendant la moisson, Faucheuse (1872) ; Nym-
phes et Satyres, Petites maraudeuses ( 1873 ) ;
la Charité, Homère et son guide. Italiennes à
la fontaine, la Vierge, l'Enfant Jésus et saint
Jean-Baptiste, tableau qui fut tres-reinarqué ;
Flore et Zéphire, Baigneuse (1875); Pietà
(1S76), tableau qui appartient au prince Paul
Demidoff; la Vierge consolatrice, composition
sage, harmonieuse, d'un sentiment contenu,
et la Jeunesse et l'Amour (1877). Dans ce der-
nier tableau, la Jeunesse est personnifiée par
une jeuue fille nue qui se retourne en sou-
riant vers l'Amour qu'elle porte sur ses épau-
les. C'est une composition pleine d'élégance
et de fraîcheur. M. Bouguereau a exécuté
d'importantes peintures dans des chapelles
de l'église Saint-Augustin, k Paris. Il a ob-
tenu une médaille de 3« classe k l'Exposition
universelle de 1867, a été nommé membre de
l'Académie des beaux-arts en 1876 et a reçu,
cette même année, la croix d'officier de la
Légion d'honneur. Les œuvres de cet artiste
ont une grande correction de dessin , et
l'exécution en est soignée au point de deve-
nir monotone et froide. Ce qui leur manque,
c'est l'originalité et la vie.
* BOUGY (Alfred-James-Louis-Joseph de),
littérateur français. — Il est mort en sep-
tembre 1871. Ses derniers ouvrages sont :
les Bourla papei (brûleurs de papiers), ro-
man rustique vaudois (1869, in-12); Stendhal,
sa vie et son œuvre (1869, in-8°).
BOUHATI s. m. (bou-a-ti). Bot. Arbre des
Indes orientales.
* BOUH1ER DE L'ÉCLUSE (Robert-Con-
stant), homme politique. — Il est mort à Pa-
ris eu janvier 1870.
BOUHIRA, village, d'Algérie, dans la pro-
vince de Constantine, k 12 kilom. de Sétif. Il
a été bâti en 1854, par la Compagnie |
voise, pour des colons suisses; 1,303 hab.,
dont 165 Français et Européens. Il est deveuu
ch.-l. de commune.
BOI IIY (Joseph- Jacques-André), artiste
lyrique, né a Verviera (Belgique) en 1847.
i . . i du Conservatoire de Liège, il y rem-
porta le premier prix de chant; n entra
immédiatement après au Conservatoire de
Paris, sous la direction de son compatriote,
M. Masse t. Aux concours généraux du mois
de juillet 1869, il obtenait le premier prix de
chant, le second prix d'opéra-comique et le
premier prix d'opéra. Ce triple succès le lit
er aussitôt a notre Académie nationale
de musique ; mais les événements do 1870 et
1871 reculèrent ses débuts de deux années.
Ce fut aux obsèques d'Auber. lo 15 juillet
1871, que le jeune chanteur se lit entendre au
public pour la première fois. Il chanta, à i é-
de la Trinité, un Benedictus d'Auber,
qui fut très -remarqué. La critique s'a<
i louer le velouté de son organe, le senti-
ment profond de son chant.
Quelques jours plus tard, Bouhy
H Faure dans le rôle .lo Méphisto-
, hél s. Il remplit ce rôh
dant quinze i jusqu'à la fin
lire, où il qui!
pointements qui lui étaient faites ne lui pa-
raissant pas s
Quelques mois api
garo, avec M""' Mi lan-< 30 no-
re 1872, il fit sa | ' ,|;"^
Don César de Bazan de Massenei. Il joua en-
0 et Juliette,
dans fjîa/afeeetdans Maître Wolfram.
Le 24 mars 1874, eut lieu k l'Opéra-Co-
miquo la première audition do Mane-Mag-
deleine, de Massenet, ou Bouhy se fit beau-
coup remarquer; mais il obtint surtout la
: du public dans la reprise de Joconde,
■ son goût et
son style dans l'art do phraser Lui conquirent
tous les suffrages.
dernière création de Bouhy à 1 1 1
BOUI
401
Comique fut dans la Carmen de Georges B«-
zet (3 mars 1875), où il joua avec beaucoup
Q et d'entrain le rôle du tauréador
Escamillo.il entra ensuilek l'Opèra-National-
Lyrique et remporta un véritable triomphe
eu créant le rôle du nègre Doiningue, dans
Paul et Virginie. C'est là qu'il a déployé
toutes les qualités qui font de lui un chanteur
de premier ordre, k la voix large, vibrante,
souple, pleine de style et de goût.
M. Bouhy a épousé en 1876 Mlle Rei-
chemberg, de la Comédie-Française.
• BOLIDES, BOUWÉ1IUDES ou DAÏLAMI-
TES, dynastio musulmane q n dant
pins d'un siècle sur la moitié occidentale de la
Perse (933-1055), et dont les princes portent
aussilenomethnique I .Duîlémites
ou Dilémites, ] arce que leur fondateur, Bouiah,
était originaire du Daïleni , canton umnta-
gneux du Ghilan. Lorsque l'empire musul-
inan se démembra, la Perse, ou Iran, .vu lieu
de se fortirier à la suite de ces circonstances,
se morcela et devint la proie des aventuriers
qui se montrèrent les plus audacieux. C'est
miisi que les Bouides arrivèrent à la souve-
raineté , eux qui jusqu'alors avuient loué
ervices au plus offrant, comme les
Suisses de notre histoire moderne. Au com-
ment du Xe siècle, les gouverneurs en-
voyés de Bagdad trouvaient encore de l'obéis-
sance dans les provinces occidentales de la
l'erse; mais les régions du nord-ouest s'é-
complétement affranchies. C'est ainsi
que le Mazenderan, le Ghilan, le Tabaristan,
le Djebe] étaient tombésau pouvoir de chefs
indigènes. Parmi ces derniers se distinguè-
rent de bonne heure les trois tils de Bouiah :
Ali, Haçan et Ahmed, plus connus dans l'his-
toire arabe sous les noms de Imàd-Eddaula
(cotome), Rokn-Eddaula (appui) el Mo'izz-
Eddaula (renfort de l'Etal). Us avaient con-
quis par leur bravoure les premiers grades
dans l'armée de Mékan, usurpateur du Ta-
baristan , puis dans celle de Mardawéidj ,
maître du Daïlem , lorsqu'ils résolurent ne
faire la guerre pour leur propre compte.
Imad, suutenu par ses deux frères, s'empara
d'Ispahan, occupa la province de Fars ou
Perse proprement dite (933) et établit son
quartier geiier.il a Schiraz l'année suivante.
Mardawéidj ayant été ass s sol-
dats, liuàu s'euii ara do ses Etals. Bientôt
après, ses deux frères, à la tète chacun d'une
année, l'un au nord, l'autre au sud, lui sou-
mirent toute la Perse occidentale (937-938).
Pendant ce temps, uue anarchie complète
régnait k Bagdad ; les trois Bou.des en proli-
tèrent pour marcher sur cette ville et s'en
emparer. Le calife Mostakfi dut subir leur
protection et les combla do distinctions ; bien-
tôt, ils furent complètement les maîtres de
Bagdad. Les trois frères restèrent toujours
unis, mais la mésinl s pas k
éclater entre leurs héritiers, ce qui amena
peu k peu la décadence de leur autorité. Us
se divisèrent en deux branches, dont l'une
domina a Bagdad, et l'autre sur le Fars. Le
dernier rejeton de cette dynastie s'éteignit
vers la rili du XI» siècle, lie possédant plus
qu'un petit apanage dans les Liais qu avaient
gouvernés ses ancêtres.
• BOUILII ET (Louis), poète et auteur dra-
9 français. — Il est mort a Rouen lo
15 août 1869. Eu 1872, on a représenté de
lui a l'Odéon un drame p quatre
-i en vers, Mademoiselle Alssé (18K,
in-12), dont le succès a ele médiocre. Cette
même mi, M.Gustave Flaubert,
qui avait (orme un comité pour lui ériger un
inonumenl i Ro len, a réuni et publie les
re> chansons , poésies posthumes de
Louis Bouilhet (1872, in-8°, ave
recueil qui n'a rien ajouté k la réputation de
son auleur.
•BOU1LLARGCES, bourg do Fri. nce (Gard),
arrond. et a 7 kilom. de Nîmes; pop.
aggl., 2,040 hab. — pop. lot., 2,881 hab.
BOUILLE (Pierre), historien belge, né à
Dinant-sur-Meuse en 1575, moi
vers 1010. Il entra de lionne heure
!i remarquer
ir ses leiidau i irsou
savoir. i)n a de lui : Histoire de la der.ou-
; merveilles de l'image de Noire-Dame
de Foy (Douai, 1020, in-lî); Histoire de Mo-
tre-Dame de Miséricorde, honorée chez les
religieuses carmélites de Marchiennes-au-
Potit, etc.
BOUILLE (Jean-Baptiste de), prélut fran-
çais, i.o en Auvergne en I75tl, mort ou 1S42.
m tio quand
n. Il eiiugra on Alloina-
ndil a la Martinique, où il fut
è d'administrer une | iroi i sezim-
des Bourbon^ en
, il revint i Paris et fut nommé au-
la duchesse d'Allgoulèliie, puis
de Poitiers eu 1819. Il occupa ce
^squ'k sa mort.
BOUILLE (comte de), sénateur français,
no en 1820. Frère du gênerai do Bouille et
in du marquis de Bouille, ambassadeur
i Madrid , il s'occupait i
. ni d'agriculture dans ses domaines
de la Nièvre, lorsqu'il fut envoyé a l'As-
semblée nationale pur les élections du 8 fe-
is7i. 11 siégea pnriiii les membres do
la droite monarchiste, vota pour les prières
publiques, l'abrogati d'exil, le ren-
,.-nt do M. Thiers l'état de siège, la
51
402
BOUK
loi des maires, l'église du Sacré-Cœur, la loi
de l'enseignement supérieur, et contre la dis-
solution de 1874, l'amendement Wallon et les
lois constitutionnelles. Il a été nommé séna-
teur amovible en 1876 et il siège a droite, au
Sénat, comme auparavant à la Chambre.
BOUILLÉE s. f. (bou-llé; Il rail. — rad.
bouillir). Action de faire bouillir : On entend
far distillation la bouillée des matières pre-
mières; par rectification , la bouillée des
flegmes. (Loi belge.)
* BOUILLEUR s. m. — Bouilleur de cru,
Propriétaire qui, pour obtenir de l'alcool, dis-
tille les vins, marcs, cidres, prunes, ceri-
ses, etc., provenant exclusivement de ses ré-
coltes.
— Encycl. Une loi du 2 août 1872 avait
assujetti à l'exercice les bouilleurs de cru,
en leur accordant toutefois l'exemption de
tout impôt pour 40 litres d'alcool; mais une
autre loi du 21 mars 1874 avait réduit cette
exemption à 20 litres. Enfin, le 14 décembre
1875, sur la proposition de M. Ganivet, l'As-
semblée nationale adopta la loi dont la te-
neur suit :
■ Les propriétaires qui distillent les vins,
marcs, cidres, prunes et cerises provenant
exclusivement de leur récolte sont affran-
chis de l'exercice. •
* BOU1LL1ER ( Francisque ) , philosophe
français. — En 1866, il devint membre du
conseil supérieur de l'instruction publique et
fut nommé, au mois d'octobre 1867, directeur
de l'Ecole normale supérieure. Après la ré-
volution du 4 septembre 1870, il a été rem-
placé dans ces fonctions par M. Bersot, mais
il a continue à être inspecteur général. Les
derniers ouvrages qu'il a publiés sont : Du
plaisir et de la douleur (1865, in-12) ; Ana-
lyse des ouvrages de philosophie du baccalau-
réat, complété par M. Ferraz (1868, in-12) ;
De la conscience en psychologie et en morale
(1872, in-12); Morale et progrès (1875, in-12),
ouvrage qui a donné lieu à d'assez vives con-
troverses et dans lequel M. Bouillier se pro-
nonce contre le progrès. En décembre 1875,
il a été nommé membre titulaire de l'Acadé-
mie des sciences morales et politiques.
* BOUILLON s. m. — Sorte de restaurant
où l'on a la prétention de donner d'excellent
bouillon, connu aussi sous le nom d'ETABLis-
SEMENT DK BOUILLON ! Les BOUILLONS Duval.
* But IN, petite ville de France (Vendée),
cant. et à 10 kilom. de Beauvoir-sur-Mer, ar-
rond. et à 63 kilom. des Sables-d'Olonne,
dans l'Ile de son nom, sur un rocher autour
duquel l'île s'est formée ; pop. aggl., 1,477 hab.
— pop. tôt., 2,776 hab.
BOUIS (André). V. Booys, dans ce Sup-
plément.
* BOU1SSON (Etienne-Frédéric), chirurgien
français. — En 1863, il devint correspondant
de l'Académie des sciences et fut nommé, en
1868, doyen de la Faculté de médecine de
Montpellier. Lors des élections du 8 février
1871, les électeurs de l'Hérault l'envoyèrent
à l'Assemblée nationale par 51,724 voix. Il
alla siéger au centre droit dans les rangs des
adversaires de la République, vota pour les
préliminaires de paix, l'abrogation des lois
d'exil et la validation de l'élection des prin-
ces d'Orléans, pour la pétition des évéques
relative au pouvoir temporel du pape, pour
la proposition Rivet, contre le retour de l'As-
semblée à Paris, pour le maintien des traités
de commerce. Le 24 mai 1873, M. Bouisson
se joignit à la coalition qui renversa du pou-
voir M. Thiers. Toutes les mesures ultra-
réactionnaires proposées par le gouverne-
ment de combat trouvèrent en lui un parti-
san déclaré. Il vota pour le septennat, contre
les propositions Périer et Maleville , contre
la constitution du 25 février 1875, pour la loi
sur l'enseignement supérieur, etc. A diver-
ses reprises, il prit part aux discussions de
l'Assemblée, notamment au sujet des com-
missions administratives des établissements
de bienfaisance, du budget de l'instruction
publique, de la création des Facultés de mé-
decine, etc. En 1873. il devint membre du
conseil supérieur de l'instruction publique et
:tilministrateur provisoire de l'Académie de
Montpellier. Apres la dissolution de l'Assem-
blée nationale, les électeurs ne crurent pas
devoir renouveler sou mandat a M. Bouïsson,
qui rentra dans la vie privée (1876). Outre
les ouvrages que nous avons cités, on lui
doit : lea Statua de La Peyrou.se et de liar-
tluz, a Montpellier (1865, iu-8°); Yiiydrocèle
par une hernie volumineuse (1865, in-8°).
•BOUJARON s. m. — Ichthyol. Nom vul-
gairn d'un poisson de mer.
'BOUKUARIE.— Eu 1873, un traité fut con-
clu entre lu Russie et !•.■ sac de Boukharie,
désigné sous le titre d'émir. Nous en don-
nons le texte, toi qu il a été \< iblié otticielle-
menta.Vunt l'L-im^bourg, à lu lin de la même
année :
«Article icr. Les frontières entre la Bou-
kharie <-t W Russie resl qu'au-
paravant, à l'exception du t-'
ment annexé h la Russie turlarive di
1 Ainon-I'ai i.i ••! qu" I ' 1
kli.irie.
• Art. 2. Toutes les routes de cum
entre la Russieol la Bout
ment à travers le» territoires des deux
tlals.
BOUL
» Art. 3. Tous bâtiments russes ou boukha-
riens appartenant soit aux gouvernements
respectifs, soit aux particuliers, sont admis à
la libre navigation sur le territoire de l'autre
partie contractante.
» Art. 4. Les négociants russes ont le droit
de construire des ports sur les rives de l'A-
mou-Daria comprises dans le territoire de
Boukhara. Le gouvernement de Boukhara
est responsable de la sécurité de ces ports, et
les sites choisis pour leur établissement de-
vront être soumis à l'approbation des autori-
tés russes.
■ Art. 5. Toutes les places de la Boukharie
sont ouvertes au commerce russe, et les ca-
ravanes russes jouiront du droit de libre tran-
sit sur le territoire boukharien tout entier.
■ Art. 6. Une taxe de 2 1/2 pour 100 ad va-
lorem est levée sur toutes marchandises en-
voyées de Russie à Boukhara, et vice versa,
et une taxe de 1,40 pour 100 sera levée sur le
territoire turkestan.
» Art. 7. Les marchandises expédiées par
les négociants russes pour les pays limitro-
phes de la Boukharie circuleront libres de
droits à travers le territoire de ce dernier
Etat.
» Art. 8 et 9. Il est permis aux marchands
russes d'établir des comptoirs et des agences
commerciales dans les diverses parties de la
Boukharie, et les marchands de ce dernier
Etat auront le droit de posséder les mêmes
établissements sur le territoire turkestan.
» Art. 10. Les deux gouvernements s'en-
gagent à considérer les traités de commerce
comme sacrés et à les observer fidèlement.
» Art. 11 et 12. Il est permis aux sujets des
deux puissances contractantes d'exercer tout
commerce quelconque sur le territoire de
l'autre et d'acquérir des immeubles qui res-
teront soumis aux lois du pays.
» Art. 13. Les sujets russes recevront de
leur gouvernement des certificats de voyage
qui leur donneront faculté de voyager libre-
ment dans la Boukharie.
• Art. 14. Le gouvernement de Boukhara
s'engage à ne pas donner asile aux réfugiés
ou aux autres fugitifs venant de la Russie,
quelle que soit leur nationalité.
» Art. 15. L'émir de Boukhara maintiendra
à ses frais un envoyé à Tachkend.
■ Art. 16. Le gouvernement russe main-
tiendra son représentant à Boukhara à ses
frais et dépens.
» Art. 17 et 18. L'émir de Boukhara abolit
la traite des esclaves dans tous ses do-
maines. ■
Ce traité fut rédigé en langue russe et en
langue turcoraane. L'indépendance de la Bou-
kharie y est verbalement reconnue, mais il
est évident qu'il la place sous la dépendance
réelle de la Russie.
BOULANGE s. f. (bou-lan-je — rad. bou-
langer). Tout ce qui se rapporte au travail et
au commerce des boulangers.
•BOULANGÉ (Louis, ou plus exactement
Louis-Jean-Baptiste), paysagiste français. —
Parmi les tableaux qu'il a exposés depuis
1865, nous citerons : Une lisière de forêt,
Sous bois (1866); les Laveuses aux sources de
la Charente, le Soir (1867); Souvenir de la
forêt de Fontainebleau, Vue prise aux envi-
rons de Bomainville (1868); le Chemin des
carrières, la Prairie (1870); Sous bois (1872) ;
la Prairie (1876).
BOULANGER (Baudouin), général français,
né dans la première moitié du xvme siècle,
mort en 1794. Il succéda à Santerre dans le
commandement de la garde nationale de Paris,
mais se lassa bientôt de rester dans la capitale
tandis qu'on se battait aux frontières, donna
sa démission et servit dans les armées du
Nord en qualité de général de brigade. Au
9 thermidor, il se déclara pour Robespierre,
fut décrété d'accusation, arrêté et exécuté
quelques jours après.
• BOULANGER (Ernest-Henri-Alexandre),
compositeur français. — Ses dernières œu-
vres sont deux opéras-comiques qui ont eu
du succès : Don Quichotte, en trois actes, re-
présenté au Théâtre -Lyrique en 1873, et
Don Muscarade, en trois actes, représente en
1875. M. Ernest Boulanger a été décoré de
la Légion d'honneur en 1869.
• BOULANGER (Louis), peintre français. —
Il est mort à Dijon le 5 mars 1867. Les der-
nières productions de cet artiste, qui jouit
pendant un temps d'une grande vogue et qui
mourut presque oublié, sont : la Sainte l'a-
mille, Ne crains rien, tu portes Crsar et sa
fortune (1865); Vive la joie/ Un concert pi-
caresque (1866); l'Incendie de Sodotne, les
Moutiëres (1867).
' BOULANGER (Gustave - Rodolphe - Cla-
rence), peintre. — Nous citerons, parmi les
dernières <_eu vies qu'il a envoyées aux Salons :
Djeid rt itahia (1865) ; Catherine Jrc chez M>-
hemet-Daltadji, Une marchande de couronnes à
Pompèi (1866); le Mamtllare, le portrait de
jflls N'Ualie , de la Comédie - Française
(1867) ; El-Uiassenb, la Promenade *ur la voie
des tombeaux, a Pompei (186'J) ; C'est un émir,
les Chaouches du £Jakem(\&lQ); Attendant le
m- ,-t maître (1K72) , la Quête de l'Aïd-
Srir, à Biskra (1873); la ViaAppia au temps
:•■ (1874); le Gynécée (1875); Un bain
d'été à Pompèi , Comédiens romains répétant
leurs rôles (1876): Saint Sébasti'-t ei l'empe-
• reur Ma cimitien hercule (1877). M. Rodolphe
décoré cii 1865.
BOUL
BOULAQ, ville de la basse Egypte. V. Boo-
lak, au tome II du Grand Dictionnaire.
'BOULAY, ancienne ville de France (Mo-
selle). — Cédée à l'Allemagne par le traité de
Francfort du 10 mai 1871, cette ville est au-
jourd'hui comprise dans l'Alsace-Lorraine ;
ch.-l. de l'arrond. du même nom, à 26 kilom.
de Metz; 2,851 hab. Fabriques d'outils ara-
toires et de produits chimiques; quincaillerie
et tanneries.
BOULDUC (Gilles-François), chimiste fran-
çais, né à Paris en 1675, mort à Versailles en
1742. Son père était professeur de chimie du
Jardin du roi et dirigea ses études avec suc-
cès. Gilles-François put lui succéder dans sa
chaire. On a de lui plusieurs mémoires pu-
bliés par l'Académie et relatifs aux questions
qui faisaient l'objet de ses études. On lui doit
notamment : Analyse des eaux minérales de
Bourbon- V Archambault , de Forges et de
Passy ; Mémoire sur les purgatifs hydrago-
gués; Expériences sur les lessives de salpêtre
et sur les eaux mères du nitre.
•BOULE s. f. — Boule de stalle, Celle qui
couronne le poteau de face d'une stalle dé-
curie.
— Boule à gibecière. Heurtoir dont la bou-
cle a la forme d'une gibecière.
— Ferrures à boute, Se dit des fiches, des
paumelles , des pivots qui sont ornés de
boules.
Boule de Neige , opéra-bouffe en trois ac-
tes, paroles de MM. Nuitter et Tréfeu, musi-
que de M. Jacques Offenbach ; représenté sur
le théâtre des Bouffes-Parisiens en décem-
bre 1871. M. Jacques Offenbach tient abso-
lument à faire sortir ses chansons du gosier
des bêtes. Serait-ce pour punir la muse de
ses résistances ou pour mieux mystifier un
public dont il a été pendant vingt ans l'en-
fant gâté? Nous avons eu le chien de Barkouf,
à l'Opéra-Comique, que Scudo appelait plai-
samment une chiennerie en trois actes. Ici,
c'est un ours, appelé Boule-de-Neige, qui est
le héros de la pièce. Cet ours est le monar-
que imposé par le Grand Kan à un peuple in-
gouvernable et trop couturnier de révolu-
tions. Cet ours, transformé en hospodar, si-
gne de sa griffe les décrets les plus grotesques,
sur l'injonction d'une dompteuse nommée
Olga. Un vitrier réfractaire, amant de la
dompteuse, se revêt de la peau d'un ours
pour échapper aux sbires qui le pourchas-
sent, et Boule-de-Neige est supplanté par lui.
Le nom du premier ministre devrait servir de
titre à la pièce; il s'appelle Balabrelok. On
a remarqué la romance des Souvenirs, les
couplets de la Muselière, la complainte de la
firande Ourse, un quartetto et un sextuor syl-
abique. Cet ouvrage a été joué par Désiré,
Berthelier, Moutrouge, Edouard-Georges et
Duplessis, M«ne3 peschard, Thierret, Bonelli
et Nordet.
• BOULEAU s. m. — Bouleau de Constantino-
ple, Nom vulgaire de l'aune h feuilles oblon-
gues.
* BOULET s. m. — Encycl. On s'est long-
temps contenté, pour la forme à donner aux
projectiles des bouches à feu, de la première
solution qu'avait fournie le hasard ; quand on
a voulu déterminer les conditions rationnel-
les qui pourraient faire produire à ces pro-
jectiles tout l'effet utile possible, il n'a pas
été difficile d'apercevoir que ces conditions,
ayant pour objet l'étendue de la portée et la
justesse du tir, pouvaient se résumer comme
il suit : réduction au minimum de la résis-
tance de l'air, suppression du vent, combus-
tion complète de la poudre, rectitude de la
trajectoire. Quelques mots suffiront pour mon-
trer l'importance capitale de ces trois pro-
blèmes. Le vent, ou jeu du projectile dans
l'âme de la pièce, est évidemment très-nui-
sible à la justesse du tir, puisque l'âme de la
pièce est la directrice principale qui déter-
mine la trajectoire. De plus, les vides entre
le boulet et l'âme donnent lieu à de notables
déperditions de gaz ; la pièce, avec ces vides,
peut être considérée comme une mine qui
aurait des fuites. La résistance de l'air est
également un obstacle qui diminue notable-
ment la portée, obstacle d'autant plus sé-
rieux, dans ce cas spécial, qu'il s'accroît
dans une énorme proportion avec la vitesse
du projectile. Enfin, l'incomplète combustion
de la poudre est un inconvénient non moins
sérieux. On sait, en effet, que l'inflammation
de la poudre est loin d'être aussi instantanée
que pourrait le faire croire la rapidité de
ses etlets. Les premiers gaz dégages entraî-
nent le projectile; le reste se produit lorsque
l'ob itacfe à vaincre a déjà cédé et disparu. Il
y a donc un intérêt capital à retenir le projec-
tile le plus longtemps possible dans l'arme,
pour donner aux gaz le temps de se produire
et de se détendre, absolument comme on nié-
nage la détente de la vapeur pour lui faire
produire la plus grande somme possible d'effet
utile.
De ces trois problèmes, le premier était le
plufl facile a résoudre, car il se réduit a une
simple question de géométrie depuis long-
temps résolue par les constructeurs mariti-
mes : trouver le solide de moindre résistance
pour uu corps qui se meut dans un fluide. Le
calcul a démontré que ce solide estcylindro-
ogival ou cylitulro-eonique; ce sent les for-
mes qu'on a définitivement adoptées | OUI 1<
boulets et pour tous les projectiles d'armes à
feu.
BOUL
La suppression du vent n'a été obtenue
que dans ces derniers temps, au moyen des
enveloppes de métal mou dont nous parle-
rons plus loin. Nous ferons seulement re-
marquer que le problème est ici bien plus
difficile que pour les armes portatives, qui
admettent des balles en plomb. Pour ces ar-
mes, il était facile d'obtenir la suppression
complète du vent en introduisant le projectile
avec un effort qui le déforme plus ou moins.
Pour le canon, au contraire, dont les projec-
tiles sont souvent dirigés contre des corps
très-résistants ou sont destinés à éclater, il
est absolument indispensable que ces pro-
jectiles soient en métal dur, incompressible,
et si, comme il arrive très-souvent, les ar-
mes sont en bronze, métal relativement mou,
il faut de plus éviter soigneusement l'usure
de ces armes.
La complète combustion de la poudre, à
obtenir par le ralentissement du départ du
boulet, résulte déjà en grande partie de l'ac-
croissement du frottement, qui produit en
même temps la suppression du vent, et aussi
de la rayure de l'arme. Un fait singulier, c'est
que les premiers qui ont employé, il y a long-
temps déjà, les armes rayées n'ont pas en-
trevu la propriété qu'elles possèdent d'ac-
croître la force impulsive de la poudre et
n'ont songé, dans cette remarquable invention,
qu'à assurer la rectitude du tir. Il est bien
évident, cependant, que la poudre sera d'au-
tant mieux brûlée que le projectile restera
plus longtemps dans l'arme et qu'il y restera
d'autant plus longtemps, qu'il aura à y parcou-
rir un plus grand espace. Il y aurait donc, à
ce point de vue, avantage à fabriquer des ca-
nons aussi allongés que possible; mais une
foule de raisons obligent à restreindre les
dimensions des armes. On arrive au même
résultat au moyen des rayures, qui assujet-
tissent le projectile à parcourir un espace
d'autant plus considérable que le pas de l'hé-
lice est plus court.
Un autre effet des rayures, celui que les
premiers constructeurs avaient seul en vuei
est d'imprimer au projectile un mouvement
de rotation qu'il prend dans l'arme et con-
serve ensuite dans l'espace. Ce mouvement,
inutile pour les projectiles sphèriques, qui
sont équilibrés dans toutes les positions qu'ils
peuvent prendre, est absolument nécessaire
pour les autres projectiles.
Les services rendus par les carabines rayées
firent penser de bonne heure qu'on obtiendrait
des résultats analogues avec les canons, si l'on
parvenait à rayer ces armes. Eu 1846, le pro-
blème fut en partie résolu par le major sarde
Cavallî. Le canon Cavalli était en fonte, à deux
rayures; son boulet, également en fonte, était
cylindro-ogival et muni de deux ailettes oc-
cupant toute la hauteur de la partie cylin-
drique. On voit tout de suite que cette arme
ne supprimait pas le vent et donnait seule-
ment au projectile le mouvement rotatoire
nécessité par sa forme. Néanmoins, les ré-
sultats obtenus par Cavalli, résultats qui au-
jourd'hui nous sembleraient médiocres, fu-
rent suffisants pour faire adopter la nouvelle
arme dans les marines sarde et anglaise.
Avec une charge de 4^11,534 de poudre et
sous un angle de 5°, on gagna 100 mètres de
portée sur les boulets ronds; avec 10°, la
différence s'éleva à 600 mètres, et on obtint
100 mètres pour 15°. On éleva définitivement
la charge à 5 kilogr., et l'on obtint ainsi une
portée moyenne de 5,000 mètres. Malheureu-
sement, on ne pouvait tarder à s'apercevoir
des effets déplorables des boulets de fonte
sur des armes de même métal, et puis le nou-
veau système n'était pas susceptible de s'ap-
pliquer à l'artillerie roulante. Le système Ca-
valli n'en fut pas moins sérieusement étudié
en France, où il fut adopté, avec quelques
modifications, pour l'artillerie des côtes (1S54).
Bien avant cette époque (1850), le lieute-
nant Gras avait propose un système qui re-
posait sur une donnée toute différente, et
qui aurait eu, s'il eut pu être applique, un
i véritable intérêt au point de vue économi-
que, puisqu'il ne nécessitait aucune modifi-
cation dans les armes existantes. Gras ,
comme Cavalli, ne se préoccupait pas de sup-
primer le vent, mais seulement de donner au
projectile le mouvement de rotation reconnu
nécessaire. Dans ce but, M. Gras, au lieu de
rayer la pièce, rayait le boulet cylindro-ogi-
val ou le perçait d'évents inclines (il pré-
senta deux moiieles). La rotation fut obtenue,
mais la trajectoire demeura et devait demeu-
rer très-irreguliere. De plus, au lieu d'utiliser
les gaz, le nouveau système leur ouvrait de
nouvelles issues.
Enfin, Burnier indiqua la véritable solu-
tion. Dans son système, la pièce est à trois
rainures et le boulet est muni, dans le plau
horizontal qui contient son centre de gravité,
de trois boutons de cuivre destinés à le gui-
der. Le cuivre ne détériorait pas trop les rai-
nures du bronze, et l'on entrevit la possibilité
d'appliquer le système des rayures aux ar-
mes de campagne. Mais pour charger ces ar-
mes par la bouche, pratique dans laquelle
l'artillerie frauçaise s'est obstinée presque
jusqu'à nos jours avec un véritable acharne-
ment, il fallait donner aux rayures une lar-
geur bien plus grande qu'aux boutons de
cuivre, ce qui exigerait le vent.
La solution définitive du problème (étant
douuees dus armes se chargeant par la gueule)
fut enfin trouvée par le capitame Tamisier
(1851). Les termes de la solution que cher-
BOUL
chait M. Tamisier sont en partie connus de
nos lecteurs; mais nous devons ajouter qu'il
se proposa, ce qu'avaient négligé ses prédé-
cesseurs, de forcer son boulet, autant du
moins que la chose serait possible, et que, de
plus, il voulut éviter un inconvénient que,
jusqu'à lui, on avait cru inévitable, la dé-
viation bien constatée du projectile dans le
sens de la rotation. Pour corriger cette dé-
viation, il creusa dans la partie cylindrique
de son boulet huit gorges à arêtes vives, pen-
sant que la rotation des sept saillies dans des
plans perpendiculaires à la ligne de tir s'op-
poserait à toute déviation latérale. Dans la
firatique, cette modification parut inutile,
es rainures n'ayant produit dans le tir au-
cune rectification sensible. Quant à la rota-
tion, il l'obtint, non plus avec de-, boutons
de cuivre, mais avec des ailettes de sine la-
miné, métal bien plus mou que le cuivre,
et suffisamment dur pour le service qu'il
voulait lui demander. Cette introduction du
zinc fut un pas décisif vers la solution dési-
rée. Les ailettes étaient au nombre de six,
disposées sur la partie cylindrique, de façon
à s engager deux à deux dans chacune des
trois rayures de la pièce. Mais l'objet de ces
ailettes n'était pas uniquement de déterminer
la rotation : grâce à une disposition que nous
allons essayer de faire comprendre, elles de-
vaient, de plus, produire le forcement, sans
toutefois opposer d'obstacle à l'introduction
du boulet dans le canon. Pour comprendre
comment M. Tamisier avait pu résoudre ce
très-difficile problème, il faut bien remar-
quer que, lorsqu'un projectile guidé par des
ailettes se déplace dans une arme rayée, elles
pressent sur le côté latéral de la rayure situé
du même côté que le sens de la progression.
Si, par exemple, la rayure s'enroule de gau-
che à droite, en partant du fond de la pièce,
les ailettes presseront sur les faces droites
des rayures à la sortie du projectile, et sur
les faces gauches â l'entrée. Ceci compris, les
ailettes du projectile Tamisier sont encastrées,
mais avec un certain jeu, dans des entailles
creusées dans la fonte; le fond de ces en-
tailles est oblique à la surface du boulet, de
façon que l'ailette descend et laisse du jeu
entre elle et le fond de la rainure quand on
l'introduit dans le canon, monte, au con-
traire, et presse fortement contre le fond de
la rainure, produisant ainsi le forcement né-
cessaire, à la sortie du projectile.
Cette disposition offrait malheureusement
de très-graves inconvénients,mais elle touchait
de si près à la véritable solution que M. Ta-
misier, expérience faite de son système, eût
certainement trouvé lui-même les modifica*-
tions nécessaires, si le coup d' Ktat de décem-
bre n'eût contraint cet honnête homme à re-
fuser son concours à un gouvernement fondé
sur le crime. Les expériences sur L'invention
de Tamisier furent néanmoins entreprises
sous la direction très-active du général Lar-
chey. Ces expériences , poursuivies à La
Fere, donnèrent d'excellents résultats. Sous
un angle de 30», on obtint une portée moyenne
de 4,400 mètres, au lieu de 3,100 que don-
naient les pièces k âme lisse. Mais les rayu-
res horizontales du projectile furent dès lors
reconnues inutiles, et les inconvénients des
tenons mobiles furent constatés. Beaucoup
de projectiles furent trouvés détériorés par
le transport ; d'autres, en grand nombre, aban-
donnèrent leurs tenons soit dans la pièce
même, soit après leur sortie.
Dans une nouvelle commission qui reprit,
en 1854, les expériences commencées, le ca-
pitaine Chanal réclama des modifications dont
quelques-unes furent définitivement adop-
tées par la commission de Calais (1855). C'est
ainsi qu'on décida la suppression des rainu-
res du boulet y la substitution du zinc fondu
au zinc laminé pour les ailettes. Le zroc fondu,
plus doux que le zinc laminé, est certaine-
ment plus favorable au forcement, et si M. Ta-
misier ne l'avait pas adopté, c'est qu'il avait
besoin de laisser à ses tenons mobiles une
une solidité, et si M. Chanal se décida
pour le zinc fondu, c'est qu'il avait trouvé le
moyen de tixer les tenons tout en conservant
le forcement. Dans le système de M. Chanal,
le plan oblique sur lequel glissait le tenon
dans le boulet Tann.sier est transporté du
projectile sur la pièce, c'est-à-dire que les
deux faces latérales de la rayure ont des
profondeurs inégales. Dans cette disposition,
1 ailette, suivant qu'elle se meut de gauche à
droite, à la sortie, ou de droite k gauche, à
rentrée, vient appuyer contre le fond oblique
de la rainure ou s'en sépare en laissant un
vide.
La commission qui expérimenta, à Calais,
les nouvelles pièces et le nouveau projectile
ne trouva plus une seule critique a faire. Les
incrédules avaient prédit que ie tenon en zinc
fondu serait rasé par le frottement; il résista
parfaitement, s'usant seulement assez pour
se mouler sur la rainure. Les résultats olite-
DUS lurent en tout point irréprochables. Dans
le tîr horizontal, la pièce de 16 rayée lança
le projectile à 500 mètres; sons une inclinai-
de lo,3, la portée fut de 1,000 mètres; à 3°,
1,500; à 40,45, 2,000; à 9°,1, 3,000; à 14",
4,000; a 20°, 5,000. La pièce lisse, dans les
meilleures conditions possibles pour la por-
tée, c'est-à-dire sous un angle de 40°, ne
donna que 4,000 mètres. La justesse du tir
ne fut pas moins remarquable. A 1,000 mè-
tres, la pièce ordinaire donna uue déviation
de 2m, 3 et la pièce rayée de lm,2S; k
BOUL
1,500 mètres, l'écart respectif fut 7 mètres et
0m,28; k 2,000 mètres, 13 mètres et im,e3. A
li porté-e maximum de 5,000 mètres, L'écart
de la pièce rayée fut de 15m,1529. Il faut re-
marquer, du reste, que l'écart des pièces
rayées a si constamment lieu dans le sens de
la rotation du projectile qu'il est toujours pos-
sible de le corriger au moyen d'une mire ad
hoc, comme on corrige les écarts de haut en
bas au moyen de la hausse. Il n'y avait plus
à hésiter; la pièce et le projectile furent
adoptés. On fixa le nombre des rainures à 6,
et, par conséquent, celui des tenons à 12.
Les artilleurs classiques, cependant, ne fu-
rent pas convaincus. Ils annonçaient en ri-
canant que toutes ces innovations ne don-
neraient aucun résultat utile.
Cependant, les expériences étant faites, les
modèles arrêtés, l'empereur, qui, comme on
sait, avait des prétentions en artillerie, jugea
lemomentopportun pour intervenir. Il nomma
une nouvelle commission, où, naturellement,
Tamisier n'aurait pas voulu entrer, mais d'où
Chanal lui-même fut exclu; l'artilleur impé-
rial proposa quelques modifications insigni-
fiantes qui furent adoptées avec enthou-
siasme, et la pièce de Tamisier et de Chanal
devint la pièce de l'empereur; sur cette sim-
ple substitution de titre, les artilleurs les plus
obstinés la trouvèrent parfaite.
Les partisans de l'ancienne artillerie, ainsi
privés de leur droit d'opposition, reportèrent
tous leurs sarcasmes sur une autre innova-
tion dont l'étranger commençait déjà à nous
donner l'exemple et dont ils ont réussi, jus-
qu'après la guerre néfaste de 1870, à empê-
cher l'introduction; nous voulons parler des
canons se chargeant par la culasse, qui ont
si profondement modifié les conditions de
l'artillerie. C'est, en effet, par ce système
seul qu'on pouvait espérer la suppression
complète du vent- Ce problème, le seul qui
restait à résoudre, fut aborde et résolu par
Armstrong, dont les pièces ont de très-nom-
breuses rayures hélicoïdales et dont les bou-
lets, couverts d'une enveloppe de plomb, peu-
vent sans inconvénient avoir un diamètre un
peu supérieur a celui de l'âme du canon.
Withwort essaya de substituer des saillies
hélicoïdales aux rayures du canon ; il dut,
par conséquent, transformer en rayures les
ailettes du boulet. C'était multiplier k plaisir
et sans aucune utilité pratique les difficultés
déjà si grandes de la construction.
Les canons Krupp, devenus si célèbres à
nos dépens, se distinguent surtout en ce qu'ils
sont en acier fondu, question qui ne doit pas
être traitée ici ; quant aux projectiles, ils sont,
comme ceux d Armstrong, couverts d'une
enveloppe dont l'adhérence à la fonte est as-
surée à l'aide de saillies circulaires ménagées
sur celle-ci.
â BOULETÉ, ÉEadj. — Se dit, en numisma-
tique, des lettres terminées en boule. 1] Dans
cette acception, le moi vient de boule,
■ BOULEVARD s. m. — On trouve de nou-
veaux détails sur les boulevards de Paris
k l'article Paris, tome XII du Grand Diction-
naire, p. 242.
BOULEVARDIER s. m. ( bou-le-var-dié —
rad. boulevard). Ecrivain de la presse qui
fréquente habituellement les cafés et les res-
taurants des boulevards, et qui donne aux
journaux des chroniques et autres articles
sur des sujets légers, exigeant plus de verve
que de science et de style : Le soin de dis-
courir avait été confié par les acclamations
des boulbvardiers a l'illustre Louis Veuil-
lot, en qui ces messieurs reconnaissent volon-
tiers leur chef naturel. (République française.)
BOULEY (Henri), médecin vétérinaire , né
à Paris eu 1814. 11 étudia l'art vétérinaire,
se fit recevoir docteur et devint professeur
de clinique et de chirurgie à l'Ecole d'Alfort.
En 1866 , M. Bo-uley fut nommé inspecteur
général des écoles vétérinaires. Officier de
la Légion d'honneur en 1865, il est, depuis
1855, membre de l'Académie de médecine
et, depuis 1868, membre de l'Académie des
sciences. Eu 1869, il posa sa candidature au
Corps législatif dans la 9e circonscription
de la Seine, comme candidat, sinon officiel,
du moins agréable au gouvernement. Mais
il échoua avec 9,810 voix, contre M. Eugène
Pelletan , candidat républicain. Outre un
grand nombre de mémoires, de notices, rap-
ports, etc., des articles publiés dans le Bul-
letin de la Société centrale de médecine vété-
rinaire, qu'il rédige depuis 1844, ou lui doit:
Causes générales de la morve dans nos régi-
ments de cavalerie (1840, in-8°); Traité de
l'organisation du pied du cheval (1851, in-8°) ;
De ta péripneumome épizootique du gros bé-
tail (1854, in-8°); Nouveau dictionnaire pra-
tique de jnédecine, de chirurgie et d'hygiène
vétérinaires (1855-1874, 10 vol. in-so); Mé-
morial thérapeutique du vétérinaire prati-
cien pour 1801 (1860, in-24); la Rage, moyen
d'en éviter les dangers et de prévenir sa pro-
ion (1870, in- 12); Maladies contagieuses
du bétail (1873, iu-8°); l'Importation et la
jatîon de la peste bovine (1872, in-8°);
Notice sur la vie de Barthélémy aine (1873,
in-8û), etc.
BOULIER (Philibert), écrivain français,
mort à Dijon en 1652.11 était chanoine de
Saint-Vincent de Chàlons et de la Sainte-
Chapelle de Dijon. Il a laissé : Réflexions
sur la confession et la communion (Dijon,
1643i in-80); Sauvegarde du ciel pour la ville
BOUL
de Dijon (Dijon, 1643, in-go); Recueil de
quelques pièces pour servir à l'histoire ecclé-
siastique et sacrée de la ville de Dijon (Di-
jon, 1648, in-so); Fondation, construction,
économie et règlement des hôpitaux du Saint-
Esprit et de Notre- Dame-de- la-Charité de
la ville de Dijon (Dijon, 1649, in-80); Eclair-
cissement sur les lettres patentes du roi du
mois de juillet 1651 (Dijon, in-40); Devoir
de l'homme chrétien.
BOULLE (André-Charles), ébéniste. V.
Boule, au tome II du Grand Dictionnaire,
page 1093.
' BODLLÉE (Aimé-Auguste), historien et
biographe français. — Il est mort k Passy
en 1870. Le dernier ouvrage qu'il ait publié
est une Vie de Démosthène (1867, in-8°) ,
qu'il a rééditée avec des additions sous le
litre de Histoire de Démosthène (1868, in-8°).
BOULI.IER (Auguste), écrivain et homme
politique français, ne à Roanne en 1833. Son
père, ancien maire de Roanne, avait acquis
une belle fortune. M. Auguste Boullier em-
ploya ses loisirs à cultiver les lettres et à
voyager. Après avoir visité une partie de
L'Europe, il se rendit en Asie et en Afrique.
En outre, il collabora à divers journaux, no-
tamment au Courrier de Lyon, k la Décen-
tralisation, au Correspondant , à V Italie de
Turin, et publia des brochures et des ouvra-
ges. Lors des élections de 1869, il fut porté
candidat au Corps législatif par le parti li-
béral, dans la circonscription de Roanne;
mais, comme il voyageait en ce moment, il
ne put envoyer assez à temps le serment
exigé par la constitution. Mais le 8 février
1871, il fut élu député de la Loire, le qua-
trième sur onze, par 48,629 voix. M. Auguste
Boullier alla siéger au centre droit et ne
tarda pas k se ranger parmi les adversaires
de la République. Il ne joua du reste qu'un
rôle des plus effacés à l'Assemblée nationale,
où il ne prit que deux ou trois fois la pa-
role. Il vota pour la paix, pour l'abrogation
des lois d'exil, pour les prières publiques,
pour la proposition Rivet, pour la pétition
des évêques, contre le retour de l'Assemblée
k Paris, contribua le 24 mai au renverse-
ment de M. Thiers et donna constamment son
adhésion à la politique réactionnaire, étroite
et acharnée du gouvernement de combat. Le
19 novembre 1873, il vota pour le septennat,
puis il repoussa les propositions Périer et
Maleville, se décida toutefois à voter la con-
stitution du 25 février 1875, destinée, au
point de vue monarchique, à favoriser le ré-
tablissement de la monarchie, vota la loi
sur l'enseignement supérieur, etc. Après la
dissolution de l'Assemblée nationale, M. Au-
guste Boullier se porta de nouveau candidat
k la députation k Roanne ; mais les électeurs,
édifiés sur son libéralisme, s'empressèrent de
choisir un autre député. Nous citerons ,
parmi ses écrits : Essai sur l'histoire de la
civilisation en Italie (1861, 2 vol. in-8°), resté
inachevé; le Dialecte et les chants populaires
de la Sardaigne (1864, în-8°) ; Vile de Sar-
daigne. Description, statistique, mœurs (1865,
in-80) ; Etudes de politique et d'histoire étran-
gères (1870, in-8°); l'Art vénitien. Archi-
tecture, sculpture, peinture (1870, in-8°), etc.
En outre, M. A. Boullier a collaboré U l'His-
toire des ducs de Bourbon, a laquelle l'Aca-
démie française a décerné le prix Gobert.
•BOULOGNE, bourg de France (Haute-
Garonne), ch.-l. de cant., arrond. et à 25 ki-
lom. de Saint-Gaudens , entre la Gimoue et
la Gesse; pop. aggl., 1,264 hab. — pop. tôt.,
1 ,967 hab.— Ce bourg est encore entouré d'une
partie de ses fossés et de ses anciennes mu-
railles. On a découvert aux environs un
grand nombre de fossiles.
* BOULOGNE SUR MER, ville maritime de
France (Pas-de-Calais), ch.-l. d'arrond.,à
110 kilom. d'Arras, à l'embouchure de la
Liane dans la Manche ; pop. aggl., 38,514 hab.
— pop. tôt., 39,700 hab. L'arrond. de Bou-
logne comprend 7 cantons, 101 communes,
144,390 hab.
Le jardin botanique dont nous avons parlé
dans notre description de cette ville, au
tome II du Grand Dictionnaire, page 1100,
n'est pas dans Boulogne même, mais k 20 ki-
lom. de distance, au château de Courset, où
il a été fondé par le baron de Courset, mem-
bre correspondant de l'Institut. Les six cents
plantes médicinales qu'il y avait réunies iiVxls-
t^ut plus; mais on y admire encore plusieurs
serres : celle des camellias, celle des oran-
gers et des citronniers, celle des gérai
celle enfin des plantes grasses, la plus belle
du pays, où l'on trouve les plantes exotiques
les plus rares des cinq parties du monde.
Dans le parc, qui ne mesure pas moins de
16 hectares, on remarque un cèdre du Liban,
assuiément plus majestueux que ceux du
Jardin des plantes.
Il -puis la publication de l'article Boulognb
au tome II, des travaux importants ont été
faits au port de cette ville; c'est aujourd'hui
un des plus sûrs do la Manche, et les capitai-
nes, après un premier voyage, peuvent y
rentrer sans pilote, même la. nuit. Comme
port de pêche - :ôtière, Boulogne est au pre-
Elle fournit le sixième du pro-
duit des pèches françaises; sa principale pê-
La] êche de la morue
1 ■ . 1 ., montées par 300 hom-
mes. Celle du hareng occupe environ 200 ba-
teaux, dont la juugo varie de 40 à 65 tonneaux.
BOUQ
403
La ville de Boulogne possède une eau mi-
nérale ferrugineuse recommandée par plu-
sieurs médecins célèbres.
* BOULOGNE-SUR SEINB, ville de France
(Seine), cant. et k 5 kilom. de Neuilly, ar-
rond. et à 14 kilom. de Saint-Denis, à 9 ki-
lom. de Paris, sur la rive droite de la Seine,
qui la sépare de Saint-Cloud; pop. aggl.,
18,687 hab. — pop. tôt., 18,965 hab.
•BOULOIRE, bourg de France (Sarthe),
ch.-l. de cant., arrond. et à 19 kilom. de
Saint-CalaLs par le chemin de for; pop.
aggl., 858 hab. — pop. tôt., 2,184 hab. Rui-
nes d'un château incendié en 1681.
' BOULON AIS et BOULONNAIS, AISE S. m.
— L'usage actuel est d'écrire Boulonnais
par deux n.
BOULOUM1É (Pierre), médecin français,
né à Toulouse en 1844. 11 entra dans le ser-
vice médical de l'armée, où il devint 1
cin-major, se fit recevoir docteur, puis il
donna des leçons de pathologie chirurgicale
et de médecine opératoire dans sa ville na-
tale. Le docteur Bouloumié est devenu mé-
decin consultant aux eaux de Vittel. On lui
doit les ouvrages suivants : Quelques mots
sur certaines modifications des urines (1874,
in-8<>); Considérations générales sur lu pa-
thogénie des maladies de la prostate (187 4 ,
in-8°); Considérations générales sur les dys-
pepsies, la gravetle et la goutte (1874, în-8o)-(
De la goutte, étiologie, formes, périodes,
transformations, etc. (1875, in-8°).
BOUMA. (Jean Acronius de), théologien
hollandais, mort en 1627. Il professa la théo-
logie protestante k Franeker et publia: Syn-
tagma theologix (Groningue, 1605, in-40);
Etenchus orthodoxus pseudo - religionis ro-
mano-catholiae (Deventer, 1616, in-40); Pro-
bouleuma de studio theologix recte privatim
instituendo ; Problema theologicum de no-
mine Elohim (Groningue, 1616).
BOUMA (Dominique Acronius de), écri-
vain hollandais, fils du précédent, mort en
1656. Professeur d'éloquence et d'histoire
politique à Franeker, il a laissé plusieurs ou-
vrages, dont le principal est intitulé : Histo-
ria civitatis (Franeker, 1651, in-12).
BOUNSIO, divinité japonaise. V. BensaÏ-
TEN , dans ce Supplément.
* BOUPÈRE (le), bourg de France (Ven-
dée), cant. et k 8 kilom. de Pouzauges,
arrond. et k 43 kilom. de Fontenay; pop.
aggl., 554 hab.— pop. tôt., 2,771 hab. Source
minérale et mine d'antimoine à La Ramée.
* BOUQUET s. m. — Man. Avoir du bou~
quet,Se dit d'un cheval qui porte la tête avec
fierté et qui a de belles allures.
— Crust. Petit crustacé du genre crevette,
nommé aussi porte-scie.
— Eneyci. Bouquet des vins. D'après quel-
ques chimistes, le bouquet des vins est dû à
la présence d'un ou de plusieurs composés vo-
latils. « Généralement parlant, dit le doc-
teur Johnston, le caractère particulier d'un
vin dépend d'au moins deux composés vola-
tils doués d'odeurs plus ou moins distinctes.
L'un est commun à tous les bous vins; l'au-
tre est propre à une espèce particulière,
quelquefois même à l'échantillon que l'on
déguste. L'excellence du bouquet ou la qua-
lité qu'il doDne au vin dépend beaucoup
du mode et de la proportion selou lesquels
les odeurs de ces composés divers s'har-
monisent entre elles. Quand on soumet k
la distillation un liquide vineux quelcon-
que, ce liquide fournit, outre l'esprit- de- vin
ordinaire, une certaine quantité d'un éther
particulier, auquel ou a donné le nom d'é-
ther œnantique. C'est la même substance
que l'essence de vin do Hongrie; elle se
compose d éther ordinaire de vin uni k nu
acide particulier, l'acide œnanti'iue. C t
éther, lorsqu'il est pur, possède l'odeur ca-
ractéristique du vin à un si haut degri
est presque enivrant. C'est lui qui donne à
tous les vins de raisin -ce qu'on peut appeler
le fumet fondamental ou générique. Mus,
si au résidu du vin, c'est-;!-. lire a ce qui I
du liquide après que l'alcool et l'éther œnan-
tique en ont été enlevés par la distillation,
on mêle de la chaux vive et qu'on distille de
lu, on recueille une substance volatile
pu possède k un haut degré le
bouquet particulier du vin qu'on expérimente.
im de vin, traitée de cette ma-
l'iincipe odorant partiou*
LCtérisl , ue. Ce bouquet spécifique,
combiné à l'odeur vineuse géuérale di
inantique commune k tous les vins
produit sur les sens de l'odorat et du goût
L'effet complet qui distingue chaque espère
Ulière de vin. La rapidité avec laquelle
se perd le bouquet d'un vin dépend en partie
de la volatilité plus ou moins grande des
i.ees odoriférantes particulières qu'il
renferme, en partie de la facilite avec la-
quelle ces substances s'oxydent, autrement
dit changent, lorsqu'elles sont expo
i m . du sait encore peu de chose relative-
ment k la véritable nature chimique de ces
substances odoriférantes spécifiques. Winc-
klcr prétend qu'elles possèdent des proprîé-
liquea ou alcalines, qu'elles contiennent
de l'azote et qu'elles existent dans les vins
combinées avec des tils particu-
liers. Elles bout toujours associées a l'éther
œnantique, mais elles ne sont point elles-
-104
BOUR
mêmes des éthers. Quand elles auront été
étudiées plus à fond, elles nous feront pro-
bablement découvrir une autre grande fa-
mille d'odeurs agréables ; alors naîtra la
question de savoir si l'on pourra préparer ces
substances par des procédés artificiels et si
le fabricant de vin pourra donner k volonté
à ses produits le bouquet du bordeaux-laftitte
ou du johannisberg. » *
Si l'on en croyait certains prospectus, la
question serait résolue, car on met publique-
ment en vente des recettes pour donner aux
vins le bouquet du bordeaux, du mâcon, du
beaujolais, du beaugency,du corton , etc.
Par exemple, on peut donner à du suresne
Je bouquet du bordeaux en faisant infuser
dans les bouteilles un peu de racine d'iris ;
on donne de même le bouquet de la fine
Champagne à du montpellier ordinaire en le
laissant quelque temps en contact, dans un
fût, avec des copeaux de sapin fraîchement
coupés ; on lui donne le bouquet du co-
gnac en ajoutant une décoction de capil-
laire, etc. Mais ce sont là des moyens empi-
riques. Le vin et l'eau-de-vie ainsi traités
ont bien, en effet , une apparence de bou-
fmet, mais c'est tout, et le dégustateur ne s'3'
aisse pas tromper. La qualité médiocre du
produit n'est pas changée, elle n'est que
masquée superficiellement.
Il existe divers moyens d'améliorer la qua-
lité des vins et de leur communiquer un
bouquet agréable. Un des plus certains est le
suivant : à l'époque où la vigne est eu fleur,
on recueille cette fleur, que le vent aurait
emportée et qu'on peut prendre sans nuire
aucunement au raisin. Pour ce faire, il suf-
fit de se munir d'un panier dont on garnit le
fond d'une feuille de papier et de frapper
légèrement les ceps qui portent les grappes
à l'aide d'une baguette. Cette cueillette doit
se faire le matin, après la rosée, ou le soir,
quand la journée a été chaude, ce qui a fait
épanouir la fleur. Les fleurs recueillies sont
ensuite étalées sur un linge et on les fait
sécher a l'ombre. Quand elles sont bien sè-
ches, on les empile dans des bocaux de verre,
k l'abri de l'humidité, et on les garde ainsi
jusqu'à la vendange. Pour en faire usage,
on en met 250 grammes environ dans un sac
de toile claire que l'on suspend dans un ton-
neau où l'on a mis 25 k 30 litres de moût et
que l'on bonde ensuite soigneusement. On
laisse la fermentation s'établir, en ayant soin
de percer la bonde d'un trou que l'on garnit
d'un ttibe de verre, et, quand elle est ache-
vée, on enlève le sac de fleurs et on soutire.
La liqueur obtenue suffit pour donner un
bouquet très-appréciable k toute une pièce
de vin.
BOUQUEY (Angélique ou Mme). V. Bou-
quet (Mnie)) au tome II du Grand Diction-
naire, page 1106.
BOURAQUE s. f. (bou-ra-ke). Pêche. Sorte
de nasse, dont le nom s'écrit aussi bour-
RAQUB.
• BOURASSB (l'abbé Jean-Jacques) , ar-
chéologue français. — Il est mort à Tours
en 1870. Outre les ouvrages que nous avons
cités, on doit k l'abbé Bourassê : Histoire de
Notre -Seigneur Jésus-Christ (1861, in-8°J ;
Histoire de la sainte Vierge, mère de Dieu
(1863, in-8°); Summa aurea de laudibus bea-
tissims Virginis Marix (1SG2, 13 vol. in-8t>);
les Apôtres , histoire de l'établissement de
l'Eglise d'après les textes contemporains (1868,
in-8°); Abbayes et monastères, Histoire, mo-
numents, souvenirs et ruines (1869 , in-8°) ;
Becherches historiques et archéologiques sur
les églises romanes en Touraine (1869, in-40) ^
Histoire de saint Joseph, époux de la Vierge
mère (1871, in-8°), etc.
* BOURBAK1 (Charles-Denis-Sôterou Sau-
ter), général français. — Pendant la funeste
guerre de 1870-1871, il commandait la garde
impériale dans L'armée du Rhin, à la tête de
laquelle était place le maréchal Bazaine. L>u
14 au 18 août, il prit part aux comfa
eurent lieu autour de Metz, puis il se réfugia
dans cette ville avec ses troupes. Le 26 aoûl ,
au moment où le jour commençait k h
revêtu d'habits bourgeois, il se mêla aux
n luxembourgeois dont l'aventurier
ir avait négocié le passage au travers
allemande, et il parvint aie 1 1
sortir de la ville bloquée. On n'a jamais
• onnu d'une manière certaine le but do cette
singui.< ide ni ta mil sion qu'il de-
vait éti de remplir. Quoi qu'il en
|ue temps après venir a
ii'nr ses services au gouverne-
ment maie. Le 17 octobre,
•I f"' nt supérieur
du Nord et de 1 Oi ie, et il livra
ai
'Ami< ut ensuite de pla-
tûte de l'armée de l'E 1.
qui devail opérei I
OUVa devant
elle le 1 <m-, qUj ,.rut
...
1
a marche ■ forcées. Des . heu-
reux eurent heu le 8, lu 11 et le 15 jo
1871 ; mais le 16 ut le 17 janvier, ta
de Boui baki pour ent imet le posi
I 1 :.
lu 18. le général fi anç, ds f ù
en retraite. Il manquait de vivre 1 et d
; les souffriiih'-; di oldftl 1 étrti
BOUR
encore augmentées par un froid très-vif qui
paralysait pour ainsi dire leurs membres.
Il arriva le 27 k Besançon, et, se voyant
cerné de toutes part?, craignant d'être ac-
cusé de trahison , il se livra au désespoir et
se tira un coup de pistolet dans la tête. Ce-
pendant il n'avait pas réussi k se donner la
mort; on le transporta k Lyon dans un état
presque désespéré, pendant que son armée,
j dont il avait rerais le commandement au gé-
: néral Clinchant, se réfugiait en Suisse. La
1 guérison de l'horrible blessure qu'il s'était
faite fut très-lente, et il ne fut hors de dan-
ger que vers le 15 février. Aujourd'hui , le
général Bourbaki est chargé du commande-
ment du 14e corps d'armée, et il est gouver-
neur militaire de Lyon.
* BOURREAU (Louis- Olivier), sénateur
français. — Il fit son droit k la Faculté de Poi-
tiers et, inscrit au barreau des avocats de
cette ville , acquit une certaine notoriété
comme avocat. En 1841 , il obtint au con-
cours une chaire de la Faculté de droit, de-
vint maire de Poitiers en 1847 et fut élu re-
présentant du peuple en 1848, comme répu-
blicain. Il siégea k gauche, sans se faire re-
marquer, et fut réélu membre de l'Assemblée
législative. Après le coup d'Etat, il revint k
Poitiers, reprit son ancienne profession d'a-
vocat, fut k plusieurs reprises élu bâtonnier
et devint, en 1866, doyen de la Faculté de
droit.
En 1869, l'Empire métamorphosa cet an-
cien républicain en candidat officiel , pour
l'opposer k M. Thiers, et, grâce k la pression
administrative , il l'emporta sur l'illustre
homme d'Etat. Il siégea néanmoins au cen-
tre gauche , signa la fameuse interpellation
des 116 et obtint le portefeuille de l'instruc-
tion publique dans le ministère Forcade
(17 juillet 1869); il le conserva jusqu a l'avé-
nement du cabinet Ollivier. Il remplaçait
M. Duruy et ne signala son administration
par absolument rien. On n'a retenu de lui
qu'un mot : il se plaignait de manquer de
prestige, et le prestige du ministre Bourbeau
devint le texte de nombreuses plaisanteries.
Les électeurs sénatoriaux de 1S76 lui en ont
cependant trouvé assez pour l'envoyer siéger
k la Chambre haute, où il appartient k la
droite bonapartiste.
* BOCRBON-LANCY,viHe de France (Saône-
et-Loire), ch.*l. de cant-, arrond. et k 53 ki-
lom. de Charolles, sur le versant d'une col-
line, près de la Loire; pop. aggl., 1,456 hab.
— pop. tôt., 3,203 hab. — L'établissement ther-
mal se compose de deux pavillons et d'un
corps de logis ; il renferme vingt-quatre salles
de bain et une piscine à eau courante. Les
eaux sont employées contre la névrose, les
rhumatismes, la scrofule, la paralysie et les
maladies de la peau. Elles sortent de sept
sources, dont six sont thermales et une froide.
L'eau de la source du Lymbe ;itteint 560.
Bourbon-Lancy possède deux hôpitaux ; l'an-
cien, fondé en 1697, a des piscines et des
douches particulières, t Le nouvel hôpital,
dit M. Ad. Joanne, est une magnifique con-
struction en brique et en pierre, dominée
par la flèche élégante de sa chapelle, et dont
l'aspect extérieur ainsi que les proportions
grandioses sont loin de faire deviner la des-
tination. Fondé par le marquis d'Aligre, qui
a laissé 3 millions et demi k l'administration
des hospices, il contient 400 lits. ■ Pendant
la Révolution, Bourbon-Lancy s'appela Belle-
vue-les-Bains.
* BOURBON -L'ÀRCHAMBAULT, ville de
France (Allier), ch.-l. de cant., arrond. et k
26 kilom. de Moulins, sur la Burge, au S.
d'un étang, entre quatre collines escarpées;
pop. aggl., 2,400 hab.— pop. tôt., 2,699 hab.
Les eaux thermales de Bourbon-l'Archam-
bault jaillissent k 10. de la ville par trois
jets qui remplissent un bassin près duquel
s'élève l'établissement, modeste maison k un
seul étage, appartenant k l'Etat. La source
Jouas jaillit k 200 mètres de la grande source
thermale. La fontaine de Saiiu-Pardoux est
alimentée par la source de la Trolliere, qui
émerge k 17 kilom. de Bourbon. La source
de Saint-Pardoux sort de terre à 1 kilom.
de la précédente.
Nous empruntons k M. Regnault l'appré-
ciation suivante des eaux de Bourbon-1 Ai -
chambanlt : ■ L'eau thermale, prise en boi
son, est éminemment diaphorétique, diuré-
tique et tonique. En bains chauds, 340 ou 38°,
elle excite vivement le système nerveux et
la circulation ; aussi ne l'emploie-t-on k cette
température qu'avec prudence ; elle agit
alors comme révulsif énergique sur la peau ;
en bains tempérés (28° k 31°), elle Stimule
doucement la peau et produit un effet de
sédation. Après cinq ou six jours de traite-
ment complet, on voit ordinairement surve-
nir les phénomènes de la fièvre thermale,
constipation, embarras gastriques, etc., qui
cèdent facilement aux moyens convenables.
La transpiration et la diurèse abondante qui
résultent de l'usage du ces eaux causent aux
malades une soif assez vive, qui persiste
tout le temps de la cure. Enfin , la p ;,
SOUS forme d'exanthème scurlutiueux , inî-
liaire ou urticaire, survient .souvent dans le
cours du traitement. Les maladies rhmni-
Que ttdynamiqu.es, paralysies, apoplexies
rhumatismes, accidents scrofu-
lies de la peau et de la lymphe,
. ma musculaires, suite de plaies dur-
feu et de maladies des os, ttff
BOUR
des voies urinaires, cèdent souvent à l'em-
ploi des eaux de Bourbon. • Pour donner une
idée de l'efficacité de ces thermes, on dit
proverbialement dans le pays que l'on pour-
rait chauffer le four avec les béquilles des
malades qui y sont guéris. Pendant la Révo-
lution, Bourbon-l'Archambault s'appela Bour-
ges -les-Baïns,
BOURBON-BUSSET (famille de). Cette fa-
mille a pour souche Pierre de Bourbon, fils
aîné de Louis du Bourbon, prince-évêque de
Liège en 1456, et dune princesse de Gueldue.
Pour donner plus d'importance k cette bran-
che, les généalogistes de la famille ont insi-
nué que Louis de Bourbon avait été marié k
la princesse en question avant d'entrer dans
les ordres; en ce cas, ses descendants se-
raient les chefs de la dynastie de Bourbon,
comme aînée de toutes les branches actuelles
de la maison ; mais Pierre de Bourbon , fils
de levèque de Liège, a pris lui-même, dans
un acte où il parut comme témoin, la quali-
fication de bâtard de Bourbon , seigneur de
Busset. Cet acte, un contrat de mariage,
existe en original dans les archives du châ-
teau d'Avranches, près de Tarare.
Pierre de Bourbon prit la qualification de
seigneur de Busset après son mariage avec
Marguerite d'Alegre, dame de Busset-en-
Bourbonnais, fief dont la famille a conservé
le nom. Parmi ses descendants figurent:
François-Louis-Antoine, comte de Bourbon-
Busset, gentilhomme du comte d'Artois et
lieutenant général, mort en 1795, et François-
Louis-Joseph , comte de Bourbon-Busset,
maréchal de camp en 1815, chef d'état-ma-
jor de la ire division de la garde royale sous
la Restauration , pair de France après l'ex-
pédition d'Espagne, à laquelle il prit part.
Il est mort en 1856.
"BOURBONNE-LES-BAINS, ville de France
(Haute-Marne), ch.-l. de cant., arrond. et k
39 kilom. de Langres, entre deux vallées, bâ-
tie en partie sur la colline qui les sépare;
pop. aggl., 3,949 hab. — pop. tôt., 4,274 hab.
Les Romains avaient k Bourbonne un éta-
blissement de bains. L'invasion d'Attila et la
chute de l'empire romain n'y laissèrent que
des ruines. Longtemps oubliées , les sources
thermales furent de nouveau utilisées dès le
milieu du xive siècle; mais c'est seulement
de nos jours qu'elles ont été remises en l'hon-
neur qu'elles méritent. Voici les résultats
d'une analyse des eaux de )a fontaine Chaude
et de la source du Puisard, faite en 1S58 sur
1 kilogr. d'eau par MM. Mialhe et Figuier :
CORPS CONSTITUANTS.
Carbonatedechaux. . .
Sulfate de chaux. . . .
Sulfate de potasse. . .
Chlorure de sodium. . .
Chlorure de magnésium.
Bromure de sodium. . .
Silicate de soude. . . .
Alumine
FONTAINE
SOURCE
Chaude.
lu Puisard
g'-
gr-
0,108
0,098
0,899
0,879
0,149
0,129
5.7S3
5,771
0,392
0,381
0,065
0,064
0,120
0,120
0,030
7,546
0,029
7,471
BOURBOUILLE s. f. (bour-bou-lle ; Il mil.).
Nom vulgaire du lichen tropîcus.
'BOURBOURG - CAMPAGNE, bourg de
France (Nord), cant. et k 1 kilom. de Bour-
bourg-Ville, arrond. et a 20 kilom. de Dun-
kerque; pop. aggl., 1,320 hab. — pop. tôt.,
2,493 hab.
* BOURBOURG - VILLE, ville de France
(Nord), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom.
de Dunkerque, sur le canal du même nom,
qui fait communiquer l'Aa avec le port de
Ounkerque; pop. aggl., 2,431 hab. — pop.
tôt., 2,574 hab. Minoterie k vapeur; con-
struction de machines agricoles. Commerce
important de bestiaux.
'BOURBRUC, bourg de France (Côtes-
du-Nord), ch.-l. de cant., arrond. et k 11 ki-
lom. de Guingamp , sur le versant d'un chaî-
non des montagnes Noires-, pop. aggl.,
776 hab. — pop. tut., 4,454 hab. A 3 kilom.
du bourg, tumulas de Tanvedou.
• BOl IRDE VI X , bourg de France (Di'ôme),
ch.-l. de cant., arrond. et à 57 kilom. de Die,
sur les deux rives du Roubion : pop. aggl.,
688 hub. — pop. tôt., 1,262 hab. Les deux
rives de la rivière sont réunies par un pont
pittoresque, d'une seule arche, presque im-
praticable aux voitures, bâtj au moyeu âge.
*BOURDlGNÉ nu BORDIGNÉ (Charles dk).
— C'est par erreur que nous avons fixe la
date de sa naissance a 1531 ; elle doit être re-
portée aux premières années du xvi» siècle.
ROURDIN (Claude-Etienne), médecin fran-
çais, ne a l'estnes (Haute-Saône) en 1815.
Reçu docteur a Paris en i838, il s'est fixé
dans cette ville, où il s'est fait avantaueu-
Bement connaître comme praticien et comme
6 rivain médical. Professeur d'hygiène de
l'Association polytechnique, le docteur Bour-
dln e 1 membre de plusieurs sociétés savantes
et l'un des fondateurs de la Société de statis-
tique de Puis. Il a obtenu , en 1849, 1854 et
1801, des médailles pour le dévouement dont
il a fait prouva pétulant ii<'s épidémies, et il
u ele nommé ofliCÏer d'aeudeiuio. Outre de>
BOUR
articles publiés dans divers journaux et re-
cueils, des mémoires, etc., on lui doit : Traité
de ta catalepsie (1841, in-8°); Du suicide con-
sidé7-é comme maladie (1845, in-8°) ; Essai sur
ta phrénologie considérée dans ses principes
généraux et son application pratique (1847,
in- 12) ; Du progrès considéré particulièrement
au point de vue du bien-être hygiénique des
classes laborieuses (1865, in-8°); Etudes mé-
dico-physiologiques (1873, iu-8°) ; Du choix du
I vaccin et du procédé à mettre en usage pour
I éviter, dans l'opération de la vaccine, l'ino-
culation des germes des maladies virulentes
(1873, iu-so), etc.
BOURDON (Pierre-Michel), peintre et gra-
veur français, né en 1778. Il fut élève de
Regnault. On cite de lui un Christ sur la croix,
qu'il avai. peint pour la ville de Pau. Comme
graveur, on lui doit la collection du Concours
décennal et un certain nombre de morceaux
du Musée Filhol, dont il fut directeur.
"BOURDON (Jean-Baptiste-Isidore), mé-
decin français. — Il est mort a Paris en 1861.
Malgré son talent et les nombreuses pu-
blications par lesquelles il s'est fait con-
naître, Isidore Bourdon passa les dernières
années de sa vie dans l'indigence. L'Aca-
démie des sciences lui faisait une petite pen-
sion annuelle de 1,500 fr. , et son dénûment
était tel, à l'époque de sa mort, qu'il fut pourvu
aux frais de son enterrement par la Société
des amis des sciences, dont il faisait partie.
BOURDON (Mathilde Lippens, dame),
femme de lettres française, d'origine belge,
née à Gand en 1817. Elle épousa d'abord un
M. Froment, puis, devenue veuve, elle se
remaria avec M. Hercule Bourdon, qui s'é-
tait fait connaître comme rédacteur du Globe
saint-simonien et de la Revue du progrès so-
cial. M^e Bourdon a écrit un nombre consi-
dérable de petits ouvrages pour l'enfance et
pour la jeunesse. Parmi ces écrits, pour la
plupart souvent réédités, mais qui sont d'une
mince valeur littéraire, nous citerons : His-
toire de Notre -Dame -de- la- Treille (1S51,
in-80); la Vie réelle (1857-, in-12); A/He d E-
pernon (1856, in-12); les Béatitudes (1858,
in-12); Abnégation (IS59, in-12); Souvenirs
d'une institutrice (1859, in-12); Politesse et
savoir-vivre (1859, in-12); Nouvelles histori-
ques (1859, in-12); Lettres à une jeune fille
(1859, in-12); la Charité, légende (1860,
in-12) ; le Droit d'aînesse (1860, in-12) ; Marcia
(1860, in-12); Onze nouvelles (1860, in-12) ; Put-
cherie (1860, in-12); Quelques heures de soli-
tude (1860, in-12); Quelques nouvelles (1864,
in- 18) ; les Servantes de Dieu (1861, in-12) ;
Etudes populaires (1861, in-12); Histoire de
Marie Stuart (1861, in-12) ; Marthe Blondel
(1862, in-12); Léontine (1862, in-12); Tableaux
d'intérieur (1862, in-12); Si j'avais mille écus
(1862, in-12); la Paix du logis (1863, in-12); le
Prix de la vie (1863, in-12) ; Souvenirs d'une fa*
mille du peuple (1863, in-12); les Trois sœurs
(1863, in-12) ; le Mois des serviteurs de Marie
(1863, in-12); les Homonymes de l'histoire (1863,
in-12) ; une Faute d'orthographe (1863, in-12) ■
Denise (1863, in-12); la Clef des cœurs (IS63J
in-i8);les Veillées dupatronage (1864, in-12);
l'Inventaire (iSGi, in-12) ; la Main droite et ta
main gauche (1864,in-l8) ; la Pierre angulaire
(1865, in- 18); une Parente pauvre (1865,
in-12); VHéritage de Françoise (1865, in-12)*
Gérard l'aveugle (1865, in-12); la Fei'me aux
Ifs (1865. in-12); le Divorce (1865, in-12);
il/Ile de Neuville (1866, in-12); Quelques fem-
mes auteurs du xixe siècle (1867, in-12); Ré-
cits du foyer (1867, in-12); la Femme d'un
officier (1867, in-12); Anne-Marie (1868,
in-12); Euphrasie (1868, in-12) ; Sitvio Pellico
(1868. in- 18); Types féminins (1869, in-12);
les Roses sans épines (1869, in-12); Marie
Tudor et Elisabeth (1869, in-12) ; ['Adoption
(1869, in-12); A qathe (IS69 , in-13); Andrée
d E /fanges [\&G$y in-12); le Château d'Avrilly
(lSC.i. in-12); la /ùimitte Jieydel (1870, in-12);
l'Arbre de Noël (1870, in-12); te Buisson dit
mendiant (1871, in-12); le Ménage d'Henriette
(1872, in-12); Nouvelles variées (1872, in-12);
les Sceurs de charité en Orient (1873, in-12);
Mare de Lheininghen (1873, in-12); Cathe-
rine Hervey (1S73, in-12); Viviane (1875,
in-12); le Sucré-cœur de Jésus (1875, in-32) ; le
Mariage de Thècle (1875, in-12), etc.;
ROURÉE (Nicolas-Prosper),diplomate fran-
çais, ne à Ùoulogne-sur-Mer en 1811, d'une
ancienne famille de magistrats. Il fit son
droit, puis entra dans les bureaux du minis-
tère des iirTuires étrangères en 1836. Nommé
consul à Beyrouth en 1840, puis consul gé-
néral six ans plus tard, il prit une part
active au règlemont de la question du
Liban. En 1851, il fut chargé d'obtenir du
bey de Tanger certaines réparations dues à
des négociants français et tut appuyé dans
cette affaire par une frégate dont les canons
ne contribuèrent pas peu a amener une solu-
tion satisfaisante pour notre pays. En 1852,
il fut nomme ministre en Chine, puis charge
d'un voyage d'exploration en Turquie, à la
Veille de lu guerre de Crimée. Ko 1855, il fut
nommé ministre à Téhéran, puis revint eu
France, d'où il parut en 1859 pour remplir
uue mission secrète eu Allemagne, lui 1860,
il fut nommé ministre en Grèce et de la
passa, en 1864, en Portugal, où il négocia un
traité de commerce assez avantageux poui
la France,
Ku 1866, ïl fut nommé ambassadeurs Con
stantinoplo, poste qu'il conserva jusqu'au
BOUR
mois de juin 1870, époque k laquelle il fut rem-
placé par M- de La Guéronnière et nommé
sénateur.
La révolution du 4 septembre le fit ren-
trer dans la vie privée, d'où il n'est plus
sorti depuis.
BODBEDII.LE (Louis-Gabriel DE), admi-
nistrateur français, né à Pontoise en 1807.
Admis à l'Ecole polytechnique en 1826, il en-
tra deux ans plus tard dans le corps des mi-
nes. En 1832, M. de Boureuille devint chef
du cabinet du directeur général des ponts et
chaussées et des mines, au ministère des tra-
vaux publics. Chargé en 1833 du service des
chemins de fer comme chef de bureau, puis,
en 1842, comme chef de division, il rédigea
un grand nombre de règlements et de pro-
jets de loi sur la matière , des actes de
concession , etc. M. de Boureuille devint
ensuite chef de la division îles mines (1849),
directeur (1853), secrétaire général du mi-
nistère de l'agriculture, du commerce et des
travaux publics ( 1855) , conseiller d'Etat
hors section (1857). En outre, il fut chargé,
comme commissaire du gouvernement, de
soutenir devant le Corps législatif des projets
de loi et de prendre part aux discussions rela-
tives au ministère de l'agriculture et des tra-
vaux publics. Lors de la création du ministère
spécial des travaux publics, il y est passé
avec le titre de secrétaire général, et il a
conservé ces fonctions jusqu'en 1876, époque
où il a été mis à la retraite. M. de Boureuille
avait été nommé, en 1849, ingénieur en chef
de ire classe et, en 1854, inspecteur général.
Enfin, il est, depuis 1869, grand officier de la
Légion d'honneur.
* BOURG - ABGENTÀL, ville de Erance
(Loire), ch.-l. de cant., arrond. et k 27 ki-
lom. de Saint-Etienne, au confluent de la
Déôme et du Riotet; pop. aggl., 2.693 hab.
— pop. tôt., 3,457 hab. Fabrique de crêpes,
rubans et bourdainus; papeterie, impression
sur étoffes, blanchisserie; pépinières. Com-
merce de bois. Au xvie siècle, cette ville
était fortifiée et elle fut le siège d'un des bail-
liages du Forez.
* BOURG -DE- PÉAGE, ville de France
(Diôme), ch.-l. de cant., arrond. et à 18 ki-
lom. de Valence, sur la rive gauche de l'Isère;
pop. aggl., 41,282 hab. — pop. tôt., 4.920 hab.
■ Ce bourg, dit M. Ad. Joanne, appelé autre-
fois Péage-de-Pisançon, date du Xe siècle. Il
a dû son origine au pont bâti sur la rivière
par le chapitre de Saint-Barnard de Romans,
?ui y prélevait un péage. Son histoire se con-
ond avec celle de Romans, dont il partage
aussi la prospérité. •
* BOUBG- DE-THIZV, bourg de France
(Rhône), cant., arrond. et à 3kilom, deThizy ;
pop. aggl., 768 hab. — pop. tôt., 2,256 hab.
Eglise du xie siècle.
* BOURG-DE-VISA , bourg de France (Tarn-
et-Garonne) , ch.-l. de cant., arrond. et à
20 kilom. de Moissac; pop. aggl., 405 hab.
— pop. tôt., 897 hab.
* BOURG - D'OISANS , bourg de France
(Isère), ch.-l. de cant., arrond. et à 49 kilom.
de Grenoble, près de la rive gauche de la
Romanche; pop. aggl., 1,426 hab. — pop.
tôt., 2,773 hab. Sous la domination romaine,
Bourg -d'Oisans appartenait à la tribu des
Ucem. Lors de la formation du lac de Saint-
Laurent, en 1151, il ne dut son salut qu'à la
position élevée qu'il occupait alors sur un co-
teau, et pendant quelque temps il porta le
nom de Saint-Laurent-du-Lac.
"BOURG-EN-BRESSE, ville de France,
ch.-l. du département de l'Ain, sur la rive
droite de la Reyssouse,k 8 kilom. des premiers
contre-forts du Jura; pop. aggl., 10,647 hab.
— pop. tôt., 14,280. L'arrondissement com-
prend 10 cantons, 120 communes , 122,747 hab.
Au point de vue militaire, Bourg est compris
dans la 7e région , placée sous le eommande-
nt du duc d'Aumale. ■ Ville commerçante,
Lien bâtie, bien arrosée, propre, mais inani-
mée, dit M. Ad. Joanne, Bourg n'a rien d'in-
teri ssant à montrer aux artistes et aux ar-
chéologues; cependant tous les étrangers
qui iront de Mâcon à Genève on de Genève
à Mâcon ne devront pas manquer de s'y ar-
rêter pour aller admirer l'église de Brou , »
située k 800 met. de la ville. Nous avons dé-
crit ce monument religieux, le plus intéres-
sant que possède cette région de la France,
à l'article Brou, tome II du Grand Diction-
naire, page 1315.
* BOURG LAST1C, bourg de Franco {Puy-
de-Dôme), ch.-l. de cant., arrond. et k 54 ki-
lom. de Clermont; pop. aggl., 669 hab. —
pop. tôt., 1,740 hab. Eglise romane.
•BOUBG I.ÙS-VALENCE, bourg de France
(Drôme), cant. et arrond. de Valence, sur la
rive gauche du Rliône; pop. aggl., 2,421 hab.
— pop. tôt., 3,536 hab. Ce bourg est atte-
nant à Valence.
* BOURG SA1NT-ANDÉOL, ville de France
(Ardeche), ch.-l. de cant. , itrrond. et a 52 ki-
lom. de Privas, sur lu rive droite du Rhône ;
pOp. aggl-, 3,766 hab. — pop. tôt., 4,524 bah.
Cette ville, qui a conservé quelques v. I
de ses anciennes fortifications, communique
avec Pierrelatte par un pont suspendu.
* BOURG - SAIÎST - MAURICE , bourg de
France (Savoie), ch.-l. de cant., arrond. et à
27 kilom. de Moutiers, près du confluent
do l'Isère et de la Versoye, au milieu de
BOUR
prairies: pop. aggl., 615 hab. — pop. tôt.,
2,522 hab.
* BOUBG-SOUS LA-ROCnE(LE), village de
France (Vendée), cant., arrond. et à 3 kilom.
de La Roche-sur-Yon; pop. aggl., 165 hab.
— pop. tôt., 2,415 hab.
'BOURG-SUR-GIRONDE, ville de France
(Gironde), ch.-l. de cant., arrond. et à 14 ki-
lom. de Blaye, sur la rive droite delà Dordogne,
près de son confluent avec la Gironde; pop.
aggl., 1,444 hab. — pop. tôt., 2,735 hab. Cette
ville existait déjà au temps de la domination
romaine ; au moyen âge, elle fut une des huit
villes alliées a Bordeaux et qui s'appelaient
ses filleules. Vignobles estimés; exportation
de pierres.
BOURG-LA-RElNE,bourgdeFrance(Seine),
cant., arrond. et à l kilom. de Sceaux, sur la
Bièvre, à 9 kilom. de Paris (Notre-Dame), sur
la route de Paris à Orléans, station du che-
min de. fer de Paris à Limours et de Paris à
Sceaux ; pop. aggi., 1,831 hab. — pop. tôt.,
2,1S6 hab. Le bourg, dont la majeure partie
borde la route de Paris, est bâti dans un
vallon assez agréable, sur la rive gauche de
la Bièvre, qui passe à 500 ou 600 mètres. Il s'y
est construit d'élégantes villas, le long du che-
min de fer de Paris k Limours. Dans le bourg
même se trouvent quelques belles habita-
tions, entre autres un château qui a appar-
tenu a Gabrielle d'Estrées et où le Vert-Ga-
lant vint voir plus d'une fois sa maîtresse ; il
est maintenant occupé par un pensionnat de
jeunes tilles, et du parc qui en dépendait il
ne reste plus que quelques grands arbres. Le
parloir de cet établissement, ancienne cham-
bre de Gabrielle, a conservé quelques traces
de dorures et ornementations du temps. Ce
château fut choisi, en 1722, pour lieu de l'en-
trevue de Louis XV, âgé de douze ans, avec
l'infante d'Espagne, âgée de quatre ans, qu'on
lui destinait pour femme; une inscription
gravée sur une pierre, au palier du premier
étage, a conservé le souvenir de cet événe-
ment mémorable. C'est à Bourg-la-Reine que
Condorcet, mis hors la loi lors de la chute
des girondins, s'est empoisonné. L'emplace-
ment du corps de garde où il fut amené et
où on le trouva mort le lendemain est main-
tenant occupé par la mairie. Son corps fut
inhumé dans le cimetière, mais sans aucune
marque extérieure, et on ignore où il a été
placé. Le presbytère de Bourg-la-Reine a été
habité par Dupuis, l'auteur de V Origine des
cultes. Le marché de Sceaux, longtemps cé-
lèbre, avant d'être remplacé par celui de La
Villette, se tenait en réalité k Bourg-la-Reine.
* BOURGADE (François), missionnaire. — Il
est mort en 1866.
* BOURGANEUF, ville de France (Creuse),
ch.-l. d'arrond. et k 33 kilom. de Guéret;
pop. aggl., 2,863 hab. — pop. tôt., 3,591 hab.
L 'arrond. comprend 4 cantons, 41 communes,
41,742 hab. Fabriques de porcelaine, cha-
pelleries, papeteries, confiseries.
BOURGEOIS (Simêon), marin français, né
en 1815. Il entra à l'âge de quinze ans dans
la marine et ne tarda point à être nommé en-
seigne de vaisseau (1836). Il fut promu lieu-
tenant en 1845, puis capitaine de frégate en
1852, capitaine de vaisseau en 1858 et enfin
contre-amiral en 1868. M. Bourgeois a pris
part k l'expédition conduite contre la Chine
par l'amiral L'humer. C'est un marin distin-
gué, doublé d'un savant. 11 s'est particulière-
ment occupé de la construction des navires
modernes et des propulseurs employés par la
nouvelle marine de guerre. Il a obtenu, avec
M. Dupuy de Lôme, le prix proposé par l'A-
cadémie des sciences à celui qui aurait fait
faire le progrès le plus important k la ma-
chine à vapeur.
En 1870, M. Bourgeois fut nommé com-
mandant de la station des côtes occidentales
d'Afrique, où il stationna durant la guerre.
C'est sur sa demande que furent abandonnés
comme inutiles et trop insalubres les comp-
toirs français de la côte d'Or.
Le 26 juillet 1872, il fut nommé conseiller
d'Etat par l'Assemblée nationale, et dès lors
il ne compta plus dans le service actif du la
marine.
On doit à M. Bourgeois les ouvrages sui-
vants : Recherches théoriques et expérimen-
tales sur les propulseurs hëlicoïdes (18-15,
in-8°); Rapport à M. Ducos , ministre de la
manne, sur la navigation commerciale à va-
peur de l'Angleterre (1854, in-4«) ; Mémoire
sur la résistance de ieau au mouvement des
corps et particulièrement des bâtiments de
mer (1855, in-4°) ; Renseignements nautiques
recueillis à bord du Duperré et de /(/Forte,
pend. m; un voyage en Chine, etc.
BOURGEONNANT, ANTE adj. {bour-jo-
naut. an- te — rad. bourgeon). Qui se propage
par des bourgeons. Se dit surtout de certains
chancres \\ philitiques.
■ BOURGES , ch.-l. du département du Cher,
a 232 kilom. de Pans pur le chemin de t'.-r,
sur une colline dont l'Yevre et l'Auron bai-
gnent la base ; pop. aggl., 22,654 hab. — pop.
tôt., 31,312 hab. L'iiiiond. comprend 10 can-
tons, îoo communes, 137,371 hab. Au point de
vue militaire, Bourges est compris dans la
8« région , placée sous le commandement du
général Ducrot. Bourges, ville jusqu'à pré-
sent sans industrie, a été dotée de vastes éta-
blissements militaires, qui comprennent une
fonderie de canons, un arsenal, une école de
BOUR
pyrotechnie, un magasin k poudre et un
vaste polygone.
" BOURGF.T (le), bourg de France (Seine),
cant. et à 6 kilom. de Pantin, arrond. et à
6 kilom. de Saint-Denis, k il kilom. de Paris;
800 hab, — Nous avons raconté ailleurs les
bats qui furent livrés aux Prussiens dans
cette commune du 28 au 30 octobre 1870, puis
le 21 décembre. V. Paris (siège de), au
tome XII du Grand Dictionnaire , pages 2G8
et 271.
Le 30 octobre 1872, on a inauguré un mo-
nument élevé en l'honneur de ceux qui ont
perdu la vie dans ces combats. Il a été édilie
sur les dessins de M. Derecq, architecte,
sur un terrain offert par la famille Polluai,
dont un des membres était aide de camp du
général Ducrot pendant le siège. C'est une
petite chapelle qui pt-ut fnnt-mr tout :m plus
cinquante personnes. Elle est éclairée par
six croisilhms dont les vitraux représentent
des croix de la Légion d'honneur. Elle est
fermée par une grille en fer travaillée à jour.
On lit sur la façade :
HOSNKUR ET PATRIE.
SÉPULTURE
DES BRAVES MORTS POUR LA PATRIE.
MONUMKNT ELEVE
AVEC DES SOUSCRIPTIONS PRIVEES.
Sur les deux côtés de la chapelle :
COMBATS
DES 28, 29 ET 30 OCTOBRE 1870.
Ce monument est situé à l'extrémité du
village, au bord et à gauche de la route, sur
un point d'où l'on domine le champ de ba-
taille des trois journées.
Un autre monument, élevé sur une large
place, k l'entrée du village, fut inauguré le
10 février 1874. Il est formé de pierre bleue
et a environ 201,50 de hauteur. C'est un pié-
destal surmonté d'une pyramide triangulaire.
Sur le piédestal, on voit une épée brisée, et
on y lit cette inscription :
ILS SONT MORTS EN COMBATTANT
POUR LA FATRIE.
L'ePÉE DE LA FRANCE
EST ÉCHAPPÉE
DE LEURS MAINS. LEURS DESCENDANTS
LA REFORGERONT.
BOURGET (Justin), mathématicien fran-
çais, né k Savas (Ardèche) en 1822. Elève de
l'Ecole normale supérieure, il se fit recevoir
agrégé, professa les mathématiques dans di-
vers lycées et prit le grade de docteur en
1852. Après avoir été pendant plusieurs an-
nées professeur à la Faculté des sciences de
Clermont, M. Bourgetest revenu k Paris, où
il a été chargé de la direction des études
scientifiques k l'institution Sainte-Barbe. On
lui doit un certain nombre d'ouvrages, parmi
lesquels nous citerons : Variation des con-
stantes arbitraires (1852, in- 8°); Théorie
élémentaire des approximations numériques
(1860, in-12); Note sur l'hypothèse cosmo-
gouique de Laplace (1862, in-S°) ; Tables
de logarithmes pour les nombres de i à
10,000 et les fractions trigonométriques de
minute en minute (1864, in-32); Géométrie
analytique à trois dimensions (1872, in-8°);
Traité d'arithmétique (1873, in-8°); Traité de
géométrie élémentaire (1874, in-8°), ces trois
derniers ouvrages en collaboration avec
M. Ch. Housel.
BOURG1LLON, ONNE s. (bour-ji-llon , o-
ne ; // mil.). Petit bourgeois, petite bour-
geoise : Ah! ciel! bourgillonne! mot, qui
suis, parla grâce de Dieu, fille, sœur et nièce
de notaire! (Dancourt.) il Vieux mot.
•BOURGNEUF (le), bourg de France
(Mayenne), cant. et à 13 kilom. de Loiron ,
arrond. et a 19 kilom. de Laval, sur le Vi-
coin; pop. aggl., 577 hab. — pop. tôt.,
2,201 hab.
' BOURGNEUF EN-RETZ, petite ville mari-
time de Erance (Loire-Inférieure) , ch.-l. de
cant., arrond. et k 29 kilom. de Paimbœuf, à
2 kilom. de l'Océan; pop. aggl., 835 hab. —
pop. tôt., 2,837 hab. Exploitation de marais sa-
lants; pêche de poisson et d'huîtres; armements
pour Terre-Neuve. Entre le continent et l'île
de Noirmoutier,l'Océan forme la baie de Bourg-
neuf. Cotte baie, dit M. Ad. Joanne, «est
Ceu sûre pour la navigation, k cause des
ancs de sable qui s'y forment, surtout dans
le chenal conduisant au port; elle n'est point
abritée contre les vents du N.-O. La mer
perd sensiblement du terrain sur la ôte
voisine, et l'on prétend même que, depuis un
siècle, le territoire de la commune a gagné,
par suite de cette retraite, plus de 500 hec-
tares. ■
'BOURGOGNE s. f. — Coiffure élevée, qui
fut en usage- au xvii" siècle.
• BOURGOGNE, bourg do France (Marne),
ch.-l. de cant., arrond. et k 12 kilom. de
Reims, sur une colline; pop. aggl., 994 hab.
— pop. tôt., 1,005 hab.
* BOUBGOIN, ville de Erance (Isère), chv-1.
de i nnt., arrond. et k 15 kilom. de La Tour-
du-Pin, dans la vallée marécageuse de lu
e, '-litre deux chaînes de collines; non.
aggl., 3,927 hab.— pop. tôt., 4.954 nul).
, moulins, papeteries ; imprimeries sur
étoffes k Jallieu, faubourg de Bourgolo. ■ Les
île Bourgoin, dit M. Ad. Joanne, cou-
vrent une auperfleie de t;,5i4 hect., répartis
sur vingt-trois communes leur longueur est
BOUR
405
de 35 kilom. jusqu'au confluent du Rhône et
de l'Ain, leur largeur variable, leur pente
de 34 met. A l'E., d'autres marais s'étendent
nient du Rhône et du Guiers. Il
est probable que le Rhône suivait autrefois
I n« de marais et de tourbières, dont le
pris au commencement de
i,est loin d'être achevé; les fièvres pé-
riodiques produites par los miasmes qui ses
échappent font des environs de Bourgoin
l'une des régions les plus insalubres de la
France. L'extraction de la tourbe y produit
chaque année 30,000 tonnes d'une valeur de
18,000 francs.»
BOUBGOING (François, comte de), di-
plomate, né k Paris en 1821. Il est petit-
tils du baron Jean-François de Bourgoing,
diplomate du premier Empire, et son père,
Armand - Marc - Joseph , fut aide de cHmp
du maréchal Ney. A vingt ans, M. François
de Bourgoing fut attaché au cabinet de
M. Guizot, ministre des affaires étrangères,
qui l'envoya ensuite comme secrétaire de lé-
gation à Turin et secrétaire d'ambassade à
Rome. Lors de la révolution de 1848, il donna
sa démission et rentra dans la vie privée. Suus
l'Empire, M. de Bourgoing collabora à la
Revue contemporaine , au Correspondant, et
publia une intéressante Histoire diplomatique
de l'Europe pendant la Révolution française
(1865-1871, 3 vol. in-8°). En 1871, M. Th'iers,
président de la République, nomma le comte
de Bourgoing ministre plénipotentiaire de
France dans les Pays-Bas. Le 1" mai de
l'année suivante, il fut appelé k remplacer
le comte d'Harcourt en qualité d'ambassa-
deur auprès du pape. Par son attitude a
Rome , il gagna toutes les sympathies des
cléricaux. Au mois de décembre 1872, M. Four-
nier, notre ministre plénipotentiaire auprès
du roi d'Italie, ayant donné l'ordre au com-
mandant de ÏOrënoque d'aller avec ses offi-
ciers rendre visite k Victor- Emmanuel le
Ie»" janvier, après avoir rendu visite au pape
à Noël, M. de Bourgoing protesta contre
l'exécution de cet ordre, en afrïrinant qu'il
appartenait à l'ambassadeur seul de France
auprès du pape de donner des ordres aux of-
ficiers de 1 Orénoque. Pour mettre un terme
k ce conflit, M. Fournier en référa au gou-
vernement de M. Thiers, qui lui donna juste-
ment raison, et M. de Bourgoing envoya aus-
sitôt sa démission, qui fut acceptée. Les
ultramontains d'Italie et de France jetèrent
les hauts cris, et quelques royalistes fran-
çais signèrent une adresse dans laquelle ils
félicitèrent le diplomate d'avoir, par sa re-
traite, donne «un éclatant désaveu à la po-
litique qui a livré notre saint-père le pape
à la spoliation et à l'insulte. ■ En 1873, M. de
Bourgoing fut chargé de se rendre à Saint-
Péiersbourg pour y négocier de nouveaux
traités de commerce. Au mois de mai 1874,
il reçut la croix d'officier de la Légion d'hon-
neur. Le 8 mai 1875, il remplaça M. de Vo-
gué comme ambassadeur k Coustautinople.
A ce titre, M. de Bourgoing a assiste, avec
M. de Chaudordy, comme représentant de la
France, aux conférences qui ont eu lieu k
Constantinople en décembre 1876 et janvier
1877, dans le but d'empêcher la guerre d'éclater
entre la Russie et la Turquie et d'amener cette
dernière puissance k donner des garanties ju-
gées nécessaires. Le gouvernement ottoman
ayant repoussé les principales demandes fai-
tes, à la suite d'un accord préalable, par les
représentants des grands Etats européens,
M. de Bourgoing a quitté Constantinople
(janvier 1877), en y laissant un simple charge
d'affaires.
BOURGOING (Philippe, baron de), homme
politique français, ne à Nevers en 1827. 11
occupait les fonctions d'écuyer de l'impéra-
trice, lorsqu'il fut élu député de la Nièvre en
1868, et réélu l'aunée suivante. Au Corps lé-
gislatif, il vota constamment avec la majorité
dévouée au gouvernement impérial et fut un
de ceux qui accueillirent avec joie la décla-
ration de guerre de 1870. Pendant cette
guerre néfaste, il fut place .i la tête d'un ba-
taillon de mobiles du la Nièvre et fut nommé,
k cette occasion, commandeur de la Légion
d'honneur. Une élection partielle devantavoir
lieu dans la Nièvre le 24 mai 1874, M. Phi-
lippe do Bourgoing adressa aux électeurs la
déclaration suivante :
i Messieurs les électeurs
» Je viens solliciter l'honneur de vous re-
l i A lemblée nationale.
■ Elu en 1868 et en 1869 député de la Nièvre
au Corps législatif, j'ai étudié, j'ai soutenu
vos intérêts; j'aspire encore à eu être le dé-
fenseur.
» No voulant pas devoir vos suffrages à une
profession do foi équivoque, je vous dis fran-
. bernent : Mes convictions n'ont pas varié",
je suis resté tidele k l'Empire.
• Soumis aux lois de mon pays, je respecte
les pouvoirs du maréchal de Mac-Mahon. Si
je mus élu, je m'efforcerai de l'assister dans
l'œuvre d'apaisement qu'il a entreprise; jo
ne violerai pas cette trêve dont son devoir
et son honneur le constituent le loyal gar-
dien, et qui nous prépare k la fondation d'un
gouvernement définitif*
* Mais quand l'heure sera venue de choisir
ce gouvernement, je demanderai qu'on en
laisse le soin au pays, librement et directe-
ment consulté.
» Je crois, en effet, avec le prince impérial,
406
BOUR
que l'appel au peuple , « c'est le saint et c'est
• le droit. •
» Seul , un pouvoir assis sur cette large base
aurait assez d'autorité pour s'imposer au pa-
triotisme de tous en sauvegardant la dignité
de chacun, assez de force pour rendre la sé-
curité à ceux qui possèdent, et k ceux qui
travaillent l'abondance et la prospérité qu'ils
ont connues pendant vingt ans.
» Electeurs,
• Si vous pensez, comme moi, que le présent
appartient à l'héroïque soldat de Malakoff et
de Magenta, mais que l'avenir n'appartient
qu'à vous-mêmes, vous m'enverrez le dire en
Totre nom à l'Assemblée nationale. »
Il fut élu par 37.599 voix et s'empressa de
partir pour Chiselhurst, afin d'annoncer cette
heureuse nouvelle, qui semblait de nature à
relever les espérances du parti bonapartiste.
Mais l'élection de M. Philippe de Bourgoing,
lorsque l'Assamblée nationale fut appelés à
l'examiner, souleva de nombreuses réclama-
tions. Une pièce dont le député Girerd avait
donné lecture à la tribune, à propos du fa-
meux comité central de l'appel au peuple,
semblait prouver qu'on avait cherché k ga-
gner des voix au candidat par d'indignes pro-
mises ; mais nous nous bornerons ici à men-
tionner cette partie du débat, parce que nous
en avons parlé longuement ailleurs (v. ap-
pel ad peuple, dans ce Supplément). On re-
prochait aussi à M. de Bourgoing d'avoir cher-
ché k influencer les électeurs en présentant
sa candidature comme personnellement re-
commandée par le maréchal de Mac-Mahon,
et, a ce sujet, un journal avait publié le ren-
seignement suivant :
• M. le baron de Bourgoing» après avoir
adressé k ses électeurs sa première circu-
laire, dans laquelle il protestait de son dé-
vouement pour le gouvernement septennal
du Hue de Magenta et de sa fidélité inébran-
lable pour le gouvernement impérial, dont il
subordonnait l'avènement à la retraite du
maréchal, a eu l'honneur d'être reçu par le
maréchal de Mac-Mahon, qui lui a adressé
ces paroles :
« Dans votre profession de foi, vous vous
» êtes montré, monsieur le baron, respectueux
» envers l'Assemblée souveraine qui a institué
• le septennat, et fidèle au gouvernement im-
• périal que vous avez loyalement servi. Le
• langage que vous avez tenu est celui d'un
» honnête homme, et tous les hommes de cœur
■ l'approuveront comme moi. ■
Après de vifs débats, et à la suite d'une en-
quête spcciaW, ordonnée par l'Assemblée,
celle-ci cassa l'élection, par 330 voix contre
309, dans sa séance du 13 juillet 1875. Les
électeurs de la Nièvre devaient donc être
convoqués pour procéder à une nouvelle
élection; mais l'Assemblée ayant peu après
déridé qu'on ne ferait plus d élections par-
tielles, tout resta en suspens.
M. de Bourgoing se présenta de nouveau
aux élections générales du 20 février 1876,
et la profession de foi qu'il adressa aux élec-
teurs se terminait ainsi :
• Je n'ai pus k vous dire longuement qui
je suis, et les sentiments politiques dont j'ai
le devoir de vous rendre compte peuvent se
i iiner en deux mots : respect du présent,
réserve de l'avenir. Le présent, je le res-
pecte, parce que, homme d'ordre maintenant
comme toujours, je prêterai mon concours
au gouvernement que les lois ont établi; je
le soutiendrai parce qu'il a promis de proté-
ger la société contre le radicalisme. L'ave-
nir, je le réserve , la constitution m'en don-
nant le droit. Je désire un gouvernement
solide, sorti des entrailles du pays, émanant
de la souveraineté nationale, assurant k nos
enfants, avec la sécurité du leudemain, cette
pro l'enté dont l'Kmpire nous a fait jouir
pendant dix-huit années. ■
Le baron de Bourgoing avait pour concur-
rent M. Massé, candidat républicain, et il
l'emporta sur ce dernier par, 500 voix seule-
ment de majorité.
• BO0RGTHÉROULDE, bourg de France
), ch.-l. de canton, arrond. et k 35 ki-
lom. de Pont-Audemer; pop. aggl., 565 hab.
— pop. tôt., 745 hab.
' li'H RG1 uns, village de France (Cal-
j, ch.-l. de canton, arrond. et k 10 ki-
lom, de Caen; pop. aggl., 178 hab. — pop.
tôt., ïnr. bab.
' BOOBGOBIL, ville de France (Indre-et-
Loire), ch.-l. du canton, arrond. et k 17 ki-
loin. de ' IfainoD , BUT la rive droite du Doit ;
pop. B| : i., î.Tii hab. — pop. tôt., 3,304 hab.
D8 UH territoire fer-
ellente qualité , elle
ftble , où l'on
cultn tf , iu lin, du
isse, etc. i loin-
ne N ■ In i >uges, leurra renommé, etc.
BOGBGOBT (Eu nçai t',
.
le
comme
u d'Aix, dont il est
l'in . 18 10. M. Bout .
membi e coi i a pondant de la So
rurglt tnbre de l'Acadéni
don fClenCM ■ I b< ' ItX, dont il n
été vlce-prei ident . la pe ux mi-
néral
- . ■ lu ■ j Dé -'n LM l un prix
de e.ouo francs. On lui doit : De Vurétroto-
BOUTC
mxe externe par section collatérale et par ex-
cision des tissus pathologiques dans les cas de
rétrécissements infranchissables (1865. in-4<>);
Sur la luxation des os propres du nez par
cause traumatîque, et un certain nombre de
mémoires, parmi lesquels nous citerons : \'A-
névrisme de l'artère ophthalmique guéri par
les injections de perchlorure de fer ; les Luxa-
tions de l'extrémité supérieure du radius; Sur
une variété de hernie inguinale rare et peu
connue; Nouveau procédé d'amputation du
pénis; Des divers modes d'assainissement des
marais et des pays marécageux insalubres ;Des
chemins de fer dans leurs rapports avec l'hy-
giène publique, etc.
BOURGUÉTICRINE s. f. (bour-ghé-ti-kri-ne
— de Bourguet , natural. fr., et de encrine).
Zooph. Genre d'encrines.
— Encycl. Les bourguéticrines, dont Alcide
d'Orbigny a fait un genre d'apiocrinidées,ont
le sommet composé de deux séries de pièces,
jamais concave, et donnant passage à cinq
bras ; la face articulaire des pièces de la tige
n'est pas radiée. On connaît une espèce de la
craie blanche, la bourguéticrine elliptique ;
mais ce qui donnerait à ce genre un attrait
tout particulier, c'est l'existence présumée
d'une et même de plusieurs espèces vivantes,
fait très-rare chez les crinoïdes et unique
chez les bouguéticrines. On a du moins trouvé
k la Guadeloupe, dans des brèches très-ré-
centes et contenant des ossements humains,
des fragments de crinoïdes qui, n'ayant pas
de traces de radiation sur la tige, ont été
rapportés provisoirement au genre bourgué-
ticrine. On a donc créé sur ces débris une
espèce appelée bourguéticrine d'Hotessier, du
nom du naturaliste qui les a découverts.
ROURGCIGNAT (Auguste), jurisconsulte
français, né à Chaumont (Haute-Marne) en
1819. Il étudia le droit à Paris, où il se fit
recevoir licencié et inscrire au barreau.
M. Bourguignat acheta ensuite une charge
d'avocat au conseil d'Etat et à la cour de
cassation. S étant démis de ces fonctions, il
entra dans la magistrature en qualité de juge
au tribunal civil de Beauvais, et il est de-
venu depuis président du tribunal de Cler-
mont, dans l'Oise. On lui doit les ouvrages
suivants : Traité complet de droit rural ap-
pliqué ou Guide théorique et pratique des
propriétaires, fermiers, juges de paix, mai-
res, élèves des écoles d'agriculture, etc. (1852,
in-8°); Guide légal du draineur {1854, in-8°) ;
Législation appliquée des établissements in-
dustriels, notamment des usines hydrauliques
ou à vapeur, des manufactures, fabriques, etc.
(1858, 2 vol. in-8o); De fa propriété des che-
mins ruraux (l 81 S, in-8o), etc. Citons encore
un Commentaire abrégé de la loi sur les so-
ciétés, en collaboration avec M. A. Mathieu.
BOURGUIGNAT (Jules-René), savant fran-
çais, ne à Brienne (Aube) en 1829. Il vint
compléter ses études à Paris , où il s'oc-
cupa tout particulièrement de sciences na-
turelles, surtout de géologie et de paléon-
tologie. Pendant quelques années, M. Bour-
guignat a été préparateur k la chaire de pa-
léontologie du Muséum. Il s'est fait connaître
par un grand nombre de monographies et
d'ouvrages estimés, parmi lesquels nous cite-
rons : Catalogue raisonné des mollusques ter-
restres et fluviatiles recueillis par M. F. de
Saulcy (1853, in-4°, avec pi.); Aménités ma-
lacologiques (1853-1860, 2 vol. in-8»), ouvrage
très-important; Catalogue raisonné des plan-
tes vasculaires du département de l'Aube
(1857, in-so) ; Malacologie terrestre de Vile
du château d'If (1860, in-8°); Malacologie
terrestre et fuviatile de ta Bretagne (1861,
in-8°); les Spiciléges malacologiques (1862,
in-8°) ; Paléontologie des mollusques terrestres
et fUivudilss dr l'Algérie (1862, in-8») ; Ma-
lacologie du tac des Quatre-Cantons (1863,
in-8°) ; Mollusques de San-Julia-de- Loria
(1863, in-8°); Mollusques nouveaux litigieux
ou peu connus (1863-1868, in-8°) ; Malacolo-
gie de ta Grande-Chartreuse (1864, in-8°);
Munugraphie du nouveau genre français pala-
dilhia (1865, in-8°); Malacologie de l'Algérie
(1863-1865, 2 vol. in-8u) ; Etudes géologiques
et paléontologiques des hauts plateaux entre
Boghar et Tiharet (1868, in-40) ; Histoire ma-
lacologique de la régence de Tunis (1S68,
in-4°) ; Monuments symboliques de l' Algérie
(1868, in-4o); Inscriptions romaines de \
dans lu Alpes- Maritimes (1869, in8«); BU-
toire des monuments mégalithiques de AoJbll'd
(1869, in-4°); Histoire de Djebel-Thuya et
h menU foisilei recueillis dans la grande
caverne de la mosquée (1870, in-40), etc.
BOURKHAN-KALDOUM, h;iute monl
do l'empire chinois, où Gengis-Khan et plu-
sieura de ses successeurs ont été inhumés.
BOURKHAISS, divinités des Kalmouks et
l Bourètes. Les principales portent le n oonu
mrkh m, Çakia-Houni, Abidabu,
Erlick Mm n, » iinhir.i, 1 Mtanga-Tonçana, etc.
Parmi ces divinités, les unes représentent lu
in. ^ du bien, les autres celui du mat On
donne aux premières la ligure riante et ai-
; aux secondes, des traits durs et me-
naçante, ou grotesques. Les idoles qui les
■ iitent sont généralement en cuivre
1 il' sont creuses à l'intérieur, et les
i-lacent dans la oavité de petits
n ireples i ■ ■ n I r-rinu nt les ceinll es
d mis 10 corps desijuels la divinité
I posée s'être incarnée.
BOUR
BOU-RK1KA, village de l'Algérie, prov.
et à 75 kilom. d'Alger, sur l'oued de ce nom,
branche de l'oued Nador, petit fleuve qui se
jette dans la mer à Tipasa. Bou-Rkika, qui
a été fondé en 1850 et 1851, forme aujour-
d'hui une section de Marengo. Habité k cette
époque par quelques familles allemandes, il
servit ensuite de résidence â des transportés,
au nombre de sept cents, qui furent amnistiés
en 1859. Aujourd'hui que toutes les difficultés
d'installation et d'appropriation ont été vain-
cues, le village de Bou-Rkika est en pleine
voie de prospérité. Il est en grande partie
habité par des musulmans indigènes.
* BOURMONT, bourg de France (Haute-
Marne), ch.-l. de canton, arrond. et k 47 ki-
lom. de Chaumont, sur une hauteur, adroite
de la Meuse; pop. aggl., 869 hab. — pop.
tôt.. 872 hab. C'était, au temps des Gaulois,
une des villes fortes des Lingons.
BOURNEAD s. m. (bour-no). Tuyau de
conduite pour des eaux souterraines, dans
quelques départements du Midi.
BOURNEVILLE (Désiré-Magloire), méde-
cin français, né k Garancières (Eure) en
1840. Il a étudié la médecine k Paris, où il a
pris le grade de docteur en 1870. Pendant la
guerre de 1870-1871, M. Bourneville a été
chirurgien-major du 160^ bataillon de la
garde nationale et chirurgien aide-major k
l'ambulance du Jardin des plantes. Il est de-
venu rédacteur en chef du Mouvement médi-
cal et de la Bévue photographique des hâpi-
pîtaux, qu'il a fondée en 1870. Sous l'Empire,
il a collaboré au Béveil. Enfin, M. Bourne-
ville est membre de la Société anatomique,
correspondant de diverses sociétés de pro-
vince, et il a obtenu une médaille en 1866,
pour son dévouement pendant l'épidémie cho-
lérique k Amiens On lui doit un assez grand
nombre d'écrits : De l'inégalité de poids en-
tre les hémisphères cérébraux chez les épilep-
tiques(\&6\);De la condition de la bouche chez
les idiots (1864) ; Socrate était-il fou? (1864);
G.-V. Townley ou Du diagnostic de la folie
au point de vue médico-légal (1865), avec
M. Teinturier; De l'emploi de la fève de Ca-
labar dans te traitement du tétanos (1868,
in-8°) ; Dit cas du docteur W. Pennoc/c ou Con-
tribution à l'histoire de la sclérose en plaques
disséminées (1869, in-8°); De la sclérose en
plaques disséminées , étude nouvelle (1869,
in-8°); De l'antagonisme de la fève de Cala-
bar et de l'atropine (1870, in-so); Etudes
chimiques et thermométriques sur les maladies
du système nerveux (1871-1872, 2 vol. in-S°);
De la contracture hystérique (1872, in-S°);
le Choléra à l'hôpital Cochin en 1866 (1873,
in-8°); Notes et observations cliniques et ther-
mométriques sur la fièvre typhoïde (1873,
in-8°); Science et miracle, Louise Lateau ou
la Stigmatisée belge (1875, in-8°),etc. Le doc-
teur Bourneville a publié les Leçons sur les
maladies du système nerveux, du professeur
Charcot (1S75), et les Leçons cliniques sur les
maladies chirurgicales des enfants, du doc-
teur J. Giraldès (1867-1868).
* BOCRNEZEAC, bourg de France (Vendée),
canton et k 11 kilom. de Chautonnay, arrond.
et k 22 kilom. de La Roche-sur-Yon ; pop.
aggl., 850 hab. — pop. tôt., 2,174 hab. Car-
rières de granit.
ROU-ROUMI, village de l'Algérie, prov. et
à 65 kilom. d'Alger par le chemin de fer;
71 hab. Fondé en 1848, il formait k l'origine
une annexe d'El-Afroun; il est devenu une
section de Mouzaïaville. Les habitants s'y
adonnent surtout k la culture des terres.
* BOURQUEI.OT (Louis-Félix), littérateur
et paléographe. — Il est mort à Paris en
18G8. Les derniers ouvrages qu'il a publiés
sont : Nuit jours dans Vile de Candie (1864,
in-8°); Etudes sur tes foires de Champagne,
sur l'étendue et les règles du commerce qui s'y
faisait aux xn«, xine et xiv<> siècles ( 1865-1866,
2 vol. in-80).
* BOURQUENEY (François-Adolphe, comte
de), diplomate. — Il est mort le 26 déc. 1869.
BOURRA-COURRA s. m. (bou-ra-kou-ra).
Bot. Arbre qui eroît dans la Guyane.
* BOURRAS s. m. — Encycl. Les bourras,
qu'on appelle aussi pénitents gris, doivent ce
double nom à la nature et a la couleur de
leur vêtement. Ils forment à Marseille une
sorte de confrérie libre, composée d'un petit
nombre de membres seulement, appartenant
m général aux classes élevées de la société.
Instituée k Marseille en 1591, elle fut ap-
prouvée par le pape Grégoire XIV. Pour être
admis dans la confrérie, il faut être âgé d'au
moins dix-huit ans et jouir d'une réputation
irréprochable. Le costume des bourras con-
siste en une sorte de robe de grosse toile
cordée, vulgairement appelée cagoule, et qui
est surmontée d'un capuchon percé de deux
trous k l'endroit des yeux. Cette robe est
serrée k la taille par une ceinture de corde,
aux deux extrémités de laquelle pendent un
chapelet de bols, avec sa croix, et un fouet
de corde en signe de mortification.
Les attributions des bourras consistent k
figurer dans les processions religieuses, mais
surtout k assister les condamnés k mort k
leurs derniers moments. La veille de l'exé-
cution, b-s eunt'reres, réunis dans leur cha-
pelle, commencent les prières pour le mal-
heureux qui va expier son crime. A cinq
heures du matin, le lendemain, ils entendent
la messe, puis se rendent sur le lieu de l'exo-
BOUS
cution en récitant les litanies des saint**. La
terrible exécution terminée, ilss'agenouillent
en cercle, puis sept d'entre eux gravissent
les degrés de l'échafaud, prennent le cada-
vre sanglant et le déposent dans un sac de
toile, où l'un d'eux place également la tête
en la rapprochant du tronc, et le tout est
porté au cimetière, pendant que les chantres
invoquent le patron du supplicié. Les con-
frères retournent alors à leur chapelle, où le
recteur entonne un dernier De profundis,
auquel les autres répondent. A la lin, ils
ajoutent en langue provençale : Dieou Vagué
fa pas! (que Dieu lui fasse paixl) Les prières
sont continuées pendant quinze jours.
Un autre article du règlement porte : ■ Et
pour continuer les œuvres de miséricorde,
avons ordonné que ladite compagnie rachè-
tera ou délivrera tous les ans des prisons un
condamné civil, le plus nécessiteux, ou tel
qu'il sera k icelle avisé, pour lequel il y aura
une boîte expresse où tous les frères met-
tront de leur bien k leur dévotion. ■
Des secours sont aussi accordés aux frères
qui se trouvent dans le besoin.
BOURRETAIRE s. m. (bou-re-tè-re). Car-
deur de tiloselle.
Bourrienne (MÉMOIRES DE) sur Napoléon,
le Directoire, le Consulat, l'Empire et la
Restauration. Ce livre, qui a paru de 1829 k
1S31, comprend 10 volumes in-8°. Lors de
leur publication, ces mémoires obtinrent un
très-grand succès; mais peu k peu s'affaiblit
la vogue qui s'était attachée k Bourrienne.
On accusa l'auteur d'inexactitude et de par-
tialité. On s'occupa ensuite de le réfuter en
publiant, en 1830, Bourrienne et ses erreurs
volontaires ou involontaires ou Observations
sur ses Mémoires, ouvrage en 2 vol. in-8».
Aujourd'hui, on ne lit plus guère Bourrienne,
que les historiens doivent néanmoins consul-
ter, car il renferme des particularités fort
intéressantes. L'auteur a connu Napoléon k
Brienne, l'a suivi en Italie, en Egypte, aux
Tuileries, k la Malmaison, et il peint aussi
bien le Bonaparte officiel que le Bonaparte
en pantoufles. C'est que sa qualité de secré-
taire de Napoléon lui a permis de recueillir
bien des sentiments et des mots que d'autres
n'auraient pu noter au passage et sur le mo-
ment, bien des traits profonds, brillants,
incisifs et presque toujours remarquables,
échappés k 1 âme ardente de Bonaparte dans
l'épanchement de ses confidences intimes.
Bourrienne ne livre pas tous ses rensei-
gnements comme des faits extraordinaires;
il s'en garde bien. • Il ne faut pas se faire
illusion, dit-il. Les grands hommes, quelque
grands qu'ils soient, ont des torts, commet-
tent des erreurs et font des fautes. Il faut
bien payer le tribut k l'humanité. Qui les en
exempterait? Il y a tant de petites choses
dans la composition de 1 homme, qu'il y a
impossibilité physique d'être grand du matin
au soir. > Pariant de ce principe. Bourrienne
parle de Napoléon tel qu'il l'a vu, connu, ad-
miré ou blâmé, disant ce qu'il a vu, entendu,
écrit, pensé dans chaque circonstance. Dans
plus d'un passage, le Napoléon intime expli-
que le Napoléon officiel, et le livre de Bour-
rienne, k ce point de vue, sera toujours d'une
lecture aussi instructive qu'intéressante, sur-
tout aujourd'hui , où les travaux récents
d'une critique indépendante out remis Napo-
léon 1er à sa véritable place, ni sur un autel
ni sur une claie.
BOURRILLON s. m. (bou- ri-llon ; // mil. —
rad. bourre). Petit amas de bourre dans la
soie grége.
BOURS1N (Elphége), littérateur et journa-
liste, né k Falaise (Calvados) en 1836. Il s'est
fait connaître par des ouvrages littéraires,
historiques, etc., a collaboré k divers jour-
naux et est devenu rédacteur en chef du
Progrès libératt de Toulouse, et plus récem-
ment direeieiir de la Correspondance républi-
caine. Nous citerons de lui : le Livre des fem-
mes au xixe siècle (1865, iu-12); Histoire de
Paris (1867, in-12); Histoire de Vaqriculture,
du commerce et de l'industrie en France, de-
puis te commencement de la monarchie jusqu'à
nos jours (1868, in-12); Histoire romaine (1866,
iu-8°) ; Catéchisme du bon républicain (1872,
in - 18); Danton, étude historique (1872,
in-8°) ; Manuel du bon républicain (1872,
in-12); Nouveau dictionnaire universel de ta
langue française (1872, in-18); Questionnaire
des examens du volontariat d'un an (1873,
in-18); Bévolution parlementaire d*U 24 mai
1873 (1873, 111-16), etc.
* BOUKZAT (Pierre-Siméon), homme poli-
tique. — Il est mort k Bruxelles en 1868.
* BOUS s. 111. pi. — Des bous de sucre, Se
dit du sucre qui u bouilli.
BOUSBECQUES, bourg de France (Nord),
canton et k 10 kilom. de Tourcoing, arrond.
et a 18 kiloin.de Lille, sur la Lys; pop. aggl.,
680 hab. — pop. tôt. , 2,017 hab. Eglise
gothique remarquable.
* BOUSCAT (U), bourg de France (Gi-
ronde), canton, arrondi et k 2 kilom. de Bor-
deaux: pop. aggl., 3,164 hab. — pop. lot.,
3,455 hab. Le Bouscai, qui forme comme uu
faubourg de Bordeaux, possède un établisse-
ment hydrotherapique, des fabriques et de
bulles maisons de campagne.
1 BOUSE s. f.— Bot. Bouse de vache. Espèce
d'agaric, a chapeau tres-vaste, qu'où ren-
contre quelquefois aux environs de Paris.
BOUT
BOUSIES, ville de France (Nord), canton
et à 5 kilom. de Landrecies, arrond. et à
ÏO kilom. d'Avesnes, à la source de l'Hiron-
delle; pop. aggl., 2,320 hab. — pop. tôt.,
2,362 hab.
BOaSQUER v. n. ou intr. (bou-ské). Faire
le métier de bousqueur.
BOUSQUEUR s. m. (bou-skeur). A Nantes,
Ouvrier qu'on emploie à des travaux qui
n'exigent que de la force corporelle.
BOUSQUET (Victor Alphonse-Jean), homme
politique français, né à Saînt-Hippolyte
(Gard) en 1839. Il est fils d'un ancien député
sous Louis-Philippe. Après de bonnes éludes,
il se fit recevoir docteur en droit et débuta
au barreau de Nîmes, où il obtint de brillants
succès. Il fut nommé conseiller général du
Gard en 1871 et v siégea dans les rangs des
républicains. Il fut nommé sous-préfet d'U-
zès sous le gouvernement de la Défense na-
tionale et se présenta aux élections de fé-
vrier 1871 ; il obtint 43,000 voix, mais ne fut
point élu. Au mois de février 1876, il fut plus
heureux et l'emporta, à une très- grande
majorité, sur son concurrent monarchiste,
M. H. Pourtalès. M. Bousquet siégea à gau-
che et vota constamment avec l'Union répu-
blicaine.
* BOUSSAC (la), bourg de France (Ille-et-
Vîlaine), canton et à 8 kilom. de Pleine-Fou-
gères, arrond. et à 32 kilom. de Satnt-Malo
par le chemin de fer; pop. aggl., 343 hab. —
pop. tôt., 3,111 hab. Kléber y fut battu, le
21 novembre 1793, par La Rochejaquelein et
Stofflet.
BOOSSAY, bourg de France (Loire-Infé-
rieure), canton et à 9 kilom. de Clisson , ar-
rond. et à 36 kilom. de Nantes; pop. aggl.,
732 hab. — pop. tôt., 2,047 hab.
* BOUSSENAC, bourg de France (Ariége),
canton et à 3 kilom. de Massât, arrond. et à
22 kilom. de Saint-Girons, sur la rive droite
de l'Ara»*; 2,596 hab.
BOUSSEROLLE s. f. (bou-se-ro-le). Bot.
Arbousier des Alpes ou raisin d'ours. On dit
aUSSi BUSSEROLLE.
* BOCSS1ÈRES, bourg de France (Doubs),
ch.-l. de canton , arrond. et à 16kilom.de
Besançon, sur le revers d'une colline ; 222 hab.
* BOUSS1NGAULT (Jean-Baptiste-Joseph-
Dieudonné), chimiste et agronome français.
— Ce remarquable savant a publié, outre
les ouvrages que nous avons cités, les écrits
suivants : la Fosse à fumier (1858, in-8°);
Agronomie y chimie agricole et physiologie
(1850-1874, 5 vol. in-8o), réédition, considé-
rablement augmentée, de son Economie ru-
rale; Dosage au carbone dans la fonte, le fer
et l'acier (1870, in-8°) ; Analyses comparées du
biscuit de gluten et de quelques aliments fécu-
lents (1875, in-8°) ; Dosage du silicium dans la
fonte, te fer et l'acier, par la voie sèche (1875,
in-8°); Études sur la transformation du fer
en acier par la cémentation (iS~5,in-8,J), etc.
BOUSSINGAULTITE s. f. (bou-sain-gnl-
ti-te). Miner. Sulfate d'ammoniaque conte-
nant des traces de protoxyde de fer et de
magnésie, et qu'on a trouvé dans les soffiuni
de Travalle, en Toscane.
* BOUSSION (Pierre), conventionnel, né
en 1753 à Lauzun (Lot-et-Garonne), et non
en Suisse, mort à Liège le 18 mai 1819. —
Médecin de la Faculté de Montpellier en
1773, il fut envoyé aux états généraux par
le bailliage d'Agen , comme représentant
te tiers état, et y occupa constamment cette
place en l'absence de M. Escousse de Pe-
luzac , dont il était le suppléant. Mem-
bre de l'Assemblée législative et de la Con-
vention, Boussion, ami des girondins, vota,
comme plusieurs d'entre eux, la mort de
Louis XVI, sans appel ni sursis. Envoyé en
mission à Bordeaux quelque temps avant la
chute de Robespierre, avec Bresson, Paga-
nel etTreilhard, Boussion se fit remarquer
flans les départements de la Dordogne et du
Lot-et-Garonne par l'extrême modération de
ses actes et de sa conduite, et s'attira l'ani-
lllOSité de Tallien, qui essaya vainement de
faire placer son nom sur une liste de pro-
scription. Membre du conseil des Anciens en
1796, Boussion, lassé de la vie publique et
refusant plusieurs places importantes <jui lui
furent proposées après le 18 brumaire , se
contenta d'une place de conseiller de pré-
fecture a Agen , puis de sous-préfet à Ville-
neuve en 1814; mais, à peine était-il arrivé à
Villeneuve, qu'il reçut sa destitution, parce
<|iie l'Empire venait de tomber. Expulse du
territoire français par la loi du 12 janvier
1816, il passa deux années à Bruxelles, puis
se retira à Liège, où il mourut à l'âge de
soixante-seize ans, tres-regretté des pauvres,
dont il s'était fait le médecin gratuit.
* BOUSSON 1>E MA1BET (Emmanuel), lit-
térateur français. — Il est mort à Arbois en
1871.
* BOUT s. m. — Ornith. Bout de petun ou
de tabac , Nom vulgaire des anis dans la
Guyane.
BOUTAREL (Aimé), économiste, né à Paris
en 1826. Il étudia le droit, devint auditeur a
la cour des comptes, puis donna s:» démis-
sion et s'adonna alors à l'industrie. M. Bou-
tarel fait partie de la commission supérieure
des Expositions internationales. Pendant ses
loisirs, il S*est occupé de questions relatives
BOUT
au commerce, à l'industrie, aux oanques, etc.,
et il a collabore au Journal des économistes
et h Y Economiste français. Nous citerons,
parmi ses ouvrages : le Traité de commerce
et le libre échange (1862, in-8°); Banque de
France, l'escompte à 2 pour 100 (1863, in-8°) ;
Banque de France , l'escompte maximum a
4 pour 100 (1865, in-8°); Enquête sur la cir-
culation monétaire et fiduciaire (1865, in-8°) ;
Déposition à l'enquête sur la circulation mo-
nétaire et fiduciaire (1866, in-8<>) ; la Ruine
des exportations françaises, impôts sur les
matières premières et ta dénonciation des
traités (1872, in-8<>) ; Y Agriculture en France,
sa situation, son avenir (1874, in-8°) ; le Can-
ton fiscal et l'abolition de l'impôt des bois-
sons (1875, in-8°), etc.
* BOCTARIC (Edgar), historien français.
— Il est devenu professeur à l'Ecole des
chartes, chef de section aux Archives na-
tionales et membre de l'Académie des in-
scriptions et belles-lettres. M. Boutaric est,
en outre, membre du comité des travaux his-
toriques et des Sociétés savantes institué près
du ministère de l'instruction publique. Depuis
la publication des Actes du parlement de Paris,
dont le tome II a paru en 1867 (in -8°),
M. Boutaric a mis au jour : Correspondance
secrète inédite de Louis XV sur la politique
étrangère (1866, in-8°); Marguerite de Pro-
vence (1868, in-8o); Saint Louis et Alphonse
de Poitiers (l$TQ,\n-&o)- Clément V, Philippe
1 le Bel et les templiers (1873, in-8<>), etc.
* BOUTEILLE s. f. — Fam. Se dit du sein
d'une nourrice : Cet enfant pleure après sa
BOUTEILLE.
Nous sommes bien fils de Noé !
Voyez, aussitôt qu'il s'éveille,
A peine au monde, le bébé
Réclame à grands cris sa bouteille.
Ai'O. HUMBERT.
— Boucher la bouteille, Manger après avoir
bu, pour éviter de sentir le vin ou la li-
queur.
BOUTE1LLOUX (Martial), général français,
né en 1804, mort à Paris en mai 1877. Admis
en 1823 a l'Ecole polytechnique, il entra en-
suite à l'Ecole d'application de Metz, d'où il
sortit lieutenant du génie. Envoyé quelques
années après en Afrique, il se distingua par-
ticulièrement à l'expédition de la Chirfa (1S36)
et à l'assaut de Cherchel, où il resta comme
chef du génie, et vengea brillamment le com-
mandant de la place, tué dans une embus-
cade. Chef de bataillon en 1839, lieutenant-
colonel en 1843, il fit exécuter, comme chef
du génie à Blidah, la route qui conduit de
cette ville à Médéah. En 1849, il devint co-
lonel et directeur des fortifications à Con-
stantine. Rappelé cette même année en
France, il y commanda un régiment du génie,
devint général de brigade en 1856, comman-
dant du génie de la première division mili-
taire, et fut appelé en 1859 & commander le
génie du premier corps de l'armée d'Italie,
avec lequel il prit part à la bataille de Sol-
ferino. Le 25 juin 18^9, il fut promu général
de division. Depuis, il devint membre du co-
mité des fortifications. Grand officier de la
Légion d'honneur en 1865, il fut mis à la re-
traite eu 1869.
BOUTELOUA s. m. (bou-te-lou-a). Bot.
Genre de plantes, de la famille des gra-
minées.
BOUTEROLLER v. a. ou tr. (bou-te-ro-lé
— rad. bouterolle). Techn. Travailler avec la
bouterolle.
— v. n. ou intr. Faire des bouterolles; se
servir de la bouterolle.
BOUTEROUE (Michel), littérateur et mé-
decin français du xvne siècle. On a de lui,
outre quelques poésies insérées dans le Re-
cueil des poésies qui parurent sur ta mort de
Henri IV en 1610 et 1611, le Petit Olympe
d'issy, description en vers du château et du
parc de Marguerite de Valois, et, un traité
sur la lièvre, intitulé : Pyrctotogia divisa in
duos libros, quorum primus universalia fe-
brium signa prognosttca continet, aller unius-
cujusque febris diagnosim et therapeiam com-
ptée titur (Paris, 1629, in-8°).
* BOUTIIORS (Jean-Louis-Alexandre), ar-
chéologue et erudit. — Il est mort à Amiens
en 1866.
* BOUT1N (René-François), acteur comi-
que. — 11 est mort a Paris en juillet 1872. Il
jouait encore en 1869 a l'Ambigu-Comique
dans le drame des Quatre Henri.
BOUTIOT (Joseph-Théophile), archéologue
français, né à Vendeuvre-sur-Barse (Aube)
en 1816. Il s'est spécialement occupe d'ar-
chéologie locale et a publié un certain nom-
bre -le notices, de mémoires et d'études con-
cei nant le département de l'Aube, les anti-
quités et les archives de la ville de Troyes.
Les principales de ces publications sont :
Recherches sur les anciennes pestes à Troyes
(Troyes, 1857, in-8o) ; Lettres missives de
Henri 1 V, conservées dans les archives muni-
cipales de Troyes (Troyes, 1857, in-8°); No-
tice historique sur Vendeuvre (1861, in-s»);
Etudes sur la géographie ancienne, a^jt/tgu» è
j trtement de l'Aube (1861, in-8°) ; Sup-
plément au K'i'i'i -n. n ■■ archéologique du de
parlement de l'Aube (1861, in-4°); Histoire
de l'instruction publique et populaire à Troyes
pendant les quatre dernier & siècles ( 1865, m-8°);
Histoire de la ville de Troyes et de ta Cham- I
BOUT
paqne méridionale (4 vol. in-8°), en cours de
publication. M. Boutiot est, en outre, l'auteur
d'un important travail entrepris en collabo-
ration avec M. Socart (Dictionnaire topogra-
phique du département de l'Aube), qui a ob-
tenu en t867 un des deux prix décernés cha-
que année aux meilleures publications des
sociétés savantes. 11 a aussi collaboré au
Dictionnaire des communes de France, de
Joanne, et à la Revue agricole régionale de
Troyes.
BOUTMY (Emile), écrivain, directeur de
l'Ecole libre des sciences politiques, né à
Paris en 1835. Il est fils de M. Laurent-Joseph
Boutmy, qui fonda le journal la Presse, avec
M. Emile de Girardin. Peu après avoir ter-
miné de brillantes études au lycée Bona-
parte, M. Boutmy commença à faire paraître
des articles de littérature et de politique dans
la Presse, qu'il quitta en 1866 pour passer
à la Liberté. Lorsque, en 1865, M. Emile
Trélat fonda l'Ecole spéciale d'architecture,
il appela M. Boutmy à concourir à son œuvre,
et le jeune écrivain inaugura, de 1865 à 1869,
les chaires d'histoire des civilisations et d'his-
toire comparée de l'architecture. M. Bouimy
continua à attirer sur lui l'attention en pu-
bliant : Introduction au cours d'histoire com-
parée de l'architecture (1869, in-80) et Philo-
sophie de l'architecture en Grèce (1870,in-12).
Ce dernier ouvrage, très-remarquable, l'a
placé au premier rang de nos écrivains sur
l'art. M. Emile Boutmy y fait preuve de beau-
coup de savoir, d'un esprit ingénieux et sa-
gace. Il a analysé avec autant de finesse que
de précision le génie grec, montré l'idéal
cherché par les Hellènes et déterminé, par
le caractère de cet idéal, les principes plas-
tiques qui apparaissent avec tant d'éclat dans
la statuaire, l'art par excellence chez les
Grecs, et dans 1 architecture. En 1872,
M. Boutmy a fondé l'Ecole libre des sciences
politiques, qui reproduit sous une forme plus
simple et plus indépendante l'Ecole d'admi-
nistration créée par M. Carnot en 1848 et
supprimée peu après. Cet établissement, dont
M. Boutmy est encore aujourd'hui le direc-
teur, réunit un grand nombre de professeurs
distingués. Les jeunes gens qui suivent ses
cours ont obtenu les plus brillants suecès
dans les concours administratifs, et, dès au-
jourd'hui, l'Ecole libre des sciences politiques
est consacrée par le suffrage du public com-
pétent et par l'affluence de la jeunesse.
M. Boutmy a fait en 1873 et en 1875 le cours
d'histoire constitutionnelle comparée à l'école
qu'il dirige. Il est depuis 1871 chevalier de la
Légion d'honneur.
* BOUTON s. m. — Bot. Bouton lilas, Aga-
ric à deux couleurs. Il Bouton blanc ou roux,
Agaric lachnope.
— Encycl. Techn. On peut distinguer les
boutons, au point de vue de la fabrication,
en trois grandes catégories : les boutons
tournés, les boutons frappés et les boutons
coules. Les premiers sont généralement en
bois, en os, en ivoire ou en nacre; les se-
conds en métal, et les troisièmes également
en métal ou en pâte céramique.
— I. Boutons tournés. La fabrication des
boutons tournés, quelle qu'en soit la matière,
est d'une très-grande simplicité. Il faut seu-
lement noter quelques différences dans la
disposition du tour, selon qu'il s'agit des bou-
tons à un seul trou ou des boutons a plusieurs
trous. Dans le premier cas, l'outil du tour est
une simple mèche à trois pointes, dont l'une
centrale, séparées par deux parties droites.
A la place de la poupée du tour est disposée
la plaque dans laquelle on se propose de dé-
couper les boutons, et dont on peut faire va-
rier à volonté la position. Un levier placé à
l'autre extrémité du tour permet de donnera
l'outil un mouvement latéral. On amené
ainsi l'outil contre la plaque et ou lui im-
prime un mouvement de rotation ; la pointe
centrale, un peu plus longue, perce de part
en part le trou du bouton; les deux pointes
latérales creusent dans la plaque une circon-
férence qui en marque la limite et qui pénè-
tre seulement jusqu'à demi-epaisseur. A ce
point, les parties droites de 1 outil polissent
la surface du bouton. On ébauche ainsi au-
tant de boutons que peut en fournir la pla-
que. Retournant ensuite celle-ci, on recom
menée successivement la même opération en
plaçant la pointe centrale de l'outil dans
chacun des trous déjà creusés ; les boutons
se détachent un à un et tombent dans une
boîte placée au-dessous do l'outil.
Pour obtenir sur les boutons des dessins con-
centriques quelconques, il suffit évidemment
d'employer des outils dont le profil soit in-
verse de celui qu'on veut donner au bouton.
Mais alors, le même outil ne pouvant
pour les deux faces, au lieu de retourne) I -
plaque et de remplacer L'outil h ch tque fois,
ce qui constituerait une énorme perte do
temps, on opère avec deux tours, dont l'un
fait toutes les faces et l'autre tous les revers.
Lorsque le tWfondoitavoir plusieurs trous,
commo les trous sont néces u ement excen-
triques, il est nécessaire d'employer un ap-
pareil notablement différent du précédent
En ce cas, le tour a autant de porte-outils
qu'on veut obtenir de trous; mais ces porte-
ôtant forcément beaucoup plus espacés
que no doivent l'être les trous du bouton, il
est impossible que l'axe de chaque outil soit
simplement, comme dans le cas précédent,
le prolongement du porte-outil, Dans la pra-
BOUT
407
tique ordinaire, on se tire de cette difficulté
en donnant à l'outil la forme d'un simple
crochet, qui s'accroche librementsur le porte-
outil. Les extrémités opposées des outils sont
portées par un petit chevalet percé d'uu-
tantde trous qu'on veut en donner au bouton,
et c'est dans ces trous que les outils s'enga-
gent, dépassant de la quantité voulue l'épais-
seur du chevalet. Avec un assortiment con-
venable de chevalets, on peut faire varier à
volonté l'espacement entre les trous. Cet ap-
pareil offre deux inconvénients : d'abord il ne
détache pas les boutons de la plaque et se
contente de les percer après qu ils ont déjà
été détachés par une première opération;
ensuite les outils percent des trous obliques,
puisqu'ils ne sont pas centrés avec leurs ar-
bres. Nous pensons qu'il ne serait pas mal-
aisé d'échapper par quelque autre combinai-
son à ce double ineouvenient.
— H. Boutons frappés. Nous réunissons
sous ce titre tous les boutons dont la forme dé-
finitive est obtenue par la pression, soit qu'il
y ait frappe réelle, comme pour certains
boutons métalliques, soit qu'on opère par sim-
ple pression, comme lorsqu'il s'agit des 6ou-
tons en corne, dont la fabrication se rapproche
de celle des boulons moulés.
Les métaux les plus employés pour la fa-
brication des boutons frappés sont le laiton et
le cuivre. Après avoir réduit les plaques nié
talliques, par le laminage, à l'épaisseur qu'on
veut donner aux boutons, on y découpe à
l'emporte-piêce de véritables flans, on les re-
cuit pour adoucir le métal et on les frappe
avec des coins gravés. On soude ensuite la
queue ou anneau du bouton, on le polit sur
le tour, s'il est uni, on le décape et on le dore
s'il y a lieu.
Quand le bouton est plaqué d'or ou d'ar-
gent, le placage a lieu d avance sur la feuille
métallique; on y découpe les flans comme à
l'ordinaire, mais, dans la frappe, on a soin de
placer en dessous la face plaquée, et le coin
inférieur est taillé de façon que, dans la
frappe, une légère pellicule d'argent ou d'or
est relevée sur le bord, pour couvrir la tran-
che du bouton. Apres que la queue a été sou-
dée, on porte le bouton sur le tour, et l'on
tourne très-légerement le bord, qui est tou-
jours plus ou moins irrégulier, par suite
d'une sorte d eerasure du métal.
Les boutons estampés, portant des figures,
des légendes, des numéros, sont formés de
deux plaques métalliques, l'une unie, placée
à l'intérieur, l'autre portant des dessins re-
poussés, sertie au tour sur la première, au
moyen d'un brunissoir.
Le bouton en corne se prend en pleine ma-
tière. On ramollit la matière dans l'eau bouil-
lante, on la découpe en morceaux octogones,
on ramollit de nouveau ces" morceaux dans
une étuve chauffée à 100° au moins, on les
dispose dans les coins dont est muni un
instrument particulier, sorte de tenaille plate
à deux mâchoires, et l'on soumet les bran-
ches de l'appareil à l'action d'une presse à
vis. Au bout de quelques minutes, les boutons
sont terminés; il suffit d'en abattre les coins
et de les polir à la lime sur les bords.
— III. Boutons coulés. Les boutons en étain
sont les plus simples k fabriquer. On verse
la matière fondue dans un moule de fer ou
de cuivre. Le plus souvent, la queue est un
simple fil de laiton tordu en cercle, les deux
bouts repliés en dehors, et on dispose ce fil
d'avance daus le moule, pour qu'il se trouve
fins dans la masse. Quelquefois, cependant,
a queue est du même métal que le bouton et
se coule avec lui d'une même pièce. Pour les
boutons formés d'un alliage d etain, de laiton
et de zinc, on prépare des moules en sable
donnant jusqu'à douze douzaines de boutons.
Lorsque tous ces moules sont prépari
reliés par de petits canaux destines à don-
ner passage à la coulée, on ouvre le châssis
et l'on enfonce dans la partie inférieure de
chaque moule l'anse de laiton qui doit former
la queue du bouton. Apres la fonte, on sé-
pare les boutons, qui sont tous reliés ensem-
ble par des jets de métal, et, après les avoir
brassés, on les a thève au tour sur lu tranche
et sur les deux faces.
Ces boutons sont souvent ornés de cercles
métalliques, dont l'adaptation complique no-
tablement la fabrication. Pour obtenir ces
cercles, on enroule en spirale serrée sur une
tige do fer le fil ou le ruban métallique qui
doit les fournir ; on porte la spirale sur un
mandrin courbé en U, dont chaque branche
a le même diamètre que lo cercle à obtenir;
on frappe avec un instrument tranchant sur
Le milieu dtî la spirale, qui se plie de chaque
côté autour des branches du mandrin ; le lil
pie est coupé etchacune desbranches
du mandrin se trouve enfilée dans une série
lUX égale en nombre au nombre des
tours de spire. Il ne reste plus qu'à souder
l'anneau sur le bouton.
Nous devons dire maintenant quelques
mots des boutons en porcelaine. Leur fa-
brication est une des plus remarquables
qu'ait créées l'industrie moderne, et fait la
fortune de Briare, centre presque unique
do cette fabrication. Nous najouteron
à ce que nous avons dît dans le Grand Dic-
tionnaire sur la fabrication des boutons à
trous, qui, à cause de leur solidité et de leur
bas prix, tendent à se substituer do plus en
plus aux boutons en os, en corne et même en
nacre; mais nous devons nous arrêter aux
boutons k queue, dont la fabrication est des
408
BOUT
plus intéressantes, grâce aux progrès que lui
a fait faire M. Bapterosse.
Quand la partie principale du bouton est
moulée et cuite, on y creuse avec une vrille
un trou qui doit recevoir la queue. Celle-ci
est assemblée sur la pâte au moyen d'une
petite plaque de laiton percée de deux trous
dans lesquels s'engagent les deux branches
de la queue formant ressort, le tout soudé à
l'aide d'un métal très-fusible. C'est l'adapta-
tion et la soudure de la plaque de laiton qui
offrent le principal intérêt. Quant à la fabrica-
tion des queues, elle ne diffère guère de celle
des anneaux métalliques, que nous avons dé-
crite. L'introduction des queues dans les
trous des plaques se fait jusqu'ici à la main,
en dehors de l'atelier. Les boutons, les queues
insérées dans leurs plastrons et les petites
boules métalliques destinées à servir de sou-
dure étant méthodiquement disposés sur de
longues tables devant lesquelles sont assises
deux files de femmes et de jeunes filles, une
ouvrière saisit une plaque de cuivre percée
de cent k trois cents trous ayant la forme du
dos du bouton, mais un peu moins grands ; elle
plonge la plaque dans le tas de boutons, lui
imprime un mouvement de va-et-vient, fait
retomber tous les boutons qui n'occupent pas
un des trous, d'un coup de main met en place
tous les boulons qui se présentent mal. Elle
passe ensuite sa plaque chargée de boutons
a une autre ouvrière qui, au moyen d'un dis-
tributeur, dépose un grain de métal fusible,
puis passe le tout à une troisième ouvrière ;
celle-ci dépose la plaque chargée de boutons sur
une autre plaque semblable, mais munie de
montants creusés de rainures dans lesquelles
l'ouvrière introduit une sorte de composteur,
portant, convenablement espacées, les queues
des boutons. Le tout arrive enfin sur une ta-
ble en fonte chauffée en dessous par de pe-
tits becs de gaz, et comme les opérations
que nous avons décrites se renouvellent con-
stamment sur de nouvelles séries de boutons
qui arrivent à la file, chaque série traverse
lentement et progressivement la table chauf-
fée, de sorte que, lorsqu'elle en atteint le
bout, la boule de métal contenue dans cha-
que bouton se trouve fondue. Un ouvrier re-
tourne et abaisse le composteur, les bouts
des queues plongent dans le métal en fusion,
la rondelle de cuivre obture exactement le
trou pratiqué par la vrille, on met l'appareil
sous une presse qui maintient tout en place, et
l'opération est terminée ; il ne reste plus qu'à
laisser refroidir les boutons. Pour s'assurer
si les queues adhèrent suffisamment aux bou-
tons, on les soumet à un effort de traction de
13 kilogrammes.
BOUTON (François), théologien français,
né à Chamblay (Franche-Comté) en 1578,
mort à Lyon en 1628. Il entra dans la con-
grégation de Jésus et prit part à une mission
dans le Levant. A son retour, il échappa à
grand'peine au naufrage du navire qui le por-
tait, faillit être égorgé par les Calabrais, qui
le prenaient pour un corsaire, et réussit en-
fin à rentrer en France. Il fut envoyé à Lyon
pour professer la rhétorique et la philosophie
au collège de la Trinité et y mourut de la
peste. Il a laissé plusieurs ouvrages manu-
crits : Théologie spirituelle ; traduction en
grec et en latin des œuvres de sainte Doro-
thée; Dictionnaire latin-syriaqne ; Diction-
naire latin-hébreu, etc. Tous les manuscrits
du Père Bouton, sauf le Dictionnaire hébreu,
ont été détruits pendant le siège de Lyon.
• BOUTONNER v. a. ou tr. — Escr. Tou-
cher avec le bout du fleuret.
BOUTREUX (Alexandre-André), une des
victimes de la conspiration du général Malet,
né à Angers vers 1790, fusillé k Paris le
30 janvier 1813. Sa famille, quoique peu aisée,
lui avait fait donner une éducation libérale ;
au sortir de ses études classiques, il com-
mença son droit à la Faculté de Rennes et y
obtint le diplôme de bachelier. Il s'y lia avec
l'abbé Lafon, ardent royaliste, qu'il retrouva
plus tard à, Paris. Venu duns cette ville pour
chercher fortune, il entra comme précepteur
dans une famille honorable, puis, ayant
amassé quelques économies, il entreprit de
continuer ses études de droit. Sur ces entre-
faites, ayant appris que l'abbé Lafon était
DU a la maison de santé de la barrière du
Trône, il alla le voir et fut mis par lui en re-
lation avec le général Malet, qui s'y trouvait
époque, Malet finit par exercer sur
lui un grand ascendant; il est douteux ce-
pendant qu'il l'ait mis dans la confidence de
ii. D'après Boutreux, le général
lui aurai ilemenl dit qu'on était a la veille
noms, que le Sénat allait
i la forme du gouvernement pour
r le pouvoir a Bernadotte, roi de
I . Boutreux crut aveuglement à ce que
tm disait le général Malet et fut persuadé
'i vei >e |. ei ■■:; que cel li cl lui don- '
naît a copiée émanaient 'lu Sénat. A cet
affirmation tut constante, dans
Les interrogatoires et devant lu commission
militaire api 1er de son sort. Le
jour venu, Malet l'installa a la préfecture
de police. Boutreux était do m bonne foi qu'il
no chercha pas môme à s'échapper lorsque
la préfecture fut reprise par d<:s détache-
monts de troupes sous la conduite de Rabbe
et de Lubonlo. On ne se saisit pas de lui sur
le momentj et il un se cacha que lorsquo
l'arrestation, le jugement et la mort du géné-
ral Mulet lui eurent moutré le péril auquel il
BOUY
s'était exposé. Il trouva un asile à Courcelles,
dans la famille où il avait été précepteur;
c'est là qu'il fut arrêté. Le 9 janvier 1813,
une décision de Napoléon le renvoya devant
une commission militaire, composée des mê-
mes juges qui avaient condamné Malet. Son
procès ne fut pas long. • L'infortuné Bou-
treux, dit M. Ernest Hamel, était perdu d'a-
vance. Il excipa de sa bonne foi. Il avait cru
comme les autres à la mort de l'empereur, à
l'authenticité du sénatus-consulte. Ses fran-
ches et loyales explications ne servirent de
rien. En admettant même que, entraîné par
son ami Lafon, il eût été sciemment le com-
plice du général Malet, sa jeunesse, son inex-
périence, le peu de part qu'il avait pris à
l'affaire n'auraient-ils pas dû atténuer sa
responsabilité, lui valoir l'indulgence des
juges? Il y avait plus de trois mois que la
conspiration avait eu lieu ; on n'y pensait
plus; on y pensait si peu que le procès Bou-
treux passa pour ainsi dire inaperçu, sans
laisser aucune trace dans la mémoire des
contemporains. Douze immolations sommai-
res n'avaient-elles pas apaisé la soif de sang
des vainqueurs? Mais demandez donc de la
pitié à ces machines à meurtre que l'on ap-
pelle des commissions militaires 1 A l'unani-
mité, le jeune Boutreux fut condamné k
mort. ■
Il fut fusillé le 30 janvier 1813, dans la
plaine de Grenelle. Un prêtre espagnol, Caa-
mano, chez lequel il avait été changer d'ha-
bits après l'échauffourée et qu'on prétendait
être son complice, fut acquitté.
BOUTWEL (George), homme politique amé-
ricain, né dans le Massachusetts en ISIS.
D'abord employé de commerce, puis homme
de loi, il se lança dans la politique, se fit
nommer député à la législature spéciale du
Massachusetts, puis gouverneur de l'Etat et
fut envoyé par les électeurs siéger au con-
grès lors de la guerre de sécession. Il y fit
partie du groupe des républicains radicaux,
fortement attachés au maintien de l'Union, et,
placé à la tête du revenu intérieur, dirigea
avec activité ce département. Le président
Grant, des son arrivée au pouvoir, le nomma
ministre des finances en remplacement de
M. Stewart.
• BOUVET (François-Joseph-Francisque),
homme politique et publiciste. — Il est mort
k Lyon en 1871. Outre les ouvrages que nous
avons cités, on lui doit : la Turquie et les ca-
binets de l'Europe (1853, in-12); la Guerre et
la civilisation (1855, in-8») ; Introduction à
l'établissement d'un droit public européen
(1855, in-12); Du pape (1863, in-80); les
Athées et les théologiens au concile (1868,
in-8o) ; Jésus et sa doctrine (1872, in-12).
BOUVIER (Alexis), romancier et auteur
dramatique, né à Paris en 1836. Apparte-
nant k une famille d'ouvriers, il apprit l'état
de ciseleur en bronze, qu'il exerça jusqu'en
1863. Pendant ses. loisirs, M. Bouvier avait
cherché à suppléer par l'étude à l'insuffi-
sance de son instruction première. Doué de
beaucoup de verve et d'imagination, il dé-
buta dans la carrière des lettres en écrivant
des livrets d'opérettes qui eurent du succès.
Depuis lors, il a écrit des vaudevilles, des
drames et un assez grand nombre de romans,
qui ont paru dans divers journaux et qui rap-
pellent la manière de Gaboriau. Quant à son
style, il est vigoureux et coloré. Nous cite-
rons de lui les ouvrages suivants : Versez,
marquis, opérette en un acte, musique de
F. Barbier (1862, in-4<>), avec E. Prével ;
M\\e de Longchamp, vaudeville en un acte
(1863), avec Prével; Eurêka, opérette- bouife
en un acte, musique de Jouffray (1863, in-8°) ;
Une paire d'Anglais, saynète bouffe, musique
de Domergue ; la Veuve d'un vivant, opérette
en un acte, musique de Domergue (1865,
in-12); la Gamine du village, opérette en un
acte, musique de F. Barbier (1865, in-12); la
/titchesse Quiquenveult (1868, in-32); Auguste
Manette (1872, in-12), roman qui fut remar-
qué; les Soldats du désespoir (1871, in-12);
les Pauvres (1870, in-12); les Drames de ta
forêt (1873, in-12); le Mariage d'un forçat
(1873, in-12) ; Suzanne au bain, vaiidevilleen
un acte (1874, in-4°), avec Ed. Prével; les
Petites dames du Temple, vaudeville en cinq
actes (1875, in-12); Auguste Manette, drame
en cinq actes et six tableaux (1875, in-4°),
avec Léon Beauvallet.
BOUVRIL s. m. (bou-vrîl — du lat. bos, bo-
fvû, boeuf). Lieu où on loge les bœufs, dans
un abattoir.
• BOUVRON, bourg de France (Loire-In-
férieure), cant. et a v kiiotn. de Blatn,arrond«
et à 34 kilom. de Saint-Nazaire ; pop. aggl.,
414 bab. — pop. tôt., 3,012 hab.
BOUWÉIIUDES, dynastie musulmane qui
régna sur une partie de la Perse. V. Boui-
dks, dans ce Supplément.
• BOUXWILLER ou BUSC1IW1LLER, an-
cienne ville de France (Bas-Rhin), au pied
des Vosges. — Cédée à l'Allemagne par le
traité do Krancfort du 10 mai 1871, cette
ville est aujourd'hui comprise dans l'Alsace-
Lorraine (arrond. et k 15 kilom. do Savorne);
3,371 hab.
BOUYS (André), peintre et graveur fran-
aè i llvores en 1657, mort a Pans en
1740. Il étudia sous Troy, s'appliqua exclu-
sivement à la peinture du portrait et acquit
en ce genre uisez de réputution pour se fane
BOYA
recevoir à l'Académie de peinture (1688). Ses
portraits ont été reproduits par les meilleurs
graveurs de son temps, et lui-même a gravé à
la manière noire d'après Troy, Castiglione,etc
Boutonne (LES BORDS DU LA), paysage de
Théodore Rousseau. Les campagnes qu'ar-
rose la Bouzanne sont des plus verdoyantes,
des plus fraîches qu'il y ait dans le Berry.
Théodore Rousseau y a puisé plusieurs mo-
tifs délicieux. Le tableau que nous allons
décrire est un véritable chef-d'œuvre. Le
premier plan, couvert d'ombre, est formé de
terrains où s'entrelacent des broussailles
d'un vert intense. A gauche, un sentier s'en-
fonce au milieu d'un bouquet d'arbres. Sur
la droite s'élèvent d'autres arbres k travers
lesquels joue la lumière. La Bouzanne forme,
au sein de cette verdure, un large repli
qu'on prendrait pour un étang. Un homme y
circule en bateau. De l'autre côté de la ri-
vière, dans les lointains, s'étendent de vastes
pâturages d'un vert clair, tres-liropide et
très-harmonieux. L'air, la lumière inondent
ces lointains et donnent au tableau une pro-
fondeur merveilleuse. Le ciel est couvert de
grands nuages gris, qui laissent apercevoir
quelques lambeaux d'azur.
Ce paysage a figuré à l'Exposition univer-
selle de 1867 ; il faisait partie, à cette époque,
de la collection de M. Margueritte.
* BOCZONVILLE, ancienne ville de France
(Moselle), sur les deux Nied réunies. — Cédée
à l'Allemagne par le traité de Francfort du
10 mai 1871, cette ville est aujourd'hui com-
prise dans l'Alsace- Lorraine (arrond. de
Boulay); 1,883 hab.
BOVA (Antonio), peintre italien, né à Mes-
sine en 1641, mort en 1711. Il a peint, dans
le genre d'Andréa Suppa, de nombreux ta-
bleaux et des fresques qu'on voit à Naples
et à Messine.
BOVEBY (Antoine-Nicolas-Joseph Bovt,
connu sous le nom de Julea), compositeur et
chef d'orchestre, né à Liège (Belgique) en
1808. Il faisait ses études au collège de cette
ville, lorsque son goût pour la musique le
décida à les abandonner pour se rendre à
Paris, où il arriva sans ressource. Son père
lui ayant fait une petite pension, il se mit
avec ardeur au travail et seul, sans maître
d'aucune espèce, il fit de rapides progrès.
Son père et son frère, qui le soutenaient de
leur bourse, étant morts, il accepta une place
de choriste au théâtre de Lille et fut peu
après nommé troisième chef d'orchestre k ce
théâtre. Ce fut là qu'il donna son premier
ouvrage, Mathieu Laensberg, opéra-comique
en deux actes. Ce début ayant eu quelque
succès, il composa, en collaboration avec
MM. Luce et Victor Lefèvre, Paul ierf opéra-
comique en trois actes. Après avoir été pre-
mier chef d'orchestre à Lyon, Amsterdam,
Anvers et Rouen, il revint à Paris et fit
jouer sur les théâtres de la banlieue Char-
les II, opéra en un acte, puis repartit, après
un an de séjour en cette ville, pour Gand, où
il était nommé chef d'orchestre du Grand-
Théâtre (1845). Il y fit représenter Jacques
d'Arteveld, qui eut un vîf succès, moins tou-
tefois à cause de la musique que du sujet
qui devait plaire aux concitoyens du fa-
meux brasseur. Outre les ouvrages que nous
venons de citer, M. Bovery a donné le
Giaour, opéra en trois actes, joué avec suc-
cès k Lyon; la Tour de Rouen, épisode lyri-
que en un acte, et le ballet intitulé Isoline,
qui fut représenté à Lyon. M. Bovery est
mort chef d'orchestre d'un des plus modestes
théâtres de Paris.
* BOVINE adj. f. — Peste bovine. V. ty-
phus, au tome XV du Grand Dictionnaire.
* BOVY (Antoine), sculpteur et graveur en
médailles. — 11 est mort k Paris en 1867.
BOWÉSIE s. f. (bo-oué-zï). Bot. Genre de
la famille des chondriées. Il Syn. de calo-
CLADIE.
BOWIÉE s. f. (bo-vi-é). Bot. Sous-genre
d'aloès.
* BOWR1NG (sir John), littérateur et éco-
nomiste anglais. — Il est mort k Exeter en no-
vembre 1872.
* BOYAU s. m. — Bot. Nom vulgaire d'une
espèce du genre chorda.
* BOYAUDERIE s. f. — Encycl. Il fut pen-
dant un temps convenu que M. Labarraque
avait trouve le moyen d'assainir complète-
ment l'infecte industrie de la boyauderie, au
moyen du chlorure de Bûdium, Nous ne vou-
lons pas contredire ii ce magnifique résultat ;
mais un fuit malheureusement trop certain,
c'est que les ateliers de boyauderie, depuis
1820, époque de la découverte de Labarra-
que, continuent à être d horribles foyers d'in-
tection, soit que le désinfectant conseille par
Labarraque soit resté inefficace, soit que
l'esprit de routine des fabricants les ait em-
pêchés d'adopter les nouvelles idées. Nous
allons donc décrire une industrie malsaine au
premier chef. Le mal est si grave et si évi-
dent, qu'il appulle de la façon la plus pres-
Bante les études de la science et 1 interven-
tion de la loi.
îo Boyaux insufflés. De toutes les opéra-
tions <jue subissent les boyaux insuffles, le
dégraissage est la première et la plus Inof-
fensive, attendu ÇjUil ne saurait être opéré
utilement que lorsque les boyaux sont encore
très-frais. Lca boyaux les plus employessout
BOYA
l'intestin grêle du bœuf, de la vache, du che-
val et du mouton. Pour en opérer le dégrais-
sage, on met ces boyaux dans des baquets
pleins d'eau fraîche, on les noue un à un a
une agrafe fixée à un morceau de bois k
2 mètres de hauteur, on saisit le boyau entre
l'index et le pouce de la main gauche, et
avec un couteau qu'on tient de la main droite,
on enlève les graisses et ce qu'on peut de la
membrane péritonéale. On relève ensuite le
boyau, on fait un nouveau nœud et l'on re-
commence l'opération pour une nouvelle par-
tie, jusqu'à ce que l'intestin soit dégraissé
dans toute sa longueur. Si, avant que l'opé-
ration soit terminée, l'ouvrier trouve une dé-
chirure, il coupe le boyau, met à part la par-
tie déjà dégraissée et recommence sur le
reste. La graisse détachée servira pour la
fabrication des suifs; mais, par une déplora-
ble négligence, les excréments et les frag-
ments de membranes restent longtemps gi-
sants sur le sol et concourent k l'infection
dont nous rencontrerons bien d'autres causes.
Ainsi nettoyés à l'extérieur, les boyaux
ont besoin d'être retournés, ce qui constitue
une des opérations les plus délicates. L'ou-
vrier prend un boyau dans l'eau du baquet
dont nous avons parlé pour le dégrais-
sage, en refoule intérieurement les bords à
l'intérieur, et, s'aidant fréquemment de l'eau
qu'il introduitdans la partie déjà doublée et qui
facilite le glissement, il parvient k retourner
complètement le boyau. Il en jette alors l'un
des bouts sur le bord de la cuve, et quand
il en a préparé un certain nombre, il en
forme un paquet qu'il noue par un des bouts.
C'est ici que commencent les opérations
malsaines. Les paquets de boyaux, préparés
comme nous avons dit, ou même sans avoir
été retournés, sont posés debout dans des
tonneaux défoncés, la corde qui lie chaque
paquet sur le bord supérieur , de façon
qu'on puisse retirer le paquet quand on le
jugera nécessaire. La fermentation com-
mence presque aussitôt, exhalant une odeur
insupportable en été, plus horrible encore en
hiver, car les fenêtres de l'atelier sont alors
soigneusement closes, pour maintenir une
température suffisamment élevée. La fermen-
tation dure deux ou trois jours en été, cinq
k six jours en hiver; mais l'infection est per-
manente, car les diverses opérations se suc-
cèdent dans le même atelier sans interrup-
tion, sauf dans quelques rares usines assez
importantes pour que chaque opération s'ac-
complisse dans un bâtiment spécial. Si la
fermentation est trop active, on la retarde
au moyen d'un verre de vinaigre jeté daus
le baquet.
Le ratissage, presque impossible sur des
boyaux frais, devient facile après la fermen-
tation. Il s'opère dans l'eau, à la main. On
procède ensuite à un lavage répété, dans des
cuves d'eau où on agite les boyaux deux fois
par jour. On renouvelle le liquide de temps
en temps ; il répand à chaque fois, le premier
jour surtout, une odeur insupportable, qui
persiste, mais en s'affaiblissant, k chaque la-
vage.
L'opération qui suit est la plus dangereuse
de toutes, au point de vue de la santé de
l'ouvrier qui en est chargé. Il s'agit du souf-
flage des boyaux. Le malheureux ouvrier
commence par introduire un tube de roseau
dans un des bouts du boyau ; il souffle ensuite
pour s'assurer que le boyau n'est déchiré sur
aucun point de sa longueur, et quand il l'a
reconnu intact, il introduit l'extrémité libre
dans le bout d'un autre boyau, noue les deux
ensemble, recommence k souffler le premier,
et tandis que de la main gauche il le retient
sur le chalumeau, il l'entoure de la main
droite d'un fil qu'il serre au moment conve-
nable. 11 coupe ensuite le fi], ainsi que le se-
cond boyau un peu au-dessous de la ligature.
Il vérifie alors le boyau soufflé en le mettant
dans l'eau et observant s'il se dégage des
bulles d'air. Si une ouverture existe, l'ouvrier
pince le boyau à cet endroit et le noue avec
un fil. Il opère ensuite sur un second et sur
un troisième boyau.
Quelque habitude que l'opérateur ait ac-
quise dans cette horrible besogne, il lui est
impossible d'éviter que l'air infect dont le
boyau est rempli pendant qu'il le souffle ne
lui revienne de temps en temps dans les pou-
mons. Aussi, le plus robuste, après trois jours
de cette intoxication, est contraint d'inter-
rompre ce dangereux travail et de se faire
relayer.
Les boyaux insufflés sont portés dans les
séchoirs. Si le temps est beau, on les établit,
en plein air, sur des perches horizontales,
fixées sur des piquets; dans les temps plu-
vieux, on les dispose dans des hangars ou
des greniers, en évitant en tout cas de les
metti e en contact.
On n'insuffle les boyaux que pour en faci-
liter la dessiccation. Quand celle-ci est assez
avancée, on les perce pour en chasser l'air,
on retranche avec des ciseaux le plus possi-
ble des parties qui sont en dehors des ligatu-
res, on les met en paquets de façon à obte-
nir pour chaque paquet une longueur totale
d'environ 20 mètres, on les laisse quelque
temps dans un endroit humide et l'on pro-
cède ensuite au soufrage. Pour cela, ou les
suspend k des bâtons disposés dans la partie
haute d'un atelier spécial, on place dessous
une terrine pleine de fleur de soufre, on y
jette quelques charbons en ignition,on ferme
lu porte et on bouche très-exactement toutes
BOYE
les fentes et ouvertures avec de la terre
glaise. On ouvre la porte au bout de quel-
ques heures. Il no reste plus qu'à plier et
emballer les boyaux.
20 Cordes à boyau. Les grosses cordes
sont généralement fuites avec des boyaux de
chevul, les petites avec des boyaux de mou-
ton. Après les avoir soumis à la fermentation
comme les boyaux à insuffler, on les divise
en quatre lanières égales au moyen d'un ap-
pareil assez singulier. Il est formé d'un pi-
quet installé debout sur un établi et surmonté
d'une boule en bois dans laquelle sont fixées
quatre lames tranchantes. On coiffe la boule
avec l'extrémité d'un boyau, on tire celui-ci
bien d'aplomb, et il se trouve divisé par les
lames en quatre lanières égales. On donne
ensuite a quatre, six, huit ou dix lanières, se-
lon l'épaisseur de corde qu'on veut obtenir,
une première torsion, puis, après quelques
heures, une seconde, une troisième après
douze ou quinze heures et enfin une qua-
trième au bout de trois jours. Après la troi-
sième torsion , on polit énergiquement la
corde de boyau avec une corde de crin hu-
mectée, et au besoin avec de la peaude chien,
après la dernière torsion. Chaque torsion di-
minue notablement l'épaisseur de la corde.
Les cordes ainsi obtenues, vulgairement con-
nues sous le nom de cordes des Lorrains,
sont particulièrement employées pour les
transmissions de mouvement à des tours ou
à des meules de rémouleur.
Mais la partie la plus importante do la
boyauderie est très-certainement la prépara-
tion «les boyaux de mouton, dont les usages
sont bien autrement nombreux.
Les boyaux de mouton arrivent générale-
ment au boyaudier entiers, mais vides d'ex-
créments, cette première préparation se fai-
sant k l'abattoir lorsque les boyaux sont en-
core chauds. On les plonge dans vin baquet,
on place les petits bouts sur le bord du
baquet, on les noue ensemble et on les laisse
tremper pendant un ou deux jours. On retire
ensuite les boyaux, on les débarrasse de la
moitié de la membrane péritonéale en les
grattant avec le dos d'un couteau, et on re-
tire à la main l'autre moitié entière, pour en
faire de la filandre, qui est comme le fil à
coudre du boyaudier. On ne réussirait pas à
l'enlever ainsi m, au lieu d'attaquer le boyau
par le petit bout, on opérait sur le bout op-
posé; il se déchirerait, en ce cas, en mur*
ceaux de très-faible longueur, le tissu de la
membrane, de ce côté, étant considérable-
ment plus lâche. Les filandres, séparées de
l'intestin, sont aussitôt étalées sur une planche
et pliées en double.
Les boyaux, débarrassés de la membrane
péritonéale, sont aussitôt plongés dans de
l'eau de puits, où on les laisse vingt-quatre
heures. On les ratisse ensuite avec un cou-
teau spécial, on les remet dans l'eau pure,
puis, après vingt-quatre heures, dans une so-
lution potassique qu'on renouvelle deux ou
trois fois. Dans 1 intervalle, on passe les
boyaux au de une ou deux fois, c'est-à-dire
en les ratissant avec le doigt armé d'un dé.
On classe ensuite les boyaux par grosseur,
chacune ayant sa destination particulière.
Pour les cordes d'arçon, dont se servent les
chapeliers, on choisit les boyaux les plus
longs et les plus gros. On les ourdit par cinq,
six, sept ou huit, selon la grosseur de corde
qu'on veut obtenir, sur une longueur de 5 à
8 mètres. Avant leur complète dessiccation,
ces cordes sont exposées deux fois aux va-
peurs de soufre. Il en est de même pour les
cordes à fouets, pour lesquelles on prend éga-
lement des boyaux aussi forts que possible,
mais qu'on prépare avec beaucoup moins de
soin.
Les cordes k raquettes exigent moins de
précautions encore, et l'on ny emploie que
des boyaux de dernière qualité. On les met
généralement en couleur en les plongeant
dans du sang de bœuf, soit avant, soit après
le tordage.
Les cordes dont la fabrication exige le
plus de soin sont les cordes pour instru-
ments, les chanterelles surtout, que Naples
seule fabrique avec toute la perfection désira-
ble. Après avoir été ratisses et choisis aussi
petits que possible, les boyaux destinés k cette
fabrication sont plonges dans un bain à lu
potasse, qu'on renouvelle deux fois par jour,
en augmentant progressivement la force do
la solutiun par une addition de plus en plus
forte de cendres gravelées. Cette opération,
qui blanchit et gonfle les boyaux, dure de
trois k cinq jours. On les passe fréquem-
ment au dé pour les dégraisser le plus par-
faitement possible, puis on les tord au rouet.
On les passe ensuite au soufre, on les polit k
la corde de crin, on les soufre de nouveau,
on les faitsécher à l'air,on les frotto d'huile
d'olive et on met en paquets ronds comme du
fil de fer. Les chanterelles de Naples ont dé-
lié jusqu'ici toute concurrence, malgré tous
les efforts tentés par les boyaudiers parisiens
pour atteindre le même degré de perfection.
On pense généralement que cette supériorité
tient k la qualité des moutons qu'on élevé
dans le sud de l'Italie, et qui sont bien plus
petits que les nôtres.
* BOYER (Louis), littérateur. — Il est mort
en 1866.
' BOYER (Philoxène), poëte et littérateur
fiançais. — 11 est mort k Paris en 18G7.
BOYER (Lucien), médecin français, né k
RUPri.ÊalENT.
BOYE
Turin en 1808. Elève de l'Ecole de médecine
de Paris, il devint chef de clinique à la Fa-
culté de cette ville, où il passa son doctorat
en 1836. De 1852 jusqu'à la fin de l'Empire, il
a été médecin du Sénat. On lui doit : Recher-
ches sur l'opération du strabisme (1842-184-*,
2 vol. in-8«); Des diathèses au, point de vue
chirurgical (1847 , in-8"); Discussion clinique
sur quelques observations de hernie étranglée
(1849, in-8°); De l'entraînement des parties
antérieures du corps vitré pendant l'opération
de la cataracte par abaissement (1849, in-8°).
BOYER (Napoléon), général français, né à
Paris le 6 janvier 1820. Elève de Saint-Cyr
en 1839, sous-lieutenant en 1841, il entra
en 1843 k l'Ecole d'état-major, d'où il sortit
lieutenant en 1845. Il prit part, en qualité
d'aide de camp de divers généraux, aux cam-
pagnes de Crimée et d'Italie. En 1863, lîu-
zaine l'appela au Mexique et le nomma colo-
nel en 1865. M. Boyer, durant cette aventure
désastreuse pour la France, fut plus que l'of-
ficier d'ordonnance du maréchal; il devint
son ■ confident, ■ pour nous servir d'une ex-
pression du général Deligny. Un autre géné-
ral, M. Félix Douay, fait jouer à M. Boyer un
rô!e plus actif et il. le mêle directement aux
intrigues et à certaines opérations que l'on a
justement reprochées à Bazaiue. Les lettres
de M. Félix Douay, trouvées dans les papiers
des Tuileries, font connaître la nature de ces
opéraiions et la part que M. Boyer y aurait
prise. Nous n'avons pas k y insister.
M. Boyer fut nommé général de brigade le
15 septembre 1870. Nous le voyons toujours
aide de camp de Bazaine et, plus que jamais,
il semble avoir toute la confiance du comman-
dant en chef de l'armée du Rhin. Bazaine lui
donna des preuves de cette confiance en le
chargeant de deux missions, l'une à Ver-
sailles auprès de M. de Bismarck pour traiter
de la reddition de Metz, l'autre k Hastings
auprès de l'ex-impératrice.
Le 10 octobre, le général Boyer quitta Metz
pour se rendre k Versailles, et nous avons
dit ailleurs (v. Metz [siège de], au tome XI,
page 15) quelles furent ces négociations. On
a beaucoup reproché k M. Boyer, avant et
pendant le procès Bazaine, d'avoir, lors de
sa rentrée k Metz, présenté sous des couleurs
fausses la situation de la France, dans le but
de faciliter la capitulation de la ville, que
Bazaine se disposait déjà à livrer.
Quant k sa mission auprès de l'impératrice,
nous voulons bien croire qu'il ne s'en chargea
que par esprit de discipline et pour obéir aux
ordres de son chef. Elle n'eut d'ailleurs au-
cun résultat.
A la suite du procès Bazaine, le général
Boyer a été mis en disponibilité.
BOYER (Etienne-Jules), médecin français,
né k Clermont-Ferrand en 1822. Il commença
k Paris ses études médicales, qu'il termina k
Montpellier, où il prit le grade de docteur en
1851. Après avoir été chef des travaux anato-
miques et professeur de physiologie, M. Boyer
vint se fixer k Paris, où il s'est livré k la pra-
tique de son art. Pendant le siège de Paris en
1870-1871, il futaitaché comme chirurgien-
major k un bataillon de marche, assista k
l'affaire du Bourget et reçut la croix de la
Légion d'honneur pour les services qu'il y
rendit. Le docteur Boyer est membre de la
Société de médecine et de chirurgie pratique
de Montpellier. Il a fait une étude toute spé-
ciale de la phthisie pulmonaire. Outre sa thèse
Sur la métrorrhagie pendant l'état puerpéral
(1851), on lui doit : Guérison de la phthisie
pulmonaire et moyens de prévenir cette mala-
die à l'aide d'un traitement nouveau (1863,
in-80), ouvrage qui a eu plusieurs éditions;
Guérison de la goutte et du rhumatisme à l'aide
d'un traitement nouveau (1873, in-8<>).
BOYER ( François -Charles- Ferdinand ),
homme politique français, né à Nîmes en
1823. Il est le fils d'un ancien avocat légiti-
miste, qui fut un des familiers de Charles X.
Il était avocat au barreau de sa ville natale
lorsque la révolution du 4 septembre éclata.
Il signa avec M. Numa Baragnon, depuis si
célèbre par la prétention qu'il afficha de faire
■ marcher la France, » la proclamation répu-
blicaine publiée par la commission municipale
de Nîmes. M. Boyer fut élu le 8 février 1871
par 54,500 voix. 11 siégea k droite et vota con-
stamment avec les légitimistes, dont il fut un
des rares orateurs.
En février 1876, il fut réélu par les légiti-
mistes du Gard et déclara dans sa profes 'ion
de foi qu'il ■ respecterait la constitution du
25 février, qui était la loi, et ajournerait la
réalisation de ses espérances à l'époque de la
revision de la constitution. ■
M. Boyer est un catholique ardent et pré-
tend que la France ne saurait reprendre le
rang auquel elle a droit en Europe quo si elle
est pourvue d'un monarque légitime et chré-
tien. Dans sa dernière profession de foi, il se
faisait un mérite de professer les mêmes opi-
nions que son père et se berçait de l'espoir
quo ses fils et petits-lils n'auraient point d'au-
tre opinion que la sienne.
M. Boyer a défendu la loi sur l'enseigne-
ment supérieur! dont M. Waddington, minis-
tre do 1 instruction publique, demandai lu
modification ; il a voté pour le crédit dus
aumôniers militaires et généralement contre
toutes les mesures libérales présentées par
les membres réoublicains de la Chambre.
BOZO
BOYER DE SAINTE SUZANNE (Charles-
Victor- Emile, baron de), administrateur, né
à Paris en 1825. Petit-fiis d'un préfet du pre-
mier Empire, il se fit nommer conseiller de
préfecture dans l'Orne, puis il devint succes-
sivement sous-préfet de Mortagne après le
coup d'Etat de décembre 1851 , secrétaire
général de la Somme (1858), sous-préfet de
Boulogne-sur-Mer, de Cambrai, de Sceaux
(1865), et enfin préfet de l'Aube de 1869 jus-
qu'à la chute de l'Empire. 11 rentra alors dans
la vie privée. En 1868, il avait été nommé
officier do la Légion d'honneur. On lui doit
quelques ouvrages : Recrutement, tirage au
sort et révision (1860, in-S<>); la Vérité sur la
décentralisation {l&6l,i\\-B<>); l'Administration
sous l'ancien régime (1865, in-8°); les Actua-
lités administratives (1872, in-12)j le Volonta-
riat ou les Engagements conditionnels d'un
an (1873, iu-8°); Traité théorique et pratique
du recrutement militaire (1873, in-8°).
'BOYNEBURG VON LENSGFELD (Maurice-
Henri, baron de), général prussien. — Il est
mort à Dannstadt en 1865.
BOYSSET (Chai les), homme politique fran-
çais, ne k Chalon-sur-Saône en 1817. Apres
la révolution de février 1848, M. Boysset, qui
était alors avocat et dont les opinions répu-
blicaines étaient connues, fut nommé procu-
reur de la République; mais il ne remplit cette
fonction que peu de temps. Plus tard, il fut
élu représentant à la Législative, où il siégea
à l'extrême gauche. Il fut arrêté lors du coup
d'Etat et envoyé en exil ; il ne put rentrer en
Franco qu'en 1867. Après le 4 septembre, il
fut nommé maire de Chalon, puis commissaire
du gouvernement, chargé d'organiser la dé-
fense dans les départements de la Côte-d'Or
et de Saône-et-Loire. Après avoir échoué aux
élections générales du 8 février 1871, il fut
élu député le 2 juillet de la même année par
69,746 voix, et il se plaça, comme précédem-
ment, sur les hancs de l'extrême gauche.
Quand l'Assemblée nationale, après avoir
voté une constitution qui fondait la Républi-
que, se fut enfin décidée à se retirer, M.Char-
les Boysset posa de nouveau sa candidature
dans la 1" circonscription de Chalon-sur-
Saône , pour les élections du 20 février 1876.
La profession de fol qu'il adressa aux élec-
teurs était ainsi conçue :
* Ma vie, déjà longue, a été consacrée tout
entière à la liberté, k la République, aux doc-
trines d'ordre et de progrès. Vous avez pu
suivre ma conduite parlementaire. Mes votes
ont été invariablement républicains. J'ai suivi
M. Thiers tant qu'il a été président de la Ré-
publique, sachant que son ambition géné-
reuse était de fonder cette République si ar-
demment combattue. Après le 24 mai, j'ai été
l'adversaire du gouvernement de combat ;
puis, je n'ai point hésité à concourir, au prix
de concessions nécessaires , à l'institution
républicaine du 25 février avec l'impartiale
présidence du maréchal de Mac-Mahou. Si
vous m'honorez de vos suffrages, mon atti-
tude et mes votes futurs seront ce qu'ont été
mon attitude et mes votes passés... Ce que
j 'étais il y a trente ans, je le suis aujourd'hui,
dévoué k la patrie, k la conciliation, k l'or-
dre, à la liberté. »
Il avait pour concurrent M. de La Chaise
et il obtint sur lui une grande majorité. Le
conseil général de Saône-et-Loire, dont il est
membre, l'a plusieurs fois choisi pour son
président.
M. Charles Boysset a fourni plusieurs arti-
cles au journal le Peuple, de Proudhon, eu
1849. Il a aussi publié en 1868 le Catéchisme
du xixe siècle, livre de philosophie politique
qui a paru dans la Bibliothèque libérale.
* BOZEL, bourg de France (Savoie), ch.-l.
de caut., arrond. et à 13 kilom. de Moustiers,
au pied du Jovet; pop. aggl., 461 hab. — pop.
tôt., 1,231 hab.
BOZER1 AN (Jules-François Jeannotte), sé-
nateur, né à Paris en 1825. Inscrit au bar-
reau de Paris, il plaida quelques affaires im-
portantes et devint ensuite avocat k la cour
de cassation. Ce fut lui qui soutint devant
la cour de cassation la demande en révision
du procès Lesurques. En 1861, il fut élu con-
seiller général dans le Loir-et-Cher et, dix
ans après, envoyé comme député par ce même
département k l'Assemblée nationale. Il y lit
partie de la gauche républicaine, vota contre
le renversement de M. Thiers, l'état de siège,
la loi des maires, l'église du Sacré-Cœur, la
loi sur l'enseignement supérieur, et pour la
dissolution en 1874, l'amendement Wallon et
les lois constitutionnelles. Entre autres pro-
jets de loi dus k son initiative, mentionnons
celui qui avait pour objet de déférer au jury
tous les procès de presse. Il a été notm
nateuren 1870 par le département de Loir-et-
Cher. Il appartient à la gauche républicaine.
* BOZOU1.S, bourg de Franco (Aveyron),
ch.-l. de caut., arrond. et à 23 kilom. Uo Ro-
dez, sur la rive droite du Dourdou; pop.
aggl., 027 hab. — pop. tôt., 2,511 hab. — Ce
bourg ■ est bâti, dit M. A lans un
des sites les plus extraordinaires de la France.
La petite rivière du Dourdou s'y est creusé,
dans le roc rouge et friable, un ht interrompu
par deux cascades, dont la plus haute tombe
dans an bassin profond nommé le Gour-d' En-
fer. Des deux cotés de co torrent sinueux se
dresse une muraille continue de rochers k
I i.', qui ont jusqu'à ou mètres au-dessus du
Gour-d EnfV-r... •
BRAC
400
• BRA (Théophile), sculpteur français. —
Il est mort en avril 1863.
BRAAM (Pierre van), poète hollandais, né
à Vianen en 1740, mort a Dordrecht en 1817.
Il était libraire et avait une maison à Dor-
drecht, mais il consacrait kla poésie le temps
que lui laissaient ses affaires. Il a composé,
quelques vers hollandais et un grand nombre
de vers latins, qu'il publia en 1809.
BRACCIO (Alessandro), homme politique et
littérateur italien du xve siècle. Il fut secré-
taire de la république de Florence, puis am-
bassadeur auprès Un pape Alexandre VI. On
a de lui une bonne traduction italienne d'A| -
pion (Venise, 1538, in-8°). Il avait composé
aussi des poésies latines qui n'ont pus été
imprimées.
* BR.iCIIET (Auguste), écrivain français.
— Il est devenu professeur k l'Ecole poly-
technique, k la Sorbonne et k l'Ecole des
hautes études. Outre les ouvrages que nous
avons cités, on lui doit les suivants, qui sont
très -estimés : Grammaire historique de la
langue française (1867, in-12), dont la 15« édi-
tion a paru en 1875; Dictionnaire étymologi-
que de fa langue française (1870, in-12), sou-
vent réédité; Morceaux choisis des grands
écrivains du xvio siècle, accompagnés d'une
grammaire et d'un dictionnaire de la langue
du xvie siècle (1874, in-12); Nouvelle gram-
maire française fondée sur l'histoire de la
langue (1874, in-12), etc. On lui doit encore
uno traduction de la Grammaire des langues
romanes de Diez, en collaboration avec
M. Gaston Paris.
BRACHINITES s. m. pi. (bra-ki-ni-te —
rad. brachine). Entora, Groupe de carabiques,
de la tribu des troncatipenues, ayant pour
type le genre brachine.
BB.ACHION1DES s. m. pi. (bra-ki-o-nide —
de brachion , et du gr. eidos, aspect). In fus.
Groupe de xystolides crustodés.
BRACHYCÉPHALIE s. f. (bra-ki-sé-fa-ll —
rad. brachycépbale). Etat de brachycéphale.
BRACHYCÉRÉES s. f. pi. (bra-ki-sé-ré —
rad. brachycère). Entom. Groupe de la fa-
mille des myodaires.
BRACHYCERQUE s. m. ( bra-ki-sèr-ke
— du gr. brachus, court; kerkos, queue).
Entom. Genre d'insectes névroptères, de la
famille des éphémérides. Il Syu. d'oxYCYPHE.
BRACHYCHITON S. m. ( bra ki-ki-ton —
du gr. brachus, court; chiton, tunique). Bot.
Sous-genre de sterculiers, fende pour uu
arbre de la Nouvelle-Hollande
BRACHYCORYS s. m. (bra-ki-ko-riss — du
gr. brachus, court; korus, casque). Bot. Syn.
de LINDI NBI RGU ;.
BRACHYCORYTHIS s. in. (bra-ki-ko-ri-tiss
— du gr. brachus, court; korus, casque). Bot.
Genre de plantes, de la famille des orchidées,
tribu des ophrydées, comprenant une seule
espèce, du Cap de Bonne-Kspérunce.
BRACHYDÉRITES s. m. pi. (bra-ki-dé-ri-te
— rad. brachydère). Entom. Tribu de la fa-
mille des curculionides, ayant pour type le
genre brachydère.
' BRACHYLOPHE s. m. — Ornith. Genre
d'oiseaux, voisin des pics, il Syn. de célêub.
BRACHYMÉTROPE adj. (bra-ki-mé tro-po
— du gr. brachus, court; metrun , mesure;
ôps, œil). Se dit de l'œil des myopes.
BRACHYMÉTROPIE s. t. (bra-ki-mé-tro-pî
— rad. brachymétrope). Etat do l'œil brachy-
métrope, chez les myopes.
BRACHYMORPHE s. m. (bra-ki-mor-fe —
du gr. brachus, court; morphê, forme). En-
tom. Genre d'insectes coléoptères, de la fa-
mille des térédiles, comprenant doux espèces,
BRACHYNOSE s. f. (bra-ki-nÔ-ze — du gr.
brachus, court). Brièveté morbide ou anomale
de certains organes.
BRACHYODONTE s. m. (bra-ki-o-don-te —
du gr. brachus, court; odous, dent). Bot.
Genre de mousses, fondé p ce do
genre weissie. Il On dit aussi bracuyode.
BRACHYPE s. m. (bra-ki-pe — du gr. bra-
chus, court; pous, pied). Erpét. Syn. de
CHALC1DK.
BRACHYPETE s. m. (bra-ki-pô-te — du
gr. brachus, court; petomai, je vole). Ornith.
Genre d'oiseaux, il Syn. de chkmdopthre.
BRACHYPODINÉES s. f. pi. (bra-ki-po-
di-nô — rad. brachypode). Ornith. Tribu do
la famille des merulides.
BRACHYPODIUM s. m. (bra ki-po-di-omm
— rad. ' )■ Bot tJeni <■ de | I i
de la tribu des graminées, comprenant les
jviir,::, tWuquc et froment. Il Genre de mous-
i roearpes.
* BRACHYPTÈRE s. m. — Ornith. Genre
d'oiseaux, de lafamillo dos fourmiliers, com-
prenant quatre espèces, do Java.
— Entom. Genre de coléoptères, de la fa-
mille des curculionides, comprenant une seule
espèce, qui habite le Sénégal, u Genre d'in-
sectes hyménoptères, de la famille des îcîi-
neumoniens, tribu des braconides, très-voi-
sin des ichneumons, et comprenant une seule
espèce, propre k l'Angleterre.
BRACHYPTERNE s. ni. (lu a-ki-ptèr-ne —
du gr, braehue, court ; pterna, talon). Ornith.
Genre d'oiseaux, de la famillo des pi
52
410
BRAD
pouce très-court, comprenant sept espèces,
qui habitent l'Inde.
BRACHYRHINE s. m. (bra-ki-ri-ne — du
gr. ii achus, court; rhint nez). Entom. Genre
d'insectes coléoptères , de la famille des
rhynchophores, tribu des charançonites.
BRACHYBIDE 8. f. (bra-ki-ri-de). Bot.
Genre de plantes, de la famille des compo-
sées, tribu des astérées, comprenant des her-
bes vivaces, qui croissent aux Etats-Unis.
BRACHYSCÉLIDE s. f. (bra-kiss-sé-li-de
— du gr. brachus, court ; skelis, cuisse). Entom.
Genre de coléoptères, il Syn. de pachyscèle.
BRACHYSIRE s. f. (bra-ki-si-re — du gr.
brachus, court; seira, série). Bot. Genre de
plantes, de la famille des algues, tribu des dia-
tomées, formé avec une espèce de navicule.
BRACHYSTÉLÉON s. m. (bra-ki-sté-Ié-on
— du gr. brachus, court; steleon, manche de
cognée). Bot. Genre de mousses acroearpes.
il Syn. de brachypodidm.
BRACHYSTELMA s. m. (bra-ki-stèl-ma —
du gr. brachus, court ; stelma, couronne). Bot.
Genre de plantes, de la famille des asclépia-
dées, tribu des stapéliées.
BRACHYSTÊTHE s. m. (bra-ki-stè-te — du
gr. brachus, court; stêthos, poitrine). Entom.
Genre d'insectes hémiptères, comprenant une
seule espèce, qui habite le Brésil.
* BR ACHYSTOME s. f. — Bot. Sous-genre de
sphéries, comprenant les espèces dans les-
quelles l'ostiole est plus court que le récep-
tacle,
BRACHYSTYLIDE s. f. (bra-ki-stî-li-de —
du gr. brachus, court: stulos, colonne). Bot.
Division du genre cerfeuil.
BRACHYTÈLE s. in. (bra-ki-tè-le — du gr.
brachus, court, et de atèle). Maram. Genre
de quadrumanes, formé avec deux espèces
du genre atèle.
BRACBYTROPIDE s. f. (bra-ki-tro-pi-de
— du gr. brachus, court; tropis, carène). Bot.
Division du genre polygala.
BRACHYTRUPE s. m. (bra-ki-tru-pe — du
gr. brachus, court; trupa, tarière). Entom.
Sous-genre de grillons, comprenant deux es-
pèces, l'une propre à la Sicile et l'autre à
Java.
" BRACIEDX , bourg de France (Loir-et-
Cher), ch.-l. de canton, arrond. et à 17 ki-
lom. de Blois.au confluent du Beuvron et de
la B<. ii ne- Heure; pop. aggl., 997 hab. — pop.
tôt., 1,137 h ib.
BRADBURYE s. f. (bra-dbu-rl). Bot. Syn*
de GALACTlli.
BRADDLEYE s. f. (bra-dlè-1). Bot. Genre
de plantes, détaché du genre saxifrage. |
Syn. de spatholàirë.
BRADDON (Marie-Elisabeth), romancière
anglaise, née a Londres en 1837. Fille d'un
littérateur, M. Henry Braddon, collaborateur
distingué du Sporting Magazine, elle débuta
de bonne heure par diverses pièces de poé-
sie insérées dans les journaux ; mais ce fu-
rent ses romans qui lui acquirent de la noto-
riété. Voici les titres des principaux : le Se-
cret de lady Andley; Aurore Floyd , d'où
MM. Lambert-Thiboust et Bernard Derosne
tirèrent le Secret de tniss Aurore , drame en
cinq actes (théâtre du Chàtelet, 1863); le
Triomphe d Eléonore; le Testament de Jean
Marchmont; Henri Uunbar ; la Femme du
docteur; le Locataire de sir Jasper, etc.;
presque tous ces romans ont été traduits
par M. Bernard Derosne, dans la Collec-
tion des meilleurs romans étrangers (Ha-
chette, in- 18). On doit, en outre, a miss Brad-
don : Garibuldi et autres poèmes (Londres,
1861, in -12); Amours d'Arcadie , comédie
(théâtre du Strand, 1860). Elle dirige k
Londres le Magasine Belgraoia% où elle a
inséré, entre autres compositions d'elle, les
Oiseaux de proie, et une traduction anglaise
du roman d O. Feuillet, Monsieur de Camors.
•RRADFORD, ville d'Angleterre (comté
d'York); 106,218 hab.
* BRAD! (Agathe-Pauline Caylac db Cby-
i.an, comtesse dk), romancière. — Elle est
morte le 7 mai 1847.
BRADLÉIE s. f. (bra-dlé-1). Bot. Syn. de
SU. Kit.
BR ADS II A W (Henri), écrivain anglais, mort
en 1513 énddictin du monastère de
.i , dans le Cheshire, et il a
i ril h prose, en latin et en an-
On » de lui : De l'antiquité et magni*
de la ville de Chester; Vie de sainte
Werburge, >■{>-.
URAiiMiwv (Quittai ), théologien an-
i .a un tes <>ii-
tifit ation (Londres,
te culte et les
l'ifio, in-4°).
BRADYBATE *. f. (bra-di-ba-te — du gr.
bradust lent: batést qui marche). Entom,
i ,, mi e de ooleoptère i, île la famille di
oullonldea , co t prenant une
iu an i b >i onl > ■■ i A ni ri be, en 1 1
la Taurido.
BRADYBÈNE s. lu. (bni-di-bé-ne — du gr.
brada -, lenl , bainà
il i| le la I Ile d
i ique , c prenant trois espèces, qui habi-
tant i
BRAH
BRADYE s. m. (bra-dî — du gr. bradus,
lent). Entom. Genre de coléoptères, de la fa-
mille des mélasomes, comprenant une seule
espèce, qui habite la Bonkharie.
BRADYÉPÈTE s. m. (bra-di-é-pè-te). En-
tom. Genre de lépidoptères nocturnes, réuni
au genre timandre.
BRADYPIPTE s. m. (bra-di-pî-pte — du gr.
bradus, lent; piptâ, je tombe). Bot. Section
du genre lépidier.
BRADYPNÉE s. f. (bra-di-pné — du gr.
bradus, lent; pneô, je respire). Pathol. Res-
piration lente.
BRADYTE s. m. (bra-di-te — du gr. bra-
dtts, lent). Entom. Genre de coléoptères, de
la famille des mélasomes, comprenant une
seule espèce, il Genre de coléoptères, de la fa-
mille des carabiques, tribu des féroniens,
comprenant six espèces.
BRADYURIE s. f. (bra-di-u-rî — du gr.
bradus, lent ; ourein, uriner). Pathol. Emission
lente et douloureuse de l'urine.
BR Ksi A. tille de C'inyre, roi de Chypre, et
de Métharme. Persécutée par Vénus, ainsi
que ses sœurs, elle alla finir ses jours en
Egypte.
Rït AFF (Pierre), écrivain français, né à
Aix-la-Chapelle en 1820.11 étudia le droit, se
fit recevoir licencié et fut nommé conseiller
de préfecture. Etant entré ensuite au minis-
tère de l'intérieur, il y a rempli jusqu'en 1873
les fonctions de chef de bureau dans la divi-
sion de l'administration communale et hospi-
talière. M. Braff a publié plusieurs ouvrages,
notamment : De la police du roulage, conte-
nant les dispositions textuelles des lois, dé-
crets, ordonnances , les arrêts du conseil d'E-
tat, les instructions ministérielles, etc. (1849,
iu-8°); Administration financière des commu-
nes ou Recueil méthodique et pratique des
lois, décrets, etc. (1857, 2 vol. in-8°) ; Des oc-
trois municipaux (1857, in-8°); Principes
/l'administration communale ( 1860 , 2 vol.
in-12) ; Code des chemins vicinaux (186Q, in-8°);
Des actes de l'état civil et de la police muni-
cipale {1862, in-12) ; Supplément à /'Adminis-
tration financière des communes (1869, in-8°) ;
Supplément aux Principes d'administration
communale (1869, in-12).
• BRAGANTIE s. f. — Bot. Syn. de gom-
PHRÈNB.
BRAGELONGNE (Emery), prélat français,
mort en 1645. Il fut doyen du chapitre de
Saint-Martin de Tours et devint évêque de
Luçon ; mais il se démit en 1637 et entra a
l'abbaye de Marolles. Il a publié des Ordon-
nances synodales { Fontenay , 1629 , in-4° ).
BRAGER10 (Bertolino), architecte italien
du xme siècle. Il fit construire, avec Jacopo
Camperio, les deux transsepts de la cathé-
drale de Crémone.
BRAGITE s. f. (bra-gi-te). Miner. Nom
donné à des cristaux peu caractérisés, de
couleur brune, et que M. Wurtz croit être
des zircons altérés.
BRAHMADIKA s. m. (bra-ma-di-ka). My-
thol. ind. Nom donné aux génies créés par
Brahinâ pour participer, sous ses ordres, a la
création et à l'ordonnance des mondes.
— Encycl. Les brahmadikas , qui sont, en
quelque sorte, les ouvriers de Brahmâ et sont
aussi appelés parfois les dix Brahmas ou les
grands brahmanes, tiennent le premier rang
après les quatorze Manous, et ont des génies
.subordonnés qui habitent dans la lune et exé-
cutent leurs ordres. Selon les uns, les brah-
madikas sont nés du premier Manou; selon
d'autres, neuf d'entre eux sont issus des dif-
férentes parties du corps de Brahmâ, qui est
le premier des dix.
BKAHMAGOUPTA , astronome indou du
vie siècle av. J.-C. Il a revisé le Brahma
Sid<ihânta,ei l'on croit que c'est sur son sys-
tème qu'a été fondée la chronologie qui a
prévalu depuis dans les livres indous.
h ii V II M W fils aîné de Brahmâ. Il fut créé
de la bouche de son père, qui lui donna les
quatre Védas, livres sacrés des Indous. De
1 union de Brahman avec une tille de la race
des géants, qu'il épousa contre la volonté de
: ..h père, naquirent les brahmanes, ïoterprài
tes des Védas et ministres des sacrifices. Les
trois autres sectes defl Indous sont issues des
trois frères de Bruhiuaii.
BRAHMANDA, nom de Brahma quand il
n'avait encore qu'une existence indétermi-
née et lorsqu'il commençait à prendre les
formes de créateur.
BRAUMAINYA, surnom du dieu Cnrtikeya,
considéré comme le principal protecteur de
l'ordre des brahmanes. Il Nom de la planète
Saturne, dans l'astronomie fabuleuse des In-
dous.
BKAIIMAPOURI (ville de Brahmâ), nom de
la capitale do Branraa, situé* sur le mont
Kola a.
BRAHMAPOUTRE s. f. (bra-ma-pou-tre —
nul. Jiruhmapoutra). Poule provenant du
croisement de la poule cochlnchinoise et du
i. lt:uikiva. V. poulb, au tome XII du
Grand Dictionnaire,
BRAHMARCH1 s. m. (hra-mar-chi). Relig.
In i Membre dune secte particulière de M-
>nchi des brahmanes). Le plus célèbre
d'entre eux est Vaeuhtha.
BRAN
BRAHMÎ, nom de Sarasvati, considérée
comme la déesse de l'éloquence. H L'une des
huit mères divines des êtres créés, la sakti
ou l'énergie femelle de Brahmâ.
* BRAIE s. f. — Se dit de l'entre-fesses de
la vache.
BRaillfhie s. f. (bra-lle -rî ; // mil. —
rad. brailler). Criaillerie.
BR UN, village de France (Ille-et-Vilaine) ,
canton, arrond. et k 19 kilom. de Redon, sur
la rive droite de la Vilaine; pop. aggl.,
138 hab. — pop. tôt., 2,014 hab. C'est au ha-
meau du Placet, dépendant de ce village, que
naquit saint Melaine, évêque de Rennes au
vie siècle, auquel on attribue la fondation à
Brain d'un monastère, prieuré des bénédic-
tins de Redon.
* BRAISNE,bourgde France (Aisne), ch.-l.
de canton, arrond. et à 22 kilom. de Soissons,
sur la rive droite de la Vesle; pop. aggl.,
1,516 hab. — pop. tôt., 1,590 hab. Ce bourg
existait déjà à l'époque gauloise; il fut plu-
sieurs fois brûlé, notamment en 1650 et 1652.
Sources d'eau minérale.
BRAMANTlNO(AgostinoDA), peintre italien
du xvie siècle. Le nom sous lequel il est
connu n'est pas son nom de famille (celui-ci
est ignoré), mais il indique seulement, selon
la coutume italienne, qu'il était élève de Bra-
mantino (Bartolomraeo Suardi). On croit, du
reste, qu'Agostinoda Bramantino est le même
qu'Agostino délie Prospettive, ainsi nommé k
cause de son habileté à rendre les perspec-
tives, et notamment les vues et les raccourcis
de bas en haut, le sotto in su des Italiens,
genre d'habileté indispensable a ceux qui dé-
corent des voûtes et des plafonds. On citait
surtout d'Agostino les peintures de l'église
del Carminé, à Milan.
BRAMB1LLA (Giovanni-Battista), peintre
piémontais du xvm* siècle. Il étudia sous un
maître français, Charles Dauphin. On distin-
gue, parmi ses œuvres, à San-Dalmasio de
Turin , un grand tableau représentant le
martyre du patron de l'église.
* BRAMB1LLA (Marietta), cantatrice ita-
lienne. Elle est morte à Milan en 1875.
* BRAME (Jules-Louis-Joseph), homme po-
litique. — Lors de l'avènement du cabinet du
8 janvier 1870, M. Jules Brame présenta à la
Chambre une interpellation relative k la dé-
nonciation des traités de commerce; elle fut
repoussée, mais il obtint la nomination d'une
commission d'enquête, dont il fit partie. Les
premiers revers de nos années l'amenèrent
k la tribune pour dénoncer l'insuffisance du
ministère Ollivier, et il fut dès lors le chef
reconnu d'un groupe important du centre,
qui mit tout en œuvre pour le faire arriver
aux affaires. Le cabinet Ollivier renversé,
M. Brame fit partie du ministère qui le rem-
plaça, sous la présidence du comte de Palikao,
comme ministre de l'instruction publique. Son
seul acte fut de transformer les lycées de
Paris en ambulances et d'organiser un ser-
vice hospitalier dans les établissements sco-
laires des départements envahis. Renversé à
son tour au 4 septembre, M. Brame se pré-
senta aux élections de février 1871 et fut
envoyé k l'Assemblée nationale par le dé-
partement du Nord. U a constamment fait
partie du groupe de l'appel au peuple et
nuancé son bonapartisme de cléricalisme. Il
a voté pour les prières publiques, l'abro-
gation des lois d'exil, le renversement de
M. Thiers au 2i mai, l'état de siège, la loi
des maires, l'église du Sacré-Cœur, la loi de
l'enseignement supérieur, et il a été un des
plus solides appuis du ministère de combat.
11 a voté contre l'amendement Wallon et les
lois constitutionnelles.
Le suffrage restreint a envoyé siéger au
Sénat ce défenseur ardent des plébiscites.
Dans sa profession de foi, M. Brame déclarait
■ avoir combattu de toutes ses forces ces
hommes qui, profitant delà consternation pu-
blique, ont accompli, en présence de l'ennemi,
la plus criminelle des révolutions et ont retusé
pendant cinq mois de consulter la France. * —
Son fils, Georges-Jules-Louis Bramu, né k
Paris en 1839, auditeur au conseil d'État SOUS
l'Empire, capitaine de mobilisés pendant la
guerre, a été envoyé k l'Assemblée nationale
par le département du Nord aux élections du
20 février 1876. Il est allé siéger au côté droit,
avee les bonapartistes.
BRAME (Kdouard-Auguste-Joseph), ingé-
nieur français, frère du précédent, né k Lille
en 1818. Il entra en 1837 k l'Kcole polytech-
nique, passa en 1839 k l'Kcole des ponts et
chaussées , devint ingénieur ordinaire en
1841, ingénieur de K1 classe en 1856, et fut
nommé eu 1868 Ingénieureo chef de 2l- elai se,
M. Itruiue a exécuté une partie du chemin
de fer de Ceinture, et il a fait, avec M. 1*' lâ-
chai, le projet de chemin de fer soutorrain
des Halles centrales. Il est charge du ser-
vice lie contrôle au chemin de ter du Nord.
M. Edouard Brame a publié : Chemin de fer
de jonction des Halles centrales avec le che-
min de fer de Ceinture (1856, in-8o); Droits
et devoirs des entreposituires et débitants de
boissons alcooliques (1851, in-8°),avec M. Vc-
nard ; Etudes sur les signaux de chemins de
fer a double voie (1867, in-8°).
BRANCABDER v. n. ou intr. (bran-kar-de
— rad. brancard). Faire l'office de brancar-
dier dans les ambulances, il Peu usité.
BRAS
'BRANCARDIER s. m. (bran-kar-di* —
rad. brancard). — Nom donné, pendant le
siège de Paris, à des hommes qui allaient
chercher les blessés sur les champs de ba-
taille et les portaientaux ambulances sur des
brancards. On les distinguait par un brassard
orné d'une croix rouge.
* BRANCHE s. f.— Manège. Avoir de la bran-
che, Se dit d'un cheval qui a le garrot bien
sorti, la tête petite et l'encolure longue.
BRANCHIADES, ancien peuple de la haute
Asie, placé par Strabon dans la Sogdiane. Il
descendait et tirait son nom des branchides,
prêtres d'Apollon. V. l'article suivant. _^
BRANCBIDE s. m. (bran-chi-de). Mythol.
gr. Prêtre d'Apollon Didymaeos.
— Encycl. Les branchides, dont les oracles
étaient célèbres dans l'antiquité, desservaient
le temple que Branchus,dont ils tiraient leur
nom, avait élevé k Apollon k Didyme, an-
cienne ville d'Asie Mineure , située près de
Milet (v. Branchus, au tome II du Grand
Dictionnaire). Xerxès ravagea et détruisit
ce temple, dont il emporta les trésors. Les
branchides se réfugièrent alors en Sogdiane,
où ils fondèrent une ville, appelée de leur
nom Branchide , et dans laquelle ils élevè-
rent un nouveau temple à Apollon Didy-
inaeos. Plus tard, les descendants des bran-
chides furent exterminés par Alexandre le
Grand, qui s'empara de leur ville et la rasa
si complètement, dit Quinte-Curce, qu'il n'en
resta pas trace.
BR ANCHIOPE s. m. (bran-chi -o-pe). Crust.
Syn. de branchipb.
BRANCHIPIENS s. m. pi. (bran-chi-pi-ain
— rad. branchipe). Crust. Famille de crusta-
cés, ayant pour type le genre branchipe.
branchule s. f. (bran-chu-le — dîmin,
de branche). Bot. Genre de mousses, compre-
nant les genres hypne et cladodie.
'BRANDAN (SAINT-), village de France
(Côtes-du-Nord), cant. et k 3 kilom. de Quïn-
tin, arrond. et à 20 kilom. de Saint-Brieuc;
pop. aggl., 108 hab. — pop. tôt., 2,644 hab.
BRANDAÏSO ou BRANDAM (Edouard), gen-
tilhomme portugais, mort en 1508. Anglais
d'origine, il fut gouverneur de l'île de Wight
sous Kdouard IV, se distingua dans plusieurs
combats singuliers, resta plusieurs années k
Bruges, où Charles le Téméraire l'avait at-
tiré, passa au service d'Alphonse V, roi de
Portugal, changea de nationalité et donna
alors k son nom anglais de Brandam une dé-
sinence portugaise. Alphonse lui donna la
seigneurie de Nondar, qu'il échangea contre
celle de Buarcos-et-Tavaredo.
BRAMDANO (Frédéric), sculpteur italien,
né k Urbin, mort en 1575. On le compte au
nombre des plus habiles modeleurs italiens,
et l'on cite, comme son chef-d'œuvre en ce
genre, une Crèche qu'on admire dans l'é-
glise de Saint-Joseph, k Urbin.
* BRANDIS (Chrétien- Auguste), philosophe
allemand. — 11 est mort k Bonn en 1867.
BRANDISITE s. f. (bran-di-zite). Miner.
Silicate hydraté d'alumine et de magnésie
renfermant de la chaux et du fer.
— Encycl. Ce minéral se présente sous la
forme de petits cristaux tubuluires k six fa-
ces. Leur couleur varie entre le vert éme-
raude et le brun clair, suivant qu'ils sont éclai-
rés normalement ou parallèlement k leur sur-
face.
* BRANDO, bourg de France (Corse), ch.-l.
de cant., arrond. et k 10 kilom. de Bastia;
pop. aggl., 1,569 hab. — pop. tôt., 1,616 hab.
Sur son territoire se trouvent des grottes
magnifiques, tapissées de stalactites et de sta-
lagmites.
BRANDONIE s. f. (bran-do-nl). Bot. Syn.
de GRASSKTTK.
* BRANDT (Henri db), général et écrivain
militaire allemand. — 11 est mort k Berlin
en 1868.
BKAINGAS, fils de Strymon, roi de Thrace,
et frère de Rhésus et d'Olynthus. Ce dernier
ayant péri k la chasse sous la griffe d'un lion,
Brangas le fit enterrer et, pour honorer sa
mémoire, donna son nom k la ville d'iMyntlie,
qu'il liàiil dans la Chalcidique (Macédoine).
* BRAN ISS (Christlieb Jules), philosophe al-
lemand. — Il est mort k Breslau en 1873.
BRANKER (Thomas), mathématicien an-
glais, ne dans le Devonshire en 1636, mort
en 1676 à Miieelesfiold , où il protestait les
mathématiques. Il a laissé : Doctrinx spherx
adumbratio (oxford, 1662, in-fol.) ; Introduc-
tion à l'algèbre (Londres, 1668, in-4°), tra-
duction anglaise de l'Algèbre de Khomus.
'BRANlNE, bourg de France (Gironde),
< h. I. de cuit., arrond. et k 13 kilom. de Li-
Imui ne, sur la rive gauche de la Dordogne,
qu'on y traverse sur un beau pont suspendu;
pup. UggL, &43 hwb. — pop. tôt., 708 hab.
* BRANTÔME, ville de France (Dordogne),
ch.-l. de cant., arrond. et k 27 kilom. do Pe-
rigueux, dans une lie formée par deux bras
de la Dioniie ; pop. a^gl., 1,335 hab. — pop.
tôt., 2,5yi hab. Commerce de truffes excel-
lentes et de vins; fabriques d'huile.
Bras «m.r (ordre du), ancien ordre mili-
taire du Danemark, qui dans la suite fut réuni
k l'ordre de l'tileytiunt.
BRAS
' BRASCASSAT (Jacques-Raymond), peintre
français. — Il est mort a Paris en 1867.
BRASILÉINE s. f. (bra-si-lé-i-ne — rad. bra-
si Une). Chim. Corps qui se forme par l'oxyda-
tion de la brasiline.
BRASILETTIE s. f. (bra-zi-lè-tî). Bot.
Sous-genre de césalpinie.
BRASME (François-Pierre), homme politi-
que fiançais, né à Grenay (Pas-de-Calais) en
1820, mort en avril 1877. M.Brasme était un
des riches propriétaires du Pas-de-Calais ; il
était depuis longtemps membre du conseil
général de ce département. Sous l'Empire, il
s'occupa surtout de travaux agricoles et se
mêla peu de politique. 11 était d'ailleurs plu-
tôt rallié au gouvernement impérial que dé-
cidé à le servir efficacement. Le 8 février
1874, il accepta d'être porté comme candidat
républicain conservateur contre M. Sens,
candidat franchement bonapartiste. Il échoua.
La même année, le 18 octobre, il se présenta
contre M. Delisse - Engrand , candidat bo-
napartiste, et il échoua encore. Il avait
cependant réuni 67,000 voix sur son nom.
Aux élections du 20 février 1876, il fut plus
heureux, et le scrutin de liste ayant fait place
au scrutin d'arrondissement, il fut nommé
avec 10,000 voix dans la S« circonscription
de Béthune. Il adressa aux électeurs une
profession de foi républicaine et prit rang au
centre gauche, avec lequel il vota constam-
ment.
M. Brasme était un républicain converti
a la République par nos récents désastres. En
1874, alors qu'il se présentait contre le bo-
napartiste Delisse-Engrand, il fut accusé d'a-
voir été impérialiste dévoué ; il répondit qu'il
avait cru que l'Empire pouvait faire la gran-
deur de la nation, mais qu'il avait été cruel-
lement détrompé par les événements et qu'il
était décidé à soutenir le gouvernement établi,
sans plus s'occuper de ces dynasties, ajou-
tait-il, qui ne peuvent que mener la France
de révolutions en révolutions, d'aventures en
aventures. M. Brasme a voté avec la majo-
rité républicaine de la Chambre. Il est mort
d'une attaque d'apoplexie.
* BRASPARTS, bourg de France (Finistère),
cnnf. et à 1 1 kilom. de Pleyben, arrond. et à
22 kilom. deChâteaulin; pop. aggl., 574 hab.
— pop. tôt., 2,984 hab.
'BRASSAC, bourg de France (Tarn), ch.-l.
de cant., arrond. et à 24 kilom. de Castres,
sur les deux rives de l'Agout; pop. aggl.,
1,417 hab. — pop. tôt., 2,025 hab.
BRASSATE s. m. (bra-sa-te). Chim. Sel ré-
sultant de la combinaison de l'acide brassique
avec une base.
BRASSEUR DE BOURBOURG (l'abbé Char-
les-Etienne), voyageur et écrivain français,
né à Bourbourg en 1814, mort à Nice en 1874.
Il descendait, par sa mère, des vicomtes de
Bourbourg. Après être entré dans les ordres,
il débuta comme littérateur par des romans
et des contes moraux : les Epreuves de la
fortune et de l adversité; Euoénie de Revel ;
Auguste Fctuvel ; YExilé de Tadmor; Jérusa-
lem, tableau de l'histoire des vicissitudes de
cette ville ; les Paysans norvégiens; le Martyr
de la Croix; les Pécheurs de la côte; Saint-
Pierre de Rome et le Vatican; Sélim ou le
Pacha de Salonique, etc., faibles œuvres sur
lesquelles il est inutile d'insister. Vers 1840,
la connaissance qu'il fit d'un voyageur qui re-
venait du Mexique avec une magnifique col-
lection de livres et d'objets d'art lui donna
l'idée de tourner son activité vers l'étude des
langues et des mœurs du nouveau monde. Ad-
mis pendant plusieurs années à compulser ces
documents originaux, il se prit d'une grande
ardeur pour les antiquités américaines et tra-
vailla dès lors avec une opiniâtreté et une
persévérance dignes d'éloge. Bientôt, il en-
treprit des voyages afin de compléter ses re-
cherches, se mit a acquérir des ouvrages spé-
ciaux et se forma une riche bibliothèque.
Dès que l'abbé Brasseur de Bourbourg se
sentît suffisamment initié aux secrets de l'an-
tique civilisation américaine, il forma le pro-
jet d'exposer les divers résultats de ses étu-
des et publia ses Lettres pour servir d'intro-
duction à l'histoire primitive des muions civi-
lisées de l'Amérique septentrionale (Paris,
1851, in-8°, en espagnol et en français), puis
['Histoire du Canada, de son Eijlne et de ses
missions depuis la découverte de l'Amérique
jusqu'à nos jours (1852, 2 vol. in-8°) ; cinq
ans plus tard commenta à paraître son Uis-
toire des nations civilisées du Mexique et de
l'Amérique centrale durant les siècles anté-
rieurs à Christophe Colomb, écrite sur des do-
cuments originaux et entier' ment inédits, pui-
sés aux anciennes archives des indigènes (1857-
1859, 4 vol. in-8<>).En 1861, il entreprit la pu-
blication d'un vaste ouvrage, collection de
documents dans les langues indigènes pour
servîr a l'étude de l'histuire et de la philolo-
gie de l'Amérique ancienne (1861-1864, 3 vol.
gr. in-8°), qui comprend le Popol Vuh, livre
sacré des Quiches, avec les mythes de leur
religion ; uue grammaire de la langue quiehée
et la Relation des choses de Yucatan, par
Diego de Landa, suivie d'une grammaire et
d'un vocabulaire de la langue maya.
Ces divers travaux avaient fixé l'attention
et lorsque, en juin 1864, on établit la com-
mission scientifique du Mexique, l'abbe Bras-
seur fut aussitôt appelé k en fuite partie. L'un
4e* membres les plus actifs, il publia dans
BRAS
les archives de la commission plusieurs arti-
cles : Esquisses d'histoire, d'archéologie, d'eth-
nographie et de linguistique, pouvant servir
d'instructions générales aux voyageurs en-
voyés au Mexique ; Lettres, datées de Merida
et de Mexico, au sujet de la péninsule Yuca-
tèque; Rapport sur le Yucatan et sur les rui-
nes de Ti-hoo et d'Izamal et Rapport sur les
ruines de Mayapan et d'Uxmal, au Yucatan
(Mexique). Eu même temps, il composait le
texte qui accompagne la publication des des-
sins de M. de Waldeck : Monuments anciens
et modernes; Paleuquë et autres ruines de
l'ancienne civilisation mexicaine, etc. (13 li-
vraisons, 1864-1866). Endn, sur l'avis delà
commission, l'abbé Brasseur fut autorisé à
publier un ancien manuscrit dit Troano, du
nom de son propriétaire don Juan de Tro y
Ortolano. Il en forma un grand ouvrage :
Manuscrit Troano, Etudes sur le système gra-
phique et ta langue des Mayas (2 vol. in-4»,
1869-1870), qui comprend, avec un texte ex-
plicatif, une grammaire, un vocabulaire et
unechrestomathiede la langue maya, et dont
il a été donné une analyse dans la Revue ar-
chéologique (mars 1S70 et octobre 1871).
Toutes ces publications avaient été entrecou-
pées de nombreux voyages et de longs séjours
en Araerique.Enl859,l'alibéBrasseui avait été
envoyé par le gouvernement dans l'Amérique
centrale, avec mission de s'y livrer k des re-
cherches sur la géographie, les antiquités et
l'histoire de cette contrée. Il visita principa-
lement l'isthme de Tehuantepec, le Mexique,
l'Etat de Chiapas et le Guatemala, puis^ re-
vint en octobre 1860, après dix-huit mois d'ab-
sence, rapportant de précieux manuscrits et
divers objets curieux. En septembre 1864,
la commission scientifique du Mexique obtint
pour lui une deuxième mission et lui adjoignit
un dessinateur, M. Henri Bourgeois. Apres
un séjour d'environ un an au Mexique et dans
le Yucatan, où les maladies et des difficultés
nées de la politique entravèrent leurs recher-
ches et leurs travaux, les deux voyageurs
rentrèrent en Europe (1865). L'abbe Brasseur
passa par Madrid, et c'est là qu'il se procura
le manuscrit Troano dont nous avons parlé.
Ce fut le véritable résultat de ce voyage, que
l'on doit considérer comme très-important, si
le document rapporté est réellement authen-
tique. Enfin, désireux de revoir encore une
fois l'Amérique, l'infatigable voyageur de-
manda et obtint, en décembre 1872, uue nou-
velle mission ayant pour objet de recueillir,
soit en Espagne, soit sur la côte septentrio-
nale de l'Amérique du Sud, la liste des divers
documents concernant les antiquités améri-
caines ; mais il ne put réaliser en entier ce
projet. Les événements politiques de l'Espa-
gne l'obligèrent k interrompre son voyage et
à ne sortir de la péninsule que pour rentrer
en France au mois de mai 1873.
Depuis lors, sa santé, déjà ébranlée, ne fit
que devenir plus chancelante. Malgré son
état de souffrance, l'abbé Brasseur conti-
nua de travailler jusqu'au dernier moment,
s'occupant de mettre en ordre les diverses
parties d'un catalogue qui devait indiquer les
collections des documents relatifs k l'his-
toire primitive de l'Amérique conserves dans
les bibliothèques de l'Espagne, et dont les
éléments lui avaient été récemment fournis
par un laborieux chercheur espagnol, don
Tomas Munoz.
BRASSICASTRE s. m. (bra-si-ka-stre — du
lat. brassica, chou). Bot. Section du genre
chou.
BRASSIC1QUE adj. (bra-si-si-ke — du lat.
brassica, chou). Syu. de brassiu.uk.
BRASSIQUE adj. (bra-si-ke). Chim. Se dit
d'un acide qui résulte de la saponification de
l'huile de colza.
— Encycl. Quand on saponifie l'huile de
colza, on obtient deux acides, l'acide brasso-
leique et l'acide Orassique. Ce dernier est so-
lide à la température ordinaire. Use présente
sous forme de longues aiguilles solubles dans
l'alcool. Il est fusible vers 33». Sa formule
est C*211*2û*, d'après Websky. On peut l'iso-
ler de l'acide brassoléique en traitant le pro-
duit de la saponification par une solution
d'oxyde de plomb et en reprenant le tout par
l'élher, qui dissout le brassoléate de plomb et
laisse le brassate. 11 suffit de décanter et d'iso-
ler par un acide qui fixe le plomb.
BRASSOLÉATE s. m. (bra- so- lé -a- te).
Chim. Sel résultant de la combinaison de l'a-
cide brassoléique avec une base.
BRASSOLÉIQUE adj. (bra-so -lé-i-ke). Chim.
s.- dit d un acide qui s'obtient par la saponi-
fication de l'huile de colza.
— Encycl. Cet acide s'obtient en même
temps que l'acide brassique par la saponifi-
cation de l'huile de colza. On le sépare de cet
acide au moyen du plomb, le brassole.ue de
plomb étant soluble dans l'élher. L'acide
brassoléique est liquide; il parait identique
avec l'acide liquide de l'huile de moutarde
(acide érucique) ; il se distingue de I
oléiquo par ce fait qu'il ne fournit pas d'acide
sébacique a la distillation sèche.
BRASSOLITES s. m. pi. (bra-so-li-te — rad.
brassolide). Eutom. Tribu de la famille des
nymphaliens, comprenant le seul genre bras-
solide.
BKASSY, village de France (Nièvre),
cant. et à 14 kilom. de Lor s, arrond. et k
50 kilom. doClainecy ; pop. aggl., 173 hab.
BRAV
pop. tôt., 8,138 hab. Sur son territoire, traces
d'une voie romaine et d'un camp retranché
ou d'un poste militaire.
'BRATIANO (Jean), publiciste et homme
d'Etat roumain. — 11 est devenu un des hom-
mes d'Etat les plus considérables de son pays.
Chef du parti libéral, orateur éminent, M. Bra-
tiano a fait k diverses reprises partie du mi-
nistère, où il a été constamment chargé du
portefeuille des finances. Après avoir fait
partie du cabinet Catargi, il entra dans le ca-
binet Goleseo, qui donna sa démission à. la fin
de 1868, et devint alors président de la Cham-
bre législative; Mais, peu après, le parti con-
servateur ayant eu la majorité dans le pays,
il redevint simple député. Le 24 juillet 1876,
il a été appelé k la présidence du conseil, à
la place de M. Catargi, et s'est chargé de
nouveau du portefeuille des nuances.
BRAUN (Charles-Adolphe db), juriscon-
sulte allemand, né k léna en 1718, mort en
1775. On cite, parmi ses ouvrages : Ihsputa-
tio inauguralis de juribus episcopi catholici in
Gernutnia (léna, 1740, in-4°); De usufructu
parentum in bonis liberorum, tam de jure ro-
mano gitan germauico genuino fumlamento
(lena, 1743, iu-4p) ; Commentaire sur les Pan-
dectes (lena, 1745, in-8*/.
• BRAUIS (Jean-Guillaume-Joseph), théolo-
gien allemand. — Il est mort k Bonn en 1863.
BRAUX, ville de France (Ardennes), cant.
et k 7 kilom. de Monthermé, sur la rive gau-
che de la Meuse, arrond. et k l2kiloin.de
Mézieres; pop. aggl., 2,154 hab. — pop. tôt.,
2,407 hab.
* BBAVAY (François), commerçant et dépulé
français. — Il donna, au commencement de
1869, sa démission de député au Corps légis-
latif et rentra alors dans la vie privée. Il est
mort en 1874.
'BRAVO (don Nicolas), général mexicain.
— Il est mort à Mexico en 1854.
BRAVO (Gonzalès), homme d'Etat espagnol,
né en 1817. Il débuta par le journalisme et se
fit remarquer par les articles qu'il écrivait,
vers 1840, dans le Guirigay, organe de l'opi-
nion appelée radicale en Espagne, niais qui
correspond k celle de nos monarchistes li-
béraux. En fait, M. Gonzalès Bravo, toujours
très-hostile k la république, a fait partie de
la plupart des cabinet* réactionnaires. En
1864, en 1866 et eu 1867, il fut appelé au mi-
nistère de 1 intérieur par le maréchal Narvaea
et on lui dut les lois restrictives portées k
ces diverses époques contre la liberté de la
presse, le droit de réunion, le droit électoral,
les immunités municipales, etc. A la mort du
maréchal (18G8), il eut la présidence du con-
seil et continua de suivre les errements de
sou prédécesseur. Sou court passage au pou-
voir (avril-septembre 1868) fut marqué par
la chute de la dynastie qu'il croyait consoli-
der. De vagues rumeurs de conspiration cir-
culaient; M. Gonzalès Bravo crut remeu.er
au péril k l'aide de mesures extrêmes; i) lit
incarcérer le maréchal Serrano, les généraux
Dulee, Zabala, Cordoba, éloigna de I Espagne
le duc de Montpensier et prépara tout pour
une résistance acharnée. La défection de
l'armée, qui fit dans les villes de garnison
une série de prouuuciainientos, et l'arrivée
du maréchal Prim montrèrent k la reine Isa-
belle qu'il était temps de partir. M. Gonzalès
Bravo suivit peu de temps après sa souve-
raine, qu'il rejoignit k Bayonue. IL a depuis
vécu dans la retraite.
Bravo (le), opéra en quatre actes, de M. Sal-
vayre, livret de M. E. Blavet; représenté pour
la première fois au Theàtre-Lyiique le 18 avril
1877. M. Salvayre, grand prix de Rome, écri-
vit sa partition du Bravo pendant le stage
qu'il lit en Italie. Jusque-lk, il n'avait guère
composé que quelques pièces d'orchestre et
quelques œuvres de musique religieuse. On
trouve dans cet ouvrage dramatique d un
jeune compositeur de la fraîcheur dans les
idées, de la verve, du brio, un sentiment
juste du mouvement dramatique, sinon tou-
jours la mesure exacte dans la foi me et dans
les développements. L'ouverture est sans con-
tredit une des meilleures pages. Elle com-
mence par une phrase écrite sur un rhythme
île [ l.uii-chaut. Un solo de cor lui ;>uecede ;
puis éclatent les trompettes de la mai
terrompues par un dialogue entre la ilùle et
lu basson, qui; vient ensuite couvrir le motif
d'un chœur très-dramatique.
Le sujet du Bravo se déroule k Venise.
Le bravo Ja ne, cloue k la
du palais Contarini un parchemin avec son
poignard. Pui le lourd marteau de
ia porto, le laisse retomber et prend la fuite.
Une servante accourt et lit avec terreur, sur
lu parchemin, ces mots mystérieux : • Lus
Dix ont l'œil ouvert, veillez sur vous ! ■ Le
sénateur Coutarmi a dans s;i demeure une
fille belle et adorable, Violetta Tiepolo, dont
il est le tuteur et qu'il veut épouser.
Le second acte su passe dans l'apparte-
ment d'' Violetta. Le eigne ir Contarini,
jouant son rôle d.- I l il , com-
... suppl ri de i écouter et la rae-
nace, si elle le repou i faire terminer
ses jours dans un c uvent. Mais la jeune ûlle
de la colère du vieux patricien. Ici ap-
[iii mil le deus ex machina, lu bravo, qui, par
ordre du conseil des Dix, retire au sénateur
la tutelle de Violetta et le cite k la barre du
il. An du bravo, puis prière et ail de
BRAY
411
>, qui est restée seule et soupire et]
la venue ae son amant Lorenzo. Au moment
où celui-ci, enjambant le balcon, vient enle-
.1- bravo l'arrête et ses sbires
entraînent la malheureuse Violetta.
Le trois ème acte fait assister le specta-
teur ;i la fête du mariage du dog* avec la
mer. Les décors montrent la Piazetta riche-
ment pavoisée de banderoles aux mille cou-
leurs, le portail de l'église Saint- Marc, le pa-
lais ducal, lalogetia du Campanile, la mer, les
deux colonnes et, aufond,niedeS;<n-tWi-nio.
Sur des rhyiiim<-s vifs et rapides, les danses
succèdent aux danses, la saltarelle et la ta-
rentelle déploient en chantant leurs folles ar-
deurs. Lorenzo et le bravo se rencontrent au
milieu de la fête, t Traître, s'écrie Lorenzo,
qu'as-tu fait de ma fiancée?* Et le bravo
répond : « Seigneur, ne m'interrogez pas ; je
suis condamné au silence par un sermen
terrible. » Grande série d'explications, k la
suite de laquelle le bravo Jacopo raconte son
histoire, que Th. de Banville traduit ainsi :
■ Fils d'un pêcheur de l'Adriatique, le jeune
Jacopo menait entre son père et sa sœur une
vu- heureuse et libre, dans le doux pays ou
l'air balsamique, le ciel bleu frissonnant et
l'ivresse des flots translucides sont un per-
pétuel enchantement. Un jour, il doit partir
pour la guerre, et il s'y conduit en brave;
mais, k son retour, & la place du bonheur
qu'il avait laisse derrière lui, il ne trouve
plus que ruines, désastres et épouvante. Un
noble, un infâme, a violé sa sœur, et elle est
morte d'horreur et de désespoir; son p
frappé le meurtrier; mais dénoncé et livré
par Contarini au conseil des Dix, il h été con-
damné k mort et il va subir sa peine. Eu
vain Jacopo implore ses juges; il les trotivo
implacables ; un seul d'entre eux, Tiepolo, ac-
cessible k une sorte de féroce clémence, lui
offre un moyen de sauver les jours du vieil-
lard : ■ Sois bravo, lui dit-il; vends ton bras
» et ton âme. ■ Jacopo accepte; ironiquement
gracié, son père gémira sous les Plombs,
mais, du moins, il vivra, et, quant k lui, il
deviendra cet être exécré et mystérieux qu'on
nomme ■ le bravo. • Exécuteur aveugle et
impassible des arrêts muets rendus au nom
de la sérénissime république, il doit, le jour,
la nuit, sans faire une objection, sans pro-
noncer un mot, frapper avec son poignard
ceux qui lui sont désignés; bourreau silen-
cieux, il se nomme le meurtre, le remords, le
châtiment; il porte le noir et sinistre deuil
de ceux qu'il a tués et qu'il tuera encore, et
il est masqué comme le spectre effrayant qui
se nomme ■ Demain! • Les nobles trem-
blent devant lui; le peuple le poursuit de ses
malédictions et de ses huées; le pain qu'il
mange, l'air qu'il respire, sont faits d'aver-
sion et de haine. Jacopo subit tout cela froi-
dement, fièrement, avec uue horrible dou-
ceurrésignee, car toutes ces douleurs n>
il les souffre pour la vie de son père, :
vieillard dont il voit dans sa pensée pâlir les
yeux taris et voltiger la douce chevelure
blanche. »
Au quatrième acte, un chœur de religieuses
sort du couvent et se dirige vers la chapelle.
Violetta, forcée d'obéir k la volonté tyranni-
que de Contarini, est sur le point de pronon-
cer ses vœux, quand tout a coup bui
bravo. Il apostrophe le vieux sénateur :
t Contarini, lui dit-il, te souviens-tu de Gio-
vanna Monti? C'était ma sœur; tu l'as di
norée. ■ Et le bravo. - son masque
et se dresse devant le séducteur comme lu
génie de la vengeance. Contarini tombe ,
frappé en pleine poitrine. La foule accourt
et veut faire justice de l'assassin. Mais un-
voix, celle du bravo, répond qu'il u y a pas
de meurtrier, qu'il n'y a qu'un justicier, et le
sceau des Dix, que le bravo montre sur sa
poitrine, protège son départ et la fuite des
amants, qui vont chercher descieux plus clé-
ments. Tel est le résumé de ce drame.
L'auteur de la partition du Bravo, M. Sal-
, a fait 1k un début qui peut bien être
considéré comme un coup de maître. En
effet , il a prouvé qu'il avait de 1
, qu'il savait gouverner la puissante
voix des chœurs, déchaîner les tempêtes de
l'orchestre et les apaiser avec d'habile
Il s'entend surtout & soutenir le chant
avec une symphonie vivante ei |
pre Braoot il a mo
i tout a fait originale, de pui
qualités ■!'• coloriste, une imagination ar-
imouvante dans l'idylle et
. tragédie, riante et charmante dans les
, comiques de l'ouvrage.
On ne saurait accorder les mêmes éloges
au livret : la donnée est banale, et l'on vmt
j,, te, bien qu'exclusiveineutjour-
, a trouve le moyen d'ap-
> ii io phraséologie qui règne
dLins i pi Le vei i a ''aurai,
prosaïque, sans originalité, quelque-
Ime trivial.
Les principaux artistes du Bravo ont créé
rôles d'une manière remarquable.
M. Bouiry a joué le rôle du bravo avec une
■ cien ■ éloge D lus le relu
de Violetta, M"*-' Efeilbron s'est montrée
listing uée et très sympathique. Le rôle
de Lorenzo a été une ues meilleures créa-
tions de M. Lhôrie.
BHAV (Olhon-Cam I, diplo-
-n . Lin eu 1807. Fil a nu
Franc, I tvait pris du servi. a: en Bu-
412
BREA
vière, il eDTa dans la carrière diplomatique
et fut chargé de diverses missions à Saint-
Pétersbourg, à Paris et à Vienne. En 1846,
le vieux roi de Bavière, sous le nom duquel
régnait Lola Montés, lui confia le portefeuille
des affaires étrangères. M. H. de Bray ne le
garda que peu de temps et protesta avec
éclat, en donnant sa démission, contre la
scandaleuse faveur de l'ancienne écuyère.
Cet acte de courage lui valut quelque popu-
larîté, et la révolution de 1848 le ramena au
ministère; mais il n'était rien moins que ré-
publicain, et, après s'être tourné d'abord du
côté de la Prusse, puis du côté de l'Autriche,
pour mettre à la raison la démocratie bava-
roise, il quitta son portefeuille. Kn 1849, il fut
envoyé a Saint-Pétersbourg comme chargé
d'affaires.
BRAYAGE s. m. (bré-ia-je — rad. brayer).
Techn. Assujettissement desbrayers ou élin-
gues autour d'un fardeau qui doit être élevé
au moyen d'une chèvre, d'une grue, etc. Si
ce sont des pierres qu'on élève, il faut, pour
qu'elles ne soient pas endommagées, inter-
poser entre elles et les brayers des coussi-
nets de paille au droit de chaque arête.
* BRATE s. f. — Agric. Un des noms du
sèrançoir.
BRAYER (Pierre), théologien français, né
k Paris en 1654, mort à Metz en 1731. Doc-
teur en Sorbonne, il fut fait chanoine de Metz
en 1706, devint vicaire général et archidiacre
dans ce diocèse. Il a publié, sans nom d'au-
teur, divers ouvrages de piété. On lui doit
aussi un Rituel du diocèse de Metz (Metz,
1713, in-fol.), très-estimé des connaisseurs,
et une Oraison funèbre de Monsieur le dauphin
(Mets, 1711, in-4°).
* BRÀY-SUR-SE1NE, petite ville de France
(^iu.'-et-Marne), ch.-l. de cant., arrond. et
k 20 kilom. de Provins, sur la rive gauche de
la Seine; pop. aggl., 1,503 hab. — pop. tôt.,
1,522 hab. Commerce de grains.
' BRAY -SUR -SOMME, bourg de France
(Somme), ch.-l. de cant., arrond. et à 20 ki-
lom. de Péronne; 1,421 hab.
BRAZZB (Giovanni-Battista), peintre flo-
rentin du xvn« siècle, surnommé le Bigio,
élève de l'Empoli. Nous l'uvons appelé pein-
tre, mais ce mot est un peu ambitieux quand
on l'applique au Bigio. Il s'amusa à un
exercice enfantin, dont on lui a attribué l'in-
vention, k tort peut-être, et qui consiste à
agencer des objets divers, tels que fruits,
fleurs, outils, etc., de façon que, vus à dis-
tance, ils simulent des figures humaines.
* BRÉAL-SOIIS-MONTFORT , bourg de
France (Ille-et-Vilaine), cant. et k 19 kilom.
de Plélan, arrond. et à 12 kilom. de Mont-
fort; pop. aggl., 360 hab. — pop. tôt.,
î,170 hab.
BREAL (Michel), philologue français, né à
Landau (Bavière rhénane) en 1832. Il fit ses
études en France, entra, en 1852, k l'Ecole
normale et, trois ans après, alla compléter
ses études à Berlin, sous la direction des deux
fameux orientalistes Bopp et Weber. De re-
tour en France, il fut attaché à la Bibliothèque
nationale et se signala aussitôt par des tra-
vaux d'érudition : Etude des origines de la
religion xoroastrienne (1862, in-8°), ouvrage
écrit pour le concours de l'Académie des in-
scriptions et qui obtint le prix; Hercule et
Cacus, étude de mythologie comparée (1863,
in-8°) , c'est la thèse de doctorat de M. Bréal ;
il y combat les principes du symbolisme alle-
mand et essaye de montrer que l'on trouvera
des explications plus satisfaisantes des my-
thes en les étudiant au point de vue philolo-
gique; Des noms perses chez les écrivains
grecs (1863, in-8°), thèse latine; le Mythe
d'Œdipe (1863, in-80), mise en pratique des
prémisses posées dans Hercule et Cacus. On
doit encore k M. Bréal la traduction française
du grand ouvrage de Bopp, Grammaire com-
parée des langues européennes (1867-1872,
4 vol. gr. in-8<>), et divers opuscules d'une
moindre importance : De ta forme et de la
fonction des mots (1867, in-8o); les Idées la-
tentes du langage (1869, in-8<>); Quelques mots
>>ur l'instruction publique en France (1872,
in-12); les Tables eugubines, texte et traduc-
tion (1875, in-8°). M. Breal est, depuis 1864,
firofesseur de grammaire comparée au Col-
ége de France.
BRÉANE s. f. (bré-a-ne). Chim. Substance
qui existe dans la résine d'icica, et qui se dé-
Eose des solutions de cette résine dans l'alcool
ouillant.
— Encycl. Lorsqu'on traite la résine icica
par l'alcool bouillant, elle se dissout intégra-
lement, puis laisse déposer, par le refroidis-
sement, une .substance dont la formule aérait
C*°H** forme <!e pe-
tites aiguilles étoilées, incolores et sans sa-
vour. Cette substance est insoluble dans l'eau
et les alcalU, elle se dissout dans l'alcool
uit et quelque peu dans l'éther. Elle se
ramollit vers uo*, est complètement liquide
k 1570 et brûle, quand on l'enfl imme, en don-
nant des fumées denses et noirâtres. Chauf-
fée en vase clo >. • Ile brunit et i e décomj ■ a
en donnant des nul em] :, une
>lide et volatile, .
rln .|i irbi.n. Tnut.r.. |, ,r l'a
bouillant, la brèane donne une matière jaune
i it li tournesol. L'acide Suifurique la
>ut anus l'altérer.
BREH
BREART (Emile), marin français, né en
1821. Admis à l'Ecole navale en 1837, il de-
vint aspirant en 1839, enseigne en 1843, lieu-
tenant de vaisseau en 1849, capitaine de fré-
gate en 1861, et il a été promu capitaine de
vaisseau en 1870. On lui doit un Manuel du
gréement et de la manœuvre des bâtiments à
voiles et à vapeur (1861, in-8°),dont la4e édi-
tion a paru en 1875.
BRÉBANT (Jean-Louis-Nicolas), médecin
français, né à Balham (Ardennes) en 1827.
Elève du petit séminaire de Reims, il se fit
recevoir instituteur et s'adonna à l'enseigne-
ment (1847). Deux ans plus tard, il se mit à
étudier la médecine k Reims, se fit recevoir
officier de santé en 1853, puis, continuant ses
études tout en se livrant à la pratique de son
art, il prit le grade de docteur à Paris en 1868
et retourna exercer la médecine à Reims.
Pendant la guerre de 1870, il fut arrêté par
les Prussiens et envoyé dans la citadelle de
Magdebourg, où il resta du mois de novem-
bre 1870 au mois de février 1871. Outre des
articles publiés dans divers journaux et re-
vues, on lui doit : Principes de physiologie
pathologique appliquée (1868, in-80), sa thèse
de doctorat; Choléra épidémique considéré
comme affection morbide personnelle (1868,
in-8°), ouvrage couronné par l'Institut en
1869; le Charbon ou Fermentation bactéri-
dienne chez l'homme (1870, in-8°); la Liberté
et l'autorité, humble réponse à Me* Landriol
sur l'autorité et la liberté (1872) ; Catéchisme
de la justice, loisirs forcés de Magdebourg
(1873, in-18), etc.
* BREBIS s. f. — Sommier de bois d'un
pressoir à cidre.
BRÉBISSON (Alphonse de), naturaliste
français, né à Falaise en 1798, mort en 1873.
Fils d'un entomologiste distingué, il s'adonna
de bonne heure à l'étude de l'histoire natu-
relle et passa sa jeunesse à effectuer des
excursions botaniques dnns l'ouest de la
France, la Savoie et les Alpes du Dauphiné.
Le riche herbier qu'il avait formé a été donné
par lui au musée de Falaise. Comme natura-
liste, il a surtout porté ses recherches sur la
cryptogamie et les études micrographiques.
Ses principaux ouvrages sont : Mousses de la
Normandie (1826-1833, in-8°); Notions agri-
coles sur le sol et tes terrains des environs de
Falaise (1835, in-8o); Flore de la Normandie.
Phanérogamie (1836, in-8°); Notes sur quel-
aues diatomées marines du littoral de Cher-
bourg (1854, in-8°). Il s'est aussi occupé de
daguerréotype dès l'invention de ce procédé,
et on lui doit : Traité complet de photogra-
phie sur collodion (1858, in-8°); Collodion sec
instantané, détails complets sur ce procédé
(1863, ïn- 80). Alphonse de Brébisson était, de-
puis 1830, conservateur de la bibliothèque et
du musée de Falaise.
* BRECE, bourg de France (Mayenne),
cant. et à 2 kilom. de Gorron, arrond. et à
20 kilom. de Mayenne; pop. aggl., 131 hab.
— pop. tôt., 2,050 hab.
* BRÉCEY, bourg de France (Manche),
ch.-l. de cant., arrond. et à 7 kilom. d'Avran-
ches; pop. aggl., 630 hab. — pop. tôt.,
2,300 hab.
* BRECH, village de France (Morbihan),
cant. et à 10 kilom. de Pluvigner, arrond. et
k 45 kilom. de Lorient; pop. aggl., 186 hab.
— pop. tôt., 2,158 hab.
' BRÈCHE s. f. — Sommet d'une montagne
qui parait fendu ou séparé en deux parties.
BRECHTEN ou VERDRECHTEN (Nicolas
van), poète hollandais du xyie siècle. On lui
attribue des traductions des Quatre fils Ay-
mon,deMaugist et de Guillaume au Court nez.
* BRECKINRIDGE (John-C), homme d'Etat
américain. — Il est mort en 1875.
BREGNO (Lorenzo), sculpteur italien du
xvie siècle. On pense qu'il était fils d'Antonio
Bregno et qu'il fut son élève. On lui doit les
statues du monument de Benedetto Pesaro,
dans l'église de Santa-M;iria de' Frati; la statue
de Dionisio Naldi da Brisighella ; deux saints
3ui ornent le tombeau d'Andreu Vendrauuni,
oge de Venise.
BRÉGY (de FlÉgblles ijb), connue sous le
nom de iwiir Suin<r tjuiorbir, femme auteur
française du xvme siècle. Elle ét:<it reli-
gieuse de Port-Koyal et elle a laissé : Vie de la
mère Marie des Anges, abbesse de Maubuis-
son et ensuite de Port-Hny<d (Pans, m7-i754,
in-12); Relation de la captivité, dans le re-
cueil des divers actes, lettres et relations des
religieuses de Port-Royal (Paris, 1723).
* BRÉ1IAL, bourg de France (Manche),
ch.-l. de cant., arrond. et k 18 kilom. de Cou-
tances; pop. aggl., 667 hab. — pop. tôt.,
1,439 hab. Commerce actif. C'était jadis le
siège d'une baronnie.
* RREHAN-LOUDÉAC , vilhige de France
(Morbihan), cant. et à 6 kilom. de Rohan, ar-
rond. et ii 30 kilom. de IMoermel, sur le Lie;
pop. aggl., 235 hab. — pop. tôt., 2,445 hab.
* BREHM (Christian-Louis), ornithologiste
allemand. — Il est mort k Ober-Rouihendorf
en 1864.
BREHM (Alfred-Edmond), voyageur et na-
turaliste allemand, né k Reutheudorf, près de
Neustadt, en 1829. Il étudia, jeune encore, les
sciences^ naturelles sous la direction de son
qu'il accompagnait dans ses excursions
géologiques avant munie de fréquenter l'uni-
BREM
versité. Après un voyage de cinq ans k tra-
vers l'Eirypte, la Nubie et le Soudan, il revint
en Allemagne et se rendit à Iéna et à Vienne
pour y achever ses études. Dans cette der-
nière ville, il étudia particulièrement la riche
collection zoologique du musée impérial de
Vienne. II se rendit ensuite en Espagne, puis
visita la Suède, la Norvège et la Laponie. En
1862, il accompagna en Abyssinieleduc Ernest
de Saxe-Cobourg-Gotha. De retour en 1863, il
fut nommé directeur du jardin aoologique de
Hambourg, puis vint, quatre ans plus tard,
à Berlin, pour y diriger les travaux de con-
struction de l'aquarium de cette ville. En
1876, il partit pour la Sibérie, chargé, par la
Société d'exploration au pôle nord, de Brème,
de faire des recherches scientifiques sur la
constitution géologique et aussi sur la faune
de cette contrée. On doit k ce savant plu-
sieurs ouvrages scientifiques et des récits de
voyages, publiés en allemand, qui ont eu un
très- vif succès de l'autre côté du Rhin,
auprès du public comme auprès des savants.
BRÉIDINE s. f. (bré-i-di-ne). Chim. Subs-
tance cristalline extraite de la résine du pin
de Bordeaux.
— Encycl. La bréidine se présente en pris-
mes rhomboïdaux transparents. Ces cristaux
deviennent opaques quand on les chauffe
à 90° environ; si on élève la température,
ils se ramollissent et finissent par se sublimer
sans décomposition.
Ils sont solubles dans l'eau à 10°, insolubles
dans l'eau chaude, mais se dissolvent dans
l'alcool. L'éther ne les dissout pas.
' BRE1L, ville de France (Alpes-Maritimes),
ch.-l. de cant., arrond. et à 65 Kilom. de Nice,
à une grande hauteur au-dessus de la Roya ;
pop. aggl., 2,464 hab. — pop. tôt., 2,595 hab.
La ville est dominée par une forêt d'oli-
viers et d'amandiers.
BREITHACPT (Jean-Frédéric), écrivain
allemand, oncle de Chrétien Breithaupt, né
à Gotha en 1639, mort en 1713. Il était con-
seiller du duc de Saxe-Gotha et il a publié
quelques ouvrages, notamment une traduc-
tion latine de l'ouvrage de Joseph Ben-Gorion
(et non de Flavius Josèphe, comme l'a cru le
traducteur). Cette traduction est intitulée :
Josephus Gorionides, sive Josephus hebraicus
(Gotha, 1707, in-40).
* BREITHACPT (Jean-Auguste-Frédéric),
minéralogiste allemand. — Il est mortkFrei-
berg (Suxe) en 1873.
BRELAY (Pierre - Eugène -Emile), homme
politique français, né k Puvraveau (Charente-
Inférieure) en 1817. M. Brelay appartient au
parti républicain depuis de longues années.
En 1848, il devint commandant d'artillerie de
la garde nationale et se présenta aux élec-
tions pour la Constituante, mais il ne fut pas
élu. Sous l'Empire, M. Brelay, tout en s'oc-
cupant de ses affaires commerciales, fit une
vive opposition à ce pouvoir despotique. Lors
des élections municipales qui eurent lieu du-
rant le premier siège (1870), il fut élu adjoint
au maire du Ile arrondissement. Aux élec-
tions de février 1871, il obtint 35,000 voix,
mais ne fut pas élu. Quand vinrent les élec-
tions de la Commune, le IIe arrondissement
lui donna 7,000 voix; mais il déclina le man-
dat qu'on voulait lui confier.
Au 2 juillet 1871, il fut élu à Paris, au scru-
tin de liste, par 98,200 voix et siégea à l'ex-
trême gauche. Il a voté la constitution du
25 février 1875.
Aux élections du 20 février 1876, il fut élu
par le Ile arrondissement contre plusieurs
républicains de diverses nuances et reprit sa
place à l'extrême gauche, avec laquelle il n'a
cessé de voter, notamment dans la question
de l'amnistie, qu'il a demandée pleine et en-
tière.
BREL1N (Nicolas), aventurier suédois, né
à Grum, dans le Vermeland, en 1690, mort à
Voldstad en 1753. Il fut tour à tour notaire,
soldat prussien , déserteur, accompagna en
Italie un grand seigneur allemand, et comme
ce protecteur vint k mourir à Padoue, il se
fit luthier. Il gagna, dans ce nouveau métier,
assez d'argent pour reprendre ses voyages.
Il visita alors la Suisse, la France, la Hol-
lande, revint en Suède, se mit k étudier la
théologie, mais en nomade, comme il conve-
nait k sou caractère, errant de Faculté en
Faculté. Il retourna ensuite en Italie, échappa
k un naufrage, fut rançonné par des bri-
gands et regagna sa patrie, où il se fit rece-
voir docteur et fut nommé pasteur de Vold-
Stad, son pays d'origine. Les fonctions sa-
utant insuffisantes à occuper un esprit
aussi actif, il se livra avec ardeur k la fabri-
cation des instruments de musique et y ex-
cella. Son habileté de mécanicien lui ouvrit
même les portes de l'Académie des sciences
de Stockholm. Les Mémoires de cotte société
possèdent deux Savantes dissertations de
Brelin : De la manière d'augmenter la bonté
des clavecins (1739); Altérations des clavecins
et autres instruments par le froid (1757-1760).
* BRELOQUE s. f. — Petite boutique des
m irchanda étalagistes.
* 111:1 1 m \ bourg de France (Deux-Se-
vres), cant. et k 12 kilom. de Saint-Maixent,
arrond. etk 14 kilom. de Niort, sur la Sèvre;
pop a -1., 1,060 hab. — pop. lot., 2,283 hab.
'BRÈME s. f. (brê-me). Argot. Carte que
l'administration remet aux tilles publiques :
BRER
On lui remet une carte que, dans leur argot,
les femmes de cette espèce nomment la brème,
car elle est blanche et plate comme le poisson
que l'on appelle ainsi. (Maxime Du Camp.)
' BRÈME s. m. — Entom. Genre d'insectes
hyménoptères, il Syn. de bourdon.
* BRÈME, ville libre et hanséatique de l'Al-
lemagne du Nord; 123,174 hab.
* BREMER (Frederika), célèbre romancièro
suédoise. — Elle est morte à Arista, près
de Stockholm, en 1866.
* BRKMOND (Jean-François), peintre fran-
çais. — Il est mort à Paris en 1868.
BREMOND (Félix), médecin et littérateur
français, né k Flayosc (Var) en 1843. Attaché
successivement comme interne k l'hôpital
Saint-Pierre de Marseille, k l'hospice de Cha-
renton,presde Paris, k 1 hôpital militaire de
Toulon, M. Biémond passa son doctorat k
Montpellier en 1867. Pendant sa vie d'étu-
diant, il avait collaboré k plusieurs journaux
de Paris et de la province, sous divers pseu-
donymes. S'étant fixé k Draguignan , il y
fonda {'Avenir du Var, feuille politique répu-
blicaine, qui disparut k la suite d'un procès
intenté par des oratoriens. Il collabora en-
suite k l'Egalité^ k la Démocratie, au Peu-
ple, etc., et devint membre de la Société mé-
dicale de Montpellier, de la Société agricole
et scientifique du Var. Apres la révolution
du 4 septembre, le docteur Félix Brémond
accepta la difficile mission de faire aimer la
république dans un arrondissement bonapar-
tiste. M. Gambetta le nomma sous-préfet de
Blaye, et il occupa ce poste jusqu'au moment
où M. Picard, devenu ministre de l'intérieur,
le mit en disponibilité. M. Brémond reprit
alors l'exercice de son art dans son pays na-
tal. Mais cette existence étouffée et paisible
ne pouvait convenir longtemps k l'activité de
son esprit. De retour k Paris, il a collaboré
k {'Evénement, au Médecin, etc., et il a fondé,
en 1876, la Revue de littérature médicale, qui,
depuis lors, paraît deux fois par mois. Outre
de nombreux articles publiés dans cet inté-
ressant recueil, le docteur Brémond a publié :
Préservatifs du choléra (1865); Etude sur les
hallucinations (1867); Considérations sur la
blennorrhagie urétrale (1868). Depuis une
dizaine d'années, il prépare une édition com-
plète des Œuvres de Rabelais, avec notes et
commentaires scientifiques, dont une partie
a paru dans la Revue de littérature médicale
sous le titre de Rabelais médecin.
BREMUNDANO (Francesco-Fabro), histo-
rien espagnol du xvn© siècle. On a de lui :
Histoire des hauts faits de Don Juan d'Au-
triche en Catalogne (Saragosse, 1673, iu-fol.);
le Florus de la guerre de Hongrie (Madrid,
1684, 5 vol. in-40).
BRENAGE s. m. (bre-na-je — de bren ou
bran, son). Fèod. Obligation de fournir du
son pour nourrir les chiens du seigneur.
BRENNE1SEN (Ennon-Rodolph), juriscon-
sulte et historien allemand, né k Essen en
1670, mort k Aurich en 1734. Il étudia k Halle,
devint conseiller intime et chancelier du
prince d'Ost-Frise et publia, outre quelques
dissertations juridiques, un ouvrage intitulé:
Histoire de l'Ost-Frise et tableau de sa con-
stitution (Aurich, 1720, 2 vol. in-fol.).
BRENNER (Henri), historien suédois, né en
1669, mort en 1732. Il fit partie d'une ambas-
sade envoyée par Charles XI au roi de Perse,
fut retenu prisonnier k Moscou pendant la
guerre entre la Russie et la Suède, puis,
rendu k la liberté, devint bibliothécaire du
roi de Suède. On a de lui une relation de
l'expédition de Pierre 1er contre la Perse, et
un extrait latin de l'Histoire d'Arménie par
Moïse de Chorène (Stockholm, 1723, in-40).
* BRÉNOD, bourg de France (Ain), ch.-l.
de cant., arrond. et k 20 kilom. S. de Nan-
tua; pop. aggl., 603 hab. — pop. tôt.,
885 hab.
BRENTDS, un des fils d'Hercule. Il donna,
dit-on, son nom k la ville de Rrentesium, ap-
pelée plus tard Brundusium (Brindes), sur
ta mer Adriatique.
BRENZ1US (Samuel-Frédéric), controver-
siste allemand du xvue siècle. Juif converti
au christianisme en 1601, il embrassa avec
une ardeur intempérante la défense de ses
nouvelles croyances et publia contre ses an*
ciens coreligionnaires un livre rempli des plus
horribles accusations. Un juif du nom de Sa-
lomon Zebi riposta a Brenzius dans un ou-
vrage où il charge les chrétiens des crimes
les plus abominables. Un érudit, Jean Wulfer,
traduisit en latin les deux écrits de ces éner-
gumèoes et les publia en les accompagnant
.ie pièces fort curieuses (Nuremberg, 1660,
in-40).
BRERETON (Thomas), militaire anglais, né
en 1782, mort en 1831. Il s'engagea dans le
4° régiment, devint enseigne, puis lieute-
nant, fit la campagne des Indes, devint capi*
taineen 1804, partit pour la Martinique en 1809
et obtint le grade de major de brigade. En-
voyé au Cap de Bonne-Espérance en 1SI8,
il revint en Angleterre en 1823 et fut nomme
inspecteur du district de Bristol. Dans une
émeute qui eut lieu en 1831, la mollesse que
Brereton montra dans la répression le fit
soupçonner de connivence avec les insurgea
et renvoyer devant une cour martiale. Il *ft
tua d'un coup de pistolet avant le jugement.
BRES
* BRESCIA, ville du royaume d'Italie, ch.-l.
de la prov. de son nom, dans une plaine, au
pied aune colline , entre la Mella et le canal
de laChieseàl'Oglio; 40,499 hab.
BRESCIA (Leonardo), peintre italien, né à
Fetr.ire, mort en 1598. Il était, dit-on, élevé
de Nieolo Rossi. N'ayant pas obtenu dans la
peinture le succès qu'il espérait, il l'aban-
donna pour le commerce et réalisa, dans son
nouvel état, une fortune considérable. 11
avait décoré de peintures, à Ferrare, le châ-
teau, l'église des jésuiies et plusieurs autres
monuments.
BRESC1ANINO (Andréa del), peintre italien
du xvie siècle. On connaît de cet artiste es-
timable des tableaux qui décorent l'église de
Saint-Jean, l'Oratoire du Rosaire, le Conser-
vatoire de Saint-Jérôme. On voit aussi, sur
la porte de l'ancien monastère des domini-
caines di Vila eterna, un reste d'une fresque
exécutée par Brescianino, et qui donne la
plus haute idée de son talent.
BRESC1ANO (Andréa), sculpteur italien
du xvie siècle. L'église de Santa-Maria-della-
Salute , à Venise, possède un grand candé-
labre en bronze, sculpté par Biesciano , et
qui passe pour un des plus beaux ouvrages
de ce genre.
BKESCIANO (Fra Girolamo), peintre ita-
lien du xvie siècle, né à Brescia. Il entra
dans l'ordre des Carmes, après avoir reçu, à
ce qu'on croit, des leçons de Giovanni-Maria
Brescia. On cite de lui une Pietà , dans le
cloître des Carmes de Florence, et une Nativité
de Jésus-Christ, dans l'église de Saint-Jean, à
Savone.
* BRÉSIL (empire du). — D'après les der-
niers calculs de la commission chargée de
projeter une carte générale du Brésil , la
supeificie de ce vaste empire est d'environ
8,337,218 kilom. carres; la superficie de di-
verses provinces n'a pas pu être déterminée
exactement, parce que les frontières de quel-
ques-unes d'entre elles doivent être préala-
blement fixées par des votes du parlement.
La population est, d'après le recensement de
1872, de 8,419,672 hab. libres et 1,510,806 es-
claves; il faut ajouter à ces chiffres environ
1,000,000 d'Indiens non compris dans le re-
censement. Les provinces les plus peuplées
sont :
hab.
Minas-Geraes 2,039,735
Bahia 1,379,616
Pernambouc 841,539
San-Paulo 837,354
Rio-Janeiro 782,724
Ceara 721,686
Rio-Grande-do-S-d .... 434,813
Parahyba 376,226
Maranhao 359,040
Envisagé au point de vue des sexes, le chif-
fre total de la population se décompose en
5,123,869 individus du sexe masculin (4 mil-
lions 318,699 libres et 805,170 esclaves) et
4,806,609 du sexe féminin (4,100,973 libres et
705,636 esclaves). Au point de vue religieux,
il y a 9,902,712 catholiques; 27,766 seule-
ment appartiennent à d'autres religions. La
population libre se décompose encore en
8,176,191 Brésiliens et 243,481 étrangers,
dont 121,246 Portugais, 45,829 Allemands,
44,580 Africains, 6.108 Français, etc.
Parmi les esclaves, 1,372,246 sont nés au
Brésil, 138,560 en d'autres pays.
L'immigration, de 1864 à 1873, offre un
chiffre total de 103,754 individus, dont :
Portugais 66,268
Allemands 3,435
Américains 3,691
Français 6,714
Anglais 6,454
Italiens 10,651
espagnols 4,107
Nutionalités diverses 2,144
Mais sur le chiffre total, 56,240 immigrés
avaient quitté le Brésil durant la même pé-
riode, ce qui réduit leur nombre à 47,514.
C'est l'Italie qui fournit à l'immigation au
Brésil le chiffre le plus élevé.
Le budget du Brésil pour l'exercice 1875-
1876 se décompose de la manière suivante, en
milreis (valeur nominale du milreis, 2 fr. 83;
valeur réelle, 2 fr. 32).
Recettes:
milreis.
Recettes générales. . . 106,000,000
Dépôts 1,500,000
Emission de monnaies
en nickel 200,000
Excédant de l'exercice
1874-1875 21,850,811
Total. . . 129,550,811
Dépenses :
Dépenses prévues . . . 105,001,317
Crédits extraordinaires,
dont 15,741,000 mil-
reis pour chem'iis de
fer 16,021,000
Total. . . 121,022,317
Excédant : 8,528,494 milreis.
Les principales recettes sont : les droits
d'enregistrement, environ 100 millions de
francs; les droits de sortie, environ 35 mil-
lions de francs : les recettes sur les chemins
de fer, 7 millions de francs; les postes
BRES
1,200,000 francs; le timbre, 7 millions de
francs; les droits de mutation, 6,500,000 fr. ;
les patentes, 3 millions de francs; l'impôt
foncier, 3,500,000 francs; les droits de jus-
tice, 1,500,000 francs.
Le ministère de l'empire dépense environ
14 millions de francs, y compris la liste ci-
vile, qui est de 2,400,000 fr. pour l'empereur
et de 288,000 fr. pour l'impératrice. Les dé-
penses du culte, inscrites aussi à ce ministère,
sont annuellement d'environ 2,500,000 francs.
Le ministère de la justice exige 10 millions de
francs, en chiffres ronds; celui des affaires
étrangères, 2,500,000 francs; celui de la ma-
rine, 21 millions de francs ; celui de la guerre,
33 millions de francs; celui des finances,
70 millions de francs, y compris le service
de la dette, dont les intérêts s'élèvent à
38,750,000 francs. Le ministère du commerce
consomme 30 millions de francs, mais il fait
face à des dépenses qui doivent être consi-
dérées comme éminemment rémunératrices
dans l'avenir, telles que garantie d'intérêt
des chemins de fer, allocations pour la colo-
nisation (2,000,000 de francs), subventions à
des compagnies maritimes (7 millions de
francs), etc.
Parmi les particularités du budget brési-
silien, nous noterons que la loterie rapporte
environ 1 million et demi de milreis par an
(1,652,160 milreis en 1874, c'est-à-dire
3,768,011 francs 20). Chaque année est in-
scrite au budget une rente équivalente, ou à
peu près, destinée à la libération des escla-
ves. Par la loi de 1871, en effet, l'esclavage
a été virtuellement aboli, et des indemnités
annuelles accordées aux propriétaires le fe-
ront disparaître en peu d'années.
Au 31 mars 1875, la dette publique , tant
extérieure qu'intérieure s'élevait à la somme
de 659,555,006 milreis.
La loi du 27 février 1875 a décidé le ser-
vice obligatoire pour tous les sujets de l'em-
pire; mais on a admis de nombreuses excep-
tions et, dans certains cas, le remplacement.
La durée du service est de six ans dans l'ar-
mée active et de trois ans dans la réserve.
L'effeclif de paix a été fixé pour 1875 à
16,000 hommes et l'effectif de guerre à
32,000 hommes.
L'année se compose de 21 bataillons d'in-
fanterie, de 5 régiments de cavalerie, de
3 régiments d'artillerie à cheval et de 4 ba-
taillons d'artillerie à pied, de 1 bataillon de
pionniers et de compagnies d'ouvriers em-
ployés dans les arsenaux. Il y a, en outre,
9,900 hommes de gendarmerie. La garde na-
tionale a été dissoute , pour être réorganisée
d'après les données du dernier recensement.
La flotte se compose de 19 vaisseaux blin*
dés, de la force totale de 7,060 chevaux, por-
tant 73 canons et montés par 1,387 hommes
d'équipage; de 1 frégate, de 8 corvettes,
portant ensemble 1,303 canons; de 23 canon-
nières (933 canons) et de 181 navires de
transport à vapeur. Il y a, en outre, 9 na-
vires pour le service des ports, 1 vaisseau-
école et 1 brick pour les aspirants. Le per-
sonnel de la marine se compose de 7,313 hom-
mes, dont 15 officiers de l'état- major général
et 338 officiers de ire classe.
Les principaux articles d'exportation sont :
le café, le coton brut, le cacao, le thé du Pa-
raguay, le sucre, les peaux, le tabac, la
gomme et les diamants. Ils ont donné en-
semble, en 1874, une somme de 189,690,000 mil-
reis. L'importation s'est élevée , la même
année, à la somme de 152,742,000 milreis.
Il y avait au Brésil, au commencement de
1876, 22 lignes de chemins de fer, possédant
1,660 kilom. en exploitation, et 16 lignes de
1,362 kilom. en voie d'achèvement. Les télé-
graphes s'étendaient sur une longueur de
5,151 kilom., non compris les lignes des che-
mins de fer et le câble établi le long de la
côte.
Le Brésil est régi par la constitution de
1824, amendée par divers actes additionnels
en date de 1834 et de 1840. Le chef de l'Etat
a le titre d'empereur constitutionnel et dé-
fenseur perpétuel du Brésil. Le pouvoir lé-
gislatif est exercé par deux Chambres : la
Chambre des députés, composée de 122 mem-
bres élus pour quatre ans, au moyen du suf-
frage indirect, la masse des citoyens nom-
mant des électeurs qui eux-mêmes nomment
les députés, et le Sénat, élu de la même fa-
çon, sauf que ses membres sont à vie et que,
pour chaque vacance, les électeurs présen-
tent trois noms, sur lesquels l'empereur en
choisit un. De plus sont sénateurs de droit
les princes de la famille impériale dès qu'ils
ont atteint l'âge de vingt-cinq ans. Les deux
Ch 'inbres réunies forment l'Assemblée géné-
rale, qui a ses attributions distinctes. Toute
loi doit être sanoiionnée par l'empereur.
Le pouvoir judiciaire est organisé à peu
près comme eu Europe, sauf que l'emploi du
jury est plus considérable. Aucun procès ne
peut être intenté sans que tous les moyens de
conciliation aient été épuisés; à cet effet,
chaque paroisse a son juge de paix , élu di-
rectement par la population.
Les provinces ont leurs législatures spé-
ciales, renouvelables par l'élection tous les
deux ans; elles n'ont pas d'attributions poli-
tiques, mais elles peuvent créer ou supprimer
des paroisses, des bourgs, des districts et lé-
giférer sur des intérêts locaux. Le président
de chacune de ces législatures est nommé
par le pouvoir central. Chaque district (co-
marca), fraction de la paroisse, est adini-
BRES
nistré par une chambre municipale élective;
il a ses revenus particuliers, que sa chambre
municipale administre, et il est chargé en
revanche des dépensas de la police locale.
L'ensemble de ce système aboutit aune cen-
tralisation politique suffisamment puissante
en même temps qu'à une décentralisation ad-
ministrative fort remarquable, chaque pro-
vince ayant sa recette particulière, qu elle
administre pour ses propres besoins, et sa
recette générale, pour la collection des im-
pôts dus à l'Etat.
Le Brésil a soutenu contre le Paraguay,
de 1865 à 1869, une guerre longue et pénible.
Il n'était pas l'agresseur , mais en l'attaquant
le Paraguay ne faisait, pour ainsi dire, que
se défendre, la possession des territoires
du Rio-de-la-Plata , qui faisait l'objet de la
lutte, étant depuis longtemps convoitée par
le Brésil. • Il n est peut-être pas de contrée
dans les deux mondes, dit M. d'Acier (Brésil
contemporain) y qui ait plus de droits que le
Brésil à étendre ses limites du côté de la
Plata. C'est plus qu'un besoin politique , c'est
une nécessité indispensable à la prospérité
du pays. Les rivières qui forment le rio de
la Plata, c'est-à-dire le Parana, l'Uruguay,
le Paraguay, etc., prennent toutes leurs sour-
ces sur le territoire brésilien; de plus, ce
sont et ce seront longtemps encore les seules
voies qui permettent d'écouler les produits
de la province de Matto-Grosso vers l'Océan
et de les faire communiquer avec la capitale.
Qu'une guerre éclate parmi les populations
riveraines de ces fleuves, et une province
des plus vastes de l'empire est aussitôt privée
de ses communications, et celaau milieu d'af-
freux déserts." Or, c'était précisément le cas
en 1864. La guerre civile avait éclaté dans
l'Uruguay et la république Argentine; le
président du Paraguay, Lopez, prévoyant
que le Brésil allait intervenir, crut néces-
saire de prendre les devants; il se saisit d'un
paquebot brésilien à bord duquel se trouvait
le gouverneur de Matto-Grosso et envahit im-
médiatement cette province, où les troupes
paraguayennes s'emparèrent, sans coup fvrir,
des postes fortifiés d'Albuquerque , de Co-
rumba et de Dourado. Il menaça en même
temps la république Argentine, avec laquelle
le Brésil conclut un traité defensif (6 mai
1865). Le 11 juin suivant, l'escadre brési-
lienne anéantit une flottille armée par le Pa-
raguay, en même temps qu'une division pa-
raguayenne était écrasée dans la province
du Rio-Grande, par le général Flores. La
lutte continua néanmoins, mais Lopez en
était réduit à se défendre sur son propre ter-
ritoire dans les camps retranchés d'Humaïta
et d'Assomption. Vers le milieu de 1868, la
flotte brésilienne parvint à remonter le Pa-
rana jusqu'à Humaïta, en rompant les bar-
rages qui obstruaient le fleuve, et elle força
Lopez à abandonner son camp (25 juillet).
L'intrépide président reconstitua bientôt son
armée et, le 21 décembre, il était en état
de reprendre l'offensive ; il fut écrasé à An-
gostura, après une bataille acharnée de six
jours, où il perdit 16 canons et un millier du
[m ison niera (27 décembre). Sa capitale tomba
au pouvoir des vainqueurs. Il fallut néan-
moins encore une nouvelle campagne pour
en finir avec lui. L'année brésilienne, sous le
commandement du comte d'Eu , petit-fils de
Louis-Philippe et gendre de l'empereur du
Brésil, s'établit à Ascuna (juin 1869), s'em-
para cle la ligne de L'Assomption à Villarica
et, le 12 août, défit complètement les troupes
paraguayennes à Caraguatry. Lopez reforma
une dernière fois son armée, pendant qu'un
gouvernement provisoire était établi à L'As-
somption par les vainqueurs et qu'un décret
mettait hors la loi l'indomptable président.
Son petit corps d'armée , cerné de toutes
parts au pied des Cordillères deCoagaru, tut
écrase, et Lopez périt dans cette lutte su-
prême (ler mars 1870). Par le traité définitif
de paix conclu en janvier 1872, le Paraguay
a cède au Brésil de va>tes territoires sur le
Parana; ce fleuve sert aujourd hui de limite
entre les deux pays, de l'embouchure de
L'iguussu à la cataracte des Sept-Cbutes. De
plus, la navigation a été déclarée libre, sous
tous les pavillons, sur ce fleuve, ainsi que
sur le Paraguay, lUruguay et ses affluents.
En somme, le Brésil s'est montre modère
après sa victoire et son gouvernement a en
cela fait preuve d'habileté,
BRÉSIL (Jules-Henri) , comédien et auteur
dramatique, né à Paris le 8 mai 1823. Après
avoir achevé ses études au lycée Charle-
mugne, il entra, en 1839 , au Conservatoire
et suivit la classe de Provost. Il donna, la
même année, au théâtre de la Pmte-Saint-
Antome, Une mauvaise plaisanterie , vaude-
ville qui eut plus de cent représenl liions.
Engagé en 1840 à la Galté, il y créa pour
ses débuts Jean le Précurseur du Massacre
des Innocents,, de Fontan,et le major André
de la Guerre de l' Indépendance , d'Alboize et
Paul Foucher. Comme il brûlait du désir de
jouer le grand répertoire, il partit pour Bor-
deaux, ou la haute comédie était encore en
faveur. Il n'avait alors que dix-huit ani ;
c'était aborder de bonne heure les Alceste
et les Tartufe; aussi le jeune acteur dut-il,
contrairemeat aux habitudes des gens do
théâtre, se vieillir bien avant l'âge. Menant
de front, a partir de cette époque, la double
carrière d'artiste et d'auteur dramatique, il
interpréta d'une façon remarquable Riche-
BRES
413
lieu de il/Me de Belle-Isle, Bolingbroke du
Verre d'eau, Canabole d'On mariage sous
Louis XV, et, encouragé par le public bor-
delais, présenta à ses suffrages les Trois
sœurs comédie en cinq actes et en prose,
ainsi que la Dernière nuit d'un condamné,
drame en un acte, en vers. En 1843, il joua
à Rouen avec éclat, à coté de Raehel , le
rôle de Leicester dans Marie Stuart. L'an-
née suivante.il contracta un engagement
pour La Nouvelle -Orléans, où, au Grand-
Théâtre, il fit connaître Buy Blas. Il donna
en même temps deux ouvrages de sa compo-
sition, une petite comédie pastiche de l'an-
cien répertoire italien ■ Coups de baguette et
coup de bâton, et un drame lyrique , l*?s Or-
léanais, musique du chef d'orchestre Eugène
Prévost. De retour à Paris en 1845, M. Jules
Brésil composa pour l'ouverture du Théâtre-
Français de Toulouse un à-propos en vers
sous le titre : Ouvriront-ils? Il passa ensuite
au Grand-Théâtre de Bruxelles, ou il débuta
brillamment dans te Misanthrope , dans le
Verre d'eau et dans Buy Blas. Engagé à
Lyon comme grand premier rôle au théâtre
des Célestins, il y fit représenter un ouvrage
de lui, le Pacte de sang, drame en cinq ac-
tes, et le même soir, au Grand-Théâtre, les
Moutons de Panurye, comédie en trois actes,
en vers. Après la révolution de Février, il
alla jouer à Lille le rôle de Frederick Le-
înaltre dans le Chiffonnier de Paris, puis il
fit une dernière excursion à La Haye. En
1853, il joua, à l'Ambigu, le rôle d'Harris
dans la Case de l'oncle Tom. II créa, la même
année, àl'Odêon, José de Gusman le Brave,
de Méry, et Bernard Mauprat de Mauprat,
d* George Sand (25 novembre). Dans l'inter-
valle, il avait fait jouer au Théâtre- Lyrique
Si j'étais roi, opéra-comique en trois actes,
musique d'Adolphe Adam. Devenu, en 1854,
le pensionnaire de la Porte-Saint-Martin , il
se fit applaudir de nouveau le 18 novembre
dans le marquis de Louvois du Comte de La-
vernie , d'Auguste Mauuet , puis entra au
Cirque-National, où il débuta le 8 novembre
dans le Donjon de Vincennes, de Dennery
et Grange. Revenu à la Porte-Saint-Martin
en 1858, il y créa Gonzalve de Cordoue, dans
Aldarva la Mauresque, et plusieurs autres
rôles. L'année suivante , il parut à l'Ambigu
dans le rôle de Monsoreau de la Dame de
Monsoreau, d'Alexandre Dumas. Il fut en-
suite engagé au Châtelet , puis la Porte-
Saint-Mai tin le revit en 1868, sous la di-
rection Raphael-Félix, dans Cadio de George
Sand et, en 1870, dans Lucrèce Burgia et
dans Mathilde. En 1871, il reprit, à la Gaîté,
le rôle de Goozague du Bossu. Il inter-
préta enfin, en 1874, à la salle Ventadour,
Philippe-Auguste des Deux reines, de l'aca-
démicien Legouvé. M. Brésil parait désor-
mais se consacrer à la composition littéraire.
Outre les ouvrages précités, on a de lui :
aux Bouffes - Parisiens , Vénus au moulin
d'Ampiphros , tableau mythologique en un
acte, musique de Destribaud (1856) ; la Pa-
rade;* l'Ambigu-Comique , avec Dennery,
les Orphelines de la charité , drame en cinq
actes (1857) ; avec Victor Séjour, le Martyre
du cœur, draine en cinq actes (1858); à la
Gaîté , avec Dennery, Y Escamoteur, draine
en cinq actes (1840); à l'Opéra-Comique ,
Silvio-Silvia , un acte, musique de Destri-
baud (1861): en dernier lieu, à la Porte-
Saint-Martin , Entre deux feux, comédie; au
Vaudeville, Marcelle^ drame en quatre actes ;
aux Fantaisies-Parisiennes, à Bruxelles, la
Mandragore , drame lyrique en trois
musique de Litolff (1876). Enfin, il a publie
dans la Presse un roman intitulé la Vierge
aux deux amours.
* BBÉSILINE s. f. — Encycl. Chim. La bré-
siline est une matière colorante rouge, qui a
été isolée par M. Chevreul et qui se retire des
bois de teinture rouges, particulièrement de
ceux que produit le Brésil. Puur isoler cette
substance, qui se présente t;ir.tôt à l'état li-
bre, tantôt à l'état de glucoside, M. Chevreul
commence par pulvériser le bois, puis il le
traite par l'eau, évapore à sec, reprend pat
l'eau et salure ce liquide par l'hydrate de
plomb, dnns le but de saturer les acides qu'il
renferme. Il filtre, puis évapore une seconde
fois. Le tout est repris par l'alcool; on con-
centre le liquide, puis on additionne d'eau et
enfin on précipite le tanin au moyen de la
gélatine. On évapore à nouveau , puis on
traite par l'alcool bouillant, et la brésiline se
dépose en cristaux par refroidisseim-nt.
M. Bolley a étudié particulièrement cette
substance sur des échantillons qui s'étaient
déposes de leur solution et avaient été long-
temps abandonnés en cet état. Ces cristaux,
dissous dans de l'alcool absolu et bouillant,
donnaient, «près evaporalion du liquide a
l'abri de l'air, de la brésiline pure, cristalli-
sant eu prismes hexagonaux qui présentent
une belle coloration jaune. Soumis à l'in-
fluence de l'air et de la lumière, ces cristaux
deviennent bruns; traités par l'ammoniaque,
ils se colorent en rouge vif. Si on les soumet
a une tempérérature de 140° environ, ils se
décomposent. Obtenue dans l'alcool absolu,
la brésiline est anhydre: mais si on la laisse
déposer d'une solution d'alcool aqueux, il se
forme non plus des cristaux prismatiques,
mais une série d'aiguilles enchevêtrées et
présentant une teinte jaune. En cet état, la
brésiline contient deux molécules d'eau.
Traitée à 100° i ar l'anhydride acétique, la
414
BRES
brésiline fournit un dérivé acétique, insoluble
dans l'eau, mais soluble dans l'alcool, d'où il
se dépose en aiguilles jaune clair. Chauffée
avec l'ammoniaque aqueuse et en vase clos,
la brésiline donne un composé amidé que l'air
détruit promptement, qui est soluble dans les
arides, d'où l'ammoniaque le précipite.
M. Bolley assigne à ce composé la formule
CKH20Q7. La brésiline est employée dans la
teinture des étoffes. Elle nécessite l'emploi de
mordants, qui contribuent d'ailleurs à varier
ses nuances en même temps qu'ils la fixent
sur le tissu à teindre. Il est vrai de dire que,
si les nuances qu'elle fournit avec l'alumine
(rouge et rose), avec l'oxyde de fer (violet
grisâtre), etc., sont très-belles, elles sont peu
solides et passent rapidement à l'air.
BRÉSILLON (Louis-Antoine), jurisconsulte
français, né à Paris en 1820. Il étudia le
droit, se fit recevoir licencié, [mis il prit part
à la rédaction du Recueil de jurisprudence de
Dalloz. A partir de 1353, M Brésïllon exerça
la profession d'avocat à ParisSon savoir et son
libéralisme lui valurent d'être nommé, après
la chute de l'Empire, membre de la commis-
sion provisoire chargée de remplacer l'an-
cien conseil d'Etat. Lors de la nomination par
l'Assemblée nationale des membres du con-
seil d'Etat réorganisé, M. Brésillon ne fut pas
élu et reprit sa place au barreau.
' BRESLAU, ville de Prusse ; 220,000 hab.
BRESN1ER (Louis-Jacques), orientaliste
français, né a Montargis (Loiret) en 1814,
mort à Alger en 1859. Il étudia la langue et
la littérature arabes sous la direction de Syl-
vestre de Sacy et se fit connaître assez avan-
tageusement pour être envoyé comme pro-
fesseur d'arabe à Alger. Il a publié une
Anthologie arabe élémentaire , avec Vocabu-
laire arabe - franc-lis (Alger, 1852, in-18);
Cours pratique et théorique de la langue arabe
(1855, in-8M) ; Chrestomatkie arabe, avec tra-
duction française (1857, in-8°) ; Principes élé-
mentaires de la langue arabe (1867, in-18).
" BRESSANT (Jean-Baptiste-François), ac-
teur français. — Il faut ajoutera la série des
rôles qu'il a interprétés le marquis d'Aube-
rive, dans le Fils de Giboyer, un de ses grands
succès ; Clavaroche, dans le Chandelier; Cur-
nioli, dans Dalila. Sans s'être retiré officiel-
lement du théâtre, il n'a plus fait sur la scène,
depuis 1870, que de rares apparitions. Il est
resté professeur au Conservatoire, et c'est
de sa classe qu'est sortie Mlle Croizette. —
MUe Alix Bressant , quelques années après
ses débuts au Théâtre-Français, a quitté la
scène pour faire un riche mariage.
BRESSE (la) , bourg de France (Vosges),
cant. et à 13 kilom. de Saulxures, arrond. et
â 38 kilom. de Remiremont, sur la Moselotte ;
pop. aggl-, 1,493 hab. — pop. tôt., 3,843 hab.
■ La Bresse, dit M. Ad. Joanne, conserva
depuis un temps immémorial jusqu'à son
érection en commune, après 1789, diverses
coutumes et privilèges qui en faisaient dans
une certaine mesure un canton indépendant,
une sorte de petite république. Les habitants,
chefs de famille, veufs ou célibataires des
deux sexes, nommaient à l'élection directe,
sans aucune restriction de cens ou autre, un
conseil communal ou conseil des anciens,
composé d'un mayeur (maire), de huit jurés et
d'un doyen ou apparitor. Ce conseil réunis-
sait les attributions administratives et judi-
ciaires, connaissait en première instance de
toute inati'-re personnelle et réelle. Il prêtait
serment, lors de son élection, entre les mains
du lieutenant du bailliage de Remiremont et
s'assemblait chaque samedi sur la place du
Champ tel, à l'ombre d'un orme séculaire
planté près de l'église, au centre du village,
et entouré de siéyes en granit grossièrement
taillés. Ces réunions portaient le nom de
plaids. Les décisions de cette justice patriar-
cale, habituellement empreintes de bon sens
et d intégrité, étaient portées eu appel de-
vant la cour souveraine de Nancy ; celle-ci
les accueillait toujours avec faveur, et il était
rare qu'elle les infirmât. Les parties pou-
vaient plaider en personne ou se faire repré-
senter par un avocat; mais le tribunal de La
Bresse voulait, en tout cas, qu'on allât droit
au but. «Il n'était loisible à personne plai-
• dant devant ladite justice de former incident
■ frivole ou superflu; » et surtout le conseil
Ufl souffrait pas que, sous prétexte de la sim-
plicité de son appareil et de ses formes, on
h traitât avec légèreté. On raconte que, quel-
innéei avant la Révolution, un avocat
de Remiremont, étant venu plaider à cette
audience champêtre , crut devoir mêler à sa
plaidoirie quelques textes latins du Digeste,
pensant emu m n 1er les juges. Ceux-ci ne se
méprirent point sur son intention, et le maire
, int suspendu l'audience, le tri-
bunal, api es une courte délibération, rendit
lu sentence suivante t «Monsieur l'avocat, la
. justice remet la cause k quinzaine, pendant
■ lequel temps vous apprendrez à plaider
■ sion la coutume de La Bresse: la justice
• vous condamne, on outre, a 6 francs d'a-
. mande pour vous être avisé de lui parler un
» idiome inconnu. » Et le jugement reçut son
exe.ution m i uses du trop savant
orateur. • La Bresse est la patrie de Remy
et Ci eh in, deux pécheurs dont les recherches
ont servi de point de départ a la piscicul-
ture.
Blti:sSB (Juequos-Antoii.e Charles), ingé-
BRES
n'ieur français, né à Vienne (Isère) en 1822-
Elève de l'Ecole polytechnique (1841-1842),
puis de l'Ecole des ponts et chaussées (1843),
il devint ingénieur ordinaire, ingénieur de
ire classe en 1860 et ingénieur en chef de
2e classe en 1869. M. Bresse est examina-
teur des élèves de l'Ecole polytechnique, pro-
fesseur à l'Ecole des ponts et chaussées et
membre de la commission des Annales des
Sonts et chaussées. Indépendamment de nom-
reux mémoires, il a publié les ouvrages sui-
vants : Recherches analytiques sur la flexion et
la résistance des pièces courbes, accompagnées
de tables numériques (1854, iu-4o) ; Cours de
mécanique appliquée, professé à l'Ecole des
ponts et chaussées (1859-1865, 3 vol. in-so),
réédité en 1866-1868.
BRESSOLLES (Antoine- Joseph-Ferdinand
DE), général français. Il était dans le cadre
de réserve en 1870. Lorsque, après la révo-
lution du 4 septembre, M. Gambetta entre-
prit de lever des armées en province, le gé-
néral fut chargé d'organiser, à Lyon, le
24e corps. Le 2 janvier 1871, il livra quelques
combats d'avant-garde, puis se dirigea vers
Besançon. Mais après que le général Bour-
baki, dans un moment de désespoir, eut tenté
de se donner la mort, le 24e corps s'enfuit
sous Pontarlier. Alors, le général Clinchant,
qui avait pris le commandement en chef, mit
le général Tbibaudier k la tête du 24© corps,
en remplacement de M. de Bressolles, qui
put rentrer à Lyon sans passer par la Suisse.
Il était grand officier de la Légion d'honneur,
et il est mort en 1874.
* BRESSUIRE, ville de France (Deux-Sè-
vres), ch.-l. d'arrond., à 77 kilom. de Niort
par le chemin de fer, sur une colline au pied
de laquelle coule le Dolo ou Iré; pop. aggl.,
2,989 hab. — pop. tôt., 3,369 hab. L'arrond.
a 6 cantons, 92 communes, 77,404 hab. Fa-
briques de cardes, lainages, lettres en bois,
étoffes dites trois marches, chapeaux de feu-
tre, engrais artificiels, corroierie, four à
chaux.
* BREST, ville maritime de France (Finis-
tère), ch.-l. d'arrond. et du 2e arrond. ma-
ritime, à 102 kilom. de Quimper par le chemin
de fer, sur le versant de deux collines, sur les
deux rives et à l'embouchure de la Penfeld ;
pop. aggl., 50,833 hab. — pop. tôt., 66,272 hab.
L'arrond. comprend 12 cantons, 83 com-
munes, 213,598 hab. Nous allons complé-
ter l'article que nous avons consacré à
Brest (tome II du Grand Dictionnaire,
page 1237) par les détails suivants, que nous
empruntons au livre intitulé : Histoire de la
ville et du port de Brest, de M. P. Levot :
« Les deux versants sur lesquels repose la
ville ont leur point culminant k 65m,45 au-
dessus du niveau de la nier et sont coupés de
vallons dirigés vers l'O.-S.-O., comme les
strates de gneiss qui en forment la roche do-
minante. Le premier de ces vallons, celui de
la Villeneuve, du côté de Brest, où l'on voit
le bassin creusé k l'entrée du port, se pro-
longe par la Grand'Rue vers l'ancien enfon-
cement du Pont-de-Terre, aujourd'hui place
de la Tour-d'Auvergne. Le second vallon,
également sinueux, mais plus petit, se voit
du côté de Reconvrance, et le troisième est
celui où coule la rivière de Kerinou, se je-
tant dans le port à la Tonnellerie ; il est plus
considérable que les précédents, mais plus
éloigné de la ville.
» La topographie de Brest explique en par-
tie sa température, généralement basse et
humide. Située dans le voisinage de l'Océan,
cette ville est environnée ou sillonnée d'eaux
abondantes et assise sur des collines y con-
centrant toutes les vapeurs qui s'élèvent du
port ou des vallons. On voit en moyenne, k
Brest, 180 jours de pluie par an, et il y a des
jours où l'on ne compte pas moins de quinze
a vingt abats d'eau, dans l'intervalle desquels
le soleil apparaît plus ou moins souvent. Les
bourrasques sont assez violentes, mais les
orages sont moins fréquents. La moyenne de
la température est de 13° au-dessus de zen.,
et bien que Ton voie le thermomètre osciller,
dans une même journée, de 8° k 10°, les
chaleurs n'y sont pas plus accablantes que
l'hiver n'y est rigoureux. Mais, si la tempé-
rature est douce, d'un autre côté les varia-
tions atmosphériques sont fréquentes, brus-
ques et parfois si tranchées que l'on en res-
sent les effets d'une rue k l'autre, suivant
leur différence d'orientation. De là de nom-
breuses affections catarrhales et rhumatis-
males, ainsi que de graves désordres dans
l'organisme...
> L'annexion d'une partie de la commune.
de Lambezellec, effectuée en vertu de la loi
du 2 mai 1861, a produit un accroissement de
territoire de 172 hectares...
■ Brest occupe le quinzième rang parmi
les villes de France, et son importance no
peut manquer de grandir après l'achèvement
des voies ferrées complétant le réseau de
l'Ouest, dont cette ville sera le point ex-
trême. ■
A notre article Brest (t. Il), nous avons
dit quelques mots du fameux pont tournant
qui fait communiquer la ville proprement dito
avec Recouvrance. Voici ce que dit sur ce
sujet M. Ad. Joanne, dans son Itinéraire de
la France (Bretagne) : « Le pont tournant,
qui franchit le port militaire et relie la rue
de Siam k Recouvrance, est un pont tour-
ti'int unique eu son genre et qui reunit, mal-
gré ses proportions colossales, lu tripla me-
BRET
rite de la solidité, de la légèreté et de l'élé-
gance. Ce pont, livré à la circulation en 1861,
se compose de deux volées tournantes se
réunissant au milieu du bassin et ayant leurs
axes de rotation établis au sommet de deux
tours ou piles de maçonnerie construites sur
les terrains des quais. A l'arrière des piles,
et par-dessus les rues des quais, ces volées
se prolongent par deux culasses destinées k
les équililjrer autour de leurs axes de rota-
tion. Ces parties d'arrière viennent s'appuyer
contre les faces antérieures de deux culées
voûtées en arcade et sur lesquelles sont éta-
blis les abords du pont.
» Le tablier du pont, en bois, est supporté
par des poutrelles transversales en tôle, qui
se relient elles-mêmes à deux poutres de
même métal, composées, suivant le système
américain, de deux membres longitudinaux,
reliés, entretoisés et contreventés par des
systèmes de renforts verticaux et horizon-
taux, de manière k assurer k l'ensemble une
rigidité absclue. Les deux volées sont reliées
entre elles par deux forts verrous en fer
forgé. Le poids de chaque volée atteint l'é-
norme chiffre de 750,000 kilogr. ; c'est ce poids
que fait mouvoir la manœuvre de rotation du
pont. Celte manœuvre s'exécute k l'aide d'un
cabestan placé sur un tablier, qui agit sur
l'assiette de la rotation au moyen d'une trans-
mission ordinaire de mouvements d'engre-
nage. Quatre hommes suffisent à la manœu-
vre, qui demande environ 20 minutes pour
l'ouverture ou la fermeture complète du pont.
La rotation se fait sur une couronne de rou-
leaux ou galets en fonte placés sur le sommet
des piles (50 galets sur chaque pile).
» La longueur totale du pont est de 117 mè-
tres; celle de chaque volée est de 52^,85 ; les
travées latérales formées par les culasses ont
chacune 28m, 60. La hauteur du tablier, au-
dessus des hautes mers des vives eaux moyen-
nes, est de 21m,70 en son milieu; la hauteur
libre sous les poutres, au même point, est de
20m,30.
* Cette audacieuse construction a pour au-
teur M. Oudry, ingénieur ; elle a coûté 3 mil-
lions...
■ Au-dessous du pont tournant a été établi,
en 1865, un pont flottant, praticable seule-
ment aux piétons et destiné à faciliter les
communications entre les quartiers bas des
deux rives de la Penfeld. ■
L'industrie de Brest est peu importante :
fabriques de chandelles, toiles cirées, cha-
peaux vernis; corderies, brasseries, tanne-
ries, galvanisation du fer.
BRETANNOS, père de Celtiné, dont Her-
cule eut un fils nommé Celtus.
* BRETENOUX, bourg de France (Lot),
ch.-l. de canton, arrond. et k 46 kilom. de
Figeac , dans une plaine arrosée par la Dor-
dogne; pop. aggl., 835 hab. — pop. tôt.,
922. hab. Bretenoux, auquel sa charte com-
munale, datée de 1279, donne le nomdeViV/e-
fr anche, b. conservé sa physionomie du moyen
âge. A 3 kilom. S.-O. se trouve Castelnau-
de-Bretenoux,une des plus belles ruines féo-
dales du centre de la France.
* BRETEUIL, ville de France (Eure), ch.-l.
de canton, arrond. et k 35 kilom. d'Evreux,
à l'extrémité orientale de la forêt de son
nom, sur la rive droite de l'Iton; pop. aggl.,
1,485 hab. — pop. tôt., 2,050 hab. Hauts
fourneaux, laminerie , polissage de métaux ;
fabriques de ferronnerie et de quincaillerie;
fabriques de chandelles, de gants et de sa-
bots. Au moyen âge, Breteuil était une place
forte, défendue par une forteresse.
BRETEUILLIE s. f. (bre-teu-llî; «mil.).
Bot. Syn. de didelta.
* BRETEUIL-SUR NOYE, ville de France
(Oise), ch.-l. de canton , arrond. et à 40 ki-
lom. de Clermont, sur la Noyé, près de trois
voies romaines se dirigeant vers Amiens;
pop. aggl., 2,762 hab. — pop. tôt., 2,950 hab.
BRETEX (Jacques), poète flamand du
xm° siècle, né k Mons. Il décrivit en vers des
tournois célébrés k Chavencyen 1285, et son
poème, longtemps oublié, a été imprimé en
1835, en caractères gothiques.
* BRETON (François-Pierre-IIippoIyte-Er-
nest), artiste et littérateur français. — Il est
mort â Paris en 1875. Les derniers ouvrages
qu'il a publiés sont: Pompe ta décrite et des-
sinée, suivi d'une Notice sur Herculanum
(1855, in-8°); Athènes décrite et dessinée,
suivi d'un Voyage dans le Pé/oponèse (1861,
jU-80), réédite en 1868; YAlhambra (1873,
jn-8°), etc.
* BKETON (Jules-Adolphe), peintre fran-
çais. — 11 a ex>posé depuis 1867 les tableaux
sui v :i nts :1e Ret our des champs { 1866); Femmes
récoltant des pommes de terre, {'Héliotrope
(1868) ; Un grand pardon breton, les Mauvai-
ses herbes (1869); les Lavandières des cotes
de Bretagne, Fileuse (1870); la Fontaine,
Jeune fille gardant les vaches (1872); Bre-
tonne (1873); la Falaise (1874); la Saint Jean
(1875), tableau dans lequel il a représenté des
rondes de paysans autour de feux de joie et
dans lequel on trouve des effets de lumière
bien étudies qui ajoutent encore au charme
de la composition. M. Jules Breton n'a rien
exposé au Salon de 1876. Au Salon de 1877,
il a envoyé une Glaneuse qui rentre, le soir
venu, portant sa gerbe sur l'épaule. L'ex-
pression du visage de la jeune fille est mé-
lancolique et rêveuse. Au fond du tableau,
BRET
une autre glaneuse ramasse les derniers épis
tombés autour des gerbes. Dans cette idylle,
l'artiste continue k se montrer le peintre sin-
cère de la vie rustique, qu'il sait rendre avec
un grand charme poétique. M. Jules Breton,
dont la réputation n'a fait que s'accroître par
ces dernières œuvres, a obtenu une médaille
de l'e classe k l'Exposition universelle de
1867,1a médaille d'honneur au Salon de 1872,
et il a été nommé officier de la Légion d'hon-
neur en 1867. Ce peintre éminent est doublé
d'un poète. Il a publié un recueil de poésies
remarquables, intitulé : les Champs et lamer
(1875, in-8<>).
* BRETON (Eraile-Adelard), paysagiste.—
Voici la liste des tableaux qu'il a présentés
aux diverses expositions depuis 1866 : Effet
de lune, Une chaumière (1867); Une source, Va
Neige (1868) ; Soleil couchant, Entrée de vil-
'lage, effet de neige la nuit (1869); la. Nuit t
le Ruisseau d'Orchimont (1870); Une matinée
d'hiver, Un soir d'hiver (1872); Soleil cou-
chant après l'orage. Un dimanche matin en
hiver (1873); l'Automne , Crépuscule, Nuit
d'hiver (1874); le Canal de Courrières en au-
tomne. Un village d'Artois en hiver, l'Etoile
du berger (1875); l'Hiver, Marine (1876);
Une matinée d'été (1877). M. Breton a obtenu
des médailles en 1866, 1S67 et 1868.
BRETON (Paul), homme politique français,
né k Grenoble (Isère) en 1806. M. Breton
s'était peu occupé de politique et s'était ex-
clusivement consacré k l'industrie, lorsque,
au mois de février 1871, il fut porté sur la
liste républicaine et élu par 63,000 voix. I)
vînt siéger parmi les républicains et vota
constamment avec eux. En 1876, il fut vive-
ment sollicité de poser k nouveau sa candi-
dature et fut élu avec une majorité de
2,000 voix sur son concurrent, un monar-
chiste constitutionnel. Il a constamment volé
avec le groupe appelé gauche modérée.
BRETON (Paul-Emile), ingénieur français,
né k Champ (Isère) en 1814. Admis en 1834 k
l'Ecole polytechnique, il entra en 1836 â l'E-
cole des ponts et chaussées et devint ingé-
nieur en 1850, puis ingénieur en chef de
2e classe en 1863. M. Breton remplit les fonc-
tions de directeur adjoint des cartes et plans
au ministère des travaux publics. On lui doit
plusieurs ouvrages, notamment: Description
des courbes à plusieurs centres, d'après le
procédé Perronet (1846, tn-4°), réédité en
1857 sous le titre de : Tracé de la courbe d'in-
trados des voûtes de pont en anse de panier ;
Traité du nivellement, comprenant ta théorie
et la pratique (1848, in-8°), réédité en 1861
et en 1873; Tracé de la courbe d'intrados des
voûtes de pont en anse de panier, d'après le
procédé de M. Perronet (1857, in-40); Re-
cherches nouvelles sur les porismes d'Euctide
(1858, in-8°); Supplément aux Recherches
nouvelles (1858, in-4°); l'raité du lever des
plans et de l'arpentage (1864, in-8°); Ques-
tion des porismes (1865, in-8°); Question des
porismes, 2« partie (1873, in-8°).
BRETON (Edma-Marie-Jeanne), cantatrice
française, née k Auxerre (Yonne) vers 1852.
Elle était tout enfant lorsque ses parents
vinrent s'établir, comme commerçants, à Pa-
ris. Ayant eu fréquemment l'occasion d'as-
sister aux représentations de l'Opéra-Corai-
que, elle conçut le désir de s'adonuer k la
carrière dramatique. Elle avait, du reste, ce
qu'il fallait pour réussir sur une scène de
chant, c'est-k-dire une voix très-juste et
d'une souplesse parfaite, ainsi que des ma-
nières pleines d'aisance et de grâce. Son
père ayant été ruiné k la suite des désastres
de 1870, la jeune fille prit le parti de venir
en aide à sa famille en se consacrant au
théâtre. Sous les auspices de la cantatrice
Marie Cabel et de Roger, de l'Opéra-Comi-
que, elle entra au Conservatoire, où elle fit
des études très-brillantes. Elle obtint en 1873
un second prix de chant et un second prix
d opéra-comique. Mlle Breton eut le tort de
quitter le Conservatoire après ce premier
succès, car son inexpérience de la scène
exigeait Qu'elle fit de plus longues études.
Elle fut d abord engagée au théâtre de l'A-
thénée pour y créer un rôle dans Vile de
Tulipano; mais le théâtre dut fermer ses
portes avant la représentation de cette pièce,
et Edma Breton se trouva sans position. Ses
débuts eurent lieu quelques mois plus tard k
l'Odeon, où elle chanta dans VAthatie de
Mendelssohn, et k la salle Saint-André, dans
la Création, une des plus belles symphonies
d'Haydn, où elle se lit euteudre en compa-
gnie de Villaret. Enfin, elle fut engagée k
I Opéra-Comique en janvier 1874, et elle y
débuta daus le rôle de Zerline de Fra Dia-
volo. Elle joua ensuite Chérubin des Noces
de Figaro. Tous les connaisseurs apprécièrent
le talent de la jeune artiste, son intelligence
dans l'art de nuancer son chant et le brillant
de ses vocalises. Toutefois, M. de Locle, alors
directeur de l'Opéra-Comique, ue reengagea
Kas Edma Breton. Sortie de la salle Favart,
rusqueinent, et sans avoir eu le temps de
contracter un nouvel engagement pour une
scène importante, elle dut se résigner à don-
ner d'abord des concerts en province. Elle
fut ensuite engage» pour quelques semaines
au théâtre de la Gaiety , k Londres, où elle
obtint une véritable ovation dans Isabelle
du Pré-aux-Clercs. Plus tard, de retour k
Paris, elle a crée au théâtre Taitbuut la Pe-
tile comtesse de Ricci.
BREV
BRETON (Louis), éditeur français, né a
Paris en 1817. Fils d'un ancien député de
Parts sous In Restauration, il entra en 1830
comme employé dans la maison Hachette,
devint associé en 184 1 et épousa en 1844 la
belle-fille de M. L. Hachette. Il n'a cessé de-
puis lors d'être un des directeurs de cetie
importante maison. Aux élections municipales
de 1871, il fut nommé conseiller municipal par
le quartier de la Monnaie; maïs il ne siégea
que trois mois. Son élection fut invalidée par
le conseil de préfecture, et, un second vote
ayant eu lieu, son compétiteur, M. Hérisson,
obtint la majorité.
* BRETTEVII.LE-SCR-LA1ZB, bourg de
France (Calvados), ch.-l. de canton, arrond.
et à 20 kilom. de Falaise, dans la vallée de
la Laize: pop. aggl., 518 hab. — pop. tôt.,
974 hab. Tanneries, moulins k huile.
BRETTIA, nymphe qui donna son nom k
la contrée de la Mysie appelée Abrettène.
BRETTCS, fils d'Hercule et de Baletia.
Il donna son nom à une ville de Tyrrhénie.
* BREC1L (Guillaume-Joseph- Auguste), lit-
térateur français. — Il est mort k Amiens le
6 août 1865.
BRECLIER (Adolphe), écrivain français,
né k Evreux en 1815. Il étudia le droit k
Paris, où il fut reçu licencié (1834), s'adonna
à des travaux très-divers et se rît inscrire
au tableau des avocats de Paris en 1851. En
1858, il fut délégué de la Société des artistes
et de celle des inventeurs, au congrès de
Bruxelles, pour y trniter la question de la
propriété littéraire et artistique. Outre des
articles qui ont paru dans la Bévue de droit
pratique, la Revue critique et de législation,
le Journal asiatique, la Revue archéologi-
que, le Soir, etc., il a publié : le Serment
(1839, in-8°), poème, sous le pseudonyme
de A. de La Madeinîue ; Du droit de perpé-
tuité de la propriété intellectuelle (1855, in-8o);
De la formation et de l'étude des langues,
éléments de linguistique et de philologie (1857,
in-8°) ; Du régime de l'invention (1862, in-8°) ;
Une douzaine de contes et une histoire vraie
(1874, in-12).
BRÉVANNES (Alfred Barbod, dit), publi-
ciste français, né a Mayet (Sarthe) le 20 fé-
vrier 1846. Après avoir publié quelques bro*
cbures anonymes, il collabora successive-
ment, de 1865 à 1870, aux principaux jour-
naux humoristiques de Paris et fit paraîtra,
sous divers pseudonymes, des poésies et des
études littéraires. Après la guerre, il entra
à la rédaction du Matin, puis fournit de nom-
breux articles et des nouvelles au Journal
illustré, k la Gazette des lettres, aux Nou-
velles de Paris, k Paris-Théâtre, etc. Sous
le pseudonyme d'Haa»aii,il donna à YOpinion
nationale, à partir de 1875 jusqu'à la dispari-
tion du journal, trois chroniques par semaine.
Ces chroniques ont été remarquées, souvent
citées et souvent reproduites. Il a écrit au
Courrier de France plusieurs variétés et il y
est actuellement chargé de la revue biblio-
graphique. Pendant un assez longtemps, il
signa Brévannes au Tintamarre et s'y distin-
gua par de vigoureuses satires littéraires.
L'une d'elles lui attira, au mois de mai 1877,
un procès de presse dont on s'occupa beau-
coup. Cette satire, intitulée la Fille Elisa-
beth, avait pour but de flétrir un livre dû
à la plume de M. de Goncourt, la Fille Elisa.
M. Brévannes expliqua au tribunal le but et
la portée de l'article. Il avait outragé, non
pas les bonnes mœurs, mais les mauvaises.
Du moment où on laisse publier des livres
immoraux, le devoir du journaliste est de les
signaler au dégoût public, et l'un des moyens
les plus puissants pour atteindre ce but est
sans conteste la ■ charge » poussée jusqu'à
ses dernières limites. Présenter le vice dans
ce qu'il a de honteux, et non dans ce qu'il a
d'aimable, cela peut-il être considéré comme
une atteinte à la morale? Et la satire n'est-
elle pas le moyen le meilleur d'arrêter la lit-
térature française sur la pente où elle sem-
ble vouloir glisser? A cette défense le minis
tère public répondit en reconnaissant, a plu-
Meurs reprises, l'honnêteté de l'intention. Il
ne blâma que la forme de l'article. Le tribu-
nal condamna Brévannes à 100 francs d'a-
mende.
M. Barbou vient de publier en feuilletons,
au Moniteur universel, un roman intitulé
Christine, un épisode de la Commune, qui a
obtenu un succès mérité.
M. Barbou est attaché à la bibliothèque
Sainte-Geneviève depuis 1871.
BREVER s. m. (bre-vèr).Bot. Genre formé
par Adanson avec quelques espèces du
genre bry.
* BREVET s. ni. — Encycl. On s'est beau-
coup occupe des brevets au congrès tenu à
Vienne en 1873. V. congrus ni: Vu;NNB,dans
ce Supplément.
RrévluEre de* femme» (LK), par Mn,(' Alliely
B81te (Leipzig, 1 vol.), traduit en français
(P. iris, 1877). Depuis la guerre de 1870, in-
struits un peu tard par les événements, les
Français ont été pris d'une soif de curiosité
à l'égard de leurs voisins d'outre-Rhin. Le
Voyage au pays des milliards et les Allemands
chez eux, de M. Victor Tissot, ont obtenu un
immense succès. Chacun veut savoir ce qui
se passe à Berlin, à Munich, k Leipzig, à
Bade, et toute publication de nature à faire
connaître à la France les mœurs et les cou-
BKEV
tûmes de ceux qu'elle considère encore comme
ennemis, est d'avance sûre de réussir. Le
Bréviaire des femmes, de M"1* Amely BOlte,
en est une preuve. L'ouvrage venait à peine
de paraître à Leipzig qu'il était aussitôt tra-
duit dans notre langue. Pour être sincère,
avouons que cette curiosité littéraire valait
bien une traduction. Le Bréviaire des femmes,
de Mme Amely Boite, cache en effet, sous la
forme inotfensive d'un manuel d'éducation,
une dure satire delà femme allemande. Cer-
tes, nous savions que Gretchen n'est pas sans
défauts. Elle manque un peu d'ordre; sa
bonté et sa complaisance dégénèrent sou-
vent en faiblesse; elle aime trop les petits
gâteaux. Mais, k côté de cela, combien noua
lui prêtions de qualitésl Nous nous la figu-
rions dévouée aux siens et k son ménage,
soumise et obéissante envers son époux, poé-
tique parsa simplicité et sa candeur! C'en est
fait de toute cette poésie, quand on a lu le livre
de Mme BôHe. La suave Gretchen s'évanouit
et fait place k une créature mal débarbouillée,
ignorante, ennuyeuse, incapable et, par-
dessus tout, détestable cuisinière, car il ne
faut pas perdre de vue cette vérité : Par-
tout, la cuisine, c'est la femme.
L'usage de mettre les filles en pension
s'introduit de plus en plus dans les mœurs
allemandes. Mme BÔlte assure que l'instruc-
tion qu'elles en rapportent est à peu près
nulle, même en Prusse , où l'on a fondé, à
l'usage des filles, des écoles supérieures offi-
cielles. Il aurait été intéressant de savoir si
ce résultat tient au programme des études,
k la méthode d'enseignement suivie ou au
défaut d'aptitude des élèves. Le Bréviaire
des femmes ne contient mnlheureusement au-
cun renseignement de nature k éclairer ce
point délicat. Mme B61te est, en général, trop
avare de faits; elle se contente de formuler
ses jugements, qui sont peu tendres, sans ci-
ter les preuves a l'appui. Après un séjour
plus ou moins long k la pension, la jeune fille
allemande revient chez ses parents. Elle sait
un peu de piano, d'anglais et de français, et,
dit Mme Boite, elle a lu Amaranthe. Qu'est-
ce qu'Amaranthe? Sans doute un roman en
grande faveur auprès des jeunes Gretchen; et
un roman inepte, si nous en jugeons par la
façon dont en parle l'auteur du Bréviaire.
Malgré Amaranthe, ou peut-être k cause d'A-
maranthe, la jeune Allemande ne possède
aucune notion pratique, ne sait même pas
tenir un compte de ménage. Voilà, pour l'in-
struction de la jeune pensionnaire. Que dire
de son apparence extérieure? Citerons-nous
le passage cruel où Mme Boite accuse ses
compatriotes de nourrir des préjugés contre
l'eau? Nous aimons mieux suivre l'auteur
quand elle se préoccupe de la situation à la-
quelle sont condamnées les vieilles filles,
lesquelles, en Allemagne, comme en Angle-
terre d'ailleurs, forment, non pas l'exception,
mais une classe nombreuse. Que deviendront-
elles, alors surtout que l'éducation première
ne les a pas préparées a tirer parti de leurs
doigts ou de leur intelligence? Mme Bfllte
passe en revue toutes les professions qui
peuvent convenir k la vieille tille, à commen-
cer par celles qui n'exigent pas des aptitudes
spéciales, mais qui supposent une certaine
indépendance pécuniaire, l'état de ■ tante »
et celui « d'amie des familles. • Ce sont les
métiers aristocratiques. Viennent les institu-
trices, auxquelles l'auteur du Bréviaire des
femmes décerne charitablement un brevet
général d'incapacité; puis une profession in-
connue chez nous, celle « d'aide de la maî-
tresse de maison, ■ qui exige des connaissan-
ces pratiques. L'aide doit posséder la science
des confitures et des conserves, connaître tous
les mystères de la lessive et être même en
état de remplacer la cuisinière, le cas échéant.
Aveu pénible pour Mme Boite : les femmes
sont « honteusement • inférieures à cette der-
nière partie de leur mission. Il va sans dire
que peu de jeunes filles se sentent une voca-
tion naturelle pour l'une ou l'autre de ces
ingrates carrières. Elles -s'y résignent lorsque
leurs efforts pour trouver un mari sont res-
tés infructueux. Mais supposons le ■ marché ■
conclu; car, en Allemagne, le mariage est
devenu une affaire qui s'engage fréquem-
ment par la voie des journaux et dont les in-
téressés débattent minutieusement les condi-
tions, qu'advienl-il de l'Allemande mariée?
Son époux la traite assez dédaigneusement.
11 voit en elle, M"»c Bôlte l'aftinne, une créa-
ture inférieure et indigne de sa confiance.
La femme, de son côté, ne tente aucun effort
pour mériter une place plus honorable dans
la maison. Elle ne songe qu'aux choses futi-
les, se désintéresse de parti pris des affaires
de son mari, se rapetisse volontairement; le
désaccord se met vite dans le ménage, et
l'on arrive au divorce. M™e Boite n'a pas,
comme on voit, flatté ses compatriotes. Par-
fois même elle leur a dit la vérité un peu
crue, usant de son privilège de moraliste
pour charger les couleurs; mais elle a fait
une œuvre utile, et elle peut répéter à la tin
de son livre ce qu'elle a écrit dans la pré-
face : t Je n'ai pas vécu en vain. ► Et,
comme les très-bonnes femmes sont rares
dans tous les pays, nous croyons que la lec-
ture du Bréviaire sera aussi utile aux Fran-
çaises qu'aux Allemandes.
BRÉVIÈRE (Louis-Henri), graveur fran-
çais, ne à Forges- les-Kiiux en 1797, mort à
Hyères en 1869. On lui doit d'avoir remis eu
BRIA
honneur la gravure sur bois, négligée en
France depuis le xvue siècle. Mis en appren-
tissage a Rouen, chez un graveur de cachets
et de marques de fabrique, il eut l'idée de
graver ses planches sur bois de bout.au lieu
de les graver sur bois de fil, ce qui les ren-
dait plus résistantes, puis de remplacer le
canif, dont le résultat était toujours grossier,
par le burin et l'échoppe, qui permettaient
un travail plus délicat. Les procédés de la
gravure sur bois étaient retrouvés. Une des
premières pièces ainsi gravées par Brévière
est une marque de fabrique portant les
armes de la ville de Rouen, armes modi-
fiées pendant les Cent-Jours, ce qui donne
une date certaine k ce travail. Brévière fit
ensuite des essais d'impression à plusieurs
teintes et grava quelques dessins. En 1829,
il fut appelé à Paris, k l'Imprimerie royale,
où il grava les planches de l'album destiné
au roi et a la reine de Naples. En 1834, il
dirigea dans le même établissement l'impres-
sion or et couleur des volumes de la Collec-
tion orientale, de VExpédition des Portes de
fer, de l'Imitation de Jésus-Christ, des Evan-
giles, etc.; il grava aussi, pour un certain
nombre d'éditeurs, les nombreux boisdeP«[i'
et Virginie, des Français, du Don Quichotte,
de Git Rlas, de Gulliver, des Animaux peints
par eux-mêmes, des Galeries de l'Europe et
du Magasin pittoresque. Son œuvre se monte
environ k 3,000 pièces, parmi lesquelles on
distingue spécialement les planches du Pa-
lais de Gaitlon, la Voûte du Gros-Horloge à
Bouen et ses gravures d'après les dessins de
Chenavard , Grandville , Meissonier, Dau-
zats, Decamps, Fragonard, Girardet, Fran-
çais, Tony Johannot, Raffet, Deveria, Top-
ffer, Gavarni, Clerget, G. Doré, Bertall.etc.
Il avait commencé une série de belles plan-
ches, d'après les dessins de Gros et de Géri-
cault, pour le Louvre et ses musées, ouvrage
dont la publication s'est arrêtée.
En 1873, un buste en bronze, dû au sculp-
teur L. Auvray, a été érigé k Brévière sur
la principale place de Forges-les-Eaux.
BREVIG1.IERI (Giovanni), peintre italien,
mort en 1755. Elevé de Felice Torelli, Bre-
viglieri se distingua moins par son talent de
peintre que par sa grande piété, qui le fit
considérer comme un saint. On cite cepen-
dant de lui : la Nativité de Jésus-Christ, aux
Filles de Sainte-Croix ; un Saint Augustin, à
la Madonna-delle-Grazie; deux peintures re-
latives à la vie de Saint Pétrone, dans l'é-
glise dédiée k ce saint.
BREVINT (Daniel), théologien protestant,
né à Jersey en 1606, mort en 1695. Il fit ses
études à Saumur et k Oxford, devint profes-
seur au collège de cette ville, mais en fut
expulsa pour avoir refusé d'accepter le cove-
nant. Il revint alors k Jersey, en fut chassé
par l'arrivée de l'armée parlementaire et
passa en France, où il devint chapelain du
vicomte de Turenne. Charles II l'appela en
Angleterre et lui donna une prébende. Peu
de temps après, il prit le grade de docteur et
devint doyen de Lincoln. On a de lui : Mis-
sale romanum ou la Profondeur et le mystère
de la messe romaine mis à découvert (Oxford,
1672); le Sacrement et le sacrifice chrétien
(Oxford, 1673); Eucharislix chnstianx prx-
sentia realis et pontificia ficta.
BREWER (Samuel), botaniste anglais, né à
Trowbndge, dans le comté de WUt, mort à
Biadford en 1743. Après avoir perdu dans le
commerce la plus grande partie de sa for-
tune, il s'attacha à Dillenius, qu'il suivit
dans ses excursions scientifiques, et l'aida
dans la préparation de son Histoire des
mousses. Il s établit ensuite à Biadford et
s'occupa de préparer un Guide du botaniste,
qui n'a pas été publié.
* BREWSTER (sir David), célèbre physi-
cien anglais. — Il est mort à Allerly en 1868.
BREWSTOLINE s. f. (breu-sto-li-ne). Mi-
ner. Nom donné par M. Dana a l'un des deux
liquides découverts par M. Brewster dans de
petites cavités que présentent certaines to-
pazes.
* BREZOLLES, bourg de France (Eure-et-
Loir), ch.-l. de cant., arrond. et k 23 kilom.
de Dreux, sur la Meuvette ; pop. aggl.,
780 hab. — pop. tôt., 906 hab.
•BRIAC (SÀLNT-), bourg et commune de
France (Ille-et-Vilaine), cant. et k 8 kilom.
de Pleurtuit, urrond. et k 10 kilom. de Saint-
Malo, à l'embouchure et sur la rive droite du
Fremur; pop. aggl., 624 hab. — pop. tôt.,
2,414 hab. « La baie do Saint - Bria", «Ht
M. Robidon, est un échouage sûr, fréquente par
des bâtiments moyens, mais tel encore que la
nature l'a fait, c'est-à-dire heriss.- d'écueils
qui en gênent l'entrée. Ses belles grèves at-
tirent, en été, un assez grand nombre de bai-
gneurs étrangers. ■
BR1ACAS, fils d'Eginète, roi d'Arcadie, et
frère de Polymnestor, heau-frère do Priam.
•BRIAI.MONT (Alexis), écrivain militaire
belge. — il est devenu généra) de brigade et
inspecteur gênerai des fortifications et du
corps du génie en Belgique. Outre les ou-
vrages que nous avons cites, on doit k cet
officier, qui s'est acquis une grande réputa-
tion comme écrivain spécialiste, de nombreux
écrits qui, pour la plupart, ont paru sous le
voile de 1 anonyme et parmi lesquels nous ci-
terons : De l'armée et de la situation financière
(1850, in-8°) ; Faut-il fortifier Bruxelles?
BRIC
415
(1S50, In-80); Anvers agrandi et fortifie (1855,
in 8°) ; Projet de réorganisation de la marine
belge (1855, in-8°); Résumé d'études sur les
principes yénéraux de la fortification des
grands pivots stratégiques (1856, in-8<>); Dé-
fense de l'Escaut (1856, in-8°) ; Système de
défense de l'Angleterre (1859, in-8°); Situa-
tion militaire de la Grande-Bretagne (1860,
in-8°) ; le Système cellulaire et la colonisation
pénale (1861, in-8°) ; le Corps belqe au Mexique
(1864, in-8"); la Guerre du Sles<iq envisa-
géeau point de vue belge (1864, in-8°) ; Considé-
rations sur ta réorganisation de iai'inée (1866,
in-8°); Etudes sur l'organisation des armées
et particulièrement de l'armée bilge (1867,
in-8°); Traité de fortification polygonale
(1869, 2 vol. in-8°); la Vérité sur la situation
militaire de la Belgique (1871, in-go); ]a For-
tification improvisée (1872, in-8°); la Fortifi-
cation à fossés secs (1872, 2 vol. in-8°) ; Etude
sur la fortification des capitales et l'investis-
sement des camps retranchés (1873, in-8°); la
Défense des Etats et des camps retranchés
(1876, in-8<>).
•BRIANÇON, ville forte de France (Hautes-
Alpes), ch.-l. d'arrond., k 90 kilom. de Gap,
sur un plateau qui domine le confluent de la
Durance et de la Guîsanne et qui est adossé
k la montagne du Pouet ; pop. aggl., 1,465 hab.
— pop. toi., 4,169 hab. L'arrond. comprend
5 cantons, 27 communes, 27,094 hab.
'BR1ARE, ville de France (Loiret), ch.-l.
de cant., arrond. et k 10 kilom. de Gien, entre
le chemin de fer, le canal de Briare et la
Loire; pop. aggl., 3,799 hab. — pop. tôt.,
4,775 hab. Importante fabrique de boutons.
Commerce de vins, exportation de pierres
de taille. Cette ville remonte aux Romains,
qui l'appelaient Brivodurum. A la tin du
xvie siècle, elle appartenait k saint Aunaire,
évêque d'Auxerre.
' BRIARÉE, un des Cyolopes. Pris pour ar-
bitre par le Soleil et Neptune au sujet du
territoire de Corinthe, il adjugea l'isthme au
second, et au premier le promontoire qui
commande Corinthe.
BRIAU (René-Marie), médecin français, né
au Louroux-Béconnais (Maine-et-Loire) en
1810. Il vint étudier la médecine k Paris, où
il se lit recevoir docteur en 1846. Depuis
1855, le docteur Briau est bibliothécaire de
l'Académie de médecine, et il a été nommé,
en 1866, officier de la Légion d'honneur. Outre
des mémoires sur des questions médicales
historiques, critiques, philosophiques, on lui
doit : Considérations pi'atiques sur la goutte
(1843, in-8°); Sur quelques difficultés de dia-
gnostic dans les maladies chroniques des or-
canes pulmonaires (1859, in-80) ; Du service de
santé militaire chez les Romains (1866, in-8Q);
V Assistance médicale chez les Romains (1870,
in 80). Il a traduit du grec la Chirurgie de
Paul d'Egine.
briau T (Jacques), magistrat et homme
politique français, né à La Mothe-Saint-
Méraye (Deux-Sèvres) en 1740, mort dans ta
même ville en 1808. Son père était maître
tanneur et jouissait de quelque aisance. Il
reçut une éducation libérale, lit de bonnes
études de grec et de latin et, après avoir fait
son droit k la Faculté de Poitiers, se rendit k
Paris pour prêter le t erment d'avocat au parle-
ment, suivant l'usage. De retour à La Mothe-
Samt-Héraye,il exerça la profession d'homme
de loi, et sa connaissance des complica-
tions et des subtilités de l'ancien droit lui
acquit une certaine réputation. 11 était sé-
néchal de La Mothe lors de la convocation
des états généraux, et les électeurs le choi-
sirent pour députe. A l'Assemblée consti-
tuante, il joua un rôle assez efface. Lors de
la dissolution de l'Assemblée, il fut élu juge
an tribunal du district de Saint-Maixent; ep
1792, l'assemblée électorale de Parthenay
l'appela au directoire du département, et, le
16 novembre de la même aimée, il fut élu
président du tribunal criminel de Niort et
continué dans ces redoutables fonctions jus-
qu'au milieu de l'an Vlll, date k laquelle
(5 mars 1800) sa charge devint inamovible,
en vertu de l'article 68 de la constitution con-
sulaire. H fut, h oeite époque, réinstallé offi-
ciellement en fonction, comme président du
tribunal civil. Ce vieux républicain, rallié au
Consulat, puis k l'Empire , avait conçu pour
Napoléon une admiration sans bornes, qui
lui fut fatale. Ayant voulu voir l'empereur
en 1808, au retour de la guerre d'Espagne,
il alla l'attendre k Bayonne, resta de longues
heures exposé k un soleil ardent et y con-
tracta une indisposition, a laquelle il succomba
que] |uea jours après.
RRICCIO (Paul), historien ecclésiastique
n, mort en 1665. Il appartenait k l'or-
dre des récollets et il devint théologien de la
duchesse de Savoie. En 1642, il fut sacré
évoque d'Albe. On a de lui : Seraphica sub-
alpins divi Tliomx proviwix monumenta re-
gio Subalptnorum pnneipi sacra (Turin, 1647,
iii-f"l.)-, Dé progressi délia Lhiesa occi-
dentale per sedici secoli (Carmagnole, 1648,
in-fol.).
liRK l (René), avocat et homme politique
français, ne k Rennes en 1839. Apre
t'ait son droit dans sa ville natale, il se lit in-
scrire uu barreau des avocats, fut reçu doc-
teur et lauréat de la Faculté en 1863 et
acquit une certaine autorité comme homme
pnlitique. En 186». il se présenta comme
416
BRIE
candidat de l'opposition et obtint la majorité
à Rennes ainsi que dans les centres impor-
tants ; mais le vote des campagnes, acquis
d'avance au candidat officiel, le fit échouer.
La même année, il fut élu conseiller munici-
pal de Rennes; il collaborait alors à X Elec-
teur indépendant, journal fondé dans le but
de combattre le principe des candidatures
officielles. Au lendemain de la révolution du
4 septembre, il fut nommé sous-préfet à Re-
don ; il donna plus tard sa démission afin de
présenter sa candidature à l'Assemblée na-
tionale, où son département l'envoya siéger,
avec 102,540 voix.
A l'Assemblée, M. René Brice siégea au
centre gauche, vota la déchéance de l'Em-
pire, le transfert de l'Assemblée a Versailles ;
mais il a voté aussi quelquefois avec la
droite, par exemple dans la question des^en-
teirements civils et contre le retour de l'As-
semblée a Paris. Il a été réélu en 187e.
"BRICE EN-COGLES (SAINT-), bourg de
France (Ille-et- Vilaine), ch.-l. de cant., ar-
rond. et à 13 kilom. de Fougères; pop. aggl.,
662 hab. — pop. tôt., 1,765 hab. Ce bourg,
entouré de bois et de cours d'eau, était au-
trefois le siège d'une châtellenie.
* BR1CHETEAU (Isidore), médecin fran-
çais. — II est mort à Paris en 1861.
BRICOT (Thomas), théologien et philoso-
phe du xme siècle. Il avait publié de nom-
breuses dissertations sur des sujets scolastî-
ques qui n'offrent aujourd'hui aucun intérêt.
Nous citerons seulement pour mémoire: Inso-
lubilia ; Cursus optimarum quœstionum super
philosophiam Aristotelis, etc.
* BRICQCEBEC, bourg de France (Man-
che), ch.-l. de cant., arrond. et à 13 kilom.
de Valognes, dans la forêt de son nom ; pop.
aggl., 1,532 hab. — pop. tôt., 3,622 hab-
Château classé parmi les monuments histo-
riques. Sur le territoire de ce bourg, sources
d'eau minérale froide. « I.a forêt de Bricque-
bec, dit M. Ad. Joanne, renferme un certain
nombre de monuments druidiques; des mé-
dailles romaines y ont été découvertes à plu-
sieurs reprises. Un autre monument druidi-
que, énorme monolithe couché à plat sur le
sol, se voit près de Bricquebec, sur la col-
line des Grosses-Roches, entre deux galeries
peu éloignées. »
* bridage s. m. — Appareil de cordes
pour tirer un homme tombé dans un lieu
profond où il risque d'être asphyxié.
* BRIDIDI, célébrité chorégraphique des
bals parisiens. — Il est mort en novembre
1876 et il vivait depuis longtemps dans la plus
grande obscurité. Son nom véritable était
Gabriel de Cour«onDni*. Le Vaudeville, la
Vieillesse de Brididi, dont nous avons parlé
à l'article Brididi du Grand Dictionnaire, est
de Henri Roehefort.
•BRIE-COMTE-ROBERT, ville de France
(Seine-et-Marne), ch.-l. de cant., arrond. et
à 18 kilom. de Melun, dans une plaine; pop.
aggl., 2,608 hab. — pop. tôt., 2,714 hab.
*BRIEC, ville de France (Finistère), ch-1.
de cant., arrond et à 17 kilom. de Quimper:
pop. aggl., 418 hab. — pop. tôt., 5,592 hab.
BR1EDELIE s. f. (bri-è-de-lî). Bot. Plante
qui croît sur la côte de Coromandel.
* BR1ENNE, ville de France (Aube), ch.-l. de
cant., arrond. et à 24 kilom. de Bar-sur-
Aube, a 2 kilom. de la rive droite de l'Aube ;
pop. aggl., 4,356 hab. — pop. tôt., 4,453 hab.
4 BR1ENON, ville de France (Yonne), ch.-l.
de cant., arrond. et a 17 kilom. de Joigny,
près de lu rive droite de l'Armançou; pop.
aggl., 2,402 hab. — pop. tôt., 2,519 hab.
'BR1ERRE l>) BOISMOM (Alexandre-
Jacques-Françoi»), médecin. — Il est devenu
directeur d'un établissement d'aliénés. Outre
les ouvrages que nous avons cités, on lui
doit: Etudes médico-légale* sur la perversion
des facultés morales et affectives dans ta pé-
riode prodromique de la paralysie générale
(1860, in-8°); Hecherches sur l'unité du genre
humain au point de vue de l'éducation et tics
croisements pour l'amélioration des races (iSGO,
in-16); De fa responsabilité légale -les aliènes
Mi-.su); lies maladies mentales (1866,
in-8°) ; Esquisses de médecine mentale (1867,
in-8<»); Physiologie (18G9, in-80) ; Guillaume
Griesinger (1872, in-8<>).
*BRIEUC (SAINT-), ville de France, ch.-l.
I ôtes-du-Nord, à 475 kilom. de
i m le i bemin de fer ; pop. aggl.,
hab. — pop. tut., 15,253 hab. L'arrond.
<-nd 12 cant., 95 comm., 176,208 bab.
suivant tes auteurs de lu Géographie des
Côtes du'Nord, Saint-Brleuc «est une ville
m » bourgeoise et presque cham-
pêtre; 1" ; Brio ii n> ont conservé en grande
partie les habitudes de leurs ancêtres; ils se
lèvent, se cou heut el m tngenl aux mêmes
heures qu'au siècle pas 6, et, malgré la pré-
pondérance de l'élément soi tratif, rien
n'Indique q ;e ■ I accordent
avec ceux des cultivateui ■ , i oient sur le point
do disparaître. • Saint lirmur a et» n-enn-
struit on partie ; quelques rue i om été
élargies; la ville est éclni èe au gaz, elle
possède de breuses bornes-fonti i ; de
nouveaux édifice >, élégants <-t solide i, ont
été construits! La brani ne lu plus importante
du commerce de Saint-Brieuc estle cafa
qui .su fait par le port du Légué, établi u
BRIG
t kilom. de la ville. Filatures de coton et de
laine ; fabriques de tiretaine, de draps, do
molletons, de boutons d'or, de cannes, de
pinceaux, de chapelets, de chapeaux com-
muns, de liqueurs; brasseries, papeterie, mi-
noteries, scieries mécaniques. Commerce de
grains, lin, chanvre, légumes, suif, miel,
cidre, beurre, œufs, gibier et poisson. Pépi-
nières ; aux environs, exploitation de carrières
de granit bleu.
— Histoire. Vers la fin du ve siècle, un
missionnaire vint de la Grande-Bretagne prê-
cher l'Evangile dans cette contrée. Il s'établit
avec ses compagnons auprès d'une fontaine
limpide et bâtit un oratoire; ce missionnaire
était saint Brieuc, qui fut inhumé sur l'em-
placement de la cathédrale actuelle. La ville
se développa autour du tombeau du saint ; il
en est peu fait mention dans l'histoire. En
1375, Olivier de Clisson y soutint un siège
contre le duc de Bretagne; en 1592, elle fut
pillée par des Espagnols, Lorrains et lans-
quenets; la peste rit périr un grand nombre
de ses habitants en 1601 ; les états de Breta-
s'y assemblèrent de 1602 à 1768; on com-
mença à l'entourer de murailles en 1628. En
1795, la guerre civile se déchaîna autour de
Saint-Brieuc, et les deux partis, chouans et
bleus, commirent des meurtres sans nombre.
Eu 1799, une troupe de royalistes s'empara
de la ville et délivra les prisonniers de son
parti, dont l'art et de mort allait être exécuté.
Depuis lors, aucun événement digne d'être
signalé ne s'y est passé,
* BRIEY, ville de France (Meurthe-et-Mo-
selle), ch.-l. d'arrond., à 68 kilom. de Nancy,
sur le Woigot, petit affluent de l'Orne; pop.
aggl., 1,936 hab. — pop. tôt., 1,996 hab.
L'arrond. comprend 6 cant., 124 comm. et
53,058 hab. Le sixième canton est formé des
communes de l'ancien canton de Gorze qui
sont restées françaises. Teintureries, hui-
leries, eaux gazeuses, tanneries, filature de
coton, brasseries dont la bière est fort es-
timée ; forges avec haut fourneau; fours à
chaux et à plâtre; carrière de pierres de taille.
— Histoire. • Briey, qui paraît avoir eu
pour origine un camp romain auquel abou-
tissaient trois voies militaires , dit M. Ad.
Joanne , était au moyen âge le chef-lieu
d'un comté important, relevant des comtes
de Bar. La célèbre comtesse Mathilde, l'amie
dévouée du pape Grégoire VII, était com-
tesse de Briey; en mourant, elle institua
pour héritier de ce domaine Albert de Briey. »
Brign»iU (les), opéra bouffe en trois actes,
paroles de MM. Henri Meilhac et Ludovic
Halévy, musique de M. Jacques OfTenbach;
représenté au théâtre des Variétés le 10 dé-
cembre 1869. Le brigand Falsacappa est in-
formé que le prince de Grenade envoie au
prince de Mantoue sa fille qu'il doit épou-
ser, et qu'une somme de 3 millions doit
être apporte par l'ambassadeur chargé de
cette mission. Il lui vient à l'esprit de substi-
tuer le portrait de sa fille à celui de la jeune
princesse, et de se substituer aussi lui-même
avec sa troupe au personnel de l'ambassade.
On comprend les quiproquos et les drôleries
qu'une telle situation amène. Au lieu des
millions, dépensés par un caissier infidèle,
Falsacappa ne trouve qu'une somme insigni -
fiante. Le véritable ambassadeur survient, et
le brigand payerait cher son stratagème, si le
prince de Mantoue ne reconnaissait dans la
fille du bandit une personne qui lui a suuvé
la vie. Il eu résulte que les brigands sont
amnistiés et retournent à leurs nobles tra-
vaux. Le fond de cette pièce est, comme on
le voit, pauvrement imaginé, et il semble que
les auteurs ont compté pour le succès sur les
plus grotesques invraisemblances. Les détails
accessoires sont si multipliés et si extrava-
gants, que le spectateur se soucie d'ailleurs
très-peu du canevas de l'intrigue. Il n'y au-
rait rien de compromettant pour l'art dans
ces sortes de farces, si on les présentait
comme telles pour l'amusement populaire, et
si les moyens employés étaient en propor-
tion avec le peu d'importance du genre. Mais
quand on songe que 1 exploitation de ce genre
de spectacle est devenue une industrie très-
lucrative, encouragée pendant vingt ans de
mille manières par les fonctionnaires de l'Etat,
qu'un compositeur a eu le courage d'écrire
une partition de près de 400 pages sur un
livret comme celui des Brigands, il y a là de
quoi faire faire des réflexions assez tristes
sur les destinées de l'art musical et du goût
dans notre propre pays, et sur la mauvnise
influence que nous exerçons ailleurs. On a
i' marqué, dans le premier acte des Brigands,
le chœur d'introduction avec le dialogue entre
le faux ermite et les jeunes lilles : lion ermite,
ait ! dis-nous vite, où nous conduis-tu?— Dans
le sentier de la vertu, etc.; les couplets de
Falsacappa : Quel est celui qui parles plain-
nes...? et les COUpletS de Fimrllu, lu fille du
bandit : Au chapeau je porte une aigrette,
lians le deuxième acte, le canon : Soyez pi-
toyables et donnes du pain, est le seul mor-
ceau qui ait quelque valeur musicale. Dans
le duetto du notaire qui vient ensuite, lo
musicien revient à son éternel rhytlime de
polka, au troisième acte, on ne trouve ù
■ iMt ijue le chœur de fête : l'Aurore paraît.
Les Brigands ont été joués par Du puis,
Kopp, LiMinee, Ulundelet, Lanjallais, Barou,
Mlles Aimée) Zulma Bouffar, etc.
I)riBnnti. (i.i:s), opéra en quatre actes et
sept tableaux, paroles françaises do M.Jules
BRIG
Ruelle, d'après le drame de Schiller, musique
de Verdi; représenté au théâtre de l'Athénée
le 3 février 1870. L'œuvre littéraire du poëte
allemand, si vantée et si célèbre autrefois,
est devenue presque illisible. Ses défauts,
dont le moindre est celui de n'avoir pas le
sens commun, ont éclipsé ses qualités. Mais
ce sombre drame, rempli de déclamations,
d'imprécations et d'horreurs, devait séduire
M. Verdi. Un vieillard enfermé dans un ca-
chot par son propre fils; deux frères ennemis
mortels et rivaux ; l'un d'eux qui se fait chef de
brigands pour faire régner la vertu sur lu
terre et punir le crime, qui tue sa fiancée et
se poignarde ensuite, tels sont les personna-
ges auxquels le compositeur fait chanter des
cavatines, des duos et des ensembles. M;ilgré
le peu d'intérêt qu'on prend à l'action de ce
drame et le malaise qu'on éprouve en voyant
des situations perpétuellement sombres et
monotones, on ne peut cependant s'empêcher
de remarquer l'originalité de certains effets
et l'expression forte de quelques passages de
cette partition et de divers procédés qui ont
été reproduits dans 77 Trovatore, la Traviata
etBiaoletto, L'introduction offre un très-beau
solo de violoncelle, qui autrefois, à Londres,
a obtenu un grand .succès sous l'archet du
violoncelliste Piatti ; le récit de Carlo; l'air
de François : A quoi bon languir sur la terre?
Nous citerons aussi la grande scène du se-
cond acte, dans laquelle Jenny Lind était
admirable d'énergie, surtout lorsqu'elle s'é-
criait : Carlo vive. L'interprète de l'édition
française, Mlle Marimon, a fait aussi de toute
cette scène le morceau capital de l'ouvrage.
Le chœur du dernier tableau de cet acte est
fort original. Nous remarquerons encore, dans
le troisième acte, le chœur des brigands, et le
beau trio du quatrième. L'opéi a des Brigands
a été chanté par Jourdan, Jamet, Arsandaux
et M"e Marimon.
* BRIGANDAGE s. m. — Brigandage d'E-
phèse, Nom donné au concile qui fut tenu à
Ephèse en 449, et qui causa un grand scan-
dale par les actes de violence et d'iniquité
qui y furent commis. V. Ephèse, au tome VII
du Grand Dictionnaire.
* BRIGHAM le Jeune ou BRIGIIAM Young.
Cette biographie trouve son complément na-
turel à l'article mormon, tome XI du Grand
Dictionnaire.
* BRIGHTON ou BRIGHTHELMSTON, jolie
ville maritime d'Angleterre; 90,011 hab. On
a construit sur le bord de la mer, pies de
Brighton, un aquarium remarquable par ses
dispositions intelligentes et aussi par les
facilités que présente sa situation au point
de vuejdu peuplement de ses bassins. Les
travaux ont été dirigés par l'ingénieur Birch,
qui reçut de la ville de Brighton une subven-
tion de 7,0u0 livres sterling (175,000 francs)
et s'engagea, en retour, a ne point masquer
l'aspect de la mer aux propriétés voisines.
Nous empruntons à M. Louis Figuier (An-
née scientifique, 1873) la description de cet
aquarium :
« On arrive à l'aquarium par un escalier de
granit de 20 pieds de largeur et qui conduit
à une cour de 60 pieds de largeur sur 40 de
profondeur. La façade du bâtiment, élevé en
arrière de cette cour, est haute de 18 pieds et
présente une série d'arches en briques de tou-
tes couleurs, ornées de colonnes élégantes en
terre cuite. L'aile nord du bâtiment est occu-
pée par le buffet. En arrière de cette première
cour s'en trouve une autre, qui a 80 pieds de
longueur sur 45 de largeur; c'est là que se
trouvent, outre les maisons d'habitation et les
cuisines, la galerie principale de l'aquarium.
Elle s'étend sur une longueur de 220 pieds et
est divisée en deux tronçons par une salle de
55 pieds de longueur sur 40 de largeur.
■ Le plafond, formé de briques de différen-
tes couleurs, est soutenu par des colonnes de
pierre de Biith, de serpentine, de marbre et
de granit d'Aberdeen. De chaque côté do la
galerie, on rencontre vingt-huit bassins dont
les dimensions varient ; le plus grand a
100 pieds de longueur.
* La première galerie est croisée par une
autre qui a 80 pieds de longueur sur 2a de
largeur. Elle est aujourd'hui garnie de bas-
sins construits plus tard que ceux de la pre-
mière. A son extrémité nord se trouve une
grande salle de 160 pieds de longueur sur 40
de liirgeur et 30 do hauteur. Cette pièce est
garnie de rochers, sur lesquels serpentent
une grande quantité de plantes marines. A
l'extrémité sud se trouve une nouvelle gale-
rie garnie de bassins renfermant de l'eau
douce et les poissons qui y vivent.
* Les bâtiments de 1 aquarium renferment
des salles spécialement réservées aux natu-
ralistes.
■ L'eau de mer est amenée dans les bas-
sins au moyeu de pompes dont les prises d'eau
sont dans la mer. L'eau, avant d'être déver-
sée dans les réservoirs, est aérée par des
moyens appropries.
■ four obtenir la transparence de l'eau
dans des bassins de dimensions aussi colos-
sales, on a imagine de garnir le fond des
réservoirs d'huîtres vivantes, qui s'emparent
des détritus et corpuscules organiques dis-
séminés dans l'eau de mer.
» Kn 1872, la population nquatiquo do l'a-
quarium était etieort) peu nombreuse, l'amé-
nagement définitif étant tout récent encore.
Depuis cette date, les collections sont plus
complètes et présentent un réel intérêt. Lu
BRIO
situation exceptionnelle de cet aquarium fa-
cilite singulièrement, du reste, la tâche de
ceux qui sont chargés de l'entretenir.
t Jusqu'en 1873, les visiteurs n'étaient ad-
mis que durant le jour; depuis lors, on a
inauguré un système d'éclairage qui permet
de visiter l'aquarium après la tombée de la
nuit. >
' BR1GNA1S, bourg de France (Rhône),
cant. et à 4 kilom. de Saint-Genis-Laval.
arrond. et à 13 kilom. de Lyon, sur le Garon ;
pop. aggl., 1,600 hab. — pop. tôt., 2,143 hab.
Briguais est une ancienne place forte, où
Jacques de Bourbon, comte de la Marche,
fut défait par les routiers en 1362.
* BR1GINOLES, ville de France (Var), ch.-l.
d'arrond., a 47 kilom. de Draguignan, près
de la vive gauche du Carami ; pop. aggl.,
4,626 hab. — pop. tôt., 5,593 hab. L'arrond.
comprend 8 cant., 54 comm., 06,499 hab.
Tanneries renommées, filatures de soie, dis-
tilleries d'alcool, fours à plâtre, tuileries et
briqueteries. Excellentes prunes , dites de
Brignoles; commerce d'huile d'olive, vins,
liqueurs, eaux-de-vie.
BRIGOULE s. f. (bri-gou-le). Bot. Syn. de
BARIGOULE.
* BRILLANTINE s. f. — Percale lustrée
pour doublures, il Pommade pour lustrer les
cheveux.
BRILL1ER (Marc-Antoine), homme politi-
que fiançais, né à Heyrieux en 1807. Fils
d'un cultivateur sans fortune, il s'est fait
lui-même sa position à force de travail. Après
avoir passé ses examens de droit à Paris, il
vint exercer la profession d'avocat à Vienne
et conquit par ses talents et sa loyauté l'es-
time de ses concitoyens. Il fut élu représentant
du peuple a la Constituante, en 1848, par le parti
républicain, et réélu à la Législative. Ses vo-
tes le montrèrent constamment hostile à la
politique de l'Elysée. Au 4 décembre, il ac-
compagnait Baudin sur la barricade où cet
héroïque représentant trouva la mort. Le
coup d'Etat effectué, M. Brillier revînt pren-
dre au barreau de Vienne la place qu'il avait
quittée et se tint forcément à l'écart de la
politique. En 1869, au réveil des idées libé-
rales dans la province, il se présenta à la
députation et échoua devant le candidat offi-
ciel. Au lendemain du 4 septembre, il était
tout désigne au gouvernement de la Défense
nationale pour les hautes fonctions adminis-
tratives, et il fut nomme préfet de l'Isère. Il
se démît de ses fonctions à la conclusion de
la paix et fut successivement élu conseiller
municipal, puis maire de Vienne et membre
du conseil général. Une élection partielle
l'envoya siéger, le 2 janvier 1872, à l'Assem-
blée nationale, où il prit place sur les bancs
de l'extrême gauche. Il vota pour le retour à
Paris, pour la dissolution, pour l'amendement
Wallon, pour les lois constitutionnelles, etc.,
et contre le 24 mai, la loi des maires, le mi-
nistère de hroglie, l'église du Sacré-Cœur, la
loi de l'enseignement supérieur. Les élec-
teurs de l'Isère l'ont eusuiteenvoyé siéger au
Sénat, où il fait partie de l'extrême gauche ,
comme à l'Assemblée.
BRINA ou BRIM (Francesco), peintre ita-
lien du xvii*' siècle. Les oeuvres que l'on con-
naît comme étant de lui sont: a Volterra, V Im-
maculée Conception; a Florence, une Vierge,
une Sainte Famille et une Annonciation.
BRIND1SI, ville d'Italie. V. Brindbs, au
tome- II du Grand Dictionnaire.
BR1NGH1, apsara qui préside aux jeux et
aux plaisirs, dans la mythologie indoue, et
qui occupe le centre des danses auxquelles
Yîchuou prend part.
* BRINON- LES -ALLEMANDS, bourg de
France (Nièvre), ch.-l. de cant., arrond. et à
31 kilom. de Clameey, sur le Cornet et le
Beuvron; pop. aggl., 437 hab. — pop. tôt.,
582 hab. Territoire fertile.
BRlNVILLIÊRE s. f. (brain-vi-liè-re — du
nom propre Bnnvilliers). Bot. Plante véné-
neuse du Brésil, nommée aussi spiuklik ant-
HBLMINTHIQUB.
* BRIOCHE s. f. — Encyol. Eeon. doin.
Pour faire des brioches, ou doit d'abord pré-
parer le levain nécessaire à la confection de
la pâle à brioche; à cet effet, on mélange
dans un bol 125 grammes de (leur de farine,
que l'on a eu soin de délayer avec un peu
d'eau tiède, et 10 grammes de levure de
bière nouvelle. Cette préparation achevée,
ou la couvre d'un linge tanne, puis d'une
ouverture, et on laisse lever dans un en -
droit chaud jusqu'à ce que la pale ait al-
unit le double de son volume primitif. On
peut également employer du levain de pain,
niais alors en poids double de la levure de
bière. Celte préparation achevée, on dispose
sur une table 375 grammes de farine, eu
ayant soin de pratiquer au milieu un trou,
dans lequel on met 35 grammes de beurre
fi aïs, environ 6 grammes de sel, 8 œufs, avec
lea jaunes et les blancs, et quelques cuille-
rées de crème. Lorsque cette pâte a été bien
pétrie, ou y môle le levain, sans trop La tra-
vailler. On dispose alors une serviette dans
une terrine ou une corbeille à pain et on v
met la pute, que l'on recouvre d un linge et
qu'on laisse reposer pendant environ douze
heures. Quand on la dispose pour la brioche,
elle doit être assez ferme pour ne pas s'étaler
sur la table. Apres lui avoir donné la forme
BRIO
3ue l'on désire, on la laisse encore reposer
eux à trois heures sous la linge et la cou-
verture, puis on beurre une plaque de tôle,
sur laquelle on dispose la brioche, dorée avec
un jaune d'oeuf délayé dans de l'eau, et on la
met enfin au four, chauffé à un degré modéré.
Une demi-heure ou trois quarts d'heure suf-
fisent à la cuisson.
BRIOCHIN, 1NE adj. et s. (bri-o-cbain, i-
ne — de Saint-Brieuc). Habitant de Saint-
Brieue ; qui se rapporte à cette ville ou à
ses habitants. On écrit aussi briochain.
— s. ni. Nom donné au brugnon, dans les
Côtes-du-Nord.
BR101S (Jules), médecin et littérateur fran-
çais, né à Latrecey (Haute-Marne) en_1817.
11 étudia la médecine a Paris, où il se fit re-
cevoir docteur. Le docteur Brois s'est fait
connaître par quelques ouvrages : Mémento
pharmaceutique et posologtque (1845, in-18);
Voyage au fond de ta mer (1845, in-8°), sous
le pseudonyme de capitaine Méroben, et la
Tour Saint-Jacques de Paris (1863, 3 vol.
in-8°).
• lîRluI 1 AV. bour? de France (Maine-et-
Loire), arrond. et à 13 kilom. d'Angers, entre
la Sarthe et le Loir et un peu au-dessus de
leur confluent ; pop. aggl., 368 hab.— pop. tôt.,
946 hab.
BRIOLLET (Hippolyte-Désiré- Jules), né à
La Kerie-Samt-Aubin (Loiret) le 12 mai 1832,
d'une famille de vignerons. Il débuta au Tin-
tamarre en 1848 et fit pendant plusieurs an-
nées, avec Commerson, les Pensées d'un em-
balleur. Le jour où Briollet les signa de son
nom, il leur donna le titre de Pensées d'un
paveur en chambre. Depuis 1848, sa collabo-
ration au Tintamarre a été continuelle; il y
a créé les quatrains sur le Salon, intitules
Prenez garde à la peinture, S. V. P., les fa-
bles-express, etc. De 186S jusqu'à la guerre
franco-allemande, il écrivit au Charivari une
chronique par semaine et il y ressuscita avec
beaucoup de succès les anciens Carillons
politiques, abandonnés depuis son départ de
cette feuille. Fendant quelques années, il
fournit de nombreux articles fantaisistes au
Journal amusant. Depuis sa fondation, \'E-
clipse l'a compté parmi ses collaborateurs.
A la fin de l'Empire, pendant que Rochefort
ëlaît enfermé à Sainte- Pélagie, Hippolyte
Briollet écrivit dans la Marseillaise un cer-
tain nombre de chroniques signées le ciiojcn
Coquelicot. Le journal VEsprit follet, tue
par la guerre, l'a également eu pour rédac-
teur. Les premiers numéros de l'Evénement
contiennent des pensées fantaisistes de Briol-
let. La parodie comique est la forme qu'il pré-
fère. Il n'a jamais produit d'oeuvres de longue
haleine, mais il a écrit environ quinze mille
boutades ou pensées, dunt plusieurs sont res-
tées célèbres. Quelques citations suffiront
pour dépeindre l'originalité de son esprit :
« Louis XVI aimait à se livrer aux travaux
de serrurerie; pendant que le roi forgeait, la
Révolution soufflait. ■
■ Il n'y a jamais de quoi rouler carrosse
avec le bénéfice des circonstances atté -
nuantes. »
• L'enfant prodigue n'était pas si prodigue
qu'on veut bien ie dire, puisqu'il a gardé des
cochons, a
• Eve était parente d'Adam au moins d'un
côté. ■
< L'addition se demande aux garçons et la
multiplication aux hommes mariés. ■
■ L homme propose et la femme... accepte. »
Briollet a également publié un grand nombre
de chansonnettes grivoises , politiques la plu-
part, et dont certaines furent remarquées,
tant à raison de leur mordante vivacité que
de leur allure facile.
BRIOLOTTO, sculpteur italien du xie siècle.
On ne sait rien de sa vie, mais on connaît de
lui les Eonts baptismaux et la Roue de la For-
tune, qu'on admire à l'église de Saint-Zénon,
à Vérone.
• BRION (Gustave), peintre français. —
Les derniers ouvrages qu'il a exposes sont :
Sixième jour de la création , Paysans des
Vosges fuyant devant l'invasion (1867); la
Lecture de la Bible en Alsace, tableau qui lui
valut la grande médaille d'honneur au Salon
de 1868; Un mariage protestant en Alsace
(1869); Un enterrement à Venise (1870); Gui-
lertanz ou Danse du coq (1872)- Une noce en
Alsace (1874); le Jour du baptême (1875); les
Premiers pus (1876); le Réveil, campement do
pèlerins (1877), tableau plein de naturel et de
vérité. Le paysage au milieu duquel se trou-
vent les pèlerins s'estompe dans la brume du
matin et est d'un joli effet.
• BlUOISriE, ville de France (Eure), ch.-l. de
cant., arrond. et à 16 kilom. de Bemay, dan**
la vallée de la Rille ; pop. aggl., 2,952 hab.
— pop. tôt., 3,550 hab. On ne sait rien sur
les origines de Brionne. ■ Son nom, dit A.
Leprévost, indique une origine celtique et
provient visiblement de la réunion du mot
gaulois brio ou bria (pont) avec quelque nom
primitif de la Rille. » Sous les Romains, c'é-
tait un lieu de campement.
• BRIOT (Charles), mathématicien français.
— 11 est devenu professeur à la Faculté des
sciences de Paris. Outre les ouvrages que
nous avons cités, on doit à ce lavant profes-
seur : Cour* de cosmographie (1853, in-8°),
dont la 5* édition a paru en 1871 ; Leçons d'al-
gèbre (1854-1855, 2 vol. m-5"J, dont la 8» édi-
ftUPPI.BMB.NT.
BRIQ
tion a paru en 1871 ; Eléments d'arithmétique
(1855, in-8°); Géométrie élémentaire (1853,
in-12), avec M. Martin; Arpentage, lever des
plans et nivellement (1858. in-12); Théorie des
fonctions doublement périodiques, et en parti-
culier des fonctions elliptiques (1859; in-8°),
avec M. Bouquet; Eléments de géométrie des-
criptive (1861, in-8°), avec M. Vacquant; Le-
çons de mécanique (1861, in-8°); Essai sur la
théorie mathématique de la lumière (1864,
in-8°); Théorie mécanique de la chaleur (1869,
in-8°), etc. Ces ouvrages ont eu pour la plu-
part de nombreuses éditions.
BRIOU s. m. (bri-ou). Débris de pierres
écrasées.
* BRIOIDE, ville de France (Haute-Loire),
ch.-l. d'arrond., à 64 kilom. du Puy, à 2 ki-
lom. de la rive gauche de l'Allier, sur une
êminence ; pop. aggl., 4,484 hab. — pop.
tôt., 4,616 hab. L'arrond. comprend 8 cant.,
106 comm., 79,598 hab. Etablissement h\-
drothérapique.
* BRIOCX, bourg de France (Deux-Sèvres),
ch.-l. de cant., arrond et à 11 kilom. de Mellc ;
pop. aggl., 564 hab. — pop. lot., 1,219 hab.
* BRIOUZE, bourg de France (Orne), ch.-l.
de cant. , arrond. et à 40 kilom. d'Argentan ;
pop. aggl., 878 hab.— pop. tôt., 1,677 hab.
C'était autrefois le siège d'une vicomte rele-
vant du bailliage de Falaise. ■ Les paysans
de Briouze et des environs, dit M. Ad. Joanne,
portent invariablement un bonnet de coton,
noir dans le bas, rouge dans le haut, d'où
pend un gland gigantesque, tautôt rouge,
tantôt bariolé.»
* BRIQUE s. f. — Encycl. Préparation des
pâtes. La composition des argiles employées
à la fabrication des briques est extrêmement
variable, et, dans un grand nombre de cas,
il est nécessaire de les modifier artificielle-
ment pour les rendre propres à cet usage.
C'est ainsi qu'on ajoute des sables aux argi-
les trop grasses, de la marne, de la chaux ou
même de l'argile plastique aux argiles trop
maigres. Les cendres de houille, ajoutées au
mélange, y produisent pendant la cuisson
des effets de vitrification extrêmement utiles
et donnent à la brique une homogénéité de
composition et de cuisson, une imperméabi-
lité très-précieuses.
En tout cas, et quelle que soit la nature de
l'argile dont on dispose, l'expérience a par-
faitement démontre qu'il est utile de la sou-
mettre, pendant l'hiver, à tous les accidents
atmosphei iques ; la pluie et la gelée sont
particulièrement utiles par les effets de désa-
grégation qu'elles produisent dans la masse.
Ces effets sont d'autant plus marqués que
l'exposition au grand air est plus prolongée.
Le dégagement d'une grande quantité d'a-
cide carbonique, qui se manifeste dans ce
cas, paraît ne pas être étranger à cette utile
modification de l'argile.
Quand l'hivernage n'a pas eu lieu ou a été
insuffisant, on n'a à sa disposition que des mor-
ceaux d'argile qui sont plus ou moins volumi-
neux et compactes, ce qui pourrait nuire con-
sidérablement à la réussite du trempage et,
par conséquent, à l'homogénéité de la ma-
tière, qui est le but le plus essentiel à pour-
suivre. Il est donc nécessaire, en ce cas, de
procéder au broyage de la matière, ou, si l'on
ne dispose pas des appareils nécessaires pour
cette opération, il faut au moins tailler l'ar-
gile en fragments aussi petits que possible,
ce qu'on peut faire avec des outils d'une
grande simplicité. On opère généralement
avec un plateau armé de six lames, disposé
au-dessus de la fosse de trempage, de façon
que l'argile divisée tombe aussitôt dans celle-
ci. Les appareils broyeurs se composent de
cylindres disposés par paires superposées et
séparés par des étages. Les cylindres, mus
en sens contraire par des roues dentées de
même rayon, sont légèrement écartés pour
donner passage à la matière broyée. Une
trémie amène l'argile au-dessus de chaque
paire de cylindres.
La fosse est un simple trou creusé en terre
et garni de planches; on n'y introduit que
peu à peu l'eau suffisante pour donner à l'ar-
gile la plasticité voulue et en ayant soin de
remuer souvent la masse, car l'argile, comme
on sait, se laisse difficilement pénétrer par
l'eau. Le corroyage, qui suit le trempage, n'a
d'autre but que d achever cette absorption de
l'eau, que les opérations précédentes avaient
laissée incomplète. Longtemps il s'est borné
à un grossier pétrissage avec les pieds; au-
jourd'hui, toutes les usines bien montées l'o-
pèrent avec des machines spéciales. La plus
simple de toutes se compose d'un tonneau
vertical fixe, dans lequel tourne un arbre
armé de lames qui malaxent la matière. La
disposition des lames est telle, que la ma-
tière, après avoir parcouru en spirale toute
la capacité du tonneau, sort par une ouver-
ture pratiquée dans la partie inférieure. Un
robinet est disposé au-dessus de l'appareil
pour fournir de l'eau à la pâte toutes les fois
que, par sa consistance trop grande, elle s'op-
pose a la rotation de l'arbre. Les résistances
sont d'ailleurs tres-irregulieres, comme dans
la plupart des malaxeurs. Kn moyenne, on a
calcule que l'appareil que nous avons décrit,
mû par une force de 4 chevaux au moins,
fournit par jour 12 mètres cubes d'argile cor-
royée. Certains fabricants préfèrent a cet ap-
pareil, d'un rendement trop incertain, des
meules verticales, semblables à celles qu'on
BRIQ
emploie dans les huileries. Ces meules doivent
être préférées lorsque les argiles contiennent
des matières dures, que les malaxeurs lais-
seraient parfaitement intactes; mais ceci ne
peut se produire que si le broyage a été omis
ou opéré d'une façon grossière.
— Fabrication des briques comntunes. Le
moulage est, dans la fabrication des briques
ordinaires , l'opération qui a le plus résisté
jusqu'ici aux progrès de la mécanique. Mal-
gré les nombreux appareils plus ou moins
ingénieux et économiques qu on a inventés
pour cet objet spécial, beaucoup de fabricants
continuent à affirmer que les bénéfices réa-
lisés par les machines sur la main-d'œuvre
ne représentent pas l'intérêt du capital dé-
pensé pour leur achat et leur entretien. Les
chiffres suivants mettront le lecteur a même
de résoudre la question. Le moulage à la main
occupe deux ouvriers, qui produisent par jour
environ 6,000 briques. Une machine Ciayton
occupe deux hommes, fournit 12,000 briques
par jour et coûte 3,625 francs; en l'évaluant
à 4,000 francs, pour tenir compte de l'entre-
tien, nous trouvons que, pour une dépense
supplémentaire de 200 francs par an, elle
donne le double de travail. II faut ajouter
que la plupart des machines à mouler opèrent
en même temps le corroyage, et que toutes
dispensent du rebattage. Ce qui est vrai,
néanmoins, c'est que la machine à mouler n'a
pu donner jusqu'ici des avantages économi-
ques comparables à ceux que procurent la
plupart des autres appareils mécaniques ap-
pliqués à l'industrie, et c'est sans doute ce
qui explique le retard qu'éprouve l'introduc-
tion de ces machines dans la pratique habi-
tuelle. Il faut, du reste, convenir que la ma-
nœuvre du moulage à la main est d'une par-
faite simplicité, ce qui constitue un préjugé
en sa faveur. Le mouleur prend dans un ba-
quet plein d'eau un moule formé de quatre
planchettes bien ajustées en rectangle; il le
dépose sur une table préalablement aspergée
de sable, saisit, dans la brouette où on l'a
apportée, la quantité d'argile jugée suffi-
sante pour faire une brique, la jette de haut
et avec force dans le moule, l'etend bien éta-
lement partout, la ratisse avec la main d'a-
bord, puis avec un outil de fer appelé plane.
Le porteur saisit alors le tout, fait glisser le
moule sur le bord de la table, le fait ainsi
basculer sur le côté sans crainte de laisser
tomber la brique, qu'il porte ensuite sur l'aire.
Celle-ci est un terrain bien uni, bien battu,
ayant une faible pente qui se termine à une
rigole, et divisé, dans le sens de la pente,
en bandes de 2m,50, séparées entre elles par
un chemin. Le porteur abaisse très-près de
terre le long côté du moule et renverse su-
bitement celui-ci à plat sur le sol. Il relève
ensuite le moule avec précaution et revient
vers le mouleur, qui, dans l'intervalle, a pré-
paré une nouvelle brique. Les ouvriers met-
tent une certaine coquetterie à aligner très-
exactement les briques sur l'aire et se ser-
vent, dans ce but, de cordeaux qu'ils tendent
sur l'aire. Les aires sont rarement abritées
sous des hangars; il s'ensuit que les briques,
encore molles, sont exposées aux coups de
soleil, qui les fendillent, et à la pluie, qui les
détrempe et les déforme. On pare au premier
accident en les aspergeant d'un peu de sable,
et au second en les couvrant de paillassons
si le temps devient menaçant.
Avant de passer aux opérations suivantes,
il est nécessaire de dire quelques mots du
moulage mécanique, que nous avons négligé
jusqu'ici.
La plus simple de toutes les machines à
mouler les briques se compose d'un double
moule garni intérieurement de plaques de
cuivre, d'un chapeau qui couvre le moule
quand il est plein de pâte, d'un levier qui
comprime le tout et oblige l'argile a remplir
exactement toutes les parties du moule. Cette
machine est fort usitée dans les environs de
Paris. Elle est mue à bras d'homme.
Dans la machine Bradley et Ciaven, la
terre, précédemment broyée, est amenée pur
des godets dans une trémie qui la distribue,
par deux canaux, à des moules creuses dans
une lourde table circulaire. Cette table reçoit
un mouvement de rotation qui amené succes-
sivement chaque moule sous chacun des deux
canaux; des pistons refoulent la pâte dans
chaque moule lorsqu'il est charge, puis la
table tourne, et, à chaque nouveau cran qu'elle
parcourt, le fond du moule qui contient la
brique comprimée se relève légèrement, fait
saulir peu à peu la brique et la présente enfin
complètement dégagée; en ce moment, elle
est enlevée à la main par un ouvrier
qui vaut mieux, poussée automatiquement
sur une courroie sans tin, qui L'emporte loin
de la machine. La machine Bradley est plus
spécialement employée à la fabaicatio
briques qui, etaut moulées presque à sec, exi-
gent une puissante compression. La routine
du moulage à la main ne saurai
le disputer à un appareil «pu donne des pres-
sions de 40,000 à 50,000 Kilogrammes; mais
elle prétend triompher dans l'emploi d'argiles
plus plastiques. Il existe cependant, pour ce
dernier objet, des appareils spéciaux très-
remarqi'.<
Il machine Ciayton comprend un ma-
laxeur, que nous n avons pus à décrire ici.
Au-dessous du malaxeur, la terre est reçue
dans une chambre, d'où un piston la refoule
alternativement, en sens opposé, dans deux
filières d'une section é^-ale à la longueur et à
BRIQ
417
l'épaisseur d'une brique; elle sort ainsi en
deux prismes rectangulaires qui s'avancent
alternativement sur deux planchers de rou-
leaux mobiles. Chaque fois que la marche du
prisme s'arrête d'un côté, un ouvrier abaisse
un châssis, dans lequel sont tendus des fils
métalliques dont l'espacement est égal à la
largeur d'une brique, et le découpe ainsi en
briques, qu'on reçoit aussitôt sur un brancard
qui servira à les porter au séchoir.
Nous avons déjà parlé de la disposition des
briques sur l'aire. Lorsqu'elles y ont acquis
assez de consistance pour que la pression du
doigt n'y laisse plus de trace, on les pare si
elles ont été moulées h la main, c'est-à-dire
qu'on les ébarbe en ce cas avec un couteau
de bois; on les place ensuite de champ sur
l'aire, pour les saisir pins aisément quand il
s'agira de les mettre en haies. Ces haies sont
des sortes de murs en briques crues posées
de champ, mais non en contact, de façon que
l'air puisse circuler librement partout. Il est
bon que le supplément de dessiccation qui s'y
opère puisse être conduit lentement et régu-
lièrement; pour cela, il est préférable de
dresser les haies sous des hangars. Si on les
élève en plein air, il faut donner à la partie
supérieure de la haie l'inclinaison d'un toit
et y disposer des paillassons destinés à tem-
pérer les effets de la pluie et du soleil.
Le moulage des briques à la machine leur
donne toute la consistance désirable; mais il
n'en est pas de même de la fabrication à la
main; celle-ci a besoin d'être suivie d'une
nouvelle opération, le rebattage, qui a de
tres-serieux inconvénients et constitue un
argument de plus en faveur de l'emploi des
machines. Un premier inconvénient , c'est
l'accroissement énorme de la main-d'œuvre,
car le rebattage est une opération longue et
délicate. Un autre inconvénient fort sérieux,
c'est que les dimensions de la brique, après
cette opération, sont réduites dans des pro-
portions incertaines; or, chacun sait que les
dimensions bien précises sont un des plus
grands avantages qu'offre ce genre de maté-
riaux. Pour rebattre les briques, l'ouvrier les
pose de champ sur un banc, successivement
sur chacune des tranches, les frappe bien
d'aplomb et de toutes ses forces et produit
ainsi des bourrelets saillants sur chacune des
deux faces les plus larges; il pose ensuite la
brique sur chacune de ces dernières faces et
frappe avec sa batte de façon à effacer le
bourrelet, mais en évitant den produire un
nouveau sur la tranche; il fait ensuite un
second rebattage, pour détruire les irrégula-
rités que le premier aurait produites; mais
cette seconde opération exige bien moins de
soins que la première. Il est presque inutile
de dire que cette opération donne lieu à d'é-
normes déchets. Pour les éviter, les adver-
saires des machines à mouler ont essayé d'in-
venter des machines à rebattre; toutes ont
pour but de soumettre la brique déjà sèche et
dure à une forte pression , qui serait exercée
bien plus efficacement sur la brique molle.
Les briques étant suffisamment sèches, le
moment est venu de les cuire. 11 existe, pour
la cuisson des briques, un procédé absolument
primitif et antiecunomique, qui est cependant
encore généralement suivi : c'est la cuisson
à l'air libre. Dans cette méthode, on construit
un fourneau en plein air pour chaque four-
née de briques. On établit d'abord une base
avec des briques courtes, très-solides, posées
de champ. Les foyers s'établissent à une hau-
teur de trois largeurs de brique, et on les
charge de menu Dois dès qu'ils sont posés.
On lait ensuite avec une nouvelle assise la
retombée de la voûte du foyer, et la cin-
quième assise ferme cette voûte. Au-dessus,
on dispose une couche de houille, puis une
sixième, une septième, quelquefois une hui-
tième et une neuvième assise, qui termine
la base du fourneau. Les parements de ce
fourneau sont soigneusement recouverts de
couches d'argile maigre, appliquées les unes
sur les autres à un jour d'intervalle. Au-des-
sus, on dispose des couches de briques crues
et de charbon, arrangées de façon que la
chaleur se distribue partout également et que
l'édifice ne s'écroule point par la combustion
de la houille.
Ce procédé, nous l'avons dit, est antiéco-
nomique, et l'on doit se hâter de substituer
partout les fours aux fourneaux mobiles.
Parmi les fours employés, les fours décou-
verts sont les moins bons et offrent plusieurs
des in ci des fourneaux. Ils se corn-
posent d'une construction rectangulaire en-
veloppée d'une chemise en maçonnerie de
mémo forme, dont elle est séparée par un
amas de matière isolante. Deux ou trois
foyers en forme de canaux sont établis dans
le sol enfermé par ces constructions et sur-
montés de voûtes à claire-voie. Les briques
crues sont posées de champ au-dessus de ces
voûtes et se croisent de taçon à donner li-
bre issue aux produits de la combustion. Il va
sans dire que la disposition des foyers ne per-
met pas de brûler de la houille dans ces fours.
Il faut ajouter que le travail y est nécessai-
rement interrompu par le détournement des
briques cuites.
On évite ces deux inconvénients au moyen
des fours dits continus. Un des [dus remar-
quables est le four circulaire de M. Hoffmann,
11 se compose d une galerie circulaire, divisée
en douze compartiments qu'on peut isoler à
volonté par des registres glissant dans des
coulisses. Une porte particulière met chaque
53
413
BRIS
compartiment en communication avec l'inté-
rieur. Une galerie plus intérieure, et concen-
trique avec la première, est mise en commu-
nication avec celle-ci et avec la cheminée,
?ui occupe le centre de la construction. Le
oyer est mobile et peut être établi dans cha-
que compartiment. Cette disposition ingé-
nieuse permet d'utiliser, pour cuire les bri-
gues crues, la chaleur des briques déjà cuites.
Dans ce but, on ouvre les portes des deux
compartiments où se trouvent les dernières
briques cuites, on ferme les communications
de ces compartiments avec la cheminée, on
ouvre leur communication avec le comparti-
ment où se trouvent les bi-îques crues, et qui
est pour lors en combustion, et l'on met ce
compartiment en communication avec la che-
minée; de cette façon, l'air extérieur, appelé
par la cheminée, passe sur les briques cuites,
se chauffe en les refroidissant, atteint en-
suite les briques crues, qu'il contribue à cuire,
et s'échappe par la cheminée. Quand la cuis-
son est complète pour ce compartiment, on
fait progresser le foyer, on isole le comparti-
ment en arrière et du côté de la cheminée, on
le met en communication avec l'extérieur et
le compartiment suivant, on ouvre la com-
munication de celui-ci avec la cheminée, et
l'on recommence pour chaque compartiment
la même série d'opérations. Dans le temps
nécessaire pour accomplir cette rotation, on
a détourné les briques refroidies et on les a
remplacées par des briques crues, de façon
qu'il n'y a ni interrupiion dans le travail ni
perte de calorique. La rotation complète,
quand la cuisson marche régulièrement, s'ef-
fectue en douze jours : un par compartiment.
— Fabrication des briques creuses. En de-
hors de la qualité de la matière, qui exige
une certaine attention à cause des usages
spéciaux qu'on demande aux briques creuses,
la fabrication de celles-ci n'offre guère de
particularité remarquable que dans le mou-
lage. A ce point de vue, les machines à bri-
ques creuses ressemblent beaucoup aux ma-
chines Clayton pour les briques ordinaires.
Seulement, les filières, au lieu de consister
en une simple ouverture rectangulaire d'une
section égale au prisme qui doit être découpé
en briques, sont percées de quatre ouvertures
principales donnant issue à autant de pris-
mes, et chaque prisme rencontre, dans son
épaisseur, autant d'obstacles rectangulaires
qu'on veut y ménager de canaux intérieurs.
A leur sortie, ces prismes sont découpés en
briques au moyen d'un archet que l'ouvrier
abaisse transversalement.
Les avantages des triques creuses sont
très-évidents; peut-être les a-t-on exagérés.
Leur résistance, très-supérieure, dit-on, à
celle des briques pleines, a besoin d*ètre dé-
montrée ; mais leur légèreté les rend très-
précieuses dans une foule de circonstances,
notamment dans la construction des cloisons
en porte-à-faux et des voûtes. L'exemple du
pont de l'Aima, à Paris, est des plus frap-
pants. Construit d'abord en pierre et chargé
de la chaussée, il céda sous le poids, non pas
au point de s'écrouler dans le fleuve, mais en
ébranlant un des piliers de manière à faire
craindre une chute prochaine. Sur l'avis des
architectes, on se hâta d'enlever la chaussée,
ou répara le pilier ébranlé, on remplaça les
arC8 en pierre par des arcs superposes en
briques creuses, on rétablit la chaussée, et le
pont, livré a la circulation, n'a plus subi de-
puis le moindre ébranlement.
Au point de vue de la solidité des voûtes
en brique, les expériences faites à la gare de
l'Ouest ne sont pas moins convaincantes. En
1852, les ing-ynieurs, ayant résolu d'établir
sur des voûtes la gare d'arrivée des voya-
geurs, et ayant besoin de ménager l'espace
en donnant à ces voûtes la moindre épais-
seur possible, songèrent aux briques creuses,
mai. ne voulurent pas tenter cette hardie
aventure sans s'être livrés à dos expériences
décisives. Ils construisirent, dans ce but, un
arceau do 6 mètres de portée, de 0m,5o de
Sèche et forme seulement de deux rangs de
briquet superposés. Dans ces conditions dé-
favorables, on fit supporter à l'arceau un
poids de 30,000 kilogrammes, et la flexion
produite ne fut que de û|n,0U. En transpor-
tant la charge sur un seul côté de l'arceau,
on produisit, avec un poids de 15,000 kilo-
grammes, une flexion de 0m,015, et l'arceau
ne céda que sous un poids de 17,800 kilo-
grammes. On réalisa alors le projet qui avait
motivé les expériences, et les voyageurs,
pendant plusieurs mois, ne se doutèrent pas
que la grande salle d'attente, où l'on recevait
des trains incisants, souvent complets, n'é-
tait M-[,arée de l'abîme que par une épaisseur
de 0^22, comblée par des briques légères,
toutes creusées de canaux d'un volume bien
supérieur aux espaces pleins. Aujourd'hui,
les nécessites du service ont fuit détourner
les trains de la gare des voyageurs, mais la
voûte n'a jamais donné lo moindre signe
d'ébrunicraent.
'BRIS s. m. — Encycl. On trouvera de
nouveaux détails sur le droit de bris au mot
DROIT) tome VI du Grand Dictionnaire,
page 1272.
UltlSACIER (Jean de), théologien français,
né ii Bloi . en 1603, mort dan i la même ville
>• B. il ''iii i ;i dan ; la Société de •)- tu .,
prof 6 isu dan i plu i coll< e ■, i m. | in-
eial en l'ur ii i , recteui du collège de Cler-
mont, .i Pari ''i distingua surtout par son
BRIS
zèle contre les jansénistes. Son Jansénisme
confondu (Paris, 1651, in-4°) fut censuré par
l'archevêque de Paris et réfuté par Arnauld.
8RISAC1ER (Jacques-Charles de), théolo-
fien français, mort en 1736. Il était supérieur
u séminaire des Missions étrangères, et il a
publié : Oraison funèbre de la duchesse d'Ai-
guillon (Paris, I675,in-40); Oraison funèbre de
Mademoiselle de Bouillon (Rouen, 1683,
in-40).
BR1SAC1ER (Nicolas de), théologien fran-
çais du xvme siècle, neveu du précédent. Il
a laissé : Oraison funèbre de Louise-Charlotte
de Châtillon, abbesse de Saint-Loup (Paris,
1711, in-40); Lettre à l'abbé général de Pré-
montré (1737).
BR1SJEUS, surnom de Bacchns, tiré du
promontoire de Brisa, dans l'Ile de Lesbos,
où il était adoré, ou de la nymphe Brisa,
une de ses nourrices.
* ' ItHISIIt VHHE (Edouard-Louis-Alexandre),
auteur dramatique. — Depuis 1863, M. Brise-
barre a fait représenter ou publié les pièces
suivantes : la Vache enragée, scènes de la vie
parisienne, en cinq actes et douze parties
(1865); les Rentiers, scènes de la vie bour-
geoise, en cinq actes (1867); le Danseur de
corde, opéra-comique en deux actes, musique
de Louis Abadie et de Villebichot (186'');
Vile S ai nt -Louis ,.drame en neuf actes (1868) ;
le Vengeur, drame national maritime en cinq
actes et dix tableaux (1868). Il est mort le
11 décembre 1871.
BRISE -COQUE s. m. (bri-ze-ko-ke). Chir.
Instrument inventé par HfUirteloup pour bri-
ser la coque de la pierre vésicale.
* BRISE-MOTTES s. m. — Ornith. Nom vul-
gaire du traquet motteux.
BRI SSE (baron Léon), gastronome français,
né à Guéménos (Bouches*du-Rhône) en 1813,
mort à Paris en 1876. Il commença par être
agent forestier, puis il vint se fixer à Paris.
Grand amateur de bonne chère, il fit de la
gastronomie une étude toute spéciale et il
attira sur lui l'attention, en 1866, en publiant
chaque jour, dans le journal la Liberté, le
menu du repas qu'il proposait au public de
faire le lendemain. Les menus du baron Brisse
occupèrent pendant un certain temps la cu-
riosité publique, et un restaurateur eut l'idée
de suivre chaque jour le programme culi-
naire du baron, devenu une des célébrités du
jour. Celui-ci proposa, au commencement de
1867, aux gourmets émérites d'assister à une
série de dîners qui devaient avoir lieu suc-
cessivement dans les meilleurs restaurants de
Paris, et dont le premier fut servi à la Mai-
son-Dorée. « Le but de nos réunions, ecri-
vait-il à ce sujet, n'est pas seulement d'ap-
précier les grands restaurateurs de Paris et
de constater la qualité des produits que cha-
cun est libre de soumettre à notre dégusta-
tion ; nous voulons également, la part faite à
toutes les exigences, déterminer comment, de
nos jours, une table doit se réglementer pour
être bien servie. Nous essayerons, et à plu-
sieurs reprises, tous les systèmes qui nous
paraîtront bons, et des décisions ne seront
prises qu'en parfaite connaissance de cause. ■
Pendant longtemps, le baron Brisse continua
à publier des menus dont il variait les formes ;
mais il finit par ne plus attirer l'attention. On
lui doit : les Trois cent soixante-cinq menus
du baron Brisse (1868, in-8°), plusieurs fois
réédité; Recettes à l'usage des ménages bour-
geois et des petits ménages (1868, in-12); la
Petite cuisine du baron Brisse (1870, in-18);
Cuisine en carême (1873, in-12).
* BRISSET (Pierre-Nicolas), peintre. — De-
puis 1847, il n'a exposé qu'un très-petit nom-
bre de tableaux et quelques portraits. M. Bris-
set a obtenu des médailles de 2« classe en
1847 et en 1855, et la croix d'honneur en
18C8. Nous citerons de lui un tableau reli-
gieux exposé eu 1855; Entrée de pêcheurs
dans une basilique (1865); Sic itur ad cœlum
(1868) ; les Deux sœurs de charité (1876). Il a
ensuite exécuté des travaux décoratifs dans
diverses églises, notamment à l'église de
Saint-Vincent-de-Paul.
BRISSOCARPE s. m. (bri-so-kar-pe — du
gr. bnssos, oursin ; karpos, fruit). Bot. Genre
de plantes, de la famille des ricciees. Il JSyn.
de CORSIN1E.
BRISSOÏDES s. m. pi. (bri-so-i-de — du
gr. bnssos, oursin ; eidos, aspect). Echin.
Genre d'échiuides, dont le. test est en forme
de cœur.
brisson (Marcoul), homme politique fran-
çais, ne a .Saint-Aiguan en 1740, mort à Blois
en 1803. Il fut députe a. l'Assemblée législa-
tive en 1792, puis à la Convention en 1792. Il
vota la mort de Louis XVI. Le Directoire le
nomma commissaire de son département. Il
fut ensuite juge au tribuual du Blois.
BRISSON (Eugène-Henri), homme politique
et publiciste français, n&à Bourges le 31 juil-
let 1835. U est le tils d'un avoue d'appel de
sa ville natale, un des plus fermes républi-
cains du département du Cher. Après d'excel-
lentes études au lycée de Bour-rs, il vint
faire son droit à Paris, et, en 1854, n'ayant
encore que dix-neuf ans, il fut., avec MM. Vn-
eherot, F. Morin, Pelle tun, liarni, Despois,
un des fondateurs de l'Avenir, le premier
journal républicain qui ait vu In jour au
quartier Latin. Son talent, oratoire commença
a su révéler dans les loges maçonniquus, ou
BRIS
il se fit admettre en 1850. En 1861, il devint
collaborateur de la Réforme littéraire et du
Phare de la Loire. En 1864, il entra dans la
rédaction du Temps, journal d'un républica-
nisme très-modéré; aussi le quitta-t-il, au
mois de mai 1869, pour l'Avenir national,
fondé par M. Peyrat, dont on connaît les opi-
nions républicaines nettement accentuées. Il
était lié déjà à cette époque avec MM. Chal-
lemel-Lacour et Gambetta, avec lesquels, en
1868, il avait créé et rédigé la Revue politi-
que, qui fut supprimée à la fin de l'année,
pour un des articles qu'il y avait publiés. Aux
élections complémentaires pour la députa-
tion, qui eurent lieu à Paris en 1869, M. Bris-
son se présenta comme candidat démocrati-
que pour la 4e circonscription de la Seine et,
au premier tour de scrutin, il obtint 6,148 voix
sur 29,015 votants. Au second tour, il se retira
devant M. Glais-Bizoin , qui avait obtenu un
plus grand nombre de suffrages. Après la révo-
lution du 4 septembre, le gouvernement de la
Défense nationale le nomma adjoint au maire
de Paris et, le 1er octobre, membre de la
commission d'enseignement communal et de
la commission de l'assistance publique. Le
31 octobre au soir, il signa avec MM. Dorian,
Scbœleher, Et. Arago, Eloquet et Hérisson,
l'affiche qui convoquait les électeurs pour la
nomination d'un conseil municipal; mais le
gouvernement ayant cru devoir désavouer
cette affiche, M. Brisson donna sa démission
d'adjoint, tout en conservant ses fonctions
dans les deux commissions que nous venons
de citer et où il rendit de véritables services.
Aux élections du 8 février 1871, M. Brisson
se présenta de nouveau devant les électeurs
de la Seine et obtint 115,594 suffrages sur
328,970 votants. Il alla siéger à l'extrême
gauche, qui le choisit pour son président. U
vota les lois constitutionnelles et déposa, le
13 septembre 1871, une proposition d'amnistie
pour tous les crimes ou délits politiques ; mais
la gauche dite modérée la repoussa comme
prématurée et inopportune, se réservant pro-
bablement de l'adopter lorsque tous ceux qui
en faisaient l'objet seraient morts jusqu'au
dernier.
M. Brisson s'est souvent fait entendre à la
Chambre, et son argumentation vigoureuse,
présentée dans un langage coloré, y produisait
un grand effet. Ainsi, c'est lui qui a fait adop-
ter par l'Assemblée la loi qui restituait au
conseil municipal de Paris le droit de voter
son budget extraordinaire, droit dont une loi
de l'Empire l'avait dépouillé. M. Brisson s'est
fait surtout remarquer lors de la discussion
de la loi Ernoul, tendant à conférer à la com-
mission de permanence le droit d'autoriser
la poursuite des délits d'offense commis con-
tre l'Assemblée nationale pendant la proro-
gation (séance du 23 juillet 1873). Ce jour-là,
même dans cette Assemblée élue « dans un
jour de malheur, » M. Brisson sut mettre les
rieurs de son coté. Nous croyons faire plaisir
à nos lecteurs en leur rappelant cet incident.
« M. le garde des sceaux, disait M. Brisson
à la tribune, dans la discussion de cette loi,
a parfaitement limité dans quelles propor-
tions les Chambres pourraient juger si elles
avaient été offensées; et il a ete parfaite-
ment entendu que l'initiative des poursuites
leur appartenait.
» Mais ce droit d'autorisation n'appartient
qu'à l'Assemblée délibérant d'une façon ple-
mère, et ne saurait être confié à une com-
mission de vingt-cinq membres, c'est-à-dire
livré à des délibérations hâtives, insuffisantes.
Vous demandez, il est vrai, l'abrogation de
l'article 2 de la loi de 1819; mais vous ne pou-
vezoublier que c'est une Assemblée souve
raine comme celle-ci qui a décidé que les dé-
libérations sur les poursuites devaient être
faites en assemblée générale.
■ Le seul contrôle auquel seraient soumises
les décisions de la commission de permanence
serait celui de l'opinion publique, et ce con-
trôle lui serait bien désagréable à mesure
qu'elle s'écarterait du vœu général
» Sous la Restauration, c'était tout autre
chose. On ne se contentait pas de tenir
compte de la minorité, mais on s'adressait à
l'opinion publique. Ou ue méprisait pas la
presse, alors.
» M. uii Dampiburk. C'était la Restaura-
tion.
■ M. Henri Brisson. J'espère que vous
voudrez bien vous souvenir de cette inter-
ruption, monsieur, et que vous ne voudrez
ras, en votant pour le projet de loi, détruire
œuvre de la Restauration. (Rires à gauche.)
a M. Dahirll. Rendez-nous le roi 1 (Rires
à gauche.)
» M. dk Vaulciiiku. Nous l'aurons I (Nou-
veaux rires a gauche. La droite applaudit.)
■ M. Hkmu Brisson. M. Dahirel me de-
mande de Lui rendre son roi. Si c'est à moi
qu'il s'adresse pour cela, il faut avouer qu'il
considère sa cause, comme bien désespérée.
(Kires et applaudissements a gauche.) »
On voit à quel point M. Brisson a la ri-
poste vive et heureuse.
Aux élections générales du mois d'uctobio
1871, il avait été nommé conseiller général
dans le canton de La Guerehe (Cher), par
1,361 suffrages contre 817 accordés a son
concurrent, M. le comte Jaubert, malgré tous
1rs efforts déployés par l'administration eu
faveur do ce dernier. A ce titre, il a rendu
d'éminents services au canton qui eut alors
la bonne inspiration de le choisir comme BOn
représentant depnrtemental. A peiue etait-il
BRIS
élu que, sur son rapport, le conseil général
adoptait un vœu favorable à la gratuité ab-
solue de l'enseignement et votait l'inscrip-
tion, pour la première fois, au budget dé-
partemental d'une somme assez importante
pour ce service. Grâce à ce vote, 46 commu-
nes de ce département purent jouir de la
gratuité absolue. En 1872, M. Brisson s'as-
sociait à un vœu pour l'instruction obliga-
toire ; en avril 1874, il fit porter à 28,000 francs
l'allocation départementale pour la gratuité.
Nous mentionnerons encore, entre autres ser-
vices rendus à son département par cet
homme qui fait tant d'honneur au parti ré-
publicain, l'établissement, voté sur son ini-
tiative, de deux chemins de fer d'intérêt lo*
cal. Malgré tous ces titres à la reconnais-
sance de ses électeurs, M. Brisson ne put
faire renouveler son mandat aux élections du
27 novembre 1874; l'ordre moral avait gan-
grené ce canton, comme tant d'autres d ail-
leurs.
Lors de la discussion en troisième lecture
de la fameuse loi sur la collation des grades
universitaires, M. Brisson fit entendre a l'As-
semblée nationale de sévères et éloquentes
paroles,
■ Cette loi, disait-il, est née de la collabo-
ration du parti libéral et de l'Eglise catholi-
que. Les libéraux professaient que la liberté
d'enseignement était un droit individuel et
primordial, comme la liberté de la parole et
de la conscience. Aussi demandaient-ils tout
d'abord la liberté des conférences et des
cours isolés.
» Mais l'Eglise voulait établir des corpora-
tions puissantes ou plutôt étendre sur un
nouveau domaine la domination de cette
grande corporation qui est l'Eglise elle-même.
■ Nous pouvions croire que les deux colla-
borateurs de la loi se seraient donné la main
dans la discussion; il n'en a rien été. Les al-
liés sont devenus des adversaires, et, dans
la lutte, c'est l'Eglise qui a triomphé.
t Elle a obtenu tout ce qu'elle voulait, tan-
dis que la liberté des conférences et des
cours était si bien traitée, qu'elle se trouve
aujourd'hui dans une condition pire que celle
qui lui était faite par la loi de 1868 sur les
réunions publiques.
• On dit que la liberté d'association existe
pour le parti libéral comme pour l'Eglise.
Singulière égalité I
» Pour achever de démontrer ce qu'elle
vaut, à tout ce qui a été dit déjà je n ajou-
terai que ceci : c'est que les libéraux, fils de
la Révolution française, habitués à considé-
rer les richesses comme le patrimoine invio-
lable des familles, ne peuvent lutter à armas
égales avec une Eglise dont les ministres,
sans famille, entraînés en dehors de l'idée de
cité, d'Etat, de nationalité même, regrettant
et attaquant notre droit successoral, peuvent
consacrer tout leur temps, tous leurs soins,
et jusqu'aux moyens de séduction que leur
donne leur ministère, à l'agrandissement, à
l'enrichissement de leur communauté.
» C'est à cette Eglise, armée de moyens si
puissants, si exceptionnels, que vous avez
cédé sur ces deux points : la personnalité ci-
vile et la collation des grades.
» Et pour dessaisir l'Etat de son droit de
conférer les grades, quels arguments a-t-on
fait valoir? Un seul : la liberté, non pas des
pères de famille, mais des fils de famille.
» Vous avez entendu le tableau que vous a
fait M. l'évêque d'Orléans de cette jeunesse
si admirablement douée qui ne refuse de
prendre des grades que parce qu'elle ne
trouve pas de professeurs et de méthodes à
sa convenance. Voilà donc des jeunes gens
qui citent au petit tribunal de leur paresse
les princes de la science, avaut de les avoir
entendus, et qui, plutôt que d'écouter leurs
leçons, préfèrent gaspiller leur jeunesse dans
des plaisirs souvent peu édifiants.
» Oui, c'est pour ceux-là qu'il faut créer
des universités libres, c'est pour ceux-là qu'il
faut dépouiller l'Université du droit de con-
férer des grades. Et le haut enseignement
doit être dirigé, non pas au profit de cette
jeunesse lettrée, avide de savoir, qui se
presse autour des chaires de nos professeurs,
mais pour l'agrément de cette autre jeunesse
qui, à l'âge où la passion de connaître en-
traîne les âmes, déserte volontairement toute
culture intellectuelle.
» ... On nous - sure qu'aujourd'hui l'Eglise
ferait certaines concessions. Nous le croyons;
c'est qu'elle a senti le frémissement de l'opi-
nion publique. Mais l'opinion publique est
avertie, et elle se demande si les dispositions
de ceux qui ont voté cette loi ne sont pas
plus redoutables encore que la loi même.
» ... Je n'insiste pas; je ne veux rien faire
qui puisse reculer ie terme déjà presque fixé
de vos travaux. Nous appelons de cette loi
au suffrage universel. Nous n'avons plus au-
jourd'hui d'autre souci que de rendre la pa-
role à la France et de hâter le moment où
les électeurs s'empresseront de prouver que
le cléricalisme ulti amontuin qui semble l'em-
porter ici, grâce à de regrettables faiblesses,
est en intime minorité dans la nation elle-
même. •
Aux élections du 20 février 1870, la candi-
dature fut offerte par lo comité radical du
X« arrondissement a M. Brisson, qui fut élu
a une ires-gr;lnde majorité, eu concurrence
avec M. Dubail, qui se disait républicain con-
servateur. Depuis, il a siège à l'exiién»)
gauche et vote l'amnistie pleine et entière.
BR1V
Nous croyons superflu d'énumérer ici ses au-
tres votes; il nous suffira de dire qu'ils ont
constamment été en parfaite harmonie avec
les plus honnêtes et les plus fermes doctrines
républicaines.
BRISSOMUS, un des fils de Priam.
* BRISTOL, ville et port d'Angleterre, au con-
fluent de la Froom avec l'A von; 182,552 hab.
BRITHOPE s. m. (bri-to-pe — du gr. bri-
thos, lourd; pou», pied). Zool. Animal fossile
indéterminé, dont on ne connaît qu'un frag-
ment d'humérus.
— Encycl. Cet humérus problématique a
été découvert dans les grès cuivreux de l'Ou*
rai, grès appartenant à l'étage des grès bi-
garres, et c'est ce qui constitue son principal
intérêt paléontologique, aucun débris de ver-
tébrés a respiration pulmonaire n'ayant été
jusque-là découvert dans ces terrains an-
ciens. Le fait serait plus curieux et plus si-
gnificatif encore s'il fallait, comme l'ont cru
certains naturalistes, reconnaître un mammi-
fère dans l'animal auquel a appartenu ce
fragment. On avait, en effet, reporté à un
éilenlé voisin des tatous le fragment dont il
s'agit; mais un examen attentif a amené
d'autres naturalistes à l'attribuer a un saurien
qu'ils comparent , un peu témérairement
peut-être, aux monitors actuels. Quoi qu'il
en soit, la découverte de l'humérus du bri-
thope n'est pas longtemps restée isolée; on
a trouvé dans les mêmes terrains un autre
fragment d'humérus, différent du premier,
ce qui l'a fait attribuer à une autre espèce,
mais qui pourrait, selon certains naturalistes,
appartenir à la même espèce et représenter
l'extrémité opposée du même os. Enfin, on
a trouvé, toujours dans les mêmes couches,
une dent, considérée par les uns comme une
dent de pachyderme et par d'autres comme
une dent de poisson ou de reptile. On peut
espérer que ces débris épars finiront par se
retrouver dans des conditions d'ensemble qui
ne laisseront aucun doute sur la nature de
l'animal ou des animaux auxquels ils appar-
tiennent et qui permettront peut-être d'inter-
préter les empreintes de pas observées dans
les grès cuivreux de l'Oural.
BR1TO, fils de la Terre. Il donna son nom
aux Bretons.
' BIUTOMARTIS, ancienne divinité Cre-
toise. — Deux mythes principaux se rappor-
tent à cette divinité. Dans l'un, Britomartis
est une nymphe de Gortyne , ville de Crète.
Fille de Jupiter et de Canné, fille d'Eubolus,
elle aime la solitude, les courses vagabondes,
la chasse, et elle est chérie de Diane. Pour-
suivie pendant neuf mois par Minos devenu
amoureux d'elle, elle tombe, en fuyant, dans
une rivière, où elle est prise dans des filets de
pêcheur. Selon certains mythologues, elle se
jette elle-iuème du haut «l'une montagne dans
la mer et est reçue également dans des filets.
Diane la sauve et en fait une déesse. Brito-
martis reçoit alors les honneurs divins en
Crète, sous le nom de Dictynna (gr. Sut-cuov,
filet) , et à Egine, où elle est appelée Aphœa. Le
second mythe la présente comme tille de Ju-
piter et de Carmé, mais cette dernière est fille
de Phénix. Britomartis est une nymphe phé-
nicienne qui a fait vœu de virginité. De Phè-
nicie, elle se rend à Argos, où elle est ac-
cueillie par les filles d'Erasinus, Byzé, Mé-
lité, Mœra et Anchiroé. De là, elle passe en
Céphallénie, où elle est révérée sous le nom
de Laphira; puis elle va en Crète, et, pour-
suivie par Miuos, elle se réfugie chez des pê-
cheurs, qui la cachent sous des filets. Un ma-
rinier la conduit de Crète en Egme ; mena-
cée de violence, elle s échappe de la barque
dans un bois sacré de l'Ile, entre dans un
temple de Diane et disparaît. Les Eginetes
lui élèvent un temple.
Ces deux légendes semblent avoir une ori-
gine orientale. Britomartis devait donc être
primitivement la divinité d'un peuple de ma-
rins et de pêcheurs, partant la déesse protec-
trice des ports, de la navigation, et le culte
de Diane semble avoir pris d'elle ces nouveaux
attributs quand il se confondit avec te sien.
Les temples de Britomartis, comme d'ailleurs
ceux de Diane, étaient ordinairement situés
sur les bords de la mer. Enfin, comme Diane,
Britomartis a ete identifiée avec Hécate.
BRITOV1US, un des surnoms de Mars.
BRIUS s. m. (bri-uss). Entom. Genre d'in-
sectes coléoptères, de la famille des eurcu-
lionides, réuni aujourd'hui au genre baryuote.
'BRIVE ou BRIVE LA-GA1I I Altm:, ville
de France (Correze), ch.-l. d'arroiid.,a 26 ki-
lom. de Tulle, par la voie ferrée, entre le che-
min de fer et la rive gauche de la Correze ;
pop. aggl., 8,016 hab. — pop. tôt., 10,765 hab.
L'arroud. comprend 10 cantons, 98 communes,
111,459 hab. Blanchisserie de cire, fabrique
de cierges, huile de noix. Filature de coton,
élève de vers à soie; fabrication de papier-
paille, cabas, tresses et tapis de paille, cha-
pellerie de feutre. Exploitation considéra*
ble d'ardoises , meules de moulin , minerais,
bois de construction et de chauffage. Com-
merce de truffes , dindes truffées , fruits,
champignons en conserve, vins communs,
bestiaux, laine, porcs, volailles et légumes;
moutarde violette tres-estimée.
Brive existait déjà avant la domination ro-
maine et portait le nom gaulois de Briva
(pont). Constituée en commune des le xn° siè-
cle, elle fut prise et reprise par les Anglais au
BROG
xive siècle et saccagée par les protestants en
1577. Les boulevards plantés d'arbres qui en-
tourent la ville lui donnent extérieurement
un aspect agréable ; malheureusement, à l'in-
térieur, les rues sont étroites et mal bâties.
• ItltlX, bourg de France (Manche), cant.,
arrond. et à 11 kilom. de Valognes; pop.
aggl., 1,532 hab. — pop. tôt., 3,622 hab.
BROCA (Paul), chirurgien français, né à
Sainte-Foy-la-Graude (Gironde) en 1824. Il
a été successivement nommé professeur de
pathologie chirurgicale à la Faculté de mé-
decine de Paris , chirurgieu des hôpitaux
Saint-Antoine et de la Pitié, professeur au
laboratoire d'anthropologie des hautes études.
Il est l'un des chefs de l'école anthropologi-
que moderne. Depuis la fondation de la So-
ciété d'anthropologie en 1859, il est secré-
taire général de cette Société, et l'Institut an-
thropologique, fondé en 1876, le compte parmi
ses principaux professeurs. Il est membre de
l'Académie de médecine depuis 1866. On lui
doit les ouvrages suivants : De l'étrangle-
ment dans les hernies abdominales, thèse d'a-
grégation (1853, in-8°) ; Des anévrismes et de
leur traitement (1856, in-8°); Etudes sur les
animaux ressuscitant (1860, in-8°) ; Recher-
ches sur l'hybridité animale en général et sur
l'hybridité humaine en particulier (1SC0,
in-8°); Instructions générales pour les re-
cherches anthropologiques (lS6S,\n-i0) ; Traité
des tumeurs (1865-1869, 2 vol. in-8<>); Mémoi-
res sur les caractères physiques de l'homme
préhistorique et sur les ossements des Eyzies
(1869, in-8°);l'Ortfre des primates (1870, in -80);
Mémoires d'anthropologie (1^71-1875, 2 vol.
in-8°); Sur l'origine et la répartition de ta
langue basque (1875, in-8°) ; Instructions cra-
niologiques et craniomé triques (1875, in -8°).
M. Broca a, en outre, collaboré au grand At-
las d'anatomie descriptive du corps humain de
MM. Beau et Bonamy, et fourni des articles
spéciaux à divers recueils.
* BROCART s. m. — Moll. Brocart de soie%
Nom vulgaire du cône géographique.
BROCCH1C s. f. (bro-kî — de Brocchi, na-
tur. ital.). Bot. Genre de plantes, de la fa-
mille des composées, comprenant des espèces
africaines.
BROCCHINIE s. f. (bro-ki-nl — de Brocchi,
natur. ital,). Bot. Genre de plantes, de la fa-
mille des broméliacées, voisin du genre pit-
cairuie, et comprenant une seule espèce, qui
croît au Brésil.
* BROCKHAGS (Henri), imprimeur et édi-
teur allemand. — Il est mort à Leipzig en
novembre 1874.
* BROCKH AUS (Hermann), orientaliste alle-
mand.— Il est mort à Leipzig en janvier 1877.
BRODAME s. m. (bro-da-me). Ichthyol.
Syn. d'ASPiDOPHORE,
BRODER1C (Etienne). La biographie de
cet homme d'Etat et prélat hongrois a été
donnée par erreur, dans nos premiers tira-
ges, sous le nom de Broderie.
* BRODERIE s. f. — Erpét. Espèce de boa.
BRODURE s. f. (bro-du-re). S'est dit pour
BRODERIE.
* BRODY, ville de l'Autriche-Hongrie (Ga-
Iicie), près de la frontière russe ; 24,000 hab-,
dont 18,000 juifs.
* BROGLIE, bourg de France (Eure), ch.-l.
de cant., arrond. et à 12 kilom. de Bernay,
au pied d'uue colline boisée, sur la Charen-
tonne'; pop. aggl., 974 hab. — pop. tôt.,
1,176 hab. Filatures de lin, moulins à blé
et à tan; tanneries, fabrique de cierges.
* BROGLIE (Achille-Charles-Léonce-Vic-
tor, duc DK), homme d'Etat français. — Il
est mort le 25 février 1870. Le duc de
Broglie a laissé un ouvrage d'histoire et de
politique, qui fut publié seulement après sa
mort, et où sont exposées ses Vues sur le
gouvernement de la France (1870, in-8u).
L'auteur avait l'habitude de faire lithogra-
phier tout ce qu'il écrivait. Il en tirait quel-
ques exemplaires pour son usage particulier.
Le livre fut confisqué avant de paraître. Co-
tait sous le second Empire. En vain le duc
de Broglie revendiqua-t-il un travail qui ,
n'ayant pas reçu de publicité, ne pouvait être
l'objet d'aucune poursuite, et qui, n'étant pas
condamné, ne devait pas rester saisi. Après
plusieurs années de réclamations légales,
mais inutiles, l'arbitraire étant devenu d'un
exercice moins aisé, le gouvernement dut se
résoudre à résumer le manuscrit ou à le dé-
férer aux tribunaux. C'est à ce dernier parti
qu'il sembla s'arrêter. Le duc de Broglie fut
appelé devant le juge d'instruction pour se
justifier d'un délit qui n'existnit pas. Espe-
rait-on l'intimider dans ses réclamations par
la menace d'une poursuite? Peut-être. Mais
il paraît qu'il intimida lui-même la poursuite
en ne l'acceptant que devant des juges qu'on
n'était sans doute pas disposé à lui donner.
Le duc de Broglie était grand-croix de la
Légion d'honneur, et la législation impériale,
que le gouvernement ne pouvait pas mécon-
naître, accordait a ces grands dignitaires le
privilège d'être juyes par la haute cour. Il
refusa donc de repoudre au ju^e d'instruc-
tion, et il demanda que la haute cour fût
convoquée pour l'entendre. La haute cour ne
fut pas convoquée, et le gouvernement se
décida à rendre un manuscrit qui, n'étant pas
condamné, ne pouvait pas être séquestré plus
BROG
longtemps. Restitué, ce livra ne fut imprimé
que trois mois après la mort de son auteur.
Le duc de Broglie a fourni à la Revue fran-
çaise de 1828 et à divers recueils périodiques,
plusieurs travaux relatifs à la Législation, à
usatioo administrative, à la philosophie
et à la littérature. Nous citerons ceux qu'il a
écrits sur le Droit de punir, sur la Peine de
mort, sur les Peines incarnantes, et son traité
sur l'Existence de l'âme, où il a entrepris de
réfuter la thèse contraire, que soutenait
Broussais dans son célèbre ouvrage, De l'ir-
ritation et de la folie, Enfiu, on a encore de
lui : Sur Othello traduit en vers français par
M. Alfred de Vigny, et sur l'état de l'art
dramatique en France en 1830 (1852, in-8») ;
Discours de Af. le duc de Broglie, prononcé à
sa réception à l'Académie française (1856,
in -8°); Ecrits et discours de AI. te duc de
Broglie (1863, 3 vol. in-8°).
* BROGLIE (Jacques-Victor-Albert, prince,
puis duc Dii), homme politique français, ne à
Paris en 1821. — Fils de l'ancien ministre de
Louis-Philippe et petit-fils de M™e de Staël,
le duc Albert de Broglie fut élevé au milieu
de cette coterie académique qui pe*se que
nul ne saurait prétendre à s'occuper des af-
faires de son pays s'il n'est duc ou comte, de
fraîche ou vieille date, académicien ou pos-
sesseur de 60,000 livres de rente. Du vivant
de son père, il portait le titre de prince (du
Saint-Empire romain).
Vers la fin du gouvernement de Louis-
Philippe, le prince du Saint-Empire se desti-
nait aladiplomatie, et sa nomination comme
secrétaire d'ambassade était déjà signée, lors-
que le peuple renversa Louis-Philippe et, du
même coup, obligea l'aspirant diplomate à
rester dans la vie privée. Il se consola de
cette mésaventure en entrant dans la Revue
des Deux-Mondes, où, pour prouver sans
doute qu'il eût fait un excellent ambassa-
deur, il publia une étude sur la politique
étrangère. Dans ce morceau, complètement
oublie depuis fort longtemps, M. de Bioglie
disait son fait à la République, qu'il qualifiait
de catastrophe, et faisait du gouvernement
nouveau les plus violentes critiques.
Tandis q le le duc exhalait sa bile dans des
feuilles plus ou moins lues et se consolait, par
des épigrammes inoffensives, de sa mauvaise
chance, la République de 1848, faite par des
hommes qui n avaient que peu de confiance
en sa durée, et rapidement tombée aux mains
des réactionnaires de toute nuance, marchait
à sa ruine. Vers 1850, M. de Broglie reprit
courage et put espérer que ses amis, ou du
moins ceux de son père, songeraient à lui.
Le coup d'Etat détruisit ses espérances et le
rejeta, une fois encore, dans l'opposition.
Sous le gouvernement impérial, M. de Bro-
glie continua dans les salons orléanistes cette
opposition anodine dont se souciait fort peu
l'auteur du coup d'Etat.
Vers 1863, le duc de Broglie, de concert
avec MM. Thiers, Dufaure, buffet, Talhouet,
Daru, Deeaze et autres, organisa cette fa-
meuse Union libérale, dans laquelle ils rê-
vaient d'englober tous les adversaires de
l'Empire. Cette coalition porta quelques fruits
et, lors des élections de 1869, on vit arriver
au Corps législatif bon nombre d'opposants
dont la nomination était due aux efiorts de
l'Union libérale. M. de Broglie, qui s'était
présenté dans le département de l'Eure,
échoua devant le candidat officiel. Dans sa
profession de foi, il déclarait qu'il « n'était
point animé d'une hostilité systématique
contre les pouvoirs existants, mais qu'il était
tout dévoué aux principes de 89. »
Avant d'arriver à l'époque où M. de Bro-
glie commence à jouer un rôle politique qui
le met sérieusement en vue, dirons qu'il lut
nommé académicien en 1862. Elu en rempla-
cement du Père Lacordaire, il dut son fau-
teuil à son nom beaucoup plus qu'à ses écrits.
Son bagage littéraire était assez mince; quel-
ques articles à la Revue des Deux-Mondes,
au Correspondant, et une histoire, restée ina-
chevée , de l'Eglise et l'empire romain au
ive siècte, constituaient les seuls titres de
M. de Broglie.
C'est en 1871 que commence, à proprement
parler, la carrière politique de M. de Broglie.
Aux élections du 8 février de cette année, il
fut nommé député par le département de
l'Eure, qui lui donna 45,000 voix. Le duc n'a-
vait pas fait de profession de foi et avait été
porté sur la liste conservatrice. On sait com-
ment se firent ces élections, sans discussion
et SOUS la pression des armées prussiennes.
D'ailleurs, le département qui envoya M. de
Broglie à la Chambre était en majorité bona-
partiste. A peine arrivé à Versailles, M. de
liro-lie fut nomme par M. Thiers, devenu
chef du pouvoir executif, ambassadeur à
Londres (19 février). Lorsqu'il se rendit à
son poste, il reçut de lord G i an ville, prési-
dent de la conférence réunie à Londres pour
reviser le traite de Pans (1850), le |>lu^ bien-
veillant accueil. Il signa, comme ambassa-
deur, le nouveau traite le 13 mars 1871, ;q>i«s
avoir déclare, au nom 'le son gouvernement,
qu'il n'avait aucune opposition à faire à ce
traité, puisque la Porte eu acceptait la te-
neur. Le duc de Broglie, comme boi nombre
de nos diplomates do cette époque, quittait
fréquemment son poste pour se rendre à Ver-
sailles, où il ne se privait point d'attaquer le
gouvernement qu'il représentait a l'étranger.
Cette conduite singulière, et qui, sens un gou-
BROG
419
vernemeni plus ferme, eût nécessairement
la révocation du fonctionnaire, valut
au duc de Broglie les critiques de la presse
française et celles de la presse anglaise.
Au mois d'août 1871, il vint à Versailles
pour y combattre la proposition Rivet, qui
statuait que les pouvoirs de M. Thiers se-
raient prorogés de trois ans et, en tout cas,
liés à ceux de l'Assemblée. Au mois de dé-
cembre de la même année, il prit la parole à
la Chambre en faveur des princes d'Orléans,
et il réclama leur admission au nom du droit
des électeurs et de la souveraineté nationale..
Cependant, les fréquents séjours faits à
Versailles par l'ambassadeur de Londres ne
suffisaient point à lui permettre de conduire
les intrigues qu'il nouait contre M. Thiers.
D'autre part, le chef du pouvoir executif
montrait quelque impatience de voir parmi
ses adversaires un homme qu'il croyait avoir,
sinon gagné, au moins apaisé eu lui donnani
le plus important et le mieux payé de tous
les postes diplomatiques. M. de Broglie donna
donc sa démission, qui fut acceptée. Quel-
ques semaines plus tard, il organisait, de
concert avec M. Saint-Marc Girardin, la fa-
meuse manifestation des ■ bonnets à poil. ■
Flanqués du général Changarnier, ils se ren-
dirent chez le président de la République et
lui déclarèrent qu'il ne pouvait désormais
compter sur l'appui de la droite que s'il se
décidait à gouverner dans un sens résolu-
ment conservateur. M. Thiers fit aux envoyés
de la droite une réponse qui les exaspéra, et
ils sortirent de l'entrevue plus que jamais
décidés à le renverser.
A la réouverture de la Chambre (il no-
vembre 1872), M. Thiers lut à la tribune un
message dans lequel il demandait la procla-
mation de la République. La guerre était of-
ficiellement déclarée. M. de Broglie poussa
M. Changarnier à interpeller le gouverne-
ment à propos d'un discours prononcé par
Gambetta à Grenoble, discours dans lequel
le chef du parti démocratique exprimait, sur
le compte de l'Assemblée de 1871, l'opinion
de l'immense majorité des Français. M. de
Broglie prit part à ce débat, et, sentant bien
que l'intervention de Gambetta pouvait mettre
M. Thiers en minorité, il le provoqua direc-
tement. Le chef de la gauche garda le si-
lence. Toutefois, le vote intervenu fut nul par
le fait de nombreuses abstentions. M. Thiers
allait donner sa démission; ses amis l'en em-
pêchèrent, et l'arrivée au pouvoir du duc de
Broglie fut reculée de quelques mois.
La commission des Trente, dont M. de
Broglie devait être le rapporteur, fut nom-
mée le 5 décembre 1872. Elle avait pour
objet de présenter des projets de loi sur les
attributions des pouvoirs publics et sur la
responsabilité ministérielle. Nous passons sur
les discussions interminables qui eurent lieu
dans cette commission, exclusivement com-
posée de réactionnaires. Les projets les plus
insensés y furent exposés le plus sérieuse-
ment du monde, et M. de Broglie fut nommé
rapporteur. Il déposa son travail dans la
séance du 21 février 1873. L'exposé des mo-
tifs était suivi du proiet de loi suivant, que
la commission avait adopte, et dont la rédac-
tion était due en grande partie à M. de Broglie :
c L'Assemblée nationale,
» Réservant dans son intégrité le pouvoir
constituant qui lui appartient, mais voulant
apporter des améliorations aux attributions
des pouvoirs publics,
a Décrète :
» Article premier. L'article 1er de la loi du
31 août 1871 est modifié ainsi qu'il suit :
• Le président de la Republique commu-
nique avec l'Assemblée par des messages qui,
à 1 exception de ceux par Lesquels s'ouvrent
les sessions, sont lus à la tribune par un mi-
nistre. Néanmoins, il sera entendu par l'As-
semblée dans la discussion des lois, lorsqu'il
le jugera nécessaire, et après l'avoir infor-
mée de son intention par un message.
» La discussion à I occasion de laquelle le
président de la République veut prendre la
parole est suspendue après la réception du
message, et le président sera entendu le len-
demain, à moins qu'un vole spécial ne décide
qu'il le sera le même jour. La séance est le-
vée après qu'il a ete entendu, et la discussion
n'est reprise qu'à une séance ultérieure. La
délibération a lieu hors la présence du prési-
dent de la République.
» Art. 2. Le président de la République pro-
mulgue les lois déclarées urgentes dans les
trois jours, et les lois non urgentes, dans le
mois, après le vole de l'Assemblée.
■Dana le délai de trois jours, lorsqu'il s'agira
d'une loi non .soumise à trois lectures, le pré-
sident de la République aura le droit de de-
mander, par un message motivé, une nouvelle
délibération.
■ Pour les lois soumises à la formalité des
trois lectures, le président de la Republique
aura le droit, après la seconde, de demander
que la mise à 1 ordre du jour pour la troi-
sième délibération ne soit fixée qu'après le
délai de deux mois.
■ Art. 3. Les interpellations ne peuvent
être adressées qu'aux ministres, et non au
président de la République.
* Lorsque les interpellations adressées aux
ministres ou les pétitions envoyées à l'As-
semblée se rapportent aux affaires extérieu-
res, le président de la République aura le
droit d'être entendu.
420
BROG
» Lorsque ces Interpellations ou ces péti-
tions auront trait à la politique intérieure, les
ministres répondront seuls des actes qui les
concernent. Néanmoins, si, par une délibéra-
tion spéciale, communiquée à l'Assemblée
avant l'ouverture de la discussion par le vice-
président du conseil des ministres, le conseil
déclare que les questions soulevées se ratta-
chent à la politique générale du gouverne-
ment et engagent ainsi la responsabilité du
président de la République, le président aura
le droit d'être entendu, dans les formes déter-
minées par l'article 1er.
• Après avoir entendu le vice -président
du conseil, l'Assemblée fixe le jour de la dis-
cussion.
• Art. 4. L'Assemblée nationale ne se sépa-
rera pas avant d'avoir statué :
» 1° Sur l'organisation et le mode de trans-
mission des pouvoirs législatif et exécutif;
» 2° Sur la création et les attributions d'une
seconde Chambre, ne devaut entrer en fonc-
tion qu'après la séparation de l'Assemblée
tctuelle ;
» 3° Sur la loi électorale.
» Le gouvernement soumettra à l'Assem-
blée des projets de loi sur les objets ci-dessus
énumérés. ■
La loi que nous venons de citer mettait
obstacle à l'intervention de M. Thiers dans
les débats qui s'ouvraient à la Chambre. Cela
ne parut point suffisant aux. meneurs de la
coalition monarchique, et, le 19 mai 1873,
jour de la rentrée des Chambres, il devint
évident que les monarchistes allaient donner
l'assaut au pouvoir. Un comité de six mem-
bres, à la tête duquel figurait le duc de Bro-
glie, fut chargé de dresser le plan de bataille.
On avait recruté des adhérents un peu par-
tout, et la phalange se composait de légiti-
mistes , d'orléanistes , de bonapartistes et
même de républicains de la nuance Target.
M. Thiers ayant, sur ces entrefaîtes, mo-
difié la composition de son ministère et re-
cruté ses collaborateurs exclusivement sur
les bancs du centre gauche, on résolut d'in-
terpeller le pouvoir sur cette modification et
sur la politique intérieure. M. de Broglie fut
chargé de développer l'interpellation et de
réclamer, dans l'intérêt de ce qu'il appelait
le rétablissement de l'ordre moral, une poli-
tique résolument conservatrice. Il s'acquitta
de cette tâche à la satisfaction des 300 si-
gnataires de l'interpellation. Il parla du péril
que faisaient courir à la société les doctrines
radicales; il dénonça plusieurs de ses collè-
gues à la vengeance de l'Assemblée et finit
en déclarant que le pouvoir ne devait plus
compter sur l'appui des signataires de l'in-
terpellation s'il continuait à s'appuyer sur le
parti radical.
Le ministre de la justice, M. Dufaure, se
chargea de répondre à M. de Broglie. Il pro-
digua les injures au parti républicain avancé,
sans pouvoir attendrir des adversaires déci-
dés à en finir avec un gouvenement qu'ils ne
trouvaient pas suffisamment réactionnaire.
On réclamait la clôture, et déjà M. de Bro-
glie savourait son triomphe, lorsque le pré-
sident de l'Assemblée, M. Buffet, ancien mi-
nistre de l'Empire, donna lecture d'un mes-
sage de M. Thiers, qui demandait à être
entendu. La séance lut levée et le débat
renvoyé au lendemain matin. M. Thiers, sen-
tant sa situation perdue, fut très-dur pour la
majorité. La séance de l'après-midi fut rem-
plie par un discours de M. Casimir Périer et
par la fameuse déclaration Target, qui valut
a son auteur, quelques jours plus tard, un
poste diplomatique à La Haye. La séance se
termina par le vote de l'ordre du jour Ernoul,
qui contenait un blâme a l'adresse du pou-
voir et qui réunit 16 voix de majorité.
M. Thiers donna sa démission, qui fut accep-
tée dans la séance du soir. Le maréchal
Mac-Mahon, proposé par M. de Broglie et ac-
cepté par les coalisés, fut nommé président
de la République par 390 voix.
Le lendemain, M. de Broglie était chargé
de la formation d'un cabinet. Il prit pour lui
le portefeuille des affaires étrangères, avec
la vice-présidence du conseil, etchoisitcomme
collègues MM. Batbie, Ernoul, Beulé, toute
lu fine fleur de la réaction.
Le jour même de son arrivée au pouvoir,
le nouveau ministre des affaires étrangères
> une circulaire aux agents diploma-
tiques désormais placés sous ses ordres.
Cette pièce vaut la peine d'être citée; la
Toici :
■ Versailles, le 28 mai 1873.
■ Monsieur, vous avez été informé que, par
un décret du 34 mai dernier, l'Assemblée na-
lionale a accepté la démission de M. Thiers,
|n Ident de la République, et a désigné,
pour le remplacer dans cette dignité, M. le
maréchal de Mac-Mahon, duc de Magenta.
Je sais déjà avec quel respect et quelle ap-
probation unanimes a été accueilli partout le
nom «lu nouveau président! L'éclat de ses
Services, l'intégrité de son caractère rappe-
laient naturellement a ce* hautes fonctions.
Jo crois cependant necessairo de vou
quer brièvement la portée di événements
qui ont amené ce changement dans la per-
b ie du dôno italre du pouvoir i uprême. Le
différend qui s'est élevé entre la majorité de
l'Assemblée nationale et M. Thiers n'a porté
sur aucun point relatif ii la politique étran-
gère. Vous pouvez vous souvenir que, pen-
dant le cours dos deux années qui viennent de
BROG
s'écouler, la conduite adoptée par M. Thiers
pour rétablir nos rapports avec les puissances
étrangères après les désastres de 1870 n'a
fait 1 objet d'aucun débat dans l'Assemblée.
Des votes nombreux, au contraire, ont ap-
prouvé les efforts qu'a faits avec succès cet
homme d'Etat illustre pour effacer la trace
de nos malheurs et rendre à la France sa
pleine indépendance nationale. Le nouveau
président, dans son message que les jour-
naux vous ont fait connaître, rend a cet
égard, vous l'aurez remarqué, pleine justice
à son prédécesseur.
» Vous n'avez donc rien à changer aux in-
structions que vous avez reçues du dernier
gouvernement; je les développerai quand
l'occasion s'en présentera, d'après les événe-
ments et les renseignements que vous m'au-
rez transrois-vous même; mais, en attendant,
vous devez rester fidèle à la ligne qui vous
a été tracée.
■ C'est sur la politique intérieure unique-
ment que le président et l'Assemblée sont en-
trés en dissentiment. La majorité de l'Assem-
blée nationale a pensé qu'une résistance
énergique devait être opposée aux progrès
de 1 esprit révolutionnaire, attesté par les
derniers résultats électoraux , et n'a pas
trouvé que le cabinet formé par le président,
à la suite de ces élections, présentât toutes
les garanties qu'elle désirait à ce point de
vue essentiellement conservateur. Un ordre
du jour qui exprimait cette pensée a été
adopté, et, les ministres ayant donné leur dé-
mission , le président n'a pas cru pouvoir
changer sa ligne de conduite et les a suivis
dans leur retraite.
■ Le nouveau gouvernement, se confor-
mant à son origine, suivra donc une politique
résolument conservatrice, c'est-à-dire pacifi-
que au dehors et modérée au dedans. Oppo-
sant une sévérité inflexible à tomes les ten-
tatives que ferait le parti révolutionnaire
pour étendre son influence par des voies illé-
gales, il ne sortira pas lui-même de la léga-
lité la plus stricte. Aucune réaction n est
inéditée et ne sera tentée contre les institu-
tions existantes; les lois constitutionnelles
présentées par nos prédécesseurs restent sou-
mises au jugement de l'Assemblée, qui tran-
chera seule, quand elle le jugera convenable,
la question suprême de la forme du gouver-
nement.
* En expliquant ainsi, suivant la réalité
des faits, le sens de cet important événement,
vous ne manquerez pas de faire remarquer
que la question débattue à l'Assemblée natio-
nale intéressait non-seulement le repos de la
France, mais celui de toutes les nations. Ce
n'est pas en France seulement que l'esprit
révolutionnaire conspire contre la paix pu-
blique et contre les bases mêmes de l'ordre
social. Aucune nation de l'Europe n'est
exempte de ce mal, et toutes ont un égal in-
térêt à le voir réprimer. La situation de la
France et l'action qu'e'le exerce sur l'Europe
et sur le monde renaraient le triomphe du
parti révolutionnaire dans notre patrie plus
grave que partout ailleurs, et la cause de la
société française est celle de la civilisation
tout entière.
■ Ces considérations doivent servir de règle
au langage que vous tiendrez au sujet des
derniers événements, et vous vous efforcerez
de les faire apprécier au gouvernement au-
près duquel vous êtes accrédité.
» Agréez, etc.
■ Signé : de Broglie. »
Quelques jours après le 24 mai, le duc de
Broglie procéda au remaniement de l'admi-
nistration. M. Beulé, qui n'était que son
homme de paille, révoqua un grand nombre
de préfets, sous-préfets et secrétaires géné-
raux nommés par M. Thiers, et peupla l'ad-
ministration de légitimistes, de bonapartistes
et d'orléanistes. Les journaux républicains ou
même libéraux furent suspendus ou suppri-
més en vertu des pouvoirs que donnait l'état
de siège.
Le 20 novembre 1873, M. de Broglie, qui
naguère avait voté contre la loi des maires
présentée par M. Thiers, sous prétexte que
cette loi ne faisait point la part assez large
aux conseils municipaux dans la nomination
des maires, M. de Broglie, disons-nous, dé-
posa un projet de loi qui attribuait exclusi-
vement au pouvoir exécutif ou à ses agents,
les préfets, la nomination des maires. La loi
fut votée, et, quelques jours après (22 jan-
vier 1874), M. de Broglie, devenu ministre de
l'intérieur (26 novembre 1873), en remplace-
ment de M. Beulé, adressait aux préfets une
circulaire dans laquelle il leur recommandait
d'épurer soigneusement les municipalités* A
la suite de cette circulaire, et pendant plus
d'un mois, les colonnes de l'Officiel furent
encombrées de révocations de maires. Les
bonapartistes, dont M. de Broglie ne cessa
jamais d'être l'allié, eurent la plus large part
dans la distribution des mairies.
Au moment où se tramait la conspiration
des fusionnistes(aoûtà novembre 1873), le mi-
nistre de l'intérieur favorisa officiellement
les projets des conspirateurs; mais il est per-
mis de penser qu'il ne croyait pointa leur suc-
cès et que M. de Broglie riait sous cape de
l'échec certain qui les attendait. Lorsque tout
espoir fut perdu pour les fusionnistes. il pu-
rut désespéré, et, toujours pour sauver l'oruVo
Social des périls qui le menaçaient, il de-
manda et obtint la prorogation pour sept ans
EROG
des pouvoirs du maréchal (20 novembre 1873).
C'est à cette date qu'il quitta le ministère des
affaires étrangères, où il fut remplacé par
M. Decaze ; il prit le portefeuille de M. Beulé,
qui put ainsi retourner à ses travaux archéo-
logiques.
Cependant les légitimistes ne pouvaient
pardonner au duc de Broglie de leur avoir
arraché le vote du septennat. En effet, dans
la pensée des hommes politiques de ce parti,
la prorogation des pouvoirs du maréchal n'é-
tait qu'une mesure destinée à leur laisser le
temps d'amener leur « roy ■ à transiger avec
les principes de la société moderne. Ils n'en-
tendaient pas que, les difficultés tranchées,
on pût leur opposer le septennat. Le duc de
Broglie, qui avait constamment entretenu les
espérances des légitimistes, sans toutefois
s'engager d'une manière formelle , crut le
moment venu, après l'échec de la fusion, de
démasquer ses batteries. Il parla de l'enga-
gement pris avec le maréchal et avec le pays
le 20 novembre 1873 et demanda à sa majo-
rité de constituer les pouvoirs publics. Le
28 mars 1874, il se rendit à la commission des
Trente pour y exprimer la pensée du cabinet
sur l'organisation d'une seconde Chambre.
Dans cette séance, il fit les plus larges avan-
ces à la droite, lui parla de créer une Cham-
bre de résistance et des précautions qu'on
pourrait prendre pour assurer la majorité
aux groupes conservateurs. En dépit de tout
cela, il était évident que les légitimistes l'a-
bandonnaient et que celte majorité, mainte-
nue compacte au prix des plus grands efforts,
allait se briser.
Le 15 mai 1874, M. de Broglie donna lec-
ture à la Chambre de son projet d'organisa-
tion du « grand conseil. • Pendant cette lec-
ture, la gauche riait des dispositions byzan-
tines qu'il renfermait; l'extrême droite gar-
dait un silence glacial et, par cette attitude,
indiquait son intention de ne point aider
M. de Broglie à constituer un pouvoir qui
fermait la porte à son prince.
Le 16, le ministre de l'intérieur demanda
la mise à l'ordre du jour de la loi électorale
politique; il fut battu par 381 voix contre
317. Toute l'extrême droite avait voté contre
lui. Il se vit donc obligé de quitter le pou-
voir et reprit sa place au centre droit, où il
a constamment voté dans le sens le plus réac-
tionnaire. Il s'est pourtant décidé à voter la
constitution du 25 février 1875, afin, sans
doute, de ne point se rendre impossible dans
les nouvelles élections qui se préparaient.
Quand vinrent, au Sénat, les élections des
75 sénateurs inamovibles (fin décembre 1875),
M. de Broglie posa sa candidature; mais les
légitimistes, qu'il avait si longtemps dupés,
refusèrent de voter pour lui, et il échoua.
Il se présenta aux électeurs sénatoriaux de
l'Eure et fut élu au second tour, grâce à
l'appui des bonapartistes. Il était naturel,
d'ailleurs, que celui qui avait tant fait pour
les bonapartistes durant son passage au pou-
voir fut soutenu par eux dans cette circon-
stance.
Au Sénat, le duc de Broglie vota constam-
ment avec les partis coalisés qui repoussè-
rent, à diverses reprises, les lois votées par
la majorité républicaine de la Chambre des
députés. Il vota, notamment, contre le projet
de loi qui rendait a l'Etat la collation des
grades universitaires et contre le cabinet
Dufaure, qui donna sa démission. Lors du
coup d'État parlementaire du maréchal de
Mac-Mahon, qui força le ministère Jules Si-
mon à donner sa démission, ce fut le duc de
Broglie, l'ennemi acharne de la Republique,
qui fut appelé a former un cabinet antipar-
lementaire, dans lequel il prit la présidence
du conseil et le portefeuille de la justice
(17 mai 1877). Son premier acte fut d ajour-
ner à un mois la Chambre des députés. Pen-
dant que M. de Fourtou, son collègue à l'in-
térieur, révoquait en masse tous les fonc-
tionnaires de l'ordre administratif suspectés
de convictions républicaines, M. de Broglie
publiait une circulaire aux procureurs géné-
raux, circulaire fameuse, dans laquelle il de-
mandait qu'on poursuivît le mensonge sous
toutes ses formes, c'est-a-dire qu'on frappât
les républicains qui feraient connaître aux
populations le véritable état des choses. Dans
cette résurrection du gouvernement de com-
bat, M. de Broglie et ses collègues devaient
naturellement faire revivre les mesures de
compression déjà, mises eu pratique de 1873
à la fin de 1875. Le chef du cabinet s'efforça
de former au Sénat une majorité favorable à
la dissolution de la Chambre et parvint à
attirer à ses vues ces mêmes légitimistes qui
avaient contribué à le renverser le 16 mai
1874. Le 16 juin, à la rentrée des Chambres,
le duc de Broglie lut au Sénat un message
du président de la République demandant la
dissolution de la Chambre des débutes et fai-
sant appel au pays pour qu'il nommât des
députes fuvorables à sa politique, e'est-i-dire
des députés appartenant à tous les partis
réactionnaires.
Outre les ouvrages que nous avons cités,
dont lo plus important] l'Eglise et l'empire
romain au ive siècle, forme 6 vol. in-8*> et
in- 12 et a été terminé en 1866, M. de Broglie
B publié : la Souveraineté pontificale et la li-
berté (1861, in-8°); la Liberté divine et la li-
berté humaine (1865, iu-8°); lu Diplomatie et
le droit nouveau (1868, iu-12); les Candtda-
tures officielles (1868, in-8°), brochure cu-
rieuse u consulter pour ceux qui voûtent se
BROM
faire une idée de l'inconsistance politique et
des variations de l'auteur ; le Corps législatif,
le Mexique et la Prusse (1868, in-8°); Nou-
velles études de littérature et de morale (1868,
in-so), etc.
* BROHAN (Joséphine-Félicité-Augustine»
connue au théâtre sous le nom d'Augustin»),
actrice française. — Elle a quitté la Comédie-
Française au mois de février 1868, avec une
pension de retraite de 6,400 francs. M1*6 Au-
gustine Brohan avait succédé à Rachel comme
professeur au Conservatoire.
BROHON (Jean) , médecin français du
xvie siècle, né à Coutances. Il a publié : De
stirpibus vel plantis ordine alphabetico rfi-
gestis Epiiome (Caen, 1541, in-8<>), ouvrage
qui n'est que la reproduction ûeVEpitomein
Ruellium, publié en 1539 par Léger -Du-
chesne; Description d'une merveilleuse et pro-
digieuse comète, etc. (Paris, 1568, in-80) ; Al-
manach ou journal astrologique, avec les ju-
gements pronostiqués pour l'an 1572 (Rouen,
1571).
BROISAT (Emilie), actrice française, née
en 1848. Elle débuta à dix-huit ans au théâ-
tre du Vaudeville, où elle parut dans Maison
neuve de Sardou. Peu après, elle fut engagée
à un théâtre de Bruxelles, et, pendant trois
ans, elle y joua des rôles importants, notam-
ment dans la Question d'argent, les Inutiles,
Paul Forestier, etc. La jeune actrice y fit
des progrès rapides, se rompit au métier et
obtint de vifs succès. Pendant le même temps,
à diverses reprises, elle parut sur le théâtre
de Vichy, où sa grâce et son talent plein de
charme furent très -remarqués. En 1869,
MHe Broisat quitta Bruxelles pour aller en
Italie, dans la troupe de M. Meynardier.
Grâce à Régnier, acteur du Théâtre-Français,
Mlle Broisat obtint un engagement à l'O-
déon, et elle s'empressa de venir à Paris.
Sur ce nouveau théâtre, la jeune comédienne
ne tarda pas à se concilier tous les suffrages.
Parmi les rôles qu'elle a interprétés avec le
plus de succès, nous citerons Casildas de
Buy Blas, Calixte dans la Salamandre (1871f),
Agnès de l'Ecole des femmes, Suzanne du
Mariage de Figaro, et surtout Miini de la Vie
de bohème. Dans ce dernier rôle, son succès
fut éclatant, tant elle sut déployer de ten-
dresse, de sensibilité vraie et de grâce tou-
chante. A la fin de 1874, Mlle Broisat fut
engagée au Théâtre-Français. Elle y débuta
dans Pkiliberte, dans le Demi-monde et dans
A/lle de Belle-Jsle. Depuis lors, elle a pris
rang parmi les meilleures actrices de notre
premier théâtre. C'est pour elle que M. Per-
rin a repris, en février 1877, le Chatterton
d'Alfred de Vigny, dans lequel elle a inter-
prété avec un grand talent, un charme poé-
tique et tendre, le rôle de Ketty Bell.
BROMACIDE s. m. (bro-ma-si-de — de
brome, et de acide). Chim. Composé contenant
du brome et jouant le rôle d'acide.
BROMAL s. m. (bro-mal). Chim. Composé
qui resuite de l'action du brome sur l'alcool
absolu.
— Eocycl. Ce composé, égalemeut connu
sous le nom d'hydrure d'acétyle tnbroiné, a
pour formule C*HBr30. Il peut se préparer
en versant petit à petit 3 parties de brome
dans 1 partie d'alcool absolu récemment
refroidi; on abandonne la liqueur à elle-
même pendant une dizaine de jours, puis on
distille jusqu'aux trois quarts, et le reste est
traité par l'acide sulfurique concentré. Le
bromal ne tarde pas à surnager. On obtient
également ce composé en traitant 1 ether par
le brome.
Le bromal est un liquide oléagineux, inco-
lore, d'une odeur pénétrante et d'une saveur
acre et brûlante, ia vapeur irrite violem-
ment les yeux. Densité, 3,34. Ce composé est
soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther; il bout
à 110° environ et distille sans décomposition.
U est inattaquable aux acides sulfurique et
nitrique, mais donne, sous l'action des alca-
lis, du brouioforme et un formiate. Le chlore,
sec ou humide, ne l'attaque point. Il dissout
rapidement le phosphore et le soufre. Quand
on traite le bromal par une quanute conve-
nable d'eau, il se forme de l'hydrate de bru-
m<i/, dont la formule est C*HBi3(J + 211*0.
Ce cuinposè se présente sous forme de cris-
taux tres-solubles dan* l'eau, fusibles à une
température de 25° environ.
Si l'on traite lo parties de brome par 1 d'al-
cool methylique absolu et froid, on obtient
un isomère du bromal qui a reçu le nom de
pnrabromalide. Ce composé se présente eu
cristaux prismatiques fusibles a-f-67°, et
que l'on purifie eu les faisant cristalliser plu-
sieurs fois de suite dans l'alcool. Ce produit,
dont la densité est de 3,107, est soluble dans
l'alcool concentre, ainsi que dans le chloro-
forme; traite par les alcalis, il donne, comme
le bromal, du bromoforiue et un formiate.
BROMALDÉHYDE s. m. (bro-mul-dé-i-de
— de brome, et de aldéhyde). Chim, Corps
gazeux, obtenu par l'action d'une solution du
notasse sur la bromethériue.
BROMAMYLE s. m. (bro-iua-mi-Ie — de
brome, et de amyle). Chuu. Liquide Incolore,
obtenu en distillant l'alcool umylique avec le
brome et le phosphore.
BROMANILINEs. f. (bro-nia-ni-li-ne — de
brome, et de aniline). Chim. Corps obtenu en
chuuffant la bromisatine avec uue solution
de potusse*
BROM
BROMANILIQUE adj. (bro-ma-ni-li-ke).
Chim. Se dit de la cHbromo-rlioxyquinone, im-
proprement nommée acide bromaniliqne. V.
quinonb, au tome XIII du Grand Dictionnaire,
page 557.
BROMANILOÏDE s. f. (bro-ma-nï-Io-i-de).
Chmi. Corps obtenu par l'action du brome
sur l'aniline.
BROMANISOL s. m. (bro-ma-ni-zol — de
brome, et de anisol). Chim. Corps obtenu par
l'action du brome sur le camphre d'anis.
BROMATOMÉTRIE s. f. (bro-rna-to-mé-trî
— ,dugr. bréma, aliment; metron, mesure). Me-
sura de la quantité d'aliments nécessaire
pour chaque jour.
• BROME s. ni. — Encycl. Chim. Nous al-
lons ajouter à ce que nous avons dit sur ce
métalloïde, dans le corps même de l'ouvrage,
quelques renseignements qui compléteront
ceux que nous avons déjà donnés.
On prépare le brome sur une grande échelle
de deux sortes, soit en l'extrayant directe-
ment des eaux mères des marais salants, où
il existe à l'état de bromure de magnésium,
soit en le retirant des eaux mères des cen-
dres de varech débarrassées de leurs chloru-
res ou de leurs sulfates alcalins. ^ Dans ce
dernier cas, on peut obtenir du même coup
du brome et de l'iode.
Le premier de ces procédés se pratique
comme il suit : on commence par débarrasser
les eaux mères des marais salants ou des sa-
lines des chlorures et sulfates alcalins qu'elles
renferment. On obtient ce résultat au moyen
de concentrations et de cristallisations suc-
cessives. Fuis on distille le résidu avec un
mélange de peroxyde de manganèse et d'acide
chlorhydrique. Le chlore est mis eu liberté
et donne, avec le magnésium, un chlorure en
décomposant le bromure. On filtre, puis on
distille k nouveau en faisant plonger le col
de la cornue dans un vase plein d'eau froide,
et le brome vient se condenser dans l'eau en
gouttelettes qui gagnent le fond de l'appareil.
Le second procédé, fondé sur le traitement
des eaux mères des cendres de varech dé-
barrassées des chlorures et sulfates alcalins,
exige qu'on précipite tout d'abord l'iode, ce
qui se lait au moyen d'un courant de chlore.
Lorsque la liqueur filtrée ne se trouble plus,
ni parl'iodure de potassium ni par le chlore,
l'iode est complètement précipité. On filtre
alors et on distille le produit avec un mé-
lange de bioxyde de manganèse et d'acide
sulfurique. Ce mélange doit être fait en pro-
portions définies et qu'on détermine aisément
au moyen d'essais préalables.
Le brome obtenu par l'un quelconque des
moyens indiqués ci-dessus doit être distillé
sur du chlorure de calcium. Si le liquide qui
surnage renferme du chlorure de brome, ce
qui est le cas le plus ordinaire, on l'en dé-
barrasse par le procédé suivant : on le mé-
lange avec son volume d'éther, puis on agite ;
ï'élher dissout le chlorure de brome; on ajoute
à la liqueur de petites quantités d'eau qui
transforment bientôt le chlore en acide chlor-
hydrique. On arrête l'opération au moment
où il commence k se former de l'acide broni-
hydrique, ce que l'on reconnaît à ceci que
le chlore colore en jaune la solution. Kntin,
à l'aide de la potasse, on eulève le brome k
l'éther.
Le brome libre se reconnaît à son odeur
caractéristique, à la teinte de ses vapeurs et
enfin à ce qu'il colore en jaune une solution
d'amidon. Four constater sa présence dans
une eau qui n'en renferme que des traces, il
suffit de traiter la liqueur par l'éther, qui
dissout le brome et se colore en jaune.
Le brome forme avec l'hydrogène un com-
posé bien connu, l'acide biomhydrique BrH.
Deux volumes d'acide bronihydrique repré-
sentent un volume de vapeur de brome et un
volume d'hydrogène.
L'acide bronihydrique n'est point dèeom-
posjtble par l'action de la chaleur, mais le
chlore s'empare de son hydrogène et met le
brome en liberté. Si le chlore est en excès, il
se forme du chlorure de brome. L'acide iod-
hydrique est décomposé par l'acide bronihy-
drique. Si on abandonne à l'air libre une so-
lution aqueuse d'acide bronihydrique, du
brome est mis en liberté. Il en est de même
si on traite cette solution par l'eau regale.
L'acide sulfurique concentré est décompose
par l'acide bronihydrique, avec production
d'acide sulfureux.
Nous ne reviendrons pas sur la prépara-
tion de l'acide bioiuhydi ique par la décom-
position au contact de l'eau du bromure de
phosphore, ce point ayant été traité dans le
tome II de cet ouvrage, page 1304; mais
nous indiquerons ici d'autres modes de pré-
paration employés pour obtenir la solution
aqueuse d'acide bruinhydrique.
Parmi les procédés qu'on peut suivre, il
convient de citer :
)° La méthode de Glover, qui consiste k
traiter la bromure de baryum par l'acide
sulfurique étendu de son poids d'eau. 11 con-
vient de mélanger ces deux composés en
proportions équivalentes, puis de distiller.
20 La décomposition de 1 li>drogèue sulfuré
en présence de l'eau et du brome. La liqueur
est filtrée, afin d'éliminer le soufre, puis dis-
tillée, pour la purger de l'acide sulfurique
qui prend naissance durant la réaction.
3° La méthode employée par Kekulé, et
qui consiste a mélanger, en proportions sen-
BROM
siblement équivalentes, de l'eau et du tribro-
mure de phosphore; le tout est chauffé, et
l'acide bronihydrique qui se dégage est ab-
sorbé par l'eau. Ce procédé donne de l'acide
bronihydrique pur.
— Analyse et dosage des bromures métalli-
ques. Parmi les nombreux procédés qui per-
mettent de constater la présence des bro-
mures métalliques, on peut employer les sui-
vants :
10 On chauffe la substance k essayer
avec un mélange d'acide sulfurique concen-
tré et de bichromate de potassium, et, si c'est
un bromure, il se dégage des vapeurs de
brome très- facilement reconnaissables à leur
couleur. Si on chauffe avec de l'acide sulfu-
rique seul, il se forme de l'acide bromhydri-
que mélangé de vapeurs de brome.
2° En précipitant par le nitrate d'argent,
et en présence d'un excès d'acide nitrique,
une solution aqueuse qu'on suppose renfer-
mer un bromure métallique, on obtient, si
tel est le cas, un précipité blanc, analogue à
celui que donne le chlorure d'argent, mais
moins soluble que ce dernier dans l'ammonia-
que et totalement insoluble dans un excès
d'acide nitrique.
3° En traitant la solution de bromure par
le chlore, il se forme une coloration jaune
orangé plus ou moins foncée. Si on ajoute
de l'éther et qu'on agite, ce liquide dissout
tout le brome, se colore en jaune et vient
surnager.
4° En traitant au chalumeau une perle de
phosphore saturée d'oxyde de cuivre avec
un bromure métallique, la flamme donne un
dard bleu borde de vert. La même expérience
faite avec un chlorure donne une flamme
bleue bordée de rouge pourpre; avec un »o-
dure, on obtient une flamme vert émeraude.
Pour doser un bromure soluble, lorsque la
solution qui le renferme ne contient ni chlo-
rures, ni cyanures, ni iodures, on emploie
l'eau de chlore préalablement titrée. Ce pro-
cédé repose sur la propriété que possède le
chlore de se substituer au brome dans les so-
lutions de bromure. Quand on verse dans une
solution de bromure de l'eau de chlore, le
brome devient libre, colore la liqueur en
jaune et peut être éliminé par la chaleur. On
ajoute une nouvelle quantité de chlore, qui
met en liberté une nouvelle quantité de
brome qu'on élimine en chauffant la liqueur,
et l'on continue ainsi jusqu'à ce qu'une goutte
de chlore ne trouble plus le liquide.
Etant donne ce que nous venons de dire,
on voit très-bien comment le dosage du brome
peut être pratique au moyen d'une eau de
chlore titrée. Il suffit, en effet, de prendre
une burette graduée d'eau de chlore et de
verser ce liquide goutte k goutte dans un
matras disposé de façon k pouvoir être chauffé
et contenant un poids connu de bromure de
potassium acidulé avec de l'acide chlorhydri-
que. Quand la coloration se montre , on
chauffe, puis on laisse refroidir et on verse
k nouveau, en ayant soin de chauffer jusqu'à
ce que la coloration disparaisse, puis de lais-
ser refroidir avant d'ajouter une nouvelle
quantité de chlore. Tout le brome est éliminé
lorsque la masse ne se colore plus sous l'ac-
tion du chlore. La quantité de chlore em-
ployé fait connaître la quantité de brome que
renfermait le bromure.
Ou peut, par ce procédé, essayer une eau
minérale qu'on soupçonne reufermer du
brome. Il suffit de la concentrer et de l'aci-
duler avec l'acide chlorhydrique; on pro-
cède ensuite comme il vient d'être dît.
Si l'on est en présence d'uu bromure inso-
luble, il convient de faire passer un courant
d'hydrogène sulfuré k travers ce sel mis eu
suspension dans l'eau. Le bromure est dé-
composé; on filtre, puis on neutralise par le
sulfate ferrique l'excès d'acide chlorhydrique
et on traite comme il vient d'être dit plus
haut.
Quand on veut doser un bromure soluble
mélangé k un chlorure, s'il s'agit d'opérer
sur un sel argentique, par exemple, on pré-
cipite le mélange par un excès de nitrate
d'argent; on lave le précipite, on filtre, on
sèche, puis on pèse avec soin. Cela fait, on
traite un poids connu de ce précipité par un
courant de chlore sec. Pour ce faire , le
précipité est placé dans un tube de fer renflé
a son milieu et choisi de telle sorte qu'il
puisse résister à une température assez eie-
vée. On pèse le tube avant et après l'opéra-
tion, et, de la perte de poids qui résulte du
déplacement du brome par le chlore, on dé-
duit le rapport dans lequel les deux métalloï-
des étaient mélanges dans le sel dosé. Pour
s'assurer si l'expérience a été faite dans de
bonnes conditions, on peut soumettre k nou-
veau le produit à un courant de chlore sec
et duns les mêmes conditions. Il va de soi
que, si le poids du sel reste le même après
celte nouvelle expérience, c'est que tout le
brome avait été éliminé.
Si l'on est en présence d'un bromure solu-
ble mélangé k un iodure, on commence par
précipiter l'iode par le chlorure de palladium,
puis on élimine l'excès de palladium au
moyen do l'hydrogène sulfuré, que l'on neu-
tralise au moyen du sulfate ferrique. Ce pro-
cède présente l'inconvénient d'introduire du
chlorure daus la matière k analyser, ce qui
oblige k faire trois parts égales de lu solu-
tion et k les précipiter chacune par le ni-
trate d'argent. Cela fait, on pèse le premier
précipité, puis on met digérer le second avec
BROM
du bromure de potassium avant de le peser;
enfin le troisième est additionné d'iodure de
potassium, puis on en détermine le poids. Les
résultats de ces trois pesées, les poids respec-
tifs des chlorure, bromure et iodure d'argent
et enfin les poids atomiques de ces composés
sont les éléments qui permettent de déter-
miner les proportions dans lesquelles ces sels
étaient contenus dans la solution essayée.
— Combinaisons du brome avec l'oxygène.
On connaît trois composés du brome avec
l'oxygène, mais aucun d'eux ne s'obtient di-
rectement, et ils ne peuvent être préparés
qu'à l'état d'hydrates ou de sels. Ces trois
composés, dont un seul est bien connu, l'a-
cide bromique, sont l'acide hypobroineux
BrOH, l'acide bromique BrO^H et l'acide hy*
perbromique BrOMl.
L'acide hypobromeux se forme, d'après
Spiller, en traitant k froid par le brome une
solution de nitrate d'argent en excès. Il se
forme un précipité de bromure d'argent, tan-
dis que la surface de la liqueur se couvre
d'une couche liquide de teinte jaune paille
et qui possède un pouvoir décolorant très-
intense. Si on distille ce liquide sous une
pression de 50 millimètres (1 / 15 d'atmosphère)
et k une température de-f-40° environ, il passe
un liquide aqueux fortement acide et ne con-
tenant pas de brome libre. Si on élève la tem-
pérature en maintenant même pression jus-
qu'à 60°, il se dégage du brome, et l'acide
hypobromeux se transforme en acide bro-
mique.
On obtient une solution cencentrée d'acide
hypobromeux en agitant l'eau de Ôromeavec
de l'oxyde de mercure ; mais ce produit se dé-
compose k -f- 30° et présente k un point très-
élevé le caractère des composés de brome et
d'oxygène, que la moindre chaleur détruit.
On n'a jamais obtenu l'acide hypobroiueux
anhydre.
L'acide bromique Br03H est monobasiqne ;
il ne peut être obtenu qu'en solution aqueuse
qui, portée à la température de l'ébullition
de l'eau (100°), se décompose en brome et
oxygène. Plusieurs chimistes admettent l'exis-
tence de deux solutions aqueuses bromiques,
l'une aurait pour formule BrU^H -f 7HsO;
l'autre BrO^H + 4H20; mais rien ne per-
met d'établir que ces solutions soient des
hydrates bien définis. Les solutions de l'acide
bromique sont franchement acides ; elles rou-
gissent la teinture de tournesol, puis la dé-
colorent. Traitées par les acides sulfurique,
phosphoreux, chlorhydrique, iodhydrique,
elles se décomposent. Mélangées avec une
quantité convenable d'alcool ou d'éther, elles
transforment ces composés en acide acé-
tique.
Pourobtenir l'acide bromique pur,on traite
l'eau de brome par le chlore ou le bromate
d'argent par le brome. Ou dose l'acide bro-
mique en commençant par saturer au moyen
de la potasse; on évapore jusqu'à siccite,
puis on calcine. La quantitétde bromure con-
tenue dans le résidu permet d'évaluer la
quantité d'acide bromique employé.
L'acide bromique donne, avec un certain
nombre de métaux, des sels dont la formule
générale est BrO^M , et qui ont pour carac-
tère principal d'être, k l'exception de ceux
de mercure, de plomb et d'argent, solubles
dans l'eau et cristallisables. Les sels de l'a-
cide bromique sont généralement peu stables.
Quelques - uns se décomposent quand on
rlmutfe leur solution aqueuse k 1U0°; d'au-
tres donnent, si on les porte au rouge, un
dégagement d'oxygène et laissent pour ré-
sidu des bromures; c'est le cas des brumates
alcalins, des broraates d'argent et de mercure.
L'acide sulfurique monohydratè les détruit k
chaud, avec mise en liberté d'oxyyène et de
brome. Si on les projette sur du charbon, ils
fusent k la manière du nitrate de potasse ; si
on les mélange avec du soufre et du charbon
réduits en poudre, ils font explosion sjus le
choc ou même quand on les chauffe.
Ou prépare les bromates soit par l'action de
l'acide bromique libre sur les oxydes ou sur
les carbonates, soit par double dècoinpoM lion.
Les bromates alcalins s'obtiennent en trai-
tant par du perchlorure de brome l'hydrate
du métal quon veut transformer en biomate.
C'est ainsi que la préparation du bromai - de
potassium se peut représenter par l'équation
suivante :
6KHO + BrCl» = 5C1K -f BrOSK + 31120.
L'acido hyperbromique BrO*H s'obtient en
solution aqueuse, ou en combinaison avec
certains métaux, le potassium, le plomb, l'ur-
gent, par exemple. Sa solution aqueuse se
prépare en traitant l'acide hyperchlorique
par le brome. Il se dégage du chlore, et il su
tonne de l'acide hyperbromique dont la solu-
tion, chaullée au bain-marie, peut être con-
centrée. Elle se présenlo eu cet état sous
forme de liquide olea-moux incolore. Cette
solution n'est point altérée par l'acide chlor-
hydrique. Un courant d'hydrogène sulfure no
l'attaque point. Kilo se décompose quand * > 1 1
la chauffe vers C0U. Ce corps, d ailleurs, a été
peu étudié.
BROME, une des nourrices de Bacchus.
L> ;i|>n-'.-, Hygin, Brome était une des Nysei-
li furent métamorphosées en étoiles et
formèrent la constellation des Hyades. Elle
fut aussi, dit-on, rajeunie par Medée ou pur
Thétis.
BROMÉTHER s. m. (bro-mé-tèr — de bromet
BROM
421
et de éther). Chim. Produit de décomposition
de l'oxyde d'éthyle par le brome.
BROMÉTHÉRINE s. f. (bro-mé-té-ri-ne —
rad. brométher). Chim. Liquide éthéré, ob-
tenu par l'action du brome ajouté peu k peu
au gaz oléfiant.
BROMÉTHYLE s. m. (bro-mé-ti-le). Chim.
Syil. d'KTHBR BHOMIIYDRIQUE.
BROMÉTHYL TRIÉTHYL-PHOSPHONIUM
s. m. (bro-mé-til-iri-e-til-fo-sfo-ni-omm).
Chim. Radical composé, électro-positif ou
métallique, qui résulte du remplacement des
4 atomes d'hydrogène du phosphonium par
trois groupes éthyle et par un groupe brom-
éthyle (éthyle monobrome). Ce composé
n'existe pas k l'état isolé, mais on en a pré-
pare des sels qui se distinguent par à< .
priétés et par des réactions très-intéressan-
tes. Ce corps et ses dérivés sont étudiés et
décrits au mot général puosihink. V. ce
mot, au tome XII du Grand Dictionnaire,
page 863.
BROMFELDIE s. f. (bromm-fel dî — de
Bromfield, nauir. angl.). Bot. Syn. de jani-
pha et de curcas.
BROMHYDRANILE s. f. (bro-mi-dro-ni-le).
Chim. Syn. du HïotTÉTRABROMHYDROQMNONK.
V. quinone, au tome XIII du Grand Diction-
naire, page 556.
BROMHYDROQUINONE s. f. (bro-mi-dro-
ki-no-ne). Chim. Nom générique donné aux
dérivés de substitution broniée de l'hydro-
quinone. Les bromhydroqui noues connues
sont étudiées et décrites, comme l'hydroqui-
none dont elles dérivent, au mot quinonk. V.
ce mot, au tome XIII du Grand Dictionnaire,
page 556.
BROMIBASE s. f. (bro-mi-ba-ze — de brome,
et de base). Chim. Composé binaire du brome
qui se comporte comme une base.
BROMIDROSE s. f. (bro-mi-drô-ze — du
gr. brômos, puanteur; idrâs, sueur). Sueur
fétide.
BROMISATINE s. f. (bro-mi-za-t'i-ne — de
brome, et de ïsatine). Chim. Corps obtenu par
l'action du brome sur l'isatine et sur le bleu
d'indigo.
BROMISME s. m. (bro-mi-sme — rad.
b orne). Chim. Ensemble des phénomènes pro-
duits par l'usage du bromure de potassium k
haute dose.
RHOM1US, un des cinquante Egyptides,
époux de la Dan aide Erato.
BROMOBENZIDE s. f. (bro-mo-bain-zi-de).
Chim. Corps obtenu par la distillation de la
bromobenzine sur la potasse hydratée.
BROMOBENZINE s. f. (bro-mo-bain-zi-ne
— de brome, et de benzine). Chim. Corps qui
s-? forme par l'action du soleil sur une solu-
tion de brome dans la benzine.
BROMOBENZOÏQUE adj. (bro-mobain-zo-
i-ke — de brome, et de benzoïque). Chim. Se
dit d'un acide obtenu par l'action du brome
sur le benzoate d'argent.
BROMOBENZOYLE s. m. (bro mo-bain-
zo-i-le — de brome, et de benzoyle). Chim.
Produit résultant de l'action du brome sur
l'essence d'amandes amères.
BROMOCINNAMINE s. f. {bro-mo-si-na-
nii-ne). Chim. Corps obtenu par l'addition du
brome a la cinnamine oustyrol. il On dit aussi
BROMOSTYROL.
BROMOCUMINOL s. m. (bro-mo-ku-mi-nol
— de brome, et de cuminol). Chim. Corps ré-
sultant de la combinaison du brome avec le
cuminol.
BROMOCYANE s. m. (bro-rao-si-a-ne),
Chim. Corps obtenu en décomposant l'acide
cyanhydrique ou le cyanure d'argent par le
brome.
BROMOHÉUCINE s. f. (bro-mo-ê-li-si-ne
— de brome, et de hélicine). Chim. Corps ob-
tenu en traitant l'helicine par le brome.
BROMO IODOFORME s. m. (bro-mo-i-o-do-
foi-tne). L'him. Compose qui résulte de l'ac-
tion du brome sur l'iodoforme.
— Encycl. Le bromo-iodoforme est un com-
posé liquide k la température ordinaire, se
Solidifiant k oo er une masse cristalline. A
l'état liquide, le bromo-iodoforme est incolore
et tros-volatil ; il possède une saveur sucrée
et une odeur acre et ires-forte.
BROMOMALOPHTALIQUE adj. (bro-mo-
ma-lo-lta-li-ke). Chim. Se dit de l'acide qui
resuite de l'action du brome sur l'acide lé-
trahydrophtalique, et qui ost k l'acide tar-
tropbtalique et a l'acide phtalique ce que l'a-
cido bromomalique est k l'acide tartrique et
k l'acide succimque. Cet acide a été étudié k
côté de l'acide tetrahydrophtalique , dont il
dérive et dont l'histoire elle-même est faite
a côte de celle de lucide prehnnjue. V. PRBH-
niqub, au tome XIII du Grand Dictionnaire,
page 64.
BROMONAPHTALÉSEs. f. (bro-mo-na-fta-
le-ze — de biomet et de naphtaline).
Corps obtenu eu traitant k chaud la naphta-
line par le brome jusqu'à ce qu'il ne se pro-
duise plus d'acide bronihydrique.
BROMONAPHTAUDE s. f. (bro-mo-na-fta-
li-de — de brome, et de naphtaline). Chim.
Corps liquide obtenu en même temps que la
bromonaphtalèsa»
422
BROM
BROMOPICRAMYLE s. m. (bro-mo-pi-kra-
mi-le — de brome, et de picramyle). Chim.
Corps obtenu en sursaturant le picramyle
par le brome.
BROMOPICRILE s. m. (bro-mo-pi-kri-le —
de brome, et de picrile). Chim. Corps d'as-
pect résineux et transparent, qui se forme
par l'action du brome sur le picrile.
BROMOPICRINE s. f. (bro-mo-pi-cri-ne).
Chim. Substance qui résulte de l'actiou du
bromure de chaux sur l'acide picrique.
— Encycl. La bromopicrine rappelle, par
sa constitution comme par ses propriétés, la
cbloropicrine.On l'obtient en traitant l'acide
picrique par le bromure de chaux et en dis-
tillant, puis le produit, condensé, est lavé au
carbonate de soude. On mélange enfin avec
du mercure, en ayant soin d'agiter durant
quelques instants, puis on dessèche sur le
chlorure de calcium.
Ce composé a pour formule CBr'AzO*. Il
se présente sous forme de liquide oléagineux,
incolore, plus dense que l'eau. 11 émet des
vapeurs qui irritent fortement les yeux et
possède une saveur qui rappelle celle de l'es-
sence de moutarde. Il est à peu près insolu-
ble dans l'eau, se dissout assez facilement
dans l'alcool et dans l'éther. Chauffe brusque-
ment, il fait explosion.
BROMOPIPÉRONAL s. m. (bro-mo-pi-pé-
ro-nal). Chim. Produit de substitution mo-
nobromée du pipéronal ou aldéhyde pipéio-
nylique. V. pipéronal, au tome XII du Grand
Dictionnaire, page 1051.
BROMOPLATINATE s. m. (bro-rao-pla-ti-
na-te — de brome, et de platine). Chim.
Bromure double de platine.
BROMOQUINONE s. f. (bro-mo-ki-no-ne).
Chim. Nom générique donné aux divers
composés qui dérivent de la quinone par la
substitution du brome à l'hydrogène dans la
quinone. Les bromoquinones sont décrites
au mot quinone. V. ce mot, au tome XIII du
Grand Dictionnaire, page 555.
BROMORCINE s. f. (bro-mor-si-ne — de
brome, et de orcine). Chim. Composé de brome
et d'orcine.
— Encycl. V. orcine , au tome XI du
Grand Dictionnaire.
BROMOSALICINE s. f. (bro-mo-sa-li-si-ne).
Chim. Nom générique des composés qui peu-
vent dériver de la salicine par la substitution
du brome à l'hydrogène. On n'en connaît
qu'un seul jusqu'à ce jour, la monobromosa-
lîcine, qu'on appelle simplement le plus sou-
vent bromosaltcine. La monobromosalicine
est décrite au mot salirétine, tome XIV du
Grand Dictionnaire, page 122.
BROMOSEL s. m. (bro-mo-sèl — de brome,
et de sel). Chim. Nom donné aux bromures
doubles.
BROMOSPIROTLE s. m. (bro-mo-spi-ro-
i-le). Chim. Corps obtenu en ajoutant une
solution aqueuse de brome à une solution
aqueuse d'acide salicylique.
BROMOSULFOBENZOATE S. m. (bro-mo-
sul-fo-bain-zo-a-te). Chim. Sel de l'acide bro-
mosulfobenzoîque. Il est plus exact d'appeler
cette sorte de sel orthomonobromosulfoben-
zoate ; maison se sert du mot bromosulfo-
benzoate par abréviation.
BROMOTÉRÉBÈNE s. m. (bro-mo-té-ré-
bê-ne — de brome, et de tërébène). Chim. Corps
qui se produit en même temps que de l'acide
luomhydrique pendant l'action du brome sur
le térébène.
BROMOTBIONESSAL s. m. (bro-mo-ti-o-
nè-sal — de brome, et de thionessal). Chim.
Corps obtenu par l'action du brome sur le
ibionessal.
BROMOTHYMOQUINONE s. f. (bro-mo-
ti-mo-ki-no-ne). Chim. Nom générique des
corps qui proviennent de la thymoquinone
pur lu substitution du brome à l'hydrogène. On
eu connaît deux, la monobromotliymuquiuone
et la dibrouiothymoquinone. Comme lu thy-
moquinone, dont ils dérivent, ces corps sont
décrits au mot thymol, en appendice. V. thy-
mol, au tome XV du Grand Dictionnaire,
176.
BROMOTOLUIDINE s. f. (bro-mo-to-lu-i-
di-ne). Chim. Nom générique par lequel on
■ tous les corps qui dérivent de la
toluidme par la substitution d'un ou de plu-
sieurs atomes de bruine à un ou plusieurs
atomes d'hydrogène. On connaît un produit
tribrome, un produit dibromé et deux pro-
duits inonobroméa isomères.
BROMOTOLUIQUE udj. (bro-mo-to-lu:i-ke).
Cbim. Su dit de plusieurs acides qui pré-
sentent la composition de l'ucide toluique
dont l'hydrogène u été remplacé en partie
par du brome* un commit actuellement deux
aci'loH isomer<-s inonobroinés. l'acide lllono-
bromométatoluique et l'acide monobroinopa-
ruioluique; on cuiiualt, en outre, un acide
dibrome.
BROMOVALÉRIQUE adj. (brO-IUO-T,
ko). Chim. Se dit d'un acide <\n\ dérive do
l'acidn valerique par la substitution d'un
atome de brome à un atome d'hvdrogène.
V. valkriqub, au tome XV du Grand Dic-
tionnairt, page ?*°.
BROMOXYLÈNE s. m. (bro-mo-kxi-lèno).
CI. un. Compose uni résulte de la substitution
BROO
du brome à l'hydrogène dans le xylène. On
connaît deux composés de cette rature, le
dibromométoxylène et le paradibroinopa-
raxj'lène.
BROMES, un des centaures tués par Thé-
sée aux noces de Pirithoùs.
BRONGHECTAS1E s. f. (bron-cbè-kta-zî —
du gr. brogehos, bronche ; ektasis, dilatation).
Pathol. Dilatation des bronches.
BRONCHIARCTIE s. f. (bron-chi-ark-tl —
de bronche, et du lat. arctare, resserrer).
Patbol. Resserrement ou rétrécissement des
bronches.
BRONCBISME s. m. (bron-chi-sme — rad.
bronche). Pathol. Contraction spasmodique des
bronches.
BRONCHO £ÎGOPHONIE s. f. (bron-ko-é-
go-fo-nl). Pathol. Bronchophonie à sons che-
vrotants.
BRONCHOLITHE s. f. ( bron-ko-li-te —
de bronche, et du gr. lithos, pierre). Pathol.
Calcul qui se forme dans les bronches.
BRONCHO-MYCOSIS s. f. (bron-ko-mï-ko-
ziss — de bronche, et du gr. mukés, champi-
gnon). Pathol. Production de cryptogames
parasites dans les bronches.
BRONCHO -PLEURÉSIE S. f. (bron-ko-
pleu-ré-zî). Pathol. Bronchite accompagnée
de pleurésie.
BRONCHO-PNEOMONIE S. f. (bron-ko-
pneu-mo-nî). Pathol. Bronchite qui dégénère
en pneumonie.
BRONCHORRHAGIE s. f. (bron-kor-ra-jî —
de bronche, et de hémorragie). Pathol, Ecoule-
ment de sang par les bronches.
BRONDIR v. n. ou intr. (bmn-dir). Faire
entendre un bruit sourd appelé brondisse-
ment , dans le patois parlé aux environs
de Reims.
BRONDISSEMENT s. m. (bron-dï-se-man).
Bruit que fait une toupie en tournant rapi-
dement, ou l'air qui s'engouffre par la petite
porte d'un poêle dont le tirage est violent.
BRONDO s. ni. (bron-do). Chair de bœuf
mangée crue par les Abyssins.
•BRONGNURT (Adolphe-Théodore), bota-
niste français. — Il est mort à Paris en 1 876.
Il avait été nommé, en 1866, membre du con-
seil supérieur de l'instruction publique et
membre du conseil de perfectionnement de
l'enseignement secondaire spécial. En outre,
il avait reçu en 1864 la croix de commandeur
de la Légion d'honneur. Le dernier ouvrage
qu'on doit à Adolphe Brongniart est un Rap-
port sur les progrès de la botanique phytogra-
phique (1868, in-8°).
* BRONGNIARTIE s. f . — Crust. Genre de
trilobites. Il Syn. d'isOTÈLE.
* BRONN (Henri-Georges), naturaliste alle-
mand. — Il est mort a Heidelberg en 1868.
BRONTJïCS {le tonnant), surnom de Ju-
piter.
BRONTÉ, un des quatre coursiers du Soleil.
BRONTÉCS ou BROTÉE. V. Broteas, dans
ce Supplément.
'BRONZE s. m. — Bronze phosphoreux,
Métal obtenu au moyen de substances conte-
nant du phosphore.
— Encycl. Le bronze phosphoreux est un
alliage k la fois plus ductile que le cuivre,
aussi nerveux que le fer forgé et non moins
résistant que l'acier. Aussi peut-il se prêter
à une foule d'emplois, et cela avec d'autant
plus d'avantage qu'à la refonte il ne subit ni
perte de matière ni altération dans sa qualité.
Nombre d'objets fabriqués habituellement en
fer peuvent être fondus en bronze phospho-
reux et n'ont ensuite besoin que d'un simple
polissage pour être terminés. Cet alliage, par
son homogénéité et la finesse de son grain,
par la richesse de ses teintes, convient par-
faitement aux arts décoratifs, et la perfec-
tion que présentent les pièces sortant de la
fonte réduit presque k rien les frais d'ébar-
bageet de ciselure. L'industrie s'est enrichie
de ce métal vers 1873.
* BROOKE (sir James), navigateur an-
glais. — Il est mort a Devon en 1868.
•BROOKLYN, ville des Etats-Unis de l'Amé-
rique du Nord (Etat de N^w-York); 396,300 hab.
— Le théâtre de Brooklyn a été entièrement
consumé par les flammes en décembre 1876.
Il était construit en bois, et la rapidité de
l'incendie a été telle que la moitié environ des
spectateurs n'ont pas eu le temps de fuir. On
jouait les Deux orphelines, et il y avait dans
la salle un millier de personnes. Tout k coup,
comme le rideau se levait sur le septième ta-
bleau du cinquième acte, les acteurs en scène
virent le feu courir sur un des décors repré-
sentant le toit d'une maison, et une voix cria
derrière le* portants: ■ Le théâtre est en
feul ■ Aussitôt une épouvantable panique se
répandit dans la salle- Les acteurs mon' rèrent
en train beaucoup M- sang-froid en disant a
la foule : • Tranquillisez-vous; nous sommes
entre vous et le feu; les passages sont li-
bres. » Après avoir été rassurée un Instant
et s'être montrée durant quelques inimités dis-
posée à sortir sans trop de trouble, la foule se
précipita vers les issues dans un désordre Inex-
primable et obstrua entièrement les portes et
les couloirs. Les spectateurs de l'orchestre,
du parterre et do la première galerie purent
BROU
sortir assez librement et évacuer la salle ;
malheureusement, il n'en fut pas de même de
ceux qui occupaient les galeries supérieures
et le cintre. Ils s'entassaient aux portes
étroites, les plus forts cherchant à. se frayer
passage, renversant les femmes et les en-
fants, et ne réussissant qu'à boucher plus her-
métiquement les issues par lesquelles personne
ne put s'échapper. Dix minutes après ce mou-
vement de panique inconsidérée, la foule était
encore a peu près dans le même état, et en ce
moment les combles du théâtre prenaient feu,
les boiseries flambaient de toutes parts, la
salle se remplissait de fumée suffocante. Le
feu avait commencé à onze heures et de-
mie ; à minuit moins un quart, le plafond et
la galerie du cintre s'affaissaient dans les
flammes, entraînant avec eux d'immenses
grappes d'hommes et de femmes. Tout ce qui
restait en ce moment dans le théâtre, trois ou
quatre cents personnes, périt. Vers minuit, le
mur de derrière s'abattit sur le foyer d'incen-
die et en même temps la façade donnant sur
Johnson street s'écroula ; il ne restait du
théâtre qu'un monceau de décombres, que les
pompes amenées en toute hâte se mirent à
inonder. Vers quatre heures du matin, on put
commencer les fouilles. Arrivés sur la plate-
forme du vestibule, les pompiers furent frap-
pés d'horreur en reconnaissant qu'une énorme
pile noircie qu'on avait crue jusque-là compo-
sée de matériaux était en réalité formée de
corps humains; au côté opposé du théâtre,
les fouilles amenèrent aussi la découverte
d'une grande quantité de corps. De la troupe
artistique, deux acteurs seulement avait péri ;
l'un d'eux, M. Murdoch, était celui qui, res-
tant en scène, avait essayé de calmer la
foule et de prévenir la panique. Le sinistre
de Brooklyn est un des plus épouvantables
dont les annales théâtrales fassent mention.
* BROOKS (Charles-Shirley), littérateur an-
glais. — Il est mort à Londres en 1874.
'RROONS, bourg de France (Côtes-du-
Nord), ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kilom.
de Dinan; pop. aggl., 1,244 hab. — pop. tôt.,
2,644 hab. Ce bourg a eu quelque impor-
tance au moyen âge.
'BROQUE (la), ancienne ville de France
(Vosges), arrond. de Saint-Dié. — Cédée à
l'Allemagne par le traité de Francfort du
10 mai 1871, cette ville est aujourd'hui com-
prise dans l'Alsace-Lorraine (cercle de Mols-
heim); 2,724 hab.
BROQUEL s. m. (bro-kèl). Bouclier à l'es-
pagnole.
BROQUELIN s. m. (bro-ke-lain). Débris de
tabac, dans les manufactures.
BROQUIN s. m. (bro-kain). Bot. Plante du
Pérou.
BRORSEN s. m. (bror-sènn). Astron. Nom
d'une comète dont la révolution se fait en cinq
ans et cinquante-huit jours.
BRORSON (Hans-Adolphe), prélat et poète
danois, né dans le Jutland en 1694, mort en
1764. Il a laissé des poésies religieuses qu'a-
nime une véritable inspiration et que ren-
ferment divers recueils, tels que le Trésor de
la foi (Copenhague, 1730) et le Chant du
cygne (Copenhague, 1765).
BROSHÀMER (Hans ou Jean), graveur al-
lemand du xvie siècle. V. Brosamer, au
tome II du Grand Dictionnaire.
BROSICS, ecclésiastique et publiciste de la
province de Luxembourg. Il vivait dans la
seconde moitié du xvme siècle; il rédigea le
Journal philosophique et chrétien et fut un
de ceux qui préparèrent l'opinion politique à
la révolution de 1790. Il tenta ensuite, mais
inutilement, de propager l'insurrection dans
le Luxembourg, et il publia à cette occasion
une brochure - pamphlet intitulée : Lettre
adressée par quelques 7iotables de la province
de Luxembourg a AI. l'abbé Brosius, en date
du 8 mai 1790, contenant un tableau intéres-
sant des dispositions de la ville et du pays
(Louvain, in-8°).
' BROSSAC, bourg de France (Charente),
ch.-l. de cant., arrond. et à 20 kilom. de Bar-
bezieux, sur une colline ; pop. aggl., 280 hab.
— pop. tôt., 1,066 hab. Dans un bois voi-
sin, ruines d'une villa romaine appelée La-
cou Dausena.
BROTÉAS, frère jumeau d'Ammon et par-
tisan de Persée. 11 fut tué aux noces de ce
dernier, avec son frère, par Phiuée. Il Un des
Lapilhes. Il fut tué par le centaure Grynée
aux noces de Pirithoùs. il Père de Tantaie, le
premier mari de Clytemnestre. On le nomme
aussi Thyeste. n Fils du Tantale ci-dessus
mentionné et l'auteur de la plus ancienne
statue de la mère des dieux, suivant Pausa-
nias. Il Fils de Vulcain et de Minerve. V. Bro-
thee, au tome II du Grand Dictionnaire.
BROTOGÉRIDE s. m. ( bro-to-jé-ri-de )
Or ni th. Genre d'oiseaux.
•BROU ou SAINT-ROMAIN-DE-BROU, ville
de France (Eure-et-Loir), ch.-l. de cant.,
arrond. et à 21 kilom. de Châieaudun, sur
roaanne: pop. aggl., 1,933 hab. — pop. tôt.,
2,338 hab. Commerce de grains , bestiaux,
volailles, toiles, eu-. Marniéres considérables
sui s. m territoire. « Brou était autrefois, dit
M. Lefovre (Annuaire d' Eure-et-Loir), la ca-
pitule d'une des cinq hautes baronnies du
Perche et une des meilleures places de
guerre de la contrée. La citadelle a été dé-
BROW
truite; il n'en reste plus que la motte de
terre sur laquelle elle était construite ; mais
il subsiste encore des débris des anciennes
fortifications. ■
• BROUGHAM (lord Henri), littérateur, sa-
vant, historien et homme politique anglais.
— Il est mort à Cannes le 9 mai 1868.
BROUILLADE s. f. (brou-lla-de ; Il mil. —
rad. brouiller). Nom donné aux œufs brouillés,
en Provence : Brouillaoe aux anchois, à
l'oignon.
• BROUILLE s. f. (brou-Ile ; Il mil.). — Bot.
Nom vulgaire d'une espèce de fétuque.
BROUILLET (Amédée-Pierre), littérateur
et artiste français. Il fit ses études à Poitiers,
qu'il quitta en 1843 pour aller prendre k Paris
des leçons du peintre Picot. Après avoir
servi pendant un an dans la cavalerie ,
M. Brouillet reprit ses études artistiques, s'oc-
cupa de sculpture et s'adonna en même temps
à des recherches archéologiques. Nommé pro-
fesseur k l'Ecole d'architecture, de sculpture
et de dessin de Poitiers, il est devenu direc-
teur adjoint de cette école. En outre, il est
membre de la Société des antiquaires de
l'Ouest et de plusieurs sociétés artistiques et
savantes. Comme peintre, il a exécuté un
certain nombre de tableaux religieux dans des
églises du Poitou ; comme sculpteur, il a fait
pour la ville de Poitiers les bustes de Bon-
cenne, à'Allard, de Bourbeaut de l'abbé Gi-
bault, des cariatides pour la grande façade
du palais de justice, des statues, représen-
tant les Arts et l'Industrie, qui ornent la fa-
çade du Cercle industriel. Il a exposé aux
Salons de Paris : Jeune fille endormie (1866),
Erigone (1867), Baigneuse (1868), Regrets
(1869), Sofa (1870), Nyse et Bacchus (1875),
statues en plâtre, et quelques bustes. En
1872, il a été chargé d'exécuter une fontaine
au Dorât, dans la Haute-Vienne. Comme écri-
vain et archéologue, M. Brouillet a collaboré
aux Mémoires et Bulletins de la Société des
antiquaires de l'Ouest, au Répertoire archéolo-
gique du département de la Vienne, au Gla-
neur poitevin, recueil qu'il a dirigé en 1867.
En outre, il a publié : Promenade pittoresque
et archéologique dans l'Angoumois et le Poi-
tou (1851); Description des reliquaires trou-
vés dans l'ancienne abbaye de Charroux (1856) ;
Notes sur la tombelle de Brioux (1862); In-
dicateur archéologique de l'arrondissement de
Civray (1865, in-4°); Epoques antédiluvienne
et celtique du Poitou (1865, in-8°, avec pi.),
avec A. Meillet; Appendice aux Epoques an-
tédiluvienne et celtique (1865, in-8°, avec pi.);
Epoques antéhistoriques du Poitou ou Recher-
ches et études sur les monuments de l'âge de
pierre (1866, in-8°), etc.
BROUIN, divinité suprême des géôgbis,
secte particulière de banians.
BROUKO, ville et contrée de la Sénégam-
bie, dans le pays des Mandingues.
* BROUSSIN s. ni. (brou-sain). — Fromage
fundu avec du vinaigre et du poivre.
BROUSSONNÉTIÉ, ÉE adj. (brou-so-né-
ti-e — rad. broussonnétie). Qui ressemble à
la broussonnétie.
— s. f. pi. Plantes du genre de la brous-
sonnétie.
BROUTY (Charles-Victor), architecte fran-
çais , né k Chevreuse (Seine-et-Oise) le
9 juin 1823. Il étudia le dessin k l'école diri-
gée par l'ingénieur Tissier, puis il travailla
sous la direction de l'architecte Veugny et
suivit à partir de 1843 les cours de 1 Ecole
des beaux-arts. M. Brouty a construit, outre
un grand nombre de maisons particulières,
les hôtels Davilliers, de Komar, Caruel de
Saint-Martin, etc. ; l'ambassade de Russie,
les châteaux de Coyolles, du Ramet, de la
Martinière ; la chapelle des dames de la Pro-
vidence, k Chevreuse (Seine-et-Oise); l'église
de Gérocourt, l'asile Mathilde, k Neuilly;
l'église de S'int-Mandé, la mairie et l'école
de Villemonb'.e, etc. Parmi les projets qu'il
a envoyés aux Salons, nous citerons : VAsile
Mathilde (1864); projet d'église pour Samt-
Mandé (1867); la AI"iri* *' l'école de Ville-
monble (1876). Un Plan d'ensemble de Paris,
représentant les embellissements de celte
ville, lui Ht décerner une médaille d'or en 1855.
11 obtint également, en 1860, une médaille
d'or de la Société d'architecture pour l'ha-
bileté dont il avait fait preuve dans la con-
struction d'établissements agricoles. Entin,
M. Brouty a été nommé, en 1865, chevalier
de la Légion d'honneur.
* BROUVELIEURES, bourg de France (Vos-
ges), cli.-l. de cant-, arrond. et k 22 kilom. de
Saint-Dié; pop. aggl., 474 hab. — pop. tôt.,
594 hab.
* BROUZ1LS (les), bourg de France (Ven-
dée), cant. et k 15 kilom. de Saint-Fulgent,
arrond. et k 29 kilom. de La Roche-sur-
Yon ; pop. aggl-, 335 hab. — pop. tôt.,
2,304 hab.
BROWER (Jacques de), religieux domini-
cain flamand, mort k Anvers en 1637. Après
avoir professé la philosophie et la théologie
k Douai, il remplit diverses missions reli-
gieuses .l l'étranger et devint ensuite prieur
du couvent de son ordre et detiuileur de sa
province. On lui doit une édition corrigée des
Commentaires de Dominique Sotosur la Phy-
sique d'Aristote (Douai, 1613) et un traité
intitulé Clavis apostolica, dans lequel il cher-
BRUC
çhe à établir que Paul V était véritablement
pape (Douai, 1621).
•BROWNE(Mn»e Henriette), peintre et gra-
veur. — Parmi les peintures qu'elle a expo-
sées depuis 18fi4, nous citerons : Enfant turc.
Portrait de flfll» E. W. (1864); Un écolier
Israélite à Tanger (1865); Portrait (1866);
Jeune fille de Rhodes, Une école israélite à
Tanner (1867); Céline et sa sœur, le Réveil
(1868); Un tribunal à Damas, Danseuses en
Nubie (1869); les Oranges. Portrait du Père H.
(1870) ; Alsace (1872)'; Cène sera n'en, le Mé-
daillon (1873); Un poète, deux Portraits
(1874); la Perruche (1875); le Ducat, le Bi-
bliophile (1876). Citons encore de Mme Hen-
riette Browne deux eaux-fortes d'après Bidat
les Disciples de Jésus-Christ vont chercher
l'ânesse et l'ânon (1865) et la Vocation de
saint Matthieu (1866).
BROWNÉTÊRE s. f. (braou-né-tè-re). Bot.
Syn. île phylloclade.
* BROYEUR, EUSE S. — s. f. Machine à
broyer le chanvre et le lin.
— Encycl. La broyeuse k chanvre et a lin
est une machine agricole d'un grand intérêt
en ce qu'elle peut servir au paysan qui ré-
colte. M. Pagnani, de Fer rare, en a exposé
un excellent modèle en 1867. Voici la descrip-
tion qu'en donne M. Parant (Etude sur les
tissus, 1874, in-8°) : « Un manège, mû par un
cheval, transmet, par un arbre de couche au
ras de la terre, le mouvement à une roue den-
telée, laquelle roue dentelée fait tourner une
lanterne qui, à son tour, fait tourner une ta-
velle qui vient frapper l'extrémité d'une table
sur laquelle un ouvrier pousse la matière à
broyer. Cette mécanique peut produire beau-
coup et a un grand avantage pour la cam-
pagne , c'est la facilité avec laquelle peu-
vent se faire les réparations en cas d'ava-
rie ; avantage immense que les mécaniciens
n'apprécient pas assez, mais qui est surtout
une cause de succès pour les machines agri-
coles, qui seraient beaucoup plus répandues
pour tous les besoins si la simplicité îles élé-
ments permettaitdeles faire remplacer parles
artisans villageois, lorsqu'il y a lieu. Il existe
dans beaucoup de campagnes des pressoirs et
des fours communaux; une broyeuse Pagnani
pourrait devenir une broyeuse communale où
les petits producteurs viendraient, à tour de
rôle, broyer leur chanvre et leur lin, faire
cela vite et k peu de frais. »
* BRUAY, bourg de France (Nord), eant.,
arrond. et a 5 kilom. de Valenciennes ; pop.
aggl., 2,893 hab. — pop. tôt., 3,870. Mou-
lins à farine, fabrique de sucre , verreries ,
brasseries, etc.
BRUAY, gros bourg de France (Pas-de-
Calais), cant. et à 4 kilom. de Houdain, ar-
rond. et à 10 kilom. de Béthune ; pop. aggl.,
2,316 hab. — pop. tôt., 4,037 hab. Bruay pos-
sédait un château fort appartenant à la cé-
lèbre famille Spinola. Le dernier des SpiDola
fut tué le 2 septembre 1712 devant Douai.
Ce château est détruit. Sur son territoire
existe l'importante exploitation de houille
de la Compagnie des mines de Bruay. Ce
bourg, qui en 1852 n'avait que 730 hab., doit
son accroissement à la découverte du bassin
houiller du Pas-de-Calais. Le charbon de
terre fut trouvé à Bruay en 1851; en 1876,
on a extrait de ses fosses 300,000 tonnes de
bouille. Un chemin de fer, appartenant à la
Compagnie de Bruay, se raccorde, à Fouque-
reuil, avec la ligne du chemin de fer du Nord,
et à Béthune, où la Compagnie possède un
bassin pour l'embarquement de ses houilles.
La Compagnie de Bruay a une concession
de 38 kilomètres carrés, s étendant sur 12 com-
munes; quatre puits sont en exploitation ou
en percement.
* BRUCINE s. f. — Encycl. Chim. Cet al-
ealoïde, Cs3H28Az2Û*, fut extrait en 1819 par
Pelletier et Caventou d'une écurce qui fut
longtemps désignée sous le nom de « fausse
angusture, ■ pour la distinguer de l'écorce du
cusparia febrifuga (de Humboldt) ou angus-
ture vraie. La substance traitée par Pelle-
tier et Caventou avait été apportée mélan-
gée avec l'écorce du cusparia. Son emploi
ayant amené des accidents très-graves, elle
fut l'objet d'un sérieux examen, dont le ré-
sultat fut la découverte de l'alcaloïde qui
nous occupe. Bientôt on éleva des doutes
sur la provenance de cette écorce, et quel-
ques naturalistes l'ayant regardée comme
provenant du brueea ferruginea apporté par
Jacques Bruce d'Abyssinie, on désigna sous
le nom de brucine l'alcaloïde retiré de l'écorce
jusque-là désignée sous le nom de fausse an-
gusture.
On a reconnu depuis que cette écorce n'est
autre que celle du vomiquier.
La brucine, quelquefois désignée sous les
noms de vomicine ou de caniramine, accom-
pagne presque toujours la strychnine. On la
rencontre dans la fève de saint Ignace, la noix
vomique et le bois de couleuvre, véj
du genre strychnos, famille des logamacées.
On l'extrait soit des eaux de lavage qui
ont servi à la préparation de la strychnine,
soit en traitant directement, comme l'ont fait
Pelletier et Caventou, l'écorce de fausse an-
gusture. Les chimistes auxquels on doit la
découverte de cette substance la préparèrent
comme suit : ils commencèrent par réduire
l'écorce en poudre, puis ils la traitèrent par
l'èili-T, pour enlever les matières grasses, et
BRUC
enfin par l'alcool concentré. Apres avoir
réuni ces diverses teintures alcooliques, ils
soumirent à l'ébullition pour chasser l'alcool.
Ils reprirent le résidu par l'eau, précipitèrent
par le sous-acétate de plomb afin d'enlever
la matière colorante, filtrèrent k nouveau et
firent arriver dans le liquide un courant d'hy-
drogène sulfuré destiné k fixer le plomo.
Après filtration, ils firent bouillir le résidu
avec un excès de magnésie, le placèrent sur
un filtre et le lavèrent jusqu'à ce que l'eau pas-
sât incolore. Les eaux de lavage, soumises à
une évaporation , laissèrent déposer une
masse grenue de brucine impure. Pour puri-
fier le produit obtenu , ils ajoutèrent de l'acide
oxalique jusqu'à saturation complète, puis
lavèrent par l'alcool froid l'oxalate produit,
ce qui enleva les dernières traces de matière
colorante et laissa l'oxalate parfaitement
pur. Pour isoler la brucine, ils traitèrent par
l'eau, puis, le sel étant dissous, ajoutèrent de
la magnésie qui, fixant l'acide oxalique, mit
la brucine en liberté. En reprenant le préci-
pité par l'alcool, ils obtinrent, après filtration
et évaporation lente, de beaux cristaux inco-
lores de brucine pure.
Le procédé suivi par MM. Pelletier et Ca-
ventou a été simplifié depuis. M. Thenard
traitait directement l'écorce par l'eau bouil-
lante et ajoutait immédiatement l'acide oxa-
lique. Il concentrait la liqueur, puis lavait à
l'alcool absolu maintenu à 0°.
La brucine se présente sous l'aspect d'une
masse cristalline blanche. Elle est très-
amère, moins que la strychnine cependant,
mais sa saveur est plus acre et plus persis-
tante. La forme sous laquelle elle se présente
varie d'ailleurs. Ainsi, bien que la brucine
s'obtienne le plus souvent cristallisée en
prismes rhomboïdaux, on peut, en refroidis-
sant brusquement une solution aqueuse, l'ob-
tenir en masses feuilletées qui rappellent le
mode de cristallisation de l'acide borique.
Enfin, si on évapore rapidement sa solution
alcoolique, la bruciite se dépose en formant
de petits champignons au fond du vase.
Cet alcaloïde , peu soluble dans l'eau
chaude, l'est encore moins dans l'eau froide.
Cependant, il s'hydrate très-facilement, soit
lorsqu'on le précipite d'une de ses solutions
par la soude ou la potasse, soit lorsqu'on l'a-
bandonne sous l'eau. Il durcit alors, absorbe
une grande quantité d'eau et ne peut en
être débarrassé que par une chaleur supé-
rieure à 100°. Cette propriété peut être uti-
lisée pour enlever à la brucine les matières
colorantes qu'elle renferme. Ces matières se
dissolvent et se séparent ainsi de l'alcaloïde.
La brucine est plus soluble dans l'alcool que
dans l'eau bouillante, fort peu soluble dans les
huiles essentielles, insoluble dans l'êiher et
les huiles fixes. Sa solution dans l'alcool dé-
vie à gauche la lumière polarisée.
La brucine donne, avec les acides minéraux
et organiques, des sels dont nous allons dire
quelques mots.
L'acide sulfurique forme avec la brucine
deux sels : l'un, neutre, se prépare en trai-
tant la brucine par l'acide sulfurique ; c'est
un sel qui cristallise sous forme de longues
aiguilles qui renferment 12 pour 100 d'eau de
cristallisation, dont on ne peut les débarras-
ser qu'en les chauffant à 125° environ ; l'autre
acide s'obtient en faisant cristalliser le sel
neutre dans un excès d'acide. On lave en-
suite à l'êther les cristaux obtenus, ce qui
leur enlève l'excès d'acide qu'ils peuvent ren-
fermer. Le sel acide a pour formule
2(C23H26Az20*)HîSO* + 7(H20).
Avec l'acide azotique, la brucine donne un
sel dont la furmule est
CS3H»A2»0*,HAz03 + H*0,
et qui cristallise sous forme de prismes qua-
drilatères. On obtient l'azotate de brucine en
traitant directement l'alcaloïde par l'acide
azotique.
Avec l'acide phosphorique, la brucine forme
plusieurs combinaisons si le mélange est
chauffé à 100°. Suivant qu'on emploie ou non
un excès d'acide, on obtient un sel acide ou
neutre. Le sel neutre s'obtient en traitant la
brucine par l'acide phosphorique ordinaire.
Ce composé cristallise en prismes gros et
courts, légèrement teintés de jaune; il est
peu soluble dans l'eau froide, mais se dissout
très-aisément dans l'eau chaude. Si on ex-
pose ces cristaux à l'air, ils perdent leur eau
de cristallisation. Si on les chauffe brusque-
ment à 100°, ils fondent dans leur eau de
cristallisation et constituent alors une masse
d'aspect résineux.
Le sel acide cristallise en tables rectangu-
laires très-solubles dans l'eau.
Avec les composés oxygénés du chlore,
la brucine forme plusieurs sels : le chlo-
rate, qui s'obtient en traitant l'alcaloïde par
une .solution étendue d'acide chlorique; ce
sel, quand il a été soumis à plusieurs cris-
tallisations , est complètement incolore ; il
cristallise en rhombes peu solubles dans l'eau
et que décompose rapidement une tempéra-
ture élevée; le perchlorate, qui s'obtient par
la réaction de l'acide perchlorique sur la bru-
cine; ce sel cristallise en petits prismes; il
est peu soluble dans l'eau froide, perd, à
130° environ, une partie de son eau de cri
tallbation et fait explosion si on le chauffe
à une température de 180°.
Avec le composé hydrogéné du chlore, la
brucine donne un chlorhydrate qui s'obtient
BRUC
en traitant l'alcaloïde par HC1. Ce sel, so-
luble dans l'alcool chlorhydrique , se pré-
sente, si on évapore la liqueur, sous forme
de petites houppes cristallines très-solubles
dans l'eau.
L'acide iodique agit directement sur la
brucine et peut former avec elle un sel neutre
qui n'est pas isolable de sa solution. En eflVt,
si l'on évapore cette solution, il ne tarde
point à s'y former deux sels. L'un se présente
sous forme de précipité soyeux et opaque;
l'autre cristallise en prismes à quatre pans.
Le premier donne une réaction alcaline et
ramène au bleu le tournesol rougi par un
acide. Le second constitue un sel acide.
L'acide périodique donne, avec la brucine,
un periodate qui se prépare en traitant par
cet acide une solution alcoolique de brttcine.
En soumettant le produit à une évaporation
faite à une douce chaleur (30° à 40°) et à
l'abri du contact de l'air, on obtient des ai-
guilles incolores que l'eau et l'alcool dissol-
vent facilement. Si l 'évaporation a lieu au
contact de l'air, les aiguilles brunissent à
mesure qu'elles se forment ; elles détonent
légèrement si on les chauffe vers 80°, après
les avoir desséchées.
L'acide iodhydrique réagit sur la brucine
en donnant un iodhydrate
C28H26Az«0*,HI-f-2H2O.
Ce composé cristallise en lames carrées ou
en prismes à quatre pans, qui retiennent
6 pour 100 environ d'eau de cristallisation
qu une chaleur de 100° leur fait perdre. Ces
cristaux sont peu solubles dans 1 eau froide,
mais se dissolvent assez bien dans l'eau
chaude, et mieux encore dans l'alcool.
L'acide tartrique donne avec la brucine
des sels neutres et des sels acides.
On obtient les sels neutres en faisant dis-
soudre, dans de l'eau chaude contenant 1 mo-
lécule d'acide tartrique, 2 molécules de bru-
cine. Par le refroidissement, il se précipite
presque immédiatement un sel qui se présente
sous forme de lames transparentes. Au bout
de quelques heures, il s'en précipite un se-
cond, sous forme de gros mamelons blancs,
de teinte satinée. Le premier constitue le
tartrate neutre droit, ainsi nommé parce qu'il
dévie à droite le plan de polarisation; le se-
cond constitue le tartrate neutre gauche et
dévie à gauche la lumière polarisée.
Quand on prépare ces tartrates, en opérant
le mélange dont il est parlé plus haut dans
l'alcool, on obtient les mêmes composés, mais
ils diffèrent des précédents en ce que la
?uantité d'eau de cristallisation qu'ils ren-
erment n'est plus la même, au moins pour
un, le tartrate neutre, qui. formé dans une
solution aqueuse , renferme 16 molécules
d'eau, tandis qu'il n'en contient que 11 s'il
prend naissance dans l'alcool. Le tartrate
neutre gauche, qu'il se forme dans l'eau ou
d;ms l'alcool, renferme toujours M molécules
d'eau.
On obtient les sels acides en mélangeant,
à équivalents égaux, des solutions de brucine
et d'acide tartrique. Qu'ils prennent nais-
sance dans l'eau ou dans l'alcool, les deux
sels qui se forment prennent la même consti-
tution chimique. La solution, abandonnée à
elle-même, laisse déposer en quelques se-
condes une poudre cristalline qui constitue
le tartrate acide droit; puis, au bout de quel-
ques heures, il se dépose, sous forme de
houppes soyeuses, un nouveau sel qui con-
stitue le sel acide gauche.
Le premier de ces sels est anhydre; si on
le dessèche à l'air, il perd 6 pour 100 d'eau
vers looo, puis se colore en jaune vers 200°,
sans perdre à nouveau de son poids.
Le second perd 13 pour 100 d'e^u à 100°;
porté à 150°, il abandonne encore 1 pour 100 de
ce liquide et se décompose entre 190° et 200<>.
Avec l'acide acétique, la brucine forme un
sel absolument incristallisable, mais qui est
très-soluble. Le sel qu'elle forme avec l'acide
oxalique cristallise en longues aiguilles et se
dissout facilement dans les solutions acides.
La brucine est un poison violent qui agit k
la façon de la strychnine et produit le téta-
nos; elle est moins énergique, toutefois, que
ce dernier alcaloïde. On l'a quelquefois em-
ployée en médecine, mais les etiets dange-
reux qu'elle peut produire ont fait renoncer
à son emploi. L'empoisonnement par la bru-
cine peut être combattu au moyen du tanin;
mais ici, comme dans le cas d'empoisonne-
ment avec la strychnine, il faut que le re-
mède soit appliqué dans les dix minutes qui
suivent l'absorption du poison.
— Réaction de la brucine. Si l'on traite cet
alcaloïde par l'acide suli'urique concentré, le
liquide se colore en rose, puis passe succes-
sivement au jaune et au vert clair. Quand on
le distille avec un mélange d'acide sulfurique
dilué et de peroxyde de manganèse, il se de-
gage des vapeurs inflammables et il reste,
comme résidu, de l'alcool méthylique et de
l'acide formique.
L'acide azotique concentré donne à froid,
avec la brucine, une teinte rouge sang qui
tourne au violet si on ajoute à la liqueur
quelques gouttes de protochlorure d'etain.
Cette reaction peut servir à distinguer cet
alcaloïde de la strychnine, car celte dernière,
traitée par l'acide azotique concentré, donne
un-' teinte jaune. Par l'action de l'acide azo-
tique sur la brucine, il se produit de l'êther
un [hvlazoteux et un composé particulier, la
cncoinéline, qui est un alcalinitre. Cette reae-
ËRUC
423
tion est tellement sensible, qu'elle peut déce-
ler la présence d'un dix -millième d acide azo-
tique.
Si l'on traite par le chlore une solution de
brucine, elle se colore en jaune sans tout
d'abord subir une altération, puis la solution
perd, petit k petit, cette couleur, et des flo-
cons iaunâtres incristallisables gagnent le
fond du vase.
Sous l'action du brome, la brucine donne
un composé cristallisable, qui n'est autre que
de la bromobrucine. On obtient ce corps en
traitant par une solution alcoolique de brome
une solution de sulfate de brucine. La solu-
tion alcoolique doit être faible. Quelques
gouttes de la solution alcoolique de brome
suffisent à provoquer la formation d'une
masse résineuse. On laisse reposer, puis on
ajoute une nouvelle quantité de solution et
on procède de la sorte jusqu'à ce que le tiers
de la brucine soit converti en cette matière
résineuse. On décante alors, après repos, la
liqueur qui surnage, puis on la traite par
l'ammoniaque.
Il se forme un précipité qu'on enlève avec
de l'alcool faible, puis on traite cette dernière
solution d'abord par une petite quantité d'eau
bouillante alcoolisée, ensuite par de l'eau
bouillante seulement. On laisse refroidir aus-
sitôt qu'on voit la liqueur se troubler légère-
ment, et bientôt il se forme une multitude de
ftetiles aiguilles brun clair qui constituent
a bromobrucine (CS2H25BrAz*0*); celle-ci se
distingue de la brucine par ceci, qu'elle ne
rougit pas si on la traite par l'acide azotique
concentré.
Sous l'action de l'iode, la brucine donne
deux combinaisons distinctes qui, d'après
Gerhardt, auraient pour formules, la pre-
mière, 8(C23H26Az204)3l*, la seconde,
2(C23H26Az20*)3l*.
La première se prépare en traitant àfroid une
solution alcoolique de brucine par la teinture
d'iode. Le précipité obtenu est jaune orangé,
insoluble dans l'eau et incristallisable ; il ren-
ferme , d'après les analyses de Pelletier,
33,3 pour 100 d'iode; le calcul exigerait 32,4.
Pour constater la présence de la brucinet
on peut tenir compte des réactions suivantes.
Il convient tout d'abord de dissoudre cet al-
caloïde dans l'eau, ce qui s'obtient facilement
au moyen de l'acide acétique. Il faut, en
outre, que la solution soit neutre, c'est-à-dire
ne donne aucune réaction avec les teintures
de tournesol.
Cela fait, si on traite la solution de brucine
par la potasse, il se forme un précipité blanc
dans le cas où la solution de brucine est au
centième; si elle est cinq fois moins concen-
trée , la liqueur ne se trouble que légère-
ment, mais ne tarde point à donner quelques
cristaux.
Dans les mêmes conditions, on obtient,
avec l'ammoniaque, quelques cristaux, au
bout d'une heure ou deux, si la solution de
brucine est au centième. Le sulfocyanure de
potassium produit, dans les mêmes conditions
de concentration de la brucine , quelques
houppes cristallines qui n'apparaissent qu'au
bout de quelques minutes et ne sont point ou
ne sont que tres-peu solubles dans l'actde acé-
tique. Avec l'iodure de potassium, il se forme
rapidement des cristaux lamelliformes.
Le chromate de potassium donne, avec une
solution aqueuse de brucine, un précipité
jaune cristallisant en longues aiguilles. Cette
réaction est sensible alors même que la so-
lution ne contient que de brucine.
1000
Le ferrocyanure de potassium donne en
quelques secondes un précipité qui se pré-
sente sous forme de cristaux jaunes et bril-
lants. Cette réaction ne se produit que si la
3
solutiun est au — au minimum.
10O
Avec l'iodure de potassium ioduré, on ob-
tient un précipité brun orangé qui ne se dis-
sout point dans l'acide acétique, mais est fa-
cilement soluble dans la potasse. Cette réac-
tion est tellement sensible, qu'elle peut révéler
la présence de de brucine»
r 40000
Si l'on prend une solution aqueuse de bru-
cine, qu'on l'évaporé à siecité et qu'on traite
le résidu par l'acide sulfurique, la masse se
colore en rose. Si on ajoute au produit un
fieu d'azotate de potasse ci istallisé, il seco-
ure en jaune orangé.
Avec l'acide tannique, on obtient un préci-
pite blanc sale que l'acide acétique dissout
très-bien. Si la solution est à , le préci-
1000* r
pité est blanc bleuâtre; si elle est dix fois moins
concentrée, le précipité est encore visible,
mais beaucoup moins.
Avec le chlorure d'or, il se produit un pré-
cipité jaune incristallisable, très-aboûdant.
Au , la coloration est encore sensible.
20000
Le chlorure de platine donne également
une réaction très-sensible. Le précipité, jaune
clair, est d'abord amorphe, puis, au bout
de quelques instants, il cristallise ; il est in-
soluble dans l'acide acétique et peut révéler
la présence de la brucine, alors même que cette
substance ne figure dans la solution que
1
pour .
r 30000
Enfin, le réactif qui puisse le mieux déce-
424
BRUG
1er la présence de la brucine est l'acide azo-
tique concentré, qui donne, avec cet alca-
loïde, un précipité rouge sang,virant au jaune
par la chaleur. Si la solution essayée est
au . l'acide azotique concentré donne
500000
encore une teinte rouge sensible.
BRCCK (Nicolas-René), officier et savant
belge, né à Diekirch (Luxembourg) en 1818.
il entra dans l'arme du génie et fut pendant
plusieurs années commandant du génie à
Mons. M. Bruck s'est fait connaître par quel-
ques ouvrages remarquables , notamment :
Electricité ou magnétisme du globe terrestre,
extraits d'études sur les principales sciences
physiques (1851-1858, 3 vol. in-8°); Manifeste
du magnétisme du globe et de l'humanité ou
Résumé succinct du magnétisme terrestre et de
son influence sur les destinées humaines (1865,
in-8°); l'Humanité, son développement et sa
durée, études d histoire , de politique, etc.
(1865, 2 vol. in-8<>); le Choléra ou la Peste
noire, son origine et ses conditions de déve-
loppement (1867, in-8<>); Etude sur la physique
du globe, phénomènes atmosphériques (1869,
in -8°); l'Origine des étoiles filantes (1869,
in-s°), etc.
* BRUCKER (Raymond), romancier et lit-
térateur français. — Il est mort k Paris en
mars 1875. Outre les ouvrages de lui que
nous avons cités, nous mentionnerons : Hen-
riette (1840, 2 vol. in-8<>); Un jacobin sous ta
Régence (1842, in-8°); les Causeries de Bruyè-
res-le-Châtrl (1842, in-8°) ; les Docteurs du
jour dans la famille (1844, in-12),etc.
BRUCKMANNIE s. f. (bru-kma-n! — de
Bruckmann , natur. allem.). Bot. Genre de
plantes, de la famille des rafflésiacées, com-
prenant une seule espèce, qui vit en parasite
sur les racines des cissus, dans l'île de Java.
ERUCOLAQUE S. m. V. BROUCOLAQUE, au
tome II du Grand Dictionnaire.
* BRUFF1ÈRE (la), bourg de France (Ven-
dée), cant. et à 1 1 kilom. de Montaigu, ar-
rond. et k 48 kilom. de La Roche-sur-Yon ;
pop. aggl., 692 hab. — pop. tôt., 2,831 hab.
BRUGELIN, INE adj. et s. (bru-je-lain,
i-ne). V. brugeois, au tome II du Grand Dic-
tionnaire.
* BRÏJGGEMANN (Jean - Henri -Théodore),
homme d'Etat prussien. — Il est mort en
mars 1866.
BRUGNONE (Jean-Baptiste-Charles), poëte
français, né à Painblanc (Côte-d'Or) en 1798,
mort en 1831. Il se consacra d'abord à l'en-
seignement et entra dans l'Université; mais
une maladie le contraignit bientôt de chan-
ger de profession. Il fonda alors le Pro-
vincial, feuille qui n'eut qu'une durée éphé-
mère, puis s'établît imprimeur à Dijon, où il
fonda le Spectateur. Il ne tarda pas à suc-
comber aux fatigues que lui imposait un tra-
vail incessant. Il a laissé : Adieux de lord
Byron à la Grèce; une traduction en français
de l'Eloge de la Folie, d'Erasme, et des Poé-
sies qui n'ont été publiées qu'après sa mort.
BRUGNONIER s. m. (bru-gno-nié ; gn mil.
— rad. brugnon). Bot. Arbre qui produit le
brugnon.
* BRUGSCH (Henri), orientaliste allemand.
— Il est né à Berlin en 1827. M. Brugsch a
été conservateur du Musée égyptien k Ber-
lin, puis il fut nommé consul de Prusse au
Caire (1864), chargé d'affaire en Perse, et
professeur k l'université de Gœttingue. Il est
devenu directeur du Musée national, fondé
au Caire par le khédive, et iL a été nommé
par ce prince commissaire général des expo-
sitions égyptiennes k Vienne (1873) et à Phi-
ladelphie (1876). Outre les ouvrages que nous
avons cités, on doit k ce savant égyptologue,
qui a assisté k plusieurs des fouilles opérées
par M. Mariette en Egypte, les ouvrages
suivants : Grammaire démotique, contenant
les principes généraux de la longue et de l'é-
criture populaire des anciens Egyptiens, avec
un tableau général des signes démotiques (Ber-
lin, 1855, in-4°); Mémoire sur la reproduc-
tion imprimée de caractères de l'ancienne écri-
ture demotique des Egyptiens (1855, in-4u);
Nouvelles recherches sur la division de l'année
des anciens Egyptiens, suivies d'un mémoire
sur des observations planétaires consignées
dans quatre tablettes égyptiennes en écriture
démotique (1856, in-8°); Monuments d' Egypte
décrits, commentés et reproduits par le doc-
teur H. Brugsch (1857, in-fol.); Notice rai-
tonnée d'un traité médical datant du XIVe siè-
cle avant notre ère et contenu dans un papy-
rus hiératique (1863, in-4°); Matériaux pour
servir à la reconstruction du calendrier des
anciens Egyptiens (1864, in-4°) ; Recueil des
monuments égyptiens, 3° partie (1863, 2 vol.
111-4*»); Examen critique de l'ouvrage de
M. /•'. Chabas, intitulé: Voyage d'un Egyp-
tien en Syrie | ; 7, ln-8<>) tire mé-
rogly/i/uquc, contenant le» principei généraux
de ta langue et de l'écriture Sût
Egyptiens (1872, in-4°); Index ■■
phes phonétiques, des valeurs de l'écriture se-
crète et des signes déterminée gui s<- <
trent dans te système gruphique des anciens
Egyptiens (1872, in-40), etc.
BRUGUIERE ( Dominique-Edouard) , com-
positeur français, no k Nîmes eu 1793 , mort
en 1863. Son père le destinait au commerce
et l'avait envoyé, k cet effVt, h Lyon en 1815;
BRUL
mais une impérieuse vocation l'entraînait
vers la musique, et, k peine âgé de vingt ans,
il avait déjà composé deux morreaux : la
Tante Marguerite et Je te pardonne en t'ou-
bliant. qu'il chantait avec autant d'âme que
de goût, servi d'ailleurs par une des plus
onctueuses et des plus ravissantes voix de
ténor. Garât, Lafont et Ponehnrd, ravis d'un
si précoce talent, l'arrachèrent au monde des
affaires et l'entraînèrent à Paris en 1824; il
y acheva, sous la direction de Reicha, ses
études d'harmonie, dont Raymond Mey, or-
ganiste de Marseille, lui avait donné les pre-
mières notions.
En 1826, il fut attaché k la musique de
chambre de Charles X. Peu de temps après,
Talleyrand l'engagea, avec le pianiste Kalk-
brenner, k passer une saison au château de
Valençay. Bruguière avait déjà conquis à
Paris une belle position ; lié avec les artistes
les plus marquants de la capitale, il faisait
partie de la Société des Enfants d'Apollon.
Après un voyage en Amérique, entrepris k la
suite de la révolution de 1830, sous le patronage
du général La Fayette, Edouard Bruguière
revînt à Pariset écriviten 1835, pour Achard,
la musique de Y Aumônier du régiment, qui
est resté au répertoire. A la même époque,
MUe Déjazet intercalait ses airs dans plu-
sieurs vaudevilles qu'elle créait. C'est a Bru-
guière et à Panseron, liés par une intime ami-
tié, que l'on doit les romances dialoguées
pour voix et instruments qu'ils exécutaient
avec le concours de Tulou, Gallay, Vogt, et
qui obtinrent le plus éclatant succès. Nous
possédons, de ce fécond et charmant compo-
siteur, plus de deux cents romances, noc-
turnes et chansonnettes. Il n'est pas d'ama-
teur de musique qui ne connaisse le Léger
bateau; Je veux revoir ma patrie; Je suis ja-
loux ; YHeureux perroquet; les Adieux du
gondolier ; Laissez-mci le pleurer, ma mère.
Cette dernière pièce eut l'honneur d'être in-
sérée par Weber, comme thème français, dans
un morceau instrumental destiné k repro-
duire le caractère de la musique des princi-
pales nations.
Les paroles de la plus grande partie des
mélodies de Bruguière sont de Sylvain Blot,
Bétourné et Emile Barateau. Pendant plus
de vingt ans, ses mélodies ont été chantées
d'abord par lui-même et ensuite par Ad. Nour-
rit , Ponchard , Alexis Dupont et d'autres
brillants artistes, dans les salons d'élite de
la capitale et dans les concerts.
La musique d'Edouard Bruguière est gra-
cieuse, limpide et d'une clarté qui la rend ac-
cessible k toutes les intelligences. 11 a essayé,
non sans succès, d'appliquer le chant à la
moralisation des masses; il a composé dans
ce but, pour les ouvriers, plusieurs morceaux
qui ont été publiés par le Magasin pitto-
resque; on doit citer, dans le même genre,
des chants maçonniques formant six pièces,
composées de solos et de chœurs, et une sé-
rie de chants religieux. Après un séjour as-
sez long k Castres, Edouard Bruguière s'était
retiré dans sa ville natale, où il s était marié ;
mais sa retraite n'y fut point oisive ; il ar-
rangea, pour la Société chorale de Sainte-
Cécile, quelques-unes de ses plus populaires
compositions; il fît paraître, en dernier lieu,
une suave mélodie biblique sur la ravissante
pièce de J. Reboul, son ami, les Langes de
Jésus.
Atteint vers 1855 par une cruelle maladie,
il en supporta pendant huit ans les souffran-
ces avec une patiente résignation. Plusieurs
de ses mélodies ont fait le tour du monde;
quelques-unes sont destinées k aller grossir
le nombre de ces chants qu'une génération
transmet k celle qui la suit, comme l'expres-
sion la mieux réussie d'un sentiment de l'âme.
* BRÛLERIE s. f. — Encyçl. On donne ce
nom à l'opération destinée a séparer l'or et
l'argent des tissus ou des bois sur lesquels le
métal précieux a été appliqué. On emploie
pour cela divers procédés. L un des plus fré-
quents, lorsqu'il s'agit d'extraire l'or des bois
dorés, consiste dans le trempage du bois dans
l'eau bouillante, qui dissout k la fois la colle
et la dorure. Au lieu du trempage, on peut
employer la vapeur d'eau bouillante, dans un
vase hermétiquement clos; les résultats sont
Plus prompts et plus énergiques; l'or ou
argent se retrouvent, sous forme de préci-
pité, au fond du vase qui sert a les recueillir ;
mais ce précipité ne contient les métaux que
mêlés aux substances avec lesquelles ils fai-
saient corps: colle, blanc, mastic, etc. On
soumet cette masse, après l'avoir desséchée
et pilée, k un feu de moufle, qui consume
toutes les substances étrangères et ne laisse
pour résidu que les parcelles d'or ou d'ar-
gent. La manière d'opérer est la même pour
Tes plâtres dorés ou argentés. Quant aux tis-
sus d'or et d'argent, on les brûle directement
et l'on recueille les cendres. Il y a une autre
manière d'opérer pour les tissus de soie. On
les plonge dans une lessive d'alcali caustique;
la soie se trouve ainsi saponifiée; le produit
est lavé k grande eau, et la poussière métal-
lique se dépose au fond du vase. Lea métaux
ainsi obtenus doivent étro ensuite fondus au
creuset et soumis k L'affinage.
RRUMFERou BltUl i;i lit (Etienne), théo-
i, français du xv« siècle, mort en 1483.
il était ne k Saint -Malo et avait embrassa la
saint François. On lui doit : Repor-
tatn in IV tibros sententiarum sancti Rona-
r ; Libellus de sanctissima Trinitate ;
BRUM
Sermones varii de paupertate Chrisli et Apos-
tolorum.
"BBÛLON, bourg de France ( Sarthe ),
ch.-l. de cant., arrond. et k 38 kilom. de La
Flèche, sur une éminence qui domine la pe-
tite vallée de la Vegre ; pop. aggl., 1,167 hab.
— pop. tôt., 1,651 hab.
• Bit 1 \M m ou BRUMPT, ancienne ville de
France (Bas-Rhin). — Cédée & l'Allemagne
par le traité de Francfort du 10 mai 1871,
cette ville fait aujourd'hui partie de l' Alsace-
Lorraine (arrond. et k 17 kilom. de Stras-
bourg); 4,841 hab.
BRUMMEL (George), célèbre dandy an-
glais, né k Westminster en 1778, mort k Ca-
lais vers 1830. Son père, William Brummel,
était secrétaire privé de lord North, ministre
de la Grande-Bretagne. George Brummel fit
ses études k Eton, où il eut pour condisciple
Canning, puis à Oxford; il sortit de l'univer-
sité pour entrer comme cornette au loe ré-
giment de hussards, commandé par le prince
de Galles, dont il devint le favori. Il ne tarda
pas k quitter le régiment, afin d'être plus
assidu auprès du futur George IV, et son
élégance lui valut bien vite le surnom de Roi
de la mode. Ses vêtements, ses manières, sa
politesse froide et glaciale devinrent la loi
de l'aristocratie anglaise. Lyster nous le dé-
peint de la manière suivante : ■ 11 n'était ni
beau ni laid, mais il y avait dans toute sa per-
sonne une expression de finesse et d'ironie
concentrée et dans ses yeux une incroyable
pénétration. Il n'affectait pas d'avoir la vue
courte, mais il pouvait prendre, quand les
personnes qui étaient 1k n'avaient pas l'im-
portance que sa vanité eût désirée, ce regard
calme, mais errant, qui parcourt quelqu'un
sans le reconnaître, qui ne fixe ni ne se laisse
fixer, que rien n'occupe et que rien n'égare. »
Brummel, comme chez nous plus tard le
comte d'Orsay, dessinait lui-même la coupe
de ses habits et surveillait attentivement leur
confection; il faisait, du reste, la fortune des
tailleurs qui travaillaient pour lui, tous les
dandys voulant aussitôt avoir des vêtements
semblables aux siens. Ses gants, qui moulaient
d'une façon irréprochable ses mains fines
et aristocratiques, étaient l'œuvre de quatre
artistes spéciaux, trois pour les doigts et un
pour le pouce. Les maximes émises par Brum-
mel avaient force de loi; elles formaient le
code du dandysme anglais. En voici quelques-
unes : «Dans le monde, tout le temps que
vous n'avez pas produit d'effet, restez; si
l'effet est produit, allez-vous-en, » — <■ Pour
être bien mis, il ne faut pas être remarqué. ■
On prétend qu'il râpait légèrement ses ha-
bits avec du papier de verre pour leur en-
lever le lustre criard du drap neuf.
La liaison de Brummel avec le prince de
Galles dura longtemps; le dandy ne vivait
guère d'ailleurs que des libéralités du prince.
Mais ces deux rivaux en élégance finirent
par se brouiller. On prétend que Brummel, k
un souper, aurait dit au prince, comme k un
domestique : t George, sonnez! » et que le
prince aurait obéi, mais pour dire aux do-
mestiques : t Emportez cet ivrogne. ■ L'a-
necdote est invraisemblable. Même après la
brouille, le crédit de Brummel était resté si
grand que le club Watier, dont il faisait par*
tie, délibéra s'il devait continuer k inviter le
prince de Galles k ses fêtes. Brummel, avec
une générosité insolente, insista pour l'invi-
tation.
La fin de ce roi de la mode fut misérable.
Lorsqu'il n'eut plus de quoi soutenir son luxe
accoutumé, il quitta l'Angleterre et passa en
France. A Calais, où il resida longtemps, il
était encore cité pour son élégance. Les An-
glais de distinction qui débarquaient lui ren-
daient visite, et il daignait agréer leurs hom-
mages. George IV voulut même le rappeler
et manifesta le désir d'une réconciliation;
Brummel refusa. Mais la vieillesse et la mi-
sère arrivaient de compagnie, et l'ancien
dandy tomba dans une tristesse qui le mena
tout droit k la monomanie. « Il vivait k l'hôtel
d'Angleterre, dit un de ses biographes. A
certains jours et au grand étonnement des
gens de 1 hôtel, il ordonnait qu'on lui prépa-
rât son appartement comme pour une fête.
Lustres, candélabres, bougies, fleurs en
masse, rien n'y manquait, et lui, sous le feu
de toutes ces Lumières, dans la grande tenue
de sa jeunesse, avec l'habit bleu whig k bou-
tons d'or, le gilet de piqué et le pantalon noir
collant comme les chausses du xive siècle, il
attendait. Il attendait l'Angleterre morte I
Tout k coup et comme s'il se fût dédoublé,
il annonçait k pleine voix : le prince de Gal-
les, puis lady Fitz-Herbert, puis lady Coiï-
ninghain, puis lady Yarmouth, et enfin tous
ces hauts personnages d'Angleterre dont il
avait été la loi vivante; croyant les voir ap-
paraître k mesure qu'il les appelait et chan-
geant de voix, il allait les recevoir k la porte
ouverte k deux battants ; il offrait le bras aux
femmes I... Enfin, quand tout était plein de
ces fantômes, que tout ce monde do l'autre
monde était arrivé, voilk que sa raison arri-
vait aussi et que ce malheureux s'apercevait
de son illusion et de sa démence. Et c'est
alors qu'il tombait accablé dans un de ses
fauteuils solitaires et qu'on l'y surprenait fon-
dant en larmes. »
Brummel mourut fou, au pavillon du Bon-
Sauveur de l'hospice do Calais. N,i vin ;i fié
écrite en anglais par le capitaine Jesse (2 vol.
iu-8°) ; Barbey d'Aurevilly a publié sous ce
BRUN
titre : Du dandysme et de George Brumme
(Foulet-Malassis, 1861, in-12), un opuscule
curieux devenu très-rare.
* BRUN s. m. — Rrun de montagne , Terre
d'ombre.
BRUN (Charles-Marie), sénateur français,
né à Toulon en 1821. Il était ingénieur de la
marine et officier de la Légion d'honneur
lors des élections de février 1871 ; il fut en-
voyé à l'Assemblée nationale par le départe-
ment du Var, avec 39,877 voix et siégea k
gauche. Il a voté contre le pouvoir consti-
tuant de l'Assemblée, contre le renversement
de M. Thiers, l'état de s:ége, la loi des mai-
res, la loi sur l'enseignement supérieur, le
ministère de Broglie , pour l'amendement
Wallon et les lois constitutionnelles.
Elu sénateur en 1876, il a affirmé une fois
de plus, par sa profession de foi, ses con-
victions républicaines. Il a été nommé, en
1876, directeur des constructions navales.
BRUN (Lucien), avocat et homme politi-
que français, né k Gex en 1822. Il étudia le
droit k Paris, où il se fit recevoir licencié et
docteur, puis il alla exercer la profession d'a-
vocat k Lyon. Clérical et légitimiste, il se
fit une brillante clientèle dans la société aris-
tocratique lyonnaise et devint bâtonnier de
son ordre. Elu, le 8 février 1871, député de
l'Ain k l'Assemblée nationale, le cinquième
sur sept, par 41,505 voix, il alla siéger k
droite dans les rangs des zélés défenseurs du
trône et de l'autel. M. Lucien Brun vota pour
les préliminaires de paix, contre la trans-
lation de l'Assemblée k Paris, pour les prières
publiques et fit partie de plusieurs commis-
sions, notamment de celle relative k l'abro-
gation des lois d'exil, qu'il vota k la commis-
sion de décentralisation , etc. Il se prononça
en faveur de la pétition desévêques, pour le
rétablissement du cautionnement des jour-
naux, pour le pouvoir constituant de l'As-
semblée, pour la proposition Ravinel, et ne
tarda pas k faire avec les hommes de son
parti une vive opposition k M. Thiers, pré-
sident de la République. Doué d'une remar-
quable facilité d'élocution, il prit part, k di-
verses reprises, aux discussions et devint un
des chefs du parti légitimiste. A ce titre, il
fut activement mêle, comme négociateur,
aux intrigues royalistes ayant pour objet
d'imposer à la France la monarchie de droit
divin et se signala comme catholique ar-
dent, en assistant k plusieurs pèlerinages.
Lorsque le message adressé k l'Assemblée
par M. Thiers le 13 novembre 1872 eut amené
une rupture entre le président de la Répu-
blique et la partie la plus réactionnaire de la
majorité, M. Lucien Brun fit partie de la
commission des Quinze nommée par la Cham-
bre, sur la proposition Kerdrel, pour exami-
ner le message présidentiel et y répondre. Le
29 novembre suivant, il prononça, k ce sujet,
un discours dans lequel il donna sa parole
que, dans le débat, il n'y avait point de ques-
tion engagée entre la République et la mo-
narchie. Ce que veut la droite , dit-il , c'est
l'établissement d'un gouvernement de combat
contre les doctrines révolutionnaires. Que
M. Thiers nous accorde ce que nous lui de-
mandons, et nous lui donnerons notre con-
fiance, La majorité s'étant prononcée en fa-
veur de M. Thiers , M. Lucien Brun continua
avec ses amis sa campagne contre le chef du
pouvoir executif et contribua k le renverser
le 24 mai 1873. Il s'associa alors k tous les
actes de réaction effrénée du gouvernement
dit de l'ordre moral, vota pour la circulaire
Pascal, contre la liberté des enterrements,
pour U loi Ernoul, pour l'érection de l'église
du Sacre-Cœur k Montmartre, etc.; au mois
d'octobre 1873, il se rendit avec M. Ches-
nelong k Salzbourg , auprès du comte de
Chambord, pour le prier de veuir prendre
possession du trône et lui demander ses in-
tentions au sujet des programmes élaborés
par les deux groupes de la droite. Après l'a-
vortement de cette tentative de restauration,
M. Brun publia une lettre sur sa mission. Le
23 novembre, il vota pour le septennat et fit
partie de la seconde commission des Trente.
Dans un discours qu'il prononça dans le sein
de cette commission en décembre 1873, il se
prononça contre le suffrage universel, ne
représentant, selon lui, que la force brutale
et créant l'injustice. Le 16 janvier 1874, il fit
devant la Chambre une profession de foi net-
tement légitimiste. Au mois de mai 1874, il
contribua k renverser du pouvoir M. de Bro-
glie, qu'il considérait avec ses amis politiques
comme ayant contribué k empêcher la res-
tauration du comte de Chambord. Cette même
année, il prononça des discours sur la nomi-
nation des maires, sur la loi électorale, sur
la liberté de l'enseignement supérieur. Le
8 juillet, d interpella le gouvernement au sujet
de la suspension du journal légitimiste l'U-
nion, qui venait de publier un manifeste du
comte de Chambord. M. Lucien Brun vota
peu après contre les propositions Perler et
Maleville. Le 22 janvier 1875, il prononça un
discours contre le septennat, déclarant que,
si lui et ses amis avaient voulu proroger les
pouvoirs du maréchal, ils n'avaient jamais
entendu fermer la porte k la monarchie. I.a
constitution républicaine du 25 février 1875
trouva naturellement en lui un adversaire
déterminé. Au mois île juillet suivant, il prit
une part active à la discussion de la loi suri en-
seignement supérieur, qu'il défendit comme
étunt toute l'uvumble au clergé* Aptes la
BRUN
dissolution do l'Assemblée nationale, M. Lu-
cien Brun déclina toute candidature dans le dé-
partement de l'Ain, où son échec était certain,
car tous les sénateurs et tous les députés élus
furent républicains, et il a repris sa place au
barreau de Lyon.
BRUN (Charles), littérateur et journaliste,
né à Trie (Hautes-Pyrénées) en 1840. Il dé-
buta très-jeune dans la littérature et le jour-
nalisme, ht représenter a Agen, en 1858, un
vaudeville intitulé : Sur te Carré, et se ren-
dit, en 1860, à Paris, où il collabora au Tin-
tamarre, au Journal pour tous, à la Science
pittoresque, etc. Quatre ans plus tard, il se
rendit en Orient et devint successivement
rédacteur du Courrier d'Odessa, de l'Etoile
d'Orient, de la Gazette du Levant, du Cor-
riere italiano de Constantinople, de Y Impar-
tial de Smyrne, de Y Egypte du Caire, de
Y Indépendance hellénique d'Athènes, et fut
un des fondateurs de la Société académique
de Constantinople. De retour en France en
1868, il collabora k la Démocratie, au Journal
des économistes, à la Revue moderne, à la
Question d'Orient et à deux journaux fondés
par M. Pierre Baragnon, le Bulletin inter-
national et le Centre gauche. Après la révo-
lution du 4 septembre 1870, M. Charles Brun
fonda le Garde républicain, dans lequel il dé-
fendit les idées républicaines, et il fut, pen-
dant quelque temps, attaché au cabinet de
M. Gambetta, membre du gouvernement de
la Défense nationale en province. Depuis lors,
il a collaboré à divers journaux. M. Charles
Brun a publié en volumes les Nuages , recueil
de vers; les Amours variés, recueil de nou-
velles; Y Insurrection Cretoise, brochure, etc.
•BRUN -LAVAINNE (Elie- Benjamin -Jo-
seph), littérateur. — Indépendamment des
ouvrages que nous avons cités et d'articles
publiés dans la Revue du Nord, recueil fondé
par lui en 1833, ainsi que dans divers jour-
naux, la Boussole, la Gazette de Flandre, etc.,
on lui doit : Roisin. Franchises, lois et cou-
tumes de la ville de Lille (1842, in-4°); Mé-
moire sur les institutions communales de la
France et de la Flandre au moyen âge (1857,
in-8°); un Déraillement, comédie en trois
actes (1865, in-8<>); une Goutte d'eau, co-
médie en trois actes (1865, in-8°) ; Oui ou
non, comédie en un acte (1871, in-8°); les
Femmes en 1973, prophétie (1874, în-16), etc.
BRUNEL (Antoine-Magloire), membre de
la Commune, né à Chelleloux (Saône-et-Loire)
vers 1830. Ancien sous-lieutenant de cava-
lerie, il exerça pendant le siège les fonctions
de chef de bataillon au 107e bataillon de la
garde nationale et appartint en cette qualité
au ll« régiment de marche. Il prit une part
active à la manifestation du 22 janvier; un
ordre signé de lui et du lieutenant-colonel
Piazza,dans lequel ils prenaient tous les deux
la qualité de généraux, appela aux armes la
garde nationale, appel qui n'eut que peu d'é-
cho. Brunel fut arrête, traduit devant un
conseil de guerre et condamné le 11 février
k deux ans de prison pour usurpation de titre.
Au commencement de mars, il fut enlevé de
Mazas par une troupe de gardes nationaux
et réussit à se cacher jusqu au 18. Sorti alors
de sa retraite, il fut nommé le 21 gouverneur
de l'Hôtel de ville, et le 26, général en chef,
avec Eudes et Duval. Le même jour, les élec-
teurs du VIIe arrondissement l'envoyaient
siéger à la Commune. Il commandait un corps
d'armée à la sortie du 3 avril, qui échoua mi-
sérablement à Meudon. Nommé peu de temps
après commandant des défenses du fortd'Issy,
il se fît remarquer par son audacieuse bra-
voure; mais il ne put empêcher les troupes
régulières d'installer leurs tranchées et d'em-
porter le village d'Issy et ses défenses, ce
qui mettait le fort en échec. Celte évacua-
tion lui fut reprochée par la Commune et il
tomba en disgrâce. Il ne reparut qu'au mo-
ment de la lutte suprême et se signala, d'a-
près les rapports militaires, comme un des
plus féroces incendiaires de ces sombres jours.
On lui impute d'avoir signé un certain nom-
bre d'ordres d'incendie des monuments pu-
blics, d'avoir fait mettre en personne le feu
aux magasins du Tapis-Rouge et d'avoir fait
fusiller des réfractaîres dans le quartier de
l'Enclos- Saint- Laurent. Divers bruits ont
couru sur lui après la Commune; un his-
torien de ces journées terribles, M. P. Delion,
assure qu'il a été arrêté le 24 mai , rue de la
Paix, chez sa maîtresse, une tireuse de cartes,
et passé immédiatement par les armes; Vape-
reau le fait comparaître devant un conseil de
guerre et condamner k cinq ans de travaux
forcés; il cite même le nom du navire qui l'a
emporté le 15 juin 1872 vers les rives de la
Nouvelle-Calédonie; c'est la Virginie. D'au-
tre part, une lettre datée de Londres (1873),
et signée de Brunel lui-même , a démenti les
bruits d'arrestation, de condamnation ou de
mort qui avnient couru sur lui.
•BRUNET (Jacques-Charles), célèbre bi-
bliographe français. — Il est mort le 18 no-
vembre 1867.
* BRUNET (Pierre-Gustave), littérateur. —
Depuis 1857, M. Brunet a nullité les ouvrages
suivants : Dictionnaire de biologie catholique
(1860, in-8°); Curiosités théologiques (1861,
in-12); la Papesse Jeanne (1862, in-12) ; Fan-
taisies bibliographiques (1863, in-12); Etude
sur F. Goya (1865, in-40) ; lu France littéraire
au xve siècle (1865, in-8°); Imprimeurs ima-
ginaires et libraires supposés, étude biblio-
8UPPLÊMEN1.
BRUN
graphique (1866, in-8°); le Marquis de Sade,
'l'homme et ses écrits (1866, in-12); Curiosités
bibliographiques et artistiques (1867, in-8°) ;
Firmin Dïdot et sa famille (1870, in-8°) ;
Etudes sur la reliure des livres et sur les col-
lections de bibliophiles célèbres (1873, in-80);
Anciens proverbes basques et gascons (1875,
in -8°); Maranzakinianaf nouvelle édition
(1875, in-12), etc.
* BRUNET (Jean-Baptiste), ancien officier
et homme politique français, né k Limoges
(Haute-Vienne) en 1814. — Fils d'un ancien
officier, il fut destiné de bonne heure k la
carrière militaire, entra a l'Ecole polytechni-
que à dix-neuf ans, puis il passa dans l'artil-
lerie et fut promu capitaine en 1840. Pendant
ses loisirs, il écrivit une Histoire générale de
l'artillerie, qu'il publia à Paris (1842, 2 vol.
in-8°) , et qui attira sur lui l'attention des
spécialistes. Après avoir été attaché a la
poudrerie de Vonges et an comité d'artillerie,
M. Jejin Brunet fut envoyé en Afrique, où il
se rit remarquer et devint officier d'ordon-
nance du maréchal Bugeaud. Depuis un an,
il avait publié un livre intitulé : la Question
algérienne (1847, in-8°), lorsque Louis-Phi-
lippe fut renversé du trône. M. Brunet se
porta alors candidat k la Constituante dans la
Haute-Vienne et fut élu représentant du peu-
ple. A la Chambre, il fit partie du groupe
républicain de la nuance du National, vota
la constitution , appuya la politique du gé-
néral Cavai^nac, puis fit une opposition des
plus modérées k celle de Louis-Bonaparte.
La tiédeur de son républicanisme lui valut
de ne point être réélu député à l'Assemblée
législative. Il rentra alors dans le service
actif; mais, après le coup d'Etat du 2 dé-
cembre 1851, il refusa de prêter serment k
Louis-Bonaparte et vit alors, selon sa propre
expression, «se briser la plus belle carrière
de l'armée française. » Rendu à la vie privée,
M. Jean Brunet composa et publia divers
ouvrages : Nouvel armement général des Etals
(1857, in-8<>); Constitution de la propriété in-
tellectuelle (1858, in-18); Organisation vitale
de la terre (1858, in-12) ; le Messianisme, or-
ganisation générale (1858, in-8°); la Mécani-
que nouvelle, organique et universelle (1862,
in-8°). Dans ces trois derniers livres, qui
passèrent inaperçus, M. Jean Brunet s'était
fait l'adepte d'un Polonais excentrique et
mystique, ce qui explique les excentricités
auxquelles il devait se livrer quelques an-
nées plus tard. Absolument convaincu qu'il
portait en lui, a l'état brisé, la plus belle
carrière de l'armée française et, à l'état la-
tent, un homme de guerre de premier ordre,
M. Jean Brunet, après la déclaration de
guerre à l'Allemagne, alla trouver le général
Canrobert et lui demanda d'obtenir pour lui
une audience de Napoléon III , afin de lui in-
diquer les moyens ■ de rendre la guerre fruc-
tueuse pour notre pays. ■ Il fut éconduit.
Pendant le siège de Paris par les armées
allemandes, il publia dans le journal le Siècle
des articles dans lesquels il critiqua vive-
ment la façon dont le général Trochu con-
duisait les opérations militaires. Grâce à ces
articles, il parvint a acquérir une certaine
notoriété. Après la capitulation de Paris, lors
des élections du 8 février 1871 pour l'As-
semblée nationale , 91,914 électeurs de la
Seine, se souvenant des élucubrations do
M. Jean Brunet, qui avait fait, du reste, une
profession de foi républicaine, le nommèrent
député, le trentième sur quarante-trois. A
Bordeaux, il alla siéger k gauche et parla et
vota contre les préliminaires de paix. Après
la réunion de l'Assemblée à Versailles, il ne
tarda pas à se signaler par ses excentricités.
Après avoir voté tantôt avec la gauche,
tantôt avec la droite, il finit par rompre avec
les républicains, qui en éprouvèrent peu de
regret, pour passer avec armes et bnga-
ges dans les rangs des réactionnaires, qui
n'en ressentirent qu'une joie des plus mo-
dérées. M. Jean Brunet fut un des politiques
les plus divertissants d'une Assemblée qui
comptait quelques députés dont l'unique mis-
sion semblait consister à déverser une douce
gaieté au milieu des débats les plus graves.
Cet irrégulier de la politique, doublé d'un
illuminé convaincu, prit très-fréquemment la
parole. Dans un discours qu'il prononça le
12 juin 1871 , contre le général Trochu , il fit
son autobiographie et révéla modestement à
la France et a la population de Paris qu'une
«grande partie de cette population avait de-
mandé qu'il fût mis a la tête du gouverne-
ment de la Défense nationale pour lutter
contre le génie stratégique du général de
Mnlike. ■ Cette même année, il vota pour les
prières publiques, pour la pétition des évé-
ques en faveur du pouvoir temporel du pape,
pour l'abrogation des lois d'exil des Bour-
bons, pour le retour de l'Assemblée à Paris,
pour la proposition Rivet, etc., et il inter-
pella le gouvernement sur l'absence des prin-
ces d'Orléans de l'Assemblée. Le 11 janvier
1872, M. Jean Brunet déposa une proposition
dans laquelle il demandait que la France
■ se vouât complètement à Dieu tout-puissant
et à son Christ et qu'en témoignage de ses
nouveaux sentiments, elle élevât un temple
au Christ sur la hauteur de Paris qui avait
été consacrée au roi de Rome. ■ Cette pro-
position, qui avait pour objet d'arrêter ■ le
glaive du Tout-Puissant suspendu sur nos tê-
tes, » n'eut pas précisément le succèsqu'en at-
tendaitson auteur. MaisM. Jean Brunet n'était
BRUN
pas homme k se décourager. Quelques jours
après, il proposa la refonte administrative de
Paris, puis il demandaqu'un musulman figurât
au conseil supérieur de l'enseignement et que
chaque membre du conseil de l'enseignement,
avant d'entrer en fonction, fit la déclaration
de croire «en Dieu tout-puissant et éternel-
lement juste. ■ Au mois de mars, il demanda
que le chef de l'Etat prit • devant Dieu et a la
tribune » l'engagement de respecter les droits
et les décrets de l'Assemblée. Au mois de
novembre suivant, il proposa d'exclure du
jury tout individu qui aurait refusé de croire
en Dieu. Pendant le cours de cette année, il
prononça, au sujet de la réorganisation de
l'armée, des discours dans lesquels il fit
preuve d'un compétence réelle. Lorsque, au
mois de novembre 1872, M. Thiers proposa
dans un message d'organiser le gouverne-
ment de la République, M. Brunet se rangea
du côté de la réaction. Il monta k la tri
pour déclarer que, le 29 novembre, il avait
voté contre le gouvernement. Le 20 février
1873, il demanda que la Chambre se mît sous
la protection de Dieu et ne se séparât pas
avant d'avoir accompli sa mission d'Assem-
blée constituante. Le 24 mai suivant, M. Bru-
net contribua k la chute de M. Thiers et de-
vint un des fervents apôtres du gouvernement
de combat. Il vota pour le septennat, proposa
la réorganisation territoriale de la France ,
demanda, en janvier 1874, que nul ne fût
maire s'il ne déclarait par écrit qu'il croyait
en Dieu et que nul ne pût se livrer k 1 en-
seignement supérieur s'il ne faisait une dé-
claration semblable. Il vota pour le cabinet de
Broglie, lorsque celui-ci fut renversé par un
vote de la Chambre, contre la proposition
Périer et Maleville et prononça de nombreux
discours , notamment sur l'organisation de
l'armée. En 1875, M. J. Brunet vota contre
la constitution du 25 février, pour la loi sur
l'enseignement supérieur, etc. Une des der-
nières propositions par lesquelles il termina
son excentrique carrière législative était ainsi
formulée : « Tout établissement d'instruction
supérieure portera sur sa façade et dans l'in-
térieur de tonte salle de cours l'inscription
suivante, qui sera tracée en caractères nette-
ment visibles : Gloire k Dieu, le créateur et le
maître de l'intelligence universelle. » Après la
dissolution de l'Assemblée nationale, M. Jean
Brunet n'osa proposer k ses électeurs de le
réélire. Il est rentré depuis lors dans la vie
privée et dans l'oubli.
BRCNET (Joseph-Matthieu), magistrat et
sénateur français, né à Arnac-Pompadour
(Corrèze) en 1829. Il entra dans la magistra-
ture en 1854, fut nommé juge d'instruction à
Paris et succédaau fameux Delesvaux comme
président de la 7e chambre correctionnelle
devant laquelle étaient portés tous les procès
de presse. M. Brunet s'y fit remarquer par le
même acharnement contre les journaux ré-
publicains, et fut nommé peu de temps après
conseiller k la cour d'appel de Paris. Con-
seiller général dans la Corrèze, il se pré-
senta, en 1873, comme candidat k la députa-
tion et échoua contre le candidat républicain,
M. Latrade. Il a réussi à se faire élire séna-
teur le 30 janvier 1876, avec M. Lafond de
Saint-Mur, ancien député officiel de l'Empire,
et quoiqu'il ait réclamé contre la qualification
de bonapartiste après l'élection, il n'en est
pas moins vrai qu'il a été élu par les bonapar-
tistes et les légitimistes coalisés. Il alla sié-
ger au Sénat sur les bancs de la droite, vota
dans toutes les circonstances importantes
contre les ministères républicains, notam-
ment au sujet de la loi sur la collation des
grades universitaires, et fut appelé, lors du
coup d'Etat parlementaire du maréchal de
Mac-Mahon (17 mai 1877), k prendre, comme
représentant le parti bonapartiste, le porte-
feuille de l'instruction publique et des cultes
dans le ministère de Broglie-Fourtou ; mais,
comme ses antécédents ne le rendaient guère
propre à remplir ces fonctions, il est évident
qu'elles ne lui furent confiées que parce
qu'on le savait disposé k entrer en lutte ou-
verte avec les tendances républicaines de
l'opinion publique.
'BRUNET DE PRESLE ( Charles-Marie-
Wladimir), helléniste et êrudit français. —
Il est mort au mois de septembre 1875. Indé-
pendamment des ouvrages que nous avons
cités, on lui doit : la Grèce depuis la conquête
des Romains jusqu'à nos jours (in-8°); les
Papyrus grecs du musée du Louvre et de la
Bibliothèque impériale (1865, in-4°).
BRUNET-LAFLEUR. (Marie-Hélène Brunet,
dame Armand Roux, dite), cantatrice fran-
çaise, née k Bordeaux le 3 février 1850. Fille
d'un capitaine au long cours, elle montra de
bonne heure d'heureuses dispositions pour le
chant et commença dans sa ville natale ses
études musicales. Venue avec sa mère i
en 1866, elle entra au Conservatoire, dans la
classe de Révial, et elle obtint au concours
de 1867 les trois premiers prix de chant, du-
pera et dopera-comique. M'10 Brunet, pre-
nant conseil d'Auber, qui ajouta k son nom
celui de Laflenr, débuta le 18 octobre k l'O-
péra-Comique, dans le rôle d'Angèle du Do*
mina noir. Elle reçut de la part du public
l'accueil le plus chaleureux. Elle chanta, le
25 mars 1868, avec les mêmes applaudisse-
ments, Carlo de la Part du Diable, puis se
mu ia au mois de novembre avec AI. Armand
Roux, compositeur déjà connu par de char-
lirautei mélodies. Engagée >*n 1809 au Theâ-
BRUN
425
tre-Lyrlque, que dirigeait Pasdelonp, elle
parut, le 30 décembre, dans Sarah de la
Bohémienne, ■ L'opéra de Balfe, dit M. Paul
de Saint-Victor, nous vaut une révélation.
Je n'ai guère entendu de voix plus jeune et
plus tendre, mieux timbrés et plus sympa-
thique. L'expression pénètre jusqu'aux voca-
lises, qu'elle lance avec tant de souffle et
d'étincellement. Dite par elle, la romance du
Songe a la douceur d'une incantation chantée
par une fee. Il y a une ftme dans ce jeune
talent. C'est une étoile qui se forme et qui
rayonnera. ■ Après la clôture annuelle du
théâtre, que la guerre rendit définitive.
Aime Brunet-Lafleur étudia avec ardeur le
répertoire italien. En 1S75, elle chanta au
cirque des Champs-Elysées, sous la direc-
tion de Lamoureux, qui venait de fonder la
Société de l'harmonie sacrée, l'oratorio de
Judas Macchabée, de Jules Massenet, et la
Messie de Haendel. Elle excita un véritable
enthousiasme. Elle rendit avec le même
bonheur, le 18 mars, Eve, mystère de Mas-
senet. Elle eut un succès aussi vif à la salle
Hertl le 8 avril 1876, en personnifiant d'une
façon adorable de simplicité la Sulamite, pas-
torale biblique en trois parties, d'Edmond
Audran. Devenue enfin la pensionnaire de
M. Carvalho, elle débuta avec éclat k l'O-
péra-Comique le 18 novembre 1876, par le
rôle de Lalla-Roukh. Elle reprit ensuite Ca-
mille de Zampa et Marie de Gonzague de
Çinq-Jfars. Elle a prêté, en dernier lieu, son
concours k une matinée littéraire et drama-
tique, donnée le 25 mars 1877 k la salle Venta-
dour, au bénéfice des ouvriers lyonnais.
BRUNETT1 (Sébastien), peintre italien, né
k Bologne en 1609, mort en 1649. Ses tableaux
se font remarquer par la grâce et la délica-
tesse de la touche. Mais son plus grand ta-
lent consistait à copier les maîtres avec une
perfection surprenante, qui trompait les plus
habiles connaisseurs.
BRUNFELSIE s. f. (brnn-fèl-sl — de Brun-
fets, botaniste allem.). Bot. Genre de plantes,
de la famille des serofulariées, qui croissent
dans l'Amérique équatoriale.
BRUNI (Lncio), peintre de l'école véni-
tienne, dont on ignore la patrie, et qui vivait
k la fin du xvie siècle. Il peignit pour Saint-
Jacques de Vicence un Mariage de sainte
Catherine, où l'on remarque de grandes qua-
lités d'artiste.
BRUNI (Dominique), peintre italien, né k
Brescia en 1591, mort en 1666. Le chœur de
l'église des Cannes de sa ville natale ren-
ferme son plus bel ouvrage.
BRUNI (Jules), peintre piémontaïs de l'école
génoise, né vers la fin du xvie siècle. On cite
surtout de lui Saint Thomas de Villeneuve
distribuant des aumônes, k Saint-Jacques-et-
Saint-Philippe de Gênes, tableau remarqua-
ble sous le rapport de la composition et du
dessin, mais qui manque de fini.
BRUNI (Jean), peintre italien du xtxe siè-
cle, né à Sienne. On considère comme ses
deux meilleures toiles une Présentation au
temple, qu'on voit k la collégiale de Proven-
zano, a Sienne, et un lirait de la vie de saint
Joseph CalansansiOy k Saint-Augustin.
* BRUNISSOIR s. m. — Encycl. Les brunis-
soirs sont généralement en acier poli on en
pierre dure. Les bijoutiers, les ortévres, les
doreurs sur métaux se servent de divers
brunissoirs en agate, en silex ou en héma-
tite rouge ; les doreurs sur bois ont des bru-
nissoirs d'agate, de jaspe ou de silex; les re-
lieurs et doreurs sur tranches emploient des
brunissoirs k dents; les porcelainiers, les lis-
seurs et les doreurs sur cuir emploient des
brunissoirs de pierre dure. Les orfèvres, les
horlogers, les serruriers, les couteliers, les
graveurs, et généralement tous ceux qui tra-
vaillent les métaux, se servent de brunissoirs
en acier; ces brunissoirs sont courbés ou
droits, arrondis ou en pointe. Les graveurs
se servent d'un brunissoir composé d'une
lame d'acier, pour donner le dernier poli aux
planches de cuivre; les horlogers ont des
brunissoirs d'acier fondu, trempé dur, de di-
verses formes, les uns tailles en limes à
feuille de sauge, les autres en limes ordinai-
res ; ils ont aussi des brunissoirs k pivots.
Pour la poterie d'étain, on emploie des bru-
nissoirs d'acier; pour la coutellerie, on a des
brunissoirs k inaiu et des brunissoirs k étau,
dont la disposition permet d'appuyer avec
plus de force sur la pièce à brunir.
La fabrication des brunissoirs de pierre
dure e3t d'une haute importance. Ces instru-
ments sont tellement essentiels qu'on a vu
des ouvriers estimer 50, 60 francs et même
plus encore des brunissoirs qui n'avaient
coûté que 2 ou 3 francs et dont ils appré-
ciaient la qualité. Après avoir fait choix
dos «•cailles de silex, en avoir constaté la
beauté, la couleur, la translucidité, qui sont
des indices généralement appréciés, on les
ébauche avec le marteau, puis on les dégrossit
a la meule et on leur donne le dernier poli k
l'aide de divers apprêts. L'agate avait d'abord
été jugée supérieure au silex pour cette fa-
brication; mais l'expérience a démontré le
contraire : le silex est moins sujet à écl iter.
Il existe k Paris, boulevard Beaumarchais,
une scierie mécanique pour débiter les pier-
res dures propres k confectionner les brunis-
soirs ; on y débite en plaques de on>,50 de
longueur Bur om, 30 d'épaisseur des tranches
54
426
BRUN
d'agate, de jaspe, de jade, de bois agatisés,
de palmiers pétrifiés, etc.
•BRCNN, ville forte de l'Autriche-Hongrie,
capitale de lu Moravie; 73,000 hab.
BRUNN (Lucas), mathématicien allemand,
mort à Dresde en 1640. On a fie lui deux ou-
vrages de mathématiques : Praxis perspec-
tive (Nuremberg, 1615; Leipzig, 1616) et Eu-
clidis élément a practica (Nuremberg, 1625).
*BRDNNOW (Ernest-Philippe, baron de),
diplomate russe. — Il est mort a Darmstadt
au mois d'avril 1875. Ambassadeur de Russie
à Londres, il fut chargé en novembre 1870 de
remettre à lord Granville la note fameuse
par laquelle le prince Gortschakoff exigeait,
avec une grande hauteur de langage, l'an-
nulation du traité de Paris (1856) en ce qui
concernait la neutralisation de la mer Noire
et la limitation des forces de la Russie dans
ces parages. Il prit part aux conférences de
Londres qui aboutirent, au commencement
de 1871 , à l'acceptation des exigences russes,
et se démit de ses fonctions d'ambassadeur à
Londres en 1874.
Bruno (SAINT) refînant le» présent», da
comte Roger, tableau de M. Jean-Paul Lau-
rens. Le fondateur des chartreux est debout,
entouré de ses moines, sous la sombre ar-
cade de la porte de son couvent; il détourne
la tête et, de ses mains tendues vers les pré-
sents déposés à terre, il fait un geste de re-
fus très-éloquent dans sa simplicité. Un
rayon de soleil éclaire vivement son crâne
nu et lui met comme une auréole. Parmi les
religieux qui l'accompagnent, encapuchonnés
dans leurs frocs blancs, on remarque surtout
le vieillard qui est à sa gauche, et dont le
visage ridé est empreint d'une austérité
fresque farouche. Pour faire contraste à
attitude rigide de ces hommes que l'ascé-
tisme a comme pétrifiés, l'artiste a placé à
gauche, près du seuil, une petite fille et un
petit garçon d'un caractère bien naïf et d'une
tournure pittoresque ; le petit garçon re-
garde les moines; la petite fille, misérable-
ment vêtue, contemple avec une curiosité
avide la vaisselle plate offerte par le comte
de Calabre. Celui-ci, vêtu d'une robe brune
brodée d'or, incline vers Bruno sa vieille
tête grise. Derrière lui, un gentilhomme en
longue cape verte apporte une pièce d'ar-
genterie; un serviteur achève de décharger
un mulet vu de croupe, tout à fait à droite.
Au-dessus de la muraille le long de laquelle
ces dernières figures sont groupées, on aper-
çoit les bâtiments du monastère, qu'illumine
un soleil intense et que dominent les som-
mets décharnés des montagnes de la Ca-
labre.
Ce tableau, commandé par la préfecture
de la Seine pour une des églises de Paris, a
figuré au Salon de 1874. La critique en a fait
grand éloge : « Bruno refuse les présents par
un geste très-juste et bien étudié, a dit
M. About; il est onctueux dans son dédain
et bonhomme, quoique scandalisé : il refuse
et bénit. On ne saurait mieux exprimer le dé-
sintéressement légendaire de ce moine alle-
mand. • M. G. Lafenestre a signalé le carac-
tère bien accentué et presque réaliste des
types : t Le saint, brun, trapu, au visage
hâlé, aux mains rustiques, ne ressemble en
rien au tendre et doux saint Bruno tel que l'a
rêvé autrefois notre délicat Lesueur; c'est
un moine campagnard, accoutumé aux rudes
travaux, rompu aux entreprises périlleuses.
Les têtes des quatre chartreux ont le vif
accent, le caractère précis des physionomies
prises sur nature. 11 en est de même de la fi-
fure si expressive qu'on aperçoit de profil
ans la pénombre, croisant pieusement les
mains. • Suivant M. Chaumelin, ■ le Saint
Bruno de M.. L^urens rappelle, sans la moin-
dre imitation, les œuvres des belles époques ;
à la gravité du style des compositions de Le-
sueur il unit la vigueur d'exécution des
peintures de Zurbaran. La couleur a ses vi-
brations puissantes, que M. Laurens pousse
parfois jusqu'à la violence; mais elles n'ont
rien ici de discordant, malgré l'intensité don-
née à, certains tons. ■ Cette belle composi-
tion a été gravée à l'eau -forte par M. Pierre
Teyssonnières, et sur bois par M. E. Thomas,
pour lo Monde illustré.
BU UNO (Jean), peintre florentin qui vivait
vers l'an 1300. Comme il désespérait de bien
faire comprendre ses idées par l'expression
des traits de ses personnages, il eut l'ingé-
nieuse pensée de faire sortir de leurs bou-
ches des légendes explicatives. Il croyait
éviter ainsi l'obligation d'empreindre ses fi-
gures de plus d'expression.
BRUNOLATE s. m. (bru-no-la-te). Chim.
Sel de l'acide brunolique.
BRUNOLIQUE adj. (bru-no-li-ke). Chim.
Se dit d un ucide extruit du goudron de
houille.
— Eocycl. Quand on fait agir un lait de
fihsui sur l'huile de goudron, il te produit
un tel particulier! .si Pon distille avec l'eau
H liquide qui a abandonna le sel, H te
un résidu brun, poteeeux, contenant deux
acides, l'acide rnsoliqiMi ■■( l'ii'-i-lf h, mmln/ui-.
Ce résidu, disions dans l'alcool et additionné
de lait de chaux, produit deux SAls de i
le brunolate et lerosnlute; le premier se prén
oipite et le second resto en dissolution. Le
brunolate do chaux, traité par l'acide chlor-
hvdriquo, abnndonne son acide sous forme
BRUS
de flocons bruns, qu'on n'a pas réussi encore
à cristalliser ni à analyser.
BRUNOY (N., marquis de). Il était fils de
Paris Montmartel, garde du trésor du roi
sous Louis XV, en faveur duquel la terre de
Brunoy fut érigée en marquisat. Le marquis
de Brunoy, possesseur d'une immense for-
tune, se livra à toutes sortes d'excentricités.
Il donna à l'église de Brunoy, simple petit
village près de Corbeil, des ciboires en or,
des chasubles constellées de diamants; il or-
ganisait de temps en temps de somptueuses
processions auxquelles il prenait part; l'une
d'elles, en 1772, lui coûta 500,000 livres. Elle
fut suivie d'un banquet donné dans le parc
du château & tous les habitants du village,
sans compter les invités de Paris. Plus de
cinq cents carrosses stationnèrent ce jour-la,
à la grille du château. Une autre excentricité
du marquis de Brunoy fut aussi l'objet des
conversations en 1775; il voulait faire un
pèlerinage en terre sainte, et il avait déjà
enrôlé trente comparses pour le suivre. Ce
projet fut abandonné. Vers la fin de sa vie,
les parents du prodigue marquis prirent le
parti de le faire interdire.
* BRPNSTATT, ancien bourg de France
(Haut-Rhin). — Cédé à l'Allemagne par le
traité de Francfort du 10 mai 1871, ce bourg est
aujourd'hui compris dans l'Alsace -Lorraine
(cercle et à 4 kilom. de Mulhouse); 2,382 hab.
'BRUNSWICK, ville d'Allemagne, capi-
tale du duché de Brunswiek-Volfenbuttel;
44,000 hab.
•BRCNSWICK (Charles Frédéric- Auguste-
Guillaume, duc de), né à Brunswick en 1804.
— Il est mort d'une attaque d'apoplexie à
Genève le 19 août 1873. Depuis qu'il avait été
expulsé de ses Etats, le duc Charles avait
vécu à l'étranger, principalement en Angle-
terre et en France. Pendant plusieurs an-
nées, il habita Londres, où il étala un grand
luxe et mena une existence tant soit peu
scandaleuse. Dans cette ville, il entra en re-
lation avec Louis Bonaparte, qui devint son
compagnon de plaisirs, et ils signèrent en-
semble un traité par lequel Us s'engageaient
mutuellement à se prêter un efficace appui
si Louis-Napoléon parvenait à s'emparer de
la couronne de France ou si le duc recouvrait
ses Etats. En 1836, le duc fit une ascension
aérostatique à Londres, avec Mm° Graham.
Le 4 mars 1851, il entreprit de traverser la
Manche en ballon avec M. Green. Le vent
contraire fit avorter cette tentative. Il la re-
nouvela le 31 mars suivant, et cette fois il
fut plus heureux. En effet, parti de Has-
tings avec M. Green, sur le ballon Victoria,
à une heure de l'après-midi, il toucha terre
dans les environs de Boulogne vers six heu-
res du soir. Sous l'Empire, il vint se fixer à
Paris. En 1851, il avait acheté près du parc
Beaujon un hôtel qu'il fit entourer d'épaisses
murailles. Dans son jardin, qu'il peupla de
statues bizarres, il fit établir une cascade,
des serres, une glacière. Soupçonneux à
l'excès, il avait pris les plus grandes précau-
tions pour mettre à l'abri d'un vol les énor-
mes valeurs mobilières qu'il possédait soit
en argent, soit en diamants. La grille du
jardin se terminait par des chardons tour-
nant sous la main et qui, lorsqu'on les tou-
chait, donnaient, au moyen de fils de fer re-
liés à des timbres, l'alarme dans l'intérieur
de l'hôtel. En outre, il avait enfermé une
partie de sa fortune dans un coffre-fort en
fer scellé dans la muraille de sa chambre à
coucher, ne «'ouvrant qu'au moyen des com-
binaisons les plus ingénieuses et caché à la
vue par une tenture en fer, capitonnée comme
le reste de l'appartement. Il ne fut pas moins
victime de plusieurs vols, notamment en 1856
et en 1863. Cette dernière année, un nommé
Shaw, qu'il avait pris pour domestique, lui
vola dans sa cachette pour 8 millions de dia-
mants. Cette affaire eut un grand retentisse-
ment. Un procès qu'il eut également en 1863
ne fit pas moins de bruit. Il avait eu à Lon-
dres une fille naturelle, Elisabeth-Wilhelmine
de Brunswick, qu'il avait fait élever; cette
fille avait abjure le protestantisme et avait
épousé le comte de Civry. Devenue mère de
huit enfants et à peu près sans ressource,
elle demanda une pension alimentaire à son
père, qui la lui refusa. La comtesse de Civry
porta alors l'affaire devant le tribunal de la
Seine, qui condamna le duc à payer cette
pension. Grâce à son hôtel peinturluré en
rose et en bleu, à sa voiture chocolat, à sa
figure fardée^ surmontée d'une perruque, à
ses excentricités, a ses mauvaises mœurs, le
duc de Brunswick était un des personnages
les plus connus de Paris. Il quitta cette ville
après la chute de Napoléon III et alla habiter
Genève. Par son testament, date du 5 mars
1871, il légua tout ce qu'il possédait à la ville
de Genève, à la charge par elle de lui élever,
« ad libitum des millions de sa succession, »
un mausolée copié sur les célèbres tombeaux
des Sealiger, place dei Signori, à Vérone.
La fortune du duc de Brunswick consistait
eu 20 millions de valeurs trouvées chez lui,
en actions sur les chemins de fer d'Amérique,
en 6on hôtel de la rue Buaujon.à Paris, eten
Kropriêtea immobilière» qu'il possédait en Al-
imagne, d'une valeur approximative de
68 millions.
I1RUSCA (Jérôme), peintre italien, né à
Savone en 1742, mort en 1S20. On cite, parmi
ses meilleures toiles, Judith, nu palais Gri-
BUBO
maldi ; une Assomption et Sainte Hélène au
Calvaire, dans l'église Notre-Dame-de-la-
Vigne, à Gênes.
BRUSOS, fils d'Emathion. Il donna son nom
a une partie de la Macédoine nommée Brusis.
BBUSTHEIM (Jean de), religieux francis-
cain et chronologiste flamand du xvi° siècle.
On a de lui : fies gestx epùcoporum Leodien-
sium et ducum Brabantix, a temporibus S. Ma-
ternî ad annum 1505.
BRUTAGE s. m. (bru-ta-je — rad. brut).
Dégrossissage du diamant, opération qu'on
appelle aussi ébauche.
BRUTES s. f. pi. (bru-te). Mamm. Groupe
de mammifères, créé par Linné, et compre-
nant les espèces à doigts onguiculés et dé-
pourvues d'incisives, comme Tes morses, les
éléphants, les bradypes. il D'après Blainville,
Famille de mammifères ongulogrades, com-
prenant le tapir, le damou et le rhinocéros.
BRUTOLIQUE adj. .(bru-to-li-ke — rad.
brutolé). Qui contient de la bière.
Bruina (Marcus), tableau de David. V. Mar-
cds Brutus, au tome X du Grand Dictionnaire,
page 1152.
BRUXANELLI s. m. (bru-ksa-nèl-li). Bot.
Arbre indéterminé de l'Inde.
* BRUXELLES, capitale de la Belgique et
ch.-l. de la province deBrabant. Elle compte,
en y comprenant huit communes qui forment
ses faubourgs, 314,000 hab.
'BRUYERES, ville de France (Vosges),
ch.-l. de cant., arrond. et à 27 kilom. d'Epi-
nal; pop. aggl., 2,171 hab. — pop. tôt.,
2,428 hab. La ville est bâtie dans une position
charmante et entourée de trois côtés par des
collines boisées. Commerce de toiles, bétail,
fromages, œufs et beurre; féculeries, tein-
tureries, brasseries, tissage à la main et fa-
brique de coutellerie. Bruyères est une des
plus anciennes localités de cette région; son
château fort existait déjà au vie siècle. Elle
fut saccagée en 1342 par les troupes de l'é-
vêque de Metz, occupée par les Bourguignons
en 1475 et prise par les Suédois en 1635. En
1745, 1775 et 1822, elle fut ravagée par l'in-
cendie; enfin, elle éprouva un tremblement
de terre en 1757.
Bruyère* (REDOUTE DES Hautes-). V. H\U-
tes-Bruyères, dans ce Supplément.
* BRl'Z, bourg de France (Ille-et- Vilaine),
cant., arrond. et à 10 kilom. de Rennes par
le chemin de fer; pop. aggl., 315 hab. — pop.
tôt., 2,836 hab. Dans les environs, près du
confluent de la Vilaine et du Meu, château de
Blossac.
* BRY s. m. — Nom donné, dans la Cha-
rente-Inférieure, à l'argile qu'on emploie
pour construire des digues.
Brj (combat du Peiii-), livré aux troupes
allemandes par les troupes de la garnison de
Paris, le 30 novembre 1870. V. Paris (sièges
de), au tome XII du Grand Dictionnaire,
page 270.
BRYA s. m. (bri-a). Bot. Arbrisseau de
Saint-Domingue.
BRYCE s. m. (bri-se). Espèce de papillon.
BRYGES, ancien peuple de race kymro-
thrace. Les Bryges quittèrent la Thrace et
passèrent dans l'Asie Mineure, où ils s'éta-
blirent dans la contrée appelée de leur nom
l'hfygie, par une légère altération. Ils fai-
saient partie de la famille des Brigantes et
des Bébryces.
BRYLLA, fille de Minos et mère d'Orion,
qu'elle eut de Neptune.
BRYNTESSON (Magnus), sénateur suédois,
qui se fit proclamer roi en 1519. Il fut vaincu
par Gustave Wasa et décapité en 1529.
RRYOÏD1NE s. f. (bri-o-i-di-ne — du gr.
bruon, mousse). Chim. Substance cristallisa-
ble extraite de la résine de l'arbre à brai.
— Encycl. La bryoîdine, préparée pour la
première fois par Baup, s'obtient cristallisée
dans l'eau en filaments blancs et soyeux, fa-
cilement volatilisables et se volatilisant en
aiguilles incolores; fusible à 135°, très-solu-
ble dans l'eau chaude, l'alcool et l'éther. Sa
saveur est acre et amère.
BRYONIT1NE s. f. (bri-o-ni-ti-ne — rad.
bryoïïine). Chim. Substance cristallisable qui
se forme en même temps que la bryonine.
BRYOPHTHALME s. m. (bri-o-ftal-me —
du gr. brué, je végète; ophthaltnosy œil). Bot.
Syn. de monésie.
BRYTOLÉ et BRYTOLIQUE. Syn. de BRU-
TOLÉ et BRUTOLIQUE.
BUBAL1NE s. f. (bu-ba-li-ne). Bot. Syn.
de BURCHELLIE.
BUBALOBNIS s. m. (bu-ba-lor-niss — du
gr. boubalos, bubale; omis, oiseau). Ornith.
Syn. de tisserin.
BUBASTITES, nom donné à la 22° dynastie
drs rois d'Egypte.
BUBO, ancienne ville de l'Asie Mineure,
dans la Cnbalie (Anatolie). Elle fil partie,
■ ■■■!. mil" Cibyre, de la ligue dito d<s Quatre
Villes et fut attribuée à la Syrie lors du dé-
membrement de cette ligue, l'an do Komu 670.
BUBONA, déesse protectrice dos bœufs et
des vaches, chez les Romains.
BUCH
BUBONALG1E s. f. (bu-bo-nal-j! - du gr.
bonbon, aine ; algos, douleur). Pathol. Douleur
qu'on ressent dans l'aine.
BuBONOÏDE adj. (bu-bo-no-i-de — de bu-
bon, et du gr. eidos, apparence). Qui a l'ap-
parence d'un bubon.
BUBROMA s. m. (bu-bro-ma — du gr. bous,
bœuf; brama, nourriture). Bot. Syn. de gua-
ZUMA.
BUBRONE s. m. (bu-bro-ne). Bot. Arbre do
la Jamaïque.
'BUBRY, village de France (Morbihan),
cant. et à 18 kilom. de Plouay, arrond. et à
48 kilom. de Lorient; pop. aggl., 273 hab. —
pop. tôt., 3,493 hab.
BDC (Louis-François du), administrateur
français, né a la Martinique en 1779, mort à
Paris en 1827. Après avoir servi quelque
temps en France avec distinction, il retourna
dans son pays, où le parti des planteurs, qui
forma le parti de l'opposition, le porta a la
présidence de l'assemblée coloniale. Il s'at-
tacha surtout u calmer l'exaltation des pas-
sions politiques et y réussit. 11 eut ensuite
l'habileté de faire accepter par l'Angleterre
un traité qui conservait la Martinique à la
France, tandis que Saint-Domingue lui échap-
pait. Aussi, en 1814, Louis XVIII lui accorda-
t-il le titre d'intendant de la coloni ;, Il venait
d'être nommé par ses compatriotes membre
de la Chambre des députés, lorsqu'il mourut.
BUCGELLE s. f. (bu-ksè-le). Ento.u. Syn.
d'AGNATHE.
BUCCINELLE s. f. (bu-ksi-nè-le — dimin.
de buccin). Moll. Syn. de turbinei.le.
BDCCO ou BUKKO s. m. (buk-ko). Bot. Es-
pèce du genre diosine. Il On dit aussi buccu
ou bukku.
BUCCOÏNÉES s. f. pi. (bnk-ko-i-né — du
lat. bucco, barbu). Ornith. Tribu de la famille
des buccoïdées, comprenant des espèces asia-
tiques, il On dit aussi bucconinées.
BUCCULINE s. f. (buk-ku-li-ne — rad. bue-
cule). Bot. Genre de plantes, de la famille
des orchidées, tribu dos ophrydées, compre-
nant une seule espèce, qui croit au Cap de
Bonne-Espérance.
' BUCH AN AN (James), ancien président des
Etats-Unis.— Il est mort à Lancaster (Pensyl-
vanie) le 1er jujn 1868.
BUCHER (Urbain-Godefroi), érudit alle-
mand du xviiio siècle. On a de lui : Descrip-
tion des sources du Danube et du pays de Fur-
stemberg (Nuremberg, 1720); Bistaire naïu-
rellede la Saxe (Dresde, 1723, in-8°), ouvrage
qui est resté inachevé.
BUCHNÉRÉES s. f. pi. (bu-chné-ré — rad.
buchnère). Bot. Tribu de plantes, de la fa-
mille des scrofulariées, ayant pour type le
genre buchnère.
BUCHOLTZER (Abraham), écrivain alle-
mand du xvie siècle, ami de Mélanchthon.
Après avoir dirigé le collège de Grunberg, en
Silésie, il fut successivement pasteur à Sprot-
tau, à Crossen et à Freistadt. On a de lui :
Chronologica Isagoge (Gurlitz, 1580, in -fol.);
Index chrouologicus (Gorlitz, 1585, in-fol.;
5° édition, Francfort, 1634, in-8°); Catalogus
consulum romanorum (Gorlitz, 1590, in-8°),
réimprimé en 1590; Admonitio ad chronologie
studiusos de emendatione duarum quxslionum
chronologicarutn annum nativitatis et tempus
ministerii Christi concernentium ; De consola-
tione decumbentium , etc. Bucholtzer passe
a ii -m pour avoir pris une grande part à la
composition du livre intitulé : Hypomnemata
Ph. Afelancht bonis in Evangelia dominicalia,
ouvrage publié par Paul Eber.
BUCHOLZ (Guillaume-Henri-Sébastien), mé-
decin allemand, né à Bernbourg en 1734,
mort en 1798. Il exerça son art & Weimar et
y devint médecin du grand-duc. U consacra
surtout ses travaux à la médecine légale et
à la chimie pharmaceutique. Ses principaux
ouvrages sont : Tractatus de sulphure mine-
rali (léna, 1762, in-4°); Description de l'épi'
demie de fièvre pétêchiale et miliaire actuel-
lement régnante (Weimar, 1772, in-8°); Essai
sur la médecine légale et son histoire (Wei-
mar, 1782-1792); Sur le Bheum palmatum,
publié dans le Nouveau Magasin de Bal-
dinger; Sur les bains de Kuala (Eisenach,
1795, in-4°), etc.
BUCHOLZITE s. f. (bu-ehol-zi-te). Miner.
Disthene du Tyrol et des Etats-Unis, voisin
de l'andaloitsue et de la fibrolithe.
BICHON (Maximin, dit Mm), poète et lit-
térateur français, né a Salins en 1818, mort
dans la même ville en 1869. U fit ses études
à Fribourg, puis il s'adonna a la poésie et à
la littérature. En 1848, Max Buchon se
montra le chaud partisan de la République,
dont il s'attacha a propager les idées; aussi
lors du coup d'Etat du 8 décembre 1851, il
tut exilé de France et il se relira alors à
Berne. De là, il passa en Belgique, puis il re-
vint en France après l'amnistie de 1859. Cet
écrivain a cherché ses inspirations dans l'é-
tude des moeurs populaires, et ses œuvres ne
manquent ni de charme ni de poésie. Nous
citerons de lui : le Val d'J/éry (1848, in-lî);
le Fils de l'ex-maire (1857, in-32) \ En prth
vince} Scènes franc-comtoises (1858, in-12);
Poésies franc-comtoises, tableaux domestiques
et champêtres (1862, in-lG); Salins -tes Bains
(1802, in-12); Noëts et chants populaires de
BUDE
la Franche-Comté (1863, in-16); Contes popu-
laires de l'Allemagne (1869, in-8»): VAvocat
Oudel et Max Buchon (1869, in-12); les Fro-
mageries franc comtoises (1869, in-12), etc. En
outre, Max Buchon a traduit de l'allemand :
Poésies allemandes de J.-P. Hebel, T. Kœr-
ner, etc. (1846, in-12), quelques œuvres de
Gotthelf, d'Auerbach, les Contes populaires
des frères Grimra.
BUCHU s. m. (bu-chu). Nom donné par les
habitants du Cap de Bonne-Espérance aux
feuilles de certaines plantes du genre diosuia,
qu'ils emploient comme vulnéraire.
•BDCHV, bourg de France (Seine-Infé-
rieure), ch.-l. de cant., arrnnd. et à 28 kilom.
de Rouen; pop. apgl., 720 h..b. — pop. tôt.,
754 hab. Le 3 décembre 1870, un combat as-
sez vif fut livré à Buchy. La légion Moc-
quart, comptant environ 2,500 hommes, :t-
réta pendant quatre heures un corps de
40,000 Prussiens qui s'avançaient sur Rouen.
BUCKLAND (Ralph), théologien anglais,
né dans le Somerset en 1564, mort en 1611.
Il suivit d'abord la carrière du barreau, em-
brassa le catholicisme et passa à Douai, où
il reçut l'ordre de la prêtrise. Il se rendit en-
suite à Rome et revint dans sa pati /e revêtu
des fonctions de missionnaire, qu'il exerça
pendant vingt ans. On a de lui : Vies des
saints, traduites de Surius: Arguments contre
la fréquentation des églises protestantes; De
la persécution des Vandales, traduction de
l'ouvrage latin de Victor de Vite; Sept étin-
celles de l'âme enflammée, avec quatre lamen-
tations composées dans les temps fâcheux de
la reine Elisabeth.
m CKSI 1 NSTER (Joseph-Slevens), prédica-
teur américain, né en 1784. Il était déjà cé-
lèbre lorsqu'une mort prématurée l'emporta
eD 1812. Outre ses sermons, il a laissé divers
ouvrages : Collection d'hymnes (1808) ; les
Avantages de la maladie, etc.
BCCOLIE(fl«co/inrn), ancienne contrée de
la basse Egypte, sur la côte de la Méditer-
ranée, voisine de la branche Phatnitique ou
Bucolique du Nil et longeant le Butinus La-
eus (lac Bourlos). C'était une région maréca-
geuse, couverte de fertiles pâturages, dans
lesquels paissaient de nombreux troupeaux
de bœufs, ce qui lui avait valu son nom. Elle
était habitée par des bergers, exerçant au
besoin le métier de brigands et très-redoutés
de leurs voisins. Les eaux du Nil, lors de ses
crues périodiques, inondaient le pays et en
faisaient un lac immense, dont le centre
avait une grande profondeuret dont les bords
étaient des marais fangeux. Sur la surface
de ce lac étaient disséminées plusieurs lies,
dont quelques-unes, couvertes de cabanes,
formaient autant de villages, véritables for-
teresses inexpugnables, et dans lesquels ha-
bitait une partie de lu population ; le reste
passait sa vie dans des barques. Le plus im-
portant de ces villages portait le nom de Ni-
chochis et était joint à la terre ferme par un
isthme d'environ 100 mètres de longueur sur
10 mètres de largeur. C'est dans ces marais
que le roi Amyntas, poursuivi par ses en-
nemis, trouva un refuge; c'est là aussi, se-
lon toute probabilité, que les Hyksos, vain-
cus par les pharaons, se réfugièrent et per-
pétuèrent leur race. D'après les recherches
tle Quatremère, cette contrée serait la même
aue celle qui fut connue plus tard sous le nom
e Bascliniour.
BBCOLION, fils de Laomédon et de Calybé.
11 eut de la naïade Abarbarée deux fils, Esèpa
et Pédase, qui périrent devant Troie, il Un
des fils de Lycaon. n Père de Phialus.
BUCOLCS, père de Sphélus et grand-père
d'Iasus, le chef des guerriers d'Athènes au
siège de Troie. Il Un des fils d'Hippocoon. n
Fils d'Hercule et de la Thespiade Marsé.
BCCQUOY, bourg de France (Pas-de-Ca-
lais), cant. et à 16 Kilom. de Croisiiles, ar-
rond. et à 18 kilom. d'Arras; pop. aggl.,
1,762 hab. — pop. tôt., Î.012 hab.
BUCURAMANGA s. m. (bu-ku-ra-man-ga).
Nom donne à une lésine fossile trouvée dans
les alluvions aurifères de Bucuramanga, dans
la Nouvelle-Grenade.
— Eacycl. La résine de bucuramanga con-
tient, d'après l'analyse faite par Boussin-
gault :
Carbone 82,7
Hydrogène 10,8
Oxygène 6,5
Total .... 100,0
Elle est jaunâtre, transparente, facilement
électrisable, et ressemble beaucoup à l'ambre,
mais ne donne pas d'acide succinique par la
distillation sèche. Elle brûle sans résidu, est
insoluble dans l'alcool, se gonâe dans l'éther
et y devient opaque.
m m ri h i il ou BUDE-PESTH, nom donné
à la réunion des deux villes de Bude et do
Peslh. Buda-Pesth est aujourd'hui considéré
comme la vraie capitale de la Hongrie; il
compte 270 000 hab. V. BUDB et PfiSTH, :iu
Grand Dictionnaire,
BUDE s. f. (bu-de). Bot. Syn. de spergu-
LXIRK.
BUDÉE (Guillaume), médecin allemand, qui
s'occupa surtout de recherches historiques.
Sas principaux ouvrages sout : Clironicon
quoddam Halberstad episcuporum: Vita Al-
oerti II episcopi Halberslad ; vi. >-..*,
EUEI
dynast» hujus seculi; Familia et patrimonium
D. Stephani Halberstad ; Chronologie centuria
prima; Séries imperatorum romanorum, etc.
BUDÉU ou BUDÉE (qui attelle tes tau-
reaux), surnom de Minerve, à Athènes et
dans la Thessalie. il Fille de Lyeus, épouse
de Clymène et mère d'Erginus. Elle donna
son nom à la ville de Budeion, en Thessalie,
et elle portait aussi le nom de Buzigé.
* BUDGET s. m. — Encycl. Le budget de
1877, fixé par la loi du 29 décembre 1876, éva-
luée les recettes a 2,737,003,812 francs, et les
dépenses à 2,736,247,962 francs. Si l'on com-
pare ce dernier chiffre à celui de 1867, que
nous avons donné au tome Ici*, on trouve une
augmentation considérable, qui s'explique
naturellement par les emprunts qu'on a dû
faire pour payer les 5 milliards exigés par la
Prusse. V. d'ailleurs, pour plus de détails, le
mot France, dans ce Supplément.
Nous allons maintenant présenter le ta-
bleau des derniers budgets pour les princi-
paux Etats, d'après les renseignements four-
nis par VA Imanach de Gotha pour 1877 :
EMPIRE D'ALLEMAGNE.
Recettes, 474,256,998 marcs.
Dépenses, somme égale.
(Le marc vaut 1 fr. 25.)
Grand-duché de Bade, 72,674,304 marcs.
Bavière, 257,360,763 marcs.
Grand-duché d'Oldenbourg, 6,722,812 marcs.
Boyaume de Prusse, 651,429,400 marcs.
Boyaurne de Saxe, 53,856,977 marcs.
Boyaume de Wurtemberg, 44,337,267 marcs.
ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE DU NORD.
Recettes, 304,000,000 dollars.
Dépenses, 269,265,000 —
AUTRICHE- HONGRIE.
Recettes, 373,552,342 florins.
Dépenses, 404,156,480 —
BELGIQUE.
Recettes, 250,244,860 francs.
Dépenses, 245,220,640 —
BRÉSIL.
Recettes, 129,550 contos 811 milreis.
Dépenses, 121,022 — 317 —
(1 milreis vaut 2 fr. 81.)
DANEMARK.
Recettes, 48,085,952 couronnes.
Dépenses, 46,695,071 —
(La couronne vaut environ 1 fr. 40.)
ESPAGNE.
Recettes, 544,794,751 pesetas.
Dépenses, 510,535,943 —
(La peseta vaut environ 1 franc.)
GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE.
Recettes, 77,131,693 livres sterling.
Dépenses, 76,621,773 — —
(La livre sterling vaut 25 francs.)
GRÈCE.
Recettes, 38,826,800 drachmes.
Dépenses, 39,063,841 —
ITALIE.
Recettes, 1,321,142,386 francs.
Dépenses, 1,318,612,252 —
MEXIQUE.
Recettes, 23,807,671 dollars.
Dépenses, 24,891,522 —
PAYS-BAS OU HOLLANDE.
Recettes, 103,710,675 florins.
Dépenses, 114,349,675 —
PORTUGAL.
Recettes, 24,059 contos 981 milreis.
Dépenses, 25,062 — 727 —
RUSSIE.
Recettes, 570,138,308 roubles.
Dépenses, 570,052,138 —
SUÈDE.
Recettes, 78,258,000 couronnes.
Dépenses, 78,258,000 —
(La couronne vaut 1 fr. 39.)
NORVÈGE.
Recettes, 41,386,500 couronnes.
Dépenses, 39,091,500 —
SUISSE.
Recettes, 41,487,400 francs.
Dépenses, 42,622,000 —
TURQUIE.
Recettes, 4,776,588 bourses.
Dépenses, 5,785,819 —
(La bourse vaut 112 fr. 50.)
EGYPTE.
Recettes, 2,108,493 bourses.
Dépenses, 2,105,295 —
(La bourse vaut 130 francs.)
BU DGÉTAI REMENT adv. (bu-djé-tè-rc-
in. m — rad. budget). Au point de vue du
budget.
* BUDWEISS, ville de l'Autriche-Hongrio
(Bohème), sur lu Moldau ; 19,200 hab.
BUE s. f. (bù). Petite cruche à large ventre.
Bl FIL (Jean IV de), guerrier français, né
en Touruine en 1340, mort en 1415. Il fut
grand m .lire des arbalétriers de France, sé-
i I eutenant gé-
néral du roi dans plu aura prov aces du Midi,
Il accoi i dans son expé-
dition de NapLe . Revenu en France, il ■
la bataille de Lusiglian et acquit un<- telle
EUFF
renommée que Du Guesclin voulut combattre
sous sa bannière. Jean de Bueil fut tué à la
funeste bataille d'Azincourt.
BUÉNINE s. f. (bu-é-ni-ne). Chim. Résine
extraite par BÛchner de l'écorce d'une espèce
de buène.
BUENO DA SYLVA (Bartholomeu), célèbre
exploraieur brésilien du xvi.e siècle. La har-
diesse de ses expéditions le fit surnommer
Anbauguera ou le Grand Diable. C'est à lui
qu'on attribue la découverte du pays des
Goyaz, vaste région du Brésil dont l'étendue
surpasse celle de la France. C'est vers l'an
1680 qu'il partit pour cette lointaine et aven-
tureuse exploration, qui se termina heureu-
sement après d'innombrables fatigues. Il sou-
mit par la ruse la peuplade pacifique des
Goyaz, acquit la certitude que leur pays ren-
fermait une grande richesse de matières au-
rifères et mourut à son retour. Son fils, qui
l'avait accompagné, bien qu'il n'eût alors que
douze ans, renouvela plus tard son voyage
d'exploration, qui n'eut aucun succès; mais
il ne se découragea point, et deux autres
expéditions successives lui firent trouver la
récompense de ses infatigables efforts. Sous
ses auspices commencèrent le lavage des
sables aurifères et l'exploitatinn des mines.
Malheureusement, il en fut ici comme des
pays exploités par les Espagnols dans d'au-
tres contrées de l'Amérique : les Indiens, trop
maltraités, se révoltèrent; une partie fut
massacrée, l'autre s'expatria, et le pays de-
vint désert, tandis qu'il pouvait devenir pour
le Portugal une mine de richesses inépui-
sable.
* BUENOS-AYRES, capitale de la républi-
que Argentine, sur la rive droite du Rio de
la Plata; 380,000 hab.
' BUFAL1NI (Maurice), médecin et profes-
seur italien. — Il est mort à Florence le
31 mars 1875.
* BUFFALO, ville des Etats-Unis (Etat de
New-York), sur le Niagara; 117,714 hab.
* BUFFET (Louis-Joseph), homme politique
français. — En 1868, il parla contre la nou-
velle loi sur l'armée. L'année suivante, des
élections générales ayant eu lieu, il se repré-
senta dans la 1" circonscription des Vosges,
où il n'eut pas de concurrent, et il fut élu
député par 23,992 voix. Dans sa circulaire à
ses électeurs, il leur annonçait que sa con-
duite serait dirigée par les principes de liberté
qu'il leur exposait six ans auparavant. Dans
la Chambre qui venait d'être élue, M. Buffet
devint un des chefs de ce tiers parti qui re-
vendiquait l'application du régime parlemen-
taire et qui venait de faire de nombreuses
recrues. A cette époque, M. Buffet passait
pour un esprit très-libéral. Il était, en outre,
très-compétent dans les matières financières.
Sans être un orateur remarquable, il avait le
débit net, facile et savait se faire écouter,
même de la majorité, lorsqu'il réclamait l'é-
conomie dans les budgets. En juillet 1869, il
fut un des signataires de la fameuse interpel-
lation des 116, demandant au gouvernement
■ de donner satisfaction aux sentiments du
pays en l'associant d'une manière plus effi-
cace à la direction de ses affaires. ■ Lorsque,
le 27 décembre 1869, Napoléon III écrivit à
M. Emile Ollivier pour le charger de former
un nouveau ministère, M. Buffet se vit dési-
gné pour entrer dans la composition du nou-
veau cabinet, qui, à la suite de laborieuses
négociations, fut constitué le 2 janvier 1870.
Il reçut le portefeuille des finances et s'oc-
cupa aussitôt d'élaborer le projet de budget
de 1871, dans lequel il voulait introduire des
économies notables. Un décret sur les ad-
missions temporaires, qu'il signa le 9 janvier,
fut l'objet, au Corps législatif, d'une discus-
sion des plus vives, à la suite de laquelle il
obtint un vote favorable (1er février). Con-
finé dans sa spécialité, il s'abstint de prendre
part aux discussions orageuses qui eurent lieu
sur la politique intérieure. Toutefois, lorsque
Napoléon III, à l'instigation de M. Rouh< r,
voulut qu'on soumît à un plébiscite le sénat us -
consulte qui modifiait la constitution, M. Buf-
fet ne voulut pas s'associer à cet acte, et il
se démit de son portefeuille, en même temps
que M. Daru, ministre des affaires étrangères
(10 avril 1870). A partir de ce moment jus-
qu'à la fin de l'Empire, M. Buffet fit peu par-
ler de lui. Rendu à la vie privée après la ré-
volution du 4 septembre, il rentra dans la vie
politique apr-s les élections du 8 février 1871
pour l'Assemblée nationale. Nommé député
par 36,167 voix, il alla siéger a Bordeaux.
M. Thiers, devenu chef du pouvoir exécutif.
Un offrit le portefeuille des finances lorsqu'il
constitua son premier cabinet, le 19 février;
mais M. Buffet refusa, soit qu'il trouvât la
t.t :he écrasante, soit qu'il craignit que, après
avoirété ministre sous l'Empire, il no ma
d'autorité dans la Chambre nouvelle. Lors de
la discussion des préliminaires de paix, le
1er mars, il prononça un discours dans le-
quel il annonça que, comme député des Vos-
ges, il s'abstiendrait de voter. Apres la feu-
le l'Assemblée à Versailles, M. Buffet
l au centre droit, parmi les
Mes du gou-
L871, i. VOl ■
■-, lu loi municipale, l'a-
,, mhs lois d'exil et la validation de
priw l'Oi lé u s, le pouvoir
ituanl d.; l'A la prop<
l.i pétition des évêques eu fn\
BUFF
427
rétablissement du pouvoir temporel du pape,
contre le retour de l'Assemblée a Paris, pour
l'installation des ministères à Versailles, etc.,
et il prononça quelques discours, notamment
sur la convention entre la France et l'Alle-
magne et sur 1 s 6m salons de la Banque de
France. En 1872, M. Buffet se prononça con-
tre le maintien des traités de commerce, pour
la proposition Feray contre l'impôt sur les
matières premières, contre l'impôt sur les
valeurs mobilières, et parla à diverses repri-
ses sur ces questions, au sujet desquelles
il fut en dissentiment avec M. Thiers. Ce dis-
sentiment ne fit que s'accentuer et se chan-
gea en hostilité déclarée lorsque le chef de
l'Etat proposa à l'Assemblée nationale d'or-
ganiser le gouvernement de la République;
M. Buffet fit partie de la coalition des monar-
chistes qui essayèrent de le renverser le
29 novembre 1872. Le 7 mars 1873, M. Buffet
prononça un discours sur les attributions des
pouvoirs publics et défendit l'article de la
commission, qui établissait, dit-il, la respon-
sabilité ministérielle approximative.
Le 2 avril suivant, M. Jules Grévy, fatigue
de l'inconvenance et des emportements de
plusieurs membres de la droite, ayant donné
sa démission de président de l'Assemblée na-
tionale, les meneurs de la coalition monar-
chique choisirent pour le remplacer M. Buf-
fet, qui fut élu, le 4 avril, président par
304 voix, contre 285 données à M. Martel,
soutenu par M. Thiers et par les gauches.
Cette victoire de la réaction contre la poli-
tique modérée soutenue par le président de
la République vint encore enflammer l'ardeur
des coalisés. Armés de toutes pièces pour le
combat, ils se mirent à préparer la campa-
gne qui devait leur donner le pouvoir et jeter
une si profonde perturbation dans le pays.
Bien que n'ayant qu'un talent très-secon-
daire et des vues très-courtes, M. Buffet se
vit placé par les circonstances tout à fait en
vue et au premier plan. Par lui désormais la
droite prenait la direction des débats de l'As-
semblée, et elle allait pouvoir réaliser la seule
Eartie de ses projets qui fût réalisable, l'éta-
lissement d'un gouvernement de combat
contre la République et toutes les libertés. Le
20 mai, à l'ouverture de la session, M. Buffet
fut réélu président. A ce titre, il dirigea les
débats pendant la mémorable lutte parlemen-
taire du 23 et du 24 mai 1873, qui se termina
par l'adoption de l'ordre du jour motivé de
M. Ernoul et la démission de M. Thiers, Le
soir même du 24 mai, la majorité, à l'insti-
gation de la commission qui avait préparé le
plan de campagne contre M. Thiers, et qui
était dirigée par MM. d-- Broglie et Changar-
nier, nommait le maréchal de Mac-Mahon
président de la Republique par 390 voix, et
M. Buffet, à la tête du bureau de la Cham-
bre, se rendait immédiatement auprès du ma-
réchal et obtenait son acquiescement. «Votre
responsabilité, lui dit- il, serait, par votre
refus de répondre à l'attente du pays, d'une
extrême gravité. Vous ne pouvez refuser, par
votre acceptation, de sauver le pays, comme
vous n'avez jamais hésité à lui donner votre
sang sur les champs de bataille. ■ Le même
jour, après le vote de la majorité contre
M. Thiers et la démission de ce dernier,
M. Buffet se leva et eut la singulière idée de
vouloir se faire l'interprète des regrets de la
Chambre sur la détermination que venait do
prendre l'illustre liomine d'Etat. Nul n'igno-
rait qu'il avait pris une part active au ren-
versement de M. Thiers; aussi, dès les pre-
miers mots qu'il prononça, des clameurs in-
dignées s'élevèrent de tous les rangs des
gauches, et il ne put achever son discours.
Sous le gouvernement dit ide l'ordre moral,»
M. Buffet continua à présider l'Assemblée,
montrant envers la gauche une attitude hos-
tile et se laissant aller jusqu'à traiter un jour
d'absurde le discours d un des membres de la
minorité, dont il ne sut jamais faire respecter
les droits. Aussi fervent clérical qu'ardent
réactionnaire, le président de l'Assemblée
tint a honneur d'assister à quelques-uns de
ces pèlerinages qui firent croire un instant à
l'Europe que la France marchait vers une
irrémédiable décadence.
Lorsqu'une partie de la majorité, après
avoir vainement essayé de restaurer la mo-
narchie, comprit la nécessité de donner au
pays un peu de sécurité en reprenant le pro-
gramme que M. Thiers lui avait présenté en
1873 comme seul praticable, M. Buffet finit
par se ranger du côté de ceux qui résolurent
de constituer les pouvoirs publics et qui ac-
ceptèrent la constitution du 25 février 1875.
Ci* fut grâce a cette attitude qu'il se vit ap-
pelé a former le premier ministère charge
d'appliquer les lois constitutionnelles, en vertu
desquell-s la Republique était devenue le ré-
légal de la France. L'enfantement du
cabinet fut des plus laborieux. Enfin , lo
10 mars 1875, M. Buffet reçut, avec le mi-
nistère de l'intérieur, la vice- présidence du
conseil, dans lequel M. Dufuure prit le porte-
feuille de la justice.
En assumant la tâche de mettre en prati-
que les institutions républicaines, il éti
sez naturel de croire que le chef du eabinet
se pénétrerait des devoirs que cette noble
tâche lui imposait; on pouvait penser que,
avoir vu l'inanité <i" la politique de
i ■ com-
bat, il entrerait franchement d as la
libéralisme et ère d
sèment, si ardemment désirée par lo pays.
428
BUFF
Ceux qui croyaient à Ja conversion libérale
de M. Buffet se faisaient la plus profonde il-
lusion, et le premier ministre ne tarda pas h les
désabuser. Dans la déclaration - programme
qu'il lut à l'Assemblée 1" 12 mars, M. Buffet
se mit à rééditer les formules creuses et usées
du gouvernement de combat contre « les pas-
sions subversives; • il fit l'éloge de » l'admi-
nistration intelligente et dévouée ■ de l'ordre
moral, s'empressa de rassurer les bonapar-
tistes, demanda le maintien de l'état de siège,
de la loi sur les maires, etc. M. Buffet conti-
nua, en effet, les détestables errements du
24 mai et des pires ennemis de la République.
Il maintînt les fonctionnaires qui s'étaient
rendus le plus justement odieux, en décla-
rant qu'il ne pouvait les blâmer de leur défé-
rence aux ordres de ses prédécesseurs, qu'ils
méritaient sa confiance et qu'il les défendrait
énergiquement. Le 15 juillet 1875, le gouver-
nement ayant été interpellé sur la conduite
qu'il se proposait de tenir à l'égard des bona-
partistes, dont les audacieuses menées et l'ac-
tive propagande pour renverser la République
avaient été mises a jour par le rapport Sa-
vary et par la publication des pièces de l'en-
quête faite au sujet de l'élection de la Nièvre,
M. Buffet, ministre de la République, ne trouva
rien de mieux à répondre que d'accuser le
parti républicain avancé, d excuser la con-
duite du préfet de police a l'égard des bona-
partistes, de rappeler qu'il avait été un mi-
nistre loyal de l'Empire, et de faire cette
déclaration étourdissante : t Aujourd'hui,
quand on rencontre un homme qui a le sen-
timent de l'autorité, on lui dit : # Vous êtes
• un bonapartiste! ■ Après ce langage, il
n'était plus possible de se faire illusion sur
les véritables tendances du chef du cabinet.
Cet homme, qui jadis se disait libéral, était
devenu l'incarnation même de la réaction, et
de la réaction sous sa forme la plus odieuse,
celle qui rappelait le despotisme impérial.
Appelé, le 26 juillet, à faire connaître l'opi-
nion du gouvernement sur la levée de l'état
de siège, M. Buffet prit plaisir, selon son ha-
bitude, à accentuer encore, par la forme et le
ton revêche et acerbe de ses déclarations, le
côté roide et anguleux de sa pensée. ■ L'état
de siège, dit-il, est absolument nécessaire au
gouvernement en ce moment, et, pour moi,
je n'y renoncerai pas tant qu'une loi sur la
presse ne sera pas votée, car c'est surtout
contre la presse que cette arme peut être
utile. Le vote d'une loi sur la presse ne suf-
firait pas en ce qui concerne les départements
de la Seine, des Boucbes-du-Rhône et du
Rhône. Le gouvernement «iraerait mieux cer-
tainement avoir un régime uniforme partout^
mais, en attendant cet état de choses, il lui
semble préférable d'avoir un régime excep-
tionnel dans quarante départements, plutôt
que de n'avoir nulle part un moyen efficace
de répression. ■ M. Pascal Duprat lui ayant
fait observer que les généraux excédaient
leurs pouvoirs en interdisant à l'avance la
publication des journaux, le ministre lui ré-
pondit par cette phrase, qui peint l'homme
sur le vif: ■ L'autorité militaire pourrait tou-
jours supprimer le journal le lendemain de
sa publication ; il est donc beaucoup plus sim-
ple de le supprimer la veille. » Quant à la loi
sur la presse, il eut soin d'annoncer qu'elle
était indéfiniment ajournée. Ainsi, aux yeux
de M. Buffet, pour gouverner la France, qui
jamais n'avait été plus calme, il n'y avait
qu'un seul régime possible, celui de la com-
pression et de l'état de siège. Dans son hor-
reur de toute manifestation libre, dans son
goût pour l'étouffement, ce politique, aussi
borné qu'irascible, se prononça pour qu'on
interdit la présence des candidats dans les
réunions électorales pour le Sénat, oubliant
que, en 1848, il s'éiait prononcé pour la li-
berté des réunions publiques (27 juillet). Dans
cette même séance, avec co ton de défi hai-
neux qui lui est habituel, il répondit à quel-
ques paroles de M. Christophle en repoussant
de la façon la plus injurieuse toute idée d'al-
liance avec le centre gauche; il en fut ré-
.unipensé par les applaudissements des bo-
n apai tistes, surtout lorsque, s'adressant au
parti libéral, il dit : t Je n'étais pus votre al-
Fié avant d'être au pouvoir, et je ne le de-
viendrai pas quand je l'aurai quitté. § Il de-
venait évident pour tons que M. Buffet pré-
nuit carrément son point d appui dans le parti
de rappel un peuple. Sa présence à la tête du
pou vob devenait désormais un péril pour la
France, qui le comprit. Le ministre qui, en
pleine Chambre, avait prétendu ne point avoir
eu le temps de lire les rappurts écrasants de
la commission d'enquête sur l'élection bona-
parti ite do lu Nièvre déclara en plein <-on-
seil d< que Les bonapartistes étaient
i l'avant-garde du parti conservateur.» A la
même époquo, il prit la défense du préfet Du-
cros, au sujet de la pièce fausse de l'a
" ■ ait, servi de prin-
cipale 1»" le d'accu i tion lor i du pi ocès in-
tenté a la sociét< la Pei ruanei ce. D
ni i pi ononi 6 1 l no mbre, au
de l'organisation munii I] , ,
[u ■ 0 ■»■ la nominal le mati i
hor ; des con sil municipaux et décl
sujet de ■ élections, que le : oui ei ne nt avait
le di oit de faire connaît i a se ■ pi éfôi
de les soutenir. Le Sfl novembre, il coi
li riHiii d.- liste et driVinlii avec lu . I - • . 1 1 !.,
.u par cli corn ci Ipi ion, qui, d'à] i ■ lui ,
devatl être favorable au paru conservateur,
c'est ù-dire à la réaction. Au mois de deeeui-
BUIS
bre, lors des élections des sénateurs inamo-
vibles par l'Assemblée, M. Buffet fut porté
sur la liste de la droite; mais il échoua, et,
après quelques tours de scrutin, il déclara ne
plus se présenter. Le 24 et le 29 du même
mois, il prononça deux discours au sujet du
projet de loi sur la répression des délits de
presse et sur la demande de lever l'état de
siège. Répondant à un magnifique discours
de M. Challemel-Laeour, M. Buffet se laissa
emporter par une colère fébrile, l'état de
siège étant pour lui la forme naturelle et né-
cessaire du gouvernement. Au mois de jan-
vier 1876, il essaya, mais sans y réussir, de
faire sortir M. Léon Say du ministère. Ce
même mois, il posa sa candidature au Sénat
dans les Vosges, son département natal, mais
il échoua complètement (30 janvier). Aux
élections pour la Chambre des députés (20 fé-
vrier), M. Euffet se porta candidat dans quatre
départements; mais telle était son impopula-
rité et le sentiment de réprobation qu'inspirait
sa politique était si général, qu'il ne fut nommé
nulle part. Le pays, pouvant enfin manifester
sa volonté, envoyait à la Chambre une énorme
majorité de républicains. Devant cette impo-
sante manifestation de l'opinion publique, il
ne restait plus à M. Buffet qu'à donner sa dé-
mission de ministre de l'intérieur et de vice-
président du conseil (23 février 1876). Jamais
la chute d'un ministre n'avait été accueillie
avec une joie plus intense. Depuis quatre
mois, il était rentré dans la vie privée, lors-
que la majorité réactionnaire du Sénat, ayant
été appelée à nommer un sénateur à vie en
remplacement de M. Ricard, lui choisit pour
successeur, le 16 juin 1876, M. Buffet, qui
obtint 144 voix, contre 141 données a M. Re>
nouard. Rendu à la vie publique, M. Buffet
alla siéger parmi les membres de la droite
cléricale et prononça, le 10 août, un discours
contre la loi des maires. Depuis lors, il est
devenu au Sénat un des chefs des partis mo-
narchiques et bonapartiste coalisés.
BUFFETI (Louis-Joseph), peintre italien
de la fin du xviii» siècle. Il était Véronais,
mais c'est dans les églises de Vicence qu'on
trouve la plupart de ses tableaux : \&Vierge,
aux Carmes déchaussés ; Sainte Anne et
saint Joackim, a Saint-Philippp; les Cinq
saints, à Saint-Eleuthère; le Père Gregorio
Barbarigo, à Saint- Marcel; un Calvaire, à
Sainte-Marie-Madeleine.
BCGATTI (Gaetano), érudit italien, né a
Milan en 1745, mort en 1816. Il fut nommé
directeur de la bibliothèque Ambrosienne, et,
dès lors, bien que son goût dominant le por-
tât vers les mathématiques, il se consacra
tout entier à l'exploration des trésors manu-
scrits que renferme celte inappréciable col-
lection. Outre de savantes notes sur le texte
des Psaumes et la traduction en latin d'un
manuscrit syrien renfermant le livre de Da-
niel, on lui doit : Mémoires historiques et cri-
tiques sur les reliques et le culte de saint Cesse,
martyr (Milan, 1782, in-4° , avec fig.). On
trouve dans ces Mémoires de fort curieux
documents sur les antiquités ecclésiastiques
de Milan.
BUGEAT, bourg de France (Corréze), ch.-l.
de eant., arrond. et à 39 kilom. d'Ussel; pop.
aggl., 317 hab. — pop. tôt., 986 hab.
BUGLIONI (Benedetto), sculpteur floren-
tin du xv« siècle. Ayant appris d'une femme
un secret pour le vernissage de la terre cuite,
il exécuta un grand nombre de travaux dont,
malheureusement, aucun n'est parvenu jus-
qu'à nous. — Son fils, Santi Buglioni, qui
vivait dans la première moitié du xvie siècle,
hérita de ce secret et exécuta en ce genre
quelques sculptures. Au témoignage de Va-
î,ari, ce fut cet artiste qui fit pour les funé-
railles de Michel-Ange le buste placé sur son
catafalque.
* BUGUE (le), ville de France (Dordogne),
ch.-l. de eant., arrond. et à 30 kilom. de
Sarlut, sur la rive droite de la Vézère; pop.
aggl., l(6i6 hab. —pop. tôt., 2,903 hab. Le
Bugue est • devenu, dit M. Ad. Joanne, grâce
à ses facilités de communication, l'entrepôt
des vins, des denrées du pays et le centre
d'exportation des hauts fourneaux que font
mouvoir les ruisseaux des environs. Les
truffes des environs du Bugue passent pour
les plus délicates du l'érigord. •
* in lit ., ancien bourg de France (Haut-
Rhin, — Cédé à l'Allemagne parle traité du
10 mai 1871, ce bourg fait aujourd'hui partie
de l'Alsace-Lorraine (cercle et à 3 kilom. de
Guebwiller); 2,319 hab.
* BU1RONFOSSE, bourg de France (Aisne),
eant. et à 7 kilom, de La Capollo, arrond. et
a 17 kilom* de Vervins, dans une vaste
plaine; pop. aggl., 1,483 hab. — pop. tôt.,
2,398 hab.
* BUIS- LES -BAROMN1ES (m) , ville de
France (brome), ch.-l. do eant., arrond. et à
88 kilom. de Nyons, Bnr la rive droite de
l'Onvèze; pop. aggl., 2,058 hab. — pop. tôt.,
2,343 hab. «Cette ville, dont [origine est
inconnue, dit M. Ad. Joanne, était défendue
au moyen ûgo par des murailles, qui subsis-
tent encore en partie, et par nu château fort
con huit .sur le rocher d'Ubrioux. ■
BCISSEHET ou B09SERET (François), pré-
lat ei b siorlen flamand, no a [lions en 1549,
mort en 1016. Apres avoir été successive-
ment officiai, archidiacre, doyen et grand
BUKA
vicaire de l'église de Cambrai, il fut nommé
évêque de Namur en t602 et archevêque de
Cambrai en 1614. On a de lui : Histoire d'une
religieuse possédée de Mons (1585); Histoire
du concile provincial de Mons (1586); His-
toire de sainte Marie d'Oigine (1608).
BUISSON (Germain), historien français, né
à Reims vers 1789, mort en 1849. Après avoir
terminé ses études de droit, il entra dans la
magistrature; mais, n'ayant pas été compris
dans la réorganisation de 1816, il se rendit à
Guernesey, puis à Londres, où il donna des
leçons de français, et revint plus tard à Guer-
nesey. Il se fixa ensuite à Dinan, où il resta
jusqu'à sa mort. U avait été choisi pour se-
crétaire du comice agricole de cette ville. On
lui doit une traduction, sous le titra suivant,
de l'ouvrage anglais de C. Mills : Histoire du
mahométisme, comprenant la vie et le carac-
tère du prophète arabe, une relation succincte
des empires fondés par les a7'?nes ma home t ânes,
des recherches sur la théologie, la morale, les
lois, la littérature et les usages des musul-
mans, avec un tableau de l'état actuel et de
l'étendue de la religion mahométane. On doit
également à cet écrivain des Mémoires sur
le noir animal , Sur l'emploi du sel en agri-
culture, etc.
BUJACIE s. f. (bu-ja-sl). Bot. Syn. de gly-
cine.
*BDJALEUF, bourg et de France (Haute-
Vienne), canton et à 14 kilom. d'Eymou-
tiers, arrond. et à 33 kilom. de Limoges,
près de la Maude; pop. aggl., 279 hab. —
pop. tôt., 2,115 hab.
BUJEAUD (Jérôme), écrivain français, né
à Angoulême en 1834. U se destina d'abord
à la médecine ; mais son penchant et la na-
ture même de ses études premières le por-
taient plus particulièrement vers la littéra-
ture. Il quitta donc l'école et la clinique et
fit paraître deux romans qui obtinrent du suc-
cès : Un drame dans la charmille (1861) et
Jacquet-Jacques (1863). Chercheur aussi pa-
tient que curieux, il recueillit avec le plus
grand soin les chansons populaires des pro-
vinces de l'Ouest : Poitou, Saintonge, Aunis
et Angoumois, et les réunit en deux volu-
mes qu'il publia avec les airs originaux
(1866). En même temps, il rédigeait, de 1863
à 1865 , une publication annuelle , conçue
dans un esprit excellent, sous le titre d'al-
manach. L'almanach est à peu près le seul li-
vre que lise le paysan ; mais ce livre, il le
consulte tous les jours; il l'epelle tons les
soirs d'hiver, à la veillée, en présence de ses
domestiques et de ses enfants. Il l'apprend
fiar cœur, et tout son monde l'apprend avec
ui. La propagande la plus utile peut se faire
par l'almanach. Cette vérité avait frappé
M. Bujeaud, et les articles qu'il écrivait dans
ses almanachs contenaient, dans un langage
populaire, des leçons et des enseignements
qui n'ont pas été perdus. M. Bujeaud appar-
tient depuis son enfance à l'opinion répu-
blicaine, et sous l'Empire même il combat-
tait le bon combat. Amoureux de la Révolu-
tion, il l'a étudiée dans tous ses détails, dans
toutes ses légendes; il a fait de l'archéologie
révolutionnaire, et il s'est attaché principa-
lement aux faits qui se sont passés dans sa
province. C'est ainsi qu'il a écrit : la Charente
révolutionnaire, en collaboration avec son
frère, Victor Bujeaud (1867); les Paysans de
la Vendée avant 1789 (1874). Ses travaux sur
la Révolution et ses almanachs de propa-
gande républicaine avaient depuis longtemps
appelé l'attention des hommes politiques sur
M. Bujeaud, lorsque survint le 4 septembre.
M. Bujeaud fut nommé secrétaire du comité
de défense de la Vendée, et, au 8 février 1871,
il fut porté sur la liste radicale et obtint
plus de 10,000 voix. M. Bujeaud a collaboré
à l' Encyclopédie entreprise en 1869 par la ré-
daction du Réveil, sous la direction de Deles-
cluze, et qui, malheureusement, n'a pas été
achevée. Il a donné, en outre, de nombreux
articles à différents journaux de l'Ouest,
au Courrier littéraire, etc. Il rédige aujour-
d'hui le bulletin bibliographique de la Lan-
terne. M. Bujeaud est membre de la Société
des gens de lettres et officier d'académie.
* BUKAREST, BUCHAREST ou BOUCIIA-
REST, capitale de la Roumanie.— Cette
ville compte 250,000 hab. C'est le rendez-
vous des ouvriers et des journaliers de tous
les pays voisins; on y peut observer les ra-
Ces les plus variées : Roumains de tous les
districts de la Moldo-Valachie, Roumains de
l'Autriche ou de la Macédoine, Grecs, Alba-
nais, Allemands, Arméniens, Serbes, Bulga-
res, Tartares Nogaïs, Russes, Tsiganes, Hon-
grois, Turcs, juifs espagnols, juifs polo-
nais , etc. Beaucoup viennent a Bukarest
pour éviter la misère, chercher du travail;
mais Ils arrivent pour la plupart dans un ex-
ti ôrae dônùment, ne trouvent pas à s'occuper
ot remplissent les hôpitaux dès que la muu-
vai -■ S(ÙS0n a fait son apparition.
bo loin, la ville a un aspect des plus va-
riés. Toutes les maisons sont peintes et re-
\ 1 Lues ii L'extérieur de moulures en plâtre et
d'une foule d'ornements, be près, l'aspect
Change, Le climat est si pluvieux quo les
peintures appliquées sur les façades no tien-
nent pas quinze jours dans leur entier; à
peine la décoration est-elle achevée que lu
pluie détrempe la pointure, décolle les mou-
[urea par larges places, et les murs apparais-
sent comme rongés et labourés en lou.* sons.
BULG
Bukarest possède la cour de cassation,
une cour d'appel, un tribunal de ire instance,
une université logée dans un palais magni-
fique, un musée d'antiquités, un musée de
peinture, une bibliothèque de 27,000 volumes,
un grand théâtre et deux salles plus petites,
4 Facultés, 3 lycées, 3 collèges, une école
normale d'instituteurs, une école secondaire
de filles, etc. On a bâti récemment des halles
sur le modèle des Halles centrales de Paris ;
une grande usine à gaz alimente 4,000 becs
pour l'éclairage des quartiers principaux. Il
y a, en outre, deux gares de chemin de fer
d'où partent trois ligues différentes.
bukku s. m. (buk-ku). Bot. Arbrisseau du
Cap de Bonne-Espérance.
BULATMAX s. m. (bu-la-tmé). Ichthyol.
Poisson de la mer Caspienne.
BULBAIRE adj. (bul-bè-re — rad. bulbe).
Qui concerne les bulbes : Tissu bulbairb.
bulbosine s. f. (bul-bo-zi-ne). Chim.
Principe vénéneux retiré des amanites par
Boudier ; en le mélangeant avec d'autres
corps, on forme l'amanitine.
BULÉUS, fils d'Hercule et de la Thespiade
Eleuchie.
* BULGARIE; province de l'empire ottoman,
en Europe. — La Bulgarie a joué un eertain
rôle pendant la guerre d'Orient. C'est son
territoire qui a été le premier envahi par l'ar-
mée russe, dont le premier fait d'armes impor-
tant fut le siège de Silistrie. Ce siège échoua
(20 juin 1854), malgré les forces importantes
envoyées par la Russie et malgré les tenta-
tives de soulèvement provoquées dans la po-
pulation bulgare par le général Schilders. Cet
échec força la Russie a envahir les Princi-
pautés et à déplacer le théâtre de la guerre.
La Bulgarie est, en effet, le boulevard de
Constantinople, et de sa possession dépen-
dent les destinées de l'empire ottoman en
Europe. C'est ce qui explique la persistance
des Russes à en tenter l'occupation, à y pro-
voquer des troubles, à s'y faire appeler par
la population, que le gouvernement turc s'a-
liène de plus en plus par les exactions et les
rapines de ses pachas. Cependant les Turcs
ne sont pas sans pressentir l'importance po-
litique et stratégique de la Bulgarie; aussi y
ont-ils mis en œuvre autant d'éléments de dé-
fense que leur incurie proverbiale leur per-
met d'en entretenir. Par sa situation, la Bul-
garie est déjà très-forte; elle a pour défen-
ses naturelles le Danube, puis les Balkans et,
entre les deux, le plateau de Schoumla qui,
suffisamment armé, serait inexpugnable.
Schoumla, sur la route de Silistrie à Con-
stantinople, offre un périmètre si étendu qu'on
ne pourrait ni la bloquer ni la bombarder;
Silistrie et RoutschouK sont deux places de
guerre qui, entre les mains de garnisons eu-
ropéennes , seraient presque impossibles à
forcer; les Turcs eux-mêmes ont pu se main-
tenir dans Silistrie, malgré l'imperfection de
son armement, ce qui témoigne assez de sa
solidité naturelle. Depuis la guerre d'Orient,
aucune réparation, aucune amélioration n'ont
été apportées à la défense de ces deux places
si importantes. Varna, à 80 kilomètres à l'E.
de Schoumla, est insuffisamment fortifiée,
mais pourraittenir très-longtemps; Paravadi,
entre Varna et Schoumla, est la clef d'une
route qui traverse les Balkans. Ces trois vil-
les, avec Sophia etTimova, qui occupent les
deux extrémités de la ligne, forment la se-
conde ligne de défense de la Turquie. Sophia
a joué un certain rôle dans les guerres de la
Turquie avec l'Autriche; cette place forte
est située près des fameuses Portes de Tra-
jan et commande un plateau d'un rayon très-
étendu.
La Turquie, afin de ne pas trop s'aliéner
des populations destinées à lui servir de rem-
part, soit contre la Russie, soit contre l'Au-
triche, a toujours traité les Bulgares avec
plus de douceur que le reste des populations
de l'empire; mais ces adoucissements mê-
mes sont dérisoires et montrent seulement
ce que la Turquie doit être pour les au-
tres, puisque la situation des plus favori-
sés est si misérable. En 1856, une jeune
fille bulgare fut enlevée de force par un pa-
cha en tournée; plainte ayant été portée, le
gouverneur de Varna fit étrangler la jeune
tille, afin de se débarrasser d'un témoin gê-
nant et commença alors à instruire la cause ;
le pacha reçut une admonition, et le caporal
Moustapha, qui avait exécuté l'enlèvement
sur l'ordre de son chef, fut pendu. Les Bul-
gares durent trouver que cette répression
était largement suffisante.
Les Bulgares sont, par excellence, agri-
culteurs. Quoiqu'ils ne connaissent et ne pra-
tiquent aucun des perfectionnements de l'a-
griculture moderne, la fertilité du pays est
telle qu'ils seraient riches sans les exactions
des pachas turcs et des prêtres grecs, sang-
sues qui leur enlèvent le plus clair de leur sub-
sistance. La Bulgarie produit annuellement
pour 325 millions de piastres par ses grains
seuls et ses troupeaux; c'est le grenier d'a-
bondance de Constantinople. Sa production
industrielle n'est que de 80 millions de pias-
tres, La province est taxée à 70 millions de
piastres, c'est-à-dire environ au dixième de
Sa production totale, ce qui est déjà énorme;
mais le système d'impôts adopté en Turquie
double toujours et parfois triple ou quadruple
le chiffre légal. Les prêtres grecs, installés
partout par le gouvernement et qui se sont
BULQ
«battus sur la Bulgarie comme sur une croie
sans défense, enlèvent au misérable agricul-
teur ce que les pachas et leurs fermiers n'ont
pas réussi k lui prendre. Ce fut un malheur
pou' les Bulgares que d'être restés attachés
a l'Eglise d'Orient, t Abandonnés par l'Occi-
dent, dit M. André Lefèvre, sans recevoir
des Byzantins aucune culture, ils retombè-
rent peu k peu dans un état voisin de la bar-
barie. Leur langue, que Cyrille et Méthode
nous avaient fait connaître dans toute sa pu-
reté, s'altéra au point de devenir méconnais-
sable ; le peuple croupit dans la misère et
l'ignorance. Lorsque les croisés traversèrent
la Bulgarie , ils crurent que les habitants
étaient idolâtres et conçurent pour eux une
telle horreur que le nom de Bulgare (boulgre)
devint la plus grossière injure. La situation
du pays fut plus triste encore quand il eut
été conquis par les Turcs. Les villes n'of-
frirent plus que des monceaux de ruines ; la
misère devint effioyable. Cédant aux mena-
ces des envahisseurs, plusieurs des régions
occupées par les Bulgares embrassèrent l'is-
lamisme. Tels ont été les ravages exercés
par les hordes turques, que quatre siècles en-
tiers se sont écoulés avant que la malheu-
reuse Bulgarie, écrasée dans son sang, ait pu
donner signe de vie. Les conquérants asia-
tiques ont été aidés dans leur tâche par les
prêtres grecs du Phanar, qui, sous la protec-
tion des Turcs, se sont jetés sur les Bulgares
comme un oiseau de proie se jette sur un ca-
davre. Ces prêtres leur ont extorqué leurs
dernières ressources pour enrichir leurs cou*
vents et défrayer leur oisiveté; s'arrogeant
le droit d'être seuls à distribuer l'instruction,
ils les ont à dessein laissés dans l'ignorance
la plus complète. Ainsi est née cette question
de l'Eglise bulgare, que les artifices mêmes
de Constantinople ont si longtemps défigurée,
au point de réclamer l'assistance de la diplo-
matie européenne pour forcer les Bulgares à
l'obéissance passive. ■
C'est en prenant eux-mêmes en main l'in-
struction publique, par la fondation de nom-
breuses maisons d'école, que les Bulgares
sont peu k peu parvenus, depuis une ving-
taine d'années, à relever leur pays. La guerre
d'Orient, en mettant les agriculteurs et les
commerçants en rapport avec les nations eu-
ropéennes, a puissamment contribué à ce
progrès. ■ Le mal de l'Occident fait le bien
de l'Orient, a dit à ce propos Saint-Marc Gi-
rardin. Les disettes de l'Europe occidentale,
la guerre de 1854, les besoins de nos armées
ont singulièrement éveillé les idées et les in-
térêts de l'Orient. Les détails que donne
M. Vretos, dans son livre la Boulgarie an-
cienne et moderne, sur l'accroissement des
villes bulgares situées sur les côtes de la
mer Noire, montrent les heureux effets de ce
contact commercial de l'Orient avec l'Occi-
dent. La permission donnée aux Bulgares
d'exporter leurs céréales a plus contribué à
la prospérité de la Bulgarie et à l'améliora-
tion de la condition des Bulgares que le tan-
zimat et le hatli-houmayoun. Non que nous
soyons disposé k faire non marché des ré-
formes politiques et sociales que le sultan
essaye d'accomplir dans ses Etats. Elles sont
excellentes; mais il faut qu'elles soient réa-
lisées par quelques effets. Or, le commerce
avec l'Occident amène nécessairement ces
effets salutaires. Les fonctionnaires turcs,
qui, autrefois, n'avaient affaire qu'aux rayas
bulgares et les pillaient et les rançonnaient
sans difficulté, ont maintenant affaire aux
Européens. Dès que le Bulgare m'a vendu
son blé, ce blé est une propriété européenne ;
y toucher est une grosse question ; le consul
intervient, l'ambassadeur réclame et menace.
L'idée de la propriété, l'idée du travail libre,
l'idée du droit enfin entre bon gré, mal gré
dans la tête du Turc, qui ne peut plus pren-
dre ce qui lui convient, et cette idée du droit
entre bien plus aisément encore dans la tête
du Bulgare, qui se trouve défendu et soulagé.
Le tanzimat et le hatti-houmayoun ne sont
pas des garanties pour les rayas quand ils
sont seuls en face des pachas turcs; mais ce
sont des arguments que tes consulseuropéens
font valoir en faveur des rayas qui traitent
avec leurs nationaux. Chaque acte de com-
merce entre un Européen et un Bulgare est,
pour le Bulgare, une garantie nouvelle. ■
Pour ce qui regarde les écoles, ce sont
précisément les négociants enrichis dans les
transits nécessités par la guerre d'Orient qui
en ont pris l'initiative. Malgré la Porte et les
prêtres grecs, ils ont formé des instituteurs
en envoyant à Vienne, à Prague, a Buka-
rest, k Bratla des jeunes gens bien doués
pour y étudier les éléments des sciences et
les rapporter dans leur pays. Peu k peu des
écoles se fondèrent dans tous les centres im-
portants et jusque dans les simples villages,
et ce qui témoigne assez du déplaisir des
Turcs, c'est que, lors de L'insurrection bul-
gare de 1876, ce sont les écoles que lus baehi-
bouzoucks ont partout brûlées de préférence ;
il est juste aussi de dire que presque partout
re sont les instituteurs qui se sont mis k la
tête du mouvement insurrectionnel. Non-
seulement, avant 1876, la Bulgarie possédait
de nombreuses écoles en pleine voie de pros-
périté et dont quelques-unes réunissaient jus-
qu'à, quatre et cinq cents élèves, mais uno
Société littéraire a été fondée à Braïla pour
centraliser les efforts intellectuels du pays.
Des souscriptions, qui se sont élevées k
200,000 francs, out réussi à l'asseoir sur des
BULG
bases solides (1871), et elle publie chaque
mois un bulletin qu4 atteste la renaissance
des lettres en Bulgarie.
L'insurrection de 1876 et la cruauté avec
Inquelle les Turcs l'ont réprimée ont momen-
tm ément enrayé ce progrès. La Bosnie ,
l'Herzégovine, la Serbie étaient depuis long-
temps soulevées sans que le mouvement se
propageât à la Bulgarie, lorsque, en avril
1876, les symptômes alarmants se déclarè-
rent. Les premiers soulèvements s'opérèrent
à Tirnova, Servi, Rahova, Ivradja, Pelina et
Zichtor. Les musulmans fureut chassés ça et
là, quelques-uns périrent. Des bandes d'in-
surgés s organisèrent, soulevant tous les vil-
lages sur leur passage et mettant en état de
défense ceux qui pouvaient résister. Bientôt
l'agitation se propagea dans toute la Bulga-
rie, et les ports ou les places fortes où les
Turcs tenaient garnison restèrent seuls dans
un calme relatif. D'après les rapports turcs,
comme aussi d'après M. Baring, envoyé en
Bulgarie par l'Angleterre pour rendre compte
des motifs du soulèvement et des atrocités
commises, cette agitation révolutionnaire
était due à des comités étrangers qui fonc-
tionnaient de longue date et à une poignée
d'organisateurs soutenus par la Russie. Le
fait est possible; mais il faut dire aussi que
ces comités, s'ils existaient, semaient dans
un terrain bien préparé. En quelques semai-
nes, l'insurrection avait pris la tournure la
plus violente. A Matchin, k Issaktcha, k
Baba, k Rossititcha, à Yeni-Keuy, des mu-
sulmans furent massacrés sans pitié, et des
bandes de Bulgares, sortant de ces villages,
allèrent attaquer les centres de population
voisins pour en chasser leurs ennemis héré-
ditaires et enlever les troupeaux. Ils n'étaient
pour la plupart armés que de bâtons et de
faux; à peine quelques-uns avaient-ils de
mauvais fusils; aussi furent-ils mis en com-
plète déroute partout où ils rencontrèrent des
forces régulières; mais, ce qui est inexcusa-
ble, c'est l'horrible cruauté avec laquelle la
Turquie abusa de sa victoire facile. La Bul-
garie est pour elle d'une telle importance, en
cas de guerre, que 1* gouvernement sentit la
position critique où le plaçaient ces soulève-
ments coïncidant avec ceux de la Serbie et
de l'Herzégovine; il résolut d'agir avec la
plus gr.mde vigueur pour les étouffer. Fazli-
Pacha fut envoyé en Bulgarie avec le
?o corps, et on lui adjoignit des détache-
ments de ces bacht-bouzoucks, si peu solides
en ligne rangée contre un ennemi sérieux,
comme on l'a bien vu dans la guerre de Cri-
mée, mais si hardis quand il ne s'agit que de
brûler des villages, de torturer des paysans
inoffensifs pour leur arracher leur or, d'exé-
cuter des vieillards et de violer des femmes.
La Turquie lâcha avec une joie cruelle ces
irréguliers sur les villages bulgares, et toute
l'Europe retentit immédiatement du bruit de
leurs hauts faits. A Batak, ville d'environ
6,500 habitants, 5,000 furent massacrés par
les bachi-bouzoucks et pas une maison ne fut
épargnée par le feu; Prasadum-Dervent, vil-
lage située au pied des Balkans, fut incendié
dans le courant du mois de mai, avec cin-
quante et un autres villages des districts de
Philippopoli et de Salav-Bajardjick; Pérous-
titza, centre plus important, eut le même sort.
Les rapports turcs n'ontévalué qu'à 1,836 per-
sonnes fe nombre des victimes ; c'est un chif-
fre tout à fait dérisoire, et l'envoyé anglais
Baring, peu suspect, car il a plutôt atténué
qu'exagéré les faits, admet qu'il faut au
moins le décupler. Au chiffre des morts, il
faut encore ajouter celui des femmes et des
jeunes nlles enlevées pour être vendues dans
les harems; à Philippopoli, il y eut pendant
deux mois, un marché où les femmes et
les enfants furent mis publiquement à l'en-
can.
A la fin de juillet 1876, la Bulgarie était pa-
cifiée ; il n'y avait plus partout que des ruines,
et des milliers de paysans sans asile, sans
pain encombraient toutes les prisons et le
petit nombre de couvents restés debout, sous
la garde des troupes régulières. La Turquie,
autant pour prévenir de semblables soulève-
ments que par crainte de l'Europe, a préparé
pour la Bulgarie une constitution nouvelle;
des réformes ont commencé à être appliquées,
mais elles sont encore trop récentes pour
qu'on puisse en préjuger les fruits. Au ruo-
inoment où nous écrivons (août 1877), les
Russes, ayant déelnré la guerre k la Porte,
occupent en partie la Bulgarie.
* BULGARIS (Démétrius), homme politique
grec. — Eu 1865, il fut chargé de former et de
présider un nouveau cabinet; mais, au bout
de peu do temps, il dut donner sa démission.
Au commencement de 1868, M. Bulgaris fut
mis k lu tête du ministère qui remplaçait le
cabinet Coumoundouros. En ce moment, l'in-
surrection Cretoise était dans toute son in-
tensité) et une vive fermentation régnait en
Grèce, où l'opinion publique sympathisait
avec les insurgés. Les Cretois ayant élu des
députés au parlement hellénique, ceux-ci se
rendirent k Athènes avec Gustave Flourens.
Mais Bulgaris fit arrêter Flourens et ren-
voyer les députés en Crète. A la suite d'une
manifestation devant l'hôtel de l'ambassa-
deur de Turquie, faite par des volontaires
grecs partant pour rejoindre l'insurrection,
la Turquie adiessa au cabinet Bulgaris un
ultimatum (11 décembre 1868), lui enjoi-
gnant de ne plus laisser sortir de ses ports
BULL
aucun navire chargé de vivres, de muni-
tions et de volontaires pour la Crète. Peu
après, pour empêcher la guerre d'éclater en-
tre les deux Etats, une conférence, compo-
sée des plénipotentiaires des grandes puis-
sances, se réunissait k Paris, se prononçait
contre la Grèce et lui enjoignait de se sou-
mettre aux exigences turques (20 janvier
1869). Bulgaris, dont l'attitude avait été des
plus ambiguës et qui avait complètement
manqué de décision dans ces circonstances
difficiles, dut donner sa démission (2 février
1869). Réélu député, il devint un des chefs
de l'opposition. Dans un nouveau cabinet,
formé en avril 1870, il prit le portefeuille de
la guerre, qu'il garda peu de temps. Le 8 fé-
vrier 1872, Bulgaris reçut de nouveau la pré-
sidence du conseil avec le portefeuille des
affaires étrangères; mais, dès le mois d'août
suivant, il tomba du pouvoir au sujet de la
question relative aux mines du Laurium. Le
22 février 1874, il reprit encore une fois la
direction des affaires avec la présidence du
conseil et le ministère de l'intérieur. Ayant
fait dissoudre la Chambre, il eut recours,
avec ses collègues, pour obtenir la majorité,
k tous les moyens de corruption électorale.
Mais la majorité qu'il croyait nvoir acquise
par de pareils moyens ne tarda pas k se dis-
loquer et une coalition se forma contre lui.
Par suite de l'abstention systématique d'un
grand nombre de députés, la Chambre, réu-
nie en novembre 1874, n'avait pas voté le
budget lorsque la session fut close en février
1875. Le ministère, ne disposant pas d'un
nombre suffisant de députés pour avoir la
majorité légale, résolut de faire abaisser par
les députés dévoués à sa politique le nombre
de voix nécessaire pour avoir cette majorité.
A la session du mois de mars, les députés
ministériels qui se présentèrent validèrent
un certain 'nombre d'élections partielles, ce
qui porta leur nombre à 91 députés, et ils vo-
tèrent plusieurs projets de loi du gouverne-
ment. Il s'ensuivit une agitation ; les mem-
bres de l'opposition protestèrent, dans un ma-
nifeste, contre ce qu'ils considéraient comme
une violation formelle de la constitution.
La presse s'associa au mouvement, qui s'ac-
centua encore lorsque plusieurs villes du
royaume eurent envoyé des adresses dans le
même sens. L'agitation prît une telle inten-
sité que le roi Georges dut demander la dé-
mission de M. Bulgaris et de ses collègues
et appeler k former un nouveau cabinet
M- Trikoupis, un des chefs du parti avancé
(8 mai 1875). La chute de M. Bulgaris, dont
l'administration avait été déplorable et pro-
fondément démoralisatrice , fut accueillie
avec la joie la plus vive par l'opinion pu-
blique. Un des premiers actes de M. Trikou-
pis fut de dissoudre la Chambre. La nouvelle
Chambre des députés nomma une commis-
sion chargée de faire une enquête sur les
agissements du cabinet Bulgaris. Cette en-
quête eut pour résultat de faire passer en ju-
gement, non M. Bulgaris lui-même, mais deux
de ses collègues au ministère, MM. Balasso-
poulo et Nicolopoulo, qui furent condamnés
par la haute cour, au mois d'avril 1876,
comme convaincus d'avoir trafiqué de quatre
sièges archiépiscopaux. Complètement dis-
crédité, M. Bulgaris, selon toute vraisem-
blance, n'est plus appelé qu'à jouer un rôle
très-secondaire dans les affaires de la Grèce.
•BULGNÉV1LLE, bourg de France (Vos-
ges), ch.-l. de cant., arrond. et à 22 kilom.
de Neufchâteau, k l'entrée de la forêt du
même nom; pop. aggl., 1,086 hab. — pop.
tôt., 1,108 hab. Broderies fines, filature de
laine et confection de souliers de paco-
tille; sur son territoire, sources minérales.
« Bulgnéville formait originairement, dit
M. Ad. J nantie, une baronnie qui, après avoir
été possédée par la maison de Beaufremont
jusque vers le milieu du xivo siècle, passa
ensuite en différentes mains et fut érigée en
marquisat, en l'an 1708, par Léopold, duo de
Lorraine. Ce village est surtout célèbre, dans
l'histoire de Lorraine, par le combat sanglant
qui se livra dans les environs, entre le duc
René 1er et le comte Antoine de Vaudemont,
qui prétendait au duché de Lorraine comme
neveu du duc Charles II, k qui René avait
succédé en qualité de gendre. René, battu
complètement, maigre un secours que lui
avait envoyé le roi de France Charles VII,
fut fait prisonnier et retenu cinq ans captif;
il conserva cependant son duché jusqu'à son
élévation au trône de Sicile. »
DU 1.1 S, femme d'Anthès et mèr d'Egypius.
V. ce dernier mot, au tome VII di Grand Dic~
tionnatre.
BULLAIRE adj. (bul-lè-re — rad. bulle).
Qui ressemble aux vésicules nommées bulles.
BULLA-BA GANZ s. m. (bull-la-ra-gaitz).
Ornith. Oiseau de la Nouvelle-Hollande.
BULLER (Charles), homme politique an-
glais, né k Calcutta en 1806, mort en 1849.
Il entra au Parlement n'ayant encore que
vingt-deux ans et vota, en 1830, le btll de
reforme, bien que la perte de son siégo dût
être la conséquence de l'adoption. Mais ses
électeurs le renvoyèrent à la Chambre, où il
défendit constamment les intérêts populaires.
Lorsqu'une mort prématurée vint l'enlever,
il était membre du conseil privé de la reine.
Buller était tout k la fois un nomme politique,
un orateur et un écrivain des plus distingués.
Plusieurs de ses discours ont été imprimés et
BUNE
429
il a écrit un grand nombre d'articles de cri-
tique dans le Globe et différentes revues.
Bulletin frnnfnia (lk), journal publié par
MM. d'HaussonvilleetAlex. Thomas (i«jan-
vier-13 mai 1852, 16 nos in 8<>). Ce fut une des
premières et des plus vigoureuses protesta-
taire le 2 décembre. • Nous voulons
1er, au nom de toutes les idées, de tous
les droits qui ont été depuis soixante ans le pa-
trimoine de la France, contre un régime qui
est le renversement b de ces idées
et de ces droits sans lesquels la France n'a
plus de raison d'être dans le monde... Nous
allons répandre la vérité k pleines mains dans
cette atmosphère de mensonges dont on cou-
vre la France... Et si profonde est notre con-
fiance dans l'effet de la vérité, que nous nous
mettons à l'œuvre aujourd'hui même, isr jan-
vier 1852, le jour où le prince Louis-Napo-
léon Bonaparte se décerne k Notre-Dame les
honneurs du Te Deum, comme s'il avait, lui
aussi, gagné sa bataille d'Austerlitz. Il est,
hélas I trop vrai que, pour arriver à confis-
quer la France, il a pu se passer de la gloire
de Marengo comme de la gloire d'Austerlitz;
et c'est tant pi* pour nous, qui avons été pris
pour si peu l Mais non ! c'est tant mieux plu-
tôt qu'il faut dire, car le charme n'est pas si
merveilleux qu'il ne soit facile de le rom-
pre... ■ C'est à Bruxelles que ces courageux
écrivains étaient allés établir leurs batteries ;
mais ils n'avaient pas tardé k être poursuivis
sous la prévention d'avoir offensé et outragé
le caractère personnel du prince Louis-Na-
poléon et d'avoir, en outre, critiqué les actes
du prince-président en termes offensants et
injurieux. Ce que voyant, et sans même at-
tendre le verdict du jury, qui, du reste, leur
fut favorable, ils n'hésitèrent pas k continuer
leur publication sous le titre de : le Nouveau
bulletin français.
BULLIN s. m. (bu-lain). Moll. Genre formé
par la réunion des genres physe et ancyle.
BULLY, bourg de France (Pas-de-Calais),
cant. et k 8 kilom. de Lens, arrond. et k 15 ki-
lom. de Béthune; pop. aggl., 1,957 hab. —
pop. tôt., 2,040 hab. Entre Bully et Grenay
s'élevait un tilleul de la cime duquelle prince
de Condé observait tous les mouvements de
l'ennemi pendant la bataille de Lens.
BULOW (Jean de), gentilhomme et admi-
nistrateur danois, né en Fionie en 1751, mort
en 1828. Il suivit d'abord la carrière mili-
taire, occupa plusieurs charges k la cour et
fut nommé, en 1791, administrateur des mu-
sées royaux. Deux ans après, il se retira
dans ses domaines de Fionie, où il passa le
reste de ses jours. Il est surtout connu par
les encouragements qu'il prodigua dans sa
patrie aux lettres, aux sciences et aux arts.
Ses libéralités donnèrent naissance k une
foule d 'œuvres qui firent l'honneur du Dane-
mark. Il faisait en même temps voyager k
ses frais de jeunes savants danois qui se sont
depuis illustrés par leurs travaux.
BULOW-CUMMEROW (Ernest DE), publi-
ciste allemand du Mecklembourg -behwerin,
né en 1795, mort en 1851. Il commença à se
faire connaître en attaquant dans divers écrits
les abus de la bureaucratie. Apres les évé-
nements de 1848, il se mit k la tête d'une as-
sociation qui se proposait de défendre la pro-
priété, que personne ne songeait k attaquer,
et le peuple désigna cette association sous le
nom ironique de» Parlement des hobereaux. >
C'est ^ur cette association que s'appuya en
Prusse le parti contre-révolutionnaire. On
doit à cet écrivain : le Système des banques
(1816); les Etats européens, d'après leurs re-
lations intérieures et extérieures ; les Grands
établissements généraux de crédit (1848); la
Révolution i ses fruits (1850).
* BCLOZ (François), publiciste français. —
Il est mort k Pans le 12 janvier 1877, k la
suite d'une longue et douloureuse maladie.
* BULWER (sir Edward-Lytton-Earle),
homme politique et célèbre écrivain anglais.
— Il est mort le 18 janvier 1873.
' BULWER (Edouàrd-Robert-Lytton)i di-
plomate et poète anglais. — Il a été nommé
en 1876 vice-roi et gouverneur général des
Indes, k la place de Tord Northbrook.
BULWER (R ne Wm tu u, l.nly Lytton-).
Y. Lytton -Box wbr, au tome X du Grand
Dictionnaire.
BUMALDE s. f. (bu-mal-de). Bot. Syn. do
STAPHTLIKR.
BI'N.KA, surnom de Junon, k qui Buuus
avait consacré un temple dans Corinthe.
BUNBURYB s. f. (beun-bu-rl). Bot. Genre
de la famille des asclépiadées,
qui croissent au Cap de Bonne-Espérance.
III MMANN (Jean-Ludolphe), érudit alle-
iri uni, directeur de l'école de Hanovre, né en
1687, mort en 1759. La plupart de ses ouvra-
ges sont bibliographiques. Voici les princi-
paux : De bibliotfiecis Mindensibus antiquis
et novis (Minden, 1719, in-4<>); Catalogua
manuscriptorum, item Hbrorum ah inventa (y-
pographia usque ad annum 1560 impressorum
rarissimorum , pro adsignato pretio venalium
apud J.-L, Bunnemann (Leipxig, i "32, in-8°);
Notitia scriptorum editorumatquc ineditorum
artem typographicam illustrantium (Hanovre,
1740) ; L. Cœlii Lactantii opéra omnia cum
notis C. Cetlarii, etc.
430
BURA
BUNGALON s. m. (bun-ga-lon). Bo*. Arbre
des Philippines.
BCNGBNER (Félix), pasteur protestant et
écrivain français, né à Marseille en 1814. Il
appartient à une famille originaire d'Allema-
gne. Lorsqu'il eut terminé ses études à Mar-
seille, il se rendit à Genève, y suivit les cours
de théologie protestante, et, reçu pasteur, il
se fixa dans cette ville. M. Bungener se fit
bientôt remarquer comme un prédicateur ha-
bile et surtout comme un écrivain distingué.
On lui doit un assez grand nombre d'ouvra-
ges et de brochures, qui abondent en aperçus
nouveaux sur les questions théologiques et
en critiques aussi spirituelles que judicieuses
sur le catholicisme moderne et sur les écri-
vains catholiques. Nous citerons de lui : Deux
soirées à l'hôtel de Rambouillet (1839. in-12) ;
Un sermon sous Louis XIV (1844, in-12). sou-
vent réédité; Trois sermons sous Louis XIV
(1849, 3 vol. in-12); Histoire du coud te de
Trente (1846, 2 vol. in-12). réédité en 1854);
Voltaire et son temps (1850. 2 vol. in-12); Ju-
lien ou la Fin d'un siècle (1853. 4 vol. in-12);
Home à Pais (1855. in-12); Christ et le siè-
cle (1856, in-12) ; Borne et la Bible (1859,
in-12); Borne et le cœur humain (1861, in-12);
Calvin, sa vie, son œuvre et ses écrits (1862,
in-12); Lincoln, sa vie, son œuvre et sa mort
(1865, in-12); Borne à Genève et /'Encyclique
(1865, in-12) ; Ce que dit une exposition (1867,
in-32) : Saint Paul, sa vie, son œuvre et ses
épitres (1867, in-12); le Christianisme libéral
(1869, in-12); Pape et concile au xixe siècle
(1870, in-12); Borne et le vrai, Etudes sur la
littérature catholique contemporaine (1873,
in-12), ouvrage aussi curieux qu'intéressant.
BUNICHUS,nndes fils de Paris et d'Hélène.
BUMOlDE adj. (bu-ni-o-i-de — du gr. bou-
nion, navet; eidos, apparence). Se dit d'une
tumeur ayant l'apparence d'un navet.
BCNUS, fils de Mercure et d'Alcidaraie. Il
fut roi de Corinthe.
* BUOLSCHÀUENSTEIN (Charles- Ferdi-
nand, comte de), diplomate et homme d'Etat
autrichien. — Il est mort à Vienne le 28 oc-
tobre 1865.
BOONACORSO (Uberti de), jurisconsulte
italien, qui professa la jurisprudence à Parme,
sa ville natale, de 1231 a 1236. Il a publié
plusieurs ouvrages, aujourd'hui oubliés, dont
l'un, ayant pour titre : De prxludiis causarum,
plusieurs fois réimprimé, était orné d'un fron-
tispice qui le qualifiait d'Aureum et solemne
opus . ce qui ne l'a pas empêché de tomber,
comme ses frères, dans la fosse de l'oubli.
BUONÂPARTE (Nicolo), auteur dramatique
italien du xvie siècle. V. Bonaparte, au
tome II du Grand Dictionnaire.
BUPALE s. m. (bu-pa-le).Entom. Genre de
lépidoptères nocturnes, créé pour deux espè-
ces détachées du genre fidonie.
BUPHAGINÉES s. f. pi. (bu-fa-ji-né — rad.
buphaae). Ornith. Tribu de passereaux, de la
famille des buphagidées.
BUPIUGUS, Arcadien, fils de Japet et de
Thornax. Il rendit les derniers devoirs à
Iphiclès, frère d'Hercule, qui mourut chez
lui des suites des blessures qu'il avait reçues
dans le combat contre les Molionides. Par la
suite, Buphagus, ayant voulu attenter à l'hon-
neur de Diane, périt sous les coups de la déesse.
Son nom fut donné à une rivière d'Arcadie. Il
Surnom d'Hercule, deMilon,deThéagène.
BUPHONÀS, un des Siciliens qui tentèrent
de s'opposer au passage d'Hercule a travers
la Sicile, lorsque le héros emmenait les bœufs
de Géryon. Il fut tué par Hercule.
BUPHTHALMÉ.ÉEadj. (bu-ftal-mé — rad.
bu-ftal-me). Qui re-vsembleà un buphthalme.
— s. f. pi. Famille de plantes, ayant pour
type le buphthalme.
BURA, fille de Jupiter et d'Hélice. Elle
donna son nom à une ville d'Achaïe.
BURAÏCUS, surnom d'IIerule, qui avait un
oracle près de Bura, ville d'Achaïe. Ceux qui
venaient le consulter priaient d'abord devant
sa statue, puis ils jetaient à terre quatre dés,
sur les faces desquels étaient tracés des si-
1 ■ éreglyphiques, dont l'explication était
donnée par un tableau.
BIÎBAT (Ainédée), ingénieur et géologue
français, né a Paris en 1809. Il se fit recevoir
ingénieur et s'adonna particulièrement à l'é-
tude de la géologie et des mines. M. Burat
est attaché, comme professeur d'exploitation
des mines, a l'Ecole centrale des arts et ma-
nufactures. Ce savant distingué est officier
de la Légion d'honneur. On lui doit des ou-
vrnge . . citerons de lui : les
Tjsrrax es (1833, in-go); Traité de
géognotie (1834,3 vol. in-ao); Géologie appli-
1843, in-8°), dont la 40 édition a paru
■ ■h S vol. in-8o (1858-18 i tur les
mines (1845-184G, 2 vol. in-8°) ; Etudes sur les
gîtes calaminairei et sur l'industrie du zinc
en Belgique (lUù, in-8°) ; De ta houille, traité
théorique et pratique (1851, in-8©); le |
•■s houillères en France tt
(1840, in-8°), avec Supplément (1KC.">, il
Situation de l'industrie houillère • n
(1864, in-8°)i Situation de VÏndu
1ère en 1864 (1865, in-8°); Minéralogie ap-
pliquée (1864, in-go); les Houillères de la
France en 1866 (1867, in-8°) ; l<-n Houillères
en i*.;7 fi8*î«. In-8"); les Houillères en 1869
BURE
(1870, in-8o); les Houillères en 1872 (1872,
in-8°) ; Cours d'exploitation des mines (1871 ,
in -8o); Application de la géologie à l'agri-
culture (1872, in-16); Géologie de la France
(1873. in-go), etc.
BURAT DE GDRGY (Edmond), écrivain
français, né en 1810, mort en 1840.11 a écrit des
drames et des romans, entre autres Paillasse,
épisode de carnaval (Paris, 1834, 1 vol. in-8°).
C'est un livre rempli de détails licencieux.
BTRATTl (Girolamo), peintre italien du
xvne siècle, de l'école florentine. Son meil-
leur tableau est celui de la Crèche, que l'on
voit à l'église de la Charité, à Ascoli.
BDRDT fîlenri-Hippolvte), graveur fran-
çais, né à Grenoble en 1833. Il commença en
1850 à étudier la gravure et se mit peu
après à graver sur coquillages. Un camée de
ce genre, reproduisant les Funérailles de
Phocion, d'après Poussin, et qu'il exécuta en
1855, attestait en lui, dès cette époque, un
talent réel. Tout en continuant à s'adonner
à l'art de la glyptique, M. Burdy prit des
leçons du sculpteur Caillnuette, puis du gra-
veur en médailles Oudiné, et il suivit les
cours de l'Ecole des beaux-arts. En 1863, il
remporta un second prix de Rome. Depuis
1865, M. Burdy a exposé aux Salons des mé-
dailles, des camées sur pierres fines, etc.
Nous citerons de lui : un buste du docteur
Guillaume (1865) ; un Lévrier sur la tombe de
son maitre et Jutes César, médaillon en bronze
(1866); le médaillon de M. Vaubourzeix
(1867) ; les médaillons de M. Eugène Guelfe
et de J/lle Marie Laine (1870); M. Guette,
camée sur cornaline (1872); Une charge de
cuirassiers, camée sur cornaline; un Marin
du siège de Paris, statuette en pierre fine
(1874), etc. En outre, il a exécuté, avec un
rare talent, un grand nombre de camées pour
les joailliers en renom de Paris.
• BUREAU s. m. -—Bureaux de bienfaisance.
V. de nouveaux détails au mot assistance,
dans ce Supplément.
Bureau d addresnie et de rencontre. Sous
ce titre, le père des journalistes français,
Théophraste Renaudot, un de ces vifs es-
prits pour qui le progrès est un besoin, avait
créé une des institutions les plus curieuses
pour l'histoire morale du xvue siècle. C'était
un centre d'information et de publicité, en
même temps qu'une maison de commission
et un mont-de-piété, un bureau de bienfai-
sance, voire une Académie. Renaudot avait
fondé le plan de cet établissement, si nou-
veau pour l'époque, sur •l'autorité d'Aristote
et du sieur de Montaigne, et l'avait présenté
dès son arrivée à Pans en 1612; mais il n'a-
vait pas fallu moins de dix-huit ans pour le
mettre sur pied, et c'est seulement en 1630
qu'il commença à fonctionner. Chacun y
pouvait donner et recevoir avis de toutes les
nécessités et commodités de la vie et société
humaine. On y proposait les questions à ré-
soudre, les querelles à accorder et réconci-
liations à faire, lorsque aucune des parties
ne veut paraître les rechercher. On y appre-
nait aussi les conditions sous lesquelles on
peut accomplir les vœux de religion, tant
d'hommes que de filles, et notamment 1rs
moindres prix auxquels on peut entrer en
chacune d'icelles, etc. ■ Les registres du Bu-
reau d'addresse étaient ouverts, moyennant
une faible rétribution, à tous ceux qui se pré-
sentaient. Pour 3 sous on y pouvait faire in-
scrire toute espèce de demande ou d'offre, et
pour la même somme on obtenait un extrait
du registre, ■ duquel le secret était étroite-
ment observé. ■ Mais Renaudot avait bien
vite compris que, pour servir plus utilement
les intérêts de ses clients, il devait porter
directement à la connaissance du publia, à
domicile, leurs demandes et leurs otfres. Il
publia donc de bonne heure une feuille qui
n'était en grande partie que la reproduction
des registres de son Bureau d'addresse, au-
quel elle servait d'organe. C'est dans ce Bu-
reau, ■ à l'enseigne <iu Coq, rue de la Calan-
dre, sortant du Marché-Neuf,» que naquit
vers la même époque, en 1631 , la Gazette,
depuis Gazette de France, le plus ancien au-
jourd'hui de tous les journaux du monde.
C'est là encore que se rencontrent les pre-
miers germes de la publicité littéraire. Il se te-
nait,en etfet, au Bureau d'addresse unet Aca-
démie ouverte à tous les bons esprits, qui y
venaient conférer en public de toutes les plus
belles matières de physique, des morales,
mathématiques et autres disciplines, et la-
quelle était une des plus belles institutions
i|u'eùt faites Renaudot, au jugement même
de plusieurs de ses ennemis. • L'objet de ces
conférences était déterminé d'avance et an-
noncé par la feuille du Bureau, et le résnj -
tat en était publié sous le titre de : Cen-
turie des questions traitées es conférences
du Bureau d'addresse. Le recueil de ces ('■■n-
turies, au nombre de 335, du 22 août 1633 au
14 juillet 1642, et formant 5 vol. in-4°, a été
réimprimé en 1669, sous le titre de : Recueil
général des questions traitées es conférences
du Bureau d'addresse par les plus heauxesprits
du temps (5 vol. in-12). C'est là bien évidem-
ment l'origine des comptes rendus, des re-
cueils de mémoires de nos société sa \ an tes
On comprendra aisément quels Bervice;
pouvs une m titution comme le Bu-
reau d'addresse, à une époque où les moyens
de publicité faisaient presque absolument dé-
faut; aussi l'utilité en fut-elle universelle-
BURa
ment appréciée, et de nombreuses succursa-
les s'élevèrent rapidement sous l'impulsion
de Renaudot, qui en fut nommé maître géné-
ral. Une preuve d'un autre genre de la vogue
du Bureau de la rue de la Calandre, c est
qu'on le mit en ballet, ce qui était alors la su-
prême consécration du succès. Après la mort
de Renaudot , le privilège du Bureau de
correspondance, d'addresse et de rencontre
de toutes les commodités réciproques fut
réuni, avec celui de la Gazette, au départe-
ment des affaires étrangères. Séparé ensuite
de celui de la feuille officielle, il fut concédé,
mais toujours sous l'autorité du ministre des
affaires étrangères, ce qui ne laisse pas d'ê-
tre étrange, à divers particuliers, notam-
ment,par un arrêt du conseil du 12 décembre
1766, à un sieur Jouve, avocat au parle-
ment, agissant au nom d une compagnie qui
s'obligeait à verser un cautionnement de
500,000 livres. L'Histoire de la Presse de
M. Hatin (t. 1er, p. 66 et suiv., et t. II, p. 56
et suiv.) fournit de très-amples et très-curieux
détails sur les bureaux d'adresse et leurs te-
nants et aboutissants.
Bureau-Vérlla». V. VERITAS , au tome XV
du Grand Dictionnaire.
BUREAU (Laurent), prélat français, évêque
de Sisteron, mort à Blois en 1504. Il se dis-
tingua par son éloquence et par son zèle con-
tre les innovations religieuses. On a de lui
un poème latin, intitulé : Helias in laudem
Elis, patriarchx carmelitarum. Il avait ap-
partenu à l'ordre des Carmes.
BUREAUMAN1E s. f. (bu-ro-ma-nî — de
bureau^ et de manie). Manie de tout faire par
les bureaux, par des employés de bureau.
* BCIRG, ville de Prusse; 15,000 hab.
BURGÉRIE s. f. (bur-jé-rî). Erpét. Genre
créé pour deux espèces de rainettes.
BURGGRAEVB (Adolphe), médecin belge,
né à Gand en 1806. Il se fit recevoir docteur
en médecine et s'attacha particulièrement à
l'étude et à la pratique de la chirurgie.
M. Burggraevea été, pendant de longues an-
nées, professeur à la Faculté de médecine de
l'université de Gand. Il est chirurgien prin-
cipal de l'hôpital civil de cette ville. On lui
doit de nombreux ouvrages, parmi lesquels
nous citerons : Cours théorique et pratique
d'anatomie (1840, in-8°); Etudes sur André
Vésale (1841, in-8») ; Anatomie de texture...
(1845, in-8°); Tableaux synoptiques de cli-
nique chirurgicale (1850. m-80} ; le Génie
de ta chirurgie {1853, in-8°); Nouvelle ma-
crobiotique ou l'Art de prolonger la vie
(1854, in-12); le Vaccin vengé (1855, in-8°);
le Choléra indien (1S55, in-8w) ; Cours de théo-
rie et de clinique chirurgicales (1859, in-8°) ;
Amélioration de l'espèce humaine (1860, in-12 j ;
Chirurgie théorique et pratique (1S60, in-80} ;
les Appareils ouatés (1860, in- fol.): Œuvres
médico-chirurgicales (1862, 5 vol. in-8°); le
Livre de tout le monde sur la santé (1863,
în-12); A la mer ou Conseils sur la santé
(1864, in-8°) ; Questions sociales (1864,in-8°) ;
De l'épizootie actuelle (1865, in-S°); Considé-
rations anatomo-physiologico- philosophiques
sur les organes pelviens doubles (1866, in-8o) ;
Nature et prophylaxie du choléra indien
(1866 , in-8°) ; Plombage des plaies (1867,
in- 8°); Méthode anatomique (1866, in- 18);
Etudes médico - philosophiques sur Joseph
Guislain (1867, in-s°); Considérations sur la
médecine atomislique (1868, in-8°); la Méde-
cine atomistîque devant l'Académie de méde-
cine de Belgique (1869, in-S°); Médecine ato-
mistîque (1870, in-so); De la longévité hw
7/iaine (1874, iu-12), etc.
BURGLAR1E s. f. (bur-gla-rî). Bot. Syn.
d'YEUSK.
BURGMAN s. m. (burg-mann — de burg,
bourg, commune : ma», homme). Nom donné,
dans quelques villes d'Allemagne, aux con-
seillers de ville qui élisaient le burgrave.
'BURGMULLER (Frédéric), pianiste et
compositeur de musique. — Mort a Beaulieu,
commune de Marolle*, en 1874. Il est l'au-
teur de la valse de Giselle, qui fit le grand
succès du ballet d'Adam, et de quantité de
compositions et de valses pour piano, qui ont
sauve plus d'un opéra de l'oubli, tels nue le
Juif errant, le Carriltonneur de Bruges; sa
dernière œuvre a été la Coupe du roi de
Thulé, fantaisie pour pjauo (1873).
BURGONDES, peuple de la Germanie. V.
Burgundks, au t. 11 du Grand Dictionnaire.
BURGONI s. in. (bur-go-ni). Bot. Plante do
la Guy une,
* BURGOS, ville d'Espagne (Vieille Castille);
24,000 hab.
'BURGOYNB (sir John Fox), général nn-
§lais. — Ses héritiers ont publie sacorrespon-
ance, dont faisait partie la fameuse lettre
que Napoléon III lui avait adressée le 29 oc-
tobre 1870. Dana cette lettre, le prisonnier
de Wilhelmshoehe avoue a celui qu il appelle
■ le Moltke de l'Angleterre » que « tous nos
malheurs provenaient de ce que les Prus-
siens ont été plus tôt que nous prêts à mar-
cher; t il parle des considérations politiques
qui le forcèrent « d'entreprendre lu marche
la plus imprudente et la moins justifiable va
point de vue stratégique, marche qui aboutit
au désastre de Sedan. » Sir John Kox, baron
Burguyne, est mort le 8 octobre 1871.
BURN
BURGSDORFIE s. f. (burg-sdor-fl — de
Burgsdorf , nom d'homme). Bot. Genre do
plantes.
BURGUY (Georges-Frédéric), philologue
et littérateur français, né à Montbéliard en
1823, mort à Berlin en 1866. Il s'adonna à
des études de grammaire et de linguistique,
se livra à l'enseignement, puis se rendit à
Berlin, où il devint professeur de languo
française à l'école de marine de cette ville.
On lui doit quelques ouvrages, dont l'un est
très-estimé. C'est une Grammaire de la lan-
gue d'oil ou Grammaire des dialectes français
aux xne et xme siècles, suivie d'un glossaire
de tous les mots de l'ancienne langue qui se
trouvent dans l'ouvrage (Berlin, 1853-1866,
3 vol. in-8°), réédité en 1869-1870. Citons en-
core de lui : Becueil de dialogues (1859,
in-12); Morceaux de thèmes allemands pour
traduire en français (1865, in-12) et la France
littéraire, en collaboration avec Herrig.
BURHINE s. ra. (bu-ri-ne — du gr. bous,
bœuf; rhin, nez). Ornith. Genre détache du
genre œdicnèuie.
* BURIE, bourg de France (Charente-In-
férieure), ch.-l. de canton, arrond. et à 17 ki-
lom. de Saintes, sur un ruisseau; pop. aggl.,
548 hab. — pop. tôt., 1,634 hab. — Surson ter-
ritoire existe un tumuius dit la Motte à Corsin.
BURINEUR s. m. (bu-ri-neur — rad. bu-
riner). Ouvrier qui emploie le burin; instru-
ment qui remplit l'office de burin.
BUR1NI (Barbara), peintre italien de la
première moitié du xvite siècle, né à Bolo-
gne. On lui doit quelques bons tableaux re-
ligieux, entre autres la Station de la via Cru-
els, à San-Giovanni-al-Monte, près de Bolo-
gne; mais c'est surtout comme peintre de
portrait qu'il se fit une réputation.
' BURKEL (Henri), peintre allemand. — Il
est mort au mois de juin 1869.
BURL1NGAME (Anson), diplomate améri-
cain au service de la Chine, né dans l'Etat de
New- York en 1822, mort à Saint-Pétersbourg
le 23 février 1870. Il habitait avec son père,
propriétaire de l'unique auberge du village
de Branch, dans le Michigan, et s'occupait,
tout jeune encore, de politique. Habitué à se
montrer dans les clubs, il acquit rapidement
une certaine notoriété, due surtout à la faci-
lité de parole dont il était doué. A làge de
dix-huit ans, il entra chez un avocat de Dé-
troit, qui lui fit suivre les cours de l'univer-
sité. Quelques années plus tard, il entra dans
l'administration, où il se fit remarquer par
son aptitude aux affaires et la finesse de son
esprit. On le chargea de plusieurs négocia-
tions dont il s'acquitta à merveille, ce qui
attira sur lui l'attention des habitants de
Boston. Il fut envoyé comme représentant au
Sénat par cette ville vers 1850, puis nommé
ambassadeur en Autriche par le président
Lincoln. Le gouvernement autrichien ayant
manifesté quelque dépit de ce choix, Burlin-
game fut nommé ministre des Etats-Unis en
Chine, où il arriva en 1861 et s'installa à
Pékin. Le gouvernement chinois eut fré-
quemment recours à l'intervention du diplo-
mate américain pour aplanir les difficultés
incessantes qui s élevaient entre ses gouver-
neurs et les négociants étrangers, dont les
réclamations étaient appuyées par leurs con-
suls. Burlingarae fut assez heureux pour me-
ner à bien des négociations fréquentes et
difficiles et sut, sans engager son pays, user
dans l'intérêt de la paix de l'influence que
possède en Europe la grande république
américaine. Tant de services rendus lui va-
lurent, de la part de la cour de Pékin, des
reraercîments chaleureux, et enfin on lui pro-
posa, de la part de l'empereur, d'entrer au
service de la Chine en qualité d ambassadeur
général auprès des puissances occidentales.
Burliugame demanda d'abord aux Etats-Unis
l'autorisation d'accepter le poste qu'on lui
otfrait. On la lui accorda, et, quelque temps
apràs, il était mis a la tête dune nombreuse
ambassade, qu'il devait conduire en Amérique
et en Europe pour y conclure des traités do
commerce avec une douzaiue de puissances.
Burlingarae se rendit d'abord aux Etats-
Unis, où il fut l'objet d'une véritable ovation,
puis en Angleterre, où il arriva en 186S, puis
en France et dans les divers Etats de l'Eu-
rope où il avait mission de s'arrêter. Il avait
entame d'importantes négociations avec la
Russie, lorsqu'il mourut. Son nom est resté
un objet de vénération dans leshautessphères
de l'empire du Milieu. 11 avait été élevé à la
dignité de mandarin de iro classe et avait ete
comble de richesses.
BU R M AN I À (Etienne), écrivain hollandais
du xvu« siècle. Il n'est connu que par un
0 w rage intitule : De belto anylicano injuste
Belyis iltuto (1652, in-4«).
in iii)\Mi (Douwe-Bothnia van), astro-
nome hollandais, d'une illustre famille de la
Frise, mort en 1726. Il s'attacha surtout à
l'étude des phénomènes météorologiques et
composa un ouvrage sur ces matières, inti-
tula : De methodo ratiocinaitdi de more cœli
dubio (Louvain, 1713, in-4«). — Un membre
de la méine famille, Upko Buumania , mort
en I61J, avait laisse eu manuscrit plusieurs
ouvrages geueaLogiques sur la noblesse do
Frise.
* IH iHM 1 (John), graveur et peintre an-
glais. — Il est mort a Londres en isfi8.
BURT
•BURNOUF (Emile-Louis), littérateur et
orientaliste français. — Il était professeur de
littérature ancienne a la Faculté des lettres
da Nancy, lorsqu'il fut nommé directeur de
l'Ecole française d'Athènes, en remplacement
de Daveluy, qui venait de mourir (1867).
M. Burnouf rendit de grands services à cette
école en dirigeant avec un zèle extrême les
travaux des élèves et en accomplissant lui-
iivéme des fouilles qui ont produit des résul-
tats intéressants. Il fit notamment à Athènes,
nu bastion d'Odyssée, des fouilles qui ont mis
a'] jour l'antique clepsydre dont l'eau était
distribuée dans la ville et les degrés de l'es-
iialier de Pau, l'une des deux antiques mon-
tées qui donnaient accès à l'Acropole. Ayant
vivement blâmé la convention archéologique
passée par le ministère Bulgaris avec l'Alle-
magne au sujet d'Olvmpie, il fut représenté
comme un ennemi au roi. M. de Gabriac,
notre ministre plénipotentiaire k Athènes, fit
un rapport à ce sujet au ministère ries affai-
res étrangères. Comme, d'autre part, les opi-
nions républicaines et philosophiques de
M. Burnouf n'étaient un secret pour per-
sonne, le clérical M. Wallon, ministre de
l'instruction publique, saisit avec empresse-
ment cette occasion pour donner un succes-
seur, à M. Burnouf comme directeur de l'E-
cole d'Athènes. Le 19 août 1875, il le nomma
professeur de littérature ancienne à la Fa-
culté des lettres de Bordeaux et, quelques
jours après, doyen de cette Faculté, bien que
M. Burnouf eût refusé ce titre. Ce dernier
demanda un congé, reçut un suppléant et
vint habiter Paris. Le 4 décembre 1875,
M. Emile Burnouf adressa k la Gironde une
lettre au sujet d'un discours prononcé par le
doyen de la Faculté de théologie de Bor-
deaux, qui avait attaqué les principes les
plus avérés de la société moderne. Cette let-
tre , très-nette, très- vigoureuse et d'une
grande indépendance de jugement, attira à
son auteur les attaques les plus violentes et
les plus grossières de la part de la presse
cléricale, et le ministre Wallon lui enleva le
titre de doyen de la Faculté des lettres de
Bordeaux. Outre les ouvrages que nous avons
cités et de nombreux mémoires, on doit à cet
éminent philologue : Histoire de la littérature
grecque (1869, 2 vol. in-80) ; la Légende athé-
nienne. Etude de mythologie comparée (1872,
in-8<>); la Science des religions (1872, in-8° et
in-12), ouvrage fort remarquable; VIndigo
japonais (1&14, in-8o); Annuaire delà Société
des études japonaises, chinoises, tartaret et
indo-chinoises (1874, in-8°); Annuaire de la
Société américaine (1875, in-8°) ; la Mythologie
des Japonais, d'après le Koku-si-Ryakec, tra-
duit pour la première fois (1875, in-8°), etc.
* BCBNS1DB (Ambroise-Everett), général
américain de l'armée fédérale. — En 1866, il
devint un des administrateurs du chemin de
fer de Pensylvanie. Lors de la guerre entre
la France et l'Allemagne (1870), le général
Burnside se rendit en France au mois de
septembre. Il visita le quartier général alle-
mand, puis vint à Parts et remit à M. Jules
Favre une lettre de M. de Bismarck. Cette
lettre était une réponse faite par l'homme
d'Etat prussien à une communication de no-
tre ministre des affaires étrangères, au nom
des ministres étrangers qui étaient restés à
Paris. Dans un entretien avec M. Jules Fa-
vre (1er octobre), le général Burnside lui dit
qu'il n'avait aucun caractère officiel, mais
que, toui hé rie nos malheurs, il avait voulu
chercher, en venant à Paris, un moyen de
conciliation. Il ajouta que, bien qu'il n'eût
poiut causé avec M. de Bismarck, il pensait
qu'un armistice, pour traiter de la paix, pour-
rait être accepté. M. Favre lui répondit que
le gouvernement était très-décidé à résister,
mais qu'il n'était pas moins résolu de sous-
crire a toute transaction honorable. Le 9 oc-
tobre, le général revint à Paris, rapportant
la réponse de M. de Bismarck. Le ministre
du roi Guillaume considérait un armistice ré-
gulier comme impossible. Toutefois, il adop-
tait l'idée émise par M. Favre de l'élection
et de la convocation d'une Assemblée, offrant
une trêve de quarante-huit heures, pendant
lesquelles on laisserait passer des délégués
ou des candidats. Les élections auraient
lieu dans les départements occupés, excepté
dans l'Alsace-Lorraine. Cette proposition pa-
rut trop vogue au gouvernement de la Dé-
fense nationale. M. Favre remit au général
Burnside une note dans laquelle il demandait
un armistice de quinze jours, avec ravitail-
lement pour Paris et l'élection des députés
dans tous les départements. Burnside se char-
gea de remettre cette noie a M. de Bismarck
eL les négociations entamées se rompirent.
Quelque temps après, il retourna aux Etats-
Unis.
BURRO s. m. (bur-ro). Bot. Arbre d'Afrique.
• BCRSLEM, ville d'Angleterre, comté de
Stuffoi d ; 87,107 hab. Porcelaines et faïences.
Mines de fer et de houille en exploitation.
'BURTON-UPON-TRENT, ville d'Angle-
terre, comté a 35 kilom. E. de Staflbrd, sur
la Trent; 20,378 hab.
' BURTY (Philippe), littérateur français. —
Il fut en 1867 membre du jury de L'Exposition
universelle. Lors de la fondation de la Répu-
blique française^ il est devenu rédacteur de
ce journal pour la partie artistique, et il y
fait les comptes rendus des Salons. Outre les
ouvrages que nous avons cités, on lui doit :
BUSN
Chefs-d'œuvre des arts industriels, Cérami-
que, verrerie et vitraux, émaux, métaux, or-
fèvrerie, etc. (1866, in-8o, nvec grav.), ou-
vrage extrêmement intéressant; les Emaux
cloisonnés anciens et modernes (1868, in- 12) ;
Eaux fortes de Jules de Concourt, Notice
et catalogue de Ph. Burty (1875, in-fol.,
avec pi.).
BCRY, bourtr de France (Oise), cant. et &
2 kilom. de Mouy, arrond. et a 10 kilom. de
Clermont, sur la rive gaucbe du Thérain ;
pop. aggl., 1,155 hab. — pop. tôt., 2,222 hab.
Tissage de la soie et de la laine, fabrication
de toiles métalliques et de boutons ; exploita-
tion de carrières. Antiquités celtiques.
' BTJHY, ville d'Angleterre (comté de Lan-
castre); 38,596 hab.
•BCRY SAINT-EDMPMD'S, ville d'Angle-
terre (comté de Suffolk); 14.928 hab.
•BURZET, bourg de France (Ardèche),
ch.-l. de cant., arrond. et à 33 kilom. de Lar-
gentière, sur la rivière de son nom; pop.
aggl., 823 hab. — pop. tôt., 2,760 hab.
BUSART s. ra. (bn-zar). Vaisseau où l'on
mettait du vin.
"BUSE s. f. — Art milit. Buse de gabions,
Réunion d'un certain nombre de gabions tra-
versés par une perche.
BUSÉB (Jean), jésuite et théologien hol-
landais, né à Nimègue en 1547, mort en 1611
à Mayence, où il professait la théologie de-
puis plus de vingt ans. Ses principaux ou-
vrages sont: Disputatio theologicude jejunio ;
De persona Christi ; De descensu Christi ad
in feras ; Panarion, sive arca medica adversus
animi marbos; Viridarium christianarum vir-
tutum; Modus recte meditandi de rébus divi-
nis, etc.
BUSHMANS, peuple du sud de l'Afrique,
qu'où appelle aussi BOSCIMMANS et BOS-
jnSMANS, et qui se rattache par son origine
aux Hottentots. V. Bosjesmans, au tome II
du Grand Dictionnaire,
•BIJSIGNY, bourg de France (Nord), cant.
et a 7 kilom. de Clary, arrond. et à 25 kilom.
de Cambrai; pop. aggl., 2,693 hab. — pop.
tôt., 3,540 hab. — Vestiges gallo-romains.
• Les fontaines de Saint-Urbain et du Noir-
Trou, dit M. Ad. Joanne, sont le but d'un
pèlerinage superstitieux. »
BUSKAGRIUS (Jean-Pierre), savant orien-
taliste suédois du xvne siècle, né en Dalécar-
lie, mort en 1692 à Upsal, où il professait la
langue hébraïque. On a de lui : Dissertation
sur la nature de la Massore, en hébreu
(Upsal, 1651, in-4°); De usu et necessitate
linguarum orientalium (Upsal, 1654, in-4°);
De deorum gentilium origine et cultu (1655).
BDSMANN (Jean-Eberard), théologien luthé-
rien allemand, né a Virilen en 1644, mort en
1692 à Helmstœdt, où il professa les langues
orientales, puis la théologie. Ses principaux ou-
vrages sont : De Scheol ffebrsorum ; De anti-
guis Hebrxorum litteris ab Esdra in assyriacas
mutatît. On lui doit aussi une édition de l'ou-
vrage de Balth. Bonifacio ayant pour titre :
Excerpta de historix romans scriptoribus.
BUSNACH (William-Bertrand), auteur dra-
matique français, né à Paris le 7 mars 1832.
Bien que Parisien de naissance et d'esprit,
William Busnach est d'origine arabe. Il ap-
partient à la religion juive. C'est au sujet de
son grand-père, Michel Busnach, ministre du
dey d'Alger, dont l'extradition était demandée
à la France par ce souverain, que fut donné
à l'ambassadeur de Charles X le fameux coup
d'éventail qui amena la guerre et la prise
d'Alger. Par sa famille maternelle, William
Busnach est le neveu de Fromental Halévy,
l'auteur de la Juive. Destiné d'abord aux
affaires, William Busnach entra a la douane
vers 1852; mais son intelligence l'entraînait
vers la carrière dramatique. Il y débuta en
1855, en composant pour les Bouffes-Parisiens,
avec Ludovic Halévy, une pantomime qu'Of-
fenbach se chargea de mettre en musique.
Ce petit ouvrage n'eut aucun succès. William
Busnach n'aborda sérieusement le théâtre que
quelques années plus tard, après avoir défl-
nuiv-nientabandonnéla carrière des affaires.
C'est au théâtre des Folies Marigny, dont le
comédien Monlrouge venait de prendre la
direction, que fut joué son premier ouvrage,
les Virtuoses du pavé (19 avril 18«4). Il donna
ensuite : C'est pour ce loir (Bouffes-Parisiens,
25 avril 1865); Cinq par jour (Folies-Mari-
gny, 27 avril 1865); les Gammes d'Oscar
(même théâtre, 20 mai 18C5); Première fraî-
cheur, en un acte (Palais-Royal, 21 novembre
1869); YEducalion d'Ernesluie (Renaissance.
24 avril 1872); les Petits du premier, en un
acte (Bouffes-Parisiens, 3 mars 1865).
Les pièces que William Busnach a faites
en collaboration sont très-nombreuses. Parmi
les plus connues, nous citerons : avec Clair-
ville, Paris-Revue, en quatie actes (Châtelet,
27 décembre 1869) ; Forte en gueule, en quatre
actes (Château-d'Eau, 22 décembre 1873);
Béloite et Abailard ( Folies- Dramatiques!
17 octobre 1872), un des plus grands succès
de ce théâtre ; la Malle des Indes, en quatre
actes (Château-d'Eau, 12 décembre 1874);
les Esprits des Batignolles, en un acte (Palais-
Royal, 20 juin 1873); Ferblaude, en un acte
(Variétés, 10 mars 1870); Charbonnier est
maître chez lui (Château-d'Eau, 29 novembre
1874); avec Henri Thiéry, les Voyageurs pour
BUSS
VExposition, en cinq actes (Folies-Dramati-
ques, 27 mars 1867); avec Alexandre Flan,
Bu... qui s'avance, en trois actes (Folies-
Marigny, 15 décembre 1865); cette joyeuse
revue de l'année eut trois cents représenta-
tions; avec Ludovic Halévy et Offenbach,
Pomme d'api, en un acte (Renaissance, 4 sep-
tembre 1873); avec Armand Liorat, la. Liqueur
d'or (Menus-Plaisirs, Il décembre 1873). Pa-
ris jouissait alors des bienfaits de l'état de
siège, et l'autorité militaire prononça l'inter-
diction de cette pièce, qui ne put avoir que
neuf représentations. Avec Armand Liorat,
Busnach donna également Kosiki, en trois
actes, musique de Charles Lecocq (Renais-
sance, 18 octobre 1876) ; avec Octave Gasti-
neau, Mon mari est à Versailles, en un acte
(Palais-Royal, 31 mars 1876); avec Decour-
celle, le Premier tapis en un acte (Vaude-
ville, 10 avril 1876); avec Henri Meilhac, la
Pénitente, en un acte (Opéra-Comique, 13 mai
1868); avec Edouard Cadol , YAffaire est
arrangée (Gymnase, 1er septembre i867);avec
Rai r non d Deslandes , les Sabots d'Aurore,
en un acte (Gymnase, 21 Juin 1866); avec
le compositeur Marquet, l'Ourj et l'Amateur
de jardins, opérette en un acte (Bouffes-
Parisiens, 1er septembre 1869); avec Henri
Chabrillat, Dans le mouvement, en un acte
(Folies-Dramatiques, 16 mars 1872); avec
Victor Bernard, l'Hirondelle, en un acte (Pa-
lais-Royal, 8 mai 1872); le Fiancé à l'heure
(théâtre Cluny, 24 août 1872); avec Sirau-
din, Matbrough s'e/i va-t'en guerre, en trois
actes (Athénée, 13 décembre 1867).
William Busnach a été pendant deux ans
directeur de théâtre. Il a fondé en 1867 le
théâtre de l'Athénée. C'est sous sa direction
que furent jouées les pièces de Lecocq qui
commencèrent la réputation de ce composi-
teur devenu plus tard si populaire : V Amour
et son carquois, Fleur de thé, etc.
'BUSQUÉ adj. — Portes busquées. Portes
dont les deux vantaux s'appuient l'un contre
l'autre en formant un angle.
* BUSSANG, bourg de France (Vosges),
cant. et à 6 kilom. de Ramonchamp, arrond.
et à 38 kilom. de Rerairemont, a l'extrémité
supérieure de la vallée de la Moselle; pop.
ajrgl., 703 hab. — pop. tôt,, 2,115 hab. —
Moulins à farine, scieries, fromageries, fa-
briques d'étrillés et d'objets de serrurerie. Il
existait autrefois à Bussang d'importantes
exploitations de mines, notamment d'une mine
d'argent. Voici, en effet, ce que nous lisons
dans la relation d'un voyage tait par Montai-
gne en 1580 : t Au partir de lit nous suivismes
longtemps un très-beau et très-plaisant val-
lon, costoiant la rivière de Moselle, etvinsmes
diner à Bossan, petit méchant village, le
dernier de langage françois, où MM. d'Es-
tissac et de Montaigne, revêtus de aougue-
nies de toile qu'on leur prêta, allarent voir
des mines d'argent que M. de Lorraine a là,
bien deux mille pas dans le creux d'une mon-
tagne. ■ De ces exploitations, il ne reste plus
que le souvenir, et, ce qui donne aujourd'hui
quelque importance à Bussang, ce sont ses
sources minérales, situées à peu près à
2 kilom. du village. ■ L'eau de Bussang, dit
M. Ad. Joanne, ferrugino-gazeuse, apéritive,
tonique, altérante, facilitant la digestion, est
d'un usage très-agréable; elle est limpide,
pétillante, très-gazeuse et d'une saveur pi-
quante. On la boit généralement en mangeant
et mêlée au vin, dont elle altère un peu la
couleur, qui tourne au noir. Elle est recom-
mandée, comme régime, aux personnes d'ha-
bitudes sédentaires et k celles dont le système
nerveux est facilement irritable. Comme
moyen spécialement curatif, on l'applique
avec succès aux maladies d'estomac et de
foie, aux dérangements d'entrailles, etc. Sur
les lieux et comme cure, l'eau de Bussang se
boit le matin, k la dose de deux à six verres,
soit pure, soit additionnée d'une cuillerée de
lait par verre. Elle s'expédie en bouteilles
dans toute la France et à l'étranger (plus de
400,000 bouteilles par an), t
* BUSS1ÈRE-BADIL, bourg de France (Dor-
dogne), ch.-l. de cant., arrond. et à 18 kilom.
de Nontron; pop. aggl., 349 hab. — pop. tôt.,
1,322 hab. Eglise du xitto siècle, classée parmi
les monuments historiques.
*BUSSlERE-DCNOISE, bourg de France
(Creuse), cant. et à 5 kilom. de Saint- Vaury,
arrond. et à 15 kilom. de Guéret; pop. aggl.,
355 hab. — pop. tôt., 2,767 hab.
' BUSSlÈltE POITEVINE, bourg de France
(Haute- Vienne), cant. et à 18 kilom. de Mé-
zières, arrond. et à 20 kilom. de Bellac, près
de la Gartempe; pop. aggl., 379 hab. — pop.
tôt., 2,257 hab.
BUSS1ERES, bourg de France (Loire),
cant. et à 3 kilom. de Néronde, arrond. et k
34 kilom. de Roanue ; pop. aggl., 557 hab. —
pop. tôt., 2,166 hab.
' BUSSON (Charles), peintre français.—
En 1866, ce paysagiste de talent r-'Çut la
croix de la Légion d'honneur, et il obtint une
médaille d'or à l'Exposition universelle de
18G7. Parmi les tableaux qu'il a exposés de-
tte époque, nous citerons : le Taillis
(1867), le Soleil couché (1868), Ruines du châ-
teau de Lavardin (1 869), Chaussée de l'étang
de la mer Rouge (1870), Un matin à Venise.
Venise le soir (1872), Parr. du château de
Sainte-Claire (1873), Anciens fossés du châ-
teau de Lavardin (1874), Après la /)/»ie(l875),
BUTI
431
Avant l'orage (187C), le Village de Lavar-
din (1S77).
BUSSON-BILLAULT (Julien-Henri Bosson,
dit), homme politique français, né à Joigny
(Yonne) en 1823. Il vint étudier le droit k Pa-
ns, où i) se fit recevoir licencié en 1845 et
docteur en 1848. Devenu avocat stagiaire, il
prononça en 1849, k l'ouverture de la con-
férence de l'ordre, un Discours sur Pothier,
lequel a été publié (1849, in-8»). H entra en
relation avec l'avocat Billault, dont il épousa
la fille, et, plus tard, il ajouta le nom de son
beau -père au sien. Grâce à ce dernier,
M. Busson devint, au commencement de 1 Em-
pire, avocat de la liste civile et obtint l'appui
de l'administration lorsqu'il se porta candidat
au Corps législatif dans l'Ariége en 1854
Ayant été élu député, il fit partie de la majo-
rité qui approuva aveuglément le système
de despotisme de l'Empire. Il prît une part
active aux débats, fut rérlu en 1857, devint
rapporteur du budget en 1861 et fut chargé de
rapports sur divers projets de loi. Réélu dé-
puté en 1863 et 1869, commandeur de la Lé-
gion d'honneur en 1866, cet homme politique
fut appelé par le cabinet Palikao à prendre
la présidence du conseil d'Etat le 10 août
1870; mais le 4 septembre suivant l'Empire
était renversé, et M. Busson-Billault rentrait
dans la vie privée.
BUSSY (Charles de), pseudonyme de Char-
les Marchai. V. Marchal, au tome X du
Grand Dictionnaire.
BUSTAMENTB DE LA CAMARA (Jean), mé-
decin et naturaliste espagnol du xvie siècle.
On a de lui un traité intitulé : De replilibus
vere animantibus sacrx Scripturx Ubri sex,etc,
dont Baprle a dit que c'est un livre admirable
si l'on s en rapporte au titre.
BUSTÉRICHUS, ancien dieu des Germains.
On voit encore son idole à Sondershausen.
BUST1E s. f. (bu-stl). Bot. Syn. de bupîi-
THALMU.
BUTALIS s. m. (bu-tn-liss). Entom. Genre
de lépidoptères nocturnes, de la tribu des
tinéites, comprenant cinq espèces.
BUTATE s. m. (bu-ta-te). Chira. Sel de
l'acide butique.
BUTÈNE s. m. (bu-tè-ne). Chim. Produit ob-
tenu par la décomposition de l'alcool butylique.
BUTBNVAL (le comte His de), diplomate et
homme politique français, né à Navarre-lez-
Evreux en 1809. 11 entra dans la diplomatie,
devint ministre plénipotentiaire, puis fut
nommé conseiller d'Etat et reçut enfin un
siège au Sénat. Rendu à la vie privée par la
révolution du 4 septembre 1870, le comte de
Butenval a employé ses loisirs k publier des
études sur des matières économiques et com-
merciales. Outre des articles insérés dans le
Journal des économistes, on lui doit les ou-
vrages suivants : Précis historique et écono'
mique du traité de commerce entre la frrance
et ta Grande-Bretagne, signé à Versailles te
26 septembre 1786 (1870, in-80); De la dime
royale de Vauban et de l'impôt sur le revenu
il872, in-80); U>, chassé-croisé économique,
•e comte de Vergennes en 1786, le comte
Granville en 1872(1872, in-8°) ; les Lois de
succession jugées d'après leurs effets économi-
ques par les chambres de commerce de France
(1872, in-80); l'Union de la paix sociale (1872,
in-12) ; Urgence d'une refonte généraleae nos
tarifs de douane (1873, in-8°); Politique éco-
nomique et négociations commerciales du gou-
vernement de la République française, pendant
les années 1871, 1872 et 1873 (1873, in-80),
ouvrage fort remarquable, dans lequel l'au-
teur se montre le défenseur habile et con-
vaincu de la liberté commerciale; Du futur
tarifées douanes en France (1875, in-8Q)p etc.
BUTES, Athénien, fils de Pallas. Il fut l'un
de> ambassadeurs envoyés par les Athéniens
k Eaque pour demander du secours contre
Mïnos. Il Descendant d'Amycus, roi des Bé-
bryees, et renommé au combat du ceste. Il
fut vaincu par Darès aux jeux funèbres cé-
lébrés en l'honneur d'Hector, n Argien, com-
pagnon de Tlépolème, qu'il accompagna à
Rhodes lorsque ce dernier dut quitter Argos :
et quand Tlépolème partit pour la guerre do
Troie, il reçut de lui le gouvernement de
l'Ile. Il Ecuyer d'Anchise et gouverneur d'As-
cagne. Apollon prit sa figure pour détourner
Ascagne de se mesurer avec Turnus dans
le camp des Troyens. il Teucrien , tué par
Camille. (Enéide.)
BITIIUS, athlète qui, dit-on, mangeait un
bœuf tout entier par jour, et dont le nom
servit ensuite à désigner tous les grands
mangeurs.
BUTI (Dominique), peintre florentin du
xvne siècle. On voit de lui, k Florence, dans
le grand cloître de Sainte-Marie-Nouvelle,
ri belle peinture à fresque : Saint Do-
minique portant processionneilement l'image
de ta Vierge.
BUTIN1E s. f. (bu-ti-n! ). Bot. Genre de plan-
tes, de la famille des oiubellifères, compre-
nant une seule espèce, qui croît en Espagne.
BUTIQUE adj. (bu-ti-ke). Chim. Se dit d'un
acide extrait du beurre.
— Encycl. Quand on dissout les acides
gras du beurre de vache dans l'alcool et qu'on
ite une quantité de plus en plus grande
d'acétate de magnésie, le dernier sel précipité
est le butate de magnésie. La composition de
432
BUTY
l'acide butigue paraît être la même que celle
de l'acide arachidique C»H*0O*.
BUTOMON s. m. (bu-to-mon).Nom qu'on don-
nait aux artisans qui fabriquaient des rubans.
BOTONIC s. m. (bu-to-nik). Bot. Arbre
qui croit en Chine.
BUTOPHÉNONE s. f. (bu-to-fé-no-ne). Chim.
Acétone mixte qu'on obtient en distillant un
mélange intime de butyrate et de benzoate
de chaux. Cette acétone renferme les radi-
caux propyle et phényle; aussi est-elle gé-
néralement désignée sous le nom d'acétone
phényl-propylique.
Baffe de. Moulin* (HISTOIRE DR LA), par
Edouard Fournier. V. Moulins (histoire de
la Butte des).
* Butte Saint Roch OU Bulle des Monllna. —
Cette butte est aujourd'hui presque entière-
ment détruite. L'avenue qui conduira delà
place du Théâtre-Français au Grand Opéra
traversera l'emplacement qu'elle occupait.
BCTTTJRA (Charles- Antonin) , médecin
français, né à Paris en 1816. Il est fils du
littérateur italien Antoine Buttura. M. Char-
les Buttura étudia la médecine à Paris, où
il fut reçu docteur en 1839. S'étant^ fixé à
Cannes, il y est devenu médecin de l'hôpital
et médecin des épidémies. Ce praticien dis-
tingué est l'auteur de plusieurs ouvrages.
Outre sa thèse, Sur diverses questions de mé-
decine, on lui doit : Des fièvres êruptives sans
éruption (1857, in-8<>) ; Des médecins dans les
armées romaines (i 857, in 8°); VBiver dans le
Midi (1864, in-8o); VBiver à Cannes, les
bains de mer de la Méditerranée (1867
in-8° ;, etc.
BUTUMBO s. m. (bu-ton-bo). Bot. Petit
arbre qui croît dans les Indes.
BUTYLATE s. m. (bu-ti-la-te — rad. buty-
lique). Chim. Sel obtenu en dissolvant le po-
tassium dans l'alcool butylique.
'BUTYLE s. m. — Encycl. Chim. Ce nom
a été donné à deux corps différents : au ra-
dical hypothétique, non isolé, C*H9, qui fonc-
tionne dans divers composés butyliques, et an
corps que nous avons désigné par ce nom
dans le Grand Dictionnaire , et dont la for-
mule atomique actuelle est C8H18. Pour évi-
ter la confusion, M. Wurtz propose de dési-
gner ce dernier corps sous le nom de dibutyle.
Kl. Wurtz lui-même a obtenu le dibutyle en
chauffant au bain-marie,en vase clos, pen-
dant plusieurs jours, du potassium et de l'io-
dure de potasse. Quand on ouvre le récipient,
il s'en échappe du butylène, et en continuant
à chauffer, on recueille, a l'état liquide, le
butyle C8H*8. M. Kolbe l'obtient en éleetro-
lysant le valérate de potasse.
Le dibutyle est un liquide d'une densité de
0,7057, insoluble dans 1 eau, bouillant k 106°.
L'acide azoïique l'attaque lentement.
* BUTYLÈNE s. m.(bu-ti-lè-ne). Chim.V. TK-
TRYLÈNK, au tome XV du Grand Dictionnaire.
BUTYL-PHOSPHINE s. f. (bu-til-fo-sfi-ne).
Chim. Liquide incolore, bouillant k 62", iso-
mérique avec la diéthyl-phosphine. V. phos-
phine, au tome XII du Grand Dictionnaire ,
pa^'e 862.
BUTYL - PHOSPHINIQUE adj. (bu-til-fo-
sfi-ni-ke). Chim. Se dit d'un acide organique
Ehosphoré qui résulte de l'oxydation de Ja
utyl-phosphine. Cet acide est diatomique et
bibasique. V. phosphinb, au tome XII du
Grand Dictionnaire, page 862.
BUTYRACÉTIQUE adj. (bu-ti-ra-sé-ti-ke —
de butyrique yvi au acétique). Chim. Se dit d'un
acide extrait des eaux mères ayant servi à
la préparation de l'acide tartrique.
— Encycl. Cet acide, C2HH)2,C*H80ï, a
été extrait par NÔllner et décomposé par
Nicklès en acide butyrique et en acide acé-
tique. On a préparé un assez grand nombre
de sels de cet acide : le butyroacétate de po-
tassium, sel déliquescent, cristallisant en
tables; le butyroacétate de sodium, é^nle-
ment déliquescent, cristallisant en octaèdres;
1-- butyroacétate de chaux, effloresct-nt, en
octaèdres réguliers; le butyroacétate de zinc;
le butyroacétate de cuivre, en tables bleu
foncé; le butyroacétate de plomb neutre,
.■h .lionx-fleurs; le butyroacétate de plomb
1. 1 ; jue, en petits octaèdres; le butyroacétate
ercure, en écailles nacrées; le butyroa-
cétate d'argent, en aiguilles brillantes.
* BUTYRAL s. m. (bu-ti-ral). Chim. Corps
qui h la même composition que l'uldéhyde
butyrique.
— Encycl. Ce corps, qui a pour formule
CMlRo, est un liquide incolore, très-mobile,
d'une saveur brûlante, d'une odeur acre,
d'une densité de 0,821, bouillant vers 950,
soluble dans l'alcool et dans l'éther, insoluble
l'eau. Il est contenu dans l'huile volatile
obtenue par la distillation sèche du butyrate
de chaux, d'où on l'extrait par rectification.
On connaît trois dérives chlorés du bu-
tyral : le bntyral momn-hlorê C^IHCIO, li-
quide incolore, insoluble dans l'eau, soluble
dans l'alcool et dans l'éther, bouillant vers
Ml°, isomérique avec le chlorure de buty-
ryle; le butyrat bnhlorê (JWCHO , corps
huileux, bouillant vers I00°; le butyrat tétra-
chlore C4HfcClK), liquide visqueux, lourd, in-
BUTY
soluble dans l'eau , soluble dans l'alcool et
dans l'éther, déeomposable par la chaleur.
* BUTYRATE s. m. — Encycl. Chim. V. bu-
tyrique, dans ce Supplément.
BUTYRIN s. m. (bu-ti-rain — du lat. buly-
rum, beurre). Ichthyol. Sorte de poisson,
ainsi nommé a cause de sa couleur.
'BUTYRIQUE adj. — Encycl. Chim. I. Acide
butyrique, La formule atomique de l'acide
butyrique est C8H*K)3, et celle des butyrates
doit être corrigée comme il suit : OTHO^M.
On connaît un grand nombre de butyrates
métalliques, parmi lesquels nous citerons : le
butyrate d'ammonium, sel déliquescent, qui
donne du butyronitrile par distillation et de
la butyramide quand on le chauffe avec l'a-
cide phosphorique anhydre; le butyrate d'ar-
gent, qui se produit par double décomposi-
tion; le butyrate de baryum, qu'on obtient
cristallisé; le butyrate de chaux, qu'on ob-
tient cristallisé en aiguilles transparentes et
qui, par distillation, donne du carbonate de
chaux et de la butyrone, puis, en surchauf-
fant, de l'étbylène, du propylène et un liquide
spécial ; le butyrate de cuivre, en beaux cris-
taux verts, solubles dans l'eau, et que la
chaleur transforme en butyrate cuivreux
dont les cristaux sont blancs; le butyrate de
magnésie, qui cristallise en lames très-solu-
bles dans l'eau; le butyrate de mercure, qui
donne, par double décomposition, des pail-
lettes incolores et brillantes; le butyrate
neutre de plomb, cristallisant en aiguilles
soyeuses, et un sous-sel du même métal ob-
tenu en ajoutant du sous-acétate de plomb
dans un butyrate alcalin; le butyrate de po-
tassium et le butyrate] de sodium, sels déli-
quescents, cristallisant en choux-fleurs et don-
nant, par la distillation avec l'acide arsénieux,
de l'arséniure de trityle ; le butyrate de stron-
tium, cristallisant en longues aiguilles; le
butyrate de zinc, qui cristallise en paillettes
nacrées.
Parmi les éthers butyriques , nous avons
étudié, dans le Grand Dictionnaire, le buty-
rate d'éthyle (v. butyrique). Le butyrate de
mêthyle ou éther méthyl butyrique, dont la for-
mule atomique est C*rPO,0,CH3, s'obtient en
agitant longtemps un mélange de 1 partie
d'acide d'esprit de bois et 1 partie d'acide
sulfurique concentré; il se forme deux cou-
ches de liquide, dont la supérieure, qui est
le butyrate de méihyle, est incolore, solu-
ble dans l'alcool, peu soluble dans l'eau, et
exhale une odeur de pomme de reinette. On
connaît aussi un butyrate de propyle ou éther
propylbutyrique C4rPO,0,CSH7 et un buty-
rate d'amyle ou éther ainylbutyiïque
C*H70,0,C5H«.
L'acide butyrique échange assez facilement,
dans les combinaisons, une partie tantôt de-
son oxygène, tantôt de son hydrogène, d'où
il résulte deux séries de dérivés par substi-
tution. Parmi ces dérivés, nous citerons : l'a-
cide thiobutyrique CWO,SH, qu'on obtient
en traitant l'acide butyrique par le persulfure
de phosphore, et qui est un liquide incolore,
d'une odeur très-désagréable , peu soluble
dans l'eau, plus soluble dans l'alcool; l'acide
dichlorobutyrique CWC120*, qui se produit
par l'action du chlore sur l'acide sulfurique,
sous l'influence des rayons solaires, et qui est
un liquide incolore, insoluble dans l'eau, so-
luble dans l'alcool, brûlant avec une flamme
verte; l'acide tétrachlorobutyrique
CWCl'O*,
corps cristallisable en prismes obliques, in-
soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool
et l'éther, qu'on obtient en faisant agir le
chlore sur 1 acide butyrique, sous l'influence
prolongée des rayons, et taisant recristalliser
dans l'éther les cristaux blancs qui se produi-
sent ; l'acide bromobutyrîque C^H^BrO*, qu'on
obtient en scellant dans un tube 1 molécule
d'acide butyrique et 2 molécules de brome, et
qui est un liquide incolore; l'acide bibromo-
butyrique , corps non analysé, qu'on obtient
eu faisant réagir le brome sur l'acide mono-
bromobutyrique et fractionnant ensuite dans
le vide.
— IL Acétones butyriques. Les divers acé-
tones butyriques s'extraient commodément
des produits cristallisés qu'on obtient en dis-
tillant du butyrate de chaux, saturant par le
carbonate de soude la partie huileuse, trai-
tant par le bisulfite de soude l'huile restée
liquide. Il reste, après ces opérations, une
masse cristallisée très-complexe, dont on tire
aisément, par fractionnement, du méthyl-
butyryle CW0,CH9, liquide d'une densité
de 0,827; do l'ethylbutyryle cWO,t'2H5 ,
huile limpide, aromatique, d'une densité de
0,833; la butyrone ou propylbutyryle
cwo.cw,
à laquelle nous avons consacré un article
Spécial. La méthylbutyrone C'H«(CH*)0,
liquide incolore, étheré , d'une densité de
0,827, et la butylbutyrone CH^CMl^JO,
liquide jnunàtre, d'une densité de 0,828, ont
été extraites de la partie liquide provenant
de la distillation du butyrate de chaux.
• BUTYRYLE s. m. — Encycl. Chim. On a
réusai a isoler le radical CHOO des dérivés
de l'acide butyrique, mais pas d'une façon
BYLA
permanente, car, & peine mis en liberté, il se
double et forme du dibutyryle.
Ce corps (C*H?0)* s'obtient par l'action
de l'amalgame de sodium sur le chlorure de
butyryle. On chauffe légèrement, on obtient
une masse visqueuse, on distille pour élimi-
ner l'excès de chlorure, on ajoute une solu-
tion de carbonate de soude, et l'on peut re-
cueillir alors une huile qui surnage. Elle est
aromatique, peu soluble dans l'eau.
On connaît plusieurs dérivés du radical;
la plupart sont étudiés à part. Le protoxyde
de butyryle (C*H?0)*Os s obtient en mêlant
dans un mortier de l'acide butyrique anhydre,
du peroxyde de baryum et un peu d'eau, agi-
tant avec de l'éther, filtrant, évaporant. On
obtient ainsi un liquide oléagineux, qui dé-
tone lorsqu'on le chauffe.
Le chlorure de butyryle C4rPO,Cl se pré-
pare en ajoutant peu k peu 2 parties de bu-
tyrate de soude pulvérisé dans 1 partie d'oxy-
chlorure de phosphore et rectifiant sur une
petite quantité de butyrate de soude. Le li-
quide ainsi obtenu est incolore et possède une
odeur d'acide butyrique. Il bout vers 95°.
Le bromure de butyryle C*rPO,Br se pro-
duit par l'action du bromure de phosphore
sur l'acide butyrique.
L'iodure de butyryle CHPOI se prépare
en faisant agir l'iodure de phosphore sur le
butyrate de potasse.
Le tribromure de butyryte C*H7BrS s'ob-
tient en faisant agir le perbromure de phos-
phore en excès sur l'acide butyrique. Il est
isomère du bromure de butyle brome.
' BUXIÈRES LA-GRIE, bourg de France
(Allier), cant. et k 20 kilom. de Bourbon-1'Ar-
chambault, arrond. et k 38 kilom. de Moulins ;
pop. aggl., 1,013 hab. — pop. tôt., 2,699 hab.
•BCXTON, ville d'Angleterre; 5,000 hab.
* BUXY, bourg de France (Saône-et-Loire),
ch.-l. de cant., arrond. et à 16 kilom. de
Chalon-sur-Saône; pop. aggl., 1,350 hab. —
pop. tôt., 2,063 hab.
BUYAT (Etienne) , homme politique fran-
çais, né k Chassonnay (Isère) en 1831. Il
comptait déjà, sous l'Empire, au nombre des
républicains militants et il fut nommé con-
seiller général dans son département comme
candidat de l'opposition. A l'époque du plé-
biscite, il soutint une lutte vigoureuse contre
le pouvoir impérial. En 1870, il devint secré-
taire général de la préfecture de l'Isère et
conserva ces fonctions jusqu'au mois de fé-
vrier 1871, époque à laquelle il fut porté sur
la liste républicaine du département. Il ob-
tint 47,000 voix, mais ne fut point élu. En
1871, il rentra au conseil général de l'Isère,
où il se fit remarquer par son aptitude aux
affaires et par son dévouement à la Répu-
blique. Il réclama notamment une amnistie
très-large au lendemain des affaires de la
Commune et signa une lettre qui protestait
contre le retour des Bourbons. Lors des élec-
tions sénatoriales (janvier 1876), il fut choisi
par ses concitoyens comme président du co-
mité électoral et rendit, en cette qualité, de
grands services à l'opinion républicaine.
Aux élections du 20 février 1876, sa candi-
dature fut posée dans la première circon-
scription de 1 arrondissement de Vienne; il fut
élu à une grande majorité et prit rang parmi
les députés de la gauche républicaine.
* BUZANÇA1S, ville de France (Indre),
ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. de Châ-
teauroux, sur la rive droite de l'Indre; pop.
aggl., 3,346 hab. — pop. tôt., 4,986 hab.
Autour de la ville, débris de remparts.
* BUZANCY, bourg de France (Ardennes),
ch.-l. de cant., arrond. et à 22 kilom. de
Vouziers ; 821 hab. Buzancy avait, dès
le vme siècle, le titre de baronnie. Dans la
partie haute du bourg se trouve la Mosquée
ou le Mahomet, maison bâtie en forme de
mosquée et qui sert de maison d'école.
Les 27 et 28 août 1870, le général de Failly
y fut battu par le corps d'armée du prince
de Saxe.
BUZAY ( Etier de ), nom donné à la petite
rivière de l'Acheneau canalisée. V. Achk-
neau, dans ce Supplément.
Batenvai (combats r>i), livrés aux troupes
allemandes par les troupes de la garnison de
Pans. V. Paris (siège de), au tome XII du
Grand Dictionnaire, pages 267 et 272.
BUZ1GÉ, la même que Budéia. V. ce der-
nier mot, dans ce Supplément.
BUZIGÈS (qui attelle les taureaux), surnom
d'un héros athénien qui, le premier, attela
des taureaux a une charrue. C'est Epiiné-
nide, suivant Hésychius et Aristote.
BYBLIA, surnom de Vénus, tiré de la ville
de Byblos, en Phenicie, ci cette déesse avait
un temple célèbie dans l'antiquité.
BYBLIS s. m. (bi-bliss). Bot. Genre de
plantes, de la famille des droséracées, com-
prenant une seule espèce, qui habite la Nou-
velle-Hollunde.
BYGOÏ9, nymphe de Toscane. V. Bagok,
au tome II du Grand Dictionnaire.
BYLAZORA, ville de l'ancienne Macédoine,
sur les contins de la Péonie et de la Dardame.
BYZÈ
BYLGIA, une des neuf filles d'Eger, dieu
de l'Océan, dans la mythologie Scandinave.
V. Eger, au tome VII du Grand Dictionnaire.
BYRSANTHE s. m. (bir-san-te — du gr.
bursa, cuir; anthos, fleur). Bot. Genre de
plantes, de la famille des lobéliacées, com-
prenant des arbrisseaux des Andes.
BYRSEUS, père d'Orion, suivant quelques
mythographes. D'autres le nomment Hyriéus,
BYRSOCARPE s. m. (bir-so-kar-pe — du
gr. bursa y cuir; karpos, fruit). Bot. Syn.
d'OMPHAI.OBIB.
BYRSOPAGE s. m. (bir-so-pa-je — du gr.
bursopagés, couvert de cuir). Entora. Genre
de coléoptères, de la famille des curculio-
nides, comprenant une seule espèce, qui ha-
bite le Kamtchatka.
BYRSOPS s. m. (bir-sopss — du gr. bursa,
cuir ; ops, œil). Entom. Genre de coléoptères,
de la famille des curculionides, comprenant
huit espèces, détachées du genre brachycère.
BYSNCS, roi des Bysnéens, ancienne tribu
des Bébryces, en Bithynie. Il fut tué par
Ilus. On le trouve appelé aussi Byzès.
BYSSA, fille d'Eumélus, sœur d'Agron et
de Méropis. Elle fut changée en oiseau pour
avoir outragé Minerve.
BYSTCS, Lapithe, père dTIippodamie ,
épouse de Piiithoûs.
BYTHOSCOPE s. m. (bi-to-sko-pe — du
gr. buthos, fond; skopeâ, j'examine). Entom.
Genre d'hémiptères homoptères , de la fa-
mille des cicadelliens, comprenant plusieurs
espèces européennes.
* BYTTNÉRIACÉES s. f. pi.— Encycl. Bot.
Cette famille de plantes, dans la monadelphie
pentandrie, est composée d'arbres ou d'ar-
brisseaux a feuilles alternes, simples, munies
de deux stipules opposées; les fleurs sont
disposées en grappes plus ou moins rameu-
ses, ax Maires ou opposées aux feuilles ; le ca-
lice, soit nu, soit accompagné d'un calicule,
est formé de cinq pétales valvaires plus ou
moins soudés à leur base; la corolle est à
cinq pétales plans, roulés en spirale avant
leur épanouissement, ou plus ou moins con-
caves et irréguliers; ils manquent quelque-
fois. Les étamines, au nombre de cinq ou de
dix, ou d'un multiple de ces deux nombres,
sont en général monadelphes; le tube formé
par leur réunion présente souvent des appen-
dices pétaloïdes provenant d'étamines avor-
tées. Les anthères sont k deux loges ; l'ovaire
est composé de trois k cinq carpelles plus ou
moins complètement soudés; chaque logo
renferme un plus ou moins grand nombre
d'ovules ascendants, attachés à son angle
interne; les styles sont libres ou soudés entre
eux. Le fruit est, en général, une capsule
globuleuse k trois ou cinq loges ; les graines
offrent un embryon dressé dans un endo-
sperme charnu.
Les byltnériacées se distinguent des malva-
cées par leurs anthères a deux loges et par
leurs graines. Les botanistes les divisent en
six sections ou tribus : îo les sterculiacées,
à fleurs unisexuées, calice nu, pas de corolle,
ovaire pédicellé, formé de cinq carpelles dis-
tincts, endosperme manquant quelquefois ;
les principaux genres sont le sterculia, le
triphocea, etc.; 2° les byttnériacées proprement
dites : pétales irréguliers, concaves et souvent
terminés à leur sommet par une sorte de ligule;
étamiues monadelphes, ovaires à cinq loges
renfermant deux ovules dressés; principaux
genres : theobroma, abroma, guezama, bytt-
néria, aynia, etc.; 3° les lasiopétalées, dont
les caractères sont: calices pétaloïdes et très-
petits, en forme d'écaillés ou nuls; ovaire à
trois ou cinq loges, contenant de deux à huit
ovules; genres: seringia, thomasia, kerau-
drenia, etc.; 4° les hermanniées : fleurs her-
maphrodites, calice tubuleux, corolle de cinq
pétales plans et roulés en spirale avant leur
épanouissement; cinq étamiues monadelphes
ou libres, opposées aux pétales, loges po-
lyspermes ; genres: melochia, hermannia ,
mahernia, etc.; 6° les dombeyacées : calice
monosépale, corolle de cinq pétales plans,
étamines égales, nombreuses et monadelphes;
ovaire k trois ou cinq loges, contenant un
plus ou moins grand nombre d'ovules; gen-
res : ruizia, dombeya, pentapetes, etc. ; 60 les
wallichiées: calice environné d'un involucre
de trois à cinq folioles, pétales plans; éta-
mines très -nombreuses, monadelphes, iné-
gales, formant une colonne analogue k celle
des malvacées; genres : eriolaena, wallichia,
gœthea, etc.
BYZANTINISME s. f. (bi-znn-ti-ni-sme. —
rad. Btjzance). Parti pris d'imiter les artistes
ou les disputeurs byzantins.
nV/.É, une des filles de l'Argien Erasinus,qui
reçurent dans leur demeure Britomartis, lors-
que cette déesse se rendit de Phenicie k Argos.
BYZÈNB, fih de Neptune. Il était célèbre
par sa franchise, laquelle donna lieu au pro-
verbe grec BuE-rlvou it«f(ît)(jl« (le franc parler
de Bysène).
BY/ÈRES. ancien peuple d'Asie, dont le
fiays était situé entre la Cappadoce, le Pont et
h Colchide.
BYZÈS. V. Bvsnus, ci-dessus.
t.tAMHUS, flls de l'Océan et de Téthys.
Son père l'ayant envoyé à la recherche de sa
sœur Mélia, qu'Apollon avait enlevée, Caan-
thus ne put 1 arracher au pouvoir du dieu et,
pour se venger, il incendia un bois qui lui était
consacré. Apollon, irrité, le tua à coups de
flèches.
CAATH , un des fils de Levi.
CAATIUTES, descendants de Caaih, fils de
Lévi. Ils étaient chargés de porter les vasea
sacrés du tabernacle. Il y avait quatre fa-
milles caathites, les Arara mites, les Jésaa-
rites, les Hébronites et les Oziélites.
CABALHAU s. m. (ka-ba-lo). Bot. Plante qui
croît an Mexique.
CABAL1 , ancien peuple d'Afrique, dans la
Libye, mentionné par Hérodote. Son nom
offre de l'analogie avec celui des Kabyles.
•CABALLERO (Cécilia Bohl db ARRON,
dite Fernan), romancière espagnole. — Elle
est morte au mois d'août 1876.
CABALLÉROTE s. ni. ( ka-bal-lé-ro-te ).
Ichthyol. l'oisson qui habite les mers d'A-
mérique.
CABALLION s. m. (ka-bal-li-on). Bot. Es-
pèce de cynoglosse.
CABANDHA , monstre horrible, dans la my-
thologie indoue. C'est la forme que prit un
les Dis de Danou ou Danaou, métamorphosé
par Indra. Cabandha, gros comme une mon-
tagne, n'avait ni tète ni jambes, mais des
bras longs d'une lieue , que lui coupèrent
Rama et Lak> inaiia.
• CABANE L (Alexandre), peintre français.
SUPPLBMHNT.
— Depuis 1868, il a exposé à chaque Salon
des portraits de femme, qui se recomman-
dent généralement par la distinction, mats
qui sont loin de remplir la condition du grand
art. M. Cabanel a exposé, en outre, que
tableaux qui n'ont rien ajouté à la réputation
de 1 auteur de la Mort de Moïse. Ce sont : la
Mort de Francesca de Simini et d<
(1870)', au musée du Luxembourg : Première
extase de Saint Jean- Baptiste (187 4) ; Thamar,
Vénus (1875); la Sulamite (1876); Lucrèce et
Sextus Tarquin (1877). Dans ce dernier ta-
bleau, M. Cabanel a nus en scène la vertu de
Lucrèce aux prises avec la passion de Tar-
quin. Lucrèce assise travaille à une brod
Elle tourne la tête, surprise, avec un air
étonné et méprisant. Derrière elie Tarquin,
au visage contracté par la lubri ;
lui faire des propositions déshonorantes. Les
deux,personnages sont groupes avec goût.
Lucrèce, belle, pleine de dignité, forme un vif
contraste avec le laid et lubrique Tarquin.
M. Cabanel a exécuté pour le Louvre un pla-
fond, représentant le Triomphe de Flore, com-
position confuse , sans relief et sans accent.
t CABANNARIE s. f. (ka-bann-na-rl). Ferme
on métairie, n Vieux mot.
* CABANNES (les), et non CABANES, comme
nous l'avons écrit par erreur au tome III du
Grand Dictionnaire, bourg de France (Ariége),
ch.-l. de cant., arrond. et à 26 kUom. S.-E.
de Foix, sur la rive gauche de l'Ariége; pop.
aggl., 418 hab. — pop. tôt., 434 hab. Aux
environs, restes de 1 ancien château fort de
Verdun ; chapelle gothique dédiée à la Vierge ;
nombreuses sculptures du moyen *«■«.
CABARNE S. in. (ka-bar-ne). Mythol. gr.
Prêtre de Cerès, dans l'Ile de Paros.
— Encycl. Les cabames tiraient leur nom,
selon Etienne de Bvzanco, d'un berger de
l'Ile de Paros, nommé Cabarne, qui apprit a
Cérës l'enlèvement de sa tille Proserpine par
Pluton, et que la déesse, pourle récompenser,
fit prêtre de son temple. Cabarne donna éga-
lement son nom a l'île de Paros, appelée sou-
vent Cabarnis (Millin).
Selon Hésychius et d'autres auteurs, le
mot cabarne est d'origine phénicienne, et il
était appliqué à tous les prêtres de Cybèle, à
Paros et ailleurs.
CABARMS , un des noms de l'Ile de I
CABABBAS, comté situé dans la Caroline
du Nord, et qui a pour chef-lieu Concord.
* CABAT (Louis), peintre français. — Les
.dernier toili par ce paj
n'ont rien ajouté à sa réputation. Non
mns : Solitude (1865); les Chasseresses, le
Sois de Çhantehmbe (1867); Après l'ondée
(1869); Temps orageux (1872); un L*
Etang (1873): un Malin , après l'ondée ()>■: 7).
M. Louis Cabat a obtenu une
l'Exposition universelle de 1867 et il a été
pomme, cette même année, membre de l'A-
cadémie des beaux-arts.
CABECILLA s. m. (ka-lié-sil-la — mot es-
pagnol). Chef do bande : Les autres cabb-
cim.as, presque tous jeunes, ne paraissent
offrir rien de bien remarquable dans leurs
personnes (L'Illustration.)
CABEIBO. V. Cabirb. dans ce Supplément.
* CABET (Etienne), fondateur de la seeti
des communistes connus sous le nom d'Ica-
riens. — Il est mort à Saint-Louis (Missouri)
le 0 novembre 1856. Outre les ouvrages de
lui que nous avons cités, on lui doit de nom-
breuses brochures, notamment: ['Emigration
rie .1/. Guisot à Gand; Réfutation de tous les
écrits contre la communauté; Six lettres sur
la crise actuelle; Procès de communisme à
Toulouse; les Masques arrachés; le Salut est
dans l'union; Réalisation de la communauté
d'Icarie; Eau et feu; Gurrre de l'opposi-
tion, etc. Citons encore : le Vrai christia-
nisme suivant Jésus-Christ (1846, in-18); Notre
procès en escroquerie (1849, in-8°) ; Procès et
acquittement du citoyen Cahet, accusé d'escro-
queriepour l'émigration icari>nii6(l851tin>S<>);
Colonie iearienne aux Etats- Unix d'Amérique,
sa constitution, ses lois^sa situation maté-
rielle et morale après le premier semestre de
1855 (1856, in-18), etc.
CABET ( Paul-Jean-Biptiste) , sculpteur
français, né à Nuits (Cote-d'Or) en 1815,
mort en 1876. Il vint étudier la sculpture
a Paris sous la direction de Rude et il dé-
buta, a vingt ans, en envoyant au Salon de
1835 un buste de M. Paillet. Chaud républi-
cain , Cabet se vit en butte aux tracasseries
de la police. Il quitta la France, se rendit en
Russie et fut chargé de travaux importants
a Saint-Pétersbourg, puis a Odessa, où il exé-
cuta une fontaine monumentale. De retour
en France, il prit de nouveau les conseils de
Rude, qui avait pour lui une grande affection
et dont il épousa la nièce par alliance. Cabet
reparut hu Salon de 1844, où il exposa, outre
55
434
CABI
nn buste, une statue en bronze, Jeune voya-
geur aux tombeaux des Thermopyles, qui re-
parut en marbre au Salon de 1846. Artiste sé-
rieux, austère, cherchant, à l'exemple de son
maître, la perfection de la forme et ne sacri-
fiant jamais au charlatanisme, Paul Cabet
ne tarda pas à se placer au rang des sculp-
teurs les plus forts et les plus estimés du
temps, et, à partir de 1864, il fut constamment
nommé par les artistes membre du jury de
sculpture aux Salons. Il exposa successive-
ment le buste de Hugues Sambin (1853) ; Jeune
pâtre dénichant des oiseaux, statue en marbre
qui lui valut une médaille de 2® classe à
l'Exposition universelle de 1855; le buste en
bronze de Rude (1857), pour le tombeau de
ce ranïtre au cimetière Montparnasse, buste
qu'il reproduisit en marbre pour les galeries
de Versailles ; Suzanne, très-remarquable sta-
tue en marbre, avec un buste de M. Marbeau
(1861); les bustes de Rude et de M™ Rude
(1863); la Douleur, bas-relief, une de ses œu-
vres capitales (1866); le Réveil du printemps,
statue en marbre (1868); Resipiscenza , en
marbre (1869) ; Dix-huit cent soixante et onze,
statue en plâtre, la Théologie et le buste de
Peyrat(i&15). En outre, Cabet avait exécuté
un Vendangeur et une Chasseresse pour le
Louvre , des œuvres décoratives pour le
nouvel Opéra et le tribunal de commerce. Il
avait aidé Ru-ie pour les vêtements et les ac-
cessoires de la statue en argent de Louis XIII
et avait été chargé de terminer deux œuvres
de ce maître, la tête de Christ, qui est au
Louvre, et le groupe à'Bébé et l'Amour, qui
figure au musée de Dijon. Une des meilleures
œuvres de Paul Cabet est la belle statue de
la République ou de la Résistance, qu'il exé-
cuta pour la ville de Dijon et qui était des-
tinée à perpétuer le souvenir des combats
livrés autour de cette ville durant la guerre
de 1870-1871. L'inauguration de cette statue
allait avoir lieu, et elle était déjà posée sur
son piédestal, sur la place de Gray, lorsque le
ministère présidé par M. Buffet ordonna de
faire disparaître l'œuvre. L'administration ne
put trouver, dans la ville de Dijon indignée, un
seul homme qui voulût s'associer à cet acte
de provocation contre les sentiments patrio-
tiques et républicains de la population. On
dut recourir à l'autorité militaire. Des sol-
dats précipitèrent sur le sol la statue, qui se
brisa, enfonçant dans sa chute une partie du
soubassement et de la balustrade qui entou-
raient le monument (26 octobre 1875). Paul
Cabet mourut des suites d'une ablution par-
tielle de la langue. Il avait obtenu une mé-
daille de l" classe en 1861 et avait été dé-
coré de la Légion d'honneur en 1868.
• CABINET s. m. — Hydraul. Cabinet d'eau,
Conduit fermé par lequel passe l'eau avant
d'arriver sur certaines roues.
— Encycl.Hist. Cabinet noir. Il en existait un
■ous le second Empire ; on en a eu la preuve,
malgré les dénégations du gouvernement et
de l'administration. Le gouvernement s'était
cependant fait armer, par la cour de cassa-
tion, d'un droit exorbitant. L'article 10 du
code d'instruction criminelle permet, dans cer-
tains cas, à l'autorité judiciaire, de faire sai-
sir à la poste les lettres que l'on soupçonne
offrir la preuve d'un crime ou d'un délit;
l'empereur fit étendre ce droit au préfet de
police à Paris et aux préfets des départe-
ments, en qualité d'officiers de police judi-
ciaire; or, comme ces fonctionnaires peuvent
déléguer ces pouvoirs spéciaux aux simples
commissaires de police, ceux-ci, pourvus
d'une délégation ad hoc, étaient autorisés à
se faire remettre les dépêches d'une prove-
nance désignée et aies ouvrir. Les dépêches
devaient être ensuite remises au destinataire
avec cette mention : «Ouverte par autorité
de justice. » Qu'était-il besoin alors, dira-t-on,
d'un cabinet voir? Mais le despotisme n'est
jamais satisfait, et si, dans certains cas, il lui
convenait de faire ouvrirostensiblement quel-
ques correspondances, dans beaucoup d'au-
tres la mention obligée ne pouvait que le
contrarier et mettre les gens sur leurs gardes.
Le cabinet noir continua donc de fonctionner;
les employés de la poste l'appelaient entre
eux le • bureau de retard , ■ et les bonapar-
nni en connaissaient très-bien l'exis-
imaginaient que les correspondances
des républicains et des proscrits tombaient
seules dans les attributions de ce singulier
iu; en quoi ils se trompaient grande-
ment, car leurs lettres étaient ouvertes et
lues plus assidûment encore que les autres.
La France n'eut vent do l'existence du ca-
nnir nue vers 1867, époque à laquelle
une lettre du comte de Chambord fa M. de
Baint-Priest , dont la publication était in-
terdite en France, occasionna des retards
■ lérables dans tons les paquets de cor-
respondances provenant de l'étranger. Les
lettres qui contenaient la pièce incriminée
étaient de vi nées avec une sûreté de coup d'œil
extraordinaire et allégées du document avant
de parvenir a leurs destinataires. Une cir-
culaire du directeur des postes, le -
M. Vnndal, ayant prescrit aux employés de
redoubler de lèle, le Corps législatif fit sem-
blant de s'émouvoir et une interpellation fut
lée au directeur. M. Pelle tan lui de-
manda si c'était à l'aide de facultés magné -
. que ses employés flair ol
■ ■
M. Vandal déclara qu'ils reconnai ai
ire nulle, une lettre suspecte, rien qu'aux
CABI
t signes extérieurs, • et que, d'ailleurs, « l'ha
bitude de manipuler les lettres donne au sens
du toucher une délicatesse exceptionnelle.!
Le Corps législatif se montra satisfait de
l'explication (il n'était pas difficile), et l'in-
terpellation n'eut pas d'autres suites, sauf
que la théorie des ■ signes extérieurs» fit
fortune dans le langage courant. Mais, au
cours de la discussion, on avait prononcé le3
vilains mots de cabinet noir et de violation
du secret des lettres. M. Vandal, avec la
candeur de l'innocence, demanda que cinq
députés vinssent visiter l'hôtel des postes de
fond en comble, afin de s'assurer de visu qu'il
n'existait pas de cabinet noir. La Chambre
protesta, affirmant sa pleine et entière con-
fiance 'lans la parole du directeur général;
M. Vandal insista, et cinq députés se dévouè-
rent. Us parcoururent tout l'hôtel ; M. Vandal
les précédait, ouvrait toutes les portes, les in-
troduisait dans toutes les salles et leur faisait
remarquer avec une douce ironie qu'elles
étaient toutes parfaitement éclairées. Donc,
point de cabinet noir.
Si cependant il eût poussé certaine porte
du premier étage, donnant accès dans deux
pièces particulières, disposées de telle sorte
qu'elles communiquent, par une antichambre,
à l'escalier E (cour de l'Horloge), à la salle
du départ et aux cabinets des chefs de ser-
vice, les députés auraient précisément trouvé
à l'œuvre, en ce moment même, M. X***, le
chef de bureau du cabinet noir, un chef de
bureau sans employés, car il opérait à peu
près seul. Tout employé des postes, avant
d'entrer en fonction, prête le serment sui-
vant : «Je jure de remplir fidèlement mes
fonctions, de garder et observer exactement
la foi due au secret des lettres et de dénoncer
aux tribunaux toutes les contraventions qui
viendraient à ma connaissance. ■ C'est pour-
quoi ce M. X***, employé des postes, entouré
df toutes sortes d'ustensiles et d'ingrédients
bizarres : cire à cacheter de toutes couleurs ;
ficelles françaises, anglaises, allemandes,
hollandaises; cachets gravés représentant
toutes les combinaisons possibles de lettres
et d'armoiries ; canifs, grattoirs, pots de colle,
pots d'encre de Chine, etc., éventrait les
sacs à dépêches, qu'il rattachait ensuite [fort
proprement, décachetait et recachetait les
lettres avec un art inimitable et, lorsqu'il
avait trouvé son affaire, allait immédiate-
ment communiquer sa découverte à un com-
missaire de police qui se tenaiten permanence
dans la pièce à côté.
Les deux pièces qui servaient de cabinet
noir, parfaitement éclairées, du reste, comme
n'eût pas manqué de le dire M. Vandal, s'il les
eût montrées, étaient très-bien disposées pour
la chose. Le service des lettres de l'adminis-
tration centrale se divise en trois sections prin-
cipales, savoir : 1° service de Paris (salle
des facteurs); 2° tri général, se subdivisant
en France et banlieue; 3<> étranger. Le ca-
binet n° 3, ou cabinet noir, ou « bureau du re-
tard, ■ comme on voudra , rayonne sur ces
trois sections, entre lesquelles toute communi-
cation est interdite aux agents qui les des-
servent. Grâce à cette défense et à la dispo-
sition des lieux, un sous-agent, placé sous les
ordres de M. X"*, pouvait entrer dans les
trois sections, y prendre et y rapporter les
sacs de dépêches, les lettres, les paquets,
sans trop éveiller l'attention des employés.
Mais, malgré toutes ces précautions, le secret
du cabinet noir était le secret de Polichinelle;
les employés en riaient tout bas. Ils enten-
daient a chaque instant dire : t Portez cette
dépêche au cabinet. — Cette dépêche a-t-elle
passé au cabinet?» Par pudeur, on suppri-
mait le mot noirf mais qui pouvait-on trom-
per?
L'homme chargé de la délicate mission du
décachetage des lettres était un petit vieil-
lard souffreteux dont nul n'aurait pu deviner,
a l'apparence, la dévorante activité. Il tra-
vaillait sans relâche quatorze heures par jour,
et malgré tous ses soins, bien des corres-
pondances compromettantes lui échappaient.
Dans les premiers temps de l'Empire, il opé-
rait presque légalement. Une liste des cor-
respondances signalées à l'attention du gou-
vernement lui était remise; il se bornait à
tirer dans les immenses sacs de dépêches les
lettres portant l'adresse indiquée et les re-
mettait, sans les ouvrir, à la préfecture de
police. Les Papiers des Tuileries nous in-
diquent pour quelle raison cette méthode
fut abandonnée; le préfet de police se ser-
vait de ces correspondances pour son utilité
personnelle et en taisait un moyen do chan-
tage à son profit, sans bénéfice appreciablo