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Full text of "Choix des plus célèbres maisons de plaisance de Rome et de ses environs"

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CHOIX 

DES  PLUS  CÉLÈBRES  MAISONS 

DE  PLAISANCE 

DE  ROME 

ET  DE  SES  ENVIRONS. 


SE  VEND  A  PARIS, 

CHEZ  LES  AUTEURS,  AU  LOUVRE, 

P.  DIDOT  L’AI  NÉ,  IMPRIMEUR,  RUE  DU  PONT  DE  LODI, 
ET  LES  PRINCIPAUX  LIBRAIRES. 


CHOIX 

DES  PLUS  CÉLÈBRES  MAISONS 
DE  PLAISANCE 

DE  ROME 

ET  DE  SES  ENVIRONS 


MESURÉES  ET  DESSINÉES 

PAR  CHARLES  PERCIER 
ET  P.  F.  L.  FONTAINE 


À  PARIS 

DE  L’IMPRIMERIE  DE  P.  DIDOT  L’AÎNÉ 


M  D  CCC  IX. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


Les  maisons  rie  plaisance  des  Italiens,  connues  sous  le  nom  de  ville', 
ont  servi  de  modèles  à  tous  les  peuples  de  l’Europe  :  souvent  célébrées 
par  les  poètes,  visitées,  admirées  par  les  voyageurs,  elles  n’ont  pas  jus¬ 
qu’ici  obtenu  les  honneurs  de  la  gravure:  et  dans  aucun  ouvrage  on  ne 
trouve  les  copies  fidèles  de  ces  édifices. 

Falda,  Piranesi,  et  quelques  autres,  ont  à  la  vérité  publié  différentes 
vues  prises  dans  les  jardins  de  Rome;  mais  aucun  d’eux  n’a  entrepris  de 
réunir  l’utile  à  l’agréable.  Occupés  exclusivement  de  la  partie  pittores¬ 
que,  ils  ont  négligé  de  donner  les  plans  et  les  détails  de  ces  habitations; 
ils  semblent  même  avoir  attaché  une  si  légère  importance  à  leur  travail 
qu’ils  ont  dédaigné  de  s’asservir  à  une  imitation  exacte. 

Nous  ne  prétendons  pas  offrir  au  public  tout  ce  qu’auroient  pu  en¬ 
treprendre  les  auteurs  que  nous  venons  de  citer,  ni  présen  ter  aux  artistes 
un  recueil  complet  des  beautés  que  renferment  ces  édifices;  nous  leur 
soumettons  le  fruit  de  nos  études  pendant  plusieürs  années  de  séjour 
en  Italie  :  heureux  si  notre  ouvrage  peut  obtenir  leur  approbation. 

En  publiant  ce  qui  nous  a  paru  remarquable  dans  les  maisons  de 
(i)  Villa,  château  ou  maison  de  plaisance  avec  parc. 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


plaisance  de  Rome  ou  des  environs,  notre  but  a  été  d’offrir  des  maté¬ 
riaux  utiles  aux  progrès  de  l’art  que  nous  professons;  Nous  nous  sommes 
arrêtés,  dans  notre  choix,  aux  objets  qui  nous  ont  semblé  mériter  quel¬ 
que  attention,  et  à  ceux  qui  nous  ont  paru  propres  à  donner  une  idée 
des  sites  ou  des  dispositions  générales;  c’est  pourquoi  on  verra  que  sou¬ 
vent  une  maison  nous  a  fourni  les  motifs  d’une  ou  de  deux  vues ,  tandis 
que  d’autres  en  ont  exigé  un  plus  grand  nombre.  Nous  avons  aussi  des¬ 
siné  de  chaque  plan,  seulement  les  parties  qui  nous  ont  semblé  intéres¬ 
santes,  et  nous  avons  pensé  que  pour  rendre  justice  à  leurs  auteurs,  il 
falloit  représenter  les  ouvrages  tels  qu’ils  avoient  été  conçus,  et  non  pas 
toujours  dans  l’état  où  nous  les  avons  trouvés;  car  souvent  dégradés  par 
l’ignorance  des  innovateurs,  ou  par  le  caprice  des  propriétaires,  quel¬ 
ques  uns  n’ont  conservé  de  leur  première  forme  qu’une  disposition  dif¬ 
ficile  à  reconnoitre,  comme  les  ville  Mattéi,  Madama,  Negroni,  et  Sac- 
chetti.  Ces  trois  dernières  maisons  n’ayant  pas  été  achevées,  nous  avons 
essayé  de  les  restaurer  d’après  divers  plans  manuscrits  qui  nous  ont  été 
communiqués ,  et  d’après  les  indices  que  nous  avons  trouvés  sur  les 
lieux. 

On  nous  dispensera  de  vanter  longuement  ces  maisons  de  délices  : 
nous  pensons  qu’en  examinant  avec  attention  les  plans  et  les  vues  que 
nous  en  donnons,  on  aura  une  idée  plus  exacte  de  leur  magnificence, 
et  du  charme  qu 'elles  produisent.  On  n’y  trouvera  aucune  de  ces  distri¬ 
butions  petitement  ingénieuses  et  peut-être  trop  en  usage  parmi  nous  ; 
mais  on  pourra  remarquer  qu’elles  sont  toutes  disposées  de  manière  à 
faire  beaucoup  d'effet;  que  les  artistes  qui  les  ont  imaginées  ont  su  pro¬ 
fiter  avec  une  adresse  admirable  de  la  nature  du  site,  et  de  l’exposition 
sur  laquelle  ils  ont  eu  à  bâtir.  L’espèce  d’impureté  que  l’on  rencontre 
quelquefois  dans  leurs  détails  n’est  jamais  enfantée  par  un  caprice  bi¬ 
zarre,  mais  plutôt  par  un  goût  déterminé  pour  l’effet  et  le  pittoresque, 
que  les  architectes  italiens  ont  mieux  senti  que  tous  les  autres. 

On  ne  peut  nier  que  ces  jardins  n’aient  une  apparence  de  féerie  que 
Ion  trouve  rarement  ailleurs.  Le  mélange  de  verdure,  de  statues,  de 


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DISCOURS  PRÉLIMINAIRE, 
pavillons,  de  galeries,  de  monuments  de  marbre,  d’effets  d’eau  que  Ion 
rencontre  à  chaque  pas,  fait  naître  les  sensations  les  plus  délicieuses. 
Par-tout  on  est  arrêté  par  des  dispositions  vraiment  poétiques  :  souvent 
on  croit  voir  les  jardins  d’Armide,  on  croit  jouir  en  réalité  des  brillantes 
conceptions  de  l’Arioste;  enfin  l’on  avouera  que  tout,  jusqu  à  la  forme 
négligée  de  quelques  uns ,  concourt  à  leur  donner  un  aspect  enchanteur. 

Les  jardins  d’Italie  présentent  la  variété  et  le  pittoresque  des  jar¬ 
dins  modernes,  sans  avoir  rien  de  leur  monotone  et  puérile  simplicité. 
Ils  sont  plantés  régulièrement  autour  de  l'habitation,  et  c’est  toujours 
par  une  progression  artistement  •  ménagée  ,  qu’en  s’éloignant  d  elle , 
ils  se  lient  avec  la  nature  agreste  du  pays.  Ce  n’est  jamais,  comme  on 
le  voit  chez  nous,  un  jardin  dans  lequel  on  a  prétendu  faire  un  site, 
un  paysage;  mais,  au  contraire,  un  site  dans  lequel  on  a  fait  un  jardin: 
c’est  l’art  qui  a  paré  la  nature ,  et  non  pas  l’art  qui  a  voulu  la  créer. 
Enfin,  si  l’on  y  remarque  quelques  défauts,  ils  ne  sont  jamais  enfantés 
par  cette  ignorance  ridicule,  ou  par  ce  goût  taux  qui  dans  les  aits 
ont  fait  si  souvent  mettre  de  l’esprit  à  la  place  du  sentiment  ,  donner 
de  la  niaiserie  pour  de  la  simplicité,  et  présenter  un  mauvais  éta¬ 
lage  de  clinquant  pour  de  la  magnificence.  On  y  retrouve  au  contraire , 
jusque  dans  les  moindres  choses,  l’empreinte  du  génie,  la  finesse  du 
bon  goût,  et  le  véritable  à-propos  de  l’art.  On  découvre  à  chaque  pas 
des  points  de  vue  délicieux  et  toujours  variés;  tantôt  une  lontaine  in¬ 
génieusement  composée  fait  jaillir  ses  eaux  à  une  grande  hauteui ,  et 
les  divise  en  une  pluie  de  diamants  pour  en  brillanter  l’air;  tantôt  un 
fleuve  sorti  d’un  antre  obscur,  obéissant  à  l’art  qui  le  conduit,  roule 
majestueusement  sur  les  marbres  les  plus  rares ,  et  vient,  après  mille 
chûtes  diverses,  former  un  vaste  canal:  ses  bords,  animés  par  une  suite 
de  petites  cascades,  sont  encore  ornés  de  statues  qui  se  réfléchissent  dans 
le  miroir  de  ses  eaux.  Ici  un  pavillon  abrité  de  verdure,  et  dans  une 
exposition  agréable,  vous  invite  au  repos:  ses  murs  revêtus  de  marbres 
et  de  stucs  sont  enrichis  par  les  couleurs  variées  d’arabesques  ingénieux. 
Là,  dans  un  lieu  plus  retiré,  sous  de  grands  arbres,  une  grotte  ornée 


4  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 

Je  mosaïques  et  de  coquillages  artistement  rangés  retrace  l’image  des 
nympliées  chez  les  anciens:  c’est  une  retraite  charmante  embellie  par  la 
statue  de  la  divinité  à  laquelle  elle  est  dédiée,  et  par  les  plus  riantes 
allégories  de  la  fable;  les  Amours,  les  Tritons,  les  Naïades  y  folâtrent  au 
milieu  d’une  eau  limpide,  dont  le  murmure  et  les  effets  magiques  ajou¬ 
tent  encore  au  charme  de  cet  agréable  lieu.  Par-tout  on  voit  l’architec¬ 
ture,  la  sculpture,  et  la  peinture,  dirigées  par  la  même  pensée,  souvent 
exécutées  par  la  même  main,  concourir  à  l’effet  général  ,  et  produire  dans 
une  harmonie  parfaite  l’ensemble  le  plus  piquant.  Enfin  ces  jardins  don¬ 
nent,  selon  nous,  une  idée  exacte  des  maisons  de  plaisance  tant  vantées 
chez  les  anciens;  et  nous  croyons  que  rien  ne  doit  mieux  ressembler  aux 
délices  de  Lucullus,  aux  jardins  de  Salluste,  aux  maisons  de  Pline,  de 
Cicéron,  que  les  ville  Albam,  Panfili ,  Aldobvandini ,  etc. 

,  Les  Italiens  modernes,  riches  de  leur  sol  et  de  tous  les  trésors  de  l’art 
dont  il  est  couvert,  ont  su  exploiter  avec  intelligence  les  mines  d’anti¬ 
ques  que  leurs  ancêtres  avoient  rassemblés,  et  que  la  guerre  ou  les  pré¬ 
jugés  de  religion  avoient  fait  enfouir.  Leurs  maisons  sont  devenues  des 
especes  de  muséum;  leurs  habitations  et  leurs  jardins  sont  remplis  de 
marbres,  de  colonnes,  de  statues,  de  vases,  de  bas-reliefs,  tirés  du  sein 
de  la  terre;  et  il  faut  convenir  que  jusqu’aux  hommes  les  moins  instruits, 
ils  ont  tous  un  goût  d’ordre  et  de  symmétrie  qui  leur  fait  placer  avec 
adresse  les  richesses  qu’ils  découvrent. 

La  plupart  de  ces  maisons,  quoique  peu  ou  point  habitées,  conservent 
une  apparence  de  grandeur  et  de  magnificence  que  la  désertion  des  pro¬ 
priétaires  na  pu  leur  ôter:  nous  osons  presque  ajouter  que  cette  sorte 
d  abandon  donne  à  quelques  unes  un  air  de  retraite  silencieuse  qui  ne 
nuit  pas  au  charme  quelles  inspirent.  Cependant  l’effet  pittoresque  qui 
en  resuite  n  est  pas  du  désordre ,  et  ne  présente  pas  la  triste  image  de 
mine  ou  de  destruction  que  des  peintres  ont  pris  plaisirà  représenter  dans 
leurs  tableaux,  et  que  des  propriétaires  peu  éclairés  ont  fait  copier  dans 
leurs  jardins.  En  effet  que  peût-on  penser  de  celui  qui  veut  avoir  dans 
quelques  toises  de  terrain  les  ruines  de  Palmyre,  les  rochers  de  la  Suisse, 


DISCOURS  PRÉLIMINAIRE. 


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ou  les  cascades  de  Tivoli?  Quel  homme  raisonnable  pourra  se  défendre 
d’un  mouvement  de  pitié  en  voyant  admirer  ces  dispendieuses  folies ,  et 
souvent  faire  des  frais  d’esprit  pour  les  vanter? 

Nous  croyons  que  l’art,. dont  le  but  est  d’ajouter  à  nos  jouissances  en 
rapprochant  de  nous  les  beautés  de  la  nature,  et  en  les  faisant  servir  à 
nos  besoins,  que  l’art  doit  tout  ennoblir:  dès  qu’il  s’écarte  de  ce  prin¬ 
cipe,  dès  qu’il  dégrade,  il  cesse  d’être  un  art;  ce  n’est  plus  que  le  dés¬ 
ordre  de  l’imagination  et  l’oubli  du  bon  goût.  Alors  il  enfante  les  magots 
de  la  Chine;  il  bâtit  des  petits  ponts  pour  traverser  une  pièce  de  gazon; 
il  fait  des  rochers  de  plâtras  peints,  des  rivières,  des  lacs  que  le  moindre 
rayon  du  soleil  peut  dessécher.  Il  donne  ridiculement  le  nom  de  mon¬ 
tagne  à  quelques  tombereaux  de  terre  amoncelés  dans  un  coin;  il  con¬ 
struit  un  temple,  et  dans  l’accès  d’un  délire  puéril  il  se  hâte  de  ruiner 
son  ouvrage;  il  fait  transplanter  à  grands  frais  des  arbres  étrangers,  et 
les  force  à  végéter  sur  un  sol  qui  leur  est  contraire  ;  il  s’épuise  en  folies  ; 
il  ne  met  ni  règles  ni  bornes  à  ses  désirs;  il  confond  les  attributions 
de  chaque  chose  ;  impatient  par  satiété,  il  veut  jouir  sans  délai;  il  ne 
voit  de  beau  que  ce  qui  est  extraordinaire;  et  par  suite  de  l’effet  que 
produisent  les  goûts  immodérés,  il  ne  trouve  dans  l’exécution  de  ses 
extravagances  qu’une  irritation  pour  en  essayer  de  nouvelles.  C’est  alors 
que  parvenu  au  terme  de  la  décadence,  il  s’avilit,  il  s’anéantit,  et  tombe 
dans  un  oubli  total.  Quelquefois  après  une  suite  de  circonstances  favo¬ 
rables,  et  par  l'influence  de  ces  rares  génies  dont  les  siècles  sont  avares, 
il  renaît  et  revient  insensiblement  au  vrai  beau  ;  il  se  rapproche  de  la 
nature,  qu’il  rougit  d’avoir  long-temps  offensée;  il  prend  pour  guides  les 
grands  hommes  que  l’antiquité  a  donnés  pour  modèles  ;  il  étudie  leurs 
ouvrages,  il  cherche  à  les  imiter,  et  parvient  quelquefois  à  les  égaler. 

C’est  ainsi  que  sous  le  règne  des  Médicis ,  après  plusieurs  siècles  d’i¬ 
gnorance,  Florence  fut  le  berceau  dans  lequel  les  beaux  arts  reprirent 
naissance,  et  d’où  ils  se  propagèrent  dans  l’Italie.  Les  Raphaël,  les 
Michel-Ange,  les  Bramante,  les  Vignole,  les  Palladio,  les  Balthazar 
Perruzzi,  trouvèrent  dans  leur  génie  et  dans  l’étude  des  anciens  les  prin- 


6  DISCOURS  PRÉLIMINAIRE, 

cipes  du  vrai  beau  que  l'on  ne  connoissoit  plus.  Ces  artistes  extraordi¬ 
naires  rallumèrent  un  flambeau  qui  depuis  long-temps  étoit  éteint;  ils 
dissipèrent  les  ténèbres  de  l’ignorance  ;  ils  répandirent  la  lumière  sur 
leur  siecle,  illustrèrent  leur  patrie,  et  s’immortalisèrent  avec  elle. 

C’est  ainsi  que  chez  nous,  malgré  le  despotisme  de  la  mode,  malgré 
les  préjugés  du  temps,  quelques  artistes  ont  cherché  à  ramener  les  arts  à 
leur  véritable  but.  Ces  hommes  habiles,  en  combattant  avec  les  armes  du 
talent,  en  opposant  des  exemples  rapportés  d’Italie  au  mauvais  goût  qui 
régnoit  dans  notre  pays,  ont  acquis  des  droits  éternels  à  la  reconnois- 
sance  de  leurs  concitoyens.  Nous  croyons  devoir  leur  payer  le  tribut  de 
nos  foibles  éloges  en  leur  dédiant  notre  ouvrage,  et  en  les  priant  d’agréer 
avec  indulgence,  et  à  titre  d’hommage,  cet  essai  sur  les  maisons  de 
plaisance  et  sur  les  jardins  de  l’Italie. 


V 


La  villa  Albani,  située  hors  les  murs  de  Rome,  à  lin  demi-mille  de  la  porte 
Salara,  a  été  bâtie,  en  1746,  par  le  cardinal  Alexandre  Albani,  sur  les  dessins 
de  Carlo  Marchioni.  Antonio  Nolli  composa  le  plan  général  des  jardins;  il 
fut  chargé  de  faire  les  dispositions  du  muséum,  du  pavillon  du  café,  et  de 
la  salle  de  billard.  Le  canal  dans  lequel  se  déchargent  les  eaux,  à  l’extrémité 
du  jardin,  derrière  le  café,  a  été  construit  par  Stringini.  Le  célèbre  Winkel- 
mann,  qui  jouissoit  de  la  faveur  et  de  L’amitié  du  cardinal,  contribua  beau¬ 
coup  aux  embellissements  de  cet  agréable  séjour.  Les  intérieurs  ont  été  dé¬ 
corés  en  grande  partie  par  Raphaël  Mengs,  et  le  plafond  de  la  galerie,  au 
premier  étage  dans  le  principal  corps  des  bâtiments,  est  entièrement  de  ce 
peintre  habile. 

Le  cardinal  Albani,  qui  aimoit  passionnément  les  arts,  avoit  voulu  que  sa 
maison  de  campagne  fût  disposée  à  la  manière  des  habitations  des  anciens: 
il  y  avoit  rassemblé  un  grand  nombre  de  statues,  de  bas-reliefs,  de  colonnes 
et  de  fragments  antiques  tirés  des  fouilles  qu’il  ordonnoit  dans  ses  domaines 
et  particulièrement  à  Ostie.  Winkelmann  en  a  donné  la  description  avec  une 
explication  très  détaillée. 

La  disposition  de  cette  maison  est  d’un  bel  effet,  et  d’une  magnificence 
extraordinaire.  La  collection  précieuse  des  antiquités  quelle  renferme,  et 
sur-tout  l’art  avec  lequel  chaque  fragment  est  placé,  font  disparoitre  les  dé¬ 
fauts  que  l’on  pourroit  trouver  dans  la  décoration  des  façades  et  dans  les 
détails  de  leur  architecture.  Le  jardin,  quoique  peu  étendu,  est  remarquable 
par  le  grand  nombre,  et  sur- tout  par  l’arrangement  ingénieux  des  statues, 

des  bas-reliefs,  des  vases,  et  autres  monuments  antiques  qui  le  décorent; 

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8 


VILLA  ALBANI. 


ses  limites  sont  cachées  avec  tant  d’adresse  que  l’on  peut  croire  au  premier 
coup-d’œil  que  la  plaine  dans  laquelle  il  est  situé  fait  partie  de  son  ensemble. 

PLANCHE  PREMIERE. 

Grand  bas-relief  étrusque  placé  dans  l’une  des  salles  du  billard  de  la  villa  Albani:  ce  monu¬ 
ment  est  célèbre  par  sa  haute  antiquité  et  par  la  perfection  de  son  travail.  Les  deux  petits  bas- 
reliefs  qui  l’accompagnent,  et  les  quatre  masques  scéniques  qui  sont  aux  angles  de  la  planche, 
ainsi  que  tous  les  sujets  qui  forment  la  composition  des  vignettes  ou  des  culs-de-lampe  de  cet 
ouvrage,  sont  tirés  de  la  nombreuse  collection  d’antiques  que  cette  belle  habitation  renferme: 
mais  n’ayant  entrepris  de  les  représenter  que  sous  les  rapports  de  l’art  du  dessin,  nous  renvoyons 
aux  dissertations  du  savant  Winkelmann,  ceux  de  nos  lecteurs  qui  pourroient  en  desirer  une  des¬ 
cription  approfondie  5  ils  la  trouveront  dans  son  ouvrage  des  Monumenti  inediti. 

PLANCHE  IL 

Plan  général  du  palais  de  la  villa  Albani  avec  ses  dépendances,  et  une  partie  des  jardins  qui 
l’environnent. 

1.  Entrée  principale. 

2.  Portique  d’entrée  pour  descendre  à  couvert. 

3.  Dépendances  pour  le  service  du  palais. 

4-  Grande  galerie  ouverte,  oi'née  de  statues  antiques. 

5.  Galeries  fermées,  ornées  de  statues,  de  termes,  de  vases,  et  de  fragments  antiques. 

6.  Portique  d’un  petit  temple  décoré  de  cariatides  antiques. 

7.  Autre  portique  d’un  temple  décoré  de  colonnes  ioniques  en  marbre,  en  face  de  celui  des 
cariatides. 

8.  Petits  appartements  renfermant  des  bronzes,  des  bas-reliefs,  et  des  peintures  antiques. 

9.  Berceau  couvert  de  verdure  pour  communiquer  de  l’habitation  au  pavillon  du  billard. 

10.  Salle  de  billard  précédée  d’une  galerie  en  colonnes,  ouverte  du  côté  des  jardins,  et  en¬ 
vironnée  de  plusieurs  pièces  de  dépendances  ornées  de  fragments  antiques. 

11.  Fontaine  en  forme  d’arc  de  triomphe. 

12.  Grand  perron  orné  de  statues,  de  vases,  et  de  grottes,  dont  l’entrée  est  décorée  avec 
des  cariatides  antiques  en  forme  de  termes. 

i5.  Bassin  au  milieu  duquel  on  voit  une  fontaine  formée  par  quatre  statues  d’Hercule,  quel¬ 
ques  uns  disent  de  Faune,  qui  soutiennent  un  grand  vase. 

4-  Pedt  temple  représentant  une  ruine  et  servant  de  volière. 

i5.  Pavillon  du  café,  précédé  d’un  vestibule  et  d’une  galerie  circulaire,  dont  les  murs  sont 
ornés  de  statues,  de  colonnes,  de  vases,  et  de  bas-reliefs  antiques.  Cet  édifice,  qui  est  situé  dans 
la  plus  belle  exposition  de  la  villa,  se  trouve  élevé  d’un  étage  sur  la  partie  des  jardins  du  côté 
du  levant:  il  domine  une  longue  cascade  formée  par  la  décharge  des  eaux  du  parterre,  comme 
on  peut  le  voir  par  le  plan  en  arrachement  sous  le  n“  16. 

17.  Jardins  plus  bas  que  le  parterre.  Les  murs  qui  l’entourent  et  les  perrons  qui  servent  à  y 
descendre  sont  décorés  de  grottes,  de  fontaines,  et  de  promenoirs  couverts  en  verdure. 

18.  Potager  entouré  d’avenues  d’orangers  et  de  citronniers  plantés  en  pleine  terre,  et  que  l’on 
recouvre  pendant  l’hiver  avec  des  châssis  mobiles  disposés  à  cet  effet. 


VILLA  ALBANI. 


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19.  Grand  parterre  orné  de  fleurs  et  de  compartiments  en  gazon. 

20.  Terrasse  au  niveau  du  sol  du  grand  casin dominant  sur  les  parterres.  Elle  est  bordée 
au  nord  par  les  massifs  des  bosquets,  et  ornée  de  fontaines,  de  colonnes,  de  statues,  de  vases, 
et  d’un  grand  nombre  de  fragments  antiques,  ainsi  que  toutes  les  autres  avenues  du  jardin,  dont 
le  plan  n’a  rien  de  remarquable  -,  c’est  pourquoi  nous  n’avons  représenté  que  la  partie  voisine  des 
bâtiments  et  des  parterres. 

PLANCHE  III. 

Vue  générale  de  la  villa  Albani,  prise  dans  le  petit  jardin  au-dessous  du  pavillon  du  café. 

Elle  indique  le  mouvement  des  différentes  terrasses ,  et  la  position  des  bâtiments. 

PLANCHE  IV. 

Vue  du  grand  casin,  du  parterre  et  de  la  terrasse  au-dessous  du  bâtiment  principal ,  pi'ise  sous 
le  portique  du  café ,  près  de  la  fontaine  qui  est  au  centre. 

PLANCHE  V. 

Vue  de  l’entrée  de  la  salle  de  billard  et  de  l’avenue  couverte  qui  y  conduit. 

PLANCHE  VI. 

Fontaine  et  petite  grotte  dans  le  jardin  au  bas  du  café,  avec  le  berceau  de  verdure  qui  borde 
les  murs  du  potager. 

PLANCHE  VIL 

Portique  du  temple  décoré  par  des  cariatides  :  il  sert  d’entrée  .aux  bosquets  du  jardin.  Les 
statues  et  les  fragments  antiques  qui  forment  la  composition  de  ce  petit  édifice  sont  remarquables 
par  leur  beau  travail. 

La  villa  Albani  et  ses  jardins  offrant  encore  un  grand  nombre  de  points  de  vue  agréables  que 
le  plan  de  notre  ouvrage  ne  nous  permet  pas  de  représenter  *,  nous  donnons  seulement  celles  qui 
indiquent  la  disposition  générale,  et  font  connoître  les  agréments  de  l’habitation.  C  est  par  la  même 
raison  que  voulant  rester  dans  les  limites  annoncées  par  le  titre  de  notre  recueil,  nous  omettons 
d’y  faire  entrer  les  sculptures  et  les  nombreux  ornements  dont  ces  maisons  sont  embellies-,  cest 
aussi  pour  ne  pas  nous  écarter  de  notre  but  que  nous  avons  pris  dans  les  richesses  de  la  villa 
Albani,  les  motifs  des.  vignettes  et  des  culs-de-flimpe  dont  le  coijiçiencement  et  la  fin  des  chapitres 
du  texte  explicatif  sont  ornés. 

Nous  terminerons  cet  article  en  rapportant  une  assertion  qui  se  trouve  dans  les  ouvrages  de 
Bottari  :  ce  prélat  veut  que  le  cardinal  Alexandre  Albani  ait  été  l’architecte  de  sa  maison  de  plai¬ 
sance  :  Ordinatane ,  dit-il,  la  disposizione  e  architettalo  il  tutto  di  suo  pensiero.  Nous  laissons  aux 
personnes  versées  dans  l’étude  de  l’architecture  à  juger  de  quelle  valeur  peut  être  cette  opinion. 
Ne  suffit-il  pas,  à  la  gloire  du  cardinal,  d’avoir  mérité  les  éloges  dus  au  choix  judicieux  des  plans 
qui  lui  ont  été  soumis  ?  et  ne  doit-on  pas  croire  que  le  programme  d’une  aussi  agréable  compo¬ 
sition  a  pu  être  donné  par  cet  amateur  éclairé,  mais  que  les  architectes,  précédemment  cités,  ont 
su  en  tirer  un  parti  qui  doit  aussi  leur  faire  honneur  ? 

5 


VILLA  MEDICI. 


La  villa  Medici  ou  Medicea,  située  près  de  l’église  de  la  Trinité-du-Mont 
dans  l’intérieur  de  Rome,  occupe  l’emplacement  où  se  trouvoit  un  temple 
du  soleil,  sur  le  sommet  de  la  montagne  connue  anciennement  sous  le  nom 
de  Collis  Hortulorum.  Sa  situation  est  très  agréable  ;  elle  domine  sur  la  partie 
la  plus  habitée  de  la  ville,  qui  formoit  autrefois  le  champ  de  Mars:  elle  fait 
face  au  palais  du  Vatican,  et  ses  jardins,  d’où  l’on  découvre  la  campagne, 
sont  fermés  par  les  murs  de  Rome,  sur  lesquels  ils  s’élèvent  en  terrasse  du 
côté  du  nord.  Elle  fut  commencée  vers  le  milieu  du  XVI'  siècle  sur  les  des¬ 
sins  d’Annibale  Lippi,  par  Gio.  Ricci  da  Monte  Pulciano,  que  le  pape  Jules  III 
avoit  élevé  au  cardinalat  en  1 55 1  :  elle  a  été  depuis  augmentée  et  enrichie 
d’un  grand  nombre  de  fragments  antiques  par-  le  cardinal  Ferdinand  de  Mé- 
dicis,  qui  étoit  lils  de  Cosme  I",  et  qui  devint  grand-duc  de  Toscane  en  i  J 8 - . 
Quelques  auteurs  ont  avancé  que  Michel-Ange  avoit  décoré  la  façade  exté¬ 
rieure  du  côté  de  l’entrée  ;  mais  le  fait  n’est  pas  prouvé. 

Les  souverains  de  la  Toscane  ont  possédé  la  villa  Medici,  à  titre  d’héré¬ 
dité,  jusqu’en  1802,  époque  à  laquelle  elle  a  été  cédée  à  la  France,  qui  y 
a  transféré  son  école  des  arts,  et  y  entretient,  sous  la  surveillance  d’un  di¬ 
recteur,  les  pensionnaires  quelle  envoie  à  Rome.  Mais  les  grands-ducs  de  la 
maison  d’Autriche,  qui  ont  succédé  aux  Médicis,  avoient  précédemment  en¬ 
levé  de  cette  habitation  les  principales  richesses  dont  ses  intérieurs  étoient 
ornés,  fait  transporter  à  Florence  les  belles  statues  antiques  de  la  galerie  et 
du  vestibule,  celles  qui  représentoient  la  fable  de  Niobé,  la  Vénus,  le  Mer¬ 
cure  en  bronze  de  Jean  de  fioulogne,  le  beau  vase  connu  sous  le  nom  du 


[2  VILLA  MEDICI. 

vase  de  Médicis,  plusieurs  bustes  d’un  grand  prix,  des  statues  colossales, 
un  grand  nombre  de  fragments  rares,  comme  les  colonnes  de  la  galerie,  1  obé¬ 
lisque  égyptien  du  jardin,  et  deux  grandes  cuves  en  granit  gris  qui  avoient 
été  tirées  des  thermes  de  Titus. 

PLANCHE  VIII. 

Plan  général  de  la  villa  Medici  et  d’une  partie  de  ses  jardins, 
i .  Entrée  du  palais. 

а.  Vestibule  ouvert  au  premier  étage,  et  formant  rez-de-chaussée  du  côté  des  jardins. 

3.  Grande  galerie  des  antiques. 

4-  Terrasse  ornée  de  niches  et  de  statues  antiques. 

5.  Grotte  sous  la  terrasse. 

б.  Petit  pavillon  bâti  en  saillie  sur  les  murs  de  la  ville. 
y.  Pente  douce  pour  l’arrivée  des  voitures. 

8.  Grande  tei'rasse  d’où  l’on  découvre  une  partie  de  la  ville  de  Rome. 
g.  Murs  de  la  ville  de  Rome. 

10.  Vignes  qui  dépendent  de  la  villa  Medici. 

11.  Pente  douce  qui  conduit  à  la  place  d’Espagne. 

12..  Bosquets  des  jardins. 

PLANCHE  IX. 

Vue  de  la  façade  du  côté  de  l’entrée  du  palais,  et  de  la  grande  terrasse  du  midi. 

PLANCHE  X. 

Vue  du  palais  et  de  la  galerie  du  côté  des  jardins. 

PLANCHE  XI. 

Vue  de  l’intérieur  du  vestibule  qui  donne  sur  le  jardin. 

PLANCHE  XII. 

Vue  de  la  face  latérale  du  palais  au  bout  de  la  grande  terrasse. 

PLANCHE  XIII. 

Vue  du  pavillon  de  Cléopâtre  sur  les  murs  de  la  ville. 

Les  faces  de  ce  pavillon,  et  toutes  celles  du  palais ,  sont  recouvertes  de  bas-reliefs  et  de  fragments 
antiques  d’une  grande  beauté. 

La  statue  de  Cléopâtre  dont  il  existe  plusieurs  répétitions  antiques,  et  pour  laquelle  cet  édifice 
avoit  été  construit,  a  été  transportée  à  Florence.  Les  antiquaires  ne  sont  pas  d’accord  sur  cet 
ouvrage,  qui  a  jusqu’à  ce  jour  été  le  sujet  de  plusieurs  discussions  savantes;  M.  Visconti  en  fait  une 
Ariadne  abandonnée  dans  l’isle  de  Naxos,  et  M.  Fauvel,  consul  de  France  à  Athènes,  prétend, 
d’après  l’autorité  d’une  médaille  inédite,  que  c’est  Rhéa  livrée  au  sommeil,  pendant  lequel  Mars 
l’a  rendue  mère  de  Rémus  et  de  Romulus.  Mais  il  ne  nous  appartient  pas  d’oser  prononcer  sur  ces 
différentes  opinions,  dont  l’examen  ne  fait  pas  partie  de  notre  entreprise. 


VILLA  PAN  FIL  I. 


La  villa  Panjili  ou  di  Belrespim,  située  à  un  demi-mille  de  Rome,  hors  la 
porte  San  Pancrazio  et  sur  l’ancienne  voie  Aurélia,  occupe  l’emplacement 
des  jardins  de  l’empereur  Galba.  Elle  fut  bâtie,  vers  l’an  i644>  par  le  cardinal 
don  Camillo  Panfili,  sur  les  dessins  d’Alessandro  Algardi,  sculpteur  bolonais, 
et  décorée  dans  l’intérieur,  suivant  l’opinion  de  quelques  personnes,  par  Gio. 
Francesco  Grimaldi,  connu  sous  le  nom  de  Bolognese.  Ses  jardins,  d’où  l’on 
découvre  la  plage  de  Rome  jusqu’à  la  mer,  ont  près  de  cinq  milles  de  circuit. 
Leur  disposition  est  très  variée  et  très  agréable;  on  peut  les  présenter  comme 
un  exemple  de  ce  que  nous  avons  précédemment  avancé  :  ils  sont  pittores¬ 
ques  sans  désordre,  symmétriques  sans  monotonie;  et  on  y  remarque  l’art 
avec  lequel  l’ordonnance  d’un  jardin  régulier  est  liée  à  la  nature  agreste  qui 
en  fait  partie.  Quelques  uns  en  attribuent  la  composition  au  célèbre  Le  Nôtre; 
nous  n’avons  cependant  trouvé  aucun  indice  ni  aucune  autorité  suffisante 
pour  nous  déterminer  à  partager  cette  opinion,  qui  a  été  adoptée  par  Fran¬ 
çois  Milizia,  d’après  un  manuscrit  sans  doute  apocryphe.  D’ailleurs  Le  Nôtre 
ne  fut  guère  connu  avant  l’année  i65o,  époque  à  laquelle  il  planta  les  jar¬ 
dins  de  Vaux,  qui  appartenoient  à  M.  Fouquet,  surintendant  des  finances; 
il  ne  vint  à  Rome  qu’en  1678,  et  l’Algarde  avoit  commencé  la  villa  Panfi/i\ers 
l’an  1644.  Au  reste,  quel  qu’en  soit  l’auteur,  il  faut  avouer  que  ces  jardins 
sont  admirables,  que  les  fontaines,  les  cascades,  les  grottes,  les  bassins, 
les  statues,  les  fragments  antiques  qui  les  décorent,  sont  disposés  avec 
l’adresse  et  l’intelligence  auxquelles  on  reconnoît  le  génie  de  l’homme  habile. 


VILLA  PANFILI. 


i4 


PLANCHE  XIV. 

Plan  général  de  la  villa  Panjili  avec  une  partie  de  ses  jardins. 

1.  Entrée  principale  de  la  villa  sur  la  voie  Aurélia . 

2.  Percée  en  face  du  palais  sur  la  grande  route. 

5  Casin  principal,  dont  le  rez-de-chaussée  forme  terrasse  du  côté  des  parterres. 

4.  Parterre  orné  de  vases  remplis  de  fleurs  et  bordé  d  orangers. 

5.  Grand  bassin  à  l’extrémité  du  parterre. 

6.  Grotte  servant  d’orangerie  sous  la  terrasse. 

7.  Escalier  du  parterre  orné  de  grottes  et  de  fontaines  jaillissantes. 

8.  Grand  escalier  pour  descendre  de  la  terrasse  au  jardin. 

g.  Grotte  pittoresque  ornée  de  tritons  et  de  figures  fantastiques  qui  forment  des  effets  d’eau. 

10.  Petit  mur  d’appui  décoré  de  bas-reliefs  et  de  cascades. 

11.  Grande  esplanade  en  gazon  entourée  de  vases  et  de  statues  :  elle  est  terminée  du  côté  du 
couchant  par  une  portion  de  cercle  formée  par  deux  escaliers  en  pente  douce.  Les  murs  sont 
ornés  de  grottes,  de  statues,  de  bas-reliefs,  et  d’effets  d’eau,  qui  produisent  un  ensemble  très 
brillant,  et  une  variété  admirable. 

12.  Grande  avenue  plantée  de  pins  d’une  hauteur  extraordinaire. 

13.  Bosquets  des  jardins. 

PLANCHE  XV. 

Vue  du  casin  principal  de  la  villa  Panjili,  prise  sous  l’avenue  qui  fait  face  à  son  entrée. 
PLANCHE  XVI. 

Vue  de  la  villa  Panfili  prise  sur  la  face  latérale  de  l’édifice  principal,  au  bas  de  la  grande  ter- 
rasse  du  parterre. 

PLANCHE  XVII. 


Vue  de  la  grotte  des  tritons,  et  d’une  partie  des  petits  murs  d’appui  qui  bordent  l’avenue  qui 
y  conduit. 

PLANCHE  XVIII. 

Vue  d’un  petit  perron,  aux  deux  côtés  duquel  on  voit  les  angles  d’un  tombeau  antique  dont 
les  ornements  sont  d’un  beau  travail. 

Nous  n’avons  pas  entrepris  de  représenter  toutes  les  vues  agréables  que  pouvoient  offrir  les 
jardins  et  les  intérieurs  de  la  villa  Panjili ;  elles  formeroient  seules  un  volume  :  nous  nous  sommes 
bornés  à  dessiner  celles  qui  indiquent  la  disposition  du  plan ,  et  qui  donnent  une  idée  générale 
de  la  variété  du  site. 


/7  V 


VUE  DU  CAS1N  PRINCIPAL  DK  LA  VILLA  PANFILL 


VUE  DE  l' ENTREE  DE  L'UNE  DES  ALLEES  DU  dAllDIN  DE  VILLA  PANFIU. 


VILLA  PANEII-L 


\ 


VILLA  BARBERINI. 


La  villa  Barberini  est  plutôt  un  palais  de  ville  orné  de  jardins  qu’une  maison 
de  campagne:  elle  est  située  dans  le  bourg  du  Vatican,  derrière  la  colon¬ 
nade  de  saint  Pierre;  elle  occupe  une  partie  de  l’emplacement  des  jardins  de 
Néron,  et  ses  murs  sont  construits  sur  les  ruines  du  bastion  dont  1  attaque 
coûta  la  vie  au  connétable  de  Bourbon,  en  i5a7.  (Benvenuto  Cellini,  cé¬ 
lèbre  sculpteur  florentin,  se  vante  dans  ses  mémoires  d’avoir  dirigé  le  coup 
d’arquebuse  dont  ce  général  mourut).  Elle  fut  bâtie  par  don  Taddco  Barbé- 
rini,  neveu  du  pape  Urbain  VIII,  vers  l’an  1626.  On  croit  que  Luigi  Arrigucci, 
florentin,  et  Domenico  Castelli  en  furent  les  architectes.  Le  plan  de  cette 
maison  est  d’une  disposition  simple  et  d’un  bel  effet:  les  jardins,  qui  s’élèvent 
en  amphithéâtre  jusqu’au  sommet  de  la  montagne,  sont  très  agréables.  On 
a  trouvé  dans  ses  fouilles  plusieurs  restes  de  constructions  antiques  qui  pa¬ 
raissent  avoir  fait  partie  d’un  grand  palais,  et  avoir  appartenu  à  des  thermes 
ou  à  des  salles  de  bains. 


PLANCHE  XIX. 

« 

Plan  de  la  villa  Barberini,  et  de  ses  jardins  sur  le  mont  Vatican. 

1 .  Pente  douce  qui  conduit  à  la  terrasse  en  face  de  l’ entrée  du  palais. 

а.  Corn-  basse  fermée  sur  le  devant  par  un  portique  en  colonnes,  et  sur  le  fond,  par  un  mur 
de  terrasse  qui  soutient  deux  rampes  pour  monter  au  parterre. 

5.  Parterre  au  niveau  du  sol  des  appartements  de  1  habitation. 

4.  Second  parterre  plus  élevé  que  le  premier.  Les  murs  qui  l’entourent  sont  décorés  de  me  les 
et  de  grottes. 

5.  Troisième  parterre  en  amphithéâtre,  plus  élevé  que  les  deux  autres. 

б.  Escaliers  qui  conduisent  à  un  amphithéâtre  dominant  les  parterres.  Ils  sont  décores  c  e 
niches,  de  grottes,  et  de  fontaines  dont  l’entretien  a  été  si  négligé  que  nous  avons  eu  beaucoup 
de  peine  à  en  reconnoitre  les  plans:  mais,  fidèles  au  principe  que  nous  avons  précédemment 
établi,  nous  avons  cru  devoir  représenter  les  choses  telles  quelles  nous  ont  paru  avoir  été 
ginées  dans  leur  première  disposition,  et  nous  n’avons  dessiné  de  ces  jatdins  que  la  partie  q 
nous  a  semblé  offrir  quelque  chose  de  remarquable;  c’est  pourquoi  nous  n’avons  donné  aucune 
vue  des  façades  extérieures  dont  la  décoration  a  été  très  peu  soignée. 

7.  Petite  chapelle  contiguë  à  la  villa  Barberini.  Si  l’on  en  croit  quelques  auteurs,  elle  doit  sa 

fondation  à  l’empereur  Charlemagne.  .  . 

Quoique  le  plan  de  ce  petit  édifice  ne  fasse  point  partie  des  dépendances  de  la  villa  Barberini, 
nous  en  avons  donné  la  figure,  pareequ’ elle  offre  un  ensemble  et  une  composition  agiéa 


VILLA  BAKHLMNI 


VILLA  BORGHESE. 


La  villa  Borghese  est  située  près  de  Rome,  entre  la  porte  Pincianci  et  la  porte 
du  Peuple;  elle  a  environ  trois  milles  de  circuit.  Ses  jardins,  qui  ne  le  cèdent 
en  rien  à  ceux  de  la  villa  Panfili,  sont  disposés  d’une  manière  extrêmement 
agréable;  on  ne  peut  s’empêcher  d’en  admirer  la  variété:  ils  sont  la  prome¬ 
nade  favorite  des  habitants  de  Rome,  et  les  propriétaires  les  entretiennent 
avec  un  soin  et  une  recherche  particulière. 

Cette  maison  de  campagne,  occupée  d’abord  par  les  ducs  Altemps,  fut 
beaucoup  augmentée,  vers  l’an  i6o5,  par  Scipion  Caffarelli,  qui  prit  le  nom 
de  Borghese,  lorsque  son  oncle,  Paul  V,  lui  donna  le  chapeau  de  cardinal. 
Le  palais  principal  a  été  bâti  par  ce  pape,  sur  les  dessins  de  Giovanni 
Vasanzio,  dit  Jean  le  Flamand;  les  jardins  ont  été  plantés  par  Domenico 
Savino  di  Monte-Pulciano,  et  embellis  par  Girolamo  Rainaldi,  architecte 
romain;  la  conduite  des  eaux  a  été  confiée  à  Giovanni  Fontana,  architecte 
lombard;  et  la  porte  d’entrée,  près  cellë  du  Peuple,  a  été  élevée  par  Onorio 
Lunghi  dans  sa  jeunesse,  lorsque  la  villa  appartenoit  aux  ducs  Altemps. 

Les  princes  de  la  maison  Borghèse,  qui  ont  toujours  possédé  ce  domaine 
depuis  le  cardinal  Scipion  Caffarelli,  y  ont  fait  successivement  des  dépenses 
considérables;  ils  ont  enrichi  les  jardins  et  le  palais  d’un  grand  nombre  de 
statues  et  de  fragments  antiques  :  nous  y  avons  vu  faire  un  lac  immense, 
construire  un  cirque,  et  plusieurs  temples  remarquables  par  le  goût  et  la 
magnificence  de  leur  disposition.  Ces  travaux  ont  été  dirigés  en  grande  partie 
par  M.  Camporesi,  architecte  romain,  et  M.  Moore,  peintre  anglais, 


,8  VILLA  BORGHESE. 

On  a  découvert  dans  les  fouilles  plusieurs  ruines  qui  paraissent  avoir  fait, 
partie  d’un  édifice  considérable. 

PLANCHE  XX. 

Frontispice  représentant  la  vue  du  temple  d’Esculape  bâti  au  milieu  du  lac,  et  celle  d’un  tom¬ 
beau  antique  élevé  sur  les  bords  de  l’avenue  qui  conduit  au  temple. 

PLANCHE  XXI. 

Plan  général  de  la  villa  Borghese  et  de  ses  jardins, 
ï.  Entrée  de  la  villa  du  côté  de  la  porte  du  Peuple. 

3.  Petit  pavillon  séparé  servant  de  logement  pour  la  famille. 

3.  Jardin  fleuriste  et  serre  chaude. 

4.  Grand  lac  au  milieu  duquel  est  construit  un  petit  temple  dédié  à  Esculape.  Les  bords  du 
lac  sont  enrichis  de  fontaines  et  de  statues. 

5.  Jardin  orné  de  fragments  antiques. 

6.  Grand  hippodrome,  disposé  à  la  manière  des  anciens,  pour  les  courses  et  les  exercicës 
d’équitation. 

7.  Bâtiment  isolé  servant  de  faisanderie. 

8.  Chapelle  et  dépendances. 

9.  Petit  muséum  dans  lequel  on  a  rassemblé  les  richesses  tirées  des  fouilles  de  l’ancienne 
ville  de  Gabie. 

10.  Petit  temple  ruiné. 

11.  Temple  de  Diane. 

13.  Salle  fraîche  et  glacière. 

13.  Grand  palais  d’habitation. 

14.  Jardins  botaniques. 

15.  Volière.  *  .  .y„ 

16.  Logement  êtes  jardiniers. 

17.  Bâtiments  de- dépendances. 

18.  Porte,  d’entrée' sur  la  via  Pinciana. 

19.  Potagers. 

30.  Bosquets  du  jardin. particulier,  ornés  de  statues,  de  vases,  et  de  fragments  antiques. 

31.  Grande  prairie  peuplée  de  gibier  et  de  troupeaux  de  daims  qui  y  vivent  en  liberté. 

PLANCHE  XXII. 

Plan  général  du  grand  casin  de  la  villa  Borghese  et  des  jardins  qui  l’environnent. 

1.  Entrée  principale,  dont  la  façade  est  ornée  d’un  grand  nombre  de  statues,  de  bas-reliefs, 
et  de  fragments  antiques. 

3.  Vestibule  ouvert  sur  les  jardins. 

3.  Grand  vestibule  intérieur  qui  communique  aux  salles  du  palais. 

4.  Salle  de  Sénèque. 

5.  Salle  des  villes. 

6.  Salle  d’ Apollon  et  de  Daphné. 


VILLA  BORGHESE. 


r9 


7.  Salle  des  Empereurs. 

8.  Salle  de  l’Hermaphrodite. 

9.  Salle  du  Gladiateur. 

10.  Salle  égyptienne. 

11.  Salle  romaine. 

12.  Escalier  pour  monter  aux  appartements  du  premier,  qui,  comme  ceux  du  rez-de-chaussée, 
sont  disposés  à  l’usage  d’un  muséum  plutôt  que  d’une  habitation.  Us  renfermoient  une  immense 
collection  de  chefs-d’œuvre  de  l’art:  indépendamment  du  Gladiateur,  du  Silène,  du  Sénèque,  de 
l’Hermaphrodite,  statues  antiques  du  premier  ordre,  on  y  voyoit  un  grand  nombre  de  bustes  de 
vases,  de  bas-reliefs,  de  tombeaux  antiques,  de  statues  modernes,  etc.,  que  Sa  Majesté  Impériale 
et  Royale  a  acquis  du  prince  Borghèse,  et  dont  le  Musée  Napoléon  a  été  enrichi. 

13.  Petits  jardins  botaniques. 

PLANCHE  XXIII. 

Vue  du  grand  casin  de  la  villa  Borghese ,  prise  sous  l’avenue  en  face  de  l’entrée. 

PLANCHE  XXIV. 

Vue  de  la  façade  principale  du  grand  casin,  prise  latéralement  en  regardant  le  couchant. 
PLANCHE  XXV. 

Entrée  des  bosquets  du  jardin  particulier.  Statues  antiques  des  consuls  placées  contre  les  massifs 
de  verdure. 


PLANCHE  XXVI. 

Fontaine  jaillissante  entourée  de  bancs  en  marbre  et  de  statues  antiques  dans  l’une  des  salles 
rondes  du  grand  jardin  auprès  du  palais. 


a. 


i 


- 


— — 


>  -'V 


FRAGMENTS  ANTIQUES  II  Kl.  S  DK  I.A  VI  U.  A  AI.IIANI. 


VILLA  MATTEI. 


La  villa  Mattéi  est  située  dans  l’intérieur  de  Rome,  auprès  de  l’église  de 
San  Stefano  Rotondo ,  sur  l’ancien  mont  Coelius ,  et  l’emplacement  du  camp 
des  soldats  albains  :  elle  fut  commencée  vers  l’an  1 58 1 ,  et  terminée  en  i586, 
par  Cyriaque  Mattéi,  d’après  les  dessins  de  Giacomo  del  Duca,  architecte  et 
sculpteur  sicilien.  Le  peuple  romain  voulut  contribuer  à  la  magnificence  de 
cette  villa ,  en  donnant  à  Cyriaque  l’obélisque  qui  orne  la  grande  esplanade 
auprès  du  palais. 

Les  jardins  sont  plantés  sur  le  penchant  de  la  colline  dans  la  partie  qui  fait 
face  au  mont  Aventin.  Ils  étoient  célèbres  par  leur  magnificence;  mais  ils 
sont  abandonnés  depuis  long-temps,  et  ils  n’ont  conservé  de  leur  première 
forme  que  des  dispositions  générales,  dont  la  belle  ordonnance  fait  regretter 
de  voir  détruire  une  aussi  agréable  habitation. 

Le  P.  Montfaucon,  dans  le  Diarium  Italicum,  vante  beaucoup  une  allée 
bordée  de  tombeaux  antiques  que  l’on  voyoit  dans  les  jardins  de  la  villa  Mattéi. 
Ces  fragments  ont  été  vendus  en  partie,  ou  transportés  avec  plusieurs  belles 
statues,  au  palais  Mattéi,  près  de  l’église  de  sainte  Catherine  de  Funari  dans 
l’intérieur  de  Rome. 

Nous  terminerons  cet  article  en  faisant  mention  de  la  fête  indiquée  plan¬ 
che  XXIX,  et  qui  avoit  lieu  le  jeudi  gras  de  chaque  année.  Les  oratoriens 
venoient  ce  jour-là  se  reposer  sur  la  verdure  de  la  grande  esplanade  du  casin, 
au  retour  de  leurs  stations  aux  sept  églises  principales  de  Rome;  ils  y  dis- 
tribuoient  aux  fidèles,  qui  les  avoient  accompagnés  dans  ce  pieux  exercice, 


11 


VILLA  MATTEI. 


les  mets  d’un  modeste  repas,  que  des  concerts  de  voix  mêlés  d instruments, 
la  beauté  du  lieu,  et  sur-tout  une  sorte  de  simplicité  antique,  rendoient  fort 
agréable. 

PLANCHE  XXVII. 

Plan  général  de  la  villa  Mattéi  et  d’une  partie  de  ses  jardins. 

x .  Entrée  du  casin  d’habitation. 

а.  Fontaine  au  bas  du  mur  de  la  terrasse. 

3.  Grande  terrasse  faisant  face  au  mont  Aventin. 

4-  Esplanade  en  forme  de  cirque  entourée  de  grands  cyprès.  On  voit  au  milieu  un  obélisque 
de  granit  oriental  :  à  l’extrémité,  du  côté  de  la  maison,  un  grand  tombeau  antique-,  et  à  l’autre, 
un  amphithéâtre  demi-circulaire  en  gradins,  au  centre  duquel  on  remarque  un  buste  colossal  en 
marbre  représentant  Alexandre-le-Grand. 

5.  Grande  salle  de  verdure,  entourée  de  bancs  en  marbre,  de  colonnes,  de  statues,  et  de 
fragments  antiques. 

б.  Grande  pièce  d’eau,  dont  lès  murs  sont  presque  entièrement  détruits. 

7.  Petite  loge  découverte  près  de  la  pièce  d’eau. 

8.  Bosquets  couverts. 

PLANCHE  XXVIII. 

Vue  de  la  face  latérale  du  casin  de  la  villa  Mattéi,  prise  au  bas  de  la  terrasse  en  face  de  la  loge 
qui  donne  sur  la  pièce  d’eau. 

PLANCHE  XXIX. 

Vue  du  cirque  sur  la  grande  terrasse,  au  niveau  du  sol  du  casin  de  la  villa  Mattéi.  On  voit  au 
milieu  les  restes  d’un  obélisque  de  granit  oiàental:  cet  obélisque  étoit  placé  autrefois  près  de 
l’église  de  Y  Ara  Cœli.  Jean  Mai-angoni,  dans  son  ouvrage  delle  cose  gentilesche  e  profane,  donne 
à  entendre  que  le  sénat  de  Rome  en  fit  présent,  en  i582,  au  duc  Cyriaque  Mattéi,  pour  l’indem¬ 
niser  des  dépenses  que  sa  famille  avoit  faites  en  élevant  à  ses  frais  la  chapelle  de  saint  Matthieu 
l’évangéliste,  qui  fait  partie  de  l’église  de  Y  Ara  Cœli,  et  dont  les  constructions  exigeoient  le  dépla¬ 
cement  de  ce  monument  antique. 

Le  P.  Kircher,  dans  YOEdipus  Ægypliacus ,  a  essayé  de  donner  l’explication  des  hiéroglyphes 
que  l’on  voit  sur  ses  faces. 

A  l’une  des  extrémités  de  l’esplanade  est  un  grand  tombeau  en  marbre,  sur  lequel  sont  repré¬ 
sentés  Pallas  et  les  Muses  assistant  un  poète  dans  ses  derniers  moments.  Ces  bas-reliefs  sont 
rapportés  dans  le  troisième  volume  des  Monumenla  Mathaeiana. 

A  l’autre  extrémité  est  un  amphithéâtre  en  gradins }  on  remarque  au  centre  un  buste  colossal 
en  marbre  représentant  Alexandre.  Cette  tête  a  été  trouvée  très  fracturée  dans  les  fouilles  du 
mont  Aventin  j  le  duc  Cyriaque  Mattéi  la  fit  restaurer:  elle  a  huit  pieds  de  hauteur,  ce  qui  donne  à 
présumer  qu’elle  doit  avoir  appartenu  à  une  statue  d’environ  soixante-quatre  pieds  de  proportion. 


YILLLA  FARNESIANA. 


La  villa  Farnesiana  (  Orti  Farnesiani )  est  située  dans  Rome,  sur  le  mont 
Palatin  et  sur  les  ruines  du  grand  palais  des  empereurs.  Le  cardinal  Alexandre 
Farnèse,  qui  fit  bâtir  les  édifices  que  l’on  y  voit  âujourd  hui,  avoit  eu  le  projet 
de  construire  une  magnifique  habitation  sur  cet  emplacement  si  célèbre  dans 
l’histoire.  On  croit  que  Vignole  fut  l’architecte  de  la  porte  qui  donne  sur  le 
Campo  Faccino,  de  la  grotte,  et  du  grand  escalier  qui  y  conduit.  Michel-Ange 
donna  les  dessins  de  la  fontaine;  et  Rainaldi  fit  exécuter  les  deux  pavillons 
qui  servent  de  volières. 

On  ne  peut  s’empêcher  de  regretter  que  les  dispositions  commencées  dans 
un  site  aussi  favorable,  et  sur  des  ruines  que  Ion  pouvoit  utiliser,  n aient 
pas  eu  leur  entière  exécution;  car  ce  qui  nous  reste  de  la  villa  Famese  ne 
comporte  aucune  habitation  :  c’est  un  escalier  qui  conduit  à  une  terrasse  sur 
laquelle  on  avoit  probablement  projeté  de  bâtir  un  palais,  et  de  planter  des 
jardins.  On  a  trouvé  dans  les  fouilles  qui  ont  été  faites  jusqu’à  ce  jour  des 
richesses  infinies;  le  sol  est  encore  couvert  de  fragments  qui  en  ont  été  tirés. 
L’on  voit  dans  plusieurs  souterrains  des  salles  de  thermes  parfaitement  con¬ 
servées,  et  connues  sous  le  nom  de  Bains  de  Livie.  La  fraîcheur  et  le  bon 
goût  des  peintures,  des  dorures  que  l’on  y  remarque,  donnent  une  haute 
idée  de  cet  admirable  palais,  dont  ils  ne  sont  qu un  foible  reste. 

La  description  de  ces  anciens  édifices  est  étrangère  au  sujet  que  nous  avons 
entrepris,  et  nous  renvoyons  aux  ouvrages  des  antiquaires  ceux  qui  desire- 
roient  en  avoir  une  connoissance  plus  étendue;  mais  nous  remarquerons  que 
la  villa  Famese,  placée  au  milieu  des  ruines  de  l’ancienne  Rome,  présentoit 
aux  architectes  modernes  une  occasion  bien  favorable  de  développer  leurs 
talents,  et  de  construire  une  maison  de  plaisance  dont  la  disposition  et  1  en¬ 
semble  pouvoient  réunir  les  effets  les  plus  étonnants  :  ces  monuments  échap¬ 
pés  pendant  plusieurs  siècles  aux  ravages  du  temps  ou  à  la  fureur  des  bar¬ 
bares,  ces  restes  imposants,  qui  signalent  encore  les  différentes  époques  de  la 
magnificence  romaine,  offrent  un  spectacle  dont  ils  auroient  certainement 
profité.  En  effet,  dans  quel  lieu,  sur  quel  emplacement  peut-on  trouver  les 
avantages  rares  que  donne  la  situation  du  mont  Palatin?  C  est  un  vaste  plateau 
dont  le  sol  fertile  avoit  fixé  les  premiers  habitants  de  cette  grande  ville,  qui 
offre  de  toute  part  des  constructions  immenses  dont  la  variété ,  la  richesse  au¬ 
roient  pu,  en  retraçant  à  la  pensée  les  souvenirs  les  plus  intéressants,  embellir 


VILLA  FARNESIANA. 


2/, 

encore  les  jardins  du  nouveau  palais  qui  eût  remplacé  celui  des  Césars.  Au  midi, 
le  mont  Aventin  et  les  ruines  du  grand  cirque  ;  au  nord  et  au  couchant,  les 
restes  de  l’ancien  forum,  les  temples  de  la  Paix,  d’Antonin-le-Pieux ,  de  Ju¬ 
piter-Stator,  de  Jupiter-Tonnant,  de  la  Concorde,  et  l’arc  de  Septime-Sévère; 
au  levant,  le  Colisée,  les  ares  de  Titus  et  de  Constantin,  etc.;  la  vue  des  mon¬ 
tagnes  de  l’ancienne  Rome  et  des  fertiles  contrées  qui  bordent  son  territoire 
jusqu’à  la  mer;  enfin  la  réunion  de  tout  ce  que  la  nature  et  l’art  ont  produit 
de  plus  extraordinaire.  Nous  le  répétons,  il  est  fâcheux  que  le  cardinal,  en¬ 
traîné  probablement  par  des  considérations  particulières,  n’ait  pas  donné 
suite  à  l’exécution  d’une  entreprise  dont  les  deux  pavillons,  qui  forment  le 
sujet  de  cet  article,  semblent  n’ètre  que  les  premiers  accessoires.  Les  travaux 
du  palais  de  Caprarole,  dont  nous  aurons  à  parler,  et  qui  avoient  été  com¬ 
mencés  presqu’à  la  même  époque,  l’ont  peut-être  empêché  de  verser  sur 
le  mont  Palatin  toutes  les  dépenses  dont  ce  beau  lieu  aurait  toujours  fait 
approuver  l’emploi. 

PLANCHE  XXX. 

Plan  de  la  villa  Farnesiana,  sur  la  partie  du  mont  Palatin  qui  fait  face  au  Campo  Faccino. 

1 .  Porte  (feutrée  sur  le  Campo  Faccino. 

2.  Vestibule  d’entrée. 

3.  Cour  demi-circulaire  décorée  de  niches ,  de  statues ,  et  de  fontaines. 

4-  Escalier  pour  monter  â  la  grotte. 

5  et  6.  Grottes  souterraines  décorées  de  niches,  de  statues,  et  de  fontaines. 

7.  Escaliers  qui  conduisent  à  la  terrasse  au-dessus  de  la  grotte. 

8.  Escaliers  pour  monter  au  sol  des  pavillons  des  volières. 

9.  Grande  fontaine  ornée  de  stucs,  de  bas-reliefs,  et  de  compartiments  en  rocailles  de  diffé¬ 
rentes  couleurs. 

10.  Pavillon  des  volières. 

11.  Plantation  d arbres,  dont  le  sol  est  recouvert  d’un  grand  nombre  de  fragments  d’archi¬ 
tecture  et  d’ornements  tirés  des  fouilles  faites  sur  le  mont  Palatin. 

12.  Pentes  douces  pratiquées  sur  le  penchant  de  la  montagne. 
i5.  Terrasse  ayant  vue  sur  le  Campo  V accino  du  côté  de  l’entrée. 

PLANCHE  XXXI. 

Vue  générale  de  la  villa  Farnese,  prise  dans  le  Campo  Vaccina. 

PLANCHE  XXXII. 

Vue  du  grand  escalier  de  la  villa  Farnese,  prise  dans  la  cour  demi-circulaire.  Les  murs  ruinés 
couverts  de  broussailles,  les  ornements  d’architecture  en  partie  dégradés,  et  le  défaut  d’entretien, 
font  craindre  que  ce  qui  reste  de  cette  propriété  ne  soit  bientôt  totalement  détruit. 


VILLA  NEGRONI,  OU  MONTALTO. 


La  villa  Negroni ,  située  dans  l’intérieur  de  Rome,  entre  les  monts  Esquilinus, 
Quirinalis  et  Fiminalis,  auprès  de  l’église  de  sainte  Marie-Majeure,  se  pro¬ 
longe  sur  une  portion  de  l’emplacement  des  thermes  de  Dioclétien.  Elle  fut 
bâtie  par  Sixte-Quint,  qui  en  avoit  commencé  les  constructions  peu  après 
l’année  1570,  lorsque  le  pape  Pie  Y  l’eut  élevé  du  grade  de  chef  de  l’ordre  de 
saint  François  à  celui  de  cardinal  sous  le  nom  de  Montalto.  Grégoire  XIII,  qui 
avoit  succédé  à  Pie  Y,  choqué  de  la  magnificence  qu’affectoit  un  cardinal  né 
dans  l’état  le  plus  obscur,  lui  retira  il  piatto,  traitement  particulier  que  la 
chambre  apostolique  étoit  dans  l’usage  d’accorder  aux  membres  peu  fortunés 
du  sacré  collège.  Cet  acte  de  sévérité  dut  paroître  étonnant  de  la  part  d’un 
souverain  pontife,  qui  lui-même  se  plaisoit  à  faire  élever  des  monuments 
somptueux,  qui  souvent  répétoit  que  la  charité  ordonnoit  aux  princes  de  bâtir 
de  grands  édifices  pour  l’utilité  des  peuples;  l’on  pouvoit  soupçonner  que  le 
protégé  de  Pie  V  n’avoit  pas  su  gagner  la  faveur  entière  de  son  successeur.  De 
son  côté  Montalto  s’apperçut  qu’il  étoit  dangereux  de  rivaliser  en  magnificence 
avec  le  chef  de  l’église;  il  se  jeta  dans  la  retraite,  feignit  d’être  infirme,  parut 
abandonner  les  travaux  commencés,  et  attendit  patiemment  un  temps  plus 
heureux  pour  l’exécution  de  ses  projets. 

Cependant  Domenico  Fontana,  son  architecte,  sincèrement  attaché  à  sa 
personne,  vendit  une  partie  des  biens  qu’il  avoit  en  Lombardie,  et  trouva  les 
moyens  de  continuer  les  travaux  avec  ses  propres  fonds.  Cette  confiance  et 
ce  dévouement  lui  gagnèrent  l’affection  du  cardinal,  au  point  que  devenu 

,3 


26  VILLA  NEGRONI. 

pape  il  sut  l’en  récompenser  d’une  manière  très  distinguée  :  il  le  combla 
d’honneurs  et  de  biens,  le  chargea  exclusivement  des  travaux  entrepris  sous 
son  règne,  et  affecta  de  le  regarder  comme  un  ami  qui  n’avoit  jamais  douté 
de  sa  fortune. 

La  villa  Montallo  passa  ensuite  par  succession  dans  la  famille  Savelli,  qui 
la  vendit,  en  1707,  au  cardinal  Gio.  Francesco  Negroni.  Elle  est  mainte¬ 
nant  presque  abandonnée.  Les  belles  statues  et  les  richesses  d’art  dont  elle 
étoit  ornée  ont  été  vendues;  les  morceaux  les  plus  précieux  ont  été  trans¬ 
portés  dans  le  muséum  du  Vatican,  et  cette  villa,  que  l’on  regardoit  comme 
l’une  des  plus  belles  de  Rome,  est  louée  aujourd’hui  à  un  entrepreneur 
de  manufacture.  O11  retrouve  cependant  encore  les  traces  de  son  ancienne 
magnificence  dans  la  disposition  du  casin,  dans  celle  de  ses  jardins,  et  dans 
les  restes  des  canaux  qui  en  faisoient  l’ornement.  La  fontaine  du  Triton, 
qui  existe  encore,  est  attribuée  au  Bernin. 


PLANCHE  XXXIII. 


Plan  de  la  villa  Negroni  avec  une  partie  des  jardins  qui  en  dépendent. 

1.  Porte  d’entrée  près  de  laquelle  le  pape  Sixte-Quint,  voulant  établir  une  foire  annuelle 
sur  la  place  de  Tei'mini,  avoit  fait  bâtir  un  grand  nombre  de  petites  maisons  pour  y  recevoir 
des  marchands  de  toute  espèce. 

2.  Fontaines  qui  décorent  l’entrée  de  l’avenue,  en  face  du  casin. 

3.  Grande  avenue  de  cyprès  qui  conduit  au  casin.  Ses  bords,  ainsi  que  ceux  des  deux  par¬ 
terres  ,  sont  ornés  de  petits  canaux  dans  lesquels  coulent  des  ruisseaux  d’eau  vive. 

4-  Avenues  couvertes  en  verdure. 

5.  Vestibule  du  casin  du  côté  de  l’entrée. 

6.  Casin  d’habitation. 

7.  Vestibule  au  premier  étage  formant  le  rez-de-chaussée,  du  côté  des  jardins. 

8.  Partei’res  de  fleurs. 

9.  Grottes  sous  les  terrasses. 

10.  Logement  du  jardinier. 

11.  Jardins  dépendants  de  la  villa.  Ils  sont  en  partie  détruits,  et  mis  en  culture:  cependant 
les  allées  principales  ont  été  conservées ,  et  l’on  y  retrouve  encore  quelques  statues  et  quelques 
fragments  antiques,  foibles  restes  de  leur  ancienne  magnificence. 


PLANCHE  XXXIV. 

Vue  du  casin  de  la  villa  Negmni,  prise  de  l’un  des  jardins  fleuristes  qui  sont  à  demi-étage  au 
bas  de  la  terrasse. 


PLANCHE  XXXV. 


Vue  de  l’entrée  de  la  villa  Negt'oni,  prise  de  la  porte  auprès  de  l’église  de  sainte  Marie-Majeure. 


CASINO  DEL  PAPA,  OU  VILLA  PIA. 


La  villa  Pia  est  située  dans  les  jardins  du  Vatican  à  Rome;  elle  fut  com¬ 
mencée  par  le  pape  Paul  IV,  et  terminée  par  son  successeur  Pie  IV,  d’après 
les  dessins  du  célèbre  Pirro  Ligorio,  architecte  napolitain.  L’habitation  est 
un  modèle  de  bon  goût  et  d’élégance;  elle  a  été  bâtie  à  l’imitation  des  mai¬ 
sons  antiques,  dont  Pirro  Ligorio  avoit  fait  une  étude  particulière.  Cet 
habile  artiste,  qui  joignoit  aux  talents  d’un  architecte  les  connoissances  d’un 
savant  antiquaire,  a  su  rassembler  dans  un  très  petit  espace,  tout  ce  qui 
pouvoit  concourir  à  faire  un  séjour  délicieux.  Au  milieu  de  bosquets  de 
verdure  et  au  centre  d’un  amphithéâtre  orné  de  fleurs,  il  construisit  une 
loge  ouverte,  qu’il  décora  de  peintures  et  de  stucs  agréables;  il  l’éleva  sur 
un  soubassement  baigné  par  les  eaux  d’un  bassin  entouré  de  marbres, 
de  fontaines  jaillissantes,  de  statues,  et  de  vases.  Deux  escaliers  qui  con¬ 
duisent  à  des  paliers  abrités  par  de  petits  murs  ornés  de  niches  et  de  bancs 
en  marbre,  offrent  un  premier  repos,  à  l’ombre  des  arbres  qui  les  entou¬ 
rent.  Deux  portiques,  dont  les  murs  sont  recouverts  de  stucs,  donnent 
entrée  à  une  cour  pavée  en  compartiments  de  mosaïque,  fermée  par  un  mur 
d’appui,  et  entourée  de  bancs  agréablement  disposés:  on  y  respire  la  fraî¬ 
cheur  d’une  fontaine  dont  les  eaux  jaillissent  du  milieu  d’un  vase  en  marbre 
précieux.  Au  fond  de  la  cour,  et  en  face  de  la  loge,  un  vestibule  ouvert, 
soutenu  par  des  colonnes,  précède  les  salles  du  rez-de-chaussée  du  pavillon 
principal:  il  est  orné  de  mosaïques,  de  stucs,  et  de  bas-reliefs  d’une  composi¬ 
tion  admirable.  Les  appartements  du  premier  étage  sont  enrichis  de  peintures 
magnifiques.  Enfin  du  sommet  d’une  petite  loge  qui  s’élève  au-dessus  des 
bâtiments,  on  découvre  les  jardins  du  Vatican,  les  plaines  que  le  Tibre  par¬ 
court,  et  les  plus  beaux  édifices  de  Rome.  Cette  charmante  habitation  est 
entourée  d’un  fossé  qui  la  garantit  de  l’humidité  de  la  montagne  sur  le  pen¬ 
chant  de  laquelle  elle  est  bâtie.  Les  mosaïques,  les  stucs,  les  peintures,  les 
sculptures  qui  décorent  les  intérieurs  et  les  façades  de  ce  délicieux  monu¬ 
ment,  sont  les  ouvrages  de  Federigo  Zuccheri,  Federigo  Barocci,  Santi  di  Tito, 
Leonardo  Cugni,  Durante  del  Nero,  Giovanni  del  Carso  Schiavone,  et  Orazio 
Sammacchini,  artistes  célèbres  qui  ont  concouru  à  la  perfection  que  l’on  remar¬ 
que  dans  son  ensemble.  Les  fontaines  de  la  cour  intérieure  et  de  la  loge  en 
face  du  casin  ont  été  exécutées  sur  les  dessins  de  Gio.  Vasanzio  dit  il Fiammingo, 


28 


CASINO  DEL  PAPA. 


PLANCHE  XXXVI. 

Plan  de  la  villa  Pia  et  d’une  partie  des  jardins  qui  l’entourent. 

1.  Grande  esplanade  couverte  de  gazon,  entourée  d’un  amphithéâtre  émaillé  de  fleurs. 

2.  Bassin  d’eau  vive  dont  les  bords  sont  ornés  de  statues,  de  vases ,  et  d’effets  d’eau. 

3.  Loge  ouverte  qui  se  trouve  entre  la  cour  et  les  jardins. 

4-  Escalier  en  rampe  douce,  pour  monter  au  sol  du  casin. 

5.  Paliers  de  repos,  entourés  de  bancs  en  marbre,  et  donnant  entrée  aux  fossés  qui  entourent 
l’habitation. 

6.  Petits  portiques  en  forme  d’arcs  de  triomphe  sous  lesquels  on  passe  pour  entrer  dans  la  cour. 

7.  Cour  pavée  en  compartiments  de  mosaïque ,  et  fermée  par  des  petits  murs;  d’appui  qui 
soutiennent  des  bancs  en  marbre.  On  voit  au  centre  une  fontaine  jaillissante,  dont  les  eaux  s’élèvent 
au  milieu  d’un  grand  vase. 

8.  Vestibule  orné  de  colonnes  de  marbre,  donnant  entrée  aux  petits  appartements  du  rez- 
de-chaussée. 

9.  Salon  principal. 

10.  Petit  salon. 

11.  Cabinet. 

12.  Escalier  pour  monter  aux  appartements  du  premier  étage,  et  au  belvedère  qui  se  trouve 
au-dessus. 

i5.  Fossés  entourés  de  murailles,  qui  isolent  l’habitation  des  bosquets  dont  elle  est  environnée. 
PLANCHE  XXXVII. 

Vue  générale  de  la  villa  Pia,  prise  du  bas  de  la  terrasse. 

PLANCHE  XXXVIII. 

Vue  de  l’intérieur  de  la  cour  et  de  la  façade  du  casin  de  la  villa  Pia,  prise  sous  le  portique  de 
la  loge. 

En  faisant  mention  des  artistes  qui  concoururent  à  l’embellissement  du  casin  du  pape,  l’on  ne 
doit  pas  oublier  le  nom  de  l’homme  dé  goût  que  Pie  IV  avoit  chargé  d’en  diriger  l’exécution  5  ce 
fut  Marc  Antonio  Amulio,  Vénitien  d’origine,  qu’il  décora  de  la  pourpre  romaine  en  1 56 1,  lorsque 
les  embellissements  de  sa  maison  de  plaisance  forent  terminés.  Amulio,  attaché  par  reconnois- 
sance  au  pape  qui  l’honoroit  de  ses  bienfaits,  se  distingua  par  son  zèle  à  le  servir,  et  sur-tout  par 
l’excellence  et  la  délicatesse  de  son  goût-,  il  sut  choisir  avec  autant  d’art  que  de  discernement  les 
hommes  dont  les  talents  convenoient  aux  différents  ouvrages  qu’il  ordonnoit,  et  maintenir  entre 
eux  une  harmonie  parfaite.  Il  empêcha  même  que  Taddeo  Zuccheri ,  chargé  alors  des  décorations  de 
Caprai'ola,  et  fort  d’une  grande  célébrité,  ne  s’emparât  seul  des  embellissements  de  la  villa  Pia,  et 
ne  privât  ses  confrères  d’une  occasion  qui  se  présentoit  pour  faire  connoitre  leurs  talents.  La  mo¬ 
destie  d’ Amulio  égala  ses  connoissances  dans  les  arts  :  de  nombreuses  inscriptions  furent  placées 
sur  les  façades  de  cet  édifice  agréable,  mais  aucune  ne  rappela  le  nom  de  l’homme  qui  a  tant  con¬ 
tribué  à  son  exécution }  et  l’on  ne  connoit  la  grande  part  qu’il  eut  à  la  construction  de  la  villa  Pia 
que  par  les  éloges  de  ses  contemporains. 


As* 


VILLA  MADAMA. 


La  villa  Madama,  située  à  un  demi-mille  de  Rome  hors  de  la  porta  Ange- 
lica,  et  sur  le  penchant  de  Monte  Mario,  a  été  bâtie  par  le  cardinal  Jules  de 
Médicis,  qui  fut  élu  pape  sous  le  nom  de  Clément  VII.  Il  la  fit  commencer 
sur  les  dessins  de  Raphaël,  d’autres  disent  sur  ceux  de  Jules  Romain,  qui  a 
décoré  avec  Jean  de  Udine  la  belle  loge  que  l’on  voit  sur  la  façade  du  côté  des 
jardins:  elle  n’a  jamais  été  achevée,  et  elle  est  presque  entièrement  ruinée. 
Le  nom  de  Madama  lui  fut  donné  parcequ’elle  a  été  occupée  par  Marguerite 
d’Autriche,  lille  naturelle  de  Charles  V,  qui,  veuve  d’Alexandre  de  Médicis, 
premier  duc  de  Toscane,  avoit  épousé,  en  1 538 ,  Octave  Farnèse,  duc  de 
Parme.  Cette  maison  a  depuis  appartenu  aux  souverains  de  Naples  héritiers 
de  la  famille  Farnèse,  par  l’alliance  d’Elisabeth  Farnèse  avec  Philippe  V, 
roi  d’Espagne,  en  1714. 

La  magnifique  disposition  de  la  grande  loge,  la  richesse  des  peintures, 
la  belle  terrasse,  les  escaliers,  les  grottes,  ainsi  que  l’arrangement  du  canal 
au-dessous  du  pavillon,  annoncent  que  le  cardinal  de  Médicis  avoit  eu  le 
projet  d’en  faire  une  habitation  plus  étendue.  O11  voit  avec  peine  l’état  de 
délabrement  et  d’abandon  dans  lequel  sont  aujourd’hui  les  constructions 
qui  nous  restent.  Ces  belles  peintures,  ces  bas-reliefs  en  stucs,  ouvrages 
de  l’élève  chéri  de  Raphaël,  et  auxquels  on  assure  que  le  maître  avoit  mis 
la  main,  bientôt  n’existeront  plus  que  dans  les  copies  gravées  au  trait  par 
Volpato. 


3o 


VILLA  MADAMA. 


PLANCHE  XXXIX. 

Ce  projet  de  restauration  et  d’achèvement  est  une  réminiscence  hasardée  d’après  un  plan  ma¬ 
nuscrit  attribué  à  Antonio  di  Sangallo  le  jeune. 

En  publiant  ce  travail  on  ne  prétend  pas  offrir  une  conception  nouvelle  sur  le  rétablissement  de 
la  villa  Madama,  et  encore  moins  une  correction  de  ce  qui  a  été  exécuté:  le  seul  but  que  l’on  se 
propose  est  de  présenter  quelques  probabilités  sur  les  dispositions  et  l’ensemble  présumés  d’un 
édifice  auquel  les  hommes  les  plus  habiles  du  siècle  de  Léon  X  avoient  mis  la  main,  et  qui  fut  aban¬ 
donné  après  la  mort  de  ce  pape  et  la  retraite  du  cardinal  Jules.  Oh  voit  que  le  sort  des  édifices,  et 
même  celui  des  arts  en  Italie,  a  souvent  dépendu  de  la  bonne  ou  de  la  mauvaise  fortune  de  quelques 
familles  illustres.  La  mort  prématurée  de  Léon  X  empêcha  que  la  villa  Madama  fût  entièrement 
achevée  et  devint  un  lieu  de  délices,  qui  auroit  renfermé  tout  ce  que  le  siècle  de  la  renaissance  des 
arts  pouvoit  produire  de  plus  admirable.  Les  beaux  génies  de  cette  époque  mémorable  avoient  été 
appelés,  dans  la  maison  de  plaisance  du  cardinal  Jules,  à  rendre  hommage  aux  Médicis  leurs  pro¬ 
tecteurs:  ils  avoient  voulu,  sous  des  emblèmes  ingénieux,  célébrer  les  bienfaits  dont  le  souverain 
pontife  et  les  princes  de  cette  maison  combloient  les  artistes  du  temps.  Raphaël  et  ses  élèves  dé¬ 
voient  embellir  des  produits  de  leurs  talents  l’un  des  plus  agréables  sites  des  environs  de  Rome  : 
mais  les  beaux  arts  en  perdant  Léon  X  restèrent  long-temps  sans  appui;  tout  fut  suspendu  sous  le 
règne  d’Adrien;  et  le  sac  de  Rome,  sous  Clément  VII,  fit  entièrement  abandonner  la  plupart  des 
beaux  ouvrages  entrepris  à  cette  époque.  Nous  ne  pouvons  quitter  la  villa  Madama  sans  joindre 
le  tribut  de  notre  admiration  aux  éloges  que  l’Europe  accorde  à  la  mémoire  des  Médicis,  et  sans 
rappeler  que  c’est  particulièrement  à  cette  maison  illustre  que  les  arts  et  les  lettres  sont  redevables 
de  leur  splendeur  moderne.  Les  ornements  qui  entourent  le  plan  sont  tirés  des  intérieurs  de  la 
villa  Madama ;  les  deux  cartels  représentent,  l’un  les  armes  du  cardinal  Jules,  l'autre  celles  du 
même  personnage  devenu  pape  sous  le  nom  de  Clément  VII. 

PLANCHE  XL. 

1.  Plan  de  la  villa  Madama. 

2.  Restes  d’un  avant-cour  circulaire  du  côté  de  l’entrée. 

3.  Vestibule  d’entrée. 

4.  Loge  ou  péristile  ouvert,  décoré  par  Jules  Romain  et  Jean  d’Udine. 

5.  Grand  salon  dont  la  décoration  n’est  pas  entièrement  détruite. 

6.  Salles. 

7.  Grand  canal  au  pied  de  la  terrasse.  Les  murs  qui  l'entourent  sont  ornés  de  grottes 
en  rocaillès-,  aux  extrémités  se  trouvent  deux  escaliers  qui  conduisent  aux  parterres. 

8.  Parterre  au  niveau  du  sol  de  la  grande  loge. 

9.  Grottes  en  rocaillès  sous  la  seconde  terrasse. 

10.  Grande  terrasse  d’où  l’on  découvre  le  Tibre,  depuis  le  ponte  Mole  jusqu’à  Rome. 

PLANCHE  XLI. 

Vue  de  la  villa  Madama,  prise  au  bas  des  terrasses,  du  côté  de  la  grande  loge. 

PLANCHE  XLII. 

Vue  de  la  grande  loge  du  casin,  prise  dans  le  parterre  sur  la  première  terrasse. 


- ■’  — 

nnsB! 


VILLA  SACCHETTI. 


La  villa  Sacchetti,  située  dans  une  petite  vallée  au-delà  de  Monte  Mario , 
auprès  de  Rome,  fut  bâtie  par  le  cardinal  Jules  Sacchetti,  sur  les  dessins 
de  Pietre  de  Cortone,  vers  l’an  1626.  Cette  maison,  dont  la  dimension  est 
extrêmement  petite,  et  dont  la  disposition  est  très  agréable,  paroit  n’avoir 
jamais  été  achevée:  elle  est  en  ruines;  ses  murailles  sont  détruites,  ses  jardins 
n’existent  plus;  c’est  sous  les  broussailles  et  les  décombres  qu’il  a  fallu  re¬ 
chercher  les  traces  du  plan  que  nous  en  donnons.  Le  peu  qui  nous  est  resté 
de  la  disposition  ingénieuse  et  agréable  de  la  villa  Sacchetti,  quoiqu’elle  ait 
été  exécutée  sur  la  plus  petite  dimension  possible,  a  fait  naître  le  désir  de 
présenter  dans  son  entier  cette  jolie  conception;  mais  n’ayant  trouvé  aucune 
autorité  écrite  propre  à  guider  dans  cette  entreprise,  nous  avons  recherché, 
dans  les  traces  de  ce  qui  a  été  bâti,  les  indications  d’après  lesquelles  le  plan 
de  restauration  et  d’achèvement,  rapporté  planche  XXXIX  bis,  a  été  composé. 

On  voit  que  cette  maison  étoit  destinée  à  faire  moins  une  habitation  qu’un  lieu 
de  plaisance  et  d’agrément  :  placée  sur  un  terrein  incliné,  deux  rampes  douces, 
dont  le  centre  est  décoré  de  grottes,  de  bassins  et  de  fontaines,  conduisent 
au  plateau  sur  lequel  elle  est  située;  une  grande  niche  circulaire  annonce 
l’entrée  sur  la  façade  principale.  Le  salon  et  les  pièces  qui  l’accompagnent 
dominent  sur  un  bassin  de  forme  demi-circulaire,  dans  lequel  les  eaux  d’une 
cascade  qui  descend  de  la  partie  éjevée  des  jardins,  et  tous  les  jets  qui  l’ac¬ 
compagnent  ,  viennent  se  précipiter  :  des  rampes  et  des  escaliers  aux  deux 
côtés  de  ce  bassin  conduisent  aux  différents  bosquets  qui  embellissent  les 
alentours.  Deux  péristiles  ouverts,  derrière  lesquels  sont  pratiqués  des  vesti¬ 
bules  demi-circulaires,  forment  les  entrées  sur  les  faces  latérales,  communi¬ 
quent  aux  portiques  du  côté  des  bosquets,  et  donnent  sur  des  parterres  dont 
la  disposition  devoit  paroître  très  agréable;  ils  sont  ornés  de  bassins  en¬ 
tourés  de  balustrades  portant  des  vases  d’où  jaillissent  différents  effets  d’eau: 
plusieurs  rangs  d’arbres  forment  des  avenues  couvertes,  d’où  l’on  voit  d’un 
côté  la  plaine  au-dessous  de  l’habitation,  et  de  l’autre  les  jardins  qui  s’élèvent 
en  amphithéâtre  derrière  elle. 

On  peut  croire,  d’après  la  petitesse  de  cette  maison,  que  l’on  avoit  attaché 
peu  d’importance  à  sa  construction,  qu’elle  étoit  une  espèce  de  modèle  en¬ 
trepris  comme  l’essai  ou  l’esquisse  d’un  édifice  plus  considérable,  et  que 


3a  VILLA  SACCHETTI. 

l’auteur  s’étoit  appliqué,  dans  cet  ouvrage,  plutôt  à  indiquer  sa  pensée  qu’à 
la  soumettre  aux  règles  de  l’étude  et  du  bon  goût  :  cependant  il  faut  remar¬ 
quer  que  la  villa  Sacchetti,  l’une  des  moins  importantes  de  ce  recueil,  se 
distingue  comme  celles  qui  sont  le  plus  admirées  par  la  disposition  générale 
de  son  ensemble,  et  sur-tout  par  la  position  heureuse  de  ses  bâtiments.  Les 
Italiens  n’ont  jamais  négligé:  dans  leurs  compositions  ces  deux  parties  essen¬ 
tielles  de  l’art;  ils  ont  su,  mieux  que  tous  les  autres  peuples  de  l’Europe, 
choisir  les  sites  et  les  emplacements  convenables  aux  habitations  qu’ils  voü- 
loient  élever;  jamais  le  hasard,  un  caprice,  ou  un  léger  intérêt  du  moment, 
n’ont  déterminé,  comme  il  est  trop  souvent  arrivé  chez  nous,  les  choix  qu’ils 
ont  pu  faire;  et  l’on  retrouve  jusque  dans  leurs  plus  modestes  retraites  le 
raisonnement  et  le  bon  goût  qui  en  ont  motivé  la  forme.  Enfin  quoique  la 
villa  Sacchetti  ne  doive  pas  être  placée  an  même  rang  que  la  villa  Madama, 
quoique  le  rapprochement  établi  par  l’ordre  de  notre  travail  entre  ces  pro¬ 
ductions  ne  puisse  être  considéré  comme  un  état  de  comparaison,  on  remar¬ 
quera  cependant  que  ces  deux  maisons  d’agrément,  ouvrages  attribués  à  des 
peintres  célèbres,  sont  des  preuves  que  le  plus  grand  nombre  des  hommes 
habiles  de  ce  temps  réunissoit  à  un  très  haut  degré  les  connoissances  néces¬ 
saires  à  l’exercice  de  l’architecture,  de  la  peinture,  et  de  la  sculpture:  d’où  il 
résultait  que,  malgré  les  abus  auxquels  de  faiissès  lumières  ont  quelquefois 
donné  lieu,  cette  universalité  de  talents  imprimoit  aux  ouvrages  d’alors  une 
perfection  d’ensemble  que  l’on  trouve  rarement  dans  les  édifices  modernes 
confiés  à  plusieurs  mains,  et  souvent  exécutés  sur  des  plans  différents. 

PLANCHE  XL  (iis). 

11.  Plan  des  restes  de  la  villa  Sacchetti. 

12.  Grotte  sous  la  terrasse  en  avant  de  l’habitation. 

13.  Petit  bassin  au-dessous  de  la  grotte. 

14.  Escalier  en  pente  douce  pour  arriver  sur  la  terrasse. 

15.  Terrasse  au  niveau  du  sol  de  la  maison. 

16.  Grande  niche  ouverte  formant  le  vestibule  d’entrée. 

17.  Salon  principal. 

18.  Vestibule  formant  pavillon  sur  les  faces  latérales  du  casin. 

PLANCHE  XLIII. 

Vue  des  ruines  de  la  villa  Sacchetti,  prise  du  côté  de  l'entrée  principale. 


VILLA  ALTIERI. 


La  villa  Altieri ,  située  dans  l’intérieur  de  Rome,  vers  l’extrémité  du  mont 
Esquilinus ,  entre  l’église  de  sainte  Marie-Majeure  et  celle  de  sainte  Croix-en- 
Jérusalem,  sur  la  rue  Felice,  a  été  bâtie  d’après  les  dessins  de  Giovanni  An¬ 
tonio  de’  Rossi,  architecte  romain.  Cette  habitation  d’une  disposition  simple 
est  élevée  sur  une  terrasse  d’où  l’on  découvre  le  mont  Cœlius,  les  ruines  du 
Colisée,  les  thermes  de  Titus,  et  les  plus  magnifiques  restes  de  l’ancienne 
capitale  du  monde.  Deux  escaliers  circulaires,  ornés  de  fontaines,  conduisent 
à  la  loge  ouverte  qui  en  décore  l’entrée,  et  communiquent  aux  appartements. 
Une  grande  galerie  traverse  tout  le  bâtiment  du  côté  du  midi,  et  sert  d’oran¬ 
gerie.  Le  mur  de  terrasse,  les  intérieurs  du  casin  et  les  bosquets,  sont  ornés 
de  statues,  de  fragments  et  de  peintures  antiques,  tirés  en  partie  des  tom¬ 
beaux  de  la  famille  des  Nasons,  qui  furent  découverts  sur  la  voie  Flaminia, 
vers  l’an  1674,  par  des  ouvriers  que  le  pape  Clément  X,  à  l’approche  du 
jubilé,  employa  pour  le  rétablissement  des  routes  aux  environs  de  Rome.  Ces 
hommes  avides,  croyant  trouver  des  trésors,  détruisirent  avec  une  cupidité 
grossière  les  peintures  et  une  partie  des  ornements  qui  décoroient  les  tom¬ 
beaux  de  cette  famille  ancienne;  trompés  dans  leurs  espérances,  ils  firent  un 
trafic  des  fragments  qui  avoient  échappé  à  la  fureur  de  leurs  premières  re¬ 
cherches  ;  ils  les  vendirent  à  ceux  qui  se  présentèrent.  C’est  ainsi  que  la  villa 
Altieri  et  plusieurs  autres  furent  enrichies  des  produits  d’une  spoliation  qui 
avoit  été  portée  à  un  tel  excès,  que  le  cardinal  Spinola,  en  1704,  sous  le 
pontificat  de  Clément  XI,  provoqua  un  édit  pour  défendre,  sous  peines  sé¬ 
vères,  à  toutes  personnes,  et  même  aux  propriétaires,  de  détruire  ou  de  dis¬ 
poser,  sans  la  permission  d’un  inspecteur  nommé  à  cet  effet,  des  objets  d’art 
qu’ils  possédoient  ou  qu’ils  pourroient  trouver  dans  les  fouilles  de  leurs  ter- 
reins.  Cette  mesure  utile  adoptée  trop  tard  a  conservé  des  chefs-d’œuvre,  et 
l’on  ne  peut  s’empêcher  de  croire  que,  si  elle  eût  été  mise  en  pratique  plusieurs 
siècles  auparavant,  elle  auroit  peut-être  servi  à  nous  transmettre  quelques  unes 
de  ces  belles  peintures  dont  il  n’est  resté  que  la  description,  et  dont  la  perfec¬ 
tion  égaloit,  à  n’en  pas  douter,  celle  des  sculptures  qui  nous  sont  parvenues. 

PLANCHE  XLI Y. 

Plan  de  la  villa  Altieri  avec  une  partie  de  ses  jardins. 

1.  Entrée  du  casin. 

l7 


34 


VILLA  ALTIERI. 


а.  Fontaine  au  centre  des  deux  escaliers  qui  conduisent  à  la  loge  du  casin. 

5.  Terrasse  fermée  par  un  mur  d’appui,  ornée  de  vases ,  de  fragments  antiques,  et  de  fontaines. 
4-  Appartements  d’habitation. 

5.  Galerie  servant  d’orangerie. 

б.  Escaliers  pour  monter  aux  appartements  du  premier  étage. 

7.  Petit  jardin  fleuriste. 

8.  Grotte  sous  la  terrasse. 

9.  Pentes  douces  pour  descendre  aux  jardins. 

10.  Parterre  entouré  de  bosquets  de  verdure,  et  orné  de  statues  antiques. 

PLANCHE  XLV. 

Vue  de  la  façade  de  la  villa  Altieri,  prise  du  côté  des  jardins  au  bas  de  la  terrasse. 


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FRAGMENTS  ANTIQUES  TIRES  DK  LA  VILLA  Al. IIANI. 


FUAGMRNTS  ANTIQUES  TI11ES  DE  IA  VIIJ.A  ALHANI. 

VILLA  DI  PAPA  GIULIO. 


La  villa  di  Papa  Giulio,  située  hors  de  Rome  à  peu  de  distance  de  1  an¬ 
cienne  voie  flaminienne,  entre  le  ponte  Molle,  la  porte  du  Peuple,  et  sur  l’em¬ 
placement  d’une  -vigne  qui  avoit  appartenu  à  Giovanni  Poggio,  prélat  bolo¬ 
nais,  fut  commencée,  en  i55o,  par  le  pape  Jules  III.  Le  peintre  Vasari  se 
vante  dans  ses  écrits  d’en  avoir  donné  les  premiers  dessins;  cependant  il  paroit 
que  la  disposition  principale  de  l’édifice  doit  être  attribuée  il  Michel-Ange. 
Vignole,  à  son  retour  de  France  en  Italie,  fut  chargé,  à  la  recommandation 
de  Vasari,  des  embellissements  qui  y  ont  été  par  suite  ajoutés;  Bartolommeo 
Ammanati  fit  la  fontaine  à  l’extrémité  de  la  première  cour,  et  Taddeo  Zuc- 
cheri  exécuta  les  peintures  et  les  arabesques  dont  la  galerie  circulaire  est 
ornée. 

Les  artistes  habiles  qui  concoururent  successivement  aux  embellissements 
de  la  maison  de  plaisance  de  Jules  III,  eurent  à  supporter,  pendant  l’exécution 
de  leur  travail,  un  grand  nombre  de  contrariétés  auxquelles  l’inconstance 
du  pape  et  les  tracasseries  de  Pier’  Antonio  Aliotti,  évêque  de  Forli,  don¬ 
nèrent  lieu.  Ce  prélat  que  Michel-Ange  nommoit,  a  cause  de  sa  conduite 
ridicule,  il  monsignore  tante  cose,  avoit,  en  sa  qualité  de  Maestro  délia  caméra, 
pris  un  grand  empire  sur  l’esprit  du  souverain,  qu’il  savoit  charmer  par  de 
futiles  bagatelles,  et  par  un  adroit  charlatanisme  de  fausse  science.  Le  sobri¬ 
quet  donné  à  l’évêquç  Aliotti  est  devenu  proverbe;  car  lorsque  l’on  veut  de¬ 
signer  l’un  de  ces  hommes  qui,  sans  rien  produire,  nuisent  aux  autres,  on 
dit  encore  :  II  tante  cose  chi  dà  le  mosse  a  venu. 


36  VILLA  DI  PAPA  GIULIO. 

La  villa  di  Papa  Giulio  est  bien  déchue  de  son  ancienne  splendeur,  si  l’on 
en  juge  par  les  restes  de  grottes  et  de  terrasses  que  l’on  voit  encore  dans 
son  enclos;  elle  a  même  perdu  son  nom  de  villa,  et  n’est  plus  généralement 
connue  aujourd’hui  que  sous  celui  de  la  vigne  du  pape  Jules,  parceque  ses 
jardins  mis  en  culture  sont  maintenant  plantés  de  vignes.  L’habitation  a 
cependant  conservé  sa  première  disposition;  et  quoique  les  statues  qui  en 
faisoient  l’ornement  aient  été  transportées  en  grande  partie  dans  le  muséum 
du  Vatican,  elle  est  encore  l’une  des  plus  agréables  maisons  de  plaisance 
des  environs  de  Rome,  tant  par  la  beauté  de  son  plan  que  par  l’élégance  de 
son  architecture. 

On  trouve  après  le  vestibule  une  galerie  demi-circulaire,  ouverte  et  entourée 
de  colonnes  avec  deux  issues  sur  le  jardin;  elle  donne  entrée  à  la  grande  cour 
dont  la  décoration  est  d’un  très  bel  effet.  On  voit  au  fond,  entre  cette  première 
cour  et  la  seconde,  à  travers  un  péristile  ouvert,  une  fontaine  souterraine  ou 
grotte  fraîche,  à  l’instar  des  nymphées  antiques:  c’est  un  lieu  charmant,  orné 
de  rocailles,  de  mosaïques,  de  bas-reliefs,  de  statues,  et  d’effets  d’eau. 

PLANCHE  XL VI. 


Plan  de  la  villa  di  Papa  Giulio. 

1.  Entrée  prir.'cipale. 

2.  Vestibule. 


3.  Portique  circulaire  donnant  entrée  aux  jardina.  Il  est  décoré  d’arabesques  et  de  peintures. 
4-  Cour  principale  ornée  de  colonnes ,  de  pilastres,  et  de  niches  dans  lesquelles  étoient  placées 
les  statues  antiques  qui  ont  été  transférées  dans  le  muséum  du  Vatican. 

5.  Vestibule  ouvert  donnant  sur  la  cour  de  la  grotte. 

6.  Cour'  basse  dans  laquelle  se  trouve  une  grotte  souterraine,  ornée  de  rocailles,  de  mosaïques, 

de  stucs,  de  niches,  et  d'effets  d’eau. 

7.  Ouverture  entourée  d’une  balustrade.  Elle  sert  à  éclairer  l’intérieur  de  la  grotte  souterraine, 
o.  Petit  pavillon  ouvert  sur  le  jardin  fleuriste. 

g.  Jardin  planté  de  fleurs. 


PLANCHE  XLVII. 

Vue  générale  du  casin  de  la  villa  du  pape  Jules,  prise  dans  les  jardins  de  la  villa  Borghèse. 
PLANCHE  XLVIII. 

Vue  de  l’intérieur  de  la  cour  et  de  la  grotte  souterraine. 

PLANCHE  XLIX. 

Vue  de  l’intérieur  de  la  grande  cour,  près  le  vestibule  d’entrée. 


VILLA  BOLOGNETTI 


La  villa  Bolognetli ,  située  près  de  Rome  et  de  la  porte  Pia,  sur  le  chemin 
qui  conduit  à  sainte  Agnès,  fut  bâtie  par  le  cardinal  Mario  Bolognetti,  vers 
l’an  1 7/1 3,  sur  les  dessins  de  Niccolo  Salvi.  On  admire,  dans  le  plan  de  cette 
maison,  l’adresse  et  l’art  avec  lesquels  les  irrégularités  des  bâtiments  sont 
cachées.  Les  jardins  ornés  de  statues  et  de  fragments  antiques  se  lient  par¬ 
faitement  avec  les  dispositions  générales  des  bâtiments,  et  l’on  reconnoît  que 
l’architecte  a  su  tirer  le  parti  le  plus  convenable  d’un  site  qui  offroit  peu  de 
moyens  de  variété. 

Le  cardinal  Bolognetti  avoit  su  apprécier  les  talents  de  Salvi,  lorsque, 
trésorier  de  la  chambre  apostolique,  sous  Clément  XII,  il  fut  témoin  des 
obstacles  sans  nombre  que  cet  architecte  eut  à  vaincre  dans  la  construction 
de  la  fontaine  de  Trévi,  et  dans  la  distribution  de  ses  eaux.  Il  accorda  une 
entière  confiance  à  l’artiste  qui,  pendant  treize  années  que  dura  l’érection 
de  cet  important  monument,  eut  à  supporter  les  tracasseries  de  l’ignorance, 
et  parvint  à  sortir  avec  honneur  d’une  lutte  suscitée  par  l’envie  la  plus 
acharnée. 

PLANCHE  L. 

Plan  de  la  villa  Bolognetti  et  d’une  partie  de  ses  jardins. 

1.  Entrée  sur  la  via  Pia. 

I.  Pavillon  de  dépendances  à  l’entrée  de  la  cour. 

3.  Cour  principale,  dont  l’enceinte  est  ornée  de  niches,  de  statues,  et  de  bancs  en  marbre. 

4-  Portes  en  forme  d’arc,  qui  accompagnent  la  façade  du  casin:  l’une  est  ouverte  en  face  du 
vestibule  de  l’habitation,  et  l’autre  donne  entrée  aux  jardins. 

5.  Vestibule  couvert  pour  l’arrivée  des  voitures. 

6.  Appartements  d’habitation. 

7.  Vestibule  entre  le  potager  et  les  jardins. 

8.  Parterre  de  fleurs. 

g.  Orangerie. 

10.  Jardins  potagers. 

II.  Jardins  ornés  de  statues  et  fragments  antiques. 


Vue  de  la  cour  et  du  casin  de  la  villa  Bolognetli,  prise  du  côté  de  la  porte  d’entrée  sur  la  via 
Pia. 


PLAN  I>E  LA  VILLA  BOLOGNETT1. 


VILLA  BOLOGNETTI. 

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FRAGMENTS  ANTIQFKS  T  IKK  S  1)E  IA  VIIXA  Al  ,15  AN  I. 

VILLA  MONTE  DRAGONE. 


La  villa  Monte  Dragone,  située  (entre  Frascati  et  Monte  Porzio,  à  douze 
milles  de  Rome,  occupe  le  penchant  d’un  coteau  d’où  l’on  découvre  cette 
grande  ville,  les  montagnes  de  la  Sabine,  celles  de  lOmbrie,  et  toute  la 
plaine  qui  s’étend  jusqu’à  la  mer.  Elle  fut  commencée,  vers  l’an  1567,  sur  les 
dessins  de  Martino  Lunghi  le  vieux,  par  le  cardinal  Marco  Sitico  Altemps, 
neveu  du  pape  Pie  IY.  Grégoire  XIII,  qui  depuis  en  lit  sa  maison  de  campa¬ 
gne,  augmenta  beaucoup  les  constructions;  mais  les  embellissements  et  le 
complément  de  sa  magnificence  sont  entièrement  dus  au  pape  Paul  Y  et  à  son 
neveu  le  cardinal  Scipione  Borghèse.  La  galerie  ouverte  sur  le  petit  jardin  a 
été  commencée  par  Flaminio  Ponzio,  architecte  lombard;  elle  fut  continuée  par 
Gio.  Yasanzio.  On  attribue  la  grande  fontaine,  l’amphithéâtre,  les  terrasses, 
une  grande  partie  des  dépendances,  à  Giovanni  Fontana,  et  la  plantation 
des  jardins  à  Carlo  Rainaldi.  Les  bâtiments  qui  composent  cette  habitation 
sont  immenses;  c’est  la  maison  de  campagne  la  plus  vaste  et  la  plus  magni¬ 
fique  de  toutes  celles  que  l’on  voit  aux  environs  de  Rome.  Le  palais  principal, 
dont  la  disposition  est  très  belle,  s’élève  sur  une  terrasse  formant  une  avant- 
cour  circulaire,  sous  laquelle  on  a  pratiqué  les  cuisines  et  les  dépendances 
du  service:  on  trouve,  après  avoir  traversé  un  double  portique,  une  cour 
immense  fermée  à  droite  par  une  longue  galerie,  à  gauche  par  les  murs  du 
parterre,  et  terminée  par  une  aile  de  bâtiments  qui,  faisant  face  à  1  entrée, 
donne  sur  une  seconde  cour  demi-circulaire  :  l’enceinte  et  les  jardins  au- 
dessus  forment  un  grand  amphithéâtre  bordé  par  les  massifs  de  veidure. 


4 o  VILLA  MONTE  DRAGONE. 

qui  couvrent  le  sommet  de  la  montagne.  On  voit  à  gauche  une  galerie 
ouverte  sur  un  jardin  fleuriste  qui  est  terminé  par  plusieurs  terrasses,  et 
par  une  fontaine  ornée  de  marbres,  de  statues,  et  de  jets  d’eau  d’un  effet 
agréable.  L’ordpnnance  générale  du  plan,  la  disposition  des  jardins  et  leur 
situation  sont  admirables.  Nous  avons  vu  avec  peine  que  les  princes  de 
la  maison  Borghèse,  à  qui,  depuis  Paul  V,  elle  appartient  par  droit  d’hé- 
1  édité,  I  avoient  presque  entièrement  abandonnée.  Les  avenues  d’orangers, 
de  lauriers,  de  chênes  verds,  qui  servoient  de  communication  avec  la  villa 
Taverna,  n’existent  plus;  et  tout  ce  que  le  pape  avoit  disposé  pour  la  réunion 
de  ces  deux  maisons,  dont  il  fàisoit  ses  délices,  est  complètement  détruit. 

Quelques  auteurs  d’itinéraires  de  l’Italie  ont  avancé  que  la  villa  Monte 
Dragone  devoit  l’ordonnance  de  ses  jardins,  et  la  disposition  de  ses  eaux, 
au  célèbre  Giacomo  Barrozzi  da  Vignola  :  nous  ne  croyons  pas  devoir  par¬ 
tager  une  opinion  que  l’on  regardera  comme  très  hasardée,  dès  que  l’on  re¬ 
marquera  que  Vignole,  mort  en  i573,  a  pu  difficilement  planter  les  jardins 
dune  maison  dont  Martino  Lungbi  faisoit  alors  les  premières  constructions, 
et  qui  ne  fut  achevée  que  très  long-temps  après  lui. 

PLANCHE  LII. 

Plan  de  la  villa  Monte  Dragone  avec  une  partie  de  ses  jardins. 

1.  Avenue  principale. 

2.  Pentes  douces  pour  arriver  à  la  première  terrasse. 

3.  Terrasse  sous  laquelle  se  trouvent  les  cuisines  et  les  dépendances  du  service. 

4-  Grand  vestibule  d’entrée. 

5.  Petites  cours  de  service. 

6.  Cour  principale. 

7.  Grande  galerie  ornée  de  tableaux. 

8.  Portique  couvert  sur  le  jardin  fleuriste. 

9.  Jardin  fleuriste. 

10.  Grande  fontaine  du  Dragon. 

11.  Appartements  d’habitation. 

12.  Amphithéâtre  et  terrasse  sur  laquelle  sont  plantés  les  bosquets  du  jardin. 

PLANCHE  LIII. 

Vue  générale  de  la  villa  Monte  Dragone,  prise  au  bas  de  la  première  terrasse  du  côté  de  l’entrée. 

PLANCHE  LIV. 

Vue  de  la  fontaine  du  Dragon,  des  grottes  qui  l’environnent,  et  des  escaliers  qui  y  conduisent. 


Vll.l.A  MONT  K.  DKAGONK 


VILLA  LAVER  N  A. 


La  villa  Taverna,  ou  Borghèse,  est  située  auprès  de  Frascati,  à  douze  milles 
de  Rome,  et  à  peu  de  distance  de  la  villa  Monte  Dragone:  elle  fut  Ut»  pour 
le  cardinal  Scipione  Borghèse,  neveu  du  pape  Paul  V,  d  apres  les  dessins  e 
Girolamo  Rainaldi.  Sa  situation  n’est  pas  aussi  agréable  m  aussi  magnifique 
que  celle  de  la  villa  Monte  Dragone,  mais  la  distribution  de  ses  appartements 
est  plus  commode;  l’espace  qu’elle  occupe  est  moins  grand,  son  entretien 
est  moins  dispendieux,  et  c’est  peut-être  la  réunion  de  ces  motifs  qui  a  déter¬ 
miné  les  princes  Borghèse  à  l’habiter  pendant  la  saison  d’automne  preferable- 
ment  aux  deux  autres  maisons  qu’ils  possèdent  dans  les  environs  de  Frascati. 

Les  jardins  plantés  en  amphithéâtre  sur  le  penchant  de  la  montagne  sont 
ornés  de  statues,  de  vases,  et  de  fontaines:  on  y  monte  par  deux  escaliers 
qui  forment  un  demi-cercle.  Le  pavillon  principal  est  accompagne  de  deux 
cours  de  service  formées  par  des  galeries  couvertes  en  terrasse  au  niveau  du 
sol  des  appartements. 

Les  nombreux  embellissements  ajoutés  aux  premières  disposions  de  la 
vi,la  Monte  Dragone,  les  constructions  de  la  villa  Taverna,  et  sur-tout  les 
augmentations  de  la  villa  Pinciana,  dont  nous  avons  déjà  rendu  compte 
page  1 7 ,  suffiroient  pour  attester  la  magnificence  et  la  somptuosité  de  Paul  V, 
mais  les  édifices  publics  dont  il  a  embelli  Rome  et  les  principales  villes  du 
domaine  ecclésiastique,  prouvent  que  ce  pape  joignoit  aux  qualités  dun 
mmme  d’état  le  goût,  et  même  la  passion  des  grands  ouvrages.  Le  palais  de 
Monte  Caval/o ,  célèbre  par  son  étendue  et  sa  magnificence  a  etc  ermine 
l-  les  ordres:  ce  fut  lui  qui  donna  à  cette  habitation  le  degre  de  splendeur 
convenable  à  la  demeure  du  chef  de  l’église;  ,1  ajouta  aux  bâtiments  existait  s 
la  „rande  cour  et  les  portiques  qui  l’environnent;  il  fit  construire  la  chapelle 
et  le  bel  escalier  à  double  rampe  pour  monter  aux  appartements  du  premier 
étage  Le  Vatican  reçut  aussi  par  ses  soins  des  embellissements  remarquable  , 
Ï  en  augmenta  la  bibliothèque,  orna  de  fontaines  la  cour  du  Belved  re, 
agrandit  l’église  de  saint  Pierre,  fit  le  portique  qui  en  décoré  lentree  eleva 
Lferie  doù  les  papes  donnent  à  certains  jours  de  l’annee  la  bénédiction 
âu  peuple,  étendit  les  grands  perrons  qui  conduisent  au  temple  et  com¬ 
mença  les  constructions  des  deux  campanili  qui  accompagnent  le  om  . 
Mais' parmi  les  nombreux  ouvrages  de  Paul  V,  l’entreprise  qui  fait  le  plus 


VILLA  TAVERNA. 


d  honneur  à  son  règne  est  celle  des  eaux  dont  il  a  enrichi  la  ville  de  Rome  ; 
il  ne  se  contenta  pas  de  restaurer  et  de  refaire  presque  entièrement  à  neuf, 
dans  une  longueur  de  trente-cinq  milles,  le  grand  aqueduc  de  Trajan  sur  la 
voie  Aurélia,  il  y  ajouta  deux  mille  onces  d'eau  (environ  quatorze  cents 
pouces)  tirées  des  sources  qui  alimentent  le  lac  Rracciano.  Giovanni  Fon- 
tana,  qu’il  chargea  de  ce  travail,  fit  connoitrc  toute  son  habileté  dans  la  science 
hydraulique,  tant  par  l’adresse  avec  laquelle  il  sut  réunir  en  un  seul  point 
les  eaux  les  plus  pures  du  lac,  que  par  l’avantageuse  distribution  qu’il  en  a 
faite.  Ce  savant  ingénieur,  après  avoir  amené  sur  le  sommet  du  mont  Jani- 
cule  l’immense  volume  d’eau  auquel  on  a  donné  le  nom  à'acqua  Pao/ina,  le 
divisa  en  plusieurs  parties  qui  fournissent  aux  embellissements  de  la  ville, 
alimentent  les  fontaines  de  la  colonnade  de  saint  Pierre,  servent  de  moteur 
aux  machines  de  la  fabrication  du  monnoyage,  et  de  plusieurs  manufactures 
que  l’on  trouve  dans  le  quartier  de/  Borgo. 

Faire  mention  de  tous  les  ouvrages  de  Paul  V,  ce  serait  nous  écarter  des 
bornes  de  notre  entreprise;  et  si  ayant  eu  à  parler  des  maisons  de  plaisance 
qui  appartiennent  aux  princes  de  la  maison  Rorghèse  nous  avons  ciré 
quelques  uns  des  monuments  dont  les  arts  sont  redevables  au  chef  de  cette 
illustre  famille,  ce  n’a  été  que  pour  suppléer  à  l’incurie  des  historiens  du 
temps,  qui,  trop  occupés  des  démêlés  politiques  et  religieux  de  ce  pape, 
ont  peu  célébré  les  bienfaits  utiles  que  sa  prévoyance  et  sa  sagesse  ont  ré¬ 
pandus  sur  les  différents  points  de  l’état  ecclésiastique. 

PLANCHE  LV. 


I  lan  général  de  la  villa  Taverna  et  d’une  partie  de  ses  jardins, 
i .  Entrée  principale. 

а.  Grand  vestibule  couvert. 

3.  Cour  au  fond  de  laquelle  se  trouvent  deux  escaliers  circulaires  pour  monter  aux  jardins 
4-  Grotte  sous  la  terrasse,  entre  les  deux  escaliers. 

5.  Cours  de  service. 

б.  Galeries  au-dessous  des  terrasses  qui  sont  au  niveau  des  appartements  du  premier  étage. 

7.  Grands  escaliers  de  service.  ° 

8.  Jardins  qui  s’élèvent  en  amphithéâtre  sur  le  penchant  de  la  montagne. 

PLANCHE  LVI. 

Vue  du  casin  de  la  villa  Taverna,  prise  du  côté  de  l’entrée. 


VILLA  MUTI. 


On  ignore  en  quel  temps  et  par  qui  la  villa  Muti  a  été  bâtie.  La  simplicité 
et  la  belle  ordonnance  du  plan,  nous  ayant  paru  dignes  de  fixer  l’attention  des 
amateurs  de  l'architecture,  nous  avons  essayé  d’en  rétablir  la  forme,  non  pas 
telle  quelle  existe  aujourd’hui,  mais  selon  la  pensée  de  l’auteur;  car  les  im¬ 
perfections  et  les  irrégularités  que  présentent  différentes  parties  de  1  édifice, 
ouvrages  probablement  de  circonstance  ou  de  caprice,  ne  doivent  pas  être 
attribuées  à  l’architecte  qui  a  su  imaginer  une  disposition  aussi  agréable. 
Nous  avons  donc  recherché,  jusque  dans  les  moindres  détails,  les  traces 
primitives  d’une  production  dont  les  restes  font  reconnoftre  le  génie  et  la 
main  d’un  homme  habile. 

Cette  habitation,  située  auprès  de  Frascati,  à  douze  milles  de  Rome,  sé- 
lève  sur  le  plateau  d’une  terrasse  entourée  de  grottes  et  d’escaliers  pour  des¬ 
cendre  aux  jardins:  elle  est  précédée  d’une  cour  environnée  de  portiques; 
on  y  arrive  par  des  corridors  et  des  galeries  pratiquées  sous  la  terrasse.  La 
disposition  des  appartements  est  très  agréable;  ils  font  face  a  la  plaine  de 
Rome.  On  y  jouit  d’une  très  belle  vue  enrichie  par  le  mouvement  des  fon¬ 
taines  jaillissantes,  par  l’ensemble  des  bosquets  du  jardin,  et  sur-tout  par  la 
variété  et  la  richesse  des  marbres  qui  les  décorent. 

PLANCHE  LV1I. 

Plan  du  casin  de  la  villa  Mali  avec  une  partie  des  jardins  qui  l’environnent. 

1.  Entrée  principale. 

2.  Bâtiments  de  dépendance. 

3.  Grande  terrasse. 

4.  Fontaines  jaillissantes. 

5.  Perrons  pour  monter  à  la  terrasse. 

6.  Corridors  ou  galeries  sous  la  terrasse. 

y.  Grottes  sous  la  terrasse. 

8.  Grand  escalier  pour  descendre  aux  parterres. 

9.  Fontaine  sous  le  palier  du  grand  escalier. 

10.  Cour  intérieure  entourée  de  portiques. 

ix.  Escaliers  intérieurs  pour  descendre  sous  la  terrasse. 

12.  Appartements  d’habitation. 

13.  Parterres  ornés  de  fleurs  et  de  statues. 

i4-  Bosquets  du  jardin. 


/ 


VILLA  DESTE,  OU  ESTENSE. 


La  -villa  d’Este,  ou  Estense,  située  à  Tivoli  et  à  dix-huit  milles  de  Rome,  dans 
un  lieu  dont  la  variété  et  l’agrément  ne  laissent  rien  à  desirer,  fut  commencée 
avant  l’année  1 5/io,  par  le  cardinal  Barthelemi  délia  Cueva  d’Albuquerque,  alors 
évêque  de  Cordoue.  Un  adtre  cardinal,  Ilippolyte  d’Este,  fils  d’Alphonse  I", 
duc  de  Ferrare,  en  augmenta  les  constructions  sous  le  pontificat  de  Paul  III, 
et  y  dépensa  plus  d’un  million  d’écus  romains;  elle  fut  possédée,  et  même 
embellie  depuis  par  le  cardinal  Louis  d’Este,  ensuite  occupée  par  le  doyen 
du  sacré  collège,  et,  vers  l'an  1398,  par  le  cardinal  Alexandre  d’Este.  Enfin 
les  ducs  de  Modène,  héritiers  des  biens  de  cette  illustre  famille,  ayant  cessé 
de  l’habiter,  les  plus  belles  statues  dont  les  intérieurs  étoient  ornés  furent 
vendues,  et  le  pape  Benoît  XIV  les  fit  transporter  dans  le  muséum  du  Vatican. 

La  décoration  extérieure  du  palais  semble  n’avoir  pas  été  terminée,  tant 
elle  est  loin  de  répondre  à  la  magnificence  des  autres  parties  qui  composent 
cette  belle  habitation  :  les  jardins  occupent  le  penchant  de  la  montagne,  et 
présentent  à  chaque  pas  une  infinité  de  tableaux  variés  par  le  mouvement 
des  eaux  que  l’ingénieur  hydraulique,  Orazio  Olivieri,  natif  de  Tivoli,  à  tirées 
du  Teverone,  et  disposées  avec  un  art  admirable. 

On  voit  en  entrant  dans  cet  agréable  lieu,  au  centre  d’un  parterre  en¬ 
touré  de  charmilles,  une  fontaine  ombragée  par  des  cyprès  d’une  hauteur 
extraordinaire  :  des  statues  en  marbre  ajoutent  au  charme  de  cette  première 
scène.  Un  vaste  canal  que  l’on  traverse  sur  des  ponts  en  face  des  principales 
avenues,  et  dont  les  bords  sont  ornés  de  vases  et  de  statues,  reçoit  à  son 

?3 


46  VILLA  D’ESTE. 

extrémité  les  eaux  d’une  abondante  cascade  sortie  d’un  temple  consacré  à  la 
divinité  qui  semble  présider  à  sa  source.  Des  escaliers  bordés  de  petits  ruis¬ 
seaux  suivent  en  cascades  le  rampant  des  marelles,  et  conduisent  aux  diffé¬ 
rentes  terrasses  que  le  site  a  motivées.  On  rencontre  à  chaque  pas  des  grottes 
en  rocailles,  des  fontaines  dédiées  aux  divinités  de  la  fable,  des  jets  d’eau 
dont  les  mouvements  variés  produisent  les  effets  les  plus  magnifiques,  des 
pavillons  enrichis  de  stucs,  des  temples,  des  salles  de  bains  ornées  de 
peintures  agréables,  des  arcs  de  triomphe,  des  statues  placées  tantôt  dans 
un  ordre  symmétrique,  tantôt  disposées  pittoresquement,  ou  sur  la  cime 
d’un  rocher,  ou  sous  le  couvert  d’un  antre  obscur.  Enfin  les  jardins  de  la 
villa  d’Este  offrent  la  réunion  complète  de  tout  ce  que  la  beauté  d’un  site  et 
le  charme  de  l’art  peuvent  présenter  de  plus  admirable.  L’abandon  dans  le¬ 
quel  ils  sont  maintenant,  et  la  désertion  des  propriétaires,  n’ont,  presque 
rien  diminué  de  leur  ancienne  magnificence  :  le  silence  même  qui  règne  dans 
ce  délicieux  séjour  semble  convenir  à  sa  disposition,  et  ajouter  encore  aux 
sensations  agréables  que  son  aspect  produit.  Il  faut  cependant  avouer  que, 
dans  les  nombreuses  constructions  dont  les  jardins  de  la  villa  d’Este  sont 
embellis,  le  bon  goût  a  quelquefois  été  sacrifié  à  l’invention,  et  que  toutes 
les  parties  de  cette  habitation  célèbre  ne  sont  pas  entièrement  exemptes  de 
blâme.  Le  simulacre  d’une  ville  antique,  de  Rome,  dit-on,  que  l’on  a  prétendu 
figurer  par  un  amas  de  petits  édifices  placés  sans  ordre  dans  un  bosquet  au 
bout  de  la  terrasse,  doit  être  regardé  comme  une  conception  de  caprice,  un 
enfantillage  presque  aussi  ridicule  que  ces  ruines  simulées  dont  on  a  souvent 
peuplé  les  jardins  d’aujourd’hui. 

PLANCHE  LVIII. 

Plan  général  de  la  villa  d'Este  et  de  ses  jardins. 

1.  Entrée  principale. 

2.  Parterres  entourés  de  charmilles. 

3.  Fontaine  ombragée  de  grands  cyprès. 

4-  Jardins  potagers. 

5.  Grand  canal  qui  traverse  les  jardins  au  pied  de  la  montagne,  et  dont  les  bords  sont  décorés 
de  statues  et  de  vases. 

6.  Grande  cascade  dont  les  eaux  se  précipitent  des  rochers,  et  sous  laquelle  se  trouve  une 
grotte  fraîche. 

7.  Temple  placé  vers  le  sommet  de  la  cascade,  qui  semble  être  le  réservoir  du  fleuve  qui  en 
alimente  le  cours. 

8.  Ponts  sur  le  grand  canal. 


I 


VILLA  D’ESTE.  /,7 

9.  Grands  escaliers  pour  monter  aux  terrasses  des  jardins.  Ils  sont  bordés  de  ruisseaux  d’eau 
vive  qui  suivent  leur  pente,  et  forment  des  cascades  en  se  précipitant  d’une  rampe  à  l’autre. 

10.  Fontaine  ornée  d’architecture,  au  centre  d’un  escalier  circulaire. 

11.  Grande  terrasse  qui  traverse  le  jardin:  elle  est  bordée  d’un  mur  à  hauteur  d’appui,  sur 
lequel  s’élève  de  distance  en  distance  une  longue  suite  de  jets  d’eau  et  de  cascades  d’un  effet 
admirable. 

12.  Fontaine  d’Aréthuse. 

13.  Salles  de  bains  décorées  de  statues,  de  rocailles,  et  d’arabesques. 

i4-  Petits  temples  dont  la  réunion  présente  le  modèle  d’une  ville  antique. 

15.  Fontaine  sous  une  grotte  entourée  de  rochers. 

1 6.  Escaliers  à  doubles  rampes  ornées  de  fontaines. 

ij.  Fontaine  accompagnée  d’une  enceinte  dontles  murailles  sont  ornées  de  pilastres,  de  niches, 
de  colonnes,  de  bas-reliefs,  et  de  statues. 

18.  Petits  pavillons  en  forme  de  loges,  et  couverts  en  terrasses. 

19.  Grands  escaliers  pour  monter  au  sol  de  la  terrasse  du  palais. 

20.  Grande  terrasse  d'où  l’on  découvre  toute  la  plaine  de  Rome  et  ses  environs. 

21.  Belvedère  qui  communique  par  une  galerie  aux  appartements  d’habitation. 

22.  Fontaine  qui  termine  le  point  de  vue  de  la  grande  terrasse  en  face  du  belvedère. 

23.  Appartements  d’habitation. 

24.  Cour  intérieure  entourée  de  portiques. 

25.  Petit  jardin  particulier. 

26.  Loge  en  forme  de  portique  au  fond  du  petit  jardin. 
ij.  Cour  de  service  entourée  de  portiques  couverts. 

28.  Murs  de  clôture  en  terrasse  du  côté  de  la  campagne  de  Rome. 

29.  Bosquets  du  jardin  qui  s’élèvent  en  amphithéâtre  sur  le  penchant  de  la  montagne. 

PLANCHE  LIX. 

Vue  du  palais  de  la  villa  d’Este,  prise  du  côté  de  l’entrée  dans  le  parterre. 

PLANCHE  LX. 

Vue  de  la  terrasse  des  jets  d’eau  et  du  palais ,  prise  dans  l’enceinte  de  la  fontaine  d’Aréthuse. 
PLANCHE  LXI. 

Vue  du  grand  bassin  de  la  fontaine  d’Aréthuse  et  de  la  galerie  qui  l’entoure. 

PLANCHE  LXI I. 

Vue  de  la  fontaine  qui  se  trouve  au  centre  de  l’escalier  circulaire  sur  le  premier  repos  du  grand 
perron,  en  face  de  l’entrée  principale  du  palais. 

Si  le  plan  de  notre  ouvrage  nous  avoit  permis  de  représenter  tout  ce  que  cette  habitation  offre 
d’agréable,  nous  aurions  trouvé  dans  l’étendue  de  ses  bosquets,  dans  la  décoration  des  grottes,  des 
matériaux  assez  nombreux  pour  composer  un  volume  ;  mais  ayant  entrepris  de  donner  un  choix 
des  plus  célèbres  maisons  de  campagne  de  Rome  et  de  ses  environs ,  nous  présentons  seulement  ce 
qui  nous  a  paru  essentiellement  remarquable. 

24 


■•.>1.1, S'. MI  VTIIA 


CASINO  COLONNA,  A  MARINO. 


Il  casino  Colonna,  situé  à  l’entrée  de  Marino,  à  douze  milles  de  Rome,  est 
l’un  de  ces  édifices  qu’une  modeste  apparence  a  fait  échapper  à  la  célébrité: 
le  nom  de  son  auteur  est  resté  inconnu,  et  l’on  pourroit  regarder  cette 
production  comme  un  enfant  abandonné  dont  l’artiste  le  plus  habile  desi- 
reroit  être  le  père.  Ce  petit  casin,  dépendance  des  propriétés  de  la  famille 
Colonna,  est  un  pavillon  élevé  sur  une  terrasse  en  belle  vue,  entre  des 
jardins  dont  les  clôtures  sont  ornées  de  niches  et  de  fontaines;  il  est  con¬ 
struit  au  bas  de  deux  terrasses  qui  se  communiquent  par  des  escaliers  décorés 
avec  art.  On  reconnoit  dans  la  simplicité  de  ce  plan,  et  dans  la  belle  disposi¬ 
tion  des  ornements  qui  sont  employés,  le  génie  des  hommes  célèbres  que 
l’Italie  nous  a  donnés  pour  modèles. 


PLANCHE  LXIII. 

Plan  du  casino  Colonna,  à  Marino. 

1.  Rampes  douces  pour  arriver  aux  jardins. 

2.  Grotte  servant  de  vestibule  d’entrée. 

5.  Avenue  qui  conduit  au  casin. 

4-  Palier  des  parterres  au  milieu  du  premier  étage  de  l’habitation.  11  est  orné  d’une  grotte 
pratiquée  sous  la  terrasse. 

5.  Escaliers  des  parterres. 

6.  Murs' de  terrasse  décorés  de  niches  et  de  gradins  couverts  de  fleurs. 

7.  Terrasse  d’où  l’on  découvre  le  fond  de  la  vallée  de  Marino. 

8.  Petit  pavillon  composé  d’un  salon  en  belle  vue,  de  quatre  pièces  de  dépendance,  et  d’une 
galerie  d’entrée.  On  descend  à  l’étage,  qui  est  au  niveau  des  jardins,  par  les  escaliers  de  la  terrasse. 


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FONTAINE  TIREE  DES  JARDINS  DE  LA  VILLA  ALRANI. 


i 


CASINO  COLONISA. 


VILLA  ALDOBRANDINI. 


La  villa  Aldobrandini ,  située  sur  le  penchant  de  la  montagne  de  Frascati,  à 
douze  milles  de  Rome,  mérite  par  la  beauté  de  sa  position  le  nom  àe  Belvé¬ 
dère  sous  lequel  elle  est  plus  généralement  connue.  Elle  fut  bâtie,  en  1598, 
sous  le  pontificat  de  Clément  VIII,  par  le  cardinal  Pierre  Aldobrandini  son 
neveu,  qui,  ayant  réuni  le  duché  de  Ferrare  au  domaine  de  l’église,  voulut 
consacrer  le  souvenir  de  cet  évènement  par  la  construction  de  la  villa  Aldo¬ 
brandini  à  laquelle  il  employa  une  partie  des  richesses  immenses  qu’il  avoit 
recueillies.  C’est  le  dernier  ouvrage  de  Giaeomo  délia  Porta  :  cet  architecte 
n’ayant  pas  assez  vécu  pour  le  terminer,  le  Dominiquin  fut  chargé  d’en  con¬ 
tinuer  l’exécution. 

La  montagne  de  Frascati,  la  plus  voisine  et  la  plus  agréable  de  toutes  celles 
qui  entourent  la  ville  de  Pvome ,  étoit  anciennement  couverte  d’habitations 
célèbres  :  on  y  voyoit  les  délices  de  Lucullus,  et,  auprès  de  l’antique  Tus- 
culum ,  la  maison  de  Cicéron.  Tusculum,  après  les  divisions  qui  troublèrent 
l’Italie  pendant  le  XIIe siècle,  fut  livré,  en  1191,  aux  Romains  par  le  pape 
Célestin  III,  à  qui  l’empereur  Henri  VI  l’avoit  remis  la  veille  :  ceux-ci,  pour 
venger  d’anciennes  injures,  la  saccagèrent  de  fond  en  comble,  et  empêchè¬ 
rent  les  habitans  de  réédifier  leurs  maisons  détruites;  il  leur  fut  seulement 
permis  d’élever  des  cabanes  qu’ils  couvrirent  de  feuillages  ;  ce  qui  fit  donner 
à  leur  nouvelle  demeure  le  nom  de  Frascati ,  qu’elle  conserve  encore  au¬ 
jourd’hui.  Elle  doit  au  bon  air  qu’on  y  respire,  à  l’abondance  de  ses  eaux, 
à  l’agrément  de  sa  situation,  les  belles  maisons  de  campagnes  que  les  princes 

26 


5a  VILLA  ALDOBRANDINI. 

romains  y  ont  bâties ,  et  les  jardins  magnifiques  qui  les  accompagnent. 

C’est  à  Frascati,  àAlbano,  à  Marino,  et  aux  environs  de  ces  petites  villes, 
que  les  Romains  ont  coutume  d’aller  passer,  tous  les  ans,  la  saison  d’automne 
pour  respirer  l’air  pur  d’un  séjour  délicieux. 

La  plus  agréable  et  la  plus  célèbre  des  maisons  de  campagne  de  Frascati 
est  la  villa  Aldobrandini ;  elle  a  son  entrée  principale  sur  la  grande  place  près 
des  portes  de  la  ville:  ses  jardins  s’élèvent  en  amphithéâtre  jusqu’au  sommet 
de  la  montagne;  ils  sont  ornés  defontaines,  dejets  d’eau  et  de  cascades  formés 
par  Vacqua  algida  qui  se  répand  en  différents  canaux  dans  toutes  les  parties 
de  l’habitation,  après  avoir  parcouru  depuis  sa  source  un  espace  d’environ 
six  milles.  Trois  avenues  ombragées  de  grands  arbres  entourent  les  parterres, 
et  conduisent  à  la  première  terrasse.  On  arrive  ensuite ,  par  de  grands  esca¬ 
liers  à  double  rampe  ,  sur  un  vaste  plateau  en  forme  de  cirque,  au  bas  des 
murs  de  la  terrasse  du  palais;  ces  escaliers  sont  décorés  de  vases,  de  statues, 
de  grottes  et  de  fontaines.  La  terrasse,  au  niveau  du  rez-de-chaussée  de  la 
maison,  domine  sur  les  parterres  et  sur  les  bosquets  qui  l’environnent;  on 
y  découvre,  du  côté  du  midi,  toute  la  plaine  de  Rome  jusqu’à  la  mer,  et  du 
côté  du  couchant,  les  riches  montagnes  de  l’ancienne  Etrurie.  Un  grand  ves¬ 
tibule  orné  de  colonnes  sert  d’entrée  aux  appartements,  et  communique  aux 
dépendances,  qui  sont  construites  en  aile  à  droite  et  à  gauche  sous  les  terrasses. 
L’habitation,  composée  de  trois  étages  et  d’une  loge  au-dessus  des  combles, 
renferme  un  grand  nombre  de  pièces  décorées  par  le  Josepin  et  le  Domini- 
quin.  Il  n’y  a  rien  de  comparable  à  la  belle  distribution  et  à  l’agréable  dis¬ 
position  de  cette  maison:  l’on  y  jouit,  vers  la  plaine,  de  la  plus  magnifique 
vue  du  monde,  vers  la  montagne,  de  la  réunion  de  tout  ce  que  l’art  peut 
présenter  de  plus  séduisant:  l’imagination  est  frappée  de  la  variété  enchante¬ 
resse  des  jardins,  qui,  s’élevant  jusqu’au  sommet  de  la  montagne,  forment 
en  face  du  palais  une  espèce  de  théâtre.  Les  eaux  d’une  magnifique  cascade 
serpentent  autour  de  plusieurs  grandes  colonnes,  retombent  sur  des  vases 
de  différentes  formes,  et  offrent  en  s’y  précipitant  le  tableau  agréable  d’un 
grand  nombre  de  chûtes  variées  :  les  statues,  les  bas-reliefs,  les  fontaines 
jaillissantes,  enfin  le  bruit  et  le  brillant  des  eaux,  qui  tantôt  s’élancent  dans 
les  airs,  tantôt  roulent  sur  les  marbres,  donnent  à  cette  scene  un  mouvement 
extraordinaire,  et  présentent  des  effets  dont  il  est  difficile  de  se  faire  une  idée. 
Des  salles  fraîches,  pratiquées  sous  la  terrasse,  sont  ornées  de  mosaïques  et 
de  peintures  magnifiques  ;  on  y  distingue  sur  les  murs  de  l’une  d’elles  la 


VILLA  ALDOBRANDINI.  53 

réunion  des  Muses,  la  fable  d'Apollon,  peintes  par  le  Dominiquin,  et  dans 
le  fond  un  rocher  représentant  le  mont  Parnasse.  Il  semble  que  l’art  ait  entre¬ 
prise}  enchanter  tous  les  sens  dans  cet  agréable  lieu;  les  yeux  y  sont  charmés 
par  la  vue  des  peintures  les  plus  séduisantes;  les  oreilles,  par  le  murmure  des 
eaux,  et  par  les  sons  enchanteurs  d’un  orgue  qu’elles  mettent  en  mouvement: 
enhn  l’air  même  qu’on  y  respire  paroit  être  amélioré  par  le  génie  de  l’artiste, 
qui,  avec  des  tubes  ou  des  ventouses  ingénieusement  pratiqués,  a  trouvé  le 
moyen  d’en  rafraîchir  la  température  en  le  chargeant  de  vapeurs  douces  et 
odoriférantes.  Ces  merveilles  sont  l’ouvrage  de  Gio.  Fontana  et  d’Orazio 
Ohvieri.  Nous  ne  croyons  pas  qu’en  aucun  lieu  du  monde  on  ait  porté  plus 
loin  la  science  de  conduire  les  eaux  et  d’en  varier  les  effets:  on  ne  peut  s’em¬ 
pêcher  de  regretter  que  la  manie  de  la  mode  ait  presque  entièrement  banni 
de  nos  jardins  ces  moyens  d’embellissements,  près  desquels  la  simplicité 
monotone  que  l’on  affecte  aujourd’hui  dans  leur  composition  doit  paroître 
aux  hommes  raisonnables  un  enfantillage,  dont  la  trop  facile  exécution 
n’exige  aucune  étude,  et  dont  la  nature  que  l’on  offense  démontre  à  chaque 
pas  le  ridicule.  Les  sentiers  tortueux  des  jardins  pittoresques,  ces  rochers 
factices  eleves  au  milieu  des  plaines,  ces  arbres  de  nature  et  de  régime  con¬ 
traires  rassemblés  au  gré  du  caprifce,  ces  ruisseaux  bourbeux  serpentant  entre 
deux  bordures  de  gazon  et  suivant  une  direction  tracée  au  hasard,  enfin  ces 
petits  lacs  fangeux ,  chétives  productions  de  l’égarement  et  de  la  faiblesse , 
n’ont  pu  être  préférés  aux  grandes  inventions  et  aux  magnifiques  conceptions 
de  l’art,  que  par  l’esprit  de  satiété,  l’ignorance,  et  le  mépris  des  principes 
que  le  bon  sens  a  établis.  En  effet,  ce  n’est  qu’après  avoir  confondu  les  attri¬ 
butions  directes  de  l’architecture  avec  celles  de  la  peinture,  que  l’on  a  pu 
faire  un  mélange  aussi  monstrueux  de  leurs  moyens  respectifs;  il  a  fallu  que 
l’arclntecte,  oubliant  dans  les  charmes  de  la  peinture  les  règles  de  l’art  auquel 
il  s’étoit  consacré,  se  laissât  entraîner  aux  trompeuses  séductions  d’une  maî¬ 
tresse  qui  lui  présentoit  des  jouissances  plus  faciles  que  raisonnables.  Enfin 
pour  admettre  le  système  qui  a  pu  conduire  à  placer  sans  ordre,  sans  ordon¬ 
nance,  au  milieu  de  ces  faibles  simulacres  des  beautés  de  la  nature,  une 
habitation  de  forme  régulière,  il  a  fallu  que,  renonçant  aux  droits  de  l’ar¬ 
chitecture,  il  abandonnât  les  honneurs  de  l’invention  pour  courir  après  les 
amusements  d’une  imitation  puérile. 

Cependant  nous  ne  prétendons  pas  dire  qu’il  faille  admettre  exclusivement 
dans  la  décoration  des  jardins  une  symmétrie  monotone  et  fatigante  ;  nous 


a7 


5/|  VILLA  ALDOBRANDINI. 

pensons  ,  comme  nous  l’avons  déjà  déclaré,  que  l’art,  dont  le  but  doit  être 
de  tout  embellir ,  consiste  à  tirer  parti  du  site  sur  lequel  il  s’exerce ,  et  à 
éviter  avec  soin  les  dispositions  qui  présenteraient  l’apparence  d’une  oppo¬ 
sition  trop  directe  avec  la  nature,  que  l’on  doit  prendre  pour  guide,  mais 
qu’il  ne  faut  jamais  entreprendre  de  créer. 

Nous  présentons  les  jardins  de  la  villa  Aldobrandini  comme  un  exemple 
du  précepte  que  nous  avons  précédemment  avancé ,  et  nous  sommes  certains 
que  les  partisans  d’une  opinion  contraire  ne  trouveront  jamais  dans  les  pro¬ 
ductions  du  système  qu’ils  ont  adopté  un  monument  qui  puisse  être  mis  en 
comparaison  avec  ce  magnifique  ouvrage. 

PLANCHE  LXIV. 

Plan  général  de  la  villa  Aldobrandini  et  d'une  partie  de  ses  jardins. 

1.  Entrée  principale. 

2.  Parterres. 

3.  Fontaine  en  face  de  l’entrée. 

4.  Escalier  en  pente  douce  pour  arriver  à  la  première  terrasse. 

5.  Terrasse  en  forme  de  cirque. 

6.  Quinconces  d’arbres. 

7.  Fontaines  au  bas  des  murs  de  la  terrasse. 

8.  Salles  fraîches  et  grottes  sous  la  terrasse. 

9.  Parterres  ornés  de  fleurs. 

10.  Terrasse  au  niveau  du  rez-de-chaussée  du  palais. 

11.  V  estibule  d’entrée. 

12.  Appartements  d’habitation. 

13.  Terrasse  au  niveau  du  premier  étage,  qui  forme  le  rez-de-chaussée  du  côté  des  jardins. 

14.  Quinconces  plantés  d’arbres. 

15.  Parterres  en  gazon,  ornés  de  bassins  et  de  fontaines  jaillissantes. 

16.  Grands  perrons  pour  monter  aux  jardins. 

17.  Terrasse  circulaire  ornée  de  niches  de  statues,  de  bas-reliefs,  et  de  fontaines. 

18.  Salles  fraîches  sous  la  terrasse. 

19.  Grande  cascade. 

20.  Fontaine  qui  alimente  les  eaux  de  la  grande  cascade. 

ai.  Bosquets  des  jardins  qui  s’élèvent  en  amphithéâtre  jusqu’au  sommet  de  la  montagne. 

PLANCHE  LXV. 

Vue  du  palais  et  des  jardins  de  la  villa  Aldobrandini,  prise  dans  le  parterre  du  côté  de  l’entrée. 

PLANCHE  LXVI. 

Vue  de  la  terrasse  de  la  grande  cascade  et  du  théâtre  des  eaux  en  face  du  palais. 


VILLA  LANTI,  A  BAGNAIA 


La  villa  Lanti,  à  Bagnaia,  petit  village  à  trois  milles  de  Viterbe  et  à  qua¬ 
rante-cinq  milles  de  Rome,  appartenoit  aux  évêques  de  Viterbe;  Rafaello 
Sansoni  Riario,  que  Sixte  IV  fit  cardinal,  en  1/(77,  et  qui  fut  célèbre  moins 
par  son  amour  pour  les  lettres  que  par  le  rôle  qu’il  joua  dans  la  conspiration 
contre  les  Médicis,  commença  les  embellissements  de  ce  lieu  de  plaisance  : 
Niccolo  Ridolfi,  Florentin,  et  cinquième  cardinal  évêque  de  Viterbe,  fit  con¬ 
struire  une  partie  des  bâtiments;  mais  l’évêque  Gualtieri,  son  successeur, 
ne  pouvant  subvenir  aux  dépenses  que  cette  habitation  exigeoit,  loua  la  maison 
et  les  jardins  à  long  bail.  Gio.  Francesco  Gambara,  sixième  cardinal  évêque 
de  Viterbe,  vers  l’an  i56/(,  acheva  d’embellir  cet  agréable  séjour,  et  l’orna  de 
peintures  qui  pour  la  plupart  sont  de  la  main  d’Antonio  Tempesta.  Le  car¬ 
dinal  Alessandro  Damasceno  Peretti  ou  Montalto,  neveu  de  Sixte  V,  s’en 
rendit  propriétaire  vers  l’an  1 588 ;  il  en  réserva  la  jouissance  aux  papes  et  aux 
parents  de  leur  famille,  en  donnant  à  l’évêché  de  Viterbe  d’autres  biens  en 
échange  :  il  bâtit  le  second  casin,  et  fit  terminer  à  grands  frais  la  disposition  des 
eaux  et  la  plantation  des  jardins.  Le  pape  Alexandre  VII  céda  le  tout  à  bail 
emphytéotique  au  duc  Bommarzo  de  la  famille  Lanti,  laquelle  n’a  cessé  d’en 
jouir  jusqu’à  ce  jour. 

Cette  villa  s’élève  en  terrasse  sur  la  pente  d’une  montagne  couverte  de  bois 
qui  semblent  faire  partie  de  ses  jardins.  La  décoration  est  d’un  effet  théâtral, 
et  présente  l’ensemble  d’un  tableau  admirable  :  on  apperçoit ,  en  entrant 
dans  le  parterre ,  une  fontaine  jaillissante  au  centre  d’un  grand  bassin  carré 
entouré  de  balustrades;  quatre  petits  ponts  soutenus  par  des  arcades  com¬ 
muniquent  à  un  second  bassin  circulaire,  au  centre  duquel  on  voit  un  groupe 
de  figures  qui  forme  le  sujet  principal  d’un  jet  dont  les  eaux  se  divisent  en 
différentes  chûtes,  et  produisent  un  effet  très  pittoresque.  L’habitation,  com¬ 
posée  de  deux  pavillons  séparés,  occupe  avec  les  escaliers,  et  les  rampes 
qui  conduisent  au  sol  des  appartements,  toute  la  largeur  du  parterre;  trois 
étages  de  terrasses  sous  lesquelles  on  trouve  des  portiques  en  colonnes,  et 
dont  les  escaliers  ornés  de  fontaines  conduisent  à  des  parterres  plus  élevés, 
forment  un  amphithéâtre  d’où  l’on  découvre  une  vaste  étendue  de  pays.  Ce 
joli  plan  est  terminé  par  deux  autres  pavillons  entre  lesquels  la  petite  rivière, 
qui  fournit  les  eaux  du  jardin,  semble  prendre  sa  source;  ils  sont  décorés 


56 


VILLA  LANTI. 


avec  beaucoup  de  goût  et  une  élégance  parfaite.  Quelques  uns  croient,  mais 
sans  une  autorité  suffisante,  que  le  célèbre  Vignole  est  le  premier  auteur  de 
cette  agréable  production  :  nous  pensons  quelle  est  l’ouvrage  de  plusieurs 
architectes  habiles,  qui,  à  différentes  époques,  ont  concouru  à  son  achève¬ 
ment.  Au  reste,  on  ne  peut  trop  louer  le  bon  esprit  des  artistes  qui  se  sont 
succédés  dans  la  conduite  des  travaux  de  la  villa  Land ,  soit  qu’ils  aient  eu 
la  rare  modestie  de  se  conformer  au  premier  plan,  soit  qu’ils  aient  eu  l’adresse 
d’adapter  convenablement  les  nouvelles  dispositions  à  celles  déjà  exécutées 
de  manière  à  faire  passer  le  tout  pour  la  conception  d’un  seul. 

PLANCHE  LXV1I. 

Plan  de  la  villa  Lanti,  à  Bagnaia,  avec  une  partie  de  ses  jardins. 

1.  Entrée  principale. 

2.  Parterres  de  gazons  et  de  fleurs. 

3.  Bosquets  entourés  de  charmilles. 

4-  Grand  bassin  carré. 

5.  Bassin  circulaire  auquel  on  arrive  par  quatre  petits  ponts,  et  qui  se  trouve  plus  élevé  que 
le  sol  des  parterres. 

6.  Rampes  pour  monter  à  la  première  terrasse. 

7.  Escaliers  en  pierre. 

8.  Pavillon  d’habitation,  dont  le  premier  étage  se  trouve  au  rez-de-chaussée  de  la  terrasse. 

9.  Escalier  pour  monter  à  la  seconde  terrasse. 

10.  Fontaine  en  forme  de  niche,  au  milieu  de  l’escalier. 

11.  Portiques  en  colonnes  sous  les  murs  de  la  seconde  terrasse. 

12.  Parterres  entourés  de  grands  arbres. 

13.  Bassin  en  forme  de  petit  canal. 

i4-  Escaliers  pour  monter  à  la  troisième  terrasse. 

15.  Portiques  ornés  de  colonnes. 

16.  Grande  cascade. 

17.  Perron  qui  conduit  à  la  quatrième  terrasse. 

18.  Parterre  entouré  de  balustrades  à  hauteur  d’appui. 

19.  Petits  pavillons  en  forme  de  loges  sur  le  parterre. 

20.  Fontaine  décorée  d’une  grande  niche,  au-devant  de  laquelle  se  trouve  un  bassin  qui  reçoit 
la  première  chûte  des  eaux  du  jardin. 

21.  Jardins  dont  la  plantation  est  variée  selon  la  forme  du  terrain. 

PLANCHE  LXVIII. 

Vue  générale  de  la  villa  Lanti,  à  Bagnaia,  prise  du  côté  de  l’entrée. 


VILLA  GIUSTINIANI,  A  BASSANO. 


La  villa  Giustiniani,  située  à  Bassano,  à  trente  milles  de  Rome,  auprès  de 
Sutri,  fut  bâtie  par  Vincenzio  Giustiniani,  marquis  de  Bassano:  le  Domini- 
quin  et  l’Albane  l’ornèrent  de  leurs  ouvrages,  et  contribuèrent  beaucoup 
à  ses  embellissements.  Le  marquis  de  Bassano,  dans  un  écrit  adressé  à  Théo¬ 
dore  Amideni,  et  qui  se  trouve  dans  le  Recueil  des  lettres  sur  la  peinture, 
publié  par  Bottari,  parle  avec  détails  de  la  maison  ainsi  que  des  jardins  de 
Bassano:  il  s’exprime  en  propriétaire,  auteur  satisfait  de  son  ouvrage;  il  dit 
que  le  cardinal  Duperron,  retournant  en  France,  fut  surpris  des  énormes 
dépenses  qu’il  avoit  faites  dans  ce  séjour;  et  après  avoir  nombre  les  avantages 
qui  résultent  de  la  conception  d’un  plan  bien  ordonné,  il  insiste  sur  la  né¬ 
cessité  de  donner  aux  différentes  parties  d’un  jardin  des  noms  qui  doivent 
en  faire  connoître  l’usage,  ou  qui  peuvent  servir  à  conserver  le  souvenir  de 
leur  première  disposition.  On  ne  peut  s’empêcher,  malgré  les  bons  raison¬ 
nements  du  marquis  de  Bassano,  de  remarquer  que  le  plan  de  cette  habi¬ 
tation  a  été  exécuté  à  plusieurs  reprises,  selon  les  caprices  du  maître  qui  a 
voulu  en  diriger  l’ordonnance;  et  quoique  plusieurs  parties  soient  restées 
très  incohérentes  entre  elles,  on  y  retrouve  l’effet  et  la  belle  disposition  qui 
caractérisent  toujours  les  ouvrages  des  Italiens. 

PLANCHE  LXIX. 


Plan  général  de  la  villa  Giustiniani ,  à  Bassano. 

1.  Grand  chemin. 

2.  Entrée  principale. 

3.  Cour  d’entrée. 


4- 

5. 

6. 

7- 

8. 

9- 

10. 

11. 


i4- 

i5. 


Casin  principal. 

Dépendances  de  l’habitation. 

Pont  qui  traverse  le  grand  chemin,  et  qui  conduit  aux  jardins. 

Escaliers  circulaires  pour  monter  aux  parterres. 

Grottes  sous  la  terrasse  des  parterres. 

Parterres  ornés  de  fleurs. 

Jardins  potagers. 

Escaliers  pour  monter  aux  jardins  qui  s’élèvent  en  amphithéâtre  sur  la  pente  de  la  mon  agn  . 
Bosquets  ornés  de  statues  et  de  vases. 

Perron  qui  conduit  à  la  terrasse  du  petit  casin. 

Petit  casin  bâti  dans  la  partie  la  plus  élevée  des  jardins. 

Fontaine  en  face  du  petit  casin  et  à  l’extrémité  des  jardins. 


VILLA  ET  PALAZZO  DI  CAPRAROLA. 


Le  palais  de  Caprarola,  situé  sur  un  rocher  qui  domine  la  petite  ville  de 
Caprarola  dans  l’Ombrie,  à  trente-quatre  milles  de  Rome,  fut  commencé  par 
le  cardinal  Alexandre  Farnèse,  neveu  du  pape  Paul  III,  sur  les  dessins  d’An- 
tonio  da  Sangallo,  et  achevé  par  Giacomo  Barrozzi  da  Vignola.  Son  plan  est 
celui  d’une  forteresse  à  laquelle  ces  deux  architectes  célèbres  ont  su  donner 
l’apparence  d’un  magnifique  palais  :  la  distribution  ingénieuse  des  apparte¬ 
ments,  la  belle  ordonnance  de  la  grande  cour,  la  décoration  des  intérieurs, 
la  disposition  générale  des  dépendances,  et  sur-tout  l’immensité  de  ce  superbe 
édifice,  le  font  regarder  comme  l’un  des  plus  beaux  monuments  modernes 
de  l’Italie.  On  arrive  à  la  première  terrasse  du  palais  du  côté  de  l’entree,  par 
un  escalier  à  doubles  rampes,  orné  de  pilastres  et  de  niches:  les  écuries  et 
les  dépendances  se  présentent  en  ailes  au-dessous  de  la  terrasse  ;  un  grand 
perron  conduit  au  vestibule  des  appartements,  qui  sont  éclairés  dans  1  ulté¬ 
rieur  sur  une  cour  circulaire  entourée  de  colonnes  et  de  portiques  ornés  de 
peintures  :  un  bel  escalier,  d’un  travail  et  d’une  exécution  extraordinaires, 
sert  à  monter  aux  trois  étages  de  l’habitation.  Des  peintures  agréables,  et 
des  arabesques  exécutés  d’après  les  pensées  d’Annibal  Caro,  par  les  freres 
Zuccheri,  décorent  les  principales  pièces.  On  y  remarque  quelques  tableaux 
d’architecture  que  l’on  dit  être  de  la  main  de  Yignola.  Les  jardins,  séparés 
du  palais  par  un  grand  fossé  qui  l’entoure,  s’élèvent  en  amphithéâtre  sur  la 
pente  de  la  montagne;  ils  étoient  ornés  de  statues,  de  grottes  et  d’effets  d’eau, 
dont  les  ruines  attestent  encore  l’ancienne  magnificence.  Cette  superbe  de¬ 
meure  est  abandonnée  depuis  que  les  souverains  de  Naples  en  sont  devenus 


60  VILLA  CAPRAROLA. 

propriétaires:  les  jardins,  les  dépendances,  sont  presque  détruits,  et  le  palais, 
quon  n  entretient  pas  depuis  long-temps,  ne  doit  sa  conservation  qu’à  l’inal¬ 
térable  solidité  de  sa  construction. 

PLANCHE  LXX. 

Plan  du  rez-de-chaussée  du  palais  de  Caprarola. 

1 .  Entrée  principale. 

2.  Grand  escalier  en  forme  de  fer  à  cheval  pour  monter  à  la  première  terrasse  du  palais. 

o.  Grotte  sous  le  palier  de  l’escalier  :  elle  communique  par  un  corridor  aux  souterrains  du  palais. 
4-  Rampes  douces  pour  arriver  à  la  terrasse. 

5.  Grande  écurie. 

6.  Cour  des  écuries. 

7. *  Bâtiments  servant  de  dépendances. 

8.  Cour  des  dépendances. 

9.  Grande  terrasse  en  face  de  l’entrée  du  palais. 

10.  Perron  à  doubles  révolutions  pour  arriver  au  rez-de-chaussée  du  palais. 

1 1 .  Entrée  du  palais. 

12.  Vestibule. 

13.  Escalier  rond,  orné  de  colonnes  d’ordre  dorique. 
i4-  Chapelle. 

15.  Appartements  d’été. 

16.  Appartements  d’hiver. 

17.  Fossé  qui  entoure  l’habitation. 

18.  Grande  cour  circulaire  décorée  de  colonnes  et  de  portiques  peints  en  arabesques. 

19.  Sol  des  jardins. 

PLANCHE  LXXI. 

Plan  du  premier  étage  du  palais  de  Caprarola. 

1.  Grande  loge  ouverte. 

2.  Portique  sur  la  cour  circulaire. 

3.  Grand  escalier. 

4-  Appartements  d’été,. 

5.  Appartements  d’hiver. 

6.  Fossés  qui  entourent  le  palais. 

7-  Ponts  qui  communiquent  du  palais  aux  jardins. 

8.  Jardins  qui  se  trouvent  au  niveau  des  appartements  du  premier  étage. 

9.  Fontaines. 

10.  Grottes  en  rocailles. 

1 1.  Pavillons  élevés  sur  les  murs  qui  entourent  les  jardins. 

PLANCHE  LXXII. 

Vue  générale  du  palais  de  Caprarola  et  d’une  partie  de  la  ville,  prise  dans  le  fond  de  la  vallée 
auprès  du  couvent  des  capucins. 


PAL AZZUOLO  DI  CAPRAROLA. 


Le  petit  palais  de  Caprarola  est  bâti  dans  la  partie  haute  des  jardins  du 
grand  palais;  c’est  une  dépendance  de  l’habitation  principale:  il  a  été  con¬ 
struit  dans  le  même  temps  par  le  cardinal  Alexandre  Farnèse,  sur  les  des¬ 
sins  de  Vignole.  Cet  habile  artiste,  qui  avoit  déployé  les  talents  d’un  savant 
architecte  lorsqu’il  fut  chargé  de  l’achèvement  du  grand  palais,  a  démontre 
dans  la  composition  des  plans  du  petit  casiri  qu’il  possédoit  encore  ceux  d  un 
homme  de  goût.  En  effet  on  ne  peut  rien  voir  de  plus  ingénieux  et  de  plus 
agréable  que  l’ensemble  de  cette  composition,  ni  rien  de  plus  gracieux  et  de 
plus  élégant  que  les  détails  dont  elle  est  ornée  :  tout  ce  qui  I  entoure  est  d  un 
effet  pittoresque;  c’est  une  retraite  charmante,  bâtie  dans  une  très  belle 
exposition,  au  milieu  des  bois.  Deux  termes,  représentant  l’un  la  Pudeur, 
l’autre  le  Silence,  servent  de  bornes  à  la  première  enceinte  du  côté  de  l’en¬ 
trée,  et  semblent  indiquer  l’usage  auquel  ce  lieu  est  destiné;  les  piédestaux 
qui  les  supportent  sont  ornés  de  fontaines.  Un  bassin  circulaire,  alimenté  par 
un  jet  d’eau  que  fait  jaillir  un  Triton  donné  par  l’Amour,  occupe  le  milieu 
de  ce  premier  espace.  On  trouve  au  pied  du  grand  escalier,  qui  conduit  au 
casin,  deux  pavillons  en  forme  de  grottes  décorées  de  rocailles  et  de  fon¬ 
taines  :  au  sommet  de  cet  escalier  sont  des  statues  de  grandeur  colossale 
représentant  deux  fleuves  appuyés  sur  des  urnes,  d’où  s’échappent  des  tor¬ 
rents  qui,  se  précipitant  au  milieu  du  grand  escalier,  forment  une  cascade 
riche  et  abondante. 

Un  parterre  orné  de  fontaines,  et  planté  de  fleurs,  se  trouve  au  sommet 
de  la  cascade;  il  est  entouré  d’une  balustrade  décorée  de  termes  qui  sou¬ 
tiennent  des  vases;  deux  grands  escaliers  conduisent  â  la  dernière  terrasse, 
d’où  l’on  découvre  une  immense  étendue  de  pays,  et  sur  laquelle  sont  places 
des  réservoirs  dont  les  eaux  tombent  et  s’échappent  en  cascades  que  la  pente 
du  site  a  motivées  :  cette  enceinte  est.  bordée  par  les  bois  qui  couvrent  le 
sommet  de  la  montagne.  Le  petit  casin,  dont  le  premier  étage  se  trouve  au 
sol  de  la  dernière  terrasse,  est  composé  de  deux  appartements  qui  se  com¬ 
muniquent  par  des  loges  ornées  de  colonnes.  Il  règne  dans  l’ensemble  de 
cette  charmante  maison,  et  dans  toutes  les  parties  qui  la  composent,  une 
finesse  et  une  justesse  de  goût  que  l’on  ne  sauroit  trop  vanter;  et  nous 
pensons  que  de  tous  les  ouvrages  de  Vignole,  celui  qui  a  le  plus  contribue 


6a 


PALAZZUOLO  DI  CAPRAROLA. 

à  lui  mériter  la  haute  célébrité  dont  il  jouit,  c’est  peut-être,  après  l’achève¬ 
ment  du  grand  palais,  la  construction  du palazzuolo  di  Caprarola. 

PLANCHE  LXXIII. 

Plan  général  du  petit  casin  de  Caprarola  et  de  ses  jardins. 

*•  Grande  esplanade  demi-circulaire,  entourée  d’arbres  à  l’entrée  de  la  villa. 

а.  Termes  représentant  la  Pudeur  et  le  Silence. 

3.  Bassin  rond  au  milieu  de  la  première  enceinte. 

4.  Petits  pavillons  en  forme  de  grottes  ornées  de  fontaines  et  de  rocailles. 

5.  Cascade  dont  les  eaux  suivent  la  pente  de  la  rampe  douce  qui  conduit  au  casin. 

б.  Escaliers  circulaires  pour  arriver  aux  parterres. 

7.  Bassin  au  centre  de  l’escalier;  il  est  orné  de  statues  appuyées  sur  des  urnes  d’où  sortent 
les  eaux  qui  alimentent  la  cascade. 

8.  Parterres  de  fleurs  entourés  de  balustrades  ornées  de  termes  qui  portent  des  vases. 

9.  Bassins  alimentés  par  des  jets  d’eau. 

10.  Grands  perrons  pour  monter  au  sol  de  la  dernière  terrasse. 

n.  Casin  d’habitation,  dont  le  premier  étage  se  trouve  au  sol  de  la  dernière  terrasse:  il  est 
compose  de  deux  appartements  qui  se  communiquent  par  deux  loges  ornées  de  colonnes,  l’une 
du  côté  de  la  plaine,  1  autre  du  côté  de  la  montagne. 

12.  Terrasse  élevée,  d’où  l’on  découvre  une  grande  étendue  de  pays. 

13.  Fontaines  jaillissantes. 

14.  Réservoirs  construits  suivant  la  pente  de  la  montagne,  et  dans  lesquels  les  eaux  se  rendent 
en  formant  des  cascades. 

15.  Porte  de  sortie  dans  la  partie  haute  des  jardins. 

16.  Jardins  plantés  irrégulièrement  et  en  amphithéâtre  sur  le  rampant  de  la  montagne. 

PLANCHE  LXXIV. 

Vue  générale  du  petit  casin  de  Caprarola,  prise  au  bas  de  la  cascade  du  côté  de  l’entrée. 

PLANCHE  lxxv. 

Vue  du  petit  casin  de  Caprarola,  prise  sur  la  dernière  terrasse  en  regardant  du  côté  de  la  plaine. 

En  fixant  à  douze  numéro  le  terme  de  cet  ouvrage,  nous  ne  croyons  pas  avoir  atteint  celui 
que  l’on  pouvoir  peut-être  exiger.  Nous  n’avons  pas  entrepris  de  faire  les  dessins  de  toutes  les 
maisons  de  campagnes  célèbres  dans  les  environs  de  Rome,  ni  de  transmettre  en  détail  ce  que 
chacune  d’elles  a  de  remarquable:  notre  but  est,  nous  le  répétons  encore,  de  donner  une  idée 
générale  de  la  recherche  que  les  Italiens  apportent  dans  la  composition  de  leurs  demeures,  et 
sur-tout  de  faire  remarquer  l’adresse  avec  laquelle  ils  savent,  choisir  les  sites  les  plus  propres  à  en 
augmenter  le  charme. 

On  trouvera  peut-être  ,  que  les  distributions  particulières  de  quelques  unes 'de' ce»  maisons 
d agrément  conviendroient  mal  aux  habitants  d’un  autre  climat,  et  que,  peu  d’accord  avec  nos 
mœurs,  elles  seroient  insuffisantes  pour  nos  besoins.  Il  faut  avouer  que,  dans  presque  tous  les 
édifices  qui  forment  ce  recueil ,  on  chercheroit  en  vain  le  nombreux  assemblage  des  petites  pièces 


63 


PALAZZUOLO  DI  CAPRAROLA. 

que  nos  usages  exigent:  mais  l’homme  de  goût  saura,  en  examinant  chaque  partie  avec  attention, 
reconnoitre  celles  qui  doivent  être  admirées  ;  il  n’en  fera  l’application  qu’après  avoir  sagement  pesé 
les  avantages  qu’elles  comportent,  et  il  ne  s’en  servira  qu’après  s’être  complètement  assuré  qu’ elles 
conviennent  à  l’emploi  qu’il  leur  destine:  il  évitera  les  incohérences  choquantes,  suites  nécessaires 
d’un  choix  peu  réfléchi,  et  sur-tout  il  se  gardera  d’adopter  légèrement,  avec  le  seul  sentiment 
d’une  imitation  servile,  les  choses  dont  l’apparence  doit  quelquefois  séduire,  mais  qui  placées 
contre  les  règles  des  convenances  offensent  la  raison,  et  ne  peuvent  avoir  qu’une  durée  très 
courte*,  car  souvent  frappées  de  ridicule  dès  leur  origine,  on  les  voit  détruire  avant  d  avoir  été 
achevées. 

C’est,  nous  le  croyons,  à  cette  justesse  de  sentiment  et  de  réflexion,  si  rare  dans  l’exercice  des 
beaux  arts,  que  les  Italiens  doivent  la  réputation  de  supériorité  qui  leur  est  accordée.  L’esprit 
d’imitation  n’a  jamais  été  dirigé  chez  eux  par  les  influences  tyranniques  de  la  mode;  la  nécessité ,  la 
raison,  ont  été  constamment  leurs  seuls  guides  jusque  dans  les  plus  petites  conceptions.  Les  habi¬ 
tations  qu’ils  ont  élevées  sont  toujours  faites  à  leurs  convenances  et  pour  leurs  besoins;  les  jardins 
qui  les  accompagnent  ne  sont  jamais  des  copies  plus  ou  moins  exactes  dun  lieu  vanté;  ils  pré¬ 
sentent  toujours  une  disposition  agréable,  un  arrangement  adroit  et  ingénieux  de  celui  qui  leur 
est  donné.  Enfin  on  pourrait  dire  que,  moins  avides  d’éloges  que  de  réputation,  les  hommes  habiles 
de  ce  pays  ont  préféré ,  aux  bruyants  applaudissements  du  moment,  la  gloire  durable  que  le  génie 
conduit  par  le  bon  goût  et  la  raison  peut  seul  faire  obtenir. 


FONTAINE  TIREE'  DES  JARDINS  DE  LA  VII.1.A  Al. RAM. 


l’ALA/iZI'OI.O  DI  CAIMIAKOI  A. 


TABLE 


DES  ARCHITECTES  ET  DES  ARTISTES 

MENTIONNÉS  DANS  CET  OUVRAGE, 

AVEC  LA  DATE  DE  LEUR  NAISSANCE,  CELLE  DE  LEUR  MORT,  LEURS  NOMS,  LEURS  PRÉNOMS,  LEUR  PATRIE, 


ET  l’indication  DES  OUVRAGES  DU  RECUEIL  QUI  SONT  ATTRIBUES  A  CHACUN  d’eUX. 


NOMS  ET  PRENOMS. 


OUVRAGES 

QUI  LEUR  SONT  ATTRIBUÉS 


N"»  DES  PLANCHES 

QUI  LES  REPRÉSENTENT. 


Flor.  en  1610 
1606.  !  1680 

Flor.  vers  i55o 
Flor.  vers  i53o 
i56g.  I 


Flor.  vers  i58o 

149».  I  i546 


Algardi  (Alessandro).  .  .  . 
Ainmanali  Barlolommeo  ).  . 
Arrigucci  (Luigi) . 


Barrozzi  da  Vignola  (Giac 


Buonaroti  (Michel  Angelo). 


Caslelli  (Domenico). 
Camporezi  (Pielro)  . 
Duca  (Giacomo  del).. 


Fontana  (Gior 


Fonlana  (Domcni 
Giusliniaui  (Vicei 
Grimaldi ,  dit  le  Bolognes 
Lippi  (  Annibale  ) 

Lunghi,  dit  le  Vieux  (Ma 
Lunglii  (Onorio)  . 
Ligorio  (Pirro) .  . 

Le  Noslre  (André). 
Marcliioni  (Carlo). 

Moore . 

Nolli  (Antonio).  . 
Olivicri  (Orazio)  . 

Pippi  (Giuüo  Romano). 
Porta  (Giacomo  délia). 
Ponzio  (Flaminio).  . 
Rainaldi  (Girolamo)  . 


Rainaldi  (Carlo) 

Rossi  (Gio.  Antonio  d 
Sanzio  (Raffaello).  . 
San  Gallo  (Antonio). 


Vasanzio,  dit  le  Flamand  (Gio] 


Vignole,  dans  le  Modenais  .  . 


Caprese ,  près  d'Arrezzo. 


Bologne . Panlili.  .  .  . 

Florence . Di  Papa  Giulio 

Florence . (  Barberini. 

-Farncsiana. 

|  Monte  Dragone 
Lanti,  à  Bagnaia 
'Cnprarola. 
Palazzuolo  di  Ci 

Sacclietti.  . 
Medici.  .  . 
Farnesiana  . 
Papa  Giulio . 

Borghese.  . 

Monte  Dragor 
Aldobrandini 

.Vgrnni  .  . 

Bassano,  près  de 
Panlili.. 

Medici. 

Monte  Dragone 
Borglies 


Brembat 

Urbin. 


Pia  . 


Borgbesc.  . 

Aldobrandini 
j  Madama.  .  . 


•Aldobrandini 


[  Monte  Drago 
Farnesiana  . 

Monte  Dragone 


Madama  . 
Caprarola. 
Bolognetti 


Pia  . 


Monte  Dragone 
'Papa  Giulio. 
Aldobrandini 


■■HHHBfiPËSSSKSSSSESSB 


TABLE  DES  PLANCHES 

CONTENUES  DANS  CET  OUVRAGE. 


VILLA  ALBANI,  PRÈS  ROME. 


PLANCHE  PREMIERE. 


Bas-relief  étrusque  et  fragments  de  sculpture  antique  tirés  de  la  Villa  Albani. 

PLANCHE  II. 

Plan  général  de  la  Villa  Albani  avec  ses  dépendances  et  une  partie  des  jardins,  bâtie  par  Carlo  Marcbioni 
Antonio  Nolli  et  Stringini  en  1746.  planche  III 

Vue  générale  prise  dans  le  petit  jardin  au-dessous  du  pavillon  du  café. 

PLANCHE  IV. 

Vue  du  grand  easin,  du  parterre  et  de  la  terrasse  au-dessous  du  bâtiment  principal,  prise  sous  le  portigue 
du  café'  PLANCHE  Y. 

Vue  de  l’entrée  de  la  salle  de  billard  et  de  l'avenue  couverte  qui  y  conduit. 

PLANCHE  VI. 

Fontaine  et  petite  grotte  dans  le  jar  din ,  au  bas  du  café ,  avec  le  berceau  de  verdure  qui  borde  les  murs 
^  du  potager.  PLANCHE  VII. 

Portique  du  petit  temple  orné  de  cariatides  antiques. 


VILLA  MEDICI,  A  ROME. 


PLANCHE  VIII. 

Plan  général  de  la  Villa  Medici  avec  une  partie  de  ses  jardins,  bâtie  par  Annibale  Lippi  vers  l’an  r55o. 

PLANCHE  IX. 

Vue  de  la  façade  du  côté  de  l’entrée  et  de  la  grande  terrasse  au  midi. 

PLANCHE  X. 

Vue  du  palais  et  de  l’aile  de  la  galerie  du  côté  des  jardins. 

PLANCHE  XI. 

Vue  de  l’intérieur  du  vestibule  qui  donne  sur  le  jardin. 

PLANCHE  XII. 

Vue  de  la  façade  du  palais  au  bout  de  la  grande  terrasse. 

PLANCHE  XIII. 

Vue  du  pavillon  de  Cléopâtre ,  bâti  sur  les  murs  de  la  ville. 


68 


TABLE  DES  PLANCHES. 


*  \ 


VILLA  PANFILI,  PRÈS  ROME. 

PLANCHE  XI Y. 

Plan  général  de  la  Villa  Panfili  avec  une  partie  de  ses  jardins ,  bâtie  par  Alessandro  Algardi ,  et  décorée 
intérieurement  par  Gio.  Francesco  Grimaldi  vers  l’an  i644- 

PLANCHE  XV. 

Vue  du  casin ,  prise  sous  l’avenue  qui  fait  face  à  son  entrée. 

PLANCHE  XVI. 

Vue  du  casin,  prise  sur  la  face  latérale  au  bas  de  la  grande  terrasse  du  parterre. 

PLANCHE  XVII. 

Vue  de  la  grotte  des  Tritons. 

PLANCHE  XVIII. 

Vue  d  un  perron  aux  deux  côtés  duquel  on  a  placé  les  angles  d’un  grand  tombeau  antique. 

VILLA  B ARBERINI,  A  ROME. 

PLANCHE  XIX. 

Plan  de  la  Villa  Barbermi,  bâtie  par  Luigi  Arrigucci  et  Domenico  Castelli  vers  l’an  1626. 

VILLA  BORGHESE,  PRÈS  ROME. 

PLANCHE  XX. 

Frontispice  représentant  la  Tue  du  temple  d’Eseulape  au  milieu  du  lac  de  la  Villa  Borghese ,  et  plusieurs 
autres  fragments  antiques. 

PLANCHE  XXL 

Plan  general  de  la  Villa  Borghese,  bâtie  vers  l'an  i6o5  par  Giovanni  Vasanzio ,  Domenico  Savino  di  Monte 
Pulciano,  Girolamo  Rainaldi,  Giovanni  Fontana,  et  Onorio  Lunglii. 

PLANCHE  XXII. 

Plan  du  casin  et  des  jardins  qui  l’environnent. 

PLANCHE  XXIII. 

Vue  du  grand  casin,  prise  sous  l’avenue  en  face  de  l’entrée. 

PLANCHE  XXIV. 

Vue  de  la  façade  principale  du  grand  casin ,  prise  latéralement  en  regardant  le  couchant. 

PLANCHE  XXV. 

Entrée  des  bosquets  du  jardin  particulier. 

PLANCHE  XXVI. 

Fontaine  jaillissante  dans  l'une  des  salles  rondes  du  grand  jardin  auprès  du  palais. 

VILLA  MATTEI,  A  ROME. 

PLANCHE  XXVII. 

Plan  généra,  de  la  Villa  Mattei  avec  une  partie  de  ses  jardins ,  bâtie  vers  Pan  ,58,  par  Giacomo  de.  Duca. 
PLANCHE  XXVIII. 

Vue  de  la  face  latérale  du  casin,  prise  au  bas  de  la  terrasse  en  face  de  la  loge. 


TABLE  DES  PLANCHES. 


71 


PLANCHE  LIV. 

'Vue  de  la  fontaine  du  Dragon,  des  Grottes  et  des  escaliers  qui  y  conduisent. 

VILLA  TAVERNA,  A  FR  ASC  ATI. 

PLANCHE  LV. 

Plan  de  la  Villa Taverna  avec  une  partie  de  ses  jardins,  bâtie  vers  l’an  1606  par  Girolamo  Rainaldi. 

,,  ,  .  .  ,  PLANCHE  L  VI. 

Vue  du  casm,  prise  du  coté  de  l’entrée. 


VILLA  MUTI,  A  FRASC ATI. 


PLANCHE  LVII. 

Plan  du  casin  de  la  Villa  Muti  avec  une  partie  des  jardins  qui  l’environnent. 


VILLA  D’EST,  A  TIVOLI. 

PLANCHE  LVIII. 

Plan  de  la  Villa  d’Est  ou  Estense  à  Tivoli,  bâtie  vers  l’an  i54o. 

PLANCHE  LIX. 

Vue  du  palais,  prise  du  côté  de  l’entrée  dans  le  parterre. 

PLANCHE  LX. 

Vue  de  la  terrasse,  des  jets  d’eau  et  du  palais,  prise  dans  l’enceinte  de  la  fontaine  d’Aréthuse. 

PLANCHE  LXI. 

Vue  du  grand  bassin  de  la  fontaine  d’Aréthuse  et  de  la  galerie  qui  l’entoure. 

PLANCHE  LXII. 

Vue  de  la  fontaine  au  centre  de  l’escalier  à  doubles  rampes,  prise  sur  le  repos  du  premier  perron  en  face  de 
l’entrée  principale  du  palais. 

CASINO  COLONNA,  A  MARINO. 


Plan  du  Casino  Colonna,  à  Marino. 


PLANCHE  LXIII. 


VILLA  ALDOBRANDINI,  A  FRASCATI. 


PLANCHE  LXI V. 


Plan  général  de  la  Villa  Aldobrandini  avec  due  partie  de  ses  jardins,  bâtie  vers  l’an  1598  par  Giacomo 
délia  Porta  et  le  Dominiquin. 


PLANCHE  LX V. 

Vue  du  palais  et  des  jardins,  prise  dans  le  parterre  du  côté  de  l’entrée. 

PLANCHE  LX VI. 

Vue  de  la  terrasse  de  la  grande  cascade  et  du  théâtre  des  eaux  en  face  du  palais. 


VILLA  LANTI  A  B  A  G  N  A I A  ,  PRÈS  VITERBE. 


PLANCHE  LX VI I. 

Plan  de  là  Villa  Lanti  à  Bagnaia  avec  une  partie  de  ses  jardins,  bâtie  vers  l’an  i564- 


36 


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